Green economy NOVEMBRE 2021
INTERVIEW
Luc Frieden, avocat du réalisme – DOSSIER
Les 10 commandements de la Place – COMMANDEMENT 1
Raison d’être COMMANDEMENT 2
Impacts ESG COMMANDEMENT 3
Gouvernance COMMANDEMENT 4
Reporting COMMANDEMENT 5
Innover COMMANDEMENT 6
Créer de la valeur partagée COMMANDEMENT 7
Zéro émission nette COMMANDEMENT 8
Économie circulaire COMMANDEMENT 9
Droits de l’Homme COMMANDEMENT 10
Collabor’acteurs
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Édito #Actgreen
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Stop au bla-bla Le 15 février ? Comme le jour où le Luxembourg a épuisé son budget planétaire de ressources biologiques pour 2021, se positionnant ainsi à la deuxième place derrière le Qatar. Susan Aitken, responsable politique à Glasgow, ville qui accueille la COP26 sur le climat, affirmait : « Si nous avions besoin d’un rappel de l’urgence climatique et écologique à laquelle nous sommes confrontés, le Jour du dépassement de la Terre s’en charge. » Cette 26e conférence mondiale sur les changements climatiques, qui a lieu début novembre, s’annonce cruciale. Notre fenêtre de tir pour limiter le réchauffement à 1,5 °C se réduit. Au-delà du Jour du dépassement, les phénomènes météorologiques extrêmes qui se produisent partout sur la planète doivent nous faire prendre conscience de l’urgence d’agir et éveiller le dernier des climatosceptiques. Le nombre de réglementations et de recommandations qui ont vu le jour depuis le sommet de Rio en 1992 est non négligeable : citons l’accord de Paris, les Objectifs du développement durable de l’Onu, la publication Measuring Stakeholder Capitalism: Towards Common Metrics and Consistent Reporting of Sustainable Value Creation du World Economic Forum ou encore les différents réglements européens, dont la taxonomie, pièce centrale de la stratégie réglementaire européenne pour une finance durable. Autant d’initiatives complétées au niveau local par la loi climat, le Plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC), la stratégie pour une économie circulaire, la stratégie Null Offall Lëtzebuerg. Pour ne citer que celles-là. Beaucoup de textes. Pour si peu de changement des comportements en matière de production et de consommation. Sans surprise, la fervente Greta Thunberg, la militante écologiste la plus connue de la planète, lors de l’ouverture de la conférence Youth4Climate précédant la COP26, dénonçait « 30 ans de bla-bla ». Les dirigeants réunis à Glasgow vont-ils – enfin – nous surprendre ? Auteur NATHALIE REUTER
NOVEMBRE 2021 GREEN ECONOMY
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Green economy Novembre 2021
06 SUR LE RADAR
Luxembourg, terre verte 08 LE JOUR OÙ…
… J’ai emménagé dans une maison passive 10 INTERVIEW LUC FRIEDEN
« Je continuerai à servir mon pays et l’Europe là où je peux être utile » 16 Dossier
Urgence Cap 2030 –
18 COMMANDEMENT 1
Raison d’être
p. 16 Dans le dossier « Urgence Cap 2030 – Les 10 commandements de la Place », nous revenons en détail, avec des exemples concrets à l’appui, sur les 10 « Luxembourg Sustainable Business Principles ».
–
20 COMMANDEMENT 2
Impacts ESG –
24 COMMANDEMENT 3
Gouvernance –
26 COMMANDEMENT 4
Reporting
44 FACE À FACE
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Innover
S’engager ensemble en faveur de la RSE
30 COMMANDEMENT 6
48 PICK’N’MIX
28 COMMANDEMENT 5
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Créer de la valeur partagée
Nous n’avons qu’une planète
Photo
Guy Wolff
Illustration
Salomé Jottreau
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34 COMMANDEMENT 7
50 FORECAST
Zéro émission nette
Notre top 3 du Manifesto
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36 COMMANDEMENT 8
Économie circulaire –
38 COMMANDEMENT 9
Droits de l’Homme –
40 COMMANDEMENT 10
Collabor’acteurs
p. 10 E-conversation avec Luc Frieden, président de la Chambre de commerce, sur les multiples défis posés par la transition verte.
NOVEMBRE 2021 GREEN ECONOMY
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Sur le radar
Luxembourg, terre verte IMPACT
11,7 % IRLANDE 135 milliards
ACTEUR PRINCIPAL
Les 10 écogestes citoyens
Actifs nets des fonds durables par domicile
Adopter au quotidien des gestes écologiques, responsables, simples et efficaces permet de réduire considérablement son impact sur l’environnement, mais aussi de faire des économies financières non négligeables. Voici 10 écogestes à adopter sans attendre.
Selon l’Alfi, en 2020, les fonds durables ont représenté 11 % du total des fonds domiciliés en Europe. Le Luxembourg a été le plus important domicile européen pour ces fonds durables, avec des actifs atteignant 371 milliards d’euros.
1
Consommez des produits locaux et de saison
2
Donnez ou faites réparer au lieu de jeter
3
Supprimez vos e-mails
4
Évitez les bouteilles en plastique
5
Fabriquez vos produits ménagers
6
Installez des mousseurs sur vos robinets
7
Évitez le suremballage et achetez en vrac
8
Triez vos déchets et compostez les déchets alimentaires
9
Récupérez l’eau de pluie pour les chasses d’eau
11,8 % SUÈDE 136 milliards
11,8 % FRANCE 136 milliards
10 Téléchargez au lieu de regarder en streaming
+50.000 Selon le dernier rapport du ministère de l’Environnement Klima an Energie 2021, plus de 50.000 demandes de subvention pour l’achat d’un vélo ou d’un Pedelec25 ont été introduites dans le cadre de la prime « Clever Fueren ».
6
Source European Sustainable Investment Funds Study 2021 (Zeb, Morningstar, Alfi)
GREEN ECONOMY NOVEMBRE 2021
32,1 % LUXEMBOURG 371 milliards
Ce n’est plus un secret, la finance durable a le vent en poupe. Le Luxembourg continue encore et toujours à se positionner et à ancrer son image en tant que leader de la finance verte.
7,5 % ROYAUME-UNI 87 milliards
3 QUESTIONS À
ALEXANDRE SCHMITZ
Head of business development ESG & Private Equity Degroof Petercam Luxembourg.
5,8 % SUISSE 67 milliards
4,2 % PAYS-BAS 49 milliards
3,6 % BELGIQUE 42 milliards
3,1 % ALLEMAGNE 36 milliards
1,7 % NORVÈGE 20 milliards
6,7 % AUTRES 76 milliards
Il y a 5 ans, le Luxembourg annonçait vouloir devenir un leader de la finance verte. Le pari est-il réussi ? Il faut tout d’abord saluer cette initiative prise par le gouvernement, qui permet de contribuer à une image plus vertueuse de la Place. De nombreux efforts ont été entrepris par le secteur public. Je pense notamment à la création du Luxembourg Green Exchange, à l’agence Luxflag, à l’Institut national pour le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises (INDR) et son label RSE, ou encore, plus récemment, à la Luxembourg Sustainable Finance Initiative. Les initiatives publiques semblent plus nombreuses que celles entreprises par le secteur privé, qui a attendu d’être confronté à la réglementation pour s’impliquer pleinement dans l’ESG. Quel est le principal défi de la finance verte au Luxembourg ? Le secteur bancaire doit davantage tenir compte de la prise de conscience du public – encore plus marquée au sein des jeunes générations – quant aux enjeux environnementaux et sociaux. Le monde financier ne contribuera pas tout seul à un monde meilleur, mais il peut largement y concourir par son influence naturelle sur les flux de capitaux. Il y a donc un réel travail de sensibilisation à faire auprès des banques et de ses décideurs. La demande en matière d’investissements responsables est grandissante. Mais comment savoir si son investissement vert l’est réellement ? Avec la directive SFDR, l’investisseur peut le vérifier à tout moment en sollicitant son banquier qui a désormais l’obligation de fournir ce type d’informations sur demande. La labellisation des fonds est elle-même de plus en plus rigoureuse et permettra d’éviter les travers du greenwashing. Forts de nos 20 années d’expérience en finance durable, nous avons été la première banque de la Place à rendre nos mandats de gestion discrétionnaires compliant à l’article 8 de cette directive. Auteur A. B.
NOVEMBRE 2021 GREEN ECONOMY
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Le jour où…
... J’ai emménagé dans une maison passive Bien avant la loi entrée en vigueur le 1er janvier 2017 et faisant du passif un standard obligatoire pour toute construction au Luxembourg, Johan Dackner a fait le choix de construire une maison passive à Kopstal. Il revient sur son expérience.
8
GREEN ECONOMY NOVEMBRE 2021
Auteur Q. D.
En 2012, Johan Dackner a fait construire une maison passive à Kopstal. Un choix dont il se félicite chaque jour.
Matic Zorman
James appréciant énormément les m atériaux naturels, nobles, il nous a convaincus – sans trop de difficulté – de les utiliser aussi pour l’aménagement intérieur. Les panneaux de CLT sont ainsi laissés visibles dans la maison et, pour le sol, nous avons opté pour un parquet. Nous n’avons utilisé aucun PVC dans la maison, pour rester dans un esprit le plus naturel possible. Quand nous avons finalement emménagé dans la maison, mes premières sensations ont été liées à des choses que l’on ne peut pas percevoir sur une photo : l’odeur et le son. Le bois embaume la maison tout entière et cette odeur est encore perceptible aujourd’hui. Mais c’est sans doute la façon dont le bois absorbe le bruit qui m’a le plus surpris. Alors que la plupart des bâtiments résonnent au moins par endroits, en raison de l’utilisation de matériaux qui renvoient le son, comme le béton, ce phénomène est complètement absent de notre nouveau logement. Et ce n’est pas le seul aspect qui rend la vie quotidienne très agréable dans cette maison : les murs en bois sont toujours chauds, il n’y a aucune variation de température dans toute la maison, la lumière est généreuse… Il y a, bien entendu, une foule d’autres éléments imaginés par l’architecte, qui améliorent encore l’expérience au quotidien. Je pense par exemple au fait d’avoir placé certains lits contre les fenêtres, pour donner l’impression d’être dehors, au milieu de ce bel environnement naturel. Ces lits peuvent par ailleurs se rétracter pour permettre de s’asseoir et de profiter de la vue en journée. En fin de compte, la maison passive est très bien adaptée à nos contrées, même si elle supporte mieux les temps frais que les grosses chaleurs. Au cours des épisodes caniculaires que nous avons connus ces dernières années, la température a, en effet, inévitablement, fini par monter dans le logement. Nous avons alors fait comme tout le monde et profité de la nuit pour rafraîchir l’air intérieur en ouvrant les fenêtres !
Photo
Faire le choix d’une maison qui soit plus respectueuse de l’environnement, c’est une façon pour moi de faire ma part, de contribuer à la mesure de mes capacités à sauver un peu le monde... Ma précédente maison, construite en 2003, était déjà un bâtiment basse énergie. Quand nous avons commencé, avec mon épouse, à envisager la construction d’un nouveau logement, nous avions donc la volonté d’aller encore un peu plus loin, en profitant de l’évolution des technologies. Comme nous avions déjà travaillé avec James Cumming, du cabinet d’architectes Arttek, pour notre première maison, nous nous sommes de nouveau tournés vers lui pour ce second projet. Nous avons laissé de la liberté à James, mais nous avions quelques exigences. Tout d’abord, je voulais absolument une pompe à chaleur air-air, un système de chauffage très répandu en Suède – mon pays d’origine – depuis 20 ans, mais qu’il avait été impossible de faire installer dans notre précédente maison. Heureusement, lorsque ce nouveau projet a commencé, en 2012, la technologie était arrivée à maturité au Luxembourg et cette première exigence a pu être satisfaite. Je s ouhaitais aussi avoir de grandes fenêtres, car notre ancien logement était très lumineux et nous voulions avoir au moins autant de lumière dans notre nouvelle maison, située dans une vallée. Comme nous n’étions pas pressés, nous avons pris notre temps pour concevoir et concrétiser ce projet, qui ne s’est terminé qu’en 2016. Finalement, c’est une structure à trois étages, accrochée à la colline, qui a été privilégiée. À part la dalle, qui est en béton, tout le reste du bâtiment est en CLT (cross- laminated timber), de grands panneaux qui composent toutes les parois, même les murs porteurs. Le bardage est également en bois. Le chauffage au sol est généré par une pompe à chaleur air-air, la circulation de l’air est assurée par une VMC (ventilation mécanique contrôlée) et du triple vitrage est installé partout, en complément d’une isolation en cellulose. Par ailleurs, le toit est végétalisé et l’eau de pluie est recyclée.
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Interview
« Je continuerai à servir mon pays et l’Europe là où je peux être utile »
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GREEN ECONOMY NOVEMBRE 2021
Photo
E-conversation avec Luc Frieden, président de la Chambre de commerce et bientôt président des Eurochambres, sur les principaux défis des entreprises face à la transition verte.
Guy Wolff
« Beaucoup de gens sous-estiment les énormes efforts et coûts que la réduction de gaz à effet de serre va entraîner pour les entreprises et les citoyens. »
Luc Frieden
BIO EXPRESS L’étudiant Né le 16 septembre 1963 à Esch-sur-Alzette, avocat de formation et diplômé en droit, Luc Frieden est passé par les universités les mieux cotées du monde. Après Paris et Cambridge, il termine ses études à la prestigieuse Harvard Law School. L’homme politique Membre du CSV, il a occupé successivement les fonctions de ministre de la Justice et du Budget (1998-2009), de la Défense (20042009) et des Finances (2009-2013), avant de délaisser la politique, suite à la non-reconduction du CSV au gouvernement, pour devenir vice-chairman de Deutsche Bank, à Londres. L’homme du monde des affaires Président de la Chambre de commerce luxembourgeoise depuis avril 2019, il sera, à partir du 1er janvier 2022, également président des Eurochambres. Avocat et associé du cabinet Elvinger Hoss Prussen, Luc Frieden siège aussi à la tête du conseil d’administration de la Banque internationale à Luxembourg.
De : < NATHALIE REUTER > à : < LUC FRIEDEN > (31.08, 10h46) Bonjour Monsieur Frieden, j’espère que vous allez bien. Comment se sont passées vos vacances d’été ? Est-ce que vous avez pu décrocher un peu malgré le contexte du Covid-19 ? De : < LUC FRIEDEN > à : < NATHALIE REUTER > (31.08, 15h37) Oui, merci, je suis plein d’énergie pour la rentrée. J’ai passé de très belles vacances à la montagne, en Suisse, où j’ai fait beaucoup de hiking. Et comme j’ai heureusement été vacciné deux fois avant l’été, cela m’a permis de passer des vacances presque normales. De : < NATHALIE REUTER > à : < LUC FRIEDEN > (31.08, 16h21) Nous vivons un moment historique : cette nuit, le dernier avion de transport militaire américain a quitté Kaboul. Que pensez-vous du retrait brutal des troupes américaines d’Afghanistan et quelles sont les leçons que les Européens doivent tirer de cette guerre qui a duré 20 ans ? De : < LUC FRIEDEN > à : < NATHALIE REUTER > (01.09, 08h38) Évidemment, j’ai ressenti une grande tristesse en voyant ces images et en pensant à tous les soldats morts ou blessés durant ces 20 années et aux libertés fondamentales en danger. J’étais en effet au gouvernement quand la décision a été prise par l’Otan d’intervenir en Afghanistan. C’était pour combattre le terrorisme après les attentats du 11 Septembre et donc assurer notre sécurité. Le retrait des Américains n’a pas été aussi brutal qu’on le dit. Il a été préparé sous Obama, décidé sous Trump et mis en œuvre sous Biden. Biden avait été envoyé à Kaboul dès le début de la présidence Obama et était revenu très critique sur la situation en Afghanistan après tant d’années. Et puis, les talibans ont contrôlé durant les dernières années une partie de l’Afghanistan sans qu’on en parle en Europe. Il y aurait beaucoup à dire sur cette guerre. Mais il est clair, pour moi, que vouloir construire un État de droit à l’occidentale ne peut être atteint par des moyens militaires. De : < NATHALIE REUTER > à : < LUC FRIEDEN > (01.09, 10h49) Cet été a également été marqué par des catastrophes naturelles. La Turquie et la Grèce ont été ravagées par de vastes incendies. Des inondations historiques en Allemagne, en Belgique et au Luxembourg. Quelle a été votre réaction par rapport à ces désastres ? De : < LUC FRIEDEN > à : < NATHALIE REUTER > (01.09, 11h40) C’est évidemment une situation dramatique pour les personnes concernées, avec des conséquences lourdes pour la société et l’économie. Il faut améliorer les systèmes d’alerte préalable de la population, mais aussi avoir un plan réaliste et ambitieux pour lutter contre le réchauffement climatique qui entraîne ces catastrophes. De : < NATHALIE REUTER > à : < LUC FRIEDEN > (01.09, 15h02) Justement, afin d’encourager un réalignement entre les affaires, l’environnement et la société, la Chambre de commerce vient de publier un mani feste du développement durable, les Luxembourg Sustainable Business Principles, qui sont le fruit d’un processus participatif. Qui était demandeur de cette initiative ?
De : < LUC FRIEDEN > à : < NATHALIE REUTER > (01.09, 16h02) Moi-même avec les membres élus de la Chambre de commerce. Quand j’ai été nommé président, j’ai dit que les grands chantiers, pour moi, étaient l’attractivité du Luxembourg en Europe ainsi que la transformation digitale et environnementale des entreprises. Et donc j’ai mis en place des groupes de travail sur ces sujets. Je souhaitais que l’initiative vienne des acteurs économiques euxmêmes plutôt que de voir les entreprises uniquement suivre la législation. De : < NATHALIE REUTER > à : < LUC FRIEDEN > (02.09, 11h01) Ces 10 principes directeurs constituent une bous sole pour guider les entreprises luxembourgeoises dans leur transition vers le développement durable. Quelles étaient les questions les plus urgentes que se posaient les entreprises ? De : < LUC FRIEDEN > à : < NATHALIE REUTER > (02.09, 14h45) Il n’y a pas une question plus urgente qu’une autre. Pour moi, le développement durable est une nouvelle dimension de l’économie sociale de marché que j’ai toujours défendue, en tant que ministre également. Nos nouveaux principes directeurs ont ceci de particulier qu’il faut les voir de façon interconnectée. Donc, il faut à la fois qu’une entreprise innove de manière responsable, évalue sa performance avec des indicateurs financiers et extra financiers, respecte les droits de l’Homme et l’environnement, etc. Le développement durable et les critères ESG sont, pour les entreprises, un vaste chantier, qui dépasse les questions environnementales. De : < NATHALIE REUTER > à : < LUC FRIEDEN > (03.09, 10h26) Comment faire en sorte que croissance et profita bilité riment avec durabilité ? Beaucoup de petites et moyennes entreprises ont tendance à voir les questions de développement durable comme une contrainte plutôt que comme une opportunité. Comment changer la donne ? De : < LUC FRIEDEN > à : < NATHALIE REUTER > (03.09, 11h29) Je pense que la plupart des entreprises luxembourgeoises agissent déjà de façon très responsable vis-à-vis de leurs employés, de la nature et de la société en général. L’ESG existait au Luxembourg bien avant que le terme ne soit connu. Mais, évidemment, certains changements, notamment environnementaux, sont plus difficiles à réaliser, car ils dépendent notamment de la technologie disponible et d’investissements à faire. C’est pour cela que je plaide pour que ces objectifs restent réalistes aussi en termes de timing. De : < NATHALIE REUTER > à : < LUC FRIEDEN > (06.09, 09h59) Qu’est-ce que vous entendez par objectifs réalistes ? De : < LUC FRIEDEN > à : < NATHALIE REUTER > (06.09, 13h11) La technologie souhaitée doit d’abord exister, il faut tenir compte du coût souvent très élevé en termes d’investissement pour les entreprises et voir ce que fait la concurrence internationale. Prenons, par exemple, le secteur du transport de marchandises, où l’on ne peut pas passer du jour au lendemain du camion diesel à l’électrique. Donc cela prend du temps. Il faut parler aux entreprises, les encourager à innover. NOVEMBRE 2021 GREEN ECONOMY
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Interview Luc Frieden
De : < NATHALIE REUTER > à : < LUC FRIEDEN > (07.09, 11h36) Selon le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), le changement climatique est sans précédent et plus rapide qu’on ne le craignait. Le gouvernement vient de détailler des plans de réduction des émissions pour cinq secteurs économiques (industrie et construction, transports, bâtiments résidentiels et tertiaires, agriculture et sylviculture, traitement des déchets et des eaux). Est-ce que vous pensez que l’objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 soit vraiment atteignable au Luxembourg ?
