Paperjam1 Supplément Désirs 12 2015

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DÉCEMBRE 2015

SUPPLÉMENT DÉSIRS

« LES MARQUES DE LUXE ONT BESOIN DE TEMPLES : LES MAGASINS » JACQUES SÉGUÉLA


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Éditorial

Désirs de luxe, luxe de désirs Par France Clarinval Journaliste

L

e luxe, ça se porte, ça se mange, ça se regarde et nous avons sélectionné de nombreux produits dans diverses catégories. Le luxe, ça se vend et Jacques Séguéla nous explique comment. Le luxe, c’est tout un art et les marques jonglent avec ces codes. Le luxe, ça rapporte, du moins quand il devient un investissement. Et si le luxe était un état d’esprit plutôt qu’un état du portefeuille ? Le luxe d’aujourd’hui est d’avoir le choix, de dire oui ou non. La rédaction de Paperjam a fait le tour de la question avec une vingtaine de témoins. Parce que le luxe n’est pas seulement une affaire de consommation et d’argent, comme plusieurs des personnes interrogées en témoignent, nous avons demandé à des personnes qui vivent très loin de l’opulence ce qu’ils en pensaient.

L’asbl Stëmm vun der Strooss œuvre en faveur de l’intégration sociale et professionnelle de personnes défavorisées, notamment en leur donnant la parole dans un bimestriel qu’ils réalisent. C’est à eux que revient le dernier mot. Pour Flanter, le luxe c’est de pouvoir partir en vacances. Pour Angel, le luxe c’est une baignoire et un balcon, parce qu’il n’y en a pas toujours dans les appartements. Pour Wouter, le luxe c’est d’avoir sa propre voiture, car on peut aller où on veut quand on veut, sans devoir changer de bus en cours de route. Pour Marco, le luxe c’est de pouvoir vivre ses hobbies sans avoir à se serrer la ceinture. Pour Jeff, le luxe c’est de décrocher un jour un emploi stable, car sans cela, toutes les autres pensées sont vaines. Pour Skippy, le luxe c’est de pouvoir vivre normalement sans avoir à épargner et à regarder le prix de chaque dépense. ◄

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Le manteau, pièce maîtresse de cet hiver ► La maison BRAM continue de définir les looks stars de cet hiver. La référence de la mode business au Luxembourg présente ses manteaux homme : de doux mélanges d’élégance, de détails subtils et de matières nobles. Le manteau vient parfaire la tenue de l’homme d’affaires. Depuis 40 ans, la maison BRAM, située au City Concorde de Bertrange, est engagée pour la qualité, le conseil et le service haut de gamme. Un savoir-faire qu’elle a su accentuer au fil du temps, devenant la première adresse luxembourgeoise à offrir des articles de mode inspirés des dernières tendances.

LE MANTEAU EN LAINE BRUTE : ULTIME ARME DU CHIC MASCULIN Cette année, le Scandinavian style est à l’honneur : la gent masculine arbore un look épuré, simple et moderne, dans des matières en laine aux structures différentes, notamment de couleur grise, combinées à une chemise dans le même ton et des

accessoires bordeaux. Et pour parfaire sa tenue, le businessman est invité à porter un manteau en laine brute. Cette matière épaisse, 100 % laine, a été choisie pour l’aspect pur et masculin de ses étoffes. Ce tissu offre de nombreux avantages : un rendu naturel et il ne se lustre pas. Par ailleurs, il présente une meilleure régulation thermique et respirabilité.

Et les motifs en relief viennent sublimer le vêtement. Ainsi le chevron, fameux zigzag très visible sur le manteau en tweed, et le Prince de Galles, ces carreaux reliés entre eux par des effets de rayures verticales et horizontales, dominent par leur mode de tissage complexe.

UNE CONFECTION AUTHENTIQUE

Le plus grand shop BOSS de tout le Luxembourg (plus de 200 m2) a été inauguré récemment au BRAM. En s’emparant de l’élégance souveraine, l’ADN type de BOSS, la maison présente une de ses pièces phares de la collection hivernale : le chic ultime revient au manteau BOSS. Très haut de gamme, confectionnée en laine vierge et dotée d’un col en fourrure d’agneau amovible, cette pièce de collection marque sa différence par ces détails raffinés.

Véritable armure contre le froid, ce manteau s’avère surtout être d’une confection très ambitieuse. Bien conscients que ce type de pièce est un investissement et que beaucoup doivent choisir en boutique entre prix accessible et qualité, l’équipe de BRAM a décidé d’apporter sa contribution à l’univers du manteau en faisant le choix de matières au-dessus des normes. Cet hiver, finissez-en avec les matières synthétiques : ici, les messieurs feront le choix de créations sans concession, de styles tendance, aux détails aussi subtils que fonctionnels, notamment à l’intérieur du col et au niveau des coutures.

DES ÉTOFFES D’EXCEPTION Si, avec des boutons classiques et sobres, le manteau fait city, porté plus court avec des poches appliquées comme « attrape-œil », il achève la tenue trois-pièces. En tweed, poivre et sel ou encore herringbone, tous ces tissus confèrent à celui qui le porte une distinction absolue, dans des tons noir, bleu foncé, anthracite, camel ou marron.

STAR DE LA COLLECTION : LE MANTEAU BOSS

Finalement, vos style coaches ne sauraient mieux vous conseiller que de porter ces nouveaux manteaux en toutes circonstances, business et casual, et ce, sans modération !

Le caban : par tous les temps Cette année, un des grands classiques, le caban, est réinterprété. Must-have de la saison, cette sportive et élégante variante est un excellent compagnon à l’homme d’affaires qui voyage. Fabriqué en laine vierge, ce manteau est aussi imperméable. Même par temps de pluie, celui-ci peut arborer un look parfait.

« Subtilité dans le détail et d’une élégante décontraction »

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Sommaire

FOULARDS : DIVERSITY

Désirs

Objets de désirs, de luxe et d'envie à retrouver au fil des pages.

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INTERVIEW

À L’HEURE D’ÊTRE INTEMPOREL

CES OBJETS DU DÉSIR

L’EAU À LA BOUCHE

MARCHÉ

Une sélection d’accessoires

Une sélection de vins fins et d’épicerie fine

PETITS ARRANGEMENTS INTÉRIEURS

« Les marques de luxe ont besoin de temples : les magasins »

Grand manitou de la publicité qui a fait la pluie et le beau temps sur la communication en France, Jacques Séguéla nous livre une analyse du marketing du luxe. Par France Clarinval

Une sélection de montres 20 TÉMOIGNAGES

Pour moi, le luxe c’est… Pour répondre à cette question, nous avons interrogé une vingtaine de témoins qui côtoient l’univers du luxe, du prestige ou du grand standing.

24 TÉMOIGNAGES

Pour moi, le luxe c’est…

26 DANS MON ÉCRIN, IL Y AURA…

Une sélection de bijoux 28

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Une sélection de produits design

TÉMOIGNAGES

Pour moi, le luxe c’est…

Pour moi, le luxe c’est…

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C’EST DÉJÀ DEMAIN

RÉFLEXION

Une sélection de produits high-tech

Embrasse-moi, chéri

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TÉMOIGNAGES

TÉMOIGNAGES

Pour moi, le luxe c’est…

Pour moi, le luxe c’est…

Le marché de l’art comme celui du luxe se portent bien. Mais plutôt que d’investir dans des fonds d’investissement dédiés, bon nombre d’investisseurs préfèrent le faire dans du « tangible ». Par Fabrice Barbian

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TÉMOIGNAGES

L’art et le luxe, sources de richesses

De nombreuses marques ont choisi d’investir dans l’art et de développer une partie de leur activité dans ce secteur. Entre marketing et engagements profonds, les cœurs balancent. Par Céline Coubray

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Le marketing du luxe

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― Supplément ― Désirs


Le marketing du luxe

« Les marques de luxe ont besoin de temples : les magasins » Il a marqué l’univers de la publicité par ses idées frondeuses et son franc-parler. Jacques Séguéla n’a toujours pas sa langue dans sa poche et nous le prouve avec ses idées sur le luxe et son marketing. ― Interview : France Clarinval ― Photos : Misha Taylor

M

onsieur Séguéla, quelle serait votre définition du luxe ? « Le luxe, c’est la face cachée de la consommation.

Cachée ? C’est étonnant de dire cela à une époque où on est plutôt dans la marque et l’ostentation. « Justement, il y a une volonté ridicule de vouloir trop en ajouter sur le luxe. Les gens élégants qui aiment le luxe enlèvent les marques. Le luxe devient ainsi un raffinement personnel, un jardin secret et privé de chacun. C’est cela à mes yeux le luxe originel.

Du haut de ses 80 ans, et avec 1.000 campagnes publicitaires à son actif, Jacques Séguéla s’avère un observateur averti du marketing et du luxe.

