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JANVIER 2016
JANVIER 2016
t r i pa r t i t e
À BOUT DE SOUFFLE ? Le « modèle luxembourgeois » a du plomb dans l’aile. Comment relancer le dialogue social ?
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RENSEIGNEMENTS
E-COMMERCE
BOURSE DE LUXEMBOURG
Une juge pour recadrer le SRE
Comment passer les frontières ?
Les sociétés cotées, une denrée rare
09/12/15 15:04
MERCI
Meanings accompagne la communication de la Banque de Luxembourg depuis plus de 10 ans. La fidélité et la confiance de cette belle Maison sont un bonheur qui nous invite chaque jour à redoubler d’engagement, d’exigence et de travail. Nous sommes aujourd’hui particulièrement fiers d’avoir accompagné le changement d’identité de la Banque. Merci à toute l’équipe de direction, merci à nos interlocuteurs de chaque jour. Travailler pour vous, travailler avec vous est un privilège. Travailler au Luxembourg et pour le Luxembourg est un honneur. Nous serions heureux d’y servir d’autres marques. Nous le faisons régulièrement.
Contact
bruno.scaramuzzino@meanings.fr
www.meanings.fr
Tél. : (+33) 1 45 49 29 34
ÉDITORIAL
À plein souffle
M IKE KOEDINGER Directeur de la publication @mikekoedinger
C
hez Maison Moderne, on aime bien faire évoluer les magazines. Certains nous disent que les nouvelles formules se suivent trop rapidement. Nous, on considère qu’un magazine est un élément vivant qui doit toujours être dans l’air du temps. Il doit anticiper les attentes des lecteurs. Et continuer à répondre au contrat de lecture qui nous lie. C’est ce qui constitue notre principale raison d’être. Notre ligne éditoriale, elle, est claire et engagée. Paperjam est une marque média indépendante. Nous sommes business friendly, mais savons aussi porter un regard critique sur ce qui se fait au Luxembourg. Nous souhaitons faire avancer le Grand-Duché, en contribuant au changement sociétal et en participant à la modernisation du pays, ainsi qu’à son rayonnement international. Rien de plus, rien de moins. Au fil de ses 15 ans et demi, Paperjam s’est forgé une belle place dans le paysage médiatique. Nous accompagnons les lecteurs tout au long de leur journée, de la newsletter matinale jusqu’aux soirées de conférences et de networking. Le magazine, entre-temps, est lu par 60.000 personnes par numéro – son lectorat monte même à 100.000 lecteurs uniques sur trois numéros consécutifs. Nous avons aujourd’hui la plus importante rédaction économique du pays, avec une dizaine de journalistes employés et encore davantage de collaborateurs réguliers, journalistes ou photographes.
Notre amour pour les magazines nous fait croire dans la force du print. Cela ne nous a pas empêchés, dès ses débuts, de faire accompagner le magazine par un site web et d’ajouter le social il y a près de 10 ans. Si l’un ne va plus sans l’autre, nous distinguons bien les usages que peuvent faire les lecteurs des différents canaux. Si Paperjam.lu est devenu un réflexe quotidien pour la plupart des décideurs économiques et politiques, le magazine, lui, apporte avec du recul l’analyse nécessaire à la compréhension de l’actualité et des enjeux du business. Avec la nouvelle formule de Paperjam que vous avez en main, nous souhaitons vous rendre la lecture encore plus agréable. Nous avons réorganisé le contenu, fusionné les deux cahiers et digitalisé les contenus B2B (en créant les Dossiers digitaux sur Paperjam.lu et les newsletters Coffee Break). Paperjam est passé à 164 pages et nous allons, régulièrement, y ajouter un supplément. Parallèlement, nous avons réduit le grammage du papier, pour que ce magazine s’emporte mieux, mais aussi pour nous permettre de réduire de façon massive l’émission de CO2 (la consommation de papier est le premier élément dans le bilan carbone d’un éditeur). Nous avons aussi choisi, à nouveau, d’accorder une place importante à la photographie. Finalement, avec cette nouvelle formule qui est un effort collectif sous la nouvelle direction artistique de Vinzenz Hölzl, nous souhaitons tout simplement vous proposer un magazine qui vous inspire davantage. Et que vous attendrez impatiemment 10 fois par an. Janvier 2016 —
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D A N S L’ Œ I L D U F L  N E U R
13, rue Philippe II Luxembourg TĂŠl. (352) 220 981 Hermes.com
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CREA HAUS
25 ans de création d’habitations sur mesure Depuis son origine, Crea Haus met tout en œuvre pour faire de vos rêves immobiliers une réalité.
Son équipe, composée de 40 collaborateurs, rassemble de nombreux talents au service de la création d’habitations de qualité.
D
epuis 25 ans, la société Crea Haus, fondée par Gilbert Thibo et Bernard Olmedo, crée des habitations sur mesure au Luxembourg. À l’écoute des attentes de ses clients, elle rassemble de nombreuses compétences techniques pour que ceux-ci puissent profiter de la maison de leurs rêves. L’entreprise, très proche du marché, délivre un conseil de qualité et prend en charge le développement des projets de A à Z. Aujourd’hui, la société envisage le développement du marché avec optimisme. La relève étant assurée par Richard Thibo et Laurent Olmedo, prêts à s’inscrire dans les pas de leurs aînés, Crea Haus devrait continuer à développer des projets immobiliers, au moins durant les 25 prochaines années.
Pouvez-vous nous expliquer ce qui, en 25 ans, a fait le succès de Crea Haus ? B E R N A R D O L M E D O Je pense que c’est avant toute chose le sérieux de l’entreprise. Au cœur de l’ensemble de nos démarches, on retrouve ce même souci de qualité, qu’il s’agisse de la manière dont nous appréhendons le marché, du conseil que nous délivrons à nos clients ou encore du développement de nos constructions au départ de matériaux choisis avec soin. Depuis la création, notre philosophie et notre amour du métier sont restés intacts. Nous sommes là pour faciliter l’accès au logement à nos clients, en construisant avec eux la maison de leurs rêves. Qu’est-ce qui fait que Crea Haus, plus qu’un autre ac teur immobilier, parvient à convaincre ses clients ? G I L B E R T T H I B O Tout est dans le nom que nous avons choisi pour notre société, qui traduit une dimension créative importante. Nous créons des habitations en fonction des attentes des clients. Au départ d’un terrain, ils ont l’opportunité de travailler avec l’un de nos architectes, qui traduira leurs attentes et désirs dans un projet concret. S’ils le souhaitent, nos clients peuvent aussi nouer une collaboration avec l’architecte de leur choix. Les maisons et les habitations que nous mettons en œuvre sont uniques et nous en assurons le développement de A à Z, 006 —
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de la conception à la remise des clés. C’est ce qui fait, depuis 25 ans, notre grande force.
En 25 ans, comment la société a-t-elle évolué ? B . O . C’est au départ d’une activité d’agent immobilier que nous avons développé l’activité de Crea Haus. Rapidement, en identifiant des terrains disponibles, mais aussi les possibilités qu’ils offraient, nous avons eu la volonté d’y développer directement les projets qu’ils pouvaient accueillir. En restant à l’écoute des attentes du marché, l’activité de promotion immobilière a complété l’activité d’agence. Nous avons mis au service de nos clients notre connaissance du marché, mais aussi une large variété de talents permettant de concrétiser leurs envies sur les terrains qu’ils affectionnaient. R I C H A R D T H I B O Nous développons des projets sur mesure. Auprès de nos équipes, nos clients profitent tout d’abord d’un conseil de qualité. Nous les accompagnons dans les choix qu’ils peuvent faire, considérant les nombreuses possibilités techniques existantes et leur permettant de réaliser leurs envies. Nos équipes allient une connaissance fine du marché et des compétences techniques pointues afin de traduire et d’adresser, concrètement, les souhaits et attentes de celles et ceux qui désirent construire. Au-delà, une attention particulière est accordée à la qualité de la réalisation, du gros œuvre aux finitions. Les clients savent, en nous accordant leur confiance, qu’ils n’ont aucune crainte à avoir. Nous restons les seuls interlocuteurs, responsables vis-à-vis des garanties réglementaires. Comment ont évolué le marché et la manière dont on appréhende la construction de la maison de ses rêves ? G . T . Le marché, d’une part, connaît une dynamique positive, et ce en raison d’une demande supérieure à l’offre. D’autre part, dans la manière dont on appréhende un projet, les enjeux se sont complexifiés au fil du temps. Si, voici quelques années, on pouvait encore envisager de construire seul sa maison, un projet de développement immobilier exige désormais de recourir à de nombreuses compétences diverses et
spécialisées. Face à ces défis, Crea Haus se positionne comme un interlocuteur unique. Nous assurons la gestion du projet dans son ensemble, à partir du choix du terrain. Nous, coordonnons l’ensemble des corps de métiers qui contribueront à sa réalisation effective. L A U R E N T O L M E D O Ne fut-ce que si l’on considère les exigences en matière d’efficience énergétique, avec des obligations d’atteindre des coefficients d’isolation des habitations toujours plus élevés, il faut pouvoir développer une expertise précise. Le choix des matériaux et leur mise en œuvre au cœur de l’habitation, en fonction de leurs propriétés mais aussi du budget des clients, demandent de recourir à des compétences poussées mais aussi à des partenaires et fournisseurs de qualité. Nos équipes permettent de répondre à ces exigences et de rassurer les clients vis-à-vis de tous ces aspects.
Y a-t-il un style Crea Haus ? R . T . Non. Et c’est une volonté. À travers les projets que nous développons, ce sont les idées de nos clients, leurs envies, leurs souhaits, leurs attentes qui s’expriment. Nous n’avons pas de catalogue de maisons à leur soumettre. C’est là toute notre force. Quand, aujourd’hui, on regarde l’évolution des réalisations que nous avons effectuées, on peut se rendre compte de la grande variété des styles qui se côtoient. Un jour, nous pouvons créer une habitation dans un style traditionnel, et le lendemain, débuter un projet dans un style contemporain. Aujourd’hui, quel choix offrez-vous aux clients qui franchissent votre porte ? L . O . Avant toute chose, ce sont des terrains que nous allons leur proposer. C’est, pour nous, la base. Aujourd’hui, nous sommes en mesure de proposer des terrains sur lesquels il est possible de bâtir à travers l’ensemble du territoire national. En fonction de la configuration du terrain, on va pouvoir commencer à élaborer le projet, selon les desiderata des clients, en sachant que l’on peut bénéficier d’une grande liberté, tant dans le style que dans la configuration du bâtiment.
ADVERTORIAL
DE U X GÉ N É RAT I O NS D’EXP ERT IS E: de gauche à droite, Gilbert Thibo, Richard Thibo, Laurent Olmedo et Bernard Olmedo.
CONFIANCE DANS L’AVENIR
M O D E R N E S E T F O NCT IO N N ELS , les bureaux de Crea Haus reflètent bien sa philosophie.
Sur le marché de l’immobilier luxembourgeois, l’offre reste inférieure à la demande, et ce depuis des décennies. « J’ai toujours entendu que la situation n’allait pas durer. Force est de constater que, depuis de nombreuses années, la dynamique que connaît le marché ne faiblit pas, précise Bernard Olmedo. Tant que le Luxembourg restera attractif, il n’y a pas de raison que cela change. Ce qui, en tant que dirigeants d’entreprise, nous rend optimistes pour l’avenir. » D’ailleurs, les enfants des cofondateurs de Crea Haus sont aujourd’hui prêts à prendre le relais et à poursuivre l’activité dans le même esprit que leurs parents.
« Une de nos forces est que, dans cet environnement évolutif, nous sommes toujours restés proches du marché, afin de proposer à nos clients les meilleures opportunités. Une habitation proposée au meilleur prix, cela commence par un bon achat au départ, par l’acquisition d’un terrain bien négocié. » Crea Haus prospecte en permanence pour trouver les bonnes opportunités, déclinant les offres de vente de terrains que les dirigeants jugent en décalage par rapport à la réalité du marché. « Aujourd’hui, c’est avant tout une offre de terrains que nous proposons à nos clients en leur offrant l’opportunité de construire dessus. Nous n’avons jamais
construit nous-mêmes pour vendre ensuite, simplement parce que nous n’avons jamais eu le temps de finir un projet avant qu’il n’ait trouvé acquéreur », poursuit Bernard Olmedo. Cependant, restant au fait des évolutions au sein du secteur de la construction, Crea Haus a diversifié ses activités au-delà de l’habitation traditionnelle, développant des immeubles résidentiels ou mixtes, intégrant une dimension commerciale, et quelques bâtiments à usage professionnel. La société se lance aussi, afin de répondre à une demande croissante au sein de sa clientèle, dans la construction en bois.
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SOMMAIRE
Janvier 2016
COVERSTORY
GRAND ENTRETIEN
024
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La tripartite à bout de souffle ?
Éviter les fantasmes et les amalgames
La tripartite est en panne depuis plusieurs années. Quelles pistes suivre pour lui trouver un second souffle ?
Le ministre de la Justice, Félix Braz, éclaire les points-clés d’un espace judiciaire en réforme.
REPORTAGE
BAVARDAGES
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142
Une journée avec Maria Teresa
Intégrer les réfugiés
Notre photographe, Eric Chenal, a accompagné la Grande-Duchesse durant une journée de travail. Du château de Berg au Palais grand-ducal, en passant par la BEI, regard en coulisses sur des moments rares.
L’intégration des réfugiés concerne autant le monde économique que le politique. Paperjam a réuni la cheffe d’entreprise Michèle Detaille et la ministre Corinne Cahen pour débattre de la question. Janvier 2016 —
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Actions Positives Promouvoir l’égalité entre femmes et hommes constitue aujourd’hui un atout majeur pour l’entreprise en quête d’une meilleure qualité du travail, d’une motivation accrue du personnel, ainsi que d’une meilleure performance et compétitivité. Dans cette optique le ministère de l’Égalité des chances propose aux entreprises un programme de financement et de soutien qui leur permet d’améliorer l’environnement de travail au niveau de l’égalité entre femmes et hommes. LE PROGRAMME DES « ACTIONS POSITIVES » › une enquête de satisfaction en interne qui porte sur l’égalité de traitement des femmes et des hommes sous différents aspects dont notamment l’organisation de travail › l’évolution de carrière › la prise de décision › la conciliation de la vie professionnelle et privée L’entreprise ayant participé avec succès au programme peut obtenir un agrément ministériel et le label « Actions positives » du ministère de l’Égalité des chances. L’entreprise Deloitte constitue un tel exemple de bonne pratique ! Afin de promouvoir l’égalité entre femmes et hommes Deloitte a mis en place un plan en trois points : L’EGALITE DES FEMMES ET DES HOMMES DANS LA PRISE DE DÉCISION › Mêmes prérogatives, mêmes pouvoirs et mêmes responsabilités liés au grade du salarie (m/f) › Série d’événements à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme › Mise en avant de femmes démontrant la qualité de leadership, de stratégie, de prises de décision ou encore de gestion
L’EGALITE DES FEMMES ET DES HOMMES DANS LA CONCILIATION DE LA VIE PROFESSIONNELLE ET PRIVÉE › Aménagement du temps de travail (temps partiel, rachat du 13e mois…) › Offre de formations spécifiques par l’École des Parents Janusz Korczak › Accès à des services (restauration, etc.) directement sur le lieu de travail afin de gagner du temps L’EGALITE DE TRAITEMENT DES FEMMES ET DES HOMMES › Tableau de bord pour un contrôle de l’égalité des genres dans l’entreprise › « WIN Dashboard » mesure régulièrement les équilibres de genre par grade, par service, en termes de responsabilités comme de salaires
Découvrez plusieurs projets de bonnes pratiques d’entreprises participantes sous : www.mega.public.lu Suivez le bon exemple ! Engagez-vous à réaliser pour votre entreprise l’égalité des chances !
SOMMAIRE
37 Brèves RENSEIGNEMENT
40 Une juge pour le SRE CONSOMM ATION
44 Un médiateur à l’horizon RÈGLEMENT EUROPÉEN
46 Couvrir les voyageurs en ligne TOUR OPER ATORS
47 Une situation moins déséquilibrée DROITS INTELLECTUELS
48 Défendre les artistes locaux IMPÔT DES SOCIÉTÉS
50 En quête du taux gagnant RÉFORME FISCALE
54 Mode d’emploi par la BCL DP
56 La jeune garde SMART & LIVING CITY
58 Penser les villes de demain RESSOURCES UE
60 Luxembourg, profiteur ou contributeur ?
63 Brèves E-COMMERCE
68 Au-delà des frontières ELECTRONIC-SHOP
72 Une niche jusqu’en Chine A-BAHN
74 Producteurs de valeurs STR ATÉGIE
76 Des métiers en profonde mutation LICENCIEMENT ABUSIF
78 Indemnités record pour l’ex-PwC LUX-AIRPORT
80 Du monde sur le tarmac MEDIA AWARDS 2016
82 #QuiauraleGold T É L É C O M S À L’ É T U D E
83 Séduire l’utilisateur BIOTECH
84 ABL, succès viral FORM ATION IC T
86 Nouveau nom de code
89 Brèves BOURSE DE LUXEMBOURG
92 Trop peu de cotations au portillon TR ANSPARENCE FISCALE
96 Sur la voie de la rédemption COMMIS SION TA X E 2
98 Le temps des propositions F O ND S A LT ER N AT IF S
99 Un produit écrémé ARENDT R&C
100 Au-delà des solutions ASSURANCES
102 À quand la direction collégiale ? AFFAIRE L ANDSBANKI
104 La stratégie de l’épuisement MULT IN AT IO N A L E S
105 Une couche de plus dans le burger ASSUR ANCE-VIE
106 En tête, mais peut mieux faire KEYTRADE LUXEMBOURG
108 Nouvelles ambitions
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— 011
FR : 15 janvier 2016 DE: 22. Januar 2016 EN: 5 February 2016
The Future of the Accounting Law
Accounting for Real Estate Funds and Propcos in Luxembourg
FR : 21 janvier 2016 EN: 29 February 2016
FR : 25 janvier 2016 EN: 2nd February 2016
22 January 2016
Anticipating, Preventing and Surviving Burnout
FR : 21 janvier 2016 EN: 18 February 2016
Legislating in the EU and in Luxembourg
Business Lunch & Cocktails: Etiquette serving the networking
Lux GAAP vs IFRS: Key similarities and differences 22 February 2016 Bookkeeping for Holding Companies in Luxembourg
FR : 22 février et 14 mars 2016 EN: 4 March and 12 April 2016
Miles Ahead “Succeeding with High Performers the Miles Davis Way” 1st February 2016
FR : 4 février 2016 EN: 25 February 2016
IFRS for Real Estate
Training makes the difference!
OECD Common Reporting Standard (CRS)
25 January 2016
Shaolin Conflict Management 28 January 2016
VAT for Investment Funds 28 January 2016
Further Information The training calendar is available on: www.pwcacademy.lu
T +352 49 48 48-4040 F +352 49 48 48-4041 e-mail: pwcacademy@lu.pwc.com Follow us on Linkedln PwC’s Academy Luxembourg
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SOMMAIRE
LIFESTYLE
PAPERJAM CLUB
DESIGN
153 Nouvelle mécanique
C ULT UR E
148 Raconte-moi l’art au Luxembourg ! GASTRONOMIE
150 Que valent encore les étoiles ?
AGENDA
NIGHTLIFE
152 C’est à boire qu’il nous faut
123 Les événements à venir WORKSHOPS
AFTERWORK
152 Nomophobie et Christmas Party
125 14 thèmes en janvier LA VIE DU CLUB
126 Retour sur le 10 × 6
DOSSIER DIGITAL
110 118 120 154 158 161 162
Picture Reports Carrières Paperjam.jobs Paperjam.lu Index Ours Tableau de bord
1 thé ma et de tique / 1 su s rép onse jet / 4 in v s d’e xper ités ts :
DÉBAT
114 Tous et tout dans le cloud ?
Doss ie une t r digitau x: out expér e nouvelle ience sur Pap erja m.lu /dos sier
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À SUIVRE
BANQUE
La BCEE se cherche un patron
Changement en vue à la tête de la Banque et Caisse d’Épargne de l’État. Son directeur général depuis 2004, Jean-Claude Finck, a fait savoir au ministre des Finances qu’il ne souhaitait pas prolonger son mandat qui s’achève en février. L’appel à candidatures a été lancé et il y aurait des candidats en interne. Le dernier mot reviendra au gouvernement qui devrait annoncer son choix en janvier. 29/02
BANQUES
Échange automatique de données
À partir du 1er janvier 2017, les institutions financières luxembourgeoises fourniront automatiquement les renseignements concernant leurs clients non résidents aux pays signataires de l’Accord de Berlin. Elles entameront donc la collecte des renseignements dès la prochaine rentrée de janvier, les premières données basées sur le common reporting standard de l’OCDE portant sur l’année 2016. 01/01
UNION EUROPÉENNE
Le flambeau cédé aux Pays-Bas
La présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne se clôture le 31 décembre. Xavier Bettel passera alors le flambeau au Premier ministre néerlandais Mark Rutte. La présidence des Pays-Bas pour les six prochains mois devrait rester marquée par les problèmes liés aux réfugiés et à la lutte contre le terrorisme. Les Pays-Bas travailleront main dans la main avec la Slovaquie et Malte. 01/01
CSSF
Départ en retraite
La Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) doit trouver un nouveau directeur général. Jean Guill, l’actuel responsable, part à la retraite au 1er janvier 2016. Le candidat pourrait venir de la banque privée, mais la procédure est soumise à un arbitrage. La CSSF, dotée d’un nouveau comité consultatif, devra aussi poursuivre le processus pour s’établir en tant qu’« autorité de résolution ». L’exercice sera confié à un nouvel organe interne dénommé « conseil de résolution ». 01/01
L A J O U R N É E D E L’ É C O N O M I E
De deux jours à un
À l’occasion de leur 10e édition, les Journées de l’économie changent de format et passent de deux à un jour. Organisée par le ministère de l’Économie, la Chambre de commerce du Grand-Duché de Luxembourg et la Fedil – Business Federation Luxembourg, en collaboration avec PwC, la Journée de l’économie se tiendra le 25 février prochain. Le thème portera sur les « talents ». Comment les attirer, les développer et les retenir. 25/02
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Quand on dispose de tous les outils RH, on gagne en performance.
Depuis plus de 15 ans, Microtis partage son expertise dans le domaine de la gestion des ressources humaines. Grâce à ses logiciels performants et à ses collaborateurs expérimentés, Microtis s’impose comme le partenaire de référence qui s’engage à fournir les meilleures solutions RH aux petites, moyennes et grandes entreprises.
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GRAND ENTRETIEN
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GRAND ENTRETIEN
GRAND ENTRETIEN - FÉLIX BRAZ - MINISTRE DE LA JUSTICE
« Évitons les fantasmes et les amalgames » V É R O N I Q U E P O U J O L E T A L A I N D U CAT |
JULIEN BECKER
Le ministre écologiste en charge de la justice plaide pour
une meilleure utilisation des instruments déjà à disposition, notamment pour l’échange d’informations au sein de l’Union.
Protection et rétention des données, secret professionnel,
sécurité renforcée dans les cours et tribunaux du pays, service de renseignement, entraide sur les dossiers pénaux avec les États-Unis, rôle du juge d’instruction… Félix Braz éclaire les points clés d’un espace judiciaire en réforme.
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GRAND ENTRETIEN
A
Les services de renseignement sont souprès les attentats de Paris, vent frileux pour aller au-delà des échanges les Luxembourgeois doiventbilatéraux. Nous devons en discuter sérieuseils s’attendre à une sorte de ment au niveau du Conseil JAI (Justice et Patriot Act restreignant les Affaires intérieures, ndlr). Ça nous permettrait libertés individuelles ? aussi de réaliser des progrès immédiats, qui F É L I X B R A Z Non, le gouvernene nécessitent aucun délai puisque les instrument propose de renforcer les moyens judiments existent déjà. Toutes nouvelles ciaires à disposition du parquet et du juge mesures, nouveaux moyens ou nouveaux insd’instruction afin de poursuivre les infractruments qui seraient à créer par une base tions en matière de terrorisme ou contre la juridique nouvelle prennent du temps. Le sûreté de l’État. Il ne s’agit pas de mesures recours à ce dont nous disposons déjà, en de surveillance qui viseraient l’ensemble de l’utilisant à son maximum, nous permettrait nos citoyens mais de mesures de poursuite de le décider aujourd’hui pour l’appliquer contre ceux qui seraient suspectés d’avoir demain. Face à l’urgence, c’est certainement commis une infraction. C’est une différence la voie la plus efficace. fondamentale. La sécurité fait autant partie des droits fondamentaux que la liberté. Les deux sont dans L’échange d’informations pénales avec une relation permanente d’une certaine tenles États-Unis chatouille les sensibilités sion. Ce n’est pas nouveau. Il est clair qu’avec en raison des standards différents de les événements dramatiques et la menace terprotection de la vie privée des deux roriste, les discussions sur un renforcement côtés de l’Atlantique. des mesures plus sécuritaires ont commencé. L’accord sur l’échange entre le Luxembourg C’est là un débat européen, plus qu’une diset les États-Unis, qui est devant le Parlecussion nationale. Tous les gouvernements de ment, porte sur des données pénales indivil’UE ont compris que la sécurité intérieure ne duelles, il n’a rien à voir avec Safe Harbor peut pas se faire à l’intérieur des seules fronqui est un accord sur des paquets d’infortières des États membres. mations. Évitons de faire C’est un effort commun des confusions. européen. Et même si les Nous pratiquons déjà mesures nationales cet échange à 28 au sein doivent être prises au sein de l’Union européenne. « Sur le critère des États membres de Pour faire simple, l’accord de l’expression l’UE, seuls la coordination signé avec les États-Unis européenne et l’effort consiste en fait à les consiorale du commun pourront prodérer, dans une procédure luxembourgeois, duire des résultats. spécifique, comme le 29e État membre. L’échange rien ne va changer. de données marche dans L’échange d’informaIl n’est pas les deux sens, dans l’intétions, par exemple ? rêt aussi de nos autorités Ou le Passenger Name question d’abaisser judiciaires. Prenons un Record (PNR) ? l’exigence. » exemple fictif : une jeune Les ministres de la Sécufemme est assassinée en rité intérieure viennent de France au mois d’août. se mettre d’accord sur cet Des prélèvements et analyses génétiques sont instrument lors du Conseil du 4 décembre. faits, mais dans l’Union européenne, ils ne Reste à obtenir l’accord du Parlement eurodonnent aucun résultat. Les autorités franpéen… L’échange amélioré d’informations çaises se disent alors que les données pourentre États membres est une des clés. La raient appartenir à un Américain en vacances police, mais aussi les services de renseignement, disposent déjà de beaucoup d’informa- et les envoient aux États-Unis par un système automatisé et anonymisé, d’ordinateur à orditions. Souvent, elles ne sont échangées que nateur. Le système reste anonyme tant que la dans un cercle restreint, au niveau bilatéral, réponse est négative. Si l’ordinateur reconparfois à une échelle de trois ou quatre États, naît les données, elles seront alors transmises mais pas davantage. aux autorités françaises selon la procédure Face à l’urgence, il y a là une véritable américaine. piste pour améliorer le volet prévention dans Au Luxembourg, c’est le procureur génénos pays, qui passe par un échange plus rapide et plus approfondi d’informations qui ral d’État qui serait directement informé et sont déjà à notre disposition. autoriserait l’échange selon nos règles habiEn termes pratiques, le PNR européen, tuelles et donc sous son contrôle préalable. donc l’échange de fichiers de passagers aériens, peut apporter une plus-value mais La commission juridique a tout de même en récoltant les informations de tous les demandé que l’avis de la Commission citoyens, sans exception ! Nous nous trouvons nationale de protection des données soit là les deux pieds dans un débat d’évaluation soigneusement examiné. entre l’aspect sécurité et le volet des libertés La CNPD ne s’oppose pas à ce mémorandum. fondamentales. Cet aspect sera au centre des Ses observations portent sur quelques points débats avec le Parlement européen. et nous en tenons compte. Je suis bien 018 —
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BIO EXPRESS
EN DROIT ET EN VERT 1966 Félix Braz est né le 16 mars 1966 à Differdange. D’origine portugaise, ancré dans le sud du pays depuis sa plus tendre enfance, le jeune homme, après des études secondaires classiques, a entamé des études de droit à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, qu’il a interrompues après la réussite de la première année. 1990 C’est en journalisme qu’il va attaquer sa carrière professionnelle. En 1990, il présente la première émission d’information quotidienne en langue portugaise, dont il est rédacteur en chef, sur les ondes de RTL Radio Lëtzebuerg. 1994 Militant écologiste, il devient secrétaire parlementaire des Verts (de 1991 à 2001). En 1994, il cumule cette tâche avec celle d’assistant au Parlement européen. Élu au conseil communal d’Esch-surAlzette en 1995, il est devenu échevin, poste qu’il a occupé aux côtés de la bourgmestre Lydia Mutsch, de 2000 à 2011. 2004 Député Déi Gréng de la circonscription Sud en 2004, à l’âge de 38 ans, il a été réélu en 2009 et 2013. 2013 En 2013, il avait créé, en tant qu’associé, une société dont il s’est retiré lors de son entrée au gouvernement. Car, à la suite des élections législatives du 20 octobre 2013, Félix Braz a fait son entrée au gouvernement comme ministre de la Justice en date du 4 décembre 2013 dans le gouvernement de coalition entre le DP, le LSAP et son parti, Déi Gréng.
GRAND ENTRETIEN
conscient du fait que dès lors que l’on entend échange automatique, empreintes digitales, on s’imagine facilement que l’on donnera aux États-Unis des informations auxquelles ils n’auraient pas droit. Ce n’est pas le cas, soyons très clairs ! Le seul regret que j’ai dans cette affaire est l’absence d’un mémorandum global signé entre l’UE et les États-Unis, qui aurait donné les mêmes conditions pour tous les États membres avec un seul texte. L’accord a été négocié en 2012 sous la précédente Commission européenne et sous le précédent gouvernement luxembourgeois. Dans certains pays, l’accord n’est même pas public, alors qu’au Luxembourg, il a fait l’objet d’un projet de loi. On peut supposer que les accords bilatéraux ne sont pas identiques, même si les dispositions doivent être très proches, l’objet étant le même.
niques disposent en permanence de listes détaillées énumérant les numéros de téléphone et adresses e-mail de tous les avocats et journalistes. Cela me semble hautement contestable ! Il y a une deuxième solution, praticable et proportionnée. Prenons l’exemple d’un magistrat qui, dans le cadre d’une instruction, a besoin de recourir à ces données et s’enquiert auprès d’un opérateur téléphonique. Une fois les données reçues, le juge d’instruction qui identifiera un journaliste ou un avocat devra évidemment appliquer les lois garantissant le secret professionnel. Il est clair que leur secret professionnel sera respecté. C’est la charge du juge d’instruction dans le cadre du respect du secret de l’instruction. C’est d’ailleurs déjà le cas pour les écoutes téléphoniques où le juge d’instruction a des prérogatives claires et l’obligation de respecter le secret professionnel. Cette solution s’appliquera aussi à la rétention des données, Passons à la rétention des données données auxquelles l’accès est ouvert aux de télécommunications, qui fait l’objet seuls juges d’instruction dans le cadre d’une d’un projet de loi. Les avocats et les instruction. journalistes, tenus au secret professionDans le cadre des écoutes téléphoniques, nel, réclament un traitement différenqui sont bien plus invasives puisque le contenu cié. Qu’allez-vous faire ? de l’entretien est révélé, on accepte le système Là encore, évitons les malentendus. Les cricar une confiance certaine est accordée aux tiques visent en fait des dispositions qui sont magistrats en charge et à notre État de droit. inscrites dans la loi depuis 2005 ! Ils travaillent dans le cadre du respect des droits fondamentaux, des droits de la défense Raison de plus pour les modifier ! et du droit procédural. À la fin, c’est un autre Oui, s’il le fallait, sans hésiter. Le manque de juge qui tranchera. proportionnalité est l’argument retenu par la Cour de justice européenne dans son arrêt C’est la meilleure solution. Notre projet du 8 avril 2014 pour annuler l’une des deux de loi est là pour rendre notre loi conforme directives afférentes. Nous à l’arrêt de la Cour de jusavons été le premier goutice. C’est un progrès sérieux pour notre législavernement en Europe à tion. Je trouve justifié déposer un projet de loi La sécurité fait d’avoir réagi de cette façon ayant pour but de rendre autant partie et si rapidement. notre législation conforme à l’arrêt. Nous avons été des droits aussi les premiers à saluer Venons-en à l’avant-profondamentaux la décision de la Cour. jet de loi sur la nationaNotre souci est de nous lité. On voit surgir des que la liberté. conformer en tout point à craintes identitaires et Les deux sont l’arrêt de la Cour. certains groupes faire des amalgames et invecdans une relation Que faire pour les journativer tout qui brocardepermanente d’une listes et les avocats alors ? rait la nationalité Deux possibilités s’offrent. luxembourgeoise. Dans certaine tension. La première consisterait quelle mesure cela pouren un filtrage technique ou rait-il impacter les disl’établissement d’une liste cussions ? de personnes dont les données de commuL’amalgame est mauvais conseil… Les discussions avec les partis d’opposition parlementaire nication – pas le contenu ! – ne peuvent pas se déroulent dans un climat constructif. J’ai eu être retenues. C’est la solution proposée d’abord une entrevue commune avec les reprépar les journalistes et le barreau. À notre sentants des trois partis de l’opposition parleconnaissance, cette solution n’existe nulle mentaire, puis des entrevues bilatérales. part dans l’Union européenne, car elle est Ça ne veut pas dire que nous allons nous d’abord techniquement infaisable. Cette mettre d’accord avec tous les partis sur tous solution dépasserait d’ailleurs nettement le les points, je n’ai pas engagé cette discussion but poursuivi. Un journaliste, un avocat ou avec naïveté. Par exemple, avec les collègues même un magistrat peuvent eux aussi être de l’ADR, il est clair que la distance est plus visés par des poursuites dans une affaire importante et qu’il sera difficile de la surmoncriminelle. Ils sont des justiciables comme les autres. Cette solution présupposerait ter. Nous nous efforçons tout de même de réapar ailleurs que les opérateurs télépholiser un maximum de consensus. Avec 020 —
— Janvier 2016
VERBATIM
Communication Les avocats pénalistes veulent pouvoir se faire communiquer les pièces d’un dossier sans avoir à se déplacer au Palais de justice. « Nous sommes en train de préparer des amendements. Nous allons faire un pas dans leur direction. »
Interlocuteurs On entend ici ou là d’anciens agents mettre en cause l’efficacité du service de renseignement. « Ces anciens agents ne sont pas, pour moi, des interlocuteurs, dans la discussion sur la réforme du SRE. »
Données Évolution législative sur la rétention des données de télécommunications. « Le juge d’instruction reste le référent. Mon projet de loi est là pour rendre notre loi conforme à l’arrêt Digital Rights. Pas davantage. »
Nationalité La réforme de la loi sur la nationalité. « Nous devrions introduire le projet de loi avant la fin de l’année. Mais je préfère que ce soit fin janvier si ça nous permet d’obtenir un consensus plus large. »
Sécurité Des investissements pour la sécurité dans la Justice. « Pour le gardiennage, le crédit passera de 1,9 million à 3,5 millions d’euros. Je suis très content d’être le ministre de la Justice à pouvoir concrétiser cet effort. »
Constitution Un Conseil national de la justice et une Cour suprême. « La création du Conseil national de la justice et l’introduction d’une Cour suprême, qui impliquerait la cassation dans les juridictions administratives, doivent être inscrites dans la réforme de la Constitution. »
GRAND ENTRETIEN
le CSV, les convergences de vues sont nettement plus importantes sur les propositions essentielles du texte, comme le droit du sol, la réduction du délai de résidence ou le traitement des exigences linguistiques. Nos propositions traitent aussi des points qui n’ont pas été traités dans le texte du CSV déposé par Claude Wiseler en février 2015. Certaines d’entre elles ne croisent pas entièrement leurs attentes et nous discutons maintenant des propositions susceptibles de dégager un consensus. Voilà où nous en sommes aujourd’hui. Nous prenons le temps nécessaire de discuter et nos débats sont sereins. Pouvoir introduire le projet de loi avant la fin de l’année serait une bonne chose… mais ce n’est pas l’essentiel. Je ne vais rien bâcler et je préfère que ce soit fin janvier plutôt que fin décembre si ça nous permet d’obtenir un consensus plus large sur un texte de qualité.
Un sondage montre que les Luxembourgeois ne sont pas très chauds à l’idée de la simplification du test de langue. Je ne commente jamais les sondages, qu’ils soient bons ou non. Le critère de la langue est très important pour nous et il l’est aussi pour tous les partis. La loi actuelle prévoit une exigence linguistique du niveau A2, qui est celle du Conseil de l’Europe, pour l’expression orale et du niveau B1 pour la compréhension de la langue. Les gens me disent que pour devenir Luxembourgeois, il faut savoir parler le luxembourgeois. Ça me paraît normal. Je signale que sur le critère de l’expression orale du luxembourgeois, rien ne va changer. C’est A2 et ça le reste. Il n’est pas question d’abaisser l’exigence. Tous les partis sont dans le compromis pour que le niveau d’expression orale soit à A2. Pour 2016, le budget de la Justice augmente. La hausse concerne avant tout les investissements informatiques et la mise en place du dispositif de sécurité au Palais de justice. Où en sont les recrutements ? Pour le gardiennage, le crédit passera de 1,9 million à 3,5 millions d’euros, soit presque un doublement en raison de l’installation de portiques de contrôle dans tous les bâtiments de la Justice, l’année prochaine, y compris à Diekirch et à Esch. Je suis très content de pouvoir concrétiser cet effort en matière de sécurité. Les frais d’assistance judiciaire vont augmenter. Pour ce qui concerne les recrutements, nous aurons enfin atteint, en 2016, le niveau en effectifs légal. Car pendant des années, des postes n’avaient pas été pourvus, faute de candidats qualifiés. Nous avons réformé la procédure de recrutement. Les examens qui ont été faits cette année ont permis de retenir suffisamment de personnes pour que très bientôt, à la fin du stage, nous puissions remplir le cadre. 022 —
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LE PNR L’échange de fichiers des passagers peut apporter une plus-value.
Devant des délais importants et l’engorgement des affaires commerciales en deuxième instance, des avocats suggèrent la création d’une seconde chambre à la Cour d’appel siégeant en matière commerciale. Est-ce envisagé ? On ne m’a pas encore formulé de demande pour une chambre supplémentaire. Nous sommes en train de réfléchir à l’ensemble de ces questions et j’ai demandé un rapport sur les affectations, sur l’architecture et l’organisation de la magistrature au Luxembourg. C’est en cours, ça prendra encore du temps. Sur cette base, nous pourrons y voir plus clair pour déterminer les besoins éventuels de nouvelles chambres et les possibilités de transfert de magistrats. Dans les affaires de tutelle, il n’y a qu’un juge. Avez vous des idées pour renforcer ce domaine ? Il est de plus en plus ressenti comme un problème qu’il n’y ait qu’un seul juge unique en cette matière importante. Nous travaillons d’arrache-pied à l’introduction du juge aux affaires familiales, une réforme en profondeur, qui apporte aussi en partie une réponse à ces questions. L’avant-projet de loi devant mettre en place un Conseil national de la justice, qui fut l’œuvre de François Biltgen, est-il resté en l’état ? C’est une initiative que je soutiens et que j’ai reprise à mon compte. Nous en avons
besoin et je ferai tout pour que cette réforme aboutisse. La création du Conseil national de la justice et l’introduction d’une Cour suprême, qui impliquerait la cassation dans les juridictions administratives, devraient être inscrites dans la réforme de la Constitution. La création de la Cour suprême a ma sympathie, mais il faut encore en discuter certains points avant que je me prononce définitivement là-dessus. Cette proposition a certainement ses mérites. Je l’accompagne de façon positive, mais il est clair que le Conseil national de la justice est ma première priorité.
Faut-il resserrer le nombre des membres qui feront partie du Conseil et en exclure par exemple les avocats, en raison de la proximité de certains avec les magistrats ? Il faudra surtout une mise en équivalence entre les attributions du Conseil national de la justice et sa composition. Je discuterai d’abord les attributions, et lorsque cela sera fait, nous trouverons la composition adéquate. Certains veulent commencer par la composition. Je m’y refuse. Il est clair que les avocats et la société civile doivent être représentés. L’efficacité sera le maître-mot pour déterminer la composition du Conseil national de la justice. NOTE
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e t i t r a p i r t La t u o b à ? e fl f u o s de COVERSTORY
À l’approche de ses 40 ans, la tripartite semble à bout de souffle. Toutes les rencontres des partenaires sociaux ont échoué depuis 2006. À se demander si cet organe emblématique du modèle social luxembourgeois qui a tant apporté au pays a encore de l’avenir. CA M I L L E F R AT I E T J E A N - M I C H E L L A L I E U |
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MAISON MODERNE
COVERSTORY
? 1
Accords et désaccords p. 27
2
L’index dans la ligne de mire p. 27
3
Quarante ans de reclassement p. 30
4
« Cliniquement morte » p. 32
5
Le pouls des partenaires p. 34 Janvier 2016 —
— 025
COVERSTORY
C’
est en pleine crise de la sidérurgie qu’est né le comité de coordination tripartite – « une réponse exceptionnelle à une situation exceptionnelle », assurait Gaston Thorn, Premier ministre de 1974 à 1979. Lorsque le marché de l’acier s’effondre en 1974, c’est la « moelle épinière » du Luxembourg qui est touchée, compare Franz Clément, chercheur au Liser. La sidérurgie représentait alors 25 % du PNB du pays, 57,7 % de sa production industrielle, 70 % de ses exportations de biens et employait 20 % de sa population active. Face au cataclysme annoncé, le gouvernement DP-LSAP prend des mesures d’urgence, comme la subvention du chômage partiel surveillée par un comité de conjoncture réunissant employeurs, syndicats et gouvernement. Le fonctionnement tripartite était déjà expérimenté au Conseil économique et social depuis 1966. Gaston Thorn convoque dès 1976 une conférence tripartite, « une espèce d’état-major de crise » (1), qui sera inscrite dans la loi l’année suivante sous le nom de comité de coordination tripartite. Le premier accord tripartite en 1979 consacre son essence : chacune des parties accepte des concessions significatives au nom du sauvetage de la sidérurgie et du pays. L’Arbed s’engage ainsi à investir dans ses installations, le gouvernement met aussi la main au portefeuille et les syndicats acceptent la réduction de 25.000 à 16.500 des effectifs de la sidérurgie d’ici 1983 sans aucun licenciement. Ils donneront aussi leur accord les années suivantes aux mesures de déplacement de main-d’œuvre, de réduction de salaires ou de préretraite avec salaire réduit. C’est ainsi que le Luxembourg se relèvera de la terrible crise de la sidérurgie, perdant une partie de son identité mais gagnant un outil redoutable d’efficacité – au point qu’il a suscité des jalousies. Le CSV s’est hâté d’abroger le droit de veto que la loi de 1977 octroyait à la tripartite. Et le Conseil d’État n’a pas manqué de rappeler en 1984 que la tripartite « n’est pas une méthode de gouvernement », rendant l’État « otage des partenaires sociaux » (2). Très rapidement, la tripartite a dépassé sa visée initiale – un outil déclenché en cas de dif026 —
— Janvier 2016
ficultés économiques – et a été déclinée dans d’autres secteurs que la sidérurgie. De fait, dès le début des années 1980, ses décisions impactaient l’ensemble de la population avec l’introduction de l’impôt de solidarité de 10 % ou les diverses modulations de l’index entre 1981 et 1984. [lire aussi en page 27] C’est à la tripartite que l’on doit la pérennité de la CDR, la Cellule de reclassement des salariés de la sidérurgie. Appliquée à grande échelle dans la sidérurgie, la préretraite a été étendue aux autres secteurs économiques au milieu des années 1980. Autre héritage précieux : le statut unique, obtenu par les syndicats en 2006 après six mois de négociations et plusieurs années d’attente. Ouvriers et employés du privé sont réunis sous le terme unique de « salariés » bénéficiant des mêmes avantages. Mais c’est la dernière avancée obtenue par la tripartite au sens global. Les premières fêlures apparaissent lors de la tripartite de 2009 dédiée à la crise économique et financière. Elle accouche de quelques mesures sur la formation et l’emploi mais Jean-Claude Juncker évoque déjà « trop d’aspects incompatibles » entre l’UEL et les syndicats. L’OGBL initie une manifestation contre la crise en mai 2009 qui réunit entre 16.000 et 30.000 personnes.
La crise de 2008 déchire la tripartite
L a crise s’aggravant, le gouvernement Juncker-Asselborn II réunit la tripartite début 2010. Malgré 140 heures de discussions et de multiples entretiens bipartites, aucun accord n’est trouvé. Jean-Claude Juncker a même convoqué les Sages du passé comme Jacques Santer, John Castegnaro et Joseph Kinsch pour éviter l’échec. Pour finir seul devant la presse, à expliquer que le gouvernement s’était opposé au moratoire de deux ans sur l’index, au statu quo du salaire soc ial minimum (SSM) et à la flexibilisation du travail demandés par le patronat. Les syndicats ont rejeté les deux modulations de l’index proposées par le gouvernement : soit le retrait des produits pétroliers du calcul de l’index en échange de transports publics gratuits, soit le plafonnement de l’indexation pour les salaires correspondant à deux SSM. La tripartite est devenue un dialogue de sourds. L’effondrement de la sidérurgie n’appelait aucune divergence d’interprétations, alors que la crise de 2008 est perçue par les syndicats comme une conséquence de la libéralisation effrénée de l’économie. « Nous ne paierons pas pour votre crise ! » était d’ailleurs le mot d’ordre de la grande manifestation du 16 mai 2009. La tripartite de 2010 confirme la désolidarisation de l’OGBL et de son pendant politique traditionnel, le LSAP. Surtout, « les syndicats ont déplacé vers la place publique des débats qui auraient dû rester dans la tripartite de manière confidentielle », indique Franz Clément. L’échec de la tripartite mène la coalition au bord de l’éclatement. La fracture entre patronat et syndicats s’avère si nette que le Conseil économique et social est paralysé d’avril 2010 à janvier 2011. Et sa relance tient surtout au fait qu’il ait décidé de se cantonner à des sujets suite en p028
COVERSTORY
2 INDE X ATION DES SAL AIRES
2013 775,17
L’index dans la ligne de mire 700
Valeur de l’indice
600
500
400
1 300 CHRONOLOGIE
Accords et désaccords 1975
En pleine crise sidérurgique, la loi du 26 juillet autorise le gouvernement de Gaston Thorn à prendre des mesures pour préserver l’emploi en cas de difficultés conjoncturelles. Elle crée le comité de conjoncture chargé d’évaluer chaque mois les demandes de chômage partiel émanant des entreprises en proie à des difficultés économiques.
1977
La loi du 24 décembre institue le comité de coordination tripartite appelé à intervenir au déclenchement de certains seuils de « gravité de la situation économique, conjoncturelle et structurelle ».
1979
Le tout premier accord tripartite signé le 19 mars porte sur la restructuration et l’assainissement de la sidérurgie.
1982
Le 27 mars, l’OGBL, qui a rejeté en tripartite la modulation de l’index et l’impôt de solidarité de 10 % prévus par le gouvernement Werner, organise une grande manifestation anti-crise. La Chambre vote la politique d’austérité le 8 avril.