« Je plaide pour une superdéduction fiscale concernant les investissements que font les entreprises dans les techno logies vertes et la digitalisation. »
De : < LUC FRIEDEN > à : < NATHALIE REUTER > (07.09, 12h44) C’est une réduction de 55 % en 2030 par rapport à 2005. De : < LUC FRIEDEN > à : < NATHALIE REUTER > (13.09, 17h18) Je crois que cela sera difficile, mais possible. Beaucoup Il faudra discuter de cela, mais je pense à 130 ou 150 % de gens sous-estiment les énormes efforts et coûts que des investissements éligibles. Je m’oriente par rapport à cela va entraîner pour les entreprises et les citoyens. ce qui existe en Suisse, pour les investissements destinés Les conséquences du changement, par exemple dans le à la recherche, ou dans le récent budget du Royaume-Uni secteur des transports – prix des voitures électriques, prix pour certains investissements. du pétrole et diminution des recettes fiscales, technologie disponible pour les camions et les avions –, seront de De : < NATHALIE REUTER > à : < LUC FRIEDEN > (13.09, 17h36) grands défis. Mais je note aussi que beaucoup d’entre- Quand vous êtes revenu de Londres, où vous étiez prises, notamment industrielles, ont déjà investi vice-chairman de Deutsche Bank, vous disiez « vouloir jouer un rôle actif dans l’intérêt du pays ». substantiellement dans des technologies plus vertes. Est-ce que vous avez trouvé votre voie ? De : < NATHALIE REUTER > à : < LUC FRIEDEN > (08.09, 11h13) De : < LUC FRIEDEN > à : < NATHALIE REUTER > (14.09, 16h04) Greenpeace et le mouvement écologique critiquent le manque de mesures plus structurantes. Oui, puisque ce qui me passionne depuis toujours, c’est Ne faut-il pas être plus courageux ? de participer au développement de mon pays et de l’Europe. Et mes différentes fonctions, que ce soit à la Chambre de De : < LUC FRIEDEN > à : < NATHALIE REUTER > (08.09, 12h31) commerce, à la BIL, à la Bourse ou comme avocat chez Ce n’est pas une question de courage. Les entreprises Elvinger Hoss Prussen, me permettent de contribuer à partagent les objectifs de l’accord de Paris. La mise en cet objectif. En fait, je trouve que c’est très utile de œuvre des moyens doit toutefois être discutée secteur comprendre à la fois le contexte juridico-politique et les par secteur. L’État doit être à l’écoute des entreprises. besoins des entreprises. De : < NATHALIE REUTER > à : < LUC FRIEDEN > (09.09, 14h54) Précisément, est-ce que l’État est suffisamment à l’écoute des entreprises ? Quel est le bilan que vous tirez de la politique environnementale du gouvernement ?
De : < NATHALIE REUTER > à : < LUC FRIEDEN > (14.09, 17h09) Votre mandat à la présidence de la Chambre de commerce se terminera après 5 ans, en 2024. Est-ce que vous comptez retourner en politique ?
De : < LUC FRIEDEN > à : < NATHALIE REUTER > (09.09, 17h18) Du point de vue des entreprises, il y a des progrès à faire dans la façon d’aborder ces sujets. Cela vaut pour les autorisations accordées aux nouvelles entreprises et à celles qui veulent se développer. Et puis, plutôt que d’imposer et de pénaliser, il faut encourager les entreprises à investir dans des technologies propres. La fiscalité peut être un moteur fort pour accélérer et réussir la transformation digitale et environnementale.
De : < LUC FRIEDEN > à : < NATHALIE REUTER > (14.09, 19h02) Je ne participerai plus à des élections. Je suis heureux d’avoir été élu cinq fois au Parlement, et cela suffit. Par contre, la chose publique et l’intérêt général continuent de m’intéresser. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai accepté de présider la Chambre de commerce. Je continuerai à servir mon pays et l’Europe là où je peux être utile.
De : < NATHALIE REUTER > à : < LUC FRIEDEN > (13.09, 16h10) Quels véhicules fiscaux préconisez-vous pour y arriver ? De : < LUC FRIEDEN > à : < NATHALIE REUTER > (13.09, 17h03) Je plaide pour une super-déduction fiscale concernant les investissements que font les entreprises dans les technologies vertes et la digitalisation. Cela peut c onstituer un coup de pouce majeur pour accélérer la transformation écologique et digitale. De : < NATHALIE REUTER > à : < LUC FRIEDEN > (13.09, 17h06) À quelle hauteur ?
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GREEN ECONOMY NOVEMBRE 2021
De : < NATHALIE REUTER > à : < LUC FRIEDEN > (15.09, 16h43) Dernière question : Le bilan de la dernière conférence des Nations unies sur le changement climatique, à Madrid, était bien maigre. Qu’attendez-vous de la COP26 qui se tiendra en novembre, à Glasgow ? De : < LUC FRIEDEN > à : < NATHALIE REUTER > (16.09, 09h08) C’est une conférence très importante. J’espère qu’on parlera surtout des moyens pour atteindre les objectifs ainsi que de la manière de soutenir les investissements et de veiller à ce que tous les grands acteurs – États-Unis, Chine, Europe – partagent les mêmes objectifs et le même calendrier. Interview NATHALIE REUTER
PIONEERING SUSTAINABLE GROWTH TOGETHER
Dossier
Urgence Cap 2030 LE MANIFESTO DE LA PLACE
18 COMMANDEMENT 1
Raison d’être
20 COMMANDEMENT 2
Impacts ESG
24 COMMANDEMENT 3
Gouvernance
26 COMMANDEMENT 4
Reporting
28 COMMANDEMENT 5
Innover
30 COMMANDEMENT 6
Créer de la valeur partagée
34 COMMANDEMENT 7
Zéro émission nette 36 COMMANDEMENT 8
Économie circulaire 38 COMMANDEMENT 9
Droits de l’Homme 40 COMMANDEMENT 10
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Collabor’acteurs
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GREEN ECONOMY
Illustration
Salomé Jottreau
Green economy
Qui dit urgence, dit action. Le temps des beaux discours est révolu, et le green washing devenu inadmissible. Depuis la COP21 de Paris 2016, l’objectif est clair : réduire les émissions de gaz à effet de serre et atteindre la neutralité climatique au plus tard en 2050. Six ans plus tard, la question du « comment s’y prendre » demeure centrale pour beaucoup d’entreprises. Malgré un plan de route édicté par règlement grand- ducal. D’où l’intérêt des 10 principes directeurs interconnectés, publiés par la Chambre de commerce sous le titre « Luxembourg Sustainable Business Principles ». Plus qu’un guide, un manifeste. Cette initiative s’ajoute aux efforts de l’INDR (Institut national pour le développement durable) et la responsa bilité sociale des entreprises, ou encore de l’IMS (Inspiring More Sustainability), qui œuvrent depuis des années pour soutenir les entreprises dans leur démarche RSE. Le but est d’aider les chefs d’entreprise et leurs collaborateurs à intégrer de manière plus systématique les enjeux du développement durable au cœur de leur quotidien. Face à l’urgence climatique, le modèle économique de notre société ne peut que reposer sur un modèle économique pérenne, inclusif et responsable. Réussir ce basculement témoignera de la capacité humaine à collaborer et créer des lendemains vivables pour les générations futures.
Dossier
Quelle est la contribution de l’entreprise à la société dans laquelle elle évolue ? Alors que l’ensemble des composantes de la société est appelé à relever d’importants défis, la question du rôle des entreprises est centrale. La valeur que chacune crée doit désormais dépasser les comptes de résultats financiers, pour inclure des contributions sociétales ou encore environnementales. Dans cette perspective, chaque acteur économique est invité à définir ou tout du moins à adapter son engagement à la lumière des enjeux actuels. La raison d’être d’une entreprise, nous dit le Luxembourg Sustainable Business Manifesto, édité par la Chambre de commerce, répond à la question « pourquoi la compagnie existet-elle ? ». La réponse apportée va traduire les ambitions de l’organisation, la vision poursuivie à travers son développement. C’est elle qui donne du sens à l’activité, à ceux qui s’engagent
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à travers l’entreprise, qu’il s’agisse des collaborateurs, des partenaires ou encore des clients. La raison d’être positionne l’entreprise, raconte son action autant qu’elle mobilise. À la faveur d’une économie plus durable, il importe qu’elle intègre les défis environnementaux, sociaux et éthiques actuels. Plus que jamais, il lui faut tenir compte des intérêts des générations futures. Contribuer à la biodiversité De plus en plus d’entreprises, partout dans le monde, y compris au Luxembourg, démontrent que le développement d’une a ctivité économique peut contribuer à générer des retombées positives sur le monde et l’environnement. Parmi elles, la société Ramborn, productrice de cidre au Luxembourg, a choisi d’inscrire son développement dans une approche vertueuse. « L’activité a été créée par trois amis qui, lors d’un séjour en Angleterre, ont eu l’idée de produire leur propre cidre, commente Carlo Hein, cofondateur de Ramborn. Au-delà de cette idée, on s’est vite rendu compte que le Luxembourg disposait de vergers produisant des variétés de pommes anciennes, menacées de disparition. De notre côté, nous avons rapidement compris que la qualité du produit que nous souhaitions commercialiser était intrinsèquement liée à celle des fruits utilisés et donc à la préserva tion de ces variétés.
Maximiser la contribution positive La raison d’être de l’entreprise est un fondement de l’activité. C’est à partir de celle-ci que les entreprises peuvent construire une stratégie unique, un plan d’action qui leur permettra de se positionner singulièrement au cœur de leur marché. Au niveau de Ramborn, la d émarche et les efforts entrepris ont été reconnus avec l’obtention du label B Corp, qui certifie des entreprises ayant un impact sociétal et environnemental positif (lire ci-contre). « Cette volonté de contribuer à un futur plus durable, à travers les générations, fait partie de notre ADN. Au sein de l’entreprise, l’ensemble des collaborateurs partage cette envie de répondre à ces engagements communs, en faveur
«Avec le List, nous avons pris part à un projet de recherche européen visant à évaluer l’impor tance économique des insectes polli nisateurs sur l’agriculture et leur préservation. »
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Considérer la poursuite d’engagements sociétaux et environnementaux comme le fondement de son activité permet de l’inscrire dans une démarche vertueuse. À l’image de ce que fait Ramborn, unique producteur de cidre luxembourgeois.
CARLO HEIN Cofondateur Ramborn
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1 Raison d’être
Elles nous sont apparues essentielles au éveloppement de notre activité. » d Ramborn a donc inscrit au cœur de sa raison d’être la préservation de la biodiversité locale, en plus de la volonté de proposer un produit de qualité savoureux et rafraîchissant. Dans cette optique, la société s’est rapprochée des producteurs à proximité du village de Born, où elle est implantée. Elle travaille aujourd’hui avec plus d’une centaine de propriétaires de vergers, qui alimentent sa production avec une cinquantaine de variétés de pommes différentes, parmi lesquelles la rambo (le nom Ramborn est né de la contraction du nom de cette variété et de celui du village). « Parce qu’elle constitue l’une de nos raisons d’être, la préservation des variétés de pommes locales nous pousse à soutenir la biodiversité dans son ensemble à travers diverses actions, ajoute Carlo Hein. Par exemple, les enjeux de pollinisation sont c ruciaux pour garantir la culture des fruits. En collaboration avec le List, nous avons donc pris part, trois ans après le lancement de l’activité, à un projet de recherche européen visant à évaluer l’importance économique des insectes pollinisateurs sur l’agriculture et leur préservation. »
Pourquoi entreprendre ?
B CORP : BUSINESS À IMPACT POSITIF Le label B Corp est attribué aux entreprises qui allient développement économique et contribution sociétale et environnementale. L’évaluation couvre l’intégralité des activités de la société et concerne les points suivants. 1 L’impact sur l’environnement B Corp évalue l’impact ou la contribution d’une activité sur l’environnement, en faveur de la biodiversité (à l’image de Ramborn) ainsi que de la réduction des émissions de CO2 et de la pollution. 2 Les relations avec les salariés La responsabilité de l’entreprise à l’égard de ses salariés est aussi évaluée, notamment à travers des démarches d’inclusion, des modèles de coopération et d’ouverture de l’actionnariat, mais aussi une juste répartition salariale.
Photo Photos Lala 09_credit La Photo (archives) Illustration
Salomé Jottreau
3 La contribution à la collectivité L’engagement de l’entreprise au service de la collectivité, à l’égard des acteurs constituant sa chaîne d’approvisionnement ou vis-à-vis des communautés locales, à travers des actions de mécénat ou caritatives, est aussi déterminant. 4 La responsabilité vis-à-vis des clients Une entreprise peut agir pour le bien des clients en facilitant l’accès aux produits ou aux services de base, en contribuant à l’amélioration de la santé de chacun, au bien-être ou à l’éducation… 5 L’approche en termes de gouvernance B Corp reconnaît comme agis sant pour un monde meilleur les entreprises travaillant avec éthique et transparence, vis-à-vis de leurs finances comme de leurs engagements.
de la biodiversité, d’une économie circulaire, d’une empreinte carbone moindre, explique Jacques Roberto, CEO de Ramborn. La v olonté est de s’inscrire dans une approche vertueuse à la poursuite de ces objectifs, en emmenant nos collaborateurs, nos partenaires et nos clients dans cette démarche. » Les performances de l’entreprise s’évaluent en tenant compte des indicateurs économiques, mais aussi sociaux ou environnementaux, comme l’empreinte carbone associée à l’activité. La volonté est de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à la production, à la distribution et à la consommation des produits. « En f aisant le choix de poursuivre des objectifs ambitieux dans ce domaine, comme dans d’autres, l’entreprise cherche et trouve les moyens de faire mieux, de se distinguer, poursuit le CEO. Cela nous oblige notamment à travailler avec l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur, en mesurant l’empreinte carbone associée au produit de manière globale et en cherchant à la minimiser. Par exemple, il ne nous semble pas opportun qu’un commerçant présente nos produits dans des réfrigérateurs, ces derniers consommant leur part d’énergie et nos produits n’étant pas destinés à être consommés directement. » Ramborn cherche à évaluer et à minimiser l’impact négatif de son activité en permanence, en maximisant sa contribution p ositive au monde et à l’environnement. « Les possibilités sont nombreuses. On peut par exemple chercher à réduire sa consommation, décider d’acheter de l’énergie verte, limiter la production des déchets, éviter tout gaspillage. Il est aussi intéressant d’évaluer la contribution des arbres en tant que puits pour le CO 2 présent dans l’atmosphère. À terme, et c’est un objectif, on peut imaginer une activité qui soit négative en émissions de CO2 », ajoute le CEO. Faire mieux chaque jour La responsabilité, inscrite dans la raison d’être de Ramborn, s’exerce en soutenant l’économie locale. En plus de garantir du travail et un prix juste aux producteurs locaux, Ramborn les invite aussi à s’engager dans une démarche durable. Elle les incite notamment à opter pour une exploitation plus responsable, avec la volonté de les emmener tous vers l’agriculture biologique. « Dans cette optique, il faut faire un travail important d’information et de sensibilisation de chacun, pour inciter les parties prenantes à évoluer, à prendre le chemin d’une activité plus durable », commente Carlo Hein. Ramborn est aussi consciente de sa responsabilité sociétale. Productrice de boissons alcoolisées, elle sait qu’une consommation abusive peut s’avérer néfaste. C’est pourquoi sa stratégie mise sur la qualité du produit – celle-ci ayant un prix –, privilégiant ainsi une dégustation responsable. Au-delà, l’entreprise a aussi investi pour proposer un cidre sans alcool. « Toutefois, dans notre démarche, nous avons
OBJECTIF DE LA PLACE LUXEMBOURGEOISE Plus de 50 des entreprises ont mis à jour leur vision d’entreprise à fin 2023 (plus de 80 à fin 2025).
BÉNÉFICES POUR L'ENTREPRISE Orientation et consistance de la stratégie de l’entreprise. BÉNÉFICES POUR LA SOCIÉTÉ Intégration forte au sein du territoire et image inspirante pour la société.
constaté qu’extraire l’alcool du cidre après le processus de fermentation exigeait d’émettre du CO2 et qu’en la matière, il apparaissait plus opportun de produire un jus de pomme gazéfié, un apple soda. C’est l’option que nous avons privilégiée. Par ailleurs, nous avons aussi décidé d’enrichir notre gamme de produits avec des jus de fruits », explique Jacques Roberto. On comprend, à travers l’exemple de Ramborn, qu’il est possible d’allier développement économique et contribution sociale et environnementale, pour peu que cette dernière soit un fondement de l’activité. On peut se réjouir de voir de telles entreprises émerger avec la volonté de contribuer à un monde plus durable. Toutefois, dans de nombreux cas, on peut se demander si le marché est adapté à de telles démarches, si le consommateur est prêt à payer le prix et à participer au développement d’approches plus vertueuses. Aux yeux des dirigeants de Ramborn, il y a de la place pour ces initiatives, à courte et moyenne échéance, et plus encore à long terme. « Au Luxembourg, nous sommes uniques. Il n’y a pas d’autres cidres luxembourgeois, un produit de qualité qui a l’avantage d’être bon pour l’envi ronnement et la société locale. Quand nos clients y goûtent, ils y reviennent et sont prêts à payer pour cela, assure Jacques Roberto. La volonté, dès lors, est de continuer à progresser sur ce marché, mais aussi d’aller à la rencontre d’une clientèle adhérant à ces valeurs à l’étranger. C’est une démarche qui se construit dans le temps. L’important est de vouloir faire mieux chaque jour à la poursuite de nos engagements. » À la poursuite de sa vraie raison d’être. Auteur S. L.
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2 Impacts ESG Pour durer, les entreprises doivent désormais intégrer les critères environnementaux, sociétaux et de gouvernance au cœur de leur stratégie et de leur modèle d’affaires. Auteur M. P.
Stratégie RSE
Gouvernance
Le développement durable offre de multiples Au cœur de l’économie, l’entreprise opportunités et avantages pour l’entreprise. est un acteur essentiel pour contribuer Ses activités engendrent nécessairement aux objectifs de développement durable. des impacts sur l’économie, la société et La gouvernance qu’elle adopte et les l’environnement. L’analyse de ses impacts, structures qu’elle met en place lui positifs et négatifs, est la première étape permettent de prendre les bonnes de toute stratégie RSE. Elle permet de révéler décisions et d’exécuter sa stratégie. les attentes de la société et les intérêts propres Une entreprise doit notamment tenir à chaque partie prenante. L’entreprise trouve, compte des quatre attentes dans la RSE, les réponses pour faire fondamentales de la société : les meilleurs choix possibles, la pérennité de l’entreprise, en vue de maximiser sa plussa conformité juridique, sa Connaissez-vous conduite et son engagement value économique, sociale et sociétal. Au final, l’entreprise environnementale. Au final, les quatre grandes étapes responsable développe une cette stratégie vise à réduire qui mènent une entreprise attitude coopérative qui vise les impacts négatifs de l’entre traditionnelle sur le chemin vertueux à créer de la valeur, tant prise et, surtout, à produire de la durabilité ? Dans son Guide ESR pour elle que pour toutes des effets positifs durables. les parties prenantes. – Entreprise responsable, ouvrage
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L’entreprise met en œuvre une politique écoresponsable qui préserve les ressources naturelles et l’environnement. Elle applique une diligence raisonnable aux immeubles, installations et fournitures. Elle limite ses déchets, pollutions et nuisances. Elle privilégie les ressources renouvelables, optimise ses activités logistiques et accompagne la transition énergétique. En pratiquant l’écoconception, elle améliore les impacts du cycle de vie de ses biens et services, et devient actrice de l’économie circulaire. L’entreprise responsable crée de la valeur partagée : en interne, elle évite tout gaspillage, et en externe, elle améliore son empreinte environnementale.
