Paperjam Plus Frontaliers

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OCTOBRE

2020

, S R E I L A T N LES FRO S O R É H R E P C E S SU I EN D I T O U Q U D

6 CORINNE CAHEN

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« IL FAUDRA PLUS QU’UN ACCORD FISCAL POUR ÉLARGIR LE TÉLÉTRAVAIL »

DOSSIER

FAITES VALOIR VOS DROITS 10 TRAINS

L'ENFER DU RAIL


Pour tout ce qui relève du droit du travail, de la sécurité sociale, de la fiscalité etc., il n’y a qu’un seul syndicat au Luxembourg pour les frontalières et frontaliers, l’OGBL. Apprenez à nous connaître! Was Arbeitsrecht, Sozialversicherung, Steuern usw. betrifft, gibt es in Luxemburg nur eine einzige Gewerkschaft für Grenzgängerinnen und Grenzgänger, den OGBL. Lernen Sie uns kennen!

hello.ogbl.lu Nos bureaux sont ouverts sur rendez-vous. Contactez-nous au +352 2 6543 777 ou via contact.ogbl.lu. Unsere Büros sind nach Vereinbarung geöffnet. Kontaktieren Sie uns unter +352 2 6543 777 oder über contact.ogbl.lu. ogbl.lu

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4 INFOGRAPHIE

TOUJOURS PLUS NOMBREUX 6 CORINNE CAHEN

«  IL FAUDRA PLUS QU’UN ACCORD FISCAL POUR ÉLARGIR LE TÉLÉTRAVAIL » 10 MOBILITÉ

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L’ENFER DU RAIL

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En 20 ans, leur nombre a plus que doublé au point MOBILITÉ d’être, en 2020, plus de 200.000 à franchir chaque jour L’A31 BIS, SERPENT DE MER la frontière luxembourgeoise pour rejoindre leur travail et passer une partie importante de leur vie en dehors de 12 leur région d’origine ou d’adoption. Ce qui peut se résumer à 8 heures MOBILITÉ au bureau ou sur chantier dépasse en réalité la sphère purement LES BONS PLANS SUR LA ROUTE professionnelle. Devenir frontalier, c’est parfois une nécessité, souvent un choix. Celui de s’insérer dans le tissu socioéconomique 13 MOBILITÉ du Grand‑Duché pour diverses raisons. Pécuniaires, peut-être. COVOITURAGE, MODE D’EMPLOI Mais la plupart du temps, Luxembourg est d’abord la capitale dont ils se sentent les plus proches, celle qui peut offrir des débouchés 14 professionnels à la hauteur de leurs ambitions dans un large éventail DEVENIR FRONTALIER de secteurs, de la finance à la recherche universitaire, de l’artisanat LE MATCH : à l’ICT. Devenir frontalier implique avant tout une bonne dose ARLON VS THIONVILLE d’organisation, voire de courage, pour réussir à moduler une vie de part et d’autre d’une frontière qui reste encore difficile à franchir aux 16 heures de pointe. Devenir frontalier, c’est aussi se sentir un peu chez DOSSIER soi au Luxembourg pendant et en dehors de la journée de travail. FAITES VALOIR VOS DROITS Être frontalier, c’est surtout s’investir à sa manière dans la vie du pays. Il suffit de se rappeler l’abnégation des professionnels du secteur 24 SOCIÉTÉ de la santé lors de la première phase de la crise du Covid-19 pour LUXEMBOURGEOIS ET FRONTALIERS, comprendre que les frontaliers sont devenus indispensables CES « ÉTRANGERS FAMILIERS » dans une communauté qui se conçoit dans ce que d’aucuns appelleraient le Grand Luxembourg : le Grand-Duché et ses régions 25 avoisinantes. Une dynamique transfrontalière qui méritait bien COMMUNICATION un nouveau numéro de Paperjam dédié à ces héros du quotidien. COMMENT LEVER LA BARRIÈRE DE LA LANGUE ? 11

26 MARCHÉ RÉSIDENTIEL

LA FIÈVRE DE L’IMMOBILIER N’A PAS DE FRONTIÈRES 28 IDÉES DE SORTIES

10 ÉVÉNEMENTS À INSCRIRE À VOTRE AGENDA

MAISON MODERNE ™ www.maisonmoderne.com, téléphone (+352) 20 70 70, e-mail publishing@maisonmoderne.com, courrier BP 728, L-2017 Luxembourg, bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie, FONDATEUR Mike Koedinger, CEO Geraldine Knudson, DIRECTEUR ADMINISTRATIF ET FINANCIER Etienne Velasti, RÉDACTION téléphone (+352) 20 70 70-100, fax (+352) 29 66 19, e-mail press@paperjam.lu, courrier BP 728, L-2017 Luxembourg, DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Mike Koedinger, DIRECTRICE DES DÉVELOPPEMENTS ÉDITORIAUX Nathalie Reuter (N. R.), RÉDACTEUR EN CHEF Thierry Raizer (T. R.), RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Nicolas Léonard (N. L.) SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Jennifer Graglia (J. G.), JOURNALISTES Nicolas Léonard, Fabien Rodrigues, FREE-LANCES Alex Barras, Quentin Deuxant, Sébastien Lambotte, Michaël Peiffer, Jeanne Renauld, CORRECTION Pauline Berg, Lisa Cacciatore, Sarah Lambolez, Elena Sebastiani, AGENCE GRAPHIQUE DIRECTEUR DE L’AGENCE Mathieu Mathelin, DIRECTEUR DE LA CRÉATION Jeremy Leslie, HEAD OF PRODUCTION Stéphanie Poras-Schwickerath, HEAD OF ART DIRECTION Vinzenz Hölzl, GRAPHISME / LAYOUT Maison Moderne, DIRECTION ARTISTIQUE José Carsí, MISE EN PAGE Sophie Melai, Sascha Timplan, ILLUSTRATION Sofia Azcona, Marie-Claire Caiado, RÉGIE PUBLICITAIRE téléphone (+352) 20 70 70-300, fax (+352) 26 29 66 20, e-mail regie@maisonmoderne.com, courrier BP 728, L-2017 Luxembourg, DIRECTEUR ASSOCIÉ Francis Gasparotto, ASSISTANTE COMMERCIALE Céline Bayle

30 QUIZ SUR LE LUXEMBOURG

WOUSST DIR, DATT...? 2020

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Please recycle. Vous avez fini de lire ce magazine ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler !

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Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media SA. (Luxem­bourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media SA. — ISSN 2354-4619


urs sont-ils Dans quels secte représentés ? Résidents étrangers

Frontaliers Résidents luxembourgeois 2019-2020

Total

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Industrie manufacturière

(1er trimestre 2020)

Construction Commerce, réparation d’automobiles et de motocycles

180.000

Transport et entreposage Hébergement et restauration

Chaque jour, ce sont plus de 200.000 personnes qui traversent la frontière pour venir travailler au Luxembourg. Secteurs social, médical, artisanat, place financière, les frontaliers sont devenus indispensables dans le secteur privé.

Information et communication Activités financières et d’assurance Activités spécialisées, scientifiques et techniques Activités de services administratifs et de soutien

140.000

Source : Adem

Administration publique Santé humaine et action sociale

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Emploi sala

120.000

té ar nationali p rs e li ta n o fr 1995-2020

« L’ensem ble de notre sy st de notre sy ème médical, stème sani taire, tout ce do nt on a be soin risquerait de s’écrou ler si nous ne pouvions compter plus sur nos fr ontaliers.  »

France

107.656

(1er trimestre 2020)

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Xavier Bettel, Premier ministre, le 15 mars dernier, au moment d’annoncer les mesures relatives au confinement.

Recrutements en % al

2019-2020

Frontaliers

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Source : Projections UEL Semestre européen, avril 2019

20.000

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« Toute notre économie, to ut notre secteur de la santé risquen t de s’écrouler avec l’absen ce des frontali ers. Dans le se secteur des so ul ins, nous avon de navetteur s 62 % s frontaliers. Inutile de vo dire ce que ce us la signifie. »

Paulette Lenert, ministre de la Santé, le 15 mars dernier, au moment d’annoncer les mesures relatives au confinement.

2019

Octobre 2020


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Interview Corinne Cahen

IL FAUDRA PLUS L A C IS F D R O C C A N QU’U POUR ÉLARGIR LE TÉLÉTRAVAIL  La crise du coronavirus a contribué à rappeler l’importance vitale des frontaliers pour l’économie luxembourgeoise. Pour la ministre à la Grande Région, Corinne Cahen (DP), elle permet aussi de souligner le privilège de vivre dans une zone aussi ouverte.

Le sujet du télétravail des frontaliers est brûlant. Au-delà des dérogations accordées en raison du Covid-19, la généralisation de cette pratique dépend de la conclusion d’accords entre les pays concernés. Pensez-vous qu’une solution puisse être trouvée ? « Il faut rappeler que le télétravail en tant que tel n’est pas prévu dans les conventions de double imposition qui existent actuellement. Au départ, le nombre de jours maximal au cours desquels il est autorisé de travailler en dehors du Luxembourg avait été fixé pour couvrir le travail en détachement, qui est fréquent dans certaines entreprises. Pour élargir les possibilités de télétravail pour les frontaliers, il faudra donc plus qu’un accord fiscal. Des aspects liés à la protection des données, à la sécurité sociale, etc. devront également être pris en compte. On ne pourra pas se contenter de réviser un texte existant, et cela ne sera donc pas simple. Cela dit, selon moi, offrir la possibilité aux frontaliers de recourir au télétravail une fois par semaine me semble être un bon compromis entre l’augmentation de la qualité de vie de ces travailleurs et le maintien d’une certaine culture d’entreprise.

Nous sommes tous dépendants les uns des autres au sein de la Grande Région. Le Luxembourg a besoin des plus de 200.000 frontaliers qui viennent chaque jour travailler dans le pays. Et, de leur côté, les régions voisines savent que, sans le Grand-Duché, leur taux de chômage serait bien plus important. Il s’agit donc d’une relation qui va dans les deux sens. Selon moi, la pandémie a surtout contribué à faire prendre conscience à chacun des citoyens de la Grande Région de la chance que nous avons de vivre dans cet espace très ouvert. Nous traversons chaque jour plusieurs fois la frontière de façon fluide et, avec la crise, ce privilège nous a momentanément été confisqué. Cela fait réfléchir.

Les frontaliers sont parfois montrés du doigt pour leur impact sur la mobilité au Luxembourg. La solution doit-elle venir du logement plus abordable pour faire en sorte que des frontaliers deviennent résidents ? Il est clair qu’il y a un problème par rapport aux logements au Luxembourg. Ceci étant dit, même si des logements étaient disponibles pour les frontaliers, je ne suis pas convaincue qu’ils voudraient tous habiter au Grand-Duché pour autant. J’ai, par exemple, des cousins qui vivent en Lorraine et qui travaillent au Luxembourg. Mais ils ne voudraient pas y habiter car ils sont attachés à leur région. Je suis convaincue qu’il y a des progrès à faire, notamment en proposant plus de logements à bon marché. Mais, pour régler ce problème de mobilité, il faudra aussi recourir à plus de coworking, plus de covoiturage et plus de télétravail.

La concentration des frontaliers dans certains secteurs d’activité a souvent été soulignée. Avec la crise du Covid-19, on a notamment craint que le secteur des soins de santé ne manque de personnel au pire moment. Comment remédier à cette situation ? Nous avons un défi important à relever en ce qui concerne l’éducation. Nous devons continuer à mettre en place les filières qui nous permettront de répondre à la demande des secteurs porteurs ou en pénurie de personnel pour éviter ce genre de problème. Cela dit, actuellement, les frontaliers représentent 46 % de la population active dans le pays. Nous ne pouvons pas nous passer d’eux.

Le nombre de frontaliers actifs au Luxembourg ne cesse d’évoluer, et la crise que nous vivons a démontré que le Grand-Duché ne pouvait pas se passer d’eux. Faut-il parler de dépendance ?

FISCALITÉ ET SÉCURITÉ SOCIALE Au premier trimestre 2020, le Luxembourg comptait 204.220 travailleurs qui ne résidaient pas sur son territoire. La crise sanitaire en a précipité des dizaines de milliers vers le télétravail. Et c’est à ce niveau que des négociations ont été nécessaires entre le Luxembourg et ses voisins. Sur le plan fiscal, tout d’abord, puisque chaque État limite les jours tolérés de télétravail de ses résidents. Le seuil dépassé, ils redeviennent imposables dans le pays où ils vivent.

Le Français a droit à un quota de 29 jours, le Belge de 25 jours et l’Allemand de 19 jours. Des accords pour les « geler » ont logiquement été trouvés. Fin août, décision a même été prise par la Belgique, la France et le Luxembourg de maintenir ces dispositions jusqu’à la fin de l’année. Les travailleurs allemands bénéficient quant à eux d’un accord reconduit automatiquement mois après mois jusqu’à ce qu’un des deux pays le dénonce. Ensuite, le Luxembourg a

aussi négocié au niveau de la sécurité sociale. La réglementation européenne prévoit en effet que le travailleur retombe sous le coup de la sécurité sociale de son pays de résidence s'il y preste plus de 25 % de ses jours de travail. Décision a été prise d’immuniser la mesure : peu importe leur volume de télétravail, les travailleurs allemands, belges et français resteront couverts par la sécurité sociale luxembourgeoise au moins jusqu’à la fin de cette année.

Certaines communes frontalières belges perçoivent une compensation financière du Luxembourg au titre de l’impôt sur les personnes physiques perçu dans le pays de travail. Des élus de France ou d’Allemagne réclament le même traitement. Que pensez-vous de ce débat ?

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L’accord avec les communes belges est ancien et lié à un certain contexte historique. Il n’est pas transposable, en l’état, à d’autres régions voisines. Avec la France, nous avons toutefois convenu d’investir des sommes importantes dans l’infrastructure routière – notamment la réfection de l’axe Metz-Luxembourg – et ferroviaire, avec une augmentation de la cadence des trains. Et la mobilité n’est qu’un des aspects sur lesquels nous souhaitons travailler. Alors que la Grande Région est un réservoir historique de main-d’œuvre pour le Luxembourg, certaines compétences pointues, notamment dans le secteur de l’informatique, ne peuvent plus y être trouvées en assez grand nombre. La source est-elle en train de se tarir ? Le Luxembourg a effectivement besoin d’aller chercher des talents spécifiques plus loin, mais c’est aussi le cas de toute la Grande Région. Dans ce contexte, il est plus important que jamais de promouvoir la région et ses principaux atouts que sont la qualité de vie, les espaces naturels et le caractère international. La Grande Région est « sexy », mais il faut juste parvenir à le faire savoir. D’un autre côté, il est également impératif, comme nous l’avons déjà évoqué, de sensibiliser les jeunes aux besoins du marché du travail. Nous devons notamment investir dans les filières permettant de développer les compétences numériques. S’il fallait rappeler à d’éventuels candidats quels sont les atouts du Luxembourg au sein de la Grande Région, à quoi feriez-vous référence ? Le Luxembourg est une véritable métropole au cœur de la Grande Région. Elle présente tous les atouts d’une capitale européenne tout en offrant un cadre de vie attrayant. Il est possible d’y faire carrière dans un grand nombre de secteurs, et les chemins pour y parvenir sont plus courts qu’ailleurs. En outre, les salaires ne sont pas non plus anodins et contribuent à attirer Q.D. certains profils dans le pays. »

Octobre


LIVE GOES ON!

24.09.2020

WIFICABEL 27.09.2020

SVEN SAUBER

ANOTHER DAY CD RELEASE SPECIAL GUEST: JOSH ISLAND

29.09.2020

CLAUDINE MUNO

CD RELEASE SPECIAL GUEST: LISA HENN

04.10.2020

SERDAR SOMUNCU 07.10.2020

ARTHUR POSSING 4TET FEAT. STÉPHANE BELMONDO A MOMENT OF WONDER 14.10.2020

DAS KAPITAL VIVE LA FRANCE 16.10.2020

GREG LAMY OBSERVE THE SILENCE 25.10.2020

UNE NUIT AVEC LUDWIG VAN B. SARAH BRIGANTI, MARI FE PAVON, SARAH PIRROTTE, KATHARINA DIANA BRANDEL, STEFAN DORNEANU, ROMAIN NOSBAUM, CYPRIEN KEISER, KEVIN TAMANINI

10.11.2020

BLAST 16.11.2020

AMADEUS 20.11.2020

FELLINI 2020 GIANLUCA PETRELLA, MIRKO SIGNORILE, PASQUALE MIRRA

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CENTRE CULTUREL REGIONAL DUDELANGE 1A, RUE DU CENTENAIRE L-3475 DUDELANGE

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mération o L g g ’a d é t u a n u m m o mobiLité : La c ionviLLe H -t e c n a r F e d S e t r o p ntaLierS o r F S e d r u e v Fa n e e g S’enga Chaque jour, plus de 100 000 lorrains empruntent l’autoroute ou le chemin de fer pour se rendre au Luxembourg. Afin d’améliorer la vie de ces travailleurs frontaliers trop souvent pénalisés par les flux pendulaires, l’Agglo Portes de France - Thionville développe les projets et s’associe à ceux des institutions franco luxembourgeoises.

