Paperjam Décembre 2016

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DÉCEMBRE 2016

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DÉCEMBRE 2016

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2016

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ÉDITO

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5 7 6

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9 8

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1 Pascaline Smets (Smets) 2 Nicolas Szele (Le Fin Gourmand) 3 Laurent Muller (Muller & Associés) 4 Jean Schumacher (Toiture Moderne) 5 Anne Kaifer (Boucherie Kaifer) 6 Willy Hein (Groupe Hein) 7 Jules Georges (Atelier Nic. Georges) 8 Laurent Mehlen (Toiture Moderne) 9 Jean-Paul Erasmy (Erasmy – Pompes funèbres) 10 Erwan Guillou (Domaine de La Gaichel) 11 Lynn Hilger (Ost Fenster) 12 Sarah Hilger (Ost Fenster) 13 Sven Hilger (Ost Fenster) 14 Jean-Claude Lazard (Mobilier Bonn)

Où allons-nous ?

TH I ERRY RA I Z ER Rédacteur en chef @traizer1

A

lors que 2016 touche à sa fin et que nombreux sont les observ a t e u r s e t au t r e s experts à déjà prédire quelques tendances pour l’an nouveau, cette question essentielle nous taraude. Où allons-nous ? De quoi sera fait le monde de demain ou d’après-demain ? D’incertitudes ? Des gouvernants ont déclaré au lendemain du 8 novembre qui a vu – contre toute attente – Donald Trump accéder à la Maison Blanche qu’une nouvelle ère s’ouvrait sur le plan géopolitique. Une arrivée qui a déjoué les prévisions des sondages et commentateurs, ceux-là mêmes qui, quelques heures après la victoire reconnue de l’homme d’affaires, ont répété que, finalement, le président des États-Unis avait des pouvoirs somme toute limités. Trump président, le référendum britannique menant au Brexit, la montée des courants populistes (ou le ras-le-bol d’un peuple qui ne sait plus à quel saint politique se vouer)… autant d’événements ou de signaux qui posent la question de l’état du monde en 2017. Demain sera-t-il marqué par le chaos ? Par un

grand soir auquel d’aucuns rêvent pour rebattre les cartes politiques et faire en sorte que « les oubliés », comme les nommait le candidat Trump, ne le soient plus ? Pas sûr pour autant que le nouveau président américain puisse mettre en application son catalogue de bonnes intentions, une fois celui-ci passé au prisme de la réalité politique, faite de lourdeur administrative et de l’influence des lobbies de toute sorte. Où allons-nous ? La question se pose aussi, dans d’autres mesures, mais avec tout autant de pertinence, au Luxembourg. Ces méga-tendances internationales nous rappellent que notre économie repose en très large partie sur la dynamique internationale. Où allons-nous ? Le gouvernement a souhaité évoquer la question avec les citoyens lors de tables rondes sur l’avenir du pays et son modèle de croissance. La question fait plus que jamais sens dans un Luxembourg imaginé à un million d’habitants à l’échéance de 2060, alors que cette vision suscite – logiquement – la controverse puisque le pays tente continuellement de rattraper sa croissance au niveau de ses infrastructures. Où allons-nous ? Certainement vers un monde où les ressources naturelles devront être, plus que jamais, utilisées avec parcimonie et où les États qui seront capables de

maîtriser leur environnement et leurs cycles de consommation seront ceux que l’on pourra véritablement qualifier de développés en ce siècle bâti sur le socle d’internet. Où allons-nous ? Le gouvernement a choisi de confier une vaste mission à l’économiste américain Jeremy Rifkin pour apporter plusieurs réponses et autant de pistes de prospection. Son travail montre que les solutions ne pourront jaillir que de l’intelligence collective, et les pistes de Rifkin sur un pays mû par la 3e révolution industrielle rappellent aussi que la croissance de demain ne se mesurera plus comme aujourd’hui, en termes absolus et de richesse brute. Où allons-nous ? Probablement vers une société où les pays de l’industrie 3.0 hébergeront les Silicon Valleys de l’économie circulaire. Si les fintech et autres start-up de l’ICT doivent continuer à être portées au Luxembourg comme moteurs de la diversification, le gouvernement doit redoubler d’efforts sur les projets d’avenir dans les écotechnologies. Où allons-nous ? Paperjam veut apporter sa contribution en donnant la parole aux acteurs qui se placent dans une approche constructive, ouverte sur les autres, ouverte sur une société où le repli sur soi ne sera jamais qu’une voie sans issue. Décembre 2016 —

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SOMMAIRE

Décembre 2016

GRAND ENTRETIEN

COVERSTORY

024 Succession stories Après une coverstory remarquée en 2013, Paperjam se replonge dans le sujet passionnant de la transmission d’entreprise familiale à la nouvelle génération.

REPORTAGE

016 « Je suis franchement fan d’un Tripadvisor de l’artisanat » La Fédération des artisans, sous la présidence de Michel Reckinger, veille sur le secteur dans un monde marqué par la révolution digitale.

BAVARDAGES

126 Ouverte à tous pour tous Eric Chenal s’est immiscé dans les dédales de la Chambre des députés, des préparatifs d’une session plénière aux travaux en commission parlementaire. Un lieu chargé de symboles.

136 Interventionnisme ne veut pas dire ingérence Jo Kox (Focuna) et Raymond Schadeck (Ila) évoquent les perspectives de la gouvernance des structures publiques culturelles. Décembre 2016 —

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SOMMAIRE

039

061

081

81 %

TROISIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

044 Prêts à suivre la piste Rifkin ? FRONTALIERS

050 La discrimination rôde toujours FINANCES PUBLIQUES

052 Passer de cigale à fourmi L A JUSTICE EN MUTATION

054 La justice en mode « paperless » BANQUE CENTRALE DU LUXEMBOURG

055 Fin annoncée d’un long bras de fer

CONSOMMATION RESPONSABLE

056 Prolonger la durée de vie des aliments

INSTITUTIONS PUBLIQUES

058 Des castings casse-tête

PHILIPPE MEYER (KPMG)

MARKETING

066 Des frappes chirurgicales dans le digital

PAYS AGE T ÉLÉC OM

070 Le lion renaît sous pavillon français

GESTION DE LA DIVERSITÉ

071 Codifier son engagement TOURNAGE

072 Croc-Blanc, les coulisses EMPLOI SALARIÉ

074 Tendances irrémédiables MARCEL GROSBUSCH & FILS

076 Des idées plein les cageots PAPERJAM TOP 100

078 Cinq lauréats en première ligne S TA R T- UP E T MUSIQUE

079 Occuper le devant de la scène

084 « Nous avons un rôle d’intérêt public »

CADRE LÉGAL DE TR AVAIL

088 Temps d’automne pour les administrateurs FINANCE DURABLE

089 L’inclusion financière par les compétences

FISCALITÉ INTERNATIONALE

090 La longue attente pour la fondation patrimoniale CRÉDIT HYPOTHÉCAIRE

092 Effet ciseaux sur les taux ASSIETTE FISCALE COMMUNE

093 La Commission repasse les plats MARC HENGEN (ACA)

094 « L’assurance, une

spécialisation gagnante »

STR ATÉGIE D’E XPANSION

080 Flibco change d’échelle

AUDIT ET CONSEIL

095 Big for ever INTERNATIONALISATION

096 La Chine prend de l’ampleur sur la Place

CONSÉQUENCES POUR LA PLACE

44

098 L’imprévisible Donald Trump

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Notre force, nos collaborateurs et l’innovation technologique Notre laboratoire installé en plein coeur de Belval depuis 2015 est doté des équipements les plus modernes et les plus performants. Ces installations couplées à une expertise médicale forte de ses 220 collaborateurs, nous permettent d’assurer aux patients et médecins des résultats toujours plus fiables, sécurisés et rapides.

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SOMMAIRE

LIFESTYLE

PAPERJAM CLUB

S TAT IS T IQUE S CULT UREL L E S

142 Mais où est passée la boussole ? UNE ŒUVRE EXPLIQUÉE

144 The Bock, Festung Europa

IDÉES CADEAUX

146 Chrëschtdeeg

DESIGN

145 Le beau par le flexible

AGENDA

116 Les événements à venir LA VIE DU CLUB

118 Retour en images

DOSSIER DIGITAL

014 À suivre 100 Flash-back en images 108 Carrières 112 Paperjam.jobs 148 Paperjam.lu 152 Ours 154 Tableau de bord

TRANSMISSION D’ENTREPRISE

104 Céder en toute sécurité CLOUD COMPUTING

106 Quand le cloud fédère les ambitions ICT du pays Décembre 2016 —

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PAPERJAM ADVERTORIAL

TRINA SOLAR

Trina Solar & Luxembourg : pour une croissance à faible émission de carbone Aucun enjeu n’est plus urgent que celui du changement climatique. Trina Solar, l’un des premiers producteurs mondiaux d’équipements d’énergie solaire, est à l’avantgarde des initiatives en faveur d’une croissance verte. Née en Chine, l’entreprise est aujourd’hui un groupe international dont la stratégie repose sur la croissance et l’innovation. Pour atteindre ses objectifs ambitieux, l’entreprise doit continuer à attirer les investissements étrangers. À cette fin, ses bureaux luxembourgeois jouent un rôle important.

A

vec des bureaux dans plus de 20 pays et des clients dans plus de 50 pays, dont les Etats-Unis, le Japon, l’Inde, le Chili, le RoyaumeUni et l’Afrique du Sud, Trina Solar est devenue une entreprise d’envergure réellement internationale. Axée sur la croissance et l’innovation, l’entreprise vise toujours plus haut et cherche donc à attirer les capitaux financiers du monde entier. Elle est cotée à la Bourse de New York depuis 2006 et ses bureaux européens travaillent depuis plusieurs années en étroite collaboration avec les investisseurs et les clients de l’entreprise. Depuis 2009, l’entité Trina Solar S.à.R.L (implantée au Luxembourg) propose au groupe des services professionnels essentiels. Les fonctions financières ou liées à la conformité, au développement et au financement des projets, ainsi que les fonctions centrales gérant les marchés d’Europe, du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Amérique latine sont toutes gérées depuis son bureau de Kirchberg. « Le pays dispose d’un marché de services matures pour les services financiers et d’une grande expertise fiscale et juridique », souligne Vincenzo Costanzelli, directeur de l’entité luxembourgeoise de Trina Solar. « De plus, la plupart des clients professionnels pour lesquels nous développons des projets gèrent leurs investissements à partir du Luxembourg : il est donc naturel que nous soyons ici », ajoute-t-il.

Une entreprise sur la voie de l’internationalisation

Equipe Trina Solar (de gauche à droite) Vincenzo Costanzelli, Rongfang YIN, Rafael Esteban

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Les entreprises chinoises aiment travailler avec le Luxembourg depuis de nombreuses années, et plusieurs entreprises industrielles, de services et de services financiers utilisent le Grand-Duché comme un tremplin pour leurs ambitions internationales. Basée à Changzhou, dans la province du Jiangsu, Trina Solar a récemment accéléré ses efforts de mondialisation et s’appuie de plus en plus sur des bureaux et des effectifs internationaux. À la fois pour l’accès aux investissements et aux marchés régionaux

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qu’offrent ces filiales, mais aussi pour la diversité des compétences techniques, linguistiques et culturelles qu’elles apportent. Et nul autre pays ne saurait mieux répondre à ces besoins que le Luxembourg, une nation plurilinguistique et multiculturelle nichée au cœur de l’Europe. Trina Solar a pris la décision proactive d’accélérer le rythme de sa mondialisation, notamment en développant et en renforçant son équipe de haute direction. Elle a ainsi constitué un groupe de cadres et de chercheurs chevronnés originaires d’une vingtaine de pays, afin d’établir de nouveaux partenariats et d’offrir à ses clients de meilleurs services de proximité dans leur langue.

Un marché à forte croissance

À première vue, le secteur des énergies renouvelables semble très porteur. L’accord de Paris sur le changement climatique, signé l’année dernière, engage les 195 pays signataires à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, les obligeant à engager des fonds publics pour restructurer leurs marchés de l’énergie respectifs. Cet accord est entré en vigueur le 4 novembre 2016, avec le

soutien enthousiaste du Luxembourg et d’autres pays européens. Mais il règne dans ce secteur une concurrence féroce, ce qui tire les prix vers le bas, et cette tendance a pour effet d’augmenter la demande. L’ouverture à l’international est donc indispensable pour toute entreprise désireuse d’optimiser ses investissements dans un secteur où les marges bénéficiaires sont faibles.

L’innovation, un enjeu majeur

Le contexte est favorable : la capacité mondiale de production d’électricité à partir de ressources renouvelables a aujourd’hui supplanté le charbon, selon un rapport publié en octobre par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les sources renouvelables représentant plus de la moitié de l’augmentation des capacités de production. Un demi-million de panneaux solaires sont notamment installés chaque jour dans le monde. L’AIE indique également que le centre de gravité de la croissance des énergies renouvelables se déplace actuellement vers les marchés émergents. La Chine « reste le leader mondial incontesté du développement


PAPERJAM ADVERTORIAL

Trina Solar, West Raynham ferme solaire, Royaume-Uni

des énergies renouvelables, représentant près de 40 % de la croissance », précise l’AIE. Une croissance à laquelle Trina Solar contribue : l’entreprise figure régulièrement dans le classement du magazine Fortune des entreprises mondiales à plus forte croissance. Son secret réside dans sa capacité d’innovation, associée à un réseau de vente mondial et à des partenariats internationaux. Ses clients appartiennent à tous les secteurs d’activité : particuliers, commerce, industrie, services publics, avec des systèmes connectés au réseau ou hors réseau. Le groupe possède des sièges régionaux à San Jose (Californie), Singapour et Zurich, et dispose d’usines de fabrication en Chine, en Thaïlande, au Vietnam et aux Pays-Bas. La recherche, le développement et l’innovation sont au cœur du modèle économique de Trina Solar, la qualité des produits et des services faisant partie de l’identité de la marque. Son pôle de R & D, le State Key Laboratory of PV Science and Technology, est une plateforme destinée à favoriser la coopération avec des partenaires stratégiques comprenant des fournisseurs de composants, des universités et des instituts de recherche implantés dans le monde entier. Sa réussite est largement reconnue, notamment après avoir valu à l’entreprise plusieurs records mondiaux pour l’efficacité de ses cellules en silicium et les capacités de production de ses modules solaires. Le Forum économique mondial a d’ailleurs utilisé le pôle de R & D de Trina Solar lors d’une étude de cas sur la coopération en matière d’innovation publique / privée dans l’industrie solaire.

À la pointe du secteur

Outre sa contribution à l’émergence d’une économie mondiale plus durable, Trina Solar s’est engagée à adopter des méthodes de production respectant les normes environnementales les plus strictes. Cet engagement s’inscrit à la fois dans une démarche d’entreprise socialement responsable, mais aussi

1 Panneau solaire produit par seconde

1.800.000 Nombre de maisons que l’ensemble des panneaux de Trina Solar pourrait alimenter

183,3 M$ Bénéfice brut en 2015

dans une volonté d’utiliser plus efficacement les ressources. L’entreprise est régulièrement reconnue comme l’un des fabricants de modules solaires les plus écologiquement responsables de la planète. La Silicon Valley Toxics Coalition, un organisme américain militant en faveur de la santé humaine et de la justice environnementale dans le secteur de la haute technologie, place Trina Solar en première ou seconde position de son classement « Solar Scorecard » depuis 2012. À ses débuts, en 1997, Trina Solar était une start-up spécialisée dans l’intégration de systèmes d’énergie solaire. Depuis, l’entreprise s’est développée dans le monde entier, au point de jouer un rôle central dans les chaînes de valeur et d’approvisionnement mondiales en énergie solaire. Elle est aujourd’hui l’un des fers de lance d’une nouvelle génération d’entreprises mondiales offrant qualité, service et prix compétitifs grâce à des économies d’échelle inégalées dans le secteur, et figure parmi les entreprises d’énergie « verte » les plus compétitives au monde.

Rencontrez Trina Solar à Luxembourg

Pour en savoir plus sur les initiatives mondiales en faveur d’une croissance durable et sur la contribution de Trina Solar à ces projets, la Chambre de commerce sino-luxembourgeoise organisera un événement en 2017. Certains détails restent encore à finaliser, mais vous pouvez d’ores et déjà consulter le site www.china-lux.lu et vous inscrire sur la liste de diffusion. 

UN LEADER DE L’ÉCONOMIE VERTE Fournir de l’énergie solaire au monde pour le bien de l’humanité tout entière : tel est l’objectif de Jifan Gao, président et fondateur de Trina Solar. Trina Solar est le plus grand fournisseur mondial de panneaux photovoltaïques et l’un des principaux fournisseurs de solutions d’énergie intelligente. Créée en 1997, l’entreprise a réalisé en 2015 un chiffre d’affaires de 3 milliards de dollars, en hausse d’un tiers par rapport à la même période de l’année précédente, une bonne partie de ces fonds étant réinvestie dans ses imposants centres de R & D.

UNE ENTREPRISE AXÉE SUR L’ÉNERGIE INTELLIGENTE Historiquement fabricant mondialement renommé de panneaux solaires, Trina Solar est en passe de devenir un fournisseur de solutions globales d’énergie intelligente. Elle fabrique notamment des centrales solaires destinées aux services publics de distribution d’énergie et des solutions de stockage sur batterie conçues pour des applications industrielles et résidentielles. En matière de conception et de développement de fermes solaires par exemple, elle prend en charge l’ingénierie, les achats et la gestion de la construction, voire l’exploitation et la maintenance. Au cours des cinq dernières années, l’entreprise a développé plus de 30 projets dans le monde entier, notamment au Royaume-Uni, en Grèce, en Italie et au Japon, et en a d’autres en prévision au Mexique et au Chili.

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Stop ou encore ?

Avec l’érosion des recettes du 25/11 tourisme à la pompe en raison de la baisse du prix du pétrole et de voitures moins gourmandes, le gouvernement planche sur des mesures pour ne pas laisser filer une manne précieuse. Une étude sur le fameux phénomène propre au pays va être présentée pour étayer ces mesures.

La Place dans la Ville lumière

Il sera question d’impacts au pluriel 01/12 lors d’un séminaire organisé à Paris par Luxembourg for Finance, avec la présence du ministre des Finances. L’impact du changement climatique sur l’industrie financière. L’impact du Brexit aussi sur les fonds d’investissement.

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LuxLeaks, la suite

Les bons comptes…

Quelle mobilité en ville ?

Un pays, plusieurs langues

La suite du procès LuxLeaks est pré12/12 vue les 12, 19 et 21 décembre pour «vider les appels interjetés contre le jugement de première instance ». Antoine Deltour et Raphaël Halet contestent leur condamnation à des peines d’emprisonnement avec sursis assorties d’une amende. Le Parquet a relevé appel de l’acquittement du journaliste Édouard Perrin.

Sujet ô combien épineux au quoti13/12 dien, la mobilité dans la capitale a fait l’objet d’une étude menée par TNS Ilres. L’institut et les autorités de la Ville dévoileront les résultats traitant des comportements des habitants, ainsi que de ceux des communes voisines, et des frontaliers.

Les dernières semaines de l’année seront marquées par les travaux entourant la préparation du budget 2017 et la réforme fiscale qui doit entrer en vigueur au 1er janvier prochain. Les différentes chambres professionnelles et autres syndicats ont d’ores et déjà formulé des recommandations, voire suggestions insistantes pour cette dernière.

La pétition 698 qui a reçu 14.500 signatures (soit 6 % des citoyens du pays) a été validée par la Chambre. Elle donnera donc lieu à un débat public. Pour quelle issue ? Les députés auront la lourde tâche de ne pas ignorer les signataires, tout en dégageant une solution qui corresponde à la réalité multiple du pays.


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GRAND ENTRETIEN

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GRAND ENTRETIEN

 MICHEL RECKINGER, PRÉSIDENT DE L A FÉDÉR ATION DES ARTISANS

« Je suis franchement fan d’un Tripadvisor de l’artisanat » T H I E R RY R A I Z E R |

MIKE ZENARI

La Fédération des artisans veille sur le positionnement du secteur dans un monde marqué par la révolution digitale. L’organisation patronale ne manque pas de rappeler ses doléances au gouvernement, en demandant plus d’initiatives pour susciter des vocations.

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GRAND ENTRETIEN

Q

ue veut dire « artisan » en 2016 ? m i c h e l r e c k i n e r « Indépendance » est le mot le plus important. On travaille dans ce qu’on aime faire. En principe, l’artisan fait de son hobby son métier. Je ne peux personnellement pas m’imaginer faire autre chose.

Moins d’État, qu’est-ce à dire ? Avons-nous besoin d’un portier employé par l’État dans des écoles ? Avons-nous besoin d’engager des jardiniers sous le régime de l’État ? Des entreprises privées pourraient remplir ces missions tout aussi bien et pour des coûts moindres. Il faut faire sortir l’État partout où une initiative privée peut remplacer son action.

La sàrl à un euro peut-elle faciliter l’émergence de nouvelles entreprises artisanales ? Ce n’est pas sûr. L’accès à nos professions Il est régulièrement question du cap du milpasse par l’apprentissage. L’artisan qui se met lion d’habitants qui serait franchi d’ici à son compte est un gage de qualité, car il dis2060. Que vous inspire cette vision ? pose d’une maîtrise, d’un DAP ou de l’équivaNous n’en avons pas la capacité. La discussion lence avec une validation des acquis. provient de la soutenabilité de notre système Ceci ne va pas avec la notion de start-up. de pensions qui ne peut fonctionner qu’avec un accroissement de la main-d’œuvre. En Le principe de sàrl à un euro ne convient 2002, des projections parlaient d’un besoin de pas non plus, car l’artisan peut rarement 1,5 % de main-d’œuvre supplédévelopper son activité sans investir dans du matériel. mentaire et 1,5 % de gain de Or, je pense qu’il est imposproductivité. Nous sommes à un accroissement de 3,5 % de sible d’espérer recueillir un Envisager la salariés, un État qui continue prêt d’une banque sans monmanière dont l’État de gonfler et rien de concret trer que vous disposez des pour la partie productivité. 12.500 euros nécessaires peut encore C’est un système « boule de pour constituer une sàrl. plus aider les neige ». Nous n’avons déjà pas la possibilité de gérer la popuLe financement d’entreprise entreprises, sans lation actuelle en termes de est un enjeu pour en faire remettre en transports en commun, naître de nouvelles et assurer la succession au sein d’écoles, sans parler des flux cause leur d’autres. Quelles sont vos de frontaliers. Les contraintes indépendance. existantes vont à l’encontre propositions ? d’un développement d’une Nous pensons qu’il faut envitelle rapidité. sager la manière dont l’État pourrait encore plus aider les entreprises, sans remettre en cause leur indépendance. Quelle serait la solution ? Nous pensons par­ticulièrement à l’interNous devons réfléchir à un autre modèle de croissance. Il faut aussi augmenter la productivention de l’État pour des garanties auprès vité de la main-d’œuvre pour générer davandes banques, lesquelles pourraient libérer les fonds. Cette proposition a été mise sur la table tage de revenus sans devoir engager sans cesse. dans les discussions avec le ministère de l’ÉcoQu’attendez-vous des résultats de l’étude nomie dans le cadre du plan PME. Rifkin ? Peut-on trouver d’autres sources de financeElle nous apportera certainement des visions ment, par exemple auprès de venture capitaà long terme, ce qui ne fait pas peur aux polilists comme dans le domaine des start-up ? tiques, car ils ne seront plus là. Si on veut changer fondamentalement le système, cela Nous ne parlons pas des mêmes domaines. peut faire mal. Les rendements à court terme espérés par des venture capitalists qui investissent dans des start-up ne peuvent pas être atteints avec Il sera certainement possible de tirer profit des entreprises artisanales dont le développede pistes issues de l’étude… ment se fera sur le long terme. Je retiens deux défis : la digitalisation et l’énergie. Nos métiers sont en train de changer au travers de ces deux axes. Et leur impact sera La « start-up nation » peut-elle aussi se faire très profond. La digitalisation aura un impact avec les artisans ? social énorme dans un futur proche puisque Dans cette vision, nous retenons que si l’on la notion de salarié va foncièrement évoluer. Il ne développe pas davantage l’entrepreneuriat sera connecté tantôt à l’entreprise, tantôt au chez les résidents, nous aurons un problème client dans le cas de services comme Uber ou à l’avenir pour remplir tous les besoins qu’aura notre pays. Nous devons faire en sorte Airbnb. Les évolutions technologiques comme les panneaux solaires ou les batteries vont que plus de jeunes se mettent à leur compte aussi changer la donne au sein des fournisplutôt que d’être employés auprès de l’État seurs classiques d’énergie, qui vont chercher ou des communes. d’autres marchés et donc venir piétiner sur Ce n’est qu’en diminuant l’État en tant qu’organisation que nous arriverons à dévenos plates-bandes. Ces changements doivent lopper un modèle soutenable pour le futur nous pousser à réfléchir à la valeur ajoutée de notre pays. que nous pouvons apporter aux clients ainsi qu’à ce que nous pouvons retirer de béné018 ­—

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BIO EXPRESS

EN PRISE DIRECTE 1967 : Michel Reckinger naît le 7 janvier à Luxembourg. 1986 : Il fait son entrée à l’école polytechnique fédérale de Zurich. Décrochant un diplôme d’ingénieur en mécanique et en gestion d’entreprise, il revient au pays en 1992. 1993 : Début de l’aventure. Michel Reckinger rejoint l’entreprise familiale, créée en 1911 : Reckinger Alfred à Ehlerange. Elle est spécialisée dans le chauffage, le sanitaire et la climatisation. Elle emploie quelque 260 collaborateurs. 1997 : Il passe aux commandes de l’entreprise en devenant le gérant et en gardant encore un œil averti sur les nouvelles recrues de l’entreprise en tant que responsable de l’apprentissage. 1999  : Entrée dans le monde patronal avec une arrivée au comité de la Fédération des installateurs en équipements sanitaires et climatiques. 2013 : Le chef d’entreprise entre au comité de la Fédération des artisans en tant que membre coopté. 2015 : Nouvelles responsabilités. Michel Reckinger est élu à la présidence de la Fédération des artisans. Il succède au boulanger Norbert Geisen.


LE SPÉCIALISTE DU PNEU Pneu Pirelli de Formule 1 posé sur l’étagère du bureau, horloge pneu-Michelin accrochée au mur: pas de doute, ici, le pneu est roi. Delta-Pneus comptabilise 20 000 pneus hivers neufs de stock pour les véhicules de tourisme, les 4x4 et les camionnettes, répartis sur ses deux sites de Luxembourg et Leudelange. Reconnu en tant que Centre Certifié Michelin et Performance Center Pirelli, un gage de qualité, l’enseigne collabore essentiellement avec les plus grandes marques et les plus grands manufacturiers du monde: Michelin, Pirelli, Goodyear, Dunlop, Bridgestone et Continental, mais aussi avec les marques comme Kleber, Fulda, Firestone, Uniroyal, Hankook et Vredestein. De quoi largement trouver son bonheur. Avec respectivement 8 et 15 ponts de montage, l’enseigne peut ainsi compter sur une forte capacité d’absorption de volume. Tout est prévu pour réduire l’attente au maximum. C’est d’ailleurs l’une de ses particularités: la maison travaille sans rendez-vous. Le personnel se charge de changer vos pneus et de contrôler la géométrie de votre voiture et le parallélisme des roues: un vrai atout lorsqu’il s’agit de chausser votre véhicule de pneus hiver rapidement. Et pendant ce temps-là,

vous pouvez soit vous absenter, soit patienter dans la salle d’attente climatisée où l’on vous offre le café et où vous pouvez profiter du WiFi gratuit. Votre véhicule est entre de bonnes mains: son personnel dispose d’une formation solide et d’une longue expérience au sein de l’entreprise, qui fêtera son 30e anniversaire dans deux ans. Si Delta-Pneus a les moyens de se montrer très réactif, mieux vaut toutefois ne pas attendre la dernière minute pour passer des pneus été aux pneus hiver, comme l’explique Miguel Santos, Administrateur Délégué: «En dessous de 7 degrés, la gomme des pneus été durcit et l’adhérence n’est plus du tout idéale. Des tests ont prouvé très clairement que ceux-ci ne s’usent pas plus rapidement à température modérée que les pneus été. Le mieux est donc d’anticiper la période hivernale et chausser ses pneus hiver tôt.» Si vous avez un doute quant à l’état de vos pneus, le plus simple est de venir les faire contrôler sur place: vous saurez rapidement s’il convient de les remplacer ou pas. Delta-Pneus propose un service de gardiennage de vos pneus, ceux-ci sont stockés dans les meilleurs conditions. Cela vous évite de les transporter lorsqu’il s’agira de les monter à nouveau sur votre véhicule. L’enseigne se distingue également par un service pick-up, inédit au Luxembourg mis en place il y a plus de 10 ans. Pas besoin de vous déplacer, un employé vient chercher votre véhicule et vous le rend une fois ses nouveaux pneus montés. C’est la marque de fabrique de Delta-Pneus: en avril/mai et en octobre/novembre, l’enseigne effectue un grand nombre de pick-up par jour. Pour le moment, ce service est disponible uniquement à destination des professionnels, mais il sera proposé très prochainement aux particuliers, sous certaines conditions. Pour pouvoir en bénéficier, rien de plus simple: tout se passe sur le site internet de l’enseigne où vous devez remplir un formulaire. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter Delta-Pneus. Delta-Pneus, faites confiance à votre spécialiste!

www.delta-pneus.lu DELTA PNEUS SA

Delta-Pneus Luxembourg 494 route de Longwy L-1940 Luxembourg Tél. : 45 57 50-1 info@delta-pneus.lu Lundi - Vendredi : 8h00 - 18h00 Samedi : 8h - 12h

Delta-Pneus Leudelange 10 rue Jean Fischbach L-3372 Leudelange Tél. : 45 57 50-1 info@delta-pneus.lu Lundi - Vendredi : 8h00 - 18h00 Samedi : 8h - 12h (Avril/Mai & Octobre/Novembre)


GRAND ENTRETIEN

fique de la digitalisation. Car il y aura toujours un besoin de se couper les cheveux, d’acheter son pain… Nous devons promouvoir nos métiers et cette qualité qui fait notre différence. Nous ne sommes pas Amazon, nous sommes l’artisanat luxembourgeois. Quelles actions avez-vous lancées pour anticiper ces changements ? Nous avons commencé différentes discussions dans le cadre du Pack pour l’artisanat. Nous allons aussi mener une enquête auprès de nos membres et les sensibiliser sur le sujet de la digitalisation. Car le chemin est long entre ouvrir un site internet et disposer d’une stratégie intégrée en ligne. Quelles sont justement vos attentes du Pack pour l’artisanat ? Je ne suis pas certain qu’il faille fondamentalement revoir le positionnement du secteur en matière de qualité. Nous sommes dans un microcosme où les choses se savent vite. En principe, la qualité est bonne, nous devons voir comment instaurer cette qualité de façon institutionnelle, sans apposer un label de plus. Je suis franchement fan d’un Tripadvisor de l’artisanat. Je suis pour qu’on signale les problèmes et les bons points, mais de manière ouverte.

Comment expliquez-vous, avec le recul, l’échec de la fusion des chambres patronales ? On ne va pas refaire l’histoire, mais les discussions étaient clairement parties du mauvais pied. Comme souvent, le gouvernement a lancé un pavé dans la marre, a observé les réactions avant d’agir. Il aurait plutôt fallu provoquer une discussion sereine avec des représentants des institutions et pourquoi pas un modérateur. Nous aurions peut-être eu un autre résultat. Êtes-vous demandeurs, comme d’autres organisations patronales, d’une nouvelle phase de la réforme fiscale après celle qui entrera en vigueur en janvier prochain ? Nous ne sommes pas contre la fiscalité à connotation sociale, mais la manière dont l’argent est dépensé pour faire des cadeaux aux électeurs nous déplaît profondément, cela va contre notre vision à long terme d’entrepreneurs. Il manque encore aussi une fiscalité attrayante sur les successions d’entreprise. D’après nos informations, le dossier serait en train d’être étudié.

Estimez-vous que l’artisanat soit toujours victime d’une concurrence plus ou moins déloyale de l’étranger ? C’est un vrai problème. Tout comme les syndicats, nous sommes demandeurs d’une Inspection du travail et des Il faut faire mines (ITM) forte, car le dumping social existe massivesortir l’État ment et fait beaucoup de mal partout où le aux entreprises luxembourgeoises. Il faut donc que l’ITM privé peut soit dotée de vraies compéremplacer tences de contrôle sans devoir recourir à d’autres son action. administrations.

Comment résoudre la problématique foncière, tant pour les entreprises établies que pour les nouvelles venues ? Il faut tout simplement libérer des zones artisanales et faire plus de zonings. Nous espérons que les nouveaux plans sectoriels seront bientôt connus et surtout que les zonings qui seront définis via ces plans seront construits rapidement. Si les zones sont définies et les plans arrêtés, il faut construire et ne pas s’obstiner à chercher le cheveu dans la soupe. La difficulté dans laquelle se placent les gouvernements successifs est d’essayer de ménager les susceptibilités en procédant à des enquêtes et autres procédures de conciliation pour in fine aboutir à ce qui était sur les plans. Mais entre-temps, nous aurons perdu 10 ans. Il faut arrêter de bloquer juste pour bloquer. Ceci vaut pour tous les plans sectoriels, je pense aussi aux logements. Comment qualifiez-vous justement les relations avec le gouvernement ? Nous avons des relations très positives avec Francine Closener, secrétaire d’État à l’Économie, qui est le membre de tutelle au sein du gouvernement. Elle est à l’écoute et nous invite régulièrement. Les relations sont plus difficiles avec d’autres membres dès qu’on touche aux dossiers tripartites. Nous aimerions du reste avoir plus de contacts avec M. Meisch, mais nous savons qu’il n’a pas la vie facile… 020 ­—

— Décembre 2016

L’économie circulaire, un concept pieux ? La question n’est pas d’y croire ou non. C’est une réalité et une chance à saisir pour l’avenir. Ceux qui ne la saisiront pas rateront le coche de nouvelles opportunités de développement. La première grande entreprise à s’investir dans l’économie circulaire était l’Arbed, quand elle est passée de la filière des hauts fourneaux à la filière électrique. Nos devrions prendre cet exemple pour dire que nous pratiquons l’économie circulaire au Luxembourg depuis plus de 20 ans. Quelles actions faut-il mettre en place pour susciter des vocations dans l’artisanat ? Le principal organe pour susciter des vocations est l’école. Très tôt, les enfants ont la possibilité d’expérimenter avec leurs mains, mais au fur et à mesure, cet intérêt pour le travail manuel est abrogé. C’est un des problèmes de notre civilisation : ce que l’on fait avec nos mains n’est pas valorisé. Je suis persuadé que l’école doit préparer à un métier et pas seulement à la citoyenneté. Cela devrait débuter par des visites régulières d’entreprises afin que les élèves se rendent compte de la panoplie de métiers existants dans l’artisanat.

VERBATIM

Fiscalité « Il manque encore une fiscalité attrayante sur les successions d’entreprise. »

Identité « Nous ne sommes pas Amazon, nous sommes l’artisanat luxembourgeois. »

Foncier « Il faut tout simplement libérer des zones artisanales et faire plus de zonings. »


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GRAND ENTRETIEN

M IC HE L RE C K IN G E R et les artisans plaident pour un rapprochement de l’école et des entreprises.

Comment formulez-vous ce type de doléances au ministère de l’Éducation nationale ? Le rapport remis fin 2015 par l’Université et décrivant l’état désastreux de la formation professionnelle reprenait les mêmes remarques que nous formulons depuis des années. Dans la foulée, nous avons consulté nos différentes fédérations pour affiner notre vision d’avenir en la matière et remettre un papier à toutes les parties prenantes impliquées, dont le ministère. Nous ne pouvons que constater que les spécialistes du ministère ne nous ont pas donné tort. Concrètement, que demandez-vous ? Nous demandons une revalorisation de l’entreprise dans le contexte de la formation initiale. L’élève doit y travailler et être prêt à être actif à la fin de l’apprentissage. Mais ce n’est pas ce que l’école souhaite en voulant garder une mainmise sur les examens et les diplômes. Ce sont les patrons d’entreprise qui devraient décider si un élève est capable de décrocher un DAP. À l’inverse, nous aboutissons actuellement à des diplômes trop théoriques. Qu’en est-il si l’élève se trompe de voie ? L’orientation vers l’apprentissage telle qu’elle existe actuellement est de toute façon un che022 ­—

— Décembre 2016

min d’échec. La voie de l’artisanat via l’apprentissage est proposée aux élèves qui ont connu des difficultés. D’où un taux d’échec important. Dans plusieurs métiers, seuls 20 % de ceux qui rentrent dans l’apprentissage arrivent au bout du processus. Nous proposons de renforcer des diplômes certifiants en-dessous du DAP, ce qui permettrait justement de libérer la filière d’une population problématique. Vous constatez une école qui n’est pas proche de l’économie. Or le gouvernement promeut une recherche nationale appliquée, à destination de débouchés économiques… Nous déplorons ce constat. Les professeurs restent cantonnés à leur matière et ne font pas la démarche d’inciter les élèves à découvrir le monde de l’entreprise. Nous n’avons pas d’avocat qui plaide pour notre cause dans le milieu scolaire, qui pèse pourtant un poids politique énorme. C’est pour cela que nous plaidons notamment pour une démarche structurée et concertée en ce qui concerne les stages en entreprise. Vous êtes à la tête d’une entreprise familiale. Quel serait votre conseil à donner à la jeune génération des repreneurs qui sont au cœur de la coverstory de ce numéro ?

Je donnerais tout d’abord un conseil à la génération qui cède. La succession est quelque chose qui s’organise sur le long terme. Nous avons travaillé pendant 10 ans sur cette question dans le cas de notre entreprise familiale. Nous sommes trois frères et sœur, et trois cousins / cousines étaient aussi impliqués dans ce processus. Il n’y avait aucune raison pour que l’un soit favorisé par rapport aux autres. Il est important que la paix reste dans la famille au fil de ce processus et lors de sa finalisation. Il faut aussi être sûr que celui qui va le faire veut le faire et sait le faire. Être entrepreneur n’est pas toujours évident. Il faut pouvoir assumer moralement, intellectuellement. Quant aux jeunes, je dirais qu’il faut le faire, tout simplement ! Il n’y a rien de plus beau que de travailler dans une entreprise familiale et d’avoir la responsabilité de celle-ci. C’est ma deuxième famille. J’ai une responsabilité sur mes 260 salariés, mais aussi sur leurs familles. EN RÉSUMÉ

À la présidence de la Fédération des artisans depuis mars 2015, Michel Reckinger doit à la fois composer avec un agenda politique dense et faire en sorte que les artisans luxembourgeois ne soient pas relégués au banc de la digitalisation du commerce. Plus que d’image, il est question de pérennité des entreprises qui font partie du socle de l’économie du pays.


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S E S I R P E R T EN S E L A I L I FAM COVERSTORY

ANNE-SOPHIE BEDEL, M A R I E - AS T R I D H E Y D E JEAN - MICHEL LALIEU E T T H I E R RY R A I Z E R JULIEN BECKER

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— Décembre 2016


N O I S S E C SUC S E I R O T S

COVERSTORY

2016

Les entreprises familiales sont essentielles à l’économie du pays. Autant dire que l’arrivée d’une nouvelle génération s’avère cruciale, synonyme selon les cas de renouveau, de changement de modèle, de continuité ou tout simplement de survie. Après une coverstory remarquée sur le sujet en 2013, Paperjam se replonge dans cet univers passionnant avec le regard de la nouvelle génération. Décembre 2016 —

— 025


COVERSTORY

E L L I M A F E D S E R I O T HIS

N I A M E D À R E I D’H

Ils sont bouchers, chefs de cuisine – ou de salle –, gérants, conseillers, à la tête du service à la clientèle ou encore directeurs artistiques. Si rien ou peu ne semble les lier a priori par leurs métiers, ils ont bel et bien un point commun. Tous sont des repreneurs d’entreprises familiales. Ou sont en passe de l’être. Comment en sont-ils arrivés là ? Paperjam a rencontré 14 successeurs représentant 11 entreprises, qui ont un jour pris la décision spontanée ou réfléchie de suivre les traces parentales.

I

l y a ceux qui sont déjà à la tête de l’entreprise. Seuls, ou toujours en compagnie d’un parent. Anne Kaiffer – ce nom n’est peut-être pas inconnu des Luxembourgeois, puisque Anne a longtemps travaillé pour RTL radio et télé – gère la boucherie éponyme avec son père. Ils se sont associés il y a quelques années. En 2010, Anne a décidé qu’elle voulait réorienter sa carrière dans l’alimentation. C’est donc elle qui a posé un ultimatum à son père. « Ça m’a toujours intéressée, la boucherie. Et donc, je lui ai dit : ‘Soit je viens bosser avec toi, soit je vais ouvrir un restaurant.’ Et finalement, j’ai atterri à la boucherie ! » Son père, lui, souhaitait la voir s’épanouir dans un travail moins prenant, où les horaires étaient convenables. Mais en démarrant en tant que journaliste, le pari était déjà perdu. 026 — ­

— Décembre 2016

En 2011, Anne a commencé à travailler de façon fixe tout en préparant son brevet de maîtrise de maître boucher-charcutier en parallèle. Entre les deux générations, la collaboration peut parfois être compliquée, même si la confiance est indéfectible. « Il y a un petit conflit générationnel qui vient du côté technique qui a évolué depuis les 40 années passées, ou plus même, depuis qu’il a appris le métier, donc c’est parfois un peu difficile de lui faire comprendre que les choses ont changé. »

UN POUR TOUS…

Pour Jean-Claude Lazard, qui codirige Mobilier Bonn avec son père André, la confiance est également un grand atout. « À deux, on est plus forts, réalise-t-il. Il y a une confiance absolue et un règlement plus facile des problèmes, des actions, de la

gestion. » Dans l’entreprise, chacun a sa tâche. Jean-Claude prend en charge la partie créative – achat des objets, du mobilier, mise en place, décoration, aménagement – tandis que son père gère la comptabilité. Et comme l’entreprise existe depuis 160 ans, Jean-Claude Lazard ne s’est jamais demandé où il travaillerait. « J’ai toujours aimé faire ça, parce que j’ai baigné dedans depuis mon enfance. » Mais avant d’intégrer complètement l’entreprise, il a pris le temps d’étudier l’art et d’effectuer des stages à Paris. Il représente aujourd’hui la sixième génération de l’établissement, qui s’appelait autrefois Bonn Frères. Au Domaine de la Gaichel, à la frontière belge, ils sont quatre à gérer au quotidien. Céline et Erwan Guillou épaulent les parents, Michel et Claudine Gaul-Jacquemin. Erwan, le gendre, explique : « Pour travailler en famille, il faut


COVERSTORY

LAURENT MULLER

Muller & Associés

PASCALINE SMETS Smets

NICOLAS SZELE

Le Fin Gourmand

JEAN-CLAUDE LAZARD

Mobilier Bonn

JULES GEORGES

Ateliers Nic. Georges

déc

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Décembre 2016 —

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COVERSTORY

NICOLAS SZELE 30 ans

cursus

d’abord avoir chacun sa place pour ne pas se marcher sur les pieds. » Et puisque le domaine familial compte deux restaurants et deux hôtels, il est possible de nommer chacun responsable d’une place spécifique.

prédécesseur

Gérard Szele (père) PGS (Le Fin Gourmand) activités

restauration nombre d ’ employés 16 chiffre d ’affaires 1,3 M €

LAURENT MULLER 36 ans

cursus

docteur en sciences économiques prédécesseur

Marc Muller (père) Muller & Associés (avec Frédéric Muller, frère) activités

conseil économique et fiduciaire nombre d ’ employés

33 chiffre d ’affaires

2,3 M €

JULES GEORGES 32 ans

cursus

ingénieur en génie mécanique MSc ETHZ prédécesseur

Jean-Nicolas Georges (père) Ateliers Nic. Georges activités

révision des moteurs, mécanique de haute précision et conception nombre d ’ employés 48 chiffre d ’affaires 5 M €

PASCALINE SMETS 34 ans

cursus

économétrie financière prédécesseurs

Carine et Thierry Smets (parents) Smets activités

mode nombre d ’ employés

75 chiffre d ’affaires

25 M €

JEAN-CLAUDE LAZARD cursus

• bac mathématiques • ESAG & AI (école d’arts graphiques et d’architecture d’intérieur) à Paris prédécesseurs

André Lazard (père) et Paul Lazard (grand-père) Mobilier Bonn activités

vente de mobilier et conseil en aménagement nombre d ’ employés 13 chiffre d ’affaires NA

028 ­—

— Décembre 2016

SANS TRANSITION (OU PRESQUE)

Pour d’autres, la génération précédente a eu une place plus restreinte dans la transition. Laurent Muller a repris l’entreprise de son père, Fiduciaire Marc Muller, en 2006, avec son frère Frédéric. Quand leur père a décidé d’arrêter, ils ont choisi de reprendre à deux, mais dans une autre direction. Ils ont donc stoppé l’activité d’audit pour démarrer dans le métier de conseil économique et fiduciaire. Ils ont également changé le nom en Muller & Associés. « C’était voulu, explique Laurent. C’est très difficile de travailler avec les deux générations. Mon père voulait arrêter, c’était clair et net, et nous on voulait faire notre projet. » Toutefois, Marc Muller a pu aider ses fils durant environ un an. Il les a introduits dans le métier, les a présentés à la clientèle. Sa connaissance des clients et des dossiers était autant d’informations qui ne pouvaient être qu’utiles aux deux jeunes entrepreneurs. Entre les deux frères, en revanche, c’est facile. « On a le même objectif. On a presque le même âge. On est sur la même longueur d’onde », confie Laurent. Et puis, la réputation familiale a aussi sa valeur ajoutée. « Ça donne une crédibilité, un ancrage. Les clients savent à qui ils parlent. » Jules Georges s’est vu remettre les clés des Ateliers Nic. Georges du jour au lendemain. Son père, Jean-Nicolas Georges, a libéré son bureau en un instant. « Il était assez âgé et n’était pas motivé à m’expliquer tout le parcours pour me mettre dans le bain », se souvient Jules. Au niveau de l’autorité et de la prise de décisions, ça n’a pas été facile. « J’ai dû beaucoup travailler pour gagner le respect de tout le monde dans la société. Au début, je téléphonais à mon père toutes les heures pour savoir quoi faire dans tel ou tel cas. » Comme le soulignait Olivier Lacour, partner et deal advisory de KPMG Luxembourg, dans le cadre du dossier digital « Transmission d’entreprise » de Paperjam.lu (voir page 104), « un projet de reprise est conditionné par l’adhésion des salariés et des futurs partenaires. Afin d’assurer une transition en douceur, l’assistance, dans un premier temps, du dirigeant cédant est souvent un atout. » Si Jules n’a pu que très peu compter sur son père, une autre figure familiale l’a bien soutenu et le soutient encore aujourd’hui. Son frère, Nic. « C’est la ‘bonne âme’ de la société, c’est avec lui que les gens parlent. C’est un filtre vis-àvis de moi », admet le jeune ingénieur en génie mécanique.

