PA P E R JA M . L U • J U I N 2018
: n o i s s i M n o i t a v o n In e i l l i a b tion a v o n n i a x u CEO de L s a sh
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POLITIQUE Les bonnes affaires de l’État actionnaire
ENTREPRISES Des industries créatives en plein boom
PLACE FINANCIÈRE La Deutsche Bank à l’heure des doutes
ÉCONOMIE Le Luxembourg, coffre-fort numérique de l’Europe
AVENTADOR S ROADSTER. THE OPEN TOP ICON.
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ÉDITO
Thierry Raizer Rédacteur en chef
Power branding D
oit-on se contenter d’être meilleurs que nos voisins ou vise-t-on l’excellence ? À la lecture des résultats du baromètre de l’IMD sur la compétitivité de 63 pays, le Luxembourg recule mais ne chute pas. Ce classement de référence place le pays à la 11e place, contre la 8e un an plus tôt. Mieux que l’Allemagne (15e), la Belgique (26e) et la France (28e). On peut se rassurer à la lecture des résultats de voir le pays bénéficier du contexte économique international, du maintien de l’exportation des services. On peut s’inquiéter, en revanche, à la lecture du bulletin de santé listant les raisons de la baisse de la compétitivité, qui sont déjà connues et dépendent bel et bien de l’action des autorités. Efficacité des pouvoirs publics, environnement des affaires, infrastructures… Le pays doit redoubler d’efforts s’il veut garder son rang. Le Grand-Duché continue de bénéficier d’une ouverture des élus à l’égard de l’entreprise et de sa stabilité politique. Mais d’autres économies se développent rapidement, et un pays comme la France commence à bénéfi-
cier de l’aura d’un président qui se veut « business friendly ». S’il peut compter sur ses atouts historiques qui doivent être préservés, le Luxembourg doit se donner de nouvelles ambitions. Et renouveler les signaux aux investisseurs internationaux. Le chemin a été entamé par la coalition gouvernementale qui terminera son ouvrage en octobre prochain. Mais les efforts de rattrapage dans la mobilité, le lancement d’actions dans le digital et le début de réforme de l’appareil étatique ne suffisent pas. Ils devront rapidement être accélérés, pour anticiper les mutations de l’économie, et complétés par des investissements dans de nouveaux domaines comme l’intelligence artificielle. À la croisée des chemins, il existe suffisamment de forces vives et de moyens pour lancer une vision du Luxembourg qui conjuguera croissance durable, économie à valeur ajoutée et infrastructures adéquates. Des projets pilotes vont dans ce – bon – sens, à l’instar de l’accompagnement des collaborateurs vers de nouvelles compétences induites par une
économie digitalisée et robotisée. Donner dès à présent un message d’investissement pour l’avenir aux entreprises en place et à celles qui veulent s’établir ici est une priorité. Ceux qui prétendent occuper le fauteuil de Premier ministre au lendemain des élections ont donc tout intérêt à proposer un « power branding » pour le pays, assorti d'idées concrètes. La publication in extenso des programmes électoraux annoncée pour cet automne paraît quelque peu décalée à cet égard.
La conversation continue en ligne : @paperJam_lu Paperjam Paperjam Group
Juin 2018 —
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LE CHARME À L’ÉTAT BRUT
SOMMAIRE
Juin 2018
ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES
POLITIQUE
Hommage 21
Camille Gira
20 Participations Les bonnes affaires de l’État actionnaire
Carrières 23
22 législatives 2018 Ce qu’attendent les entreprises des candidats 23 Cybersécurité Une coopération nécessaire
ENTREPRISES
Elevator pitch 30 Startalers
24 culture Le boom des industries créatives
32 Écosystème Nouvelle maison pour start-up
25 Énergie Encevo-lution
34 Avocats L’humain et la technologie de concert
28 livre Histoires de familles 30 Ict Empathie artificielle
Du challenge à la solution 32
Faire le lien entre artisans et réfugiés
saga 34
Le road trip des Voyages Emile Weber
36 Marché de l’art Ceysson & Bénétière souffle ses 10 bougies
PHOTOS Lala La Photo, Lentz, Benjamin Champenois (Maison Moderne) ILLUSTRATION Hadi Saadaldeen
PLACE FINANCIÈRE 38 Banques Les doutes de Deutsche Bank 40 Banques Un pont commun vers PSD2 42 Assurance Les grands chantiers de Foyer
ÉCONOMIE 46 Sécurité Le coffre-fort numérique 48 Relations bilatérales Le Brésil ? Pourquoi pas ! 50 Restructuration Les vertus du dialogue social 52 Automobile Meneurs ou suiveurs ?
Ferber Hair & Style
Carrières 36 Opinion 39
44 Prospective L’argent sera digital 44 Venture capital Viola Fintech à la recherche de pépites
CEO selfie 36
L’euro peut-il remplacer le dollar dans les échanges internationaux ?
Buzzword 40
Initial Coin Offering
Picture report 42 LPEA Insights
Carrières 44
Luxembourg performance index 47 Droit du travail 48 Flexibilisation du temps de travail
Fact checking 50 La compétitivité du Luxembourg
Carrières 52
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Partner for Life
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SOMMAIRE
Juin 2018
ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES Sasha Baillie
« Nous sommes là pour aider les entreprises à se projeter vers l’avenir » Au carrefour de la diplomatie et de l’éco nomie, Sasha Baillie affiche une carrière internationale qui a fait d’elle une ressource centrale au ministère d’Étienne Schneider. Son nouveau défi est de poursuivre la moder nisation entamée de Luxinnovation en tant que CEO.
PHOTOS Anthony Dehez, Jan Hanrion (Maison Moderne), Patricia Pitsch (Maison Moderne), Romain Gamba
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Carlo Thill
Bavardage
Reportage
Carlo Thill prendra sa retraite le 30 juin prochain. Le CEO de BGL BNP Paribas est entré à la Banque Générale du Luxem bourg il y a 40 ans. Bilan et souvenirs.
À cinq mois des élections législatives, Paperjam a réuni quatre des six partis représentés à la Chambre, afin d’évoquer le bilan de la coalition Bettel-Schneider-Braz en matière de politique fiscale et leur vision pour les années à venir.
Notre photographe Romain Gamba a passé une journée dans les locaux de la toute nouvelle House of Start-ups. Visite guidée d’un lieu ouvert à toutes les bonnes idées.
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« Je ne me suis jamais ennuyé »
Débat fiscal en vue
House of Start-ups
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Creating Experiences
SOMMAIRE
Dossier digital 108 index 126 ours 128 Celebrating Luxembourg 130
Juin 2018
ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES Argent comptant Véronique Hoffeld
« Je n’achète que ce dont j’ai besoin » « Time is money. » L’avocate et associée du cabinet Loyens & Loeff reprend cette citation bien connue et explique que de nos jours, le temps a de plus en plus de valeur, dans tous les sens du terme.
114 Compétences Management
Prévenir les conflits
Il est difficile pour un manager d’éviter les confrontations. Faut-il les fuir pour autant ? Pas forcément, car les conflits peuvent aussi être générateurs de créativité.
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Style casual
Raoul Thill et Anouk Wies
Architecture Maison unifamiliale
Le CEO de SiYou et la directrice du Cercle Cité ont composé un look casual pour accompagner la belle météo de cette fin de printemps.
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Culture Réalité virtuelle
Restaurant À table avec
Valentiny HVP Architects a relevé le défi de cons truire une maison à Gonderange sur un ter rain à fort dénivelé.
Le Casino Luxembourg dispose d’un nouvel espace permanent dédié à la réalité virtuelle, où une première sélection d’œuvres est montrée jusqu’au 9 septembre.
Le comédien nous parle de la neuvième édition du Fundamental Monodrama Festival, autour d’un déjeuner au tout nouveau Katchi (The Beef Club).
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La maison sur la colline
Permanence virtuelle
Steve Karier
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PHOTO Edouard Olszewski
IL Y EN A PLUS
Ce mois-ci avec Paperjam : le supplément Ressources humaines
ET AUSSI
La Clubletter Juin 2018 —
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BRAND VOICE
MICHELE FERRARIS, CEO, présente la solution unique 3C mPOS (Mobile Point of Sale).
3C PAYMENT, SUCCESS-STORY D’UNE JEUNE TRENTENAIRE Si l’histoire de 3C Payment s’écrit aujourd’hui à l’international, ses racines sont proprement luxembourgeoises. À l’occasion de ses 30 ans d’activité, nous avons rencontré le CEO de cette société spécialisée dans la gestion des transactions financières par carte de crédit. Michele Ferraris évoque pour nous ce qui fait sa spécificité, sa réussite, mais aussi l’actualité et l’avenir de cette entreprise en pleine croissance. PRÉSENTÉ PAR 3C PAYMENT
paiement requièrent un niveau de technologie pointue et personnalisée. Parmi les secteurs économiques les plus représen3C Payment est une société spécialisée tés figurent l’industrie hôtelière de luxe, dans la gestion de transactions financières le « fine dining », la restauration rapide, effectuées par carte de crédit. Notre rôle les parkings, le transport, le commerce consiste à faciliter les opérations de paie- de détail et la location de véhicules. ment entre nos clients, des prestataires de Notre siège social est basé à Leudelange, biens ou de services, et un porteur de carte et nous disposons également de bureaux de crédit/débit. Notre clientèle se compose à Londres, Paris, Chicago, Düsseldorf et d’acteurs dont les besoins en gestion de depuis peu à Dubaï. Monsieur Ferraris, pouvez-vous nous présenter la société 3C Payment, son activité, ses clients ?
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Vous célébrez cette année vos 30 ans d’activité, peut-on revenir sur les dates et événements qui ont fait votre succès jusqu’à aujourd’hui ?
Tout a commencé en 1987 avec l’ouverture d’un bureau à Stockholm, suivie en 1988 de celle d’un bureau à Luxembourg, qui deviendra rapidement le siège social de la société. 3C appartenait alors au groupe suédois Tele2. Nos premiers succès sont en effet liés au traitement des cartes de crédit/débit dans le monde de la téléphonie publique. Nous avions intégré des systèmes de paiement assez révolutionnaires dans les cabines téléphoniques des halls d’aéroport, d’hôtel ou de certains espaces publics. À cette époque, il était très commode pour les voyageurs – notamment d’affaires – de pouvoir régler leurs appels au moyen d’une simple carte de crédit. La « facture » liée à l’appel était rapatriée vers notre plate-forme, ici au Luxembourg, elle-même en liaison avec les banques qui débitaient ensuite le payeur et créditaient la société propriétaire de la cabine téléphonique. Par la suite, nous avons développé cette technologie et décliné la même approche à d’autres domaines comme l’hôtellerie ou la restauration, et ce pendant près de 20 ans. En 2006, 3C quittait Tele2 et rejoignait un groupe suisse prénommé Six pour assumer un service équivalent, hors téléphonie. C’est ainsi que nous avons continué à grandir, en développant notre technologie et en conce-
PHOTO Patricia Pitsch (Maison Moderne)
HISTORY
BRAND VOICE
vant des solutions de paiement dédiées à d’autres secteurs d’activités. En 2015, la diversification du groupe Six entraîne un nouveau départ pour 3C qui prend finalement son indépendance en 2016 et devient 3C Payment. Depuis, la société est en pleine croissance et a doublé ses effectifs, passant de 79 à 157 collaborateurs. Nos clients se sont multipliés et 3C Payment est devenu un acteur internationalement reconnu dans le monde des PSP (Payment Service Provider). En quoi les solutions que vous développez se démarquent-elles de la concurrence ?
Pour saisir en quoi nos solutions se démarquent, il faut d’abord comprendre le positionnement et le degré de rigueur du marché dans lequel nous évoluons. La typologie de clientèle à laquelle nous nous adressons représente un segment très « haut de gamme ». Ainsi, le niveau et la qualité de service que nous offrons se doivent d’être équivalents à ceux d’une enseigne de luxe pour sa clientèle. D’un point de vue plus technique, nos terminaux de paiement sont dotés d’une intelligence artificielle et dialoguent à la fois avec le système de gestion du prestataire de biens ou services et la banque du payeur. Notre solution permet par exemple aux clients de disposer de plusieurs paramètres de sélection adaptés à leurs besoins, comme la pré-autorisation lors d’une réservation online, sans bloquer le montant sur la carte de crédit de leur client, ou la DCC (Dynamic Currency Conversion), une autre fonctionnalité permettant au porteur de la carte de payer soit dans la monnaie locale, soit dans celle du pays d’émission de sa carte. Enfin, ce qui rend notre offre de solutions véritablement unique et à haute valeur ajoutée, c’est notre capacité à accompagner des groupes dans leur expansion géographique. Nos produits se transportent au delà des frontières grâce à de solides partenariats établis avec les banques et les certifications réalisées en amont. Ces sophistications sont le fruit de nombreuses années de recherche et de développement. Aujourd’hui, nous sommes la seule société au monde dans ce domaine à disposer d’un réseau de banques aussi élargi et d’un parc de clients de renom issus de toutes les branches d’activités (Caffè Nero, Starbucks, WHSmith, Europcar, Accor, Hyatt, Hilton, Marriott…). La question de la sécurisation des données dans une transaction financière inquiète parfois les utilisateurs. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet
pour les rassurer, notamment sur les technologies que vous utilisez ?
Depuis une quinzaine d’années, les entreprises comme Mastercard ou American Express imposent des normes de sécurité rigoureuses impliquant plusieurs niveaux de certification PCI DSS (Payment Card Industry – Data Security Standard). De manière continue, 3C et ses filiales ont su maintenir avec succès leurs certifications, après avoir été soumises à un audit imposé. Les technologies développées par les émetteurs de cartes sont en constante évolution. L’une d’entre elles relative à la sécurité, introduite il y a deux ans, (Point-to-Point Encryption) a entraîné dans le secteur l’obligation de crypter l’intégralité des informations qui circulent au moment du paiement et qui seront uniquement décryptées par la banque finale. En pratique, sur nos terminaux, nos applications transportent non seulement les clés de cryptage, mais également de décryptage des informations relatives au paiement. En cas de vol ou de piratage, nul ne sera capable de « lire » les informations pour les détourner. À noter que ces terminaux sont livrés chez nos clients selon des protocoles de sécurité très élevés. Vous êtes présents dans plus de 40 pays, le Luxembourg représente-t-il un marché particulier pour votre activité ?
3C PAYMENT
EN QUELQUES CHIFFRES
300 millions de transactions sécurisées effectuées pour un montant de 25 milliards de dollars.
19.000 clients issus du monde de l’hôtellerie, du parking, du transport, du retail et de la location de voitures.
40 pays dans lesquels 3C Payment est présent.
160
C’est un pays qui offre énormément de possibilités. La politique de développement des nouvelles technologies du gouvernePrès de 160 collaborateurs ment luxembourgeois est évidente, c’est évoluent aujourd’hui depuis le un soutien très bénéfique pour une entresiège social et les filiales de 3C. prise comme la nôtre. En outre, la situation géographique du Luxembourg nous permet d’accéder rapidement à des marchés de grande envergure comme l’Allemagne ou la France. Enfin, en matière de ressources humaines nécessaires à notre croissance, le Comment voyez-vous le futur Grand-Duché est un bassin de talents pré- pour 3C Payment, quels perspectives cieux dont une des forces considérables est et projets se dessinent ? le multilinguisme. Tout porte à croire que nous maintiendrons notre stratégie et les industries ciblées aujourDans votre actualité, il y a le d’hui. Nos choix à ce sujet ont été judicieux et déménagement dans de nouveaux il n’y a aucune raison d’en changer. bureaux à Leudelange. Qu’est-ce qui En revanche, notre évolution portera davana motivé ce changement de locaux ? tage sur l’innovation et le développement Depuis deux ans, notre effectif n’a cessé de de nouvelles technologies. La digitalisation croître. L’organisation actuelle est répartie massive des données et des moyens de paiesur deux bâtiments distincts. Pour des faci- ment va sans nul doute nous amener encore lités évidentes, nous avons décidé de réunir plus dans cette direction. tous nos talents dans un seul et même comNous poursuivrons également notre expanplexe, toujours à Leudelange. Concrètement, sion géographique, selon notre politique dite ce changement permettra non seulement « follow your customer ». Nous ouvrirons prod’optimiser certains processus, mais aussi de gressivement de nouveaux bureaux en favofluidifier les opérations et la communication risant les territoires en développement qui entre les différents départements. auront atteint un certain volume d’activité. Juin 2018 —
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BRAND VOICE
CABINET D’AVOCATS
«NOUS AVONS UN PROJET AMBITIEUX POUR LE GRAND-DUCHÉ » Installé depuis plus de trois ans au Grand-Duché, le cabinet d’avocats Simmons & Simmons est en pleine expansion. Disposant d’une force stratégique globale, le cabinet propose à ses clients des solutions innovantes grâce à des produits technologiques primés. PRÉSENTÉ PAR SIMMONS & SIMMONS
Augustin de Longeaux Asset Management & Investment Funds Partner
Pierre-Régis Dukmedjian Tax Partner Louis-Maël Cogis Country Head, Banking/Capital Markets Partner
PHOTO Jan Hanrion (Maison Moderne)
Thierry Somma Corporate M&A Partner
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BRAND VOICE
Pouvez-vous nous présenter le cabinet Simmons & Simmons, son cœur de métier, ses clients, en général et plus précisément à Luxembourg ?
Simmons & Simmons est un cabinet majeur fondé en 1896 au cœur de la City de Londres. Le cabinet regroupe plus de 1.500 avocats à travers le monde, répartis dans 22 bureaux situés en Europe, au Moyen-Orient et en Asie. Nous avons ouvert nos bureaux à Luxembourg en janvier 2015. Nos équipes luxembourgeoises s’organisent en sept pôles : banque-finance, gestion d’actifs et fonds d’investissement, Corporate M&A, fiscalité, marché de capitaux, et réglementaire. En quoi le cabinet se distingue-t-il de ses concurrents présents sur le marché ?
La stratégie du cabinet à Luxembourg est en parfaite cohérence avec la stratégie globale. Les énergies, moyens et compétences sont mis au service des acteurs internationaux du Grand-Duché, notamment dans le secteur des fonds d’investissement et des institutions financières. Nous pouvons ainsi offrir à nos clients locaux une réponse à leurs problématiques internationales, et à nos clients internationaux, une réponse à leurs problématiques locales. Nous disposons également de produits technologiques innovants et primés, tels que Navigator, développés avec et pour les besoins de nos clients. Navigator est une base de données intelligente offrant à des coûts maîtrisés pour nos clients un accès à un guide décrivant l’environnement juridique et réglementaire de 130 juridictions dans le domaine des services financiers, de la fiscalité, des fonds et des institutions
Corporate M&A, a fait ses armes auprès d’études internationales réputées et bénéficie d’une forte expérience dans le domaine des fusions-acquisitions et restructurations, particulièrement pour des asset managers. Dans cet élan, cinq collaborateurs ont récemLe Luxembourg représente-t-il un marché particulier pour votre activité ? ment rejoint nos équipes. En tant que première Place européenne et Augustin, Thierry et leurs équipes vont nous deuxième Place mondiale en matière de fonds permettre de consolider nos secteurs clés. Cette d’investissement, mais aussi en tant que juri- évolution correspond au développement croisdiction privilégiée par les institutions finan- sant de nos activités à Luxembourg depuis cières, nos clients internationaux voient le l’ouverture de nos bureaux. La venue de nos Luxembourg comme une Place-clé pour leur deux associés et de leurs équipes va renforcer déploiement stratégique. notre offre dans ces matières, tout comme le De plus, dans le contexte du Brexit, le service à nos clients. Grand-Duché offre des solutions pertinentes et une stabilité certaine. À ce titre, notre pré- Vous prévoyez donc une politique sence ici est essentielle. d’expansion au Luxembourg ? Nous avons la volonté d’accompagner nos Nous allons bien évidemment continuer de clients en tant que partenaires privilégiés, de grandir. Nos clients ont des besoins conséleur offrir notre expertise, notre engagement, quents, et nous avons une grande confiance et de participer à la croissance de la place dans la Place luxembourgeoise, son attractivité et son dynamisme pour tabler sereinefinancière luxembourgeoise. ment sur une croissance de nos activités. financières, pour des activités concernant les produits financiers ou de services financiers (marketing, dépôts, prêts de différentes natures, etc.).
Vos équipes se sont récemment renforcées, deux nouveaux associés et leurs équipes sont venus consolider l’expertise du cabinet. Pouvez-vous nous les présenter ?
Nous sommes en effet ravis d’accueillir nos deux nouveaux associés et leurs équipes respectives. Augustin de Longeaux, notre nouvel associé Asset Management & Investment Funds, bénéficie d’une grande expérience acquise dans les plus grands cabinets de la Place. Il est spécialisé dans la structuration de fonds d’investissement et conseille nos clients sur des problématiques réglementaires locales et internationales complexes. Thierry Somma, notre nouvel associé
Et demain ? Quelles perspectives se dessinent pour le cabinet Simmons & Simmons au Luxembourg ?
La Place luxembourgeoise est incontestablement en pleine évolution. Les acteurs doivent faire face à des exigences juridiques et technologiques de premier ordre auxquelles le cabinet Simmons & Simmons sait répondre grâce à son savoir-faire et à des outils innovants. Nous avons un projet ambitieux pour le bureau et pour le Grand-Duché. Nous souhaitons participer activement au développement de nos clients et au rayonnement de la place financière en Europe et dans le monde.
NOTRE PRÉSENCE GÉOGRAPHIQUE
« La stratégie du cabinet à Luxembourg est en parfaite cohérence avec la stratégie globale. »
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BRAND VOICE
START-UP
LA blanchisserie écologique 2.0 En octobre 2017, Pit Zens et Antoine Hron ont officiellement lancé la start-up Klin, révolutionnant le secteur traditionnel de la blanchisserie et du nettoyage à sec. Le service est entièrement digitalisé, écologique et disponible pour les particuliers et les entreprises qui n’ont plus besoin de se déplacer. PRÉSENTÉ PAR KLIN
DIGITALISATION DU SERVICE
« L’industrie du nettoyage à sec n’a quasiment pas innové au cours des dernières décennies au Luxembourg. Le fait de pouvoir digitaliser le service est une réelle opportunité. » Antoine Hron et Pit Zens Fondateurs et associés de Klin
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Chez Klin, pas de magasin physique mais un site internet : www.klin.lu. L’entreprise propose à ses utilisateurs de passer commande en ligne, depuis leur ordinateur, à la maison ou au bureau. Il suffit de créer un compte et de sélectionner le service souhaité. Un coursier viendra alors récupérer et livrer le linge à l’endroit indiqué. Le paiement peut lui aussi se faire en ligne via retrait automatique à la réception de la commande, ou alors en espèces ou en carte bancaire. Pour assurer une communication sans faille avec ses clients, Klin envoie un e-mail de confirmation à l’utilisateur au moment de son inscription, lors du passage de commande et lors de l’entrée de celle-ci en production. Le client a alors jusqu’à la date de retour de ses affaires pour s’assurer que sa commande a bien été enregistrée et réceptionnée.
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SERVICE À LA DEMANDE
Selon son emplacement géographique, l’utilisateur peut sélectionner le créneau de passage du coursier pour la collecte ou la livraison de son linge, Klin couvrant actuellement trois zones de chalandise : le sud du Grand-Duché, Luxembourg-ville et la région de Niederanven, Contern et Moutfort. Les créneaux de passage chez les particuliers s’étendent de 7 h à 22 h en semaine et le samedi de 8 h à 16 h. À savoir également que les heures en journée (9h-17h) sont plus largement demandées par les entreprises qui souhaitent organiser un service de blanchisserie pour leurs employés.
BRAND VOICE
ANTOINE HRON ET PIT ZENS ont créé la start-up Klin « made in Luxembourg », qui siège actuellement au Technoport de Foetz.
START-UP LUXEMBOURGEOISE
ÉCOLOGIE
L’industrie de la blanchisserie et du nettoyage à sec étant particulièrement polluante, Klin a choisi d’avoir recours à des machines intelligentes, capables d’estimer la quantité de linge dans le tambour et de proposer le juste dosage en eau, en solvant et donc en électricité nécessaire. La start-up peut ainsi réaliser 20 à 30 % d’économies par lavage. Par ailleurs, Klin utilise comme solvant principal un savon disposant de l’écolabel européen. La société a également mis au point une solution écologique pour le retrait et la livraison des vêtements : le linge sale est remis dans des sacs en coton lavables et les livraisons sont effectuées dans des housses personnalisables et réutilisables. Klin dispose en outre de la certification RSE qui distingue les entreprises socialement responsables et du label SuperDrecksKëscht pour sa bonne gestion des déchets. À terme, la société envisage de passer à un modèle zéro émission de carbone et de devenir autonome en énergie.
GAIN DE TEMPS
Klin s’engage à assurer ses prestations de nettoyage en 48 h. Cela est notamment possible grâce au fait qu’elle couvre l’entièreté de la chaîne de valeur : prise de commande, retrait du linge, nettoyage et livraison. Par ailleurs, le repassage peut se faire de manière semi-automatisée pour une grande majorité des pièces (pantalons, vestes et chemises), cela étant au choix du client. Pour les entreprises également, le service Klin représente un gain de temps : ces dernières n’ont pas besoin d’intervenir comme c’est le cas lorsqu’elles font appel à une conciergerie traditionnelle. Il leur suffit simplement de définir avec Klin un horaire de passage et de lui mettre un lieu de retrait et de dépôt du linge à disposition, la relation commerciale (commande et paiement) se faisant directement avec l’employé via le site internet.
Klin est une start-up locale qui dispose du label Made in Luxembourg. Elle occupe un local de 400 m2 situé au Technoport de Foetz, à 10 km de Luxembourg-ville, ce qui lui permet d’entretenir une relation de proximité avec ses clients. Des visites des locaux peuvent être organisées pour les employeurs qui souhaiteraient se renseigner sur les services Klin.
Entreprises : Le service Klin est mis en place gratuitement dans vos locaux. Pour plus de renseignements, contactez Antoine Hron ou Pit Zens au 26378898 ou à l’adresse moien@klin.lu. business.klin.lu Vous résidez dans le sud du Grand-Duché, à Luxembourg-ville ou environs ? Créez votre compte en quelques clics et bénéficiez d’une réduction à la première commande.
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POLITIQUE
politique Épargne-temps Validé en juillet 2017 entre la CGFP et le ministère de la Fonction publique, l’accord sur la mise en place d’une flexibilité du temps de travail devrait être égale ment appliqué aux entre prises. Soit un aligne- ment sur ce point entre les secteurs public et privé, avec une limite maximale de 1.800 heures supplémentaires prestées. Élections sociales au printemps 2019 Les prochaines élections sociales se tiendront entre le 1er février et le 31 mars 2019. Elles devaient initialement se dérouler à l’automne, mais les élections législa tives ayant lieu au même moment, leur report était inévitable. Enveloppe fournie En 2018, pour une période de 4 ans, le Fonds national de la recherche a obtenu une enveloppe de 340 mil lions d’euros. Une aug mentation de 40 % par rapport à la période pré cédente (240 millions). « C’est un plafond, précise Marc Schiltz, le secrétaire général du fonds. Au cours de la précédente période, nous n’avons pas épuisé le budget. » Nouvel « En Marche ! » Georges Jacobs, méde cin généraliste et pré sident de la Fédération des chasseurs, a offi ciellement lancé un « En Marche ! » luxem
bourgeois, un mouve ment politique qui se veut au-dessus des par tis, en vue des élections législatives d’octobre prochain. Les vrais LREM Luxembourg, eux, n’ont pas été consultés. Copilote Six mois après la date initialement annoncée, l’application de covoitu rage « révolutionnaire » du gouvernement a été dévoilée début mai. Baptisée « Copilote », l’application développée par Ecolutis, filiale à 100 % de SNCF Mobilités, correspond à un élément supplé mentaire dans la chaîne de la « nouvelle mobilité » défendue par les autorités. Rencontre Schneider-Mittal Étienne Schneider (LSAP) a rencontré Aditya Mittal (CFO du groupe et CEO des sites européens), ainsi que le président du conseil d’administration d’ArcelorMittal Luxem bourg, Michel Wurth. Le bourgmestre de Dudelange, Dan Biancalana (LSAP), était aussi autour de la table. La venue au Luxembourg d’Aditya Mittal, pour l’assemblée générale du groupe sidérurgiste, aura permis une rencontre au som met dans l’épineux dos sier de la reprise du groupe italien Ilva, entraî nant la cession du site de Dudelange, selon les règles en vigueur au niveau européen.
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PARTICIPATIONS
Les bonnes affaires de l’État actionnaire La présentation récente des résultats annuels de sociétés dont l’État est l’actionnaire éclaire en partie sur des revenus stratégiques. Dans le même temps, la manne publique est utilisée pour diversifier l’économie.
Post a dévoilé ses résultats le 18 mai dernier et versera 20 millions d’euros à l’État.
C’
est une réponse parlementaire à Laurent Mosar qui a remis le sujet sur le devant de la scène. Ou plutôt a actualisé certains chiffres. Le Premier mini stre, également en charge des communications et des médias, apportait le 7 mai dernier des précisions au député CSV sur les résultats de SES. « L’évolution des résultats financiers de SES et de son cours en bourse est suivie de près par le gouvernement, à la fois parce que l’État est action naire et parce que la société est un des fleurons de l’économie luxembourgeoise », précisait Xavier Bettel. En 2017, le bénéfice net de SES a affiché un recul de 38 millions à 596,1 millions d’euros et avait connu une chute de son
titre de 40 % ces derniers mois. Au moment de présenter les résultats du premier trimestre 2018, le directeur financier, Andrew Brown, s’est voulu rassurant : « Nous sentons que les investisse ments effectués commencent à porter leurs fruits. » Concrè tement, les aléas de SES entraînent – par rapport à 2017 – une chute de 17,7 millions pour l’État, qui touchera tout de même 26 millions d’euros. « Le dividende avait augmenté de 10 % l’an pen dant de nombreuses années et il revient en 2018 au niveau de 2011 », argumentait Xavier Bettel.
VALSE DE RÉSULTATS
La baisse s’est aussi fait sentir auprès de BGL BNP Paribas, mais
PHOTO Lala La Photo
DIGEST
POLITIQUE HOMMAGE
pour d’autres raisons. La banque, dont l’État est actionnaire à 34 %, avait connu en 2016 une hausse exceptionnelle de ses revenus suite à la vente du bâtiment Royal-Monterey. La banque avait versé 62,592 millions à l’État luxembourgeois. 49,2 millions le seront pour 2017. Encevo, la maison mère d’Enovos et de Creos, rapporte, pour 2017, 24,6 millions d’euros à ses actionnaires, dont, d’après nos calculs, 6,8 millions pour l’État, qui détient en direct 28 % des actions. Les 14,20 % de la Société nationale de crédit et d’investissement (SNCI) et les 12 % de la Banque et caisse d’épargne de l’État (BCEE) dans Encevo rejaillissent aussi de manière indirecte sur la présence étatique dans l’économie nationale. En pleine saison de présentation de résultats annuels, Post Luxembourg a dévoilé les siens le 18 mai dernier. 20 millions d’euros seront versés à l’État, comme attendu au budget 2018, de même que les 40 millions escomptés en provenance de la Banque et caisse d’épargne de l’État. Selon le ministère des Finances, la valeur nominale (au 30 avril dernier) des participations étatiques dans des sociétés de droit privé (cotées ou non), des établissements publics, des groupements d’intérêt économique (GIE), des fondations et des institutions financières internationales était de 3.086.196.528,18 euros.
PHOTO Archives Maison Moderne
NOUVELLES PARTICIPATIONS
Paperjam avait consacré sa cover story au sujet en avril 2017 suite à l’annonce de Pierre Gramegna et d’Étienne Schneider d’une refonte de ce portefeuille pour en optimiser la performance et l’impact. Les ministres des Finances et de l’Économie avaient déjà répondu à une question parlementaire de Laurent Mosar : « Le gouvernement centra lisera les participations de l’État au sein d’une structure commune, afin d’augmenter l’impact et le levier du portefeuille des partici pations étatiques, d’en profes sionnaliser davantage la gestion et de garantir une gouvernance transparente. Les recettes et divi dendes provenant des participa tions étatiques seront en grande
partie réaffectés à des investisse ments en faveur de l’économie. » L’annonce n’a pas encore été suivie d’effets, mais entre-temps l’État a dénoué les cordons de la Bourse pour explorer de nouvelles voies. Le lancement en avril 2016, avec des partenaires privés, du Digital Tech Fund en est l’exemple. Après avoir investi 500.000 euros à l’été 2017 dans un tour-opérateur 100 % digital (iTravel) et le même montant dans un service d’optimisation des processus de commandes online (Nektria), le fonds doté de 20 millions d’euros vient de repérer une nouvelle pépite : Wizata. 500.000 euros sont aussi injectés dans la start-up active dans l’intelligence artificielle pour l’industrie manufacturière et l’exp loitation des ressources naturelles. Fondée en 2014, l’entreprise ambitionne d’ouvrir un centre de R & D au Luxembourg et des bureaux en Allemagne et en France, en complément de sa présence au GrandDuché et en Belgique.
BOÎTE À OUTILS
L’État a par ailleurs investi dans une société active dans le domaine du space mining, Pla netary Resources, en signant en novembre 2016 un accord portant sur 25 millions d’euros, dont 12 en direct et 13 via la SNCI. En novem bre 2017, c’est le Luxembourg Future Fund (créé par la SNCI et le Fonds européen d’investissement) qui soutenait la société Spire, active dans l’exploitation des petits satellites et de leurs données, à hauteur de 70 millions de dollars. À défaut d’une réforme de la gestion des participations que l’État luxembourgeois détient en direct ou via Post, la BCEE ou encore la SCNI, les responsables publics puisent dans la boîte à outils pour maintenir une présence dans des sociétés historiques, comme ArcelorMittal, en participant à sa recapitalisation via la SNCI ou en misant sur des secteurs novateurs. S’il doit conduire ses investissements en bon père de famille, l’État luxembourgeois a également toujours assumé sa volonté d’innover, quitte à prendre certains risques. T. R.
Camille Gira 02.06.1958-16.05.2018
Bourgmestre de Beckerich durant de nombreuses années, Camille Gira a œuvré sur le plan local pour mettre en pratique sa vision écologique du développement durable.
L
es élus de tous bords ont été d’autant plus touchés que le décès de Camille Gira est sur venu brusquement. Emporté par les suites d’un malaise survenu en pleine séance à la Chambre des députés, le secrétaire d’État au Développement durable et aux Infrastruc tures s’est éteint le 16 mai dernier à l’âge de 59 ans. Dans les minutes et heures qui ont suivi sa disparition, de nombreux élus du pays ont reconnu et témoigné de son abnégation à matérialiser une vision du développement durable, tant en matière de gestion des ressources naturelles que d’éco nomie. « Il s’est engagé tout au long de sa carrière politique pour les valeurs fondamentales de tolérance, de solidarité et de respect, a déclaré le Pre mier ministre Xavier Bettel dans un communiqué d’hommage. Outre cet engagement, il a été un porte-parole passionné par ses convictions écologiques, notamment la protection des ressources naturelles et l’environnement. » Défenseur de l’économie circulaire avant l’heure, supporter des collaborations transfronta lières, militant de la cause naturelle, Camille Gira est reconnu pour une cohérence dans son enga gement politique, qui a débuté sur le plan local. Outre les membres de la Chambre et du gouver nement effondrés par son décès, les habitants de « sa » commune de Beckerich ont en effet perdu un bourgmestre qui aura transformé le visage de la localité entre 1990 et 2013. C’est suite aux élections législatives qui ont permis à Déi Gréng de monter au gouvernement avec le DP et le LSAP que M. Gira a endossé des responsabilités nationales. Il aura exercé aux côtés de son ami de longue date François Bausch, avec lequel il aura longuement milité au sein d’un parti qui, en cette année de 35e anniversaire, perd une de ses figures de proue.
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POLITIQUE
Ce qu’attendent les entreprises des candidats L’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) apporte sa contribution au débat électoral en pointant différents sujets-clés pour l’avenir du pays avec des propositions concrètes.
L
es partis ne dévoileront (seulement) leurs programmes électoraux qu’à la rentrée, mais les ONG et autres fédérations professionnelles fourbissent déjà leurs idées. L’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) apporte sa contribution au débat électoral qui conduira aux élections législatives au travers d’une publication dont le titre résume la portée : Que veulent les entreprises ? L’exercice avait déjà été mené dans le cadre des législatives anticipées de 2013. Cette fois, l’UEL approche les candidats au scrutin du 14 octobre prochain avec des propositions condensées autour de 10 sujets en une vingtaine de pages. « Les entre prises sont au cœur de l’écono mie et ne doivent pas être en dehors du débat », notait JeanJacques Rommes, administrateur délégué de l’UEL, le 23 mai dernier lors de la présentation à la presse de la brochure. Un rappel clairement exprimé dans la documentation : « Le discours politique habituel ignore trop souvent que l’entreprise privée est un pilier de notre société et sa principale source de richesse. L’entreprise est un centre d’idées et d’innovation, elle finance le VIDÉOS
LA DIGITALISATION PAR LES PRÉSIDENTS L’UEL, en collaboration avec Paperjam, a recueilli les témoignages vidéo des présidents de ses fédéra tions professionnelles membres : l’ABBL, l’Aca, la Chambre de com merce, la Chambre des métiers, la CLC, la Fédération des artisans, la Fedil et l’Horesca. Vidéos à consul ter sur paperjam.lu.
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secteur public et les systèmes de sécurité sociale, crée l’emploi, forme et oriente les jeunes. » Au croisement des investisseurs, des salariés et des clients, les entreprises doivent placer la digitalisation en tête de leur agenda. Pour l’UEL, ce sujet constitue un prérequis incontournable. La fédération propose notamment de « miser sur le numérique, l’écono mie du partage et l’économie cir culaire pour développer de nouveaux business models à la fois plus productifs et plus soute nables, tout en veillant à assurer un level playing field entre les acti vités économiques ».
DÉBAT OMNIPRÉSENT
En filigrane de la recherche de nouveaux relais de croissance vient la notion de croissance durable, qui occupe les débats depuis plusieurs mois. « Nous avons besoin d’une croissance, mais nous voyons que la crois sance actuelle a un impact sur la qualité de vie, donc il faut réflé chir à quelle est la meilleure crois sance ou d’autres moyens pour augmenter la productivité, pointe Jean-Paul Olinger, secrétaire général de l’UEL. L’idée est d’aug menter la productivité à travers l’implémentation très large de la digitalisation au niveau de la société luxembourgeoise. » Ces bénéfices escomptés, la digitalisation ne les a pas encore vraiment apportés sur une productivité nationale qui stagne, alors que le PIB augmente. « La digitalisation que l’on définit comme un levier à toutes les ini tiatives est en train de se déployer lentement à travers la formation, la réflexion sur l’adaptation des business models actuels des entre prises. Cela se passe à tous les
niveaux, mais nous en sommes au début, ajoute Jean-Paul Olinger. Il est donc encore trop tôt pour réflé chir à la redistribution des gains de productivité qui vont, espé rons-le, se matérialiser un jour. » L’orientation à donner, selon l’UEL, à la poursuite de la diversification économique s’inscrit dans cette recherche de productivité : « Compte tenu de son développement technologique, de ses coûts de main-d’œuvre élevés, l’avantage comparatif du Luxembourg se situe dans des activités à haute valeur ajoutée et dans des activités requérant de hautes qualifica tions », précise la brochure. Emploi, sécurité sociale, éducation et formation, finances publiques et fiscalité y sont aussi thématisés. La mobilité n’y est pas identifiée en tant que telle, contrairement au logement, qui figure parmi les priorités incontournables pour l’UEL. Le patronat recommande un travail sur l’offre au travers d’une facilitation des procédures administratives. « Comme le coût du logement représente PRIORITÉS
LES SUJETS À LA LOUPE En prélude aux élections législa tives, l’UEL a identifié différents sujets prioritaires pour les entre prises qu’elle représente (80 % des emplois et 85 % du PIB). La lutte contre le chômage et le développement de l’emploi.
une partie importante des dépenses du ménage, il peut avoir un impact négatif sur la compétitivité du Luxembourg, qui est à la recherche de talents à l’étranger », ajoute Jean-Paul Olinger. L’UEL demande, par exemple, la mise en place d’un point unique de contact et de décision au lieu de la dilution actuelle entre les différentes administrations. « Nous devons réfléchir à une augmenta tion de la densité résidentielle du bâti, la plupart des immeubles ne sont pas très hauts, il faut réfléchir aussi à stimuler l’offre de loge ments locatifs sociaux et autres. » L’État a des devoirs à remplir quant à son fonctionnement : « Il faut simplifier la gouvernance pour accélérer la prise de décision au Luxembourg, face à une com pétition accrue de l’économie digi tale. En ayant une gouvernance qui permet une précision rapide au moins sur les questions internes, on peut se focaliser sur les défis futurs. » Centralisation des données, simplification administrative, usage des outils électroniques sont pointés comme des leviers permettant à l’État d’atteindre cet objectif, de même qu’un rôle du Premier ministre à revoir « en lui attribuant un pouvoir de direction politique du gouverne ment au-delà d’une coordination ministérielle, et solidifier ainsi le principe de la responsabilité conjointe ». Les têtes de liste sont prévenues. T. R.