Il y a ceux qui font le choix de travailler en France et il y a les autres, que l’on appelle communément les frontaliers. Une main-d’œuvre précieuse que le Grand-Duché continue d’attirer. Pourtant, cet afflux massif de salariés n'est pas sans conséquences de part et d'autre de la frontière francoluxembourgeoise : embouteillages aux heures de pointe, voies accidentogènes, fatigue voire exaspération des usagers, sentiment de perte de temps et d'énergie. Si la problématique n'est pas récente, les nombreuses réflexions conduites par les élus territoriaux ont permis d'instaurer quelques éléments de réponse. Plusieurs projets phares ont ainsi vu le jour, initiés ou sollicités par la Communauté d'Agglomération Portes de France -Thionville.

Le S-Hub, eSpace de travaiL à diStance Opérationnel depuis juin 2019 sur la ZAC Meilbourg à Yutz, le projet de S-Hub a été lancé par la Communauté d'Agglomération il y a 3 ans alors que le concept de télétravail n'était pas en vogue. L'idée était de diminuer le volume des déplacements frontaliers, en créant un lieu vers lequel c'est le travail qui se déplace. Concrètement, le S-Hub propose des bureaux connectés répartis sur une surface de 450 m2, où les travailleurs peuvent œuvrer en autonomie ou en groupe de façon tout aussi efficace que s'ils étaient à leur bureau. Pour pouvoir profiter des installations, il suffit de se connecter à l'application Shub. L'usager peut y réserver son espace de travail partagé ou privatif à la journée ou à la demijournée, à la semaine ou au mois, ponctuellement ou régulièrement.

Autant de possibilités que vient d'ailleurs compléter un panel de services du quotidien aux utilisateurs petite restauration, pressing, cordonnerie, couture, livraison de viennoiseries, traiteur, soins esthétiques, garage (contrôle technique, révision, réparation).

Je suis un adepte du télétravail, mais je le conçois plus dans des centres de télétravail qu’à domicile

FavoriSer Le tranSport en commun Alors que le co-voiturage et les transports en commun vers le Luxembourg figurent comme des réponses à la problématique de la saturation des infrastructures routières, la Communauté d’Agglomération Portes de France – Thionville a entamé un programme d’actions avec notamment la réalisation d’un parking P+R (Park and Ride) ou parking relais. L’équipement, doté de près de 750 places dont une vingtaine pour personnes à mobilité réduite (PMR) sera destiné avant tout aux personnes utilisant les cars transfrontaliers partant actuellement du parking Kinépolis. Il ouvrira ses portes à la fin de l’année 2020. C’est avec la même volonté de promouvoir le déplacement collectif que la Communauté d’Agglomération contribue au financement de la Passerelle de l’Europe sur les rives de la Moselle à Thionville. Dédiée

essentiellement aux modes doux et accessible aux personnes à mobilité réduite, l’équipement ralliera à la fois la gare SNCF et la zone d’habitation en projet sur la rive droite où 1 300 logements vont voir le jour, couplés avec une offre de services, loisirs culture, commerces et espaces publics. Complémentaire au pont des Alliés, qui est emprunté chaque jour par des milliers de véhicules, la Passerelle de l’Europe est un moyen de circuler da façon apaisée entre les deux rives, permettant aux habitants du centre-ville de rejoindre la gare plus facilement et donc de générer des gains de temps tout en contribuant à faire diminuer la pollution grâce au raccourcissement des trajets.

adapter LeS inFraStructureS Outre le développement d’un nouveau quartier et d’un parking-silo à la gare de Thionville, Pierre Cuny, Président de la Communauté d’Agglomération Portes de France - Thionville souhaite soutenir la création d’un RER sur la ligne ferroviaire vers le Luxembourg, proposant une fréquence abaissée à 5 minutes aux heures de pointe. Une idée déjà avancée par le Ministère Français des transports mais qui sousentend l’instauration d’un service fiable et ponctuel et une remise en question de la cohabitation entre TER, TGV et trains de marchandises, chacun ayant des besoins spécifiques. L’autre grand projet soutenu par Pierre Cuny est la création d’une troisième voie sur l’A31, jugée indispensable et urgente par l’ensemble des élus locaux.


Publireportage paSSereLLe de L’europe Thionville l’européenne, occupe une position stratégique au cœur des trois frontières et du Sillon Lorrain. Depuis trop longtemps dos à la Moselle, notre ville se tourne enfin vers son fleuve, sa gare et sa rive droite grâce à la création d’une passerelle modes doux, jonction naturelle entre le centre-ville historique et son nouveau quartier Rive Droite, futur pôle multimodal.

S-Hub « Je suis un adepte du télétravail, mais je le conçois plus dans des centres de télétravail qu’à domicile. À Thionville, nous avons créé un centre spécifique, le S-Hub. Nous sommes précurseurs en la matière. Et son développement durant la crise sanitaire nous donne raison. » Pierre Cuny Maire de Thionville Président de la Communauté d’Agglomération Portes de France-Thionville.

parking reLaiS p+r tHionviLLe metzange « Nous allons créer un Club des Frontaliers, en collaboration avec la Ville de Thionville, la Communauté d’Agglomération et le Pôle Métropolitain Frontalier, afin de concevoir et animer une stratégie de codéveloppement avec les autorités luxembourgeoises, et d’identifier notamment des spots de covoiturage dans la ville. » Pierre Cuny


Mobilité

Rejoindre la capitale luxembourgeoise en train s’apparente souvent à un véritable parcours du combattant. Entre les retards, les annulations et les wagons bondés, les navetteurs doivent souvent s’armer de patience. Même si, là aussi, la crise du Covid-19 a changé la donne. ur la période janvier-mars, je dirais que les trains avaient du retard en moyenne une fois sur trois. Retards et suppressions étaient monnaie courante. À cela s’ajoutait la surcharge des TER. Cela entraînait de nombreuses tensions entre le personnel SNCF et les voyageurs », explique Corentin, qui rejoint la capitale grand-ducale en train depuis Metz. Des perturbations et une tension également constatées par Camille, qui prend le train jusque Luxembourg-ville depuis 2015, elle aussi en provenance de Metz. « Il ne se passait pas une s­ emaine, voire pas un jour, sans vivre un incident (panne de matériel ou de signalisation, problème sur les voies, saturation du trafic, etc.). Ces p ­ erturbations engendraient entre 10 minutes et 2 heures de retard. » Trains bondés ? Il existe des alternatives Une situation que connaissent aussi les frontaliers belges. « Effectivement, avant le Covid-19, je constatais des retards, voire des annulations. Mais quand on utilise le train, il faut composer avec cela », tempère de son côté un travailleur arlonais qui rejoint la capitale tous les matins. À l’instar des navetteurs français, avant la crise du Covid-19, les Belges étaient confrontés à la problématique des wagons bondés. « Oui, parfois. Mais les gens se précipitent aussi dans certains trains, et délaissent les autres. Depuis Arlon, par exemple, le train de 7 h 28, direct, est souvent bondé. Arrivée à Luxembourg à 7 h 50. Celui de 7 h 35, avec quelques arrêts supplémentaires, est pour sa part désert. ­Arrivée à Luxembourg à 8 h 08. Au final, on ne perd que 10 minutes, mais on se sent plus à l’aise dans le train. Les gens se plaignent, mais il existe des alternatives. »

200 % de navetteurs en plus depuis 2003 Du côté de la SNCB, de la SNCF et des CFL, on assure faire tout son possible pour rendre le quotidien des navetteurs plus confortable. La ponctualité des trains est d’ailleurs en nette croissance, passant de 90 % en 2019 à 94,1 % cette année. « Avec pas moins de 1.000 trains circulant quotidiennement sur un réseau proche de la ­saturation, les CFL sont conscients que la ponctualité reste l’attente majeure de leur clientèle, et ils travaillent, en ce sens, en étroite collaboration avec les opérateurs voisins  », assure Pierre ­François, de la Communication des CFL, qui rappelle également que les retards enregistrés peuvent être dus à des événements indépendants de leur volonté. « Qu’il s’agisse de personnes ou d’animaux sur les voies, d’un non-respect du Code de la route par un conducteur tiers au passage à niveau, plusieurs causes, sans impliquer directement les CFL, peuvent avoir des conséquences directes sur la fluidité du trafic. » Un trafic qui a connu une croissance impressionnante ces dernières années, puisque le nombre de passagers acheminés par les trains luxembourgeois est passé de 13,5 millions en 2003 à plus de 25 millions en 2019 ! « Pour ce qui est du nombre de voitures, la composition des trains est établie sur base de la demande, donc sur base de l’occupation des trains, mais aussi en fonction des possibilités organisationnelles et techniques, précise Elisa Roux, porte-parole de la SNCB. Les accompagnateurs de train de la SNCB évaluent l’occupation des trains tous les jours de l’année. Il en va de même pour le personnel CFL. À partir de ces bases de données, qui sont analysées en continu par la SNCB, on observe l’utilisation des trains.

Si un train présente une suroccupation, des solutions sont recherchées (par exemple : on ajoute une voiture, si c’est possible). » Mais les retards pourraient-ils être évités au travers d’une meilleure coordination entre les opérateurs de chaque côté de la frontière ? « Nous avons instauré depuis quelques années, à la demande de la Région, une coopération très active avec les CFL pour arriver à un très bon niveau de qualité, précise Sophie Huraux, du service Communication Grand Est de la SNCF. Les centres de commandement de Nancy et Luxembourg réalisent quotidiennement un état des lieux, train par train, des incidents de la veille. Ils déterminent ensemble les axes de progrès à mettre en œuvre. La frontière n’est pas un handicap majeur. » Une baisse de fréquentation depuis mars Depuis le mois de mars et le début de la crise du coronavirus, les sociétés de chemin de fer belge, française et luxembourgeoise ont enregistré une nette baisse de fréquentation sous l’effet de la pratique du télétravail et des recommandations des autorités, à savoir l’usage des véhicules personnels. « Des trains moins bondés, certes, mais où il est tout de même compliqué de respecter la norme idéale d’occuper un siège sur deux, relève Camille. Sans oublier qu’il faut ­s’habituer au masque, encore plus désagréable quand il fait chaud, avec des climatisations ­régulièrement défaillantes. Je n’ose imaginer la situation lors des premiers mois de la reprise scolaire… », ajoute-t-elle. Du côté des CFL, on admet ne pas savoir à quoi s’attendre pour cette période. « Mais nous ferons tout notre possible pour que nos usagers prennent le train de la A. B. ­manière la plus sûre possible. »

LA MALÉDICTION DE LA LIGNE 90 La ligne 90 entre Luxembourg et Metz serait-elle frappée par une malédiction ? En 2018, un train sur cinq était en retard, et un sur quinze était même annulé. Si la situation s’est quelque peu améliorée aujourd’hui, la ligne 90 reste celle qui enregistre toujours le plus de retards. En 2019, sa ponctualité était de 76,5 %, contre 81,1 % en juin 2020. Des chiffres bien loin de ceux enregistrés sur la ligne 30, qui dessert l’Allemagne (97,1 %). Mais comment l’expliquer ? Ce sont d’abord des travaux entre Metz et Bettembourg, durant le premier semestre 2018, qui ont impacté le confort des quelque 12.000 voyageurs qui utilisent chaque jour cette ligne. À cela se sont ajoutés plusieurs mouvements de grève en 2019. Enfin, en début d’année 2020, les rames françaises ont dû être équipées du système de sécurité européen ERTMS. Une obligation exigée par le Grand-Duché depuis l’accident de Dudelange en 2017. Des travaux de mise en conformité qui avaient été retardés par ce même mouvement de grève de fin 2019. Jusqu’à juin, seules 12 rames étaient en effet équipées du système. Pas question pour les autres de pénétrer sur le réseau luxembourgeois. Les navetteurs français étaient alors obligés de changer de train à Thionville pour rejoindre la capitale le matin. Et inversement au retour. Mais depuis cet été, la totalité des rames sont équipées du matériel nécessaire. « L’investissement pour les 25 TER s’élève à 28,26 millions d’euros, explique Sophie Huraux, du service Communication Grand Est de la SNCF. La ligne transfrontalière Nancy-MetzLuxembourg est la plus importante de la Lorraine, avec environ 50 allersretours quotidiens. Nous comptabilisons 94,17 % de régularité pour le mois de juillet. »

CONNAISSEZ-VOUS VOS DROITS ? Il n’est jamais agréable d’arriver plus tard au travail ou à un rendez-vous à cause d’un retard de train. Mais saviez-vous qu’il existe des recours dans certains cas ?

AU LUXEMBOURG

EN FRANCE

Pour les usagers du TER qui arrivent en retard à Luxembourg, il n’existe, de manière générale, aucune formule de dédommagement. Toutefois, toutes les situations sont à évaluer au cas par cas. « Le plus simple est de nous joindre au call center ((+352) 2489 2489). Nos experts seront à même d’étudier votre situation et de vous expliquer ce à quoi vous avez droit », explique-­t-on aux CFL. Pour les utilisateurs du TGV, par contre, il faut s’adresser directement à la SNCF, où l’indemnité pour les retards varie de 25 % (à partir de 30 minutes de retard) à 75 % (au-delà de 3 heures de retard) du prix du billet. Pour les voyageurs munis d'un billet SNCB, mieux vaut la contacter directement.

Aucune indemnité n’est prévue sur des retards inférieurs à une heure. Au-delà, la SNCF vous invite à remplir un formulaire sur son site. Celui-ci sera consulté et analysé par le service après-vente. Vous pourrez alors peut-être être remboursé d’une partie de votre trajet. Comme les CFL, la société des chemins de fer française invite les navetteurs mécontents à les contacter directement depuis la France au numéro vert (+33) 08 05 41 54 15.

10

EN BELGIQUE  Les voyageurs victimes d’un retard occasionnel inférieur à 60 minutes ne sont pas indemnisés. Par contre, la SNCB a mis en place une compensation pour les navetteurs qui subissent des retards fréquents sur leur ligne. Leur dossier est admissible s’il comporte au minimum 20 retards de plus de 15 minutes ou 10 retards de plus de 30 minutes. Le montant de l’indemnité peut être calculé directement sur le site de la SNCB, sous l’onglet « Compensations ». Les voyages occasionnels dont le retard est supérieur à 60 minutes font aussi l’objet d’une compensation. Pour plus de renseignements, la SNCB est joignable au (+32) 02 528 28 28.

Octobre


Le tracé de l’A31 et les scénarios envisagés pour l’A31 bis

Mobilité

Échangeurs qui feront l’objet des aménagements adaptés Échangeurs existants

L’élargissement de l’autoroute française A31 verra-t-il le jour ? C’est une certitude pour Blaise Gourtay, le secrétaire général pour les Affaires régionales et européennes du Grand Est. Il livre les dernières évolutions d’un projet évoqué depuis plusieurs années. Et qui met à mal la patience des automobilistes frontaliers qui empruntent cet axe ultra-saturé.

Mise à 2 x 3 voies projetée Tronçon commun à plusieurs variantes

FRONTIÈRE LUXEMBOURGEOISE

THIONVILLE

Elange F10

Illange F4

n véritable parcours du combattant. » C’est en ces termes que les frontaliers venus de l’Hexagone désignent le trajet autoroutier qu’ils réalisent chaque matin pour rejoindre le Luxembourg. Près de 130.000 véhicules circulent en effet sur l’autoroute A31 qui traverse le Grand Est, de Beaune jusqu’à la frontière grand-ducale, prolongée par l’A3. Une statistique qui fait de cet axe l’eurocorridor le plus fréquenté d’Europe ! Pour améliorer la fluidité du trafic, le gouvernement français a décrété qu’un projet d’A31 bis, qui vise à réaménager l’autoroute en 2 x 3 bandes, constitue une priorité nationale. Un réaménagement des voies qui s’avèrerait couteux, mais nécessaire au regard du trafic saturé aux heures de pointe, mais surtout des perspectives d’évolution du nombre de travailleurs frontaliers au Luxembourg. Sauf que, depuis cette déclaration d’intention formulée en 2013, toujours pas l’ombre d’un début de travaux. Si bien que certains évoquaient déjà la mort prématurée de ce serpent de mer qu’est l’A31 bis. « Dans l’ombre, certes, mais je peux vous assurer que le projet avance », ­promet Blaise Gourtay, secrétaire général pour les Affaires régionales et européennes de la Région Grand Est.

