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FÉVRIER 2016
LOADING… Les fintech font partie de l’ADN de la Place. Mais la digitalisation des services financiers nécessite une nouvelle stratégie pour le Luxembourg.
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GRAND ENTRETIEN
CONSEIL D’É TAT
BAVARDAGES
La nouvelle stratégie de la Fedil
Vers une politisation accrue
L’entrepreneuriat dès l’école
Cette information n’est pas un avis juridique et ne saurait engager la responsabilité de ses auteurs
« Quoi, vous travaillez désormais auprès de notre concurrent ?! Avez-vous déjà oublié votre clause de non-concurrence ? »
« Cette clause n’est pas valable !! »
UNE CLAUSE DE NON-CONCURRENCE, INTERDISANT UN EMPLOI SALARIÉ AUPRÈS D’UN CONCURRENT APRÈS LA FIN DES RELATIONS DE TRAVAIL, EST-ELLE VALABLE ? La clause de non-concurrence prévue par le Code du travail vise uniquement l’interdiction pour l’ancien salarié « d’exploiter » une entreprise personnelle concurrente. Elle n’est en principe pas valable si elle interdit au salarié de travailler au sein d’une entreprise concurrente, en tant que « travailleur salarié ». De plus, l’interdiction de concurrencer son ancien employeur doit en principe être limitée au Grand-Duché, pour être valable. La Cour d’appel a récemment précisé qu’une clause de non-concurrence peut valablement interdire à un (ancien) salarié de conclure un contrat de travail avec un concurrent, même à l’étranger, si les obligations imposées au salarié ne sont pas manifestement excessives. Tel est le cas dans les conditions suivantes : 1) lorsqu’il est par ailleurs permis au salarié de travailler auprès d’entreprises non-concurrentes ; 2) lorsque l’interdiction est limitée dans le temps (ex : 12 mois) ; 3) lorsqu’elle comporte une contrepartie financière ; 4) lorsqu’elle couvre un territoire non excessif (ex : Grand-Duché + Alsace et Lorraine). CASTEGNARO-Ius Laboris Luxembourg est le plus grand cabinet d’avocats spécialisé en droit du travail au Luxembourg, conseillant et défendant exclusivement les employeurs. CASTEGNARO est fondateur et membre de Ius Laboris, une alliance internationale composée des cabinets d’avocats spécialisés en droit du travail les mieux cotés dans leur pays respectif.
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ÉDITORIAL
De longue haleine
TH I ERRY RA I Z ER @traizer1
P
our une fois qu’un politicien pense sur le long terme ! », lançait récemment, taquin, un décideur de la Place lors d’un panel de discussion. Étienne Schneider se voyait ainsi félicité à distance pour le projet de troisième révolution industrielle mené avec le concours de l’économiste Jeremy Rifkin. Ou comment transposer au Luxembourg, en tenant compte du modèle social généreux qu’on lui connaît, les principes d’une économie plus participative basée sur les possibilités qu’offre internet. Le pays semble disposer des atouts pour se positionner sur le long terme dans ce créneau. L’agenda des partis