1975 225,64
Tranches indiciaires
200 1980
L
e mécanisme d’indexation est peut-être le seul point constant à l’ordre du jour des différentes tripartites depuis 1979. Le Luxembourg est le dernier pays avec la Belgique à avoir conservé un mécanisme automatique d’indexation des salaires. Introduit en 1921 pour les traitements et pensions des fonctionnaires et des cheminots, l’index fut étendu à l’ensemble de la population active en 1975, alors que le premier choc pétrolier affolait les prix du baril de pétrole. Il s’agit en réalité d’un mécanisme complexe qui s’appuie sur l’indice des prix à la consommation nationale (IPCN) excluant la consommation des non-résidents. L’IPCN considère l’évolution mois après mois du prix d’un panier de 8.000 produits de consommation courante (produits alimentaires, vêtements, boissons alcoolisées, chaussures...). Ce panier est mis à jour tous les ans afin de prendre en compte le changement des habitudes de consommation - le DVD et le Blu-ray ont ainsi délogé depuis longtemps la cassette VHS du panier de référence. Ces prix récoltés sont ensuite pondérés afin de refléter leur part réelle dans la consommation mensuelle d’un ménage. Lorsque la moyenne de l’IPCN des six derniers mois
1985
1990
dépasse de 2,5 % la valeur de la dernière tranche indiciaire, une nouvelle tranche est déclenchée, ce qui ouvre la voie à une augmentation des salaires de 2,5 %. Mais en temps de crise, ce mécanisme est rapidement dénoncé par le patronat qui a dû par exemple supporter au moins deux augmentations de salaires annuelles entre 1975 et 1981. Début 1981, une nouvelle tripartite décide une première modulation en décalant d’un mois l’augmentation effective des salaires par rapport au déclenchement d’une tranche. Le gouvernement Werner suggère de fixer les dates de déclenchement des prochaines tranches, provoquant l’ire des syndicats et la grande manifestation du 27 mars 1982. De fait, il existe plusieurs types de modulation du mécanisme, de la suspension temporaire au plafonnement par l’instauration d’une tranche maximale en passant par l’introduction d’un délai minimum entre deux tranches. Ainsi, la tripartite de 2006 décale de plusieurs mois les tranches intervenant jusqu’en 2010 : la tranche arrivée à échéance en août 2006 est déclenchée en décembre, celle de décembre 2007 est reportée à mars 2008 et celle de juillet 2008 est décalée à mars 2009. La tripartite 2010 voit le patronat et les syndicats se déchirer à
1995 2000
2005
2010
propos d’une nouvelle modulation de l’index. L’UEL réclame un moratoire de deux ans sur l’indexation et l’exclusion des produits pétroliers du panier de référence. Leur effet est pourtant surestimé, selon le Statec dans son Working papers n°43 d’août 2010 dédié aux modulations de l’index afin de « permettre d’objectiver le débat assez enflammé » en cours. L’institut statistique a simulé diverses modulations de l’index entre 2003 et 2009 et évalué leur impact par rapport à la situation observée. D’après ses calculs, il y aurait de toute façon eu six tranches entre 2003 et 2009 et la perte de salaire se serait échelonnée entre 0,3 et 0,9 % sur six ans, quel que soit le scénario. « Les résultats de la simulation, qui portent sur la période 2003-2010 riche en épisodes de forte et de faible inflation, montrent que les différences entre les variantes de modulation du système d’indexation sont assez faibles, que ce soit en termes de tranches payées, de décalage de la date de paiement ou de réduction du salaire par rapport à la situation réglementaire en vigueur », conclut le Statec. Le gouvernement et les syndicats s’accordent finalement sur une modulation de l’indexation qui sera de courte durée puisque la faiblesse de l’inflation maintiendra l’indice sous la cote d’échéance d’octobre 2013 au printemps 2016.
Janvier 2016 —
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COVERSTORY
absents des discussions tripartites, comme le logement ou encore le PIB bien-être. Le gouvernement finira par nouer des accords séparés avec les syndicats et le patronat. Les premiers obtiendront le maintien de l’abattement pour frais de déplacement en échange d’une modulation de l’index. Les seconds négocieront la baisse de leurs cotisations et une aide accrue du gouvernement pour financer la formation professionnelle continue. Depuis, la tripartite est « cliniquement morte », selon Franz Clément. Les tentatives de relance ont toutes échoué en 2011 et 2012, amenant le gouvernement à légiférer directement, comme pour la modulation de l’index entre 2012 et 2014. Le gouvernement Bettel a bien essayé d’insuffler une nouvelle dynamique en invitant les partenaires sociaux à des groupes de travail en 2014. Mais il n’a pu que signer des accords bipartites et la tripartite espérée en octobre 2015 a été annulée, faute de rapprochement de vues plausible.
derniers accords bipartites. De son côté, le LSAP défend la « double fonction » du modèle luxembourgeois combinant « intérêt des salariés et développement économique dynamique ». « La tripartite n’est pas menacée dans son existence mais elle a besoin d’être revitalisée », estime Déi Gréng. Dans l’opposition, le CSV soutient un « cadre fiable et flexible » tout en rappelant que la décision finale revient au gouvernement et au Parlement. L’ADR attend une « action énergique du gouvernement pour sauvegarder (...) un des secrets de nos succès économiques ». Enfin pour Déi Lénk, « la tripartite n’est pas une question religieuse, ce qui nous importe, c’est que le gouvernement prenne des mesures en faveur des salariés et des chômeurs ». La solution réside certainement dans la capacité du gouvernement à initier, animer, recadrer le débat. Les dissensions de la coalition CSV-LSAP ont été avancées comme un des facteurs déterminants dans l’échec de la tripartite de 2010. Après deux ans au pouvoir, le gouvernement Bettel n’est pas parvenu à reconvoquer une triLa société a changé partite aboutissant à un accord Les dossiers qui fâchent sont touquelconque. Il est peut-être jours sur la table. L’UEL réclame alors temps de faire ce que le une flexibilisation du temps de Luxembourg sait faire de travail qui permettrait aux entremieux : s’adapter à un nouvel prises d’aménager les horaires environnement. de leurs salariés sur une période Ces dernières années ont de référence de quatre mois au vu le Luxembourg ébranlé par lieu d’un mois actuellement et sa propre évolution. L’entêted’adapter ainsi leur production ment du gouvernement CSVaux fluctuations de l’activité. La LSAP dans l’affaire des bourses réforme profonde de l’échelle d’études en 2010, le non au mobile des salaires est aussi dans référendum de juin dernier sur leur ligne de mire, tout comme le vote des étrangers traduisent le niveau élevé du SSM qui attire Pierre Werner un ahurissement devant l’amPremier ministre (1959-1974 tant les travailleurs frontaliers pleur des mutations de la et 1979-1984) que cela pénalise les résidents. société luxembourgeoise et du De leur côté, les syndicats marché de l’emploi. Et les salademandent une sixième semaine de congés payés riés de la place financière, principal vecteur de et refusent de faire travailler les salariés de la croissance du pays comme la sidérurgie en son construction jusqu’à 52 heures par semaine. Patro- temps, ne sont même pas représentés à la trinat et syndicats présentent enfin des attentes partite, alors qu’ils ont un syndicat, l’Aleba, opposées face à la réforme fiscale annoncée pour porter leur voix. pour 2017. Et ne semblent pas près de se retrouPierre Werner estimait que « la grande famille ver. [lire encadrés en page 34] des Luxembourgeois doit serrer les rangs pour Est-ce donc vraiment la fin pour la tripartite ? affronter les défis spirituels, sociaux et écono« Quand on regarde en arrière, au début des années miques de notre temps ». Si le Luxembourg n’est 1980, malgré la solidarité nationale autour de la plus tout à fait celui qu’il était, son objectif doit sidérurgie, il y a déjà eu des blocages au niveau de rester le même : concilier essor économique et la tripartite marqués par une incapacité à aboutir protection sociale élevée. à des accords », rappelle Franz Clément. L’histoLa crise sidérurgique et le « modèle luxembourgeois » rien Denis Scuto cite « la grève générale de 1982, (1) - Lorsque le droit est dépassé, Alexandre et Robert la menace de grève générale en 1993, les luttes Krieps, in Droit des entreprises en difficulté, Institut internasociales de 1998, 2006 et 2009 » comme autant tional de droit d’expression française, Bruylant, 1991. d’expressions de la combinaison de « volonté de (2) Aux origines du droit du travail, Jean-Luc Putz, 2014. dialogue » et des « capacités conflictuelles » au sein Promoculture-Larcier, (3) Le regard étonné d’un historien sur cent ans de relations même du triangle tripartite. « Comme dans un sociales, Denis Scuto, revue forum, février 2011. champ magnétique, ce sont les forces qui s’y EN RÉSUMÉ opposent qui lui donnent son dynamisme. » (3) Si le Premier ministre et le ministre de l’Éco- Issue de la terrible crise de la sidérurgie dans les nomie n’ont pas souhaité s’exprimer quant à l’état années 1970, la tripartite a permis au Luxembourg de combiner essor économique et progrès social. Scléroet à l’avenir de la tripartite, les partis de la coali- sée depuis 10 ans, elle pourrait encore être utile si elle tion se montrent optimistes. Le DP souligne reflétait mieux les mutations des dernières décennies l’« avancée énorme dans la bonne direction » des dans l’emploi et la société.
« La grande famille des Luxembourgeois doit serrer les rangs pour affronter les défis spirituels, sociaux et économiques de notre temps. »
028 —
— Janvier 2016
1993
Le comité de coordination tripartite se penche sur la crise économique fulgurante qui touche l’Union européenne.
1998
Le Premier ministre Jean-Claude Juncker réunit les partenaires sociaux dans le cadre du plan d’action national pour l’emploi lancé par Bruxelles.
2003
La tripartite arrive à un accord le 24 novembre sur l’amélioration financière durable de l’assurance maladie, en particulier à travers une régulation accrue des arrêts maladie.
2004
Le Premier ministre Jean-Claude Juncker réunit les partenaires sociaux le 1er mars pour leur exposer les mesures du protocole de Kyoto. La tripartite sidérurgie aboutit à l’accord Lux2006 après six mois de négociations et une manifestation à Dudelange dont le site est fermé en contrepartie d’investissements et de terrains par Arcelor. Le 12 octobre a lieu une quadripartite sur l’assurance maladie (contrôles des assurés et des médecins, dossier médical informatisé).
2005
Le 24 octobre, une tripartite ferroviaire intervient dans le contexte de l’ouverture à la concurrence du fret et du transport international de voyageurs au niveau européen.
2006
Le dernier accord tripartite est atteint le 19 avril après six rencontres des partenaires sociaux et plusieurs entretiens bipartites. Les syndicats obtiennent le statut unique en contrepartie d’une modulation de l’indexation.
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COVERSTORY
3 DE LA DAC À LA CDR
Quarante ans de reclassement
2009
La tripartite nationale pour l’emploi et la cohésion sociale fait le point le 6 mai sur les retombées de la crise économique et financière sur l’emploi. Une grande manifestation contre l’austérité est lancée à quelques semaines des législatives.
2010
La tripartite sidérurgie du 3 mars boucle le plan Lux2011. Le 27 avril, Jean-Claude Juncker s’exprime seul à l’issue de l’échec de la tripartite sur l’emploi, la compétitivité et les finances publiques. En fin d’année, le gouvernement signe des accords séparés avec les partenaires sociaux – les accords bipartites.
L’
héritage le plus précieux des premières discussions tripartites des années 1970 demeure sans aucun doute la Cellule de reclassement. Les prémices de la CDR remontent à la loi du 26 juillet 1975 autorisant le gouvernement à prendre des mesures d’urgence pour préserver l’emploi. Parmi les différentes mesures figurent des Travaux extraordinaires d’intérêt général (TEIG) « assurant l’emploi productif de la main-d’œuvre rendue disponible » tout en garantissant que « les relations d’emploi entre les employeurs et leur personnel sont maintenues ». Dès le mois d’août 1975, des centaines d’ouvriers sidérurgistes sont affectés à divers chantiers : entretien des abords des autoroutes, pose de glissières de sécurité, démolition de bâtiments vétustes, protection des berges de Moselle, aménagement de pistes cyclables ou encore nettoyage des forêts et des rivières. D’autres sont réquisitionnés pour des travaux de réparation dans les usines. De 400 à 1.200 salariés seront constamment affectés à des chantiers. La crise se prolongeant, la Division anti-crise
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(DAC) vient prendre le relais des TEIG début 1977 pour une action plus durable. Elle concerne d’abord les seuls ouvriers de l’Arbed puis accueille ceux de la Métallurgique et minière de Rodange-Athus (MMR-A). Fin 1977, 2.700 ouvriers pointent à la DAC. Celle-ci élargit les tâches qui leur sont confiées : mise à la ferraille ou démolition d’anciennes installations, prêt temporaire à des filiales ou à d’autres sociétés, placement dans d’autres secteurs économiques... La DAC a ainsi compté entre 2.000 et 3.000 ouvriers dont 1.200 à 1.800 occupés en permanence sur des chantiers. Les TEIG puis la DAC ont ainsi permis à la sidérurgie de se délester pendant un temps d’un personnel inoccupé sans aucun licenciement. Sachant que les ouvriers les plus âgés ont été conduits à la préretraite : elle est devenue obligatoire pour les plus de 57 ans en 1978 puis facultative à partir de mars 1980. Entre 1975 et 1986, la préretraite a absorbé pas moins de 30 % des départs d’ouvriers. L’outil reste d’actualité. La CDR (Cellule de reclassement) est couverte par les accords
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Lux2006, Lux2011 ou encore Lux2016. Les salariés y trouvent un accompagnement pour faire le point sur leurs compétences et leurs opportunités d’emploi à l’intérieur d’ArcelorMittal (y compris ses filiales Bissen, AMCLE et Sotel) et dans un périmètre industriel proche (DuPont de Nemours, CFL Cargo, Epuramat, Cimalux...). En attendant un poste pérenne, les salariés peuvent être affectés à différents postes pour des missions plus ou moins longues. Ils conservent leur statut de salarié ArcelorMittal ainsi que leur rémunération – en grande partie prise en charge par l’État, qui finance aussi les préretraites. L’effectif de la CDR a grossi ces dernières années au fil des fermetures de sites (Dudelange en 2005, STFS de Schifflange en 2012) et des suppressions de postes au nom de la compétitivité. En novembre dernier, le compteur affichait 245 personnes inscrites à la CDR dont 22 éligibles à la préretraite. Depuis mai 2011, 515 personnes ont été réaffectées en interne et une cinquantaine ont été reclassées dans le public, notamment auprès de la commune de Differdange, et dans le privé.
2011
Jean-Claude Juncker reçoit les partenaires sociaux le 8 mars pour tenter de mettre fin au blocage du dialogue social. Les rencontres de l’automne ne donneront rien. Deux tripartites sidérurgie, en juin et en décembre, discutent du plan de sauvetage des sites ArcelorMittal de Rodange et Schifflange. Faute d’accord tripartite, Jean-Claude Juncker tranche et décide une modulation de l’index.
2012
Le plan Lux2016 est adopté par la tripartite sidérurgie le 28 mars.
2014-2015
Le gouvernement Bettel réunit les partenaires sociaux au sein de groupes de travail thématiques sans parvenir à raviver le dialogue. La tripartite du 12 octobre est finalement annulée.
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L’investissement dans des produits de pointe est une contrepartie au financement par l’État du volet social des plans Lux2006, Lux2011 et Lux2016.
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A DRIEN T H O MA S E T F RANZ C L É ME N T estiment que la tripartite doit s’adapter à l’évolution de l’économie luxembourgeoise.
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MIKE ZENARI
Le modèle tripartite a vu le jour en réponse à la crise de la sidérurgie des années 1970. De quelle manière a-t-il permis de répondre à cette crise ? A D R I E N T H O M A S La plupart des accords tripartites ont été des accords donnant donnant. Les syndicats ont accepté une réduction des effectifs et l’État, en contrepartie, a assuré l’accompagnement social des personnes ayant perdu leur emploi. De son côté, l’Arbed s’est engagée à investir et à maintenir un certain nombre de sites. Mais ce n’est pas non plus une potion magique. Dès le début des années 1980, malgré la solidarité nationale autour de la sidérurgie, la tripartite a déjà connu des blocages. Au fil des décennies, comment a évolué ce modèle de la tripartite ? F R A N Z C L É M E N T D’un point de vue juridique, c’est un instrument extrêmement souple, ce qui lui a permis de gérer d’autres problèmes que ceux pour lesquels il avait été initié. La tripartite a connu deux modifications législatives peu après son entrée en vigueur mais, depuis, son mode de fonctionnement n’a plus été modifié. Il a aussi été possible d’en modifier sa com-
position suite à une volonté commune des syndicats et du patronat, sans devoir toucher à la loi. Elle a donc pu facilement glisser vers d’autres dossiers.
On parle aujourd’hui d’un « modèle luxembourgeois » fondé sur la tripartite. Qu’est-ce qui fait que ce modèle de négociation a pu devenir la référence ? A . T . Le système politique luxembourgeois est fortement axé sur le consensus. De plus, la tripartite permet aussi de sortir un certain nombre de débats de l’espace public et de les traiter hors du Parlement. C’est donc une manière de prendre des décisions entre les partenaires et de les faire ratifier par la suite par le Parlement. Lorsque ce modèle de négociation a été introduit, on a vu naître beaucoup de débats sur la perte de contrôle du Parlement. Le fait d’avoir eu des gouvernements de coalition peut-il expliquer que la pilule soit passée plus facilement ? A . T . Effectivement. Il est d’ailleurs intéressant de voir que la tripartite a été introduite sous un gouvernement dont le CSV ne faisait pas Janvier 2016 —
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« La tripartite reste un modèle de négociation assez moderne. » Adrien Thomas Liser partie. Il l’a donc au départ critiquée, avant de très bien s’en accommoder par la suite. Lors de la longue période de coalition entre les socialistes et les chrétiens-démocrates, le modèle leur a assez bien convenu dans la mesure où chacun pouvait inclure son proche allié du camp syndical dans le processus de décision.
Comment expliquez-vous que, depuis plusieurs années maintenant, la mécanique de la tripartite a cessé de fonctionner ? F . C . Le Luxembourg est un petit pays au sein duquel les relations interpersonnelles jouent un rôle important. Et donc, comme nous le disions précédemment, jusqu’à une époque, des partis comme le CSV et les socialistes étaient en étroite relation avec les syndicats LCGB et OGBL. Sa méthode de fonctionnement a eu aussi son importance. Peu à peu, les partenaires se sont entendus pour ne rien laisser filtrer des décisions prises en interne. Le consensus, à l’époque, était suffisamment fort pour ne rien laisser filtrer des décisions en cours tant qu’elles n’avaient pas abouti. La dernière grande décision date de 2006. La crise économique de 2008 a joué un rôle ? F . C . Je pense effectivement qu’elle a aussi été partiellement à l’origine du déclin de la tripartite. Et c’est d’ailleurs paradoxal. En 1977, c’est une institution qui a parfaitement fonctionné pour résoudre une crise et, 30 ans plus tard, elle est tombée sous l’effet d’une autre crise. D’un autre genre, évidemment. Qu’est-ce qui a cessé de fonctionner à cette époque ? F . C . Les partenaires n’ont pas su s’entendre pour revenir sur des acquis sociaux. Mon impression est vraiment que, si la tripartite est cliniquement morte aujourd’hui, c’est que cette crise internationale n’a pas permis de faire des efforts pour revenir en arrière. Le patronat voulait davantage de flexibilisation du marché du travail. Pour les syndicats, cela revenait à renégocier des avantages sociaux, acquis au cours des années précédentes. Ce n’est jamais facile. A . T . Il faut aussi tenir compte d’un contexte de plus en plus européen. Dans la tripartite, c’est l’idée d’un consensus national qui l’emporte. Or, aujourd’hui, le poids de l’Union européenne et la mondialisation font que beaucoup de décisions échappent à l’échelon national. Et des acteurs comme les syndicats ou le patronat peuvent aussi avoir intérêt à tisser des alliances avec leurs homologues d’autres pays plutôt que de chercher des consensus nationaux. Enfin, il 034 —
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y a la question du partage du diagnostic. Lors de la crise de la sidérurgie, une certaine unité de vue s’était dégagée sur le diagnostic et les mesures à prendre. Aujourd’hui, mon impression est qu’il n’y a plus de diagnostic partagé sur la situation économique et sociale.
Peut-on dire aussi que la tripartite fonctionnait bien tant que l’État et l’Arbed avaient de l’argent ? Depuis 2010, ce n’est plus vraiment le cas… A . T . Oui, dans les accords donnant donnant, l’État avait des moyens à mettre sur la table, ça facilitait la conclusion d’accords. En plus, dans les années 70, la sidérurgie était le secteur dominant et l’Arbed un grand acteur national. Ça a rendu possible cette mobilisation autour de la sidérurgie. Aujourd’hui, l’identification par rapport à la place financière ne va pas de soi. Une des questions devient donc de savoir de quelle autonomie disposent les multinationales présentes au Luxembourg et dans quelle mesure elles sont prêtes à s’investir dans l’élaboration de politiques publiques au niveau national, ce qui est un peu l’objectif de la tripartite. Fin de partie pour la tripartite alors ? A . T . C’est difficile de faire des pronostics. Il est clair qu’elle ne semble pas très vivante, mais, en même temps, ça reste un modèle de négociation assez moderne. L’idée de lieux de discussion, de décision où des experts peuvent intervenir et qui sont coupés du débat public, ce n’est pas forcément quelque chose qui appartient au passé. C’est plutôt dans l’air du temps. Pour la remettre sur les rails, dans quelle direction faudrait-il la faire évoluer ? F . C . Tant que la confiance n’est pas restaurée entre les partenaires, surtout entre les partenaires sociaux, ce sera compliqué de faire redémarrer la machine. En plus, on observe une tendance très nette à la libéralisation de la société qui se marque dans une perte d’influence des syndicats en Europe. Si on veut ressusciter la tripartite, il faudra donc prendre en compte les évolutions de l’économie – déclin de l’industrie et tertiarisation de l’emploi – et pouvoir montrer une volonté de toujours trouver un consensus au sein d’une telle institution. Quant au « modèle luxembourgeois », qui englobe d’autres institutions comme le Conseil économique et social, il devra aussi tenir compte des évolutions de la société luxembourgeoise et prendre, notamment, en compte le poids des travailleurs frontaliers.
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Le pouls des partenaires UEL
«Définir des règles claires» « Ce n’est pas la tripartite qui est en panne, c’est tout le dialogue social au plan national qui connaît des difficultés. » Pour l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), le constat est clair. Et elle le justifie notamment par des différences idéologiques sur le fonctionnement de l’économie sociale de marché. « Personne n’a jamais voulu l’agonie de la tripartite, constate l’instance patronale, mais elle est restée soit sans conclusions, soit à des discussions relativement superficielles. » Mais s’il fallait la faire évoluer vers un instrument de gestion courant plutôt qu’un instrument de crise, l’UEL préconise de « définir des règles claires » permettant de constater à partir de quels seuils elle doit discuter, voire s’accorder. Des seuils qui pourraient être relatifs à l’inflation, à la croissance, aux déficits publics, etc. « Nous avons déjà fait des propositions en ce sens au précédent gouvernement », note l’UEL. Peut-on se passer de la tripartite ? « On pourrait », dit l’UEL, qui estime qu’il faudrait d’ailleurs éviter « d’élever les réunions formelles de la tripartite à chaque fois sur un autel médiatique et d’en faire une scène de théâtre ». Mais elle ne veut pourtant pas se priver d’un instrument national de dialogue social. « Un dialogue national à trois doit avoir lieu quelque part. » SYNDICAT S
Recréer un véritable dialogue Relancer la tripartite, voire le dialogue social de manière plus large… Dans le camp syndical, la volonté de dialoguer entre partenaires sociaux semble unanime. Mais le patronat est pointé du doigt en tant que responsable du blocage. De bonne guerre sans doute ! Pour le syndicat LCGB, « la tripartite est le seul moyen fiable pour faciliter le dialogue entre gouvernement, patronat et salariat » et elle devrait reprendre ses travaux le plus vite possible. André Roeltgen, président de l’OGBL, considère la tripartite comme un « instrument de crise » que la situation économique actuelle, assez favorable, n’impose pas d’activer. « Mais le dialogue social, oui, il faut le réanimer. » Pour y parvenir, il faut, selon lui, « que l’UEL sorte enfin de ses postures ». Quant au gouvernement, poursuit-il, « il serait bien inspiré de sonder préalablement les positions des différents acteurs avant de lancer une idée ou de conclure un accord avec l’une des deux parties ». L’Aleba, syndicat représentant les employés du secteur financier, n’est pas membre de la tripartite mais se dit intéressé de pouvoir y participer. Pour son secrétaire général, Laurent Mertz, il s’agit « d’un modèle relativement unique en son genre ». Qui ne doit peut-être pas évoluer mais qui exige de « sensibiliser à nouveau les citoyens quant à son rôle ». Mais, commente-t-il, pointant le doigt vers le patronat, « sans réelle envie de discuter ensemble, ça ne vaut pas la peine de se rencontrer ».
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
BETTEL DÉTRÔNÉ
Un beau matin, fatigué, Xavier Bettel s’est assis sur le trottoir d’à côté… ou presque. À la tête de la coalition gouvernementale depuis deux ans, le Premier ministre a cédé la présidence du DP à Corinne Cahen le 28 novembre dernier. Visiblement harassé par le poids de la tâche, il laisse le soin à la jeune ministre de guider le parti vers les prochaines échéances électorales.
Lire aussi en page 56
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
COMMUNES
Schifflange, Beckerich, Parc Hosingen et Tandel ont reçu mardi le prix European Energy Award Gold à Leipzig. C’est une première pour le GrandDuché. Le Pacte climat, auquel 95 communes luxembourgeoises ont déjà souscrit, y est pour beaucoup.
ENGLISH SPOKEN
Le Luxembourg vient d’obtenir une 8e place au classement des pays où l’anglais est le mieux parlé dans le monde, hors pays anglophones. Réalisé par l’institut d’enseignement linguistique Education First, ce classement a été établi sur la base des connaissances en anglais de 910.000 adultes provenant de 70 pays de par le monde. Avec un score de 63,45 qui témoigne d’une « très bonne maîtrise », le Luxembourg suit au classement la Suède, les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège, la Finlande, la Slovénie et l’Estonie. Ce top 10 est complété par la Pologne et l’Autriche.
HÔPITAL
Un hôpital militaire spécialisé dans les maladies infectieuses et la traumatologie pourrait être construit au Luxembourg dans le cadre des engagements du pays vis-à-vis de l’Otan. Il devrait aussi pouvoir profiter à la population. Cette structure hospitalière pourrait être construite dans le cadre de l’augmentation de l’effort de défense luxembourgeois vis-à-vis de
l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) et de ses alliés. Elle devrait passer de 0,4 % du produit intérieur brut du pays actuellement à 0,6 % jusqu’en 2020.
DRONES DE GUERRE
Dans le même but d’augmenter ses dépenses liées à l’Otan, le gouvernement poursuit sa stratégie d’investissement dans des technologies militaires qui pourront être réutilisées dans le cadre civil. Le Luxembourg investit 120 millions d’euros dans un programme de drones d’observation. L’investissement sera totalement dépensé au Luxembourg et permettra de donner un premier contrat à LuxGovSat.
FUSION STRATÉGIQUE
Le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, a indiqué en commission parlementaire, le 19 novembre, que l’agence de promotion Luxembourg for Business et l’agence nationale de soutien à l’innovation Luxinnovation ne feront plus qu’une au 1er juillet 2016.
POUSSER LES MURS
Dans l’immobilier de bureau, les neuf premiers mois de l’année enregistrent des résultats plus importants que ceux de l’ensemble de l’année 2014, aussi
bien pour les investissements que pour la location. Selon le rapport trimestriel d’Inowai, avec 139.112 m² loués au cours des trois derniers mois, le bilan des surfaces de bureau mises en location depuis le mois de janvier atteint 223.502 m², contre 205.941 m² sur l’ensemble de l’année 2014.
RECRUTEMENT
Selon les chiffres de la Banque centrale du Luxembourg, au 30 septembre dernier, 25.844 personnes étaient employées dans les différents établissements de crédit recensés au Luxembourg. Cela représente 187 emplois de plus par rapport au 30 juin dernier mais, en valeur annuelle, le chiffre est en recul de 211 unités par rapport au 30 septembre 2014.
HORS LIST
Marc Lemmer a fait le choix de quitter ses fonctions au List à partir du 1er novembre. Juste après la fusion des CRP Tudor et Lippmann, à laquelle il a beaucoup travaillé avec son alter ego Fernand Reinig, Marc Lemmer était devenu chief strategy and innovation officer de la nouvelle structure. Auparavant, il avait été le CEO du CRP Henri Tudor, entre 2009 et décembre 2014.
DIGITAL RIGHTS
À la suite de l’arrêt « digital rights » d’avril 2014, qui a fait voler en éclats la directive européenne sur la collecte et la rétention des données de communications électroniques, l’Ordre des avocats du Barreau de Luxembourg réclame un traitement à part dans la collecte et la rétention massive et indifférenciée des données pour les personnes soumises au secret professionnel. La question concerne aussi les journalistes et les banquiers. Le Syndicat des journalistes-Luxembourg (SJ-L) a, lui aussi, appelé au respect du secret des sources pour les titulaires de la carte de presse. Lire aussi le grand entretien avec Félix Braz en pages 16 à 22
L’UE EN FORME
Selon les prévisions d’automne de la Commission européenne, la reprise économique des « 28 » se poursuit lentement, même si des risques extérieurs menacent. Au niveau du Luxembourg, la Commission s’attend à une croissance de 3,1 % en 2015. Une estimation proche de celle du Statec, l’office national des statistiques, qui parie sur 3,2 %. 038 —
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
UN JUGE SUSPENDU
Le magistrat Sandro Luci, âgé de 45 ans, qui dirigeait jusqu’alors les tutelles, les curatelles ainsi que les sauvegardes de justice, a été suspendu temporairement de ses fonctions. Le juge, qui bénéficie de la présomption d’innocence, est au cœur d’une enquête pour prise illégale d’intérêts. L’enquête judiciaire a été ouverte à la suite d’une dénonciation. Selon les informations de Paperjam.lu, il aurait entretenu des relations préférentielles avec certains avocats auxquels il accordait les tutelles.
800 BORNES
Les 800 installations de recharge qui doivent voir le jour d’ici 2020 seront installées dans 50 % des cas sur les parkings relais situés aux frontières, aux entrées de la capitale ou aux gares. 400 d’entre elles devraient être en place d’ici juillet 2017. Le financement de cette infrastructure nationale sera pris en charge par les gestionnaires de réseaux de distribution, également responsables de l’exploitation et l’entretien de l’infrastructure.
BULLETIN CLIMAT
Dans la lutte contre le changement climatique, le Luxembourg a fait de nombreux efforts, notamment sur ses rejets de gaz à effet de serre (-2,6 %) ou sur sa consommation primaire d’énergie (-10,4 %). Mais il est toujours bon dernier de la classe en Europe dans son recours aux énergies renouvelables. Selon Eurostat, il est encore très loin de son objectif « Europe 2020 » qui a été fixé à 11 %.
INDEX
Raison de la baisse des prix des produits pétroliers et de l’appréciation de l’euro par rapport au dollar, le Statec a annoncé mi-novembre un report à 2016 de la revalorisation automatique de 2,5 % des salaires, traitements et pensions. Sur un an, les tarifs des produits pétroliers ont chuté de 50 % et, entre juillet et novembre, de 15 %.
UN PETIT G9
Xavier Bettel a créé la surprise en annonçant sa volonté de réunir un G9, un sommet des pays européens comptant moins d’un million d’habitants, censé se tenir avant l’été 2016 et permettre aux petits États de mieux faire entendre leur voix dans le concert des nations. Depuis, le Premier ministre a un peu fait machine arrière, tout en gardant l’idée de réunions informelles.
MARC COLAS
Marc Colas (60 ans), ex-administrateur général au ministère d’État et retraité depuis le 1er octobre dernier, siégera au Conseil d’État en remplacement de Françoise Thoma sur le ticket du CSV. Jean Guill, qui quittera la CSSF à la fin de l’année, était aussi candidat.
LES BONS COMPTES
La Cour des comptes a publié le 25 novembre son rapport général sur le projet de loi portant règlement du compte général de l’État de l’exercice 2014. Les recettes et les dépenses de l’État ont légèrement dépassé les prévisions entérinées par le budget définitif. Au total, le solde budgétaire s’est amélioré.
SAGES DOUTES
Le Conseil d’État a rendu son avis sur le projet de loi introduisant la sàrl à 1 euro dont l’objectif est de faciliter la création de sàrl et d’en réduire les coûts pour stimuler l’esprit d’entreprise. Tout en précisant soutenir ce but, il émet des doutes sur le fait que cette structure soit en mesure de remplir l’objectif qui lui est fixé.
ACCORD BENELUX
Les ministres belge, luxembourgeois et néerlandais se sont engagés, le 1er décembre, à étudier la question des restrictions territoriales dans le commerce. Objectif : permettre aux commerçants de s’approvisionner là où ils le souhaitent pour alléger la facture des consommateurs.
BUDGET CONFORME
PERSPECTIVES 2016 La Chambre de commerce, dans ses perspectives économiques pour 2016, considère que le pays, pour se maintenir et progresser, devra continuer à accélérer la mise en œuvre de réformes, tout en poursuivant sa stratégie de diversification économique. Elle évoque une réforme indispensable de la fiscalité des entreprises pour rétablir la compétitivité de ces dernières en évitant une explosion de leurs charges fiscales et des mesures de simplification pour les PME.
Le budget luxembourgeois a passé avec succès l’analyse détaillée de la Commission européenne quant au respect des exigences du pacte de stabilité et de croissance. Avec le Luxembourg, quatre autres pays seulement de la zone euro – l’Allemagne, l’Estonie, les Pays-Bas et la Slovaquie –, respectent le principe d’un déficit budgétaire qui se situe sous la barre des 3 % du PIB. Janvier 2016 —
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
S E R V I C E D E R E N S E I G N E M E N T D E L’ É T A T
Une juge pour recadrer le SRE VÉRONIQUE POUJOL |
ÉRIC CHAPUIS
Doris Woltz, 53 ans, procureur d’État adjointe, a été
nommée à la tête du Service de renseignement de l’État.
Portrait d’une femme de caractère dont la venue devrait contribuer à remettre le renseignement luxembourgeois sur les rails.
L
es attentats du 13 novembre à Paris ont donné aux paroles livrées 11 jours plus tôt par Patrick Heck, le patron du Service de renseignement de l’État jusqu’à la fin de l’année, un éclairage singulier. Après cinq ans à la tête du SREL et les deux années chaotiques entre 2012 et 2013, il « n’a plus envie », a-t-il admis au micro de la radio 100,7. Patrick Heck est pressenti pour prendre la direction de la Défense, fonction qui requiert un certain degré de testostérone, de courage et d’énergie. Le directeur du service (qui changera son appellation en SRE, une fois la réforme votée) qui capitule ainsi publiquement, alors que le Luxembourg a placé le curseur sécuritaire au niveau 2 d’alerte, sur une échelle de 4 – ce qui signifie qu’il existe une « menace réelle » d’attentats bien qu’elle reste abstraite –, et que le flux des réfugiés venant d’Irak, de Syrie ou d’ailleurs, en dehors du programme officiel d’accueil, réveille des réflexes identitaires, cela relève de la faute professionnelle, ou à tout le moins d’un certain amateurisme. Guère mieux, l’impression laissée par la procédure de nomination de Doris Woltz, qui doit lui succéder le 1er janvier prochain : la magistrate a été désignée le 30 octobre, deux semaines avant que l’annonce de recrutement soit publiée. Les confidences de Patrick Heck sont arrivées au plus mauvais moment. L’enquête judiciaire, visant trois ex-agents du renseignement, dont le précédent « patron des espions » Marco Mille, ferait du surplace. Personne n’a encore été inculpé formellement après deux ans d’enquête. Certaines écoutes du Srel prétendument illégales ne le seraient pas et le fameux CD crypté d’une conversation entre l’ancien Premier ministre Jean-Claude Juncker et 040 —
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le Grand-Duc Henri au Palais restera sans doute aussi mystérieux que le sont les commanditaires.
Souffler n’est pas jouer
Les anciens « parias » du Srel, auxquels l’enquête parlementaire de 2013 a fait porter une partie de la responsabilité des dysfonctionnements, ne se gênent plus désormais pour souffler sur les braises, mettant en cause l’inertie du service. Frank Schneider, l’ancien chef des opérations du Srel, ne s’est pas fait prier en se faisant offrir par RTL une tribune au lendemain des attentats de Paris, dans laquelle il accuse le trio Alex Bodry (LSAP), François Bausch (Déi Gréng) et Xavier Bettel (DP), d’avoir en quelque sorte émasculé le service. « Aujourd’hui, a-t-il commenté, à cause de la stratégie de Bodry-Bausch-Bettel, nous avons un service de renseignement qui ne fonctionne plus. Le SRE, tel qu’on le nomme maintenant pour le différencier du Srel, doit remplir plus de formulaires pour ses gens, mais ne peut pas faire ce pour quoi il a été créé : le renseignement. » Et d’appeler, par son prénom, le chef du renseignement à se réveiller et à accueillir son offre de services : « Je suis là pour toi, si tu as besoin d’aide et naturellement aussi pour Madame Woltz. » André Kemmer, lui, a eu les honneurs de la Revue. Les deux hommes, rompus à la barbouzerie, mais ayant quitté le Srel par la petite porte, se cherchent une nouvelle légitimité. Avec quel autre agenda que celui de retrouver leur honneur ? Il n’y a aucune chance que la procureur d’État adjointe, Doris Woltz, qui prendra le relais de Patrick Heck le 1er janvier 2016, saisisse la perche tendue par l’ancien chef des opérations du Srel.
DORIS WOLTZ EN QUELQUES DATES 1981-1986 Études universitaires à l’Université libre de Bruxelles (ULB), licence (master – bac+5) en droit 1987-1990 Avocate au Barreau de Luxembourg 03 / 1990 Attachée de Justice 10 / 1990 Juge au tribunal d’arrondissement de Diekirch 1991-2000 Juge d’instruction au tribunal d’arrondissement de Luxembourg 2000-2010 Juge d’instruction directeur au tribunal d’arrondissement de Luxembourg 09 / 2010- Procureur d’État adjointe auprès du parquet de Luxembourg. Dans cette dernière fonction, elle est responsable de la Cellule de renseignement financier (CRF), ainsi que du département de la protection de la jeunesse
D’abord parce que l’image brouillée qu’il veut donner du Service de renseignement et de son efficacité n’est sans doute qu’apparente. Car moins on parle du service, mieux c’est. Ensuite parce que le cadre légal du service aura été réformé et ne laissera aucune place à l’improvisation ni aux expéditions telles qu’elles furent initiées sous les mandats de Charles Hoffmann, ancien officier de l’armée, ou de Marco Mille, issu du ministère des Affaires étrangères, qui lui avait succédé en 2003.
Redorer le blason
Le choix de Doris Woltz, 53 ans, est ce qui peut arriver de mieux au SRE et à ses 65 agents officiels, pour redorer un blason terni auprès de la population et des principales institutions du pays, à commencer par la justice. Doris Woltz connaît les ressorts et anciens réflexes du service par cœur. Lorsqu’elle dirigeait le cabinet d’instruction, de 2000 à 2010, et même depuis le début des années 1990, lorsqu’elle a rejoint le cabinet d’instruction, elle a eu affaire aux agents du renseignement qui ont défilé dans son bureau, entre confidences, interrogatoires, mensonges et prises de tête, notamment dans le cadre du dossier Bommeleeër, l’enquête sur les poseurs de bombes à la fin des années 80. Ce sont surtout ses relations conflictuelles avec Charles Hoffmann, l’ancien patron du service de sûreté, que l’histoire retiendra sans doute, ainsi que la première perquisition que la magistrate ordonna en 2003 dans les locaux du Srel. Outre l’affaire du Bommeleeër, Doris Woltz a instruit les très médiatiques dossiers du Castel, nom d’un ancien bordel de la capitale fréquenté par le Tout-Luxembourg, et de « Panama
ÉCONOMIE & POLITIQUE
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
Charlie », le patron d’une fiduciaire condamné à 20 ans de prison pour avoir tenté d’assassiner l’industriel autrichien Gaston Glock en 1999. « On ne la lui fait plus ; elle a tellement l’habitude des gens qui mentent », signale l’avocat et ancien juge d’instruction directeur André Lutgen, qui a travaillé avec Doris Woltz dans les années 90. Il décrit son « fort caractère » et son « énergie » teintée d’une certaine brusquerie : « Ils auront de quoi faire avec elle. » « C’est une grande professionnelle. Elle fut une très bonne juge d’instruction. Elle sera une excellente cheffe là où elle sera, relève pour sa part l’avocat et futur bâtonnier Me François Prum. Je la vois très bien à sa place à la direction du Service de renseignement. Et ce n’est pas un petit coup de vent qui la fera tomber », poursuit-il. L’autorité n’est donc pas ce qui lui manque. Depuis qu’elle a rejoint le Parquet en 2010, on dit que c’est elle qui dirige la maison, alors qu’officiellement, le patron s’appelle Jean-Paul Frising. « Sans en avoir le titre, elle était procureur », confirme un proche sous couvert de l’anonymat. Son avancement dans la magistrature semblait bloqué après la nomination de Jean-Paul Frising d’abord, puis plus récemment ( juillet 2015) de Martine Solovieff comme procureur général d’État. S’imposer dans la magistrature comme Doris Woltz l’a fait ne lui garantit pas pour autant qu’elle saura s’adap042 —
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ter à son nouvel environnement où elle devra manager une « entreprise » en rebranding de plus de 65 personnes. Les paradigmes vont changer : si la justice agit dans le respect de la présomption d’innocence, le service de renseignement, lui, se meut, dans le cadre opposé de la présomption de culpabilité.
« C’est une grande professionnelle. Elle fut une très bonne juge d’instruction. Elle sera une excellente cheffe là où elle sera. » Me François Prum Avocat et futur bâtonnier
Changement de cadre
Doris Woltz ne doit surtout rien à personne, ce qui lui donnera les mains libres pour agir dans un cadre législatif profondément changé, si la réforme du SRE arrive à passer le cap du parlement avant la fin de l’année. Sa nomination n’a rien d’un renvoi d’ascenseur. Politiquement, on lui prête plus d’affinités à gauche qu’à droite mais elle n’est pas encartée. « Elle n’a pas de préjugés et elle ne sera pas à la botte des politiques », renchérit Me François Prum. La magistrate a longtemps été un membre actif du Cercle François Laurent, « un cercle d’étude juridique, de discussion et de réflexion ayant pour but de promouvoir et de défendre, dans un esprit de libre examen, les principes de liberté, de laïcité et de progrès social », selon les statuts de l’association publiés sur internet. Un cercle de « libres penseurs » aux antipodes, par exemple, de la Conférence SaintYves, groupement professionnel d’avocats et de juristes revendiquant leur appartenance catholique. Le mandat de Doris Woltz devrait démarrer dans un cadre législatif rema-
nié, après des années d’errance, résultat d’une loi de 2004 aussi mal rédigée que mal interprétée. La réforme controversée du SRE est sur le métier depuis deux ans et donne lieu à des débats interminables sur l’étendue des missions qui lui seront assignées et de ses moyens d’investigation, comme les infiltrations et l’usage de pseudonymes. L’intelligence économique, qui donna lieu aux dérives du milieu des années 2000, ne devrait plus faire partie des missions de ses agents. Le gouvernement a fait savoir dans le cadre des travaux de la commission des institutions et de la révision constitutionnelle qu’il apportera « une réponse législative adaptée au domaine de l’intelligence économique » qui constitue « un secteur économique privé à part et distinctif de la mission souveraine de la sécurité nationale devant être orientée directement par l’État par le biais de ses prérogatives de puissance publique ». Le rôle du SRE sera « défensif aussi bien dans le domaine économique que dans les autres domaines », résume un procès-verbal de commission. « En matière économique, le SRE ne fait que se baser sur des sources qui sont à 90 % des sources ouvertes, de sorte qu’il serait plus judicieux pour le gouvernement de s’adresser aux ambassades compétentes au lieu du SRE », souligne le document, ajoutant que « le gouvernement a toujours la possibilité de s’adresser à des cabinets professionnels œuvrant dans ce domaine, et étant mieux outillés que le SRE ». La réforme du renseignement a été critiquée jusque dans les rangs des magistrats. L’ancien procureur général d’État, Robert Biever, avait jugé « inadmissible dans un pays qui se veut démocratique d’accorder à un service secret des moyens d’investigation qu’on refuse à la police respectivement aux juridictions dont le travail est ouvert et transparent et fait l’objet à juste titre d’un contrôle pointilleux. (…) Il convient de veiller à ce qu’en aucun cas le service secret ne dispose de moyens d’investigations auxquels un service secret peut avoir recours mais pas la justice. » Le recadrage du SRE et la venue d’une ancienne juge d’instruction à sa tête pourraient lever les dernières ambiguïtés ainsi que la suspicion qui pesait sur ses activités. Et donner le souffle qui manquait jusque-là pour assurer la sécurité extérieure de l’État. EN RÉSUMÉ
Doris Woltz va diriger à partir du 1er janvier 2016 le Service de renseignement de l’État. Le choix d’une ancienne juge d’instruction, de surcroît de la trempe de cette femme de caractère, est plutôt judicieux, alors que la réforme de la loi de 2004 sur le SRE, sur le métier depuis plus de deux ans, reste controversée.
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LITIGES DE L A CONSOMMATION
Un nouveau médiateur à l’horizon CA M I L L E F R AT I
Le Luxembourg s’apprête à transposer une directive européenne de 2013 sur le règlement extrajudiciaire des litiges liés à la consommation.
Un Service national du médiateur de la consommation
doit voir le jour pour traiter les dossiers qui ne seraient pas couverts par les entités sectorielles déjà opérationnelles.
L
a Commission européenne les entités copilotées par l’Union luxemtente depuis plusieurs années bourgeoise des consommateurs (ULC) de favoriser l’essor du règle- et des associations professionnelles : le ment extrajudiciaire des médiateur en assurances, la Commislitiges, qui consiste à amener deux par- sion luxembourgeoise des litiges de netties en conflit à chercher une solution à toyage à sec et du textile et la Commission l’amiable afin d’éviter des démarches luxembourgeoise des litiges de voyages. judiciaires longues et Le Centre de médiation coûteuses. Les recomcivile et commerciale mandations de la Com(CMCC) a une portée mission de 1998 et plus générale mais 2001 n’ayant pas eu les repose sur une défini« Il faut voir effets escomptés, c’est tion stricte de la médias’il apporte une avec une directive que tion : le médiateur, un Bruxelles a récidivé en avocat ou un expert, plus-value. » ne doit pas proposer 2013. Au Luxembourg, le projet de loi devrait de solution et est rémuGuy Goedert ULC passer en début d’annéré à taux plein par née 2016 devant la les parties. Toutes ces Chambre des députés. entités, sauf le CMCC, Plusieurs entités de règlement extraju- ont en commun de proposer leurs serdiciaire des litiges existent déjà au vices à titre gratuit avec, in fine, une soluGrand-Duché dans certains secteurs : la tion à l’amiable entre le professionnel Commission de surveillance du secteur et le consommateur. Elles peuvent donc financier (CSSF) pour les banques et les aspirer à devenir des « entités qualifiées » PSF, l’Institut luxembourgeois de régu- au sens du projet de loi. « C’est une bonne lation (ILR) pour les télécommunications chose que le projet de loi définisse le cadre (téléphonie, internet, télévision...), dans lequel les organes vont fonctionner », l’énergie et les services postaux. La commente Guy Goedert, administrateur Fegarlux dispose d’une commission chargé de direction de l’ULC. Les entités interne dédiée aux litiges entre les gara- qualifiées devront également offrir un gistes et les consommateurs. Il y a encore site internet étoffé qui détaille la procé-
4.726
dossiers ouverts par l’ULC en 2014 dont 920 pour le secteur du bâtiment.
702
dossiers clôturés par la CSSF en 2014 dont 400 sans son intervention directe. Elle a rendu 105 avis favorables aux professionnels et 69 solutions à l’amiable. 46 % des litiges concernaient les services de paiement par voie électronique.
20
dossiers traités par le CMCC chaque année.
12 à 15
cas examinés par la Commission luxembourgeoise des litiges de voyages chaque année. La quasi-totalité se règle à l’amiable.
100
cas reçus par l’ILR chaque année. Plus de la moitié de ceux-ci concernent les communications électroniques, devant l’énergie et les services postaux.
dure à suivre et laisse la possibilité de saisir l’entité en ligne. Le Luxembourg doit aussi créer une entité dite résiduelle, qui sera chargée de traiter les cas délaissés par les entités qualifiées. Il s’agira du Service national du médiateur de la consommation. La première ébauche du projet de loi imaginait un groupement d’intérêt économique copiloté par l’UEL (Union des entreprises luxembourgeoises) et l’ULC. Devant l’opposition des chambres patronales et la tiédeur de l’ULC, la commission de l’économie a finalement placé le médiateur sous l’autorité du ministère de l’Économie. De ce fait, il s’agira d’un service gratuit pour les consommateurs comme pour les professionnels. Mais il ne pourra pas solliciter l’avis d’un expert. Les chambres patronales craignaient que « certaines parties bien informées puissent profiter de cette disposition pour faire effectuer une expertise aux frais des finances publiques ». En pratique, un consommateur ou un professionnel pourra saisir le médiateur si une première tentative de discussion avec son opposant n’a pas abouti. Le médiateur examinera la requête et, s’il la juge recevable, recueillera les documents nécessaires des deux parties et les réunira pour trouver un arrangement. La proposition formulée par le médiateur ne s’imposera pas aux parties mais pourra être homologuée par le juge compétent. Après 11 mois de procédure législative, il reste un écueil que le Conseil d’État a soulevé dans son avis complémentaire du 24 novembre : le Service national du médiateur sera composé de fonctionnaires ou d’agents d’État, ce qui ne respecte pas les « critères précis quant à l’indépendance et l’impartialité » exigés par la directive. La commission de l’économie doit résoudre cette difficulté pour dissiper l’« opposition formelle » des Sages. En tout cas, le médiateur est attendu au tournant – à charge pour lui de réussir son entrée avec une communication soignée. Nul ne sait pour l’instant combien de demandes il aura à traiter. Les chambres patronales craignent qu’il ne soit submergé. Pour Guy Goedert, « il faut voir s’il apporte une plus-value » par rapport au service contentieux de l’ULC. D’ores et déjà, Guy Goedert émet des doutes concernant les litiges dans le bâtiment et l’artisanat. « Ce sera difficile pour le médiateur de trouver une solution à des litiges très techniques » puisqu’il n’aura pas accès à des experts indispensables pour évaluer la cause et le danger d’une fissure ou la qualité d’un crépi. EN RÉSUMÉ
Le Luxembourg étoffe son offre de règlement extrajudiciaire des litiges en introduisant un médiateur chargé des litiges de la consommation qui ne seraient pas couverts par les organes sectoriels comme la CSSF ou l’ILR.
