Paperjam Novembre 2019

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PA P E R JA M . L U • N OV E M B R E 2019

Natasha Lepage Youth for Climate Luxembourg

5 453000 074017 11 4€

G é n é r at i o n CLIMAT POLITIQUE Les grands défis de la Commission von der Leyen

ENTREPRISES Cannabis : un business à encadrer

PLACE FINANCIÈRE State Street se réorganise

ENJEUX Les recettes gagnantes du commerce



ÉDITO

Parole donnée

Thierry Raizer Rédacteur en chef

C

’ était en 2012... On parlait à l’époque

de crise économique, de hausse du chômage, de recul de la compétitivité et de la nomination d’un jeune quadra au ministère de l’Économie après la démission soudaine de Jeannot Krecké. Étienne Schneider, premier conseiller de gouvernement et proche collaborateur du ministre sortant, faisait ainsi son entrée boulevard Royal sans être élu, mais avec une solide expérience des affaires de l’État et du monde de ­l’entreprise. Sept ans plus tard, et après avoir été reconduit deux fois dans ses fonctions, le voilà qui évoque en public la possibilité de son départ anticipé. Une surprise ? Non. « Je suis vraiment convaincu qu’il faut limiter le mandat de ministre sur deux périodes, dix ans, déclarait-il déjà sur Paperjam TV en janvier 2013. P­ eut-être qu’il faut un mandat pour vraiment entrer dans le business, connaître les liens, les procédures… et puis le deuxième mandat (...) pour qu’on fasse vraiment ce qui est dans l’intérêt du pays, et pas uniquement dans l’intérêt d’une ­réélection. C’est ce que je reproche en général en politique. » Dix ans donc, et pas plus. Meneur de projets et d’hommes, son influence au sein du gouvernement en tant que vice-Premier ministre et les retombées indéniables de Spaceresources.lu lui ont permis de passer dans le cercle des ténors qui combinent plusieurs ­portefeuilles ministériels. Au cœur de la ­campagne

pour les législatives, à l’automne 2018, Étienne Schneider – qui se serait bien vu Premier ministre – ne déprimait pas à l’idée d’arrêter la politique en cas d’échec. Ni même dans l’absolu. De quoi relancer les spéculations... Au LSAP, son départ rebat les cartes pour, dès à présent, préparer les p­ rochains scrutins. Avec le retrait du « pro-business » Étienne Schneider, c’est aussi la ligne du parti qui sera amenée à être discutée, sous la houlette du ­président Franz Fayot (47 ans) qui termine sa première année à ce poste. Lui qui souhaitait que les socialistes retrouvent leurs accents de gauche va pouvoir ouvrir cette séquence avec ­l’appui de son comité exécutif, où siège la ministre de la Coopération et proche d’Étienne S­ chneider, Paulette Lenert (51 ans). Celle-ci tient la corde pour devenir ministre de ­l’Économie (sans être élue non plus le cas échéant). Et qui pour prendre le leadership socialiste au conseil de gouvernement ? Le ministre du Travail et des Sports, Dan Kersch (57 ans), pourra le revendiquer plus ou moins ouvertement. Sa proximité avec l’OGBL n’est pourtant pas de nature à rassurer le patronat. 2020, l’année du rééquilibrage des forces internes aux différents partis ? Le CSV tente de son côté, vaille que vaille, de se trouver une ligne politique en criant régulièrement au scandale à défaut de pouvoir revenir aux affaires. Les membres de Déi Gréng se serrent les coudes pour digérer deux épisodes

malheureux : le retrait tragique du très respecté ministre de la Justice Felix Braz et le « pataquès » de l’affaire de l’abri de jardin de l’ex-bourgmestre de Differdange, Roberto Traversini. Quant au DP, il poursuit son rajeunissement et son positionnement « social-libéral » voulu par l’axe Bettel-Cahen depuis 2013. Et voit des élus confirmés au niveau national comme le ministre des Finances Pierre Gramegna et, chez les jeunes, le ministre des Classes moyennes Lex Delles. L’heure n’est pas encore au bilan d’Étienne Schneider, qui devra être dressé – comme pour tout ministre de l’Économie – à l’aune des entreprises étrangères attirées au Luxembourg, des lignes de production inaugurées sur place et des emplois créés. L’homme n’a jamais caché qu’il disait tout haut ce que d’aucuns pensent tout bas. Le fin ­politique qu’il est devenu a en tout cas le respect de la parole donnée, ce qui mérite d’être souligné quand, chez d’autres, le pouvoir est devenu une drogue dure.

La conversation continue en ligne :  @paperJam_lu Paperjam Paperjam Entreprise

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SOMMAIRE

Novembre 2019

ESPRESSO

POLITIQUE

PLACE FINANCIÈRE

12 Europe

30 Bilan

Les grands défis de la Commission

State Street se réorganise, Suetens prend du champ

14 Dépôt à la Chambre

32 Banque centrale européenne

Un budget 2020 à plus de 20 milliards

Quel sera le style Lagarde ?

16 Congrès

34 Relocalisations

Luxembourg, capitale mondiale des avocats

Le Brexit a déjà eu lieu dans la finance

16 Gouvernement

Henri Kox au pied du mur

13 Fact checking

34 Banque privée

12

Le délicat sujet de la facturation des dépôts

14 Picture report

36 Investissements

Visite du roi et de la reine des Belges

Les familles fortunées attirées par l’immobilier

16 Carrières

31 À lire

ENTREPRISES Du cannabis « made in Luxembourg » ?

Quantitative easing

36 Carrières

21 Vente

ÉCONOMIE

Un usage récréatif à encadrer 45 start-up au Web Summit

Au régime détox !

32 Buzzword

20 Manufacture

22 Start-up corner

40 Anniversaire

20

Luxinnovation garde une économie d’avance

23 propriété intellectuelle

Une holding luxembourgeoise fait plier Trump

42 Société

Une vie décente à 2.110 euros par mois

23 Ressources humaines

L’humain au service du digital

41 Luxembourg performance index

PHOTOS Shutterstock, Marie de Decker, Anthony Dehez (archives) ILLUSTRATION Ellen Withersova

26 Industrie

42 Droit du travail

Liberty Steel ambitieux pour Dudelange

26 Innovation « made in Luxembourg »

Le casier judiciaire

42 carrières

AirxTouch a « touché » son marché

22 Elevator pitch Ziggu

26 Carrières

40

ENJEUX Les recettes gagnantes du commerce 48 Les leaders s’adaptent

Proximité et mixité, les deux atouts du futur

49 Analyse

Le Luxembourg, un cas unique en Europe

50 Sur la carte des grands centres commerciaux

Un bassin commercial transfrontalier

54 E-commerce

Les deux visages de la vente en ligne

55 Tendance émergente

Le local et le bio entrent dans la danse

56 Commerce local

La proximité paie

58 Carte Blanche

L’e-commerce, un allié indispensable

52 Aldi, Lidl, Colruyt…

Du hard-discount « à la luxembourgeoise » Novembre 2019 —

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SOMMAIRE

Novembre 2019

CONVERSATIONS

Natasha Lepage

Arnaud Jacquemin

Elle est l’un des visages de la lutte contre la crise climatique. Natasha Lepage a 16 ans et milite au sein de Youth for Climate Luxembourg.

Arnaud Jacquemin a pris les rênes de Société Générale Bank & Trust il y a an. Pour sa première interview, il dévoile sa stratégie ainsi que les potentiels développements du groupe bancaire.

68

76

Marc Jaeger

Isabelle Lentz

PHOTOS Anthony Dehez, Edouard Olszewski, Gaël Lesure

« Si les générations passées avaient agi, « Faire du Luxembourg un hub je n’aurais pas besoin d’aller dans la rue » international de la banque privée»

« Le Tribunal de l’UE est en première ligne » Après quatre mandats de président, Marc Jaeger redevient juge de plein exercice au Tribunal de l’UE. Il retrace l’évolution d’une juridiction qui vient de fêter ses 30 ans.

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«  Il faut rester soi-même » Représentante avec son frère Mathias de la nouvelle génération de la Brasserie Nationale, Isabelle Lentz marque de son empreinte la filiale de distribution Munhowen, tout en combinant le rôle de fille, de maman et de femme active.

92 Novembre 2019 —

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SOMMAIRE grand dossier 62 index 118 ours 120 la start-up du mois 122

Novembre 2019

REPORTAGE

Le déména­ gement de l’année Immersion en images avec notre photographe Edouard Olszewski dans le chantier pharaonique qu’a nécessité le déménagement de la Bibliothèque nationale du Luxembourg.

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ENVIES argent comptant Manou Hoss

COMPétences Relations presse

style Chics de mère en fils

ARCHITECTURE Transformation

CUlture Scène

Restaurant À table avec

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«  Je n’aime pas les excès »

Communiquer avec les médias

Véronique et Valérian Branco

Entre ancien et moderne

Broadway s’invite au Luxembourg

John Rech

PHOTO Edouard Olszewski

IL Y EN A PLUS

Ce mois-ci avec Paperjam : les suppléments Wealth Management et Luxembourg Art Week

LA CLUBLETTER

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Toute l’équipe vous souhaite un bel été 2019

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POLITIQUE

politique DIGEST

Cinq priorités Xavier Bettel a livré son premier discours de la coalition DPLSAP-Déi Gréng II quant à l’état de la Nation le 8 octobre. Relevant la bonne santé financière du pays, il a indiqué que « cette coalition n’a pas voca­ tion à gérer, mais plutôt

Le bilan de Jean-Claude Juncker Jean-Claude Juncker, président de la Com­ mission européenne, a dressé le bilan des cinq années de travail de son équipe alors que celle d’Ursula von der Leyen prendra ses fonctions le 1er décembre. Parmi les réussites, il a pointé le fait d’avoir redonné une dimension sociale à l’Europe, donné du tonus à l’emploi, à la croissance et aux investissements, sans oublier le sauvetage de la Grèce. Les échecs ? La réunification de Chypre, l’absence d’un traité avec la Suisse, ou l’Union bancaire qui demeure imparfaite.

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Les grands défis de la Commission

à agir ». Le propos s’est articulé autour de la lutte en faveur du climat, une future « loi de protection de la nature exhaustive », un rapport sur le traitement des données par les administrations, une réforme fiscale « écologique et compé­ titive » et, enfin, les vertus du dialogue au niveau politique, entre partenaires sociaux, et entre les politiques et la société civile. Un discours jugé com­ me étant « une analyse sincère » et « concrète » de la part des partis de la majorité. A con­ trario, l’opposition a déploré n’avoir « rien entendu de nouveau », notamment « en ce qui concerne les inégalités sociales ».

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Alors qu’il semble plus que nécessaire pour l’Europe de retisser les liens avec les citoyens, la présidente de la nouvelle Commission Ursula von der Leyen a dressé une feuille de route ambitieuse. Avec certains objectifs précis à atteindre dans des délais rapides.

Feuille de route Établir un « pacte vert » et instaurer un salaire minimum équitable figurent entre autres parmi les priorités de la présidente de l’UE.

«

U

ne Union plus ambitieuse » : tel est le titre du document de synthèse qu’Ursula von der Leyen, future présidente de la Com­ mission européenne, a exposé devant le Parlement à Strasbourg. Cette feuille de route constitue les fondations sur lesquelles les commissaires devront bâtir leur action. Et le travail ne manque pas alors que les enjeux climatiques à relever sont devenus une nécessité vitale et que la transition numérique ne cesse de gagner en vitesse, tandis que les valeurs qui ont cimenté le projet européen sont parfois ébranlées et que les tensions sociales sont vives dans un monde en mutation perpétuelle. Le remède sera, pour Ursula von der Leyen, l’ambition. « Je

vois dans les cinq prochaines années une chance pour l’Europe : celle de se montrer plus ambitieuse », a-t-elle en effet annoncé aux députés à Strasbourg lors de son grand oral.

DU CONCRET AU COURS DES 100 PREMIERS JOURS

Et il est hors de question de traîner en chemin. La présidente allemande a d’ailleurs balisé de manière très claire ses principaux objectifs et s’est engagée à en amorcer certains au cours des 100 premiers jours de son mandat. Ce qui constitue un premier bon point pour plusieurs observateurs. « Je trouve en effet très positif qu’elle ait tracé de manière précise les grandes lignes de son

PHOTO Shutterstock.com

Remise en cause En expliquant à ses membres que « le dia­ logue social au niveau national, qui se voudrait équilibré, n’est rien d’autre qu’un instrument pour permettre aux syndicats de se posi­ tionner en force poli­ tique », l’UEL (Union des entreprises luxembourgeoises) a lâché une petite bombe. À la déflagration d’autant plus forte que son président, Nicolas Buck, a proposé dans le même temps une nouvelle méthode pour conduire les réunions du Comité permanent du travail et de l’emploi (CPTE). Celle-ci consisterait à laisser la possibilité de dialoguer à deux ou trois parties, sans pour autant négocier. Ce qui sonnerait le glas de la tradition de dialogue social en tripartite dans cet organe, qui, selon les syndicats, « a fonc­ tionné depuis 40 ans ». Imbuvable donc pour le LCGB, l’OGBL et la CGFP, qui ont appelé à une manifestation nationale commune le 19 novembre « contre le boycott patronal du dialogue social ».

EUROPE


POLITIQUE FA C T C H E C K I N G

action », analyse la députée euro­ péenne Monica Semedo (DP), tandis que son collègue Charles Goerens (DP) estime « qu’elle a bien compris les grands enjeux et qu’il fallait rassembler les acteurs pour des réponses efficaces ». Isabel Wiseler-Lima (CSV) a, pour sa part, applaudi des deux mains « un discours qui nous a redonné de l’espoir ». Première promesse faite : un « pacte vert » sera proposé avant la mi-février 2020. Celui-ci devra confirmer l’objectif de neutralité des émissions de carbone en 2050. « Ce que nous souhaitons, c’est aussi une diminution de 55 % de nos émissions pour 2030, comme cela est prévu dans les accords de Paris », fait valoir la députée Tilly Metz (Déi Gréng), qui insiste aussi sur la nécessaire « révision de la PAC (politique agricole commune, ndlr), qui ne peut être dissociée du dossier climat ». Isabel WiselerLima est ravie de cette ambition, « même si 100 jours, c’est très peu pour établir un pacte vert. Mais en politique, il y a aussi des symboles. Et celui-ci était nécessaire. » Seconde ambition à mettre en œuvre au cours des 100 premiers jours de la nouvelle Commission : l’instauration d’un instrument juri­ dique destiné à ce que chaque tra­ vailleur européen bénéficie d’un salaire minimum équitable. L’ancien ministre du Travail Nicolas Schmit (LSAP), qui va devenir commissaire européen à l’Emploi, sera évidemment en pre­ mière ligne sur ce sujet, qu’il a lar­ gement développé lors de son « hearing » devant les députés. « Il ne s’agit pas d’avoir un salaire unique européen, la situation n’est pas la même au Luxembourg et en Bulgarie. Mais il nous faut agir pour l’égalité des chances, que les hommes et les femmes aient confiance en l’avenir », a-t-il expli­ qué. Cette volonté de faire vite et bien réjouit le député Christophe Hansen (CSV) « puisque cette mesure figurait dans le programme de [son] parti ».

contraignantes en matière de transparence des rémunérations, des quotas de représentation éga­ litaire des sexes dans les conseils d’administration ou encore en vue d’une approche coordonnée rela­ tive aux implications humaines et éthiques dans le domaine de l’in­ telligence artificielle. D’autres nombreuses mesures, sans échéance cette fois, figurent dans les 26 pages de sa note. Le souhait de renforcer l’agilité des PME via un soulagement des contraintes administratives, de leur donner accès aux marchés des capitaux, et ainsi, « qu’elles deviennent plus facilement de grands innovateurs », concerne directement le Luxembourg. Mais une mesure envisagée peut aussi inquiéter : cette volonté de supprimer l’unanimité dans les décisions en matière de politique fiscale. Un objectif qui était aussi celui du commissaire Pierre Moscovici, mais sur lequel il s’était cassé les dents. « Il est clair qu’une partie du modèle économique de notre pays repose sur une politique de taux bas, relève Christophe Hansen. Selon moi, il y a là des enjeux importants au niveau économique et au niveau social. Il ne faut donc pas aller trop vite, se donner le temps de la réflexion. » Charles Goerens (DP) souligne, pour sa part, que « depuis 2008 et sans unanimité, on a été vers une fiscalité avec des exigences plus élevées. Jamais on n’avait réussi à imposer autant de changements. Margrethe Vestager l’a notamment fait par le biais de la concurrence. Le secret bancaire ou la fin de certains ‘tax rulings’ sont aussi des dossiers qui ont avancé sans décision fiscale unanime. » Prag­ matique, Isabel Wiseler-Lima estime « qu’il ne faut pas être naïf. Le Luxembourg n’a aucun intérêt à aller vers cette fin de l’unanimité, et il n’y a aucun intérêt pour l’Europe non plus. Ce qui est créé au Luxembourg est profitable au-delà du pays, à la Lorraine française, au Lux­em­bourg belge... Il y a d’autres leviers si on veut juste lutLA DÉLICATE QUESTION ter contre le blanchiment ou l’argent sale. Je pense que le DE L’UN­A­NIMITÉ Ursula von der Leyen veut aussi Luxembourg l’a démontré, a fait très vite présenter des proposi­ un gros travail sur ce point et contitions afin d’instaurer des mesures nue à multiplier les efforts. » N. L.

« Le Fonds de compen­ sa­tion investissait, en début d’année, au moins 545 millions d’euros dans l’industrie des énergies fossiles. » DÉI LÉNK Comme Greenpeace, Déi Lénk a dénoncé, fin septembre, les investissements du Fonds de compensation (qui gère la réserve du régime général de pension, alimentée par l’excédent des recettes sur les dépenses de la Caisse nationale d’assurance pension) dans des entreprises « qui détruisent le climat ». Si l’ONG a attaqué l’État devant le tribunal administratif pour avoir davantage d’informations, le parti politique a cité un montant de 545 millions d’euros. Pour établir ce chiffre, Déi Lénk a extrait les informations du rapport annuel 2018 de la sicav-Fis. Les 419,68 millions d’euros investis dans les sociétés qui exploitent directement les gisements d’énergies s’ajoutent aux 125,22 millions d’euros des fournisseurs de services à l’industrie. Soit 544,9 millions d’euros. Sur le podium des sociétés repérées, Royal Dutch Shell (41,56 millions) devance ExxonMobil (36,18 millions) et Total (28,87 millions). Ni le ministre de la Sécurité sociale, ministre de tutelle du FDC, ni le Fonds lui-même ne contestent les chiffres avancés par Déi Lénk. Hasard (?) du calendrier, les autorités norvégiennes ont décidé de retirer leurs investissements dans 95 sociétés de leur fonds de compensation, en utilisant la nomenclature de l’indice de référence FTSE Russell. Le chiffre donne un bon aperçu de la réalité luxembourgeoise, même si les pétroliers ont bien compris le changement d’époque. Au Luxembourg, fin septembre, Total a célébré le 80e anniversaire de sa présence au Grand-Duché. L’occasion d’expliquer que le rachat de la néerlandaise PitPoint lui permet d’installer des centaines de stations à hydrogène en Europe. Il existe d’autres mécanismes d’investissement financier qui rendent plus difficile une vue précise de la situation.

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POLITIQUE P I C T U R E R E P O RT

Un budget 2020 à plus de 20 milliards Le projet de budget 2020 de l’État dépasse pour la première fois les 20 milliards, tant au niveau des recettes que des dépenses. Son vote est attendu avant Noël.

L

a barre des 19 milliards avait été atteinte en 2019. Le budget de l’État 2020, présenté à la Chambre des députés le 14 octobre dernier par le ministre des Finances, dépassera pour sa part le seuil des 20 milliards tant au niveau des dépenses que des recettes. Un nouveau record, donc. Les dé­­ penses vont augmenter de 6,5 % par rapport à 2019. « Ce qui correspond à 38 % du PIB », a indiqué le ministre des Finances Pierre Gramegna (DP). Une première, qui sera suivie par d’autres puisqu’il a été expliqué aux ­députés que la progression des dépenses va se poursuivre : « + 4,2 % en 2021, 4,1 % en 2022 et encore 3,9 % en 2023. »

TROIS PRIORITÉS POUR LES DÉPENSES

L’accent a été mis sur trois priori­ tés : tout d’abord, la protection du climat avec des investissements en hausse dans les transports en com­ mun (+ 69 millions pour les CFL et le RGTR et 30 millions pour la ­gratuité des transports publics), l’électromobilité, l’extension du tram (202 millions d’euros entre 2019 et 2023), l’aménagement des gares de Luxembourg et Bettem­ bourg ou encore dans les énergies renouvelables (+ 19 % de crédits)… Le gouvernement veut ensuite « investir pour l’avenir », à hauteur de 2,8 milliards d’euros, soit 14 % des dépenses totales de l’adminis­ tration centrale. Enfin, la troisième préoccupation est celle d’un « budget pour un meilleur quotidien ». Des mesures vont donc être prises en faveur des familles (+ 1,21 mil­ liard pour la Caisse pour l’avenir des enfants), de l’éducation (+ 7,12 % pour le ministère) ou encore de la santé (+ 10 % pour le 14 —

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ministère). Sans oublier la création de 1.830 postes dans la fonction publique « sous-dimensionnée ».

L’IRC EN TROMPE-L’ŒIL

Les recettes vont suivre la même progression. Elles sont attendues en 2020 à hauteur de 20,3 mil­ liards, soit + 3,7 % par rapport à l’année précédente. De 2021 à 2023, le gouvernement table sur une hausse de 5,1 à 5,6 % par an. Ce sont les impôts directs qui contribueront le plus à remplir les caisses de l’État : 9,8 milliards en 2019, soit + 1,7 % par rapport à 2018. Néanmoins, une certaine prudence reste de mise quant à l’évolution de l’IRC, l’impôt des sociétés. Si 550 millions supplé­ mentaires devraient être perçus cette année par rapport à ce qui avait été prévu, cela est dû en grande partie au passage à la déclaration électronique, qui a donné un coup d’accélérateur à l’arrivée des recettes. Il ne devrait donc plus y avoir de progression. Le budget 2020 table en effet sur des recettes plafonnées à 2,25 milliards en 2020. Quant aux impôts indirects, ils devraient rapporter 7,6 milliards en 2020, selon les prévisions, soit 5,6 % de plus qu’en 2019. Après les travaux en commis­ sion sous la houlette du rapporteur, le député Yves Cruchten (LSAP), les débats à la Chambre auront lieu peu avant le vote attendu d’ici Noël. Mais déjà, l’Asti (Association de soutien aux travailleurs immigrés) s’est félicitée « d’y percevoir des signaux positifs à confirmer dans la pratique », tandis que l’ULC (Union luxembourgeoise des consommateurs) a déploré que la protection des consommateurs soit le poste de dépense le moins élevé du budget 2020. Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de commerce, a souligné, pour sa part, sur son blog, que le quanti­ tatif l’avait largement emporté : « Si les annonces que nous pourrions qualifier de ‘ ce à quoi nous nous attendions ’ sont relativement nombreuses dans ce budget 20202023, la partie ‘ ce que nous espérions, mais qui est absent ’ ne l’est malheureusement pas moins, et nous restons sur notre faim dans plusieurs domaines. » C. F. & N. L.

VISITE DU ROI ET DE LA REINE DES BELGES date Du 15 au 17 octobre lieu Luxembourg

LL. MM. le roi et la reine des Belges, Philippe et Mathilde, ont fait le voyage en train depuis Bruxelles pour leur visite d’État. Ils ont été accueillis par S.A.R. le Grand-Duc.

Le couple royal belge a rencontré le Premier ministre Xavier Bettel et son gouvernement. La délégation a notamment déposé une couronne de fleurs au pied de la flamme du souvenir.

Dense programme pour ces trois jours de visite. Le couple royal s’est notamment rendu à l’Uni, à la Chambre de commerce pour la signature d’accords ou encore à un symposium sur l’espace à l’Abbaye de Neumünster. À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

PHOTOS Anthony Dehez, Charles Caratini / SIP

DÉPÔT À LA CHAMBRE


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POLITIQUE

Luxembourg, capitale mondiale des avocats

LES PLUS VULNÉRABLES À L’HONNEUR

Weapons of War, qui avait coor­ ganisé au Grand-Duché le symposium « Stand Speak Rise Up » sous le patronage de S.A.R. la GrandeDuchesse en mars dernier. Le congrès diffusera également le film Yémen : Enfants reporters de guerre de Khadija Al-Salami, que le comité national de l’UIA avait déjà invitée au printemps 2017 pour son film Moi Nojoom, 10 ans, divorcée. Ces volets du congrès se­ront ouverts au grand public et gratuits. C. F.

Le comité luxembourgeois a ajouté une session spéciale dédiée à la violence à l’encontre des femmes, dans un contexte domestique ou dans les zones sensibles, ainsi qu’à ses aspects juridiques : Le prochain congrès de l’Union comment juger les coupables, internationale des avocats à Luxembourg fera la part belle aux quel rôle pour les avocats et les barreaux… L’occasion d’écouter sujets humanitaires. Une vo­lonté du comité organisateur local. Céline Bardet, juriste et enquêteur criminel international spéuxembourg, capitale euro- cialisé dans les crimes de guerre, Programme sur péenne de la justice, sera pro- fon­datrice de l’ONG We are NOT www.uianet.org/fr/luxembourg mue capitale mondiale des avocats du 6 au 10 novembre prochains, en accueillant le congrès annuel de GOUVERNEMENT la plus grande association internationale de la profession : l’Union internationale des avocats (UIA). Un congrès dont le volet sur les droits de l’Homme a été volontai- Depuis le 11 octobre, Henri Kox est le nouveau ministre rement étoffé par le comité orga- du Logement au sein du gouvernement DP-LSAP-Déi Gréng. nisateur local. Prenant le relais de Sam Tanson, qui supplée pour sa part Il faut y voir l’empreinte du Felix Braz à la Justice, l’ancien bourgmestre de Remich a devant président du congrès, François lui quatre années pour relever des défis colossaux. Prum. Très engagé à titre persone poste de ministre du Lo­­ en moyenne pour un appar­tement, nel dans l’ONG Coopération gement, Henri Kox (Déi 2.805 euros pour une maison. humanitaire Luxembourg, le bâtonnier sortant a insisté auprès Gréng) n’y prétendait pas. C’est de l’UIA pour développer un pro- finalement un remaniement minis- PLUS DE LOGEMENTS gramme ambitieux tant en tériel imposé par les graves pro- POUR LES REVENUS MOYENS termes de contenu que de cible. blèmes de santé de Felix Braz qui Henri Kox est au pied du mur : Avec un 2e thème principal inti- a poussé les Verts à procéder à une l’accessibilité au logement sera tulé « Entreprises et droits de nouvelle attribution de leurs res- donc le dossier qu’il trouvera au l’Homme », c’est l’angle de la res- sorts ministériels. Sam Tanson sommet de la pile posée sur ponsabilité du monde écono- ayant repris celui de la Justice tout son bureau. « Le logement à prix mique qui sera abordé par un en gardant la Culture, le Logement modéré est en effet très imporintervenant de haut vol : Dante a été repris par Henri Kox : « C’est tant, a-t-il d’ores et déjà con­firmé. Pesce, qui a présidé le groupe donc maintenant à moi de prendre Les prix doivent être plus abor« Business et droits de l’Homme », mes responsabilités », a-t-il indi- dables. Pas seulement pour les à l’origine des principes direc- qué aux militants réunis en congrès petits salaires, mais aussi pour teurs de l’Onu relatifs aux entre- extraordinaire afin de valider son la masse très importante dans prises et aux droits de l’Homme. entrée au gouvernement. Il a prêté ce pays de ceux et celles qui ont des revenus moyens. » Il sera également question du serment le 11 octobre. respect des droits de l’Homme en Les défis qu’il va devoir affronPour cela, comme le souhaitait tant que source de responsabilité ter sont colossaux. Le problème déjà Sam Tanson, il faudra réforet d’opportunités pour les entre- du logement est de plus en plus mer la loi de 1979 sur l’aide au prises, et, enfin, de la respon­ aigu dans le pays. Selon Euro­stat, logement. L’ambition est vaste et sabilité des entreprises face à la en un an, les prix d’achat des loge- consiste en une réforme globale protection des données, avec une ments ont augmenté de 11,4 % au de toutes les aides, mais aussi en tribune de choix : l’ancienne com- Luxembourg, pour 4,2 % en la révision des plafonds des monmissaire européenne chargée des moyenne dans l’Union euro- tants, afin de faciliter l’accès au droits fondamentaux Viviane péenne. Le Statec et l’Observa- logement, notamment pour les Reding, le militant Max Schrems, toire de l’habitat ont, pour leur familles et les monoparentaux. tombeur de la législation Safe part, relevé que le prix moyen De plus, le ministre souhaite Harbor devant la Cour de justice d’une maison était désormais de ­raccourcir les délais de prise de de l’UE, ainsi que le juge à la 742.335 euros, et de 513.159 euros décision de l’administration. « Il CJUE Thomas von Danwitz et pour un appartement. Les loyers y a actuellement 3.500 dossiers Herwig Hofmann, le professeur sont aussi très élevés : 1.611 euros en attente. Nous devons faire

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HENRI KOX AU PIED DU MUR

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quelque chose », a encore souligné Henri Kox.

UN PACTE 2.0 EN 2020

Le nouveau ministre compte actionner l’autre levier majeur, qui figure dans l’accord de gouvernement, qu’est la réforme du Pacte logement. La version 2.0 devra ­sceller une nouvelle collaboration entre les communes et l’État. Les mesures devront accroître l’offre, et faire baisser les prix du foncier et de l’habitat. Cette ambition était déjà celle du pacte adopté en octobre 2008, qui a donc grandement besoin d’un toilettage. Henri Kox a d’ores et déjà été très clair et a dit vouloir, à ce niveau, « aboutir pour fin 2020 ». Enfin, le logement devra jouer un rôle dans l’inclusion sociale. « La manière de vivre dépend aussi de la manière dont les lieux sont aménagés », a-t-il fait valoir. La place de la nature, notamment, devra être envisagée dans chaque projet de nouveau quartier. Là non plus, pas question pour le ministre de musarder en chemin puisqu’il a annoncé « que des propositions en lien avec cette volonté seront faites dès novembre dans le cadre du Pacte climat ». Décrit comme « la bonne personne, au bon endroit, au bon moment », Henri Kox sait que l’échec ne sera pas permis. N. L. PRÉSENTÉES PAR

carrières Janssen Liu, 27 ans, a rejoint la CLC en tant que conseiller. Il est diplômé d’un master en international business and management de l’ICHEC Brussels Management School. ASSOCIATIONS, FÉDÉRATIONS & GROUPEMENTS D’INTÉRÊTS

Delphine Vagner, 32 ans, a rejoint la CLC en tant que conseillère. Elle est titulaire d’une licence en sciences de gestion et d’un master en traductologie. ASSOCIATIONS, FÉDÉRATIONS & GROUPEMENTS D’INTÉRÊTS SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

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de droit qui a plaidé les affaires Schrems devant la CJUE.

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Financer sa retraite grâce aux fonds Certains acteurs de la Place luxembourgeoise proposent des formules d’épargne-retraite qui reposent sur un investissement dans un fonds ciblé. Une formule qui allie rendement et sécurité. CONTENU SPONSORISÉ AXA

n le sait, le montant de nos pensions n’est pas voué à augmenter au cours O des prochaines années. Pour se constituer

un bas de laine permettant de maintenir un niveau de vie correct au terme de sa carrière professionnelle, sans pour autant prendre des risques inconsidérés, le recours à des fonds d’investissement peut être particulièrement intéressant. Un fonds est un panier de titres sélectionnés pour leurs opportunités de croissance et gérés par des experts. En y investissant, vous devenez propriétaire d’un titre, soit d'un ensemble d’actions ou d’obligations. Face au désintérêt croissant des épargnants par rapport aux produits classiques, fournissant des rendements inférieurs au taux d’inflation, les assureurs commencent à proposer ce type d’investissement à travers des produits permettant de financer correctement la retraite de l’épargnant, tout en limitant les risques.

DÉMOCRATISER L’ACCÈS AUX FONDS

Ce recours aux fonds d’investissement ne signifie pas que l’épargnant doit investir des sommes astronomiques. Ainsi, pour certains produits comme Save for Life Pension, développé par AXA Luxembourg, le principe est de verser des mensualités d’un minimum de 50 euros, qui peuvent être adaptées en fonction des fluctuations de votre situation financière. Il vous est possible de faire un versement complémentaire quand vous recevez une somme importante, par exemple votre prime de fin d’année. « À l’inverse, si un client rencontre des difficultés 18 —

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Georges Biver, Executive Director Life & Health chez AXA Luxembourg

3 QUESTIONS À…

GEORGES BIVER L’évolution des pensions au Luxembourg est-elle réellement si inquiétante pour les futurs retraités ? On a parfois tendance à croire que l’économie florissante du Luxembourg lui épargne les problèmes liés aux retraites qu’on connaît ailleurs et notamment en Europe dans les systèmes de répartition dans lesquels les actifs cotisent en faveur des retraités actuels. Pourtant, au rythme actuel, les réserves que le fonds de pension luxembourgeois a pu se constituer par le passé s’épuisent malgré un besoin de croissance économique continu. On comprend donc pourquoi le gouvernement multiplie les incitants fiscaux qui rendent des produits comme l’épargne-retraite plus séduisants. C’est une façon d’anticiper l’inévitable réduction des pensions à l’avenir, voire l’adaptation du niveau des cotisations sociales y afférentes. Quelles sont les spécificités du fonds d’investissement AXA Pension ? Tout d’abord, il faut préciser que ce fonds n’a pas été créé pour répondre aux besoins d’AXA Luxembourg lors de la modification de la circulaire 111bis. Ce fonds a été conçu pour les besoins bien spécifiques de l’épargne-retraite des employés

d’AXA à travers le monde, ce qui représente tout de même environ 200.000 personnes. Très vite, il a été étendu à d’autres plans de retraite collectifs en France et il contient aujourd’hui plusieurs centaines de millions d’euros d’actifs. Les gestionnaires du fonds ont donc la possibilité de réaliser des investissements sur le long terme, ils peuvent largement diversifier leurs placements que ce soit par zone géographique, thématique ou industrie, et ainsi limiter les risques y afférents. Au-delà des risques, la question des rendements est également très importante pour les épargnants. Est-il possible de chiffrer ceux que votre épargne-retraite offre ? Le rendement d’un placement financier évolue évidemment avec les marchés, mais ceci n’est pas grave dans un placement à long terme pour la retraite. Nos track records nous montrent que nous sommes bien au-delà des rendements que l’on peut voir dans des produitsà garantie de capital, et nos simulations de back-testing couvrant les dernières crises sur les marchés financiers nous ont démontré que l’on peut s’attendre, avec AXA Pension, à un rendement moyen sur le long terme qui peut se situer aux alentours des 4 %.


BRAND VOICE

Le Fonds AXA Pension L’exposition de l’épargne face au risque fluctue automatiquement en fonction de l’âge Les actifs dynamiques et obligataires seront favorisés entre 40 et 50 ans, tandis que les actifs de sécurisation, représentant moins de risques pour l’épargnant, seront préférés à l’approche de la retraite.

Actifs de sécurisation

Risques

Âge Actifs dynamiques Actifs obligataires Actifs de sécurisation

« Notre but est vraiment de proposer un produit flexible, qui réponde au besoin des contribuables de financer correctement leur retraite, sans prendre trop de risques » Jean-Marc Nothomb Product Manager Life & Savings chez AXA Luxembourg

à 53  ans

financières, il peut également interrompre ses versements le temps de reprendre pied. Notre but est vraiment de proposer un produit flexible, qui réponde au besoin des contribuables de financer correctement leur retraite, sans prendre trop de risques », explique Jean-Marc Nothomb, Product Manager Life & Savings chez AXA Luxembourg. Save for Life Pension est donc accessible à tous. De plus, il faut savoir que les produits d’épargne-retraite permettent de déduire de votre revenu imposable jusqu’à 3.200 euros par an. Cet avantage peut être accordé à tous les contribuables luxembourgeois, résidents ou non.

LE RISQUE DE PLACEMENT SOUS CONTRÔLE

Flexible et accessible, ce produit d’assurance-retraite d’AXA Luxembourg limite également les risques pour l’investisseur. « De nombreux assureurs, dont nous faisons d’ailleurs partie, proposent encore des épargnes-retraite à taux garantis, poursuit Jean-Marc Nothomb. Les rendements sont pourtant très faibles, mais l’aspect sécurisé de cet investissement rassure. En effet, le risque que comporte un investissement continue

à 60  ans

à faire peur à de nombreuses personnes. C’est pourquoi nous avons choisi une voie intermédiaire. » L’épargne-retraite Save for Life Pension proposée par AXA Luxembourg repose en effet à 50 % sur un placement à taux garanti et à 50 % sur un fonds d’investissement dédié, AXA Pension. Le but de cette stratégie est d’allier rendement et sécurité. « Save for Life Pension s’appuie sur AXA Pension, un fonds d’investissement très diversifié, qui investit à la fois dans des actions et des obligations, indique Jean-Marc Nothomb. Jusqu’à 40 ans, l’investissement de l’épargnant est plutôt placé dans des actions, comportant ainsi plus de risques mais aussi plus d’opportunités de rendement. Après cet âge, l’exposition au risque diminue graduellement, jusqu’à devenir quasiment plus nulle en se rapprochant btenir s sur o r u o n P de l’âge de la retraite. ez rmatio d’info uit, contact s Le but est d’éviter à lu d p o r la p A ce us. ce AX l’épargnant de 60 ans l’agen de chez vo e de tout perdre alors qu’il proch u .axa.l était sur le point de récuwww pérer son épargne. »  PHOTO Jan Hanrion (Maison Moderne)

à 40 ans

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ENTREPRISES

entreprises DIGEST

Direction le CES Pour sa troisième participation au plus gros show de technologie au monde, le Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, du 7 au 10 janvier, 20 start-up représenteront le Luxem­ bourg sur un stand de 100 m2, soutenues par la Chambre de commerce et HP. Et seront donc de la partie aux ÉtatsUnis : Redscue, Bondweawer, Ibisa, Virtual Rangers, Food4All, Adapti, Mu Design, Aqoona, RoomMate, Global Jet Booking, Property  Token, Motion-S, Yotako, Anote Music, Tresorio, Art Design Painting, Koosmik, Stokr, Phoenici et Atis Network. En 2019, deux start-up luxembourgeoises y ont brillé : LuxAI, qui a remporté

Kleos aux États-Unis Kleos Space a annoncé, mi-octobre, qu’elle ouvrait une antenne aux États-Unis. La start-up luxembourgeoise de l’espace « a constitué une filiale américaine détenue à 100 % pour intégrer et vendre ses données ISR (intelligence, surveillance, reconnaissance) mari­ times aux services gouvernementaux américains de défense et de sécurité, aux agences et aux indus­ tries ». Cette nouvelle étape doit lui permettre d’accéder à un marché de la sécurité nationale des États-Unis de 692 milliards de dollars. Le lancement de la mission de Kleos est prévu au dernier trimestre depuis Chennai, en Inde. Ernster plébiscitée Ernster, la Spuerkeess et le Bierger-Center sont les trois marques préférées des Luxembourgeois en termes d’expérience client, selon l’étude annuelle de KPMG, publiée courant octobre. Le classement 2019 montre d’ailleurs un intérêt particulier pour les services publics. Guichet.lu, noté à la 16e place l’an dernier, arrive cette fois à la 5e place. On retrouve, à la suite du classement, Lalux, Foyer, Paypal, Naturata, Luxair Tours et Amazon.

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Du cannabis « made in Luxembourg » ?

le prix Best Tech for a Better World, et Koosmik, qui est repartie avec le Coup de cœur.

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Bien avant la légalisation annoncée du cannabis récréatif, l’entreprise Cannad’Our à Kalborn a fait du chanvre industriel sa spécialité depuis 25 ans.

Production locale Cannad’Our propose une gamme de produits de chanvre industriel issu de sa propre culture. Elle compte 3.000 clients.

«

S

ur les 120 hectares que nous cultivons, 20 % sont dédiés au chanvre, et ce, depuis 25 ans », explique Norbert Eilenbecker, cofondateur de l’entreprise Cannad’Our à Kalborn, dans le nord du pays. Il ouvrait les portes de son exploitation début octobre à l’occasion d’un networking organisé par la CLC autour de la question « Cannabis, une opportunité pour le commerce local ? », dans le contexte du projet du gouvernement de légaliser le cannabis récréatif, un an après que son usage médical a été autorisé (voir encadré). « Nous comptons 3.000 clients, répartis majoritairement au Luxembourg, dans la Grande Région, mais nous exportons aussi nos produits dans des pays comme la Pologne », ajoute

Norbert Eilenbecker, qui était auparavant producteur laitier. L’entreprise produit du lin, du tournesol ou du colza... mais aussi du chanvre industriel, que l’on retrouve dans des tisanes, du thé, de la moutarde ou encore des huiles. « Tous nos produits sont issus de notre culture de chanvre », appuie Norbert Eilenbecker. Ce chanvre ne dépasse pas la limite européenne, fixée à 0,3 % pour le taux de tétrahydrocannabinol – le fameux « THC », qui entraîne des effets psychédéliques avec le cannabis. « Le chanvre industriel, ou chanvre thérapeutique, sous forme d’huile concentrée de CBD, représente l’un des produits naturels à effet anti-inflammatoire, antalgique et antibactérien les plus puissants retrouvés dans la nature,

PHOTO Marie de Decker

Première pierre pour Post Post Luxembourg a posé, début octobre, la première pierre de son nouveau siège dans le quartier de la gare. Le bâtiment disposera d’environ 28.000 m2 qui pourront accueillir près de 1.000 collaborateurs. Ce bâtiment s’inscrit pleinement dans la démarche RSE de l’entreprise et vise des critères de construction écologique très stricts. Il sera « Nearly Zero Energy », mettra en œuvre une solution d’avant-garde utilisant un bac à glace de 2.110 m3 et récupérera la chaleur émise par son data center voisin.

MANUFACTURE


ENTREPRISES

appuie Norbert Eilenbecker. Nous avons par exemple des clients dans le sud de la France qui se four­ nissent chez nous pour un enfant victime de crises d’épilepsie. » Cette culture locale n’est pas certifiée biologique, mais le chanvre est cultivé sans avoir recours aux pesticides et la sélection des fleurs se fait à la main. La production de l’huile de CBD est ensuite contrôlée par le Laboratoire national de santé (LNS). « Nous fonctionnons de manière encore très artisanale, et l’indépendance que nous conser­ vons est très importante, nous pou­ vons prouver la qualité et la traçabilité de nos produits », ajoute Norbert Eilenbecker. Cannad’Our, qui emploie cinq personnes toute l’année, se modernise pour gagner en efficacité, dont un investissement de 1,1 million d’euros en 2016 « pour notre hall de stockage et des machines ». Le chanvre est conservé toute l’année dans des silos. « Nous faisons atten­ tion à la température, nous ne devons pas excéder 6 % d’humi­ dité. » La récolte se fait au mois de septembre, et quinze personnes s’affairent dans les champs durant cette période.

UN « E XEMPLE DE DIVERSIFICATION »

Suite à la volonté politique de légaliser l’usage récréatif du cannabis, « nous avons fait un appel du pied au ministère de la Santé afin de proposer de produire le cannabis consommé au Luxem­ bourg, annonce André Steinmetz, docteur en sciences et cofondateur de Cannad’Our. Nous avions monté un dossier, nous pouvons par exemple cultiver d’autres variétés et sécuriser notre site pour la culture de cannabis, mais nous n’avons pas eu de retour de la part du ministère de la Santé pour fournir le cannabis au niveau local. Le ministère de l’Agriculture nous avait, lui, soutenus dans notre démarche. » Présent lors de la visite de l’entreprise début octobre, le ministre de l’Agriculture Romain Schneider (LSAP) a confirmé que « la culture de chanvre est une bonne idée de diversification pour les agricul­ teurs. La plante n’a pas besoin de pesticides et peut être cultivée

EMBAUCHES

PROGRAMME GOUVERNEMENTAL

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OÙ EN EST LE PROJET DE LOI ? Un projet de loi doit prochainement être présenté en conseil de gouvernement sur la légalisation du cannabis à usage récréatif, le sujet étant dans le programme gouvernemental. Le concept doit être finalisé avant la fin de l’année. Le ministre de l’Économie et également de la Santé, Étienne Schneider (LSAP), a d’ores et déjà annoncé à Paperjam en octobre que le cannabis ne serait vendu qu’aux résidents. Sauf que leur adresse n’est ni sur la carte d’identité ni sur le passeport. « Il faut donc trouver une solution pour prou­ ver sa résidence. (...) En pra­ tique, ce sera compliqué », avaitil précisé. Le projet de loi 7253 autorisant l’usage du cannabis à des fins médicales a, lui, été adopté à l’unanimité en juin 2018 par les députés. En avril dernier, selon le ministre, plus de 120 patients en ont bénéficié.

dans des zones de protection des eaux, donc elle peut parfaitement s’adapter à notre climat. » Et le ministre d’ajouter : « La légalisa­ tion du cannabis est dans le pro­ gramme gouvernemental, il faut donc que les choses avancent. Je connais l’entreprise Cannad’Our depuis plusieurs années, elle prouve que la culture de chanvre peut permettre une croissance. » Mais si le pays veut produire son propre cannabis à des fins thérapeutiques, et dans le cadre de la légalisation du cannabis récréatif, « il y aura tout un volet sécuritaire à mettre en place, ce qui n’est pas le cas avec le chanvre industriel ». Les champs devront en effet être protégés d’éventuels pilleurs. « Les infrastructures devront être fer­ mées, car le risque est bien là. Il devra y avoir un cadre législatif également pour les vendeurs et les producteurs, un groupe de travail est en train de plancher sur le sujet au sein du gouvernement », précise Romain Schneider. Si la production de cannabis au Luxembourg se confirme dans les prochains mois, Cannad’Our se positionnera très certainement comme un acteur du secteur. I. S.

La troisième ligne de production de l’entre­ prise Avery Dennison à Rodange, inaugurée début octobre, a créé 72 emplois pour un total de 495 salariés. Cette troisième ligne – 120 mètres de long – a nécessité 65 millions de dollars d’investissement.

VENTE

UN USAGE RÉCRÉATIF À ENCADRER En attendant les détails du projet de loi ouvrant sur la léga­­­­lisation du cannabis à usage récréatif, la CLC a pris les devants en informant les commerçants sur ce nouveau marché.

A

lors que le gouvernement a promis un projet de loi dans les prochaines semaines pour encadrer la consommation récréative du cannabis, la CLC a souhaité, début octobre, informer ses membres via un événement au sein de l’entreprise Cannad’Our à Kalborn. « Le cannabis, sous toutes ses formes, est un sujet d’actualité aujourd’hui. Nous avons de nom­ breux membres qui sont intéressés pour le développer ou le commer­ cialiser », explique Fernand Ernster, président de la CLC. L’invitation était également à destination de personnes qui ne sont pas membres de la CLC et qui, donc, ne tiennent pas forcément un commerce. « L’idée était aussi de faire décou­ vrir une entreprise du nord du pays, présente sur un secteur qui peut être en devenir, si le cannabis à usage récréatif est légalisé. » Le projet de loi étant en phase d’élaboration, « nous n’organi­ sons pas encore de réunions d’in­ formation sur les autorisations à avoir pour ouvrir un commerce en lien avec le cannabis, mais ce networking a permis d’avoir un état des lieux du chanvre indus­ triel, du cannabis thérapeutique, et des opportunités pour le can­ nabis à usage récréatif », ajoute Fernand Ernster.