L’éducation, la formation, la recherche et le développement. Le financement durable de l’État et un secteur public performant. Le maintien des systèmes de sécurité sociale et la justice intergénérationnelle. Le dialogue social, la gouver nance de l’État et la simplifica tion administrative. Le développement durable, la cohésion sociale et le déve loppement du bien-être, dont notamment l’intégration, la sécurité et la santé au tra vail, le transport, le logement et l’environnement.
Digital L’UEL souligne que le digital est loin d’avoir produit tous ses effets au Luxembourg.
PHOTO Patricia Pitsch (Maison Moderne)
LÉGISLATIVES 2018
POLITIQUE
La coopération entre les institutions judiciaires et le secteur privé est en effet un point crucial, même si du côté des entreprises, elle est vue avec prudence. « En 2005, Yahoo! a transmis La mise en place du marché numérique unique à l’échelle euro les communications personnelles péenne devra nécessairement rimer avec un internet sûr. La Com d’un dissident chinois sur de mission tente d’adapter les réponses judiciaires à une cybercriminalité mande de Pékin, qui s’en est qui n’a pas de frontières et sait se mouvoir très rapidement. ensuite servi pour l’arrêter. Accu ur le papier, c’est un projet rique unique est la confiance, rap- sée de complicité, l’entreprise s’est séduisant. Le marché numé- pelle Yuriko Backes, chef de la rique unique voulu par la Commis représentation de la Commission AU LUXEMBOURG sion européenne a pour objectif européenne au Luxembourg. Et de faire tomber « les obstacles en l’Europe est consciente qu’il y a UNE STRATÉGIE ligne qui entravent l’accès des encore beaucoup de travail. » Si la AMBITIEUSE citoyens aux biens et aux services, cybercriminalité est en augmentalimitent l’horizon des entreprises tion constante, les réponses poli- Début mai, le gouvernement e et des start-up du secteur de l’in cières et judiciaires à ce type a présenté sa 3 stratégie en matière de cybersécurité pour ternet et empêchent les entreprises d’infractions, majoritairenement la période 2018-2020. et les États de tirer pleinement transfrontalières, sont bien souSa feuille de route se décline vent trop lentes. Le pays où a été en trois grands piliers : parti des outils numériques ». Dans les faits, les choses sont commise l’infraction est en effet toutefois plus compliquées. Car qui rarement celui où se trouve le RENFORCER LA CONFIANCE Information, sensibilisation, dit numérique, dit cybercrimina- cybercriminel. L’échange de vulgarisation sont les moyens lité. Or, si Bruxelles souhaite offrir preuves électroniques entre les par lesquels le gouvernement à ses citoyens un réseau unifié à autorités judiciaires des différents entend offrir à tous les l’échelle de l’Union, elle devra éga- États est donc indispensable. Et il citoyens une connaissance lement en assurer la sécurité. Et la doit se faire rapidement. L’agence précise des risques liés au tâche risque d’être ardue. En 2017, Eurojust, la plateforme de coopé- cyberespace. En parallèle, quelque 36 millions de documents ration judiciaire au niveau euro- il veut mettre en place un ont été volés en Europe, selon le péen, a mis en place une équipe modèle de « divulgation res Breach Level Index, une base de spécialisée pour ce genre d’af- ponsable » pour faciliter la faires. Une initiative bienvenue, communication aux entre prises de leurs vulnérabilités, mais encore insuffisante. « Les dos MÉFIANTS notamment découvertes par siers traditionnels durent en des chercheurs, et leur per moyenne de six mois à deux ans mettre d’y remédier avant du fait des contrôles et des recours, qu’elles ne soient rendues note Olivier Lenert, représentant publiques. du Luxembourg chez Eurojust. PROTÉGER Il s’agit du nombre de Luxem Nous pouvons accélérer certains LES INFRASTRUCTURES bourgeois qui « évitent de dossiers, mais nous en recevons Après un recensement de l’in divulguer des informations des centaines de tous types et frastructure informatique cri personnelles sur internet », nous ne pouvons pas toujours tique, le gouvernement veut de peur que celles-ci soient faire de l’exceptionnel pour la encourager les acteurs privés utilisées sans leur consente cybersécurité. Nous avons égale à procéder à des analyses de ment, contre 87 % à l’échelle ment eu beaucoup d’affaires de risques poussées. Il adaptera de l’Union européenne. par ailleurs continuellement terrorisme ces derniers temps, il SOURCE : Commission européenne son plan d’intervention d’ur faut donc savoir prioriser. » gence aux évolutions des données mondiale qui localise et menaces, tout en renforçant analyse les failles informatiques ÉCHANGER AVEC LE SECTEUR PRIVÉ la coopération internationale. dans le monde entier. Alors que, Pour accélérer les processus selon Eurostat, 87 % des Européens d’échange de preuves électro- PROMOUVOIR LA PLACE disent éviter de divulguer des infor- niques, la Commission a récem- Fort d’un cyberespace sécu risé, le Luxembourg souhaite mations personnelles en ligne ment proposé plusieurs mesures, en faire profiter la place finan (90 % chez les Luxembourgeois) de dans ce qui pourrait devenir une cière, notamment en propo peur qu’elles soient utilisées sans directive de l’e-evidence. L’une sant de nouveaux produits et leur consentement. L’application d’entre elles est d’obliger les pres- services à haute valeur ajoutée du Règlement général sur la pro- tataires de services internet à four- grâce à des partenariats tection des données (RGPD), le nir des données dans un délai de public-privé, mais aussi en 25 mai, devrait améliorer la situa- 10 jours, voire 6 heures en cas d’ur- mutualisant l’infrastructure tion, mais elle ne réglera pas tout. gence, si une autorité judiciaire de sécurité. « La clé du succès du marché numé européenne lui en fait la demande. CYBERSÉCURITÉ
UNE COOPÉRATION NÉCESSAIRE
S
90 %
défendue en disant avoir simple ment respecté la loi chinoise. Cet épisode a marqué l’industrie du numérique, qui est aujourd’hui plus prudente avec ce genre de requêtes », explique Bertrand Lathoud, ancien information security officer pour PayPal Europe et aujourd’hui expert en cybersécurité pour le centre de compétences C3 du GIE Security madein.lu. Entre confidentialité et coopération, sécurité et liberté, la juste balance est difficile à trouver pour les acteurs institutionnels et privés du numérique. Les cybercriminels, eux, ne s’embêtent pas avec ce genre de questions éthiques et profitent des lourdeurs de la justice et des avantages procurés par le réseau mondial pour attaquer de toute part. Depuis 2013, la cybercriminalité a dépassé les revenus du trafic de drogue à l’échelle mondiale, alors qu’elle représente un risque majeur pour le secteur financier. J. M
PRÉSENTÉES PAR
carrières Juriste de formation, puis précédemment DRH d’une étude d’avocats de la Place, Laurence Raphael, 44 ans, a rejoint la Confédération luxem bourgeoise du commerce en tant que responsable des affaires juridiques. GROUPEMENTS D’INTÉRÊTS (INCL. CHAMBRES PROFESSIONNELLES)
Eva Gyori-Toursel, 46 ans, a rejoint les équipes d’Ogier Luxembourg afin de développer deux nou velles expertises du groupe : Assu rances et Gestion patrimoniale internationale. ÉTUDES D’AVOCATS
Yann Hilpert, 44 ans, a rejoint DCL Avocats en tant qu’avocat associé. Auparavant, il était associé au sein du cabinet Dentons. Dans ses nouvelles fonctions, il conseillera une clientèle locale et internationale en droit des sociétés. ÉTUDES D’AVOCATS SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ
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ENTREPRISES
entreprises DIGEST Levée de fonds pour Bsit La start-up belge Bsit, qui propose une applica tion de garde d’enfants collaborative, a annoncé courant mai une levée de fonds de 1,4 million d’euros. Lancée fin 2015, elle entend main tenant développer son offre à destination des entreprises au GrandDuché et en France. « L’objectif est de tripler l’activité B2B en France et au Luxembourg d’ici la fin de l’année », précise Nicolas Bruyns, head of business development.
Luxtrust progresse Mercedes en Moselle Le prestataire de ser Daimler, propriétaire vices informatiques de la marque à l’étoile, Luxtrust annonce un a annoncé la production exercice 2017 en pro de sa nouvelle Mercedes gression. Le chiffre d’affaires a augmenté électrique sur le site de de 10 % à 10,7 millions Hambach, en Moselle. d’euros, avec une marge Ce sera la première opérationnelle supé Mercedes à être pro duite dans l’Hexagone. rieure à 10,5 %. Luxtrust, L’investissement total dont l’objectif est de sera de 500 millions garantir l’identité digitale d’euros, à la fois pour et la sécurité des don le site mosellan, mais nées électroniques des entreprises et des également « pour le citoyens, s’est donné développement du produit ». Smart à Hambach pour ambition de percer emploie environ 1.600 à l’international. personnes – dont 800 Top 5 en emplois directs et autant au sein des Comme en 2017, le huit entreprises sous- Luxembourg décroche traitantes présentes la cinquième place des dans l’usine. Le site va pays européens les plus donc être agrandi, notam- « performants » en ce qui ment pour réaliser un concerne l’avancement atelier de ferrage, mais vers la transition numé il n’y aura pas de nou rique, selon le rapport velle ligne de production. annuel Desi (Digital Des modifications Economy and Society seront apportées sur Index) de la Commisla ligne actuelle. sion européenne. À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.
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le boom des industries créatives Avec le lancement de sa plate-forme numérique, le cluster Creative Industries avance d’un pas dans la visibilité d’un secteur en plein essor, comme le montrent les statistiques. État des lieux des indus tries créatives en 2015 (derniers chiffres disponibles).
1.200 / 1.100
500 / 300
99,8
236,9
323
200,1 2.000 / 1.600 8,3
NOMBRE D’ENTREPRISES 85,1
551 1.700 / 1.500
636 533 209
CHIFFRE D’AFFAIRES (EN M D’€)
129,7
328,9 3,5
197,1
88,4
VALEUR AJOUTÉE (EN M D’€)
1.700 / 1500
PERSONNES OCCUPÉES / SALARIÉS
ARCHITECTURE
L
ARTS
AUDIOVISUEL & MULTIMÉDIA
a secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener, le président du cluster, Jan Glas, et son directeur, Marc Lis, avaient de quoi se réjouir ce 29 mai dans les locaux du 1535 ° à Differdange : la première réalisation tangible du cluster Creative Industries a pu voir le jour. Comme annoncé et attendu, la plate-forme www.creativecluster. lu rassemble les acteurs du secteur en un hub unique en ligne.« Cela va faciliter la communication, mettre en évidence les opportunités de travail, présenter les projets et pro mouvoir la collaboration entre les différents acteurs du secteur », souligne Marc Lis, qui avait fait de la mise en place de cette plate-forme une priorité. « L’outil permet aussi
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LIVRE & PRESSE
aux entreprises et aux organisa tions de trouver les produits et ser vices créatifs qu’elles recherchent au Luxembourg. » Au lancement de la plate-forme, quelque 250 membres du cluster, tous secteurs confondus, sont déjà inscrits et il y a fort à parier que ce nombre va croître rapidement. Le secteur est en effet actif et compte de plus en plus d’entreprises, car « les activités écono miques intègrent de plus en plus d’éléments créatifs et culturels, pour ajouter une valeur pratique, esthétique ou culturelle aux biens et services produits », comme le souligne Philippe Robin, consultant en statistique et auteur d’une étude sur le poids économique des
INFOGRAPHIE Maison Moderne
Post résiste Le 18 mai dernier, Post Luxembourg a présenté ses résultats 2017. L’entreprise paraéta tique a ainsi dégagé un chiffre d’affaires en hausse de 41,5 millions d’euros par rapport à l’année précédente, s’élevant à 769,6 mil lions d’euros. Le premier employeur du pays (4.371 employés) fait aussi face à une baisse de 4,2 % du volume de lettres en 2017 et de 22 millions depuis 2014. Le volume de paquets a, en revanche, augmenté de 15 % l’an dernier.
CULTURE
ENTREPRISES
industries créatives pour le compte du cluster Creative Industries. Tout en regrettant le manque de données statistiques disponibles (les derniers chiffres datent de 2015), il dresse un tableau précis du secteur, qu’il détaille en trois sous-ensembles d’activités : les activités artistiques, les industries culturelles et les activités créatives.
7.100 EMPLOIS
Longtemps sous-estimées, les industries créatives sont aujour d’hui considérées comme un secteur à part entière de l’économie luxembourgeoise, tout particulièrement par leur contribution à l’emploi et à la croissance économique du pays. En 2015, ce secteur a directement contribué pour 406 millions d’euros à la richesse nationale et il a occupé plus de 7.100 personnes (travailleurs salariés et indépendants), soit 1,8 % de l’emploi intérieur national. Le secteur est marqué par la diversité, avec un ensemble disparate de 2.252 entreprises de tailles très variables, soit 6,1 % de l’ensemble des entreprises luxem bourgeoises. Les « très petites entreprises » occupent une place prépondérante dans les industries créatives. Ainsi, celles qui em ploient moins de 10 salariés représentaient 94 % des entreprises du secteur en 2015 (contre 87 % pour l’ensemble des entreprises du pays), tandis que les « entreprises moyennes » et les « grandes entreprises » (50 salariés et plus) représentaient ensemble moins de 1 % des entreprises du secteur. Autre fait marquant, plus de la moitié des entreprises du secteur n’ont pas recours à l’emploi salarié puisque pour 59 % d’entre elles, le chef d’entreprise était la seule personne déclarée (contre 39 % pour l’ensemble des entreprises luxembourgeoises). L’emploi des industries créatives est aussi caractérisé par une forte proportion de travailleurs indépendants, 13,2 % des emplois du secteur, alors qu’ils ne représentent que 1,9 % des emplois de l’économie luxembourgeoise.
CROISSANCE
Disparate, le secteur l’est aussi dans la diversité des activités ellesmêmes. Les entreprises d’architec-
ture sont les plus nombreuses (24,5 % du nombre total d’entreprises des industries créatives), suivies par le sous-secteur des « arts » (22,9 %) et de la publicité (17,9 %). Avec seulement 211 établissements, l’audiovisuel est le sous-secteur qui compte le moins d’entreprises en activité (9,4 % des entreprises des industries créatives). Sur un an, le nombre d’entreprises reste stable (+0,1 % en 2015 par rapport à l’année précédente), mais il affiche une progression de +10,9 % sur la période 2008-2015, soit une croissance moyenne de +1,6 % par an. Croissance aussi dans le nombre d’emplois, qui a progressé de +3,1 % de 2014 à 2015 et plus encore, de +5,4 % sur la période 2008-2015. Cependant, l’emploi dans les industries créatives a progressé moins rapidement que l’emploi intérieur, qui affiche un taux de croissance de +16,3 % au cours de la même période. Après des années significatives de baisse (-22,7 % de 2008 à 2013), le chiffre d’affaires global des industries créatives est en hausse de +21 % entre 2013 et 2015, totalisant près d’un milliard d’euros, signe d’un rebond important de l’activité économique du secteur. Malgré ce renversement de tendance, les industries créatives représentent toujours moins de 1 % du chiffre d’affaires total des services marchands (non financiers). Mais c’est la valeur ajoutée au coût des facteurs qui illustre la création de richesse des entreprises du secteur. En 2015, les industries créatives ont généré un total cumulé de 406 millions de valeur ajoutée, soit une contribution de près de 1 % à la valeur ajoutée de l’ensemble de l’économie luxembourgeoise. Les industries créatives présentaient un taux moyen de valeur ajoutée de 42 % en 2015, soit un taux nettement supérieur au taux moyen de l’ensemble des services marchands (non financiers), qui est de 14 %, mais inférieur au taux global moyen des activités de services administratifs et de soutien (62 %). Il sera évidemment intéressant d’observer cette évolution sur les dernières années, 2015-2017, celles où il a été le plus question d’industries créatives dans les discours politiques, les aides à l’investissement et la création du cluster. F. C.
CHIFFRE D’AFFAIRES
391,5 C’est, en millions d’euros, le chiffre d’affaires pour 2017 du groupe luxembourgeois Paul Wurth. Il est en hausse, puisqu’il était de 362 millions en 2016. Le résultat net passe, par contre, de 8,4 millions en 2016 à 3,4 millions en 2017.
dans l’actionnariat, et Ardian (ex-Axa Private Equity Luxem bourg). En février dernier, le groupe français Engie a cédé ses 4,71 % à Post Luxembourg, donLe groupe énergétique poursuit nant encore un peu plus de poids sa mue. Des changements sont aux différents représentants de attendus dans le management et l’État. Désormais, c’est le retrait le capital, alors que se profilent d’Ardian qui est attendu. Lors de d’importants investissements la publication des résultats, le dans l’énergie renouvelable. 9 mai, Marco Hoffmann, président n commentant ses résultats du conseil d’administration, a pour l’année 2017, le groupe confirmé le départ du dernier énergétique Encevo a parlé du der- actionnaire privé, précisant que nier exercice comme d’une « année « le processus de vente est en de transition ». Une période mar- cours ». Reste à voir, désormais, si quée par des prix de l’énergie rela- l’État entend être le seul maître à tivement bas, qui ont affecté le bord ou s’il choisira de laisser la résultat. Mais de transition, il en place à un nouvel actionnaire sera encore fortement question en privé capable d’investir à ses côtés. 2018. Au niveau du management, d’abord. CEO et président du INVESTISSEMENTS EN VUE comité de direction depuis août Malgré un résultat net en baisse 2015 d’Encevo, la maison mère de 33 % à 55,7 millions d’euros, le d’Enovos, et de Creos, Jean Lucius groupe Encevo entend pour(62 ans) a décidé de se retirer des suivre sa politique d’investisseaffaires. Son départ est prévu pour ment. En 2017, il a injecté 199,7 le 15 septembre prochain. Un pas- millions d’euros dans le dévelopsage de témoin en douceur, dans pement de ses activités, dont plus la mesure où son successeur sera de 75 % sont allés vers la moderClaude Seywert (46 ans), actuel nisation des activités de réseau. CEO de Creos Luxembourg, le ges- L’énergéticien est aussi fortement tionnaire de réseau. Formé chez impliqué dans l’installation des ArcelorMittal, le futur CEO du compteurs intelligents et des groupe a rejoint Creos en 2012 et bornes de rechargement pour voitures électriques – une cenen a pris la tête en août 2015. Transition capitalistique, taine sur les 800 programmées ensuite. En mars 2016, les géants sont opérationnelles. Mais le allemands de l’énergie, E.On et groupe veut aussi poursuivre ses RWE, avaient cédé respectivement efforts vers la transition énergéleurs 10 % et 18,36 % de parts dans tique et confirme « de nombreux le groupe luxembourgeois. Elles projets » dans les énergies renou avaient été réparties entre la Ville velables, dans l’éolien et le solaire. de Luxembourg, la SNCI, la BCEE, Ce qui exigera aussi des moyens qui en a profité pour s’immiscer financiers importants. J.-M. L. ÉNERGIE
Encevo-lution
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Crédit Image : N.Hunerblaes
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Crédit Image : N.Hunerblaes
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ENTREPRISES
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Regards L’anthropologue Abdu Gnaba et le banquier Philippe Depoorter posent chacun un regard sur des moments de vie qui forment des histoires originales.
10 DYNASTIES LUXEMBOURGEOISES Famille Ernster
Famille Ehlinger
Actifs depuis 1900, d’abord dans le charbon (en photo le camion de livraison en 1955), le fuel domestique, le trans port de marchandises, puis actuellement dans l’immobilier.
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Famille Giorgetti
Actifs depuis 1898. Venue d’Italie à la fin du 19e siècle, la famille va construire de nombreux édifices reflétant la prospérité du pays, dont le bâtiment de l’Arbed, érigé entre 1920 et 1922.
PHOTO Mike Zenari
Actifs depuis 1921 dans le domaine viticole, où l’interven tion manuelle et humaine demeure essentielle. Ici lors du remuage, qui consiste à faire transiter le dépôt dans le goulot.
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Famille Grosbusch
Actifs depuis 1917. De l’épi cerie à Differdange (photo), où tout a commencé, aux étals des marchés, le primeur dis pose d’une offre reconnue au Luxembourg et en Grande Région.
Actifs depuis 1889. L’immeuble de la rue du Fossé où trône l’escalier est le cœur d’une librairie dont les dirigeants ont fait sortir la marque de ses murs d’origine.
Famille Clasen
ENTREPRISES
La Banque de Luxembourg et Maison Moderne coéditent un ouvrage consacré à l’histoire de 10 familles qui partagent un point commun : être à l’origine d’une véritable saga entrepreneuriale.
L
es petites histoires forment la grande. C’est le constat que l’on peut tirer à la lecture d’un ouvrage consacré à 10 entreprises familiales profondément ancrées dans le tissu économique du pays et, plus largement, dans son développement. Histoires de Familles traverse, sur plusieurs générations, des épopées de dirigeants dont la vie est intimement liée à celle de l’entreprise. « Il y a chez eux une interconnexion profonde entre la famille et l’en treprise. Le modèle de la famille est transposé dans l’entreprise », déclare Philippe Depoorter, membre du comité de direction de la Banque de Luxembourg. Après une première collaboration sur le même sujet, la banque et le docteur en anthropologie et sociologie comparative Abdu
Gnaba ont remis le couvert. Le travail est cette fois centré sur des témoignages des dirigeants actuels qui ont accepté de se raconter, de livrer leur vécu, de partager les valeurs de leur famille et les moments-clés de l’histoire de leur entreprise. Au-delà d’un patrimoine matériel, c’est d’un esprit dont il est question. « Nous avons voulu donner du contour à la dimension volatile qu’est l’esprit de l’entreprise, déclare Abdu Gnaba. L’esprit est constitué des valeurs, de la vision, de la façon de faire et de l’intention initiale. »
PRAGMATISME À LA LUXEMBOURGEOISE
Souvent présentes depuis le début du 20e siècle, voire dès le 19 e pour certaines, ces entre-
HISTOIRES DE FAMILLES
prises sont issues de secteurs différents, de la place financière à l’alimentation en passant par les services ou encore les transports. « Je rattache ce regard que nous portons sur leurs histoires au travail que nous menons depuis 10 ans sur la transmission d’en treprise, qui va du passé au futur en passant par le présent, note Philippe Depoorter. La dimension qui y est fortement liée est celle du patrimoine, celui dont on parle ici est un patrimoine immatériel. » Aussi variées soient-elles, toutes affichent un pragmatisme « à la luxembourgeoise » en créant, développant et transmettant. « Le modèle luxembourgeois, tel que je le lis au travers de ces histoires, ce n’est pas subir l’his toire, ce n’est pas non plus anti ciper l’histoire, c’est s’adapter avec une valeur ajoutée et donc être en mouvement », souligne Philippe Depoorter. Une adaptation parfois forcée en raison de circonstances tragiques, comme les guerres ou les impératifs du marché.
ULYSSE EN ARCHÉTYPE
L’ouvrage Histoires de Familles, édité par la Banque de Luxembourg et Maison Moderne, est disponible sur l’e-shop de Maison Moderne, dans les librairies Ernster et le réseau Kiosk à partir du 4 juin (49 euros).
Famille Heintz van Landewyck
« Dans un univers très normatif en Europe, ces dirigeants font figure d’hommes courageux, car ils affrontent, d’un point de vue anthropologique, la peur fonda mentale de notre civilisation qu’est celle de l’imprévu, ajoute Abdu Gnaba. Et pourtant, ils s’en gagent sans tout maîtriser à l’avance, car ils acceptent de se tromper. Ils cherchent leur chemin
et ils sont guidés par leur bon sens et leur intuition. Sans doute agissent-ils de la sorte car ils ont la notion fondamentale de la confiance chevillée au corps. » Et l’anthropologue de les comparer à un aventurier, tel Ulysse « qui ne cherche pas à gagner mais qui veut atteindre son but. Ce qui signifie partir de lui-même pour découvrir qui il est. » Outre la croissance durable de ces entreprises qui ont dû plusieurs fois composer avec l’évolution technologique, l’ouvrage dévoile un dynamisme parfois culturellement caché. « On doit arrêter de penser du Luxembourg qu’il n’est qu’un petit pays avec de petites histoires, pointe Philippe Depoorter. Il y a des his toires dans un pays qui s’est construit à la mesure de ce qu’il était, mais aussi en fonction de l’ADN de ses habitants. » « On pour rait penser qu’il s’agit d’une culture très terrienne, avec un cer tain conservatisme, mais il y a une réelle dynamique qui ne se dit pas, qui ne se montre pas », selon Abdu Gnaba. Alors que la figure du fondateur demeure importante et respectée, les instigateurs du projet invitent les jeunes générations à ne pas être nostalgiques. « Ils doivent exercer un droit d’inventaire pour se réapproprier l’histoire et bâtir un socle d’invention, de réinvention », insiste Philippe Depoorter. Une invitation à poursuivre l’écriture de ces histoires au travers de nouveaux chapitres, sans pour autant remiser l’ouvrage familial. T. R.
Famille Lentz
Famille Weber-Heinisch
Actifs depuis 1764. L’activité de la famille a débuté dans le Grund, mais elle est aussi étroitement liée à la localité de Bascharage (ici le personnel en 1906), d’où part la produc tion des différentes mousses.
Actifs depuis 1847. Le tabac était la première industrie au Luxembourg. En ce temps-là (1889), les écôteuses étaient employées pour manipuler les feuilles de tabac.
Famille Hentgen
Actifs depuis 1920. La Luxembourgeoise, qu’ils ont cofondée, avait pour voca tion d’aider à la reconstruction du pays suite à la Première Guerre mondiale. La table du conseil a traversé les époques.
Actifs depuis 1875. Quand la diligence fait office de premier bus du pays. La famille venait d’inventer les services de mobi lité et, plus tard, le business du tourisme. En photo, le fils du fondateur Nikolas, Emile Weber.
Famille Muller
Actifs depuis 1704. Pilier du secteur agroalimentaire au Luxembourg. Ici, la deuxième génération : Jean Muller et son épouse Didine, accompagnés de Jacques Muller et de son épouse Jacqueline.
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ENTREPRISES E L E VAT O R P I T C H
EMPATHIE ARTIFICIELLE La start-up japonaise Empath a remporté le concours Pitch Your Startup le 15 mai dernier. Déjà présente en Asie, aux États-Unis et au Moyen-Orient, elle souhaite s’attaquer au marché européen. Le Luxembourg lui déroule le tapis rouge.
U
n air légèrement suffisant, un discours bien maîtrisé et une tenue japonaise traditionnelle : le pitch de Hazumu Yamazaki, le chief security officer d’Empath, est réglé au millimètre près. Et sur la scène de Pitch Your Startup, le concours organisé mi-mai par Docler Holding dans le cadre du salon ICT Spring, sa prestation manquait cruellement de spontanéité. Pourtant, la start-up a séduit le jury. Créée en 2011, elle commercialise depuis 2014 une technolog ie basée su r du machine learning et capable de reconnaître l’émotion d’une voix. Elle distingue plus précisément quatre états : la joie, le calme, la colère et la tristesse.
le géant japonais Fujitsu pour ses activités de robotique. Mais les principaux marchés d’Empath sont les call centres et les assistants personnels.
LE LUXEMBOURG APRÈS DUBAÏ
La stratégie future ? « Être rache tés par une grande compagnie. C’est l’option la plus simple pour notre stratégie de sortie », précise Hazumu Yamazaki, qui explique que son entreprise est en discussion avec Microsoft, Amazon ou encore Orange pour des partenariats. Si Empath a atterri au Luxem bourg, c’est un peu par hasard. L’année dernière, lors d’une conférence à Dubaï, Hazumu Yamazaki rencontre Warrick BAROMÈTRE DE LA MOTIVATION Cramer, le CEO du centre d’inÀ cela s’ajoute un baromètre novation Tomorrow Street. Ce capable de saisir la motivation, dernier l’invite à participer à dans un sens commercial, des l’Arch Summit, début mai. Entrepersonnes entendues. « Nous temps, Empath est sélectionnée avons été profitables dès la pre par le concours Pitch Your mière année », affirme Hazumu Startup. Un signe du destin pour Yamazaki. Aujourd’hui, l’intelli- le Japonais, car la jeune pousse, gence artificielle d’Empath est qui dispose déjà d’un bureau à présente dans plus de 50 pays en Dubaï, cherche un pied-à-terre Asie, aux États-Unis, ainsi qu’au en Europe. L’entreprise fait déjà Moyen-Orient. Elle est utilisée par partie d’un programme d’accélération en Autriche et a été sélectionnée par l’Orange Fab en Asie. « Nous serions ravis que le Luxembourg devienne notre porte d’entrée pour le marché euro péen », lance d’ailleurs Hazumu Yamazaki à la fin de son pitch. Un souhait qui a été entendu. Empath remporte non seulement le Grand Prix de 50.000 euros remis par Docler Holding, mais également les services de consultance offerts par Luxinnovation et deux places gratuites pendant trois mois au sein de l’espace de coworking du Luxembourg City Incubator (LCI). Ambitions Hazumu Yamazaki, Un cadeau de bienvenue auquel le CSO d’Empath, qui dit être en dis le Luxembourg espère qu’Empath cussion avec Microsoft, Amazon ou encore Orange pour des partenariats. sera sensible. J. M. 30 —
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STARTALERS Donner aux femmes l’envie d’investir
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es trois cofondateurs de StarTalers sont partis d’un constat simple : les femmes investissent moins que les hommes. Cette situation s’explique par un manque de confiance de la gent féminine à s’atta quer à un marché qui leur paraît trop com plexe. Mais aussi du fait d’un marketing des produits financiers largement tourné vers des attentes masculines. Or les femmes seraient plus sensibles à des causes ayant du sens au niveau sociétal ou environnemen tal. « Notre application vise à les aider à mieux gérer leur épargne en partant de leur projet de vie et en leur proposant d’investir dans des entreprises ayant un impact positif au sens large, sur la société ou l’environnement », explique Gaëlle Haag, CEO de StarTalers. La start-up a été lancée au mois de janvier – ses statuts juridiques doivent être officia lisés fin mai – et a bénéficié du programme d’accompagnement de l’association pour la promotion des femmes dans le secteur de l’ICT Wide. StarTalers a par ailleurs rem porté un prix de 50.000 euros remis lors de l’Arch Summit, début mai. Le lancement de l’application est prévu pour septembre.
start-up création Localisation Capital social Fondateurs Levée(s) de fonds Objectifs de croissance
Startalers Janvier 2018 Luxembourg 30.000 euros Gaëlle Haag, Aude Lemogne, Thierry Smets Fonds propres Recruter trois personnes et lancer d’ici fin 2018 une première version de l’application sur les marchés belge francophone, luxembourgeois et français.
PHOTO Anthony Dehez
ICT
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ENTREPRISES DU CHALLENGE À LA SOLUTION
ÉCOSYSTÈME
NOUVELLE MAISON POUR START-UP Très attendue, la House of Start-ups veut se positionner en maillon fort de l’écosystème start-up luxembourgeois. Elle sera officiellement inaugurée le 1er juin.
L
a House of Start-ups (Host) constitue un maillon-clé dans la start-up nation luxembourgeoise en construction. C’est le cœur d’un écosystème de plus en plus abouti, qui se veut être le moteur et la vitrine du dynamisme grand-ducal dans le domaine très concurrentiel de l’accompagnement des petites entreprises à fort potentiel de croissance. La Host, c’est d’abord 5.700 m2 sur quatre niveaux et demi, situés à une dizaine de minutes à pied de la gare. Ensuite, c’est un état d’esprit. Carlo Thelen, le directeur de la Chambre de commerce, qui a entièrement supporté le coût de cette nouvelle structure, l’a résumée en une phrase en octobre dernier : « Après la House of Training et la House of Entrepreneurship, nous offrons aux entrepreneurs une ‘house of incubation’ pour les aider à réaliser leurs idées de business. »
son siège, et le Hub@Luxembourg du Crédit Agricole, qui est la plateforme d’internationalisation des start-up incubées par la banque en France. Les deux étages inférieurs sont occupés par le tout nouveau Luxembourg City Incu bator (LCI). Fruit d’un partenariat entre la Ville et la Chambre de commerce, il accueillera bientôt une cinquantaine de start-up. « Nous essayons d’intégrer ce nou vel incubateur dans l’écosystème existant pour le rendre complé mentaire à ceux qui existent déjà, comme le Technoport ou le Paul Wurth Incub », expliquait dans les colonnes de Paperjam.lu la CEO de la Host, Karin Schintgen, en décembre. Le LCI cohabitera avec l’accélérateur Nyuko, le club de networking entrepreneurial Luxembourg Open Innovation Club (Loic) et l’Intern ational Climate Finance Accelerator (ICFA), une initiative impliquant le gouvernement et plusieurs acteurs de la Place. DES INGRÉDIENTS VARIÉS Rencontres, collaborations, Dans les faits, la Host rassemble des acteurs d’horizons très divers. variété, complémentarité… Tous La Luxembourg House of Finan les ingrédients sont là pour que la cial Technology (Lhoft), jusque-là recette de la Host prenne. Pour ceux hébergée dans la House of qui en doutent, il sera possible de Entrepreneurship, occupe les venir le vérifier le 2 juin, lors d’une deux étages supérieurs. Elle en journée portes ouvertes. J. M. partage une partie avec la fintech Retrouvez notre reportage sur la House chinoise PingPong, qui a établi ici of Start-ups en page 98 de ce numéro.
FAIRE LE LIEN ENTRE ARTISANS ET RÉFUGIÉS institution Secteur d’activité Nombre d’employés
Adem aide à l’Emploi 523
CHALLENGE INSÉRER LES RÉFUGIÉS SUR LE MARCHÉ DE L’EMPLOI Suite à l’afflux important de réfugiés à partir de 2015, l’Adem, dans le cadre du partena riat pour l’emploi avec l’UEL, fait le lien entre les BPI (bénéficiaires de la protection internationale) à la recherche d’un emploi et les entreprises qui ont des besoins en recrutement.
MÉTHODE ÉVALUER LE BESOIN L’Adem avait organisé un premier speed dating avec la Fedil début 2018. Sollicitée par la Chambre des métiers qui doit également faire face à des difficultés de recrutement et qui souhaite s’engager dans l’intégration des réfugiés, l’Adem a renouvelé l’expérience le 16 mai dernier.
SOLUTION UN SPEED DATING ENTRE ENTREPRISES ET RÉFUGIÉS 25 entreprises affiliées à la Chambre des métiers et à la Fédération des artisans proposaient des postes à pourvoir en tant qu’électricien, peintre, plombier, plaquiste, etc. Et une quarantaine de réfugiés venus entre autres de Syrie, Irak et Érythrée se sont inscrits, avec des savoir-faire et des compétences correspondants.
Il est trop tôt pour savoir si des réfugiés ont pu obtenir un emploi à la suite de leurs entretiens avec les entreprises de l’artisanat, mais les besoins en main-d’œuvre sont là. Et si l’expé rience et les compétences sont reconnues, les embauches ne devraient pas tarder.
Emménagement Les premières start-up ont pris leurs quartiers dès le mois d’avril mais la Host sera officiellement inaugurée ce 1er juin.
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Retrouvez un reportage complet de ce speed dating sur notre site paperjam.lu.
PHOTO Romain Gamba
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L’AVENIR APPARTIENT À TOUS
ENTREPRISES SAGA
L’HUMAIN ET LA TECHNOLOGIE DE CONCERT Allen & Overy poursuit ses chantiers sous la conduite de deux nouveaux maîtres d’ouvrage : Frank Mausen et Patrick Mischo.
C
hangement dans la continuité chez Allen & Overy avec l’arrivée d’une nouvelle génération à la tête du cabinet d’avocats, qui emploie quelque 160 personnes au Luxembourg. Le 1er mai dernier, Patrick Mischo (44 ans) et Frank Mausen (42 ans) sont entrés en fonction, l’un en tant que senior partner et l’autre en tant que managing partner. Un duo élu par ses pairs, qui succède à celui formé depuis 2008 par Marc Feider et Henri Wagner. Actifs au sein du cabinet respectivement depuis 2000 et 2003, leurs priorités sont portées sur la technologie, les ressources humaines et les dossiers sophistiqués liés à l’activité de la Place. Sur le plan de la modernisation des activités, Allen & Overy travaille depuis plusieurs années à l’utilisation de programmes pour l’accomplissement de tâches standardisées. Le bureau londonien du cabinet, qui fonctionne de façon intégrée, a par ailleurs lancé un espace baptisé « Fuse », où des spécialistes du droit, des start-up et des clients se retrouvent pour échanger et envisager une collaboration. « La technologie va avoir un impact sur la manière dont tra vaillent les avocats, mais nous y voyons surtout une opportunité, car cela va rendre le travail plus intéressant, déclare Frank Mausen. En utilisant la technologie, nous pourrons déployer les énergies sur des tâches à plus haute valeur ajoutée. » Si ces outils rendent abordables certains services et donc attirent une clientèle qui se serait détournée d’un cabinet du Magic Circle, ils offrent aussi une appro che personnalisée du service et du conseil qu’attendent les clients. Quant aux marchés visés, Allen & Overy prône une approche multi compétence, en particulier dans des dossiers de structuration d’une
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certaine envergure. « Nous consta tons une activité en hausse dans le M & A, les marchés de capitaux ou encore l’alternatif, observe Patrick Mischo. Ces dossiers néces sitent des ressources humaines extrêmement qualifiées. » Parmi les arguments cités pour attirer les jeunes et meilleurs talents, la work-life balance est citée comme modèle combinant attentes de l’employeur et satisfaction des employés, en recourant à la technologie. « Le télétravail permet de donner une flexibilité supplémentaire aux jeunes générations, ajoute Patrick Mischo. Cet usage rejoint aussi la philosophie de la profession libé rale que nous exerçons et qui implique aussi une grande indé pendance du travail. » Prochain chantier d’envergure, au sens propre cette fois, la finalisation du nouveau siège qu’Allen & Overy occupera au second semestre de 2019 au sein du complexe Infinity, aux portes du Kirchberg. « Nous avons inter viewé nos équipes en interne pour connaître leurs attentes et nous les avons prises en compte dans la conception des différents espaces du bâtiment », ajoute Frank Mausen. Cantine, salle de fitness, coins de réunion avec différentes ambiances ou encore terrasse sur le toit, le « workspace » fait partie de l’investissement consenti par les employeurs pour fidéliser un capital humain précieux dans un marché tel que le Luxembourg. Les deux dirigeants d’Allen & Overy veulent aussi continuer à thématiser l’égalité des chances, notamment au travers de l’association Lilla (Ladies in Law Luxem bourg Association) qui vise à rassembler les femmes actives travaillant de près ou de loin dans le secteur juridique et dont Allen & Overy est à l’origine. T. R.
LE ROAD TRIP DES VOYAGES EMILE WEBER Voyages Emile Weber, entreprise familiale emblématique de transport de personnes et de tourisme au Luxembourg, célèbre cette année ses 143 ans. 1875 Création de l’entreprise par le pionnier Nikolas Weber, qui, avec une diligence, desservait deux fois par semaine trois lignes au Luxembourg.
1946 Acquisition du premier bus après la Seconde Guerre mondiale.
1972 Ouverture de la première agence de voyages à Luxembourg-ville. L’entreprise étend son activité au tourisme.
1999 Fernand Weber est rejoint par son fils, Emile Weber, et ses neveux, Roland Heinisch et Fernand Heinisch.
2009 Installation sur le nouveau site, Reckschléed, à Canach. Sur 7 hectares, l’entreprise y détient l’administration, les ateliers et les halls pour bus.
2012 Installation du deuxième site à Bettembourg, avec un bâtiment administratif à basse consomma tion, deux halls et les ateliers.
2012 L’entreprise lance son service Webtaxi, avec majoritairement des véhicules hybrides et électriques.
2015 Lancement de l’Urevo, une nouvelle génération d’autobus hybrides « plug-in », récompensée par le Prix de l’environnement.