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192,30 g/kWh 0,33 mg/kWh
ÉCONOMIE & POLITIQUE
LÉGISL ATION EUROPÉENNE
Couvrir les voyageurs en ligne A L A I N D U CAT
Éviter les désagréments liés aux
achats de voyages en ligne: les eurodéputés ont adapté la réglementation qui avait 25 ans d’âge.
Au Luxembourg, en 2014, plus de la moitié des voyages de loisirs ont été organisés par internet.
M
arc Tarabella, eurodéputé belge en charge de la protection des consommateurs, le rappelait juste après les votes intervenus au Parlement européen, fin octobre dernier : « 67 % des citoyens européens pensaient être protégés lorsqu’ils achètent des voyages à forfait en ligne… Or ce n’était pas le cas. » Et pour cause, la législation en la matière datait de 1990 et ne prenait aucunement en compte ce type de service en ligne, qui représente pourtant aujourd’hui près d’un voyage sur quatre en Europe. Selon une enquête menée au Luxembourg par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Statec), « en 2014, 55 % des voyages de loisirs ont été organisés, entièrement ou partiellement, par internet ». 16 % desdits voyages avaient été réservés intégralement (transports et hébergement) en ligne, 25 % avaient eu recours au web pour la réservation de l’hébergement seul, 14 % pour le déplacement seul. Cette même étude du Statec évaluait à 307.000 le nombre de résidents ayant effectué un voyage d’au moins quatre nuitées. À l’échelle européenne, ce sont, dixit Marc Tarabella, 138 millions de consommateurs utilisant ces voyages combinés qu’il fallait « mieux 046 —
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protégér (pour) leur éviter, par exemple, les désagréments liés à une augmentation de prix non justifiable, à la faillite de l’opérateur, à des changements horaires exagérés ou en cas d’événements imprévus ». Les données d’Eurostat mises en avant par l’eurodéputé parlent même de « près de 200 millions de citoyens européens visitant chaque mois un site de voyage sur internet ». Une fois les constats posés, les parlementaires européens ont donc voulu placer un rideau de protection pour ces « nouveaux consommateurs » aimant les voyages à forfait et leur réservation en ligne. Et de solides avancées ont été obtenues. Ainsi, les voyageurs auront le droit d’annuler un forfait si son prix augmente de plus de 8 % sans justification. De leur côté, les organisateurs de voyages devront obtenir « une protection contre l’insolvabilité » : une assurance spécifique permettrait d’apporter la garantie que les voyageurs, dont le tour-opérateur par exemple fait faillite pendant leurs vacances, soient totalement remboursés et rapatriés ! Les eurodéputés sont allés plus loin. Notamment en soulignant que l’organisateur doit « prendre en charge un séjour de trois nuits si le voyageur ne peut effectuer le trajet retour pour une raison inévitable tel qu’un acte terroriste ou une catastrophe naturelle ». La notion de « circonstances exceptionnelles » se retrouve dans la faculté d’annuler un voyage sans frais, en cas de terrorisme, de guerre civile, d’épidémie, de catastrophe naturelle. Ou alors « quand les modifications imposées par l’organisateur sont trop importantes », par exemple si le changement unilatéral des heures de départ et d’arrivée impose des coûts supplémentaires au client…
Le délai de prescription pour le dépôt d’une plainte a été doublé, passant à deux ans. Les nouvelles dispositions européennes stipulent encore qu’un transfert vers le nom d’un autre voyageur est possible, « pour autant que la demande soit faite maximum sept jours avant le départ ». Et si cela devait engendrer des coûts supplémentaires, l’organisateur du voyage serait tenu de les justifier au préalable. Pour Marc Tarabella, « il était temps de dépoussiérer la législation européenne. Nous avons voulu faire en sorte que les vacanciers qui combinaient leurs propres ‘forfaits’ vacances à partir de services de voyage vendus en ligne deviennent mieux protégés. Car ils ne bénéficiaient pas de la même couverture que ceux qui passent par des agences de voyages traditionnelles. » Pour l’heure, la Commission luxembourgeoise des litiges de voyage (CLLV) se charge de ces matières. L’organe de médiation est chargé de « trouver un règlement extrajudiciaire aux plaintes des consommateurs relatives à des voyages, vacances ou circuits à forfaits conclus via des agences de voyages situées au Grand-Duché ». La CLLV se réunit une fois par mois et examine entre 12 et 15 cas par an. La quasi-totalité se règle à l’amiable. Quel sera l’impact de la nouvelle orientation européenne ? Les États auront en tout cas un délai de 24 mois à partir de la publication du texte pour la transposer en droit national. EN RÉSUMÉ
La consommation de voyages a changé et elle passe beaucoup par les réservations en ligne. Le droit européen s’adapte. Le marché luxembourgeois devra suivre.
S H U T T E R S TO C K
L’ É RU PTION DU E YJ AFJ ALLAJ ÖKU LL en 2010 a rendu célèbre ce volcan islandais par les désagréments causés aux voyageurs. C’est le genre de cause exceptionnelle qui pourra être invoquée.
ÉCONOMIE & POLITIQUE
TOUR OPER ATORS
Une situation moins déséquilibrée A L A I N D U CAT |
La future
réglementation en faveur des consommateurs de voyages en ligne est vue comme une opportunité par le TO du groupe Luxair.
LuxairTours, face à la concurrence des opérateurs online, parlera d’égal à égal.
O
SV E N B E C K E R
pérateur majeur sur le marché luxembourgeoi s et fronta lier, LuxairTours se prépare à sortir d’une année 2015 où le contexte international n’a pas servi l’activité de voyages à forfait réservés – ou annulés – par les vacanciers. Dans son rapport d’activités 2014, LuxairTours constatait un recul de 1,4 % du nombre de voyages forfaitaires par rapport à 2013. À l’époque, cette baisse s’expliquait principalement par l’arrêt des vols à destination du Cap-Vert l’été et de Bodrum, l’arrêt des vols au départ de Vatry en France et au recul des ventes pour les destinations égyptiennes… depuis lors, encore davantage mises à mal, en plus d’une Tunisie qui bat de l’aile, pour des raisons similaires de contexte international. Là-dessus, une nouvelle donne se prépare pour le secteur. Les changements réglementaires européens (lire page 46) présagent des mesures à prendre par les tour-opérateurs, singulièrement les spécialistes du booking en ligne : gestion du risque, assurances spéciales, provisions en cas de dommages, devraient faire partie du paysage à terme. LuxairTours s’en féliciterait plutôt. « Pour nous, explique le porte-parole du groupe, la nouvelle législation européenne aura pour effet, le moment venu, de créer une situation moins déséquilibrée par rap-
port aux agences de voyages en ligne, qui devront elles aussi à l’avenir assumer leur responsabilité à l’égard du consommateur en cas de problème sur place, de garantie financière, etc. » LuxairTours voit dans ce règlement « une opportunité, en ce qu’il va introduire de nouvelles contraintes pour nos concurrents en ligne, en les soumettant à celles qui valent déjà aujourd’hui pour nous ». L’opérateur luxembourgeois de référence sera donc dans le fameux « level playing field » où les concurrents peuvent se regarder dans les yeux. En effet, la filiale du groupe Luxair considère que « l’avènement des agences de voyages en ligne a créé une situation dans laquelle les tour-opérateurs comme LuxairTours sont de fait désavantagés, étant soumis par la réglementation à des contraintes à l’égard du consommateur auxquelles échappent largement jusqu’ici ces agences en ligne ». Pour autant, LuxairTours ne considère pas que son activité actuelle de vente de forfaits en ligne se verra menacée. « Sauf rares exceptions, le client en ligne a absolument le même produit qu’en agence, avec les mêmes garanties et conditions », explique encore le porte-parole de la compagnie. La préparation suivra le calendrier, nul n’ignorant dans le secteur que, concernant l’entrée en vigueur de la réglementation, les États auront un
délai de 24 mois à partir de la publication du texte (qui n’est pas encore intervenue) pour transposer ces règles en droit national. LuxairTours se dit déjà prêt. « Ce règlement nous concernera dans un futur proche dès lors que nous vendrons des ‘X-Packages’ générés de manière dynamique », souligne notamment le TO, où l’on précise d’emblée : « Dans tous les cas de figure, nous respecterons bien entendu scrupuleusement la réglementation et continuerons de considérer le respect des intérêts de nos clients comme une priorité. » En 2014, l’année avait été de consolidation pour LuxairTours avec une légère augmentation des capacités (+2 %) et une stabilité relative du nombre de voyageurs (-0,4 %). Le tour-opérateur avait cependant bien amélioré sa rentabilité grâce à une augmentation de ses recettes unitaires et à une intensification de son activité charter. Celle-ci avait alors connu une nouvelle progression (+22 % en 2014) après une croissance déjà impressionnante en 2013 (+49 %). En 2014, LuxairTours avait assuré la commercialisation de 4.679 vols, et 591.362 passagers avaient choisi LuxairTours pour leurs vacances (voyages forfaitaires ou vols secs). Au final, le TO affichait un chiffre d’affaires à 242 millions d’euros (+1,5 %) et améliorait au passage sa rentabilité de 7 %. C’est dire si l’activité, tellement sensible aux fluctuations du monde, suivra les pérégrinations de concurrence au plus près. EN RÉSUMÉ
La prochaine réglementation d’inspiration européenne en faveur des consommateurs de voyages en ligne est vue comme une opportunité par LuxairTours. Le désavantage concurrentiel par rapport aux pure players du booking en ligne sera gommé.
PA S S A G ERS LuxairTours assure plus de 4.600 vols et est le TO choisi par près de 600.000 voyageurs l’an passé.
4.679
C’est le nombre de vols dont LuxairTours a assuré la commercialisation en 2014.
600.000
C’est le nombre de passagers qui avaient choisi LuxairTours pour leurs vacances en 2014.
242 Mios
C’est le chiffre d’affaires de LuxairTours affiché pour 2014.
Janvier 2016 —
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
DROITS INTELLECTUELS
Défendre les artistes locaux F LO R E N C E T H I BAU T|
Asbl fondée en
MIKE ZENARI
F
ondée en 2003 en tant qu’asbl, Luxorr, alias Luxembourg Organization For Reproduction Rights, agit depuis lors en tant qu’organisme de gestion collective des droits d’auteur. Aujourd’hui complet, le panorama en matière de création artistique se compose de l’Algoa (1999), qui gère le contenu audiovisuel, de la Sacem Dans un contexte (2003), qui se centre sur le contenu musioù le contenu est cal, de Luxorr, responsable des œuvres de plus en plus littéraires et assimilés, dont les articles éclaté, plusieurs de presse et la photographie, et de la canaux le lui SACD (2013), la petite dernière représenpermettent: site tée par la Sacem, qui traite des droits des web, Lord TV et productions dramatiques. « Le Luxembientôt Lord II et bourg a été un des derniers pays à se doter MyLord, une app de telles structures. Avant notre création, mobile. aucun organe ne protégeait vraiment les artistes. Il était urgent de s’organiser pour «On se cache trop défendre leurs productions », se remémore souvent derrière Romain Jeblick, directeur de Luxorr une fausse depuis les débuts. Répondant à toute complexité.» demande via son site web, l’asbl compte aujourd’hui parmi ses clients toutes sortes de médias, du Tageblatt au Wort, en passant par le Lëtzebuerger Journal. Comme ses homologues, sa raison d’être est de permettre l’exploitation de certaines œuvres en échange du paiement d’une redevance. « Le respect des droits d’auteur ne concerne pas seulement les artistes, mais l’éco« Dans toute société nomie dans son ensemble. Dans toute société de l’information, ce de l’information, sont les contenus qui comptent. ce sont les contenus Il est crucial de les valoriser. Les règles sont claires et doivent être qui comptent. » connues de tous. On se cache trop souvent derrière une fausse comRomain Jeblick plexité. » C’est la loi du 18 avril Luxorr 2001 sur le droit d’auteur, les droits voisins et les bases de données qui fixe le cadre de référence et garantit à tout artiste le droit exclusif d’autoriser la reproduction et la consommation publiques de son œuvre. 2003, Luxorr a pour ambition de protéger l’écrit sous toutes ses formes, les arts visuels et la photographie.
Approche multifacette
Abritée au sein de la CLC à ses débuts, Luxorr dispose toujours de trois missions phares en plus de l’impérative veille réglementaire : l’attribution de licences d’utilisation des droits (reproduction publique ou privée, prêt public) ; l’information et la sensibilisation du public, 048 —
Pour Romain Jeblick, il était urgent de s’organiser pour défendre les productions artistiques.
— Janvier 2016
ainsi que la promotion culturelle des œuvres locales. Lord, ou Luxembourg for Content, est sa plateforme cœur. Elle répertorie, glossaire à l’appui, les œuvres protégées et leurs créateurs. « Notre optique a toujours été de faciliter la vie des utilisateurs et des ayants droit, indique Roman Jeblick. Pour ce faire, nous devons réexpliquer nos missions en permanence. C’est presque devenu un travail à temps plein. » Suite à l’exposition des TIC, qui occasionnent un éclatement des contenus sur les réseaux sociaux, les sites ou les blogs, la charge de travail ne diminue pas. L’association, qui n’emploie actuellement que deux personnes à temps plein, recourt fréquemment à des prestataires externes et noue différents partenariats, y compris avec des acteurs étrangers. Au total, elle collabore avec environ 300 ayants droit. Pour toucher plus d’écrivains, journalistes, poètes ou encore photographes, l’association a progressivement construit une philosophie multicanale. 2015 s’inscrira comme une grande année. Outre l’installation du siège opérationnel à Rollingen, un nouveau logo et un espace d’accueil proposant une bibliothèque de contenus protégés, sorte de vitrine de la création locale, et un studio vidéo flambant neuf, Luxorr a lancé cet automne Lord TV, première étape d’un changement plus vaste, une chaîne accessible sur les canaux 806 (live) et 980 (VOD) de la Post réunissant une mine d’informations, ainsi que des lectures, reportages et interviews d’artistes.
« Nous allons mettre à disposition des contenus linéaires et de la VOD. Notre programmation propose de la littérature et l’édition. Les œuvres picturales ou photographiques viendront s’ajouter et, plus tard, l’ensemble du champ culturel aussi. L’idée est bien d’améliorer la visibilité de l’édition luxembourgeoise et de montrer toute la richesse culturelle du pays. » L’accent est plus que jamais mis sur la modernisation des services. Un nouveau site web viendra compléter le tableau en 2016. « Notre concept est inédit au niveau mondial, dévoile Romain Jeblick. Actuellement off line, le système, sorte de Lord II, permettra de voir les contenus et d’en acquérir les droits, primaires et secondaires, au même endroit. L’objectif est de rendre l’offre légale plus accessible et plus abordable. L’objectif est aussi de se défendre face aux géants américains comme Google ou Facebook, qui ne respectent pas toujours les droits d’auteur. Nous voulons redonner le pouvoir aux producteurs de contenus. » Pour toucher les créateurs où qu’ils soient, l’asbl planche également depuis plusieurs mois sur MyLord, une application mobile, qui sera aussi disponible au printemps prochain. YouLord, un concours pour les créatifs, sera organisé en parallèle d’ici quelques mois. EN RÉSUMÉ
En 12 ans d’existence, Luxorr a constuit pas à pas une approche multicanale au plus près des artistes. Avec une utilisation du contenu de plus en plus éclatée, croiser les approches est essentiel.
SUMO
LINE HELLEPUTTE
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IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS
En quête du taux gagnant CA M I L L E F R AT I
ISL 20 %
La tendance mondiale et européenne est
à une baisse progressive du taux d’imposition des sociétés.
Au Luxembourg, le gouvernement marche sur des œufs entre équité fiscale et désir de compétitivité.
L
e taux d’imposition moyen sur les sociétés s’élevait en 2015 à 23,68 % selon l’étude a n nu e l l e d e K P M G s u r 145 pays. Soit plus de 15 points de moins qu’il y a 20 ans. De fait, ce taux moyen a dévissé en 1996 sous l’effet de l’ouverture des ex-pays de la zone d’influence soviétique, avant de connaître une baisse progressive qui s’accélère aujourd’hui. L’introduction des règles internationales inspirées par le projet Beps (lutte contre l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices) de l’OCDE devrait en effet, par ricochet, provoquer une réduction supplémentaire du taux moyen mondial. Son initiateur, Pascal Saint-Amans, vise une « compétition fiscale juste », une fois que seront limitées les déductions et exonérations possibles – celles-là mêmes qui justifiaient des opérations plus ou moins complexes, tout en restant légales, destinées à déclarer des bénéfices dans tel pays pour se voir appliquer un régime fiscal plus favorable. Ce faisant, pour Flora Castellani, directrice Fiscalité chez KPMG Luxembourg, « les pays vont devoir aller vers un élargissement de la base imposable et vers une baisse des taux ».
Un risque immédiat
Plusieurs pays ont déjà pris la mesure des changements à venir : le RoyaumeUni, dont le taux s’affichait encore à 24 % en 2012, a enregistré deux baisses successives en 2014 et 2015 et annonce un taux à 18 % d’ici 2020. Le Danemark, l’Espagne, le Portugal ou encore le Japon ont également baissé leur taux cette année. La Suisse envisage une baisse importante des taux cantonaux. Seuls les pays à taux faible comme l’Irlande (12,5 % depuis 2003) ne bougeront pas. Avec ses 29,22 % d’impôt sur les sociétés, le Grand-Duché reste au-dessus de la moyenne de l’OCDE (25,65 %) 050 —
— Janvier 2016
et « plus de 10 % au-dessus du taux anticipé pour les prochaines années au Royaume-Uni », souligne Sébastien Labbé, associé et chef du département Fiscalité chez KPMG Luxembourg. « Il est évident que le Luxembourg aussi doit faire quelque chose » pour suivre le mouvement, avait commenté le ministre des Finances, Pierre Gramegna, en annonçant une « baisse progressive » du taux nominal lors de la présentation du budget 2016 en octobre. À la clé, l’espoir d’une compétitivité dopée. La Chambre de commerce cite une estimation de l’OCDE selon laquelle, « sur la base de 31 études empiriques, une variation de 1 % du taux de l’impôt des sociétés induit en moyenne une variation de sens opposé des investissements directs étrangers entrants, à raison de quelque 3,7 %, ce qui met en évidence le fort effet de levier associé à une telle mesure ». Reste à connaître l’ampleur de cette réduction du taux d’imposition des sociétés par le gouvernement Bettel. « Pour des raisons tant politiques qu’économiques, il faudra probablement arriver à une situation dans laquelle l’équilibre du budget restera préservé, avance Sébastien Labbé. L’élargissement de la base devra donc permettre de couvrir le manque à gagner consécutif à la réduction du taux, en sachant que réduire le taux va attirer a priori des nouveaux investisseurs et donc des contribuables au Luxembourg, ce qui aura un effet bénéfique sur le budget à terme. » Pour autant, cela risque de ne pas être suffisant. « Ce n’est pas avec un taux global supérieur à 20 % que le Luxembourg restera compétitif dans un environnement post-Beps », juge Sébastien Labbé. « Il faudrait essayer d’être plus courageux et aller sur un taux de 18 % dans un premier temps, avec peut-être une seconde étape à 15 %, IRC et ICC confondus, selon le contexte économique et international. » En attendant, il faut jouer serré. « Étant donné que les autres
pays évoluent, s’il n’y a pas de réaction du côté luxembourgeois, je crois que l’effet premier sera effectivement une délocalisation du Luxembourg vers d’autres États » comme le Royaume-Uni et l’Irlande, avertit Sébastien Labbé. Le Grand-Duché doit donc rapidement annoncer la couleur. Et le taux d’imposition des sociétés sera un argument supplémentaire pour amener les holdings à renforcer leurs activités au Luxembourg alors que les règles anti-Beps les incitent à présenter plus de substance dans le pays où elles sont imposées.
Dommages collatéraux
IRL 13 %
Toutefois, la Banque centrale du Luxembourg met en garde le gouvernement contre toute « Ce n’est pas avec décision hâtive. Dans son avis sur le projet de budget 2016, un taux global l’institution souligne que, « bien supérieur à 20 % qu’a priori les intentions portent sur des adaptations qui dans que le Luxembourg leur ensemble seront budgétairestera compétitif. » rement neutres, tout changement est entouré d’incertitude Sébastien Labbé quant à ses impacts effectifs ». KPMG « Puisque le gouvernement n’a pas publié un inventaire des dépenses fiscales sur le plan de l’imposition des sociétés et, a fortiori, un chiffrage de ces dépenses, on est en droit de s’inPOR terroger sur les dépenses fiscales spéci21 % fiques qu’il compte abroger et comment il compte calibrer les deux mesures d’élargissement de la base et d’abaissement du taux pour que leurs effets sur les recettes fiscales se compensent mutuellement », note la BCL, qui désigne par « dépenses fiscales » les exonérations de revenu, exemptions, déductions et crédits d’impôt par lesquels les entreprises peuvent réduire leur imposition effective. La BCL s’interroge également sur la répartition de la baisse du taux d’imposition entre ses trois composantes : l’IRC (impôt sur le revenu des collectivités), versé dans les caisses de l’État,
RU 20 %
ES 28 %
ÉCONOMIE & POLITIQUE
l’ICC (impôt commercial communal) et l’impôt de solidarité (7 % de l’IRC). « Un élargissement de la base imposable, dont l’impact budgétaire est compensé par un abaissement du taux d’imposition global, mais exclusivement par le biais de l’abaissement du taux de l’ICC, donnerait lieu à des besoins de financement en hausse au niveau des administrations locales. » A contrario, concentrer la baisse sur le taux de l’IRC grèverait le solde de l’administration centrale « avec à la clé un gonflement de la dette publique ». Le gouvernement doit aussi, selon la BCL, anticiper une déstabilisation de ses recettes fiscales sous l’effet des nouvelles règles internationales. « Les conséquences sur certaines activités au Luxembourg seront inévitables. Puisqu’elles sont susceptibles d’avoir des répercussions sur des secteurs générant une part relativement importante des recettes de l’impôt sur les sociétés, en l’occurrence les sociétés dites de participation financière (Soparfi) et les entreprises de services, la prudence doit être de mise. » Les Soparfi pesaient tout de même 28 % des recettes de l’IRC en 2014. « Il est regrettable de constater que le programme pluriannuel ne contienne aucune référence [aux] effets potentiels sur les entreprises, l’emploi ou encore les recettes fiscales » du nouvel environnement international, conclut la BCL. Son dernier avertissement porte sur les conséquences de l’affaire des rescrits accordés à Fiat et dénoncés par la Commission européenne. Cet épisode risque de « peser sur les activités et donc sur les recettes de l’impôt sur les sociétés », estime la BCL, qui déplore encore le « manque d’estimations chiffrées relatives aux rescrits fiscaux ». En tout état de cause, quelle que soit l’orientation choisie par le gouvernement, elle « devrait idéalement être motivée par une analyse économique circonstanciée afin de préparer au mieux cette transition, d’anticiper les impacts potentiels et de permettre une discussion objective », enjoint la BCL. Après la fonte des recettes liées au commerce électronique, le Luxembourg ne peut se permettre une mauvaise réforme de l’impôt sur les sociétés qui rapportait 16 % des recettes de l’État en 2014.
FIN 20 % NOR 27 %
SUE 22 %
EST 20 %
LIT 15 % DAN 23 %
LET 15 %
PB 25 %
POL 19 % ALL 29 %
BEL 34 %
R.TCH 19 %
LUX 29 %
R.SLO 22 % AUT 25 %
CH 17 %
FR 33 %
SLO 17 %
ITA 31 %
HON 19 % CRO 20 %
BUL 10 %
GRE 26 %
MLT 35 %
MI N
MA X
EN RÉSUMÉ CHY 12 %
Le Luxembourg doit réagir rapidement pour compenser l’élargissement de l’assiette fiscale des entreprises et réduire son taux d’imposition sous peine de perdre en attractivité par rapport à d’autres centres financiers européens comme le RoyaumeUni, l’Irlande et la Suisse. La BCL souligne toutefois qu’il faudra mesurer l’impact de toute modification de taux.
Janvier 2016 —
— 051
ADVERTORIAL
CODEX
Partenaire de tous les événements Chaque année,
l’entreprise luxembourgeoise Codex est impliquée dans l’organisation de 600 événements
«Nous ne
dépendons de personne, notre flexibilité est l’une de nos grandes forces.»
C
haque année, l’entreprise luxembourgeoise Codex, spécialisée dans l’événementiel, est impliquée dans l’organisation de 600 événements : lancements de produits, fêtes du personnel, mariages, concerts… « Nous travaillons effectivement pour les particuliers, les communes et les entreprises. Notre palette de clients est particulièrement étoffée, ce qui fait que nous sommes sollicités tout au long de l’année », souligne Patrick Risch, cofondateur et directeur de Codex. Cette activité importante est le résultat de plus de 15 ans d’expérience au cours desquels la PME de Canach a développé une grande expertise technique mais également des services à valeur ajoutée et une approche client particulièrement pertinente.
souligne le manager. Plus concrètement, Codex propose de la location de matériel haut de gamme en sonorisation, de l’éclairage et de la vidéo, des systèmes de traduction simultanée, des scènes intérieures et extérieures (de 20 m2 à 280 m2), du mobilier et des accessoires… Du matériel professionnel qu’elle met à la disposition d’une clientèle très large, puisque l’entreprise s’adresse, avec la même qualité de service, au particulier qui a besoin de louer un projecteur pour une fête de famille comme aux organisateurs de manifestations d’envergure ou de prestige.
« One-stop shop »
Mais ses prestations dépassent très largement le cadre de la location et de la vente de matériel. Dans le domaine de
Expertise et flexibilité
Codex a été créée en 2000 par des passionnés de lumière. Pour parfaire son offre, la jeune entreprise développe très rapidement une expertise dans le domaine de la sonorisation puis, un peu plus tard, dans l’image. « Aujourd’hui, nous disposons d’un hall de stockage de 3.000 m2, ce qui est assurément le stock de matériel le plus important de la Grande Région. Nous possédons près de 500 projecteurs motorisés, par exemple. Nous sommes également attentifs à être tou« Nous avons j o u rs à l a p o i n te de l a technologie, donc nous invesdéveloppé une offre tissons beaucoup dans ce one-stop shop très domaine. Notre stock est très régulièrement enrichi avec les performante. » dernières innovations. Codex est la seule entreprise de son Patrick Risch secteur d’activité à posséder Directeur de Codex des murs LED, par exemple. Disposer de notre propre matériel est véritablement un atout. Nous pouvons réagir très vite, assurer plusieurs prestations simultanément. Cela nous assure aussi une maîtrise totale du coût de nos prestations. Le fait de ne pas avoir recours à des prestataires extérieurs nous permet de pratiquer des tarifs très compétitifs et nos clients ont l’assurance d’en avoir plus pour leur argent. Nous ne dépendons de personne, notre flexibilité est l’une de nos grandes forces », 052 —
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3.000 M 2 La surface de stockage de Codex, la plus importante de la Grande Région.
l’événementiel, Codex a développé une offre à tiroirs qui permet à ses clients de puiser ce dont ils ont véritablement besoin. Dans le cadre d’un festival de musique, par exemple, les équipes de Codex peuvent se charger exclusivement de la mise en lumière ou de la sonorisation de l’événement. Mais l’entreprise assure également la prise en charge d’événements de A à Z, en collaboration avec des agences spécialisées dans l’événementiel ou bien en direct avec un client, sans pour autant être une agence événementielle. « Pour ce faire, nous avons développé une offre one-stop shop très performante, explique Patrick Risch. Le client est pris en charge par un chef de projet qui va l’accompagner tout au long de son projet. Il aura donc affaire à un seul et
ADVERTORIAL
unique interlocuteur et l’assurance de bénéficier d’un service personnalisé, dans le respect du budget alloué. Comme je le soulignais précédemment, nous sommes très flexibles. Si un client nous confie l’organisation de son événement mais tient à se charger personnellement du traiteur, cela ne nous pose aucun problème, nous nous adaptons et revoyons notre offre commerciale en conséquence. Mais quand je précise que nous pouvons assurer une prestation clés en main, de A à Z, cela signifie que nous pouvons démarrer d’une page blanche pour tout concevoir et organiser en étroite collaboration avec le client. » Les nouvelles technologies sont en la matière une aide précieuse puisque Codex propose systématiquement à ses clients de visualiser le « show » que l’équipe spécialisée a imaginé, grâce à des logiciels 3D particulièrement bluffants en termes de rendu.
De la fête à la foire
Parallèlement à ses activités dans l’événementiel pur, Codex a également développé une expertise dans deux autres domaines. L’entreprise a créé un département spécifique spécialisé dans la conception, la fabrication, l’installation et la mise en scène de stands de foire sur mesure. Là encore, toute une palette
O N E- S TO P SHOP Votre événement de A à Z avec Codex.
600
Le nombre d’événements auxquels Codex participe, en partie ou en totalité.
25
Le nombre de salariés de l’entreprise. S’y ajoute une cinquantaine de prestataires free-lances, selon la taille des événements organisés.
de services est mise à la disposition du client qui peut y puiser ce dont il a véritablement besoin. Sur ce marché, Codex a aujourd’hui la confiance de nombreuses entreprises et marques, elle compte notamment des clients dans l’automobile de prestige dont on sait qu’ils sont particulièrement exigeants. L’autre marché sur lequel s’est aussi positionnée Codex, depuis quelques années déjà, est celui des installations fixes. Elle équipe notamment des écoles, des hôtels, des commerces et des banques en matériel audiovisuel. Très active au Luxembourg, Codex, qui emploie 25 personnes, toutes passionnées par leur métier (voir encadré), compte également quelques fidèles clients en Europe. « Nous sommes régulièrement sollicités sur de grands événements à Paris et à Bruxelles. Mais notre marché est ici, au Luxembourg », conclut Patrick Risch.
LA PASSION COMME MOTEUR « Quinze ans après la création de Codex, la lumière, le son et l’image sont toujours au cœur de nos activités. Notre expertise dans ces domaines est particulièrement importante. On peut parler d’excellence. Toute notre équipe, soit 25 personnes, est véritablement passionnée et nous investissons beaucoup dans la formation continue afin de maîtriser les toutes dernières technologies », souligne Patrick Risch, lui-même passionné de son, mais qui se consacre aujourd’hui au développement de l’entreprise. « Nous sommes toujours en développement et avons plein de projets », conclut-il.
EN RÉSUMÉ
Créée en 2000, l’entreprise Codex s’est imposée comme une référence, au Luxembourg et dans la Grande Région, dans le domaine de l’événementiel. La société, qui emploie aujourd’hui 25 collaborateurs, a également développé une expertise dans la conception et la fabrication de stands de foire et dans l’installation de solutions audiovisuelles fixes, dans les entreprises et les commerces.
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— 053
ÉCONOMIE & POLITIQUE
RÉFORME FISCALE DES PERSONNES PHYSIQUES
La BCL livre le mode d’emploi VÉRONIQUE POUJOL |
P
Le climat
entourant la réforme fiscale de 2017 devient électrique et les lobbies sont à la manœuvre.
La Banque
centrale du Luxembourg livre des pistes de réflexion et calcule les coûts et les bénéfices.
054 —
ascale Toussing, directrice de la fiscalité au ministère des Finances, mentionne dans l’avis du Conseil économique et social (CES) qu’elle préside une audition avec Wim Piot, managing partner, tax leader chez PwC sur le sujet « Présentation de différents aspects de la fiscalité internationale ». Il n’y a aucune référence dans l’« Analyse des données fiscales au Luxembourg » rendue le 27 novembre à la contribution des trois autres Big Four, qui auraient pu tout aussi bien livrer leurs vues sur l’articulation de la réforme fiscale et mériter à leur tour une dédicace spéciale. On raconte que la directrice des affaires fiscales de Pierre Gramegna fut assez refroidie par une réunion récente, précisément organisée par Wim Piot avec des représentants de grosses entreprises – pour autant on ne peut pas la rattacher au CES –, où elle s’est sentie sous pression. Signe que les temps ont changé depuis l’étalage des LuxLeaks et de la promiscuité entre les autorités et les patrons des grandes firmes d’audit et de conseil qui s’invitaient dans le bureau des agents de l’Administration des contributions directes ?
— Janvier 2016
C H R I S TO P H E O L I N G E R
C’est dire surtout le climat électrique entourant les préparatifs de la réforme fiscale annoncée pour le 1er janvier 2017 et qui devrait se concrétiser dans un projet de loi à la fin du printemps 2016. Tout le monde voudrait avoir son mot à dire et, aussi, sa part du gâteau, alors que les moyens du gouvernement sont assez limités pour faire des cadeaux, un peu plus d’un an avant la fin de la législature. La plupart des organisations et lobbies ayant leur avis à donner dans le processus législatif ont profité de la fenêtre de tir que leur offrait le projet de loi budgétaire de 2016 pour afficher leur posture, entre un patronat qui réclame que le gouvernement ramène le taux d’imposition des collectivités sous les 15 %, pour être en ligne avec les concurrents irlandais et, à l’opposé, les représentants salariés et des fonctionnaires qui demandent un rééquilibrage entre la fiscalité du travail et celle sur le capital. La Banque centrale du Luxembourg a calculé, dans son avis sur le projet de budget 2016, que la marge de manœuvre théorique pour faire des allégements fiscaux tout en respectant les obligations du Pacte de stabilité et de croissance est de l’ordre de 0,5 % du PIB, ce qui cor-
respondrait à 300 millions d’euros. Des coups de rabots sont encore à prévoir en cas de passage à la trappe en 2017 de l’impôt d’équilibrage budgétaire de 0,5 %. La BCL contredit en tout cas l’affirmation du Premier ministre Xavier Bettel en janvier 2015 selon laquelle la réforme fiscale reviendrait à une opération neutre : « La marge de manœuvre du gouvernement pour une réforme fiscale qui ne serait pas neutre du point de vue budgétaire se révèle au final des plus réduites », souligne l’institution présidée par Gaston Reinesch.
Laisser filer les déficits ?
Si le gouvernement ne devait pas se contenter du peu qu’il y aura à distribuer, il lui restera toujours l’alternative de laisser filer les déficits, en rompant au passage avec une promesse du programme de la coalition DP, LSAP et Verts de réduction du déficit au niveau de l’administration centrale à l’horizon 2018. En se gardant bien de vouloir apparaître comme un prescripteur de réforme pour le compte du gouvernement, la BCL a mis quand même les pieds dans le plat en se livrant à un exercice de « simulations d’ajustements de l’impôt sur
ÉCONOMIE & POLITIQUE
le revenu des personnes physiques ». « Ces simulations, précise l’avis, ne constituent absolument pas des propositions de réformes, mais sont présentées à titre purement illustratif d’une méthodologie pouvant servir de grille d’analyse supplémentaire dans le cadre de décisions de politiques fiscales ». Mais pour faire une réforme, il faut disposer de données non biaisées et dresser un inventaire des catégories de revenus qui n’entrent pas par exemple dans le revenu imposable soumis au tarif progressif de l’impôt, comme les stock-options ou les versements au bénéfice des régimes de pension complémentaire, le 2e pilier, très largement défiscalisés. Ici, la BCL touche un point extrêmement sensible pour le gouvernement qui se déchire entre, d’une part, les partisans d’une contribution plus soutenue des classes supérieures (l’impôt pour riches défendu par la faction la plus à gauche du LSAP), et, d’autre part, le camp de ceux qui déploient le tapis rouge devant les travailleurs hautement qualifiés et les expatriés, en considérant que leur présence au Grand-Duché est conditionnée à des incitations fiscales. La BCL voit dans l’inventaire des revenus soumis à un régime fiscal de faveur « une condition préalable à une analyse approfondie d’un régime fiscal en vigueur et de ses adaptations à envisager », d’autant plus nécessaire que la part des rémunérations non conventionnelles n’a plus rien de marginal. Les associés des firmes d’avocats ou d’audit en ont fait un standard commun de rémunération. Une circulaire de l’Administration des contributions directes de décembre 2012 permet de toucher la moitié de son « salaire » en plan warrants, taxés à 17 %, au lieu du taux plein de 43,6 % pour un salarié qui n’y a pas droit.
Taux maximal à 45 %
Dans son avis sur le projet de budget 2016, la Chambre des salariés avait également thématisé le problème des stock-options, pointant le curseur sur « les revenus du travail qui connaissent des traitements fiscaux privilégiés ». « L’utilisation des stock-options comme outil de défiscalisation qui se substitue à une augmentation salariale classique est une véritable perversion vis-à-vis de l’objectif initial qui lui a été attribué », souligne l’organisation. Car à l’origine, il s’agissait d’attire r au L u xe m b o u r g l e s j e u n e s entreprises en leur facilitant le recrutement de talents que leurs ressources financières ne leur permettaient pas. Il n’existe officiellement aucune statistique sur l’importance des « plan warrants » (Luc Frieden, le prédécesseur de Pierre Gramegna aux Finances, s’est tou-
G A S TO N R EI NESCH La BCL a fait des simulations pour la réforme fiscale.
RÉFORME FISCALE
CE QUI DEVRAIT CHANGER CE QUI CHANGE
Nombre de tranches d’imposition (19 actuellement) ou progressivité de l’impôt sur le revenu des personnes physiques Tranche d’imposition supérieure à 43,6 % (y compris impôt de crise) Imposition des familles monoparentales Plafond des dépenses déductibles Plan warrants / stock-options Impôt sur le revenu des collectivités
CE QUI NE CHANGE PAS
Impôt commercial communal Régime des expatriés
jours refusé à faire le décompte des déchets fiscaux occasionnés), mais la BCL dit « leur part potentiellement importante ». La CSL en propose la réforme qui passerait par trois options possibles : une première limiterait ce type de rémunération à certaines catégories d’entreprises « qui en ont une réelle nécessité », c’est-à-dire des start-up, une seconde piste consisterait en l’interdiction de verser des stock-options à titre gratuit et un troisième choix serait de revoir l’imposition sur les plus-values après une détention de plus de six mois. À défaut d’un inventaire officiel, les experts de la Banque centrale du Luxembourg ont établi deux scénarios de ce que les revenus non soumis au tarif progressif (et taxés à un taux forfaitaire de 10 %) pourraient représenter. C’est d’ailleurs sur cette base que l’organisation a élaboré une série d’hypothèses techniques d’ajustements des impôts sur les revenus des personnes physiques. En mettant des évaluations chiffrées du coût/bénéfice et efficacité redistributive derrière chacun des cinq scénarios de réforme fiscale envisageable.
9 % d’indexation
Première piste : l’augmentation de la tranche échappant à l’impôt, de son niveau actuel de 11.265 euros à 16.989 euros (et 33.950 euros pour la classe 2 des couples), ce qui correspond au niveau du revenu minimum garanti annuel. Une mesure « pas anodine » qui causerait une perte immédiate de revenu de 345 millions d’euros pour l’État, soit 0,6 % du PIB (et -0,278 % du PIB sur 10 ans), mais qui profiterait surtout aux revenus imposables élevés. Ce qui n’est pas l’effet voulu. Second scénario : l’introduction d’un taux marginal minimum de 3 % s’appliquant à la tranche des revenus actuellement exonérés. Ça rapporterait 255 millions d’euros (0,45 % du PIB la première année de la réforme et 0,127 % après 10 ans) dans les caisses de l’État, mais avec un « gain de redistributivité relativement faible », le dispositif attiserait davantage le clivage entre les bas revenus, mis ainsi à contribution, et les classes supérieures. L’introduction d’un taux marginal maximal de 45 % (au lieu de 40 % actuellement, auxquels s’ajoute l’impôt de solidarité) à partir de revenus au-dessus de 200.000 euros, constitue une troisième hypothèse de travail. Ça rapporterait 52 millions d’euros à l’État (0,1 % du PIB la première année et 0,001 % après 10 années), avec un effet de redistribution sur les tranches des faibles revenus, là encore très faible. Une quatrième piste viendrait d’une réduction
de l’impôt de solidarité (ou contribution au Fonds pour l’emploi) à 4 % comme c’était le cas jusqu’en 2011 (et 6 % pour les revenus de plus de 150.000 euros), au lieu de 7 % depuis 2013 (et 9 % pour les revenus au-dessus de 150.000 euros). Le manque à gagner pour le gouvernement s’établirait à 125 millions d’euros. La mesure n’aurait, de surcroît, « presqu’aucune incidence en termes de progressivité de l’impôt », relève la BCL. Son coût immédiat serait de -0,23 % du PIB, et une maigre plus-value de 0,009 % à un horizon de 10 ans. Reste un cinquième scénario, celui d’une indexation des barèmes de l’impôt. Les deux dernières corrections des tranches sont intervenues en 2008 et 2009 et depuis lors, l’inflation cumulée a été de 9 %. « Une façon pour le gouvernement d’alléger les charges fiscales sur les personnes physiques serait donc d’ajuster les tranches actuelles en fonction de l’inflation survenue depuis 2009 », note la Banque centrale. « La non-indexation », relève encore l’avis de l’institution, « est un choix de politique fiscale qui a à la fois des effets d’efficience, d’équité et d’impact sur les recettes budgétaires, non seulement nominales, mais également réelles, mais ce choix est très peu transparent. Sémantiquement, il serait plus logique de considérer l’indexation comme respectant un principe de neutralité et la non-indexation comme une mesure fiscale. » La mesure coûterait, selon les calculs de la BCL, 300 millions d’euros à l’État, soit 0,55 % du PIB (-0,191 % après 10 ans), et son impact, là encore, sur la distribution des impôts, bien que réel, serait « relativement limité », puisque concernant tous les revenus. On serait donc loin de la sélectivité sociale, principe ancré dans le programme de la coalition gouvernementale. Il reste d’autres hypothèses à explorer comme les impôts sur la propriété immobilière qui ont rapporté 34,3 millions d’euros seulement en 2014, soit 0,18 % du total des recettes fiscales. Dans le classement des impôts fonciers en Europe, le Luxembourg se place 3 e avant-dernier du tableau avant la Croatie et Malte. EN RÉSUMÉ
Les organisations professionnelles et lobbies en tout genre ont les pieds dans les starting-blocks pour peser sur le contenu de la réforme fiscale programmée pour 2017. Dans ce concert de voix dissonantes, la Banque centrale du Luxembourg livre des simulations de ce que pourraient être les « ajustements » d’impôt sur les personnes physiques. Rien toutefois ne pourra se faire sans un inventaire préalable des revenus qui échappent à la progressivité, comme les stock-options, prévient la BCL.
Janvier 2016 —
— 055
ÉCONOMIE & POLITIQUE
PARTI LIBÉR AL
La jeune garde Corinne Cahen est présidente du DP, succédant à Xavier Bettel. Le comité exécutif est renouvelé pour préparer les prochains scrutins.
A
vec 88 % des voix (231 bulletins pour, 20 contre et 8 blancs), Corinne Cahen, seule candidate, a été élue à la présidence du DP. Elle succède à Xavier Bettel, qui présidait le parti libéral depuis janvier 2013 et qui a renoncé au poste, pour se focaliser sur la mission de Premier ministre. Âgée de 42 ans – comme Xavier Bettel –, Corinne Cahen aura désormais la tâche de coordonner la mise en marche de son parti vers les prochains scrutins : les communales en 2017 et les législatives en 2018. « Cela ne changera pas beaucoup au niveau de mon agenda, puisque j’étais déjà très présente sur le terrain », indique la nouvelle présidente du DP, qui reste au gouvernement (elle est ministre de P HO TO la Famille, de l’Intégration et à la Grande 200 m m x 260 Région) et compte s’appuyer sur son équipe. Le parti met d’ailleurs l’accent sur le collectif, à tous niveaux, pour préparer le Luxembourg de demain. Une nouvelle équipe formera le comité exécutif. Une génération de trentenaires et de quadras. Le député et échevin de la commune de Dippach, Max Hahn, devient premier vice-président, devant deux autres vice-présidents, le député-bourgmestre de Mondorf, Lex Delles (31 ans) et le secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche ainsi qu’au Logement, Marc Hansen (44 ans). Marc Ruppert, président des jeunes libéraux, endosse, à 31 ans, le rôle clé de secrétaire général du parti. Enfin, le bureau aura un élément de stabilité renforcée, l’échevin de la Ville Patrick Goldschmidt (45 ans) étant confirmé comme trésorier. T. R . |
056 —
C H R I S TO P H E O L I N G E R
— Janvier 2016
mm
LA CONFIANCE COMMENCE PAR LE PARTAGE
ÉCONOMIE & POLITIQUE
Les deux jours de conférence ont attiré tout ce que la ville compte comme acteurs.
EUROPEAN SMART & LIVING CITY
Des idées pour les villes de demain T H I E R RY R A I Z E R |
JA N H A N R I O N
F
La troisième
édition de la conférence European Smart & Living City s’est tenue à Luxembourg.
Elle vise à dégager un avenir durable, humain et connecté pour les villes du futur.
058 —
aire de Luxembourg une « smart city », apte à répondre aux défis démographiques et de l’urbanisation en tenant compte des enjeux économiques et environnementaux des paysages urbains. C’est à cet objectif ambitieux que répond la European Smart & Living City Conference qui a tenu sa troisième édition dans la capitale. Cette année, cet événement, organisé conjointement par Neobuild et Luxinnovation, revêtait un caractère particulier dans le contexte de la présidence luxembourgeoise et avec le soutien de la Commission européenne. « La smart city est un sujet pluridisciplinaire, déclare Bruno Renders, administrateur délégué de Neobuild. Mais ces villes qui seront connectées et reposeront sur la technologie dépendront avant tout de l’intelligence humaine. Il est donc nécessaire d’impliquer et de faire participer les habitants et de revoir parallèlement la gouvernance des villes. » La volonté est d’impliquer les équipes de Jeremy Rifkin dans la réflexion luxembourgeoise, l’économiste américain étant par ailleurs man-
— Janvier 2016
daté par le gouvernement pour réfléchir à une adaptation de la « troisième révolution industrielle » au Grand-Duché. Coïncidence ou pas, cette année, la conférence s’est tenue alors que démarrait la très attendue COP21 de Paris. Car la maîtrise des changements climatiques passera aussi par une évolution durable des techniques de construction, afin de produire sur le long terme des bâtiments à émission zéro. « La smart city peut permettre de changer notre usage de la planète pour autant que l’on prenne en compte tous les facteurs, énergétiques, environnementaux, techniques, financiers, ajoute Bruno Renders. Le Luxembourg peut être un exemple d’intégration de ces facteurs, en misant sur des partenariats publics-privés. »
Développer les compétences
De partenariats, il en est aussi question à l’occasion du lancement du Lusci, le Luxembourg Smart Construction Institute. Une initiative du CDEC (Conseil pour le développement économique de la construction) et de ses piliers
dédiés à la formation, l’IFSB, et à l’innovation, Neobuild. Lusci s’adresse au personnel d’encadrement dans la construction. Son offre vise à développer les compétences « smart » au sens large, soit l’application, en mode pluridisciplinaire, des nouvelles technologies au secteur. « Il ne s’agit pas d’une nouvelle entité, mais d’un regroupement de l’offre de formation pour tout ce qui touche à la numérisation du bâtiment et qui a été enrichie avec l’apport des universités de Liège et de Lorraine », ajoute Bruno Renders, également administrateur délégué du CDEC. Avec l’apport de la dernière-née du CDEC, Imsim, qui est « dédiée aux nouvelles technologies et leurs applications dans les domaines de l’information et de la formation », l’offre Lusci devrait aussi s’étendre à terme à des collaborations vers d’autres universités. EN RÉSUMÉ
Neobuild et Luxinnovation ont organisé, début décembre, la troisième édition de la European Smart & Living City Conference. Une manière d’imaginer les projets futurs pour la capitale.