Et il n’est plus originel ? « Il y a une déviation marketing de la popularisation du luxe, qui l’a mis dans toutes les vitrines et à tous les prix, ce qui a beaucoup dégradé son image. Aujourd’hui, les grandes marques Vuitton, Prada ou Gucci – qui est celle qui s’est le plus déclassée dans le luxe – effectuent un retour en courant au ‘premium’, pour revenir à des choses exclusives et réservées à l’élite. ►

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Le marketing du luxe

► Cette notion du luxe a-t-elle évolué dans le temps ? « On a longtemps considéré le luxe comme ce qui était destiné uniquement aux happy few. C’est ce qui le rendait fascinant, mais aussi qui lui donnait un côté arrogant et politiquement incorrect. Progressivement, les marques de luxe ont voulu attirer plus de monde et se sont popularisées. Dans ce mouvement, le luxe s’est donc banalisé. Il a donc moins attisé les critiques, mais aussi moins attiré l’attention. Quand on feuillette un magazine de mode, on se rend compte à quel point toutes les publicités se ressemblent et que toutes les marquent utilisent les mêmes codes : les mêmes mannequins, dans les mêmes attitudes, sur les mêmes fonds… On ne voit plus de différence. Pour être dans le luxe, faut-il être différent ? « Cocteau demandait un jour au danseur Diaghilev quelle était la définition de son art. Il a dit ‘c’est étonne-moi’. Et Cocteau lui a dit que son art à lui, la poésie, c’était la même chose. Le luxe doit avoir cette part d’étonnement et doit se démarquer des autres. C’est la même chose dans d’autres domaines : Marilyn Monroe, Brigitte Bardot, Madonna ou Lady Gaga sont ou ont été des stars parce qu’elles étaient différentes et symbolisaient une valeur. J’ai travaillé il y a 35 ans pour le café Carte Noire en lui donnant tous les attributs du luxe, comme si c’était un parfum, avec un packaging brillant noir et or… Il est devenu le premier café européen en deux ans. C’était le Chanel no 5 du café. Mais, en faisant cela, on portait un coup bas au luxe. On entre de plain-pied dans le marketing du luxe. Quels sont les codes pour vendre le luxe ? « La communication du luxe ne passe plus par les agences de communication, mais par les créateurs de mode qui se prennent pour des publicitaires, ce qui est de bonne guerre, vu que les publicitaires se prennent pour des créateurs… Ils ont leur photographe chouchou du moment qui fait leur image. C’est de la publicité de photographe, pas de la publicité de créatif spécialiste de la communication. Il n’y a pas de concept derrière, il n’y a pas de questionnement sur l’ADN de la marque ni de réflexion stratégique, de positionnement de marché… Par contre, il y a le talent d’un photographe qui chaque fois amène la marque là où bon lui semble. Mais le métier de la pub, ce n’est pas d’amener la marque là où bon nous semble, mais là où elle doit être.

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Là où elle va se vendre ? « Plutôt là où elle est elle-même. Le maître mot est la cohérence : tout doit revenir à l’âme de la marque. D’ailleurs, ce qui différencie une marque de luxe d’une marque simplement chère, c’est l’ADN du luxe, la gentry, plus racée, plus raffinée. Alors que la consommation, c’est la lutte des classes pour avoir plus. Il ne suffit donc pas d’avoir le bon mannequin, le bon photographe dans le bon magazine pour être dans le luxe. Il faut de la singularité, de la distinction. C’est à mon sens la force de Chanel, qui continue à faire ses tailleurs comme du temps de Mademoiselle, même si leurs publicités tombent dans les mêmes erreurs que les autres marques. Les marques doivent se distinguer, être porteuses de valeurs, avoir une âme et ne pas s’en départir.

Le bureau de Jacques Séguéla est orné des dizaines de trophées qu’il a glanés tout au long de sa carrière.

S’il n’y a plus de distinction, le luxe se fait ailleurs ? « C’est la grande réussite de communication des produits : la notion de shopping. C’est créer une addiction à l’achat et à la marque. Les marques se distinguent désormais par les relations publiques, le qui porte quoi, et par les lieux qu’ils ont construits que sont les magasins et les centres commerciaux. ►


Poussez les portes de

ADVERTORIAL

l’enchantement Chaque fois, vous attendez ce rendez-vous, vous demandant pourquoi vous ne vous l’offrez pas plus souvent. Mais vous connaissez parfaitement la réponse :l’attente fait partie de cette douce montée du désir. rrive enfin l’instant où vous passez les portes de cet écrin de beauté intimiste, subtile incarnation de l’Art de vivre à la française : Un luxe qui vous ressemble. Chaque fois vous avez la même impression : c’est comme si vous rentriez à la maison. Un visage s’anime là-bas, vous reconnaît, puis un autre. Vos hôtesses s’approchent en souriant, transportant avec elles l’élégance du décor. Vous vous lovez dans le fauteuil qu’on vous tend et confiante, sereine, vous vous abandonnez aux conseils que déjà les experts de votre beauté vous prodiguent.

Votre beauté a trouvé ses anges gardiens. La suite, vous ne vous la rappelez qu’à travers une nuée de détails qui scintillent, telles les facettes d’un diamant qu’on vous aurait taillé sur mesure. L’impeccable netteté de ce peignoir… le rituel shampooing aux huiles précieuses dont le parfum apaisant vous enveloppe dans une bulle de bien être … la consultation collective autour de cette tablette, à la conquête de vos désirs…l’excellence du choix final, ajusté à votre humeur du jour…la précision aérienne de ce coup de ciseaux…la maitrise inégalée de ce coiffé-décoiffé-vous qui n’aviez jamais osé !...la troublante vérité de cette couleur patinée… la nouvelle fraîcheur de votre visage….et le velouté de ce rouge à lèvres, dernière touche venue parfaire votre métamorphose. Au moment de vous lever, vous comprenez au sentiment de plénitude qui vous traverse que non, vous n’avez pas rêvé. De la tête aux pieds vous irradiez, rayonnez de votre beauté sublimée. Vous le sentez aux regards complices qui vous raccompagnent à la porte. Vous vous attardez un instant sur le seuil, inspirant une dernière fois l’air bienfaisant du salon, puis vous vous élancez souveraine, prête à conquérir le monde.

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Le marketing du luxe

► Les marques de luxe sont regroupées dans des rues entières avec une surenchère pour attirer la consommatrice qui fait du shopping comme on va au musée. On visite étage par étage, et c’est en redescendant qu’on revoit les quelques œuvres les plus fortes, de la même manière qu’on fait le tour des boutiques avant de revenir concrétiser ses achats. Les femmes ont de moins en moins de marques attitrées et sont plus volages à cause de cette banalisation.

« Le succès du luxe, c’est aussi qu’il donne l’impression de pouvoir s’offrir la vie des autres. »

On est ici dans le produit. Vous avez par ailleurs parlé de valeur immatérielle des marques. Pouvez-vous revenir sur ce concept ? « Pour comprendre cette idée, il faut revenir à une petite analyse historique et sociologique. Dans notre ère, la première révolution a été celle du 19e siècle, la révolution marchande, qui a fait la fortune de l’Angleterre qui, avec ses bateaux, est partie à la conquête du monde. La révolution du 20e siècle a été industrielle, qui a fait la fortune de l’Europe, puis de l’Amérique, et enfin du Japon, qui ont construit voitures et avions et sont partis à la conquête des marchés. Aujourd’hui, on assiste à la révolution du réseau et de l’internet avec une révolution immatérielle. On est passé de la machine à vapeur, le bois, la pierre, la tôle, à de l’intangible qui se situe dans les ‘nuages’. C’est un grand risque pour les marques de finir par se dématérialiser. C’est un paradoxe : les marques ont une valeur immatérielle par ce qu’elles paraissent, ce qu’elles procurent, mais pas de ce qu’elles sont. C’est la Tour Eiffel qui a la plus grande valeur immatérielle à plus de 300 milliards de dollars : le monument le plus visité du monde, même si cela reste marginal par rapport à l’ensemble de l’humanité, vaut surtout pour son image, son symbole. Au niveau des marques,

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c’est Apple qui cette année a la plus grande valeur immatérielle avec 100 milliards de dollars, suivie par Google et Coca-Cola. Les marques de luxe arrivent derrière, même si leur valeur immatérielle reste importante. Comment luttent les marques pour rester ancrées dans le réel, le matériel ? « Les marques ont créé des temples où aller s’agenouiller pour prier : ce sont les boutiques. L’analogie n’est pas absurde, c’est Jésus qui a inventé tout ça. Il avait le slogan – ‘aimez-vous les uns les autres’ –, le logo – la croix –, les lieux de vente – les cathédrales –, et même les promotions – un miracle et ça repart. Pour revenir à la question de la dématérialisation du luxe, le risque avec internet est de ne plus avoir de contact avec le produit. L’addiction au shopping ne passe plus par le magasin, mais par un écran, une expérience totalement différente qui va entraîner une baisse de fréquentation du culte. Le luxe est-il générationnel ? Les jeunes ont-ils une autre attitude vis-à-vis du luxe ? « Les jeunes ont une attitude de voyeurs. Ils regardent, puis adoptent les marques qui leur parlent. Ils sont pour l’affirmation de la marque, sauf quelques rebelles qui s’affirment par le refus de la marque. Les marques sont d’ailleurs souvent dépassées par la manière dont les jeunes se les approprient. Le succès du luxe c’est aussi qu’il donne l’impression de pouvoir s’offrir la vie des autres. Je me souviens, il y a sept ou huit ans, pour relancer Lacoste, on avait offert des polos à une série de groupes en vue. Tous les groupes de rap se sont mis à s’habiller en Lacoste et tous les jeunes de banlieue voulaient du Lacoste, ce qui a fini par refroidir la clientèle cible de base de la marque. Aujourd’hui, avec un travail sur l’ADN de la marque et à travers des films, on lui a redonné de la chair et du sang. Les marques de luxe ont donc besoin de chaleur, de vie, d’humain, voire d’humanitaire pour exister face aux pixels et aux clics. C’est le rôle que jouent les fondations culturelles, les engagements sociaux des marques. Est-ce que le vrai luxe pour les marques, comme pour ceux qui les portent, se situe alors dans la philanthropie et la culture ? « C’est toujours un peu ambigu. Les actions humanitaires ou

culturelles donnent surtout bonne conscience à ceux qui les font, même si les exemples de Bill Gates ou Warren Buffet sont remarquables pour être une vraie générosité. Ce sont des saints laïques de la religion de consommation. Je ne pense pas que toutes les marques le font avec la même générosité. Elles essaient surtout de se donner une image plus humaine, plus écolo, plus proche des gens. Alors que leur vrai combat, c’est la marge, le bénéfice. Il y a quand même une certaine indécence à montrer le luxe, à l’ostentation ? « Ça dépend des pays. Dans nos pays de la vieille Europe, déjà un peu sur le recul, on va vers un luxe discret pour la qualité, la tradition, le savoir-faire, avec le moins d’ostentation possible. Mais les jeunes arrivés, les pays émergents qui acquièrent la consommation de masse, veulent mettre en avant des signes extérieurs de réussite que sont les marques de luxe. C’est en Inde que se vendent le plus de Rolls-Royce au monde, aujourd’hui ! Qu’est ce que le luxe nous dit de nous ? Est-ce une attitude narcissique ? « Il y a une sorte de refuge. Une femme trompée par son mari va chez un couturier. Pour être plus belle, mais surtout pour se laver de l’affront et réagir en mettant sa beauté en avant. Il y a en effet une course narcissique à la vie éternelle, au jeunisme qui favorise la mode et le luxe. Il y a aussi le besoin de se faire plaisir, par forcément en l’affichant. Le luxe est aussi un moyen de soulager son âme, de panser ses plaies. Y a-t-il des limites au luxe ? Un sommet ? « Oui, je pense qu’en matière de marque, il y a des limites. Les grandes fortunes remplacent les marques de luxe par le sur-mesure et un tailleur à domicile. La haute couture le fait aussi en envoyant les couturières aux Émirats ou ailleurs pour prendre les mesures des clientes, puis retoucher sur place. Il y a un moment dans la vie où on est moins attaché aux marques… on est seulement attaché à la vie. Le luxe, c’est finalement d’être en vie. » ◄ En résumé Jacques Séguéla observe l'évolution du luxe vers une popularisation des marques de haut standing dont la communication se ressemble de plus en plus. Pour se distinguer, les marques doivent travailler leur ADN et leur histoire. Il leur importe aussi de garder un ancrage dans le réel.