2018 L’entreprise compte aujourd’hui plus de 1.000 employés, dispose de plus de 500 véhicules et a ouvert sa 22e agence de voyages.
Retrouvez l’histoire de la famille Weber-Heinisch, et celle de 9 autres famil les luxembourgeoises dans Histoires de familles, un livre édité par Maison Moderne en collaboration avec la Banque de Luxembourg. (voir p. 28).
PHOTOS Voyages Emile Weber, Maison Moderne
AVOCATS
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ENTREPRISES
PRÉSENTÉES PAR
MARCHÉ DE L’ART
CEYSSON & BÉNÉTIÈRE SOUFFLE SES 10 BOUGIES La galerie Ceysson & Bénétière célèbre ce mois de juin ses 10 ans de présence au Luxembourg. En 2008, cette nouvelle galerie est arrivée dans le paysage luxembourgeois et ne l’a plus quitté depuis.
M
enée par François Ceysson et Loïc Bénétière, la galerie est le fruit de leur association initiale avec Bernard Ceysson, père de François et personnalité bien connue sur la scène des arts plastiques en France et en Europe. Bernard Ceysson a notamment été le directeur des Musées de Saint-Étienne, du Musée natio– nal d’art moderne au Centre Pompidou et de la Fondation Musée d’art moderne Grand-Duc Jean (préfiguration du Mudam). C’est d’ailleurs pour profiter de sa notoriété que la galerie s’appelait initialement « Galerie Bernard Ceysson », avant de changer de nom en 2017 pour devenir
Ceysson & Bénétière, Bernard Ceysson se mettant désormais plus en retrait pour laisser les jeunes dans la lumière. Si la première étape de la galerie a été à Saint-Étienne en 2006, Luxembourg s’est très vite imposée dans le choix du développement de la galerie, avec un espace dans la vieille ville à côté du Musée national d’histoire et d’art et de la galerie Nosbaum Reding. En parallèle, Ceysson & Bénétière a aussi ouvert des galeries à Paris (2009), Genève (2012) et récemment New York, en 2017, créant un réseau international pour les artistes soutenus par la galerie et une proximité pour les collection-
neurs. En 2015, les galeristes ont eu l’opportunité d’aménager un grand hangar de 1.400 m 2 au Wandhaff. Le pari de quitter le centre-ville s’est avéré concluant puisque cet espace est devenu le vaisseau amiral du réseau Ceysson & Bénétière et que des expositions d’envergure, d’ordre quasi muséal, y sont organisées (on se souvient des expositions Bernar Venet, Erik Dietman ou Ulrich Rückriem), permettant de soutenir les artis tes de la galerie que l’on pourrait rassembler de manière un peu réductrice, mais pratique, sous l’étiquette du Moment Sup ports / Surfaces, de ses héritiers et de la jeune génération américaine, avec le cycle d’expositions Feed the Meter. Ainsi, en 10 ans, l’adresse luxembourgeoise, par sa situation géographique stratégique et l’espace qu’elle offre, a permis à Ceysson & Bénétière de créer une plate-forme hors norme, pour cette galerie à l’origine française qui construit maintenant son histoire entre l’Europe et les États-Unis. C. C.
carrières Marks & Clerk accueille Stéphane Ambrosini, 45 ans, dans son cabinet luxembourgeois en tant que mandataire européen confirmé. Il rejoint le groupe après une longue expérience dans des cabinets en Grande-Bretagne et en Irlande. PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE
Jean-Charles Weiss, 27 ans, occupe désormais la fonction de CEO d’Altea Group. Spécialiste du marketing bancaire et de la gestion du changement, il avait rejoint la société en août 2014. AGENCES IMMOBILIÈRES
Dominique Carbon, 25 ans, a rejoint Talantlers en qualité de junior HR officer. Dominique Carbon aura pour mission de soutenir les activités de la ligne advisory et développer la practice operations de la société. RECRUTEMENTS ET SÉLECTIONS
SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ
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CEO SELFIE 3
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FERBER HAIR & STYLE Jean-Marie Ferber, CEO, aux côtés de Laura et de Lionel, ses enfants, qui sont également junior partners et représentent la quatrième génération à s’investir dans l’affaire familiale. Fondée en 1928 par la grand-mère du CEO, la petite entreprise est devenue un groupe qui compte aujourd’hui plus d’une dizaine de salons au Luxembourg, dont un barber shop dédié aux hommes, et 160 collaborateurs.
2 Laura Ferber Junior partner 3 Jean-Marie Ferber CEO/founder
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PHOTO Ferber
1 Lionel Ferber Junior partner
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PLACE FINANCIÈRE
place financière Accord bancaire Après 18 mois de négo ciations, les représen tants du monde bancaire et ceux du personnel sont parvenus à boucler, début mai, la nouvelle convention collective du secteur. Un accord de principe a pu être dégagé, qui prévoit une augmentation de 10 % de la prime de juin et des améliorations sur le volet temps de travail et sur la formation. Reste donc à écrire le texte et le signer. Année record Comme les autres banques commerciales un peu plus tôt dans l’an née, ING Luxembourg a tiré un bilan positif de l’année 2017. Le résultat courant dépasse pour la première fois la barre des 140 millions d’euros (143 millions), les dépôts de la clientèle ont aug menté de 23 % et les crédits de 16 %. La ban que veut aussi poursuivre sa course à l’innovation sans pour autant tout miser sur le digital. Géant du paiement Le groupe helvétique Six a signé un accord avec le français World line pour fusionner sa division Six Payment Services afin de former un géant européen de 2,3 milliards d’euros dans le secteur des paiements. Une fusion qui risque de poser problème au Luxembourg, ou Six (ex-Cetrel) jouissait déjà d’une part de marché proche de 80 % et avait Worldline comme quasi unique concurrent.
Commerce et blockchain Après des opérations dans le domaine des fonds basées sur une plate-forme de registre partagé, les banques HSBC et ING ont réussi une opération basée sur la blockchain pour le compte d’une société américaine de négoce international de produits agricoles. Les protago nistes ont fait valoir le côté plus simple, plus rapide, plus transparent et plus sûr de ce type de transactions dans le domaine commercial. Fundrock grandit Fundrock Management Company a signé un accord avec la banque suédoise Skandinaviska Enskilda Banken (Seb) pour la reprise de sa filiale Seb Fund Services basée au Luxembourg. La transaction reste soumise à l’approbation de la CSSF. Seb Fund Services emploie 20 personnes. Départs à la CSSF La CSSF a enregistré deux départs de poids en mai. En début de mois, Simone Delcourt a fait valoir ses droits à la retraite au 1er sep tembre. Elle était en charge du métier OPC et de la surveillance des PSF. Mi-mai, on appre nait celui de Nadia Manzari, la responsable du service Innovation, paiements, infrastruc tures des marchés et gouvernance. Elle est remplacée, en interne, par Karen O’Sullivan.
À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.
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BANQUE
Les doutes de Deutsche Bank Deutsche Bank Luxembourg pourrait sortir renforcée de la crise qui agite le groupe Deutsche Bank. Cette année, elle intégrera les activités de gestion de patrimoine de la filiale autrichienne. D’autres pourraient suivre.
Avenir Frank Krings voit le Luxembourg devenir le principal pôle de banque privée de Deutsche Bank en Europe.
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a Deutsche Bank est à la finance ce que la Mannschaft est au football et la Lufthansa à l’espace aérien : des monuments indéboulonnables. Si l’image reste vraie pour les deux derniers, la plus grande banque allemande, soumise à des vents contraires, vacille sur ses bases. Après trois années de résultats annuels dans le rouge, le CEO du groupe, John Cryan, a fini par sauter début avril. Deux ans avant le terme de son mandat. Les actionnaires s’impatientent alors que le cours de bourse a perdu plus de 30 % au cours des derniers mois. En février, lors de la présentation des résultats annuels, Cryan, en poste depuis deux ans, s’était pourtant montré rassurant : « Nous avons fait le ménage, nous sommes sur le bon chemin. » Ça n’a pas suffit.
Son remplaçant, Christian Sewing (47 ans), a fait toute sa carrière chez Deutsche Bank et était responsable de la banque de détail au sein du comité de direction. Il se devait d’aller vite. Trois semaines à peine après son entrée en fonction, contraint d’annoncer un recul du bénéfice net de 79 % pour le premier trimestre de l’exercice 2018, il parle de résultats « inacceptables pour nos actionnaires ». Et annonce ses premières mesures : il procédera à des coupures dans la banque d’investissement, ex-vache à lait de l’institution mais qui souffre toujours suite à différentes affaires judiciaires aux États-Unis. Premières visées, les activités américaines dans le trading obligataire et d’actions. « Nos racines sont en Europe », a précisé le nouveau PDG. Le 24 mai, avant l’assemblée générale, il précise son plan : « Plus de
PHOTO Benjamin Champenois (Maison Moderne)
DIGEST
PLACE FINANCIÈRE OPINION
7.000 emplois » seront supprimés sur les 97.000 postes actuels. L’activité de la banque d’investissement sera réduite de 10 % et son personnel de 25 %.
UN ÎLOT PROSPÈRE
Les bourrasques qui s’abattent sur Francfort produisent, jusqu’à présent, peu d’effets néfastes sur l’entité luxembourgeoise. « Nous ne sommes pas actifs dans l’ac tivité de trading », insiste Frank Krings, CEO depuis deux ans. Présentant les résultats de Deutsche Bank Luxembourg à la fin du mois d’avril, il a parlé d’une « année intense mais réussie ». Affichant un bénéfice net de 218 millions d’euros, il pointe un résultat « tout à fait correct ». Il en est d’autant plus satisfait que ce chiffre prend entièrement en compte une dépense de 30 millions d’euros pour doter l’activité de gestion de patrimoine d’une nouvelle plate-forme informatique. « C’était un de nos grands travaux et il a été terminé dans les temps et dans les limites du budget », se réjouit le manager
RÉSULTATS ANNUELS Retour à la normale en 2017 pour la banque, après avoir enregistré un bénéfice excep tionnel en 2016 suite à la ces sion d’une participation dans la banque chinoise Hua Xia Bank pour 741 millions. 1.067,3
en millions d'euros 1.000
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SOURCE : Deutsche Bank
allemand. Développée depuis l’automne 2016 en partenariat avec le développeur de logiciels Avaloq, elle place l’entité luxembourgeoise sur le même pied que les entités déjà équipées de ce système en Suisse, à Singapour, au MoyenOrient et au Royaume-Uni. Désormais à la pointe de la technologie, la division wealth mana
gement de Deutsche Bank Luxembourg peut voir plus loin. « Elle doit devenir le centre de com pétences européen pour le groupe », confirme Frank Krings. Confronté à une inflation des coûts qu’il cherche à résorber, le géant bancaire allemand cherche à rationaliser ses activités. Au niveau de la division grand-ducale, cette stratégie se marquera en premier lieu par l’intégration des activités de gestion de patrimoine de Deutsche Bank Autriche dans les mois qui viennent. « Notre nouvelle plate forme informatique permet de tels rapprochements, explique M. Krings. Je suis convaincu qu’il y en aura d’autres à l’avenir. » Actuellement, la division wealth management basée au Kirchberg gère déjà les activités pour les pays nordiques, la France et les PaysBas. Pour rester dans le domaine de la gestion de fortune, le CEO de Deutsche Bank Luxembourg explique aussi avoir obtenu un supplément de fonds propres de l’ordre de 6 milliards d’euros de la maison mère. « Grâce à cela, nous pourrons développer les prêts de financement à long terme pour nos clients fortunés, pour lesquels il existe une demande très forte en dehors de l’Union européenne. » Dans le secteur du corporate banking, la division luxembourgeoise réfléchit à élargir son activité vers les multinationales. « Beaucoup de ces sociétés veulent développer leurs activités holding et de trésorerie au Grand-Duché, des fonctions qui ont besoin de supports pour lesquels nous pour rions les aider », réfléchit Frank Krings. Mais avant d’envisager le développement de nouvelles activités, cette année, il veut aussi mener à bien deux opérations de cession d’activités signées à l’automne 2017 : le département Cor porate services et domiciliation passe entre les mains de la société Vistra, spécialisée dans les services financiers, tandis que le département des Services aux fonds alternatifs glisse vers Apex. Ces transferts concernent une trentaine de personnes. À la fin de cette année, Deutsche Bank Luxembourg comptera donc environ 300 personnes contre 340 à fin 2017. J.-M. L.
L’euro peut-il remplacer le dollar dans les échanges internationaux ? « DES INVESTISSEURS RÉTICENTS » THORSTEN LEHNERT Professeur à la Luxembourg School of Finance
Récemment, le gouvernement iranien a imposé à toutes les organisations et entreprises publiques de remplacer le dollar par l’euro dans leurs rapports financiers. Si d’autres pays venaient à suivre cette démarche, faudrait-il en conclure que l’euro supplante le dollar en tant que monnaie de référence, comme l’avaient prédit les experts lors de l’établissement de l’eurozone, en 1999 ? Tant que l’union monétaire ne se transformera pas en union fiscale, où le risque est partagé, les investisseurs reste ront réticents à placer leur confiance dans l’euro, craignant un éventuel effondrement de cette union monétaire. L’Iran se trouve dans une situation particulière. Le pays a en effet converti les données des prix pétroliers en euros, l’Europe étant devenue un de ses principaux partenaires commerciaux.
« UN POIDS GÉOPOLITIQUE TROP FAIBLE » PHILIPPE LEDENT Senior economist ING Belux
Pour qu’une monnaie puisse s’imposer dans les échanges internationaux, il faut que son économie pèse sur le commerce mon dial. Sur base de ce critère, l’euro pourrait avoir l’ambition de supplanter le dollar. Mais deux éléments jouent en sa défaveur. Primo, la sphère financière, qui joue un rôle majeur dans l’économie mondiale, est encore très attachée au dollar. Secundo, la monnaie dominante a historiquement toujours été la monnaie du pays politiquement dominant. Dès lors, si les seules données de com merce international plaident pour un rôle important de l’euro, les questions géopoli tiques en font un moins bon candidat, du moins aussi longtemps que la zone euro ne se dote pas d’une véritable gouvernance et d’une véritable ambition politique.
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PLACE FINANCIÈRE B U Z Z WO R D
BANQUES
UN PONT COMMUN VERS PSD2 Quatre banques luxembourgeoises ont décidé de s’associer face aux exigences de la directive PSD2. Ensemble, elles ont créé la société LuxHub, qui développera la plate-forme entre les banques et les nouveaux acteurs.
L
pour les limiter que quatre acteurs financiers luxembourgeois – la BCEE, BGL BNP Paribas, Banque Raiffeisen et Post Luxem bourg – se sont associés pour créer la nouvelle société LuxHub qui aura pour mission de développer un API commun. « La réflexion a été entamée en 2017. Comme il ne s’agit pas d’un outil concurren tiel mais simplement d’une obli gation, ces quatre acteurs ont jugé intéressant de mutualiser la plate-forme », explique Jacques Pütz, son CEO. Une fois la plate-forme opérationnelle, LuxHub devra assurer la surveillance, contrôler les acteurs et veiller à la sécurité des données. Il ne s’agit donc pas simplement de développer un outil qui vivra sa propre vie. « Notre LIMITER COÛTS ET CONTRAINTES Pour les banques, il s’agit d’une objectif n’est pas non plus de limi nouvelle révolution. Elles doi ter son usage aux quatre action vent désormais permettre un naires actuels, poursuit le CEO. accès sécurisé aux données de Nous serons un fournisseur de ser leurs clients à ces nouveaux vices pour d’autres banques acteurs. Et pour ce faire, elles luxembourgeoises ou européennes doivent mettre en place des API qui voudraient passer par notre (application programming solution. » Il précise d’ailleurs avoir interface), des plates-formes déjà de nombreux contacts avec informatiques qui jouent les des institutions intéressées à interfaces entre les différents rejoindre la plate-forme. intervenants. Récemment créée, LuxHub Nouvelles contraintes, nou- emploie 10 personnes et s’active velles sources de coûts. C’est donc à créer le futur API. Officiel lement, les banques doivent être prêtes pour la mi-septembre 2019. « Mais nous avons besoin de trois mois de tests et le régulateur demande trois autres mois pour valider la solution. Nous serons donc en ordre de marche le 14 mars 2019 », précise Jacques Pütz. La nouvelle plate-forme sera logée chez EBRC (Post Group), et est perçue comme un nouvel outil destiné à améliorer la performance de la Place. À terme, le responsable de LuxHub prévoit d’ailleurs d’étendre les activités Jacques Pütz, CEO de Luxhub, est à d’autres services communs que déjà en contact avec d’autres banques qui veulent utiliser la nouvelle plate-forme. la directive PSD2. J.-M. L. a directive PSD2 est entrée en vigueur en janvier dernier. Un de ses objectifs est d’ouvrir les portes du secteur financier à de nouveaux acteurs, du type fintech. Mais pour qu’ils puissent, eux aussi, offrir de nouveaux services, la directive leur prévoit un accès aux comptes bancaires de citoyens européens, pour autant que ceux-ci aient marqué explicitement leur accord. Or, cette connexion aux données bancaires n’est pas évidente étant donné la diversité des standards, des modalités d’enregistrement et d’accès. Tout cela placé dans un contexte de sécurité de plus en plus forte et de protection des données personnelles.
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Initial Coin Offering [ɪˈnɪʃəl kɔɪn ˈɒfərɪŋ] noun Les initial coin offerings (ICO) sont des opérations de levée de capitaux à partir de cryptomonnaies.
d
ans certains milieux proches des start-up, les traditionnelles IPO (initial public offerings ou introduction en bourse) ont été détrônées par les ICO (initial coin offerings). Comme les IPO, elles visent à obtenir du capi tal frais, mais par le biais des crypto monnaies. Et comme ces opérations ne sont pas contrôlées par des autorités de marché mais transitent par une blockchain, elles sont plus accessibles… mais aussi plus risquées. Concrètement, dans le cadre d’une ICO, une société émet des actifs numériques – on parle de tokens (jetons) – qui pourront être achetés par n’importe quel investisseur détenant des cryptomonnaies. Ces opéra tions sont destinées à des sociétés en phase de démarrage et faisant face à des besoins importants en capitaux. Les tokens obtenus ne représentent pas des parts de l’entreprise. Ils pourront soit être échangés sur une plate-forme selon la fluctuation de leur cours (spéculation), soit être utilisés en contrepartie de services proposés par la société, une fois ceux-ci sur pied. Cette technique de récolte de fonds a pris de l’ampleur ces derniers mois au fil de la notoriété croissante des cryptomon naies (bitcoin, ether, etc). Pour les respon sables de jeunes pousses, elles offrent une alternative aux IPO auxquelles ils n’ont pas droit à leur stade de développement. Mais les régulateurs des activités finan cières classiques lancent régulièrement des appels à la prudence face aux ICO. Leur cours n’est pas contrôlé comme celui des actions de sociétés traditionnelles et la volatilité est importante dans la sphère des monnaies virtuelles. Ces opérations devraient donc être réservées à des investisseurs avertis et à des gens qui connaissent le contenu et le sérieux du projet à financer.
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PLACE FINANCIÈRE P I C T U R E R E P O RT
ASSURANCE
LES GRANDS CHANTIERS DE FOYER L’assureur luxembourgeois avance, lentement mais sûrement, vers une plus grande offre digitale pour ses clients.
epuis la mi-avril, l’assureur Foyer a clôturé la phase d’agrandissement de son siège de Leudelange. La fin de ces travaux, qui ont permis de doubler la surface du bâtiment (de 10.000 à 21.000 m2) est symbolique des grandes manœuvres entreprises ces 24 derniers mois par le groupe pour assurer son évolution. C’est qu’à ces travaux en dur s’en sont accolés d’autres, moins visibles à l’œil nu. « Nous avons entamé un vaste travail en interne, il y a deux ans, pour aller de l’avant en matière d’innovation », résume Marc Lauer, administrateur délégué du Groupe Foyer.
« Notre démarche est d’abord de modifier nos processus internes dans le sens d’une plus grande digitalisation. » Marc Lauer
Administrateur délégué, Groupe Foyer
Si le métier semble moins visé par la disruption digitale, cela n’empêche pas de devoir s’adapter à la demande pour des solutions numériques. Coup sur coup, l’assureur vient donc de sortir une application pour ses clients en assurance non-vie (santé, auto et habitation) et un système destiné à faciliter le travail de ses agents. Depuis 2016, Foyer proposait déjà à ses clients l’applica42 —
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tion MyMedicis, qui permet d’envoyer une demande de remboursement de frais de santé en ligne. Il propose désormais l’application MyFoyer, qui reprendra les fonctions de MyMedicis – qui sera donc appelée à disparaître à terme – ainsi que des fonctions pour la déclaration et le suivi des sinistres. Elle prévoit aussi un système d’appel d’urgence en cas de sinistre. « C’est important, lors que l’on est dans l’émotion d’un événement tel qu’un accident, de pouvoir s’en référer directe ment à son conseiller », estime Jennifer Luca, digital customer experience manager.
date 25 avril 2018 lieu Philharmonie
Thomas Boulman (LBO France), Bruno Lambert (BIP Investment Partners), Juan Luis Ramirez (Portobello Capital), Tom Alzin (Deutsche Beteiligungs) et Victor Vadaneaux (Centerra Partners) lors d’une table ronde sur la valeur ajoutée du private equity du marché intermédiaire.
ASSISTER LES COMMERCIAUX
Quant au nouvel outil « Sammy », développé pour les tablettes, il assistera les agents commerciaux dans leurs démarches auprès des clients et permettra notamment la concrétisation de contrats de manière très rapide par voie informatique. « Nous avons réalisé une enquête auprès de nos clients, qui montre qu’ils veulent encore être en contact avec un intermédiaire de confiance. Notre stratégie com merciale pour l’avenir a donc été construite à partir du rôle de l’agent », explique Marc Lauer. Mais l’assureur ne veut pas non plus se laisser entraîner dans la course au plus digital. Même si, comme le rappelle son patron, c’est Foyer qui a reçu le premier ordinateur IBM au Luxembourg… en 1959. « Notre démarche est d’abord de modifier nos processus internes dans le sens d’une plus grande digitali sation, poursuit l’administrateur délégué. Ce n’est qu’ensuite que nous faisons profiter nos clients de nos avancées digitales. » Mais il note quand même qu’actuellement, un quart des remboursements des frais médicaux se font déjà en ligne. Ce qui montre aussi l’intérêt des clients pour ces avancées numériques. J.-M. L.
Alexandre Mars a utilisé l’exemple de son organisation, Epic Foundation, pour évoquer le rôle de la philanthropie dans la refonte des business models des entreprises traditionnelles.
John A. Holloway (European Investment Fund), Luigi Santambrogio (Brederode Group), Mikael Vercauteren (CA Indosuez Wealth), Oliver Kneschewitz (Siemens AG) et Claus Mansfeldt (SwanCap) ont participé à une discussion qui portait sur les raisons d’investir dans le private equity.
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PHOTOS Nader Ghavami
D
LPEA INSIGHTS
PUBLIREPORTAGE
Luc Meyer, gérant et représentant de la quatrième génération de bouchers de cette entreprise familiale.
PME & DÉVELOPPEMENT
La BIL et les Salaisons Meyer : un partenariat à fort ancrage local Lorsque l’on demande à un Luxembourgeois le nom d’une boucherie locale, il vous répond fréquemment : les Salaisons Meyer. À l’occasion du centenaire de cette entreprise familiale, nous avons rencontré Luc Meyer, son gérant, pour évoquer leurs activités et le partenariat qui s’est créé avec la BIL au cours du temps. Les Salaisons Meyer viennent de fêter leur centenaire, quel regard portez-vous sur ces 100 ans d’activité et sur votre succès ? Quel parcours ! Nous sommes passés d’une boucherie de quartier à une entreprise de réputation nationale. Mon arrière-grand-père, lorsqu’il a commencé, n’imaginait sûrement pas dans ses rêves les plus fous que cela prendrait cette ampleur. Au fur et à mesure des décennies, nous sommes restés authentiques, fidèles à nos racines, touten sachant innover. La création d’un concepthôtel-restaurant qui est également une boucherie et une brasserie atteste de cette combinaison entre tradition et innovation.
« C’est important pour
nous d’avoir un banquier luxembourgeois, qui connaît bien le marché et les particularités de cette économie nationale.
»
Pour durer et se développer, une entreprise comme la vôtre a besoin d’un appui, notamment financier. Peut-on revenir sur votre collaboration avec la BIL ? La BIL a toujours été notre partenaire financier dans le développement de l’entreprise. C’est important pour nous d’avoir un banquier luxembourgeois, qui connaît bien le marché et les particularités de cette économie nationale à très petite échelle. La BIL a conservé cet ancrage local qui nous est indispensable.
Un artisanat responsable Les Salaisons Meyer, conscientes de la responsabilité environnementale inhérente à leur activité, privilégient un développement respectueux de l’environnement . Ainsi, le bois de fumage des jambons vient de la forêt de Bascharage, les véhicules à faible rejet de CO2 sont privilégiés et l’entreprise a investi dans une centrale frigorifique à faible consommation d’énergie. Le projet « Lucky Pig » sera bénéfique pour les animaux et réduit notamment le gaspillage alimentaire.
En quoi un partenaire comme la BIL a-t-il contribué au succès de votre développement ? Nous avons de très bons liens avec la BIL. Notre Responsable de relation connaît bien notre métier, il connaît notre famille. Il sait donc nous conseiller efficacement et dans des délais courts. Lorsque je lui présente un dossier, une idée, il peut me répondre rapidement si telle ou telle chose est faisable ou non. Cela me permet de budgétiser, de planifier nos projets sereinement et efficacement, et surtout d’être réactif. Et les Salaisons Meyer dans 100 ans ? Quels sont les grands projets en cours de développement ? Nous entamons notre second siècle d’activité avec autant de dynamisme et d’enthousiasme que le premier. Un de nos principaux projets de développement, c’est le « Lucky Pig ». L’idée est de revenir aux méthodes de nos ancêtres pour l’élevage et le nourrissage de nos porcs. Nous travaillerons avec ce que la nature locale veut bien nous donner, comme nos ancêtres le font depuis 100 ans. C’est-à-dire en utilisant les pommes de terre et d'autres récoltes d'agriculteurs locaux, ou les aliments non consommés par les clients de notre restaurant. Les porcs grandiront à un rythme naturel, en plein air.
Daniel Philippy, Responsable d’Étoile, assure le lien direct entre la BIL et les Salaisons Meyer. Il est soutenu pour les projets d’envergure par Tom Lessel, Head of Corporate Banking. Grâce à cette collaboration, la BIL offre à ses clients, en plus d’un service de proximité, le savoir-faire d’une équipe d’experts au service des entreprises. Daniel Philippy Responsable d’Étoile Tom Lessel Head of Corporate Banking
Avec l’aide d’experts connaissant parfaitement votre marché, nous nous engageons à concevoir pour vous des produits élaborés et à développer des solutions novatrices répondant aux besoins des grandes entreprises, PME, professions libérales et indépendants.
Vous avant tout
Banque Internationale à Luxembourg SA, 69 route d'Esch, L-2953 Luxembourg, RCS Luxembourg B-6307 - T: 4590-1 www.bil.com
Avril 2018
PLACE FINANCIÈRE
L’ARGENT SERA DIGITAL Prédire l’avenir n’est pas donné à tout le monde, y com pris dans l’industrie financière. Quelques orateurs s’y sont toutefois livrés sur un ton enjoué au cours d’une confé rence organisée début mai à la Philharmonie par Deloitte sur « l’horizon réinventé ».
N
«
ous n’avons pas de mot pour désigner le futur technolo gique », constate l’auteur britannique Ray Hammond. En sa qualité de « futurologue », il a tenté d’esquisser les principales tendances qui vont définir notre horizon à plus ou moins long terme. Premier constat partagé durant la 8e conférence Horizon, organisée par Deloitte le 3 mai : nous assistons à une hausse démographique asymétrique, qui ne va pas sans poser de problèmes d’approvisionnement en nourriture, en énergie et surtout en eau dans certaines régions de notre planète. Une deuxième caractéristique dominante est que les affaires de ce monde seront conduites selon des critères toujours plus durables et écologiques. Le troisième point concerne l’énergie et le marché en transition qui va recourir de manière croissante aux sources renouvelables.
Prédiction Selon le futurologue Ray Hammond, le digital va s’inviter de plus en plus dans nos quotidiens, jusqu’à notre porte-monnaie.
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Ray Hammond entrevoit aussi de multiples révolutions dans les sciences médicales, dont les bienfaits devraient faciliter les traitements personnalisés et une surveillance plus efficace de notre santé grâce au recours à la médecine digitale. Il prévoit par ailleurs l’accélération exponentielle du développement technologique, estimant que la vitesse avec laquelle les choses vont évoluer atteindra un rythme endiablé. D’après lui, internet sera présent partout, avec la création d’un environnement intelligent et la mise à disposition de données qui constitueront une richesse considérable pour l’intelligence artificielle. Il estime à ce propos que la sécurité se situera plus que jamais au cœur des préoccupations. Le futurologue conçoit aussi que dans 20 ans, la plupart des monnaies circuleront sous forme digitale.
QUÊTE D’UN NOUVEL ÉQUILIBRE
Beaucoup plus terre à terre, l’ancien président du Conseil européen Herman Van Rompuy, également orateur durant la conférence, s’est dit confiant sur l’avenir de l’Europe, étant donné qu’elle est dans une phase de croissance économique après avoir surmonté deux crises existentielles : celle de la zone euro et celle des réfugiés. De plus, l’élection d’un président foncièrement proeuropéen en France a changé la donne dans une Union européenne minée ces dernières années par les mouvements populistes. Il a appelé les dirigeants européens à anticiper les problèmes et à lancer des réformes systémiques tant que l’économie mondiale est en bonne santé plutôt que d’attendre la prochaine crise qui surviendra bien à un moment donné. Selon lui, l’UE a besoin de stabilité, notamment à travers l’union bancaire, la création d’emplois et la croissance économique. Cette dernière ne peut être assurée qu’avec le soutien de l’immigration compte tenu de l’in suffisance de la main-d’œuvre et de la faiblesse démographique en Europe. Celle-ci devra trouver un nouvel équilibre oscillant entre
l’esprit d’ouverture, basée sur les valeurs de la démocratie, et la protection des citoyens, sans laquelle le nationalisme progressera. Quant au Brexit, Herman Van Rompuy considère que les Britanniques ont fait une grande erreur, mais que leur choix n’est pas irréversible pour autant. L. M.
tion de systèmes centraux d’acteurs du secteur financier.
LUXEMBOURG AU CŒUR DU PROJET
Le groupe Viola affiche 2,8 milliards de dollars d’actifs sous gestion, ce qui en fait le plus important acteur dédié à l’investissement dans des sociétés technologiques en Israël. Un acteur de référence qui a visiVENTURE CAPITAL blement trouvé écho au Luxem bourg puisque le fonds y est domicilié et géré par un AIFM. Un exemple de plus de l’intérêt pour la Place dans l’alternatif. Deux acteurs locaux ont aussi été au premier rang de la création du fonds, SGG et le Le fonds israélien Viola Fintech cabinet d’avocats Goodwin. « Nous vise des start-up fintech à tra sommes ravis d’avoir supportés vers le monde. Une ambition Viola Investment Group pour le lan qui passe par le Luxembourg au cement de ce nouveau fonds dédié travers de SGG et Goodwin. aux fintech, déclare Justin vec un premier round à 100 Partington, SGG Group Funds millions de dollars mené à la Solutions Leader. Le fait que le nou fin de l’année 2017, Viola Fintech veau fonds recueille un tel engage veut investir dans des start-up ment est un témoignage indéniable actives dans les fintech, en Israël, dans les capacités d’investissement mais aussi à travers le monde. et de management de Viola. » Le Le nouveau fonds de capital risque fonds devrait miser avec un premier opère dans le giron du groupe apport de 3 à 5 millions de dollars israélien Viola. L’expertise et les dans les start-up repérées. Un monchiffres affichés par ce dernier ont tant qui pourrait monter jusqu’à 10 visiblement séduit plusieurs millions de dollars si le modèle grandes banques qui ont participé convaincant le justifie. T. R. à la levée de fonds initiale qui a été bouclée en décembre dernier. Selon Reuters, la banque cana- PRÉSENTÉES PAR dienne Scotiabank, l’entreprise d’assurances américaine The Travelers Companies, la banque française BNP Paribas et une autre banque européenne dont le nom n’a pas été dévoilé ont apporté Sophie Balliet, 33 ans, a été nommée counsel quelque 50 millions d’euros, le resau sein d’Allen & Overy tant étant amené par la banque Luxembourg. Elle est diplô israélienne Hapoalim, la société mée en droit des prix de d’investissement Meitav Dash, transfert et en droit fiscal international. Discount Bank et Direct Insurance. ÉTUDES D’AVOCATS Les fondateurs veulent pourRoger Wagner, 61 ans, suivre en portant le fonds entre 120 a rejoint Post Telecom en tant que director entre et 150 millions de dollars, en s’ouprise sales. Roger Wagner vrant à d’autres partenaires. Viola est un manager expéri Fintech vise principalement le menté dans l’IT et la vente et a notam financement de sociétés dans le cré- ment mis en place Sun Microsystems neau B2B, dans des secteurs tels au Luxembourg (1994–1998). que les insurtech, les regtech, la SOLUTIONS TÉLÉCOMS gestion de fortune ou d’actifs, la SERVICES AUX ENTREPRISES FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES compliance ou la technologie à PLACE PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ destination des PME. Le fonds s’intéresse aussi à des fintech qui proposent des solutions pour faciliter Créez ou actualisez votre biographie sur guide.paperjam.lu. la digitalisation ou la modernisa-
Viola Fintech à la recherche de pépites
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PHOTO Marion Dessard
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ÉCONOMIE
économie Moins d’impôts Le taux moyen net d’im position des salaires au Luxembourg a connu la plus forte diminution des pays de l’OCDE entre 2016 et 2017, pour atteindre les 29,1 %, selon une étude de l’organisation publiée fin avril. La réforme fiscale entrée en vigueur en 2017 en est la princi pale cause. Space researchers À la rentrée 2019, l’Uni se dotera d’un « master dédié au spatial ». Cette nouvelle offre visera à former des ingénieurs capables de répondre aux besoins de l’indus trie en robotique, en sys tèmes autonomes ou en intelligence artificielle. Entre 30 et 50 diplômés sortiront chaque année. Croissance capricieuse Dans ses perspectives de l’économie mondiale du mois d’avril, le Fonds monétaire international prévoit une « croissance supérieure au potentiel » pour les pays dévelop pés, soit 3,9 % en 2018 et en 2019. Celle-ci devrait toutefois ralentir en 2020, estime l’institution. Pékin contre Davos Davos ne sera bientôt plus le seul forum écono mique mondial. L’homme d’affaires et ancien maire de New York, Michael Bloomberg, va lancer le New Economy Forum. Le sommet, qui se concentrera sur la Chine en tant que puissance
émergente, sera orga nisé à Pékin entre le 6 et le 8 novembre 2018.
le coffre-fort numérique
Bruxelles aussi La capitale belge travaille sur une European House of Digital Finance and Entrepreneurship. La structure, qui devrait voir le jour cet été, aura pour objectif de rassem bler tous les acteurs qui font l’innovation financière en Belgique. Un modèle qui ressemble à la House of Start-ups luxembourgeoise, qui sera inaugurée le 1er juin.
Le Luxembourg est en train de se construire une image solide pour devenir un coffre-fort numérique de choix. Et la qualité de ses infrastructures n’est pas son seul argument.
Conduite surveillée Après l’arrivée du sys tème d’appel d’urgence eCall, obligatoire dans tous les véhicules neufs depuis le 31 mars, la Commission euro péenne veut maintenant imposer des systèmes de sécurité avancés aux constructeurs. La com missaire aux Transports, Violeta Bulc, a proposé mi-mai au Parlement d’introduire dans les habitacles un système de reconnaissance de somnolence comme équipement de série. Résidents heureux Le niveau de satisfaction de la vie au Luxembourg se situait en 2016 à 7,5 sur 10, selon une étude du Statec. Les 16-24 ans et 65-74 ans se disent les plus heureux. Au-delà, la tendance baisse très rapidement, alors que le niveau de satisfaction le plus faible est observé pour la tranche d’âge 50-54 ans.
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SÉCURITÉ
Expertise Le Luxembourg dispose de nombreux atouts pour convaincre les organisations d’y stocker leurs données.
Le coffre-fort numérique est-il en train de remplacer le secret bancaire ? La question est d’actualité au Luxembourg, où les efforts combinés des acteurs publics et privés ont réussi à offrir au Grand-Duché une réputation internationale de plus en plus solide en la matière. L’année dernière, l’Estonie décidait d’installer une toute première ambassade numérique sur le sol luxembourgeois. Au mois de mars, c’est l’Office européen des brevets (OEB) qui confiait au pays l’ensemble de ses archives électroniques. Un coup de maître sur un marché qui s’annonce porteur. Il faut dire que le Luxembourg possède des arguments de taille. Après le Royaume-Uni, il est le pays européen qui héberge le plus de data centers labellisés Tier IV, le plus haut niveau de sécurité – il y en a 9 au Luxembourg contre 15 en
Grande-Bretagne et seulement 3 en France. Il dispose par ailleurs d’un réseau de fibre optique très performant et très bien connecté au reste du continent. Plusieurs acteurs privés ont également réussi à acquérir une expertise reconnue, comme LuxTrust, qui dispose d’une renommée européenne pour la gestion des signatures électroniques, ou Post, qui a développé un système de cryptage très poussé. Mais l’aspect technique n’est qu’une partie du concept de coffre-fort numérique et pas le plus important. Dans les pays voisins, de nombreuses entreprises, parmi lesquelles les banques, se vantent déjà d’offrir ce service à leurs clients. « Les solutions qui proposent des environnements chiffrés vont devenir une commo dité, estime Pierre Zimmer, le directeur général adjoint du groupe Post. Elles existeront
ILLUSTRATION Hadi Saadaldeen (Maison Moderne)
DIGEST
ÉCONOMIE
CHÔMAGE EN BAISSE
INFLATION STABLE
Après une légère hausse durant les mois de février et de mars, le chômage a retrouvé en avril un taux identique à celui de janvier, soit 5,6 %. Ce sont les demandeurs d’emploi âgés de moins de 30 ans (-7,9 %) et peu qualifiés (-6,1 %) qui profitent le plus de cette reprise du marché de l’emploi.
Le taux d’inflation annuel pour le mois d’avril s’est maintenu à 1,1 %, alors qu’il avait connu une légère baisse en février. D’un mois à l’autre, il progresse très légèrement (0,22 %) par rapport au mois précédent. Cela s’explique avant tout par la hausse des prix des produits pétroliers (+ 3,1 %), selon le Statec.
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SECTEUR BANCAIRE RETOUR À LA NORMALE
7 %
Le résultat 2017 avant provisions du secteur bancaire s’élève à 5,345 milliards d’euros, selon la CSSF. C’est 15,4 % de moins qu’en 2016. Une baisse qui s’explique par une année 2016 exceptionnelle, explique le régu lateur, « résultant du produit de cession d’une participation importante par une banque de la Place ». En faisant abstraction de cette transaction, les banques luxembourgeoises continuent à réaliser de « solides » revenus. Leur marge d’intérêt a d’ailleurs augmenté de 3,4 % en 2017.
6,36 5,77
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Résultats avant provisions (en milliards d’euros)
SOURCE CSSF
FONDS TENDANCE À LA BAISSE
Le nombre de faillites enregistrées au Grand-Duché durant le mois d’avril est le plus faible enregistré en 2018. Comme d’habitude, la grande majorité des déconfitures ont eu lieu dans le sud du pays. En effet, le tribunal de Luxembourg a enregistré 57 faillites et celui de Diekirch seulement 10.
Les actifs nets des organismes de placement (OPC) ont diminué pour le second mois consécutif. Au 31 mars, la CSSF comptabilisait 4.149 milliards d’euros sous gestion au Luxembourg, contre 4.187 milliards d’euros 30 jours auparavant. Soit une diminution de 0,92 %.