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L’être humain et les attentes de la société sont au cœur du volet social du développement durable. La politique RH condi tionne le comportement de l’entreprise envers ses salariés, et impacte leur motivation et leur engagement. D’une part, cette politique touche à des thèmes généraux tels que les droits de l’Homme, la sécurité et la santé, le bien-être, la diversité et l’égalité des chances. D’autre part, l’entreprise assure une gestion des salariés tout au long de leur parcours, du recrutement au départ à la retraite. L’entreprise responsable tient compte des besoins de ses collaborateurs, car ce sont eux qui constituent la ressource la plus pré cieuse et qui créent de la valeur en interne.
Environnement
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Social
de référence de la RSE au Luxembourg, l’INDR donne les clés pour permettre à toute entreprise de devenir un acteur du changement, et de faire des choix éclairés et bénéfiques aussi bien pour elle-même que pour la planète, l’économie et la société en général.
Ma stratégie RSE
2 ANALYSER LES IMPACTS L’objectif est d’identifier les impacts économiques, sociaux et environnementaux de l’entreprise. Par son action et ses décisions, l’entreprise a un impact sur des entités, des groupes, des individus, en interne comme à l’extérieur. En payant ses salaires à temps, en s’acquittant de ses impôts, en faisant appel aux fournisseurs locaux, elle contribue positivement à la bonne santé de l’économie. Au niveau social, elle joue un rôle direct en termes de recrutement, d’intégration des s alariés, de juste rétribution, de développement professionnel. Enfin, elle génère des impacts sur son environnement. Pour cela, elle s’intéresse aux sources d’énergie, aux fournitures, aux matières premières nécessaires à son activité, elle mesure ses déchets, pollutions et nuisances.
5 DÉVELOPPER UNE STRATÉGIE RSE INTÉGRÉE L’entreprise va maintenant pouvoir définir sa stratégie RSE. Pour la partie sociale, cette stratégie va englober le sujet de l’amélio ration continue, la gestion de la qualité. Cela implique aussi d’afficher sa volonté de mettre en place une véritable culture de la santé et de la sécurité au travail. Pour cela, l’entreprise peut montrer son engagement Vision Zéro, la stratégie nationale de prévention des accidents du travail, des accidents de trajet et des maladies professionnelles, et obtenir le label Sécher & Gesond mat System. En parallèle, elle s’associe au Mouvement luxembourgeois pour la qualité et l’excellence (MLQE). Enfin, en matière d’environnement, elle obtient le label SuperDrecksKëscht® fir Betriber et œuvre pour la gestion écologique des déchets sur les chantiers de construction…
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OBJECTIF DE LA PLACE LUXEMBOURGEOISE À la fin de l’année 2023, 50 % des entreprises aligneront leur matrice de matérialité par secteur de leurs enjeux ESG (plus de 80 % à la fin de l’année 2025).
BÉNÉFICES POUR L’ENTREPRISE Meilleure gestion des risques et opportunités. Meilleure performance ESG. BÉNÉFICES POUR LA SOCIÉTÉ Création de valeur partagée. Préservation de l’écosystème. Impacts ESG positifs.
6 METTRE EN ŒUVRE LA STRATÉGIE RSE L’entreprise est encouragée à nommer un responsable de la RSE en e ntreprise et à créer un petit comité RSE dans lequel elle implique notamment les responsables de chantier. L’objectif de ce comité est de gérer la mise en œuvre de la stratégie par la définition d’actions concrètes. Ses membres deviennent les ambassadeurs de la RSE dans l’entreprise. Un outil de mesure de l’accidentologie est mis en place. Les salariés sont formés afin de respecter les mesures de sécurité. Petit à petit, l’équipe va pouvoir communiquer sur la performance ESG de l’entreprise, la gestion des déchets, la baisse des accidents, l’augmentation du bien-être au travail, etc. 7 CRÉER DE LA VALEUR PARTAGÉE La dernière étape consiste à s’assurer que la stratégie RSE mise en œuvre développe les connaissances de l’entreprise, améliore ses processus, crée de la valeur pour les clients, apporte une plus-value financière et crée de la valeur pour la société dans son ensemble. En termes de processus, l’entreprise enregistre moins d’interruptions de chantiers pour cause d’accident. Grâce à un meilleur partage des connaissances, les équipes se sentent plus fortes, leur motivation augmente, le taux d’absentéisme est en baisse, les salariés se sentent plus impliqués, reconnus pour leur talent. Grâce aux labels obtenus et à la bonne réputation de l’entreprise, elle remporte de nouvelles soumissions, engage de nouveaux salariés et contribue à la bonne santé de l’économie locale. NOVEMBRE 2021 GREEN ECONOMY
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1 IDENTIFIER LES ACTIVITÉS Pour commencer, l’entreprise doit identifier toutes ses activités, ainsi que les activités exercées par d’autres entités qu’elle contrôle ou qui sont dépendantes de son action. Une société spécialisée dans les t ravaux de toiture va avoir pour activités la construction de toitures neuves, la rénovation de t oitures existantes, le démontage d’anciennes toitures, la pose de charpentes, etc. Elle peut compter plusieurs équipes d’ouvriers, un département RH, un commercial, une équipe de direction… Elle identifie aussi les activités dont elle dépend, mais sur lesquelles elle a peu d’influence, comme les fournisseurs ou les distributeurs. Il s’agit de cartographier la situation afin de comprendre sa position, entre les fournisseurs et le client final.
4 DÉTERMINER LA RESPONSABILITÉ DE L’ENTREPRISE Cette étape consiste à déterminer les thématiques RSE pertinentes pour l’entre prise, la société et les parties prenantes. Au final, l’entreprise retient les thématiques prioritaires, dites matérielles, en fonction de son activité. Comme déjà évoqué dans le point précédent, la santé et la sécurité sont un aspect important pour toute entreprise dans le secteur de la construction. Le bienêtre au travail peut lui aussi être pris en compte. Des ouvriers qui travaillent sur des toits, par tous les temps, doivent le faire dans de bonnes conditions. Une autre thématique pourrait être la gestion de la qualité. L’entreprise, le maître d’ouvrage, l’architecte et le client demandent tous de la qualité. Chaque entreprise peut ainsi piocher parmi 130 thématiques existantes.
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3 RECONNAÎTRE LES PARTIES PRENANTES Cette analyse des impacts économiques, sociaux et environnementaux permet de connaître les attentes de la société en termes de développement durable et, surtout, d’identifier les parties prenantes impactées et leurs intérêts particuliers. Les parties prenantes, ou stakeholders en anglais, sont les individus ou les groupes de personnes (salariés, clients, fournisseurs…) susceptibles d’être influencés par les décisions ou activités de l’entreprise. Dans notre cas, on peut par exemple identifier les salariés et leur famille, l’ITM ou e ncore le maître d’ouvrage qui ont un intérêt c ommun : la sécurité des chantiers. L’entreprise doit veiller à sa réputation en la matière. Tout couvreur souhaite quitter son domicile et rentrer chez lui en bonne santé.
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Quelles sont les grandes étapes pour construire une stratégie RSE cohérente et devenir une entreprise responsable ? Réponse avec Norman Fisch, secrétaire général de l’Institut national pour le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises (INDR), qui nous explique, exemple d’une société de travaux de toiture à l’appui, le bon chemin à prendre pour devenir une entreprise plus attractive, plus résiliente, plus forte et plus durable.
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Technologie
Les cleantech, moteur de l’économie verte Contenu sponsorisé par AXA INVESTMENT MANAGERS
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disponibles, etc. – est géré de manière durable. Si l’on veut y parvenir tout en continuant à nourrir l’ensemble de la population et à faire circuler les personnes et les biens, nous devons développer des technologies innovantes qui agiront à chaque niveau de la chaîne de valeur, explique Amanda O’Toole, Portfolio Manager chez AXA IM. Il est parti culièrement important d’avoir un impact sur ces aspects dès maintenant, car la pression démographique globale pèse
énormément sur les ressources naturelles et contribue à accélérer le changement climatique. » Quatre champs d’action Face au caractère multifactoriel et fondamentalement complexe de ces questions, il n’est pas toujours facile de savoir où agir pour avoir le plus d’impact. Amanda O’Toole et son équipe ont identifié quatre secteurs économiques sur lesquels agir : le transport à faible émission carbone, l’énergie intelligente,
TristanPhotography
La menace du changement climatique n’a jamais été aussi claire et présente. Cet enjeu majeur pour l’humanité est toutefois d’une grande complexité et, pour y répondre, tous les maillons de la chaîne de notre économie doivent pouvoir entamer leur évolution vers plus de durabilité. « L’ambition de l’économie propre est d’arriver à un modèle dans lequel l’ensemble des ressources naturelles disponibles – l’eau, l’air, les forêts, les minerais, les terrains
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Stimulé par une sensibilité croissante aux enjeux climatiques, le développement des cleantech offre des opportunités aux investisseurs soucieux d’avoir un réel impact sur l’environnement.
EN CHIFFRES
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l’agriculture et l’industrie alimentaire, ainsi que la préservation des ressources naturelles. Ces quatre secteurs économiques représentent ce que nous définissions comme l’économie propre. Au sein de chacun de ces thèmes, il est possible d’agir sur un grand nombre de facteurs. « Sur la thématique du transport à faible émission carbone, par exemple, il est évidemment intéressant de soutenir le développement de véhicules électriques performants. Mais il faut aussi veiller à avoir un impact sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement – production propre de l’électricité, réutilisation des métaux rares des batteries, etc. – tout en encourageant le développement d’énergies alternatives telles que l’hydrogène ou le biodiesel », détaille la gérante. D’importants développements sont également en cours en matière de production et de gestion intelligente des énergies renouvelables, tout comme dans le secteur du recyclage, où il est à présent possible de créer une importante valeur ajoutée à partir de ce qui était autrefois considéré comme des déchets non valorisables. Les cleantech modernisent également l’agriculture traditionnelle en « agritech », permettant de réduire l’utilisation d’eau
« Notre volonté est d’avoir un impact réel. C’est le premier critère qui guide notre choix, car c’est ce que veulent nos clients. » Amanda O’Toole Portfolio Manager, AXA IM
Le montant des actifs gérés par AXA IM atteignait, fin juin 2021, 866 milliards d’euros.
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En juin 2021, 568 milliards d’euros d’actifs gérés par AXA IM intégraient des critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance), durables ou à impact.
2.488
AXA IM compte 2.488 collaborateurs, répartis dans 26 bureaux et 20 pays.
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AXA IM vise un objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre pour tous ses actifs en 2050.
et de pesticides, de sélectionner des variétés de plantes plus résilientes… Lier impact et rendement La marge de progression reste néanmoins importante et les nouvelles technologies permettant d’avoir un impact positif sur notre environnement sont créées tous les jours. Un grand nombre de consommateurs, sensibles aux enjeux climatiques et soucieux de privilégier les produits et services respectueux de l’environnement, souhaiteraient voir une accélération du développement de ces technologies. « Il est indéniable que les besoins des consommateurs ont changé et que c’est cet aspect, plus encore que la réglementation, qui doit inciter les entreprises à adopter des pratiques durables, confirme Amanda O’Toole. Cette sensibilité environnementale ne va pas disparaître de sitôt, c’est une tendance à long terme. Du point de vue de l’investisseur, cela signifie donc qu’il y a des opportunités à soutenir les cleantech qui proposent des produits et services ayant un réel impact sur l’environnement. Les choses ont vraiment changé : les rendements sont désormais au rendez-vous et l’investissement durable est presque devenu la norme. » Pour répondre à ces nouvelles attentes, une offre « verte » se développe tous azimuts. Ce phénomène s’accompagne d’un risque de greenwashing qui doit pousser les acteurs du monde financier
qui proposent des investis sements durables à appliquer une grille d’analyse plus stricte lorsqu’une entreprise est analysée. La stratégie Clean Economy d’AXA IM applique une méthodologie de notation basée sur cinq piliers afin d’évaluer toute entreprise dans laquelle un investissement est envisagé (lire ci-contre). « Notre volonté est d’avoir un impact réel. C’est le premier critère qui guide notre choix, car c’est ce que veulent nos clients. Notre rôle est donc de leur garantir que leur investissement est utile et a des impacts négatifs limités, notamment en mesurant les effets produits par telle ou telle technologie ainsi qu’en faisant un rapport régulier », indique Amanda O’Toole. Une expertise très large Le processus de sélection des entreprises dans lesquelles investit le fonds dédié d’AXA IM, mais aussi le suivi de chacune de ces sociétés, est donc déterminant pour délivrer les résultats espérés. Ce travail demande toutefois une connaissance approfondie de différents secteurs, de technologies et de disciplines variées. « Ce n’est pas une tâche qui peut être effectuée par une seule personne, relève Amanda O’Toole. Je peux vraiment compter sur des expertises très diversifiées au sein de mon équipe : certains sont spécialisés dans les nouveaux matériaux, d’autres dans les biotechnologies, d’autres encore dans les énergies. En outre, nous pouvons aussi nous appuyer sur des experts régionaux, notamment à Hong Kong et aux États-Unis, qui nous permettent de mieux évaluer les marchés locaux. » Forte de cette expertise, AXA IM veut poursuivre ce travail qui bénéficie tant à la planète qu’à ses clients. Et répondre ainsi aux attentes d’une part croissante de la population mondiale.
LES 5 PILIERS D’AXA IM POUR IDENTIFIER LES SOCIÉTÉS À IMPACT POSITIF
1. Intentionnalité AXA IM veille à ce que les sociétés dans lesquelles elle investit démontrent une réelle intention d’avoir un impact positif sur l’environnement, à travers une stratégie claire.
2. Matérialité Les services et produits développés par les entreprises soutenues par AXA IM doivent avoir un vrai impact, produire des résultats tangibles.
3. Additionnalité Il est important d’évaluer dans quelle mesure l’entreprise élabore des solutions de commercialisation innovantes pour rendre ses produits et services plus accessibles.
4. Considérations négatives Le développement d’un produit ou service à impact positif peut avoir des effets négatifs, qui doivent être pris en compte dans les décisions d’investissement.
5. Mesurabilité Il faut pouvoir mesurer régulièrement les bénéfices engendrés par les produits et services développés par les entreprises dans lesquelles on investit.
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Dossier Un guide
3 Gouvernance La Bourse de Luxembourg définit 10 principes que les sociétés de droit luxembourgeois cotées en bourse doivent respecter pour une bonne gouvernance. Ces principes peuvent toutefois s’appliquer à toutes les entreprises, quelles que soient leur activité et leur taille. Auteur J. R.
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PRINCIPE 2 Le conseil d’administration est en charge de la gestion de la société. Sa mission consiste à agir en tant qu’organe collégial dans l’intérêt social et à servir l’ensemble des actionnaires en veillant à assurer la réussite à long terme de la société. Conscients de leur responsabilité sociale, sociétale et environnementale, les membres du conseil d’administration considèrent dans leurs délibérations l’intérêt de l’ensemble des parties prenantes. PRINCIPE 3 Le conseil d’administration est composé de personnes compétentes, intègres et avisées. Le choix de celles-ci est fait en tenant compte des spécificités de la société.
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PRINCIPE
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La société instaure une procédure formelle de nomination des membres du conseil d’administration. PRINCIPE 5 Les administrateurs doivent faire preuve d’intégrité et d’engagement. Représentant chacun l’ensemble des actionnaires, ils prennent leurs décisions de manière déontologique, dans l’intérêt de la société et libres de tout conflit d’intérêts. PRINCIPE
PRINCIPE 10
La société respecte les droits de ses actionnaires et leur assure un traitement égal. Vis-à-vis de ses actionnaires, la société définit une politique de communication active et établit une pratique d’échange structuré.
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Le conseil d’administration met en place une direction efficace de l’entreprise. Il définit de façon claire les attributions et les devoirs de cette direction et lui délègue les pouvoirs nécessaires au bon accomplis sement de ceux-ci. PRINCIPE 7 La société établit pour ses administrateurs et les membres de sa direction une politique de rémunération équitable et conforme aux intérêts à long terme de la société. PRINCIPE
PRINCIPE 9 La société définit sa politique en matière de responsabilité sociale, sociétale et environnementale. Elle précise les mesures prises pour la mise en œuvre de sa politique et les divulgue de manière adéquate.
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Le conseil d’administration arrête des règles rigoureuses en matière de reporting financier, de contrôle interne et de gestion des risques visant à pro téger les intérêts de la société.
OBJECTIF DE LA PLACE LUXEMBOURGEOISE Fin 2023, 50 % des entreprises auront adopté une gouvernance renforcée pour suivre une stratégie ESG par leurs actionnaires et mise en œuvre par leur direction. Fin 2025, elles seront 80 %.
BÉNÉFICES POUR L’ENTREPRISE Améliorer la gestion et la prise de décision grâce aux critères de matérialité d’impact ESG. Suivre facilement les impacts ESG et de la performance de l’entreprise. BÉNÉFICE POUR LA SOCIÉTÉ Améliorer la crédibilité auprès de la société.
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PRINCIPE
La société adopte un régime de gouvernance d’entreprise clair et transparent auquel elle assure une divulgation adéquate.
Le conseil d’administration veille à ins taurer les comités spécialisés nécessaires au bon accomplissement de sa mission.
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Le manifeste de la Chambre de commerce invite les entreprises à renforcer leur gouvernance, notamment afin de s’assurer de la prise en compte des critères ESG dans leur stratégie et de piloter son avancement. Depuis une quinzaine d’années déjà, un groupe de travail a, sous l’impulsion de la Bourse de Luxembourg, identifié 10 principes pour une bonne gouvernance. « Il s’agit d’un document de référence, d’un guide très pragmatique qui peut servir à l’ensemble des entreprises du pays pour les orienter dans l’organisation et la gestion de leur société, améliorer leur fonctionnement, développer à la fois la performance financière et extrafinancière, accroître leur transparence et ainsi renforcer la confiance de la part de toutes leurs parties prenantes, tout en assurant la préservation de leurs intérêts », explique Maurice Bauer, secrétaire général de la Bourse de Luxembourg.
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La résilience d’une société ne se mesure plus uniquement à ses indicateurs financiers. Aujourd’hui, face à la pression des parties prenantes et de la réglementation, le reporting des performances ESG est devenu un enjeu crucial.
La durabilité d’une entreprise dépend principalement de sa capacité à créer de la valeur, en saisissant les opportunités et en gérant les risques de la manière la plus efficace possible. Sa capacité à générer du profit n’est toutefois pas l’unique critère qui lui permet de se montrer résiliente. Le bien-être de ses employés, sa bonne gouvernance, ses mesures pour réduire son empreinte écologique, et tous les impacts positifs que l’entreprise et toute sa chaîne de valeur apportent à l’écosystème dans lequel elle évolue sont des paramètres qui, aujourd’hui, lui permettent de s’inscrire dans le temps. Toutes les parties prenantes d’une entreprise, des investisseurs jusqu’aux clients, ont besoin d’informations transparentes sur l’ensemble des paramètres qui pourraient mettre en péril la profitabilité de celle-ci. Communiquer uniquement sur les données purement financières ne suffit donc plus. « Le bilan financier d’une entreprise ne donne qu’une vision partielle de son impact dans l’économie. Prenez, par exemple, une grande entreprise, implantée depuis plusieurs années et présentant un bilan comptable solide. Rien ne vous assure que, dans quelques années, elle sera aussi robuste si elle ne donne pas plus d’informations sur sa gouvernance, son rapport à l’éthique en entreprise, la manière dont elle gère son personnel ou encore les actions qu’elle entreprend pour être la moins polluante
possible », explique Valérie Arnold, sustainability partner chez PwC Luxembourg. « Qui penserait investir dans une usine pour les 20 prochaines années, en installant celle-ci au bord d’une falaise en train de s’effriter ? C’est bien la prise en compte du modèle d’activité et de l’écosystème de l’entreprise qui permet d’envisager une croissance durable et le succès de celle-ci », ajoute Frédéric Vonner, partner, sustainability and sustainable finance leader chez PwC. Dis-moi à quel point tu pollues Ce n’est pas neuf, les considérations ESG sont aujourd’hui de plus en plus prégnantes dans notre société. Les entreprises se retrouvent donc davantage mises sous pression par leurs investisseurs, leurs employés, leurs clients, mais aussi par les différentes réglementations qui veulent apporter plus de clarté sur les performances extra-financières, de manière à avoir une vision plus globale sur leurs actions et leur impact. « Les investisseurs ont besoin d’obtenir ces données extra-financières pour savoir si une entreprise est résiliente par rapport à ces nouveaux enjeux. En ce qui concerne le changement climatique, par exemple, une entreprise doit aujourd’hui savoir si elle est résiliente dans un scénario climatique où la température augmente de 1,5 ou de 2 degrés, si elle résistera à une nouvelle taxe carbone,
« Le bilan uniquement financier d’une entreprise ne donne qu’une vision partielle de son impact réel dans l’économie. » VALÉRIE ARNOLD Sustainability partner PwC Luxembourg
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OBJECTIF DE LA PLACE LUXEMBOURGEOISE En 2023, toutes les entreprises de plus de 100 personnes publieront un rapport annuel intégrant les indicateurs extrafinanciers. En 2025, cela concernera toutes les entreprises de plus de 5 M€ de CA ou de 20 personnes.