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Montres

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Montres

Ma Première, Poiray

Seamaster 300 Spectre, Omega

Squelette, Schroeder

Grand classique de la Maison Poiray, la montre Ma Première joue de la complémentarité avec Carven qui signe une collection de bracelets interchangeables. La maison de couture y apporte son motif signature : broderie fleur. Cinq fleurs de couleurs automnales sont tissées sur un bracelet en cuir double tour afin d’habiller avec panache les poignets des citadines chics : un style résolument couture.

Fruit d’une longue tradition horlogère, cette montre est indissociablement liée à la plongée sous-marine. Avec la sortie de Spectre, le 24e opus de la saga James Bond, l’agent 007 revient avec une montre innovante à la personnalité affirmée. Dotée d’un solide boîtier en acier inoxydable et d’un élégant bracelet Nato à rayures gris et noir, elle est animée par le calibre Omega Master Co-Axial 8400, un mouvement capable de résister à des champs magnétiques pouvant aller jusqu’à 15.000 gauss.

La désormais fameuse montre Squelette signée Schroeder Timepieces existe maintenant aussi avec index et aiguilles bleus, verts ou oranges. Cette montre pour hommes en acier et PVD noir poli est montée d’un mouvement suisse « Unitas 6498 », mécanique à remontage manuel. Le bracelet est en cuir et muni d’une boucle ardillon.

À l’heure d’être intemporel

Articles disponibles chez Poiray, Schroeder, Goeres, Chanel, Kayser.

Boy Friend, Chanel

Chronographe 5905P, Patek Philippe

Yacht-Master Oysterfex, Rolex

Partant d’une de ses emblématiques créations, la montre Première, Chanel a épuré le modèle, empruntant aux montres pour hommes un minimalisme efficace. L’ensemble reste cependant féminin par une pluie de diamants le long de ce cadran octogonal sur un bracelet en cuir noir corsé. L’élégant boîtier est disponible en deux matériaux précieux (or beige ou or gris) et en deux tailles (large et médium). Le cadran est dépourvu de graduation.

Parmi les montres compliquées Patek Philippe, deux fonctions se détachent nettement en tête : le Quantième annuel, qui ne doit être corrigé qu’une fois par an, et le Chronographe, pour mesurer avec précision les temps courts. En réunissant ces deux complications dans une même montre, le Chronographe à quantième annuel s’est imposé comme une belle mécanique dont rêvent de nombreux passionnés. La nouvelle référence 5905P est en platine.

Conçue à la base pour les activités nautiques, la Rolex Yacht-Master II innove avec son bracelet Oysterflex. Constitué d’une lame métallique en alliage de titane et de nickel d’une grande flexibilité, il est surmoulé d’un élastomère noir haute performance résistant aux agressions de l’environnement, d’une grande durabilité et parfaitement inerte pour le porteur. La lunette tournante est proposée en platine, en or ou en céramique.

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Témoignages

« Pour moi, le luxe c’est : le temps… Le temps de laisser libre cours à ses émotions, à la créativité et aux rencontres. Il ne faut pas mettre de hautes expectatives sur le luxe. Le luxe a une dimension intime, secrète et personnelle. Le luxe est empreint d’un certain mystère qu’il faut respecter. Le luxe n’est pas un rêve ni une quête. Le luxe est un cadeau qu’il faut accepter et dont il faut profiter au moment où on le vit. Je ne rêve pas de luxe, au contraire, j’adore être surprise et vivre des instants que je n’aurais jamais pu imaginer. Cela rejoint une partie de ma définition du luxe. Cette définition me permet de vivre des instants ‘luxe’ au quotidien. Ainsi, lorsque je suis à Paris dans la course effrénée de la Fashion Week, je m’offre 1 h au Centre Pompidou… C’est un luxe que de voler du temps au temps et de se laisser envahir par des sentiments et des émotions insoupçonnés. Le luxe est un pur plaisir personnel en dehors de toute valeur économique. Le luxe d’un moment intime avec une personne qui nous est chère, le luxe d’une collection d’art dépourvue de toute dimension commerciale ou obligation de production. Si je devais trouver une personne qui incarne le luxe, dans le domaine plus spécifique de la mode, je pense à Azzedine Alaïa et Rei Kawakubo… Ces personnes sont des modèles qui se donnent le temps de laisser libre cours à leur créativité. » Smets Smets premium stores Pascaline Smets, 20 ―

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Le luxe c’est …


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Accessoires

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Accessoires

Cartier, sac Louis Cartier 24 h

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Ce sac 24 h en cuir de veau est inspiré par Louis Cartier, visionnaire et créateur reconnu pour son sens de l’élégance et son goût du voyage. D’une grande sobriété, chaque finition se fait détail et sa sensualité est sans pareille. À l’intérieur, la doublure en textile prend des couleurs ébène. Les pièces métalliques sont en finition palladiée.

Ces lunettes « made in Luxembourg » sont réalisées en bois de chêne des Appalaches gris et en bois de tulipier de Virginie. Maurice Léonard dirige cette marque qui possède un atelier à Hosingen. Avec son équipe, il réalise des lunettes en bois ultra fines ou combinées. Montées à la main, elles font l’objet de toutes les attentions lors de leur confection.

Cette chaussure puise sa source d’inspiration dans la série iconique des années 1980, Dallas. Méticuleusement peintes à la main, les couleurs se fondent les unes dans les autres, illustrant la dextérité et le savoir-faire des artisans de la maison. Une chaussure destinée aux cowboys urbains en quête de chaussures vraiment différentes.

Ces objets du désir

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Louis Vuitton, portedocuments Voyage

Chanel, collection Croisière 2015

Cette écharpe 100 % en soie se porte aussi bien à la belle saison que par les jours plus froids, par des hommes que par des femmes, sans limites d’âge. Un accessoire à partager, à offrir, à s’offrir. En plus, il est conçu par Valérie DuboisChahmérian qui est à la tête de Diversity, une marque installée à Luxembourg et socialement responsable.

Un nouveau cuir a fait son entrée dans la maison au monogramme : le cuir ombré, au toucher doux et sensuel. Son aspect légèrement patiné le rend reconnaissable au premier coup d’œil. Il est enrichi d’un porte-nom en cuir monogramme.

Pour cette collection inspirée par Séoul, avec ses couleurs explosives et énergiques, le sac iconique de la maison est revisité en tweed multicolore. Le sac en tissu caoutchouté rose est recouvert d’une housse en tissu à l’imprimé géométrique qui est amovible.

Hermès, Nautilius Dessiné par Marc Newson, ce stylo présente une plume rétractable grâce à un mécanisme sophistiqué de rotation. Il tient son nom du sous-marin du Capitaine Nemo de Jules Verne et fait également référence à cet animal marin qui se cache dans un petit coquillage. Également disponible en version à bille.

Articles disponibles chez Cartier, Moitzheim, Vincent Verlaine, House of Luxembourg, Louis Vuitton, Chanel, Hermès.

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Témoignages

««Personnellement, Personnellement, le luxe, pour moi, n’est souvent pas quelque chose de matériel, mais un moment privilégié avec des amis et de préférence autour d’une bonne bouteille. Je sais que c’est un cliché, mais c’est tellement vrai. Le luxe, c’est aussi de pouvoir sortir du cadre de la vie de tous les jours, avoir son jardin secret et pourvoir respirer. Ce luxe, je le trouve dans la nature. Le luxe, c’est aussi d’avoir le temps de profiter de ce qu’on aime faire... Et j’aime bien les chaussures anglaises. »

Le luxe c’est …

Antoine Clasen, Bernard-Massard

« Le luxe, ce n’est pas le contraire de la pauvreté, mais celui de la vulgarité. » Mon premier sentiment de luxe s’est produit lorsque j’avais trois ans et que j’ai mis du vernis à ongle pour la première fois. J’ai ressenti un réel sentiment de satisfaction. Mais mon rêve de luxe serait de passer plus de temps avec les gens que j’aime. » Antonella Michelino, Midas Gestion

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Giovanni Giallombardo, UniCredit Luxembourg

PHOTOS : JULIEN BECKER / OLIVIER MINAIRE (ARCHIVES)

« Pour moi, le luxe c’est : un privilège non ostentatoire, la recherche d’une émotion sans regarder le prix. Je pense à la phrase de Coco Chanel :

« Le luxe matériel d’une belle maison ou d’une belle voiture ne me touche pas. Le luxe est un concept qui touche à la responsabilité sociale. C’est une certaine noblesse de valeur. C'est pouvoir prendre des décisions dans l’intérêt général, même si elles sont impopulaires. C'est de faire avancer la société pour le bien commun. Le luxe, c’est alors d’avoir du courage de dire à haute voix ce que l’on pense et d’aller vers les autres pour les aider. Les personnes qui incarnent ce luxe aujourd’hui sont pour moi le pape François pour sa bataille quotidienne pour les plus démunis ou Angela Merkel dans son attitude vis-à-vis des réfugiés. »


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VOYAGES SUR MESURE Il est des voyages dont on garde la saveur très longtemps. Parce que tout est unique et parfaitement adapté aux désirs de chacun. C’est là notre marque de fabrique, notre vision du voyage : faire de chaque départ, un morceau choisi, une partition composée exclusivement pour vous. Présents sur les cinq continents, nous faisons rimer exigence et excellence. LA MAISON À BRUXELLES rue César Franckstraat 44 a 1050 Brussels Belgique Tél. +00352 20 30 15 74 bruxelles@insolites.com

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Bijoux

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Bijoux

Claude Schmitz, Black Tree Une broche comme une petite œuvre d’art, inspirée par un arbre noir, en argent patiné et tsavorites qui apportent leur éclat vert au bout des délicates branches.