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FAILLITES RETOUR DU PRINTEMPS
Nombre de faillites 125
En milliards d’euros 5
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UNE PROTECTION LÉGALE
Là où le Luxembourg peut faire la différence est donc ailleurs. « Les deux raisons principales qui vont pousser une organisation à choisir un autre État pour y stocker ses données sont la stabi lité politique et la législation, explique Frans Imbert-Vier, le CEO d’UBCOM, une société helvétique de consultance en cybersécurité. Et le Luxembourg comme la Suisse se détachent au niveau européen sur ces deux aspects. » Aucun des deux pays ne dispose d’une législation spécifique, mais leurs lois protègent de fait les données et ne risquent pas d’être modifiées du jour au lendemain. Pour comparaison, la France a introduit tout un ensemble d’amendements liberticides sur le traitement des données en 2015, suite aux attentats terroristes, ce qui l’a décrédibilisée auprès des entreprises. Conscient de ses atouts, le Luxembourg a entrepris une vaste opération de communication vers l’étranger. Une stratégie qui s’est avérée gagnante dans le contexte du Brexit. « À Londres, le GrandDuché s’impose largement comme la destination de premier choix pour le transfert de données au sein de l’Union européenne », con firme Frans Imbert-Vier. Une approche conservatrice sur les questions législatives et qualitative sur les aspects techniques, voilà la recette du Luxembourg. « C’est tout un écosystème de confiance qu’il faut proposer et celui-ci passe également par les nouvelles technologies comme la blockchain, dans laquelle beau coup d’efforts ont été faits, notam ment par le biais de l’initiative Infrachain », ajoute Pierre Zimmer. Fin avril, LuxTrust a annoncé dans ce sens un nouveau service en partenariat avec Intech, appartenant au groupe Post, permettant la sécurisation de l’identité des utilisateurs d’une blockchain. Une « première mondiale » a assuré l’entreprise dans son communiqué. Surtout un nouvel atout pour le Luxembourg. J. M.
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bientôt par défaut. Le module de cryptage que nous avons déve loppé s’intègre d’ailleurs directe ment dans des logiciels. »
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SOURCE CSSF
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ÉCONOMIE D RO I T D U T R AVA I L
LE BRÉSIL ? POURQUOI PAS ! La finance et le secteur spatial sont en passe de relancer les échan ges commerciaux entre le Luxembourg et le Brésil. Cet automne, le Grand-Duché ouvrait une ambassade à Brasilia et, ce printemps, une Chambre de commerce internationale a été créée.
C’
est un fait. Le Brésil n’est pas un partenaire économique privilégié du Luxembourg. L’année dernière, le GrandDuché a exporté pour un peu plus de 47 millions d’euros de marchandise dans ce pays d’Amérique du Sud et importé pour un peu moins de 18 millions d’euros. C’est bien moins par rapport aux échanges commerciaux avec le Canada ou le Japon, deux pays aussi lointains mais qui comptent moins d’habitants. Certains signes mont rent pourtant que les choses pourraient changer. Cet automne, le G rand-Duché ouvrait une ambassade dans la capitale, Brasilia. La première du pays en Amérique du Sud. Plus récemment, le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, y était en visite de travail « afin d’étudier une coopération potentielle entre le Brésil et le Luxembourg dans le cadre de l’initiative Spaceresources.lu », mais aussi autour de la « possibilité d’une coopération via la joint venture publique-privée GovSat ». Autres débouchés intéressants pour les deux pays : la finance. Plusieurs modifications législatives récentes permettent aux fonds d’investissement institutionnels brésiliens d’investir 10 % à l’étranger, contre 3 % jusqu’alors. Les fonds classiques et les investisseurs professionnels de type private equity, eux, n’ont désormais plus de limite pour placer leurs actifs à l’étranger. Une tendance confirmée par l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi), qui précise que « les OPCVM
luxembourgeois figurent parmi les solutions d’investissement privilégiées des fonds de pension sud-américains ».
UNE PLATE-FORME POUR LA COMMUNAUTÉ
Fin mars, quatre Brésiliens résidant au Luxembourg ont fondé la Chambre de commerce luxem bourgo-brésilienne (CCBralux). Une initiative qui veut construire le pont manquant entre les deux pays. « L’intérêt des investisseurs, même plus petits, est là, explique Cândida Nedog, consultante indépendante et membre fondatrice de la Chambre de com merce. Les principales barrières auxquelles se heurtent les chefs d’entreprise des deux pays ne sont pas celles de la langue, mais de la distance. » Les sources d’information manquent en effet cruellement, selon elle. « Il n’y a pas de vrai soutien économique au Luxembourg pour les Brésiliens », ajoute le consul honoraire, André Bezerril, lui aussi membre fondateur de la CCBraLux. La structure compte déjà une cinquantaine de membres et affiche de grandes ambitions, notamment sur le plan social. « Nous la considérons comme une plat e-forme plus large pour aider l’intégration de notre communauté, qui compte 2.000 membres », ajoute-t-il. L’un de ses projets phares concerne la reconnaissance par le ministère de l’Éducation du baccalauréat brésilien. Tout est là pour que les deux pays se rappro- chent. J. M.
Rapprochement Du Corcovado à la Gëlle Fra, les ponts se construisent entre le Brésil et le Luxembourg.
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FLEXIBILISATION DU TEMPS DE TRAVAIL CONSTAT La loi du 23 décembre 2016, entrée en vigueur le 1er janvier 2017, permet désormais aux entreprises de recourir à un horaire de travail flexible, indépendam ment de toute convention collective et sans système d’horaire mobile, sur une période de référence pouvant aller jusqu’à quatre mois. Plus la période de référence est longue, plus la flexibilité augmente.
CE QUE DEVRAIT DIRE LA LOI L’article L. 211-6 du Code du travail prévoit la possi bilité pour l’employeur de flexibiliser le temps de travail par le recours à une telle période de référence, de sa propre initiative et en l’absence d’un accord collectif. L’employeur pourra également, dans certains cas, modifier cette période moyennant le respect d’un délai de préavis de trois jours. À titre de compensation, les salariés concernés pourront prétendre à des jours de congés supplémentaires en cas de période dépassant un mois, allant de 1,5 jour à 3,5 jours de congés par an.
QUE FAIRE ? La mise en place de cette flexibilité doit se faire moyen nant information et consultation préalables de la délé gation du personnel, sinon de l’ensemble des salariés de l’entreprise avec information de l’ITM. L’employeur pourra ainsi faire travailler ses salariés jusqu’à 44 ou 45 heures par semaine sans payer d’heures supplé mentaires. Si l’employeur souhaite modifier la période, un préavis d’au moins trois jours devra être respecté. Dans le cas contraire, le salarié peut s’y opposer.
L’AVIS Une telle flexibilité est avantageuse pour l’employeur, mais également pour les salariés. Attention cependant aux coûts supplémentaires qu’un tel système pourrait entraîner pour l’entreprise, notamment pour des périodes supérieures à un mois (congés supplémen taires pour chaque salarié concerné, heures supplé mentaires imprévisibles).
Sabrina Salvador Avocat à la Cour, partner chez Kaufhold & Réveillaud, Avocats, spécialisée en droit du travail, membre de l’Elsa Luxembourg (Employment Law Specialists Association)
PHOTO Kaufhold & Réveillaud, Avocats
RELATIONS BILATÉRALES
LES FEMMES* NE SONT PAS FAITES POUR LES SCIENCES Parce qu’elles ne sont pas assez douées ? Parce que leurs résultats scolaires s’y opposent ? Parce que le milieu des sciences est réservé aux hommes ?
Personne ne devrait souffrir de discrimination liée au sexe. Agissons pour l’égalité !
ÉCONOMIE FA C T C H E C K I N G
RESTRUCTURATION
LES VERTUS DU DIALOGUE SOCIAL Le cadre légal qui organise le dialogue social a joué un rôle déterminant dans le comportement des banques durant la crise. Une étude du Liser a comparé les mesures prises dans les secteurs bancaires de trois pays de l’Union européenne.
A
lors que les négociations au to u r de l a n o uve l le convention collective dans le secteur bancaire viennent d’aboutir, les conclusions d’un article de deux chercheurs européens, l’un du Luxembourg Institute of Socio-economic Research (Liser) et l’autre de l’Académie bulgare des sciences, rappellent que le dialogue social a du bon, notamment en période difficile. Cette étude examine plus précisément les réponses des banques de trois pays face à la crise. Il s’agit de la Roumanie, pour le modèle postcommuniste, de la France, pour le modèle étatiste, et du Luxembourg pour le modèle « néo-corporatiste avec quelques éléments étatistes ». Dans le premier cas, des réformes du Code
« Les pressions ont été amorties par la structure multiniveaux du dialogue social. » Patrick Thill
Chercheur, Liser
du travail en 2010 ont largement libéralisé les pratiques liées aux négociations collectives, laissant à chaque entreprise la responsabilité de s’entendre avec les syndicats. Il s’agit de « décen tralisation désorganisée », précise l’étude. Dans les deux autres États étudiés, les négociations ont dû être effectuées au niveau sectoriel, mais dans un cadre juridique clairement défini. Les auteurs ont appelé cette seconde 50 —
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méthode la « décentralisation organisée ». « Nous avons observé que les pressions endurées par les banques durant la crise ont été amorties par cette structure multiniveaux du dialogue social, note Patrick Thill, co-auteur luxembourgeois de cette étude. Au Luxemb ourg, même si les banques ont aussi eu recours à des solutions plus informelles, les res tructurations ont toujours été cadrées par une législation forte. »
L’ANTICIPATION EST LA CLÉ
Ainsi, le maintien de relations collectives de travail dans lesquelles les rapports de force restent équilibrés favorise la propension des banques à résister lors de périodes difficiles. En Roumanie, là où le gouvernement pensait bien faire en laissant plus de liberté aux acteurs privés, les effets semblent avoir été inverses. « Dans une Europe qui devrait fonctionner au même rythme, les différences entre les régimes sociaux sont donc importantes », nous montre cette étude, qui se base sur des entretiens menés entre les mois de mars et d’octobre 2014. Ce travail scientifique est d’autant plus actuel que, si le secteur bancaire est aujourd’hui définitivement sorti de la crise, il est soumis à d’autres pressions. La vague régulatrice, ainsi que les nouvelles technologies sont de nouveaux défis de taille pour les banques. « Les mécanismes d’anticipation jouent dans ce contexte un rôle primordial », estime Patrick Thill. Et de citer la création en France de l’Observatoire des métiers de la banque, qui habille depuis 2005 ce rôle. « C’est ce qu’il manque au Luxembourg, même si l’anticipa tion est un exercice difficile, car la plupart des acteurs de ce sec teur sont des filiales de grands groupes et les décisions sont sou vent prises à l’étranger. » J. M.
« Si le Luxembourg veut renforcer sa compétitivité, il faut courir encore au moins deux fois plus vite. » IMD WORLD COMPETITIVENESS YEARBOOK 2018 L’IMD World Competitiveness Yearbook 2018 a rendu son verdict le 23 mai dernier. Avec, pour le Luxembourg, un recul de trois places, de la 8e à la 11e. C’est grave, docteur ? Sans doute pas. Des progrès sont à réaliser, comme le souligne l’étude, en matière de pensions, de coût du loge ment, du travail, de recherche de talents ou d’innovation. Mais dans l’ensemble, la performance économique du pays reste très bonne. Pourtant, comme le résume la phrase d’introduction au chapitre luxembour geois, il va falloir apprendre à courir plus vite. Deux fois plus vite, comme dans le livre de Lewis Carroll – De l’autre côté du miroir – où Alice apprend que dans le monde du miroir, « il faut courir aussi fort qu’on le peut simplement pour rester au même endroit. Si on veut se rendre ailleurs, il faut courir encore au moins deux fois plus vite. » Si l’idée de devoir courir deux fois plus vite colle bien à la situation du Grand-Duché, c’est que tout en conti nuant à bien faire les choses, il voit pour tant des économies parties de plus loin le rattraper. Les classements valent ce qu’ils valent. Basé sur 260 indica teurs, celui de l’IMD se montre assez indécis, faisant voyager les 63 pays étudiés sur une échelle de performance liée en grande partie à la perception. Il n’empêche qu’à la fin, ce qu’il en reste, c’est l’image. Et que dans un monde de compétition entre pays, notamment pour attirer les investissements étran gers, elle compte autant que la perfor mance. Coller au top 10 doit donc rester l’objectif, même s’il faut encore, pour cela, accélérer l’allure.
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ÉCONOMIE
MENEURS OU SUIVEURS ? Le secteur automobile européen vit une période faste depuis deux ans. Les équipementiers luxembourgeois en profitent, mais ils doivent penser à faire évoluer leurs capacités de production pour continuer à répondre à une demande toujours plus exigeante.
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évolution technologique oblige, le marché de l’automobile est en pleine effervescence. L’innovation n’a jamais été aussi importante, tout comme les ventes de véhicules neufs, qui ont retrouvé leur niveau d’avant-crise. Au Luxembourg, les carnets de commandes des équipementiers, qui font travailler quelque 10.000 personnes, sont remplis. « Le sec teur se porte bien, 2016 et 2017 ont été des années records et tout le monde travaille à plein régime », confirme Georges Santer, conseiller à la Fédération des industriels luxembourgeois (Fedil). Le 23 avril, le producteur de parebrise Carlex inaugurait une nouvelle ligne de production sur son site de Grevenmacher pour un investissement de 25 millions d’euros. Au mois de septembre 2017, c’est Goodyear qui annonçait un investissement de 80 millions d’euros pour construire à Dudelange une usine flambant neuve et quasiment entièrement automatisée. Elle livrera ses premiers pneus fin 2019.
c’est le constructeur qui était le moteur de l’innovation. Il avait un cahier des charges bien précis et l’équipementier devait répondre à sa commande », explique Paul Schockmel, vice-président de la stratégie, du développement business et du marketing chez IEE, spécialisée dans les capteurs d’habitacles. « Aujourd’hui, la tendance s’est en partie inversée. C’est le fournisseur qui propose de l’inno vation ou travaille en partenariat avec son client. » Il s’agit d’un changement de paradigme important pour les équipementiers. En devenant responsables d’une partie de l’innovation, ils prennent plus de risques et doivent investir en R & D. Il s’agit toutefois d’une opportunité pour transformer profondément les entreprises et les préparer à l’économie numérique. IEE a sauté sur l’occasion pour repenser son fonctionnement interne. « Nous savons que nous devons devenir bien plus agiles qu’auparavant, notamment dans nos processus de d é c i si o n » , c o nt i nu e Pau l Schockmel. Il y a un an, son entreprise a entrepris une vaste réflexion PRENDRE DES RISQUES pour avancer plus vite dans l’innoSi la bonne conjoncture du marché vation. « Nous avons mis en place automobile international profite à des accelerator teams, qui sont des tout le monde, les façons de travail- groupes de spécialistes que nous ler ont évolué. « Il y a 30-40 ans, détachons une période donnée
Investissement En avril, Carlex a inauguré une nouvelle ligne de production sur son site de Grevenmacher pour remplacer les anciennes chaînes et répondre aux besoins des clients. Un investissement de 25 millions d’euros.
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pour se concentrer sur un projet précis. » IEE est également l’une des premières entreprises luxembourgeoises à avoir désigné un chief digital officer (CDO), en charge de définir une stratégie de digitalisation. En investissant dans une nouvelle unité de production dans un pays qui n’est pourtant pas connu pour ses coûts du travail faibles, Goodyear a parié sur les avantages de l’industrie 4.0. « Il s’agira d’une usine hautement automa tisée qui permettra un système de production beaucoup plus flexible », détaillait en septembre, lors de l’annonce du projet, JeanClaude Kihn, l’ancien président de Goodyear pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique. Le fabricant de composants électrom écaniques Cebi veut prendre la même tangente. Il a signé début avril un partenariat avec le SnT, le bras technologique de l’Uni, pour améliorer l’autonomie de ses machines dans son usine luxembourgeoise.
OUVRIR L’INNOVATION
Mais il s’agit là d’exemples qui concernent les plus gros acteurs du secteur. La situation n’est pas forcément la même pour tout le monde. « La plupart des équipe mentiers proposent encore des pro duits classiques. Ils sont très peu à travailler sur la voiture élec trique ou à innover dans l’intelli gence artificielle », rappelle Georges Santer. Leurs carnets de commandes sont remplis, mais s’ils ne modernisent pas leurs outils de production, ils risquent de ne plus pouvoir répondre aux spécifications de plus en plus exigeantes imposées par les constructeurs. Heureusement, ils ne sont pas seuls. Sous l’impulsion de l’Ilea (Industrie luxembourgeoise des équipementiers de l’automobile), l’industrie a créé en 2014 le cluster Automotive Components, hébergé chez Luxinn ovation et qui a changé de nom en 2017 pour devenir Automobility. « À travers diverses manifestations, comme les ‘breakfast meetings’, nous informons nos membres des grandes tendances du marché qui peuvent déboucher vers de nou velles perspectives d’accroisse
ment », explique Anthony Auert, son manager. En 2016, le gouvernement a initié avec Goodyear et IEE la création du Luxembourg Automotive Campus. Ce centre d’innovation installé sur un terrain de 14 hectares accueillera les activités de R & D des deux industriels à partir de 2019. En plus, un bâtiment entièrement dédié aux start-up sera construit. Car le secteur de l’automobile n’échappe pas à la concurrence des modèles disruptifs portés par les jeunes pousses. Elles sont d’ailleurs plusieurs à faire parler d’elles depuis le Luxembourg, comme CarPayDiem, qui propose une solution de paiement à distance des pleins d’essence. Ou encore Autopass, qui travaille avec Norauto sur la gestion de l’approvisionnement des pièces détachées. L’inno vation ouverte est l’une des pistes privilégiées que le gouvernement souhaite pousser. Mais pour cela, il faudra veiller à ce que des collaborations concrètes aient lieu entre les acteurs historiques et ces nouvelles pépites. Autant de sujets qui seront discutés lors de l’Automotive Day organisé le 7 juin par Luxinnovation. J. M.
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Luxembourg jobs in English
espresso conversations envies La CEO de Luxinnovation accorde un premier entretien à Paperjam pour partager, en page 56, sa vision de l’agence comme vecteur de développe ment de l’économie.
Carlo Thill aura passé toute sa carrière au sein de BGL BNP Paribas. En page 66, cette figure de la Place ouvre un album de souvenirs de 40 ans. Le Luxembourg doit utiliser la fiscalité non plus comme une niche, mais comme un moyen. Quatre des grands partis croisent, en page 82, leurs priorités en la matière. Une maison ouverte aux bonnes idées. En page 98, partez au cœur de la House of Start-ups au travers du regard du photographe Romain Gamba. Juin 2018 —
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Nous sommes là pour aider les entreprises à se projeter vers l’avenir Auteur
thierry raizer Photographe
anthony dehez
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Au carrefour de la diplomatie et de l’économie, Sasha Baillie affiche une carrière internationale qui a fait d’elle une ressource centrale au ministère d’Étienne Schneider. Son nouveau défi est de poursuivre la modernisation entamée de Luxinnovation en tant que CEO.
À 48 ans, elle est la première femme à prendre la tête de Luxinnovation.
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CV express
Sasha Baillie en 5 dates 1997
Début dans le ser vice diplomatique luxembourgeois.
2003
Prise en charge, jusqu’en 2006, de la préparation et de la gestion de la pré sidence luxembourgeoise du Conseil européen politique et sécurité.
2006
Chef de mission adjoint auprès de l’Ambas sade du Luxembourg à Moscou, jusqu’en 2010.
2012
Ambassadrice non rési dente du Luxembourg en Serbie, jusqu’en 2016.
2014
Sasha Baillie est appe lée par le vice-Premier ministre, ministre de l’Économie et ministre de la Défense, Étienne Schneider, à rejoindre son cabinet en tant que chef de cabinet adjoint et conseillère diplomatique.
« Nous devons mieux nous faire connaître, mais de manière plus ciblée. »
Sasha Baillie est aussi présidente du comité en charge du nation branding.
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Sasha Baillie Ambassadrice de la marque Luxembourg Madame Baillie, vous venez de prendre les fonctions de CEO de Luxinnovation. Quelles ont été les raisons qui vous ont poussée à accepter cette proposition ?
J’avais déjà beaucoup travaillé dans les domaines couverts par Luxinnovation. Le ministère de l’Économie, où j’étais chef de cabinet adjoint du ministre, travaille en étroite collaboration avec l’agence et je m’occupais justement du ressort de la promotion économique. J’ai donc notamment été impliquée dans la fusion opérée il y a deux ans des missions de Luxembourg for Business avec celles de Luxinnovation. Ces expériences m’ont permis de bien comprendre les synergies qu’il est possible de créer pour promouvoir notre économie.
L’idée de relever un nouveau challenge vous a motivée également ?
J’étais très heureuse au ministère de l’Économie, j’ai hésité à partir, car j’étais très motivée aussi à l’idée de poursuivre mes missions. Je coordonnais beaucoup de dossiers, j’ai eu la chance de travailler en direct avec la secrétaire d’État et le ministre pour faire avancer les choses concrètement. Mais je suis totalement motivée à l’idée de coordonner les actions de Luxinnovation, et en restant membre du comité de direction du ministère, je peux assurer un meilleur lien entre chaque partie.
Comment appréhendez-vous la prise de risque inhérente à un changement de fonction ?
Cela s’est produit à plusieurs reprises durant ma carrière. J’ai passé 20 ans dans la diplomatie et le changement fait partie des usages. Vous êtes amené tous les quatre ans à changer d’affectation. J’ai toujours trouvé ce mouvement stimulant. Ce mode de fonctionnement m’a montré qu’il était important d’apprendre constamment de nouvelles choses, de rester ouvert à de nouvelles compétences, mais aussi que l’on peut apporter son point de vue, son savoir-faire à une autre organisation, un autre entourage que l’on est amené à rejoindre ou intégrer. Donc le changement ne me fait pas peur.
Une culture du changement, de l’apprentissage permanent qu’il faudrait inculquer dès le plus jeune âge…
J’en suis convaincue. C’est en relevant de nouveaux défis, en restant ouvert à d’autres points de vue que l’on évolue. Le plus grand
risque pour notre société est que les gens restent dans des groupes d’opinions figées au lieu d’être ouverts au débat d’idées. Craignez-vous ceci au Luxembourg ?
Ce risque existe toujours. S’il existe au Luxembourg, c’est plutôt en raison d’une forme de manque de confiance en nousmêmes. Nous n’avons pas de raison d’avoir ce manque de confiance. Nous avons beaucoup d’atouts, beaucoup de compétences et nous n’avons pas à avoir peur d’être ouverts.
Vous restez donc membre de la direction du ministère, allez-vous partager votre bureau entre le boulevard Royal et Belval ?
Car c’est le gouvernement qui définit les orientations stratégiques pour l’économie du pays. Je poursuis aussi la présidence du comité interministériel en charge du nation branding, Inspiring Luxembourg. Mon rôle de présidente est de fédérer les acteurs, de donner une ligne stratégique, sans pour autant devoir remplir des fonctions opérationnelles dont a la charge une équipe. Nous sommes d’ailleurs dans une période de transition avec le départ de la coordinatrice générale du projet, Tania Berchem, vers Taïwan en tant que responsable du Luxembourg Trade and Investment Office à Taipei.
Je suis physiquement 100 % à Belval ! En Quelles sont les missions principales de tant que CEO, j’assume les responsabilités l’agence ? opérationnelles d’une organisation qui Nous supportons le développement des comporte tout de même près de 70 persecteurs qui ont été identifiés dans le prosonnes. Il y a un management committee gramme gouvernemental, dans le cadre avec lequel je travaille étroitement. J’ai de la diversification économique. Pour y certes encore des responsabilités au minisparvenir, il faut disposer d’une bonne tère en tant que membre du comité de connaissance du contenu des secteurs en direction, mais il s’agit surtout de rester présence, afin de cerner les manques pour impliquée dans les orientations stratéin fine aller les chercher à l’étranger. Nos giques. Or, il est primordial de les ressentir, nouvelles missions issues de la refonte de de pouvoir les comprendre pour ensuite la promotion économique du pays nous les traduire au niveau de Luxinnovation. ont amenés à être dotés d’une unité en
Nation branding
Un processus au long cours 2012 fut une année charnière dans l’élaboration d’une stratégie de nation branding. Un groupe de hauts fonctionnaires issus de différents ministères, dont Sasha Baillie et Tania Berchem au ministère des Affaires étrangères, ont été à l’origine d’une confé rence tenue le 29 février de l’année en question et qui a représenté un point de départ dans la prise de conscience quant à la nécessité de travailler sur la « marque Luxembourg ». Un sondage commandité par les instigateurs du tra vail montrait justement que le pays faisait face à des défauts de perception et qu’il fallait y remédier.
En mars 2013 sous le gouvernement Juncker-Asselborn, un comité de coordination interministériel et interins titutionnel dédié à l’image de marque du GrandDuché voyait le jour, sous l’égide du ministère des Affaires étrangères. Le tra vail mené en parallèle à celui de Luxembourg for Business (dont les mis sions sont intégrées depuis 2016 chez Luxinnovation) et Luxembourg for Finance a pris une autre dimension depuis l’arrivée au pou voir, en décembre 2013, du gouvernement BettelSchneider-Braz. Le nation branding a fait l’objet d’un travail de consultation d’ex perts et du grand public, de définition de valeurs et de création d’une « iden tité » véhiculant le résultat de ces chantiers.
le 10 octobre 2016 la baseline « Let’s make it happen » était présentée au grand public, accom pagnée des valeurs d’ou verture, de dynamisme et de fiabilité choisies pour résumer l’essence du Luxembourg. « Seuls, on n’aurait jamais pu mener ce projet », se sou vient Sasha Baillie, qui insiste sur l’approche participative d’un pro jet qui aura aussi mobi lisé les agences Binsfeld et Vidale-Gloesener. « Je constate qu’il y a une assez grande adhésion, mais il faut faire davantage sur le terrain et passer à l’international. Nous devrons aussi greffer les actions de nation bran ding sur les actions dans les différents secteurs, afin de montrer le pays dans son entièreté. »
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charge de la market intelligence. Elle s’occupe de suivre les évolutions technologiques internationales qui sont pertinentes pour le Luxembourg. Cette dynamique va nous aider à développer des secteurs de manière intelligente et durable. Nous gérons aussi des clusters sectoriels réunissant les acteurs publics et privés concernés. Nos business developers soutiennent, quant à eux, le ministère de l’Économie pour aller à l’international vers d’autres entreprises qui seraient complémentaires aux éléments dont nous disposons ici. Notre démarche s’inscrit dans un esprit de développement durable et intelligent. L’autre grand volet de nos missions recouvre le soutien aux entreprises dans leur recherche d’aides financières nationales et européennes. Nous sommes là pour les conseiller, pour les accompagner dans la composition de leurs dossiers. Toujours dans le soutien aux entreprises, nous avons élaboré des programmes d’accompagnement pour les préparer à des enjeux comme la digitalisation. Par ailleurs, l’un des rôles de Luxinnovation est d’agir comme passerelle entre les instituts de recherche et les entreprises, et de mettre en relation les entreprises qui ont un réel besoin de connaissances technologiques et spécialisées avec les chercheurs des instituts spécialisés. Quelle est votre vision stratégique pour Luxinnovation ?
Il faut que Luxinnovation donne envie à nos entreprises d’innover, de grandir de manière intelligente et de bien se préparer aux défis de l’avenir avec les technologies nouvelles, et en partie aussi disruptives. Il faut que Luxinnovation donne envie à tous nos acteurs du développement économique de collaborer, de réunir leurs forces pour faire avancer le pays de manière durable. Enfin, il faut que Luxinnovation parvienne à faire rayonner à l’international les atouts de notre économie et donner envie aux entreprises à travers le monde de mener des projets avec nous. Nous voulons être un facilitateur de synergies et apporter une valeur ajoutée à l’économie du pays.
Comment résumer cette valeur ajoutée de Luxinnovation ?
La situation économique est favorable au Luxembourg, mais il convient aussi de réfléchir à l’avenir. Nous sommes là pour aider les entreprises à se projeter vers l’avenir sans que les efforts nécessaires soient perçus comme des fardeaux. Quand il s’agit d’obtenir des aides au financement de l’innovation, nous sommes aussi actifs pour les accompagner, afin que cette démarche ne soit pas une charge supplémentaire, en particulier pour les PME.
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Les actions de l’agence
Soutien et promotion
9 Investissant 1,7 million d’euros, Luxinnovation a démarré neuf projets Fit 4 Innovation. Le retour estimé est de 3 millions d’euros.
32 C’est le nombre de PME qui ont suivi la phase « diagnos tic » de trois programmes de Luxinnovation :
10,1 mios C’est le budget pour 2017 de Luxinnovation, dont 8,1 millions d’euros proviennent de ses actionnaires : ministère de l’Économie, ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Chambre de commerce, Chambre des métiers et Fedil. Le minis tère de l’Économie est le plus important contributeur à hau teur de 7,5 millions d’euros.
Fit 4 Digital (transformation digitale) Fit 4 Innovation (autour de la performance et de la capa cité à innover de l’entreprise) Fit 4 Growth (mise en place d’un produit innovant, gestion de l’innovation) Le tout représente un investis sement de 300.000 euros.
70 Créée en 1984, Luxinnovation a dans ses missions originelles l’accom pagnement des entreprises dans leurs projets d’innova tion, dont la recherche de subventions et de finance ments nationaux et internatio naux. 70 entreprises ont été financées en 2017, selon le rapport annuel de l’agence : 48 PME, 22 grandes entre prises, 16 start-up et 14 entreprises artisanales.
7 La Luxembourg Cluster Initiative reprend sept clusters sectoriels, afin notamment de soutenir les activités de R & D de leurs membres. Les clus ters sont : Automobility, Biohealth, Ecoinnovation, ICT, Materials & Manufacturing, et les deux plus récents, Creative Industries et Wood.
2 C’est le nombre d’entre prises étrangères qui se sont établies au Luxembourg suite aux actions de business development de l’agence. 49 avaient marqué leur inté rêt en 2017, 12 ont participé à des visites accompagnées.
Allez-vous apporter des changements à la structure de l’agence ?
600 Lancé en 2015, le pro gramme dédié aux start-up Fit 4 Start a attiré plus de 600 candidatures en prove nance de 30 pays. En 2017, 65 start-up innovantes ont été créées avec le soutien de Luxinnovation, selon le rapport annuel de l’agence.
16,64 Le programme européen Horizon 2020 soutient les projets de recherche et d’innovation des entreprises via des points de contact nationaux que Luxinnovation assume pour le Luxembourg. En 2017, 16,64 millions d’euros d’aides ont été obte nus à cet effet.
Luxinnovation a pour mission de prendre les entreprises étrangères désireuses de s’établir au Luxembourg par la main.
« La situation économique est favorable au Luxembourg, mais il convient aussi de réfléchir à l’avenir. »
Il n’y a pas forcément besoin de revoir la structure, l’organisation ou les missions. Il s’agit juste de continuer à être au service de l’économie, au service des entreprises.
Un nouveau programme pour soutenir un secteur spécifique est-il prévu ?
L’industrie 4.0 nécessite des investissements conséquents, une bonne planification pour intégrer les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle, l’usage de données massives en temps réel, l’utilisation de ressources de manière durable et, dans ce contexte, le développement de nouveaux matériaux. Nous devons soutenir ce nouveau volet de l’industrie, afin de gagner en productivité et en compétitivité. C’est un défi pour le Luxembourg et l’Europe, en général. Notre pays doit donc aussi assumer ce défi.
Il faut donc un Luxembourg diversifié, sans oublier l’industrie…
Il s’agit de problématiques transversales. Nous devons bâtir sur nos propres bases. Je pense à notre solide histoire manufacturière, nos infrastructures ICT, la proximité des gouvernements ouverts au développement durable.
Nous avons connu le récent débat autour de la notion de croissance qualitative vs le modèle existant. Comment le percevez-vous via vos fonctions ?
Nous devons développer les secteurs de manière intelligente, en identifiant nos atouts, ainsi que les évolutions technologiques qui sont pertinentes pour nous et aller chercher les contacts, les partenaires, les entreprises qui apportent cette valeur ajoutée. Il y a bien entendu d’autres opportunités qui se présentent et c’est au fur et à mesure qu’il faut se prononcer en fonction de leur pertinence.
Quel bilan peut-on tirer de la diversification économique du pays avec comme priorité l’ICT, la logistique, les écotechnologies et les sciences de la vie ?
Il y a un fil rouge dans tous ces secteurs. Il concerne la collecte, le traitement et l’analyse des données et leur sécurité. Le Luxembourg pourrait bien se positionner dans ce créneau à l’international en raison des infrastructures existantes et des projets dans lesquels nous investissons, comme le high performance computing (HPC) européen. Le Luxembourg est d’ailleurs l’initiateur de ce supercalculateur, dont il a pris la coordination d’un groupe de plusieurs pays. Cette thématique de la data driven eco nomy traverse tous les secteurs, qu’il s’agisse du spatial, des biotechnologies.
Faut-il lancer un plan d’investissement dans l’intelligence artificielle au Luxembourg ? Juin 2018 —
— 61
Je pense qu’il faut envisager cette question dans le cadre du concept général pour le développement des secteurs, mais il n’y a pas que l’intelligence artificielle.
GovSat
Projet sur orbite Sasha Baillie a été la che ville ouvrière de la création en 2015 de la joint-venture LuxGovSat SA, entre l’État luxembourgeois et SES (déte nue en partie par l’État). Elle préside le conseil d’ad ministration de la société, qui lance et exploite un satellite à des fins de communication militaire et gouvernemen tale. Patrick Biewer en est le CEO, et la société emploie actuellement une vingtaine de personnes à Betzdorf. L’investissement initial était de 225 millions d’euros pour un lancement du premier satellite (GovSat-1) le 31 janvier 2018. Opérationnel depuis le 19 mars dernier, il opère principalement « dans le fonctionnement et la maintenance d’un programme de surveillance terrestre par ‘drones d’observation’ de l’Otan. Un contrat de 1,4 milliard d’euros financé par 15 États », précise le site de la société.
D’autres clusters vont-ils voir le jour ?
En matière de promotion, peut-on
Quelle est votre définition de la valeur ajoutée ?
Quel serait le domaine d’activité à promouvoir particulièrement dans les prochains mois, suite au travail de market intelligence mené par Luxinnovation ?
Ce n’est pas prévu à ce stade. Nous en avons évoquer des actions pour 2018 ? récemment créé deux nouveaux qui Nous allons continuer à explorer les nouconcernent le bois et les industries créavelles formes de communication, dans une tives, à la demande des acteurs du terrain. approche ciblée. Quand nous visons des Nous voyons déjà les premiers mouveacteurs dans le spatial ou les biotech, la ments et résultats dans ces deux créneaux. démarche est différente de celle dans le Nous sommes aussi dans une phase où il domaine manufacturier. Si nous voulons faut consolider, avoir des objectifs clairs attirer des biotech au Luxembourg, nous tout en travaillant avec les ressources qui devons parler certes du cadre général du pays, mais aussi d’exemples d’acteurs dans nous sont données. Quels sont les KPI pour Luxinnovation ? ce domaine et de ce que nous pouvons leur Des KPI quantitatifs ont été fixés dans le offrir spécifiquement. cadre du contrat de performance qui nous Quels sont les efforts à fournir pour lie à l’État, mais il m’est aussi important de mieux vendre le pays ? décliner ces objectifs vers du qualitatif. Les Nous devons tout d’abord stimuler la prise KPI touchent plusieurs paramètres, qu’il de conscience de nos compétences ici à s’agisse du nombre d’entreprises que nous Luxembourg. Si nous voulons vraiment soutenons dans les projets d’innovation, du obtenir un effet sur la réputation de notre nombre de start-up créées, du nombre de pays, il faut d’abord travailler avec les perstart-up qui ont survécu, de nouvelles actisonnes qui ont la compétence sur le terrain. vités attirées, de partenariats… Ce qui m’imIl faut être évidemment conscients de nos porte est que les résultats chiffrés se faiblesses, mais davantage mettre en valeur déclinent dans le qualitatif. nos forces. Elle doit se traduire par une complémentarité des actions menées, et qu’elles s’in-
Je pense particulièrement au spatial, où différentes initiatives ont vu le jour. J’ai beaucoup travaillé au ministère pour faire le lien entre les compétences dont nous disposons dans le spatial et nos contributions dans le domaine de la défense. Comme Étienne Schneider est à la fois ministre de l’Économie et de la Défense, et que le Luxembourg doit apporter sa contribution à l’Otan, nous avons voulu le faire grâce aux compétences dont nous disposons chez nous. D’où l’idée de créer la joint-venture GovSat, qui permet de valoriser notre savoir-faire en apportant une solution dont la défense européenne a besoin. Nous avons beaucoup de compétences dans l’industrie qui peuvent être utiles pour la défense européenne.
Nomination
« Profil idéal » Le 24 avril, la nomination de Sasha Baillie à la tête de Luxinnovation était officialisée. Son nom et son profil, décrit en coulisses comme « idéal », avaient été éventés quelques jours plus tôt. Première femme à la tête de l’agence, Sasha Baillie succède à Jean-Paul Schuler, qui était en poste depuis le 1er septembre 2013. Un changement de CEO qui intervient alors que l’agence veut accélérer sa
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tègrent dans l’écosystème à Luxembourg pour permettre une croissance intelligente en fonction des moyens dont nous disposons et de notre ADN économique.
dynamique en faveur des entreprises et asseoir son rôle de promotion de l’économie du pays à l’étranger. Le 29 mars, un autre haut fonction naire du ministère de l’Économie prenait cette fois la présidence de Luxinnovation : Mario Grotz (photo). Il succédait à Raymond Schadeck (président depuis 2012), qui n’avait pas souhaité briguer une nouvelle pré sidence, selon le communiqué officiel.
Vous n’évoquez pas le fait que vous étiez la cheville ouvrière de GovSat…
C’est un excellent exemple pour illustrer le bénéfice de travailler de manière transversale. J’étais dans une position au cabinet qui me permettait de réunir différents acteurs et je disposais d’un bagage diplomatique – défense et économie. Il était presque naturel d’amener ces facteurs ensemble, de poser les bonnes questions, d’encourager le dialogue, de ne pas avoir peur des obstacles et d’aider à les surmon-
ter. C’était un plaisir de fédérer différents acteurs autour d’un projet commun mené de manière rigoureuse, avec une bonne analyse juridique. Tout le secteur du spatial se développe autour de nouvelles technologies qui sont aussi très intéressantes pour le domaine de la défense. Avec GovSat, nous avons un modèle de partenariat public-privé qui est exemplaire, d’où l’intérêt de différents pays de collaborer avec nous. Ce qui vous passionne, c’est rassembler des forces vives et créer des ponts…
qu’en Europe. Là aussi, nous devons chercher d’autres méthodes.
Croyez-vous au concept de la start-up nation luxembourgeoise ?
C’est un bon concept pour sensibiliser et pour valoriser les start-up, mais j’irais davantage dans la direction d’une approche ciblée pour mieux énoncer ce qu’on peut développer sur place.
Doit-on inculquer une culture de la prise de risque en Europe, et au Luxembourg en particulier ?
Oui, mais avec une culture du risque calNous avons tous des compétences diverses culé, sur base d’une bonne analyse, sans et complémentaires. Si nous arrivons à bien avoir peur de surmonter les obstacles et communiquer entre nous, à dialoguer, à d’aller voir ailleurs pour tester de noufaire ressortir ces compétences, on avance velles idées. Avec du bon sens, on peut de manière exceptionnelle. Le Luxembourg quand même avancer sur le domaine du favorise la mise en réseau, la création de risque, je pense par exemple à l’initiative confiance et la mise en place de projets comSpaceresources.lu. muns. C’est un avantage dont nous dispo- Le projet Rifkin aura aussi marqué la mandature. Quelle doit être la suite de sons par rapport à d’autres pays.
Comment dépasser le réflexe initial qui consiste à protéger son domaine pour créer de la confiance ?
ce projet au niveau de Luxinnovation ?
Quelles sont les actions prioritaires que vous souhaitez mener pour les start-up ?
Avez-vous été marquée par une culture étrangère lors de votre expérience en tant que diplomate ?
C’est un défi permanent, que ce soit à l’échelle internationale ou en interne. Partager de l’information signifie aussi donner quelque chose. Mais des relations de confiance, ça se construit et ça se mérite.
Il y a une multitude de domaines dans lesquels le processus Rifkin s’articule. Notre apport doit concerner naturellement l’innovation en soutenant tous les projets qui ont du sens, que ce soit dans la mobilité durable, dans les écotechnologies, dans les matériaux.