BÉNÉFICES POUR L’ENTREPRISE Mise en lumière d’actions d’amélioration. Améliorer la gestion et la prise de décision grâce aux critères de matérialité d’impact ESG. Sécuriser l’accès aux financements et répondre à la demande des investisseurs. BÉNÉFICES POUR LA SOCIÉTÉ Image de place forte. Transparence et confiance.
ou si elle s’adaptera à une nouvelle technologie, illustre Valérie Arnold. Mais elle doit aussi démontrer qu’elle contribue à la préservation de l’écosystème dans lequel elle se trouve. Le consommateur veut savoir à quel point l’entreprise pollue, quelle quantité de carbone elle émet dans l’atmosphère et ce qu’elle fait pour la réduire. » Deux mondes complémentaires Évaluer conjointement la performance d’une entreprise à travers des indicateurs financiers et extra-financiers constitue aujourd’hui un enjeu capital pour les entreprises. Tout d’abord parce que cela permet d’identifier des actions d’amélioration, mais aussi d’apporter davantage de sens à sa stratégie et de gagner en crédibilité. Ensuite, parce que cela améliore l’image de l’entreprise et l’attractivité de ses produits ou services. A contrario, les entreprises qui ne jouent pas le jeu s ’exposent inévitablement à différentes problématiques. « À court terme, le manque de transparence crée des problèmes de réputation – car si on n’en parle pas, c’est qu’on a peut-être des choses à cacher – et des enjeux stratégiques certains », prévient Valérie Arnold. Sans oublier le défi de l’acquisition et de la conservation des talents. « Les attentes au travail évoluent et, aujourd’hui, beaucoup de personnes ne veulent plus travailler pour une boîte qui pollue, qui n’est pas inclusive, qui n’a
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Les indicateurs extra-financiers
pas mis en place une véritable stratégie RSE… Toutes les parties prenantes, y compris les investisseurs, doivent donc désormais être intéressées par cette démarche si elles ne veulent pas être submergées par la vague inévitable de demain », explique la sustainability partner.
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Les 21 indicateurs du WEF Dans son Luxembourg Sustainable Business Manifesto, la Chambre de commerce propose aux entreprises de mettre en place un tableau de bord avec des indicateurs financiers et extra- financiers, par exemple sur base des 21 indicateurs universels proposés par le World Economic Forum. Ce document, publié en septembre 2020, est une feuille de route fournissant aux entreprises 21 mesures core et 34 expanded, réparties au sein de quatre piliers (voir ci-contre), leur permettant d’aligner leur reporting financier sur les indicateurs environnementaux, sociaux et de gouvernance. « Ces indicateurs ont pour vocation de permettre à des entreprises de publier leurs performances en termes environnementaux, sociaux et de gouvernance, ainsi que de mettre en avant leur contribution aux 17 Objectifs de développement durable établis par les Nations unies. Ces indicateurs s’appuient sur des standards internationaux et des références déjà existantes, avec pour but de faciliter leur adoption, leur mise en œuvre et leur comparabilité », explique Frédéric Vonner. Une démarche qui doit s’inscrire dans la durée Ces engagements ont été étudiés pour pouvoir être transposés à tous les secteurs d’activité. Mais concrètement, comment les entreprises désireuses d’être plus transparentes peuvent-elles mettre en place cette initiative ? « Cela relève d’une démarche volontaire et engageante, de la part d’une entreprise et de sa direction. Cette approche doit être réfléchie et s’inscrire dans la durée, au risque de dépenser de l’énergie pour un résultat en deçà des attentes, ou de décevoir des investisseurs, des clients, des employés ou d’autres parties prenantes », souligne Frédéric Vonner, qui rappelle également qu’il est essentiel, pour une entreprise, de débuter par une mise à plat de sa situation, en tenant compte de ses caractéristiques, avant de déterminer les objectifs importants pour celle-ci. « C’est sur cette base qu’une feuille de route ou un plan d’action pourra être constitué. Il sera aussi essentiel, une fois les actions de mise à niveau établies, de continuer à suivre et surveiller ces indicateurs, de manière à rester au niveau de la concurrence et, surtout, au niveau des attentes de l’ensemble des parties tierces, notamment les investisseurs, les clients et les employés », conclut Frédéric Vonner. Auteur A. B.
LES QUATRE PILIERS DU WORLD ECONOMIC FORUM En septembre 2020, le World Economic Forum (WEF) publiait un ensemble de mesures et d’informations environnementales, sociétales et de gouvernance (ESG) universelles pour mesurer le capitalisme inclusif dont les entreprises peuvent rendre compte. Ces critères ont été organisés autour de quatre piliers. La gouvernance
D’un point de vue théorique, le terme « gouvernance » désigne un ensemble de règles et de pratiques visant à assurer le fonctionnement optimal d’une entreprise. La bonne gouvernance est essentielle à la création de valeur à long terme pour une entreprise, car elle permet d’aligner et de stimuler les performances financières et sociétales, ainsi que de garantir une responsabilité et une légitimité vis-à-vis des parties prenantes. Pour parvenir à cet aligne ment, la gouvernance doit superviser la définition, le suivi et l’exécution des aspirations d’une entreprise en matière d’impact économique, environnemental et social.
La planète
Les entreprises dépendent de l’environnement naturel dans lequel elles évoluent, mais elles l’impactent aussi de multiples façons. Pour garantir la continuité de leurs activités et la création de valeur à long terme, les entreprises doivent mesurer efficacement leur impact sur l’environnement et en rendre compte. Pour le WEF, chacune d’entre elles doit avoir l’ambition de « protéger la planète, notamment par une consommation et une production durables, une gestion durable de ses ressources naturelles et une action urgente sur le changement climatique, afin qu’elle puisse subvenir aux besoins des générations actuelles et futures ».
Les personnes
Les personnes sont cruciales pour chaque organisation. Leur développement en termes de connaissances et de bien-être est essentiel à la croissance d’une organisation. Pour créer de la valeur sur le long terme, les entreprises doivent mesurer, gérer et divulguer des informations sur la manière dont elles garantissent une main-d’œuvre engagée, qualifiée et en bonne santé dans leur chaîne de valeur. Les entreprises doivent avoir l’ambition de « mettre fin à la pauvreté et à la faim, sous toutes leurs formes et dans toutes leurs dimensions, et de faire en sorte que tous les êtres humains puissent réaliser leur potentiel dans la dignité, l’égalité et dans un environnement sain ».
La prospérité
Les entreprises ont un impact sur la prospérité économique et sociale et en bénéficient de multiples façons. En outre, la valeur d’une entreprise se reflète de plus en plus dans les facteurs de valeur associés à la prospérité économique et sociale. En mesurant et en rendant compte des aspects de la prospérité de manière plus holistique, les entreprises et leurs parties prenantes peuvent être mieux informées pour protéger et améliorer les éléments qui contribuent à la création de valeur durable et à la société. Pour le WEF, l’ambition doit être de « faire en sorte que tous les êtres humains puissent mener une vie prospère et épanouissante et que le progrès économique, social et technologique se fasse en harmonie avec la nature ».
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Dossier
5 Innover Toute entreprise doit constamment investir et innover pour garantir sa compétitivité. Il est désormais indispensable que ces démarches soient réalisées de façon responsable.
La marche de nos sociétés vers un développement durable ne peut pas être envisagée sans perspectives de croissance pour les entreprises. Bien sûr, cette croissance ne doit plus, aujourd’hui, être purement économique, mais aussi profiter à l’ensemble des acteurs impliqués dans l’activité d’une entreprise et à la société dans son ensemble. Pour les acteurs économiques, il est donc indispensable de continuer à investir et à innover au quotidien, afin de conserver leur compétitivité et de gagner de nouveaux marchés, tout en ayant un impact positif sur leur environnement. La Chambre de commerce est bien au fait de cette réalité et, dans son Luxembourg Sustainable Business Manifesto, elle pointe la nécessité d’investir et d’innover… de façon responsable. Mais qu’est-ce que cela signifie exactement ? Selon le texte publié par la Chambre de commerce, il s’agit pour les entreprises de consacrer une proportion grandissante de leur budget R & D (recherche & développement) aux innovations et solutions responsables, mais aussi de se préparer à l’intensification des réglementations liées à la durabilité. Le développement de produits et services responsables, qui tient notamment compte de principes éthiques, doit répondre aux nouvelles attentes exprimées par le client : p réoccupations par rapport à la chaîne d’approvisionnement, la traçabilité, les droits de l’Homme, la juste rétribution des salariés, les impacts des produits ou services sur l’environnement… Vaste programme !
OBJECTIF DE LA PLACE LUXEMBOURGEOISE Fin 2023, 50 % des entreprises (et 80 %, fin 2025) prendront en compte les critères ESG dans la sélection et l’approbation du développement de nouveaux produits ou services.
BÉNÉFICES POUR
Faire survivre la Terre… et l’entreprise L’ENTREPRISE Adaptation aux nouveaux Si l’ambition peut paraître élevée, elle est à marchés et aux nouvelles la mesure du défi qui nous attend en tant que demandes. société. « Cela fait deux ans que nous dévelopInnovation, compétitivité. pons ces ‘10 commandements’ de la durabilité BÉNÉFICES POUR en entreprise. Et le but a toujours été de se LA SOCIÉTÉ projeter le plus loin possible afin de fournir des Accompagnement à la transition numérique axes de travail qui nous permettront d’avoir de la société. un réel impact, explique Gérard Zoller, CEO Création d’intelligence des Peintures Robin et membre du groupe de collective. travail à la base du Luxembourg Sustainable Business Manifesto. Il est temps de se rendre compte que l’appel à un développement plus durable doit dépasser le simple stade du marketing, du greenwashing. C’est une démarche nettement moins facile à mettre en place que dont dépend la survie de la Terre et, donc, celle pour une multinationale. Selon moi, il faudrait de nos entreprises. Elle doit être radicale. » accorder des aides aux petites entreprises qui La recherche de durabilité en entreprise se lancent dans cette voie. » Cette réalité est s’avère ainsi pluridimensionnelle. Il faut en toutefois également bien connue des struceffet s’assurer que tous les maillons de la chaîne tures de taille plus importante. de valeur soient sur la même longueur d’onde. Chez Paul Wurth, par exemple, on pointe « Les fournisseurs, les partenaires et les clients aussi la difficulté de trouver des partenaires doivent être intégrés à la réflexion et aux actions engagés dans une voie durable. « Nous sommes qui sont prises, poursuit Gérard Zoller. C’est donc une démarche lourde, qui a des i mplications financières importantes. Pour une PME, c’est
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Plus de 4.000 litres Les Peintures Robin ont développé de peinture blanche toute une série de produits innorecyclée ont déjà vants et durables. On peut notamété produits. ment citer leur gamme de peintures à base végétale, ou encore des peintures « fonctionnelles ». « Certaines sont capables d’absorber le CO2, d’autres sont conçues pour empêcher les coquillages de s’accrocher sur la coque des bateaux et éviter ainsi de les ralentir et de leur faire consommer plus de carburant », illustre Gérard Zoller.
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DES PEINTURES INTELLIGENTES
Recherche & développement
Paul Wurth SA produit de l’acier « vert », c’est-à-dire sans charbon mais avec de l’hydrogène.
DE L’ACIER « VERT » GRÂCE À L’HYDROGÈNE Paul Wurth SA met aujourd’hui beaucoup de moyens dans le développement d’un acier « vert », produit non plus avec du charbon, mais bien avec de l’hydrogène. « Pour y parvenir, le challenge n’est pas de nature technique, c’est plutôt un problème d’échelle. Pour transformer la sidérurgie, il faut d’énormes quantités d’électricité verte – pas encore disponibles – et il faudra développer une électrolyse à grande échelle », détaille Georges Rassel. Paul Wurth travaille aussi sur l’utilisation de l’hydrogène comme base pour un carburant synthétique (PtX) à destination des avions ou des bateaux.
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Peintures 09_credit Robin, Luxinnovation, Freepik et Shutterstock
une société d’ingénierie, indique Georges Rassel, directeur général et président du comité de direction du groupe Paul Wurth SA. Nous ne produisons donc pas les matières premières que nous utilisons nous-mêmes. Si nous souhaitons lancer un produit innovant et durable, nous devons donc nous assurer que chaque partenaire remplit un certain cahier des charges. » Innover de façon radicale Au-delà de ces difficultés, atteindre une certaine forme de durabilité passera inévitablement par l’innovation. Si celle-ci a toujours été une condition de survie pour de nombreuses entreprises, elle doit aujourd’hui se faire radicale si l’on souhaite développer de nouveaux produits et services qui permettront d’engager une vraie transition durable. « Nous n’en sommes plus au stade où nous pouvons nous contenter d’apporter de petits développements ponctuels à nos processus. À présent, il nous faut mettre au point des solutions technologiques révolutionnaires. C’est particulièrement le cas dans notre secteur, en ce qui concerne la production d’acier ‘vert’, sans charbon », souligne Georges Rassel. Et cela demande des moyens importants. « Nous avons engagé 15 millions d’euros dans la R & D. Si c’est possible, c’est parce que nos actionnaires ont donné leur accord. C’est un signal très positif et une condition indispensable pour pouvoir innover à la hauteur des enjeux actuels », ajoute le directeur général de Paul Wurth SA. L’investissement à consentir pour être plus innovant peut aussi prendre d’autres formes. Chez Paul Wurth, on a notamment multiplié les collaborations, tant avec l’Université du Luxembourg (chaire Paul Wurth pour soutenir les projets autour de l’hydrogène) qu’avec des start-up (incubateur de start-up au sein de l’entreprise). À l’échelle d’une structure de taille plus modeste, il est également possible de nourrir d’importantes ambitions en matière d’inno-
vation. Les Peintures Robin ont ainsi m ultiplié les initiatives innovantes ces dernières années (lire ci-contre), et ce grâce à leur propre laboratoire R & D, comptant sept chimistes. « L’une des clés, en dehors des aspects financiers, est de pouvoir compter sur le soutien de la direction et du personnel, estime Gérard Zoller. Au sein des Peintures Robin, on ressent vraiment un grand enthousiasme par rapport à ces sujets. Nous travaillons ensemble à la création de solutions plus écologiques en matière de peinture, et cela donne du sens au job de chacun. » La question du prix Il reste une difficulté importante à prendre en compte lorsque l’on évoque le sujet de l’investissement et de l’innovation durables : le prix. En effet, si les entreprises déploient d’importants moyens pour mettre au point des solutions innovantes qui renforceront la durabilité de notre société, cela aura inévitablement des conséquences au niveau du coût du produit ou du service proposé. Or, on sait que le client, bien souvent, cherche avant tout le meilleur prix. « Nous aimerions vraiment que nos clients eux-mêmes nous demandent des produits plus durables, en assumant la différence de coût, explique Georges Rassel. Or, cela n’est pas souvent le cas. Malheureusement, l’équation est simple : si la création d’un produit ou service plus durable est plus coûteuse, il faudra bien que le client assume une partie de ce surcoût. Pour moi, à partir du moment où le client demandera un produit durable et sera prêt à en payer le prix, toutes les entreprises n’auront d’autre choix que de s’adapter à cette demande. » Renforcer la collaboration Pour Gérard Zoller, il ne faut pas non plus oublier la responsabilité des pouvoirs publics dans la promotion des démarches d’innovation. Certains problèmes de communication peuvent en effet tuer dans l’œuf des initiatives porteuses. « En collaboration avec SuperDrecksKëscht, nous avons pour projet de récupérer d’anciennes peintures afin de les réintroduire dans notre production. Malheureusement, la législation sur les déchets actuellement en vigueur fait que nous sommes, par ce geste, classés comme usine de traitement de déchets, avec d’énormes obligations supplémentaires, ce qui risque de faire échouer ce projet intéressant, rappelle le CEO des P eintures Robin. C’est tout de même un problème important : quand on est précurseur dans un domaine, à travers un projet particulier, on rencontre souvent de nombreux obstacles. » Une nouvelle occasion de rappeler qu’en matière d’innovation durable, il est primordial de renforcer la collaboration entre acteurs publics et privés si l’on souhaite atteindre les résultats espérés… Auteur Q. D.
3 QUESTIONS À CHARLES-ALBERT FLORENTIN
Manager cluster cleantech Luxinnovation
Pour relever les défis actuels en matière de durabilité, l’innovation est-elle incontournable ? Absolument ! Elle doit contribuer à faire évoluer les modes de production et de consommation. Stabiliser la consommation énergétique, augmenter la part des énergies renouvelables et développer des moyens de stockage et de distribution locaux et innovants. Mais il est aussi indispensable de travailler sur l’écoconception pour éviter la production de déchets, d’optimiser le cycle de l’eau, de respecter la vie des sols et de favoriser la biodiversité. Concrètement, comment une entreprise peut-elle innover pour être plus durable ? Elle peut d’abord chercher à optimiser sa consommation énergétique à travers des outils de monitoring intelligents, l’innovation de process et la production d’énergies renou velables. Mettre en place une stratégie de réduction des déchets et de sensibilisation du personnel au développement durable. Pour la construction, l’utilisation systématique du BIM (Building Information Modeling) ou du passeport des matériaux permettrait de mieux gérer les ressources et d’accroître la rentabilité. Comment une structure comme Luxinnovation aidet-elle les entreprises à aller dans cette direction ? Nous travaillons sur les volets digitalisation et développement durable à travers le Digital Innovation Hub, les programmes Fit4Circularity et Fit4Start et le cofinancement de projets durables. Nous accompagnons également des projets concrets dans les domaines du réemploi, du recyclage, de l’écoconception et de la gestion optimisée des ressources. Les clusters de Luxinnovation organisent tout au long de l’année des événe ments sur ces thématiques.
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Dossier Prospérité globale
La transition vers une économie plus durable exigera que la création de valeur profite à l’ensemble des parties prenantes d’un même environnement, avec le souci de contribuer à la prospérité de chacun. Quelle valeur une activité génère-t-elle ? Si l’on parle de développement durable, cette q uestion est essentielle. Jusqu’à présent, les indicateurs considérés par les acteurs économiques pour y répondre se limitaient essentiellement aux résultats financiers. Dans un monde en t ransition vers des modèles plus vertueux, la c réation de valeur financière ne peut plus constituer le seul élément à prendre en compte. À la faveur d’un développement durable, la valeur créée doit être répartie de manière équilibrée entre les actionnaires, les salariés, les clients, les sous-traitants, les communautés locales, les acteurs publics… La notion de création de valeur p artagée, définie par les chercheurs de la Harvard Business School Mark R. Kramer et Michael E. Porter, coauteurs de plusieurs articles sur le sujet, invite donc les entreprises à rompre avec les vieux concepts. « L’approche traditionnelle a été développée à une époque où les chefs d ’entreprise considéraient que l’impact social et environnemental n’était pas pertinent pour la performance économique et la stratégie concurrentielle de leur entreprise, nous explique Mark R. Kramer. Nous savons maintenant que ces dimensions sont importantes pour le succès d’une entreprise et qu’elles peuvent être une source de création de valeur. »
« La valeur partagée consiste à différen cier l’entreprise en s’attaquant aux problèmes sociaux. » MARK R. KRAMER Chercheur Harvard Business School
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La promotion d’un modèle de création de valeur plus large et plus inclusif, au service de l’intérêt collectif, est en effet l’une des voies préconisées par l’agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable.
OBJECTIF DE LA PLACE LUXEMBOURGEOISE À fin 2023, 50 % des entreprises (80 % à fin 2025) de plus de 20 M€ de CA auront évalué leur modèle de création de valeur partagée et déterminé une trajectoire d’amélioration de l’équilibre.