INTRODUCTION EN DOUCEUR

Jean-Paul, Willy et Pascaline ont plongé tôt dans le business familial. Pour eux, la transition semblait donc plus naturelle. Pour autant, Jean-Paul Erasmy, gérant d’Erasmy – Pompes funèbres, ne s’attendait pas à prendre les rênes de l’entreprise seul. « Mon père a toujours voulu que

LE JUSTE MILIEU On le voit, dans l’ensemble, la décision de prendre la relève vient de la génération « à venir » et est un choix assumé et réfléchi. Prendre la succession de l’entreprise a des impacts à plusieurs niveaux. Le business, déjà présent au quotidien sur le lieu de travail, l’est aussi à la maison et aux fêtes de famille. « Au début, on essayait de ne pas parler de la boucherie lorsqu’on était ensemble, mais bien vite l’entreprise revient », remarque Anne Kaiffer (Boucherie Kaiffer). Un constat que partage Sven Hilger (Ost Fenster) : « On ne s’arrête jamais de travailler. Même durant les fêtes de famille, on parle toujours business. » Dans la famille Szele (Le Fin Gourmand), le sujet « restaurant » ne passe pas les portes du bâtiment. « C’est très compliqué, mais on essaie de respecter au maximum. Dès qu’on se retrouve entre nous, on se force à éviter complètement le sujet de l’entreprise. Le week-end ou le soir quand on mange ensemble, on ne parle pas du restaurant. »

mon frère aîné reprenne l’entreprise avec moi. Il a fait des études de maître menuisier, mais a ensuite changé de carrière pour devenir curé. Pour moi, c’était logique de reprendre l’entreprise familiale. » Il a donc rejoint la société après une 13e en commerce et la gère en solo depuis 2009. L’activité, il l’a suivie depuis son enfance. Et c’est à ses yeux un bel avantage. « J’ai appris beaucoup de choses à la maison, que des personnes qui ne sont pas dans une entreprise familiale ne savent pas et doivent apprendre dans une école ou une université. Dans une entreprise familiale, on apprend ça au quotidien », explique-t-il. Willy Hein a toujours été fasciné par l’entreprise de 85 ans que son père Alphonse gérait jusqu’à son arrivée. Reprendre Hein Group (Sablière, Transports, Déchets) était donc une évidence. Après ses études en économie à Trèves, il a intégré le groupe en tant qu’attaché de direction. C’était en 2009. Deux ans plus tard, il a pris la responsabilité de la société Sablière Hein. « J’ai travaillé deux ans avec la direction pour comprendre ce qu’il se passe un peu dans toutes les sociétés. » Cette période lui a permis de s’imprégner de sa vision des choses, tout en participant déjà à la prise de décision, en donnant son avis, qui était souvent pris en compte. Et depuis 2016, en plus de la sablière, Willy prend également en charge la société Transports Hein. Depuis qu’il est à la gestion, son père se montre discret. « Si j’ai besoin d’un conseil, il me le donne. Sinon, je peux travailler de manière autonome, ce qui est bien. » Dans la famille Smets, il y a six enfants. Les trois garçons ne sont pas attirés par le milieu – le prêt-à-porter –, une des sœurs a suivi une vocation d’artiste, l’autre étudie le marketing, « donc, qui sait… », et Pascaline, l’aînée, est directrice artistique. De Smets, bien sûr. Baignée

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COVERSTORY

JEAN SCHUMACHER

JEAN SCHUMACHER

Toiture Moderne

33 ans

cursus

• 2008 : diplôme de fin d’études secondaires techniques • 2011 : brevet de maîtrise charpentier • 2011 : gérant associé Toiture Moderne prédécesseur

Fred Weber (oncle)

& LAURENT MEHLEN 41 ans

cursus

LAURENT MEHLEN Toiture Moderne

• 1995 : apprentissage ferblantier • 2001 : brevet de maîtrise ferblantier • 2005 : gérant associé Toiture Moderne prédécesseur

Fred Weber (parrain) Toiture Moderne activités

charpente, maison en bois, ferblanterie et couverture nombre d ’ employés 50 chiffre d ’affaires 4 M €

SVEN HILGER 30 ans

cursus

• CATP en menuiserie • brevet de maîtrise en vitrier prédécesseur

Romain Hilger (père) Ost Fenster activités

SVEN HILGER Ost Fenster

dans les show-rooms depuis sa plus tendre enfance, elle buvait déjà à l’époque les paroles de sa maman, Carine. Plus tard, son père lui a montré la comptabilité, les paramètres importants, les taux de rentabilité… La recette gagnante ? « Pour s’assurer d’une transmission tout en douceur, on conseille d’impliquer les enfants dans la société le plus tôt possible, de les initier au métier pour qu’ils commencent à y prendre goût dès le plus jeune âge », explique Yves Even, partner, Entrepreneuriat / PME et entreprises familiales au sein d’EY Luxembourg. Pour autant, la jeune Pascaline ne se voyait pas arriver si tôt dans l’entreprise. « Après mon 030 ­—

— Décembre 2016

master en économétrie financière, j’ai décidé de faire de l’architecture. Je suis partie à Louvain-laNeuve et on m’a demandé de poser un choix. » Entre poursuivre ses études et rejoindre pleinement la société familiale, la décision n’a pas été difficile à prendre. « J’adorais vraiment le business familial », sourit-elle. Dans l’idéal, Pascaline aurait souhaité pouvoir faire un parcours préalable dans d’autres sociétés, similaires, pour apprendre, être soumise à un regard extérieur. En parallèle à ses études, elle travaillait à mi-temps dans l’entreprise. Mais pour sa maman, c’était le temps plein, ou rien. « Mes parents sont vraiment des personnes faciles avec

menuiserie extérieure, production de fenêtres, portes d’entrée et murs-rideaux en bois et bois-aluminium nombre d ’ employés 80 chiffre d ’affaires 10,9 M €

qui travailler, qui m’ont laissé beaucoup de liberté dès le début, je me suis donc épanouie dans la société. »

QUAND LA PASSION L’EMPORTE

« Je ne voulais pas être cuisinier, parce qu’on m’a dit de ne pas faire ce métier. » Durant sa jeunesse, Nicolas Szele pensait devenir architecte ou ingénieur, mais après un job d’étudiant dans un bureau d’architectes, « je savais que je ne voulais plus faire ça ! » C’est son père, Gérard, toujours à la tête du restaurant Le Fin Gourmand sur la route d’Esch, qui ne voulait pas qu’il


Assess the elements, plan the best, forget the worst, believe in your strengths. And go for it. Think and Act wavestone-advisors.com


LE CON TRE

LE POU R

COVERSTORY

Vie privée

« Personne ne nous dit ce qu’on doit faire. C’est toujours à nous de décider. » LYNN HILGER

« La vie privée et le travail se mélangent. Ce n’est pas fini à 17 h, on est toujours un peu représentant de la société, même après le travail. » WILLY HEIN

« Si mon petit garçon est malade demain, je peux rester à la maison et je fais du télétravail, par exemple. » WILLY HEIN

Confiance « Le plus important, c’est la confiance que l’on peut avoir l’un envers l’autre. » JEAN SCHUMACHER « On s’est toujours très bien entendus avec nos (beaux-)parents, ce qui nous laisse déjà une certaine liberté avant de reprendre officiellement la maison. » ERWAN GUILLOU

Remplacement « Je suis sûre d’avoir une personne de confiance qui puisse me remplacer ou me donner un coup de main. » ANNE KAIFFER

Vision partagée « Mon frère et moi, on a des horizons, des objectifs qui sont les mêmes. » LAURENT MULLER « On a la même éducation, les mêmes valeurs, les mêmes intérêts. » JEAN-CLAUDE LAZARD

devienne cuisinier. « Il m’a toujours dit que c’était un métier dur, intense, qu’on travaille toujours quand les autres s’amusent, comme on dit. » Mais il ne voulait pas non plus qu’il reste à la maison à ne rien faire. « Il m’a mis à nettoyer des salades et des légumes en attendant. Et puis, au fur et à mesure, j’ai eu un peu d’intérêt pour ça. » Après six mois, il apprenait les bases de la cuisine auprès de confrères, et au mois de septembre suivant, il intégrait l’école hôtelière. Le diplôme en poche, il s’est fait de premières expériences au Sofitel de Strasbourg et chez Jean-François Piège, à Paris. Aujourd’hui, Nicolas a carte blanche en cuisine tandis que son père gère la comptabilité. Est-ce qu’il regrette ? « Pas du tout ! Tant qu’il y a la passion, on ne regrette pas. »

À DEUX, VOIRE À TROIS

Jean et Laurent ne sont pas les fils de Fred Weber. Ils ne sont d’ailleurs pas frères, ni même cousins. C’est pourtant bien une histoire de famille qui se prolonge pour Toiture Moderne. Le premier est son neveu. Le deuxième est son filleul. Ensemble, ce sont deux gérants associés. 032 — ­

— Décembre 2016

Gap générationnel « C’est difficile de travailler avec les deux générations. » LAURENT MULLER « Il y a un petit conflit générationnel qui vient du côté technique qui a évolué depuis les 40 années passées. » ANNE KAIFFER

Regard extérieur « On reste confinés dans notre univers. Aller dans d’autres entreprises préalablement aurait pu me donner des idées différentes, qui ne sont pas forgées par l’éducation qu’on reçoit de nos parents. » PASCALINE SMETS

Tensions internes « Il y a des tensions, ça arrive. Le plus important, c’est de tout de suite faire en sorte que ça s’arrange, ne jamais oublier que c’est la famille. » NICOLAS SZELE

Et leurs histoires sont similaires. Tous deux ont commencé à travailler pour la société durant les congés scolaires, dès l’âge de 15 ans. Le filleul, Laurent Mehlen, aujourd’hui âgé 41 ans, est aux commandes depuis 2005. Jean Schumacher, 33 ans, s’est associé à lui en 2011. Fred Weber, lui, s’est retiré petit à petit, mais reste passionné par l’entreprise bientôt sexagénaire. Il leur a appris beaucoup depuis leurs premiers jours jusqu’à la reprise, et laisse à présent les mains libres à ses successeurs. Ceux-ci en ont retiré d’humbles leçons : « Il a toujours dit qu’il fallait respecter le fait que les ouvriers travaillent ‘toujours’ dans des conditions difficiles à l’extérieur. Il faut le tester soi-même. Si on arrive à le faire, alors, on peut arriver à tout. » Chez les Hilger, il y a Sarah, 25 ans, en charge du marketing, Lynn, 28 ans, responsable du service à la clientèle, et Sven, 30 ans, directeur de la vente privée et de la technique. Tous trois ont entamé, ensemble, un processus de transmission au sein de la menuiserie Ost Fenster, la société de leur père. Celle-ci se fait avec l’accompagnement de la Banque de Luxembourg (lire aussi en p. 36). « Ça nous donne beaucoup de pistes

UNE LÉGITIMITÉ À TOUTE ÉPREUVE Tout poste à responsabilité implique de prendre des décisions, d’imposer des choix, de donner des ordres. Pour « le fils de », se faire accepter en tant que « nouveau chef » n’est pas toujours naturel. Pour Jules Georges (Ateliers Nic. Georges), « un beau diplôme ne suffit pas à impressionner des gens qui travaillent depuis des années dans la société ». « C’est toujours un peu compliqué si on est le fils du patron, il y a des clichés… mais je crois que c’est tout à fait normal », confie Willy Hein (Hein Group). Particulièrement quand le successeur a été présent dans la société tout au long de son enfance, comme Anne Kaiffer (Boucherie Kaiffer) : « Il y a une vendeuse qui est là depuis 24 ans, une autre depuis 18 ou 20 ans. Elles m’ont vu grandir. Ça peut parfois créer des tensions, parce que pour elles, c’est difficile d’accepter une critique de ma part. Au début, c’était un peu étrange. Mais il n’y a jamais eu de frictions, ça n’a jamais vraiment posé problème. » Les réponses à cette « transition du pouvoir » ne sont pas légion. « Il n’existe pas vraiment d’apprentissage au métier d’entrepreneur. Le feeling de la direction d’entreprise, ça ne s’apprend nulle part, ni à l’université, ni dans les filières techniques », selon Romain Schmit, secrétaire général de la Fédération des artisans.

de réflexion pour le futur, qui sont très importantes pour que cette transmission soit un succès », explique Lynn. C’est donc avec cette vision en tête qu’elle a étudié la gestion, à Aix-en-Provence, puis à Montréal, avant de rejoindre la société il y a de cela quatre ans. Son frère Sven y travaillait déjà un an plus tôt et leur sœur Sarah les a rejoints en 2014. Pour les deux filles, rejoindre la société a toujours été une évidence. « Je me suis décidée très tôt, vers 15-16 ans, à prendre la relève de mon père, un jour », raconte Lynn. Pour Sven, ce n’était pas clair. « J’ai commencé par un CATP de mécanicien industriel et de maintenance, et j’ai voulu faire carrière dans la police. J’ai finalement décidé d’entrer dans la société, alors j’ai fait un CATP en menuiserie et un brevet de maître vitrier. » Là où ils ont aussi de la chance, c’est que l’ambiance est au beau fixe à la maison. « Nous avons une très bonne relation », confirme Sarah. « On s’entend très bien dans la famille », renchérit Lynn. À présent tous les trois actifs dans la société, ils préparent cette transition en douceur pour, dans cinq ans environ, permettre à leur père de partir sereinement en pension, avec une relève décidément bien assurée. 

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COVERSTORY

ERWAN GUILLOU

Domaine de la Gaichel

ANNE KAIFFER

Boucherie Kaiffer

WILLY HEIN

Hein Group

JEAN-PAUL ERASMY

Erasmy – Pompes funèbres

034 ­—

— Décembre 2016


S E T O D ANEC ANNE KAIFFER 36 ans

cursus

• licence en journalisme à l’ULB MA International Journalism à City University, Londres • maître boucher-charcutier à Luxembourg prédécesseur

Théo Kaiffer (père) Boucherie Kaiffer

T R AGIQU E Le début de la vie professionnelle de Jean-Paul Erasmy a été marqué par le tragique accident de Luxair en novembre 2002. « Auparavant, personne n’avait jamais été confronté à un accident d’une telle envergure ayant causé la mort de tant de personnes. Notre entreprise a vécu des moments forts en émotions durant toute la semaine. »

activités

boucherie, charcuterie et traiteur nombre d ’ employés

14 chiffre d ’affaires

NA

JEAN-PAUL ERASMY 34 ans

cursus

• 2002 : 13e LTECG commerce • 2002-2009 : Erasmy – Pompes funèbres • 2009 : gérant Erasmy – Pompes funèbres

C ’ E S T Q U I L E PA T R O N  ? « Souvent, quand le personnel appelle le patron, on est deux à se retourner ! », sourit Anne Kaiffer.

prédécesseur

Ernest Erasmy (père) Erasmy – Pompes funèbres activités

pompes funèbres nombre d ’ employés 10 chiffre d ’affaires NA

WILLY HEIN 33 ans

DÈ S L E BE RC E AU Erwan Guillou était prédestiné à rejoindre le Domaine de la Gaichel : « Mes parents ont fêté ma naissance dans le restaurant dans lequel je travaille actuellement. »

cursus

économie prédécesseur

Alphonse Hein (père) Hein Group activités

Sablière Hein, Transports Hein, Hein Déchets nombre d ’ employés 205 chiffre d ’affaires 28 M €

ERWAN GUILLOU 37 ans

cursus

autodidacte

G6 Régulièrement, toute la famille Georges se réunit en « G6 ». « C’est un moment privilégié où on se rassemble et discute. C’est là que je peux communiquer tous les changements que je fais dans la société. C’est apprécié », confie Jules Georges.

prédécesseurs

Michel et Claudine Gaul-Jacquemin (beaux-parents) Domaine de la Gaichel MAISON MODERNE

activités

hôtellerie et restaurant (auberge et étoilé) nombre d ’ employés 45 chiffre d ’affaires NA

C H ÂT E A U G O N F L A B L E « L’entreprise a toujours été une part de notre vie à tous les trois. Je me souviens, enfants, on avait toujours des portes ouvertes gigantesques, avec des châteaux gonflables. » De quoi convaincre la relève dès le plus jeune âge au sein d’Ost Fenster. Décembre 2016 —

— 035


COVERSTORY

DE 2013 À 2016 QUE SONT-ILS DEVENUS ? Retour sur quelques-uns des 11 participants à la coverstory de 2013, pour qui la transition est terminée ou en bonne voie. Témoignages.

« J’occupe la fonction d’administrateur délégué du groupe, nouvellement organisé après une réorientation stratégique en 2016. Nous préparons actuellement l’anniversaire centenaire de l’entreprise, créée en 1917. »

BENJI KONTZ

Arnold Kontz Group

« Depuis juin 2016, j’ai repris la direction générale de Bernard-Massard et mon père en a pris la présidence. Les responsabilités sont clairement réparties, mon père me laisse (presque) tout faire et est un excellent support, car il y a assez de travail ! »

ANTOINE CLASEN

Caves Bernard-Massard

« En 2015, je suis devenu associé directeur de la nouvelle structure et je pilote depuis le développement et la diversification des activités de la société. L’entreprise individuelle est alors devenue une société à responsabilité limitée avec comme associés à parts égales mon père, Marc Decker et moi-même. »

LAURENT DECKER Decker-Ries

S T N I O EN 5 P

N O I T I S N A R T A L E D LES CLÉS N O I S S I M S N A R T A L ET DE

JEAN MULLER

Moulins de Kleinbettingen

036 ­—

— Décembre 2016

Quand céder ? Comment préparer cette phase ? Quels mots employer avec la jeune génération ? Les questions sont tout aussi nombreuses dans la tête du cédant que dans celle(s) du ou des futur(s) repreneur(s). « Il faut tout simplement leur dire qu’ils sont les bienvenus », note Philippe Depoorter.

Tracer un cadre de travail « Aller vers l’entreprise n’est pas une obligation, mais n’est pas un droit non plus. Il faut mettre le meilleur cadre en place possible pour que les conditions d’accès conviennent à chaque partie. » À cette fin, celui qui cède doit tracer un cadre de travail et formuler lui-même la demande, indique le spécialiste de la Banque de Luxembourg. Le repreneur, quant à lui, devra formuler une sorte de contre-dette.

Préserver l’harmonie « Je dirige l’entreprise en tant que managing director depuis le 1er janvier 2015. Quand j’ai commencé en 2010 les responsabilités managériales étaient de 20/80 vis-à-vis de mon père. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Nous sommes très complémentaires, et je pense et espère que mon père restera encore actif de nombreuses années. »

Favoriser le dialogue

Philippe Depoorter, membre du comité de direction élargi et family practice leader à la Banque de Luxembourg, partage différents points à ne pas perdre de vue à l’approche d’une transmission familiale. Une liste non exhaustive pour entamer la réflexion. « Notre métier n’est pas de faire des programmes ni de prodiguer des enseignements académiques, mais de mettre en place le cadre de réflexion sur certaines questions essentielles et, en formant des groupes de pairs, favoriser les échanges entre ceux qui, à un moment de leur vie, ont rencontré ces mêmes types de questions. »

Préserver l’harmonie et prévenir les conflits sont des axes prioritaires. « La force de l’entreprise familiale vient de l’intersection des différents cercles, familiaux et professionnels, mais il faut maintenir un degré suffisant d’écartement entre ces différents cercles afin d’éviter que la situation devienne difficile en cas de superposition totale », ajoute Philippe Depoorter.

Établir une charte ou un pacte La transition est aussi l’occasion d’examiner l’intervention des membres de la famille dans la gestion de l’entreprise sous un autre jour. La nouvelle génération pourrait ainsi endosser un rôle d’actionnaire et laisser la gestion opérationnelle à un tiers.

Du consensus, encore et toujours Se parler et encore se parler pour créer le consensus nécessaire à la pérennité de l’entreprise : le principe sera immuable et devra être répété une fois la transition assurée, lors des moments-clés de l’évolution de l’entreprise. Ou tout simplement à l’heure du bilan annuel des activités.

ENJEU COMMUN, APPROCHES DIFFÉRENTES La Banque de Luxembourg a choisi d’opérer dans le secteur des entreprises familiales plus par approche sur le long terme de cette clientèle que par souci d’un retour direct sur investissement. Son travail se décline par des interventions en facilitation pour la famille, des ateliers de sensibilisation pour les potentiels jeunes repreneurs et des programmes de développement personnel pour ceux qui décident « d’y aller ». La banque est d’ailleurs à l’initiative, avec la haute école belge l’Ichec Brussels Management School, d’une chaire en entreprises familiales.


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avec l'Université Panthéon-Assas Paris II

avec l'IUT Longwy de l’Université de Lorraine

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OBJECTIFS

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› acquérir des compétences pointues dans le domaine de la gestion d’entreprise ;

› préparer les participants à des fonctions d’encadrement et de management dans les directions RH d’entreprises nationales et internationales ;

› apporter une connaissance technique et approfondie en contrôle de gestion avec une connaissance de l’environnement juridique ;

› maîtriser les outils et concepts des 5 phases de la gestion de projet grâce à l’acquisition d’une boîte à outils directement mobilisable ;

› tenir une comptabilité générale, construire les documents de synthèse, établir les déclarations sociales et fiscales, élaborer des budgets, déterminer des coûts, gérer la trésorerie, etc.

› expérimenter les techniques de gestion dynamique de projet et découvrir les méthodes centrées sur l’humain.

avec l’Université de Lorraine

› développer des capacités d’adaptation et d’innovation dans la fonction de gestionnaire. PUBLIC CIBLE › titulaire d'une maîtrise (BAC+4), quel que soit le domaine ; › possibilité d'une validation des acquis professionnels.

› amener à prendre des décisions dans le domaine des ressources humaines tout en tenant compte des modèles de gestion et des modes de gouvernance présents et susceptibles d’évoluer dans leur entreprise.

PUBLIC CIBLE

› titulaire d'un diplôme universitaire de niveau BAC+4, quel que soit le domaine ;

› titulaire d'un diplôme universitaire BAC+2 dans le domaine tertiaire (économie, droit, comptabilité) ou dans le domaine de la gestion et de l’économie ;

› possibilité d'une validation des acquis professionnels.

› possibilité d'une validation des acquis professionnels.

PUBLIC CIBLE

PUBLIC CIBLE › titulaire d'un diplôme universitaire BAC+2, quel que soit le domaine ; › possibilité d'une validation des acquis professionnels.

Début de la formation: 23 janvier 2017

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Durée : environ 220 hrs réparties sur 2 années académiques

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BRÈVES

ÉCONOMIE & POLITIQUE

P L A N E TA RY R E S O U R C E S

L’ÉTAT À L A TABLE DES GRANDS En investissant 25 millions d’euros pour entrer au capital de Planetary Resources, la SNCI est devenue le deuxième actionnaire de la société américaine spécialisée dans l’exploitation de ressources spatiales. Un choix justifié par le vice-Premier ministre Étienne Schneider (à droite) par la volonté du gouvernement de bénéficier d’« une ouverture sur le marché américain et de côtoyer tous les grands noms qui y ont déjà investi comme Richard Branson de Virgin ou Eric Schmidt de Google ». Au conseil d’administration, le Luxembourg sera représenté par Georges Schmit, membre du board de Spaceresources.lu et ancien monsieur Silicon Valley du Grand-Duché.

« NOTRE LANGUE NE S’ÉTEINDRA QU’AVEC LE DERNIER LUXEMBOURGEOIS ET CELA NE SERA PAS POUR DEMAIN. » Joseph Schloesser, dépositaire de la pétition 728 Le succès fulgurant de la pétition visant à consacrer le luxembourgeois comme première langue officielle en matière administrative et judiciaire a suscité une autre pétition plus nuancée. Son auteur déplore un « alarmisme » infondé et plaide pour une approche linguistique pragmatique sur fond d’ouverture envers les étrangers. La pétition est accessible sur le site de la Chambre des députés jusqu’au 6 décembre.

Décembre 2016 —

— 039


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BRÈVES

BRÈVES

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La Chambre de commerce Dans son avis sur la réforme fiscale, la Chambre de commerce estime que plusieurs mesures font défaut, telles qu’« une remise en cause totale ou partielle » de l’impôt sur la fortune, « de nouvelles dispositions sur la propriété intellectuelle » ou « la refonte de la fiscalité foncière ».

ENQUÊTE EN COURS Véritable serpent de mer, la question de la distorsion des prix pour les commerçants du Grand-Duché en raison d’une « restriction territoriale de l’offre » revient sur le devant de la scène à l’initiative du Secrétariat général du Benelux. Via une enquête en ligne coordonnée dans les trois pays, l’instance souhaite évoquer ce dossier au niveau européen afin « de dégager des pistes de solutions ». Fin de l’enquête en ligne prévue à la mi-décembre. CONFUCIUS À L’UNI Dès 2017, l’Université du Luxembourg abritera un Institut Confucius afin, notamment, de dispenser des cours de chinois et diffuser la culture de l’Empire du Milieu à l’étranger. Le professeur Rainer Klump, recteur de l’Université du Luxembourg, a signé un accord avec l’Université Fudan de Shanghai, l’une des meilleures du pays. À l’avenir, l’Institut Confucius ambitionne d’établir une plateforme de haut niveau consacrée aux échanges scientifiques, culturels et économiques. 040 — ­

BIENTÔT LE JEAN MONNET 2 La Chambre des députés commence à se pencher sur le projet Jean Monnet 2 visant à réunir les 3.000 fonctionnaires de la Commission européenne sur un même site d’ici 2021/2022. Le projet final offrira sa 8e tour au Kirchberg et s’étendra sur 111.000 m² hors-sol et 78.000 m² de sous-sol. Coût du projet final : 526,3 millions d’euros, qui seront remboursés par la Commission.

15,6 % Selon Eurostat, un adulte sur six est obèse au Luxembourg. Un chiffre légèrement inférieur à la moyenne européenne, située à 15,9 % des résidents de plus de 18 ans. Au Grand-Duché, les personnes touchées par ce fléau sont principalement des hommes, âgés entre 65 et 74 ans et possédant un faible niveau d’éducation. L’AUTOBAHN BIENTÔT PAYANTE

Portée devant la Cour de justice de l’Union européenne par la Commission, l’introduction d’une taxe pour l’usage des autoroutes allemandes a finalement fait l’objet d’un accord entre Bruxelles et Berlin. Les frontaliers et les touristes européens bénéficieront de montants plus favorables que ceux initialement envisagés. La taxe devrait entrer en vigueur au 1er janvier 2017.

— Décembre 2016

Pour les 1.300 résidents allemands, belges et français interrogés par le cabinet de conseil fiscal Atoz Tax Advisers Luxembourg, le Grand-Duché apparaît comme un pays « bien géré » et qui doit « servir de modèle ». Une image positive expliquée aussi bien par les investissements dans les infrastructures que par la gestion des comptes publics. Même si 26 % des sondés font état de l’attractivité fiscale du pays, 60 % d’entre eux y voient davantage un pays très ouvert aux investisseurs étrangers.

T WINERG S’ÉTEINT Les 14 salariés de la centrale turbine gaz-vapeur ont obtenu des mesures d’accompagnement comme des indemnités extra-légales liées à l’ancienneté ou un préavis prolongé pour ceux toujours sans emploi. Engie Electrabel, Enovos Luxembourg et ArcelorMittal ont décidé en juillet de la fermeture définitive de la centrale qui fonctionnait en fonction des prix du marché depuis 2014.

PRESSE TURQUE L’Association luxembourgeoise des journalistes (ALJ) appelle à une réaction du Luxembourg et du Conseil de l’Europe alors que les purges déclenchées après la tentative de coup d’État du 15 juillet s’attaquent aux médias. Treize mandats d’arrêt ont été délivrés à l’encontre de responsables et rédacteurs du journal d’opposition Cumhuriyet. 130 journalistes sont désormais emprisonnés en Turquie.

LICENCE CC

« Un pas en avant qui reste cependant perfectible. »

UN PAYS SOURCE D’INSPIRATION


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LE DATA CENTER DE L A DISCORDE Alors qu’une étude commanditée par Lux-Airport recommande l’installation d’un centre de stockage de données dans les entrailles de la gare fantôme du Findel, les principaux acteurs du secteur actifs dans le pays restent sceptiques quant au projet. Considérée par ces derniers comme « un non-sens », voire comme un projet qui « devrait tomber à l’eau » à plus ou moins long terme, l’idée est toutefois poursuivie par Lux-Airport. La société gestionnaire de l’aéroport annonce ainsi qu’il existe « des pistes très concrètes », sans rien dévoiler en raison des pourparlers en cours.

INTERPRÉTATION DIVERGENTE La décision de la Cour d’appel quant à la relocalisation du fonds d’investissement Olos se trouve au cœur du conflit qui oppose Éric Lux et Flavio Becca, ses deux principaux administrateurs. Autrefois partenaires, les deux hommes d’affaires se battent désormais par communiqués de presse interposés pour défendre leurs ambitions quant à la réallocation des actifs immobiliers d’Olos. Débouté dans un premier temps, Éric Lux assure avoir obtenu « une première étape favorable ». Flavio Becca, lui, assure que le jugement n’a « pour seul effet que de suspendre provisoirement certaines décisions ».

« UN PAYS IMPORTANT QUI EST EN POSITION NÉVRALGIQUE. » Michel Barnier Officiellement « négociateur en chef chargé de la préparation et de la conduite des négociations avec le Royaume-Uni », Michel Barnier était en visite au Luxembourg fin octobre. Une visite survenue après celles en Allemagne, en France ou en Irlande et justifiée par « l’intérêt » du pays dans les négociations à venir.

SERGE WILMES CIBLE L A CAPITALE Désigné avec 72 % des voix nouveau président du CSV Stad, le député de 34 ans se place dans la course à l’investiture pour les élections communales de 2017. Succédant à Isabel Wiseler-Lima, épouse de la tête de liste nationale CSV, Serge Wilmes ambitionne de faire revenir les chrétienssociaux au sein du conseil échevinal de la capitale, après 12 ans passés dans l’opposition. Un mandat potentiel de six ans que le député assure vouloir effectuer dans son intégralité, misant sur un poste ministériel non pas en 2018 mais bel et bien en 2023.

SVEN CLEMENT RESTE À L A BARRE Le congrès national du Parti pirate a renouvelé pour un an son comité national à la tête duquel l’entrepreneur a été réélu avec 91 % des voix. Camille Liesch a été désigné nouveau vice-président, Andy Maar reste, lui, secrétaire général tout comme Ben Allard, trésorier du parti. Le quatuor au sein du comité national est complété par René Schmit, Lucie Kunakova et Jérôme Becker.

UN BUDGET EN DEMI-TEINTE Bien que satisfait de la bonne tenue des finances publiques, l’OGBL réclame, dans son avis sur le projet de budget 2017, un coup de pouce supplémentaire pour le pouvoir d’achat des ménages les plus faibles, via notamment une hausse de 10 % du salaire social minimum. Saluant « le niveau d’investissement élevé retenu en matière d’enseignement, de mobilité ou de santé », le syndicat estime que des efforts doivent être faits en ce qui concerne la redistribution sociale, car « les inégalités n’ont cessé de s’accroître au cours des dernières années ». REFONTE DU BAIL COMMERCIAL Adopté en conseil de gouvernement à l’été 2015, le projet se trouve actuellement en discussion en commission. Son objectif : équilibrer les droits du bailleur et du locataire, tout en protégeant ce dernier des pratiques abusives. Outre l’interdiction du « pas-de-porte », la baisse des charges locatives à trois mois maximum ou l’adaptation de la durée du bail, le texte prévoit également d’autoriser la sous-location. Mais à la condition de verser un loyer équivalent au montant d’une location classique, afin de supprimer les activités commerciales intermédiaires. Décembre 2016 —

— 041

SV E N B E C K E R (A R C H I V E S) , PA R T I P I R AT E

ANCRAGE AUTOMNAL Les élections législatives se tiendront désormais en octobre, d’après une récente décision du gouvernement, tranchant un décalage entre la loi électorale et la Constitution. Le projet de loi prévoit que les élections soient organisées « au jour qui porte le même quantième que le jour des dernières élections ». Si ce jour n’est pas un dimanche, les élections seront avancées au dimanche le plus proche. Les prochaines se dérouleront alors le 14 octobre 2018.


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BRÈVES

L A DÉFENSE MISE À MAL Un rapport spécial de la Cour des comptes publié fin octobre dénonce certaines décisions prises dans le cadre de la réorganisation de l’armée, telle que votée dans la loi modifiée du 21 décembre 2007. Bien que destiné à augmenter l’effort de défense à 0,6 % du PIB d’ici à 2020 et accroître les effectifs, le texte manquerait d’une programmation militaire à long terme selon les magistrats financiers. Pour justifier sa remarque, la Cour prend l’exemple des ratés autour de l’achat de l’avion A400M ou l’absence d’investissement à composante militaire dans le domaine spatial.

TIHANGE 2 DANS LE VISEUR La publication des conclusions d’une étude autrichienne a semé le doute sur la sécurité des centrales nucléaires belges. Pas moins de 90 communes allemandes, néerlandaises et luxembourgeoises, frontalières de la Belgique, se préparent à entamer une action en justice contre Engie,

Electrabel et l’Agence fédérale belge de contrôle nucléaire pour les forcer à fermer le réacteur de Tihange 2, dans lequel des microfissures ont été découvertes. La commune de Wiltz – au nom d’une trentaine de communes du Luxembourg – figure parmi les parties prenantes.

12 MILLIONS € La quadripartite santé s’est accordée fin octobre sur de meilleurs remboursements des soins dentaires et ophtalmologiques, comme un deuxième détartrage annuel ou encore une prise en charge accrue des coûts de lentilles de contact, dès le 1er janvier prochain. Il en coûtera 12 millions d’euros à l’assurance maladiematernité, qui vient de dépasser le plafond de ses réserves.

CHANGEMENTS DANS L A CONTINUITÉ Depuis le 1er novembre, Jeannot Waringo et Guy Heintz ne sont officiellement plus aux commandes de l’Inspection générale des finances et de l’Administration des contributions directes. Les deux personnalités ont laissé la place à Pascale Toussing et Étienne Reuter. Tous deux hauts fonctionnaires actifs à la tête notamment de l’Office du Ducroire pour le premier, et directrice de la fiscalité et présidente du Conseil économique et social pour la seconde.

CROISSANCE 2017 REVUE À LA BAISSE

L’ancienne ministre du Logement et de la Culture, désormais commissaire générale en charge de l’Exposition universelle, est revenue des Émirats arabes unis avec la confirmation de la participation du pays à cet événement international. Portant sur le thème « Connecter les esprits, créer le futur », l’Expo 2020 revêt une importance stratégique pour l’image de marque du pays dans cette région du globe où se trouvent plusieurs importants partenaires commerciaux de la Place. En 2015, les échanges avec les Émirats arabes unis atteignaient 580 millions d’euros.

INDEX ATION Un nouveau règlement grand-ducal élaboré par le ministère de la Justice relève les seuils de saisie-arrêt sur salaire dans le cas d’un recou­ vrement de créance ordonné par la justice de paix. À partir du 1er décembre, le seuil plancher passera de 550 à 722 euros net. Les autres tranches sont également décalées jusqu’à 2.296,01 euros (contre 1.750 euros auparavant), seuil de rémunération à partir duquel la saisie pourra être illimitée. 042 — ­

— Décembre 2016

56 KG Chaque année, un résident luxembourgeois jette l’équivalent de 56 kilos de nourriture qui aurait pu être consommée, en raison d’une mauvaise compréhension des dates de péremption. Soit 68.000 tonnes pour l’ensemble du pays. C’est l’un des enseignements tirés d’une première étude nationale lancée par le gouvernement dans le cadre d’une action de sensibilisation au gaspillage alimentaire. Un gâchis en grande partie imputable aux citoyens (72,4 %) et qui concerne particulièrement les fruits et légumes (44 % des denrées jetées).

Annoncée à 4,6 % en 2017, la croissance du PIB devrait être moins importante que prévu, selon les dernières estimations dévoilées par le Statec auprès des membres de la commission des finances et du budget. De l’ordre de 3,5 à 4,0 % en 2016, la hausse du produit intérieur brut devrait tout de même se situer au-delà de la barre des 4 % en 2017. Le chômage, lui, devrait poursuivre sa décrue pour atteindre 6,2 % de la population active – contre 6,4 % actuellement. Face à l’incertitude actuelle autour du Brexit, les analystes n’ont pas été en mesure d’avancer un chiffre sur l’impact de cette décision sur l’économie nationale.

SV E N B E C K E R (A R C H I V E S) , M I K E Z E N A R I (A R C H I V E S) , L U C D E F LO R E N N E (A R C H I V E S) , L I C E N C E C C

MAGGY NAGEL ET DUBAÏ 2020


Quand des milliers de personnes se mettent en marche, les CFL assurent le calme nécessaire à leur sécurité et leur confort. Avec plus de 65.000 voyageurs par jour, résidents ou navetteurs de la Grande Région, les trains des CFL constituent une véritable alternative au trafic routier. Matin, midi et soir, les CFL s’engagent pour que VOUS puissiez avancer, sans embouteillages, sans stress. Sans soucis.

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

BIO EXPRESS Naissance à Denver, Colorado, le 26 janvier 1945 Diplômé en économie de la Wharton School de l’université de Pennsylvanie et détenteur d’une maîtrise en affaires internationales de la Fletcher School of Law and Diplomacy de l’université de Tufts. En 1977, il crée la Foundation on Economic Trends. Basée à Bethesda, dans le Maryland, elle travaille au niveau des enjeux environnementaux, économiques et climatiques. Opposant à la guerre du Vietnam dans les années 1960, il s’oppose ensuite à l’utilisation faite des biotechnologies et aux abus de la science de manière générale. Rifkin traduit les résultats de ses recherches en conseils pour les responsables politiques et les collectivités publiques. Il a conseillé de nombreux dirigeants européens. Auteur prolifique, il est aussi controversé, certains lui reprochant un manque de rigueur dans ses approches scientifiques.

Bibliographie 1995 – La fin du travail 1998 – Le siècle biotech 2004 – Le rêve européen 2011 – La troisième révolution industrielle

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— Décembre 2016


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ÉCONOMIE & POLITIQUE

PAT R I C K GA L BAT S

TROISIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

Prêts à suivre la piste Rifkin ?

S H U T T E R S TO C K

L’économiste américain Jeremy Rifkin a présenté le 14 novembre l’étude stratégique forgée avec l’aide de 300 experts du pays. Dix mois de travail pour un rapport de 475 pages.

Jean Lucius CEO d’Encevo

Séduisante, ambitieuse, la troisième révolution industrielle à la luxembourgeoise a le mérite de dresser une vision globale s’appuyant sur six piliers sectoriels.

Faisable ou pas ? Paperjam a recueilli les commentaires des principaux concernés.

ÉNERGIE

MOBILITÉ

L’étude Rifkin mise sur le potentiel d’efficience énergétique issu de la rénovation des bâtiments, ainsi que sur l’exploitation du vent, du soleil, de la biomasse et de la géothermie. Objectif : couvrir 70 % des besoins en énergie grâce aux sources renouvelables.

Maître mot de la troisième révolution industrielle, la mobilité doit profiter des effets conjugués de la digitalisation et des énergies renouvelables. La part des voitures individuelles passerait de 70 % à 30 % tandis que 40 % des déplacements se feraient en transports publics ou en autopartage et 40 % en mobilité active (vélo, marche…). Une gageure dans le pays qui compte le plus de voitures par habitant en Europe. Une révolution modale qui s’accompagne d’un ambitieux objectif de 100 % de véhicules zéro émission d’ici 2050, sans oublier l’émergence de transports sans conducteurs.

L’étude n’est pas quelque chose de révolutionnaire pour les spécialistes des différents sujets, mais ce qui est très bien, c’est qu’elle donne une vue d’ensemble. Il est difficile de se fixer sur un chiffre exact pour les énergies renouvelables pour l’instant, mais il faut un objectif ambitieux. Les buts affichés ne sont pas irréalistes. Le secteur connaîtra beaucoup de développements dans les années qui viennent. Le photovoltaïque jouera un rôle de plus en plus important sur les façades en leur permettant de produire de l’électricité. Les compteurs intelligents que nous avons déjà développés sont bien pour avoir une vue sur la consommation instantanée. Il faut encore investir dans les réseaux pour les rendre intelligents, ainsi que dans les modes de stockage, en particulier pour les véhicules électriques. Nous y travaillons aujourd’hui. On ne va pas pour autant couper les interconnexions avec nos pays voisins et le Luxembourg ne sera pas une île. La France, l’Allemagne et la Belgique connaîtront des tendances analogues. Ce qui est important, c’est que le Luxembourg soit le leader en Europe de ce mouvement.