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Les méthodes
L
orsqu’on parle de discipline budgétaire dans l’UE pour ramener le déficit et la dette des États membres sur une trajectoire « plus soutenable », on oublie que l’assainissement n’est pas à sens Les apparences unique du côté des dépenses. Il passe sont trompeuses aussi par les recettes. Le Traité sur le foncsur le niveau tionnement de l’UE a prévu en 2014 des de contribution dispositions relatives au système des « resdu Luxembourg. sources propres des Communautés » pour la période 2014 à 2020, qu’il s’agit pour les 28 États membres de transposer dans leurs législations nationales. Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a déposé le 26 novembre un projet de loi pour ce faire. Pour autant, il ne faut pas s’attendre à une révolution copernicienne. D’abord, parce que l’UE n’a La presse britan- pour l’heure aucune ressource nique avait fait ses propre et vit des contributions « conventionnelles » de ses États gros titres, il y a membres, principalement fonquelques années, dées sur la TVA et calculées en fonction du RNB. Ensuite, parce en présentant le que les dispositions établies en riche Luxembourg 2014 sont assez proches du système existant, précisément comme un « profi- faute d’avancées significatives teur » de la manne sur la mise en place de nouvelles taxes pour alimenter un européenne, ce qui « vrai » budget européen. En janvier 2013 (lire aussi ne correspondait page 98), le Conseil de l’UE pas à la réalité. s’était mis d’accord sur une « coopération renforcée en matière de taxe sur les transactions financières », invitant les États membres à examiner si cette taxe pouvait servir de base à une nouvelle de calcul des contributions des 28 au budget de l’UE ont changé.
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ressource propre pour le budget de l’Union, alors que tous les États membres n’y étaient pas favorables (à commencer par le Luxembourg) et donc qu’elle ne pouvait pas s’appliquer uniformément dans les 28. Mais près de trois ans ont passé et la TTF reste un serpent de mer. Il s’agit pour les députés luxembourgeois de valider des modifications des règles d’attribution des ressources propres de l’UE dans le cadre financier des budgets entre 2014 et 2020. Certains États voient leurs contributions réduites (les taux d’appel de TVA ont été revus ainsi que les contributions calculées en fonction du RNB). Le mécanisme particulier dont la Grande-Bretagne bénéficie depuis son adhésion au club européen reste inchangé. Pour le Luxembourg, l’impact serait difficile à mesurer. Il ne serait pas non plus aisé de déterminer si, à l’avenir, le pays restera un contributeur net au budget de l’UE ou s’il en sera un bénéficiaire net. Le nouveau système comptable européen SEC 2010 va peser « de façon plus ou moins significative » sur les contributions RNB des États membres, à commencer par celles du Luxembourg. Sur la période 2007-2013, le Grand-Duché a été un contributeur net au budget communautaire : les dépenses engagées à partir du budget à son profit au cours des sept années (1,45 milliard d’euros) ont été bien inférieures aux montants qu’il a versés au pot (2 milliards environ). Ce rapport a basculé en 2014, à tout le moins provisoirement, faisant du Grand-Duché un bénéficiaire net. Selon
le rapport financier de la Commission européenne, le pays a versé 246,2 millions d’euros pour l’exercice 2014 et reçu près de 325 millions de l’UE. Ce chiffre est provisoire et ce rapport risque au final d’être nettement moins favorable pour le Luxembourg. Pour 2015, le pays devrait verser 277,2 millions de ressources propres et 312,6 millions pour 2016. Il serait impossible, au stade actuel, de chiffrer l’impact du nouveau système contributif pour la période 2014 à 2020. D’autant que les chiffres relatifs au solde net ne tiennent pas compte des dépenses administratives versées par le Luxembourg aux institutions européennes situées sur son territoire. Les débats autour des contributions d’États membres tournent vite aux débats démagogiques. La presse britannique avait fait ses gros titres, il y a quelques années, en présentant le riche Luxembourg comme un « profiteur » de la manne européenne, ce qui ne correspondait pas à la réalité. Les méthodes de calcul ont été affinées et désormais le Grand-Duché ne donne plus l’impression d’être « l’un des plus grands bénéficiaires nets des dépenses de l’UE », souligne le projet de loi.
EN RÉSUMÉ
Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a déposé fin novembre à la Chambre des députés un projet de loi relatif au nouveau système de répartition des contributions des États membres au budget de l’UE. Le Luxembourg a toujours été un contributeur net et devrait le rester, malgré les apparences trompeuses.
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ENTREPRISES
EN VOITURE
Le tramway n’est plus nommé désir. Il est de plus en plus concret ! Mise en place par Luxtram, une maquette à taille réelle du tram léger, tel qu’il circulera dans les rues de la capitale d’ici deux ans, est exposée au Kirchberg jusqu’au 31 janvier 2016. On peut ainsi se faire une idée de l’intérieur, avec vue sur l’extérieur.
Photo : Benjamin Champenois / Maison Moderne
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ENTREPRISES
RENÉ WINKIN
Le directeur en place de la Fedil, Nicolas Soisson, prendra sa retraite en cette fin 2015, après un engagement depuis 1980 auprès de la fédération des industriels dont il avait pris la direction en 1996. Le secrétaire général de la fédération, René Winkin, prend le relais. Marc Kieffer devient le nouveau secrétaire général. Celui qui était secrétaire général de la Fedil depuis 2006, René Winkin, était devenu un rouage incontournable, notamment reconnu pour son expertise sur les questions énergétiques.
100 % PROXIMUS
Déjà actionnaire majoritaire de Telindus, le groupe belge Proximus (anciennement Belgacom) a annoncé reprendre les parts qu’ArcelorMittal détenait dans le service provider ICT. Le groupe sidérurgique détenait historiquement 35,3 % de la société. Le montant de la transaction n’a pas été divulgué. « Telindus continuera à exploiter les opportunités de croissance sur le marché en fournissant des solutions innovantes à ses clients corporate et institutionnels », indique le communiqué de l’entreprise, qui emploie plus de 400 personnes et espère un chiffre d’affaires de quelque 117 millions d’euros en 2015. Proximus est 064 —
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également présent au Luxembourg par le biais de sa filiale Tango. Leurs offres avaient récemment été rapprochées dans le secteur des PME.
BIG IN JAPAN
Deloitte Luxembourg continue de s’investir dans les marchés asiatiques. Après une practice lancée il y a quelques années sur la Chine, un desk dédié au Japon a été inauguré à Tokyo. Avec ce desk, le cabinet luxembourgeois s’appuiera sur le « Japan Service Group » créé en 1975 pour servir ce marché. 3.400 professionnels y sont dédiés, dont 900 présents à travers le monde (140 d’entre eux sont des Japonais expatriés). Au Luxembourg, Deloitte compte quatre collaborateurs qui peuvent interagir en japonais, dont un expatrié en provenance de Tokyo. Si la place financière est un pilier stable des relations d’affaires, d’autres secteurs, notamment l’ICT et le commerce électronique, sont venus les enrichir ces dernières années, favorisés par le positionnement du Luxembourg en tant que porte d’entrée du marché européen. « De plus en plus de sociétés japonaises désirent installer un siège régional ou mondial au Luxembourg », ajoute Laurent Berliner, associé, governance, risk & compliance leader.
LABOS OUVERTS
Un jugement du tribunal administratif rendu en octobre pourrait marquer la fin des restrictions à l’ouverture de laboratoires d’analyse médicale dans le pays, comme semble le permettre une loi de 1984 qui soumet l’ouverture et l’exploitation de laboratoires d’analyse médicale à la discrétion du ministre de la Santé. Un jugement qui précise que, en 2013, le ministre de la Santé de l’époque, Mars Di Bartolomeo (LSAP) ne pouvait pas s’opposer à l’ouverture d’un tel laboratoire sous prétexte d’une offre déjà suffisamment étoffée.
628
Volkswagen n’a vendu que 628 véhicules en octobre sur le marché luxembourgeois, se faisant dépasser par BMW (640 ventes), même si la marque de Wolfsbourg reste en tête pour les 10 premiers mois de l’année avec 5.034 véhicules vendus (contre 4.786 pour BMW et 3.679 pour Audi).
MADE IN TAIWAN
Du 9 au 13 novembre, une délégation d’une douzaine d’entreprises conduite par la Chambre de commerce du Luxembourg a mené une mission économique aux Philippines
ENTREPRISES
et à Taïwan. Dans l’ancienne île de Formose, ils ont pu participer à la huitième édition du Taiwan-Luxembourg Joint Business Council, une rencontre annuelle entre décideurs et acteurs économiques des deux pays qui se déroule alternativement au Luxembourg et à Taipei.
LABELLISÉS
La collaboration conclue début 2015 entre l’Adem et l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) prend une tournure renforcée dans le cadre de la lutte contre le chômage, avec la distribution d’un label, par la première, aux représentants les plus engagés de la seconde. Cactus, Post Luxembourg, les CFL ou encore ArcelorMittal figurent ainsi parmi les premières entreprises – elles sont une vingtaine – ayant obtenu le label « Partenaire pour l’emploi ».
MORAL D’ACIER ?
ArcelorMittal a abaissé ses prévisions pour l’année 2015 après des résultats en repli pour le troisième trimestre. Le leader mondial de la sidérurgie, dont le siège social est à Luxembourg, parle d’un environnement difficile pour l’industrie de l’acier, tant en termes de prix que de volumes. Lakshmi Mittal, le PDG du groupe, a expliqué cette situation par « de nouveaux replis des prix de l’acier occasionnés par les prix exceptionnellement bas de la Chine sur le marché intérieur et à l’exportation ».
UTOPIA BELGE
Le groupe belge Kinepolis a annoncé le 9 novembre avoir finalisé la reprise des complexes cinématographiques d’Utopia au Luxembourg, aux Pays-Bas et en France. Il attend par contre une décision des autorités belges de la concurrence pour les quatre salles détenues en Belgique par Utopia.
CHARGES FISCALES
Vodafone a mis ses comptes dans le rouge à cause de charges fiscales imputables au Grand-Duché de Luxembourg. Le groupe télécoms britannique évoque un exercice comptable qui subit la prise en compte de charges fiscales au Luxembourg, remontant à plusieurs années. Vodafone y compte une volée de sociétés peu ancrées dans le terroir local mais qui ont un impact comptable non négligeable. Le groupe britannique entend étaler ces reports fiscaux sur de longues années.
ANNÉE RECORD
RTL Group, leader européen de l’audiovisuel, a enregistré une hausse de son chiffre d’affaires de 7,5 % au cours du troisième
trimestre. Une performance liée au marché allemand et aux recettes numériques. 2015 devrait donc être une année record pour le groupe audiovisuel luxembourgeois.
INCUBATEUR
Paul Wurth InCub vient de voir le jour. L’incubateur du groupe industriel s’apprête à recevoir des start-up technologiques et innovantes au sein de ses bureaux de Hollerich, dans le cadre d’une collaboration avec le Technoport. La convention de collaboration a été signée le 2 décembre en présence de Francine Closener, secrétaire d’État à l’Économie. Les jeunes entreprises désirant un soutien dans la mise en œuvre et le développement de leur activité peuvent espérer profiter des locaux et infrastructures du groupe Paul Wurth. Du moins si elles touchent aux domaines des technologies environnementales en sidérurgie, de la production décentralisée d’énergie, de l’industrie 4.0, des concepts logistiques avancés ou encore des bâtiments verts et intelligents. Des domaines que Paul Wurth connaît et dans lesquels il peut apporter expertise et retour d’expérience. Grâce au Technoport, Paul Wurth peut compter sur un acteur luxembourgeois reconnu dans le domaine du soutien aux entreprises technologiques et innovantes, qui accompagnera les phases d’appel à candidatures, la sélection et le suivi des projets. Pour le Technoport, l’association permettra de faire appel aux différentes compétences métier de Paul Wurth pour soutenir le développement de ces entreprises.
des informations confidentielles, de gérer les changements fréquents de version ou encore d’échanger des fichiers volumineux. Cette solution peut s’intégrer dans une stratégie de gestion mobile des entreprises. Forte de son expérience en gestion et sécurisation de devices mobiles (notebooks, tablettes, smartphones), Systemat va plus loin en proposant aux entreprises et à leurs employés de créer une distinction entre les données personnelles et professionnelles. L’utilisateur mobile, tout comme son gestionnaire, bénéficie ainsi de la sécurisation de l’information corporate dans une démarche Byod (Bring your own device).
RESPONSABLES
La 10e cérémonie de remise officielle du label ESR « Entreprise socialement responsable », organisée par l’INDR, s’est déroulée le 26 novembre à la Chambre de commerce. Le label a été remis officiellement à 27 entreprises (17 nouvelles et 10 entreprises relabellisées) ayant répondu avec succès aux critères de la démarche de labellisation de l’INDR. Les entreprises labellisées ESR ont bien compris les bénéfices de la RSE qui offre de réels avantages concurrentiels en améliorant la réputation de l’entreprise ; sa capacité à attirer et retenir des salariés ou des clients ; l’engagement, la motivation et la productivité de ses salariés ; et les relations avec les fournisseurs, les pouvoirs publics, les concurrents, les médias, les ONG, autrement dit avec la société dans laquelle les entreprises
DOCLER START-UP
Docler Holding annonce la seconde édition de son événement Pitch your Start-up en collaboration avec Luxinnovation, l’Agence nationale pour l’innovation et la recherche et son ICT Cluster. Cette compétition aura lieu le 10 mai durant l’ICT Spring Europe 2016. La start-up ayant le meilleur pitch (présenté en 3’33’’) recevra un prix de 50.000 euros, entièrement financé par Docler Holding. L’événement sera également ouvert aux investisseurs extérieurs ainsi qu’à toutes personnes intéressées par les TIC et les start-up. « Cette année, notre objectif est d’attirer des start-up IT nationales et internationales. Il y a un vivier extraordinaire de personnes qualifiées avec de bonnes idées et nous voulons les rassembler », explique Marton Fulop, COO de Docler Holding. Les start-up peuvent d’ores et déjà postuler en ligne : www.pitchyourstartup.eu.
CLOUD DATABOX
Systemat, intégrateur de solutions et prestataire de services informatiques, étend son offre de solutions et services cloud en misant sur la gestion sécurisée de données. Le défi est de taille : stocker, mobiliser et partager les données de manière simple et efficace tout en garantissant un haut niveau de sécurité. Systemat propose « Cloud DataBox », une solution de collaboration hautement sécurisée permettant aux entreprises de partager Janvier 2016 —
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ENTREPRISES
évoluent. Les 17 entreprises suivantes viennent d’obtenir le label ESR : Banque internationale à Luxembourg, Centre hospitalier neuropsychiatrique – CHNP, Creos Luxembourg, Ecobatterien asbl, Ecotrel asbl, Enovos International, Enovos Luxembourg, Enovos Real Estate Luxembourg, Leo, Luxflag, Supporting Sustainable Finance, Nettoservice, Netto-recycling, Œuvre nationale de secours GrandeDuchesse Charlotte, Real Estate Enovos Esch, Real Estate Strassen, Renault Retail Group Luxembourg, Société générale Bank & Trust.
LU-CIX 2.0
Pour Marco Houwen, président de l’asbl Lu-Cix qui organise les Luxembourg Internet Days, les acteurs en place doivent mieux cerner et répondre aux besoins de l’utilisateur. « Nous avons besoin de tous les acteurs, tant privés que publics. Nous avons besoin d’un État qui soit à l’avant-plan de la digitalisation, pour créer une ‘smart nation’ », élément qui pourrait intégrer le nation branding en cours d’élaboration. Message reçu par le Premier ministre Xavier Bettel invité à s’exprimer aussi en tant que ministre des Communications et des Médias. Pour le Premier ministre, le pays doit en effet être attractif, revoir son offre de valeur pour attirer de nouvelles entreprises. Saluant le rôle de Lu-Cix, Xavier Bettel a indiqué que le gouvernement soutiendrait sa nouvelle phase de développement. Lu-Cix 2.0 devrait ainsi conduire
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l’asbl et les partenaires qui la soutiendront à donner des garanties de qualité de service de l’internet local.
ALLO BELGIQUE
Orange et sa maison mère en Belgique Mobistar ont annoncé des « communications mobiles continues entre les réseaux », et ce au passage de la frontière entre le Luxembourg et la Belgique. C’en est donc fini, selon les opérateurs, de la coupure mettant fin de façon impromptue à une communication durant un parcours vers le travail, pour les frontaliers par exemple.
ONEPOINT
Fort de ses 15 années de présence sur le marché grand-ducal et de son acquisition par OnePoint en août 2015, Vision IT Group PSF devient simplement OnePoint et renforce son positionnement sur le conseil et l’expertise IT.
ONPEX
Au carrefour de la place financière et de l’ICT, le pays mise sur les fintech. Parmi les derniers développements rendus publics, on notera l’intérêt affiché par Onpex pour faire du Luxembourg son QG. Attiré par l’offre de services d’EBRC, le service provider dans les paiements en ligne créé en 2010 et basé à Munich connaît une phase d’internationalisation de ses activités. Il propose de faire le lien entre les banques et les nouveaux acteurs dans les paiements alternatifs en
ligne. Onpex s’est développé en tant que marque blanche, via une solution cloud, dans le paiement électronique pour le compte de grands acteurs, combinant des services sur les plans local et transfrontalier.
DENTONS EUROPE
Un gros coup dans le monde feutré des juristes d’affaires… OPF Partners a annoncé son rapprochement avec Dentons Europe LLP, pour devenir le nouveau bureau luxembourgeois de la firme mondiale. « Nous sommes tous très fiers de rejoindre Dentons et ses 7.300 avocats, et impatients d’aider le cabinet à développer davantage son offre globale », commente Frédéric Feyten, managing partner d’OPF. Les 34 avocats, dont neuf associés, rejoindront Dentons Europe LLP à partir du 1er janvier 2016.
ATHOME CROCHU
Maison Moderne et atHome viennent de sceller un partenariat pour proposer aux lecteurs de Paperjam.lu les biens immobiliers présents sur le premier portail du pays. Tim Pittevils, general manager de atHome, souligne : « L’immobilier et l’économie du pays sont très fortement liés. Le Luxembourg est un pays attractif et la population ne cesse d’augmenter. La demande locative est donc en constante croissance, et l’investissement immobilier reste une valeur sûre. L’immobilier, aujourd’hui plus que jamais, reflète le dynamisme économique du pays, notamment grâce à tous les nouveaux projets, résidentiels ou commerciaux, en cours. L’immobilier est aussi un attrait voire une passion pour des lecteurs qui sont aussi des acquéreurs potentiels, voire de nouveaux résidents… » Selon Mike Koedinger, fondateur et CEO de Maison Moderne, « avec la diffusion d’annonces immobilières résidentielles, nous offrons aux 15.000 visiteurs quotidiens de Paperjam.lu un service essentiel en plus. Et, dès janvier, des objets immobiliers seront sélectionnés chaque jour et présentés dans la newsletter biquotidienne de Paperjam qui, elle, est envoyée à 23.000 abonnés. Grâce à ce partenariat de deux leaders dans leur segment respectif, les propriétaires verront leurs offres encore plus diffusées et les locataires futurs propriétaires peuvent faire une veille passive en lisant Paperjam. »
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ENTREPRISES
E-C OMME RÇ AN TS Ils ont capté entre 15 et 20 % de parts de marché. Ils sont pourtant peu nombreux à être rentables.
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ENTREPRISES
E-COMMERCE
Au-delà des frontières F LO R E N C E T H I BAU T |
SV E N B E C K E R E T C H R I S TO P H E O L I N G E R
Après plusieurs belles années et quelques success-stories
d’envergure, l’expansion du e-commerce made in Luxembourg est aujourd’hui ralentie par des frais de livraison dissuasifs.
Le manque de solutions de paiement en ligne abordables est l’autre pierre d’achoppement, surtout pour les petits commerçants.
Du coup, sortir le business du pays reste encore compliqué.
A
vec 80 % des internautes ayant déjà acheté en ligne, selon des données du Statec, le Grand-Duché constitue un marché appétissant pour les e-commerçants. Parmi les produits stars, on retrouve classiquement les livres, réservations d’hôtel, billets d’avion, vêtements et accessoires de mode. « La vente en ligne vient bouleverser le rapport aux consommateurs. Les petits acteurs locaux ne sont pas tous prêts à amorcer ce passage. Il y a heureusement des bons exemples, mais je dois dire qu’on n’est pas beaucoup aidés, cadre Pierre Friob, aux commandes d’Abitare depuis 2000. Le pays a toujours misé sur une approche des grands groupes, or ce sont surtout les PME qui ont besoin de soutien. » Se lancer directement en ligne ou y transférer une partie de son business est encore loin d’être l’affaire de quelques clics. Un constat que partage Valérie Conrot, alias la Dénicheuse, qui propose ses coups de cœur déco et mode sur son site web. « Venant d’un tout autre secteur, j’ai appris sur le tas, en essayant. Parler à quelqu’un qui a connu les mêmes difficultés permet de gagner énormément de temps. » Fondée en 2015 par cinq pionniers, Luxcaddy, Xantor, Petites Choses, Abitare et Only Keys, la fédération ecom.lu, créée dans le giron de la CLC, répond à cette demande de conseils et ambitionne de trouver des solutions concrètes aux blocages communs. « Nous avions besoin d’une structure pour adresser les problématiques spécifiques aux e-commerçants et qui se batte pour les défendre, explique Pierre Friob, son fondateur. La plupart des e-shops locaux ne sont pas connus des Luxembourgeois. Il y a aussi tout un travail de promotion à effectuer. » ecom.lu est une fédération professionnelle transsectorielle. « C’est notre
canal de distribution qui nous unit, embraie Jacques Lorang, cofondateur de Luxcaddy et membre fondateur d’ecom.lu. Tout le monde fait face aux mêmes défis. En restant dans son coin, on est condamné au statu quo. Or le pays a un potentiel immense, encore largement inexploité. »
Un modèle à développer
Quelques mois après le dépôt de ses statuts, la jeune fédération mixe aujourd’hui pure players et industries classiques. Elle rassemble 34 membres, de Flibco et CFL pour le transport à Auchan Drive et Luxcaddy pour l’alimentation, ou encore InteRoute et Post du côté logistique et livraison. Autre axe de travail, tout aussi utile : le lobbying auprès des instances publiques, mais aussi des géants du paiement pour enfin créer un environnement propice. « En ligne, tout doit aller vite, explique Valérie Conrot. L’achat est souvent spontané. Dès qu’il y a une difficulté, l’internaute s’interrompt. » « Plus le tunnel de paiement est long et compliqué, plus on a de chance de perdre la vente. À une trentaine, nous aurons plus de poids pour aller voir les grands acteurs des paiements en ligne, comme Paypal, qui imposent des tarifs dissuasifs au Luxembourg et s’intéressent peu au marché local », affirme le président d’ecom.lu. Le manque d’options logistiques est un autre obstacle décourageant l’expansion de certains entrepreneurs du web. Pour le moment, envoyer un colis de Trèves à Berlin coûte environ trois fois moins cher qu’entre Luxembourg et Trèves. Avec un achat moyen de 80 euros en ligne, cela peut freiner une vente. « Sortir du Luxembourg est encore très compliqué, chaque pays ayant une taxe d’entrée. Sur des petits montants, c’est une barrière infranchissable »,
J ACQUES LORANG Le cofondateur de Luxcaddy propose aujourd’hui 6.000 références.
regrette Pierre Friob. « Il n’y a pas d’offre qui réponde directement aux besoins du secteur, constate Jacques Lorang. Par exemple, il n’y a aucune entreprise qui propose de la livraison de produits frais. Nous avons dû l’internaliser. » Et la Dénicheuse de témoigner : « Dès qu’il y a un passage de frontière, les tarifs s’envolent. Cela se répercute forcément sur le client final, qui lui ne sait pas forcément qu’il visite un e-shop luxembourgeois. La rapidité de livraison entre aussi en compte. Ce n’est, malheureusement, pas quelque chose qu’on peut maîtriser soi-même. Cela fait partie des sujets qu’on aborde au sein d’ecom.lu. » 100 % en ligne, la Dénicheuse et Luxcaddy ne sont en contact avec leurs clients qu’à travers leur site web, un modèle assez rare au Luxembourg. « Au départ, j’ai hésité à investir dans un magasin physique, mais les contraintes financières et logistiques étaient trop importantes. J’ai préféré n’exister qu’en ligne. Dans ce scénario, se contenter du marché luxembourgeois est presque impossible pour rentrer dans ses frais. J’ai, dès le départ, ciblé les ‘shopaholics’
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ENTREPRISES
français », partage Valérie Conrot, qui attire aujourd’hui une clientèle à 51 % luxembourgeoise et 49 % française. Ses prochaines étapes en 2016 seront de développer le marché belge et de creuser le volet responsif et le créneau des cadeaux d’entreprise. Chez Luxcaddy, supermarché en ligne qui livre ses produits frais dans tout le pays, c’est le système IT, conçu in-house et affiné en permanence, qui est à la base du succès de l’entreprise. 70 % des commandes se faisant après 17 h pour le lendemain, l’équipe doit être réactive. « Notre stock se gère automatiquement et nous proposons un tracking en temps réel de la livraison, c’est un de nos points forts », dévoile Jacques Lorang. Fruits et légumes, produits laitiers et boissons font partie des favoris. Démarrée à deux avec quelques camions et 650 produits, l’entreprise emploie aujourd’hui une dizaine de personnes et propose 6.000 références. Depuis ses débuts en 2007, elle croît chaque année de 20 %. Pour le moment, les cinq camions de la marque ne sillonnent que les routes locales. « Le marché luxembourgeois n’est pas encore saturé, indique-t-il. Il est encore en croissance et nécessite beaucoup d’attention. Nous devons constamment travailler notre visibilité. C’est l’offre de produits locaux et la simplicité d’utilisation de notre plateforme qui nous aident à nous distinguer. À long terme, pourquoi ne pas livrer en France ou en Belgique ? »
VA LÉRIE CO N RO T À son compte, la Dénicheuse est à la fois comptable, secrétaire et directeur marketing.
Approche hybride
Pour les commerçants traditionnels partis à l’assaut du web, le chemin a souvent été semé d’embûches. Parmi les premiers à développer un site en flash au Luxembourg, Abitare, enseigne de décoration d’intérieur fondée en 1991, a pris ce virage il y a déjà 10 ans, ensuite rejoint par sa société sœur Abitare Kids. Dès 2005, la marque propose des listes de naissance sur internet, un système inédit sur le marché. À partir de 2009, la demande explose en France et en avril 2011, elle investit dans un e-shop flambant neuf. « Ce pari s’est avéré payant puisqu’aujourd’hui 25 % de notre chiffre d’affaires pour la branche se fait en France où nous n’avons pas de magasin physique, déclare Pierre Friob. Ces derniers mois, le marché luxembourgeois monte également en puissance. Acheter en ligne et local devient un réflexe, même lorsque le vendeur est situé à 5 minutes. » Autre illustration d’une stratégie multicanale, Smets, label bien connu des férus de mode, a construit une approche digitale pas à pas. Depuis 2011, l’enseigne multimarque s’est transformée pour toucher une clientèle plus internationale. La première étape a été une présence sur le portail international Farfetch, puis un e-shop en bonne et due forme en 2014. 070 —
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« Acheter en ligne et local devient un réflexe. » Pierre Friob Fondateur d’ecom.lu
Pour supprimer les contraintes horaires, le groupe s’est ensuite équipé d’un point de livraison de colis accessible nuit et jour. « Le commerce en ligne est, depuis plusieurs années, le seul à afficher une croissance à deux chiffres, constate Carine Smets, cofondatrice du groupe avec son mari Thierry. Nous vendons aujourd’hui nos produits de New York à Sao Paulo, d’Auckland à Melbourne. Pour y arriver, l’investissement humain et financier a été plus que conséquent. » Actuellement, l’entreprise familiale emploie 110 collaborateurs et gère un réseau de 10 magasins, qui viennent en renfort de son e-shop. 35 % des produits proposés par le groupe figurent en ligne et 65 % du chiffre d’affaires se fait à l’étranger, en particulier aux États-Unis et à Hong Kong. Proposer ses produits via un e-shop ne supprime pas le contact direct avec le client. Les internautes sont ainsi nombreux à chercher des informations en ligne, avant d’aller voir et toucher le produit en magasin ou de se faire livrer dans un point de vente dédié. « Nous recevons énormément de questions par mail ou via notre hotline. Plus l’achat est important, plus la qualité du service apporté est décisive », ajoute Pierre Friob. « L’interaction avec mes clients est très importante, le rejoint Valérie Conrot. Je personnalise toujours les envois pour essayer de briser la froideur d’internet. J’apprécie les feed-back, je réponds aux questions et je connais mes habitués. » Éditions limitées sur le web, promotions et rapidité de livraison sont autant d’éléments différenciateurs. Bien pensés, enseignes physiques et sites internet doivent se renforcer mutuellement.
« Une partie de la vente ne se fait déjà plus physiquement, confie encore Pierre Friob. Depuis quelques années, le digital apporte du trafic en magasin. Ce sont généralement des profils intéressants, car déjà bien informés et qui savent ce qu’ils veulent. » Du côté de chez Smets, on croit beaucoup en une stratégie « omnichannel » mixant off et online pour offrir une vraie expérience au consommateur. « Catalyseur d’achats, la boutique du futur, grâce à une identité visuelle forte, sera un lieu d’expression médiatique pour les marques, prévoit Carine Smets. Reconnaissance faciale, analyse vidéo ou monnaie numérique, les magasins évoluent déjà vers des sites vivants. » Si le nombre de commerçants luxembourgeois ayant bâti une véritable approche digitale est encore limité, la prise de conscience de l’importance de ce canal de vente commence à se diffuser. « Certains ont des sites ou des pages Facebook, mais trop peu y consacrent l’énergie et les moyens requis, achève Pierre Friob. Nous sommes aujourd’hui dans une situation intermédiaire. On estime que les e-commerçants ont pris entre 15 et 20 % de parts de marché, ce qui a fait du mal aux commerçants classiques. Pourtant, ils ne sont que rarement rentables. Le format du futur est un magasin physique doté d’une digitalisation poussée. Ce sera un passage obligé pour tous les commerçants. » EN RÉSUMÉ
Si l’e-commerce grand-ducal bénéficie de success-stories tonitruantes comme Skype ou Amazon, il reste difficile d’accès aux petits acteurs. Le manque de solutions de paiement et de livraison abordables leur complique la tâche.
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Carlos Quintas et Marco Da Cunha font du monde le terrain de jeu pour la robotique.
Vous avez choisi de conserver un point de livraison au sein de votre espace de stockage... C . Q . Notre station de pick-up est vraiment un point de passage. Nous n’avons ni caisse, ni vendeur. La plupart de nos clients savent exactement ce qu’ils veulent, connaissent les gammes proposées et sont donc peu demandeurs de conseils. Ils se renseignent souvent avant même la sortie des produits. L’intérêt de cette option est de pouvoir se passer de frais de livraison et d’avoir sa commande directement. Elle est prisée des résidents et des clients frontaliers.
ELECTRONIC-SHOP
Une niche jusqu’en Chine F LO R E N C E T H I BAU T |
Spécialisée dans la robotique,
Electronic-Shop envoie ses produits dans 130 pays depuis Niederanven. En 2015, l’e-shop a déjà envoyé 15.000 colis.
C
réée en 2010 par Carlos Quintas et Marco Da Cunha, Electronic-Shop est l’illustration d’un business model conçu d’emblée pour le web. Désormais route de Trèves dans un espace de 600 m2 à deux pas de sa première adresse, l’e-shop, après deux premières années sans verser de salaire à ses fondateurs, emploie huit personnes. Dans quel contexte avez-vous choisi de créer Electronic-Shop ? C A R L O S Q U I N T A S Depuis quelques années, certains produits se vendent davantage sur internet. Acheter en ligne est entré dans les mœurs. L’électronique n’étant pas un marché grand public, nous avons choisi de débuter sur internet. Notre objectif premier était de nous passer de magasin. Notre secteur de niche n’est pas local. Les internautes achètent là où c’est le moins cher, peu importe la géographie. Comment a évolué la société depuis sa fondation il y a cinq ans ? M A R C O D A C U N H A Nous avons mis un an à vraiment démarrer. Nous avons commencé à deux dans un petit espace de 80 m2. Au départ, nous 072 —
— Janvier 2016
Qu’est-ce qui pousse, par exemple, un technicien chinois à commander sur votre site ? C . Q . Sur internet, le prix, la rapidité et la disponibilité sont les premiers facteurs de choix. Les Chinois, comme les autres, achètent là où ils trouvent le produit souhaité. Notre atout est de travailler avec des marques fortes, et de vendre des références de qualité rarement proposées ailleurs. Sur certaines gammes de niche, nous ne sommes pas nombreux à les vendre. Sur d’autres, nous avons des accords exclusifs avec les constructeurs, ce qui nous offre une belle crédibilité.
SV E N B E C K E R
Conçue dès le départ pour n’exister
qu’en ligne, la petite entreprise a réussi à dégager un chiffre d’affaires net de 1,9 million d’euros en 2014.
stockions tout chez nos partenaires. En croissance, nous commencions à être vraiment à l’étroit. Nous venons de déménager. De 1.000 références au départ, nous sommes passés à 50.000. Environ 10 % sont fréquemment demandées. Le reste, il faut l’avoir en stock. Notre objectif est d’atteindre le million de références dans cinq ans ! Le chiffre d’affaires a bien progressé aussi : il était, en 2014, de 2,2 millions d’euros bruts. En 2015, il sera d’environ 2,5 millions. Aujourd’hui, qui sont vos clients ? M . D . C . Des écoles et des universités pour notre gamme éducative Lego, avec des robots que les jeunes peuvent piloter en apprenant à coder. Ce sont aussi des ingénieurs et des techniciens, ainsi que des services de recherche produits, de toute l’Europe, mais aussi d’Amérique ou d’Asie. Certains produits américains sont envoyés ici, puis réexpédiés aux États-Unis. Vendre sur internet permet de ne pas être bloqué dans un pays. Nos clients ne savent pas forcément que nous opérons depuis le Grand-Duché. Le montant moyen des commandes est d’une cinquantaine d’euros.
Quelle est votre politique de livraison ? M . D . C . Nos frais de livraison démarrent à 3,95 euros pour le Grand-Duché. Ensuite, c’est fonction du poids et de la destination. Nous avons fait le pari de casser les prix. Si une commande ne fait que 20 euros, nous ne gagnons presque rien dessus. Nous le voyons comme un service. Sur certains produits, nous sommes moins chers que nos concurrents allemands, mais la livraison, qui reste chère au Luxembourg, change la donne. Nous exportons nos produits vers le Japon, le Mexique, Hong Kong… Nous livrons dans 130 pays, soit tous les endroits où TNT ou UPS, nos livreurs, sont présents. Dès qu’ils ouvrent un pays, nous ajoutons cette possibilité. La qualité de la livraison est un des facteurs de fidélisation. Y a-t-il des contraintes à être implanté ici ? C . Q . Le pays est petit et perçu comme tel. Les marques ne nous donnent pas les mêmes marges qu’ailleurs. Des logisticiens ont des options et des outils qui ne sont pas ouverts au marché luxembourgeois, mais disponibles pour nos concurrents, ce qui freine notre compétitivité. Même constat au niveau des solutions de paiement. Paypal, par exemple, facture 2 % aux e-commerçants allemands ou français et 3,2 % ici. Nous avons même pensé à déménager en Allemagne, mais nos attaches sont au Luxembourg. Tous les e-shops du pays souffrent de cette différence de traitement. C’est particulièrement compliqué pour les petits. Le régime TVA qui est très différent dans chaque pays est un autre frein. Se déclarer dans un pays coûte en moyenne entre 3.000 et 5.000 euros. On est encore loin du marché unique ! EN RÉSUMÉ
En cinq ans, Electronic-Shop s’est bien développée. En dépit de frais de fonctionnement importants, la société réussit aujourd’hui à être rentable.
À consommer avec modération. / conception: marcwilmesdesign.lu
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ENTREPRISES
A-BAHN EN BONNE VOIE
Producteurs de valeurs FA B R I C E BA R B IA N
Installée au 1535°C, la société de production audiovisuelle A-Bahn multiplie les projets transmédias et les nouvelles écritures, notamment pour la réalité virtuelle.
Remarquée, primée, pleine de projets, elle a une sacrée ambition : rendre le monde un peu plus intelligent.
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deux Golden Panda Awards en Chine. Un autre projet, Tourist, s’arrête sur les conséquences du tourisme de masse. « Génération quoi ? » s’adosse à une grande enquête européenne sur les 18-34 ans. A-Bahn s’est vu confier la réalisation de cette étude au niveau national et, là encore, l’approche est composite, avec des documentaires et une plateforme internet qui va favoriser la diffusion et l’échange d’informations ainsi que le dialogue intergénérationnel. « La dimension citoyenne de nos productions n’est pas accessoire. Elle fait véritablement partie de notre ADN. Nous ne nous positionnons surtout pas comme des prestataires de services. Les projets que nous développons, nous les assumons de A à Z, dans toutes leurs dimensions, tant artistiques que financières, commerciales ou logistiques, avec pour ambition de générer de l’empathie, pour rendre le monde plus intelligent », souligne Stéphane Hueber-Blies. L’entreprise innovante est également active sur la réalité virtuelle. « Un média qui va connaître un formidable développement d’ici quelques années. Il suffira d’un smartphone et d’un casque spécifique, et cela pour un prix très abordable, pour se retrouver totalement immergé dans un
TEST Lors de l’inauguration officielle du 1535°C à Differdange, Marion Guth (ci-dessus) a pu faire tester la réalité virtuelle au ministre Étienne Schneider et au Grand-Duc Héritier.
autre univers, précise Nicolas Blies. Nous travaillons actuellement à la production de contenus pour cette technologie, ce qui implique une écriture différente, à 360 °, et le recours à des technologies nouvelles mais que nous maîtrisons. Avec l’auteur Vincent Ravalec, nous réalisons un premier film, avec Mathieu Kassovitz et Emmanuelle Béart. » Pour accompagner l’émergence de la réalité virtuelle et promouvoir ses créations, le trio planche sur l’organisation du premier Festival du film virtuel au monde. Au Luxembourg bien sûr, à partir de 2016. Motivée, l’équipe se rend prochainement au Canada pour y nouer des collaborations et s’affaire au développement de son bureau parisien. « Notre actualité, c’est aussi un web-documentaire sur les violences sexuelles utilisées comme une arme de guerre. Un sujet difficile, mais là encore notre ambition est de participer à ce que le monde change », conclut Marion Guth. EN RÉSUMÉ
A-Bahn est une société de production audiovisuelle qui se fait remarquer jusqu’en Chine par ses réalisations plurimédias, du contenu spécifique pour la réalité virtuelle, de l’opensource sonore ou du contenu engagé.
E R I C C H E N A L E T B E N JA M I N C H A M P E N O I S
D
ifférents facteurs ont fait pencher la balance côté Luxembourg, mais l’hésitation a été courte quand il s’est agi d’installer une nouvelle entreprise de production audiovisuelle, ambitieuse et innovante. « J’y ai travaillé et j’y habite, explique Marion Guth, cofondatrice avec Nicolas Blies et Stéphane Hueber-Blies de A-Bahn, créée en 2011. Au GrandDuché, les banques nous ont apporté leur soutien. Il y a une vraie industrie du cinéma et de la fiction, le FilmFund (fonds national de soutien à la production audiovisuelle) est très réceptif aux nouvelles manières de faire du cinéma. Et les infrastructures numériques sont performantes. Bref, l’écosystème est le bon. » A-Bahn a emménagé au 1535°C de Differdange afin d’accueillir l’équipe qui s’est étoffée au fil des mois pour compter aujourd’hui six personnes et faire face au développement des activités, à la croisée de deux univers : créatif et technologique. « En tant que société de production audiovisuelle, nous portons et développons des projets de films documentaires et de fictions luxembourgeois à vocation internationale, avec l’aide de fonds de soutien à l’audiovisuel et de chaînes de télévision telles que Arte, la SWR ou France Télévisions », poursuit Marion Guth. Ces projets ont pour particularité d’être « transmédias et immersifs ». Un exemple ? « Nous avons créé un projet intitulé Soundhunters, autour du son urbain, de sa captation et de son utilisation par des musiciens. Un documentaire de 52 minutes suit ces chercheurs de sons dans différentes capitales. Une application permet aux internautes de jouer avec ces sons, mais également de créer leurs propres morceaux de musique et de les partager sur les réseaux sociaux. En 2016, nous sélectionnerons les meilleurs titres pour sortir un album avec Jean-Michel Jarre, qui a accepté de parrainer cette opération. » Soundhunters a récemment décroché plusieurs prix, notamment
a|typical
codex 25 collaborateurs fixes +50 collaborateurs intermittants events events flotte de camions et camionnettes
banquets banquetspar an +600 événements product product launch launch -3% outsourcing corporate corporate le plus grand parc de matériel de la région conférence conférence +6000 m de traverses +1600 m2 podiums audio-visuel audio-visuel +1000 distribution lumières conventionnels distribution et etvente vente +500 lumières fixes LED installations installations fixes +400 lumières robotisées intégration intégration AV AV +100 projecteurs et écrans plats +160 m 2 écrans LED +16 scènes mobiles / extérieures
Prestataire avec un "P" comme "Plus-value". Technique Technique haut haut dede gamme gamme etetdernière dernièregénération générationenenson, son,lumière lumièreetetvidéo. vidéo. Une équipe avec une réponse à chaque en question, quelle soit l’envergure du Conception Conception dedeA Aà àZ, Z,prévisualisation prévisualisation en3D 3D"what "what you youque see seeis iswhat what you youget". get". projet et l’envie. Sans mauvaise surprise. Pro. Efficace. Fiable. Compététif. Pour Pour transformer transformer lalavision visionenensuccès. succès.Pro. Pro. Efficace. Efficace. Fiable. Fiable. Compététif. Compététif.
ENTREPRISES
CLAUDE STRASSER, DIRECTEUR GÉNÉRAL POST LUXEMBOURG
« Des métiers en profonde mutation » JEAN - MICHEL LALIEU
la fermeture de 35 bureaux de poste.
Le groupe mène depuis plusieurs années une politique ambitieuse pour rester à la pointe dans ses différents secteurs.
D
e 97 à 62. En l’espace d’un trimestre, le premier de l’année 2016, la taille du réseau postal national aura fondu d’un tiers. La décision a été prise le 2 décembre dernier par le conseil d’administration de Post Luxembourg et annoncée dès le lendemain. Cette décision, le groupe l’explique par sa volonté d’améliorer le service et de s’adapter aux attentes des clients. Les 35 bureaux qui sont condamnés à brève échéance n’étaient déjà ouverts que moins de 4 heures par jour et représentaient moins de 5 % des transactions des clients. « Ces bureaux n’accueillaient vraiment plus beaucoup de clients, c’est déjà pour cela que leurs horaires avaient été réduits », nous a confié le directeur général de Post Luxembourg au cours de l’interview qu’il nous a accordée en marge de l’annonce de ce plan. Un plan qui s’inscrit dans l’indispensable transformation en profondeur du groupe public, ainsi qu’il nous l’explique. Pourquoi une telle réorganisation au niveau des bureaux de poste ? C L A U D E S T R A S S E R Nous avons dégagé une vision à long terme de vers où nous voulons aller et elle inclut la fermeture de bureaux. Il s’agit de ceux où nos prestations ne correspondent pas à la manière dont nous voulons servir nos clients. Actuellement, dans nos bureaux de poste, nous assurons un travail à la chaîne. Notre volonté est que le client soit conseillé et pas seulement servi. Nous voulons aussi créer des bureaux intégrés entre nos deux réseaux existants : le courrier et les shops télécoms. Par contre, nous comptons beaucoup sur nos facteurs pour rester proches de nos clients.
CL AUDE S T RA S S E R veut préparer le groupe aux transformations profondes de ses métiers.
076 —
— Janvier 2016
Pouvez-vous nous définir la ligne suivie par Post par rapport à sa stratégie de diversification ? Nous voulons bâtir l’avenir pour nos trois métiers – le courrier, les télécoms et la finance –, qui sont tous les trois dans une phase de transformation très profonde. Au niveau du courrier, les
pertes de volumes papier sont très importantes depuis 2012. Concernant Post Finance, notre portefeuille reste très limité, avec comme seule source de revenus les intérêts sur les placements de nos clients. Et au niveau des activités télécoms, nous sommes au moment où il faut assurer la transition entre l’ère du cuivre et celle de la fibre optique, du monde des télécoms vers celui de l’IT. Nous glissons donc d’une situation où Post assurait avant tout l’exploitation d’infrastructures vers un monde de services où l’argent est plus difficile à gagner. En matière de télécommunications, passer des infrastructures aux services, ça veut dire quoi exactement ? Avant, le client se contentait d’une ligne fixe. Aujourd’hui, on va jusqu’à lui proposer des services de domotique qui fonctionnent de manière simple et sans qu’il ait à se soucier de la technologie qui est derrière. Mais il est clair qu’un groupe de notre taille ne peut pas se transformer en comptant uniquement sur des investissements organiques. Ce monde évolue trop vite pour pouvoir imaginer développer les compétences en interne. Cette transformation ne peut se faire que via une politique de rachat de sociétés et, le fait remarquable, c’est que mes prédécesseurs ont anticipé cette stratégie il y a 10 ans déjà. Par exemple, une société comme InTech (acquise par Post en 2014, ndlr) a développé une réelle expertise. Même en injectant de gros moyens, nous n’aurions jamais pu la rattraper. Vous envisagez encore d’autres acquisitions ? Je ne l’exclus pas, mais il n’y a pas de dossier concret actuellement. Vos objectifs dépassent-ils les frontières luxembourgeoises ? Nous avons clairement la volonté de nous développer également à l’étranger. Mais si nous sommes un poids lourd au Luxembourg, nous ne sommes plus grand-chose à 30 kilomètres au-delà de nos frontières. Dans le monde dans
M I K E Z E N A R I (A R C H I V E S)
Post Luxembourg a annoncé le 3 décembre
ENTREPRISES
LES CHOIX D’AVENIR DE POST CAPITAL
GROUPE POST LUXEMBOURG
En l’espace de quelques années, Post Luxembourg a pris du volume. Son véhicule d’investissement Post Capital a notamment investi dans des start-up visant un spectre plus large que le core business du groupe. La société allemande Global Sky Park détient 49 % d’EuroSkyPark GmbH, leader international des liaisons par satellite fixes et mobiles pour des clients industriels. Dans le même domaine, Earthlab Luxembourg, contrôlée par Telespazio France, commercialisera des services de surveillance de la surface terrestre par satellite. ITTM, spin-off du LCSB, est spécialisée dans la préparation et l’analyse de données provenant d’essais cliniques. Enfin, Synedge travaille sur un content delivery network (CDN) de nouvelle génération pour délivrer, de façon sécurisée et rapide, du contenu sur tout dispositif mobile selon un modèle de paiement à l’utilisation.
45 %*** 50 % 100 % 51 %
COURRIER*
BÂTIMENT MERCIER SARL TECHNOLOGIES*
POST TELECOM
100 %
100 % 90 % 34 %
P&T IMMOBILIÈRE SARL
POST TELECOM PSF
FINANCE*
100 %
100 % 100 %
POST CAPITAL** 100 %
P&T RÉ S.A.
49 %
*
100 %
90 %
Dénomination des trois métiers de base, regroupés au sein de Post Luxembourg
** Structure d’investissement de Post
Luxembourg (p. ex. participation de 50 % dans Join)
60 %
*** Participation supplémentaire de
10 % détenue par Editus dans Infomail
lequel nous évoluons, nous sommes toujours confrontés à des géants. Nous ne pouvons donc pas imaginer exporter nos activités luxembourgeoises vers l’étranger, nous n’avons pas la taille critique. Nous pouvons en revanche nous développer sur certaines niches. Nous venons, par exemple, de développer, dans des délais très rapides, une entité de cybersécurité extrêmement performante. Dès 2016, nous serons capables de prouver nos compétences en la matière. C’est donc à partir de niches comme celle-là que nous pourrons vendre directement des services à une échelle internationale. Ces derniers mois, vous avez aussi investi dans plusieurs start-up. Avec quelles ambitions ? Nous le faisons via Post Capital, un véhicule d’investissement mis en place en 2009 mais que nous avons réellement activé il y a un an ou deux. Avec ce véhicule, nous pouvons aller vers des domaines un peu plus éloignés de nos activités historiques. Avec la limite que nous n’investirons pas dans un
projet, aussi prometteur qu’il soit, s’il ne touche pas à nos domaines d’activité, de manière directe ou indirecte. Vous avez pourtant investi dans Information Technology for Translational Medicine (ITTM), une start-up dans le domaine biomédical… Nous ne voulons pas rentrer dans le domaine de la médecine, mais ITTM pratique avant tout l’exploitation de données médicales à grande échelle. On est donc là dans le domaine du big data, qui nous touche plus directement. C’est une start-up que nous voulons soutenir, parce que nous pensons qu’il y a des synergies possibles. C’est donc de l’argent bien investi, même si nous ne devrions jamais devenir majoritaires dans une telle société. Post Capital ne prend d’ailleurs jamais que des parts minoritaires. Quel est l’intérêt pour Post Luxembourg de prendre une participation dans la banque Raiffeisen ? Nous sommes convaincus que le modèle du compte courant CCP n’a plus d’avenir en tant que tel. Nous disposons d’un
POST CAPITAL** 100 %
GLOBAL SKY PARK 50 % JOIN EXPERIENCE 50 % SYNEDGE LUXEMBOURG ITTM 35 % EARTHLAB LUXEMBOURG 37 %
portefeuille de produits qui est trop limité et d’une assise financière trop fragile. Nous sommes dépendants des taux d’intérêt, un facteur que nous ne pouvons pas contrôler. Lors du développement de notre nouvelle stratégie, en 2013, nous avons testé toutes les options : le développement d’une vraie banque ou celui des CCP. En fin de compte, nous avons misé sur une collaboration avec un autre partenaire. Son choix a pris un certain temps, mais nous en sommes très contents. Nous travaillons actuellement à la phase de concrétisation qui devrait pouvoir être dévoilée au cours du premier trimestre 2016. Mais il ne faut pas voir cette prise de participation dans la banque Raiffeisen comme celles dont nous venons de parler au niveau industriel. Il est bien clair que nous n’entendons pas racheter une banque. EN RÉSUMÉ
Post Luxembourg supprimera un tiers de ses bureaux de poste pour proposer un meilleur service. Le groupe fait aussi évoluer ses trois métiers pour assurer leur avenir.
