NUMÉRO 205
OCTOBRE 2020
Business zu Lëtzebuerg
Tom Steffen, génération résilience 5 453000 074017 05 10 5€ 4€
Édito #Perspectives
À la relance toute ! Une rentrée « pas comme les autres » a sonné, il y a quelques jours, pour les écoliers et leurs parents de retour de vacances, prêts à reprendre le travail avec, en toile de fond, la circulation toujours bien présente d’un virus. Si la « nouvelle normalité » fixée par les mesures sanitaires s’impose au quotidien, les acteurs économiques restent à la peine et sont en quête d’une éclaircie après un premier semestre plombé par le Covid-19. Pendant ce temps, l’État continue à endosser le rôle de pompier avec, comme conséquence logique, le décrochage des dépenses publiques. En parallèle, les recettes sont en berne sous l’effet du ralentissement des activités. Des indicateurs qui affichent des tonalités moroses tout de même contrecarrées par quelques signes encourageants relevés notamment
Dépenses 25.000
Recettes
Solde
en millions d’euros
en millions d’euros 1.000 0 -1.000
20.000
Source
Fondation Idea, Statec
-2.000 -3.000 15.000
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URGENCE POUR LES FINANCES Les premiers mois de l’année se sont révélés catastrophiques pour les finances de l’Administration centrale. L’État n’a eu d’autre choix que de creuser un déficit qui se reportera, d’une manière ou d’une autre, sur les générations futures.
par la Fondation Idea : la création de nouveaux emplois et une baisse des demandes de chômage partiel. L’heure n’est pourtant pas au relâchement. Encore moins à l’euphorie. Car le Covid n’a fait qu’amplifier les difficultés structurelles que connaissaient certaines entreprises, et l’impact social de la crise est probablement encore sous-estimé. En cette rentrée, politique cette fois, l’effort collectif devrait d’ores et déjà être porté vers des mesures de soutien additionnelles aux entreprises ou un plus vaste plan de relance économique. Et pourquoi pas vers de nouvelles ambitions qui permettraient au pays de rayonner à nouveau à l’étranger ? Car les États voisins et néanmoins concurrents poussent leurs pions. À défaut de compter sur un effet de taille, le Luxembourg peut retourner à ses fondamentaux pour se démarquer : une rapidité d’adaptation – voire de transformation –, un certain pragmatisme et une oreille attentive à l’égard des entreprises qui ont besoin d’être associées au redémarrage au travers du modèle « PPP ». Un partenariat public-privé, vecteur d’une confiance précieuse pour aboutir à une croissance économique qui, fût-elle qualitative, demeure indispensable si le Luxembourg veut disposer des moyens nécessaires pour gérer d’éventuelles autres crises.
Rédacteur en chef THIERRY RAIZER
OCTOBRE 2020
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Octobre 2020
Ristretto 10 #POLITIQUE 12 MARTINE HANSEN
« Être au centre peut être un problème, mais c’est aussi un avantage» –
14 #ENTREPRISES 16 JEAN-LUC DOURSON
« Nous avons besoin d’aides» –
18 #PLACEFINANCIÈRE 20 STÉPHANE PESCH
« Le private equity, c’est palpitant»
p. 26 Conversation avec Tom Steffen, associé du groupe éponyme.
Data Dada 22 #MÉDIAS
Jeux de pouvoirs
Conversations 26 TOM STEFFEN
p. 42 Plongée dans l’univers de l’architecture avec Shahram Agaajani.
« Nous restons artisans » –
40 MIRJAM BAMBERGER
« Tout ou presque est assurable ! » –
42 SHAHRAM AGAAJANI
« C’est peut-être l’âge d’or de l’immobilier, mais pas de l’architecture » –
Photos
Andrés Lejona
48 ISABELLE SCHLESSER
« La situation est très volatile» –
50 VALÉRIE DUPONG
« Montrer un Barreau au visage humain » OCTOBRE 2020
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Octobre 2020
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60
Enjeux
Le télétravail ne fait pas forcément le bonheur –
62 FACT-CHECKING Démêler le vrai du faux sur le phénomène
–
64 LAETITIA HAURET (Liser) « La question du droit à la déconnexion doit se poser »
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2011
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p. 88 SES passée au crible au travers de ses résultats chiffrés en collaboration avec Tenzing Partners.
–
2014
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2020 06.20
88 Business case
SES face à son destin
66 RÈGLES SOCIALES ET FISCALES
Quatre questions à la une
–
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68 ENJEUX TECHNOLOGIQUES
La sécurité informatique sous pression
Lifestyle
–
106 108 110 112 114 116
70 LE POINT DE VUE PATRONAL Au-delà de l’effet Covid
–
72 JULIA DE FUNÈS (Philosophe) « Le télétravail ne doit pas devenir une contrainte »
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Portfolio
Disco inferno
Business Club
p. 114 Julie Reuter et Lou Bausch passent à table.
MA MAISON MON ARGENT MON STYLE MA COLLECTION MA RECETTE MON MENTAL
120 La liste
9 nouveaux professeurs « expatriés » à suivre Débat public 08 DAVID WAGNER 56 VINCENT BECHET 96 RENÉ SCHLECHTER
Advertoriaux 38 WEALINS Assurance-vie : une question de confiance 58 SD WORX Innover avec des solutions RH adaptées au marché
Photos
Patricia Pitsch
74 WALLENBORN Le transport, moteur de nos économies 86 SAMSIC Donnez un visage à votre entreprise p. 76 La fête est finie dans les discothèques du pays.
94 LALUX Protéger son entreprise pour assurer son succès OCTOBRE 2020
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Débat public « Même si les adeptes du système économique et politique actuel affirment le contraire, la crise que nous traversons n’a pas pour seule et unique cause la malchance, incarnée par un virus. Ce serait trop simple. D’abord, depuis longtemps, de nombreux penseurs ont pointé du doigt le risque d’une telle pandémie en lien avec le mode de production capitaliste et les échanges de capitaux au niveau mondial. Ensuite, une part de responsabilité est aussi à attribuer à la gestion du secteur sanitaire, et notamment des capacités d’accueil et de soins. Le Luxembourg n’a-t-il pas frôlé la catastrophe, si la France avait pris la décision de réquisitionner son personnel médical ? Et que dire de l’incapacité de certains
David Wagner député Déi Lénk États de fournir des masques à leur population ? Si les dégâts économiques se font d’ores et déjà ressentir, il y a hélas fort à craindre que les directions politiques de nos États ne se détourneront pas de la voie libérale actuelle. Au plus interviendront-elles économiquement en faveur de ‘l’économie’, en renflouant le système bancaire, ou en faveur des grands groupes. Devant l’accumulation des crises, il s’agira de reprendre le pouvoir politique en main, car la minorité des ‘1 %’ les plus privilégiés ne peut définitivement plus continuer à sacrifier l’humanité au nom du profit de quelques-uns. » David Wagner, député Déi Lénk, cédera son poste à la Chambre au printemps 2021. Retrouvez sa contribution dans son intégralité sur paperjam.lu. Photo JAN HANRION
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OCTOBRE 2020
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Ristretto #Politique Sélectionné par Nicolas Léonard
DISCRÈTE
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« C’est notre escapade en cachette, pour tous les deux. » La Grande-Duchesse apprécie le calme et la discrétion de Biarritz. Le couple Grand-Ducal y a récemment acquis un appartement avec vue sur mer. 2
RECONVERTI
Ancien bourgmestre de Differdange, ancien député Déi Gréng, pressenti pour devenir ministre, Roberto Traversini a vu sa carrière politique voler en éclats à l’automne 2019, poussé à des démissions dans le cadre de l’affaire dite de l’abri de jardin. Après un an passé à se reconstruire, il se lance dans une carrière de coach sportif. Un retour à ses premières amours pour celui qui fut un entraîneur de foot réputé et apprécié. 3
TRANSPARENT
« Le ministère de l’Économie n’a pas supporté les frais liés aux études d’impact environnemental portant sur la construction de l’usine. » Sollicité quant au projet Fage, le ministre de l’Économie Franz Fayot (LSAP) a donné des précisions concernant ce que l’État prend à sa charge, ou non.
INQUIÈTE
« Les conséquences de la crise ne vont vraiment pas être bonnes, surtout pour les plus pauvres. »
Directrice de Stëmm vun der Strooss, Alexandra Oxacelay craint l’arrivée de l’hiver. L’association d’aide aux plus démunis voit arriver de plus en plus de monde, tandis que la place manque dans ses locaux. 6
LIBRE
« La ville pour la voiture, c’est une logique urbaine du siècle dernier. » Le ministre de la Mobilité et des Travaux publics, François Bausch (Déi Gréng), lors d’une interview à Paperjam,, a renouvelé sa volonté de poser les jalons pour transformer la mobilité d’ici les 20 à 30 prochaines années, lui qui ne se présentera pas aux élections de 2023.
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Cour grand-ducale, Romain Gamba (archives Maison Moderne) et Matic Zorman (archives)
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MÉDIATIQUE
Photos
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Asset Management Wealth Management Asset Services Alternative Investments
Pictet & Cie (Europe) SA 15 Avenue John F. Kennedy 1855 Luxembourg +352 46 71 71 1 groupe.pictet
Des parents aimants lèguent leur fortune à leurs enfants reconnaissants. Si seulement c’était si simple.
Ristretto #Politique
« Être au centre peut être un problème, mais c’est aussi un avantage » À la tête de la fraction parlementaire du CSV, Martine Hansen réfute l’idée que le parti traverse une forme de crise. Même si, dans une société en mutation, s’adapter est une question de survie.
C’est un projet du monde d’avant ? C’est un bon exemple de ce que l’on ne veut pas !
Le CSV, dans l’opposition, doit-il faire évoluer son positionnement politique ? Le CSV est un parti du centre dont le leitmotiv reste la politique sociale au service des citoyens. Mais les gens changent, le monde change, et nous devons donc nous aussi nous adapter. Le CSV essaie toujours de rassembler et de représenter la plus grande partie de nos concitoyens.
Le vice-Premier ministre, François Bausch (Déi Gréng), se demandait si créer des emplois occupés à 80 % par des frontaliers avait encore du sens. Vous êtes d’accord avec cela ? Il y a surtout le problème de la croissance énorme de notre population, qui est plus quantitative que qualitative. Mais tout le monde sait à quel point les frontaliers sont importants dans notre pays.
Mais se vouloir rassembleur à tout prix n’est-il pas justement un piège ? Ce n’est pas facile, mais c’est notre politique et notre devoir. Être au centre peut être un problème, mais c’est aussi, selon moi, un grand avantage.
Quelles suites voyez-vous à la crise sanitaire ? Ce que je crains, c’est que la troisième crise soit sociale. Il faut continuer de soutenir les entreprises, limiter le chômage et garantir le pouvoir d’achat.
Dans le spectre politique national, le CSV n’est donc plus un réel parti conservateur ? C’est quoi une position conservatrice ?
Aider encore : oui, mais comment ? Le moment est venu de faire un état des lieux. En tenant compte des analyses des entreprises, des fédérations, des chambres patronales.
L’ADR se dit, par exemple, un réel parti conservateur… Et le CSV, lui, est centriste.
L’un des enjeux du mois de septembre tenait aux conditions de la rentrée scolaire… L’ambition d’une rentrée « normale », nous sommes d’accord avec cela, évidemment. Mais le ministre aurait dû préparer dès juillet, avec les directions, les syndicats, les enseignants, un plan A et un plan B.
Devenir un parti d’opposition, ce fut un apprentissage difficile ? En effet. Vous et d’autres élus CSV, qui avez entre 45 et 60 ans, avez peur de faire toute une carrière dans l’opposition ? Non, pas peur. Il faut travailler là où l’on est et essayer de faire de son mieux. Mon ambition reste de faire des propositions, de commenter, de nous positionner sur la famille, le logement, la santé.
Le CSV a aussi connu sa crise estivale, avec la sortie très médiatique de votre président, Frank Engel. En se disant en faveur d’une fiscalité sur la succession en ligne directe et d’un impôt sur la fortune, il a contredit votre programme électoral et la position traditionnelle du CSV sur ces sujets… Le CSV n’est pas en crise. On a eu une discussion sur tout cela, et je pense que cela doit rester en interne.
Proposer, mais sans concrétiser, n’est-ce pas une grande frustration ? Le ratio travail-résultat n’est pas vraiment excellent, c’est clair. Un dossier auquel le CSV est très attentif est celui de l’usine de yaourt du producteur grec Fage, qui veut s’implanter sur un terrain à cheval sur les deux communes de Bettembourg et Dudelange. Le Luxembourg est-il encore un pays ouvert aux initiatives industrielles ? Il ne faut pas négliger ce secteur. Mais il faut relancer la discussion sur le modèle de croissance que nous voulons et les entreprises que nous souhaitons chez nous. Fage n’apporte pas de réelle plus-value au pays. 12
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Est-ce que cela fonctionne entre vous deux ? J’espère que cela fonctionne. Parti et fraction, c’est un tout, et on travaille ensemble.
Martine Hansen craint une troisième crise sociale.
Donc ceux qui disent que Frank Engel a parfois du mal à exister parce que la vraie patronne, c’est vous, ont tort ? Je ne suis pas la présidente du CSV. Pas encore… En tout cas, je ne le suis pas maintenant. Interview NICOLAS LÉONARD Photo PATRICIA PITSCH
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Ristretto #Entreprises Sélectionné par Thierry Labro
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CLAIRVOYANT
« Nous sommes évidemment conscients que cette réorganisation est conséquente et que la réduction des effectifs est importante. » Roland Bastian, head of country chez ArcelorMittal, plaide pour une communication avec les employés et leur accompagnement suite à l’annonce du groupe sidérurgique de vouloir supprimer 578 emplois sur ses sites luxembourgeois.
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INCLUSIF
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DÉÇU
« Vous nous avez vendu 11 millions de visiteurs par an. Nous peinons à en atteindre un tiers. »
Konstantin Kiermeier, président de l’Association des commerçants Cloche d’Or, dans une lettre au ministère de l’Économie, à la Ville de Luxembourg, à la CLC et à la Chambre de commerce.
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FIÈRE
Ilana Devillers et Food4All sont diplômées du Milestone Makers Program du centre entrepreneurial du Nasdaq. La jeune Luxembourgeoise l’a appris en voyant son portrait affiché le 9 septembre sur la tour du Nasdaq, en plein cœur de Times Square.
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HONORÉ
« Des opérateurs de fret tels que Silk Way Airlines, Atlas Air, AirBridgeCargo (ABC) et Cargolux ont mené des efforts logistiques pour soutenir les premiers intervenants et continueront probablement à le faire lorsque les livraisons de vaccins augmenteront. »
SARCASTIQUE
« Le monde à l’envers : l’ITM se vante d’avoir ‘fermé’ 55 chantiers, alors que les entreprises se battent désespérément pour leur survie dans une situation de crise sans précédent ! » Le président de Contern SA et ancien président de la Fedil, Robert Dennewald.
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Photos
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Mike Zenari (Archives), Food4All et Maison Moderne (Archives)
Sur CNN, l’affréteur luxembourgeois est salué pour son implication dans l’aide à lutter contre le coronavirus.
LA
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nouvelle
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Ristretto #Entreprises
« Nous avons besoin d’aides » Entre octroi des marchés et guerre des talents, le Covid-19 agite le secteur des laboratoires, selon le directeur de Bionext Lab, le Dr Jean-Luc Dourson. Qui demande des aides au gouvernement.
Quel est votre ressenti concernant le marché des tests de dépistage du Covid-19 ? Le marché est très tendu : il y a une volumétrie qui ne cesse d’augmenter. Cet été, nous avons reçu de nombreuses demandes liées aux pays voisins qui voulaient s’assurer que les voyageurs soient négatifs avant leur entrée. Cela est venu « polluer » la demande de base, qui est celle des médecins liée au contexte clinique. Un autre aspect touche les ressources humaines : le vol de talents du secteur privé vers le secteur public. Force est de constater qu’au niveau salarial, on n’arrive pas à suivre par rapport à ce que le secteur public peut proposer. En pleine période de crise, c’est très délicat. Ce qui pose la question de l’établissement d’une convention collective dans le secteur, afin d’être compétitif vis-à-vis du secteur public. Je suis ouvert à ce qu’on introduise une convention collective. Encore faudra-t-il trouver un moyen de la financer... Vous avez souligné, dans une lettre ouverte diffusée cet été avec les Laboratoires Ketterthill, que les tests PCR choisis pour le large-scale testing – opéré par vos concurrents des Laboratoires Réunis – étaient « moins performants ». Vu l’existence de faux négatifs, cela vous conforte-t-il dans votre approche ? Je ne pense pas que la lettre avait dénoncé une moindre performance des tests, mais plus la façon de les utiliser. La technique PCR est extrêmement performante en tant que telle. Le prélèvement peut être fait dans le nez ou dans la gorge. Pour le patient, le confort est probablement meilleur dans la gorge, mais les données publiées à ce jour montrent que la sensibilité est plus forte dans le nez que dans la gorge. Par le nez, on aura un meilleur prélèvement, et donc on se donne plus de chances de détecter le coronavirus. Mais le patient garde le choix de prélèvement qu’il souhaite. Les modalités d’attribution des marchés ou des choix de tests ou des protocoles doivent-elles être revues ? Oui, il faudrait revoir les procédures d’attribution des marchés, oui, il faudrait revoir 16
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la construction des appels d’offres et, oui, il faudrait avoir une transparence sur l’utilisation des budgets. Il est intéressant de voir les chiffres des tests. Depuis le début de la pandémie, nous avons 7.023 cas positifs cumulés*. Sur ce total, 4.540 ont été diagnostiqués grâce à une ordonnance, fruit du travail du corps médical. 1.795 autres cas ont été détectés sur base du contact tracing mené par l’inspection sanitaire. Ces deux canaux représentent donc la grosse majorité des sources de détection de l’infection. Seulement 473 personnes ont été diagnostiquées positives dans le cadre du large-scale testing, soit 6 % du total. De toute évidence, le large-scale testing sert puisqu’on a détecté des cas. Mais qu’est-ce que cela a coûté et comment ces budgets ont-ils été utilisés ? C’est peut-être la question à se poser. Le marché de l’analyse médicale est-il, selon vous, trop ouvert ou, au contraire, trop fermé ? Le marché est totalement libéral : il y a à la fois des acteurs privés et des acteurs publics. Dans le cadre de cette crise, effectivement, les marchés nécessitent peut-être qu’il y ait une réflexion qui soit menée pour savoir, face à une crise, quels moyens mettre en place avec l’objectif de mutualiser les ressources. Plus on est fort en mutualisant les acteurs, mieux ça sera pour la prise en charge. Quel est l’impact de la crise sanitaire sur l’activité de votre laboratoire ? Il est double : le volume a augmenté, mais, attention, les charges et frais ont décuplé. Avant la crise, notre dossier moyen tournait aux environs de 80 euros. Avec la crise, il a chuté aux environs de 60 euros. Pourquoi ? Parce que tout se concentre sur une seule analyse, le test PCR, alors qu’avant, le dossier moyen comportait généralement plusieurs analyses. Que voudriez-vous demander au gouvernement ? Vu l’augmentation de nos charges, nous avons besoin d’aides pour ne pas être en déséquilibre en termes de trésorerie. Pour l’instant, et malgré les demandes introduites, nous ne sommes pas éligibles aux aides étatiques pour soutenir notre activité dans la crise. * Au 08/09/2020, dernières données disponibles au moment de l’interview.
Interview CATHERINE KURZAWA Photo PATRICIA PITSCH Jean-Luc Dourson, en appelle à une convention collective.
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Ristretto #PlaceFinancière Sélectionné par Jean-Michel Lalieu
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ENCOURAGEANT
« Le Luxembourg a donc placé la barre plus haut, et d’autres gouvernements devraient désormais s’en inspirer. »
Robert Scharfe, CEO de la Bourse de Luxembourg À la mi-septembre, la Bourse de Luxembourg a coté la première obligation souveraine durable d’Europe. AMBITIEUX
2
« Nous sommes partis pour un marathon, et ce n’est que le début. »
Jacques Pütz, le CEO de la plateforme d’open banking Luxhub, ne cachait pas sa satisfaction lors de l’annonce, le 15 septembre, d’un partenariat avec le géant suisse Six Group (500 millions de chiffre d’affaires).
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FACTUEL
Le Brexit « a été une aubaine pour le Luxembourg, qui est apparu comme un des plus grands gagnants du départ de sociétés britanniques. »
À la mi-septembre, le prestigieux quotidien Financial Times a consacré un large dossier à la place financière du Luxembourg.
SYNTHÉTIQUE
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« Dans le domaine des fonds régulés, les fonds alternatifs gardent le vent en poupe. Les fonds de private equity / venture capital ont connu une augmentation de leurs actifs de 27 %, et les fonds immobiliers ont grimpé de 21%. » Monterey Insight a publié récemment sa 26e étude annuelle sur l’industrie des fonds luxembourgeois. Sa directrice générale, Karine Pacary, a analysé ces classements sur paperjam.lu.
6
INNOVANT
Après deux années de développement en collaboration avec Mastercard, la fintech SnapSwap a mis sur le marché Everest, une plateforme en ligne (accessible sur smartphone ou ordinateur) de fourniture de cartes bancaires professionnelles et de gestion de dépenses courantes. Elle cible les PME et les start-up.
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OFFENSIF
« L’acquisition de Conseil Expertise & Synthèse nous permettra de nous positionner comme un fournisseur de premier plan en France. » Serge Krancenblum, président de IQ-EQ, résume l’esprit de la deuxième acquisition de l’année à l’étranger par le groupe luxembourgeois.
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Jérémie Souteyrat, Matic Zorman (archives) et Eric Chenal (archives)
FIER
Photos
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Ristretto #PlaceFinancière
« Le private equity, c’est palpitant » Stéphane Pesch a pris la direction de la Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association (LPEA) le 1er septembre dernier. Il se donne pour mission de mieux faire connaître le secteur et d’attirer de nouveaux talents. Malgré... ou grâce à la crise. Vous avez pris vos nouvelles fonctions en septembre. Le climat n’est évidemment pas idéal... Le private equity a bien tiré son épingle du jeu en période de Covid. Pour ma part, je suis arrivé à la LPEA en octobre 2019, en tant que directeur de la stratégie. J’ai donc pu me familiariser avec les activités et travailler déjà un peu sur mes trois grands chantiers : les relations publiques, le développement de contenu et l’attraction de talents, un sujet qui m’intéresse beaucoup.
Le private equity reste-t-il mal compris ? Oui. C’est encore malheureusement souvent perçu comme une black box, ou confondu avec des hedge funds. C’est une pratique encore parfois qualifiée d’opportuniste ou de rapace. Ce sont de vieilles images. Mais il y a un travail de pédagogie à réaliser par rapport aux gens qui ne perçoivent pas l’activité qui se cache derrière ce terme. Par contre, il n’est toujours pas accessible à tous... Effectivement, ce n’est pas dédié à un investisseur retail. Ce sont des fonds fermés, et ils préfèrent se limiter à un certain nombre de gros investisseurs. Il existe des tentatives pour démocratiser le secteur, mais on part quand même d’un certain niveau. Par contre, le secteur offre des pistes intéressantes pour les family offices, qui sont de plus en plus présents au Luxembourg.
Qu’est-ce qui vous a conduit vers le private equity ? J’ai travaillé 14 ans dans les services financiers avant de rejoindre la LPEA. En étant de plus en plus exposé à cette famille d’actifs, j’y ai pris goût. J’ai surtout été attiré par l’esprit entrepreneurial qui règne dans le private equity. Souvent, d’ailleurs, les investisseurs d’aujourd’hui sont des entrepreneurs qui ont réussi. Ce secteur, imprégné par les cultures anglo-saxonnes, transpire le leadership, l’énergie d’entreprendre. C’est palpitant. La recherche de talents, ça reste d’actualité ? Le secteur a constamment besoin de nouveaux talents, des profils plus sophistiqués que dans d’autres secteurs. Il faut des gens à la tête bien faite, motivés et disposant d’un cursus d’études qui colle à l’activité. Même si nous pouvons aussi proposer des programmes de perfectionnement. La crise économique pourrait-elle faciliter cette recherche ? Il y a des gens sur le marché... C’est possible ! Certains préparent très certainement des plans de départ, d’autres vont essayer de se refaire après le trou noir du printemps. Il y aura certainement des opportunités, mais pour l’instant, l’avenir qui se dessine n’est pas encore très clair. Vous placez aussi les relations publiques dans vos priorités ? Il s’agit avant tout de promouvoir le private equity au Luxembourg et au niveau européen et d’en expliquer les bienfaits : le financement de start-up et de PME pour leur permettre de continuer à se développer ou de passer d’une période un peu compliquée à une période plus stable. L’objectif est surtout de faire grandir ces sociétés pour pouvoir les revendre en tant que « championnes ». 20
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Comment a-t-il résisté à la crise ? Cela dépend. Certains venture capitalists ont investi dans des start-up qui avaient développé le produit, que la crise a permis de faire exploser. Mais d’autres start-up se sont retrouvées les ailes coupées, sans financement ou sans approvisionnement. Idem pour les investissements dans les PME. Je pense que les grands fonds de private equity ont fait leur travail d’accompagnement pendant la crise, mais ça n’empêche qu’une entreprise a pu se trouver face à un problème d’importation de pièces ou de technologies d’un pays fortement touché par la crise sanitaire. Chaque cas est différent. Il pourrait donc désormais y avoir plus d’opportunités sur le marché... Oui, dans des cas où la famille détentrice des parts se retrouve étranglée sans financement ou parce qu’elle a perdu des clients. Mais elles sont peut-être plus risquées... Selon le secteur dans lequel on investit, on sait à quoi s’attendre. Mais si une entreprise a trinqué pendant la crise, les investisseurs vont évidemment négocier sur base d’une valeur inférieure. Des opportunités, il y en aura donc certainement. Stéphane Pesch estime qu’il reste du travail à accomplir pour faire connaître le private equity.
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Data Dada #Médias
Jeux de pouvoirs ACTIONNAIRES
Le paysage médiatique luxembourgeois vu au travers des membres de l’Association luxembourgeoise des médias d’information. Entreprises, marques médias, revenus publicitaires, audience, actionnaires et bénéficiaires économiques. Et les liens entre eux. Mediahuis NV (BE)
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18,94 %
3,2 %
100 %
Vincent Bragard, Serge Leenman, Samuel Tabart
Centrale du LAV asbl
59,26 %
FGIL
2 %
Tamedia (Suisse)
Privés
LSAP
2,12 %
Le Républicain Lorrain (FR)
6,48 % 8 %
1887
1926
Saint-Paul *
Editpress Group
306 EMPLOYÉS
124 EMPLOYÉS
Saint-Paul Luxembourg SA
105
54.285.163 €
GROUPES ET ENTREPRISES
2.119.206,98 €
6.931.403 €
1.371.043,20 €
19,5 %
50 %
Société européenne de communication sociale sàrl
Lux-Weekend SA
15 EMPLOYÉS
3 EMPLOYÉS
4
1.662.157 €
29,1 %
9,5 %
WORT.LU
REVUE (1945)
10,6 %
4 %
Radiolux SA
29 EMPLOYÉS
9 EMPLOYÉS
200.000 €
1.280.966,98 €
28
29
(2001)
TAGEBLATT (1913)
1.180.966,98 €
2.127.560 €
10.390.981 €
1.870.944 €
8,4 %
24,9 %
5,4 %
LESSENTIEL.LU
7,2 % TAGEBLATT.LU
22
1850
1860
200.000 €
100.000 €
3.597.545 €
3,4 %
22,1 %
252.858 €
* En date du 17 septembre, le groupe Saint-Paul a annoncé un plan social et une perte de 80 emplois.
4,5 %
66.300 €
TAGEBLATT 1870
1880
OCTOBRE 2020
1890
1900
LEQUOTIDIEN.LU
100.000 €
14,4 %
LUXEMBURGER WORT
L’ESSENTIEL RADIO (2016)
0 €
CHRONOLOGIE DE L’APPARITION DES DIFFÉRENTS MÉDIAS AU LUXEMBOURG 1840
4
LE QUOTIDIEN
L’ESSENTIEL
6.678.545 €
LUXEMBOURG TIMES (2017) 0 €
Lumédia SA
50 EMPLOYÉS
1.271.043,20 €
1.812.458 €
100.000 €
Edita SA
(2007)
1.170.962 €
1.441.659 €
2.236.002 €
377.565,33 €
LUXTIMES.LU
VLAN LUX-POST
(1968)
347.983,70 €
(1992)
TÉLÉCRAN (1978)
16,3 %
MÉDIAS
RADIO LATINA
100.000 €
3.453.343 €
40 %
347.983,70 €
CONTACTO.LU
200.000 €
35 %
7
CONTACTO (1970) 0 €
50 %
50 %
Éditions Revue SA
4 EMPLOYÉS
45.121.203 €
50 %
80 % 50 %
1.341.641,65 €
47
20 %
80,5 %
WORT (1848)
50 %
Editpress Luxembourg SA
1910
1920
CLT-UFA 1930
D’LËTZEBUERGER LAND
ZEITUNG VUM LËTZEBUERGER VOLLEK 1940
REVUE
LËTZEBUERGER JOURNAL 1950
RTL RADIO LËTZEBUERG 1960
GRAPHIQUE, MODE D’EMPLOI
19,1 %
Nombre de cartes de presse selon le Conseil de presse Recettes publicitaires brutes (Mediaxim – 2019)
Audience – Étude TNS Ilres Plurimedia 2020.I
100 %
0,76 % Parts détenues collectivement en tant qu’actions de trésorerie par RTL Group et une de ses filiales
Bertelsmann Capital Holding Gmbh (DE)
22,96 %
Sociétés actionnaires
Aide directe de l’État à la presse écrite et en ligne (2019)
80,9 % Bertelsmann SE & CO. KGaA
Public
Parts détenues
76,28 %
KPL asbl
Public
RTL Group SA
Ali Ruckert
PARTI COMMUNISTE
Centre d’études Eugène Schaus
Fondation d’Lëtzebuerger Land
Mike Koedinger
Francis Gasparotto, Etienne Velasti
100 %
18 %
Lemonland SA
80 %
70 % Gilbert Simonelli
PRÉSIDENT DU PARTI COMMUNISTE
Particuliers
État luxembourgeois
0,27 %
99,73 %
Membres de l’Almi: Radio 100,7 - d’Lëtzebuerger Land Editpress / Éditions Revue / Lumédia / Edita - Lëtzebuerger Jounal - Maison Moderne - RTL - Reporter.lu - Saint-Paul Woxx - Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek
Lunionfaitlaforce SA
25 %
30 %
Christoph Bumb
Particuliers
Everybody’s Darling SA
100 %
1994
CLT-UFA
Maison Moderne
CLT-UFA SA
MM Publishing and Media SA
Y compris les effectifs de Broadcasting Center Europe SA (213 employés, RCS 2019) et du siège social de RTL Group SA (112 employés, RCS 2019)
114 EMPLOYÉS
72
200.000 €
88 %
25 %
10 %
99 %
1931
577 EMPLOYÉS
Laurent Schmit
65 %
1 %
34.248.340 €
Laurence Bervard
Registre de commerce, TNS Ilres, Conseil de presse, Mediaxim, rapports annuels, déclarations, médias, d’Lëtzebuerger Land (édition du 11 septembre 2020)
Famille Mohn
Personnes actionnaires
Taille du groupe en fonction du nombre d’employés
Fondations (Bertelsmann Stiftung, Reinhard Mohn Stiftung, BVG-Stiftung)
7.174.070 €
19
36,68 % 6 %
63,32 %
100 %
6 %
Luxradio sàrl
Zeitung SA
13 EMPLOYÉS
+/- 10 EMPLOYÉS
8.000.812 €
418.237,59 €
3
Éditions Lëtzebuerger Journal SA
Éditions d’Lëtzebuerger Land sàrl
Société coopérative Woxx
Reporter Media sàrl-s
11 EMPLOYÉS
10 EMPLOYÉS
11 EMPLOYÉS
8 EMPLOYÉS
7
ELDORADIO (1992)
RTL TÉLÉ LËTZEBUERG
7.597.226 €
(1991)
17,8 % ELDORADIO.LU 403.586 €
418.237,59 €
22,4 %
14.936 €
Hei Elei Kuck Elei Première émission télévisée en luxembourgeois
8
9
6
D’LËTZEBUERGER LAND (1954)
PAPERJAM
WOXX.LU
(2000)
0 €
123.091 €
3.097.885 €
3,2 %
12,1 % RADIO 100,7
(1992)
974.448,74 €
4,2 %
28,6 %
883.251 €
32
PAPERJAM.LU
100.000 €
438.709 €
292.245 €
0 € 639.885 €
ELDORADIO, RADIO 100,7, RADIO LATINA TÉLÉCRAN
WOXX 1980
1990
84.912 € 1,6 %
DELANO (2011)
31 %
PAPERJAM
MAISON MODERNE
LE QUOTIDIEN 2000
100.000 €
276.099,08 €
1,94 %
5.822.244 €
(2018)
WOXX – ANC. GRÉNGESPOUN (1988)
DELANO.LU
100.000 €
1,7 %
RTL TÉLÉ LËTZEBUERG
REPORTER.LU
100.000 €
304.792,27 €
16.486.549 €
VLAN LUX-POST
1970
100.000 €
7,8
LËTZEBUERGER JOURNAL (1948)
RTL.LU
CONTACTO
376.099,08 €
0,6 %
(1958)
Y compris Den 2ten RTL et audience internet
304.792,27 €
ZEITUNG VUM LËTZEBUERGER VOLLEK (1946)
11.939.547 €
RTL RADIO LËTZEBUERG
6,1 %
974.448,74 €
Sources
100 %
L’ESSENTIEL RADIO
L’ESSENTIEL
DELANO 2010
OCTOBRE 2020
LUXEMBOURG TIMES REPORTER.LU 2020
23
Imagine Tomorrow since 1871
ACTIF Oui, vous pouvez imaginer l’avenir avec sérénité : innovant, audacieux même, ou simplement confiant. Oui, vous pouvez oser aller toujours plus loin ; au bout de vos projets et de vos rêves parce que vous êtes parfaitement bien accompagné par nos équipes d’experts. Des équipes dédiées qui prennent activement soin de votre patrimoine pour que demain vous appartienne. Vous souhaitez en savoir plus ? www.degroofpetercam.lu ou prenez rendez-vous au +352 45 35 45 42 19
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Conversation Tom Steffen
«
Nous restons artisans Interview MATHILDE OBERT
»
Portrait ANDRÉS LEJONA
Forcé, comme tous les chefs d’entreprise, de gérer les conséquences d’une crise sanitaire sans précédent, Tom Steffen, 34 ans, garde foi dans un métier historique, celui de boucher. Le groupe éponyme a pu compter sur la diversification enclenchée par le père de Tom, Frank, pour encaisser le choc. 26
OCTOBRE 2020
Tom Steffen
OCTOBRE 2020
27
Conversation
CV EXPRESS Naissance Tom Steffen est né le 10 mars 1986, de nationalité luxembourgeoise.