François Bausch Ministre du Développement durable et des Infrastructures

Ce qui est écrit est très courageux. Cela correspond à la dynamique que l’on veut mettre en place pour décarboniser complètement les transports au Luxembourg, et ce dès 2025 pour les voitures individuelles. La multimodalité sera au cœur de toute la stratégie. C’est ce qu’il nous faut pour résoudre les problèmes de mobilité, décongestionner les espaces routier et urbain et retrouver une qualité de vie. C’est déjà ce que nous sommes en train de mettre en place autour du tracé du tram avec neuf pôles d’échange. Ce n’est pas de la science-fiction ! La conduite autonome combinée au partage de la voiture va révolutionner complètement la mobilité. Je crois que le Luxembourg peut servir de laboratoire. C’est pour cela que mon ministère et celui de l’Économie ont mis en place une plateforme de travail commune sur ce sujet. Nous allons régulièrement voir des projets innovants pour essayer de les attirer au Luxembourg. Il est aussi important que nous transformions assez vite notre centre logistique en centre durable en misant sur ces nouvelles technologies. Les transports sont le seul secteur dont les émissions de CO2 ont augmenté ces 20 dernières années. Je suis persuadé que les pays qui, aujourd’hui, décident courageusement de se lancer dans une stratégie qui essaie de décarboniser au plus vite le secteur des transports seront gagnants. Cette transition ira très vite au cours des 20-30 prochaines années. Décembre 2016 —

— 045


ÉCONOMIE & POLITIQUE

Jean-Marc Kieffer Administrateur délégué de la CDCL

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BÂTIMENT

ALIMENTATION

L’étude prône la rénovation du bâti existant et de stricts critères pour celui à construire, afin de transformer l’ensemble du parc en véritable centrale de production et de stockage d’énergie, sans oublier le recyclage et l’économie circulaire. Les bâtiments devraient pouvoir être modulables et passer d’une vocation résidentielle à une vocation commerciale et vice versa. Voire être déconstruits et remontés ailleurs.

Les zones rurales ne sont pas en reste dans la troisième révolution industrielle. L’objectif est de rendre le secteur de l’agro-alimentaire durable, de la production à la distribution. L’agriculture luxembourgeoise devrait viser la qualité, la diversité et le 100 % bio, tout en réduisant les émissions de CO2 et en comptant sur un partenariat privilégié avec la recherche. Les consommateurs devront aussi être éduqués afin de réduire le gaspillage alimentaire.

Il faut voir comment on en sort un modèle économique. Il va falloir rénover un parc immobilier plutôt âgé. Mais quels sont les incitants pour les propriétaires ? S’ils ne peuvent pas augmenter le loyer, pourquoi iraient-ils rénover leurs logements ? Cela demande beaucoup d’argent pour un retour sur investissement des années plus tard. Ce qui me plaît, c’est que M. Rifkin parle d’augmenter la densité de l’habitat. C’est en opposition avec la tendance actuelle à vouloir plus ou moins tout protéger (préservation du patrimoine, la sauvegarde des monuments, etc). Rien que le PAG de la Ville de Luxembourg va à l’encontre de cela. Il faut maintenant du courage politique au niveau national et communal. L’étude évoque l’économie circulaire avec des bâtiments qui pourraient être déconstruits. Pour les matériaux, pas sûr qu’on en trouve aujourd’hui. La tendance dans la construction de façade est traditionnellement le béton. Même le bois ne se déconstruit pas si facilement. Il y a aussi des efforts à faire sur la façon d’atteindre une certaine performance énergétique, car certains matériaux comme le Styropor ne sont absolument pas recyclables. Je suis très favorable au « Lighthouse Project ». Le secteur de la construction a déjà construit un bâtiment requalifiable en troisième révolution industrielle : le Neobuild à Bettembourg. C’est un laboratoire qui a reçu un prix de la COP21.

Le secteur agro-alimentaire et notre société sont déjà confrontés à ces thématiques depuis un moment, que ce soit au niveau du recyclage du bois, du plastique et du carton que nous utilisons pour nos emballages ou du recyclage alimentaire. Nous parlons de récupérer des sources naturelles d’eau pour alimenter nos circuits. M. Rifkin dit aussi que la troisième révolution industrielle va porter sur l’éducation, ce que nous voulons faire à travers nos projets « Grosbusch Kids » et « Grosbusch Academy » (lire p. 76). Nous sommes aussi actifs dans la production nationale puisque nous avons planté 1.000 arbres pour contredire ce qui est reproché au secteur agroalimentaire (transports, emballages, etc). La demande est beaucoup plus importante que la disponibilité des produits. La majorité des agriculteurs produisent des pommes de terre, des pommes et du raisin. Pour le bio, il faut mener une réflexion à long terme, mais déjà garantir un niveau de production conventionnelle. Côté logistique, nous parlons déjà de green energy pour nos camions. Nous utilisons l’additif AdBlue et renouvelons régulièrement notre parc, nous profitons des évolutions qui rendent les camions plus performants. Nous avons aussi prévu des bornes de recharge pour camions et camionnettes électriques dans le cadre de l’agrandissement de notre dépôt. Nous allons également installer des panneaux photovoltaïques sur le toit du dépôt afin de produire une partie de l’énergie que nous consommons.

— Décembre 2016

Goy Grosbusch Directeur Supports & Marketing chez Marcel Grosbusch & Fils


power generation Enovos ouvre la voie à de nouvelles formes de production d’énergie décentralisée. De quoi produire de l’électricité en se basant sur les énergies renouvelables, de sorte à respecter davantage l’environnement et les besoins locaux en énergie. Enovos propose toujours plus de solutions innovantes pour permettre à chacun de participer à l’approvisionnement en énergie de demain. Energy for today. Caring for tomorrow.

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Robert Dennewald CEO d’Eurobéton et président du CA de Chaux de Contern

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INDUSTRIE

FINANCE

Impression 3D, robotique, design virtuel, réalité augmentée, internet des objets… Les opportunités sont légion, selon l’étude, pour une industrie qui a beaucoup à gagner de la digitalisation. Le Luxembourg pourrait suivre le mouvement de l’industrie 4.0 déjà en marche en Allemagne. Objectif : devenir une plateforme de renommée internationale pour l’excellence de son industrie durable, en profitant d’une étroite collaboration avec la recherche et d’un écosystème favorable aux start-up œuvrant dans l’éco-innovation.

Microfinance, finance climatique, investissements responsables… L’étude Rifkin suggère de capitaliser sur les initiatives déjà lancées pour créer une plateforme de finance du développement durable réunissant investisseurs potentiels et projets éligibles. Un volet est aussi consacré à l’éducation financière tous azimuts, des étudiants aux professionnels en passant par les consommateurs.

L’étude reflète bien les tendances actuelles. L’économie circulaire existe déjà, c’est une tendance forte à poursuivre. Les TIC sont aussi en train d’être mises en place dans mon usine parce que si on ne le fait pas, on sera oublié dans 10 ans. Avait-on besoin de Rifkin pour nous dire ça ? Il faut surtout assurer un certain suivi de l’étude, pas comme celle du Dr Fontagné en 2004 : tous les volets ayant trait à l’action gouvernementale sont passés aux oubliettes. Je suis assez déçu par les mesures concernant l’industrie. La première vise à donner les pleins pouvoirs au Haut Comité pour l’industrie. Ça me fait rire parce qu’on n’a pas attendu Rifkin pour faire ce constat et M. Schneider a eu cinq ans pour le faire. Ça me paraît un peu utopique. L’étude me confirme dans ce que je fais. Par exemple, nous sommes en train de développer des blocs de construction démontables donc réutilisables. Quand M. Rifkin dit qu’il faut oublier de réfléchir en tant que propriétaire, mais plutôt en tant qu’utilisateur, c’est parfaitement concevable qu’un jour, on soit amené à louer des blocs plutôt que de les vendre. Je suis prêt à me lancer dans cette aventure. Mais cela doit se faire de manière progressive et lente car on ne peut pas faire n’importe quoi sans nos voisins.

Je trouve tout à fait louable la démarche de demander à quelqu’un de l’extérieur de venir regarder, étudier, analyser ce que fait le Luxembourg pour ensuite formuler des propositions. On ne peut qu’y gagner. Concernant la partie finance, certains éléments sont intéressants et il sera utile de les regarder de plus près, comme la place centrale donnée à la plateforme de finance du développement durable. C’est une bonne idée. Il y a aussi beaucoup d’éléments que nous avons déjà développés comme la climate finance, les green bonds et la responsible finance. M. Rifkin voit qu’il y a au Luxembourg une volonté de s’engager dans cette voie. À propos de la formation, l’ABBL et l’Alfi ont développé toute une série d’activités dans ce domaine. Les propositions de Rifkin visent plutôt l’éducation de la population luxembourgeoise, ce qu’il appelle la financial literacy. Dans le domaine de la technologie financière, il faut voir ça de plus près. Certaines idées sont meilleures que d’autres. Sur les monnaies virtuelles, je ne suis pas 100 % convaincu de l’utilité de ses propositions. On va regarder ça de près, on va identifier les idées nouvelles qui pourraient éventuellement enrichir ce que nous faisons déjà au Luxembourg.

— Décembre 2016

Nicolas Mackel CEO de Luxembourg for Finance


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FRONTALIERS

La discrimination rôde toujours CA M I L L E F R AT I |

MAISON MODERNE

La longue histoire des travailleurs étrangers au Luxembourg n’empêche pas la persistance de clauses discriminatoires dans la loi.

S

La justice est amenée à y mettre de l’ordre, une tâche sans fin au vu des faux pas récurrents du législateur dans ses textes les plus récents.

i la libre circulation des travailleurs est un principe fondateur du marché unique, les droits ont parfois du mal à passer la frontière. Le législateur ne respecte pas toujours le principe de l’égalité devant la loi. La Cour constitutionnelle a dû se prononcer cette année sur le cas d’une frontalière française en litige avec la Caisse nationale d’assurance pension. Cette personne avait dû batailler pour que lui soit reconnu son droit à une pension d’invalidité, un droit finalement accordé par le Conseil arbitral de la sécurité sociale. Mais cette instance a refusé de lui octroyer la différence entre la pension d’invalidité dont elle avait été privée et les indemnités de maladie de longue durée reçues en France durant deux ans. Au motif que ce mécanisme exclut les travailleurs indemnisés dans un pays étranger selon le Code de la sécurité sociale. Les juges de la plus haute instance du pays ont analysé cette affaire en combinant deux articles de la Constitution : l’article 10bis, qui prévoit que « tous les Luxembourgeois sont égaux devant la loi », et l’article 111, qui dispose que « tout étranger qui se trouve sur le territoire du Grand-Duché jouit de la protection accordée aux personnes et aux biens, sauf les exceptions établies par la loi ». Et en ont conclu que le Code de la sécurité sociale n’était pas conforme à la Constitution. Le Conseil supérieur de la sécurité sociale devrait donc donner gain de cause à la frontalière lorsqu’il se prononcera sur son cas début 2017. Et si le législateur n’a pas encore corrigé le Code de la sécurité sociale – aucun délai ne lui 050 ­—

— Décembre 2016

est imposé pour modifier une loi jugée anticonstitutionnelle –, l’égalité des travailleurs a fait un petit pas en avant. Cette décision ne devrait pas déclencher de ruée de frontaliers jusqu’ici lésés. Le cas en question s’avérait en effet très particulier. « D’habitude, les frontaliers reçoivent les indemnités pécuniaires de la CNS sans intervention de l’organisme payeur français, puis la pension d’invalidité », explique Claude Rumé, responsable du service juridique à la CNAP. Et au Luxembourg, les indemnités pécuniaires sont plus élevées que la pension d’invalidité, puisqu’elles sont censées remplacer le salaire. Ce cas a en tout cas le mérite d’avoir permis à la Cour constitutionnelle de s’attaquer à un article discriminatoire de la législation luxembourgeoise.

Un combat sans fin

Les juridictions administratives, elles, font au contraire face à une multitude de recours émanant d’étudiants qui se sont vu refuser l’accès à l’aide financière. La réforme de l’aide de l’État pour études supérieures introduite en 2010 par le ministre de la Justice François Biltgen excluait en effet les enfants de frontaliers du système d’aide. Rappelé à l’ordre par la Cour de justice de l’Union européenne, le gouvernement a rectifié le tir tout en instillant d’autres clauses limitatives. Comme l’exigence d’une durée de travail ininterrompue au Grand-Duché du frontalier ou encore l’interprétation stricte de la « famille », conduisant de fait à une différence de traitement à l’intérieur des familles recomposées entre les

enfants du parent frontalier et ceux de l’autre parent. Ces clauses amènent encore aujourd’hui de nombreux étudiants devant le tribunal administratif, espérant un nouvel arrêt de la CJUE en leur faveur. Et si la coalition Gambie a récemment étendu le chèque-service accueil aux frontaliers, ses dernières réformes prévoient des clauses discriminatoires. Les frontaliers mariés ne bénéficieront plus systématiquement de la classe d’imposition 2. Les familles recomposées ne recevront plus de prestations pour les enfants du conjoint du frontalier ni celles qui accueillent des enfants placés. Enfin, la proratisation du nouveau congé pour raisons familiales en fonction de la durée d’affiliation à la Sécurité sociale risque encore de pénaliser les frontaliers. Même si ces clauses sont opposables, ce sont des milliers de familles qui sont lésées en attendant que la justice luxembourgeoise, voire européenne, ne tranche. Des familles qui doivent vivre avec des aides moindres pendant plusieurs années. Certaines n’ont pas le courage ou les moyens d’engager une procédure et ne seront jamais remboursées. Autant d’économies pour l’État, qui accueille à bras ouverts les cotisations des frontaliers, mais continue de cultiver la préférence aux résidents. EN RÉSUMÉ

Les dispositions discriminatoires envers les travailleurs frontaliers truffent encore la législation luxembourgeoise et même les récentes réformes n’en sont pas exemptes, mettant en cause la responsabilité de l’État.


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ÉCONOMIE & POLITIQUE

FINANCES PUBLIQUES

Passer de cigale à fourmi CA M I L L E F R AT I

A

vec 617 millions d’euros d’investissements environnementaux et climatiques, une dette publique à 23,6 % du PIB et un solde positif de 154 millions d’euros au niveau de l’administration publique, soit 0,3 % du PIB, le budget 2017 porte beau. Le gouvernement poursuit sur sa lancée, égrainant chaque année trois vertus : après continuité, responsabilité et solidarité, voici le triptyque qualité, solidarité et compétitivité. La cerise sur le gâteau est même venue un mois après avec la publication des comptes nationaux au 30 septembre : le solde de l’administration centrale s’est amélioré de 43,5 millions d’euros par rapport à la même période de l’année 2015, atteignant -208 millions d’euros. Derrière ces chiffres encourageants, il ne faut pas s’appeler Cassandre pour déceler les faiblesses d’un budget en trompe-l’œil. « Le déficit de l’administration centrale augmente sensiblement par rapport aux années précédentes, y compris par rapport à 2016 », souligne Romain Bausch, président du Conseil national des finances publiques. Un déficit pour l’instant masqué par l’insolent excédent de la Sécurité sociale (883 millions d’euros) qui bénéficie de la forte croissance, avec des créations d’emplois qui maintiennent les cotisations au-dessus des prestations. Le déficit de l’administration centrale pour 2016 devait s’établir à 400 millions d’euros. Et le budget 2017 table sur un négatif d’un milliard d’euros. Si le gouvernement met en exergue des investissements substantiels, « ils ne sont pas à l’origine de la détérioration du déficit de l’administration centrale, ni de la dette publique, ni pour l’année 2017, ni sur le moyen terme, avertit Romain Bausch. Ils sont maintenus à un niveau relativement élevé, environ à 4 % du PIB. » Leur augmentation suit la croissance et ne saurait justifier le trou que creuse l’État. « La raison principale de ce déficit est bien le coût de la réforme fiscale évalué à 052 — ­

— Décembre 2016

Le Conseil national des finances publiques se joint au concert d’appels à la prudence et à une politique à long terme. 373 millions d’euros pour 2017 », appuie Romain Bausch. Auquel s’ajoute l’impact de la fonte des recettes de la TVA sur le commerce électronique (277 millions d’euros) et de l’abrogation de l’impôt d’équilibrage budgétaire temporaire (85 millions). Le solde de l’administration centrale restera même entre -800 millions et -1 milliard jusqu’en 2020 selon les prévisions du gouvernement. Si la croissance devrait permettre de supporter un tel déficit, c’est le long terme qui préoccupe le CNFP. « Nous savons que nous devons affronter des défis très substantiels sur le long terme, avertit Romain Bausch. Il faudrait vraiment que la dimension de la soutenabilité à long terme des finances publiques soit prise en considération au moment de la définition de la politique budgétaire. » Cela vaut déjà pour la loi de programmation pluriannuelle qui, aux yeux d’experts des finances publiques, présente des carences. « Les montants maximaux des dépenses de l’administration centrale devraient être fixés dans cette loi pour la période 2016 à 2020, mais ce n’est pas le cas. Chaque année, le gouvernement publie une loi de programmation financière pluriannuelle – 2014-2018, 20152019, 2016-2020… – qui fait comme si la précédente loi n’existait plus et refixe le montant des dépenses pour les mêmes années. Et on ne s’en soucie pas. » Le CNFP milite également pour que l’efficience des investissements soit réellement évaluée. « On se posait déjà la question lorsque je travaillais au ministère des Finances il y a de cela plus de 20 ans », sourit Romain Bausch. Autre écueil à une politique sur le long terme, le gouvernement profite pour le moment du fait que le solde structurel de l’administration publique (État central + communes + Sécurité sociale), à 0,3 % du PIB, reste dans les clous par rapport au seuil fixé avec la Commission (-0,5 %). Un bon résultat trompeur puisque « l’objectif budgétaire à moyen terme de -0,5% du PIB retenu par le gouvernement repose précisément sur cette révision à la hausse substantielle

MAISON MODERNE

Même si tous les voyants budgétaires semblent au vert, la vigilance reste de mise.


ÉCONOMIE & POLITIQUE

DA N G ER Selon le CNFP, la politique budgétaire du gouvernement n’anticipe pas assez les défis colossaux que le pays devra affronter à moyen et long termes.

des projections démographiques (de 730.000 à 1,1 million d'habitants en 2060) ». « Si l’on se place dans cette optique, il faut mener une politique budgétaire qui prépare les grandes infrastructures nécessaires dans les transports, l’énergie, l’éducation et la santé », plaide Romain Bausch.

Gérer les richesses éphémères

Le CNFP voudrait aussi en finir avec les écarts plus que significatifs entre les prévisions budgétaires et les comptes réels. « Cela a toujours été le cas dans le passé, il y a de potentiels biais systématiques dans la manière dont sont établies les projections en matière de finances publiques », note Romain Bausch. Exemple en 2015 : le budget prévoyait un déficit de l’administration publique de 135 millions d’euros, mais selon les chiffres les plus récents le solde s’élève à un excédent de 796 millions d’euros. Le même scénario se profile pour 2016 avec un excédent de l’administration publique prévu de 269 millions d’euros et des estimations à déjà 623 millions fin septembre. Le déficit de l’État central a fondu de 43 millions à l’issue du troisième trimestre. « Les risques de révision à la hausse ou à la baisse des soldes budgétaires restent importants pour 2017 à 2020 car les hypothèses de base sont entourées de beaucoup d’incertitudes et il est fait abstraction de nombreux risques dans l’élaboration des prévisions budgétaires, estime Romain Bausch. Mais les risques à la hausse et à la baisse semblent plus équilibrés. À titre d’exemple, on peut mentionner les risques de prévision de l’impact de la réforme fiscale : d’un côté, la possibilité que les déchets s’avéreront plus importants qu’admis à l’heure actuelle et, de l’autre côté, les effets de second tour positifs pour les finances publiques. » Les prévisions de croissance de la Commission européenne pour le Luxembourg restent en tout cas très inférieures à celles du Statec pour les prochaines années, à 3,6 % du PIB contre 4,6 % en 2017 et à 3,8 % contre 4,9 % en 2018. Le CNFP a recommandé au gouvernement de lancer une étude approfondie sur l’évolution des finances publiques sur le long terme. « C’est une des priorités du CNFP », indique Romain Bausch, alors que l’organe indépendant a bien pris ses marques depuis sa création en 2014. Une façon aussi d’appréhender une meilleure gestion de l’argent public coulant à flots pendant les années dorées. Le Luxembourg s’est assez mordu les doigts de ne pas avoir mis en place un fonds souverain permettant de traverser la crise avec de moindres dommages. « Il y avait dans les années 1980

SOLDE DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE en millions d’euros 1.000 800 600 400 200 0 -200 -400 -600 -800 -1.000 2015

2016

2017

Administration centrale Sécurité sociale Administrations communales

beaucoup de recettes dont on était sûr qu’elles n’avaient pas de caractère durable comme les accises sur l’alcool, le tabac et le carburant, mais aussi les redevances à l’époque importantes payées par la CLT (RTL) et par la SES, se souvient Romain Bausch. Si nous avions institué un fonds souverain, il compterait aujourd’hui des milliards d’euros. Mais il y aurait évidemment toujours un risque puisque cet argent est investi et placé dans des marchés qui connaissent des fluctuations souvent importantes. » Le CNFP voit donc d’un bon œil les premiers pas du fonds souverain intergénérationnel opérationnel depuis 2015 et qui compte aujourd’hui plus de 130 millions d’euros. « Il ne faut pas se focaliser non plus sur ce seul fonds pour investir dans l’économie : la SNCI compte des réserves plus significatives qui, à la fin de l’année passée, dépassaient 600 millions d’euros », note Romain Bausch. Quant à l’assurance maladie-maternité, dont le plafond de réserve vient d’être dépassé en raison de l’afflux de nouveaux cotisants, le gouvernement doit là encore prendre une décision sur ce qu’il peut faire de cette manne. « On peut améliorer certaines prestations, comme cela vient d’être fait, relever le plafond légal des réserves ou réduire le taux des cotisations, précise Romain Bausch. Et pourquoi ne pas réinvestir une partie de ces réserves dans les infrastructures de santé ? », suggère-t-il. Le temps de l’insouciance budgétaire est révolu, celui de l’anticipation est enfin arrivé, aidé par l’électrochoc des projections démographiques à 1,1 million d’habitants. EN RÉSUMÉ

Le budget 2017 reste officiellement dans les clous. Mais pour le CNFP, l’heure est venue d’engager une véritable politique de finances publiques sur le long terme.

Décembre 2016 —

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

Le premier projet pilote concerne donc les juridictions administratives. « La procédure est très balisée avec un échéancier, elle se prête donc bien à un exercice d’amélioration des échanges, indique Daniel Ruppert. L’État est un partenaire important puisqu’il est souvent partie au procès, il est donc très intéressé par l’optimisation des échanges. »

Anonymat exigé

AR CHI VES La justice compte 8 km de rayonnages auprès des Archives nationales.

AMBITIONS NUMÉRIQUES

La justice en mode « paperless » CA M I L L E F R AT I |

Le ministre de la Justice a lancé « Paperless justice » en 2014, un ambitieux projet doté de 30 millions d’euros. Programmé sur une décennie, il avance pas à pas sans avoir encore déployé d’effets visibles aux yeux du grand public.

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MIKE ZENARI

a digitalisation de la justice luxembourgeoise repose aujourd’hui sur un paradoxe. Selon l’étude de la Commission européenne pour l’efficacité de la justice, émanation du Conseil de l’Europe, 100 % de ses acteurs sont équipés de matériel informatique, plaçant le pays parmi les bons élèves. Et pourtant, le Grand-Duché reste loin derrière ses voisins en termes de services aux citoyens, comme la possibilité de recevoir une convocation au tribunal par courrier électronique. Félix Braz est arrivé au ministère de la Justice avec un projet plus ambitieux, plus global que la simple informatisation des procédures. « L’idée est d’interconnecter tous les acteurs de la vie judiciaire et également de renforcer l’accessibilité des citoyens à la jurisprudence et à d’autres informations », précise Daniel Ruppert, conseiller au ministère de la Justice, en charge de la direction Affaires commerciales et nouvelles technologies appliquées à la justice. Le projet a été « accueilli à bras ouverts » à la Cité judiciaire, assure

— Décembre 2016

Jeannot Nies, procureur général d’État adjoint et membre du groupe de travail dédié aux projets réunis sous la bannière « Paperless justice ». Car sous ce vocable vont émerger pas moins d’une vingtaine de projets différents, d’une complexité variable, et impliquant à chaque fois les métiers concernés aux côtés des informaticiens du Centre des technologies de l’information de l’État (CTIE) et de la trentaine d’experts informatiques engagés pour accompagner le processus. Magistrats, greffiers, avocats, huissiers, notaires… « Comme dans tout projet, cela ne se décrète pas d’en haut, il faut que les acteurs concernés participent, sinon cela ne fonctionnera jamais », souligne Daniel Ruppert. Le ministère de la Justice s’est aussi appuyé sur les expériences de ses homologues à l’étranger afin de définir son modus operandi, à savoir des projets pilotes limités à un domaine puis étendus. Le pragmatisme a voulu que soient concernées en priorité les procédures écrites.

Un autre projet vise à réécrire la chaîne civile, c’est-à-dire toutes les étapes de la procédure, en utilisant au mieux les nouvelles technologies. Conclusions écrites, convocation au tribunal, ordonnance de mise en état, jugement… Autant de documents qui pourront apparaître sous forme numérique dans l’application partagée entre les acteurs de la procédure. Sans renoncer totalement au papier, car « paperless ne veut pas dire paperfree », souligne Jeannot Ries. L’accès à la jurisprudence figure aussi au programme. « L’infrastructure existe, mais nous étudions la possibilité d’une connexion de l’extérieur », indique Jeannot Nies. Quant au contenu, il faut évidemment veiller à anonymiser les jugements. « Il ne s’agit pas seulement d’effacer les noms propres », souligne Daniel Ruppert, puisque d’autres éléments peuvent conduire à identifier une personne. « Et il faut structurer l’information », afin d’éviter de noyer les décisions importantes. Le Barreau et la Cour supérieure de justice discutent d’un groupe de travail dédié à la sélection des jugements pour anonymiser seulement ceux qui seront effectivement publiés. Pour le bâtonnier Me François Prum, « le fait de digitaliser les échanges concernant les jugements, les conclusions, les pièces des dossiers, permettrait de gagner beaucoup de temps et de frais ». Il rêve aussi d’une gestion plus flexible du calendrier des audiences, permettant à un avocat de demander la remise d’une audience en amont. Les justiciables bénéficieront aussi du projet « Paperless justice ». D’ici 2023, ils pourront suivre en ligne l’avancement d’une procédure judiciaire qui les concerne, consulter la jurisprudence, voire recevoir leur convocation au tribunal ou leur jugement par courrier électronique.  Pour autant, « il faudra toujours laisser une porte de sortie » en cas de dysfonctionnement ou pour ceux qui ne maîtrisent pas les nouvelles technologies, soutient Daniel Ruppert. Ère numérique ou pas, « l’accès à la justice doit être garanti ». EN RÉSUMÉ

Le projet « Paperless justice », lancé par le ministre de la Justice Félix Braz en 2014, se met en branle avec déjà plusieurs projets à l’ouvrage, visant à faciliter la vie des acteurs de la vie judiciaire comme des justiciables.


ÉCONOMIE & POLITIQUE

BANQUE CENTRALE DU LUXEMBOURG

Fin annoncée d’un long bras de fer CA M I L L E F R AT I

Évoqué dès 2006, le contrôle de la BCL par la Cour des comptes fait l’objet d’une bataille juridique tendue sur fond d’indépendance de l’établissement public.

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La commission de contrôle de l’exécution budgétaire a invité le gouverneur de la BCL à s’exprimer en janvier, laissant espérer une issue favorable dès 2017.

C

est peut-être le dernier épisode d’une saga vieille de 10 ans qui se joue. Car il faut remonter à 2006 pour retrouver les premières traces d’une volonté de soumettre les comptes de la Banque centrale du Luxembourg au contrôle de la Cour des comptes. L’exemple français inspire à l’époque la commission de contrôle de l'exécution budgétaire (Comexbu), qui délivre une commande en ce sens à la Cour des comptes. Celle-ci se heurte toutefois au refus catégorique du gouverneur de la BCL de l’époque, Yves Mersch, en vertu de l’indépendance de son institution, même si elle est assimilée à un établissement public. Le débat s’enlise, aussi parce qu’il ne concerne pas seulement la BCL. C’est le périmètre d’intervention permis par la loi du 8 juin 1999 instituant la Cour des comptes qui est en question. Ses experts devraient-ils contrôler les comptes de tous les établissements recevant des deniers publics, y compris alors la SNCI, la BCEE et les P&T, dont les comptes sont déjà soumis à des réviseurs ? Les députés renoncent temporairement à modifier le champ de contrôle de la Cour des comptes dans la loi de

2010 clarifiant celle de 1999 sur ses missions. Mais la Comexbu n’a pas dit son dernier mot et, fin 2012, dépose par la main d’Anne Brasseur (DP) une proposition de loi prévoyant l’extension du périmètre d’action de la Cour des comptes à toutes les personnes morales de droit public (à l’exception des communes et syndicats de communes) bénéficiant de deniers publics. Un contrôle qui ne s’exercera alors que sur la conformité de l’utilisation de ces deniers. Le remplacement d’Yves Mersch, appelé à Francfort, par Gaston Reinesch laisse espérer un dialogue plus constructif début 2013. Le nouveau gouverneur donne ainsi son accord et les documents nécessaires à la rédaction par la Cour des comptes d’un rapport portant sur l’examen de la légalité et de la régularité de l’exécution des budgets 2011 et 2012 de la BCL. Mais lorsque la Cour des comptes envoie son projet de rapport à la BCL à l’été 2014, attendant, comme le veut la procédure, des commentaires écrits, celle-ci signifie son refus de répondre. Le président de la Cour des comptes, Marc Gengler, fait part de son impuissance dans une lettre à Mars Di Barto-

R ÉSI STANCES Il aura fallu un changement de gouverneur à la tête de la BCL pour ouvrir la voie à son contrôle par la Cour des comptes.

lomeo, président de la Chambre des députés, et devant la Comexbu. Celle-ci refuse les multiples demandes d’entrevue émises par Gaston Reinesch. Question de procédure, soutient la Comexbu, qui ne se laisse pas dicter son agenda. Le dossier en reste là jusqu’à ce que le Conseil d’État délivre son avis sur la proposition de loi en juin 2016. La Comexbu voit son angle d’attaque validé par la Haute Corporation : « Le contrôle par la Cour des comptes doit être complémentaire – et non-redondant – par rapport au contrôle d’un réviseur d’entreprises externe par exemple, afin d’atteindre le but recherché et l’efficience nécessaire, y compris au niveau du contrôle en soi. Un tel contrôle s’inscrit dans la transparence, l’économicité et l’efficience de la gestion des ressources publiques nécessaires dans une démocratie saine. » Les Sages soulignent encore que la France et l’Allemagne pratiquent déjà le contrôle de leurs banques centrales respectives.

Dénouement surprise

Lors de sa réunion du 4 juillet 2016, la Comexbu examine l’avis du Conseil d’État ainsi qu’un courrier de la BCL du 15 juin 2016 adressé au président de la Cour des comptes. Revenant sur l’incident de 2014, la BCL évoque un « malentendu ». « Nous estimons que rien ne s’oppose à ce que la Cour des comptes présente les résultats de ses travaux à la commission du contrôle de l’exécution budgétaire. Toutefois, nous déplorons que le périmètre de ces travaux soit resté en-deçà de ce qui a été convenu et que, qui plus est, la motivation ultime de certains passages nous soit étrangère et nous échappe. » Des remarques que Gaston Reinesch a tenté de présenter à la Comexbu. La BCL reste également visiblement froissée de ne pas avoir été informée des discussions en Comexbu la concernant, mais marque sa bonne volonté en joignant son budget 2016 et ses comptes pour l’année 2015. Si le procès-verbal de la réunion du 4 juillet prévoit une simple continuation des discussions lors d’une prochaine séance, le dossier devrait finalement avancer plus vite que prévu. « La Comexbu a proposé à M. Reinesch de venir s’exprimer devant elle afin de lever le problème d’interprétation sur le débat contradictoire entre le contrôleur et le contrôlé », indique Anne Brasseur à Paperjam. Une entrevue devrait donc avoir lieu en janvier. Le retour de la bonne volonté autour de la table pourrait faire espérer une finalisation de la loi dès 2017. EN RÉSUMÉ

Le contrôle des comptes de la BCL par la Cour des comptes pourrait bien être enfin inscrit dans la loi en 2017 après 11 ans d’atermoiements.

Décembre 2016 —

— 055


ÉCONOMIE & POLITIQUE

CONSOMMATION RESPONSABLE

Prolonger la durée de vie des aliments F LO R E N C E T H I BAU T |

Chaque année, 123 kg de nourriture par an et par résident, soit l’équivalent de 105 euros, sont jetés.

72,4 % sont gaspillés par les ménages, 11,2 % par la restau­ration, 9,1 % par la gastronomie et 7,3 % par les commerces.

R

eprésentant 68.000 tonnes par an au Luxembourg, le gaspillage alimentaire a fait l’objet d’une vaste étude nationale menée par le ministère du Développement durable et des Infrastructures. Première édition en date, elle a permis de révéler que sur les 123 kg de denrées alimentaires mis à la poubelle chaque année, 56 kg auraient encore pu être consommés. Ce sont les légumes et les fruits les plus touchés (44 %), puis le pain et les viennoiseries (15 %). Les commerçants du pays n’ont pas attendu ces chiffres peu reluisants pour se mobiliser. Synonyme de perte financière, le gaspillage est combattu depuis longtemps par les artisans. « Une denrée jetée, c’est de l’argent gaspillé. Les bouchers, par exemple, apprennent dans le cadre de leur formation à optimiser la découpe pour utiliser tous les morceaux. S’il y a eu beaucoup d’insécurité juridique autour des obligations à respecter en matière de dons, c’est désormais clair. C’est un domaine très encadré au niveau euro056 ­—

— Décembre 2016

MIKE ZENARI

Parmi les bons exemples, plusieurs super­marchés font appel à la Stëmm vun der Strooss et aux Cent Buttek.

péen », cadre Jeannette Muller, conseillère technique à la Chambre des métiers. Vendeurs poids lourd, les supermarchés sont nombreux à s’engager auprès d’associations, restaurants solidaires ou épiceries sociales, souvent dans une optique de responsabilité sociétale (RSE). Plus qu’un discours culpabilisant, aujourd’hui, on a besoin de bons exemples et d’idées concrètes.

Recycler les indésirables

Chez Cactus, le travail s’effectue avec les Cent Buttek, la Banque alimentaire et le Parc merveilleux de Bettembourg, qui reçoit une grande quantité de légumes abîmés. Ces derniers peuvent aussi servir à la biométhanisation. « Tout commerçant essaye d’avoir le bon niveau de produits pour répondre aux envies de ses clients, ce qui est loin d’être une science exacte, explique Laurent Schonckert, administrateur directeur des supermarchés Cactus. Il y a 200.000 ménages au Luxembourg, dont 60.000 composés d’une ou deux personnes. Nous devons

QUE PEUT-ON DONNER ? • De la nourriture préemballée avec un emballage et une étiquette intacts • Des aliments dont la date de péremption n’est pas dépassée (le jour même c’est encore bon) • Des produits de boulangerie / pâtisserie frais destinés à une vente endéans les 24 heures • Les plats chauds préparés conservés au chaud 3 heures à une T°> 65° • Les plats buffets exposés à condition que les produits soient consommés dans les 24 heures • Tout type de fruits et légumes (sans moisissure)

tenir compte des tendances d’habitation et de consommation pour le conditionnement et la taille des portions. » Le distributeur luxembourgeois qui compte 45 points de vente accorde une grande importante à la sensibilisation de ses clients, souvent très pointilleux quant à l’esthétique des produits. « Dans ce contexte, le rôle de la grande distribution est d’éduquer, informer et recycler. Depuis trois ans, nous organisons des visites à la ferme ou chez nos producteurs pour montrer l’origine des produits et des ateliers pour expliquer comment valoriser les restes, appuie le patron de Cactus. Nous les utilisons aussi dans nos cantines et nos 4.000 collaborateurs peuvent acheter ces produits à moindre coût. » Les invendus représentent environ 1 % du chiffre d’affaires du groupe. « Le zéro déchet est inatteignable. Nous essayons d’en faire une utilisation intelligente. Nos chefs de rayons doivent développer une gestion toujours plus fine des commandes en amont. Étant un acteur local et possédant des entrepôts de stoc-


ÉCONOMIE & POLITIQUE

kage, nous avons la chance de garantir des circuits courts, ce qui prolonge la durée de vie des produits », poursuit-il. La même logique s’applique dans les 20 points de restauration que compte l’enseigne.

Remplir les boutiques

Approvisionnées par différents commerçants, les trois Cent Buttek du pays, situées à Beggen, Bettembourg et Lamadelaine, ont pu, entre le 1er janvier et le 30 septembre, distribuer 135 tonnes de marchandises. Créée en 2009, l’asbl, reconnue d’utilité publique depuis juin 2014, récupère une grande quantité d’aliments invendables à cause d’une date de péremption trop proche. « Notre devise est d’empêcher la destruction d’aliments parfaitement consommables », souligne Adely Thill-Gross, responsable du Cent Buttek de Beggen. Tous les jours, deux camionnettes font le tour d’une vingtaine de partenaires, dont le Pall Center, Match, Delhaize ou encore Alima, situés dans tout le pays. « Le tri se fait dans chaque boutique. Nous récupérons toutes sortes de denrées, fruits, légumes, lait, charcuterie... La collecte se fait toute la semaine, même quand le magasin n’est pas ouvert. Ce qu’on n’a pas la possibilité de stocker part dans les foyers, précise-t-elle encore. Nous ne voulons vraiment rien jeter. Le pain qu’il nous reste, par exemple, est donné à des fermes. » Une fois jugés consommables, les aliments sont offerts à des bénéficiaires sociaux, en provenance de 10 communes, en échange d’un prix symbolique de deux euros par passage. « Certains ne peuvent pas payer cette

somme, si dérisoire soit-elle, ce sont alors les offices sociaux qui prennent le relais. C’est aussi une réalité au Luxembourg. » Les permanences ont lieu trois jours par semaine. En moyenne, chaque client repart à chaque visite avec neuf kilos de denrées. Ce sont 220 bénévoles qui font tourner les trois magasins, des chauffeurs aux vendeurs en passant par des trieurs en série. Et Adely Thill-Gross de constater : « La demande a énormément augmenté depuis 2009. À Beggen, nous avions sept clients le premier jour. Les besoins ne font que progresser. » 326 familles sont aujourd’hui inscrites à l’enseigne de Beggen, 385 à Bettembourg et 133 à Lamadelaine.

Efforts circulaires

Autre exemple encourageant, la structure « Stëmm Caddy » co-développée par Auchan et la Stëmm vun der Strooss. Arrivé en 1996 au Luxembourg, le groupe français a noué ce partenariat en 2009. La première année, en évitant de jeter 11 tonnes de nourriture, il a permis d’assurer les repas quotidiens d’une centaine de personnes. « Notre charte de qualité fraîcheur nous impose de retirer nos produits des rayons assez tôt. Nous voulions leur donner une seconde vie », détaille David Jacques, responsable qualité pour le groupe. En 2014 sont nés le Stëmm Caddy et son atelier de transformation des aliments. « Le tri de fruits, laitages ou légumes, et le dispatching se font à Bonnevoie. On y retravaille la viande et on confectionne des sandwichs offerts gratuitement, note Sandra Loeffler, responsable du

projet Stëmm Caddy. Certains produits sont également congelés et stockés afin de constituer des lots. Tout est utilisé, transformé, par exemple en soupe ou jus de fruits, ou donné. » En 2015, son équipe a conditionné, réemballé et offert 148 tonnes de denrées grâce à cinq enlèvements par semaine. 110 repas quotidiens vendus à 50 centimes dans le restaurant social de l’asbl à Hollerich sont confectionnés grâce à cette manne. 22 personnes travaillent pour le Stëmm Caddy, dont 16 qui bénéficient du revenu minimum garanti (RMG) et six volontaires. « C’est aussi un projet de réinsertion sociale et professionnelle », ajoute Sandra Loeffler. Environ 60 packs alimentaires sont également créés chaque jour et offerts à des familles dans tout le pays. En marge de ce projet, la Stëmm souhaite aujourd’hui investir un nouvel espace pour pouvoir faire plus, reste à trouver une surface de 100 m2. « Nous ne parvenons pas à répondre à l’ensemble de la demande. Les besoins sont toujours plus importants. C’est la même chose dans nos restaurants sociaux, nous devons refuser des gens tous les jours », regrette Alexandra Oxacelay, directrice de la Stëmm vun der Strooss, qui estime le budget nécessaire à sa nouvelle implantation à 300.000 euros. EN RÉSUMÉ

Sensibilisés au gaspillage, synonyme de perte de revenus, les commerçants tentent de s’organiser pour limiter leurs déchets. Plusieurs supermarchés donnent des denrées à différentes associations, pas assez nombreuses pour absorber la quantité globale.

UN ACTE TRÈS ENCADRÉ La donation de denrées alimentaires est aujourd’hui une pratique à la fois très encadrée et exigeante, notamment sur le pan de l’étiquetage, de la traçabilité et de l’hygiène des produits. « Suite à différentes crises dans les années 1990, la dioxine ou la vache folle, la perception de la sécurité alimentaire a beaucoup changé, explique Jeannette Muller, conseillère à la Chambre des métiers. À l’échelle européenne, il y a la ‘food law’ de 2002, le règlement sur l’hygiène de 2004, celui sur l’étiquetage de 2011. Les obligations à respecter sont multiples. » Pour apporter plus de clarté, la Chambre des métiers a réalisé un guide pratique et vient de publier une brochure sur le sujet du don. « La première chose est de s’enregistrer auprès des autorités compétentes. Ensuite, l’établissement donneur et l’établissement receveur doivent codifier leur accord dans un contrat », ajoute-t-elle. « Il faut aujourd’hui adopter une approche holistique de la denrée. L’artisanat est un secteur-clé dans la production durable. Les commerçants doivent guider les consommateurs. Un boulanger ne peut décemment pas proposer 15 sortes de pains à 17 h. C’est une éducation à faire passer. »

148 TONNES

La quantité de denrées reconditionnées et distribuées par le Stëmm Caddy en 2015.

1 %

La part du chiffre d’affaires qui s’évapore suite aux invendus chez Cactus.

9 KILOS

La quantité de denrées moyenne que reçoivent les clients des Cent Buttek à chaque passage.

D E U X I È ME V I E L’atelier de la Stëmm Caddy récupère et transforme tous les jours des produits non vendus par Auchan.

135 TONNES

Depuis le 1er janvier, c’est le volume de marchandises distribué par les trois Cent Buttek.

Décembre 2016 —

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ÉCONOMIE & POLITIQUE

INSTITUTIONS PUBLIQUES

Luxembourgeois

expérience managériale

expertise technique

diplômé

expérience senior

Des castings casse-tête CA M I L L E F R AT I E T T H I E R RY R A I Z E R |

MAISON MODERNE

Avec les départs d’Enrico Lunghi du Mudam et de Gabriel Crean du List, les modalités de la gouvernance publique sont remises en question. Le cas d’Henri Grethen (re)pose la question de la disponibilité de super administrateurs pour des fonctions-clés dans les sociétés paraétatiques.