2020

Richemont

F3BIS

A31

Hauconcourt

A4

A4

METZCENTRE

Un véritable tunnel sous Florange ? Mais où en est-on concrètement ? La phase de concertation qui s’est tenue en 2019 a permis de présenter les différentes options sur la table. Deux tracés – le F4 qui passe par Florange et le F10 par Illange – ont finalement obtenu la préséance pour le secteur nord, entre Thionville et la frontière grand-ducale. « De nouvelles études ont désormais été commandées pour ces deux tracés. L’objectif est d’affiner les coûts, les données techniques de faisabilité, etc. Lors de cette concertation, une nouvelle variante du tracé F4 (celui qui récolte le plus de suffrages, ndlr) est arrivée sur la table. Il s’agissait d’étudier le projet non pas d’une tranchée enterrée sous Florange, mais d’un véritable tunnel. Ce qui nécessite de prendre en compte davantage de paramètres », explique Blaise Gourtay. Au-delà de l’élargissement à 2 x 3 bandes, il est également question d’une bande supplémentaire de covoiturage et d’un péage à la sortie de Thionville. « Les travaux sur la partie nord seront confiés à un opérateur privé, qui amortira le coût de l’investissement via un péage. » Ce sont donc les frontaliers qui mettront la main à la poche. Le ministère assure toutefois qu’il analysera en détail leurs inquiétudes liées aux tarifs qui seront appliqués. Reste que les tronçons sud et centre devront, quant à eux, être financés par l’État. Et c’est là où le bât blesse. Il est question d’un investissement situé entre 600 et 750 millions, pour une enveloppe totale qui devrait avoisiner 1,5 milliard. « Ces 600 à 750 millions seront financés par l’État et les collectivités locales. Dans quelle mesure ? Il faudra attendre la note finale pour le définir. Mais si le Luxembourg veut y participer, on ne le refusera pas », sourit le secrétaire général.

Augny Fey

Dieulouard

Bouxières-aux-Dames

Frouard Malzéville

ARTÈRE INTERURBAINE sur l’emprise de la RD611

Velaine-en-Haye

Maxéville Laxou « Origine »

N4

Toul

AMÉNAGEMENT SUR PLACE avec l’ajout d’une voie par sens

NANCY-CENTRE

A33

Péage de Gye

11

Aux heures de pointe, l’A3 / A31 n’est pas le seul axe victime de son succès. L’autoroute E411, fréquentée principalement par les travailleurs frontaliers belges, se retrouve elle aussi surchargée. Des applications telles que Waze ou Coyote conseillent alors aux automobilistes de quitter l’autoroute pour éviter le trafic dense. Un phénomène qui fait vivre un véritable calvaire à certains villages et à ses habitants qui résident sur le tracé des itinéraires secondaires renseignés. C’est le cas notamment à Sterpenich, dans la commune d’Arlon. « Nous sommes conscients du phénomène depuis plusieurs années, assure Kamal Mitri, l’échevin en charge de la Mobilité de cette commune.  Le problème n’est pas la vitesse, mais la densité de véhicules. L’installation de chicanes n’étant pas assez efficace, nous étudions d’autres pistes. L’idée, par exemple, serait de placer certaines rues en circulation locale uniquement. La suppression du passage à niveau à Sterpenich, prévue dans deux ou trois ans, pourrait également permettre de fluidifier davantage la circulation. »

Du côté français, la commune d’Hettange-Grande est confrontée à la même problématique lorsque l’A31 est surchargée. « En 1970, 7.000 Lorrains travaillaient au Grand-Duché. Aujourd’hui, ils sont plus de 100.000 ! », explique Roland Balcerzak, maire de la commune aux 8.200 habitants. « Nuisance sonore, pollution, dégradation de la chaussée… Ce trafic inadapté sur nos routes est un réel problème. Évidemment, le dédou­ blement de l’A31 est une solution. Mais cette problématique ne pourra être totalement enrayée qu’en conjuguant les efforts. Il faudrait augmenter le trafic ferroviaire ou encore inciter davantage les frontaliers à pratiquer le covoiturage. La mobilité est quelque chose qu’il faut envisager dans son ensemble. »

Pont-à-Mousson

LIAISON AUTOROUTIÈRE hors emprise de la RD611

L’EFFET WAZE : DES VILLAGES PRIS EN OTAGE

NUISANCES SONORES, POLLUTION…

N431

3 VARIANTES POUR LA LIAISON TOUL-DIEULOUARD

Le rêve de 2023 Les conclusions définitives devraient être rendues avant la fin de l’année. Ensuite, une nouvelle phase de concertation pourra être lancée avec les deux tracés restants. « On espère pouvoir avoir la version définitive au cours du premier semestre de l’année 2021. Nous lancerons alors les différentes procédures administratives. À quand le premier coup de pioche pour cette A31 bis ? On franchit les étapes les unes après les autres, sans temps mort, mais nous aimerions tous que cela aille plus vite. 2023 ? Dans un monde absolument idéal… mais peu réaliste. » Amis frontaliers, la fin de l’enfer sur l’A31, ce n’est A. B. pas encore pour tout de suite…

F3

Guénange

4 VARIANTES POUR LA LIAISON RICHEMONT-THIONVILLE NORD

Kanfen

LE TÉLÉTRAVAIL, UNE SOLUTION À LONG TERME ? L’échevin belge et le maire français pensent également que la crise du coronavirus pourrait voir émerger une nouvelle solution pour réduire le trafic sur les autoroutes. « Il faudra voir comment évolueront les méthodes de travail, mais le développement du télétravail ces derniers mois a montré des effets bénéfiques sur la mobilité », assure Roland Balcerzak, rejoint par Kamal Mitri. « Cela peut, en effet, être un ‘bénéfice collatéral’ lié à cette crise. »


Les bons plans sur la route Comment se rendre au Luxembourg de façon simple et rapide ? L’état du réseau autoroutier et l’offre de transports en commun sont loin d’être identiques dans toutes les régions frontalières. En fonction de son lieu de résidence, vaut-il mieux opter pour le train, le bus ou la voiture ? Nous avons comparé pour vous. Q. D.

Légende

P+R P+R

Itinéraire principal Itinéraire bis

P+R existants aux frontières P+R en projet

AU DÉPART D’ARLON

N64 E25

L’alternative des transports en commun n’est pas réellement séduisante depuis Bastogne : il faudra enchaîner train et bus jusqu’à Luxembourg, pour un temps de parcours de 2 heures, au mieux. 15

28 mi

52min

E29 51

Ettelbruck

n

Newel

10

Echternach

P+R

P+R

A7

P+R

N4

139

P+R P+R

E29

P+R

419

P+R

51

P+R

P+R

Grevenmacher Weyler

P+R

6

110

P+R

Hivange E44

Clemency

Dippach

Pétange

A3

A13

A4

P+R

186

Bettembourg

P+R

Remich

3 P+R

Frisange

A13

P+R

P+R

22 min

P+R

Dudelange D653

P+R

P+R

A31

Le moyen le plus rapide (22 minutes) pour arriver à Luxembourg depuis Audun-le-Tiche est d’emprunter la D16A jusqu’à Esch-Belval, de rejoindre l’A13, puis l’A4 jusqu’à Luxembourg. La meilleure alternative à cet itinéraire (25 minutes) consiste à rester sur l’A13 à Esch, puis d’emprunter l’A3 à Bettembourg jusqu’à Luxembourg. Enfin, à Esch, vous pouvez aussi prendre la route 174 en direction de Soleuvre, puis la route 178 jusqu’aux portes de la ville (36 minutes).

Notez que le train est une autre option intéressante : il ne vous faut que 26 minutes pour relier les gares de Thionville et Luxembourg.

En transports en commun, il faudra, encore une fois, combiner bus et train, pour un temps de parcours deux fois plus long (42 minutes).

N52

48 min

AU DÉPART DE METZ

Le même problème se pose qu’en partant de Thionville. Certes, le passage par l’A31 est le chemin le plus court (61,2 kilomètres) et, théoriquement, le plus rapide (48 minutes). Mais les embouteillages quotidiens allongent considérablement ce temps de parcours. Vous pouvez donc choisir de passer par la D1, qui longe la Moselle jusqu’à Thionville, avant de prendre la D653 et l’A3, qui vous mèneront jusqu’au Luxembourg (1 h 04). Autre alternative : la bifurcation par l’A4 et la N52, qui vous permettra d’éviter une portion de l’A31. Vous pouvez ensuite reprendre cette autoroute à Thionville (1 h 02) ou traverser la ville pour emprunter la D653 et la route A3 jusqu’à Luxembourg. Depuis Metz aussi, le train est une bonne option. Il vous conduit à Luxembourg en une heure.

27 min

Le chemin le plus court (34 kilomètres) est l’autoroute A31. Elle vous permettra d’atteindre la capitale en 27 minutes. Évidemment, ce temps de trajet théorique sera, dans les faits, systématiquement allongé par les embouteillages réguliers sur ce tronçon. Une première alternative serait d’emprunter la D653 de Thionville à Frisange, et de continuer vers Luxembourg (45 minutes). Il est également possible de prendre la D15 vers Volmerange-les-Mines, puis la D58 vers Dudelange. De là, il vous reste à rejoindre Luxembourg via les routes 31 et 186 (50 minutes).

Volmerangeles-Mines

AU DÉPART D’AUDUN-LE-TICHE

P+R

AU DÉPART DE THIONVILLE

P+R

P+R P+R

Sinz

A13 Mondorf

Esch-sur-Alzette D16A

407

E29

178

E44

12

51

P+R

P+R

AU DÉPART DE LONGWY

P+R

A1

E25

N81

38 min

54 min

En train, il vous faudra 1 h 45 pour rejoindre Luxembourg, en passant par les gares de Bitbourg et Trèves.

Le plus rapide est de rejoindre l’E25 / A6 jusqu’à Luxembourg (54 minutes). Autre option, équivalente en temps : prendre la N4 jusqu’à Arlon et emprunter ensuite l’E25 / A6. Enfin, il est également possible de suivre la N84 / route 15 jusqu’à Ettelbruck, puis d’emprunter l’A7, puis l’A1 jusqu’à Luxembourg (1 h 08).

Une liaison directe en train vous permet de rejoindre la capitale grand-ducale en 33 minutes.

Depuis Longwy, il faudra combiner le bus et le train si vous souhaitez vous rendre en transports en commun à Luxembourg. Le temps de parcours est toutefois rédhibitoire (1 h 11).

52 minutes sont nécessaires pour rejoindre Luxembourg depuis Bitbourg, par la route. Il faudra pour cela emprunter la route 51 jusqu’à Trèves, puis l’A1 jusqu’à Luxembourg. Une alternative (1 h 06) consiste à passer par l’E29 en direction d’Echternach, puis de poursuivre sur cette route jusqu’à la jonction avec l’A7, à Waldhof. L’A1 vous mènera ensuite à Luxembourg. Il est aussi possible, à Echternach, de prendre la route 139 en direction de Manternach, puis de monter sur l’A1 au Potaaschbierg. Le trajet durera alors 1 h 14.

AU DÉPART DE BASTOGNE

L’E25 / A6 permet, en théorie, de relier Arlon à Luxembourg le plus rapidement (28 minutes). Toutefois, ici aussi, les embouteillages sont habituels. Il est donc parfois plus rapide de quitter l’autoroute à la sortie Sterpenich, de suivre la route 110 jusqu’à Clemency, puis la route 101 jusqu’à Hivange, et enfin la route 106 jusqu’à Dippach. Là, empruntez l’autoroute E44 jusqu’à Luxembourg (44 minutes). Dernière alternative, le passage par la N4 / route 6. Vous pourrez rester sur cette route jusqu’à Luxembourg ou reprendre l’A6 à Mamer (environ 40 minutes).

Vous pouvez par exemple rejoindre la N830 après la zone d’activités du Pôle Europe, puis rejoindre l’E44 vers Pétange et l’A13 jusqu’à Ehlerange. Ensuite, l’A4 vous mènera à Luxembourg. Une autre option identique en termes de timing (38 minutes) consiste à poursuivre sur l’E411 / N81 jusqu’à Weyler et, là, de prendre l’E25 jusqu’à Luxembourg. La dernière alternative est de prendre la D918 jusqu’à Longlaville, puis la route 5 / E44 vers Pétange et Luxembourg (42 minutes).

AU DÉPART DE BITBOURG

A31

D1 A4

N.B. : les temps de trajet donnés ici sont des estimations théoriques qui ne tiennent pas compte des travaux, embouteillages, accidents, etc. Ils sont calculés depuis le centre-ville des villes de départ jusqu’à la gare centrale de Luxembourg.

Octobre


Mobilité

AU DÉPART DE TRÈVES

40 min

L’A1, atteinte après quelques kilomètres sur la route 51, est le chemin le plus direct pour relier Trèves à Luxembourg (40 minutes). Il s’agit aussi de la route la plus embouteillée. Vous pouvez éviter une partie de l’A1 en effectuant une bifurcation via les routes 51 et 419, jusqu’à Grevenmacher (46 minutes). Enfin, une tout autre option consiste à rejoindre Newel en passant par la route 51, puis Echternach via la route 418. Là, l’E29 puis l’A1 vous conduiront jusqu’à Luxembourg. Temps de trajet : 1 h 03. Notez qu’un train direct relie Trèves à Luxembourg en 47 minutes.

AU DÉPART DE SARREBOURG

49 min

La route 51 et l’A1, prises à Grevenmacher, sont encore une fois le choix théoriquement le plus rapide (49 minutes). Pour éviter les embouteillages, vous pourrez suivre la L132 jusqu’à Sinz, puis la route 406 jusqu’à Remich. La route 16 vous conduira alors jusqu’à Mondorf, où vous pourrez reprendre l’A13 en direction de Bettembourg. À la Croix de Bettembourg, empruntez alors l’A3 jusqu’à Luxembourg (54 minutes). Enfin, vous pouvez aussi suivre la route 407 jusqu’à Perl-Borg, monter sur l’autoroute 8 / A13, puis reprendre l’A3 à Bettembourg (53 minutes). En transports en commun, seuls des bus vous permettront d’atteindre Luxembourg, en 1 h 40 dans le meilleur des cas.

Réduction de la pollution, diminution des embouteillages, économies sur votre budget carburant, le covoiturage COMMENT CHOISIR présente bien des avantages. Et si vous l’adoptiez lors SON COVOITURAGE ? de vos déplacements quotidiens entre votre domicile et en premier lieu, est de parvenir à trouvotre lieu de travail ? Suivez le guide en temps de Covid-19 ! L’objectif, ver un conducteur qui propose un trajet à l’ho-

COMMENT TROUVER UN COVOITURAGE ?

QUEL EST LE TARIF PRATIQUÉ? Le covoiturage ne vise pas à réaliser des bénéfices, sous peine d’être considéré comme une activité de transport illicite. C’est le conducteur qui décide de proposer un trajet gratuit ou payant, l’objectif étant alors uniquement de partager les frais de déplacement (carburant, utilisation du véhicule, parking éventuel, etc.). Dans ce cas, ces revenus ne doivent pas être déclarés au fisc. Aujourd’hui, ces frais sont généralement estimés entre 7 et 10 centimes d’euro par kilomètre et par passager. Un trajet Thionville-Luxembourg-­ centre, par exemple, vous coûtera en moyenne 2,50 euros, tandis que vous devrez débourser 3 euros pour rejoindre Esch-sur-­Alzette depuis Arlon. Dans certains cas, il est possible de covoiturer toujours avec les mêmes personnes et de changer de rôle. Ainsi, si vous covoiturez à trois et que chacun dispose d’un véhicule, vous pouvez tout à fait imaginer conduire chacun durant une semaine, en alternant. Une compensation financière n’est alors pas nécessaire.

Depuis plusieurs années, des plateformes se sont développées en ligne afin de faciliter le recours au covoiturage. En tant que conducteur, vous pouvez y partager vos déplacements quotidiens et permettre à des passagers de réserver une place dans votre voiture. Si vous recherchez un covoiturage, vous pouvez y découvrir le(s) trajet(s) correspondant à vos besoins. Citons le géant BlaBlaCar, créé en 2004 et devenu aujourd’hui leader mondial avec quelque 70 millions d’utilisateurs. Depuis le mois de mai 2018, le Luxembourg dispose également de son propre portail de covoiturage : CoPilote. Initié par le ministère du Développement durable et des Infrastructures, il a intégré, depuis l’an dernier, l’application mobile Klaxit, spécialisée dans les transports domicile-travail et téléchargeable dans l’App Store, ainsi que sur Google Play. Aujourd’hui, des réseaux de covoiturage se développent également au sein des entreprises ou entre sociétés implantées dans un même quartier. À noter enfin qu’il existe des groupes locaux ou régionaux sur Facebook qui permettent d’entrer en relation avec des personnes recherchant ou proposant un covoiturage.

