PAPERJAM FEVRIER 2019

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PA P E R JA M . L U • F É V R I E R 2019

György Gattyán

L’homme qui

a F F OL E

5 453000 074017 02 4€

le luxembourg

POLITIQUE La révolution de l’e-santé

ENTREPRISES Le business des animaux de compagnie

PLACE FINANCIÈRE Les enjeux de la finance éthique

docler holding

ÉCONOMIE Le Luxembourg se positionne sur l’industrie de pointe


Rien de mieux que la prévention pour améliorer votre pension. 019 13/02/2“retraites

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ÉDITO

Matthieu Croissandeau Directeur éditorial

L’impasse U

ne Première ministre essorée et rendue impotente par sa propre majorité, des milieux économiques affolés par la perspective catastrophique d’un « no deal », des citoyens déboussolés au point de regretter leur vote dans les sondages depuis plusieurs semaines… Deux ans et demi après le référendum sur le Brexit, voilà donc les Britanniques dans une impasse où ils se sont eux-mêmes acculés. Jamais dans la jeune histoire de l’Union européenne on n’avait connu pareil saut dans l’inconnu. Au plus fort de la crise grecque, dans un tout autre registre, il s’agissait de négocier et d’imposer des solutions, fussentelles coûteuses et douloureuses. Mais cette fois-ci, la réponse est tout simplement introuvable, puisque dans l’état actuel des choses, les Britanniques ne sont pas plus en mesure de partir que de rester. « Take back control », vociféraient pourtant les Brexiters, au plus fort de la campagne du référendum, à grands coups de démagogie et de mensonges grossiers. Où sont-ils passés aujourd’hui les Nigel Farage et autres Boris Johnson, alors que leur île ressemble de plus en plus à un bateau ivre ? Faut-il le rappeler ? Ils ont bien évidemment disparu comme par enchantement au lendemain du scru-

tin, fuyant leurs responsabilités... pour mieux resurgir – qui sait ? – si, comme le recommandait il y a quelques jours le très sérieux Financial Times, un nouveau référendum était organisé. On pourrait sourire de ce « non­ sense » digne d’un roman de Lewis Carroll, s’il ne recouvrait des éché­ ances et des enjeux cruciaux pour les citoyens européens comme pour les sujets de Sa Majesté. À commencer par la date fatidique du 29 mars, dont certains expliquent déjà qu’elle pourrait être décalée. Oui, mais voilà, il y a aussi les élections européennes ensuite, le 26 mai. Les Britanniques peuventils obtenir un délai supplémentaire et rester dans l’Union sans élire de députés pour les représenter ? Au-delà de ce cas d’école pour juristes bruxellois, la perspective d’un Brexit sans accord multiplierait les casse-tête au quotidien pour le Royaume-Uni, comme pour ses anciens partenaires. Quel statut accorder, par exemple, aux 6.000 res–sor­tissants britanniques présents au Grand-Duché ? Quels contrôles et quelles procédures réinstaurer aux frontières sans menacer les entreprises luxembourgeoises qui vivent des échanges qu’elles ont avec des clients ou des fournisseurs anglais ? Ce scénario paraissait, il y a quel­ ques semaines encore, tellement sur-

réaliste que le Luxembourg, pas plus que ses voisins, ne s’y est pas vraiment préparé. Péché d’optimisme ? Sans doute… Mais il faut reconnaître, à leur décharge, que les 27, emmenés par leur négociateur en chef, Michel Barnier, n’avaient pas ménagé leur temps, ni leur peine, pour obtenir le moins mauvais accord possible. Soudés à Bruxelles et fermes face à Londres, ils ont dans cette épreuve affiché un visage uni et fort, qui fait du bien à l’Europe et marque une rupture avec les vieux réflexes du passé. C’en est fini avec l’opting out et les petits arrangements à la carte, la privatisation des bénéfices pour les uns et la mutualisation des pertes pour les autres. C’est peut-être la seule leçon positive à tirer de ce naufrage programmé.

La conversation continue en ligne :  @paperJam_lu Paperjam Paperjam Group

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AI-fueled organizations The human/artificial intelligence (AI) relationship is heating up. When is AI better at predicting outcomes, and when are humans? What happens when you combine forces? And more broadly, what role will human judgment play as machines continue to evolve?

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Š 2019 Deloitte Tax & Consulting.


SOMMAIRE

Février 2019

ESPRESSO

CONVERSATIONS

ENVIES

POLITIQUE

DSP

Face-à-face 13

18 Élections sociales 12 E-santé Le dossier de soins Les syndicats partagé en approche placent le digital en haut de l’agenda 14 Commerces 20 brexit Des horaires d’ouverture étendus To deal or dès 2020 ? not to deal 16 Gouvernement Dix choses à savoir sur les nouveaux ministres

Picture report 14 Les vœux de Xavier Bettel

Picture report 20

Exercice antiterroriste

carrières 22

22 LSAP Les chantiers de Fayot

ENTREPRISES 24 Start-up Vous avez dit « incubateur » ?

Des incitants pour les compétences ?

Elevator pitch 26 Sniffy

30 Mode Une coopérative pour Eva Ferranti

25 Certification 32 Impression 3D Luxcontrol poursuit Saturne son dévelop­pement Technology à l’étranger investit

Saga 30

Au four et au moulin

CEO selfie 32

Jérôme Grandidier, Luxfactory

carrières 32

28 Consommation Des animaux à tout prix !

PLACE FINANCIÈRE

Opinion 35

Cryptomonnaies, feu de paille ou crise de jeunesse ?

34 Bourse de Luxembourg 40 Labels La finance éthique, un Luxflag passe enjeu pour la Place les frontières 36 Gestion de fortune Havilland au cœur du métier

ILLUSTRATION Maison Moderne PHOTOS Bil, Matic Zorman

38 International Quand la finance s’exporte 40 Fonds d’investissement Premier pont entre la Bil et la Chine

Buzzword 36

Prix de transfert

42 Promotion de la Place Moisson en Asie pour le hub luxembourgeois

carrières 42

42 Nouveau bâtiment Alter Domus sur plusieurs pôles

ÉCONOMIE 44 Mutation Le Luxembourg positionné sur l’industrie de pointe 46 Cérémonie des vœux Artisans recherchent confiance

luxembourg performance index 45

48 Euro Les trois défis de la BCE

Droit du travail 46

48 Présidence européenne du Luxembourg

Quel âge pour créer une société ?

carrières 48

Partager et promouvoir l’innovation

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VOTEZ

CONSTRUCTEUR D’AVENIR BUILDING THE FUTURE ELECTIONS SOCIALES / SOCIAL ELECTIONS 2019 ELSOC.LU OGBL.LU

OGBL.LU

OGBL_LUXEMBOURG

VOTE LISTE LIST


SOMMAIRE

Février 2019

ESPRESSO

CONVERSATIONS

György Gattyán

PHOTOS Jan Hanrion (Maison Moderne), Anthony Dehez, Patricia Pitsch (Maison Moderne), Antoine Seiter

« Ma démarche est avant tout artistique »

ENVIES

Corinne Cahen

« Mon parti n’est pas libéral, mais social-libéral »

György Gattyán est le fondateur et propriétaire de Docler Holding. Le groupe aux activités diversifiées est installé au Luxembourg depuis plus de six ans. L’homme d’affaires magyar revient sur son parcours et ses projets.

Présidente du DP et ministre en charge de la Famille, de l’Intégration et de la Grande Région, Corinne Cahen affiche de solides ambitions pour cette nouvelle législature.

54

62

Serge Allegrezza

Julia de Funès

« Le débat sur la croissance est biaisé » Directeur du Statec, Serge Allegrezza est un observateur averti de la vie économique et politique du pays. Son franc-parler et son expérience pèsent dans les débats qui agitent la société luxembourgeoise. Tour d’horizon de plusieurs questions au cœur de l’actualité.

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« L’entreprise est un lieu d’audace, pas un lieu de vie » Dans son dernier livre, La comédie (in)humaine, qu’elle a signé avec l’économiste Nicolas Bouzou, la philosophe française Julia de Funès dresse un constat acide des dérives « infantilisantes » du management moderne.

78

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1

Profile analysis

Job profile

By analysing a combination of behaviour, attitudes and values, obtain an impartial picture of your candidate and his ideal work environment.

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3

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2

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SOMMAIRE grand dossier 50 reportage 86 index 110 ours 112 La start-up du mois 114

Février 2019

ESPRESSO

CONVERSATIONS

ENVIES Argent comptant Stéphanie Jauquet

« Je ne suis pas attachée aux choses » Elle régale les papilles de Luxembourg depuis 10 ans. Stéphanie Jauquet nous explique sa conception et son usage de l’argent.

98 Compétences Organisation

Maîtriser son temps

À l’heure des nouvelles technologies, difficile de rester concentré sur son travail. Nos conseils pour optimiser la gestion de son temps.

100

Style Manteau

Joanne Goebbels et Nicholas Carter

Nos deux modèles du mois posent avec style avec un look composé autour d’une pièce phare de la saison hivernale, le manteau.

102

Architecture Habitat collectif

Culture Théâtre

Restaurant À table avec

À Diekirch, le bureau Bourguignon Siebenaler a réalisé un immeuble résidentiel sur les bords de la Sûre. Visite.

Zoom sur Breaking the Waves mis en scène par Myriam Muller d’après le célèbre film de Lars von Trier.

Déjeuner au Skybar avec le premier lauréat des Luxembourg Music Awards.

Au bord de la rivière

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À propos de la bonté

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Edsun

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PHOTO Edouard Olszewski

IL Y EN A PLUS

Ce mois-ci avec Paperjam : le supplément Autofestival

LA CLUBLETTER

Membre du Paperjam Club, retrouvez votre Clubletter en fin de magazine ! Février 2019 —

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15 suppléments thématiques pour en savoir Plus À venir prochainement :

Mipi2m 019) 2. (28.0

ing k n a te B 019) a v i r P .02 .2 (2 8


espresso conversations envies En chantier depuis 2013, le dossier de soins partagé permettra de mieux échanger les informations médicales entre professionnels de la santé. Explications page 12.

Il ne suffit pas d’avoir une bonne idée pour monter une start-up. Il faut ensuite trouver un lieu pour la faire grandir. Focus sur trois incubateurs page 24. Luxembourg Green Exchange a une nouvelle patronne : Flavia Micilotta. Gros plan sur les enjeux de la finance éthique qui l’attendent, page 34. N’enterrez pas trop vite l’industrie ! Après le déclin de la sidérurgie, le Luxembourg se concentre désormais sur l’industrie de pointe, page 44. Février 2019 —

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POLITIQUE

politique Schneider dément tout départ anticipé La rumeur a pris de plus en plus de consistance avec le temps : le vice-Premier ministre Étienne Schneider (LSAP) pourrait tirer sa révérence à mi-mandat, laissant sa place à Franz Fayot (LSAP). Ce dernier aurait justement à ce moment fini d’assumer sa toute fraîche élection à la tête du parti. De plus, Étienne Schneider luimême a laissé entendre que deux mandats étaient, selon lui, une limite raisonnable. Or, s’il va jusqu’en 2023, il aura assumé deux mandats et demi. « J’ai aussi entendu ces rumeurs. Il y en a déjà eu, et il y en aura d’autres. Je démens toute volonté de partir avant terme. J’ai été élu pour un mandat de cinq ans et je compte bien l’assumer jusqu’au bout », a-t-il indiqué à Paperjam. Luc Frieden renonce à l’Europe L’ancien ministre des Finances (CSV) ne sera pas candidat aux prochaines élections européennes, ce qui constitue une surprise en soi. Il avait pourtant annoncé, voici plus d’un an, vouloir effectuer son come-back après avoir quitté la sphère politique en 2013. Il était alors de­venu avocat d’affaires chez Elvinger Hoss Prussen, mais aussi président des CA du

Groupe Saint-Paul et de la Bil. Luc Frieden est pressenti pour prendre le relais de Michel Wurth à la présidence de la Chambre de commerce. Ries à la SMC Jean-Paul Zens parti à la retraite, c’est Anne-Catherine Ries qui a été appelée à prendre sa succession au Ser­vice des médias et des communications du gouvernement. Elle était depuis 2014 à la tête de Digital Letzebuërg.

Le dossier de soins partagé en approche Depuis quatre ans, l’Agence eSanté planche sur la création d’un dossier de soins partagé. Un chantier complexe qui doit aboutir en ce début d’année.

André Bauler rappor­teur du budget C’est le député DP André Bauler qui a été désigné rapporteur du budget 2019. Celui-ci devrait être déposé par le ministre des Finances Pierre Gramegna au début du mois de mars. Transports gratuits en 2020 C’est maintenant officiel : les transports publics financés par l’État seront gratuits sur le sol luxembourgeois à partir du 1er mars 2020. Une première en Europe qui coûtera 41 millions d’euros. La compensation se fera via la fiscalité des particuliers. La Ville de Luxembourg rendra son service communal de bus également gratuit à la même date. Son coût : 16 millions d’euros, incluant les montants qui ne seront plus perçus pour le tram.

À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez in­for­­mé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

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E-SANTÉ

­ — Février 2019

DSP C’

est un must pour un pays qui affirme haut et fort que le digital fait partie de son ADN. À l’heure de l’e-banking, de l’e-commerce et de l’e-administration, il n’y a en effet pas de raison qu’on ne parle pas d’e-santé, et donc du partage numérique des données de santé. Concrètement, il s’agit d’une interface web sécurisée qui rassemble toutes les informations de santé d’un patient pour permettre de mieux coordonner les soins. En France, cette initiative est connue sous l’acronyme DMP, pour « dossier médical partagé ». Au Luxem­bourg, on préfère parler de soins et donc de dossier de soins partagé (DSP). Et si l’Agence eSanté, en charge du projet, reste discrète sur la question, il est possible pour tout résident d’ouvrir

un DSP depuis trois ans déjà. « Le cadre légal a été voté en 2010, mais il fallait qu’un règlement grand-ducal définisse sa mise en application pratique. Or, pour cela, un projet pilote était nécessaire. Celui-ci a été lancé en 2015 », expli­que Hervé Barge, le direc­ teur général de l’Agence eSanté. 56.000 DSP ont depuis été créés et 175.000 documents chargés, ce qui prouve que l’intérêt est bien là.

DE NOMBREUX DÉFIS

Si tout semble simple aujour­d’hui, le chantier fut des plus complexes. Sécurité, confidentialité, compatibilité, changements d’habitude… Les chal­lenges ont été nombreux. Fin 2012, l’Agence eSanté présente un plan stratégique autour du DSP et lance un appel d’offres

ILLUSTRATION Maison Moderne

DIGEST


POLITIQUE L E FA C E -À- FA C E

DES INCITANTS POUR LES COMPÉTENCES ?

ET LA CYBERSÉCURITÉ ?

UNE TÂCHE COMPLEXE

PHOTOS Nader Ghavami, Matic Zorman

Les données personnelles sont, par essence, sensibles. Quand elles touchent à l’état de santé des personnes, elles deviennent critiques. La sécurisation du système est donc primordiale, et l’Agence eSanté a dû bien s’entourer. « La tâche est bien plus com­ plexe que d’assurer la sécurité d’une entreprise, car il existe de nombreux acteurs, qui inter­agissent constamment », note Cliff Konsbruck, le CEO de Post Telecom. L’opérateur historique a lui-même dû s’ap­ puyer sur l’expertise du géant américain Cisco. Mais si l’infra­ structure réseau semble être entre de bonnes mains, la vulné­ rabilité d’un système comporte aussi une dimension humaine. Dans ce sens, des formations approfondies et des simulations de crise ont été menées au sein du personnel de l’agence. Le risque zéro n’existe pas en cybersécurité.

début 2013 pour la constitution d’une plate-forme digitale. « Il ne faut pas imaginer que mettre en place un tel système est moins complexe au Luxem­bourg que dans un grand pays comme la France, pré­cise Hervé Barge. Les données doivent être protégées de la même façon, la différence tient juste dans la démul­t i­ plication des moyens. » Il faut d’abord penser à l’interopérabilité du système. Car chaque acteur de la santé – médecins, hôpitaux, laboratoires, etc. – dispose de son propre système informatique. Ensuite, l’arrivée du RGPD demande le respect de normes strictes. En dehors des aspects de confidentialité, tout patient se verra demander oralement avant chaque démarche médicale s’il souhaite que ses informations soient transcrites sur son DSP. Reste à voir maintenant quel­le sera l’adoption de ce nouvel outil. La réponse à cette question arrivera bientôt, puisque le règlement grand-ducal est désormais discuté à la Chambre et devrait être promulgué en début d’année. J. M.

m a r ti n e h a n s e n

« Investir dans les compétences, c’est investir dans l’avenir »

s v e n c le m e nt

« Faciliter l’accès aux instruments de déduction fiscale »

L

P

Martine Hansen Députée, CSV

Sven Clement Député, Piraten

investissement dans les compé­ tences est primordial en termes de compétitivité des entre­ prises et de cohésion sociale. Face aux changements pro­ fonds du marché de l’emploi, que les nouvelles technologies ont accélérés, les entreprises ont tout à gagner en se mettant à l’heure digitale et en pré­ parant leurs salariés aux nouveaux enjeux. Les pouvoirs publics, quant à eux, ont tout intérêt à accompa­ gner ces changements en soutenant les entreprises, et plus particulière­ ment les PME, dans leurs efforts en la matière. Investir dans les compé­ tences, c’est investir dans l’avenir ! La formation continue constitue un instrument indispensable pour mener à bien les mutations à venir. Il est dès lors absolument incompréhen­ sible que le gouvernement sortant ait, dans une optique purement mathé­ matique, et sans analyse préalable du dispositif en vigueur, effectué des coupes importantes au niveau des investissements en matière de sou­ tien des entreprises. Une étude qua­ litative en amont aurait permis une approche objective et réfléchie abou­ tissant à des solutions en phase avec les besoins des entreprises, quelle que soit leur taille, et de leurs salariés, quel que soit leur niveau de compé­ tences, tout en évitant les éventuels « abus » parfois mis en avant.

artant du principe que les entreprises bénéficient directement d’une meilleure qualification de leurs employés, on pourrait se poser la question de l’intervention de l’État dans le cadre de la formation profession­ nelle continue. En considérant que les entreprises préfèrent par défaut embaucher les candidats les mieux qualifiés – dans leurs limites budgé­ taires –, on pourrait s’interpeller sur l’inutilité des incitants fiscaux dans le domaine du recrutement. Si on examine ce sujet de plus près, on remarque cependant vite que toutes les entreprises rencon­ trent les mêmes obstacles : un manque de personnel quali­ fié disponible et une concurrence entre le secteur privé et public en ce qui concerne les opportunités de promotion et de développement offertes aux employés. De ce point de vue, il s’avère nécessaire de sou­ tenir les entreprises afin de contrer les risques de pénurie de talents dans le secteur privé. Le recrute­ ment de talents internationaux et une augmentation de l’offre des formations continues sont – bien qu’il s’agit aussi d’investissements dans le futur de l’entreprise – sur­ tout des investissements d’intérêt collectif et devraient donc bénéfi­ cier d’incitants fiscaux.

Consulter la version in extenso de ce face-à-face sur paperjam.lu.

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POLITIQUE P I C T U R E R E P O RT

COMMERCES

DES HORAIRES D’OUVERTURE ÉTENDUS DÈS 2020 ? Le dossier de la réforme de la législation sur les heures d’ouverture des commerces revient régulièrement à la surface, avant de replon­ ger vers les abysses pour une durée indéterminée. Le nouveau ministre des Classes moyennes, Lex Delles (DP), l’a mis à son agenda. Et a d’ores et déjà fixé un calendrier : réflexion et concer­ tation en 2019, concrétisation en 2020.

ex Delles (DP), nouveau mini­ stre des Classes moyennes, en a fait une priorité : il faut réformer la loi sur les heures d’ouverture des commerces. Sur ce point, patronat et syndicats sont d’ac­ cord. Mais c’est bien le seul. Car la volonté des uns semble se situer à des années-lumière de celle des autres. Le ministre sait que son rôle de conciliateur – mais aussi d’ultime décideur – ne sera pas simple et, sagement, il a fait le choix de se « hâter lentement ». Il confie à Paperjam que « l’année 2019 servira à un état des lieux. Ensuite, il s’agira d’organiser les arbitrages pour aboutir à un avant-projet de loi en 2020. »

DES INFRACTIONS

La loi sur l’ouverture des com­ merces date de juin 1995, et a été revue en juillet 2012. Les maga­ sins peuvent ouvrir les dimanches et jours fériés légaux de 6 h à 13 h, de 6 h à 19 h les samedis et la veille de la plupart des jours fériés légaux, et enfin, de 6 h à 20 h les autres jours de la semaine, avec une ouverture autorisée jusqu’à 21 h une fois par semaine. Première pierre d’achoppe­ ment : tous ne tombent pas sous le coup de cette loi. Notamment les stations-service, qui sont sou­ vent devenues aussi de vrais magasins. Selon la loi, la surface de vente ne devrait pas dépasser 20 m 2. « La plupart sont plus grandes, donc hors la loi. Mais il n’y a pas de contrôle », peste Christophe Rewenig, secrétaire OGBL Commerce. De plus, suite au recours d’un boulanger de Differdange en concurrence avec une station-service, la Cour admi­ nistrative a estimé que « certaines 14 —

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dispositions légales ne sont pas conformes à la Constitution ». Il faut donc revoir la loi. Second problème : toute ouver­ ture en dehors du cadre légal doit faire l’objet d’une autorisation temporaire du ministre des Classes moyennes. « Et des déroga­ tions, il y en a un paquet chaque année, relève encore Christophe Rewenig. Le Luxembourg a une des législations les plus libérales d’Europe ! »

date 9 janvier 2019 lieu Musée national d’histoire et d’art

Xavier Bettel a reçu les représentants de la presse du pays pour lui présenter ses vœux pour 2019. Il s’est dit heureux de se prêter à cet exercice pour la sixième fois en tant que Premier ministre.

POUR PLUS D’AUTONOMIE

Le ministre considère aussi le sys­ tème des dérogations dépassé. Et est favorable à plus d’autonomie pour les commerçants, une libé­ ralisation avec quelques gardefous. « La question n’est pas de savoir si les commerçants vont ouvrir ou pas, mais s’ils peuvent ouvrir ou pas », dit-il. La Confédération luxembour­ geoise du commerce (CLC) sou­ haite une libéralisation totale des heures d’ouverture. « C’est une approche qui n’a jamais été tentée : laisser un commerçant ouvrir et fermer comme il le veut, indique Claude Bizjak, de la CLC. On sait que tout le monde n’ouvrira pas tout le temps. Mais on sait aussi que tout autre système entraînera de nouvelles exceptions, de nouvelles injustices… » La Confédé­ration estime aussi que l’on pour­rait agir vite, dans l’attente d’une réforme totale, « en abolissant la loi, pour se fier au Code du travail ». Les positions sont donc très différentes d’un côté et de l’autre. Les négociations seront délicates. D’autant que, comme le fait remarquer Claude Bizjak, « la marge de manœuvre est, pour nous, très étroite ». N. L.

Ines Kurschat, présidente du Conseil de presse, a fait part de plusieurs doléances, notamment en matière de liberté de presse et d’opinion. Elle a également évoqué le dossier d’aide à la presse, qui suscite pas mal d’impatience.

Le Premier ministre a concédé que « tout n’est pas parfait dans notre pays, même si on n’emprisonne pas les journalistes ». Pour l’aide à la presse, il a précisé que « le dossier est terminé et a été transmis ». À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

PHOTOS Mike Zenari

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LES VŒUX DE XAVIER BETTEL


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“Préservation du capital ou performance sur le long terme ?


POLITIQUE

GOUVERNEMENT

Dix choses à savoir sur les nouveaux ministres Sam Tanson (Déi Gréng), Taina Bofferding (LSAP), Paulette Lenert (LSAP) et Lex Delles (DP) sont les quatre nouveaux visages de l’exécutif conduits par le Premier ministre Xavier Bettel (DP). Une première expérience qui va les mettre en pleine lumière sur la scène politique, puisque jusque-là, ce n’est pas leur faire injure que d’écrire qu’ils étaient discrets aux yeux du grand public. N. L.

L’I RR ÉS IS TI BL E AS

LA RES CAP ÉE DES URN ES

TAINA BOFFERDING

un mesLes élections auront envoyé veau nou à P, LSA au r clai sage très nt. me nge malmené : il faut du cha te, dou s san ne car Et celui-ci s’in Taina en partie, en la personne de me fem ne jeu Bofferding. Cette imes de 36 ans a fait partie des vict tante sor e uté du dernier scrutin, dép lait vou ne ti par son is Ma non réélue. basculer i ains ser lais la vait pou ne et donc dans les oubliettes. La voilà si aus is ma ur, érie l’Int de ministre s et les de l’Égalité entre les femme ches hommes. Celle que ses pro nnelle » ssio ofe « pr me com nt rive déc te dou s san a ser et « sérieuse » ne utant D’a . vice ser de e ich pot jamais la qu’elle a déjà essuyé quelques mauvais coups politiques, parfois venus de son propre camp.

CE NS IO N

njamin Delles est le be À 34 ans, Lex charge en t, en m ne uver du nouveau go s Classes moyennes. de celui du Tourisme et s s’y tromper : pa ut fa uveau Mais il ne no ient comme le que certains vo politique luxembourla se golden boy de quis une fameu ac jà dé a ctué geoise fe ef un parcours 11 expérience, via 20 en t da di nt. Can tambour batta t itô ss au t à Mondorf, il es 1. Il a fait une partie de ses études secondaires premier élu et devient en Belgique, à l’Athénée royal Neufchâteauus pl s an s oi Tr échevin. Bertrix. Puis, il a obtenu un diplôme d’enseignant t en rm à la Haute École Robert Schuman de Virton. tard, il prête se tre. es 2. Petit, il regardait le Club Dorothée à la télévision, comme bourgm le, en français, mais ne comprenait pas tout. Dans l’interval à la 3. I l est présent sur Twitter, mais pas très actif. en 2013, il entre tés. dépu Bien plus sur Facebook, et il compte bien Chambre des estre gm continuer à gérer lui-même sa page. ur bo u él ré t Il es 4. Le papa de Lex a aussi été bourgmestre à nouen 2017 puis 18. de Mondorf, de 1994 à 1996. 20 en té pu dé veau au I l a un frère qui est de deux ans son aîné. 5. lé pe ap Avant d’être ent. 6. Il aime passer du temps avec ses amis, dont m ne er uv go sein du Tom Jungen, le bourgmestre LSAP de Roeser. 7. A u restaurant ? Il sera ravi avec des kniddelen de farine avec du lard. our arroser le repas ? Un vin de la Moselle 8. P luxembourgeoise, évidemment. 9. L a politique, c’est désormais toute sa vie professionnelle, puisque sa place d’enseignant a été libérée pour un autre. 10.   Son premier frisson au ministère, il l’a eu en découvrant la plaque sur la porte de son bureau, indiquant : « Lex Delles – ministre ».

16 —

­ — Février 2019

1. Elle est très présen te sur Facebook, ave c une page professionne lle et une page privée. 2. C’est une amatrice de course à pied, comme de nombreu x autres élus. 3. Son compagnon, Raphaël, est podologue à Es ch. 4. Au sein du coup le a été décrétée une règle : l’un ne pa rle pas des activités privées de l’autre, et n’évoque pas leur vie privée sans l’accord de l’autre. 5. Taina ? C’est un prénom finlandais, assez rare. 6. Les Taina sont dit es « dominatrices ave c le goût de l’autorité  ». Mais elles ont aussi le sens de l’am itié, de la dévotion aux causes qui leur semblent justes, apprécient le conta ct humain. Elles font aussi preuve de réfl exion avant de prendre une décision . 7. Elle s’est spéciali sée dans les matièr es comme la sécurité sociale, les institutio ns, la révision constitut ionnelle, le travail, l’enseignement sup érieur et la culture, ainsi que la politique familiale lors de son mandat de députée. 8. Elle a 21 ans qu and elle pose son pre mier acte politique en ma nifestant contre l’intervention militai re en Irak. 9. Elle admire Won derwoman et aime passer du temps au bistrot à philosophe r avec ses amis, a-t-ell e confié à Paperjam il y a quelques anné es. 10.   Elle a effectué sa première visite de terrain dès le 17 dé cembre au Corps grand-ducal d’incend ie et de secours.

PHOTOS Nader Ghavami, Matic Zorman, Eric Chenal

L E X DE L L E S


POLITIQUE

D E L’ O M B R E À

LA LU M IÈ R E

PAULET TE LENE R

T

En charge de la Coop ération et de l’Action hu de la Prote manitaire, mais auss i ction des c on Paulette Le nert fait pa sommateurs, rtie des gra serviteurs d nds e nouveau tr l’État. Juge au sein d ibunal adm u in is en 1997, e lle rejoint Je tratif et fiscal an-Claude Juncker (C SV la cellule de ) en 2013 pour dirig er fa d’urbanism cilitation en matière e. Elle intèg re ensuite le ministère d e la de la Réform Fonction publique e t e administr a première c onseillère d tive comme eg et y assure la coordina ouvernement tio à partir de 2014. En ja n générale nvier 2017 , elle est en outr e chargée d e 1. Elle est née à Luxembourg-ville mais direction d a grandi à Mondorf. Elle connaît aussi très national d’a e l’Institut dm bien la région frontalière puisqu’une partie tion publiqu inistra­ e.

de sa famille habitait à Wolwelange (Rambrouch), juste à côté de Martelange. 2. Elle a fait son droit, non sans plaisir, à Aix-en-Provence. 3. Elle est maman de deux grandes filles de 23 et 21 ans. 4. Son papa fut aussi, durant toute sa carrière, au service de l’État, coordina­ teur au ministère de la Recherche. 5. On trouve peu de choses à se mettre sous la dent sur Paulette Lenert via les réseaux sociaux. Les photos de vacances sur Facebook, non merci. 6. Socialiste de cœur, elle n’a pas eu de carte du LSAP de suite, au contraire. « J’ai pris ma carte quand j’ai quitté les fonctions de juge et que j’ai su que je n’y reviendrai pas. Avant cela, être encartée me semblait un peu heurtant par rapport à ma fonction. » 7. Elle n’était pas candidate en octobre 2018, « même si on me l’a proposé. La raison : j’étais conseillère du gouvernement. Quand je dis ‘gouvernement’, c’est toute l’équipe, pas un ministre. Même si on travaille plus avec certains que d’autres. Être candidate et faire campagne durant des semaines, parfois en critiquant cette équipe, cela me semblait incohérent. » 8. Paulette Lenert est une femme fidèle et de toute confiance. Marquée à gauche, c’est néanmoins à elle que Jean-Claude Juncker (CSV) a fait appel pour créer la cellule de facilitation en matière d’urbanisme et d’environnement. 9. Elle a « squatté » le bureau de Romain Schneider (LSAP). Quand elle quitte la magistrature pour travailler avec lui sur l’économie solidaire et durable, il n’y a rien : ni statuts ni feuille de route… ni bureau. « Du coup, j’ai squatté dans le bureau de Romain, faute de place ailleurs. » 10.   Ses hobbies ? Elle essaie le plus souvent possible de se balader dans la nature, avec son chien.

DÉTERMINATION SANS PRÉCIPITATION

SAM TANSON Dans les ministères dont elle a la charge, Sam Tanson a déjà donné le tempo à suivre : allegro, ma non troppo. L’élue Déi Gréng aime aller vite, mais sans se précipiter. Car si elle est déterminée, on la dit aussi « méticuleuse » et « précise ». Ses objectifs, elle les connaît. Reste à tracer les chemins pour les attein­ dre. Ce à quoi elle s’est attelée dès sa nomination. Il est vrai que, tant dans les domaines de la Culture que du Logement, les attentes sont immenses.

1. C ’est une Luxe mbourgeoise pur jus. Née dans la ca pitale, elle résid e à Bonnevoie. 2. Sam Tanson a habité six an s à Paris dans de ses études le cadre . Elle y retourne régulièrement. 3. Son grandpère maternel était déjà dépu 4. Le vélo est té. en parti gement politiqu e à la source de son enga ­ e. « C’est vrai  ! Je roulais be coup à vélo et auje trouvais qu e rien n’était fait pour la mob ilité douce. J’a i donc décidé de m’implique r de manière concrète sur ce sujet. Bien entendu, j’ava is aussi, au-del une sensibilité à, aux matières écologiques. » 5. E lle est devenu e journaliste ap rès ses études de droit et de sciences politi ques. « Duran ans, au sein de t deux RTL. Puis, j’ai fait le barreau et je suis deve nue avocate. » Avant d’être happée par la politique « car j’ai voulu pass de l’observatio er n à l’action. M ais avocate au dé but du mois de j’étais encore décembre. » Elle sera cons eillère commun ale échevine, puis deviendra dépu à Luxembourg, tée. 6. Elle est mam an de deux en fants de 7 et 5 7. Son partena ans. ire a sa propre étude « mais il a décid é d’être plus pr d’avocats, ésent à la mais vu mes fonctio ns ministérielle on s. Sans lui et son choix, cela n’aurait pa s ét é possible. » 8. François Ba usch (Déi Gré ng) est comme son « p ère » en politiqu souvent décrit e. « On a une tion forte. Il a relatoujours été là pour moi. Mais a souvent eu on des disputes ho mériques. » 9. Elle est végé tarienne depu is ses 16 ans. 10.   La course à pied lui vide l’esprit réalisé les 42 ,195 km de l’IN . Elle a déjà G Night Marat hon.

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POLITIQUE

ÉLECTIONS SOCIALES

LES SYNDICATS PLACENT LE DIGI­TAL EN HAUT DE L’AGENDA Tous les cinq ans, les salariés et pensionnés élisent leurs repré­ sentants à la Chambre des salariés. Ils renouvellent également les délégations du personnel. La campagne bat son plein, avec comme thème transversal la digitalisation des métiers.

C’

est évidemment un mo­ment important pour les syndi­ cats. Les élections sociales, qui ont lieu tous les cinq ans, déterminent leur représentativité et celle des salariés dans différents organes de concertation, principalement la Chambre des salariés (CSL) et les délégations du personnel. C’est aussi le baromètre de leur popu­ larité et le révélateur du contre­ poids qu’ils peuvent représenter face au patronat.

TOUS TRÈS AMBITIEUX

Pour la CSL, le vote durera jus­ qu’au 12 mars. Date à laquelle aura lieu le scrutin dans les entreprises et sociétés de plus de 15 personnes, afin de constituer les nouvelles délégations du personnel. Fort de ses 70.000 affiliés, de ses 2.200 délégués du personnel et d’une nette majorité à la CSL avec 38 sièges sur 60, l’OGBL occupe une position dominante dans le paysage syndical. Et compte bien la préserver. « On veut même faire encore mieux et on espère un 38+, donc augmenter notre représentativité à la CSL », martèle André Roeltgen, le pré­ sident de l’OGBL, qui justifie cette ambition par le « très bon bilan obtenu par un syndicat fort ». Et gagner quelques pour cent pour mettre à mal la majo­ rité absolue de l’Aleba dans le sec­ teur financier, un des rares à échapper à son emprise, serait la cerise sur le gâteau. Le syndicat chrétien LCGB est dans la position de l’outsider. Réorganisé, redynamisé, avec des objectifs plus clairs, il monte en puissance depuis quelques années. « C’est le fruit de notre réorgani­ sation », souligne son président, Patrick Dury. Ce qui se traduit dans les chiffres : 2.000 nouveaux 18 —

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taliers ou résidents. Ou encore pour une vraie réflexion autour de l’évo­ CHAMBRE DES SALARIÉS lution du temps de travail. Tandis que l’Aleba agira en veillant à ce PLUS DE 500.000 que les « conventions collectives ÉLECTEURS POTENTIELS signées dans les banques et assu­ Plus de 500.000 personnes sont concernées par les élections sociales rances soient bien appliquées.  » du 12 mars et vont élire les 60 repré­

AVANTAGES ET DANGERS

sentants des syndicats au sein de l’assemblée plénière, organe suprême de la Chambre des salariés (CSL). Sa mission principale est de « repré­ senter et de sauvegarder les intérêts des salariés et retraités travaillant au Luxembourg ou y ayant travaillé ». La CSL rend aussi des avis sur les projets de loi et règlements grandducaux, délègue des représentants dans différents organes, propose des formations… Neuf syndicats seront en lice : OGBL, LCGB, Aleba, FNCTTFELLandesverband (associé à l’OGBL dans le secteur CFL), Syprolux, NGL-SNEP, Neutrale Verband Gemeng Lëtzebuerg (NVGL), CLS et le Syndicat des employés du secteur de l’aviation. Chaque électeur vote par corres­ pondance, en fonction de sa catégorie socioprofessionnelle : Sidérurgie, Autres industries, Construction, Services et intermédiation financiers, Autres services, Administrations et entreprises publiques, Santé et action sociale, CFL et Retraités. Huit sièges sont à pourvoir dans les Services et intermédiation financiers, cinq pour la Sidérurgie et trois pour les CFL.

Mais c’est la digitalisation qui est la première préoccupation. Car celle-ci va transformer le monde du travail, quand cela n’est pas encore fait. Dans les rangs de l’OGBL, on ne « rejette pas cette digi­talisation, inévitable et qui peut être source de très bonnes choses dans les entreprises. Mais c’est aussi une source de grands dangers. » Le bouclier ne pourra être « que le renforcement de la protection du salarié ». Le LCGB abonde en ce sens et souhaite une évolution du droit du travail en parallèle aux évolutions des technologies. « On ne veut pas d’une fracture digitale. L’évolu­ tion doit se faire avec des con­ ditions sociales et humaines ac­c eptables », précise Patrick Dury. L’Aleba est, pour sa part, con­vaincue que les effets réels de la digitalisation sont encore à LA REPRÉSENTATION venir dans son secteur. « Les AU SEIN DE LA CSL robots, on en parle, on évoque des Les attributions se font en proportion tests ici et là, confirme Laurent des résultats obtenus par les syndi­ Ces cinq dernières années, Mertz. Pour nous, c’est dans la cats. cinq syndicats étaient représentés. formation qu’on voit le salut. La L’OGBL était très largement majori­ formation continue, certaine­ taire avec pas moins de 38 élus. OGBL 38 élus ment, pour faire évoluer les pro­ LCGB 15 élus fils. Mais aussi celle des salariés Aleba 4 élus qui risquent de perdre leur emploi suite à la digitalisation FNCTTFEL 2 élus des services. » Syprolux 1 élu N. L.

membres en 2017, 3.000 de plus l’an passé ! Le LCGB compte main­ tenant 40.850 affiliés pour environ 700 délégués du personnel et 15 sièges à la CSL. Inimaginable d’al­ ler déboulonner le « meilleur ennemi » qu’est l’OGBL donc, mais bien la volonté « d’être le plus fort possible et d’arriver à de bons résultats dans tous les secteurs ». L’Association luxembourgeoise des employés de banque et assu­ rance (Aleba) est, pour sa part, la plus importante organisation syn­ dicale de la place financière : une majorité dans son secteur à la CSL (50,39 %), 10.000 membres et 700 délégués. « Mon souhait n’est pas de conserver notre majorité à la CSL, confie Laurent Mertz, secré­ taire général de l’Aleba. Ce que je veux, c’est augmenter cette majo­ rité, n’en déplaise à certains, pour être encore plus représentatifs au niveau de notre secteur. Ensuite, mon vœu est de renforcer notre présence dans les délégations. CSL et délégations, ce sont deux choses différentes. Mais, selon moi, l’une ne va pas sans l’autre. » Les thèmes de campagne font écho, la plupart du temps, aux tra­ ditionnelles revendications LA RÉPARTITION DES SIÈGES PAR SECTEUR sociales. L’OGBL s’engage ainsi à Le nombre de sièges sur les 60 à pourvoir varie selon le nombre de personnes mener une politique salariale employées ou présentes dans le secteur. Ce qui assure une représentativité offensive. « Les bons salaires ne à la CSL proportionnelle à l’importance réelle de chaque secteur. tombent pas du ciel, il faut aller groupe 1  groupe 5 les chercher, souligne André Autres services Sidérurgie Roeltgen. L’évo­lution des salaires groupe 6 5 groupe 2  6 ne peut être à la traîne de la Administrations Autres hausse de la productivité. » L’OGBL et entreprises industries 8 3 publiques continue d’ailleurs à réclamer une hausse de 10 % du salaire minimum groupe 7 6 groupe 3  Santé et légal. Le pouvoir d’achat, et donc Construction 6 action sociale les salaires, est aussi en bonne 4 place des thèmes du LCGB, qui groupe 8  bataille fermement pour un trai­ CFL 8 groupe 4  tement parfaitement égal entre 14 groupe 9  Services et tous les salariés, de la fonction Retraités intermédiation financiers publique ou du secteur privé, fron­ Chambre des salariés source


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POLITIQUE P I C T U R E R E P O RT

BREXIT

TO DEAL OR NOT TO DEAL Alors que les politiques britanniques pataugent sur les modalités de sortie de leur pays de l’Union européenne, les autres tentent de s’adapter. Même au pire.

licences pour des banques, des sociétés de gestion, des asset managers dans l’alternatif, des assureurs et des sociétés d’investissement », ajoutait l’agence de développement de la Place dans un statement.