S

ilence radio. Ils sont peu nombreux à vouloir parler – du moins en acceptant d’être cités – du cas de Gabriel Crean. Le scientifique à portée européenne a été remercié le 12 octobre dernier, à la surprise quasi générale. Même si l’ambiance entre l’ex-CEO du List et son conseil d’administration s’était détériorée durant les derniers mois. Arrivé dans un contexte de fusion pas encore digérée entre les centres de recherche publics Tudor et Lippmann, Gabriel Crean avait voulu, parallèlement à la mise en place d’une culture propre au List, avancer sur plusieurs projets d’envergure. Et vite. Peut-être trop. L’histoire retiendra peut-être que la cuisine et l’organisation internes au List n’ont pas supporté ce double changement culturel à la fois interne, imposé par la fusion, et externe, voulu par Gabriel Crean. « Je ne veux travailler qu’avec les meilleurs », affirmait-il à Paperjam lors de sa dernière interview à la presse luxembourgeoise. Le conseil d’administration avait indiqué à son arrivée qu’il « dispose d’un background scientifique et technologique ainsi que d’une expérience managériale qui coïncident parfaitement au profil que nous recherchons », déclarait le président du conseil d’administration. On imagine mal qu’une institution qui se trouve à l’intersection de plusieurs projets­-clés pour l’avenir (économique) du pays abaisse le niveau de ses exigences. La question de fond dans le cas du List tient dans l’articulation qui est faite entre le conseil d’administration et la 058 — ­

— Décembre 2016

direction opérationnelle de l’institut. Ou comment répartir les rôles entre chacun. Il y a un an, c’est le directeur du Liser, Hilmar Schneider, qui abandonnait son poste pour retourner en Allemagne, après trois années sans accrocs. En septembre, Philippe Hartemann, directeur intérimaire du Laboratoire national de santé, renonçait à embrasser son poste de manière plus pérenne. Deux autres pointures que le Luxembourg n’a pas su retenir.

Ministres aux abris

La gouvernance publique a pris un nouveau coup début novembre avec la candidature avortée de Henri Grethen à la présidence du conseil d’administration de la Banque et caisse d’épargne de l’État. L’ancien ministre DP, membre de la Cour des comptes, s’est fait recaler par la Banque centrale européenne, dont la validation est désormais incontournable pour les établissements systémiques. Francfort est-elle trop pointilleuse ? Ou le gouvernement a-t-il suscité une candidature vouée à l’échec ? Il a en tout cas jeté l’éponge, le

porte-parole du ministère des Finances se bornant à répéter que le président du conseil d’administration de la BCEE, Victor Rod, va poursuivre son mandat jusqu’à son terme. En première ligne pour les grandes annonces, le gouvernement se fait plus discret lorsque le vent tourne. Contacté par Paperjam dans l’affaire du List, le ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, Marc Hansen, a fait savoir via son porte-parole qu’il n’interviendrait pas dans le dossier, afin de respecter l’indépendance du List figée dans la loi. Après avoir choisi de garder le silence, Xavier Bettel s’est ravisé et a, au moment d’écrire ces lignes, demandé que l’affaire Lunghi soit portée devant le conseil d’administration de la CLTUFA, le pilier diffusion de RTL Group, où le gouvernement luxembourgeois est représenté. Entre le début de l’affaire et le 18 novembre, des tensions sont apparues en interne chez RTL quant aux responsabilités relatives à la diffusion du reportage. La diffusion des rushes par la chaîne jette aussi un sérieux doute sur sa thèse. Avec l’intervention du Premier ministre, ministre de la Culture et des Communications et des Médias, l’affaire prend une autre tournure, alors qu’Enrico Lunghi est toujours sous le coup d’une enquête administrative. EN RÉSUMÉ

Recherche, finance, culture… La stratégie gouvernementale enchaîne les déconvenues, entre concurrence internationale et arrière-cuisine luxembourgeoise.


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S I LV E R S P O N S O R S

UN ÉVÉNEMENT


BRÈVES

ENTREPRISES

LE LIST LIÉ À GOODYEAR POUR 5 ANS Goodyear investit dans la recherche de pneus moins polluants. Le groupe américain a signé, mi-novembre, un accord en R & D avec le List, qui assistera le Goodyear Innovation Center Luxembourg sur ce projet. Le budget est de 41 millions d’euros sur cinq ans et il permettra l’engagement d’au moins 38 chercheurs à temps plein. Le projet de Goodyear est de mettre au point des pneus plus respectueux de l’environnement, notamment grâce à des matériaux innovants destinés à réduire la résistance au roulement et le poids du pneumatique.

G O O DY E A R

70,2 MILLIONS € Le marché publicitaire luxembourgeois se porte plutôt bien. Fin octobre, Espace Pub et Nielsen ont publié les chiffres d’investissements bruts dans la publicité pour le premier semestre 2016. Des chiffres en progression de 7 % par rapport au premier semestre 2015 sur les communications commerciales, soit un investissement de 70,2 millions d’euros. Élargi aux investissements publicitaires bruts, ce chiffre atteint 3,9 %, soit 79,8 millions d’euros. Décembre 2016 —

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ENTREPRISES

BRÈVES

BRÈVES

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« Le succès de Doctena est aussi le succès de son IT. » Alain Fontaine, CIO de Doctena Le cofondateur et membre du board de la start-up a récemment pris le rôle de CIO. Lancée en 2013, la plateforme Doctena a « atteint une taille et une vitesse de croissance qui nécessitent la création d’un poste de CIO », explique-t-il. La start-up luxembourgeoise a par ailleurs racheté Doxter, le numéro 1 du secteur en Allemagne.

RECETTES GASTRONOMIQUES EN BOCAUX L’enseigne française Boco vient d’ouvrir ses portes au Luxembourg, au sein de la galerie d’Utopolis-Kirchberg. Et le concept est pour le moins original. Les frères Vincent et Simon Ferniot proposent des recettes de grands chefs… dans des bocaux. À choisir dans la vitrine et à déguster dans un cadre cosy, ou à emporter. La carte change plusieurs fois par an et de nouveaux bocaux font régulièrement leur apparition.

UN COUP DE POUCE POUR SYMENT Créée en mars 2016, la jeune start-up Syment a décroché, mardi 18 octobre, le prix Coup de cœur de BNP Paribas lors de la dernière édition de Seed4Start, un forum dédié au capital-risque. Organisé par la Chambre de commerce de Lorraine à Nancy, cet événement a pour but d’accompagner les start-up dans leur recherche de fonds. Un coup de projecteur bienvenu pour la jeune pousse, active sur le terrain de l’immobilier résidentiel.

12 C’est le nombre de restaurants du Grand-Duché récompensés, jeudi 20 octobre, par les Prix de la presse. Réuni par le guide de restaurants Explorator, un jury de spécialistes gastronomiques de la presse luxembourgeoise a ainsi distingué les meilleurs restaurants du pays dans neuf catégories et quatre régions.

PAPERJAM EN BELGIQUE

Maison Moderne a été mise à l’honneur le 27 octobre dernier aux B2B Awards à Bruxelles, récompensant les meilleures réalisations dans la presse et la communication. Le magazine Paperjam a ainsi remporté le trophée de « Media Brand of the Year ».

VILRET REJOINT KLEYR GRASSO Lundi 17 octobre, le cabinet d’avocats Vilret a officiellement rejoint l’étude Kleyr Grasso. Créé en 2000, Vilret-Avocats est un cabinet spécialisé dans l’assurance, la réassurance et ses imbrications dans le droit financier, mais également dans le dispositif de lutte anti-blanchiment. En renforçant ainsi son département, l’étude luxembourgeoise espère donc réaffirmer sa place dans ce domaine d’activité au Grand-Duché.

L’HEURE D’ARMOGAN « Dessiner des instruments aux lignes intemporelles inspirées par de grandes aventures. » C’est en ces termes que CharlesLouis de Potesta, cofondateur d’Armogan, résume les ambitions de la marque. En compagnie de Car’tell et Fox Beer, la start-up luxembourgeoise Armogan a lancé sa nouvelle collection de montres baptisée « Le Mans » en hommage à la célèbre course automobile.

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Le coin de la rue Philippe II et de la rue de la Poste abritera bientôt une boutique de la maison de création luxembourgeoise Vol(t)age. Une marque locale dont les produits sont dessinés et en partie fabriqués au Luxembourg. La boutique ouvrira ses portes début décembre.

A R M O GA N , M A I S O N M O D E R N E

VOL(T)AGE A TROUVÉ SON COIN


BRÈVES

ENTREPRISES

« HOUSE OF INDUTECH » Le nouvel incubateur Paul Wurth vient d’ouvrir ses portes. L’ancien hangar est conçu comme un espace de vie et de travail. Sur 400 m2, l’incubateur privé sera un lieu d’accueil, de rencontre et de formation. Divisé en plusieurs espaces de travail et bureaux, il prévoit aussi des coins conviviaux pour un effet « machine à café ».

RÉCOMPENSES HELVÈTES La société Cebi International, spécialisée dans les composants pour l’automobile (Grand Prix), et le traiteur KaempffKohler (Prix spécial du jury) ont été mis à l’honneur, le 20 octobre dernier, à l’occasion de la remise du Cervin de cristal. Une initiative du Business club belgo-luxembourgeois en Suisse.

M I K E Z E N A R I (A R C H I V E S) , A L F I

SATELLITES À LA RESCOUSSE

En octobre, SES a déclenché son programme Emergency.lu sur l’île d’Haïti, récemment frappée par un ouragan dévastateur. Des satellites ont ainsi été déployés afin de rétablir la communication et faciliter l’intervention des secours. Une aide précieuse pour les équipes humanitaires dépêchées sur place.

2 MILLIONS Tel est le montant, en euros, de la dernière levée de fonds de Governance.io. La plateforme pour la gouvernance et la surveillance réglementaire de fonds d’investissement entend ainsi s’étendre à l’international et renforcer son équipe.

JEAN-PAUL OLINGER À LA FJD Mercredi 28 octobre, la Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise a élu un nouveau président. Jean-Paul Olinger, associé chez KPMG Luxembourg, succèdera ainsi à Jacques Hirtt.

TLPO SAUVÉ Telecom Luxembourg Private Operator, placé en septembre sous le régime de la gestion contrôlée, a annoncé le 17 novembre avoir été repris par le premier opérateur alternatif français Nomotech. (Lire aussi en p. 70)

« [CET INVESTISSEMENT] TÉMOIGNE DE L’ATTRAC­ TIVITÉ DU MARCHÉ IMMOBILIER TERTIAIRE AU GRAND-DUCHÉ. » Gregory Martin, managing director de Savills Belux AG Real Estate, le propriétaire du Crystal Park au Ban de Gasperich, a cédé 50 % de sa participation dans le siège de PwC et s’est allié avec Société Générale Insurance. En conseillant Sogecap dans cette opération, Savills Belux a réalisé sa première transaction d’importance depuis son entrée sur le marché.

Décembre 2016 —

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BRÈVES

« Contribuer à la réputation et au rayonnement international du Luxem­ bourg en tant que pays particulièrement novateur. » EXPLORATOR TOURNE L A PAGE La 22e et dernière édition du guide de restaurants vient de paraître. Éditée depuis 1994, Explorator est la première marque historique de Maison Moderne. Tout au long de ces années, elle a pu se hisser au rang de référence en matière gastronomique. Le guide, autant dans sa version papier que digitale – qui sera maintenue –, accompagne les gourmands et les gourmets en partageant ses bons plans et ses bonnes adresses pour bien manger, que ce soit dans la capitale ou dans l’ensemble du pays.

L’équipe du Luxembourg United Finaliste de la seconde édition du forum Mind & Market in Luxembourg, Luxembourg United a lancé la première équipe nationale de football constituée entièrement de robots au Luxembourg et souhaite désormais développer son projet à l’international.

11 %

C’est une tradition familiale de l’excellence qui perdure. Pour la deuxième fois, la maison Oberweis était à l’honneur lors de la 22e édition du Salon du chocolat, qui réunit chaque année à Paris des professionnels du secteur des quatre coins du monde. La maison luxembourgeoise a ainsi reçu le prestigieux « Award de l’excellence », décerné par le Club des croqueurs de chocolat, pour ses pralines d’exception.

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DE ZEEBRUGGE À LYON En partenariat avec CLdN, CFL Multimodal a étendu son réseau avec une nouvelle connexion entre la Belgique et la France. Opérationnelle depuis fin octobre, la nouvelle ligne ferroviaire opérée par CFL Multimodal relie le terminal CLdN Britanniadok à Zeebrugge (Belgique) au port fluvial Édouard Herriot à Lyon (France).

C’est la hausse du chiffre d’affaires de PwC Luxembourg pour l’année fiscale 2015-2016. Le 6e employeur privé du pays se félicite d’un exercice conclu avec un chiffre d’affaires à 374 millions d’euros. (Lire aussi en p. 52-53)

AWARD À LA PARISIENNE

DES IDÉES ET DES LOCAUX Un nouvel espace de coworking a vu le jour à Luxembourg. Baptisé « The Office », le bâtiment a été inauguré le 27 octobre et propose 500 mètres carrés de locaux à disposition des travailleurs free-lances ou des start-up, à prix modéré. Les locaux se situent en plein centre, boulevard GrandeDuchesse Charlotte, de façon à faciliter l’accès et les rencontres.

POST SE DIVERSIFIE Après s’être allié à SingPost en août dernier, Post Luxembourg poursuit sa stratégie de diversification et s’intéresse désormais aux entreprises de services informatiques. L’entreprise devient ainsi majoritaire dans le capital d’Elgon et d’Ainos avec un objectif, celui de développer son pôle ICT.

L’ENTREPRENEUR DE L’ANNÉE SERA PEUT-ÊTRE… EY a dévoilé les noms des six finalistes pour le prix de l’Entrepreneur de l’année. Décerné tous les trois ans, il consacre des chefs d’entreprise qui ont su donner l’impulsion nécessaire à leur projet pour le faire arriver là où il est aujourd’hui. Sont ainsi nommés Michèle Detaille (groupe Alipa), Claude Wagner (groupe CWA), Georges Lentz Jr. (Brasserie nationale), Rolf Sorg (PM-International), Arsène Laplume (shopping center Massen) et Mike Koedinger (Maison Moderne). Réponse le 12 décembre prochain.

« NOUS OPÉRONS ACTUELLEMENT LES INVESTISSEMENTS LES PLUS IMPORTANTS DANS TOUTE L’HISTOIRE DU GROUPE ARNOLD KONTZ. » Benji Kontz, administrateur délégué d’Arnold Kontz Group Le groupe Arnold Kontz ouvrira une seconde concession juste à temps pour l’Autofestival en janvier 2017. Baptisée « Jaguar Land Rover Sud », la concession aura une surface totale de plus de 8.000 m2. À moyen terme, le groupe espère compter 150 collaborateurs.

UN TRIMESTRE RENTABLE

ArcelorMittal a annoncé avoir fait un bénéfice net de 683 millions de dollars au troisième trimestre de 2016, contre une perte de 715 millions de dollars un an auparavant. Le géant mondial de la sidérurgie s’attend toutefois à une baisse de rentabilité pour les trois derniers mois de cette année.

UNE ÉTOILE EN CHINE Le guide gastronomique Michelin a décerné une étoile au « Jade Mansion » à Shanghai, propriété de la famille Lau. De nationalité luxembourgeoise, cette famille propose de la bière Bofferding depuis plusieurs décennies dans ses établissements de haut standing en Chine. Une étape importante pour les mousses made in Luxembourg, qui comptent sur l’export pour continuer leur croissance.

M A I S O N M O D E R N E , M I K E Z E N A R I (A R C H I V E S)

ENTREPRISES


Lightening up your life since 1991

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ENTREPRISES

MARKETING

Des frappes chirurgicales dans le digital JEAN - MICHEL LALIEU |

MAISON MODERNE

Le marketing des entreprises est en retard par rapport aux attentes des consommateurs au niveau digital.

A

ux États-Unis, le géant des coffee shops Starbucks a, un moment, lancé une application pour réveiller les gens le matin. Ceux qui n’appuyaient pas sur le bouton de répétition de l’alarme recevaient des points et, en se rendant dans un Starbucks dans les deux heures, obtenaient une réduction sur le prix du café. La technologie s’immisce à toute vitesse dans le marketing et permet des contacts originaux et ciblés avec le consommateur. Encore faut-il que les entreprises en prennent conscience et réagissent dans ce sens. Destinée à faire l’état des lieux du comportement du consommateur par rapport au digital et à offrir des pistes d’action aux marques, une vaste enquête est menée chaque année au niveau mondial par l’institut de sondage français TNS. Cette année, l’enquête a été réalisée dans 57 pays auprès de 70.000 personnes. Au Luxembourg, l’antenne TNS Ilres a interviewé 1.000 résidents et a récemment rendu les résultats publics. La base de comparaison est l’année 2014, date de la dernière étude dans le pays. Premier enseignement : un décalage entre l’utilisation par la population grand-ducale des nouvelles voies proposées par le digital et leur appropriation par les entreprises pour pouvoir la toucher. « Le digital a modifié le rapport des individus aux marques, aux médias, aux plateformes numériques et aux entreprises, constate Thomas Crépon, client service director chez TNS Ilres. Leurs attentes sont de plus en plus fortes et l’écart se creuse avec ce qui leur est concrètement proposé. » Pour aider les entreprises à réaliser des pas importants et judicieux vers l’univers digital, l’étude propose huit pistes de travail – que nous détaillons dans ces pages – sur base de ce que l’enquête a permis de décoder chez le consommateur. Le message principal qui en ressort est d’oublier les pratiques classiques de bombardement de messages pour apporter un message pertinent, au bon endroit et au bon moment. « Il faut bien savoir à qui je vais délivrer le message, le moment auquel ces personnes seront les plus réceptives et repérer le bon moment par rapport à mon produit. » Ce que Starbucks est parvenu à faire au moment du réveil. 066 ­—

— Décembre 2016

Après une étude menée auprès de nombreux consommateurs, TNS propose huit pistes aux entreprises pour résorber l’écart.

Au niveau du Luxembourg, les chiffres collectés donnent le portrait d’une population réceptive, voire en attente d’innovations.

TENDANCE 1

DÉVELOPPER UNE VISION UNIQUE DE L’ENTREPRISE Le développement du digital a fait exploser le nombre de points de contact entre les marques et le consommateur. Avant, on se contentait peut-être des conseils d’un vendeur en magasin. Aujourd’hui, on va décoder les infos données par le constructeur, comparer les offres sur internet, lire les évaluations d’autres clients, passer en magasin voir le produit, etc. Bref, le parcours du client s’est complexifié. « Mais tout au long de ce parcours, il faut préserver une cohérence, éviter les décalages de communication entre ces deux mondes pour ne pas perdre le consommateur en cours de route », note Thomas Crépon.

61 %

81 %

TABLETTE

SMARTPHONE

90 %

15 %

PC / LAPTOP

OBJETS CONNECTÉS

Savoir par quels moyens les consommateurs se connectent permet d’assurer une meilleure cohérence. Au Luxembourg, même si les PC et laptops sont présents dans 90 % des ménages, les outils mobiles gagnent vite du terrain. Contrairement à beaucoup de pays occidentaux, le mobile a déjà dépassé le fixe en termes de connexions. 81 % des résidents détiennent désormais un smartphone.

TENDANCE 2

SEGMENTER LA CONNECTIVITÉ Pour savoir à quel point la cible visée est réceptive au monde digital, il faut avant tout bien l’identifier. Connaître l’importance que revêt le digital pour une personne et maîtriser son usage des réseaux sociaux. « Au Luxembourg, la situation est assez étonnante dans la mesure où elle est très équilibrée », note le responsable de TNS Ilres. Une moitié de la population se dit très accro au digital. 49 % sont aussi de grands fidèles des réseaux sociaux. Conclusion : actuellement, une marque ne peut pas totalement migrer vers le digital, mais ne peut pas l’ignorer non plus. Et, insiste l’étude, il ne faut pas faire de l’usage du digital une question générationnelle.

OBSERVERS

Influence des réseaux sociaux

FUNCTIONALS

10 19  20 31  19

SUPER LEADERS LEADERS

CONNECTORS Intérêt pour le numérique

On observe actuellement, au Luxembourg, que 30 % de la population est fortement connectée et adepte des médias sociaux. Ils sont les plus ouverts à la communication des marques sur les canaux digitaux et sont parfois aussi créateurs de contenu.


ENTREPRISES

TENDANCE 3

MAILING

MISER SUR LE BON CANAL Face à la multiplication des possibilités de connexion, les individus sont cohérents. Ils utilisent celle qui semble la plus pratique par rapport à la tâche à accomplir : s’informer, se divertir, chatter, visiter ou écrire sur des blogs, envoyer des messages, etc. Dans son enquête, TNS Ilres note qu’il s’agit là d’une très belle opportunité pour les experts de marketing d’utiliser ces différents canaux de communication pour maximiser l’efficacité de leur action. Le problème est de parvenir à déployer les bons en fonction de sa clientèle potentielle.

MÉDIAS EN LIGNE

VIDÉOS RÉSEAUX SOCIAUX INTERNET BANKING

95 %

84 %

83 %

78 %

62 %

Une large part de la population luxembourgeoise se connecte pour satisfaire différents besoins. Et si les jeunes sont logiquement les plus connectés, les groupes plus âgés en font aussi un usage de plus en plus régulier. Plus de 50 % des 45-54 ans ont une boîte mail, lisent des articles en ligne, vont sur les réseaux sociaux, regardent des vidéos et communiquent via des boîtes de messagerie.

TENDANCE 4

VISER LES BONS RÉSEAUX SOCIAUX Bien sûr il y a Facebook, le mastodonte des réseaux sociaux, auquel se connectent près de 7 habitants sur 10 quotidiennement. Mais d’autres réseaux comme WhatsApp, Snapchat et Instagram sont de plus en plus utilisés. « Tous ces outils sont potentiellement complémentaires, offrent de nouveaux formats et un certain registre de communication vis-à-vis des utilisateurs », observe Thomas Crépon. Et ici, l’effet générationnel est bien présent. Les 16-24 ans se connectent en moyenne à 7,4 réseaux sociaux de manière hebdomadaire contre seulement 3,4 pour les 35-54 ans.

68 % 44 % 35 % 34 % 15 % 15 %

Les réseaux sociaux sont de plus en plus nombreux et de plus en plus utilisés.

TENDANCE 5

PERCEVOIR LES NOUVELLES INFLUENCES Avant le digital, les marques délivraient leur message dans les médias de manière unilatérale. Le développement d’internet a permis de créer de nouvelles sources d’influence qui leur font perdre leur toute-puissance. À travers les médias sociaux ou les blogs, de nouveaux leaders d’opinion sont apparus. Ils testent, commentent, critiquent, conseillent les internautes sur les nouveaux produits. « Les marques doivent prendre conscience de ce phénomène et participer au dialogue, conseille Thomas Crépon. Elles peuvent même alimenter ces nouveaux leaders d’opinion en informations qui retourneront alors vers le grand public. »

45 %

38 %

La jeune génération visionne désormais plus de vidéos (45 %) réalisées par les nouvelles « vedettes » du web que de messages diffusés par les marques elles-mêmes (38 %). Près de la moitié suivent les nouveaux leaders d’opinion du web.

Décembre 2016 —

— 067


ENTREPRISES

TENDANCE 6

UN USAGE PERTINENT Les gens sont de plus en plus connectés. Au Luxembourg, 41 % des personnes sondées disent l’être en permanence. Ce n’est pas une raison pour les bombarder de messages. Le risque est alors d’arriver à une impression de harcèlement. « Pour renforcer la pertinence du marketing digital, il ne faut surtout pas être présent tout le temps », pointe l’étude de TNS Ilres. Le secret de la réussite est d’être là au bon moment, au bon endroit et avec le bon contenu.

Les internautes luxembourgeois sont connectés entre 3 et 4 heures par jour, chaque jour de la semaine. Le travail des marketeurs est donc facilité par cette constance dans le temps.

3-4 H

24 H

41 %

TENDANCE 7

UNE ATTITUDE DISRUPTIVE

Dans la plupart des marchés, la connectivité des consommateurs a réduit les barrières pour les nouveaux entrants. Les acteurs locaux doivent impérativement développer des logiques digitales innovantes basées sur ce que permet la technologie. À défaut d’agir ainsi, les consommateurs n’hésiteront pas à se tourner vers des sites d’e-commerce développés hors des frontières. C’est d’autant plus important au Luxembourg, où les gens sont très réceptifs au commerce en ligne. « Considérer qu’on peut fonctionner de manière traditionnelle en se contentant d’intégrer des services digitaux classiques est illusoire, note Thomas Crépon. Pour réussir, les entreprises doivent devenir des leaders dans l’intégration de technologies disruptives. »

75 %

70 %

68 % 55 % 45 %

43 %

Avec un taux de 68 % des résidents qui font appel au commerce en ligne, le Luxembourg occupe la troisième place mondiale derrière la Corée du Sud et la Norvège.

TENDANCE 8

UN E-COMMERCE SANS HEURTS Dans des pays comme le Luxembourg où le commerce en ligne est déjà mature, les choix passent par cette option d’achat selon les avantages qu’elle procure : des prix attractifs ou un choix plus large. Le mouvement vers les achats en ligne est inévitable, prévient l’étude TNS Ilres. Dans certains domaines comme les voyages ou la musique, c’est déjà devenu une pratique fréquente. De manière globale, l’étude montre que les consommateurs ne sont pas réfractaires, même s’ils n’ont pas encore franchi le pas. « Si l’expérience est facile et concluante, ils y adhéreront », estime Thomas Crépon.

16 %

16 % 46 %

78 %

78 %

31 %

34 %

38 %

29 %

28 %

52 %

26 %

44 %

46 %

14 %

10 %

Contrairement aux voyages et à la musique, les achats en ligne sont encore relativement limités dans les produits de grande consommation. Mais on voit que les consommateurs luxembourgeois n’y sont pas réfractaires.

EN RÉSUMÉ

Selon une enquête à laquelle TNS Ilres a pris part au Grand-Duché, les consommateurs luxembourgeois ont de plus en plus d’attentes par rapport aux possibilités offertes par le digital. La société d’étude de marché TNS propose donc aux entreprises huit pistes de travail pour combler ces demandes.

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— Décembre 2016


By Denis Meyers

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ENTREPRISES

D ANS LA CONTI NUI TÉ Luc Lutot et Jérôme Grandidier vont travailler de concert pour rassurer le marché.

PAYS AGE T ÉLÉC OM

Le lion renaît sous pavillon français F LO R E N C E T H I BAU T |

Après plusieurs mois de rebondissements, le feuilleton Telecom Luxembourg trouve une issue positive. C’est le groupe français Nomotech qui a été choisi pour reprendre ses activités et la totalité de son personnel. Déjà présent via sa filiale Luxnetwork, il entend faire de TLPO une entreprise à nouveau profitable d’ici 18 mois.

070 — ­

C

SV E N B E C K E R

es dernières années n’ont pas été tendres pour Telecom Luxembourg Private Operator et sa quarantaine d’employés. En dépit d’un chiffre d’affaires plutôt confortable, tournant en moyenne autour de 10 millions d’euros, des frais de développement et d’amortissement salés ont grevé ses comptes. Après une réorganisation en décembre 2012, puis une restructuration en 2013, l’entreprise s’est finalement retrouvée en défaut de paiement. Voilà pour le contexte général. L’opérateur télécom aborde à présent une nouvelle page de son histoire en intégrant le giron de Nomotech, un groupe français spécialisé dans l’aménagement numérique des territoires, qui compte bien profiter de son historique clients et s’étendre au Grand-Duché. Après la mise en gestion contrôlée en septembre dernier, pas moins de 28 dossiers ont été déposés par des repreneurs potentiels, dont 11 qui se sont transformés en offres concrètes. Le groupe français l’a emporté sur deux autres candidats. « Deux critères étaient essentiels pour moi : la reprise de l’ensemble du personnel et des activités. Ma ligne directrice était de ne laisser personne sur le carreau. Le choix de Nomotech, 5e plus important opérateur français, a été arrêté très rapidement », explique Jérôme

— Décembre 2016

Grandidier, l’homme derrière la création de TLPO qui jouera un rôle de superconsultant pour faciliter la transition ces prochains mois. « Nous ne souhaitons pas tout révolutionner, appuie Luc Lutot, CEO de Luxnetwork, la filiale du groupe au Luxembourg qui intégrera TLPO. Nous nous donnons 18 mois pour redorer le blason de la société et la remettre à flot. » Sans surprise, le montant de la transaction ne sera pas communiqué, mais serait équivalent à plusieurs années de chiffres d’affaires pour Luxnetwork. « Nous achetons six ans de croissance », dévoile le repreneur, qui va devoir obtenir un nouvel agrément PSF auprès du ministère des Finances (celui-ci ne se transmet pas).

Bâtir sur TLPO

Jusqu’à présent, l’existence luxembourgeoise de Nomotech se limitait à cinq collaborateurs employés par Luxnetwork, alors opérateur d’infrastructure et de services : quatre techniciens et une assistante. Les affaires étaient amenées par le siège français. Pour la maison mère, qui emploie 200 personnes depuis l’acquisition et atteindra les 50 millions de chiffre d’affaires, c’est l’occasion de prendre un tout nouvel essor au Luxembourg. « Nous ne voulons pas faire du nouvel ensemble un TLPO bis. Luxnetwork va

grandir sur son histoire, moderniser son réseau et devenir un opérateur 2.0. Il faut maintenant apprendre des erreurs du passé et développer de nouvelles expertises. L’infrastructure est en place, il nous faut plus de services », affirme Luc Lutot. Fusionnées, les équipes se sont installées à Hesperange dans le bâtiment H2O ( autrefois occupé par une partie des équipes de la BGL) dès l’aval du juge obtenu. Objectif : ne plus faire qu’un et fusionner les cultures d’entreprise, formations et refonte du management à l’appui. En choisissant de reprendre TLPO, le groupe français poursuit sa stratégie de croissance organique par acquisition. En 2010, il avait déjà repris le fournisseur d'accès internet Ozone, puis un autre, Numéo, un an plus tard. « Les groupes télécoms cherchent tous à s’européaniser », soutient le CEO de Luxnetwork. En 2013 naissait Nomosphère, spécialisée dans le déploiement du wifi dans les centres urbains à haute densité, par exemple, les gares ou les parcs. Ces entités qui ont gardé leur dénomination d’origine devraient aussi trouver leur chemin sur le sol luxembourgeois. Et Luc Lutot, présent au Luxembourg depuis cinq ans, de noter : « La Place a besoin d’un réseau solide et d’un opérateur de services fort. Nous ne voulons pas être sur tous les fronts et concurrencer Post agressivement, mais trouver notre place, un peu à l’image d’un Telindus. J’espère réaliser ici 15 % du chiffre d’affaires du groupe dans les deux ans. » « Avoir un opérateur comme TLPO sur le marché est essentiel pour disposer d’une vraie redondance, le rejoint Jérôme Grandidier. Les entreprises commencent à comprendre que cela ne signifie pas avoir deux lignes chez un seul opérateur, mais bien deux lignes dans deux opérateurs. Aucun acteur n’est infaillible. » Développer le pôle cloud computing fait partie des ambitions à court terme. Sur le plan des investissements, l’impact de la reprise se fera surtout sentir sur une réaffectation de certains postes. L’équipe commerciale se verra étoffée rapidement. « Je transmets à Luc Lutot un bébé de plus de 18 ans, avec des clients et des employés fidèles. Tirer la prise n’était simplement pas une option », déclare Jérôme Grandidier, qui sera le seul employé de feu TLPO à ne plus faire partie de l’effectif. Entrepreneur de nature, il rebondit en créant la division européenne de l’incubateur américain European American Enterprise Council (EAEC). « J’ai créé des entreprises toute ma vie, je vais continuer », explique-t-il. EN RÉSUMÉ

Après plusieurs mois d’incertitudes et différents scénarios à l’étude, l’ensemble des salariés et les activités de Telecom Luxembourg Private Operator seront transférés au groupe français Nomotech. Jérôme Grandidier, le CEO et fondateur, jouera le rôle de consultant avant de lancer un nouvel incubateur.


ENTREPRISES

GESTION DE LA DIVERSITÉ

Codifier son engagement F LO R E N C E T H I BAU T

L’UE compte aujourd’hui 16 chartes de la diversité, du Benelux à l’Italie, en passant par la Pologne.

D

Neuvième document à avoir vu le jour, la Charte de la diversité Lëtze­buerg rassemble 170 signataires.

I PAT R I C K GA L BAT S (A R C H I V E S)

Singulier de par son modèle privépublic, le modèle luxembourgeois a choisi l’option non contraignante.

R E P R É S E N TAT I VITÉ Le temps des « gentlemen clubs » est révolu, y compris dans les conseils d’administration qui s’ouvrent enfin à la diversité.

epuis des années, la DG Justice de la Commission européenne entre­ prend d’encourager les 28 à forma­ liser leurs efforts en matière de promotion de la diversité sous toutes ses formes. La philosophie trans­ versale est de pousser les entreprises du continent à s’engager. 16 pays ont déjà franchi le pas aujourd’hui. Parmi ceux-ci, la France et l’Allemagne, dans les plus anciens, ou le Portugal et la République tchèque, les plus jeunes. Les niveaux de maturité, le type de comité, leur taille et les acteurs qui coordonnent ces chartes sont très différents. Certaines initiatives, comme la belge, sont contraignantes et assorties d’un plan d’action sur trois ans. D’autres, comme la luxembourgeoise, n’ont pas fait ce choix. Les sujets de pré­ dilection sont également différents selon les zones. « En République tchèque, par exemple, ils sont très intéressés par ce qu’on appelle la sandwich generation, qui doit à la fois gérer des enfants en bas âge et des parents vieillissants. C’est moins un problème au Luxembourg. Discuter ensemble permet souvent d’identifier des besoins

futurs, illustre Catia Fernandes, coordi­ natrice de la Charte de la diversité Lëtze­ buerg, qui a récemment contribué à un projet sur la diversité sexuelle aux côtés de cinq autres pays. Les inspirations sont mutuelles. » Les différentes équipes se con­ naissent généralement bien, puisqu’elles se rencontrent sous l’ombrelle de la Commission trois ou quatre fois par an. Elles collaborent également sur diffé­ rents projets. « À chaque réunion, on revient chargés d’énergie et de bonnes idées, et avec l’envie de faire plus, partage Nancy Thomas-Bastien, directrice de l’IMS ou Inspire More Sustainability, le réseau qui pilote la charte luxembour­ geoise. Les échanges sont nombreux et nourris, qu’il s’agisse d’événements, de demandes de financement conjointes ou d’enquêtes. » Par exemple, pour son pre­ mier Diversity Day, la plateforme luxem­ bourgeoise avait fait appel à son homologue allemand, déjà familier de l’exercice. Le dernier rendez-vous en date, c’était le sommet européen annuel, cette fois-ci à Dublin, le 18 octobre, sur

le thème de la communication et l’im­ plication des journalistes. 203 partici­ pants s’y étaient donné rendez-vous. L’an passé, c’est Luxembourg qui était le théâtre de la rencontre. 180 visiteurs étaient venus au Cercle Cité dans le contexte de la présidence européenne du Conseil de l’UE.

Inspiration grand-ducale

Au Luxembourg, la charte, créée en sep­ tembre 2012, est déjà bien installée dans le paysage institutionnel. Neuvième à l’échelle de l’UE, elle est née du groupe de travail « diversité » de l’IMS, puis de l’énergie de cinq partenaires : l’Office national de l’accueil et de l’intégration (Olai), PwC Luxembourg, la Deutsche Bank, RBC Investor and Treasury Ser­ vices et Sodexo. Dès sa première année, elle comptait 90 signataires et touchait 11 % de la population active luxembour­ geoise. Ils sont aujourd’hui 170 à la sou­ tenir. On trouve dans ces signataires des gros employeurs, comme Accenture ou Post Luxembourg, ou des PME , comme Chaux de Contern. Elles y côtoient ins­ titutions publiques et asbl. C’est juste­ ment le but. Depuis cette année, les entreprises qui ne répondent pas aux questionnaires peuvent voir leur candi­ dature remise en cause et leur nom retiré de la liste. Composé de six points, le contenu du texte d’engagement a volon­ tairement été gardé simple et ouvert. « Lors de la rédaction, les auteurs de la charte se sont inspirés du meilleur de chaque charte préexistante », rappelle Catia Fernandes. Le baromètre de la diversité qui est venu se greffer sur la charte connaîtra bientôt sa deuxième édition. Le 3e Diversity Day fera, quant à lui, son retour en mai. D’emblée, le modèle luxembourgeois a choisi d’inscrire son action dans une démarche « RSE » plus large. L’IMS, qui fêtera bientôt ses 10 ans, gère ainsi d’autres projets, par exemple la coordi­ nation de la consultation nationale pour la conduite de la stratégie portée par Jeremy Rifkin, des conférences sur des sujets allant du burn-out au handicap en entreprise, ou encore un forum annuel dédié à la RSE. « Une des spécificités luxembourgeoises, si on la compare aux autres exemples européens, c’est son approche hybride privé-public, qui se retrouve jusque dans son conseil d’administration, note Nancy Thomas-Bastien. Proportionnellement, c’est également celle qui touche le plus de salariés, environ 15 % aujourd’hui. Nous ne sommes qu’au début d’une lame de fond. Il y a toujours plus de sujets à couvrir. » EN RÉSUMÉ

Les 16 comités européens de la diversité se rencontrent régulièrement. La Charte de la diversité Lëtzebuerg compte les membres parmi les plus assidus et se distingue par son modèle privé-public.

Décembre 2016 —

— 071


ENTREPRISES

072 — ­

— Décembre 2016


ENTREPRISES

TOURNAGE

Croc-Blanc, les coulisses Bidibul Productions a achevé le tournage de Croc-Blanc (White Fang) au Filmland de Kehlen. Ce film d’animation ambitieux a en partie été réalisé en motion capture.

L

histoire du chien-loup qui lutte pour sa survie, sur fond de grands espaces sauvages canadiens et de vacarme des villes devenues soudainement prospères lors de la ruée vers l’or des années 1890, telle que l’a écrite Jack London, fait partie des classiques. La voir adaptée en film d’animation n’a rien d’étonnant. C’est le pari que se sont lancé Bibibul à Luxembourg, Superprod en France et Big Beach aux États-Unis. Et pour cela, ils sont allés chercher Alexandre Espigares, le réalisateur luxembourgeois oscarisé pour Mr Hublot. Un projet à 11,28 millions d’euros qui sera sur les écrans en février 2018. Car l’animation, c’est long. En particulier quand plusieurs techniques sont appliquées, comme ici, où la motion capture est complétée par le key frame. En langage courant, cela veut dire que les scènes sont tournées avec de vrais comédiens (dont Dominique Pinon) qui évoluent avec des marqueurs sur eux. Les 31 caméras enregistrent les trajectoires des points (environ 50 marqueurs pour chacun) et ces mouvements sont automatiquement « habillés » par les dessins des personnages, puis intégrés dans des décors. Même le chien, Hermès, a pu être équipé d’une combinaison avec de tels marqueurs.

F R A N C E C L A R I N VA L C H R I S T IA N AS C H M A N

Décembre 2016 —

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ENTREPRISES 400.000

EMPLOI SALARIÉ

Tendances irrémédiables

Emploi total 350.000

L

e croisement des deux courbes s’est passé relativement discrètement, mais il illustre une tendance de fond sur le marché de l’emploi salarié au Luxembourg. Depuis le 2e trimestre de cette année, le nombre de résidents étrangers salariés a – légèrement – dépassé le nombre de résidents luxembourgeois salariés. À l’heure du débat sur l’usage de la langue luxembourgeoise au travail et de certaines discussions quelque peu nauséabondes, ces chiffres apportent un éclairage sur la dynamique et la réalité du marché du travail au Luxembourg depuis plusieurs années. Sans compter le nombre de frontaliers, qui a tout simplement triplé en 20 ans. Il était de 58.688 au 2e trimestre de 1996, contre 176.837 au 2e trimestre de cette année. Les Français restent les plus nombreux (90.317), devant les Belges (43.358) et les Allemands (43.162).

300.000

250.000

200 .000

T H I E R RY R A I Z E R | S O U R C E  : S TAT E C

Frontaliers

150 .000

107.991 107. 032

Salariés résidents de nationalité luxembourgeoise

100.000

Salariés résidents étrangers

50.000

2006

074 ­—

2007

2008

— Décembre 2016

2009

2010

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2012

2013

2014

2015

2016

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ENTREPRISES

MARCEL GROSBUSCH & FILS

Des idées plein les cageots JEAN - MICHEL LALIEU |

MIKE ZENARI

Marcel Grosbusch & Fils achemine vers le Luxembourg des fruits et légumes du monde entier. À partir d’un métier relativement traditionnel, l’entreprise familiale a multiplié les innovations pour sortir du lot. Bientôt centenaire, elle se prépare aussi à inaugurer un nouvel entrepôt et à rassembler l’ensemble de ses troupes à Ellange.

À

quelques mois de fêter son centenaire, l’entreprise de fruits et légumes Marcel Grosbusch & Fils ne cesse de semer pour récolter les fruits de ses idées : la mise en place d’une académie autour du métier, des projets éducatifs à destination des enfants, des ateliers culinaires et la plantation, à plus long terme, de pas moins de 40.000 arbres dans la région de Mondorf pour assurer la production locale. « La diversification et l’innovation font partie de notre marque de fabrique, convient Goy Grosbusch. Chaque jour, nous nous posons la question de savoir si nous sommes toujours à la hauteur des attentes du marché. » Bref, dans la famille Grosbusch, on carbure toujours à la vitamine C pour ne pas se reposer sur ses lauriers. Ce qui pourrait guetter une société familiale qui a ancré ses racines dans le sol luxembourgeois dès 1917 et a développé ses branches au gré des générations. Ce n’est pas le cas ici. Ensemble depuis le milieu des années 1980, René et André Grosbusch – les enfants de Marcel – se partagent toujours la responsabilité de l’entreprise tout en faisant de la place pour la quatrième génération, actuellement représentée par les deux enfants de René : Lynn (32 ans), entrée il y a cinq ans et responsable des ventes, et Goy (29 ans), dans l’entreprise depuis quatre ans et directeur Supports et Marketing. « On nous a toujours laissé le choix de notre avenir », précise Goy, qui a d’ailleurs obtenu un baccalauréat en business development à Barcelone avant de sentir la passion pour « les odeurs, les couleurs, les goûts » s’insinuer en lui. 076 ­—

— Décembre 2016

La charte familiale veille d’ailleurs à réguler l’accès aux candidats des nouvelles générations : obligation de travailler à l’étranger dans le secteur des fruits et légumes et passage par tous les échelons de l’entreprise. « J’ai travaillé à la cueillette des framboises et des fraises en Californie, à celle des melons en France, aussi bien qu’au marché matinal de Marseille », raconte Goy, qui se souvient aussi avoir balayé les entrepôts de la firme d’Ellange, travaillé de nuit et assuré des livraisons. La société dans laquelle il travaille n’a évidemment plus rien à voir avec celle créée en 1917 par son arrière-grand-père, Jean-Pierre Grosbusch, fondateur d’une épicerie à Differdange. Une activité familiale que son fils, Marcel, fait évoluer vers celle de grossiste en fruits et légumes en 1969 afin de la spécialiser.

Nouveaux métiers

La ligne est ainsi définie et près d’un demi-siècle plus tard, ses enfants et petits-enfants ne s’en sont pas détournés. Ils ont par contre élargi son champ d’activité pour la rendre incontournable. Après le déménagement de la Cloche d’Or à Ellange, en 2005, pour intégrer une nouvelle plateforme logistique, de nouvelles activités ont été développées. La première, Fruit@Office, tente de prendre la place des distributeurs de snacks en entreprise en envoyant des cageots de fruits. La première année, elle en a fait parvenir 1.200. Cette année, ce sera plus de 60.000. C’est à la même époque que sont également développées les activités de fruits préemballés à l’intention des supermarchés et de

fraîche découpe, proposant des fruits frais prédécoupés pour les supermarchés à nouveau, mais également les hôtels, la restauration collective ou les cantines scolaires. Voilà pour le premier siècle. Pour entamer le second, de nouvelles idées sont déjà en phase de germination. Elles n’attendent plus que la fin du chantier du nouvel entrepôt pour éclore. À la fin février 2017, Marcel Grosbusch & Fils disposera d’un nouvel espace de 12.000 m2, à côté de l’actuel qui occupe, lui, 4.500 m2 dans la zone du triangle vert d’Ellange. Un investissement de 19 millions d’euros pour « devenir une des plateformes les plus importantes d’Europe », ainsi que le déclarait cette année André Grosbusch dans le magazine interne de l’entreprise.