Le gouvernement a-t-il été à la hauteur dans la gestion de cette crise, notamment via les aides proposées aux entreprises ? Je pense que, d’entrée de jeu, le plan du gouvernement luxembourgeois était ambitieux. Maintenant, il faut le garder assez ambitieux dans sa réalisation. Les aides remboursables ne font que repousser le problème. Et ce n’est pas dans trois mois qu’il y aura un volume d’activité générant des résultats positifs. Que faudrait-il faire, au Luxembourg, pour sauver le secteur ? Aujourd’hui, notre activité n’est pas arrêtée seulement par l’épidémie, mais par un cadre légal, totalement raisonnable. D’où l’espoir que les aides n’en restent pas là. En Autriche, on soutient de manière non remboursable des sociétés dans les secteurs particulièrement touchés. C’est une démarche qui, si elle était mise en place au Luxembourg, serait applaudie par notre secteur. Cela peut toujours l’être, il n’est jamais trop tard. On sait que, de toute manière, c’est au niveau de l’imposition que cela se paiera. Est-ce qu’en janvier ou février, on va avoir la nouvelle d’un impôt de crise ? Je pense certainement, et ce sera justifié. Dans l’idéal, il s’agirait donc d’annuler certaines charges, plutôt que de les reporter. Sont-elles lourdes chez Steffen ? Nous avons besoin de lieux de production, de matériel, de personnel compétent. Ce sont des choses essentielles à notre activité, et qui se paient. Cette masse de frais est certainement adaptée pour faire 100 % de chiffre d’affaires, 120, peut-être 90 % une année, mais pas 45 % ou 50 % de chiffre, voire moins. En 2019, nos charges fixes au sein du groupe Steffen étaient de 13 millions d’euros au total. De quelles aides avez-vous profité ? Du chômage partiel, crucial pour maintenir nos équipes en place. Nous sommes très contents
pas de grands soucis. Je parle, dans mon cas, d’une société qui a la chance d’avoir des gens compétents dans son département Finances, des gens réactifs dans son département Ressources humaines, qui s’occupe justement des détails administratifs pour toutes ces charges-là. Pour les entreprises qui ne sont pas dotées de tels avantages, j’imagine que c’est beaucoup plus compliqué. En France, on demande le chômage partiel, et 10 jours après, l’argent est sur le compte. Ce n’est pas le cas au Luxembourg. Or, le décalage entre la demande et la perception des aides peut avoir de lourdes conséquences pour beaucoup de sociétés.
Grandes maisons Il a obtenu son diplôme en management International de l’Hôtellerie et de la Restauration à l’Institut Paul Bocuse et à l’Université de Lyon II. Un métier dont il acquiert les essentiels au restaurant Clairefontaine à Luxembourg. Il devient ensuite assistant du directeur de la restauration à l’hôtel Carlton de Cannes puis poursuit sa formation en tant qu’assistant de la directrice de clientèle chez Raynier-Marchetti Traiteur. Retour dans l’entreprise familiale En janvier 2009, il revient dans l’entreprise familiale dont il a suivi les développements depuis sa plus tendre enfance. Il assurera tout d’abord la fonction de directeur de clientèle adjoint avant de devenir associé en 2013.
Imaginez-vous une date de sortie de crise ? À force de passer pour des gens qui ont l’impression d’avoir une boule de cristal, on devient très prudents. J’espère retrouver, lors de l’été prochain, un esprit semblable à ce que l’on connaissait avant. Je pense que ce n’est pas irréaliste, mais ça ne tient pas compte d’une évolution épidémiologique ; nous ne savons pas comment le virus va évoluer, ni quelles seront les mesures.
qu’il ait été prolongé dans notre secteur, et on espère qu’il le sera à nouveau. Si les sociétés sont économiquement contraintes à passer à des licenciements, on casse beaucoup de Y a-t-il un monde avant et après-Covid ? savoir-faire. À ce jour, 26 de nos collabora- Dans notre domaine, il y a déjà un monde teurs sont encore au chômage partiel. Nous d’après. Le monde d’après-après, on ne le n’avons pas souhaité faire de diminutions connaît pas encore, malheureusement. Un drastiques, même si la situation économique collègue des Pays-Bas avait 2.400 collaborateurs, il a déposé le bilan. D’autres en Rusl’imposait presque. Nous avons aussi profité du prêt garanti sie (Via delle Rose) se sont reconvertis dans par l’État, qui est un contresens économique. des box en take-away pour les enterrements. En tant qu’entrepreneur, on a du mal à aller, Les sociétés qui tiennent le coup sont rares. philosophiquement, se faire prêter de l’argent Est-ce qu’avec du recul, le confinement pour payer des frais courants… Et nous avons aussi bénéficié des petites était une bonne ou une mauvaise idée ? tranches d’aides non remboursables. Je ne me permettrai pas de critiquer ce choix. Il avait du sens, probablement médicalement. Avez-vous eu des difficultés à obtenir Qu’est-ce que je pense d’un reconfinement ? ces aides ? Ce serait absolument dramatique pour des Nous sommes en ce moment occupés par sociétés qui ont été tenues en vie artificielles démarches, mais je pense qu’il n’y aura lement par des systèmes d’aide.
MILLE HISTOIRE DE FA
Ouverture de la Maison Steffen, première boucherie du groupe, à Steinfort, par Frank Steffen.
1989
28
Inauguration de Steffen Salaisons à Hagen. Le groupe se spécialise dans le jambon, cru et cuit Marque Nationale, paysan et séché à l’air. Ouverture de la deuxième boucherie Maison Steffen à Dudelange.
2001
OCTOBRE 2020
2002
Création de Pro-Location, société de gestion de matériel dédiée aux activités traiteur.
Le groupe se diversifie et lance Steffen Traiteur. Lancement de la marque Lisanto (utilisant les initiales de Lisa, Anne et Tom, les trois enfants de Frank Steffen) pour commercialiser les jambons de Steffen. Salaisons en dehors du groupe.
2003
2004
2005
Ouverture d’une 3e boucherie à Cents.
2006
2007
2008
Tom Steffen rejoint l’entreprise familiale, en tant que directeur de clientèle adjoint.
2009
2010
Tom Steffen
Crédits
Groupe Steffen
« Je plains nos confrères qui n’ont pas d’autres activités pour limiter la casse. Or, c’est quand même un secteur qui génère quelque 3.000 emplois sur l’économie luxembourgeoise. »
En septembre, que peut-on dire de la reprise des différentes activités du groupe Steffen ? Nous pouvons nous estimer heureux d’être diversifiés depuis toujours. Notre métier de traiteur souffre beaucoup. Il a fallu assez rapidement faire une croix sur l’année 2020. Aujourd’hui, nous sommes à 45 % de notre activité dans ce domaine. Je plains nos confrères qui n’ont pas d’autres activités pour limiter la casse. Or, c’est quand même un secteur qui génère quelque 3.000 emplois sur l’économie luxembourgeoise.
Arrivée d’une 4e boucherie Maison Steffen, à Pétange. 2011
2012
Ouverture d’une 5e boucherie Maison Steffen à Esch-sur-Alzette. 2013
Quelle part occupe l’activité traiteur dans votre chiffre d’affaires ? L’activité traiteur représentait 32 % de notre chiffre d’affaires en 2019. En 2020, ce ne sera bien sûr pas la même chose… Notre chiffre d’affaires est passé de 12 millions d’euros non consolidés en 2010 à 24 millions en 2019. Le traiteur est passé de 5 à 7,8 millions d’euros. Cela veut dire que d’autres activités se sont ajoutées, notamment notre première aventure de restaurant avec La Table de Frank, à Steinfort, qui a ouvert ses portes en 2011. Puis, il y a deux ans, le take-away et le restaurant à la gare centrale de Luxembourg (Le Quai Steffen). Une continuation de l’assise de notre activité historique avec la boucherie et la salaison.
Quelles sont les perspectives de reprise dans l’événementiel ? Les événements, c’est compliqué, mais ça peut se faire dans les règles de l’art. Je tiens à le souligner. Avec la LEA (Luxembourg Event Association, dont Steffen est un des membres fondateurs, ndlr) et le ministère des Classes moyennes, nous avons élaboré un guide de bonnes praNos métiers sont facilitateurs de rencontres, tiques, Safe to Meet, qui va bien plus loin catalyseurs de partage. Or, rencontres et par- que le contexte légal, pour être sûrs que les tage, en ce moment, et surtout de manière événements puissent se dérouler en toute rapprochée, ne sont pas favorisés. Traiteur sécurité. événementiel n’est pas un métier qui existe On parle de flux de personnes, d’espadepuis 1600, il est relativement récent. Nous cement, d’obligation du port du masque, de n’avons jamais connu une telle crise dans ce désinfection, de mode de service préconisé. domaine. Aujourd’hui, faire un buffet où tout le monde va se servir seul, c’est limite. Vous parliez de cette chance d’être diverNous organisons des mariages, pour 120 à sifiés… Ce n’est pas le fruit du hasard. 140 personnes. Cela se fait en France. Il y en C’est une vraie philosophie que mon père a a aussi au Luxembourg, mais dans un cadre menée depuis 1989, de manière à ne pas avoir beaucoup plus restreint.
Le groupe lance Guerilla Food, sa marque de burgers et pains-saucisses de qualité pour lutter contre la malbouffe. Ouverture du premier restaurant de l’entreprise, La Table de Frank, à Steinfort.
tous ses œufs dans le même panier. Il y a des effets de synergie entre les activités, qui se croisent de près ou de loin.
2014
Nouveau bâtiment à Niederkorn/Differdange dédié au matériel de stockage alloué à l’organisation de l’activité traiteur.
2015
2016
Nouvelle décoration pour la Maison Steffen de Steinfort. Steffen Traiteur lance Roots, nouvelle collection gastronomique. 2017
22 novembre
Ouverture du take-away Le Quai Steffen à la gare de Luxembourg-ville. Lancement de l’Atelier Steffen, nouvelle marque de plats traiteur.
2018
22 juillet
Le restaurant Le Quai Steffen ouvre à côté du take-away du même nom. 2019
OCTOBRE 2020
2020
29
Conversation Tom Steffen
La situation sanitaire freine-t-elle aussi la reprise dans vos restaurants ? Nous avons deux exemples polarisants et représentatifs de ce qui se passe dans le pays. Si je prends La Table de Frank, à Steinfort, nous sommes sur le même niveau d’activité que l’année dernière. Au Quai Steffen, on est à 40-45 % de notre capacité. C’est un restaurant d’une taille honorable à Luxembourg-ville, à la gare centrale, entouré de beaucoup de bâtiments de bureaux, et qui devenait un lieu de rendez-vous. Il a tout juste un an. Ce n’est pas la capacité réduite qui nous empêche de travailler, mais l’absence de personnel de bureau.
201
Nous avons parlé de l’activité traiteur, la plus touchée. La restauration l’est un peu moins. La boucherie a, quant à elle, été prise d’assaut pendant le confinement… C’est la branche d’activité qui a bien fonctionné pendant, et même après le confinement. Les gens qui n’allaient plus au restaurant devaient bien manger. Ils avaient plus de temps pour se lancer dans une recherche qualitative, faire le tour des magasins et aller chez leur boulanger préféré, chez leur boucher préféré, chez le maraîcher, éventuellement.
EMPLOYÉS
Le groupe Steffen comptait 201 salariés en 2019. Un chiffre qui n’a cessé d’augmenter au fil des années, pendant que les activités se multipliaient. En 2010, ils n’étaient que 93. Malgré la crise, Tom Steffen ne souhaite supprimer aucun poste. À ce jour, 26 collaborateurs restent en chômage partiel.
Avez-vous gagné de nouveaux clients ? Oui, tout à fait. Il y a une fréquence d’achat inférieure, mais les gens cuisinent plus.
Le télétravail est-il une mauvaise idée ? Cela a un impact sur mes activités, donc tout ce que je vais vous dire sur le sujet va être biaisé par mes intérêts économiques, mais aussi par mon envie de retrouver ce partage avec le client. C’est avant tout pour cela que nous aimons faire ce métier.
Se tourner vers le local, est-ce une tendance due au Covid-19, ou est-ce que cela va durer ? Il n’y a que le temps qui nous le dira. Nous le souhaitons. Cela ne se passe pas que dans la boucherie. Nous avons pu fonder un partenariat avec Auchan concernant les plats traiteurs de notre gamme L’Atelier Steffen. La grande distribution a une réelle envie de se tourner vers le local, ce n’est plus seulement anecdotique. Ce sont deux mondes qui, très longtemps, se sont regardés d’un œil suspicieux : les artisans
La dynamique du Quai Steffen a été coupée en plein élan. De quoi vous faire regretter ce choix d’ouvrir une nouvelle enseigne ? Non. Si on fait un projet, on y croit, et on n’arrête pas d’y croire au bout de deux ans.
ÉVOLUTION DES ACTIVITÉS DU GROUPE STEFFEN
30 Restauration Location de matériel Salaisons 25
24.306.107
Boucheries Traiteur Chiffre d'affaires groupe non consolidé
20
17.679.586 15.824.119
15.873.553
2012
2013
18.063.575
18.223.755
2015
2016
18.823.969
20.057.543
21.805.373
13.839.512
15
12.109.562
10
5
0 2010
30
2011
OCTOBRE 2020
2014
2017
2018
2019
Prévisions 2020
Nouvelle
Renault ZOE
395 km d’autonomie 100 % électrique À partir de
219€/mois TVAc
*
avec dernière mensualité majorée de 8.168 €
8.000 € de prime gouvernementale 0 L/100 KM. 0 G/KM CO2 (WLTP)
**
Contactez votre concessionnaire pour toute information relative à la fiscalité de votre véhicule.
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ATTENTION, EMPRUNTER DE L’ARGENT COÛTE AUSSI DE L’ARGENT.
renault.lu renault.lu
Crédits
Groupe Steffen
Conversation Tom Steffen
d’un côté, et la grande distribution de l’autre, et qui maintenant trouvent un réel intérêt à se rapprocher et travailler main dans la main. Allez-vous chercher d’autres partenariats, intensifier cette proposition ? Intensifier cette proposition, oui. Nous avons une crise, mais pensons déjà au-delà. Nous nous permettons de rester rêveurs et d’ajuster notre activité de manière cohérente. Ce produit prêt à l’emploi va pouvoir encore créer, comme l’ensemble de nos activités, une assise plus grande, des synergies cohérentes pour l’ensemble de nos collaborateurs. Comment tentez-vous de vous démarquer de vos concurrents ? Pour la restauration et la boucherie, il y a une démarche de fond de qualité, mais c’est aussi une question géographique. Les clients de Metz ne vont pas venir à la boucherie de Steinfort. Du côté traiteur, les limites géographiques ne sont pas aussi importantes. Nous essayons d’améliorer constamment l’expérience totale que le client vit avec nous, sur une base durable. L’idée n’est pas d’être extraordinaires un jour, et complètement moyens celui d’après. Qu’en est-il du regroupement de vos activités logistiques à Niederkorn ? Il reste toujours nos entités de production à déménager à Niederkorn. On voulait commencer au début de l’année prochaine. Nous avons 32
OCTOBRE 2020
déjà réalisé 6 millions d’euros d’investissement pour construire notre hub logistique servant l’ensemble de nos corps de métiers. Il reste 7 millions à investir, dans un futur qu’on espère proche. C’était prévu pour 2021, mais le Covid est passé par là, et nous nous devons par conséquent d’assurer la fiabilité de nos projections pour l’installation de notre manufacture artisanale regroupant enfin l’ensemble de nos activités de production, et qui, plus que tout, rapprochera enfin l’ensemble de nos artisans dévoués. Nous avons actuellement cinq sites de production. En termes d’accompagnement, ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus évident. À terme, nous voulons réunir l’ensemble de nos collaborateurs là-bas. Est-il compliqué d’aller convaincre les banques de vous accompagner sur de tels projets ? De manière générale, nos partenaires financiers nous suivent, parce qu’ils savent que nous sommes une entreprise très sérieuse. Nous détenons notre capital encore à 100 % dans notre famille, ce qui n’est pas le cas de tout le monde dans le secteur. Est-ce que le marché frontalier vous intéresse ? Cela représente déjà 10 % de notre activité événementielle pour 2019. Généralement,
La viande, produit historique de Steffen, a sauvé le groupe pendant la crise. L’activité boucherie, lancée en 1989 par Frank Steffen (à gauche de son fils Tom sur la photo), s’adapte aux évolutions de la société avec le lancement prochain d’un filet américain végane.
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Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat, Luxembourg, établissement public autonome, 1, Place de Metz, L-2954 Luxembourg, R.C.S. Luxembourg B30775
Envie d’étendre vos activités ?
Conversation Tom Steffen
nous avons un réseau européen assez cohérent. J’essaie d’abord de conseiller à nos clients des prestataires de confiance dans leurs villes respectives, mais s’ils souhaitent qu’on les accompagne dans leur aventure, on le fait. De nombreuses entreprises ont accéléré leur digitalisation, ou ont digitalisé certains de leurs services ou fonctions depuis le début de la crise. Est-ce votre cas également ? Nous travaillons effectivement dans ce sens, car nous souhaiterions offrir à nos clients un service encore plus complet et toucher aussi ceux qui n’ont peut-être pas toujours le temps de se déplacer chez leur artisan de cœur. On parle ici d’un service de livraison garantissant le prolongement de nos valeurs artisanales, non seulement dans nos produits, mais aussi dans l’expérience de service de nos clients. Ces derniers y retrouveront bien entendu l’ensemble de nos produits traiteur, ainsi que boucherie, mais plus encore… On est déjà bien plus loin que la simple idée, et les choses se concrétisent peu à peu. Se fermer à ce type de service en ligne (pour ne prendre que ce volet de la digitalisation) serait manquer de sauter sur un train qui est en train de partir, voire même déjà bien en route. En tant que société avec une vue de long terme dans l’artisanat, on se doit de proposer une sélection cohérente de produits et de services à nos clients via ce canal. Cette crise nous aura permis, même si elle est encore loin d’être derrière nous, d’être plus précis dans la formulation de nos ambitions, de les concrétiser et d’être plus en accord avec la fragilité de notre savoir-faire, malgré notre contexte diversifié.
MOINS DE VIANDE DANS L'ASSIETTE Dans le monde comme au Luxembourg, la consommation de viande diminue, comme si un cap avait été franchi. Selon les prévisions de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), elle devrait baisser de 3 % en 2020, pour la deuxième année consécutive. Chaque habitant mangerait en moyenne 42,4 kilos par an. Le Covid-19 n’y est pas pour rien dans ces prévisions, avec la fermeture des restaurants, la mise à l’arrêt des événements, etc. Mais la tendance s’inscrit tout de même dans la durée. Au Luxembourg, selon les chiffres du Service d’économie rurale du ministère de l’Agriculture – à jour jusqu’en 2017 – la consommation de viande était de 85,9 kilos par habitant il y a trois ans, contre 92 dix années plus tôt.
La boucherie vous a sauvés. Pourtant, le véganisme prend de l’ampleur. Est-il difficile de vendre de la viande en 2020 ? Le Luxembourg a toujours été un pays qui consomme beaucoup de produits carnés, là n’est pas la question. Mais c’est devenu un débat très politique. Je ne mange pas de viande quatre fois par jour. Quand j’en mange à la maison, ce sont des plats en sauce, avec peu de viande, mais de qualité. Et si je me prends une bonne pièce, c’est pour me faire plaisir, pas tous les jours. Je ne m’identifie pas à la surconsommation et à la guerre des prix dans l’industrie carnée. Nous restons
artisans. Mon père avait sorti, en 2001, deux ou trois pages de plats végétariens dans notre brochure. Il n’avait rien vendu, car, à l’époque, la personne végétarienne n’allait jamais chez le boucher. Maintenant, certains membres d’une famille sont véganes, et les autres non. Nous sommes justement en train de développer un filet américain complètement végane, qui a le même goût et la même texture que le bœuf. Je veux donner l’opportunité à ceux qui ont fait le choix de se nourrir autrement de retrouver ce goût qui leur manque peut-être. De quoi est-il fait ? Ce serait trop vous dire. On travaille beaucoup avec des protéines végétales, que ce soient des haricots, des champignons, des lentilles, des pois chiches… Je cherche à créer de vraies alternatives de qualité pour cette population, que je comprends à un certain niveau. Il y a une partie de notre industrie à laquelle je ne m’identifie pas du tout non plus. Ça commence par l’élevage. Certaines pratiques d’élevage et d’abattage que je ne cautionne pas forcément. Comment veillez-vous au bien-être animal ? Les circuits courts. L’abattoir avec lequel nous travaillons, celui d’Ettelbruck, j’y suis régulièrement. Je sais comment ils travaillent. C’est bien d’être boucher dans le cœur, mais il faut aussi être boucher dans l’âme. Comment vous positionnez-vous sur le bio ? Nous sommes certifiés bio. Tous les produits ne le sont pas, mais ceux qui sont stipulés bio, c’est certifié, nous avons des contrôles annuels. Quand un produit dans son ensemble est bio, c’est le beurre qui est bio, le lait, les épices, tout. Est-ce facile au Luxembourg ? Si on veut, oui. Tout est une question de volonté et de démarche de fond.
« Il y a une partie de notre industrie avec laquelle je ne m’identifie pas du tout non plus. Ça commence par l’élevage. » 34
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Votre père, Frank, a fondé le groupe Steffen en 1989. La crise accélère-t-elle la transmission familiale ? Ces moments forts et intenses représentent un pas de plus vers la transmission de l’entreprise de la génération précédente, mon père, à la génération qui reprend : moi, mais aussi ma sœur Lisa (24 ans), qui est en train de finir ses études dans l’hôtellerie-restauration en Suisse et qui souhaite nous rejoindre d’ici quelques années. J’ai une deuxième sœur, Anne, 32 ans, qui travaille dans le marketing de luxe chez un joaillier en Suisse. Elle, pour sa part, n’a jamais été intéressée par l’entreprise familiale. Justement, comment vous êtes-vous organisé avec votre père dans la gestion de crise ? Nous nous sommes vus tous les jours pour faire un briefing avec le comité de direction.
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Conversation Tom Steffen
n’a pas souhaité le faire et a pu faire autre chose. Ce n’est pas le cas dans toutes les familles. Si vous forcez la main à vos enfants, ils vont finir dans l’entreprise pour les mauvais motifs. Après, il y a d’autres raisons qui peuvent pousser les gens à finir dans l’entreprise pour les mauvais motifs. C’est quelque chose qui n’est pas assez creusé, cela se fait dans l’éducation des enfants. Je pense que pour pouvoir acquérir les compétences pour gérer une entreprise d’une certaine taille, il y a tout un état d’esprit qui doit aller avec. Il y a surtout un esprit du sacrifice, qui doit aller avec. Oui, il y a plein de côtés lumière, mais il y a aussi des ombres. Les ombres, il faut que les enfants les comprennent bien.
La crise nous demande d’avoir une vision à long terme, mais de gérer des changements au jour le jour. C’est compliqué. Vous avez donc travaillé main dans la main pendant la crise. Comment s’organisera la suite ? C’est quelque chose qui doit se faire naturellement. Nous connaissons chacun nos forces et nos faiblesses, sur lesquelles je dois travailler pour lui arriver à la cheville, et j’espère au-delà. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre, et je le complète sur d’autres, comme sur son côté caractériel d’entrepreneur artisanal. Nous avons des différends, mais nous nous complétons et arrivons à entendre l’autre pour trouver un consensus. Il a créé beaucoup de choses. Est-ce une responsabilité de reprendre l’entreprise familiale ? Oui, c’est une responsabilité. Face à nos clients, mais aussi à nos 201 collaborateurs. La force de décision nous appartient à certains niveaux, mais sans eux, nous ne sommes rien. Être conscient de cette dualité-là, c’est très important, surtout dans une entreprise artisanale. En tant que manager en temps de crise, vous devez donner confiance à vos équipes et communiquer ? C’est le ton adopté depuis le confinement. Être en contact avec nos équipes, échanger avec elles, faire face à leurs peurs évidentes. Ce n’est pas toujours facile de communiquer des réalités économiques à une équipe. Derrière ce que vous dites, il y a le film qui se déroule dans la tête des gens. Gérer ces aspects-là, je trouve cela particulièrement délicat, et ça a été par moment éprouvant. Nous avons été très présents et très à l’écoute de nos équipes, mais je pense qu’au vu du contexte, pas encore assez. Pour le faire dans les règles de l’art, il aurait fallu des journées de 48 heures. Toujours est-il que je suis absolument fier de l’ensemble de notre équipe quant à la manière dont tout le monde a joué le jeu. Une structure familiale est-elle plus résiliente en situation de crise ? Parce qu’on a une vision d’entreprise familiale, on commence par l’activité au sens général et par nos collaborateurs, et pas par les finances. Si on commence avec les finances dans une situation pareille, cela ne contribue pas à une fin heureuse pour l’ensemble des intervenants. Diriez-vous qu’il est plus difficile pour les nouvelles générations de reprendre une entreprise qu’à l’époque ? Je pense que ce n’est pas une question de nouvelle génération, mais d’état d’esprit et de motivation personnelle. Ma sœur Anne 36
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Si c’était à refaire, changeriez-vous de direction ? Non, c’est une remise en question permanente. C’est justement ça que j’adore. On a la chance d’apprendre énormément.
FAST & CURIOUS Sur place ou à emporter ? Sur place. Bio ou local ? Bio. Rôti ou carpaccio ? Rôti. Salade ou burger ? Ça peut paraître étonnant, mais salade. Vin ou bière ? Bière. Entrée ou dessert ? Entrée. Clairefontaine ou Carlton ? Clairefontaine. Ratatouille ou L’Aile ou la cuisse ? L’Aile ou la cuisse. Cuisine française ou luxembourgeoise ? Française. Bistro ou gastro ? Bistro. Retrouvez l'interview vidéo Fast & Curious sur paperjam.lu.
Votre père représente-t-il votre mentor ? Oui, mais il m’a enseigné autre chose. Il ne nous a jamais demandé de devenir lui. Son ego n’a pas besoin de ça. Il y a des gens que j’admire pour diverses raisons, dans toutes les rencontres que j’ai faites dans ma vie. J’essaie de comprendre les caractéristiques que j’admire chez eux et de m’en inspirer. Pour être à la tête d’une équipe, il y a un spectre de compétences très larges à prendre en compte. Avoir assez de finesse humaine et être assez humble pour le faire, et ensuite pouvoir progresser là-dedans tout doucement, « step by step ». Comment vous définissez-vous ? Entrepreneur, restaurateur, boucher ? Un peu de tout cela. Nous avons la chance de pouvoir être à la tête de cette belle équipe. Nous sommes des frustrés positifs. Me dire « je sais ce que je veux être » va me frustrer, mais « je sais où je veux être » ne va pas me frustrer. Dans cette direction, j’essaie d’être une meilleure version de ce que j’étais hier pour m’en rapprocher. Pour faire grandir les gens avec nous en termes de qualités personnelles. Est-ce que cela influe sur votre manière de recruter ? Oui. Je préfère embaucher des gens motivés que je dois former que des gens formés que je dois motiver. Il faut aussi créer un environnement dans lequel ils peuvent dire ce qu’ils pensent, pour pouvoir après en discuter. Et j’ai l’impression qu’on a un bel échange à ce niveau-là avec nos collaborateurs.
BRAND VOICE
Luc Rasschaert, CEO de WEALINS S.A. (à gauche) et Philippe Burdeyron, directeur commercial (à droite)
Contenu sponsorisé par WEALINS
La Covid-19 a impacté les compagnies d’assurances, les obligeant à s’adapter pour maintenir la confiance des partenaires et de leurs clients. Luc Rasschaert (CEO de WEALINS S.A.) et Philippe Burdeyron (directeur commercial) reviennent sur cette période. 38
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PHILIPPE BURDEYRON Avec cette crise, la baisse des marchés a permis des opportunités d’investissement, nos partenaires se sont logiquement tournés vers ceux en qui ils avaient confiance pour maintenir le volume d’activité. Même si au niveau des outils tout n’a pas été parfait immédiatement, nous avons constaté une forte implication de l’ensemble des équipes avec une réelle orientation client. Cette implication ainsi que la confiance de nos partenaires et de leurs clients nous ont permis d’afficher de bons résultats.
Face à cette crise, de nombreuses sociétés ont dû se digitaliser. Cette digitalisation peut-elle être facilement mise en place dans le secteur de l’assurance vie ? PB La digitalisation est prépondérante et représente un enjeu pour innover, mais c’est surtout
Jan Hanrion (Maison Moderne)
Assurance vie : une question de confiance
Quelles mesures avez-vous mises en place pour répondre à la crise ? LUC RASSCHAERT Le secteur de l’assurance vie a été impacté avec une baisse de l’activité au global, quels que soient les types de supports proposés par les compagnies. Notre première priorité a été de mettre nos collaborateurs en sécurité. Un travail énorme a été fait grâce aux équipes du Groupe Foyer, notre actionnaire. Notre second défi était de maintenir les niveaux de service et de qualité attendus par nos partenaires. Nos commerciaux, tout comme nos équipes en interne, sont restés en contact avec eux et se sont montrés proactifs pour répondre à toutes les demandes. À l’instar de la tendance du secteur, nous avons vu notre chiffre d’affaires augmenter. À la mi-août, nous avons atteint le niveau de collecte de l’année 2019.