PRIORITÉ AUX CITOYENS

De son côté, le gouvernement luxem­bourgeois anticipe autant que possible les conséquences du Brexit pour les citoyens, qu’il s’a­ gis­se des Britanniques au Luxem­­ bourg (6.000) ou des Luxem­­bour­geois au Royaume-Uni (2.000). En cas de « no deal », l’exécutif de­-vra légiférer pour que les Britan­niques ne séjournent pas de façon illégale dès le 30 mars. « Nous sommes arrivés à la conclusion que les gens (les citoyens britanniques au Luxem­ bourg, ndlr) au­raient un an pour obtenir un titre de séjour », indiquait Jean Asselborn (LSAP) le 18 RÉORGANISATION DES RÉSEAUX Le monde des affaires a horreur janvier. Le ministre des Affaires de l’incertitude. Plutôt que d’at- étrangères présentait, avec le tendre un hypothétique dénou­ Premier ministre Xavier Bettel ement, les acteurs de la finance (DP), les informations pratiques sur le site du gouvernement, afin d’éviter d’ajouter du stress à une POSITION LUXEMBOURGEOISE situation qui ressemble de plus en plus à une profonde crise politique côté anglais. Ce difficile travail d’antici­ pation n’est toutefois pas récent, puisque le gouvernement dédie régulièrement des réunions du Comité interministériel de coordi­ nation de la politique européenne (CICPE) au Brexit, avec la particiXavier Bettel Premier ministre (DP) pation, au besoin, du représentant permanent du Luxem­b ourg poursuivent la réorganisation de auprès de l’UE. Des réunions sont leur réseau pour servir le marché aussi organisées avec les services européen, avec un intérêt qui se de la Commis­sion europé­enne confirme pour le Luxem­bourg. Le pour clarifier des questions d’in23 janvier, Luxem­b ourg for térêt particulier pour le pays. « Le Finance indiquait à Reuters que résultat du vote n’est pas celui que 47 banques, assureurs et asset nous aurions voulu, de même que managers ont pour projet de celui du référendum. Nous devons déplacer des activités de Grande- le respecter. Mais personne ne sorBretagne au Luxembourg. « Nous tira gagnant du Brexit », résumait T. R. avons accordé l’an dernier 80 Xavier Bettel.

« Personne ne sortira gagnant du Brexit. »

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date 12 janvier 2019 lieu Belval, Esch-sur-Alzette

L’objectif de l’opération était de tester le bon déroulement de toute la chaîne de secours, l’intervention des forces de l’ordre et, plus globalement, la gestion d’une crise d’ampleur nationale.

Le Premier ministre et ministre d’État Xavier Bettel (DP), qui exerce la tutelle du Haut-Commissariat à la protection nationale, et la ministre de l’Intérieur Taina Bofferding étaient sur place.

1.000 figurants ont été déployés pour ce scénario catastrophe fictif accueilli par la Rockhal, demandeuse de ce type d’exercice afin de se préparer à une telle éventualité.

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PHOTOS Anthony Dehez, Police grand-ducale

À

mesure que la date fatidique – et théorique – de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne se rapproche, deux scénarios sont retenus comme proba­bles : un « no deal », soit un Brexit « dur » qui placerait le RoyaumeUni parmi les pays tiers, ou la tenue d’un second référendum. Dans une interview accordée à plusieurs médias le 19 janvier, l’ancien Premier ministre britannique travailliste Tony Blair réclamait un retour aux urnes pour permettre à ses concitoyens de choisir les modalités de sortie, autrement dit d’apporter un peu de clarté dans un débat qui s’enlise pour celle qui est actuellement locataire du 10, Downing Street : Theresa May. Car le 29 mars, qui symbolise – après le 23 juin 2016 – le Brexit, paraît de plus en plus improbable.

EXERCICE ANTITERRORISTE


Caring for generations


POLITIQUE

LES CHANTIERS DE FAYOT Fraîchement élu à la tête des socialistes, Franz Fayot va devoir pousser son parti à se réinventer, tant sur la forme que sur le fond.

I

l vient d’être intronisé nouveau chef de file des socialistes. Mais Franz Fayot sait que la tâche qui lui incombe est immense. En perte de vitesse au Grand-Duché comme partout ailleurs en Europe, les tenants de la social-­démocratie sont dans l’obligation de se réinventer tant sur le plan des idées que sur leur mode d’organisation. À 46 ans, cet avocat de formation a l’avantage de savoir parfaitement où il met les pieds. Fils de l’ancien député Ben Fayot, qui présida lui-même aux destinées du LSAP de 1985 à 1997, Franz Fayot a rejoint les rangs socialistes dès l’âge de 22 ans. Il en a gravi patiemment les échelons, attendant mê­me que son père se retire de la vie politique pour poser sa candidature à la Cham­bre des députés, où il parvient à se faire élire en 2013. Cinq ans plus tard toutefois, c’est la douche froide ! Dans un scrutin marqué par un net recul du LSAP à l’échelle nationale (trois sièges en moins), Franz Fayot échoue de justesse à se faire réélire en octobre dernier. Il ne doit aujourd’hui son siège de député qu’au jeu de chaises musicales qui s’est déroulé à l’occasion de la formation du gouvernement, dans lequel les socialistes sont parvenus à sauver l’essentiel de leurs postes

Nouveau chef À 46 ans, Franz Fayot, avocat de formation, a été élu à la tête du LSAP avec 88 % des voix.

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malgré leur déconfiture. Pressenti en 2013 pour intégrer le gouvernement, Fayot devra encore une fois passer son tour. Et qu’importent les rumeurs qui le donnent régulièrement partant pour un ministère… « Si je prétends être président, c’est bien pour un mandat de deux ans, assure-t-il. Il n’y RÉINVENTER LE LSAP

« On doit redevenir plus démocratiques, impliquer davantage nos membres. » Franz Fayot

Président, LSAP

a pas d’autres spéculations à faire à ce jour. » Fermez le ban ! Il faut reconnaître que ce n’est pas le travail qui manque et que la nouvelle fonction qu’il occupe est un job à plein temps. Seul candidat à la succession de Claude Haagen, qui avait décidé de ne pas se représenter, le nouveau président, élu le 22 janvier par le congrès de son parti avec 88 % des voix, promet déjà de nombreux changements. À commencer par de nouvelles têtes : à l’exception de Christine Schweich, qui conserve son poste de trésorière, la totalité du comité directeur se voit ainsi renouvelée. Tom Jungen (bourgmestre de Roeser et secrétaire syndical à l’OGBL) devient le nouveau secrétaire général, la ministre Paulette Lenert, sa vice-présidente, et Dan Biancalana, député-bourgmestre de Dudelange, son vice-président. Franz Fayot affiche clairement la couleur : « Les instances doivent

redevenir le lieu où l’on décide de notre ligne, où l’on forme les gens. On ne peut continuer comme avant. Notre parti fait maintenant face à des défis fondamentaux qui doivent être relevés en équipe. »

« Cela faisait très longtemps qu’il n’y avait plus eu autant de candidats, c’est la preuve que le parti est vivant », savoure le vice-Premier ministre socialiste Étienne Schneider. Ensuite, le nombre de délégués présents a aussi surpris. PAS DE COUP DE BARRE À GAUCHE Ils étaient 348 au total. Ce qui, Conscient que c’est peut-être « la avec la présence de nombreux dernière chance de relancer le sympathisants, a contribué à parti et de rester une vraie force constituer une salle bien garnie à politique », le premier des socia- Bascharage. Enfin, les jeunes ont listes luxembourgeois est marqué aussi montré que leur heure avait par les revers de fortune des partis sonné. Ils ont ainsi déposé une frères ailleurs en Europe et notam- motion appelant à un renouveau, ment par la quasi-disparition du PS mais aussi pris la parole pour de l’échiquier politique français. Il défendre leurs arguments, leurs est vrai que les socialistes doivent idées, leurs projets... Faisant soufmaintenant utiliser des remèdes fler un vent de fraîcheur, fort bienradicaux pour retrouver de la venu pour l’avenir, qui sait ? L. M. vigueur. Franz Fayot le reconnaît lui-même : « Les gens ne viennent plus aux réunions, il faut trouver PRÉSENTÉES PAR un autre format. » Mais pas question pour autant d’infléchir la ligne par un traditionnel coup de barre à gauche. « Ce n’est plus comme cela qu’il faut voir les choses. Ce n’est pas la solution miracle, en tout cas Rodolphe De Blieck, 26 ans, vient renforcer pas celle qui sauvera un parti le département Capital socialiste, explique-t-il. Ce qu’il Markets de CBRE faut faire, c’est, pour chaque thème Luxembourg en tant qu’investment de société, se demander quel est analyst. Il a commencé son expél’intérêt pour le bien-être de cha- rience professionnelle aux États-Unis, travaillant à New York chez Winick cun dans ce pays. » Pragma­tique en Realty Group, ainsi que chez donc, mais déterminé, Fayot se le promoteur Naftali Group. fixe trois niveaux de priorités : ESPACE DE TRAVAIL « Premiè­rement, on doit travailler Josepha Matali, 35 ans, les thématiques qui sont proches a rejoint Charles Russell des gens, qui s’inscrivent dans Speechlys en tant qu’asso­ ciate au sein du départeleur quotidien. Deuxième­ment, on doit repérer et former de nou- ment Investment Management and Funds. Elle a travaillé auparavant veaux talents, en veillant à un dans le département Corporate d’un bon équilibre entre les hommes cabinet d’avocats de premier plan et les fem­mes. Troisiè­mement, il spécialisé dans les transactions transfrontalières avec des entreprises faut réfor­mer nos structures, nos souhaitant investir en Afrique. processus de travail et de déci- BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL sion... On doit redevenir plus Thomas Marmillot, 33 ans, démocratiques, impliquer davanvient renforcer le départetage nos membres. » ment Capital Markets – Tout cela ne se fera pas du jour Développements de au lendemain. Mais en amateur de CBRE Luxembourg en tant qu’asso­ running, Franz Fayot a l’habitude ciate director. Il a notamment travaillé au sein de la société Inowai en des courses de fond. Et même si la tant que property manager, puis il a tâche s’annonce des plus délicates, occupé le poste de responsable déveil sait qu’il peut aussi s’appuyer sur loppements chez Firce Capital. quelques bonnes surprises ESPACE DE TRAVAIL apparues lors du dernier congrès. SERVICES AUX ENTREPRISES FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES Tout d’abord, en ce qui concerne PLACE PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ le nombre de candidats au comité directeur. Ils étaient plus de 40, proposés par les sections Créez ou actualisez votre bio­gra­phie sur guide.paperjam.lu. ou bien en lice à titre individuel.

carrières

PHOTOS Matic Zorman, CBRE, Charles Russell Speechlys

LSAP


START-UPS, YOU’LL NEVER WALK ALONE

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ENTREPRISES

entreprises Lancement de Taxiapp.lu Lancée officiellement mi-janvier au Luxem­ bourg, l’application Taxiapp.lu a déjà été téléchargée plus de 2.500 fois en quelques heures. Cette nouvelle plate-forme réunit actuellement une cinquantaine de petites et moyennes sociétés de taxis et de chauffeurs indépendants. L’offre devrait doubler ces prochaines semaines. « Via l’applica­ tion, l’utilisateur et le taxi le plus proche sont géolocalisés. Ce qui permet de limiter au maximum le temps d’attente à la fois pour le client et le chauffeur », explique Renzo Bellanima, cofondateur de Taxiapp.lu. Clap de fin L’agence événementielle Toolbox a cessé ses activités en ce début d’année. Son fondateur et dirigeant, Dany Lucas, regrette une malheureuse tournure des événements après 10 ans d’activité qui ont participé à la professionnalisation des événements de sociétés. L’aveu de faillite a été déposé le 14 janvier dernier, faute de pouvoir trouver une issue à une situation financière qui s’est récemment compliquée. Salonkee lève un million La jeune start-up Salonkee a levé un million d’euros pour assurer son développement, notamment à

l’international. Elle compte désormais dans son capital le fonds luxembourgeois Expon Capital. Grâce à ce premier financement, la plate-forme de réservation de rendez-vous beauté envisage d’améliorer davan­­tage son offre et de développer rapidement l’équipe et ses activités au-delà du Luxembourg. En 2018, Salonkee a été diplômée du programme Fit4Start de Luxinnovation. Elle revendique déjà des milliers de clients hebdomadaires qui prennent leurs rendez-vous en ligne via sa plate-forme. CarPay-Diem se lie avec Colruyt Colruyt vient de lancer le paiement d’un plein d’essence par smartphone dans ses stations-service Dats 24. Et c’est la technologie développée par la start-up luxembourgeoise CarPay-Diem qui est utilisée, via l’application mobile Xtra. Son service de paiement avait été intégré à l’application mobile de la banque belge Belfius et valable dans toutes les stations Lukoil du pays. Plus de 4,5 millions de personnes possèdent l’application mobile Xtra, et environ 10 % ont activé la fonction de paiement, soit plus de 450.000 utilisateurs potentiels pour la start-up. Grâce à ce partenariat avec Belfius, ce sont 1,2 million d’utilisateurs qu’elle peut toucher.

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START-UP

Vous avez dit « incubateur » ? Plus que jamais, 2019 sera une année sous le signe des start-up pour Paperjam et Maison Moderne. Le premier rendez-vous, le 31 janvier, a donné l’occasion de mettre l’accent sur trois incubateurs incontournables : la Lhoft, le Lux Future Lab et le Luxembourg-City Incubator.

Événement Le 31 janvier, Maison Moderne a lancé Start-up Stories, une série d’événements consacrée aux start-up en 2019.

L

’année qui commence fera la part belle aux start-up dans P aperjam et pour Maison Mo­d er­n e. Depuis plusieurs semaines déjà, vous pouvez retrouver régulièrement sur le site (paperjam.lu) et dans le magazine nos Start-up Stories, auxquelles s’ajouteront plusieurs événements live, avec en ligne de mire une grande soirée de remise de prix en décembre prochain. Le premier rendez-vous, autour du cofondateur de The Family, Oussama Ammar, a mis l’accent sur le rôle essentiel joué par trois incubateurs dans le développement de l’écosystème start-up luxembourgeois : la Lhoft (Luxem­bourg House of Financial Technology), le Lux Future Lab et le Luxem­­­­bourg-City Incubator.

LA LHOFT ATTIRE LES FINTECH

Attirer les jeunes pousses du monde entier dans le secteur de la fintech, c’est l’objectif affiché par la Lhoft depuis son lancement en avril 2017. Près de deux ans plus tard, la fondation publique / privée, installée à la House of Startups dans le quartier Gare, sous l’égide du ministère des Finances et d’une dizaine de partenaires privés du secteur financier, recense 47 fintech dans son incubateur et fédère plus de 100 membres fintech, venus du monde entier. Elle a mené deux programmes internationaux d’accélération, l’un dans le domaine des regtech et l’autre sur l’inclusion financière (Catapult Africa). Récom­­pensée par plusieurs prix, dont celui de Jeune MarCom de l’année et de Meilleur design en

PHOTO Maison Moderne

DIGEST


ENTREPRISES

milieu de travail, la Lhoft ne se contente pas d’être un incubateur, selon son CEO, Nasir Zubairi. Le hub luxembourgeois a multiplié les partenariats ces derniers mois. En Amérique du Nord, il s’est rapproché du centre d’innovation Plug and Play à San Francisco et il est en discussion avec deux autres centres fintech au Canada. En Asie, six memorandums of understanding ont été signés en moins d’un an. Trois en Chine et le reste au Japon, en Corée du Sud et à Singapour. Et ce sont les pays de l’Est qui sont désormais prospectés. La Lhoft vient d’ailleurs de signer un partenariat avec un hub fintech à Moscou et s’apprête à collaborer avec un autre à Budapest.

UNE PÉPINIÈRE NOMMÉE LUX FUTURE LAB

Lancé par le groupe BGL BNP Paribas à travers son département RSE (Responsabilité sociale des entreprises) en 2011, le Lux Future Lab se positionne également comme étant « plus qu’un incubateur », dixit Olivier Selis, son CEO. « Nous sommes dans une approche RSE, avec la vocation de soutenir

« Développer l’inno­vation au Luxembourg. » Olivier Selis

CEO, Lux Future Lab

l’innovation et l’esprit d’entreprendre au Luxembourg. » Le Lux Future Lab possède en effet deux volets : le volet Forma­tion et le volet Incubation. Deux grands programmes de formation sont à mettre à son crédit : la Summer School pour les lycéens, et l’Intrapreneurship Program pour les collaborateurs de BGL BNP Paribas. « Dans notre volet Incu­ bation, notre rôle premier est d’accompagner les start-up, poursuit Olivier Selis. Depuis 2012, nous en avons accompagné 70, et aujour­ d’hui, elles sont 25 au sein du Lux Future Lab, donc 45 en sont sorties. » Le « départ » de l’incu­­bateur peut s’expliquer de plusieurs

manières : lorsque la start-up est devenue trop « gran­de », ou profitable, ou « à l’inverse, lorsque malheureusement son projet n’a pas abouti, ou qu’elle ne joue pas le jeu de l’incubation, mais ce n’est pas du tout la majorité de celles qui quittent l’incubateur », précise le CEO du Lux Future Lab. L’incu­ bateur s’oriente également vers une nouvelle stratégie. « Nous souhaitons de plus en plus nous appuyer sur le réseau innovation au niveau de la banque, afin d’apporter une vraie valeur ajoutée et de mettre en relation les start-up avec nos métiers. Notre critère de réussite est de développer l’innovation au Luxembourg et créer de l’emploi. Si la start-up peut également avoir un lien avec nos services ou nos besoins, c’est un plus, mais ce n’est pas notre objectif premier », insiste Olivier Selis.

LE LCI POUR ACCOMPAGNER ET PROMOUVOIR

Officiellement inauguré en octobre dernier, le Luxembourg-City Incubator (LCI), basé dans la House of Startups, est détenu à parts égales par la Ville de Luxem­ bourg et la Chambre de commerce, et est le dernier-né des incubateurs du pays. Son expertise se con­ centre sur six domaines priori­ taires : les technologies ur­baines, de l’environnement, du commerce, de la construction, du tourisme ou encore de la logistique. À ce jour, 35 start-up sont présentes au sein du LCI. « Nous avons des start-up avec des projets très variés, expli­ que Ann Godart, project mana­ger au LCI. Il y a, par exem­ple, Salon­ kee, qui vient de lever un million d’euros, Zero1, BIM-Y, Esplendor, ou encore Sumy. Notre objectif est de promouvoir et accompagner les start-up incubées, assurer l’animation et une occupation optimale de l’espace, soutenir l’in­­no­vation par la mise en relation avec notre réseau d’experts et de corporates, notamment lors de matchmaking events par secteur. » Et le LCI a pour perspective, notamment, de « contribuer à mettre l’incubateur, la House of Startups et le Luxem­ bourg sur le devant de la scène en termes d’innovation et d’initiatives entrepreneuriales », ajoute Ann Godart. I. S.

ÉLECTROMOBILITÉ

60 C’est le nombre de fois que le tour de la Terre aurait été effectué – soit une distance parcourue de 2,5 millions de kilomètres – avec les 481.440 kWh qui ont été prélevés depuis les bornes Chargy à la fin 2018.

CERTIFICATION

LUXCONTROL POURSUIT SON DÉVELOPPEMENT À L’ÉTRANGER Présent au Luxembourg, notamment dans le domaine des contrôles réglementaires, Luxcontrol a signé, en fin d’année, un nouveau contrat de collaboration en Chine.

E

n fin d’année dernière, l’organisme de contrôle Luxcontrol a annoncé avoir signé un contrat de collaboration avec le laboratoire d’État Shanghai Motor Vehicle Inspection Center (SMVIC). « Ce qui nous permet de promouvoir le certificat d’homologation luxembourgeois E13 émis par la Société nationale de certification et d’homolo­gation (SNCH) », explique Jacques Eischen, administrateur délégué au sein de Luxcontrol. L’entreprise luxembourgeoise poursuit ainsi son développement à l’étranger, elle qui est déjà présente en Chine depuis la signature, en 2015, d’un contrat de joint-venture avec Catarc, « le plus grand laboratoire technique et centre de recherche automobile du pays ». Si Lux­control est connu au GrandDuché pour le contrôle des ascenseurs ou les vérifications techniques avant l’ouverture d’événements tels que la Schueber­fouer, l’entreprise est présente sur des activités et des domaines très variés. « Et à l’étranger, en l’occurrence, nous intervenons pour de l’homologation. Par exemple, lorsqu’une entreprise exporte un véhi-

cule ou une composante de véhicule en Europe, il faut qu’elle réponde aux critères de sécurité fixés en Europe. Toute composante doit être analysée dans un laboratoire, pour vérifier les normes. Et il faut avoir un tiers indépendant qui contrôle, qui ne fait pas forcément les tests luimême, et c’est ce que nous faisons. » Le véhicule possède ensuite une sorte de passeport qui lui permet d’être vendu sur le territoire européen. « L’autorité de certification est la SNCH, et nous effectuons les contrôles, rédigeons un rapport technique, et rendons un avis favorable si c’est le cas », pour­suit Jacques Eischen.

DES CONTRÔLES POUR LA CHINE DEPUIS L’EUROPE

L’activité en Chine ne cesse d’augmenter, et notamment au sein du contrat de joint-venture, où la croissance est de 15 % tous les ans. Les Chinois possèdent la certification CCC, et tout produit qui entre sur le territoire chinois doit passer des tests sur place. « Mais la pratique pourrait changer, et les contrôles pourraient être réalisés en Europe. Cela éviterait des Février 2019 —

­ — 25


ENTREPRISES E L E VAT O R P I T C H

Ambition Présent en Chine depuis 2015, Luxcontrol entend continuer à s’y développer, explique Jacques Eischen, administrateur délégué.

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­ — Février 2019

d’abord un contrat de coopération, et nous ferons le point d’ici un an sur le potentiel et la suite que nous donnerons à ce marché », confie l’administrateur délégué de Luxcontrol.

SNIFFY

75 % DU C.A. EN LOCAL

Sentir avant d’acheter

Si l’international est en plein développement au sein de Lux­ control, qui emploie aujourd’hui 200 personnes, 75 % du chiffre d’affaires (26 millions d’euros pour l’exercice 2017, en hausse de 9 %, ndlr) sont réalisés en local, au Luxembourg, précise Jacques Eischen. « Nous sommes un organisme de services de contrôle, d’inspection et de certification, dans les domaines de la santé, la sécurité au travail, l’environnement et l’hygiène. Environ 45 % de notre activité sont réalisés dans les contrôles réglementaires. Nous possédons un agrément délivré par l’État. » Concrètement, le législateur fixe des règles de sécurité à respecter, avec différentes administrations comme l’ITM. Cela concerne notamment les bâtiments classés. L’État impose le contrôle réglementaire, l’inspection par un organisme indépendant agréé. « Il s’agit notam­­­­ment de contrôler les éléments de sécurité comme les systèmes d’extinction, les détecteurs de fumée, de monoxyde de carbone, ou les sorties de secours, la signalisation des chemins d’évacuation, etc. Nous contrôlons aussi les circuits électriques », complète Jacques Eischen. En dehors du contrôle réglementaire, Luxcontrol intervient également dans le domaine de l’environnement, pour l’investigation et la dépollution de sols, par exemple sur le site de Belval. « Nous réalisons ensuite une analyse chimique des échantillons, dans notre laboratoire qui em­ ploie 15 personnes. » La société luxembourgeoise, dont le capital est détenu par le groupe TÜV Rheinland à hauteur de 56 %, réalise également le contrôle technique des bâtiments, en termes de qualité. « Nous contrôlons l’humidité, les problèmes d’étanché­ité, en majorité dans le cadre de l’assurance décennale », ajoute Jacques Eischen. I. S.

C

onvaincre un client d’acheter un produit plutôt qu’un autre est un art qui s’appelle le marketing. Et ces dernières années, les professionnels du secteur redoublent d’ingéniosité pour surprendre toujours davantage les consommateurs. Sniffy propose d’accrocher une nouvelle corde à leur arc : l’odorat. Grâce à une technologie brevetée, la start-up diffuse les odeurs des produits mis en avant à travers des appareils adaptés à tous les espaces (rue, galerie commerciale, supermarché, cinéma…). « Cette ambiance olfac­ tive dans laquelle on est plongé permet au consommateur d’avoir une meilleure idée du produit présenté sur la publi­ cité ou de l’article qu’il souhaite acheter en supermarché », explique Alexandre Juving-Brunet, le fondateur et CEO de la start-up. Originaire du sud de la France, il a rapatrié en début d’année l’ensemble de ses brevets au Luxembourg, avant d’y déplacer le siège social de l’entreprise. Sniffy vient d’entrer dans une phase de commercialisation. Au mois de mai, elle a remporté le prix de la Bil lors du concours Pitch Your Startup.

Start-up Création Localisation Capital social Fondateur Levée(s) de fonds Chiffre d’affaires Employés Objectifs de croissance

Sniffy Novembre 2017 Foetz 818.550 euros Alexandre Juving-Brunet En cours pour un objectif de 5 millions d’euros 230.000 euros sur les 11 premiers mois de 2018 6 Vendre 50 systèmes multisensoriels en 2019 pour atteindre 2 millions d’euros de chiffre d’affaires.

PHOTO Nader Ghavami

déplacements jusqu’en Chine », précise Jacques Eischen. « Catarc souhaite s’établir sur le Vieux Continent, et une des idées de notre collaboration serait, lorsqu’il sera possible de faire les tests en Europe, d’y construire une infrastructure à travers la joint-venture. Ce serait révolutionnaire ! », affirme l’administrateur délégué de Lux­control. Le lieu d’implantation de cette future entreprise n’a pas encore été décidé, mais le projet devrait se concrétiser à horizon 2019-2020. Aujourd’hui, Luxcontrol est présent aux États-Unis, en Europe (notamment en Allema­gne et en Italie), en Chine et au Japon, dans le secteur de l’industrie automobile internationale. Un marché en développement depuis les années 1980. « Nous avons également signé un accord de principe avec la société privée turque Mobilite Sistem Yönetim ve Denetim. Avec une part de marché d’approximativement 45 %, elle sert l’industrie automobile turque en pleine expansion », complète Jacques Eischen. « La Turquie est située sur un axe stratégique, entre l’Asie et l’Europe. Il y a, dans ce contexte, une opportunité sur ce marché : le Brexit. La VCA (Vehicle Certification Agency), pendant anglais de notre SNCH, est très active à l’international. Mais avec le Brexit, elle ne pourra plus certifier les véhicules pour l’Europe, donc toutes les entreprises qui travaillent avec elle doivent rechercher de nouveaux partenaires. La Turquie est donc une opportunité pour nous. Nous faisons tout


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ENTREPRISES

plein. Je m’occupe des animaux en l’absence de leurs maîtres. Mais je prends aussi en charge des animaux qui ont besoin de soins, notamment médicaux, alors que leurs propriétaires travaillent », détaille-t-elle. Catherine sort aussi des chiens en promenade, « car leurs maîtres n’ont pas le temps de le faire. Au Luxembourg, les horaires professionnels sont parfois compliqués. Et de retour du boulot, tous n’ont pas envie de partir en promenade. Je m’en charge donc pour eux. » Un peu partout dans le pays, on retrouve ce même genre de service. Oh My Dog, par exemple, confirme des demandes « en augmentation ». Tout comme Dogwalker, autre société de dog sitting, qui emploie désormais pas moins de 13 personnes : « Il n’y a plus du tout de complexe à dire que l’on dépense de l’argent pour le bienêtre de son chien. Il y a quelques années encore, c’était plus sensible. Et plus que jamais, les gens veulent être certains que leur animal ait droit à un service de qualité. Nous existons depuis huit ans, et sommes en croissance depuis huit ans. » Et des privilégiés ont parfois droit aussi à leurs propres vacances. Au Doggy Palace, un hôtel pour animaux à un jet de pierre de Steinfort, à côté d’Arlon, chaque chien est traité comme un prince. « Et c’est cette qualité qui fait notre succès, explique André De Bast, le patron des lieux. Nos clients viennent de loin, car ils savent que, chez nous, tout sera parfait. Trois mois avant une période de congé, nous sommes complets. » Le premier prix est de 22 euros par jour. Mais il peut vite augmenter en fonction du logement choisi et des options désirées. « Certains demandent des promenades en plus, des séances de massage, ou de la course sportive… » Le nec plus ultra, c’est la BALADE PRIVÉE ET SUITE DE LUXE suite Doggy : cour extérieure, proDe nouveaux services ont aussi vu menade à la carte, TV, chauffage, le jour, tels que le dog sitting. système de webcam pour être vu Catherine Goessens a lancé par son maître… 70 m2 de luxe Papattes & Cie à Steinfort au pour 85 euros par jour sans les début de cette année. Non sans extras. À ce prix, le chien a même succès. « Je fais cela à mi-temps, droit à un menu à la carte et à un mais si je le voulais, je pourrais croissant le dimanche matin. « Et facilement avoir plus qu’un temps elle ne désemplit pas. » N. L.

la plupart des professionnels mettent en garde contre l’alimentation industrielle », constate-t-il. Hausdeier.lu a aussi cherché à se démarquer et a joué pour cela la carte de l’originalité, avec sa Nourriture bio ou végétarienne, jouets, bijoux, chambre grand PetBox. Après avoir renseigné les luxe dans des pensions spécialisées… Certains propriétaires caractéristiques de votre animal sont prêts à de belles dépenses pour assurer le bien-être (race, taille, caractère), vous poude leur animal de compagnie. vez souscrire un abonnement. Et n Europe, ce sont les Français 30 ou 40 euros par semaine pour chaque mois, votre animal préqui détiennent le plus de ces extras », poursuit-il. Une féré recevra une boîte « cadeau » chiens : 7,3 millions, soit un peu nourriture de qualité est toujours avec quatre à huit produits adapplus de 1 pour 9 familles. Au la principale préoccupation des tés. « Un service sur mesure pour Grand-Duché, fin décembre 2017, maîtres. Allégées ou enrichies, chaque animal. On en vend beaules services vétérinaires du minis- pour chiots ou seniors, pour tère de l’Agriculture recensaient grands ou petits : il y a sur le marANIMAUX CHOYÉS précisément 42.726 chiens. Soit ché presque autant de croquettes en moyenne 1 pour 14 familles. que de races. Avec des prix très Calcul qui n’inclut évidemment variables. Les deux principaux pas « les milliers de chiens qui acteurs du secteur – Nestlé avec n’ont pas été déclarés ». Purina, et Mars avec Royal Canin – multiplient donc les offres et les 600 EUROS PAR AN publicités. Pas pour rien, puisque Moins nombreux en moyenne que les spécialistes estiment que le les français, les chiens luxem- marché mondial de la croquette bourgeois sont certainement plus et des pâtés, comme relayé dans gâtés. En France, une enquête Les Échos, pèserait 50 milliards récente du site chien.fr arrivait à de dollars par an ! Cela stimule aussi des initiala conclusion que « chaque propriétaire de chien dépense en tives. Voici deux ans est née la André De Bast Doggy Palace moyenne 883 euros pour lui, dont start-up Hausdeier.lu. Son cré430 euros pour la nourriture ». neau ? « La nourriture, mais preDes montants qui augmentent mium », explique Johny Névoa, coup pour les fêtes de fin d’année, presque chaque année. Au maga- un de ses fondateurs. Leur anima- pour les anniversaires », confie sin Josy Welter du Cactus Belle lerie en ligne décline aussi une encore Johny Névoa. Le slogan ? Étoile de Bertrange, on constate large gamme de jouets, acces- « Boxes made with love. » La nourriture, c’est important. une nette hausse des dépenses au soires, produits de soin… Pour les rayon croquettes. « Au Grand- chiens, les chats, et même les Mais la santé aussi. Là également, Duché, une moyenne de 50 euros oiseaux. Un passage sur leur site les grands groupes d’assurance par mois me semble plus proche internet, quelques clics, et c’est spécialisés ont flairé le bon filon et de la réalité, soit 600 euros par livré chez vous gratuitement. proposent des produits « animaux an pour la nourriture », confie « Cela marche plutôt bien, même domestiques », histoire de rendre Benoît, le responsable du maga- si le secteur est très concurrentiel. moins douloureux les inévitables sin. Cela sans compter les frian- Les gens restent fortement influen- frais vétérinaires qui arriveront dises et autres snacks. « Certains cés par les publicités pour les avec l’avancement de l’âge du clients n’hésitent pas à dépenser grandes marques. Cela alors que chien. Les assureurs généralistes sont, eux, encore timides. Le Foyer ne dispose ainsi pas d’un produit spécifique, tandis que Lalux propose des couvertures « accidents », « frais opératoires » ou « vie », mais destinées aux chevaux. CONSOMMATION

DES ANIMAUX À TOUT PRIX !

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Dogwalker La société qui propose de promener les chiens emploie 13 personnes.

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PHOTO Matic Zorman

« Certains demandent des séances de massage ou de la course sportive. »



ENTREPRISES SAGA

MODE

UNE COOPÉRATIVE POUR EVA FERRANTI Un lourd accident survenu fin 2014 a contraint la styliste et tailleur Eva Ferranti à arrêter de travailler. Pour faire perdurer son savoir-faire, une cinquantaine de personnes, dont une majorité de clients, se sont réunies en coopérative.

E

va Ferranti, styliste et tailleur à la tête de deux boutiques à Luxembourg et à Genève et d’un atelier à Bascharage, a subi un grave accident en décembre 2014, une chute dans les escaliers de sa boutique, aux lourdes conséquences. Sa vie privée et sa vie professionnelle s’en sont retrouvées bousculées, et elle lutte encore aujourd’hui contre la maladie, après un mauvais diagnostic médical post-accident. Elle est contrainte de fermer sa boutique à Genève. Celle de Luxembourg-ville était menacée aussi. « Il nous est apparu évident qu’il fallait que son activité per­ dure au Grand-Duché », explique Bertrand Kauffmanns. « L’idée de créer une coopérative nous a sem­ blé être la meilleure solution, poursuit celui qui en est devenu président. Nous avons réussi à réu­ nir une cinquantaine de personnes, principalement des clients. En six mois, le projet était concrétisé, et la coopérative ‘L’atelier d’Eva Ferranti’ est née le 1er mai dernier. » Une ancienne collaboratrice de la boutique en est devenue la gérante, et les cinq emplois ont pu être sauvés. « Nous étions tous tristes que tout le travail qu’Eva avait effec­ tué durant plusieurs années soit en quelque sorte perdu à cause de

son accident. Elle a désormais un rôle de consultante pour la bou­ tique et continue à insuffler son esprit créatif, ses idées, à ses équi­ pes. C’était très important pour tous les coopérants qu’Eva puisse garder une place prépondérante dans son ate­lier », ajoute Bertrand Kauffmanns. Eva Ferranti est spécialisée dans le sur-mesure, et notamment la confection de costumes. « Nous sommes déjà pro­ ches du break-even, mais si nous avons décidé de créer cette coopé­ rative, ce n’était pas dans un but financier ou de business, mais bien pour conserver et faire per­ durer son héritage et son savoirfaire. C’était impossible pour nous de ne pas faire quelque chose. Nous voulions nous investir pour elle, et voir que la coopérative fonctionne bien et que les clients sont toujours au rendez-vous est une vraie victoire pour nous tous. »

MODE ITALIENNE

Eva Ferranti, aujourd’hui âgée de 46 ans, a ouvert sa boutique pla­ce du Théâtre en 2000, à seulement 28 ans, et a employé jusqu’a 22 personnes dans son atelier à Bascha­ rage et ses boutiques de Luxem­bourg-ville et Genève. Un travail de plusieurs décennies, dont l’avenir est désormais assuré. I. S.

AU FOUR ET AU MOULIN L’histoire des familles Muller et Fischer est celle d’une meule qui se transforme en moulin, et de farine qui se transforme en success-story. 1704 Philippe Bacchus, ancêtre de la famille Muller, achète une meule de pierre et des droits de mouture. La famille Muller achète les moulins de Dommeldange en 1863.

1917 Les frères Muller – Edmond, Joseph et Georges – achètent les moulins de Kleinbettingen et d’Arlon.

1950 La nouvelle génération se forme. Jean (fils d’Edmond) et son cousin Jacques (fils de Joseph) multiplient les initiatives pour se faire connaître auprès des paysans.

1963 Actionnaire chez KBL, Jean succède à son père au comité de direction et s’investit à la Fedil. Il rencontre Joe Fischer et investit dans sa boulangerie industrielle. 1971 Création de Panelux-Fischer, le premier groupe de boulangerie au Luxembourg qui compte la société de boulangerie et la société de meunerie, les Moulins de Kleinbettingen.

Années 1980 Joe est l’un des premiers en boulangerie à appliquer le procédé de congélation, et s’ouvre à l’export, ce qui le hisse parmi les ténors européens.

1999 Lancement du programme « Produit du terroir » pour sélectionner et cultiver les meilleures qualités de blé. La production s’intensifie.

2011 Le groupe est séparé en deux entités : Panelux pour la production, avec Patrick Muller et Manou Emringer en tant que co-CEO, et Fischer pour la distribution, avec Carole Muller à sa tête.

Mobilisation La création d’une coopérative a permis de sauver l’activité de la boutique Eva Ferranti, place du Théâtre.

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PHOTOS Nader Ghavami, Fischer

2003 La présence de Fischer se renforce. Les magasins se transforment progressivement en « bakery coffee shops ». En 2007, un nouveau moulin triple la production.


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Élections sociales 2019 au niveau national COMMENT VOTER ? Plus d’infos sur elections.csl.lu et dans votre brochure envoyée à votre domicile.

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ENTREPRISES

PRÉSENTÉES PAR

IMPRESSION 3D

SATURNE TECHNOLOGY INVESTIT Basée à Sandweiler, Saturne Technology s’est notamment spécialisée dans la fabrication additive métallique et réalise 60 % de son chiffre d’affaires pour les secteurs aéronautique et spatial. Elle va s’équiper d’une nouvelle machine à l’horizon 2020.

N

ouvelle étape à venir pour Saturne Technology. L’entre­ prise basée à Sandweiler va acquérir courant 2020 une nou­ velle machine de fabrication addi­ tive métallique. « Elle nous permettra de réaliser des pièces de 600 millimètres au cube avec la présence de 12 lasers. Actuel­ lement, la plus grande machine d’impression 3D métallique que nous possédons nous permet de fabriquer des pièces de 500 x 280 x 350 millimètres avec quatre lasers », détaille Walter Grzymlas, fondateur et directeur général. Cet investissement devrait, selon lui, se monter aux alentours de « deux à trois millions d’euros. Chaque investissement dans une

nouvelle machine est une étape très réfléchie, et notre objectif est de l’amortir sur cinq à sept ans. » Pour installer cette nouvelle machine, Saturne Technology est actuellement à la recherche d’un bâtiment d’une surface de 3.000 m2. « Il viendra en complé­ ment de notre bâtiment actuel de 1.000 m2. » L’entreprise spécia­ lisée en fabrication additive métallique, découpe, perçage, soudure et rechargement laser représente aujourd’hui 80 % de son chiffre d’affaires à l’interna­ tional. Sans dévoiler le chiffre d’affaires de son entreprise, Walter Grzymlas précise « qu’il est en hausse de 30 à 35 % chaque année ».