BÉNÉFICES POUR L’ENTREPRISE Meilleur pilotage de la création de valeur et de la résilience. Bien-être et engagement des collaborateurs renforcés. Développement du capital humain de l’entreprise. Leadership, image et attractivité renforcés. BÉNÉFICES POUR LA SOCIÉTÉ Contribution à la prospérité collective locale. Impact positif sur le climat social et environnant. Contribution à la réduction des déséquilibres et des inégalités.
Une approche différenciatrice « Le concept de valeur partagée désigne simplement les politiques et pratiques qui améliorent les performances économiques de l’entreprise en créant un impact social et environnemental positif dans les régions où elle opère, poursuit Mark R. Kramer. C’est très différent de la RSE, qui tend à se concentrer sur l’atténuation des dommages causés par les produits ou les activités de l’entreprise. Au contraire, la valeur doit donc désormais s’envisager comme un partagée consiste à différencier l’entreprise en système cohérent et global. Chaque action ou décision prise par une s’attaquant aux problèmes sociaux dans l’optique de proposer de nouveaux produits, d’accéder à entreprise va affecter le capital financier, de nouveaux marchés, à une plus grande économique, sociétal ou environnemental productivité dans la chaîne de valeur et à un disponible, augmenter ou diminuer ses stocks, environnement concurrentiel plus sain. » détruire de la valeur ou en générer. Une a ctivité Par exemple, l’assurance maladie Discovery, va, par exemple, exiger de puiser dans les resbasée en Afrique du Sud, a mis au point un sources naturelles ou humaines, entraîner des ensemble de mesures incitatives qui amènent répercussions sur le climat ou se rendre comses clients à adopter des comportements plus plice de violations des droits de l’Homme. sains, comme faire plus d’exercice, passer des Une autre, au contraire, peut générer du c apital examens réguliers et adopter un meilleur sociétal, en améliorant le bien-être et la santé, régime alimentaire. « Le résultat est que les en développant les connaissances, en facilicoûts des soins de ses affiliés sont de 15 à 20 % tant l’accès à la culture, ou encore contribuer inférieurs à ceux de ses concurrents, ce qui à réduire les émissions de CO2 ou à préserver permet à l’entreprise de devenir plus rentable la biodiversité. « L’entreprise est entièrement que les autres acteurs du secteur », nous explique dépendante de la société pour toutes les ressources Mark R. Kramer. dont elle a besoin, rappelle l’INDR, dans son Le concept de valeur partagée ajoute une Guide ESR. Une société saine et prospère est dimension d’impact social à la proposition nécessaire au bon fonctionnement des entreprises. » de valeur que les entreprises offrent à leurs Le développement durable des entreprises, clients. À travers lui, les entreprises envisagent dès lors, n’est pas possible sans prendre de nouvelles façons d’embaucher, de gérer également soin de cette société dans laquelle et de promouvoir les employés afin de réduire elles évoluent, sans contribuer à sa prospérité le taux de rotation et d’augmenter la produc- globale. tivité. Enfin, il permet aux entreprises de surmonter les obstacles qui freinent leur croissance et leur succès. La création de valeur Auteur S. L.
Photos Mark Photo 09_credit R. Kremer
6 Créer de la valeur partagée
BGL BNP PARIBAS S.A. (50, avenue J.F. Kennedy, L-2951 Luxembourg, R.C.S. Luxembourg : B 6481) Communication Marketing avril 2021. © Hervé Plumet.
POUR ACCÉLÉRER LA TRANSITION, ENCOURAGEONS LA PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE. Concrètement, nous accompagnons les entreprises dans la réduction de leurs émissions de CO2 et de leurs dépenses énergétiques. Pour réussir le défi de la transition, accélérons ensemble. bgl.lu/fr/engagement
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Nouvelles technologies
Rendre l’IT responsable et plus vert Contenu sponsorisé par CGI
Lentement mais sûrement, le numérique responsable tend à se faire une place dans le domaine de l’IT. Cyrille Chopelet, architecte technique chez CGI, nous explique comment l’entreprise optimise le codage et la conception d’applications pour rendre ses services plus verts. 32
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LE NUMÉRIQUE EN QUELQUES CHIFFRES
LE NUMÉRIQUE RESPONSABLE
50 %
Crédit
Simon Verjus (Maison Moderne)
Sources
* Observatoire de la qualité des démarches, en ligne, chiffre pour avril 2020, ** INSEE
Monsieur Chopelet, quelles demandes recevez-vous actuellement de la part de vos clients ? CYRILLE CHOPELET Nous observons, au Luxembourg et en France, un intérêt croissant pour le numérique responsable, un intérêt qui ne devrait pas tarder à être suivi par la mise en place de projets spécifiques autour de ce sujet. À titre d’illustration, l’un des leaders français de l’aéronautique a demandé à l’ensemble de ses partenaires de procéder à une autoévaluation de leur maturité dans ce domaine. Comment réduire notre impact sur l’environnement et favoriser l’inclusion à travers les services technologiques et de télécom ? C. C. Les logiciels faisant partie de notre activité, nous mettons tout en œuvre pour qu’ils soient le moins impactants possible. Pour ce faire, nous nous attaquons à l’aspect « obésiciel », désignant les logiciels devenus trop gros et disposant de nombreuses fonctionnalités non utilisées. Il est important de se concentrer sur le réel besoin auquel répondent ces solutions technologiques. Un autre impact important provient de la fin de support de certains logiciels ou matériels. Souvent, les machines
«Le Green Coding a pour but d’optimiser le code et de l’écrire de manière plus efficiente. » Cyrille Chopelet Architecte technique, CGI
des fonctionnalités demandées ne sont finalement jamais utilisées
15 %
des serveurs actifs ne rencontrent généralement aucune utilité
15 %
de l’impact environnemental peuvent être épargnés grâce au Green Coding
trop anciennes ne peuvent pas installer et supporter de nouveaux systèmes. Les entreprises et particuliers qui souhaitent effectuer une transition doivent par conséquent renouveler leur parc informatique, alors que ce matériel est par ailleurs tout à fait fonctionnel. Il est également important de noter qu’il ne suffit pas de rendre un outil disponible en ligne pour que chacun puisse s’en servir. Pour réduire son impact, la France a souhaité dématérialiser un maximum de démarches, mais ceci pourrait avoir pour effet de renforcer la fracture numérique. L’intégralité des démarches publiques doivent en principe être accessibles aux personnes en situation de handicap. En réalité, seuls 13 %* le sont. Dans ce contexte, on estime aujourd’hui que 17 %** de la population française souffre d’illectronisme et plus de 50 % des plus de 75 ans n’ont pas accès à internet. Encourager l’inclusion est donc primordial. En matière de numérique responsable, vous misez notamment sur le Green Coding. En quoi cela consiste ? C. C. Le Green Coding a pour but d’optimiser le code et de l’écrire de manière plus efficiente pour le rendre plus léger et respectueux de l’environnement. Cette manière de coder permet d’atteindre le même résultat en utilisant moins de ressources, ce qui se traduit souvent par un gain de performance. Chez CGI, nous portons ce projet depuis cinq ans. Nous avions pour objectif de sensibiliser nos collaborateurs afin que le fait de coder de la manière la plus verte possible devienne un réflexe. Notre référentiel de bonnes pratiques de code
s’intéresse, entre autres, aux itérations. Modifier la manière dont nous testons et calculons la longueur d’une collection (structure de données permettant de ranger plusieurs objets informatiques) permet d’économiser 5 % d’énergie. Le Green Coding reste toutefois à mettre en œuvre pour optimiser son impact. En effet, si cette démarche permet de réduire cet impact de 15 %, il ne faut pas oublier que 25 % sont liés à l’hébergement et 60 % concernent la conception fonctionnelle (besoin réel de la solution technologique) ou technique (conception de l’architecture). Outre cet aspect « code », l’écoconception permet également de devenir plus responsable. Comment la manière de concevoir des applications a-t-elle changé ? C. C. On parle aujourd’hui de plus en plus de Green IT et d’IT for Green ou Tech for Good. Le premier consiste à la mise en œuvre de bonnes pratiques permettant de réduire les impacts de l’existant tandis que le second vise à élaborer de nouvelles solutions pour améliorer la situation, telles les smart cities. Plus globalement, le numérique responsable regroupe ces préoccupations et intègre des notions de RSE. En matière de conception responsable de service numérique, le principal axe est de viser la sobriété, en se recentrant notamment sur les besoins utilisateurs. Des pratiques comme l’UX Design ou le Design Thinking sont connues pour la meilleure compréhension qu’elles apportent sur ces points, permettant d’éviter un « gras » fonctionnel et numérique. Dans ce contexte, l’analyse du cycle de vie constitue un autre outil particulièrement important. Elle permet d’évaluer les impacts d’un service lors de sa création, de son utilisation et de sa fin de vie, évitant ainsi de faux gains perçus qui correspondraient à des transferts de pollution vers d’autres étapes.
Green Coding Les applications stockées occupent une place importante dans les bases de données. Optimiser le code permet de réduire cette occupation et d’améliorer l’impact environnemental.
Conception Modifier la manière de concevoir les applications en se focalisant sur les besoins des utilisateurs permet de les rendre accessibles au plus grand nombre (malentendants, malvoyants) et d’améliorer son environnement IT.
Analyse de cycle de vie Ce processus nécessite des compétences pointues et est indispensable pour mesurer les impacts de chaque fonctionnalité (de sa mise en place à sa fin de vie).
Référentiels Mise en place de référentiels par l’Institut du numérique responsable pour concevoir de manière responsable.
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Dossier
Claude Turmes, le ministre de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire, a défini des objectifs ambitieux en matière de transition énergétique. Un passage obligé pour atteindre le seuil de « zéro émission nette » en 2050.
Pouvez-vous nous rappeler quelles sont aujourd’hui les ambitions du Luxembourg en matière de réduction des gaz à effet de serre ? Face à l’urgence climatique, et les derniers événements dramatiques de l’été nous confortent dans nos choix, le Luxembourg a décidé de revoir à la hausse ses objectifs environnementaux dès la fin de l’année 2019. Le système disjoncte et il est temps d’ouvrir les yeux. Ainsi, d’ici 2030, le pays n’entend plus réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 %, mais bien de 55 %. Nous multiplions par trois nos efforts par rapport à la période 2005-2020. Pour y parvenir, nous avons créé avec Carole Dieschbourg (déi Gréng), ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, un cadre législatif, ce qu’on appelle la « loi climat », votée fin 2020. Cette loi transpose l’objectif de la neutralité climatique au plus tard pour 2050 à l’échelle
nationale. Concrètement, elle fixe des objectifs sectoriels spécifiques et donne un cadre clair. Ainsi, chaque secteur a désormais sa feuille de route, avec des objectifs étudiés en tenant compte du potentiel de réduction propre à chacun.
Quels sont les secteurs principalement ciblés ? Outils de production, habitudes de déplacement et même nos modes de vie, tout doit être revu et cinq secteurs se retrouvent aux avant-postes du changement : les industries de l’énergie et manufacturières, la construction, l’agriculture, le traitement des déchets et des eaux usées et, surtout, les transports. Car c’est bien dans ce domaine que l’effort Reste le point crucial des transports. demandé sera le plus conséquent en volume. Comment convaincre les citoyens Nous devons réduire les émissions de gaz à que la mobilité électrique est la seule effet de serre de 2.226.000 tonnes équiva- solution d’avenir ? lents CO2 en moins de 10 ans. Tout d’abord, il faut promouvoir les alternatives à la voiture. Grâce aux efforts du gouvernement, et de François Bausch en particulier, nous sommes le premier pays au monde à proposer des transports publics gratuits et les investissements sont conséquents. Par ailleurs, il est devenu impératif de remplacer les voitures fossiles par le zéro carbone. Depuis trois ans, nous incitons les résidents à opter pour l’électro- mobilité en accordant des primes à l’achat. En ce qui concerne les bornes de recharge, nous avons mis en place un programme de subvention Charge at Home. Aujourd’hui, plus de 50 % des utilisateurs d’un véhicule électrique effectuent la recharge depuis leur domicile. Le réseau Chargy compte près de 800 bornes publiques, soit 1.600 prises. Par ailleurs, 88 bornes SuperChargy sont en cours d’installation sur les principales aires de service routières et autoroutières ainsi que sur certains parkings Park & Ride (P + R). Enfin, nous
« L es derniers événements climatiques aident à la prise de conscience, mais il faut aller plus loin et plus vite. » CLAUDE TURMES Ministre de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire
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Qu’attendez-vous des industriels ? Qu’ils s’engagent à nos côtés. C’est déjà le cas. D’une part, plus d’une soixantaine d’entreprises installées au Luxembourg font partie de ce qu’on appelle l’« accord volontaire » : en contrepartie de tarifs électriques attractifs, elles s’engagent à prendre des mesures d’efficacité énergétique. Et cela fonctionne. D’autre part, une nouvelle loi oblige les revendeurs d’électricité et de gaz à s’investir aux côtés des industriels afin de rendre les processus plus efficients et, ainsi, diminuer les besoins énergétiques. On assiste à une union entre les savoir-faire des fournisseurs d’électricité de type Enovos, Eida ou autres, qui se réunissent avec des industriels pour changer l’éclairage, faire des moteurs et des systèmes de ventilation plus efficaces, etc.
Photos Matic Photo 09_credit Zorman (archives)
7 Zéro émission nette
La construction est, elle aussi, particuliè rement sollicitée. Comment s’y prendre pour inciter les citoyens à investir dans les énergies durables ? Dans le bâtiment, un nouveau règlement grand-ducal, voté avant l’été, fait du L uxembourg le premier pays au monde à imposer des constructions, résidentielles ou de bureaux, à 100 % sans énergie fossile, et ce dès le 1er janvier 2023. Ce point est très important parce qu’on construit ici plus qu’ailleurs. En matière de rénovation, nous sommes occupés à revoir complètement l’arsenal des aides. Il s’agit d’un dossier conjoint avec les ministères d’Henri Kox (déi Gréng) et Carole Dieschbourg. Nous voulons rendre le système plus facile, plus rapide, plus souple. Nous espérons arriver à un résultat début 2022, avec un nouveau système d’aides efficace.
Transition énergétique
Photos Wako Photo 09_credit
négocions avec la Commission européenne afin de dégager une aide de 40 millions pour le programme Charge at Work et inciter les entreprises à investir dans des infrastructures de recharge. En parallèle, nous devons aider le secteur de la logistique à remplacer les camions en allant vers l’électrique et l’hydrogène.
veaux projets vont voir le jour. Une éolienne, cela remplace 10 ha de solaire, soit la surface de 20 terrains de football… C’est un élément très important dans notre effort qui vise à produire localement une part croissante d’électricité renouvelable.
OBJECTIF DE LA PLACE LUXEMBOURGEOISE En 2025, toutes les entreprises auront une stratégie « zéro émission nette » fondée sur des données scientifiques.
Quelles sont les ambitions du pays en ce qui concerne la production Quelle est la place des énergies renouveélectrique locale ? lables dans votre plan ? Nous travaillons sur trois axes bien précis. Comme d’autres centres tels Hambourg, Tout d’abord, nous devons veiller à une meil- Francfort ou Paris, nous ne pourrons pas disleure efficacité énergétique, c’est ce dont nous poser de 100 % de couverture en énergie renouBÉNÉFICES POUR venons de parler. Ensuite, nous devons accom- velable. Il faut en être conscient. Le Luxembourg L’ENTREPRISE pagner le développement des énergies renou- héberge de très grandes entreprises dont les Compliance réglementaire. Attraction d’investisseurs velables au Luxembourg et, enfin, nouer des besoins sont considérables. Aujourd’hui, nous et parts de marché. collaborations avec les pays voisins, parce que importons 100 % de nos énergies fossiles. Gestion des chaînes nous resterons toujours un pays importateur À terme, nous voulons supprimer ces impord’approvisionnement exposées à des risques d’énergie en raison de notre petit territoire. tations de diesel, gasoil, fioul… 85 % des besoins climatiques. Ces dernières années, nous avons bien seront couverts par l’électricité. L’objectif est Modernisation des boosté le photovoltaïque. Nous sommes pas- d’atteindre entre 30 et 35 % de production infrastructures. Gain économique sés d’une puissance installée de 116 MW en 2015 d’électricité verte locale. Pour les molécules énergétique. à 187 M W fin 2020. Cette année, plus de qu’on ne peut pas remplacer par l’électron, 30 MW vont s’y ajouter. Nous avons multi- nous étudions la piste de l’hydrogène. BÉNÉFICES POUR LA SOCIÉTÉ plié par cinq nos investissements dans ce Adaptation du territoire domaine. Pour ce qui est de l’éolien, nous Comment allez-vous organiser ces impornational au changement avons multiplié par 3,5 la production élec- tations énergétiques à l’avenir ? climatique. Attractivité et compétitivité trique au cours de ces cinq dernières années Pour assurer notre approvisionnement en de la Place luxembourgeoise. pour atteindre 351 GWh fin 2020. De nou- énergies renouvelables, nous devons pouvoir Innovation. nous appuyer sur nos voisins. Cette électricité viendra notamment d’Allemagne, mais aussi d’autres endroits. Le Danemark ainsi que la Belgique travaillent sur des projets d’îles énergétiques au large de leurs côtes. Par WAKO, 1ER PRIX DU PROGRÈS exemple, l’île danoise devrait être capable de ÉCONOMIQUE ET DURABLE répondre aux besoins en électricité de 10 mil- 2030, c’est déjà demain. Comment relever lions d’habitants. Or les Danois ne sont pas le défi en si peu de temps ? L’entreprise Wako, dont le métier est de développer et fabriquer des portes si nombreux, il y aura donc un surplus d’élec- Tous les secteurs ont leur rôle à jouer dans et fenêtres de très haute qualité, a reçu tricité. Cette île sera reliée à l’île belge et, cette transition énergétique. Aujourd’hui, le 1er prix du Progrès économique et ensemble, ces projets pourraient nous appor- 80 % de l’énergie utilisée provient de sources durable 2020 décerné par la Fondation Alphonse Weicker et BGL BNP Paribas, en ter de l’électricité verte. fossiles et 20 % de l’électricité. Le secteur de collaboration avec l’Institut national pour le Le futur mix énergétique du Grand-Duché la logistique est fossile à 99 %. De gros invesdéveloppement durable et la responsabilité passe aussi par l’hydrogène (H2) produit à tissements ont été consentis, notamment au sociale des entreprises (INDR) et l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL). partir d’électricité verte. Cette solution doit niveau du port sec de Bettembourg et de son Ce prix vient récompenser l’action de remplacer le gaz fossile d’aujourd’hui. Lors pôle multimodal très compétitif. L’électricité l’entreprise visant à atteindre, en collaboradu dernier sommet Gäichel, nous avons pu sera le principal vecteur de transition. Cela tion étroite avec l’ensemble de son personnel, de ses clients et fournisseurs, l’« Objectif discuter avec la Belgique de la possibilité implique de moderniser et renforcer notre Zéro Carbone ». Sur la base de son deuxième d’établir un pipeline fournissant la précieuse réseau. L’hydrogène est l’autre pièce du puzzle. bilan carbone établi fin 2020, Wako a défini source d’énergie depuis la Belgique. Le port Le secteur financier, très important au ses priorités selon deux axes complémentaires : la réduction de 20 % de ses émissions d’Anvers ainsi que celui de Rotterdam ou de Luxembourg, a lui aussi son rôle à jouer en de CO2 et la compensation du solde à travers Hambourg deviendront, à terme, les portes promouvant les investissements dans le durable, la participation financière à la plantation de d’entrée pour l’hydrogène. De grandes l’efficacité énergétique. De grands fonds 250.000 arbres sur l’île de Madagascar. infrastructures industrielles et chimiques y étrangers actifs dans la transition énergétique Wako a en outre proposé à tous ses clients et fournisseurs de s’associer à sa démarche sont déjà installées. Nous avons tout intérêt sont déjà installés au Luxembourg. Tout le sur une base volontaire. L’entreprise affichera à être reliés à la grande dorsale qui viendra monde doit participer. Les derniers événedésormais sa neutralité carbone, certifiée par CO2 Strategy Luxembourg desservir le territoire belge. La Sarre est elle ments climatiques aident à la prise de sàrl, tout en poursuivant aussi intéressée par cette solution, notamment conscience, mais il faut aller plus loin et plus ses efforts pour continuer pour ses usines sidérurgiques. Nous devons vite. En tant que politiques, nous devons à réduire ses émissions. maintenant définir quels pourraient être nos prendre les bonnes décisions, dès maintebesoins en hydrogène vert, en concertation nant, tout en veillant à rendre cette transition avec toutes les parties prenantes, et étudier la plus simple possible pour tout le monde, quelle infrastructure pourrait être mise en à commencer par le citoyen. Wako a été récompensée place pour l’acheminement. Une étude des pour ses efforts visant l’« Objectif Zéro Carbone ». Auteur M. P. besoins du Benelux est en cours. NOVEMBRE 2021 GREEN ECONOMY
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8 Économie circulaire Intégrer les enjeux de durabilité au cœur de la stratégie des entreprises au Luxembourg implique de changer de paradigme, en passant d’un modèle économique linéaire à un système circulaire, plus vertueux.