Question de goûts et de connaissance

Une fois l’entrepôt opérationnel, la famille lancera deux nouveaux projets, liés à l’éducation aux fruits et légumes : la Grosbusch Academy et Grosbusch Kids. « Dans les métiers liés aux fruits et légumes, il n’y a pas de diplôme comme dans la boucherie ou la boulangerie, explique Goy Grosbusch. Nous estimons donc avoir un gros travail à faire pour aider à former nos clients, notre personnel et quiconque serait intéressé par les produits que nous écoulons. » La future académie fera donc ce travail d’information avec la volonté d’apporter une meilleure connaissance dans le marché. Cette approche théorique, développée en coordination avec le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes basé à Paris, sera com-

LES REPÈRES DE QUALITÉ Malgré son statut de grossiste, la société Marcel Grosbusch & Fils a développé sa propre marque. Sous le logo Vitality, on retrouve donc dans les grandes surfaces du pays et de la Grande Région les produits sélectionnés en production et ensuite acheminés dans les espaces de stockage d’Ellange. « L’idée derrière cette marque est de montrer que nos produits représen­tent la qualité luxembourgeoise », note Goy Grosbusch, directeur Supports et Marketing. Une référence également mise en valeur par le label Made in Luxembourg et le statut de Fournisseur de la Cour, obtenu il y a deux ans. « Nous avons aussi créé la marque Bio Vitality, parce que le bio est une tendance faite pour durer qui connaît actuellement une croissance de 30 % par an », poursuit le responsable. Mais le grand chantier d’ici la fin de l’année, c’est la redéfinition du logo de l’entreprise. Un travail volumi­neux qui exigera notamment de refaire la « déco » de l’ensemble de la flotte de camions. Une fois cela fait, l’entreprise familiale préparera les festivités de son centième anniversaire, programmées pour le mois de mai 2017.


ENTREPRISES

UN SIÈCLE PLUS TARD… 1.200 références actives en fruits et légumes 410 fournisseurs dans 36 pays 35 camions 1.500 clients Plus de 750 livraisons quotidiennes Plus de 20.000 tonnes livrées en 2016 200 personnes employées 50 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016

plétée par des ateliers culinaires afin que les personnes formées puissent apporter une série de conseils supplémentaires et, finalement, donner l’envie de consommer des fruits et légumes. La nouvelle cuisine servira aussi aux enfants que le grossiste va accueillir dans ses murs pour des cessions de conscientisation à l’importance de consommer des fruits et légumes. Pour tester le projet Grosbusch Kids, trois écoles primaires ont déjà été invitées cette année à suivre un parcours didactique dans les locaux d’Ellange et, dès l’ouverture de la nouvelle aire, le concept sera développé à plus grande échelle. C’est d’ailleurs en partie dans ce but pédagogique que la famille Grosbusch a planté cet été un millier d’arbres fruitiers sur une parcelle rattachée à son site. La première récolte est attendue pour dans trois ans. « Mais nous voulons également faire grandir l’assortiment des produits locaux qui connaissent une demande de plus en plus forte, note encore le directeur Marketing. À plus long terme, notre ambition est donc de planter pas moins de 40.000 arbres dans la zone de Mondorf-Remich. » Une manière d’utiliser l’espace à autre chose que des projets immobiliers. Le véritable enjeu sera toutefois de trouver le terrain pour gérer des arbres, qui ne seront plus seulement généalogiques. EN RÉSUMÉ GÉNÉRATI ONS René Grosbusch perpétue le rêve de son grand-père avec ses enfants Lynn et Goy.

La famille Grosbusch est active dans l’importation de fruits et légumes depuis près d’un siècle. La quatrième génération prend peu à peu sa place à côté des deux petits-fils du fondateur. Ensemble, ils multiplient les initiatives pour assurer la diversification de l’entreprise.

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ENTREPRISES

PAPERJAM TOP 100

Cinq lauréats en première ligne T H I E R RY R A I Z E R

Qui succédera à Pierre Ahlborn, lauréat en 2014 du Paperjam Top 100 ? Verdict le 13 décem­ bre prochain lors d’une soirée de gala. Retour sur la vision des cinq précédents lauréats quant au développement de l’économie luxembourgeoise.

RO MA I N B A U S C H 2006

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omain Bausch (2006), Michel Wurth (2008), Ernst Wilhelm Contzen (2010), Gaston Reinesch (2012) et Pierre Ahlborn (2014). Ces cinq dirigeants, en dehors d’être des figures du monde patronal et tous lauréats du Paperjam Top 100 récompensant la personnalité économique la plus influente au Luxembourg, disposent ou disposaient au quotidien d’un promontoire privilégié sur l’état de l’économie luxembourgeoise et ses perspectives de développement. Fin 2014, il était encore question de la « crise » avec Pierre Ahlborn. L’administrateur délégué de la Banque de Luxembourg y voyait une occasion de remise en question du modèle luxembourgeois. « C’est l’entièreté du modèle luxembourgeois qui doit passer par une phase de redéfinition, y compris les aspects redistribution, social, cohérence, identité nationale… jusqu’à la redéfinition de notre place en Europe. » Lorsque Paperjam rencontra le lauréat de 2012 pour son interview, Gaston Reinesch (qui allait prendre le 1er janvier 2013 le poste de gouverneur de la Banque de Luxembourg) ne souhaita pas s’exprimer sous la forme d’une interview. Mais son portrait en disait long sur l’importance de l’État en tant qu’acteur économique de premier plan – de façon directe

MICH EL WURT H 2008

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et indirecte – dans plusieurs entreprises du pays, et non des moindres. Deux ans auparavant, c’est le président de l’ABBL et CEO de Deutsche Bank Luxembourg (poste qu’il a quitté fin 2013 après 35 années passées au sein de la banque), Ernst Wilhelm Contzen, qui présageait de consolidations et de restructurations à venir dans le secteur financier : « Je trouve que le Luxembourg est trop cher dans le domaine du processing. C’est évidemment quelque chose d’important, mais qui peut aussi se faire dans d’autres pays, à l’est par exemple, avec des personnels très bien formés. C’est le rôle de chaque responsable, dans une entreprise, de faire une allocation des ressources là où elles ont le meilleur environnement et les meilleures conditions de travail, avec un coût minimal. » Membre de la direction mondiale d’ArcelorMittal lorsqu’il fut récompensé en 2008, Michel Wurth est actuellement président du conseil d’administration d’ArcelorMittal Luxembourg et toujours président de la Chambre de commerce et de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL). Il a d’ailleurs présidé le jury de l’édition 2014 du Paperjam Top 100. À l’occasion de la réception de son prix, Michel Wurth se souvenait de ses études en économie : « On calculait l’importance de la sidérurgie dans

ER NST WI LHELM CONTZEN 2010

l’économie du pays, qui était semblable à celle du secteur financier aujourd’hui. (…) Nous avons monté une économie plus diversifiée qu’il n’y paraît. Il y a beaucoup d’activités très performantes en dehors de la place financière. » Et SES fait partie, sans conteste, de ses fleurons reconnus internationalement. Un succès dû aussi à l’action du patron de l’époque : Romain Bausch. Parti en avril 2014 de son fauteuil de CEO du géant mondial des satellites, le dirigeant traçait la stratégie de diversification propre au groupe, avec le souci de conserver une neutralité technologique, condition sine qua non pour prospérer à l’international. « Il y a eu des moments où certains grands groupes de médias voulaient influencer le développement de notre société ou bien se lier à nous de manière exclusive. Nous avons toujours résisté à ces tentations. » Résister aux tentations court-termistes, se positionner sur le plan international, maintenir la compétitivité et la diversification du pays, des points qui sont encore à l’agenda des décideurs de 2016. EN RÉSUMÉ

Le nom du 6e lauréat du Paperjam Top 100 sera connu le 13 décembre prochain. L’occasion d’évoquer avec les précédentes personnalités les plus influentes leur vision de l’économie à l’époque de leur prix.

GASTON R EI NESCH 2012

PIE RRE AHLBORN 2014


ENTREPRISES

S TA R T- UP E T MUSIQUE

Occuper le devant de la scène F LO R E N C E T H I BAU T |

Autoentrepreneurs, les artistes qui vivent de leur passion ressemblent à des micro-entreprises. Comme les start-up, les musiciens doivent affûter leur singularité et bien s’entourer pour réussir. C’est la persévérance, le goût de l’effort, la singularité et le talent qui font la différence dans les deux cas.

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M A R I O N D E S SA R D

encontre transfrontière prisée des artistes et créatifs de la Grande Région, le festival Sonic Visions existe depuis 2008. Mêlant chaque année concerts, workshops et conférences, il est organisé sur trois jours par la Rockhal et son Rocklab, centre chargé de créer des ponts entre les disciplines et de dynamiser la scène locale. Le vendredi 11 novembre accueillait un mélomane et hôte de marque pour donner le coup d’envoi du volet international : Xavier Bettel, en sa qualité de ministre de la Culture. « La musique est rassembleuse. C’est aussi une partie essentielle de nos traditions. Dans un contexte actuel fait de divisions et de tensions, il faut plus que jamais l’encourager et soutenir les artistes. Je suis contre toute coupe dans les budgets qui leur sont alloués. Au contraire. Nous avons un Film Fund, il nous faut aujourd’hui un Music Fund », a-t-il introduit dans un ancien haut fourneau, théâtre de la manifestation. Le Premier a ensuite laissé la place à un panel dédié aux connexions à faire entre musiciens et entrepreneurs animé

SE CONNECTER Pour Eivør, une artiste des îles Féroé, il n’y a pas de magie sans audience. C’est aussi le public qui définit l’avenir d’une start-up.

par Olivier Toth, CEO de la Rockhal, sur le thème « The artist as a start-up ». Outre l’évidence, les uns comme les autres tirent profit de la technologie pour créer et interagir avec leur public, ils partagent différents points communs, dont l’importance décisive d’un entourage à la hauteur. « Il n’y a pas de magie sans audience. Ce qui me fait vivre, c’est la connexion avec les gens. La technologie n’est qu’un outil supplémentaire », affirme Eivør, une chanteuse des îles Féroé. Resserrer le lien avec les fans et utilisateurs s’avère crucial dans les deux cas. « Réseaux sociaux, blogs, streaming ont changé la donne. Un artiste a désormais de nombreux canaux à maîtriser, sans parler des sources de revenus qui deviennent multiples, des concerts et festivals aux plateformes en ligne », souligne Emily Gonneau, fondatrice de Nüagency, une agence de communication dédiée aux acteurs du monde artistique. Martin Guérin, CEO de Nyuko, est de ceux qui considèrent que start-up et chanteurs sont bien plus proches qu’on pourrait le croire. Travaillant générale-

ment sans relâche, ils doivent parvenir à trouver et miser sur ce qui fait leur force. « L’essence est la même. Aux fondations d’une start-up, on trouve souvent une idée et beaucoup de passion. Sans ces deux éléments, elle ne sera pas assez bonne. S’il n’y a pas de marché, cela signifie qu’on n’apprécie pas le produit. » Innover, se remettre en question et créer quelque chose de différent font partie des passages obligés de part et d’autre. Et Emily Gonneau de consater : « Ce n’est pas le nombre de fans qui compte, mais leur engagement et leur intérêt. »

Trouver sa place

Start-up et musiciens sont le produit de leur environnement. « Le plus important est de savoir quel genre d’artiste vous souhaitez être. Ce n’est pas quelque chose de figé. L’identité comme le contexte évoluent, souligne encore Eivør. Dans les îles Féroé, faire de la musique était perçu comme un hobby. Nous sommes aujourd’hui plusieurs à pouvoir en vivre. Dans les petites communautés, le partage et le soutien se font presque intuitivement. » Parfois tabous, les enjeux de la gestion financière et le développement d’une carrière doivent pourtant se poser dans les deux mondes. « Il faut à la fois un plan et une stratégie. Penser ‘marché’ n’est pas une insulte », soutient Olivier Toth. Tôt ou tard, ces questions se posent dans la vie de l’artiste. « J’ai réalisé mon premier album à 16 ans. J’étais à mille lieues de penser en faire mon métier, se remémore Eivør. J’aimais juste expérimenter et j’étais curieuse. La première année, je voulais simplement m’améliorer. J’ai appris à m’organiser avec le temps. J’ai testé plusieurs labels avant de trouver la formule qui me convenait. Cela prend forcément du temps. Quinze ans plus tard, j’ai enfin la bonne équipe autour de moi. » Pour Emily Gonneau, il y a, toutefois, une ligne à ne pas franchir : assimiler les créatifs à des entreprises. Ainsi, singulier par essence, l’artiste ne façonne pas ses chansons pour plaire à des clients potentiels, ses fans, mais pour exprimer quelque chose qui lui est propre. « La sincérité est le point de départ, affirme-telle. C’est l’artiste qui compte, marketing, financement et communication viennent ensuite en support. Vouloir changer pour s’adapter à une tendance ou une niche émergente est dangereux. » Martin Guérin termine : « Start-up comme artistes n’ont pas tous vocation à grandir. Certains fonctionnent bien à petite échelle et c’est très bien comme ça. » EN RÉSUMÉ

Généralement animés par le même feu intérieur, les artistes partagent des points communs avec les start-up. Par exemple le besoin de bien s’entourer pour transformer l’essai, ainsi que le souci de plaire à une audience / des utilisateurs.

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ENTREPRISES

STR ATÉGIE D’E XPANSION

Flibco change d’échelle

Onze ans après sa naissance, la compagnie spécialisée dans le service de navette d’aéroport se lance dans une nouvelle stratégie. Tout en poursuivant son quadrillage dans la Grande Région, Flibco entend désormais proposer ses services dans les aéroports d’arrivée de ses clients. Soit une expansion en Europe, voire au-delà.

MAISON MODERNE

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ésormais structure juridique indépendante du groupe Sales-Lentz, Flibco déploie ses ailes. Fondée en 2005 pour répondre aux besoins des clients des compagnies aériennes low cost implantées dans des aéroports situés aux périphéries des grandes agglomérations, la société cherche désormais à étendre son rayon d’action. Au sens propre, comme au figuré. Depuis quelques mois, la société basée à Bascharage a fait part de l’inauguration de nouvelles lignes. Au sein de son terrain habituel qu’est la Grande Région, avec une desserte en bus vers les aéroports allemands de Weeze et de Baden-Airpark, mais aussi, et ce de manière plus inattendue, de et vers les aéroports de Paphos et de Larnaca. Deux infrastructures aéroportuaires situées à Chypre. « Notre volonté consiste désormais non seulement à transporter nos clients vers les aéroports de Charleroi, de Nancy-Metz ou de Luxembourg, mais aussi de leur proposer nos services au sein de leur aéroport de destination, explique Paul De Muynck, directeur général de Flibco. Chypre est le premier exemple de cette nouvelle stratégie, mais dans les mois qui viennent, d’autres destinations vont apparaître simultanément sur la carte européenne, que ce soit à Milan, Londres ou Budapest. »

Quadrupler le nombre de passagers

Une stratégie d’expansion affirmée qui vise même à faire de la marque « le leader européen », non pas dans le secteur des navettes, cœur de métier de la société, mais bel et bien dans celui de 080 ­—

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prestataire de réservation. « Ce que nous souhaitons développer, c’est une offre de services pour tous les types de clients que nous avons, ce qui comprend bien évidemment le transport en navette, mais aussi la location de véhicule avec chauffeur, qu’il s’agisse de voiture ou de moto, ou de tout autre moyen de locomotion », détaille le directeur général, qui mise sur la diversification de son offre de services pour attirer vers lui de nouveaux clients.

EXPANSI ON Actif à l’origine dans la Grande Région, Flibco étendra sa toile dans toute l’Europe au cours des prochains mois.

De 1,3 million de personnes transportées en 2015, la société entend bien multiplier ce chiffre « par quatre » d’ici les prochaines années. Et donc flirter avec les 5 millions de personnes ayant eu recours aux véhicules estampillés du logo vert sur fond blanc. Ce qui signifie que la logistique de la société va devoir suivre cette croissance, sans pour autant

que les investissements suivent cette tendance. Pour permettre de quadrupler le nombre de véhicules, la direction mise donc sur la conclusion de partenariats avec des sociétés déjà présentes sur les aéroports ciblés.

Confidentialité des chiffres

C’est notamment le cas à Chypre, avec la société Kapnos and Sons ou avec BBK pour la desserte des aéroports de Frankfurt Hahn et de Baden-Airpark. Pour concrétiser encore un peu plus sa nouvelle stratégie, Flibco mise également sur l’établissement d’accords avec d’autres sociétés. Qu’il s’agisse de tours-opérateurs ou de compagnies aériennes pour proposer des offres combinées, comme ce sera le cas à partir de mars prochain à l’aéroport de Charleroi pour les clients d’Air Corsica. « Les voyageurs, notamment en provenance de Lille, auront la possibilité de bénéficier d’un tarif préférentiel avec leur billet d’avion pour se rendre à l’aéroport belge via Flibco », assure Paul De Muynck. Fidèle à la politique de confidentialité du groupe SalesLentz, la direction de Flibco n’a pas souhaité évoquer de montant sur ce déploiement européen, « voire au-delà quand cela se justifiera ». Seule indication évoquée : cette expansion « ne constituera pas l’investissement le plus élevé du groupe, mais bel et bien celui de la société depuis sa création ». EN RÉSUMÉ

Pour croître, Flibco mise à la fois sur une expansion à travers l’Europe et sur un élargissement de son offre de services. Objectif affiché de la société basée à Bascharage : devenir « le leader européen » sur le marché des prestataires de réservation.

LICENCE CC

JEAN - MICHEL HENNEBERT |


BRÈVES

PLACE FINANCIÈRE

REBOND POUR LES SPUERKEESSLEAKS Les autorités belges sont occu­ pées à analyser les données rela­ tives à quelque 49.000 numéros de comptes détenus par des Belges au Luxembourg. Ces données, issues de la Banque et caisse d’épargne de l’État, sont en provenance de l’administra­ tion fiscale allemande et com­ prennent les noms de famille et les adresses de domicile des titu­ laires. Une fuite sans précédent qui reste entourée de questions.

LICENCE CC

30 millions Le Luxembourg et la Banque européenne d’investissement (BEI) seront désormais partenaires dans la lutte contre le changement climatique au travers d’une « plateforme du financement climatique ». Une première dans les relations entre les États et la BEI vis-à-vis du climat. Le gouvernement luxembourgeois consacrera dans ce cadre 30 millions d’euros.

SOUPÇONS À L A HAUSSE La Cellule de renseignement financier (CRF) a connu une activité très élevée en 2015, en raison de l’essor de la place financière et de la présence de deux géants du commerce et du paiement électronique, Amazon et Paypal. Ce sont pas moins de 11.023 déclarations de soupçon traitées en 2015, en hausse de 60 % par rapport à 2014, la majorité concernant le secteur financier (10.830 for­ mulaires). Les principales infractions dénoncées concer­ nent les faux (48 %) et la fraude (34 %). Décembre 2016 —

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PLACE FINANCIÈRE

BRÈVES

BRÈVES

Chaque jour, retrouvez toute l’actualité de la place financière et accédez à de nombreux services en ligne sur paperjam.lu.

HENRI GRETHEN RECALÉ PAR L A BCE L’information n’a pas encore été officialisée, mais il apparaît que la Banque centrale européenne ne veut pas de la candidature d’Henri Grethen en tant que pré­ sident du conseil d’administration de la Banque et caisse d’épargne de l’État (BCEE), banque systé­ mique sous le contrôle de la BCE. Il restera donc en poste à la Cour des comptes européenne, empê­ chant de ce fait Nicolas Schmit, ministre du Travail, de la rejoin­ dre. Celui-ci devrait donc rester à son poste. (Lire aussi en page 58)

Étienne Schneider, ministre de l’Économie Lors de son voyage à Téhéran fin octobre, le vice-Premier ministre a évoqué la possibilité d’implanter une banque iranienne sur la Place. Ou une banque luxembourgeoise en Iran.

GESTION SOUS TENSION Malgré les turbulences interna­ tionales, la gestion d’actifs au niveau mondial se porte bien. PwC estime que le total des actifs sous gestion pourrait s’élever à 112.000 milliards de dollars d’ici 2020. Dans un monde en forte évolution pour ce secteur, il reste néces­ saire de créer de nouveaux modèles de tarification, à l’ins­ tar du secteur alternatif dont les frais se basent sur le rende­ ment des fonds.

14 C’est, en millions d’euros, le montant de l’impôt payé par le Luxembourg à la Belgique, en lien avec les comptes bancaires luxembourgeois détenus par ses ressortissants. Le nombre de contribuables du Royaume détenteurs de comptes bancaires non déclarés sur la Place tend à décroître fortement, selon les données publiées par le ministre belge des Finances. En 2013, il s’élevait à 34 millions d’euros. Idem en Suisse, où le montant de cet impôt est passé de 15 à 8 millions d’euros sur la même période.

TAUX D’IMPÔT RÉDUIT À LONDRES ? En cas d’échec des négocia­ tions avec les 27, le RoyaumeUni pourrait diviser par deux son taux d’impôt sur les socié­ tés, selon la presse britan­ nique. Celui-ci passerait de 20 % actuellement, à 10 %. Objectif : espérer persuader l’UE de laisser aux banques ins­ tallées dans la City le passeport leur permettant de continuer à offrir leurs services au sein du marché unique. 082 ­—

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La banque allemande BHF, basée à Francfort, a décidé de fermer sa succursale luxembourgeoise, active depuis 1972. D’après le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, c’est Caceis qui reprend les activités de banque dépositaire des 36 fonds luxembourgeois que gérait FrankfurtTrust, la banque dépositaire de BHF. Les employés de la banque seront eux aussi transférés à Caceis.

RÉFORME DE L’IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS La Commission européenne a offi­ ciellement remis sur le tapis son projet d’assiette fiscale commune consolidée pour l’impôt des socié­ tés (Accis). Il s’intègre dans un plan de réforme fiscale plus vaste, qui doit soutenir l’investissement et lutter contre l’évasion fiscale. Son objectif est double : aider les entre­ prises qui exercent des activités transfrontalières à réduire les coûts et les formalités administratives ainsi que soutenir l’innovation à l’aide d’incitations fiscales. (Lire aussi en page 93)

« LE FINANCEMENT PARTICIPATIF EST UNE ALTERNATIVE VIABLE POUR LE FINANCEMENT DE L’ÉCONOMIE LUXEMBOURGEOISE. » Johan Poor, vice-président de Bee Invested Partners À Pontpierre, la société Bee Invested Partners lance un projet de résidence, financé par le crowdfunding. Le principe avancé est simple : faire appel à la masse pour financer des projets. Ouverte à tous à partir de 1.000 euros, la société financière veut « construire les villes de demain » et a choisi de se consacrer aussi au marché luxembourgeois pour « stimuler et favoriser l’investissement dans des start-up et projets de promotion immobilière ».

LICENCE CC

« L’Iran mène une impressionnante politique de diversification de l’économie, similaire à celle du Luxembourg. »

BHF FERME À LUXEMBOURG


BRÈVES

PLACE FINANCIÈRE

DEXIA OUT Le groupe a décidé de retirer la cotation des titres Dexia à la Bourse de Luxembourg, ainsi que sur Euronext Paris. Elle va donc procéder à ce retrait (effectif au 12 décembre), sous réserve de l’approbation des deux bourses concernées. Cela n’affectera pas la liquidité du titre et le transfert se fera selon la procédure automa­ tique. Le groupe restera donc uniquement coté sur Euronext Bruxelles.

L U C D E F LO R E N N E (A R C H I V E S) , E R I C C H E N A L

PL AN SOCIAL CHEZ JP MORGAN Les syndicats LCGB-SESF, Aleba et OGBL-SBA et la direc­ tion de JP Morgan Bank Luxembourg ont trouvé un accord sur les modalités d’un plan social. Le 27 septembre, la direction de la banque avait en effet fait part de sa volonté de supprimer 105 emplois sur les 475 que compte l’entité, en rai­ son de délocalisations vers Édimbourg et l’Inde. Après 15 jours de négociations, le nombre de salariés concernés a pu être réduit à un maximum de 93. Différentes mesures d’accompagnement des sala­ riés ont été actées.

68,6 %

69,1 %

69,8 %

70,3 %

70,7 %

71,5 %

72,1 %

72,7 %

71,5 %

80 %

Place financière Autres secteurs d’activité

60 %

29,3 %

29,7 %

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30,9 %

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0

28,5 %

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Stefan Van Geyt, KBL European Private Bankers Selon le group chief investment officer, le programme et l’impétuosité ressentie de M. Trump vont engendrer plus de volatilité sur les marchés, sa victoire marquant le rejet le plus important de ces dernières décennies du système des échanges internationaux et annonçant une ère de profonde incertitude pour les relations internationales. Les actions enregistreront une baisse inférieure aux 10-15 % annoncés par certains observateurs du marché, et la hausse du taux directeur prévue en décembre par la Fed est à présent remise en question.

100 %

28,5 %

« L’élection de Donald Trump représente un rejet des promesses de la mondialisation et du libre-échange. »

UNE PL ACE QUI PREND DU POIDS Avec 32.635 entreprises actives au 1er janvier 2016 sur son territoire, le Grand-Duché reste un pays attractif puisque ce nombre a aug­ menté de près de 2 % en un an. Une croissance qui profite cepen­ dant avant tout à la place financière puisque, à elle seule, elle représente près du tiers (31,4 %) du nombre d’entreprises.

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RÉCOMPENSE POUR KASHF FOUNDATION

Point d’orgue de la Semaine européenne de la microfinance, le 7e Prix européen éponyme composé d’un chèque de 100.000 euros a été remis le 17 novembre lors d’une cérémonie organisée à la BEI. C’est Kashf Foundation qui a été récompensée pour son action éducative au Pakistan, en particulier son programme de financement d’écoles privées à bas coûts. Organisé par le gouvernement, le réseau InFine et la Plateforme européenne de la microfinance, le prix est financé par le ministère des Affaires étrangères et européennes et placé sous le haut patronage de la Grande-Duchesse.

ACQUISITION À L’INTERNATIONAL Le prestataire luxembourgeois de services fiduciaires SGG poursuit sa croissance en pre­ nant une participation majori­ taire dans Equitis, leader français des services fiduciaires. Déjà présent dans une vingtaine de pays, SGG souhaite s’étoffer et s’appuie sur des équipes déjà bien en place. L’objectif étant d’avoir des plateformes assez grandes pour offrir aux fonds, aux multinationales et à la clien­ tèle privée la même qualité de service actuellement existante aux Pays-Bas et au Luxembourg.

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PLACE FINANCIÈRE

BIO EXPRESS

DE BAS EN HAUT DE L’ÉCHELLE Managing partner de KPMG Luxembourg depuis le 1er octobre 2016, Philippe Meyer (49 ans) est diplômé de l’École supérieure de commerce de Reims. Franco-luxembourgeois (il vient de recevoir la double nationalité), celui qui était jusqu’ici en charge du risk management au sein de la firme a fait toute sa carrière chez KPMG Luxembourg, qu’il a rejoint en 1990. Il est réviseur d’entreprises agréé, avec une spécialisation dans le secteur du commerce et de l’industrie.

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PLACE FINANCIÈRE

PHILIPPE MEYER (KPMG)

« Nous avons un rôle d’intérêt public » T H I E R RY R A I Z E R |

M A R I O N D E S SA R D

Le nouveau managing partner de KPMG a pris ses fonctions le 1er octobre dernier. Il envisage son action de manière collaborative parmi ses associés.

E

n quelques mots, quel est votre parcours ? p h i l i p p e m e y e r Cela fait 26 ans que je suis chez KPMG Luxembourg : j’y ai commencé comme assistant d’audit jusqu’à devenir managing partner, après des fonctions d’associé en charge du risk management. Ce parcours m’a été très utile pour prendre ces responsabilités. Il m’a permis de connaître toutes les activités et les gens qui les exercent et in fine d’avoir une meilleure prise sur ce que nous pouvons offrir au client. Quel mode de management voulez-vous insuffler ? Je me définis volontiers comme le « primus inter pares ». Mon rôle est de faire en sorte que les différentes compétences dont nous disposons, tant celles de nos associés que de l’ensemble de nos équipes, puissent fonctionner ensemble. J’apprécie l’image du chef d’orchestre qui doit assurer l’harmonie de l’ensemble. Un orchestre a, indépendamment de son chef, un son reconnaissable tout comme, je le crois, KPMG par rapport à ses confrères. Le chef d’orchestre apporte sa vision des œuvres et coordonne l’expression des talents que nous comptons dans notre firme. Vous côtoyez votre prédécesseur au sein du comité de direction, comment se passe la cohabitation ? Elle se passe très bien dans la mesure où chacun œuvre pour la collectivité. J’ajoute que le style de management que je mène fonctionne très bien dans cette configuration. Vous évoquiez le « son KPMG ». Quel est ce son ? L’image de marque a une importance particulière dans nos métiers, de même

que les notions d’intégrité et d’éthique. Si je veux que ces valeurs soient respectées et qu’elles définissent le chemin que nous devons suivre dans l’exécution de nos missions, je dois donc, en tant que managing partner, montrer l’exemple. Ce qui revient au mode de management « primus inter pares » ou de « servant leadership » que j’évoquais. Ce qui passe aussi par une forte délégation et confiance… Je ne me réveille pas tous les matins en me demandant ce que vont faire mes associés. Nous disposons d’une équipe de direction qui prend les décisions stratégiques. Les associés sont des entrepreneurs qui déclinent ensuite cette stratégie en fonction du marché, dans leur compétence respective. Comment passer d’une fonction de technicien à un rôle de leader, qui dégage forcément de certaines opérations quotidiennes ? Je suis en effet à l’origine un technicien du chiffre. Je dois désormais laisser la responsabilité à mes associés d’accomplir leur mission, en ayant un rôle de supervision, de gestion, mais qui laisse une grande part de responsabilité à chacun d’entre nous. Comment déclinez-vous cette notion d’entrepreneur ? Je pense tout d’abord qu’elle s’applique très bien à une firme comme la nôtre avec son modèle de partnership. Nous disposons de collaborateurs qui se considèrent comme des entrepreneurs capables de mobiliser les ressources nécessaires à leurs projets. Ce qui m’importe c’est la « cross-fertilisation ». D’où l’importance de disposer d’une cartographie complète des talents s’étendant des spécialistes en comptabilité aux ingénieurs en fiscalité… C’est grâce à la conjonction de ces talents que nous

sommes capables de proposer des services qu’il aurait été impossible de proposer autrement. Votre fibre du risk management va-telle vous influencer dans la prise de décision ? Probablement, car le plus important dans nos métiers est, comme je le disais, de respec ter les notions d’éthique et d’intégrité. Car la défaillance de l’un d’entre nous peut projeter une image négative de notre marque. Or, sans la confiance de nos clients, nous sommes peu de choses. Mon rôle est donc d’assurer que la marque KPMG est pertinente aujour­ d’hui et qu’elle le reste demain grâce à la manière dont nous travaillons.

Sans la confiance de nos clients, nous sommes peu de choses.

Éthique et intégrité reviennent en effet souvent dans votre vocabulaire… Un des événements majeurs pour notre profession ces dernières années vient de la Commission européenne et de la directive dite Barnier introduite dans le sillage de la crise financière de 2008. Cette directive avait pour objectif de redonner confiance aux investisseurs dans le travail des contrôleurs légaux de comptes, et ce en raison de la possible perte de confiance après la crise de 2008. Cette initiative me fait avant tout dire qu’il est capital de garder à l’esprit que nous avons un rôle d’intérêt public. Nous ne sommes pas que des businessmen and women. C’est pour cela que ces termes d’éthique et d’intégrité m’importent autant. De leur respect dépend la manière dont l’opinion publique peut nous percevoir. Nous sommes aussi un acteur essentiel de l’économie. Un rouage utile et efficace si nous sommes correctement outillés et si nous agissons de manière intègre et professionnelle. Décembre 2016 —

— 085


PLACE FINANCIÈRE

Comment expliquez-vous que les Big Four, qui sont parmi les plus grands employeurs du pays, demeurent peu ou mal perçus au sein de la population ? Ce sont deux mondes qui ne se parlent pas. Nos clients sont des professionnels, essentiellement du secteur financier. Le seul contact que nous avons avec le public au sens large est, pour ceux qui font de l’audit, le rapport d’audit. Mais une firme comme la nôtre a un rôle important à jouer dans la société. Je prends pour exemple la venue récente de jeunes élèves dans le cadre d’une activité de Jonk Entrepreneuren. Ces élèves étaient amenés à débattre sur le thème de l’innovation et nous étions heureux de les encourager dans cette démarche. Vous évoquiez la nouvelle loi sur les métiers d’audit : quelles sont opportunités selon vous ? Il faut garder à l’esprit que l’objectif de la loi est d’améliorer la qualité de l’audit au niveau européen. Ce qui est une bonne chose. Je note qu’il n’y a pas forcément eu une grande cohérence dans tout ce qui a été proposé. La loi nous impose donc de nombreuses contraintes et nous l’acceptons. Parmi celles-ci, la rotation des cabinets d’audit est à gérer et nous y sommes préparés. Nous sommes d’avis que l’audit nécessite indépendance et intégrité, mais lorsque vos clients connaissent et apprécient la qualité du service d’audit, il n’est pas impensable que d’autres départements d’un client puissent apprécier d’autres services. L’enjeu pour nous sera de garder des contacts suffisamment forts malgré la rotation en veillant à résoudre les conflits d’intérêts au fur et à mesure. Ce qui renvoie au débat entre perception et légalité… L’aspect professionnel de notre travail est primordial et donc nous devons pouvoir à tout moment prouver qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts. Les nouvelles règles ont encore plus élargi la typologie de gens au sein du cabinet, qui doit être soumis à des règles d’indépendance. Ce qui aboutit in fine à beaucoup de contraintes supplémentaires avec un prix à payer pour leur mise en œuvre que nous ne sommes pas toujours en mesure de répercuter. Mais si c’est le prix à payer pour garder la confiance des parties prenantes, nous ne pouvons pas le refuser. Quels sont les possibles impacts de Beps pour la Place ? Le dossier Beps se rattache au débat sur les moyens à mettre en œuvre pour que Luxembourg reste une Place compétitive tout en appliquant les standards fiscaux internationaux. L’imposition des sociétés trouve aussi sa place dans ce contexte. Il 086 ­—

— Décembre 2016

PA S S A G E D E R E L A I S

L’ANCIEN ET LE NOUVEAU

Début octobre, à l’occasion du passage de relais entre managing partners, KPMG présentait son nouveau comité exécutif. Particularité pour un Big Four à Luxembourg : le nouveau managing partner y côtoie son prédécesseur. Philippe Meyer travaillera en effet avec Georges Bock à ses côtés en tant que responsable des services fiscaux. Ce dernier avait souhaité poursuivre à la tête de la firme mais l’élection interne, qui s’est jouée de peu, a finalement penché en la faveur de M. Meyer. Le comité exécutif a été modifié le même jour. Il se compose de Philippe Meyer, managing partner ; Georges Bock, head of tax ; Pascal Denis, head of advisory ; Emmanuel Dollé, head of audit ; Fabrice Leonardi, COO. Frauke Oddone endosse le rôle de head of markets ; Thierry Ravasio devient head of people. Les heads of sectors, le comité exécutif et le nouveau quality and risk management partner, Stephen Nye, composent la direction élargie de la firme.

L’un des enjeux du digital est la désintermédiation du secteur financier. Comment vous y préparez-vous ? Nos métiers sont des métiers de personnes et compétences. On lit, par exemple, dans la presse, que des cabinets d’avocats américains se passent de ressources juniors pour faire des recherches de jurisprudence toute la journée. Mais lorsque vous devez exprimer un jugement, il devient difficile de confier cette tâche à une machine. Le point n’est pas de trancher si nos N’êtes-vous pas conviés par le gouver- métiers seront touchés ou non, mais nement à discuter de ce type de sujet ? avec quelle ampleur et à quelle vitesse. Nous sommes toujours disponibles à participer aux débats auxquels les auto- Réclamez-vous de nouveaux ajusterités souhaitent nous convier, sur ce ments en matière de réforme fiscale ? sujet comme sur d’autres. Nous avons publiquement évoqué la question de l’élargissement de la base Quelle est votre vision actuelle quant fiscale et de la réduction du taux d’imaux conséquences du Brexit ? position cumulé des sociétés. Nous Nous travaillons avec nos collègues devons garder à l’esprit ce qui se passe britanniques pour définir la meilleure dans d’autres pays européens et qui approche possible par rapport à l’ob- risque de diminuer l’attractivité du pays. jectif affiché par beaucoup d’acteurs britanniques de garder leur passeport Quelle est votre vision pour l’éconoeuropéen pour la distribution de leurs mie en 2017 ? produits ou services. Nous sommes Il est nécessaire de faire preuve d’humipersuadés que Londres restera un par- lité quant à la prévision économique, tenaire important pour le Luxem- d’autant plus par les temps actuels, mais bourg. notre étude Luxembourg Business ComNéanmoins, il serait malhonnête pass, qui prend le pouls des perceptions de ne pas dire que certains voient d’un des décideurs pour les mois à venir, monbon œil l’arrivée d’acteurs et/ou d’ac- trait dans sa dernière édition que le tivités britanniques au Luxembourg. niveau de confiance s’accroissait chez Aurons-nous la capacité d’accueillir les entrepreneurs. Nous pensons donc les activités et les collaborateurs ? Quel qu’il est difficile d’envisager que le dévesera le timing ? Différentes questions loppement économique s’arrête de importantes restent ouvertes dans ce manière brutale en 2017. dossier. Qu’attendez-vous des prochains déveLa digitalisation est un des axes de loppements dans les secteurs de diverdéveloppement pour KPMG. Quelles sification économique du pays ? sont les prochaines étapes en la J’ai récemment vu que la SNCI a investi matière ? dans des projets liés aux ressources spaNous poursuivons en effet sur cette lan- tiales. Les 175 ans de la Chambre de comcée en continuant à investir dans les tech- merce étaient l’occasion d’observer nologies. Nous sommes sur le point combien le pays avait changé, ne fût-ce d’annoncer une avancée significative en que depuis les années 1990. Le tissu écola matière. nomique a grandi de manière extraorNous pensons que notre firme doit dinaire. Même si la décision d’investir jouer un rôle important dans ce créneau dans une nouvelle aventure spatiale ne pour être en mesure d’accompagner les se traduit pas par des succès commerclients dans leurs défis de digitalisation ciaux immédiats, cela réaffirme la spéde leurs activités. Nos métiers sont eux- cificité du pays de se réinventer et de mêmes de plus en plus sensibles au s’adapter. Moi qui ai recouvré ma nationumérique, nous devons donc suivre les nalité luxembourgeoise, je trouve ce tendances et prendre les bonnes déci- positionnement formidable. sions d’investissement au bon moment. est capital que le Luxembourg communique sur son plan d’action et ses ambitions d’ici 2020, afin d’apporter une sécurité aux investisseurs en énonçant clairement le caractère prévisible de l’imposition des personnes morales. Reste à trancher les questions de la largeur de la base d’imposition ou du taux. Ce n’est pas à nous de faire des recommandations, mais nous pouvons montrer au gouvernement comment tel ou tel scénario peut influencer les activités économiques du pays.

Comment appréhendez-vous la prise de risque en la matière ? La qualité de l’entrepreneur est d’être capable de prendre des risques. Je réfute l’idée consistant à dire que le risk management évite les risques : il encadre la prise de risque.

EN RÉSUMÉ

Philippe Meyer a pris ses fonctions le 1er octobre dernier à la tête de KPMG Luxembourg et ses 1.500 collaborateurs. Le défi du nouveau dirigeant se place dans la continuité de ses prédécesseurs, à savoir combiner les obligations réglementaires aux changements du marché, dont une digitalisation des services financiers galopante.


Nos félicitations pour cette année 2016 à ...

Bert Boerman ears Co-fondateur et CEO de 2G A levé 2 millions d’euros et créé 8 nouveaux emplois governance.io

Jérôme Colson Directeur des Chocolats du Coeur A ouvert un bar à chocolat/ boutique chocolatsducoeur.lu

Charles-Louis Machuron Fondateur de Silicon Luxembourg

A lancé Silicon, un magazine startup lu dans 25 pays. siliconluxembourg.lu

Théophile Gros Partner et COO d’Ellipsys A créé 5 emplois et signé 3 gros contrats ellipsys-bi.com

L’équipe OUNI Fondatrices de la coopéra

tive A ouver t la première ép icerie sans emballages du Lux embourg ouni.lu

Michal Bohosiewicz Co-fondateur de HumbleBee A étendu son marché au Canada et aux Etats-Unis humblebee.eu

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PLACE FINANCIÈRE

CADRE LÉGAL DE TR AVAIL

Temps d’automne pour les administrateurs T H I E R RY R A I Z E R |

MAISON MODERNE

Déclaration fiscale Déclaration fiscale

Déclaration fiscale

L

L’Institut luxembourgeois des administra­ teurs est sur plusieurs fronts de lobbying. Entre l’assujet­ tissement à la TVA et la réfor­me du droit de la faillite, l’Ila « perd la boussole ». Le gouvernement prend acte et estime que les arguments ont été entendus.

088 — ­

a bombe TVA que les administrateurs indépendants espéraient éviter a finalement atterri sur leur bureau à la rentrée. La circulaire 781 de l’Administration de l’enregistrement et des domaines (AED) datée du 30 septembre a précisé un flou juridique jusqu’ici profitable à ces experts de la gouvernance. À compter du 1er janvier prochain, leur prestation sera assimilée à un service au sens de cette circulaire. Une approche somme toute logique à l’égard de ces professionnels qui exercent des mandats à temps plein – c’est le cas d’anciens dirigeants d’entreprises – ou à temps partiel en fonction de leur domaine de compétence. Les administrateurs représentant l’État et ceux opérant pour le compte de leur patron ne sont pas concernés par cette circulaire. Pour l’Institut luxembourgeois des administrateurs (Ila), qui était en pourparlers avec les équipes du ministère des Finances depuis deux ans, la coupe est pleine. Et l’organe fédérant les administrateurs de parler « d’incohérences politiques qui font perdre le nord aux administrateurs ». Si l’Ila a perdu la bataille de la TVA – qu’elle ne conteste plus sur le principe –, les différences de traitement passent mal. Soumise à la TVA par l’AED, leur activité est (désormais) assimilée par l’Administration des contributions directes à « une distribu-

— Décembre 2016

tion de bénéfices aux actionnaires » pour leur imposition, sans pour autant bénéficier de l’exemption de 50 % à laquelle a droit l’actionnaire. Après des contacts successifs, dont certains avec le ministre des Finances Pierre Gramegna lui-même, l’Ila a publié le 11 novembre un nouveau communiqué exhaustif pour relever ces différences. « La circulaire 781 vient clarifier la situation et rappelle les règles applicables », note pour sa part le ministère des Finances, par l’intermédiaire de son porte-parole. Comme l’indique le communiqué de l’Ila, « il y a bien eu des échanges préalables. Les différents arguments ont bien été considérés. » Outre les aspects techniques, l’Ila voit dans la circulaire un contre-effet aux efforts du gouvernement visant à porter la gouvernance en règle d’or des sociétés, et donc à intégrer de plus en plus au sein de leur conseil d’administration des administrateurs indépendants. « Comment comprendre cette position en contradiction évidente avec la volonté politique affichée de reconstruire, après les LuxLeaks et autres, la notoriété et la réputation de la Place en ventant comme une de nos valeurs-clés la fiabilité ? », s’interroge l’Institut. Autre point d’inquiétude, le projet de loi 6539 portant sur la modernisation du droit de la faillite. Dans un courrier signé avec l’ABBL, l’association des

administrateurs a exprimé ses craintes au ministre de la Justice quant à une possible exposition personnelle des administrateurs en cas de faillite, sans que ceux-ci aient commis une faute personnelle. Le projet de loi est actuellement en examen et le ministère de la Justice a pris note des doléances de l’Ila et de l’ABBL, indique le ministère de la Justice à Paperjam. Et d’ajouter qu’« en tout état de cause, il s’agit d’avoir un équilibre entre le risque normal qu’assume un chef d’entreprise et les dirigeants de mauvaise foi qui doivent pouvoir être mis en cause, le cas échéant interdits de faire du commerce ou d’être dirigeant de société ». Alors que la gouvernance demeure en haut de l’agenda et que les changements ne devraient pas remettre en cause toute la pratique des administrateurs, la Place pourrait, en étant dotée de règles alignées, gagner en lisibilité à l’égard des investisseurs internationaux qui doivent étoffer leur conseil d’administration. Si possible sans devoir recourir à un conseiller. EN RÉSUMÉ

L’Institut luxembourgeois des administrateurs se bat sur deux feux pour faire entendre sa cause. Si la profession d’administrateur n’est pas vouée à disparaître, l’Ila réclame une juste mesure dans les responsabilités qui leur sont allouées et une uniformisation de leur traitement fiscal.