Photo
Solutions patrimoniales
AMBITIONS ET AXES DE DÉVELOPPEMENT
WEALINS EN QUELQUES DATES
un enjeu de déploiement actuel pour toutes les compagnies d’assurances. Aujourd’hui, WEALINS est dans une phase de transition avec une accélération de notre projet digital. Nous proposons un service sur mesure et nous privilégions un accompagnement personnalisé afin de répondre au mieux à leurs préoccupations en matière de gestion et de structuration patrimoniale, et nous sommes reconnus pour cela. Digitaliser nous demande donc un important travail de réflexion et de collaboration étroite avec nos partenaires. LR Dans notre secteur d’activité, qui est celui d’un travail sur-mesure, la confiance prime. Avec la crise du Covid-19, nous craignions de ne plus pouvoir voir nos clients ou nos partenaires, de ne pas pouvoir obtenir par exemple de signature du client. Nous restons un secteur où le digital prend certes de l’importance, mais si la communication in vivo entre partenaires est impossible, notre chiffre d’affaires ne peut progresser. Il ne faut pas sous-estimer l’importance des relations humaines dans le processus de transformation digitale. Quelle approche avez-vous souhaité privilégier dans votre transformation digitale ? LR Il y a deux ans, nous avons décidé de changer notre système informatique pour une plateforme state of the art dont nous finaliserons la migration avant la fin de l’année. Puis, nous construisons la couche digitale, c’est notre projet numéro 1. Pour mener à bien un tel projet, il faut sonder les partenaires pour connaître leurs besoins
« Notre secteur conjugue confiance, expertise et sur-mesure. » Luc Rasschaert CEO de WEALINS S.A.
1992
Création de IWI (ex-BIL-Vie), une compagnie spécialisée dans les solutions de wealth insurance pour une clientèle internationale aisée.
1996
Foyer International est créée par le Groupe Foyer pour développer l’activité d’assurance vie en Libre Prestation de Services (LPS) depuis le Luxembourg.
2017
Suite à l’acquisition de IWI par le Groupe Foyer, les deux entités Foyer International et IWI fusionnent et deviennent WEALINS.
2019
WEALINS dépasse les 10 milliards d’euros d’actifs sous administration.
et leurs attentes. C’est ce que nous faisons. PB Ce sera une plateforme front to end totalement intégrée. Certains ne souhaiteront pas procéder par ce biais, nous devrons donc faire preuve de flexibilité. Le digital est un outil qui vient compléter une offre de services que l’on a aujourd’hui à destination des partenaires et clients. C’est un service supplémentaire, ce ne sera pas le cœur de l’offre. LR Durant la vie du contrat, le digital aide à avoir une bonne interconnectivité avec les partenaires pour disposer d’informations de manière structurée sur nos systèmes et permettre aux clients de consulter leurs contrats en ligne. Nous créons des solutions sur mesure, y compris digitales, et échangeons des données avec nos partenaires et clients qui se doivent d’être accessibles rapidement et fiables. Quelles sont, selon vous, les perspectives pour le secteur de l’assurance vie ? LR Le patrimoine wealth qui doit être transféré d’une génération à l’autre dans les années à venir est énorme. Il y a, par contre, une incertitude politique sur le court terme, liée au Covid-19. Les pays recherchent de nouvelles sources de revenus, ce qui pourrait
entraîner des réformes fiscales. Celles-ci pourraient influencer le statut du contrat d’assurance et peut-être rendre moins attractif son intérêt dans certains pays. Sur le long terme, nous sommes plus optimistes, car le Luxembourg a su défendre sa place en Libre Prestation de Services pour les contrats d’assurances. Il s’est mieux positionné que certains pays concurrents grâce à un cadre favorable au secteur.
Leader —Acteur majeur de l’assurance vie en LPS depuis le Luxembourg —Actionnaire familial, stable et indépendant : le Groupe Foyer —Pure-player luxembourgeois avec un centre de décisions au Luxembourg
Face à ces changements, quelle stratégie souhaitez-vous mettre en place ? PB Nous devons être capables de nous adapter à ces changements et rester flexibles. La stratégie est de maintenir une diversification par pays, car nous avons une offre sur une dizaine de marchés afin de pallier une éventuelle baisse sur un marché. Nous voulons aussi diversifier la typologie des partenaires et des clients et élargir la gamme de solutions pour toucher une clientèle plus large. LR WEALINS, et plus encore le Groupe Foyer, son actionnaire, est un exemple de pérennité. Nous recherchons une croissance durable et rentable dans le temps. L’acquisition de GB Life Luxembourg S.A. et la fusion que nous préparons vont dans ce sens. Cela participe à notre croissance qui est d’abord organique. Au-delà de notre stratégie commerciale de diversification, notre focus se porte sur l’excellence opérationnelle à travers des systèmes informatiques performants, des processus transparents, et des collaborateurs expérimentés et motivés. Nous allons également nous appuyer sur le know how de GB Life pour les projets de digitalisation.
Diversification —Présence sur 10 marchés européens —Plusieurs typologies de partenaires aux attentes spécifiques —Des produits sur mesure pour répondre aux exigences propres à chaque client
Excellence —Plus de 100 collaborateursexperts engagés au quotidien —Processus transparents et qualitatifs —Système IT performant
Innovation —Au cœur de la stratégie de développement de WEALINS —Projet de transformation digitale en co-construction avec les partenaires —Processus de digitalisation tout en maintenant une approche basée sur le sur-mesure et l’accompagnement personnalisé
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Conversation
« Tout ou presque est assurable ! »
Mirjam Bamberger a succédé à Marie-Hélène Massard au poste de CEO de l’assureur.
Au poste de CEO d’AXA Luxembourg et d’AXA Wealth Europe depuis le 1er juillet, Mirjam Bamberger livre sa vision du métier d’assureur et détricote les notions de risque et d’assurabilité. Interview LAURA FORT
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Photo ANDRÉS LEJONA
Mirjam Bamberger
BIO EXPRESS
L’idée de risque est très présente en cette période de crise sanitaire. Le métier d’assureur est-il lui-même risqué ? Non. Et le risque constitue d’ailleurs l’essence même de l’assurance. Cette crise a néanmoins changé des paradigmes dans notre profession. Elle fait émerger de nouveaux risques et de nouveaux comportements de nos clients auxquels nous devons nous adapter. À quels nouveaux risques faites-vous référence ? Le client, qu’il soit millennial ou plus âgé, veut de plus en plus de digital, même si nous préconisons plutôt une combinaison d’interactions physiques et digitales : le « phygital ». Beaucoup d’actions auparavant effectuées en agence sont maintenant réalisées à distance. Cela crée de nouveaux risques, notamment dans le domaine de la cybercriminalité, non seulement pour les clients privés, mais aussi pour les entreprises. Ces risques doivent être intégrés et mesurés. Actuellement, diriez-vous qu’un hôtel ou un restaurant, c’est un bon ou un mauvais risque pour un assureur ? Le secteur de l’horeca a été davantage touché que d’autres secteurs pendant la crise sanitaire, mais le principe de l’assurance consiste à permettre à des personnes sinistrées d’être soutenues par d’autres assurés qui sont moins impactés au même instant. Nous formons ainsi une sorte de communauté de solidarité entre assurés, et la mutualisation des risques fait partie de notre ADN. En cas de crise, comme celle que nous traversons actuellement, il en va de notre devoir d’assureur d’accompagner nos assurés. Cela fait partie de notre raison d’être. Le principe de mutualisation des risques doit donc toujours primer ? Oui. Pour faire en sorte d’équilibrer les risques, mais aussi pour les rendre assurables. Pour y parvenir, il est nécessaire pour l’assureur de diversifier ses risques autant que possible. C’est pourquoi nous commercialisons différents produits d’assurance et nous effectuons toujours une analyse globale de notre portefeuille afin de déterminer les risques que nous pouvons ou non assurer. Cependant, sur le principe, tout ou presque est assurable et, idéalement, le risque non couvrable doit rester l’exception qui confirme la règle. Vraiment ? Tout est assurable ? Bien sûr, certains risques sont trop chers pour être assurés : la prime ne pourrait alors pas être payée par les clients. Dans ces cas-là, il faut trouver d’autres solutions, par exemple des régimes de coassurance avec l’État ou des mesures de prévention très ciblées. L’as-
Signe avant-coureur Son premier emploi en tant qu’étudiante était chez AXA Allemagne… Un signe. Débuts en Suisse En 2014, elle débute en Suisse en tant que responsable des ressources humaines et de la communication chez AXA et est membre du comité exécutif de l’assureur. Quatre ans plus tard, Mirjam Bamberger devient responsable de l’expérience client et de la stratégie. Avant de rejoindre le Luxembourg le 1er juillet dernier en qualité de CEO. Cosmopolite Mirjam Bamberger possède les nationalités suisse et allemande. Passionnée de cyclisme, la native de Fribourg-en-Brisgau (Allemagne) se définit volontiers comme « cosmopolite » avec des racines en Suisse, en Amérique latine, en Asie, en Grande-Bretagne et aux États-Unis.
surance, c’est la capacité à anticiper et à agir de manière préventive chaque fois que cela est possible. Beaucoup de risques n’ont pourtant pas encore de solutions assurantielles viables… Certains risques sont difficiles à assurer. Mais plus vous disposez de données et de connaissances, plus vous êtes confronté à ces risques, et plus vous trouvez de solutions. Il s’agit justement de parvenir à évaluer le risque et construire ensuite la bonne couverture. C’est pourquoi les conditions générales et le détail des garanties repris dans les contrats sont très importants pour les assureurs, car ils permettent de déterminer techniquement ce que nous pouvons assurer exactement et de préciser de façon simple les paramètres que nous ne pouvons pas prendre en charge.
En résumé, couvrir un risque comprend au final toujours une grande part d’incertitude. La décision finale est, quant à elle, un arbitrage entre incertitude et sécurité. Pourrait-on aujourd’hui se passer d’assurances ? Tout dépend de l’assurance dont on parle : santé ? Automobile ? Tempête ? Dans les pays européens, l’assurance est ancrée. Évidemment, nous pourrions vivre, ou plutôt survivre, sans assurances, mais beaucoup d’entre elles sont obligatoires et cette obligation permet de garantir une couverture pour tous. Pour cette raison, nous sommes soumis à une réglementation. Et nous observons que les preneurs d’assurance comprennent de mieux en mieux leur intérêt à être couverts dans des sociétés de plus en plus judiciarisées et où l’on recherche la responsabilité. Cependant, nous remarquons aussi qu’il y a de plus en plus de sinistres impliquant des personnes en défaut d’assurance avec des conséquences humaines et financières qui peuvent s’avérer très lourdes. Au final, une société aseptisée, sans risques, signerait la mort de l’assurance ? Une société aseptisée ? Tant qu’il y a des opportunités et de la vie, il y a des risques. Nous vivons d’ailleurs dans un monde avec toujours plus d’opportunités, mais aussi des risques qui évoluent au rythme des changements de la société.
Vous avez pris vos fonctions comme CEO d’AXA Luxembourg et d’AXA Wealth Europe le 1er juillet. Quelles sont vos premières impressions ? J’ai vécu et travaillé dans huit pays, et aucun pays ne m’a accueillie aussi amicalement que le Luxembourg. C’est un pays multiculturel, Comment décide-t-on alors multilingue et, en raison de la forte proporde ce qui est assurable et de ce tion d’expatriés et de travailleurs transfronqui ne l’est pas ? taliers, très vivant et ouvert. Pour cela, il existe des exigences réglemenVous pouvez penser au-delà des frontières. taires concernant les risques qui peuvent être C’est un privilège. Le Luxembourg est égalepris et la forme sous laquelle ils peuvent l’être. ment une perle de stabilité en Europe, en plus Nous devons aussi supporter des exigences d’être économiquement prospère. importantes en relation avec notre capacité Enfin, ma double fonction en tant que CEO à faire face à nos obligations vis-à-vis de nos d’AXA Luxembourg et d’AXA Wealth Europe clients. C’est ce que l’on appelle la solva- me permet d’avoir une vision transversale des bilité de l’assureur. Tout ce que nous assu- métiers de l’assurance. Je suis ravie de particirons est donc garanti grâce à un niveau de per au développement de ces deux structures. fonds propres fixé par le régulateur. Il faut par Et notamment d’accompagner AXA Wealth ailleurs ajouter aux exigences réglementaires Europe, jeune entité du groupe AXA créée en beaucoup d’expertise pour évaluer la nature 2016, mais déjà très ancrée et reconnue, qui du risque, son ampleur, sa fréquence, etc. continue d’afficher de très beaux résultats et C’est d’ailleurs les difficultés que nous des projets ambitieux. rencontrons actuellement pour travailler à la couverture des risques futurs, car il n’existe pas encore assez de données disponibles qui peuvent être exploitées par les actuaires. OCTOBRE 2020
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Depuis son plus jeune âge, Shahram Agaajani développe une passion pour l’aquariophilie. À tel point qu’il a fait construire un aquarium spectaculaire à son domicile.
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Conversation Shahram Agaajani
« C’est peut-être l’âge d’or de l’immobilier, mais pas de l’architecture » Metaform Architects, lauréat de nombreux concours grâce à sa volonté de faire évoluer la culture du bâti au travers de réalisations à l’identité forte, fait partie des bureaux d’architectes les plus en vue. Son cofondateur et codirecteur, Shahram Agaajani, revient sur le vécu collectif de la crise, les projets en cours, et la situation de l’architecture et de l’immobilier au Luxembourg. Auteur CÉLINE COUBRAY
Dans quel état est le bureau aujourd’hui, presque sept mois après le début de la crise du coronavirus au Luxembourg ? Tout est une question d’organisation et d’anticipation, et, jusqu’à présent, nous nous en sommes bien sortis. Nous avons loué un autre bureau, pour garantir la distanciation sociale et éviter de devoir fermer l’ensemble de l’entreprise si un cas se déclarait. Nous avons pris des mesures strictes concernant l’utilisation des espaces et équipements communs, mesures acceptées et respectées. Nous nous étions préparés à cette éventualité dès que l’épidémie a été déclarée en Chine, puisqu’il était évident que le virus n’allait pas s’arrêter aux frontières chinoises. Quelles ont été les conséquences du confinement sur l’avancement des chantiers et des projets en cours ? Un arrêt de cinq semaines sur les chantiers a des conséquences indéniables. En pleine pandémie, nous pensions devoir recourir à l’aide financière de l’État, mais finalement, nous nous sommes rendu compte que nous n’en aurions pas besoin. Au niveau de l’avancement des chantiers, nous ne sommes pas restés les bras croisés, et ce, malgré le confinement. Aujourd’hui, quelques clients souhaitent que nous puissions récupérer ces semaines d’arrêt, ce qui n’est pas impossible, mais pas sans risques. Par contre, si un deuxième confinement se présentait, nous ne pourrions certainement pas en faire autant. Heureusement, nous avons des employés qui sont tous très responsables et qui ont conscience qu’il s’agit d’un effort collectif. Il est très difficile pour un architecte, qui doit défendre ses idées, de travailler par visioconférence, car il nous manque la communication visuelle et corporelle.
Photos ANDRÉS LEJONA
Et qu’en est-il de votre carnet de commandes ? Pour l’instant, nous n’avons pas encore de répercussions sur notre perspective de travail. Si crise économique il y a, elle est encore à venir, mais je veux rester confiant. Nous avons la chance, au Luxembourg, d’avoir des responsables politiques proactifs, ce qui profite à la population et à l’économie du pays. Il faut garder son sangfroid, se préparer et faire face le moment venu.
BIO Origines Né en 1976 à Tabriz, en Iran, Shahram Agaajani a, en 1989, suivi ses parents au Luxembourg. Études Diplômé en architecture en 2001 de La Cambre, Bruxelles. Thèse : La Casa Malaparte ; architecture sans architecte? Collaborations Au début de sa carrière, Shahram Agaajani a travaillé pour AVA (19982001) et ADS (2000-2001) à Bruxelles, ainsi que pour H&V, Aristide Gambucci au Luxembourg (2001-2002). Metaform Architects Le bureau est cofondé avec Thierry Cruchten en 2003. En 2017, GG Kirchner rejoint les deux fondateurs en tant que partenaire. Avec 9 associés, la société compte aujourd’hui 40 collaborateurs. Carnet d’opinions En 2008, Shahram Agaajani lance, avec la Fondation de l’architecture, la publication Carnet d’opinions. Dès 2017, le bureau se développe à Dubaï, et le bureau Metaform Middle East est créé.
Ces dernières années, vous avez réalisé un effort financier important, acquis du matériel coûteux, agrandi l’équipe… Restez-vous serein quant à la santé financière de votre entreprise ? Les projets avancent, et, mis à part un projet actuellement en pause, les autres suivent leur cours, et les commandes arrivent. Je suis donc serein. Nous avons toujours fait attention à maintenir une diversité de clients et de projets. La demande en immobilier n’a jamais été aussi haute. Il y a assez de travail, mais il faut anticiper. Nous sommes comme des pilotes d’avion : nous ne pouvons pas décoller sans savoir où nous projetons d’atterrir, quelle quantité de carburant est nécessaire, où se trouve l’aéroport de secours… Notre plan de vol doit être bien écrit d’avance, avec un but précis. Et quel est votre but ? L’architecture doit rester un plaisir et ne pas devenir uniquement un business, même s’il est important de gérer son bureau comme tel, car nous sommes une société. Il faut avoir des buts à atteindre et se donner les moyens d’y arriver, mettre en place une stratégie et être cohérent. Cette période particulière a-t-elle été l’occasion d’opérer des changements au sein du bureau ? Chaque crise est une opportunité pour s’interroger. Pour nous, cette crise a été bénéfique sur plusieurs points. Tout d’abord, au niveau de la responsabilité des employés, qui s’est manifestée de manière évidente et forte. De plus, je me suis aussi aperçu que je n’avais pas besoin d’être au bureau tous les jours, que notre entreprise était capable de s’autogérer. Cela me permet de me concentrer sur de nouveaux OCTOBRE 2020
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Conversation Shahram Agaajani
projets de développement. Mais il existe aussi des points négatifs : notre métier nécessite de travailler en équipe. Pour répondre à un concours, notre travail passe par des expérimentations, des échanges, tant au niveau volumétrique que programmatique. Et cela ne peut pas se réaliser de manière isolée, chacun chez soi. Il faut une dynamique de groupe et une intelligence collective. L’architecture sans ces démarches n’est pas bénéfique, ni pour le résultat ni pour les architectes. Pendant ces mois très agités, j’avoue avoir apprécié de me retrouver en famille sur une si longue période. Cela a été une expérience unique.
VITRINES UNIVERSELLES Le Luxembourg a déjà participé plusieurs fois à l’Exposition universelle. Sa première participation remonte à 1851 à Londres. Pour le pavillon à Dubaï, le gouvernement a organisé un concours d’architecture qui a été remporté par Metaform Architects en avril 2017. Le premier coup de pelle de ce pavillon a été donné le 29 avril 2018 par le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie de l’époque, Étienne Schneider, et la commissaire générale du pavillon, Maggy Nagel. À l’occasion d’une mission économique à Dubaï en janvier 2020, le Grand-Duc héritier a visité le chantier, qui en était au stade de gros œuvre.
les villages-rues ? La densification doit passer par une vision globale au niveau national et tenir compte des contraintes de population, d’infrastructures scolaires, de transport… Il manque cette vision urbaine qui permet d’avoir ce survol de notre pays pour développer là où cela a du sens. C’est un non-sens écologique de construire une maison passive dans un village périphérique de Luxembourg-ville si son habitant doit prendre tous les jours sa voiture pour aller travailler en ville. Pensez-vous qu’il existe une forme de greenwashing ? Absolument, cela fait vendre et consommer. C’est un business avant tout.
Ces dernières années ont été l’âge d’or pour le secteur de l’immobilier. Suite à la pandémie de Covid-19, Atteint-on le sommet de la montagne ? Pourtant, vous avez accepté de concevoir l’Exposition universelle a dû être le pavillon luxembourgeois à Dubaï, C’est peut-être l’âge d’or de l’immobilier, mais reportée du 1er octobre 2021 qui revendique haut et fort cette pas de l’architecture. Les plus belles architecau 31 mars 2022. approche circulaire de l’architecture… tures sont toujours nées des contraintes. Et La question de l’opportunité pour le Luxemje ne parle pas des contraintes urbanistiques, bourg de participer à une exposition univermais plutôt des contraintes économiques, culselle, et qui plus est à Dubaï, ne se pose pas. turelles. Le vrai challenge de notre métier est devant nous : nous allons nous trouver dans une datures, il y a des bureaux étrangers qui intro- Aujourd'hui, notre modèle économique est orisituation de crise, et les architectes devront duisent leurs dossiers, sans aucune connais- enté vers les investissements étrangers, et une trouver des solutions avantageuses. sance du contexte du projet. Le Luxembourg présence à Dubaï est essentielle. La démontabilActuellement, nous ne sommes fiers que est un pays qui attire. ité du pavillon imaginée au début du projet s’est de quelques constructions dans le pays. Nous révélée trop compliquée en cours d’élaboration. sommes en plein dans une construction de Pensez-vous que le Luxembourg Le projet devait devenir un lieu d’exposition une fois rapatrié. En raison de normes techmasse sans qualité. L’architecture nécessite du va rester attractif, ou faut-il s’attendre niques de sécurité locale incompatibles avec temps, de l’énergie, de l’investissement. Mais à des changements ? pour des investisseurs lambda qui achètent En ce qui concerne le développement immo- nos normes luxembourgeoises, il aurait fallu des terrains très chers, rares sont ceux qui se bilier, les surfaces sont limitées, et tant que la beaucoup modifier le projet, ce qui aurait enpermettent de prendre le temps de dévelop- demande sera haute, parce que le pays est at- gendré des coûts finalement jugés trop élevés. per l’architecture. C’est une économie où l’ar- tractif, et qu’il n’y aura pas assez d’offres, les Même si cela a fait partie du programme et des gent investi doit rapporter le plus vite possi- prix ne peuvent que grimper. Et je ne peux ambitions du gouvernement, la décision de ne ble. L’argent ne peut pas dormir le temps que pas imaginer que le Luxembourg ne soit plus pas le démonter a été prise. Le pavillon sera l’architecte travaille. C’est incompatible avec attractif. Aussi du point de vue européen, le donc maintenu sur place sous une fonction qui Luxembourg est trop petit pour s’autoréguler. aujourd’hui n’est pas encore arrêtée. notre principe économique. Différents paramètres font que notre pays attire La concurrence entre les architectes les investisseurs étrangers, ce qui amplifie la crise Ce chantier a-t-il souffert de la pandémie ? est-elle plus forte ces dernières années ? du logement. Par ailleurs, cette crise est aussi Évidemment, on ne peut pas reporter un chanNous sommes effectivement des confrères générée par notre propre culture. Les grands tier de cette envergure du jour au lendemain. concurrents. Cette concurrence est bénéfique projets sont bloqués au niveau communal, car Il y a de grandes répercussions sur notre trapour la qualité de notre environnement bâti. le pays ne veut pas plus d’habitants ou de trafic. vail, mais pas uniquement. Aussi pour les entreprises qui sont sur place, les scénographes, Ces dernières années, on voit la concurrence les visiteurs… venir aussi des architectes étrangers. Notre Construire de manière plus dense petit pays est largement exposé sur la scène n’est donc pas réalisable… européenne, et dès qu’il y a un appel à candi- La densité telle qu’imaginée avant la crise n’est Cette nouvelle fenêtre temporelle effectivement pas réalisable. Mais cette crise ne peut-elle pas être mise à profit ? a peut-être cela de bon : permettre de revoir la Non, cela ne nous aide pas du tout, en fait. décentralisation des activités. Le centre-ville L’équipe qui travaille sur le pavillon devait de Luxembourg n’est pas une obligation pour passer sur un autre projet à partir du mois aller au travail. L’activité peut se passer ailleurs, d’octobre de cette année, et ce délai nous crée y compris depuis les domiciles. Une densifi- des problèmes d’organisation interne. Sur un cation intelligente est possible. tel chantier, maintenir certains éléments en suspens est problématique : la membrane exQu’entendez-vous térieure, par exemple, a déjà été livrée, alors par « densification intelligente » ? que la structure métallique n’a pas pu être Il s’agit de densifier là où les infrastructures achevée à cause de la fermeture du chantier. existent déjà. Pourquoi ne peut-on pas con- Or, cette toile ne peut pas rester trop longstruire plus de cinq ou six étages ? En con- temps empilée, sinon les plis se marquent. Et trepartie, pourquoi continuons-nous à étendre c’est un exemple parmi des dizaines d’autres.
« Nous sommes en plein dans une construction de masse sans qualité. » 44
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Conversation Shahram Agaajani
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Le pavillon a aussi été l’occasion d’ouvrir Metaform Middle East à Dubaï en février 2018, avec un partenaire local, WME... Ce bureau a initialement été monté pour avoir un pied-à-terre sur place, afin de gérer la construction le plus professionnellement possible et rassurer notre client. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu, et notre client a préféré faire appel directement à notre sous-traitant pour la réalisation de ce projet. Cela signifie que vous n’avez pas la mission d’exécution du projet ? Oui, c’est ça. Nous avons une mission de suivi artistique, mais nous n’avons pas la mission d’exécution. Cette mission a été confiée à notre sous-traitant, WME, un bureau d’ingénieurs. Avec cette antenne, vous aviez aussi l’ambition d’explorer le marché au Moyen-Orient. Y parvenez-vous ? Ce bureau nous a permis de faire des concours sur ces territoires. Grâce à ce bureau, nous avons atteint la seconde place à un concours de très grande envergure au Koweït, et la première place d’un concours à Abu Dhabi, mais que nous avons dû décliner, sans regret, à cause des conditions du contrat. Nous estimons que c’est un grand avantage d’avoir ce bureau à Dubaï. Nous allons maintenir ce satellite qui fonctionne bien, qui nous permet d’étendre notre réseau et nous offre également une visibilité autre que notre scène luxembourgeoise. 46
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Revenons au Luxembourg. Ces dernières années, vous avez remporté un nombre impressionnant de concours : le nouveau siège de Post, le vélodrome à Mondorf, le pavillon luxembourgeois à Dubaï, l’aménagement de la place des Bassins à Belval, le Skypark Business Center South au Findel… Quels sont les ingrédients de votre réussite ? C’est d’abord une question d’esprit d’équipe et de passion. Notre leitmotiv est : « Il faut oser, quitte à faire des erreurs. » Aussi, nous avons développé une équipe spécifique pour la conception, que ce soit pour les concours ou en interne. Ces personnes circulent dans d’autres équipes pour acquérir d’autres expériences. C’est une question d’organisation et de structuration. Nous sommes très loin de cette image d’architecte-artiste. Il faut prévoir, anticiper, organiser. Ces concours ont amené votre entreprise à travailler avec de gros bureaux, je pense notamment à BIG. Est-ce facile de trouver sa place aux côtés de grands noms ? Il faut s’accepter mutuellement avant de se lancer dans une association. Avec BIG, nous sommes complémentaires, et nous nous connaissons depuis une dizaine d’années. C’est d’abord une relation professionnelle basée sur une confiance et un respect mutuels. Dans le cadre du projet Skypark, ils apportent leur vision avant-gardiste, et nous, notre connaissance du marché local, que ce soit dans la gestion des détails ou des entreprises sur le chantier, qui est différente de leurs habitudes.
Pensez-vous que la qualité du bâti a progressé ces dernières années ? En 2001, quand j’ai réalisé la maison de mes parents à Machtum, j’avais proposé de grandes baies vitrées, ce qui avait posé problème pour obtenir le permis de construire. Cette discussion n’a plus lieu d’être aujourd’hui, heureusement. Donc oui, il y a une évolution. Mais estelle proportionnelle à celle d’autres pays ? Je n’en suis pas certain. Malheureusement, notre société n’a pas cette culture du bâti. Et ceci est en grande partie dû à cet eldorado immobilier évoqué précédemment. Malheureusement, même la plus mauvaise architecture trouve preneur au Luxembourg. Avoir une crise de l’immobilier au Luxembourg serait favorable à notre culture du bâti, car, au lieu de mettre en avant la quantité, il serait possible de mettre en avant la qualité. Cela ne vous donne pas envie de vous engager dans l’éducation architecturale ? J’ai essayé de le faire avec la publication Carnet d’opinions, sans avoir l’impact espéré sur les habitudes et les mentalités. J’ai fait mon deuil. Aujourd’hui, je dépense mon énergie pour le bureau, et c’est notre travail qui sert à la discussion. Quand une personne est habituée à vivre dans un bel espace avec une grande qualité de lumière naturelle – je pense notamment à notre résidence à Dommeldange –, il lui sera difficile de retourner dans un logement avec 2,50 mètres de hauteur sous plafond. C’est aussi en apportant des alternatives architecturales de qualité que nous pouvons faire avancer les mentalités et les exigences.
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Conversation
« La situation est très volatile »
Isabelle Schlesser doit combiner mise sur le marché de l’emploi et transformation des compétences des chômeurs.
En première ligne pour gérer les conséquences sociales du Covid-19, l’Adem et sa directrice générale Isabelle Schlesser se préparent à une hausse du chômage qui paraît inéluctable, mais qui reste limitée. Pour l’instant. Interview THIERRY RAIZER
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Photo ANDRÉS LEJONA
Isabelle Schlesser
BIO EXPRESS Origines Isabelle Schlesser est née le 3 juillet 1973 à Luxembourg.
Dans quel état d’esprit êtes-vous en cette seconde partie d’une année pas comme les autres ? Nous sommes inquiets, en raison de l’incertitude ambiante. Nous regardons en permanence l’évolution des différents paramètres qui nous concernent pour être capables d’ajuster assez rapidement notre organisation. Sur base de nos chiffres, l’évolution est plutôt moins pire que prévu. Nous sommes à 6,6 % de taux de chômage, c’est 1,1 % de plus qu’avant le confinement, mais c’est moins qu’en avril. Nous ne sommes pas dans une baisse, mais nous ne sommes plus dans une augmentation incroyable. Nous ne pouvons qu’espérer ne pas devoir gérer une nouvelle vague d’inscriptions. Ce qui n’est pas le cas pour l’instant, contrairement à fin mars. Vous êtes-vous fixé des seuils au-delà desquels vous considérez qu’un goulot d’étranglement se formerait, entre le gel des sorties et une hausse continue des rentrées ? Nous analysons la situation de façon quotidienne dans nos agences au niveau de la répartition de nos équipes en fonction des indemnités à gérer, du nombre de nouveaux demandeurs d’emploi à encadrer. Nous adaptons ensuite les ressources en fonction de la situation sur le terrain. La situation est très volatile. Nous ne sommes pas capables de prédire où nous serons d’ici le mois prochain ou la fin de l’année. La question du nombre de clients, les demandeurs d’emploi, par conseiller revient souvent. Parvenez-vous à faire diminuer ce nombre ? Les chiffres sont relativement stables par rapport à l’an dernier. On tourne autour de 200 clients par conseiller. Certains trouveront que c’est beaucoup, d’autres pas assez. Cela nous paraît raisonnable et il s’agit d’une moyenne. Certains clients ont besoin d’échanger souvent avec un conseiller et d’autres peuvent se débrouiller de manière autonome. La moyenne doit être considérée avec discernement, car elle cache différentes réalités. Si on veut conserver ce ratio, il faudra qu’on recrute des conseillers, en particulier pour répondre au nombre de demandeurs d’emploi qui augmente. Quels sont les demandeurs d’emploi qui ont besoin de plus d’accompagnement ? Ce sont souvent les clients les moins qualifiés et ne maîtrisant par forcément bien les langues du pays. Une rencontre physique est souvent plus simple dans ce cas pour expliquer les démarches administratives. Pour ceux qui doivent définir un projet professionnel, souvent les jeunes, ou qui doivent redéfinir leur projet professionnel, il y a besoin d’un accompagnement dans la durée.