Nous sommes à leur service pour préparer les dossiers, faire un business plan, pour J’ai été exposée à beaucoup de cultures. que l’idée devienne concrète et qu’elle Étant d’origine britannique, j’ai été influendevienne surtout durable. Nous disposons cée par cette culture qui est libérale, ouverte des outils pour aider les jeunes entreprises au monde, mais aussi qui est basée sur le innovantes à réussir. bon sens. Cela fait partie de mon ADN. Cela étant posé, nous pourrions davan- En prenant un peu de hauteur, quelle tage cibler les domaines dans lesquels ces doit être la place du Luxembourg dans le start-up travaillent. Nous devrions trouver monde actuel ? des synergies avec les grandes sociétés Le Luxembourg est un modèle d’intégraprésentes au Luxembourg qui ont besoin tion de différentes nationalités, de difféde ressources et d’idées qu’elles ne déverentes cultures. C’est une très grande loppent pas en interne. Il faut penser out chance. Nous avons beaucoup d’exemples of the box. Dans ce cas, nous pouvons faire à montrer sur la diversité. Je me demande une corrélation entre leurs besoins et les si nous en sommes suffisamment conscients. idées qui proviennent des entreprises innoJ’ai pu vivre à l’étranger et je peux dire que vantes. Dans ce cas aussi, nous devons miser c’est assez remarquable ce que nous avons sur la mise en réseau. Si nous arrivons à réussi à faire au Luxembourg. Je pense bâtir sur cet avantage-là, nous pouvons qu’on peut davantage véhiculer cela encore faire de belles choses. comme modèle d’intégration.
Il faut aussi mieux se faire connaître à l’international pour attirer des start-up…
Nous sommes quand même un petit pays avec des moyens plus petits, nous devons mieux nous faire connaître, mais de manière plus ciblée.
Reste le point faible du financement des start-up dans leur phase de démarrage…
C’est un chantier auquel nous devons nous consacrer. Nous voyons bien qu’il y a un autre accès au financement aux États-Unis
On se cacherait encore de trop ?
Nous sommes un peu effacés, c’est dans notre nature. Je ne pense pas que nous devions changer cela, car cela fait partie de notre ADN. Cela permet aussi de faire avancer les choses parce que nous ne sommes pas toujours sur le devant de la scène, mais nous préférons nouer des relations de confiance. Le Luxembourg est apprécié et écouté sur la scène internationale, surtout par ceux qui nous connaissent.
Stratégie nationale
Une promotion mieux ciblée Le ministre de l’Économie pré sentait en février 2017 la nou velle stratégie de promotion économique qui reposait sur différents piliers : faciliter l’accès aux marchés internationaux aux entre prises luxembourgeoises, y compris dans l’espace Benelux attirer des investissements directs étrangers de manière ciblée et orientée vers le secteur des services renforcer le réseau inter national de promotion économique construire une image de marque forte du Luxembourg en tant que « smart loca tion » pour des compa gnies et industries de haute performance assurer la cohérence et la pertinence des actions de promotion économique. Cette stratégie est menée sous l’égide du Luxembourg Trade and Investment Board présidé par le ministre de l’Économie et regroupant ministères (État, Affaires étrangères, Finances, Enseignement supérieur et Recherche), chambres profes sionnelles (Chambre de com merce, Fedil et Chambre des métiers) et Luxinnovation. Un comité de pilotage présidé par Sasha Baillie est chargé de la mise en œuvre de cette stratégie. « La stratégie cible les entreprises et investisseurs étrangers qui apporteront une vraie valeur ajoutée à l’économie nationale en consolidant le développement qualitatif du pays », déclarait Étienne Schneider à l’époque. Luxinnovation est notamment chargée d’assurer une veille et une prospection intelligentes de secteurs ou d’acteurs étrangers pouvant apporter une valeur ajoutée au pays via son équipe en charge de la market intelligence. »
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Si elle était… un leader politique
Eleanor Roosevelt Si elle était... un chef d’entreprise qui l’inspire
Sheryl Sandberg, COO de Facebook « Elle a rédigé un ouvrage, Lean In, sur la thématique de la femme dans ce monde décisionnel plutôt masculin. Elle a vraiment réussi de belles choses, elle est également controversée dans certains domaines, mais c’est aussi quelqu’un qui inspire. Et puis c’est une autre femme qui m’a offert ce livre. »
Une citation à choisir
“Do one thing every day that scares you.” Une citation en provenance également de l’épouse de l’ancien président américain Roosevelt. « On est quand même encore en minorité en tant que femmes dans les niveaux décisionnels et il est vrai qu’il existe encore des obstacles qui sont peut-être encore dans l’inconscient, dans la perception des choses. C’est important de s’en rendre compte, de pouvoir aussi les surmonter, d’essayer de trouver des solutions, car il y en a. C’est important de rester femme, on est différentes, c’est un avantage dans la diversité. »
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« Elle était l’épouse du président américain Franklin Delano Roosevelt. Elle a vraiment travaillé dans l’ombre, mais elle a aussi su sortir de l’ombre, ce qui n’était pas le cas précédemment. Elle s’est engagée pour les droits de l’Homme à l’époque où la thématique était loin d’être une évidence, d’autant plus en tant que femme. »
Sasha Baillie a été à l'origine du think tank Équilibre qui milite pour renforcer la place des femmes dans le secteur économique.
« J’ai pu vivre à l’étranger et je peux dire que c’est assez remarquable ce que nous avons réussi à faire au Luxembourg. »
Si vous deviez rédiger votre thèse aujourd’hui, comment décriviez-vous l’influence du Luxembourg ?
Certains constats relevés dans le cadre de ce travail se sont confirmés. Je pense à cette approche pragmatique qui caractérise le Luxembourg. Le fait que nous n’ayons pas des intérêts dans tous les domaines permet aussi d’intervenir là où on en a vraiment besoin. En évitant de se positionner sur tous les thèmes, on peut rester un peu en retrait. À l’inverse, lorsque le Luxembourg intervient, il peut recueillir davantage de facteurs de sympathie.
Le haut fonctionnaire est-il un serviteur mal compris ?
Think tank
Question(s) d’Équilibre Inspirée de modèles amé ricains, la plate-forme de réflexion Équilibre était lan cée en février 2017 avec le soutien initial du ministère de l’Économie. « Complémentaire aux différentes initiatives et associations existantes promouvant un environnement attractif pour les talents féminins, la nouvelle structure crée un lien entre celles-ci », résumait le communiqué de l’époque. « L’objectif est de trouver des solutions à la luxembourgeoise et de faire des propositions à l’égard de l’entreprise ou des politiques, se souvient Sasha Baillie, qui était membre du conseil d’administration au lancement de l’initiative qui a volé de ses propres ailes après la phase de lancement. Je suis convaincue qu’on peut encore faire des choses, tant sur le plan légal, mais aussi en matière de bonnes pratiques dans les entreprises pour permettre aux femmes d’évoluer dans leur carrière et d’atteindre des niveaux décisionnels. » La plate-forme est présidée par l’entrepreneuse Larissa Best.
Doit-on s’attendre à une action spécifique pour 2018 autour du nation branding ?
Je peux simplement vous dire que nous serons présents lors de la Biennale de Venise. Des actions se préparent au niveau national autour des valeurs de notre identité.
Comment vivez-vous l’idée d’être dans la lumière, via votre nouvelle fonction, plutôt que dans l’ombre, comme précédemment au ministère ?
Le terme en anglais « civil servant » reflète davantage ce que nous sommes. Nous sommes là pour servir l’État, pour servir le gouvernement élu démocratiquement qui fixe les priorités politiques. Les hauts fonctionnaires sont là pour servir, pour conseiller, pour apporter une expertise dans différents domaines. C’est une tâche très importante, appréciée par nos décideurs politiques. Mais ce ne sont pas les fonctionnaires qui dirigent le pays ! Il est donc logique que nous soyons un peu en retrait.
Même si certains hauts fonctionnaires assurent une forme de continuité à travers le temps, peu importe les gouvernements.
J’ai grandi dans la fonction publique. Je n’ai pas vocation à être sur la place Il faut bien garder cet équilibre. La contipublique, mais j’assume mon rôle de CEO nuité et la stabilité sont importantes. Là dans le sens où il faut bien communiquer, encore, il est aussi très bénéfique de chanpour véhiculer des messages sur nos misger de fonction, car cela permet de rester sions, sur le travail qu’on fait dans l’intérêt ouvert à d’autres idées. du développement économique. La politique « de l’autre côté » ne vous a
Pourquoi avoir choisi de servir l’État au début de votre carrière ?
jamais tenté ?
J’admire le courage et l’engagement de J’ai toujours été très fascinée par notre ceux qui s’engagent en politique. Mais personnellement, je ne ressens pas cette pays, son histoire, la manière dont le Luxembourg a su se positionner dans le vocation. monde. J’ai aussi travaillé sur une thèse de Comment peut-on qualifier votre mode doctorat à l’Institut universitaire européen de management ? à Florence sur les moyens d’influence d’un Je pense être à l’écoute. J’aime consulter, petit pays dans l’UE en prenant le comprendre, fédérer, mais en même temps, je ne suis pas quelqu’un qui craint de Luxembourg comme cas d’étude. C’est dans le contexte des recherches que j’ai prendre des décisions. Il faut parfois tranmenées que je suis entrée en contact avec cher pour faire avancer les choses. J’aime le ministère des Affaires étrangères. Je l’ai la clarté. J’accorde toutefois une imporrejoint en 1996 en tant que chargée de mistance à la prise de décision dans le respect sion pour la présidence luxembourgeoise de chacun, et surtout à la façon de la comde l’UE (en 1997, ndlr) et à la fin de cette muniquer, car il n’y a rien de pire que de année-là, j’ai fait le concours pour débuter prendre une décision sans que les perdans la carrière diplomatique. J’avoue que sonnes concernées ne la comprennent. j’ai toujours été motivée par l’idée de serQu’il s’agisse du nation branding ou du vir le pays. J’ai eu la chance de grandir ici, projet GovSat, cela a toujours été mon de bénéficier de ce que le Luxembourg approche et je pense que cela permet de peut apporter à ses citoyens et j’ai toujours faire avancer les choses sans heurter les souhaité apporter ma contribution au pays. intérêts de chacun. Juin 2018 —
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« J E NE ME SUIS JAMAIS ENNUYÉ » Carlo Thill prendra sa retraite le 30 juin prochain. Le CEO de BGL BNP Paribas est entré à la Banque Générale du Luxembourg il y a 40 ans, a creusé son sillon en interne, a pris le gouvernail il y a 13 ans déjà, a traversé la tempête Fortis et, finalement, a arrimé l’institution quasi centenaire à un groupe de taille européenne. Bilan et souvenirs. Auteur
Photographe
Jean-Michel Lalieu
Jan hanrion (maison moderne)
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Carlo Thill porte un regard satisfait sur ses 40 années vécues au sein de BGL.
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Après avoir démarré comme stagiaire, Carlo Thill a gravi les marches une à une. Aujourd’hui, il prend le temps de se retourner sur sa carrière.
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Carlo Thill Une carrière dans une banque qui a changé
Monsieur Thill, à notre époque, avoir fait toute sa carrière au sein de la même société, on peut dire que ce n’est pas banal.
Non, ce n’est pas banal, mais j’ai eu l’occasion, au cours de ma carrière, de voir toutes les facettes du secteur bancaire. Je n’ai donc jamais eu l’occasion de m’ennuyer. Quand j’ai démarré, on prônait vraiment l’idée de faire passer les gens par tous les services. C’est d’ailleurs ce que nous essayons encore de faire aujourd’hui, de donner la possibilité aux gens d’être mobiles au sein de l’entreprise. Pour être un bon banquier, ou pour pouvoir diriger une banque, il faut avoir pratiqué différentes fonctions au sein de la société. Sans ce parcours, on risquerait de ne pas avoir acquis les bons réflexes. D’ailleurs, de nos jours, le régulateur n’admettrait plus un dirigeant qui n’a pas une grande expérience bancaire.
Que ressentez-vous au fond de vous-même après ces 40 années passées chez BGL ?
J’ai vécu 40 bonnes années, avec des hauts et des bas, mais le bilan global est tout à fait positif. J’ai connu une époque au cours de laquelle la Place et la banque elle-même se sont fortement transformées. C’est un métier qui évolue constamment. Que ce soit lié aux nouvelles technologies ou à la concurrence, qui fait aussi bouger le monde. Toutes ces années ont donc été mouvementées et intéressantes.
Vous vous souvenez encore de votre premier jour ?
Oui, bien sûr. Je suis entré au début du mois d’octobre 1978. Je voulais juste effectuer un stage de deux ou trois mois. J’avais étudié la macroéconomie, et je me destinais plutôt à travailler dans les institutions européennes que dans une entreprise. J’avais d’ailleurs obtenu un stage à la Commission européenne, qui devait commencer en janvier 1979. Mais après avoir passé mes derniers examens en juin, je ne m’imaginais pas attendre six mois sans rien faire. J’ai alors contacté mon ami Robert Scharfe (l’actuel CEO de la Bourse de Luxembourg, ndlr), avec qui j’étais à l’école dans le secondaire ainsi qu’à l’université. Il travaillait
CV express Naissance — 1953 Le 23 avril, à Luxembourg. Les débuts — Octobre 1978 Après une maîtrise en macroéconomie à l’Université de Nancy et une année au Centre européen universitaire de Nancy, il entre à la Banque Générale du Luxembourg. Ses premiers postes sont dans le domaine du leasing, du factoring et des crédits. Responsabilités— 1985 Il obtient un premier poste à responsabilités en tant que chef du département des crédits domestiques. Proche du sommet — 1998 Il devient membre du comité de direction de BGL. En 2000, il en devient vice-président et est nommé au conseil d’administration. Numéro un — 2005 L’année où BGL change de nom pour devenir Fortis Banque Luxembourg, il prend la présidence du comité de direction de l’entité luxembourgeoise du groupe. Fédération — 2010 Il est nommé à la vice-présidence de l’ABBL (Association des banques et banquiers, Luxem bourg), une fonction qu’il occupe toujours actuellement. Double mission — 2013 Depuis mai 2013 et le retour d’Éric Martin auprès de la maison mère parisienne, il cumule sa fonction de CEO avec celle de responsable pays pour l’ensemble des activités de BNP Paribas au Luxembourg.
déjà chez BGL, et je lui ai demandé s’il pensait possible que je puisse effectuer un stage de quelques semaines. Ça a donc pu se faire, et j’ai commencé à étudier une nouvelle loi agraire. J’en ai fait une brochure explicative pour le personnel commercial et les clients potentiels. Mais quatre semaines après le début de ce stage, un directeur m’a demandé si je ne souhaitais pas rester à la banque. Quelle a été la motivation de ce choix ?
Le hasard joue pour une grande part dans la vie. Ma femme – mon amie de l’époque – et moi, nous avions décidé de nous marier, et j’ai estimé qu’il valait mieux avoir un emploi ferme que de repartir pour un nouveau stage à la Commission. Comme on dit en luxembourgeois, « mieux vaut un moineau dans la main que sur le toit ». Comme nous avions besoin d’argent, j’ai décidé de rester… et je ne l’ai jamais regretté. J’ai appris la gestion d’entreprise en formation continue et je suis devenu banquier.
Treize années à la tête de l’entreprise, après y avoir fait toutes ses armes. C’est un parcours sans faute ?
C’est sans doute un parcours sans faute, mais selon moi, il y a toujours différents éléments à prendre en compte dans un parcours : premièrement, vos compétences techniques et humaines. Mais ensuite vient la composante temps : il faut être la bonne personne, au bon moment, au bon endroit. Certaines circonstances de la vie font que vous vous retrouvez numéro un dans une société, alors que dans un autre contexte, vous auriez pu seulement en devenir le numéro trois. Enfin, il faut aussi de la volonté, être prêt à bouger et sortir de sa zone de confort.
Aucun regret de n’avoir jamais connu d’autres expériences professionnelles hors de la banque ?
Je n’ai jamais changé d’employeur, c’est vrai, mais j’ai souvent bougé à l’intérieur de la banque. J’ai travaillé dans le leasing, le crédit, le factoring, j’ai appris différents métiers, rencontré des collègues différents, c’était intéressant. C’est vrai, je n’ai jamais travaillé à l’international, mon rayon Juin 2018 —
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d’action allait de Rumelange à Troisvierges, comme j’aime le dire sur le ton de la boutade, mais un volet international est quand même venu se greffer plus tard, à l’époque Fortis. À ce moment, je faisais partie de comités de direction de différents métiers au niveau du groupe, ce qui m’a offert une touche plus internationale. Et m’a contraint à avaler des milliers de kilomètres sur les routes belges et hollandaises. À cette époque, j’ai quand même pas mal voyagé, finalement. Peut-on dire de vous que vous êtes quelqu’un de fidèle ?
satisfaction, c’est le fait d’avoir eu des chefs directs et des directeurs que je peux considérer comme des mentors. Des gens qui m’ont permis d’évoluer à l’intérieur de la banque. C’est le cas notamment d’Alain Georges, le CEO de la banque au cours des années 1990, et de Paul Meyers, qui était membre du comité de direction et un de mes premiers supérieurs directs. Ce sont des personnalités qui m’ont toujours fait confiance et permis de progresser. C’est important d’avoir autour de soi des gens qui croient en vous et vous aident à évoluer. J’ai généralement eu affaire à des personnes très humaines, qui savaient faire preuve de beaucoup d’empathie.
Oui, en mon for intérieur, je suis quelqu’un de fidèle, j’ai d’ailleurs la même épouse depuis 40 ans [rires]. Mais si je n’ai jamais eu de plan de car- Les relations humaines, donc ? rière à l’intérieur de la banque, je m’en suis établi Certainement, oui. Évidemment, je me suis réjoui un vis-à-vis de moi-même. Je me suis toujours aussi le jour où je suis entré au comité de direction, fixé des dates limites pour arriver à une certaine quand j’en suis devenu vice-président, puis préfonction. Si je n’y étais pas arrivé, j’aurais changé sident. Mais si je reste sur ces éléments-là, ce qui d’employeur. Se donner des étapes en début de m’a le plus marqué, c’est en 2013, après la fusion carrière est important. Autour de moi, j’ai d’ailavec BNP Paribas, lorsque le groupe m’a demandé leurs vu beaucoup de collègues quitter la banque de reprendre seul les rênes du Luxembourg, aussi pour mieux réussir ailleurs. Ici, ils ne voyaient bien au niveau de la banque que du groupe. plus de possibilités pour eux. J’ai aussi eu la Jusque-là, nous avions une direction à double tête. chance d’entrer à une époque où la BGL compÉric Martin et moi étions co-CEO de la banque, et tait encore peu d’universitaires. En 1978, je pense Éric était également responsable pays pour BNP que nous devions être environ 70 universitaires Paribas. Mais en 2013, il a été appelé à Paris, et j’ai sur un peu plus de 1.000 personnes. C’était donc élargi le périmètre de mes responsabilités. Cette sans doute plus facile, la concurrence était netconfiance m’a apporté énormément de satisfactement moins forte. tion. Après la crise Fortis, j’avais offert ma démisQuelles ont été vos plus grandes satisfactions sion. Mais tant l’État luxembourgeois que les au cours de toutes ces années ? représentants du personnel m’avaient alors Je ne peux pas vraiment pointer une chose plutôt demandé de rester. En 2013, à la suite du départ qu’une autre. Ce qui m’a apporté une grande d’Éric Martin à Paris, l’actionnaire aurait cette fois pu faire le choix d’un nouveau responsable. Mais on m’a fait confiance.
« C’EST IMPOR TANT D’AVOIR AUTOUR DE SOI DES GENS QUI CROIENT EN VOUS ET VOUS AIDENT À ÉVOLUER. » 70 —
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Vous aviez une double casquette, qu’est-ce que ça représentait exactement ?
Toutes les activités que développe le groupe BNP Paribas sont présentes à Luxembourg : la banque au sens le plus large, les fonds d’investissement (BNP Paribas Securities Services), l’asset mana gement via BNP Paribas Asset Management, le leasing, la location de voitures via Arval, l’assurance avec Cardif Lux Vie, etc. La banque, c’est près de 2.400 collaborateurs. Si j’ajoute les autres activités au Luxembourg, c’est plus de 3.700 collaborateurs au total. Je parle là en personnes, et pas en équivalents temps plein, comme le font généralement les banques. Au niveau de la banque, je suis pénalement et civilement responsable. Pour les autres activités, ma responsabilité est limitée au niveau du groupe. Mais je suis plus impliqué au niveau de la banque que des autres activités du groupe, où il s’agit plus d’une activité de surveillance.
Quels sont, selon vous, les développements de la banque qui portent le plus votre patte ?
Au milieu des années 1990, j’ai été à la fois responsable des ressources humaines et du plan stratégique de la banque. Il s’agissait d’un plan de changement fondamental principalement axé sur la transformation informatique. C’est à cette
quelques chiffres
En 40 ans, BGL a bien grandi aussi 1978
2017
Personnel
(activités bancaires uniquement)
1.040
2.379
Bénéfice net
5,02
365,8
millions d’euros
millions d’euros
(202,6 millions de luf)
Fonds propres
0,08
5,7
milliard d’euros
milliards d’euros
(3.229,2 millions de luf)
Total des dépôts clients
1,02
25,8
milliard d’euros
milliards d’euros
(41.392 millions de luf)
Dividendes
1,4
144,9
million d’euros
millions d’euros
(57,4 millions de luf)
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Big Data
époque que nous avons aboli les titres hiérarchiques – directeur, directeur adjoint, fondé de pouvoir, chef de service, etc. –, et nous avons attribué des titres fonctionnels. C’était un changement culturel. Ça peut paraître anecdotique, mais ce ne fut pas si simple à faire accepter. Ce que nous voulions montrer par ce changement, c’est que des personnes sans titre hiérarchique pouvaient avoir autant de valeur, voire plus, pour la banque que certaines personnes qui en détenaient un. Et le plan stratégique, dans quel sens a-t-il fait bouger les lignes ?
Notre but était de briser le monopole de l’informatique et de donner le pouvoir aux différents métiers. Jusque-là, le département Informatique détenait le pouvoir de développement et de design de programmes, et constituait donc une sorte de boîte noire. Le changement a fait en sorte que ce sont les différents métiers qui ont pu demander les développements dont ils avaient besoin, à charge alors du secteur informatique de les réaliser. Tout cela a permis de développer une culture de livraison des projets dans les temps, en respectant les budgets, tout en visant un degré de qualité élevé.
Si c’était à refaire, vous changeriez quoi dans votre parcours ?
Globalement, je ne changerais rien. J’essaierais peut-être simplement de modifier l’équilibre vie privée / vie professionnelle, de manière à pouvoir consacrer plus de temps à ma vie privée. Je ne suis pas de ceux qui ramènent les problèmes du travail à la maison. À part peut-être au cœur de la crise Fortis en 2008, j’ai toujours bien su faire la séparation entre les deux. Cela dit, c’est vrai que l’équilibre n’est pas très bon. Mais j’aurai bientôt plus de temps…
Vous partirez effectivement à la retraite le 30 juin prochain. Quels sont vos projets pour l’après-BGL ?
Ce sera tout d’abord consacrer beaucoup plus de temps à ma vie privée. Je vais avant tout prendre de longues vacances. Mon épouse étant d’origine grecque, nous irons passer quelques semaines en Grèce. Ensuite, nous ferons de la randonnée dans les Alpes quelques semaines également. Mais j’adore aussi lire. J’apprécie surtout les romans policiers et les sujets de géopolitique. Je lirai un peu moins de sujets financiers, même si je dois rester bien informé, étant donné que je reste présent au conseil d’administration [rires]. Je ferai aussi du sport. Actuellement, je fais du ski en hiver, et je me rends régulièrement au centre de fitness dont nous disposons chez BGL. Mais je voudrais surtout refaire du vélo. J’en ai fait pas mal pendant un certain temps, mais ensuite, je me suis acheté une moto et j’ai arrêté le vélo. Je m’occuperai également de mes petits-enfants, et j’essaierai enfin de voyager plus loin qu’à Esch-sur-Alzette, Bruxelles et Utrecht.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui démarrent dans la vie professionnelle ?
Ils doivent surtout être ouverts et prêts à bouger. Ils ne doivent pas être trop impatients. Pour
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« LE HASARD JOUE POUR UNE GRANDE PART DANS LA VIE. »
temps forts
Mémoire vive Le climat social « J’ai été fortement marqué par les relations avec les partenaires sociaux. Chez BGL, j’ai toujours observé un dialogue social très constructif. Il y a eu des périodes de tension, mais dans les moments difficiles, les syndicats se sont toujours montrés de notre côté. Au cours de la crise Fortis, il y a 10 ans, ils ont affiché une grande solidarité et ont montré beaucoup de soutien vis-à-vis de la direction. Ce n’est pas dans la nature des choses. On parle toujours de tensions entre nous. Il y en a parfois eu, mais nous avons toujours su avancer ensemble pour trouver des solutions. » Le climat de la sidérurgie « J’ai fait mes premières armes dans le domaine des risques, en pleine crise de la sidérurgie. J’ai particulièrement apprécié la manière dont la BGL a géré cette crise. À l’époque, en tant que première banque luxembourgeoise des entreprises, nous avons clairement affiché notre solidarité envers la sidérurgie. Nous avons pris une participation dans l’Arbed et maintenu nos lignes de crédit, alors que c’était très risqué. On dit souvent que les banquiers retirent le parapluie quand il commence à pleuvoir, mais j’ai appris au cours de cette crise que ce n’était pas toujours le cas. » L’arrivée des premiers PC « Avec le PC, la manière de travailler des colla borateurs a totalement changé. Dans les agences, avant l’arrivée des ordinateurs, le personnel au guichet travaillait avec des fiches de couleur pour distinguer un prélèvement d’un versement. Lorsque les premiers programmes sont arrivés, les imprimantes sortaient des fiches blanches. Les caissiers ont donc dû faire attention à ce qui était inscrit dessus. Cela peut paraître anecdotique, mais ces changements ont été fondamentaux. Cette révolution m’a fait comprendre que certaines personnes s’approprient facilement le changement, alors que d’autres se retrouvent perdues. » La crise Fortis « Si j’ai connu une période difficile, ce fut en septembre 2008. Cette année-là, la fête du personnel devait se tenir le samedi 27 septembre. La crise Fortis avait démarré la veille. J’ai réécrit mon discours la nuit avec la volonté d’éviter un sentiment de panique. Mais nous ne savions pas ce que nous réservait le lundi matin. Ce fut un moment très difficile. J’ai parlé d’un gros paquebot pris dans une grande tempête pour dire que l’embarcation était solide et allait pouvoir sortir indemne. Toute la journée du samedi, avant cette soirée du personnel, je l’ai passée avec les res ponsables politiques luxembourgeois. Leur réac tivité m’a fortement marqué. BGL était saine, mais ils ont dû soutenir la banque pour sauver le groupe Fortis. L’argent que l’État luxembourgeois a injecté a servi à soutenir les ratios de Fortis Group, alors que ceux de la banque luxembourgeoise étaient tout à fait corrects. » Juin 2018 —
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le mot de bnp paribas
« Une carrière exceptionnelle » Dans le cadre du départ de Carlo Thill, nous avons sollicité BNP Paribas, qui nous a fait parvenir ce témoignage de Thierry Laborde, directeur général adjoint et responsable de Domestic Markets. « Carlo Thill a témoigné d’un engagement sans faille pour la profession bancaire. Il a acquis et développé des expertises complémentaires, qu’il a exercées avec un grand professionnalisme, et ce parfois dans des moments difficiles, comme en 2008 lors de la crise. Carlo Thill a permis à BGL BNP Paribas de progresser dans ses activités. Il a également mené à bien la transformation culturelle nécessaire à l’adaptation de la division luxembourgeoise à un nouvel environnement plus inter national. Depuis la fusion avec BNP Paribas, BGL BNP Paribas est une banque encore plus solide, qui pro pose toutes les activités du groupe à ses clients, sur un marché luxembourgeois en croissance. Je tiens à remercier personnellement Carlo Thill, qui, fervent soutien du rapprochement avec BNP Paribas, a ensuite apporté à la banque toute son expé rience, fruit d’une carrière exceptionnelle, tant au service du Luxembourg que de la communauté financière européenne. »
l’engagement de jeunes recrues, notamment avons vu ces gens faire la file pendant des heures pour encaisser leurs coupons. À un moment luxembourgeoises, nous avons établi un programme « Graduate » de 18 mois, qui leur permet donné, nous avons dû réagir, et nous avons introde faire le tour des différents services. Évidemment, duit des tickets comme ça se pratique chez le même si leur salaire n’est pas mauvais, ils gagnent boucher. Mais c’était un travail énorme pour nous, moins que ce qu’ils pourraient obtenir auprès de nous les avons donc convaincus de placer les titres l’État. Des jeunes comme cela, nous en engageons en dépôt chez nous afin que les dividendes soient une vingtaine par an, et nous en perdons 50 %. Mon directement versés sur leur compte. C’est ainsi message vis-à-vis d’eux est que s’ils gagnent moins que l’argent du « dentiste belge » est venu au aujourd’hui que dans l’administration, en réalisant Luxembourg à la fin des années 1980. Tout cela leur carrière dans une entreprise privée, leurs poss’est développé dans les années 1990, mais on ne sibilités de progression sont beaucoup plus imporpeut pas dire que tous ceux qui ont placé leur tantes qu’au niveau étatique. Ils doivent aussi être argent au Luxembourg étaient des fraudeurs. très mobiles, donc accepter de toucher à de nomCela dit, le secret bancaire a joué un grand rôle, breux domaines dans l’entreprise. C’est important de même que le fait de ne pas imposer de retenue pour l’ouverture d’esprit. Enfin, ils ne doivent pas à la source. toujours se laisser faire. Il faut pouvoir résister et Il ne s’agissait pas à l’époque de ce que l’on appelle les « grandes fortunes » ? faire valoir son opinion. Comment décririez-vous votre style Non, à l’époque nous n’en avions pas. Elles sont de management ? venues après la remise à plat des dernières Je me définis plutôt comme quelqu’un de partiannées. Mais auparavant, le Luxembourg n’était cipatif, même si je suis quand même impatient. pas connu en tant que Place pour les grandes J’aime avoir autour de moi des personnalités diffortunes. férentes. J’apprécie la diversité des caractères, Ensuite, c’est l’activité des fonds dans la mesure où une bonne décision se prend d’investissement qui s’est développée… par la confrontation des idées, voire une oppoOui, et leur arrivée a vraiment joué un rôle d’acsition constructive. Une des grandes erreurs que célérateur pour les professions complémentaires beaucoup de managers font lorsqu’ils choisissent au métier de banquier : avocats, fiscalistes, audides personnes à qui donner des responsabilités, teurs, etc. c’est de sélectionner des personnalités qui leur Au niveau de la BGL elle-même, quels sont les grands changements qu’il faut pointer ? ressemblent. Un bon mix donne plus de compétences. Il y a De manière générale, les évolutions sont les des gens plus innovants, mais il faut à côté d’eux mêmes que celles que la Place a connues. Mais au des gens plus structurés pour ramasser les idées sein de l’institution, nous avons connu d’imporqui fusent et les mettre en musique. Globalement, tants mouvements d’actionnaires. Au départ, j’estime proposer un style participatif, mais en nous avions comme actionnaire la Générale de 2008, en pleine crise Fortis, je me suis quand Banque, transformée en Fortis par la suite. En même montré très directif. Ça m’a appris sur moi1999, Fortis a fait une offre de rachat des actions même que je peux adopter différents styles selon BGL. Ce fut un succès, la plupart des actionnaires la nécessité du moment. ont converti leurs actions en actions Fortis. En Vous avez, durant ces années, été aux 2005, nous avons alors vécu le changement de premières loges pour observer les nom de Banque Générale du Luxembourg en changements de la Place... Fortis Banque Luxembourg. Mais trois ans plus Lorsque je suis entré chez BGL, la Place était déjà tard, en décembre 2008, nouveau fait marquant internationale. Cette Place est née de l’euromarlié à la crise Fortis, nous changeons à nouveau de ché. À cette époque, Luxembourg connaissait nom pour revenir à BGL. Une excellente décision, plusieurs émissions obligataires par semaine. Les selon moi. Une fois le nom Fortis effacé, nous grandes banques allemandes sont arrivées à cette avons ressenti un apaisement pour les collaboépoque. Peu à peu, les émissions en eurodollars rateurs et les clients. Enfin, en mai 2009, BNP se sont essoufflées, et c’est alors la banque privée Paribas a officiellement pris la majorité, même qui s’est développée. Mais cela n’avait rien à voir si l’on savait depuis octobre 2008 que ça devait avec le private banking tel qu’on le connaît se faire. aujourd’hui. En tant que patron de la division luxem C’était le début de la banque privée ?
Selon mon analyse, la banque privée au Luxembourg est née avec les épargnants belges qui venaient au Luxembourg encaisser les coupons physiques de leurs actions. Des actions qui, elles, avaient bien été achetées en Belgique. Mais le Grand-Duché n’appliquait pas de fiscalité à la source sur les coupons. Dire que c’est le Luxem bourg qui a attiré l’épargne étrangère, c’est faux. Je me souviens d’ailleurs qu’à une époque, nous
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bourgeoise, vous sentiez venir cette crise ?
Nous n’avions aucun problème, ni de liquidité ni de solvabilité. Nous étions en bon ordre de marche. C’est seulement le vendredi 26 septembre, tard dans l’après-midi, que l’on m’a mis au courant d’un réel problème. Nous savions que quelque chose se passait. Des rumeurs couraient, on voyait – surtout en Belgique – des files devant les agences et les ATM. Mais nous n’étions pas au courant d’un problème d’une telle ampleur.
Une amitié intacte de près de 50 ans entre ces deux personnalités de la finance.
robert scharfe
– carlo thill
Côté Place, côté terrasse Entre Carlo Thill et Robert Scharfe, le patron de la Bourse de Luxembourg, c’est une vieille histoire d’amitié. Issus tous deux de la cuvée « 1953 », ils se connaissent depuis l’adolescence et sont restés proches tout au long de leur carrière, comme ils le confirment dans la discussion que nous avons provoquée entre ces deux « copains de la finance ». Carlo Thill Nous avons déménagé du sud du pays pour Luxembourgville lorsque j’avais 16 ans. Je suis alors allé au Lycée de garçons de Limpertsberg et je suis tombé dans la classe de Robert. Robert Scharfe Oui, moi j’y ai fait toute ma scolarité. Nous nous y sommes croisés et depuis, nous ne nous sommes jamais perdus de vue. Nous sommes allés ensemble étudier l’économie à l’Université de Nancy et, à un an d’intervalle, nous sommes tous les deux entrés chez BGL. Et je pense, après toutes ces années, que nous avons tous les deux marqué un peu cette entreprise, tu ne trouves pas ? (Robert Scharfe a quitté BGL en 2012, dont il était membre du comité de direction, pour devenir CEO de la Bourse, ndlr) c.t. On l’a certainement marquée, mais elle nous a marqués aussi. J’y ai appris beaucoup de choses. Vous avez connu des parcours similaires ? r.s. Non, très différents. Carlo est entré sur le marché national, et moi sur le marché international, qui était encore embryonnaire à ce moment- là. En fait, à l’époque où nous som mes entrés, tout était à développer : les marchés financiers, le trading, le marché des capitaux… Il s’agit donc d’une période où nous avons pu, mais aussi où nous avons dû, tout faire. c.t. Ceci dit, nous avons dû nous battre comme se battent les jeunes aujourd’hui. L’avantage était sans doute que la banque comptait moins d’universitaires et avait besoin de compétences. Mais des collègues ont rapide ment poursuivi leur carrière ail leurs parce qu’ils sentaient qu’ils n’avaient pas de réelles perspec tives de progression chez BGL. r.s. Une des caractéristiques de BGL a toujours été d’avoir formé
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pas mal de cadres, voire des cadres dirigeants qui sont actifs aujourd’hui sur la Place luxembour geoise. C’était vraiment une bonne école, qui mettait beaucoup l’ac cent sur la formation. Maintenant, était-ce une époque plus facile ? Nous avons vécu le début d’un essor fulgurant de la place finan cière. Nous étions sans doute au bon endroit au bon moment. Quand vous vous voyez autour d’un verre, vous discutez finance ? c.t. Non, nous discutons en géné ral d’autres choses. Sauf si notre entretien est d’ordre professionnel. Mais si nous prenons un verre entre copains, ce qui nous arrive à l’oc casion, nous ne parlons pas de finance. J’essaie toujours de bien séparer le travail et la vie privée. r.s. Mais comme on se connaît depuis longtemps, il ne nous faut pas beaucoup de mots pour nous comprendre et savoir ce que l’autre pense. Si vous pouviez prendre un aspect de la carrière de l’autre, vous choisiriez quoi ? c.t. L’envergure internationale. J’ai toujours été jaloux de Robert, il pouvait voyager et il voyage encore beaucoup aujourd’hui. Moi, j’ai surtout couvert le marché domestique. r.s. J’ai passé pratiquement toute ma carrière dans les environne ments de marchés, qui sont par définition bruyants, nerveux, exci tants. J’ai donc toujours envié Carlo pour son calme stoïque. La souve raineté avec laquelle il a toujours géré les affaires. Je ne me souviens pas d’une fois où il aurait vraiment élevé la voix. Vous aviez tous les deux 15 ans en mai 1968. Ce sont des événements qui vous ont marqués ? c.t. À 15 ans, nous étions encore un peu jeunes, mais je me sou
viens très bien de mouvements au Luxembourg à la suite de Mai 68. Il y a eu des manifestations, des grèves et nous y avons tous les deux participé. Selon moi, ces mouvements étaient justifiés. De ce temps-là, l’autorité était très forte. Quand des collègues plus anciens me tiennent un discours du genre « c’était mieux avant », je leur rappelle que, à nos débuts, lorsqu’on voulait un nouveau crayon, il fallait cinq signatures et aller trouver le chef de service… r.s. Et rendre le petit morceau de crayon restant [rires]. c.t. Et ces chefs nous enguirlan daient. Aujourd’hui, on appellerait ça du harcèlement et on aurait les syndicats sur le dos. Donc, si on veut être objectif, les choses ont évolué de manière très positive. Ces mouvements ont contribué à faire évoluer une société luxem bourgeoise, qui, dans les années 1960, était quand même très rétrograde. r.s. Aujourd’hui, d’autres mouve ments ont pris le relais, notam ment pour l’égalité des chances. Et nous pouvons encore jouer un rôle. Nous sommes conscients qu’un des meilleurs atouts d’une organisation est la diversité. Diversité des compétences, des origines, des cultures et des sexes. C’est cette opposition constructive qui fait avancer les choses. c.t. Un autre exemple de cette évo lution : dans les années 1970, une femme qui travaillait dans la banque et se mariait était licen ciée. Elle était ensuite réengagée, mais son contrat précisait alors qu’elle pouvait être licenciée si elle ne parvenait pas à bien concilier vie familiale et vie professionnelle. Et le même scénario se présentait à chaque naissance. La société a quand même évolué de façon positive depuis lors.
Carlo Thill empruntera bientôt d’autres routes, mais reviendra régulièrement siéger au conseil d’administration.
À ce moment, vous avez eu peur pour la banque ?
Oui, c’est évident. Je pouvais affirmer autant que je le voulais que nos ratios étaient bons, quand la maison mère est malade… Si nous n’avions pas trouvé une solution sur le week-end, la situation aurait été très très grave. Le lundi matin, nous aurions connu une ruée sur la banque. Ceci dit, dès mon premier contact avec le gouvernement, j’ai été rassuré. Le fait que le gouvernement luxembourgeois ait annoncé très rapidement son entrée dans le capital de la banque a pu rassurer beaucoup de monde. Mais les clients les plus virulents restaient les actionnaires de Fortis. Or, nous en comptions beaucoup parmi notre clientèle. Sans compter le personnel de la banque ; nous avions pratiquement tous des actions. Je comprends la colère de ces actionnaires qui avaient beaucoup perdu, mais le plus étonnant reste que les plus virulents ont été ceux qui avaient acheté des actions pour spéculer après l’effondrement du titre. Mais des clients nous ont aussi fait parvenir des témoignages de remerciements, et ces lettres-là, je les ai gardées.
En tant que responsable de la branche luxembourgeoise de Fortis, aviez-vous les mains libres pour négocier ?
Je pouvais négocier seul avec le gouvernement, mais nous étions quand même imbriqués dans un groupe international. Il fallait tenir compte des décisions des gouvernements belge et néerlandais. La demande initiale pour sauver le groupe était que les trois États entrent dans la holding de Fortis. Mais les gouvernements ont refusé. Ils préféraient entrer dans le capital des banques locales. C’est ainsi que l’État luxembourgeois est entré dans le capital de BGL.
Aujourd’hui, jugez-vous positif d’être intégré au sein d’un groupe comme BNP Paribas ?