Dans une interview publiée en octobre dans Paperjam, le ministre de l’Économie Étienne Schneider (LSAP), qui est aussi en charge de la Santé, expliquait qu’il voulait éviter que le Lux­embourg « devienne Amsterdam et que tout le monde vienne ici pour s’appro­ visionner en cannabis ». La CLC confirme qu’il « ne s’agit pas d’un produit anodin. C’est pourquoi nous voulons que la vente soit bien encadrée, et nous sommes pour que la production se fasse locale­ ment, dans le pays, afin de garder la main sur la traçabilité du pro­ duit », appuie Fernand Ernster, qui se dit « plutôt pour la légalisation du cannabis récréatif, mais il faut que les volets juridiques et sécuri­ taires soient poussés. Il y a d’autres produits qui sont en vente libre au Luxembourg, comme l’alcool, et qui peuvent faire autant voire plus de dégâts. » Et si la coalition DP-LSAP-Déi Gréng a mis cette légalisation dans son programme gouvernemental, c’est parce que « nous nous sommes dit qu’en reti­ rant le cannabis du secteur illégal, on en contrôlerait non seulement la qualité et donc la nocivité, mais en plus, on sortirait les consomma­ teurs [du] milieu » du marché noir, expli­­quait encore à Paperjam Étienne Schneider. I. S. Novembre 2019 —

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ENTREPRISES E L E VAT O R P I T C H

START-UP CORNER

45 START-UP AU WEB SUMMIT

ZIGGU

#WebSummit #MyScienceWork #Fit4Start #Food4All #Spire #Talkwalker #Mangrove #Finologee #FinTech50

Grosse délégation au Web Summit Du 4 au 7 no­vembre, la Chambre de commerce et son Enterprise European Network, avec Luxin­ novation, la House of start-up et le Lux­embourg-City Incubator, em­­ mèneront 45 start-up au Web Summit à Lisbonne, au milieu des 2.100 start-up et 1.400 investisseurs présents à cet événement devenu une référence de la tech en Europe. MyScienceWork perd un de ses fondateurs Début octobre, MyScienceWork a annoncé l’arrivée de Yann Mahé au poste de directeur général France. Une arrivée qui masque le départ d’un de ses deux cofondateurs, Tristan Davaille. L’alter ego de Virginie Simon devrait donner prochainement un aperçu d’un nouveau projet innovant. Née en 2010 au Luxembourg, la plate-forme, qui réunit 90 millions de publications scienti­­fiques et 12 millions de brevets, poursuit son développement aux États-Unis. Food4All, les diplômés et les recrues Food4All ainsi que Gamma, Nina, Rafinex, RoomMate et Syslor ont été diplômées de la 7e édition du programme Fit4Start de Lux­innovation. Et 20 nouvelles sociétés retenues pour les quatre prochains mois, dont les cinq premières start-up de l’espace (Weo, 3D Farms, GlobeEye, RespectUs et Ilumbra).

Talkwalker ouvre à New York En marge de son passage aux Nations unies pour y défendre le climat, le Premier ministre, Xavier Bettel (DP), a inauguré le nouveau bureau de Talkwalker, au 485, Lexington Avenue à New York. « Avec plus de 300 employés et six bureaux à travers le monde, Talkwalker est réellement devenue une entreprise globale qui permet à plus de 2.000 marques d’optimiser l’impact de leurs communications », explique le CEO global, Robert Glaesener. Talk­walker possède 500 clients aux États-Unis. Mangrove investit 3 millions dans une insurtech espagnole Elma proposera dès son lancement de pouvoir discuter avec sept médecins en ligne et obtenir une prescription médicale. Pour une consultation plus approfondie ou compliquée, la start-up devrait mettre le patient en relation avec un des 23.000 médecins de toutes les spécialités qui ont accepté de faire partie de l’expérience. Finologee, premier de cordée pour l’agrégation La start-up luxembourgeoise Finologee annonce s’associer avec la fintech française LaFinBox pour fournir de l’agrégation de comptes bancaires. Une au­­ baine pour les gestionnaires de fortune.

Trois fintech luxembourgeoises au FinTech50 Trois start-up luxembourgeoises, Tokeny, OKO et HQLAx, font parSpire lève encore 40 millions de dollars tie de la nouvelle version du top Spire Global poursuit son dé­- 50 européen des fintech. Dans ce veloppement et espère, avec classement, où figurait Gover­ les 40 nouveaux millions de nance.com l’an dernier, on dol­lars qu’elle a levés, pouvoir retrouve aussi SolarisBank, dans doubler la taille de sa constella- laquelle la SNCI a investi, ou tion. Pour l’instant, 80 des 100 Gardenia Technologies, qui a remnano­satellites sont déjà en fon­­­­- porté le premier Nadifin cette ctionnement. année au Luxembourg. T. L. 22 —

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Le suivi de chantier à distance

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iggu, ils s’appellent Ziggu, vous serez fous d’eux, ce sont des garçons pas comme les autres. Yannick Bontinckx, Vincent Van Impe, David De Winter et Pieter Gistelinck connaissent la musique. Ils ont vécu une belle année 2018. Lancée un an plus tôt, en mars 2017, leur solution, qui permet de suivre en temps réel l’évolution des chantiers, notamment par caméra, a continué à séduire observateurs et clients. Née à Gand, Ziggu a rejoint le Luxembourg grâce au programme Fit4Start de Luxin­ novation, à la faveur d’un marché immobilier où les grues se comptent par dizaines… Vainqueur du 13e prix du Creative Young Entrepreneur Luxembourg et des Luxem­ bourg Cloud Awards cette année, la start-up a aussi déménagé du Technoport et prépare sa première levée de fonds pour accélérer sa croissance. 2020 et 2021 seront les années des premiers clients en dehors de la Belgique et du Luxembourg, prédit Yannick Bontinckx. Finis les vols de matériel et les chefs de chantier qui ne surveillent pas l’avancée des travaux…

Start-up Création Localisation Capital social Fondateurs Levée de fonds Chiffre d’affaires Employés Objectifs de croissance

Ziggu 2017 29, boulevard Grande-Duchesse Charlotte 61.000 euros Yannick Bontinckx, Vincent Van Impe, David De Winter, Pieter Gistelinck aucune non communiqué 10 150 nouveaux clients d’ici deux ans en France, aux Pays-Bas, au RoyaumeUni et dans les pays scandinaves


ENTREPRISES

été utilisée pendant plus de cinq RESSOURCES HUMAINES ans. « Comme le dépôt de la marque Trump avait été effectué pour des produits et services qu’elle n’utilise pas, l’organisation de M. Trump n’a pas pu prouver un Les CEO se sentent parfois désemparés face à la transformation usage réel sur le territoire de l’UE », digitale. Françoise Thoma, directrice de la BCEE, l’aborde explique le directeur du départeau quotidien. Elle partage son retour d’expérience, qui passe ment Marques, dessins et modèles avant tout par une mobilisation des équipes. de l’Office Freylinger, Olivier La société luxembourgeoise Anthee a réussi à faire annuler Laidebeur, conseiller de Anthee. «  e facteur humain est essentiel vice optimal au client qui est l’exclusivité de la marque Trump Les droits sont néanmoins dans ce processus. Il ne faut en demande de facilitations pour l’UE qui était détenue… maintenus pour les produits et ser- pas oublier l’aspect employés et technologiques. Pour éviter le sentiment de par Donald Trump. vices pour lesquels a été prouvé un clients également. Quand on a une usage, à savoir certains services base de clientèle assez vaste, c’est découragement face à l’am­pleur u sein de l’UE, les marques d’hôtellerie, de logement, de res- compliqué de basculer en une fois de la tâche pour les salariés, il Trump ne sont plus exclusi- tauration, d’approvisionnement de l’analogique au digital », estime faut impliquer les RH et les mana­ vement la propriété de Donald en alimentation et en boissons, ou d’emblée Françoise Thoma. gers. Ce sont eux qui pourront La directrice de la Banque et pro­poser une solution au salarié, Trump. Ainsi en a décidé l’Office concernant des activités sportives de l’Union européenne pour la en lien avec le golf. « Bien sûr, l’or- caisse d’épargne de l’État évoque comme une formation ou un ap­­ propriété intellectuelle (EUIPO) ganisation de M. Trump reste pro- en effet un processus d’accompa- prentissage axés sur son quotidans trois décisions rendues le tégée dans les secteurs où elle était gnement plutôt que la contrainte dien pour rendre concrète la 19 septembre dernier. active. Mais la perte se situe dans pour évoluer vers la digitalisation. digitalisation. « Ils ne doivent pas Anthee, une holding basée à sa capacité à donner des licences Que ce soit pour les clients ou se sentir face à une montagne Luxembourg-ville, avait déposé, le ou à étendre ses services à d’autres pour les employés. « Ils doivent insurmontable. Il faut commen9 novembre 2016, la marque Trump secteurs d’activité », ajoute Olivier être partie prenante du proces- cer par des petites tâches et sus. Et ce n’est pas une question avancer progressivement », pour certains secteurs d’activité Laidebeur. Désormais, n’importe qui au d’âge ni de formation. Il n’est pas con­seille-t-elle. comme la gestion des affaires comContrairement aux idées merciales, les services de publicité, niveau des 28 pays de l’UE peut nécessaire d’être un jeune ingéles affaires financières, l’organisa- déposer une marque Trump pour nieur pour s’intéresser au sujet », reçues, la perle rare pour dévetion de réunions et de conférences les produits et services qui ont été concède Françoise Thoma, qui lopper une politique digitale ou encore les services juridiques. supprimés. « Avoir une marque, estime que la curiosité et l’ou­ dans une entreprise n’est pas touLa société DTTM Operations LLC, c’est bien. Mais encore faut-il être verture d’esprit sont les seuls jours celle à laquelle on pense. propriété du président américain entouré de gens compétents », prérequis. « Chez nous, on sent que les plus et détentrice des droits de l’appel- conseille Olivier Laidebeur. Car Ce développement doit se faire impliqués dans ce processus, ce lation « Trump » enregistrés auprès tout est question d’équilibre. « Il au travers de tous les services de ne sont ni les IT ni les plus jeunes, de l’EUIPO, avait fait opposition à faut viser large pour le dévelop- l’entreprise. « Il faut l’intégrer mais plutôt les 35-40 ans, qui ce dépôt de marque le 13 janvier pement du business, mais pas trop dans chaque décision business de font preuve de curiosité et ont 2017. En réaction, Anthee avait large, sinon on s’expose à ce type façon empirique. La digitalisa- envie de développer leur carrière. introduit, le 12 mars 2018, trois de risques. » tion s’inscrit dans toutes les déci- Nous axons donc nos recruteactions en déchéance. Reste pour DTTM Operations sions du quotidien », commente ments sur la recherche d’un L’EUIPO a donné raison à cette LLC la possibilité de faire appel de la directrice de la BCEE. Il est esprit curieux et de résilience », dernière sur base d’un article qui ces trois décisions. Mais plusieurs devenu totalement inconcevable commente-t-elle. prévoit que le titulaire d’une actions en déchéance à l’encontre de lancer une stratégie managéDes compétences qu’il faut stimarque de l’UE peut être déchu d’autres marques de cette société riale sans y intégrer une réflexion muler au quotidien au sein de de ses droits si la marque n’a pas sont en cours d’examen. l’entreprise. « On leur apprend P.  P. sur le digital en parallèle. que le diplôme n’est pas une fin DÉMYSTIFIER LA DIGITALISATION en soi, mais bien le début d’autre Pour cela, il faut passer par un chose. C’est une validation pour processus de décomplexification pouvoir traiter des sujets plus pour gagner du temps sur les complexes par la suite », explique tâches répétitives qui peuvent Françoise Thoma. être confiées à l’intelligence artiAborder la transformation digificielle. « On est dans un secteur tale via une formation plus psychooù il faut faire de grands inves- logique afin d’apaiser les craintes tissements dans le domaine afin des collaborateurs, c’est le conseil de trouver la bonne infrastruc- de la directrice de la BCEE : ture. Le digital est aussi une « L’éthique est également à prendre question de profits. La pression en compte, car il faut pouvoir se sur les marges et la rentabilité mettre des limites. Doit-on tout est constante », détaille Françoise automatiser ? Ce sont des équilibres Thoma. Il est donc essentiel de qui méritent discussion », pose-tDonald Trump et son entourage peuvent encore faire appel des décisions, mais d’autres actions à leur encontre risquent de les freiner. s’adapter pour proposer un ser- elle en guise de conclusion. F. J. PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE

Une holding luxembour­ geoise fait plier Trump

L’HUMAIN AU SERVICE DU DIGITAL

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La banque du 21e siècle La banque telle qu’elle existait il y a à peine 20 ans n’existe plus. La crise financière de 2008, la digitalisation des services et la transi­ tion écologique ont transformé et vont encore davantage transformer le visage des établissements, comme les attentes de leurs clients. Si bien que dans 20 ans, la banque sera encore différente. Rencontre avec Geoffroy Bazin, CEO de BGL BNP Paribas. CONTENU SPONSORISÉ PAR BGL BNP PARIBAS

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Avant de parler du futur, peut-on rappeler quelle est, aujourd’hui, la mission d’une banque ?

valeur ajoutée, comme le conseil, l’innovation produits et services ou l’analyse de risques.

Geoffroy Bazin

L’intelligence artificielle revient souvent dans les débats sur la banque de demain. Comment sera-t-elle utilisée ? Faut-il en avoir peur ?

Une banque a d’abord pour mission d’assurer la tenue du compte d’un particulier ou d’une entreprise, et qu’ils disposent de moyens de paiement. C’est ce que l’on appelle aussi l’activité de daily banking. La banque est également un intermédiaire économique qui contribue au développement de l’économie en fournissant des crédits à ses clients qui souhaitent réaliser des projets d’achat, de consommation ou d’investissement. La dernière de ses missions principales est de collecter et conserver, de façon sécurisée, les dépôts de ses clients, et de les accompagner dans une démarche d’investissement ou de placement visant à pérenniser ou faire fructifier les actifs déposés. Ce dernier rôle est très important à une époque dans laquelle on voit émerger de nouveaux acteurs qui gèrent des données liées à l’argent, et dont on ignore comment elles sont protégées et utilisées. Face à cela, la banque se positionne comme un interlocuteur historique, de confiance, qui a démontré sa capacité à savoir gérer les capitaux de ses clients, ainsi qu’à de prendre des risques maîtrisés liés aux crédits qu’elle accorde.

G.B. Chez BGL BNP Paribas, nous pensons que le meilleur pour nos clients sera de combiner à la fois l’intelligence artificielle pour le traitement des données digitales avec une capacité à maintenir et développer une relation humaine. Cette dernière est fondamentale, notamment à certains moments du cycle de la vie, comme l’achat d’un bien immobilier, la constitution d’une épargne en vue de préparer sa retraite ou bien lorsqu’il s’agit de structurer sa transmission de patrimoine ou préparer sa succession. De même, pour des financements complexes, des demandes de crédit qui s’inscrivent dans la durée, la possibilité de s’entretenir avec un conseiller de confiance, qualifié, est indispensable. En revanche, nos clients souhaitent obtenir des réponses et des solutions de plus en plus rapides concernant leurs demandes de crédit ou pour des achats qui ne nécessitent pas de grandes réflexions ou du conseil spécialisé. Pour cela, les outils digitaux sont une force qui permet d’accélérer la prise de décision de Le digital a évidemment transformé le notre côté, et ce en toute sécurité. Pour vous visage de la banque. Qu’est-ce que cela donner un exemple, nous travaillons actuelchange pour vos clients, pour vos collalement sur des process qui nous permettront de répondre à une demande de crédit à la borateurs ? G.B. Depuis le début des années 2010, les consommation en 30 minutes. À partir d’albanques, comme de nombreux acteurs de la gorithmes empruntés aux mathématiques, vie économique, sont en effet entrées dans l’intelligence artificielle étudie de nombreux une profonde transformation digitale. BGL paramètres et analyse si la banque peut accorBNP Paribas est bien sûr présent à ce ren- der ou non un crédit à un client. Nous utilisons dez-vous, afin de proposer à ses clients des également cette intelligence artificielle pour interfaces permettant de se connecter aux détecter les tentatives de fraude dont sont services de la banque 24 heures sur 24, d’où victimes nos clients. ils le souhaitent, via leur ordinateur personnel ou leur téléphone. De récentes études le La banque de demain devra également montrent encore, parmi les 3 applications prendre en compte certaines problémales plus utilisées par les particuliers, figure tiques environnementales, peut-on évoquer ce sujet ? toujours celle de la banque. La transition digitale est également impor- G.B. Le Groupe BNP Paribas est très engagé sur tante car elle apporte beaucoup de possibi- ces questions et s’inscrit dans une dynamique lités quant au traitement des données des très volontariste, au niveau de l’entreprise elleclients. C’est ce qu’on appelle le big data. Nous même comme au niveau des produits qu’elle sommes aujourd’hui capables d’exploiter ces propose à ses clients. Nous avons la conviction informations, dans le respect de la réglemen- que les grandes entreprises comme la nôtre tation liée à ce sujet, et nous pouvons mieux ont, au-delà de leur mission économique, une cerner les attentes, les besoins de nos clients responsabilité forte face aux grands enjeux afin d’améliorer nos services et de leur pro- climatiques et sociétaux. Nous mettons notre poser des solutions sur mesure. capital humain et notre savoir-faire technique Au-delà de l’expérience client, le digital au service de ces problématiques qui sont au nous permet aussi d’améliorer l’efficacité opé- cœur de notre stratégie. rationnelle de nos processus de traitement. Cette stratégie se décline autour de Nous avons automatisé certaines tâches répé- 4 grands axes : la transition énergétique, l’intitives, ce qui nous permet de repositionner clusion des jeunes, l’entrepreneuriat social nos collaborateurs sur des tâches à plus forte et la contribution solidaire aux écosystèmes

« Nous avons la conviction que les grandes entreprises comme la nôtre ont une responsabilité forte face aux grands enjeux climatiques et sociétaux. »

PUB BRAND

Geoffroy Bazin CEO, BGL BNP Paribas

locaux sous la forme de mécénats. Fin 2018, le montant du financement des secteurs liés aux énergies renouvelables était de 15,4 milliards d’euros. Ceci correspond à un doublement par rapport à 2015. BNP Paribas Asset Management a également pris la décision de faire évoluer sa gamme phare de fonds vers une offre 100% durable, en intégrant des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) de manière systématique dans toutes les stratégies d’investissement. Autre exemple, le Groupe s’est entièrement désengagé des marchés de l’industrie du tabac, entre autres. Depuis 2017, nous mesurons et suivons notre empreinte carbone afin de la réduire, et nous la compensons via le Groupe. Aujourd’hui, notre bilan carbone est neutre et nous avons bien sûr l’objectif chaque année de compenser moins car nous émettrons moins.

PHOTO Patricia Pitsch (Maison Moderne)

VOICE BGL

Et demain justement, quelles seront les attentes de vos clients ? Quelles grandes tendances devraient se dégager ?

G.B. Les attentes de nos clients porteront toujours sur un service d’une qualité irréprochable, mais aussi plus réactif, presque instantané. Les connexions digitales à la banque devront être encore simplifiées et les options toujours plus nombreuses. Mais l’humain devra également être présent pour gérer les difficultés qui peuvent subvenir et y réprondre, pour structurer le conseil et accompagner nos clients. La technologie nous aidera à avoir des produits et services plus complets, comme le produit Genius que nous avons lancé cette année sur l’apire l’histo plication Web Banking toute ibas z e r v u de la banque, qui anaPar Déco L BNP lyse les flux du client et de BG u .bgl.l lui apporte des alertes www pour améliorer la gestion de son argent.  Novembre 2019 —

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ENTREPRISES

Liberty Steel ambitieux pour Dudelange

A

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INNOVATION « MADE IN LUXEMBOURG »

AIRXTOUCH A « TOUCHÉ » SON MARCHÉ Inui Studio vient de lancer la nouvelle génération de sa « barre » qui rend interactifs vitrines et autres écrans publicitaires sans les toucher. À défaut de séduire un nouvel investisseur, AirxTouch continue de convaincre Samsung... et des clients.

D

épôt de brevet fastidieux (et coûteux) aux États-Unis, recherche d’investisseurs, évangélisation d’un marché qui n’existe pas… Le parcours d’Inui Studio et de son fondateur, Olivier Raulot, s’apparente plus à un sacerdoce qu’à un long fleuve tranquille. Mais la start-up fondée en 2011, toujours hébergée au Technoport de Foetz, est cette fois sur une rampe de lancement. C’est en tout cas l’intime conviction de son dirigeant qui, depuis 2014, a dû réaliser le plus difficile : créer un marché. Dans ce cas, il s’agit du digital signage sans contact. Ou comment rendre interactif un écran placé derrière une vitrine ou sur du mobilier urbain sans devoir le toucher. Et ce grâce à AirxTouch, une « barre » rem­­­­plie de technologie et de capteurs de mouvements. « Nous avons reçu le support de Samsung depuis septembre 2017 et il reste un partenaire important, déclare Olivier Raulot. Nous avons vendu 80 unités de la première version de notre barre, mais nous visions 300 à 400 unités pour vivre. » Malgré de belles références comme PMU, Ikea, Moët & Chandon, il a donc fallu reprendre un bâton de pèlerin. « Créer un marché est un avantage et un inconvénient, note Olivier Raulot. En octobre 2018, n’ayant plus de commandes, nous avons pris la décision de considérer que la version 1 du produit était une exploration du marché. Et qu’elle nous avait permis d’obtenir un retour d’expérience. » Grâce aux marges dégagées sur les ventes de la première géné­ ration, de nos logiciels, ainsi que l’aide, sur deux ans, de 700.000 euros du ministère de l’Économie, 200 pièces d’une nouvelle génération vont être produites. « Nous avons ouvert les

précommandes en mars et nous avons reçu 242 demandes, pour 682.000 euros », se félicite Olivier Raulot. Qui voit dans cet intérêt l’émergence du marché qui était à construire. Deux nouveautés marquent la V2 d’AirxTouch : l’affichage vertical et l’approche de l’utilisateur. « Nous avons mis en place un curseur de profondeur qui détecte le doigt 15 cm avant la vitre, le représente visuellement sur l’écran et enclenche le ‘touch’ dès 3 cm. Il n’est donc plus du tout nécessaire de toucher la vitre, avec les bénéfices en matière d’hygiène que l’on peut imaginer, précise Olivier Raulot. Nous avons aussi travaillé sur le traitement de l’image et nous nous sommes appuyés sur du machine learning pour reconnaître les doigts et les mains avec précision. » Reste le nerf de la guerre : trouver les moyens financiers qui permettent d’aller au-delà de la perspective des 200 pièces. T. R. PRÉSENTÉES PAR

carrières Leonardo Vozzi, 35 ans, a rejoint la fiduciaire RSM Tax & Accounting Lux­embourg en tant qu’advisory & accounting manager. FIDUCIAIRE

Isabelle Spannagel, 41 ans, a rejoint Nadi Solutions en tant que head of project manage­ ment, HR & communication. FINTECH SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

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PHOTOS Nader Ghavami, RSM Tax & Accounting Luxembourg, Nadi Solutions

de ses trois usines de Tilleur, Flémalle et Dudelange, Liberty Liège-Dudelange réalise un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros. Si ArcelorMittal avait ralenti la ca­ dence de la production d’électrozinc autour des 50 % des capaci­­tés de l’usine, les nouveaux maîtres des Une page s’est tournée, fin forges veulent tourner à plein septembre, à Dudelange : l’usine régime et que cela se sache. d’ArcelorMittal est passée entre La veille, à Liège, M. Gupta a les mains de GFG Alliance et annoncé six millions d’investissede son CEO, Sanjeev Gupta. ments. Son enveloppe était de «  u début, nous les avons pris 10 millions d’euros pour les deux pour des amateurs. » À 45 sites, mais à Dudelange, il ne minutes de la prise de contrôle offi- donne pas le chiffre de 4 millions cielle de l’usine de Dudelange par d’euros attendu. « Nous verrons Sanjeev Gupta, CEO du groupe cela avec la stratégie ! » métallurgique et industriel inter« Depuis 20 ans, la plus grosse national basé à Londres GFG industrie du monde moderne est Alliance, le secrétaire général adjoint du LCGB Robert Fornieri a changé de ton. Le recrutement de l’expert mondial de l’acier Jon Bolton et la présence régulière des dirigeants du groupe à Dudelange, notamment celle du directeur général du double site de Liège et de ­Dude­lange Frédéric Tancrez, ont rassuré des syndicats. Pour acheter l’italienne Ilva et s’adresser à un marché italien en plein essor, le numéro un mondial de l’acier, ArcelorMittal, a dû se défaire de six usines, en Europe de l’Est, en Belgique et au Luxem­ Le CEO de GFG Alliance, maison de Liberty Steel, Sanjeev Gupta, bourg. Le deal à 740 millions d’eu- mère et le directeur de Liberty Liègeros, conclu début juillet après le feu Dudelange, Frédéric Tancrez. vert européen, permet à Liberty Steel de se hisser au troisième rang en déclin, mais cette industrie européen des producteurs d’acier. reste viable, assure-t-il devant « Nous sommes une famille, plus 200 à 300 personnes réunies sous qu’une entreprise. Une famille », une tente blanche. Nous voulons insiste le CEO de GFG Alliance, développer une stratégie de green Sanjeev Gupta, lors de sa première steel partout en Europe, que conférence de presse au Luxem­ notre activité soit durable sur le bourg. « Nous n’avons pas d’autre triple plan de l’environnement, actionnaire assez important pour de l’économie et du social. Nous nous dire ce que nous devons faire ! » voulons faire des investissements, nous avons des ambitions, nous visons une croissance rapide et, LA FIN DES 100 JOURS pour cela, nous prendrons des REPOUSSÉE À FIN NOVEMBRE S’il semble bien connaître chaque mesures rapides ! » L’homme d’affaires n’est pas paramètre du marché de l’acier et de chacune de ses usines, le patron naïf. Il a un « dragon à trois têtes » de la maison mère de Liberty Liège- – comme il l’appelle – à affronter : Dudelange demande encore de la des coûts énergétiques liés au patience. À l’issue des 100 jours, prix de l’électricité, les coûts du finalement plutôt mi-novembre, le CO2 qui risquent de doubler à court terme et une concurrence groupe dévoilera sa stratégie. Avec deux millions de tonnes qui internationale plutôt en Turquie sortent des 10 lignes de production et en Russie qu’en Chine. T. L. INDUSTRIE


Dan

Comptable

Nos clients cherchent toujours le soleil. Et nous, de brillants collaborateurs. Avec plus de 1.200 collaborateurs, Voyages Emile Weber fait partie des plus grandes sociétés de transport de personnes et de tourisme au Luxembourg et dans la Grande Région. Si, comme nous, vous avez la passion pour les chiffres et êtes sensible à des valeurs familiales de tradition et d’innovation, rejoignez notre équipe administrative. Nous avons besoin de talents comme vous pour assurer la bonne conduite de notre entreprise.

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AUDIT

LE RÉVISEUR D’ENTREPRISES, GARDIEN DE LA SINCÉRITÉ DES COMPTES Souvent mal connu, le métier de réviseur d’entreprises requiert intégrité, scepticisme et une bonne dose de courage. Sa fonction d’intérêt public le met au cœur du développement de la Place luxembourgeoise. CONTENU SPONSORISÉ KPMG

PHOTO Jan Harion (Maison Moderne) SOURCE Rapport annuel de l'IRE

epuis juin 2018, Philippe Meyer, en plus d’être D managing partner de KPMG Luxembourg, est président de l’IRE (Institut des réviseurs d’en-

treprises). Il souhaite mettre à profit son mandat pour valoriser une profession qui suscite parfois des interrogations quant à ses missions et son indépendance. « Cela est sans doute lié à la méconnaissance du métier, explique le président de l’IRE. La profession de réviseur d’entreprises n’est pas seulement un métier de technicien, elle repose également sur des valeurs fondamentales, comme l’intégrité et l’objectivité. » En effet, le réviseur se charge de réaliser le contrôle des comptes des entreprises, qui constitue une obligation légale pour de nombreuses sociétés. Il s’assure que l’information fournie dans les comptes est sincère, qu’elle n’a pas été altérée, involontairement ou volontairement. « Au-delà des compétences comptables nécessaires, l’état d’esprit du réviseur a une grande importance : il faut pouvoir convaincre le management que des erreurs matérielles doivent être corrigées, savoir expliquer clairement les conséquences d’erreurs aux organes de surveillance, bref, avoir le courage de dire ‘non’ quand cela est nécessaire. Ceci requiert des qualités personnelles, mais aussi un environnement professionnel où l’individu n’est pas laissé seul face à des décisions difficiles.», relève Philippe Meyer.

LES GARANTS DE LA CONFIANCE

« Je pense sincèrement que la place financière luxembourgeoise ne se serait pas développée comme elle l’a fait au cours des dernières décennies sans la contribution de réviseurs conscients de leur responsabilité sociétale, poursuit Philippe Meyer. À la lecture de notre opinion d’audit, le lecteur est informé que les comptes peuvent ou non être considérés comme sincères. Sans cela, aucun investisseur ne pourrait avoir de confiance raisonnable dans ce que lui communique une société. » 28 —

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« La profession de réviseur d’entreprises n’est pas seulement un métier de technicien. » PHILIPPE MEYER Président de l’IRE, Managing Partner de KPMG Luxembourg


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l'ire en chiffres

29

nationalités

556

réviseurs d’entreprises, dont 32 % sont des femmes

8.841

employés répartis dans 76 firmes d’audit

Ce rôle central explique aussi pourquoi la profession est très réglementée. Au-delà du diplôme à obtenir, le réviseur est tenu de suivre des formations régulièrement, y compris sur le risque de blanchiment. Depuis 2009, les réviseurs sont soumis à une supervision publique qui est assurée par la CSSF (Commission de surveillance du secteur financier). « Il est intéressant d’observer qu’une telle supervision publique n’existe en Belgique que depuis 2017, précise Philippe Meyer. Une telle supervision contribue assurément à la recherche de l’excellence réglementaire affichée par les autorités luxembourgeoises. »

UN TRAVAIL D’ÉQUIPE, DES ORDINATEURS ET… DU SCEPTICISME

Les jeunes qui débutent dans la profession sont amenés à faire preuve des mêmes qualités professionnelles que leurs aînés par rapport aux comptes qu’ils auditent. « Il n’y a pas de différence essentielle entre les qualités professionnelles à appliquer dans leur travail par les auditeurs juniors et celles requises des plus expérimentés : même esprit critique, consultation et scepticisme, estime Philippe Meyer. Néanmoins, les responsabilités croissant, des qualités d’interaction humaine plus grandes tant dans la gestion des équipes que dans la relation avec nos clients sont nécessaires. Sur une mission, nous travaillons réellement comme un groupe et le signataire de l’opinion s’appuie sur un travail collectif où la fiabilité de chacun fait l’objet d’un contrôle qualité à chaque étape.  » Reste à voir si, demain, l’évolution de la technologie ne permettra pas à des logiciels ou des robots de prendre en charge le travail, somme toute assez technique, des réviseurs d’entreprises. Philippe Meyer préfère nuancer. « Il est vrai que l’intégration de la technologie dans les outils d’audit permet dès aujourd’hui d’automatiser une partie de certaines tâches d’audit. Néanmoins, et c’est là l’essentiel, le scepticisme professionnel et l’intégrité sont des attributs qui appartiennent aux humains. Nos clients, dans les appels d’offres, insistent sur l’implication personnelle de l’associé responsable d’un mandat et attendent de lui, au-delà d’un bagage technique, une capacité à exprimer clairement ses positions, explique-t-il. Ils s’attendent aussi à ce que ces associés soient disponibles à Luxembourg ; d’où l’importance pour notre profession d’offrir à nos réviseurs d’accumuler une expérience de haut niveau localement. » 

métier (e) par le Intéressé ur  ? de révise l’IRE le site de r u s s u o ­v z e d n . s e R avoir plu pour en s .lu www.ire

3 QUESTIONS À…

PHILIPPE MEYER Qu’est-ce qui vous a personnellement motivé à vous présenter à la présidence de l’IRE ? J’exerce la profession d’auditeur à Luxembourg depuis 1990 et j’ai eu l’opportunité de travailler sur des comptes de toutes tailles et de divers niveaux de complexité. Je me suis parallèlement investi dans les travaux de l’IRE, notamment sur les change­ ments réglementaires qui ont touché la profession au Luxembourg en 2009 et 2016. J’y ai acquis une connaissance des acteurs publics et privés qui inté­ ressent notre profession. Après mon élection au poste de managing partner de KPMG Luxembourg en 2016, j’ai quitté le conseil de l’IRE pour me concentrer sur mes activités au sein du cabinet. À la réflexion, la crédibilité du président de l’IRE ne pouvait rien perdre à être occupée par un réviseur en respon­ sabilité de la gestion d’un cabinet. Je me sentais donc légitime à ce poste pour faire avancer cette profession au service du Grand­Duché. En quoi l’image du réviseur est-elle souvent tronquée dans l’esprit des gens ? On ne se rend pas toujours compte que le cœur de nos activités est de remplir une fonction d’intérêt public. Cette fon­ ction signifie qu’un grand nombre de personnes et d’organisations sont tributaires de la qualité du travail du réviseur. La bonne qualité des contrôles contribue au bon fonctionnement des marchés en améliorant l’intégrité et l’efficience des états financiers. En quoi la profession de réviseur est-elle un gage de la réputation du Luxembourg? Notre profession occupe une place significative dans l’économie luxem­ bourgeoise, non seulement du fait de son poids relatif sans équivalent dans les autres pays européens (plus de 550 réviseurs d’entreprises et 9.000 salariés employés par les cabinets de révision), mais également du fait des liens étroits qui la lient au monde des décideurs économiques et de son implication dans le processus législatif et réglementaire. Soumise à une supervision publique, elle s’attache en permanence à la qualité de son travail.

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PLACE FINANCIÈRE

place financière PSD2 reporté L’Autorité bancaire européenne a annoncé, le 16 octobre, que le délai de mise en conformité des banques et des commerçants en matière d’authentification forte pour les paiements en ligne, selon la directive PSD2, était repoussé au 31 décem­­bre 2020. Nobles Crus attaqué Le fonds Nobles Crus, suspendu par la CSSF depuis 2013, va être attaqué en justice par des investisseurs qui s’estiment lésés. Si l’association belge d’épargnants Investor Protection agit seulement six ans plus tard, c’est « parce que les investisseurs ont désor­ mais compris qu’ils ne récupéreraient, dans le meilleur des cas, qu’un quart de la valeur de leurs investissements », a expliqué Albert Biebuyck, managing partner de l’association. EY sur sa lancée EY Luxembourg a affiché une croissance globale de 8,3 % de son chiffre d’affaires (236 millions d’euros) lors de la présentation de ses résultats le 14 octobre. Le segment Conseil a bénéficié de la vague réglementaire, ainsi que des effets relatifs au Brexit. Le département Fiscalité a répondu à des demandes croissantes liées aux prix de transfert et aux mobile workers du fait du Brexit. Enfin, la branche Audit a gagné de nouveaux mandats et investi dans l’analyse de données.

Nominations chez KBL epb Le Belge Emmanuel Fievet devient le nouveau CEO de KBL Luxembourg en remplacement de Carlo Friob. L’ancien manager d’Edmond de Rothschild Suisse rejoint aussi le comité exécutif du groupe. La banque privée luxembourgeoise a également recruté la Tchéco-suisse Olga Miler en tant que group head of marketing. Elle est la cofondatrice de la start-­ up SmartPurse basée à Londres. Quant au Danois Søren Kjaer, il devient le nouveau CEO « Nordics », une nouvelle succursale ouverte à Copenhague pour développer ces marchés. Yves Mersch à la BCE L’ancien gouverneur de la Banque centrale du Luxembourg est désormais vice-président du conseil de surveillance prudentielle de la Banque centrale européenne, où il est actif depuis 2012. + 4,21 % pour PwC PwC Luxembourg a enregistré une croissance du chiffre d’affaires de 4,21 % en 2019 (464,4 millions d’euros) selon les résultats annuels présentés le 21octobre.Le département Fiscalité a connu une baisse de 2 % liée à la suppression par l’Allemagne de l’obligation d’un rapport sur les fonds communs de placement. Les segments Audit et Conseils ont connu des progressions respectives de 8 % et 5 %.

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BILAN

State Street se réorganise, Suetens prend du champ Après trois années de présence à la tête de State Street Luxembourg, David Suetens profite de l’intégration des activités grand-ducales dans la structure allemande pour se retirer de la gestion quotidienne. C’est l’heure du bilan.

Bilan À la tête de State Street Luxembourg depuis janvier 2017, David Suetens a atteint son objectif : être numéro un dans les trois métiers de la banque.

C

hangements en vue pour State Street Luxembourg. Dans le courant du mois de no­ vembre, les entités State Street Services (Luxembourg) et State Street Bank Luxembourg, comme d’autres entités européennes, seront réunies sous l’entité ban­ caire allemande State Street Bank International GmbH (SSBI). L’objectif est avant tout de ratio­ naliser la structure européenne qui s’est fortement développée ces dernières années. Les entités grand-ducales seront donc concrètement reliées à SSBI GmbH Luxembourg Branch, déjà active dans le pays. À l’occasion de cette opération de centralisation, le CEO des acti­ vités luxembourgeoises, David

Suetens, a décidé de prendre du recul. « Je suis sur la route chaque semaine depuis environ 23 ans. J’habite en Belgique et je travaille au Luxembourg depuis ces trois dernières années. J’ai proposé à l’équipe dirigeante de State Street de conserver ma position de membre des boards de l’entité State Street Bank International GmbH (SSBI). Je pourrai ainsi dédier une grande partie de mon temps à ma famille, tout en restant fortement impliqué dans la stratégie et la supervision de notre banque. »

CONSERVER LE MAILLOT JAUNE

À la tête de State Street Luxembourg depuis janvier 2017, David Suetens a élevé les objectifs et réussi son

PHOTO Edouard Olszewski

DIGEST


PLACE FINANCIÈRE

PHOTO Éditions Eyrolles

À LIRE

pari. À l’époque, la banque américaine arrivait en numéro un dans la catégorie administration de fonds de l’étude annuelle Monterey Insight sur l’industrie des fonds d’investissement au Luxembourg. Cette année, elle a pointé en tête dans ses trois métiers : l’administration de fonds, la banque dépositaire et le métier d’agent de transfert. Des performances qui ne sont pas liées au hasard : « Lorsque je suis arrivé au Luxembourg, il y a trois ans, j’ai procédé à un scanning de l’environnement afin d’évaluer le potentiel de la maison dont j’héritais. Nous portions le maillot jaune dans le secteur ‘administration de fonds’. En discutant avec l’équipe, j’ai voulu savoir si nous pouvions ambitionner de le porter également dans nos deux autres métiers. J’ai initié cela comme un défi et je suis très fier que nous y soyons parvenus », explique le CEO, qui veut désormais pérenniser cet objectif atteint. « Pour cela, nous devons encore nous améliorer et accélérer l’agenda lié à l’innovation pour asseoir cette plus-value que l’on représente pour nos clients. » Dès son arrivée, le grand partisan de l’innovation qu’il est a pris le siège qui restait libre à la Fondation Lhoft (Luxembourg House of Financial Technology). « Nous sommes actuellement confrontés à une importante transformation, principalement au niveau de la maîtrise des données. La digitalisation est un point essentiel pour le secteur, elle s’impose à toute vitesse », explique David Suetens. Mais, de son point de vue, le secteur des fonds d’investissement s’est m ­ ontré moins réactif que la banque et ­l’assurance. « Notre rôle est d’écouter nos clients, d’analyser leurs besoins. Lorsque nous percevons un besoin commun à différents clients, nous devons alors oser innover pour leur apporter la réponse. » Pour maintenir State Street Luxembourg au plus haut niveau, son CEO mise sur les atouts d’une banque présente partout dans le monde autant que sur ceux de la filiale luxembourgeoise. State Street Luxembourg compte plus de 100 clients de grande envergure, parmi lesquels 20 % sont

américains et 70 % européens. « Nous ne sommes donc pas là uniquement pour servir des clients américains, comme certains le pensent. Nos autres forces sont notamment d’être spécialisés dans les fonds alternatifs, bien présents au Luxembourg, les Exchange Traded Funds (ETF) et les normes ESG (environnement, social et gouvernance). Or, les gestionnaires d’actifs vont devoir rendre leurs fonds plus ‘verts’. Nous pourrons donc les aider à renforcer la transparence de leurs produits vers l’investisseur. »

30 ANS EN 2020

Malgré les changements structurels internes, le Luxembourg reste une localisation stratégique pour le groupe américain, qui y fêtera ses 30 ans l’an prochain. « La maison mère regarde le Luxembourg comme un domicile très important. Le Grand-Duché représente près de 10 % des flux mondiaux des fonds d’investissement. Une maison hyper-spécialisée dans ce secteur comme State Street ne peut pas ignorer ce marché », explique David Suetens. Le groupe profite d’ailleurs des connexions dont il dispose avec les entités du groupe sur d’autres continents pour attirer certains de nos clients d’Asie ou d’Amérique vers le Luxem­bourg s’ils décident de s’étendre en Europe. Au printemps dernier, State Street Luxembourg a cependant procédé à une restructuration qui, dans les deux ans, réduira l’emploi de 101 postes (sur un millier au total). La banque américaine développe une politique de centres d’excellence, et certains métiers spécialisés qui approchent de la digitalisation quasi complète seront transférés en Pologne. « Nous avons mené une négociation avec les syndicats pour laquelle, en tant que dirigeant, j’ai tenu à être très transparent et ouvert visà-vis de nos employés, même si c’est un dossier très délicat. Je suis satisfait de la négociation avec les syndicats, qui nous a permis d’aboutir à un plan équilibré », note encore M. Suetens. J.-M. L. Retrouvez la version intégrale de l’interview sur paperjam.lu.

AU RÉGIME DÉTOX  ! auteurS Stéphane Voisin et Jean-Baptiste Bellon éditeur Eyrolles date de publication Juillet 2019 prix 20 €

D

ans Detox Finance, deux analystes financiers, Stéphane Voisin et Jean-Baptiste Bellon, filent la métaphore des multiples addictions et toxines de la finance : « marchés surexcités », défaut d’appréciation du risque, distance prise avec l’économie réelle, recherche du profit à court terme... Leur remède ? La prescription d’un régime radical. « Tout système peut sécréter ses propres solutions anticorps ; la difficulté consiste en l’occurrence à faire comprendre aux banquiers qui, sentant le vent tourner, commencent à ­s’intéresser à la finance durable, que le concept ne consiste pas à trouver le moyen de faire durer leur idée de la finance, mais au contraire de la remettre en cause », lit-on dans le prologue. Après une analyse sans langue de bois des travers du secteur, les auteurs livrent leurs recommandations pour une mise au vert du secteur, ou du moins une « convalescence durable ». Sans pour autant se faire d’illusions : « S’il est très laborieux de convaincre un drogué d’arrêter, c’est notamment parce que la subs­ tance lui facilite tellement l’existence à court terme qu’il n’a plus le désir de vivre dans le monde réel ni la volonté de penser l’avenir. » Les clés pour réussir une cure détox « bien calibrée » : après une phase d’introspection, il est nécessaire de simplifier les instruments financiers, de voir loin, de « revenir à la terre et sur terre », de s’approprier les actifs « verts », de créer de la valeur et de prendre des risques qui soient utiles pour la société. La nouvelle génération « ne se satisfait plus de banques d’un monde qui change […], elle veut une banque qui change le monde ». Le patient ne doit pas non plus « oublier d’où il vient,  au risque de replonger »… Sevrage garanti !

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PLACE FINANCIÈRE B U Z Z WO R D

QUEL SERA LE STYLE LAGARDE ? Christine Lagarde remplace Mario Draghi à la présidence de la BCE. À quels changements faut-il s’attendre ?

P

remière femme à avoir occupé le poste de directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), en juillet 2011, Christine Lagarde est désormais la première également à assurer la délicate mission de ­président de la Banque centrale européenne (BCE). Après huit années de règne de l’imperturbable banquier italien Mario Draghi, faut-il attendre une révolution de la nomination de cette ancienne avocate, qui a également été ministre dans le gouvernement français pendant sept ans, dont quatre (2007-2011) en tant que ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie ? « Sans doute pas une révolution, dans la mesure où Mario Draghi a déjà bien contribué à faire évoluer cette institution en quittant le rôle méca­ nique, indépendant et autoritaire de ses prédécesseurs », estime Philippe Ledent, senior economist chez ING Belux. Nannette HechlerFayd’herbe, chief investment officer International Wealth Mana­ gement chez Credit Suisse, mise également sur une transition dans la continuité. « Draghi s’est montré favorable au maintien d’une poli­ tique expansive, Christine Lagarde est dans le même camp. Il lui laisse un testament sous la forme d’un programme de rachat d’actifs quasi illimité, lié uniquement à l’évolution de l’inflation. Je la vois maintenir cette politique, mais en y ajoutant peut-être de nouveaux instruments d’intervention. »

é­ quilibré entre politique fiscale et politique monétaire. » Quant à Mario Draghi, s’il a déjà su se montrer plus souple que ses prédécesseurs, Jean-Claude Trichet et Wim Duisenberg, il n’en reste pas moins un banquier pur jus, estime Philippe Ledent. « Il a gardé un aspect professoral, assez rigide, refusant de se prononcer sur des critiques jugées farfelues. » Mais pour la première fois dans la jeune histoire de la BCE, « Super Mario » a laissé transparaître les divisions qui pointent au sein du Conseil des gouverneurs plutôt

Christine Lagarde prendra ses fonctions le 1er novembre.

que d’assener la « bonne parole » de l’institution de Francfort comme ce fut le cas avant 2011. « L’arrivée d’une vraie femme politique va encore faire évoluer les choses », estime l’économiste d’ING. Elle devrait se montrer capable d’encore mieux gérer les différents courants d’opinion et de UN « MIX PLUS ÉQUILIBRÉ » mieux intégrer la politique monéLa différence entre Draghi et taire dans la politique économique Lagarde devrait plutôt se jouer sur globale. « Mais pour un président le profil professionnel, entre le de la BCE, la communication est banquier et la politicienne. aussi un jeu dangereux. La confu­ « Christine Lagarde détient un sion autour d’un message du pré­ background diplomatique et poli­ sident de la BCE peut très vite tique conséquent, note Madame déstabiliser les marchés. Christine Hechler-Fayd’herbe. Cette expé­ Lagarde devra donc parfaitement rience lui donnera peut-être maîtriser tous les concepts de la ­l’occasion de développer un mix politique monétaire », avertit de politique économique plus Philippe Ledent. J.-M. L. 32 —

­ — Novembre 2019

Quantitative easing

[ˈkwɒntɪtətɪv ˈiːzɪŋ] expression Le QE est l’outil de la dernière chance pour une banque centrale. En injectant de l’argent dans l’économie et en poussant les acteurs à investir.

L

a Banque centrale européenne lance, en novembre, un vaste programme de quantitative easing (QE) – assouplissement quantitatif, en français. Un terme relativement barbare employé pour la première fois au Japon en 2001 pour relancer la machine économique. Lors du déclenchement de la crise financière de 2008, les États-Unis et la Banque d’Angleterre ont été les premiers à dégainer à nouveau cet outil, la zone euro embrayant relativement tardivement en mars 2015. Les banques centrales y ont recours lorsque les mécanismes traditionnels ne peuvent plus fonctionner. Comme actuellement, avec des taux directeurs qui rasent les planchers. De quoi s’agit-il ? Le QE consiste, pour une banque centrale, à injecter des liquidités dans l’économie en rachetant massivement des obligations d’État ou d’entreprises. Entre 2015 et fin 2018, la BCE en a acheté pour 2.600 milliards d’euros. Les vendeurs reçoivent donc de l’argent qui, espère l’institution monétaire, sera réinjecté dans l’économie réelle à travers des prêts ou des placements. Les détenteurs de cette nouvelle manne monétaire devraient d’ailleurs être naturel­ lement tentés de le faire. Pourquoi ? Parce que, mécaniquement, le rachat massif des obligations les rend plus chères et fait ainsi chuter leur rendement. Les investisseurs seront donc tentés de quitter le monde douillet des obligations et de se tourner vers d’autres produits (prêts aux entreprises, aux start-up, aux particuliers...). L’outil est évidemment à utiliser avec parcimonie, puisqu’il s’agit d’une vaste ­opération de création monétaire. Or, ­l’injection artificielle de monnaie dans le tissu économique peut provoquer de ­l’inflation. Mais, actuellement, c’est ce que cherche à faire désespérément la BCE. PHOTO Shutterstock

BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE



PLACE FINANCIÈRE

RELOCALISATIONS

Le Brexit a déjà eu lieu dans la finance 57 structures ont d’ores et déjà déclaré avoir choisi le Luxem­ bourg comme hub ou quartier général européen en prévision de la sortie du Royaume-Uni de l’UE.