Cartier, collier collection Paris Nouvelle Vague

Dinh Van, bague deux perles

Conservant l’esprit libre et joueur de la collection Paris Nouvelle Vague, ce collier en or rose et serti de 114 diamants détourne le traditionnel collier de perles pour y ajouter une note ludique, sans oublier de garder la magnificence de l’ensemble.

À l’occasion de ses 50 ans, la maison réinterprète la bague dessinée en 1967 pour Pierre Cardin, qui a marqué le début du succès de Dinh Van. Cette plaque rectangulaire avec une perle blanche et une autre noire n’est autre qu’une version contemporaine du classique « Toi et Moi ».

Dans mon écrin, il y aura…

Pomellato, bracelets collection Tango

Le serpent est un des animaux emblématiques de cette marque danoise. Sa sensualité se déploie en de magnifiques arabesques qui supportent des gouttes en corail pour former un pendant d’oreille féminin et délicat.

Ces bracelets, en or rose avec diamants icy et saphirs roses et orange ou tsavorites, saphirs verts et bleu clair, se distinguent par leur texture irrégulière et précieuse à la fois. L’intérieur du bracelet est ajouré, pour plus de raffinement tout en discrétion.

Chanel, collier Fascinante Ce collier est issu de la collection haute joaillerie 2015 : Les Talismans. Il est réalisé en or blanc, serti d’un diamant taille poire de deux carats, de deux diamants taille brillant et de 713 diamants taille brillant. Au centre du talisman se trouve un décor en émail reprenant le motif du camélia.

Louis Vuitton, Serrure Bijou fantaisie, ce bracelet détourne le fermoir des malles anciennes et historiques de la maison pour en faire un motif abstrait et géométrique. Cette collection est un des éléments phares du défilé Automne / Hiver 2015-2016.

Articles disponibles chez Galerie Orfèo, Cartier, Kass-Jentgen, Pomellato, Chanel, Louis Vuitton.

PHOTO : VINCENT WULVERYCK © CARTIER

Ole Lynggaard Copenhagen, boucles d’oreilles collection Serpent

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Témoignages

Le luxe c’est … « Pour moi, le luxe c’est d’avoir la santé pour pouvoir réaliser et poursuivre tous les projets qui nous tiennent à cœur, qu’ils soient personnels ou professionnels. Sans la santé (une des rares choses qui ne s’achètent pas !), rien n’est possible. C’est pour moi le plus grand luxe que l’on puisse avoir aujourd’hui. »

« Je fais la distinction entre le luxe public – ce qui est montré comme un signe extérieur de richesse, comme une preuve de réussite sociale – et le luxe privé, qui n’est pas lié à l’argent, qui est immatériel et donc bien plus précieux. Aujourd’hui, mon vrai luxe est de ne plus devoir travailler le soir et de pouvoir dîner en famille, d’avoir le temps d’enseigner et de prodiguer des conseils à des jeunes gens, de transmettre mes passions à mes enfants, de valoriser le facteur humain dans l’accueil des clients. C’est avant tout un art de vivre, sans doute un peu à l’ancienne : avoir une nappe au restaurant, sortir les couverts en argent pour un repas banal du quotidien… Faire de chaque jour une fête. » Carlo Cravat, Grand Hôtel Cravat

««Le Le luxe, a priori, c’est de pouvoir s’approprier quelque chose qui n’est pas facilement accessible. Nous le mesurons le plus souvent sous une forme matérielle qui est synonyme de chic et cher. C’est le cas lorsque quelqu’un doit faire un effort consi considérable pour acquérir un bien et éprouve la sensation de gagner de l’estime. Le luxe est alors une manière de se démarquer, d’affirmer son statut social. Mais le luxe peut également prendre d’autres formes. Ainsi, il peut se traduire en temps disponible. Pour un parent, le temps libre qu’il consacre à son enfant hors des heures de travail. Pour un travailleur, celui qu’il ne passe pas dans les bouchons aux heures de pointe. Le seul fait de pouvoir m’exprimer sur le sujet peut être considéré comme un luxe. En fonction du lieu de naissance, de la société, la liberté de penser et d’agir ainsi que la liberté d’expression ne sont pas forcément des acquis. Cela peut être considéré comme un luxe d’ordre plutôt philosophique. Un art de vivre pour continuer toujours à entretenir une quête pour ne pas se satisfaire trop vite. C’est comme l’amour. » Thomas Fairfax Fairfax, FARE SA

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« Qu’est-ce que le luxe ? Ayant étudié le management et marketing du luxe à Paris, c’est une question que je me suis souvent posée. Faisant référence à un produit, le terme ‘luxe’ représente un produit rare, comme une pierre précieuse, ou un bijou. Aucune pierre précieuse ou pierre fine n’est comme une autre. Elles sont uniques. C’est un produit qui n’est dû qu’à la volonté de la nature, transformé et magnifié par de nombreuses heures de travail et l’excellence d’un être humain. Le produit en soi est rare, chaque pierre est unique, et le bijou donne du plaisir et transmet une histoire à travers les générations. » Anni Rossy, Schroeder Joailliers

PHOTOS : MIKE ZENARI / LUC DEFLORENNE / DAVID LAURENT (ARCHIVES)

Arnaud Magnier, Restaurant Clairefontaine


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Bouche

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Bouche

Produits disponibles chez In Vino Gildas, Cocottes, Vinissimo et Amuse Bouche.

Magnum Finca Bella Vista 2007 Pays : Argentine. Région : Mendoza. Domaine : Bodega Achaval Ferrer. Cépage : Malbec. Il est très rare dans les vins rouges de trouver une très grosse puissance et concentration, associées à une finesse et une légèreté extrêmes. Ce vin en est le témoin. Vignoble perché sur le « toit du monde » (environ 1.500 m d’altitude), il est cultivé avec des rendements très faibles. Cette microparcelle nommée « Bella Vista » enfante des vins qui suscitent la curiosité et l’émerveillement, d’autant que la vinification est très peu interventionniste.

Panettone Loison Dario Loison représente la troisième génération de la Pasticceria Loison qui existe depuis plus de 75 ans. Située à Costabissara, au nord de Vicenza, la Pasticceria a profité autrefois du marché mondial des épices de Venise pour agrémenter et fabriquer ses célèbres gâteaux italiens reconnus à travers le monde. La tradition demeure toujours dans la fabrication des pandoro et autres panettones et Loison propose aujourd’hui une large variété, avec en plus quelques éditions limitées à découvrir.

Champagne Diebolt-Vallois Fleur de passion 2006 Région : côte des Blancs près d’Épernay. Cépage : 100 % Chardonnay. Cet assemblage de sept parcelles bien distinctes est vinifié en barriques non neuves, et donne un vin très peu dosé. En matière de champagne, il y a de grandes marques et il y a les vins de vignerons, d’artisans de la terre, dont monsieur Jacques Diebolt fait partie. Cette cuvée est sa référence. Nez complexe de brioche et de noisette avec une pointe de miel. Bouche très fine, on ne parle plus de « bulles » mais de « perles ». À déguster dans des verres à vin pour le mettre en valeur. Mais pas pour en faire un piscine avec des glaçons !

L’eau à la bouche Zaubersalz, Traube Tonbach

Perles de saveurs, Christine Le Tennier Les Perles de saveurs sont de petites sphères gélifiées (pellicule d’alginate : dérivé de l’algue kombu) contenant un cœur liquide. Originales, sensuelles et créatives, les Perles de saveurs éclatent en bouche et se déclinent en de multiples saveurs. À consommer en topping de l’apéritif au dessert. Celles à la truffe sont un cran au-dessus des autres.

Foie gras C’est la tradition des Landes qui est à portée de chez nous avec ce foie gras de canard, travaillé mi-cuit par les cuisiniers de Cocottes. On le savourera, par exemple, en fines tranches avec une brioche toastée et des figues.

Depuis 1789, les produits Traube Tonbach sont fabriqués sans colorants ni conservateurs et sans arôme ajouté ni exhausteurs de goût. Harald Wohlfahrt, dans son restaurant trois étoiles, a élaboré ce « sel magique » aromatisé au romarin qui lui confère une touche spéciale. La saveur naturelle intense est obtenue uniquement grâce à l’utilisation d’ingrédients de haute qualité.

Anchois de Cantabrie Marolo, Grappa Riserva Bussia 2001 La distillerie Marolo Santa Teresa se situe à Alba, au cœur du vignoble des grands crus du Piémont. Cette Grappa Riserva est obtenue après distillation des marcs d’un cru prestigieux, le Barolo Bussia. Produit en quantité limitée avec bouteille numérotée, ce flacon plaira aux connaisseurs et amateurs éclairés de distillats d’exception.

Très grands anchois capturés dans le golfe de Cantabrie (nord-est de l’Espagne) et dont les arrêtes sont entièrement retirées à la main avant de confire lentement dans des fûts. Ils sont ensuite allongés avec une huile d’olive extra vierge. Ces anchois ayant évolué entre la Galice et la Bretagne dans des zones à très faible courant, leur chair est d’une grande finesse avec une très faible proportion d’arrêtes et une texture particulièrement fondante. Puissants sans être agressifs, croquants et confits à la fois.