Janvier 2016 —
— 077
ENTREPRISES
des coûts liés à la rémunération et aux avantages des equity partners, donnant lieu aux fameux « profit share », la participation aux bénéfices. Plus il y a de départs, plus ceux qui restent se partagent les profits. En février 2010, le recrutement de Christian Scharff, transfuge de la Bil, va contribuer à marginaliser Dubois au sein de la firme. Il se voit imposer des objectifs financiers impossibles à atteindre, selon les indications de l’arrêt de juillet 2014. Le climat dans la firme se dégrade lorsqu’il est accusé d’avoir harcelé Scharff à son domicile en Belgique, ce dernier bénéficiant déjà d’un dispositif de protection. Ambiance ! L’accusation se révèlera infondée. Les gardes de sécurité ayant affirmé avoir aperçu Dubois à bord d’une BMW devant la maison de Scharff se rétracteront rapidement.
LICENCIEMENT ABUSIF
Indemnités record pour l’ex-PwC VÉRONIQUE POUJOL
Un ancien associé de la firme réclamait 1,815 million d’indemnités de réparation, il a eu droit à 1,3 million.
Retour sur cinq ans de combat pour une réhabilitation.
078 —
B
ernard Dubois a la victoire di sc rète, alors que cet ancien associé de la firme PwC – qui fut aussi un de ses « equity partners », le Graal chez les Big Four – a remporté le 2 décembre dernier une victoire qui devrait figurer dans les anales du droit du travail. Après plus de cinq ans de bataille juridique avec son ex-employeur qui l’avait licencié pour faute grave, la Cour supérieure de justice lui a accordé un montant de 1,282 million d’euros au titre de réparation de ses préjudices matériel et moral subis. Il s’agit d’un record, le montant maximal octroyé par des juges luxembourgeois à un employé après un licenciement abusif était jusqu’à présent de 600.000 euros. Dubois avait obtenu une première victoire le 11 juillet 2014, quand la Cour d’appel avait déclaré son licenciement abusif et condamné PwC à lui verser des indemnités légales. Les juges avaient laissé ouverts les débats sur sa demande de dommages et intérêts. Recruté en 1993 par Coopers & Lybrand (devenue PwC), placé en 2002 à la tête du département RH et de PwC Academy, l’homme réclamait 1,815 million d’euros pour avoir été victime « d’un processus mis en œuvre pour se débarras-
— Janvier 2016
ser de lui tant comme equity partner que comme salarié », selon le premier arrêt. Les conditions de son départ forcé de la firme furent étranges. Bernard Dubois les a vécues comme une épreuve personnelle particulièrement humiliante. Il a depuis pu rebondir professionnellement en prenant la direction d’un PSF. Il se refuse toutefois à faire le moindre commentaire au sujet de l’arrêt du 7 décembre.
Ménage dans le consulting
Flash-back. En mai 2010, Dubois est suspendu à titre temporaire de sa qualité d’equity partner, puis, fin juin, convoqué à un entretien préalable à son licenciement. L’époque était au resserrage de boulons faisant suite à une réorganisation de PwC orchestrée par son ex-managing partner Didier Mouget (qui a cédé sa place en juillet 2015 à John Parkhouse). Fin 2009, sous le contrecoup de la crise, PwC fait le ménage dans sa branche « consulting » au chiffre d’affaires en baisse de 12 % et le constat d’un « certain nombre de dysfonctionnements (…) dans le chef de certains partners ». Trois d’entre eux passeront à la trappe, dont Bernard Dubois. Les deux autres départs se feront plus ou moins à l’amiable. Certains y virent une stratégie globale de réduction
Les juges ont surtout retenu, dans l’évaluation du préjudice, un courriel de Didier Mouget envoyé, par erreur de son secrétariat, aux plus de 2.000 employés de PwC, dans lequel le managing partner faisait état du « comportement inquiétant » de Dubois. Initialement destiné aux 80 associés en interne, le mail fit très vite le tour de la Place, nuisant ainsi à sa réputation et à ses chances de retrouver travail et rémunération équivalents. Une des questions de principe tranchées par la Cour le 2 décembre a été de savoir si la participation aux bénéfices de PwC en qualité d’ancien equity partner devait ou non être prise en considération dans le calcul du dommage matériel. PwC s’y opposait catégoriquement, mais les juges ont considéré qu’une indemnisation pour licenciement abusif « doit être aussi complète que possible » et que la perte du « profit share » faisait bien partie du préjudice subi par Bernard Dubois. Les magistrats ont aussi rejeté l’argument de PwC selon lequel « la perte d’un éventuel ‘profit share’ constituerait un dommage hypothétique et ne serait en tant que tel pas réparable ». Bernard Dubois a eu 920.000 euros de préjudice matériel par année, soit un montant de 1,38 million pour les 18 mois entre son licenciement et le nouvel emploi qu’il avait retrouvé. Les juges en ont retranché les indemnités compensatoires touchées à la suite de l’arrêt de 2014 et y ont ajouté 25.000 euros de préjudice moral. Soit le fameux total de 1,282 million d’euros. EN RÉSUMÉ
L’ex-associé de PwC, Bernard Dubois, a remporté une immense victoire sur son ancien employeur qui l’avait licencié en juin 2010. La firme devra lui verser près de 1,3 million au titre du préjudice matériel et moral subi. Un record!
FA B R I Z I O M A LT E S E (A R C H I V E S)
Un courriel pas si confidentiel
Plateforme unique d’expertise entrepreneuriale, nyuko entend propulser l’écosystème entrepreneurial luxembourgeois en créant un environnement favorable à l’émergence du nouveau. nyuko s’adresse à tous les entrepreneurs, indépendamment du stade de création ou de développement de l’entreprise.
Leur cœur de métier : le secret de cryptage. Leur atout : le Luxembourg. SeeZam est un coffre-fort électronique offrant un espace virtuel de stockage, de conservation et d’échange ultra-sécurisé, inviolable et personnel. Cette gestion hautement confidentielle de contenus secrets est notamment garantie par le contexte législatif luxembourgeois unique au monde. Lauréat du parcours interrégional 1,2,3 GO en 2009, SeeZam illustre parfaitement le rôle d’accélérateur et de gage de crédibilité que nyuko peut jouer auprès d’une start up, notamment au niveau de la levée de fonds.
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Il suffit d’une idée pour poser votre empreinte sur le monde de demain.
ENTREPRISES
LUX-AIRPORT
Diversification sur le tarmac Le Findel propose désormais
71 destinations en vols directs. Aegean, Hop! d’Air France ou Lot Polish Airlines inaugurent des lignes qui complètent le tableau.
L
es annonces se succèdent au Findel en cette fin d’année. Membre du réseau Star Alliance et première compagnie aérienne en Grèce, Aegan Airlines avait dès octobre signalé l’ouverture d’une nouvelle ligne LuxembourgAthènes à partir de mai 2016. Il y a ensuite eu l’arrivée de Hop !, marque d’Air France, assurant la liaison vers Lyon, Chalair se retirant de cette destination. Enfin, Lot Polish Airlines, la compagnie nationale polonaise, a choisi Dublin d’ouvrir une ligne vers Varsovie à compter du 1er mars. C’était ainsi la troisième destination annoncée par Lux-Airport en 26 jours. Le tableau des destinations assurées, en vols directs, depuis l’aéroport de Luxembourg, compte désormais 71 noms de villes.
Stockholm
Copenhague
Hambourg Berlin
Amsterdam
Londres (LGW / LCY / LHR)
Varsovie
Düsseldorf
Luxembourg
Francfort
Saarbrucken F. A .
Paris
Munich
Vienne
Zurich Lyon
Sal
Genève Milan
Venise Rimini
Nice
Boa Vista
Calvi Ajaccio Barcelona Porto
Madrid Palma Ibiza
Lisbonne Faro
Malaga Jerez
Zadar Varna
Bastia Figari
Dubrovnik
Rome Naples
Olbia
Lamezia Terme Palerme Catane
Enfidha
Istanbul
Bari Corfou
Cagliari
Almeria
Bourgas
Malta
Athènes
Izmir Kos
Rhodes
Antalya
La Chanée Heraklion
Djerba Funchal Marrakesh
Arrecife Fuerteventura Gran Canaria
Tenerife
080 —
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Agadir
Hurghada
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Touchez les touristes étrangers avant même qu’ils n’atterrissent.
ENTREPRISES
COMMUNICATION
#QuiauraleGold Les Media Awards 2016 ont nommé leurs finalistes.
Q
1
ui aura la Gold ? On le saura le 3 février prochain, à la Rockhal d’Esch-Belval ! Le jury des Media Awards a tranché. Il y a 56 projets de communication ou campagnes publicitaires nommés. Campagnes, agences et clients sont à découvrir sur www.media-awards.lu. Aux marches du podium d’où sortiront les principaux awards, le Gold, bien sûr, mais aussi le Silver, le Bronze et le Prix du Public, plus un « Coup de cœur » attribué par le jury. Les jurés, sous la houlette du président Eric Hollander (fondateur et directeur de la création – Air Brussels), ont dû départager 216 dossiers dans les six catégories en lice. Sept professionnels ont fait leur choix, guidé par les spécificités de chaque média, qui impose ses limites et propose des espaces de liberté – et donc de créativité. 18 agences et 34 annonceurs sont impliqués dans les 56 projets sélectionnés. Les Media Awards 2016 en seront à leur 3e édition. Le concours, coproduit par Maison Moderne et RTL, a toujours pour objectif de récompenser les meilleures créations publicitaires « above the line » luxembourgeoises, des années 2014 et 2015. Les agences de communication, ainsi que leurs clients, ont ainsi pu s’aligner, dans les catégories Cross-Media, Internet, Presse, Presse B2B, Radio et TV / Cinéma. Les internautes ont encore leur rôle à jouer. Ils peuvent départager les campagnes pour attribuer les Prix du Public via le site dédié aux Media Awards dans quatre des six catégories du concours. À noter : les places pour la Media Awards Night sont disponibles à la vente en ligne, en libre placement ou avec la possibilité de réserver une table (à partir de six personnes), sur www.mediaawards.lu et sur www.paperjam.club.
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2
L E J U RY 1. Astrid Agustsson (Ville de Luxembourg) 2. Guy Daleiden (Film Fund Luxembourg) 3. Eric Hollander (président du jury, Air Brussels) 4. Danielle Igniti (Centre culturel et centres d’art visuel de la Ville de Dudelange) 5. Will Kreutz (Atypical, Solarwood) 6. Johan Vandepoel (ACC Belgium)
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7. Yves de Voeght (Coca-Cola Services, Belgium)
A L A I N D U CAT
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082 —
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— Janvier 2016
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MAISON MODERNE
ENTREPRISES
L E S T É L É C O M S À L' É T U D E
Séduire l’utilisateur F LO R E N C E T H I BAU T
Concurrence féroce des géants du web ou volatilité
accrue des consommateurs, le marché des télécoms est attaqué de toute part.
Ses acteurs réagissent en dopant leurs investissements et en repensant la relation de clientèle.
«Les opérateurs deviennent des fournisseurs
L
’étude globale Navigating the road to 2020, menée chaque année par Ernst & Young, a sondé 40 acteurs des télécoms en Asie, Europe, Afrique, au Moyen-Orient et aux États-Unis. Un premier constat général se dessine : l’industrie dans son ensemble continue à subir une concurrence agressive d’un nombre grandissant d’acteurs, qui fournissent des services ou applications via le web. Pour 36 % des sondés, cette arrivée sur le marché de nouveaux entrants est perçue comme perturbatrice et est annoncée comme le challenge principal de l’année. « Les télécoms sont aujourd’hui cannibalisées par une multitude de nouveaux entrants qui court-circuitent les modes de distribution traditionnels, contextualise Olivier Lemaire, à la tête du département Télécoms chez EY Luxembourg. Les OTT, soit over-the-top, les acteurs qui fournissent du contenu en ligne, qu’il s’agisse de Google, Facebook ou même Apple, attaquent le précarré des opérateurs et disposent de marques plus fortes, tout en étant soumis à beaucoup moins d’obligations réglementaires. » Ces derniers auraient déjà absorbé 10 % de la chaîne de valeur. Pour tenter de résister, le secteur investit massivement, tente de nouveaux schémas de distribution et fait évoluer les compétences de ses équipes.
Écosystème à revoir
Le rapport global démontre que les dépenses en investissement augmentent au même rythme que les recettes. Les services classiques, comme la voix, étant en train de s’effriter, les opérateurs doivent rapidement se trouver de nouveaux moyens de générer de la croissance. Pour y parvenir, ils doivent, en parallèle, débaucher de nouveaux types de profils, notamment orientés marketing ou communication et opérer une veille technologique de tous les instants.
« Les télécoms s’intéressent à la télévision, au cloud, réfléchissent aux fintech, au potentiel du machine-to-machine… Ces nouveaux services générant des marges différentes, les opérateurs doivent revoir leur équilibre », poursuit Olivier Lemaire. Autre lame de fond commune à toutes les implantations : l’utilisateur est désormais placé au centre de la réflexion. 68 % des sondés envisagent la gestion de l’expérience client comme priorité absolue pour les trois ans à venir. Dans 82 % des cas, elle figure dans le top trois. Brice Lecoustey, advisory partner chez EY Luxembourg, constate : « Depuis une quinzaine d’années, on reproche aux opérateurs de ne pas être assez centrés sur les besoins de leurs clients. C’est en train d’évoluer rapidement. Avec la volatilité des utilisateurs, de plus en plus exigeants et informés sur les offres et les tarifs, leur attention est forcément différente et moins axée sur la technique pure. Le client devient progressivement le centre de gravité. » Adrian Baschnonga, analyste en chef auprès du département Télécoms d’EY Global, le rejoint : « Les sociétés n’obtiendront plus de ROI satisfaisant sans une bonne compréhension de leurs utilisateurs et de leur proposition de valeurs. » Les fidéliser est un enjeu quotidien qui, à présent, est discuté au sein des organes décisionnels. Avec l’internet of things qui approche à grands pas et l’usage toujours plus important du data, une meilleure prise en compte des comportements de consommation est une question de survie. « Plus d’un tiers des opérateurs s’attendent à ce que le numérique représente plus de 20 % des recettes d’ici 2020 », complète Brice Lecoustey. Souvent peu flexibles et agiles, les mastodontes des télécoms favorisent l’innovation en nouant de nouveaux partenariats. « Visà-vis des OTT qui continuent à grimper et à innover dans les innombrables domaines du numérique, leur approche est variable,
« Le client devient progressivement le centre de gravité. » Brice Lecoustey Associé chez EY
constate Olivier Lemaire. Certains envisagent le win-win dans une vision collaborative, par exemple, Proximus qui s’allie avec Deezer ou Netflix ; ou alors ils souhaitent monter dans la chaîne et manger la concurrence comme Verizon qui intègre AOL. » Autre avancée notable, certains opérateurs prennent le parti de créer leur propre pépinière de start-up, ce qui leur permet d’être indirectement plus disruptifs. « De fournisseurs de connectivité, les opérateurs deviennent des fournisseurs de services », affirme Brice Lecoustey. Analytics, big data ou paiements mobiles font également leur chemin auprès du management interne, nouveaux KPI à la clé. « D’ici 2020, la dynamique entre l’offre et la demande va continuer à changer, prévoit Olivier Lemaire. On ira encore davantage vers une consolidation des activités, mais aussi des marchés. Une chose est sûre, il faudra toujours composer avec les besoins des clients qui restent imprévisibles. » Une étude réalisée par Ovum prévoit ainsi que plus d’un tiers des connexions mondiales devraient passer à la 4G d’ici cinq ans. Actuellement, ce chiffre tourne autour de 10 %. Les connexions de type machine-to-machine et internet of things devraient également croître d’ici là et passer de 2 à 3 % à plus de 7 % des recettes globales. EN RÉSUMÉ
Au sein d’un écosystème mouvant, les télécoms doivent composer avec une concurrence agressive des OTT et des utilisateurs de plus en plus exigeants.
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M I K E Z E N A R I (A R C H I V E S)
de services.»
ENTREPRISES
UNE BIOTECH DANS LA COUR DES GRANDS
ABL, pépite au succès viral CA M I L L E F R AT I
L’ancienne spin-off du CRP Santé-LIH franchit un nouveau cap en passant de la conception de logiciels à la commercialisation de trousses de diagnostic de virologie.
Sur un marché de niche, l’entreprise concurrence les plus grands laboratoires mondiaux.
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un marquage CE et une certification In Vitro Diagnostic. « C’est comme un fabricant de locomotives qui se serait donné les moyens de développer, fabriquer et commercialiser aussi les wagons de trains : on est en mesure de facturer un zéro de plus aux laboratoires de virologie », compare Chalom Sayada. En ajoutant cinq kits de diagnostic aux dix logiciels déjà commercialisés, ABL est « en passe de gagner son pari ». Ses clients fidèles de la dernière décennie ont commencé à tester et à acheter ces kits. « Nous avons déjà des demandes de renouvellement pour toute l’année 2016, se réjouit Chalom Sayada. Notre concurrent aujourd’hui, en toute modestie, c’est Abbott Diagnostics, le numéro 2 mondial. Nous sommes une frégate légère à côté d’un paquebot, nous avons moins de moyens, mais nous avançons plus vite que les multinationales du secteur. » Avec l’avantage de la souplesse pour la PME de 30 salariés, présente commercialement sur les cinq continents, et qui
« Nous sommes une frégate légère à côté d’un paquebot. » Chalom Sayada Docteur en médecine et biologie moléculaire
compte continuer à se concentrer sur la R&D, l’innovation et la valeur ajoutée de son savoir-faire, en plus du virage commercial amorcé récemment. ABL ambitionne de poursuivre sur la voie du diagnostic spécialisé dans les maladies infectieuses avec le CMV, l’herpès et même des bactéries comme la tuberculose. Les prestations d’ABL iront encore plus loin avec le développement des instruments servant à utiliser les kits de diagnostic. « Le marché de ces instruments est très dynamique, avec une évolution comparable à celle qu’a connue le téléphone mobile », souligne Chalom Sayada. EN RÉSUMÉ
Advanced Biological Laboratories frappe fort pour son quinzième anniversaire avec un virage vers la virologie, un marché de niche délaissé par les grands laboratoires. La spin-off du CRP-Santé-LIH propose des kits de diagnostic afin de déceler la résistance des patients aux traitements contre le VIH ou l’hépatite C.
VIH Une des cibles de la recherche : le VIH.
( L I C E N C E C C)
Q
uinze ans après sa création par Chalom Sayada, docteur en médecine et en biologie moléculaire, et par le Dr JeanClaude Schmit, à l’époque directeur de recherche au CRP-Santé (devenu LIH, Luxembourg Institute of Health), Advanced Biological Laboratories (ABL) amorce un virage commercial plus que prometteur. C’est finalement l’histoire des retrouvailles entre Chalom Sayada et le kit de diagnostic TruGene, au développement duquel il avait contribué dans les années 1990-2000 avant de revendre son entreprise au Canadien Visible Genetics. Plusieurs rachats plus tard, TruGene a fini dans les mains de Siemens Healthcare Diagnostics, qui vient de cesser sa commercialisation après une dizaine d’années, préférant concentrer ses efforts sur la cancérologie avec des revenus astronomiques à la clé. Voilà une opportunité que n’a pas manqué de saisir ABL. « On a travaillé très dur depuis 3-4 ans afin de transformer ABL en société diagnostique intégrée, avec des trousses diagnostiques en plus de nos logiciels, et d’être en mesure d’amorcer ce virage commercial », confie Chalom Sayada, qui a fait ses classes chez Roche Diagnostics avant de marier sa formation médicale et sa fibre entrepreneuriale. ABL s’est positionnée pour occuper le créneau délaissé par Siemens et proposer son propre kit de diagnostic. Et il s’agit d’une véritable « révolution » pour la spin-off lancée en 2000 pour développer des logiciels comme support de la médecine personnalisée – qui préconise de choisir le traitement donné au patient en fonction de ses données physiologiques pour maximiser son efficacité. En 2015, elle complète ses logiciels avec les réactifs utilisables par les mêmes laboratoires de virologie pour rechercher et diagnostiquer une éventuelle résistance aux traitements contre le VIH et l’hépatite C, en plus d’analyser les choix thérapeutiques avec ses logiciels, déjà enregistrés avec
VISION IT GROUP PSF SA devient
OnePoint PSF
et renforce son positionnement sur
le Conseil et l’expertise IT http://www.groupeonepoint.com
ENTREPRISES <html> <head> <title>Formation ICT</title> </head> <body background=“white.jpg” text=“Navy”> <img src=“../start/web.gif” width=82 height=102 alt=“Coding” border=0 align=“left”>
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FORMATION ICT
Nouveau nom de code JEAN - MICHEL HENNEBERT
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WebForce3 s’est installée au Technoport de Belval, avec pour objectif de former, endéans les 18 mois, 90 personnes capables de coder et de comprendre le code informatique sans spécialisation.
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n attendait – annoncé pour novembre 2015 – le projet 3.14, basé sur le modèle de l’école 42 en France. WebForce3 l’a doublée au poteau. Six mois après l’assouplissement de la législation encadrant la venue de spécialistes étrangers de l’ICT, l’offre de formation au Grand-Duché se met peu à peu en place. Aux côtés des projets envisagés par la House of Training, une première école dédiée exclusivement à la formation ICT a lancé son activité le 30 novembre. WebForce3 s’est installée au Technoport, à Belval, à quelques dizaines de kilomètres seulement de son antenne lorraine, lancée début octobre à Piennes (Meurthe-et-Moselle). Destinée à former des développeurs / intégrateurs web débutants, l’école privée accueille une première session de 17 personnes, toutes sélectionnées par l’Adem. Pour une durée de trois mois et demi, les candidats enchaîneront 490 heures de formation. « L’équivalent du nombre d’heures d’une année scolaire entière sur une période condensée », indiquait Alain Assouline, cofondateur de WebForce3. L’idée est de former rapidement des gens capables de coder et de comprendre le code informatique sans spécialisation. « Au total, d’ici à 18 mois, ce sont 90 personnes qui devraient être formées, indique une porte-parole de l’Adem, partenaire du projet. Cela répond en partie à la forte demande enregistrée auprès de nos services de la part des entreprises. L’expérience dans la programmation représente plus de 50 % des demandes pour les offres déposées auprès de l’Adem dans le secteur ICT. » La formation est, en effet, cofinancée par l’Adem et le Fonds social européen à hauteur de 522.000 euros. Si l’on en croit l’homme d’affaires fran-
çais à l’origine du projet, « 85 % des étudiants sortis sont en situation de retour à l’emploi et 15 % ont choisi de poursuivre leurs études ». Déjà, lors de la dernière édition du Moovijob Tour DeLux en mars, l’Adem, Moovijob et le groupement ICTluxembourg avaient formalisé un partenariat visant directement à promouvoir les métiers dans la filière numérique, dans le contexte de l’élan apporté par la stratégie Digital Lëtzebuerg. C’est aussi dans ce contexte qu’avait été mis en place le projet 3.14, directement décliné du modèle de l’école 42, créée en France il y a deux ans par l’entrepreneur français Xavier Niel (fondateur de l’opérateur Free) et considérée comme la plus grande école privée d’informatique en France. Celle-ci offre aux jeunes une formation de pointe et, surtout, gratuite, basée sur une pédagogie collaborative, pratique et inclusive. Au Luxembourg, le projet, promu par la fondation Smart Education in Luxembourg, se monte avec des donateurs, privés et publics. Début avril, une délégation luxembourgeoise d’une quinzaine de personnes, avec à sa tête le ministre du Travail et de l’Emploi, Nicolas Schmit, plutôt enthousiaste, s’était rendue à Paris au cœur de l’école 42 et y avait rencontré son fondateur. Son ambition était alors de convaincre les donateurs, de boucler le budget et de concrétiser aux alentours de novembre 2015. WebForce3, avec un business model plus « agressif », en tout cas payant et subventionné, a été plus vite. EN RÉSUMÉ
<h1 align= em></h1> <h2 align= em></h2> <h3 align= projets en alors qu’o école priv tion ICT a WebForce3 Belval, av 18 mois, 9 comprendre sation.</s <p align=“ color=“#FF novembre 2 modèle de doublée au plissement de spécial formation place. Aux House of T exclusivem activité l <br> WebForce3 Belval, à seulement octobre à tinée à fo web débuta première s tionnées p Pour une d didats enc « L’équival scolaire e indiquait Force3...< <br> </p> <p>&nbsp;< <p>&nbsp;< <p>&nbsp;<
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On attendait le projet 3.14. C’est une autre école privée dédiée exclusivement à la formation ICT qui a lancé son activité. Elle est payante et vise </body> le court terme, pour former de la main-d’œuvre </html> au précieux code informatique.
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PLACE FINANCIÈRE
SPUERKEESLEAKS
Selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, un CD de données et transactions bancaires confidentielles concernant 50.000 clients de la Banque et caisse d’épargne de l’État aurait été acheté par le land de Rhénanie-du-Nord – Westphalie. Il aurait mis 5 millions d’euros sur la table pour l’obtenir et pouvoir lancer des enquêtes sur les clients allemands de la banque. Une affaire à laquelle le ministre des Finances, Pierre Gramegna, ne semble pas vouloir croire. Selon lui, les éléments publiés « ne sont pas concordants ». Janvier 2016 —
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PLACE FINANCIÈRE
FONDUE SUISSE
La fusion entre Bil Suisse et KBL Switzerland est désormais officielle. L’opération avait été signée le 19 janvier 2015 entre les deux banques, toutes deux contrôlées par le holding de la famille royale qatarie Precision Capital. Aujourd’hui, les protagonistes ont reçu l’approbation des autorités de surveillance concernées. Le groupe bancaire Bil espère que la nouvelle entité fusionnée pourra être opérationnelle avant la fin de l’année. Son CEO sera Thierry de Loriol.
APCAL
L’Association professionnelle des courtiers d’assurances Luxembourg (Apcal) est inquiète. Elle se dit confrontée depuis un certain temps déjà à des compagnies d’assurances qui, dans le but supposé de protéger leur réseau, clôturent leurs conventions avec des intermédiaires, dont des courtiers d’assurances. « On observe une croissance de ce comportement, souligne Raymond Lang, président de l’Apcal. Cela a débuté en 2014, et ça s’est poursuivi cette année, à un rythme plus soutenu. »
STRESS TEST
Après une année blanche, l’Autorité bancaire européenne (ABE) a annoncé la tenue de tests de résistance pour le premier trimestre 2016. Au total, 53 banques seront mises à l’épreuve, dont 39 dépendant du Mécanisme de surveillance unique (MSU). Parmi la
liste de banques publiée, aucun groupe luxembourgeois mais plusieurs filiales de groupes présents au Grand-Duché, comme BNP Paribas, Deutsche Bank ou HSBC. L’ABE n’avait pas effectué de tests de résistance en 2015, estimant que les banques avaient sensiblement progressé dans le renforcement de leurs fonds propres grâce à un effort de recapitalisation de 200 milliards d’euros.
IMAGE SOBRE
Luxembourg for Finance poursuit sa mission d’explication des spécificités de la Place, particulièrement à l’étranger. La publication de la brochure Luxfin 2020 s’inscrit dans cette démarche. « Nous avons beaucoup consulté les associations du secteur financier pour réaliser cette bro brochure chure, précise Nicolas Mackel Mackel, CEO de Luxembourg for Finance. Nous l’avons voulue sobre pour qu’elle ne perde pas en pédagogie. »
BONNE FORTUNE
Le gouvernement introduira des mesures fiscales favorables pour attirer les capitaux et les high net worth
individuals (HNWI). L’impôt sur la fortune sera remodelé pour les sociétés au-dessus de 500 millions d’euros.
MOINS ASSURÉES
Le Commissariat aux assurances confirme un nouveau recul du marché au troisième trimestre 2015, plombant d’ores et déjà les résultats de l’année en cours : sur les neuf premiers mois de 2015, l’encaissement global régresse de 10,49 %. En assurance-vie, les primes sont en diminution de 13,34 % sur les trois premiers trimestres de 2015.
RETAIL À BOOSTER
La Banque internationale à Luxembourg (Bil) nomme Olivier Debehogne head of retail and digital banking. Il rejoindra la banque le 1er février 2016 et intégrera le comité de direction (sujet à l’approbation du régulateur). Sa mission sera de développer les activités de retail banking et d’accélérer les initiatives de digitalisation de la Bil lancées dans le cadre du plan stratégique Bil2020. « Son expérience tant en retail qu’en banque digitale est unique. Nous comptons sur celle-ci pour renforcer la croissance de notre activité retail et accélérer nos initiatives digital banking », commente Hugues Delcourt, président du comité de direction de la Bil. Avant de rejoindre la Bil, Olivier Debehogne a occupé le poste de chief commercial officer chez Keytrade Bank à Bruxelles. Durant ces quatre années à ce poste, il a contribué à transformer le courtier en ligne en une véritable banque en ligne. Il a débuté sa carrière chez Accenture avant de rejoindre le retail banking de Fortis puis de BNP Paribas Fortis où il a notamment dirigé le segment mass retail et ensuite le marketing stratégique. Olivier Debehogne est diplômé de la Solvay Brussels School of Economics & Management – Université libre de Bruxelles.
PSF ET FINTECH
15.000 C'est le nombre d'employers dans les PSF du pays
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Avec 320 entités, 15.000 employés et plus de 550 millions d’euros de bénéfices nets, les professionnels du secteur financier (PSF) représentent un maillon indispensable au bon fonctionnement du secteur financier luxembourgeois. Qu’ils soient spécialisés, de support ou entreprises d’investissement, les PSF couvrent une gamme variée de services liés directement ou indirectement au secteur financier. En 2015, le statut de PSF s’est étendu à d’autres pans. Derniers exemples en date : les services de dématérialisation et de conservation des documents numériques ont décroché le précieux sésame.
PLACE FINANCIÈRE
Les technologies financières ouvrent la voie à de nouvelles perspectives de développement pour le secteur. Articulée autour des dernières tendances et des enjeux réglementaires et fiscaux, la confé-rence « PSF Connect » de PwC Luxembourg a réuni une centaine de professionnels. Avec la montée en puissance des fintech, le secteur des PSF a une carte à jouer. Invitée à expliquer l’environnement réglementaire appliqué aux fintech, Nadia Manzari, head of the innovation, payments, markets infrastructures and governance department de la CSSF, a convenu que le terme « fintech » recouvre désormais de nombreuses activités, allant de l’innovation technologique à l’attention du secteur financier aux monnaies virtuelles comme le bitcoin.
CONFIANCE
Le 24 novembre, LuxTrust a célébré ses 10 ans d’existence en présence du couple grand-ducal héritier et de nombreuses personnalités luxembourgeoises dans le cadre magnifique du château de Septfontaines. Plus de 200 personnes ont participé à cette soirée de gala. Le chevalier Benoît Lengelé, chirurgien, a partagé sa passion et sa vision de l’identité dans le domaine de la chirurgie. L’identité est également au centre du domaine d’activité de LuxTrust. LuxTrust est aujourd’hui un acteur incontournable dans le domaine de la signature électronique, élément indispensable à l’essor des transactions en ligne au Grand-Duché de Luxembourg et à l’échelle européenne. Elle est aussi un tiers de confiance certifié au niveau international. Cette volonté de croissance au Luxembourg et à l’étranger se concrétisera en 2016 par l’engagement de 16 nouveaux employés.
EN CROISSANCE
Marc Thill a récemment pris la direction de BDO Luxembourg en tant que managing partner. La firme, qui emploie 400 personnes, veut poursuivre un objectif international, en complément de l’historique secteur local. Une implantation dans le sud est en phase d’étude. Et le déménagement du siège principal à la Cloche d’Or reste fixé pour avril 2016. Erwan Loquet a dirigé la firme pendant trois ans et a souhaité se consacrer davantage à son expertise première qui est la TVA, tout en poursuivant le développement de BDO Advisory, notre ligne de services et de conseil qu’il a lancée. L’ensemble des 17 associés a décidé en consensus que Marc Thill reprendrait la direction, avec effet au 1er octobre
dernier. « Nous voulons bien croisentendu poursuivre la crois sance de notre firme, qui emploie actuellement 400 collaborateurs sur notre site principal à Luxembourg-ville, auxquels il faut ajouter une vingtaine de personnes à Diekirch et Wemperhardt pour les équipes de FGN BDO que nous avons acquis en 2012. » Le comité exécutif a été élargi à de nounou velles fonctions. Il se compose désordésor mais d’Erwan Loquet, Daniel Croisé, Gerdy Roose, Joseph Hobscheid, Jacques Peffer et Marc Thill. « Nous nous positionnons à la fois comme généraliste, mais aussi comme une firme capable, avec 400 personnes, de traiter des sujets plus pointus. J’ajoute que nous avons développé ces dernières années notre présence à l’international via le réseau BDO présent dans 152 pays et qui compte plus de 60.000 collaborateurs, afin d’aider des acteurs locaux dans leur expansion, mais aussi d’attirer de nouveaux acteurs au Luxembourg. »
FRANÇAIS
Les Français pesaient 8 % de la part de marché de la gestion d’actifs au Luxembourg fin 2014 avec plus de 250 milliards d’euros d’actifs sous gestion. « Depuis plusieurs mois, les différents acteurs français ont pris pleinement la mesure des possibilités et des avantages offerts par les différentes réglementations comme Ucits IV et AIFMD, indique Emmanuel Chataignier, associé en charge du marché de la gestion d’actifs français chez PwC Luxembourg. Ainsi, de nombreux fonds de promoteurs français ont été récemment lancés au Luxembou rg tout en étant gérés depuis leur société de gestion parisienne et une multitude de structures master-feeder entre la France et le Luxembourg ont vu le jour. » Les promoteurs français n’hésitent pas non plus à s’installer au Luxembourg : 27 sociétés de gestion et plus de 1.280 fonds étaient implantés au Luxembourg fin 2014, un chiffre en progression. « On note ainsi une augmentation d’environ 10 % du nombre de sous-fonds gérés par des promoteurs français entre 2013 et 2014 et cette tendance semble s’amplifier en 2015. »
CAPITAL
« Les fund managers considèrent de plus en plus le Luxembourg pour lever du capital à l’international, déclare Yves Knel, tax partner chez Deloitte Luxembourg. La toute nouvelle législation sur les fonds alternatifs réservés représente un intérêt pour eux en raison de la possibilité d’être rapidement sur le marché, avec un produit fiscalement transparent. » Janvier 2016 —
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PLACE FINANCIÈRE
BOURSE DE LUXEMBOURG
Trop peu de cotations au portillon JEAN - MICHEL LALIEU |
L AU R E N T DAU BAC H
À la Bourse de Luxembourg, la cotation d’entreprises n’est pas l’activité phare.
Des initiatives sont lancées pour faire entrer ce type d’épargne dans la culture des investisseurs grand-ducaux.
Mais au-delà des 25 sociétés luxembourgeoises cotées, l’institution offre déjà une tribune pour de grandes sociétés étrangères.
L
e constat est relativement Group, SES ou Aperam. Mais le profil de clair : contrairement au Cac la cote luxembourgeoise diffère des 40 français, au Footsie 100 Bourses étrangères en ce sens qu’elle britannique ou au Dax 30 laisse une grande place aux capitalisaallemand, les mouvements de l’indice tions étrangères. Sur une place boursière boursier luxembourgeois Lux X ne per- européenne classique, plus de 90 % des turbent guère la marche de l’économie sociétés cotées sont encore des fleurons du pays. Le management de la Bourse nationaux. À Luxembourg, on dénombre de Luxembourg l’admet d’ailleurs faci- aussi 20 sociétés étrangères cotées en lement : l’institution, créée en 1928 pour direct et 156 émetteurs de GDR (Global permettre la cotation des principales Depository Receipt). « Nous comptons sociétés luxembourgeoises, est nette- donc nettement plus d’entreprises étranment plus réputée pour ses activités de gères cotées que de sociétés luxembourcotation de dette (obligations, produits geoises, ce qui montre une certaine structurés) que pour les actions. À cet capacité d’attraction sur les acteurs étranégard, elle figure dans ce domaine gers », note le responsable des cotations parmi les leaders mondiaux avec, en de l’institution grand-ducale. moyenne, une cinquantaine de cotations par jour et un montant émis supé- Trop peu d’eau au moulin rieur à 1.000 milliards de dollars pour Dans un pays qui compte un peu plus l’année 2014. En revanche, avec une d’un demi-million d’habitants, les capitalisation globale de 45 milliards causes de la faible représentation d’euros pour les 25 sociétés de droit nationale sont faciles à pointer du luxembourgeois inscrites, elle est évi- doigt. « Le paysage économique du pays demment loin des géants du secteur. est composé de petites, voire de très « Nous disposons d’une capitalisation petites entreprises, note encore Hubert boursière effectivement modeste par rap- Grignon Dumoulin. Les PME qui sont port à New York, Londres ou Paris, mais cotées en Europe comprennent en règle nous sommes tout de générale entre 250 et même une Bourse signi1.500 salariés. Au ficative, y compris pour Luxembourg, il y en a les titres de capital », peu. Quant aux plus « Depuis un an et observe Hubert grandes sociétés, elles Grignon Dumoulin, appartiennent à des demi, nous avons membre du comité de groupes étrangers, qui quand même connu direction de la Bourse sont alors déjà cotés de Luxembourg. Le cinq entrants parmi sur d’autres Places. » problème, selon lui, dans des les sociétés de droit L’intégration est que le grand public groupes multinatione voit que les 25 luxembourgeois. » naux a d’ailleurs été à entreprises luxemla base du retrait de la bourgeoises, dont des cote des grandes Hubert Grignon Dumoulin grands noms comme banques luxembourMembre du comité de direction ArcelorMittal, RTL geoises.
APERAM
UNE COTATION INOXYDABLE Aperam a été créée en janvier 2011 en tant que spin-off d’ArcelorMittal pour les aciers inoxydables. Elle est depuis cotée à la Bourse de Luxembourg et, selon son CFO, Sandeep Jalan, c’est dans la logique des choses : « ArcelorMittal étant basée à Luxembourg et cotée à la Bourse de Luxembourg, c’était un choix naturel pour Aperam d’être cotée ici également. » Le CFO l’admet, l’essentiel du trading se fait sur Euronext. « Mais maintenir le listing à Luxembourg prouve que nous restons étroitement associés au pays, même si nous sommes clairement une société internationale avec des unités de production stratégiques en Belgique, en France et au Brésil. Et ça augmente aussi notre visibilité par rapport à la communauté financière luxembourgeoise. » Sandeep Jalan se dit encore « très satisfait du listing sur la Bourse luxembourgeoise et n’imagine aucune raison de le remettre en question ». Actuellement, les principaux actionnaires institutionnels sont principalement originaires de France, du Royaume-Uni, des ÉtatsUnis et du Grand-Duché.
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PLACE FINANCIÈRE
LES ENTREPRISES DE DROIT LUXEMBOURGEOIS COTÉES Société électrique de l’Our Société financière des caoutchoucs Quilvest Midilux Socfinaf Socfinasia RTL Group Cofi Gefinor Luxempart Cedec IDB Holdings
01.04.1960
SES Immo Lux-Airport ArcelorMittal ReinetInvest Acheron Portfolio Aperam FotexHolding ZaiCapitalGroup Brederode Partners Group Direct Mezzanine Edify Oberon Credit Investment Fund Orco Property Group
06.07.1998 15.12.1998 18.02.2002 21.10.2008 21.11.2008 31.01.2011 23.02.2012 29.11.2013 21.07.2014
ÉPARGNE CITOYENNE
09.06.1960 27.11.1961 14.05.1965 18.04.1966 23.01.1974 24.06.1975 15.09.1975 09.07.1986 10.06.1988 20.09.1991 30.09.1997
16.09.2014 19.12.2014 07.09.2015 02.10.2015
Cette situation est aussi amplifiée du fait que les épargnants luxembourgeois n’ont pas la culture de l’investissement en actions. L’immobilier augmentant depuis de nombreuses années, les particuliers se sont avant tout tournés vers ce mode d’épargne. En plus, ils ne trouvent guère d’entreprises nationales emblématiques qu’ils imagineraient plus facilement soutenir. « Certains pays comme les États-Unis ou la Chine sont davantage empreints de culture boursière », admet Hubert Grignon Dumoulin. Mais il observe aussi que, depuis les années 1990, l’Europe de manière générale se détourne de l’investissement en actions, tandis que les entreprises se sont plutôt tournées vers le private equity pour financer leurs besoins en capital. À l’aube des années 2000, la loi Rau a tenté, via des avantages fiscaux, de relancer l’intérêt pour les actions. Mais avec un effet limité. Désormais, la Bourse de Luxembourg a pris l’option d’un « Investor Day », qui a connu sa deuxième édition à la fin du mois de novembre. « Le but est clairement de sensibiliser les citoyens luxembourgeois et les investisseurs potentiels à se tourner vers la Bourse, explique son secrétaire général, Maurice Bauer. Nous voulons leur montrer qu’elle peut proposer une offre plus variée que ce qu’ils connaissent. » Et une meilleure connaissance pourrait, 094 —
LUXEMPART
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in fine, permettre un plus grand développement des cotations.
Au-delà du Lux X
Outre le fait d’avoir « en magasin » nettement plus de sociétés que ce que le non-professionnel perçoit, les responsables de l’institution pointent aussi son dynamisme. Qui se marque par l’apparition relativement fréquente de nouveaux entrants. « C’est une cote qui bouge, insiste Hubert Grignon Dumoulin. Depuis un an et demi, nous avons quand même connu cinq entrants parmi les sociétés de droit luxembourgeois. » Le dernier en date étant Orco Property Group, admis à la cote le 2 octobre dernier. Et parmi les sociétés étrangères, des sociétés du poids de Volkswagen, Prosieben, Hella ou Engie (ex-GDF-Suez) maintiennent leur choix d’une cotation secondaire à Luxembourg. « De manière générale, on se contente de voir les 10 entreprises qui composent l’indice Lux X, appuie Maurice Bauer. Mais parmi les 190 autres, il y a réellement des acteurs importants aussi. » Pour vendre l’attrait de la Bourse de Luxembourg, ses responsables pointent une offre bon marché – le coût d’une procédure de cotation y serait nettement moindre que sur d’autres Places plus importantes – et une capacité à l’innovation. « Nous
avons été une des premières Bourses européennes à nous intéresser aux GDR, qui représentent actuellement une grande part de l’offre », explique Maurice Bauer. Dérivés des American Depository Receipt (ADR), les GDR sont des véhicules qui permettent d’investir, via des certificats, dans des sociétés étrangères, notamment de pays émergents, où les capitaux étrangers ne sont pas admis directement. Ce qui fait qu’un grand nombre de sociétés indiennes, notamment, sont cotées à Luxembourg. Le souci c’est que, pour placer son épargne dans l’économie, le sentiment national reste très fort. Investir oui, mais dans des sociétés de mon pays. « Au Luxembourg, les citoyens pointent généralement une vingtaine d’entreprises qu’ils aimeraient soutenir via la Bourse. Mais il s’agit de sociétés familiales qui ne voient pas l’intérêt d’une telle démarche », note Hubert Grignon Dumoulin. Peu de chance donc, à moins d’un retour en force de la popularité des Bourses, de voir les Luxembourgeois s’arracher des actions pour assurer leur retraite. EN RÉSUMÉ
Pour des raisons liées à la taille et à la culture du pays, les entreprises ne se bousculent pas pour se faire coter à la Bourse de Luxembourg. L’activité de cotation de sociétés y est pourtant plus soutenue qu’il y paraît à première vue.
La présence de la société de participations Luxempart remonte à l’année 1988. À l’époque, elle était connue sous le nom de Bil Participations. « Son portefeuille, explique le CFO, Alain Huberty, était alors constitué uniquement de valeurs luxembourgeoises et son introduction en Bourse avait pour but de permettre aux épargnants d’investir dans l’économie luxembourgeoise. » Aujourd’hui encore, il estime que le marché luxembourgeois est « très réceptif » vis-à-vis des titres cotés en Bourse et que, pour la grande majorité des Luxembourgeois, c’est la seule manière de participer au développement d’une société et d’investir dans l’économie nationale. Quant à l’intérêt pour Luxempart d’être cotée au Grand-Duché, pour son CFO, il s’agit avant tout « d’offrir de la liquidité aux actionnaires, de bénéficier d’une indication de la valeur du titre Luxempart et d’offrir aux actionnaires la garantie d’une gouvernance et d’une transparence exemplaires ». SES
LA VOIE VERS L’INTERNATIONAL Société phare du paysage luxembourgeois, SES est cotée à la Bourse nationale depuis 1998. Elle l’est également sur Euronext Paris. « Lorsque les actionnaires ont fait ce choix, explique Natasha Ehrmann, corporate PR manager, le but était de permettre l’accès aux marchés des capitaux à SES lors du lancement de sa stratégie d’expansion internationale. » Depuis, le marché luxembourgeois est jugé très pertinent pour SES en tant que listing important pour les investisseurs locaux. Pour l’opérateur luxembourgeois de satellites, la Bourse de Luxembourg s’imposait par le lien national, mais aussi parce qu’elle constitue alors l’organisme de régulation facilitant l’accès à d’autres bourses.
PLACE FINANCIÈRE
TR ANSPARENCE FISCALE
L’« Étoile noire » sur la voie de la rédemption CA M I L L E F R AT I
Le Luxembourg multiplie les efforts en faveur de la transparence fiscale depuis deux ans.
Le collectif Tax Justice Network encourage ce nouvel élan en améliorant sa note dans son classement biennal.
L
e Grand-Duché récolte les fruits de Tax Justice Network (TJN) ne manque d’aildeux années de marathon pour repla- leurs pas de noter qu’il s’agit d’« un des progrès cer le Luxembourg dans les clous les plus significatifs du classement ». Le collectif internationaux. La notation « non attribue ce « changement d’avis relatif » au conforme » lâchée par le Forum contexte international marqué mondial de l’OCDE sur la transpar une évolution globale vers parence et l’échange d’inforplus de trans parence commations à des fins fiscales, en biné à un scandale de portée octobre 2013, avait ébranlé le mondiale aux conséquences « Juncker, pays, enfin conscient de la délétères pour la réputation probablement menace de voir sa place finandu pays : LuxLeaks. Le départ cière durablement mise au ban. de Jean-Claude Juncker du le plus important De Fatca à la directive eurogouvernement n’est pas non architecte du péenne sur l’échange automaplus étranger à ce revirement t i qu e d’ i n fo r m at i o n s , l e selon le collectif qui qualifie paradis fiscal Grand-Duché a rattrapé son l’ancien Premier ministre de moderne. » retard et obtenu d’être rayé de « probablement le plus imporla « liste grise » de l’OCDE, quittant architecte du paradis fisTax Justice Network cal moderne ». tant officiellement le cercle maudit des paradis fiscaux. Et Qu’on ne s’y trompe pas, en novembre, le classement du le Luxembourg n’est pas Tax Justice Network établissait un bond de devenu un modèle de transparence pour TJN. quatre places pour le Luxembourg, du 2e au « Il reste l’une des plus importantes juridictions 6e rang des juridictions les plus opaques. opaques au monde en hébergeant une série d’acUne bonne nouvelle si l’on se souvient que tivités financières et d’autres qui favorisent l’ille même classement en 2013 avait consacré le légalité et les abus, notamment par le port franc pays comme l’« étoile noire de l’opacité financière voué à stocker des peintures, des lingots d’or et en Europe ». Le collectif pointait à l’époque la des obligations au porteur. » « position très agressive du Luxembourg dans sa TJN pointe encore la farouche préservalutte contre les initiatives européennes en faveur tion du secret professionnel, critiquable lorsde la transparence ». qu’elle conduit à des poursuites judiciaires 096 —
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contre les donneurs d’alerte comme Antoine Deltour, l’ancien salarié de PwC qui a publié les données de LuxLeaks. Toutefois, TJN salue les actions grandducales en faveur de la transparence depuis le dernier classement : application prochaine du CRS, signature de Fatca, accord pour l’échange automatique d’informations fiscales au niveau européen... Surtout, le collectif se félicite de voir la loi « très inquiétante » sur les fondations privées retirée en décembre 2014. « Elle aurait été un moyen puissant pour des personnes extrêmement riches d’échapper au fisc et à la régulation », souligne TJN. Le collectif termine ses 12 pages consacrées au Luxembourg sur une citation percutante mais glaçante de Chris Lenon, ancien directeur de la fiscalité de la multinationale minière Rio Tinto, puisée dans le Financial Times après l’élection de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne : « Ce n’est pas un braconnier qui est devenu garde-chasse, c’est plutôt comme si le braconnier allait prendre en charge les gardes-chasse. » EN RÉSUMÉ
Peu après son retrait de la «liste grise» des paradis fiscaux de l’OCDE, le Luxembourg a vu ses efforts de transparence récompensés par le classement du Tax Justice Network qui le fait passer du 2e au 6e rang des juridictions les plus opaques.