PLACE FINANCIÈRE

FINANCE DURABLE

L’inclusion financière par les compétences F LO R E N C E T H I BAU T

Star d’une Semaine euro­ péenne à Luxem­ bourg à la mi-novembre, la microfinance y est bien implantée. Réclamant de nouveaux métiers, outils et compé­ tences, le secteur se professionna­ lise et se digitalise. Des produits comme la micro-assurance ou l’épar­gne migratoire viennent complé­ ter le micro-crédit.

E

n provenance de plusieurs dizaines de pays, 400 acteurs de la micro­finance se sont donné rendez-vous au Grand-Duché à la mi-novembre. Outre une dotation de 100.000 euros attachée au Prix européen de la microfinance et de multiples rencontres, ce fut aussi l’occasion de mettre l’accent sur l’éducation et le besoin de structure. En expansion continue, la finance durable s’est réinventée depuis la crise financière. « Après le boom des années 1990-2000 qui a vu de nombreuses ONG devenir des banques de proximité, puis le ralentissement occasionné par le séisme de 2008, le secteur s’est réformé », synthétise Julie Bouchat, coordinatrice du réseau InFine, co-organisateur de la Semaine européenne. Pour Michel Maquil, ancien CEO de la Bourse, administrateur d’Ada et président du board d’InFine, « la microfinance est la voie royale pour parvenir à un rééquilibrage de la finance mondiale ». Comme le sec-

teur financier traditionnel, la « finance inclusive », soit celle qui s’adresse aux publics traditionnellement exclus des services financiers, est soumise à des impératifs de transparence et de reporting. Nouvelle étape dans son développement : un besoin accru de formations et une professionnalisation des institutions de microfinance (IMF). « Place financière de renom, le Luxembourg possède toute l’expertise requise pour accompagner cette transition », appuie Julie Bouchat.

Prochaine étape

Pour concevoir de nouveaux produits, de la micro-assurance au microbail agricole pour les petites exploitations, en passant par l’épargne migratoire pour les déplacés qui envoient de l’argent à leur famille, le secteur a besoin de nouvelles compétences, notamment informatiques et de gestion. Au Grand-Duché, c’est Ada (Appui au développement autonome), l’asbl à l’initiative de la jeune

L U C D E F LO R E N N E

« Tout investisseur peut aujourd’hui faire le choix de la finance durable. »

House of Microfinance établie rue Glesener, qui est la plus active sur ce terrain. Quelques autres projets existent localement, la House of Training propose par exemple un module dans son catalogue, mais sont plus ponctuels. L’américain Boulder Institute, référence mondiale, s’était établi dans le centre-ville, avant de faire ses cartons et de se concentrer sur son site européen de Turin. « Au total, nous dispensons, avec l’appui de 200 formateurs externes, une formation tous les deux jours ouvrés, au Luxembourg comme partout ailleurs, partage Frédéric Ruaz, responsable Communication du réseau fondé il y a plus de 20  ans et qui emploie aujourd’hui 35  personnes. Les acteurs de la microfinance ont dû apprendre à cadrer leur performance et mesurer leur impact social à travers toute une série d’indicateurs. Le réseautage et l’échange de bonnes pratiques sont essentiels. » Dans les cours les plus prisés, on trouve tout ce qui a trait à l’analyse et la gestion du risque, ainsi qu’aux RH, au suivi de la performance financière et à la diversification des produits. Parmi les cibles, des gérants d’IMF, gestionnaires de fonds, conseillers en private banking... « La finance inclusive demande des aptitudes et des ressources très diversifiées. Comme elle a pris beaucoup d’ampleur ces dernières années, elle a besoin de cadre, de régulation et de gouvernance », constate Carolin Morilhat, project officer chez Ada. Pour moderniser son approche, le réseau luxembourgeois a récemment choisi de combiner ses cours à du coaching individualisé et une mise à disposition gratuite de logiciels, par exemple le tableur Microfact. Prochaine avancée locale en matière de capital humain, le certificat en « droit et régulation de la finance inclusive » qui sera délivré par l’Université du Luxembourg, à la tête d’une chaire consacrée au sujet depuis 2014. La première promotion fera ses débuts le 1er janvier prochain. Concentré sur 10 jours, le contenu mêlera droit bancaire, éthique et finance. Autre lame de fond : la digitalisation permettant un accès plus large aux services financiers, le propos même de la finance inclusive. Ainsi, les fintech, en particulier les start-up actives sur le front des paiements mobiles, y trouvent aussi un écho. « Les IMF doivent se frotter aux TIC et se former en web et mobile banking. Ce n’est pas neuf, mais les besoins sont immenses. En Afrique, par exemple, ce segment est en pleine explosion », termine Frédéric Ruaz. EN RÉSUMÉ

MI C H E L MA Q U I L Ancien patron de la Bourse, président du board d’InFine et administrateur d’Ada.

Infime partie des activités de la Place, la finance inclusive y est pourtant bien présente. En pleine professionnalisation, ce segment économique doit faire évoluer ses compétences, se digitaliser et se structurer.

Décembre 2016 —

— 089


PLACE FINANCIÈRE

FISCALITÉ INTERNATIONALE

La longue attente pour la fondation patrimoniale JEAN - MICHEL LALIEU |

MAISON MODERNE

Imaginée en 2013, la fondation patrimoniale luxembourgeoise est au point mort. L’exécutif ne veut prendre aucun risque par rapport aux nouvelles normes internationales. L’outil imaginé pour attirer des particuliers fortunés ne semble pourtant poser aucun problème de légalité.

L

a fondation patrimoniale sortira-t-elle un jour des limbes parlem e n t a i re s  ? I m a g i n é e p o u r renforcer l’attractivité de la Place luxembourgeoise auprès des particuliers fortunés, elle a été transcrite en projet de loi au cours du premier semestre 2013. Un texte a été déposé le 22 juillet de la même année sous le désormais célèbre numéro 6595. Le texte a été jusqu’au Conseil d’État, qui a encore rendu un avis complémentaire le 7 octobre 2014. Mais, dans son parcours législatif, il a ensuite percuté de plein fouet l’affaire LuxLeaks. Un événement qui ne l’a peut-être pas placé définitivement hors course, mais le gouvernement ne semble plus pressé de lancer ce nouvel outil sur le marché. Au niveau du ministre des Finances, on se contente

de nous préciser que « le projet reste en suspens en attendant la transposition (en droit luxembourgeois, ndlr) de la quatrième directive anti-blanchiment ». Si le Grand-Duché a voulu se doter, finalement assez tardivement, d’une fondation patrimoniale, c’est pour pouvoir concurrencer les trusts anglo-saxons, la stichting néerlandaise ou la fondation privée belge auprès des particuliers disposant d’une fortune privée. Ce sont en effet des outils qui permettent d’abriter un patrimoine dans un but bien particulier : financer l’éducation scolaire des générations suivantes, assurer l’avenir financier d’un enfant handicapé, etc. Au moment de la création de la fondation, c’est le fondateur qui détermine les bénéficiaires, le montant dont elle disposera et son objectif. « C’est un outil intéressant à différents

TEM POR I SER Pour éviter d’être la cible d’autres pays ou des autorités européennes, le Luxembourg patiente.

points de vue, observe Denis-Emmanuel Philippe, avocat aux barreaux de Bruxelles et Luxembourg pour Bloom Law. Notamment parce qu’elle préserve l’anonymat des fondateurs et des bénéficiaires par rapport au grand public. Pour certaines familles, cette discrétion est très importante. » Précisons toutefois que, dans l’acte constitutif, les noms des différentes personnes concernées apparaîtront bien noir sur blanc. Autre attrait de la fondation patrimoniale luxembourgeoise : « Un régime fiscal très attrayant, note encore Denis-Emmanuel Philippe. Imaginons que 10 millions d’euros soient placés dans la fondation au sein d’un portefeuille titres. Si des dividendes sont générés, ces revenus seront exonérés. » Enfin, explique-t-il, en cas de décès du fondateur, si celui-ci est résident luxembourgeois, les héritiers en ligne directe ne devront pas payer de droits de succession. « Le Luxembourg a tout intérêt à instaurer ce véhicule, note l’avocat associé de Bloom Law. Il respecte toutes les règles de transparence, mais offre un anonymat vis-à-vis des tiers. » Pour ce spécialiste de la fiscalité, la fondation patrimoniale ne pose pas de problème de légalité. Il se pose donc la question de savoir pourquoi l’exécutif luxembourgeois l’a remisée au placard suite à la tempête LuxLeaks. Question de timing sans doute, alors que le pays met tout en branle pour se refaire une virginité fiscale au niveau international. Le voisin belge entretient d’ailleurs bien la pression. Parant déjà le coup alors que la fondation patrimoniale n’existe pas encore, il a pris une mesure pour taxer les citoyens belges sur les éventuels revenus obtenus à travers le futur véhicule grand-ducal. Officiellement donc, le Luxembourg attend la transposition en droit national de la 4e directive anti-blanchiment avant de ressortir la fondation patrimoniale de la glace. Mais sur la question du timing de cette transposition, aucune précision n’est apportée. Publiée au niveau de l’Union européenne en juin 2015, elle doit être intégrée dans le code des différents États avant juillet 2017. Son but est de renforcer la sécurité autour du système financier, afin qu’il puisse de moins en moins être utilisé pour le blanchiment de capitaux ou le financement du terrorisme. Même si la construction de cette fondation est légale, prendre les devants sur le projet pourrait encore être perçu au niveau international comme une tentative de flirter avec les limites. Or, le Luxembourg n’est toujours pas sorti de la zone des soupçons. EN RÉSUMÉ

L’exécutif luxembourgeois craint de ressortir trop vite le projet de fondation patrimoniale, imaginé pour attirer des particuliers fortunés.

090 ­—

— Décembre 2016


T N IO H S T A LI D SL G N EN IDE A V R O T O IN PR

10×6

ENTREPRENEURS EN SÉRIE MERCREDI 25 JANVIER

Dix témoignages de patrons qui ont la passion d’entreprendre. Certains sont les héritiers d’une famille et ont développé la structure familiale. D’autres ont créé et développé

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plusieurs sociétés. Tous ont une vision et la transforment en actes et en résultats. Pourquoi l’ont-ils fait ? Comment l’ont-ils fait ? Ils viendront présenter leur parcours exemplaire.

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DOMINIQUE COLAIANNI

MICHÈLE DETAILLE

BETTY FONTAINE

DOMENICA FORTUNATO

NORBERT FRIOB

Espaces saveurs

No-Nail Boxes

Brasserie Simon

Jean Fortunato

Prefalux

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RENÉ GROSBUSCH

MARCO HOUWEN

MARC NEUEN

PETER POEHLE

FRANK STEFFEN

Marcel Grosbusch & Fils

DCL

Linc

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Groupe Steffen

LIEU Centre Culturel Tramsschap Luxembourg-Limpertsberg PARKING 72-74, avenue Pasteur Luxembourg-Limpertsberg

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AGENDA 18:30 Welcome Cocktail 19:00 Mots De Bienvenue 19:15 10 Présentations 20:25 Walking & Networking Dinner

SILVER SPONSOR

INS CRI VO U V E ZS SU PA P R ER J AM. CLU B


PLACE FINANCIÈRE

CRÉDIT HYPOTHÉCAIRE

Effet ciseaux sur les taux JEAN - MICHEL LALIEU

2,25 %

Taux d'intérêt variable moyen Taux d'intérêt fixe moyen

1,99

2 %

1,75 %

1,79

1,77

1,76

1,93

1,74

1,86

1,84

1,78

1,8

1,8 1,73

1,72

1,73

1,71

1,7

Avril 2016

Mai 2016

1,66

1,67

1,66

1,64

1,61

1,57

Juin 2016

Juillet 2016

Août 2016

Septembre 2016

1,5 %

Octobre 2015

Novembre 2015

P

En juillet, pour la première fois, signer un crédit hypothécaire à taux fixe est devenu plus intéressant qu’à taux variable. Aujourd’hui, opter pour le taux variable reste avantageux si on ne compte pas mener le crédit à son terme.

092 — ­

Décembre 2016

Janvier 2016

Février 2016

our les candidats à l’achat d’un bien immobilier, la période n’a jamais été aussi propice. Avec des taux pour les crédits hypothécaires qui sont descendus jusqu’à un plancher de 1,5 %, le loyer de l’argent est plus bas qu’il n’a jamais été. « Il y a peu, les banquiers avaient fixé le seuil en-dessous duquel ne pas descendre à 2 %, mais il a désormais été enfoncé », pointe Benjamin de Seille, gérant de Keasy, société de courtage en crédits immobiliers. Une position avantageuse puisqu’il est en contact avec les différentes banques de la Place pour négocier le crédit de ses clients aux meilleures conditions. Si les taux sont aussi bas, c’est avant tout parce que la Banque centrale européenne a progressivement diminué les taux directeurs jusqu’à aller, pour certains, en territoire négatif. Que les offres de crédit se soient rapprochées du 0 % est donc parfaitement logique. Ce qui est en revanche plus étonnant, c’est que les taux fixes sont parfois devenus plus intéressants que les taux variables. Au niveau des taux moyens, les courbes se sont croisées en juillet dernier. Une première historique. Et le phénomène s’est encore accentué en septembre selon les statistiques mensuelles de la Banque centrale européenne – les dernières données disponibles. Avec quelles conséquences ? « Aujourd’hui, 90 % des contrats que nous signons pour nos clients sont des dossiers à taux fixe », poursuit le responsable de Keasy. Alors que le marché luxembourgeois est longtemps resté dominé par les crédits à taux variable. « Mais si, avec un bon dossier, vous pouvez obtenir du 1,6 % à taux fixe pour un crédit sur 25 ans, voire du 1,4 % sur 20 ans, quel est encore l’intérêt d’aller vers du taux variable ? », s’interroge Benjamin de Seille.

— Décembre 2016

Mars 2016

Selon lui, il n’y a qu’un cas évident où le taux variable reste le meilleur choix. C’est lorsque l’acheteur sait qu’il revendra le bien au bout de quelques années, donc avant le terme du crédit. Ce qui, au Luxembourg, est parfois le cas avec des expatriés qui préfèrent l’achat d’un bien à la location, même s’ils savent qu’ils ne resteront dans le pays que cinq ou six ans. « Dans ces exemples, l’avantage de prendre un crédit à taux variable, c’est que le client ne devra pas payer d’indemnités de sortie en mettant un terme au crédit », note-t-il encore. Ce qui est à l’inverse le cas pour les contrats à taux fixe, la banque ayant garanti des positions à long terme pour son client. « Mais, à part ce cas bien précis, je ne vois pas d’autre intérêt de le faire, note M. de Seille. Je n’ai évidemment pas de boule de cristal, mais je n’imagine pas que les taux puissent descendre beaucoup plus bas que les seuils actuels. »

1,67

1,67

Les chiffres publiés par la Banque centrale concernant le montant des nouveaux crédits apportés ne montrent pas de hausse significative des demandes de prêt. D’autres facteurs peuvent intervenir dans la décision des ménages et les banques ont aussi resserré les conditions d’obtention. « Ce que l’on voit par contre beaucoup actuellement, remarque le responsable de Keasy, ce sont des rachats de crédits à taux variable pour profiter des conditions actuelles pour les taux fixes. » L e s c l i e n t s l u xe m b o u r ge o i s semblent en tout cas bien informés de la situation, qui ne sera sans doute jamais aussi favorable qu’actuellement. Mais on disait déjà la même chose quand ils étaient à 3 %. EN RÉSUMÉ

En juillet, le taux de crédit hypothécaire fixe est passé pour la première fois sous le taux variable. La question est donc de savoir quel est encore l’intérêt du second.

ÉVOLUTI ON D U TOTAL M ENSUEL D ES PR ÊTS (en millions d’euros) 300

3,5 %

250

3 % 2,5 %

200

2 % 150 1,5 % 100 1 % 50

0

0,5 %

Septembre Septembre Septembre Septembre Septembre Septembre Septembre 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 à taux variable (en millions d’euros) à taux fixe (en millions d’euros)

Taux d'intérêt en vigueur (en %)

0 %

S O U R C E  : BA N Q U E C E N T R A L E D U L U X E M B O U R G

2,03

2,04


PLACE FINANCIÈRE

GAGNANT OU PER D ANT  ? Le commissaire européen Pierre Moscovici devra convaincre le gouvernement de Xavier Bettel qu’en tant que petit État, le Luxembourg ne sortira pas perdant du projet Accis.

ASSIETTE FISCALE COMMUNE

La Commission repasse les plats JEAN - MICHEL LALIEU

C H R I S TO P H E O L I N G E R (A R C H I V E S)

La Commission européenne relance le projet Accis d’assiette fiscale commune. Jugé trop com­ plexe, il avait été mis au placard. Pour lui donner plus de chance, il est cette fois programmé en deux temps. Le commissaire européen Pierre Moscovici sait que le chemin sera long.

C

est dans un véritable marathon à obstacles que vient de s’engager le commissaire européen Pierre Moscovici. Son projet : faire en sorte que les entreprises transfrontalières aient de moins en moins de possibilités de jouer sur les régimes fiscaux nationaux pour limiter leurs impôts. Le 25 octobre dernier, le commissaire chargé des Affaires économiques et financières a relancé le projet de l’assiette commune consolidée pour l’impôt des sociétés. Le fameux projet Accis, placé sur les rails une première fois en 2011, avait finalement été remis dans les tiroirs. Trop dense et difficile à faire accepter aux États membres. Mais après les épisodes LuxLeaks et Panama Papers, la Commission Juncker a décidé de ne plus tergiverser sur l’impôt des multinationales. Au terme d’une réunion des ministres des Finances de l’UE, le 8 novembre dernier, le vice-pré-

sident de la Commission, Valdis Dombrovskis, se montrait positif : « Le premier tour de table a été très encourageant. » La Commission n’est cependant pas dupe, s’attaquer à la manière dont les États vont percevoir l’impôt des sociétés présentes sur leur territoire, c’est leur enlever une part de souveraineté et des appâts de concurrence fiscale. Le chemin sera donc encore long avant que ce projet ne voie le jour, s’il finit par aboutir. Pour faciliter son acceptation, la Commission joue cependant sur d’autres cordes que l’ancienne Commission Barroso. La plus sensible sous l’ère Juncker : l’investissement. Elle espère le voir grimper de 3,4 % dans l’ensemble de l’UE grâce à de nouvelles mesures. Le projet d’assiette commune insiste sur le fait qu’il permettra aux acteurs économiques de réduire les coûts administratifs liés aux différents systèmes nationaux. Il proposera aussi des déductions impor-

tantes pour ceux qui investissent dans la recherche et l’innovation. Ensuite, la Commission insiste bien sur le fait que les exécutifs nationaux resteront maîtres de la fixation du taux d’imposition. L’équipe Juncker se « contente » donc d’unifier les règles de calcul au sein de l’espace européen et de permettre aux entreprises de compenser bénéfices et pertes d’un État à l’autre pour ne rendre qu’une déclaration au sein de l’Union. Le montant total de l’impôt payé sera ensuite réparti entre les différentes juridictions nationales selon le poids réel de l’activité dans le pays. La Commission estime que cette simplification est favorable aux PME et start-up. Pour les multinationales, la question ne se pose même pas : au-delà d’un chiffre d’affaires annuel de 750 millions d’euros, la mesure leur sera imposée d’office. Mais pour rendre le projet plus digeste que dans sa première version, il devrait s’appliquer par étapes. La consolidation des bénéfices et pertes ne se fera que dans un deuxième temps. Simplification donc, mais pas seulement. En remettant le projet Accis sur la table, Pierre Moscovici a reçu aussi comme mission de définir un nouvel outil pour éliminer la concurrence fiscale entre États membres et éliminer le shopping fiscal des grandes entreprises transfrontalières. « L’Accis va supprimer les asymétries entre les systèmes nationaux qui sont actuellement exploitées par ceux qui pratiquent la planification fiscale agressive. Elle éliminera aussi les frais de transfert et les régimes préférentiels, qui sont les vecteurs aujourd’hui de l’évasion fiscale », a commenté la Commission lors de la relance du projet. Au Luxembourg, il a jusqu’à présent suscité peu de commentaires. Résolu à jouer les bons élèves en matière de fiscalité internationale, on imagine que l’exécutif – en tout cas l’actuel – enverra des signaux positifs. Il risque cependant de figurer parmi les perdants. Au lendemain de l’annonce du projet, Wim Piot, managing partner et tax leader chez PwC Luxembourg, émettait des doutes. « Ce genre de projet va favoriser les grands États au détriment des petits, comme le Luxembourg, qui hébergent moins de grandes entreprises. La réallocation de leurs bénéfices se base en effet sur trois facteurs qui ne nous seront pas favorables : le niveau des ventes, l’effectif en personnel et les actifs. » Mais la complexité de fonctionnement de l’UE fait peser de sérieux doutes sur son aboutissement. EN RÉSUMÉ

Fin octobre, la Commission européenne a relancé l’Accis, un grand serpent de mer. Sous couvert de faciliter la vie des entreprises, il doit avant tout frapper un grand coup au niveau de la fiscalité des entreprises multinationales.

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PLACE FINANCIÈRE

L’ É C O S Y S T È M E D E L’ A S S U R A N C E

« Une spécialisation gagnante » T H I E R RY R A I Z E R

Le secteur de l’assurance se prépare à ingurgiter les prochaines pièces réglementaires. Pour Marc Hengen de l’Aca, la spécialisation dans le wealth management s’est avérée payante.

L

es années 2017 et 2018 seront marquées notamment par la préparation et la mise en œuvre de la directive sur l’intermédiation en assurance ainsi que le règlement sur les documents d’informations clé s relatifs aux produits d’investissement packagés de détail et fondés sur l’assurance, plus connus via l’acronyme Priips. Malgré cette nouvelle vague réglementaire synonyme d’obligations et donc de coûts supplémentaires, les assureurs luxembourgeois entrevoient la fin d’année positivement. La progression de l’encaissement au 3e trimestre, toutes branches confondues, par rapport à la même période de l’exercice précédent, est venue apporter du baume au cœur du secteur. « Le réglementaire est en haut de l’agenda, mais avec la situation économique du Luxembourg, plus réjouissante que dans d’autres pays, et la pente de reprise en Europe, je crois que la demande pour les produits de niche que les assureurs luxembourgeois offrent restera établie l’an prochain », déclare Marc Hengen, administrateur délégué de l’Association des compagnies d’as094 ­—

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surances et de réassurances (Aca). Au début de l’année, la fameuse directive Solvency II est entrée en vigueur. « D’après nos informations, la mise en œuvre a été assez bien faite », note Marc Hengen, qui observe aussi la tendance en faveur des produits à taux garantis. La France reste en tête du peloton des pays où les produits luxembourgeois se commercialisent le plus en libre prestation de services (LPS). « Le Luxembourg s’est forgé une compétence dans la gestion de patrimoine à l’attention d’une clientèle qui a besoin d’être suivie d’un pays à un autre et a développé des produits qui n’existent pas sur d’autres marchés », ajoute Marc Hengen. Cette spécialisation, la mise en place des modalités en matière d’échange d’information et l’écosystème luxembourgeois laissent penser au responsable de l’Aca que le secteur a encore une marge de progression devant lui. « L’un des éléments du succès est l’existence d’un écosystème de l’assurance et que celui-ci existe en complémentarité avec le plus large écosystème de la Place et son offre de services internationale. »

INSUR A NCE DAY

60 ANS D’ACA

L’Aca célèbre ses 60 ans le 24 novembre lors du traditionnel Insurance Day qui offre la possibilité d’évoquer les défis du secteur. Le réglementaire tout d’abord, de même que les compétences, les tendances en matière de distribution, sans oublier le rôle de l’humain à l’heure où les robo-advisors pourraient aussi faire leur entrée sur ce marché.

Une configuration qui a visiblement convaincu certaines enseignes étrangères d’installer une filiale au Luxembourg. Si le réglementaire est en haut de l’agenda, le défi de la digitalisation n’est pas loin. Plusieurs assureurs ont ainsi entrepris le chemin de la réflexion fintech, même si le numérique fait partie du secteur depuis quelques années. Mais il est désormais question du potentiel apport de nouveaux entrants – autrement dit des start-up – sur le marché. « Les fintech ou la digitalisation sont tout d’abord une question de relation avec le client ou l’intermédiaire. Les clients exigent de plus en plus d’avoir des informations en temps réel, ce qui passe par une digitalisation accrue des informations que l’on peut avoir sur les produits, estime Marc Hengen. C’est une tendance de fond. La manière dont on l’appréhende dépend de chaque compagnie d’assurances et de son positionnement stratégique et commercial. » Une tendance qu’on ne peut ralentir. Les assureurs pourront ajouter à leurs objectifs de se rapprocher de la future Luxembourg House of Fintech (Lhoft), dont l’Aca soutient la création.

MAISON MODERNE

L’écosystème luxembourgeois s’étend aux fintech dans le contexte d’une digitalisation accrue des communications conseiller-client.


PLACE FINANCIÈRE

AUDIT ET CONSEIL

Big for ever JEAN - MICHEL LALIEU

Les Big Four continuent à afficher des taux de croissance insolents. C’est le signe que l’économie luxembourgeoise est performante, mais aussi que l’époque est particulièrement troublée.

A

vec plus de 7.000 personnes qui rejoignent leurs bureaux quotidiennement, les Big Four jouent un peu le rôle de thermomètre de l’activité économique de la Place luxembourgeoise. Or, rassurez-vous, les chiffres qu’ils ont présentés en ce début d’automne ne donnent guère de signes d’inquiétude. Premier à pousser son cri de victoire, Deloitte Luxembourg a annoncé fin septembre une croissance de pas moins de 14 % de son chiffre d’affaires (274 millions d’euros pour 240 millions un an plus tôt). Un succès personnel ? Pas vraiment, non. Cette année encore, c’est l’ensemble du secteur qui a publié des chiffres survitaminés. S’il faudra attendre mi-décembre pour connaître les chiffres de KPMG, ceux fournis dans la seconde moitié du mois d’octobre par EY et PwC sont du même tonneau. Après une croissance de 7 % en 2015 – l’année post-LuxLeaks –, PwC a affiché fièrement cette année une croissance de 11 %, meilleure que celle de PwC Asia… « Effectivement, ça a été une excellente année pour l’ensemble de nos divisions, notre croissance est juste supérieure à nos objectifs », convient John Parkhouse, CEO de PwC Luxembourg, qui met en avant le travail effectué au niveau du personnel et du développement des technologies dans la recherche de solutions pour les clients.

Avec un effectif de 2.700 personnes, soit 100 de plus qu’il y a un an, le plus important des Big Four est aussi le sixième employeur du pays. Cette année, la section luxembourgeoise a nommé 18 nouveaux partners en son sein. Et comme santé des grandes sociétés de consultance et performances économiques du pays sont liées, le CEO y voit un signe. « Si je n’étais pas optimiste pour l’avenir du pays, je n’aurais pas nommé ces gens, observe-t-il. Nos résultats sont d’ailleurs la conséquence de la reprise solide des activités au Luxembourg, notamment dans l’industrie des fonds d’investissement. » Installé depuis près d’un an dans de nouveaux bâtiments, Alain Kinsch, le CEO d’EY, a lui aussi dressé le bilan d’une année réussie. Avec un chiffre d’affaires de 178 millions, il peut annoncer une croissance de 7,6 %. « Elle est légèrement supérieure à la moyenne annuelle enregistrée depuis 2010, qui est de 7,2 % », note le CEO. C’est avant tout l’audit qui a cartonné. Avec une progression de 10 % de son chiffre, le secteur représente désormais 59 % de l’activité de la division luxembourgeoise. Ils s’y attendaient depuis un certain temps, mais, dans le domaine de l’audit, les groupes de consultance vivent désormais sous un régime de plus vive concurrence. La « directive Barnier », du nom

PWC Chiffre d’affaires : 374 millions d’euros

DELOITTE

Personnel : 2.700

Chiffre d’affaires : 274 millions d’euros

Taux de croissance : 11 %

du commissaire européen qui l’a introduite, est effective depuis le mois de juin. Elle limite désormais à 20 ans les contrats entre une firme d’intérêt public (banques, fonds d’investissement) et une société d’audit, et essaie d’empêcher au maximum qu’une même société intervienne à la fois dans la vérification des comptes et dans le conseil fiscal. Résultat : la course aux nouveaux contrats est lancée et risque de faire évoluer les chiffres de ces quatre géants de manière un peu moins linéaire. « Il y a énormément d’appels d’offres sur le marché actuellement », confirmait Bernard Lhoest, responsable Audit chez EY, lors de la conférence de presse à la mi-octobre. « Ça met de la pression dans le business, mais nous sommes très contents du succès rencontré à travers ces nouvelles demandes de clients », note de son côté John Parkhouse. Mais, à côté de cela, les Big Four tirent aussi profit du chambardement des règles fiscales internationales. Les nouvelles réglementations ont plu ces dernières années sur les institutions financières et leurs responsables ont encore souvent besoin de se faire épauler. Des appels à l’aide qui se marquent dans les chiffres : +8,3 % d’activité dans le département Taxe chez EY, +17 % chez PwC. « Je dis souvent à nos employés que nous vivons sans doute une des périodes les plus difficiles au niveau de la Place luxembourgeoise, conclut le CEO de PwC. Mais c’est aussi une période passionnante et qui laisse entrevoir de nombreuses opportunités. » EN RÉSUMÉ

Après ceux de Deloitte, PwC et EY ont aussi annoncé de très bons taux de croissance pour l’exercice 2016. L’économie luxembourgeoise continue de tourner à plein régime et les nouvelles règles fiscales internationales offrent aussi de belles opportunités aux Big Four.

KPMG * Chiffre d’affaires : 162 millions d’euros

EY

Personnel : 1.400

Personnel : 1.900

Taux de croissance : 6 %

Chiffre d’affaires : 178 millions d’euros

Taux de croissance : 14 %

* chiffres 2015

Personnel : 1.250 Taux de croissance : 7,6 %

J . - M . S C H LO R K E , PAU L B R E T Z A R C H I T E C T E S , VA L E N T I N Y H V P A R C H I T E C T E S , JA N B I T T E R , FOTO L IA

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PLACE FINANCIÈRE

INTERNATIONALISATION

La Chine prend de l’ampleur sur la Place JEAN - MICHEL HENNEBERT |

MAISON MODERNE

L’annonce récente de l’arrivée prochaine de deux nouvelles banques de l’empire du Milieu au Grand-Duché met à nouveau la lumière sur les ambitions de la deuxième puissance mondiale. Retour sur un phénomène en pleine accélération depuis trois ans.

ICBC LUXEMBOURG BANK OF CHINA Installée le 7 mai 1979 sous le nom de Bank of China Limited Luxembourg Branch, la première banque chinoise créée en 1912 est également la première à s’implanter hors des frontières nationales, depuis 1949 et l’instauration de la République populaire de Chine. L’établissement luxembourgeois deviendra une filiale en mai 1991, sous le nom de Bank of China Luxembourg. Localisation actuelle : 37/39, boulevard du Prince Henri

AGRICULTURAL BANK OF CHINA Annoncée en juillet 2014, l’arrivée de la cinquième plus importante banque de Chine s’est traduite par l’implantation d’une succursale en mars 2015. Cette dernière fait office de siège européen. Localisation actuelle : 65, boulevard Grande-Duchesse Charlotte

L

imité pendant des décennies, le nombre de banques chinoises implantées au Luxembourg se multiplie depuis 2013. Une année charnière qui fait suite aux décisions prises lors du 12e plan quinquennal qui entend notamment tirer profit de l’accès au marché unique européen dans des domaines jugés stratégiques comme la logistique, les télécommunications ou la R & D. Dans ce contexte, le positionnement de la Place comme passage incontournable entre l’Europe et l’empire du Milieu revêt un aspect primordial en pleine internationalisation du renminbi. Exerçant principalement des activités de services de crédit aux entreprises, tels que des crédits commerciaux, des financements de projets ou de crédits syndiqués, ces établissements attirent principalement les entreprises chinoises souhaitant investir en Europe et les entreprises européennes ayant des intérêts commerciaux en Chine. À ce jour, huit banques issues de la République populaire sont actives sur la Place ou sont en passe de l’être, ce qui fait de la Chine le quatrième pays en termes d’entités juridiques actives. En 2015, ces établissements affichaient un bilan global de 10.889,1 millions d’euros pour un résultat net de 7,1 millions. EN RÉSUMÉ

Avec la présence actuelle de six groupes bancaires chinois qui exploitent cinq filiales et cinq succursales et l’arrivée prochaine de nouveaux acteurs, la Place renforce sa position de passage incontournable pour l’accès au marché unique européen.

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Plus de 20 ans après Bank of China, la plus importante banque mondiale en capitalisation s’implante à son tour au Luxembourg sous la forme d’une représentation. Devenue succursale en mai 1999, la banque se transforme en filiale en septembre 2006 avant d’effectuer une nouvelle mue en janvier 2011 pour devenir siège européen de la banque chinoise. Depuis cette date, la banque se nomme ICBC Luxembourg. Localisation actuelle : 32, boulevard Royal

CHINA CONSTRUCTION BANK Deuxième banque mondiale en termes de capitalisation boursière, l’établissement s’arrime à la Place en juillet 2013. Moins d’un an après son installation, la banque déménage dans les locaux occupés précédemment par la banque Pictet le long du boulevard Royal, en face de la Banque centrale du Luxembourg. Localisation actuelle : 1, boulevard Royal

CHINA MERCHANTS BANK BANK OF COMMUNICATIONS Tout comme l’Agricultural Bank of China, l’installation du siège européen de la banque a été annoncée en juillet 2014. L’établissement bénéficie d’une autorisation de la CSSF depuis avril 2015. Localisation actuelle : 7, rue de la Chapelle

Créée le 22 décembre 2014, la banque est enregistrée auprès de la CSSF depuis mai 2015. Discrète, la structure avait tout de même fait parler d’elle en signant, fin 2014, un contrat locatif d’une durée de 10 ans pour la location du Royal20, bâtiment construit sur l’emplacement de l’ancien hôtel Rix et qu’elle occupe depuis le printemps 2016. Son inauguration officielle s’était déroulée fin mars 2015, à l’abbaye de Neumünster. Localisation actuelle : 20, boulevard Royal

SHANGHAI PUDONG DEVELOPMENT BANK Décidée par le conseil d’administration en septembre 2016, l’implantation d’une succursale et d’un siège européen au Luxembourg a été confirmée lors de la récente visite du ministre des Finances en Chine. Aucune date pour cette nouvelle venue n’a cependant été avancée. Localisation actuelle : indéterminée

CHINA EVERBRIGHT BANK La présence de six des dix principales banques chinoises au Luxembourg amène d’autres structures à franchir le pas. C’est le cas de la China Everbright Bank, dont le conseil d’administration a validé en juillet 2016 l’implantation sur la Place. Confirmée lors du récent voyage en Chine de Pierre Gramegna, tout comme celle de la Shanghai Pudong Development Bank, cette installation n’est pas encore finalisée. Localisation actuelle : indéterminée



PLACE FINANCIÈRE

CONSÉQUENCES POUR LA PLACE

L’imprévisible Donald Trump JEAN - MICHEL HENNEBERT

Pour les acteurs de la Place, au-delà de la personnalité du président élu, c’est le choix d’un potentiel repli intérieur qui inquiète le plus.

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lu en dépit des sondages, des analyses politiques et des projections qui ont longtemps placé Hillary Clinton à la Maison Blanche, Donald Trump deviendra bien, le 20 janvier 2017, le 45e président des États-Unis. Une élection qui ne sera pas sans conséquence sur le fonctionnement des marchés mondiaux, le président élu souhaitant avant tout « rendre sa grandeur à l’Amérique » via une politique a priori isolationniste qui devrait se traduire, selon les propos tenus par le candidat républicain lors de la campagne électorale, par une renégociation des traités de libre-échange internationaux. Qu’il s’agisse de l’Alena, traité signé en 1994 avec le Canada et le Mexique, du traité transpacifique qui concerne l’Australie, le Japon ou la Malaisie, ou bien encore du TTIP avec l’Union européenne. « Cette promesse de revoir les accords commerciaux internationaux peut avoir un impact en Europe », note Jacques Chahine, président de Sicav Digital Funds, qui estime que « l’économie européenne ne pourra pas être immunisée contre un choc économique aux États-Unis, notamment l’économie allemande, fortement exportatrice ». Et si la première économie de l’UE est touchée, les conséquences pour l’ensemble des États membres devraient se faire ressentir. Autre conséquence potentielle : une

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redistribution des cartes au niveau géopolitique, en lien direct avec une politique centrée sur les États-Unis au cours des quatre prochaines années. Un monde dans lequel la Chine devrait encore renforcer son rôle d’acteur de tout premier plan. Au Luxembourg, cette volonté de repli sur soi inquiète puisque les ÉtatsUnis représentent non seulement plus du quart des exportations du Grand-Duché hors Union européenne, mais aussi plus de 60 % des importations. La première puissance mondiale représente également le plus grand investisseur étranger, toujours hors UE, et ce depuis les années 1950-60. « Nous n’avons pas de prévisibilité pour l’instant, car nous sommes toujours dans l’attente des détails de son programme qui se résume pour le moment à 10 points populistes », déplore Carlo Thelen, président de la Chambre de commerce, qui plaide pour « une poursuite du libre-échange dans l’intérêt des économies des deux blocs ». Seules éclaircies dans ce brouillard d’incertitudes à ce jour : l’adoption par le président élu d’un ton plus conciliant par rapport aux propos tenus pendant la campagne, et la nomination des premiers membres de la future équipe présidentielle. Deux décisions politiques à la portée toutefois limitée à ce stade, mais qui ne permettent aucunement aux différents acteurs luxembourgeois

de tirer les premières conclusions sur le fonctionnement des affaires. « Il est beaucoup trop tôt pour cela », résume Yves Wagner, directeur Asset management de la BCEE. « Avec les hommes politiques, entre ce qu’ils disent et ce qu’ils font, il y a souvent un écart significatif », estimet-il, tout en jugeant que « les réglementations actuelles devraient rester en place ». Un point de vue pondéré que partage l’Alfi. Du moins partiellement. « 55 opérateurs ayant sous gestion 20 % des fonds de la Place », Denise Voss, présidente de l’association de gestion des fonds, précise que « les intérêts américains sont présents au Luxembourg et depuis longtemps ». Le doute plane cependant sur une éventuelle remise en question du Dodd-Frank Act, cette législation mise en place suite à la crise financière de 2008 qui encadre le secteur bancaire américain, évoquée par le candidat Trump. « Il est encore trop tôt pour se prononcer, mais c’est un sujet que nous devrons garder à l’œil car l’impact d’une telle réforme serait important pour nous », estime-t-elle. EN RÉSUMÉ

L’élection de Donald Trump à la tête des ÉtatsUnis impactera la Place, que ce soit pour son rôle au sein de l’Union européenne ou pour ses liens directs avec la première puissance mondiale. Seule la manière dont le pays sera touché reste encore incertaine, au vu des multiples déclarations du candidat, puis du président élu.

LICENCE CC

L’arrivée prochaine de l’homme d’affaires à la Maison Blanche suscite bon nombre de questionnements, notamment au Luxembourg.


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PICTURE REPORT

Plus de photos en ligne sur : www.paperjam.lu

09.11.16 – HALLE VICTOR HUGO

OUVERTURE DE LA LUXEMBOURG ART WEEK ERIC CHENAL 11 0 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

La Halle Victor Hugo a accueilli la foire d’art contemporain du 9 au 13 novembre. Le ministre de la Culture, Xavier Bettel, le secrétaire d’État à la Culture, Guy Arendt, et la bourgmestre de Luxembourg, Lydie Polfer étaient présents lors de l’événement d’ouverture.

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2 7. 1 0 . 2 0 1 6 – L U X E X P O

111e A N N I V E R S A I R E DE L A FÉDÉR ATION DES ARTISANS

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PROPIX.LU 5 9 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

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1 7. 1 0 . 1 6 – C L O C H E D ’ O R

INAUGUR ATION DU NOUVE AU SIÈGE DE BDO LUXEMBOURG

1 Xavier Bettel (Premier ministre) 2 Francine Closener (secrétaire d’État à l’Économie) et Roland Kuhn (Kuhn Construction) 3 Gérard Zoller et Christian Kaempff (Kaempff-Kohler) 4 Jean-Paul Neu (Fédération des artisans) 5 Helder Vieira et Fernando Vieira (Ecogec), et Thierry Flies (Schroeder & associés) 6 Étienne Schneider (vice-Premier ministre) et Carole Dieschbourg (ministre de l’Environnement) 7 Max Hahn (député) et Joëlle Elvinger (députée) 8 Mireille Meyers (Nettoservice) et Gilbert Reyland (Securitec) 9 Viviane Reding (eurodéputée) et Christian Zois (Bil) 10 Michèle Vallenthini (Fedil) et Pierre Thein (Hein Fabrique de fours) 11 Claude Conter et Robert Dennewald (Fedil) 12 Jacques Santer (ministre d’État honoraire) et Louis Oberhag (Administration communale de Waldbredimus) 13 Ernest Pirsch et Michel Reckinger (Fédération des artisans) 14 Patrick Krein et Daniela Devick (Emil Antony)

ERIC CHENAL 7 6 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Marc Thill (BDO) 2 Werner Schiesser (BDO) 3 Marco Sgreccia (Tracol) 4 Gerdy Roose (BDO) 5 Michel Greco (Michel Greco) et Jérôme Wiwinius (LaLux) 6 Marc Thill (BDO) et Xavier Bettel (Premier ministre)

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PICTURE REPORT

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LES 30 ANS DE SAMSA FILM

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SA M SA F I L M  / É M I L E S C H L E S S E R 1 2 6 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Thierry Faber, Julie Kieffer et Bernard Michaux (Samsa) 2 Jeannot Sanavia, Claude Waringo (Samsa) et Yves Wagener 3 Elise André, Donato Rotunno (Tarantula), Jako Raybaut, Caroline Mart (RTL) 4 Jani Thiltges (Samsa) et Karin Schockweiler (Film Fund) 5 Geneviève Mersch 6 Christian Kmiotek 7 Julie Kieffer, Nadia Masri et Jean-Paul Raths 8 Gabriel Boisante et Fabien Rodrigues 9 Serge Basso (Kulturfabrik) et Jean-François Wolff 10 Nicole Jans (Film Fund)

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LES 20 ANS DE CROPMARK CHEESE.LU 41 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Yves Wagener (Wagener & Erpelding) 2 Yvette Holper (Accentaigu) 3 Jeff Poitiers (Cropmark) 4 Thibault Jadoul (Everything is Fun) 5 André Bley (Lineheart) 6 Christelle Lendormi (Cropmark) 7 Pierre Rauchs (Conseil de la concurrence), Jacques Welter (Cropmark), Romain Kohn (Alia), André Bley (Lineheart) 6

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PLACE FINANCIÈRE

TRANSMISSION D’ENTREPRISE

Céder en toute sécurité

Comme sa création et son développement, la cession fait partie de la vie d’une entreprise. Pour éviter d’en faire une étape traumatisante, il faut bien la préparer. Définir le bon prix, trouver le bon repreneur ne s’improvise pas. L’important, au final, étant de faire le bon choix.

Qu’elles soient familiales ou pas, les entreprises changent plus facilement de mains qu’auparavant. Mais les opérations de vente et de reprise

demandent toujours une grande préparation et beaucoup de prudence. Partage d’expériences et de conseils pour éviter les pièges.