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Témoignages

« Le luxe, en général, c’est avoir du temps pour soi et le partager avec ceux que nous aimons. Le luxe dans mon métier de l’hôtellerie, c’est faire en sorte que nos clients se sentent finalement aussi bien voire mieux chez nous que chez eux et qu’ils repartent avec une expérience sensorielle inoubliable. » Franck Leloup Leloup, Hôtel Le Place d’Armes

Le luxe c’est … « Pour les uns, le luxe se rapporte essentiellement à la mode, pour d’autres à l’automobile, aux arts de la table, à l’horlogerie-joaillerie... Certains affirment que ce qui est luxueux est ce qui est rare et cher, voire même très cher. L’objet de luxe devient une sorte d’investissement. Pour d’autres, le luxe est le superflu, l’élégance. Il n’est plus un objet mais devient un signe. Pour moi, le véritable luxe se rapporte prioritairement à un savoir-faire unique et exceptionnel. Cependant, il est incontestable que l’industrie du luxe est un fleuron de l’économie mondiale. Avec leurs canaux de commercialisation, les marques de luxe représentent un secteur très important, qui englobe aussi bien les grands groupes dont on connaît l’essor que des entreprises artisanales qui prospèrent. »

« Le luxe, c’est pour moi la liberté de penser à contre-courant. Aussi, faire du luxe une attitude de vie renforce mon esprit plus que la possession d’un objet de luxe. C’est aussi une émotion simple, éphémère, unique, non matérielle, à afficher avec style et indépendance. Je prends ou je délaisse le luxe à ma guise, même avec provocation : le luxe est une attitude hors des lignes, un défi. » Marc E. Cottino, M&A Property Investors

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PHOTOS : JULIEN BECKER / DAVID LAURENT / GAËL LESURE (ARCHIVES)

Robert Goeres, Goeres Horlogerie


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« Alors, le walking dinner ? » est sans doute la question la plus répandue le lendemain d’un événement d’entreprise.

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Technologies

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Technologies

GoPro Hero4 Black Le petit caméscope dispose des derniers raffinements technologiques en matière de vidéo, pour une utilisation qui va bien au-delà du petit film le week-end entre amis et qui se destine plus particulièrement aux productions professionnelles. Une caméra poids plume, que l’on pourra facilement fixer sur un casque sans craindre des douleurs aux cervicales le lendemain. La batterie a été améliorée également

C’est déjà demain

Articles disponibles auprès de Xantor, B&O et sur les sites des marques.

Woodbuds

TranSport

Samsung Serif

Créés par Woodbuds, une start-up britannique, ces écouteurs ont été conçus pour être ultra-performants tout en laissant la plus petite empreinte possible sur la planète£: le bois vient de plantations durables, l’emballage est recyclable… Les écouteurs sont livrés avec des embouts d’écoute de trois tailles différentes pour convenir à toutes les oreilles. Ils comprennent un système d’isolation du bruit extérieur. Disponibles en six coloris (rose, vert, bleu, rouge, blanc, noir).

Le designer industriel David Hotard a trouvé la solution pour se passer de porte-bagage en repensant le vélo classique pour le rendre plus performant et en intégrant un coffre sur la roue avant, dans lequel il est possible de glisser un sac de sport ou des petits effets personnels en toute sécurité et bien évidemment sans gêner le bon fonctionnement de la roue. Les roues à rayons sont remplacées par une sorte de fourche et des roues équipées de rayons plats.

Les frères Bouroullec signent un téléviseur d’une nouvelle génération. Serif s’éloigne de l’obsession des écrans ultra-fins. Par sa présence, il appartient au monde des objets et des meubles, peut se poser partout sur un meuble ou sur le sol sur ses pieds. L’essentiel de la connectique est caché derrière un textile amovible. Disponible en trois coloris différents et dans des diagonales comprises entre 21 et 40 pouces.

Fujifilm, Instax mini 70 Le 70 est le dernier-né de la gamme d’appareils photo instantanés Fujifilm. Look et fonctions rétro sont toujours de mise pour cet appareil vintage et tendance à la fois. Il fonctionne avec des films instantanés de 8,6£x 5,4£cm et un objectif de 60£mm. La distance minimale de mise au point est de 30£cm. Divers modes de prise de vue particulièrement séduisants sont présents (macro, paysage, retardateur ou Hi-key), ainsi qu’un nouveau mode selfie conçu pour optimiser les autoportraits.

Bang & Olufsen, Enceinte BeoLab 90 Enceinte numérique à usage domestique, la BeoLab 90 offre un agrément d’écoute d’une pureté et d’une qualité exceptionnelles. Filtre des facteurs susceptibles de perturber l’écoute, neutralisation des effets du mobilier, largeur du faisceau acoustique adaptée aux différentes situations d’écoute… Le design, élégant et dynamique, est très abouti.

Vertu, Signature Ultimate Black Malgré l’avènement des smartphones, la collection Signature de Vertu continue de séduire. Fabriquée à la main en Angleterre, elle propose Bluetooth, Wifi, 4 Go de mémoire interne et écran de 2 pouces. Son aspect brillant (en carbone amorphe, qui équipe les moteurs de F1) résiste aux abrasions. L’écran est en cristal de saphir et le boîtier en cuir. Existe aussi avec incrustations de nacre ou d’or rose.

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Témoignages

« Pour moi, le luxe doit être générateur d’émotions. Un moment unique, le bonheur de posséder une pièce rare, de vivre une expérience inédite, de se sentir privilégié. Pour faire écho à mon métier, j’ajouterai que la coiffure de luxe doit offrir ce moment unique tant prisé par nous les femmes : accueil, écoute active, professionnalisme, expertise, empathie, reconnaissance, considération... Ce n’est pas seulement de répondre aux besoins de la cliente, mais d’aller au-delà de ses attentes, de la surprendre et de l’enchanter. »

Le luxe c’est …

Carol Dagbovie, Jacques Dessange

Claude Schmitz, designer de bijoux

« Le luxe est, pour moi, la liberté avant tout. Dans un sens plus lié à la mode, ce serait le confort d’être soi et non de suivre le diktat d’une silhouette ou d’un accessoire pour un logo et sa fausse identité d’appartenance sociale. Un endroit sans voiture, sans bruit, entouré des gens que l’on aime autour d’une belle table de produits locaux, c’est pour moi le must have. » Ezri Kahn, tailleur pour femme

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PHOTOS : DAVID LAURENT / PATRICK MULLER / GAËL LESURE (ARCHIVES)

« Pour moi, le luxe c’est d’avoir du temps et de l’espace. »


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Design

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Design

Hay, Colour Glass Petite friture, Nubilo

Axo Light, Mountain View Cette lampe conçue par Dima Loginoff est réalisée en verre soufflé d’une seule pièce. La montagne change d’aspect de chaque côté et n’a pas seulement une fonction esthétique et caractéristique, car ses formes fragmentent et décomposent la lumière. (source lumineuse : LED)

C’est à la designer Constance Guisset que l’on doit ce fauteuil aux formes arrondies dans lequel on a immédiatement envie de s’asseoir. La multiplication des coussins évoque l’image du nuage et assure douceur et confort pour une assise enveloppante. Différentes combinaisons de couleurs possibles.

Articles disponibles chez Rob CarréRouge, Firstfloor, Roche Bobois, Lucien Schweitzer.

Petits arrangements intérieurs

Cette collection de verres a été dessinée par Scholten & Baijings qui sont reconnus pour leur excellent travail autour de la couleur. On trouve des pois dorés sur la base et un dégradé de couleur sur le corps du verre. La collection a ce côté à la fois minimal et très expressif qui combine décoration et fonction.

Vitra, Belleville Ronan et Erwan Bouroullec se sont inspirés du quartier parisien où se trouve leur atelier pour leur dernière création chez Vitra. Réalisée en matière synthétique, cette collection se distingue par ses lignes élégantes qui se fondent aussi bien dans un environnement classique que contemporain.

Roche Bobois, Focus Cette table basse à l’identité fortement graphique est conçue par Fabrice Berrux. Elle présente un pied en acier laqué époxy surmonté d’un plateau en verre coloré. Elle est disponible en noir, bleu et brun et en différentes tailles.

Foscarini, Lumière

Magis, Trotter

Bonaldo, Structure

Pour célébrer les 25 ans de la lampe Lumière de Rodolfo Dordoni, Foscarini a réalisé une édition spéciale de cette lampe de table en verre miroir soufflé à la bouche. Immédiatement identifiable grâce à son pied tripode caractéristique et à son abat-jour plein, Lumière est une des icônes du design.

Trotter est une chaise « mobile » pour enfants. Réalisée avec une structure en fil d’acier et une roue en plastique rotomoulé, elle invite au jeu et à l’action ludique. Les enfants peuvent déplacer aisément l’assise au gré de leurs envies, comme une « brouette de salon ».

Ce canapé, dessiné par Alain Gilles et récompensé par le prix belge Henry van de Velde Labels 2015, fait partie d’une collection composée de canapés de différentes dimensions, d’une chaise longue et d’un fauteuil, tous rembourrés, pour créer une assise souple et dynamique à la fois.