Innovation Juriste de formation – titulaire d’un master 2 en droit européen –, elle fait ses premiers pas dans le monde du travail comme conseiller juridique avant de rejoindre Luxinnovation en 1999, dont elle deviendra plus tard la secrétaire générale. Réforme Elle rejoint l’Adem en 2012 en tant que directrice adjointe avant de devenir, quelques mois plus tard, directrice. Elle est en charge de la mise en œuvre de la réforme de l’Adem dont un des axes majeurs est le développement des relations avec les employeurs.
À l’autre bout de la chaîne, il faut encourager les entreprises à engager et qu’elles déclarent les postes vacants… Nous avons une baisse au niveau des offres d’emplois vacants. Cela est dû à la situation actuelle sur le marché de l’emploi. Il y a moins d’embauches, c’est une réalité, et nous avons moins d’emplois à pourvoir qu’il y a un an. Mais nous en avons plus qu’au mois d’avril si nous abordons les choses de manière optimiste.
Pourrait-on imaginer, à moyen terme, que l’Adem s’occupe d’abord de maintenir l’employabilité de ceux qui sont sur le marché du travail comme mesure de prévention face au chômage ? C’est en effet un de nos grands défis : ne pas « attendre » qu’une personne perde son emploi pour redéfinir un nouveau projet professionnel et éventuellement les formations ad hoc. Que représentent les frontaliers Nous devrons à l’avenir éviter la case chôpour l’Adem ? mage en prévoyant des transitions d’emploi à Nous avons, à l’heure actuelle, 3.700 non- emploi. C’est ce que nous avions expérimenté résidents qui sont inscrits chez nous. 1.700 avec le projet Skills Bridge, qui vise à créer sont des personnes qui ont le statut de reclassé des ponts entre des emplois qui changent de qui touchent déjà des indemnités luxembour- nature en raison des évolutions technologiques. geoises et presque 2.000 qui se sont inscrits L’Adem va donc évoluer de plus en plus vers volontairement en plus de leur inscription une agence qui se concentre sur la formation, dans leur pays respectif. Nous allons lancer qu’il s’agisse d’upskilling ou de reskilling. un projet pilote commun avec nos collègues de Pôle Emploi Grand Est pour accompa- Êtes-vous plus inquiète vis-à-vis des jeunes gner des demandeurs d’emploi lorrains qui ou des plus qualifiés, qui risquent de poser cherchent à la fois un emploi dans leur pays problème dans les prochains mois ou de résidence et au Luxembourg, ce qui est les prochaines semaines ? tout à fait possible. Mais plutôt que d’éviter C’est difficile, car les problématiques sont à les doubles emplois au travers de ces doubles la fois différentes, mais tout aussi complexes inscriptions, nous allons mutualiser nos forces, pour chaque catégorie de chômeurs. Pour un encore cette année. Cela n’a jamais été fait. jeune, c’est particulièrement grave de commencer sa vie professionnelle par du chômage. Les jeunes font partie, avec les plus Nous devons donc leur proposer une solution qualifiés, des plus touchés actuellement le plus rapidement possible, même si c’est par le chômage. Une tendance qui une mesure d’accompagnement. Pour les se renforce avec le gel des embauches plus expérimentés, nous parlons de métiers sous l’effet du Covid. Faut-il prévoir de qui risquent de disparaître plus rapidement nouveaux types de contrats pour favoriser qu’avant la crise, je pense notamment aux leur mise sur le marché de l’emploi ? métiers qui peuvent être automatisés. Certains Des mesures d’adaptation ont déjà été appor- pourraient se retrouver au chômage sans jamais tées en réponse à la crise, avec le stage de avoir connu cette situation, tout en devant se professionnalisation par exemple, qui consiste réinventer. Nous allons annoncer de nouveaux à intégrer un demandeur d’emploi pour une projets de formation pour ce genre de popudurée très limitée – six semaines maximum lation. Ils prendront le relais du Skills Bridge – dans une entreprise. Celle-ci ne doit fournir avec le même objectif : conserver l’employabiaucun engagement, simplement de permettre lité des personnes qui sont déjà au chômage au jeune de savoir si le métier découvert peut ou qui ne le sont pas encore pour les former coller avec ses aspirations et ses compétences. aux métiers qui existeront demain. Nous Ce stage n’était pas ouvert précédemment aux allons donc devoir accélérer nos actions de personnes de moins de 30 ans. Ce qui manque reskilling afin d’éviter qu’il y ait des milliers aux jeunes, c’est tout d’abord de savoir vers de personnes au bord de la route en raison quoi s’orienter et ensuite de disposer d’une de ce mouvement qui s’accélère avec la crise. expérience avant d’entrer de plain-pied dans le monde du travail. Toutes les mesures qui visent à faciliter, ne serait-ce que pour une courte durée, une insertion dans l’entreprise représentent un grand avantage pour un jeune. Haute corporation En juillet 2016, Isabelle Schlesser est nommée membre du Conseil d’État.
Retrouvez l’interview dans son intégralité sur paperjam.lu.
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Me Valérie Dupong prend les rênes d’une profession qui compte plus de 3.000 robes au GrandDuché, soit 100 fois plus qu’au début du 20e siècle.
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Conversation Me Valérie Dupong
« Montrer un Barreau au visage humain » Me Valérie Dupong a été élue, le 17 septembre dernier, à la tête de l’Ordre des avocats. Spécialiste du droit de la famille et de l’enfance, elle veut renforcer l’accompagnement des avocats et des études, tout en redorant l’image de la profession. Auteur CAMILLE FRATI
Est-ce que les avocats, qui exercent une profession indépendante, ont vraiment des « breede Schelleren » ? En référence aux propos du vice-Premier ministre et ministre socialiste du Travail, Dan Kersch (LSAP), qui estimait, en avril dernier, que ceux qui avaient les « épaules larges » devaient percevoir moins d’aides de l’État que d’autres en cette période de crise. Nous sommes une profession libérale, un type de profession assez mal connu dans un pays où énormément de personnes travaillent pour l’État ou les communes, dans le secteur conventionné (hôpitaux, social), aussi financé par l’État, ou bien dans des entreprises privées. Il est tellement facile de dire que nous gagnons beaucoup. La plus grande partie de nos honoraires passe dans les frais, les salaires, les impôts… Il existe une grande méconnaissance de la façon dont nous fonctionnons. Quant aux « breede Schelleren », j’estime que c’est le cas pour certains, mais pas pour tous. Durant le confinement, le Barreau avait mis en place l’adresse ecoute@barreau.lu pour recueillir les soucis de nos confrères et leur porter conseil. Nous nous sommes rendu compte que certains avocats connaissaient des difficultés par rapport à leurs employés, leurs clients ; d’autres venaient de s’établir ou, pratiquant seuls, n’avaient pas toujours fait les provisions financières pour résister. Parce que, finalement, c’est cela, avoir les épaules larges : avoir des réserves, de l’expérience, savoir gérer. Manifestement, cette méconnaissance est partagée par Dan Kersch. Honnêtement, je pense que le ministre qui a utilisé cette expression devrait mieux s’y connaître, vu qu’il compte des avocats parmi ses proches. Évidemment, il n’y a pas de comparaison possible entre de très grandes structures organisées en sociétés et un avocat qui travaille seul ou avec une secrétaire à Esch-surAlzette. Quand le bâtonnier s’est mis en marche
Photo ANDRÉS LEJONA
pour défendre la profession et demander des aides, il l’a surtout fait pour les jeunes avocats et ceux qui travaillent seul ou en petit nombre. Nous exerçons tous la même profession, mais elle est très diverse. Estimez-vous que la profession d’avocat est, de manière générale, négligée par le gouvernement ? Le Barreau a toujours eu d’excellents rapports avec le ministère de la Justice, que ce soit avec M. Braz, qui n’était pas de la profession, ou Mme Tanson, qui la connaît très bien pour l’avoir pratiquée, tout comme M. Bettel, d’ailleurs. Nous avons toujours eu leur oreille, et ils ont été extrêmement sensibles à nos questions.
BIO Histoire de famille Née à Luxembourg en 1961 dans une famille de huit enfants, Valérie Dupong est mariée et a quatre enfants. Elle est la petitefille de l’ancien Premier ministre Pierre Dupong et la nièce de l’homme politique Jean Dupong. De Luxembourg à Édimbourg Valérie Dupong obtient en 1986 une maîtrise en droit privé à l’université de Poitiers, qu’elle complète par des cours de droit anglais à la City of London Polytechnic et à l’université d’Édimbourg. Une femme engagée Présidente de la Conférence du Jeune Barreau en 1996-1997 et membre du Conseil de l’Ordre des avocats (2006-2007), Valérie Dupong multiplie surtout les mandats.
Mais peut-être que nous devrions encore plus nous manifester, être plus visibles vis-à-vis du public. C’est aussi ce à quoi je désire me consacrer : optimiser la communication du Barreau vers l’extérieur pour expliquer davantage notre profession et son fonctionnement. Il faut cette compréhension pour la rendre plus accessible et sympathique. Souvent, l’avocat renvoie à des aspects négatifs ou désagréables, comme un procès, alors qu’il fait beaucoup d’autres choses : il conseille, il aide, il est là pour éviter le pire et soutient ses clients dans des moments très difficiles. D’ailleurs, les consultations gratuites lors de la Journée des avocats ou celles du samedi à la Cité judiciaire sont très prisées. Quant à l’assistance judiciaire, nombreux sont ceux qui pensent ne pas y avoir droit, ou que ces dossiers sont majoritairement confiés à des avocats inexpérimentés. Or, ce n’est pas le cas. Le Barreau a aussi dû monter au créneau pour protéger le secret professionnel, menacé par la loi transposant la directive DAC 6. C’est un aspect des attaques que subit notre secteur ces dernières années, entre autres au niveau européen. Les dénonciations sont nécessaires dans le cadre de la lutte contre le blanchiment et le terrorisme, le Barreau étant absolument conscient du rôle important qu’il a à jouer. Il a d’ailleurs mis en place une adresse dédiée dans le cadre de la directive sur la protection des lanceurs d’alerte. Toutefois, il entend défendre la profession contre d’autres mesures qui obligent les avocats, dans un autre contexte, à dévoiler les secrets qu’on leur confie. Toutes ces nouvelles obligations tournent autour du secret professionnel, dont nous sommes les gardiens – sachant que le client en est le maître. C’est lui que nous protégeons. Les institutions ont tendance à oublier cet aspect essentiel. PourOCTOBRE 2020
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Conversation Me Valérie Dupong
tant, le secret professionnel a été déclaré droit fondamental par la Cour européenne des droits de l’Homme et la Cour de justice de l’Union européenne. C’est un des piliers de l’État de droit, et nous devons le défendre. Les trois derniers bâtonniers pratiquaient plutôt le droit des affaires. Vous évoluez, de votre côté, dans le droit de la famille... Je me suis spécialisée depuis très longtemps dans le droit familial et le droit des enfants. Je travaille aussi sur des dossiers de responsabilité civile ou pénale pour les professionnels (médecins, banquiers, instituteurs). Jeune, j’étais généraliste, et je faisais un peu de tout – sauf du droit fiscal ! J’ai même débuté mon stage dans un cabinet d’affaires. J’aime le contentieux, et encore aujourd’hui, j’adore plaider, défendre les gens, préparer les dossiers. J’apprécie le contact humain. Travailler avec des enfants est inouï. Si les choses vont bien, ce qu’un enfant vous rend est inestimable. Cet aspect de la profession me passionnera toujours. Quels sont vos dossiers prioritaires pour le Barreau ? Je voudrais accentuer l’aspect social du Barreau, montrer un Barreau au visage humain. Avec le nombre grandissant d’avocats, nous nous sommes rendu compte qu’il fallait devenir plus attentifs à ce qui se passe dans les études. Comme à Bruxelles, Paris ou ailleurs, il faut s’intéresser à tout ce qui est harcèlement professionnel, moral, sexuel. Ces matières me sont très proches, car je défends régulièrement des victimes de violences. Nous avons également remarqué que les avocats pouvaient souffrir de détresse financière ou psychique. Notre profession est très exigeante, et aussi très réglementée. Aux règles disciplinaires ordinales se sont ajoutés le RGPD et la législation anti-blanchiment. Nous avons connu des avocats qui ont subi un burn-out, et
UNE CHEFFE D’ENTREPRISE PRÊTE À DÉLÉGUER Valérie Dupong veut « consacrer le temps qu’il faudra à [s]es confrères », à savoir, comme ses deux prédécesseurs, « au moins un mi-temps ». « Le Barreau est une entreprise grandissante. En tant que chef d’entreprise, il faut pouvoir déléguer à ses équipes et aux membres du Conseil de l’Ordre. » Ceux-ci « devront non seulement se rencontrer plus souvent sous [s]on bâtonnat, mais ils auront également plus de tâches à assumer », en plus des procédures disciplinaires en relation avec la directive AML (anti-blanchiment).
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d’autres, heureusement beaucoup plus rares, qui se sont suicidés. Tout cela amène à réfléchir et à ne pas négliger ces aspects humains qui touchent notre profession, comme d’autres – sauf qu’en tant que libéraux, nous ne pouvons pas tomber malade ou ne pas travailler. Cela génère énormément de stress. Mon projet pour les deux années à venir est donc de mettre en place une véritable assistance au bénéfice des avocats qui sont en détresse et désirent être aidés. Aider, c’est prévenir. Les avocats concernés pourront s’adresser à un service dédié, même de façon anonyme. Nous allons former des avocats à l’écoute dans différents domaines (harcèlement, surendettement, burn-out) en vue de pouvoir donner un début d’assistance et des conseils. Et si le confrère veut aller plus loin, nous passerons le relais à des associations spécialisées dans ces domaines. Nous n’excluons pas que cette assistance puisse intervenir en parallèle à l’ouverture d’un dossier disciplinaire – c’est une obligation si un avocat se retrouve devant la justice – afin d’aider et d’orienter l’avocat. Vous prévoyez également d’accompagner davantage les jeunes avocats. Beaucoup d’avocats se lancent sans savoir comment fonctionne la profession dans la pratique, et ils ignorent comment s’établir ou construire leur étude. Nous voulons venir encore plus en aide à ces avocats afin de les protéger et de stabiliser la profession, le tout étant évidemment dans l’intérêt de leurs clients. Avec la Conférence du Jeune Barreau de Luxembourg, nous projetons des formations obligatoires en vue de leur spécialisation professionnelle (droit des enfants, majeurs sous protection, faillites et liquidations). La CJBL organisera également un cycle de conférences afin de donner aux jeunes avocats les outils pour créer leur cabinet : conseils pratiques sur l’infrastructure, la TVA, les impôts… Le Barreau de Paris va encore plus loin : il possède plusieurs appartements et propose aux jeunes avocats de se partager les lieux pour pouvoir se lancer sans avoir un loyer exorbitant à verser. Nous n’en sommes pas encore là. Nous voulons également former les patrons de stage pour qu’ils expliquent davantage aux stagiaires comment fonctionne la profession. Et pour qu’ils les rémunèrent mieux, aussi ? C’est une question qui revient de manière récurrente dans la presse, mais le Barreau n’a reçu aucune plainte. D’après le règlement intérieur de l’Ordre, l’avocat collaborateur doit recevoir une équitable rémunération dont les modalités sont librement fixées entre parties. Il est très difficile de donner une appréciation par rapport à une situation dont nous ne connaissons pas la réalité exacte. Nous travaillons beaucoup sur la question avec
« Le secret professionnel est un des piliers de l’État de droit, et nous devons le défendre. » la CJBL. Les grands cabinets sont soumis au droit du travail, mais le système est différent en libéral. Souvent, les jeunes peuvent toucher un salaire fixe et traiter en sus leurs propres dossiers (assistance judiciaire, notamment). Cela fait aussi partie de la profession, de se dévouer pour étoffer sa clientèle, se faire connaître, avoir des contacts. Je dis toujours que le bon stagiaire est celui qui emmène des clients avec lui en partant ! François Kremer avait également initié le chantier de l’encadrement de la liquidation d’un cabinet. Il n’existe pas de législation sur la liquidation ou la faillite des études d’avocats, simplement une « mise sous administration » du bâtonnier, aux contours très vagues. Nous avons mis en place une commission qui travaille sur un projet de loi. Nous pourrions profiter de la réforme actuelle du droit de la faillite pour y insérer plusieurs articles concernant les avocats. Il s’agit de protéger le secret professionnel, les clients et les créanciers des études. Vos prédécesseurs ont beaucoup œuvré pour mettre de l’ordre dans l’Ordre aux niveaux financier et organisationnel. Que reste-t-il à accomplir ? Mes prédécesseurs et les équipes de la Maison de l’avocat et de l’Assistance judiciaire ont fait un excellent travail pour professionnaliser davantage les services du Barreau. Je vais continuer sur la même lancée, et il n’est pas exclu que les équipes s’agrandissent dans les années à venir pour faire face aux multiples charges et responsabilités du Barreau. En vue, notamment, de la visite du Gafi, nous allons encore améliorer les services de contrôle confraternels (argent tiers, lutte antiblanchiment, RGPD) en les regroupant. La cel-
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Conversation Me Valérie Dupong Me Valérie Dupong
UNE « CONFÉRENCE DES BÂTONNIERS » Si le bâtonnier travaillait traditionnellement étroitement avec son prédécesseur et son successeur, ce triumvirat a été renforcé sous les bâtonnats de Me François Prum (2016-2018) et de Me François Kremer (2018-2020), avec au moins deux entrevues par semaine pour faire le point sur les dossiers en cours. Une façon d’assurer la continuité entre chaque mandat et un suivi efficace dans le dialogue avec le ministère de la Justice, comme avec les institutions judiciaires. Me Dupong a d’ailleurs décidé de formaliser cette « conférence des bâtonniers ». Celle-ci sera composée, pour les deux années à venir, de Me Kremer, Me Dupong et le vice-bâtonnier Pit Reckinger.
Vous siégez aux conseils d’administration de la Croix-Rouge, de la Fondation Kannerduerf, de l’Alupse (Association luxembourgeoise de pédiatrie sociale, ndlr)… Cela relève-t-il d’une responsabilité sociale, ou d’une curiosité tous azimuts ? J’ai toujours été une personne engagée. Ma famille l’était – mon père et ma sœur ont présidé la Kannerduerf. J’ai eu beaucoup de chance dans ma vie, j’ai grandi protégée dans une famille aimante. Je me considère très privilégiée, et c’est ma façon de rendre quelque chose à la société.
Comment abordez-vous la collaboration Vous vous revendiquez également avec l’administration judiciaire, féministe. Que pensez-vous qui ne manque pas de tacler les avocats, du mouvement #MeToo ? comme lorsque le procureur général J’ai trouvé ce mouvement très important et libéd’État Martine Solovieff a évoqué le refus, rateur. Je ne sais pas si des procès vont suivre. de la part des avocats, de sa proposition J’ai défendu des victimes d’abus physiques et de fixer des audiences entre 12 et 14 h ? sexuels, adultes et mineures. Dénoncer ne veut pas immédiatement dire punir. Mais je Nos relations avec l’administration judiciaire sont très bonnes, et je pense que la collabora- doivent reporter une audience, les juges aux sais que le fait de parler constitue une protection que nous avons eue avec les magistrats, affaires familiales demandent souvent aux tion, vu que les auteurs d’abus n’aiment pas notamment lors du confinement, le démontre. avocats si la date et l’heure leur conviennent, les victimes qui parlent. Il faut donc que la Quant aux audiences à l’heure de midi, il ne ainsi qu’à leur client. Cet exemple montre parole se libère et que la souffrance s’exprime. faut pas oublier que les avocats ont aussi une que nous avançons dans la bonne direction. Et que la société ne ferme plus les yeux. Un vie… Ils sont déjà confrontés à des horaires commineur sur 10 en Europe a été victime d’abus pliqués. Ils doivent jongler avec les audiences, Qu’attendez-vous du ministère de la sexuels – cela va de l’exposition à des images notifiées parfois seulement une semaine à Justice quant au projet « Paperless Justice », pornographiques au viol. l’avance, et la gestion du calepin est déjà com- en gestation depuis plus de 10 ans ? pliquée comme elle est. La tranche 12-14 h leur Je suis quelqu’un de pragmatique. Il faut Vous êtes avocate, administratrice permet souvent de préparer leurs dossiers, de d’abord parler à toutes les professions pour de plusieurs ONG, mère de quatre enfants. voir des clients… ou de faire déjeuner leurs définir les besoins, et ensuite mettre le sys- Comment parvenez-vous à jongler avec enfants. Nous ne sommes pas des machines tème en place. Le tribunal d’Amsterdam a bien toutes ces casquettes ? non plus. Je peux comprendre que les magis- avancé de cette façon. Il y aura des couacs, Mon mari m’aide beaucoup, et nous travaillons trats le voient autrement, parce qu’ils ont un mais l’important est de commencer à acti- dans la même étude. Nous formons une vraie emploi du temps différent. ver les volets sur lesquels tout le monde est équipe. Je n’aurais pas accepté cette responJe crois qu’il y aura d’autres moyens d’ar- d’accord. Si on attend un produit parfait, on sabilité sans l’accord de ma famille. J’ai aussi ranger les choses, par des échanges électro- ne l’aura jamais. Le confinement a montré des associés compétents et compréhensifs, niques plus nombreux, par exemple. Lorsqu’ils qu’un dépôt physique au greffe pouvait être une équipe dévouée à l’étude, une aide à la remplacé par un échange électronique. Le maison et des enfants autonomes – le dernier Barreau est prêt et se réjouit de la mise en a 10 ans et est très débrouillard ! ligne de la jurisprudence par l’administration judiciaire (en octobre 2019, ndlr), qui répond Vous êtes issue d’une famille qui a marqué l’histoire et la politique à une grande attente. du Luxembourg. Avez-vous déjà pensé Qu’en est-il du rôle international du Barreau ? à faire de la politique ? Vu la situation actuelle due au Covid-19, nous Non ! On me l’a demandé, mais cela ne m’a voyageons moins pour rencontrer les autres jamais attirée. J’ai toujours refusé qu’on me Barreaux. Le Barreau garde toutefois un regard donne une couleur politique. Je suis mariée à sur l’extérieur. Nous sommes très sensibles Tom Krieps (LSAP), et mes enfants ont l’âme à ce qui se passe, notamment en Turquie, où plutôt écologique, comme tous les jeunes. l’avocate Ebru Timtik est décédée [fin août] en Et j’ai déjà assez à faire. Qui trop embrasse, prison, après 238 jours de grève de la faim. On mal étreint ! l’a laissée mourir ! J’ai vu des avocats polonais et hongrois pleurer devant la Conférence des présidents des Barreaux européens à Vienne (en février dernier, ndlr) en témoignant du délitement du système judiciaire dans leur pays. Nous avions prévu une manifestation de soutien à Bruxelles, mais le Covid-19 nous en a empêchés. L’État de droit est vite en danger, et la justice en est souvent le dernier rempart.
« Je me considère très privilégiée, et c’est ma façon de rendre quelque chose à la société. » 54
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Andrés Lejona, Nader Ghavami (Archives) et Matic Zorman (Archives)
lule de contrôle du Barreau de Luxembourg (CCBL), sous la présidence de Me François Prum, commencera à travailler cet automne. Elle sera composée d’anciens membres du Conseil de l’Ordre et de spécialistes connaissant parfaitement les rouages de la profession. Nous allons également participer aux travaux sur la réforme de l’accès aux professions juridiques, un grand chantier demandé par toutes les professions (magistrats, huissiers, avocats, notaires), et dans lequel le ministère de la Justice est très impliqué. La réforme pourrait aboutir en 2021 ou 2022.
Me Pit Reckinger
Photos
Me François Kremer
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Débat public « Sommes-nous encore en situation de crise sanitaire ? Nous sommes en tout cas dans une sorte de marche forcée imposée par des annonces orientées, chiffres à l’appui, et relayées par les médias mainstream, qui entretiennent un climat anxiogène. Or, parallèlement à ce déploiement de force anti-Covid, on a récemment appris, en Belgique, qu’il y a eu une surmortalité de 35 % des suites de la canicule en l’espace de 16 jours, et ce dans l’indifférence générale. Les spots sont restés braqués sur la recherche d’un vaccin, alors que des investissements en climatisation dans les maisons de retraite auraient permis d’éviter une autre catastrophe. Les commissions d’enquête mises en place dans certains États éclairciront peut-être le cheminement qui a mené au désastre actuel. En attendant, soyons clairs, la situation d’aujourd’hui n’est en rien comparable à celle de mars. À l’époque, le gouvernement luxembourgeois a réagi avec proactivité et efficacité. Mais la situation est désormais différente. Et ce n’est pas moi qui le dis, mais des gens de terrain, des chercheurs, des professeurs en épidémiologie, au travers d’analyses et au regard des chiffres actuels.
Vincent Bechet Managing director d’Inowai Il est donc temps de sortir de ce climat entretenu, qui a poussé, ces huit derniers mois, l’ensemble de la population mondiale à une attitude de défense, d’épargne forcée, de repli sur soi, qui, tout naturellement, a impacté lourdement nos économies. Et pour cela, je ne vois qu’une solution : que nos gouvernements changent leurs méthodes de communication sur le Covid-19. Qu’ils tiennent un discours officiel de reconnaissance d’une situation sanitaire différente de celle de mars. Il y va du futur des TPE et PME, très souvent combatives et qui tentent d’intégrer de nouvelles technologies et de nouveaux moyens de communication pour limiter la casse. Mais essayez de servir une pizza par Teams… Le télétravail, qui est vu comme la panacée pour sortir de cette crise, en génère simplement une autre quand il est pratiqué à l’extrême, sans parler du risque de délocalisation quand on est à 100 % de télétravail. Il est plus que temps de ramener cette crise à sa juste proportion. Lors du lockdown, nos jeunes, bien que moins sensibles au Covid-19, ont été solidaires de nos aînés et ont respecté les consignes. Nous les sacrifions aujourd’hui ! » Vincent Bechet est à la tête de l’entreprise Inowai. Retrouvez sa contribution dans son intégralité sur paperjam.lu. Photo PATRICIA PITSCH
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BRAND VOICE
Ressources humaines
Innover avec des solutions RH adaptées au marché Contenu sponsorisé par SD WORX
La paie s‘est structurellement complexifiée ces dernières années : réformes fiscales successives, mobilité internationale, reporting en temps réel, autant de sujets à appréhender par les équipes RH de la Place luxembourgeoise. Aujourd’hui, des solutions digitales existent pour les aider à gérer ces défis.
« Il y a eu ces dernières années peu de nouveautés technologiques dans le domaine des RH apportées à la Place luxembourgoise. La plupart des entreprises se contentent d’une offre de solutions limitée et vieillissante, faute d’alternative », constate Matthieu Couppey, Business Manager chez SD Worx. Ces solutions sont en effet souvent considérées comme décorrélées et inadaptées aux besoins des sociétés et notamment des DRH qui souhaitent disposer d’une capacité d’analyse. L’idée d’une alternative, rassemblant la gestion du personnel et la paie au sein d’un même outil, a donc récemment émergé. « Les solutions sur le marché n’étaient pas satisfaisantes : la majorité des clients devaient faire appel à plusieurs outils sans connectivité entre eux pour couvrir leurs besoins, avec un risque élevé lié
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à la manipulation des données personnelles », précise Cyril Gendron, Chief Product Officer chez GlobePayroll. Une solution intégrée et adaptée au cadre légal L’idée de la solution fonctionnelle GlobePayroll ? « Réunir au sein d’une même plateforme (1) la gestion du personnel, (2) le moteur de paie et (3) le reporting analytique, au travers d’une interface novatrice et ergonomique », poursuit Matthieu Couppey. Cet outil, créé il y a quatre ans et acquis cette année par SD Worx, permet en outre de gagner en productivé et fiabilité. Grâce à son ancrage européen et ses capacités d’investissement, SD Worx est à même de s’assurer de la configuration de la solution en tenant compte des spécificités légales et fiscales du cadre local, tout en
veillant à enrichir l’environnement fonctionnel, tel l’Employee Self Service qui sera mis prochainement à disposition des utilisateurs. La solution est par ailleurs interfacée avec les organismes étatiques tels que le Centre Commun de la Sécurité Sociale ou l’Administration des Contributions Directes. Le digital pour plus de sérénité Aujourd’hui, cette solution s’adresse principalement aux entreprises désireuses de sécuriser leur processus de paie, tout en offrant une valeur ajoutée à leurs employés, tels un outil de demande d’absences ou encore la consultation des fiches de paie au format électronique. « Il nous paraît crucial de garantir à nos clients une implémentation aisée mais rigoureuse de GlobePayroll, ce pourquoi nos consultants en charge sont avant tout des professionnels de la paie », déclare Cyril Gendron.
L’EFFICACITÉ D’UN OUTIL TOUT-EN-UN
1
Gestion de personnel intégrée GlobePayroll offre des modules Core HR et Employee Self Service permettant de gérer le cycle de vie de l’employé.
CHIFFRES-CLÉS PAR SD WORX
25.000
Volume de fiches de paie traitées
70
Nombre de collaborateurs chez SD Worx
>20
Nombre de pays utilisant GlobePayroll
L’innovation au service de l’expertise et de l’expérience client Pour les payroll officers ou les responsables Comp&Ben, les bénéfices apportés par la solution sont nombreux. L’outil proposé en SaaS offre en effet une rétroactivité automatique pour le calcul de la paie. Si un recalcul est nécessaire, GlobePayroll détecte les changements et indique si une réimpression des bulletins précédents est nécessaire. En effet, en cas de change-
3 Rétroactivité automatique GlobePayroll détecte tout changement (cotisations sociales ou impôts) en cas de recalcul et indique si la réédition des bulletins passés est nécessaire.