Les 20 % de son chiffre d’affaires réalisés au Luxembourg con­ cernent notamment des pièces fabriquées pour l’entreprise Rotarex. « Nous en réalisons entre 5.000 et 7.000 par semaine. » Au total, Saturne Technology a fabri­ qué, en 2018, 1,2 million de pièces. « Nous sommes fournisseurs de rang 1 pour de grands donneurs d’ordre. Environ 60 % de notre chiffre d’affaires est réalisé dans l’aéronautique et le spatial. Nos clients, qui sont devenus des par­ tenaires, sont notamment Safran ou Rolls-Royce. » L’entre­prise fabrique par exemple les pièces des moteurs ou de structure des avions. « Pour un client, nous avons réussi à faire passer une pièce d’un moteur dans l’aéro­ nautique faite de 17 éléments à un seul élément. Le délai a été réduit de 60 % et le prix d’envi­ ron 20 %. Nous évitons également toutes les soudures, et donc tout risque de fuite », appuie Walter Grzymlas. 25 % du chiffre d’af­ faires sont réalisés dans l’indus­ trie, et 15 % dans le domaine médical. I. S.

carrières Thomas Beco, 35 ans, a rejoint le bureau d’études de la division Levage du Groupe Alipa en tant qu’ingénieur. Avec 13 années d’expérience dans le domaine de l’automobile d’abord, puis de la construction, il appor­te un regard nouveau à la société. INDUSTRIE

Nicolas Kesic, 52 ans, a rejoint le bureau de Betic Ingénieurs-Conseils en tant qu’ingénieur-technicien. Diplômé de l’IUT de Longwy en génie thermique, Nicolas Kesic est également détenteur d’un certificat d’opérateur en DAO Autocad, obtenu à Offenbach am Main, en Allemagne. ESPACE DE TRAVAIL

Franck Zicot, 43 ans, en­dos­se la fonction de directeur des ventes pour Ford Motor Company (Belgium) SA. Il prendra ainsi la suite de Stefan Geels, qui a accepté le poste de global retail strategy manager chez Ford Global. TRANSPORTS SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

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CEO SELFIE

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Jérôme Grandidier, entouré d’une partie de la soixantaine de salariés que compte le groupe Luxfactory, qui propose à ses clients des experts, du financement et du business development destinés à dynamiser leur structure. En tant que conseiller économique, Luxfactory intervient sur des missions de levées de fonds et de recherche de financement pour des start-up et grands comptes. Le groupe contribue à développer l’écosystème local en soutenant l’innovation et les PME en organisant notamment chaque année le Luxembourg Village au CES de Las Vegas. 1 Jérôme Grandidier Président 2 Élodie Trojanowski CEO partner 3 Mélissa Dreystadt Comptabilité 4 Jean-Marc Dreystadt IT manager – partner

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PHOTOS Luxfactory, Groupe Alipa, Betic Ingénieurs-Conseils, Ford Motor Company

JÉRÔME GRANDIDIER LUXFACTORY


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PLACE FINANCIÈRE

place financière ABLV sauvée ? La société d’investisse­ ment Duet Group Limited s’est portée candidate à la reprise d’ABLV Bank Luxem­bourg, en liquida­ tion suite aux turpitudes connues par la maison mère en Lettonie. L’ac­ cord doit encore être soumis à la CSSF et la Banque centrale euro­ péenne, mais semble en bonne voie. CumEx Une enquête du Repor­ter révèle que l’affaire euro­ péenne dite « CumEx » a aussi touché l’État luxem­ bourgeois pour un mon­ tant dépassant les 10 mil­lions d’euros. Au cœur du scandale, un proces­ sus d’optimisation fiscale évitant à des actionnaires de payer des impôts sur leurs dividendes. Philanthropie La Fondation de Luxembourg vient de célébrer ses 10 ans d’existence. Une pre­ mière décennie durant laquelle elle a cumulé près de 200 millions d’euros destinés à sou­ tenir des projets philan­ thropiques. Parmi lesquels 35 millions ont déjà été alloués au finan­ cement d’œuvres dans le monde et au Luxem­ bourg. La plupart des donateurs privés sont issus du monde de l’en­ trepreneuriat. Ils résident pour 50 % d’entre eux au Luxembourg, et l’autre moitié en Europe. Monica Semedo Nouvelle tête chez Luxembourg for Finance.

Après le départ de Lynn Robbroeckx, qui rejoint le ministère de l’Écono­ mie pour s’occuper de la communication spatiale, LFF a recruté Monica Semedo pour renforcer son équipe Communi­ cation. L’ancienne pré­ sentatrice de RTL et can­di­date du DP lors des élections législatives d’octobre dernier oc­ cupe la fonction de com­ munications manager & executive assistant. Winter is coming Depuis le 1er janvier, Eric Winter (51 ans) devient CEO d’Allianz Life Luxembourg et direc­ teur général d’Allianz Insu­rance Luxem­bourg. Alain Schaedgen reste directeur général d’Allianz Life Luxem­bourg et Kris van Roye, directeur géné­ ral d’Allianz Insurance Luxem­bourg. Eric Winter était CEO adjoint de Wealins, la division Assurance-vie internatio­ nale du groupe Foyer. Wells Fargo Wells Fargo Asset Management Luxem­ bourg (WFAML), la société qui gère les fonds luxembourgeois de la banque américaine depuis 2015, a obtenu fin décembre une exten­ sion de sa licence exis­ tante de la part de la CSSF. Elle lui permettra de proposer des services discrétionnaires de ges­ tion de portefeuille et de conseil en investisse­ ment aux investisseurs institutionnels européens de Wells Fargo Asset Management.

À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez in­for­­mé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

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BOURSE DE LUXEMBOURG

La finance éthique, un enjeu pour la Place La Bourse de Luxembourg confie les rênes du Luxembourg Green Exchange à Flavia Micilotta, experte européenne en finance responsable.

Flavia Micilotta La nouvelle directrice du LGX veut populariser la finance responsable.

E

lle est Italienne, a étudié à Londres et à Pise, a travaillé à Paris et plus de 13 ans en Belgique. À 40 ans, Flavia Micilotta vient de quitter Bruxelles et la direction générale d’Eurosif, l’European Sustainable Investment Forum, qui mène un puissant lobbying au sein de l’Union européenne en faveur de la finance éthique. Au 1er janvier, elle a rejoint la Bourse de Luxembourg pour assurer la direction du Luxembourg Green Exchange (LGX). Un poste nouvellement créé, qui marque la volonté de l’institution financière de densifier encore l’activité de sa bourse verte. « Notre rôle ne fait que commencer et nous devons l’intensifier. Une personne comme Flavia, impliquée depuis les premières heures dans la finance respon-

sable, motivée, orientée business et excellente gestionnaire de projet, sera un atout important », explique Julie Becker, membre du comité exécutif de la Bourse et à la base de la création du LGX. Le Luxembourg Stock E ­ x­chan­ge a toujours eu un rôle de pionnier dans la finance verte. C’est déjà en 2007 qu’il a émis la première obligation verte, pour le compte de la Banque européenne d’investissement. Depuis, les green bonds se sont multipliés. D’où l’idée de créer une bourse qui leur soit entièrement dédiée, mais surtout qui donne la garantie à l’investisseur que ce qui est annoncé comme un investissement vert l’est réellement. « C’était l’idée à la base de la création de cette plateforme », confirme Julie Becker.

PHOTO Matic Zorman

DIGEST


PLACE FINANCIÈRE OPINION

L’outil a donc été créé en septembre 2016, en tant que première mondiale. À l’époque, 114 obligations vertes étaient déjà hébergées par la bourse grand-ducale pour un montant de 54 milliards. « Depuis, nous avons encore connu une progression de 180 % en montants émis », confirme la responsable de la Bourse. Au 31 décembre 2018, le LGX affichait 277 entités pour une valeur totale de 112,1 milliards d’euros. Un an plus tôt, il en comptait 159 UN FORT POTENTIEL

« Les investisseurs veulent donner du sens à leurs actions » Flavia Micilotta

Directrice, Luxembourg Green Exchange

pour une valeur de 74,6 milliards. Mais très vite, le spectre d’activités avait été élargi aux investissements sociaux et durables en mai 2017 et aux fonds d’investissement RSI – investissements socialement responsables – l’an dernier. « Le LGX est vraiment un exemple de ce que la finance res­ ponsable peut faire aujourd’hui et il a joué un rôle incroyable dans l’accélération du mouvement en Europe et au niveau internatio­ nal », analyse Flavia Micilotta.

PHOTOS Degroof Petercam Bruxelles, Neofacto

COMPRENDRE LA FINANCE ÉTHIQUE

La nouvelle directrice ne veut pas se contenter de ces succès. Après avoir travaillé près de deux décennies sur le thème de la finance responsable – dans le milieu bancaire (KBC), au sein des Big Four (EY et Deloitte) ou, depuis 2015, chez Eurosif –, son objectif est d’en faire un enjeu central dans le monde de la finance. En misant notamment sur l’effet de la conférence de Paris sur le climat, en 2015, qui, selon elle, « a joué un rôle considérable en faveur de la finance durable ». Spécialisée

dans l’analyse de la qualité des fonds responsables, elle accentuera la mission de transparence vis-à-vis des investisseurs que s’est donnée la Bourse de Luxembourg avec la création du LGX. Depuis le début, chaque émetteur doit en effet fournir un rapport préalable certifié de son projet, afin de prouver que les investissements envisagés correspondent bien à l’objectif de durabilité envisagé. « C’est un des aspects qui m’ont atti­ rée, convient Flavia Micilotta. Avec le LGX, nous pouvons jouer un rôle très important dans l’orientation des investisseurs. » Comme premier objectif, Flavia Micilotta et Julie Becker, à qui elle rapportera en direct, ont pointé l’éducation à la fi­nan­ce responsable de l’ensemble de la communauté financière. Elles entendent d’ailleurs prendre très rapidement des initiatives en ce sens. « Cela pourrait très bien prendre la forme de mo­ dules pédagogiques, via la vidéo ou d’autres supports, de colla­ borations avec l’Université, voire de formations certifiantes à la finance éthique. Mais c’est en tout cas une priorité d’en faire comprendre les enjeux et d’en expliquer le potentiel », con­ vien­nent les deux nouvelles collègues, qui se sont rencontrées, dès 2017, au sein du groupe d’experts de haut niveau de la Com­ mission européenne pour une finance responsable. Mais la bourse luxembourgeoise veut aussi intégrer de nouveaux produits et outils dans son activité. En termes de produits, elle voudrait s’étendre à de nouvelles catégories de produits financiers ; des indices, mais aussi la titrisation de produits financiers responsables tels que les nouveaux prêts verts. En ce qui concerne les outils, Julie Becker estime que l’institution doit s’orienter de plus en plus vers de nouveaux outils digitaux. « Aujourd’hui, les inves­ tisseurs veulent donner du sens à leurs actions. Notre rôle est de répondre à leurs besoins, et la manière d’y répondre passe par une plus grande digitalisation pour permettre notamment aux émetteurs de rendre des comptes aux investisseurs. » J.-M. L.

Cryptomonnaies, feu de paille ou crise de jeunesse ? « SI ON RENVERSAIT TOUT ? » BRUNO COLMANT Head of macro research, Degroof Petercam Bruxelles

En vérité, ce ne sont pas des monnaies, mais plutôt des classes d’actifs. Si on s’intéresse au bitcoin, on comprend que cette mon­ naie est créée au rythme de la sécurisation d’un chaînage informatique qui certifie une séquence d’informations. La fabrication de la monnaie repose donc sur la cristallisation d’informations qui sont chaînées. Aujourd’hui, les gouvernements et autorités monétaires réfutent le bitcoin qui altère leur capacité d’imposer leur droit régalien de battre mon­ naie pour lever l’impôt et assurer leur endette­ ment. Mais demain ? Si on renversait tout ? Si l’exception devenait la règle ? Si une crypto­ monnaie devenait monnaie d’État sachant qu’elle permet de déceler toute transaction ? Ce serait une dictature monétaire. Impen­ sable ? Aucunement : l’histoire des monnaies est un récit de capture de monopole étatique. Peut-être qu’un jour, nous nous dirons que nous avons vécu, depuis quelques décen­ nies, dans une bulle de liberté.

« RÉSILIENTES PAR NATURE » LAURENT KRATZ CEO, Neofacto

Le bitcoin a perdu 82 % de sa valeur depuis son plus haut en décembre 2017. Il s’échange désormais entre 3.000 et 3.500 euros. Les autres cryptomonnaies ont suivi les mêmes déconvenues. Le volume de bit­ coins échangés continue de grandir et il reste un actif dont le rendement s’exprime plus en multiples qu’en pourcentages. Il y a eu une bulle spéculative. Cela tient de la pro­ pension de surévaluer l’impact d’une inno­ vation technologique à court terme et de la sous-évaluer sur le long terme. Les crypto­ monnaies sont résilientes par nature, elles ont été conçues pour être décentralisées, résis­ tantes à la censure. Pendant que certains promettent, comme à chaque baisse, la mort des cryptomonnaies, la France a promulgué le 24 décembre un décret relatif à l’utilisa­ tion d’une blockchain pour la représentation et la transmission de titres financiers, ouvrant un peu plus la porte à l’innovation dans le domaine de la cryptofinance. Février 2019 —

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PLACE FINANCIÈRE B U Z Z WO R D

HAVILLAND AU CŒUR DU MÉTIER Frédéric Genet a rejoint, à l’été 2018, le conseil d’administration de Banque Havilland pour en assurer la présidence. Un retour au cœur du métier de la gestion de fortune pour ce banquier expérimenté.

L

a banque Havilland continue de structurer sa gouvernance afin de répondre à ses ambitions. Elle s’est entourée, depuis l’été 2008, de nouveaux administrateurs indé­ pendants, en sus des deux repré­ sentants de l’actionnaire, les enfants de l’homme d’affaires David Rowland. Parmi ces ban­ quiers ou spécialistes du secteur financier chevronnés, on retrouve Frédéric Genet, ancien CEO de SGBT et CEO Professional Services chez KBL epb. « C’est un coup de cœur, déclare Frédéric Genet. Ce que la banque veut faire est ce que j’ai voulu faire chez KBL. Le fait que l’actionnaire soit un entrepre­ neur qui a toujours fait du busi­ ness m’a aussi convaincu. Je savais que cet actionnaire n’allait pas freiner la banque. » Interlo­ cuteur privilégié de la Commission de surveillance du secteur finan­ cier, le conseil d’administration – en particulier son président – doit s’assurer de l’alignement des obli­ gations réglementaires croissantes avec la stratégie de la banque. « En tant qu’administrateur indépen­ dant, nous avons quatre parties prenantes principales : l’action­ naire, le personnel, les clients et le régulateur, ajoute Frédéric Genet. Notre rôle est de maintenir

Frédéric Genet a revu son portefeuille de mandats pour se concentrer, depuis l’été dernier, sur l’avenir du gestionnaire de fortune Banque Havilland.

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une parfaite harmonie entre ces parties prenantes. » Autour de la table, on retrouve donc les deux enfants du propriétaire – Harley Rowland et Venetia Lean –, ainsi que Virginie Lagrange (ex-No­ mura, Credit Suisse, UBS), Bernard Herman (ex-Dexia Group), Tony Turner (ex-HSBC) et Fernand Grulms (ex-Luxembourg for Fi­nance, actuellement chez Pe­­co­ ­ma). Quant à la stratégie de la banque, présente sur plusieurs lati­ tudes suite à des rachats (Londres, Monaco, Liechtenstein, Dubaï, Genève et Zurich, en plus du siège luxembourgeois), la proximité avec le client est justement mise en avant, ainsi qu’un attrait pour le crédit, dont les clients fortunés ont besoin pour mener leurs affaires et procéder à des acquisi­ tions. « Le moyen différenciant d’acquisition de nouveaux clients est cette capacité de les accompa­ gner dans leurs demandes et de ne pas être effrayé par le crédit, précise Frédéric Genet. Or, comme dans tout autre segment, le client est généralement très fidèle à sa banque. J’ajoute qu’au-dessus d’un certain patrimoine, au-delà de 50 millions, les clients ne sont pas monobancaires. Nous ne vou­ lons donc pas être le banquier exclusif, mais un des banquiers. » Estimant que la banque dispose d’une emprise géographique suffi­ sante pour toucher la clientèle visée, le président du CA d’Havilland n’évoque pas de nouveaux rachats à terme. « Lorsque vous êtes dans la gestion de fortune, vous êtes au cœur de la problématique du banquier », estime Frédéric Genet. Havilland vise plutôt une crois­ sance organique. La banque emploie désormais 250 personnes, dont 160 au Luxembourg. Des équipes qui sont dirigées depuis le 1 er janvier dernier par Lars Rejding. Un transfuge de HSBC Luxembourg, où il exerçait depuis 2015 en tant que CEO. T. R.

Prix de transfert

[pʁi də tʁɑ̃sfɛʁ] nom Les prix de transfert sont les tarifs pratiques pour les échanges intragroupes. Selon l’OCDE, ils représentent 60 % des échanges mondiaux.

l

es prix de transfert restent dans le viseur de la communauté internationale, notamment à travers l’action de l’OCDE, qui veut lutter contre la trop faible taxation dont bénéficient certaines multinationales grâce aux faveurs de certains États. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Selon l’OCDE, les prix de transfert sont les prix auxquels une entreprise transfère des biens corporels, des actifs incorporels, ou rend des services à des entreprises liées. En fait, ce sont les tarifs pratiqués entre différentes entités d’un même groupe pour payer la fourniture de produits, personnels ou services. Et souvent, dans le passé, les entreprises multinationales ont profité de ces circuits pour transférer des bénéfices d’une filiale à l’autre, vers les pays où ils seront le moins taxés. On parle, en règle générale, d’entreprises liées dès que la moitié du capital de l’une est détenue par l’autre. Et la règle à respecter entre elles, prônée par les instances internationales, est celle de « prix de pleine concurrence ». Soit les tarifs qui sont pratiqués vis-à-vis de sociétés indépendantes. Imaginons l’entreprise luxembourgeoise A qui fabrique des trottinettes. Elle en livre à l’entreprise B, basée en France, qui lui est liée. Le prix payé par B est donc un prix de transfert. Alors que C, qui les commercialise en Italie, est indépendante. La règle du prix de pleine concurrence veut donc que B paie le même prix unitaire par trottinette que C, ni plus, ni moins. À ce moment, le pays dans lequel l’activité commerciale de B est réalisée pourra la taxer sur base d’une valeur réelle de cette activité.

PHOTO Lala La Photo

GESTION DE FORTUNE


MARDI 19 MARS 2019 4ÈME ÉDITION

WORKSHOPS LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE, EN PRATIQUE INSCRIPTION OBLIGATOIRE SUR PAPER JAM . CLUB

L’Office Freylinger et le Paperjam Club vous proposent une journée composée de six ateliers différents consacrés à la propriété intellectuelle, qui traiteront de la détection et appropriation des droits de PI dans les projets ; des brevets et du logiciel ; ainsi que de l’exploitation des droits de PI (licensing et conflits). On y abordera également les stratégies de PI pour les startups et l’actualité de la PI, dont notamment les conséquences du Brexit et des réflexions sur le space mining. Nous retrouverons enfin la PI du point de vue de l’évaluation financière et de la fiscalité.

PIERRE KIHN Office Freylinger

OLIVIER LAIDEBEUR Office Freylinger

PHILIPPE OCVIRK Office Freylinger

MARIE-CHRISTINE SIMON Office Freylinger

NATHALIE CAILTEUX Office Freylinger

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LIEU Abbaye de Neimënster 28, rue Münster Luxembourg

AGENDA 9H00 Accueil 9H45 Début des workshops du matin 13H00 Networking Lunch 14H00 Début des workshops de l’après-midi 16H00 Fin de la journée et networking snack

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PLACE FINANCIÈRE

QUAND LA FINANCE S’EXPORTE Au fil des opportunités, les groupes financiers luxembourgeois ont développé des filiales ou succursales à l’étranger pour se rapprocher de leurs clients. Tour d’horizon de ces dévelop­ pements hors frontières.

L

e Luxembourg, on le sait, est un port d’attache européen pour les grandes institutions financières internationales. Ce que l’on voit moins, en revanche, c’est que les acteurs financiers luxembourgeois ont aussi des ambitions au-delà des frontières. Certains d’entre eux ont franchi le pas, se dotant d’entités hors du pays. La plupart dans les pays environnants, certains poussant leurs pions nettement plus loin. Aujourd’hui sous le contrôle du groupe chinois Legend Hol­ dings, la Banque internationale à Luxembourg avait ainsi étendu sa sphère d’activité jusque Sin­ gapour. Présente dans la villeÉtat asiatique dès 1982, elle s’en est retirée en 2015, faute de moyens suffisants. « Évoluer de manière durable dans cette région requiert en effet une structure d’une certaine envergure dont nous ne disposons pas », avait à l’époque justifié Hugues Delcourt, président du comité de direction de la Bil. Aujourd’hui, la banque est toujours active au Danemark, en Suisse et à Dubaï.

l’activité dans une zone à forte concentration de très grandes fortunes. La présence en Suisse est également ancienne (1984) et a été renforcée, début 2015, par le rachat par Bil Suisse de KBL Switzerland, la filiale helvétique du groupe luxembourgeois de banque privée KBL European Private Bankers. Dans le même temps, la Bil revendait ses ré­centes activités belges à Puila­etco Dewaay, intégrée dans KBL. Des opérations facilitées par le fait que les deux banques étaient alors toutes deux détenues par le groupe qatari Pre­cision Capi­tal. Enfin, la présence au Dane­mark, elle, est un héritage de l’époque Dexia. Dans le démantèlement du groupe franco-belge au sein duquel la Bil était intégrée, elle a gardé cette entité spécialisée dans le private banking. « C’est une entité qui réalise du profit et dispose d’une base de clientèle solide. Elle nous permet de rayonner dans les pays scandinaves en banque privée », commente Vincent Pelletier, porte-parole de la Bil. La Banque de Luxembourg a HÉRITAGES ET CRÉATIONS des ambitions plus limitées, mais L’implantation de la Bil dans les a tenu, elle aussi, à se rapprocher Émirats date de l’époque du des Belges, qui ont toujours fait retrait de Singapour (début 2015). partie de sa base de clientèle L’objectif visé était de développer depuis sa fondation en 1920. En

Banque internationale à Luxembourg Présente en Suisse, au Danemark et à Dubaï, la Bil a par contre quitté Singapour.

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2010, elle ouvre une succursale, la Banque de Luxembourg Bel­ gique. Présente à Bruxelles, elle a implanté un bureau à Gand en 2015 pour se rapprocher de la clientèle du nord du pays, largement plus aisée. Dirigée par un manager local, David Schmidt, elle emploie une vingtaine de collaborateurs et gère quelque 4 milliards d’euros d’encours. « Désor­mais, la Banque de Luxem­bourg compte parmi les gestionnaires de patrimoine de référence en Belgique », observe la responsable Communication de la banque, Stéphanie Rodin.

AMBITIONS D’EXPANSION

Le 17 janvier dernier, Capital­ atWork a inauguré ses nouveaux locaux à Anvers. Un événement qui touche le groupe Foyer, qui a acquis le gestionnaire belge de patrimoine en 2009. La société, logée au Luxembourg, a été fusionnée avec Foyer Patrimo­ nium et a poursuivi son aventure dans le Benelux. Lors du rachat, l’enseigne était présente à Luxem­ bourg, Bruxelles, Anvers et Breda (Pays-Bas). Depuis, des bureaux ont encore été ouverts à Gand et Courtrai. Hors du Luxembourg, 57 personnes travaillent en Belgique et 5 aux Pays-Bas. La société gère, pour ses clients dans ces trois pays, plus de 7 milliards d’euros d’actifs sous contrats. « Il a toujours existé chez Foyer une volonté de s’étendre à l’international, explique Alice Bodart, responsable Presse. Dès la première moitié du 20e siècle, nous nous sommes implantés en Sarre, en France et en Belgique, avant de nous recentrer sur le Luxem­ bourg. » Les familles actionnaires ont toujours fait part de leur volonté de s’ouvrir vers l’Europe et, après le traité de Maastricht, en 1992, Foyer a fait figure de pionnier dans la libre prestation de services (LPS) à l’international via Foyer International, devenu Wealins, actif en assurance-vie dans 11 pays. Dans son métier d’assureur non-vie, Foyer est présent dans le sud de la Belgique via la vente en LPS d’assurances-auto et habitation. Une activité qui occupe 25 employés au Luxembourg, tandis qu’en Belgique, la vente passe

par des courtiers indépendants. En mai 2018, pour compléter son offre, Foyer a acheté l’agence de souscription Avise, basée à Bruxelles. Elle emploie quatre personnes et propose des assurances haut de gamme élaborées par de grands assureurs européens. Au total, l’activité d’assurance en Belgique représente un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros pour l’exercice 2017.

TRAQUER LE CLIENT AU PLUS PRÈS

Autre acteur de la banque privée à s’être donné une envergure internationale, KBL epb a développé son activité sur cinq marchés-­clés. L’expansion euro­ pé­enne a démarré dans les années 80 avec l’acquisition de la société de gestion de fortune britannique Brown Shipley (1986), suivie de Merck Finck en Allemagne (1999), de la banque privée néerlandaise Insinger­Gilissen (2003) et de la banque privée basée à Bruxelles Puilaetco Dewaay (2004). KBL España, succursale de KBL epb, a été fondée en 2010. Le groupe insiste surtout sur sa présence dans 50 villes européennes, ce qui le place au plus près de ses clients et leur offre une perspective globale. 1.200 personnes sont actives dans ses sociétés à l’étranger et, ensemble, elles gèrent 52 milliards d’euros d’actifs. Selon la stratégie définie lors de l’acquisition en 2012 par Precision Capital, KBL epb est en permanence à la recherche de nouvelles acquisitions pour densifier sa base d’actifs sous gestion dans chaque pays. Mais sa stratégie reste de grandir dans les marchés où il est déjà présent, pour entrer dans le top 3 national en banque privée, plutôt que d’ouvrir de nouveaux horizons. Enfin, Quilvest Wealth Ma­na­ gement, spécialiste luxembourgeois en banque privée et ges­tion de patrimoine, a étendu sa présence sur trois continents. Le grou­pe est présent avec ses pro­ pres bureaux à Paris, Genève et Zurich, en Uruguay (Monte­video) et au Chili (Santiago). Par la banque CBP Quilvest, basée aussi au Luxem­b ourg, il dispose d’autres bureaux, à Bruxelles et à Singapour. J.-M. L.

PHOTO Bil

INTERNATIONAL



PLACE FINANCIÈRE

FONDS D’INVESTISSEMENT

Premier pont entre la Bil et la Chine La Bil vient de lancer un fonds qui vise des investis­sements en private equity en Chine, en collaboration avec son nouvel actionnaire chinois, Legend Holdings.

C’

est en juillet 2018 que le groupe chinois Legend Holdings est officiellement entré au capital de la Bil, à hauteur de 90 %. Six mois plus tard, une pre­ mière collaboration s’est concré­ tisée entre la banque luxem­bour­geoise et son nouvel action­ naire. Elle prend la forme d’un fonds Raif luxembourgeois, dont le premier compartiment est bap­ tisé Bil PE 1. Il investira du private equity chinois au travers de trois fonds développés et gérés par Legend Capital, une filiale de Legend Holdings. « Il est logique que nous nous soyons mis à réflé­ chir avec notre nouvel actionnaire sur de possibles collaborations, mais nous sommes quand même fiers du court délai dans lequel ce produit a pu être lancé », con­vien­ nent Martin Freiermuth, group head products & markets à la Bil, et Louis Macalli, head of product management à la Bil.

UNE OFFRE EN PRIVATE EQUITY

La banque luxembourgeoise déve­ loppe actuellement son offre en fonds d’investissement. Jusqu’à présent, elle a plutôt proposé à ses clients des fonds de tiers. Après une première gamme en Ucits, ce nouveau produit ouvre la voie vers une offre en private equity. « C’est un produit assez unique, une opportunité pour nos clients d’investir en Chine dans le private equity, ce qui n’est pas simple du tout, même pour les grandes for­ tunes », insistent les deux respon­ sables de la Bil. D’autant que Legend Capital est un acteur de premier plan, bénéficiant d’un poids important. Les trois fonds dans lesquels Bil PE 1 injectera l’argent de ses investisseurs misent sur des 40 —

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secteurs diversifiés, mais qui de­vraient bénéficier d’intéres­ santes opportunités dans les pro­ chaines années, selon Martin Freiermuth et Louis Macalli. Ils ciblent des entreprises spéciali­ sées dans les télécoms, les hautes technologies, les soins de santé et les semi-conducteurs. « Cer­tains analystes craignent la volatilité observée en Chine ainsi que des marchés baissiers. C’est vrai pour les actions cotées. Mais l’investis­ sement en private equity est dif­ férent. Nous visons des sociétés non cotées et sur un horizon assez long de 10 ans. » Ils observent aussi que le Plan 2025 développé par la Chine prévoit des investis­ sements conséquents dans cer­ tains domaines visés par les fonds de Legend Capital. Le nouveau fonds développé par la Bil est réservé à des inves­ tisseurs avertis, des gens qui peuvent injecter des montants importants sur de longues périodes. Deux solutions sont proposées, avec des montants minimums d’investissement de 150.000 et 500.000 dollars. Mais les trois fonds valant plus d’un PRIVATE EQUITY EN CHINE

« Nous visons des sociétés non cotées sur un horizon assez long de 10 ans. » Martin Freiermuth et Louis Macalli Bil

milliard de dollars, le montant en provenance de la banque luxem­ bourgeoise ne représentera, pour cette première expérience, qu’une petite portion de l’inves­ tissement total. « Notre objectif est de faire profiter nos clients du développement phénoménal que connaîtra encore la Chine sur le long terme, insistent les

deux promoteurs du fonds. Nous avons rencontré un grand intérêt par rapport à cette offre d’un type nouveau, mais beaucoup de personnes sous-estiment encore le potentiel chinois et préfèrent investir dans le private equity aux États-Unis et en Europe, voire dans l’immobilier. » Ils confirment aussi que ce produit

n’est qu’un premier pas vers le marché chinois et que d’autres fonds seront proposés à l’avenir. Précisons encore que les fonds de Legend Capital sont de droit caïman et libellés en dollars et ne sont donc pas soumis aux quotas qui corsètent les investis­ sements étrangers sur le terri­ toire chinois. J.-M. L.

LABELS

LUXFLAG PASSE LES FRONTIÈRES L’organisme de labellisation financière Luxflag commence à s’exporter à l’étranger. Pour coller à l’image de la Place, il entend donner de plus en plus d’importance à l’international.

E

n décembre 2018, Luxflag a labellisé un fonds allemand orienté vers l’investissement durable. C’est donc une tendance à l’internationalisation qui se confirme pour l’institution luxem­ bour­geoise de labellisation dans la finance. Il s’agit en effet du cin­ quième fonds à l’étranger à béné­ ficier de son label finance durable, les premiers étant des fonds fran­ çais et belges. Pour Mario Mantrisi, directeur général de Luxflag, c’est une tendance qui se renforcera à l’avenir : « C’est devenu un de nos principaux objectifs. » Une ambi­ tion clairement affichée pour l’or­ ganisme né en 2006, avec pour vocation initiale de labelliser des fonds... luxembourgeois, dans la microfinance. Depuis, il a déjà élargi le spectre aux fonds visant des objectifs liés à l’environne­ ment, au changement climatique, au développement durable (ESG) et aux obligations vertes. Pourquoi vouloir franchir si rapidement les frontières ? L’objec­tif n’est pas, à première vue, de prendre de vitesse les concur­ rents étrangers. « Luxem­bourg est une Place à vocation internatio­ nale, basée sur la distribution transfrontalière des fonds. Luxflag doit correspondre à cette image du pays », estime son direc­ teur général. Pour accélérer le développement hors des fron­ tières, son équipe mène des cam­ pagnes de promotion en se greffant notamment aux road­ shows organisés par l’Alfi ou

Luxem­bourg for Finance. « Nous organisons des panels de présen­ tation sur place, mais nous pro­ fitons aussi de certains dépla­cements pour rencontrer des ges­ tionnaires de fonds locaux », explique Mario Mantrisi. Concrè­ tement, Luxflag a actuellement dans le pipeline des contacts pour des labellisations de fonds aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Italie. Et à plus longue éché­ ance, en Irlande. Mais l’essentiel du travail devrait se faire par les contacts dans les pays voisins. Le positionnement de la Place luxembourgeoise lui donne aussi des avantages pour approcher des gestionnaires de fonds basés à l’étranger. « De nombreux ges­ tionnaires de fonds basés à l’étranger viennent créer des fonds luxembourgeois. Certains sont en contact avec nous pour les faire labelliser. S’ils veulent acco­ ler un label à un autre fonds, dans un autre pays, ils pourraient faire appel à nous », commente le res­ ponsable de Luxflag. Mais pourquoi Luxflag, et pas un autre organisme, direz-vous ? « P remièrement parce que notre label est de haute qualité. Les cri­ tères sont exigeants et des experts indépendants analysent chaque dossier », précise M. Mantrisi. Mais il met à nouveau en avant le fait que le label grand-ducal affiche une empreinte plus inter­ nationale que ceux des autres pays. « Mais nous devons encore renforcer cet aspect. » J.-M. L.



PLACE FINANCIÈRE

Moisson en Asie pour le hub luxembourgeois La première mission financière luxembourgeoise de l’année, conduite en Asie, a permis de resserrer des liens déjà établis et d’ancrer des présences au Luxem­­bourg, notamment autour du prometteur secteur de l’assurance.

R

epartis pour un tour. Le début de l’année a déjà été marqué par une mission financière pour les responsables de l’Alfi et de Luxem­ bourg for Finance. Le cap était mis vers Hong Kong et Tokyo du 14 au 19 janvier. Les rencontres ont été menées au pas de course, en misant sur l’effet de la présence du minis­ tre des Finan­ces. L’occa­sion pour Pierre Gramegna (DP) de mettre en avant un sujet-clé pour la Place luxembourgeoise : la finan­ce verte (voir en page 34) ou éthique. « Nous devons avoir un triple A pour la fi­nan­ce dura­ble », estimait-il lors de l’Asian Financial Forum. « Le sujet est plus récent au Japon que sur d’autres marchés », dé­clare Tom Théobald, deputy CEO de Luxembourg for Finance, sur place pour la mission. « Nous n’avons pas encore de projets con­ crets, mais le fait que le fonds de pension japonais soit aussi devenu actif dans le champ de la fi­nance verte crée un momentum. »

DEUX ANNONCES

Les fintech ont aussi été de toutes les discussions ou presque. Arrivés au Luxembourg dans le contexte du Brexit, les assureurs nippons de Tokio Marine et Sompo seraient présents sur le long terme. « Peu importe le résultat du Brexit, ces assureurs ne vont pas faire marche arrière en raison du réseau de suc­ cursales et du ‘set-up’ opérés depuis le Luxem­bourg. Après les fonds, nous construisons un nouveau pilier de nos relations avec le Japon », ajoute Tom Théobald. Autres motifs de satisfaction : deux annonces débouchant de relations de longue date. Envisa­ gée au Luxem­bourg depuis 2014, 42 —

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la présence de la plate-forme de paiement mobile et filiale du géant Alibaba, Alipay, est devenue officiel­ lement réalité par l’obtention d’une licence. Quant à l’industrie des fonds, une reconnaissance mutuelle entre les régulateurs luxembourgeois

(Com­mission de surveillance du secteur financier) et de Hong Kong (Secu­ri­ties and Futures Com­mis­ sion) vient renforcer le positionne­ ment du Luxem­­bourg en tant que hub européen pour les acteurs financiers asiatiques. T. R.

NOUVEAU BÂTIMENT

ALTER DOMUS SUR PLUSIEURS PÔLES Le prestataire de services à destination des fonds et des professionnels du secteur financier a inauguré son nouveau bâtiment à la Cloche d’Or. Le président du conseil d’administration d’Alter Domus envisage un futur toujours plus international.

D’

une aventure fondée en 2003 par plusieurs associés de PwC de l’époque jusqu’à un grou­pe international qu’est aujourd’hui Alter Domus, la croissance fut aussi rapide qu’inattendue durant les 16 dernières années. C’est du moins le sentiment qu’a voulu partager Dominique Robyns le 17 janvier, au moment de l’inauguration de son nouveau siège à la Cloche d’Or. Le facteur chance n’aurait pas été étranger à cette évolution. Elle a épousé la croissance d’une place financière qui a su capter le mar­ ché des fonds immobiliers, puis du private equity. « Quand nous som­ mes devenus indépendants, à l’époque de PwC, tous nos concur­ rents étaient plus grands que nous, ils avaient leur réseau, se souvient Dominique Robyns, aujourd’hui président du conseil d’administra­ tion d’Alter Domus. Personne ne pouvait nous apporter de nou­ veaux clients. Nous avons dû nous différencier, sachant que la plu­

Soirée inaugurale Alter Domus a dévoilé, en janvier, ses nouveaux locaux situés à la Cloche d’Or.

part de nos concurrents à l’époque étaient principalement dans le marché des clients privés et des multinationales. Le private equity et le real estate n’étaient pas occu­ pés. Nous avons donc foncé dans ce créneau en délivrant un niveau de qualité que nous avons voulu similaire aux Big Four. » Au gré du développement de ses marchés à l’international, Alter Domus a annoncé l’ouverture de nouvelles branches d’activité, l’éta­ blissement d’un nouveau service dans l’optique d’une intégration verticale des besoins des clients. Une couche pourrait s’ajouter dans les mois à venir dans le secteur immobilier. « En immobilier, nous pouvons véritablement faire une intégration verticale de nos ser­ vices. Mais nous entrons en con­ currence avec d’autres acteurs qui, eux aussi, essaient de remonter la chaîne. À chaque fois, nous décou­ vrons d’autres concurrents. »

PRÉSENT DANS 18 PAYS

Si Luxembourg reste le cœur du groupe et le domicile de son siège, les centres de gravité d’Alter Domus ont évolué depuis la volonté, en 2007, d’ouvrir des bureaux à l’étranger. « Nous avions l’idée d’avoir une répartition de 70 % d’activités à l’étranger pour 30 % au Luxembourg. Avec l’acquisition que nous venons de réaliser aux États-Unis, nous sommes passés en dessous de 50 % pour le Luxembourg. Je serais étonné si dans 10 ans les États-Unis ou la Chine ne sont pas notre plus grand hub. Nous avons 720 personnes à

Luxembourg. Compara­tivement aux tailles des marchés, nous devrions être 5.000 au moins aux États-Unis où il y a une croissance potentielle là-bas. C’est un peu plus lent en Chine, mais il y a là aussi du potentiel. » Alter Domus est désormais pré­ sent dans 18 pays et le groupe emploie quelque 2.000 personnes. Les dernières acquisitions con­ cernent justement les États-Unis où les sociétés Cort­land Capital Market Services et Carta Fund Services ont été reprises. Et pour supporter cette croissance, les responsables du groupe indi­ quaient, lors de la cérémonie d’ouverture, vouloir investir dans les talents. 450 d’entre eux sont d’ailleurs actionnaires du groupe – à des degrés divers, un moyen de les retenir et de favoriser l’adhé­ sion à un projet commun. Une des prochaines étapes stratégiques sera le recrutement d’un nouveau CEO, suite au départ en décembre de Laurent Vanderweyen. C’est le CFO, Aidan Connolly, qui assure l’intérim. T. R.