LE COVOITURAGE EST-IL COUVERT PAR LES ASSURANCES ? Les passagers transportés par vos soins dans le cadre du covoiturage sont couverts par l’assurance responsabilité civile obligatoire de votre véhicule, sans qu’une déclaration de votre part doive être transmise à votre assureur au préalable. Attention toutefois si vous souhaitez donner le volant à l’un de vos passagers. Il vous faudra alors vérifier auparavant si votre contrat d’assurance l’y autorise et, si oui, sous quelles conditions. Soyez également vigilant si vous disposez d’une voiture de leasing mise à votre disposition par votre employeur. Tous les contrats n’autorisent pas le covoiturage.

DE NOUVEAUX PARK & RIDE AUX FRONTIÈRES Afin d’encourager l’utilisation des transports en commun et le covoiturage, de nouveaux P+R doivent voir le jour prochainement aux frontières du Luxembourg. Évoqué depuis plusieurs années, le P+R de Stockem-Viville pourrait accueillir 1.000 véhicules. Il faudra toutefois patienter encore un peu, car, selon les dernières informations, le projet ne devrait pas devenir réalité avant 2026. Implanté dans la commune frontalière d’Arlon, en Belgique, il sera idéalement situé à proximité de l’autoroute E411 et de la nationale 4. Côté français, on peut citer le projet de P+R à Roussy-le-Village. À Longwy aussi, quelque 600 places, à proximité immédiate de la gare, seront

bientôt disponibles pour les travailleurs frontaliers. Enfin, en Allemagne, suite à l’ouverture de la liaison ferroviaire Westrecke Trier, de nouveaux P+R seront mis en place à Ehrang, Trier-West et Euren.

COMMENT COVOITURER À L’ÉPOQUE DU COVID-19 ? Dans le contexte actuel, la pratique reste autorisée au Luxembourg, mais n’est pas recommandée, sauf si elle est effectuée entre personnes vivant sous le même toit. Il est conseillé de porter un masque si une distance physique de 2 mètres ne peut pas être respectée. Même son de cloche en Belgique, où l’on recommande de porter un masque et de régulièrement aérer et désinfecter le véhicule. La distanciation sociale doit ici être de 1,5 mètre entre les occupants du véhicule. En France, le covoiturage est soumis à des règles strictes : port du masque obligatoire, interdiction d’être assis à côté du conducteur, un seul passager par véhicule, idéalement installé à l’arrière, du côté droit, et aération de l’habitacle le plus souvent possible. En outre, le respect des gestes barrières reste indispensable. J. R.

UNE BANDE DE COVOITURAGE QUI LAISSE PERPLEXE En Belgique, sur 11 km entre Arlon et Sterpenich, les usagers de l’E411 ont à leur disposition, depuis juin 2019, une bande de covoiturage. Avec minimum deux personnes en plus du conducteur, les adeptes du covoiturage peuvent utiliser cette bande en cas de ralentissement ou

2020

raire ainsi qu’aux points de départ et d’arrivée qui vous conviennent. Pour vous aiguiller dans votre choix et vous mettre en confiance, les portails de covoiturage affichent généralement le niveau d’expérience du conducteur et les avis de ses précédents voyageurs. Dans la plupart des cas, les conducteurs se présentent aussi en quelques mots et en photo. Ils peuvent aussi afficher leurs préférences : s’ils sont bavards, fumeurs, s’ils aiment écouter de la musique en voiture, quels sont leurs centres d’intérêt, etc. Ces quelques informations vous permettront d’affiner votre recherche en fonction de vos propres goûts. Certaines plateformes offrent aussi la possibilité aux conductrices et passagères craignant les mauvaises rencontres de ne covoiturer qu’entre utilisatrices. Pour vous simplifier la vie, choisissez de préférence un conducteur avec lequel vous pourrez covoiturer régulièrement plutôt qu’une personne qui propose un trajet ponctuel. Enfin, n’hésitez pas à contacter le conducteur afin de lui demander des précisions.

13

d’embouteillage. A-t-elle rencontré le succès escompté ? Cette dernière ne fait pas l’unanimité, car elle s’arrête à la frontière, au niveau de Sterpenich, et oblige ainsi les usagers à se rabattre sur les voies encombrées. Le dispositif belge tarde encore à trouver son public, et le Covid-19 a retardé la

phase de test de deux ans, qui devrait, entre autres, permettre avec des résultats satisfaisants de mettre en place des travaux pour agrandir la bande côté luxembourgeois, ce que les autorités avaient annoncé vouloir réaliser d’ici 2023.


Devenir frontalier

VS  ? ur de futur frontalier balance cœ tre vo , ais nç fra té cô le, vil ion Entre Arlon, côté belge, et Th er à choisir où habiter. aid us vo ur po les vil ux de s de Voici un petit comparatif LA SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET DÉMOGRAPHIQUE Thionville et Arlon sont toutes deux situées à 35 kilomètres du centre de Luxembourg-ville, respectivement le long des autoroutes A31 et E411, soit une distance relativement proche, et desservies par les principaux axes routiers et

20 % sont employés au Luxembourg. Implantée en province de Luxembourg (dont elle est le chef-lieu), Arlon est un peu moins peuplée. Elle rassemble quelque 30.000 habitants, dont 7.600 travailleurs frontaliers (25 %).

ferroviaires. C’est d’ailleurs ce qui en fait leur principal intérêt aux yeux des travailleurs luxembourgeois. Située dans le département de la Moselle, en région Grand Est, Thionville compte un peu plus de 40.000 habitants, dont plus de

LE TEMPS DE TRAJET pour garer votre véhicule. Les deux villes frontalières sont, en revanche, bien desservies par les trains : comptez, en moyenne, une trentaine de minutes pour rejoindre la gare centrale de Luxembourg. En dehors des retards et autres impondérables...

deux villes. La situation est par contre bien plus problématique aux heures les plus fréquentées. Il faut ainsi parfois compter 1 h 30, voire 2 heures, pour rejoindre la capitale. Sans oublier les difficultés qui peuvent être rencontrées en centre-ville

Difficile à calculer en voiture en raison des bouchons et autres accidents qui peuvent survenir aux heures de pointe. En dehors de ces moments critiques, il ne vous faudra qu’une demi-heure en voiture pour rejoindre Luxembourg au départ des

LE PRIX DES TRANSPORTS EN COMMUN Les transports en commun sont gratuits au Luxembourg. Depuis le 1er mars 2020, les tarifs des abonnements frontaliers ont donc été revus à la baisse. Vous

luxembourgeoise. Le trajet depuis Thionville est moins cher : un abonnement Presto (pour les plus de 26 ans) coûte 45,50 euros par mois, ou 477,60 euros par an.

devez débourser 53 euros par mois, ou 534 euros par an, pour un abonnement de train en deuxième classe permettant de relier Arlon à toute gare

LE COÛT DU LOGEMENT En raison de la proximité des deux villes avec le Luxembourg, les prix de l’immobilier à Arlon et Thionville connaissent une croissance significative ces dernières années. Arlon fait aujourd’hui partie des communes les plus chères de la région wallonne de Belgique, avec un prix de vente médian de

278.000 euros pour les maisons, et de 185.000 euros pour les appartements en 2019. Si vous préférez louer un logement, il vous faudra débourser en moyenne 703,66 euros (9,20 euros / m2). Les prix de l’immobilier semblent encore plus élevés côté français. En effet, le prix de vente médian d’une

maison à Thionville est de 326.000 euros. Le montant de la location atteint, lui, environ 11 euros / m2. Bien sûr, il s’agit là de moyennes. Les prix du logement peuvent ainsi varier selon le quartier où il est implanté, l’état du bien, sa surface, etc. Voir les détails en page 26.

LES LOISIRS En matière d’infrastructures culturelles, sportives et de loisirs, les deux villes frontalières sont bien équipées. Thionville accueille notamment un cinéma, un conservatoire de musique et sa salle de concerts, deux théâtres, une bibliothèque, un centre aquatique, des

stades et terrains de football, des courts de tennis, ainsi que de nombreux gymnases. Plusieurs parcs et jardins verdissent la ville. L’ancienne cité gallo-­ romaine belge dispose, quant à elle, de deux piscines, de complexes sportifs permettant la

pratique de nombreux sports, d’une bibliothèque, d’une ludothèque, d’une académie de musique et des beaux-arts, d’une maison de la culture proposant une programmation variée, d’une salle de concerts, de musées et d’espaces d’exposition.

L’ENSEIGNEMENT Dans les deux villes, les tout-petits peuvent être accueillis dans diverses crèches. À Thionville, il existe bon nombre d’écoles maternelles et primaires, de collèges et de

lycées, publics ou privés. À Arlon, plusieurs établissements dispensent un enseignement fondamental et secondaire. Il est aussi possible de suivre un enseignement supérieur non

universitaire et universitaire dans certaines branches. Enfin, des mouvements de jeunesse existent pour les enfants et les adolescents dans la ville frontalière belge.

LES COMMERCES ET RESTAURANTS Arlon et Thionville ne sont pas les villes qui bougent le plus. Souvent considérées comme des « cités-dortoirs », elles présentent néanmoins une offre variée de commerces et de restaurants où

se détendre durant le week-end. Avec ses deux centres commerciaux – La Cour des Capucins (40 boutiques et restaurants) et Geric (125 boutiques et restaurants) –, l’ancienne ville sidérur-

14

gique apparaît comme la mieux lotie en la matière. Arlon, elle, peut compter sur son parc commercial de l’Hydrion (40 magasins), ainsi que sur quelques boutiques indépendantes en centre-ville. J.R.

Octobre


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Dossier Cadre légal et fiscal

LE STATUT DE SALARIÉ, DU MYTHE À LA RÉALITÉ Souvent décrit comme un eldorado, le Luxembourg attire toujours davantage de travailleurs frontaliers à la recherche d’un poste à la hauteur de leurs ambitions, ou simplement plus rémunérateur. Tour d’horizon des principes de base en matière de rémunération et de taxation du travail.

ès l’enfance, le Luxembourg est souvent présenté aux enfants des frontaliers comme la destination idéale pour une future carrière professionnelle réussie. « Tu y gagneras mieux ta vie », expliquent les parents soucieux de l’avenir de leur descendance. Une chose est sûre, le Luxembourg est, de loin, le pays de l’Union européenne où le salaire minimum est le plus élevé. Un salarié qui exerce un poste non qualifié touche au minimum 2.141,99 euros brut par mois, à condition de travailler 40 heures par semaine. Avec un salaire minimum mensuel brut de 1.539 euros, la France se situe à la sixième place des pays imposant le minima le plus élevé, derrière ­l’Irlande (1.656 euros), les Pays-Bas (1.636 euros), la Belgique (1.626 euros) et l’Allemagne (1.584 euros). Une autre manière de comparer les niveaux de salaire en Europe consiste à utiliser les standards de pouvoir d’achat, qui mettent en perspective les salaires en fonction des prix des biens et des services. D’après les données disponibles d’Eurostat (2018), on observe ainsi que le revenu disponible brut ajusté par habitant est, là encore, nettement supérieur au Luxembourg qu’ailleurs. Qu’est-ce qu’un salarié qualifié ? Au Grand-Duché, le salaire social m i n i m u m (S S M ) a u g m e n t e à 2.570,39 euros brut pour un salarié qualifié. Pour prétendre à ce niveau de rémunération, il faut être embauché pour exercer un travail comportant une qualification professionnelle sanctionnée par un certificat officiel, c’est-à-dire reconnu par l’État luxembourgeois. Il s’agit au moins du niveau du certificat d’aptitude technique et professionnelle (CATP) de l’enseignement secondaire technique. Il faut aussi que la qualification se rapporte à la profession effectivement exercée. Ainsi, si le salarié a été engagé pour un travail ne comportant pas de qualifications professionnelles, celui-ci ne peut prétendre par la suite avoir des qualifications afin que son salaire soit augmenté. « Ce qui compte, c’est ce qui a été convenu entre les parties au sein du contrat de travail,

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dit l’Inspection du travail et des mines (ITM). En vertu du principe que la rémunération est la juste contrepartie des services rendus, un salarié doit être rémunéré selon les fonctions effectivement exercées au sein de l’entreprise, indépendamment d’une qualification supérieure. » Par ailleurs, il existe plus de 300 conventions collectives de travail. Celles-ci peuvent être d’application sectorielle ou être limitées à l’entreprise. Ces conventions collectives fixent des conditions de travail et de rémunération plus favorables que les minima prévus par le Code du travail. À chacun de négocier au mieux son contrat de travail en fonction de ses qualifications et de la mission. Quelle taxation du travail ? En signant un contrat de travail au Luxembourg, le salarié est automatiquement affilié au Centre commun de la sécurité sociale (CCSS) par l’employeur. La règle veut qu’il bénéficie du régime luxembourgeois de sécurité sociale s’il ne passe pas plus de 25 % de son temps de travail sur le territoire de l’État où il réside. De la même manière, il sera soumis à l’impôt à la source sur son revenu brut. Cet impôt dépend de son niveau de salaire et de sa situation personnelle. L’Administration fiscale luxembourgeoise distingue deux statuts : résident et non-­ résident. Sur demande de leur part, les contribuables non-résidents qui réalisent au moins 90 % de leurs revenus au Luxembourg sont assimilés fiscalement aux contribuables résidents (article 157ter* LIR). Le seuil d’assimilation fiscale de 90 % des revenus se détermine annuellement par rapport à la situation individuelle de chaque conjoint ou partenaire. La situation est plus avantageuse pour les contribuables résidents belges, qui peuvent demander à être assimilés aux résidents si 50 % des revenus professionnels du ménage proviennent du Luxembourg. Les contribuables non-résidents dont la somme des revenus nets non soumis à l’impôt sur le revenu luxembourgeois est inférieure à 13.000 euros peuvent également demander à être assimilés. Une fois assimilé à un contribuable résident, le travailleur frontalier a droit aux mêmes dispositions légales, déductions, abattements et crédits d’impôt que les contribuables résidents. Choix du mode d’imposition Au Luxembourg, le contribuable célibataire, séparé, divorcé ou veuf est soumis à la classe d’impôt 1. Les contribuables mariés non-résidents doivent par contre faire un choix entre une imposition individuelle de leurs revenus en classe 1 ou une imposition collective en classe 2. Si le contribuable demande une imposition collective en classe d’impôt 2, il est obligé de déclarer l’ensemble des revenus du ménage et de remplir une déclaration fiscale annuelle. Le revenu étranger est exonéré au Luxembourg, et il ne sert donc qu’à calculer le taux d’imposition à appliquer sur le revenu luxembourgeois imposable. Si le contribuable a opté pour une imposition individuelle pure ou avec réallocation, chacun des deux contribuables est obligé de déclarer

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l’ensemble de ses propres revenus. Ils doivent remplir une déclaration fiscale annuelle. De la même manière, le revenu étranger est exonéré au Luxembourg, et il ne sert donc qu’à calculer le taux d’imposition à appliquer sur le revenu luxembourgeois de chacun des deux contribuables respectifs. Le contribuable doit être assimilé fiscalement au résident, afin d’établir une déclaration fiscale annuelle. Le casse-tête du télétravail Sur le devant de la scène depuis plusieurs mois, le télétravail du frontalier est, en temps normal, fortement réglementé. Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle convention fiscale franco-­ luxembourgeoise, signée en 2018, les frontaliers français peuvent télétravailler depuis la France jusqu’à 29 jours au profit de leur employeur luxembourgeois sans que la rémunération afférente ne soit imposée en France. Ce seuil est actuellement de 24 jours pour les Belges, et de 19 jours pour les Allemands. Au-delà de ces seuils, le frontalier sera imposé dans son pays de résidence, selon les barèmes en vigueur, plus ou moins avantageux en fonction des pays (pendant cette période inédite de pandémie mondiale, les différents accords sont repoussés jusqu’à la fin de l’année, ndlr). Quelle issue après un licenciement ? En cas de perte involontaire de son emploi au Luxembourg, le frontalier peut, sous certaines conditions, bénéficier d’une aide financière dans son pays de résidence pour compenser l’absence de la principale source de revenus. Il peut également s’inscrire à titre complémentaire auprès de l’Adem afin de chercher un emploi au Luxembourg. Les éventuelles indemnités de chômage seront versées par l’organisme compétent du pays de résidence, et non par l’Adem, et ce, même si le chômeur est inscrit à titre complémentaire à l’Adem. À noter toutefois que le travailleur indépendant frontalier dont l’unique activité basée au Luxembourg a dû cesser peut, sous certaines conditions, prétendre aux indemnités de chômage complet au Luxembourg. M.P.