2 Paie fiable et facilitée La maintenance légale est assurée par une équipe d’experts.
ment de salaire brut ou de classe d’impôt, cette réédition avec effet rétroactif est possible. Grâce à un système d’alerte, la personne en charge du calcul des salaires pourra par exemple être avertie lorsque la carte d’impôt d’un salarié manque. Elle peut en outre lancer la paie le nombre de fois qu’elle souhaite et séparer les cycles de paie périodiques et non périodiques (13e mois). Par ailleurs, la saisie des informations relatives à un employé est facilitée. « Le payroll officer n’a pas besoin d’effectuer une double saisie, la solution intégrant automatiquement les volets de l’administration du personnel et de la paie. Grâce à un système unique de contrôles, nombre d’erreurs manuelles sont évitées, permettant au responsable de disposer de plus de temps pour d’autres tâches. »
Un soutien aux DRH L’objectif de cette solution acquise et déployée au Luxembourg à 100 % par SD Worx est donc de simplifier le quotidien des responsables RH, sur l’aspect réglementaire notamment. D’un usage intuitif, GlobePayroll permet de gérer le cycle complet de l’employé : onboarding, calcul de paie et déclaratifs, employee service et reporting. « Nous sommes convaincus que cette solution répond à un besoin souvent exprimé et partiellement satisfait à ce jour. Au-delà de la solution technologique, SD Worx propose un service complémentaire d’assistance sur site, qui garantit la continuité des opérations de paie en cas de problème. »
4 Sécurité Un risque d’erreurs limité grâce à un référentiel de données unique.
3 QUESTIONS À SÉBASTIEN GENESCA Managing Director Pouvez-vous nous rappeler les services offerts par SD Worx ? SD Worx est aujourd’hui à même d’offrir à ses clients un ensemble cohérent d’expertises, de services et de solutions dans le domaine des ressources humaines, et notamment dans la gestion du personnel et de la paie. En quoi GlobePayroll est-il complémentaire aux autres expertises de votre entreprise ? De nombreuses entreprises nous confient l’administration de leurs salaires en externalisant tout ou partie du processus de paie. GlobePayroll répond au besoin des entreprises désireuses de garder ce processus en interne mais de bénéficier à la fois d’une solution intégrée de paie (gestion du personnel, calcul de salaire, reporting) et des expertises de SD Worx en la matière le cas échéant. De quelle manière ce secteur est-il amené à évoluer dans les prochaines années ? Le payroll épouse les changements d’un marché du travail en pleine évolution. En dehors du contexte du Covid-19 et de ses conséquences, ce dernier s’internationalise de plus en plus et fait face à la rareté des compétences dans bien des secteurs d’activité. Le travail devient de plus en plus « fluide », notamment avec les leviers digitaux, et nous constatons une recrudescence du portage salarial et des travailleurs indépendants, à même de fournir leur savoir-faire depuis n’importe quel endroit dans le monde.
tions solu s o ez n e e sit ouvr Déc sur notr
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orx. .sdw w w w
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Enjeux
Le télétravail ne fait pas forcément le bonheur 100%
90%
90%
85 % < 4 h de télétravail Pas de télétravail
80 %
75 % 60
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Passés le confinement et son adoption à grande échelle, l’application du télétravail relève d’un exercice d’équilibriste. Entre les bienfaits pour la mobilité d’une part, et les conséquences induites sur l’économie d’autre part, le concept cache une réalité aux multiples facettes. Quel sera l’impact sur la communication en entreprise ? Une nouvelle « fracture » va-t-elle apparaître entre ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas télétravailler ? Comment conjuguer vie privée et vie professionnelle ? Quid de l’isolement du salarié ? Les réponses à ces questions devront être imaginées avec un certain pragmatisme, tout en évitant de recourir à la facilité. UN MODE DE TRAVAIL À UTILISER AVEC PRÉCAUTION Présenté comme la panacée pour parvenir à une forme d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, le télétravail a pourtant un impact direct sur la satisfaction au travail en fonction de l’intensité de sa pratique. Les personnes qui passent plus de deux jours par semaine en télétravail sont moins satisfaites (76 %) que les personnes qui travaillent exclusivement dans les locaux de leur employeur (82 %), selon les données du Statec.
4 – 15 h de télétravail
100 % 1 Démêler le vrai du
faux sur le phénomène
Décryptage des différents aspects du télétravail autour de plusieurs assertions. p. 62
2 « La question du droit
à la déconnexion doit se poser »
Interview avec l’économiste et chercheuse du Liser Laetitia Hauret. p. 64
95 %
3 Quatre questions
à la une
Quel impact le télétravail a-t-il sur les règles sociales et fiscales ? p. 66
4 La sécurité
informatique sous pression
Le télétravail représente-t-il un eldorado pour les hackers ? La sécurité informatique a joué un rôle important durant le confinement. p. 68
90 %
5 Au-delà de l’effet Covid L’UEL et la Chambre de commerce évoquent les enjeux du télétravail.
p. 70
6 « Le télétravail
85 %
ne doit pas devenir une contrainte » Julia de Funès analyse, dans son dernier livre, le télétravail et l’impact du confinement sur les vies personnelle et professionnelle. Entretien. p. 72
80 %
> 16 h de télétravail
75 % OCTOBRE 2020
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1 Fact-checking
Démêler le vrai du faux sur le phénomène
Le télétravail réduit la pollution VRAI
« En mars et avril, période de confinement, nous avons constaté une nette baisse des dioxydes d’azote (NO2 ) », indique l’Administration de l’environnement. Leur concentration a baissé de 32,3 % en mars et avril 2020 par rapport à 2019, pour s’établir à 16,6 microgrammes par mètre cube. On pourrait croire que la mise à l’arrêt de beaucoup d’entreprises a joué sur ces chiffres, plus encore que le télétravail. Pourtant, « la baisse des concentrations enregistrées se poursuit en mai, juin et juillet », indique l’Administration. Les moyennes enregistrées tournent autour de 14 microgrammes par mètre cube sur la période. Alors, ne plus prendre tous les jours son véhicule personnel pour se rendre sur son lieu de travail donne une vraie bouffée d’air au pays. « Dans le nouveau plan qualité air, actuellement en cours d’élaboration, le télétravail est évalué comme mesure pour améliorer la qualité de l’air au Luxembourg », appuie-t-elle. Pas étonnant, quand on sait que « le trafic routier est la source d’émission la plus importante, avec une contribution moyenne de l’ordre de 81 % ». En 2017, 69 % des déplacements se faisaient encore en voiture au Grand-Duché. Reste à mesurer si cette baisse au Luxembourg ne se répercute pas sur les régions voisines.
Mobilité, environnement, impact sur l’économie… Le télétravail est source de nombreux débats. Mais sont-ils tous fondés ? Tentons de décrypter le vrai du faux autour de différentes assertions. Auteurs CATHERINE KURZAWA, MATHILDE OBERT & THIERRY RAIZER
Le télétravail a un impact sur l’esprit d’équipe
- 32,3 %
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de NO2 pendant le confinement
ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE 2005-2017 Évolution des sources d’émissions dans le total non-ETS
11 10 AUTRES
AGRICULTURE
9 8
Ministère de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES
BÂTIMENTS RÉSIDENTIELS
7 6
TRANSPORTS ROUTIERS : RÉSIDENTS 5 4 3 TRANSPORTS ROUTIERS : NON-RÉSIDENTS
2 1 0 2005
2007
2009
2011
2013
2015
2017
2018
Source
« Le télétravail peut nuire à l’esprit d’équipe », admet Danièle Picard, coach en entreprise. Elle liste ses risques : « Éloignement, désintérêt pour l’équipe, repli sur soi… Le sentiment d’appartenance est fortement lié au fait de travailler ensemble et à proximité. » Conséquence : « une baisse de la créativité à cause du manque d’échanges ». Heureusement, des solutions existent pour garder l’esprit d’équipe malgré la distance. « Tout va dépendre du manager et de l’énergie qu’il y mettra. Comme toujours, la communication joue un rôle prédominant », explique-t-elle. Cela passe, par exemple, par une hausse de la fréquence des réunions. Danièle Picard conseille aussi de « favoriser le travail en binôme ou trinôme, pour que les salariés gardent le contact. Ce sont des petits artifices qui peuvent aider. » L’accueil de nouveaux salariés à distance reste cependant compliqué, et si l’esprit d’équipe peut résister au télétravail en période de crise, ou à petite dose, la coach ne conseille tout de même pas un fonctionnement à 100 % en home office. Terminons par une note positive : sur certains points, le télétravail peut toutefois être bénéfique pour l’esprit d’équipe. « Il a permis à certains de prendre leur téléphone pour appeler leurs collègues dans une sphère privée. Un enfant passe à la caméra ou un animal, cela crée des small talks, très bénéfiques pour entretenir le lien social. »
VRAI
Enjeux Télétravail
ÉVOLUTION DE L’OCCUPATION DES BUREAUX À l’exclusion des transactions de pré-location
Le télétravail est bénéfique à l’équilibre vie privée / vie familiale Sous certaines conditions, selon VRAI Catherine Henrotte, coach pro-
fessionnelle spécialisée dans la prévention de l’épuisement professionnel ou burn out, « la pratique du télétravail occasionnel (un à deux jours par semaine, ndlr) permet de mieux combiner les avantages du télétravail et du travail de bureau », car cela offre davantage de flexibilité dans les horaires et les lieux pour travailler. « Même notre productivité peut être augmentée en nous permettant, par exemple, d’effectuer des tâches demandant beaucoup de concentration », observe-t-elle. Gare cependant aux travers : la coach recommande de maintenir des horaires de travail pour ne pas déborder sur les soirées et les week-ends, mais aussi d’investir dans le maintien des contacts avec ses collègues et ses managers.
PART DES AVANTAGES EXTRALÉGAUX TOUCHÉS PAR LES SALARIÉS EN 2018 Ensemble des avantages en nature
26%
Chèques-repas, repas gratuits, cantine
18%
Voiture de société pour usage privé
8%
Paiement frais transports ou un parking
5%
Téléphone et/ou frais tél. ou internet
4%
Autres avantages
3%
Ordinateur
2%
Taux d’intérêt préférentiel
1%
Logement de fonction
0,3%
Paiement frais de chauffage et/ou électricité
0,2%
Statec, JLL
T3
T4
200.000
150.000
100.000
50.000
0
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
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Le télétravail influence le marché immobilier
Le télétravail bouscule les nouvelles formes de travail
Tous les professionnels contactés l’assurent : il est trop tôt pour tirer des conclusions. Mais une chose est certaine, « on constate une augmentation des recherches pour des biens avec terrasse ou jardin », pointe Julien Pillot, head of office agency au sein d’Inowai. Pour les bureaux, JLL observe une stabilisation des loyers au deuxième trimestre 2020, voire une légère hausse, à 51 € / m2 / mois HTVA dans le centre-ville de la capitale. Si la prise en occupation a gonflé de 195 % sur un an au premier semestre pour les espaces de travail, les commerces ont connu une trajectoire inverse. Seul le retail warehousing, avec ses surfaces en périphérie des centres urbains, tire son épingle du jeu : la prise en occupation a bondi de 88 % entre le premier semestre 2019 et 2020.
Nombreuses sont les entreprises à avoir ouvert un bureau satellite (ou plusieurs) – entendez par là des implantations situées en périphérie de la capitale, voire à proximité des frontières, pour réduire les temps de déplacement des collaborateurs frontaliers. Dans le secteur bancaire, des bureaux « de secours » sont aussi monnaie courante. Alors, le recours au télétravail remet-il cette approche stratégique en question ? « Ce n’est pas une vérité absolue, dit Julien Pillot, head of office agency au sein d’Inowai. Certaines sociétés vont effectivement probablement quitter leurs bureaux satellites et inviter leurs collaborateurs à travailler depuis chez eux car les bureaux du siège pourraient suffire en termes d’espace. D’autres vont mixer télétravail et maintenir des bureaux satellites », complète-t-il. Quant aux espaces de coworking, l’heure est à la reprise après un printemps marqué par «une situation extrêmement calme», au dire de William Willems, country manager de Regus au Luxembourg.
VRAI
10 %
FAUX
Source
T2
250.000
Le télétravail affecte les avantages extralégaux Du côté de l’avantage le plus répandu au Luxembourg – les Tickets Restaurant – rien ne change pour l’heure. « Les entreprises ont continué d’octroyer massivement des titres-repas à leurs salariés depuis le début du confinement », assure Olivier Bouquet, directeur d’Edenred Belgique et Luxembourg. Du côté d’ALD Automotive, son directeur général Dominique Roger est formel : « Le télétravail ne signifie pas la fin des voitures de fonction, tout au plus une utilisation revue à la baisse », et il n’exclut pas une diminution du kilométrage fixé dans les contrats ou un allongement de leur durée à l’avenir.
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des postes dans l’horeca pourraient disparaître à cause de la pratique occasionnelle du télétravail, selon la Fédération professionnelle du secteur.
Le télétravail nuit à l’horeca En partant du scénario qu’un employé sur cinq au Luxembourg serait en télétravail, la fédération sectorielle Horesca évalue la baisse de consommation totale annuelle à 216 millions d’euros. Sur le front de l’emploi, entre 2.000 et 2.200 pourraient disparaître sur un total de 22.000 postes, et cela sans compter les sous-traitants.
VRAI ET FAUX
COVID-19 Pour la plupart, le télétravail est une nouvelle expérience qui résulte exclusivement du Covid-19. Télétravail régulier avant la crise, pas de grand changement 8 % Télétravail actuel résultant du Covid-19, mais télétravail de temps en temps avant la crise 17 %
Autre 1%
VRAI
Télétravail résultant exclusivement du Covid-19 74 %
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2 Laetitia Hauret (Liser)
Vos recherches démontrent que le confinement a été propice au développement du télétravail. Pourtant, cette pratique émergeait déjà avant la crise sanitaire. Si près d’un emploi sur deux est Cette dernière a donc été un accélérateur ? télétravaillable au Luxembourg, Effectivement, le télétravail a dû s’imposer selon le Liser, l’autre moitié ne l’est pas. aux entreprises : elles n’ont pas eu le choix Comment concilier les deux camps face à un sentiment d’injustice qui peut être pour pouvoir continuer leurs activités. Ce qui leur a montré que le télétravail était possible. ressenti par certains ? La crise sanitaire a aussi montré la nécessité C’est vrai qu’on peut voir que la crise sanitaire de proposer aux salariés des méthodes de a accentué les différences qu’il pouvait y avoir travail alternatives au travail sur site. Donc entre deux catégories de salariés. L’une est oui, on peut penser que le télétravail va conti- plus diplômée, ce sont souvent des cadres qui nuer à se développer après la crise, au moins ont la possibilité de travailler à domicile. L’autre comme mesure de prévention pour les entre- est moins diplômée et réalise plus souvent des prises face à un éventuel choc. tâches d’exécution ; pendant le confinement, Une étude réalisée par le Liser, pour le elle n’a pas eu le choix de travailler sur site ou compte du Retel (Réseau d’études sur le mar- d’être mise au chômage partiel. ché du travail et de l’emploi), sur base de donEn fait, la crise sanitaire a révélé cette grande nées de 2013, montre que 88 % des salariés distinction entre ces deux catégories de salaau Luxembourg déclaraient qu’ils ne pou- riés, qui pouvait être moins visible avant. Cela vaient pas télétravailler. Pour 52 %, c’était dû a montré l’inégalité face à la possibilité de à la nature de l’emploi. Certains postes imposent télétravailler. Peut-être qu’avec l’évolution des une présence sur site. Pour 36 %, leur entre- technologies, les choses peuvent progresser. prise ne les autorisait pas à le faire même si Il y a 15 ans, on ne pensait pas qu’un médecin la nature de l’emploi le permettait. pourrait opérer une personne à l’autre bout du monde ou faire une téléconsultation. Vous soulignez, dans votre recherche, l’importance des compétences Vous allez vous pencher, dans une étude digitales des salariés face au télétravail. ultérieure, sur la question de savoir À ce niveau, peut-on supposer que si les télétravailleurs ont vécu l’expérience certaines classes d’âge soient moins du confinement de façon positive. Avezvous déjà quelques tendances à ce sujet ? avantagées que d’autres ? Nos analyses sont encore en cours, donc on L’enquête a déjà été réalisée. Nous sommes ne peut pas répondre à cette question. Mais en phase de nettoyage des données et, bientôt, 64
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À l’entame du confinement, beaucoup de salariés exprimaient leur crainte de devoir travailler depuis leur domicile tout en conciliant la garde des enfants et la cohabitation avec leur conjoint. Deux mois plus tard, au moment du déconfinement, ils étaient nombreux à demander un droit au télétravail. Y a-t-il eu une évolution des mentalités ? L’étude du Statec montre que trois télétravailleurs sur quatre pendant le confinement ont découvert le télétravail. C’est vrai que certains avaient une appréhension parce qu’ils ne l’avaient jamais testé. Mais il y a aussi des études, notamment en France, qui montrent que le télétravail enlève aussi une sorte de pression sociale, surtout quand on travaille dans un open space où on a l’impression qu’on est toujours observé par ses collègues. Il faut dire aussi que pendant cette période de coronavirus, le télétravail a été associé au sentiment de se sentir plus en sécurité chez soi qu’à l’extérieur. Outre les aspects positifs du télétravail, comme la plus grande flexibilité et l’absence de déplacements domiciletravail, cette réticence à retourner au bureau est peut-être aussi associée au risque de contracter le virus. Liser
théoriquement, rien ne le laisse supposer. D’un côté, les changements technologiques sont susceptibles d’être favorables aux travailleurs âgés, car leurs compétences et leur culture d’entreprise leur permettraient de les intégrer facilement. D’un autre côté, les changements technologiques peuvent accélérer l’obsolescence des compétences, surtout si elles connaissent un bond spectaculaire. Quoi qu’il en soit, la formation professionnelle continue a un rôle à jouer pour lutter contre cette obsolescence des compétences. L’étude du Liser montre que les seniors ne sont pas du tout réticents à faire du télétravail. En 2013, 85 % des 50 ans et plus le choisissaient (lorsqu’ils en avaient la possibilité), contre 81 % des 30-49 ans et 67 % des moins de 30 ans.
les analyses vont pouvoir être faites. Une enquête du Statec, déjà publiée, montre que 55 % des télétravailleurs ont vécu le télétravail en confinement comme une expérience positive. Mais c’était un contexte particulier, car il fallait gérer le conjoint, les enfants, etc. L’étude publiée précédemment montre que les télétravailleurs sont plus nombreux à ramener du travail à la maison en dehors des heures normales. La question du droit à la déconnexion doit se poser, car des études montrent que les télétravailleurs ont tendance à se surinvestir dans leur travail par rapport à ceux en présentiel. Et puis, quand on se penche sur la satisfaction au travail, on voit qu’elle est surtout liée à la possibilité de télétravailler. Les personnes qui y sont autorisées sont globalement plus satisfaites, mais quand elles télétravaillent, elles ne sont pas plus satisfaites que les autres. C’est donc plus l’opportunité de pouvoir télétravailler qui semble jouer sur la satisfaction.
Auteur CATHERINE KURZAWA
Photo
L’économiste et chercheuse du Liser Laetitia Hauret s’est penchée sur l’usage du télétravail avant et pendant le confinement, et plus particulièrement sur l’acquisition éventuelle de nouvelles compétences digitales par les salariés. Une chose est certaine : la crise sanitaire a laissé son empreinte sur les modes de travail.
« La question du droit à la déconnexion doit se poser »
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Enjeux Télétravail
1
25 %
Dès 25 % du temps de travail effectué depuis son domicile, le frontalier doit s’affilier à la sécurité sociale de son pays.
Combien de jours puis-je télétravailler pour rester imposé au Luxembourg ? Les frontaliers ne doivent pas dépasser des quotas de jours de télétravail selon les accords bilatéraux : 19 jours pour les Allemands, 24 pour les Belges et 29 pour les Français. Au risque de devoir payer des impôts sur leur revenu dans leur pays de résidence pour la totalité des jours qui y sont travaillés. Beaucoup considèrent cette règle comme un frein, mais télétravailler peut s’avérer avantageux dans certains cas, en fonction du salaire et de la situation familiale. En général, les Français qui perçoivent plus de 75.000 euros brut par an gagnent à télétravailler, alors que les Belges y perdent, la plupart du temps.
29
C’est le nombre de jours de télétravail en dessous duquel le frontalier français reste imposé au Luxembourg.
3
Comment sont pris en charge les accidents du travail ?
Et pour rester affilié à la CNS ?
2
La règle de coordination européenne s’applique. Le salarié qui effectue plus de 25 % de son temps de travail depuis chez lui – soit, en général, une soixantaine de jours par an – devra s’affilier à la sécurité sociale de son pays de résidence. Ce qui n’est pas avantageux. Selon Aurore Calvi, managing director d’OmniTrust, les cotisations salariales sont de plus ou moins 12 % au Luxembourg, alors qu’elles s’élèvent à environ 20 % en France, 13 % en Belgique et 20 % en Allemagne. Les patrons y perdraient encore plus, puisqu’ils paient environ 12 % de cotisations 3 au Luxembourg au lieu de 40 % en France, 30 % Règles sociales et fiscales en Belgique et 21 % en Allemagne.
Quatre questions à la une Auteur
4
MATHILDE OBERT « La couverture est la même en télétravail qu’au bureau », explique Qui doit Guillaume Schimberg, chargé de direction payer le matériel ? adjoint à l’Association d’assurance accident (AAA). Un accident sera dit de travail s’il survient « sur le lieu L’employeur « fournit, installe et entretient les équipements nécessaires au télétravail », de même et à l’occasion du travail », y compris durant la pause que les coûts « liés aux communications » selon café mais pas celle du déjeuner. C’est la même la convention relative au télétravail conclue entre l’Union des chose au bureau, où seul le trajet est couvert. entreprises luxembourgeoises et les syndicats OGBL et LCGB. L’employé qui n’aurait pas d’ordinateur, d’abonnement internet Les problèmes de dos n’entrent pas non plus ou téléphonique pourrait donc être indemnisé par son entreprise, dans ce cadre. « Il faut que le contrat de travail, selon Nadia Chouhad, avocate chez NC Advocat et experte en droit ou un avenant, précise que la personne du travail. De même s’il en a déjà un, mais que sa facture augmente. est autorisée à télétravailler. » En principe, Si l’entreprise demande à ses salariés d’utiliser leur propre PC, elle doit en assurer l’entretien. Imprimante, les jours doivent aussi y être précisés. cartouches et papier sont aussi à la charge de l’employeur. Sinon, mieux vaut garder Pour éviter les conflits, l’avocate conseille de rédiger une trace écrite. un avenant au contrat de travail dans lequel les deux parties
se mettent d’accord sur les outils mis à disposition du télétravailleur. Toutes ces règles pourraient bientôt changer. Le Conseil économique et social (CES) a publié le 15 septembre un avis, afin de mieux encadrer la pratique à l'avenir. Un document sur lequel le gouvernement pourra, s'il le souhaite, s'appuyer.
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Enjeux Télétravail
4 Enjeux technologiques
Covid-19 Solidarity Response Fund for WHO – DONATE NOW, Prevention and treatment of coronavirus… Avec la crise du Covid-19, les hackers adaptent leurs arnaques et e-mails frauduleux, de plus en plus nombreux et de plus en plus aguicheurs. +25 % en France pendant le confinement d’après Orange Cyberdefense, deux CFO sur trois ont constaté une hausse des menaces en Belgique selon une enquête de PwC… Au Grand-Duché, on note plusieurs cyberattaques, comme celles de Cactus ou de Tarkett. Pourtant, « nous n’avons pas relevé beaucoup plus d’incidents qu’en temps normal », estime le Computer Incident Response Center Luxembourg (Circl). Par exemple, si 40 nouveaux tickets ont été ouverts en mars 2020 au lieu de 27 l’année précédente,
TICKETS Nombre de nouveaux tickets ouverts selon le Circl 100
84
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80 60 40
Sensibilisation Le bouclier principal reste, selon les experts, la sensibilisation à tous les niveaux : ne pas choisir des mots de passe trop simples, ne pas les écrire dans un document Word, mettre régulièrement à jour ses applications, faire attention avant de cliquer sur les liens… sont autant de conseils qui sont encore trop peu utilisés et qui éviteraient bien des problèmes. Les collaborateurs des banques (soumises à la réglementation PSF – professionnels du secteur financier) se connectent quant à eux sur des sessions virtuelles via une double identification. De quoi réduire drastiquement les risques. Via son entreprise, David Crêteur a de son côté constaté une hausse de 60 % des cyberattaques pendant la crise : « Même les grosses entreprises qui ont un firewall puissant, un service IT compétent, présentent toujours des vulnérabilités. De nouvelles failles de sécurité apparaissent régulièrement et, dans l’idéal, il faudrait faire entre trois et quatre scans par an. » Si les salariés sont soumis à plus d’attaques en télétravail, ils peuvent aussi en devenir les auteurs. L’expert souligne qu’être chez soi plutôt qu’au bureau facilite grandement le vol d’informations. Un autre point auquel les entreprises devront faire attention...
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Auteur MATHILDE OBERT
Top 5 des applications de visioconférence LA PLUS POPULAIRE: ZOOM Zoom a su tirer son épingle du jeu et a quadruplé ses revenus pendant la crise. Début septembre, elle était toujours l’application gratuite la plus téléchargée aux États-Unis, toutes catégories confondues sous Android, selon Airnow Data. Aucune donnée n’est disponible pour le Luxembourg, mais chez nos voisins français, elle arrivait deuxième derrière Pôle emploi en catégorie Business le 3 septembre. L’app américaine permet de connecter 1.000 participants vidéo au maximum, dont 49 à l’écran. Attention : des problèmes de sécurité ont été pointés pour plusieurs raisons, entre envoi de données personnelles à Facebook (l’application a ensuite annoncé une mise à jour) et failles de sécurité. ET SA CONCURRENTE: MICROSOFT TEAMS En Belgique, elle dépasse Zoom et arrivait en première position des applications Business les plus téléchargées le 6 septembre. De même en Allemagne, et également en France, où les deux se disputent la première place du podium au jour le jour… L’application du groupe Microsoft, aussi basé aux États-Unis, permet de connecter 250 membres simultanément sur une chaîne privée. LA SPÉCIALISTE DES WEBINARS: LIVESTORM Si Zoom, Teams et d’autres ont plus de succès pour les conversations privées, Livestorm, logiciel français, est surtout utilisé pour les conférences en ligne. Il permet notamment le partage d’écran, les sondages, l’invitation de participants sur scène ou encore les replay. Dans la même catégorie, citons Cisco Webex, installée aux États-Unis. LA PLUS EUROPÉENNE: TIXEO Avec tous ces doutes concernant les données personnelles, mieux vaut être prudent. « Les entreprises basées en Europe sont soumises au RGPD », signale un expert de la Commission nationale pour la protection des données (CNPD). Si les informations à ce sujet ne sont pas faciles à trouver sur le site de l’entreprise, c’est également mauvais signe. Tixeo, basée à Montpellier, semble réunir les critères. Mais la sécurité a un coût : à partir de 9.000 euros par an pour 50 organisateurs de réunion dans une même entreprise. LA PLUS SÛRE: LA SOLUTION MAISON Pour la CNPD, la meilleure solution reste encore d’investir dans son logiciel interne.
https://www.circl.lu/statjungle
VPN défaillant, connexion internet partagée et peu sécurisée… Les hackers ont bien compris que le télétravail représente une nouvelle voie pour les cyberattaques. Un enjeu pour les travailleurs et les employés dont la solution passe par des conseils pratiques.
et 14 au lieu d’un en avril, la tendance s’inverse en juin (voir graphique ci-dessous). « Il faut faire attention à ces chiffres, car ils ne tiennent comptent que des événements qui nous sont communiqués », avertit Michael Hamm, opérateur au Circl. La réalité pourrait être tout autre, et le télétravail pourrait être un facteur favorable à l’augmentation des cyberattaques. « Bien sûr qu’il y a plus de risques », admet l’expert. David Crêteur, CEO de l’entreprise spécialisée dans le domaine Luxidentity, précise : « Certaines entreprises n’ont même pas pu fournir de PC à leurs collaborateurs. Si en interne, elles apportent une sécurité suffisante pour protéger les informations stockées, ce n’est alors plus le cas. » Surtout si l’ordinateur est utilisé par toute la famille, non connecté à un réseau VPN (tunnel encrypté entre le PC du collaborateur et le réseau de l’entreprise), sans antivirus… Même avec un PC professionnel, il faut rester vigilant. « Le réseau wifi à la maison n’est pas aussi sécurisé. On est sur le routeur du fournisseur d’accès, le même qu’utilisent les autres membres du foyer. Ce qui multiplie les portes d’entrée pour le hacker », ajoute David Crêteur, qui recommande de diviser la connexion en différents VLAN, des réseaux virtuels indépendants les uns des autres.
Source
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5 Le point de vue patronal
Productivité, imposition, inégalités… passé le temps du confinement, le télétravail pose de nombreuses questions quant à son application sur le long terme. Tant l’UEL que la Chambre de commerce en appellent à une approche pragmatique et globale. Si le confinement se conjugue au passé, ce n’est pas forcément le cas du télétravail, qui reste d’application dans de nombreuses entreprises le temps de la crise. Et qui devrait s’imposer durablement comme une pratique régulière. « Le télétravail est une bonne pratique en soi parce qu’il complémente la diversité de l’environnement de travail pour les secteurs d’activité concernés, observe Jean-Paul Olinger, directeur de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL). Mais d’un point de vue économique, il faut nuancer, parce que tous les secteurs ne sont pas gagnants, notamment en présence d’un télétravail généralisé et omniprésent (5 jours sur 5) – pensez au commerce et à la gastronomie. » (voir ci-contre) Les patrons remarquent aussi quelques lacunes, comme la question de la sécurité informatique, la difficulté de se motiver seul lorsque l’on est chez soi, et aussi celle de se déconnecter du travail. « Cela peut mener à un sentiment d’isolement, mais je ne pense pas qu’il puisse se développer avec un ou deux jours de télétravail par semaine », commente Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de commerce. Il observe aussi que l’environnement de travail est généralement moins ergonomique au domicile des salariés, souvent dépourvu de chaise ou de matériel informatique équivalent à celui disponible au bureau. « Je comprends que le patron ne puisse pas dupliquer cela chez les salariés. » Quant à la productivité, tout dépend de la nature de la fonction : « Je suis sûr que dans des tâches répétitives, on peut réaliser des gains de productivité. Mais dans les tâches créatives, le télétravail est plutôt un frein du fait de ne pas pouvoir échanger rapidement avec les collègues », pointe Carlo Thelen. Jean-Paul Olinger, pour sa part, estime qu’il est encore trop tôt pour trancher sur la question. « À regarder avec un peu de recul, surtout après le confinement. » 70
OCTOBRE 2020
Au-delà de l’effet Covid
sont sensibilisés par rapport à la thématique, et c’est peut-être pour cela qu’il est pour l’heure plus facile de trouver des accords à l’amiable. Mais en temps normal, il faudra réévaluer la situation », prévient Jean-Paul Olinger. Carlo Thelen propose une piste pour rééquiLa Chambre de commerce émet par ailleurs librer la balance sur le plan fiscal, autre enjeu quelques craintes, comme celle de voir se créer avec la France, la Belgique et l’Allemagne : « On une dichotomie dans la société entre les postes peut s’imaginer un partage des impôts collectés pour lesquels le télétravail est possible et ceux par les télétravailleurs frontaliers entre les pays pour lesquels il ne l’est pas. « Cela peut créer de résidence et de travail. On pourrait par exemple des jalousies, et puis des clivages entre les rési- s’imaginer que la fiscalité prélevée sur leur tradents et les frontaliers confrontés à une limita- vail soit affectée à des projets d’infrastructure tion légale du nombre de jours autorisés en commune aux deux pays concernés, une formule télétravail », souligne Carlo Thelen. gagnant-gagnant. » De son côté, Jean-Paul Olinger insiste sur le contexte inédit du Covid-19 Les frontières fiscales alors que la pratique du télétravail semble s’anet sociales demeurent crer en dehors de ce cadre : « C’est une discusLe seuil des 25 % du temps presté hors du pays sion qui nécessite davantage de réflexion de travail pour continuer à être couvert par la au-delà de l’opportunité de flexibilité, notamsécurité sociale de celui-ci demeure en effet ment une évaluation des besoins réels de téléune réalité, en dépit des prolongations adop- travail post-Covid, de l’impact sur les finances tées au moins jusqu’à la fin de cette année 2020 publiques et de l’appétit de nos pays voisins pour pour les frontaliers dans le cadre de la crise de telles négociations. » sanitaire. « Comme les pays voisins préconisent Mais si, à l’avenir, le télétravail voit ses limile télétravail à l’intérieur de leurs frontières, ils tations fiscales et sociales être levées, n’est-ce pas la porte ouverte à l’embauche de salariés basés bien au-delà des frontières de la Grande Région ? « C’est déjà possible aujourd’hui : chaque entreprise est libre de sous-traiter ses services avec des prestataires externes », remarque JeanPaul Olinger. Un avis partagé par Carlo Thelen, qui ajoute que l’Europe est déjà marquée par de grandes disparités salariales. Reste à contextualiser le recours au télétravail et à faire du concept une application qui MILLIONS fasse du sens, tant pour l’employeur que pour l’employé. « On peut flexibiliser l’organisation du temps de travail sans nécessairement parler de télétravail », note Carlo Thelen. Qui en veut C’est, environ, le coût annuel estimé par pour preuve les organisations qui permettent la fédération sectorielle Horesca d’un jour de télétravail par semaine qui serait à leurs salariés de débuter leur journée de trapratiqué par les 197.914 personnes en mesure vail depuis leur domicile, par exemple, puis de télétravailler. L’Horesca estime ainsi de rejoindre le bureau un petit peu plus tard, que la consommation journalière d’un salarié sur son lieu de travail correspond à environ une fois l’heure de pointe passée. 25 euros dans le secteur horeca Une solution qui permet de bénéficier en et 15 euros dans les autres commerces, partie des avantages du télétravail, comme soit 40 euros par jour. Une perte potentielle qui se traduirait par le gain de temps de déplacement, la diminu2.000 emplois, 17 millions d’euros en cotisation des risques liés au stress et à la fatigue, tions sociales, 10 millions d’euros de TVA et près de 6 millions d’euros de retenue d’impôt et la meilleure conciliation entre vie privée sur salaires qui passeraient à la trappe. et professionnelle. Une sorte de juste milieu, Des chiffres repris dans l’avis rendu par somme toute. le Conseil économique et social
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le 15 septembre dernier sur le télétravail. Et le CES de préciser que « ces impacts estimés sont bien inférieurs à la réalité de l’année 2020, où le télétravail et les autres réticences et restrictions dues au Covid ont engendré, dans le secteur horeca, une baisse de plus de 50 % du chiffre d’affaires sur les mois de juin et juillet 2020 ».