PRÉSENTÉES PAR

carrières Diego Gaspari, 49 ans, a rejoint Edmond de Rothschild en tant que directeur des ressources humaines. Il est également membre du comité exécutif groupe et bénéficie de plus de 25 ans d’expérience dans le domaine des ressources humaines, ainsi que d’une soli­de connaissance du monde bancaire. BANQUES

Gwenaël Gavray, 40 ans, est associé chez Avantage Reply Luxem­bourg, cabi­ net européen de conseil spécialisé dans les domaines de la gestion des risques, de la finance et des opérations. Avant de rejoindre Avantage Reply, il était chargé de développer les activités de Sia Partners à Luxembourg. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

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BGL BNP PARIBAS S.A. (50, avenue J.F. Kennedy, L-2951 Luxembourg, R.C.S. Luxembourg : B 6481) Communication Marketing janvier 2019

DANS UN MONDE QUI CHANGE

Bank of the Year 2018

Merci à nos clients et à nos collaborateurs

La banque d’un monde qui change


ÉCONOMIE

économie Recettes en hausse En 2018, l’État a encaissé 16,9 milliards d’euros de recettes fiscales, selon le Statec. Une hausse de plus de 12 %, nettement supérieure aux 5 % par an sur les cinq années précédentes. Les impôts directs sur les revenus des ménages et des sociétés ont contribué à près de deux tiers. PIB en progression Après une stagnation au deuxième trimestre, le PIB a repris des couleurs à l’été 2018. Le Statec indique qu’il a progressé de 0,6 % au troisième trimestre 2018 (+3,1 % sur un an), principalement sous l’impulsion des services non financiers, notamment l’ICT, la santé et le commerce. Tout en soulignant une légère baisse pour les transports et l’horeca. Chômage partiel 10 entreprises (contre 13 en janvier) seront en chômage partiel en février. Sur un effectif total de 1.779 personnes qu’elles représentent, 807 salariés travailleront à horaire réduit. Compétitivité et talents Le Luxembourg conserve sa 10e place (sur 125 pays) à l’Index mondial sur la compétitivité et les talents, publié par l’Insead et Adecco. La Suisse, Singapour et les ÉtatsUnis se maintiennent aux premiers rangs mondiaux en matière de compétiti-

vité des talents. Le Luxembourg occupe la 1re place internationale sur cinq variables : infrastructure TIC, étudiants internationaux, système de retraite, profes­sionnels, et activité entrepreneuriale pour des nouveaux produits. Prévisions à la baisse À la veille de l’ouverture du World Economic Forum, le Fonds monétaire international a, de nouveau, abaissé ses prévisions de croissance pour 2019. Cette dernière devrait s’élever à 3,5 %, soit 0,2 point de moins que l’estimation d’octobre, déjà en baisse. Contrairement au dynamisme qui devrait se maintenir aux États-Unis et en Chine, la zone euro est en repli à 1,6 % contre 1,9 % précédemment. Pour 2020, les prévisions globales s’élèvent à 3,6 % de croissance (-0,1 point). Moral variable La confiance des acteurs économiques de la zone euro a connu un repli significatif depuis début 2018, à l’exception du secteur de la construction, selon le Statec. Dans l’industrie, le moral des entreprises et des ménages luxembourgeois affiche une meilleure résistance, et ce jusqu’en décembre 2018. La production industrielle du pays a d’ailleurs connu un repli au cours du premier semestre 2018 (-2,5 %), suivi d’une très légère hausse au troisième (+0,5 %).

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MUTATION

Le Luxembourg positionné sur l’industrie de pointe Autrefois locomotive de l’économie du pays, l’industrie, et plus précisément l’industrie sidérurgique, n’a cessé de décroître depuis le choc pétrolier de 1975. Le Luxembourg se tourne désormais vers des industries de pointe, à forte valeur ajoutée.

Analyse Charles Barthel est un historien luxembourgeois, spécialisé dans la politique industrielle du Grand-Duché, du 19e et du 20e siècle.

A

lors qu’en 1974, la part de la sidérurgie était encore de 25 % de la somme des valeurs ajoutées de l’économie luxembourgeoise, elle n’en représentait plus que 12 % en 1975, suite à la crise liée au premier choc pétrolier qui l’a touchée de plein fouet. Et en 2016, l’industrie ne pesait plus que 7,2 % du PIB du pays, contre 27,3 % pour les activités financières, selon des chiffres d’Eurostat. Le pays s’est certes réorienté dans les services, notamment la finance, mais aussi l’audiovisuel, l’espace, etc., et a réussi, contrairement à ses régions voisines, comme la Lorraine, à retrouver des taux de croissance soutenus. Mais l’industrie est

encore présente au Grand-Duché. Avec respectivement 4.120 et 3.450 salariés au 1er janvier 2018, Arcelor­ Mittal et Goodyear font, par exemple, toujours partie des 10 premiers employeurs du pays. « Le pays s’est très bien sorti de la crise sidérurgique, avec l’émergence des secteurs financiers, mais il faut se méfier d’une structure économique monolithique, car en cas de crise du domaine bancaire, par exemple, nous pourrions nous retrouver dans la même situation qu’avec la sidérurgie dans les années 70-80, explique l’historien Charles Barthel. D’où l’intérêt de continuer à développer l’économie du pays avec d’autres secteurs, dont l’industrie. »

PHOTO Matic Zorman

DIGEST


ÉCONOMIE L U X E M B O U RG P E R F O R M A N C E I N D E X

CHÔMAGE BAISSE SIGNIFICATIVE EN 2018

INFLATION LÉGÈRE BAISSE

L’année 2018 s’est achevée avec un chômage de 5 %. Ce dernier a connu, au Luxembourg, une baisse tout au long de l’année, avec une diminution de 12,1 % sur un an du nombre de demandeurs d’emploi. L’Adem note que cette baisse a tout particulièrement profité aux moins de 30 ans (-18,6 %) et aux profils peu qualifiés (-13,6 %).

Après avoir dépassé légèrement le seuil des 2 % en novembre (2,3 %), le taux d’inflation a enregistré, fin 2018, une légère baisse, pour arriver à 1,9 %. Selon le Statec, le taux annuel d’inflation sous-jacente se maintient, lui, à 1,7 %. 2,5 %

6,5 % 2 %

1,9 %

6 % 1,5 %

5,8 % 5,5 %

1,4 %

1 %

5,0 %

5 %

0,5 % 0 % D‘17 J‘18

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SOURCE Adem

0 % D‘17 J‘18

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SOURCE Statec

DETTE PUBLIQUE LÉGÈRE BAISSE DANS LA ZONE EURO

Dette publique de la zone euro, en % du PIB Dette publique du Luxembourg, en % du PIB

Le ratio de la dette publique par rapport au PIB a encore légèrement diminué pour le troisième trimestre de l’année 2018 au sein de la zone euro, pour atteindre les 86,1 %. Il était de 86,3 % au deuxième trimestre 2018, et de 86,9 % au premier. À l’échelle du Luxembourg, la dette publique a enregistré une légère baisse, avec 21,7 % pour le troisième trimestre 2018, contre 22 % au second. Le Luxembourg se maintient donc derrière l’Estonie et devant la Bulgarie en termes de dette la plus faible de l’UE par rapport à son PIB. SOURCE Eurostat

86,1

3e trimestre 2018

21,7 86,3

2e trimestre 2018

22 88,2

3e trimestre 2017

23,5

0

20

40

60

80

FONDS TOUJOURS EN BAISSE

Creditreform Luxembourg a dévoilé, en janvier 2019, le nombre de faillites au Luxembourg pour l’année 2018. Avec un total de 1.195 faillites, contre 935 en 2017. Le Luxembourg enregistre donc son plus grand nombre de faillites déclarées en neuf ans. Les secteurs des services et du commerce ont été les plus touchés.

Toujours en légère baisse, le volume des actifs nets des organismes de placement (OPC) domiciliés au Luxembourg s’élève, pour le mois de novembre 2018, selon la CSSF, à 4.192 milliards d’euros. Le nombre d’OPC continue à rester stable (3.936).

Nombre de faillites

En milliards d’euros

1.195

FAILLITES UNE HAUSSE RECORD

1.000

935

983

1.250

873

USINE DU FUTUR

De manière générale, l’industrie vit actuellement un très fort bouleversement. Toutes les entreprises, quels que soient les territoires ou les pays sur lesquels elles sont implantées, se positionnent sur l’usine du futur, l’industrie 4.0. « La robotisation change notamment le fonctionnement de l’industrie manufacturière. Certaines tâches réalisées par des ouvriers peuvent désormais être effectuées par des robots. » Les entreprises se spécialisent dans les technologies de pointe, « et le Luxembourg a lar­ gement sa carte à jouer sur ces marchés de niche, insiste Charles Barthel. Les salariés présents dans l’industrie ne sont plus ceux d’il y a 50 ou 60 ans. Ils sont plus qua­ lifiés, ont une valeur ajoutée, et, en conséquence, sont plus difficiles à trouver. » L’offre de formation doit-elle être revue dans le pays ? « Pas forcément, je pense que c’est aussi une force que la population se forme dans des écoles d’ingé­ nieurs à l’étranger, qu’elle puisse élargir ses horizons et voir ce qui est fait dans d’autres pays ou dans des usines qui ne sont pas luxembourgeoises, répond l’historien luxembourgeois. Il faut arrêter de penser en termes de nation. Même si des Luxem­bour­ geois se forment à l’étranger et ne reviennent peut-être pas travail­ ler dans leur pays d’origine, ils restent tout de même des ambas­ sadeurs du Grand-Duché, et cela ne doit absolument pas être vu comme une perte sèche pour le pays. » Mais l’industrie connaît toutefois les mêmes difficultés que d’autres secteurs, comme l’artisanat. « Les jeunes préfèrent travail­ ler pour l’État, ou dans les ban­ques et les assurances, et cette concurrence des cols blancs est très problématique. Le secteur de l’industrie est pourtant passion­ nant, il faut improviser et se réin­ venter tous les jours ! » I. S.

JANVIER 2019

845

Et la notion d’industrie elle-même a évolué ces dernières années. « Le Luxembourg reste sur des indus­ tries lourdes, avec ArcelorMittal, par exemple, mais de nombreuses entreprises se positionnent sur les nouvelles technologies, comme Rotarex, à Lintgen, notamment. »

5

4

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4.192

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0 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

SOURCE Creditreform Luxembourg

N‘17

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SOURCE CSSF

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ÉCONOMIE D RO I T D U T R AVA I L

Artisans recherchent confiance La Chambre des métiers et la Fédération des artisans appellent à un renouveau de la confiance avec le gouvernement, qui ne comprendrait plus leurs doléan­ ces et n’aurait plus une vision globale de l’économie.

À

l’idée d’une redistribution des fruits de la croissance à l’en­ semble de la population lorsque le pays se porte bien, les artisans répondent par une nécessaire vue d’ensemble de l’économie du pays. Et donc des besoins des entreprises qui en sont le moteur. Avec le sen­ timent d’être incompris par l’exé­ cutif, le patronat et les chefs d’en­treprise qu’ils représentent seraient asphyxiés, entre la concur­ rence étrangère, les obligations réglementaires grandissantes et les possibilités offertes aux em­ ployés d’aménager leur temps de travail. Autant de mesures qui représentent des coûts directs et indirects pour l’entreprise. « L’entreprise ne fait plus partie de l’équation. Il y a un ras-lebol total du cumul de choses qui se sont passées et qui vont se passer en matière de réformes du droit familial, du droit du travail et qui coûtent énormément d’ar­ gent aux entreprises, déplore Michel Reckinger, président de la Fédération des artisans. Les PME voient leurs bénéfices, si elles en ont, disparaître. 50 % des entreprises de l’artisanat n’ont pas de

bénéfices, elles travaillent pour survivre. » Le message était sans détour : l’artisanat a besoin du re­tour d’un climat de confiance dans les relations qu’il entretient avec le gouvernement. Elles se seraient détériorées ces derniers mois en raison d’une influence syndicale marquée dans les déci­ sions prises par le gouvernement, en particulier de l’OGBL. Ce message d’alerte, ces ap­ pels à la compréhension ont été lancés lors de la traditionnelle cérémonie du « pot des présidents » de la Chambre des métiers (Tom Oberweis) et de la Fédé­ration des artisans, le 15 janvier dernier. Une cérémonie où 400 entrepreneurs, représentants du monde poli­ tique et patronal s’étaient donné rendez-­vous. L’évé­nement alter­ nant messages politiques et net­ working a pris l’allure d’une plon­­gée, pour Lex Delles, dans les sujets chauds du moment. Le nou­ veau ministre des Classes moyen­ nes (DP) était en effet au premier rang pour écouter les messages des présidents, prononcés par Michel Reckinger. Les deux parties se sont déjà rencontrées et ont prévu de se revoir pour définir un agenda com­ mun. Certains points du pro­gra­ m­­me gouvernemental de­vraient servir de base aux discussions, comme la poursuite du Pakt Pro Artisanat, la promesse de nouvelles zones d’activité pour les PME ou encore un soutien étatique pour les transmissions d’entreprises ou la rénovation énergétique. Une fois les appels patronaux lancés et les intentions ministérielles formulées, le pragmatisme devrait être de retour. T. R.

Message d’alerte Les présidents de la Chambre des métiers et de la Fédération des artisans s’inquiètent du fait que les entreprises ne fassent plus partie de l’équation politique.

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­ — Février 2019

QUEL ÂGE POUR CRÉER UNE SOCIÉTÉ  ? CONSTAT Le Code civil luxembourgeois fixe les critères pour entrer valablement dans un contrat, l’un d’entre eux étant la capacité légale des contractants. Pour les personnes physiques, il s’agit d’un critère d’âge, fixé à 18 ans par l’article 488 du Code civil, et de l’absence de mesure de protection (tutelle, curatelle ou sauvegarde de justice).

CE QUE DEVRAIT DIRE LA LOI Les mineurs d’âge peuvent constituer ou par­ ticiper à une société dès lors que la forme sociale choisie n’emporte pas la qualité de commerçant au niveau des associés. Il est, par exemple, possible d’associer un enfant mineur à une société familiale, notamment dans une perspective de succession. Ainsi, couramment, les SA, SARL ou SCI sont ouvertes à des mineurs dès lors que les règles de représenta­ tion prévues par le Code civil sont respectées.

QUE FAIRE ? Il faut être vigilant lors de la souscription d’actions par un mineur en droit luxembour­ geois, qui serait néanmoins majeur sous son droit national (par exemple, la majorité est fixée à 15 ans en Iran) et inversement (21 ans à Singapour). Dans ce cas, les deux droits s’appliqueraient cumulativement sous peine de risquer la nullité absolue de la société.

L’AVIS L’âge des associés doit être contrôlé et il faudra distinguer les actes d’administration, comme le droit de vote, des actes de disposi­ tion, comme l’apport d’un immeuble à une société, ces derniers ne pouvant être accom­ plis par le mineur seul.

Héloïse Cuche & Renaud Le Squeren sont respectivement avocate, et avocat à la Cour et associé, au sein du cabinet DSM – Avocats à la Cour.

PHOTOS Matic Zorman, DSM Avocats à la Cour

CÉRÉMONIE DES VŒUX


Thursday, 28 February 2018

Protectionism, nationalism, global trade tensions on the rise Turbulent waters and potential scenarios


ÉCONOMIE

PRÉSENTÉES PAR

Les trois défis de la BCE Invité par The Bridge Forum Dia­lo­gue, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a fait le point lors d’une conférence donnée le 11 janvier à Luxembourg sur la politique de la Banque centrale européenne (BCE) et les perspectives de l’euro.

V

ingt ans après son introduc­ tion, l’euro est une réussite indéniable, souligne le patron de la Banque de France, qui siège en tant que tel – au même titre que son homologue luxembourgeois, Gaston Reinesch – au conseil des gouverneurs de la BCE à Franc­ fort. Selon lui, les raisons du suc­ cès de l’euro s’appuient sur trois piliers : la stabilité des prix, qui constitue le mandat intrinsèque de la BCE au sein de l’eurosys­ tème, l’indépendance des ban­ ques centrales, ainsi que le sou­tien des citoyens européens à la monnaie commune, trois quarts d’entre eux ayant un avis favo­ rable sur l’euro, comme l’indi­ quent régulièrement les en­quêtes de l’Eurobaromètre. « Depuis 20 ans, l’euro a sur­ tout progressé dans les crises », constate François Villeroy de Galhau, qui rappelle dans ce contexte la création du Méca­ nisme européen de stabilité et de l’Union bancaire.

RÉFORMES STRUCTURELLES INDISPENSABLES

Abordant la conjoncture actuelle, le gouverneur de la Banque de France estime que l’économie mondiale subit un ralentissement, mais qu’il ne s’agit sans doute pas d’un retournement. Dès lors, trois défis se présentent à l’horizon pour la BCE : le premier est évi­ demment l’incertitude relative au Brexit. Mais ce climat d’incer­ titude est renforcé par le cycle des États-Unis arrivé à maturité, même si les craintes de récession seraient prématurées. En outre, l’économie chinoise présente des indicateurs « mal orientés », avec un endettement des entreprises 48 —

­ — Février 2019

chinoises se situant à un niveau élevé (155 % du PIB). Le deuxième défi consiste à juguler l’impatience qui agite les sphères financière et politique. Non seulement les marchés ont tendance à se focaliser sur le court terme, mais s’y ajoute l’im­ patience populiste qui voudrait « beaucoup tout de suite ». Obser­ vant que les réformes structu­ relles ont ralenti dans les pays du G20, François Villeroy de Galhau plaide pour une relance budgé­ taire dans les pays qui affichent un excédent et insiste sur la nécessité de l’ensemble des pays de mener des réformes structu­ relles durables. Le troisième défi est la tendance isolationniste, qui se traduit par une escalade des tensions commerciales qui pour­ raient menacer la croissance.

TROIS RÈGLES DE CONDUITE

Le gouverneur estime que la nor­ malisation progressive de la poli­

tique monétaire dans la zone euro « reste souhaitable » et qu’elle doit être « progressive et pragmati­ que ». Dans ce contexte, la BCE adopte trois règles de conduite : d’abord, garder les options ouvertes en restant prévisible et en menant une politique accom­ modante aussi longtemps que nécessaire pour atteindre les objectifs d’inflation ; ensuite, maî­ triser l’inflation sous-jacente, qui devrait se redresser et progresser vers 1,8 % en 2021 ; enfin, plaider inlassablement pour un renforce­ ment de l’économie européenne, sachant que la politique monétaire ne peut pas, à elle seule, porter tout le poids. Une des pistes que prône François Villeroy de Galhau est de cons­truire la souveraineté économique en privilégiant l’in­ novation, notamment en misant sur l’intelligence artificielle. L. M. Retrouvez la version intégrale de cet article sur paperjam.lu.

PRÉSIDENCE EUROPÉENNE DU LUXEMBOURG

PARTAGER ET PROMOUVOIR L’INNOVATION

carrières Jacques Wantz, 34 ans, a rejoint DLA Piper Luxembourg en tant qu’associé de son département Fiscalité. Il est spécialisé en droit fiscal des entreprises et en droit international. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL

Séverine Hackel, 43 ans, a été promue director chez RSM Financial Services Luxembourg. Elle dirige le département TA, où elle est en charge de l’activité Legal, Regulatory & Compliance. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL

Anthony Lung, 28 ans, a été promu risk manager au sein de RSM Fund Management Luxembourg. Il avait rejoint RSM en 2012 en tant qu’accountant. Il est spécia­lisé en regulatory reporting et risk management. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL

Mandy Stelmes, 28 ans, a été promue manager au sein de la fiduciaire RSM Tax & Accounting Luxembourg. Elle avait rejoint RSM en 2009 en tant qu’accountant. Elle est spécialisée en comptabilité et TVA des sociétés commerciales. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

Luxinnovation exerce pour 2019 la présidence tournante de Taftie, le réseau européen des agences d’innovation. Une opportunité de visibilité pour l’agence et pour le sujet impérieux de l’innovation.

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tachent diffèrent d’un pays à l’autre, note Pascal Fabing, head of national RDI advice, executive secretary de la présidence. Exer­ çant une forme de lobbying, le réseau Taftie veut transmettre au monde politique les besoins actuels et concrets de soutien à l’innovation. « Les formes d’inno­ vation ont bien changé, elles s’étendent aujourd’hui au busi­ ness model, à des technologies plus ‘soft’ », ajoute Pascal Fabing. La montée en puissance des en­ jeux écologiques fait aussi partie des réflexions au programme de la présidence luxembourgeoise, de même que la vulgarisation de l’innovation à l’heure des smart cities et de la santé con­nectée. Une grande conférence sera organisée en juin et la première session de travail interne début février. T. R.

as toujours évident de faire percoler une culture de l’in­ novation au quotidien. C’est pourtant l’objectif que se sont donné les agences nationales européennes, ainsi que leurs par­ tenaires en créant Taftie, le réseau européen des agences nationales d’innovation qui regroupe 29 organisations de 28 pays européens. Une organisation centenaire qui est présidée cette année par le Luxembourg, selon une présidence tournante. C’est cette fois à Luxin­nova­ tion qu’il reviendra, durant les 11 prochains mois, d’animer ce réseau. « Taftie a été créé pour parta­ger les bonnes pratiques entre agences nationales et pro­ mouvoir l’innovation au sens large, et nous continuons à adhérer à ces objectifs, notam­

ment au travers de différents groupes de travail, déclare Ian Cresswell, head of international affairs chez Luxinnovation et assurant la présidence de Taftie. Cette présidence est une forme de recon­n aissance du savoirfaire de Luxinnovation, nous vou­­lons en profiter pour montrer ce qu’est le Luxembourg aux agen­c es d’autres pays qui ne connaissent pas forcément toutes nos capacités. » Outre les agences européennes, Taftie a arrimé des agences en pro­ venance de Turquie, d’Israël, du Brésil et de Corée du Sud. Des par­ tenaires internationaux qui ap­portent aussi des points de vue à la fois différents et complémen­ taires sur la notion d’innovation. « La notion d’innovation et les politiques publiques qui s’y rat­

PHOTOS DLA Piper, RSM

EURO


Le Premier ministre en visite chez CEL ! C’est avec beaucoup de fierté et de plaisir que la direction de CEL S.A. a accueilli ce 14 janvier le Premier ministre Xavier Bettel sur son site situé rue de Hollerich. Lors de la présentation des activités de CEL, les membres de la direction ont souligné le côté intégrateur de solutions ICT, de la sécurisation de bâtiments et de l’efficacité énergétique, tout en mettant en avant le volet des services à haute valeur ajoutée pour l’ensemble des solutions commercialisées.

M. Bettel a participé à une démonstration de vidéoconférence.

M. Bettel a marqué son intérêt pour les solutions de collaboration unifiée.

PUBLIREPORTAGE

Accueil du Premier ministre M. Bettel par le Conseil d’Administration de CEL.

Lors de la visite du showroom, M. Bettel a apprécié le savoir-faire des collaborateurs et les solutions innovantes mises en œuvre par CEL intégrant ses trois domaines d’activité. Le Premier ministre a notamment pu se rendre compte du potentiel de développement des solutions IT et de communication dans le contexte des évolutions IoT et smart building s’annonçant dans le monde du bâtiment professionnel. La démonstration des solutions de collaboration multimédia et de vidéoconférence ou encore l’expérience « Human Centric Lighting » ont particulièrement ravi M. Bettel. « En visitant la société CEL, j’ai rencontré beaucoup de gens qui ont une grande passion pour leur métier. CEL n’a cessé de se développer depuis 70 ans, a évolué avec son temps et a su identifier les défis de la digitalisation », a commenté M. Bettel à l’issue de sa visite (propos relayés via ses comptes de médias sociaux).

Pour terminer sa visite, M. Bettel n’a pas hésité à faire le tour des ateliers et des bureaux de CEL afin de saluer chaleureusement le personnel provenant de la Grande Région. La direction et le personnel de CEL ont particulièrement apprécié son excellente connaissance du contexte des PME dans le tissu économique luxembourgeois, ainsi que l’attention portée à chacun de ses interlocuteurs du jour. Ses vues optimistes pour l’avenir de l’économie, ainsi que ses encouragements pour l’ensemble de la société CEL, ont fait de cette rencontre un événement inoubliable pour chacun.

Contact Infos CEL S.A 56 – 62 Rue de Hollerich L-1740 Luxembourg T : 49 94 94 - 1 www.cel.lu / info@cel.lu


GRAND DOSSIER

Digital banking Vivez l’expérience sur paperjam.lu/dossiers-editions

Jean Hilger Responsable du cluster Digital Banking and Fintech Innovation (ABBL)

INTERVIEW JEAN HILGER

« Avoir l’ambition de redessiner la banque » I

l n’est jamais évident de réformer une activité bien établie. C’est pourtant ce à quoi le secteur bancaire luxembourgeois est aujourd’hui contraint. Entre les exigences réglementaires grandissantes et des capacités d’investissement limitées, c’est tout un modèle qui est mis sous pression. De plus, les banques doivent aussi faire face à l’émergence de nouveaux acteurs qui empiètent sur leur marché (et grignotent leurs marges) en proposant des services digitaux plus en phase avec les attentes des consommateurs. « Nous devons aujourd’hui nous atteler à des projets qui garantiront la compétitivité

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­— Février 2019

de la place financière et qui contribueront à l’attractivité commerciale de chaque banque, confirme Jean Hilger, CIO à la BCEE, qui chapeaute le cluster Digital Banking and Fintech Innovation de l’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL). Chaque dirigeant de banque doit se demander aujourd’hui quels sont les moyens dont il dispose pour continuer à créer de la valeur au cœur de cette économie de la donnée. »

SE DONNER LES MOYENS D’ÉVOLUER

À travers le cluster, l’ABBL souhaite élaborer des réponses coordonnées à ces défis. Cet

espace de travail veut faciliter la dissémination du savoir autour des technologies appelées à révolutionner le secteur. Le cluster coopère aussi avec le régulateur sur diverses problématiques en lien avec le digital. Enfin, ses membres ont aussi la volonté d’initier des projets concrets générant un impact positif en faveur de l’activité bancaire. Au niveau de chaque banque, la transformation du modèle, loin d’être une sinécure, débute par une profonde remise en question. « D’abord, il faut des personnes compétentes et passionnées, des talents capables d’identifier le potentiel de technologies comme la

PHOTO Matic Zorman

En prenant conscience du potentiel des nouvelles technologies, les banques doivent se repenser. Évoluant dans un écosystème beaucoup plus ouvert, leur compétitivité et leur attractivité commerciale dépendront notamment de leur capacité à mieux traiter et valoriser la donnée.


GRAND DOSSIER

PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

blockchain, l’intelligence artificielle ou l’importance de la cybersécurité, et de les mettre au service du business, précise Jean Hilger. Jusqu’alors baignées dans une culture fortement portée sur le réglementaire, poussant chacun à se réfugier dans l’inaction, les banques doivent désormais davantage promouvoir l’esprit d’initiative nécessaire à la mise en œuvre de nouveaux services. » La banque doit en outre s’inscrire dans une démarche de simplification à l’extrême des processus, qui lui permettra de réduire considérablement ses coûts et de plus facilement développer de nouveaux services. « Il faut avoir le courage de repenser la manière dont on sert les clients et, au-delà, de redessiner la banque de demain », poursuit le responsable du cluster.

peut créer de la valeur à travers ces platesformes », poursuit Jean Hilger.

DES RÔLES REDISTRIBUÉS

Derrière la mise en œuvre de la nouvelle directive sur les services de paiement (PSD2), qui occupe les banques actuellement, on peut mieux percevoir la manière dont l’écosystème est appelé à se transformer. Exigeant notamment des banques d’ouvrir leur système informatique pour permettre à des acteurs tiers offrant de nouveaux services d’accéder aux données de compte de leurs clients, PSD2 nous pousse très concrètement dans l’ère de l’open banking. « Si elles ne veulent pas voir leurs services relégués au rang des commodités, les institutions traditionnelles doivent, elles aussi, trouver les moyens de créer de la valeur au départ d’une meilleure exploitation METTRE EN ŒUVRE de la donnée, assure Jean Hilger. Chacun va devoir repenser sa proposition de valeur et DES SOLUTIONS COMMUNES Une des pistes poursuivies par le cluster réside son positionnement dans un écosystème plus dans la création de plates-formes technolo- riche. Or, la banque telle qu’on la connaît disgiques répondant à des problématiques par- pose de quantités très importantes de données tagées par l’ensemble des acteurs. « Par encore trop peu exploitées. » exemple, chaque banque est aujourd’hui obligée de collecter un certain nombre d’informa- MIEUX EXPLOITER LA DONNÉE tions sur ses clients, pour s’assurer de leur Le rôle de la banque restera certainement de probité, précise Jean Hilger. Il est aujourd’hui soutenir l’économie à travers le financement possible d’imaginer la création d’une solu- de projets. « Cependant, l’obtention d’un prêt tion KYC unique s’appuyant sur la blockchain ne constitue jamais une finalité, mais sert et dont pourraient profiter les divers acteurs avant tout un projet, comme l’acquisition bancaires de la Place. Une fois collectées, les d’une voiture, la réservation d’un voyage, la données pourraient être partagées pour évi- reprise d’une entreprise, etc. Grâce au digital, ter de devoir effectuer de coûteuses investi- les acteurs bancaires de demain seront cergations si elles ont déjà été réalisées par tainement ceux qui parviendront à proposer ailleurs. » Le défi, en la matière, est de faire leurs services directement dans un contexte prendre conscience aux acteurs de l’oppor- commercial », assure Jean Hilger. tunité de partager de l’information sous cerÀ travers des interfaces de programmation taines conditions d’accès. (API), la banque va, par exemple, pouvoir perDe la même manière, des plates-formes mettre à un concessionnaire de se connecter communes pourraient naître pour répondre directement au service de la banque. Il pourra aux exigences de vérification des transactions de cette manière obtenir une offre de financedans un contexte de lutte contre la fraude. ment qu’il pourra proposer sans délai à celui Afin de faciliter les démarches liées au repor- qui est venu se renseigner sur la voiture de ses ting réglementaire, une étude vient d’être rêves. « C’est dans de nouvelles logiques de parlancée pour évaluer dans quelle mesure les tenariat que les acteurs doivent apprendre à banques seraient prêtes à recourir à un nou- mieux valoriser leurs services, précise encore veau service mutualisé. « Ces solutions consti- Jean Hilger. Au départ de plates-formes ouvertes, tuent des réponses aux problématiques de les banques comme les fintech doivent trouver compétitivité. Mais je pense qu’il faut aller de nouveaux leviers de création de valeur, afin plus loin et envisager, au-delà de l’exigence de mieux servir le client au départ des donde conformité réglementaire, comment on nées dont elles disposent. » S. L.

1 contributions

DIGITALISATION ET TECHNOLOGIES Pascal Morosini CEO i-Hub Ronan Vander Elst Partner, digital co-leader Deloitte Luxembourg

2 contributions

CARTES BLANCHES Olivier Debehogne Head of retail, private banking Luxembourg & digital Bil Christopher Knabe Managing director Loomion Jacques Pütz CEO Luxhub

RENDEZ-VOUS

LES PROCHAINS DOSSIERS DIGITAUX 14.02.2019

Fonds d’investissement

19.03.2019

Recrutement & Employer benefits 04.04.2019

Wealth management

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espresso conversations envies Installé au Luxembourg depuis six ans, le multimillionnaire György Gattyán raconte, page 54, la folle aventure de Docler Holding et détaille ses projets. Ministre de la Famille et présidente du DP, Corinne Cahen affiche de solides ambitions pour cette nouvelle législature. Elle les confie page 62. Le patron du Statec, Serge Allegrezza, livre sa vision de la vie économique et politique du pays. Entretien sans détours avec un observateur averti, page 70. Mais pourquoi diable les entreprises font-elles fuir les meilleurs ? C’est la question dérangeante à laquelle répond, page 78, la philosophe du management Julia de Funès. Février 2019 —

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« Ma démarche est avant tout » artistique 54 —

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Troisième fortune de Hongrie selon Forbes, avec un patrimoine évalué à 740 mil­ lions d’euros, György Gattyán est le fondateur et propriétaire de Docler Holding. Le groupe aux activités diversi­ fiées est installé au Luxembourg depuis plus de six ans. À l’aube du 20e anniversaire de sa création, l’homme d’affaires magyar revient sur son parcours et ses projets.

Auteur

jean-michel lalieu Photographe

jan hanrion (maison moderne)


György Gattyán Millionnaire entreprenant

bio express

Parcours éclectique Le quadragénaire a débuté sa carrière en vendant des voitures et des assurances.

— György Gattyán (48 ans) est un puissant homme d’affaires hongrois. Selon le classement Forbes, il détient la troisième fortune de son pays avec un total estimé à 600 millions d’euros en 2018. Il est le fondateur et propriétaire de Docler Holding, groupe né en 2011 et basé à Luxembourg. — Dans sa jeunesse, il a fait des études d’éducation physique et sportive (1986-89), et plus récemment (2013-2018), il a poursuivi un parcours universitaire dans la faculté de TV et communication de l’université des sciences de Budapest. — Dans son pays, György Gattyán est aussi connu pour ses actions philanthropiques auprès de nombreuses associations.

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uels sont les éléments-clés du succès de Docler Holding ?

« mon but initial n’était pas de créer une multi­ nationale. (...) Je n’aurais jamais imag­ iné diriger une société comme celleci depuis luxembourg. »

Lorsque j’étais enfant, j’avais l’habitude d’aider mon père qui avait une société dans le bâti­ ment, à Budapest, en Hongrie. Créer m’a toujours fasciné. J’ai donc démarré très jeune et j’ai toujours eu l’opportunité d’évo­ luer. D’abord avec ma propre concession automobile, puis en vendant des assurances. Ces étapes m’ont donné une réelle expérience du monde des affaires. L’in­ vention d’internet m’a ensuite offert la chance de faire évoluer mon commerce et d’agrandir son champ à l’international. En 1999, quand internet en était à ses prémices, j’ai commencé à étudier les technologies de streaming. Je n’avais aucune idée de la manière dont cela fonctionnait. Je me suis donc associé à des personnes de confiance et nous avons créé une technologie connec­ tée à une plate-forme. Dès les débuts du web, les échanges entre internautes et les relations longue distance étaient au cœur des préoccupations. Et petit à petit, nous avons identifié le contenu le plus demandé... le contenu pour adultes.

Votre histoire est donc liée aux développements d’internet ?

J’ai étudié l’électronique et je sais en géné­ ral comment réparer les objets. Je sais aussi comment développer et coder, mais je m’intéresse plus à la stratégie entrepre­ neuriale. Aujourd’hui, nous faisons partie des exemples de belles réussites de projets nés dans un garage à l’aube d’internet. Ce qui est devenu une multinationale diver­ sifiée a commencé par un concept simple : celui de diffuser notre vie sur internet, à la manière de la série américaine Big Brother. L’idée était de créer un contenu vivant avec des personnes en direct, leur offrant ainsi la possibilité de se connecter dans une expérience en ligne interactive. C’est ainsi que le concept de streaming en direct de haute qualité est né.

Justement, comment, de cette idée, avez-vous bâti un groupe de la taille de Docler Holding ?

Mon but initial n’était pas de créer une multinationale. Mais à chaque nouvelle réalisation, je me posais la question de l’étape suivante. Nous avons créé Docler Holding dans l’espoir de créer des services

uniques, passionnants et amusants dans tous les secteurs. Au fil du temps, notre motivation a évolué vers une vision consis­ tant à soutenir les idées les plus innovantes pour faire face aux défis de l’avenir. Mais je n’aurais jamais imaginé diriger une société comme celle-ci depuis Luxembourg. Ça a demandé beaucoup d’efforts et de maîtrise des technologies de la part de toute l’équipe. C’est ce qui fait que nous sommes là aujourd’hui.

Quelles leçons avez-vous tirées de ce passage de start-up à multinationale ?

L’intuition et la détermination sont la clé. Vous devez vraiment croire en votre objec­ tif et y consacrer toutes vos ressources. Vous devez également être capable de vous adap­ ter et d’innover en permanence. Toute entreprise qui veut rester performante doit sans cesse s’adapter. Mais les employés jouent aussi un rôle crucial. Réussite et talents vont vraiment de pair. Chez Docler, nous sommes fiers de ne pas nous contenter de recruter les meilleurs talents, mais de créer un environnement positif et stimulant dans lequel ils peuvent s’épanouir.

Pourquoi avez-vous fait le choix d’intégrer en un groupe autant d’activités différentes ?

Lorsque nous avons commencé à créer un site web, nous avons dû faire face à plusieurs défis. Les data centers n’existaient pas vrai­ ment et l’enregistrement de domaine était également compliqué. Nous avons donc décidé, étape par étape, d’ouvrir nos propres centres de données et d’enregistrement de noms de domaine. Ce n’était pas un objectif de créer autant d’entreprises, mais nous avons tout simplement jugé plus sûr de pos­ séder nos propres marques et technologies. En revanche, nous nous sommes rendu compte que nous sommes parfois sortis de notre sphère d’expertise avec des succès mitigés. À présent, nous nous concentrons à nouveau sur notre business de base.

Avez-vous le goût du risque ?

Dans l’absolu, personne n’aime les risques. Moi, j’essaie juste de toujours suivre mon instinct et mon intuition. Mais que serait la vie sans risques ? Bien entendu, chaque risque est soigneusement calculé et évalué. En tant qu’entrepreneur depuis tant d’an­ nées, j’ai appris à prendre les bons risques et à favoriser le même trait de caractère chez les autres. Découvrir qui j’étais en affaires signifiait également reconnaître non seulement ce risque et cet esprit Février 2019 —

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Prime exceptionnelle

UNE ANNÉE EN BONUS d’entreprise, mais aussi mon rôle de créa­ teur. Je ne suis pas un homme d’affaires traditionnel et mon intérêt pour le monde numérique est le résultat de ma vision selon laquelle internet est un univers vir­ tuel qui permet une créativité sans limites. J’appréhende ce domaine comme un peintre, à la différence que ma démarche est portée par des programmeurs et des designers à la place de pinceaux. J’encou­ rage les autres à adopter leur meilleur rôle et leur propre créativité.

Quelle est votre plus grande réussite ?

Le fait que nous ayons cette discussion aujourd’hui au Luxembourg est déjà une réussite et illustre notre développement. Je suis Hongrois et je viens d’un environ­ nement différent. Nous sommes mainte­ nant une entreprise internationale dont le siège est à Luxembourg, avec des bureaux dans le monde entier. Je pense que ma meilleure réalisation se trouve devant moi, comme cela devrait être le cas pour tout entrepreneur ou homme d’af­ faires. Vous devez constamment vous effor­ cer de nourrir la prochaine opportunité innovante qui s’offre à vous.

Lorsque vous avez démarré, la Hongrie était un pays en transition, 10 ans après la chute du mur de Berlin. Une époque difficile pour se lancer dans les affaires ?

Je ne me suis jamais posé cette question. Démarrer dans l’Europe de l’Est de cette époque ne m’a jamais posé de problèmes. J’ai juste essayé d’atteindre mes objectifs les uns après les autres. Mais, en tant que Hongrois, j’aime mon pays et je suis très heureux d’avoir pu bâtir une société solide à Budapest.

Êtes-vous encore à la base des principaux développements, des nouvelles idées ?