B

rexit, suite et pas fin. Au moment de boucler cet article, un énième rebondissement venait de survenir dans le feuilleton sans fin de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Coincé par un amendement en provenance de son propre camp et par le « Benn Act » voté début septembre, le Premier ministre britannique Boris Johnson devait demander aux autorités européennes un report de la date de sortie de son pays du 31 octobre 2019 au 31 janvier 2020, deux jours après avoir conclu un accord à Bruxelles.

« Tous les grands acteurs ont déjà pris une décision. » Nicolas Mackel

CEO, Luxembourg for Finance

Cette incertitude politique, les acteurs de la place financière ont voulu, sinon l’anticiper, du moins l’éviter en déployant leurs plans pour ne pas couper les ponts avec le marché unique dès le lendemain du référendum du 23 juin 2016, comme l’a rappelé Nicolas Mackel lors d’une conférence organisée le 10 octobre par LuxReal, l’association des professionnels de l’immobilier au Luxembourg. « Le Brexit a déjà eu lieu pour les services financiers », déclarait le CEO de Luxembourg for Finance (LFF). Pour un secteur aussi régulé, la priorité est d’assurer la continuité des affaires sur le continent. Et de citer le nombre de 57 acteurs qui ont choisi de relo34 —

­— Novembre 2019

caliser leurs activités européennes BANQUE PRIVÉE au Luxembourg, selon leurs propres déclarations publiques ou les annonces faites dans les médias. Le chiffre réel est probablement plus élevé. Dans le détail, le patron de LFF précisait qu’il s’agissait de 30 gestionnaires, 13 assureurs, 9 banques et 5 sociétés de paie- Annoncer aux clients privés que leurs dépôts seront désormais ment. « Aujourd’hui, tous les facturés est un exercice périlleux pour les banques privées. Mais grands acteurs ont d’ores et déjà la politique de taux de la BCE laisse peu de marge de manœuvre. pris une décision quant à leur organisation alternative », ajoue tabou de la facturation des le sujet, UBS a décidé en août de tait Nicolas Mackel sur scène. dépôts des clients des banques répercuter le coût des taux privées vient tout juste d’être levé négatifs sur ses clients suisses. par certaines banques euro- Ainsi, à partir de novembre, tout MULTIPOLARISATION péennes pour faire face aux taux dépôt supérieur à 500.000 ET « A MAZONISATION » Les décisions ont été opérées en négatifs de la Banque centrale euros sera facturé 0,6 % par an fonction des spécialisations des européenne (BCE). Depuis cinq ans, (0,75 % pour les dépôts dépasplaces financières, qui se voient la BCE fait payer aux banques un sant deux millions d’euros). La renforcées. Les banques à Francfort « loyer » pour conserver leur argent, banque a été suivie par Credit et Paris, la gestion d’actifs, les fonds, qui se traduit par des taux négatifs Suisse, qui applique un taux de le paiement et la gestion de fortune (-0,5 % depuis septembre). Une 0,4 % sur les dépôts supérieurs à à Luxembourg. La surprise est pro- taxe sur les dépôts, que les banques un million d’euros. bablement venue de l’assurance, tentent donc aujourd’hui de réperEn octobre, UniCredit annonçait qui ne disposait pas vraiment de cuter sur les clients. également sur BFM Business cluster alternatif sur le continent, Au Luxembourg, les établisse- que des mesures étaient en prépaet qui s’est tournée en majorité vers ments concernés marchent ration pour 2020 concernant les le Grand-Duché. « Le Brexit encore sur des œufs. Sur six dépôts de ses clients supérieurs à entraîne une multipolarisation de banques interrogées, deux se sont 100.000 euros dans tous les pays où l’industrie financière, notait refusées à tout commentaire sur la banque italienne est présente. Nicolas Mackel. Avec ces relocali- le sujet (KBL epb et Pictet & Cie Les banques privées suisses sations, c’est un paysage plus diver- Europe), tandis que deux autres Julius Baer, Pictet & Cie et Lombard sifié qui se dessine, même si ces se limitent à mentionner que « le Odier ont, elles aussi, déjà mis en mouvements ne se matérialisent sujet est en cours d’analyse » (BGL place une telle politique tarifaire. pas encore dans une échelle des BNP Paribas et Deutsche Bank). « Le cash ne devrait représenter Et les deux banques qui com- qu’une petite partie des actifs du 3.000 emplois évoquée en 2017. Les conséquences du Brexit ne seront muniquent (Banque de Lux­ client. Le reste doit être investi. Si qu’à considérer sur le long terme. embourg et Société Générale les dépôts d’un client sont trop Une chose est pourtant sûre, le Lux­embourg) annoncent qu’elles importants, il n’est alors pas exclu scénario d’un « no deal », soit une ne facturent pas les dépôts de qu’il y ait un retransfert de coût sortie du Royaume-Uni sans leurs clients actuellement. vers celui-ci, en privilégiant le cas accord, « serait une erreur ». « Je ne « Société Générale Luxembourg, par cas. C’est un sujet auquel nous peux pas concevoir un futur dans tout comme le groupe, n’a pas, à réfléchissons », a affirmé Pierre lequel l’Europe n’aurait pas de ce jour, de politique de factura- Etienne, responsable du Private relations commerciales structu- tion systématique des dépôts Banking Group de l’ABBL, lors du rées avec le Royaume-Uni », esti- pour ses clients. Mais si l’envi- bilan annuel de la banque privée mait Nicolas Mackel. ronnement de taux négatifs le 10 septembre. Les banques privées gèrent Et si le véritable enjeu se situait devait s’aggraver, la question se ailleurs ? Derrière le brouillard du reposerait nécessairement. Nous des dépôts conséquents : selon le Brexit, certaines mégatendances préférons toujours inciter dernier rapport de McKinsey sur donnent à réfléchir dans le nos clients à placer leur argent, le secteur, un tiers des actifs gérés contexte d’un marché unique euro- à investir », affirme Arnaud par les banques privées européen à parfaire. Selon une étude Jacquemin, CEO de Société péennes sont des dépôts, et la pénalisation des dépôts a constide PwC Luxembourg commandi- Générale Bank & Trust. tée par LFF sur « l’amazonisation La position est la même pour la tué le principal facteur de baisse des services financiers », en 2006, Banque de Luxembourg : « Notre des marges entre 2014 et 2018. Actuellement, les liquidités 49,3 % des actifs parmi le top 10 des position actuelle est de ne pas tarigestionnaires d’actifs étaient basés fer les dépôts de nos clients parti- placées auprès de la BCE aten Europe, contre 50,7 % en Amé­ culiers, quel que soit le montant ­teignent 1.760 milliards d’euros, rique du Nord. En 2018, seuls 6,4 % des dépôts placés. » ce qui entraîne un total d’intérêts Première banque à avoir annuel pour les banques de 7 milsont basés en Europe contre 93,6 % en Amérique du Nord. T. R. publiquement communiqué sur liards d’euros. L. F.

LE DÉLICAT SUJET DE LA FACTURATION DES DÉPÔTS

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PLACE FINANCIÈRE

LES FAMILLES FORTUNÉES ATTIRÉES PAR L’IMMOBILIER Une étude d’UBS sur les investissements privilégiés par les family offices montre leur intérêt croissant pour l’alternatif, source de meilleurs rendements. L’immobilier en tête.

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uand on ne sait plus vers quels actifs se tourner pour investir son argent, le mieux est sans doute de regarder ce que font les autres. Et comme tout le monde ne peut pas être fan de Warren Buffett, pourquoi ne pas s’inspirer des choix effectués par les professionnels des family offices pour leurs clients, les familles fortunées ? C’est en tout cas ce que propose UBS dans son enquête annuelle. En collabora­ tion avec Campden Wealth Research, la banque analyse la stratégie d’investissement de 360 family offices répartis aux quatre coins de la planète. La grande tendance pointée lors de cette dernière édition est l’attrait de l’immobilier, qui atteint désormais 18 % du total (voir graphique). Plus largement, les investissements alternatifs représentent désormais 40 % du portefeuille moyen, une augmen­ tation de 1,4 % par rapport à l’étude 2018. Cette évolution s’ex­ plique, en période de taux bas et de volatilité des marchés finan­ ciers, par la recherche de rende­ ment et de diversification. Les prévisions pour 2020 montrent d’ailleurs que 39 % des investisseurs prévoient d’accroître leur poids dans les investissements directs en private equity, 28 % le feront à travers des fonds de private equity et 16 % rechercheront à faire gran­dir la partie « brique » de leur portefeuille.

DANS QUOI INVESTISSENT LES FAMILY OFFICES EN 2019 Agriculture 1,40 % Hedge funds 4,50 % Monnaies 7,60 %

Matières premières 1 % Or 0,80 %

Actions 32 %

trialisés seront en baisse de 7,7 %. Obligations 16 % Dans ce climat de rendements faibles et de volatilité des mar­ chés, les différents points du globe n’ont pas connu le même Immobilier 18 % Private equity 19 % niveau de retour sur investisse­ ment. Les zones Asie-Pacifique et marchés émergents sont celles qui ont obtenu les meilleures per­ RETOURS SUR INVESTISSEMENT formances avec des retours de PAR RÉGION 6,2 % en 2018. Les family offices Europe 4,3 % d’Amérique du Nord ont obtenu 5,9 % tandis que l’Europe ferme Monde 5,4 % la marche avec seulement 4,3 %. La moyenne mondiale atteint, 5,9 % quant à elle, 5,4 %. Amérique du Nord

ACTIONS ET OBLIGATIONS

Les titres cotés en bourse restent toujours la principale valeur porte­feuille des family offices. Leur poids de 32 % se répartit en 25 % d’actions des marchés déve­ loppés et 7 % d’actions des mar­ chés émergents. Mais la baisse de 1,2 % de la première catégorie a fait chuter leur poids d’autant dans le portefeuille global. Plus ouverts aux risques, les investis­ seurs américains ont placé 38 % des avoirs en actions. En Europe, la part est de 32 %, dont 5,2 % seu­ lement dans les marchés émer­ gents. Les investisseurs basés dans ces pays se montrent, eux, plus sensibles aux obligations, qui représentent 23 % de leur total, contre 19 % pour les actions.

Asie-Pacifique

6,2 %

Marchés émergents

6,2 %

Source UBS

investissements directs dans les sociétés. Ils permettent aux familles de détenir un contrôle sur la société et de limiter leurs frais par rapport à des investis­ sements dans les fonds. Ces inves­ tissements offrent également de très bons retours : de 8,6 % lors­ qu’ils passent par des fonds de fonds à 16 % en direct avec un rôle actif du management.

IMMOBILIER

Dans le cadre de l’étude 2019, l’immobilier est donc la catégo­ rie qui a connu la plus importante PRIVATE EQUITY progression. En un an, elle a vu Moins volatil que d’autres classes sa part augmenter de 2,1 % pour d’actifs, le private equity, qui atteindre 17 % du portefeuille glo­ LES PAYS ÉMERGENTS PRISÉS consiste à investir dans des socié­ bal. 73 % des family offices Une autre tendance est l’accentua­ tés non cotées en prenant des placent une part de leurs deniers tion du poids des pays émergents. parts directement dans le capital dans le real estate. Selon les Cela est particulièrement visible ou par l’intermédiaire de fonds calculs d’UBS, 54 % du porte­ au niveau des actions. En 2020, les d’investissement, reste très popu­ feuille immobilier des family actions en provenance de ces pays laire pour 81 % des gérants de offices est investi dans l’immobi­ devraient être en hausse de 29 % family offices. Sur les 19 % du por­ lier commercial et 46 % dans le dans les portefeuilles analysés, tefeuille investis dans cette classe résidentiel. Au total, 53 % des alors que celles des marchés indus­ d’actifs, 11 % sont destinés aux investissements sont faits au

36 —

­— Novembre 2019

niveau local. Quant aux retours, ils oscillent entre 6,6 % pour le résidentiel local et 9,2 % pour le commercial international.

INVESTISSEMENTS DURABLES

Actuellement, un family office sur trois investit une part de ses moyens dans des produits du­­ rables. Parmi ceux-ci, la moyenne du portefeuille qui y est consa­ crée atteint 19 %. Dans cinq ans, elle devrait atteindre 32 %, selon l’étude d’UBS. La rentabilité de ces investissements est jugée très bonne. 69 % ont atteint les objec­ tifs et 16 % les ont dépassés. La priorité des familles est la lutte contre le réchauffement clima­ tique (61 %), avant la santé (51 %) et l’aide aux personnes. J.-M. L.

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carrières Justine Muller a intégré Beng Architectes Associés comme architecte d’intérieur. Elle a étudié le design d’espace et l’architecture d’intérieur à l’École de Condé à Nancy. BUREAU D’ARCHITECTES

Constantin Iscru, 39 ans, a été nommé counsel au sein de son département Finance, Projets & Restructurations au sein de DLA Piper Luxembourg. Il a travaillé auparavant pendant neuf ans au sein du département Banking, Finance & Capital Markets de Clifford Chance. ÉTUDE D’AVOCATS

Steve Bolsee, 43 ans, a récemment été promu au poste de directeur – responsable de la ligne Administra­­tion de fonds au sein d’Advisory Key. Il a plus de 20 ans d’expérience dans les services financiers, avec de solides compétences en gestion et en services à la clientèle dans l’admi­nistration de fonds. BUSINESS STRATEGY

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LES FONDS IMMOBILIERS, RENDEMENT ET STABILITÉ

Les investissements dans l’immobilier présentent un rapport rendement-risque attractif.

Outre des placements dans des actifs financiers, il peut être judicieux d’investir une partie de son patrimoine dans des fonds d’investissement immobiliers. CONTENU SPONSORISÉ VENTURE CORPORATE GROUP

our toute famille ou institution qui possède P un certain patrimoine, l’objectif est de le faire fructifier tout en maîtrisant la gestion des risques.

L’IMMOBILIER, UN INVESTISSEMENT STABLE

Les fonds alternatifs, qui comprennent les fonds immobiliers, connaissent une belle progression 38 —

— Novembre 2019

Fonds alternatifs en pourcentage du patrimoine de clients institutionnels et de familles fortunées 60%

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Or, si certains placements financiers classiques, sur les marchés boursiers, peuvent produire des rendements alléchants, ils sont aussi plus exposés au risque. Cela explique l’engouement actuel pour les placements alternatifs comme l’immobilier et le private equity, qui présentent un rapport rendement-risque intéressant tout en étant moins sensibles à la volatilité des marchés financiers. Offrant un rendement tout aussi attractif, les investissements dans l’immobilier, quant à eux, représentent un risque moins élevé. « La stratégie consistant à investir dans des actifs réels comme l’immobilier, en complément d’investissements sur les marchés financiers classiques, permet de placer une partie de son patrimoine dans des produits qui sont décorrélés des marchés boursiers, ce qui limite évidemment les risques », confirme Raphaël Delplanque, Cofondateur et administrateur de Venture Corporate Group, ancien directeur de la gestion d’actifs à la Banque Rothschild Europe. Sa société gère un fonds immobilier patrimonial paneuropéen qui investit dans des immeubles commerciaux et des bureaux. Loués ou revendus, ces actifs génèrent un revenu stable et attractif, indépendamment des soubresauts du marché. Créée en 2014, la société est en croissance constante. Elle gère aujourd’hui 210 millions d’actifs, répartis sur 54 immeubles en France, en Belgique, au Luxembourg et au Portugal.

ÉVOLUTION DES FONDS ALTERNATIFS AU SEIN DE L'UNION EUROPÉENNE

Dans le marché Anglo-saxon

depuis quelques années. « Ils représentent aujourd’hui, en Europe continentale, environ 30 % du patrimoine de clients institutionnels et de grandes familles fortunées. Le marché européen a tendance à rejoindre le marché anglo-saxon, au sein duquel ce chiffre grimpe à 60 %, précise Raphaël Delplanque.  Les investissements dans l’immobilier que nous proposons ont le grand avantage de stabiliser le patrimoine en cas de crise financière : l’immeuble reste un actif réel, et les loyers continuent à générer du revenu. » Dans le cadre de la gestion de son fonds immobilier paneuropéen, Venture Corporate Group offre à ses clients toute son expertise dans les domaines immobilier et financier. « Nos services immobiliers comptent 22 personnes qui s’occupent de l’asset management et du property management, et 13 autres sont actives dans la gestion juridique,  financière et réglementaire de nos activités, détaille

En Union européenne

Frédéric Fauveaux, Directeur Général de la société. Grâce à ces compétences, nous offrons à nos clients des solutions sur mesure et un accompagnement de chaque instant. Notre proposition est donc très différente de celle offerte par les grands fonds, dans lesquels les produits sont nettement plus standardisés. » Le fonds immobilier proposé par Venture Corporate Group est ouvert aux investisseurs à partir de 125.000 euros. Mais la société propose aussi d’autres formules d’investissement : une foncière dédiée – c’est-à-dire une structure consacrée à un seul client – ainsi qu’un « club deal » – qui réunit les investisseurs qui partagent les mêmes intérêts autour d’une stratégie d’investissement spécifique. Le modus operandi reste toutefois toujours le même  : dénicher les immeubles qui permettront de créer le plus de valeur et proposer des scénarios de sortie diversifiés, à court ou long terme. Une stratégie qui, depuis trois ans, est couronnée de succès. 


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Frédéric Fauveaux, Directeur Général de Venture Corporate Group

Raphaël Delplanque

création de Venture Corporate Group

immeubles gérés par Venture Corporate Group

210M

d’actifs sous gestion en Europe

Quelle est votre particularité par rapport à vos concurrents ? Notre société, qui est née de l’alliance entre plusieurs cofondateurs issus des domaines immobilier et financier, se veut un acteur expert et indépendant, à l’esprit entrepreneurial. Cette approche garantit objectivité, dynamisme et, bien sûr, qualité. Mais ce qui nous démarque le plus de nos concurrents, c’est notre implication forte dans la recherche et la mise en œuvre de solutions d’investissement spécifiques qui, à la fois, optimisent les opportunités du marché immobilier et répondent aux besoins particuliers de nos clients, qu’ils soient institutionnels ou privés. Quelles sont vos perspectives de développement pour les prochaines années ? Nous prévoyons de lancer un nouveau fonds d’investissement en 2020, destiné à des opérations immobilières à plus court terme. Nous comptons également renforcer nos détentions au Portugal et en Belgique, et nous ouvrir les portes du marché espagnol. Pour les années à venir, notre volonté est de poursuivre notre développement en élargissant la gamme de nos produits en fonction des attentes spécifiques de nos investisseurs.

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« Décorrélés des marchés financiers, les investissements dans les fonds immobiliers que nous proposons stabilisent le rendement du patrimoine. »

54

«  notre société se veut un acteur expert et indépendant, à l'esprit entrepreneurial  » Votre fonds d’investissement a une visée paneuropéenne. Pouvez-vous nous en dire plus sur son spectre géographique ? Nous avons commencé le développement de notre activité par des investissements sur tout le territoire français, qui est le deuxième marché immobilier le plus liquide en Europe après le Royaume-Uni. Puis, nous avons rapidement élargi nos acquisitions au territoire belge, luxembourgeois et portugais, empruntant ainsi une dimension paneuropéenne. Le but de ce positionnement est de diversifier davantage les opportunités et les risques en pénétrant des marchés aux caractéristiques différentes mais complémentaires.

Raphaël Delplanque, Cofondateur de Venture Corporate Group

2014

3 QUESTIONS À RAPHAËL DELPLANQUE

ler onseil z un c porate e t c a t r Con nture Co uter de Ve pour disc t Group otre proje t de v issemen st u d’inve recg.e .ventu w w w Novembre 2019 —

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ÉCONOMIE

économie Triple Prix Nobel La Française Esther Duflo est devenue la deuxième femme à recevoir un prix Nobel d’économie. Âgée de 47 ans et exer­ çant au Massachusetts Institute of Technology (MIT), elle décroche ce prix aux côtés de Abhijit Banerjee (58 ans, MIT) et Michael Kremer (55 ans, Harvard University) pour leurs travaux expérimentaux destinés à éradiquer la pauvreté dans le monde. + 3,7 % L’Institut national de la statistique a publié son estimation du PIB au deuxième trimestre 2019. L’évolution du PIB en volume a été de + 3,7 % par rapport au deuxième trimestre de 2018, et de 2,2 % par rapport au trimestre précédent. Les évolu­ tions annuelles du PIB en volume pour 2018 ont été révisées comme suit : + 2,7 % au lieu de + 2,6 % pour le troisième trimestre, et + 1,2 % au lieu de + 1,8 % pour le quatrième trimestre. « Sur l’ensemble de ­l’année 2018, l’évolution du PIB en volume a été révisée de + 2,6 % à + 3,1 %. Concernant l’évolution annuelle du premier trimestre 2019, elle est de + 1,0 % au lieu de + 1,6 % », ajoute le Statec. Plus compétitif Le Luxembourg tire son épingle du jeu après la publication du classe­ ment mondial de com­ pétitivité élaboré par le

Forum économique mon­ dial. Il termine ainsi à la 18e place alors qu’il oscil­ lait entre les rangs 19 et 25 les années précé­ dentes. Il se positionne derrière l’Allemagne qui est 7e (-2 places), la France 15e (+2), mais devant la Belgique (22e). L’économie luxembour­ geoise se hisse de la 22e à la 17e place en matière de compétences. Cela s’explique en grande partie par « l’attrait de talents étrangers qui représentent près de 75 % des salariés », ­commente la Chambre de commerce. Croissance au plus bas Au 2e trimestre, le coût salarial moyen n’a pro­ gressé que de 2,1 % sur un an contre 2,6 % au premier trimestre et 5 % au dernier trimestre 2018, indique le Statec dans son dernier Con­ joncture Flash. « L’évo­ lution des salaires hors indexation automatique est négative au deuxième trimestre, la dernière datant d’août 2018 (+ 2,5 %, ndlr) ». Le déclen­ chement d’une nouvelle tranche devrait intervenir lors de ce dernier tri­ mestre, note le Statec. Parmi les secteurs les plus dynamiques, les salaires ont augmenté de 3,5 % dans les trans­ ports, de 3,2 % dans l’horeca ainsi que dans les services d’information et de communication. La seule branche où les choses ont empiré (-0,3 %) est celle de l’industrie manufacturière.

À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez in­for­­mé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

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­ — Novembre 2019

ANNIVERSAIRE

Luxinnovation garde une économie d’avance L’agence nationale de promotion de l’innovation, Luxinnovation, célèbre son 35e anniversaire le 14 novembre prochain, mais en tournant les yeux davantage vers l’avenir que vers son passé.

Regarder vers l’avenir Pour Sasha Baillie, CEO de Luxinnovation, la célébra­ tion des 35 ans de l’agence sera l’occasion de montrer où l’économie va aller.

L

uxinnovation a vu le jour en 1984 dans le sillage d’une prise de conscience européenne de la nécessité d’investir en recherche et développement et dans l’innovation technologique. Une réaction face à la montée en puissance de ce qu’on appelait encore les « pays nouvellement industrialisés » – Tigres asiatiques en tête. Sans université, sans centre de recherche, le Luxembourg avait un effort de rattrapage à consentir encore plus ample que ses partenaires. L’anecdotique « service de promotion commun d’assistance à l’innovation », piloté par le ministère de l’Économie, la Chambre de commerce et la Fédération des industriels ­luxembourgeois (Fedil), compte aujourd’hui 70 collaborateurs et un coup d’avance sur l’évo-

lution de l’économie grand-ducale. « L’objectif de la célébration des 35 ans est certes de regarder vers le passé et les 35 dernières années d’innovation au Luxembourg – tout ce qu’a fait Luxinnovation en interaction avec une panoplie d’acteurs au Grand-Duché, confirme Sasha Baillie, CEO de Luxin­novation, mais aussi de regarder vers l­ ’avenir en montrant vers où l’économie va aller. » À savoir l’économie des données et le développement durable, dans la lignée de la stratégie Rifkin. « Notre keynote speaker Alex Pentland (chercheur au MIT, spécialisé dans le big data et la protection de la vie privée, ndlr) évoquera le potentiel de l’économie des données et ­comment l’accès aux données peut nous aider

PHOTO Anthony Dehez (archives)

DIGEST


ÉCONOMIE L U X E M B O U RG P E R F O R M A N C E I N D E X

IMMATRICULATIONS VERS UN NOUVEAU RECORD

Le nombre de demandeurs d’emploi résidents disponibles inscrits à l’Adem s’établit à 14.692 au 30 septembre 2019. Sur un an, cela constitue une hausse de 110 personnes, soit de 0,8 %. Le taux de chômage, corrigé des variations saison­nières, calculé par le Statec, s’établit à 5,3 %. Le nombre de demandeurs d’emploi non-résidents disponibles inscrits à l’Adem est de 2.389 au 30 septembre 2019, soit 10,1 % de moins qu’en septembre 2018.

Le marché de l’automobile se dirige vers une troisième année record. Selon les chiffres du Statec, le mois de septembre a permis d’enregistrer 3.308 nouvelles immatriculations, une progression de plus de 25 % par rapport au même mois en 2018. 6.000

5.000

5,5 %

4.000

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SOURCE SNCT, Statec

FONDS LA BARRE DES 4.500 MILLIARDS D’EUROS

En milliards d’euros

4.502

4.500

Les actifs sous gestion dans les fonds luxembourgeois ont dépassé la barre des 4.500 milliards d’euros pour atteindre 4.502 milliards d’euros en août.

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SOURCE CSSF

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INFLATION LÉGÈRE BAISSE

FAILLITES LÉGÈRE AUGMENTATION

Le taux annuel d’inflation est de 1,3 % en septembre 2019, contre 1,6 % au mois d’août 2019.

Après une baisse remarquable en août, les faillites repartent à la hausse avec 91 déconfitures contre 88 le mois précédent, et 62 à la même période l’année dernière.

2,5 %

150

127

Nombre de faillites

125

2 %

118

100 1,5 %

91

2 % 88

Un avenir pour lequel Luxin­no­ vation a ajusté son champ d’ac­­tion. « Nous nous sommes refoca­­li­sés sur notre mission essen­tielle : le soutien et l’accom­­pagnement des entreprises dans l’innovation, pré­ cise Mme Baillie. Le gouvernement a pour objectif de développer l’économie de manière durable et ne peut le faire qu’avec les entreprises qui constituent le tissu économique de notre pays. Notre mission consiste à les guider dans cette direction, mais aussi à capter de leur part les défis et les opportu­ nités qui apparaissent afin de répondre à leurs besoins tout en tenant compte de leur expertise. » Cet échange s’avère également crucial pour la deuxième mission originelle de Luxinnovation : atti­ rer au Luxembourg de nouvelles activités ou entreprises présentes à l’étranger. « Nous veillons à ce que cela se fasse en ligne avec les objectifs du gouvernement dans le développement de chaque secteur, ajoute Mme Baillie. Nous évaluons ce qui est pertinent pour le Lux­­em­ bourg, ce qui manque dans son écosystème et ce qui se passe à l’étranger, pour ensuite aller chercher les compétences et le savoirfaire complémentaires à ce que le tissu économique luxembourgeois comporte déjà. » L’agence est jus­ tement en train d’identifier les besoins pour développer l’écono­ mie des données en tenant compte de chaque secteur : santé, cybersé­ curité, industrie manufacturière… Un travail réalisé « main dans la main » avec le ministère de l’Éco­ nomie et celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, en s’appuyant sur les responsables des sept clusters lancés depuis 2001 par l’agence : AutoMobility, HealthTech, Creative Industries, CleanTech, ICT, Wood, Materials & Manufacturing. « L’innovation vient de la collaboration entre les acteurs publics et privés, canalisée par Luxinnova­ tion », souligne Mme Baillie. C. F.

CHÔMAGE + 0 ,8 % EN UN AN

90

ORIENTATION ET PROSPECTION

OCTOBRE 2019

84

à atteindre nos ­objectifs de d ­ é­­ve-­­ loppement durable. Et nous avons aussi impliqué des jeunes, qui témoigneront de ce que signifie l’innovation pour eux. L’évé­ nement est donc largement axé vers l’avenir. »

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SOURCE Creditreform Luxembourg

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ÉCONOMIE D RO I T D U T R AVA I L

Une vie décente à 2.110 euros par mois Les récentes publications du Sta­tec et d’Eurostat donnent une vision édifiante du niveau de vie décent, qui se heurte avec les standards de vie du pays. Le logement est de plus en plus un facteur déterminant.

A

vec 2.100 euros par mois, certains ménages habitant de l’autre côté de nos frontières parviennent plus ou moins à boucler les fins de mois, hors transferts sociaux. Au Luxem­bourg, il s’agit du « niveau de vie décent » pour un adulte seul selon la dernière édition du Rapport travail et cohésion sociale du Statec. Lequel estime par ailleurs le taux de pauvreté à 18,3 % de la population (au-delà de la moyenne européenne à 16,9 %), mais il culminerait à 27,5 % si l’État ne soutenait pas ces ménages via les transferts sociaux. Le calcul prend en compte les « besoins de base pour pouvoir mener une vie décente », à savoir le logement, l’alimentation, la mobilité, la vie sociale, les vêtements et d’autres postes de dépenses comme l’hygiène ou la santé. Pour un adulte seul vivant au seuil de vie décent, le logement représente 54 % de son budget. Il faut des revenus d’au moins 2.912 euros pour qu’un couple sans enfants vive décemment (48 % du budget est alloué au logement), un montant porté à 4.213 euros pour un couple avec deux enfants (39 % de leur budget sera alloué au logement). Quelques jours plus tôt, le Statec révélait que les prix des logements avaient augmenté de 11,4 % sur une année au deuxième trimestre 2019. Une hausse « relativement homogène sur les différents segments ». Le prix moyen par mètre carré des appartements existants se situe à 5.742 € / m2, ceux en construction à 6.646 € / m2. Le prix moyen d’une maison atteint 742.335 €. Une situation qui met à nouveau en exergue ce que d’aucuns qualifient de crise du loge42 —

­­— Novembre 2019

ment, caractérisée par une offre qui ne correspond pas à la de­ mande et entraîne les prix vers le haut. L’État a promis d’actionner une série de leviers pour permettre à des candidats acheteurs de décrocher un logement à prix modéré ou social ou encore de voir davantage de biens mis sur le marché. Car l’incidence du marché immobilier sur la pauvreté semble évidente au vu du rapport du Statec publié à l’avant-veille de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté du 17 octobre. Eurostat a aussi mis le sujet en lumière en publiant le 16 octobre les statistiques relatives au risque de pauvreté. L’étude montre que le Grand-Duché est le pays qui fait état de la plus forte croissance de son taux de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale sur les 10 dernières années, devant la Grèce et l’Estonie – un taux qui est passé de 15,5 % en 2008 à 21,9 % en 2018. La Bulgarie (32,8 %), la Roumanie (32,5 %) et la Grèce (31,8 %) sont les trois pays où la population est le plus menacée de pauvreté. Les taux les plus faibles sont recensés en Slovaquie, Slovénie et Tchéquie. En 2018, dans l’Union européenne, 109,2 millions de personnes, soit 21,7 % de la population, étaient menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale. L’État-provi­ dence, qui est souvent intervenu en matière familiale ou de santé, doit désormais agir rapidement dans le logement. T. R.

PRÉSENTÉES PAR

carrières Benoît Rose, 44 ans, rejoint Ogier en tant qu’associé au sein de l’équipe Fonds d’investissement au Luxembourg. Il est expert en fonds d’investissement avec plus de 15 ans d’expérience dans la gestion d’actifs au Luxembourg, en France et en Suisse.

LE CASIER JUDICIAIRE CONSTAT La loi du 23 juillet 2016 a effectué une refonte des bulletins judiciaires en créant cinq bulletins ayant chacun une finalité propre et a limitativement encadré les cas dans lesquels l’employeur peut demander la communication d’un extrait de casier judiciaire : soit lors du recrutement d’un candidat, pour autant que cette demande soit formulée par écrit dans l’offre d’emploi et qu’elle soit motivée par les besoins spécifiques du poste ; soit au cours de la relation de travail lorsque la loi le prévoit expressément ou lorsque le salarié est affecté à un nouveau poste nécessitant de vérifier son honorabilité. C’est le bulletin n° 3 qui sera communiqué à l’employeur, sauf lorsque la détention d’un permis de conduire valable est une condition indispensable à l’exercice de l’activité professionnelle (bulletin n° 4) ou lorsque le salarié est amené à être en contact avec des mineurs (bulletin n° 5). Le casier judiciaire doit être détruit un mois après la conclusion du contrat de travail et sans délai si le candidat n’est pas recruté. Solliciter la délivrance d’un bulletin en violation des dispositions de la loi ainsi que le non-respect des délais de conservation sont passibles de sanctions pénales.

CE QUE DEVRAIT DIRE LA LOI La loi ne donne pas davantage de précisions quant à la motivation qui doit accompagner la demande de production du casier judiciaire.

QUE FAIRE ? Il est dès lors important de bien documenter les raisons pour lesquelles l’employeur souhaite solliciter un extrait de casier judiciaire lorsque l’honorabilité du salarié n’est pas une condition pour le poste.

L’AVIS L’idée de cette loi était notamment d’introduire davantage d’égalité entre les résidents et les non-résidents, dont les extraits contenaient moins d’informations. Si l’encadrement plus strict des demandes se veut protecteur, il n’en reste pas moins que les sanctions pénales sont importantes et qu’il est donc conseillé aux employeurs de mettre en place une procédure au sein de leur département RH leur permettant d’observer scrupuleusement les délais de conservation et de destruction et de documenter les raisons de la demande.

ÉTUDE D’AVOCATS SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

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Audrey Bertolotti Avocate à la Cour et consultante en charge de l’équipe Droit du travail chez Linklaters, elle est membre du conseil de l’ordre et d’Elsa, l’asbl rassemblant les avocats en droit du travail.

PHOTOS Linklaters, Ogier

SOCIÉTÉ


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* Source : Les Chiffres Clés 2018 de la Chambre des Métiers du Luxembourg

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CHEFS


BRAND VOICE

« Nous sommes convaincus que la croissance ne peut être atteinte sans le support d’une équipe expérimentée, pluridisciplinaire et totalement dédiée. » Paolo Faraone CEO, Notz Stucki Europe

GESTION DE FONDS

SE RENOUVELER POUR RÉALISER SES AMBITIONS

CONTENU SPONSORISÉ NOTZ STUCKI

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entrepreneuriat a toujours été une valeur-clé Ld’actifs pour Notz Stucki, société suisse de gestion fondée il y a 55 ans. C’est précisément

cette mentalité d’entrepreneur qui continue à guider les choix stratégiques de la société aujourd’hui à Genève, au Luxembourg et partout dans le monde. La restructuration récente du comité exécutif du groupe, annoncée officiellement à la fin du mois de juin dernier, est une nouvelle illustration de cet état d’esprit. Il s’agit d’un signal très clair quant aux ambitions et aux attentes de la société. « Suite au départ à la retraite de Bernard Tracewski, actif chez Notz Stucki depuis plus de 30 ans, nous avons procédé à une véritable transformation de notre comité exécutif », explique Paolo Faraone, CEO de Notz Stucki Europe. Afin d’apporter plus d’expérience et des compétences plus variées au sein du comité, l’organe de direction de Notz Stucki sera élargi à six membres : Angel Sanz (CIO, Responsable de l’Asset Management) et Cédric Dingens (Responsable des Solutions d’investis-

sement & Investisseurs institutionnels) seront à présent aux côtés de Grégoire Notz (Administrateur), Damiano Paternó Castello (Responsable du Wealth Management), Patrick Hamon (COO) et Antonio Mira (CFO). De leur côté, Paolo Faraone (CEO NSE) et Maya Page (Responsable Legal & Compliance et des Ressources Humaines) continueront de participer de façon permanente au comité exécutif.

PASSER DE 10 À 15 MILLIARDS D’ACTIFS SOUS GESTION

Basée à Genève, mais également installée au Luxembourg, Madrid, Milan, Londres, Zurich, aux Bermudes et à l’Île Maurice, Notz Stucki compte profiter de la nouvelle dynamique créée par le renouvèlement de son comité exécutif pour accélérer son développement. « L’objectif est de passer de 10 à 15 milliards de francs suisses d’actifs sous gestion, et ce en l’espace de cinq à six ans », annonce le CEO de Notz Stucki Europe. Sa taille, ses infrastructures, ses solutions de gestion et sa dimension humaine font de

PHOTO (Jan Harion) Maison Moderne, Notz Stucki

Certaines sociétés n’hésitent pas à engager de réelles révolutions en interne pour atteindre des objectifs très ambitieux. Cela peut notamment passer par une restructuration profonde du comité exécutif.


BRAND VOICE

la société un partenaire attractif pour les gestionnaires de fortune désireux de quitter le secteur bancaire et de rejoindre un groupe indépendant, consolidé et international. Le groupe vise particulièrement les sociétés de gestion luxembourgeoises et irlandaises souhaitant s’associer à un nom bien établi. En d’autres termes, Notz Stucki souhaite devenir l’un des consolidateurs du marché. Suite aux investissements structurels notables réalisés au cours des dernières années, Notz Stucki recherche en effet des partenariats cohérents au niveau stratégique et en matière de culture d’entreprise.

Notz Stucki EN CHIFFREs

55 L’âge de Notz Stucki, qui en fait une véritable institution dans le secteur.

UNE SUPERMANCO AU LUXEMBOURG

Le bureau luxembourgeois de Notz Stucki, qui a lancé en 2013 la première « Super ManCo » avec licences élargies du pays, devrait évidemment contribuer au développement du groupe. Aujourd’hui, 4 milliards d’actifs sont déjà sous la responsabilité du bureau de Luxembourg. « Notre objectif est de doubler notre taille en trois ans. Nous nous appuyons pour cela sur notre réseau, nos business partners, les synergies entre nos trois lignes de métiers et notre équipe expérimentée, pluridisciplinaire et totalement dédiée », indique Paolo Faraone. Pour atteindre ses objectifs, Notz Stucki Super ManCo compte également sur sa nouvelle licence private equity, dont les premiers impacts se sont déjà fait sentir en 2019. 

La recherche de talents, véritable marque de fabrique Depuis sa fondation, Notz Stucki a toujours été à la recherche des meilleurs managers dans le monde, ceux qui ont la capacité de penser différemment. Cette stratégie a largement contribué à faire du groupe l’une des plus importantes sociétés d’asset management indépendantes en Suisse. « Notre marque de fabrique est d’aller chercher des talents qui sont capables de faire preuve d’autonomie, tout en partageant nos valeurs et notre façon de travailler, explique Paolo Faraone. Nous sommes fermement convaincus que la croissance ne peut être atteinte sans le support d’une équipe expérimentée, pluridisciplinaire et totalement dédiée. C’est grâce à ces qualités que nous pouvons atteindre des objectifs complexes et relever les défis posés par un cadre réglementaire en changement constant. »

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En milliards de francs suisses, les actifs gérés par Notz Stucki.

Le nombre d’employés de Notz Stucki dans le monde.

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Les bureaux de Notz Stucki à travers le monde.

Les fonds « white label » proposés par Notz Stucki.

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Comité de direction Grégoire Notz, Administrateur et membre du comité exécutif Cédric Dingens, Responsable des Solutions d’investissement & Investisseurs institutionnels Paolo Faraone, CEO, Notz Stucki Europe

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ENJEUX COMMERCE

À l’image du pays, le commerce donne l’impression d’une croissance infinie depuis 20 ans. Des centres commerciaux aux plus petites surfaces, les ouvertures effrénées signifient-elles pour autant que le potentiel est illimité ? Paperjam dresse les enjeux d’un secteur à la fois dépendant et vital pour l’économie.

ILLUSTRATION Ellen Withersova

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uxembourg, capitale commerciale de la Grande Région ? L’ambition lancée en 2007 par le gouvernement et la CLC a vécu, mais l’idée reste : celle de disposer de phares commerciaux capables de retenir le frontalier après ses heures de travail et d’attirer le client qui habite en France, en Belgique et en Allemagne. Des zones frontalières où les autorités locales n’ont pourtant pas attendu que Royal-Hamilius et Cloche d’Or arrivent ou, plus loin dans le temps, que les extensions de la Belle Étoile et du City Concorde à Bertrange sortent de terre pour tenter leur chance sur ce vaste territoire de chalandise.

Qui seront les gagnants dans quelques années ? Verra-t-on certains centres fermer leurs portes ? Les équilibres sont parfois fragiles et les flux de clientèle dépendent de plusieurs facteurs, dont l’offre, le prix et l’accès aux infrastructures. Dans un Luxembourg et sa périphérie marqués quotidiennement par des problèmes de mobilité, le client veut optimiser son temps de trajet, voire acheter au plus proche de son habitation ou de son bureau. Retour du local, percée d’une nourriture plus saine, redéfinition des centres commerciaux comme des lieux « lifestyle » ou de loisirs en plus de la fonction

classique de vente… Les pro­ fessionnels de la grande distri­ bution doivent s’adapter aux demandes d’une population luxembourgeoise en hausse constante et tenir compte des tendances internationales. Un marché luxembourgeois qui présente un pouvoir d’achat élevé, mais qui se retrouve sous tension en raison du prix du logement. Un marché cosmopolite où il faut allier traditions locales et offrir des repères aux expatriés. Un marché où l’e-commerce reste à construire pour de nombreuses enseignes. Présenté comme un eldorado économique, le GrandDuché n’en reste pas moins une terre commerciale concurrentielle où les investissements à réaliser sur plusieurs canaux ne sont pas discutables. À chacun de trouver le bon mix dans une recette qui peut s’avérer gagnante. À condition de mélanger les bons ingrédients. T. R.

SOMMAIRE 48 Les mastodontes à la manœuvre

Acteurs historiques et enseignes étrangères déclinent proximité et mixité.

52 Hard-discount « à la luxembourgeoise  » Aldi, Lidl et Colruyt s’adaptent pour profiter du filon grand-ducal.

54 Les deux visages de l’e-commerce

Les achats en ligne sont en vogue, mais les commerçants peinent à franchir le pas.

56 La proximité paie

La CLC et plusieurs communes œuvrent pour redynamiser un commerce urbain en transformation, mais pas moribond.

58 Carte blanche à Lex Delles Le commerce est-il en voie d’« amazonisation » ? Le ministre des Classes moyennes partage sa vision.

Novembre 2019—

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ILLUSTRATION Ellen Withersová

Les recettes gagnantes du commerce


ENJEUX

Proximité et mixité, les deux atouts du futur Les arrivées de Cloche d’Or et de Royal-Hamilius cachent une double tendance de fond : les zones et les galeries commerciales doivent jouer sur la proximité avec les consommateurs et mélanger les usages. Ce qu’ont compris les acteurs traditionnels depuis longtemps.

P

lutôt que « le client est roi », préférez « le client près de chez lui est roi ». Moratoire sur les surfaces commerciales de plus de 10.000 m2, ou pas, les acteurs his­ toriques de la grande distribution continueront à défendre la proxi­ mité avec leurs clients. « En 1974, il y avait trois ou quatre villages autour de la Belle Étoile », ex­ plique Laurent Schonckert, le directeur général du groupe Cactus, propriétaire du centre commercial de Bertrange. « Quand nous avons procédé à notre première extension, en 1988, les commerçants du centre-ville avaient déjà tout fait pour s’y opposer. Le déclic est venu avec l’arrivée, chez nous, de marques luxembourgeoises connues, comme Ernster, Namur ou Schroeder. » Après l’ajout, en 1996, de nouveaux acteurs dans le domaine du vêtement ou de l’ha­ bitat, « l’extension de 2013 s’explique parce que notre zone de chalandise a bien changé avec le développement des quartiers, des villages, que sont Bertrange, Strassen et Mamer. Il y a 35.000 personnes à moins de cinq minutes et une belle densité quotidienne. Ce n’est pas une galerie où l’on vient le samedi… », raillet-il à demi-mot. Le calcul est le même du côté du concurrent his­ torique et voisin de Bertrange, le City Concorde, où l’extension de 5.000 m2 en 2018 permet de pas­ ser à plus de cent boutiques et res­ taurants, ce qui positionne la zone commerciale comme « une alternative au centre-ville et pas comme un énième centre commercial », assurait alors Max Koster, son propriétaire et ges­ tionnaire. « L’espace est pensé 48 —

­— Novembre 2019

comme une artère de circulation urbaine, avec de la lumière naturelle, une place publique et une mixité d’offres dans les vingt nouvelles unités commerciales », indi­quait le dossier de presse. Entre-temps, le centre a été rebaptisé en  lifestyle center.

30 MINUTES MAXIMUM

« Un mouvement important vers la transformation des centres commerciaux en lieux de vie, avec une fonction de loisirs, émane de l’étranger. Il devrait atteindre également le pays, analyse le directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC), Nicolas Henckes. Un autre élément clé du succès d’un centre commercial est son accès ; la facilité pour garer sa voiture restera déterminante. Un centre commercial qui est bien connecté avec tous les transports en commun aura une meilleure situation de départ que le centre commercial construit en pleine campagne et qui nécessite obligatoirement la voiture pour s’y rendre. » « On le voit dans d’autres projets », confirme le managing partner d’Inowai, Vincent Bechet. « Regardez l’exemple parfait du projet de Junglinster qui mélange bureaux, commerces, résidentiel et hôtels, à 12 minutes du Kirchberg et 15 minutes de l’aéroport ». La zone de Laangwiss (qu’Inowai conseille) ouvrira en 2021 sur 37.000 m2, dont 8.000 m2 de loisirs – comme un bowling, des murs d’escalade ou un Laser Game – et créera environ 300 emplois. Même mouvement d’ins­ tallation au plus près de quartiers émergents, Opkorn à Differdange. « Offre commerciale et gourmande

complète », entre son Auchan, ses 26 boutiques et cinq snacks et res­ taurants, la galerie du fonds Pharos Real Estate d’Eric Lux se veut elle aussi « fortement ancrée dans la vie locale » : Opkorn signi­ fie « sur la Chiers », et la façade métallique s’intègre aux vestiges sidérurgiques de la région. La dernière extension de la Belle Étoile, explique M. Schonckert, a été dictée par la proximité des lycées et la volonté d’attirer des marques qui leur plaisent. À Walferdange, Marc Herber et l’asbl qui gère le Walfer Shopping Center ont même mis en place une navette, le « Walfy-Flexibus », spécialement organisée pour les distances courtes et pour rame­ ner des clients vers les deux ou trois locomotives de la galerie comme Esprit, Paris 8 ou Delhaize. Ce dernier annonçait en 2016 vingt nouvelles ouvertures d’ici 2020 mais n’en est finalement qu’à quatre, en ciblant notam­ ment le Royal-Hamilius, le nou­ veau complexe mixte Infinity au Kirchberg et l’Est du pays. Mais l’enseigne belge maille parfaite­ ment le territoire luxembour­ geois avec ses infrastructures de cinq tailles et types différents.