Auteur CATHERINE KURZAWA
Retrouvez Jean-Jacques Rommes (CES) dans un podcast consacré au télétravail sur paperjam.lu
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6 Julia de Funès (philosophe)
Convaincue, mais pas jusqu’au-boutiste, Julia de Funès s’intéresse notamment au télétravail dans son dernier ouvrage, Ce qui changerait tout sans rien changer, paru aux Éditions de l’Observatoire. Un essai dans lequel la philosophe s’intéresse aux changements induits par le confinement sur nos vies, dont les versants personnel et professionnel sont, plus que jamais, interdépendants. Existe-t-il une forme idéale de télétravail, tant pour l’employé que l’employeur ? Le premier écueil à éviter est de juger le télétravail à partir de ce que nous avons connu durant le confinement. Le télétravail hors confinement est quand même, en général, plus léger, même si, pour beaucoup de personnes, cela reste difficile, car elles ne disposent pas de suffisamment de place à la maison pour télétravailler. Le télétravail idéal est celui vers lequel on commence à tendre, à savoir celui qui utilise les innovations pour pallier les inconvénients et les disparités sociales. Je pense par exemple à l’initiative d’Accor visant à reconvertir certaines de ses chambres d’hôtel en espace de coworking, ce qui permet de trouver ce type d’espace à deux pas de chez soi quand on ne peut pas travailler depuis la maison. Le télétravail doit-il être discuté, planifié pour assurer sa bonne mise en place ? Oui, mais il faut laisser une grande autonomie aux chefs d’entreprise, aux salariés, aux représentants du personnel pour l’organiser en fonction des métiers, des secteurs, des spécificités des entreprises pour ne pas en faire une 72
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contrainte, ce qui reviendrait à contredire l’essence même du télétravail. Néanmoins, il faut l’encadrer au sens de la détermination d’un certain nombre de jours de télétravail autorisés, tout en étant flexible. Est-ce que le télétravail a modifié la place qu’occupait le travail dans nos vies, et donc la work-life balance ? Je n’ai jamais cru à la dichotomie entre la vie privée et la vie professionnelle. Il suffit d’un grain de sable pour voir que l’une impacte immédiatement l’autre. C’est un artifice de la pensée qui est bien commode, mais qui ne correspond pas à la réalité. Or, le télétravail renforce le télescopage entre la sphère privée et la sphère professionnelle, avec son apogée lors du confinement, durant lequel les parents ont dû jongler entre différents rôles. Certains employés n’ont pas pu recourir au télétravail. Dans un autre ouvrage, Le Développement (im)personnel : le succès d’une imposture, paru en 2019 aux Éditions de l’Observatoire, vous distinguiez trois types de métiers :
des utiles et nécessaires, des utiles et non nécessaires, et des non utiles et non nécessaires. Est-ce qu’on a déjà oublié les métiers utiles et nécessaires, comme le personnel soignant ? Je me suis demandé pendant le confinement pourquoi il fallait être touché par le Covid pour reconnaître ces métiers-là. Il y avait quelque chose de gênant. Je vois dans cette situation le reflet d’une forme de dérive démocratique, en l’occurrence l’égalitarisme. Tout se vaudrait. Tous les métiers se vaudraient. Et pourquoi un métier vaudrait davantage qu’un autre ? Or, rentrer dans le règne de l’équivalence mène à l’indifférenciation, qui elle-même mène à l’indifférence. L’équivalence des personnes en tant que droit doit bien entendu être préservée, mais l’équivalence des fonctions me semble relever de la démagogie pure. Certains métiers sont plus utiles et nécessaires que d’autres, on l’a vu durant le confinement, on ne peut pas s’en passer. Nous avons pu nous passer, en revanche, pendant quelque temps, des métiers utiles et non nécessaires, comme les restaurateurs ou les hôteliers. Quant aux non utiles et non nécessaires, et c’est probablement le plus inquiétant, je constate que pullulent sur le marché de l’emploi un certain nombre de charlatans et de guignols en tout genre, qui occupent ce que David Graeber appelait les bullshit jobs, auxquels je rajoute les métiers du développement personnel dans cet ouvrage. Le télétravail affecte-t-il la productivité des salariés ? Les études montrent que les gens travaillaient plus efficacement à la maison qu’au bureau. Cela s’explique par plusieurs raisons, outre le gain du temps qui est habituellement perdu dans les transports en commun. Il y a aussi une perte de temps psychologique qui est épargnée. En entreprise, on est tout le temps visible, il y a une forme de représentation permanente
LE TÉLÉTRAVAIL ET L’EFFICIENCE DES EMPLOYÉS L’efficience des travailleurs s’améliore à la faveur d’une faible intensité de télétravail, mais diminue lorsque le télétravail devient « excessif ». Selon l’OCDE, il existe donc une « zone idéale », caractérisée par une intensité de télétravail intermédiaire. Une forme qui varie selon les secteurs et les professions. Source
OCDE
zone idéale
Efficience
« Le télétravail ne doit pas devenir une contrainte »
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Télétravail
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Marché du travail JULIA DE FUNÈS Philosophe
« Je ne crois pas que la productivité augmente par le flicage permanent, au contraire. Laisser les gens agir d’eux-mêmes les rend plus productifs. »
pour montrer qu’on travaille, alors qu’en télétravail, on est parfois moins préoccupé par son apparence et on travaille souvent plus efficacement. Et puis, il y a beaucoup d’exemples en entreprise qui montrent que des collaborateurs se sentent à ce point investis par la confiance qui leur est accordée via la possibilité de télétravailler, qu’ils vont adopter un comportement digne de cette confiance. Certaines entreprises octroient même des congés illimités à leurs collaborateurs… qui n’en abusent pas et travaillent même mieux parce qu’ils veulent s’accorder un peu plus de temps libre. Je ne crois pas que la productivité augmente par le flicage permanent, au contraire. Laisser les gens agir d’eux-mêmes les rend plus productifs.
Photo
Antoine Seiter (Archives)
Va-t-on, quoi qu’il arrive, aboutir à une forme hybride de l’entreprise ? Entre bureau « classique » et poste en télétravail ? Je ne crois pas à une approche révolutionnaire. Il y avait de bonnes choses hier, il y en a des bonnes aujourd’hui. Mais les choses évoluent, on ne va pas rester dans l’état dans lequel on était. Le télétravail en est l’illustration majeure, même si on n’est pas encore au « tout-télétravail », comme Facebook ou d’autres veulent l’instaurer. Vous croyez à cette approche ? Cela peut arriver, même si je n’y crois pas forcément. Le virtuel, ou le « distanciel », ne doit pas se substituer au réel, certaines choses ne passent pas par l’écran, des choses passent par la relation physique. Dans ce que je constate, le meilleur dosage réside dans l’hybridation en fonction des aspirations et des besoins de chacun.
Vers une génération T ? Tous télétravailleurs un jour ? Pas si vite ! Mais les acteurs du marché du recrutement constatent une évolution des attentes des candidats depuis le confinement. Explications. Dans les entreprises où le retour sur site se fait sur base volontaire, certains salariés ne semblent pas pressés de retrouver leur poste de travail et les discussions autour de la machine à café. « Ils ont pris l’habitude de ne pas faire le trajet domicile-travail. Ils se sentent plus efficaces en télétravail. Le rapport aux collègues manque, mais on arrive à trouver de quoi combler ce manque avec les nouvelles technologies », observe Amandine Bianchi, responsable pour le marché luxembourgeois chez Robert Half. La société de recrutement constate que, depuis le confinement, les candidats, y compris les plus hauts profils, font du télétravail (à raison d’un ou deux jours par semaine) un des leviers de négociation lors d’entretiens d’embauche, qui se déroulent d’ailleurs de plus en plus en visioconférence. Le coronavirus, accélérateur de tendance « Un candidat sur quatre en moyenne, tous secteurs d’activité confondus, pose la question de savoir s’il pourra télétravailler », relate Yannick Frank, directeur de Moovijob. Il considère la crise sanitaire comme un accélérateur d’une tendance déjà amorcée ces derniers temps, en particulier dans le secteur IT et celui des start-up, où il existe même une demande pour des emplois entièrement télétravaillables. Alors, se dirige-t-on vers une génération T, comme « télétravail » ? « Les candidats ne l’expriment pas forcément comme cela, mais disent par exemple : ‘Je cherche une entreprise qui est flexible’ », commente
Marie-Laure Valmain, associate consultant Finance & Tax chez Michael Page. Restent toutefois les contraintes, à savoir la limitation du nombre de jours autorisés à prester hors du pays de travail tout en y restant imposé et en bénéficiant de sa sécurité sociale. Un gage d’attractivité « Je n’ai pas aujourd’hui de candidats qui exigent le télétravail », complète Marie-Laure Valmain de chez Michael Page. En revanche, « le télétravail peut être mis en avant par les employeurs pour se rendre attractifs ». Dans la guerre des talents qui agite certains secteurs d’activité en pénurie, nombreux sont les éléments à peser dans la balance pour guider les candidats dans leur choix. « Plus qu’une rémunération, d’autres aspects sont importants, comme la flexibilité horaire et le télétravail », souligne notre interlocutrice. Indubitablement, le confinement de printemps a poussé à reconsidérer les priorités dans bien des domaines. Et les choix de carrière et de rythme de travail n’y ont vraisemblablement pas échappé. « Le marché est en train de changer, et les mentalités aussi », conclut Amandine Bianchi. La génération T n’est pas pour tout de suite, mais la génération F – comme « flexibilité » – frappe à la porte des entreprises.
Auteur CATHERINE KURZAWA
Auteur THIERRY RAIZER
Retrouvez Julia de Funès dans un podcast consacré au télétravail sur paperjam.lu
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Camion Scania
Le transport, moteur de nos économies
Tout au long de ses 100 années d’existence, la flotte de véhicules de Wallenborn ainsi que ses services n’ont cessé d’évoluer.
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Si nos magasins, pharmacies et hôpitaux n’ont pas connu de pénurie durant la crise du COVID-19, c’est en bonne partie grâce aux sociétés de transport. Celles-ci ont continué à fonctionner, par-delà les frontières, pour mettre à la disposition de chacun les biens de première nécessité. Parmi ces entreprises, on trouve la société Wallenborn Transports S.A., l’une des plus importantes du Luxembourg. « Un des effets positifs de cette
crise est que le rôle de la logistique et du transport est aujourd’hui mieux perçu par le grand public, estime Frantz Wallenborn, Président et CEO de Wallenborn Transports S.A. Chacun est désormais plus conscient de la façon dont les produits de tous les jours parviennent jusqu’à lui. » Un important défi à relever Pour les sociétés de transport comme Wallenborn, il a toutefois
fallu relever de nombreux défis durant cette période de crise. « Alors que le monde se fermait, la demande pour nos services s’est accélérée, car la plupart des chaînes d’approvisionnement conventionnelles étaient perturbées. Plus de 90 % des vols ont notamment été en avril. Ceux qui étaient maintenus étaient concentrés sur un petit nombre d’aéroports européens. Notre rôle était de relier ces différents pôles, en nous adaptant
Photos
La crise sanitaire a permis de comprendre le rôle important joué par les transporteurs dans la chaîne d’approvisionnement. À ce titre, ils sont vitaux pour nos économies.
Patricia Pitsch (Maison Moderne), Wallenborn
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WALLENBORN EN CHIFFRES EXPERTISES Fret aérien
QUELQUES DATES-CLÉS
1920
Wallenborn Transports S.A. est fondée par Metty Wallenborn.
2008
Wallenborn Transports S.A. obtient la Certification d’Agent Habilité, permettant de garantir le transport de fret aérien en toute sécurité.
2009
Acquisition de Haugsted AirCargo Services. Wallenborn devient la première société de camionnage à rejoindre le IATA Cargo 2000. Certification ISO 9001: 2008.
2010 – 20
Implantation de bureaux à l’étranger (Dubaï, Liège, Sharjah, Londres, Milan, Copenhague, Billund, Barcelone).
constamment lorsque des aéroports rouvraient », détaille Frantz Wallenborn. L’organisation des transports a en outre dû se plier à de nombreuses nouvelles procédures. « Le plus difficile a été de gérer les différences d’exigences entre pays, poursuit le Président et CEO de Wallenborn Transports S.A. Heureusement, l’ensemble de notre personnel était déjà habitué à travailler selon des protocoles très détaillés, et nos collaborateurs se sont rapidement adaptés aux nouvelles normes. Notre réactivité et notre capacité à planifier des transports d’urgence se sont avérées précieuses dans cette situation. Cela nous a permis d’anticiper et de nous adapter au fur et à mesure de l’évolution de la crise. » Parmi les produits transportés en urgence, on trouve évidemment une proportion importante de matériel médical, pour lequel Wallenborn est l’une des seules sociétés européennes certifiées GDP (Good Distribution Practice). 100 ans de transport Si Wallenborn Transports a pu relever les défis posés par cette crise, c’est sans doute en partie
grâce à sa longue expérience. En 2020, la société fête en effet ses 100 ans d’existence. Un siècle au cours duquel le métier a beaucoup changé. « La chaîne logistique s’est tout d’abord globalisée. La majorité de nos clients se sont mondialisés et disposent d’implantations dans plus de 80 pays, relève Frantz Wallenborn. Nos services se sont également beaucoup diversifiés. Aujourd’hui, nous ne déplaçons plus seulement des marchandises d’un point A vers un point B, mais nous gérons des chaînes d’approvisionnement d’un bout à l’autre. Cela implique des réseaux de distribution sophistiqués, des services d’entreposage, le contrôle des stocks, les formalités douanières, l’échange de données... » La success-story internationale de Wallenborn repose en grande partie sur son réseau interaéroports. Mais elle est aussi liée à la capacité de la société à trouver de nouveaux marchés de niche, comme le transport de produits de luxe, de produits dangereux et hors gabarit, d’hélicoptères ou de voitures de sport nécessitant un haut degré de protection. Disposant de sa propre flotte de camions et de ses propres chauffeurs, Wallenborn compte bien continuer à innover à l’avenir. « Notre flotte est déjà la plus écologique d’Europe mais, à l’aide des nouvelles technologies, nous allons poursuivre nos efforts pour nous développer de façon plus durable encore. Gardez un œil sur nous au cours des prochaines années, vous devriez constater une belle évolution », conclut Frantz Wallenborn.
Frantz Wallenborn Président et CEO de Wallenborn Transports S.A.
56 %
Sécurisé
Convoi exceptionnel Matières dangereuses
6 %
Fret conventionnel
Température contrôlée
6 %
9 %
14 % 9 %
LIVRAISONS
560.000 Envois en 2019
4,2 mios
+120
Tonnes transportées en 2019
Destinations aériennes
DANS LE MONDE
10 14
Pays
Bureaux
EFFECTIFS
+1.000
Chauffeurs routiers
+900
24/7/365
Véhicules contrôlés par Wallenborn
Présence opérationnelle
e ez fair ouhait ? Vous s os services n à l r e u s app z-vous Rende
m
orn.co
b wallen
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Portfolio
À Mersch comme dans la capitale, des bars clubs tels que le Bliss voient leur activité quasiment réduite à néant...
Le monde de la nuit se relèvera-t-il de la crise ? Mises en sourdine depuis le confinement, elles ne sont toujours pas autorisées à rouvrir pour des raisons sanitaires. Plusieurs longs mois d’attente qui transforment ces lieux de fête en mouroirs économiques. Nos photographes ont poussé la porte de neuf discothèques et club du pays pour y saisir une ambiance… glaçante. Auteurs THIERRY RAIZER ET FABIEN RODRIGUES
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Disco
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PATRICIA PITSCH & JAN HANRION
À Hollerich, les mois de fermeture administrative ont laissé le M Club vide de son public...
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Les Rives de Clausen, haut lieu de sorties avant la pandémie, sont restées vides pendant des semaines. À l’instar du Zulu Blanc.
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Lieu emblématique de la culture techno, la salle arrière du Ground reste inexploitée depuis le confinement.
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À Steinsel, difficile pour le Moov de voir le bout du tunnel, sans perspective de réouverture complète.
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L’incontournable Saumur ne peut accueillir sa clientèle que jusqu’à minuit. Un horaire qui impacte lourdement son chiffre d'affaires.
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Deux étages entiers et une cabine de DJ vide : impression presque post-apocalyptique au Lenox, dans le quartier Gare.
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En hypercentre de Luxembourg, l’Apoteca doit, elle aussi, rester portes closes en attendant l’extension éventuelle de ses heures d’ouverture.
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Au White, à Foetz, l’heure n’est clairement plus à la fête, et le matériel technique est transféré vers un nouveau projet...
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BRAND VOICE
Accueil
Donnez un visage à votre entreprise
Les tâches réalisées par la/le réceptionniste ne se limitent plus à l’accueil physique et téléphonique, mais impliquent davantage de responsabilités.
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également nos collaborateurs en charge de l’accueil en leur confiant plus de responsabilités. » L’image que le public a de ces collaborateurs a elle aussi changé. « Au-delà de l’accueil physique classique, leur rôle est de répondre aux interrogations, d’accompagner et d’aider les usagers, clients et employés pour que leur expérience au sein du building se déroule au mieux.
Ces postes ayant gagné en importance, de nombreuses sociétés allouent un budget à l’externalisation de ces prestations. Samsic Accueil, prestataire spécialisé, dispose d’équipes de réceptionnistes titulaires déployées dans les sociétés et d’équipes dites volantes pour assurer les remplacements ponctuels. Les avantages sont multiples, à commencer par l’optimisation et le gain de temps pour le client. « Nous nous occupons des recrutements personnalisés, de la formation, du suivi quotidien des prestations et de la partie opérationnelle .» Travailler avec une société spécialisée et du personnel
expérimenté, passionné et formé permet également d’améliorer la qualité des services, ainsi que l’image véhiculée. Grâce à l’externalisation, le client ne subit plus les contraintes liées au turnover, à l’absentéisme et au remplacement. Le réceptionniste étant souvent le premier arrivé au sein de l’immeuble, son absence est problématique. Le prestataire garantit une présence en toutes circonstances. Enfin, grâce à un budget annuel fixe dans lequel le(s) réceptionniste(s), les charges, formations et avantages sont intégrés, le client profite de coûts maîtrisés.
Samsic
Ces dernières années, les métiers de l’accueil ont évolué. Outre l’accueil physique et téléphonique, des tâches et des responsabilités de secrétariat et d’assistanat, par exemple, sont aujourd’hui confiées au personnel chargé de l’accueil et de la réception, qui devient ainsi un soutien précieux au cœur de l’entreprise. « Notre cœur de métier demeure l’accueil, et notre préoccupation principale demeure l’humain. Nous valorisons
La première impression doit être parfaite. Le souvenir de cette visite doit être positif. »
Photos
Les hôtes et hôtesses d’accueil ne sont pas qu’une présence ou un sourire, mais bien plus que cela. Léa Mehira, Directrice de Samsic Accueil, explique l’importance de ce métier.
LES QUATRE CRITÈRES D’UN ACCUEIL RÉUSSI
3 QUESTIONS À
01
EXPÉRIENCE ET LANGUES PARLÉES Parler plusieurs langues et avoir de l’expérience est nécessaire pour une prestation réussie et pour garantir un accueil de qualité. Les personnes ayant travaillé dans le secteur du tourisme, et particulièrement l’hôtellerie et l’aviation commerciale possèdent par exemple une capacité naturelle de dégager un accueil chaleureux en restant professionnelles. Pour son recrutement au Luxembourg, Samsic requiert la pratique de deux langues au minimum : le français et l’anglais. L’entreprise s’adapte toutefois aux divers besoins de ses clients grâce à un large panel de candidats.
02
SAVOIR-ÊTRE Un esprit orienté clients pour s’adapter à son public et rester naturel est un atout chez les réceptionnistes.
03
PROACTIVITÉ Les tâches exercées par l’employé en charge de la réception ne se limitent plus à l’accueil physique et téléphonique. Il doit désormais assumer davantage de responsabilités. La personne engagée doit faire preuve d’esprit d’initiative.
04
ESPRIT D’ÉQUIPE La réception est parfois considérée à tort comme un poste solitaire. Le réceptionniste est en collaboration avec l’entièreté de la société cliente et reste en communication au quotidien avec le prestataire spécialisé. La communication est permanente avec celui-ci. Il est les yeux du prestataire sur le terrain et a la responsabilité de faire remonter les informations et éventuels dysfonctionnements.
LÉA MEHIRA
« Nous recherchons le profil qui correspond exactement à chaque événement. »
Quelles sont aujourd’hui les missions de l’accueil en entreprise ? Les missions de nos réceptionnistes concernent aussi bien l’accueil physique et l’accueil téléphonique que la gestion du courrier entrant et sortant, des salles de réunion, le suivi des entrées et des sorties du bâtiment, la création et la gestion des badges, la gestion des parkings, les diverses commandes et réservations […] jusqu’aux tâches administratives que le client leur confiera ou encore le soutien aux services internes. Et pour l’accueil des événements ponctuels ? Pour cette activité, nous fonctionnons avec des contrats courts et recherchons le profil qui correspond exactement à chaque événement. Nous recrutons des profils différents selon la demande, par exemple une soirée d’entreprise, un séminaire, ou encore un vernissage. Nos hôtesses et hôtes sont dynamiques et expérimentés, même s’ils sont souvent des profils plus juniors que nos réceptionnistes. Nous préférons en effet qu’ils justifient d’une expérience dans le relationnel. Nous testons systématiquement le niveau de langues parlées et
le savoir-être avec une mise en situation en amont de l’événement. La présentation est également primordiale pour nos équipes événementielles. Quelles sont vos ambitions pour l’avenir ? Nous souhaitons poursuivre notre développement dans un état d’esprit enthousiaste malgré les difficultés de la période pour notre secteur d’activité. Cette évolution est possible grâce à nos collaborateurs motivés et compréhensifs, au soutien de nos dirigeants et du Groupe Samsic, qui a à cœur de miser sur l’humain et de le valoriser. Notre ambition est donc de continuer à développer nos équipes. Notre professionnalisme et notre enthousiasme nous permettent de bénéficier d’un bouche à oreille positif. Nous souhaitons maintenir celui-ci et grandir tout en conservant notre proximité client. Nous évoluerons au rythme des changements des métiers de l’accueil, il s’agit de rester flexible et d’adapter nos prestations en maintenant la satisfaction client au cœur de notre raison d’être.
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sa
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Business case
SES face à son destin 5G américaine, lancement du supersatellite, création d’une deuxième société : SES va vivre deux années cruciales. Dans ce premier business case, Paperjam fait parler les chiffres pour donner de la perspective à une stratégie. « Nous dessinons l’avenir de la société pour 10 à 15 ans », confie son CEO, Steve Collar. Décryptage en collaboration avec les analystes financiers de Tenzing Partners. « Comme beaucoup de CEO, je pense, je trouve que le cours de SES n’est pas à la place à laquelle il devrait être ! » Le CEO du géant basé à Betzdorf, Steve Collar, s’excuserait presque de la banalité du propos. En réalité, l’image est plus sinistre : depuis le début du confinement, le 13 mars, le cours de la pépite luxembourgeoise est aussi plat que l’électrocardiogramme d’un mourant, entre 5 et 6 euros.
en 2021, est capable de révolutionner le secteur. Ou pas. La confiance se gagne en gouttes et se perd en litres, dit le bon sens populaire. Le montant investi pour prendre 100 % d’O3b, les bouleversements technologiques et le rabotage à deux reprises du dividende ont refroidi les ardeurs. Le ratio cours/bénéfice (P/E ratio) – indicateur boursier à prendre avec plus de précautions que de la nitroglycérine parce qu’il s’appuie sur des indicateurs très volatiles et exclut l’endettement ou l’état de la trésorerie – a quitté les « 10 » (9,60 en 2016 et 10,75 en 2017), ratio considéré comme « bon » pour une société. Il a frôlé le « 31 » en 2018, qui est synonyme soit de très forts profits, soit de bulle spéculative… L’an dernier, il est revenu à 23,15, ce qui n’incite toujours guère à l’achat. Convaincu de ne plus avoir de rôle actif à jouer, même François Tesch – tout comme la société d’investissement
Le consensus des analystes du leader mondial des opérateurs de satellites le replacerait volontiers autour de 9 euros. Mais après la belle envolée du 10 avril 2015, où il avait atteint 34,70 euros, les investisseurs attendent désormais de voir si les résultats annuels seront à la hauteur des prévisions et comment le super-satellite, dont le lancement est prévu
ÉVOLUTION DU COURS DE BOURSE DE SES ET DE SES CONCURRENTS 35 € EUTELSAT COMMUNICATIONS SA (ETL.PA)
30 €
SES SA (SESG.PA)
25 € 20 € 15 €
du groupe Foyer, Luxempart – a poursuivi son retrait en cédant plus d’un million de titres en un an, lui qui avait été de toutes les aventures, achat d’O3b compris. Avions, croisières et sports à l’arrêt Début septembre, un analyste de la banque d’investissement américaine Jefferies Group estimait que les revenus de la société allaient chuter de 9,1 % à 1,88 milliard d’euros en 2020… tout en maintenant une cible à 14 euros l’action. Le CEO de SES hausse les épaules. Gentiment. « Traditionnellement, nos revenus étaient tirés par nos activités Vidéo pour deux tiers et Networks pour un tiers. L’avantage avec la vidéo est qu’elle repose sur des contrats à long terme qui nous donnent une bonne prévisibilité », résume Steve Collar. En réalité, l’analyste ne dit pas vraiment le contraire en ajoutant, dans le détail, que les revenus de l’activité Vidéo ne chuteront que de 7,1 %. « Le Covid-19 a davantage touché d’autres secteurs, comme l’aviation ou celui des croisières, auxquels nous apportons de plus en plus de connectivité. On peut croire qu’on a des contrats et que peu importe ce qui se passe. La réalité est que nous soignons nos relations avec nos clients. Et, à chaque fois que c’est possible, en amont des problèmes pour trouver des solutions. Nous verrons
10 € INTELSAT SA (EN €)
5 € 0 €
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Les rapports financiers de SES ont été compilés par Tenzing Partners et mis en page par Maison Moderne.
SES
ACTIONNARIAT (2019) Situation des actionnaires selon le site internet de SES.
Autres actionnaires 0,16 %
Kerla sàrl 0,45 %
Nouvelle Santander Telecommunications SA 1,13 % État du Grand-Duché de Luxembourg 11,58 % Société nationale de crédit et d’investissement 10,88 %
Spuerkeess 10,88 %
Actions flottantes 64,92 %
Les rapports financiers de SES ont été compilés par Tenzing Partners.
comment ces deux secteurs évolueront au cours du second semestre, estime M. Collar. On dit souvent que les revenus de la vidéo sont en chute, mais il faudrait nuancer : la vidéo linéaire ne progresse plus et la vidéo délinéarisée ne progresse pas autant que prévu. » La nuance est subtile : là où SES fournissait autrefois du contenu vidéo à des millions de téléspectateurs dans le monde de manière uniforme, Netflix a complètement modifié la donne en leur permettant de décider quand et quoi regarder. N’empêche, la réalité n’est pas si défavorable à la société luxembourgeoise. Là où l’américaine affiche 167 millions d’abonnés et une dette de près de 15 milliards de dollars, SES délivre 8.300 chaînes à 367 millions de foyers pour 8.400 heures de streaming vidéo quotidien, dont 620 d’événements sportifs et live. « C’est sûr que le coronavirus a considérablement bouleversé ces événements-là », reconnaît Steve Collar, tout juste rentré de son premier voyage à l’étranger depuis six mois, à Munich, et à peine bronzé d’une semaine de vacances dans le sud de la France.
L’échec rwandais de Wyler Netflix, puis Amazon Prime Video, Apple TV et Disney+ – arrivé le 15 septembre au Luxembourg – ne sont qu’une des deux révolutions technologiques auxquelles SES a dû faire face en 10 ans. L’autre démarre par un fiasco presque oublié. Greg Wyler, devenu millionnaire à la revente (à 30 ans) de sa société qui avait inventé un système de refroidissement pour PC plus puissant que ceux du marché, découvre sa mère assassinée dans son garage en 2002 et réoriente sa carrière. Il fonde une société spécialisée dans les télécoms en Afrique. Au cours d’un mariage aux États-Unis, un proche du gouvernement rwandais l’invite à venir aider ce pays pauvre à développer internet. Filiale de MTN, RwandaCell, le fournisseur d’accès à internet (mobile) le plus efficace du pays, n’est qu’au 69e rang mondial. Le pays est en pleine ébullition. La page sanglante du génocide se tourne dans la douleur. Wyler galère. L’infrastructure est tellement peu développée que ses résultats sont jugés indignes par le pouvoir. L’Américain en retire une certitude : seul le satellite
pourrait pallier l’absence de réseau enterré. O3b, pour « les autres trois milliards » – sous-entendu « de personnes qui n’ont pas accès à internet » –, ne va plus tarder à voir le jour. Officiellement lancée à des fins humanitaires en 2007, la start-up basée à Jersey aiguise les appétits. Google, HSBC, le magnat de la télévision câblée John Malone et Liberty Global y investissent, appâtés par la possibilité d’avoir accès à trois milliards de nouveaux clients, même quand ces derniers n’ont qu’un euro par jour à dépenser… SES est là, déjà, vigilante. La luxembourgeoise comprend aussi son intérêt. Elle embarque dans son aventure Luxempart, Sofina et Satya Capital. Cette dernière est toujours présente dans son actionnariat et son conseil d’administration avec l’Éthiopienne Tsega Gebreyes. En 2013, alors que les quatre premiers satellites sont expédiés dans l’espace à bord d’un Soyouz depuis Kourou, le site d’Arianespace, le marché africain est estimé à plus de 60 milliards de dollars. Google s’impatiente, rachète Titan Aerospace, Skybox, et teste ses ballons-satellites Loon. Puis incite à passer à 180 satellites à basse orbite sans tarder. Comme un joueur de poker aux yeux rougis après une nuit à pousser des jetons en se méfiant de tous les joueurs autour de la table, SES, alors dirigée par Romain Bausch, décide de faire tapis. Après un tour d’investissement à la création d’O3b et 75 autres millions un an plus tard, la prise de contrôle total engloutit 655 millions d’euros, un montant à mettre en parallèle avec le chiffre d’affaires autour de 2 milliards d’euros. Jamais depuis sa création, en 1985, SES n’avait été aussi dépensière. « SES a été visionnaire avec le rachat d’O3b », assure son dirigeant actuel… qui était à l’époque CEO d’O3b Networks.