Dossier Couverture et prévoyance

DES PRESTATIONS SOCIALES TRÈS GÉNÉREUSES Le travailleur frontalier profite de diverses prestations et allocations sociales tout au long de sa carrière, et jusqu’à la pension. Revue pratique des principales modalités.

SÉCURITÉ SOCIALE

DROIT AU CONGÉ PARENTAL

Au Luxembourg, toute personne salariée par une entreprise est directement affiliée au Centre commun de la sécurité sociale (CCSS). Cette démarche est effectuée par l’employeur. La règle veut que vous bénéficiiez du régime luxembourgeois de sécurité sociale si vous ne passez pas plus de 25 % de votre temps de travail sur le territoire de votre pays de résidence. Lors de votre première affiliation, vous obtenez un numéro d’identification national, qui prend la forme d’un matricule à 13 chiffres. Vous êtes alors automatiquement couvert pour les risques suivants : maladie-maternité auprès de la Caisse nationale de santé (CNS), pension auprès de la Caisse nationale d’assurance pension (CNAP), accident du travail auprès de l’Association d’assurance accident (AAA). Les cotisations sociales sont prélevées sur votre salaire, et vos soins de santé dépendent directement du Luxembourg. Vous pouvez également bénéficier de remboursements de soins dans le pays où vous habitez (voir page 18, soins de santé).

Le congé parental a été réformé en 2016 pour permettre aux parents de choisir parmi des modèles de congés flexibles et adaptés à leur situation professionnelle, tout en bénéficiant d’un revenu de remplacement. Si vous travaillez 40 heures par semaine, vous pouvez choisir parmi quatre modèles différents : un congé plein temps de 4 ou de 6 mois, un congé mi-temps de 8 ou de 12 mois, un congé fractionné (4 mois pendant une période maximale de 20 mois), ou 1 jour par semaine pendant 20 mois au maximum. Si vous travaillez 20 heures ou plus par semaine, vous pouvez choisir entre le congé plein temps de 4 ou de 6 mois et le congé mi-temps de 8 ou de 12 mois. On appelle « premier congé parental » le congé qui est pris par l’un des parents consécutivement au congé de maternité. À défaut, le droit au premier congé parental et à l’indemnité est perdu. Une exception existe pour le parent qui remplit les conditions pour l’octroi d’un congé parental et qui élève seul son enfant. Ce parent ne perd pas le droit au premier congé parental s’il ne le prend pas consécutivement au congé de maternité ou au congé d’accueil. L’autre parent peut prendre le deuxième congé parental jusqu’à ce que l’enfant ait 6 ans (second congé). Si un seul des parents a droit au congé parental, du fait notamment que l’autre parent ne travaille pas, il peut choisir entre le premier et le second congé parental.

ALLOCATIONS FAMILIALES Si vous avez des enfants, vous pouvez prétendre à diverses aides, comme les allocations familiales, l’allocation de rentrée scolaire, l’allocation spéciale supplémentaire pour vos enfants biologiques et adoptifs, l’allocation prénatale, ou encore l’allocation de naissance. Ces deux dernières sont strictement réservées aux mères, donc aux travailleuses frontalières. Aucun droit n’est ouvert sur base du travail du conjoint au Luxembourg. Par contre, l’allocation postnatale peut être demandée par un travailleur ou une travailleuse. Contrairement aux autres prestations, pour les allocations de naissance, il existe des règles anti-cumul. Ainsi, si vous ouvrez droit à une prime de naissance dans votre pays de résidence, vous devez y introduire une demande et faire valoir vos droits. Si vous recevez une prime à la naissance, aucun différentiel par rapport aux trois tranches de l’allocation de naissance luxembourgeoise n’est dû. Si vous travaillez au Luxembourg et que vous élevez seul vos enfants, ou si vous et votre conjoint travaillez au Luxembourg, les prestations familiales seront directement versées par le Luxembourg. Le montant mensuel de l’allocation familiale s’élève à 265 euros par enfant. Il est majoré de 20 euros lorsque l’enfant atteint l’âge de 6 ans, et de 50 euros à ses 12 ans. Si vous travaillez au Luxembourg et que votre conjoint ou un membre de votre ménage travaille en Belgique ou en France ou y perçoit des revenus de remplacement (ex : chômage), vous bénéficiez des prestations familiales en France. Toutefois, si le montant de ces prestations est inférieur à celui que vous auriez touché au Luxembourg, alors, vous percevrez la différence, ce que l’on appelle le complément différentiel.

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PENSION Votre pension de vieillesse vous sera intégralement versée par le Luxembourg si vous avez été frontalier tout au long de votre carrière. Si vous avez travaillé en France, en Belgique ou en Allemagne et au Luxembourg, vous percevez une pension de retraite de chaque État à condition d’avoir cotisé pendant au moins une année (exception pour la France, où une période de cotisation d’un trimestre suffit). Chaque pays calculera et paiera proportionnellement la part qui vous revient. La législation luxembourgeoise exige 120 mois d’affiliation (10 ans) pour que soit ouvert le droit à pension : cela ne veut pas dire que, si vous n’avez pas travaillé 10 ans au Luxembourg, vous ne pouvez pas bénéficier d’une pension luxembourgeoise ! Le Luxembourg prendra en compte, pour le calcul des 120 mois, les périodes d’affiliation dans les autres États membres. L’âge légal pour bénéficier de sa pension luxembourgeoise est fixé à 65 ans. Dès l’âge de 60 ans, tout salarié qui termine sa carrière au Grand-­ Duché peut demander une pension de vieillesse anticipée sous condition qu’il comptabilise une carrière d’assurance obligatoire et / ou assimilée de 40 années. Dès l’âge de 57 ans, tout salarié peut introduire une demande de pension de vieillesse anticipée sous condition qu’il justifie de 40 années d’assurance obligatoire. Dès l’âge de 57 ans, l’obtention d’une préretraite progressive est possible sous conditions, dont, notamment, celle de compM.P. tabiliser 37 années d’assurance obligatoire.


Dossier Santé

COMMENT SE FAIRE SOIGNER AU LUXEMBOURG ? Les salariés frontaliers peuvent se faire soigner au Grand-Duché et être remboursés de ces prestations, sous certaines conditions. Explications. n tant que travailleur frontalier, et donc affilié à la Sécurité sociale luxembourgeoise, vous pouvez vous faire soigner dans votre pays de résidence, mais également au Grand-Duché, en cabinet médical ou à l’hôpital. Vous êtes alors libre de choisir le médecin que vous souhaitez consulter, qu’il soit généraliste ou spécialiste.

inscrire auprès du Centre commun de la sécurité sociale (CCSS). Suite à cette inscription, vous recevrez une carte de sécurité sociale reprenant votre numéro de matricule. Vous devrez la présenter lors d’une visite chez un médecin ou à l’hôpital au Luxembourg, ou encore lors de l’achat de médicaments soumis à ordonnance médicale dans une pharmacie grand-ducale.

À quels avantages ai-je droit ? Dans votre État de résidence, vous profiterez des mêmes conditions, taux et tarifs de remboursement qu’un salarié travaillant dans ce pays. Au Luxembourg, vous bénéficierez des mêmes prestations qu’un résident grand-ducal, qui, rappelons-le, sont généralement plus avantageuses que celles octroyées en Belgique, en France ou en Allemagne. Selon Guichet.lu, le taux moyen de remboursement au Grand-Duché est en effet de 93,7 % actuellement, quand, par exemple, il avoisine 75 % en Belgique. Celui-ci varie toutefois selon les prestations. Il reste possible que certains soins de santé soient davantage pris en charge dans votre pays de résidence qu’au Luxembourg. À cet égard, les frontaliers belges retraités bénéficient d’un régime de faveur. La convention belgo-luxembourgeoise du 24 mars 1994 leur permet en effet d’obtenir un remboursement complémentaire de la part de la Caisse nationale de santé (CNS) luxembourgeoise lorsque les soins sont effec tués en Belgique ou lorsque des ­m édicaments remboursables en Belgique y sont achetés. Ce complément vise à atteindre un taux de remboursement équivalent à celui pratiqué au Luxembourg. En tant que travailleur frontalier, vous avez également la possibilité d’acheter des médicaments soumis à ordonnance dans des pharmacies situées sur le territoire grand-ducal et de bénéf i c i e r d u t i e r s p ay a n t . A i n s i , vo u s p a i e re z ­u niquement au pharmacien la part non prise en charge par la CNS.

Dois-je effectuer certaines démarches dans mon pays de résidence ? En tant que frontalier, vous devez vous inscrire parallèlement auprès de la caisse de maladie de votre lieu de résidence, pour pouvoir recevoir les remboursements des soins de santé octroyés dans votre pays. En Belgique, par exemple, vous devez être inscrit auprès de la mutuelle de votre choix, tandis qu’en France, vous devez être affilié à la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de votre département. Pour ce faire, il faut transmettre le formulaire S1 pour la France et l’Allemagne, ou BL1

Quelles sont les conditions pour pouvoir être soigné et remboursé ? Pour pouvoir bénéficier des soins de santé au Luxembourg aux mêmes conditions qu’un résident luxembourgeois, il faut répondre à une obligation : être affilié à la Sécurité sociale luxembourgeoise. Lorsque vous commencez à travailler au Grand-Duché, votre employeur se charge ­d ’effectuer les démarches nécessaires pour vous

pour la Belgique, fourni par la CNS à la caisse nationale de votre pays. En général, ce document est créé et envoyé automatiquement à votre domicile suite à votre affiliation. Si vous ne l’avez pas reçu dans les 15 jours après la réception de votre déclaration d ’entrée, vous pouvez le demander à la CNS. À noter que, si vous habitez dans la région Grand Est, en France, et que vous n’êtes pas travailleur intérimaire, ce document est envoyé directement à la CPAM concernée, qui vous transmettra ensuite une confirmation d’inscription. Comment être remboursé de mes soins de santé ? Pour profiter du remboursement de vos soins de santé reçus au Luxembourg, vous devez rentrer votre demande à la CNS par voie postale à l’adresse suivante : CNS, Service Remboursements, L-2980 Luxembourg. Vous devez transmettre l’original des mémoires d’honoraires acquittés ou la preuve de leur paiement, sans oublier d’indiquer votre matricule. Il peut s’agir de frais médicaux relatifs à une consultation chez un dentiste, un médecin généraliste ou spécialiste, à une

QU’EN EST-IL POUR LES MEMBRES DE MA FAMILLE ?

Les membres de votre famille peuvent également, dans certains cas, se faire soigner au Luxembourg et bénéficier des mêmes conditions que vous. C’est cependant la législation du pays de résidence qui fixe quelles sont les personnes qui peuvent être co-assurées, et donc avoir droit à ces prestations. Par exemple, si votre conjoint travaille dans votre pays de résidence, les membres de votre famille ne dépendront généralement pas de la Sécurité sociale luxembourgeoise, ils seront à charge de votre pays de résidence.

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hospitalisation, à une analyse médicale, ou encore à des achats de médicaments délivrés en pharmacie sur ordonnance. Il est inutile d’affranchir ce courrier si vous l’envoyez depuis le Luxembourg. Il est néanmoins conseillé de faire une copie des mémoires d’honoraires et des frais médicaux. Si vous recevez des soins de santé dans votre pays de résidence, vous ne devez en aucun cas adresser vos demandes de remboursement à la CNS. C’est vers la caisse de maladie de votre pays de résidence que vous devez vous tourner. Si vous êtes frontalier belge, votre mutuelle transmettra automatiquement vos demandes de re m b o u r s e m e n t à l a C N S , q u i c a l c u l e r a l e ­c omplément auquel vous avez droit et vous le versera. En revanche, si les médicaments ne sont pas remboursables en Belgique, vous devrez demander spécifiquement à votre pharmacien le document CBL et le remettre à votre mutualité belge, qui se chargera de le transmettre à la CNS afin que vous puissiez percevoir un ­éventuel J. R. complément.



Dossier Vie familiale

QUI VA GARDER LES ENFANTS ? Depuis 2016, les frontaliers peuvent profiter du chèque-service accueil au même titre que les résidents. Un dispositif mis en place par l’État qui s’avère précieux lorsque survient le moment de confier son enfant à une structure d’accueil.

orsque les deux conjoints travaillent, il n’est pas toujours simple de concilier vie familiale et vie professionnelle. Et quand il s’agit d’organiser la garde des enfants, de nombreuses questions surgissent. Qui va les garder ? Les grands-­parents peuvent-ils s’en occuper ? À quel rythme ? Faut-il chercher une crèche ou une gardienne à domicile ? À proximité du lieu de résidence ou plutôt à côté du lieu de travail ? Pour quel budget ? Que ce soit auprès d’une maison relais, d’une crèche, d’un foyer ou au domicile d’un assistant parental, environ 50.000 enfants entre 0 et 12 ans fréquentent une structure d’accueil au Luxembourg. Des structures qui peuvent également contribuer à une meilleure intégration de ces derniers, au développement langagier et à une plus grande cohésion sociale. Pour tous les enfants de moins de 13 ans Pour soutenir les familles, l’État luxembourgeois a mis en place le chèque-service accueil (CSA) à destination des parents d’enfants de moins de 13 ans. Cette aide financière prend la forme d’un paiement en nature des gardes d’enfants et de certaines activités extrascolaires. Et depuis 2016, les travailleurs frontaliers peuvent profiter du CSA au même titre que les résidents. En effet, les enfants dont au moins un des parents est issu d’un pays membre de l’UE et employé au Luxembourg peuvent prétendre au CSA, à condition qu’ils bénéficient de l’allocation familiale au Luxembourg et que leur parent soit affilié au Centre commun de la sécurité sociale ou qu’il travaille auprès d’une institution européenne. En pratique, les parents peuvent bénéficier de tarifs réduits dans les crèches, les maisons relais, les foyers et auprès des assistants parentaux, à condition que la structure d’accueil soit

reconnue comme prestataire chèque-service accueil par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse. Jusqu’à 20 heures gratuites Le montant de la participation de l’État et celui de la participation financière des parents sont calculés au cas par cas, en tenant compte de différents critères, comme le revenu du ménage dans lequel vit l’enfant, le nombre d’enfants qui touchent des allocations familiales dans le ménage, le rang de l’enfant dans le groupe familial, le type de la structure d’accueil, les heures d’accueil de l’enfant dans cette dernière, etc. Les enfants entre 0 et 4 ans qui ne sont pas encore scolarisés peuvent bénéficier d’un encadrement gratuit allant jusqu’à 20 heures par semaine pendant 46 semaines sur une année civile. Cette mesure a été mise en place afin de soutenir le développement langagier des jeunes enfants à travers un programme d’éducation plurilingue qui les familiarise avec le luxembourgeois et le français. Cet avantage n’est pas lié à des conditions de revenus, et il est cumulable avec le CSA, qui s’applique alors à partir de la 21e heure d’accueil. Pour les enfants à mi-temps dans l’éducation précoce, ce forfait est réduit à maximum 10 heures gratuites d’encadrement par semaine. À côté de ces structures d’accueil collectif, vous pouvez également opter pour l’assistant parental, qui accueille votre enfant à domicile en journée ou pendant la nuit. Dans ce cas, le dispositif des 20 heures gratuites d’encadrement ne s’applique pas.

enfants (CAE) pour y établir le contrat ou envoyer le formulaire adéquat par courrier. Chaque enfant doit avoir son contrat d’adhésion, valable 12 mois à partir de la signature. Ce contrat doit être renouvelé chaque année avant sa date d’expiration. La participation financière de l’État est plafonnée à 60 heures/semaine, à raison de 6 €/ heure au maximum lorsqu’il s’agit d’une structure d’accueil collectif, et 3,75 €/heure si vous optez pour un assistant parental en journée (7 h-19 h), 4,25 €/heure pour l’accueil durant la nuit (19 h-7 h), les week-ends et les jours fériés. L’État participe en outre à cinq repas principaux par semaine, à concurrence de maximum 4,50 € par repas. La participation de l’État est versée directement au service d’accueil « prestataire du CSA » où est inscrit votre enfant. Pour connaître le montant de votre participation, il existe un barème de la participation parentale. Que vous soyez marié, pacsé ou vivant en concubinage, l’État ne fait pas de différence dans l’établissement du revenu du ménage. Enfin, pour l’accueil des enfants pendant les vacances scolaires, le montant à charge des parents ne peut dépasser 100 € par semaine, repas principaux M. P. non compris.