Je l’avais déjà dit à l’époque de Fortis, même si la période a été assez difficile : je considère que c’est un atout d’être intégré dans un groupe international. L’Europe est surbancarisée, le Luxem bourg l’est certainement tout autant avec six banques qui se partagent un marché de 600.000 habitants. C’est une aberration. Il y aura donc une concentration du marché bancaire au niveau européen. Cela prendra peut-être un certain temps, notamment à cause des réglementations qui ralentissent les opérations de fusion internationales, mais ça se fera.
En quoi ces opérations sont-elles plus compliquées ?
Le problème se pose au niveau des contraintes réglementaires, telles que par exemple les tendances au ring fencing des différentes autorités nationales auxquelles sont confrontées les banques cross-border. Ce n’est pas logique dans une Europe intégrée où l’on dispose d’un régulateur unique et d’un système de « sauvetage des banques » unique. Mais les entreprises, nos clients, deviennent de plus en plus internationales. Elles Juin 2018 —
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« IL Y AURA UNE CONCENTRATION DU MARCHÉ BANCAIRE AU NIVEAU EUROPÉEN. »
n’est pas spécialement plus avantageux. Ce que vous gagnez aujourd’hui sur les avoirs de la clientèle n’est plus que la moitié de ce que vous gagniez il y a six ou sept ans. Les marges sont totalement différentes sur les grandes fortunes que sur les petites. Et désormais, la concurrence est internationale. Le Luxembourg n’est plus un marché offshore. Quand un client vient ici, ce n’est plus pour des raisons fiscales. S’il n’a rien à cacher à son fisc national, il dispose d’un autre pouvoir de négociation de ses marges. Au niveau de la Place, les avoirs sous gestion n’ont peut-être pas diminué, mais la rentabilité est bien moindre. Ce qui explique que certaines banques quittent ou cèdent leur fonds de commerce. ABN Amro, que nous venons de reprendre, est un bon exemple. L’institution disposait de 8 milliards d’euros d’avoirs sous gestion, et pourtant, ce n’est plus suffisant pour assurer une rentabilité adéquate. Des cas comme celui-là, il y en a d’autres sur la Place. Je suis convaincu que la consolidation va se poursuivre.
ont donc besoin de services qui vont au-delà des Et BGL a encore de l’ambition dans frontières, et cela, seule une banque internatio- ce segment ? nale peut l’offrir. Oui, nous regardons. Nous disposons des moyens BNP Paribas, c’était le bon choix pour BGL ? pour réaliser d’autres acquisitions. Notre niveau Oui, nous étions absolument en faveur du choix de fonds propres est deux fois plus élevé que ce de BNP Paribas. Lors de l’intégration au sein du qui est exigé par le régulateur. Nous pouvons groupe français, leur façon de gérer le risque m’a donc encore nous développer par croissance d’emblée rappelé l’ancienne BGL. Ce sont de vrais externe. Nous avions décidé de ne pas regarder banquiers qui ont le sens du risque, qui veillent de fonds de commerce qui ne soient pas aux ratios. conformes, mais aujourd’hui, nous estimons qu’ils BNP est un paquebot qui avance à son rythme, le sont tous. ABN Amro est la première opportumais assure une maintenance régulière pour pounité que nous avons regardée de près. Si d’autres voir continuer à avancer. Dans l’esprit des se présentent, nous les examinerons. C’est juste Luxembourgeois, les Français peuvent parfois une question de prix et de capacité à intégrer paraître arrogants, mais je n’ai jamais ressenti cette nouvelle activité. Pour ABN Amro, nous d’arrogance chez notre actionnaire. J’ai surtout sommes confiants dans notre capacité à les intérencontré des gens très professionnels, très grer, mais notre volonté est clairement de réalicartésiens. ser cette absorption sans plan social, ce qui Quelle est la place réservée à l’entité représente une difficulté supplémentaire. luxembourgeoise au sein du groupe ?
Le grand changement, ça a été la décision prise par le pays d’aller vers la transparence fiscale. L’échange automatique élargi a contraint les banques à procéder à une grande révision de leur fonds de commerce. Ce n’était pas une opération simple. L’impact principal a été un changement de modèle industriel pour la banque privée, qui
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Les souvenirs exhumés
Début des années 80 Les premières années dans le département Crédits.
1988 BGL lui a offert différentes possibilités de formation, dont une à la Wharton School de Philadelphie.
2003 Remise du trophée à Kim Clijsters lors du Seat Open de tennis, devenu le BGL BNP Paribas Luxembourg Open.
Ça fait partie de la philosophie de la maison,
Luxembourg est important. Nous assurons toutes d’éviter les plans sociaux ? les activités de BNP Paribas. Évidemment, le Oui, c’est une question de philosophie, mais nous avons aussi la taille critique. Je ne critique pas groupe fait un bénéfice d’environ 7 milliards, alors que pour le Luxembourg, toutes activités systématiquement ceux qui doivent recourir à confondues, nous arrivons à 500 millions. Notre des plans sociaux. Si votre société est de taille poids tourne donc autour de 7 %. Ce n’est pas nettement plus petite, vous n’aurez peut-être énorme, mais ce n’est pas non plus rien, dans la pas d’autre solution. Mais une société comme la mesure où l’on parle d’un groupe européen, voire nôtre, qui dispose de plus de 3.700 collaboramondial. Et nous sommes repris comme un des teurs au Luxembourg, doit pouvoir gérer une quatre marchés-clés européens. diminution de 100 ou 200 personnes sans faire Actuellement, on débat énormément autour des de casse, en prenant un peu de temps. Mais il enjeux de la digitalisation. Mais avant cela, faut aussi que, en interne, les gens acceptent quelles sont les grandes transformations d’être mobiles. qu’a connues le monde bancaire ?
kodachromes
On parle beaucoup de fintech, de shadow banking. Voyez-vous des menaces pour l’avenir de la banque traditionnelle ?
La banque de demain ne sera plus comme celle d’aujourd’hui, tout comme celle d’aujourd’hui n’est plus la même qu’il y a 20 ans. Les besoins des clients évoluent. Nous observons une croissance très importante dans l’utilisation des appareils
2005 En une de Paperjam pour le passage sous la marque Fortis.
2006 Avec trois de ses prédécesseurs à la tête de la banque : Georges Arendt, Alain Georges et Jean Meyer.
THE 4TH EDITION BROUGHT TOGETHER INTERNATIONAL STARTUPS, INVESTORS, AND MAJOR PLAYERS FROM THE LUXEMBOURG ICT ECOSYSTEM.
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Charlot, Jagger, Brassens et Mandela
Votre livre préféré ? 1984 de George Orwell (visionnaire, mais dépassé aujourd’hui par la réalité).
Le CD que vous emporteriez sur une île déserte ? J’en emporterais deux : Satisfaction des Stones et Les Copains d’abord de Brassens.
Votre ville coup de cœur ? Thessalonique (son épouse est d’origine grecque, ndlr).
Un homme / une femme qui vous inspire ? Mon épouse et Nelson Mandela.
Votre film préféré? Le dictateur de Charlie Chaplin.
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mobiles. Au niveau du web banking, les con nexions sont déjà cinq fois plus importantes via les applications mobiles. Les clients se rendent de moins en moins dans les agences ; le rôle de conseil de ces dernières est en train de changer radicalement. Ceci dit, je reste convaincu que nous aurons toujours besoin d’agences. La preuve, c’est que même les opérateurs de téléphonie mobile ont encore des shops un peu partout. Mais à terme, le rôle du guichetier deviendra plus celui d’un coach pour le client. En plus de ça, de nouveaux arrivants nous bousculent, les Gafa vont aussi nous secouer, c’est certain. Mais les banques en sont conscientes et s’adaptent. Nous sommes un secteur très réglementé. Or, la réglementation fait office de barrière à l’entrée. Toutes les nouvelles évolutions dont on parle fonctionnent parce qu’elles naviguent à côté du système. Mais une fois qu’elles auront atteint une masse critique, elles seront régulées. Vous gardez confiance ?
Je suis convaincu que le domaine bancaire va subsister, même si les emplois vont fortement changer. On parle beaucoup de robotisation, de digitalisation. Certaines études disent que la digitalisation va détruire 5 % des jobs, et que 60 % vont changer radicalement. Les employés devront donc être prêts à se former et à accepter de nouveaux défis. Mais une fois qu’on le sait, on peut entamer le processus de formation des gens. Sans négliger que tout cela dépend du développement des activités de manière générale. Lorsque les ATM sont apparus aux États-Unis, on parlait de la destruction de nombreux emplois. Or, finalement, on a vu le nombre de guichetiers doubler par rapport à l’époque précédant l’arrivée des distributeurs de billets. Ce n’est peut-être pas le meilleur exemple, mais au Luxembourg, nous pouvons en tout cas compter sur une certaine croissance de l’économie pour atténuer ce problème de l’emploi.
succession assurée
Geoffroy Bazin prend la main C’est le Français Geoffroy Bazin, (54 ans) qui succèdera à Carlo Thill en tant que responsable pays du groupe BNP Paribas au Luxembourg et pré sident du comité exé cutif de la banque. Entré il y a 30 ans chez BNP Paribas, dans l’or ganisation des activités
de marché, il y a fait toutes ses classes. Il a passé un peu plus de sept ans au Luxem bourg, entre 2003 et 2010, en tant que directeur général de BNP Paribas Securities Services. Depuis 2014, il dirigeait les activités du groupe et la banque en Suisse.
Mais BGL a aussi, de différentes manières, misé sur le développement des start-up…
Nous avons créé le Lux Future Lab il y a six ans. Nous étions donc parmi les pionniers. Nous recourons aussi à des start-up, nous travaillons avec certaines. Nous avons développé un système de reconnaissance biométrique avec une start-up, nous avons organisé l’an dernier un hackathon international au niveau de BNP Paribas, que Tetrao, qui est justement hébergé au Future Lab, a gagné. Aujourd’hui, nous sommes occupés à industrialiser au sein de la banque la solution qu’ils ont proposée. Toutes ces start-up sont très agiles, viennent avec de nouvelles idées, mais il ne faut pourtant pas se leurrer : une fois qu’une solution passe en phase d’industrialisation, ça ne va pas plus vite avec la solution d’une start-up qu’avec une solution développée en interne. C’est la génération d’idées et leur façon de travailler qui est intéressante. Il faut détecter les pépites…
Aucun danger à gauche, ni à droite ! Carlo Thill peut céder la barre pour vivre une autre aventure.
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La base de données marketing et financières du Luxembourg
Débat
fiscal Auteur
Camille Frati Photos
Patricia Pitsch (Maison Moderne)
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en vue À cinq mois des élections législatives, Paperjam a réuni quatre des six partis représentés à la Chambre afin d’évoquer le bilan de la coalition Bettel-Schneider-Braz en matière de politique fiscale et leur vision pour les années à venir.
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Q Bavardage
Joute fiscale
Quel bilan tirez-vous de la politique fiscale menée par la coalition DP-LSAP-Déi Gréng depuis 2013 ? Joëlle Elvinger (DP) On a réussi à mettre en œuvre
Ainsi, nous préconisons une fiscalité plus favorable lors d’une reprise d’entreprise par des tierces personnes. Enfin, nous souhaiterions que le gouvernement fasse autant d’efforts pour les PME, qui peinent à trouver des terrains dans des zones d’activité, qu’il en a fait pour trouver 35 hectares pour Google. Christian Kmiotek (Déi Gréng) Je rejoins ce qui a été dit sur les personnes physiques, notamment les allègements sur les bas revenus et le crédit d’impôt pour les salariés, qui a été doublé. En tant que première participation verte au gouvernement, nous sommes très contents de l’introduction d’une composante écologique dans la fiscalité, avec des avantages pour les voitures leasing qui polluent moins, l’électromobilité et la mobilité douce qui bénéficient de déductions fiscales. Au niveau international, le gouvernement sort d’une phase où il a été confronté à LuxLeaks, Panama Papers, etc. Il a œuvré pour que nous disparaissions des listes grises ou noires et donc en faveur de plus de transparence et d’équité fiscale. Il faut voir d’où nous venons et aller pas à pas.
une grande réforme fiscale durant cette législature, dont l’objectif primaire était de créer un équilibre judicieux entre les allègements fiscaux au profit des personnes physiques et morales, et d’as- L’IRC (impôt sur le revenu des collectivités) surer la soutenabilité des finances publiques. Nous a été ramené de 21 à 18 % à la faveur de la avons réussi à renforcer le pouvoir d’achat des réforme fiscale. Doit-on aller plus loin ? F.F. Nous ne sommes pas d’avis qu’il faille particiménages et, en même temps, nous avons pris des mesures en faveur de la compétitivité des entreper à une course vers le bas en matière de taux prises. En matière de droits de succession, nous d’imposition sur les sociétés. Si effectivement le avons également mis à égalité les couples mariés plan d’action Beps se traduit par un élargissement n’ayant pas d’enfants avec ceux qui ont des enfants. de l’assiette fiscale au niveau européen, ou si le L’équité est donc un autre mot-clé de la politique train Accis (harmonisation de l’assiette des entre fiscale du gouvernement. prises au niveau européen, ndlr) aboutit, il faudra Franz Fayot (LSAP) C’est effectivement une analyser s’il y a lieu de réviser le taux. Mais il existe réforme fiscale qui va dans le sens de plus de jusdéjà un gros déséquilibre entre la taxation du tratice sociale, par l’ajustement du barème et les vail et celle des bénéfices des entreprises. Nous crédits d’impôt pour les revenus faibles. Je retiens estimons par ailleurs que la situation de concursurtout que ce gouvernement a résolument rence entre communes sur l’impôt commercial changé de politique au niveau de la transparence communal (ICC, l’autre composante du taux d’im fiscale – certes sous la contrainte européenne et position global, ndlr) n’est pas saine, et il faudrait internationale, LuxLeaks et autres aidant –, par réfléchir à changer cela, peut-être en donnant aux l’échange automatique d’informations, l’adopcommunes d’autres sources de revenus, pourquoi tion du standard OCDE, les différentes directives pas l’impôt foncier, qui doit de toute manière être DAC européennes (coopération administrative, réformé. C’est une discussion qui devra être menée ndlr), l’échange de rulings. C’était un pas imporpar le prochain gouvernement. tant à prendre parce qu’on était sur une liste noire L.M. Nous assistons à une tendance généralisée à l’entrée de la législature, notre réputation a d’harmonisation de la base de l’assiette fiscale au souffert et nous avons su vraiment remédier à niveau de l’Union européenne. La concurrence se cela. Je souhaite que l’on accompagne les polifera donc à l’avenir exclusivement sur les taux. tiques qui sont faites en Europe et que l’on ne Nous voulons arriver à moyen terme à un taux inféfasse pas de pas en arrière. rieur à 20 %. Nous pensons également qu’il faut Laurent Mosar (CSV) Le bilan est plutôt mitigé. réduire l’ICC et compenser la perte de recettes Certaines choses sont allées dans la bonne direcpour les communes par l’augmentation de l’impôt tion, notamment la baisse de l’impôt sur les sociéfoncier. Le prochain gouvernement devra de toute tés, mais nous pensons que le gouvernement façon s’atteler à une réforme profonde de cet impôt n’est pas allé assez loin. Notre taux global, qui ridiculement bas comparé à tous les autres pays est tout de même encore de 26 %, nous place plude l’Union européenne. tôt dans le dernier tiers des pays de l’Union euroC.K. La réforme des finances communales a été un péenne. Deuxième critique : le gouvernement a succès, puisque les revenus se stabilisent et que effectivement adopté certaines mesures qui proles disparités ont disparu. Nous ne nous opposons fitent surtout aux grandes entreprises, mais pas pas à une réduction de l’ICC, mais il faudra quand aux PME, puisque beaucoup d’entre elles ne même assurer des revenus propres aux communes. paient pas ou très peu d’impôt sur les sociétés. Il me semble logique que l’impôt foncier contri-
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Km ian g) t s i Chr i Grén (Dé
bue à financer les infrastructures en faveur des habitants qui le versent. Concernant l’impôt sur le revenu des sociétés, nous nous opposons aussi à une course vers le bas. Il faut un rééquilibrage entre l’imposition des revenus qui viennent du capital et ceux qui viennent du travail, d’autant plus que nous entrons dans une ère de digitalisation et de robotisation où le travail risque d’être remplacé par la mise en place de robots. J.E. Nous avons réduit l’IRC à 19 % en 2017, puis à 18 % en 2018. Sur le principe, le DP soutient une telle initiative, d’autant plus que les initiatives de l’UE et de l’OCDE tendent vers un élargissement de la base fiscale. Je préconise également à moyen terme le passage à un taux d’affichage global intégrant l’IRC et l’ICC. Une telle fusion permettrait d’améliorer la prévisibilité fiscale pour les entreprises voulant s’implanter au Luxembourg. Toutefois, nous venons de réformer les finances communales, et il faudra attendre un bilan intermédiaire avant de s’y réattaquer. Une réforme de l’impôt foncier ferait du sens puisque les taux sont souvent minimes, mais il faudra voir selon quels critères. L.M. J’ai toujours un problème quand le gouvernement parle d’un impôt sur les sociétés de 18 %. Je rappelle que le taux global, qui inclut l’impôt commercial communal et l’impôt de solidarité, s’élève actuellement à 26 %, et c’est ce taux d’affichage qui intéresse les sociétés au niveau de leur compétitivité. Il est supérieur à ceux pratiqués par les pays de l’Union européenne avec lesquels le Luxembourg se trouve en concurrence directe. J.E. Il ne suffit pas de regarder le taux global d’imposition, mais également les autres avantages qu’offre le Luxembourg pour les entreprises. La réforme fiscale a également réduit l’IRC à 15 % pour les start-up et les PME déclarant moins de 25.000 euros de revenu imposable. Est-ce le genre de mesures à poursuivre ou un échec, comme l’estime Nicolas Buck, président de la Fedil ? F.F. Pour les start-up, la problématique ne se
résume pas à l’impôt, puisqu’elles ne réalisent généralement pas de bénéfices dans les premières années. Nous avons justement créé la société à 1 euro pour faciliter la constitution d’une structure. Après, c’est lié aussi à un écosystème qui doit être en place, une culture de l’entrepreneuriat encore naissante chez nous. Nous avons récemment actualisé notre régime d’aide à la recherche et au développement et le régime d’aide aux PME. Tout cela doit jouer ensemble pour favoriser les start-up. Il ne faut pas non plus oublier l’IP Box, que nous avons réformée pour favoriser la recherche locale. Le LSAP n’est pas fermé à l’idée d’incitatifs fiscaux pour investir dans les start-up, mais il faut veiller à ce que la dépense fiscale ne soit pas trop importante pour l’État et à ce que le système attire les bons investisseurs. L.M. Si l’on veut vraiment attirer les start-up, il faut leur assurer un accès beaucoup plus facile au capital-risque, car elles n’arrivent pas à se finan-
TOURISME À LA POMPE VS FISCALITÉ VERTE Christian Kmiotek : Nous avons commandé une étude dont ressortent les avan tages mais aussi les coûts cachés du tourisme à la pompe. Ce sera au nou veau gouvernement d’en assumer les conséquences. Nous sommes sur la bonne trajectoire concernant nos engagements internatio naux, dont l’accord de Paris de 2015. Il n’y a donc pas urgence en la matière. La réforme fiscale nous a permis d’introduire pour la première fois des réglemen tations selon le principe du pollueur-payeur, et le gou vernement a lancé l’équi pement du pays en bornes électriques. Nous serons aussi parmi les early adopters pour la mobilité élec trique, sans compter tous les investissements enga gés par le gouvernement dans les transports publics et la mobilité douce. Joëlle Elvinger : La réforme fiscale encourage aussi la mobilité avec l’abattement fiscal sur l’achat de vélos électriques, de voitures électriques, et il ne faut pas oublier que nous sommes la première Place au monde pour la green finance. Laurent Mosar : Nous sommes très sen sibles à cette thématique. Cependant, il faut être très prudent avant de prendre des mesures qui risquent d’avoir des répercussions budgétaires substantielles. Franz Fayot : Il est évident que le tourisme à la pompe est manifestement un modèle du passé qui va à l’encontre de notre poli tique de sortie du diesel, de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de décarbonisation de l’atmos phère. Il est un peu surpre nant que les Verts n’aient pas davantage poussé pour sa suppression dans le cadre de la réforme fiscale, mais le LSAP y serait tout à fait ouvert.
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DEPUIS 1970
ÉVOLUTION DES RECETTES FISCALES DE L’ÉTAT
10.041.500.000 €
2010
10.602.600.000 €
2011
11.333.000.000 €
2012
2015 13.050.100.000 €
12.040.800.000 €
2013
12.790.700.000 €
2014
13.622.900.000 €
2016
14.358.700.000 €
2017
5.867.400.000 €
2000
2.486.200.000 €
1980
SOURCE Statec
1970
998.600.000 €
1990 265.540.000 €
cer auprès des banques traditionnelles. Au Luxembourg, nous n’avons malheureusement pas de tradition d’accès au capital-risque, pour lequel il faudra un encadrement juridique spécifique. Je suis sûr que beaucoup d’investisseurs privés seraient disposés à investir dans ce type de sociétés, à condition de pouvoir profiter d’un environnement fiscal intéressant. J.E. Il faudra évaluer cette mesure du taux d’imposition de 15 % et il est clair que le DP n’est pas opposé à aller plus loin, mais là encore, ce n’est pas que la fiscalité qui attire les start-up. Les stock-options peuvent aussi avantager les start-up qui n’ont pas les moyens de rémunérer leur personnel ou leurs actionnaires. C.K. L’équité fiscale passe aussi par la progressivité fiscale, et cela vaut également pour les entreprises. Mais les PME n’ont peut-être pas besoin de cet outil lorsqu’elles sont au stade de start-up. Il faut en revanche voir tout l’écosystème économique : les aides du ministère de l’Économie, l’accès au crédit, la situation du Luxembourg au cœur de l’Europe, les aides de recherche et développement, les synergies avec l’Université, le niveau de formation des personnels potentiels, la formation continue... L.M. Les start-up sont souvent à l’origine d’inventions qui n’aboutissent pas forcément à un brevet, mais qui ont tout de même une valeur ajoutée. C’est la raison pour laquelle nous avons critiqué le projet de loi sur l’IP Box, puisqu’il n’a pas transposé intégralement la directive qui prévoyait justement la création d’une troisième catégorie de droits intellectuels dont auraient pu profiter surtout ces start-up. Nous avons déposé des amendements à ce sujet, qui, malheureusement, ont été rejetés par la majorité gouvernementale. J’ai cependant noté avec satisfaction que le ministre de l’Économie Étienne Schneider a salué notre initiative et promis qu’il allait faire tout son possible pour la mettre en musique avant la fin de la législature. F.F. Il n’a pas tout à fait dit cela, et il l’a dit aussi sous réserve d’avoir une autorité qui serait en mesure d’évaluer cette troisième catégorie de droits. Contrairement à l’Irlande ou aux Pays-Bas, nous n’en avons pas à l’heure actuelle, or, sans contrôle, cette troisième catégorie de droits est évidemment une nouvelle source d’abus potentiels. L.M. C’est justement ce que nous reprochons au gouvernement. Il est connu depuis 2014 que l’ancienne IP Box était vouée à la disparition. Le gouvernement a eu le temps de réfléchir à la mise en place d’un établissement de certification. Ce qu’a fait l’Irlande, justement. J.E. L’une des priorités était aussi de veiller à ne pas se retrouver de nouveau sur une liste noire. Il fallait faire un texte qui soit conforme aux standards de l’OCDE et aux exigences de la Commission européenne. F.F. La précédente IP Box était l’un des principaux instruments de structuration fiscale, pour lesquels le Luxembourg était le plus critiqué au niveau européen. Bon nombre des dossiers LuxLeaks
LA QUESTION D’UN ACTEUR DE LA PLACE...
ALTER DOMUS
2018 17.000.000.000 €
Impôts directs 7.963.000.000 €
RÉPARTITION DES RECETTES
Les petits pays sont typiquement désavantagés par rapport aux grands pays lorsqu’il s’agit d’attirer des activités, toutes choses égales par ailleurs. La fiscalité a été et est toujours un des leviers pour compenser ce désavantage (voir par exemple la Californie et le Delaware ou l’Irlande et l’Allemagne). En est-il de même, selon vous, concernant le Luxembourg ? ADR
COMPOSITION DES RECETTES DE L’ÉTAT DANS LE BUDGET 2018
Les petits pays offrent également des avan tages aux investisseurs, notamment les « chemins courts » avec les administrations et les contacts directs avec les ministres : le Grand-Duché en est la preuve ! CSV
Le levier fiscal fait partie de l’arsenal à disposition de l’État pour attirer des entre prises, mais il faudra continuer à miser sur une main-d’œuvre qualifiée, viser de nou veaux créneaux économiques et investir dans les infrastructures. DÉI GRÉNG
Impôts indirects 6.891.000.000 €
Il y a plein d’autres facteurs qui rendent le pays attractif : le multilinguisme, la situa tion géographique, l’accès aux décideurs, la rapidité d’adaptation législative, la formation des personnels, le cadre de vie agréable et, bien sûr, les coûts sociaux réduits, etc. DÉI LÉNK
L’attraction systématique d’entreprises par le biais de réductions fiscales ne fera à terme que grever les recettes de l’État sans prendre en compte les exigences sociales et environnementales. DP
La stabilité politique et sociale, l’exper tise pointue, ainsi que l’écosystème finan cier diversifié du Luxembourg sont d’autres atouts qui ont permis de nous démarquer de la concurrence internationale et qui se sont révélés très précieux, surtout dans le contexte du Brexit. LSAP
La concurrence fiscale est fondamenta lement critiquable et aboutit à des effets négatifs pour les budgets des pays. Après la crise financière, et surtout au vu des pratiques excessives du passé, il n’y a plus guère de marge de manœuvre pour le Luxembourg pour introduire des niches fis cales agressives.
SOURCE budget.public.lu
Cotisations sociales 893.000.000 €
Revenus de la propriété 327.000.000 € Recettes des établissements publics 478.000.000 € Loyers et redevances 169.000.000 € Divers 579.000.000 €
PIRATEPARTEI
Le Luxembourg devrait continuer à insis ter sur une solution globale aux questions d’inégalité de taxation tout en se position nant comme un pays avec une expertise dans les domaines de la finance et de la technologie. Retrouvez l’intégralité des réponses des partis sur le site paperjam.lu
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LA QUESTION D’UN ACTEUR DE LA PLACE...
L’UEL
1990
1995
2000
2005
2010
2015 2018 45 %
L’UEL propose de fusionner l’IRC, l’ICC et l’impôt de solidarité pour offrir aux personnes morales un taux global unifié. Quelle est votre position à l’égard de cette proposition qui s’inscrit dans une démarche de simplification administrative, de transparence et d’attrait fiscal et qui devrait en outre réduire les coûts administratifs y relatifs dans le chef de l’administration fiscale ?
TAUX D’IMPOSITION SUR LES SOCIÉTÉS DANS L’OCDE
LE LUXEMBOURG AU-DESSUS DE LA MOYENNE
40 %
35 %
ADR
Le questionnement sur l’IRC, l’ICC et l’impôt de solidarité s’inscrit dans un cadre bien plus large, compre nant la fiscalité des entreprises, le financement des communes, une certaine concurrence intercommu nale et le financement de la solida rité nationale.
France
Japon Allemagne, Australie, Mexique
30 %
Belgique, Grèce Nouvelle-Zélande
Nous avons effectivement récem ment proposé de regrouper les deux impôts et de baisser le taux d’affichage global afin de ne pas être distancé par nos concurrents étrangers.
États-Unis Canada Luxembourg, Chili Taux d’imposition nominal Autriche, Espagne, Pays-Bas, Corée du Sud Italie Norvège, Israël
DÉI GRÉNG
Dans le cadre d’une nécessaire réforme de l’impôt foncier, le revenu de ce dernier pourrait se substituer à l’ICC avec comme avantage de stimuler une utilisation rationnelle du sol, si rare et donc si cher.
25 %
Moyenne mondiale Moyenne OCDE
Danemark, Suède, Turquie Portugal, Slovaquie Estonie, Finlande, Islande, Lettonie
Moyenne Europe
20 %
Pologne, République tchèque, Royaume-Uni, Slovénie Suisse
DÉI LÉNK
Nous ne pensons pas que la fusion de ces trois impôts soit une mesure judicieuse, puisqu’ils ont des finali tés différentes.
Impôt sur le revenu des collectivités (IRC)
15 %
DP
Une telle fusion permettrait égale ment d’améliorer la prévisibilité fis cale pour les entreprises voulant s’implanter au Luxembourg.
Irlande
LSAP
Nous sommes opposés à toute mesure qui vise à supprimer des impôts existants sur le revenu des sociétés, même si c’est sous le couvert d’une simplification administrative. PIRATEPARTEI
Nous supportons chaque initiative visant à faciliter la tâche administrative des entreprises et ménages privés. Retrouvez l’intégralité des réponses des partis sur le site paperjam.lu 88 —
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Hongrie
ÉVOLUTION DU TAUX D’IMPOSITION DES SOCIÉTÉS AU LUXEMBOURG
UNE BAISSE CONTINUE DEPUIS 30 ANS
10 %
5 %
SOURCES Analyse des données fiscales au Luxembourg, CES, 2015 ; KPMG
CSV
Impôt retenu sur les traitements et salaires 3.830.000.000 €
Impôt sur le revenu des personnes physiques fixé par voie d’assiette 734.000.000 €
RÉPARTITION DES IMPÔTS DIRECTS DANS LE BUDGET 2018
LES PARTICULIERS CONTRIBUENT PLUS QUE LES ENTREPRISES Impôt de solidarité prélevé sur le revenu des personnes physiques 734.000.000 €
Impôt retenu sur les revenus de capitaux 352.000.000 €
Impôt sur le revenu des collectivités 1.715.000.000 €
Retenue libératoire nationale sur les intérêts 50.000.000 €
Impôt de solidarité prélevé sur le revenu des collectivités 129.000.000 €
Impôt sur la fortune 574.000.000 €
SOURCE budget.public.lu
Autres 31.500.000 €
Impôt sur le revenu retenu sur les tantièmes 47.000.000 €
étaient justement des dossiers IP Box. Notre pays est évidemment dans le collimateur lorsqu’il remplace une telle mesure, et c’est peut-être pour cela que nous avons transposé l’approche du « lien modifié », qui veut que la recherche soit faite sur place, de manière un peu plus stricte et moins large que dans d’autres pays. L.M. Avec l’IP Box, nous avons eu exactement le même problème qu’avec les stock-options. Ces deux systèmes étaient assortis à des conditions très strictes, mais avec le temps, il y a eu des abus. C’est pourquoi le gouvernement a eu raison de supprimer l’ancienne IP Box. C’est pour la même raison que nous préconisons une réforme des stock- options. Nous plaidons pour un retour à l’objectif initial, qui était d’attirer les talents dont a besoin notre économie pour développer de nouvelles activités. En aucun cas ce système ne doit aboutir à une imposition très allégée d’une partie des revenus versés à des cadres dirigeants d’entreprise, à des professions libérales. De la liste grise du Forum mondial sur la transparence de l’OCDE à LuxLeaks, la réputation du Grand-Duché a été sérieusement malmenée depuis 2013. Les efforts du gouvernement Bettel-Schneider-Braz pour sortir le pays d’affaire ont-ils payé ? C.K. Le gouvernement a évité le pire, c’est-à-dire
qu’on était dans le collimateur de tout le monde – OCDE, Commission européenne – et il a fait ce qu’il fallait faire dans une situation de crise, en étant early adopter ou proactif dans certains dossiers. Mais il est vrai qu’on ne peut pas étouffer tout ce système du jour au lendemain. Il faut collaborer, mais il ne faut pas se leurrer, puisque les autres également prêchent pour leur chapelle. Il faut quand même résister aussi quelque part, surtout si nous voulons éviter un crash. Le gouvernement a réussi à faire cela. J.E. La situation s’est nettement améliorée, puisqu’en 2013, le Grand-Duché risquait de figurer sur les listes noires de tous les organismes internationaux. Le gouvernement actuel a clairement réussi sur ce plan, de même qu’il a réussi au niveau des finances publiques avec la consolidation d’un triple A pendant ces cinq années. D’un côté, il faut veiller à ne pas figurer sur les listes noires, et de l’autre, quand même préserver la compétitivité du pays. Comme le dit toujours Pierre Gramegna, il faut créer un level playing field et observer ce que font les autres pays. Nous n’avons pas besoin d’être toujours les premiers au niveau de la transparence si les autres pays ne s’y investissent pas aussi résolument. F.F. Le gouvernement a vraiment fait du bon travail pour avancer vers plus de transparence fiscale, ce qui était quand même le point de critique principal au niveau international. Il a pris le virage par rapport à la politique du gouvernement antérieur, surtout du ministre des Finances antérieur (Luc Frieden, ndlr), qui consistait à défendre pendant beaucoup trop longtemps un modèle d’affaires qui n’était plus viable et qui reposait sur un secret Juin 2018 —
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bancaire assez strict et assez étanche, ce qui nous a fait atterrir sur une liste noire. C’est justement ce modèle d’affaires qui n’est plus praticable pour le Luxembourg. Il y a toujours à l’arrivée un gros dommage de réputation une fois que ça crashe – ça finit toujours par crasher, et de plus en plus rapidement dans l’environnement international actuel. Tout ce qui est fiscalité et arbitrage réglementaire va fonctionner de moins en moins. Le gouvernement doit donc continuer dans la voie initiée en 2014. L.M. Il ne faut pas oublier que c’est Luc Frieden qui a entamé la procédure d’abolition du secret bancaire. L’actuel gouvernement, qui a poursuivi ses efforts, a fait un travail correct. Et nous l’avons d’ailleurs toujours soutenu dans ces démarches. Je voudrais cependant insister sur un autre risque réputationnel, qui est celui du prochain rapport Gafi, prévu pour notre pays pour 2020. Nous constatons actuellement qu’aucune affaire de criminalité économique ou financière n’a fait l’objet d’une poursuite ou d’une condamnation sur le plan pénal en 2017. De même pour 2018, d’après mes informations, aucune enquête n’a encore été diligentée. Si, en 2020, le Gafi constate qu’aucune affaire de criminalité financière ou économique n’a abouti à une condamnation, cela risque de poser de sérieux problèmes au prochain gouvernement. Par ailleurs, il ne faut pas sous-estimer le poids qu’aurait la publication d’un rapport négatif du Gafi pour la réputation et la crédibilité de notre place financière. Dans ce contexte, il faut être conscient que nous n’avons pas suffisamment de personnes qualifiées au sein de la police judiciaire, comme du Parquet économique, pour instruire ce genre de dossiers. Je voudrais cependant souligner l’excellent travail de contrôle et d’instruction effectué par la CSSF, qui a d’ailleurs prononcé récemment deux amendes substantielles vis-à-vis de deux banques de la Place. D’après mes informations, ces dossiers ont été transmis par la CSSF au Parquet, malheureusement sans suite jusqu’à ce jour. F.F. Il faudra réfléchir à ce que l’on montre au Gafi dans le cadre de sa peer review. Je pense que le Parquet commence les instructions, mais ce sont des affaires compliquées, souvent des affaires internationales, longues à instruire. Il n’y a par exemple toujours pas de jugement dans les dossiers Madoff, qui remontent à 2008. C.K. En effet, les administrations ont traîné les pieds, mais le ministre des Finances et le ministre de la Justice président maintenant eux-mêmes un haut comité au sein de la CSSF pour justement édicter des règles claires sur ce qu’il faut dénoncer, etc. J.E. Un grand nombre de postes a été créé au niveau du Parquet et de la police, et nous avons même élargi et simplifié les procédures de recrutement dans la magistrature. Le problème, c’est qu’on ne trouve pas de Luxembourgeois pour occuper ces postes. L.M. Il faudra se poser la question de savoir s’il est toujours nécessaire que ces personnes aient la nationalité luxembourgeoise.
Les rulings luxembourgeois ont fait beaucoup parler d’eux, des révélations LuxLeaks aux décisions de la Commission européenne en matière d’aides d’État contre le Luxembourg. N’est-il pas malvenu de la part du Luxembourg de faire appel, sachant la générosité manifestement excessive de certains rulings ? C.K. Moralement, on pourrait dire qu’il ne faut pas
faire appel, mais intellectuellement, nous n’avons fait qu’appliquer ce qui était loi ou pratique, donc il est logique de faire appel. J.E. Notre ministère des Finances a analysé les deux décisions et il a décidé de faire appel. Il faudra attendre l’arrêt. F.F. La Commission européenne a introduit ces affaires sous l’angle des aides d’État, le seul angle d’attaque possible sur ces dossiers fiscaux. J’espère que nous pourrons en discuter avec Margrethe Vestager (commissaire chargée de la concurrence, ndlr) lors de sa visite à Luxembourg fin juin. Il est logique que le ministère des Finances défende les pratiques passées, mais la discussion mériterait d’être élargie. Dans une certaine mesure, cela me rappelle la discussion sur Antoine Deltour et la question de savoir s’il fallait le condamner – avant que la jurisprudence ne lui reconnaisse le statut de lanceur d’alerte. Doit-on se défendre ou contester ce genre de pratiques ? Je pense qu’il y a une réponse à droit constant et une réponse plus prospective : il faudra vraiment arrêter avec ce genre de pratiques de manière progressive. Pour le LSAP, il est clair que l’avenir de la Place luxembourgeoise ne réside pas dans la structuration fiscale, dans l’optimisation fiscale, et encore moins dans la fraude fiscale. L.M. Je crois que le gouvernement a eu tout à fait raison d’interjeter appel puisqu’il s’agit d’une question de principe au niveau des aides d’État. Il est important d’avoir un arrêt de la Cour de justice de l’UE sur cette question. Pour moi, il faut d’ailleurs faire une distinction très nette entre la légalité et l’éthique d’une décision. Si nous voulons mener une discussion sur l’éthique, il faudra élargir le débat à d’autres sujets que la fiscalité. Nos voisins français et allemands nous critiquent souvent pour notre ingénierie fiscale en avançant des questions d’éthique, alors qu’eux-mêmes ne se posent pas les mêmes questions quand ils livrent des armes à des pays comme l’Arabie saoudite. Dans ce contexte, je voudrais rappeler que la France exonère les ressortissants qataris sur des plus-values réalisées sur les transactions immobilières en France, comme elle a d’ailleurs exonéré l’UEFA de tous les bénéfices réalisés lors du dernier Euro en France. Et surtout, n’oublions pas que de nombreuses sociétés étatiques françaises profitent des niches fiscales non seulement au Luxembourg, mais aussi aux Pays-Bas et en Irlande.
L’équité fiscale concerne aussi l’accès à ces instruments, mis en lumière récemment à travers les LuxFiles dans les journaux belges Le Soir et De Tijd. Au Luxembourg aussi, tout le monde n’est pas égal devant cette ingénierie fiscale. Citons par exemple les sicav-fis,
5 NOVEMBRE 2013
NOVEMBRE 2014
LuxLeaks : l’ICIJ révèle des centaines de décisions fiscales anticipées permettant à des multinationales de payer très peu d’impôts.
Le Luxembourg est placé sur la liste grise du Forum mon dial sur la transparence et l’échange d’informations à des fins fiscales de l’OCDE.
CINQ ANNÉES DE HAUTS ET DE BAS
OBJECTIF TRANSPARENCE
JANVIER 2015
Entrée en vigueur de l’échange automa tique obligatoire des informations (direc Transposition tive épargne) de la directive mère-fille
DÉCEMBRE 2015
AOÛT 2015
Entrée en vigueur du Fatca
JANVIER 2016
Entrée en vigueur de l’échange automa tique d’informations fiscales (CRS)
JUILLET 2016
DÉCEMBRE 2017
Dépôt des projets de loi transposant la directive AML4 et la création d’un registre des bénéficiaires économiques et d’un registre des fiducies
MARS 2017
Visite de la commission Pana à Luxembourg, en quête d’informations sur les intermédiaires de la Place
Adoption de la direc tive Atad I anti- évasion fiscale Loi du 23 décembre 2016 transposant la déclaration pays par pays (directive DAC4 et 5) + introduction d’une infraction de fraude fiscale aggra vée et d’escroquerie fiscale
JANVIER 2017 Entrée en vigueur de la directive sur l’échange d’informations sur les rescrits fiscaux
LA QUESTION D’UN ACTEUR DE LA PLACE...