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PLACE FINANCIÈRE
COMMISSION TA XE 2
Après les investigations, les propositions VÉRONIQUE POUJOL |
La commission
MIKE ZENARI
L
a commission spéciale taxe du Parlement européen va poursuivre ses travaux pendant six mois sur les pratiques fiscales des entreprises, avec un mandat pratiquement inchangé, tout comme sa composition – le PPE Alain Lamassoure en reste le président, malgré les voix des Verts et de la gauche qui réclamaient sa tête. Ce sera taxe 2 Jusqu’alors qui terminera l’œuvre inachevée de la discret, l’europrécédente commission spéciale, dont député luxembour- le rapport a été adopté le 25 novembre. geois Frank Engel Les 45 eurodéputés qui la comentend sortir des posent ont jusqu’au mois de mai 2016 propositions de pour affiner leurs recherches, ce qu’ils sa boîte à idées. n’avaient pas pu faire lors du précédent mandat en raison des réticences de certains États membres. Fabio de Masi, le député allemand de Die Linke, qui fut l’un des membres les plus remuants de la commission spéciale, compte bien utiliser ces six mois pour demander au président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, de revenir s’expliquer sur sa responsabilité, lorsqu’il fut Premier ministre entre 1995 et 2013, dans les blocages des discussions européennes destinées à mettre fin à des régimes fiscaux dommageables, comme celui de la pro« Repositionner priété intellectuelle que Pierre va faire disparaître l’Europe pour Gramegna à feu doux, sans avoir encore garder les proposé d’alternative. Les obstacles sur l’accès aux multinationales. » documents ont été levés le vendredi 13 novembre par les Frank Engel derniers États membres récalDéputé au Parlement européen citrants, y compris le Luxembourg. Le ministre des Finances Pierre Gramegna a annoncé fin novembre aux députés qu’il avait levé son opposition à ce que les membres de la commission taxe puissent désormais consulter l’intégralité des documents du Code de conduite. « Sans aucun noircissement », a promis le ministre. Pour autant, les conditions de consultation resteront limitées pour assurer la confidentialité des pièces. 1 “The State Administration Dans une salle sécurisée, sans possibiof International Tax lité de faire des copies. Avoidance”, Omri Marian Il reste encore des pistes à explorer, (University of California, des documents à éplucher, des experts Irvine) spéciale taxe du Parlement européen reprend ses travaux jusqu’en mai et pourra éplucher les documents sans «noircissement».
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à entendre – par exemple ce professeur de droit américain qui a étudié les documents LuxLeaks et en a fait un rapport1 qui pointe le rôle de l’Administration des contributions directes dans les arbitrages fiscaux des multinationales –, des messages contradictoires à expliquer et probablement aussi des propositions à formuler. Membre discret de la commission spéciale, Frank Engel, député luxembourgeois du CSV (groupe PPE) au Parlement européen, a bien l’intention de faire des propositions à ses collègues en mettant les six prochains mois à profit, pour ne pas tourner en rond et ne pas « faire la même chose autrement ». « J’en ai assez de faire comme s’il restait encore un énorme travail d’investigation à faire », dit-il dans un entretien à Paperjam. Il se sent libre désormais et n’a pas envie « de jouer au juge ». Le mandat taxe 2 constitue à ses yeux une bonne occasion de relancer le débat à la fois sur les ressources propres de l’Union européenne (qui n’en a pas encore), mais aussi sur les risques de voir partir de l’UE les quartiers généraux des multinationales sous pression : « Nous avons d’abord un problème, celui de garder les QG des multinationales en Europe et de maintenir la compétitivité. Nous avons ensuite un débat autour de l’équité fiscale. » Frank Engel entrevoit dans le réaménagement des statuts de la société européenne (SE), « des gadgets choisis pour des raisons symboliques », une piste pour régler le problème. La solution serait de doter la SE d’une dimension fiscale, avec une taxation raisonnable, entre 10 et 15 % (« je viserais plutôt 15 que 10 % », souligne-t-il) dont le produit serait attribué aux recettes propres du budget européen. En échange de quoi, les contributions des États membres, qui
alimentent le budget de l’UE, seraient réduites voire remplacées. Un mécanisme qui pourrait arranger tout le monde dans l’UE, selon l’eurodéputé. Au Luxembourg, en tout cas, où les multinationales sont imposées à des « taux ridicules », comme l’ont montré les archives révélées par LuxLeaks. « J’ignore le produit fiscal que ça pourrait rapporter, mais symboliquement, ce serait un geste important d’octroyer un statut fiscal à la SE pour repositionner l’Europe », souligne le député luxembourgeois. La question relevant du droit des sociétés et donc de la procédure législative ordinaire, contrairement aux questions fiscales requérant des décisions à l’unanimité du Conseil de l’UE, la proposition aurait une chance de passer, « sans mettre à mal les compétences des États membres ». L’idée reste pour l’heure à l’état embryonnaire. L’attribution du statut fiscal à une SE pourrait être conditionnée à des minima d’implantations dans l’UE (cinq, voire sept établissements), de chiffre d’affaires et de nombre d’employés. En mars 2012, Frank Engel avait rédigé un avis à l’attention de la commission des affaires économiques et monétaires pour attribuer le produit du projet de taxe sur les transactions financières aux ressources propres de l’UE. Cette proposition n’avait pas été retenue. Le Luxembourgeois n’abandonne pas pour autant. EN RÉSUMÉ
La commission spéciale taxe du Parlement européen va poursuivre ses travaux jusqu’au mois de mai. Le député luxembourgeois Frank Engel, membre de cette commission, estime que le temps des investigations est terminé et qu’il est l’heure de faire des propositions pour les eurodéputés. La sienne est de doter la société européenne d’une dimension fiscale.
F RAN K E N G E L Le député luxembourgeois veut un réaménagement de la société européenne.
PLACE FINANCIÈRE
F OND S D’IN V E S T IS SEMEN T A LT ERN AT IF S
Un produit écrémé VÉRONIQUE POUJOL |
MAISON MODERNE
Alors que la tendance est à la finance
F OND S ALT E RN ATIF S Pour contourner la sur-réglementation, les FIAR vont être lancés.
hyper-encadrée, le Luxembourg veut sortir des sentiers battus en proposant des fonds d’investissement non régulés.
Les FIA réservés pourraient concurrencer les îles Caïmans ou l’Irlande pour attirer les investisseurs chinois ou russes.
L
e monde à l’envers ? Alors que des organisations internationales et les instances européennes cherchent à éradiquer, au nom de la transparence, les dernières poches de la finance non régulée, le gouvernement luxembourgeois prend le contre-pied en lançant un nouveau produit financier destiné à concurrencer des juridictions « moins-disantes », comme les îles Caïmans, la clientèle cible étant clairement internationale. Le 27 novembre dernier, le conseil de gouvernement a donné le feu vert au ministre des Finances Pierre Gramegna pour déposer à la Chambre des députés un projet de loi sur les fonds d’investissement alternatifs réservés (FIAR pour l’appellation française, RAIF en anglais). « L’objet du projet de loi, résume un communiqué du service Information et Presse du gouvernement, est de créer un nouveau statut de fonds d’investissement alternatif qui n’est pas soumis à l’agrément et à la surveillance de la CSSF, tout en bénéficiant de toutes les flexibilités de structuration dont bénéficient les organismes de placement collectif (OPC), fonds d’investissement spécialisés (FIS) et sociétés d’investissement en capital à risque (sicar). » La réglementation européenne sur les fonds alternatifs a imposé un double contrôle des FIA, qui étaient pour la plupart des électrons libres de la finance non régulée. Au Luxembourg – mais la règle vaut partout dans l’UE et conditionne l’octroi d’un passeport européen pour la commercialisation de ce type de produits dans l’UE –, un premier contrôle est assuré par la CSSF au niveau de la société de gestion du FIA, qui requiert un agrément, et un second contrôle intervient au niveau du fonds lui-même (OPC, FIS ou sicar),
qui demande à son tour une autorisation. Les démarches sont lourdes et prennent du temps avant que le régulateur délivre son sésame. Les opérateurs de la Place se plaignent des délais autant que de l’acharnement réglementaire dans leur industrie, renchérissant les prix des services financiers.
La police à l’entrée
« Ce régime ne convient pas nécessairement aux investisseurs institutionnels et professionnels disposés à renoncer à cette protection supplémentaire sur base de considérations de coûts et / ou de flexibilité dans le fonctionnement du FIA », indique le gouvernement. On imagine que cet argumentaire commercial servira de fil rouge à l’exposé des motifs du projet de loi, quand il sera déposé à la Chambre des députés. Le ticket d’entrée d’un FIAR, réservé à des investisseurs avertis, institutionnels ou professionnels, est fixé à un minimum de 125.000 euros. C’est assez peu au regard des standards de fortune des high net worth individuals (HNWI). Les FIAR tomberont sous les règles des investissements alternatifs, mais seuls les dirigeants des sociétés de gestion des FIA devront être régulés. « C’est une réglementation pour faire la police à l’entrée », analyse un opérateur de la place financière. Les FIAR, d’après les fuites orchestrées par des acteurs du secteur privé ayant été associés à cette invention et l’ayant même fortement inspirée, échapperont à l’impôt sur le revenu et à la taxation à la source, à l’instar des autres produits de la gestion collective au Luxembourg. Ils seront soumis à une taxe d’abonnement ultra-light (comme le sont déjà les FIS) de 0,01 % sur leurs actifs. Aucune restriction sur
« C’est un produit bien pensé pour attirer le business de fonds non régulés actuellement dans les îles Caïmans. » Un opérateur de la Place
les investissements éligibles ne leur sera imposée non plus. C’est, aux yeux d’un opérateur, un produit « bien pensé pour attirer le business de fonds non régulés actuellement localisé dans les îles Caïmans ». La clientèle visée est celle des investisseurs russes et chinois, friands de fonds privés assortis de règles souples relevant de la loi des contrats dans lesquels les investissements sont définis par une sorte de charte. « Ces investisseurs veulent évoluer, car les Caïmans ne les inspirent plus. » Les investisseurs américains seraient également dans la cible des FIAR, censés concurrencer les ICAV irlandais (Irish Collective Asset-Management Vehicles). Pour autant que ces véhicules luxembourgeois prennent la forme passe-partout des sociétés en commandite par actions (SCA), un statut offrant aux investisseurs les avantages fiscaux entrant dans le moule des partnerships pour les montages de structures de type master-feeder dont les Américains sont particulièrement gourmands. Selon le site de l’étude d’avocats EHP, qui révéla dès le mois d’octobre les intentions du ministre des Finances, un mois avant l’approbation du projet par le gouvernement, le texte donnant naissance aux fonds d’investissement alternatifs réservés devrait être adopté au début de 2016, soit un temps record de cheminement législatif. EN RÉSUMÉ
Le conseil de gouvernement a donné son feu vert fin novembre à un projet de loi devant donner naissance aux fonds d’investissement alternatifs réservés. Un produit au contrôle allégé et destiné à une clientèle avertie ou institutionnelle et qui pourrait concurrencer les îles Caïmans, localisation prisée par les investisseurs russes ou chinois.
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10×6 FINANCE: LE FUTUR DE LA PLACE PAR 10 DIRIGEANTS MERCREDI 27.01.2016
Après la tempête financière qui a éclaté en 2008, les nouvelles législations et régulations se sont succédé. Au plan mondial comme européen, de nombreuses initiatives ont été prises par les pouvoirs publics et les organismes de surveillance pour faire évoluer les règles du jeu et tenter de limiter – à défaut de supprimer – les risques systémiques et la prise de risque excessive par les investisseurs.
AGENDA 18:30 WELCOME COCKTAIL
19:00 MOTS DE BIENVENUE
19:15 10 PRÉSENTATIONS
20:20 WALKING & NETWORKING DINNER
I N FO
L I EU
PA RK ING
Inscription obligatoire : www.Paperjam.club
Centre Culturel Tramsschapp 49, rue Ermesinde Luxembourg – Limpertsberg
72 - 74 avenue Pasteur Luxembourg – Limpertsberg
INTERVENANTS
Edouard BOKUETENGE Fund Platform Group
Steen FOLDBERG Julius Baer Investment Services
Sébastien DANLOY RBC Investor Services Bank
Guy HARLES Arendt Medernach
GOLD SPONSOR
Véronique DE LA BACHELERIE Société Générale Bank & Trust
Marie-Hélène MASSARD Axa Luxembourg
Damien DEGROS ING
Robert SCHARFE Bourse de Luxembourg
PREMIUM SPONSOR
Hugues DELCOURT BIL
Denise VOSS ALFI
PLACE FINANCIÈRE
A RENDT REGUL AT ORY & C ON SULT IN G
Au-delà des solutions FA B R I C E BA R B IA N |
GA Ë L L E S U R E
La filiale à 100% d’Arendt & Medernach s’est offert un rebranding.
L’appellation met davantage en lumière les services pour professionnels de la finance à Luxembourg, en matière d’accompagnement et de conseil.
A
près deux ans et demi d’ac- d’aider les membres d’un conseil d’admitivité dans la consultance nistration dans la prise de décision en leur autour des fonds d’investis- délivrant toutes les informations nécessement, de leurs sociétés de saires mais également, et surtout, en priogestion et autres prestataires, Arendt ritisant ces informations. Il s’agit de leur Regulatory Solutions change de nom donner la bonne information au bon pour devenir Arendt Regulatory & moment », précise Odile Renner. Consulting. « La conformité reste un élément clé pour nos clients, notamment Savoir, c’est fondamental pour ceux qui ne sont pas du secteur Satisfaire aux exigences imposées par financier et qui ne savent pas toujours AIFMD ou Ucits V mais également à comment l’appréhender en pratique. Mais celles liées aux directives de lutte aborder les sujets du simple point de vue contre le blanchiment et le terrorisme de la conformité est aujourd’hui insuffi- et aux nouvelles exigences de transsant, tant les impacts sur le business et parence fiscale comme Fatca ou CRS les opérations peuvent être importants. génère ainsi des montagnes de reporCe nouveau nom capture cette dualité et ting en tout genre. Et la flambée réglereflète notre engagement aux côtés de nos mentaire va encore s’aviver avec de clients », souligne Odile Renner, prési- nouvelles règles dictées par l’entrée dente du comité de direction d’Arendt en vigueur de Mifid II en janvier 2017 Regulatory & Consulting. ou liées au règlement Prips qui vise à Depuis 2013, l’entreprise, filiale à uniformiser l’information précontrac100 % du cabinet d’avocats Arendt & tuelle remise aux investisseurs non Medernach, a développé une palette de professionnels. services à valeur ajoutée mais égale« Toute cette réglementation s’acment des processus et des solutions compagne de nouvelles contraintes. technologiques innovantes. Cela s’est Mais si la mise en conformité est contraignante, elle notamment concréré vèl e é ga l e m e n t tisé par la création d’outils permettant d’utiles et précieuses d’« industrialiser » difinformations, poursuit la dirigeante. férentes tâches et d’ai« Le simple point der à la décision. La Nous travaillons, par de vue de la solution Carol a été exemple, en étroite imaginée pour aider collaboration avec les conformité le compliance officer à asset managers qui est insuffisant. » assumer ses différentes distribuent leurs fonds missions liées à la mise dans différents pays. Odile Renner en conformité et cela Pour ces professionArendt Regulatory nels, savoir qui sont alors que le cadre & Consulting réglementaire, qui est les clients ou identifier en perpétuelle évolules intermédiaires les tion, complexifie assupl u s p e r fo r m a n t s , rément son activité. « Avec Carol, le ceux qui tiennent la route et qu’il professionnel a accès à l’ensemble de la convient à ce titre de mieux rémunérer réglementation et à différents outils lui ou davantage soutenir pour les aider à permettant d’optimiser le reporting et le mieux vendre, est fondamental. » Claisuivi des contrôles périodiques. Au registre rement, il y a là quantité d’informades outils, nous avons également imaginé tions primordiales pour prendre des Governance Radar qui a pour vocation décisions stratégiques pertinentes. 100 —
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OD I LE R ENNER La dirigeante d’Arendt Regulatory & Consulting développe les forces spécifiques au service des professionnels de la finance.
« Notre métier aujourd’hui, au-delà de fournir des outils qui aident à la mise en conformité, est de conseiller et d’accompagner nos clients, y compris les entités qui ne relèvent pas du secteur financier stricto sensu, à exploiter l’ensemble des données disponibles et de les accompagner dans leurs réflexions stratégiques. » Pour assumer ces diverses missions, Arendt Regulatory & Consulting s’appuie sur des solutions innovantes, développées en collaboration avec des prestataires de services informatiques et, le cas échéant, sur l’expertise du cabinet d’avocats Arendt & Medernach pour les questions légales. Mais elle a ses propres forces avant tout. Lors de sa création, la filiale comptait sept collaborateurs. Elle emploie aujourd’hui 25 personnes et continue de recruter des profils seniors bénéficiant d’une solide expérience dans le secteur financier. EN RÉSUMÉ
Émanation du cabinet Arendt & Medernach, la filiale spécialisée dans les services d’accompagnement et de conseil réglementaire pour les professionnels de la place financière, Arendt Regulatory & Consulting, continue son développement. Et cela va au-delà du changement de nom.
PLACE FINANCIÈRE
COMMISSARIAT AUX ASSUR ANCES
À quand la direction collégiale ? VÉRONIQUE POUJOL
Le comité de direction du Commissariat
L
e Commissariat aux assurances (CAA) va pouvoir faire son marché dans le secteur privé pour recruter son troisième directeur, à côté du numéro 1, Claude Wirion (en photo) et de la numéro 2, Annick Felten, et former ainsi un vrai comité de direction, comblant le vide laissé depuis le départ fin 2014 de Victor Rod. L’adoption par la Chambre des députés à 58 voix pour et deux abstentions (celles des élus de Déi Lénk), le 18 novembre dernier, du projet de loi « sur le secteur des assurances », ayant transposé entre autres la directive Solvabilité II, donne des pouvoirs et un rôle renforcés au Commissariat aux assurances (en matière de protection des consommateurs notamment) et des obligations supplémentaires aux opérateurs, désormais forcés d’adopter « une vision beaucoup plus détaillée et surtout exhaustive des risques auxquels (ils) sont exposées ». Comme le soulignait la députée DP Joëlle Elvinger, rapporteure du projet de loi « Solva2 », « le rôle du Commissariat aux assurances changera également en ce qu’il devra acquérir des connaissances encore plus détaillées du fonctionnement de chaque entreprise individuelle, connaître en détail les risques auxquels chaque entreprise est exposée afin d’être en mesure de décider si ces risques sont capturés de manière adéquate ». Fini pour le « superviseur » de se faire mystifier sur la consistance de moyens financiers par des dirigeants d’assurance peu délicats, comme ce fut le cas dans l’affaire Excell Life, mis en faillite en juillet 2012, après des mois d’hésitation du régulateur à faire fermer la boutique. Les équipes du CAA ont été renforcées à partir de 2009, notamment avec
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des experts en modélisation pour discuter « d’égal à égal » avec les compagnies d’assurances. Les recrutements se font au compte-gouttes pour éviter « un gros travail de formation en interne » dans une équipe relativement réduite. Le régulateur de l’assurance se cherche encore un troisième membre de son comité de direction. En attendant, Claude Wirion a été obligé de se couper en deux pour reprendre, à côté de l’assurance-vie, les responsabilités laissées vacantes par son prédécesseur : intermédiaires d’assurances et protection des consommateurs. Dans un entretien à Paperjam2 l’été dernier, le directeur du CAA se disait confiant de pouvoir recruter le chaînon manquant du comité de direction avant la fin de l’année. Aucune information n’avait encore filtré début décembre sur la procédure d’embauche d’un troisième homme ou d’une troisième femme en vue de former une direction collégiale digne de ce qualificatif. Soit, comme ce fut longtemps la règle, en puisant dans le vivier de la maison, où assurait-il, on trouve « des collaborateurs tout à fait valables », soit en débauchant des assureurs privés. La nouvelle loi permet désormais des recrutements extérieurs au commissariat au niveau de ses dirigeants. C’est d’ailleurs permis aussi pour la CSSF, qui n’avait toujours pas communiqué, au moment où nous mettions cette édition sous presse, sur le nom du successeur de Jean Guill, qui part en pension à la fin de l’année. Les dernières rumeurs donnaient un ancien banquier privé et ex-avocat, proche du DP, bien placé pour décrocher le pompon. On évoquait aussi la présence d’un outsider venant d’une grande firme de consultants.
J U L I E N B E C K E R (A R C H I V E S)
aux assurances n’est toujours pas au complet depuis le départ de Victor Rod et le vote de la directive Solvabilité II.
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PLACE FINANCIÈRE
FAC E-À-FAC E La liquidatrice a ses dossiers et les avocats de victimes s’impatientent.
S U I T E D E L’ A F F A I R E L A N D S B A N K I
La stratégie de l’épuisement
450 MIOS
LES PRÊTS TOXIQUES
En dépit du renvoi en
France de Landsbanki devant un tribunal pour escroquerie, sa liquidatrice poursuit les clients au Luxembourg.
La saison des saisies
judiciaires a repris contre les clients, avec le risque d’encourir des poursuites pour blanchiment.
L
a liquidatrice de Landsbanki Luxembourg, M e Yvette Hamilius, continue de jouer avec les nerfs des victimes de la banque luxembourgeoise, laquelle a été renvoyée fin septembre en correctionnelle pour escroquerie. Le procès s’ouvrira à Paris et tout se passe comme si ce renvoi et le gel des saisies sur les biens immobiliers ordonnées par le juge Renaud Van Ruymbeke n’avaient aucune incidence sur la suite des procédures civiles au Luxembourg. Or, en essayant, comme elle le fait depuis plusieurs semaines, de récupérer des fonds qui pourraient provenir d’une escroquerie, la liquidatrice s’expose au risque de réaliser des opérations de blanchiment. C’est exactement ce qu’ont écrit en juillet 2014 les magistrats luxembourgeois de la chambre du conseil de la cour d’appel : « En ce qui concerne le délit de blanchiment imputé à la liquidatrice de l’établissement financier Landsbanki Luxembourg (…), la qualité de liquidateur ne confère aucune immunité pénale. » « Au vu des mises en examen intervenues en France, souligne l’arrêt, il existe d’ores et déjà des indices permettant de croire que la commercialisation du produit financier equity release a été opérée au moyen de procédés malhonnêtes susceptibles de revêtir la qualification d’escroquerie. » Les juges précisent encore que « l’infraction de blanchiment est également punissable lorsque l’infraction primaire a été commise à l’étranger ».
Vendetta personnelle
Cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête ne semble pas impressionner 104 —
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Me Hamilius, qui s’entête contre certaines victimes. En réclamant devant le tribunal civil au Luxembourg, par contrainte judiciaire, le remboursement des prêts toxiques, dits equity release, après avoir échoué par des méthodes plus « douces » restées sans réponse de la part des anciens clients de Landsbanki, la liquidatrice prête le flanc à la critique. « Il s’agit presque d’une vendetta personnelle ; elle veut faire un procès pour elle, pour sa réputation, en oubliant qu’elle est mandataire de justice et que les prétentions propres doivent être étrangères à cette affaire », estime un des avocats de victimes. La démarche de la liquidatrice témoigne, à ses yeux, à la fois d’un certain dédain pour les décisions de justice étrangère, mais relève aussi d’une manœuvre « d’épuisement » des clients de Landsbanki, qui ne sont plus tout jeunes. Dans une interview au Wort en octobre 2014, Yvette Hamilius se disait intouchable, se défendant de faire du blanchiment, puisqu’agissant sous le contrôle de juges dans le cadre de la liquidation de la banque : « Je déplore que manifestement les plaignants fournissent des contrevérités à la cour d’appel dans des procédures unilatérales alors qu’ils connaissent la vérité… Mais je suis confiante. » En novembre 2014, alors que des avocats de victimes avaient demandé sa révocation, le tribunal siégeant en matière commerciale confortait sa position, affirmant que « la suspicion jetée sur la liquidatrice en rapport avec un éventuel blanchiment ne justifie pas de mesure de révocation à son encontre ». Pour autant, Me Hamilius n’est pas à l’abri de poursuites, ni au Luxembourg
et encore moins en France. Il n’est pas exclu que, dans l’Hexagone, elle s’expose à une plainte pour blanchiment, ce qui lui pend au-dessus de la tête. Dans des conclusions notifiées en octobre à un couple de retraités français, qui s’est porté partie civile en France et qui réclame au Luxembourg que les saisies engagées par Me Hamilius soient levées en raison précisément du renvoi en correctionnelle, l’avocate semble ne rien craindre : « Landsbanki Luxembourg, et non pas la liquidatrice, a été renvoyée devant le tribunal correctionnel, non pas pour abus de confiance, escroquerie et défaut d’agrément, mais pour la prévention d’escroquerie seulement. (…) En France, il n’y a aucune plainte en cours à l’encontre de la liquidatrice », écrit-elle. « L’affaire en France, affirme-t-elle encore, n’est pas susceptible d’exercer une influence. » À ses yeux aussi, la règle selon laquelle le criminel tient le civil en état ne s’applique qu’au cas où l’action pénale est engagée devant une « juridiction indigène ». Il est vrai qu’au Grand-Duché, où un juge d’instruction est censé enquêter depuis un an sur un blanchiment du fait de la récupération des garanties liées aux prêts toxiques, qui seront au cœur du futur procès à Paris, le dossier en est nulle part, car le magistrat luxembourgeois est dans l’attente de voir comment l’affaire va évoluer… en France. EN RÉSUMÉ
En France, l’affaire Landsbanki est renvoyée devant un tribunal pour escroquerie. Au Luxembourg, la liquidatrice a repris la saison des saisies judiciaires, malgré un risque de poursuites pour blanchiment.
La banque a accordé pour 450 millions de prêts couplés à une offre de contrats d’assurance-vie, principalement en France et en Espagne. Les prêts correspondaient à 90 % de la valeur du bien immobilier, mis en garantie. 75 % du montant étaient placés et 25 % mis à la disposition des clients en cash. Les placements devaient générer assez d’intérêts pour rembourser le prêt, mais le système, techniquement, ne pouvait pas fonctionner, d’où la qualification d’escroquerie. 0 2 . 0 7. 2 0 1 4
ENQUÊTE POUR BLANCHIMENT Le 23 décembre 2013, veille de Noël, le juge d’instruction directeur Ernest Nilles classe une première fois une plainte de victimes pour blanchiment contre Me Hamilius, estimant qu’il y a prescription. Un appel est interjeté et le 2 juillet 2014, la chambre du conseil de la cour d’appel demande l’ouverture d’une enquête pour blanchiment. 35 MIOS
ENRICO MACIAS, MÉDIATIQUE VICTIME Gaston Ghrenassia, alias Enrico Macias, chanteur français, a souscrit en 2007 un prêt equity release de la Landsbanki pour un montant de 35 millions. 9 millions furent mis à sa disposition et 26 furent placés dans trois contrats d’assurance. C’est son cas « représentatif » que le juge Van Ruymbeke a instruit et qui a débouché sur un renvoi de la banque en correctionnelle.
L U C D E F LO R E N N E (A R C H I V E S)
VÉRONIQUE POUJOL
PLACE FINANCIÈRE
FISCALITÉ INTERNATIONALE
Une couche de plus dans le burger VÉRONIQUE POUJOL
Après Fiat Finance
L
a Commission européenne a lancé début décembre une enquête sur le traitement fiscal que le Luxembourg a accordé à la multinationale McDonald’s, estimant que ce traitement est susceptible d’être contraire aux règles en matière d’aides d’État. Bruxelles va évaluer si les autorités luxembourgeoises ont dérogé aux dispositions de la légis Le ministère des lation fiscale luxembourgeoise et aux Finances engage principes ancrés dans la convention un recours devant entre Luxembourg et Washington. la Cour de justice « Un ruling fiscal qui accepte que de l’UE pour McDonald’s ne paie d’impôt ni au Luxemcontester la bourg ni aux États-Unis sur le revenu des décision sur Fiat. redevances européennes doit être examiné de façon très minutieuse au regard des règles en matière d’aides d’État » : c’est en ces termes que la commissaire européenne chargée de la politique de concurrence, Margrethe Vestager, a annoncé l’ouverture d’une enquête formelle sur le traitement fiscal accordé par le Luxembourg à McDonald’s. Commission va évaluer, « Un montant La comme elle l’a fait pour la de 2,1 milliards société Fiat Finance and Trade, cœur d’une première de dollars a été au enquête controversée, si les payé en impôt des autorités luxembourgeoises ont « de façon sélective aux sociétés pour 2010- dérogé dispositions de (sa) législation 2014, avec un taux fiscale et de la convention de non imposition entre le d’imposition moyen double Luxembourg et les États-Unis ». de près de 27 % », Et de ce fait accordé à McDoun avantage auquel se défend McDonald’s. nald’s d’autres entreprises se trouvant dans une situation comparable, installées elles aussi au Grand-Duché, ne pouvaient pas prétendre. Dans un communiqué qui a suivi l’annonce de Bruxelles, le ministère des Finances fait connaître son désaccord, avec des arguments assez identiques à ceux qui ont été avancés dans l’enquête de la Commission sur le traitement d’une filiale du constructeur automobile Fiat. « Le Luxembourg estime qu’aucun traitement fiscal particulier ou avantage sélectif n’a été octroyé à McDonald’s », souligne and Trade en octobre, la Commission européenne lance une enquête sur les rescrits fiscaux accordés à McDonald’s.
le texte, ajoutant que « le Luxembourg coopérera pleinement avec la Commission dans le cadre de l’enquête ». L’une des porte-parole de McDonald’s a fait savoir que sa firme « respecte toutes les lois en Europe et paie un montant significatif d’impôt sur les sociétés ». Un montant de 2,1 milliards de dollars a été payé en impôt des sociétés (pour 2010-2014), avec un taux d’imposition moyen de près de 27 %, a précisé la représentante de la firme. L’enquête de la Commission européenne s’est appuyée sur deux rescrits fiscaux émis par l’Administration des contributions directes à quelques mois d’intervalle en 2009 en faveur de la structure McDonald’s Europe Franchising, sans substance réelle. Cette entité ne paie aucun impôt sur les sociétés au Luxembourg où elle enregistre pourtant de « plantureux bénéfices », soit 250 millions d’euros en 2013, signale le communiqué de la Commission. Des bénéfices en provenance des redevances des restaurants franchisés en Europe et en Russie en contrepartie du droit d’utiliser la marque McDonald’s et des services connexes. Un premier ruling conclu en mars 2009 avait confirmé que McDonald’s Europe Franchising n’était pas tenue de payer l’impôt sur les sociétés au Luxembourg, vu que ses bénéfices étaient soumis à l’impôt aux États-Unis.
16 millions d’impôts au Luxembourg
Un second ruling, accordé six mois plus tard, dispensait la société de prouver que ses revenus (bénéfices non imposés aux États-Unis) étaient soumis à l’impôt outre-Atlantique. « Ce ruling fiscal, note la Commission européenne, a confirmé que les revenus de McDonald’s Europe Franchising n’étaient pas soumis à l’impôt au Luxembourg, en dépit de la confirmation qu’ils ne l’étaient pas non plus aux États-Unis. » « Les conventions en matière de double imposition conclues entre deux pays ont pour objet d’éviter les cas de double imposition et non de justifier une double non-imposition », a indiqué Margrethe Vestager.
Des syndicats européens des services publics et de l’alimentation (EPSU, EFFAT et SEIU) assuraient en février 2015 que « McDonald’s a délibérément diminué son exposition fiscale en Europe pour un montant de plus d’un milliard d’euros sur une période de 5 ans ». Selon ces organisations, la firme a fait remonter plus de 3,7 milliards d’euros de ses restaurants européens vers la holding luxembourgeoise, laquelle s’est acquittée de 16 millions d’euros d’impôts « seulement » au Grand-Duché, entre 2009 et 2013. Cette affaire s’ajoute à une première enquête ouverte le 21 octobre dernier par la Commission pour les rescrits fiscaux conclus entre l’ACD et Fiat Finance and Trade, jugés illégaux. Le gouvernement luxembourgeois a annoncé qu’il fera appel de la décision de la Commission européenne exigeant que la société Fiat rembourse jusqu’à 30 millions d’euros d’aides fiscales dont il a « illégalement » bénéficié au Grand-Duché. « Le gouvernement luxembourgeois a décidé aujourd’hui de faire appel de la décision de la Commission européenne dans l’affaire Fiat, dans le but d’obtenir de la clarté juridique et de la prévisibilité quant à la pratique des rescrits fiscaux », indique un communiqué du ministère des Finances. « Dans sa décision, poursuit le ministère, la Commission a eu recours à des critères inédits pour l’établissement de l’aide d’État alléguée, mettant ainsi en doute le principe de la sécurité juridique. » Le gouvernement luxembourgeois estime encore que la Commission n’a pas été en mesure de démontrer « l’existence d’un avantage sélectif octroyé à Fiat, au sens de l’article 107 TFUE ». Il faut s’attendre à ce que le Luxembourg conteste aussi la pertinence de l’enquête McDonald’s devant la juridiction européenne. Une troisième affaire pourrait intervenir prochainement, sur le cas Amazon. EN RÉSUMÉ
La Commission européenne a ouvert début décembre une enquête sur le traitement fiscal du groupe américain McDonald’s accordé par le Luxembourg.
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PLACE FINANCIÈRE
ASSURANCE-VIE LUXEMBOURGEOISE
En tête, mais peut encore mieux faire JEAN - MICHEL LALIEU |
MIKE ZENARI
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Le contrat
orsqu’un banquier privé d’assurance-vie contracte un contrat étranger luxembourgeois d’assurance-vie pour un client, garde de dans 70 % des cas, il s’agit d’un nombreux adeptes. contrat d’assurance-vie luxembourgeois. Un chiffre qui place le pays loin devant Une enquête ses principaux concurrents que sont l’Irauprès de lande (23 %), Singapour ou l’île de Man. banquiers privés Ces données, si elles n’ont rien d’officiel, de quatre pays proviennent en tout cas d’une étude pointe ses atouts récemment menée par le cabinet de mais aussi ses conseil français Périclès – présent au faiblesses. Luxembourg depuis deux ans – auprès de banques privées, soit les principaux agents de la commercialisation de ce type de contrat. « Nous avons obtenu des réponses de 40 banques privées situées en France, en Suisse, en Italie et au Luxembourg, soit les quatre principaux hubs de distribution européens », explique Yohann « Le rating triple A Niddam, associé chez Périclès de l’étude. du pays est perçu et responsable Le contrat luxembourgeois comme un gage de d’assurance-vie a donc des indéniables. Parmi les sécurité. » atouts critères qui favorisent son choix par rapport à d’autres, Yohann Niddam les banquiers interviewés Associé chez Périclès pointent avant tout les atouts en termes de sécurité, et notamment le triple contrôle exercé sur les compagnies, sur les dépositaires de fonds et sur le Commissariat aux assurances. Viennent ensuite la souplesse en matière de supports financiers, donc le choix, et l’expertise du Luxembourg par rapport à des clients internationaux ou des gens relativement nomades. « Le rating triple A du pays est aussi souvent mis en avant comme garantie de sécurité. »
Services à suivre
ÉT U D E P É R I C L È S Yohann Niddam conseille notamment aux assureurs-vie luxembourgeois de doper le service digital.
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La question a ensuite été posée aux banquiers de savoir sur quoi ils se basaient pour travailler avec une compagnie d’assurance plutôt qu’une autre. Il en ressort que ce sont avant tout la réputation, la qualité des produits, celle du back-office et le rating qui sont considérés comme des points décisifs. « Par contre, note Yohann Niddam, des arguments tels que le fait d’être intégré à un groupe, voire accolé à un groupe bancaire, n’influencent que très peu le choix. »
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Au niveau de la place financière luxembourgeoise, les banques interrogées mettent en avant la qualité des contrats, l’expertise, le rôle joué par le régulateur et le côté international. Mais ce n’est pas pour autant que les compagnies d’assurance peuvent se reposer sur leurs lauriers. L’étude met en avant des points qu’il faudra absolument pouvoir améliorer. Parce que, visiblement, il reste beaucoup d’efforts à consentir en termes de services. Les reproches les plus fréquents faits aux compagnies luxembourgeoises se concentrent sur la qualité des services digitaux (accès internet, accès via smartphones et tablettes), le reporting client ou les délais de traitement de dossiers parfois très longs. « Le Luxembourg a des atouts formidables, notamment la capacité d’une même compagnie à pouvoir gérer des contrats de droit français, allemand, espagnol, belge, etc. C’est une situation quasi unique en Europe, avance l’associé
de Périclès. Mais si les assureurs présents sur la Place sont capables d’améliorer les services, ils pourront alors voir au-delà de la clientèle fortunée, attaquer un marché plus large et élargir leurs encours. » Et la marge est grande : une large majorité des répondants estime insuffisants (52 %), voire très insuffisants (17 %) les efforts vers le développement du digital et 57 % jugent aussi négativement le reporting assuré vers le client.
Croissance assurée
Un avertissement pour le futur, donc, de la part des principaux prescripteurs. Mais ils ne remettent pas pour autant en question le succès du contrat d’assurance-vie luxembourgeois. Au cours des trois prochaines années, les banques privées estiment que ce produit va encore croître, même si ce n’est pas dans des proportions exceptionnelles. Pour 48 % des intervenants, il connaîtra une hausse légère et pour 7 % une forte hausse. 37 % le voient stagner. « En profitant de ses atouts et en réglant ses faiblesses, les compagnies luxembourgeoises devraient donc pouvoir s’assurer une croissance nettement plus soutenue encore », juge le consultant de Périclès. EN RÉSUMÉ
Le contrat d’assurance-vie luxembourgeois garde les faveurs des banquiers privés européens, selon une enquête menée par la société de conseil Périclès. Mais en améliorant le service, il afficherait encore d’autres atouts.
FRANÇOISE REUTER, DIRECTRICE DE L’AGENCE CONCEPT FACTORY, A DÉCROCHÉ LE GOLD AUX MEDIA AWARDS 2014.
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PLACE FINANCIÈRE
KEYTRADE LUXEMBOURG
Les nouvelles ambitions d’une marque replacée A L A I N D U CAT |
MAISON MODERNE
L’entrée de Keytrade Bank dans le groupe Crédit Mutuel Arkéa marque une nouvelle étape pour la banque en ligne.
L’institution a déjà séduit quelque 6.000 clients
au Luxembourg pour environ 1 milliard d’euros d’actifs sous gestion.
Keytrade entend continuer une progression qui s’appuie sur la clientèle résidente.
L
a marque Keytrade sort renforcée au Luxembourg. C’est un des messages qui transpire, notamment après l’annonce de l’entrée de l’opérateur d’origine belge Keytrade Bank dans le groupe français Crédit Mutuel Arkéa. Ce dernier et Crelan, la banque coopérative belge à qui appartenait Keytrade depuis 10 ans, sont entrés en négociations exclusives pour le rachat de l’ensemble des activités. La réalisation de l’opération devrait avoir lieu pendant le premier trimestre 2016 après obtention des autorisations requises des autorités compétentes. Pour la stratégie générale, il est utile de rappeler que, en 2015, Crelan était devenue une banque 100 % belge, avec un ancrage 100 % coopératif, après la reprise de la moitié des actions détenues précédemment par le Crédit Agricole France. Crédit Mutuel Arkéa est aussi propriétaire de la banque en ligne Fortuneo. Celle-ci sera « absorbée » côté belge. C’est aussi la marque Keytrade qui restera au Luxembourg. Et qui servira les intérêts du groupe français Crédit Mutuel Arkéa, lequel entend « renforcer significativement ses positions à l’échelle européenne ». Basée à Luxembourg depuis 1999, Keytrade Bank Luxembourg est une banque de droit luxembourgeois, sous 108 —
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la surveillance de la CSSF et membre de l’ABBL. Spécialisée à la base dans le trading en ligne, elle ouvre à l’investisseur un accès en temps réel à 18 places boursières dans le monde et de nombreux outils d’analyse des tendances et marchés. Keytrade Bank Luxembourg propose aussi quelque 700 fonds d’inve s t i s s e m e n t é m i s p a r p l u s d e 60 opérateurs globaux (parmi lesquels BlackRock, Skagen ou Amundi). Selon Keytrade, ce « véritable supermarché financier » a déjà séduit quelque 6.000 clients au Luxembourg pour environ 1 milliard d’euros d’actifs sous gestion. Autonome dans le groupe, l’institution sert des clients résidents ou internationaux à partir du Grand-Duché. Et les changements, à cheval sur 2015 et 2016, témoignent des ambitions de rigueur. Sur un plan visuel, Keytrade Bank Luxembourg rafraîchit son logo, sans rompre avec son ancienne identité graphique. « En référence à l’homme de Vitruve de Léonard de Vinci, ce visuel représente surtout la particularité du modèle self-directed de Keytrade, explique Thibault de Barsy, le CEO de Keytrade Luxembourg. Ce modèle vise bien à se différencier de celui des banquiers classiques en proposant un choix plus large de produits – en ce compris les fonds d’investissement de ses concurrents – mais sans droits de garde, ni frais de gestion. »
« Nos revenus de transactions progressent de 20 % cette année. » Thibault de Barsy CEO Keytrade Luxembourg
L’outil web évolue aussi en cette fin d’année. « Dans la foulée du lancement des applications mobiles, nous voulions que le client puisse consulter notre site à travers une gamme très large d’appareils (desktop, smartphones, tablettes, TV, etc.) tout en améliorant le confort visuel. » Keytrade en profite pour mettre en avant son dernier produit, Keyplan, un plan d’épargne périodique en fonds d’investissement. Selon le COO Stéphane Jodin, « cette manière unique d’investir en faisant son choix parmi 40 fonds d’émetteurs ultra-populaires n’a pas d’équivalent sur le marché luxembourgeois. Pour nous, c’est le type même d’innovation produit qui accompagne parfaitement les évolutions technologiques. » Clairement, Keytrade souhaite continuer à se démarquer sur la Place luxembourgeoise. « Nos revenus de transactions progressent de 20 % cette année, souligne Thibault de Barsy, et nous attirons de plus en plus une clientèle de résidents qui fait un choix déterminé en notre faveur, tant dans le segment retail que private. » EN RÉSUMÉ
Véritable banque et trader en ligne qui se démarque par son modèle, Keytrade Bank grandit au Luxembourg, aussi pour une clientèle de résidents en progression. En phase d’intégration dans le groupe français Crédit Mutuel Arkéa, elle veut attaquer 2016 avec un nouveau visage ambitieux.
LUXEMBOURG LIFELONG LEARNING CENTER (LLLC), LA FORMATION CONTINUE DE LA CHAMBRE DES SALARIÉS : accessible à tous ceux qui désirent se perfectionner, se recycler ou se reconvertir professionnellement. 190 Cours du Soir 190 Evening courses 190 Abendkurse • • • • • •
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ART WEEK La première Luxembourg Art Week, au Hall Victor Hugo, a permis à de nombreuses personnalités de découvrir les œuvres exposées, notamment lors du Atoz Preview and VIP Cocktail.
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ERIC CHENAL
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09.10.2015 – DIFFERDANGE
IN AUGUR AT ION 15 3 5°C 5
ERIC CHENAL
C’est le « creative hub » par excellence. Et, par les talents qu’il abrite, il vaut bien qu’on revienne sur son inauguration. Le bâtiment A du 1535°C à Differdange est un espace de travail dédié à l’émancipation de ses locataires, qui ont fait découvrir leurs ateliers et leurs créations lors de l’inauguration officielle, suivie d’un week-end portes ouvertes. Designers, architectes, stylistes, dessinateurs, photographes, producteurs audiovisuels et autres créatifs y étaient…
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20.11.2015 – CERCLE CITÉ
ATOZ TA X TALKS ERIC CHENAL
1 Christophe Plainchamp (Atoz) 2 Keith O’Donnell (Taxand) 3 Norbert Becker (président d’Atoz) 4 Denise Voss (Alfi) 5 Chris Wicks (Invesco) 6 Jean-Philippe Roussard (BRS International) et Davy Beaucé (Bridgepoint)
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11.11.2015 – PHILHARMONIE
ACA INSUR ANCE DAY 2
B E N JA M I N C H A M P E N O I S
1 Marc Lauer (président de l’Aca) 2 Pierre Gramegna, invité virtuel sur grand écran 3 Joëlle Elvinger (DP) et Jérôme Wiwinius (Lalux) 4 Marc Hemmerling (ABBL), Fernand Grulms (Pecoma) 5 Serge de Cillia (ABBL), à gauche 5
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24.11.2015 – CERCLE CITÉ
PLUG & WORK L AU R E N T CAS T E L L I N O / M O OV I J O B
1 Bertrand Cuinet et Yannick Frank (Moovijob) souhaitent la bienvenue aux quelque 120 recruteurs et 450 candidats 2 Anne Lambolez et Fanny Comandini (Kurt Salmon) 3 Wilfrid Lagrange et son équipe (Ausy PSF) 4 Laetitia Valappia et le team RTL en place 5 Naima Zaimeche (CGI) 3
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DAN NEVEN, DIRECTEUR DE L’AGENCE APART, A DÉCROCHÉ LE GOLD AUX MEDIA AWARDS 2014.
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MEDIA AWARDS
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DIGITAL
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: itaux g i d r le ie Doss te nouvel u o une t rience sur expé sier /dos .lu erjam Pap
CLOUD
TOUS ET TOUT DANS LE CLOUD ?
Une stratégie pour atteindre les nuages On lui prête autant d’avantages que de freins. Mais il concerne tout le monde. De buzzword, le cloud computing est devenu transversal à tous les secteurs. Encore faut-il penser stratégie à long terme pour dissiper le brouillard éventuel. Adaptée à (presque) toutes les situations selon le modèle choisi, l’informatique en nuage soulève plusieurs questions partagées dans ce dossier.
Être dans le cloud ou ne pas être. Tel serait le dilemme qui se pose de plus en plus pour de nombreuses entreprises, PME ou de plus grande taille, tous secteurs confondus. Galvaudé, parfois mal compris, le cloud, ou l’usage de services informatiques à distance par
l’intermédiaire d’un réseau, la plupart du temps via internet, a cependant étendu son spectre à tel point qu’il concerne une cible quasiment illimitée. À condition que les fournisseurs de services, ou plutôt de solutions, puissent s’adapter aux besoins des utilisateurs.
Q Tout est-il « cloudisable » ? « Toujours plus de cloud »
JEAN-FRANÇOIS HUGON Head of innovation & marketing, EBRC
Le cloud permet de répondre à une multitude de besoins, dont la recherche d’agilité des entreprises. La protection et l’intégrité des données doivent être au cœur de la réflexion.
« Concilier l’innovation et la confidentialité » HERVÉ POINSIGNON CEO, Ubiclouder.com
« Le cloud, comme un coffre-fort »
STANY WYRZYKOWSKI
Tout le monde dépose de l’argent à la banque, certains souhaitent néanmoins en connaître la finalité et d’autres doivent disposer d’un coffre-fort en leurs murs.
Managing director, C2D System House
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Il vaut mieux militer pour une innovation par l’action que par l’innovation par barrières. Le cloud du big data et de l’internet de l’objet est une formidable opportunité pour les start-up.
« Le cloud n’est pas négligeable sur le plan juridique » MARIE BEHLEPONDJI Avocat à la Cour, Castegnaro – Ius Laboris Luxembourg
Si les organisations choisissent de recourir au cloud, elles ne doivent pas perdre de vue les obligations qui leur incombent en matière de protection des données personnelles.
DIGITAL
GARY CYWIE VINCENT LEKENS
Allen & Overy
Fédération des intégrateurs
HERVÉ BARGE Agence eSanté
PATRICK NJIWOUA Laboratoires Ketterthill
Q BYOD et télécoms : une alliance efficiente ? I « Les barrières ne sont pas techniques » FABRICE CROISEAUX CEO, InTech
PASCAL LAFFINEUR CEO Benelux, Altran
Les entreprises doivent se structurer pour bénéficier des avantages du cloud, les fournisseurs doivent standardiser leurs services et les rendre compatibles avec les réglementations en vigueur.
« Le BYOD, une évolution dans la consumérisation de l’IT » JERRY WAGNER Managing partner, CMD.Solutions
L’approche couplée cloud-BYOD adaptée à l’entreprise représente une solution dans le contexte d’une certaine pression sur les administrateurs système.