politiques de début d’année était, en revanche, d’ores et déjà tourné, plus ou moins insidieusement, vers les élections de 2018. Une échéance plutôt axée sur le court terme. Les traditionnels « Neijoerspatt » affichaient déjà des formes de (pré)bilan. Avec des échanges d’amabilités par partis interposés. Probablement trop tôt. Car si les questions de logement, abordées d’ailleurs dans ce numéro de Paperjam, d’enseignement ou de politiques familiales sont éminemment importantes pour l’avenir du pays, le chapitre économique ne doit pas être relégué au second plan. Pour soutenir un développement
pérenne du Luxembourg qui permette de maintenir l’un des meilleurs niveaux de vie en Europe, les idées d’un seul camp ne suffiront pas. Et les solutions à appliquer dépasseront les échéances électorales. Annoncé pour les prochaines semaines, l’audit sur les domaines de diversification économique entrepris il y a une dizaine d’années gagnerait probablement dans ses résultats à être partagé avec l’ensemble des forces vives. Voire à faire l’objet de workshops, comme ce fut le cas, dans un autre registre, pour le nation branding. Dossier politique, stratégique et donc confidentiel, la réforme fiscale qui doit entrer en vigueur en 2017 devra aussi être passée au filtre de la continuité au-delà de 2018. Même constat pour les investissements dans la recherche, qui s’avèrent plus que jamais nécessaires, notamment dans le domaine des fintech où l’Université peut jouer un rôle moteur aux côtés des experts de la Place. 2016 sera-t-elle meilleure ? La question avait été posée par Paperjam lors d’un débat peu avant les fêtes. Si l’angélisme ne dominait pas les échanges, c’est plutôt la poursuite du dialogue entre autorités et acteurs économiques qui était pointée comme principale revendication. Plutôt rassurant pour le Luxembourg qui a bâti son succès sur la stabilité et la prévisibilité. Deux piliers qui doivent être conservés à l’aune de la capacité du pays à se renouveler. Un travail de longue haleine. Février 2016 —
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SOMMAIRE
Février 2016
COVERSTORY
GRAND ENTRETIEN
024 xxx Fintech : hub in progress Les fintech font partie de l’ADN de la Place. Mais la digitalisation des services financiers nécessite une nouvelle stratégie pour le Luxembourg.
REPORTAGE
016 « Nous sommes trop petits dans ce pays pour nous diviser » Le nouveau directeur de la Fedil, René Winkin, évoque l’agenda d’une fédération en cours d’introspection. BAVARDAGES
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Big in Japan
Un (état d’) esprit à insuffler
Parti en tournée japonaise avec les artistes luxembourgeois Sun Glitters et Mutiny On The Bounty, notre photographe Sven Becker a immortalisé leur communion avec le public.
Rencontre entre la directrice de Jonk Entrepreneuren, Stéphanie Damgé, et Marc Muller de la Conférence nationale des professeurs de sciences économiques et sociales. Février 2016 —