FONDATION IDEA La loi Rau n’est plus et la bonification d’impôt pour investissement en capital à risque est méconnue et très peu sollicitée. Quelles mesures fiscales envisagez- vous pour accompagner l’essor de la start-up nation et faire émerger au Luxembourg, où la préférence pour l’investissement dans l’immobilier est forte, une communauté forte et dense de business angels et d’investisseurs en capital à risque ? ADR
Les investisseurs dans le capital à risque devraient pouvoir, dans cer taines limites, bénéficier d’avan tages spécifiques. CSV
Il faudra sérieusement étudier les régimes tels que le Small Business Act aux États-Unis ou le Seed Enterprise Investment Scheme au Royaume-Uni. DÉI GRÉNG
Vu le principe de l’égalité devant la loi, mieux vaut créer des instruments qui permettent à tous, et donc aussi au commun des mortels, de s’associer autour de petits montants également. DÉI LÉNK
Toutes les grandes découvertes et innovations technologiques, y com pris le smartphone, doivent leur développement à l’efficacité de la recherche publique, dont le finance ment serait au contraire grevé par des exonérations fiscales. DP
Des incitations fiscales sont actuel lement en discussion pour promou voir davantage les investissements des business angels. LSAP
On pourrait aller en direction d’une déductibilité fiscale, partielle ou totale, des investissements unique ment en cas de faillite de la start-up. PIRATEPARTEI
Nous préconisons des règles faciles à appliquer et à comprendre, comme l’abandon du plafond actuel de la bonification d’impôt pour investissement en capital-risque. Retrouvez l’intégralité des réponses des partis sur le site paperjam.lu
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utilisées par les plus grands promoteurs et propriétaires fonciers du pays afin d’obtenir une exonération de la taxe sur la plus-value immobilière, comme l’a révélé le Land. Cela ne creuse-t-il pas aussi les inégalités sociales ? F.F. Quelque part, on a basculé dans un système
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où la structuration fiscale est toujours là, mais elle est devenue beaucoup moins accessible. Avant, chaque pays était un paradis fiscal pour l’autre. Le dentiste belge pouvait se cacher derrière le secret bancaire avec un compte au Luxembourg. Maintenant, c’est devenu plus complexe. On a une société luxembourgeoise, on a une panaméenne en dessous, et ainsi de suite. Mais l’enjeu moral fondamental est toujours le même : on élude l’impôt là où on gagne son argent. C’est un problème aussi par rapport aux résidents luxembourgeois et surtout à ceux qui ne gagnent pas beaucoup d’argent, dont les impôts sont retenus à la source et qui n’ont pas de possibilité d’abattement. C’est un gros problème de justice fiscale, et beaucoup plus encore de cohésion sociale. Idem avec les stock-options : on crée une caste de personnes qui ne jouent pas sur le même terrain que les autres parce qu’elles gagnent beaucoup d’argent. J’étais récemment à la Stëmm vun der Strooss : entre 2015 et 2017, le nombre des visiteurs à Hollerich a augmenté de 240 %, pour atteindre 3.600 personnes en 2017. Pas seulement des sans domicile fixe, mais aussi des gens qui sont dans la dèche. Et à côté, on a des gens qui roulent en Bentley et qui s’achètent des appartements que plus personne d’autre ne peut se permettre. J.E. Depuis que les rulings sont payants, il y en a nettement moins, et cela reste à un niveau raisonnable, d’après le rapport du ministère des Finances. Je pense que la cohésion sociale et la justice fiscale se rejoignent sur un certain point, mais on ne peut pas tout mettre dans le même panier. Qu’il s’agisse des SPV (véhicules à but spécial), des sicav ou des fonds alternatifs, il faut considérer également les recettes fiscales que ces sociétés nous rapportent. Si on dit qu’on ne veut plus tous ces fonds, à ce moment-là, il faut en assumer les conséquences, mais il faudra voir aussi combien d’emplois on met en jeu et les recettes fiscales qui vont disparaître. C.K. Le level playing field national au niveau des stock-options ou des fonds spécialisés, ce n’est pas seulement une question d’équité fiscale ou d’égalité devant la loi, c’est aussi le fait que cela crée des avantages ou des désavantages compétitifs, donc une distorsion de la concurrence. Il serait peut-être intéressant que le Conseil de la concurrence imite la Commission européenne et prenne cet angle pour dire qu’il n’y a plus égalité devant la loi. L.M. Je vous donnerai un exemple beaucoup plus simple qui est très significatif. Les frontaliers français sont traités différemment de leurs collègues belges et allemands au niveau de l’imposition des pensions complémentaires payées par leurs employeurs. Ainsi, le fisc français taxe une fois ces frontaliers lors de l’entrée et une deuxième fois lors de la sortie, alors qu’en Allemagne et en
Belgique, ces frontaliers ne sont taxés qu’une seule fois. Le Luxembourg n’a aucune responsabilité dans cette situation d’inégalité, dont la cause est à rechercher dans une fiscalité différente dans leurs pays de résidence respectifs. La Place pourrait-elle davantage contribuer au budget du pays, par exemple à travers une augmentation de la taxe d’abonnement, qui doit rapporter un milliard d’euros en 2018 ? Ou par une nouvelle augmentation de la taxe sur les soparfi ? J.E. J’ai déjà exprimé à maintes reprises mes
réserves quant à l’augmentation de la taxe d’abonnement. Si la question se posait quand même un jour, il faudrait absolument compenser cette augmentation par la baisse d’un autre impôt ou par un avantage fiscal, sous peine de perdre des fonds et des recettes. Trop d’impôt tue l’impôt. L.M. Je serais très prudent par rapport à de telles initiatives, puisqu’il faut savoir qu’à cause de la réglementation qui devient de plus en plus invasive pour le domaine bancaire, le coût des services et des produits financiers est déjà en train d’augmenter. Donc je ne pense pas qu’il faille augmenter encore le poids fiscal dans le secteur financier. Maintenant, on peut toujours réfléchir à des adaptations ponctuelles. Je serais cependant très réticent par rapport à une augmentation de la taxe d’abonnement, puisqu’elle existe quasiment exclusivement dans notre pays, et pas dans ceux avec lesquels nous sommes en concurrence directe. C.K. Il y a trop de flou pour le moment dans la perspective du Brexit. Il faut rester stable et prévisible, donc pas d’augmentation d’impôt. Nous n’en avons pas besoin pour le moment : les pensions sont assurées, le budget est en équilibre – pas au niveau de l’État central, mais cela tient aux énormes investissements engagés pour le futur. Ce n’était pas le cas il y a cinq ans lorsque ce gouvernement a pris les rênes. F.F. Je pense que la discussion sur la fiscalité n’est pas terminée, avec la réforme fiscale de 2017. Il faut que la Place contribue, mais ma préférence serait qu’elle le fasse sur la base d’une imposition juste, c’est-à-dire complète et à taux plein, des profits générés à Luxembourg, et pas forcément sur celle de la taxe d’abonnement. À cet égard, il faut suivre ce qui se passe au niveau européen avec le paquet Beps et autres.
Êtes-vous d’accord avec l’attitude du Luxembourg concernant le Brexit, entre fermeté par solidarité européenne et esprit de conciliation pour pérenniser la relation avec la City ? J.E. M. Gramegna a fait beaucoup de promotion
pour la Place – plus de 200.000 km et 28 missions économiques et financières. Le Brexit est clairement à double tranchant puisque, d’un côté, de nombreuses sociétés viennent s’installer au Luxembourg, notamment des sociétés d’assurances, et d’un autre côté, nous perdons un allié au niveau de l’Union européenne qui défendait les droits des grandes Places internationales. Il faut que le Luxembourg continue sur sa position.
Publireportage
ING LUXEMBOURG: EARLY ADOPTER OF HYPER-CONVERGENCE TO BECOME AN ARCHITECTURE OF CHOICE, PARTICULARLY FOR BUSINESSES CONSOLIDATING INFRASTRUCTURE AS PART OF A HYBRID IT STRATEGY.
François Vrancken, CTO at ING in Luxembourg, and Pierre Henin, Managing Director at Dell EMC Luxembourg explain how ING and Dell EMC collaborated on this project. ING Luxembourg, like most other organizations, was facing a familiar challenge: to provide agility and flexibility while maintaining control on costs. This would require a thorough transformation and modernization of the existing infrastructure. More specifically, ING was looking for an infrastructure that could serve as a foundation for a successful cloud solution. This includes pooling resources, automating and ultimately providing the right level of control, agility and visibility to the business by enabling new consumption models for applications. Only hyper convergence made sense to address those challenges, as part of a hybrid IT strategy to allow connection to the ING private cloud. Hyper Converged Solutions, the new platform which will host more than 80% of the workloads, offers the following advantages: • Starting small and scaling efficiently • Simplified operations with software-driven automation and lifecycle management • Better overall business value and lower TCO (total cost of ownership) • Modernizing the data center using standardized building blocks to provide the agility and lower cost of the public cloud within the customer’s data center • A step ahead into the DevOps world Dell-EMC was the obvious preferred hardware partner for this project, as the Dell EMC environment had already proved its stability and availability as ING’s infrastructure for many applications in the past. Together with service partner Data Essential, they are currently building a platform that will allow a new class of applications, leveraging big and fast data, and native cloud infrastructure. One of the keys to success for this
project was the good communication between all involved parties, showing a united picture to the customer, as well as a clear vision and path to achieve it. François Vrancken, CTO at ING Luxembourg is convinced this HyperConverged Infrastructure is François Vrancken, the ideal foundation for the CTO at ING in Luxembourg future : “Software-defined models are changing the operating model of the data center. This new platform will enable us to simplify IT operations and to lower associated costs, while at the same time offering more flexibility to serve our rapidly changing business needs. As an all-in-one solution backed by a federation of industry leaders in software-defined converged infrastructure, the proven technology of EMC coupled with VMware software innovation will answer our requirements for a growing and future-facing environment. The infrastructure team quickly adopted the solution for its performance, the simplification of the infrastructure and the modern features provided by hyper convergence. The migration to this new platform was carried out very quickly and without impact on stability.” Pierre Henin, Managing Director at Dell EMC Luxembourg confirms that the approach of this project has been as global as possible, not focusing on the pieces of equipment but addressing all customer expectations, leveraging collaboration within an extended team of different partners, together bringing a unique added value to ING Luxembourg. Data Essential has played an instrumental role to enable ING to build the platform that will allow new classes of applications like Big Data and native cloud infrastructure.
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TAXATION DES REVENUS AVEC NOUVELLES CLASSES D’IMPÔT
DEUX NOUVELLES TRANCHES D’IMPOSITION POUR LES HAUTS SALAIRES DEPUIS 2017
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Barème d’imposition en %
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TAILLE DES PORTEFEUILLES DÉTENUS DANS LES BANQUES PRIVÉES LUXEMBOURGEOISES
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SOURCES Administration des contributions directes, ABBL
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Luxembourg 21 %
C.K. Je pense que c’était bien géré parce qu’il ne
Belgique 9 %
France 3 %
Allemagne 4 %
Autres pays de l’UE 23 %
ORIGINE DES ACTIFS DÉTENUS DANS LES BANQUES PRIVÉES LUXEMBOURGEOISES États-Unis 1 % Amérique latine 4 %
Asie et Asie-Pacifique 2 % Afrique 1 % Moyen-Orient 3 %
Autres pays non-UE 19 %
SOURCE ABBL
Actifs multijuridictionnels 10 %
fallait pas le faire trop agressivement. Cela a été fait en douce, mais cela a été fait quand même, comme d’autres l’ont fait également. L.M. Je suis d’avis qu’il faut garder de bonnes relations avec la City également après le Brexit. Nous avons énormément d’intérêts communs avec Londres. Il est donc impératif de maintenir nos relations d’affaires à un niveau correct. Personnellement, je pense que le gouvernement a fait des efforts, toutefois je lui reprocherais peutêtre de s’y être pris un peu trop tard. F.F. Je suis assez d’accord avec ce qui a été fait. Le Royaume-Uni est un partenaire commercial, économique et financier important du Luxembourg. Il est tout à fait normal et légitime de maintenir de bonnes relations avec lui. Au niveau de l’Union européenne, nous ne pouvons pas faire autrement que de soutenir la ligne entamée par la Commission et les négociateurs dans ces discussions très délicates. Je nous verrais mal faire cavalier seul.
Quels sont pour vous les axes de développement sur lesquels le Luxembourg peut et doit s’appuyer pour conforter la Place ? L.M. Il faudrait encore plus de diversification au
niveau de la place financière, surtout qu’un des pions de notre Place, la banque privée, risque de perdre en importance dans les années qui viennent. Pour moi, il faudra développer la green finance, les fintech et ne surtout pas oublier les systèmes de paiement blockchain. Le Luxembourg a une carte très importante à jouer. Nous avons proposé des mesures très concrètes dans une motion qui sera bientôt discutée en commission des finances. Une législation pour encadrer ces activités sera tout de même nécessaire, et elle fait actuellement défaut au niveau de l’Union européenne. Il faudra aussi développer la gestion des risques financiers, dans laquelle nous avons déjà une certaine notoriété. Enfin, un autre point très important qui concerne également les start-up et les fintech, c’est le recours au capital-risque. Il serait peut-être opportun d’introduire un mécanisme fiscal similaire à la fameuse loi Rau introduite dans les années 1980 pour encourager les activités de capital-risque. C.K. Je suis très conservateur, dans le sens où tout ce qui est blockchain me fait très peur. C’est à mon avis très éloigné de l’économie réelle, et cela peut aussi faire circuler l’argent de la drogue, du terrorisme ou du blanchiment. Idem pour les cryptomonnaies, qui en outre sont apparemment très friandes en énergie électrique. On peut donc se demander si elles ont de l’avenir. J.E. La green finance, les fintech, la blockchain et les ICO sont des axes de développement intéressants. Les réglementations européennes sont les mêmes pour tout le monde, toutefois nous ne devons pas non plus être plus contraignants que les autres pays. Le Luxembourg tire clairement son avantage de la réactivité de nos autorités, ce qui favorise la mise en place de nouveaux instruments innovants. Il y a 10 ans, on ne parlait pas
LA QUESTION D’UN ACTEUR DE LA PLACE...
LOYENS & LOEFF
La Commission européenne a proposé un nouvel impôt sur les services numériques qui s’appliquerait aux revenus provenant de certains services numériques et devrait affecter quelque 100 grandes entreprises. En outre, elle propose de nouvelles règles fiscales concernant la présence digitale significative, ce qui aura un impact sur les sociétés d’un large panel de secteurs économiques. Quels effets auront, selon vous, ces développements sur le secteur économique de l’innovation et du numérique au Luxembourg ? ADR
Il appartient au Luxembourg d’user à la fois de sa souveraineté et de son influence en Europe pour offrir un cadre favorable aux sociétés innovatrices. CSV
Nous estimons qu’il importe de faire en sorte que les entreprises de l’économie digitale fournissent leur part aux recettes de l’État et n’y échappent pas du seul fait qu’elles évoluent sur la toile. DÉI GRÉNG
Si une taxe Gafa paneuropéenne devait être instaurée, elle créerait le level playing field entre entreprises et entre pays, par ailleurs si cher aux négociateurs luxembourgeois à Bruxelles. DÉI LÉNK
Mettre en adéquation dumping fiscal et innovation technologique relève du syllo gisme fallacieux. DP
Il faudra veiller à ce que les propositions soient également compatibles avec les ini tiatives élaborées au niveau de l’OCDE, car ni le Luxembourg ni les membres de l’UE ne peuvent faire cavalier seul en la matière. LSAP
L’initiative de la Commission européenne est à saluer sur le principe, et une mesure européenne sera neutre en termes de com pétitivité pour le Luxembourg. PIRATEPARTEI
Nous nous battons pour un internet libre de frontières, et donc, nous ne sommes pas convaincus de ces propositions. Retrouvez l’intégralité des réponses des partis sur le site paperjam.lu
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encore de blockchain ou de fintech, qui sait ce d’agrément beaucoup plus compliquée et longue. qui va venir dans quelques années. Il ne faut pas La procédure prévue s’avère très désavantageuse se fermer, rester compétitif et attirer toutes les pour la compétitivité des fonds au niveau de entreprises. Quant aux ICO, il leur faut un cadre l’Union européenne, raison pour laquelle, d’après réglementaire. mes informations, la très grande majorité des pays L.M. Bien entendu, il faut une certaine prudence, s’est prononcée contre cette proposition. Je reste parce que toutes ces nouvelles technologies comdonc optimiste et espère que ce transfert de comportent des risques assez substantiels. Il faudra pétences ne se fera pas, du moins dans la forme effectivement prendre certaines mesures égaleinitialement prévue. ment au niveau de l’information des clients potenF.F. Effectivement, il y a des résistances dans de tiels pour ce genre de produits financiers. Il est en nombreux pays européens. Il s’agit surtout d’une tout cas indispensable que le Luxembourg adopte offensive française contre la Place luxembourune réglementation afin de se positionner comme geoise, avec des velléités d’attirer ce business à l’un des first movers dans ce secteur. Paris. Mais il faut se rendre compte que les avanF.F. Je crois qu’il faut profiter de nos avantages tages reposant sur les arbitrages réglementaires compétitifs, je pense en particulier aux fonds et notamment sur la réactivité des régulateurs d’investissement, aux fintech et aux débuts prorisquent toujours de disparaître, parce que dans metteurs de la finance verte, comme le Green le contexte actuel, il y aura très vite des attaques Stock Exchange. Nous avons par exemple planché contre ces pratiques, même si elles sont parfaisur l’introduction de lettres de gage vertes sur un tement justifiées et n’ont rien d’illégal ou d’impanier d’infrastructures ou de créances issues de moral. Il faut être conscient qu’il y aura toujours projets écologiques. Il faut soigneusement anades attaques contre la Place du fait de sa taille lyser cela et développer ce qui est un natural fit par rapport à l’économie et à la taille du pays. pour le Luxembourg. Je pense en particulier à la C’est pour cette raison qu’il faut tabler sur une blockchain, qui peut avoir des applications intéPlace sérieuse avec des produits de qualité et une ressantes en rapport avec les fonds d’investissesupervision sérieuse. ment, la distribution des fonds ou encore les Les effets sur la Place de la récente loi sur regtech. Par contre, les ICO sont en l’état actuel l’externalisation du traitement de données extrêmement risqués, parce qu’ils ne sont pas semblent encore incertains. Qu’en réglementés. Aucune autorité ne vérifie ce qui est pensez-vous ? derrière le projet. On peut y réfléchir à condition J.E. Cela peut certes constituer une menace pour de donner un cadre réglementaire à cet instrule secteur ou pour certains emplois, mais cela ment. En Suisse, la Finma a émis une guidance nous ramène quand même des opportunités, et plus détaillée et intéressante parce qu’elle catécela crée des emplois. Cela reste une histoire de gorise les ICO en fonction de leur finalité – cryplevel playing field. tomonnaie, instruments similaires aux obligations F.F. C’est un dossier où il y avait d’un côté les intéou aux actions, auquel cas ils sont soumis à la rêts de grands groupes bancaires, qui voulaient réglementation sur les prospectus, ou la levée de externaliser certains traitements de données, et fonds pour un projet. se heurtaient à notre conception stricte du secret Certaines ombres planent sur la Place, comme bancaire, qui n’existe plus sous cette forme ailleurs le transfert de la supervision des fonds crossen Europe, et d’un autre côté, des voix venant des border à l’Esma (Autorité européenne des syndicats, mais aussi de certains PSF de support marchés financiers). Est-ce pour vous de nature qui ne voulaient pas voir disparaître cette activité. à fragiliser l’écosystème luxembourgeois ? Il faut trouver un équilibre et, à mon sens, l’arguC.K. Je vois surtout la robotisation et la digitaliment qui avance qu’il ne faut pas s’accrocher à une sation. Nous avons une croissance de l’emploi, conception dépassée du secret bancaire, qui faiqui est surtout due aux services et en particulier sait en sorte que certains groupes ne sont pas venus à ceux de la Place (bancaires, fonds, etc.). On peut à Luxembourg, est important à discuter dans le s’attendre à beaucoup d’intelligence artificielle cadre du Brexit. dans le secteur, et cela va peut-être déplacer, L.M. Je comprends la démarche du ministre des voire faire disparaître, des emplois. Il faut suivre Finances, comme je comprends le souci de cercela de très près et, en même temps, on peut aussi taines banques, qui sont obligées d’externaliser un trouver de nouvelles niches pour le Luxembourg certain nombre de services pour des raisons de dans ce secteur. compétitivité sous peine de devoir cesser certaines J.E. La digitalisation peut être une menace pour activités dans notre pays. Le Luxembourg a cepencertains emplois, mais elle amène avant tout des dant toujours l’ambition de figurer dans le peloton opportunités. En ce qui concerne l’Esma, Pierre de tête au niveau de la gestion et de la domiciliation Gramegna a clairement défendu la position du de données. Je regrette un peu que nous ne soyons Luxembourg. pas encore à même de gérer les données des étaL.M. Ce transfert de compétences des autorités blissements financiers dans notre pays, mais j’ai nationales vers l’Esma risque d’augmenter fortebon espoir qu’avec toutes les compétences que ment le coût de fonctionnement et de gestion de nous avons dans ce pays, nous puissions devenir ces fonds, et cela rendra surtout la procédure l’un des leaders dans ce domaine d’activité.
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010110011101101110011000010110110100100000011000010110110001101001011100010111 011000010110110100100000011100010111010101100001011001010111001001100001011101000 EXPLIQUE 010000001110110011011110110 0111010101110000011101000110000101110100011001010110110100101110001000000101010101110100001000000110010101101110011010 1011010010000001100001011001000010000001101101011010010110111001101001011011010110000100100000011101100110010101101110 1001011000010110110100101100001000000111000101110101011010010111001100100000011011100110111101110011011101000111001001 0101101101001000000110010101111000011001010111001001100011011010010111010001100001011101000110100101101111011011100110 0110110100100000011101010110110001101100011000010110110100100000011000110110111101110010011100000110111101110010011010 1100110010000001110011011101010111001101100011011010010111000001101001011101000010000001101100011000010110001001101111 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H O U S E OF
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Auteur
Thierry Raizer
C’est une maison qui veut servir de trait d’union entre l’économie d’aujourd’hui et celle de demain. La House of Start-ups ouvre ses portes à partir du 1er juin. Visite guidée d’un lieu ouvert à toutes les bonnes idées. Photographe
romain gamba
Host L’acronyme de la House of Start-ups résume bien la vocation du lieu, qui fédère différents acteurs : incubateurs, innovation hubs, accéléra teurs et fournisseurs de services. Un espace con çu à l’initiative de la Chambre de commerce.
Rassembler La structure de la House of Start-ups est dirigée par Karin Schintgen, CEO. L’ancienne dirigeante du Lux Future Lab, l’incu bateur de BGL BNP Paribas, a coordonné un chantier important pour le Luxembourg en tant que start-up nation.
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Surfaces La Host dispose de plusieurs surfa ces de bureaux, de networking et de réunion, pour un ensemble qui s’étend sur 5.700 m2 et cinq niveaux au 9, rue du Laboratoire, dans le quartier de la gare.
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Accélérateur Nyuko a trouvé ses nouveaux quartiers à la Host. L’accélérateur créé en 2015 suite au rapprochement entre l’asbl Business Initiative et la plate-forme de coworking Impactory, à l’initiative de Nicolas Buck, agit en tant que coach pour les start-up, notam ment au travers de différents programmes d’accompagnement spécifiques.
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Dernier né Le Luxembourg City Incubator (LCI) est l’un des derniers nés dans l’écosys tème start-up luxembourgeois. L’incubateur a été fondé par la Ville de Luxembourg et la Chambre de commerce.
Complémentaire Le LCI, dirigé par Martin Guérin, agit en complémentarité d’incubateurs existants en ciblant des domaines représentant un intérêt pour ses instigateurs : urbantech, com merce, tourisme, construction, environnement et logistique, avec un focus supplémentaire sur l’entreprenariat féminin et l’impact social.
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Lhoft La Luxembourg House of Financial Tech nology, dirigée par Nasir Zubairi, CEO, a pris place sur deux étages à la Host, signe de l’am bition grandissante du phare fintech du pays.
Innovation hub La Lhoft trouve dans cette nouvelle maison l’espace nécessaire à ses activités, qui ne se résument pas à de l’in cubation. La Lhoft entend rassembler en permanence acteurs du secteur financier, institutionnels, autorités publiques et investis seurs, pour poursuivre le développement de l’écosystème fintech.
Conversations « Les choses les plus intéressantes se passent souvent lors de discussions informelles », déclarait Nasir Zubairi à Paperjam en février dernier. Les conditions nécessaires ont déjà été remplies pour que le ministre des Finances, Pierre Gramegna, accueille des start-up étrangères en mai dernier.
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International La Host héberge également l’International Climate Finance Accelerator (ICFA), qui apporte un soutien aux gestionnaires de fonds désireux de lancer leur premier ou deuxième véhicule d’investissement à destination de pro jets finançant la lutte contre le réchauffement climatique. Le Crédit Agricole a aussi choisi la Host pour lancer son Hub@ Luxembourg, une base d’accélération des start-up à l’inter national que le groupe soutient en France.
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Espaces Ouverte en permanence, la Host dispose de dif férents espaces, notamment pour l’organisation de pitchs. Le Luxembourg Open Innovation Club (Loic) y tiendra aussi ses quartiers. Quant aux espaces « checkpoint », il permettront aux fournisseurs de services d’être en contact direct avec les start-up à la recherche d’une solution.
DOSSIER DIGITAL
ICT
Vivez l’expérience sur paperjam.lu/dossiers-editions
Christophe Regnault Digital marketing manager (OneLife) David Determe Administrateur délégué (Betic – IngénieursConseils)
TABLE RONDE TRANSFORMATION DIGITALE
Le digital commence avec l’humain
Dans une économie toujours plus digitale, les organisations doivent s’adapter. Plus que la technologie, c’est l’humain qui conduit le changement, avec pour objectif de proposer aux utilisateurs des expériences enrichies et de générer de la valeur autrement.
E
n lançant son service Webtaxi dès 2012, Voyages Emile Weber entendait stimuler la concurrence, secouer un secteur dont les codes n’avaient que peu évolué depuis trop longtemps. « L’offre s’est construite autour d’une application. L’utilisateur y précise où il est et où il souhaite aller. Il obtient directement le prix de sa course, qui sera garanti quelle que soit la durée finale de celle-ci », commente Cyrille Horper, chargé de communication. OneLife, compagnie d’assurance-vie luxembourgeoise a, quant à elle, développé des solutions de planification patrimoniale pour des 108 —
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clients fortunés et a notamment proposé une application innovante aux clients comme à ses partenaires courtiers. « La digitalisation com mence avec l’utilisateur, confirme Christophe Regnault, digital marketing manager. Mais on ne peut réussir une telle transformation sans faire comprendre à chaque collaborateur qu’il est moteur dans cette aventure. » Dans le secteur de la construction, l’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils (OAI) travaille à la mise en œuvre du building infor mation modeling (BIM), un processus collaboratif qui implique la création et l’utilisation
Cyrille Horper Chargé de communication (Webtaxi)
d’un modèle 3D intelligent pour prendre de meilleures décisions quant aux projets de construction ou de rénovation. « Avant toute chose, il y a de nouvelles procédures ainsi qu’un état d’esprit à adopter pour s’inscrire dans de nouvelles démarches de travail et de conception », constate David Determe, coordinateur du projet BIM pour l’OAI. Mieux comprendre les attentes L’entreprise qui n’investit pas dans le digital prend le risque de laisser la concurrence occuper le terrain. Il faut aussi avoir en tête que la technologie n’est pas une fin, mais bien un moyen. « L’entreprise doit se fixer pour objec tif de faciliter la vie du client. Il faut pour cela avoir une bonne compréhension des besoins, attentes et aspirations des utilisateurs », assure Nourddine Sli, owner & creative direc tor d’Explose, qui accompagne les organisations dans leur transformation digitale. S.L.
PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)
Nourddine Sli Owner & creative director (Explose)
DOSSIER DIGITAL
Eric Winter (deputy CEO, Wealins)
1 CONTRIBUTIONS
COMMENT METTRE L’EXPÉRIENCE CLIENT AU CŒUR DE LA TRANSFORMATION DIGITALE ? Patrice Witz (technology PARTNER & digital leader, PwC)
Repenser la relation entre les humains et la technologie
Pour les leaders des entreprises, intégrer le facteur humain est essen tiel. Cela commence par définir une vision de la transformation qui apporte de la valeur, génère la cohé sion et capitalise sur la diversité. Elle permet de créer plus que les interactions, l’expérience que le client et l’employé souhaitent et rencontre une plus large adoption. Giuseppe Malinverni (fund distribution – global solution architect, BNP Paribas Securities Services, Luxembourg Branch)
Digital transformation enhances client experience
Digital transformation is giving the opportunity to asset managers and their service providers to enhance the customer experience. BNP Paribas’ aim is to develop and test emerging digital technologies by creating new solutions together with clients and partners, with an emphasis on the four dimensions which will shape the future of securities services. Jean-Pascal Nepper (associé advisory et head of customer & operations, KPMG)
Nos meilleures expériences deviennent nos références
En réalité, il ne s’agit pas de savoir comment mettre l’expérience client au cœur de la transformation digitale, mais, a contrario, de savoir comment la transformation digitale peut amé liorer l’expérience client.
Mike Sergonne (managing partner, Nvision)
Le client : acteur de la transformation digitale
Révolutionnez l’entreprise par l’expérience client
En ce qui concerne les métiers de l’assurance-vie, la digitalisation ne remplacera pas la nécessité du contact direct avec le client mais sera un outil incontournable pour identifier, séduire, conquérir et fidéli ser. Elle va certainement contribuer à considérablement améliorer la productivité et l’efficience, mais va aussi instaurer une nouvelle façon de communiquer et d’interagir avec ses « clients ».
La transformation digitale va bien au-delà des outils que l’on peut mettre en place. Elle est la consé quence inéluctable de l’évolution des besoins des utilisateurs et des solutions apportées. C’est donc tout un business model qu’il faut repenser, afin d’offrir une expérience client optimale.
Olivier Portenseigne (managing director & chief commercial officer, Fundsquare)
How digital puts fund investors at the centre
Fintech are opening the way for digitally engaged players (both new comers and incumbents) to transform customer experience. In this environment asset, managers need to rethink their marketing and opera ting approach if they are to stay rele vant and lead the market. Jerry Wagner (managing partner, CMD.solutions)
Transformation digitale, oui ! « Darwinisme » digital, non ! Le darwinisme traditionnel aborde l’évolution biologique par la sélec tion naturelle et la capacité de survie. De là, le constat est que nous vivons quasiment dans une ère de darwi nisme numérique, où la technologie et la société évoluent plus vite que la plupart des entreprises. Jérémy Mazon (operations director, World of Digits)
Contrôlez votre expérience client comme votre qualité
Réussir à créer une expérience client forte devient la seule stratégie pour attirer, convertir et fidéliser des clients. Créer des sentiments, des émotions avant, pendant et après l’achat, faire en sorte que le client devienne « accro » à votre marque, vos services et vos produits.
2 CONTRIBUTIONS
TRANSFORMATION DIGITALE ET CHANGE MANAGEMENT Anne Majerus (chef de service eHandwierk, Chambre des métiers)
Transformation digitale et artisanat
La numérisation engendre l’émer gence de nouveaux modèles d’af faires, mais a également des implications profondes au niveau de l’organisation du travail et de la manière de travailler. L’artisanat se positionne pour saisir les opportuni tés qui découlent de ces évolutions. Adrien Kirschfink (managing director, Accenture Luxembourg)
How to succeed in your digital transformation?
The digital transformation is a cornerstone in every successful business, helping to transition into what we call the NEW to generate increased revenues and to keep costs under control. Digital strate gies need however to be designed to incorporate all channels in order to leverage the physical and human elements that are crucial for brands to maximize the impact they can have on their customers.
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DOSSIER DIGITAL
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CONTRIBUTIONS
CONTRIBUTIONS
TECHNOLOGIE, DATA PROTECTION, CYBERSÉCURITÉ, RGPD : COMMENT BIEN S’ENTOURER DANS SA TRANSFORMATION DIGITALE ?
CARTES BLANCHES
Florence d’Ath (avocate, Loyens & Loeff Luxembourg)
RGPD – bien s’entourer : la clé du succès Après la phase d’information est venue celle de l’action. Au Luxem bourg, de nombreux guides et outils ont été mis à la disposition des entreprises, notamment par la Commission nationale pour la protection des données (la CNPD), afin d’aider ces dernières à se conformer au RGPD. Edith Magyarics (CEO, Victor Buck Services)
Saisir les risques de sa transformation digitale
La transformation digitale relève de nos jours davantage d’une nécessité que d’un réel choix pour les entre prises. Rendue incontournable par un changement radical de nos façons de consommer, de travailler et de communiquer, elle a aussi favorisé l’apparition de nouveaux facteurs de risque pour la sécurité des biens et des personnes.
Brice Lecoustey (partner and advisory services leader for the commercial and public sector, EY)
Les technologies digitales en pleine convergence
Connaissant une évolution exponen tielle, les technologies qui soustendent la transformation digitale de tous les secteurs d’activité ont ten dance à converger. Les organisa tions et les travailleurs acceptent de plus en plus facilement la nécessité non pas de « faire du digital », mais bien d’« être digital ». Pieter Coopmans (CEO, GB Life Luxembourg)
Vision and business model drive digital transformation
Having customer satisfaction and an excellent experience at the heart of all that we do, we drive our strategy based on efficiency and innovation with digitalisation as a key enabler. Micaël Weber (global business development manager, LuxTrust)
Identité numérique : les bonnes questions à se poser ? La transformation digitale des socié tés crée de nombreuses opportuni tés, mais oblige à adapter ses processus internes pour en faire un véritable succès. Nicolas André (consultant – Innovation & Développement, InTech)
Transforma(c)tion digitale
Lorsque l’on cherche à décrire l’évolution de l’« Entreprise » avec une majuscule, autrement dit à iden tifier les tendances majeures des changements qu’elle induit ou subit, on s’efforce de trouver le plus grand dénominateur commun à un phéno mène nécessairement trop com plexe, trop riche, trop hétérogène pour se voir réduit à une simple expression.
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Héberger sa solution business au Luxembourg
Pour des raisons de confidentialité des données et de respect des exi gences réglementaires, beaucoup d’acteurs souhaitent disposer d’une version de leur environnement ou de leurs données hébergées au Luxembourg.
RENDEZ-VOUS
LES PROCHAINS DOSSIERS DIGITAUX 19.06.2018
Place financière Wealth management Comment profiter de l’excellence luxem bourgeoise dans le wealth management ? Comment la transformation digitale peut-elle optimiser l’expérience client ? Comment trouver le bon partenaire pour se développer ?
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Technologies Start-up & innovation Start-up et services aux start-up : comment les accompagner (statut juridique, recrute ment...) ? Start-up comme véhicule d’inves tissement : à quel moment entrer /sortir dans le capital ? Start-up comme outil d’innovation dans l’entreprise : comment les modèles traditionnels peuvent-ils apprendre des start-up ?
Retrouvez tous les mois sur paperjam.lu et dans la newsletter Coffee Break un dossier digital qui comprend une table ronde et des contributions d’experts.
PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)
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Yannick Speletz (chief technology officer, Elgon)
« Paperjam’s newsletter gives me quick access to economic and financial hot topics. » Denise Voss à propos de la newsletter biquotidienne Paperjam.
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16 h 00
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Les meilleurs candidats n’ont souvent qu’un défaut. Ils sont déjà en poste . Heureusement, ils lisent tous Paperjam .
Le job-board de ceux qui ne vont pas sur les job-boards
espresso conversations envies Elle n’achète que ce dont elle a besoin. Véronique Hoffeld parle de son rapport à l’argent en page 114. Prévenir les conflits ne veut pas dire les éviter. Conseils en page 116 pour en tirer les enseignements. « Casual » mais pas négligés. Raoul Thill et Anouk Wies ouvrent leur garde-robe sur ce thème en page 118. Lorsque l’architecte se joue du dénivelé pour bâtir une maison. Exemple réussi en page 120. Bien réel, un espace permanent dédié à la réalité virtuelle est ouvert au Casino Luxembourg. Enfilez vos lunettes en page 122. En page 124, Steve Karier révèle la recette de la neuvième édition du Fundamental Monodrama Festival. Juin 2018 —
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ENVIES
ARGENT COMPTANT VÉRONIQUE HOFFELD
« Je n’achète que ce dont j’ai besoin » Les choses qui comptent
Y a-t-il des choses pour lesquelles vous ne regardez pas à la dépense ? La santé. C’est ce qu’il y a de plus important. Mais parfois, même avec beaucoup d’argent, on n’arrive pas à s’en sortir. Je pense au cas de Steve Jobs. Il avait certainement les meilleurs médecins, mais ça n’a pas suffi. À quel luxe sacrifiez-vous à l’occasion de l’argent ? Les voitures. J’aime les voitures de sport. Ça peut paraître étonnant pour une femme, mais mon père était fortement impliqué dans le sport automobile, ça doit venir de là. Aujourd’hui, si je dois faire une dépense, ce sera plutôt pour des voyages lointains, aller à la découverte d’autres cultures en famille. Votre dernier achat plaisir ? Probablement un vêtement ou un livre, ce sont mes achats plaisir en général. J’aime beaucoup lire et com me je voyage pas mal, j’ai toujours un livre dans mon sac. Ce n’est plus vraiment tendance, mais j’aime encore avoir de vrais livres, pouvoir les feuilleter, les ranger dans une bibliothèque.
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Le temps qui passe
Votre devise en matière d’argent ? « Time is money. » Selon moi, dans tous les sens du terme, j’estime que le temps prend de plus en plus de valeur. Prenons, par exemple, le cas de quelqu’un qui réduit son temps de travail pour s’occuper de sa famille. Travailler moins a clairement un coût financier. La première fois que vous avez gagné de l’argent ? Adolescente, j’étais guide dans le Mullerthal pour le ministère du Tourisme. On organisait des balades pour les parents et des jeux pour les enfants, surtout pour les touristes hollandais. Avec votre premier vrai salaire, que vous êtes-vous offert ? Un solitaire. D’ailleurs, je le porte encore. J’adore les diamants et, à l’époque, je ne connaissais personne qui aurait pu m’en offrir un, je me le suis donc offert.
ENVIES
Pas si discrets
Sur les 12 derniers mois, quelle dépense vous a semblé la plus judicieuse ? Le voyage que nous avons fait à New York avec les enfants. Ils voulaient vraiment découvrir cette ville, ils ont adoré. Une dépense qui vous énerve mais à laquelle on n’échappe pas ? Les contraventions pour excès de vitesse.
CV EXPRESS Avocate, Véronique Hoffeld a rejoint le cabinet Loyens & Loeff Luxembourg en 2009 comme associée. Elle siège au comité de direction et est responsable du département Droit commer cial et litiges. Avant cela, entre 1995 et 2009, elle a travaillé pour le cabinet Bonn Schmitt Steichen, dont elle est devenue associée en 2003. Depuis août 2016, elle est aussi prési dente du Fonds national de la recherche.
Une dépense que vous qualifieriez de stupide ? Je ne suis pas une grande consommatrice. Je suis donc toujours étonnée de voir des gens qui achètent des choses dont ils n’ont pas besoin. Personnellement, je n’achète que ce dont j’ai besoin. Je trouve donc stupide de faire des achats de manière compulsive, parce qu’on a vu une pub. Mais c’est dans l’air du temps. Au Luxembourg, particulièrement, les enfants sont exposés à une société de surconsommation. Il faut parfois les freiner. Quand on voit des jeunes qui ont des vestes à la mode en plusieurs exemplaires, alors qu’elles coûtent 800 euros pièce… Je vois aussi parfois des enfants qui possèdent deux ou trois smartphones, il faudra que l’on m’explique en quoi c’est utile…
Investir
Investissez-vous à titre personnel ? Oui, depuis que je suis très jeune, et j’ai toujours misé sur l’immobilier. À 23 ans, dès que j’ai eu mon premier emploi, j’ai investi dans un appartement. Ça s’est révélé être un bon placement. Vous n’avez jamais tenté d’autres types d’investissements ? À une occasion, j’ai acquis des actions de capital-risque pour 1.500 euros. C’était un programme du gouvernement qui permettait des déductions, mais j’ai tout perdu. Ce n’était pas une somme énorme, mais j’ai dû attendre des années pour récupérer ma mise, j’ai été guérie pour longtemps. Je n’ai pas envie de recommencer. En matière de dons, quelles causes vous parlent le plus ? La jeunesse et l’éducation. Ça m’interpelle parce que c’est vraiment l’avenir. L’éducation, c’est la base de tout. On le voit concrè tement dans les pays en développement. Ensuite, je trouve que les actions liées à l’écologie sont aussi très importantes.