Q Quels sont les points-clés auxquels un candidat repreneur doit veiller ? « Bien réussir la transmission de son entreprise » YVES EVEN Partner, Entrepreneuriat/ PME et entreprises familiales EY Luxembourg

Entre 2020 et 2030, quelque 200 PME chercheront un repreneur au Luxembourg, dont un quart dans le secteur de la construction et autant dans le commerce. Alors que 7.500 à 8.000 employés seront concernés, il est plus que jamais nécessaire, et ce dès maintenant, de bien préparer les chefs d’entreprise, familles et repreneurs potentiels au processus de transmission.

« Reprendre une entreprise : une opportunité à préparer » La transmission d’entreprise est une réelle opportunité pour les entrepreneurs OLIVIER LACOUR ROYRE D’AUTRICHE soucieux de maximiser leurs chances de Partner, deal advisory KPMG Luxembourg

succès avec trois quarts des sociétés reprises toujours pérennes après 5 ans contre seulement la moitié pour les structures créées. Cependant, toute transmission ou rachat demeure complexe et nécessite une grande préparation.

Q De la gouvernance au tableau de bord, comment étoffer la boîte à outils du dirigeant ? « Reprise d’entreprise : à quoi faut-il penser ? » SANDRINE POMPIDOU Wealth analysis and planning manager ING Luxembourg

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ING Luxembourg accompagne les entrepreneurs dans leurs projets de reprise. Par notre offre globale de services, nous sommes au cœur de l’opération et nous constatons qu’elle souffre parfois d’un manque d’anticipation des difficultés consécutives à la reprise d’une entreprise.

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CHARLES BASSING

TOM BAUMERT

Directeur général adjoint

CEO

Chambre des métiers

House of Entrepreneurship

ANTOINE CLASEN CEO

JEAN-CLAUDE BINTZ CEO

Caves Bernard-Massard

Lakehouse

Q Comment pérenniser le patrimoine, autant que l’entreprise ? « Transmission : de la continuité dans le changement » CHRISTOPHE LOLY Associé PwC Luxembourg

Quels que soient leur domaine d’activité et leur mode d’organisation, les PME sont marquées par une forte culture d’entreprise, souvent au travers de ce qu’imprime le « patron » ou la famille. Bien que cette culture diffère d’une PME à l’autre, elle est dans tous les cas ancrée dans leur ADN et créatrice de valeur.

« Quand l’immatériel permet de pérenniser le matériel » Celui qui reprend une entreprise reprend bien plus qu’un patrimoine matériel composé d’outils de travail, d’immobilier, de Responsable du service produits… Il reprend aussi une histoire, des valeurs, des façons de faire ou de ne aux entreprises pas faire, des réseaux, une réputation, et entrepreneurs, toutes ces dimensions qui composent le family practice leader Banque de Luxembourg patrimoine immatériel. PHILIPPE DEPOORTER

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DIGITAL

s vité  : / 3 in ts ique d’exper t a m 1 thé éponses sr et de

: itaux g i d iers Doss erjam.lu/ pap itions d e s er dossi

TECHNOLOGIES

CLOUD COMPUTING

Quand le cloud fédère les ambitions ICT du pays

Et si le cloud n’était que la porte d’entrée vers d’autres opportunités ? Positionné comme coffre-fort numérique en Europe, le Luxembourg joue sur sa réglementation et différentes initiatives pour devenir un hub de solutions cloud à valeur ajoutée. Les utilisateurs et acteurs du terrain peuvent y trouver leur compte, alors que les experts déploient de nouvelles solutions pour répondre à leurs problématiques. Que représente le cloud computing ou informatique en nuage pour les entreprises du pays ? La réponse varie

d’un acteur et d’un secteur à l’autre, mais le cloud signifie avant tout outsourcing et délégation de compétences.

Q Cloud & PME, comment réussir cette alliance ? « Se libérer des contraintes IT grâce au cloud » PATRICK BENIMEDOURENE Head of product management unit Telindus

Migrer ou non dans le cloud, une question primordiale pour les PME. Elle suscite encore toutefois plusieurs craintes liées notamment à la dématérialisation de l’IT, à la perte de contrôle, à l’inconnu, à la confidentialité des données...

Q Cloud & cybersécurité, le socle de toute activité ? « Accéder à une sécurité renforcée avec le cloud » MOHAMED OURDANE Head of cybersecurity Post Luxembourg

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Tout en facilitant la digitalisation du business, le cloud permet de mieux se protéger des cyberattaques. À travers son prestataire de services cloud, l’entreprise bénéficie généralement d’une offre intégrée en sécurité.

—Décembre 2016

« Processus d’innovation et cloud, une combinaison efficace » HERVÉ POINSIGNON CEO Ubiclouder.com

Les enjeux de la sécurité sont aujourd’hui très élevés. Aucune société ne peut plus se permettre la gestion d’un serveur local au fond d’un bureau avec une visite mensuelle pour le mettre à jour.


DIGITAL

RONALD JOOSTEN

MICHEL MAGGI

PASCAL BOUVRY

CIO

CTO

Professeur et chercheur

NN Life

Labgroup

Université du Luxembourg

Q Le cloud, un facilitateur pour l’émergence de start-up ? « Le cloud, un vrai allié des start-up » JANIN HENIQUI Product manager Datacenter Luxembourg

Les acteurs du cloud au Luxembourg et les technologies du cloud rendent sans aucun doute le plus justice aux défis posés aux start-up de nos jours.

« Le cloud, accélérateur de projets » Il existe des solutions publiques de cloud permettant aux jeunes entreprises qui se lancent sur le marché de bénéfiAgile coach / Software & cier, à prix avantageux, de services cloud architect concurrentiels. CÉDRIC PONTET

Agile Partner

« Dynamisez votre IT, osez le cloud ! » JERRY WAGNER Managing partner CMD.solutions

Le cloud permet l’usage à la demande d’outils TIC professionnels, service inclus. La souplesse dans la mise en place et l’adaptation de ces solutions à l’évolution de l’entreprise en font un must pour les dirigeants.

Décembre 2016 —

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Amélie Bagnès et Christelle Befana ont fondé l’Étude Befana Bagnès. Leurs domaines de prédilection sont le droit civil et commercial, le droit du travail, le droit immobilier et les procédures d’insolvabilité. Amélie Bagnès a notamment travaillé au sein de Wildgen & Partners (3 ans) et Loyens & Loeff (7 ans). Christelle Befana a acquis une expérience de 10 ans chez Elvinger Hoss Prussen. Business Administration, Finance & Legal

Kevin Trebossen, 27 ans, a rejoint le bureau d’ingénieurs-conseils Betic en tant que qu’ingénieur système. Il a notamment travaillé au sein de Prodent à Arlon (Belgique) et chez International Lacquers. Construction Espace de travail

Grégoire d’Allard a rejoint Charles Russell Speechlys Luxembourg en tant qu’associate au sein du département Investment management and Funds. Il est membre du Barreau de Luxembourg. Business administration, finance & legal

Mary Ann Carpenter-Pecquet, 55 ans, a rejoint Charles Russell Speechlys Luxembourg en tant que senior associate au sein du département Corporate/Banking & Finance. Elle est avocate aux barreaux de Californie et Paris. Business administration, finance & legal

Alexis Glavasevic, 28 ans, a rejoint l’étude Castegnaro-Ius Laboris Luxembourg en tant qu’associate après une expérience en matière de droit social. Il a travaillé au sein de la firme Orion à Strasbourg (France). Business administration, finance & legal

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Raoul Thill, 36 ans, a rejoint Datacenter Luxembourg au poste de system administrator engineer. Il a travaillé chez Siemens Enterprise Networks et Post Luxembourg. ICT

Alain Fontaine, 42 ans, rejoint Doctena en tant que CIO. Cofondateur de la société, il a également fondé la société Vesperia, et est directeur IT au sein de la société atHome Group. Soins & santé

Melvin Linschooten, 22 ans, est le nouveau visage du Customer Support de Doctena. Il a notamment travaillé chez McDonald’s et pour l’entreprise de transport CLdN ro-ro. Soins & santé

À 43 ans, Christopher Becmann a rejoint DTZ en tant que property manager au sein du département Professional Services. Il a notamment travaillé chez Mithouard Immobilier et Sogaris. Espace de travail

Bernard Coucke, CAO d’Edmond de Rothschild depuis juillet 2016, en est devenu le CEO. Il remplace à ce poste Marc Grabowski. Bernard Coucke était précédemment global head de ING Private Banking à Amsterdam. Banques

Erik von Scholz, 47 ans, a été nommé au comité exécutif d’Encevo. Avant cela, il a été CEO de Engie Deutschland AG et a travaillé pour Electrabel en Belgique, puis en Allemagne. Énergies

Quatre nouvelles arrivées chez Altea Immobilière Espace de travail

Adrien Blondel, 29 ans, en tant que real estate agent. Auparavant, il a exercé en tant que commercial, responsable des ventes et directeur d’agence. Ana Correia, 38 ans, lettings coordinator. Elle a travaillé en tant que chef de rang dans la restauration, qu’assistante manager, hôtesse de l’air ou encore agent commercial. Niels Lebboroni, 21 ans, en tant qu’assistant administratif. Il vient de terminer ses études dans le secondaire. Marco Viamonte, 30 ans, en tant que conseiller en immobilier. Après huit ans d’expérience dans l’univers de l’immobilier, Marco Viamonte est spécialisé dans la vente et la relation client.

Cyrille Gobert a été nommé managing director Belux au sein de la société Halian où il a débuté en tant que sales director. Il a précédemment travaillé chez Fidelity Investments Luxembourg, Fujitsu-Siemens Computers, Guidance puis Devoteam. ICT


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Le cabinet Hogan Lovells LLP renforce son équipe Banking and Finance par la venue de Benjamin Lievin, 30 ans. Il a précédemment travaillé au sein d’Atoz Luxem­ bourg en tant que legal associate. Business administration, finance & legal

Serge Vedy, 44 ans, a rejoint les Laboratoires Ketterthill en tant que médecin biologiste spécialisé en microbiologie. Il a exercé la médecine durant plusieurs années avant de s’orienter vers la biologie médicale. Soins & santé

Le cabinet Hogan Lovells LLP renforce son équipe Corporate par la venue de Benoît Serraf. Âgé de 32 ans, il a précédemment travaillé chez Jeantet ainsi que chez Clifford Chance LLP. Business administration, finance & legal

Artur Sosna, 42 ans, a rejoint la House of Training en tant que head of sales. Auparavant, il a travaillé pour Berlitz Deutschland GmbH et Berlitz Language & Business Training, ainsi que JCI Luxembourg et DLWI. Ressources humaines

Nikolaos Kasselouris, 33 ans, est consultant en sécurité informati­ que chez iTrust Consulting. Il a effectué plusieurs missions dans le secteur bancaire, en finance, conseil et sécurité informatique. ICT

Lidia Mele a été nommée directrice commerciale au sein de LuxairTours. Elle a travaillé pour American Airlines, Pierre & Vacances et plus récemment Kuoni. Transports

Aurélie Abarnou, 32 ans, a été nommée associate consultant de la division Banking & Financial Services au sein de Michael Page. Elle a travaillé deux ans chez PwC, puis pour la banque Edmond de Rothschild. Ressources humaines

Laurent Hengesch, 26 ans, a rejoint M.M. Warburg & Co Luxembourg en tant que head of business development. Il a précédemment travaillé au sein de Carey Group Luxembourg. Banques

Cédric Muller, 38 ans, est consultant en sécurité informatique chez iTrust Consulting. Il est détenteur d’un master professionnel en management des systèmes de la sécurité de l’information de l’Université du Luxembourg. ICT

Géraldine Spies a rejoint le groupe Morgan Philips en tant que consultante senior. Elle a commencé sa carrière chez DS Smith puis chez Johnson & Johnson et a également travaillé pour Randstad à Luxembourg.

Quatre nouvelles recrues chez Ogier Business administration, finance & legal

Bernard Elslander, 34 ans, a rejoint l’équipe Corporate et commerciale en tant qu’associate. Il a auparavant travaillé chez CMS Luxembourg, ainsi que chez Baker & McKenzie. Bertrand Geradin, 40 ans, partner. Corporate and M&A specialist, il a notamment travaillé chez Allen & Overy et King & Wood Mallesons. Julia Journée, 34 ans, en tant que senior associate. Elle a travaillé chez Clifford Chance, Exane et Arendt & Medernach. Sandra Mohand-Oussaid, 25 ans, en tant qu’associate. Spécialiste en droit commercial et fiscal, elle a été admise au Barreau de Luxembourg en 2015.

Ressources humaines

Ingo Senft, 50 ans, a rejoint iTrust Consulting en tant que chief administrative officer. Il a une expérience professionnelle de 25 ans, notamment chez Euroscript Management Services.

Emmanuel Robert, 35 ans, a rejoint Progroup en tant que chef de projet. Ingénieur Enstib de formation, il a passé 10 ans au sein de Prefalux. Espace de travail

Michaël Federici, 39 ans, a rejoint SD Worx en tant que head of tax & legal department. Il a travaillé chez Deloitte, Foyer Assurances et Aleba. Ressources humaines

ICT

Nuno Figueiredo Ladeira, 35 ans, a été promu gestionnaire facturation au sein du nouveau service Facturation des Laboratoires Ketterthill. Il a précédemment travaillé au CHL et à ATP. Soins & santé

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Philippe Bovijn, 47 ans, prend la fonction de country fleet manager de Renault Belgique Luxembourg. Il a travaillé au sein du réseau de distribution BMW, pour VAB et Allied Interna­tional. Transports

Ludovic Ollinger, 37 ans, a rejoint l’équipe de Voipgate en tant qu’account manager. Il a travaillé chez Yellow.lu et Paritel. ICT



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Evénements

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BIENVENUE

CLUB

CONSTRUIRE SON PLAN DE FORMATION C’est aussi ça, le Club Décembre 2016 —

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LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR

CLUB

JEUDI 01.12.2016

Let’s taste : Digestifs et alcools de malt luxembourgeois

JEUDI 12.01.2017

Let’s taste : Cocktail Royal (C-levels-Only)

MARDI 13.12.2016

Paperjam Top 100

JEUDI 08.12.2016

MARDI 10.01.2017

M A R D I 1 7. 0 1 . 2 0 1 7

Dans les coulisses du Freeport Luxembourg

Déjeuner Nouveaux Membres

14 workshops sur une journée

MARDI 13.12.2016

Paperjam Top 100 Une fois tous les deux ans, un jury réuni par Paperjam classe les décideurs économiques les plus influents du pays. Les lauréats seront révélés lors de cette soirée exceptionnelle.

L

e Paperjam Top 100 s’est imposé comme un événement de référence dans le monde des affaires luxembourgeois. À chaque nouvelle édition, il offre un portrait des personnalités les plus influentes et des secteurs qu’elles représentent. Par sa répétition – 10 ans depuis le premier classement ! –, il témoigne également de l’évolution de l’économie grand-ducale, de ses ressources et de son dynamisme. Avec près de 1.000 participants, cette soirée sera celle à ne pas manquer en cette fin d’année 2016 !  Ce prix est attribué par un jury d’experts indépendants réunis par Paperjam. Appuyé sur une méthodologie éprouvée, il est le résultat d’un long processus, alternant sessions de travail indi116 — ­

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viduelles et délibérations de groupe. Le travail a commencé dès le printemps 2016 et se poursuivra jusqu’à la remise des prix. Les éditions précédentes du Top 100 ont désigné comme décideur économique le plus influent des personnalités marquantes : Romain Bausch (CEO de SES en 2006), Michel Wurth (membre de la direction d’ArcelorMittal et président de la Chambre de commerce et de l’UEL en 2008), Ernst Wilhelm Contzen (président de l’ABBL et CEO de la Deutsche Bank en 2010), Gaston Reinesch (administrateur général du ministère des Finances et administrateur de plusieurs sociétés-clés du pays en 2012) et Pierre Ahlborn (administrateur délégué de la Banque de Luxembourg en 2014).

INFOS Lieu : Grand Théâtre de Luxembourg (Luxembourg-Limpertsberg) Accueil à partir de 18 h 30. Inscription obligatoire sur www.paperjam.club

GOLD SPONSORS


LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR

CLUB

JEUDI 08.12.2016

Dans les coulisses du Freeport Luxembourg

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ans les coulisses… vous permet d’accéder à des lieux discrets et méconnus. Le Freeport Luxembourg est un complexe unique en Europe, consacré à l’entreposage, la manutention, l’exposition privée et le négoce d’objets de valeur. Tout se fait dans un environnement ultra sécurisé et offrant les meilleures conditions de préservation possible. Cette visite, en compagnie des équipes qui travaillent sur place, montrera l’envers du décor. Une occasion de découvrir ce qui y est fait, et comment, de manière interactive et conviviale! Lieu : Freeport Luxembourg (Senningerberg). Accueil à partir de 18 h 30. Inscription obligatoire sur www.paperjam.club

JEUDI 01.12.2016

Let’s taste : Digestifs et alcools de malt luxembourgeois Cette soirée vous permettra de découvrir des alcools « made in Luxembourg » qui partagent la même matière première : le malt. Au menu : bière, gin et vodka, présentant des saveurs grand-ducales d’inspiration internationale.

Lieu : Apoteca (Luxembourg-Ville haute). Accueil à partir de 18 h 30. Inscription obligatoire sur www.paperjam.club

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LA VIE DU CLUB

CLUB

MERCREDI 19.10.16

10×6 Profession : quand la passion prend le dessus MAISON MODERNE

Les orateurs de ce 10x6 avaient tous un point commun : ils ont fait de leur passion leur métier. Et ne leur demandez pas de changer de voie ! Témoignant d’un jusqu’au-boutisme contagieux, ces passionnés ont démontré qu’il était encore possible de conjuguer qualité et développement commercial. Avec Luxembourg comme écrin de leurs activités souvent orientées vers l’international, ils entendent poursuivre leur aventure avec l’exigence qui les caractérise. Cette soirée a également été marquée par la remise des Prix de la Presse Explorator. Retrouvez toutes ces présentations en vidéo et les photos de cet événement sur www.paperjam.lu.

« Les restaurateurs clients sont devenus des amis. »

« Le design a un pouvoir émotionnel sur les gens. »

Sandrine Pingeon Les paniers de Sandrine

Sacha Lakic Sacha Lakic Design

« Je gère mon entreprise comme si je créais un gâteau : avec passion, enthousiasme et imagination. »

« Nous sommes de vrais artisans et nous sommes fiers de ça. » Norbert Brakonier Norbert Brakonier Spaces and Furniture

Jeff Oberweis Oberweis

« Il faut d’abord se respecter soi-même. » René Mathieu La Distillerie

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LA VIE DU CLUB

CLUB

« Nous avons 50 ans de retard et nous y tenons. » Jean Kircher Pains et Tradition

« Un très grand vin ne sera jamais un produit de marketing. »

« Je suis toujours surprise par les résultats. »

Gildas Royer In Vino Gildas

Élisabeth Koltz Atelier Élisabeth Koltz

GOLD SPONSORS

« ll faut être soi et rester critique envers soi-même. »

« La passion est créatrice et destructrice. »

Claude Schmitz Claude Schmitz

Ezri Kahn Ezri Kahn Couture

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LA VIE DU CLUB

CLUB

MERCREDI 09 NOVEMBRE 2016

Luxembourg: is a new financial services sector necessary? MAISON MODERNE

Within a few years, transparency has become the keyword for finance in Europe. If the financial centre has been able to make the necessary adjustments and position itself at the forefront thanks to its sophistication, speakers at this Oxford-style debate have also highlighted the prospects that are already or can be explored, particularly in green finance and ethics. Retrouvez toutes ces présentations en vidéo et les photos de cet événement sur www.paperjam.lu

“Finance has to answer the basic needs of humanity.” Jean-Sébastien Zippert Etika

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LA VIE DU CLUB

CLUB

“Transparency is a very small bit of what we have seen changing in the financial sector.” Philipp von Restorff ABBL

“Customers have lost their faith in the advisory role of banks.” Dr. Alfred Steinherr SHU

“Transparency has impacted the client profile: much more international and wealthier.”

GOLD SPONSOR

Tom Theobald Luxembourg for Finance

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Retrouvez toutes les photos de ces événements sur www.paperjam.lu.

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MERCREDI 19.10.2016

10×6 P R O F E S S I O N  : P A S S I O N N É ( E ) MAISON MODERNE 8 5 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1. Claire Royer (Lorito Holding), Gildas Royer (In Vino Gildas) et Gigja Birgisdottir (Gia in Style) 2. Caroline Bernier (C Concept) et Virginie Boyard (Vistim) 3. Norbert Brakonier (Norbert Brakonier Spaces and Furniture), Philippe Kops (Mutualité des PME), Frank Hollerich (Bil), Patrick Dahm (Mutualité des PME) et Hendi Kerdouci (Paperjam Club) 4. Bruno van de Vloet (Advisory Key) et Thierry Moreau (Whaka) 5. Georges Muller (Cegecom), Zenaida Lopes (Help) et Didier Wasilewski (Cegecom) 6. Yves Kemp (La Table du pain) et Claudine Schmitt (Wellbeing at work) 7. Pedro Castilho (Verbalius) et Magali Larese (Paperjam Club) 8. Emmanuel Riggi et Arnaud Beckius (Censea Consilium), Olivier Cardet et Loïc G’Styr (Concept N’ Project) 9. Kristof Della Siega (Plan K), Frédérique Theisen (LNS), Guillaume Cullierrier (Click n’ Taste) et Tom Steffen (Groupe Steffen) 10. Jean-François Denis (Lusis), Françoise de Jongh (MEBS) et Pierre Gillet (Ordina) 11. Eric Plasson (Randstad Professionals), Laurent Lebatteux (Ajilon) et Frédéric Moreau (Adecco) 12. David Carmo (Afil Immo), Rosa Fernandes, Guillermo Morales et Juan Pedro Lopez (restaurant La Boqueria) et Goy Grosbusch (Marcel Grosbusch & Fils) 13. Jessica Cogoni (Hôtel Le Place d’Armes), Florence Lemeer-Wintgens (Look@Work) et Franck Leloup (Hôtel Le Place d’Armes) 14. Johan Herelixka (H&B Catering – Ca(fé)sino) et Charles Maes (Niessen) 15. Ezri Kahn (Ezri Kahn Couture) et Odette Tonnaer (Yoaké the Ultimate SPA)

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JOURNÉE DE WORKSHOPS MAISON MODERNE 8 7 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1. Nathalie Thunus (SFC Conseil) 2. Christine Collignon (WSI), Franca Vella (Étude Vella) et Hervé Collignon (E-tic consulting) 3. Delphine François (Société Générale Bank & Trust), Sheyla Dostert (Moskito) et Nicolas Raulot (Edmond de Rothschild) 4. Mark Notschaele (Traxxion) et Lauren Crisp (ATC) 5. Sophie Lafleur (Mandeleo) 6. Christophe Kadi (FIA Asset Management) et Coralie Vandeven (Vectis) 7. Marvin Rockens et Marie Krust (Q-Leap) 8. Michaël Reumont (Arcad) et Lionel Ulmer (CEL) 9. Catherine Kotsis (Epimelia Consulting) et Greg Souchon (Accuris) 10. Marc Even et Patrick Morizet (Minusines)

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JEUDI 03.11.2016

LET’S TASTE : VOYAGE EN BOR DS DE LOIR E MAISON MODERNE 4 5 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

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1. Jessica Domingues Mouro (Interprete.lu), Anna Wiaz (Capita Asset Services) et Tanja Bernat (MAS Fund Services) 2. Lucile Arnoux (MNKS) et Anita Sempels (Wordbee) 3. Locilia Ramos (ALD Automotive Luxembourg) et Stéphanie Gilmer (Cleandesk) 4. Anthony Parrot (In Vino Gildas) 5. Patricia Veidig (Perrard), Norma Bello Cortes ( JES’tudio), Laura Napolitano (Hoche Partners) et Alice Kapron (PwC) 6. Sophie Froehlicher (Knewledge), Patrizia Fratini (Banque Havilland) et Jessica Claudel (Morgan Philips) 7. Bonita Philips, Helen Clarke, Zsuzsanna Zajacz, Moira Taylor-Kielty et Sam O’Dea (Sunflower Montessori) 8. Laura Gehlkopf (CSSF)

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Retrouvez toutes les photos de ces événements sur www.paperjam.lu.

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MERCREDI 09.11.2016

OXFORD DEBATE: LUXEMBOURG FINANCE IN A WORLD OF TRANSPARENCY MAISON MODERNE 7 2 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U

1 Fabian van Cleemput (Allium) et Yves Marquis (Bil) 2 Anna Radishevskaia et François Faust (East-West United Bank) 3 Alexandre Copper (CGI), Julien Pétré (Martin Avocats) et Natacha Trunkwald (Telindus) 4 Anaïs Bove (Bove Law Office) et Alessandro Palagiano (Banque Degroof Petercam) 5 Valérie Verdet et Emmanuel Bégat (ME Business Solutions) 6 Rune Wangsmo et Olivier Sciales (Chevalier & Sciales) 7 Guido Gennen (37.5) et Vinciane Istace (PwC)

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NOUVEAUX MEMBRES

Bienvenue au Club ! Aerium Place de Paris Atelier du Sud Axiome Consulting CACEIS Bank Luxembourg Delen Private Bank Étude Vella Fiduciaire TG Experts Générale Immobilière GERI Management Guy Hoquet Lux Channel Luxcoins Luxembourg Accounting and Consulting Memola & Partners Osalux P’OP Pall-Center ProNewTech Quality Management Reynaers Aluminium Sofidel Sonelec Tempera Tesla Motors The Language Partnership Tika Management Vectis ACF Webeditor MEMBERSHIP

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REPORTAGE

D A N S L’A N T I C H A M B R E D E L A C H A M B R E PAR ERIC CHENAL

OU V E À POU R Eric Chenal s’est immiscé dans les dédales de la Chambre des députés, des préparatifs d’une session plénière aux travaux en commission parlementaire. Un lieu chargé de symboles. Un symbole lui-même de l’histoire du pays que le photographe a abordé sur le plan architectural et fonctionnel.

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RT E TOUS TOUS Décembre 2016 —

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REPORTAGE

R E V U E D E P R E S S E Chaque matin, la presse nationale et internationale est distribuée à une partie de la centaine de fonctionnaires de la Chambre. Une masse d’informations qui peut s’accumuler dans certains bureaux.

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REPORTAGE

« Avec ce reportage, l’occasion m’est donnée pour la première fois d’accompagner une journée d’un lieu dans le rôle-titre. » Eric Chenal

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REPORTAGE

P A S S A G E Dans les dédales de la Chambre, les députés transitent entre salons et salles de réunion pour assister aux différentes commissions parlementaires qui se tiennent principalement dans le bâtiment Printz Richard, relié par une passerelle au bâtiment principal.

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REPORTAGE

A R R I V É E Les députés font leur apparition par l’entrée principale, sur le parvis de la Chambre, à l’occasion d’une séance plénière.

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REPORTAGE

O M N I P R É S E N T S Le rôle de l’huissier est central dans les rouages logistiques de la Chambre des députés. Ils sont neuf à être employés par l’institution.

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REPORTAGE

G A R D I E N La Chambre des députés, cœur névralgique de la vie politique du pays, est dotée de sa propre régie TV et de sa salle de presse. Son président, Mars Di Bartolomeo (en bas à gauche), veille sur les lieux depuis les élections d’octobre 2013.

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REPORTAGE

DÉMOCR ATIE Institution indépendante du pouvoir exécutif et incarnation du pouvoir législatif, la Chambre est l’exemple même de la démocratie. Ses représentants, au nombre de 60, sont élus directement par le peuple. Lors de la dernière session parlementaire, ils se sont réunis 46 fois en séances publiques.

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REPORTAGE

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BAVARDAGES

 GOU V ERN A N C E CULT UREL L E

Interventionnisme ne veut pas dire ingérence T H I E R RY R A I Z E R |

PAT R I C K GA L BAT S

 La démission annoncée du directeur général du Mudam, Enrico Lunghi, pose la question de la gouvernance des structures publiques culturelles.

 Le secteur pourrait profiter d’un toilettage légal et de l’introduction de nouveaux critères de performances, à l’instar de la recherche publique.

 Jo Kox (Fonds culturel national)

et Raymond Schadeck (Institut luxembourgeois des administrateurs – Ila) évoquent les perspectives dans ce contexte.

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C L A R I F I E R L E S S TAT U T S Jo Kox et Raymond Schadeck partagent leurs vues sur la gestion des « entreprises » culturelles.

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L

annonce du départ d’Enrico Lunghi de la direction générale du Mudam en fin d’année pose de nombreuses questions. Dont celle de la gouvernance de l’institution publique. Alors que le principal concerné a déclaré vouloir déposer plainte contre RTL pour diffamation suite à la diffusion d’un reportage le montrant énervé face à la collaboratrice de la chaîne et que l’affaire rebondit au sein de RTL et en politique, le musée aurait tout intérêt à clarifier son fonctionnement, indiquent Jo Kox (président du Fonds culturel national), fin connaisseur du sérail culturel national, et Raymond Schadeck (de l’Institut luxembourgeois des administrateurs). Cette interview a été réalisée le 9 novembre 2016. Que vous inspire, après quelques jours de recul, la démission du directeur général du Mudam, Enrico Lunghi ? j o k o x Cela ne m’étonne pas. Le reportage diffusé sur RTL et qui a entraîné la démission d’Enrico Lunghi est la goutte d’eau qui a malheureusement fait déborder le vase. Le Mudam a un problème récurrent de gouvernance qui revient régulièrement dans l’actualité. Il provient notamment du fait que l’on a labellisé l’institution avec un nom erroné. On ne lui a pas non plus donné les moyens de rayonner comme beaucoup aimeraient qu’elle puisse le faire. La succession de Marie-Claude Beaud a toujours été difficile, il faut le reconnaître, dans un tel contexte. On peut dire qu’Enrico Lunghi a fait un bon travail dans de telles conditions. Faut-il sécuriser ou reconstruire les bases sur lesquelles repose le musée ? j . k . Le Mudam connaît tout d’abord un problème de statut. On a cru bon à sa naissance de lui donner le statut de fondation, partant de l’idée que les banques et autres institutions financières seraient les premiers partenaires pour subvenir à ses besoins financiers. Mais le mouvement de fond n’a pas eu lieu, même si des institutions se sont engagées. Parallèlement, le ministère de la Culture s’est distancié du conseil d’administration et, suite au dernier changement du CA, il n’y a même plus un seul représentant de l’État en son sein alors qu’il le finance majoritairement. L’une des questions soulevées par la configuration actuelle est la protection de la collection qui n’est pas coulée dans la loi. Si le conseil d’administration – dans un cas hypothétique – voulait utiliser cette collection et la vendre pour financer les charges du bâtiment ou du personnel par exemple, il pourrait le faire. Ce qui va à l’encontre de l’idée de préservation du bien public. J’ajoute que, dans le cas précis du Mudam, je n’ai lu nulle part sur un document public quel est le rôle précis du conseil d’administration et celui de la direction. Il y a certes 138 — ­

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CV EXPRESS

RAYMOND SCHADECK « Si vous disposez d’objectifs clairs, de responsabilités claires, ce cadre devrait permettre de créer la confiance et d’engager des discussions constructives. » Raymond Schadeck Président Ila

1955 Naissance à Luxembourg-ville 1981 Licence en droit de l’Université Louis Pasteur de Strasbourg, puis entrée chez Arthur Andersen 1986 Réviseur d’entreprises 1993 Il est coopté associé du cabinet luxembourgeois d’Arthur Andersen 1998 Début de la mission de managing partner du cabinet jusqu’en 2002 2006-2009 CEO d’Ernst & Young Luxembourg, bâti sur les cendres d’Arthur Andersen 2010 Après son départ d’EY, Raymond Schadeck devient président de Luxexpo 2012 Il devient président de Luxinnovation et décroche le diplôme d’administrateur indépendant auprès de l’Institut luxembourgeois des administrateurs (Ila) 2015 Raymond Schadeck succède à MarieJeanne Chèvremont au poste de président de l’Ila


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CV EXPRESS

JO KOX

1958 Naissance à Luxembourg-ville 1993 Coordinateur touristique dans le cadre de « Luxembourg 1995, capitale européenne de la culture » 1996 Directeur administratif du Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain, poste qu’il occupera jusque décembre 2015 2013 Président du Fonds culturel national 2016 Il est choisi par le Premier ministre et ministre de la Culture Xavier Bettel pour assurer le suivi des premières Assises du secteur culturel

« Au lieu de créer une loi spécifique à chaque établissement, nous devrions disposer d’une loi-cadre qui permettrait de régler toute une série de points. » Jo Kox Président Fonds culturel national

un règlement d’ordre intérieur qui règle les aspects financiers, mais quid des missions exactes ? Ayant moi-même dirigé des asbl pour le compte de l’État, cela m’étonne. r ay m o n d s c h a d e c k C’est encore un gâchis après le départ de Gabriel Crean à la tête du List. C’est de nouveau une pointure internationale que l’on perd. En tant que président de l’Ila, j’ai recherché les documents relatifs à la gouvernance du Mudam et je réalise que l’institution est dotée d’une gouvernance dualiste, d’après le two-tier model, puisque composé d’un conseil d’administration où l’on retrouve des gens du métier ou actifs dans le monde culturel et le comité de gestion, qui contrôle la gestion administrative et financière de la fondation. j . k . Ce comité de gestion a été rajouté sans qu’il existe dans la loi… r . s . Le conseil d’administration a en règle générale deux fonctions, l’une stratégique et l’autre de surveillance. Si j’ai bien compris, dans le cas du Mudam, le CA s’occupe de la partie stratégique et le comité de gestion de la surveillance. Sous la notion de surveillance, il faut comprendre trois volets : challenger la direction opérationnelle de l’institution ou de la société en question, soutenir la direction et la contrôler. Comme toujours, il faut que l’équilibre entre ces trois volets soit approprié aux circonstances et aux personnes en place et en ligne avec les objectifs stratégiques. Et les responsabilités de chacun doivent être clairement énoncées. Nous disposons au sein de l’Ila d’un groupe de travail qui s’occupe exclusivement d’associations sans but lucratif. Il énonce clairement dans ses recommandations qu’il est essentiel de spécifier pour toute asbl les missions, les objectifs et les procédures, pour que le travail du ou des responsables soit effectif. Car dans le cas du Mudam, les actionnaires in fine sont les citoyens-contribuables. Il faut donc définir des procédures transparentes et communiquer dessus. Je pense que l’objet de la mission de l’institution doit être clair, ainsi que les rôles respectifs du comité de gestion et du conseil d’administration. Il faut enfin préciser clairement le degré d’indépendance dont doit nécessairement jouir le directeur d’un musée, dans le cadre de la mission et des objectifs fixés. Monsieur Kox, vous évoquiez la problématique de l’appellation du musée… j . k . Le problème stratégique vient de son orientation, car il a été baptisé à tort « moderne », or il affiche une programmation purement contemporaine. On ne peut pas faire du moderne avec des moyens limités. Le premier geste politique suivant le départ d’Enrico Lunghi eut été de tout de suite changer la dénomination du musée pour ne pas brouiller les pistes lors de la recherche d’un successeur. L’acronyme Mudam pourDécembre 2016 —

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rait rester, car il est entré dans l’usage. Mais tant que le gouvernement ne changera pas la loi, la problématique reviendra à intervalle régulier. On ne parle donc pas ici d’un problème de personne… j . k . Pas forcément. Le projet avait été initié comme celui d’un centre d’art contemporain en changeant de sens en cours de route pour faire voter la loi jetant les bases du musée. C’était un camouflage politique pour faire voter la loi. r . s . Ce qui me fait dire que si vous disposez d’objectifs clairs, de responsabilités claires, ce cadre devrait permettre de créer la confiance et d’engager des discussions constructives. Et si ces règles ne sont pas respectées, le cadre de responsabilités défini devrait idéalement permettre de régler les problèmes en interne plutôt que de les régler sur la place publique. j . k . Le même problème subsiste au Casino, qui n’a pas été créé sous la loi-cadre d’un établissement public. r . s . Le Mudam n’est pas non plus sous statut d’établissement public, mais de fondation privée. Quelle serait la solution sur le plan légal ? j . k . Au lieu de créer une loi spécifique à chaque établissement, nous devrions disposer d’une loi-cadre qui permettrait de régler toute une série de points. Il est actuellement envisagé de recourir à la fondation pour créer le musée de la résistance à Esch. Est-ce encore le meilleur type de structure juridique ? En Allemagne, les activités de gestion du site d’un musée ou d’une institution culturelle et de gestion de la collection sont scindées entre deux structures séparées afin d’empêcher par exemple la vente abusive de la collection. Avec le Mudam, le Casino, la Philharmonie et le Musée national d’histoire et d’art, nous disposons de quatre entités avec quatre personnalités juridiques différentes. Or ces structures font du commerce et sont des concurrentes du secteur horeca via leurs prestations. Elles effectuent des locations de salle… Certaines structures sont assujetties à la TVA, d’autres pas… D’où le problème soulevé par le Conseil de la concurrence dans le domaine des salles de concert entre la Rockhal (subventionnée) et l’Atelier (organisation privée) quant à la concurrence déloyale éventuellement pratiquée par la première. L’exemple allemand montre que l’entité qui s’occupe de la gestion du site et qui est une société à responsabilité limitée permet de clarifier les choses. Un dépoussiérage s’impose en quelque sorte… j. k. Je travaille au suivi des Assises culturelles et le sujet du statut des établissements culturels est récurrent. Nous avons un retard à combler dans la mesure où la scène et les acteurs artistiques ont fortement évolué en 20 ans, sans que les 140 ­—

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structures ne suivent. Nous travaillons encore avec des lois des années 1980 et 90. Pour certains établissements publics, il n’y a pas de différence entre le conseil d’administration et le directeur. C’est parfois une seule et même personne. Il faut sérieusement s’y mettre, notamment pour protéger les personnes qui travaillent dans ces institutions. L’affaire du Fonds du logement est en partie liée au fait que le président était aussi directeur sans organe de contrôle au-dessus de lui. Ce cas de figure doit absolument changer. Comment expliquer ce flou « artistique » ? j. k. Cela provient certainement du fait que la culture a toujours été et reste le fait du prince. L’État devrait être là pour donner le cadre. Nous ne sommes pas contre l’intervention de l’État, bien au contraire, mais il faut qu’il soit conséquent dans ses actes. r . s . L’une des problématiques majeures est aussi de pouvoir disposer d’une indépendance suffisante par rapport à celui qui finance l’institution culturelle. Dans certains pays, l’État peut participer à la création d’une institution et se retirer lorsque suffisamment de capitaux privés sont réunis. Je pense que dans le domaine artistique, l’État doit définir les axes stratégiques, mais donner une indépendance totale à la structure même et aux personnes qui gèrent cette structure sur le plan artistique. j . k . Le principe vaut aussi dans la recherche. L’État peut délimiter le cadre, le conseil d’administration surveille et contrôle tout en laissant une indépendance au directeur. Et si le conseil est en opposition formelle avec le directeur, comme dans toute société, il n’y a plus moyen de travailler. Il faut donc aussi veiller à la composition du conseil d’administration… j . k . Tout dépend avec quelle mentalité on entre dans le conseil d’administration. Y vais-je pour me constituer un réseau, ou bien pour apporter une compétence qui pourra aider l’équipe en place, même si je ne suis pas un expert artistique ? Le problème vient de l’intrusion éventuelle d’un membre du conseil d’administration dans la gestion courante. r. s. Si le conseil d’administration s’immisce trop, voire tend à se substituer à la direction, cela ne marchera plus… j . k . J’ajoute qu’au niveau gouvernemental, rares sont les documents qui énumèrent la politique culturelle en détail. Le document le plus important est celui de la déclaration gouvernementale, mais est-ce un papier stratégique ou plutôt une énumération d’intentions ? S’ajoute à ce manque un problème d’évaluation. Nous n’avons pas de critères clairs d’évaluation dans le domaine culturel, qu’il s’agisse de discipline plastique, de danse ou de musique.

Que faudrait-il mettre en place ? j. k. Le point est évoqué actuellement. Il faudrait que toute nouvelle convention dans le secteur associatif soit sanctionnée d’évaluation au bout d’un certain laps de temps, à l’instar des contrats de performance qui existent dans la recherche publique. r . s . Les institutions de recherche, Luxinnovation, l’Université travaillent toutes sous contrat de performance réévalué tous les 3 à 5 ans. C’est à ce moment que l’État décide des moyens à allouer pour les missions et objectifs à atteindre. j . k . Le modèle devrait être transposé à la culture, d’autant que le contrat n’a aucunement à voir avec de l’ingérence dans la programmation artistique. Chaque structure culturelle doit avoir des comptes à rendre. Si les institutions culturelles ne le font pas, qui d’autre le fera ? Craignez-vous que l’épisode du Mudam pose un problème d’image, et donc dans le recrutement du successeur d’Enrico Lunghi ? j . k . Il y a certainement assez de candidats sur le marché. Des postes aussi prestigieux sont rares. Il ne faut pas oublier que dans le domaine artistique, travailler avec un directeur étranger signifie une collaboration limitée dans le temps. Ce qui m’intéresse le plus est le profil du candidat et on verra à cet égard l’orientation que voudra donner le conseil d’administration en découvrant la job description. r . s . C’est vraiment le bon moment pour définir la stratégie, l’objet de la mission du directeur et les compétences qu’il devra avoir pour lui donner les meilleures chances de réussir. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les règles de gouvernance clairement affichées sont, je pense, d’autant plus essentielles dans le secteur des asbl et des fondations que dans le secteur marchand, car, contrairement à un actionnaire privé qui effectue un bilan annuel, le donateur ou pourvoyeur de fonds a nécessairement une relation plus éloignée avec la structure même. Quel bilan tirez-vous du gouvernement jusqu’à présent dans les différents chantiers évoqués ? j . k . Nous sommes dans l’attente. Nous avons un grand chantier devant nous. Il faut que tout le monde y adhère, sinon nous sommes voués à l’échec. Nous devons donner à la scène culturelle le cadre légal qui correspond à l’époque actuelle. r . s . Indépendamment de toute politique, il faut réussir ce défi, peu importe les tendances.  EN RÉSUMÉ

Du Mudam au List, les questions de gouvernance publique se suivent dans l’actualité de cette fin d’année. L’heure est peut-être à une certaine rationalisation des structures encadrant les établissements culturels.


www.saumur.lu 13, Rue Dicks Luxembourg


LIFESTYLE

S TAT IS T IQUE S CULT UREL L E S

Mais où est passée la boussole ? Quelques mois après les Assises culturelles, qui avaient promis un état des lieux du secteur qui n’a pas vraiment eu lieu, Paperjam se penche sur la question de la statistique culturelle et des données chiffrées de ce secteur. Pour cela, nous avons rencontré Philippe Robin, consultant en statistique et économie culturelle. C É L I N E C O U B R AY |

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ous avez été statisticien au ministère de la Culture durant 11 ans, jusqu’en 2014. Aujourd’hui, vous publiez vousmême des documents analysant et thématisant les statistiques culturelles sur base de votre expérience et des chiffres accessibles librement. Pour quelle raison ? philippe robin Lorsqu’on m’a demandé de quitter le ministère, j’ai souhaité transmettre le fruit de mon travail, sans pouvoir le faire. Par ailleurs, un grand nombre de données n’avaient pas pu être diffusées. Quand on va par exemple sur le portail des statistiques publiques, les données qui concernent le spectacle vivant ou la fréquentation des musées s’arrêtent en 2009. Les chiffres existent, mais le ministère de la Culture n’a pas jugé utile de transmettre les données pour publication. Plutôt que de perdre tout ce travail, j’ai décidé de le publier à titre personnel.