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Témoignages

Valérie Dubois, Diversity

« Le luxe, serait-ce le pouvoir de goûter pleinement aux délicatesses de l’esprit, du cœur et de la chair ? Sentir la douceur du cachemire au creux de sa main lorsqu’on la pose sur l’épaule d’un être proche. Compter les caudalies d’un Margaux. Déguster une bécasse à la riche. Ressentir une émotion en écoutant le Concerto pour violon de Beethoven dans la salle de la Philharmonie. Frissonner en lisant Belle du Seigneur. S’émerveiller devant le marbre ciselé du Taj Mahal ou écarquiller les yeux face à la palette de couleurs magnifiques de la montagne près de Purmamarca. Avoir des amis bienveillants et généreux. Et si le luxe, c’était aussi la liberté de pouvoir choisir son emploi du temps, d’avoir la chance de découvrir le monde et de rencontrer des êtres que l’on juge exceptionnels ? » Michèle Detaille, No Nail Boxes

« Le luxe est d’avoir un(e) meilleur(e) ami(e) avec qui on partage ce qui fait toute une vie. » Georges Bock, KPMG Luxembourg 40 ―

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Le luxe c’est … « Certains vous diront que le véritable luxe, c’est la liberté et le temps. Cependant, la définition classique du luxe est : ‘ce que l’on peut juger comme étant superflu et inutile’ et ni la liberté ni le temps ne le sont. J’ai décidé, il y a déjà longtemps, de ne pas me contenter du strict nécessaire, car c’est un véritable moteur pour développer et construire. J’aime le superflu, donc j’aime le luxe ! » Serge Krancenblum, SGG

PHOTOS : GAËL LESURE - CHAMBRE DE COMMERCE / MIKE ZENARI / JULIEN BECKER (ARCHIVES)

« Le luxe, c’est pour moi une question d’excellence, de savoirfaire, de qualité et d’intemporalité. Se sont aussi des codes qu’il convient de respecter quand il s’agit de fabrication (matériaux, fait main…), mais aussi dans la manière dont nous le percevons. Cette perception dépend aussi de notre culture, de notre éducation et de notre mentalité. Le luxe peut aussi bien s’exprimer dans un objet et sa réalisation que dans l’excellence d’un service. C’est sans doute au Taj Mahal que j’ai découvert ce que le luxe pouvait être, en se cachant dans les détails avec subtilité et délicatesse. »


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Le délicat mariage de l’art et des marques

Embrasse-moi, chéri ► De nombreuses marques ont choisi d’investir dans l’art et de développer une partie de leur activité dans ce secteur. Entre marketing et engagements profonds, les cœurs balancent. Texte : Céline Coubray

S

i les collaborations entre les artistes et les marques ont déjà une longue histoire derrière elles, le secteur du luxe sait particulièrement bien tirer profit de cette relation créative. Depuis artketing, quelque temps, on peut entendre parler d’artketing, qui n’est autre que la contraction entre « art » et « marketing ». Il s’agit donc de l’appropriation par une marque de l’art, et inversement. Pour que la relation soit bénéfique aux deux parties, il faut trouver le juste équilibre entre la logique consumériste de la marque, qui ne doit pas écraser le travail de l’artiste, et le discours développé par l’artiste, qui doit correspondre aux valeurs soutenues par la marque. Un équilibre qu’il n’est pas toujours aisé d’atteindre. À travers cette relation avec l’art, les marques cherchent à se démarquer sur leur marché, à justifier le « surcoût » de leurs produits, mais aussi bien sûr à fidéliser leurs clients et ceci se vérifie depuis de nombreuses années : au 19e siècle, le Moulin Rouge diffusait des affiches d’Henri de ToulouseLautrec ; dans les années 1930, la styliste Elsa Schiaparelli invitait Salvador Dalí à intervenir sur ses vêtements ; Andy Warhol a fait exploser la notoriété des boîtes de soupe Campbell’s dans les années 1960 ; ou encore fin des années 1990, Citroën associe son nouveau modèle Xsara au nom de Picasso. Au-delà d’une collaboration isolée, certaines marques développent aujourd’hui une véritable stratégie commerciale et marketing en relation avec l’art et en attendent des retours sur investissement.

LES MARQUES S’EXPOSENT Une des manifestations de base de cette relation entre marque et art est l’exposition. Certaines marques utilisent les codes de l’exposition d’art et possèdent même leur propre musée. C’est le cas par exemple du Musée Christian Dior à Granville, unique « musée de France » consacré à un couturier, ou encore de la maison de famille de Louis Vuitton à Asnières-sur-Seine. D’autres ont récemment choisi l’exposition temporaire dans un lieu habituellement utilisé pour présenter des œuvres d’art. C’est ainsi que le Grand Palais à Paris accueille des expositions retraçant l’histoire de grandes marques : Cartier entre décembre 2013 et février 2014 y a présenté ses plus belles créations, peu après que Bulgari y eut célébré ses « 125 ans de

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Damien Hirst a collaboré avec Vipp pour une poubelle au motif reprenant ses célèbres pois.

On peut entendre parler d’artketing, qui n’est autre que la contraction entre « art » et « marketing ».

magnificence italienne » retraçant les principales étapes de l’histoire de la maison Bulgari. Du 4 décembre 2015 au 21 février 2016, ce sera au tour de Louis Vuitton d’ouvrir son exposition Volez, Voguez, Voyagez – Louis Vuitton qui retrace l’aventure de la maison de 1854 à aujourd’hui. Ces expositions ont comme objectif de montrer la tradition de ces grandes maisons et servent donc comme un outil de souvenir, mais permettent aussi de renforcer leur image sur le savoir-faire, l’exceptionnel et l’aspect créatif de leurs produits, et utilisent donc le levier de la communication externe. Jouant également sur le thème de l’exposition temporaire, quelques marques ont financé des modules de présenta présentation d’œuvres d’art. Certains se souviendront peutêtre du passage en 2008 de la « H Box » d’Hermès au Mudam : dans une structure-architecture dessinée par Didier Fiuza Faustino, le commissaire Benjamin Weil avait rassemblé une sélection d’œuvres vidéo. Hermès se positionnait alors en mécène et en facilitateur d’organisation. Chanel avait de son côté demandé à l’archi-star Zaha Hadid de lui concevoir le « Mobile Art », un conteneur arty et luxueux dans lequel étaient exposées en 2008 des œuvres d’artistes contemporains qui se sont exprimés autour des valeurs du sac de Chanel. Cette dernière intervention témoigne bien de la manière dont une marque peut s’entourer de noms célèbres du monde culturel pour mettre en avant les valeurs liées à un de ses produits. Dior a également utilisé la même stratégie lors de son exposition au Grand Palais en 2013 en rassemblant des œuvres d’artistes féminines qui se sont laissé inspirer pour leur œuvre par le premier parfum créé par Christian Dior en 1947, « Miss Dior ».

COURANT D’AIR FRAIS Ici, on touche plus précisément à l’artketing tout en pointant une double tendance : mode et design intègrent désormais pleinement le monde de l’art, et les institutions culturelles trouvent dans ces entreprises bien dotées des soutiens financiers solides, à large visibilité médiatique, et donc des partenaires d’exposition qui peuvent s’avérer rentables.


Le délicat mariage de l’art et des marques

À l’occasion du 20e anniversaire du sac « Le Pliage », Longchamp a demandé à l’artiste Sarah Morris une édition spéciale.

Citroën n’a pas hésité à associer un des noms les plus célèbres de l’histoire de l’art à un modèle de voiture : ici la C4 Picasso.

retirent une nouvelle forme de visibilité, une notoriété, un nouveau rayonnement et, par ricochet, de potentiels nouveaux acheteurs et une augmentation du prix de vente de leurs œuvres. Ils peuvent aussi avoir accès à de nouveaux modes d’expression, découvrir de nouvelles techniques et savoir-faire qui leur permettront éventuellement d’envisager autrement leurs créations futures. Cette collaboration peut aussi être une façon de se remettre en question, presque en danger, de pousser les limites de leurs pratiques artistiques, d’oser se confronter très frontalement au système marchand, tout en veillant à ne pas y perdre leur âme. Si certaines marques ont choisi d’associer leur nom à des références artistiques connues pour s’adresser au plus grand nombre (reprenons notre exemple de Citroën ou de Free qui fait appel à Philippe Starck pour dessiner sa « Revolution Box »), d’autres, plus luxueuses, préfèrent réaliser des choix plus audacieux pour se démarquer et souligner une forme d’élitisme.

PHOTOS : JEAN NOUVEL / ADAGP PARIS, LUC BOEGLY, CITROËN, VIPP, LONGCHAMP

Par ailleurs, la relation avec le monde de l’art pour les marques de luxe est assez naturelle, car elles sont constamment à la recherche de créativité et les acheteurs d’art peuvent également être leurs clients. En s’entourant de talents, les marques de luxe créent du lien entre création artistique et création de valeur. Les artistes apportent du sens à des objets qui en sont dépourvus, comme un supplément d’âme. La recherche esthétique et l’exception sous-tendent également cette relation. La rareté et l’exclusivité de ces produits, souvent édités en série limitée, soit en nombre, soit dans le temps, participent à ajouter de la valeur à ce système. Cette relation permet d’introduire de l’émotion dans une démarche qui n’était que commerciale, tout comme d’ajouter une touche d’intellect à un acte marchand. Et résultante qui est très importante pour les marques : le consommateur se sent ainsi valorisé et donc devient plus fidèle. Par ailleurs, en travaillant avec des grandes marques, les artistes en

Le bâtiment de la Fondation Cartier pour l’art contemporain à Paris est dessiné par Jean Nouvel.

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Le délicat mariage de l’art et des marques

Citons par exemple le fameux cas du peintre Takashi Murakami qui a envahi la toile des sacs Louis Vuitton. En associant leurs produits à un artiste, les marques élèvent la valeur de ceux-ci jusqu’à fleureter avec celle des œuvres d’art, porteuses d’unicité et de différenciation. Mais c’est aussi pour elles une manière d’oser bousculer les clichés, de rafraîchir leurs codes esthétiques. En osant travailler avec un artiste, les marques prennent le risque de la remise en question, de la modernité, de la transgression, et donc de renouveler leur image, tout en restant pleinement en phase avec leur époque.

Mais un pas supplémentaire est franchi lorsqu’une marque choisit de consacrer l’objet de sa fondation d’entreprise à la création contemporaine. De nombreuses marques de luxe ont franchi ce pas et ont ouvert des lieux d’exposition qui présentent leur collection ou des expositions temporaires réalisées grâce aux financements de ces fondations. Une des pionnières du genre a été la Fondation Cartier, mais on peut également citer la récente Fondation Vuitton à Paris, ou encore la Fondation Ricard, ou la Fondation Prada à Milan. Avec ces fondations, les marques de luxe continuent à asseoir leur image de marque dans le milieu culturel, tout en se détachant des objets marchands qu’elles produisent. Ces fondations sont des outils de promotion et de soutien aux artistes, tout

C’est Hermès qui est à l’origine de la « H Box », une architecture nomade fonctionnant comme une visionneuse pour vidéos d’art contemporain. Elle a été présentée dans le hall du Mudam en 2008.

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― Supplément ― Désirs

La Fondation Louis Vuitton prend place dans un bâtiment signé Frank Gehry et a été possible grâce au mécénat de LVMH, de ses maisons et de Louis Vuitton. Elle accueille une exposition permanente, qui dévoile une partie de la collection de la fondation et de celle de Bernard Arnault, et des expositions temporaires.