C’est en partie moi, en partie l’équipe. Au départ, j’avais effectivement une vision très forte de ce que je devais faire. Mais aujourd’hui, avec plus de 1.000 employés, ce n’est plus possible de tout imaginer seul. Je continue à montrer la voie, mais nous avons un conseil d’administration et des experts qui ont aussi des idées sur les pro­ jets de développement intéressants pour la société. Nous sommes dans un proces­ sus de discussion permanent. Si je pense détenir une grande idée, mais que per­ sonne n’y adhère, je la retire, c’est trop risqué. Je suis certes fier d’être un leader,

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Imaginez gagner une deuxième année de salaire selon les performances de l’entreprise. Pour les salariés de Docler Holding, des équipes de développement aux fonctions de support, la super cagnotte vient bel et bien de tomber. Début 2018, le management de Docler Holding avait fixé différents paliers à atteindre, récompensés par des niveaux croissants de prime : un, deux, cinq, huit ou douze mois de salaire. L’an dernier, Docler a battu des records de performance : une journée, la performance a même été battue de 65 %. La plupart des collaborateurs ont donc touché une prime équivalant à douze mois de salaire. Pour l’instant, il s’agit d’une opération exceptionnelle. « Notre succès est dû à notre con­ cep­tion qui vise à récompenser la contribution de chacun », confirme György Gattyán, fondateur de Docler Holding.

net, nous sommes inévitablement une ins­ titution démocratique dans laquelle nos utilisateurs sont contributeurs. Peu de sociétés de streaming en direct développent leur propre technologie ; la plupart d’entre elles achètent simplement à un tiers et y connectent leur plate-forme. Notre stratégie a bien entendu un coût, mais il s’agit aussi de nos points forts : nous avons une solide équipe de développeurs, nous ne dépendons d’aucune autre société de développement de logiciels et nous avons un support plus que solide. Pour être plus précis, nous avons créé une plateforme. Le système repose sur des techno­ logies à faible temps de latence et la plate-forme permet le paiement en ligne via notre système. Mais notre technologie peut aussi être utilisée pour différents ser­ vices, tels que des cours en ligne, des ser­ vices de conseil ou encore de coaching. Nous avons plusieurs catégories. À l’épo­ que, internet commençait tout juste à se développer, nous avons donné la possibi­ lité aux gens de se parler. Jasmin est devenu plus qu’un produit, c’est une véritable marque de loisirs pour adultes, mais de haute qualité.

mais tout leader sait que les meilleures idées et développements proviennent d’une équipe talentueuse. Je suis à l’écoute de mes collaborateurs. Nous échangeons sur nos idées, concepts et déploiements. Je compte sur le travail d’équipe pour déve­ Comment décririez-vous Docler lopper de nouveaux produits. Nous avons Holding aujourd’hui ? un système hiérarchique simple. L’innovation est notre moteur et chacune Sur votre site web, vous êtes de nos sociétés est innovante dans son décrit comme un visionnaire. domaine. Docler n’aurait pas ce succès sans Comment définissez-vous ce terme ? ses experts et les compétences de ses Je vois cela comme une démarche artis­ employés. Notre équipe de recrutement a tique. Un artiste peut commencer avec une développé un savoir-faire pour recruter grande vision ou une idée principale qui les meilleurs développeurs et codeurs du peut évoluer au cours de la création et du monde entier. Au Luxembourg, par exem­ processus de création artistique. Je vois ple, nous avons plus de 30 nationalités dif­ mes activités comme une expression artis­ férentes présentes chaque jour au bureau. tique, c’est ainsi que je m’exprime, au tra­ Nous sommes actifs dans plusieurs vers d’un site web ou dans l’aménagement domaines et toujours à la recherche de nou­ de nos bureaux. velles opportunités d’investissement. Nous Avec le site Jasmin, vos grands avons, par exemple, décidé d’investir débuts sont liés à des contenus davantage dans le secteur des événements pour adultes. Comment et pourquoi d’entreprise et événements technologiques êtes-vous entré dans ce marché ? au Grand-Duché en concluant un partena­ Nous nous considérons comme un acteur riat stratégique avec Farvest l’été dernier. prédominant du marché du live streaming, Au fil des années, nous avons aussi déve­ mais nous donnons l’opportunité aux uti­ loppé notre plate-forme de streaming en lisateurs de fournir leur propre contenu. direct vers d’autres industries, comme avec En ce qui concerne Jasmin et toutes les notre société Oranum (ésotérisme) et nos sociétés du groupe, je voudrais souligner opérations d’achat de médias avec la société que nous sommes avant tout une société AdSupply. Nous nous concentrons sur l’in­ technologique. Nous ne sommes pas une novation, où que nous soyons, avec des entreprise de contenu pour adultes, et ramifications naturelles au départ de notre nous ne le serons jamais. À l’instar d’inter­ secteur d’activité initial.


„Ech wëll méi Content, a bessere Storytelling.“ « Je veux plus de contenu et du meilleur storytelling. » Serge (29)

Maison Moderne turns 25 We are listening Join the conversation on 25.maisonmoderne.com


Dans le pipeline

LE PARI MONDIAL DU TEQBALL Imaginez une table de ping-pong dont les plateaux auraient adopté une forme concave, et vous obtenez un terrain de jeu pour le Teqball. L’idée de ce nouveau sport, dévelop­pée en Hongrie par Gábor Borsányi et Viktor Huszár, a été soutenue par György Gattyán, qui a fait de ce projet un peu fou une de ses sociétés. Il compte énormément sur ce développement pour les résultats de Docler Holding dans les prochaines années. En effet, comme il l’explique, le Teqball a rapidement quitté la sphère du farfelu. « Il s’agit d’un de nos plus importants projets. On parle carrément d’un nou­ veau sport, confirme le propriétaire de Docler. Le Teqball a été offi­ ciellement reconnu comme sport olym­ pique par le Conseil olympique d’Asie l’été dernier, devenant ainsi le premier sport à obtenir cette recon­ naissance aussi rapi­ dement. En 2022, lors des Jeux asia­ tiques en Chine, quelqu’un obtiendra déjà une médaille d’or au Teqball ! » Il entend désormais lancer une de ses équipes avec pour mission d’en faire un sport mondial. Le Luxembourg, lui, est déjà dans le coup avec la première coupe du monde de Teqball organisée en 2017, qui a vu se déplacer d’ancien­ nes gloires du foot comme Ruud Gullit, Christian Karembeu et Robert Pires.

Ambiance Dans ses locaux au Kirchberg, où travaillent 300 salariés, Docler Holding tente de conserver une atmosphère start-up.

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Quelles sont vos principales sources de revenus ?

Nos activités de streaming représentent environ 75 % de notre chiffre d’affaires. Jasmin et Oranum, qui propose un service de voyance en ligne, constituent la plus grande partie de ce chiffre.

Docler Holding aura 20 ans en 2019. Qu’envisagez-vous pour le futur ?

Nous allons élargir nos activités et continuer d’investir dans les secteurs des médias, de l’art et du divertissement, tout en mettant l’accent sur la technologie. Nous resterons également disponibles pour les entrepreneurs en quête de partenariat et recherchons à renforcer encore davantage notre ancrage au Luxembourg. Par ailleurs, nous mettons l’accent sur le Teqball, devenu le sport le plus rapide de tous les temps à recevoir la reconnaissance d’un conseil olympique (cf. encadré). Enfin, nous lancerons également de nouvelles fonctionnalités mobiles avec une application pour notre plate-forme de streaming qui, jusqu’ici, s’adressait essentiellement aux utilisateurs de PC.

Vous parlez beaucoup des compétences de vos employés. Rencontrezvous des problèmes pour recruter les talents dont vous avez besoin ?

Étant donné que nous sommes plus de 300 au siège luxembourgeois, je pourrais dire que ce n’est pas si difficile que cela. En fait, c’était plus compliqué lorsque nous sommes arrivés au Luxembourg il y a sept ans. À cette époque, tout le monde voyait encore ce pays uniquement en tant que place financière. Aujourd’hui, il y a de plus en plus de sociétés informatiques et technologiques. Et de notre côté, nous essayons de conserver une atmosphère très start-up. C’est aussi ce qui séduit les candidats potentiels, d’autant plus que nous embauchons à travers le monde entier. Ceci dit, il y a encore des défis aujourd’hui à ce niveau. Ce n’est pas facile de trouver des experts de premier plan en informatique, avec une concurrence sans relâche et un nombre de candidats limité. Nous recherchons des personnes qui souhaitent évoluer. Nous soutenons l’IT dans les écoles et les associations locales. En outre, nous utilisons des langages de pro­grammation uniques tels que Haxe.

Les ressources humaines sont-elles devenues un enjeu ?

Oui, et grâce à notre expérience récente pour attirer les talents IT, nous avons décidé


l’année dernière de fournir nos services de recrutement à d’autres sociétés ou organisations luxembourgeoises qui ne disposent peut-être pas des ressources internes ou de l’expertise nécessaires pour recruter ces talents. Après avoir compris que les méthodes classiques ne sont plus efficaces, nous avons développé un service de recrutement moderne, entièrement centré sur les besoins et les attentes des entreprises et des professionnels de l’informatique.

Quels sont les critères de recrutement les plus importants pour vous ?

Certaines personnes présentent un très beau CV ou affichent des expériences intéressantes. Mais en plus de l’expérience, nous misons sur la motivation et la personnalité. Il faut que la personne colle vraiment avec l’esprit de la société.

Vous investissez et vous venez de nous confirmer que vous alliez continuer à investir dans des start-up. Les risques ne sont-ils pas trop importants, selon vous ?

« Nous allons élargir nos activités et continuer d’investir dans les secteurs des médias, de l’art et du divertis­ sement. »

milliers de serveurs. Pour développer de nouvelles idées, nous ne pouvons pas mettre le site web en pause.

Vous produisez aussi des films. Comment décririez-vous cette expérience dans un monde assez dur, contrôlé par quelques gros joueurs ?

J’ai vraiment apprécié mon rôle dans la production de films par le passé. C’est une expérience unique avec ses propres défis. Il existe quelques grands acteurs du secteur qui ont des budgets importants et des priorités différentes, mais Hollywood offre aux petits producteurs indépendants des possibilités de se démarquer avec des films de qualité, sans pour autant avoir de gros équipements et de grosses infrastructures. J’évalue chaque projet au cas par cas et je suis extrêmement sélectif quant à ce que nous soutiendrons à l’avenir. Mais nos productions n’ayant pas vraiment obtenu le succès attendu, nous resterons aussi prudents dans ce domaine.

Vous êtes installés au Luxembourg

Les start-up sont par définition risquées ! depuis bientôt sept ans. Pourquoi ? C’est vraiment la meilleure localisation que Mais nous n’investissons pas dans ces sociénous puissions imaginer. C’est un pays qui tés pour le risque ou le retour sur investiscompte et j’apprécie beaucoup les sement. Nous misons sur un potentiel. Une Luxembourgeois. Ils sont capables de penétude attentive des business models et un ser d’un point de vue local tout en restant accent mis sur la synergie opérationnelle ouverts aux idées et enjeux internationaux. permettent de réduire ces risques. Notre Nous avons également été très bien accueilobjectif est toujours de soutenir la prolis ici. Le pays présente beaucoup d’avanchaine génération de dirigeants et leur tages. Il est joli, sécurisant et propre. Or, potentiel. Bien sûr, nous souhaitons que nos j’aime quand tout est propre. Il est aussi de investissements produisent un retour positaille suffisamment grande, mais on peut tif, mais en soutenant des groupes au traaussi facilement être en contact avec tout vers de projets tels que le concours Pitch le monde. C’est très important pour une Your Startup – lancé au Luxembourg il y a start-up. C’est vrai, nous n’en sommes plus quatre ans en collaboration avec L ­ uxin­­vraiment une, mais au Luxembourg, nous novation. Notre objectif est de favoriser l’entrepreneuriat et les meilleures idées. nous sentons encore dans cet état d’esprit.

Comment ressentez-vous les changements dans le monde entrepreneurial ces dernières années ?

Les changements sont dingues. Chaque seconde, les choses changent. Nos services sont disponibles 24 h / 24. En quelques heures, tout peut se produire. Apple a beaucoup changé au cours des 10 dernières années. Vous vous souvenez de Myspace ? Ce site n’existe plus. Même Facebook connaît des périodes de turbulences. Nous devons rester à jour coûte que coûte et nous adapter rapidement. Nous investissons dans la recherche et développement, mais la maintenance est l’aspect le plus important. Nous avons des milliers et des

Vous disposez aussi d’un bureau à Los Angeles. Comment compareriezvous la manière de faire des affaires des deux côtés de l’Atlantique ?

C’est totalement différent. Je vis à Paris, parce que j’aime la culture française et je suis encore fréquemment en Hongrie, qui reste mon pays. Mais j’ai besoin aussi d’être fréquemment présent aux États-Unis, c’est là-bas que se passe la révolution technologique. J’ai besoin de ressentir ce qu’il s’y passe, d’observer ce qu’il y a de nouveau. Mais pour tenter sa chance aux States, il faut effacer tout ce qu’il reste d’européen dans votre cerveau pour devenir un véritable Américain. L’american dream est à ce prix ! Février 2019 —

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« Mon parti n’est pas libéral, mais social-libéral » Présidente du DP et ministre en charge de la Famille, de l’Intégration et de la Grande Région, Corinne Cahen affiche de solides ambitions pour cette nouvelle législature. Ses priorités : promouvoir une société inclusive et permettre à chacun de concilier mieux encore vie familiale et vie professionnelle. 62 —

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Auteur

Matthieu Croissandeau et Nicolas Léonard

Photographe

Anthony Dehez Février 2019 —

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Corinne Cahen Tous ensemble !

Cinq ans après son entrée au gouvernement, Corinne Cahen a été confirmée à son poste de ministre de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région.

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ous avez réussi, en octobre dernier, à évincer une nouvelle fois du pouvoir le CSV, pourtant arrivé en tête. Comment l’expliquez-vous ?

pas conscients, mais ils vivent dans une sorte de bulle, notamment avec les réseaux sociaux. Vous pouvez avoir des milliers de copains qui pensent à peu près comme vous sur les grands thèmes dans votre groupe Facebook. Mais c’est un trompe-l’œil. C’est ce qui s’est passé avec ces partis extrêmes. Ils ont eu l’impression, après l’échec du referendum sur le droit de vote des étrangers, que tout le monde était de leur avis. Heureusement, la vie réelle est bien différente !

Le plus simplement du monde : des élections démocratiques ont eu lieu, un Parlement a été élu, et une majorité s’est retrouvée pour gouverner le pays sur L’élection a eu lieu le 14 octobre, un programme et des sujets. mais vous n’avez dévoilé votre accord de coalition que le 5 décembre. C’est ce qui s’est produit en 2013 et 2018.

Les résultats des deux scrutins étaient pourtant bien différents... Quelle lecture en avez-vous fait en tant que présidente du DP ?

Pourquoi cela a-t-il pris autant de temps ?

Mais ce n’est pas long ! Un programme ne s’écrit pas en une nuit…

Nous sommes d’abord très heureux d’avoir pu sta- Quels ont été les points les plus négociés ? biliser notre résultat. Il ne faut pas oublier qu’en Je pense évidemment à la réduction des impôts pour 2009, nous n’avions que neuf sièges à la Chambre. les entreprises, l’introduction de nouveaux jours En 2013, nous sommes montés à 13 sièges, dont fériés, et aux autres mesures sociales. On a tous des quatre n’étaient pas fixes. Nous nous maintenons tempéraments différents, des idées différentes, mais quasiment à ce niveau. Notre tête de liste a eu beauil n’y a pas eu de bagarres. Peut-être parce que nous coup plus de voix que d’autres candidats. Les cherchions des compromis sur des sujets concrets. Luxembourgeois ont montré par leur vote qu’ils Où retrouve-t-on la patte du DP dans l’accord ? voulaient que Xavier Bettel reste Premier ministre. Presque partout ! [rires] C’est un bon compromis. Moi-même et d’autres avons bien progressé. Ce sont On y retrouve évidemment nos thèmes : la réducdonc de très bons résultats pour le DP. tion de l’imposition des entreprises, l’individualiVous avez eu des doutes durant la campagne, sation de la fiscalité pour les particuliers, la work-life lorsque les sondages vous promettaient balance, c’est-à-dire la conciliation entre vie famiune défaite assurée ? liale et vie professionnelle... Et puis, je vous rappelle Vous savez, vous et moi, nous voulons tous être aimés. que mon parti n’est pas libéral, mais social-libéral. Et quand on fait de la politique, on le veut encore Nous avions donc aussi dans notre programme des plus. Alors, quand vous avez des sondages qui disent mesures très concrètes sur le handicap, par exemple, que tout le monde vous déteste, évidemment ce n’est les personnes âgées, la lutte contre la pauvreté... pas très marrant. Mais il vaut mieux de mauvais son- C’est quoi la définition du social-libéralisme ? dages et un bon score que l’inverse. Les sondages ont Ce n’est pas seulement le libéralisme économique ! surtout montré qu’ils ne valaient pas grand-chose. Xavier et moi-même, nous sommes des sociaux-­ De manière plus générale, quelle leçon tirezlibéraux. Comme le dit toujours le Premier ministre, vous du bon score de Déi Gréng ou des Pirates ? on a besoin d’avoir de l’argent pour le dépenser ! Il La progression des Verts est dans l’air du temps. Elle est donc très important que les entreprises puissent épouse la montée des préoccupations environnevivre, et bien vivre, que le Luxembourg reste attracmentales de nos concitoyens. Nous aussi, au DP, nous tif, mais en même temps, on ne veut pas oublier sommes très soucieux des générations futures et de ceux qui traversent une mauvaise passe ou l’avenir de la planète, et pas seulement parce que connaissent des difficultés financières. nous avons ajouté un point vert sur notre logo ! Quant Vous vous sentez plutôt de gauche aux Pirates, ils ont surtout bénéficié des voix des ou de droite ? gens qui ont voulu marquer leur rejet des formaDu milieu ! [rires] Personnellement, je me situe au tions politiques traditionnelles. centre-gauche. On constate ce même rejet dans d’autres pays d’Europe…

Vous allez rester présidente du DP ?

Je suis présidente depuis trois ans et demi. Nos statuts Nous avons déjà connu cela dans les années 70 ou prévoient que tous les trois ans, le mandat doive être 80. De petits partis sont apparus, puis ont disparu renouvelé, mais qu’on est reconduit tacitement dans après. En Allemagne et en France, c’est pareil. une année électorale. Or, aujourd’hui, nous sommes en train de préparer les élections européennes. Certains ne font que ça, d’ailleurs, créer de nouveaux partis ou changer de nom… Il faut faire de la Vous pouvez donc être à la fois ministre politique pour les gens en essayant de répondre aux et chef de parti ? Angela Merkel était bien chancelière et présidente questions qu’ils se posent pour leur avenir. de son parti… Personnellement, je suis fière que Mais ça, tous les politiques le disent… Oui, mais entre le dire et le faire, il y a une différence. le DP ait gagné les élections. C’est la première fois Le score modeste de l’ADR a été dans l’histoire du parti démocratique que nous un soulagement pour vous ? avons le président de la Chambre des députés, qui Oui, c’était une bonne surprise. Et c’est une des est quand même le premier citoyen du pays. C’est leçons de ce scrutin. Beaucoup de gens n’en sont aussi la première fois dans l’histoire que le DP

Bio express 1973 Naissance à Luxembourg. 1997 Termine ses études avec un DESS en journalisme à la Sorbonne. Elle a aupa­ ravant obtenu une licence en langues étrangères à Strasbourg, puis une maîtrise dans le même domaine à Nice. 2008 Devient présidente de l’Union commerciale de la Ville de Luxembourg. Elle le restera jusqu’en 2012. 2009 Membre élue de la Chambre de commerce, jusqu’en 2013. 2013 Premier scrutin. Élue députée et devient ministre de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région. 2015 Prend la tête du DP en tant que présidente. 2018 Réélue députée, elle négo­ cie l’accord de coalition pour son parti. Elle est à nouveau nommée ministre de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région.

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occupe le poste de Premier ministre pour la deu­ xième fois d’affilée. Le préambule de l’accord de coalition insiste beaucoup sur les notions de cohésion, de justice sociale, de société inclusive... Il y a un problème de vivre-ensemble au Luxembourg ?

congé parental

Des papas aux anges La réforme du congé parental entrée en vigueur le 1er décembre 2016 est un succès. « Cela se passe même presque trop bien aux yeux du ministre des Finances », s’amuse Corinne Cahen. Qui se félicite d’avoir répondu à deux attentes des parents : d’une part, une plus grande flexibi­ lisation des périodes de congé et, d’autre part, une indemnité de congé dont le montant est lié au salaire du bénéficiaire. Du coup, les papas sont de plus en plus nombreux à en profiter. En décembre 2016, on ne comptait que 1.079 hommes en congé parental sur les 4.361 attributions. Un an plus tard, ils étaient 3.674 sur les 8.251 congés attri­ bués. Soit une hausse de 89,2 % du nombre de congés, mais surtout de 240,5 % d’hommes à en profiter. Une aug­ mentation qui s’est pour­ suivie en 2018, puisqu’en décembre, on comptait près de 20 % de congés en plus et +34,1 % d’hommes à en bénéficier. La parité était d’ailleurs presque parfaitement atteinte, toujours en décembre 2018, puisque sur les 9.859 congés parentaux en cours, 50,1 % étaient attribués à des mamans et 49,9 % à des papas.

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Je sens une différence entre les Luxembourgeois et les étrangers qui vivent au Luxembourg. Les étrangers sont souvent très heureux de vivre dans une capitale européenne, facile à vivre pour les enfants, avec une offre culturelle intéressante et abordable. Nous avons aujourd’hui besoin que les Luxembour­geois aussi soient contents. Le logement est cher, la mobilité est un sujet quotidien pour beaucoup, avec les embouteillages. Parler d’inclu­ sion, c’est rappeler qu’il ne faut oublier personne, dans aucune communauté.

Il y a aussi des frontaliers au Luxembourg. On a parfois le sentiment que ce qu’ils apportent au pays n’est pas toujours reconnu…

Nous avons la chance d’avoir une économie qui fonc­ tionne bien, et donc, nous avons besoin de gens pour travailler. Le Luxembourg a donc besoin des fron­ taliers dans les commerces, les hôpitaux, l’industrie, dans tous les secteurs d’activité. Je pense que les incompréhensions proviennent surtout d’un pro­ blème de langue ou de communication. Quand vous allez à l’hôpital, que vous avez besoin d’expliquer où vous avez mal mais que vous ne maîtrisez pas bien le français, par exemple, c’est compliqué. Il faut faire attention à cela pour qu’il n’y ait pas de scission. Le luxembourgeois est important parce que c’est notre langue maternelle, et nous voulons le garder.

On a vu ce débat monter pendant la campagne…

Et même avant la campagne. Nous avons été criti­ qués pour notre slogan « Zukunft op Lëtzebuergesch ». Mais je rappelle que les Luxembourgeois sont multi­ lingues, et donc que l’avenir en luxembourgeois, c’est faire ensemble avec les forces que nous avons dans toute leur diversité.

Vous êtes ministre en charge de l’intégration. Les Luxembourgeois vont bientôt devenir minoritaires dans leur pays. Quels droits et quels devoirs faudra-t-il donner aux résidents étrangers ?

L’intégration est un sujet phare de cette législature. On va d’ailleurs créer un département spécial au sein du ministère de la Famille pour traiter ce dos­ sier. Mais, vous savez, c’est aussi aux résidents étran­ gers de s’engager eux-mêmes sur ce sujet. Cette année, par exemple, on a les élections européennes. Eh bien ! Je leur dis : allez-y ! Venez vous inscrire sur les listes électorales. Venez voter. Montrez-nous que vous voulez participer à notre société, montrez-nous que cela vous intéresse. Pour les prochaines com­ munales, pareil ! Voter, cela veut dire que vous vous intéressez au trottoir de votre rue, à l’école, à la façon de vivre ensemble. Engagez-vous, allez dans les commissions d’intégration. N’ayez pas peur, dans votre commune, de vous inscrire dans les clubs de sport, de musique, dans les comités d’école. C’est dans ces endroits qu’on se rencontre. C’est là que l’intégration se fait.

« L’avenir en luxembourgeois, c’est faire ensem­ble avec les forces que nous avons dans toute leur diversité. » Oui, mais alors, plus les étrangers s’investiront dans la vie locale, plus ils auront sans doute envie de donner leur avis sur les enjeux de politique nationale…

Oui, mais là, la réponse a été claire, je pense…

Le droit de vote des étrangers aux élections nationales est un sujet clos pour vous ?

J’espère qu’un jour, ce sujet se reposera, mais ce n’est pas pour aujourd’hui, ni demain. Le vote était très clair. Et ce n’était pas mûr. Mais encore une fois, ce qui manque, c’est que les étrangers nous montrent qu’ils le veulent, ce qui n’a pas forcément été le cas jusqu’à présent. Deux ans après l’échec du referendum, on a eu des élections communales pour lesquelles les étran­ gers pouvaient voter. Mais nous n’avons enregistré une hausse de la participation que de 4 ou 5 %. Il faut parfois du temps pour que les choses se fassent.

Le Luxembourg reste-t-il un pays d’immigration ?

Oui.

Ailleurs en Europe, on pense plutôt à rétablir les frontières…

L’immigration fait partie de notre culture et de notre histoire. Un jour, en Allemagne, j’ai discuté avec la ministre chargée de l’intégration. Elle me parlait d’un dispositif réservé aux Allemands avec un Migrationshintergrund, c’est-à-dire un background d’immigration. Je lui ai demandé à quoi cela corres­ pondait. Elle m’a répondu qu’il s’agissait des per­ sonnes dont au moins un des grands-parents n’était pas Allemand... Vous imaginez ça ici ? En ce qui me concerne, par exemple, j’ai une grand-mère polo­ naise et une grand-mère française. Depuis le début du 20e siècle, le Luxembourg a toujours fait venir du monde. Des Italiens, des Polonais, des Portugais… Beaucoup de Luxembourgeois ont, comme moi, des noms à consonance étrangère. C’est la force de notre pays d’être ouvert et de rassembler autant de diffé­ rences pour construire quelque chose ensemble.


La ministre fait du droit au temps partiel une de ses priorités.

Est-ce que le Luxembourg a fait assez pour accueillir les réfugiés ?

On a des accords internationaux, on fait ce qu’on peut. Il ne suffit pas seulement de les accueillir, il faut aussi les intégrer. Mais je remarque qu’avec ce qui s’est passé les cinq dernières années, dès qu’on parle d’intégration et d’accueil, on parle aussitôt de réfugiés. Je vous rappelle qu’on a quand même plus de 10.000 personnes qui arrivent chaque année et qui ne sont pas réfugiées. L’intégration dépasse le seul sujet des réfugiés. C’est la raison pour laquelle on a séparé les deux dossiers, à la demande des associations, d’ailleurs, parce que les réfugiés ont des besoins spécifiques. Et ici, on va faire de l’intégration pour tout le monde.

L’accord de coalition prévoit de s’appuyer davantage sur les communes pour faciliter l’intégration…

Oui, car le premier point de contact avec le Luxembourg, c’est évidemment la commune. C’est là que se joue l’intégration. Il existe, par exemple, de super projets avec des ambassadeurs de bienvenue pour tous les nouveaux résidents de la commune, qu’ils soient étrangers ou non. Nous allons leur donner les moyens de mieux faire l’intégration.

L’intégration est aussi un enjeu économique. Certains étrangers repartent dans leur pays à la retraite…

C’est de moins en moins vrai. Beaucoup ne repartent pas, en fait, parce que leur vie est ici désormais. Ils y ont leurs enfants ou leurs petits-enfants.

Vous êtes ministre de la Famille. Quelle est votre vision de la famille ?

Ce sont des gens qui vivent ensemble. Pour moi, il n’y a pas une seule définition de la famille. Un père seul avec son fils, c’est une famille. Une grand-mère avec sa petite-fille, un couple, hétéro ou homo... ce sont là des familles. Et puis, une famille, c’est aussi quelque chose qui change, ce n’est pas forcément statique.

Quel bilan faites-vous du congé parental?

Ça marche presque trop bien, du point de vue de mon collègue ministre des Finances, qui trouve que cela coûte très cher ! [rires] Mais nous allons continuer à investir dans la work-life balance, car, de nos jours, il me paraît irresponsable, quand on a des enfants, d’arrêter complètement de travailler. Le plus souvent, c’était la femme qui arrêtait, et du coup, si le couple se séparait, c’est elle qui se retrouvait dans une situation très difficile. Avec le congé parental, les femmes, mais aussi les hommes, peuvent passer du temps avec leurs enfants pendant une durée temporaire. Je note que cela correspond d’ailleurs à une attente chez les jeunes pères. Avec la réforme, le congé parental a en effet explosé chez les hommes. Autrefois, il n’y avait que les femmes qui le prenaient. Aujourd’hui, on est presque à égalité. Il faut dire qu’on a mis en place des formules de congé parental très satisfaisantes. Travailler à 80 % pendant 20 mois et avoir 20 % de temps à la maison, c’est un vrai plus dans une famille avec de jeunes enfants. Et ce qu’on a remarqué aussi, c’est que certains couples, si l’employeur est d’accord, continuent Février 2019 —

­ — 67


sur ce rythme après. C’est très intéressant parce que, familles monoparentales par rapport à un couple jusqu’à présent, après le congé parental, la femme marié. Il faut aller beaucoup plus loin en matière prenait souvent un mi-temps et l’homme conservait d’individualisation. Ce n’est pas à l’État ni au gouson temps plein. Là, les deux partenaires réduisent vernement de juger comment les gens vivent un petit peu leur temps de travail, pour passer plus ensemble. Les vies changent. Il y a des mariages, de temps avec les enfants, en conservant chacun des séparations, des couples qui se reforment avec leur indépendance financière. C’est un levier qui de nouveaux partenaires. L’individualisation perdevrait changer profondément les mentalités. Si un met de mieux coller aux évolutions de la société. employeur, demain, ne fait plus la différence entre Les lois doivent s’adapter. les hommes et les femmes, parce que les deux Vous sentez-vous féministe dans l’âme ? Je me suis toujours sentie sur un pied d’égalité avec prennent un congé parental, ce sera une vraie mesure d’égalité. les hommes, donc je ne l’étais pas, mais je suis peutVous voulez par ailleurs introduire être en train de le devenir. La première expérience un droit au temps partiel ? où j’ai eu l’impression de ne pas être la bienvenue, C’est ce qu’on appelait le « congé parental plus » dans c’est quand je suis devenue une membre élue de la notre programme. Ce droit au temps partiel est une Chambre de commerce. Je me souviens de la premesure à discuter et à mettre en place avec les parmière assemblée plénière en 2009. Il y avait le prétenaires sociaux. Nous voulons que les gens puissent sident, le directeur, et que des hommes... à part moi. travailler pendant une durée donnée à mi-temps et Nous étions réunis pour analyser des documents que l’État prenne en charge les cotisations retraite sur nos demandes au gouvernement, et notamment comme si la personne travaillait à temps plein. Et une qui concernait la réduction du congé parental puis, nous voulons aussi que les entreprises ne soient de six à trois mois. À la fin de la séance, quand ils ont pas pénalisées et que, dans ces cas précis, le recours demandé si quelqu’un avait quelque chose à dire, au CDD puisse être plus long et adapté. Les pourparj’ai répondu « oui ». Ils me regardaient, l’air de dire : lers ne font que commencer. « C’est qui celle-là, et qu’est-ce qu’elle veut ? » Je leur Combien ça peut coûter ? ai expliqué que je n’étais pas du tout d’accord avec C’est difficile à dire. Cela dépendra de la durée de cette phrase sur le congé parental, et qu’il fallait, à ce temps partiel, qui sera discutée prochainement l’inverse, le flexibiliser. C’était tous des hommes avec les partenaires sociaux. C’est un chantier priodont les femmes ne travaillaient pas pour élever ritaire que je souhaite faire aboutir dans le leurs enfants, ils ne comprenaient pas de quoi je consensus. leur parlais ! J’avais l’impression d’être une extraLes entreprises ne sont pas très chaudes… terrestre. Ce qui est drôle, c’est que, quelques années Évidemment, mais elles ne doivent pas oublier plus tard, en 2014, la première fois que Michel Wurth qu’aujourd’hui, ce sont les gens qui choisissent les est venu pour une discussion avec des représentants entreprises, et non plus l’inverse. La work-life du patronat et le gouvernement, il m’a dit : « Corinne, balance est devenue un sujet important pour les c’est quand même dommage que tu ne sois pas avec recrutements. La façon de vivre et de travailler a nous de ce côté de la table. » Je lui ai répondu : changé. Je pense que si une entreprise veut conser« Écoute, j’ai été pendant cinq ans avec vous, et vous ver ses salariés, elle a besoin, en plus d’un bon cline m’avez jamais emmenée ! Du coup, je me suis dit mat de travail, de leur offrir une work-life balance que j’allais essayer ailleurs. » [rires] Cela dit, je ne adaptée, qui leur permette de consacrer du temps suis pas favorable aux quotas. Je ne vois pas pourà leurs enfants. quoi un homme qui se serait engagé toute sa vie Quelle politique comptez-vous mener quelque part devrait soudainement laisser sa place en faveur des familles monoparentales à une femme parce que c’est une femme. et des plus modestes ? La parité n’est pas un sujet pour le DP ? Depuis le 1er janvier, le Revis est en place. On donne On avait 47 % de femmes sur nos listes, donc presque plus d’argent par enfant dans les familles monola parité. Au centre, par exemple, sur cinq élus, il y parentales. Mais, là aussi, il y a une différence entre a trois femmes. les familles monoparentales qui peuvent compter Cela n’empêche pas la Chambre des députés sur une grand-mère, par exemple, pour garder les d’être très masculine… enfants, et celles qui doivent se débrouiller toutes Mais elle n’est pas représentative non plus dans bien seules. Je pense aux femmes qui ont des horaires de d’autres domaines. Regardez combien il y a d’entravail atypiques, comme les femmes qui nettoient trepreneurs, par exemple... Quand j’ai été élue en les bureaux ou les infirmières. Quand elles élèvent 2013, j’étais LA surprise. Une femme, entrepreneur, seules deux-trois enfants en bas âge, cela demande nouvelle en politique, venue du patronat. une organisation terrible. On a fait plein de choses Vous avez des modèles ou des inspirations pour prolonger les heures d’ouverture des crèches. en politique ? On va aussi rendre gratuites les maisons relais penEn politique, pas tellement, mais humainement, Simone Veil. Et j’ai toujours été une très grande fan dant les périodes scolaires. L’individualisation de l’impôt ne risque-t-elle d’Anne Sinclair. Pour ce qui est de la politique, au pas de pénaliser les familles ? Luxembourg, on a eu plein de grandes dames au Non. Je trouve inadmissible qu’aujourd’hui, on DP : Colette Flesch, Lydie Polfer... Heureusement, il pénalise les gens qui ne sont pas mariés ou les y a eu des femmes avant moi ! 68 —

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grande région

Le concret, c’est en bilatéral Corinne Cahen est aussi ministre à la Grande Région. Une structure qui semble souvent peu concrète aux yeux mêmes de ceux qui y vivent, y travaillent. « C’est sans doute vrai pour le professeur de Nancy qui reste toujours dans sa ville, moins pour le frontalier, plaide Corinne Cahen. C’est pour cela que la Grande Région ne peut être un concept sta­ tique, mais doit s’adapter par rapport au sujet traité. » Et les enjeux sont, selon elle, réels. « Il y en a plein dans les domaines de la culture, de l’enseignement, des transports, de l’écono­ mie », avance-t-elle encore, voyant dans la Grande Région « un exemple euro­ péen, même s’il est vrai que le concret, c’est sou­ vent en bilatéral qu’il se décide ». C’est pour cela que Corinne Cahen souhaite plus de collaboration transfrontalière. « Il faut pouvoir appliquer, dans un temps déterminé, le droit d’un pays dans un autre. Cela fera avancer rapidement des dossiers, par exemple pour des projets d’in­ frastructures communes, comme notamment les eaux usées. »


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« Le débat sur la croissance est biaisé » Dirigeant le Statec depuis 2003, Serge Allegrezza (60 ans) est un observateur averti de la vie économique et politique du pays. Son francparler et son expérience pèsent dans les débats qui agitent la société luxembour­ geoise. Tour d’horizon de plusieurs questions au cœur de l’actualité. 70 —

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Prévisions Les prévisions économiques sont par nature conditionnelles, prévient Serge Allegrezza.

Auteur

Laurent Moyse Photographe

Patricia pitSch (Maison moderne)

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­ — 71


Serge Allegrezza

L

Observateur averti  es dernières élections législatives ont abouti à une reconduction de la coalition gouvernementale DP-LSAP-Déi Gréng, ce qui devrait se traduire par une certaine continuité politique lors de cette mandature. Quel est l’impact sur le travail du Statec ?

Le Statec est par nature neutre. Il sert l’intérêt public et ses seuls objectifs sont ceux qui sont inscrits dans sa loi : collecter des données statistiques, faire des prévisions et projections, et faire de la recherche. Notre loi de 2012 prévoit que nous sommes indépendants professionnellement, mais pas financièrement, car en tant que service public, il est financé par la collectivité.

Et l’impact sur vos objectifs ?

S’agissant de la collecte des données, les objectifs sont déterminés par la réglementation communautaire. Les missions de prévision sont déterminées par une directive européenne et doivent être faites de façon indépendante. Nous livrons les prévisions macroéconomiques pour l’établissement du programme de stabilité, supervisé à Bruxelles, et pour le budget de l’État. La loi dit simplement qu’on doit faire les prévisions selon les règles de l’art, parce que c’est un domaine non réglementé. De même pour les projections, qui sont des prévisions à plus long terme, par exemple les projections de population, qui sont très commentées. Quant à la recherche, comme elle est financée, les axes sont ceux qui intéressent l’État. Le « PIB bien-être » et la productivité sont deux gros sujets traités par notre équipe de recherche. Pour mieux superviser le tout, nous avons un Conseil supérieur de la statistique, qui représente la société civile et peut s’exprimer sur nos priorités. Cette opinion est envoyée au ministre de l’Économie sous forme de recommandation.

Dans quelle mesure étiez-vous impliqué dans la préparation du programme de coalition ?

situation sociale et le développement durable. Je m’y suis rendu une deuxième fois avec mes collègues du ministère des Finances pour présenter une mise à jour du programme de stabilité, qui brosse la situation des finances publiques dans notre pays avec tous les risques qui peuvent se présenter. J’y ai fait passer un certain nombre de messages qui me paraissent importants.

Dans vos prévisions, vous avez annoncé récemment une révision à la baisse du PIB pour les années 2018 et 2019. Pour quelle raison ?

Quand on fait des prévisions, elles sont toujours conditionnelles. Un des grands facteurs qui poussent le développement de la production au Luxembourg est la conjoncture internationale, puisque nous sommes un pays exportateur. Les exportations représentent environ 180 % du PIB et déterminent notre conjoncture. Dès que la conjoncture commence à ralentir dans les pays vers lesquels nous exportons – à commencer par la zone euro –, nous le ressentons également. Un deuxième grand facteur, étant donné l’importance de la place financière, est l’évolution des marchés financiers. Dès qu’il y a un ralentissement, comme en fin d’année 2018, et qu’il dure un certain temps, l’industrie des fonds, qui sont indexés sur les cours de bourse, revoit à la baisse ses performances. On sait par nos analyses que l’effet de ralentissement est mécanique. On est donc passé de 4 % à 3 %. Je m’étonne que cela surprenne des gens, car nous ne vivons pas dans une bulle, nous sommes insérés dans un grand ensemble qu’est l’Union européenne. Dans le papier que le Statec a soumis aux coalitionnaires, nous avions déjà intégré ce ralentissement. Par ailleurs, comme la Commission européenne a retenu une projection de la population beaucoup plus faible que la projection centrale du Statec, l’impact du vieillissement est beaucoup plus important. Cela signifie que la Commission va probablement exiger du Luxembourg d’atteindre un excédent en matière de solde des finances publiques de l’ordre de 0,5 % du PIB. La marge de manœuvre pour le gouvernement s’en trouverait évidemment réduite.

J’ai été invité deux fois, la première à propos d’un document qui brosse les grands défis auxquels nous sommes confrontés : l’accès aux données, la qualité du signal Compte tenu de ces effets mécaniques, du PIB, la conjoncture, des questions qui le Luxembourg n’est-il pas trop ont trait au bien-être, la compétitivité, la dépendant du secteur financier ?

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Le Luxembourg était trop dépendant de l’acier, il est probablement trop dépendant de la finance. C’est la raison pour laquelle, après la Deuxième Guerre mondiale, la sagesse des gouvernements les a conduits à faire tout leur possible pour diversifier l’économie. Cela veut dire chercher de nouvelles activités, sachant que quand on cherche, on prend le risque parfois de réussir et parfois d’échouer. Parmi ces efforts d’innovation, il reste peut-être l’un ou l’autre secteur pouvant contribuer positivement au développement de l’activité au Luxembourg. Nous avons besoin d’une économie diversifiée. Il faut des secteurs qui sont à maturité, car ceux-là contribuent à la création de l’emploi, de la valeur ajoutée, donc de l’impôt, des salaires, etc. Il faut aussi des activités émergentes et il faut gérer celles en déclin. Il faut avoir un bon mix dans le portefeuille d’activités.