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SOMMAIRE
039
069
CONSEIL D’É TAT
44 Vers une politisation accrue É TABLISSEMENT S PUBLICS
48 Rigueur et équité exigées COMMERCE
50 Des bonnes nouvelles, enfin ! P O U R L’ E M P L O I
51 Un pari en passe de réussir COOPÉR ATIVES
52 Cherche terrain
pour habitat de demain RETOUR EN POLITIQUE
54 Quelle place pour Luc Frieden ? RECHERCHE UNIVERSITAIRE
56 Nouvel institut aux contours flous
NATION BR ANDING
58 Partager la marque Luxembourg
LOGEMENT
60 Marc Hansen, modeste SYNDICAT
62 L’agenda 2016 de l’Aleba GRANDE RÉGION
095
EY
74 Nouveau cadre,
nouvelles méthodes
PAIEMENTS ÉLECTRONIQUES
78 Six sort des frontières S TA R T- UP
79 Un job en un jour VOITURES DE LUXE
80 Rolls-Royce au Luxembourg LOGISTIQUE
82 Sur la nouvelle route de la soie AVOCAT S
84 Dentons arrive avec OPF Partners
J O U R N É E D E L’ É C O N O M I E
CSSF
98 Claude Marx saute le pas DOMICILIATION
102 Les business centers en question
JUGEMENT HELLAS
104 Une supercherie ? R E P RI S E D’A C T I V I T É S
106 Blackfin lorgne l’Europe ENQUÊTE
107 Paralysie face à Mifid II ADMINISTR ATEURS
108 Une bombe à 17 % LICENCE BANCAIRE
110 Mouvement suisse
85 Un jour dédié aux talents MARITIME
87 25 ans de Roode Leeuw sur les mers
EN CÔTE D’IVOIRE
88 Marsaf s’accroche à ses droits MEDIA AWARDS
90 Un jury exigeant
64 Coopérer par la proximité CES
66 50 ans de dialogue social
Février 2016 —
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SOMMAIRE
LIFESTYLE
PAPERJAM CLUB
MIXOLOGIE
152 Le Nycti de Filoo EXPORT DES ARTISTES
148 Au-delà des frontières
AGENDA
123 Les événements à venir
UNE ŒUVRE EXPLIQUÉE
150 Beat Streuli, « World City, 2014-2015 »
FASHION DESIGN
153 Une mode électrique
WORKSHOPS
125 14 thèmes en février LA VIE DU CLUB
126 De quoi sera faite 2016 ?
116 120 154 156 158 161 162
Carrières Paperjam.Jobs Paperjam.lu Afterwork Index Ours Tableau de bord
FLASH-BACK
112 Les événements phares en images Février 2016 —
— 013
ARCELORMIT TAL
Des résultats attendus
12/02 Comme chaque année, les résultats du numéro 1 mondial de l’acier, ArcelorMittal, seront scrutés avec attention par les marchés. Un exercice annoncé pour le 12 février qui intervient après la récente et néanmoins prévue émission de 138 millions de nouvelles actions pour convertir 2,25 milliards de dollars de dette en actions à maturité. Reste à connaître l’impact sur les résultats de la situation difficile vécue l’an dernier sur le marché chinois.
BCEE ET CSSF
Transitions en cours
Fin novembre, le directeur général de la BCEE, JeanClaude Finck, avait fait savoir au ministre des Finances qu’il ne voulait pas prolonger son mandat se terminant en février. Les candidatures sont closes, mais le gouvernement n’a toujours pas dévoilé le nom de son/sa successeur. Le nom du nouveau directeur général de la CSSF est en revanche connu depuis le 16 décembre dernier. L’entrée en fonction officielle de Claude Marx est programmée pour le 5 février prochain, après une transition opérée auprès de Jean Guill. 6E LUXFILMFEST
Le cinéma au cœur de la ville
Avec le chiffre record de quelque 18.300 participants l’an dernier, le LuxFilmFest est devenu l’événement de référence du cinéma au Luxembourg et dans la Grande Région. Du 25 février au 6 mars prochain, le festival renoue avec 11 jours de festivités dans les salles du centre-ville de la capitale. À noter que le nouveau « quartier général » sera érigé place de la Constitution, sous chapiteau. Le festival se clôturera par la traditionnelle soirée de gala et de remise de prix. Infos : www.luxfilmfest.lu 25/02
ÉGLISE VS É TAT
Un texte dans les deux mois
Dans la foulée de la réforme des relations – financières – entre l’Église et l’État, le ministre de l’Intérieur, Dan Kersch, a annoncé aux députés qu’il souhaite présenter un projet de loi afin de transposer les dispositions de la convention sur la nouvelle organisation des fabriques d’église signée en janvier 2015. Un texte attendu dans les deux mois et qui prévoit la création d’un fonds centralisant le financement des édifices catholiques afin de libérer les communes de certaines charges.