PHOTOS : ANDRÉS LEJONA, IWAN BAAN

LES MÉDICIS CONTEMPORAINS

comme pouvaient l’être les Médicis au Quattrocento. Dotés de budgets souvent confortables, ces établissements sont dirigés par des professionnels reconnus et souvent de très haut niveau du monde de l’art, assurant ainsi une qualité de programmation. Le public bénéficie ainsi d’expositions que les institutions publiques ne peuvent parfois pas organiser (entendre également payer), de politiques culturelles complémentaires aux musées publics. Pour les artistes, cela leur offre une possibilité supplémentaire d’exposer leurs œuvres, de pouvoir produire et éventuellement d’intégrer ces collections d’entreprise. ◄


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PHOTO : OLIVIER MINAIRE (ARCHIVES)

Le luxe comme investissement

La galerie Nosbaum Reding reprĂŠsente des artistes ĂŠmergents. ÂŤ 95 % de mes clients investissent dans une Ĺ“uvre car elle gĂŠnère chez eux une ĂŠmotion Âť, considère Alex Reding.

L’art et le luxe, sources de richesses Le marchĂŠ de l’art comme celui du luxe se portent bien. Mais plutĂ´t que d’investir dans des fonds d’investissement dĂŠdiĂŠs, bon nombre d’investisseurs prĂŠfèrent le faire dans du ÂŤÂ?tangibleÂ?Âť. C’est tout particulièrement vrai pour les passionnĂŠs d’art, de voitures anciennes ou bien encore de diamants que nous avons rencontrĂŠs, qui, Ă dĂŠfaut de se remplir les poches, s’enrichissent de mille et une manières‌ Texte : Fabrice Barbian

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― SupplÊment ― DÊsirs


Le luxe comme investissement

L’ART REND PLUS… RICHE « Les personnes fortunées ne sont pas toutes obsédées par l’argent », tonne Alex Reding, le propriétaire de la galerie Nosbaum Reding, qui représente 24 artistes de la jeune génération, dont un quart d’artistes luxembourgeois. « Pour assurer leur réussite, il leur a généralement fallu faire des concessions, prendre des risques, se consacrer à leurs affaires, sans compter leur temps. Tout cela affûte la sensibilité. 95 % de mes clients investissent dans une œuvre car elle génère chez eux une émotion. Bien entendu, ils n’ont pas pour ambition de perdre de l’argent. Mais acheter une Aston Martin qui perd 40.000 euros de sa valeur dès qu’elle a quitté la concession n’est pas plus judicieux sur ce point. Investir dans l’art, c’est enrichir sa vie sociale, partager sa passion, se distinguer des autres. C’est un pas vers l’émancipation, aussi, car l’art contemporain participe à se poser des questions essentielles ou existentielles. C’est enfin un acte engagé et responsable, l’acheteur sait où va son argent et ce qu’en fera l’artiste : créer. » « La crise a confirmé qu’investir dans un tableau n’était pas forcément une mauvaise idée, pas plus en tout cas que d’accumuler des actions susceptibles de dégringoler », enchaîne l’artiste luxembourgeois Robert Brandy. « Contrairement à un fonds d’investissement, une œuvre a pour avantage de pouvoir être rapidement vendue en cas de soucis financier, à condition, bien entendu, que l’acheteur n’ait pas acheté n’importe quoi et surtout pas à un prix totalement déconnecté de la réalité.

Et puis, quitte à investir dans l’art, et plus globalement encore dans les produits de luxe comme les grands crus ou les pierres précieuses, afin de diversifier son portefeuille, autant le faire dans du ‘tangible’ qui suscite des émotions et dont on peut pleinement profiter quand on en a envie, plutôt que dans du ‘papier’. »

L’ART DE… VIVRE Un principe que Robert Brandy applique à la lettre en ce qui concerne sa propre collection, non pas de peintures mais de voitures anciennes, sa passion depuis qu’il est tout gamin. Dans son atelier-garage, pas d’Aston Martin, mais un Combi Volkswagen, deux Austin-Healey des années 60 et une Reliant Scimitar GTE qu’il a personnellement restaurée de A à Z. « Je les conduis très régulièrement, y compris en hiver, ça fait partie de leur entretien. À leur âge, il faut qu’elles bougent pour rester en forme. Ça me fait du bien à moi aussi. Quand je suis à bord de mon Combi Volkswagen, je m’offre une dose de nostalgie. Les gens me saluent et me sourient. J’ai même parfois l’impression que mes cheveux repoussent. Et ça, ça n’a vraiment pas de prix », plaisante l’artiste, dont les œuvres se vendent à travers le monde, notamment par l’intermédiaire de la Galerie Bernard Ceysson. « Rouler avec une voiture ancienne anglaise est un marqueur social, un style de vie. C’est arrêter le temps. Les Anglais sont les derniers à honorer ce travail à l’ancienne. La Rolls-Royce bénéficie d’une fabrication et de finitions comme on n’en fait plus, dans le respect de la tradition. C’est tout un art de vivre », enchaîne Carlo Cravat, le propriétaire du Grand Hôtel Cravat qui est également le vice-président du Rolls-Royce Enthusiasts’ Club Belgium-Luxembourg et l’heureux propriétaire d’une Silver Shadow II de 1978, « une voiture que j’ai achetée d’occasion, il y a 23 ans, et elle était déjà équipée de l’air conditionné, des vitres électriques. ►

L’art a la cote

Le marché de l'art continue de croître, en particulier autour des artistes modernes et contemporains. Adriano Picinati di Torcello, director advisory & consulting et art & finance coordinator au sein de Deloitte : « Selon le Tefaf Art Market Report (considéré comme étant le rapport de ‘santé’ le plus complet du marché de l’art global), le marché global de l’art est passé de 24,4 milliards d’euros en 2004 à 51,2 milliards d’euros en 2014. Le nombre de transactions est passé de 26,6 millions à 38,8 millions, durant la même période. L’année 2014 a été l’année avec le plus haut niveau jamais enregistré en termes de nombre de transactions et de valeur des ventes. En général, ce sont les œuvres iconiques (trophy assets) qui vont de record en record. Toujours en 2014, 1.530 objets d’art ont été vendus en salles de vente à un prix supérieur à 1 million d’euros. Celles-ci représentent 48 % de la valeur des ventes d’objets d’art en salles de vente et seulement 0,5 % des transactions. Selon Clare McAndrew, l’auteur du Tefaf Art Market Report, les grands collectionneurs se focalisent sur 50 à 100 artistes, majoritairement modernes et contemporains. » F. B.

PHOTO : ÉTIENNE DELORME (ARCHIVES)

S

elon l’Art & Finance report 2014 publié par Deloitte et ArtTactic, la majorité des collectionneurs interviewés achète de l’art par passion, mais avec une perspective d’investissement : 76 % des collectionneurs achètent de l’art en vue de constituer une collection, mais la composante financière ou économique prend de plus en plus d’importance dans le processus décisionnel. Si la première raison en général pour un collectionneur est d’acheter ce qu’il aime, il va de plus en plus s’assurer que c’est un achat financièrement pertinent », souligne d’emblée Adriano Picinati di Torcello, director advisory & consulting et art & finance coordinator au sein de Deloitte. Cela se vérifie notamment par le peu d’attrait que suscitent les fonds d’investissement dédiés à l’art. « Le montant investi dans des fonds en art était estimé à 1,3 milliard d’euros à la fin du premier semestre 2014, en diminution par rapport à 2013 », précise l’expert.

Adriano Picinati di Torcello est director advisory & consulting et art & finance coordinator au sein de Deloitte.

― Supplément ― Désirs ― 47


Le luxe comme investissement

► Un ami pilote qui me savait passionnÊ par cette voiture m’avait mis en contact avec le propriÊtaire. J’ai fait un emprunt pour me l’offrir. Je suis toujours fier quand je la sors. Une Rolls-Royce pousse à la conversation, les gens posent des questions et ont une forme de respect. 

DE L’ART ET DES DIAMANTS DavidĂŠ Farhi, le CEO d’Edendiam, une marque de joaillerie en ligne, est ĂŠgalement un amateur d’art depuis sa plus tendre enfance. Pas de hasard en la matière, puisqu’il est nĂŠ dans une famille d’artistes. ÂŤ Mon père ĂŠtait sculpteur (Jean-Claude Farhi). Il fait partie de l’Êcole de Nice, qui s’y est dĂŠveloppĂŠe Ă partir de la fin des annĂŠes 1950. J’ai grandi entourĂŠ des artistes de cette ĂŠcole et des nouveaux rĂŠalistes comme Arman, Ben, CĂŠsar, Venet... Il ĂŠtait donc logique que je dĂŠveloppe certaines affinitĂŠs pour l’art contemporain. Mes cadeaux d’anniversaire ĂŠtaient des tableaux et des sculptures quand les autres enfants recevaient des poupĂŠes et des voitures tĂŠlĂŠguidĂŠes. J’ai grandi en constituant inconsciemment une collection. Une de mes pièces prĂŠfĂŠrĂŠes est mon portrait avec un Ĺ“il au beurre noir que Keith Haring a rĂŠalisĂŠ chez Arman un jour oĂš je m’Êtais battu avec un autre enfant Âť, raconte DavidĂŠ Farhi. Le jeune dirigeant ne s’est d’ailleurs pas contentĂŠ de dĂŠvelopper sa propre collection. En 2011, il a crĂŠĂŠ, avec sa sĹ“ur, la Vicky David Gallery. Sise Ă New York, elle reprĂŠsente les artistes europĂŠens qui

ont marquĂŠ l’histoire de l’art pendant la seconde moitiĂŠ du 20e siècle. S’il a passĂŠ le flambeau Ă sa sĹ“ur, pour se concentrer sur Edendiam, DavidĂŠ continue aujourd’hui encore Ă acheter des Ĺ“uvres et Ă les revendre Ă titre privĂŠ. Des collectionneurs et des investisseurs dans l’art et les ÂŤ objets Âť de luxe, il en rencontre ĂŠgalement dans le cadre d’une autre de ses activitĂŠs, celle de diamantaire, mĂŠtier qu’il exerce depuis une dizaine d’annĂŠes. ÂŤ Le processus de transformation d’un diamant de son ĂŠtat brut jusqu’à la pierre finie est fascinant : chaque pierre est unique, comme une Ĺ“uvre d’art Âť, prĂŠcise-t-il.