« Associer technologie et nouveaux modèles économiques »
« BYOD et communications unifiées dans le cloud : une évidence »
Les machines donneront progressivement accès à leurs données. On estime à plusieurs dizaines de milliards le nombre de machines connectées d’ici 2020, créant un marché du big data industriel.
Pour garantir une collaboration et une communication optimales au sein de l’entreprise, il faut considérer les différents canaux, en veillant à ce qu’ils ne fonctionnent pas en silos.
SÉBASTIEN LAURENTI Head of sales unit, unified collaboration & mobility, Telindus
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Q BYOD et télécoms : une alliance efficiente ? II
JEAN-FRANÇOIS TERMINAUX Managing director, Unify
« Un changement de contexte favorable »
« La démocratisation du BYOD, un défi pour les entreprises »
Différents facteurs, dont l’évolution du mode de travail, ont favorisé le développement du cloud et la venue sur le marché de solutions clés en main proposées par des acteurs locaux.
Le « Bring Your Own Device » est un phénomène inexorable pour les entreprises. Cette vague de nouveaux terminaux mobiles engendre de nouveaux défis en termes de gestion des systèmes d’information.
JÉRÔME GRANDIDIER President & founder, Telecom Luxembourg Private Operator
Q L’écosystème réglementaire est-il favorable au cloud ? « Il faut assouplir le cadre réglementaire » JEAN-LOUIS SCHILTZ Avocat à la Cour, Schiltz & Schiltz
BERNARD MOREAU CEO, Labgroup
« S’adapter à la taille et à la structure de l’entreprise »
Le contexte réglementaire a évolué et l’offre de services dans l’ICT également, ce qui doit pousser la Place à reconsidérer son approche réglementaire pour correspondre à l’émergence du cloud.
STÉPHANE NONNWEILER Administrateur délégué, NG Partners
La nouvelle loi sur l’archivage permet de continuer de travailler sans modifier ses habitudes et offre une avancée significative pour l’Europe, d’un point de vue législatif et réglementaire.
« Répondre à la majorité silencieuse »
« L’approche paperless peut enfin devenir réalité »
Les entreprises petites et moyennes ne font pas de la transformation digitale une priorité, plutôt inquiètes de la relative complexité des technologies et des processus à mettre en œuvre.
Le digital doit nous conduire à repenser nos métiers en mettant les enjeux de la connaissance client, de conformité et de productivité au cœur des systèmes d’information et des processus.
DAVID GRAY General manager, Numen Europe
À venir Échanges de points de vue et solutions d’experts se poursuivent tout au long de l’année avec les dossiers digitaux sur www.Paperjam.lu. La prochaine thématique abordée le 21 janvier sera celle des data centers : quels sont les besoins des acteurs locaux ? Quelle est leur importance dans l’offre de valeur luxembourgeoise pour attirer des acteurs étrangers ? Le 26 janvier, un zoom sera fait sur la thématique ô combien importante pour les entreprises qu’est la formation.
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Who we are looking for: • • • • •
Minimum 8 years of experience within a similar position, preferably within ICT sector You are fluent in French and English You are recognized for your entrepreneurial and business development skills Proven track record of Sales Management and personal results on local market Energy, leadership, positive management and ability to drive initiatives
Please send your CV to Nadia Bouzebra at NadiaBouzebra@michaelpage.lu, quoting reference LOUN504810.
H/F
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Member of the Management Board of several entities Plan, execute dividends and maintain accounting records for the Luxembourg office Lead board meetings and ensure compliance with local legal requirements Prepare daily and periodic treasury reports, offering the most accurate finance image of the company • Monitor daily cash management and support with all related operations including reporting and forecasting • Assist and take ownership in various ad-hoc projects Who we are looking for: • Bachelor/Master degree in Accounting or Finance • 6 to 9 years experience in a similar role within a Services Provider • Strong accounting, tax, treasury and legal skills and ability to deal with complex financial issues • Excellent presentation and communication skills in both English and French Please send your CV to François Déom at FrancoisDeom@michaelpage.lu, quoting reference FDEF504854.
Senior Actuary & Chief Risk Officer
International Recruitment Consultant
H/F
H/F
Our client is one of the world‘s premier specialty reinsurance groups with special focus on massive products and specialty financial risk structures.
Michael Page has close to 40 years experience in professional recruitment and built a reputation of identifying, training, and developing the very best in the business. Offering unrivaled career opportunities and one of the most comprehensive training programs in the industry combined to a policy of promoting from within based on meritocracy, we ensure that career progression for talented people is achieved. Moreover, with a global presence across 36 countries, the possibility of international opportunities is very real.
Job description: • • • • •
Ensure Solvency II governance and maintain the dialogue with regulators Define the requirements and supervise execution Implement and follow-up the complete processes of KYC Develop modeling and risk assessment tools and participate in the credit committee Handle relationship with rating agencies and organize all related preparatory work and meetings
Please send your CV to Edouard Housez at EdouardHousez@michaelpage.lu, quoting reference MHOE504893.
Who we are looking for: • At least 8 years experience as an actuary in life insurance • Ability to work and interact efficiently in English is mandatory, any other language is an asset • Excellent computer and data extraction skills • Commitment to excellence in the production of complex and reliable data • Analytical mindset with a strong sense of detail • Strong knowledge of Solvency II (pillar I, II and III) is required Please send your CV to Stéphane Brun at StéphaneBrun@michaelpage.lu, quoting reference LBRS504872.
FINANCE • BANKING & FINANCIAL SERVICES • TAX & LEGAL • SALES & MARKETING • HUMAN RESOURCES • OFFICE & MANAGEMENT SUPPORT Michael Page
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2-4, rue Beck - L1222 Luxembourg
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+(352) 27 20 42 1
CARRIÈRES
Pierre-Michel Detillieu, 44 ans, a rejoint CMD.solutions en tant que chief commercial officer. Il était ces dernières années directeur général de Vesperia, general manager chez Devoteam Luxembourg, VP strategic account chez Mach. Son parcours professionnel de plus de 20 années, dont 17 sur le marché luxembourgeois, l’a également conduit chez HP, IBM ou encore Ausy. Marine Fetique vient d’être engagée chez Cushman & Wakefield Luxembourg en tant que retail negotiator et va renforcer l’équipe du Retail Agency Luxembourg. Elle détient un master en entrepreneurship & développement d’activité de l’Université de Metz. Auparavant, elle a travaillé chez TNT express et Editus en tant qu’account manager. Christopher Cleyman, 27 ans, a été promu senior account manager au sein de HRT Group. Il avait rejoint, dès 2012, le département Expertise comptable de HRT, membre du réseau international PKF. Arthur Veissiere rejoint la société RH Expert en tant qu’expert ressources humaines. Il est titulaire d’un diplôme en ergonomie, obtenu en 2014 à l’université d’Albi. Il rejoint l’entreprise luxembourgeoise après un an d’expérience dans le secteur de la santé et de la sécurité au travail, en tant qu’ergonome au sein de Faurecia. Vanessa Krawtschenko, 29 ans, vient de rejoindre la société Fast en tant que senior consultante en recrutement. Titulaire d’un master en psychologie obtenu à l’Université Charles de Gaulle à Lille, elle a auparavant exercé comme chargée de recrutement senior chez Deloitte et en tant que coordinatrice en ressources humaines chez Kurt Salmon.
118 —
— Janvier 2016
Steve Schroeder, 25 ans, a rejoint l’entreprise de nettoyage et d’entretien professionnel Nettoservice en qualité de junior manager. Détenteur d’un diplôme de bachelier en gestion de l’Université du Luxembourg, il s’occupera des tâches administratives dans la société. La société de services financiers et de gestion de portefeuille Andreas Capital a nommé Chris van den Ameele comme nouveau CEO. Très expérimenté dans la gestion de portefeuille, il a dirigé la mise en place de diverses divisions auprès d’ABN Amro Bank (Luxembourg) et a mené une partie de sa carrière aux Pays-Bas. Avant de rejoindre Andreas Capital, il a notamment cogéré le multi-family office Augemus à Luxembourg, dont il était l’un des fondateurs. Gladys Hatil, 24 ans, a récemment rejoint Axis Luxembourg en tant que consultante en recrutement. Titulaire d’un master 2 en conseil et audit en ressources humaines obtenu à l’IAE de Nancy, elle a occupé un poste de consultante RH au sein d’une fédération patronale dans le secteur du bâtiment. Aurélien Soler rejoint RH Expert, société de support dans tous les domaines d’activités RH d’une entreprise, en tant qu’assistant commercial. Il peut se prévaloir d’une expérience de cinq ans chez Arcan Networks en tant qu’assistant commercial, dans la vente de produits et services IT.
Sandrine Hondequin, 30 ans, vient de rejoindre Fast Luxembourg, société spécialisée dans le recrutement pour les services financiers, en tant que consultante en recrutement. Titulaire d’un master en psychologie obtenu auprès de l’Université libre de Bruxelles, elle a précédemment travaillé comme recruteuse pour Sodexo et Hudson à Bruxelles. Jessica Seidel, 34 ans, vient d’être engagée au poste de réceptionnaire au sein du Garage Rodenbourg (concessionnaire à Strassen et Foetz). Elle a précédemment travaillé en Belgique, au garage Picart à Arlon. Jorge Fernandes, 49 ans, rejoint l’équipe de direction de JTC Luxembourg. Avec Christophe Lentschat, il partage le poste de managing director. Fort de plus de 25 ans d’expérience, Jorge Fernandes est un spécialiste des fonds d’investissement. Avant de rejoindre JTC, il a dirigé la filiale luxembourgeoise d’une société de gestion d’actifs spécialisée dans les investissements alternatifs et géré pour une banque de la Place le département chargé des fonds d’investissement. Il reste membre du conseil d’administration de nombreux fonds et sociétés d’investissement au Luxembourg. Bruno Bagnouls rejoint TMF Group en tant que global head of PERE (private equity and real estate), après avoir travaillé 15 ans au sein d’Alter Domus (dernièrement en tant que head of corporate services et membre du group executive committee). Ce recrutement s’inscrit dans la volonté de TMF Group de développer significativement ses services offerts aux acteurs PERE dans l’ensemble de son réseau de plus de 100 bureaux à travers le monde.
CARRIÈRES
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Christophe Lentschat, 43 ans, vient de rejoindre l’équipe de direction de JTC Luxembourg. Avec son binôme Jorge Fernandes, il occupe le poste de managing director. Spécialiste des services d’administration de fonds et de la gouvernance d’entreprise, Christophe Lentschat occupait précédemment la fonction de managing director au sein du bureau luxembourgeois d’Apex Fund Services. Auparavant, il a été consultant en management chez Deloitte Luxembourg avant de rejoindre European Fund Administration, où il a occupé un poste senior pendant 10 ans. Anita Helpiquet et Jean-Philippe Ruiz assureront la direction collégiale du Comité de liaison des associations d’étrangers (CLAE services asbl), pour succéder à Franco Barilozzi, admis à la retraite. Anita Helpiquet collabore au CLAE depuis 2008. Après avoir coordonné différents projets, notamment dans le cadre du Fonds européen d’intégration des ressortissants de paystiers, elle s’est consacrée ces dernières années à développer le volet « aide à la vie associative » de l’asbl. Jean Philippe Ruiz, qui codirigera désormais le CLAE avec Anita Helpiquet, travaille pour l’asbl de liaison des associations d’étrangers depuis 1999. Il est chargé des relations interculturelles. Il coordonne notamment le Festival des migrations, des cultures et de la citoyenneté et a été l’un des curateurs de l’exposition Retour de Babel, événement phare de l’année culturelle 2007. Le cabinet Hogan Lovells Luxembourg compte maintenant dans son équipe Corporate un nouvel associate, Jan Merckx, âgé de 30 ans. Notamment spécialisé en merger & acquisition, il est auparavant passé chez Clifford Chance LLP à Luxembourg. Venu du Barreau de Bruxelles, il a été admis au Barreau de Luxembourg en juin 2015.
Patricia Rodrigues, 27 ans, a été promue senior auditor au sein de HRT Group. Elle avait rejoint le département Audit de HRT, membre du réseau international PKF, en 2014. Elle vient renforcer le staff senior du groupe, qui a déjà enregistré quelques promotions internes ces derniers temps. HRT est un acteur de la Place depuis 20 ans, dans la comptabilité, les activités fiduciaires, la consolidation, l’audit, le conseil fiscal ou les ressources humaines, au service des entreprises. Le groupe Goodyear Dunlop revoit son organisation mondiale et a choisi JeanClaude Kihn (56 ans) pour présider ses activités sur la région Emea à partir du 1er janvier prochain. Le Luxembourgeois, actuellement en charge de la région Amérique latine, dispose d’une profonde expérience du groupe. Il a en effet effectué des missions dans toutes les régions où il est présent. En tant que directeur technique de Goodyear, il était responsable de la recherche, du développement, de la construction et de la qualité des produits dans le monde entier. Jean-Claude Kihn a commencé en 1988, au centre d’innovation de Goodyear à ColmarBerg, avant d’évoluer dans la multinationale, notamment au siège américain dans l’Ohio ou au Brésil. Joe Mbaya vient de rejoindre atHome Group au poste de front-end developer. Âgé de 33 ans, Joe Mbaya a obtenu un master en IT et management à l’université de Liverpool. En parallèle de ses études, il a acquis une expérience de plusieurs années en tant que web developer. Passionné d’informatique, il fait aussi partie de l’association Code Club Luxembourg où il apprend le code aux jeunes enfants.
Franziska Stahlberg a rejoint le cabinet Hogan Lovells Luxembourg en tant qu’associate. Auparavant, elle a travaillé durant quatre ans pour Clifford Chance LLP. Laurie-Anne Takerkart a récemment rejoint le cabinet Bonn Steichen & Partners (BSP) en qualité de counsel. Elle intègre le département Corporate, M&A composé de plus de 20 avocats. Membre du Barreau de Luxembourg depuis 2006, elle a développé ses compétences dans deux autres cabinets indépendants de la Place et lors d’un détachement en tant que responsable juridique auprès de l’un des leaders européens du conseil en investissement et de la gestion d’actifs immobiliers. Jean Ciszewicz a rejoint 99 Advisory Luxembourg en tant qu’auditeur, afin de participer aux missions d’audit interne pour le compte de divers clients. Titulaire d’un master 2 de l’ESM-IAE de Metz, il était auparavant auditeur interne chez Nomura Bank, institution japonaise à Luxembourg qu’il avait rejointe à la suite d’un stage fructueux. Agathe Laissus, 28 ans, nouvelle associate, a rejoint le département Banking, Finance & Capital Markets de l’étude Hogan Lovells Luxembourg. Elle a précédemment travaillé au sein de Luther Luxembourg durant trois ans. Elle avait commencé sa carrière en Allemagne et avait rejoint le Luxembourg en 2012, via Arendt & Medernach.
!
Un départ? Une arrivée? Une promotion? Votre actualité nous intéresse! Envoyez votre biographie et une photo à press@Paperjam.lu. L’information sera alors relayée sur l’ensemble de nos supports : sur le site www.Paperjam.lu, dans la newsletter électronique quotidienne et dans le magazine. Janvier 2016 —
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Janvier 2016 —
— 121
CLUB
BIENVENUE
Inscription obligatoire sur www.Paperjam.club
JOURNÉE DE WORKSHOPS Cycle leadership & management, Neimënster, Luxembourg-Grund
APPRENDRE SOUS UN AUTRE ANGLE C’est aussi ça, le Club
LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR
J E U D I 0 7. 0 1 . 2 0 1 6
MERCREDI 20.01.2016
Let’s taste : surprises vinicoles
CEO-only prediction evening: one future, three visions
CLUB
MERCREDI 03.02.2016
Media Awards 2016
MARDI 12.01.2016
M E R C R E D I 2 7. 0 1 . 2 0 1 6
JEUDI 11.02.2016
14 workshops sur une journée
10x6 finance : le futur de la Place par 10 dirigeants
Let’s taste : rhum pour débutants
M E R C R E D I 2 7. 0 1 . 2 0 1 6
10×6 Finance : le futur de la Place par 10 dirigeants Secret bancaire, rulings, échange automatique de données… ces phénomènes ont fait trembler la Place et mené à une profonde réorganisation du secteur. Dans ce contexte, et à l’aube de la reprise mondiale, 10 décideurs du secteur viendront exposer leur vision du développement et de la diversification de la Place.
Edouard Bokuetenge
Sébastien Danloy
Hugues Delcourt
Guy Harles
Rober t Schar fe
Bil
Arendt & Medernach
Bourse de Luxembourg
Fund Platform Group
RBC Investor Services Bank
Le Fund Platform Group vise notamment la coordination entre les plateformes de distribution de fonds dans le monde.
RBC est un fournisseur spécialisé pour les investisseurs institutionnels installés en Amérique du Nord, Europe, Asie et Australie.
La Bil est présente dans les centres financiers au Luxembourg, en Belgique, au Danemark, à Singapour, en Suisse et au Moyen-Orient.
Arendt & Medernach est le premier cabinet d’avocats d’affaires indépendant à Luxembourg.
La Bourse est l’une des principales places de cotation des valeurs internationales.
Véronique de la Bachelerie
Damien Degros
Steen Foldberg Julius Baer Investment Services
Marie-Hélène Massard
Denise Voss
ING Luxembourg
Société Générale Bank & Trust
Établie depuis plus de 120 ans au Luxembourg, la Société Générale Bank & Trust est la plus ancienne banque étrangère du pays.
GOLD SPONSOR
ING Luxembourg est une véritable banque locale, bénéficiant du rayonnement et du savoir-faire d’un grand groupe international.
Julius Baer est une entreprise d’investissement fournissant des conseils de placement.
SILV ER SP ONSOR
Alfi
Axa Luxembourg
Axa offre des produits et services de protection financière adaptés aux niveaux privé, familial et professionnel.
L’Alfi représente l’ensemble de l’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement.
INFOS Lieu : Tramsschapp (Luxembourg-Limpertsberg). Accueil à partir de 18:30. Inscription obligatoire sur www.Paperjam.club.
Janvier 2016 —
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LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR
CLUB
03.02.2016
Media Awards 2016
L
e 3 février, les participants à la cérémonie de remise des prix découvriront qui, dans les 56 projets nominés, recevra un Gold, un Silver, un Bronze ou un Prix du public. Le jury, présidé par Eric Hollander (fondateur et directeur de la création – Air Brussels), a dû départager 216 dossiers dans les six catégories du concours. À l’arrivée, ce sont 18 agences et 34 annonceurs qui ont travaillé sur les 56 projets nominés. Le jury a également attribué un « coup de cœur » qui sera révélé le soir de la cérémonie. Il s’agit de la 3e édition du concours coproduit par Maison Moderne et RTL. Son objectif est de récompenser les meilleures créations publicitaires « above the line » luxembourgeoises des années 2014 et 2015. Les agences de communication, ainsi que leurs clients, ont ainsi pu prendre part à une compétition organisée en six catégories : Cross-Média, Internet, Presse, Presse B2B, Radio et TV / Cinéma. Lieu : Rockhal (Esch-Belval). Accueil à partir de 17:45. Vote pour le Prix du public et inscription obligatoire sur www.media-awards.lu. GOLD SPONSOR
SILV ER SP ONSORS
W EDNE SDAY 20.0 1. 20 16
CEO-only prediction evening: one future, three visions We are all curious about the future: for that is where we are going to spend the rest of our lives. Building on the success of our previous CEO-only cocktail
& prediction evening, we have invited three different international guest speakers who will share their own and unique vision(s) of our future.
Location: Banque Degroof (Luxembourg-Gasperich). Welcome from 18:30.
Bob Delbecque
Stefanie Paluch
Emmanuel Vivier
Challenger, BOB = Best of Belgium
Professor for empirical marketing research, RWTH Aachen University
Co-founder, HUB Institute
GOLD SPONSOR
SILV ER SP ONSORS
124 —
— Janvier 2016
LES 14 WORKSHOPS DU MARDI 12 JANVIER 2016
COMMUNICATION, MARKETING & SALES
09:30 12:30
Gérald Claessens
14:00 17:15
Olivier Oberlechner
09:30 12:30
Christophe Balthazard
14:00 17:15
Nathalie Thunus Guy Schosseler
(Knewledge)
(Nvision)
(Allen & Overy)
CLUB
Évaluer la performance de son site web avec Google Analytics Understanding your brand
Le pacte d’actionnaires
FINANCE & LEGAL
09:30 12:30
(SFC Conseil)
Rebecca Lehmann (Deloitte)
Clôture des comptes
Comment bien gérer un projet RH ?
HUMAN RESOURCES 14:00 17:15
INFORMATION MANAGEMENT & ENTERPRISE 2.0
LEADERSHIP & MANAGEMENT
PERSONAL DEVELOPMENT
STRATEGY & OPERATIONS
09:30 12:30 14:00 17:15 09:30 12:30 14:00 17:15 09:30 12:30 14:00 17:15 09:30 12:30 14:00 17:15
Roland Bisenius (Luxembourg School of Insurance)
Olivier Michot (Devoteam)
Julien Piacentino (Samsung)
Laurent Chapelle (RH Expert)
Myriam Nihant (Mindfulness@work)
Florence Lemeer-Wintgens (Look@Work)
Catharina Biver (Sparx Factory)
Axel Pierard (Kozalys)
Jacques Piroux (Human Made)
L’assurance-vie et l’assurance santé de l’indépendant Comment la transformation de l’IT peut-elle vous aider à gagner la bataille du digital au sein de votre entreprise ? Business et mobilité : transformer sa façon de travailler grâce à la technologie Manager une équipe au Luxembourg, les secrets de la réussite Leadership en pleine conscience Osez la couleur pour une image dynamisée ! Optimizing your resources
De la comptabilité à la gestion Présenter sa stratégie de manière adaptée Janvier 2016 —
— 125
LA VIE DU CLUB
CLUB
MERCREDI 18.11.2015
10×6 : place aux championnes JA N H A N R I O N
Plafond de verre, quotas ou discrimination positive, ces notions ne sont pas nouvelles, mais restent d’actualité en 2015. Nombreuses à fréquenter les bancs de l’université, puis à gagner les rangs des entreprises, les femmes se raréfient encore au fil des niveaux hiérarchiques. Se lancer, foncer, en finir avec la double journée de travail et les convenances sociales, tels étaient les conseils délivrés par les neuf oratrices de caractère invitées à partager leur parcours dans le cadre d’un 10x6 résolument féminin. Présentée par France Clarinval, leading lady de Maison Moderne, la soirée organisée par le Club s’est centrée sur le partage d’expériences. Retrouvez toutes ces présentations en vidéo et les photos de cet événement sur www.Paperjam.lu.
« Je n’ai pas été confrontée à un plafond de verre, mais à une dalle en béton ! » Valérie Dubois-Chahmérian (Diversity Textile)
« La diversité ne se résume pas à une question de genre, mais d’âge, d’expérience, de culture… »
Laure Morsy (BGL BNP Paribas)
«J’ai dû, comme tout le monde, lutter et faire des choix. » Josée Kirps (Archives nationales)
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Géraldine Escalier (RBC Investor & Treasury Services)
« Être championne, c’est d’abord un choix de vie, celui de mener une carrière active. »
Edith Magyarics (VBS)
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« Prendre conscience de ses préjugés, tout le monde en a, est le premier travail. »
LA VIE DU CLUB
CLUB
« Le premier modèle d’un enfant, ce sont ses parents. » Anne-Sophie Preud’homme (PwC)
« Le plus grand problème est le regard que la société porte encore sur les femmes. » Katia Scheidecker (MNKS)
« Thématiser les femmes pour les faire monter sur scène signifie que la parité est loin d’être acquise. »
« Il ne suffit pas d’avoir des compétences, il faut en avoir conscience. »
France Clarinval (Maison Moderne)
Tine Larsen (CNPD)
« Avoir un couple solidaire fait la différence. » Isabelle Schlesser (Adem)
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Retrouvez toutes ces photos de ces événements sur www.paperjam.lu.
LA VIE DU CLUB
CLUB
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18.11.2015 – TRAMSSCHAPP
10X6 PROF ESSION : CHAMPIONNE 1
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JA N H A N R I O N
1 Viviane Hengel (Foyer), Florence LemeerWintgens (Look@Work), Sophie Lafleur (Anticip Consult) 2 Matthieu Couppey, Ségolène Richardeau (ALD Automotive – Axus Luxembourg) et Susana Quintela (Orange Luxembourg) 3 Türkan Dagli (Dagli), Guy Pütz (Adem) et Vera Weisgerber (Adem) 4 Mady Chailloleau (Abal One Group) et Dorothy Germaine (Spa Anywhere anytime) 5 Delphine Romano, Rudy Malbrecq et Elise Baldini (Inowai) 6 Pedro Castilho (Verbalius) et Inna Berezovskaya (Trustconsultgroup) 7 Nathalie Thunus (SFC Conseil) et Valérie Dubois-Chahmérian (Diversity) 8 Béatrice Martin (Education), Monique Dejeans (Ambassade de France), Maria Pietrangelli (Femmes Magazine) et Nathalie Galampoix (ISM Conseil) 9 Sylvain Kirsch (Claudia Eustergerling Design), Martine Neyen (Fondation Cancer) et Claudia Eustergerling (Claudia Eustergerling Design)
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24.11.20 15 – LIVIN RE AL ESTATE
C E O - O NLY : D É G U S TAT I O N RHUM E T CHOCOL AT 5 JA N H A N R I O N
1 Mario Willems (CoachDynamix) 2 Raphaël Collin (Collin Maréchal) 3 Jean-Pierre Tellier (Bellatrix Asset Management) et Philippe Fontaine (Acsone) 4 Benoît Bail (ambassadeur de la marque Saint James) 5 Franck Bem (Arizona Investissements) 6 Raphaël Mediouni (LaLux Agence Mediouni | My Place) et François Altwies (Neurofeedback Luxembourg)
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LA VIE DU CLUB
CLUB
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02.12.2015 – BIL
OXFORD ST YLE DEBATE – ECONOMIC CRISIS: KEYNES WAS RIGHT! JA N H A N R I O N
1 Jérôme Wiwinius (Lalux) 2 Franco Prati (We Simplify the Internet), Virginie Laurent (Paperjam Club), Pascal Schiltz (CF Fund Services) et Frédéric Mazarin (Kurt Salmon) 3 Norman Fisch (INDR) 4 Michel Edouard Ruben (Fondation Idea) 5 Marc Wagener (Chambre de commerce) et Carlo Klein (Miami University) 6 Xavier Kieffer (DHL Express) 7 Pascale Kauffman (Apollo Strategists) 8 Gérard Sinnes (Vistim) 9 Charles Margue (TNS Ilres) 10 Nick Vanbelle (ALD Automotive) 11 Hilmar Schneider (Liser) et Christos Koulovatianos (University of Luxembourg)
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26.11.2015 – NEIMËNSTER
JOURNÉE DE WORKSHOPS B E N JA M I N C H A M P E N O I S
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1 Johny Goerend (Lightbulb) et Eric Plasson (Randstad Professionals) 2 Malou Fraiture (Luxembourg Institute of Health) et Monique Etienne (Architecture et Urbanisme Klein et Muller) 3 Gigja Birgisdottir (Gia in Style), Didier Hermant (IT Perform) et Annica Torneryd (Act2Exceed) 4 Pascale Boinem, Assignon Akakpo (AS Avocats), Roger Claessens (R.J. Claessens & Partners) et Martine Hartz (BGL) 5 Olivier Hance (Hance Law) 6 Lucie Perfetto (RBC)
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LA VIE DU CLUB
CLUB
NOUVEAUX MEMBRES
Bienvenue au Club ! 4Talents Agrandir l’habitat AMfine atHome Group Batimentsmoinschers.com BSI Fund Management Cogent Europe Étude Maître Dormoy EVA Training Foamglas Immoflash Jessica Domingues Mouro Kinneksbond Kuhn Mediaweb Editions MGI Real Estate Agency Scorechain Spinforge Synergie
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Avec plus de 650 entreprises membres, le Paperjam Club est le plus grand business club du pays, avec 180 événements organisés par an.
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ne – longue – journée dans les traces de la GrandeDuchesse. 06 h 59 – 20 h 35. Une journée de travail et de rencontres, avec des femmes d’entreprise, dans les coulisses de la microfinance ou sur la scène d’une remise de prix à la Banque européenne d’investissement. Mais aussi dans le cadre feutré et rare, parfois intime, du Palais grand-ducal. Et, pour boucler la boucle, du démarrage au petit matin à la fin de soirée, au Château de Berg. Pour inaugurer la nouvelle formule qui marque
ERIC CHENAL
un retour au « portfolio » – il sera consacré à un laps de temps réduit dans les pas d’une personnalité, d’un anonyme, d’un groupe ou d’un métier, laissant voir les coulisses de sa vie, de sa passion – Paperjam a voulu donner carte blanche à Eric Chenal. Et laisser son objectif sensible au service de la Première Dame du pays, qui a joué le jeu, avec beaucoup de simplicité. Une belle rencontre, un beau sujet. Des moments rares capturés dans une photographie de grand talent, tout en nuances. Un vrai reportage !
MADAME, BIEN ENTOURÉE AU SERVICE Les coulisses de la Cour grand-ducale forment une véritable entreprise, sur laquelle Maria Teresa règne avec bienveillance et précision. Exigeante, avec elle pour commencer, la Grande-Duchesse, « Madame » pour le protocole, connaît ses troupes, militaires ou civils. D É TA I L S Chaque déplacement est minutieusement préparé, planifié. Et pour Maria Teresa, dès le début de la journée, chaque détail compte, de la liste des personnes rencontrées à la configuration des lieux visités, jusque dans la décoration de service. Rien n’est laissé au hasard. FAMILLE Maria Teresa est maman et grand-mère, peut-être avant tout. La vie de famille reste préservée au Château de Berg. Dans ce jardin secret, il y a des moments rares, comme un câlin au petit-fils avant d’entamer l’agenda officiel.
FEMME D’ENTREPRISE PANEL DE CHOIX Dès 8 h 30, Maria Teresa est au Centre de conférence Kirchberg pour une réunion de travail et une table ronde sur l’entrepreneuriat féminin, dans le cadre de l’Assemblée PME 2015, en présence notamment de Francine Closener, secrétaire d’État à l’Économie, et de la commissaire européenne Elżbieta Bieńkowska.
TECH DUCHESS Maria Teresa n’a pas hésité à revêtir le cadeau offert par Lili Scout, 13 ans, jeune ambassadrice australienne du réseau Tech Girls Movement.
AU PALAIS Avant et après la pause déjeuner, la Grande-Duchesse enchaîne les réunions de travail et de préparation, au Palais grand-ducal. Son entourage se doit d’être au four et au moulin.
E N S I T U AT I O N Parmi les détails que tient à superviser Maria Teresa, il y a par exemple l’angle de prise de vue, le décor, ce qui se verra ou pas, la posture de chacun, lors de la captation télévisée de l’allocution de son époux.
PAUSE JEU Dans les couloirs du palais, Maria Teresa prend le temps de jouer un peu avec le chien de la maison. Des instants de vie simples dans un dĂŠcor royal.
DÉCISIONS MICROFINANCE Dans une après-midi calibrée, Maria Teresa rejoint la Banque européenne d’investissement (BEI). Présidente du jury du Prix européen de la microfinance qu’elle remettra dans la foulée, la Grande-Duchesse démontre son intérêt pour le sujet et, surtout, une vraie force de conviction dans la désignation de lauréats.
PERSONNALITÉS Maria Teresa, entourée de personnalités, comme Werner Hoyer, président de la BEI, Peter Maurer, président du Comité international de la Croix-Rouge, ou Michel Maquil, président du Inclusive Finance Network Luxembourg, arrive à dégager sa propre personnalité. Décidée, impliquée, attentive et avec un mot pour chacun.
BERG BY NIGHT Il est 20 h 30. Au bout de la longue journée, le convoi reprend la route du nord. Direction Colmar-Berg. Le château familial attend le retour de la maîtresse de maison.
RETOUR AUX SOURCES La Grande-Duchesse redevient Maria Teresa. Attachée aux racines, elle retrouve chaque détail de l’habitation, soigneusement étudiée. Entre tradition et modernité.
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BAVARDAGES
INTÉGR ATION DES RÉFUGIÉS
Préparer demain F LO R E N C E T H I BAU T |
GA Ë L L E S U R E
Phénomène de société à ramifications multiples, l’accueil des réfugiés rencontre une priorité: pallier l’urgence en assurant un toit et des soins aux primo-arrivants.
Mais les questions de l’insertion des enfants dans le
système scolaire ou de l’accès à l’emploi de cette maind’œuvre potentielle se posent dès à présent.
Entreprises, organes publics ou asbl, toutes les forces vives
de la nation sont directement ou indirectement concernées.
On en parle avec Corinne Cahen et Michèle Detaille.
À B ÂTONS R OM PUS Michèle Detaille et Corinne Cahen ont débattu ensemble de la meilleure manière d’intégrer les réfugiés au Grand-Duché.
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A
u 31 octobre 2015, d’après des chiffres du ministère des Affaires étrangères, le pays comptait 2.018 demandeurs de protection internationale, dont 423 arrivés au mois de novembre, l’arrivée la plus massive de l’année. Suite à une décision européenne, le Luxembourg a accueilli 30 personnes relocalisées à partir de la Grèce et de l’Italie, incluses dans ces chiffres. En 2013 et en 2014, ils étaient 1.071 et 1.091 à solliciter la protection internationale. En 2012, ce chiffre était de 2.057. Pour aborder cette problématique qui touche à tous les pans de la société, de l’éducation à l’emploi ou à la culture, Corinne Cahen, ministre de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région, a accepté d’échanger avec Michèle Detaille, capitaine d’industrie bien connue de la Place, membre de la Fedil depuis 2005 et à la tête de l’entreprise No-Nail Boxes depuis 1996. Se connaissant depuis de nombreuses années, elles partagent un solide pragmatisme et un sens de l’humanisme. Pour les deux interlocutrices, la vague de réfugiés après l’été n’a rien d’inquiétant ni d’anormal, le Grand-Duché s’ouvrant à l’étranger depuis sa fondation. « La migration a toujours joué un rôle central dans notre histoire, introduit Corinne Cahen. Aujourd’hui, on ne peut pas dire que nous soyons submergés par l’ampleur du phénomène. Écoles aménagées, ancienne maternité ou Hall 6 de Luxexpo, il y a de nombreux lieux de primo-accueil. Personne n’est dehors, c’est une première source de satisfaction, même s’il ne reste à présent plus beaucoup de places dans les 130 foyers répartis sur 70 communes. De nouvelles pistes sont à l’étude en ce moment. » Au printemps, 1.200 places supplémentaires devraient être disponibles dans des villages de containers, notamment à Junglinster, Mamer, Diekirch et Steinfort. Jusqu’à la fin octobre 2015, les demandeurs étaient à 50 % en provenance d’Asie, à 38 % d’Europe et à 12 % d’Afrique. Les Syriens sont de loin les plus nombreux, avec 524 demandes (26 %), suivent les Irakiens avec 421 (20,9 %), puis les Kosovars avec 235 (11,6 %). En 2015, 46 personnes d’origine syrienne avaient déjà directement bénéficié du statut de réfugié.
Responsabilité partagée
Au niveau des décisions rendues en 2015, le ministère des Affaires étrangères et européennes annonce 1.150 dossiers traités. Parmi ceux-ci, 177 ont reçu le statut de réfugié, soit l’équiva144 —
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lent de 15,4 % des demandes globales ; 28 ont obtenu le statut conféré par la protection subsidiaire (2,4 %) et 488 se sont vu refuser le statut, soit 42,4 %. On compte aussi 113 retraits implicites (9,8 %). Accueillir ces personnes, parfois en état de grande fragilité dès leur arrivée sur le sol grand-ducal, et réfléchir à leur avenir dans le pays, est une responsabilité qui pèse sur une multitude d’acteurs. « C’est une problématique qui touche tous les citoyens. On est face à une guerre aux portes de l’Europe et à des gens qui veulent sauver leur peau. On ne peut pas rester inactif », défend Corinne Cahen. « Le Luxembourg est un pays qui va bien. Prendre sa part est un devoir moral », la rejoint Michèle Detaille. Dans les communes, c’est l’Office luxembourgeois de l’accueil, une administration sous tutelle du ministère de l’Intégration, qui est responsable d’encadrer les demandeurs en attente de verdict. Ses équipes chapeautent leur arrivée, les premiers contacts, l’installation des familles, l’attribution d’un logement adapté, les soins de santé… Un peu dépassés par les récentes arrivées, malgré le prêt de 20 fonctionnaires ces derniers mois, ses 60 collaborateurs sont sur tous les fronts, aidés par la Croix-Rouge et Caritas venus en renfort. La première s’occupe avant tout des soins de santé et de la prise en charge psychologique, quand la deuxième gère 60 unités de vie et multiplie les activités et cours auprès des enfants. L’Olai pilote la majorité des foyers et gère également des logements communaux et des maisons privées. Au total, 3.000 migrants, tous statuts confondus, sont hébergés dans ces structures. Les entreprises sont un peu plus discrètes. Loin de jouer un rôle moteur comme en Allemagne, structure du marché oblige, elles sont surtout actives dans la mise à disposition de collaborateurs, collecte de fonds et / ou de vêtements. « De manière générale, il y a une belle mobilisation citoyenne, se réjouit encore Corinne Cahen. Certaines entreprises comme Streff, qui a accueilli des lycéens qui triaient des vêtements, ou Vodafone, qui a permis à 60 employés de travailler à Luxexpo, ont également participé à cet élan collectif. » Pas encore sollicités par les pouvoirs publics, les représentants du patronat, l’UEL en tête, n’ont pas encore fourni de position commune sur le sujet et se demandent encore quel pourra être leur concours. Si la Fédération des artisans avait joué un rôle en créant un assessment center lors de la vague de migrants en provenance de l’ex-Yougoslavie,
« Le Luxembourg est un pays qui va bien. Prendre sa part est un devoir moral. » Michèle Detaille Membre de la Fedil, CEO de No-Nail Boxes
130 foyers dans 70 communes
2.018 demandes de protection internationale au 30 novembre
15,4 % des réponses données étaient positives en 2015
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pour Corinne Cahen, il est encore bien trop tôt pour envisager un scénario similaire. « Le patronat est bien structuré au Luxembourg, je suis convaincue qu’il prendra sa part de responsabilités le moment venu », affirme Michèle Detaille. Tôt ou tard, les entreprises auront un rôle plus important en acceptant des stagiaires parmi cette population ou en faisant le pari de recruter parmi ceux qui auront le droit de travailler.
Intégrer par le travail
« Ce sont les compétences qui doivent parler, pas la nationalité. » Corinne Cahen Ministre de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région
Depuis des décennies, le marché du travail luxembourgeois s’est toujours tourné vers de la main-d’œuvre étrangère pour fonctionner. L’étude International Migration in Luxembourg réalisée par l’Uni et parue en octobre 2015 révèle que l’actuel marché du travail est composé à 31 % de citoyens luxembourgeois, à 65 % de ressortissants de l’UE et à 4 % de citoyens en provenance de pays tiers. En 2014, le pays a comptabilisé près de 11.000 nouvelles arrivées. « Le pays a le multiculturalisme chevillé au corps », soutient Michèle Detaille, qui se partage entre la Belgique et le Grand-Duché. Et Corinne Cahen de poursuivre : « Le pays a l’habitude d’intégrer des groupes importants de non-Luxembourgeois. Il ne faut pas oublier que 44,4 % de notre main-d’œuvre est constituée de frontaliers. Des outils comme le Contrat d’accueil et d’intégration, ainsi que les classes d’intégration attestent de cette volonté d’ouverture. Pourquoi ce serait différent dans le cas de réfugiés ? Ce sont les compétences qui doivent parler, pas la nationalité. Il s’agit d’un peu plus de 2.000 personnes. Cela ne représente pas une grande menace. » Dans le cas des demandeurs de protection internationale, la loi, en discussion actuellement, prévoit que neuf mois après le dépôt en bonne et due forme d’un dossier, les personnes peuvent acquérir une AOT auprès de l’Adem, soit une autorisation de travail temporaire. Renouvelable tous les six mois, le mécanisme vise une seule fonction et un employeur en particulier. Sous l’impulsion du ministère du Travail, ce délai devrait passer à six mois pour permettre aux familles de gagner en autonomie. Dans le cas où la demande de statut est rejetée par la Direction de l’immigration, cette autorisation est directement caduque. Si les listings de l’Adem comptaient 17.530 demandeurs d’emploi, en grande majorité peu qualifiés, au 31 octobre 2015, pour la ministre, l’arrive des réfugiés n’est pas syno-
FAVORISER L A RENCONTRE
« LES RÉFUGIÉS AUSSI ONT DES COMPÉTENCES »
Chargée en avril dernier par l’Olai de réaliser un projet de foyer pilote à Mersch, l’Asti prône la mixité sociale et le mélange de population. Il a débuté en septembre et arrivera à échéance à la fin 2016. Grâce à l’énergie de nombreux bénévoles qui viennent en renfort de 27 salariés, l’Association de soutien aux travailleurs immigrés apporte une bouffée d’oxygène à de nombreux demandeurs d’asile en organisant des cours d’alphabétisation à l’alphabet latin, des tables de conversation, des écoles des devoirs, des workshops sur les traditions locales, un journal des réfugiés ou encore des animations culturelles. « Le but de notre foyer pilote est de venir avec des solutions concrètes et déclinables dans les autres communes, renseigne Laura Zuccoli, la présidente. Le moteur est d’insérer les réfugiés dans la vie des communes. Cela passe par la rencontre des habitants. Nous allons également former des sortes de coaches à l’intégration au sein des bénévoles. » Pour le moment, le foyer de l’Asti abrite 33 personnes. « Dans toutes nos actions, nous promouvons l’autonomie. Les réfugiés aussi ont des compétences ! Ils ont beaucoup d’idées. Nous essayons de capitaliser sur les talents de chacun. » Une dizaine de demandeurs ont dessiné des cartes de vœux avec l’aide de graphistes. Un concert, dont les bénéfices seront reversés à Caritas et à la CroixRouge, avait lieu le 16 décembre à la Philharmonie. « Il est crucial de ne pas attendre d’attribuer un statut pour former ces personnes. Il y a encore bien trop peu d’initiatives aujourd’hui. Elle est là, la priorité. »
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nyme de concurrence déloyale, surtout que nous n'avons encore qu’une vue parcellaire de leur parcours et expériences passées. « Parmi les gens que je rencontre sur le terrain, il y a toute une série de gens qualifiés et diplômés, notamment en médecine et dans les soins aux personnes. Leur but n’est pas d’être dépendants. La priorité est de lister les compétences en présence », déclare la ministre. « On a tendance à voir les réfugiés et les demandeurs d’emploi comme une masse informe. On est pourtant face à des situations très différentes », embraye Michèle Detaille. Plusieurs initiatives éclatées et parcellaires existent déjà pour répertorier avec précision les profils et expériences préalables. Caritas, par exemple, est en contact direct avec les demandeurs via son service solidarité et connaît bien les parcours. L’Adem, un autre des acteurs à considérer, se dit en contact permanent avec l’Olai et le Service national d’action sociale dans l’idée de trouver une approche commune cohérente. On est encore au stade de la réflexion. Pour Michèle Detaille, les acteurs du privé pourraient apporter leur pierre à l’édifice. « Il faut faire ce qu’on sait faire de mieux, c’est-à-dire évaluer les gens. Les entreprises ne sont pas des asbl, il faut qu’elles y voient un intérêt financier. Je pense, par exemple, à des entreprises exportatrices qui pourraient être très intéressées par une connaissance approfondie du Moyen-Orient et une maîtrise de l’arabe. » Parmi les secteurs qui pourraient voir cet afflux de main-d’œuvre potentielle d’un œil positif, outre les soins de santé, il y a la construction et l’industrie. « Certains métiers ne nécessitent qu’un rapide apprentissage sur le terrain, complète Michèle Detaille. Je pense notamment à la manutention. Il y a encore des postes à pourvoir. » Une fois officiellement habilités à occuper un emploi, certains travailleurs réfugiés pourraient aussi bénéficier du contrat conclu entre l e gouve r n e m e n t e t l’ U E L p ou r c ré e r 5.000 emplois. Plusieurs questions s’inscrivent en filigrane, dont celle de la reconnaissance des diplômes et du choix des langues qui seront prioritaires. Si le français semble être favorisé sur le marché de l’emploi, le luxembourgeois sera un atout pour s’intégrer dans une commune.
Gérer l’attente
Au quotidien, de nombreuses associations confirment que l’attente et l’incertitude sont les choses les plus difficiles à vivre. Logés et nourris, les occupants des foyers reçoivent chacun 146 —
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25 euros par mois, ce qui limite les possibilités d’activités. Les enfants et les adolescents obtiennent, quant à eux, 12,50 euros. « Le principe clé est que les demandeurs passent le moins de temps possible dans les foyers et laissent la place à d’autres quand ils ont leurs papiers. Dans la pratique, ce principe ne peut pas toujours être respecté », admet Corinne Cahen. Pour cette dernière, l’intégration à long terme se fera par l’école et l’apprentissage des langues du pays, de la culture locale, mais aussi parfois d’un nouveau métier. La formation et l’apprentissage sur le terrain font partie des solutions face à la lenteur des procédures. Le ministère de l’Éducation nationale chapeaute ainsi différents programmes de cours de langue, comme celui des « cent mots de luxembourgeois », décliné aussi en français, anglais et allemand, croquis à l’appui. « Les enfants sont un vecteur d’intégration formidable. Leurs parents rencontrent d’autres parents et s’insèrent dans une communauté, appuie Michèle Detaille. Du côté des adultes, les compétences linguistiques sont la clé de tout, de l’insertion professionnelle à la mise à jour des compétences. C’est aussi, dans certains cas, une question de sécurité au travail, en particulier quand il y a des machines à manipuler. » Pour tenter d’occuper les demandeurs d’asile jusqu’au verdict, les foyers gérés par Caritas ou la CroixRouge organisent, avec les moyens du bord, des activités culturelles, des cours de cuisine, de couture... Du côté de l’Olai, certains endroits d’accueil ne bénéficiant pas d’assistante sociale ni d’éducateur, c’est plus compliqué. Aujourd’hui, beaucoup d’incertitudes demeurent, tant sur le plan de l’ouverture des frontières extérieures de l’UE que de l’issue du conflit syrien ou sur le nombre de réfugiés qui resteront dans nos localités. On ne sait pas encore non plus quel sera le sort des ressortissants afghans ou kosovars. Seuls les Syriens, en provenance d’une zone en guerre, sont actuellement assurés de pouvoir s’établir durablement au Luxembourg. C’est actuellement du ressort des Affaires étrangères, qui devraient voir leurs effectifs renforcés dans les mois à venir afin d’accélérer la prise en charge et le traitement des dossiers, pour éviter que certains attendent sept à huit ans dans les foyers. « Il y a encore énormément de projets à mener, termine Corinne Cahen. Il faut attaquer un chantier après l’autre. La richesse culturelle est, aujourd’hui plus que jamais, la grande force de notre pays. Nous pouvons en être fiers. »
OUVRIR LE DIALOGUE
« C’EST LA JEUNESSE QUI EST SACRIFIÉE »
Sorti le 11 novembre, le documentaire Mos Stellarium donne la parole à six réfugiés d’origines différentes, tous passés à un moment donné par le Luxembourg. Avec comme trame de fond l’attente et la solitude. Réalisé par Pascal Piron et Karolina Markiewicz, tous deux enseignants dans des classes d’intégration, tourné entre le GrandDuché et le Monténégro, produit par Tarantula et financé par le Film Fund, le projet suit les pas de Dzemil, Milena, Anna, Yunus, Rijad et Eko. Un chapitre est dédié à un jeune. Soutenu par l’Éducation nationale, le documentaire est projeté dans les écoles du pays pour amorcer la discussion autour du sort des migrants. « Notre ambition est d’ouvrir la voie et d’en finir avec la honte. Des histoires comme les leurs, il y en a des millions », affirme Karolina Markiewicz. 700 personnes ont déjà pu le voir. « Qu’il s’agisse de réfugiés économiques ou politiques, il s’agit bien souvent de situations de vie ou de mort, affirme Pascal Piron. Notre but n’est pas de dénoncer des institutions ni d’apporter de solutions, nous voulions raconter leur vécu, à la fois héroïque et dramatique. Cela permet aux jeunes ayant grandi ici de se rendre compte de leur réalité. » Le point commun de ces six trajets d’une portée universelle : une situation subie. « Souvent, ces adolescents n’ont pas choisi de venir ici, poursuit Karolina Markiewicz. Ils apprennent vite les langues et servent d’interprète à leur famille. Ils interviennent dans toutes les démarches administratives et doivent jouer un rôle d’adulte. C’est la jeunesse qui est sacrifiée en premier lieu. »
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LIFESTYLE
A N A LY S E Bert Theis à Milan ou le pavillon luxembourgeois à la Biennale de Venise... l'art contemporain luxembourgeois ne se limite pas aux frontières du Grand-Duché. Josée Hansen porte un regard critique sur cette scène protéiforme.