EMPLOI

LE COMMERCE AU MÊME NIVEAU QUE LA FINANCE Le commerce est l’une des seules branches, avec la santé humaine et l’action sociale, où l’emploi continue toujours à accélérer, explique le Statec. Il représente même 12 % de l’emploi salarié intérieur, soit autant que le secteur financier. « En chiffres, le commerce représente environ 50.000 emplois au Luxembourg », confirme Bastien Larue, chef d’unité Conjoncture au Statec. « Les deux tiers des emplois sont détenus par des frontaliers, et la moitié d’entre eux sont Français. » Comment expliquer cette hausse de l’emploi dans le commerce au Grand-Duché ? « Deux raisons à cela : la première est la multiplicité des projets commer­ ciaux dans le pays, et la seconde est la consommation des ménages, qui est relativement dynamique et qui constitue donc un terreau fertile pour le commerce, et donc l’em­ bauche de salariés dans le secteur », explique Bastien Larue.

de proximité, fidèle – parce que ça existe – et de gens pressés qui n’ont pas envie d’aller dans des endroits trop grands. » La proxi­ mité, il la regarde aussi à Merl, à Bonnevoie, à Bereldange, Mersch ou Kayl, dans les Shoppi, ces LA GANGRÈNE petites surfaces adossées aux sta­ DES COMMERÇANTS tions-service : « sur une bonne Face à la multiplication des pro­ dynamique et nous allons en jets, les acteurs historiques ouvrir six nouveaux ». « Le restent attentifs à la fréquenta­ risque » pour les nouvelles zones tion de leurs établissements. c o m m e rc i a l e s «   e s t c e t t e L’étude sur Cactus Howald a ras­ gangrène de commerçants pour suré Laurent Schonckert : « Nous qui le loyer est trop élevé, qui ne continuons à attirer une clientèle voient des clients que le week-

Dernier-né Le Cloche d’Or a ouvert ses portes le 28 mai dernier. Sur 75.000 m2, il comprend un centre commercial Auchan et une centaine de boutiques.

PHOTO Matic Zorman

LES LEADERS S’ADAPTENT


ENJEUX end, qui se parlent et ne sont pas satisfaits de ne pas voir les mil­ lions de consommateurs qu’on leur a promis… », glisse encore M. Schonckert. Car le directeur général de Cactus est convaincu qu’une limite existe et qu’elle est atteinte. « Personne ne va vous le dire, personne ne le chiffre, mais à force de discuter avec des four­ nisseurs, avec de petits com­ merçants, ça se sent. » Même impression du côté du Pall Center, l’enseigne indépendante détenue par la famille Wickler. « On est arrivé à un point de saturation : on ne peut pas manger cinq fois par jour et les armoires sont pleines ! Mais je prends les choses avec beaucoup de calme et de sérénité ! », s’amuse la directrice, Christiane Wickler. « La question est de savoir où est notre place, de nous concentrer sur des niches et les mettre à notre sauce, locale, régionale et durable. La digita­ lisation est un très bon instru­ ment pour améliorer le service, car il faut continuer à servir le client. » Pas de panique non plus chez Carrefour. « Les nouvelles galeries proposent des concepts différents de notre offre, souligne par mail la porte-parole de la marque, Siryn Stambouli. Le marché est en constante évolu­ tion et  Carre­four développe en Belgique ses concepts d’hyper­ marchés avec le Carrefour Café et la zone BIO shop in shop par exemple Actuellement, Carrefour compte trois magasins Express au Luxembourg. » Quelque part, insiste le directeur du retail chez JLL, Dimitri Collignon, Cloche d’Or s’inscrit dans ce courant. « Plusieurs exi­ gences doivent être réunies, explique-t-il. Il faut trouver un terrain disponible à un prix cor­ rect, qui soit assez bien relié aux grands flux de circulation et qui ait de la visibilité, puis réfléchir à la construction et à l’architec­ ture. Le Luxembourg a l’avan­ tage d’avoir beaucoup de grands professionnels de la construc­ tion. Cloche d’Or comme RoyalHamilius sont des occasions d’amener de grands architectes à s’intéresser au pays. La suite dépend de la volonté d’une loco­ motive de venir et de quelques

autres pour qui les négociations sur la surface, sur la localisa­ tion ou les prix dépendront de leur pouvoir d’attractivité des con­sommateurs. » Gasperich rencontre forcément le groupe lillois, qui a transformé sa structure immobilière (Immochan) en Ceetrus et son moderne « With citizens for citizens ». « Le consommateur

cherche la proximité, moins de 30 minutes de chez lui, explique M. Collignon. Les hypermarchés de 25.000 m2 s’effacent petit à petit au profit de structures d’un maximum de 15.000 m 2. L’ap­ proche responsable s’impose. Plus forcément celle où on venait en voiture pour remplir son caddie. Aujourd’hui, il s’agit de loisirs et de “bouche”. » T. L.

ANALYSE

Le Luxembourg, un cas unique en Europe Il n’y a que dans certains pays de l’Est que les ouvertures ou agrandissements de centres commerciaux se font au même rythme qu’au Luxembourg.

E

Nicolay a observé à la loupe les ouvertures ou agrandissements récents de mastodontes commerciaux. Preuve qu’il n’y a donc pas encore d’effets de saturation commerciale ? « Non, peut-être que le taux de saturation – trop de com­ merces par rapport à la clientèle potentielle – est bel et bien atteint, comme on peut d’ailleurs en avoir l’impression subjective de l’exté­ rieur, développe-t-elle. Mais pour le confirmer, il faut des chiffres précis sur une certaine période. Je précise que le Luxembourg est tout de même un cas particulier. Tant que le moratoire sur les implantations commerciales était là, nombre de promoteurs ont rongé leur frein. Puis, quand il a été levé, la bride a été lâchée, le mètre carré est soudainement devenu extrêmement rentable et les constructions se sont multi­ pliées. Il faut bien garder à l’esprit que ces projets qui sont aux yeux du public des projets commerciaux, car on y installe des boutiques, sont avant tout et prioritairement des projets de promotion immobilière. » Le phénomène est en tout cas presque unique en son genre en Europe. « Il n’y a que dans cer­ tains pays de l’Est que l’on voit LES PROMOTEURS ainsi fleurir autant de grands ONT LE VENT DANS LE DOS Experte en stratégie de dyna- centres commerciaux, mais sou­ mique commerciale, Estelle vent plus éloignés les uns des

n Belgique, surtout dans la partie francophone, l’AMCV (Association du management de centre-ville) est devenue, depuis 1997, une référence dans le domaine de l’analyse commerciale et de la politique de dynamisation urbaine. Elle élabore régulièrement pour les communes des diagnostics, développe des stratégies commerciales, met en place des plans d’action. De même en faveur d’acteurs privés en ce qui concerne des études d’opportunité et d’impact, ce qui a été fait notamment pour Wilhelm & Co, Cushman & Wakefield, BNP Paribas Real Estate ou encore Delhaize, Decathlon et Fnac. Mais son rayonnement est international. « Nous avons en effet, récemment encore, mené une mission d’accompagnement pour l’Union commerciale de la ville de Luxembourg et les contacts demeurent réguliers », indique Estelle Nicolay, directrice de l’AMCV. « Nous avons aussi tra­ vaillé au niveau du Belval Plaza. Nous connaissons donc bien le marché luxembourgeois, ses spé­ cificités et ses développements, car il impacte directement les communes belges frontalières. »

autres qu’au Luxembourg », détaille Estelle Nicolay. Qui voit là « aussi un effet toujours en lien avec le moratoire. Mais à un moment il y aura un rééqui­ librage qui se fera, avec un ralen­ tissement des projets. » À une condition, cependant : que les taux d’intérêt immobiliers reprennent du poil de la bête. « Car avec les taux quasi nuls du moment, les promoteurs n’ont aucune raison de ne pas poursuivre. Ils ont le vent dans le dos. Des ouvertures de centres commerciaux, parfois avec un mix d’autres fonctions comme du logement ou des bureaux, il y en aura d’autres dans les années à venir, c’est cer­ tain », dit-elle.

ROYAL-HAMILIUS : QUITTE OU DOUBLE

Le tout est que ces galeries et autres lifestyle centers ne tuent pas les commerces des centresvilles. C’est la crainte à Lux­ embourg-ville, alors que le Royal-Hamilius est sur le point d’ouvrir. « Il n’y a pas de juste milieu en la matière. Soit le centre commercial est bénéfique aux commerçants locaux qui profitent de son flux, soit il les tue ou dévi­ talise les rues commerciales voi­ sines. Mais là, il n’y pas d’excuse, car pour que le mariage fonc­ tionne, les ingrédients sont connus : éviter que le centre com­ mercial offre des services comme des possibilités de retrait d’argent, interdire d’y placer de l’horeca, imposer d’avoir une vue sur l’ex­ térieur qui invite aussi les clients à sortir... », note Estelle Nicolay. Il revient alors aux pouvoirs publics d’y être attentif. L’autre planche de salut est, « en premier lieu, la proximité ren­ forcée. Il faut ensuite développer une agilité et une nouvelle qualité de service, notamment via le com­ merce connecté, appellation que je préfère à l’e-commerce. Mais pour un indépendant seul, ce n’est pas simple. La solution consiste alors à chercher du côté des plates-formes qui assurent une vraie présence en ligne, et une visibilité. » Le prix à payer pour tenter de survivre dans une jungle commerciale de plus en plus dense. N. L. Novembre 2019—

­ — 49


ENJEUX SUR LA CARTE DES GRANDS CENTRES COMMERCIAUX

Un bassin commercial transfrontalier La densité des centres commerciaux aux confins des quatre frontières reflète le rôle de moteur économique du Luxembourg. Avec un développement marqué autour des principales villes et des axes routiers.

Shopping-Center Massen Weiswampach Knauf Shopping Center Schmiede

Knauf Shopping Center Pommerloch

47.173

46.863

Clervaux

Frontaliers allemands

614.000

Frontaliers belges

ALLEMAGNE

Habitants au Luxembourg Diekirch

LUXEMBOURG Espace Shop­ping Hydrion Arlon

Trier Galerie Trèves

Auchan Cloche d’Or

Topaz Shopping Center Mersch

Trèves

Boomerang Shopping Center Strassen La Belle Étoile Bertrange

Arlon

Royal-Hamilius Luxembourg-ville

McArthurGlen Luxembourg Messancy

BELGIQUE Shopping Cora Messancy

Auchan Kirchberg

SURFACES COMMERCIALES

Luxembourg­ville

Cactus Bascharage

entre 25.001 et 35.000 m2 entre 35.001 et 45.000 m2

City Concorde Bertrange

plus de 45.000 m2

Esch­sur­Alzette

Pôle Europe (Auchan) Mont-Saint-Martin

Belval Plaza Esch Belval Opkorn (Auchan) Differdange

104.070

FRANCE

Super Green Terville Géric Thionville

Thionville

Frontaliers français

Marques Avenue Talange

Auchan Semécourt Muse Metz Waves Actisud Moulins-lès-Metz

Metz

50 —

­— Novembre 2019

entre 15.000 et 25.000 m2

B’Est Farebersviller


ENJEUX

VU DE LA GRANDE RÉGION

«  PAS DE MENACE PURE  » Comment les responsables de centres commerciaux situés de l’autre côté de la frontière perçoivent-ils le paysage luxembourgeois ? Éléments de réponse avec Stéphane Thil, directeur du centre outlet McArthurGlen Luxembourg à Messancy en province du Luxembourg belge. Il admet être « vigilant sur ces centres commerciaux et leurs pouvoirs d’attractivité et de curiosité, qui sont indéniables ». Mais M. Thil croit aux éléments différenciateurs de chacun. « Ce ne sont pas des menaces pures, car le RoyalHamilius, par exemple, est plutôt destiné à une population de centre-ville ou aux touristes. Notre typologie de clients est notamment constituée de frontaliers belges, français, allemands, mais aussi de résidents luxembourgeois, et notre atout est d’être un outlet, et donc d’avoir à la fois des marques et des prix plus bas qu’en centre-ville. » Mais face à ces ouvertures constantes au Grand-Duché, le directeur de McArthurGlen Luxembourg avoue toutefois que des campagnes de communication vont être menées dans les prochains mois « pour renforcer [leur] visibilité et [leur] pouvoir d’attractivité ». Même sans menace directe, on ne fait jamais assez parler de soi.

Fashion Outlet Zweibrücken

Sarrebruck

Europa-Galerie Sarrebruck

Les ouvertures de centres commerciaux s’enchaînent en Grande Région. La concurrence fait rage dans un bassin de population qui gravite autour du Luxembourg. Mais l’offre correspond-elle bien à la demande ?

A

vec les ouvertures dans les prochaines semaines du Royal-Hamilius en centre-ville et d’Infinity Shopping au Kirchberg, la capitale comptera deux nouveaux paquebots commerciaux supplémentaires sur son territoire, après que Cloche d’Or a été mis en service en mai dernier. En 2016, le cap symbolique du million de mètres carrés dédiés au commerce avait déjà été franchi. Face à cette avalanche d’ouvertures, la question de la saturation de l’offre se pose plus que jamais.

« PAS ENCORE DE SATURATION »

« Le Luxembourg est le troisième pays européen en ce qui concerne le rapport entre le nombre d’habitants et le nombre de mètres carrés de surfaces commerciales, observe d’emblée Nicolas Henckes, le directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce. Ce qui est impressionnant, c’est la rapidité avec laquelle ces surfaces commerciales se sont installées. Mais au vu de la croissance démographique, le paysage n’est toujours pas saturé. » Même constat pour Gilles Scholtus, conseiller de gouvernement au ministère de l’Économie : « Le problème, c’est qu’on prend toujours les chiffres par résident, et on se dit que c’est énorme. Mais on oublie une donnée fondamentale : les 200.000 frontaliers. Croyezmoi, il y aura saturation le jour où plus aucune grande surface ne voudra venir ici. » On en est loin... Le Luxembourg fait partie des pays au plus fort pouvoir d’achat en Europe par habitant. Ce qui en fait un terrain de jeux incontournable pour les enseignes. « L’offre commerciale aujourd’hui est à un niveau qui est en phase avec la croissance de la population, veut croire Vincent Bechet, managing director et partner du cabinet immobilier Inowai. Nous arrivons donc à un certain équilibre entre l’offre et la demande. Mais il est

vrai que dans le sud du pays, par exemple, on ajoute beaucoup de mètres carrés, et il possible qu’il y ait peut-être un excès d’offre à l’avenir, mais je pense que la loi du marché va réguler cela. » Et si certaines aventures s’avèrent infructueuses, la demande très forte en foncier peut constituer une porte de sortie appréciable. « Le bien peut très bien être ­transformé en un autre projet, comme des logements ou des bureaux notamment, et on ajuste ainsi le tir », poursuit Vincent Bechet. De la poursuite de cette croissance découlera l’adéquation de l’offre de la de­mande. « Il est certain que si la population devait s’arrêter de croître maintenant, à l’ouverture du Royal-Hamilius, ou d’Infinity en décembre prochain, nous aurions une suroffre. Mais si elle suit les tendances de ces ­dernières années, c’est au final une ville comme Arlon que l’on doit intégrer et satisfaire tous les deux ans. » Soit 60.000 résidents supplémentaires sur les cinq prochaines années qu’il faudra nourrir, loger, équiper, distraire, habiller, etc. « Donc, ces centres commerciaux ne devraient pas voir leur affluence baisser », estime le managing director d’Inowai.

LA FNAC ET LES GALERIES LAFAYETTE « POLARISANTES »

L’offre en Grande Région est également forte et soutenue, notamment sur les agglomérations de Metz, de Thionville et de MontSaint-Martin côté français ou de Messancy et d’Arlon côté belge (voir encadré). Ces secteurs concentrent en effet des bassins importants de frontaliers au pouvoir d’achat plus élevé que leurs compatriotes travaillant dans leur pays d’origine – une cible prisée par les centres commerciaux. Le Royal-Hamilius, de son côté, revendique une zone de chalandise de 675.000 personnes

à 30 minutes et 20 % d’attractivité supplémentaire avec son ouverture. « Les arrivées de la Fnac et des Galeries Lafayette seront effectivement très polarisantes. Certes, ces deux grandes enseignes françaises sont, par exemple, déjà ­présentes à Metz, mais pas du côté de la frontière belgo-luxembourgeoise. La présence de certaines marques ou l’exclusivité d’un rooftop vont faire la différence, et faire venir des personnes qui n’étaient jamais venues au Luxembourg », ajoute Vincent Bechet. Selon lui, Luxembourg se situe également comme une destination touristique, où les visiteurs viennent toute une journée pour visiter et faire du shopping. Le modèle de grand centre commercial est-il adapté à la ­physionomie du Luxembourg ? « Je pense qu’une version Cloche d’Or telle qu’elle est aujourd’hui ne se fera plus à l’identique à l’avenir. Son hypermarché Auchan est pourtant assez novateur dans son offre et son organisation, avec notamment un restaurant au milieu. Il n’est pas aussi classique que celui du Kirchberg, qui pourtant était luimême innovant à son ouverture, mais ce modèle évoluera encore », complète Vincent Bechet, qui évoque les nouveaux malls aux États-Unis, « qui ressemblent à des parcs d’attractions. Il est donc fort probable que les besoins des consommateurs d’aujourd’hui ne soient pas les mêmes dans quelques années. » « Un mouvement important vers la transformation des centres commerciaux en lieux de vie, avec une importante fonction de loisir, émane de l’étranger, déclare Nicolas Henckes, directeur de la CLC. Il devrait atteindre également le pays. » Un changement qu’il ­faudra prendre en compte pour rester dans la course et ne pas être relégué en queue de peloton. Voire abandonner. I. S. Novembre 2019—

­ — 51


ENJEUX tembre 2015 avec un premier magasin à Mersch, il en compte UN CLIENT PRUDENT désormais sept. C’est à Mersch aussi que Colruyt a ouvert sa pre- LA CONSOMMATION mière surface de vente. Le groupe PAR TÊTE STAGNE belge en compte désormais quatre. Beaucoup de magasins, cela ne signi« Colruyt voulait avoir le temps de fie pas que la consommation est expoLes chiffres peuvent en effet bien analyser le marché. Main­ nentielle. parfois être trompeurs. « La consomma­ tenant, nous avons de nouveaux tion augmente, comme cela avait été projets, via des magasins de démontré dans une de nos études Dans un pays de petite taille où la densité de l’offre commerciale est très élevée, les enseignes de hard-discount – ou « smart-discount », taille moyenne, adaptée », sou- de 2017, souligne Bastien Larue, chef de l’unité Conjoncture au Statec. ligne David Legrand, country Mais comme certaines veulent être appelées – se portent à merveille cette augmentation est surtout et nourrissent toutes des ambitions d’expansion. Un succès dû manager de Colruyt. Mais lancer due à l’augmentation de la popula­ à une stratégie extrêmement bien réfléchie. Okay, la version « magasin de tion. » Si on prend en compte « la quartier » de Colruyt, n’est pas consommation par tête, c’est nette­ ment moins bon puisque cette der­ etit à petit, les hard-discoun- 300. Notre 11e magasin ouvrira encore à l’ordre du jour. « Il y a nière a moins augmenté que le revenu ters, qui préfèrent désormais au début de 2020 à Huldange cependant, je pense, du potentiel disponible réel par tête, ce qu’on être appelés « smart-discounters », (commune de Troisvierges, ndlr). pour des magasins comme Okay appelle le pouvoir d’achat : la quantité biens et de services qu’on peut y ont fait leur nid. Aldi, Lidl, Action À Differdange, on démolit notre ou Okay Compact (400 à 650 m2 de s’offrir ». Ce qui démontre une pruou Colruyt se portent à merveille ancienne implantation pour au plus, ndlr) au Luxembourg », dence chez le consommateur, qui, plutôt que de dépenser, souhaite écoau Luxembourg. Actuellement, la reconstruire entièrement. Si souligne David Legrand. nomiser, ou placer son argent dans Aldi Lux­em­bourg, dont le siège est on considère Foetz, qui a ou­­vert l’immobilier, des actions... Une tenà Ca­pellen, compte 16 magasins. Le cette année, Huldange et ­D if­­- UN ANCRAGE LOCAL dance forte, dont l’origine se situe en dernier a été inauguré en octobre ­ferdange, cela représente des La recette de leur succès est 2004, soit avant la crise financière, à Belval. « On ne va pas avoir 50 ou investissements à hauteur de constituée de plusieurs ingré- et qui se poursuit actuellement, faisant dients. Le premier tient d’une du Luxembourg une exception euro100 Aldi en plus, mais cinq, six ou 32 millions d’euros. » péenne. Cette faible dynamique de sept nouveaux dans les années à Action est également dans une volonté de paraître local. Lidl a la consommation se reflète aussi dans venir, c’est raisonnable », indique dynamique positive. Arrivé en sep- bien senti cette demande de ses les choix des ménages. Depuis 2000, clients et offre donc une soixan- les dé­­penses en achats alimentaires, Pierre-Alexandre Rocour, manaet tabac, habillement, transport, taine de produits nationaux « via alcool ging director de la marque. Il est RÉFORME presse et restauration sont en baisse. vrai qu’Aldi a le vent en poupe : une Luxlait, Cobo­lux... » : « Chaque Par contre, les dépenses pour la santé, FLEXIBILISER année, nous voulons augmenter les communications, l’enseignement, croissance à deux chiffres les cinq dernières années, un chiffre d’af- L’OUVERTURE LE DIMANCHE de 10 % l’offre de produits locaux. » les services financiers sont en hausse. sont aussi des tendances qui Lex Delles (DP), ministre des Classes faires qui dépasse les 100 millions Aldi a aussi adapté sa gamme. « On « Ce s’inscrivent sur le long terme, conclut moyennes, l’avait indiqué lors de son d’euros depuis deux ans... est donc sans doute plus local ici Bastien Larue. L’analyse de 2017 entrée en fonction : la réforme de la Lidl, autre acteur phare du loi sur les heures d’ouverture des que dans d’autres pays où Aldi est garde toute sa pertinence deux ans marché, a ouvert un premier magasins fait partie de ses priorités. aussi présent, concède Pierre-­ plus tard. » magasin en 2005. Si l’enseigne « C’est toujours le cas et des discus­ Alex­andre Rocour. Chez nous, on sont en cours avec les différents reste discrète sur son chiffre d’af- sions retrouve également Luxlait, les le client. » Et proposer dans ses Lidl partenaires. On doit en tout cas faire faires, Julien Wathieu, son évoluer les choses, car le système Eaux Minérales de Beckerich, les du futur « une expérience de shopporte-parole, aligne d’autres de dérogation ne correspond plus bières Diekirch... et le frais est tra- ping moderne, dans un environindices qui témoignent de la très à la réalité de notre époque, il faut vaillé avec Grosbusch. » Même tac- nement où la circulation est plus de flexibilité », explique le ministre. bonne santé de la marque : « Nous Ce dossier pourrait aboutir l’année tique chez Colruyt, qui « travaille repensée, réfléchie ». avons engagé 30 collaborateurs prochaine, ce qu’espère la CLC. avec des producteurs locaux ». Le second ingrédient est la SANS PERDRE SON ÂME cette année et sommes désormais capacité à s’adapter aux tendances Enfin, si ces enseignes ont fait du moment. Ainsi, le bio ne cesse preuve d’une grande adaptabilité, de coloniser les rayons. « Dans elles n’ont pas non plus perdu leur chaque magasin, on a environ âme. « On n’augmente pas nos prix, 50 références bio », relève Julien car nous sommes au Luxembourg Wathieu. « Un produit sur cinq qui et que les revenus sont plus élese crée est bio, on ne peut l’igno- vés », confirme Pierre-Alexandre rer », souligne David Legrand. Lidl, Rocour. Julien Wathieu abonde Colruyt et Aldi ont aussi lancé la dans le même sens : « C’est la quachasse au plastique. lité, ici comme ailleurs, qui est au Si le contenu fait l’objet de nom- centre de notre politique. » Le plus dur, finalement, éterbreuses attentions, le contenant aussi. C’est le troisième ingrédient. nelle lutte du commerçant, reste « La seconde phase de rénovation d’attirer le client dans le magasin. de tous nos magasins débutera « C’est vrai, et en général, une fois l’an prochain, développe Pierre- qu’il est venu, qu’il a vu et comparé, Alexandre Rocour. Nous voulons, il est convaincu et ne repart plus », concevoir le magasin idéal pour conclut Julien Wathieu. N. L. ALDI, LIDL, COLRUYT...

Du hard-discount « à la luxembourgeoise »

52 —

­— Novembre 2019

ILLUSTRATION Ellen Withersova

P


ÉNERGIES RENOUVELABLES

PUBLIREPORTAGE

ENSEMBLE VERS LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE Le Luxembourg : un acteur proactif de la transition énergétique avec le photovoltaïque

L

es impacts du changement climatique sur la santé, l’économie, l’environnement et la sécurité posent une question cruciale : celle du développement des énergies renouvelables et des projets écologiques de grande envergure. Le photovoltaïque à grande échelle est une des technologies utilisant les sources renouvelables pour répondre aux problématiques du changement climatique. Plusieurs entreprises du Luxembourg se sont unies pour en démocratiser la réalisation et l’exploitation. L’un des acteurs majeurs de cette transition vers le photovoltaïque est le fournisseur d’énergie Enovos qui apporte son savoir-faire et multiplie actuellement le nombre de panneaux solaires sur le territoire luxembourgeois. Comment ? En misant sur des partenariats forts avec des entreprises luxembourgeoises pour réaliser des projets communs. Ces projets vont notamment se concrétiser par la pose de panneaux solaires montés sur le toit des bâtiments

de Luxtram, Panelux, Kichechef, POST Luxembourg et Cactus. Parallèlement, l’un des projets les plus novateurs dans ce contexte est celui en coopération avec le groupe RTL. Ce dernier vise en effet à installer des panneaux photovoltaïques montés au sol d’une capacité totale de 7,2 MWc sur ses sites de radiodiffusion à Beidweiler et Junglinster. Ces nombreuses initiatives confirment la position du pays dans sa transition verte : produire au Luxembourg et pour le Luxembourg. L’objectif à court terme est de fournir l’équivalent en consommation de 2800 ménages d’ici fin 2019. Une belle initiative qui augmentera l’empreinte photovoltaïque du pays de plus de 10 %. L’État luxembourgeois a lancé son premier appel d’offres en 2018 pour la réalisation et l’exploitation de grandes centrales photovoltaïques d’une puissance supérieure à 500 kWc.

L’engagement du gouvernement est d’arriver à 11 % de production d’énergie renouvelable d’ici 2020 et d’atteindre un ratio de 25 % d’énergie verte produite localement dans la consommation globale du pays d’ici 2030. Une promesse qui devrait être tenue notamment grâce au photovoltaïque.

Plus d‘informations sur les projets photovoltaïques d’Enovos au Luxembourg sur renewables.enovos.lu

LUXEMBOURG ENERGY PROVIDER


ENJEUX

Les deux visages de la vente en ligne

F

« Nous devrons faire preuve de pédagogie pour convaincre les petits commerçants. »

54 —

­— Novembre 2019

ACHATS DE BIENS OU SERVICES À DES FINS PRIVÉES SUR INTERNET JAMAIS 20% 14 % 29 % 44 % IL Y A PLUS D’UN AN 5 % 5 % 9 % 8 % ENTRE 3 MOIS ET UN AN 17 % 12 % 14 % 7 % AU COURS DES 3 DERNIERS MOIS 57 % 69 % 48 % 42 % 0

10 % 16-24 ANS 25-54 ANS

30 %

50 %

70 %

55-64 ANS 65-74 ANS

mené par un consultant externe agréé. Un plan d’action axé sur la transformation numérique est mis en place pour aider l’entreprise à intégrer les outils numériques qui amélioreront sa rentabilité et son efficience (par exemple, en aidant les PME de vente au détail à créer un site web de commerce électronique pour toucher un plus grand nombre de clients). Des aides publiques, à concurrence d’un maximum de 50 % des dépenses engagées, sont mises à disposition pour la mise en œuvre du plan. Les petits commerçants ont une difficulté supplémentaire, relève encore M. Liu. « Prenez les paiements. Outre le cash, la carte de crédit, leurs clients veulent pouvoir payer avec PayPal, et maintenant avec Apple Pay. Et s’ils ne s’y mettent pas, les clients vont ailleurs. C’est compliqué parce que les clients sont de plus en plus très différents les uns des autres ! » T. L.

ILLUSTRATION Ellen Withersova SOURCE Statec

(DESI), dont le Luxembourg occupe la sixième place européenne. Or, « près d’un tiers des internautes ont acheté des biens ou des services auprès de vendeurs nationaux », assure le Statec. « Il existe un grand décalage entre la demande des clients et l’offre des commerces locaux. Le marché luxembourgeois Trop souvent inaccessible à l’extérieur de nos frontières pour les est déséquilibré. Ces circonstances consommateurs, le commerce en ligne reste un canal sous-utilisé exceptionnelles peuvent justifier par les commerçants. une intervention de l’État », expliquait le ministre des Classes ’in juin, alors que la Chambre des services sur internet dans la der- moyennes, Lex Delles (DP), en avril des députés adopte la trans- nière année. « Les biens et les ser- dans une réponse parlementaire. position des dispositions euro- vices le plus souvent achetés en « Le commerce, c’est le commerce. Et péennes contre le blocage ligne sont les vêtements ou articles l’e-commerce est juste un canal ! », géographique, l’Union luxem- de sport (60 %), les logements de relativise le nouveau conseiller de bourgeoise des consommateurs vacances (56 %) et autres services (ULC) en torpille la portée. « Les liés aux vacances (44 %). Les résidents sont les plus géobloqués femmes achètent beaucoup plus d’Europe. Moins de 30 % des souvent des vêtements ou articles achats peuvent se conclure, de sport (66 % contre 57 %) et les notamment parce que de nom- hommes, sans surprise, nettement breuses entreprises refusent de plus souvent du hardware (27 % livrer au Luxembourg », écrit contre 9 %), des logiciels (27 % contre l’ULC dans son avis. 8 %) ou encore des équipements élecAutrement dit, la seule livraison troniques (35 % contre 14 %). » suffit à freiner le développement du secteur au Luxembourg alors 12 % DES ENTREPRISES même que le résident a un pouvoir VENDENT EN LIGNE d’achat très supérieur à celui de ses « Près d’un tiers des internautes ont voisins. Des 1.000 euros qu’il peut acheté des biens ou des services consacrer par mois au commerce auprès de vendeurs nationaux », dit Janssen Liu Conseiller, Chambre de commerce (contre moins de 650 euros pour encore le Statec. C’est l’autre partie ses voisins allemands, belges ou du problème : face à l’offre extéfrançais), il n’en a dépensé que 100 rieure aux visages multiples, les la Chambre de commerce pour la à 500 euros au cours des trois der- commerçants luxembourgeois Fédération luxembourgeoise du niers mois, selon le Regards de juil- peuvent-ils s’y retrouver ? Seuls e-commerce, Janssen Liu. Lancée 20 % des entreprises luxembour- mi-septembre 2018 comme vitrine let publié par le Statec. C’est au départ de ce budget geoises sont présentes sur les des commerçants luxembourgeois qu’un résident sur deux a effectué réseaux sociaux, et 12 % vendent en pour en accueillir de 300 à 500 en des achats sur internet au cours du ligne (contre 17 % au niveau euro- deux ans, « la plate-forme Letzshop dernier trimestre, mais quatre rési- péen). C’est un des points noirs réunit 215 partenaires au­­ dents luxembourgeois sur cinq de récurrents de l’indice relatif à l’éco- jourd’hui », explique M. Liu. Et elle 16 à 54 ans ont acheté des biens ou nomie et à la société numériques propose 300.000 produits, au milieu desquels les livres et les boissons prennent la part du lion dans les achats. « C’est un bon début et, en même temps, nous savons que nous devrons faire preuve de pédagogie pour convaincre les petits commerçants. La tête dans le guidon, ils n’ont pas le temps de se former. Même quand, avec Luxinnovation, nous avons mis en place des offres plus adaptées aux PME », expliquet-il encore. En janvier 2018, l’agence de promotion de l’innovation a lancé Fit 4 Digital pour offrir aux PME un examen à 360 degrés de leur organisation et de leurs processus, E-COMMERCE


ENJEUX TENDANCE ÉMERGENTE

Le local et le bio entrent dans la danse Les magasins bio ou proposant du local se multiplient. Preuve de l’engouement pour cette tendance à consommer d’une manière différente.

À

PHOTO Maison Moderne

l’heure où les grands centres commerciaux continuent d’émerger, une tendance de fond se profile dans le panier du consommateur : celle de consommer des produits plus respectueux de notre santé... et de notre environnement. De quoi propulser les créneaux du bio et du local de phénomènes de mode à tendances de fond avec 17 magasins pure player qui emploient au total environ 250 personnes. Dernière ouverture en date : celle, à la mi-octobre, d’un deuxième magasin Naturalia (du groupe Monoprix) à Luxembourgville. « Le Lux­embourg représente aujourd’hui moins de 1 % de notre

le plus près possible », con­firme Anne-Claire Delval, en charge des relations presse d’Ouni. Cette ­coopérative a ouvert son premier magasin en 2016, avec comme concept une épicerie 100 % bio, locale et sans emballages, et un deuxième magasin ouvrira prochainement à Dudelange. « Pour certains produits, il est impossible de se fournir localement, comme pour les carottes ou les œufs, nous y arrivons. Au total, 74 % des fruits et légumes sont locaux et viennent du Lux­em­bourg, d’Allemagne et de France. Biogros est un de nos fournisseurs. » Et si la demande est forte de la part des consommateurs, « la production locale ne peut pas la suivre », remarque Goy Grosbusch, administrateur délégué et quatrième génération à la tête de l’entreprise familiale luxem­­­b ourgeoise Grosbusch Fruits & Vegetables qui travaille avec plus de 700 fournisseurs. « La taille du pays et son climat font que nous ne pourrons jamais être autosuffisants. Mais nous soutenons et encourageons les agriculteurs locaux à se développer, et nous cherchons toujours les ­circuits courts, à moins de 100 kilomètres. Le bio se développe également puisqu’il représente 9 % de notre chiffre d’affaires.» Pour ­promouvoir l’idée des circuits courts, l’entreprise avait planté 1.000 arbres fruitiers en 2016 à côté de son nouveau dépôt à Ellange, afin de produire ses propres fruits.

activité, mais nous avons noté un fort engouement avec notre premier magasin situé dans le quartier Gare à Lux­embourg-ville, c’est pourquoi nous avons une volonté de nous développer dans le pays », explique Philippe Huger directeur de Naturalia Lux­embourg. Pour ses produits, Naturalia Luxem­ bourg se fournit à 90 % en France, auprès de sa maison mère. « Mais nous axons aussi nos produits sur le local, avec des gammes de vins luxembourgeois par exemple, ou du pain produit dans le pays. » En matière de magasins spécialisés, Naturalia fait face au pionnier et emblématique Naturata, qui compte en moyenne 3.000 clients PIONNIER par jour. « Nos fournisseurs premium sont les agriculteurs de la 30 ANS POUR OIKOPOLIS coopérative Biog (qui appartient Le groupe Oikopolis, qui a fêté ses au groupe Oikopolis, tout comme 30 ans le 16 octobre dernier, est Naturata, voir encadré, ndlr), issu de la coopérative Bio-Baueremais ils ne peuvent pas produire Genossenschaft Lëtzebuerg (Biog), fondée en 1988. Autour de Biog, assez pour toute l’année, donc qui représente aujourd’hui près de nous faisons appel à d’autres pro30 fournisseurs locaux, sont ensuite ducteurs biologiques », précise apparus les magasins Naturata et le grossiste bio Biogros. Naturata Sigmund Walbaum, gérant de compte 11 magasins spécialisés, Naturata. Sa pensée résume toute et Biogros possède 3.500 références la problématique du secteur au de fruits et légumes, produits secs UNE CULTURE MARAÎCHÈRE Luxembourg. « Notre première et produits laitiers. EN HAUSSE DE 300 % ­priorité est de nous approvisionner Selon les derniers chiffres publiés par Eurostat en 2017, les consommateurs luxembourgeois utilisent principalement deux canaux de distribution pour acheter des produits biologiques : les grandes et moyennes surfaces (à environ 63 %) ainsi que les magasins spécialisés. Les premières l’ont bien compris puisqu’elles se positionnent également dans ce domaine et misent une partie de leur stratégie de développement sur le bio et le local (voir les pages 48 et 52). « On a évidemment repéré cette tendance et on essaye d’y répondre, confirme Julien Tendance Les consommateurs font attention à leur santé et à l’environnement. Wathieu, porte-­parole de Lidl.

LE LOCAL À LA PEINE

ENCORE DU BOULOT POUR LE BIO Les alternatives pour consommer autre chose que des produits dits « conventionnels » se multiplient. En 2017, selon Eurostat, le panier alimentaire moyen au Grand-Duché était composé à près de 8 % de produits bio, soit le quatrième taux le plus élevé de l’Union européenne. Des produits qui ne sont donc pas forcément locaux, puisque le pays ne se classe que 23e concernant la part des terres consacrées à l’agriculture biologique. Celle-ci gagne pourtant du terrain. En 2015, une centaine d’exploitants exerçaient leur activité sur une superficie de 4.216 hectares. En 2016-2017, les surfaces engagées en bio s’élevaient à 5.446 hectares, soit 4,14 % — contre 3,2 % en 2015 — de la totalité des surfaces agricoles au Luxembourg.

Dans chaque magasin, on a ­environ 50 références bio. Cela monte à 90 quand c’est une semaine d’action. » « Un produit sur 5 qui se crée est bio, on ne peut l’ignorer », souligne de son côté David Legrand, country manager pour Colruyt. Et la tendance va encore plus loin puisqu’il n’est pas rare de trouver des produits véganes, sans aucune origine ­animale, dans les hyper­marchés. Du côté des producteurs, certains font le choix de vendre leurs produits aux supermarchés, à l’image de la société Legulux, ­installée à Weiswampach. « Nous pouvons travailler plus sereinement, sachant que toute la production d’asperges sera achetée par Cactus », appuie son codirigeant, Luc Hoffmann, agriculteur et maraîcher. Pour Sandrine Pingeon, à la tête des Paniers de Sandrine, le choix est tout autre. « J’ai, au contraire, choisi de ne faire que de la vente aux privés, qu’il s’agisse de particuliers ou de restaurateurs. Être en contact direct avec la clientèle permet de plus riches échanges », explique la Vosgienne d’origine, qui cultive 250 variétés de fruits et légumes sur environ 4 hectares de jardin. « La grande distribution demande aussi des productions calibrées, ce que nous ne pouvons pas assurer. Et c’est elle qui fixe les prix et les marges, des exigences qui ne me convenaient pas. » I. S. Novembre 2019—

­ — 55


ENJEUX COMMERCE LOCAL

la proximité paie Après le standard des grands centres de la dernière décennie, les magasins de proximité font leur retour à la faveur de nouveaux modes de consommation. Une aubaine pour le commerce urbain ? La CLC planche avec plusieurs communes sur une redynamisation adaptée de leur mix commercial.

«

L’

enjeu est d’être présent partout, de déployer une stratégie multichannel. » Nicolas Henckes, le directeur de la CLC, résume à la fois l’aubaine et le défi pour les enseignes commerciales : pouvoir investir dans des concepts qui passent par des canaux physiques et en ligne, dans des grandes surfaces, mais aussi dans des points de vente de proximité – et pouvoir décliner ces concepts. Et dans cet éventail, les magasins de proximité opèrent un retour en grâce. Sur son site internet, Cactus recense 32 « Shoppi » dans des stations-service de différents pétroliers depuis 2008. Six supplémentaires vont ouvrir, selon son administrateur-­ directeur, Laurent Schonckert (voir page 48). D’autres, comme Delhaize et, plus récemment, Auchan, ont bien senti que l’amplitude horaire proposée par les « pompes à essence » correspondait au besoin du consommateur. « Nous nous inspirons de l’expertise venant d’Auchan en Italie, en France, en Espagne et au Portugal, où ces magasins de proximité ont démontré un réel succès », déclarait Cyril Dreesen, directeur général d’Auchan Retail Luxembourg, au moment de l’ouverture du premier point de vente en octobre 2018 chez Aral à Schifflange. La famille Kaiser exploitant les stations Esso via Petro-Center l’a bien compris aussi avec son enseigne de restauration « Gourmet rapide » et une ouverture 24 h/24 de la station de Leudelange. Le format de l’épicerie a aussi été choisi par Carrefour pour pé­­ nétrer en 2015 le marché ­lux­embourgeois, avec ses trois « Carrefour Express » à la Gare, au Kirchberg et à Esch-­­­­­­sur-Alzette. Si les « courses » du week-end restent une tradition pour certains consommateurs, les achats 56 —

­ —Novembre 2019

changent, se veulent plus raisonnables et s’effectuent en fonction du logement. Le frigo américain n’est plus le standard. La vie en appartement pousse à optimiser l’espace, et les soucis de mobilité à optimiser les trajets effectués et la gestion du temps. « Le consommateur qui passe déjà beaucoup de temps dans les bouchons va choisir le point de vente le plus proche de son domicile ou de son travail, celui qui lui fait perdre le moins de temps, ajoute Nicolas Henckes. La stratégie pour les enseignes est donc d’occuper le terrain, d’avoir un maillage serré. Si le consommateur est fidèle à l’épicerie d’une certaine enseigne, il suivra l’enseigne le jour où il aura besoin de se rendre dans une grande surface pour d’autres achats. »

TROUVER LE BON MIX

Comment le commerçant indépendant en centre-ville peut-il se retrouver dans ce mouvement perpétuel ? En s’adaptant également. À son échelle. « Une stratégie de marque ou de boutique va faire toute la différence entre ceux qui vont survivre ou s’éteindre, pointe Nicolas Henckes. Les questions du positionnement, de la différenciation des produits proposés et des horaires d’ouverture sont essentielles. » À l’échelle des centres urbains et dans le cadre du Pakt PRO Commerce, la CLC mène un travail de réflexion et de redéfinition du mix commercial avec des communes qui ont été sélectionnées par le ministère des Classes moyennes : Diekirch, Remich, Bertrange, Esch-sur-Alzette et Dudelange. Cette dernière a choisi de se démarquer depuis 2015 autour du concept « On dirait le sud ». Outre l’approche marketing, l’objectif des autorités commu-

nales qui ont organisé, cette année, la première édition des « Assises du commerce » est bien de revaloriser un cadre urbain. Le nouveau quartier « Am Duerf » et la revitalisation de l’avenue Grande-Duchesse Charlotte doivent agir comme des aimants et favoriser une vie intra-muros. « Nous voulons enrichir les réflexions avec les communes grâce au ‘cadastre commercial’ que nous sommes occupés à développer avec le ministère des Classes moyennes et la Chambre de commerce pour centraliser les données de façon lisible sur le secteur, qu’il s’agisse de prix de loyer, d’historique des magasins présents ou de l’accessibilité pour aiguiller les commerçants dans leurs choix », ajoute Nicolas Henckes. Car la clé pour les commerces en ville, c’est l’augmentation de la fréquence, appuie le directeur de la CLC. « Dudelange est le bon cas d’une réflexion pour augmenter et faciliter cette fréquence de passage par le centre commercial urbain, par exemple en analysant les flux de trajet et l’accessibilité en transports en commun. Après, c’est au commerçant de jouer. » Cette expérimentation dans la Forge du Sud va nourrir le travail d’accompagnement de la CLC auprès des autres communes et surtout des commerçants concernés. « Nous voulons avancer avec les commerçants qui veulent aller de l’avant et arrêter d’écouter les râleurs, pointe Nicolas Henckes. La tradition qui a vécu était de tenter de convaincre jusqu’au dernier des sceptiques. Nous voulons désormais travailler avec ceux qui le veulent, les autres vont soit suivre soit disparaître. »

PASSER LE CAP DES TRAVAUX

Du courage, il en faudra aux commerçants du centre-ville de la capitale qui vont devoir affronter les travaux du tram durant 2020, au niveau du boulevard Royal tout d’abord. « Dans le quartier de la gare, je pense que seulement deux commerçants, pour le moment, ont introduit un dossier d’indemnisation auprès de Luxtram. C’est plus la mendicité, la drogue et l’insécurité qui suscitent des problèmes », résumait de son côté

MUTATIONS

HERTZ ET BONN, DEUX STRATÉGIES POUR S’ADAPTER Dans les rues du centre-ville de la capitale, les enseignes historiques s’adaptent aux évolutions du secteur et des habitudes de consommation. Les cas des deux entreprises familiales Tapis Hertz (famille Aach) et Mobilier Bonn (famille Lazard) sont, à cet égard, révélateurs. L’une était à la Grand-Rue depuis 73 ans, en location au croisement avec la rue des Capucins. L’autre est en ville depuis 1855 avec son activité de mobilier dans différents endroits, dont le Carré Bonn (croisement de la rue Philippe II et de la rue de la Poste), qu’elle détient et qui a déjà été repensé en un ensemble mêlant espaces de vente, horeca, bureaux et logements. Pour Tapis Hertz, le choix a été fait de quitter le centre le 15 novembre et de concentrer ses forces dans un espace plus grand du centre commercial Belle Étoile de Bertrange, où elle était déjà présente. Pour Mobilier Bonn, des rénovations et l’ouverture d’une nouvelle boutique au n° 3 de la rue de la Poste (des locaux détenus également) permettront d’accentuer les activités de conseil et de vente d’objets exclusifs. Dans le même temps, une grande maison de luxe (Louis Vuitton est citée sans que les principaux inté­ ressés ne souhaitent communiquer) a choisi d’occuper d’ici à 2020 les surfaces libres au Carré Bonn. Cet immeuble à la façade art déco au charme intact. Deux illustrations de remises en question cycliques nécessaires, voire salutaires.

l’échevin en charge du commerce, Patrick Goldschmidt (DP), lors d’une visite à la rédaction de Paperjam le 10 octobre. Une fois le cap des difficultés passé, la ville sera dotée d’un nouveau phare d’attraction de clients supplémentaires avec RoyalHamilius et ses enseignes prisées, comme les Galeries Lafayette et la Fnac, selon les souhaits des autorités. « La ville sera de nouveau très agréable, estime Nicolas Henckes. La ville gagnera de nouveaux habitants grâce au RoyalHamilius, qui va aussi proposer de nouvelles marques et donc capter des clients qui ne devront plus traverser les frontières pour les trouver. Pour un magasin en ville, le secret est la fréquence. Et les Galeries Lafayette vont amener de la fréquence. » Reste à tenir le temps des travaux. T. R.