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RENÉ WINKIN Le nouveau directeur de la Fedil est partisan 016d’une — approche consensuelle. — Février 2016
GRAND ENTRETIEN
GRAND ENTRETIEN - RENÉ WINKIN - DIRECTEUR DE LA FEDIL
« Nous sommes trop petits dans ce pays pour nous diviser » V É R O N I Q U E P O U J O L E T T H I E R RY R A I Z E R |
MIKE ZENARI
René Winkin a pris la succession de Nicolas Soisson le 1er janvier dernier, en tant que directeur de la Fedil. À quelques semaines d’un changement de présidence, probablement tenue par Nicolas Buck, la Fedil veut arborer une approche plus consensuelle, dans un pays «trop petit pour que nous nous opposions», indique son nouveau directeur. Digitalisation de l’industrie et flexibilisation du temps de travail sont deux des chantiers des prochains mois. Février 2016 —
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GRAND ENTRETIEN
V
otre nomination à la direction de la Fedil était évoquée en coulisse comme une évidence. Comment abordez-vous ce nouveau défi ? R E N É W I N K I N Il est vrai que je dispose d’une certaine ancienneté et expérience au sein de la Fedil. Ce qui nous a permis de préparer une transition en douceur avec Nicolas Soisson (directeur depuis 1996 et qui est parti à la retraite fin 2015, ndlr). Mais j’ai accepté ce challenge, car je crois profondément à la nouvelle stratégie d’organisation et d’action de la Fedil que nous sommes occupés à mettre en place. Que pouvez-vous nous en dire ? Elle concerne tout d’abord les services que nous proposons à nos membres. Nous voulons les moderniser, les améliorer là où nous observons certaines carences. Nous menons des enquêtes auprès de nos membres afin de connaître leurs attentes en matière d’informations que nous leur délivrons. À cet égard, nous souhaitons mieux utiliser les nouveaux outils de communication. Nous voulons initier des partenariats avec le monde de l’innovation et de la recherche autour de sujets d’avenir tels que la digitalisation de l’industrie ou encore l’économie circulaire. Il s’agit de nous approprier un maximum d’informations à partager avec nos entreprises, d’étudier les multiples facettes et implications de ces mégatendances et de formuler des recommandations pour y adapter nos cadres infrastructurel et réglementaire. Cette approche devrait nous permettre de mieux anticiper les sujets et de nous positionner comme acteur proactif.
tiques, mais le pays ne peut avancer que si on travaille ensemble. Au fond, le gouvernement, quel qu’il soit, n’a pas d’autre intérêt que de créer de la croissance pour garder un haut niveau de vie et pour se rapprocher du plein emploi. Je remarque d’ailleurs que sur la majorité des dossiers, le dialogue avec le monde politique fonctionne bien, hormis sur certains sujets plus complexes, par exemple, là où les syndicats ont un agenda différent. Nous continuerons à exprimer des déceptions et nous resterons fermes lorsqu’il le faut, mais nous le ferons là où il faut et de sorte à pouvoir continuer à travailler constructivement avec les mêmes décideurs par la suite. Il faut toujours garder à l’esprit la vision d’un investisseur étranger qui suit les discussions entre les partenaires sociaux et le monde politique dans un pays tel que le nôtre. Nous ne pouvons pas nous permettre d’afficher une mauvaise image. Notre objectif commun doit rester de développer différents secteurs et de convaincre ses investisseurs de venir au Luxembourg en créant une atmosphère positive et d’accueil.
Cette remise en question est-elle influencée par le récent sondage mené par l’UEL qui montrait que les représentants du patronat « étaient trop gentils » ? Je pense tout d’abord qu’il faut lire ce sondage dans ses détails, secteur par secteur. En regardant les résultats concernant la Fedil, il apparaît que nous ne sommes pas attendus pour être plus agressifs. En revanche, nous avons mené et mènerons des interviews auprès d’administrateurs de la Fedil et d’autres membres pour savoir ce que nous pouvons et devons faire. Il en ressort d’une manière générale que nous devons être sélectifs dans nos communications, pour ne pas Nous ne pouvons polluer l’atmosphère en général. pas nous permettre