L’exploitation des ressources spatiales, ou new space, est un de ces nouveaux secteurs dans lesquels l’État a investi, non sans polémique...

Dans le cadre de la diversification, je trouve cette polémique très triste, car elle traduit une incompréhension de la façon dont fonctionne une économie. Des entreprises lancent des projets d’investissement et d’innovation, qui peuvent réussir ou rater. Au niveau d’un pays, lorsqu’on essaie de créer de nouveaux créneaux d’activité, on peut avoir le même phénomène de réussite ou d’échec. Le pire qu’on pourrait reprocher

SERGE ALLEGREZZA EN 5 DATES 1991 Débuts au ministère de l’Économie en tant que conseiller de gouvernement première classe. 1992 Entre au Conseil économique et social. Il y représente toujours le gouvernement. 2003 Devient directeur du Statec – Institut national de la statistique et des études économiques – et de l’Observatoire de la compétitivité. 2005 Devient président du conseil d’administration de Luxtrust. 2012 Devient président du conseil d’administration du groupe Post.


« Tous les pays luttent pour combattre le chômage et nous sommes les seuls à dire que la croissance est trop importante. » 160

LES ÉCARTS DE PRODUCTIVITÉ ENTRE PAYS 150 140

Souvent discuté, le PIB par heure travaillée reste à un niveau très élevé au Luxembourg, selon les dernières statistiques de l’OCDE (2016). Pour le patronat, le niveau est élevé, mais il est inquiétant de le voir stagner. SOURCE OCDE

130

Irlande

Norvège

Belgique

Autriche

Allemagne

Suisse

Suède

Pays-Bas

france

finlande

Royaume-Uni

italie

espagne

slovénie

slovaquie

Danemark

luxembourg

90

États-Unis

100

portugal

lituanie

grèce

pologne

estonie

Hongrie

Lettonie

110

République tchèque

120

80

70

60

50

40

stimations officielles E Estimations de l’OCDE

PIB par heure travaillée, base 100 : États-Unis

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­ — 73


« Le pire qu’on pourrait reprocher à un gouvernement est de ne pas essayer d’attirer de nouvelles activités. » à un gouvernement est de ne pas essayer d’attirer de nouvelles activités. L’espace est un secteur d’activité qui a un très gros potentiel. Il faut arriver à mettre le curseur sur l’activité qui sera la plus porteuse.

L’installation d’entreprises au Luxembourg ou aux abords, telles que Fage, Knauf ou Google, suscite aussi beaucoup de discussions, notamment à propos des conséquences environnementales ou territoriales. Comment gérer ces dossiers ?

mener une réflexion sur le fond et se donner les instruments pour décider à temps ce qu’elle rapporte en termes d’emplois, de valeur ajoutée, d’impôts, de compétences... À la fin, c’est toujours une question de coût-bénéfice sur laquelle il faut se prononcer.

Il y a aussi le débat sur la croissance qualitative…

C’est le débat le plus fou auquel j’ai assisté. Quand j’en parle à l’étranger, on me prend pour un fou. Tous les pays luttent pour avoir un développement plus fort et plus rapide, pour pouvoir combattre le chômage, et nous sommes les seuls à dire que la croissance est trop importante. Donc j’évite désormais de soulever le sujet dans les cénacles à l’étranger. Le débat au Luxembourg est fortement biaisé…

Chaque année au Luxembourg, 3.500 entreprises voient le jour et environ 2.500 meurent. La durée de vie moyenne se situe autour de cinq ou six ans. Je n’ai jamais entendu les médias s’étendre sur ces entreprises qui disparaissent ou qui sont créées. Cela n’intéresse personne, sauf les yaourts (produits par Fage, ndlr). Ce raisonne- Dans quel sens ? Lorsque la croissance est de 3 % et la croisment est tronqué et malheureux, car il reflète une grande incompréhension de sance de la population de 2 %, la croissance ce qu’est l’économie. C’est un tissu vivant, par tête n’est que de 1 %. Est-ce que 1 % est avec des entreprises qui se créent et qui si catastrophique ? L’Allemagne arrive à disparaissent. C’est un mouvement de desfaire près du double, la population n’augtruction créatrice. Il est intéressant d’obmentant que modestement. J’ai montré server leur longévité et leur diversité, aux coalitionnaires que si l’on compare le c’est-à-dire dans quels secteurs les entreniveau du PIB – c’est-à-dire la production prises se développent. – au revenu national – c’est-à-dire les reveUne deuxième réflexion porte sur le fait nus qui restent sur le territoire –, le revenu de savoir si l’on peut inciter les entreprises national est de 35 % moindre que le PIB. à s’orienter vers une activité qui a un potenDonc de quoi parlons-nous ? À un moment tiel plus grand de développement. Cela donné, il faudrait essayer de comprendre exige une intervention publique ciblée et les chiffres essentiels plutôt que d’avoir agile. Cette réflexion sur la qualité de la un débat détaché de la réalité sur une diversification est un sujet auquel il serait pseudo-croissance excessive. bon de s’intéresser à la place des pots de Est-ce un faux débat ? yaourt. La troisième réflexion est que Oui, c’est un faux débat, mais un vrai défi. lorsque vous avez une grande entreprise La croissance qualitative, nous la prenons qui s’installe, il est utile d’en étudier tous au sérieux. Le « PIB bien-être » entre dans les impacts possibles. Il n’y a pas d’a priori cette catégorie. Il ne s’agit pas seulement de pour développer un type d’activité, il faut produire, mais de redistribuer les revenus

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­ — Février 2019

Nouvel instrument

UN CONSEIL NATIONAL DE LA PRODUCTIVITÉ « Je suis un ardent défenseur de ce comité. Nous sommes en train de travailler pour qu’il voie le jour. Il est créé sur le papier, mais il faut encore trouver les personnes qui puissent lui prêter vie. Ce comité aura la tâche de produire un rapport qui sera soumis au Conseil économique et social et transmis à la Commission européenne. Ce rapport fera une analyse de la produc­ tivité dans différents secteurs. Il y a une série de défis méthodologiques, entre autres un problème de données sur lequel il faut encore travailler sérieusement. Mais c’est un rapport qui va se limiter à faire une analyse et ce sera le Conseil économique et social, où sont représentés les syndicats et le patronat, qui fera probablement un certain nombre de recommandations. Ce Conseil national de la productivité devrait être composé pour l’essentiel d’experts, de gens de la société civile. »


Social Pour Serge Allegrezza, en matière de politique sociale, il faut non pas envisager une seule mesure, mais un ensemble de mesures.

d’une façon plus ou moins équitable. C’est Non, je ne pense pas. Contrairement à ce aussi le bien-être ressenti des gens, qu’on qu’on dit, si l’on regarde l’inflation souspeut mesurer par le pourcentage de psyjacente en Europe, elle ne décolle pas vraichotropes consommés, le nombre de suiment. Elle reste assez modérée. Il y a encore cides, la qualité de l’environnement, le temps trop de ressources inemployées dans les pour vous rendre au travail... Ceux qui criéconomies européennes et trop peu de tiquent tout le temps la croissance ne prodemandes. C’est un échec pour la politique posent aucune alternative. Nous en avons monétaire de la Banque centrale europroposé une qu’on peut mesurer. Je dis aux péenne, trop timide et tardive. S’il n’y avait critiques : utilisez déjà ces indicateurs-là ! pas eu les quelques hausses du prix du S’il est vrai que le PIB paraît excessif, parlons pétrole, il n’y aurait pas eu de rebond de de la distribution des fruits de la croissance. l’inflation. Ce ne sont pas les économies Si le taux de pauvreté augmente également, européennes qui l’ont produite. est-ce une bonne croissance ? Mais il faut Le gouvernement a annoncé son intention de diminuer la charge fiscale mettre tous les éléments sur la table.

D’après les prévisions du Statec, l’inflation – notamment l’inflation sousjacente – a de nouveau tendance à augmenter après une longue période de taux bas. Pensez-vous que la question de l’indexation va revenir sur le tapis ?

des entreprises de 1 %. Pensez-vous que cette mesure aura un impact certain sur la compétitivité ?

Pour l’apprécier, il faudra d’abord con­naître les mesures concrètes que le gouvernement va décider. Nous pourrons alors simuler son

impact. Une chose est certaine : les activités qui ont lieu dans le domaine Beps, en gros celles qui ont trait à l’harmonisation fiscale des entreprises, vont obliger le Luxembourg à se positionner.

Une autre mesure prévue, qui est entrée en vigueur au 1er janvier, est la hausse du salaire social minimum. Quel serait son impact dans la lutte contre la pauvreté ?

Dans notre rapport Travail et cohésion sociale, il y a une section sur le salaire social minimum et son impact sur les working poor, c’est-à-dire les personnes qui disposent d’un travail, mais qui vivent dans un ménage restant en dessous du seuil de pauvreté. Une des solutions dont on a discuté était d’augmenter le salaire minimum. Or, il faudrait d’abord savoir jusqu’à quel niveau il faudrait augmenter le salaire minimum pour réduire la part Février 2019 —

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des travailleurs pauvres, ce qui n’a pas été Est-ce une réponse possible au fait. En­­sui­te, il ne faut pas avoir des attentes manque de main-d’œuvre qualifiée trop grandes, car dans notre rapport, nous dont souffre le Luxembourg ? montrons que les working poor sont très Premier constat : la digitalisation est iné­ hétérogènes, ce sont avant tout des ména­ vitable. Nous avons eu un grand exercice ges qui n’ont pas assez de travail. Ce sont sous le label Rifkin où ces aspects ont été des ménages avec enfant(s) où une per­ étudiés en profondeur. On en a dégagé une sonne ne travaille pas et l’autre travaille, stratégie d’ensemble, aussi sous le volet par exemple, à mi-temps ou dans une acti­ emploi et qualifications. Une deuxième vité qui ne rapporte pas assez. La première étude faite par la Chambre des salariés, la des solutions serait de faire en sorte qu’une Chambre de commerce et le ministère du deuxième personne puisse travailler ou Travail montre que le Luxembourg est très que la première augmente le nombre bien situé en comparaison européenne, d’heures de travail. Sortir les gens de la contrairement à ce qu’on dit, compte tenu pauvreté passe par plus d’activité. Nous du fait que nous avons une main-d’œuvre indiquons dans notre rapport que le employée surtout dans les services à haute nombre de personnes qui sont vraiment valeur ajoutée, donc pour beaucoup infor­ des working poor est assez réduit et ne matisés. Ce qui a comme avantage que la constitue qu’un petit pourcentage. D’où digitalisation fera peut-être moins de notre avertissement que la hausse du dégâts que dans des pays qui ont beaucoup salaire social minimum n’est peut-être pas de qualifications inférieures et qui en la solution idéale. Très souvent, quand on seront les premières victimes. discute de politique sociale, il faut consi­ On part de l’idée que ce sera surtout dérer non pas une seule mesure, mais dans les activités routinières, là où un algo­ rithme peut reproduire facilement, qu’il y un ensemble de mesures. En France, il existe une allocation, la prime à l’emploi, aura des économies de main-d’œuvre. Cela destinée aux working poor, alors qu’au signifie que s’il y a un bond de productivité, Luxembourg, nous n’avons pas ce genre il faudra s’occuper des personnes qui seront d’instrument. dégagées. J’ai eu une longue discussion Comment jugez-vous les débuts avec Jeremy Rifkin sur ces questions et nous du Comité économique et financier sommes tombés d’accord sur le fait que ce national, qui a remplacé l’ancien sont les secteurs à très faible productivité Comité de prévision ? qui sont les secteurs d’avenir. Les gens vont C’est un progrès par rapport à ce que nous se retrouver dans tous les secteurs qui ont avions jusqu’à présent. J’ai beaucoup milité une productivité faible, en particulier les pour qu’il voie le jour. On le trouvait déjà services à la personne : crèches, maisons dans l’ancien programme gouvernemen­ de retraite, santé, éducation, hygiène du tal et il a été réalisé en janvier de l’année corps, bien-être, culture. Ce n’est pas néces­ passée. Encore faut-il que cet instrument sairement une mauvaise chose, car il est fonctionne de manière à ce qu’on puisse plus intéressant d’avoir une activité enri­ échanger des données. C’est notre point chissante que d’être un ouvrier à la chaîne. faible : nous n’avons pas accès à toutes les Le rapport humain devient alors fonda­ données dont nous aurions besoin, notam­ mental pour les services à la personne, et ment les données fiscales. ce secteur est celui où l’on a le plus de mal Le gouvernement a inscrit parmi à faire intervenir les robots, donc à aug­ ses objectifs la digitalisation. menter la productivité.

Actualités

L’OPINION D’ALLEGREZZA Une montée des populismes à l’approche des élections européennes ? « J’ai foi en l’avenir. Je pense que le projet européen doit être social et démocratique, ouvert, libéral (au sens des libertés poli­ tiques), que c’est le seul projet qui ait un avenir pour la paix en Europe, son déve­ loppement et plus particulièrement pour les petits pays. » Le mouvement des « gilets jaunes » en France « Il y a des catégories sociales qui ont beau­ coup souffert, pas seulement depuis la crise de 2008, mais qui n’ont pas profité de la globalisation. Ce sont les perdants du développement, qui sont susceptibles de se laisser emporter dans des directions politiques extrêmes. C’est un phénomène qu’il faut prendre au sérieux. Il est présent dans presque tous les pays et prend une forme assez brutale en France. » La mauvaise presse des élites « À tort ! Faire partie de l’élite, c’est cher­ cher à être parmi les meilleurs en culture, en science, en affaires. C’est une bonne chose, utile à la société. Ce qui est décrié, je pense, est l’élite qui ne serait pas méri­ toire dans une société qui ne garantit pas l’égalité des chances à tous les citoyens. Dans une société démocratique, chacun doit avoir des chances réelles de s’élever et de se perfectionner. L’élite en sera d’autant plus respectée. » Une réforme des retraites au Luxembourg « Le débat sur les pensions est beaucoup plus compliqué que la façon dont il est présenté par le Conseil national des finan­ ces publiques. Il faudrait pour le moins élaborer trois scénarios sur l’évolution de la population et de la productivité, mais également de l’inégalité et du niveau de vie des retraités. Ces scénarios ont une forte influence sur les perspectives de sou­ tenabilité financière du régime de retraite. »

« La hausse du salaire social minimum n’est peut-être pas la solution idéale. » 76 —

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« Pourquoi les entreprises font fuir les meilleurs ? » C’est la question dérangeante que pose Julia de Funès.

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Auteur

Jonas mercier

« L’entreprise est un lieu d’audace, pas un lieu de vie » Photographe

Antoine Seiter

Elle étudie le fonctionnement des entreprises depuis plusieurs années. Dans son dernier livre, La comédie (in)humaine, qu’elle a signé avec l’économiste Nicolas Bouzou, la philosophe française Julia de Funès dresse un constat acide des dérives « infantili­santes » du management moderne. Elle accompagne son point de vue de propo­sitions concrètes pour redonner au travail tout son sens. Février 2019 —

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Julia de Funès Philosophe managériale

E

Pensez-vous qu’il y a une crise d’autorité

prises sont passées d’un management paternaliste vertical à un management infantilisant...

Si on en revient à l’entreprise, ce manque d’autorité se vérifie dans tous les pays ?

xiste-t-il un problème global dans la façon de manager aujourd’hui ?

imposer sans opprimer. Il faut repenser l’autorité et la hiérarchie, qui est une vraie valeur.

Il y a un problème, c’est sûr. Mais je ne des managers aujourd’hui ? dis pas que les managers font mal les Oui. Il y a une crise d’autorité dans toutes les sphères choses. Ce n’est pas la façon dont de la société, d’ailleurs. Si vous prenez la famille, le Nicolas Bouzou et moi abordons le travail, l’école ou l’État, le problème est le même. sujet. Notre approche part des collaborateurs, et C’est une conséquence démocratique – on n’accepte nous constatons qu’il y a un mal-être énorme. Les plus d’ordre venant d’une extériorité, parce qu’on études d’absentéisme, en France, notamment, mon­ est dans des pays démocratiques individualistes, et trent une croissance de ce phénomène. Nous voyons donc tout doit venir de l’individu. C’est aussi une aussi l’apparition de nouvelles pathologies, comme conséquence de mai 1968 et du fameux slogan : « Il le burn-out, le bore-out, ou encore le brown-out est interdit d’interdire ». Heureu­sement que c’est (voir encadré, page 82). Le paradoxe, c’est que jamais arrivé, je ne critique pas ces mouvements. Simple­ les entreprises n’en ont fait autant pour le bien-être ment, nous faisons face à une vraie perte d’autorité. Et on voit que cela engendre des problèmes, car dans de leurs salariés. Il y a donc quelque chose qui ne va la famille, ça ne marche pas. Idem à l’école, où un pas. Les managers font de leur mieux, et les salariés ne vont pas mieux pour autant. Je pense qu’il y a malmaître qui n’a pas d’autorité sur ses élèves ne s’en donne dans cette façon de faire. On a beaucoup misé sort pas. Dans l’entreprise, si je prends l’exemple sur le bonheur et le bien-être en entreprise. L’argu­ extrême de l’entreprise libérée, où toutes les responment est de dire que des personnes qui ont un cadre sabilités sont partagées, ça ne marche pas vraiment de travail très sympa – avec des piscines, des psys, des non plus. Et en ce qui concerne l’État, en France, on ostéopathes, trois restaurants, dont un bio, des plantes a eu l’exemple d’un président sans autorité qui se vertes, des peluches, des bonbons, etc. – seront mieux disait « normal », François Hollande, et ça n’a pas au boulot, et donc plus productives. Je pense que vraiment marché non plus. c’est un artifice. C’est très chouette d’avoir un cadre Qu’est-ce que l’autorité, alors ? L’autorité, en latin, vient de augere, qui signifie de travail très agréable, je ne critique pas cela, mais je n’y crois absolument pas comme condition de littéralement « augmenter ». Mais pour « augmenmieux-être au travail. Au contraire. Le bonheur doit ter » les gens, pour les rendre meilleurs, il faut à être la conséquence d’un travail performant, actif et un moment un guide, quelqu’un qui vienne les sensé, et non une condition de performance. inspirer vers un projet commun. C’est l’autorité Vous expliquez dans votre livre que les entreau sens noble du terme. Oui, c’est un peu comme un pendule qui oscille d’un extrême à l’autre. On est passé d’un management très paternaliste, autoritariste – je pense aux années 1950, 1960, 1970, et même 1980 – à une nouvelle mode de management très maternant. En gros, de papa très sévère à maman très gentille. Il faut revenir à un juste milieu. Les gens n’attendent pas du cocooning. L’entreprise est un lieu d’audace, de projets et de performance, mais pas un lieu de vie. Certains technopoles offrent aujourd’hui des crèches à leurs salariés. Ça en devient des lieux de vie absolus. Or, les gens attendent surtout d’avoir une vie à côté du boulot. Adoucir un management très paternaliste, d’accord, mais il faut savoir ne pas tomber dans la caricature inverse. Concrète­ ment, ça veut dire quoi ? Être à l’écoute et au service des collaborateurs, bien sûr, mais retrouver une certaine autorité aussi. Et l’autorité, ce n’est pas l’autoritarisme. Ceux qui sont autoritaires n’ont en fait aucune autorité, car l’autorité, c’est avant tout une hiérarchie. Très souvent, on confond la servilité avec la soumission hiérarchique, alors que ce n’est pas du tout la même chose. On peut

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Dans notre livre, nous parlons beaucoup de la France, car le pays historique des droits de l’Homme a vu l’égalité de droit dériver vers une forme d’égalitarisme patenté, où tout le monde doit être l’équivalent de tout le monde. Les différences y sont désormais forcément vécues comme des injustices. Mais si on revient au management et aux entreprises, regardez ce qui se passe avec les promotions : aujourd’hui, si on n’est pas trop mauvais, on devient manager au bout de cinq ou dix ans. C’est la récompense d’un bon boulot. Sauf que le management, c’est une compétence, ce n’est pas une promotion. Beaucoup de très bons techniciens feront de piètres managers. Et cette unique façon de récompenser dans l’entreprise me semble terrible. Tout le monde ne peut pas être manager. On n’a pas tous ces qualités. Il y a des personnes charismatiques et d’autres qui ont moins de leadership. Il y a des différences qui sont justes, il faut les cultiver. Il faut en finir avec ce message démagogique ambiant qui consiste à dire que tout le monde peut occuper la place de tout le monde. Non, l’égalité de droit n’équivaut pas à un égalitarisme des talents.

bio express Docteur en philosophie et titulaire d’un DESS en management des ressources humaines, Julia de Funès décrypte depuis plusieurs années les heurs et malheurs de la vie de bureau dans le monde de l’entreprise. Après avoir fondé un cabinet de conseil, cette Parisienne, petite-fille du célèbre acteur Louis de Funès, a animé Le bonheur selon Julia sur France 5, ainsi qu’une chronique philosophique sur la chaîne d’information économique BFM Business. Elle est notamment l’auteur de Socrate au pays des process (Flammarion, 2017).


Il faut repenser l’autorité et redonner de l’autonomie aux salariés, estime Julia de Funès.

« Le bonheur doit être la conséquence d’un travail performant, actif et sensé, et non une condition de performance. » Février 2019 —

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dis-moi de quoi tu souffres… Vous vous sentez éreinté, physiquement et psychiquement, vous avez l’impression de subir trop de pression et de ne jamais pouvoir répondre aux attentes qui vous ont été fixées, vous avez un sentiment d’incompétence ou d’échec et surtout vous ne parvenez plus à décrocher ni à récupérer le soir chez vous ou le weekend : vous êtes peut-être victime d’un burn-out ou syndrome d’épuisement professionnel. Vous vous ennuyez profondément au bureau, vous vous sentez sous-employé ou sous-sollicité au regard de vos compétences, ce qui vous conduit à déprimer : vous êtes peut-être en train de faire un bore-out, ce syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui, défini par deux consultants suisses en 2007 et qui ne touche pas seulement les salariés placardisés. Vous ne saisissez plus le sens du travail que l’on vous a confié, vous vous désinvestissez progressivement parce que tout vous paraît à la fois répétitif et absurde : vous souffrez peut-être de brown-out. Cette pathologie professionnelle conceptualisée par deux chercheurs britannique et suédois touche particulièrement la génération des millennials, souvent plus exigeants en matière de sens que leurs aînés.

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La promotion des bonnes personnes à des pos­ tes de management n’est pas toujours facile…

Il faut repenser les manières de reconnaître le talent d’un salarié, et surtout le faire autrement que par du management. Cela évitera des couches indéfinies de managers qui complexifient la prise de décisions. Décongestionner tout ça me semble assez salvateur.

On assiste, selon vous, à une complexification des processus internes. Comment l’expliquez-vous ?

« Le télétravail est un gage de con­fiance énorme des managers envers leurs salariés. »

Oui, et pour le coup, ce phénomène s’étend évidemment bien au-delà de la France, car les pays anglosaxons sont eux aussi très « procédurisés ». Aux États-Unis, par exemple, tout est une affaire de processus. Cette « procédurisation » extrême, je l’explique par une idéologie de la peur. Aujourd’hui, on a peur de tout, on n’a pas envie d’être responsable, on veut se protéger. Le risque est très souvent vu comme une menace, très rarement comme une opportunité. Cela se traduit par l’augmentation des Au fond, comment qualifieriez-vous lois au niveau national, ou l’introduction de proces- un bon management au 21e siècle ? sus au niveau entrepreneurial. Les processus miniDe la part des employés que je rencontre, ce qui revient le plus souvent, c’est un management plus misent les risques, mais ils paralysent très souvent l’action. C’est pour cela qu’il y a des process pour simple, au sens de moins procédurier. Je ne critique tout. Pour réserver une salle, pour manger, pour pas les processus en tant que tels, mais quand ils prendre l’ascenseur, pour avoir un badge, et même deviennent le sommet des priorités au détriment du pour communiquer. J’entends, par « process », une sens, c’est absurde. La deuxième chose est de laisser manière de faire uniformisée. plus d’autonomie et d’action aux salariés. Et c’est, à Et pourquoi a-t-on plus peur en entreprise mon avis, la condition essentielle d’un mieux-être, aujourd’hui qu’avant ? car cela va leur donner la sensation d’être les acteurs Parce qu’il y a une déculpabilisation de ce sentiment. de ce qu’ils font. Aujour­d’hui, ils exécutent beauNous avons une connaissance beaucoup plus large coup plus qu’ils n’agissent et qu’ils n’entreprennent. des choses, car nous sommes informés en permaEnfin, il faut donner du sens à un projet commun, nence de tout. Avant, il y avait une sorte d’ignorance évidemment, mais tout en écoutant le sens indiviqui faisait qu’on avait moins peur, parce qu’on était duel que chacun peut mettre dans son travail. Car moins au courant. Le rôle des médias est, dans ce le sens du travail change complètement. Aujourd’hui, sens, énorme, car ils jouent sur les peurs. Il y a un quelqu’un qui a 25 ans donne un sens différent à ce travers de notre cerveau qui fait que l’esprit croit qu’il fait par rapport à une personne de 45 ans. Parfois, immédiatement ce qu’il craint. C’est un réflexe cognice n’est d’ailleurs pas qu’une question d’âge. tif. La peur a été considérée pendant longtemps Tous les points que vous soulevez comme le sentiment le plus puéril, le plus infantile ne tien­nent-ils pas, finalement, du bon sens, qui soit. Être responsable, c’était arrêter d’avoir et donc de la capacité des managers peur. Aujourd’hui, on n’a plus honte d’avoir peur, il à prendre un peu de recul pour se rendre y a une déculpabilisation de cette passion, qui compte eux-mêmes de leurs travers ? explique la prolifération des peurs. Vous savez, prendre du recul est plus difficile qu’il L’évolution des politiques de ressources n’y paraît. Pour faire un pas de côté, il faut un esprit humaines de l’entreprise est-elle le levier critique, et ça se travaille. Quand on a la tête dans essentiel pour changer cette tendance ? le guidon et qu’on n’a pas le temps de se laisser Je ne pense pas qu’il y ait une fonction levier pour distancer, cette capacité est un luxe. En revanche, désengorger cette inflation de process. C’est à l’État on peut dire en effet que cela revient à du bon sens et au management des entreprises qu’incombe cette et à de l’intelligence. Mais si Descartes disait, au responsabilité. C’est aussi à chaque individu de se 17e siècle, que le bon sens est la chose la plus parposer la question du « pourquoi je fais ça ? ». Quand tagée au monde, je peux vous dire qu’aujourd’hui, quel­qu’un ne peut pas y répondre et qu’il en parle à c’est l’inverse ! On est tellement dans la technique, son collègue, très souvent, cela fait sens. Ce qu’on dans les objectifs de performance, qu’on en perd ressent, l’autre le ressent aussi. Le problème, c’est ce bon sens. Je critique, par exemple, les jeux qu’il faut beaucoup de courage pour dire que cerludiques avec des Kapla ou des Lego que les cadres taines tâches peuvent être absurdes, car très souvent, font lors de formations pour voir comment ils on confond la confrontation et l’humiliation, ou la peuvent être « créatifs ensemble ». Mais ce sont des confrontation et le conflit. En d’autres termes, on jeux de maternelle ! Il suffit parfois de dire « regarn’ose pas dire à son manager que l’idée est nulle. Sauf dez l’absurdité de cette démarche » pour qu’on la que si on ne le dit pas, on entretient des absurdités. remette en question. Mais ce n’est pas facile. Quand


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5.000 Mrd

FINANCE

4.000 Mrd

5.000 milliards d’opportunités Après avoir franchi la barre des 4.000 milliards d’euros d’actifs sous gestion en 2017, le Luxembourg poursuit son ascension vers la barre symbolique des 5.000 milliards.

Quelles perspectives pour les investisseurs ? Quels défis à relever pour les acteurs de la Place, dans un contexte mondial particulièrement bouleversé ?

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je partage ce point de vue, on me répond souvent : « Vous avez raison, et vous m’avez ouvert les yeux. »

Les start-up doivent-elles être un modèle de management pour les sociétés plus établies ?

Il y a du bon à prendre dans ces méthodes plus agiles, mais c’est très difficilement transposable dans de grosses structures. Les grandes entreprises essaient de suivre ce modèle et proposent de plus en plus des espaces de coworking, une organisation de travail en mode « projet », des bonbons partout, un dress code plus permis­sif... Sauf qu’il s’agit d’une mode basée sur l’apparence. Et ce n’est pas forcément opportun dans une grande entreprise. En gros, il faut distinguer ce qu’il y a de bon dans la start-up – une simplification et peut-être une authenticité – et ce qu’il y a de bon dans la grosse entreprise. Car il y a du bon dans les process, et heureusement. S’il s’agissait de repenser à chaque fois ce que l’on est en train de faire, ce serait aussi aberrant. C’est un jeu d’équilibriste très compliqué pour le manager aujourd’hui. Il n’y a pas un modèle bon pour tout le monde.

Le télétravail est-il une option que toutes les entreprises doivent proposer à leurs salariés aujourd’hui ?

Tout à fait. Aucune étude ne prouve qu’on travaille moins bien à la maison qu’au bureau. Au contraire, c’est presque l’inverse. On est tellement en représentation permanente dans les blocs de verre que sont les entreprises aujourd’hui. Le fait de se savoir visible en permanence fait que nous agissons comme si nous étions vus. Et c’est fatigant. C’est parfois pour cela qu’on travaille mieux de chez soi, car on peut être en peignoir sur son canapé, mais au moins on est dédié à son boulot. Le télétravail est un gage de confiance énorme des managers envers leurs salariés. Or, un management efficace, c’est un management qui fait confiance. Les gens sont suffisamment adultes et responsables pour bosser quand on leur fait confiance. Et s’ils ne bossent pas depuis chez eux, c’est qu’ils ne bossent pas non plus au bureau. Et quelqu’un qui ne travaille pas n’a rien à faire dans une entreprise.

La capacité à innover est souvent citée par les entreprises comme étant essentielle à leur survie. C’est pourtant ce qui leur fait défaut à l’heure actuelle, selon vous. Comment expliquez-vous ce paradigme ?

on voit des employés qui ont envie, mais que l’on empêche de travailler, car on leur impose des choses ou des façons de faire qui engourdissent l’esprit. C’est pour ça que ça fait fuir les meilleurs.

L’autonomie est aussi au cœur de votre raisonnement…

Elle va de pair avec l’absence de contrôle. En faisant confiance, on laisse de l’autonomie aux gens.

A-t-on affaire à la dictature de l’urgence aux dépens de l’important ?

Prendre du temps en entreprise est souvent synonyme de perte de temps. Mais le ratio temps et importance du sujet n’est pas un bon ratio. Souvent on le confond. Parfois, l’essentiel peut être dit très vite. On est pressurisé par l’urgence, parce que le rythme de l’économie est très rapide. Je ne suis pas pour un temps ralenti, mais dans cette urgence et cette stimulation permanente, il faut des plages de temps longues. Car la réflexion, c’est long. Trouver du sens est long. Ces petites parenthèses sont nécessaires. Ceci est résumé dans une phrase du philosophe Edgar Morin : « À force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel. »

Alors que l’on valorise beaucoup le travail d’équipe, vous estimez qu’il est indispensable de laisser plus de place à l’individu au sein de l’entreprise ?

Le collectif en entreprise devient un totem. Parce que c’est collectif, c’est bien. Parce qu’on est à plusieurs, on est plus forts. Certes. Sauf que cela est archifaux si le collectif n’est pas sous-tendu par un travail individuel fort et rigoureux. C’est ce qui explique le problème des réunions. À force d’être plusieurs, on pense qu’on va bosser. Mais quand on n’a pas bossé individuellement avant, la réunion ressemble à un ventre mou. On n’est plus fort si, au préalable, on n’a pas travaillé seul.

Faut-il rendre les intitulés de postes plus compréhensibles ?

Les métiers sont devenus des fonctions, ils se sont technicisés. Or, une technique est un moyen, jamais une fin en soi. Et le fait que l’on se technicise rend l’intitulé même des postes très abscons. Il est donc absolument essentiel que les gens trouvent du sens à ce qu’ils font. Permettre à l’employé de donner un titre à ce qu’il fait serait plus logique. Il est plus important de se poser la question du sens de ce que l’on fait, au lieu de répondre à un modèle qui est donné.

Les entreprises vont bien, elles ne sont pas à la limite de la survie. Mais simplement, les collaborateurs Pouvez-vous nous expliquer le concept sont pris dans une injonction paradoxale. On leur de « définalisation de l’entreprise », dit : « Il faut innover, aller de l’avant, prendre des que vous développez dans votre livre ? risques. » Et dès qu’ils commencent à le faire, des J’entends, par « définalisation », le fait qu’une entretombereaux de procédures leur tombent dessus prise n’ait plus de finalité extérieure qui vienne la pour minimiser le risque. C’est un problème de coujustifier. Pourquoi une entreprise fait-elle plus de rage des managers et de l’entreprise. Une conceppixels sur un écran ? Quelle en est la finalité ? Elle tion de l’échec qui n’est pas aboutie. On ne pense n’est qu’économique, et elle s’explique parce que, pas l’échec, on le rejette. En France, notamment. si elle ne fait pas cela, son concurrent l’avale. C’est Le contrôle est avant tout une machinerie darwinien. Mais si je prends le cas d’Elon Musk, je à faire fuir les meilleurs, selon vous. trouve un sens extérieur qui justifie la performance Pouvez-vous développer cette idée ? économique de son entreprise : aller coloniser Mars. Quand je dis « meilleurs », ce n’est pas au sens éliIl ne suffit pas de dire aux gens que l’entreprise doit tiste du terme. Je pense à ceux qui ont envie d’agir être performante économiquement, il faut qu’ils et d’être efficaces pour l’entreprise. Et très souvent, partagent un objectif qui aille au-delà. 84 —

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rh, ton univers impitoyable... C’est à un voyage en Absurdie que nous convient la philosophe Julia de Funès et l’éco­ nomiste Nicolas Bouzou dans La comédie (in)humaine, paru en France à l’automne dernier. Souvent impi­ toyables, parfois sarcas­ tiques, les deux auteurs décortiquent en 175 pages les excès du management contem­ porain, qui aboutit selon eux à multiplier les pro­ cess déshumanisants dans l’entreprise, au risque de déresponsa­ biliser ou de démoti­ ver les salariés en tuant toute forme d’autonomie et de créativité. Ce livre à thèse séduira les pourfendeurs des sémi­ naires gadgets et autres coaches en tout genre. Il interrogera surtout les professionnels des res­ sources humaines qui cherchent à attirer et à conserver les talents sur un marché de l’em­ ploi de plus en plus concurrentiel. Instructif ! la comédie (in)humaine, par julia de funès et nicolas bouzou, éditions de l’observatoire, paris, 2018, 17 euros.


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Prendre la vie Auteur

Thierry Raizer Photographe

Edouard Olszewski 86 —

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Ancrée dans la société luxembourgeoise depuis plus d’un siècle, la Croix-Rouge luxembourgeoise s’adapte à son temps, sans dévier de sa mission initiale : agir en faveur des personnes vulnérables. Notre photographe a passé une journée aux côtés de ses équipes.

par la main Février 2019 —

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En réseau Le service Aides et soins de la Croix-Rouge est l’acteur principal du réseau Help, qui permet aux personnes concernées de pouvoir continuer à vivre à domicile.

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Couverture nationale L’intervention s’effectue au départ de 21 antennes auxquelles s’ajoutent pour cette activité les centres de jour, la structure de logement encadré de Kayl et les trois Clubs Seniors.

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Essentiel Le Centre de transfusion sanguine de la Croix-Rouge collecte les dons de sang auprès des donneurs et distribue les produits sanguins aux hôpitaux du pays. On compte au Luxembourg un peu plus de 13.000 donneurs pour un peu plus de 21.000 dons par an.

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Contrôles Le centre procède systématique­ ment à une analyse et un traitement de ces dons pour produire un peu plus de 27.000 produits sanguins par an (concen­ trés de globules rouges, plaquettes, plasma frais).

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Direction Une réunion du comité de direction de la Croix-Rouge (de gauche à droite) : Michel Simonis (directeur général), Martine Buck (directrice financière), Gilles Dhamen (directeur des activités Solidarité, invité à la réunion) et Luc Scheer (DRH). Absent de la photo : Marc Crochet (directeur général adjoint).

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Réhabilitation Le Centre de réhabilitation du Château de Colpach héberge deux services nationaux complémentaires des soins hospitaliers. Le Service national de réhabilitation post-oncologique (émanant du Plan national cancer) prend en charge des patients souffrant des conséquences d’une maladie cancéreuse. Le Service national de réhabilitation physique aide le patient suite à une phase aiguë d’une pathologie grave ou d’une maladie chronique, ou après une intervention chirurgicale.

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Employeur Reconnue par le Comité international de la Croix-Rouge en octobre 1914 suite à l’appel lancé par la Grande-Duchesse Marie-Adélaïde pour venir en aide aux blessés et malades de guerre, la Croix-Rouge luxembourgeoise est devenue, au fil des années, un des plus grands employeurs du pays avec plus de 2.000 collaborateurs.

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« Alors, le walking dinner ? » est sans doute la question la plus répandue le lendemain d’un événement d’entreprise.

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espresso conversations envies Elle réjouit les papilles de Luxembourg-ville depuis 10 ans. Stéphanie Jauquet détaille, page 98, sa conception et son usage de l’argent. Savoir gérer son temps au travail s’avère aujourd’hui de plus en plus compliqué. Conseils et astuces page 100. Un manteau pour l’hiver, mais toujours avec style, c’est possible avec Joanne Goebbels et Nicholas Carter, page 102. Une maison au bord de la rivière, ça fait rêver ! Visite page 104. Breaking the Waves revient, mais sur scène. Sacrifice, sexualité, religion, mais aussi bonté au programme, page 106. Le premier lauréat des Luxembourg Music Awards est un végan. Déjeuner avec Edsun au Skybar page 108. Février 2019 —

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ENVIES

ARGENT COMPTANT STÉPHANIE JAUQUET

« Je ne suis pas attachée aux choses » Sans attaches

Des roses et des amis Une devise en matière d’argent ? « On n’est riche que de ses amis. » Une phrase tirée d’une chanson de Calogero que je me répète souvent. Je ne suis pas attachée aux choses matérielles, ni à l’argent. Ça peut vite faire beaucoup de dégâts. Votre première activité rémunératrice ? J’ai démarré en tant que responsable de salle pour le restaurant La Fourchette à Droite, à Luxembourg. Je touchais 80.000 francs luxembourgeois (2.000 euros) par mois, ce qui, il y a 20 ans, me semblait une som­me considérable. Je recevais en plus un inté­ res­sement au chiffre d’affaires. C’était beaucoup, mais on travaillait aussi comme des fous. Les journées étaient très longues et épuisantes. Votre première dépense importante ? J’ai offert 90 roses à ma grand-mère pour ses 90 ans. Le problème est que son anniversaire est le 13 février et qu’à la veille de la Saint-Valentin, les roses coûtent très cher.

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Si vous ne deviez garder qu’un de vos biens ? Sans doute l’un ou l’autre bijou ou meuble de famille. Mes parents étant décédés, je n’ai plus personne au-­ dessus de moi. Mais je ne suis pas du tout attachée aux choses. Tout est à vendre dans la vie. J’ai déménagé au moins 15 fois et j’ai toujours laissé ou revendu ce qui se trouvait dans l’endroit que je quittais. Je l’ai encore fait il y a un an, je pars avec mes valises et je change tout. Avez-vous déjà connu des problèmes financiers ? Si on parle de la vie privée, je ne suis pas née avec une cuillère d’argent dans la bouche, mais je n’ai jamais non plus manqué du nécessaire. Au niveau professionnel, j’ai relevé des challenges périlleux, comme le rachat du restaurant Um Plateau. J’ai connu des années difficiles, j’ai bossé dur, les gens m’ont fait confiance et, au final, tout s’est bien passé. C’était le prix de ma liberté. Aujourd’hui, je ne dois plus rien à personne.