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ENJEUX CARTE BLANCHE

L’e-commerce, un allié indispensable L

e commerce électronique se trouve en plein essor : il a atteint en 2018 un chiffre d’affaires de 65,1 milliards d’euros en Allemagne et de 92,6 milliards d’euros en France. Cette évolution se fait également remarquer au Luxembourg, où les deux tiers des résidents achètent en ligne. Le commerce n’est donc pas le même qu’il y a 20 ans, c’est indéniable. Cette évolution offre

munes et la Chambre de commerce, la plate-forme Letzshop, qui permet aux petites entreprises locales d’être présentes sur internet avec leur vitrine digitale et de vendre leurs produits directement en ligne. Ce projet ne vise cependant pas uniquement la vente en ligne, mais également le commerce analogue. L’effet ROPO (Research Online, Pur­ chase Offline) en est la preuve. Il décrit le processus selon lequel le consommateur s’informe sur un produit tout d’abord en ligne, pour ensuite l’acheter dans un point de vente physique. En effet, le consommateur a tendance à se renseigner sur les différentes boutiques et les différents produits en ligne, mais il continue à se rendre en magasin pour acheter le produit choisi, ce qui renforce finalement la présence physique des commerçants urbains. La plate-forme Letzshop fournit ainsi une forte présence virtuelle, qui a un effet bénéfique Lex Delles pour le commerce analogue. Ministre des Classes moyennes Nous soutenons par ailleurs la digitalisation des petites et néanmoins de multiples oppor- moyennes entreprises (PME), et tunités, notamment pour les donc aussi des commerçants petits commerçants urbains. urbains, à travers des programmes spécifiques comme Fit 4 Digital. Il s’agit d’une aide LETZSHOP, POUR GAGNER EN VISIBILITÉ pour les PME qui souhaitent tirer En effet, la vente en ligne leur profit de la digitalisation et ainsi permet de gagner en visibilité et gagner en compétitivité. Ce prode conquérir de nouveaux clients. gramme prévoit notamment C’est la raison pour laquelle nous une analyse détaillée de l’en­ avons mis en place, avec 16 com- treprise concernée et propose

« L’e-commerce se transforme d’un potentiel ennemi en un allié très utile. »

58 —

­— Novembre 2019

des démarches de digitalisa­­- la Chambre de commerce, un tion concrètes et individuelles cadastre de commerce digital, qui en implémentant des outils sera à disposition des communes. informatiques. Dans ce cadre, un projet pilote, qui compte cinq communes participantes, a été lancé. Celui-ci LE BESOIN D’UN CADRE URBAIN ANIMÉ permet une meilleure gestion des La réussite du commerce urbain surfaces de vente vacantes afin de ne dépend néanmoins pas unique- créer de bonnes conditions-­ ment d’une présence virtuelle cadres pour les commerçants et adaptée, mais également d’un d’améliorer ainsi l’attractivité des cadre analogue accueillant. Les centres-villes. Enfin, n’oublions commerçants ont besoin d’une pas que les centres-villes sont avant tout un lieu social qu’internet ne peut remplacer. Flâner, se balader, parcourir différents magasins, se retrouver entre amis ou en famille constituent un atout que seuls les commerçants analogues peuvent offrir. La formule gagnante consiste ainsi à combiner une présence digitale adaptée des commerçants urbains avec un centre-ville vivant et animé. Le but n’est donc en aucun cas de réprimer l’e-commerce, mais de l’intégrer dans la stratégie de redynamisation du commerce urbain. La prétendue « amazonisaSelon Lex Delles, la formule gagnante tion  » du commerce n’est finaleconsiste à combiner une présence ment pas une fatalité en soi, mais digitale adaptée des commerçants tout au plus la conséquence d’une avec un centre-ville dynamique. politique passive. Or, en souteville vivante et animée qui présente nant les commerçants urbains et des offres variées et attrayantes. La en leur proposant des stratégies création d’une telle atmosphère concrètes, l’e-commerce se transnécessite une planification straté- forme d’un potentiel ennemi en gique. C’est dans ce contexte que un allié très utile. nous avons mis en place, en coopération avec la Confédération LEX DELLES luxembourgeoise du commerce et Ministre des Classes moyennes

PHOTO Maison Moderne ILLUSTRATION Ellen Withersova

Le commerce est-il en voie d’« amazonisation » ? Lex Delles, ministre des Classes moyennes (DP), livre sa réponse sous forme de carte blanche, en évoquant les projets du gouvernement pour transformer ce qui peut apparaître comme une opportunité en une fatalité.


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PUBLI-REPORTAGE

© Antoine Delhez

Audace et tradition font bonne recette

Carole Muller, CEO Fischer S.A.

On pourrait croire les deux notions antagonistes. D’un côté, aller de l’avant, penser long terme, répondre aux tendances du marché. De l’autre, valoriser la tradition, perpétuer les recettes d’antan, mettre en avant le caractère artisanal du processus de fabrication. Un grand écart ou plutôt un bond en avant, c’est ce que Fischer a fait en lançant au mois d’octobre, sa nouvelle gamme de pains. Décision audacieuse quand on sait qu’une bonne partie de sa clientèle est fidèle à « son » pain, parfois depuis plusieurs décennies.

Oser prendre des décisions tranchées Quand on s’appelle Fischer, que les clients sont habitués depuis parfois vingt ou trente ans à consommer le même produit, revoir en profondeur sa gamme de pains s’avère un exercice complexe. Qu’à cela ne tienne pour la première boulangerie du Luxembourg, qui se montre confiante : la décision relève surtout et avant tout d’une volonté de répondre aux évolutions et aux attentes de consommation. Moins de références mais une meilleure offre, plus claire et plus facile à comprendre, côté clientèle. Car trop de choix a parfois tendance à engendrer

la confusion. La décision de Fischer est donc de se concentrer sur une gamme de pains bien étayée allant du pain blanc, au pain au forment/seigle, en passant par le pain aux céréales ou complet, sans oublier l’offre complémentaire de pains bio. La conscience de bien manger et de consommer davantage d’aliments bio, avec des ingrédients issus d’une agriculture locale et respectueuse de l’environnement, semblent être désormais un sujet incontournable. Cela se traduit par une hausse de la demande de pains aux graines face aux pains blancs mais aussi par l’assurance que les ingrédients ont été


Fischer collabore avec des agriculteurs locaux, qui travaillent sur le principe de l’agriculture raisonnée.

cultivés selon une logique écologique et économique.

Une production qui reste profondément artisanale

Par extension, la transparence est également de mise sur l’information relative à la composition, la valeur nutritionnelle et les allergènes, tous disponibles sur le site internet de la marque. Le goût des consommateurs évolue, s’y adapter s’avère indispensable et Fischer, malgré sa taille et son ancienneté, l’a bien compris. Être capable d’acter de grands changements rapidement, c’est sa force en tant qu’entreprise familiale, grâce à un processus de décision et de communication plus court et donc nettement simplifié.

Parce que c’est dans son ADN et que c’est ce que les clients recherchent, avant tout. A l’heure du « conscious food », assurer les consommateurs de la qualité des produits s’avère indispensable pour répondre à leurs exigences. Mais aujourd’hui, il ne s’agit plus uniquement de conforter le consommateur dans l’idée qu’il mange de bons produits, encore faut-il aussi qu’ils aient été préparés dans le respect de l’environnement, des conditions de travail et ce, de la production à la vente. En bref, une production artisanale. Ça tombe

Retrouvez la nouvelle gamme de pains dans toutes les boulangeries Fischer.

bien, puisque Fischer collabore avec des agriculteurs locaux, qui travaillent sur le principe de l’agriculture raisonnée. L’atelier de fabrication quant à lui fait la part belle à l’intervention humaine, de la production à la division de la pâte pour mise en banneton, en passant par la mise au four à la main. Ici pas de robot, pas d’automatisation, mais « la main à la pâte », au sens premier du terme. La plus grande fraîcheur est assurée grâce à une cuisson réalisée directement dans les points de vente Fischer. Quant au goût savoureux du bon pain, on le doit aux recettes de la famille Fischer, qui restent résolument traditionnelles.


GRANDS DOSSIERS

Innovation & technologie Vivez l’expérience sur paperjam.lu/dossiers-editions

Johnny Brebels Directeur Company relations and Support Luxinnovation

GRANDE INTERVIEW

« Faire émerger l’innovation en partant du terrain » Tout le monde innove à son échelle. Au-delà des nouvelles idées mises en œuvre au sein d’une entreprise, il est possible de nourrir des ambitions beaucoup plus grandes. Dans cette perspective, l’enjeu est de faciliter la rencontre entre acteurs partageant les mêmes préoccupations, développant les mêmes idées, pour voir plus loin et faire mieux ensemble.

l est essentiel d’innover. Aujourd’hui, la plu­ part des acteurs économiques l’ont compris. « Nous constatons une volonté croissante des entreprises de s’engager sur le terrain de l’innovation, commente Johnny Brebels, direc­ teur du département Company relations and Support au sein de Luxinnovation. Nous sommes de plus en plus sollicités. Des dirigeants, entrepreneurs, CTO, ou encore CIO, viennent nous voir. Notre rôle est de leur permettre de mieux envisager les possibilités qui s’offrent à eux, de les ouvrir à d’autres horizons, pour leur donner la possibilité d’avancer dans la voie de l’innovation. » L’innovation peut être envisagée à de nom­ breux niveaux. Elle n’est pas forcément tech­ 62 —

­— Novembre 2019

nologique. « Chaque entreprise innove naturellement, sans forcément s’en rendre compte, assure Johnny Brebels. L’innovation a plusieurs dimensions. Elle s’exprime aussi bien à travers le service que l’on délivre au client que dans la manière d’amener un produit sur le marché. Elle peut se révéler dans la mise en œuvre de nouvelles méthodes de travail, à travers un business model pour l’entreprise, ou encore dans la façon de facturer un service. » L’innovation n’est pas non plus l’apanage des grandes structures, capables d’investir des budgets conséquents dans des projets R&D. Les indépendants et les PME ont eux aussi la capacité d’innover. « Tout part du ter-

rain. Les vrais experts, ce ne sont pas nos conseillers, mais bien celles et ceux qui sont sur le terrain, qui connaissent leur métier, les attentes et les besoins du marché. Ce sont eux les plus à même d’innover. »

INNOVATION VOULUE OU CONTRAINTE

En partant des acteurs du terrain, Lux­­in­ novation agit en facilitateur et point de contact central pour permettre à des projets d’innovation d’émerger. L’innovation peut être voulue, portée par des dirigeants mus par une curiosité naturelle, une volonté de créer, d’apporter quelque chose de neuf. Elle peut aussi être imposée, exigée par une concurrence féroce, induite par des

PHOTO Luxinnovation / Marion Dessard

I


GRANDS DOSSIERS

clients exprimant de nouvelles attentes, forcée par des partenaires qui s’inscrivent dans de nouvelles démarches. « Au sein d’une économie, aucun acteur n’agit de manière isolée, en parfaite autonomie. C’est au cœur des interactions, en s’ouvrant à de nouvelles idées, que l’innovation peut se cristalliser », assure Johnny Brebels.

1 contributions

QUEL MODE DE COMMUNICATION IMPLANTER EN ENTREPRISE ?

INSPIRATION ET MISE EN RELATION

Dans l’accompagnement proposé aux acteurs désireux d’innover, Luxinnovation va mettre en relation les dirigeants d’entreprise souhaitant évoluer avec ceux qui sont les plus à même de les faire avancer, qu’ils émanent du secteur privé ou de la sphère publique, dans le domaine de la recherche, notamment. « Lors d’entretiens individuels, nous allons leur présenter des cas d’usage existants par ailleurs, qui pourraient être mis en œuvre dans leur environnement. L’idée est de les éveiller aux nombreuses possibilités qui s’offrent aujourd’hui à eux, en allant chercher de l’inspiration ailleurs, en les mettant en relation avec d’autres experts », précise le directeur.

Jean-Guy Roche Administrateur délégué Rgroupe

2 contributions

L’IMPACT DANS LES SERVICES JURIDIQUES Emmanuelle Ragot Partner — Head of IP/TMT Practice Group — Avocat à la Cour Wildgen Katia Gauzès Partner Clifford Chance

PHOTOS Maison Moderne

FÉDÉRER LES ACTEURS

« Au sein des clusters ou en créant des liens entre acteurs, on peut permettre à des projets de plus grande envergure, s’inscrivant dans la stratégie de développement économique du pays, d’émerger et de se concrétiser », assure Johnny Brebels. À ce niveau, Luxinnovation agit aussi en tant qu’animateur, favorisant les rapprochements entre acteurs de divers secteurs, lors d’événements thématiques, par exemple. « L’innovation naît de la rencontre, de l’échange entre acteurs de divers secteurs, de l’ouverture que l’on peut avoir vis-à-vis des autres, commente le directeur. Aujourd’hui, notamment, le secteur ICT est au cœur de nombreuses transformations, l’environnement est aussi au cœur de nombreuses préoccupations. Or, il est possible d’innover en faisant se rapprocher des acteurs de la mobilité, comme les constructeurs automobiles, les entreprises spécialisées dans les écotechnologies et les professionnels de l’ICT, experts en data analytics et intelligence artificielle. C’est de cette manière, par exemple, que se développe la voiture autonome. » En fédérant les énergies et les volontés, tout devient possible. S. L.

5 contributions

CARTES BLANCHES Serge Quazzotti Directeur Institut de la propriété intellectuelle Luxembourg (IPIL) Alvaro Garrido Mesa Senior associate Loyens & Loeff Luxembourg Frédéric Warrant Solution architect Computer Task Group Luxembourg PSF Dr Marc Sniukas Director Innovation Deloitte Thomas Musiolik Chief technology officer Accenture Fabrice Croiseaux CEO InTech

3 contributions

INNOVATION IN FINANCIAL SERVICES Paul Upchurch Chief operating officer Lombard International Assurance

Mathieu Perrein Chief technology officer Ainos Biagio Pagano Administrateur délégué Felten Stein Thomas Schoos Head of communication Luxembourg Institute of Science and Technology (List)

4 contributions

CEO : COMMENT INTÉGRER INNOVATION ET CHANGEMENT TECHNOLOGIQUE À LA STRATÉGIE ? Pascal Denis Head of advisory KPMG Luxembourg

Novembre 2019 —

­ — 63


GRANDS DOSSIERS

Alfi

Vivez l’expérience sur paperjam.lu/dossiers

managers to tend towards more sustainable investment, a strict approach risks falling short of potential. If the proposals are too strict, they may be ignored or might become outdated. If they are too flexible, they could become somewhat meaningless and open to criticism. Yet if they are too complex, they risk adding to confusion rather than offering a potential solution. The EU is currently seeking a breakthrough by developing a ­c ommon language to enable greater ­understanding of this concept. The European Corinne Lamesch chairperson, Commission recently published a draft clasAlfi sification system (known as a “taxonomy”) for environmentally-sustainable economic activities.  They screened activities across a range of sectors, from energy to transport, to agriculture, to real estate, and more, identifying low-carbon practices and also “transition activities” that seek to limit greenhouse gas production. Reports have also been issued on a green bond standard, and climate and ESG GRANDE INTERVIEW benchmarks. These reports are now being studied and debated by the finance industry and political decision makers, with a conclusion and legislation hoped for by the end of the year. Ms Lamesch is keen for Alfi to contribute to the work of developing and promoting this concept, but she knows this isn’t a straightOn the 19th of June this year, Corinne Lamesch was appointed Alfi’s new chairperson, forward task. “We have a lot of work to do to succeeding Denise Voss. Also country head, Luxembourg and head of legal, Europe help explain the challenges and promote at Fidelity International, here she reviews Alfi’s hot topics and perspectives for Paperjam. transparency. Without widely accepted definitions, there is the risk of appearing to supan investment funds help to solve climate this concept for decades, to attract investment port greenwashing,” she added.  Success in this area could cultivate a lucrachange and diffuse the pensions time to sustainable projects and as a way to boost bomb? EU policymakers believe they can. the sector’s image. Yet it remains fiendishly tive niche for Luxembourg, as well as resulting This is the backdrop to Corinne Lamesch being difficult to define. What does it mean in prac- in environmental benefits. The country is well appointed chairperson of the Association of tice to seek to minimise harm and maximise known in the global fund industry for its the Luxembourg Fund Industry (Alfi). positive outcomes for the environment, ­expertise in decoding and implementing EU Environmental, social and governance society and for governance? For example, regulations.  (ESG) criteria need to be taken more into some see nuclear power as the most viable account, concerns about retirement need way to reverse the growth of greenhouse gas THE PENSIONS IMPERATIVE addressing, and more investment is needed production. Others see this technology as a Too few people have sufficient retirement ­savings. In Europe, if current trends continue, for start-ups and infrastructure. Hence after greater environmental risk.  Numerous public and private initiatives for every retired person in 2060, there will only her appointment, Ms Lamesch identified three immediate priorities: facilitating sus- have sought to provide clarity to investors be two people of working age, compared to four tainable finance, embracing the opportuni- and their advisors. Luxembourg’s industry-led today. Inevitably, public sector pension funds ties of the EU’s pan-European personal labelling agency LuxFLAG is an example. will become stretched, yet the EU calculates that pension product (PEPP), and deepening While this organisation makes a valuable only a quarter of Europeans between 25 and 59 Luxembourg’s expertise in alternative funds. ­contribution, its relatively strict criteria mean years of age have additional private cover.  Who could be against “ethical” finance? fewer than 100 funds qualify for its ESG labels. The pan-European personal pension prodThe global fund industry has been advocating If the goal is to provide incentives to asset uct (PEPP) is the latest attempt at a solution

“We are the leading fund centre in Europe ”

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­— Novembre 2019

PHOTO Anthony Dehez

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GRANDS DOSSIERS

by EU policy makers. The PEPP will enable investment products to be linked to an ­individual rather than to an employer, thus adding flexibility as workers move between countries and different firms.  Also, funds will be eligible to structure pension funds under the new rules. “We are very happy with the initiative, with Luxembourg well positioned to become a hub for PEPP ­providers given our cross-border distribution expertise,” said Ms Lamesch. However, few analysts expect a rapid expansion, not least because questions over taxation remain unclear.  “We are well positioned to help, but it could take time, just as it did with UCITS,” Ms Lamesch noted. The relevant EU regulation was officially passed on 25th July, but further clarifying acts are required before this can come fully into force. The first PEPPs are on course to be created in late 2021 or early 2022.

PHOTOS Maison Moderne

WHY EDUCATION IS NEEDED

Regardless of this innovation, investment funds will remain the bedrock of many pension schemes, and Alfi has long been aware of the need to work to educate the public about the potential benefits. They point to just 8% of wealth in the EU being invested in mutual funds, compared to 23% in the USA.  Around a third of Europeans keep their ­savings in bank accounts, despite negative real interest rates. Not only does this mean these people are missing out on more healthy investment returns, but entrepreneurs are deprived of vital start-up and growth capital. “Many Europeans have a way to go before they understand that they should provide for their own financial future,” said Ms Lamesch. This education is also needed domestically. As well as increasing understanding about Luxembourg’s creaky public pension system, Alfi needs to spread the message of what the fund industry brings to the country (including tax revenue and employment opportunities), as well as the wider benefits. “We are the leading fund centre in Europe, but when I talk to people outside of our industry, too often they don’t understand our role,” she said. Generally there’s hazy understanding, mixed with the negative connotations of the financial crisis. The CSSF is working on a national investor education strategy and Alfi will be helping. S. E.

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contributions

contributions

RESPONSIBLE INVESTING : 3E PILIER DE L’INDUSTRIE DES FONDS AU LUXEMBOURG

CARTES BLANCHES

Fabien Vrignon CEO Keytrade Bank Luxembourg Christian Staub Managing director europe FIL (Luxembourg)

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Rafael Aguilera Partner, Asset management EY Jérôme Castagne Head of client services & member of the management board Degroof Petercam Asset Services Keith O’Donnell Managing partner Atoz Tax Advisers

Simon Recher Associate Hogan Lovells (Luxembourg) LLP

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FONDS D’INVESTISSEMENT ALTERNATIFS : L’ELDORADO DU SECTEUR DES FONDS

Maxime Aerts Chief operating officer Fundsquare

Luc Courtois Partner - Investments funds Bonn Steichen & Partners Massimoluca Mattioli Group head of institutional banking Banque Havilland

RENDEZ-VOUS

LES PROCHAINS GRANDS DOSSIERS 12.11.2019

Compliance services

28.11.2019

Private banking

12.12.2019

Data & Cloud services

Retrouvez tous les mois sur paperjam.lu et dans la newsletter Coffee Break un grand dossier qui comprend une table ronde et des contributions d’experts.

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BRAND VOICE FORMATION

Do you speak Data ? Comprendre et utiliser à bon escient la data est un enjeu majeur pour toutes les entreprises. Incontournable si l’on souhaite réussir sa transformation digitale, la data analysis est un état d’esprit à acquérir pour les sociétés. Des Mini MBA leur permettent justement de se former à ce sujet. CONTENU SPONSORISÉ SOLVAY

haque fois que vous entrez dans l’espace C digital pour obtenir une information, acheter un bien, obtenir un service, ou tout sim-

plement pour vous divertir, vous générez des données, de la data. L’exploitation de cet énorme volume de données est une science mais surtout un enjeu majeur pour les entreprises. Comprendre la data permet en effet de comprendre les besoins des clients et donc augmenter les ventes, mais aussi d’optimiser les processus au sein d’une organisation. La transformation digitale dont on parle beaucoup aujourd’hui ne peut faire l’impasse sur l’importance de la data. Cette dernière est même au cœur du changement paradigmatique. Le challenge est d’avoir une organisation qui dispose donc de la technologie nécessaire mais aussi et surtout de savoir modifier son organisation, la culture de son entreprise. D’ailleurs, aujourd’hui, les consultants stratégiques ont certes constitué des équipes de data scientists, mais une très grande partie de leur mission consiste avant tout à transformer les entreprises de l’intérieur, à changer l’angle d’approche relatif au recrutement ou au leadership par exemple. Toutes les entreprises sont concernées, de la PME ancrée dans le tissu économique local, jusqu’au groupe international actif dans la finance ou l’industrie.

Une école au top mondial Fondée en 1903, Solvay Brussels School of Economics and Management est une prestigieuse business school. Elle figure notamment dans le top 10 mondial en ce qui concerne son département recherche en économie. Les sciences y étant particulièrement mises en avant, l’école a toujours été très performante sur des sujets comme la statistique ou la data.

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L’équipe de professeurs mixe de façon ludique théorie et pratique.

PHOTOS Solvay Brussels school of Economics and Management

UN MÊME NIVEAU DE LANGAGE

Il est donc indispensable pour un décideur de disposer d’une vision dans ce domaine, même s’il n’est pas lui-même un technicien spécialisé. Grâce à cette vision, il pourra alors entamer un dialogue avec les experts qui seront, eux, en charge du développement et de l’application technique. De la même façon, si les experts parlent une langue que les décideurs ne comprennent pas, la création de valeur ne peut se faire. Les études sont aujourd’hui plutôt unanimes, si les experts (les data scientists) se comptent en grand nombre, on manque cependant de personnels présents dans les différents départements non techniques des entreprises, qui comprennent les enjeux et les possibilités liés à la data. Une problématique que les organisations commencent à assimiler et à laquelle elles se préparent en formant leurs collaborateurs. Le Paperjam Club, premier club d’affaires de la Grande Région, est donc allé à Bruxelles


BRAND VOICE

Methodologie 4 QUESTIONS À MARTINE GEORGE

1.

L’équipe de professeurs mixe de façon ludique théorie et pratique. Ils dispensent un enseignement dynamique grâce à des cas d’études issus de la vraie vie, en groupe ou de façon individuelle.

3.

Le cours offre une perspective multidisciplinaire intégrant l’étude du leadership, l’exécution stratégique, le management des ressources, de l’innovation et le marketing.

pour trouver des spécialistes prêts à dispenser leur savoir aux décideurs luxembourgeois. À partir du 13 novembre, et ce durant 4 jours, les experts de la Solvay Brussels school of Economics and Management animeront donc des formations accélérées sur la data. La formation intitulée Data science for marketing se destine, comme son nom l’indique, à une audience constituée d’acteurs du marketing bien sûr, mais aussi du business en général. Elle leur permettra d’apprendre, de démystifier les concepts de base et le vocabulaire de la data science, pour des applications dans le marketing. Lorsque l’on comprend mieux ces sujets, on comprend du même coup ce en quoi cela peut être utile et productif au sein de son organisation. Chaque session comprendra un volet théorique mais également un volet plus pratique durant des workshops. La formation permettra également de découvrir de nouveaux outils technologiques et de réfléchir sur des business cases.

«  La data science a un fort potentiel en termes de ressources humaines »

2.

À qui s’adresse cette formation ? La formation s’adresse particulièrement aux collaborateurs des départements RH, en charge de recruter des profils experts de la data, qu’ils n’ont pas l’habitude d’aller chercher, et pour lesquels le vocabulaire lié aux compétences est mal connu ou peu naturel.

Les participants sont encouragés à poser des questions, à engager des discussions et à alimenter le débat avec de nouvelles idées.

À quelle problématique répond-elle ? Les participants disposeront d’une grille de lecture solide et de la capacité de recruter un collaborateur expert dans le domaine de la data. Mais ils seront aussi en mesure d’échanger avec les managers des différents départements à ce sujet.

4.

Le cours se base sur une grande typologie de médias différents, de sources variées et internationales : des articles de journaux, des vidéos, des documentaires et des cas d’études business.

Pourquoi former les RH à la data ? L’efficacité de la data analysis a amené les ressources humaines à utiliser cet outil pour le recrutement, ou pour le suivi et la gestion des talents au sein de l’organisation. Les problématiques de bien-être au travail ou de mobilité interne peuvent également être abordées grâce à l’analytics.

Comme toutes les formations dont le Paperjam Club est l’initiateur, ces journées sont également de formidables opportunités d’agrandir son réseau professionnel, d’échanger et d’entrer en contact avec tous les entrepreneurs du Grand-Duché, quel que soit leur domaine d’activité. 

Benjamin Beeckmans, Director of Company Specific Programs and Academic Director Mini MBA programme

Comment se déroulera la formation ? De manière très concrète, la formation s’attachera à observer les types de jobs liés à l’analytics, que ce soit les postes techniques comme ceux à l’interface entre la technique et les autres départements. Les métiers de la data étant pluridisciplinaires, il s’agit d’y voir clair parmi les différents segments d’expertise. Enfin, les intervenants montreront aux participants comment analyser, disséquer ou rédiger certaines job descriptions.

s aux z-vou cience e iv r c Ins ta S BA Da Mini M

le avant bre vem 2 10 No 0 - 40

(+352

07 ) 20 7

Data Science for Marketing 14 et 15 novembre 2019 2 et 3 décembre 2019 bit.ly/2p0rkF5 Inscription Essentials of Data Science & Big Data for Recruiters 10 décembre 2019 bit.ly/2Wkqdwd Inscription

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« si

les générations passées avaient agi, je n’aurais pas besoin d’aller dans la rue Auteur

Pierre Pailler Photographe

Anthony Dehez

«

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Elle est l’un des visages de la lutte contre la crise climatique. Natasha Lepage a 16 ans et milite au sein de Youth for Climate Luxembourg. Elle compte bien faire entendre la voix de toute une génération qui veut garder l’espoir d’une issue viable pour notre planète. Entretien sans filet.

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Natasha Lepage Jeune conscience

C

omment a eu lieu votre prise de conscience écologique ?

Le travail de mes parents m’a amenée à vivre plusieurs années en Inde, en Indonésie et au Sénégal. En Inde, après une journée à 38 degrés, une vague de froid provoquée par un cyclone a fait chuter les températures nocturnes à 6 degrés. Ce n’était pas du tout habituel durant cette période. Des gens sont morts de froid cette nuit-là. Ce fut un choc.

Vous êtes ensuite revenue au Luxembourg...

À la fin de l’été 2011. J’ai alors constaté que la population du pays, et de l’Europe en général, n’a pas conscience que sa manière de vivre au quotidien, comme prendre la voiture chaque matin, a une conséquence sur le dérèglement climatique. Elle n’en voit pas les effets. Mais d’autres pays les subissent directement. Ce sont eux qui font face à des catastrophes naturelles ou à des vagues de chaleur. J’ai alors pris conscience de l’injustice qui peut exister entre les privilégiés qui consomment et ceux qui en subissent les conséquences.

Puis vous avez commencé à militer...

Convictions Natasha Lepage s’est engagée en mars dernier dans le mouvement.

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«

«  Si le monde entier vivait comme le Luxembourg, Il faudrait huit planètes Terre.

Au début, je me suis crue seule et sans ­possibilité d’agir. J’essayais d’être active au niveau de la famille et de l’école. Puis j’ai constaté qu’il y avait un mouvement au Luxembourg avec de nombreux membres. Je suivais ce que Greta Thunberg faisait, mais je n’avais aucune idée que des jeunes se réunissaient ici aussi. Je me suis engagée au sein de Youth for Climate en mars dernier. Quand j’ai constaté que, lors de la manifestation du 15 mars, nous étions 15.000 (entre 7.000 et 7.500 selon la police), je me suis dit que c’était de ça que j’avais besoin. Nous avons tous rejoint ce mouvement avec des raisons différentes, mais pour la même cause : on veut faire en sorte que la crise climatique soit mise sur un plan aussi important que ce qu’elle est dans la réalité, avec le niveau d’urgence qu’elle réclame. Or, pour l’instant, la population ne parle


«  Sans Greta Thunberg, ces millions de personnes ne se seraient pas mobilisées en septembre. «

que de réchauffement climatique, pas encore de crise.

Quelle est votre revendication prioritaire ?

C’est très difficile à dire. Il y a tellement de priorités. Tout est lié. On ne peut pas ­décider de se focaliser sur une chose, puis oublier le reste. Avec Youth for Climate, nous avons décidé, en nous référant à ce que disent les scientifiques – parce que nous-mêmes ne savons pas, nous nous informons auprès des scientifiques –, qu’arrêter le recours aux énergies fossiles est un des points les plus importants. Mais si arrêter le recours aux énergies fossiles est très important, ce n’est pas pour autant suffisant. Il faut aussi agir sur les autres aspects. Un système de recyclage des déchets plus adapté, c’est également essentiel. C’est une multitude de points aussi importants les uns que les autres.

Donc l’essentiel pour nous est de mobiliser les gens, d’une part pour qu’ils changent leurs pratiques, d’autre part pour pouvoir nous tourner du côté du gouvernement en leur montrant que ce n’est pas seulement une minorité, mais tout le monde qui réclame ce changement.

Qu’est-ce que vous conseillez aux gens pour agir ?

me conduire, parce qu’il n’existe pas d’autres moyens. Si on veut un modèle de société sans voitures, il faudra davantage de transports publics. Mais le gros problème, au Luxembourg, est qu’une grande part des ménages possèdent plus de trois voitures. Est-ce normal ? Est-ce le cas dans les autres pays ? Seulement parce qu’ici, les gens peuvent se le permettre...

Chacun doit avoir son propre point de départ. Faites-vous toujours confiance Ce n’est pas à nous de dire aux gens ce qu’ils aux politiciens ? doivent faire. Certains commencent en Je n’ai pas le choix : ils ont mon futur entre ­modifiant leur mode de vie. D’autres consileurs mains. Les décisions qu’ils vont dèrent que ce n’est pas assez, qu’il doit y avoir prendre maintenant auront des conséune action gouvernementale et qu’il est quences sur ce à quoi va ressembler mon nécessaire de faire pression sur nos dirigeants. avenir. Si une personne décide que devenir végane Mais ce n’est pas une relation de confest sa manière d’agir pour l’environnement, iance. Nous devons rester mobilisés pour je la soutiens. Chacun doit pouvoir agir de leur faire comprendre ce que nous voulons. Sinon, rien ne va se passer. La plupart des la manière dont il le souhaite, selon ses politiciens ont passé la moitié de leur vie. possibilités. Comment avez-vous modifié Celle-ci est derrière eux et ils agissent dans votre propre mode de vie ? Mais par où commencer ? leur intérêt, en mettant davantage la prioComment agir concrètement ? Je suis encore mineure, donc j’habite chez rité sur ce qu’ils font pour la période actuelle Le plus urgent est de mobiliser les gens afin mes parents et je reste dépendante d’eux. que sur ce qu’ils vont laisser comme pays qu’ils prennent conscience de la crise Mais je les conseille : nous essayons d’acheter aux générations suivantes. bio, plus local, sans emballage plastique. Certains partis vous semblent-ils plus ­climatique. On croit que tout le monde est convaincu, mais pas du tout. Les gens Malheureusement, ce n’est pas tout le crédibles que d’autres ? Au sein de Youth for Climate, nous sommes voient les informations dans l’actualité, temps possible : ces produits ont un prix élevé, les emballages plastiques subsistent, mais n’en tirent pas les conséquences. L’être apolitiques. Lors des élections euroet parfois, il n’y a pas d’alternatives. humain est un peu inconséquent de ce point péennes, nous n’avions pas dit pour quel J’ai aussi décidé de consommer moins de de vue : il voit les faits, mais n’y croit pas. parti voter, mais de voter pour le parti qui viande. Mais ce n’est pas tout le temps avait pour priorité la crise climatique. évident. À l’école, il y a parfois des plats végéNous nous réjouissons que, désormais, diftariens. Mais il m’est arrivé de refuser de la férents partis mettent le climat en numéro un. Mais ils doivent agir. On sait très bien viande et de me retrouver avec un simple Bio Express que nombreux sont ceux qui prétendent bol de riz. Avec des alternatives, à un prix raisonnable, il est certain que la population vouloir un changement sans jamais agir 2003 changera son mode de consommation. par la suite. Née le 14 mars 2003 2019 Natasha Lepage, 16 ans, est élève en 3e C à l’école privée Fieldgen. Engagée au sein de Youth for Climate depuis mars 2019, elle est un des porte-voix du mouvement.

À l’avenir, envisagez-vous d’avoir une voiture ?

Je ne sais pas si avoir mon permis en vaut la peine. D’un côté, la voiture pollue, mais de l’autre, il faut rester libre de se déplacer. Pour le moment, je prends le train ou le bus. Mais pour me rendre à certains endroits, je dois demander à mes parents de

Attendez-vous encore quelque chose de la part de sommets internationaux comme le G20 ?

Nos dirigeants pourraient décider de tout changer et d’agir en faveur d’une transition écologique s’ils étaient convaincus par le nombre de personnes descendues dans les rues. Mais comme après chaque Novembre 2019 —

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PHOTO Shutterstock

à Luxembourg-ville


grande ­conférence de ces dernières années, il est aussi possible que rien ne se passe.

Avez-vous envie de faire de la politique ?

Je ne sais pas. Ce n’est pas mon rêve ­d’enfance. Honnêtement, quand je vois la façon de faire des politiciens actuels, ça ne me donne pas envie de travailler avec eux. Cela dit, les jeunes d’aujourd’hui deviendront les politiciens de demain.

En voulez-vous aux générations passées ?

Sincèrement, oui. Si les générations ­passées avaient agi, je n’aurais pas besoin d’aller dans la rue. Des gens nous reprochent de sécher les cours. Mais je ne le fais pas parce que j’en ai envie. Je préfèrerais ne pas avoir à le faire. Je préfèrerais pouvoir penser à mon avenir et pas aux conséquences de la crise climatique. Donc oui, j’en veux aux générations passées.

Et vis-à-vis de vos parents ?

Ma mère, qui approche de la cinquantaine, se sent coupable. Elle sait que si elle et sa génération avaient fait quelque chose, ma génération et moi n’aurions pas besoin de

nous préoccuper de cela et de descendre dans la rue.

16/02

Overshoot Day 16 février Si toute l’humanité vivait comme le Luxembourg, le « jour du dépas­ sement » (Overshoot Day) établi par le Global Footprint Network surviendrait le 16 février. Seul le Qatar fait mieux (ou pire) avec un jour fixé au 11 février. À l’échelle de la planète, ce « jour du dépassement » est fixé au 29 juillet. Soit le jour où les ressources naturelles consommées excèdent ce que la Terre peut produire sur une même année.

Militantisme Les slogans de Youth for Climate se veulent percutants, drôles, voire poétiques.

La crise climatique est-elle un enjeu angoissant ?

C’est vraiment angoissant de constater que du côté des politiciens, rien ne se passe. D’accord, je ne peux pas dire « rien ». Si on compare les 10 années passées aux 30 dernières, ça a un peu changé. Les accords de Paris en sont un exemple. Mais ce n’est pas assez. Quand on constate la vitesse d’augmentation des émissions de CO2... Les politiciens devraient évoluer à la même vitesse. Des méthodes doivent être mises en place pour arrêter cette augmentation. Quand, le 20 septembre, plus de quatre millions de personnes sortent dans les rues à travers le monde et que rien ne se passe, ce n’est pas normal. Oui, cela m’angoisse de voir que l’on fait tant mais que, de la part de nos dirigeants, rien ne change. Quelqu’un de 16 ans ne devrait pas avoir à se poser ces questions. Est-ce que c’est normal qu’une élève comme Greta Thunberg se rende devant l’ONU pour dire à nos dirigeants qu’ils doivent agir ? Une élève de son âge devrait être à l’école, mener une enfance normale, pour ensuite entrer dans le milieu du travail. Ce qu’elle fait maintenant, elle ne devrait pas le faire à son âge, mais bien plus tard. C’est triste.

Qu’est-ce qu’a apporté Greta Thunberg ?

Quelqu’un devait commencer, pour que les autres suivent. Sans elle, ces millions de personnes ne se seraient pas mobilisées en septembre. Je trouve les critiques qui lui ont été faites très basses. Les gens auraient-ils seulement le courage de les lui dire en face ? Mais c’est une perte de temps de se préoc-

Focus Qu’est-ce que le « ClimateXchange » ? En mai dernier, quelque 500 étudiants ont participé à des discussions baptisées « ClimateXchange » sur le thème du climat, en présence du ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, de la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg (Déi Gréng), et du ministre de l’Agriculture, Romain Schneider (LSAP). Un rapport final, rédigé par un groupe d’étudiants, a été présenté à la mi-juin au gouvernement lors d’une réunion du ministère d’État, afin d’être pris en compte dans le plan climat et énergie et le plan stratégique pour l’agriculture. 72 —

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Qu’attendez-vous du gouvernement de Xavier Bettel ?

Nous avons formulé trois demandes au gouvernement en septembre dernier. Que le Luxembourg atteigne la neutralité carbone d’ici 2030. Qu’il lutte contre l’évasion fiscale et l’investissement dans les énergies fossiles. Et qu’une justice internationale, qui implique une solidarité internationale et intergénérationnelle, soit mise en œuvre. Enfin, si le système actuel ne permet ­d’accéder à nos demandes, nous demandons un changement de ce système.

Qu’est-ce que cela signifie ?

Si on veut un modèle de société sans voitures, il faudra davantage de transports publics. 11 % C’est la proportion de ménages qui possèdent plus de trois voitures au Luxembourg, selon le Statec.

fonctionnent bien, alors il n’y aurait pas de problèmes. Mais les technologies ne sont pas assez avancées ou ne sont pas utilisées comme elles devraient l’être. Selon moi, une solution est possible si nous modifions l’utilisation des technologies existantes, si nous les renforçons, ou, bien sûr, si nous en développons de nouvelles. Nous le répétons souvent chez Youth for Climate : nous ne sommes pas des scientifiques. Nous n’avons pas la connaissance. Nous n’allons pas inventer de nouvelles technologies. Nous sommes juste là pour pointer du doigt le problème et inciter nos dirigeants à travailler avec les scientifiques pour qu’ils trouvent une solution ensemble.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, les ­entreprises se sont développées. Elles ont continué à vouloir toujours plus, et cette obsession du toujours plus et du profit les dirigent. C’est quelque chose que Youth for Climate aimerait voir changer. Est-ce que le but est toujours d’avoir plus ? Ou d’avancer doucement afin de se réserver quelque chose pour plus tard ? Au rythme actuel, à l’avenir, nous n’aurons plus rien. Si le monde entier vivait comme le Luxembourg, il faudrait huit planètes Terre. Et l’Earth Overshoot Day, le jour où les ressources pour une année entière sont épuisées, Concernant la délicate question ­tomberait dès le 16 février. Seul le Qatar énergétique, quel est votre regard sur l’énergie nucléaire ? fait pire. C’est mieux que les énergies fossiles, mais le Il faut donc un changement au sein de notre société pour ralentir cette croissance. nucléaire comporte évidemment de grands risques. Je ne pense pas qu’il soit possible de C’est la seule solution pour conserver notre mode de vie. Le seul moyen de continuer vivre seulement avec le nucléaire. Si on veut vraiment se focaliser sur les énergies fossiles, à vivre comme maintenant, avec notre on ne peut pas dire qu’on ne veut plus rien. mode de vie actuel, serait de changer du jour au lendemain. Mais cela n’arrivera pas. Ce n’est pas possible. Et il est peut-être même déjà trop tard. Le nucléaire peut être une solution Qui doit inciter les entreprises ­pendant une phase de transition durant à changer ? Les politiciens laquelle nous sortirions de notre dépenou les consommateurs ? dance aux énergies fossiles. Une fois cela Cela doit venir des deux côtés. L’un sans fait, nous pourrions commencer à envisager d’autres solutions, plus écologiques, l’autre n’est pas possible. Cela peut venir comme les panneaux solaires, ou d’autres des élus, comme avec la réglementation sur les ustensiles à usage unique au niveau méthodes pour obtenir de l’énergie, que européen. les scientifiques découvriront d’ici là. Mais la dynamique peut provenir des La mobilisation a été moins importante consommateurs, qui, par leurs propres pour les manifestations de septembre comportements, peuvent inciter les entre- que pour celles de mars ? Est-ce que prises à changer. Si on arrive à leur faire cela vous inquiète ? Le 15 mars, les informations étaient parcomprendre que nous ne voulons plus tout sur les réseaux sociaux, tout le monde qu’ils emballent leurs produits avec du partageait les posts. Pour septembre, avec plastique, alors c’est déjà un grand pas. Pour le moment, de nombreuses personnes les vacances, ce n’était pas le cas. Et les continuent d’acheter du plastique, du fait manifestations de septembre ont eu lieu de l’absence d’alternatives. à la rentrée. Beaucoup d’élèves ne vouLes scientifiques sont-ils la solution ? laient pas louper des cours dès le début de Oui. Si on disposait des technologies qui l’année scolaire.

Émissions internationales Le taux de C02 en Europe UE (28 pays)

8,8

Belgique

10,5

Bulgarie

8,8

Tchéquie

12,3

Danemark

8,8

Allemagne

11,3

Estonie

16

Irlande

13,3

Grèce

9,2

Espagne

7,7

France Croatie Italie

7,2 6,2 7,3

Chypre

11,6

Lettonie Lituanie

6,1

Luxembourg

20

Hongrie Malte

6,6 5,5

Pays-Bas

12

Autriche

9,6

Pologne

11

Portugal Roumanie

7,2 5,9

Slovénie

8,5

Slovaquie

8

Finlande

10,4

Suède Royaume-Uni

5,5 7,7

Islande

17,2

Liechtenstein

5,1

Norvège

10,3

Suisse Turquie

6,2 6,7

7,3

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SOURCE European Environment Agency (EEA)

cuper de ces gens-là. Il y a tellement de ­ onnées, de faits réels ; nous n’inventons d rien. S’ils ne veulent pas y croire... Nous ne pouvons pas convaincre tout le monde.

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Qu’avez-vous pensé du cafouillage du ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, qui avait d’abord indiqué que les élèves ne seraient pas autorisés à manifester, avant de rétropédaler en indiquant qu’ils le pourraient à condition d’avoir l’accord de leurs parents ?

mon âge n’auraient aucune idée de l’étendue du problème. J’étais très contente cette année car, dans notre école, le thème de l’année était l’écologie. Nous étions invités à nous interroger sur les manières de rendre notre école plus durable. Et des actions ont été faites, avec des workshops sur le sujet, du matériel de classe soutenable, sans ­plastique. Mais je suis dans une école privée. Ce n’est pas le gouvernement qui a décidé cela. C’est à l’initiative des élèves et des professeurs. La plupart des écoles ne font rien. Il y a bien eu le « ClimateXchange », qui aurait pu servir de point de départ pour, par exemple, organiser des workshops dans les écoles afin de sensibiliser les élèves aux conséquences de la crise climatique.

Nous avons trouvé cela triste. Le ministre avait travaillé pendant des mois avec les comités d’élèves dans le cadre du « ClimateXchange ». Nous avions beaucoup Que voulez-vous faire à l’avenir ? d’espoir en constatant ses efforts et sa Quels sont vos projets de vie ? Est-ce que ça vaut la peine de faire des volonté d’opérer des changements. Quand il nous a envoyé son communiqué plans pour le futur ? On ne sait même pas au sujet des non-excusés, l’espoir s’est envolé : comment la crise climatique va nous affecc’est comme s’il faisait un pas dans la bonne ter. Même les scientifiques n’en ont aucune direction, puis trois pas en arrière. Il a idée. Donc quand on me demande ce que je veux faire plus tard, je réponds que je ensuite à nouveau fait volte-face. Mais n’en ai aucune idée. Plein de choses m’inté­l’information était brouillée. Beaucoup d’élèves ne sont pas venus pour cette r­ aison. ressent pourtant. Est-ce que le ministre a voulu nous faire Je peux me projeter dans les semaines ou les mois à venir, mais pas dans 10-20 ans, peur ? C’était peut-être une stratégie. Parle-t-on suffisamment parce que le monde ne sera plus comme du réchauffement climatique à l’école ? maintenant. Des changements auront eu Non. Les cours de biologie le mentionnent, lieu, notre mode de vie changera. Nous mais pas assez. S’ils n’investissaient pas de n’avons aucune idée de ce à quoi nous leur temps personnel, certains jeunes de allons faire face.

Mobilisation Les marches pour le climat ont rassemblé plusieurs milliers de jeunes toute l’année, au Luxembourg aussi.

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Soutien économique

Protection du climat

CO2 Neutralité carbone

Finance durable

Politique Le gouvernement revendique une action locale et globale Consacrant une bonne moitié de son discours sur l’état de la Nation aux enjeux climatiques, le Premier ministre Xavier Bettel (DP) avait rappelé, mardi 8 octobre à la tribune de la Chambre des députés, que « le réchauffement de la planète et ses conséquences constituent un des défis majeurs de notre temps ». À l’Onu, le 26 septembre, il avait annoncé que le gouvernement allait mettre à disposition une enveloppe de 200 millions d’euros pour soutenir les pays en développement, et qu’il voulait atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, notamment en réorien­ tant les flux financiers vers un déve­ loppement à faibles émissions de gaz à effet de serre. Lors du dépôt de projet de budget 2020 le 14 octobre dernier, le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), présentait un « budget de la protection du climat, des investissements, et de l’améliora­ tion du quotidien » destiné à « poser un cadre pour lutter de manière globale, transversale et efficace contre le réchauffement climatique », indique le site internet du gouverne­ ment, qui mentionne l’introduction de la gratuité des transports publics et les investissements dans les infrastructures liées, la promotion de la finance durable, ainsi que « l’émission d’un premier emprunt de type durable, d’une hauteur maximale d’un milliard d’euros ».

PHOTO Nader Ghavami

Il faut toutefois admettre que c’était une déception. Si les jeunes luxembourgeois ne sont pas capables de rater trois ou quatre heures d’école pour cette cause... Nous devrions être solidaires. Dans d’autres pays, des jeunes mettent leur vie en danger pour le climat.


Soutenir ceux qui font l’économie, de près comme de loin.

Nous finançons votre avenir. www.snci.lu


hub

« Faire du Luxembourg un

international De la banque privée » Arnaud Jacquemin a pris les rênes de Société Générale Bank & Trust il y a un an. Pour sa première interview, il dévoile sa stratégie ainsi que les potentiels de développement du groupe bancaire français qui emploie plus de 1.900 personnes au Luxembourg.

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Auteur

Laura Fort Photographe

Anthony dehez

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­ — 77


Q Arnaud Jacquemin

Banquier acclimaté

uel est votre rapport d’étonnement sur le contexte luxembourgeois, plus d’un an après votre arrivée ?

Lorsque je suis arrivé, j’avais siégé au conseil d’administration de Société Générale Luxembourg pendant dix ans. Je connaissais donc l’entreprise et son environnement. Mais en tant que CEO, sur le terrain au quotidien, l’angle de vision est nécessairement différent. L’environnement extraordinairement pro-business du Luxembourg est ce qui m’a le plus frappé. Les orientations stratégiques du pays sont très bien pensées et il existe une capacité à prendre des décisions rapidement du fait de circuits courts. Le tournant des années 1980 pour le secteur des fonds d’investissement, ou, plus récemment, la création d’un écosystème favorable aux fintech, impulsée par la Lhoft, sont absolument remarquables. J’ai également appris à apprécier le pragmatisme et la stabilité politique du pays.

Comment se positionne l’entité luxembourgeoise dans le groupe Société Générale ?