Êtes-vous d’accord avec l’idée qui veut que « consommer, c’est faire tourner l’économie » ? Oui, on ne peut pas ne pas être d’accord avec cette idée, mais j’estime qu’il y a une limite à tout. Il y a un juste milieu à trouver. Ne pas atteindre le niveau de surconsommation. On dit les Luxembourgeois discrets en matière de finances personnelles. C’est votre avis ? Je ne pense pas qu’ils soient discrets. Quand je regarde les voitures dans la rue, ce serait plutôt le contraire. Je les trouve assez décomplexés. En fait, il y a vraiment deux types de personnes : les nouveaux riches et les familles fortunées plus anciennes, qui sont plus discrètes. TEXTE Jean-Michel Lalieu PHOTO Edouard Olszewski
Plus et moins
Avez-vous déjà rencontré des problèmes financiers ? Non, mon père était avocat et j’étais fille unique. J’ai eu un parcours universitaire sans heurts, ensuite j’ai directement commencé à travailler. Comme je ne consomme pas énormément, j’investis. Ça aide à éviter les soucis financiers. Je suis un peu économe, ça doit jouer.
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ENVIES
COMPÉTENCES MANAGEMENT
Prévenir les conflits Il est difficile pour un manager d’éviter les confrontations, qu’elles soient directes ou indirectes. Faut-il les fuir pour autant ? Pas forcément, car les conflits peuvent aussi être générateurs de créativité.
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NATHALIE CERA-SANCHIS Responsable RH pour Excellium Services « Les deux managing partners ont souhaité insuffler dans l’entre prise une culture du feed-back. Nous nous sommes aperçus que quand les gens se sentent écou tés et compris, 60 % de leurs attentes sont déjà remplies. Nous encourageons par ailleurs la com
Prévenir plutôt que guérir Si la situation peut paraître insurmontable pour certains, elle doit représenter pour les managers l’opportunité d’affirmer leur leadership. Cela ne signifie toutefois pas qu’il faille imposer sa vision des choses aux dépens de celle de ses collaborateurs. « S’il se trouve arbitre d’un conflit dans lequel il n’est pas impliqué, il doit « Peu d’entreprises au Luxembourg par ailleurs savoir motiver ses interlocu choisissent la voie de la prévention, teurs à trouver une solution rapide », observe Sophie Lafleur, la CEO du cabinet précise Pierre Guilbert. Il existe cepende conseil en ressources humaines dant des méthodes pour prévenir les Mandeleo. On attend plutôt que la situa conflits. Celles-ci vont de la formation tion prenne un caractère irréversible des managers aux processus d’évaluation, avant de chercher à résoudre le pro en passant par les team building ou une blème. » Une situation de déni que les meilleure communication interne. entreprises préfèrent résoudre par des 116 —
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munication orale à celle écrite lorsqu’il s’agit d’exprimer des points d’amélioration, des suggestions et surtout en cas de frustration, car cette approche plus directe permet de mieux interagir et de mieux faire passer les messages. »
changements de poste, voire des licenciements. Mais ces solutions n’aident pas à créer un climat de confiance. Car le conflit peut être positif s’il intervient dans un environnement serein. Il doit même être cultivé dans certaines situations, car il favorise la créativité et l’engagement des collaborateurs. Ne pas être d’accord a aussi du bon. J. M.
PHOTOS D.R.
ouer les arbitres, trouver un compromis ou faire la sourde oreille… Chacun a sa méthode pour faire face aux conflits rencontrés dans le domaine professionnel. Existet-il toutefois une solution meilleure qu’une autre ? « Ignorer une situation conflictuelle n’est clairement pas la bonne option, estime le consultant Pierre Guilbert, basé en Belgique, qui se qualifie lui-même comme « toubib d’entre prise ». Les conflits sont principalement d’ordre relationnel et ils interviennent très souvent du fait d’une mauvaise com munication. Plus on est proche, moins on se sent obligé de parler avec l’autre. Mais c’est une erreur. » L’absence d’un dialogue franc au sein des équipes ou entre un manager et ses collaborateurs est une situation très fréquente dans le monde de l’entreprise. Une première solution pour gérer ce type de conflits serait donc d’oser affronter l’autre, tout en étant capable d’instaurer une dimension de respect mutuel. « C’est un art social qui s’apprend et qui est à la portée de tous, ajoute Pierre Guilbert. La clé est de faire la différence entre les faits et les émotions. »
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SYLVIE MARQUEGNIES Responsable RH pour l’asbl Appui au développement autonome (Ada) « Notre petite taille ne nous permet pas d’offrir à tous nos collabora teurs les possibilités d’évolution de carrière souhaitées, ce qui est sujet de tensions et de désaccords fréquents au sein de nos équipes. Il nous arrive par conséquent d’ouvrir la discussion sur un avenir professionnel en dehors de notre structure. Nous faisons appel
à des professionnels pour enca drer ce processus de réflexion et de mise en relation avec nos réseaux respectifs. Le résultat est visible et positif, puisque nous assistons à des renouveaux pro fessionnels épanouissants pour des collaborateurs avec qui nous avons partagé des moments importants de notre parcours. »
MÉTIER DU FUTUR CHIEF HAPPINESS OFFICER Alors que le bien-être est toujours plus considéré comme un ingrédient indispensable à une meilleure produc tivité au travail, le chief happiness officer (CHO) pourrait devenir une fonction-clé dans l’entreprise.
Que fait-il ? Accueil des nouveaux venus, organisation d’événements extraprofessionnels, écoute des collaborateurs : le CHO a pour objectif de créer des conditions optimales pour que les employés trouvent du bien-être. À cheval entre les postes de responsable de la communica tion interne, de community manager et d’office manager, il peut aussi s’occuper de tâches plus opérationnelles comme la gestion des fourni tures ou la distribution des tickets restaurants.
Quelles sont ses compétences ? Il doit bien évidemment être sociable, enthou siaste et avoir l’esprit positif, mais aussi se montrer très empathique et avoir un sens de l’écoute développé. Autre aspect indispensable à ce métier : disposer d’une grande énergie.
Quelle est sa formation ? Il n’existe pas de formation spécifique pour les CHO, mais cette fonction est occupée la plupart du temps par des professionnels ayant un background dans les ressources humaines ou la communication interne.
Combien gagne-t-il ? On ne trouve quasiment aucun CHO défini comme tel au Luxembourg, il est donc difficile d’offrir une fourchette de rémunération.
Une qualité-clé ?
Avis d’expert
POUR ALLER PLUS LOIN Le Luxembourg Lifelong Learning Center propose une formation en management d’équipe s’adressant aux personnes « qui désirent _ LEGENDE-TITRE acquérir les fondamentaux de la08 gestion d’équipe, afin de se préparer à un rôle d’encadrement en entreprise ». Celle-ci se compose de cinq 08_legende et estrunteni inverup modules obligatoires et d’un module optionnel. Les cours sont distature, offic te pos eniscie nimu pensés sur une durée de 140 heures et s’étalent deux ans et demi. san discid quis asur dem inctotate À la fin de cette formation, le candidat obtient un diplôme reconnu ab intibusdae. par le ministère de l’Éducation.
« La fonction du CHO se doit d’être la double casquette du CEO, qui doit lui-même montrer l’exemple. Cela n’a rien à voir avec celle de DRH. Il ne s’agit pas de proposer des massages et des paniers de fruits bio au travail pour améliorer le bien-être matériel des employés, mais de prendre conscience que le management est là pour servir les équipes et non l’inverse. » Thibault Beuken, business philosopher et chief happiness officer.
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ILLUSTRATION Hadi Saadaldeen (Maison Moderne)
La sincérité. Le bonheur au sein de l’entreprise ne peut se cultiver par des actions ou des com portements superficiels. Le CHO n’a pas le rôle de combler l’absence de valeurs d’entreprise.
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STYLE CASUAL
Quelle est la plus ancienne pièce de votre garde-robe ? « Mon tweed de Dries van Noten, que j’ai acheté encore à un prix raisonnable au début des années 90. Je n’arrive pas à m’en débar rasser à cause de son poids énorme, au moins 10 kilos, j’aurais l’impression de jeter une partie de moi. »
Avec quel styliste pourriezvous vous pacser ? « Vivienne Westwood qui disait : ‘Buy less, choose well, make it last’. Elle reste la dernière icône d’une industrie de moins en moins glamour. Je l’admire pour sa créati vité, son âme d’activiste. »
Qui vous a donné le sens du style ? « À partir de 8 ans, je ne voulais plus mettre ce que ma mère me posait sur une chaise, je voulais choisir moi-même. »
« Celui qui porte un pantalon de jogging a perdu le contrôle sur sa vie. » Quel est votre plus vieux souvenir lié à la mode ? « Mon grand-père, toujours tiré à quatre épingles, qui levait son chapeau pour les dames dans la rue en disant ‘Bonjour madame’, puis qui grommelait parce qu’il ne se souvenait plus bien des noms des jolies femmes. »
Quel est votre dernier achat mode ? « Une veste en cuir que j’ai acheté chez un Pakistanais à la galerie Agora à Bruxelles. Une bonne affaire. »
Quel faux pas à ne pas commettre ? « J’adore cette citation de Karl Lagerfeld : ‘Celui qui porte un pantalon de jogging a perdu le contrôle sur sa vie ’. C’est génial. »
Que portez-vous le week-end ? « Un pantalon de jog ging, n’en déplaise à monsieur Lagerfeld ! »
Raoul Thill
CEO de SiYou
TEXTES France Clarinval
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Comment définissezvous votre style ? « Casual et international. »
Quel est votre plus vieux souvenir lié à la mode ? « Une amie proche de ma grand-mère, d’origine russe, qui avait une élégance rare. Elle me fascinait. »
200 SIGNES MAX
Avec quel styliste pourriezvous vous pacser ? « Peut-être pas me pacser, mais j’aime bien Isabel Marant, A.P.C. et les foulards français A piece of Chic. »
« Mon style est Casual et international. »
Quelle est la plus ancienne pièce de votre garde-robe ? « Un T-shirt noir édité par le Mudam pour son ouverture. Il est écrit ‘Can’t wait’, avec le graphisme de JeanChristophe Massinon. Ce sont de beaux souvenirs. »
Quelle couleur ne portezvous jamais ? « Je reconnais que je porte beaucoup de noir. »
Une adresse coup de cœur à Luxembourg ? « J’aime beaucoup la sélec tion faite par Muse by... »
Que porter pour un premier rendez-vous ? « La tête sur les épaules ! Et sinon, le bon parfum. »
Quelle pièce voulezvous transmettre ? « Une paire de chaussons coréens de mon enfance. »
Quel est votre dernier achat mode ? « Une broche de la Luxembourgeoise Anne-Marie Herckes. »
Anouk Wies
Directrice du Cercle Cité PHOTOS Mike Zenari
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I ❤MYJOB COMMERCES ET ENTREPRISES: S’INSTALLER À DUDELANGE Dudelange, 4ème ville du Luxembourg, a connu une forte croissance démographique depuis l’ère industrielle et compte aujourd’hui près de 21 000 habitants. Située dans une région facilement accessible, sa population, jeune et multiculturelle, possède un pouvoir d’achat élevé. Dudelange est une ville dynamique. Ses grands projets urbains le prouvent : le projet urbain « Am Duerf », qui mêle immeubles d’habitation et surfaces commerciales ; le réaménagement de l’avenue GrandeDuchesse Charlotte, l’artère commerciale de la ville ou le grand projet Neischmelz qui regroupera logements, commerces, services et loisirs. Présence d’entreprises performantes et d’infrastructures modernes, proximité d’une réserve naturelle, qualité de vie agréable, vie culturelle riche,… Ces atouts font de Dudelange un lieu idéal pour les commerces de proximité et les professions libérales. Informations Service de l’architecture et des domaines tél. 51 61 21 381/384/383 ou via email : ville@dudelange.lu
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ARCHITECTURE MAISON UNIFAMILIALE
La maison sur la colline 1
ARCHITECTE Valentiny HVP Architects
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LOCALISATION Gonderange CONCEPTION 2014 LIVRAISON Été 2017 TERRAIN 627m2 SURFACE UTILE 213 m2
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e quartier est résidentiel : de part et d’autre, des maisons unifamiliales libres de quatre façades. La nouvelle construction doit prendre place sur un terrain dont le dénivelé est fort : la hauteur d’un étage sépare le niveau de la rue et celui du jardin. Partant de ce constat, le bureau Valentiny HVP Architects a choisi de jouer le contraste et de laisser la façade sur rue relativement fermée pour, à l’inverse, l’ouvrir très généreusement côté jardin. La nouvelle construction semble ainsi imbriquée directement dans la pente du terrain, s’adaptant au site. La maison se distingue aussi par sa forme archétypale : un simple carré surmonté par un toit pentu dans un seul et même geste continu. Une continuité du geste qui est d’ailleurs soulignée par l’utilisation du même matériau métallique pour la façade et la toiture. La répartition du programme est
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somme toute classique : le rez-sur-ruese compose d’un grand garage pour trois voitures et de l’entrée principale. À l’intérieur, cette dernière ouvre sur une galerie surplombant l’espace à vivre qui prend place au niveau rez-de-jardin. Il bénéficie donc d’une double hauteur et est entièrement ouvert, permettant une libre circulation entre la cuisine, l’espace repas et le salon. Entre le salon et la salle à manger, une cheminée suspendue articule et ponctue l’espace. Au sol, le parquet apporte un caractère chaleureux, repris par la menuiserie des baies qui occupent quasiment l’ensemble de la façade arrière de la maison, offrant par là même une très généreuse entrée de lumière naturelle. Les murs pleins sont laissés en béton apparent. Pour accéder à l’étage, un escalier suspendu en métal plié assure la circulation verticale. Le garde-corps est un simple jeu de cordes, renforçant le caractère aérien de l’ensemble. Du palier, on accède à trois chambres, deux salles de bains et un bureau. Un dernier étage, accessible par un escalier en colimaçon, se trouve dans la pointe du toit qui est percé à plusieurs endroits pour faire entrer la lumière. C.C.
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La façade arrière est très largement vitrée pour une relation forte avec le jardin. Côté rue, la façade est plus refermée, avec une encoche signalant l’entrée de la maison. L’escalier est dessiné dans un geste aérien, à partir de métal plié. L’espace de vie est largement ouvert et donne directement sur le jardin.
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PHOTOS Olivier Arenz
Les maîtres d’ouvrage ont acquis dans la commune de Gonderange un terrain en déclivité pour y faire construire leur maison. Un défi qu’a relevé Valentiny HVP Architects.
Actuellement en kiosque Et sur eshop.maisonmoderne.com
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CULTURE RÉALITÉ VIRTUELLE
Permanence virtuelle La réalité virtuelle a un nouvel espace d’exposition permanent au Casino Luxembourg.
LA VR S’EXPORTE Une coopération entre la Mission culturelle du Luxembourg en France et le Centre des arts numériques d’Enghien-les-Bains permet une double visibilité pour la VR luxembourgeoise.
LA FABRIQUE NUMÉRIQUE
le casino luxembourg dispose d’un nouvel espace permanent dédié
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à la réalité virtuelle. la première sélection d’œuvres montrées
jusqu’au
9 septembre est intitulée suspended time extended space.
près la présentation fructueuse de films en VR lors du Luxembourg City Film Festival, le Casino Luxembourg a souhaité poursuivre l’aventure, mais en impliquant cette fois-ci les artistes. « Cette proposition s’inscrit dans un contexte plus large et est rendue possible grâce à la col laboration entre le Casino Luxembourg, le Luxembourg Film Fund et Digital Luxem bourg », explique Stilbé Schroeder, co-commissaire de cette installation avec Kevin Muhlen, directeur artistique du Casino Luxembourg. Deux pods (comprendre « dispositif de monstration ») offrent d’un côté une programmation artistique, et de l’autre un choix plus cinématographique. « Le Casino Luxembourg en tant que centre d’art doit garder un regard critique, être en éveil face aux changements de la société. La VR en fait partie et il est de notre responsabi lité d’interroger ce nouveau média, de mon trer comment les artistes se l’approprient. » Aussi, Laura Mannelli & Art Zoyd, Eva L’Hoest et Rachel Rossin ont été sélection122 —
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nés pour cette première programmation. « On peut trouver des points communs entre ces propositions : chacune invite le visiteur à entrer dans des mondes flottants, à vivre une expérience qui relève presque d’un état méditatif, ou du moins contemplatif, entre jouissance et oppression. » Lauréate de la bourse Indépendance en 2017, Laura Mannelli s’inspire de l’œuvre de Dante Alighieri pour plonger le spectateur dans « un monde au-delà de tous les mondes », un univers sombre avec pour seul guide un point de lumière à l’horizon. Eva L’Hoest, quant à elle, emmène les visiteurs dans le cockpit d’un avion, dans lequel les passagers sont « saisis » au moyen d’un scanner manuel, ce qui leur donne une image incomplète. Si les mondes de ces artistes sont relativement oppressants, celui de Rachel Rossin est plus coloré, « avec une transposi tion de la peinture vers la VR et un enrichis sement de ces deux techniques entre elles. » Le deuxième pod présente le court métrage Finding Jakob d’Olivier Pesch, où le spectateur décide lui-même du scénario. C.C.
AS ABOVE SO BELOW Les visiteurs de cette exposition — dont le titre évoque l’axiome du miroir — co-curatée par Kevin Muhlen au Centre d’art d’Enghien, pourront découvrir The Promises of Monsters, de Laura Mannelli (présenté au Luxembourg dans le cadre de la Triennale jeune création) et Cocytus Defrosted, de Gast Bouschet et Nadine Hilbert. Cette dernière œuvre confronte le visiteur au dégel du lac qui immobilisait autrefois Lucifer par la glace au plus profond des Enfers. L’installation raconte, sous la forme d’une allégorie visuelle, cette libération progres sive du démon dans un environ nement en dissolution. www.cda95.fr
PHOTO Nader Ghavami
La VR à l’épreuve de l’art
Les 16 et 17 juin, en parallèle à la 10e édition des Bains numériques, le Luxembourg Institute of Science and Technology (List) participe à cet événement qui souhaite inter roger la place de l’humain dans l’urbanité de demain, à travers la présentation de projets nouvelle ment développés, de prototypes et de projets d’artistes privilégiant l’intelligence artificielle, la robotique et les nouvelles méthodes d’ap prentissage. Le List y présente Traces, un projet qui, à l’aide d’une application mobile, invite les visi teurs à explorer les traces laissées par leur « être digital ».
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RESTAURANT À TABLE AVEC
Steve Karier parle de performances. » Et au cours du festival, 15 de ces performances seront produites, issues de neuf pays, de trois continents. « Le plus remarquable est d’avoir neuf créations. C’est ce vers quoi j’ai toujours voulu aller en me laissant surprendre par uand il a créé le Fundamental les performeurs invités. » On Monodrama Festival, Steve notera ainsi la présence de Karier a dicté sa propre défini- quelques têtes connues comme tion du terme « monodrame » : Martin Engler et Benjamin « Un protagoniste principal qui Verdonck, on s’impatiente de voir peut être entouré d’autres mais Sam Louwyck avec Danny sans interaction directe avec eux. » Pas de dia- Bossaer (qui a été le guitariste logue, donc, mais pas forcément une personne de Marvin Gaye et d’Arno) ou le seule en scène. Définition qui vaut toujours retour de Gintare Parulyte et de son A Lithualien in the Land of pour cette neuvième édition qui se profile. BOUILLON DE BŒUF. Progressivement, le fes- Bananas, créé l’année dernière tival s’est construit un réseau et une réputa- au Monolabo. Ancrée dans la réation. « Je ne fais pas d’appel à candidatures, lité locale, la classique soirée pas de sélection sur dossier, pas de jury. Je Monolabo est dédiée à des créafais venir des gens que j’aime, dont j’ap tions, des work in progress d’arprécie le travail et qui ont quelque chose tistes jeunes et autochtones. à raconter », indique-t-il avant de passer STREET FOOD À TABLE. Pour le commande. Parce qu’il veut manger léger le plat, mon invité a sélectionné midi, Steve Karier choisit un oxtail, se sou- une des suggestions du jour : la venant de ceux qu’il déguste généralement curry wurst. Ce classique de la à Vienne (« où l’on ajoute des abats ou des street food allemande se mange quenelles de blé »). Versé depuis une théière généralement debout, dehors, sur un lit de champignons et herbes fraîches, en barquette, et Steve est intrile bouillon s’avère « peu gras, avec de petits gué de voir comment le chef va le transformer. « Dès la première bouchée, on sent que yeux et un bon alliage des goûts ». CRÉATIONS INTERNATIONALES. Chaque année, la saucisse est de qualité supérieure. La le programme du festival se construit « selon sauce est subtilement épicée », se réjouit-il. arrivage ». « Je ne fais plus de catégories entre De mon côté, je tente un coq au vin blanc. théâtre, poésie, récit, musique, danse… je Bel équilibre et bonne cuisson. Difficile de lister tous les spectacles ou même de chercher un katchi – the beef club fil rouge à la programmation : des 24, place Guillaume II histoires de racisme ordinaire, de (Luxembourg) découverte de l’autre, d’amours Tél. : 26 20 03 31 perdues, de mémoire collective Direction Tanja de Jager ou de politique-fiction. « Je mon Chef Harald Wöhrle tre ce que les autres ne montrent Son 82 dB pas en axant sur le souffle du Température 24 °C performeur, pas sur des artifices Couverts 44 de mise en scène. » Alors les thématiques sont évidemment liées Addition du jour à l’actualité et la vie de ceux qui 1 verre de vin 7,00 € (se) racontent. C’est donc poli2 soupes 25,00 € tique, engagé, fort, ce qui n’em2 plats 46,00 € pêche pas d’être émouvant, 2 eaux 7,00 € Total 85,00 € poétique ou drôle. F. C. Le comédien est aussi l’initiateur du Fundamental Monodrama Festival qui se tient du 8 au 17 juin à la Banan nefabrik. Il nous parle de cette neuvième édition autour d’un déjeuner au tout nouveau Katchi (The Beef Club).
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MAIS AUSSI MA SPÉCIALITÉ EN CUISINE « Je cuisine aussi souvent que possible, des plats simples comme une wainzossis à la moutarde. Quand j’ai le temps, je peux passer plusieurs jours à concocter un grand menu de classiques français. »
UN RESTO COUP DE CŒUR « Le Kicheneck est à côté de chez moi. Leurs propositions libanaises sont simples et bonnes. » PHOTOS Mike Zenari
LA CUISINE AILLEURS « En voyage, j’essaie toujours de manger ce qui se mange dans la ville où je suis. Je ne vais pas à Paris pour manger asiatique ! »
INDEX
1,2,3 A
3C PAYMENT
ENTREPRISES PERSONNES PUBLICITÉS
12, 13
ABBL 22, 66 ABN AMRO 66 ACADÉMIE BULGARE DES SCIENCES 50 ACCENTURE LUXEMBOURG 108 ACCIS 82 ADEM 32, 46 ADR 82 ALAIN TOM 42 ALLEN & OVERY 34, 44 ALTEA GROUP 36 ALTERDOMUS 82 AMAZON 30 AMBROSINI STÉPHANE 36 ANDRÉ NICOLAS 108 APEX 38 APPUI AU DÉVELOPPEMENT AUTONOME 116 ARBED 28, 66 ARCELORMITTAL 20, 24 ARCH SUMMIT 30, 71 ARDIAN 24 ARVAL 66 ASSOCIATION DES COMPAGNIES D’ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES 22 ASSOCIATION LUXEMBOURGEOISE DES FONDS D’INVESTISSEMENT 48 Biographie disponible sur guide.paperjam.lu
AUERT ANTHONY 52 AUTODIFFUSION LOSCH 2, 3 AUTOPASS 52 AVALOQ 38
B
BACKER & MC KENZIE 131 BACKES YURIKO 20 BAILLIE SASHA 56 BALLIET SOPHIE 44 BANQUE DE LUXEMBOURG 28 BANQUE ET CAISSE D’ÉPARGNE DE L’ÉTAT 20, 24, 40 BANQUE RAIFFEISEN 40 BAZIN GEOFFROY 66 BÉNÉTIÈRE LOÏC 36 BENG ARCHITECTES ASSOCIÉS 52 BENTLEY 82 BERCHEM TANIA 56 BEST LARISSA 56 BETTEL XAVIER 20 BEUKEN PIERRE 116 BEZERRIL ANDRÉ 48 BGL BNP PARIBAS 20, 37, 40, 66, 98
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BIANCALANA DAN 20 BIEWER PATRICK 56 BIL 43 BINSFELD 56 BIONEXT 35 BIP INVESTMENT PARTNERS 42 BLOOMBERG MICHAEL 46 BNP PARIBAS 44, 66 BNP PARIBAS ASSET MANAGEMENT 66 BNP PARIBAS SECURITIES SERVICES 66, 108 BONN SCHMITT STEICHEN 114 BOSSAER DANNY 124 BOULMAN THOMAS 42 BOURSE DE LUXEMBOURG 66 BREDERODE GROUP 42 BROWN ANDREW 20 BRUYNS NICOLAS 24 BSIT 24 BUCK NICOLAS 82, 98 BULC VIOLETA 46 BUSINESS INITIATIVE 98
C
CA INDOSUEZ WEALTH 42 CARBON DOMINIQUE 36 CARDIF LUX VIE 66 CARLEX 52 CARPAY-DIEM 52 CAVES BERNARD MASSARD 6 CCBRALUX 48 CDCL 53 CEBI 52 CENTERRA PARTNERS 42 CENTRE POMPIDOU 36 CENTRE UNIVERSITAIRE EUROPÉEN DE NANCY 66 CERA-SANCHIS NATHALIE 116 CERCLE CITÉ 118 CEYSSON BERNARD 36 CEYSSON FRANÇOIS 36 CGFP 20 CHAMBRE DE COMMERCE 22, 32, 56, 98 CHAMBRE DES MÉTIERS 22, 32, 56, 108 CHEBLI HATIM 52 CLASEN 28 CLOSENER FRANCINE 24 CLUSTER INDUSTRIES CRÉATIVES 24 CMD.SOLUTIONS 108 COMMISSION EUROPÉENNE 20, 24, 46, 82 CONFÉDÉRATION LUXEMBOURGEOISE DU COMMERCE 22 CONSEIL DE LA CONCURRENCE 82 CONSEIL EUROPÉEN 44 COOPMANS PIETER 108 COUR EUROPÉENNE DE JUSTICE 82 CRAMER WARRICK 30
CRÉDIT AGRICOLE 32, 98 CREDITREFORM LUXEMBOURG 46 CREOS 24, 20 CRYAN JOHN 38 CSSF 46, 82 CSV 20, 82
D
D’ATH FLORENCE 108 DAIMLER 24 DCL AVOCATS 22 DÉI GRÉNG 82 DÉI LÉNK 82 DELCOURT SIMONE 38 DELOITTE 44 DELTOUR ANTOINE 82 DEPOORTER PHILIPPE 28 DETERME DAVID 108 DEUTSCHE BANK 38 DEUTSCHE BETEILIGUNGS 42 DIETMAN ERIK 36 DIGITAL TECH FUND 20 DIRECT INSURANCE 44 DISCOUNT BANK 44 DOCLER HOLDING 30, 79 DP 82
E
E.ON 24 EBRC 40 ECOLUTIS 20 EDITUS 81 EHLINGER 28 ELGON 108 ELVINGER JOËLLE 83 EMPATH 30 ENCEVO 20, 24 ENGIE 24 ENGLER MARTIN 124 ENOVOS 20, 24 EPIC FOUNDATION 42 ÉQUILIBRE 56 ESMA 82 EUROJUST 20 EUROPEAN INVESTMENT FUND 42 EUROSTAT 20 EXCELLIUM SERVICES 116 EXPLOSE 108 EY 108
F
FACEBOOK 56 FAYOT FRANZ 82 FÉDÉRATION DES ARTISANS 22, 32 FÉDÉRATION DES CHASSEURS 20 FEDIL 22, 32, 52, 56, 82 FEIDER MARC 34 FERBER HAIR & STYLE 36 FERBER JEAN-MARIE 36 FERBER LAURA 36 FERBER LIONEL 36 FINMA 82
FLEURS DU MONDE 121 FONDATION MUSÉE D’ART MODERNE GRAND-DUC JEAN 36 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 46 FONDS NATIONAL DE LA RECHERCHE 20, 114 FORTIS 66 FOYER 42, 45 FRIEDEN LUC 82 FUJITSU 30 FUNDAMENTAL MONODRAMA FESTIVAL 124 FUNDROCK MANAGEMENT COMPANY 38 FUNDSQUARE 108
G
GAFI 82 GALERIE CEYSSON & BÉNÉTIÈRE 36 GALERIE NOSBAUM REDING 36 GB LIFE 8, 108 GEORGES ALAIN 66 GIORGETTI 28 GLAS JAN 24 GNABA ABDU 28 GOODWIN 44 GOODYEAR 52 GOVSAT 48, 56 GRAMEGNA PIERRE 20, 82, 98 GREEN STOCK EXCHANGE 82 GROSBUSCH 28 GROTZ MARIO 56 GROUPE FOYER 42 GUÉRIN MARTIN 98 GUILBERT THIBAULT 116 GYORI-TOURSEL EVA 22
H
HAAG GAËLLE 30 HAMMOND RAY 44 HAPOALIM 44 HEINISCH FERNAND 34 HEINISCH ROLAND 34 HENTGEN 28 HERCKES ANNE-MARIE 118 HILPERT YANN 22 HOFFELD VÉRONIQUE 114 HOFFMANN MARCO 24 HOLLOWAY JOHN A. 42 HORESCA 22 HORPER CYRILLE 108 HOUSE OF ENTREPRENEURSHIP 32 HOUSE OF START-UPS 32, 46, 98 HOUSE OF TRAINING 32 HSBC 38 HUB@LUXEMBOURG 32
INDEX
I, I, K
IDEA 82 IEDRS 26, 27 IEE 52 ILEA 52 IMBERT-VIER FRANZ 46 IMD 50 IMPACTORY 98 INFRACHAIN 46 ING 38, 41 INTECH 46, 108 INTERNATIONAL CLIMATE FINANCE ACCELERATOR 32, 98 IP BOX 82 ITRAVEL 20 JACOBS GEORGES 20 KARIER STEVE 124 KATCHI 124 KICHEN ECK 124 KIHN JEAN-CLAUDE 52 KIRSCHFINK ADRIEN 108 KLIN 16, 17 KMIOTEK CHRISTIAN 82 KNESCHEWITZ OLIVER 42 KPMG 4, 108 KRINGS FRANK 38
L
LAFLEUR SOPHIE 116 LAMBERT BRUNO 42 LATHOUD BETRAND 20 LAUER MARC 42 LBO FRANCE 42 LECOUSTEY BRICE 108 LEDENT PHILIPPE 38 LEHNERT THORSTEN 38 LEMOGNE AUDE 30 LENERT OLIVIER 20 LENTZ 28 LIBRAIRIES ERNSTER 28 LILITH PROJECT 18 LIS MARC 24 LOYENS & LOEFF 82, 108, 114 LSAP 20, 82 LUCA JENNIFER 42 LUCIUS JEAN 24 LUFTHANSA 38 LUX FUTURE LAB 66, 98 LUXEMBOURG AUTOMOTIVE CAMPUS 52 LUXEMBOURG CITY INCUBATOR 30, 32, 98 LUXEMBOURG FUTURE FUND 20 LUXEMBOURG HOUSE OF FINANCIAL TECHNOLOGY 32, 98 LUXEMBOURG INSTITUTE OF SOCIO-ECONOMIC RESEARCH 50 LUXEMBOURG LIFELONG LEARNING CENTER 116 LUXEMBOURG OPEN INNOVATION CLUB 32, 98 LUXEMBOURG SCHOOL OF FINANCE 38 LUXEMBOURG TRADE AND INVESTMENT OFFICE 56 LUXFILES 82 LUXHUB 40 LUXINNOVATION 30, 52, 56 LUXTRUST 24, 46, 108
M
MADOFF BERNARD 82 MAGYARICS EDITH 108 MAISON MODERNE 28 MAJERUS ANNE 108 MALINVERNI GIUSEPPE 108 MANDELEO 116 MANSFELDT CLAUS 42 MANZARI NADIA 38 MARKS & CLERK 36 MARQUEGNIES SYLVIE 116 MARS ALEXANDRE 42 MARTIN ÉRIC 66 MASSINON JEAN-CHRISTOPHE 118 MAUSEN FRANK 34 MAZON JÉRÉMY 108 MEITAV DASH 44 MERCEDES 24 MEYERS PAUL 66 MICROSOFT 30 MINI 31 MINISTÈRE DE L’ÉGALITÉ DES CHANCES 49 MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE 56 MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION 48, 116 MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE 56 MINISTÈRE DE LA FONCTION PUBLIQUE 20 MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES 56 MINISTÈRE DES FINANCES 20, 82 Biographie disponible sur guide.paperjam.lu
MISCHO PATRICK 34 MOSAR LAURENT 20, 83 MUDAM 36, 118 MULLER 28 MULLER DIDINE 28 MULLER JACQUELINE 28 MULLER JACQUES 28 MULLER JEAN 28 MUSE BY 118 MUSÉE NATIONAL D’ART MODERNE 36 MUSÉE NATIONAL D’HISTOIRE ET D’ART 36 MUSÉES DE SAINT-ÉTIENNE 36
N, O
NAUTADUTILH AVOCATS LUXEMBOURG 52 NEDOG CANDIDA 48 NEKTRIA 20 NEPPER JEAN-PASCAL 108 NORAUTO 52 NOTTÉ CAROLINE 52 NVISION 10, 108 NYUKO 32, 98 O’SULLIVAN KAREN 38 OBSERVATOIRE DES MÉTIERS DE LA BANQUE 50 OCDE 46, 82 OFFICE EUROPÉEN DES BREVETS 46 OGIER LUXEMBOURG 22 OLINGER JEAN-PAUL 22 ONELIFE 108 OPEL 33 ORANGE 30
ORDRE DES ARCHITECTES ET DES INGÉNIEURS-CONSEILS 108 OTAN 56 PARTINGTON JUSTIN 44 PARULYTE GINTARE 124 PAUL WURTH INCUB 32 PAYPAL 20 PEREIRA DYLAN 130 PHILHARMONIE 44 PIRATEPARTEI 82 PLANETARY RESOURCES 20 PORSCHE 130 PORTENSEIGNE OLIVIER 108 PORTOBELLO CAPITAL 42 POST 20, 24, 44, 46, 132 PÜTZ JACQUES 40 PWC 108
R
RAMIREZ JUAN LUIS 42 RAPHAEL LAURENCE 22 REGNAULT CHRISTOPHE 108 REUTERS 44 ROBIN PHILIPPE 24 ROMMES JEAN-JACQUES 22 ROOSEVELT ELEANOR 56 ROOSEVELT FRANKLIN DELANO 56 RUCKRIEM ULRICH 36 RWE 24
S
SALVADOR SABRINA SANDBERG SHERYL SANTAMBROGIO LUIGI SANTER GEORGES SCHADECK RAYMOND SCHARFE ROBERT SCHILTZ MARC SCHINTGEN KARIN
48 56 42 52 56 66 20 32, 98
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SCHNEIDER ÉTIENNE 20, 48 SCHOCKMEL PAUL 52 SCOTIABANK 44 SEB FUND SERVICES 38 SECURITYMADEIN.LU 20 SERGONNE MIKE 108 SES 20 SEWING CHRISTIAN 38 SEYWERT CLAUDE 24 SGG 44 SIEMENS AG 42 SIMMONS & SIMMONS 14, 15 SIX PAYMENT SERVICES 38 SIYOU 118 SKANDINAVISKA ENSKILDA BANKEN 38 SLI NOURDDINE 108 SMART 24 SMETS THIERRY 30 SNCF MOBILITÉS 20 SNT 52 SOCIÉTÉ NATIONALE DE CRÉDIT ET D’INVESTISSEMENT 20, 51 SPACERESOURCES.LU 48 SPELETZ YANNICK 108 STARTALERS 30 STATEC 46 STËMM VUN DER STROOSS 82 SWANCAP 42
T, U, V
TALANTLERS 36 TECHNOPORT 32 TETRAO 66 THE TRAVELERS COMPANIES 44 THELEN CARLO 32 THILL CARLO 66 THILL PATRICK 50 THILL RAOUL 118 TOMORROW STREET 30 UBCOM 46 UBI CLOUDER 75 UEFA 82 UEL 22, 32, 82 UNI 46, 52 UNIVERSITÉ DE NANCY 66 VADANEAUX VICTOR 42 VALENTINY HVP ARCHITECTS 120 VAN LANDEWYCK HEINTZ 28 VAN ROMPUY HERMAN 44 VENET BERNAR 36 VERCAUTEREN MIKAEL 42 VERDONCK BENJAMIN 124 VESTAGER MARGRETHE 82 VICTOR BUCK SERVICES 108 VIDALE-GLOESENER 56 VILLE DE DUDELANGE 121 VILLE DE LUXEMBOURG 98 VIOLA FINTECH 44 VISTRA 38 VOYAGES EMILE WEBER 34, 108
W, Y, Z
WAGNER HENRI 34 WAGNER JERRY 108 WAGNER ROGER 44 WEALINS 108 WEBER EMILE 28, 34 WEBER FERNAND 34 WEBER MICAËL 108 WEBER NIKOLAS 28 WEBER-HEINISCH 28 WEBTAXI 34, 108 WEISS JEAN-CHARLES 36 WHIZPR 93 WIDE 30 WIES ANOUK 118 WINTER ERIC 108 WITZ PATRICE 108 WIZATA 20 WORLD OF DIGITS 108 WORLDLINE 38 WURTH MICHEL 20 WURTH PAUL 24 YAHOO! 20 YAMAZAKI HAZUMU 30 ZIMMER PIERRE 46 ZUBAIRI NASIR 98
Juin 2018 —
— 127
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Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Richard Karacian, Mike Koedinger, Guido Kröger et Etienne Velasti. conseil d ’a dministr ation Mike Koedinger (président), Jean-Claude Bintz (vice-président), Richard Karacian, Daniel Schneider et Etienne Velasti (membres).
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CELEBRATING LUXEMBOURG DYLAN PEREIRA
« Visiter le Luxembourg avec ses petits secrets »
EN BREF La course dans la peau À l’âge de 4 ans, Dylan Pereira goûte au sport mécanique à sa manière en roulant en go-kart.
aison Moderne continue à mettre en avant les ambassadeurs du pays au travers de Celebrating Luxembourg. Vivant sa passion pour la course et le sport moteur depuis le plus jeune âge, Dylan Pereira brille à l’international en Porsche Supercup et a été élu Meilleur sportif automobile luxembourgeois de 2017.
Monsieur Pereira, votre passion contri- Peut-on parler d’un secteur sportif typiquement luxembourgeois ? bue ou a contribué au rayonnement à Non, plutôt pour les sports collectifs l’international du Luxembourg. comme le foot. En sport individuel, le vélo Quand en avez-vous pris conscience est en première ligne. pour la première fois ? Je l’ai remarqué suite à mes divers bons résul- Que vous disent vos interlocuteurs à l’étranger sur le Luxembourg ? tats lors des championnats Porsche Mobil 1 « Existe-t-il vraiment ? Où est situé le Supercup et Porsche GT3 Cup Challenge Luxembourg géographiquement ? Vous ne Middle East en 2017 et début 2018. Comment se positionne le sport automo- payez pas d’impôts ! Existe-t-il d’autres choses que des banques ? » bile luxembourgeois à l’international ? Le sport automobile luxembourgeois est un Et qu’est-ce que vous leur répondez pour leur donner envie de visiter le sport plutôt régional et local, et se fait peu à peu remarquer davantage dans les médias Luxembourg ? et auprès du grand public suite à des résul- Je leur dis tout simplement la vérité et je les invite à visiter le Luxembourg avec ses tats sportifs dans des compétitions de haut petits secrets (historiques et sa nature). niveau à l’étranger. 130 —
— Juin 2018
En 2016, âgé de 19 ans, il dispute sa première saison dans le champion nat Porsche Mobil 1 Supercup. Pour la saison 2017, il rejoint l’équipe de Walter Lechner et termine 3e du championnat au Moyen-Orient. 2018 lui a d’ores et déjà permis de monter quatre fois sur le podium (Barcelone, Allemagne, Abu Dhabi et Dubaï).
Quand avez-vous été particulièrement fier du Luxembourg ? Après mon élection comme Meilleur sportif automobile luxembourgeois de 2017, j’ai été fier que la population ainsi que la presse aient apprécié mes succès et mon travail des dernières années. T. R.
PHOTOS Losch
M
Dès 10 ans, il participe à une première compétition en France.
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