QUELLE ÉCOLE POUR MON ENFANT ? L’heure est venue de prendre le chemin de l’école ? La très grande majorité des travailleurs frontaliers font le choix de l’enseignement du pays de résidence. Il est toutefois possible de scolariser un enfant dans une école au Luxembourg, mais aucune école luxembourgeoise n’est obligée d’accepter votre enfant. En effet, la scolarisation d’élèves non résidents n’est pas spécifiquement réglée par les textes législatifs. Elle n’est donc pas exclue, mais soumise à la décision des autorités compétentes, généralement motivée par les capacités d’accueil de l’établissement. Pour un non-résident, les parents doivent adresser une demande écrite aux autorités de la commune dans laquelle ils souhaitent faire inscrire leur enfant. Une demande qui doit généralement être motivée (par exemple, par la situation du lieu de travail d’un des parents). Si l’école publique luxembourgeoise est obligatoire et gratuite jusqu’à 16 ans, les communes et les établissements scolaires peuvent exiger des frais de scolarité si les parents ne résident pas sur le territoire de l’établissement.

Rendez-vous à la Caisse pour l’avenir des enfants Comment en profiter ? Les parents non résidents peuvent se présenter à la Caisse pour l’avenir des

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Dossier Vie familiale

FISCALITÉ : À QUELLE SAUCE ALLEZ-VOUS ÊTRE MANGÉ ? La fiscalité est un sujet souvent complexe pour de nombreux travailleurs frontaliers soumis à des réglementations différentes selon leur pays de résidence, leur état civil ou encore selon l’origine et l’importance de leurs revenus. Mieux vaut ne pas négliger certains éléments. ne première règle est à retenir : dans la très grande majorité des cas, le revenu de votre travail est imposé au Luxembourg. « La règle générale, sur base des conventions de non-double imposition signées entre le Luxembourg et ses voisins européens, veut que le salaire soit imposé sur le lieu de l’activité », explique Patrick van Landeghem, expert fiscal. Mais qu’implique réellement le fait d’être imposé à la source par l’Administration des contributions directes luxembourgeoise (ACD) ? L’important choix de la classe d’impôt Il faut savoir que la réforme fiscale instaurée en janvier 2017 a apporté quelques changements quant au traitement réservé aux frontaliers. Avant cette réforme, les contribuables non résidents mariés obtenaient d’office la classe d’impôt 2 (imposition collective), à condition de réaliser plus de 50 % des revenus professionnels du ménage au Luxembourg. L’imposition collective représentait ainsi une différence de traitement entre les contribuables mariés résidents et non résidents en faveur de ces derniers. En effet, pour bon nombre de frontaliers, la déclaration fiscale au Luxembourg n’était pas obligatoire, donc les revenus étrangers n’étaient pas pris en compte pour établir le taux d’imposition. Depuis le 1er janvier 2018, les règles ont changé. Tout contribuable non résident se voit attribuer par défaut la classe d’impôt 1, le barème d’imposition le plus élevé. Il est donc soumis à une imposition individuelle de ses revenus luxembourgeois. S’il est marié ou pacsé, ce même contribuable non résident peut opter, à condition d’en faire la demande, pour une imposition assimilée à la classe d’impôt 2 (imposition collective). Pour cela, il faut qu’il réalise plus de 90 % de ses propres revenus au Luxembourg s’il vit en France ou en Allemagne, et au moins 50 %

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des revenus professionnels du ménage s’il est résident belge. Si le contribuable non résident perçoit un revenu inférieur à 13. 000 € qui ne provient pas du Luxembourg, ce revenu n’est pas pris en compte pour le calcul du seuil des 90 % lors de sa demande d’assimilation au résident. Et si le contribuable travaille en dehors du Grand-Duché pour le compte de son employeur au Luxembourg, les revenus hors Luxembourg peuvent être assimilés aux revenus provenant du Grand-Duché, uniquement dans la limite de 50 jours de travail. Dans ces cas, l’ACD applique un taux global effectif calculé sur base de ses revenus mondiaux, et le contribuable doit obligatoirement rentrer une déclaration d’impôt au Luxembourg.

des conjoints. Si la majorité des revenus proviennent du Luxembourg, il reste sans doute plus intéressant d’opter pour la classe 2. Elle permet au contribuable non résident de bénéficier, tout comme le résident, d’une prise en compte des dépenses spéciales, charges extraordinaires ou encore d’un crédit d’impôt monoparental, qui peut mener à une économie d’impôt. Chaque cas étant différent, il est donc utile de bien analyser sa situation personnelle afin de faire le bon choix d’imposition.

Imposition collective ou individuelle En outre, pour les frontaliers mariés ou pacsés, la réforme fiscale a introduit trois formules d’imposition différentes. La formule actuelle basée sur l’imposition collective des revenus reste la règle générale. Toutefois, les couples peuvent opter pour une imposition individuelle de leurs revenus. Jusque-là, seuls les couples pacsés avaient le choix entre une imposition collective ou individuelle. L’idée est de proposer des formules plus flexibles, plus adaptées à la vie moderne. La réforme fiscale renforce notamment l’autonomie financière de chaque contribuable et ne décourage personne d’exercer une activité professionnelle. Cette imposition individuelle peut encore être assortie d’une réallocation des revenus entre les deux conjoints pour qu’ils soient imposés au même taux. Le cas le plus complexe est celui des non-­ résidents mariés ou en union légale, dont l’un des deux conjoints travaille dans le pays de ­résidence. Le taux d’imposition est désormais fixé en tenant compte de l’ensemble des revenus

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Un Luxembourg plus généreux… Les conventions et accords signés entre le Luxembourg, la France, la Belgique et l’Allemagne permettent aux frontaliers de pratiquer le télétravail depuis leur pays de résidence, respectivement jusqu’à 29, 24 et 19 jours au profit de leur employeur luxembourgeois sans que leur revenu ne soit imposé en France, en Belgique ou en ­Allemagne. « En cas de dépassement du seuil, c’est l’ensemble de la rémunération perçue qui est imposée dans le pays de résidence », note Patrick van Landeghem. Il faut être conscient de ces règles, même si ce n’est pas toujours désavantageux pour un frontalier d’être imposé dans son pays de ­résidence. Par exemple, les barèmes d’imposition sont plus légers en France qu’au Luxembourg. À l’inverse, la Belgique est reconnue pour son niveau de taxation plus élevé. La règle veut aussi que le travailleur frontalier soit affilié à la sécurité sociale luxembourgeoise, à condition qu’il ne preste pas plus de 25 % de son temps dans son pays de résidence. « À mes yeux, en tant que fiscaliste, les textes internationaux ne sont pas mauvais, et même assez clairs. Mais il est tout aussi certain que, sur bien des plans, le Luxembourg est plus généreux que ses voisins et qu’un frontalier préférera profiter des allocations familiales

et cotiser pour sa pension au Grand-Duché plutôt qu’ailleurs », reconnaît l’expert. L’exception Covid-19 À l’heure actuelle, la situation sanitaire liée à la crise du Covid-19 et la mise en place de certaines mesures en vue de lutter contre la propagation du virus ont favorisé, voire rendu nécessaire, la mise en place dans l’urgence du télétravail par un très grand nombre d’entreprises. Jusqu’à fin décembre 2020, les gouvernements respectifs ont d’ailleurs estimé que la situation de crise liée au coronavirus constitue un cas de force majeure et que la présence d’un travailleur à son domicile pour y exercer son activité ne doit pas être limitée. Pendant cette période, tous les frontaliers conservent leurs statuts fiscaux sans avoir à se soucier des dispositions en vigueur dans leur pays de résidence. À l’expiration de ces mesures spéciales, les situations fiscales et sociales des frontaliers continuant à pratiquer le télétravail dépendront à nouveau des réglementations en place. « Concrètement, si une entreprise veut mettre en place un jour de télétravail par semaine, l’affiliation à la sécurité sociale continue de se faire au Luxembourg. Par contre, les règles de 19 (Allemagne), 24 (Belgique) et 29 (France) jours sont dépassées, et le salaire sera imposable dans le pays de résidence. Toutefois, la règle dite de 50 jours permet de quand même bénéficier du régime d’assimilation au ­résident au Luxembourg, et le frontalier n’est pas pénalisé fiscalement puisqu’il pourra rentrer une déclaration au Luxembourg et profiter des déductions fiscales comme un résident. » À partir de deux jours de télétravail par semaine, les conséquences sont par contre plus importantes. L’affiliation à la sécurité sociale se fait dans le pays de résidence, et le salaire est d’office imposable dans M. P. ce même pays.


Dossier Finances personnelles

LES BONS TUYAUX POUR VOTRE ÉPARGNE Quelles sont les solutions d’épargne luxembourgeoises pouvant offrir un avantage aux travailleurs frontaliers ?

es produits d’épargne classiques proposés de part et d’autre des frontières ne sont dans l’ensemble pas fondamentalement différents. Cependant, il existe quelques solutions d’épargne qui, associées à des avantages fiscaux, méritent d’être étudiées par les travailleurs frontaliers. Est-il intéressant d’opter pour un compte épargne au Luxembourg ? Un compte épargne classique, qu’il soit établi dans une banque luxembourgeoise, française ou belge, rémunère actuellement le capital suivant des taux d’intérêt nuls ou quasi nuls. Ils sont en tout cas bien inférieurs à l’inflation. Les spécialistes vous diront donc que garder son épargne sur un compte ou un livret classique ne rapporte pas, bien au contraire. Toutefois, beaucoup se contentent encore aujourd’hui de ces solutions qui garantissent un accès permanent à leur ­capital épargné. Un travailleur frontalier peut librement choisir entre un compte épargne luxembourgeois, belge ou français en fonction du taux le plus attractif et des primes de ­fidélité proposées. Cependant, il ne faut pas s’attendre à des différences notables. Ne pas oublier de déclarer les revenus de l’épargne Le travailleur frontalier a toutefois l’obligation de déclarer dans son pays de résidence tout compte épargne à l’étranger ainsi que les ­éventuels revenus qui y sont liés. Les intérêts engrangés y sont alors fiscalement traités comme un revenu mobilier issu d’un compte épargne traditionnel… En principe. « L’État belge s’est récemment fait tirer l’oreille par la Justice en ­raison d’une différence de traitement fiscal appliqué entre les intérêts des comptes épargne belges et ceux des comptes épargne situés à l’étranger », commente Françoise Jacquet, associée de la fiduciaire ­Kolmio à Steinfort. En Belgique, les intérêts des comptes épargne sont soumis à un précompte mobilier de 15  % avec une exonération de 990 euros par compte épargne. Le fisc belge ne considérait cependant pas les intérêts de comptes épargne à l’étranger comme des intérêts ordinaires, soumis à un impôt de 30 %, sans exonération. « L’État belge a déjà été condamné en 2017 par la Cour de justice européenne pour cette ­discrimination, et en février 2020 par la Cour d’appel d’Anvers. Le ministre des Finances souhaite toutefois contester cette décision. Si des critères analogues à ceux d’un compte épargne belge s­ ’appliquent au niveau de votre compte au Luxembourg, il est recommandé de

demander à bénéficier de l’exonération et du taux de 15 % », précise Françoise Jacquet. L’épargne logement, une solution fiscalement intéressante Le Grand-Duché propose des produits d’épargne spécifiques qui peuvent présenter un intérêt réel tant pour les résidents que les frontaliers. C’est notamment le cas de l’épargne logement. Il s’agit d’une solution qui permet d’épargner en vue de l’achat d’une construction d’une habitation privée, terrain compris, ou de la transformation de son bien immobilier. « L’avantage est que l’épargne logement est fiscalement déductible au niveau de la déclaration luxembourgeoise, explique Nicolas Tomasetig, tax accounting au sein de Kolmio. L’avantage fiscal est plafonné à 672 euros par personne faisant partie du ménage. Si l’un des adultes du ménage a moins de 41 ans au 1er janvier de l’année d’imposition, le plafond est doublé. » Une famille de cinq personnes, sans adulte de moins de 41 ans, pourra déduire 5 x 672 euros aux impôts. Si un des adultes a moins de 41 ans, le plafond est porté à 5 x 1.344 euros, soit 6.720 euros. « Cette solution d’épargne s’avère particulièrement a ­ ttractive pour les jeunes ménages, poursuit l’expert fiscal. Il faut toutefois préciser que l’épargne constituée doit être affectée à l’acquisition ou à la réalisation de travaux qui concerne l’habitation principale des épargnants. »

À plus long terme, le contrat de prévoyance vieillesse Cela n’a rien d’un secret : à moyen ou long terme, les États peineront à subvenir au financement des retraites. Le Luxembourg, comme tous les pays européens, est concerné par cette problématique. Le vieillissement de la population, avec un renversement de la ­pyramide des âges, rend le système des retraites difficilement tenable. Dès lors, au-delà des ­réformes régulièrement envisagées, le gouvernement encourage le développement de l’épargne personnelle, invitant les particuliers à se constituer une pension complémentaire. Dès à présent, chacun peut épargner dans cette perspective en souscrivant à un contrat de prévoyance vieillesse (qui constitue aujourd’hui le troisième pilier de l’assurance-pension). Au-delà de l’intérêt de se constituer une épargne pour ses vieux jours, les primes versées dans le cadre d’un contrat de prévoyance vieillesse peuvent être déduites de l’impôt sur le revenu du bénéficiaire en tant que dépenses spéciales. L’avantage s’applique aux frontaliers qui ont choisi d’être fiscalement considérés comme des contribuables résidents et qui, dès lors, entrent une déclaration fiscale au Grand-Duché. Le ­plafond des primes déductibles est de 3.200 euros par année, peu importe l’âge du souscripteur du contrat. Le plafond maximum autorisé au titre de la déduction fiscale est individuel et

Investir dans un bien immobilier ? Acheter plutôt que louer son bien constitue a ­ ussi pour beaucoup un moyen d’épargner pour leurs vieux jours. La démarche est d’autant plus ­intéressante que le marché immobilier est très dynamique. Un logement acquis aujourd’hui au Luxembourg ou dans une zone proche de la ­frontière devrait continuer à prendre de la valeur dans les années à venir. Le contribuable qui conclut un prêt immobilier pour l’acquisition ou la construction de son habitation principale peut déduire de ses revenus les intérêts débiteurs liés au prêt. L’immeuble peut se situer au Luxembourg ou à l’étranger. Pour en bénéficier, les contribuables non résidents doivent avoir choisi d’être fiscalement considérés comme des contribuables résidents. La déduction des intérêts débiteurs ne peut pas dépasser les ­plafonds annuels suivants : 2.000 euros pour la première année de l’occupation et les 5 années suivantes, 1.500 euros pour les 5 années suivantes et 1.000 euros pour les années suivantes.

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s’établit de manière séparée pour chacun des époux ayant souscrit un contrat. Des conditions pour profiter des avantages Le contrat de prévoyance vieillesse, si l’on souhaite profiter de l’avantage fiscal, doit être conclu pour une durée minimum de 10 ans. L’épargne accumulée est payable au contribuable au plus tôt à l’âge de 60 ans et au plus tard à l’âge de 75 ans. Il est important de préciser que les contrats de prévoyance vieillesse doivent avoir été souscrits auprès d’une compagnie d’assurances ou d’un établissement de crédit agréé au Luxembourg, ou agréé et contrôlé par les autorités compétentes d’un autre État membre de l’Union européenne et habilité à exercer ses activités au Luxembourg. Les produits d’investissement et la politique d’investissement associés au contrat peuvent varier en fonction de l’assureur mais aussi des souhaits du client. Les primes peuvent par exemple être investies dans des fonds ­d’investissement ou être simplement préservées sans placement. Les revenus provenant d’un contrat de prévoyance vieillesse luxembourgeois perçus par un contribuable non résident sont, en principe, S. L. ­imposables dans son pays de résidence.