Société Générale Luxembourg constitue un petit groupe bancaire au sein du groupe Société Générale, travaillant en étroite synergie avec ce dernier, parfois d’ailleurs

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comme tête de pont pour certaines spéSuisse et à Monaco, aujourd’hui gérées cialités. Par exemple, en matière de seressentiellement depuis Paris. vices titres, l’activité de transfer agent du Quels changements avez-vous impulsés groupe est pilotée à partir du Luxembourg. depuis votre arrivée en juin 2018 ? Et pour d’autres expertises, nous pouvons Avant les changements, j’ai d’abord comêtre prestataires pour le compte d’autres mencé par rencontrer et écouter les équipes entités. C’est par exemple le cas de la gestion pendant environ deux mois, pour sentir les ALM (asset and liability management, dynamiques, les problèmes et les potentiels dans l’entreprise. J’ai été impressionné par ndlr) des activités de banque privée du groupe, qui est effectuée au Grand-Duché. l’expertise de nos collaborateurs. À l’inverse, par souci d’efficacité, nous En parallèle, nous avons travaillé avec la direction agréée et le comité exécutif sommes très liés au groupe pour l’essensur la gouvernance et le fonctionnement tiel de nos applications informatiques. Que pouvez-vous faire au de l’entreprise. Luxembourg que le groupe Dans des périodes animées comme ne peut pas faire ailleurs ? aujourd’hui, il est important d’avoir une idée très claire de qui l’on veut être et d’où En matière de banque privée par exemple, nous avons pour projet de faire du l’on veut aller. Dès l’été 2018, j’ai donc initié une revue de la stratégie. C’est allé très Luxembourg un hub intégré pour la gestion de notre clientèle en Europe continenvite, puisqu’elle a été validée par le conseil tale hors France, en raison de l’expertise d’administration en novembre suivant et par la direction générale du groupe en de la Place et de l’environnement juridique particulièrement adapté aux besoins de février 2019. Dans le même temps, nous nos clients. Nous sommes déjà en train de avons réfléchi à ce qui nous permettrait d’être agiles, pour pouvoir garder le cap, développer un réseau de bureaux de reprémême en période de vents contraires. sentation ou succursales pour travailler avec nos clients en zone euro. Sous peu, Quelles sont les grandes lignes nous assurerons également le pilotage inté- de cette nouvelle stratégie ? Elle est construite autour de trois axes. Le gré, y compris dans la dimension commerpremier consiste à développer nos métiers ciale, de nos filiales de banque privée en


Vous avez ouvert un nouveau bureau de représentation en Allemagne en avril. Quelles sont vos ambitions dans ce pays ?

Cela fait partie de notre stratégie de créer de nouveaux points de représentation en zone euro, pour y développer l’activité de banque privée. Toute la structuration et la gestion du risque restent effectuées depuis le Grand-Duché, étant donné que les clients visés recherchent l’environnement et ­l’expertise du Luxembourg. Nous disposons également d’un tel bureau en Italie.

Dans quels domaines y a-t-il encore des poches d’efficacité à trouver ?

L’an dernier, nous avons revu notre stratégie IT et confirmé une série de décisions initiées par le passé, dans le but de rationaliser nos outils de back-office et de core banking system. Nous continuons à pousser fortement la digitalisation de l’ensemble de nos activités via ces nouveaux outils de back-office, qui sont progressivement mis en œuvre. Nous intégrons des API (application ­p rogramming interfaces, ndlr), qui ­permettent d’avoir une approche de plus en plus modulaire. Il s’agit donc à la fois d’investissement et de rationalisation de nos dispositifs. Cela permettra à terme à l’entreprise d’être plus économe, plus efficace, mais également plus sûre.

Vous avez lancé en 2018 votre labo­ratoire d’innovation interne baptisé #LePlateauLUX. Quels sont ses axes de recherche et ses premiers développements ?

L’augmentation de l’efficacité passe par la digitalisation et l’innovation. Avec ce laboratoire, notre objectif consiste à accueillir des start-up dans nos locaux et à créer des synergies entre elles et nos collaborateurs. Nous sélectionnons des fintech et nous leur offrons six mois d’hébergement au #PlateauLUX, pendant lesquels elles ­travaillent sur des cas d’usage. Dans ce cadre, trois thèmes de développement sont privilégiés : le traitement de la donnée et l’intelligence artificielle, la cybersécurité, et la dimension réglementaire. Le but consiste ensuite à développer la relation sur un plus long terme. Nous avons ainsi déjà contractualisé un partenariat avec l’une d’entre elles, spécialisée dans le traitement des données, Tale of Data. Nous travaillons en outre en réseau avec les autres « plateaux » du groupe dans différents pays, chacun d’entre eux étant spécialisé dans une thématique. #Le­PlateauLUX a pour responsabilité, quant à lui, d’être en veille sur les thématiques liées à la blockchain.

Le contexte de baisse continue des frais de gestion impacte-t-il vos activités ?

La concurrence se ressent sur tous les métiers. La qualité du service doit permettre de préserver et de développer notre rentabilité. C’est d’ailleurs précisément pour cela que nous ne cherchons pas à être présents sur tous les marchés ni à servir tous les types de clients. Notre ADN réside dans le fait de répondre par des solutions innovantes à des besoins complexes des clients. Cela nous permet d’être moins sensibles à la baisse de tarifs sur les services ou les produits très standards.

Arnaud Jacquemin

BIOGRAPHIE

Arnaud Jacquemin (52 ans) a fait toute sa carrière au sein du groupe Société Générale. Il y entre en 1993 et fait ses armes dans la division SG CIB (Corporate & Investment Banking) en France et aux États-Unis. Dix ans plus tard, il rejoint la direction financière du groupe, dont il devient le directeur adjoint, puis le directeur de la gestion financière. En 2008, il est nommé directeur financier délégué du groupe Société Générale. En 2012, il est désigné directeur délégué de la direction des risques, puis secrétaire général adjoint du groupe. Ce qui le mène tout droit au poste de directeur délégué de la conformité en 2017. Il arrive au Luxembourg en juin 2018 pour succéder à Véronique de la Bachelerie en tant CEO de Société Générale Bank & Trust. Il est par ail­ leurs membre du comité de direction du groupe Société Générale. Il est diplômé de l’École polytechnique et de l’École nationale des ponts et chaussées.

C o m p a r ati f

IMPORTANTS EFFECTIFS Effectifs des principales banques privées présentes au Luxembourg, fin 2018 BGL BNP PARIBAS

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE LUXEMBOURG

BANQUE DE LUXEMBOURG

KBL EPB

EDMOND DE ROTHSCHILD EUROPE

INDOSUEZ WEALTH MANAGEMENT

DEUTSCHE BANK LUXEMBOURG

SOURCE Rapports annuels des banques citées

et, dans un certain nombre de domaines, à les réorienter. Dans la banque privée par exemple, nous diversifions notre présence en zone euro et allons par ailleurs intégrer nos filiales suisse et monégasque d’un point de vue commercial, comme je le disais plus tôt, afin de faire du Luxem­bourg un hub international pour cette clientèle. Le partenariat avec MFEX (société indépendante dans la distribution mondiale de fonds) dans le domaine des titres, annoncé en juin 2019, est un exemple de « réorientation ». Dans un souci d’efficacité, nous avons ainsi décidé de transférer à MFEX un certain nombre de services qui n’étaient pas notre cœur de métier et de nouer un partenariat afin de fournir à nos clients un meilleur service. Le deuxième axe vise à améliorer notre efficacité et notre intégration au sein du groupe en matière de processus et d’outils. Au-delà des outils informatiques, certains processus méritent d’être revus. Nous avons par exemple lancé une initiative de refonte de certains processus multi-intervenants. Nous avons pour cela ciblé deux parcours clients : celui de l’entrée en ­relation et celui de l’octroi de crédit, qui se révèlent complexes du fait de l’intervention de plusieurs parties (relation client, back-office, conformité, risques, juridique...). Nous avons alors demandé à des équipes opérationnelles de décrire le processus et de le repenser, en se plaçant du point de vue du client. Nous étendons progressivement ces analyses à d’autres processus. Le troisième axe cible enfin le renforcement de l’attractivité, car l’environnement luxembourgeois est extrêmement concurrentiel. Nous devons progresser en matière de visibilité, de pédagogie et de recrutement. Parmi les actions lancées sur ce sujet, l’une d’elles est particulièrement emblématique : nous allons investir plusieurs dizaines de millions d’euros dans un nouveau siège, situé avenue Émile Reuter (lire page 81).

DEGROOF PETERCAM LUXEMBOURG

EFG BANK LUXEMBOURG

BANQUE HAVILLAND

0

500

1.000

1.500

Novembre 2019 —

2.000

2.500

­ — 79


Durable Dès les années 2000, Société Générale s’est engagée dans l’initiative United Nation Environment Programme Finance Initiative.

80 —

­ — Novembre 2019


« Il faut s’attendre à ce qu’il y ait encore une intensification de certaines exigences réglementaires. » E n c o n s tr u c ti o n

En banque privée par exemple, le segencore le même niveau de maturité que ment de clientèle visé est celui des (ultra) ceux qui concernent le domaine prudenhigh net worth individuals, c’est-à-dire tiel. Il faut donc s’attendre à ce qu’il y ait les clients qui disposent de quelques encore une intensification de certaines dizaines de millions d’euros d’actifs miniexigences. mum. Ce qui est rémunéré in fine, c’est Y a-t-il des activités qui mériteraient d’abord la qualité de la conception et de d’être davantage régulées ? Beaucoup a déjà été fait ! Les réformes mises l’ingénierie financière. Restez-vous attentifs à de possibles en place, et celles en cours de transposition, opérations de croissance externe ? sont, dans l’esprit, entièrement pertinentes Pour qu’une opération de croissance externe et tirent les leçons de la crise de 2008. soit créatrice de valeur, il faut qu’un bon Il faut cependant se poser la question nombre de conditions soient clairement remdu degré d’exigence du régulateur : est-ce plies. Nous préférons d’abord donner la prioque ces réformes ont été pensées de rité à la croissance organique. Au vu de la manière suffisamment holistique et coordonnée ? Et est-ce que la mesure de base de clientèle et du potentiel de clients attirés par le Luxembourg, il y a encore beauleur impact a été suffisamment bien coup de possibilités de développement. Cela appréciée ? ne veut pas dire que nous ne sommes pas Nous sommes en effet à un point où attentifs à des opportunités externes. Mais une intensification supplémentaire et significative des réglementations qui s’apcela n’est pas un objectif en soi. De quelle manière le modèle pliquent aux banques compromettrait traditionnel de la banque privée leur rôle pourtant essentiel de financeest-il amené à évoluer ? ment de l’économie, et accélérerait les Certes, les besoins de nos clients évoluent. effets non souhaités de déport de l’activité Mais ce qui perdure, c’est la capacité à traditionnelle des banques vers d’autres acteurs potentiellement moins régulés, et répondre à des besoins d’organisation et ayant moins d’expérience. Ce qui pourrait de structuration patrimoniale. C’est un paradoxalement créer des poches de segment sur lequel nous sommes résolurisques au final moins bien maîtrisées. ment positionnés. La concurrence risque en revanche Au niveau national, quelles sont d’être de plus en plus rude sur les approches vos problématiques fiscales classiques de gestion patrimoniale de « bon et réglementaires ? père de famille ». Au Luxembourg, nous avons la chance Vous attendez-vous à une avalanche d’avoir des autorités de tutelle qui ont une réglementaire avec la nouvelle approche très bien pensée et pondérée. Les Commission européenne ? régulateurs et superviseurs s’attaquent ici Parmi les réglementations prudentielles aux zones de réels risques, ce qui constitue concernant les banques, les accords de vraiment quelque chose d’essentiel. Bâle 3 doivent encore être transposés en Comment définissez-vous Europe, et certaines dispositions concer- la finance « durable » ? nant les risques de marché, comme la Il s’agit des activités de financement ou des produits d’investissement qui ont un impact FRTB (Fundamental Review of the Trading Book), sont encore devant nous. positif sur le développement durable des En matière de grandes réglementations sociétés et des acteurs. Je trouve également en dehors du champ prudentiel (protecclé la notion de « finance à impact positif » : tion des clients, fonctionnement des maril est en effet très important que la finance chés, lutte anti-blanchiment, etc.), nous soit capable de montrer en quoi elle a allons probablement continuer à assister un impact positif sur le développement à un affinement des cadres et de la jurisdurable de nos sociétés au sens large. prudence réglementaires, qui n’ont pas Dans la stratégie de chacun de nos

NOUVEAU SIÈGE EN VUE Société Générale Luxembourg est propriétaire de son siège avenue Émile Reuter. Un grand projet a été lancé pour le reconstruire entièrement et en faire « un siège à l’avant-garde en matière de qualité de vie au travail pour nos colla­ borateurs et en matière de standards environnementaux », indique son admi­ nistrateur délégué. L’inauguration est prévue à l’horizon 2022. Le temps des travaux, Société Générale Luxembourg loue des locaux de l’autre côté de la rue, au boulevard Royal, ainsi que l’immeuble Plaza, en face de la gare. Les deux loca­ lisations seront conservées, mais les équipes du boulevard Royal déménage­ ront avenue Émile Reuter. Le nouveau siège comptera environ 50 % de surface supplémentaire, avec des espaces de réception sensiblement agrandis et un auditorium.

S u p p r e s s i o n d’e m p l o i s

LE LUXEMBOURG S’ADAPTE Le groupe Société Générale (149.000 employés dans le monde en 2018) a communiqué fin septembre sur un nouveau plan de réduction d’effectifs. Il touchera 530 postes d’ici 2023 dans les activités de banque de détail en France. En avril, la banque a par ailleurs annoncé la suppression de 1.600 postes dans le monde, dont 752 en France, essentiellement dans le domaine de la banque de financement et d’investissement. Ces coupes ne devraient pas impacter l’entité luxembourgeoise. « Nos marchés sont, pour la plupart, en développement. Cependant, je suis extrêmement soucieux de notre efficacité. Nous adaptons en permanence notre organisation, pour répondre au mieux à l’évolution rapide de l’environnement concurrentiel, à la pression des marges et au contexte de taux d’intérêt particu­ lièrement défavorable pour les banques. Nous continuons pour cela aussi à recruter en permanence des experts, mais également des jeunes que nous formons et que nous faisons progresser. » Novembre 2019 —

­ — 81


métiers, nous essayons de voir comment nous pouvons avoir un impact direct, ou indirect, via nos clients.

Et comment cela se traduit-il concrètement dans vos activités ?

Concrètement, cela consiste par exemple à soutenir la transition énergétique. En 2017, le groupe Société Générale s’est engagé à ce que, de 2016 à 2020, 100 milliards d’euros soient déployés en faveur de la transition énergétique. L’objectif est d’ores et déjà atteint à 89 % à la mi-mai 2019. D’autres engagements plus ambitieux encore ont été annoncés depuis, en octobre 2019. Il s’agit là d’initiatives concrètes. Dans les financements que nous octroyons, nous priorisons ainsi certains types de projets. Cela concerne aussi bien le financement d’éoliennes, d’infrastructures de traitement des eaux que la réduction, voire l’arrêt du financement de nos clients qui utilisent le charbon. Et nous nous assurons aussi de disposer d’une offre de produits d’investissement qui permette à nos clients d’investir dans des supports qui favorisent là aussi des financements à impact positif. Nous le proposons dans notre offre de gestion, en filtrant les émetteurs en fonction de critères ESG (environnementaux, sociaux, de gouvernance).

Comment la Place luxembourgeoise peut-elle devenir championne de la finance durable ?

Il y a une caractéristique marquante de ce domaine évolutif : beaucoup de notions et de thèmes différents sont mis en avant. Nous aurions intérêt à choisir quelques thèmes précis et à mettre particulièrement l’accent dessus, pour pouvoir concentrer nos efforts. Et ce, d’autant plus que le fait de prouver un impact réel et positif en la matière va devenir de plus en plus important à ­l’avenir. Mais il faut pour cela parler la même langue. Dès les années 2000, Société Générale a ainsi été le pionnier dans le cadre de

82 —

­ — Novembre 2019

l’initiative UNEP FI (United Nations Envi­ ronment Programme Finance Initiative), pour mettre au point un certain nombre de critères concrets permettant de mesurer en quoi un projet aurait un impact positif ou non sur l’environnement.

Quelles initiatives « vertes » avez-vous prises dans votre travail au quotidien ?

Nous travaillons quasiment sans papier depuis la réorganisation de notre environnement de travail, il y a plusieurs années. Nous avons également pris des initiatives dans les bureaux, comme dans notre restaurant d’entreprise : il n’y a plus aucun gobelet en plastique, et plus aucune fontaine à eau en plastique. Nous utilisons des tasses et de la vaisselle. Lorsque nous avons signé le manifeste Zero Single-Use Plastic mi-2019, ces initiatives étaient déjà en place. Nous réfléchissons aussi à la mobilité des collaborateurs : notre parc d’automobiles de service est composé pour moitié de véhicules hybrides. Et avec notre filiale ALD Automotive, à la pointe en matière de mobilité douce, nous travaillons sur la possibilité de promouvoir l’usage, par nos collaborateurs, de vélos ou de trottinettes pour se déplacer d’un site à l’autre, et sur une future offre d’autopartage.

Vous avez fait toute votre carrière chez Société Générale. Qu’est-ce qui fait que vous n’êtes pas allé voir ailleurs ?

Le groupe m’a offert la possibilité d’exercer des activités particulièrement ­diversifiées. J’ai été à la fois en charge de financement de projets à Paris et à New York, de structuration de dérivés sur actions, de stratégie ; j’ai été à la tête de la direction financière du groupe pendant une période à forts enjeux, puis de deux fonctions de contrôle passionnantes... Du point de vue du challenge intellectuel, et de la capacité à se renouveler et à diversifier son ­expérience, cette carrière a été exceptionnellement riche. Et ce poste au Luxembourg l’est tout autant, car je peux mettre au service des clients et équipes de Société Générale Luxembourg toute cette expérience.

C a r te d’i d e nti té

UN PANEL DE MÉTIERS COMPLET Société Générale Luxembourg regroupe l’essentiel des métiers du groupe Société Générale présents au Grand-Duché, essentiellement des activités de banque de grande clientèle et de solutions investisseurs. S’ajoutent une filiale d’assurance-vie, Sogelife (détenue à 40 % par Société Générale Luxembourg et, au niveau du groupe, à 60 % par Sogécap), et la société de gestion de flottes automobiles ALD Automotive, qui n’est pas détenue par Société Générale Luxembourg mais qui fait partie des activités du groupe au Grand-Duché. Il revient à Arnaud Jacquemin, en tant que responsable pays, de superviser cet ensemble : « C’est au final un panel assez com­ plet, même si nous avons fait le choix de ne pas être présents sur le retail, une activité déjà très bien couverte par nos pairs. »

E n c hi f f r e s

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE LUXEMBOURG En 2018 (variation par rapport à 2017) PRODUIT NET BANCAIRE 768 millions d’euros, -3 % RÉSULTAT NET  296 millions d’euros, +8 % TOTAL DES ACTIFS  101 milliards d’euros, +5 % SALARIÉS  1.965 personnes, -12 personnes

SOURCE Rapport annuel 2018

« La finance doit montrer en quoi elle a un impact positif sur le développement durable de nos sociétés. »


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«

Le Tribunal de l’UE est en première ligne

»

Auteur

Camille Frati Photographe

Edouard Olszewski

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­ — Novembre 2019

Après quatre mandats de président, Marc Jaeger redevient juge de plein exercice au Tribunal de l’Union européenne. L’occasion de retracer avec lui l’évolution d’une juridiction qui vient de fêter ses 30 ans.


Transmission Très impliqué dans la diffusion du droit européen, Marc Jaeger a contribué, aux côtés de Romain Schintgen, à la création d’une formation postuniversitaire en 1999, devenue master en contentieux européen.

Novembre 2019 —

­ — 85


L Marc Jaeger

Diffuseur du droit

e Luxembourg s’est vu conforté dans son rôle de pôle judiciaire européen avec l’arrivée annoncée du Parquet européen ainsi que celle de la Juridiction unifiée du brevet. Est-ce une satisfaction pour vous ?

La réponse est doublement oui. En tant que juge, je crois que l’État de droit fait un nouveau petit pas en avant avec le Parquet européen. En tant que Luxembourgeois aussi. Cela renforce la capitale juridique de l’UE qu’est… le Kirchberg !

Vous venez d’achever quatre mandats de président du Tribunal de l’UE. Qu’avez­­­-vous accompli pendant ces 12 années ?

Les quatre mandats ont été un défi car nous sommes passés d’un nombre d’affaires relativement réduit à un nombre d’affaires très élevé en entrée et en sortie. Nous avons, entre autres, mis en œuvre la réforme structurelle du Tribunal (notamment en accueillant un deuxième juge par État membre), introduit un système de surveillance généralisée des procédures et diminué les délais de traitement des affaires. C’est « sportif » et chronophage, mais mes 12 années d’expérience m’ont permis de gérer cela avec constance et détermination.

Quelles sont les fonctions du président du Tribunal de l’UE par rapport à un juge ?

Avant tout, le président est primus inter pares. Il n’a pas de fonctions supplémen-

86 —

­ — Novembre 2019

taires, mais des fonctions autres, parmi lesquelles le management du collège des juges : gestion et attribution des affaires, gestion de conflits, composition des chambres, représentation... Comme je suis Luxembourgeois, il y avait également beaucoup de questions relatives à la vie personnelle des nouveaux collègues qui s’installent au Grand-Duché. Juridiquement, le président est en charge des référés, ce qui nécessite une disponibilité de tous les instants, parce que certaines décisions doivent être prises dans les 24 heures, comme les suspensions provisoires immédiates. Il est aussi, de droit, le président de la grande chambre à 15 juges. Il siège également à la chambre des recours, qui examine les pourvois introduits contre les décisions du Tribunal de la fonction publique. Comme celui-ci a été supprimé en 2016, cette fonction disparaît peu à peu. Au final, cela revient à 55 % de management et 45 % de juridique. Or, avec un nombre de juges s’élevant potentiellement à 56 % au Tribunal, le pourcentage relatif aux activités de gestion va inévitablement augmenter.

Trois ans après la réforme, le Tribunal a-t-il digéré le doublement de ses juges ?

Oui et non. Nous avons certainement relevé avec succès tous les défis qui se posaient en 2016 avec les deux premières phases de la réforme grâce aux mesures internes que j’ai mises en place. Nous avons de très bons résultats sur 2018. Nous avons évacué un grand nombre d’affaires. Il n’y a plus d’affaires en retard comme dans les années précédentes. Notre taux de pourvoi reste constant, ce qui veut dire, d’une certaine manière, que nous avons maintenu notre qualité de décision malgré l’augmentation du nombre des affaires prononcées. La troisième phase a actuellement lieu, avec l’ajout de huit juges depuis le 26 septembre dernier. Elle est accompagnée par le remplacement d’un certain nombre de membres, du fait du renouvellement triennal, ce qui fait que nous avons accueilli au total 14 nouveaux collègues à la fin du mois dernier. C’est évidemment chronophage, parce qu’après la phase préalable à l’assermentation (déménagement, scolarité des enfants, etc.), suit la phase d’apprentissage professionnel. Il faut un certain temps d’acclimatation avant de devenir totalement efficient. À cela s’ajoute la durée moyenne de la vie d’une affaire qui est de 18 à 21 mois. Les

C o n c e ntr ati o n

LUXEMBOURG, CAPITALE JUDICIAIRE DE L’UE Installée au Kirchberg depuis 1973, la Cour de justice de l’UE sera rejointe en 2020 par le Parquet européen, qui traquera les fraudes au budget de l’UE couvrant plusieurs États membres, et à une date indéterminée par la Cour d’appel de la Juridiction unifiée du brevet, qui centralisera l’examen des affaires portant sur la validité et la contrefaçon des brevets européens. E n d ate s

BIO EXPRESS Né en 1954 à Luxembourg. Études au Lycée de garçons 1977-1979 Faculté de Droit de l’Université Robert Schuman de Strasbourg 1979-1980 Collège d’Europe de Bruges 1980-81 Cours complémentaire de droit luxembourgeois 1981 Admission au Barreau de Luxembourg 1983 Attaché de justice délégué auprès du procureur général 1984-1986 Juge au tribunal d’arrondissement de Luxembourg 1986-1996 Référendaire à la Cour de justice des Communautés européennes Depuis 1996 Juge au Tribunal de l’Union européenne Depuis 2004 Professeur à la faculté de Droit, d’Économie et de Finance 2004-2007 Président de chambre au Tribunal de l’UE Depuis 2006 Président de l’Observatoire luxembourgeois de droit européen 2007-2017 Président du Tribunal de l’UE


deux cumulés font qu’il faudrait que les juges restent au moins 12 ans (soit deux mandats) dans l’intérêt du justiciable et de la juridiction. Il est donc souhaitable que les États membres renouvellent leurs juges, et s’ils ne le font pas, qu’ils nomment rapidement leurs successeurs. D’autant que les candidats doivent passer devant le « comité 255 » qui contrôle, entre autres, leurs compétences juridiques et leur capacité à travailler en équipe.

Pourquoi avez-vous décidé de ne pas briguer un cinquième mandat ?

Après 12 années de présidence de la juridiction et la mise en place de la réforme structurelle du Tribunal ayant conduit au doublement du nombre de juges au Tribunal, il m’a semblé avoir accompli la mission qui m’avait été confiée par mes collègues en 2007. Et puis, lorsque j’ai rejoint le Tribunal en 1996 comme juge, c’était pour traiter des affaires, et cela me manquait. Je continuerai, bien évidemment, à aider la juridiction dans les défis qui se présenteront à elle en mettant mon expérience à contribution. Cependant, je laisse désormais le volet « gestion » pour retourner au contentieux et, pour ne rien cacher, je le fais avec une certaine envie.

Comment êtes-vous arrivé au Tribunal de l’UE ?

Le hasard a voulu que le Luxembourg nomme un avocat général à la Cour de justice des communautés européennes en 1985, Jean Mischo. Il m’a demandé si je voulais le rejoindre dans son cabinet comme référendaire. J’ai accepté. C’était un deal pour trois ans, et je ne regrette pas du tout !

Auriez-vous souhaité rejoindre la Cour plutôt que le Tribunal ?

Je ne connais pas la réponse. C’est une dynamique différente. Nous sommes une juridiction de première et dernière instance pour les faits, mais un pourvoi est toujours possible pour des questions de droit. Nous sommes un peu des explorateurs, nous pouvons « ouvrir une porte ». Cela me plaît. Et puis, nous sommes en contact direct avec les requérants : il n’y a pas de filtrage à travers une juridiction nationale ou des instances étatiques. C’est l’entreprise ou l’individu qui, par exemple, voit ses comptes bloqués à la suite de mesures restrictives adoptées par le Conseil dans le cadre de la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) de l’UE, ou encore le fonctionnaire d’une institution, d’un organe ou d’une agence

À la loupe

DES JUGES PASSÉS AU CRIBLE Le « comité 255 » créé en 2010 donne un avis sur « l’adéquation des candidats à l’exercice des fonctions de juge et d’avocat général de la Cour de justice et du Tribunal », en fonction de leurs capacités juridiques, leur expérience professionnelle, leurs connaissances linguistiques, leur aptitude à travailler en équipe et leur honorabilité.

Retour aux sources Après quatre mandats de président et une réforme ron­ dement menée, Marc Jaeger retrouve avec plaisir la vie de juge de plein exercice.

Novembre 2019 —

­ — 87


LE TRIBUNAL EN CHIFFRES

42 mois

Les affaires de concurrence clôtu­rées en 2018 ont été traitées en 42 mois en moyenne, contre 16,5 mois pour celles de propriété intellectuelle.

194

des 714 décisions et ordonnances du Tribunal ont fait l’objet d’un pourvoi devant la Cour en 2018, soit 27 %. En 2018, 60 % des affaires de concurrence ont fait l’objet d’un pourvoi et 36 % pour les affaires d’aides d’État.

Prêcheur Marc Jaeger consacrait une partie de son temps de président à des conférences lui permettant de sensibiliser les entreprises aux droits garantis par le droit de l’UE.

88 —

­ — Novembre 2019

823.076

actes de procédures ont été déposés en 2018 de manière dé­ matérialisée via e-Curia, l’application devenue le mode d’échange obliga­ toire entre le Tribunal et les parties depuis le 1er décembre 2018.


de l’Union qui conteste une décision concernant le déroulement de sa carrière qui viennent devant nous. Nous sommes en première ligne, et cela donne une certaine satisfaction.

Quels sont les arrêts les plus marquants du Tribunal, à l’image des grands arrêts des années 1960 qui ont assis la crédibilité de la Cour de justice des communautés européennes (Van Gend en Loos, Costa c/Enel) ?

On pourrait citer les trois arrêts du 6 juin et des 22 et 25 octobre 2002, rendus respectivement dans les affaires Airtours, Schneider Electric et Tetra Laval, en matière de concentration d’entreprises. Le Tribunal a annulé les décisions de la Commission, déclarant ces opérations d’acquisition incompatibles avec le marché commun, ce qui a engendré des restructurations au sein de la DG Concurrence de la Commission. Tout à fait personnellement, une des affaires que je considère comme assez importante est une décision de 2014 en matière de référé : Vanbreda Risk & Benefits c/Commission en matière de marchés publics européens. J’ai renversé une jurisprudence qui datait des premières années de la construction européenne afin de faciliter l’accès du justiciable au prétoire dans le cadre de la contestation de la légalité des procédures d’appels d’offres. Et de lui donner la possibilité de venir devant le juge de l’Union pour obtenir une protection provisoire après attribution du marché à un autre soumissionnaire. Cette affaire vient renforcer l’accès au juge garanti à toutes personnes afin qu’elles puissent faire valoir les droits dont elles bénéficient directement en application du droit de l’Union.

Quelles sont les matières qui ont pris de l’ampleur dans la jurisprudence du Tribunal ?

« Nous sommes un peu des explorateurs. » Le Tribunal a commencé comme une juriNous suivons l’évolution de la politique de diction spécialisée en matière de concurla concurrence de la Commission à travers rence et de fonction publique européenne le contentieux portée devant nous. Si la avant de devenir une general court, c’est-àCommission décide de devenir active dans dire une juridiction qui connaît aujourd’hui le domaine des aides d’État et prend une presque toutes les matières. Les matières du série de décisions adoptant une approche contentieux ont effectivement évolué au gré « innovante », il y a de très fortes chances des élargissements à de nouveaux champs qu’une des parties sanctionnées ne pard’action de l’UE décidés par les instances tage pas cette vision et vienne devant nous politiques. Le contentieux est très varié, et pour obtenir une clarification du droit toutes les affaires sont intéressantes. applicable. Nous contrôlons la légalité de la décision, mais nous ne dirons jamais que Par exemple, les mesures restrictives la Commission n’aurait pas dû devenir peuvent faire l’objet de recours devant le active dans tel ou tel secteur. Tribunal. C’est un contentieux que nous n’avions pas il y a une décennie. Même Entre 20 et 30 % des arrêts du Tribunal font l’objet d’un pourvoi devant la Cour. chose avec la marque de l’Union. Ce qui est vraiment monté en puissance Est-ce un taux satisfaisant ? ces dernières années, c’est le contentieux Ce faible taux de pourvoi est certainement autour de l’Union monétaire, de la comun signe positif. Un taux entre 20 et 30 % pétence de la Banque centrale européenne signifie que 70 à 80 % des parties qui (BCE), de la surveillance prudentielle du « perdent » acceptent néanmoins la décision rendue par le Tribunal. secteur financier. Ensuite, parmi les parties qui font un On dit toujours qu’il est important pourvoi, il y a évidemment celles qui n’acd’avoir le « dernier mot ». Or, à mon sens, ceptent pas la décision, mais il y a aussi autant avoir le « premier mot » et pouvoir dire comment comprendre un texte à parcelles qui font un pourvoi pour des raisons tir d’une tabula rasa. Nous avons le privide stratégie procédurale. N’oublions pas que la Cour de justice n’accepte que 10 ou lège d’être inventifs, ou en tout cas de 15 % de ces pourvois. En fin de compte, très pouvoir dire en premier ce que nous penpeu de nos décisions sont renversées. sons. Et s’il y a un nouveau domaine qui Et encore, il faut bien se rendre compte surgit, le Tribunal est en première ligne. Ainsi, il « donne la première parole » et, en que, dans un certain nombre d’affaires dans général, c’est la bonne. lesquelles des problématiques nouvelles Depuis quelques années, la Com­mis­ se posent, le Tribunal doit choisir une voie. sion utilise le levier des aides d’État Sur pourvoi, la Cour de justice peut néanpour sanctionner certaines pratiques moins en préférer une autre. C’est intrinen matière de concurrence. Êtes-vous sèque à la structure du système.

ouverts à l’usage de moyens moins conventionnels qu’auparavant ?

La récente limitation des pourvois devant la Cour de justice – visant à la délester – est-elle à considérer comme une marque de confiance supplémen­ taire pour le Tribunal, qui devient la dernière instance pour une partie des recours contre les décisions des agences et organismes européens ?

UNE AUGMENTATION SOUTENUE DU NOMBRE D’AFFAIRES PORTÉES DEVANT LE TRIBUNAL DE L’UE 1.500

Affaires pendantes 1.000

Affaires clôturées

Affaires introduites

500

20 18

20 14

20 10

20 06

20 02

19 98

19 94

19 90

0

Tout à fait, et je crois que cela s’explique aussi par le taux très élevé de pourvois rejetés. Il y a une autre explication sous-jacente. Les pourvois sont filtrés dans des affaires où la décision en cause a déjà passé un double stade d’examen quasi juridictionnel au sein de l’organe ou de l’agence qui l’a rendue. Ces affaires arrivent donc chez nous pour une troisième analyse. Ajoutez à cela notre qualité de travail, et la Cour estime qu’effectivement, le législateur a bien fait d’accepter l’introduction de ce filtrage des Novembre 2019 —

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pourvois. Le risque d’avoir une décision du Tribunal qui est vraiment erronée sur toute la ligne est extrêmement réduit.

D’autres pistes sont évoquées afin de délester davantage la Cour, notamment en confiant certains recours au Tribunal. Qu’en pensez-vous ?

« Le ‘ réflexe du droit de l’Union ’ doit faire son chemin. » Le délai de traitement d’une affaire reste

Ce serait une très bonne chose de transfé- un critère très suivi. Qu’est-ce qu’un rer des compétences supplémentaires au délai raisonnable au Tribunal de l’UE ? Tribunal. En 30 ans d’existence, le Tribunal Chaque affaire a son délai raisonnable. Il y a montré qu’il était parfaitement capable a des affaires qui sont moins volumineuses de gérer tant une augmentation continue et moins complexes. Le délai raisonnable, du volume de son contentieux habituel pour ce type d’affaires, peut alors être qu’une augmentation des domaines de considéré comme pouvant être plus court que dans des affaires complexes de concurcompétences. Et puis, depuis le 26 seprence avec d’immenses enjeux. Certains tembre 2019, nous avons effectivement deux juges par État membre contre un par aspects de technique juridique nous créent État membre à la Cour de justice. Du point également beaucoup de difficultés : lorsque de vue efficience et qualité, le Tribunal est le requérant refuse que nous donnions parfaitement à même d’accueillir de accès au dossier à certaines parties internouvelles compétences. Toutefois, la décivenantes parce que les pièces versées au sion de transférer des nouvelles compédossier contiennent selon lui ses secrets tences appartient, en fin d’analyse, au d’affaires, nous devons d’abord décider si législateur. ces informations sont vraiment confidenL’introduction de chambres tielles. Cela prend inévitablement du temps. spécialisées est-elle à l’ordre du jour ? Et, par conséquent, la durée totale de traiMon idée d’une certaine spécialisation au tement de l’affaire s’en trouve affectée. sein des chambres a été acceptée. Il ne L’objectif du délai raisonnable pour le s’agit pas de juges ou de chambres spéciaTribunal est avant tout d’éviter qu’il y ait lisées dans une seule matière, mais d’une des temps morts dans le traitement de l’afrépartition de deux matières entre cerfaire en augmentant l’efficience du travail taines chambres. Désormais six chambres avec tous les instruments et les mesures s’occupent de la marque de l’UE et quatre internes de monitorage des affaires en de la fonction publique européenne. Le temps réel que j’ai instaurés. reste du contentieux est réparti au sein de Dans son rapport spécial publié en 2017, ces dix chambres de la même manière la Cour des comptes européenne n’a pas épinglé de délai déraison­­qu’auparavant.

Et vous pouvez décider cela sans passer par une décision politique ?

Oui. Nous sommes autonomes de ce point de vue là.

RÉPARTITION DES AFFAIRES CLÔTURÉES EN 2018, PAR TYPE Autres recours directs Propriété intellectuelle

Politique économique et monétaire

Fonction publique

Concurrence

Aides d’État

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Procédures particulières

nable de traitement mais a suggéré, pour accroître l’efficience du Tribunal, d’ajouter l’anglais et l’allemand au français comme langues de travail. Est-ce envisageable ?

La question de la langue est une problématique délicate et complexe. Nous travaillons en fait dans les 24 langues officielles de l’Union, et le requérant fait généralement son recours dans sa langue maternelle – il en a le droit absolu. Nous avons le français comme langue de travail en interne depuis 1952, date de création de la Cour de justice de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Plusieurs fois, il a été envisagé de modifier cet aspect, mais on ne l’a jamais fait parce que, globalement, cela fonctionne. Je crois qu’il pourrait y avoir un élément nouveau de nature à changer les paramètres de cette équation. Si, dans la prochaine décennie, l’intelligence artificielle se développe au point de réduire radicalement le temps nécessaire pour traduire un texte dans une autre langue, cela

pourrait avoir une influence sur cet aspect linguistique.

Comment le Brexit va-t-il affecter le Tribunal ?

Tout dépend des conditions du Brexit – s’il a bien lieu. Selon l’accord négocié par Theresa May avec l’UE (et, sur cet aspect, le nouveau Premier ministre britannique n’a pas changé de position, selon mes informations), à compter du Brexit, il ne peut plus y avoir de membres du Royaume-Uni dans les institutions, et donc au sein de la juridiction non plus. Les juges britanniques devront donc partir si le Brexit se produit. Mais pas les Britanniques qui travaillent pour l’UE.

Qu’en est-il du contentieux ?

Cela dépend. Si une entreprise ayant son siège à Londres est affectée par une décision de la Commission, elle peut parfaitement continuer à venir devant nous. Le nombre d’affaires venant du territoire britannique et introduites devant le Tribunal va probablement diminuer, mais ce n’est pas un automatisme.

Serez-vous amené à examiner les enquêtes menées par le Parquet européen ?

Ce sont principalement les juridictions nationales qui auront à examiner les recours contre les décisions du Parquet européen. Certains aspects pourront aller à la Cour. Mais si le futur procureur européen décide de classer une affaire, cette décision pourra être attaquée devant le Tribunal.

Vous êtes très engagé dans la diffusion du droit européen, entre les conférences de l’Observatoire luxembourgeois de droit européen et vos interventions personnelles lors d’autres conférences, comme récemment à la 4e Journée du droit de la concurrence.

C’est vraiment une conviction personnelle. Je crois que le « réflexe du droit de l’Union » doit faire son chemin et que ce droit doit être plus connu qu’il ne l’est actuellement. Si les arguments juridiques pouvant être tirés du droit de l’Union ne sont pas expliqués par les professeurs dans les universités ou « mis sur la table » par les avocats, le juge de l’Union ne pourra alors pas connaître d’affaires qui, pourtant, devraient venir devant lui au profit du justiciable. Dans la vie quotidienne, presque tous nos actes sont impactés par le droit de l’Union. Et parfois, nous passons à côté de droits qu’il nous confère ! Nous sommes là pour les garantir.


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« Il faut rester soi-même » Auteur

Thierry Raizer Photographe

Gaël Lesure

Représentante avec son frère Mathias de la nouvelle génération de la Brasserie Nationale, Isabelle Lentz marque de son empreinte la filiale de distribution Munhowen. Un challenge permanent pour celle qui combine le rôle de fille, de maman et tout simplement de femme active vivant avec son temps. Novembre 2019 —

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Isabelle Lentz Never give up

V

ous êtes revenue dans le groupe familial en 2011, après un bachelor à l'École Hôtelière de Lausanne et une expérience dans l’hôtellerie en reprenant en 2007 le fonds de commerce de l’hôtel Le Châtelet en ville. Si c’était à refaire ?

Je ferais un « copier-coller » de ce parcours. J’ai toujours voulu travailler au service du client, et les grands hôtels me faisaient rêver. Cette reprise d’un fonds de commerce est une belle leçon de vie : travailler hyper dur pour payer les salaires des employés avant le mien. J’ai beaucoup de respect pour toute mon équipe, qui était souvent composée de mères de famille, souvent seules, qui travaillent dur pour payer leur loyer et nourrir leurs enfants. Entre-temps, j’ai eu deux enfants et j’ai appris à jongler entre la vie de famille et le travail à temps plein.

Quel est votre secret à cet égard ?

Je me suis fixé des priorités : le travail et la famille. J’ai donc choisi d’arrêter certaines activités connexes, comme la participation à des fédérations professionnelles. Ce n’est pas possible d’exceller dans tout.

d’hommes. Un jour, je me suis levée en me disant que cela ne pouvait pas continuer comme ça, que je devais accepter le contexte et avancer selon mon tempérament et mes valeurs. J’ai fait mon maximum et, depuis deux-trois ans, je vois que les choses fonctionnent bien avec l’équipe.

Vous ne regrettez pas d’abandonner une partie de votre vie sociale ?

Non. Je fais en sorte de ne jamais avoir de regrets. Au Luxembourg, on se recroise souvent. Si j’ai besoin d’entrer en contact avec quelqu’un, je sais comment l’appeler. Et puis la situation évoluera probablement avec le temps…

Les mères sont-elles plus enclines à délaisser les activités sociales que les pères de famille ?

Nous avons peut-être un côté inné de la famille. Quand je dépose mes enfants à l’école ou que je les laisse le matin, je ressens une certaine culpabilité. Mais il faut savoir vivre avec ce sentiment, car le travail fait partie de mon épanouissement. J’ai besoin de m’éclater au bureau, d’avoir des projets, d’avancer avec les équipes…

Comment peut-on évoluer en tant que femme dans un milieu qui reste très masculin comme celui du monde brassicole ?

Je suis maintenant très à l’aise, même si cela n’a pas été facile au début d’évoluer parmi tant

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Entre tradition brassicole et adaptation au marché, comment gérez-vous le changement ?

pa r t s d e m a r c h é

MUNHOWEN, UN MAILLON-CLÉ Isabelle Lentz (40 ans) est national field manager Luxembourg au sein de Munhowen, et son équipe est composée de six per­ sonnes qui s’occupent de toute la clientèle horeca du Luxembourg. Munhowen est une entreprise de distri­ bution qui occupe 230 personnes et distribue également en France et en Belgique.

Au niveau de Munhowen, j’ai la charge du département Horeca Luxembourg. Pour l’instant, nous sommes occupés à remettre notre système informatique à plat pour assurer un meilleur suivi de notre clientèle et optimiser les visites de nos commerciaux. Chacun compte un portefeuille de 300 clients, du club sportif au patron de restaurant ou de café. Cette diversité dans le portefeuille nécessite un outil adapté pour son suivi.

Comment faire son choix dans une jungle d’outils informatiques variés ?

Nous avons recours à un consultant externe qui nous aide à faire notre choix, sur base de nos besoins, pour construire une plate-forme qui fasse du sens.

Avec d’éventuels changements en cascade ?

On se rend compte que l’équipe est extrêmement motivée et que le changement renforce la cohésion


entre collègues. Nos collaborateurs, dont la plupart comptent plus de dix ans d’ancienneté, accueillent positivement ce changement, car nous les considérons comme des leaders de leur portefeuille. Nous avons choisi d’en faire, dès l’année prochaine, des entrepreneurs internes. Ils fixeront eux-mêmes leur objectif annuel, qui doit bien entendu correspondre à nos ambitions. C’est un changement important vis-à-vis de « top-down » de définition des objectifs. Cela sera couplé à la mise en place du nouvel outil informatique qui nous permettra de répondre au mieux aux exigences de nos clients et d’assurer un meilleur suivi de ces rencontres.

Quel est le point de départ de votre réflexion ?

Au niveau de la direction, nous recevions des rapports hebdomadaires des délégués, mais il nous manquait une vision affinée de leurs démarches, des retours des clients… L’outil informatique nous servira aussi à introduire de nouveaux produits et connaître le retour du terrain.

« Je considère ma carrière comme un apprentissage permanent. »

Comment sentez-vous le moral des chefs d’entreprise qui sont vos clients ?

Le baromètre qui m’est fourni par l’intermédiaire de mes délégués et de mes contacts directs est plutôt positif. Je remarque néanmoins que les restaurateurs éprouvent des difficultés à trouver des gens compétents pour travailler dans ce secteur, qui est, du reste, plutôt sain. Il ne faut pas oublier que le secteur de l’horeca au Luxembourg emploie près de 20.000 personnes.

Qui sont vos véritables concurrents ?

Nos véritables concurrents sont EasyJet, les voyages à l’autre bout du monde ou encore les GSM ! Nos clients partent de plus en plus en vacances, économisent pour un nouveau GSM et, donc, dépensent moins pour aller se divertir au Luxembourg. Nous devons continuellement nous réinventer pour donner envie à nos clients de venir se divertir dans les établissements horeca.

Qu’est-ce à dire ?

Le marché est stable, nous travaillons avec un grand nombre de clients depuis cinq, voire dix ans, sans connaître un grand nombre de faillites et de réouvertures.

L’alimentation saine est en vogue, les boissons également. Quelles sont les répercussions sur votre marché ?

Bières La Brasserie Nationale produit 165.000 hecto­ litres de bière chaque année.

Le « sans alcool » est en plein boom. Moins de sucre, plus d’eau. Les gens font attention à leur santé, à l’origine des produits. Quant aux boissons alcoolisées, je sens un changement vers de la demande pour davantage de produits plus haut de gamme. Les gens sortent ou consomment peut-être moins, mais veulent profiter de bons produits, ce qui nous pousse à adapter notre gamme et à former les délégués en conséquence.

Quel conseil pourriez-vous donner à une femme qui accède à des fonctions managériales ?

Il ne faut pas s’attendre à recevoir de cadeaux. Je lui dirais aussi qu’il faut rester soi-même et que le temps fait plutôt bien les choses, si on reste à sa place et que l’on donne le meilleur de soi-même en travaillant beaucoup. Du reste, la vie en dehors du travail compte pour l’équilibre général. C’est un cheminement de petits événements qui ont fait la personne que je suis aujourd’hui. Je considère ma carrière comme un apprentissage permanent.

Avez-vous des relations père/fille au travail avec votre papa, ou de grand patron à manager ?

Nous avons une relation père/fille, d’autant qu’il n’est pas mon responsable direct : c’est Frédéric de Radiguès, directeur général, qui nous fait bénéficier de son expérience acquise auprès du géant Novembre 2019 —

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AB InBev. Il apporte notamment un regard « extérieur » précieux pour l’introduction de nouveaux produits, qui se sont révélés porteurs, comme la gamme Battin, mais aussi le démarchage en France et en Belgique.

Et avec votre frère Mathias qui se charge du marché français ?

Au bureau, c’est un collègue, mais nous restons avant tout frère et sœur. Je serai toujours sa grande sœur [sic]. Un jour, nous allons reprendre l’entreprise familiale à deux, donc il est très important pour moi d’avoir ce respect mutuel. Mon frère excelle dans des domaines où moi, je n’y arriverais pas, et vice-versa ! Ensemble, nous formons l’équipe parfaite !

Quand ça ne va pas, vous appelez qui ?

Mon mari. C’est délicat d’avoir un mentor quand on travaille dans une entreprise familiale, tant l’émotionnel est indissociable du travail. J’appelle donc mon mari dès que j’ai une question, que je veux lui faire partager un doute… Il est toujours de bon conseil.

Être « la fille de », c’est difficile ?