Vous allez plus que probablement former un duo avec Nicolas Buck, pressenti pour la présidence de la Fedil dès avril prochain. d’afficher une Pensez-vous que la Peut-on parler d’un Fedil a trop « pollué » renouveau de style en mauvaise image. le débat par le passé ? comparaison avec le Pas forcément. Mais duo Robert Dennewald lorsque je pense à l’un (président actuel) et des défis majeurs des entreprises qu’est de Nicolas Soisson ? trouver de la main-d’œuvre qualifiée, comNous avons élaboré avec Nicolas Buck la stratégie d’avenir pour la Fedil. Nous en partament peut-on motiver des jeunes à emprungeons donc le contenu. Nous avons en plus le ter des carrières techniques ou scientifiques même âge et avons pour habitude de nous si on ne parle que des problèmes ? parler ouvertement et franchement. Je pense Or, il y a des progrès, des succès que nous que nous nous complétons plutôt bien. Les devons aussi mettre en avant. Nous n’avons éléments sont donc plutôt en faveur d’une pas pour ambition de moins parler des probonne entente de travail. C’est du reste problèmes ou de les cacher, mais nous voulons bablement une autre approche, avec toute affiner notre communication et la distinguer, l’équipe qui travaillera dans un mode plus selon que l’on s’adresse à nos membres, au transversal et dans le contexte de l’écosysgrand public ou aux politiques. tème patronal redéfini, puisque nous sommes trop petits dans ce pays pour nous diviser. Mais l’on sent bien que le dialogue avec les syndicats reste sensible… C’est donc une approche plus consenLe dialogue social se fait a priori dans les entreprises. Et il marche plutôt bien à ce niveau. En suelle... revanche, si nous voulons faire du dialogue Il y aura forcément des situations probléma018 —
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BIO EXPRESS
INDUSTRIE ET INNOVATION 1991 Après des premières expériences professionnelles chez Luxinnovation, René Winkin rejoint la Fedil en tant qu’attaché économique, puis devient conseiller. Luxembourgeois, il détient une maîtrise en sciences économiques – gestion d’entreprises et relations internationales, délivrée par l’Université Louis Pasteur de Strasbourg. 2004 René Winkin a assuré jusqu’en 2010 la vice-présidence du Conseil supérieur pour un développement durable. 2006 Il est nommé secrétaire général de la Business Federation. Ses missions l’ont mené à devenir responsable du département des affaires industrielles et à défendre les intérêts de l’industrie luxembourgeoise dans des groupes de travail, tant sur le plan local qu’européen. Outre ses fonctions à la Fedil, René Winkin a été en charge du secrétariat général du Groupement pétrolier luxembourgeois. 2016 Au 1er janvier, René Winkin, 47 ans, reprend le poste de directeur de la Fedil suite au départ à la retraite de Nicolas Soisson.
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GRAND ENTRETIEN
social sur le plan national, il montre clairement ses limites. Ce qui me fait dire qu’il ne faut pas trop s’immiscer dans le dialogue social au sein des entreprises, mais plutôt créer un cadre général en laissant la possibilité de choisir les modalités sur le terrain. Il n’y a pas mieux que le dialogue entre le patron et la délégation pour expliquer au personnel les problématiques éventuelles et les perspectives.
Comment expliquez-vous les difficultés sur le plan national ? Sur le plan national, ce qui est appelé dialogue social est souvent de la politique. Il a bien fonctionné, surtout dans des situations de crise. Il peut aussi fonctionner dans des années de forte croissance, comme dans les années 90, quand l’argent public est disponible. La discussion porte alors sur sa redistribution. Dans les autres situations, la tripartite montre rapidement ses limites, au profit d’accords bipartites.
cette adaptation un semestre à l’avance, par exemple. Il faut donc laisser la possibilité aux patrons d’adapter les horaires, tout en informant clairement les salariés, bien entendu. Mais derrière la lenteur de ce dossier se cache la problématique des heures supplémentaires, pratique plutôt supportée par les syndicats et fiscalement intéressante. Théoriquement, nous aboutirions à moins d’heures supplémentaires avec un cadre plus flexible. Au final, il s’agira de prendre une décision politique sur un sujet qui reste à l’ordre du jour et vis-à-vis duquel le ministre du Travail connaît nos attentes.
Quelle est la position de la Fedil à l’égard de la réforme fiscale en préparation ? Le Conseil économique et social a permis de rendre disponibles les informations utiles pour mener cette réforme dont nous connaissons les grandes orientations. L’une d’entre elles est l’individualisation de la fiscalité. Nous pensons qu’il est important de se soucier des taux en comparaison internationale, en plus des éléments de base. Les éléments existants sont du reste globalement appréciés par les entreprises. Je pense notamment au régime d’aides aux entreprises qui ne sont plus, comme c’était le cas par le passé, fondées sur une intervention directe, mais sur des incitants fiscaux. Nous nous attendons à ce que ce type d’instrument stimulant, notamment dans les champs de l’investissement et de l’innovation, soit maintenu. Nous n’avons pas de signes à ce stade qui feraient preuve d’intentions politiques contraires.