Octobre


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Société

Comment les Luxembourgeois perçoivent-ils les frontaliers ? Quel est l’attachement pour le Grand‑Duché de ces travailleurs qui jouent à saute-frontière ? Si les stéréotypes peuvent parfois avoir la vie dure, apprenons à les dépasser. e Luxembourg est un pays peu commun. Sur une population résidente de 626.000 habitants, 330.000 ont la nationalité luxembourgeoise. Y vivent aussi environ 95.000 Portugais, 48.000 Français, 23.000 Italiens, 20.000 Belges, 13.000 Allemands, 7.000 Espagnols. À cette population, chaque jour, s’ajoutent quelque 200.000 frontaliers, qui contribuent notamment à la croissance économique du pays. La moitié d’entre eux vient de France, un quart de Belgique et l’autre quart d’Allemagne. Un pays europhile par nature, où les cultures ­s’entremêlent, créant un melting-pot des plus riches auquel il faut ajouter une population ­anglo-saxonne toujours plus importante ainsi que des expatriés en provenance de destinations plus lointaines. Un bouillonnement ­interculturel qui n’empêche pas les stéréotypes d’émerger et de circuler au quotidien. N’ayez plus peur des frontaliers… Difficile pourtant de trouver des études récentes relatives à la perception qu’ont les Luxembourgeois des travailleurs frontaliers. Si l’on remonte dix ans en arrière, le Centre d’étude et de ­formation interculturelles et sociales (Cefis) avait mené une enquête auprès de 1.006 résidents âgés de 15 ans et plus pour connaître la perception qu’ils avaient des travailleurs frontaliers. Il en ressortait que, pour 84 % des répondants, l’économie luxembourgeoise dépendait des frontaliers ; 74 % affirmaient être d’accord pour dire que les frontaliers profitaient du Luxembourg ; 73 % s’accordaient autour du fait que les frontaliers ne faisaient pas d’efforts pour parler le luxembourgeois ; enfin, 70 % pensaient que, en dehors du travail, les frontaliers ne s’intéressaient pas au Luxembourg. Toutefois, aux yeux des résidents, le frontalier ne constitue pas une menace, pas plus hier qu’aujourd’hui, d’ailleurs. En effet, seulement 25 % des répondants à cette enquête affirmaient que la présence des frontaliers pouvait représenter un risque pour l’identité nationale. Deux tiers de la population déclaraient ne pas être

d’accord avec l’idée que les frontaliers prennent le travail des Luxembourgeois. « Le modèle du ‘frontalier menace’ est surtout le fait de catégories sociales fragilisées, qui se sentent elles-mêmes ­menacées et donc plus perméables aux stéréotypes qui peuvent alimenter ce sentiment », concluaient les auteurs de l’enquête. Nécessaires à la croissance La perception qu’ont les Luxembourgeois des frontaliers est bien éloignée du sentiment que peuvent nourrir les Suisses à l’égard de ceux qui, chaque jour, viennent travailler dans leur pays. « Que ce soit en matière de chômage ou de dumping salarial, les frontaliers en Suisse, et plus spécifiquement dans les cantons de Genève et du Tessin, sont tenus pour responsables de nombreux maux et accusés de tirer profit de la situation, écrivaient en 2019 Isabelle Pigeron-Piroth et Christian Wille, chercheurs à l’université du Luxembourg, en introduction de la publication Borders in Perspective. Au Luxembourg, les ­frontaliers sont plutôt considérés comme des ‘étrangers familiers’, nécessaires à la croissance économique, mais pouvant potentiellement constituer une ‘menace’ pour la langue et la culture luxembourgeoises. » Le salaire ainsi que le manque d’emplois dans les régions frontalières constituent en effet les premières motivations pour venir travailler au Luxembourg. Parmi les motivations secondaires évoquées dans un portrait statistique des frontaliers établi par Isabelle Pigeron-Piroth, on trouve aussi l’environnement international qui est proposé, les conditions de travail ou encore l’intérêt du travail. Le frontalier est « attaché » au Luxembourg Du point de vue de frontalier, le Luxembourg ne s’apparente toutefois pas uniquement à un gagne-pain. Un sondage TNS réalisé pour l’Asti en janvier dernier sur un échantillon de 500 travailleurs frontaliers en provenance de la France, de la Belgique et de l’Allemagne s’est intéressé à leur attachement au Grand-Duché.

Les résultats de l’enquête confirment qu’ils choisissent de travailler de l’autre côté de la frontière pour bénéficier d’un meilleur salaire et de perspectives d’emploi plus intéressantes. Ils révèlent aussi que la vision qu’ils ont du Luxembourg est globalement positive. Les mots qui ressortent le plus pour décrire le pays sont « multiculturel » (22 %), « riche » (19 %) et « beau » (19 %). Ils lui attribuent aussi d’autres qualités : accueillant (11 %), attractif (8 %), agréable (7 %), sûr (5 %) et propre (3 %), notamment. Par ailleurs, 88 % des sondés déclarent être attachés au Luxembourg. Selon l’Asti, l’attachement au Luxembourg se renforcerait au fil du temps : « Les frontaliers plus anciens et plus âgés indiquent avoir davantage de contacts avec la société luxembourgeoise et se sentir plus liés au pays car, avec le temps, ils se sont fait des amis qui vivent au Luxembourg. » « Sympathiques », « accueillants » mais « distants » Les frontaliers répondant au sondage TNS commandé par l’Asti ont été invités à décrire les Luxembourgeois au moyen d’un ou deux mots. Il en ressort que plus de la moitié des frontaliers ont une vision positive des Luxembourgeois, les jugeant « sympathiques » (21 %), « accueillants » (11 %), « ouverts » (8 %), « compétents » (4 %) ou encore « détendus » (3 %). Des qualificatifs moins élogieux ont été exprimés par un tiers des répondants, qui considèrent les Luxembourgeois comme « distants » (14 %), « antipathiques » (6 %), « hautains » (5 %) ou encore « fiers » (5 %). Reconnaissons qu’il n’est toutefois pas aisé d’exprimer un sentiment à l’aide de seulement deux mots. Une fois qu’on laisse plus de latitude aux frontaliers pour qualifier leurs voisins, on peut mieux apprécier les nuances. Ce sont « des personnes qui ont le sens de l’hospitalité ». Ils sont « aimables, respectueux et polis ». Pour beaucoup de frontaliers, les Luxembourgeois sont considérés comme étant un « peuple froid de prime abord, mais très accueillant après avoir fait connaissance ». « Il suffit de dire Moien, et cela va déjà mieux », commentait un autre. S. L.

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L’INTÉGRATION AU  QUOTIDIEN La langue utilisée reste en effet la principale pierre d’achoppement entre frontaliers et Luxembourgeois. Si la plupart des Luxembourgeois peuvent aisément s’exprimer dans plusieurs langues, « la non-pratique du luxembourgeois est certainement le verrou le plus fort empêchant d’avoir une relation plus profonde avec un respect mutuel », résumait un autre sondé. Si les Luxembourgeois considèrent que les frontaliers font peu d’efforts pour apprendre la langue nationale, 82 % de ces derniers déclarent « comprendre au moins un peu le luxembourgeois », dont 38 % le comprennent bien ; 58 % savent parler au moins un peu le luxembourgeois, parmi lesquels 26 % déclarent le parler bien. Si les stéréotypes ont parfois la vie dure, il faut cependant pouvoir s’en détacher (et même lutter contre leur propagation) au regard d’une vie quotidienne qui se déroule sans réelles tensions et même dans un esprit de solidarité nationale transfrontalière, comme lors de la crise du Covid-19, qui a nécessité la mobilisation des nombreux frontaliers travaillant dans le secteur hospitalier. Luxembourgeois, résidents étrangers, frontaliers belges, français et allemands ont finalement beaucoup à partager dans ce pays qui est un modèle d’intégration culturelle sous l’effet d’une économie florissante. Réunis autour d’intérêts communs, ils ont tout à gagner à apprendre à se connaître.

82 % comprennent au moins un peu le luxembourgeois dont 38 % le comprennent bien 58 % savent parler au moins un peu le luxembourgeois dont 26 % déclarent le parler bien

Octobre


Communication

Dix phrases pour vous faciliter le quotidien... en luxembourgeois

de Dicks e u g n la sage de la is t n uotidien. e r q p u p a a s l’ , e d g ta or prime ab reux avan e b d m e o il n ic e f d Dif conférer t n a t r u o peut p « Pourquoi apprendre le luxembourgeois ? Le français et l’anglais sont amplement suffisants ! » Ce discours, vous l’avez déjà certainement entendu, en particulier de la part des frontaliers. Si l’on en croit une étude menée par le ministère de l’Éducation nationale en 2018, 98 % de la population luxembourgeoise parle le français, 80 % l’anglais et 78  % l’allemand. Le luxembourgeois est utilisé par 77 % des 626.108 habitants (au 1er janvier 2020), dont une proportion d’étrangers de 47,4 %. Or, selon un sondage mené en 2018 par TNS Ilres auprès de 1.053 personnes, près de trois résidents luxembourgeois sur quatre assurent parler les trois langues nationales. Dans le monde du travail, c’est la langue de Molière qui est la plus plébiscitée. Elle n’est devancée que dans l’enseignement et l’administration publique, des domaines où le luxembourgeois reste la langue la plus utilisée. Des données qui confirment le multiculturalisme et le multilinguisme du pays. Une meilleure intégration Pourtant, si, dans les faits, il semble plus intéressant de parler le français, l’allemand, voire l’anglais, le luxembourgeois jouit du statut de langue nationale, là où les autres disposent de celui de langue administrative. Apprendre le luxembourgeois lorsqu’on est frontalier confère de nombreux avantages dans la vie quotidienne et permet de faire montre d’une volonté d’intégration dans la communauté locale. Une enquête

publiée il y a quelques mois par l’Association de soutien aux travailleurs immigrés (Asti) révèle que 90 % des sondés estiment que l’intégration suppose que l’on parle une des trois langues du pays. Parmi ces sondés, 80 % estiment même qu’il doit s’agir du luxembourgeois. « Si j’ai décidé d’apprendre le luxembourgeois, c’est avant tout pour faciliter mon intégration dans la vie privée, confirme Frédéric, qui travaille dans le secteur bancaire depuis bientôt trois ans. Au début, lorsque je devais me rendre dans une administration, j’étais gêné de répondre en français quand on s’adressait à moi en luxembourgeois. Lors de mes cours de sport, j’étais entouré de Luxembourgeois qui parlaient entre eux, je me sentais quelque peu exclu de leurs conversations. Dans mon cadre professionnel, par contre, l’anglais et le français sont amplement suffisants. » Pour remédier à cela, le frontalier a choisi de suivre des cours privés. « Après une trentaine d’heures de cours, j’étais capable d’avoir une discussion basique. Les locaux apprécient souvent quand je fais l’effort de m’exprimer d’abord en luxembourgeois. » Une nécessité pour devenir fonctionnaire Parler la langue de Dicks offre aussi un avantage dans la recherche de travail. Si elle est rarement obligatoire dans le secteur privé, sa pratique reste un atout demandé par de plus en plus d’employeurs. En revanche, si les ressortissants de l’Union européenne ont accès à différents emplois dans la fonction publique depuis 2009 (à l’exception des secteurs de la police et de

Moien. Ech heeschen (…) Bonjour. Je m’appelle (…)

l’armée), l’une des conditions pour obtenir un poste de fonctionnaire est de maîtriser les trois langues administratives (luxembourgeois, français et allemand). Les candidats doivent donc passer l’épreuve des langues, après l’examen-­concours. Le contrôle de la connaissance des trois langues est assuré par l’Institut national d’administration publique (Inap).

L’INSTITUT NATIONAL DES LANGUES

LES INSTITUTIONS PUBLIQUES

L’INL est un acteur incontournable pour apprendre le luxembourgeois. Le prix ? 410 euros pour un module de 10 cours (cinq fois deux cours de 50 minutes).

Pour permettre à leurs habitants de s’intégrer plus facilement, de nombreuses Communes organisent des cours de luxembourgeois. La Ville de Luxembourg, par exemple, propose des cours adaptés à différents niveaux (50 euros les 55 heures de cours). Des organismes publics, comme l’Asti ou le Clae, proposent aussi des leçons.

410 €

8 h

50 €

55 h

Ech schwätzen e bësse Lëtzebuergesch. Je parle un peu luxembourgeois.

Wéi geet et dir? Comment vas-tu ?

Mir geet et gutt, an dir? Je vais bien, et toi ?

Ech sichen de Parking. Je cherche le parking.

Wat kann ech fir Iech maachen? Que puis-je faire pour vous ?

Kënnt Dir wannechgelift widderhuelen? Pouvez-vous répéter, s’il vous plaît ?

Kënnt Dir wannechgelift méi lues schwätzen?

DES PRESTATAIRES PRIVÉS De nombreuses entreprises proposent des formules pour apprendre le luxembourgeois. C’est le cas notamment de Prolingua ou Berlitz. Comptez 2.500 euros HT pour 30 heures de cours individuels chez Prolingua, contre 660 euros les 10 leçons de 45 minutes pour Berlitz. Le portail 30 h lifelong-learning.lu présente une offre complète de cours assurés par des organismes privés et publics.

2.500 €

660 € 7,5 h

2020

Je suis vraiment désolé.

Et si l’on veut devenir Luxembourgeois ? Cette pratique de la langue nationale est également une condition sine qua non si l’on veut acquérir la nationalité luxembourgeoise. Le candidat à la naturalisation doit en effet réussir l’examen d’évaluation linguistique (« Sproochentest ») auprès de l’Institut national des langues (INL). Cet examen porte sur le niveau A2 en expression orale et sur le niveau B1 en compréhension orale. Pour l’expression orale, le niveau exigé correspond à une conversation basique : se présenter, demander son chemin, faire des courses, demander des nouvelles de quelqu’un, etc. En ce qui concerne la compréhension orale, il s’agit de pouvoir comprendre des sujets de la vie quotidienne, au travail, entre amis, au sport, à la télévision, etc. En cas de succès à l’examen, les frais d’inscription à l’épreuve et aux cours de langue luxembourgeoise sont remboursés par l’État. A.B.

LES COURS DE LANGUE AU BANC D’ESSAI Depuis quelques années, la demande des frontaliers pour apprendre le luxembourgeois a explosé. Voici quelques formules, payantes et gratuites, pour progresser sur le chemin de la maîtrise de la langue nationale.

Et deet mir wierklech leed.

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Pouvez-vous parler plus lentement, s’il vous plaît ?

Wéi seet een dat op Lëtzebuergesch? Comment dit-on cela en luxembourgeois ?

LE LUXEMBOURGEOIS EN LIGNE

CAFÉ DES LANGUES

Vous n’avez pas le temps de suivre des cours ? Il existe de nombreuses plateformes d’e-learning. C’est le cas de Learn Luxembourgish, qui donne des cours via Skype. Comptez entre 200 et 250 euros les 8 heures de cours. La Ville de Luxembourg met aussi à disposition gratuitement des leçons en MP3 sur son site. Des applications comme Aurelux et BattaKlang, disponibles sur Google Play et l’App Store, permettent aussi d’apprendre le luxembourgeois au travers de jeux.

8 h

250 €

Autour d’un verre ou d’un repas, rencontrez de nouvelles personnes et apprenez une nouvelle langue de manière conviviale. Plusieurs associations, comme la Kulturfabrik ou la Maison des associations, ont notamment mis en place ces événements.

FREE


Marché résidentiel

RÉPERCUSSIONS EN CHAÎNE L’évolution des prix au Luxembourg et au niveau des régions frontalières rend l’accès à la propriété de plus en plus difficile pour les ménages dont les membres ne sont pas salariés au Grand-Duché. Un phénomène d’exode est alors constaté. « On voit un afflux de personnes venant du Luxembourg s’installer à la frontière, tandis que les ménages locaux bougent vers des zones situées à une trentaine de kilomètres de la frontière », explique Christophe Borbiconi, gérant de l'agence Borbiconi Immobilier à Ottange. En Belgique, les ménages ne disposant pas d’un ou deux salaires luxembourgeois doivent de plus en plus envisager des biens plus éloignés de la frontière et de l’autoroute. La zone frontalière souffre d’autres répercussions liées à la proximité du Luxembourg et à l’augmentation des frontaliers au sein de la population. « Je pense notamment au secteur des crèches, avec de nombreuses structures belges obligées de fermer parce qu’il est économiquement plus intéressant pour les travailleurs frontaliers de placer leur enfant dans un établissement luxembourgeois afin de profiter des aides », commente la notaire Aurore Fourniret, notaire établie à Virton (BE).

D’Arlon à Thionville, la hausse des prix de l’immobilier est nette dans les zones frontalières, sous l’effet notamment d’une demande qui reste supérieure à l’offre. Les résidents luxembourgeois, à la recherche de plus d’espace, n’hésitent pas non plus à s’établir en Grande Région.