C’est une étiquette difficile à porter. Certains peuvent jouer avec, elle apporte une forme de respect en interne, mais il faut arriver à la porter.

La prochaine étape, c’est la reprise de la direction de l’entreprise ?

Rien n’est encore écrit, on verra. Ce sont des questions de gouvernance familiale. En tout cas, je me vois rester au sein de l’entreprise familiale dans les prochaines années. J’ai toujours dit que si j’avais des soucis avec mes enfants, je reverrais mon organisation. Mais ce n’est pas à l’ordre du jour !

L’ONG dans laquelle je travaillais avait deux missions : nourrir les enfants des 500 familles qui vivaient du tri des déchets et éduquer ces enfants, près de 8.000. C’est une de mes plus belles expériences. Je me suis rendu compte que la famille était quelque chose d’important. Vivre éloigné de sa famille est beaucoup plus douloureux que je ne le pensais. J’en retiens aussi qu’on peut vivre et être heureux avec rien ou pas grand-chose.

On est trop matérialistes au Luxembourg ?

On accorde beaucoup d’importance à des objets. Certains sont remplis d’émotions ou de souvenirs mais, d’une manière générale, nous restons beaucoup attachés à des objets.

Le pays continue de bien se porter, la consommation est au beau fixe… Le danger est-il de se croire dans une bulle ?

Le pays évolue, et plutôt bien. Regardez la construction du tram en ville, les investissements dans l’éducation… Nous avons beaucoup de chance de vivre ici, dans un pays où l’économie se porte encore assez bien. Mais il revient à chacun, à son propre niveau, d’aller voir ailleurs ce qui se passe pour se remettre en question et continuer à participer à l’effort collectif.

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l a b r a s s e r i e n at i o n a l e

UNE HISTOIRE DE FAMILLE Le nom « Lentz » est indissociablement lié à l’histoire et au destin de la Brasserie Nationale, portée sur les fonts baptismaux grâce à la fusion en 1975 des brasseries Funck-Bricher et Bofferding. Faute de descendant direct de Maria Funck, la famille se tourne vers un cousin après le décès de cette dernière en 1949. Georges Lentz-Flohr, le père de Georges M. Lentz Jr qui avait déjà une certaine expérience dans le secteur brassicole, devient le nouveau propriétaire. En 1964, il reprend notamment la brasserie de Dudelange afin d’élargir le rayonnement au-delà de Luxembourgville où la brasserie avait ses racines. Le tournant historique se réalisera en 1975, avec l’appui de Georges M. Lentz tout juste rentré de ses études aux ÉtatsUnis. Ce dernier prend la direction en 1986, avec une certaine ambition entrepreneuriale. Il rachète les distributeurs Hippert (1992) et Munhowen (1999), puis la Brasserie Battin (2004). En 2006, l’administrateur délégué

choisit d’élargir la gouvernance vers une expertise externe et de placer un directeur général hors de la famille en la personne de Frédéric de Radiguès, formé de longue date au secteur bras­ sicole chez le numéro un mondial du secteur, AB InBev, lorsqu’il s’appelait encore Interbrew. Entre-temps, la nouvelle génération a été intégrée progressivement avec les enfants, Isabelle chez Munhowen et Mathias en charge du marché français et de l’exportation. Un alliage générationnel de parcours et de regards intéressants pour une entreprise familiale qui devra, à terme, négocier le prochain tournant générationnel à sa tête.

PHOTO Maison Moderne

À 26 ans, vous avez passé une année éloignée des vôtres au Cambodge pour travailler dans la décharge de la capitale, Phnom Penh. Que retenez-vous de cette expérience ?


« Il revient à chacun de se remettre en question et de participer à l’effort collectif. » Comment percevez-vous le débat sur la « croissance » du pays et ses effets collatéraux ? Certains partis politiques voudraient contrôler cette croissance…

Quand j’entends ce débat, je raisonne plutôt en termes d’opportunités et de défis. Je pense notamment au fait que notre population est vieillissante, ce qui signifiera investir dans des infrastructures capables d’accueillir les personnes âgées. La démographie va aussi entraîner des départs à la retraite plus tardifs, ce qui pourra créer des soucis dans l’accès des plus jeunes aux emplois. Se pose aussi la question de la soutenabilité du système des retraites, même pour ma génération.

La question de la place et de l’usage de la langue luxembourgeoise, notamment dans les commerces, reste dans le débat public. Un vrai ou un faux débat ?

C’est important de cultiver notre langue luxembourgeoise, car elle fait partie de notre patrimoine. Nous devons la préserver. Je suis aussi consciente que le luxembourgeois est une langue difficile, qu’il est compliqué pour les personnes qui ne l’ont pas apprise à l’école de l’intégrer. L’usage des langues dans les commerces doit se faire de façon pragmatique… Mais quelques petits mots adressés dans la langue du client peuvent parfois améliorer la relation.

Les jeunes descendent dans la rue pour tenter de sauver la planète… Les entendez-vous ?

J’ai acheté ma brosse à dents en bambou ! Je trie mes déchets minutieusement, je ne consomme plus d’eau en bouteille, j’amène mon fils à pied à l’école… Mais je consomme comme tout le monde et je reste impressionnée par les tonnes de plastique que nous utilisons ou qui sont utilisées pour emballer ce que nous achetons. Force est de constater que le problème environnemental ne rime pas avec notre système économique. Pour changer les choses, il faudrait changer de modèle économique, mais je ne pense pas que cela soit envisagé. Novembre 2019 —

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Nouvelle génération La Bibliothèque nationale du Luxembourg (BNL), conçue par les architectes allemands Bolles+Wilson, en collaboration avec les Luxembourgeois de WW+, répond aux be­ soins d’une bibliothèque de nouvelle généra­ tion, intégrant pleinement les questions de numérisation et d’accueil de tous les publics.

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LE DÉMÉNAGEMENT DE L’ANNÉE Auteur

Photographe

céline coubray

Edouard olszewski

Avant de pouvoir inaugurer la nouvelle Bibliothèque nationale du Luxembourg (BNL) le 30 septembre dernier, c’est un chantier pharaonique qui a dû être mis en place : déplacer 1,8 million de documents du boulevard Franklin D. Roosevelt, à côté de la cathédrale, vers le Kirchberg. Retour en images sur un déménage­ ment pas comme les autres. Novembre 2019 —

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Cinq mois La BNL, qui était logée en centre-ville depuis 1973, possède 1,8 million de documents qu’il a fallu au préalable préparer, conditionner et déménager vers les nouvelles réserves au Kirchberg. Un travail qui a mobilisé cinq entreprises de déménagement et la totalité des collaborateurs d’avril à août. 200.000 ouvrages, ainsi que de nombreuses ressources numériques, sont désormais en accès libre à l’intérieur du bâtiment.

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Départ Les ouvrages triés et emballés sont partis par vagues du centre-ville vers le Kirchberg.

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Lumière Un soin particulier a été apporté au travail de la lumière pour créer une ambiance à la fois conviviale et accueillante, tout en assurant une bonne luminosité sur les postes de travail.

Signalétique La signalétique intérieure a fait l’objet d’un travail créatif assuré par L2M3. Elle se compose de cubes dont les faces peuvent être assemblées pour composer des mots et des chiffres nécessaires à l’orientation et à l’information.

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Variété d’espaces À l’intérieur de la bibliothèque, différents espaces de nature variée accueillent les lecteurs et usagers du site : rayonnages pour un accès aux ouvrages en libre-service, salle de lecture, espace de formation…

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Découverte Dans la salle des ouvrages précieux, le Premier ministre Xavier Bettel, le ministre de la Mobilité et des Travaux publics François Bausch et la ministre de la Culture Sam Tanson découvrent des livres mis en exposition au moment de l’inauguration officielle, le 30 septembre dernier.

Inauguration Après le déménagement, place aux festivités et à l’accueil des premiers visiteurs qui sont venus en nombre pour découvrir ce nouvel équipement culturel.

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Façade À l’extérieur, la façade donnant sur l’avenue John F. Kennedy et un arrêt de tram baptisé du nom de la BNL présente un jeu de différents éléments architecturaux. Autant d’invitations à découvrir la bibliothèque.

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ENVIES

ARGENT COMPTANT MANOU HOSS

« Je n’aime pas les excès » New York en bateau

Terre à terre Une devise par rapport à l’argent ? « L’argent est un bon serviteur, mais un mauvais maître. » J’emprunte l’expression à Alexandre Dumas dans La Dame aux camélias. C’est comme cela que je vois ma relation avec l’argent. C’est un outil de mesure comme le mètre, le gramme... Avez-vous des passions coûteuses ? J’ai un jardin dans ma maison à Luxembourg et j’aime beaucoup m’en occuper. C’est donc une passion très terre à terre, mais elle peut s’avérer coûteuse. Des choses pour lesquelles vous ne regardez pas à la dépense ? Je n’aime pas ce qui est excessif et démonstratif. Donc, je ne suis jamais prête à ne pas regarder à la dépense. Je ne dis pas que je ne pourrais pas me faire un cadeau pour un bel objet ou un beau voyage, mais cela devra toujours rester dans le juste prix.

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Des débuts en musique Un souvenir de votre premier salaire ? Au tout début de ma carrière, j’ai été salariée un an dans le cabinet Slaughter and May à Londres. Je ne me souviens pas du montant, mais je gagnais un peu plus que mon époux, qui était aussi employé à Londres. Cela reste une petite fierté, vu mon engagement pour réduire le gender pay gap. Qu’avez-vous fait de particulier avec ces premiers salaires ? Nous achetions des billets de concerts au Royal Festival Hall à Londres. Les prix des tickets de concerts classiques n’étaient pas plus élevés que ceux de cinéma. On y allait donc souvent. Sinon, nous étions assez économes. À la fin de notre première année de travail, nous avons eu assez d’argent pour nous acheter notre première chaîne hi-fi, que nous avons gardée 20 ans.

Avez-vous un rêve irréalisable faute de moyens financiers ? J’en ai deux. Le premier est le rêve d’un monde plus juste, notamment au niveau de l’égalité hommes-femmes et du respect de la diversité. C’est un rêve, mais j’y travaille en tant que bénévole depuis très longtemps auprès de la Croix-Rouge luxembourgeoise. Un autre rêve a toujours été d’aller à New York en bateau. Et depuis que Greta Thunberg l’a fait en voilier, cette idée me fait encore plus rêver. Mais je ne pense pas que je le ferai. Un objet dont vous ne pourriez jamais vous séparer ? Je pense que, s’il le fallait vraiment, je pourrais vendre tous mes objets. Par contre, j’aurais beaucoup de mal à me séparer de mes photos. Et j’aime aussi beaucoup ma montre, que mes parents m’ont offerte. Je la porte avec plaisir en signe de ma profonde affection pour eux.

BIO EXPRESS Après des études de droit à la Sorbonne (Paris), Manou Hoss entame sa carrière auprès du cabinet londonien Slaughter and May entre 1990 et 1991. Inscrite au Barreau de Luxembourg en 1990, elle travaille ensuite au sein du cabinet luxembourgeois Elvinger Hoss Prussen dont elle devient managing partner en 2006. Aujourd’hui, elle est membre du conseil d’administration et responsable du manage­ ment board. Elle est également membre du conseil d’administration de la Croix-Rouge luxembourgeoise et elle préside, depuis 2018, la section locale de Luxembourg-ville.


ENVIES

Créer et construire Investissez-vous à titre personnel ? Oui. Comme j’aime les choses durables et la liberté, c’est ce qui guide en premier mes choix d’investissement. Je ne suis jamais tentée de placer de l’argent dans quelque chose où je n’aurai aucune influence. Je vise plutôt des projets à travers lesquels je peux apporter une touche personnelle ou laisser mon empreinte. Concrètement, cela peut prendre la forme d’un projet immobilier ou d’une entreprise.

Et ils suivent vos conseils ? Ils n’ont pas d’argent à inves­­­tir, mais à leur manière ils créent (rires).

Le luxe du temps À quel luxe sacrifiez-vous parfois de l’argent ? Mon plus grand luxe, c’est le temps. Et je consacre depuis très longtemps une grande partie de mon temps à ma famille et à mes responsabilités au sein de la CroixRouge. J’ai fait le choix de ne pas limiter mon activité à ma vie professionnelle. C’est mon luxe de pouvoir faire ce choix.

TEXTE Jean-Michel Lalieu. PHOTO Edouard Olszewski

Quels types d’investissements conseilleriez-vous à vos enfants ? Je leur conseille d’investir dans leurs relations privées et professionnelles. Et com­ me j’ai un penchant pour l’entrepreneuriat et l’indépendance, je les encourage à créer et à construire quelque chose en investissant aussi bien leur temps que leur argent.

Un achat trop coûteux, mais que vous ne regrettez pas ? De manière générale, je regrette rarement mes actions. Mais j’aime beaucoup le ski et la montagne et, il y a deux ans, je me suis offert une nouvelle paire de skis. Le plaisir qu’ils me procurent vaut l’investissement à 100 %. Novembre 2019 —

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ENVIES

COMPÉTENCES RELATIONS PRESSE

Communiquer avec les médias Les relations avec la presse doivent se construire au long cours. Tour d’horizon des écueils à éviter lorsqu’on est une entreprise avec Pedro Castilho, formateur et fondateur de Verbalius.

A

vant toute approche d’un média, il faut opérer un travail interne pour distinguer les contenus et les messages que l’entreprise souhaite communiquer et les informations qu’elle souhaite partager avec les médias. « Il faut faire la différence entre ce qui relève de la publicité et ce qui relève de l’information. La publicité est payante et l’article ne l’est pas forcément. Il faut avoir un contenu, quelque chose à raconter qui intéresse les lecteurs », explique Pedro Castilho, fondateur de Verbalius. Par nature, tous les médias ne visent pas le même public. Il est donc essentiel d’étudier les différents types de lectorats pour cibler les médias les plus adaptés au message que l’on souhaite faire passer. « Il faut se focaliser sur l’intérêt du lecteur, donc se demander si l’information diffusée va l’impacter d’une façon ou d’une autre. Il faut que ça ait du sens », ajoute Pedro Castilho.

Anticiper et maîtriser les codes « Souvent, une entreprise qui ne s’est jamais préoccupée des relations avec les médias et les journalistes se réveille d’un coup et envoie des communiqués à tout va. Elle n’hésite pas à appeler la rédaction pour que son message soit publié. Si vous n’avez pas entamé de relation avec les journalistes, ce serait intéressant de le faire avant d’avoir quelque chose à demander », analyse l’expert, qui estime que les journalistes peuvent se sentir utilisés dans ce cas de figure. « Il faut donc se renseigner pour savoir qui écrit quoi dans le secteur qui concerne l’entreprise. On peut facilement ‘liker’ un article sur les réseaux sociaux du journaliste et le commenter pour entamer une relation en s’intéressant à son travail, propose-t-il. Trop peu d’entreprises ont une liste de journalistes ciblée et les contactent au moins une fois par an. Alors que cela leur permet de se faire remarquer de façon positive. » Extrêmement sollicités pour participer à des conférences de presse, les journalistes doivent opérer une sélection parmi un 108 —

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SARAH LENTINI Responsable Communication, ACA « En décembre 2018, nous avons organisé, en collaboration avec l’Uni et le cabinet d’avocats Schiltz & Schiltz, un procès fictif qui impliquait un véhicule autonome. Cela nous a permis d’avoir accès au tribunal d’arrondissement de Luxembourg, qui n’est normalement pas ouvert au public. La presse est venue et c’est la première fois que les assureurs ont fait la une d’un quotidien national.

Cela a fonctionné, car l’image qu’on proposait de relayer était plus glamour que ce que propose le secteur de l’assurance habituellement. Ça avait un lien avec la jeunesse, l’innovation et le volet réglementaire des assurances. La combinaison de ces éléments et le fait qu’on pouvait filmer dans le tribunal, avec un juge qui a vraiment joué le jeu, ça a apporté une vraie plus-value. »

agenda bien rempli. Mais d’autres moyens peuvent leur permettre de prendre con­nais­ sance du contenu en différé. « On peut, par exemple, leur envoyer un lien pour la transmission de la conférence de presse, à voir de n’importe où, propose l’expert. Quant aux communiqués, ils sont souvent trop longs et mal agencés. Le titre ne peut pas être ‘communiqué de presse’, même s’il faut l’intégrer quelque

part. Dans le corps de l’e-mail, il est pré­ férable de mettre l’essentiel du contenu de l’information. » L’e-mail qui accompagne le communiqué doit être relativement court (2-3 paragraphes), sinon, il risque de ne pas être lu. Entre relations à entretenir et compréhension des impératifs inhérents au métier de journaliste, les RP sont une affaire de bon sens et de savant dosage. F. J.


ENVIES

MÉTIER DU FUTUR HACKER ÉTHIQUE

ISABELLE FABER CEO, Leitmotif « Les RP ne s’improvisent pas. C’est un métier à part entière qui s’apprend sur le long terme et demande de l’expérience. Il ne faut pas oublier qu’il en va de l’image et de la réputation d’une marque ou d’une personne. Aussi, il ne faut pas hésiter à faire appel à des spécialistes. Cela étant, le b. a.-ba est par exemple de veiller à fournir le jour J des photos

récentes, professionnelles, en HD, dans différents formats, légendées, en précisant bien le copyright, ou encore de proposer des dossiers de presse complets pour des sujets qui présentent de la substance. Soigner sa base de données pour bien cibler les envois et éviter de remplir inutilement les boîtes mail de journalistes non concernés par le sujet. »

Aussi nommé « white hat », le hacker éthique est d’ores et déjà un profil très recherché par les entreprises. Celles qui, entre autres, génèrent une très grande quantité de données et doivent, à juste titre, les protéger.

Que fait-il ? Sur demande et sous contrat, il s’attaque à des systèmes / réseaux informatiques de manière bienveillante et légale pour détecter leur vulnérabilité et inciter les entreprises à se protéger davantage. L’objectif est de lutter contre les cybermenaces et d’anticiper les attaques cybercriminelles.

Quelles sont ses compétences ? Plusieurs sont nécessaires, à commencer par la communication. Mais il doit avoir également une solide base technique en programmation et en développement en plusieurs langues et dans plusieurs langages. De sérieuses compétences techniques et légales sont importantes ainsi qu’en architecture réseaux.

Quelle est sa formation ? La grande majorité des hackers éthiques sont autodidactes. Ils n’ont pas de diplômes à proprement parler, si ce n’est deux certifications généralement demandées : CEH (Certified Ethical Hacker) et OSCP (Offensive Security Certified Professional).

Combien gagne-t-il ? Difficile à dire. La plupart du temps, ces profils interviennent en tant qu’indépendants rémunérés à la mission. Au sein d’une entreprise, il faudra compter au Luxembourg 40 à 60.000 € / an pour un junior (moins de 3 ans d’expérience) et 80 à 100.000 €  pour un hacker éthique certifié.

Des qualités-clés ?

Avis de l’expert

POUR ALLER PLUS LOIN Quand et comment élaborer une stratégie de relations presse ? Quels sont les règles de base et les écueils à éviter ? de questions auxquelles Comment réussir son interview ? 08Autant _ LEGENDE-TITRE Élodie Cally répond de façon pragmatique afin de vous 08_legendeetetdétaillée estrunteni inverup livre Réussir permettre de maîtriser le sujet, dans tature,son offic te pratique pos eniscie nimuses relations presse, paru aux éditions Dunod. san discid quis a dem inctotate Réussir ses relations presse, Élodie Cally, édition 17 euros intibusdae. ab Dunod,

« Métier à très fort potentiel ; les tendances évoquent plusieurs centaines de milliers de postes à pourvoir dans les années à venir avec l’arrivée de la 5G et la multiplication d’objets connectés. Un paradoxe se crée, notamment en ce qui concerne la formation : est-ce éthique de former un hacker ? Quand bien même pour contrer les cyberattaques, la frontière entre hacker ‘black hat’ et ‘white hat’ reste très proche et donc potentiellement risquée », estime Victor Quinet, project manager chez IMS.

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PHOTOS ACA, Leitmotif ILLUSTRATION Shutterstock

On peut citer la curiosité, et oser bousculer les codes. Il doit aimer relever des défis et faire preuve d’un certain sang-froid.


ENVIES

STYLE CHICS DE MÈRE EN FILS Quelle est la plus ancienne pièce de votre garde-robe ? « Ce sont des robes Courrèges qui ont appartenu à ma tante, qui était styliste et couturière dans un atelier de haute couture à Strasbourg dans les années 70. »

« Je fais évoluer mon style à travers les années. » Quel est votre dernier achat mode ? « Une robe vert fluo de chez & Other Stories, qui vient de s’installer chez Auchan, et des boucles d’oreilles vertes qui proviennent d’une petite boutique du sud de la France. »

Véronique Branco

Qui vous a donné le sens du style ? « Mon père. Sportif de haut niveau dans les années 50-60, il était très branché mode. Lors de ses déplacements, les gens se précipitaient à sa descente de train pour le voir et, ainsi, s’en inspirer. »

Comment définir votre style ? « Tendance chic, élégance classique ou plus sophistiquée et audacieuse, je fais évoluer mon style à travers les années et selon mon agenda et mon humeur du jour. »

Un point commun avec votre fils ? « Le fait de savoir adapter son style vestimentaire en toutes circonstances : du smoking/robe longue pour une soirée de gala au jogging pour la salle de sport. Mais attention : en coordonnant les couleurs des chaussettes et du t-shirt ou du short. »

Une adresse coup de cœur à Luxembourg ? « J’aime beaucoup la marque & Other Stories. Ma fille cadette était cliente depuis des années à l’étranger et m’a fait découvrir ce très bon plan shopping ! »

Quelles pièces aimeriez-vous transmettre ? « Mes deux filles vont forcément hériter de mes foulards Hermès, qui représentent l’accessoire parfait pour donner la note finale à une tenue de ville ou de soirée. »

Private banker, Degroof Petercam Luxembourg TEXTES Fabien Rodrigues

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ENVIES

Quel est votre plus vieux souvenir lié à la mode ? « À deux ou trois ans, j’ai participé à un défilé de mode pour enfants. Cela a plus ou moins bien débuté, mais j’ai rapidement fini par jouer avec mes camions sur le catwalk pour le reste du défilé. La coupable se trouve sur la page d’à côté. »

Comment définir votre style ? « Anciennement ‘MayfairHedgie’, revisité maintenant à la sauce ‘start-­upper’. J’ai ajouté la casquette aux vestes et chinos que je portais déjà au bureau à Londres, sans cravate. »

Quelle est votre couleur préférée ? « Le jaune ! Cela tranche clairement des bleu, gris et noir du monde des affaires dans lequel j’évolue, et j’apprécie cela. »

Le point commun avec votre mère en matière de style ? « Le fait de toujours avoir une pièce super chic sur soi, dans n’importe quelle circonstance. »

Quel est votre dernier achat mode ? « Des sneakers blanches de chez Geox. Elles sont ultramoches, mais je n’ai jamais rien porté de plus confortable... Je n’en ai (pratiquement) pas honte ! »

Une adresse coup de cœur à Luxembourg ? « Alazio. J’y trouve des pièces que je n’ai pas besoin d’aller chercher à Paris ou à Londres. Leurs chemises et costumes tiennent la route et sont à un prix juste. »

Que porter pour un premier rendez-vous ? « Ou plutôt ce qu’il ne faut pas porter à mon sens : des shorts en été et un bonnet en hiver. »

« Toujours avoir une pièce chic sur soi, dans n’importe quelle circonstance. » Valérian Branco

Cofondateur et CEO de GoldbAuM, managing director et chairman de Seventy Nine Three Luxembourg PHOTOS Mike Zenari - Ces photos ont été réalisées au Bazaar (Véronique) et à l’Opéra (Valerian).

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ENVIES

ARCHITECTURE TRANSFORMATION

Entre ancien et moderne 1

ARCHITECTE Diane Heirend architecture & urbanisme

2

INGÉNIEUR STATIQUE  NHLG Ingénieurs-Conseils GROS ŒUVRE Viktor CLIENTS Privés LOCALISATION Limpertsberg LIVRAISON 2018

3

L

a maison a le charme de l’ancien, avec de beaux plafonds moulurés, des cheminées, mais aussi les inconvénients des vieilles bâtisses, comme les petites pièces, des par­ quets sonores et peu de lumière. Lorsque ses propriétaires sont venus voir Diane Heirend, ils souhaitaient en conserver le ca­­ chet et son histoire, mais aussi gagner en confort et en praticité. L’architecte a choisi de mettre à nu la mai­ son, mais en gardant les éléments distinctifs, comme les stucs des plafonds. Pour gagner en confort acoustique, les planchers ont été arra­ chés et remplacés par une solution plus isolante. Le cloisonnement des pièces a été retravaillé, tout comme la dimension de certaines fenêtres. Au rez-de-chaussée, l’espace double salon/ salle à manger est conservé, légèrement agrandi par la suppression d’une séparation partielle entre les pièces permettant de faire

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un seul grand espace salon. En face, l’espace cuisine a été retravaillé. Une nouvelle cloison, rythmée par des espaces pleins coulissants et des espaces vitrés, ferme la pièce côté couloir. Cette approche permet de faire entrer plus généreusement la lumière à l’intérieur de la maison, tout en donnant un rythme au cou­ loir. Un parquet en noyer est installé au sol. Au premier étage, les beaux plafonds avec leurs retombées sont conservés. Côté jardin, les murs de séparation des petites chambres sont retirés au profit de la création d’un second salon, et une cloison rythmée comme au rezde-chaussée est implantée. De l’autre côté, l’es­ pace a été vidé et recloisonné, mais sans monter jusqu’au plafond, pour conserver la vue sur les éléments anciens. Seule une partie vitrée monte jusqu’en haut, pour allier isolation acoustique et préservation de la vue sur plafond. Des parois en miroir couleur bronze délimitent un espace salle de bains, un couloir, deux dressings et une chambre parentale. Des poignées en bronze permettent de distinguer les portes en miroir des cloisons. Derrière cet espace en miroir, les meubles des dressings et de la chambre sont en noyer. Au second étage se trouvent les chambres des enfants. Les fenêtres ont été agrandies pour faire entrer plus de lumière. Le grenier a été rénové pour créer une salle profitant de la belle charpente. C. C.

1 2 3 4

À l’étage, la chambre parentale est entièrement retravaillée avec des cloisons miroir. Le noyer apporte chaleur et confort dans la chambre. Une nouvelle cloison sépare le couloir de la cuisine, qui a aussi été refaite. Dans l’entrée, un nouveau placard est créé dans la continuité de la cloison du couloir.

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PHOTOS Eric Chenal

C’est au Limpertsberg que le bureau Diane Heirend architecture & urbanisme est intervenu dans une maison unifami­ liale pour la transformer et la faire passer d’une approche classique à une vision contemporaine, sans jamais renoncer au confort et à l’authenticité des lieux.



ENVIES

CULTURE SCÈNE

Broadway s’invite au Luxembourg

AILLEURS AU LUXEMBOURG IDÉES SORTIES Paperjam vous propose une sélection de trois sorties pendant les fêtes. Du 23 décembre au 5 janvier, la comédie musicale Cabaret se jouera sur la scène du Grand Théâtre de Luxembourg.

ACROBATIES À LA ROCKHAL Yoann Bourgeois propose avec Scala, organisé en collaboration avec le théâtre d’Esch-sur-Alzette, un spectacle hors norme qui défie la gravité. Huit acrobates se jettent à corps perdu dans une scénographie trompeuse. Ils représentent l’Homme pris dans les rouages d’un monde qui le dépasse, tentant de l’emporter sur sa condition. 21/12 www.rockhal.lu

THÉÂTRE EN FAMILLE AUX ROTONDES

E

vita, West Side Story, Cats... Si la comédie musicale n’est pas le style le plus adulé au Luxembourg, le Grand Théâtre de la Ville l’a pourtant mis à l’honneur au moment des fêtes de fin d’année à travers ces grandes productions, à l’instar de la tradition observée dans les pays anglo-saxons. Après une pause durant la saison dernière, le grand « musical » fait un retour très attendu cet hiver avec un monument du genre : Cabaret. Son adaptation cinématographique aux huit Oscars avait propulsé Liza Minnelli au rang de légende. Comme de nombreuses comédies musicales, Cabaret n’est pas un simple divertissement. Elle joue avec un certain contexte historique et politique. Berlin, 1931 : la République de Weimar s’essouffle et le parti nazi gagne en popularité. Alors cosmopolite, ouverte et insouciante, la capitale allemande est une ville délicieusement décadente, celle de la mythique Sally Bowles, qui se produit 114 —

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au célèbre cabaret Kit Kat Klub... Elle prend pour amant Brian, un jeune écrivain anglais tout juste débarqué pour rédiger sa thèse de philosophie. Le riche mondain Maximilian von Heune, alias Max, les prend en amitié, les séduit et leur fait mener la grande vie, mais celui qui est alors persuadé que l’Allemagne saura garder les nazis sous contrôle finit par les abandonner alors que Sally est enceinte de lui, ou de Brian... Désillusion, avortement, séparation : la fin du trio trouvera son écho dramatique dans celle de l’Allemagne légère des années folles. Chronique musicale sur fond de passions amoureuses et de grands troubles politiques, Cabaret, c’est aussi et avant tout des tubes intemporels, comme « Willkommen, Bienvenue, Welcome », « Tomorrow Belongs to Me » et « Cabaret », ainsi que des chorégraphies à couper le souffle. Pour cette adaptation présentée au Grand Théâtre, celles-ci ont été créées par le célèbre chorégraphe et designer espagnol Javier de Frutos. Quant à la mise en scène, ce n’est à personne d’autre que Rufus Norris, directeur artistique du National Theatre de Londres, qu’elle a été confiée. De quoi faire le plein d’amoureux de grand spectacle musical du 23 décembre au 5 janvier, avec une représentation suivie du dîner traditionnel le soir de la Saint-Sylvestre. F. R.

28-30/12 www.rotondes.lu

ART ACTIVÉ AU MUDAM Dans le cadre de son exposition, l’artiste Suki Seokyeong Kang active régulièrement le travail qu’elle a créé spécifiquement pour le jardin des sculptures du Mudam. La première de ses deux sculptures, Grandmother Tower – tow #18-01, représente un portrait abstrait de sa grandmère, dont elle suggère la stature courbée et la démarche hésitante. 28-29/12 www.mudam.lu

PHOTO The Other Richard

Le Grand Théâtre de Luxembourg renoue avec la tradition des grandes comédies musicales hivernales. Avec à l’affiche un classique parmi les classiques : Cabaret !

Les Rotondes proposent un programme théâtral dédié à toute la famille. Deux pièces seront jouées : Rita, des compagnies belges Bronks et Tuning People, un spectacle de peu de mots mais lourd de sens grâce à l’esprit de mélodrame très opératique du personnage central ; puis Mammoet, un spectacle musical qui fait fi de la consigne reine pour les petits, celle de « ne surtout toucher à rien ! ».


Finalement, la vraie cuisine italienne est arrivée au cœur du Luxembourg Vous avez envie de savourer d’excellents plats italiens ? Une adresse s’impose : découvrez le Giallo Caffè-Ristorante ! L’effervescence du centre-ville fait place à un lieu de confort entièrement dédié au bien-être. La classe du restaurant est immédiatement perceptible dans les détails comme les œuvres d’art élégantes et les petits salons, qui offrent plus de discrétion aux clients qui le souhaitent. Avec un décor contemporain et design associant un cadre feutré et élégant, un original mur d’eau, toujours orné de beaux bouquets de fleurs aux couleurs de saison, de jolies bouteilles de vins de qualité et une terrasse accueillante. Giallo Caffè-Ristorante est le lieu idéal pour se trouver en famille ou entre amis pour un déjeuner, un dîner ou un cocktail. Un lieu qui ravit les hommes d’affaires comme les gastronomes. D’autant que le service géré par Madame Francine, avec ses collaborateurs, est comme il se doit, attentionné et généreux, c’est-à-dire à l’italienne !

Le Restaurant Giallo fait honneur à la riche tradition culinaire italienne. La qualité et la fraîcheur des produits de saison sont magnifiées à travers des préparations soigneusement maîtrisées où les saveurs se marient harmonieusement. Les cuisiniers sont de véritables orfèvres. Entre précisions et raffinement, Antonio et Simone parviennent à sublimer chaque produit – tous de grande qualité – avec un subtil travail sur les textures et les saveurs. Le chef ambitieux vous fera rêver avec une cuisine fine et subtile qui laisse cours à la créativité, pour passer un moment mémorable. C’est au centre-ville de Luxembourg que surgit le Restaurant Giallo. Une adresse prestigieuse qui est en phase avec le quartier.

Rue du Curé 22-24 • L-1368 Luxembourg Infos : +352 26 20 00 27 • www.giallo.lu Ouvert tous les jours de 10h à minuit Fermeture : lundi soir et dimanche soir


ENVIES

RESTAURANT À TABLE AVEC

John Rech

T

ant au sens propre – il en porte régulièrement – qu’au sens figuré, John Rech a enchaîné les cas­ quettes tout au long de son par­ cours professionnel. À la fois artiste et organisateur, le Dudelangeois a connu le devant de la scène, comme ses coulisses. Avant de remplacer en janvier dernier la truculente Danielle Igniti à la tête de l’Opderschmelz, l’une des institutions musicales les plus cou­ rues du pays, il a fait ses armes auprès d’un éventail assez varié de structures. Jeune attaché parlementaire d’abord, il enchaîne avec près de dix ans de copywriting pendant lesquels il intègre l’organisation de la Fête de la musique de Dudelange. Il en obtient la charge plus officielle quelques années plus tard en rejoignant le service culturel munici­ pal. Si on y ajoute deux formations musicales ainsi qu’une expérience d’entrepreneur en tant que tour manager, on comprend que John aime varier les plaisirs, au travail comme dans l’assiette : « J’apprécie surtout une cuisine simple avec de bons produits, c’est pour cela que j’aime venir ici à Loxalis. Mais j’ai aussi un penchant pour la gastronomie italienne, thaï, nikkei et japonaise... »

DU NOIR, DU CRU ET DES BONS CRUS

L’un des grands projets de l’année d’Opderschmelz, auquel John Rech va apporter une attention toute particulière, est le festival Touch of Noir, qui débutera le 14 novembre. Alors qu’il confie raf­ foler du cru, qu’il s’agisse de viande ou de poisson – ce qui explique probablement le choix d’un joli carpaccio de bœuf en entrée –, le jeune quadragénaire explique également que ce festival sera « un brassage entre différents secteurs culturels, très actuel et enthousiaste. On veut faire du noir sans en broyer ! » Une punch­ line bien préparée, annoncée avec le sourire en trinquant, en accord avec un cru local bien choisi. Le local, voilà également une valeur phare de sa personnalité. Dudelange, sa population, ses artistes, ses restaurateurs, il les côtoie au quotidien. Et c’est avant tout « avec eux et pour eux » qu’il souhaite inscrire son action en tant que directeur d’Opderschmeltz. RESPECTER LE PASSÉ POUR AVAN-

CER SEREINEMENT Pour la suite du

déjeuner, notre invité succombe aux plaisirs de son passé avec un beau plat de pâtes italiennes : des rigatoni à l’espadon, gam­ bas, petits légumes de saison et pesto à la pis­ tache et au basilic. Il raconte : « Mon plus vieux souvenir culinaire, ce sont les délicieux gnocchis de notre voisine Dora, quand j’étais petit et qu’on habitait le quartier italien. » Ce respect des traditions loxalis et du « savoir d’où l’on vient », 150, rue de la Libération celui qui a organisé sa 26e Fête de Dudelange la musique cette année veut l’ap­ Tél. : 24 55 97 21 pliquer également à la direction du centre culturel qu’il a vu Chefs et propriétaires naître : « J’étais au service cultuAngelo et Giovanni Vaccaro rel lorsque l’Opderschmelz a été Addition du jour inauguré en 2006. Je connais son 2 carpaccios de bœuf 36,00 € but, sa mission de proximité et 1 rigatoni à l’espadon d’excellence, et j’ai un grand reset gambas 21,00 € pect pour ce qui a été accompli 1 fleur de courgette farcie jusqu’à maintenant. À moi d’imet jambon 19,00 € poser ma patte à présent et de 2 verres de pinot gris 14,00 € proposer une programmation 4,00 € 1 eau pétillante Total 94,00 € toujours plus pertinente. » F. R.

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MAIS AUSSI UNE DESTINATION GOURMANDE ? « J’ai toujours adoré manger pendant mes vacances dans le sud-ouest de la France. Avec ma famille, nous descendions dans le coin de Castelsarrasin ou de Bénis et je me rappelle avoir l’impression de redécouvrir les ingrédients : de vraies pêches, de vraies figues, des viandes incroyables... »

L’ASTUCE QUI RAVIT SES INVITÉS ? « Lorsque j’ai des invités, j’aime faire une chose toute simple mais qui fait son petit effet à chaque fois : de savoureuses frites maison avec de bonnes pommes de terre et mon presse-frites ! »

PHOTOS Jan Hanrion (Maison Moderne)

La Ville de Dudelange sait mettre les personnalités locales sur le devant de sa scène culturelle. La nomination de John Rech à la tête du Centre culturel Opderschmelz en atteste. Nous l’avons invité à déjeuner sur place, à Loxalis, le restaurant des frères Vaccaro.


FÊTE DES VINS E T CRÉMANTS ADVENTSCIRCUS

15-17 NOVEMBRE 2019 GLACIS

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plan K

Tickets : 15 € - Prévente : 10 € disponible sur luxembourg-ticket.lu


INDEX

ENTREPRISES PERSONNES

#, 1, 2, 3 #LEPLATEAULUX 76 3D FARMS

A, B

22

ABBL 34 ACA 108 ACCENTURE 62 ACTION 52 ADAPTI 20 ADVISORY KEY 36 AERTS MAXIME 64 AGUILERA RAFAEL 64 AINOS 62 AL-SALAMI KHADIJA 16 ALD AUTOMOTIVE 76 ALDI 47, 52 ALFI 64 AMAZON 20 ANOTE MUSIC 20 ANTHEE 23 54 APPLE PAY 122 APPLE WATCH AQOONA 20 ARCELORMITTAL 26 ART DESIGN PAINTING 20 ASSOCIATION DU MANAGEMENT 48 DE CENTRE-VILLE ASTI 14 ATIS NETWORK 20 ATOZ TAX ADVISERS 64 48, 56 AUCHAN AUTORITÉ BANCAIRE EUROPÉENNE 30 BAER JULIUS 34 BAILLIE SASHA 40 BANERJEE ABHIJIT 40 BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE 32, 34 BANQUE D’ANGLETERRE 32 BANQUE DE LUXEMBOURG 34 BANQUE HAVILLAND 64 BARDET CÉLINE 16 BCEE 20, 23 BECHET VINCENT 50 BELLON JEAN-BAPTISTE 30 BELVAL PLAZA 48 BENG ARCHITECTES ASSOCIÉS 36 42 BERTOLOTTI AUDREY 12, 14, 22, 68 BETTEL XAVIER BFM BUSINESS 34 BGL BNP PARIBAS 34 BIEBUYCK ALBERT 30 BIERGER-CENTER 20 BIO-BAUERE-GENOS­ SENSCHAFT LËTZEBUERG 55 BIOGROS 55 BNP PARIBAS REAL ESTATE 48 BOLSEE STEVE 36 BOLTON JON 26

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BONDWEAWER 20 BONN STEICHEN & PARTNERS 64 BONTINCKX YANNICK 22 BRANCO VALÉRIAN 110 BRANCO VÉRONIQUE 110 BRAZ FELIX 16 BREBELS JOHNNY 62 BUCK NICOLAS 12 BUFFETT WARREN 36

C, D

CACTUS 48, 56 CAISSE POUR L’AVENIR 14 DES ENFANTS CALLY ÉLODIE 108 CAMPDEN WEALTH RESEARCH 36 CANNAD’OUR 20 CARREFOUR 48 CARREFOUR EXPRESS 56 CASTAGNE JÉRÔME 64 CASTILHO PEDRO 108 CEETRUS 48 CFL 14 CHAMBRE DE COMMERCE 14, 20, 22, 40, 56, 58 CHAMBRE 14, 54, 68 DES DÉPUTÉS 48 CHRISTIANE WICKLER CITY CONCORDE 48 CLIFFORD CHANCE 36, 62 47, 50 CLOCHE D’OR COBOLUX 52 COCA 52 COLRUYT 47, 52, 55 COMITÉ INTERNATIONAL 16 DE LA CROIX-ROUGE COMITÉ PERMANENT DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI 12 COMMISSION EUROPÉENNE 12 COMPUTER TASK GROUP LUXEMBOURG PSF 62 CONFÉDÉRATION LUXEMBOURGEOISE DU COMMERCE 20, 47, 48, 50, 56, 58 COOPÉRATION HUMANITAIRE LUXEMBOURG 16 16 COUR DE JUSTICE DE L’UE COURTOIS LUC 64 CREATIVE YOUNG ENTREPRENEUR LUXEMBOURG 22 CREDIT SUISSE 32, 34 CROISEAUX FABRICE 62 CROIX-ROUGE LUXEMBOURGEOISE 106 30, 64 CSSF CSV 12 CUSHMAN & WAKEFIELD 48 DAVAILLE TRISTAN 22 30 DE ROTHSCHILD EDMOND 22 DE WINTER DAVID DECATHLON 48

DEGROOF PETERCAM LUXEMBOURG 64, 110 DÉI GRÉNG 12, 16, 68 DÉI LENK 12 DELHAIZE 48 DELLES LEX 47, 54, 58 DELOITTE 62 DELVAL ANNE-CLAIRE 55 DENIS PASCAL 62 DENNISON AVERY 20 DEUTSCHE BANK 34 DIANE HEIREND ARCHITECTURE 112 & URBANISME DIEKIRCH 52 DIESCHBOURG CAROLE 68 DIMITRI COLLIGNON 48 DLA PIPER LUXEMBOURG 36 DP 12, 22, 54, 56, 58, 68 DRAGHI MARIO 32 DREESEN CYRIL 56 DTTM OPERATIONS LLC 23 DUFLO ESTHER 40 DUISENBERG WIM 32 DUNOD 108

E, F, G

EAUX DE BECKERICH 52 ÉCOLE NATIONALE DES PONTS ET CHAUSSÉES 76 76 ÉCOLE POLYTECHNIQUE EILENBECKER NORBERT 20 ELMA 22 ELSA 42 ELVINGER HOSS PRUSSEN 106 ENTREPRISE EUROPE NETWORK 22 48 ERIC LUX ERNSTER 20, 48 ERNSTER FERNAND 20 ESPRIT 48 ESSO 56 ETIENNE PIERRE 34 EUROSTAT 16, 42, 55 EY 64 FABER ISABELLE 108 FÉDÉRATION DES INDUSTRIELS LUXEMBOURGEOIS 40, 64 FÉDÉRATION LUXEMBOURGEOISE 54 DU E-COMMERCE 62 FELTEN STEIN FESTIVAL DE TÉLÉVISION 16 DE MONTE-CARLO FIEVET EMMANUEL 30 FINOLOGEE 22 FIT4START 22 FNAC 48, 50 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 32 FOOD4ALL 20, 22 FORNIERI ROBERT 26 FOYER 20 FRIOB CARLO 30

FUNDSQUARE 64 GALERIES LAFAYETTE 50, 56 GAMMA 22 GARDENIA TECHNOLOGIES 22 GARRIDO MESA ALVARO 62 GAUZÈS KATIA 62 GFG ALLIANCE 26 GISTELINCK PIETER 22 GLOBAL FOOTPRINT NETWORK 68 GLOBAL JET BOOKING 20 GLOBEEYE 22 GOERENS CHARLES 12 GOLDBAUM 110 GOLDSCHMIDT PATRICK 56 GOURMET RAPIDE 56 GOVERNANCE.COM 22 GRAMEGNA PIERRE 14 GRAND THÉÂTRE DE LUXEMBOURG 114 GRAND-DUC S.A.R. 14 GRANDE-DUCHESSE S.A.R. 16 GROSBUSCH 52 GROSBUSCH GOY 55 40 GROTZ MARIO GUICHET.LU 20 GUPTA SANJEEV 26

H, I, J

HANSEN CHRISTOPHE 12 HECHLER-FAYD’HERBE NANNETTE 32 HENCKES NICOLAS 48, 50, 56 48 HERBER MARC HLG INGÉNIEURS-CONSEILS 112 HOFFMANN LUC 55 HOFMANN HERWIG 16 HOGAN LOVELLS (LUXEMBOURG) LLP 64 HOSS MANOU 106 HOUSE OF STARTUP 22 HP 20 HQLAX 22 HUGER PHILIPPE 55 IBISA 20 IGNITI DANIELLE 116 IKEA 26 ILUMBRA 22 IMMOCHAN 48 IMS 108 INDIEGOGO 122 INFINITY SHOPPING 50 ING 32 INOWAI 48, 50 INSTITUT DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE LUXEMBOURG 62 INTECH 62 INUI STUDIO 26 INVESTOR PROTECTION 30 ISCRU CONSTANTIN 36 JACQUEMIN ARNAUD 34, 76 JANSSEN LIU 54


INDEX JLL 48 34 JOHNSON BORIS 12 JUNCKER JEAN-CLAUDE

K, L

KBL EPB 34 KEYTRADE BANK LUXEMBOURG 64 KICKSTARTER 122 30 KJAER SØREN KLEOS SPACE 20 KOOSMIK 20 KOX HENRI 16 48 KOSTER MAX 20, 62 KPMG LABORATOIRE 20 NATIONAL DE SANTÉ LAFINBOX 22 32 LAGARDE CHRISTINE LAIDEBEUR OLIVIER 23 LALUX 20 LAMESCH CORINNE 64 48, 52 LARUE BASTIEN 12, 26 LCGB 32 LEDENT PHILIPPE LEGRAND DAVID 52, 55 LEGULUX 55 LEITMOTIF 108 108 LENTINI SARAH 68 LEPAGE NATASHA LETZSHOP 54 LHOFT 30, 76 LIBERTY STEEL 26 47, 52, 55 LIDL LINKLATERS 42 LOMBARD INTERNATIONAL ASSURANCE 62 LOMBARD ODIER 34 LOUIS VUITTON 56 LOYENS & LOEFF LUXEMBOURG 62 LSAP 12, 68 LUXAI 20 LUXAIR TOURS 20 LUXEMBOURG 22 CLOUD AWARDS LUXEMBOURG FOR FINANCE 34 LUXEMBOURG INSTITUTE OF SCIENCE AND 26, 62 TECHNOLOGY LUXEMBOURG-CITY INCUBATOR 22 LUXFLAG 64 LUXINNOVATION 22, 40, 54, 62 LUXLAIT 52 LUXREAL 34 LUXTRAM 56

M, N, O

MACKEL NICOLAS 34 MAHÉ YANN 22 MANGROVE 22 MASSACHUSETTS INSTITUTE 40 OF TECHNOLOGY MATTIOLI MASSIMOLUCA 64 MCARTHURGLEN LUXEMBOURG 50 MCKINSEY 34 MEISCH CLAUDE 68 MERSCH YVES 30 METZ TILLY 12 MFEX 76

MILER OLGA 30 MINISTÈRE 26, 40 DE L’ÉCONOMIE MINISTÈRE DE L’ENSEI­­GNEMENT SUPÉRIEUR 40 ET DE LA RECHERCHE MINISTÈRE DES CLASSES MOYENNES 56 MOBILIER BONN 56 MOËT & CHANDON 26 MONOPRIX 55 30 MONTEREY INSIGHT 12 MOSCOVICI PIERRE 20 MOTION-S MU DESIGN 20, 122 MUDAM 114 36 MULLER JUSTINE MULLER VIVIEN 122 MUSIOLIK THOMAS 62 MYSCIENCEWORK 22 NAMUR 48 NATIONS UNIES 22 NATURALIA 55 NATURATA 20, 55 NICOLAY ESTELLE 48 NINA 22 NOBLES CRUS 30 NORBERT BRAKONIER 112 O’DONNELL KEITH 64 OBSERVATOIRE DE L’HABITAT 16 OCDE 40 OFFICE DE L’UNION EUROPÉENNE POUR LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE 23 OFFICE FREYLINGER 23 OGBL 12 OGIER 42 OIKOPOLIS 55 OKAY 52 OKO 22 ONU 16, 68 OPDERSCHMELZ 116 OPKORN 48 OUNI 55

P, Q, R

PAGANO BIAGIO 62 PALL CENTER 48 PANIERS DE SANDRINE 55 PARIS 8 48 PARLEMENT EUROPÉEN 12 PAYPAL 20, 54 PENTLAND ALEX 40 PERREIN MATHIEU 62 PESCE DANTE 16 PETRO-CENTER 56 PHAROS REAL ESTATE 48 PHOENICI 20 PICTET & CIE EUROPE 34 PINGEON SANDRINE 55 PMU 26 POST LUXEMBOURG 20 PROPERTY TOKEN 20 PRUM FRANÇOIS 16 PWC LUXEMBOURG 30, 34 QUAZZOTTI SERGE 62 QUINET VICTOR 108 RAFINEX 22 RAGOT EMMANUELLE 62 RAULOT OLIVIER 26 RECH JOHN 112 RECHER SIMON 64

REDING VIVIANE 16 REDSCUE 20 RESPECTUS 22 RGROUPE 62 RGTR 14 ROCHE JEAN-GUY 62 ROCOUR PIERRE-ALEXANDRE 52 20, 22 ROOMMATE 42 ROSE BENOÎT ROTONDES (LES) 114 ROYAL-HAMILIUS 47, 48, 50

S, T, U

SAMSUNG 26 40 SCHADECK RAYMOND 108 SCHILTZ & SCHILTZ SCHMIT NICOLAS 12 SCHNEIDER ÉTIENNE 20 SCHNEIDER ROMAIN 20, 68 SCHONCKERT LAURENT 48, 56 62 SCHOOS THOMAS 16 SCHREMS MAX SCHROEDER 48 SCHULER JEAN-PAUL 40 SECRÉTARIAT À L’ÉCONOMIE ET AUX CLASSES MOYENNES 40 SEMEDO MONICA 12 SEVENTY NINE THREE LUXEMBOURG 110 SG CIB 76 SHOPPI 48, 56 SIMON VIRGINIE 22 48 SIRYN STAMBOULI SLAUGHTER AND MAY 106 SNCI 22 SNHBM 16 SNIUKAS MARC DR 62 SOCIÉTÉ GÉNÉRALE BANK 76 & TRUST SOCIÉTÉ GÉNÉRALE LUXEMBOURG 34, 76 SOGÉCAP 76 SOGELIFE 76 SOLARISBANK 22 SPIRE GLOBAL 22 STATE STREET LUXEMBOURG 30 STATEC 12, 16, 40, 42, 48, 52, 54 STAUB CHRISTIAN 64 STEINMETZ ANDRÉ 20 STOKR 20 SUETENS DAVID 30 SYSLOR 22 TALE OF DATA 76 TALKWALKER 22 TANCREZ FRÉDÉRIC 26 TANSON SAM 16 TAPIS HERTZ 56 TECHNOPORT 22, 26, 122 THELEN CARLO 14 THIL STÉPHANE 50 THOMA FRANÇOISE 23 THUNBERG GRETA 68, 106 TOKENY 22 TRESORIO 20 TRICHET JEAN-CLAUDE 32 TRUMP DONALD 23 UBS 34, 36 UEL 12 UNEP FI 76 UNI 14, 108 UNICREDIT 34

UNION COMMERCIALE DE LA VILLE DE LUXEMBOURG 48 UNION INTERNATIONALE 16 DES AVOCATS UNION LUXEMBOURGEOISE DES CONSOMMATEURS 14, 54 UPCHURCH PAUL 62

V, W, Y

VACCARO ANGELO 116 116 VACCARO GIOVANNI 22 VAN IMPE VINCENT VERBALIUS 108 VESTAGER MARGRETHE 12 VINCENT BECHET 48 20 VIRTUAL RANGERS 30 VOISIN STÉPHANE 16 VON DANWITZ THOMAS VON DER LEYEN URSULA 12 VRIGNON FABIEN 64 55 WALBAUM SIGMUND WALFER SHOPPING CENTER 48 WARRANT FRÉDÉRIC 62 WATHIEU JULIEN 52, 55 WE ARE NOT 16 WEAPONS OF WAR WEO 22 WILDGEN 62 WILHELM & CO 48 WISELER-LIMA ISABEL 12 YOTAKO 20 YOUTH FOR CLIMATE 68

PUBLICITÉS

ALVISSE PARC HÔTEL 46 ART FAIR 113 ASSOCIATION DES COMMERÇANTS 150 BELVAL PLAZA AUDIPHILE 121 AXA LUXEMBOURG 18, 19 BANK OF CHINA 4 BCEE 37 BGL BNP PARIBAS 24, 25, 33 BIL 43 BMW 15 BRAM 35 CENTER STAGE 131 ENOVOS 53, 57 FELTEN STEIN 83 FISCHER 60, 61 FONDS DE SOLIDARITÉ VITICOLE 117 GIALLO 115 GROUPE CHARLES KIEFFER 149 HERMÈS 2 KPMG 28, 29 LUX EVENTS 137 MANAGEMENT DELUXE 8 REAL ESTATE MINI 17 MOOVIJOB 118 NOTZ STUCKI 44, 45 59 SIX PAYMENTS SNCI 75 SODEXO 91 TOTAL 6 VENTURE 38, 39 VOYAGES EMILE WEBER 27 10, 11 WINDESHAUSEN

Novembre 2019 —

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OURS

Novembre 2019 dir ecteur de la publication

Richard Karacian dir ecteur éditor i a l

Matthieu Croissandeau r édacteur en chef

RÉDACTION Téléphone (+352) 20 70 70-100 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg secr éta ir e de r édaction

Jennifer Coghé (J. C.) jennifer.coghe@maisonmoderne.com Céline Coubray (C. C.) celine.coubray@maisonmoderne.com   @celinecoubray

Thierry Raizer (T. R.) thierry.raizer@maisonmoderne.com   @traizer1

ÉDITEUR

r édacteur en chef a djoint

Nicolas Léonard (N. L.) nicolas.leonard@maisonmoderne.com   @NicolasLeonard

RÉGIE PUBLICITAIRE

www.maisonmoderne.com Téléphone (+352) 20 70 70 E-mail publishing@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg Bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie

Laura Fort (L. F.) laura.fort@maisonmoderne.com   @LauraFort2

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Francis Gasparotto (-301)

Richard Karacian

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ch a rgé de clientèle

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Etienne Velasti

assista nte commerci a le

Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Richard Karacian, Mike Koedinger et Etienne Velasti.