ART CONTEMPORAIN
Raconte-moi l’art au Luxembourg ! La journaliste au Lëtzebuerger Land et critique d’art Josée Hansen vient de signer un nouveau livre sur le monde de l’art au Luxembourg : Piccolo Mondo. Elle nous le présente et nous en avons profité pour prolonger la discussion. C É L I N E C O U B R AY
C
omment vous est venue l’idée de votre nouveau livre, Piccolo Mondo ? JOSÉE HANSEN Je côtoie le milieu culturel et le monde des arts plastiques en particulier au quotidien depuis plus de 20 ans maintenant. L’idée m’est venue après la lecture du livre de Sarah Thornton, Seven days in the art world, où elle raconte la vie de l’art contemporain occidental vu de l’intérieur, organisé en sept chapitres, de l’école des beaux-arts à la biennale, en passant par le musée ou le magazine spécialisé. Cela m’a donné l’idée de transposer ce système à notre réalité au Luxembourg. Votre livre est divisé en trois parties. La première est consacrée au projet de Filip Markiewicz pour le pavillon luxembourgeois à Venise lors de la 56e Biennale d’art contemporain, Paradiso Lussemburgo. Pourquoi ? Il y a quelque temps, j’avais fait pour le Land un travail de suivi de création théâtrale. 148 —
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Les retours sur ces articles avaient été très positifs et témoignaient de l’intérêt des lecteurs pour découvrir comment du texte on arrive à un spectacle. Je me suis dit que cela pourrait être intéressant de le transposer au projet de pavillon à Venise. La Biennale de Venise est très importante pour tous les artistes, mais encore plus pour les artistes luxembourgeois, car c’est la seule zone de friction que nous ayons avec la scène internationale. L’idée initiale était donc de suivre l’artiste qui investirait le pavillon luxembourgeois, de la rédaction de son projet à la période post-exposition. Grâce à la confiance que Filip Markiewicz m’a accordée, j’ai pu l’accompagner pendant près d’un an. Je raconte cette période, un peu comme un journal intime. Je documente le projet et ouvre les rideaux pour découvrir les coulisses. Le journal intime sous-entend une tout autre approche que le regard journalistique…
J’ai fait le choix de m’impliquer personnellement et d’écrire à la première personne, ce qui en journalisme est tout à fait défendu. Mais pour ce livre, c’est différent, c’est un projet personnel. Je relate quelque chose qui m’est arrivé, à moi. La seconde partie traite de différents parcours d’artistes luxembourgeois. Pouvezvous nous expliquer ce chapitre ? Il s’agit d’une partie consacrée à six artistes que j’ai choisis par affinité, pour la qualité de leur travail et parce qu’ils ont une œuvre derrière eux. Il se trouve que tous ont également fait Venise. Je suis donc allée voir Bert Theis à Milan, Su-Mei Tse à la Villa Medicis à Rome, Simone Decker à Francfort, Gast Bouschet & Nadine Hilbert à Bruxelles, Martine Feipel & Jean Bechameil à Esch-sur-Alzette et Antoine Prum à Dudelange. Je les ai rencontrés pour parler de leur carrière, savoir où ils en sont actuellement. J’ai aussi voulu montrer que nous avons de très bons artistes, qui sont nés
LIFESTYLE
par hasard au Luxembourg, et qui mènent désormais une carrière internationale. Ce sont des artistes qui ne sont pas nécessairement très visibles ici, mais ils ont une belle carrière. Il ne faut pas toujours attendre qu’ils soient morts pour en parler ! La dernière partie prend par contre une autre tournure… En effet, elle est plus personnelle. J’y dresse un état des lieux en six chapitres, un bilan des acteurs, de l’ambiance de l’art contemporain au Luxembourg. Je suis un peu plus pessimiste dans cette partie, car je trouve qu’il y a une grosse fatigue dans le monde de l’art en ce moment au Luxembourg. Comme une flemme de certains. C’est aussi peut-être lié au changement de génération. Il y a eu l’enthousiasme des années 1990 avec l’année culturelle, l’ouverture du Casino et Manifesta. Puis les années 2000 avec l’ouverture du Mudam. Et maintenant, c’est moins vif, comme un petit backlash. Avez-vous illustré ce livre ? Pas la dernière partie, mais pour les autres chapitres, j’y ai inclus mes photos, celles que je fais sous le pseudo Trash Picture Company, certaines prises juste avec mon téléphone, d’autres avec un vrai appareil. Elles sont toutes en noir et blanc, pour un aspect plus sobre, une volonté que l’on retrouve aussi dans la mise en page réalisée par Laurent Daubach. C’est un livre fait pour lire, ce n’est pas un livre d’images.
T R AS H P I C T U R E C O M PA N Y, PAT R I C K GA L BAT S
Vous publiez ce livre aux éditions d’Lëtzebuerger Land avec la collaboration de l’asbl artcontemporain.lu. Vous avez aussi eu une aide du Focuna. Mais aucune aide d’une des institutions. Non, car j’ai voulu rester libre et indépendante, ne surtout pas avoir de ciseaux dans la tête. On peut me reprocher d’être trop subjective, mais c’est vraiment une volonté de ma part. Quels bilans tirez-vous finalement de votre analyse ? L’art est en crise internationalement, ce n’est pas un secret. Il y a une crise du discours, qui est peut-être encore plus pointue au Luxembourg. En parallèle, il y a ce développement du marché de l’art, que l’on observe aussi avec la Luxembourg Art Week, et ce n’est pas un hasard si je présente mon livre à cette occasion. L’art comme marchandise est de plus en plus exacerbé et on se consacre de moins en moins à l’analyse ou au discours autour de l’art. Par ailleurs, je montre que c’est vraiment une petite poignée d’acteurs qui font l’art contemporain au Luxembourg. On peut citer Enrico Lunghi, qui a beaucoup fait en 15 ans pour connecter le Luxembourg à la scène internationale. Avant lui, il y avait Paul Reiles, qui était « un homme de goût » comme l’avait écrit à l’époque Paperjam. Aujourd’hui, Paul di Felice est très présent. Jo Kox est aussi une personnalité importante. Tous ces gens sont des
« MacGyver » de la culture, qui réussissent à mener leurs projets avec trois bouts de ficelle et deux clous.
avec près de 70 personnes. Mais pas les politiques, je les ai volontairement mis de côté, parce que, sincèrement, je n’attends pas de grande déclaration en ce moment sur la politique culturelle. Et je voulais rester dans le milieu de l’art. Mais je suis allée voir des collectionneurs, comme Patrick Majerus, qui a donné l’année dernière plus d’œuvres au Mudam que le musée n’a pu en acquérir luimême, Henri Grethen, qui s’exprime aussi sur ses désaccords avec le Mudam, ou encore Michel Jimenez-Lunz, qui a soutenu Filip Markiewicz. J’ai interviewé aussi évidemment beaucoup d’artistes. J’ai essayé d’avoir une diversité de points de vue. Ce n’est pas exhaustif, mais j’essaie de donner un panorama, même s’il est forcément fragmentaire.
Cette génération arrive justement en fin de carrière et on assiste actuellement à un changement au niveau des directions d’institutions. Quelle évolution pouvons-nous attendre ou espérer ? Ce que je constate, c’est que les jeunes artistes ne reviennent plus au Luxembourg. Actuellement, 800 Luxembourgeois sont inscrits en études d’art plastique et beaux-arts, mais il n’y a que 30 artistes indépendants déclarés. Où sont les 770 autres ? Il y a beaucoup de talents qui se perdent. Et puis, il y a la guillotine des 35 ans. Avant cet âge, il est encore possible de bénéficier d’aides, mais après… Soit Au cours de ces entretiens, tu as réussi, ou tu es devenu y a-t-il eu des sujets plus professeur, ou tu as raté. Je « Je trouve sensibles ? constate aussi que dans les qu’il y a une grosse J’ai choisi de publier par années 1990, il y avait une exemple la liste des candidats vraie émulation avec le Casino fatigue dans pour l’exposition au pavillon qui organisait des conférences le monde de l’art luxembourgeois à Venise. avec des artistes internatioNon pas par méchanceté, naux importants comme en ce moment mais parce que j’en ai assez Thomas Hirschhorn ou Martin Creed. Aujourd’hui, cette efferau Luxembourg. » de cette culture du secret. C’est tellement enfantin. Alors vescence n’existe plus. Un que c’est courageux de se préexemple qui m’avait particulièJosée Hansen senter et qu’il y a du travail rement agacée était lorsque le d'Lëtzebuerger Land derrière. J’ai aussi eu un Casino l’année dernière a fait débat sur les jurys, car certes, un appel au public pour proc’est bien de faire un jury, mais ce sont touposer des noms d’intervenants pour les conféjours les mêmes membres ! J’ai aussi pu resrences. Si eux-mêmes ne sont plus prescripsentir que les artistes locaux souffrent du teurs, alors qui l’est ? Les équipes du Mudam manque de regard des professionnels. Je suis sont très peu présentes sur la scène locale. Ils persuadée que l’art contemporain au font très bien leur travail, mais pourquoi ne Luxembourg fonctionne avec plusieurs vases prennent-ils pas plus position ? Quel art clos qui existent les uns à côté des autres, sans défendent-ils, au-delà de celui qui nous est prévraiment s’interpénétrer. Il y a le port franc senté dans leurs expositions ? Je sais que c’est avec les professionnels de l’art qui s’organisent difficile de s’exposer au Luxembourg, je le autour, et il y a à côté le monde des galeries, constate quotidiennement depuis 20 ans, mais puis celui des institutions et des artistes je pense que c’est nécessaire. locaux. On manque aussi d’esprit critique. Pourtant, on pourrait se dire qu’au vu du Nous sommes plutôt dans un phénomène à la « Jacques Martin », où tout le monde a gagné et développement de la culture au Luxema la même taille d’article, que l’on expose dans bourg, le terreau est désormais plus ferun restaurant ou au Mudam. C’est dramatique. tile, que les amateurs d’art et de culture en général ont plus d’outils entre les Finalement, pourquoi avez-vous mains pour comprendre l’art et un panel fait ce livre ? culturel plus large qu’auparavant. Mais Je suis attachée à cette notion de relais. au lieu que l’ensemble aille vers le haut, Ce n’est pas de la théorie de l’art ni une provous constatez que ce milieu s’endort. pagande pour les musées. Je voulais simpleOui, c’est effectivement le constat que ment témoigner de ce que je vis et observe, je dresse dans le livre. Il faut aussi souligner tout en ayant un aspect grand public. Pas qu’il y a eu les difficultés budgétaires qui nécessairement pour être dans le top des ont découragé un certain nombre de ventes, mais pour que tout le monde puisse personnes, car il faut reconnaître que c’est le lire s’il en a envie. J’ai toujours cette ambiusant de toujours devoir se battre pour tion de porter un regard et cette volonté de obtenir de l’argent. participer au débat, simplement. Est-ce que parmi les personnes interviewées on retrouve des politiques ? PICCOLO MONDO, PAR JOSÉE HANSEN, ÉDITIONS D’LËTZEBUERGER LAND & ARTCOTENPORAIN.LU ASBL. 352 PAGES. EN VENTE EN LIBRAIRIE, 29 €. Pour réaliser ce livre, je me suis entretenue Janvier 2016 —
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INTERVIEW
Que valent encore les étoiles ? Entre guides internationaux, références locales, sites de recommandation, blogs d’experts… On ne sait plus qui croire pour savoir où aller manger. Le point avec Dilip Van Waetermeulen.
C
omment est né cet intérêt pour la gastronomie ? DILIP VAN WAETERMEULEN Mes parents sont gastronomes et m’ont toujours emmené avec eux. J’ai ensuite commencé à cuisiner et découvert l’importance des produits et les manières de les transformer, les sublimer. Je pense qu’il faut aimer cuisiner pour aimer manger et vice-versa. La plupart des gens vont au restaurant pour célébrer un événement. Ils ne font pas très attention au contenu de leur assiette. Comprendre comment les plats sont faits, discuter avec les chefs, sourcer les produits, c’est devenu non seulement un intérêt, mais une passion. À force d’aller au restaurant, vous êtes devenu une référence… De plus en plus de gens savent que j’aime fréquenter les bonnes adresses. Ils me demandent des conseils. Ça a commencé à Bruges, ma ville natale, puis à Londres, où j’ai beaucoup travaillé, et maintenant à Luxembourg. J’ai donc initié un blog et une page Facebook pour rassembler mes expériences. Comment se positionnent les différents moyens, guides, blogs, sites de recommandation ? Ça dépend beaucoup de l’usage et du type d’adresse que l’on cherche. Le rôle des guides est important pour ceux qui n’ont pas de réseau ou ne savent pas comment aborder une recherche. Mais pour moi, les guides sont trop impersonnels et viennent plutôt en support de ce que j’ai lu sur les blogs. Vous revendiquez cette subjectivité ? Oui. Les blogs ou les guides locaux sont incarnés par les auteurs. Ils offrent une perspective unique. Un blogueur écrit de son point de vue, selon son expérience. C’est subjectif, mais quand on en lit plusieurs, on se fait une image et on peut voir qui suivre. Quand on a un bon réseau de blogueurs, disons « alliés » un peu partout, ça permet des découvertes magiques et ça réduit la marge d’erreur. Un Andy Hayler a été dans tous les trois étoiles du monde, il est forcément écouté, car il a une position reconnue. Alors que les guides internationaux sont écrits par différentes personnes dans différents pays sans que l’on sache qui a fait quoi. Et un trois étoiles en France ne vaut pas forcément un trois étoiles à Hong Kong. 150 —
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MIKE ZENARI
Les guides internationaux classent les restaurants les uns par rapport aux autres. Comment analysez-vous ce fonctionnement ? Tous les systèmes de classement sont voués à échouer. D’abord parce que ce sont des systèmes statiques et parce que les critères de classement ne sont pas clairs et transparents. Il manque une liste mondiale des 100 meilleurs restaurants qu’on classerait alphabétiquement, avec juste une mention du style de cuisine. Parce que ça aussi, c’est un écueil des guides : comment comparer une cuisine classique française avec une cuisine plus technique et moderne, sans parler des cuisines exotiques.
beaucoup et qui fait partie de leur argumentaire de sérieux. Les inspecteurs paient leur repas, et se font rembourser par le guide par la suite. C’est aussi une garantie d’objectivité. Cependant, être reconnu ou invité n’empêche pas d’avoir l’esprit critique. Il en va de la crédibilité du blog ou du guide. Souvent, les inspecteurs se présentent après le repas pour discuter avec le chef, comprendre sa cuisine. Ils font un accompagnement et un suivi dans la durée. Ne pas suivre un conseil ou une recommandation est très mal vu. Comment va la gastronomie au Grand-Duché ?* On ne peut que regretter qu’il n’y ait pas de deux étoiles au Luxembourg. Surtout qu’il y en a eu dans le passé. Le guide Michelin n’est pas très actif au Luxembourg et devrait sans doute réactualiser sa liste de restaurants, parce qu’il y en a plusieurs qui ne sont pas à la hauteur de l’étoile et d’autres qui pourraient entrer dans la liste. Les inspecteurs qui s’occupent du Luxembourg sont très classiques et n’oseraient pas donner une étoile à une brasserie, alors que c’est le cas dans certains pays. C’est aussi un choix de la part de Michelin d’utiliser des inspecteurs professionnels, parfois déconnectés du terrain.
On revient donc sur la question des critères. Comment travaillent les inspecteurs de ces guides ? C’est une très bonne question qui est nappée de mystères et de non-dits. La plupart des lecteurs n’en savent rien et ne se posent pas vraiment la question. Michelin insiste sur le fait qu’il faut trouver dans l’assiette la personnalité du chef, observer la maîtrise des cuissons et des saveurs, la constance dans le temps… Les formules « mérite le détour » pour deux étoiles et « vaut le voyage » pour trois datent de l’époque où Michelin était avant tout un guide pour voyageur en voiture et indiquait aussi les garages. Le système du Gault&Millau avec des notes permet plus de nuances, mais n’est pas plus transparent. Cela dit, sans que les critères soient DILIP explicites, ce qui me VAN WAETERMEULEN manque, c’est la consistance À 40 ans, cet ex-banquier et l’homogénéité. Si tous les privé aujourd’hui actif dans deux ou trois étoiles étaient le domaine financier et dans homogènes, les lecteurs la promotion immobilière à comprendraient ce qui perLuxembourg visite de nommet au Michelin d’afficher breuses bonnes tables un ou pas ces étoiles. Mais c’est peu partout en Europe. Il a décidé de partager ses loin d’être le cas. Les inspections sont toujours anonymes ? Oui. C’est quelque chose auquel les guides tiennent
expériences en créant le blog thebelgianfoodie.com. Par ailleurs, il est un des organisateurs de l’événement culinaire Flemish Foodbash.
Quelle est l’influence réelle d’un guide ? Être nommé chef de l’année ou avoir une étoile a une incidence très importante sur la fréquentation d’un restaurant. C’est aussi plus facile de trouver du personnel. Les blogueurs et les sites ont aussi beaucoup d’influence. Tout le monde peut nuire ou avantager un restaurant à chaque moment. Que valent les étoiles ? Les étoiles ont toujours leur place, mais l’information doit être complétée ou nuancée par des sources plus vivantes.
* L' I N T E RV I E W A É T É R É A L I S É E AVA N T L A S O R T I E D U G U I D E M I C H E L I N B E LG I Q U E - L U X E M B O U R G
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LIFESTYLE
MADE IN LUXEMBOURG
C’est à boire qu’il nous faut De l’inventivité, des produits du terroir, de l’audace et une bonne dose de marketing sont les ingrédients mis en œuvre pour créer de nouvelles boissons. Quatre pépites à découvrir. F R A N C E C L A R I N VA L |
MAISON MODERNE
M GIN
Rajeunir la distillerie La distillerie Streng de Grevenmacher cultive l’art et la tradition des eauxde-vie. Martine et Pol, la génération montante, cherchaient à s’ouvrir vers une clientèle plus jeune. D’où l’idée de créer un gin, boisson à la mode. Élaboré à base de marc de gewurztraminer, le M Gin est ancré dans le terroir mosellan. 14 herbes et épices, des racines, des fleurs, du genièvre… on n’en saura pas plus sur ce gin assez puissant mais tout en rondeur, qu’on accommode volontiers de tonic et de tranches de pomme. DISTILLERIE STRENG, WWW.STRENG.LU
HAPPY DUCHY
Du bio en bouteille Raphaël Hannart aime le bio et va jusqu’au bout de ses idées. Il a acquis et travaillé quelques petites parcelles de vignes à Erpeldange, juste un petit hectare. Les vignes bénéficient d’un site particulier : une ancienne carrière de gypse. Ce sol apporte une belle minéralité aux vins produits par Happy Duchy : du müller-thurgau, de l’elbling qu’il fera vieillir en fût de chêne et un crémant issu de pinot noir et elbling. Pour respecter au mieux le sol, sa préparation, le travail de la vigne, les vendanges… se font à l’aide d’un cheval car un tracteur le tasserait trop. EN VENTE CHEZ VINS FINS, HAPPY DUCHY EST SUR FACEBOOK
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BRAUEREI STUFF
Les bons houblons Cherchant à réorienter sa carrière pour sortir du monde bancaire, Antoine Biasino a trouvé la réponse dans sa main : il tenait une bière. Il croise la route de Joe Hallach Wolff qui étudie les secrets brassicoles et ils décident de se lancer. Essais de brassins, tests de recettes, études de marché, négociations avec les banques, achat de matériel… la Grande Ducale, la première bière de la Brauerei Stuff, voit le jour. C’est une bière ambrée (Red Ale), souple et délicate. Viennent aussi la Black Widow (Robust Porter, brun foncé, notes de café), la Revolutioun IPA (India Pale Ale, forte amertume et notes d’agrumes) et la Knights in White Satin (Speciality Ale, trouble, proche d’une blanche). DISTRIBUTION EN COURS, BRAUEREI STUFF EST SUR FACEBOOK
THE DRINKING APE
D’autres sodas Manaf Azmeh est un Luxembourgeois d’origine syrienne qui vit au GrandDuché depuis 1984. Il a toujours voulu développer quelque chose autour du réglisse, cette plante au goût typique du bassin méditerranéen. The Drinking Ape est né en voyant un singe mâchouillant un bâton de réglisse. Sachant à quel point cette saveur divise, il en propose deux versions, plus ou moins intenses. Les extraits sont 100 % naturels et le taux de sucre est réduit de 30 % par rapport aux sodas classiques. Deux nouvelles recettes s’ajouteront à la gamme en 2016, yuzu et figue de Barbarie, conseillés pour la préparation des cocktails. EN VENTE DANS LE RÉSEAU LES ÉPICERIES DU LUXEMBOURG, WWW.THE-DRINKING-APE.COM
LIFESTYLE
MOTO
Nouvelle mécanique On connaît la passion du designer Sacha Lakic pour le monde automobile et de la moto en particulier. Aussi a-t-il décidé de se lancer dans une nouvelle aventure en créant sa propre marque de motos, qui sera officialisée mi-janvier. C É L I N E C O U B R AY
S É BAS T I E N N U N E S
C
omme toutes les belles histoires, celle-ci a commencé simplement, par une rencontre entre Sacha et Thierry, qui travaillait dans une concession Honda et qui avait au fond de son atelier une vieille CX500. « J’ai toujours aimé cette moto, très populaire et largement commercialisée à l’époque de son lancement dans les années 1980, car il y a un décalage entre son esthétique un peu lourde et la technologie de son moteur, moderne et innovante pour son époque », explique Sacha Lakic. C’est donc à partir de cette moto vintage que Sacha Lakic et Thierry vont créer un prototype de nouvelle moto, une Cafe Racer, qui a fait un buzz énorme sur internet (un article sur ce prototype paru en février 2015 sur le magazine en ligne Bike Exif a été partagé 12,6k de fois sur Facebook !) et dans la presse spécialisée. Leur prototype a même été présenté officiellement sur le stand de Honda au Salon de la moto à Paris au début du mois de décembre. Contrairement aux motos customisées qu’on trouve actuellement sur le marché, cette moto n’est pas simplement « maquillée » pour être personnalisée, mais véritablement repensée dans ses caractéristiques. « J’ai nettoyé le design d’origine pour ne garder que les éléments positifs de la moto et modifié avec des éléments contemporains ce qui pouvait être amélioré. Le nouveau design s’articule autour de l’arch i tec t u re d u moteur, qui est pour moi la partie la plus importante de la moto », précise le designer.
SACHA LAKIC a transformé la confortable CX500 en une Cafe Racer de caractère destinée aux mordus de belle mécanique.
Aussi, vu l’engouement impressionnant porté à ce prototype, Sacha Lakic et son ami Thierry ont décidé de lancer une nouvelle marque qui ne fabriquerait que des petites séries de 15 à 20 motos exclusives, retravaillées à partir de modèles vintage, mais avec un tout nouveau design. « Nous ne faisons pas du sur mesure à l’unité. L’idée est bien de créer des petites séries limitées de nouvelles motos qui combinent des pièces et caractéristiques d’anciens modèles associés à des éléments contemporains. Nous gardons l’âme et l’émotion des machines d’origine et les améliorons en augmentant la sécurité et leur efficacité par l’ajout par exemple de pneus, freins et phares modernes et de haute qualité. Nous allons donc acheter des motos d’occasion, rénover leur moteur et introduire des composants externes neufs. » Pas de problème d’homologation, car l’architecture de la moto n’est pas modifiée. Ce sont aussi des machines qui seront garanties, minimum un an. Si l’atelier de production est dans le nord du Luxembourg, la clientèle visée est mondiale et constituée de passionnés et de personnes recherchant des modèles exclusifs. « Le prix de vente sera compris entre 45 et 50.000 euros, ce qui est quand même une certaine somme pour une moto. C’est aussi pour cela que nous allons lancer en janvier notre site internet qui permettra d’enregistrer plus fermement nos précommandes. À partir de ces réservations, nous pourrons définitivement lancer la production de notre première série de CX500 Cafe Racer. » Le marketing de la marque sera aussi pensé différemment, plutôt orienté concept stores que garages. « Cette moto annonce, je l’espère, une longue aventure avec d’autres modèles et aussi certainement une gamme d’accessoires. » WWW.LAKIC.COM
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Affaire exceptionnelle dans la magistrature luxembourgeoise avec la suspension du juge des tutelles et des curatelles, au cœur d’une enquête pour prise illégale d’intérêts. 2. WE AR E B ATACLAN
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AFTERWORK
THE OWL
Nomophobie et Christmas party FA B I E N R O D R I G U E S
Gare aux micros cachés ! Chaque mois, notre collaborateur Fabien Rodrigues laisse traîner ses oreilles dans les afterworks les plus animés de la capitale pour nous offrir un condensé des ambiances les plus intenses et des thèmes qui font débat. « Alors, t’as l’intention de rentrer avec qui à la Christmas cette année ? Allez, avoue que tu craques sur Linda, la petite nouvelle des RH ! »… On est jeudi soir, il est 5 chardonnays moins le quart et les esprits commencent à s’échauffer dans ce bar du centre-ville bien connu pour accueillir tout ce que le Grand-Duché fait de mieux en matière de jeune manager qui en veut. Et il faut avouer que Thibaut, Pierre-Alexandre et La Chaudière – dont le patronyme officiel a été remplacé il y a bien longtemps par cet élégant surnom laissant peu de place à l’imagination – sont plutôt beaux gosses, avec leur petit costume bleu qui va bien et leur ceinture à la boucle en H qu’ils n’ont pas quittée depuis leur accession à l’échelon senior dans un grand cabinet d’audit et l’obtention de leur première Série 1 en leasing. En cette fin de semaine de début d’hiver, la soirée de Noël est le trending topic absolu et même si P-A a très envie de savoir quelle jeune assistante facilement impressionnable va encore tomber dans les filets de La Chaudière, ce dernier n’a pas l’air d’humeur badine : « Laisse tomber, les femmes, c’est que des problèmes de toute façon. » Il est cocasse de voir à quel point Sacha Guitry avait raison lorsqu’il faisait remarquer que la femme devient plurielle dès lors qu’elle nous a fait quelque misère… Thibaut, qui n’en est qu’à sa seconde bière blanche avec rondelle de citron, met un point final à la discussion : Linda est passionnée de chats en céramique et tient un blog de sophrologie, elle est hors concours. La frivolité des fêtes de fin d’année, Hildegarth n’y est pas plus sensible que ça… Lorsqu’elle se laisse aller à une courte virée nocturne en semaine, elle a généralement envie d’en découdre avec l’actualité, locale et internationale, avec passion et un rhum brun sec dans la main, sans langue de bois ni gluten. Et si ce soir elle accorde naturellement un peu de sa capacité d’indignation à la menace terroriste qui plane sur nos voisins, ce sont sur les travaux sans fin qui « défigurent la Ville depuis des mois » et le caractère idoine de cette politique du marteau-piqueur alors que Luxembourg est à la 156 —
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AFTERWORK
tête de l’Europe pendant 6 mois que l’avocate va déverser la plus grande partie de son fiel légendaire. « En même temps, la présidence, à part les centaines d’horribles barrières de sécurité, on n’en a pas vu grand-chose. » Pas faux. Qu’elle soit en pleine plaidoirie ou en train de se détendre un peu lors de cette soirée cubaine organisée par un grand hôtel du Kirchberg dans le but de rajeunir son image, et par la même occasion sa clientèle, Hildi fait mouche, comme à chaque fois. Bien loin de là, à Bonnevoie – l’éloignement restant tout relatif à Luxembourg –, ça parle communication online, stratégie de réseaux sociaux, potentiel de disruption de la dernière campagne web de telle ou telle marque et de la sortie imminente du prochain Star Wars. Il vaut mieux être 2.0 si on veut suivre le fil de la conversation, au moins 1.5 si on ne veut pas passer pour un looser anachronique qui en est resté à Caramail, voire au minitel. Ce qui n’est pas le cas d’Antonio, qui pète tous les scores de connectivité et de snobisme sémantique : « Attends, moi je suis complètement nomophobe ! J’ai des crises d’angoisse dès que j’ai moins de 10 % de batterie ! Ah, tiens, ma copine vient de retweeter un truc… » Ghislaine, comptable de l’agence d’Antonio depuis 15 ans et pas très branchée smartphones, adresse au développeur un regard digne en intensité de celui d’une carpe neurasthénique avant de décider qu’elle a vraiment très, très envie d’avoir le train de 19 h 45. Le tout numérique ne se fera décidément pas sans quelques victimes collatérales, tombées dans l’indifférence pour l’avènement de la Sainte Toile... À quelques jours d’un « 3, 2, 1... Bonne année ! », qui mettra derrière lui une année riche en émotions, il semble facile d’imaginer Antonio continuer à échanger avec ses proches par écran tactile interposé, La Chaudière retrouver enfin son goût immodéré pour le flirt qui a fait sa réputation, Hildegarth s’indigner toujours aussi férocement et Luxembourg « rutscher » vers 2016 tantôt tranquillement, tantôt frénétiquement, mais toujours en bichonnant ses chers oiseaux de nuit. Janvier 2016 —
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INDEX
Dans cet index sont reprises les entreprises, les personnalités et les publicités apparaissant dans ce magazine.
1, 2, 3 99 Advisory
118
A a-Bahn 74 Abal One Group 128 ABBL 16, 112 Abbott Diagnostics 84 Abitare 68 ABN Amro 118 Aca 112 ACC Belgium 82 Accenture 21, 89 Acsone 128 Act2Exceed 129 Addedvalue 82 Adem 63, 86, 126, 128 Administration des contributions directes 54, 98, 100 Aegean 80 Agrandir l’habitat 130 Agustsson Astrid 82 Air Brussels 82, 124 Air France 80 Akakpo Assignon 129 ALD Automotive 129 ALD Automotive – Axus Luxembourg 128 Alfi 123 Algoa 48 Allen & Overy 125 Altran 114 Altwies François 128 Amazon 100 Ambassade de France 128 AMfine 130 Amundi 108 Andreas Capital 118 Anticip Consult 128 AOL 83 Apart 82 Apcal 89 Aperam 92 Apollo Strategists 129 Aquila Risk Solutions 82 Arcan Networks 118 ArcelorMittal 63, 92 Architecture et Urbanisme Klein et Muller 129 Archives nationales 126 Arendt & Medernach 105, 118, 123 Arendt Regulatory & Consulting 105 Arizona Investissements 128 Arte 74 AS Avocats 129 Assouline Alain 86 atHome Group 13, 118 Atoz 111 Atypical 82
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Auchan Drive Audi Augemus Ausy Autocenter Goedert Autorité bancaire européenne Axa Luxembourg Axis Luxembourg
68 63 118 118 82 89 123 118
B Bail Benoît 128 Baldini Élise 128 Bâloise Assurances 82 Balthazard Christophe 125 Banque centrale du Luxembourg 50, 54 Barilozzi Franco 118 Barreau de Luxembourg 16 Baschnonga Adrian 83 Batimentsmoinschers.com 130 Bauer Maurice 92 BCEE 82, 89 BDO 89 Béart Emmanuelle 74 Beauce Davy 111 Behle-Pondji Marie 114 Bellatrix Asset Management 128 Bem Franck 128 Berezovskaya Inna 128 Berliner Laurent 63 Bettel Xavier 54, 56 BGL BNP Paribas 8, 126, 129 Biever Robert 40 Bil 63, 89, 123 Bil Suisse 89 Biltgen François 16 Binsfeld 82 Birgisdottir Gigja 129 Bisenius Roland 125 Biver Catharina 125 Bizart 82 BlackRock 108 Blies Nicolas 74 BMW 35, 63 BNP Paribas 89 BNP Paribas Fortis 89 BOB = Best of Belgium 124 Boinem Pascale 129 Bokuetenge Edouard 123 Bonn Steichen & Partners 118 Boonchu 82 Bourse de Luxembourg 92, 123 Braz Félix 16 Bridgepoint 111 British Airways 80 BRS International 111 BSI Fund Management 130
C C2D System House 114 Cactus 63 Cahen Corinne 56 Carrières Feidt 82 Castegnaro - Ius Laboris Luxembourg 114 Castellani Flora 50 Castilho Pedro 128 Caves Bernard-Massard 49 CCCAV Ville de Dudelange 82 CDEC 58 Centser Roud Haus 147 CF Fund Services 129 CFL 63, 68 Chailloleau Mady 128 Chalair 80 Chambre de commerce 50, 129 Chambre des métiers 82 Chambre des salariés 54, 109 Chapelle Laurent 125 Chataignier Emmanuel 89 CHNP 63 Ciszewicz Jean 118 CLAE 118 Claessens Gérald 125 Claessens Roger 129 Claudia Eustergerling Design 128 CLC 68 Cleyman Christopher 118 Clifford Chance 118 CLLV 46 Closener Francine 63 CMCC 44 CMD.solutions 114, 118 CNPD 16, 126 CoachDynamix 128 Coca-Cola Services 82 Code Club Luxembourg 118 Codex 29, 52, 53, 75 Cogent Europe 130 Collin Maréchal 128 Collin Raphaël 128 Comed 82 Commissariat aux assurances 89, 102, 106 Commission taxe 2 98 Commission européenne 44, 99, 100 Commission luxembourgeoise des litiges de nettoyage à sec et du textile 44 Commission luxembourgeoise des litiges de voyages 44 Concept Factory 82 Conrot Valérie 68 Conseil économique et social 50 Conseil national de la justice 16 Couppey Matthieu 128 Cour de justice de l’UE 16 Crea Haus 6, 7 Crédit Agricole 108 Crédit Mutuel Arkéa 108
Crelan 108 Creos 63 Croisé Daniel 89 Croiseaux Fabrice 114 CSSF 44, 89, 96, 102 Cushman & Wakefield Luxembourg 118
D Da Cunha Marco 72 Dagli 128 Daleiden Guy 82 Danloy Sébastien 123 de Barsy Thibault 108 De Cillia Serge 112 de la Bachelerie Véronique 123 De Loriol Thierry 89 de Masi Fabio 98 de Vinci Léonard 108 de Voeght Yves 82 Debehogne Olivier 89 Deezer 83 Degros Damien 123 Déi Gréng 16, 54 Dejeans Monique 128 Delbecque Bob 124 Delcourt Hugues 123 Delles Lex 56 Deloitte 63, 89, 118, 125 Deltour Antoine 99 Dete|Mad about Soul 82 Detillieu Pierre-Michel 118 Deutsche Bank 89 Devoteam 118, 125 DHL Express 129 Di Bartolomeo Mars 63 Diversity 128 Diversity Textile 126 Do Recruitment Advisors 88 Docler Holding 63 Domaines Vinsmoselle 82 DP 16, 54, 56, 112 Dubois Bernard 78 Dubois-Chahmérian Valérie 126, 128
INDEX
E EasyJet EBRC Ecobatterien École 3.14 École 42 ecom.lu Ecotrel Edita Editus EFA Ehrmann Natasha Electronic-Shop Elvinger Joëlle Engel Frank Engie Enovos Enovos International Enovos Luxembourg Enovos Real Estate Luxembourg Ernst & Young Escalier Géraldine Étienne Monique Étude Maître Dormoy Eurostat Eustergerling Claudia EVA Training Excell Life
80 114 63 86 86 68 63 82 118 118 92 72 102, 112 98 92 45 66 66 66 83 126 129 130 46 128 130 102
F Fast Faurecia Fedam (Fédération de l’ameublement) Fedil Fegarlux Felten Annick Femmes Magazine Fetique Marine Fiat Finance and Trade Film Fund Fisch Norman Fischer Flibco Flyersmag Foamglas Foldberg Steen Fondation Cancer Fondation Idea Fondation SEL Fonds social européen Fontaine Philippe Fortuneo Foyer Fraiture Malou France Télévisions Free Frieden Luc Friob Pierre Frising Jean-Paul Fujitsu Fulop Marton Fund Platform Group
118 118 82 63 44 102 128 118 100 82 129 82 68 82 130 123 128 129 86 86 128 108 128 129 74 86 54 68 40 67 63 123
G
I
Galampoix Nathalie 128 Garage Intini 19 Garage Rodenbourg 118 Germaine Dorothy 128 Ghrenassia Gaston 104 Gia in Style 129 Goedert Guy 44 Goerend Johny 129 Goldschmidt Patrick 56 Goodyear Dunlop 118 Google 83 Grain de Sable 82 Gramegna Pierre 50, 54, 96, 98, 100, 112 Grande-Duchesse du Luxembourg Maria-Teresa 132 Grandidier Jérôme 114 Graphisterie Générale 82 Gray David 116 Grignon Dumoulin Henri 92 Grosbusch 82 Grulms Fernand 112 Guill Jean 102 Guth Marion 74
IBM ICTluxembourg Ierace|Dechmann + Partners Igniti Danielle ILR Immoflash INDR ING ING Luxembourg Inowai InTech InteRoute Invesco IP(!)Productions ISM Conseil IT Perform ITTM
H Hahn Air Hahn Max Hamilius Yvette Hance Law Hance Olivier Handicap International Hansen Josée Hansen Marc Harles Guy Hartz Martine Hatil Gladys Heck Patrick Hella Helpiquet Anita Hemmerling Marc Hengel Viviane Hermant Didier Hermes Hobscheid Joseph Hoffmann Charles Hogan Lovells Hollander Eric Hondequin Sandrine Hop! HP HRT Group HSBC HUB Institute Huberty Alain Hueber-Blies Stéphane Hugon Jean-François Human Made
80 56 104 129 129 82 148 56 123 129 118 40 92 118 112 128 129 4, 5 89 40 118 82, 124 118 80 118 118 89 124 92 74 114 125
L 118 86 82 82 44 130 129 23 82, 123 82, 128 76, 114 68 111 82 128 129 76
J Jalan Sandeep Jarre Jean-Michel Jeblick Romain Jessica Domingues Mouro Jodin Stéphane JTC Luxembourg Julius Baer Investment Services Juncker Jean-Claude
92 74 48 130 108 118 123 98, 99
K Kassovitz Mathieu Kauffman Pascale KBL epb Keller Kemmer André Keytrade Bank Kieffer Marc Kieffer Xavier Kihn Jean-Claude Kinneksbond Kinepolis Kirps Josée Kirsch Sylvain Klein Carlo KLM Knel Yves Knewledge Koulovatianos Christos Kozalys KPMG Krawtschenko Vanessa Kreutz Will Kuhn Kurt Salmon
74 129 89 31 40 82, 89, 108 63 129 118 130 63 126 128 129 80 89 125 129 125 50 118 82 130 43, 118, 129
L'Enfant Roi 57 L’essentiel 82 Labbé Sébastien 50 Labgroup 114 Laffineur Pascal 114 Lafleur Sophie 128 Laissus Agathe 118 Lakic Sacha 153 LaLux 112, 129 LaLux Agence Mediouni 128 Landsbanki 104 Lang Raymond 89 Lauer Marc 112 Laurenti Sébastien 114 Leaseplan 82 Lecoustey Brice 83 Lemaire Olivier 83 Lemeer-Wintgens Florence 125, 128 Lengelé Benoît 89 Lenon Chris 99 Lentschat Christophe 118 Leo 63 Les Dénicheuses 68 Lëtzebuerger journal 48 Lëtzebuerger Land 148 Lightbulb 129 LIH (Luxembourg Institute of Health) 84 Liser 129 Lola Communication 82 Look@Work 125, 128 Loquet Erwan 89 Lorang Jacques 68 Lot Polish Airlines 80 LSAP 16, 54, 63 LSC 59 Lufthansa 63 Lusci 58 Lutgen André 40 Luther 118 Lux-Airport 80 Luxair 63 Luxair Group 47 LuxairTours 47 Luxcaddy 68 Luxembourg Film Fund 74 Luxembourg for Finance 89 Luxembourg Institute of Health 129 Luxembourg School of Insurance 125 Luxempart 92 Luxexpo 147 LuxFLAG 63 Luxinnovation 58, 63 Luxorr 48 LuxTrust 89
Janvier 2016 —
— 159
INDEX
M
O
S
Mach 118 Macias Enrico 104 Mackel Nicolas 89 Magyarics Edith 126 Maison Moderne 48, 61, 82, 97, 101, 103, 107, 131 Malbrecq Rudy 128 Manzari Nadia 89 Marc Wilmes Design 73 Margue Charles 129 Marian Omri 98 Martin Béatrice 128 Massard Marie-Hélène 123 Mazarin Frédéric 129 Mbaya Joe 118 McDonald’s Europe Franchising 100 Meanings 2 Médecins sans frontières 82 Médiateur aux assurances 44 Médiateur de la consommation 44 Mediaweb Editions 130 Mediouni Raphaël 128 Memola 36 Mercedes-Benz 82 Merckx Jan 118 MGI Real Estate Agency 130 Miami University 129 Michael Page 117 Michot Olivier 125 Microtis 15 Mikado Publicis 82 Mille Marco 40 Mindfulness@work 125 Ministère de l'Égalité des chances 12 Ministère de l’Économie 44 Ministère de l’Égalité des chances 82 Ministère des Finances 100 Mittal Lakshmi 63 MNKS 82, 126 Moovijob 86 Moreau Bernard 114 Morsy Laure 126 Moskito 82 Mouget Didier 78 Mudam 68 Musée national d’Histoire et d’Art 82 Mutsch Lydia 16 My Place 128
O’Donnell Keith 111 OCDE 50, 99 Odile Renner 105 Œuvre nationale de secours GrandeDuchesse Charlotte 63 Only Keys 68 Orange Luxembourg 128 Orco Property Group 92 Ovum 83
SACD-SCAM 48 Sacem 48 Saint James 128 Saint-Amans Pascal 50 Samsung 125 Saumur 151 Sayada Chalom 84 Scharfe Robert 123 Scharff Christian 78 Scheidecker Katia 126 Schiltz & Schiltz 114 Schiltz Jean-Louis 114 Schiltz Pascal 129 Schlesser Isabelle 126 Schmit Jean-Claude 84 Schmit Nicolas 86 Schneider Frank 40 Schneider Hilmar 129 Schosseler Guy 125 Schroeder Steve 118 Scorechain 130 Secolux 82 Securitymadein.lu 83 Seidel Jessica 118 SES 92 SFC Conseil 125, 128 SGBT 63 SGG 95 Siemens Healthcare Diagnostics 84 Sinnes Gérard 129 Skagen 108 Smets 68 Smets Carine 68 Société Générale Bank & Trust 123 Soisson Nicolas 63 Solarwood 82 Soler Aurélien 118 Solovieff Martine 40 Solvay Brussels School of Economics & Management 89 Sources Rosport 82 Spa Anywhere Anytime 128 Sparx Factory 125 Spinforge 130 Stahlberg Franziska 118 Statec 46 Steffen Traiteur 163 Strasser Claude 76 SunExpress 80 Supporting Sustainable Finance 63 Susana Quintela 128 Swiss 80 Synergiela 130 Systemat 63
N Neobuild Netflix Netto-recycling Nettoservice Neurofeedback Luxembourg Neyen Martine NG Partners Niddam Yohann Niel Xavier Nihant Myriam Nilles Ernest Nomura Bank Nonnweiler Stéphane Numen Europe Nvision Nyuko
160 —
58 83 63 63, 118 128 128 114 106 86 125 104 118 116 114 82, 125 79
— Janvier 2016
P Paluch Stefanie 124 Parkhouse John 78 Paul Wurth 63 PayPal 68, 72 Pecoma 112 Peffer Jacques 89 Perfetto Lucie 129 Périclès 106 Petites Choses 68 Piacentino Julien 125 Pierard Axel 125 Pietrangelli Maria 128 Piot Wim 54 Piroux Jacques 125 PKF 118 Plainchamp Christophe 111 Plasson Eric 129 Poinsignon Hervé 114 Post Luxembourg 63, 68, 76 Post Telecom 164 Prati Franco 129 Preud’homme Anne-Sophie 126 Prosieben 92 Proximus 63 Prum François 40 Pütz Guy 128 PwC 49, 54, 78, 89, 99, 126 PwC Academy 78
Q Quintas Carlos
72
R R.J. Claessens & Partners 129 Raiffeisen 76 Randstad Professionals 129 Ravalec Vincent 74 RBC 129 RBC Investor & Treasury Services 126 RBC Investor Services Bank 123 Rebecca Lehmann 125 Reinesch Gaston 54 Renault Retail Group Luxembourg 63 Renders Bruno 58 René Winkin 63 RH Expert 118, 125 Richardeau Ségolène 128 Roche Diagnostic 84 Rod Victor 102 Rodrigues Patricia 118 Romano Delphine 128 Roose Gerdy 89 Roussard Jean-Philippe 111 RTL – Radio Lëtzebuerg 16 RTL Group 63, 92 Ruben Michel-Edouard 129 Ruiz Jean-Philippe 118 Ruppert Marc 56 RWTH Aachen University 124
T Tageblatt 48 Takerkart Laurie-Anne 118 Talents 130 Tango 63, 82 TAP 80 Tarabella Marc 46 Tax Justice Network 99 Taxand 111 TD Direct Investing 82 Technoport 63, 86 Telecom Luxembourg Private Operator 114 Telindus 63, 87, 114 Telindus Telecom 82 Tellier Jean-Pierre 128 Terminaux Jean-François 114 The Belgian Foodie 150
Thill Marc Thunus Nathalie Tine Larsen TNS Ilres TNT Express Torneryd Annica Toussing Pascale Traiteur Niessen Transparency International Trustconsultgroup Türkan Dagli Turkish Airlines
89 125, 128 126 129 72, 118 129 54 62 16 128 128 80
U Ubiclouder.com ULC Unify Université libre de Bruxelles University of Luxembourg UPS Utopia
114 44 114 89 129 72 63
V van den Ameele Chris Van Waetermeulen Dilip Van Woensel Philip Vanbelle Nick Vandepoel Johan Vanksen VBS Veissiere Arthur Verbalius Verizon Vesperia Vestager Margrethe Ville de Luxembourg Visible Genetics Vision IT Vistim Vivier Emmanuel Vodafone Volkswagen Voss Denise Vous Voyages Emile Weber Vueling
118 150 125 129 82 82 126 118 128 83 118 100 82 84 85 129 124 63 63 123 82 82 80
W-x-y-z Wagener Marc Wagner Jerry We Simplify the Internet WebForce3 Weisgerber Vera Wicks Chris Willems Mario Wirion Claude Wiwinius Jérôme Woltz Doris Worldline Wort Wyrzykowski Stany
129 114 129 86 128 111 128 102 112, 129 40 71 48 114
OURS
Prochain numéro 28 janvier 2016
Janvier 2016 Parution le 16 décembre 2015
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Janvier 2016 —
— 161
71 71
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ACHATS ONLINE 40% UE
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VENTES SUR LE MARCHÉ NATIONAL
VENTES ONLINE
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VENTES ONLINE HORS UE
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3.5 13 ,39 3.3 3.5 3.4 66 83 ,83 22 ,99 3.5 ,11 3.6 28 ,13 01 ,53 3.5 38 ,59 3.5 24 ,79 3.4 03 ,87 3.2 27 ,01 3.0 94 ,99 3.0 83 ,35 3.0 34 ,46
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(e nm illi ar ds d’ eu ro s)
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AVRIL 2015: 5.046
VENTES ONLINE AU SEIN DE L’UE
5 4 5 4 4 15 . 15 t 15 . 15 t. 15 15 l 15 i 15 .1 .1 .1 .1 .1 ct ov éc Jan Fév ars vri Ma uin Juil oû ept c O O J N D A M A S
NOUVELLES IMMATRICULATIONS
4.398
8% LUX
TABLE AU DE BORD
14 3
Bureau des stats
Oct. 14 Nov. 14 Déc. 14 Jan. 15 Fév. 15 Mars 15 Avril 15 Mai 15 Juin 15 Juil. 15 Août 15 Sept. 15 Oct. 15
0
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Nov.
40
Déc.
60
Jan.
80
LA PRATIQUE DU E-COMMERCE DANS LES ENTREPRISES CHIFFRES À LA FIN 2014 (pourcentage d’entreprises)
6.000
0,53 0,83
OCT 15 NOV 15
Juil.
38
Août
47
Sept.
30
Oct.
Nov.
62
81 89
90 86 63 60
86 20 20 13 14 12 0 10 0
TAUX D’INFLATION (EN %)
58
ILL 20 20 14 15
FA DE RE MB NO
52 5 6
ITE
S
92
TABLEAU DE BORD
NOMBRE DE BANQUES
44.751 410.341
EMPLOI DU SECTEUR FINANCIER AU 3 E TRIMESTRE 2015
EMPLOI TOTAL INTÉRIEUR
(hors assurance)
en octobre 2015 travailleurs frontaliers 172.328
6,8 %
TA U X A G E ÔM ) D E C H re 2015
b octo (en
58 %
57,75% 42,25%
42%
7,1% en octobre 2014 25.844 emplois dans le secteur bancaire
162 —
— Janvier 2016
18.907 emplois dans les autres secteurs
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