Quelles sont vos relations avec M. Roeltgen, président de l’OGBL ? Les relations varient d’un dossier à l’autre. J’avais plus l’habitude de travailler avec JeanClaude Reding (prédécesseur d’André Roeltgen à la présidence de l’OGBL, ndlr), mais je pense que nous pouvons trouver de nombreux accords sur des sujets importants pour le pays. Je note d’ailleurs que sur la flexibilisation du temps de travail, M. Roeltgen dit aussi que c’est en entreprise que cela se passe. Chacun joue son rôle. Mais un syndicat se distingue d’une fédération patronale en ce qu’il peut mobiliser des gens qui peuvent mettre dans l’embarras les décideurs On a tous intérêt politiques. Je me vois mal à faire en sorte créer une telle situation.
Comment envisagez-vous la réinsertion professionnelle des réfugiés qui sont arrivés, principalement de Syrie, au Luxembourg comme dans que les réfugiés La flexibilité du temps de d’autres pays européens ? se sentent intégrés, Le sujet fait partie de nos distravail reste donc une de cussions actuelles. D’une vos revendications. Comnotamment manière générale, le CV ment l’envisagez-vous ? par le travail. d’une personne qui n’a pas À l’instar du dialogue social, travaillé pendant plusieurs nous voulons créer un mois, qu’il soit réfugié ou cadre général pour pernon, devient moins compétimettre aux chefs d’entreprise d’adapter le temps de travail en tif sur le marché de l’emploi. Si nous ne voulons fonction de leurs besoins, au cas par cas. pas que ces profils se détériorent d’une Nous ne devons pas donner de grande solumanière générale, nous devons prendre des tion sur le plan national, mais construire un mesures spécifiques pour gérer ces candidats cadre qui permette une organisation du traau parcours si particulier. Peut-être faudra-t-il vail plus moderne. créer un service spécifique au niveau de l’Adem. Nous sommes prêts à y apporter notre contribution. On a tous intérêt à faire en sorte En quoi le droit du travail actuel préque cette partie de la population se sente intésente-t-il des freins ? grée, notamment par le travail. Restera la quesIl permet en théorie de flexibiliser le temps tion de la langue à régler, même si certaines, de travail, mais avec des obstacles et des comme l’anglais, suffisent pour travail dans une lourdeurs qui rendent difficile sa réalisation. partie des entreprises au Luxembourg. Par exemple ? La période de référence pour une adaptation L’index, un combat définitivement du temps de travail et le plan d’organisation du perdu ? travail doivent être définis bien à l’avance, ce Nous n’aurons jamais le dernier mot sur le qui peut se comprendre, mais en pratique, le sujet de l’index, puisqu’il s’agit d’une décision chef d’entreprise ne peut pas toujours prévoir qui incombe in fine au pouvoir politique. 020 —
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VERBATIM
Style Un changement de style et de personnalité est attendu à la tête de la Fedil avec le duo Buck-Winkin. « Nous avons le même âge et pour habitude de nous parler ouvertement et franchement. Nous nous complétons plutôt bien. »
Flexibilité La Fedil entend maintenir la flexibilisation du temps de travail à l’agenda politique. « Nous ne devons pas donner de grande solution sur le plan national, mais construire un cadre qui permette une organisation du travail plus moderne. »
Communication Réseaux sociaux, redéfinition des messages en fonction des cibles, la Fedil mène un inventaire de sa communication. « Nous n’avons pas pour ambition de moins parler des problèmes ou de les cacher, mais nous voulons affiner notre communication et parler aussi des réussites. »
Économie circulaire Un concept qui n’est pas marketing. « Le principe de l’économie circulaire n’est pas nouveau, car depuis plusieurs années, certains pans de l’économie l’appliquent. »
Index Un combat définitivement perdu pour le patronat ? « Nous savons que le gouvernement s’est montré attentif et soucieux lorsque plusieurs tranches auraient dû être déclenchées sur une même année. »
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GRAND ENTRETIEN
L’actuelle situation de stagnation des prix permet de mener une politique économique plus expansive, avec des retombées qui pourraient d’ailleurs être meilleures, sans créer des problèmes au niveau de l’indexation. À l’inverse, nous savons que le gouvernement s’est montré attentif et soucieux lorsque plusieurs tranches auraient dû être déclenchées sur une même année. Faut-il anticiper la discussion et la mener quand elle n’a pas lieu d’être ? Je ne pense pas. Le sujet reviendra cependant sur la table. Nous devrons alors expliquer la situation sur des faits et convaincre davantage pour trouver des solutions.