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Des applications concrètes au Luxembourg Au Grand-Duché, plusieurs entreprises se sont déjà engagées dans la voie de l’économie circulaire, et ce bien avant que le pays ne se dote d’une Stratégie pour une économie circulaire en février 2021. On peut par exemple citer la société Tarkett, qui produit des revêtements de sol pouvant être recyclés à l’infini, dans une approche cradle to cradle. Peintures Robin, elle aussi pleinement impliquée dans l’économie circulaire depuis plusieurs années, conçoit et fabrique des peintures et des laques biosourcées. De son côté, Arcelor Mittal est passé d’un modèle de vente de palplanches en acier à un service de location. L’économie circulaire ne concerne pas que les produits. Les entreprises qui proposent des services peuvent également adopter un modèle de développement plus circulaire. Dès ses débuts en 2017, l’entreprise Klin, active dans le domaine du nettoyage à sec et de la blanchisserie, a choisi d’intégrer pleinement la RSE dans son business model et d’en faire un élément différenciateur pour conquérir des parts de marché. « L’industrie du pressing est connue pour être polluante et grande consommatrice de ressources. Elle a également la réputation de ne pas offrir de très bonnes conditions d’emploi. Dès la conception de notre start-up, nous avons donc souhaité nous positionner en tant que société plus responsable. D’une part,
Salomé Jottreau
J e suis convaincu que notre démarche RSE a permis de nourrir notre croissance rapide.
business models, davantage tournés vers l’usage, le partage et la performance plutôt que vers la propriété. Dès le départ, les produits doivent, par exemple, être conçus pour être désassemblés et réparés. Les clients, eux aussi, sont amenés à changer leurs habitudes de consommation tandis que le cadre légal doit encourager cette transition.
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Extraire des matières premières, fabriquer dustrie européenne. Au-delà de ces aspects, un produit, le vendre, le consommer, le jeter le modèle économique linéaire produit ausou, tout au mieux, le recycler… puis recom- si une quantité astronomique de déchets, mencer. Tel est aujourd’hui le modèle qui affecte la biodiversité et provoque des dérèrégit notre économie. Mais, alors que les res- glements climatiques. C’est pourquoi le manifeste de la Chambre sources naturelles s’amenuisent, ce mode de fonctionnement n’est plus tenable. On estime de commerce du Luxembourg, à travers son en effet que le zinc, le cuivre, le pétrole ou huitième principe, encourage les entreprises encore le gaz naturel, par exemple, ne seront du pays à passer d’un modèle d’économie plus disponibles dans une cinquantaine d’an- linéaire à un modèle d’économie circulaire nées au maximum. De plus – et nous l’avons ou, à tout le moins, à initier un changement notamment constaté durant la crise sani- de paradigme en intégrant une démarche cirtaire –, les ressources naturelles sont inéga- culaire dans leur modèle et leur stratégie de lement réparties à travers le monde. À court, développement. Des accords multilatéraux, moyen ou long terme, leur approvisionnement des réglementations européennes et des réfén’est pas garanti, créant ainsi une réelle menace rences nationales, tels que le Nouveau Plan pour la bonne santé de l’économie et des d’action pour une économie circulaire de l’Union entreprises locales. Selon la Commission euro- européenne ou l’étude sur la troisième révopéenne, il existe ainsi 30 matières premières lution industrielle au Luxembourg, visent jugées critiques, à savoir « présentant un risque d’ailleurs à faire évoluer le modèle éconoélevé de pénurie d’approvisionnement et une mique vers plus de circularité. grande importance économique » pour l’inUn tout autre modèle L’économie circulaire cherche à produire des biens et des services de manière durable, en préservant les ressources naturelles et en optimisant leur rendement. Dans ce modèle, « la notion même de déchet n’existe plus. Les produits et matériaux existants sont recyclés, réparés, rénovés, réutilisés, sans cesse réinjectés dans la chaîne de valeur, mais jamais jetés. Un cercle vertueux se crée, permettant de limiter la consommation de ressources, qu’il s’agisse de matières premières, d’eau ou d’énergie, tout en réduisant – voire en supprimant – la production de déchets, puisque ceux-ci sont à présent transformés » en nouvelles ressources utilisables. PIT ZENS Adopter une démarche circulaire Founder & managing partner implique de développer de nouveaux Klin
Un cercle vertueux
ÉVALUER SON MODÈLE CIRCULAIRE La SuperDrecksKëscht (SDK) accompagne les entreprises dans la prévention des déchets et leur gestion écologique. Le label SDK est ainsi accordé aux organisations qui gèrent leurs déchets dans le respect de l’environnement. 1 Déterminer le potentiel La SuperDrecksKëscht octroie également un certificat de potentiel de ressources aux entreprises qui travaillent selon le principe de l’économie circulaire et qui souhaitent le valoriser. Cet outil d’évaluation et de promotion, certifié selon la norme ISO 14024, permet de déterminer le potentiel de ressources des nouveaux produits fabriqués à partir de matières premières récupérées, réutilisées ou recyclées, d’une part, et des installations de production inverse, d’autre part.
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2 Calculer le potentiel Le calcul du potentiel de res sources des nouveaux produits permet d’évaluer le processus de production des entreprises qui ont déployé un système circulaire de réutilisation ou de recyclage des matières secondaires afin de les utiliser comme une nouvelle ressource. Le calcul du potentiel de ressources des installations de traitement, recyclage et élimination des déchets permet, quant à lui, d’identifier les quantités effectives de matières premières recyclées et le pourcentage énergétique utilisé ou utilisable et, ainsi, de visualiser le potentiel pour l’économie des ressources primaires. 3 Représenter le potentiel Concrètement, le certificat se présente sous forme d’un diagramme circulaire, avec un code couleurs : le vert représente la quantité de matériaux réutilisés, le jaune fait référence aux matières utilisées dans un processus de valorisation énergétique, et le rouge symbolise les pertes, les matières premières mises en décharge ou incinérées.
en développant une ambiance de travail agréable et une culture d’entreprise où chaque collaborateur se sent bien. D’autre part, en mettant en place tout ce qui était en notre pouvoir pour être moins énergivores et plus respectueux de l’environnement », explique Pit Zens, founder & managing partner de Klin. Klin s’est ainsi équipée de machines dernier cri, très performantes, qui permettent de limiter la consommation d’eau, d’électricité et de savon. Ces appareils intelligents sont capables d’ajuster les quantités d’eau et de solvant nécessaires en fonction du linge présent dans le tambour, ce qui permet de réaliser entre 20 et 30 % d’économies par lavage par rapport à une machine classique. En outre, Klin utilise des produits nettoyants plus respectueux de l’environnement, disposant de l’écolabel européen. Le nettoyage à sec, quant à lui, se fait sans substances chimiques. Dans ce secteur, l’emballage des vêtements lavés et repassés ne peut être négligé. « Nous avions initialement opté pour des housses réutilisables, mais cette solution s’est rapidement révélée infructueuse lorsque nous avons commencé à devoir traiter des volumes de linge importants. Nous nous sommes donc tournés vers des emballages 100 % végétaux et biodégradables, à base d’amidon de pomme de terre. S’il s’agit toujours de housses à usage unique, leur fabrication et leur recyclage sont moins nocifs pour l’environnement que dans le cas d’un emballage plastique », précise Pit Zens. Des opportunités à saisir Les bénéfices d’un modèle circulaire pour une entreprise, l’économie et la société dans son ensemble sont notables. Parce qu’elle stimule l’innovation, l’économie circulaire génère des emplois, dont la plupart sont locaux ou régionaux. Comme nous l’avons déjà évoqué en début d’article, elle permet également de sécuriser les flux et les coûts d’approvisionnement et constitue un moyen de répondre aux enjeux climatiques auxquels le monde doit faire face. Par ailleurs, le modèle circulaire offre la possibilité à une entreprise de se distinguer sur son marché et de répondre à la demande croissante de produits écoconçus. « Bien qu’une telle démarche, basée sur un plus grand respect des ressources, de l’environnement, des collaborateurs et de la société tout entière, nous coûte plus cher, je suis convaincu qu’elle constitue un élément différenciateur, confie Pit Zens. Cette philosophie nous a permis de nourrir notre croissance rapide, en répondant à une demande grandissante de consommateurs privés pour un nettoyage plus écologique et en entreprenant plus facilement des négociations avec des corporates désireux d’améliorer leur politique RSE. » Intégrer la circularité dans sa stratégie d’entreprise n’est toutefois pas toujours aisé. Cela requiert un réel investissement et exige une démarche d’amélioration continue. « Nous
OBJECTIF DE LA PLACE LUXEMBOURGEOISE Accélérer la mise en œuvre de l’économie circulaire au niveau national et régional et rehausser le profil du Luxembourg en tant que chef de file international en la matière.
BÉNÉFICES POUR L’ENTREPRISE Sécurité sur la chaîne d’approvisionnement. Avantage compétitif avec des produits / services innovants écoconçus. Attractivité et opportunités de gain de parts de marché. Amélioration de l’image et de la réputation. BÉNÉFICES POUR LA SOCIÉTÉ Renforcement de la diversité de l’économie luxembourgeoise. Sécurisation, augmentation des emplois locaux. Biens et services écoresponsables « made in Luxembourg ». Impact positif sur l’environnement. Attractivité de la place luxembourgeoise. Partenariats entre entreprises et / ou organisations.
sommes, bien sûr, conscients que nous pouvons faire encore mieux, reconnaît le fondateur de Klin, qui avait remporté le Prix du progrès économique durable de la Fondation Alphonse Weicker en 2019. Aujourd’hui, nous n’avons pas encore trouvé de solution parfaite pour devenir une entreprise circulaire, mais il est clair que nous tendons à évoluer dans cette voie. Notre ambition est de parvenir à mettre en place un modèle neutre en carbone et de devenir autonomes en énergie. » Sur son nouveau site de production, où elle sera désormais propriétaire du bâtiment, Klin s’apprête a insi à installer plusieurs systèmes qui lui permettront de produire sa propre énergie et de consommer moins de ressources : panneaux photovoltaïques, système de récupération et de filtration d’eau, pompe à chaleur. Un pas de plus vers une économie plus circulaire. La transition est en marche. Auteur J. R.
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être forcés de trouver du travail d’ici la fin de l’année prochaine. Pour participer à la lutte contre ces atteintes sévères aux droits humains, la Chambre de commerce invite les entreprises luxembourgeoises à adopter une diligence raisonnable en matière de droits de l’Homme et d’impacts environnementaux tout au long de leur chaîne de valeur. Le modèle Xatico La société luxembourgeoise Xatico est parfaitement consciente des enjeux liés au respect des droits de l’Homme et à la protection de l’environnement. Basée à Weiswampach, au nord du pays, l’entreprise est active depuis plus de 15 ans dans le conseil, la vente et la distribution de matières minérales. Ces dernières servent de matière première à de
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Au 21e siècle encore, de nombreux cas de violation des droits de l’Homme sont relayés dans la presse internationale. On se souvient notamment que l’effondrement du Rana Plaza, au Bangladesh, en avril 2013, entraînant la mort de 1.127 ouvriers de l’industrie textile, avait provoqué une vague d’indignation à travers le monde. Ce triste événement avait rappelé qu’il est capital d’établir de nouvelles législations sur les conditions de travail des sous-traitants des grands groupes industriels européens. Pourtant, aujourd’hui encore, les violations des droits de l’Homme à travers le monde restent un problème majeur. L’un des exemples les plus marquants est certainement celui des milliers d’ouvriers philippins, kényans, pakistanais, indiens ou encore népalais morts au Qatar, ces dernières années, sur les chantiers de construction des stades de la prochaine Coupe du monde de football. En cause : les chaleurs extrêmes, des chutes et de nombreux manquements à la sécurité. Le travail des enfants, en Afrique subsaharienne ou dans l’industrie du textile sur le continent asiatique, représente également un véritable fléau. Selon un récent rapport de l’Unicef et de l’Organisation internationale du travail (OIT), au début de l’année 2020, 160 millions d’enfants étaient obligés de travailler à travers le monde – dont la moitié étaient âgés de 5 à 11 ans ! Ce sont 8,4 millions de plus qu’il y a quatre ans, et c’est surtout la première hausse enregistrée sur les deux dernières décennies. Et la crise du Covid ne devrait rien arranger. Selon l’Unicef et l’OIT, avec l’aggravation de la pauvreté engendrée par la crise sanitaire, ce sont 9 millions d’enfants supplémentaires qui vont
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Adopter une diligence raisonnable en matière de droits de l’Homme et d’impacts environne mentaux est un enjeu capital pour les entreprises. Active dans le conseil, la vente et la distribution de matières minérales, la société Xatico a fait de cette préoccupation une priorité.
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9 Droits de l’Homme
nombreux secteurs à travers le monde : peinture, cosmétique, automobile, pharmacie, etc. « Tout d’abord, en tant que patron de Xatico, j’accorde une grande importance au bien-être de mes employés, assure Alain Heck. C’est pourquoi, depuis 2017 déjà, Xatico bénéfice de la certification Entreprise socialement responsable (ESR). Les questions environnementales et sociales ont une place aujourd’hui prépondérante dans notre société. Il est donc capital pour une entreprise de s’y intéresser. Il est de notre devoir de faire en sorte que les générations futures profitent d’un environnement naturel sain et d’un milieu de travail responsable. » Le secteur de l’extraction de charges minérales est souvent pointé du doigt pour ses manquements supposés en matière de r espect des droits de l’Homme et de travail des enfants, principalement en Asie et en Afrique. Xatico est donc particulièrement vigilante aux sous-traitants avec qui elle collabore afin de s’assurer que les droits de l’Homme soient respectés tout au long de la chaîne d’approvisionnement. « Il faut savoir que 70 % de notre chiffre d’affaires est réalisé avec des producteurs allemands. De par la proximité géographique entre nos deux pays, nous sommes souvent amenés à nous rendre sur place pour visiter leurs usines, leurs carrières, et à nous assurer que les droits des travailleurs ainsi que l’environnement sont respectés. Pour une société active dans l’extraction de minerais, ce dernier critère est évidemment extrêmement important », assure Alain Heck, dont la société collabore notamment avec Hoffmann Mineral, une entreprise allemande active dans l’exploi tation de terre siliceuse à Neubourg-sur-leDanube. « C’est une société qui accorde une importance toute particulière au respect de la faune et de la flore qui entou rent ses carrières.
Salomé Jottreau
Dossier
Diligence raisonnable
OBJECTIF DE LA PLACE LUXEMBOURGEOISE Alignement de la réglementation européenne en cours d’élaboration.
BÉNÉFICES POUR L’ENTREPRISE Renforcement de la gestion des risques. Sécurité juridique. Mise en valeur des impacts positifs. Amélioration de l’image et de la réputation. BÉNÉFICES POUR LA SOCIÉTÉ Amélioration des relations avec les parties prenantes. Confiance dans les entreprises. Transparence et éthique de la conduite des affaires.
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Depuis plusieurs dizaines d’années, elle a mis en place un programme, en collaboration avec les représentants de l’Office des forêts (en Allemagne, ndlr), les spécialistes de la p rotection de la nature et les propriétaires des terrains, visant à renaturer les carrières qui ne sont plus exploitées », explique Alain Heck. Le business, mais pas à n’importe quel prix Mais Xatico importe également des minerais de pays plus lointains, notamment d’Inde. « Il est évidemment plus difficile de veiller constamment à ce que la sécurité des travailleurs soit assurée, que la carrière soit gérée durablement et que des enfants ne soient pas exploités, avoue Alain Heck. Toutefois, pour démarrer une collaboration avec une société étrangère, nous nous assurons d’avoir un maximum d’informations sur elle et nous la questionnons d ’emblée sur son respect des droits de l’Homme. Au moindre doute, nous faisons marche arrière. Et cela a d’ailleurs été le cas récemment, avec une entreprise chinoise. Sur le papier, tout semblait correspondre à nos attentes, mais lorsque nous nous sommes rendus sur place pour visiter les installations, nous avons immédiatement mis fin aux tractations car elle ne répondait pas du tout à nos standards de qualité en termes d’impact environnemental et de respect des droits de l’Homme. Nous voulons évidemment faire du business et développer notre société, mais pas à n’importe quel prix… »
Une source d’opportunités Il y a quelques mois, Xatico a ratifié le n ouveau pacte national Entreprises et droits de l’Homme, édité par le ministère des Affaires étrangères, l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) et l’Institut national pour le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises (INDR) (voir ci-contre). Les entreprises signataires s’engagent à adopter une diligence raisonnable en matière de droits de l’Homme. La charte permet de se préparer utilement pour la future directive européenne visant à inciter les entreprises à mettre en place une diligence raisonnable envers les sous-traitants. Dans le cadre de cette future réglementation, elles seront amenées à instaurer des mécanismes destinés à prévenir les atteintes aux droits humains et les dommages environnementaux dans l’ensemble de leur chaîne de valeur. « Nous ne voyons pas les différentes réglementations comme une con trainte, bien au contraire. Obtenir les différentes certifications – ISO 9001, ISO 14001, RSE – et signer le pacte national ont demandé la mobilisation de ressources humaines et fin ancières importantes, certes, mais cela nous a permis de mieux nous structurer, nous positionner, et de mettre en lumière des voies d’amélioration. Il s’agit aussi d’une bonne opportunité pour les sociétés responsables de se démarquer de la concurrence. De plus, en jouant la carte de l’éthique et de la transparence, en plus de contribuer positivement à la société, notre entreprise améliore son image et sa réputation », assure Alain Heck. En outre, les sociétés qui adoptent une diligence raisonnable en matière de droits de l’Homme et d’impacts environnementaux connaissent et maîtrisent davantage leur chaîne de valeur, ce qui renforce leur gestion des risques et leur résilience. Grâce à une conduite plus responsable, les entreprises répondent également à un besoin de plus en plus marqué de la part des clients. « Aujourd’hui, lorsqu’un nouveau client nous contacte, la question du respect des droits de l’Homme et de l’impact environnemental arrive très rapidement dans la conversation. La demande en charges minérales issues de l’économie circulaire et du recyclage a également explosé, ces d ernières années. C’est une réelle tendance sur le marché de l’industrie lourde. Nous positionner rapidement en tant qu’entreprise durable nous permet donc de nous ouvrir à ces nouveaux marchés et de décrocher de nouveaux contrats », assure le dirigeant de Xatico. La preuve, une nouvelle fois, qu’adopter le plus rapidement possible une diligence raisonnable, notamment en matière de respect des droits de l’Homme et d’impacts environnementaux, est devenu essentiel pour répondre aux enjeux business d’aujourd’hui et de demain. Auteur A.B.
LES 6 CRITÈRES DU PACTE NATIONAL ENTREPRISES ET DROITS DE L’HOMME En juillet dernier, le ministère des Affaires étrangères, l’Union des entreprises luxembourgeoises et l’Institut national pour le développement durable et la respon sabilité sociale des entreprises ont officiellement lancé le pacte national Entreprises et droits de l’Homme. Les entreprises signataires promettent de mettre en œuvre les principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’Homme. Elles s’engagent ainsi à : 1 Avertir Sensibiliser leur personnel – à tous les niveaux de structure de gouvernance interne – et leurs parties prenantes à la protection des droits de l’Homme en entreprise. 2 Désigner Nommer, dans leur organisation, un responsable des droits de l’Homme doté de l’autorité, des compétences et des moyens nécessaires à l’exécution de ses fonctions. 3 Instruire Former les salariés concernés en matière d’entreprises et de droits de l’Homme. 4 Identifier Développer des instruments de gouvernance permettant d’identifier les risques et de prévenir les violations des droits de l’Homme. 5 Appliquer Mettre en place une ou plusieurs voies de recours pour traiter les cas signalés de violation de droits de l’Homme, informer les personnes concernées et collaborer avec les instances publiques compétentes. 6 Communiquer Publier un rapport annuel standardisé sur les mesures mises en œuvre.