MIKE ZENARI

Aujourd’hui, en étant sorti du ministère, parvenez-vous encore à récupérer des données ? Oui, notamment à travers les rapports d’activité, mais il faut faire attention à ne pas faire qu’un recueil de données. Le traitement correct de ces éléments nécessite un contrôle avec une enquête statistique spécifique. C’est pour cela que pour que la dernière enquête que j’ai publiée sur les musées, je me suis tourné vers des données disponibles en open data au niveau européen, tout en sachant comment elles avaient été produites, puisque c’est moi qui les avait transmises à l’époque. Je connaissais donc le cadre et les métadonnées de ces sources.

puisque Luxembourg avait été coordinateur général de l’Essnet Culture, le groupe de travail européen dans la culture. Le Statec répond à un cadre de production, mais ne peut pas tout faire. Comme tous les instituts statistiques nationaux, le Statec produit des statistiques sur la culture : le budget des ménages consacré aux activités culturelles, la part des entreprises qui appartiennent au secteur culturel, l’emploi culturel – qu’ils ont d’ailleurs publiées en juin… Le Statec a aussi accès à des données que le ministère de la Culture, par exemple, ne peut pas avoir directement. Mais là où cela pose problème, c’est que pour faire une analyse complète et fiable, il faut des données complémentaires, notamment sur l’offre et l’activité culturelle, dont le Statec ne dispose pas. Sur les musées par exemple, pour le Statec, il y a officiellement 10 musées dans tout le pays qui emploient du personnel, alors que nous avons plus d’une trentaine de musées sur notre territoire. La différence s’explique par le fait qu’il ne comptabilise pas dans ses analyses les emplois de la fonction publique. Or à Luxembourg, la plupart des opérateurs culturels sont publics ou parapublics. Il y a donc environ un millier de personnes qui n’apparaissent pas dans les statistiques officielles sur l’emploi culturel pour cette raison. Pour pallier ceci, il faut mener des enquêtes spécifiques, faire du sur-mesure, ce que nous faisions à l’époque avec la cellule Statistique du ministère de la Culture. Et j’ai des doutes sur le fait que le Statec puisse avoir l’expertise et les moyens de les mettre en place.

Désormais, la production de statistiques publiques sur le domaine culturel est confiée au Statec. Qu’en pensez-vous ? Malheureusement, il n’y a pas eu de passation de dossier entre le ministère et le Statec. C’est dommage, car le programme-cadre que nous avions mis en place pouvait être facilement repris et poursuivi annuellement, d’autant plus que le cadre européen, qui est la norme actuelle, était bien connu de notre service

D’après vous, pourquoi le ministère n’a-t-il pas souhaité que cela se passe autrement ? Les rapports entre un ministère et les statistiques publiques sont souvent compliqués. Le ministère obéit à des intérêts qui lui sont propres. Nous avons par exemple réalisé une enquête sur le secteur du livre qui n’a jamais été publiée, car les rapports avec ce secteur étaient trop tendus. Cela pose aussi la question de l’évaluation et de la transparence.

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Pourtant on gagne toujours à être le plus transparent possible, surtout lorsqu’il s’agit d’argent public. Oui, bien entendu. Le meilleur exemple est celui du financement public dans le secteur culturel. La transparence qui a été décidée à partir de 2012 et qui s’est vérifiée dans les rapports d’activité de 2013 et 2014 a permis de diffuser une liste de tous les subsides attribués aux différentes associations et opérateurs culturels. C’est effectivement un acte de transparence, mais qui peut être discuté, car sans cadre explicatif, il y a de nombreux éléments qui peuvent être mal interprétés. Pour le ministère de la Culture, cette neutralité est difficile, car cela sous-entend qu’il doit mettre en avant ses objectifs politiques, et cela sans disposer d’un document de politique culturelle écrit. Or, grâce aux chiffres, on peut facilement analyser quels sont les domaines qui sont soutenus par le ministère de la Culture et donc y lire une vision politique. Ces chiffres peuvent également servir à l’évaluation de la politique culturelle. Effectivement, mais le seul document que nous ayons est la déclaration gouvernementale qui reprend des actions et non pas des axes de politique. Pourtant, toutes les politiques publiques sont évaluées : la santé, l’environnement, etc. La politique culturelle passe à travers actuellement. Nous avons donc besoin d’une feuille de route et d’éléments chiffrés pour analyser et évaluer ultérieurement cette politique. Le Statec peut faire de la collecte et de la diffusion de données statistiques, mais ne produira pas d’analyse ou d’évaluation. On pourrait par exemple envisager un observatoire de la culture qui travaillerait avec le Statec, mais en complémentarité de leur production, avec un travail plus axé sur les opérateurs culturels, l’offre et la demande. Il pourrait, pourquoi pas, être rattaché à l’Université du Luxembourg ou au Focuna. Mais ce qui est sûr, c’est que pour faire une évaluation correcte, il faut que ce soit une autorité indépendante qui puisse s’affranchir de la tutelle ministérielle, et qu’elle traite de l’ensemble des secteurs culturels.


LIFESTYLE

Que pensez-vous de cette fameuse barre du 1 % du budget de la nation réservé à la culture ? Il y a en effet toujours une cristallisation au mois d’octobre, lorsque le ministère des Finances sort le budget de l’État. Or, si le ministère de la Culture faisait lui-même une valorisation des diverses dépenses et des comptes publics réservés à la culture, on dépasserait largement ce 1 %. En 2014, 113 millions ont été dépensés par le ministère de la Culture et plus de 220 millions par l’État pour des projets liés à la culture. Le ministère de la Culture n’est pas le seul contributeur financier public à ce secteur, mais les dépenses des autres ministères ne sont pas répertoriées comme telles. On pourrait y ajouter l’argent attribué par le ministère du Développement durable et des Infrastructures via l’Administration des bâtiments publics pour la construction de la nouvelle BNL, par exemple, ou l’argent versé pour l’enseignement musical qui provient du ministère de l’Intérieur. Pour l’audiovisuel, ce n’est pas le ministère de la Culture qui attribue l’argent, mais le ministère d’État pour le service des médias et de la communication. Si le ministère de la Culture faisait en sorte de valoriser ces informations qui sont de l’analyse financière et non pas des statistiques comptables, cela permettrait de dédramatiser des éléments qu’on leur reproche. C’est pour cela que j’ai continué à réaliser ces publications, avec les données disponibles en open data, comme les lois budgétaires et les comptes de résultat qui passent à la Chambre des députés.

PHILIPPE ROBIN porte un regard éclairé sur les chiffres du secteur culturel.

Vous avez déjà réalisé deux publications que vous appelez Question(s) de culture : l’une sur les crédits budgétaires du ministère de la Culture en 2016, et l’autre sur les musées luxembourgeois. Votre prochaine publication porte sur les dépenses publiques culturelles. La sortie est prévue en décembre. Pouvez-vous partager avec nous quelques éléments-clés de cette nouvelle publication ? Les dépenses culturelles publiques sont des données importantes, le nerf de la guerre pour beaucoup d’acteurs puisque le secteur culturel est très dépendant des investissements publics – État et collectivités publiques. La difficulté est que ce sont des données totalement absentes de la statistique publique et absentes du ministère de la Culture. Or, elles permettent de bien se rendre compte que le ministère de la Culture n’est pas le seul financeur de ce secteur, qu’il y a aussi d’autres ministères, comme celui de l’Intérieur ou des Travaux publics, qui interviennent, directement ou à travers des fonds. En 2014, l’État a dépensé 218 millions d’euros pour la culture, soit 1,8 % des dépenses. Bien plus que le 0,8 % du budget culturel annoncé. Il est donc facile de dédramatiser tout cela en rappelant que le ministère de la Culture n’est pas le seul contributeur au financement public du secteur. Et si on ajoute à cela les communes, on arrive à 373 millions d’euros dépensés par les financeurs publics pour la culture, soit 2,56 % de l’ensemble des dépenses publiques. Ce n’est pas négligeable !  Décembre 2016 —

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UNE ŒUVRE EXPLIQUÉE

The Bock, Festung Europa Dans le cadre des Rainy Days, le festival de musique contemporaine concocté par la Philharmonie, une œuvre sera créée dans les casemates du Bock. Daniel Ott, le compositeur, nous explique son projet.

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ainy Days rassemble chaque année une brochette de musiciens contemporains et se permet pas mal d’audace et de transgression. Avec la thématique « Into the Wild », le festival 2016 va plus loin et traverse des paysages sonores touffus et enchevêtrés. Parmi les œuvres commandées, The Bock, Festung Europa - Ein Panorama sera un grand moment musical et social. Le compositeur Daniel Ott se souvient : « En décembre 2015, j’étais pour la première fois au Luxembourg. Vraiment dans la ville, pas seulement dans le train. J’ai été surpris par l’architecture et la topographie de la ville. Quand il a été question de trouver un lieu pour créer une nouvelle pièce, le Bock s’est imposé. » 144 — ­

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Pour le compositeur, ainsi que pour Enrico Stolzenburg, metteur en scène, ce décor naturel était inspirant. « On pense au tableau de Turner, mais aussi à l’histoire de Luxembourg et de l’Europe qui se cristallise à cet endroit. » Daniel Ott crée ainsi un « panorama acoustique » que les spectateurs écouteront depuis le parvis de Neimënster. Les musiciens, environ 200 élèves des écoles de l’UGDA et leurs professeurs, seront positionnés dans les casemates, le long des chemins, dans le vignoble et les jardins. Le son des cuivres envahit le rocher du Bock, la Pétrusse se fait mer, les haut-parleurs retransmettent les bruits de manifestations en Allemagne, en Grèce, à Ceuta et Melilla. Des

percussionnistes transforment le mobilier urbain en instruments, sirènes de police, appels de muezzins et rumeurs de l’eau. On comprend que l’interprétation de l’œuvre est forcément liée à l’actualité. « Je plaide pour une Europe ouverte et non pas une forteresse repliée sur elle-même, mais je n’impose pas d’interprétation, chacun pourra suivre le concert comme il l’entend, en bougeant ou pas », ajoute le compositeur habitué à travailler dans l’espace public. 

LES 10 ET 11 DÉCEMBRE À 16 H SUR LE PARVIS DU CENTRE CULTUREL DE RENCONTRE ABBAYE DE NEUMÜNSTER

V I V IA N E H E I N E N

F R A N C E C L A R I N VA L


LIFESTYLE

DESIGN

Le beau par le flexible Combattre l’obsolescence programmée surfacturée par les grandes sociétés sous couvert d’argument design, tel est le pari que relèvent Gilles Gardula et Chong Chen à travers le projet d’un bureau capable d’intégrer un ordinateur puissant et évolutif sans transiger avec les exigences esthétiques. FA B I E N R O D R I G U E S |

MIKE ZENARI

Le bureau Pimpampel est à sa deuxième version de prototype.

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out part de la rencontre de deux hommes. Le premier, diplômé de La Cambre en design industriel, est le créateur du studio G Design et initiateur du projet In Progress, dont la motivation est « Local Craft Meets Design » en mettant en relation des créatifs et des artisans locaux dans une dynamique d’entraide. Le second s’est reconverti dans la restauration après plusieurs années en agences de publicité en tant que graphiste et cherche à confectionner un bureau nouveau, élégant et durable. Au fil des réunions hebdomadaires entre les deux partenaires devenus amis, le choix d’intégrer un ordinateur directement dans le meuble s’impose assez rapidement, tout comme le bois comme matériau de base pour sa chaleur visuelle et son toucher, le tout s’inscrivant dans une logique d’économie circulaire. Ainsi, un grand tiroir est dessiné afin d’accueillir les composants de la « tour » informatique, avec assez d’espace pour permettre de changer chaque composant de manière individuelle, rendant donc possible une mise à jour continue de l’appareil et remettant par la même occasion au goût du jour le principe du tout par la partie...

Le tiroir sert également de range-fils et de coffre sécurisé et se glisse discrètement sous le corps principal du bureau, ce dernier faisant la part belle au chêne moulé, donnant à l’ensemble une impression de légèreté, voire de suspension, qui contraste agréablement avec le volume réel de l’objet et qui justifie le nom adopté pour ce projet : « Pimpampel », l’ancien nom luxembourgeois pour papillon. Le choix du bois moulé, inspiré entre autres par l’emblématique fauteuil Eames, fait appel à des techniques d’artisanat peu maîtrisées au Grand-Duché. Gardula et Chen ont eu recours à la menuiserie Moma de Bissen afin de se réapproprier ce savoir-faire et permettre la production locale du bureau. Une gamme de plusieurs bois sera disponible pour le corps – noyer, chêne fumé – et il sera possible de choisir aluminium poli ou satiné pour les pieds. Derniers coups de cœur en termes de design : l’incorporation complète des fils, qui ne laisse voir qu’un câble d’alimentation à l’extérieur, et un rétroéclairage discret et chaleureux grâce à la courbure du bois... Aujourd’hui, les deux associés ont fini de produire la mise à jour du deuxième prototype,

exposé récemment à la Kulturfabrik et au 1535°, et espèrent finaliser la version définitive de l’objet au printemps 2017. La production fera suite à une campagne Kickstarter visant la vente préalable de 50 unités allant de 3.000 à 4.000 euros environ suivant les finitions, ordinateur inclus. Il sera également possible d’acquérir Pimpampel sans les éléments informatiques afin de le personnaliser soi-même et de s’offrir un petit éventail d’accessoires de bureau conçus spécialement par le duo pour cette campagne participative. En attendant cette étape décisive pour leur collaboration, Gilles continue à promouvoir les synergies design / artisanat sous l’égide du collectif In Progress tout en enseignant au Lycée des Arts et Métiers, tandis que Chong profite des diverses formations dispensées par Nyuko. Une flexibilité des approches et des activités qui semble tout droit issue de celle insufflée à ce beau projet commun... 

GILLES GARDULA PARTICIPERA AU POP-UP WINTER GARDEN ORGANISÉ AU CASINO LUXEMBOURG EN COLLABORATION AVEC DESIGN FRIENDS, DU 1er DÉCEMBRE AU 27 FÉVRIER.

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LIFESTYLE

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IDÉES CADEAUX

Chrëschtdeeg Comme il n’est pas toujours facile d’être inspiré pour trouver de nouvelles idées cadeaux pour les fêtes de fin d’année, on vous donne un petit coup de pouce, avec des cadeaux réalisés par des créateurs du Luxembourg. C É L I N E C O U B R AY |

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MAISON MODERNE

Vol(t)age

Les T-shirts à message, on en a soupé. Mais celui-ci présente l’intérêt d’être drôle et un brin décalé. De quoi en faire un incontournable, d’autant plus qu’il est imaginé par deux stylistes luxembourgeoises, Claudie et Stéphanie Grisius qui mènent la marque Vol(t)age. NOUVELLE BOUTIQUE 18, RUE PHILIPPE II À LUXEMBOURG 85 €

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Poli & Maisy

Les éditions Kremart viennent de sortir ce livre bilingue luxembourgeois-français qui raconte l’histoire d’un petit oiseau qui se lie d’amitié avec une chauve-souris. Au-delà de la morale de l’histoire écrite par Christiane Kremer, la qualité du livre tient dans les illustrations délicates et riches de nuances d’Aline Forçain. KREMART.LU, 19 €

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Äppelkescht

Ce producteur d’anciennes sortes de pommes régionales situé à Berdorf lance une série de produits autour de son fruit : vin, vinaigre, confiture… Leur nouveauté, l’Äppelschampes, est réalisée d’après la méthode champenoise traditionnelle. De quoi apporter une touche d’originalité aux apéritifs de fête. WWW.AEPPELKESCHT.LU, EN COURS DE COMMERCIALISATION

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LIFESTYLE

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Julie Conrad Studio

La collection « Unpaper » de Julie Conrad est réalisée en Tyvek (dont l’usine est au Luxem­bourg chez DuPont de Nemours), un produit à la fois ultra-résistant et très léger. Elle se compose de pochettes-sacs, housses pour ordinateur, de porte-monnaie ou encore de petits contenants pour la maison, le tout en plusieurs coloris. WWW.JULIECONRAD.LU, POCHETTE À PARTIR DE 29 €, HOUSSE ORDINATEUR À PARTIR DE 87 €.

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Anne-Marie Herckes

À l’occasion de l’exposition Picasso et les animaux présentée au Cercle Cité, la créatrice de bijoux Anne-Marie Herckes a conçu une série spéciale inspirée des animaux fréquemment représentés par le maître espagnol. EN VENTE À L’ACCUEIL DE L’EXPOSITION, PLACE D’ARMES À LUXEMBOURG, À PARTIR DE 60 €.

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Emilceramic

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FACT CHECKING 12.600 fonctionnaires européens du Luxembourg Commission européenne 31 %

CITATION « Les méthodes du président turc, Recep Tayyip Erdogan, sont comparables à celles employées par le régime nazi. »

Autres 15 % BEI 20 % Parlement européen 18 % Cour de justice 16 %

Avec pas moins de 12 institutions ou services connexes et apparentés à l’Union européenne, la capitale accueille plusieurs milliers de personnes chargées de faire fonctionner les rouages de l’administration européenne. Chaque lundi sur paperjam.lu/fact-checking

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Jean Asselborn Le ministre des Affaires étrangères est intervenu le 7 novembre sur la radio allemande Deutschlandfunk pour dénoncer la situation politique en Turquie, en soulignant qu’«  un pays qui musèle ses opposants et enferme des journalistes n’est pas digne  » de figurer au Conseil de l’Europe ou de l’Otan. http://paperjam.lu/citations

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C’est, en millions d’euros, le montant qui sera consacré l’an prochain par le ministère de la Santé à ses différentes campagnes de prévention, dont le plan national de cancer. Ce montant fera partie d’une enveloppe globale de près de 170 millions d’euros à destination du ministère, selon les chiffres inscrits au budget 2017.

Pierre-Yves Collin : pierre-yves.collin@maisonmoderne.com

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Les équipements qui prendront place le long des 16 km du tracé ont été présentés. Vidéo à l’appui.

2. ENR I CO LUNGHI QU ITTE LE MU DAM ET POR TE PLAI NTE ( 0 4 /1 1 /1 6 )

Le directeur général du Mudam a présenté sa démission. Il envisage de porter plainte pour diffamation dans le contexte d’une enquête disciplinaire suite à une altercation avec une collaboratrice de RTL.

3. LE R ÔLE ET LES R E SPON SABILITÉ S (07/11/16)

La surprise et le choc ont étreint le monde de la culture quand nous avons appris la démission d’Enrico Lunghi. Billet de la rédaction.

Fin d’une époque à Hamilius Les travaux se poursuivent sur l’ensemble de la place Hamilius. Outre la construction de l’îlot mixte qui sera la pièce maîtresse du site, l’immeuble qui était jusqu’ici occupé par BGL BNP Paribas est en cours de démolition, côté rue Aldringen.

AUTOMOBILE

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CULTURE

Et vous, vous faites quoi ce week-end ?

4.275 nouveaux véhicules étaient enregistrés auprès de la Société nationale de circulation automobile (SNCA) en octobre. NOUVEAU ! Découvrez la rubrique Automobile sur paperjam.lu/automobile

Chaque vendredi, une idée de sortie pour le week-end sur paperjam.lu/ ne-pas-rater-ce-week-end

Pneus hiver avant l’hiver Avec la chute des températures, il est temps de penser à troquer vos pneus été contre les modèles hiver. Restez vigilants, pensez à contrôler l’état du trafic sur paperjam.lu/services/cita-trafic et à surveiller la météo sur paperjam.lu/services/meteo

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Le cabinet Atoz a convié ses clients, partenaires et les autorités à découvrir la Luxembourg Art Week dont il est l’un des principaux sponsors. (Photos : Eric Chenal) Découvrez toutes les photos de l’événement et bien d’autres sur paperjam.lu/picture-report

Votre entreprise célèbre un événement marquant ? Envoyez votre picture report à press@paperjam.lu

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INDEX

A Abarnou Aurélie 110 ABBL 44, 78, 88 Accentaigu 102 Accenture 71 Administration communale de Waldbredimus 101 Administration de l’enregistrement et des domaines 88 Administration des contributions directes 42, 88 AG Real Estate 63 Agence fédérale belge de contrôle nucléaire 42 Agile Partner 106 Agricultural Bank of China 96 Ahlborn Pierre 78, 116 Ainos 64 Air Corsica 80 Aleba 83, 110 44, 98 Alfi Alia 102 Alima 56 41 Allard Ben Allen & Overy 110 Allied International 110 Altea Immobilière 108 Amazon 81 American Airlines 110 André Elise 102 ArcelorMittal 40,64, 78 Arendt & Medernach 110 Arendt Guy 100 Armogan 62 64 Kontz Benji Arnold Kontz Group 36 123 Arnoux Lucile 138 Arthur Andersen Association des compagnies d’assurances et de réassurances 94 Association luxembourgeoise 40 des journalistes Atelier Élisabeth Koltz 118 Atelier Nic. Georges 24 108 atHome group Atoz Luxembourg 110 ATP 110 Auchan 56

B

Bagnès Amélie 108 Baker & McKenzie 110 Bank of China 96 Bank of communications 96 Banque alimentaire 56 78 Banque centrale du Luxembourg Banque de Luxembourg 29, 36, 78, 104, 118 BCEE 81 81 Banque européenne d’investissement Barnier Michel 41 Barreau de Californie 108 Barreau de Paris 108 Barreau du Luxembourg 108, 110 Bassing Charles 104 Basso Serge 102 Bati C 155 Baumert Tom 104 Bausch François 44, 52 Bausch Romain 52, 78, 116 BBK 80 BCE 58 55, 58, 98 BCEE BCL 55 BDO Luxembourg 101 Beaud Marie-Claude 138 41 Becca Flavio Becker Jérôme 41 Beckius Arnaud 122 Becmann Christopher 108 Befana Bagnès 108 Befana Chistelle 108 Bégat Emmanuel 124 123 Bello Cortes Normal Benimedourene Patrick 106 Berlitz Deutschland GmbH 110 Bernat Tanja 123 Bernier Caroline 122 Betic 108 Bettel Xavier 58, 79, 100, 101, 138 Bidibul Productions 72 Big Beach 72 Bil 21, 101 Biltgen François 50 104 Bintz Jean-Claude Birgisdottir Gigja 122 Bley André 102 108 Blondel Adrien Bloom-Law 90 BMW 15, 110 BNP Paribas 62 Bock Georges 84

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Boco 62 Bofferding 64 Boisante Gabriel 102 Bourscheid Georges 58 Bourse de Luxembourg 83 Bouvry Pascal 106 Bove Anaïs 124 Bovijn Philippe 110 Boyard Virginie 122 Brakonier Norbert 118, 122 Branson Richard 39 Brasserie nationale 64 Brasseur Anne 55 Braz Felix 54 Business club belgo-luxembourgeois en Suisse 63

C

Car’tell 62 Cardet Olivier 122 Carey Group Luxembourg 110 Carmo David 122 108 Carpenter-Pecquet Mary Ann Casino Luxembourg 138 Castegnaro-lus Laboris Luxembourg 108 Castilho Pedro 122 Caves Bernard-Massard 36, 69, 104 CDCL 44 Cebi international 63 Cegecom 118 Cellule de renseignement financier 81 Cent Buttek 56 Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes 76 CFL 47 CFL Multimodal 64 Chahine Jacques 98 40, 78, 98 Chambre de commerce Chambre de commerce de Lorraine 62 14, 39, 40, 142 Chambre des députés 56, 104 Chambre des métiers Chambre des salariés 37 Charles Russell Speechlys Luxembourg 108 Chaux de Contern 44, 71 Chèvremont Marie-Jeanne 138 China Construction Bank 96 China Everbright Bank 96 China Merchants Bank 96 CHL 110 CJUE 50 Clarke Helen 123 Clasen Antoine 36, 104 Claudel Jessica 123 CLdN 64 CLdN ro-ro 108 Clement Sven 41 Clifford Chance 110 Clifford Chance LLP 110 Clinton Hillary 98 Closener Francine 101 CLT 52 Club des croqueurs de chocolat 64 CMD.solutions 106 CMS Luxembourg 110 CNFP 52 Cogoni Jessica 122 Collignon Christine 123 Collignon Hervé 123 Commission de contrôle de l’exécution budgétaire 55 40, 71, 93 Commission européenne Conseil d’État 55 Conseil de l’Europe 40 Conseil de la concurrence 102 Conseil économique et social 42 Conter Claude 101 Copper Alexandre 124 Correia Ana 108 Coucke Bernard 108 Cour constitutionnelle 50 Cour d’appel 41 Cour de justice de l’Union européenne 40 Cour des comptes 42, 55 Crean Gabriel 14, 58, 138 Crepon Thomas 66 Crisp Lauren 123 Cropmark 102 CSV Stad 41 Cullierrier Guillaume 122 Cumhuriyet 40

D

d’Allard Grégoire Dahm Patrick Datacenter Luxembourg de Jongh François De Muynck Paul de Potesta Charles-Louis de Seille Benjamin Decker Laurent

108 122 106, 108 122 80 62 92 36

Decker-Ries 36 Delhaize 56 Della Siega Kristof 122 Deloitte Luxembourg 95, 110 Delta Pneus 19 Den Atelier 138 Denis Jean-François 122 Denis Pascal 84 Dennewald Robert 101 Depoorter Philippe 36, 104 Deutsche Bank Luxembourg 78 Detaille Michèle 64 Deutsche Bank 71 Devick Daniela 101 Devoteam 108 Dexia 83 DG Justice 71 Dieschbourg Carole 101 DLWI 110 Doctena 62, 108 Dollé Emmanuel 84 Domaine de la Gaichel 24 Domaines Vinsmoselle 65 Dombrovskis Valdis 93 123 Dostert Sheyla DP 55 DS Smith 110 DTZ 108

E

Ecogec 101 108, 110 Edmond de Rothschild Eivør 79 42, 108 Electrabel Elgon 64 Elslander Bernard 110 108 Elvinger Hoss Prussen 101 Elvinger Joëlle Emergency.lu 63 101 Emil Antony 44, 108 Encevo Engie 42 108 Engie Deutschland AG 40 Engie Electrabel 40 Enovos Luxembourg Equitis 83 24 Erasmy – Pompes funèbres 24 Erasmy Ernest 24 Erasmy Jean-Paul Erasmy Pompes funèbres 6 Espace Pub 61 72 Espignares Alexandre ESSnet Culture 142 Eurobéton 44 83 Euronext Bruxelles Euronext Paris 83 110 Euroscript Management Services Eurostat 40 123 Even Marc Even Yves 24, 104 Everything is Fun 102 Exane 110 Explorator 62 EY Luxembourg 24, 49, 64, 95, 104, 138 Ezri Kahn Couture 118

F

Faber Thierry 102 Faust François 124 Fed 83 Fédération des artisans 24, 101 Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise 63 Federici Michaël 110 Fedil 101 Fernandes Catia 71 Fernandes Rosa 122 Ferniot Simon 62 Ferniot Vincent 62 Fidelity Investments Luxembourg 108 Figueiredo Nuno 110 Film Fund 79 Flibco 80 Flies Thierry 101 Fonds culturel national 138, 142 Fonds du logement 138 Fontaine Alain 62, 108 Fox Beer 62 Foyer Assurance 110 François Delphine 123 Fratini Patrizia 123 Froehlicher Sophie 123 Fujitsu-Siemens Computers 108

G

G’Styr Loic Gaul Céline Gaul-Jacquemin Claudine Gaul-Jacquemin Michel Gelkopf Laura

122 24 24 24 123

Gengler Marc 55 Gennen Guido 124 Georges Jean-Nicolas 24 Georges Jules 24 Georges Nic 24 Geradin Bertrand 110 Gillet Pierre 122 Gilmer Stéphanie 123 Glavasevic Alexis 108 Gobert Cyrille 108 Gonneau Émilie 79 Goodyear Innovation Center Luxembourg 61 Google 39 Gouvernement luxembourgeois 42, 81 Governance.io 63 Grabowski Marc 108 Gramegna Pierre 88, 96 Grandidier Jérôme 70 Greco Michel 101 Grethen Henri 58, 82 Grosbusch André 76 Grosbusch Goy 44, 76, 122 Grosbusch Jean-Pierre 76 Grosbusch Lynn 76 Grosbusch Marcel 76 Grosbusch René 76 Groupe Alipa 64 Groupe CWA 64 Guérin Martin 79 Guidance 108 Guillou Erwan 24

H, I, J

Hahn Max 101 Halian 108 Hansen Marc 58 Hartemann Philippe 58 Hein Alphonse 24 Hein Fabrique de fours 101 Hein Group 24 Hein Willy 24 Heintz Guy 42 Hengen Marc 94 Hengesch Laurent 110 Heniqui Janin 106 Herelixka Johan 122 Hilger Lynn 24 Hilger Romain 24 Hilger Sarah 24 Hilger Sven 24 Hirtt Jacques 63 Hogan Lovells LLP 110 Hollerich Fränk 122 Holper Yvette 102 House of Entrepreneurship 104 House of Training 110 ICBC Luxembourg 96 Ichec Brussels Management School 36 ILA 138 IMS 71 In Vino Gildas 118 ING Luxembourg 104 ING Private Banking 108 Inowai 33 Inspection générale des finances 42 Institut Confucius 40 Institut luxembourgeois des administrateurs 88 International Lacquers 108 IQ Solutions 59 Istace Vinciane 124 110 Itrust Consulting 56 Jacques David 64 Jade Mansion 102 Jadoul Thibault 64 Jaguar Land Rover Sud 102 Jans Nicole 110 JCI Luxembourg Jeantet 110 110 Johnson & Johnson 106 Joosten Ronald 110 Journée Julia 83 JP Morgan

K

Kadi Christophe 123 Kaempff Christian 101 Kaempff-Kohler 63, 101 Kahn Ezri 118, 122 Kaiffer 24 Kaiffer Anne 24 Kaiffer Théo 24 Kapnos and Sons 80 Kapron Alice 123 Kasselouris Nikolaos 110 KBL European Private Bankers 83 Keasy 92 Kemp Yves 122 Kerdouci Hendi 122 Kieffer Jean-Marc 44 Kieffer Julie 102


Dans cet index sont reprises les entreprises, les personnalités et les publicités apparaissant dans ce magazine.

King & Wood Mallesons 110 Kinsch Alain 95 Kircher Jean 118 Kleyr Grasso 62 Klump Rainer 40 Kmiotek Christian 102 Koedinger Mike 64 Kohn Romain 102 Koltz Élisabeth 118 Kontz Benji 36, 64 Kops Philippe 122 Kotsis Catherine 123 Kox Jo 138 KPMG Luxembourg 24, 63, 84, 95, 104 Krein Patrick 101 Krust Marie 123 Kuhn Construction 101 Kuhn Roland 101 Kulturfabrik 102 Kunakova Lucie 41 Kuoni 110

L

La Distillerie 118 Labgroup 106 Laboratoire national de santé 58 Laboratoires Ketterthill 23, 110 Lacour Olivier 24 Lacour Royre D’Autriche Olivier 104 Lafleur Sophie 123 Lakehouse 104 Lakic Sacha 118 Lalux 101 64 Laplume Arsène Larese Magali 122 24 Lazard André Lazard Paul 24 Lazard Jean-Claude 24 LCGB-SESF 83 Le Fin Gourmand 24 Lebatteux Laurent 122 Lebboroni Niels 108 122 Lemeer-Wintgens Florence 102 Lendormi Christelle Lentz Georges Jr 64 Leonardi Fabrice 84 Les paniers de Sandrine 118 Lhoest Bernard 95 Liesch Camille 41 Lievin Benjamin 110 Lineheart 102 108 Linschooten Melvin Liser 58 List 14, 58, 61, 138 Loeffler Sandra 56 Loly Christophe 104 London Jack 72 Lopez Juan Pedro 122 Lopes Zenaida 122 108 Loyens & Loeff Lucius Jean 44 Lunghi Enrico 14, 58, 138 70 Lutot Luc Lux Éric 41 Lux-Airport 41 Luxair 75 LuxairTours 110 Luxembourg for Finance 14, 44 Luxembourg United 64 Luxexpo 138 Luxinnovation 138 Luxnetwork 70

M

M.M Warburg & CO Luxembourg 110 Maar Andy 41 Mackel Nicolas 44 122 Maes Charles Maggi Michel 106 Maison Moderne 62, 64 Marcel Grosbusch & fils 44, 76 Marquis Yves 124 Mart Caroline 102 Martin Gregory 63 Masri Nadia 102 Match 56 Mathieu René 118 McDonald’s 108 Mehlen Laurent 24 Mele Lidia 110 Mersch Geneviève 102 Mersch Yves 55 Meyer Philippe 84 Meyers Mireille 101 Michael Page 110 Michaux Bernard 102 Michel Greco 101 Michelin 64 Mind&Market Luxembourg 64 Ministère d’État 101

Ministère de l’Agriculture 56 Ministère de l’Économie 101 Ministère de l’Environnement 101 Ministère de l’Intérieur 142 Ministère de la Culture 142 Ministère de la Justice 42, 88 Ministère de la Santé 103 Ministère des Finances 88 Ministère des Travaux publics 142 Ministère du Développement durable et des Infrastructures 142 Mithouard Immobilier 108 Mobilier Bonn 24 Mohand-Oussaid Sandra 110 Moovijob 111 Morales Guillermo 122 122 Moreau Frédéric 122 Moreau Thierry 110 Morgan Philips 123 Morizet Patrick 93 Moscovici Pierre Moulins de Kleinbettingen 36 Mudam 14, 58, 138 24 Muller & Associés 110 Muller Cédric Muller Frédéric 24 Muller Georges 122 56 Muller Jeannette Muller Laurent 24 Muller Marc 24 Musée national d’histoire et d’art 138 118 Mutualité des PME

N, O

Nagel Maggy 42 Napolitano Laura 123 Naturata 103 Nettoservice 101 Neu Jean-Paul 101 Nielsen 61 Nies Jeannot 54 NN Life 106 Nomosphère 70 Nomotech 70 Norbert Brakonier Spaces and Furniture 118 Notschaele Mark 123 Nüagency 79 84 Nye Stephen Nyuko 79, 87 Oberhag Louis 101 Oberweis 64, 118 Oberweis Jeff 118 Oddone Frauke 84 Odea Sam 123 Office du Ducroire 42 OGBL 41 OGBL-SBA 83 Ogier 110 Olai 71 Olinger Jean-Paul 63 Ollinger Luc 110 Olos Funds 41 Orion 108 Ost Fenster 24 Ott Daniel 144 Ourdane Mohamed 106 Oxacelay Alexndra 56 Ozone 70

P

P&T 55 118 Pains et Tradition 124 Palagiano Alessandro 56 Pall Center Parc Merveilleux 56 Paritel 110 Parkhouse John 95 Parrot Anthony 123 Parti pirate 41 Paul Wurth 63 Paypal 81 124 Petre Julien 138, 144 Philharmonie Luxembourg 90 Philippe Denis-Emmanuel 123 Philips Bonita 110 Pierre & Vacances Pingeon Sandrine 118 Pinon Dominique 72 Piot Wim 93 101 Pirsch Ernest 39 Planetary Resources Plasson Eric 122 PM-International 64 Poinsignon Hervé 106 Poitiers Jeff 102 Polfer Lydie 100 Pompidou Sandrine 104 Pontet Cédric 106 82 Poor Johan 64, 71, 106, 108, 156 Post Luxembourg

Prefalux 110 Pro Audio 51 Progroup 110 Prum François 54 PwC 71 PwC Asia 95 PwC Luxembourg 63, 64, 93, 95, 104, 109, 110

R

Radishevskaia Anna 124 123 Ramos Locilia Randstad 110 Raths Jean-Paul 102 102 Rauchs Pierre Raulot Nicolas 123 84 Ravasio Thierry Raybaut Jako 102 71 RBC Investor and Treasury Services Reckinger Michel 101 101 Reding Viviane Reinesch Gaston 55, 78, 116 110 Renault Belgique Luxembourg 123 Reumont Michaël 42 Reuter Étienne Reyland Gilbert 101 44, 71 Rifkin Jeremy 122 Riggi Emmanuel 110 Robert Emmanuel Robin Philippe 142 123 Rockens Marvin Rockhal 79, 138 Rocklab 79 Rodrigues Fabien 102 Rolex 2 Roose Gerdy 101 Rotunno Donato 102 Royer Claire 122 Royer Gildas 118, 122 RTL 24, 52, 102 Rumé Claude 50 Ruppert Daniel 54

S

Sacha Lakic Design 118 Sales-Lentz 80 102 Samsa Film 101 Santer Jacques Saumur 141 Savills Belux 63 Schadeck Raymond 138 Schiesser Werner 101 Schloesser Joseph 39 Schmidt Eric 39 Schmit Georges 39 Schmit Nicolas 82 Schmit Romain 24 Schmitt Claudine 122 Schmitz Claude 118 Schneider Étienne 39, 44, 82, 101 Schneider Hilmar 58 Schockweiler Karin 102 Schonckert Laurent 56 Schroeder & associés 101 Schumacher Jean 24 Sciales Olivier 124 Schmit René 41 SD Worx 110 Secrétariat général du Benelux 40 Securitec 101 Sempels Anita 123 Senft Ingo 110 Serraf Benoît 110 SES 52, 63, 78 SGG 83 Sgreccia Marco 101 Shanghai Pudong Development Bank 96 Shopping center Massen 64 Sicav Digital Fund 98 Siemens Enterprise Networks 108 Silicon Valley 39 singPost 64 Smets 24 Smets Carine 24 Smets Pascaline 24 Smets Thierry 24 Snavia Jeannot 102 SNCI 39, 52, 55 63 Société Générale Sodexo 71 Sogaris 108 Sogecap 63 Sonic Visions 79 Sosna Artur 110 Souchon Greg 123 Spaceresources.lu 39 Spies Géraldine 110 Starbucks 66 Statec 42, 52, 74, 142 Steffen Tom 122 Steinherr Alfred 121

INDEX

Stëmm Caddy 56 Stëmm vun der Strooss 56 Stolzenburg Enrico 144 Superprod 72 Syment 62 Szele Gérard 24 Szele Nicolas 24

T

Tarantula 102 Taylor-Kielty Moira 123 Telecom Luxembourg Private Operator 63, 70 Telindus 106 The Office 64 Thein Pierre 101 Theisen Frédérique 122 Thelen Carlo 98 Theobald Tom 121 Thilges Jani 102 Thill Marc 101 Thill Raoul 108 Thill-Groll Adely 56 Thomas-Bastien Nancy 71 Thunus Nathalie 123 TNS Ilres 14, 66 Toiture Moderne 24 Tonnaer Odette 122 Toth Olivier 79 Toussing Pascale 42 Tracol 101 Trebossen Kevin 108 Trump Donald 83, 98 Trunkwald Natacha 124 Twinerg 40

U, V Ubiclouder.com 106 UGDA 144 Ulmer Lionel 123 Union des entreprises luxembourgeoises 78 Université du Luxembourg 40, 106, 110, 138, 142 Université Louis Pasteur 138 VAB 110 Valenthini Michèle 101 van Cleemput Fabien 124 van de Vloet Bruno 122 Van Geyt Stefan 83 Vandeven Coralie 123 Vedy Serge 110 Veidig Patricia 123 Vella Franca 123 Verdet Valérie 124 Vesperia 108 Viamonte Marco 108 101 Vieira Fernando Vieira Helder 101 Ville de Luxembourg 14 Vilret-Avocats 62 Virgin 39 Voipgate 110 Vol(t)age 62 Volvo 4,5 von Restorff Philippe 121 von Scholz Erik 108

W, Y, Z

Wagener & Epelding 102 Wagener Yves 102 Wagner Claude 64 Wagner Jerry 106 Wagner Yves 98 Wangsmo Rune 124 Waringo Claude 102 Waringo Jeannot 42 Wasilewski Didier 122 Wavestone 31 Weber Fred 24 Welter Jacques 102 Wiaz Anna 123 Wildgen & Partners 108 Wilhelm Contzen Ernst 78, 116 Wilmes Serge 41 Wiseler-Lima Isabel 41 Wiwinius Jérôme 101 Wolff Jean-François 102 Wurth Michel 78, 116 Yellow.lu 110 Zajacz Zsuzsanna 123 Zippert Jean-Sébastien 120 Zois Christian 101 Zoller Gérard 101

Décembre 2016 —

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Décembre 2016 Parution le 24 novembre 2016

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2016

RÉDACTION

Prochain numéro  14 décembre 2016

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administration

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Céline Coubray (C. C.) celine.coubray@maisonmoderne.com @celinecoubray

Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media SA. (Luxem­bourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media SA.

Camille Frati (C. F.) camille.frati@maisonmoderne.com Jean-Michel Hennebert (J.-M. H.) jean-michel.hennebert@maisonmoderne.com @jmhennebert

ÉDITEUR

Jean-Michel Lalieu (J.-M. L.) jean-michel.lalieu@maisonmoderne.com Jonas Mercier (J. M.) jonas.mercier@maisonmoderne.com Aurélie Sondag (A.S.) aurelie.sondag@maisonmoderne.com Florence Thibaut (F. T.) florence.thibaut@maisonmoderne.com

152 ­—

— Décembre 2016

fondateur et ceo

Mike Koedinger

directeur administratif et financier

Maison Moderne ™ www.maisonmoderne.com Téléphone (+352) 20 70 70 E-mail publishing@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg Bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie

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Etienne Velasti

Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Jean-Michel Gaudron, Mike Koedinger, Guido Kröger, Rudy Lafontaine et Etienne Velasti. Conseil d’administration : Jean-Claude Bintz (président), Francis Gasparotto, Mike Koedinger, Guido Kröger, Daniel Schneider et Etienne Velasti (membres).

Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire « une fois par an, au premier numéro diffusé ». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue indirectement, par une participation excédant 25 %, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Mike Koedinger.


Actuellement en kiosque


TABLEAU DE BORD

ÉCONOMIE

Tableau de bord CHIFFRE DU MOIS

30.248 €

2,2 fois plus élevé que la moyenne européenne, ce montant reflète le pouvoir d’achat annuel d’un résident luxembourgeois, selon l’étude GFK Purchasing Power Europe de novembre 2016. Avec ce chiffre, le Grand-Duché se place en troisième position, assez loin derrière le Liechtenstein (63.011 €) et la Suisse (42.300  €).

PATRIMOINE GLOBAL DES OPC ET DES FIS

TAUX DE CHÔMAGE

NOMBRE DE FAILLITES

(en milliards d’euros)

3.565,75

3.461,90

3.487,98

3.395,40

3.395,40

3.371,00

3.358,48

3.589,67

3.506,20

3.513,39

3.422,99

3.366,83

6,5 %

100

3.583,11

120

3.528,13

(en septembre 2016)

80

2014 2015 2016

92

71

60

53 56

108

104

99 86

86

81

64 65 62

87

86 74

73 62

60 50

47

60 58 56 53

40 28

20 0 O ct . No v. D éc . Ja n. Fé v. M ar s A vr il M ai Ju in Ju ill et A oû t Se pt . O ct .

TAUX D’INFLATION

NOUVELLES IMMATRICULATIONS 6.000

5.233

4.275

5.000

PIB EN VOLUME (évolution en %)

EMPLOI TOTAL INTÉRIEUR (en août 2016)

5

4,2

4 57,78  %

4.000

4,7 3,5

3.000

3,4

3

2.000

2.636

421.603

2 1 42,22  % 178.000 travailleurs frontaliers

1.000

0

2012

154 ­—

— Décembre 2016

0

0

O ct .1 N 5 ov .1 D 5 éc .1 Ja 5 n. 16 Fé v. M 16 ar s1 A 6 vr il 1 6 M ai 1 Ju 6 in Ju 16 ill et A 16 oû t Se 16 pt .1 O 6 ct .1 6

-1

2013

2014

2015

2016

S O U R C E S  : S TAT E C , C S S F, BA R R E AU . L U

JUILLET 16 : -0,03 % AOÛT 16 : +0,2 % SEPT. 16 : +0,4 % OCT. 16 : +0,5 %

Ju in 15 Ju il. 1 A 5 oû t1 Se 5 pt .1 5 O ct .1 5 N ov .1 D 5 éc .1 5 Ja n. 16 Fé v. 1 M 6 ar s1 A 6 vr il 1 6 M ai 16 Ju in 16 Ju il. 16

(en %)


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