Quel doit être le rôle du Conseil économique et social (CES) ? Comme nous l’avons vu pour la préparation de la réforme fiscale, le CES permet de disposer de données chiffrées et d’autres informations de base sur lesquelles les partenaires sociaux sont capables de se mettre d’accord. Au travers des avis rendus, le CES représente aussi, via ses réunions, une opportunité de rencontrer les syndicats et de mener des analyses sur des sujets clés. Un travail qui permet de savoir et de comprendre ce que les autres parties pensent. Parfois, les difficultés commencent lorsqu’il faut établir un constat commun, en prélude à un avis, et le consensus est encore plus difficile à trouver lorsqu’il s’agit de formuler des recommandations destinées à guider le pouvoir politique dans sa prise de décision. Pour éviter des frustrations et peut-être des tensions, il faudrait être plus modestes sur les attentes, voire scinder les avis en fonction des parties représentées. Nous devons éviter de mettre la pression sur les groupes de travail si ceux-ci n’aboutissent pas à un résultat. Quid du Haut Comité à l’industrie et de ses actions ? Cette configuration est vraiment une opportunité, car nous arrivons à rassembler plusieurs ministres et représentants du secteur autour d’une table pour aborder des sujets spécifiques à l’industrie. Il ne faut pas attendre du Haut Comité qu’il prenne des décisions sur des sujets plus larges, tel que le temps de travail. Par contre, il peut discuter et proposer des impulsions sur des questions sectorielles, telles que l’innovation, l’investissement industriel, l’énergie ou la disponibilité de main-d’œuvre qualifiée. Si les sujets sont bien étudiés, les recommandations bien formulées, les ministres peuvent alors se prononcer et soumettre des propositions au niveau du gouvernement. Dans ce cas aussi, nous devons maintenir un certain équilibre entre les ambitions et les possibilités. Comment attirer les talents dans le secteur industriel ? L’Université pourrait encore mieux servir de réservoir de main-d’œuvre dans la mesure où elle accueille de nombreux non-Européens. Nous devrions davantage faire en sorte que ceux-ci s’intéressent aux débouchés 022 —
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N O UVEA U D UO Nicolas Buck (à gauche) doit prendre la présidence de la Fedil en avril prochain. Son futur directeur est déjà en place.
possibles au Luxembourg et faciliter leur intégration. Cela passe notamment par les formalités administratives allégées. Pour attirer les compétences issues des pays voisins et de plus loin, nous devons mettre en avant tant les atouts directs qu’indirects du pays. Les coûts salariaux font que pour le patron, la charge est encore plus ou moins comparable aux pays voisins, mais le salaire net pour le travailleur est plus intéressant que dans d’autres pays, comparé au brut. Nous devons aussi continuer à affiner l’image que nous donnons du pays et expliquer que nous ne sommes pas une ville de province, mais une capitale, vraie alternative à des villes comme Amsterdam, Dublin ou Londres.
Quelles sont justement vos attentes quant à la stratégie de nation branding en cours d’élaboration par le gouvernement ? Nous avons été consultés pour cet exercice qui, même s’il paraît large quant à sa portée, doit aussi permettre d’apporter des réponses précises aux questions pragmatiques que se posent souvent les investisseurs. Ou pour motiver les collaborateurs à venir travailler au Luxembourg. Je pense à des arguments « soft » qui relèvent du cadre de vie comme l’offre scolaire ou le logement. Nous avons clairement des avantages à faire valoir et un des défis est de ne pas cacher les bons arguments « soft », tout en les mettant en perspective aux côtés des hard factors.