Fanny Jacques (F. J.) fanny.jacques@maisonmoderne.com

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Céline Bayle (-303)

Megane Kambala (M. K.) megane.kambala@maisonmoderne.com Thierry Labro (T. L.) thierry.labro@maisonmoderne.com   @ThierryLabro Jean-Michel Lalieu (J.-M. L.) jean-michel.lalieu@maisonmoderne.com Pierre Pailler (P. P.) pierre.pailler@maisonmoderne.com

STUDIO GRAPHIQUE

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hea d of production

Ioanna Schimizzi (I. S.) ioanna.schimizzi@maisonmoderne.com

Vinzenz Hölzl

cor r ection

Lisa Cacciatore, Sarah Lambolez, Manon Méral, Elena Sebastiani, Laura Zorloni

conseil d ’a dministr ation Mike Koedinger (président), Jean-Claude Bintz (vice-président), Richard Karacian, Daniel Schneider et Etienne Velasti (membres).

dir ecteur de cr éation

Stéphanie Poras-Schwickerath

Anthony Dehez, Gaël Lesure, Edouard Olszewski

ceo

dir ecteur de l’agence Mathieu Mathelin

Fabien Rodrigues (F. R.) fabien.rodrigues@maisonmoderne.com

photogr a phes

fondateur

Mike Koedinger

hea d of a rt dir ection

a rt dir ector

Marielle Voisin mise en page

Corentin Andreosso, Julie Kotulski, Elina Luzerne (coordination Paperjam), Oriane Pawlisiak, Audrey Ridremont (coordination Clubletter)

Please recycle. Vous avez fini de lire ce magazine ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler ! Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media SA. (Luxem­bourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media SA. ISSN 2354-4619 Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire « une fois par an, au premier numéro diffusé ». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue indirectement, par une participation excédant 25 %, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Richard Karacian.

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Myriam Morbé

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UNIVERS PAPERJAM pa per ja m . lu

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­— Novembre 2019

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10 D É C E M B R E

Essentials of Data Science & Big Data for Recruiters 1-day HR program - Luxembourg City

p l u s d ’in g o . m a is f o r m at onmod io n s s u e r n e .co r m/c l u b /m b a- e s s e

DATE 10 Décembre

n t ia l s -

hr

CONTACTS / INSCRIPTIONS Julien Delpy julien.delpy@maisonmoderne.com (+352) 20 70 70-415 Magali Larese magali.larese@maisonmoderne.com (+352) 20 70 70-402


LA START-UP DU MOIS MU DESIGN

Lua, le pot de fleurs qui exprime ses besoins

EN BREF Mu Design en six points 015 : 2 Création au Luxembourg Localisation : Technoport de Belval Fondateur : Vivien Muller Décembre 2015 : 1,6 million d’euros levés sur Kickstarter

La start-up Mu Design, créée en 2015 et incubée au Technoport, a réalisé une campagne de crowdfunding pour son nouveau produit Lua, un pot de fleurs connecté qui exprime ses besoins. Plus de 155.000 euros ont été récoltés, pour un objectif initial de 30.000 euros.

hiffre d’affaires : C non communiqué Nombre d’employés : 3

A

Une levée de fonds en cours Le jeune designer industriel de formation s’est donc cette fois attaqué à un objet de la vie quotidienne : le pot de fleurs. « Il y a déjà des concurrents sur le marché des pots de fleurs connectés, concède Vivien Muller. Mais nous avons ajouté la technologie que nous avions développée pour Ulo, celle des ‘emotive technologies’. » Plus d’un an de R & D a été nécessaire, parallèlement 122 —

­ — Novembre 2019

au développement d’Ulo. « Les technologies qui existent servent souvent à mesurer l’humidité de la plante et ne sont pas forcément efficaces. L’idée de Lua est de vérifier le niveau de l’eau en fonction des besoins de la plante, mais aussi, grâce à un capteur sur le devant du pot de fleurs, de relever la température. » L’utilisateur inscrit les informations qui correspondent au type de plante concerné, scanne son QR code sur l’écran de Lua, « et ensuite, il n’y a plus besoin de téléphone, il suffit d’interagir avec le pot, qui exprime les émotions ressenties par la plante, comme le froid, le chaud, la soif, etc. ». Aujourd’hui, quatre ans après sa création, la start-up Mu Design possède un effectif total de trois personnes. « Nous venons de débuter une levée de fonds, que nous souhaitons boucler en décembre prochain. » Le montant visé est d’au moins un million d’euros. « Cela nous permettra d’embaucher, notamment à un poste de chargé de marketing, mais aussi de développer plus vite. » Et alors que 13.500 Ulo – dont le prix est d’environ 200 euros – ont jusqu’à présent été vendues dans une centaine de pays, Mu Design sera présente pour la deuxième année consécutive au CES de Las Vegas en janvier prochain. I. S.

BIO EXPRESS Vivien Muller Vivien Muller, 33 ans, est un designer industriel originaire de Metz. En 2015, il a l’idée de créer une caméra de surveillance connectée en forme de chouette : Ulo est née. Il lance une campagne de crowdfunding sur Kickstarter et collecte 1,6 million d’euros. Pour lancer la fabrication, la société doit être créée en un mois, et c’est au Luxembourg que Mu Design s’établit. Jusqu’à aujourd’hui, 13.500 Ulo ont été vendues, aux deux tiers aux États-Unis et en Europe. La fabrication est entièrement réalisée par une entreprise partenaire en Inde. C’est ce même partenaire qui fabriquera les pots de fleurs Lua. Véritable inventeur, Vivien Muller avait déjà créé deux produits avant Ulo, qui n’ont pas connu le succès de la petite chouette : un bonsaï artificiel de 40 centimètres de haut et comportant 42 petits panneaux photovoltaïques destinés à recharger un portable, ainsi qu’une borne de recharge pour Apple Watch.

PHOTO Anthony Dehez (archives) ILLUSTRATION Ellen Withersova

près la caméra en forme de chouette Ulo, place au pot de fleurs Lua. La start-up Mu Design, qui avait fait sensation en 2015 avec sa campagne de crowdfunding sur Kickstarter – où plus de 1,6 million d’euros avaient été récoltés auprès de 8.330 contributeurs –, a réalisé une nouvelle campagne de financement participatif, bouclée en août dernier. « Nous l’avons cette fois-ci réalisée auprès d’Indiegogo, qui permet de poursuivre la campagne même lorsque l’échéance est passée », explique Vivien Muller, fondateur de Mu Design, incubée au T ­ echno­port d’Esch-Belval. Preuve que le trentenaire d’origine messine avait bien choisi sa plate-forme de crowdfunding, « le montant atteint en août dernier de 110.000 euros a aujourd’hui dépassé les 155.000 euros », confirme le dirigeant. En sachant que l’objectif affiché pour la campagne de Lua était initialement de 30.000 euros. « Cela nous permet de conforter l’intérêt du produit sur le marché, comme ce fut le cas pour Ulo. » Les prototypes de Lua sont déjà faits, une partie des composants est en cours de commande, et « l’objectif est de débuter la livraison au mois de décembre ».


Clubletter novembre décembre 2019

Bienvenue aux nouveaux membres XXXXXX XXXXXX Bienvenue aux XXXXXX nouveaux membres XXXXXX CampusXXXXXX Contern Cercle Européen Pierre Werner XXXXXX (CEPW) XXXXXX Crèche Les P’tits Bouchons XXXXXX Étude Marc Modert XXXXXX Fiduciaire Belval XXXXXX Fiduciaire Fernand Faber XXXXXX GOLDBAUM XXXXXX (Seventy Nine Three Luxembourg) XXXXXX GWSXXXXXX Advisory Home HybridXXXXXX Building Ideal Project XXXXXX Inukshuk Coaching Luxembourg XXXXXX J XXXXXX 2 B Trust LivingForm Real Estate XXXXXX Michel Acunzo sàrl XXXXXX Operam XXXXXX Paladium – Espace de coworking XXXXXX Pétillances XXXXXX RE/MAX Select XXXXXX Sublime Terroir XXXXXX SystemRoot XXXXXX Vireo XXXXXX Workinov



ÉDITO

LES AVANTAGES DU CLUB MEMBER

FORMEZ VOS SALARIÉS AVEC LE PAPERJAM CLUB

S FR

i le nombre d’événements a quasiment doublé en trois ans pour vous inspirer, vous informer et permettre ­d avantage de network, le Club se veut avant tout un moteur dans votre stratégie RH. L’équipe de programmation du Club a anticipé la saison 2020 dès cet automne pour vous permettre de planifier la ­formation de vos employés grâce à un catalogue de formations présentant les 144 workshops proposés. Deux 10×6 rythmeront ce mois de novembre. Nous nous pencherons sur le futur de l’assurance-vie le 20 novembre lors d’un premier événement organisé en partenariat avec Sogelife, tandis que le second mettra en avant les ­stratégies des fonds d’investissement au cours de notre conférence du 27 novembre. Comme chaque mois, le Paperjam Club s’engage auprès de vous et vos collaborateurs.

W EN

hile the number of events has almost doubled in three years to inspire you, inform you and allow more networking, the Club is above all a driving force in your HR strategy. The Club’s programming team has anticipated the 2020 season this fall to allow you to plan the training of your employees through a training catalogue presenting the 144 workshops. Two 10×6 events will take place in November. We will discuss the future of life insurance on 20 November during an event organised in partnership with Sogelife, while the second event will highlight the strategies of investment funds during a conference that will be held on 27 November. As every month, the Paperjam Club is committed to yo uand your employees.

INSPIRE Ouvrez vos perspectives et stimulez vos idées par l’inspiration

LEARN Développez vos compétences et celles de vos collaborateurs

NETWORK Développez votre réseau professionnel et la marque de votre société

Julien Delpy Director Paperjam Club

ENGAGE Renforcez l’engagement de vos collaborateurs Novembre / Décembre 2019 —

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CLUBLETTER

MERCREDI 18 SEPTEMBRE THÉÂTRE D’ESCH

10x6 Mobilité L’attractivité du Luxembourg crée un flux important de déplacements locaux et transfrontaliers, nécessitant des besoins croissants en matière de mobilité. Comment y répondre de façon novatrice ? 10 experts sont venus exposer leur vision à propos de ce sujet phare du Grand-Duché lors de cet événement qui a réuni 300 personnes.

« On aime nos voitures autant qu’on les subit. » Vincent Hein Fondation Idea

PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

De gauche à droite : Julie Lhardit (Paperjam Club), Laurent Gouverneur (Losch), Romain Muller (Jones Lang LaSalle), Veronica Alves (Aral), François Vaille (Sogeti), Bruno Magal (KPMG), Emmanuelle Ragot (Wildgen), Mathias Fritsch (Beiler François Fritsch), German Castignani (Motion-S), Thomas Bousonville (Hochschulinstitut), Hanna Wojtysiak (Independant Business), Vincent Hein (Fondation Idea), Tammy Ribeiro (Wunder Mobility)

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CLUBLETTER Gold sponsors

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Chloé Jestin, Cathy Klein, Cinzia Rossetti (Leaseplan) et Marie-Pierre Repplinger (Merbag) Patrick Hein (Carloh), Baas Brimer et Patrick Elsen (Menuiserie Kraemer) Stefania Sereni et Elise Muth (Grant Thornton) Pascal Faber (Athlon), Michaël Mrozinski (Aral) et Laure Rupp (Victor Buck Services)

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Philippe Bodson (Ikogest) et Romain Muller (Jones Lang LaSalle) Céline Lellig (Aviva) David Crêteur (Luxidentity), Mathias Guittet (Bureau Center) et Pascal Faber (Athlon) Valentine Biemans et Edwin Borgatti (Sofitex Talent) Gilles Blaise (Losch) Laurent Gouverneur (Losch) et Sébastien Berthelot (Moovee)

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CLUBLETTER

JEUDI 12 SEPTEMBRE VINOTECA

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Au sein des locaux de Vinoteca, 26 membres du Club ont profité d’un networking de qualité dans un cadre convivial, entre surprises et saveurs viticoles.

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JEUDI 19 SEPTEMBRE ALVISSE PARC HOTEL

Julien Delpy (Maison Moderne) et Thierry Krombach (DSK Systems) Olivier Deboeck (Axiome Services) et David Bavay (Rime-IT) Alexander Totté (Numbrs Luxembourg) Kaba Sekou (Luxcon Valley) et Thomas Lanher (Neopixl) Didier Hermant (IT Perform) et Cédric Prevost (Luxury Auto Detailing)

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Journée de Workshops Du marketing au développement personnel en passant par le management et bien d’autres sujets encore, près de 200 membres sont venus développer leur potentiel lors de notre Journée de workshops.

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Carine Joyeux et Naouelle Tir (Prolingua) Nessim Medjoub (Linc) Béatrix Charlier (P’OP)

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Anne Morel (Bonn Steichen & Partners) Jérôme Barbé (Lusis) Fernando Pacheco et Jerome Bouthors (J.P. Morgan)

PHOTOS Jan Hanrion (Maison Moderne)

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CLUBLETTER

MARDI 17 SEPTEMBRE HOUSE OF STARTUPS

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Start-up Stories : Round 3 Ce troisième round de la série « Start­up Stories » a proposé neuf nouveaux pitchs de start­up issues de la LHoFT, auxquels pas moins de 130 membres ont assisté. Nous adressons encore nos félicitations à nos deux gagnants de cette session : Lingua Custodia et ANote Music.

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Lily Wang (Expon Capital) et Olivier Debeugny (Lingua Custodia) Diane Tea (LBAN) et Stéphanie Silvestri (Luxinnovation) Thomas Palacin­ Danthine et Logan Bressart (Deuux)

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Matteo Cernuschi (ANote Music) Denise Voss (Luxflag) Delphine Houliat (Humankhi)

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Gilles Springer (RKWT) Hervé Collignon (e­Tic Consulting) Pierre­Olivier Rotheval (Bil) Tim Altenhofen et Luigi Di Razza (The Office)

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CLUBLETTER

JEUDI 19 SEPTEMBRE SAS INSTITUTE

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Networking circle  50 members gathered at SAS Institute offices for a tasting trip to discover the subtleties of five sorts of wine produced from the Rhône valley to the Provence.

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François Barthelemy (Keyrus) Jeroen Jeurissen (SAS) Jean-François Bequevort (SAS) et Murielle John (Rcarré) Pierre Rockx (Pro Advisory) Anne-Sophie Morvan (Luxhub)

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Peter Vandenbussche (SAS), Robin Jensen (Birdee) et Elisa Jensen (PwC)

VENDREDI 20 SEPTEMBRE CASINO 2000

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Eric Peiffer (CPO – Chapier Office) et Sébastien Lomré (Social Digital Solutions) Raffaella D’Angelo (Artemisia Teatro), Magali Coyard (Santa Fe Relocation Services) et Nathalie Cravatte (NC Coaching – Coach de vie et consulting)

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Matthias Grenier (Wemanity Luxembourg) Marc Vandenhoeke (Spuerkeess) Günter Kriegs (Viessmann Luxembourg) Eric Peiffer (CPO – Chapier Office)

PHOTOS Jan Hanrion (Maison Moderne)

Quoi de mieux que de networker au gré de trois services lors d’un ­déjeuner ? À l’occasion de cet ­événement, 36 membres du Club ont pu développer un grand potentiel d’opportunités pour leur business.


DISCOVER

3 NEW DESTINATIONS Florence

Montpellier

Nantes

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CLUBLETTER

TUESDAY 24 SEPT. SOFITEL LE GRAND DUCAL

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Delano Breakfast Talk Value investing has been under extreme pressure since the beginning of 2007. At this event, where 21 members gathered, Leon Kirch, chief investment officer & partner at European Capital Partners, has provided a better understanding of the reasons why exactly now is a good time to rediscover the old art of value investing.

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Leon Kirch (ECP)

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Olivier Terras (DPAM) Claudia Halmase (Lalux)

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TUESDAY 24 SEPTEMBER KNOKKE OUT

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Buu Huynh (ING Luxembourg) Vincent­Emmanuel Mathon (VEM Consulting)

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Delano Live Almost 150 members came at this Delano Live about wine retail, where Guy Tabourin, managing partner of Vinoteca, and Christian Betzen, CEO of Amcellars, shared their experiences, challenges, rewards and knowledge.

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Loris Mattea (Wealins), Daniela Iordan (Facility Luxembourg) et Guy Tabourin (Vinoteca) Julien Robert, Sandy Gerson­Felten, Romain Gerson (Spuerkeess) et Jessica Bauldry (Delano)

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Javier Costales, Sanja Vujackov et Alexander Totté (Numbrs Luxembourg) Manon Breden (Vinoz), Christian Betzen (Amcellars) et Dean Chisholm (Vinoz)

PHOTOS Jan Hanrion et Patricia Pitsch (Maison Moderne)

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CLUBLETTER

MERCREDI 25 SEPTEMBRE LALUX

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Nouvelle ère fiscale Lors de cette table ronde, Gaëlle Felly, Alain Steichen, Pol Mellina et Daniel Riedel ont dressé un état des lieux de l’évolution et du futur du Luxembourg en matière de fiscalité et de droit afin d’apporter une nouvelle réflexion aux 100 membres présents.

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François Petit (Lux Advisory) et Gaëlle Felly (Bonn Steichen & Partners) Pol Mellina, Gaëlle Felly, Daniel Riedel,

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Alain Steichen (Bonn Steichen & Partners) Alex Pham (DSM Avocats à la Cour) Laurent Terrens (Lalux)

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Mario Di Stefano (DSM Avocats à la Cour) Elisa Petrone (Bonn Steichen & Partners) Caroline Dufresne (Alpha Patrimoine) Benoît Cuvellier (RBC) Nicolas Léonard (Paperjam)

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CLUBLETTER

SAMEDI 28 SEPTEMBRE MAISON MODERNE

Journée Découverte Une dizaine de nos membres ont pu développer leur leadership d’une façon originale grâce à l’apprentissage de l’improvisation lors de cette Journée Découverte.

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TUESDAY 01 OCTOBER CASINO LUXEMBOURG

Valérie Ghanimé (Ghanimé Events Unlimited) Hervé Kias (Oriskany) Bérengère Beffort (Ministère de ­l’Égalité entre les femmes et les hommes)

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Isabelle Weill (SC I&CW) Pierre Van Wambeke (FLI)

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Noeleen GoesFarrell (Banque Havilland) Myriam Rachid (Fyte Luxembourg) Laura Popescu (Banque Havilland)

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Sabrina Haddadji (KBL Bank) Bélen Irazola (Morgan Philips Executive Search)

PHOTOS Anthony Dehez - Patricia Pitsch et Jan Hanrion (Maison Moderne)

For this event, Venetia Lean and Noeleen Goes-Farrell of Banque Havilland have discussed the changing role of women in managing family wealth today and what this means for the wealth management industry. An actual topic and a great event which gathered 30 members.


CLUBLETTER

JEUDI 3 OCTOBRE BOGGI MILANO

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Networking Circle : Mixologie Environ 70 CEO membres du Paperjam Club ont pu profiter d’une soirée cocktail tailor-made durant laquelle les membres de la direction de Maison Moderne ont endossé le rôle de bartenders pour faire découvrir leurs cocktails préférés.

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Bruno Pagliuca (OFE Advisory), Enrico Mela (Bellatrix) et Luc Biever (TNS Ilres) Andrea Prencipe (YT Investor Services), Sara Konjevic (Boggi Milano) et Alessandro Di Roberto

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(YT Investor Services) Richard Karacian (Maison Moderne) Claudia Eustergerling (Claudia Eustergerling Design) et Alicia Graas (Autodis) Daniel Giler (DGP)

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Marc Graas (Autodis) Pascale Kauffman (Apollo Strategists) Enrico Abitelli (Trustia Partners Consulting) Carlo Schneider (Directorship)

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CLUBLETTER

JEUDI 3 OCTOBRE THE OFFICE

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Table Ronde : Digitalisation Pour cette table ronde, Fabrice Dewasmes (Smile), Alain Rouen (Smile) et William Bailhache (Alfresco) ont réalisé un état des lieux de la digitalisation et de ses étapes d’implémentation et d’évolution au sein des entreprises auprès de 30 membres du Club présents.

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Christophe Schiffner, Fabien Leclaire (Grant Thornton) et Thibault Milan (Smile) Romain Joly (Smile) et David Magny (Cardif Lux Vie) Emmanuelle Mayot (Mandeleo) Anthony Chaves (Neopixl)

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Philippe Lallemand (OCI Lux SA) Myriam Pelladeau (Fyte – Morgan Philips) Julien Dickeli (Maison Moderne), Fabrice Dewasmes (Smile), Alain Rouen (Smile), Christophe Giberne (Lamesch Suez) et William Bailhache (Alfresco)

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PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

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pour rester informé des grands projets architecturaux comme de l’immobilier au Grand-Duché 14 : 00

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moving people, moving Luxembourg. Là où vous voudrez, en toute flexibilité. Solutions de mobilité pour les communes du Luxembourg. sales-lentz.lu


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MARDI 8 OCTOBRE CENTRE CULTUREL TRAMSSCHAPP

10x6 Space Les 400 membres présents ont eu la tête dans les étoiles lors de ce 10×6 dédié à l’espace. Nos 10 orateurs ont évoqué des sujets variés tels qu’internet et les télécommunications, la géolocalisation, la météorologie, le space mining ou encore l’exploration spatiale.

« L’espace, ce n’est pas une conquête, mais une quête. L’espace, c’est la possibilité de réflé­ chir sur sa finitude. »

PHOTOS Jan Hanrion (Maison Moderne)

Abdu Gnaba Sociolab

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Olivier Böhm (Belvedere Architecture) et Brent Frère (Abil’IT) Natalia Petrovova (Eurostat) et Sébastien Morand (Accenture) Sébastien Denis (CGI) Nuno Das Neves et Christelle Kachniarz (BoConcept) Dara Nikolova (Kleos Space) Alberto Maulu (List) Siemon Smid (PwC) Ellen Kimber (SES) Melanie Delannoy (GovSat) et Matthieu Croissandeau (Maison Moderne)

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MERCREDI 02 OCTOBRE MAISON MODERNE

Marketing Breakfast Lors de cet événement, François Delvaux, partner de Minds&More, a présenté le cracking sales management devant une quinzaine de membres cherchant à développer leurs connaissances et compétences.

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Mike Sebban (Sales Outsourcing Service) Barbara Biskupski (Unicorn) Henri Agbodjan (eProseed)

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Cécile Lorenzini (Vanksen) José Apolinario (Calligo)

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MERCREDI 9 OCTOBRE FIRSTFLOOR

Gold sponsor

Lors de ce Networking Circle, nos 40 membres présents ont pu découvrir l’univers du casino adapté au monde du vin de façon ludique avec le concept Vini Vegas, ainsi que le show-room de la marque Vipp de Firstfloor.

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Laurent et Pia Nilles (Prefalux) Peder Hemphrey Smith (Vipp) Haydar Samut (Eaglestone) Ingrid Bettendorf (Firstfloor) Yoann Van Aerschot (Firstfloor) Vanessa Jarlot (Cinéréa)

PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

Networking Circle : Vini Vegas


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MARDI 15 OCTOBRE ALVISSE PARC HOTEL

Gold sponsor

Journée de Workshops Soft skills et hard skills sont au programme de nos rendez-vous formation mensuels : une pléthore de sujets, de la communication au personal branding en passant par la finance et le management, aura été développée par nos experts pour nos 188 membres présents.

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Emilie Englebert et Julien Galego (SCS Consulting) Magdalena Jakubowska et Piotr Gawel (Art Square Lab) Géraldine Kadret (Michael Page) Olivier Goemans (Bil) Anjani Ladia (Grant Thornton)

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Florence LemeerWintgens (Look@Work) Bruno Van de Vloet (Advisory Key)

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE

LE PROGRAMME

10X6 SOGELIFE LIFE INSURANCE INSIGHTS L’expérience client est aujourd’hui un enjeu stratégique pour les entreprises. Le secteur de l’assurance-vie n’échappe pas à cette tendance. LIEU

Kinepolis Kirchberg À PARTIR DE 18:30

DELANO BREAKFAST TALK LIEU

Sofitel Kirchberg

JOURNÉE DE WORKSHOPS LIEU

Alvisse Parc Hotel À PARTIR DE 09:30

À PARTIR DE 08:15

START-UP STORIES ROUND 4

10X6 KEYTRADE Entre l’espérance de rendement et la maîtrise du risque, comment choisir les thèmes et les instruments dans lesquels investir ? LIEU

Centre culturel Tramsschapp

LIEU

À PARTIR DE 18:30

The Office À PARTIR DE 18:30

DÉJEUNER CARROUSEL LIEU

Sobo

Delano live 5 BÂLOISE FORUM SPÉCIAL SANTÉ

LIEU

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Work-life balance, risques psychosociaux, e-santé et avantages extra-légaux : comment garantir un bon environnement de santé au travail ? LIEU

Locaux contemporains du Centre culturel Schéiss aux Arquebusiers À PARTIR DE 18:00

Knokke Out

À PARTIR DE 18:30

À PARTIR DE 12:00

BREAKFAST NOUVEAUX MEMBRES LIEU

Maison Moderne À PARTIR DE 08:15

NETWORKING CIRCLE SURPRISES VINICOLES LIEU

Vinoteca À PARTIR DE 18:30

START-UP STORIES ROUND 5 LIEU

Le 112 Terville

MATINALE RH LIEU

Silversquare À PARTIR DE 08:15

À PARTIR DE 18:30

DANS LES COULISSES DES CAVES GALES LIEU

Caves Gales À PARTIR DE 18:00

NOVEMBRE 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 142 —

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BREAKFAST NOUVEAUX MEMBRES LIEU

Maison Moderne

À PARTIR DE 08:15

START-UP STORIES AWARDS Quelles seront les start-up de l’année 2019 ? Pour le savoir, rendez-vous le 18 décembre prochain au cours d’une soirée exceptionnelle, qui clôturera la première saison des Start-up Stories organisée par le Paperjam Business Club. LIEU

MARKETING BREAKFAST

Maison du Savoir

Découvrez la méthodologie Funnel Planning™ pour développer le marketing et la vente.

À PARTIR DE 17:30

LIEU

Maison Moderne À PARTIR DE 08:15

DELANO LIVE WINTER 2019-2020 LIEU

Knokke Out

À PARTIR DE 18:30

LET’S TASTE LIEU

Centre Infinity Kirchberg (boutique Munhowen) À PARTIR DE 18:30

DÉJEUNER CARROUSEL LIEU

À venir

À PARTIR DE 12:00

DÉCEMBRE 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Novembre / Décembre 2019 —

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JOURNÉE DE WORKSHOPS MARDI 12 NOVEMBRE 2019 09H30 COMMUNICATION, MARKETING & SALES

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FINANCE & COMPTABILITÉ

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Private equity fund structuring

Les leviers pour faire croître et développer son entreprise dans le B2B

Luxembourg is the world’s second largest investment funds domicile and is the prime location for the Pan-European and global distribution of investment funds under the Ucits brand.

Préparez votre plan marketing et vente pour développer votre entreprise B2B. OBJECTIFS Obtenir plus de croissance · Suivre et optimiser des actions marketing et commerciales · Mettre en place du reporting sur la performance commerciale

F. Delvaux (Minds & More)

HUMAN RESOURCES

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E. Ragot (Wildgen)

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

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Le département Ressources humaines face au RGPD

Comment changer la réalité dans les PME vers la nouvelle révolution digitale ?

Applicable depuis le 25 mai 2018, le RGPD a un impact concret sur la vie des entreprises et de leurs employés, et tout particulièrement sur le département des ressources humaines.

La transformation digitale est une réalité ainsi qu’un véritable bouleversement pour les entreprises.

OBJECTIF Identifier et gérer les traitements de données à caractère personnel des employés

PERSONAL BRANDING

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OBJECTIFS Comprendre et développer une mise en place · Connaître les outils pour mesurer sa maturité · Encourager les entreprises dans leur démarche, en déterminant le réalisable

M. Russo (Open Field)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

Improving interpersonal skills and versatility for stronger managerial effectiveness Versatility is a measure of a person’s image, presentation, competence and feedback, which are the four areas that contribute to a person’s interpersonal skills.

V. Defournier (Inner Latitude)

OBJECTIVE To provide an overview of the Luxembourg key considerations for the structuring of private equity funds in Luxembourg focusing on the legal, regulatory and tax aspects

C. Pogorzelski et J. Wantz (DLA Piper Luxembourg)

OBJECTIVE Provide strategies for stronger managerial effectiveness

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Le burn-out : une chance Comment prévenir le burn-out et le guérir ? Du côté des patrons, que faire, comment réagir ? OBJECTIFS Démystifier le burn-out · S’en prémunir grâce à une invitation au dialogue patron-employé · Se poser les bonnes questions quant au sens de votre activité et vos limites

N. Cravatte (NC Coaching)

MARDI 12 NOVEMBRE 2019 14H00 COMMUNICATION, MARKETING & SALES

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FINANCE & COMPTABILITÉ

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3 h pour maîtriser les relations presse et comprendre comment faire parler de vous dans les médias

TVA, à l’aube d’une (r)évolution majeure Quels sont les changements TVA dans l’Union européenne et au Luxembourg ?

Quels sont les fondamentaux des relations presse et comment fonctionnent-elles ? P. Lesage et C. Martins (Takaneo)

HUMAN RESOURCES

OBJECTIFS Comprendre les clés d’une stratégie RP · Avoir un aperçu des nouveaux outils de RP

1•2•3

OBJECTIFS Connaître les nouveautés TVA au Luxembourg · Identifier leurs impacts sur les activités de l’entreprise

K. Bellony (VAT Solutions)

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

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Ressources humaines 2020 : enjeux et challenges

Tirez le meilleur parti de votre adhésion au Club !

Les ressources humaines se transforment. Quelle stratégie mettre en place ? R. Barbier (AIFMaps et BoardMaps Fintech Solutions SA) PERSONAL BRANDING

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D. Hirschler (Berlitz Luxembourg)

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OBJECTIFS Découvrir les challenges et enjeux transformant les ressources humaines · Aborder les solutions et les stratégies à mettre en place

Optimisez votre adhésion au Club. E. Bertoni (Paperjam Club)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

OBJECTIFS Assurer le retour sur votre investissement · Former la personne responsable de l’adhésion au sein de l’entreprise membre 1•2

Efficient communication

Placez vos valeurs à leur juste valeur

Ineffective communication can hamper project success, lead to lost sales opportunities, and short-­circuit cooperation in teams.

Définir ses valeurs permet de mieux définir ses attentes aux yeux des autres et à ses propres yeux.

OBJECTIVES Writing messages more clearly using figures of speech for greater effect · Making emails and phone calls more efficient

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T. Delperdange (Communication, Coaching & Développements)

OBJECTIFS Préciser le rôle des valeurs · Définir une méthode d’identification des valeurs individuelles et collectives · Les utiliser dans la gestion quotidienne de sa carrière et de l’entreprise


CLUBLETTER

PREVIEW JEUDI 23 JANVIER 2020 09H30 LÉGAL

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COMMUNICATION, MARKETING & SALES

DPO internes : vos risques, vos objectifs, vos contraintes Le DPO doit mesurer l’impact des nouvelles réglementations, évaluer le niveau de sécurité IT et se responsabiliser. R. Wautelet et J. Winkin (Luxgap)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

OBJECTIFS Maîtriser les risques en matière de sécurité IT · Délimiter l’impact des nouvelles réglementations sur votre activité 1•2•3

E. Schrieberg and P-Y. Lanneau Saint Léger (Vital Briefing)

FINANCE & COMPTABILITÉ

À venir

Finance d’entreprise LÉGAL

J. de Marneffe (SD Worx)

Les nouveautés en matière de droit du travail HUMAN RESOURCES

Asseoir son leadership grâce à la vidéo

Outils pour évaluer et développer votre employabilité et celle de vos collaborateurs

Combinée à des techniques de coaching, la vidéo peut devenir un outil révélateur de leadership.

MANAGEMENT & LEADERSHIP

OBJECTIFS Trouver sa définition de leadership · Apprendre à développer son leadership propre · Apprendre à définir son intention et à la transmettre en vidéo

V. de Saintignon et V. Siclari (Skillosophy)

Journalists’ storytelling secrets: maximise the audience, engagement and ROI of your content marketing

S. Rucquoy et K. Kallout (Alcor Executive)

Inspirer, diriger, contrôler, coacher... le manager parfait ou le mouton à cinq pattes

C. Schauer (Aimer travailler)

PERSONAL BRANDING

S. Genovese (Genoways)

How to boost your presence and your impact PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

Quels sont les moteurs qui nous propulsent dans la vie ?

T. Delperdange (Communication, Coaching & Développements)

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

Choisir des bureaux partagés ? Perspectives et témoignages

LÉGAL

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V. Liebermann et B. Marsicola (Molitor) MANAGEMENT & LEADERSHIP

La propriété intellectuelle et les communications commerciales – enjeux et défis dans le secteur immobilier

JEUDI 23 JANVIER 2020 14H00

Comment tirer parti de ses droits de propriété intellectuelle sans porter atteinte à ceux de tiers ?

L’Intelligence Artificielle (IA/AI) au service du marketing

OBJECTIFS Protéger les droits immatériels de l’entreprise · Être vigilant dans l’utilisation des contenus

FINANCE & COMPTABILITÉ

1•2

Les différentes étapes de maturité d’une équipe Comment aider nos équipes à atteindre un niveau de performance supérieur tout en gardant leur motivation ? N. Beicht-Claude (HR Partner)

A. Meyer (Tetris DB)

OBJECTIFS Comprendre les différentes étapes de maturité d’une équipe · Mettre en place des solutions · Clarifier le rôle du chef d’équipe

COMMUNICATION, MARKETING & SALES

The New Reporting Obligations of Tax Intermediaries (DAC 6) – Analysing the Impact on Alternative Investments and Multinationals

D. Eischen (Interact)

O. R. Hoor and F. Bueb (ATOZ Tax Advisers)

LEGAL

Rupture du contrat de travail à l’initiative de l’employeur : mode d’emploi

A.-L. Wach (Luther Law)

HUMAN RESOURCES

Prévention des risques psychosociaux

V. Stevens (Pétillances)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

Play SERIOUSLY to enhance your creativity !

Dr. K. Mnisri (ICN Business School)

PERSONAL BRANDING

10 règles pour bien networker

P. Castilho (Verbalius)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

Mindfulness and Character Strengths : Get the most out of it through mindfulness

M. Grazia Serra (Consultant and Life Coach)

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

Coopérer pour innover : opportunités et financements

Parcours certifiant : Niveaux : 1 • débutant

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P. Fabing (Luxinnovation)

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CLUBLETTER

PROGRAMME

TÉLÉCHARGEZ LE PROGRAMME Vous souhaitez avoir une vue globale et synthétique de tous les événements de la Saison 2020 ? Retrouvez notre calendrier complet en PDF à l’adresse suivante : bit.ly/2ppHuaG. 146 —

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PHOTOS Maison Moderne, Shutterstock ILLUSTRATIONS Maison Moderne

LA VIE DU CLUB


CLUBLETTER

ÉVÉNEMENTS

LE SAVIEZ-VOUS ?

START-UP STORIES : DERNIÈRES ÉTAPES AVANT LES AWARDS

INTERVIEW 3 QUESTIONS ORATEURS 10X6

Nous arrivons bientôt au grand show 2019 du Club : les Start-up Stories Awards. Lancée cette année, la série Start-up Stories s’est développée rapidement, au point d’ajouter deux nouvelles étapes dans son calendrier, intégrant même, côté français, des start-up de la Grande Région. Retrouvez donc, le 13 novembre, l’événement Start-up Stories Round 4 à The Office, ainsi que l’événement Start-up Stories Round 5 : Sillon Lorrain le 21 novembre 2019 au 112 à Terville. Pour rappel, lors des Awards, ce sont pas moins de 50 start-up qui pitcheront devant plus de 800 personnes attendues pour tenter de remporter le titre de Start-up de l’année.

Vous souhaitez en savoir plus sur le sujet d’un 10×6 via ses orateurs ? Découvrez nos interviews en 3 questions spéciales speakers sur paperjam.lu ainsi que dans la newsletter Paperjam, 11 jours avant un événement 10×6.

Inscrivez-vous dès maintenant sur www.paperjam.lu/club.

MEMBRES

DÉSIGNEZ DES AMBASSADEURS Nous vous suggérons de choisir une ou plusieurs personne(s) au sein de votre société, dont le rôle sera de s’assurer que vous profitiez au mieux du Club.

CHIFFRE Ça y est, la barre des 1.200 sociétés membres du Club est dépassée ! Ce sont plus de 200 sociétés qui ont rejoint le business club de Paperjam en moins d’un an. Prochain objectif : 1.500.

Devenir ambassadeur, c’est avant tout coordonner et promouvoir les événements du Club en interne et représenter votre entreprise lors de ceux-ci. Définissez ensemble des objectifs annuels et soutenez vos collaborateurs dans leurs efforts. N’oubliez pas que nous sommes aussi là pour vous aider !

AVANTAGES

PAPERJAM JOBS Vous souhaitez recruter et trouver la perle rare ? Venez faire un tour sur Paperjam Jobs pour rendre visibles vos offres d’emploi auprès de notre écosystème : une autre manière de profiter de vos avantages de membre pour développer votre business. Si vous n’avez plus vos identifiants, contactez Emilie Bertoni : emilie.bertoni@maisonmoderne.com

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CLUBLETTER

ROMAIN MULLER PARTAGER POUR INSPIRER Le 10   6 est un exercice qui est loin d’être facile pour les orateurs : développer une thématique en 6 minutes sur scène semble être un challenge insurmontable. Pourtant, nos orateurs tiennent le pari avec brio : c’est le cas de Romain Muller, managing director Luxembourg de Jones Lang LaSalle, avec qui nous avons échangé à ce sujet.

Pour vous, à quel point est-ce important d’avoir une prise de parole sur ce genre d’événement à Luxembourg ? C’est un honneur pour nous d’être présents dans ce genre de format. Cela représente notre expertise dans notre milieu, et c’est aussi un très bel exercice qui nous pousse à faire des recherches et nous rendre compte des tendances dans lesquelles le pays avance. Nous partageons celles-ci avec l’audience du fait de notre expérience et notre vision du futur propre à notre métier. Comment s’est déroulée votre préparation ainsi que votre accompagnement en tant qu’orateur ? Nous sommes mis en confiance par le Club ainsi que Pedro Castilho (Verbalius). Il y a une réelle proximité qui est établie, un facteur humain fort ainsi qu’une 148 —

compréhension envers les différents orateurs et leurs questions. J’ai l’habitude maintenant de pratiquer l’exercice du 10×6, mais aucune préparation n’est la même. Les sujets étant liés à l’évolution du Grand-Duché, le public étant touché par ces thématiques changeantes et notre présentation devant s’adapter à ces facteurs, nous devons toujours innover. Quel serait le sujet qui vous semble le plus pertinent pour 2020 ? Je pense plutôt à trois thèmes liés : Le logement, car nous sommes actuellement devant un énorme mur qu’il faut franchir ; ­activer différentes pistes en même temps pour arriver à un niveau acceptable pour l’habitant ainsi que pour les personnes étrangères au Luxembourg. Les transports en commun, afin de déve­lopper l’accessibilité dans de bonnes conditions. Enfin, la question des talents au-delà des frontières luxembourgeoises pour

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garder, mais surtout développer notre compétitivité dans l’avenir. Une astuce pour un 10   6 ? Ne vous préparez pas trop avec un long texte écrit, soyez vous-même. Si vous êtes choisi en tant qu’orateur, c’est que vous êtes reconnu dans le domaine. C’est la philosophie que j’ai développée ces dernières années. À l’époque, j’étais préparé à la virgule près, et au final, je ne me suis pas épanoui lors de mes premières présentations. Il faut pouvoir animer et inspirer l’audience, tout comme il faut trouver un plaisir à le faire. Ne venez pas avec 20 slides pour parler 1 minute 30, mais plutôt avec un slide et demi pour parler 5 minutes. Ayez votre fil conducte u r, m o n tez s u r s c è n e e t a l l ez-y franchement. Les gens veulent voir et entendre une expression humaine, un message, plutôt que de voir des statistiques et des images dans un PowerPoint. J. D.

PHOTO Maison Moderne

Vous avez été à plusieurs reprises sponsor de nos événements 10   6. Quel a été l’intérêt pour vous d’associer l’image de votre société au Paperjam Club ? Je trouve que le public est toujours bien ciblé par rapport au thème des 10×6. En tant qu’entreprise ou professionnel d’un certain domaine, il y a un réel choix en termes ­d’association concernant ces thématiques. Ces événements sont valorisants du fait de la qualité des intervenants et des axes préparés par chacun : cela reflète l’attente générale du public dans la salle qui est toujours, je pense, satisfait de ce qu’il voit.


accentaigu

Depuis plus de 70 ans, CK Charles Kieffer Group vous accompagne dans le développement de votre entreprise au Luxembourg.

En tant que spécialiste du traitement du document et de l’image, notre mission prioritaire est de vous emmener sur le chemin de la transformation digitale. Grâce à nos imprimantes, nos photocopieurs et nos solutions numériques innovantes, vous gagnez en efficacité, en sécurité et en rapidité. En toute simplicité.

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