Gaspillage

Paradoxe Investissez-vous à titre personnel ? J’investis tout ce que je gagne dans mes sociétés. J’adore réfléchir à de nouveaux concepts, monter des projets, améliorer ce que l’on fait déjà. Par contre, je ne recommanderais à per­sonne d’investir dans la restauration. J’entends souvent des hommes d’affaires qui rêvent d’avoir leur restaurant. Ce n’est pas si simple, il faut vraiment être du métier... et être très présent. Le prix de certaines choses vous dérange-t-il ? Je vois un paradoxe dans le fait que les produits bio ou de terroir coûtent plus cher que les produits industriels qu’on essaie de nous faire avaler. C’est une aberration. Selon moi, tout ce qui nous fait du bien, qui respecte l’environnement, qui assure une activité locale, devrait être moins cher que des produits industriels ou ceux qui viennent de l’autre bout du monde. J’aimerais ne travailler qu’avec du bio, mais actuel­lement, cela reviendrait à devoir augmenter les prix. C’est injuste pour le consommateur.

Donnez-vous à des associations ? Pas en argent liquide, mais les invendus sont donnés tous les soirs à la CroixRouge pour les réfugiés et les sans-abri. Ça évite le gaspillage. Par ailleurs, même quand on essaie de redis­tribuer plutôt que de jeter, on est confronté à des contraintes sanitaires (dates de péremption, listing des lots, etc.) un peu décou­rageantes. On gaspille trop ? Oui, beaucoup trop. C’est particulièrement vrai au niveau de la nourriture. Je le vois dans mes restaurants. Mais on gaspille aussi beaucoup de temps, à faire des choses inutiles ou à se prendre la tête. Je vois des gens qui arrêtent de se parler parfois pendant des mois après une dispute, le plus souvent pour des histoires d’argent ou de cœur.


ENVIES

BIO EXPRESS

Pas de sacrifices Avez-vous des passions coûteuses ? Parce que ma passion, c’est mon métier, et que j’aime partager des moments avec mes amis, je débouche régulièrement de très belles bouteilles de vin. L’idée est de n’en ouvrir qu’une, mais une très bonne, qui peut monter jusqu’à 200 ou 300 euros. Mais comme on se sent bien ensemble, on finit par en ouvrir plusieurs. Y a-t-il des choses pour lesquelles vous ne regardez pas à la dépense ? Oui, mais dans ce cas, ce sera avant tout pour faire plaisir à des gens que j’aime. Au niveau professionnel, je ne veux pas faire de sacrifices par rapport à la masse salariale, c’est une règle dans chacune de mes enseignes. Je préfère avoir une personne en plus, mais être certaine que l’équipe pourra assurer un travail de qualité.

TEXTE Jean-Michel Lalieu PHOTO Edouard Olszewski

Venue de Belgique il y a 21 ans, munie d’un diplôme de gestion hôtelière, Stéphanie Jauquet (46 ans) a repris le restaurant Um Plateau il y a 10 ans. Devenue une person­ nalité incontournable de la restauration au Grand-Duché, elle gère désormais également l’enseigne de restauration rapide haut de gamme Cocottes, le restaurant À Table à la Cloche d’Or, et Tempo à la Philharmonie. Elle envi­sage désormais de repasser la frontière pour tenter l’aventure Cocottes en Belgique.

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ENVIES

COMPÉTENCES ORGANISATION

Maîtriser son temps Il n’est pas extensible, ne s’achète pas et file sans qu’on puisse l’arrêter. Le temps est une ressource précieuse dans l’économie d’aujourd’hui. Mais comment faire pour le valoriser au maximum ?

C

est un fait. Le rythme de l’économie s’est accéléré et la charge de travail en entreprise a augmenté. Le nombre de tâches se multiplie et toutes sont plus urgentes les unes que les autres. Mais pour qui sait bien gérer son temps, l’impact de ces nouvelles réalités peut être atténué. « On devrait plutôt parler de maîtrise de son temps, car c’est avant tout une question de choix, note Céline Pauly, formatrice et coach pour l’organisme de formation luxembourgeois Pétillances. Il est primordial de travailler sur sa zone d’influence, sur les choses que l’on peut décider. » La technologie, un faux-ami Mais les nouveaux gadgets technolo­ giques nous rendent la vie dure. Notifi­ cations d’e-mails, messages, coups de téléphone… Nous sommes constamment interrompus dans la réalisation de nos tâches. « Je dis toujours qu’il faut commencer la journée de travail en se posant deux questions : ‘Quelle est /  sont ma / mes priorité(s) du jour ?’ et ‘Qu’est-ce que je peux ne pas faire aujourd’hui ?’ Il faut savoir prendre le temps nécessaire à la réflexion, même si on le considère trop souvent comme du temps perdu », ajoute Céline Pauly. Donner du répit à ses équipes Avant de parler d’organisation de son temps, il est important de savoir si le pro­ blème ne vient tout simplement pas d’une surcharge de travail. Car il s’agit aussi d’un phénomène fréquent dans les entreprises d’aujourd’hui. « À la fin des années 1990, un manager était en moyenne dérangé toutes les sept minutes. Aujourd’hui, il l’est toutes les trois minutes », rappelle le coach français Hervé Coudière. Difficile, dans ces 100 —

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VINCIANE ISTACE People process outsourcing and communications leader chez PwC Luxembourg « Nous proposons des sessions de for­ mation et de sensibilisation ‘Be well, work well’ auprès de nos collabora­ teurs. Il s’agit avant tout d’encourager des comportements et des habitudes quotidiennes permettant de nous maintenir au mieux de notre énergie, tant personnellement que

conditions, de se concentrer. Les études de ces dernières années montrent d’ail­ leurs toutes que la créativité, l’activité qui apporte la plus haute valeur ajoutée à l’entreprise, a besoin de temps longs et sans interruption pour être vraiment effective. « Pour obtenir ces répits, les managers doivent aussi en donner à leurs équipes en évitant de leur deman­der des choses pour tout de suite,

professionnellement. La gestion du temps de travail repose sur l’évolution à la fois de la culture d’entreprise et de ses politiques internes : temps flexible, télétravail, achat de congés, mais aussi espaces de détente, salle de sport, lieux de convivialité au cœur de l’entreprise... »

complète Hervé Coudière. Ils doivent savoir fixer des délais raisonnables et prendre en compte le rythme de chacun. » Certaines bonnes pratiques peuvent être appliquées simplement pour permettre à chacun d’aborder plus sereinement ses impératifs. Un code pour savoir qui est « disponible » ou « indisponible » au déran­ gement est l’une d’entre elles. Mais tout le monde doit jouer le jeu. J. M.


ENVIES

MÉTIER DU FUTUR CHIEF DATA OFFICER

CLAIRE GRANZOTTO HR officer chez BDO « J’ai participé personnellement à la formation de gestion du temps proposée par Pétillances. Cela m’a beaucoup aidée dans mon organisation, mais aussi dans la négociation de mon

temps. Dans certaines situations, il faut savoir dire non. C’est une formation que je recommande et qui est d’ailleurs suivie chaque année par nos assistants au sein de notre cabinet. »

C’est l’autre CDO de l’entreprise. Mais s’il est un grand connaisseur des nouvelles technologies, son rôle est bien différent du chief digital officer. Il se concentre exclusivement sur les données.

Que fait-il ? Il est en charge de la gestion, de la mise à disposition et de la valorisation des données d’une entreprise. La direction attend également de lui qu’il ait une vision stratégique de l’utilisation de cette ressource.

Quelles sont ses compétences ? C’est un spécialiste du big data, il doit donc maîtriser les outils analytiques et les bases de données. Étant donné sa position transversale au sein de l’entreprise, il doit aussi disposer de compétences relation­nelles et de leadership pour faire adhérer la direction comme l’ensemble des employés à sa démarche.

Quelle est sa formation ? Les écoles de management sont de plus en plus nombreuses à proposer des masters spécialisés dans le big data. Mais le métier de chief data officer étant relativement nouveau, les profils disponibles sur le marché ont généralement des formations en informatique ou en statistiques. Une expérience professionnelle solide est requise.

Cette fonction n’est pas encore très répandue au Luxembourg, mais la rémunération d’un profil équivalent varie, selon la taille et le secteur de l’entreprise, entre 100.000 et 150.000 euros brut par an.

Une qualité-clé ? La data étant le carburant de l’économie digitale, le chief data officer doit être capable de sentir les tendances et les matérialiser pour créer le modèle de valorisation le plus adapté à l’entreprise.

Avis d’expert POUR ALLER PLUS LOIN Vous êtes-vous déjà senti débordé, stressé par la charge de travail ? Comment faire pour tout faire, pour allier à la fois efficacité, _ LEGENDE-TITRE Quelle organisation, bien-être et coopération avec les08 autres ? Hervé Coudière, quelles pratiques et quels outils mettre en place ? 08_legende et estrunteni inverup coach, formateur et consultant entature, management depuis 19 ans, offic te pos eniscie nimuet profes­ livre ses conseils dans Gestion du santemps discidpour quismanagers a dem inctotate sionnels débordés, un ouvrage paru aux éditions Gereso (23 euros). ab intibusdae.

« Le chief data officer doit comprendre dans quelle mesure la technologie va influencer le modèle économique de l’entreprise dans laquelle il travaille et transformer cette vision en stratégie. » Marc Aguilar, chief data officer chez BGL BNP Paribas.

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ILLUSTRATION Hadi Saadaldeen (Maison Moderne) PHOTOS PwC Luxembourg, BDO

Combien gagne-t-il ?


ENVIES

STYLE MANTEAU

Comment définissezvous votre style ? « Plutôt décontracté, avec parfois une envie d’élégance (simple tout de même). »

Qui vous a donné le sens du style ? « Ma mère. »

« J’aime les tenues en noir et rouge, dans diverses proportions. »

Quel est le faux pas à ne pas commettre ? « Il n’y a pas de faux pas vestimentaire, tant que vous vous sentez à l’aise dans ce que vous portez. »

Que porter pour un premier rendez-vous ? « Il faudrait demander à mon mec s’il s’en souvient ! »

Quelle est votre couleur préférée ? « J’aime les tenues en noir et rouge, dans diverses proportions. »

Quelle est la plus ancienne pièce de votre garde-robe ? « Un sac à main que j’ai piqué à ma mère il y a plus ou moins 25 ans. Je l’ai trimballé avec moi de Luxembourg à Paris et dans de nombreux voyages à travers le globe. Il est bien usé, il a quelques trous, mais je l’adore. »

Une adresse coup de cœur à Luxembourg ? « Honey\Mustard. La seule adresse à Luxembourg qui offre une vraie alternative à toutes les marques que l’on trouve dans n’importe quelle grande ville. Et parce que les collabo­ ratrices du magasin sont sympa et à l’écoute. »

Quelle pièce aimeriezvous transmettre ? « Ma fille choisit déjà des vêtements et accessoires dans mon armoire, mais je suppose que ce sera une bague. »

Joanne Goebbels

Directrice adjointe, Athénée de Luxembourg TEXTES France Clarinval

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ENVIES

Quelle est la plus ancienne pièce de votre garde-robe ? « Une veste de moto en cuir noir. Quand je faisais mes études de stylisme à New York, je voulais être ‘cool’ et fréquenter les gens ‘cool’. Cette veste en cuir me faisait me sentir vraiment ‘cool’, dans le coup, et me donnait confiance. »

Une adresse coup de cœur à Luxembourg ? « J’aime particulièrement le travail sur mesure de chez Eva Ferranti. »

Quel est votre dernier achat mode ? « Un très beau manteau en laine d’agneau de couleur caramel. Ou peut-être couleur cappuccino. »

Que portez-vous le week-end ? « À la maison, je porte des polos colorés, des kimonos ou des shorts. »

Quelle est votre couleur préférée ? « J’aime toutes les couleurs. Pour l’instant, je préfère une palette de couleurs neutres, les tons de terre, qui apaisent visuellement les yeux. On peut y ajouter des touches de couleurs vives, toujours à la mode. »

« Je pense que le sens du style est simplement un don. »

Que porter pour une soirée de gala ? « Cela dépend de la ville où ça se passe. Je m’amuserais à créer un look de gala en fonction du thème de la soirée. »

Qui vous a donné le sens du style ? « Je pense que le sens du style est simplement un don. Je me permets de combiner librement et de manière ludique divers styles, looks, couleurs, tissus et textures. » Comment définissezvous votre style ? « Je dirais simple. Tout simplement simple. »

Nicholas Carter Artiste et coach PHOTOS Mike Zenari

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ARCHITECTURE HABITAT COLLECTIF

Au bord de la rivière 1

ARCHITECTE Bourguignon Siebenaler

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INGÉNIEUR GÉNIE CIVIL Re Design LOCALISATION Diekirch RÉALISATION 2018

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L

e site sur lequel sont intervenus les architectes de Bourguignon Siebenaler présente de multiples avantages : en plus d’être orienté plein sud, il propose un cadre naturel boisé et donne directement sur les berges de la Sûre. Autant d’atouts dont les habitants de ce petit immeuble à appartements peuvent profiter tous les jours. L’immeuble, libre sur ses quatre façades, s’inscrit sur le terrain en respectant la topographie et le profil naturel du site. Les architectes ont su tirer parti de cette déclivité en créant des espaces spécifiques liés à des fonctions progressivement privatives. Côté rue, au nord, se présentent l’accès vers les places de parking extérieur non couvert et un volume cubique marquant spatialement l’entrée de l’immeuble. Ces éléments forment une première zone de transition vers les 104 —

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espaces privatifs intérieurs. En contrebas, une zone plantée se déploie le long des deux façades latérales, créant par là même un écran de verdure qui fait face aux parcelles voisines. L’entrée de l’immeuble ne se fait pas directement sur la façade rue, mais de manière latérale, en contrebas, à mi-chemin entre la rue et le jardin commun, qui s’étend sur une trentaine de mètres jusqu’à la rivière. Les espaces communs, comme la cage d’escalier, sont traités avec un grand soin : de la pierre naturelle est posée au sol et des parois vitrées cloisonnent les espaces de circulation sans obstruer la lumière naturelle. À l’intérieur des appartements, les espaces de vie sont généreux et largement orientés vers la rivière. Certaines baies vitrées s’ouvrent entièrement sur des balcons-loggias qui deviennent une extension du salon. Le parquet au sol apporte le confort domestique attendu. L’immeuble est conçu selon une approche écologique : de grandes ouvertures permettent un maximum d’entrée de lumière naturelle et de larges vues vers l’extérieur ; en toiture, les capteurs solaires assurent la production de l’eau chaude sanitaire ; et l’ensemble de l’immeuble est construit avec des matériaux naturels et durables. C. C.

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2 3 4

Dans les appartements, les larges baies vitrées permettent de profiter du paysage environnant. L’immeuble affiche une architecture contemporaine dans un cadre naturel. La cage d’escalier est traitée avec attention dans le choix des matériaux. L’immeuble, côté rue, présente un gabarit modeste avec une entrée qui est reportée latéralement.

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PHOTOS Lukas Roth

C’est sur les bords de la Sûre à Diekirch que le bureau Bourguignon Siebenaler a réalisé un immeuble résidentiel, dont le terrain en pente s’étend doucement de la rue jusqu’aux berges de la rivière. Un site privilégié dont les habitants peuvent jouir au quotidien.



ENVIES

CULTURE THÉÂTRE

À propos de la bonté Tous les comédiens se sont impliqués dans cette mise en scène où ils sont sur les planches en permanence.

CRÉATIONS SUR SCÈNE NOUVEAUTÉS À VOIR La mission des théâtres est aussi, et surtout, de produire de nouveaux spectacles. Cet hiver est riche en créations sur nos planches.

« VOIR LA FEUILLE À L’ENVERS » Parallèlement à Breaking the Waves, Renelde Pierlot crée un spectacle itinérant dans les sous-sols et les coulisses du Théâtre des Capucins. Son tri­ ptyque explore, à travers une solide documentation, la manière dont certains groupes (personnes handicapées, âgées, incarcérées...) peuvent se retrouver exclus de l’activité sexuelle. 2, 8 et 9 février au Théâtre des Capucins www.theatres.lu

C

est le film devenu culte parmi les cinéphiles. Un de ces films qui ne laissent personne indifférent : on adore ou on déteste Breaking the Waves. C’est déjà une bonne raison pour choisir d’adapter sur scène un scénario aussi fascinant. « C’est stimulant de prendre un texte, de le retravailler, le couper, le remodeler, l’adapter, sans bien sûr trahir l’auteur », commence Myriam Muller, qui signe la mise en scène. Pour elle, le choix de ce texte s’est imposé comme suit : « Après des spectacles qui abordent la noirceur, le sujet de la bonté me paraissait nouveau et intéressant. C’est une valeur qui apparaît souvent suspecte, empreinte de religion. » Comme le film a plus de 20 ans, il n’est pas inutile de rappeler l’histoire. Sur une île, dans une communauté fermée et hyper-religieuse, Bess a trouvé l’amour en Jan, qui travaille sur une plate-forme pétrolière. Mais celui-ci, vic­ time d’un grave accident, se retrouve para­ lysé. Bess est prête à tout pour le sauver. Jan lui demande de continuer à aimer, de trouver un amant et de lui raconter ses plaisirs sexuels.

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Dans un contexte social hostile, le sacrifice de Bess provoque la guérison miraculeuse de Jan. C’est une histoire osée, perverse, extra­ ordinaire et imbibée de controverse, que le metteur en scène n’a pas voulu situer pour « ne pas caricaturer une communauté et montrer que tout le monde a besoin d’appartenir à un groupe ». On peut parfois penser au Luxem­ bourg, « mais je n’aime pas dire aux spectateurs ce qu’ils doivent penser ». Le personnage de Bess (Chloé Winkel) étonne, voire choque et suscite l’incompréhen­ sion, mais, et c’est ce qui est exceptionnel, « elle se fout de ce que les autres pensent, va jusqu’au bout de ce qu’elle croit juste, brave les interdits. Elle ne se conforme pas à la norme. » Pour transposer cette histoire sur scène, Myriam Muller s’est servie de toutes les astuces que permet la scène d’aujourd’hui : « Toute la communauté est toujours présente sur scène pour montrer l’aspect oppressant dans ce monde clos. J’utilise la vidéo pour montrer la force des éléments de la nature, mais aussi pour montrer Jan (Jules Werner), tétraplégique, dans son lit. » Le travail sur le fond s’est fait en collaboration avec les comédiens, qui « ont beaucoup donné, fait des propositions. C’est un travail d’ensemble, de troupe, où chacun a contribué au spectacle. » F. C. 1 , 4, 5, 6 et 7 février au Grand Théâtre de Luxembourg www.theatres.lu er

« CÉLIMÈNE ET LE CARDINAL » Jérôme Varanfrain met en scène Colette Kieffer et Frédéric Largier dans cette pièce de Jacques Rampal écrite en 1990. On retrouve les protagonistes du Misanthrope de Molière, Alceste et Célimène, dans un chant d’amour à la fois politique, poétique, comique et sensuel. Jusqu’au 15 février au Tol www.tol.lu

« PIÈCE EN PLASTIQUE » Voilà une comédie acide et cinglante sur les rapports sociaux, le pouvoir de l’art et celui de l’argent. Marion Poppenborg y met en scène un couple qui, ne sachant plus où donner de la tête, embauche une femme de ménage qui devient essentielle. Comme souvent, les frontières entre admiration et humiliation sont poreuses. 31 janvier, 1er et 2 février au Théâtre du Centaure www.theatrecentaure.lu

PHOTO Bohumil Kostohryz

Myriam Muller met en scène Breaking the Waves d’après le célèbre film de Lars von Trier. Il y est question de sacrifice, de miracle, de sexualité, de religion, mais surtout... de bonté.


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ENVIES

RESTAURANT À TABLE AVEC

Edsun formé au Conservatoire de la Ville de Luxembourg. « Après le lycée, je ne me voyais pas faire autre chose », se souvient celui qui dansait déjà sur les tables du bar de ses parents quand il était petit. C’est donc en autodidacte qu’il deviendra musi­ cien – « ne faire que de la danse our la première année, le Luxem­ m’aurait laissé insatisfait » – et bourg s’est doté de ses propres Music créera des performances scéni­ Awards, à l’instar du Filmpräis ou ques très complètes qu’on a tôt fait du Danzpräis. Et Edsun devenait, en de qualifier de « touche-à-tout ». décembre dernier, le premier Influencé par la pop et le RnB des « Artiste luxembourgeois de l’année ». L’invi­ années 90 – Michael Jackson, Missy tation à déjeuner au Skybar cueille le jeune Elliott, Destiny’s Child –, Edsun se homme, musicien et danseur encore ému au reconnaît en ceux « qui n’ont pas peur et font passer des messages lendemain de la cérémonie. 360 °. Ce prix, Edsun ne le voit pas comme dans leur musique ». Pour ce défen­ un aboutissement, mais comme un encoura­ seur des causes LGBTQ, la liberté gement : « Je suis très reconnaissant de rece- de chacun est le principal motif de voir ainsi les moyens de continuer et de sentir bataille : « J’ai souvent eu la crainte le soutien des professionnels », murmure-t-il de voir comment les gens allaient d’une voix timide ; il prendra de l’assurance au me recevoir, mais je place ma cours du repas. Suivi depuis une bonne année liberté au-dessus de ma peur. » par le Rocklab, l’incubateur de la Rockhal, WOK DE LÉGUMES. Pour suivre, Edsun correspond parfaitement à cette l’artiste commande un wok de exigence de l’artiste d’aujourd’hui. « Son légumes, avec des pâtes soba. Un approche artistique à 360 ° est singulière. plat varié où il relève des champi­ Il n’a pas fini de nous épater », estime Olivier gnons shiitakés et un assaisonne­ Toth, le directeur de la Rockhal. ment vinaigré. Si le nouvel EP Végétarien depuis longtemps et végan d’Edsun s’intitule ‘You Are Not Just depuis peu, Edsun commande des falafels au One Thing’, c’est bien pour faire passer ce mes­ tahina comme entrée. Je le suis avec un potage sage des identités multiples, des différentes de potimarron à l’orange. Des assiettes goû­ couches de chacun. « Je me suis souvent senti différent, pas à ma place. Comme seul Noir teuses et bien épicées. LIBERTÉ. Si « la musique a toujours fait par- dans une classe de Blancs, je sens une respontie de [s]a vie », c’est à la danse qu’Edsun s’est sabilité vis-à-vis de ceux qui ne sont pas représentés, que l’on n’entend pas. C’est mon rôle de montrer que c’est posSkybar sible. » C’est aussi le message der­ 80, route de Longwy rière The Platonic Touch Tour, sa à Bertrange tournée qui l’a emmené en Tél. : 26 44 14 14 Belgique et en Allemagne : « Les Chef Renaud Nols Direction Hommes n’arrivent pas à se touChristopher Rahme cher. Ils ont peur d’être jugés, rejeSon 85 dB tés... » Il espère que 2019 lui Température 22 °C permettra de continuer des col­ Couverts 90 laborations artistiques avec les Addition du jour mêmes producteurs, peut-être 2 entrées 14,00 € avec le groupe Tuys, avec qui il a 2 plats 43,00 € déjà joué et voudrait à tout prix 2 eaux 8,00 € retourner sur scène : « Une tour1 verre de vin 6,00 € née, c’est très intense, ça apporte 2 cafés 6,00 € Total 77,00 € beaucoup d’expérience. » F. C. Il est le premier lauréat des Luxembourg Music Awards en remportant le titre d’Artiste de l’année et celui de Meilleur clip pour son titre ‘Lisa’. Nous avons invité Edsun au Skybar, au sein de la nouvelle aile du City Concorde.

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MAIS AUSSI EN CUISINE « J’aime beaucoup cuisiner. Je commence toujours par des oignons et de l’ail et je parfume tous mes plats avec des épices. »

UNE CURE « Récemment, j’ai fait une cure de huit jours où je n’ai pris que des jus. Après un début difficile, j’ai vrai­ ment senti un regain d’énergie. »

PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

OÙ MANGER À LUXEMBOURG « Je sors peu au restaurant. Étant végan, je me tourne vers les res­ taurants indiens, comme le Tibet au Limpertsberg, mais aussi vers les adresses comme Flowers Kitchen, Glow ou Rawdish. »


www.saumur.lu 13, Rue Dicks Luxembourg


INDEX

ENTREPRISES PERSONNES PUBLICITÉS

1, 2, 3, 3C PAYMENT A ABLV BANK LUXEMBOURG

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34 44 ADECCO 44, 114 ADEM ADR 62 ADSUPPLY 54 AGENCE ESANTÉ 12 100 AGUILAR MARC ALEBA 18 40, 42 ALFI 34, 42 ALIBABA ALIPAY 34, 42 70 ALLEGREZZA SERGE ALLIANZ INSURANCE LUXEMBOURG 34 ALLIANZ LIFE LUXEMBOURG 34 ALTER DOMUS 42 APPLE 54 ARCELORMITTAL 44 ASSELBORN JEAN 20 ATHÉNÉE DE LUXEMBOURG 102 AVANTAGE 42 REPLY LUXEMBOURG AVISE 38

B

BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE 34, 48, 70 BANQUE DE FRANCE 48 BANQUE 15, 38 DE LUXEMBOURG BANQUE EUROPÉENNE D’INVESTISSEMENT 34 BARGE HERVÉ 12 BARTHEL CHARLES 44 BAULER ANDRÉ 12 BAUSCH FRANÇOIS 16 BDO 100 BECKER JULIE 34 BECO THOMAS 32 BELFIUS 24 BELLANIMA RENZO 24 BETIC INGÉNIEURSCONSEILS 32 BETTEL XAVIER 14, 16, 20, 62 BGL BNP PARIBAS 24, 37 BIANCALANA DAN 22 BIL 2, 26, 38, 40, 50 BIM-Y 24 BIZJAK CLAUDE 14 20 BLAIR TONY 38 BODART ALICE BOFFERDING TAINA 16, 20 54 BORSÁNYI GÁBOR BOURGUIGNON SIEBENALER 104

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BOURSE DE LUXEMBOURG BOUZOU NICOLAS BUCK MARTINE

C

34, 42 78 86

CACTUS BELLE ÉTOILE 28 62 CAHEN CORINNE CAPITALATWORK 38 CARPAY-DIEM 24 CARTA FUND SERVICES 42 CARTER NICHOLAS 102 24 CATAPULT AFRICA CATARC 24 38 CBP QUILVEST 22 CBRE LUXEMBOURG CEL 49 CENTRE DE RÉHABILITATION DU 86 CHÂTEAU DE COLPACH CFL 18 CHAMBRE 12, 24, 62, 70 DE COMMERCE CHAMBRE DES DÉPUTÉS 12, 62 46 CHAMBRE DES MÉTIERS CHAMBRE 18, 70, 31 DES SALARIÉS CHARGY 24 CLEMENT SVEN 12 CLS 18 CNPD 12 COCOTTES 98 COLMANT BRUNO 34 24 COLRUYT COMITÉ ÉCONOMIQUE 70 ET FINANCIER NATIONAL COMMISSION EUROPÉENNE 70 CONFÉDÉRATION LUXEMBOURGEOISE DU COMMERCE 14 42 CONNOLLY AIDAN CONSEIL DE PRESSE 14 CONSEIL ÉCONOMIQUE 70 ET SOCIAL CONSEIL NATIONAL 70 DE LA PRODUCTIVITÉ CONSEIL NATIONAL DES FINANCES PUBLIQUES 70 CONSEIL SUPÉRIEUR 70 DE LA STATISTIQUE CONSERVATOIRE DE LUXEMBOURG 108 CORTLAND CAPITAL 42 MARKET SERVICES COUDIÈRE HERVÉ 100 COUR ADMINISTRATIVE 14 CREDIT SUISSE 34, 36 CREDITREFORM LUXEMBOURG 44 CRESSWELL IAN 48 CROCHET MARC 86

CROIX-ROUGE LUXEMBOURGEOISE 86 34, 36, 42, 44 CSSF CSV 12, 16, 62 CUCHE HÉLOÏSE 46

D

DE BAST ANDRÉ 28 22 DE BLIECK RODOLPHE 78 DE FUNÈS JULIA DEBEHOGNE OLIVIER 50 DEGROOF PETERCAM 34 DÉI GRÉNG 16, 62, 70 Biographie disponible sur guide.paperjam.lu

38 DELCOURT HUGUES DELLES LEX 14, 16, 46 DELOITTE 4, 34, 50 DEXIA GROUP 36 12 DIGITAL LETZEBUËRG 48 DLA PIPER LUXEMBOURG DOCLER HOLDING 54 DOGGY PALACE 28 DOGWALKER 28 DP 12, 14, 16, 20, 46, 62, 70 32 DREYSTADT JEAN-MARC 32 DREYSTADT MÉLISSA DSK SYSTEM 85 DSM AVOCATS À LA COUR 46 DUET GROUP LIMITED 34 18 DURY PATRICK

E, F

EDMOND DE ROTHSCHILD 42 EDSUN 108 EISCHEN JACQUES 24 EMRINGER MANOU 30 ESA 32 ESPLENDOR 24 EUROSIF 34 EUROSTAT 44 EVA FERRANTI 102 EXPON CAPITAL 24 EY 34 FABING PASCAL 48 54, 62 FACEBOOK FAGE 70 FARVEST 54 FAYOT BEN 22 FAYOT FRANZ 12, 22 FÉDÉRATION DES ARTISANS 46 FEDIL 30 FERRANTI EVA 30 38 FINCK MERCK FIRCE CAPITAL 22 FISCHER 30 FIT4START 24

FLESCH COLETTE 62 108 FLOWERS KITCHEN FNCTTFEL-LANDESVERBAND 18 FORD MOTOR COMPANY 32 FOYER 19, 28, 38 FREIERMUTH MARTIN 40 12 FRIEDEN LUC

G, H

GABAY HENRY 34 42 GASPARI DIEGO 54 GATTYÁN GYÖRGY GAVRAY GWENAËL 42 GEELS STEFAN 32 GENET FRÉDÉRIC 36 GINGKO 33 GLOW 108 24 GODART ANN 102 GOEBBELS JOANNE GOESSENS CATHERINE 28 GOODYEAR 44 GOOGLE 70 12, 34, 42 GRAMEGNA PIERRE GRAND THÉÂTRE DE LUXEMBOURG 106 GRANDIDIER JÉRÔME 32 100 GRANZOTTO CLAIRE 32 GROUPE ALIPA GROUPE FOYER 34 36 GRULMS FERNAND GRZYMLAS WALTER 32 GULLIT RUUD 54 HAAGEN CLAUDE 22 HACKEL SÉVERINE 48 Biographie disponible sur guide.paperjam.lu

HANSEN MARTINE 12 HAUSDEIER.LU 28 HAUT-COMMISSARIAT À LA PROTECTION NATIONALE 20 HAVILLAND 36 HELP 86 HERMAN BERNARD 36 HONEY\MUSTARD 102 HONG KONG GREEN FINANCE ASSOCIATION 42 HOUSE OF STARTUPS 24 HSBC 36 HUSZÁR VIKTOR 54

I, J

I-HUB 50 INSEAD 44 INSINGERGILISSEN 38 ISTACE VINCIANE 100 IUNG ANTHONY 48 JASMIN 54


INDEX

JAUQUET STÉPHANIE 98 JUN MA 42 JUNCKER JEAN-CLAUDE 16 JUNGEN TOM 16, 22 JUVING-BRUNET ALEXANDRE 26

K, L

KAREMBEU CHRISTIAN 54 KAUFFMANNS BERTRAND 30 KBC 34 KBL 15, 30 KBL EPB 36, 38 KBL ESPAÑA 38 KESIC NICOLAS 32 KIEFFER COLETTE 106 KNABE CHRISTOPHER 50 KNAUF 70 KNOKKE OUT 116 KONSBRUCK CLIFF 12 KRATZ LAURENT 34 KURSCHAT INES 14 LAGRANGE VIRGINIE 36 LALUX 28, 114 LARGIER FRÉDÉRIC 106 LCGB 18 LE SQUEREN RENAUD 46 LEAN VENETIA 36 LEGEND CAPITAL 40 LEGEND HOLDINGS 38, 40 LENERT PAULETTE 16, 22 LES ÉCHOS 28 LHOFT 24 LILITH PROJECT 83 LOOMION 50 LOSCH 114, 133 LPEA 39 LSAP 12, 16, 20, 22, 70 LUCAS DANY 24 LUKOIL 24 LUX FUTURE LAB 24 LUX-AIRPORT 114 LUXCONTROL 24 LUXEMBOURG FOR FINANCE 20, 34, 36, 40, 42 LUXEMBOURG GREEN EXCHANGE 34 LUXEMBOURG-CITY INCUBATOR 24 LUXFACTORY 32 LUXFLAG 40 LUXHUB 50 LUXINNOVATION 23, 24, 48, 54

M

MACALLI LOUIS 40 MAISON MODERNE 24 MANTRISI MARIO 40 MARMILLOT THOMAS 22 MARS 28 MATALI JOSEPHA 22 MAYFAIR 41 MERKEL ANGELA 62 MERRILL LYNCH 34 MERTZ LAURENT 18 MICILOTTA FLAVIA 34 MINISTÈRE 28 DE L’AGRICULTURE MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE 34 MINISTÈRE DE LA FAMILLE 62 MINISTÈRE DES CLASSES MOYENNES 14 MINISTÈRE DES FINANCES 24, 70

MINISTÈRE DU TRAVAIL 70 MOBILITE SISTEM YÖNETIM 24 VE DENETIM MOROSINI PASCAL 50 MULLER CAROLE 30 MULLER EDMOND 30 MULLER MYRIAM 106 MULLER PATRICK 30 MUSK ELON 78 MYSPACE 54

N, O

NAFTALI GROUP 22 NEOFACTO 34 NESTLÉ 28 NEUTRALE VERBAND GEMENG LËTZEBUERG 18 NEVOA JOHNY 28 NGL-SNEP 18 NOLS RENAUD 108 NOMURA 36 OBERWEIS TOM 46 OCDE 36 OGBL 6, 14, 18, 22, 46 OH MY DOG 28 OLIVIER SELIS 24 ORANUM 54 OUISHARE 77

P, Q

PANELUX 30 28 PAPATTES & CIE PAULY CÉLINE 100 PECOMA 36 38 PELLETIER VINCENT PÉTILLANCES 100 PIERLOT RENELDE 106 PIRATEN 12, 62 PIRES ROBERT 54 Biographie disponible sur guide.paperjam.lu

POLFER LYDIE 62 POPPENBORG MARION 106 POST 12, 134 PRECISION CAPITAL 38 PUILAETCO DEWAAY 38 PURINA 28 PÜTZ JACQUES 50 PWC 42, 47, 69 QUILVEST WEALTH MANAGEMENT 38

R

RAHME CHRISTOPHER 108 RAKUTEN 42 RAWDISH 108 RE DESIGN 104 RECKINGER MICHEL 46 REIFFERS MIKE 114 REINESCH GASTON 48 REJDING LARS 36 REUTERS 20 REWENIG CHRISTOPHE 14 RIES ANNE-CATHERINE 12 RIFKIN JEREMY 70 ROBBROECKX LYNN 34 ROBYNS DOMINIQUE 42 ROCKHAL 20, 108

ROCKLAB 108 RODIN STÉPHANIE 38 ROELTGEN ANDRÉ 18 ROLLS-ROYCE 32 ROTAREX 32, 44 ROWLAND DAVID 36 ROWLAND HARLEY 36 ROYAL CANIN 28 RSM FUND MANAGEMENT LUXEMBOURG 48 RSM TAX & ACCOUNTING LUXEMBOURG 48 RTL 16

S

SAFRAN 32 SALES-LENTZ GROUP 114 SALONKEE 24 SATURNE TECHNOLOGY 32 SAUMUR 109 SCHAEDGEN ALAIN 34 SCHEER LUC 86 SCHMIDT DAVID 38 Biographie disponible sur guide.paperjam.lu

SCHNEIDER ÉTIENNE 12, 22 SCHNEIDER ROMAIN 16 SCHWEICH CHRISTINE 22 SECURITIES AND FUTURES COMMISSION 34, 42 SELIS OLIVIER 24 SEMEDO MONICA 34 SERVICE DES MÉDIAS ET DES COMMUNICATIONS 12 SERVICE NATIONAL DE RÉHABILITATION PHYSIQUE 86 SERVICE NATIONAL DE RÉHABILITATION 86 POST-ONCOLOGIQUE SGBT 36 SHANGHAI MOTOR VEHICLE INSPECTION CENTER 24 SHIPLEY BROWN 38 SIA PARTNERS 42 SIMONIS MICHEL 86 SINCLAIR ANNE 62 SKEELED 114 SKYBAR 108 SNIFFY 26 SOCIÉTÉ NATIONALE DE CERTIFICATION 24 SOFITEL 85 12 SOLD GEORGES SOMPO 42 SPEECKAERT NICOLAS 114 SQUARE METER 27 STAGE CONNEXION 102 STATEC 44, 70 STELMES MANDY 48 SUMY 24 SYNDICAT DES EMPLOYÉS DU SECTEUR DE L’AVIATION 18 SYPROLUX 18

T

TAFTIE 48 TANSON SAM 16 TAXIAPP.LU 24 TEMPO 98 TEQBALL 54 THE BRIDGE FORUM DIALOGUE 48 THÉÂTRE DES CAPUCINS 106 THÉÂTRE DU CENTAURE 106 THÉOBALD TOM 42 TIBET 108 TOKIO MARINE 42 TOL 106 TOOLBOX 24 TOTH OLIVIER 108 TRAITEUR NIESSEN 96 TRAITEUR STEFFEN 105 TROJANOWSKI ÉLODIE 32 TURNER TONY 36 TÜV RHEINLAND 24 TUYS 108

U, V

UBS 36 98 UM PLATEAU UNION COMMERCIALE DE LA VILLE DE LUXEMBOURG 62 UNIVERSITÉ 34 DU LUXEMBOURG 34 VAN ROYE KRIS VANDER ELST RONAN 50 VANDERWEYEN LAURENT 42 106 VARANFRAIN JÉRÔME VEIL SIMONE 62 VILLE DE LUXEMBOURG 24 VILLEROY DE GALHAU FRANÇOIS 48

W, Z

WANTZ JACQUES 48 34, 38 WEALINS WELLS FARGO ASSET MANAGEMENT LUXEMBOURG 34 WELTER JOSY 28 WERNER JULES 106 WINICK REALTY GROUP 22 WINKEL CHLOÉ 106 WINTER ERIC 34 Biographie disponible sur guide.paperjam.lu

WURTH MICHEL 12, 62 ZENS JEAN-PAUL 12 ZERO1 24 ZICOT FRANCK 32 ZUBAIRI NASIR 24

Février 2019 —

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OURS

Février 2019 dir ecteur de la publication

Richard Karacian dir ecteur éditor i a l

Matthieu Croissandeau r édacteur en chef

RÉDACTION

Thierry Raizer (T. R.) thierry.raizer@maisonmoderne.com   @traizer1

Téléphone (+352) 20 70 70-100 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg

RÉGIE PUBLICITAIRE

secr éta ir e de r édaction

Jennifer Coghé (J. C.) jennifer.coghe@maisonmoderne.com Frédéric Antzorn (F.C. A.) frederic.antzorn@maisonmoderne.com   @FredAntzorn Jamila Boudou (J. B.) jamila.boudou@maisonmoderne.com Céline Coubray (C. C.) celine.coubray@maisonmoderne.com   @celinecoubray Camille Frati (C. F.) camille.frati@maisonmoderne.com   @camillefrati Jennifer Graglia (J. G.) jennifer.graglia@maisonmoderne.com Megane Kambala (M. K.) megane.kambala@maisonmoderne.com Jean-Michel Lalieu (J.-M. L.) jean-michel.lalieu@maisonmoderne.com Nicolas Léonard (N. L.) nicolas.leonard@maisonmoderne.com Fabien Rodrigues (F. R.) fabien.rodrigues@maisonmoderne.com Ioanna Schimizzi (I. S.) ioanna.schimizzi@maisonmoderne.com fr eela nce

Laurent Moyse (L. M.) photogr a phes

Anthony Dehez, Nader Ghavami, Jan Hanrion, Edouard Olszewski, Patricia Pitsch, Antoine Seiter, Mike Zenari, Matic Zorman

Téléphone (+352) 20 70 70-300 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail regie@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg dir ecteur associé

Francis Gasparotto (-301) ch a rgés de clientèle

Marilyn Baratto (-316) Laurent Goffin (-315) assista nte commerci a le

Céline Bayle (-303)

ÉDITEUR

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Mike Koedinger ceo

Richard Karacian dir ecteur a dministr atif et fina ncier

Etienne Velasti

STUDIO GRAPHIQUE dir ecteur de l’agence Mathieu Mathelin dir ecteur de cr éation

Jeremy Leslie

Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Richard Karacian, Mike Koedinger et Etienne Velasti. conseil d ’a dministr ation Mike Koedinger (président), Jean-Claude Bintz (vice-président), Richard Karacian, Daniel Schneider et Etienne Velasti (membres).

hea d of production

Stéphanie Poras-Schwickerath hea d of a rt dir ection

Vinzenz Hölzl mise en page

José Carsi, Elina Luzerne, Oriane Pawlisiak (coordination Clubletter), Nathalie Petit, Eva Pontini, Hadi Saadaldeen, Marielle Voisin (coordination Paperjam) hea d of production assista nts

Stéphane Cognioul, Myriam Morbé

cor r ection

Pauline Berg, Lisa Cacciatore, Sarah Lambolez, Manon Méral, Elena Sebastiani

Please recycle. Vous avez fini de lire ce magazine ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler ! Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media SA. (Luxem­bourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media SA. ISSN 2354-4619 Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire « une fois par an, au premier numéro diffusé ». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue indirectement, par une participation excédant 25 %, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Richard Karacian.