ÂŤ UN MAUVAIS PICASSO‌ Âť Le plaisir et l’Êmotion sont donc les premiers moteurs des investisseurs passionnĂŠs par l’art et le luxe. Il n’empĂŞche, comme le prĂŠcise Adriano Picinati di Torcello, aujourd’hui, les trois quarts des collectionneurs (contre la moitiĂŠ en 2012) entendent, aussi, faire une bonne affaire en investissant. ÂŤ Personnellement, j’estime que les deux approches sont compatibles. Je suis avant tout un collectionneur. Mais si l’on a un Ĺ“il averti et que l’on achète ce que l’on aime, une passion peut assurĂŠment devenir, aussi, un bon investissement.

L'artiste Robert Brandy possède plusieurs voitures anciennes qui lui offrent  une dose de nostalgie qui n'a pas de prix .

Si l’on veut absolument rĂŠaliser un investissement judicieux, on s’interrogera d’abord sur la place de l’œuvre dans l’histoire de l’art et ce qu’elle reprĂŠsente par rapport Ă l’œuvre globale de l’artiste Âť, prĂŠcise DavidĂŠ Fahri. ÂŤ L’œuvre a-t-elle ĂŠtĂŠ rĂŠalisĂŠe dans les annĂŠes les plus cotĂŠes ? Fait-elle partie d’une sĂŠrie recherchĂŠe ? VoilĂ quelques-unes des questions Ă se poser avant d’acheter. Âť ÂŤ S’offrir un mauvais Picasso ne rapportera jamais gros Âť, confirme le galeriste Alex Reding. ÂŤ Il n’est pas inutile de rappeler comment s’organise le marchĂŠ de l’art. Il y a une trentaine de galeries qui ont un rayonnement mondial. Elles proposent gĂŠnĂŠralement des pièces d’exception qui intĂŠressent les grands collectionneurs. Mais Ă dĂŠfaut d’être très riche et très connu, vous n’avez aucune chance d’y accĂŠder. Vous enrichirez la liste d’attente. Un second cercle rassemble quelques centaines de galeries. Comme au tennis, il y a un rĂŠel dĂŠcalage entre le top 30 et les suivants, mais ce sont ces dernières qui offrent des opportunitĂŠs. Il est intĂŠressant de se pencher sur la stratĂŠgie qu’elles dĂŠveloppent. Personnellement, j’investis dans les grands salons europĂŠens, dans des catalogues, j’organise des expositions, j’accorde des aides Ă la production, afin de promouvoir les artistes que je reprĂŠsente et vendre leurs crĂŠations. La renommĂŠe d’un artiste, donc sa valeur, repose sur la qualitĂŠ de l’accompagnement de sa galerie. Il est important de le savoir et de conserver cela en tĂŞte pour qui envisage de gagner de l’argent avec le travail d’un jeune artiste. Âť ÂŤ L’achat d’une Ĺ“uvre d’art comprend une part de risque et un coĂťt. Il est nĂŠcessaire de visiter rĂŠgulièrement des galeries et des foires afin d’Êchanger avec des professionnels de l’art et avec des collectionneurs plus expĂŠrimentĂŠs. Il est aussi impĂŠratif de toujours effectuer une due diligence et de demander de l’aide pour les questions d’attribution, d’authenticitĂŠ et de provenance, mais ĂŠgalement de s’assurer que le titre de propriĂŠtĂŠ du vendeur est clairement ĂŠtabli, afin d’Êcarter tout risque de se voir retirer l’œuvre. Il ne faut par ailleurs pas perdre de vue que le marchĂŠ de l’art n’est pas rĂŠglementĂŠ Âť, prĂŠcise quant Ă lui Adriano Picinati di Torcello.

POUR INVESTIR DANS LE DIAMANT PHOTO : CLAUDE PISCITELLI

Parfaire les vĂŠrifications est ĂŠgalement de mise pour les investisseurs tentĂŠs d’investir dans les pierres prĂŠcieuses. ÂŤ Il est important de faire la distinction entre le diamant et les autres pierres prĂŠcieuses (saphir, rubis, ĂŠmeraude), car le marchĂŠ des diamants est beaucoup plus transparent grâce aux standards internationaux ĂŠtablis par les grands laboratoires de certification.

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― SupplÊment ― DÊsirs


Le luxe comme investissement

Les autres pierres ne bénéficient pas de systèmes de notation aussi précis. Quand vous achetez un diamant, vous connaissez l’ensemble de ses caractéristiques qui vont en déterminer le prix (couleur, pureté, taille, proportions, fluorescence) », conseille Davidé Farhi. « Il est possible d’acheter du diamant brut, mais cela requiert une grande connaissance de la marchandise. Ce type d’investissement est réservé aux initiés. Je conseille d’acheter du diamant taillé et plus précisément des pierres à partir d’1 carat avec une belle couleur et une belle pureté. Il y a également une alternative au diamant blanc : le diamant de couleur naturelle, qui est très rare et qui connaît une très forte croissance de prix depuis 10 ans. Quoi qu’il en soit, tous les types de diamants trouvent un marché dans le monde. Le plus important est d’acheter auprès de diamantaires, car plus on achète proche du brut dans l’organigramme des intervenants, meilleur sera l’investissement. La seconde chose à laquelle vous devez faire attention lorsque vous achetez un diamant, c’est son certificat avec ses caractéristiques objectives et reconnues internationalement. Il existe aujourd’hui trois laboratoires qui jouissent d’une confiance absolue : le GIA, le HRD et IGI. Le diamant taillé est un très bon investissement, car il présente de grands avantages en termes de transport, c’est très léger et peu onéreux à mettre en coffre sécurisé, si besoin. »

LE LUXE, ÇA COÛTE « Attention à ne pas sous-estimer les coûts d’acquisition et de maintien d’une collection, c’est-à-dire les coûts de stockage, de transport, de conservation, de protection et d’assurance », rappelle l’expert de chez Deloitte. « Personnellement, je consacre environ 8.000 euros par an à l’entretien de ma Rolls, afin qu’elle soit toujours prête à rouler. Il est clair qu’une telle voiture affiche, en outre, une consommation très élevée. Faire partie d’un club comme le Rolls-Royce Enthusiasts’ Club Be-Lux est une bonne solution pour limiter les frais. Cela permet de faire des rallyes et de sortir les voitures, mais aussi d’échanger des tuyaux et de bonnes adresses (mécaniciens, assureurs…) avec des passionnés d’univers très variés, depuis le mécano jusqu’au noble propriétaire en passant par l’avocat, le notaire, le médecin », précise Carlo Cravat. « Pour ce qui est de la possibilité de réaliser une bonne affaire avec une Rolls-Royce, tout dépend des modèles. Certaines, produites en grande quantité, ne valent pas grand-chose sauf, bien entendu, si l’ancien propriétaire était une star, par exemple. D’autres modèles, plus rares, peuvent valoir 2 millions d’euros.

En ce qui concerne ma Silver Shadow II, c’est un modèle courant qui vaudra certainement beaucoup d’argent d’ici une vingtaine d’années. Mais c’est mon deuxième amour après ma femme, je ne la vendrai donc jamais. » « En investissant dans certains modèles de chez Ferrari, très chers, les possibilités de gagner de l’argent augmentent. Mais, on peut avoir de bonnes surprises avec des véhicules plus anodins, à l’image de l’envolée des prix pour certains modèles de Combi Volkswagen qui dépassent aujourd’hui les 100.000 euros. Il convient aussi de ne pas se focaliser sur l’état de la carrosserie et la peinture qui brille. Une voiture dispose d’un moteur. Si vous n’y connaissez rien où ne comptez pas mettre les mains dans le cambouis, il va falloir prévoir une belle enveloppe pour les frais », indique Robert Brandy, qui regrette d’autant moins d’avoir investi dans sa passion pour les belles anciennes, tout particulièrement anglaises, qu’elle a eu un impact inattendu sur sa carrière. « Cela a assurément participé à me faire connaître, ma collection de voitures ayant fait l’objet de nombreux reportages dans la presse et à la télévision. C’est profitable en termes d’image, c’est certain », conclut l’artiste. ◄

La voiture de Carlo Cravat figure en bonne place au sein du Rolls-Royce Enthusiasts’ Club Belgium-Luxembourg, dont il est vice-président.

En résumé Les œuvres d'art, les voitures ou montres anciennes, les diamants et pierres précieuses... Ces objets de luxe sont d'abord des sources de plaisir et d'émotion pour leur propriétaire, avant d'être considérés comme des biens d'investissement. Chacun reconnaît cependant que la passion peut se combiner avec la rentabilité.

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ÉDITEUR Tél (+352) 20 70 70 Fax (+352) 29 66 19 E-mail publishing@maisonmoderne.com Rédaction press@paperjam.lu Web www.paperjam.lu Directeur de la publication Mike Koedinger Rédacteur en chef Jean-Michel Gaudron Rédaction France Clarinval, Céline Coubray, Fabrice Barbian Correction Pauline Berg, Muriel Dietsch, Sarah Lambolez, Cynthia Schreiber

2 42 42 42 24 25 28, 46

D RÉGIE PUBLICITAIRE Tél (+352) 20 70 70-300 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail regie@maisonmoderne.com Directeur associé Francis Gasparotto (-301) Directrice commerciale Luciana Restivo (-302) Chargés de clientèle Laurent Goffin (-315), Audrey Gollette (-308), Carole Messier (-310) Assistante commerciale Céline Bayle (-303) Administration Isabelle Ney (-014) Printed by Imprimerie Centrale, Corelio EU Ecolabel : FI/11/001

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STUDIO GRAPHIQUE Directeur associé Guido Kröger Directeur de la création Jeremy Leslie Studio manager Stéphanie Poras Direction artistique Stephanie Post Mise en page Monique Bernard (coordination), Stephanie Post

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Adresse BP 728 L-2017 Luxembourg Bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie ISSN 1992-4275 Web www.maisonmoderne.com Fondateur et CEO Mike Koedinger Directeur administratif et financier Étienne Velasti COO Rudy Lafontaine

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