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Dossier
Morgane Haessler, coordinatrice du programme ESR – Entreprise responsable au sein de l’INDR et présidente de ProRSE, nous explique les bénéfices de la mise en œuvre d’une politique RSE en entreprise. Une démarche de plus en plus populaire.
À l’INDR (Institut national pour le développement durable et la responsa bilité sociale des entreprises), parle-t-on de responsabilité sociale des entreprises ou de responsabilité sociétale ? Que recouvre ce terme de RSE exactement ? En effet, il y a parfois des hésitations sur le mot à employer. Mais nous avons tranché en optant pour « sociale », qui est plus proche de l’expression anglaise initiale « corporate social responsibility ». Mais on peut aussi sans problème parler de responsabilité sociétale. Nous définissons en effet la RSE comme la contribution des entreprises au développement durable, ce qui inclut toutes les pratiques dans les domaines de la gouvernance, du social et de l’environnement. Les démarches RSE emportent-elles aujourd’hui l’adhésion de toutes les entreprises, ou constate-t-on encore des réticences ?
« I l y a de véritables opportunités business à être plus responsable aujourd’hui. » MORGANE HAESSLER Présidente ProRSE
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Ces dernières années, la RSE a gagné en importance et la crise du Covid a renforcé cet intérêt. De nombreuses entreprises se rendent compte qu’elles ont déjà mis en place toute une série de bonnes pratiques en la matière et elles souhaitent les formaliser à travers le label ESR – Entreprise responsable, de l’INDR. Il y a, par exemple, des entreprises belges qui demandent à être labellisées par l’INDR, car elles n’ont pas d’équivalent en Belgique. Nous avons recueilli des témoignages d’entreprises qui ont été contactées pour affaires parce qu’elles avaient mis en place une politique RSE. Il y a donc de véritables opportunités business à adopter un comportement plus responsable aujourd’hui. En matière de recrutement, la RSE permet-elle d’attirer plus de candidats ? Oui, tout à fait. Ce sont surtout les jeunes recrues qui s’attendent à ce que leur employeur mette en œuvre une politique RSE, car celle-
Concrètement, comment une entreprise désireuse d’être plus responsable doit-elle s’y prendre ? Par quoi commencer ? Pour nous, la première chose à faire est de nommer un responsable RSE, qui coordonne la mise en œuvre de la politique RSE. C’est d’ailleurs une exigence pour obtenir le label ESR. On constate que de plus en plus d’entreprises mettent même en place des comités ou groupes de travail RSE pour rassembler les fonctions et services concernés (direction, RH, départements des achats, du marketing, de la qualité, etc.). Il est important non seulement de nommer une personne en charge de la RSE, mais aussi de lui donner les ressources nécessaires pour mener à bien son projet. C’est la raison pour laquelle l’INDR a développé un cycle complet de formation à la RSE, en collaboration avec la House of Training, qui a lieu trois fois par an. Depuis huit ans, l’INDR a sensibilisé entre 100 et 150 participants par an au cours de ces formations. Cette n écessité d’offrir les bonnes ressources aux responsables RSE est également à l’origine de la création de ProRSE. Cette association professionnelle permet aux coordinateurs RSE, qu’ils soient responsables de l’environnement, des ressources humaines, de la qualité, en charge de la communication, du marketing ou des achats, ou encore directeurs, de se rencontrer et d’échanger sur leurs bonnes pratiques. Comment faire en sorte que tous les collaborateurs s’impliquent dans cette démarche ? Comment convaincre les réfractaires ? Il y a toujours des résistances au changement, comme on le voit avec le dérèglement climatique. Mais, selon moi, il faut plutôt s’appuyer sur les personnes qui veulent contribuer au changement dans l’entreprise. Heureusement, les nouvelles générations sont généralement plus sensibles à ces questions et on compte donc de moins en moins d’irréductibles. Par contre, il est indispensable de pouvoir compter sur le soutien et la participation de la direction, sans quoi il sera très compliqué de légitimer auprès des collaborateurs des pratiques qui ne sont pas cautionnées par le management. Vous avez évoqué tout à l’heure le label ESR – Entreprise responsable, de l’INDR. Sur quoi se base-t-on pour le décerner ? Quels sont les critères à respecter et comment sont-ils contrôlés ? Tout d’abord, il faut savoir que la RSE est une démarche volontaire et non contraignante.
Photos Romain Photo 09_credit Gamba (archives)
10 Collabor’ acteurs
ci inspire confiance, mise sur la transparence, le développement des compétences, et s’inscrit naturellement dans l’amélioration continue. Au-delà, on constate aussi un attrait grandissant des clients et des fournisseurs pour la RSE.
Favoriser l’engagement
Nous voyons donc vraiment ce label comme constatons que la situation s’est détériorée, une façon de valoriser des pratiques vertueuses nous aidons les entreprises à régler les évenmises en place de façon volontaire. Pour la tuels problèmes qui se présentent en matière certification en elle-même, nous nous basons de durabilité. Par ailleurs, si nous apprenons en partie sur la norme ISO 26000 et sur les que le responsable RSE d’une entreprise a 17 objectifs pour le développement durable, quitté ses fonctions, nous demandons qu’il définis par les Nations unies en 2015. Il s’agit soit remplacé, pour assurer le suivi. Ce que toutefois encore de principes très généraux. nous proposons, c’est un accompagnement Pour établir le Guide ESR, l’ouvrage de réfé- sur le long terme. Par rapport à de très nomrence de la RSE au Luxembourg, nous avons breux labels, créés dernièrement, et qui reposent complété ces standards avec d’autres réfé- sur de simples engagements pris par les entrerences internationales et nationales afin d’en prises, notre démarche me paraît plus solide faire un outil pratique aidant les entreprises et constructive, et surtout plus crédible du fait à mettre en œuvre leur politique RSE. Il compte de ses exigences. 40 objectifs et 129 thématiques RSE, et est donc à la base du label ESR. Il est aussi dis- Aujourd’hui, plus de 210 entreprises ponible gratuitement en ligne (www.esr.lu) et ont obtenu le label ESR au Luxembourg. sert d’outil d’auto-évaluation aux entreprises. Quelles sont les conséquences concrètes Une fois cette évaluation terminée, l’entre- de cet engagement ? Quels sont les éléprise peut alors en demander le résultat détail- ments, en matière de RSE, qui devraient lé auprès de l’INDR pour comprendre sur encore être améliorés ? quelles thématiques elle est déjà bien posi- 200 entreprises, cela ne représente à première tionnée et quels sont les points sur lesquels vue qu’un faible pourcentage du nombre total elle peut encore s’améliorer. Si son score est de sociétés que compte le pays. Il n’en reste suffisant, elle peut obtenir le label ESR après pas moins qu’elles constituent un des plus s’être soumise à une vérification réalisée sur grands réseaux d’entreprises responsables en site par un expert externe. C’est ensuite l’INDR Europe. Par ailleurs, cela ne veut pas dire que qui délivre le label, ou non, sur la base des les autres entreprises ne font rien en matière conclusions des experts. Tous les trois ans, il de RSE, mais cela montre qu’elles n’ont pas faut renouveler la labellisation. Et si nous encore formalisé leur démarche. Il reste donc encore du travail pour l’INDR et ProRSE. Si je devais mettre le doigt sur ce qui pêche encore un peu au Luxembourg, je pointerais l’égalité de traitement et l’accès à l’emploi, surtout pour les personnes porteuses d’un handicap. SHIME, UNE APPROCHE En matière de diversité, en revanche, je pense GLOBALE DE LA RSE que le Luxembourg n’a pas trop de souci à se En l’espace de 4 ans, la société Shime faire, c’est un pays très multiculturel.
Photo Photos Shime 09_credit
est devenue une référence en matière de RSE au Luxembourg. Labellisée par l’INDR et membre de ProRSE, Shime défend une approche globale de la RSE. « Pour que la stratégie RSE mise en place en entreprise soit efficace, il est indispensable d’obtenir l’engagement de la direction et d’impliquer les collaborateurs dans la démarche », explique Stéphane Herard, directeur de Shime. Pour y parvenir, la société travaille avec des parcours thématiques, notamment concernant la mobilité. « Dans ce parcours, nous commençons par sélectionner des ambassadeurs au sein de l’entreprise, avec lesquels nous écrivons une charte, dans une démarche de cocréation, poursuit le directeur de Shime. Parallèlement, nous apportons une expertise technique pour chiffrer certains éléments, comme le bilan carbone lié aux déplacements, qui s’avère parfois astronomique. Ensuite, un plan d’action est mis en route dans le but d’obtenir des résultats concrets. » Shime, qui accompagne aussi les entreprises désireuses d’obtenir le label ESR, applique cette méthode à d’autres thèmes : épanouissement, post-Covid, bas carbone, bien-être au travail…
Shime propose, par exemple, de récolter des mégots qu’elle envoie faire recycler en Bretagne par l’entreprise MéGO!.
Vous parliez tout à l’heure de la crise du Covid. En quoi a-t-elle changé la perception des démarches RSE ? Cette crise a fait prendre conscience à c ertaines entreprises qu’une bonne gestion des salariés est primordiale, qu’il s’agisse d’intégration, de bien-être au travail, d’équilibre vie privée- vie professionnelle… Et puis la distance a rappelé combien le sens du travail et les liens que les collaborateurs entretiennent entre eux sont essentiels. Au niveau de la gestion des ressources humaines, je crois donc que cette crise a eu un effet important. ProRSE, l’association des professionnels de la RSE au Luxembourg, compte à présent 121 membres et fête ses 4 ans d’existence. Quelles sont vos perspectives de développement au cours des prochaines années ? J’observe que le nombre de membres de l’association continue d’augmenter, ce qui est plutôt bon signe et démontre que cette association répond à un besoin des professionnels. Nous ouvrons en effet la porte à la fois aux
OBJECTIF DE LA PLACE LUXEMBOURGEOISE En 2023, 50 % des entreprises (et 80 % en 2025) mobiliseront leurs collaborateurs autour de projets transverses et innovants pour développer une offre de produits / services durables.
BÉNÉFICES POUR L’ENTREPRISE Attraction de talents. Engagement et motivation des collaborateurs. Création d’une com munauté de collaborateurs responsables. Cohésion au sein de l’entreprise. Développement des compétences des employés. Impact sur la satisfaction de la clientèle. BÉNÉFICES POUR LA SOCIÉTÉ Conscientisation et compréhension des employés des enjeux du développement durable. Employabilité. Innovation.
sociétés labellisées ESR et à celles qui ne le sont pas. ProRSE offre toute une série d’informations à travers des conférences, des webinaires ou des ateliers, à très faible coût. C’est une bonne façon de lancer les bases d’une démarche RSE dans son entreprise, sans passer pour autant par des cycles de formation plus coûteux. Pour les sociétés qui ont déjà le label, nous voulons continuer à les accompagner entre deux certifications, afin qu’elles ne soient pas livrées à elles-mêmes durant cette période. De plus, à travers les échanges que nous proposons, nous pouvons mettre en contact des entreprises qui ont déjà mis en œuvre des démarches RSE convaincantes avec d’autres qui cherchent encore la bonne formule. Ces échanges créent naturellement de l’émulation tout en faisant avancer la RSE au Luxembourg. D’ailleurs, je me réjouis de voir que des entreprises qui se sont rencontrées chez ProRSE continuent à échanger par la suite. À force de créer des liens, on obtient une sorte d’effet boule de neige ! Auteur Q. D.
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SOUTIEN DE PROJETS INNOVANTS DURABLES
EMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE
Compenser l'impact de votre entreprise sur la planète
eno4climate En tant qu’entreprise, vous émettez directement ou indirectement des gaz à effet de serre. Si ces émissions sont parfois inévitables, elles peuvent néanmoins être mesurées puis réduites. eno4climate vous offre ses conseils et son expertise pour vous aider à compenser ces émissions résiduelles et à réduire votre empreinte environnementale, tout en vous proposant de soutenir le développement de projets durables mis en œuvre aux quatre coins du monde. Plus d’infos sur eno4climate.lu Energy for today. Caring for tomorrow.
PUBLIREPORTAGE
Compenser et réduire l’impact carbone de son entreprise Chaque entreprise émet, directement ou indirectement, des gaz à effet de serre nocifs pour notre planète. Grâce à son service eno4climate, Enovos permet d'établir un bilan de ces émissions, afin de les réduire et de les compenser. Toutes les entreprises émettent des gaz à effet de serre : par leurs activités, leur consommation d’énergie ou encore les déplacements de personnes et de marchandises. Une entreprise qui évalue son impact carbone peut prendre des mesures pour le réduire. Elle aura également une meilleure connaissance de sa vulnérabilité économique. Pourquoi ? Car elle peut ainsi estimer sa dépendance aux énergies fossiles. eno4climate est un service proposé par Enovos pour dresser un bilan des principales émissions de gaz à effet de serre (GES). En étroite collaboration avec l’energieagence, eno4climate propose le monitoring de ces GES pour que les entreprises puissent mettre en place des actions pour réduire leurs émissions. Cette analyse est effectuée selon la méthode Bilan Carbone® de l’ADEME, Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie. Elle ne se limite pas à un bilan, mais assure aussi un suivi afin d’évaluer l’efficacité des mesures prises.
Compensez votre empreinte carbone en supportant des projets innovants de réduction d’émissions de gaz à effet de serre déployés aux quatre coins du monde. Par ailleurs, eno4climate propose aux sociétés la possibilité de neutraliser leurs impacts environnementaux résiduels en agissant sur d’autres territoires : en soutenant des projets innovants de réduction de gaz à effet de serre déployés dans d’autres pays du globe. En tant que fournisseur d’énergie et acteur de la transition énergétique, Enovos offre, grâce à eno4climate, des conseils et une expertise aux entreprises pour réduire leur empreinte environnementale et compenser leur impact carbone. Cette démarche permet aussi de
soutenir le développement de projets, durables et innovants, de réduction d’émissions de gaz à effet de serre à l’étranger. Ces projets sont déployés, entre autres, dans des pays cibles de la coopération et du développement du GrandDuché de Luxembourg, en Amérique latine, Asie ou Afrique. Cette solution s’inscrit dans la philosophie générale d’Enovos, à savoir lutter contre le réchauffement climatique et favoriser le développement durable. eno4climate s’engage à être transparent à propos de ses activités de compensation, qui sont toutes vérifiées par des auditeurs indépendants externes. Pour en savoir plus : eno4climate.lu
Face à face
S’engager ensemble en faveur de la RSE Jean-Paul Olinger, directeur de l’INDR, et Christian Scharff, président d’IMS – Inspiring More Sustainability, évoquent les enjeux inhérents au développement de la RSE et surtout les opportunités que les acteurs peuvent saisir en la matière.
JEAN-PAUL OLINGER Directeur INDR
Pouvez-vous nous rappeler comment vos deux organisations contribuent à accompagner le changement en faveur d’un développement économique plus responsable ? J.-P. O. L’INDR est le référent national en matière de RSE, spécialisé dans les enjeux normatifs. Nous sommes un partenaire institutionnel, attaché à l’UEL et aux deux chambres professionnelles, dont l’objet est de rassembler les acteurs, de les fédérer pour les guider et de promouvoir une approche cohérente de la responsabilité sociétale des entreprises, pour inviter celles-ci à s’engager dans cette voie. Nous proposons aux entreprises un programme d’accompagnement gratuit, qui va de la sensi bilisation à la mise en œuvre d’une stratégie RSE, en passant par l’édition d’un guide de référence, des formations et une auto-évaluation en ligne. Tout le travail entrepris en la matière, depuis de nombreuses années, a abouti au développement du label ESR – Entreprise Responsable, permettant aux entreprises de valoriser leur engagement en matière de RSE. C. S. IMS, de son côté, est un club d’organisations membres qui vise à fédérer les acteurs autour de ces enjeux, pour les inspirer et faciliter le passage à l’action. Aujourd’hui, nous comptons 175 membres corporate et 60 membres associatifs. 204 organisations ont signé la Charte de la diversité Lëtzebuerg. En matière d’engagement en faveur d’un développement plus responsable, on constate que les acteurs ont besoin de se rencontrer, d’échanger les bonnes pratiques. En étant complémentaires à l’INDR, qui a formalisé une approche structurée et qui propose des outils, nous aidons les dirigeants à s’engager concrètement, à passer à l’action, en facilitant des approches collaboratives. Autour de l’enjeu de la neutralité carbone, par exemple, nous avons fédéré 40 entreprises en task force, qui travaillent ensemble sur le sujet. Cela fait avancer le débat et donne un effet d’entraînement positif. Par ailleurs, nous publions beaucoup d’informations autour du sujet, qu’il s’agisse de bonnes pratiques ou encore de notre magazine Sustainability dédié à ces thématiques.
Matic Zorman
« Nous avons un savoir-faire en qualité de RSE que nous devons pouvoir exporter. »
Dans cette perspective, il nous appartient, à chacun, de trouver de nouveaux modèles, qui ont du sens au niveau économique et tiennent compte des enjeux environnementaux et sociaux.
Photos
Pourquoi est-il plus important que jamais, pour tout dirigeant d’entreprise, de considérer les enjeux de responsabilité sociale et de développement durable ? JEAN-PAUL OLINGER (J.-P. O.) C’est désormais une question de pérennisation de l’activité de l’entre prise. Aujourd’hui, les acteurs économiques sont contraints de répondre aux attentes exprimées au niveau de la société, qui souhaite que les enjeux environnementaux et sociaux soient mieux intégrés au cœur des modèles de développement. Le consommateur est plus attentif à ces aspects et a tendance à privilégier les biens et les services proposés par des organisations responsables. L’entreprise qui souhaite attirer de nouveaux talents doit aussi démontrer qu’elle s’inscrit dans une mouvance durable. In fine, c’est la réglementation qui, de plus en plus, pousse les entreprises dans cette voie. CHRISTIAN SCHARFF (C. S.) Pour les dirigeants d’entreprise, l’équation apparaît de plus en plus clairement. Quel que soit le secteur dans lequel on évolue, négliger ces enjeux de respon sabilité et la transition qu’il est nécessaire d’opérer entraîne une exposition accrue à de nouveaux risques. La prise de conscience de l’importance de la responsabilité, après un été qui a donné un aperçu des conséquences du dérèglement climatique, entre sécheresse extrême et inondations soudaines, est désormais réelle. Face à ces évolutions, soit on s’adapte, soit on attend que le changement nous soit imposé, par le consommateur ou par la réglementation.
Jean-Paul Olinger et Christian Scharff
Comment avez-vous vu évoluer la perception de la responsabilité des entreprises au Luxembourg ? J.-P. O. Quand nous avons lancé l’INDR, en 2007, nos interlocuteurs se résumaient à quelques précurseurs, des acteurs convaincus de l’importance de considérer ces éléments. Mais, dans l’ensemble, la RSE apparaissait comme un sujet très éloigné des préoccupations des dirigeants. C’est progressivement que nous avons vu la thématique prendre de plus en plus de place. Aujourd’hui, elle s’affiche à l’agenda des comités de direction. Il devient de plus en plus difficile, pour les raisons évoquées précé demment, d’ignorer le sujet. Pour donner quelques chiffres : en 2021, quelque 1.500 entreprises sont engagées avec l’INDR dans une approche RSE, au niveau stratégique ou encore à travers le suivi de formations. On comptabilise plus de 210 entreprises labellisées, représentant quelque 55.000 salariés. Au-delà des acteurs économiques, toute organisation peut accéder au label ESR. Certains ministères et administrations l’ont d’ailleurs obtenu. C. S. Ces dernières années, nous avons aussi constaté une augmentation impressionnante du nombre de membres (+23 % en un an) et de participants à nos événements (+48 %). L’année dernière, malgré le contexte, nous avons proposé plus de 70 rendez-vous. Au regard de ces évolutions, comme le confirme Jean-Paul, on peut se réjouir que le sujet soit désormais intégré et que les acteurs s’engagent dans la voie du changement. Nous sommes à un moment charnière et les dirigeants doivent faire des choix importants pour leur avenir. Dans cette perspective, la question de la respon sabilité ne peut plus être éludée.