Pression accrue Dans la région d’Arlon et celle de Thionville, on trouve des biens immobiliers beaucoup plus accessibles qu’au Grand-Duché. Mais là aussi, le montant moyen des transactions suit une courbe ascendante. « L’attractivité du Luxembourg se traduit aussi dans les zones frontalières. De plus en plus de résidents belges travaillant au Luxembourg cherchent à s’installer à proximité de la frontière, où les biens sont proposés à des prix bien plus raisonnables que ceux pratiqués au Grand-Duché », commente Aurore Fourniret, notaire établie à Virton (BE). Hausse des prix Par exemple, sur la commune très courue d’Attert, le prix médian des ventes réalisées est passé de 245.000 euros en 2017 à 325.000 euros en 2019, soit une hausse de 33 % sur deux ans. Dans la commune belge de Musson, plus au sud, le long de la frontière française, le prix médian est passé de 170.000 euros à 265.000 euros, soit une hausse de près de 60 % en deux ans. À Arlon, la hausse constatée est plus limitée. Le prix médian a évolué de 245.000 euros en 2017 à 278.000 euros en 2019. « Cette moindre hausse à Arlon s’explique notamment par la nature de l’offre, avec des biens plus anciens et situés en ville, qui sont aujourd’hui moins recherchés par les travailleurs frontaliers », explique Aurore Fourniret. Les travailleurs frontaliers belges et français cherchent avant tout des biens situés à proximité des grandes voies de communication. L’enjeu est d’allier confort de vie pour la famille et de limiter les temps de trajet. En Belgique, la tendance haussière

des prix de vente remonte ainsi progressivement par la E411 de plus en plus loin dans les terres. Elle a gagné Habay (avec une hausse du prix médian de 17 % entre 2018 et 2019), Léglise et même Neufchâteau, situées en Ardenne. Exode luxembourgeois « Le long de la frontière franco-luxembourgeoise, d’Audun-le-Tiche à Hettange-Grande en passant par Thionville, on a assisté à une hausse des prix de 10 à 30 % sur les deux dernières années, commente Christophe Borbiconi, gérant de l’agence Borbiconi Immobilier à Ottange. On assiste à un double mouvement. D’une part, les travailleurs frontaliers habitant Metz ou Nancy cherchent à se rapprocher de la frontière, pour profiter d’un meilleur confort de vie avec des temps de trajet plus limités. D’autre part, de nombreux résidents luxembourgeois, notamment des familles de nationalité portugaise, cherchent à revendre leur appartement au Luxembourg pour s’installer de l’autre côté de la frontière, dans un bien plus spacieux et plus confortable. » Selon l’agent, cet exode pourrait être accentué en raison d’un effet Covid-19. En effet, la crise traversée et le confinement poussent les résidents luxembourgeois à chercher des biens à la campagne, plus spacieux, avec un jardin. Souvent inaccessibles au Grand-Duché. Du côté de Thionville, le prix d’achat médian pour une maison est de 326.000 euros selon le baromètre immobilier des notaires. Il a augmenté de 20 % sur un an et 36 % sur les cinq dernières années. Sur Hettange-Grande, le prix médian pour une maison est de 305.000 euros (+32,8 % en cinq ans). « Aujourd’hui, les prix autour de la frontière rivalisent avec ceux pratiqués au niveau de Metz et sont même dans certains cas au-dessus  », poursuit ­Christophe Borbiconi. Et même si l’on continue à construire de l’autre côté de la frontière, en Belgique comme en France, l’offre peine à suivre la hausse d’une demande qui ne fait que confirmer l’attractivité S. L. économique du Grand-Duché.

Évolution du prix médian des maisons à la frontière Belgique

France : entre 2019-2020 Belgique : entre 2017-2019

184.500 €

France

256.500 € 235.000 €

187.500 €

265.500 €

325.000 €

278.500 €

+56,1 %

190.000 €

153.300 €

+32,6 % +19,5 %

+20,6 % +12,1 %

Longwy

326.000 €

305.000 €

+13,6 %

+8,5 %

+7,1 %

Martelange

Aubange

+5,1 % Audun-le-Tiche

Metz

+4,6 %

+3,6 % Nancy

Messancy

Arlon

Hettange-Grande

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Attert

Sources : Fednot et barometre.immobilier.notaires.fr

ls sont de plus en plus nombreux à travailler au Luxembourg, sans pour autant y résider. La faute à des prix de l’immobilier qui deviennent de plus en plus prohibitifs et qui empêchent des résidents d’accéder à la propriété. L’effet d’un déficit de l’offre face à une demande particulièrement soutenue. Qu’en estil dans les zones frontalières ?

DU SIMPLE AU DOUBLE Les prix pratiqués en France ou en Belgique sont sans commune mesure avec ceux des biens situés de l’autre côté de la frontière. À Steinfort, une maison dotée de trois chambres pour une surface de 135 m2 a récemment été vendue pour 975.000 euros. Dans la région d’Arlon, les maisons individuelles dotées de trois chambres, dans la gamme de prix la plus élevée, s’affichent autour 450.000 euros. Si les deux entités ne sont séparées que d’une poignée de kilomètres, les prix passent donc facilement du simple au double. Pour comparer, il est cependant intéressant de prendre en compte l’ensemble des coûts liés au bien, et notamment les frais d’enregistrement, qui s’élèvent en Wallonie à 12,5 % sur le prix d’achat, avec abattement fiscal sur la première tranche de 20.000 euros, ou encore la taxe foncière annuelle (exemple : pour une maison de 180.000 € les frais d’enregistrement s’élèvent à 22.500 € puis 2.500 € en retirant l’abattement fiscal). Au Luxembourg, par exemple, les droits d’enregistrement s’élèvent au maximum à 7 %.

« ON NE NÉGOCIE PLUS LES PRIX » Dans les zones frontalières française et belge, les biens mis en vente partent le plus souvent au prix affiché, pour peu que celui-ci corresponde à celui du marché. « Si, par le passé, on pouvait encore essayer de négocier le prix, c’est de moins en moins le cas. Ce sont les maisons clé sur porte, où l’on peut directement poser ses cartons et vivre, qui partent le mieux. L’intérêt est moins important si le bien implique des travaux de rénovation importants », explique Aurore Fourniret. Dans le contexte actuel, l’accès à la propriété à proximité des frontières peut constituer une bonne opération. En effet, tant que le Luxembourg sera un grand pourvoyeur de main-d’œuvre, les prix devraient poursuivre leur hausse. Si l’on construit des deux côtés de la frontière, la difficulté de trouver des terrains pour y établir des projets fait qu’il restera difficile d’équilibrer l’offre et la demande.

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Octobre 2020


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Idées de sorties

À INSCRIRE À VOTRE AGENDA 5 LE LOKALE MAART D’ETTELBRUCK

Cet événement très populaire pour celles et ceux qui aiment consommer bon et local, et organisé par l’association Lët’z Go Local, offre chaque printemps l’opportunité unique de découvrir les grands classiques de l’artisanat grand-ducal, tout comme les nouveautés en la matière. Il permet aussi d’échanger avec les acteurs passionnés du secteur (artisans, viticulteurs, artistes…), d’en apprendre plus sur les traditions du pays et de passer un moment convivial en famille ou entre amis… Se déroulant sur un week-end au Däichhal d’Ettelbruck, il s’agit du plus grand rendez-vous en la matière au Luxembourg. www.letzgolocal.lu

Tout au long de l’année, du nord au sud, le Grand-Duché foisonne d’événements culturels et gastronomiques. Le reflet d’un pays qui célèbre ses traditions, offre une scène à de nombreuses formes d’expression et donne une grandre place aux influences représentées dans sa population. Voici une sélection de 10 événements incontournables à insérer dans votre agenda.

LA NUIT DES MUSÉES

LES CONGÉS ANNULÉS

1

Tous les ans depuis 2001, les musées de la capitale ouvrent leurs portes jusqu’à 1 h du matin pour une nocturne automnale, accessible à tous et consacrée à l’art, à l’Histoire, à la nature et à la culture… Tout au long de la soirée, les visiteurs profitent des nombreux ateliers et expositions au sein des établissements participants : le Casino Luxembourg, le Lëtzebuerg City Museum, le Musée national d’Histoire et d’art et la Villa Vauban dans le centre-ville, le Mudam et le Musée Dräi Eechelen au Kirchberg, et le Musée national d’Histoire naturelle dans le quartier pittoresque du Grund… www.museumsmile.lu

LA STEAMPUNK CONVENTION

2

Voilà un événement qui stimule l’imaginaire et invite au dépaysement ! Manifestation phare de la rentrée dans le sud du pays, la Steampunk Convention célèbre chaque année cette culture pleine de mystère et de fantaisie qu’est le steampunk, un courant de sciencefiction mêlant machinerie à vapeur, esthétique victorienne, rouages métalliques et autres créatures mystérieuses… Le tout lors d’un week-end familial, dans le décor forestier unique du Fond-de-Gras. Spectacles, concerts, costumes et émerveillement au programme ! www.minettpark.lu

3

Le festival indie-rock par excellence, dans un des lieux les plus atypiques de la ville, que constitue le centre culturel des Rotondes, à Bonnevoie. À chaque année sa thématique festive et son identité propre, mises en scène tant sur la gigantesque terrasse industrielle du lieu que sur les scènes intérieures et extérieures. Avant et après chaque concert, ou presque, des DJ sets et l’équipe de la Buvette permettent de s’ambiancer juste comme il faut. Ce festival pointu, qui permet de découvrir les talents de demain, locaux et internationaux, a de plus un atout indéniable : il a lieu tout au long du mois d’août – d’où son nom. Une période plutôt calme dans tout le reste de la capitale… www.rotondes.lu

LE FESTIVAL E-LAKE

6

LE BAZAR INTERNATIONAL

Le multiculturalisme du pays incarné par un grand événement populaire et festif chaque hiver, voilà ce qu’est l’immanquable Bazar International ! En 2019, pas moins de 65 nations étaient mises à l’honneur lors de la 59e édition, durant laquelle les visiteurs ont pu découvrir des spécialités culinaires et des objets artisanaux du monde entier à Luxexpo The Box, au Kirchberg. De plus, on y consomme pour la bonne cause : les sommes récoltées sont redistribuées à des œuvres caritatives qui luttent contre la pauvreté. www.bazar-international.lu

4

Initialement point de ralliement pour les amatrices et amateurs de musique électronique, le festival e-Lake fédère aujourd’hui tous les mélomanes et fêtards autour de nombreux styles musicaux : pop, hip-hop, rock’n’roll, folk punk, trance, house, techno… Lors de cet événement gratuit de trois jours, un large panel de talents locaux, régionaux et internationaux est mis à l’honneur dans le cadre exceptionnel du lac d’Echternach. De plus, un camping et un réseau de navettes permettent aux festivaliers de profiter pleinement et en toute sécurité de cette expérience unique. www.e-lake.lu

LE FESTIVAL SONIC VISIONS

7

Le festival Sonic Visions, organisé chaque année à la Rockhal d’Esch-Belval, est bien plus qu’une occasion de découvrir et d’apprécier de nombreux talents musicaux sur scène : l’événement réunit l’ensemble des disciplines mises en avant avec le Rocklab et combine les deux activités principales de la célèbre salle de concert : l’organisation de shows live, bien sûr, avec la promotion d’artistes émergents, mais aussi un centre de ressources et un incubateur pour les professionnels du secteur. Ces derniers s’y rencontrent, transmettent leur savoir au public et échangent avec lui sur tous les aspects de l’industrie musicale. www.rockhal.lu

Note : Ces événements peuvent subir des modifications quant à leur déroulement ou leur tenue en fonction de l’évolution du Covid-19.

28

8

WINE TASTE ENJOY À LA MOSELLE

Il n’est pas rare de l’ignorer : le Luxembourg possède bel et bien une terre de vins et de crémants de grande qualité, et les nombreux villages et villes qui jalonnent le cours de la Moselle sont là pour en attester. Ils regorgent de maisons viticoles réputées, tenues par des passionnés qui produisent les crus que l’on retrouve autant dans les commerces que sur les meilleures tables. Chaque année à la Pentecôte, vignerons, caves et autres distilleries ouvrent leurs portes pour l’événement Wine Taste Enjoy, qui permet aux visiteurs de se familiariser avec ce terroir exceptionnel, de goûter de nombreuses productions lors de dégustations conviviales et de faire le plein d’emplettes gourmandes… www.visitmoselle.lu

LE LUXEMBOURG CITY FILM FESTIVAL

En une décennie, le LuxFilmFest s’est fait une jolie place dans le circuit des festivals dédiés au 7e art et rassemble chaque année toujours plus de passionnés et de professionnels. Durant deux semaines, avant-premières, films en compétition et événements sociaux s’enchaînent à un rythme effréné, plongeant les festivaliers dans un véritable tourbillon cinématogra­ phique. Mais le Luxembourg City Film Festival s’intéresse aussi à l’innovation créative, et plus particulièrement à la réalité virtuelle, qu’il met en lumière dans un pavillon dédié depuis déjà plusieurs années… Enfin, la manifestation affiche un caractère pionnier et une volonté forte d’ouverture, de tolérance, d’engagement et de pédagogie. www.luxfilmfest.lu

9

LE BLUES’N JAZZ RALLYE

Chaque année, ce fameux marathon urbain de jazz et de blues reste l’un des grands rendez-vous musicaux du calendrier estival de la capitale ! Reconnu internationalement, le festival – qui a soufflé ses 25 bougies en 2019 – attire des milliers d’amateurs de musique éclectique, d’excellence et de convivialité dans les quartiers pleins de charme du Pfaffenthal, de Clausen et du Grund. Lors d’une folle nuit blanche, ce sont des dizaines de musiciens renommés qui se produisent en live dans les cafés, clubs et restaurants de la vieille ville, ainsi que sur des scènes en plein air, nichées au pied des remparts de l’ancienne forteresse inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco. Sans oublier F.R. les nombreuses échoppes gourmandes ! www.luxembourg-city.com

10

Octobre


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Quiz sur le Luxembourg

LE SAVIEZ-VOUS… VICTOR HUGO A VÉCU À VIANDEN

*

Lors de son exil politique, l’auteur des Misérables a vécu plus de deux mois à Vianden durant l’été 1871. Il est désormais possible de visiter la maison où il a vécu : cette dernière a été transformée en musée et permet de se plonger dans l’univers de l’écrivain. Infos : www.victor-hugo.lu

? …

vie

n

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Connaissez-vous le Grand-Duché ? Pour chaque question, sélectionnez la proposition qui vous semble correcte et découvrez la bonne réponse en bas de la page.

Festival du film francophone d’Angoulême en France, BFI London Film Festival en Grande-Bretagne, Internationale Filmfestspiele Berlin en Allemagne... Quel est le festival dédié au 7e art qui est organisé au Luxembourg ?

Quel jour a lieu la Fête nationale ?

Le pouvoir exécutif appartient au Grand-Duc. Quel est son prénom ?

a.

c.

9

5

Xavier

a.

Quelle est la superficie totale du Grand-Duché ? 978 km

c.

5.638 km2

3

Armoiries de l’État, drapeau luxembourgeois et hymne national

6 Le Luxembourg est entouré de trois pays, lesquels ?

a.

a.

« LUCILINBURHUC »

La Petite Suisse

Le nom de Luxembourg signifie « petit château ». Sa forme latine, « Lucilinburhuc », apparaît pour la première fois en 963 dans une charte d’échange, exposée au Lëtzebuerg City Museum, dans laquelle le comte Sigefroid acquiert un castel appelé « Lucilinburhuc ». Le Luxembourg est le dernier grand-duché existant au monde. Infos : www.luxembourg-city.com

La Petite Forêt-Noire

10 Que signifie la devise nationale « Mir wëlle bleiwe wat mir sinn » ? Nous voulons souffler sur les blés

b. Nous voulons chanter sous la pluie c.

Allemagne, Belgique et France

Nous voulons rester ce que nous sommes

b. Allemagne, Pays-Bas et France c.

Luxembourgeois, français et anglais

Belgique, France et Suisse

7

TROIS PRÉSIDENTS LUXEMBOURGEOIS DE LA COMMISSION EUROPÉENNE

Quelle proposition ci-dessous n’est pas une spécialité luxembourgeoise ? a.

On compte trois présidents luxembourgeois de la Commission européenne depuis la fondation de l’Union européenne : le libéral Gaston Thorn (1981-1985) et les chrétiens-sociaux Jacques Santer (1995-1999) et Jean-Claude Juncker (2014-2019). Tous trois furent précédemment Premiers ministres avant leur mandat européen. Infos : www.luxembourg.public.lu

Bouneschlupp

b. Knäckelbröb Kniddelen

3

3) a

Réponses

4) c

5) c

6) a

7) b

Pour connaître l’histoire du pays : www.luxembourg.public.lu

c.

2) b

b. Luxembourgeois, finnois et allemand c.

c.

a.

Quelles sont les trois langues administratives du pays ? Luxembourgeois, français et allemand

a.

b. La Petite Reine

b. Gromperekichelcher, bretzel et boxemännchen

2

b. 2.586 km2 c.

Melusina, Gëlle Fra et Schueberfouer

a

a.

Comment est souvent désignée la région du Mullerthal ?

Quels sont les trois symboles nationaux ?

2

Festival du film à Luxembourg

23 juin

b. Guillaume c.

Film Festival Luxembourg City

b. Luxembourg City Film Festival

4 avril

b. 9 mai c.

Henri

a.

Le petit village de la Moselle luxembourgeoise, Schengen, situé au tripoint Luxembourg-FranceAllemagne, est devenu le symbole de la libre circulation des personnes et des biens, et de la suppression des frontières en Europe puisque la Commune a accueilli la signature du célèbre accord de Schengen en juin 1985. Infos : www.luxembourg.public.lu

1)

a.

8

4

1

L’ACCORD DE SCHENGEN SIGNÉ AU LUXEMBOURG

30

Octobre

8) b

9) a

10) c


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