LE CONSEIL D’ADMINISTRATION Composition du conseil d’administration, avec l’année de prise de mandat, sur base des données se trouvant sur le site internet de SES au moment de réaliser ce dossier. Les fonctions indiquées ne sont que les plus importantes des parcours de ces administrateurs. FRANK ESSER Président (2020 – ex-CEO de SFR, vice-président de Swisscom, administrateur de Vivendi Group) TSEGA GEBREYES Vice-présidente (2013 – fondatrice de Satya Capital) ANNE-CATHERINE RIES Vice-présidente (2015 – 1er conseiller de Xavier Bettel au SMC / État) SERGE ALLEGREZZA (2010 – directeur général du Statec / État) PETER VAN BOMMEL (2020 – directeur financier et administrateur d’ASM International / indépendant) BÉATRICE DE CLERMONTTONNERRE (2020 – ex-directeur AI EMEA de Google, ex-VP en business development de Lagardère, ex-Canal Plus et RFI / indépendante) PAUL KONSBRUCK (2019 – directeur de cabinet de Xavier Bettel / État) RAMU POTARAZU (2014 – CEO de Binary Fountain, fondateur et ex-CEO de Vubiquity, ex-VP d’Intelsat / indépendant) KAJ-ERIK RELANDER (2017 – ex-CEO de Sonera, ex-Accel Partners et ex-Emirates Investment Authority / indépendant) FRANÇOISE THOMA (2016 – CEO de la Spuerkeess, administratrice de Cargolux, Luxair, Luxembourg Stock Exchange et Enovos / Spuerkeess) KATRIN WEHR-SEITER (2015 – managing director de BIP Investment Partners et de BIP Capital Partners, ex-Siemens)
O3b, cher et stratégique Les 2,2 milliards récoltés juste après dans le cadre d’une augmentation de capital sonnent
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Business case
le glas de la confiance sur les marchés. Mais les fondamentaux sont plus solides qu’il n’y paraît à regarder quelques indicateurs concoctés par les analystes de Tenzing Partners, sur la base des rapports annuels et des indications financières disponibles. Les 4,6 milliards d’emprunts, 270,1 millions à taux variables et 4,16 milliards à taux fixes, sont ventilés jusqu’en 2044. 2021 et 2022 vont nécessiter encore beaucoup de moyens par rapport à des années « normales ». Le ratio debt-to-equity s’est détérioré depuis le rachat. « Les coûts d’investissement (Capex) n’ont pas dépassé les 500 millions d’euros annuels depuis 2016, mais SES prévoit de dépenser 850 millions d’euros en 2021 et 970 millions d’euros en 2022, dont l’essentiel sera consacré aux investissements de croissance (growth Capex), comme les nouveaux satellites O3b mPower », analyse Franck Alter de Tenzing Partners. Et la position de SES ? Encore difficile à dire ou à prédire. Au lieu de la constellation à basse orbite de 180 satellites que préconisait Google, SES a choisi d’ajouter à ses 20 satellites de première génération O3b 11 super-satellites à moyenne orbite, confiés à Boeing. Oui, reconnaît M. Collar, ce choix, hautement straté-
gique, coûte une fortune, mais il est le plus « cost-efficient », répète à l’envi celui qui a succédé à un Karim Sabbagh moins audacieux. « On nous parle toujours des coûts d’O3b (et d’O3b mPower, ndlr), explique le CEO de SES, mais quand nous dépensons 1,5 milliard pour avoir un satellite exceptionnel, aux qualités incroyables et qui pourra diriger ses faisceaux vers l’endroit où c’est nécessaire », avec des qualités de latence et de couverture très performantes, « nos concurrents comme SpaceX ou OneWeb (dirigée par Greg Wyler) sont obligés d’injecter quatre fois plus pour la première génération ! ». Toutes les constellations de satellites en gestation sont à basse orbite. Trop proches de la Terre, elles nécessitent d’avoir davantage de satellites pour couvrir toute la planète. Starlink, la constellation d’Elon Musk, se composera de 12.000 satellites pour plus de 10 milliards de dollars d’investissement et, surtout, entend lancer ses services… en 2021 aux États-Unis. « Quand je vois que OneWeb est obligée de se mettre sous la protection du chapitre 11 pour éviter la faillite… », raille poliment Steve Collar. Une seule offre est arrivée pour la reprise, un milliard de dollars par un consortium entre le gouvernement
ÉVOLUTION DE LA PROPORTION DU CHIFFRE D’AFFAIRES PAR PAYS Évolution du chiffre d’affaires dans les principaux pays, qui montre la lente montée en puissance du chiffre d’affaires aux États-Unis. États-Unis
Allemagne
Royaume-Uni
France
Luxembourg
Autres
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60
40
20
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1,88
Selon la dernière étude de la banque Jefferies, le chiffre d’affaires annuel devrait baisser plus que prévu. Loin des 2 milliards d’euros qui ont longtemps servi de cap, il atteindra 1,88 milliard d’euros cette année. Le Covid-19 a touché des secteurs en plein développement pour SES, comme la connectivité dans les avions et les bateaux.
ÉVOLUTION DU CHIFFRE D’AFFAIRES, DE L’EBITDA ET DE LA MARGE D’EBITDA L’évolution du chiffre d’affaires et du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (Ebitda). En milliards d’euros
CA
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Ebitda
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40
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Ebitda
2.500
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Les rapports financiers de SES ont été compilés par Tenzing Partners.
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britannique et l’opérateur indien de télécoms Bharti. Depuis, les deux chefs de file égrènent les noms et les millions de dollars de ceux qui sont prêts à les rejoindre dans l’aventure, comme l’américain Hughes Network Systems (50 millions de dollars fin août) ou Softbank (87 millions de dollars début septembre). En mars, au moment de l’annonce d’un plan de sauvetage, OneWeb comptait 74 satellites en orbite. Pour lancer son service – elle aussi en 2021 –, elle avait prévu 648 satellites à 1.200 kilomètres de la Terre. Boeing, prête à armer les concurrents de SES Dans la chaleur de cet été particulier, Boeing, qui construit la technologie révolutionnaire pour SES… l’a discrètement mise en vente. Commercialisée. Proposée à tous les opérateurs de satellites et géants des télécoms qui seraient intéressés. « Le 702X est une famille de produits satellites qui peuvent être adaptés pour les orbites LEO, MEO et GEO. En tant que premier adoptant du 702X, SES sera en mesure de capitaliser rapidement sur son architecture de constellation MEO unique pour différencier davantage les
SES
quand un client n’utilise pas ses capacités, l’opérateur a la possibilité de les réallouer de manière dynamique, en temps réel et depuis la Terre, à un autre client. Boeing assure que cela vaut pour les trois « niveaux » de satellite, à basse orbite comme les principaux concurrents de SES, à moyenne et haute orbite comme l’opérateur luxembourgeois.
RATIO ENTRE L’ENDETTEMENT ET LES CAPITAUX PROPRES Avec une augmentation des capitaux propres entre 2011 et 2012 (6,9 millions d’actions), 2014 et 2015 (9 millions d’actions), 2015 et 2016 (59,88 millions d’actions). En milliards d’euros
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Equity
D/E ratio
8.000
4,0
7.000
3,5
6.000
3,0
5.000
2,5
4.000
2,0
3.000
1,5
2.000
1,0
0,5
1.000 0
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Les rapports financiers de SES ont été compilés par Tenzing Partners.
FRANCK ALTER M&A analyst, Tenzing Partners
« La baisse du cours de bourse s’explique moins par la santé financière de SES que par l’arrivée de SpaceX sur le marché, la pandémie et le départ de plusieurs grands actionnaires historiques. »
services qu’elle fournit. Le 702X utilise la technologie développée par Boeing et est désormais disponible pour tous les opérateurs de satellites », confirme un porte-parole de Boeing, Josh Barrett. « Nous ne nous sommes jamais attendus à ce que cette technologie ne soit vendue qu’à SES, assure M. Collar. La compétition est une dynamique saine. Après, il ne s’agit pas seulement de la technologie de Boeing. Mais aussi de notre architecture unique, avec nos satellites à haute orbite et de nouvelle génération, comme le SES17, et, surtout, des fréquences luxembourgeoises auxquelles nous avons accès dans le cadre de nos activités commerciales. » N’empêche. Cette technologie de pointe, vantée sans complexes dans le sous-sol d’un palace parisien en septembre 2017, en marge de la World Satellite Business Week – un des deux rendez-vous majeurs de l’industrie –, par
l’ex-CEO de SES, Karim Sabbagh, ne manquera pas d’intéresser les promoteurs des réseaux à basse orbite : le satellite est capable de délivrer de la connectivité d’un niveau supérieur à celui de la fibre via 5.000 faisceaux qui utilisent un « pool » de bande passante. Autrement dit,
Un sprint pour la 5G américaine L’enjeu est majeur au moment où l’on regarde de plus en plus la vidéo par internet et où les projets de voiture ou de ville connectée deviennent de plus en plus concrets. « Une plus grande proportion des revenus provient désormais des ÉtatsUnis, tandis que d’autres géographies, comme le Royaume-Uni ou la France, perdent peu à peu de l’importance », relève Daniel Schneider, partner chez Tenzing Partners. Si tous les nouveaux projets de constellation sont américains, c’est que le marché y est plus développé que nulle part ailleurs sur la planète. L’évolution des recettes par secteur géographique montre un penchant de plus en plus net pour SES, même si M. Collar s’en défend. « Nous sommes ‘global’. Nous sommes très implantés en Europe, nous avons beaucoup de clients en Asie et, bien sûr, nous travaillons aux États-Unis ! » Circulez, il n’y a rien à voir ? Pas si sûr. SES a annoncé récemment
ÉVOLUTION ANNUELLE DU P/E RATIO Évolution du taux « cours par bénéfice », suivie par les investisseurs qui se demandent quand investir. 40
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Les rapports financiers de SES ont été compilés par Tenzing Partners.
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CASH ABSORBÉ PAR LES INVESTISSEMENTS / ACQUISITIONS Évolution du cash absorbé par les investissements, soit dans le renouvellement de la flotte de satellites, soit dans l’acquisition de sociétés, d’où le pic de 2016, correspondant à l’acquisition de 100 % d’O3b.
DÉPENSES D’INVESTISSEMENT PRÉVUES PAR LE MANAGEMENT ENTRE 2020 ET 2024 Hors acquisitions et évolution historique des Capex (sans le breakdown)
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Les rapports financiers de SES ont été compilés par Tenzing Partners.
confier le lancement de ses prochains satellites à deux lanceurs américains : SpaceX, avec laquelle elle a réalisé quelques premières mondiales, comme la réutilisation d’une fusée qui avait déjà été lancée, et United Launch Alliance. « Nous avons aussi travaillé avec d’autres lanceurs, comme Arianespace. Il n’y a pas de débat… », assure encore le Britannique, qui a deux autres chantiers majeurs. Après trois ans de discussions, parfois âpres pour les opérateurs européens (Intelsat, Eutelsat et SES, décrits comme des « foreign companies »), le régulateur américain des télécoms a fini par valider un plan à 9,7 milliards de dollars de compensations pour libérer une partie du spectre utilisé par les opérateurs, spectre qu’il destine à la 5G américaine. SES a même décidé d’accélérer la cadence en annonçant débloquer 1,2 milliard de dollars qui seront récupérés en fin de parcours, en plus d’une somme de 3,97 milliards de dollars. SES a détaché 70 personnes à temps complet pour atteindre cet objectif. « Nous sommes en avance sur notre calendrier, explique M. Collar. Mais il n’est pas rare d’être en avance au début et que cela se complique ensuite ! Ce chantier implique
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un travail intense, notamment auprès de nos clients. » Microsoft, le « partner in crime » parfait Les discussions sur la création d’une deuxième SES, elles, se poursuivent. « Est-ce que ce sera une deuxième société sous le toit de la maison SES ? Est-ce que ce sera une société à part ? Je ne sais pas. Il paraît évident que nous entrons dans une ère de partenariats », affirme-t-il. Le partenariat ira-t-il jusqu’à une prise de participation ? D’un géant informatique ? SES étant cotée en bourse, impossible de délivrer ce genre d’information. Mais nul besoin d’être un grand oracle pour voir où pourrait mener le partenariat
STEVE COLLAR CEO, SES
« SES a été visionnaire avec le rachat d’O3b. »
annoncé il y a un an avec Microsoft. À 5.000 faisceaux dynamiques par satellite et 11 satellites dans la constellation O3b mPower, SES a besoin d’un « cerveau » qui va gérer ces allocations de capacités satellitaires modifiables en permanence et les données qu’elles vont générer. Ce partenariat technologique permet à l’opérateur de s’épargner de gros coûts d’infrastructure pour avoir une solution automatisée dans l’état de l’art et entrer dans l’ère du cloud privé du géant américain. Où est l’intérêt de Microsoft ? Trouver de la connectivité dans les zones émergentes, où il peut vendre toutes les solutions du monde qui ne marcheront jamais sans internet. Une seule constellation l’offrira à court terme et elle est financée : O3b mPower. SES continue d’ailleurs de préparer la mariée : avant même que d’autres entreprises du même calibre ne lancent les opérations de restructuration pour cause de Covid-19, le dirigeant avait annoncé, à l’occasion de la présentation des résultats annuels, une réorganisation pour davantage d’efficacité. Cinq de ses 20 centres régionaux seront progressivement fermés (Bruxelles, Londres, île de Man, Varsovie et Zurich), et la société a poussé
vers la sortie 60 à 90 personnes via un plan de maintien dans l’emploi. « Nous sommes en train de préparer SES pour les 10 à 15 prochaines années », soufflet-il avec un indécrottable sourire aux lèvres, tout en rappelant qu’il dirige la société avec une excitation intacte. « Cela implique que nous soyons ouverts à l’innovation, d’où la création de notre laboratoire d’innovation, qui doit à la fois faire de la veille et tester les solutions qui arrivent sur le marché. Nous avons dû revoir nos effectifs. Certains de nos employés n’avaient plus les compétences dont nous aurons besoin et nous devons les trouver. » Cynisme ou pragmatisme à l’anglo-saxonne, le dirigeant montre au marché qu’il agit pour le bien futur de la société. Et tente de rassurer. « La période que nous venons de vivre nous montre que nous devons prendre soin de notre famille, de nos proches, des autres. De manière plus soutenue. » Sans faire de vagues, la génération dorée de SES a quitté la scène. De gré ou de force.
Auteur THIERRY LABRO
www.wengler.lu
BRAND VOICE
LES PRINCIPAUX RISQUES POUR LES ENTREPRISES
Dommages causés par des tiers (vols)
Phénomènes spéciaux (tempêtes, grêle, etc.)
Assurance
Dommages causés à des tiers (responsabilité civile)
Protéger son entreprise pour assurer son succès
Contenu sponsorisé par LALUX
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Des assurances pour protéger le personnel et le dirigeant Face à des risques ou des difficultés, l’objectif de tout dirigeant est de maintenir son activité et éviter la banqueroute à tout prix. Pour protéger sa société de manière optimale et éviter de devoir déposer le bilan, celui-ci doit se montrer prévoyant et souscrire plusieurs types d’assurances. Une de ces assurances est la responsabilité civile (RC) professionnelle (qui, pour certaines professions, est obligatoire). « La responsabilité civile professionnelle pour
Jan Hanrion (Maison Moderne)
de ses assurances », précise Jérôme Wiwinius.
Photo
Quelle que soit la taille de l’entreprise ou son secteur d’activité, tout dirigeant doit veiller à garantir une protection optimale de son affaire et de son personnel pour faire face aux risques. Il en va du succès de la société comme l’explique Jérôme Wiwinius, Responsable Corporate chez LALUX.
Qu’il soit à la tête d’une PME ou d’une société employant quelques dizaines ou centaines de salariés, un dirigeant cherche à protéger son entreprise au niveau opérationnel. Cette protection lui permet en effet de mieux faire face aux risques qu’il pourrait rencontrer tout au long de son activité, comme par exemple des vols, tempêtes ou dommages entraînant sa responsabilité. « Les dirigeants n’ont pas toujours conscience de la nécessité de souscrire différentes assurances. C’est pourquoi il est recommandé d’opter pour un conseil personnalisé et de voir son agent ou intermédiaire régulièrement afin de réaliser une revue complète
LALUX EN CHIFFRES
architectes et ingénieurs est par exemple obligatoire. Ces derniers doivent prouver qu’ils détiennent cette assurance pour pouvoir exercer leur profession. Le fait de diriger signifie parfois engager sa responsabilité personnelle (Responsabilité Civile Dirigeant d’entreprise ou D&O - Directors and Officers. » Différentes déclinaisons de la RC existent, comme la RC après livraison ou la RC décennale dans le secteur de la construction. Le dirigeant en question a également intérêt à protéger son personnel en toutes circonstances en garantissant sa sécurité, d’un point de vue financier notamment. En recourant au volet « Employee Benefits », il assure et fidélise ses employés et peut éventuellement attirer de nouveaux profils. « L’employeur propose par exemple aux salariés un régime complémentaire de pension et une assurance groupe maladie. Pour ces derniers, il peut p.ex. décider de mettre en place une couverture complémentaire santé qui est composée d’une assurance de base avec un éventuel upgrade à charge du salarié ». Avec le régime complémentaire de pension, le dirigeant met à disposition un plan avec le plus souvent une composante retraite et
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LALUX compte près de 500 employés.
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Le groupe emploie plus de 1000 agents.
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peut offrir des couvertures supplémentaires en cas de décès ou d’invalidité. Préserver ses biens et son activité D’autres assurances non obligatoires sont vivement recommandées pour éviter au chef de devoir mettre à l’arrêt temporairement ou définitivement son activité. Elles offrent la possibilité de veiller sur les biens de la société (assurances multirisques). « Il s’agit d’une protection contre le feu ou l’eau qui peut se rapporter à des bâtiments, du mobilier ou des marchandises, mais aussi d’un soutien contre le vol, le bris de glace ou de machines .» On retrouve également les assurances contre les tempêtes, la grêle et autres phénomènes spéciaux de plus en plus
« Nous proposons des produits sur mesure permettant de bénéficier d’un niveau de protection optimal » Jérôme Wiwinius Responsable Corporate chez LALUX
LES PRINCIPALES ASSURANCES
observés ces dernières années. La protection de la flotte automobile prend également de l’importance, les entreprises disposant bien souvent de plusieurs véhicules. Un dernier volet d’assurances, auxquelles il est souvent très utile de souscrire, se rapporte à la perte d’exploitation. À la suite d’un sinistre couvert, la société qui ne peut plus travailler et se retrouve en grande difficulté peut recourir à ces outils durant un certain temps. « Pour certains grands sinistres comme les incendies, une telle assurance peut finalement décider de la survie ou non de l’entreprise. » Un accompagnement personnalisé Face aux possibilités offertes aux dirigeants en matière d’assurance, LALUX entend offrir grâce à ses agents une solution personnalisée et un conseil qualitatif et flexible, adaptés à la situation et au secteur d’activité de l’entreprise. « Nous proposons des produits sur mesure. Ceux qui souhaitent parvenir à un niveau de protection optimal peuvent opter pour le package complet easyPROTECT Pro et la gamme complète en matière d’Employee Benefits. »
Assurance multirisque Protège l’entreprise des impacts financiers et couvre les coûts liés à des dommages.
Responsabilité civile professionnelle Couvre les dommages corporels, matériels et immatériels causés à des tiers.
Responsabilité civile dirigeant d’entreprise Protection optimale pour tout décideur face aux dédommagements réclamés à titre personnel.
Régime complémentaire de pension Complète les prestations des organismes officiels concernant les volets retraite, décès et invalidité.
Assurance maladie collective Complète l’intervention de l’assurance maladie obligatoire dans les domaines non couverts ou partiellement par celle-ci
Assurance accidents entreprise Couverture optimisée en cas d’invalidité ou de décès, ou remboursement des frais médicaux suite à un accident.
crire sous e d n ce i Beso assuran rise ? p e e n u ntr tre e us sur o v r o pou ez-v Rend
.lu lalux
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Débat public « Durant le confinement, les enfants ont pu profiter de la plus grande disponibilité de leurs parents et les parents ont apprécié de partager plus de temps avec leurs enfants. Mais ce confinement et les mesures de distanciation ont aussi accentué les inégalités. Si les chiffres concernant les violences envers les enfants ne semblent pas, pour le moment, montrer une augmentation notable des cas, il faut cependant prendre en considération que les enfants victimes de violences sont plus isolés et se trouvent davantage sous le contrôle des parents. Les services d’aide et les acteurs de la protection de l’enfance doivent, nonobstant les contraintes qui découlent des mesures sanitaires, veiller à garantir, voire à améliorer leur accessibilité et leur réactivité. Ils devraient d’ailleurs être considérés comme essentiels et dotés de ressources en conséquence. En temps de confinement et de distanciation sociale, faute de pouvoir traîner avec leurs camarades dehors, les jeunes passent beaucoup de temps devant leurs écrans à jouer ou visionner des vidéos, mais évidemment aussi
René Schlechter Ombudsman pour enfants et jeunes pour rester en contact avec leurs copains et leurs copines. Certains peuvent, poussés par l’ennui, adopter des comportements plus audacieux, s’exposer comme des cibles pour des actes de harcèlement ou être victimes de prédateurs sexuels. Un autre aspect a beaucoup occupé l’Ombudsman pour enfants et jeunes : certains parents séparés ont instrumentalisé la crise du Covid-19 et les mesures sanitaires pour remettre en question le droit de leur enfant d’avoir un contact régulier et serein avec l’autre parent. Cela aussi peut être considéré comme relevant de la violence psychologique. Il aurait été opportun de la part des autorités de la Grande Région d’émettre également des règles claires et facilement accessibles quant au droit de visite, notamment aussi pour les enfants dont un des parents vit au-delà d’une frontière éventuellement fermée. Les règles sanitaires ne devraient en aucun cas remettre en question le droit de l’enfant de rester en contact avec ses deux parents. » René Schlechter défend les droits des enfants au Luxembourg. Retrouvez sa contribution dans son intégralité sur paperjam.lu. Photo PATRICIA PITSCH
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Bienvenue au Club ! 98
Business Club
Chers membres, Je suis très heureux de vous présenter cette nouvelle version de votre Clubletter. Une parution qui profite de la refonte de Paperjam pour faire peau neuve et se rapprocher encore de vous, tout comme l’offre du club qui se renouvelle avec le lancement de son New Deal. Depuis 20 ans, Paperjam contribue à nourrir un débat constructif pour faire avancer le Grand-Duché, cet engagement s’est poursuivi au cours des 12 dernières saisons au sein du Paperjam Club. Après une digitalisation accélérée du programme du Paperjam Club dès la fin mars, nous avons saisi l’opportunité afin de faire évoluer la proposition de valeur du premier club d’affaires au Luxembourg. Pas seulement pendant la crise, mais pour de bon. Pour continuer à accompagner les entreprises membres pour la sortie de crise, donner les outils de la résilience, du recovery ou du reboot.
JULIEN DELPY Director Paperjam Club
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Inspire Venez écouter des experts, décideurs et influenceurs locaux ou internationaux s’exprimer sur des sujets d’actualité variés. Qu’il s’agisse de 10x6, tables rondes, débats ou encore de keynotes, ces rendez-vous vous proposerons une dose d’inspiration pour penser à votre business demain. Des rendez-vous suivis d’un cocktail dinatoire propice aux échanges et au networking.
Learn Offrez à vos collaborateurs un programme de formation annuel. La Paperjam Academy est un centre de formation continue agréé par l’État et offrant un portfolio ambitieux. Un large choix qui se décline par secteur, métier ou de manière transversale, proposé dans les domaines clés avec notamment 500 h de formation dispensées sur 9 journées par les experts membres du Club
Le club en chiffres
Engage Encouragez l’intégration de vos collaborateurs expatriés au Luxembourg en les faisant participer à nos événements dédiés : Delano lives Live et Let’s taste. Le meilleur moyen de rencontrer la communauté des résidents étrangers au Luxembourg ! Créez de la valeur pour vos employés grâce aux événements du Club
1.300 SOCIÉTÉS
C’est le nombre de sociétés qui composent le Club. Le plus important du Luxembourg.
18.000 PERSONNES
Jan Hanrion, Patricia Pitsch
C’est le nombre de personnes qui font partie de la communauté active du Paperjam Club et avec lesquels vous aurez le potentiel d’interagir.
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ÉVÉNEMENTS Événements physiques et digitaux. Entre conférences, formations, networking, workshop, presque 400 événements par an auquel vous pouvez participer.
500 HEURES
Heures de formations par an qui couvriront hard skill comme soft skills et qui créeront une valeur supplémentaire pour vos employés.
Network Rejoignez les 1.300 sociétés membres du Paperjam Club et développez votre réseau. Générez de nouvelles opportunités d’affaires dans un cadre convivial et informel avec nos formats Networking circles, Déjeuners carrousels, CEO cocktails ou encore, les visites Dans les coulisses… Pour joindre l’utile à l’agréable !
COMMENT PARTICIPER AUX ÉVÉNEMENTS DU PAPERJAM CLUB ? Vous êtes déjà membres Il vous suffit de vous rendre sur notre site web paperjam.lu,, dans la section Club afin de trouver l’événement auquel vous souhaitez participer. Remplissez le formulaire d’inscription en bas de page pour vous inscrire à nos événements physiques ou digitaux.
Vous n'êtes pas encore membres Alors il vous suffit de contacter l’équipe du Paperjam Club par mail via club@paperjam.lu qui vous mettra en relation avec l’un de nos chargés de compte pour vous faire rentrer dans le plus grand business club du Luxembourg.
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1 Norbert Friob (Prefalux) et 2 Fernand Ernster (Ernster Librairies) lors du CEO Cocktail : Back VS Buck. 3 Marie-Adélaïde Leclercq (Arendt & Medernach), 4 Nicolas Henckes (CLC) et 5 Elfy Pins (Supermiro) lors des Media Awards 2020.
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Ne manquez pas
Business Club Septembre – Octobre
Jeudi 15 octobre
Wednesday 21st october
NETWORKING CIRCLE
Private Equity
Vous faites partie du milieu private equity, des fonds alternatifs ou vous êtes avocat, auditeur, compliance manager et vous souhaitez networker auprès d’une audience ciblée qui vous concerne ? Victor Buck Services et le Paperjam Club ont le plaisir de vous inviter à leur Networking Circle : Private Equity, organisé en partenariat avec Battor. PROGRAMME 18:30 LIEU Vinoteca SPONSOR Victor Buck Services CLUB TALK
US Elections 2020
At the end of Donald Trump’s first term, on November 3rd 2020, American voters will choose the occupier of the White House for the 2021-2024 term. Discover a great debate about the US future election. PROGRAMME 18:30 – 21:30 Livestream
Mardi 13 octobre
Start-up Stories Round 2
La série « Start-up Stories », pour sa deuxième saison vous présentera à nouveau 10 start-up locales dans un concours de pitchs percutants et passionnés pour son second round. Ne manquez pas ce rendez-vous dédié à l’innovation. PROGRAMME 18:00 – 19:00 Livestream SPONSOR Université de Luxembourg
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Pour vous inscrire rendez-vous sur le site du Paperjam Club club.paperjam.lu
New Deal 2021—2023
Pourquoi le « New Deal » est fait pour vous ? Découvrez-le sur go.paperjam.lu/newdeal
Le programme
Business Club Septembre – Octobre
Vendredi 25 septembre
Mercredi 07 octobre
Breakfast Nouveaux Membres HORAIRE 08:15 – 09:30 LIEU Sofitel Grand Ducal
Mardi 29 septembre
Rebondir après la crise, quelles solutions luxembourgeoises ? HORAIRE 17:00 – 18:00 Live stream SPONSOR Arendt DELANO LIVE
The housing challenge HORAIRE 18:30 – 20:00 LIEU Knokke Out SPONSOR ING
WEBINAR
Assicurazioni Vita e Private Equity : sfide e opportunità per il Private Banking in Italia
Mercredi 30 septembre
Breakfast Nouveaux Membres
HORAIRE 08:15 – 09:30 PLACE To be confirmed
HORAIRE 08:15 – 09:30 Live stream Mardi 13 octobre WEBINAR
Start-up Stories Round 2 HORAIRE 18:00 – 19:00 Live stream SPONSOR Université de Luxembourg
Networking Circle Pérenniser la pratique du télétravail : Ce que vous devez savoir en matière de droit du travail et fiscalité au Luxembourg HORAIRE 17:00 – 18:00 Live stream SPONSOR SD Worx Vendredi 02 octobre MARKETING BREAKFAST
Effective Marketing HORAIRE 08:30 – 09:30 Live stream
HORAIRE 18:30 – 21:30 LIEU À venir SPONSOR Wengler Mercredi 14 octobre DELANO LIVE CHAT
Delano Live Chat with Christina Clark, founder & CEO of Workculturati HORAIRE 12:00 – 13:00 Live stream Jeudi 15 octobre WORKSHOPS
Journée de workshops HORAIRE 09:30 – 17:15 LIEU Chambre des Salariés Luxembourg
Mardi 06 octobre WEBINAR
US Elections : the day after tomorrow HORAIRE 17:30 Live stream SPONSOR Capital Group
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HORAIRE 08:15 – 09:30 Live stream
Delano Breakfast Talk
HORAIRE 17:30 – 18:30 Live stream SPONSOR Cardif
WEBINAR
Breakfast Nouveaux Membres
Jeudi 8 octobre
L’assurance-vie, l’atout incontournable d’une déclaration fiscale allégée
HORAIRE 17:00 – 18:00 Live stream SPONSOR Bâloise
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Mardi 20 octobre
ARENDT WE LIVE #2
NETWORKING CIRCLE
Private Equity HORAIRE 18:30 LIEU Vinoteca SPONSOR Victor Buck Services
Mercredi 21 octobre CLUB TALK
US Elections 2020 HORAIRE 18:30 – 21:30 Livestream Vendredi 23 octobre
Déjeuner Carrousel HORAIRE 12:00 – 13:00 LIEU Knokke Out Mardi 27 octobre WEBINAR
Présentation de l’actualité législative en matière de droit immobilier HORAIRE 13:30 – 14:30 Live stream Mardi 27 octobre NETWORKING CIRCLE
Architecture HORAIRE 18:30 – 21:00 LIEU Willemen SPONSOR Willemen Mercredi 28 octobre
Let’s Taste HORAIRE 18:30 – 21:00 LIEU The Office Jeudi 29 octobre
Start-up Stories Round 3 HORAIRE 18:30 – 21:00 Livestream SPONSOR Université de Luxembourg
Pour vous inscrire rendez-vous sur le site du Paperjam Club club.paperjam.lu
Annonce du vainqueur et remise de prix de la deuxième édition des Start-up Stories !
LIVESTREAM
Digital
JEUDI
Smart Factories
Esquisse d’un modèle industriel permettant de répondre aux nouvelles exigences des consommateurs en matière de qualité, de personnalisation des produits et d’impact sociétal, l’industrie 4.0 confronte toutefois les entreprises à de nouveaux enjeux technologiques et humains. Ce 10x6 reviendra sur ces défis et mettra en avant certaines des bonnes pratiques développées par les acteurs luxembourgeois.
Avec la participation, entre autres, de : Marina Guerin-Jabour (Luxinnovation) Fabrice Hansen (Paul Würth) Thomas Kallstenius (LIST) Laurent Probst (PwC Luxembourg) Pranjul Shah (Université of Luxembourg Incubator) Thierry Wolter (Ceratizit)
Pour la première fois en près de 10 années d’existence, le format phare du Paperjam Club se digitalise et s’invite chez vous pour vous offrir une bouffée d’inspiration, ainsi qu’un regard vers l’extérieur grâce à l’e-networking qui suivra.
26 N OV E M B R E AGENDA 17:30 Début du 10x6 18:00 Remise de prix Start-up Stories 18:40 Speed networking
GOLD SPONSOR
ORGANISATEUR INSCRIVEZ-VOUS SUR PAPERJAM.CLUB !