«Nous sommes à un moment charnière et les dirigeants doivent faire des choix. » CHRISTIAN SCHARFF Président IMS – Inspiring More Sustainability
la production, d’approvisionnement, de circu larité et de recyclage des produits. On peut l’envisager comme une contrainte mais, très vite, on décèle aussi que ces évolutions sont porteuses d’opportunités. Les entreprises labellisées ESR intègrent la RSE dans leur stratégie d’entreprise.
Quelles sont les demandes / attentes des entreprises vis-à-vis de vos organisations ? Quels sont leurs souhaits quand elles vous approchent ? C. S. En quelques années, les attentes ont fondamentalement changé. Il y a 15 ans, face à nos interlocuteurs, il fallait vulgariser en présentant « la RSE pour les nuls ». Les médias ne s’intéressaient pas à la RSE. Aujourd’hui, nos interlocuteurs sont de plus en plus des professionnels, dont la fonction est de mettre en œuvre une politique RSE. Ou il s’agit de membres de comités de direction, qui souhaitent comprendre comment s’engager concrèPendant longtemps, la RSE a été consi tement dans cette dynamique. La difficulté, dérée comme un élément accessoire, c’est de déterminer la meilleure manière de avec la mise en œuvre d’actions qui ne touchaient pas forcément le faire, avec les autres. Le changement s’opère, au cœur de l’activité de l’entreprise. mais cela doit s’effectuer à l’échelle d’un marComment cela a-t-il évolué ? ché. À nous de leur montrer que cela est possible, C. S. Aujourd’hui, les acteurs souhaitent avant et que des opportunités peuvent être saisies tout comprendre comment intégrer ces c ritères si l’on avance ensemble. environnementaux et sociaux à leur modèle, J.-P. O. Les acteurs ont compris qu’il fallait faire au-delà des enjeux financiers. Ils ont conscience preuve de proactivité. Ils viennent vers nous que s’ils ne s’engagent pas dans cette voie, ils en demandant ce qu’ils peuvent faire concrèrisquent de se couper d’une partie du business, tement. L’INDR a d’ailleurs identifié, à ce jour, en raison des conditions d’octroi des marchés plus d’une centaine d’actions concrètes poupublics ou des nouvelles exigences de la clien- vant facilement être mises en œuvre au sein de tèle. Même si chaque acteur appréhende le l’entreprise. Nous sommes là pour les conseiller, sujet à sa manière, dans l’ensemble, on ne peut les orienter, le plus souvent au départ d’une auto-évaluation de leur situation. À partir de plus prendre ces enjeux avec légèreté. là, on peut envisager les mesures à mettre en J.-P. O. L’économie comme l’entreprise sont un miroir de la société. En 2007, on ne parlait œuvre et progressivement gagner en maturité. pas autant des enjeux climatiques. Les acteurs Pour cela, chacun peut accéder à un conseil, n’avaient pas le même niveau de maturité vis- ou s’appuyer sur les nombreuses initiatives à-vis de ces enjeux. Aujourd’hui, ils sont au existantes, portées par l’INDR, IMS ou d’autres cœur des préoccupations, en Europe tout du acteurs. Il faut toutefois être conscient que, moins. Et ils sont envisagés en lien avec le s’il faut avancer, de tels changements ne business, quand on parle de localisation de s’opèrent pas du jour au lendemain.
Face à face Jean-Paul Olinger et Christian Scharff
Quel est le rôle des labels dans cette transition ? J.-P. O. Les labels viennent valider la démarche RSE dans laquelle s’engagent certains acteurs. Toutefois, sur le marché, divers labels coexistent, et il importe de pouvoir bien les comprendre et les distinguer. Certains sont attribués sur base d’un simple engagement pris par l’entreprise alors que d’autres, comme celui de l’INDR, ne peuvent être obtenus que si l’entreprise justifie la mise en œuvre d’une stratégie RSE et qu’elle accepte de se soumettre à un processus de vérifi cation externe. Ces labels, associés à des procé dures strictes, sont des outils permettant aux organisations de se positionner vis-à-vis d’autres acteurs de manière objective, mais aussi de faire valoir leurs efforts en faveur de la RSE. La multiplication des labels n’est-elle pas de nature à nuire à la démarche ? J.-P. O. La plupart des labels sérieux et exigeants ont été construits sur un même socle, mais diffèrent à la marge. Il est vrai que leur multiplication peut conduire à un manque de lisibilité. Il y a un réel enjeu, je pense, à contribuer à la consolidation d’un label européen et à une reconnaissance commune de celui-ci. L’INDR a ainsi créé le label Responsibility Europe avec des partenaires européens. En nous appuyant sur un référentiel commun, nous devrions être plus à même de faire valoir une vision européenne de la RSE. Au-delà des labels, quels outils sont à la disposition des organisations ? C. S. La première préoccupation des acteurs est de savoir comment on peut faire au quotidien pour avancer dans cette voie. Dans ce contexte, il faut leur montrer que le changement est possible. L’initiative que nous avons menée autour de la suppression du plastique à usage unique au cœur des organisations a démontré que, lorsque la volonté est là, on peut arriver à des résultats tangibles et qui vont au-delà de ce que l’on pouvait espérer. L’un des enjeux est de proposer des outils concrets, qui soutiennent les démarches des acteurs, autour de divers sujets. C’est ce que nous faisons à un niveau opérationnel, autour de diverses thématiques comme « bien acheter », « réduire ses déchets », « favoriser la diversité », « améliorer la mobilité ». Aujourd’hui, l’engagement vers plus de responsabilités est de nature volontaire. Doit-on contraindre les acteurs à agir de manière responsable ? J.-P. O. Au-delà de la prise de conscience, il est important de soutenir une proactivité plus grande vis-à-vis de ces enjeux. Il est important d’entretenir une dynamique volontariste. Nous avons pour cela besoin d’une narration commune, d’une vision pour demain à laquelle le plus grand nombre adhère. Le réglementaire 46
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ne constitue pas une solution optimale. La contrainte n’est pas de nature à convaincre du bien-fondé d’aller dans une direction ou une autre. De plus, en fonction de la situation de chacun, elle ne garantit pas toujours le meilleur résultat. Plus on sera proactif, moins on s’exposera à la contrainte. À vos yeux, la réglementation n’est pas un levier optimal ? C. S. Concernant de nombreux aspects, il faudra passer par la réglementation. Il ne faut pas être naïf. L’approche est légitime et nécessaire. Toutefois, il importe que la législation soit mise en œuvre à une juste hauteur et de manière homogène à l’échelle internationale. J.-P. O. Le Luxembourg, avec ses initiatives et son engagement, a un rôle à jouer dans la mise en œuvre d’une juste réglementation, en faisant entendre sa voix, qui a le même poids que celle des 26 autres États membres. Dans le cadre de la Commission des normes comptables (CDC), notre expertise est activement apportée à l’élaboration du cadre de reporting de la future directive européenne sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises. Au-delà, nous avons aussi un savoir-faire que nous devons pouvoir exporter. La transition vers une économie plus responsable a besoin de nouvelles compétences, et le Luxembourg dispose d’une réelle avance en la matière. Que manque-t-il, aujourd’hui, pour davantage inciter les entreprises à agir de manière responsable ? C. S. Nous avons évoqué la réglementation comme contrainte permettant d’amener les acteurs à une économie plus responsable. Je pense que, au niveau du gouvernement, de nombreuses mesures incitatives peuvent être envisagées. Elles pourraient s’articuler autour d’une vision, d’un projet pour le Luxembourg à l’horizon 2035, intégrant ces évolutions. Il est important de montrer les ambitions nationales sur un horizon de 10-15 ans et d’indiquer aux acteurs comment on va y parvenir. Par le passé, le Luxembourg a déjà démontré qu’il pouvait se démarquer, qu’il pouvait s’adapter plus vite que les autres et en tirer un avantage. Considérant les changements à l’œuvre, il faut entretenir une même démarche. J.-P. O. La transition que nous devons mener, en outre, implique des investissements à court, moyen et long terme. L’Europe va engager des moyens considérables pour opérer ces changements. Il importe, pour le pays, que ces investissements puissent être réalisés au Luxembourg, que l’on parvienne à se positionner comme une Place attractive en mettant en œuvre une approche vertueuse. Auteur S. L.
LE SUSTAINABILITY MANAGER CLUB Parmi les programmes proposés par IMS, le Sustainability Manager Club soutient les entreprises dési reuses d’agir avec responsabilité. 1 S’engager dans une stratégie durable La volonté, à travers ce programme, est de permettre aux entreprises d’intégrer les enjeux liés aux Objectifs de développement durable de l’Onu à leur stratégie d’entreprise. IMS a donc développé un programme pour aborder concrètement ces enjeux ainsi que les outils à la disposition des organisations désireuses de mettre en œuvre une approche plus vertueuse. 2 Discuter entre pairs Le programme s’adresse à toutes les personnes chargées de la réflexion comme de la mise en œuvre de la RSE. L’idée est de permettre à ces acteurs de se rencontrer entre pairs et de faci liter l’échange à travers une série d’ateliers thématiques. 3 Une diversité de sujets On y évoque, au-delà des Objectifs de développement durable, la nécessité d’impliquer des parties prenantes à la poursuite de nouveaux objectifs, les labels et leur utilisation, la gestion du changement, l’analyse de matérialité ou encore la commu nication autour des enjeux RSE. 4 En français et en anglais IMS propose des rencontres en français et en anglais. Le program me 2021 du Sustainability Manager Club en français est une réédition, avec quelques variantes et nouveautés, du programme qui a été conduit en 2020. La version du Club en anglais, nouveauté de cette année 2021, a été pensée comme un complément du programme en français avec une autre approche et des partenaires différents. https://imslux.lu
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sustainable future demands real engagement
It’s easy to talk about sustainability. But, to make a real difference, we truly engage with companies to influence behaviour. From cutting coal financing to focusing on renewable opportunities, our active ownership is making a positive and meaningful difference to the planet, and to portfolios. The value of investments can go down as well as up so you may get back less than you invest.
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Pick’n’mix
Nous n’avons qu’une planète
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Beryl Koltz RESPONSABLE STRATÉGIQUE DE LA PROMOTION DE MARQUE, MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET EUROPÉENNES
Tout-électrique en voiture, en train si possible, et en avion en dernier ressort.
De préférence en électrique, quotidiennement, mais en avion pour les plus longs trajets : on est encore loin de l’électrique.
Citadine auparavant, j’ai vécu 20 ans sans auto. En déménageant pour me rapprocher de la nature, j’ai vécu l’achat d’une voiture comme un paradoxe.
De ne pas perdre de vue les conséquences de nos actes pour les générations futures.
À ne pas avoir peur des « grands ». À être droit dans ses bottes.
De regarder au-delà de notre horizon et voir l’avenir de nos enfants.
Le billet d’avion à 10 euros.
Il ne connaîtra plus jamais les neuf années qui nous restent pour agir d’ici là.
D’habiter dans une maison en bois avec un bilan carbone neutre.
De faire entrer les déchets de notre famille dans une petite poubelle et d’avoir une bouteille d’eau réutilisable sur moi.
On devrait tous…
Du lait d’avoine dans mon muesli.
Sûrement certains de nos moyens de communication actuels comme les lettres postales classiques, ce qui sera bénéfique pour la lutte contre la déforestation.
Réduire notre consommation de viande : maximum deux fois par semaine par exemple.
Se réjouir de vivre dans une zone pacifiée et s’investir dans la sauvegarde de notre planète, car on n’en a qu’une.
Calculer notre empreinte écologique personnelle. Un exercice assez édifiant.
Un peu de tout mais, de nos jours, j’évite tout ce qui est polluant et je privilégie tout ce qui a un impact positif. Ça reste des investissements et ça doit être rentable à terme.
L’optimisation de nos processus de fabrication afin de parvenir à notre objectif de neutralité du bilan carbone pour toutes les sociétés du groupe.
Le lien humain. Pour moi, c’est le meilleur garant d’une vie saine, riche… et joyeuse !
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Marie-Adélaïde Leclercq-Olhagaray CHAIRWOMAN, WIDE (WOMEN IN DIGITAL EMPOWERMENT)
Léger ! Multimodale, je m’adapte aux circonstances, lieux et distances.
La vérité. Et qu’il n’y a pas d’âge pour faire entendre sa voix.
Le déni. Et l’insouciance environnementale.
Acheter d’occasion. Bannir le plastique. Et trier, mais ça c’est la base.
Planter un arbre chaque année.
Des sociétés qui contribuent au changement, comme StarTalers.
Felix Hemmerling CEO, KODEHYVE
Par une combinaison de vélo et de train, mais ici, la voiture est malheureusement encore indispensable pour des réunions externes.
Quel que soit notre âge, nous pouvons changer les mentalités et avoir un impact positif à grande échelle si nous nous lançons.
L’absence de reconnaissance du problème du changement climatique. Du moins je l’espère.
Utiliser les transports publics, acheter local et prendre soin des plantes dans notre bureau.
Apprécier beaucoup plus la chance que les transports publics au Luxembourg soient gratuits.
Ma compréhension de la manière dont je peux réduire mon impact négatif. Et dans les NFT qui plantent des arbres.
Freepik, Lynn Theisen, Prefalux, Anthony Dehez, DR et Kodehyve
Christian Nilles DIRECTEUR GÉNÉRAL, PREFALUX
Photos
Keith O’Donnell MANAGING PARTNER, ATOZ
J’investis dans…
Mon geste vert quotidien est…
En 2030, le monde ne connaîtra plus…
Que pouvons-nous apprendre de Greta Thunberg ?
Comment voyagez-vous ?
Cinq personnalités, chefs d’entreprise et personnages publics se confient sur leur manière d’aborder la transition écologique, leurs engagements et leurs bonnes résolutions pour un avenir plus vert.
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PUBLIREPORTAGE Eric Pedersen, Head of Responsible Investments at Nordea Asset Management
« We expect more governments to commit to a mid-century net zero emissions target, with clear, medium-term sectoral decarbonisation roadmaps. «
COP26: Together for our planet – A Responsible Investor’s perspective
dislocation caused by decarbonisation of the global economy is minimized and does not hit disadvantaged groups disproportionately.
The COP26 summit will bring parties together from across the globe to accelerate action towards the goals of the Paris Agreement. Eric Pedersen, Head of Responsible Investments at Nordea Asset Management talks about his hopes for the conference.
What does success look like in terms of results? We expect more governments to commit to a mid-century net zero emissions target, with clear, medium-term sectoral decarbonisation roadmaps. Covid-19 economic recovery plans should support a just transition to net-zero emissions. In addition, we would like to see more commitment to implementing mandatory climate risk disclosure requirements – preferably aligned with the Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) recommendations.
Why should investors take notice of COP26? Investors should take notice of COP26 because of the urgency associated with climate change, which represents the single largest threat to both their own future prosperity and the environmental conditions they and their children will live under. We often feel there is very little we can do individually to combat and prevent such large-scale sustainability issues, like climate change, but our own experience tells us investors can make an impact. Investors have to navigate the structural shift that is happening as we speak. And while no one can time the
What are the investment implications of COP26 both in the immediate aftermath and longer term? In markets where climate policy ambitions are meaningfully stepped up, this should have immediate implications for investment flows. Corporates that are today ahead of the climate policy curve will stand to benefit, and laggards will struggle. At the same time, there is a risk that we will still see some markets where climate interventions will leave more to be desired. Climate laggards in those markets may get some breathing room in the short term, but in the longer term, we should expect to see that shifting demand patterns should favour climate leaders also in those markets.
re-pricing of emissions-heavy industries exactly, any movement especially on the issue of carbon taxes at this COP is a potential trigger to watch. What key topics will you follow during the conference? There are many areas we will be watching intently, including a strengthening of carbon pricing, the phasing out of fossil fuel subsidies, and regulatory action to accelerate the decommissioning of thermal coal installations. We will also be looking out for mechanisms to facilitate what is referred to as a just transition – i.e. a transition where the
Forecast
Notre top 3 du Manifesto Comment les entreprises luxembourgeoises s’engagent-elles pour un monde meilleur ? Laura Giallombardo, de la Banque de Luxembourg, et Frédéric Haupert, de Care Luxembourg, ont sélectionné trois engagements qui guident leurs réflexions stratégiques.
FRÉDÉRIC HAUPERT National director Care Luxembourg
Nous considérons que définir et publier une raison d’être compatible avec le développement durable est la base de toute réflexion en la matière. Quel est le rôle d’une banque, aujourd’hui ? Quelle est sa responsabilité vis-à-vis de la société ? Comment peut-elle contribuer au développement durable ? Notre réflexion est guidée par la volonté affirmée de notre direction et de notre actionnaire, Crédit Mutuel Alliance Fédérale. Ainsi, nos statuts et notre mission ont été modifiés pour conférer à la banque un objectif plus large que celui d’uniquement générer une performance financière, et il nous faut désormais concrétiser cette intention. Ensuite, intégrer les critères ESG au cœur de la stratégie est essentiel à une croissance durable et inclusive de notre secteur et de son écosystème. Il n’est, aujourd’hui, plus possible de se focaliser uniquement sur les aspects économiques. Pour chaque décision, il faut considérer les impacts dans leur globalité. La mise en place de la directive SFDR est une excellente base de travail qui va structurer notre façon de faire. Enfin, innover et investir de manière responsable, c’est le cœur de notre métier et la participation la plus concrète au développement durable qu’une banque peut avoir. L’objectif est de proposer des produits durables et de sensibiliser nos clients pour développer une approche plus lisible et éviter le piège du greenwashing. 50
GREEN ECONOMY NOVEMBRE 2021
« La réponse donnée par les entreprises au changement clima tique peut devenir source d’inspiration et de succès. »
Banque de Luxembourg et Care Luxembourg
LAURA GIALLOMBARDO Secrétariat général – chargée de mission RSE Banque de Luxembourg
Photos
« Il n’est, aujourd’hui, plus possible de se focaliser uniquement sur les aspects économiques. »
Face aux énormes défis qui nous attendent, Care a aussi fait un grand effort afin de définir sa raison d’être en s’appuyant sur les attentes de la société. Nous avons formulé notre contribution à la justice climatique dans une stratégie ambitieuse tout en définissant notre rôle aux côtés des personnes les plus touchées par la crise climatique. Nos projets et nos missions sont mesurés en termes d’impact social, mais aussi en quantité d’émissions de gaz à effet de serre et d’impact sur la biodiversité. Via nos partenariats avec des entreprises luxembourgeoises, nous contribuons à équilibrer la répartition de la création de valeur entre les actionnaires, les salariés, la société et les autres partenaires. En collaboration avec les entreprises, nous aidons les communautés vulnérables à s’adapter au changement dramatique des conditions climatiques – et à y survivre. Il est vrai que la réponse que les entreprises donnent au changement climatique peut devenir source de croissance et de succès. Mais, pour y arriver, les entreprises doivent sensibiliser leurs équipes et encourager l’implication de chacune et de chacun. La Climate and Resilience Academy de Care est un service unique que nous offrons au Luxembourg pour inclure et positionner les « collabor’acteurs ».
myenergy
le gouvernement du grand-duché de luxembourg Ministère de l'Environnement, du Climat et du Développement durable
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EU Private Markets : ESG Reboot
2022
EU Private Markets: ESG Reboot
Creating alpha and meeting investors’ needs: a matter of survival
We expect European PM ESG assets to increase almost 5-fold to reach up to EUR 1.2tn by 2025 – which would see ESG assets account for up to 42.4% of European Private Market assets. Explore the key catalysts behind the sustained growth of ESG in Private Markets, and find out about key actions for General Partners to stay ahead of the curve in our latest Sustainable Finance Series publication: Your contacts
PwC Luxembourg | 1
2022
Olivier Carré
EU Private Markets: ESG Reboot
Financial Services Market Leader & Sustainability Sponsor Partner, PwC Luxembourg olivier.carre@pwc.com +352 49 48 48 4174
Creating alpha and meeting investors’ needs: a matter of survival Sustainable Finance Series Private Markets
Frederic Vonner
pwc.lu
Sustainable Finance & Sustainability Leader Partner, PwC Luxembourg frederic.vonner@pwc.com +352 49 48 48 4173
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