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LA START-UP DU MOIS SKEELED

« L’Intelligence Artificielle du recruteur » Créée en 2014 au Luxembourg, la start-up Skeeled revient tout juste du CES de Las Vegas, où elle s’est rendue pour la première fois. Elle propose un outil basé sur l’intelligence artificielle, qui a pour but de digitaliser et d’améliorer le recrutement.

EN BREF Skeeled en six points : Novembre 2014 : Création de Skeeled, ouverture au Luxembourg et en Belgique Novembre 2016 : Version 1 du logiciel et commercialisation 3e trimestre 2018 : Version 2 du logiciel, ouverture en France et aux Pays-Bas Septembre 2018 : Partenariat signé avec l’Adem Octobre 2018 : Première banque cliente, la Bil Janvier 2019 : Première participation au CES de Las Vegas

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et se revendique comme étant le seul acteur, sur le marché européen, à proposer « les trois services des logiciels de recrutement (gestion des candidatures, test de personnalité, video interview) en un seul outil ». Le secteur de l’ATS (ou Applicant Tracking System), sur lequel elle est positionnée, représentait 1,1 milliard de dollars en 2017, et atteindra 1,8 milliard de dollars en 2023. Un secteur en pleine évolution, donc. Participation au CES de Las Vegas Grand-messe des nouvelles technologies, le CES de Las Vegas, qui s’est tenu du 8 au 12 janvier derniers, fait également office de vitrine de premier plan pour les start-up. Et Skeeled avait été sélectionnée parmi les 16 start-up qui ont fait partie du village luxembourgeois organisé par Luxfactory. À son retour du CES, l’équipe de Skeeled a expliqué que sa participation lui avait permis de « nouer des contacts et de rencontrer de nombreux futurs clients et partenaires potentiels ». Comme souvent lorsque les start-up et les entreprises en général participent à ce type d’événement, il faut attendre quelques semaines, voire quelques mois, pour en voir les retombées économiques. I. S.

BIO EXPRESS Mike Reiffers & Nicolas Speeckaert Ils se rencontrent lors de leurs études à Londres, puis poursuivent ensemble un master à l’université EADA de Barcelone. Afin de valider ce master, ils doivent créer un business plan. Rapidement leur vient l’idée de créer une entreprise active sur le marché du recrutement. Conçu comme une plate-forme en ligne, l’outil de Skeeled propose au recruteur une centralisation des candidatures reçues, qui sont ensuite classées en fonction de leur pertinence par rapport au profil recherché, grâce à un algorithme utilisant l’intel­ligence artificielle. Le candidat est, lui, invité à renseigner toutes ses informations sur la plate-forme, à répondre à un test de personnalité et à enregistrer une video interview. Skeeled est aujourd’hui présente dans cinq pays (Luxem­bourg, Belgique, Portugal, Pays-Bas et France).

ILLUSTRATION Ellen Withersová PHOTOS Skeeled

igitaliser et améliorer le recrutement. C’est le but de l’outil développé par la start-up Skeeled, créée au Luxembourg en 2014. Il a pour objectif d’aider les RH, en pro­posant notamment la gestion automatisée des candidatures et CV. « Sachant qu’un recruteur reçoit en moyenne 250 CV par poste ouvert, notre outil offre un gain de temps important dans la phase d’analyse », expliquait la start-up lors du lancement de sa V2 en octobre dernier. Grâce à son algorithme et à l’intelligence artificielle, la plate-forme Skeeled analyse les candidatures reçues, sélectionne les profils vraiment pertinents par rapport à l’offre d’emploi, et propose ensuite un test de personnalité aux postulants retenus, qui seront également invités à réaliser une video interview. Autant d’éléments que le recruteur pourra visualiser en ligne pour faire son choix. Au Grand-Duché, toutes les entre­prises sont légalement tenues de déclarer leurs postes vacants à l’Agence pour le développement de l’emploi (Adem). Afin de simplifier cette déclaration pour ses clients, la start-up luxembourgeoise a intégré cette donnée dans la V2 de son logiciel, et a signé un partenariat avec l’Adem. Les entreprises qui utilisent son outil pour gérer leurs recrutements peuvent, en quelques clics sur la plateforme, déclarer le poste vacant. Skeeled emploie actuellement 30 personnes, dont 10 dans ses bureaux de Bascharage. Elle compte une quarantaine de clients au Luxembourg, dont Losch, Lalux, Lux-Airport ou Sales-Lentz Group,


Clubletter février mars 2019

Bienvenue aux nouveaux membres Agence Goedert et Ginepri Bene GmbH Luxembourg Castlelake Celis Data Essential Einfühlung Étude Cathérine NILLES Étude Céline Corbiaux Fiduciaire Birchall & Rosa HDIC ­– Higher Dimension International Consulting Jackye Elombo Le Cabinet d’Expertises Molitor Neurocom Pano Strassen Parc-Immo Gestion Schiltz & Schiltz Sedlo Skillosophy Sotheby’s International Realty Sword Group Tertia Office Solutions Sàrl TRIODE Mediation Union Commerciale de la Ville de Luxembourg Wemanity Luxembourg



ÉDITO UNE ANNÉE DE NETWORKING !

C FR

hers membres, en ce début d’année et à l’aube de la Saison 11 du Paperjam Club, je veux vous faire part de notre profonde détermination pour qu’en 2019, nous soyons le catalyseur de votre business. Le Club va continuer à prendre part à votre essor en vous accompagnant et en faisant preuve de toujours plus de dynamisme dans la programmation et la production des événements. L’année qui débute sera marquée par davantage d’événements : plus de 100 jours dans l’année avec une plus grande variété de formats, afin de toucher tous les secteurs d’activité. Rendez-vous dès le 13 février pour un CEO Cocktail particulièrement inspirant, qui mettra l’accent sur le pouvoir offert par l’intelligence artificielle avec Jos Polfliet de Faktion. Suivi de près par un 10×6 Finance consacré à l’avenir de la place financière luxembourgeoise le 27 février. Comme chaque mois, le Paperjam Club est votre partenaire pour comprendre l’environnement business local et vous placer en son cœur.

LES AVANTAGES DU CLUB MEMBER

INSPIRE Ouvrez vos perspectives et stimulez vos idées par l’inspiration

D EN

ear members, at the beginning of this year, Season 11 of the Paperjam Club, we are determined to be the catalyst in accelerating your business in 2019. The Club will continue to encourage your development by supporting you and providing even greater dynamism in the programming and production of events. This new season will be marked by a greater number of events, offering over 100 dates throughout the year, in an ever-increasing variety of formats to reach all sectors of activity. Drop by on 13 February for a particularly inspiring CEO Cocktail, where you can learn about achieving world domination with artificial intelligence thanks to Jos Polfliet, VP of applied AI at Faktion. This is closely followed by a 10×6 Finance devoted to the future of Luxembourg’s financial centre on 27 February. As every month, the Paperjam Club remains by your side to help you better understand the local business environment by placing you at the heart of the action.

LEARN Développez vos compétences et celles de vos collaborateurs

NETWORK Développez votre réseau professionnel et la marque de votre société

ENGAGE Julien Delpy Director Paperjam Club

Renforcez l’engagement de vos collaborateurs Février / Mars 2019 —

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CLUBLETTER

MERCREDI 19 DÉCEMBRE 2018 ROCKHAL

Paperjam TOP 100 « Oui à la paix sociale, oui à la cohésion sociale, oui au dialogue social, mais n’oublions pas le dialogue entrepreneurial. » Norbert Becker Administrateur indépendant

PHOTOS Patricia Pitsch, Jan Hanrion (Maison Moderne)

Qui sont les décideurs économiques les plus influents du Luxembourg ? Le Paperjam Top 100 part en quête, tous les deux ans, afin de répondre à cette question. Lors de cette soirée haute en couleur, entre paillettes et ambiance italienne, notre public a pu découvrir en direct le top 10 des personnalités économiques les plus influentes du Grand-Duché, qui a récompensé notamment Norbert Becker, le numéro 1 de cette édition.

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CLUBLETTER Gold sponsors

Michel Wurth (ArcelorMittal Luxembourg), Pierre Gramegna (ministre des Finances), Jean-Louis Schiltz (Schiltz & Schiltz), Hugues Delcourt

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(Banque internationale à Luxembourg), Manou Hoss, Pit Reckinger (Elvinger Hoss Prussen) et Geoffroy Bazin (BGL BNP Paribas) Marc Giorgetti (Félix Giorgetti), Christine Valenza (CBP Quilvest) et Christophe Soriano (Dimension Data) Nancy Braun (Esch 2022), Caroline Mart (RTL) et France Clarinval (Maison Moderne) Carlo Schneider (Instigateur du Paperjam Top 100) André Lavandier (Goblet Lavandier) et Marie Lucas (M3 Architectes)

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More pictures on paperjam.lu

Thomas Schoos (List), Jil Bouvart (Vie Privée Immobilière) et Denis Fellens (InterLycées) Romain Goerend (réalisateur) et Jeanne Goerend Claudine Bettendroffer (Silversquare) et Márton Fülöp (Docler Holding) Françoise Thoma (BCEE), Martine Kerschenmeyer (Korn Ferry), AnneCatherine Ries (Digital Lëtzebuerg) et Tine A. Larsen (CNPD)

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CLUBLETTER

JEUDI 06 DÉCEMBRE 2018 VINOTECA

Surprises vinicoles Plus de 50 membres se sont réunis afin de participer à une « dégustation surprise » de vins au sein de Vinoteca. Saveurs, arômes et networking étaient au rendez-vous lors de cet événement.

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MARDI 11 DÉCEMBRE 2018 KNOKKE OUT

Franck Stoltz (Lusis) et Guy Tabourin (Vinoteca) Ornella Mollica (GCP Consulting), Alexandre Compagnone (Ostéopathes DO), Yanis Ghannam (Good Vibes Event Communication) et Alexandre Bodak (GCP Consulting)

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Céline Derochette (Lombard International Assurance) Mario Gloeckner (Fundsquare) Anke Hofstra (Eylem Yachting)

Gold sponsor

Delano Live 100 people were present at this Delano Live about politics, business and culture for a light-hearted look at the best and worst of 2018, and to look ahead to what we can expect from 2019 with Lisa McLean (Ara City Radio), Mary Carey (PwC), François Aulner (RTL Lëtzebuerg) and Sven Clement (president of Pirate Party).

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Eros Sharma et Cristina Kampe (Ethenea) Claudine Nembrini (BIL) et Rosaria Belluta (ArcelorMittal) Ioana Slobodnicu et Bettina Johnsen (DNB Luxembourg)

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François Aulner (RTL) et Mary Carey (PwC Luxembourg) Lisa McLean (Ara City Radio) Rune Wangsmo (Pensum Asset Management) et Atte Suominen (C Finance)

PHOTOS Jan Hanrion (Maison Moderne), Marc Blasius

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CLUBLETTER

MARDI 08 JANVIER 2019 MAISON MODERNE

Marketing Breakfast Gestion du prix, comprendre la valeur créée et convaincre les acheteurs sur cette même valeur, tels ont été les sujets de cette session matinale donnée par Minds & More, avec laquelle près de 20 membres ont pu débuter leur journée.

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JEUDI 10 JANVIER 2019 MAISON MODERNE

Caroline Soetens (Grant Thornton) Louis Reding (FDLV) et Philippe Perraud (Dsoft Europa) Mariétou Ba (Victor Buck Services)

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Pascale Soares (Médecins Sans Frontières) Bert Peeters (Precis Translation Services) et François Delvaux (Minds & More)

Gold sponsor

Networking Circle Près de 40 membres du Paperjam Club ont voyagé grâce à la baie de genévrier lors de cette dégustation de gins portugais et internationaux. Des saveurs à consommer avec modération, présentées en partenariat avec Bureau Moderne.

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Enguerran Merz et Léopold Cart (Jim Clemes Associates) Bruno Leite (Joa Group) et Camille Lohbeck (Bureau Moderne) Caroline Jusseret (M3 Architectes)

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Carlos Esteves Duarte (M3 Architectes) Mario Gloeckner et Carlos Antunes (Fundsquare)

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PHOTO Patricia Pitsch (Maison Moderne)


SAISON 11 DES NOUVEAUTÉS À NE PAS MANQUER POUR 2019 2018 était l’année des symboles : la 10e saison d’existence du Club, mais également le moment où nous avons franchi le seuil symbolique des 1.000 entreprises membres. Si ces caps importants nous ravissent, ils nous imposent de faire toujours mieux et plus pour nos membres.

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a Saison 11 se veut customer centric. Elle a été conçue à partir d’ateliers menés avec plusieurs dizaines d’entreprises membres de toutes tailles, afin de comprendre leurs problématiques et répondre au mieux à leurs attentes. Cette consultation a donné lieu à de nombreuses applications. Par exemple, à partir de janvier, le lieu des workshops changera : c’est désormais le Parc Hotel Alvisse qui nous accueillera. Ce nouveau lieu permettra un accès facilité, avec un parking gratuit et la possibilité d’accueillir tous les workshops sur une journée, mêlant ainsi les ateliers en français et ceux en anglais pour un meilleur échange entre nos membres. Il y a aussi l’investissement de nouvelles plages horaires. Nous avons développé des formats d’événements le matin et à l’heure du déjeuner afin d’ajouter des alternatives aux événements proposés en soirée. L’offre en langue anglaise continuera à se développer pour atteindre 40 % du total et plus de 80 événements dans l’année.

Enfin, nous souhaitons renforcer les cercles avec davantage d’événements réservés à des professions ou des secteurs d’activité. Nous aurons notamment cinq événements CEO-Only pour la première fois cette saison. Quels sont les immanquables de la programmation du Club pour 2019 ? Nous aurons de nombreux grands moments cette saison, difficile de faire une sélection exhaustive. En regardant les événements du premier trimestre, je mettrais en avant le lancement de notre concours de start-up, Start-up Stories, le 31 janvier, où nous recevrons Oussama Ammar, le fondateur de The Family, pour une keynote : une vraie personnalité qui a une vision très tranchée sur l’accélération et le développement de ces jeunes pousses. Le 13 février, nous aurons la chance d’accueillir Jos Polfliet, head of machine learning de Faktion et orateur primé à plusieurs reprises au Data Innovation Summit, ou encore au Chatbot Summit, lors de notre CEO Cocktail – Winter Edition.

Norbert Becker, lauréat du Paperjam Top 100 et personnalité rare, nous fera l’honneur d’une conférence exclusive dans un cercle limité le 6 mars, durant laquelle il nous donnera sa vision et ses anticipations perspicaces pour 2019. En mars, toujours le 13, nous inviterons Joanne Liu, présidente internationale de Médecins Sans Frontières. La liste serait incomplète si je ne parlais pas de l’ensemble des 10×6. En effet, ce format, qui est le plus reconnu, reste une valeur sûre renouvelée chaque année et un lieu idoine pour apprendre et s’inspirer des meilleures pratiques auprès des meilleurs professionnels. C’est un événement spectaculaire, qui continuera à monter en gamme durant la saison 2019 – une occasion de networker avec l’ensemble des professionnels d’un secteur sur une soirée. J. DELPY Pour vous inscrire à nos événements, rendez-vous sur le site du Paperjam Club : club.paperjam.lu

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CLUBLETTER

FÉVRIER - MARS 2019

LE PROGRAMME CEO COCKTAIL WINTER EDITION Artificial intelligence has already a profound impact on our society and technology. What is going on and what is the long-term impact on democracy, liberalism and basic human values? What are the implications for business and corporations? These questions will be answered by Jos Polfliet, head of machine learning at Faktion, who won the Best Keynote Award during the Data Science Summit 2017. VENUE

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10X6 FINANCE 5.000 MILLIARDS D’OPPORTUNITÉS Après avoir franchi la barre des 4.000 milliards d’euros d’actifs sous gestion en 2017, le Luxembourg poursuit son ascension vers la barre symbolique des 5.000 milliards. Quelles perspectives pour les investisseurs et quels défis à relever pour les acteurs de la Place ? LIEU

Centre culturel Tramsschapp À PARTIR DE 18:30

MATINALE RH LIEU

Silversquare À PARTIR DE 08:15

LET’S TASTE SURPRISES VINICOLES

JOURNÉE DE WORKSHOPS

LIEU

LIEU

À PARTIR DE 18:30

À PARTIR DE 09:30

Parc Hotel Alvisse

Vinoteca

BREAKFAST NOUVEAUX MEMBRES LIEU

STARTING AT 18:30

DÉJEUNER CARROUSEL

Maison Moderne À PARTIR DE 08:15

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UNE CONVERSATION AVEC... NORBERT BECKER Le jury du Paperjam Top 100 2018 a élu, le 19 décembre dernier, Norbert Becker comme décideur économique le plus influent du Luxembourg. Habitué du classement, n° 2 en 2014, il se voit comme un « homme d’action, impatient » qui se donne les moyens de concrétiser ses idées. Le Paperjam Club invite ses membres à une conversation exclusive avec le lauréat du Top 100 2018. LIEU

CapitalAtWork

CAROUSEL LUNCH

À PARTIR DE 18:30

VENUE

To be confirmed STARTING AT 12:00

UNE CONVERSATION AVEC... JOANNE LIU LIEU

La Luxembourgeoise

MARKETING BREAKFAST SALES ENABLEMENT

BREAKFAST NOUVEAUX MEMBRES

LIEU Maison Moderne

LIEU

À PARTIR DE 08:15

À PARTIR DE 08:15

NETWORKING CIRCLE LIEU

À venir À PARTIR DE 18:30

À PARTIR DE 18:30

DANS LES COULISSES... DE L’AÉRO-SPORT

Joanne Liu, présidente internationale de Médecins Sans Frontières, reviendra sur son parcours et partagera sa vision du monde de demain.

LIEU

Aviation générale À PARTIR DE 18:30

NETWORKING CIRCLE LIEU

Silversquare À PARTIR DE 18:30

Maison Moderne

START-UP STORIES ROUND 1 LIEU

À venir À PARTIR DE 18:30

JOURNÉE INTELLECTUAL PROPERTY Plus de détails en pages 126-127. LIEU

Abbaye de Neumünster À PARTIR DE 09:00

DÉJEUNER CARROUSEL LIEU

À venir À PARTIR DE 12:00

10X6 FEMALE LEADERSHIP LIEU

Centre culturel Tramsschapp

JOURNÉE DE WORKSHOPS

DELANO BREAKFAST TALK

LIEU

VENUE

À PARTIR DE 09:00

STARTING AT 08:15

Parc Hotel Alvisse

Sofitel Le Grand Ducal

À PARTIR DE 18:30

Découvrez 10 femmes inspirantes et audacieuses de la scène business luxembourgeoise.

MARS 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Février / Mars 2019 —

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PHOTO Patricia Pitsch (Maison Moderne) ILLUSTRATION Cassandre Bourtembourg (Maison Moderne)

CLUBLETTER

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CLUBLETTER Partner

MARDI 19 MARS 2019 ABBAYE DE NEUMÜNSTER

JOURNÉE DE WORKSHOPS LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE, EN PRATIQUE Retrouvez pour sa quatrième édition l’événement organisé en collaboration avec les experts d’Office Freylinger, « La propriété intellectuelle, en pratique », avec six workshops sur différents aspects de la PI qui vous donneront de nouvelles clés pour votre business, ainsi que les « IP Clinics », qui vous permettront de dialoguer en direct à propos de vos problématiques internes sur le sujet.

9H00

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Accueil Introduction IP Clinics et workshops Pause café IP Clinics et workshops Networking lunch IP Clinics et workshops Conclusions – plénière : Pierre Kihn Networking snack

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Gérer la propriété intellectuelle dans vos projets : quand, quels droits, quelle protection ?

niveaux 1 • 2

Un atelier consacré aux start-up ! Y seront notamment présentés les différents outils de protection disponibles, les bonnes méthodes et l’impact de la PI pour les start-up et leur valeur.

Une vision pratique de propriété intellectuelle : quand et comment protéger vos droits au cours des différentes phases du cycle de l’innovation et enfin s’assurer de la propriété des projets et créations (produits, procédés). Nathalie Cailteux et Pierre Kihn (Office Freylinger)

OBJECTIFS Apprendre à analyser un développement de produit ou service pour y repérer la propriété intellectuelle · Intégrer le « réflexe » propriété industrielle

IP pour start-up

Olivier Laidebeur (Office Freylinger)

OBJECTIFS Comprendre les outils de protection du logiciel · Découvrir les risques sur internet et les bonnes pratiques

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Philippe Ocvirk et Marie-Christine Simon (Office Freylinger)

Space mining, Brexit et autres actualités de la PI

niveaux 2 • 3

Space mining : quelles protections et quel impact ? Brexit : quelles conséquences en PI ? Brevet unitaire européen ; directive secrets d’affaires ; nouveautés jurisprudentielles sur les marques, dessins et modèles ; nouveautés au niveau de la loi luxembourgeoise sur les brevets. OBJECTIFS Découvrir les principales nouveautés en matière de propriété intellectuelle

Management de la propriété intellectuelle, licensing et conflits Gestion et valorisation de la PI à travers la mise en place de franchises et licences. L’atelier aborde aussi les conflits en matière de PI et leur résolution : actions douanières, mesures de conservation de la preuve, actions judiciaires en contrefaçon, litiges relatifs aux noms de domaines.

Marylin Lichtenberger et Olivier Laidebeur (Office Freylinger)

OBJECTIFS Comprendre la gestion / valorisation des droits de PI · Découvrir les mesures pour endiguer la contrefaçon

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Logiciel : brevetabilité et open source

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Un brevet confère à son propriétaire un monopole d’exploitation, alors que le fondement de l’open source implique des libertés fondamentales telles que l’accès au programme et sa redistribution. Ces valeurs peuventelles coexister ? Philippe Ocvirk (Office Freylinger) et Arnaud Laprévote (Lybero.net)

OBJECTIFS Découvrir les critères de brevetabilité dans le domaine des logiciels · Comprendre le fonctionnement des licences open source

Fiscalité et évaluation financière des droits de propriété intellectuelle Quelles sont les exigences posées par l’article 50ter et leurs conséquences pratiques ? Quelles sont les méthodes pour évaluer les droits de propriété intellectuelle (marques, brevets, noms de domaine) ?

Olivier Laidebeur et Pierre Kihn (Office Freylinger)

OBJECTIFS Explorer le nouveau régime d’exemption fiscale de l’article 50ter · Découvrir les méthodes d’évaluation des droits de PI

Février / Mars 2019 —

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CLUBLETTER

JOURNÉE DE WORKSHOPS JEUDI 14 FÉVRIER 2019 09H30 COMMUNICATION, MARKETING & SALES

1•2•3

Crisis communication in European turmoil

FINANCE & COMPTABILITÉ

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Fiscalité indirecte et directe : approche stratégique

Globalisation, technological disruption and political communications in a populist age have added to the dramatically changing environment impacting local and global organisations. Lou Weis (Apollo Strategists)

HUMAN RESOURCES

OBJECTIVES Capture seriousness of reputation hacking and identity crisis · Know trends in communications, such as leadership, changes and many facets of branding

2•3

Ce workshop proposera une analyse stratégique de la fiscalité directe et indirecte pour les entreprises. OBJECTIFS Mise à jour sur les principes de base de la fiscalité · Comprendre et éviter les pièges de la fiscalité

Anne Houpert et Thierry Derochette (Tax Connected) STRATÉGIE & OPÉRATIONS

1

GDPR : le défi de la gouvernance des données

How to lead meaningful change in the VUCA world: top-down and bottom-up!

La conformité avec les réglementations applicables dans le domaine de la protection des données est une problématique fondamentale pour les entreprises et organismes publics.

Introduction to strategies that help you lead meaningful change by engaging people in the change process. Susanne Arend (ChangeFocus)

PERSONAL BRANDING

OBJECTIVE Learn about change management strategies within the VUCA context

1•2•3

Keith Amoss (Keith Amoss Coaching)

OBJECTIFS Déterminer la meilleure façon de construire une culture de la protection des données · Développer des politiques et procédures relatives à la protection des données

Mélanie Gagnon et Laura Schneider (MGSI) PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

2

What’s next for my career?

Time management avec Outlook

During an interactive workshop, you will discover where your personal values, talents and competencies could really take you.

Ce workshop vous permettra de développer vos méthodes d’organisation afin d’optimiser temps et priorités de façon optimale.

OBJECTIVES Understand how your personal values, skills and competencies are relevant to your career · Discover what you need to get from a job to make you happy · Explore your work/life balance

OBJECTIFS Connaissance des fondamentaux de la gestion du temps et des priorités · Gestion du calendrier et des tâches · Utilisation des fonctions avancées d’Outlook pour améliorer votre organisation

Séverine Jones (Keyjob)

JEUDI 14 FÉVRIER 2019 14H00 COMMUNICATION, MARKETING & SALES

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FINANCE & COMPTABILITÉ

1•2•3

Making LinkedIn part of your business routine

Phil Taylor (Morpheus Marketing)

HUMAN RESOURCES

Understand what you need to do to set up and run your LinkedIn marketing campaigns and to provide a regular flow of information that your connections find interesting and helpful to them. OBJECTIVES Having your business on LinkedIn and being found · Building your business credibility

2

TVA, à l’aube d’une (r)évolution majeure Ce workshop a pour objectif de faire le point sur les évolutions en matière de TVA parmi les évolutions certaines, celles qui sont annoncées, et les autres qui restent en discussion.  OBJECTIFS Connaître les nouveautés TVA au Luxembourg · Identifier leurs impacts sur les activités de l’entreprise

Karine Bellony (VAT Solutions)

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

1•2•3

How to meet substance requirements from a labour perspective

Yuri Auffinger and Eric Lefebvre de Laboulaye (Linklaters) PERSONAL BRANDING

OBJECTIVE Understand pros and cons of a global employment contract

1•2•3

Pierre-Yves Lanneau and Ethan Schrieberg (Vital Briefing)

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Explore possibilities to achieve effective presence for Luxembourg-based entities and resumes the new substance requirements provided by the CSSF Circular 18/698.

Tirez le meilleur de votre adhésion au Club  ! Nous tenons à nous assurer que votre expérience au sein du Club soit un succès.

Emilie Bertoni (Paperjam Club)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

OBJECTIFS Assurer le retour sur votre investissement (adhésion au Club) · Conseiller sur les bonnes pratiques permettant d’optimiser votre adhésion au Paperjam Club · Former la personne responsable de l’adhésion au sein de l’entreprise membre 1•2•3

Maximize your visibility and credibility with engaging storytelling

Développez votre motivation et votre champ des possibles

In today’s business landscape of information overload, storytelling can help your content marketing improve your ROI.

La définition de nos sources d’énergie et de plaisir permet de définir les types de tâches dans lesquelles nous pouvons nous épanouir et aussi conscientiser notre potentiel de développement.

OBJECTIVES Pick and research the best topics and stories · Craft the most effective – and credible – story · Boost the marketing potential of their content

— Février / Mars 2019

Thierry Delperdange (Communication, Coaching & Développements)

OBJECTIFS Définir ses sources de motivation · Affiner son potentiel de développement


CLUBLETTER

PREVIEW MARDI 12 MARS 2019 09H30 LÉGAL

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COMMUNICATION, MARKETING & SALES

Nicolas Duchesne (Martin Avocats)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

La responsabilité civile à l’heure de l’automatisation de la technologie

Le marketing d’engagement : comment activer votre marque en créant des expériences uniques

La question de la responsabilité des usagers avec l’IA est loin d’être tranchée, alors qu’elle pousse à une automatisation des services.

FINANCE & COMPTABILITÉ

OBJECTIFS Revue des bases de la responsabilité civile · Approche du droit médical et de la responsabilité des médecins

LÉGAL

NEW

When it comes to introducing Agile as a standard approach, the journey towards success starts with managing the people side of the “Agile transformation”. OBJECTIVE Understand the differences between Agile and agile

WELCOME TO LËTZEBUERG!

1•2•3

Welcome seminar: solving out the communication puzzle Relocating is not always easy for many expatriates. The communication problem due to different cultures and languages could always cause some issue. OBJECTIVES Solve the communication problem in a simple way · Learn new Luxembourgish words

Gia Birgisdottir (Gia in Style)

Stratégie juridique d’entreprise & cadres légaux

M. Lerebours (Drooms)

A. Wagner et L. Schummer (Arendt & Medernach)

HUMAN RESOURCES

1

Carving a path to success with Agile through change management

Véronique Di Maria (Nexum)

M&A 3.0: Let intelligent technology work for you!

D. Eischen (Interact)

Comment développer un recrutement de qualité

P. Gromada (Hays)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

Libérer le potentiel de vos collaborateurs

A. Sibous et A. Derreumaux (Innov’ICTion)

PERSONAL BRANDING

Personal branding : devenez votre premier fan !

A. Gibert et C. Rodisio (Anna Gibert et Talent Attitude)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

Sketchnoting et mind mapping : développez votre productivité

V. Gallo (The Joyful Way)

WELCOME TO LËTZEBUERG!

Duncan Roberts (Delano)

Family and health STRATÉGIE & OPÉRATIONS

C. Mernier (Docunify)

AdminTech

MARDI 12 MARS 2019 14H00 LEGAL

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COMMUNICATION, MARKETING & SALES

Catherine Graff (Collin Maréchal)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

Le droit du travail et les nouvelles technologies

Inbound marketing 101 – how to make customers come to you

Les nouvelles technologies font émerger de nouvelles problématiques qui touchent elles aussi au droit du travail.

FINANCE & COMPTABILITÉ

OBJECTIFS Comprendre les bases du droit du travail en lien avec la technologie · Comprendre les avantages et les pièges à éviter

LEGAL

L. Galveias (LPEA)

Private equity everywhere

The transition to digitisation from a legal point of view

O. Reisch et L. Herborg Olafsdottir (DLA Piper)

HUMAN RESOURCES

1•2•3

Management d’équipes, management de soi : des clés pour gagner en efficacité Ce workshop abordera les questions des tensions professionnelles et leur impact sur les plans individuel et collectif. Cécile Schauer (Aimer travailler)

E. Melnikova (Talkwalker)

OBJECTIFS Comprendre les mécanismes sous-jacents aux tensions et leurs conséquences · Repérer les niveaux d’intervention possibles

Using technology and psychometric assessment to enhance organisational culture

A. Meulman (Jobs.lu)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

Plan for success by being strategic

V. Defournier (Inner Latitude)

PERSONAL BRANDING

V. Scuvée (Kumquat)

La prise de parole en public PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

Leverage your values and virtues: the optimal experience through the mindful use of character strengths

Maria Grazia Serra (Maria Grazia Serra)

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

HR’s aspects of mergers and acquisitions

V. Boyard (Vistim)

Parcours certifiant : Niveaux : 1 • débutant

2 • intermédiaire

3 • expert

Février / Mars 2019 —

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ÉCOLOGIE

LA QUALITÉ SANS JETER Chaque année, nous travaillons pour nous accorder avec nos partenaires afin de vous offrir le meilleur catering possible. La qualité n’est pas le seul critère auquel nous portons de l’intérêt : à chaque événement, nous tentons d’éviter le gâchis autant que possible. Soyez partenaire de cette action : si vous ne pouvez être présent à l’un d’eux après vous être inscrit, prévenez-nous par e-mail à club@paperjam.lu. 130 —

— Février / Mars 2019

PHOTOS Maison Moderne ILLUSTRATIONS Oriane Pawlisiak (Maison Moderne)

LA VIE DU CLUB


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FORMATION

SUCCÈS DU MINI MBA Lancé en 2018, le Mini MBA, en partenariat avec la Solvay Brussels School of Economics & Management, fut l’un des nouveaux challenges du Club... couronné de succès ! 100 % de nos inscrits se sont vus diplômés et sont prêts à repartir pour une nouvelle édition. Plus d’infos à venir.

1.705 + 750 CHIFFRES

On n’imagine pas ce que représentent, en nombre, les boissons d’un événement du Club. Sans surprise, le Paperjam Top 100 aura atteint le record dans cette catégorie avec plus de 1.705 bouteilles, ainsi que 750 litres de bière mis à disposition des invités.

LE MOT DE LA HEAD OF PROGRAMMING

MUTUALISER LES RESSOURCES POUR FAVORISER LES SYNERGIES En 11 années d’existence, le Paperjam Club a vu sa programmation évoluer significativement. Initialement pensé pour prolonger l’expérience éditoriale de nos médias à l’occasion de leur parution, il est aujourd’hui devenu un outil incontournable pour toute entreprise souhaitant développer son activité au Luxembourg et fidéliser ses employés. Preuve en est, avec ses plus de 1.000 entreprises membres, le Paperjam Club se positionne parmi les plus grands clubs d’affaires généralistes d’Europe en termes de nombre d’événements organisés et de membres actifs. Dans une recherche permanente d’excellence, il proposera, pour cette nouvelle saison, une série de nouveautés événementielles afin de servir ses membres à travers une offre sur mesure : la variété des thèmes (sectoriels, politiques et transversaux), des orateurs (locaux et internationaux, hommes et femmes de tout âge), des lieux et des horaires (matinée, midi ou soirée) devant permettre à chaque membre de consommer le Club selon ses besoins. De même, dans le but de servir une ambition toujours plus grande, les sponsors et partenaires de nos événements sont davantage impliqués dans la programmation des contenus, favorisant ainsi les synergies et la mutualisation des moyens et des connaissances. À venir, en somme, une année placée sous le signe d’un nouvel élan : celui du partenariat stratégique.

NOS CONSEILS

AVANTAGE

#4 DÉSIGNEZ DES AMBASSADEURS

PAPERJAM JOBS

Nous vous suggérons de choisir une ou plusieurs personne(s) au sein de votre société, dont le rôle sera de s’assurer que vous profitez au mieux du Club. Devenir ambassadeur, c’est avant tout coordonner et promouvoir les événements du Club en interne et représenter votre entreprise aux événements.

Vous souhaitez recruter et trouver la perle rare ? Venez faire un tour sur Paperjam Jobs pour rendre visibles vos offres d’emploi auprès de notre écosystème : une autre manière de profiter de ses avantages membre pour développer votre business.

Définissez ensemble des objectifs annuels et soutenez vos collaborateurs dans leurs efforts. N’oubliez pas que nous sommes aussi là pour vous aider !

Si vous n’avez plus vos identifiants, contactez Emilie Bertoni : emilie.bertoni@maisonmoderne.com

Février / Mars 2019 —

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SAISON 11 LE PROGRAMME 2019 CEO events

FÉVRIER

MAI

SEPTEMBRE

MARDI 05 Delano Live MARDI 05 Let’s Taste VENDREDI 08 Déjeuner Carrousel MERCREDI 13 CEO Cocktail – Winter Edition: Achieving world domination with artificial intelligence JEUDI 14 Journée de workshops MARDI 19 Matinale RH MARDI 26 Breakfast Nouveaux Membres MERCREDI 27 10×6 Finance : 5.000 milliards d’opportunités

JEUDI 09 Networking Circle VENDREDI 10 Déjeuner Carrousel MARDI 14 Marketing Breakfast MARDI 14 Journée de workshops MERCREDI 15 Table ronde : Élections européennes JEUDI 16 Delano Breakfast Talk MARDI 21 Breakfast Nouveaux Membres MERCREDI 22 10×6 HR : les compétences pour demain à l’ère du digital MERCREDI 29 Let’s Taste

MARDI 10 Delano Live MERCREDI 11 Matinale RH JEUDI 12 Networking Circle MARDI 17 Start-up Stories – Round 3 MERCREDI 18 10×6 Mobilitéit JEUDI 19 Journée de workshops VENDREDI 20 Déjeuner Carrousel MARDI 24 Delano Breakfast Talk MERCREDI 25 Club Talk JEUDI 26 Breakfast Nouveaux Membres SAMEDI 28 Journée Découverte

MARS

JUIN

VENDREDI 01 Carousel Lunch MARDI 05 Dans les coulisses... de l’Aéro-sport MERCREDI 06 Une conversation avec... Norbert Becker JEUDI 07 Networking Circle MARDI 12 Journée de workshops MERCREDI 13 Une conversation avec... Joanne Liu JEUDI 14 Marketing Breakfast JEUDI 14 Networking Circle – Vins américains MARDI 19 La propriété intellectuelle en pratique – 4e édition MERCREDI 20 Start-up Stories – Round 1 JEUDI 21 Déjeuner Carrousel JEUDI 21 Delano Breakfast Talk MARDI 26 Breakfast Nouveaux Membres MERCREDI 27 10×6 Female Leadership

MARDI 04 Networking Circle MERCREDI 05 Start-up Stories – Round 2 JEUDI 06 Déjeuner Carrousel MARDI 11 Delano Live JEUDI 13 Club Talk : Voice & Intelligence Artifcielle JEUDI 13 Dans les coulisses... SAMEDI 15 Journée Découverte JEUDI 20 Journée de workshops JEUDI 20 Matinale RH MERCREDI 26 10×6 JEUDI 27 Breakfast Nouveaux Membres VENDREDI 28 Déjeuner Carrousel

JUILLET

AVRIL MARDI 02 Delano Live JEUDI 04 Journée de workshops MARDI 09 Déjeuner Carrousel MERCREDI 10 Club Talk : Blockchain JEUDI 11 Networking Circle MARDI 16 Let’s Taste MERCREDI 17 Matinale RH JEUDI 18 Déjeuner Nouveaux Membres MARDI 30 10×6 Green Architecture

MARDI 02 Déjeuner Nouveaux Membres MERCREDI 03 Networking Circle MARDI 09 Delano Live MERCREDI 10 CEO Cocktail – Summer Edition JEUDI 11 Tournoi de golf

AOÛT MARDI 20 Breakfast Nouveaux Membres

OCTOBRE MARDI 01 Déjeuner Carrousel MERCREDI 02 Marketing Breakfast JEUDI 03 Let’s Taste – Mixologie chez MM MARDI 08 10×6 Entrepreneurship MERCREDI 09 Networking Circle MARDI 15 Journée de workshops JEUDI 17 Club Talk : Architecture VENDREDI 18 Déjeuner Nouveaux Membres MERCREDI 23 Delano Breakfast Talk VENDREDI 25 Déjeuner Carrousel

NOVEMBRE JEUDI 07 Networking Circle MARDI 12 Delano Live MARDI 12 Journée de workshops MARDI 19 Matinale RH MERCREDI 20 Breakfast Nouveaux Membres JEUDI 21 Déjeuner Carrousel MERCREDI 27 10×6 Keytrade Bank JEUDI 28 Dans les coulisses...

DÉCEMBRE VENDREDI 06 Déjeuner Carrousel MARDI 10 Delano Live MERCREDI 11 Marketing Breakfast JEUDI 12 Breakfast Nouveaux Membres JEUDI 12 Let’s Taste MERCREDI 18 Start-up Stories – Show

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— Février / Mars 2019



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