Flashback
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« Le boss qui dirige, c’était bien avant, plus maintenant. »
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Manon Aubry RSM Luxembourg
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Vos soirées Le 09 juillet, un Delano Live s'est déroulé à l'occasion de la sortie de l'Expat Guide sur la magnifique terrasse de la Brasserie Schuman. Premier des événements physiques post confinement, ce fut l'occasion pour les membres expat du Club de se retrouver, tels que 2 Sher Houston (British Embassy), 6 Tonika Hirdman (Fondation de Luxembourg), 7 Fredrik Sandberg, 10 John Marshall (British Embassy).. Mercredi 24 juin a eu lieu le 10x6 Architecture : co-working et coliving au sein de l’Abbaye de neimënster, premier 10x6 organisé en «phygital» par le Paperjam Club avec le soutien de Portakabin et Enovos.. 10 orateurs issus des milieux de l’architecture, du design et de la construction auront partagé leur vision lors de cet événement, tel que 1 Céline Coubray (Maison Moderne), 13 Marie Lucas (M3 Architectes) ainsi que 15 Vincent Bechet (Inowai). Le 10 septembre, un déjeuner étoilé réservé aux CEO membres du Club s’est déroulé sous la véranda des Jardins d’Anaïs et aura réuni près d’une quarantaine de chefs d’entreprises dont 3 Laurence Lochu (Institut Français du Luxembourg), 9 Sophie Lafleur (Mandeleo), 4 Joachim Colles (Ista), 11 Daniel Hussin (Cercle Européen Pierre Werner), 12 Paul Lecoublet (Generali Luxembourg), 8 Daniel Eischen (Interact), ou encore 14 Nicolas Henckes (CLC). Le même jour, le regard de 10 jeunes talents appartenant aux générations Y et Z tels que 5 Manon Aubry (RSM Luxembourg) ont été exposés lors du 10x6 Talents: Next Generation, qui ont donné au travers de leur vision, un aperçu du monde du travail de demain. En prequel, le Club a organisé un symposium RH composé de 4 workshops. Une journée qui s’est produite avec le soutien de Prolingua, Luxembourg For Finance, Mondorf Domaine Thermal ainsi que Eivilux.
Crédits
Jan Hanrion, Patricia Pitsch
Plus de photos sur
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« Nous n’avons pas attendu l’avènement du wifi pour se détacher de son poste de travail.»
paperjam.lu
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« Nous ne pouvons rien réussir sans créer des liens et les entretenir. » Vincent Bechet Inowai OCTOBRE 2020
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Ma maison
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En plein cœur de la ville, cet appartement niché au sommet d’un immeuble de bureaux abrite un univers très personnel. Celui d’un homme épris de décoration, le directeur de Mobilier Bonn, Jean-Claude Lazard.
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Depuis 14 ans, Jean-Claude Lazard habite un appartement situé au huitième et dernier étage d’un immeuble de bureaux du centre-ville à Luxembourg. « Au moins, je n’ai pas de problème de voisinage quand je fais du bruit le soir », s’amuse à préciser le créateur d’intérieur et directeur de
l’entreprise familiale de meubles et décoration Mobilier Bonn. D’importants travaux ont été réalisés dans l’appartement par les architectes du bureau WorréSchiltz, transformant une partie de la terrasse en espace à vivre. Des ouvertures zénithales complétées par de grandes baies vitrées rendent l’espace clair et lumineux. « La circulation dans l’appartement se fait autour de la cage d’escalier, explique Jean-Claude Lazard. Ainsi, quand on est dans la chambre, on est vraiment isolé du boulevard et de son activité. » Pour son aménagement intérieur, Jean-Claude Lazard a choisi d’opérer un savant mélange entre meubles contemporains de créateurs et meubles anciens hérités de sa grand-mère ou chinés chez les antiquaires. « Je ramène aussi beaucoup d’objets de mes voyages », précise-t-il. Un savant mélange aux styles différents, mais toujours choisis avec une grande cohérence de goût et dans une parfaite harmonie de couleurs.
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Auteur CÉLINE COUBRAY Photos PATRICIA PITSCH
NÉO-BAROQUE 106
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1 Le mélange des styles est à son paroxysme dans le salon. Éclectique dans le choix de ses meubles et de sa décoration, JeanClaude Lazard n’hésite pas à associer différents styles et objets d’origines diverses pour créer une ambiance qui raconte une histoire, un univers personnel et chaleureux dans lequel il se sent bien. 2 Orientée vers les parcs de la ville, la chambre est lumineuse et claire. La symétrie prédomine pour un équilibre serein. Un tableau de Jean-Luc Moerman réalisé spécialement pour cet emplacement est accroché au-dessus du lit.
3 La salle de bains est une pièce toute revêtue de marbre clair. À proximité de la baignoire, on trouve des livres d’art et des magazines, pour un moment de détente parfait. 4 Jean-Claude Lazard possède plusieurs pièces réalisées par Villeroy & Boch. On en trouve dans divers endroits de la maison, que ce soit dans le salon ou dans la salle de bains. 5 Dans la cuisine, un élément de boiserie religieuse a été agrémenté d’un miroir pour en faire un trumeau d’un nouveau genre.
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MAIS PAS TOC OCTOBRE 2020
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Mon argent
Premiers salaires, passions, achats, investissements… Sergey Pchelintsev, CEO d’East-West United Bank depuis septembre 2015, partage son rapport à l’argent. Avez-vous une devise en matière d’argent ? L’argent coûte souvent trop cher. Des gens qui cherchent à faire fortune peuvent souvent perdre beaucoup de choses qui, elles, ne peuvent pas être achetées, dans cette quête. Vous souvenez-vous de votre premier salaire ? Au printemps 1993, peu de temps après avoir obtenu mon diplôme de l’Institut d’aviation de Moscou, j’ai rejoint un important bureau de design aéronautique en tant qu’ingénieur. À l’époque, la Russie était empêtrée dans une crise économique sévère, le taux d’inflation connaissait des hausses mensuelles à deux chiffres, et la monnaie était en chute libre. Mon premier salaire tournait autour de 15.000 roubles (environ 30 dollars), ce qui suffisait à peine pour vivre tout le mois en n’achetant que de la nourriture de base. Aviez-vous déjà eu d’autres activités rémunérées auparavant ? Oui, j’ai obtenu plusieurs emplois d’étudiant durant l’été. J’ai passé un mois à la cueillette des légumes et, une autre année, deux mois sur un chantier de construction. Ces activités étaient très populaires parmi les étudiants, elles apportaient un supplément bienvenu à un budget souvent modeste.
Que vous êtes-vous offert lorsque vous avez reçu vos premiers salaires ? Je me suis rendu au bureau de change le plus proche et j’ai acheté des dollars américains, car notre monnaie nationale perdait 1 % de sa valeur tous les deux jours cette année-là. Vous êtes plutôt cigale ou fourmi ? De par ma personnalité, j’ai tendance à épargner. Heureusement, ma femme me rappelle que la vie est courte et que nous devons en profiter maintenant. Avez-vous des passions coûteuses ? Je joue au golf depuis une dizaine d’années. En soi, ce n’est pas un sport hors de prix, sauf si vous voulez tester des parcours à l’étranger. Or, j’aime beaucoup jouer sur de nouveaux terrains, c’est un des grands plaisirs de ce sport. Des dépenses pour lesquelles vous ne comptez pas ? Globalement, je calcule toujours. Mais pour l’éducation, je ne regarde pas trop. Cela vaut pour mes enfants, mais également pour moi. Je suis prêt à dépenser de l’argent pour mieux me former. Un achat un peu trop coûteux, mais que vous ne regrettez pas ? L’appartement que mon épouse et moi avons acheté à Moscou en 1998. Nous avons dû contracter un prêt immobilier durant une période de grandes turbulences en Russie. Nous n’étions pas certains de pouvoir le rembourser. Mais, en fin de compte, les prix ont très fortement grimpé à Moscou, et nous avons pu le payer assez rapidement.
Sergey Pchelintsev a 50 ans. Il a vécu le passage de l’Union soviétique à la Russie.
Un rêve inaccessible ? Un petit avion privé. J’ai obtenu ma licence de pilote il y a quelques années et, grâce à la position centrale du Luxembourg, nous pourrions aller partout en Europe en deux ou trois heures maximum. Mais c’est vraiment très cher. Votre plus mauvais achat ? J’ai voulu faire une surprise à mon épouse à l’occasion d’un anniversaire de mariage. J’ai trouvé une superbe voiture d’occasion. Elle était rouge et bourrée d’options. Elle était très heureuse de la recevoir. Le problème, c’est que je n’avais pas fait attention qu’il s’agissait d’un moteur essence qui consommait énormément. En plus, si je m’étais
renseigné, j’aurais lu qu’il s’agissait d’un mauvais numéro. Elle était toujours en réparation. Mais l’effet de surprise était réussi. Comment conseilleriez-vous à vos amis d’investir ? Comme Super Mario dans le jeu vidéo, il faut pouvoir sauter d’une pierre à l’autre rapidement et éviter les pièges qui passent. Mais, pour ma part, je suis assez conservateur, je privilégie les obligations de haute qualité.
Auteur JEAN-MICHEL LALIEU Photo PATRICIA PITSCH
Investir comme Super Mario 108
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Hélène Walland Cofondatrice et productrice, Wild Fang Films Curatrice de Queer Loox Comment définiriez-vous votre style ? Je dirais casual, avec parfois une touche de chic, selon l’occasion. Il faut que tout soit pratique, confortable, que je me sente bien dedans et libre de mes mouvements. Vous aimez porter du bleu. Que vous inspire cette couleur ? Je suis passée par l’orange, le rouge, et, depuis quelques années, c’est le bleu. J’aime toujours avoir une couleur forte sur moi, quelque chose qui me fait sortir du lot. Quelle pièce iconique de votre garde-robe aimeriez-vous transmettre ? Toutes les chemises et vestes que ma sœur m’a confectionnées. Que porter sur le tapis rouge ? En tant que femme, des chaussures plates, bien sûr ! Personnellement, j’y vais toujours avec mes chaussures à paillettes. Avec quel(le) fashion designer aimeriez-vous continuer en after ? Avec Sandy Powell. Ce n’est pas une fashion designer, mais une costumière. J’adore son style personnel, et elle fait de superbes costumes pour de nombreux films. Quelles sont vos références en termes de style dans le cinéma ? C’est très vaste comme question ! Mais si j’ai besoin d’inspiration, je regarde ce que portent Adèle Haenel, Céline Sciamma, Kristen Stewart, ou encore Ellen Page.
Hélène Walland affectionne particulièrement les pièces bleu électrique et les hommages à ses idoles du cinéma.
Bleu et noir
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Mon style
Leonardo Black Artiste tatoueur, Black Karma Tattoo Comment décririez-vous votre relation avec la mode et le style ? J’aime combiner style et confort : je dois me sentir à l’aise dans mes tenues, mais je me soucie également de ce que j’associe. Je décrirais mon approche comme intemporelle, plutôt que trendy. Vous portez principalement des tenues noires. Cela a-t-il une signification ? Pas vraiment. Cela fait juste partie de mon style en général. Bien que le noir y soit effectivement très présent, les pièces sont souvent très différentes ! Quelles sont les pièces fortes de votre dressing ? J’ai surtout quelques vestes achetées au Japon, qui sont importantes pour moi. À la fois pour leur design et pour la façon dont je me sens quand je les porte. Que porteriez-vous pour un événement spécial ? J’opterais pour le noir et blanc ! J’aime cette idée de non-couleur et de toutes les couleurs à la fois. C’est comme représenter le vide et le plein à la fois. Et j’aurais les cheveux lâchés. Un fashion no go ? Suivre de trop près les tendances est assez rebutant. Je trouve qu’il vaut mieux assumer un style personnel, qui a du caractère. Quel accessoire ne prêteriez-vous jamais ? Probablement mes grills dentaires, pour des raisons évidentes...
Pour Leonardo Black, porter du noir n’est pas une fin en soi, mais permet des combinaisons à la fois pointues et faciles à porter.
Auteur FABIEN RODRIGUES Photos GEOFFREY MASURE
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Ma collection
Ancien CEO de Maison Moderne, Richard Karacian nourrit une passion pour les vêtements, et les pulls en particulier. Revue de dressing. « J’adore les pulls, déclare Richard. Et je dois avouer que j’en ai beaucoup. Plus de 150, en fait ! J’en ai de toutes les couleurs, des basiques bleu marine ou noirs, en plusieurs exemplaires, mais aussi des fuchsia, vert pomme, jaune soleil… J’aime aussi ceux avec des motifs, en particulier les pois. » Aussi, Richard a toujours un pull près de lui, dans son sac – mais jamais sur les épaules ni autour de la taille –, même l’été. Frileux, il apprécie leur chaleur. Pour les choisir, il observe les jeunes dans la rue et adapte les tendances à son âge. Pour les acheter, par contre, il n’accepte les conseils de personne et fait son shopping seul. « Pour une journée de travail, je choisis un beau basique, mais pour le soir, j’aime porter un pull fantaisie. Et je peux aussi bien porter un pull de chez H&M ou Uniqlo qu’une magnifique pièce de Bompard ou Paul Smith. » Dans son dressing, les pulls sont rangés par matière. « J’en prends grand soin. Certains sont même rangés dans des boîtes. Je fais aussi attention à laver mes cachemires à la main, uniquement à froid, en les laissant tremper le plus longtemps possible. Puis, je les essore huit minutes en machine et je les fais sécher à plat », commente-t-il. Et lorsqu’un pull ne lui plaît plus, plutôt que d’essayer de le revendre, il préfère le donner, « mais je ne me sépare pas facilement d’une pièce ». Auteur CÉLINE COUBRAY Photo ANDRÉS LEJONA
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Ma recette
Lorsque le couple de gourmets que forment Julie Reuter (Lëtzebuerg City Museum) et Lou Bausch (Gulf) n’écume pas les meilleures tables, il sait ravir ses convives grâce à d’excellentes ravioles maison. Pour 10 personnes Préparation : 6 heures Cuisson : 3 minutes POUR LA PÂTE (50 RAVIOLES) 300 g de farine 00 2 œufs bio entiers 2 jaunes d’œuf 2 cl d’huile d’olive extra vierge 1 pincée de sel POUR LA FARCE 150 g de saumon frais bio 150 g de saumon fumé 40 g de Philadelphia 1 gousse d’ail Sel, poivre, piment d’Espelette Citron Ciboulette POUR LA SAUCE Des carcasses de crustacés Oignons, carottes céleri Estragon Porto Crème légère POUR LE VIN Pinot gris 2017, Caves Gales Domaine & Tradition
Mélangez la farine et le sel dans un récipient. Formez un puits et cassez-y les œufs. Travaillez la pâte en pétrissant légèrement. La pâte doit rester souple et ferme. Laissez reposer au frais pendant au moins 30 minutes. Pendant ce temps de repos, ciselez un oignon et faites-le revenir dans le beurre avec l’ail, puis ajoutez le saumon frais et le saumon fumé, tous deux coupés en petits morceaux, et le Philadelphia. Mélangez le tout avec le sel, le poivre, le piment d’Espelette, le citron et la ciboulette. Laissez refroidir pour que la farce devienne ferme. Étalez la pâte le plus finement possible au rouleau puis découpez des cercles avec un emporte-pièce. Mettez une cuillère de farce au milieu et pliez en demi-cercle. Puis mettez du jaune d’œuf sur les deux coins et collez-les ensemble. Préparez la sauce : dans de l’huile chaude, ajoutez un oignon, des carottes et du céleri coupés en julienne. Une fois cuits, ajoutez les carcasses (scampi, homard, langoustine…) et de l’estragon frais. Poivrez, salez. Faites cuire. Ajoutez du porto et de l’eau pour obtenir un jus. Laissez cuire pendant 4 heures à feu doux, puis rajoutez la crème. Laissez cuire et réduisez à feu doux encore 1 heure et passez au tamis. Cuisez les ravioles deux à trois minutes dans de l’eau bouillante et égouttez. Dans une assiette creuse, déposez quelques ravioles et versez la sauce crustacés, qui achèvera la cuisson avec subtilité.
Ravioles de saumon, sauce crustacés 114
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Terminez en ajoutant quelques gouttes d’une huile aux herbes que vous aurez préparée en centrifugeant de l’aneth, du persil et du romarin, puis en faisant infuser l’extrait sous vide avec de l’huile d’olive. Auteur FABIEN RODRIGUES Photos PATRICIA PITSCH
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Mon mental
Karen Decker a traversé un burn-out qui a fait naître en elle une nouvelle vocation au plus près des arbres. Elle veut à présent partager le bienfait des « hormones de relaxation ». Rencontre. La menthe fraîche tout juste cueillie vient se mêler à l’eau chaude de la théière en fonte. En servant l’infusion, calmement et posément, Karen Decker commence à remonter le fil du temps. Plus de trois ans se sont écoulés entre le début de son burn-out, en septembre 2015, et le moment où elle en est sortie, fin 2018. Une période difficile à vivre, mais qui a été riche en enseignements, de l’aveu de cette mère célibataire de deux enfants installée non loin de la capitale.
Entre une vie privée marquée par une séparation et une vie professionnelle touchée par des suivis difficiles et un climat de travail toxique, les difficultés commencent à émerger. Pendant près d’un an, des symptômes se succèdent chez cette éducatrice graduée en milieu scolaire : insomnies, acouphènes, perte de poids et manque d’appétit. « Il y a un déséquilibre général qui se crée dans le corps », explique celle qui cultive pourtant depuis des années une hygiène de vie équilibrée, entre pratique du taïchi, du qi gong, de l’eurythmie et de la méditation.
À l’époque âgés de 4 et 9 ans, ses enfants voient leur maman partir en juillet 2016 pour l’hôpital. « Je n’arrivais plus à me lever. Pendant quatre jours, je me réveillais en crise d’angoisse avec palpitations, tremblements, difficultés respiratoires. Mon corps n’en pouvait plus du tout », se souvient-elle. La case burn-out n’existe pas « On m’a dit que j’avais un burnout, mais que, comme cette maladie n’est pas reconnue, on indiquerait dans le dossier que j’étais en dépression. Je me suis donc retrouvée en psychiatrie. » Une situation
contradictoire, d’autant que la patiente, alors âgée de 37 ans, ingérait alors pour la première fois de son existence des médicaments conventionnels, ce à quoi son corps n’était pas habitué. Couplée à un amaigrissement prononcé, cette situation provoque même un détachement de l’un de ses reins. « Personne n’était capable de me dire ce qui se passait dans mon corps. » Les mois passent, et Karen est toujours en incapacité de travail. Elle dit ressentir des « pressions » de la part de son employeur et demande à sa psychiatre de pouvoir
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« Personne n’était capable de me dire ce qui se passait dans mon corps. »
reprendre son activité. Au début réticente, celle-ci lui donne son feu vert. Mais quelques mois plus tard, en octobre 2017, il repasse au rouge : « J’ai fait une rechute car je n’étais pas prête du tout. » Karen rencontre alors une psychologue qui lui apprend un principe-clé : après un burnout, il faut changer de poste. Pourquoi ? Car ce symptôme résulte d’un engagement prononcé du patient pour son travail, lequel va à l’encontre de ses valeurs. Y retourner, c’est donc replonger. Cette rechute lui inculque d’autres leçons : « On a tellement poussé notre corps que, finalement, la seule chose dont il a besoin, c’est du repos, et c’est très long… on n’est pas habitué à se donner tout ce temps. » Son employeur met fin à leur relation de travail en août suivant. « C’est le coup de pied aux fesses qu’il me fallait pour tout changer », admet-elle aujourd’hui. Cette période est difficile, entre la procédure de chômage et la vie de famille à gérer. « L’une des choses qui m’ont aidée le plus, c’est d’aller en forêt », se souvient-elle.
Elle propose à ses voisins de promener quotidiennement leur chien, auquel ils ont peu de temps à consacrer. Une situation gagnant-gagnant qui fait prendre conscience à la jeune femme des bienfaits de la marche en forêt. Pourtant, cette activité ne lui est pas méconnue : ayant passé les premières années de sa vie à la campagne, elle conserve depuis toujours un attachement aux marches dans les bois. À l’automne 2018, Karen Decker s’envole pour le Canada. « C’est au fin fond d’une forêt que j’ai ressenti ce que je considère être ma première injection d’hormones de relaxation : j’ai senti littéralement que ça envahissait tout mon corps. » Transmettre la plénitude Elle se documente et découvre des études réalisées au Japon sur le sujet. Elles confirment son vécu : il existe un lien de cause à effet entre la forêt et la libération d’hormones de relaxation. Elles peuvent également se dégager à la vue d’une forêt ou à l’écoute de bruits caractéristiques des zones boisées. À son retour au Luxembourg, c’est décidé : elle veut trans-
mettre cette plénitude aux autres. Karen Decker lance son bësch coaching en mars 2019. Cette marche en pleine conscience recentre le promeneur sur son environnement. « Être en forêt, c’est être dans le moment présent », assure la coach. Celle-ci a trouvé dans cette activité tout ce dont elle avait besoin : la quiétude des lieux, le contact avec la nature, mais aussi le partage avec les marcheurs, et surtout leur écoute. « C’est l’une des raisons pour lesquelles je veux accompagner les personnes en burn-out : pour leur expliquer au mieux tout ce qu’elles vivent, exactement ce qu’il me manquait à l’époque où moi-même je souffrais de burn-out », abonde-t-elle. La forêt est désormais son havre de paix, son cocon, dans lequel elle guide les promeneurs dans un bain à la fois énergisant et apaisant. Car, pour Karen Decker, « la forêt, c’est une passerelle pour nous emmener dans une autre dimension ». Auteur CATHERINE KURZAWA Photos ANDRÉS LEJONA
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La liste
nouveaux professeurs « expatriés » à suivre
L’Université du Luxembourg continue d’attirer des talents venus de l’étranger. Outre la nomination de différents professeurs luxembourgeois en cette rentrée, l’Uni a aussi choisi de promouvoir neuf experts académiques d’horizons variés. Présentation.
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Mark Podolskij
Evan Williams
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Evan Williams
ASSOCIATE PROFESSOR (LUXEMBOURG CENTRE FOR SYSTEMS BIOMEDICINE)
Evan Williams a obtenu son doctorat en bio-ingénierie à l’École poly-technique fédérale de Lausanne (EPFL) en 2015. Sa thèse, qui a été classée parmi les trois meilleures thèses de 2015 à l’EPFL, a identifié plusieurs nouveaux liens entre les variantes génétiques et les maladies métaboliques, et validé leurs mécanismes dans des systèmes modèles. En 2016, Evan a rejoint l’Eidgenössische Technische Hochschule Zürich (ETH). Ses travaux ont conduit à de nouvelles approches bioinformatiques pour fusionner et analyser la diversité croissante des ensembles de données disponibles pour les biologistes. En 2020, Evan a rejoint le Luxembourg Centre for Systems Biomedicine (LCSB) en tant qu’associate professor, en travaillant sur une fusion entre son doctorat et ses recherches postdoctorales : identifier les facteurs moléculaires qui relient l’âge, le régime alimentaire et le patrimoine génétique aux différences de résultat phénotypique parmi diverses populations. 120
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Mark Podolskij a obtenu son doctorat de mathématiques à l’université de la Ruhr et enseignait les statistiques et les probabilités depuis 2010. Il a débuté sa carrière de professeur à l’université de Heidelberg avant de rejoindre l’université d’Aarhus en 2014, puis l’Université du Luxembourg en 2020. Cette arrivée s’est effectuée avec une bourse de recherche Consolidator Grant du Conseil européen de la recherche (CER). Il travaille notamment sur une méthodologie statistique permettant de mieux comprendre les mégadonnées issues des modèles de diffusion, avec application dans les finances.
Mark Podolskij
Dirk Brenner
FULL PROFESSOR (LUXEMBOURG CENTRE FOR SYSTEMS BIOMEDICINE – LCSB)
Gilbert Fridgen
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Gilbert Fridgen
FULL PROFESSOR IN DIGITAL FINANCIAL SERVICES (INTERDISCIPLINARY CENTRE FOR SECURITY, RELIABILITY AND TRUST – SNT)
Gilbert Fridgen a été nommé titulaire de la chaire PayPalFNR PEARL Chair in Digital Financial Services à l’Université en 2019 et est entré en fonction en 2020. Il a obtenu son diplôme en économie de gestion de l’université d’Augsbourg en 2005. En parallèle, il a effectué un bachelor en informatique et commerce électronique. Il a obtenu son doctorat au Research Center Finance & Information Management en 2010. En tant que responsable du groupe de recherche Financial Services and Interorganizational Digital Transformations, il analyse les effets transformateurs des technologies numériques sur les organisations et individus. Ses recherches portent sur des modèles commerciaux innovants, la conformité réglementaire (regtech), la stratégie informatique et la gestion des risques, les capacités et la performance informatiques.
Dirk Brenner est un immunologiste passionné qui relie les principes moléculaires et métaboliques à la régulation des maladies inflammatoires et au cancer. Il se spécialise dans les applications in vivo, et ses travaux ont largement contribué à la compréhension du contrôle qu’exerce le métabolisme sur l’immunité. Il a étudié la biochimie en Allemagne et aux États-Unis et a obtenu son doctorat à l’université de Heidelberg. Avec une bourse Alexander von Humboldt, il a ensuite rejoint l’Ontario Cancer Institute. Il est arrivé au Luxembourg en 2015 avec une bourse ATTRACT du Fonds national de la recherche (FNR) et a rejoint le Luxembourg Institute of Health (LIH), où il a dirigé le laboratoire Experimental & Molecular Immunology. À l’Université, il occupe une position stratégique entre le LCSB de l’Université et le LIH.
Dirk Brenner
Université du Luxembourg
FULL PROFESSOR IN FINANCIAL MATHEMATICS (FACULTÉ DES SCIENCES, DES TECHNOLOGIES ET DE MÉDECINE)
Photos
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Vincent Anesi
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Lena Steveker
ASSISTANT PROFESSOR IN ENGLISH STUDIES (FACULTÉ DES SCIENCES HUMAINES, DES SCIENCES DE L’ÉDUCATION ET DES SCIENCES SOCIALES)
Carmen Zurbriggen
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Carmen Zurbriggen
ASSOCIATE PROFESSOR IN INCLUSIVE EDUCATION AND LEARNING DIFFICULTIES (FACULTÉ DES SCIENCES HUMAINES, DES SCIENCES DE L’ÉDUCATION ET DES SCIENCES SOCIALES)
Lena Steveker a été nommée assistant professor en études anglaises. Son expertise réside dans les cultures anglaise, américaine et anglophone. Ses recherches portent sur le début de la littérature moderne anglaise (Shakespeare et contemporains), la Première Guerre mondiale dans la mémoire culturelle britannique, le développement de l’actualité anglaise au 17e siècle, ainsi que la littérature britannique contemporaine et la culture populaire (Harry Potter, les films de James Bond, les romans de J.R.R. Tolkien et leurs adaptations). Elle a étudié l’anglais et la philologie classique à Münster, à Canterbury et à Mayence, et a travaillé comme assistante de recherche à la chaire de littérature britannique et d’études culturelles à l’Université de la Sarre.
Carmen Zurbriggen a obtenu son doctorat à l’Université de Fribourg (Suisse) en 2015. Ses principaux domaines de recherche englobent les diagnostics dans le contexte de l’inclusion, de l’expérience émotionnelle et du bien-être dans des situations d’apprentissage et de développement difficiles, ainsi que la participation sociale dans les classes inclusives. Avant de rejoindre l’Université du Luxembourg en 2020, Carmen Zurbriggen a été professeur en sciences de l’éducation à l’université de Bielefeld. Son expérience Lena Steveker d’enseignement couvre la formation des enseignants, la formation continue et les programmes d’études menant à des diplômes universitaires. Avant sa carrière académique, elle a travaillé pendant plusieurs années comme institutrice et enseignante pour des élèves ayant des besoins spécifiques.
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FULL PROFESSOR (FACULTÉ DE DROIT, D’ÉCONOMIE ET DE FINANCE)
Vincent Anesi occupait le poste d’associate professor en économie à l’université de Nottingham avant de rejoindre l’Université du Luxembourg en 2020. Dans ses recherches, il utilise des méthodes de théorie des jeux pour étudier la prise de décision collective, les institutions politiques et les relations intergouvernementales. Ses projets de recherche actuels incluent les modèles dynamiques de négociation, le règlement des différends commerciaux internationaux et la sécession. Il a obtenu son doctorat à l’École d’économie de Toulouse en 2006.
Thomas Cauvin
ASSOCIATE PROFESSOR IN PUBLIC HISTORY (LUXEMBOURG CENTRE FOR CONTEMPORARY AND DIGITAL HISTORY)
Thomas Cauvin a rejoint le Luxembourg avec une bourse ATTRACT du Fonds national de la recherche (FNR). Le projet attaché à la bourse développe les pratiques historiques dans les espaces publics et numériques afin d’inclure, de responsabiliser et d’engager les groupes publics dans des débats critiques sur l’histoire contemporaine du Luxembourg et de l’Europe, tout en maintenant des normes éthiques et méthodologiques. Il est en charge de l’activité « L’histoire publique comme nouvelle science citoyenne du passé » au Luxembourg Centre for Contemporary and Digital History (C²DH). Il a obtenu son doctorat à l’European University Institute en 2012 et a travaillé dans plusieurs universités américaines dans des programmes d’histoire et de musée. Il est président de la Fédération internationale pour l’histoire publique depuis 2018.
Sergio Vicente
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Sergio Vicente
ASSISTANT PROFESSOR IN ECONOMICS (FACULTÉ DE DROIT, D’ÉCONOMIE ET DE FINANCE)
Sergio Vicente, en provenance de l’université Queen Mary de Londres, rejoint l’Université du Luxembourg en 2020. Ses recherches et son enseignement portent sur la théorie bancaire, la banque empirique, la réglementation bancaire et l’innovation financière. Il a obtenu son doctorat en économie à l’université de New York en 2012.
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OCTOBRE 2020
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Du haut de ses 34 ans, il a déjà vécu deux crises économiques. Tom Steffen, associé du groupe éponyme fait partie de cette « génération génération résiliente » qu’il représente en couverture de Paperjam. « JJee plains nos confrères qui n’ont pas d’autres activités pour limiter la casse. Or, c’est quand même un secteur qui génère quelque 3.000 emplois sur l’économie luxembourgeoise », déclare celui qui nous a accordé une conversation en page 26. Et parmi les facteurs qui poussent les entreprises à devoir faire preuve de résilience, le télétravail n’est pas des moindres. Amené à entrer dans les usages du monde du travail, vanté comme la panacée pour l’équilibre vie privée / vie professionnelle, le travail à distance n’est pas sans conséquences psychologiques et économiques, comme l’indiquent les experts interrogés dans la rubrique Enjeux, en page 60.. Des facteurs directs et indirects qui jouent en défaveur du climat économique et que Vincent Bechet regrette sans détour. « IIll est plus que temps de ramener cette crise à sa juste proportion. Lors du lockdown, nos jeunes, bien que moins sensibles au Covid-19, ont été solidaires de nos aînés et ont respecté les consignes. Nous les sacrifions aujourd’hui ! », estime le managing partner d’Inowai La volonté et le besoin de transformation de l’un des fleurons de l’ICT au Luxembourg ne datent pas d’hier mais ils s’accélèrent avec la montée en puissance de concurrents nommés Netflix ou Disney+ dans le créneau historique de la vidéo. Steve Collar, le CEO de SES, dévoile sa stratégie en page 88. Décryptage dans un business case écrit à la lumière des chiffres décortiqués en collaboration avec Tenzing Partners Si la pandémie a (re)mis en lumière le besoin des citoyens de disposer d’une information professionnelle et en temps réel, la sphère médiatique continue de se transformer, entre annonce de restructuration et passage au tout-numérique. Coup d’œil en data, en page 22, sur les jeux de pouvoirs au travers des membres de l’Association luxembourgeoise des médias de l’information. La rédaction de Paperjam vous propose aussi des moments de respiration dont nous avons bien besoin actuellement, comme la nouvelle vie de Karen Decker, au plus près des arbres (en page 116) ; les inspirations baroques mais pas toc de Jean-Claude Lazard en page 106 ; et la recette maison de Julie Reuter et de Lou Bausch (en page 114). Une mise en bouche en quelque sorte pour 114 cette nouvelle formule du magazine que nous vous souhaitons agréable à déguster.
Andrés Lejona, Patricia Pitsch, Shutterstock et Maison Moderne (Archives)
Clin d’œil
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