L’économie circulaire, un concept marketing ou une réelle nouvelle vision ? Ce n’est pas un concept marketing. Cette notion est sur l’agenda de la Commission européenne qui doit formuler des recommandations pour stimuler un modèle économique en cercle fermé, en tenant compte de la notion de recyclage comme facteur de valeur ajoutée. Ceci dit, le principe de l’économie circulaire n’est pas nouveau, car depuis plusieurs années certains pans de l’économie l’appliquent, à l’instar des producteurs d’emballage ou du secteur automobile. Ce n’est pas encore la perfection, mais des progrès ont déjà été accomplis, au Luxembourg aussi. Je pense ainsi à Ecobatterien ou encore à Valorlux. Tout le défi réside dans la prise en compte du désassemblage et du recyclage dès la conception des produits afin de les produire avec des composants qui pourront être recyclés. La prochaine étape sera d’intégrer les produits non couverts, ainsi que le secteur de la construction, qui reste un grand secteur producteur de déchets recyclables. Des actions telles que celles de Neobuild, via l’IFSB, doivent nous permettre de positionner intelligemment le Luxembourg sur la scène régionale, voire européenne. EN RÉSUMÉ
À 47 ans, René Winkin est, depuis le 1er janvier, le nouveau directeur de la Fedil. Une nomination qui intervient alors que l’organisation patronale se prépare à déployer une nouvelle stratégie, notamment sur le plan de la communication. Pour mieux répondre aux besoins de l'industrie qui ne cesse d’évoluer aussi.
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Si le sujet des fintech n’est pas neuf pour la Place, 2016 marque un nouveau tournant. Avançant au rythme de la digitalisation, la finance doit s’adapter et tirer profit des nouveaux modèles et services mis sur le marché. Le Luxembourg bénéficie des investissements ICT, de son expertise financière et de belles prises internationales. Reste à transformer l’essai en développant une masse critique suffisante de nouveaux acteurs. Sans oublier les entrepreneurs locaux. CA M I L L E F R AT I E T T H I E R RY R A I Z E R
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RÉVOLUTIO
N DIGITALE
S
i « l’ubérisation » de la finance n’est pas crainte par tous les observateurs, la révolution digitale est en marche. Avec l’arrivée de nouvelles technologies, croisées aux besoins des – nouveaux – clients, les services financiers doivent se réinventer. « ING annonce un investissement dans la société de technologies financières (‘fintech’) basée à Hong Kong, WeLab, qui propose des prêts aux consommateurs en Chine et à Hong Kong », pouvait-on apprendre le 20 janvier dernier. La banque a participé à un tour de financement de 160 millions de dollars avec d’autres investisseurs qui croient en cette société née en… 2013. Cet exemple, parmi d’autres, est représentatif de la transition digitale qui s’opère dans le secteur financier, avec d’une part la volonté des banques à trouver des partenariats avec des sociétés fintech, et d’autre part de s’appuyer sur les technologies « distruptives » pour répondre aux besoins de leurs clients. S’il est souvent question de paiement mobile dans les fintech ou bien encore de bitcoin, la valeur pourrait s’envoler cette année. Le chiffre de 1.100 dollars est avancé. À l’instar « Le Luxembourg a bien réussi dans le 1er pilier, de WeLab, les possibilités offertes par le canal celui des paiements, notamment grâce au cadre digital peuvent potentiellement toucher tous réglementaire, mais a manqué le deuxième qui est les créneaux des services financiers. Sans pour celui du lending, observe Jean Diederich, assoautant que l’on dispose du recul nécessaire cié chez Kurt Salmon et président de l’Associapour analyser leur rentabilité tion des professionnels de la et leur pertinence durables. société de l'information (Apsi). Mais, dans l’intervalle, l’heure Ce type d’activité peut fonctionest au positionnement des ner sur des marchés à taille Places traditionnelles qui importante, ce qui ne se prêtait doivent passer en mode 2.0, pas au Luxembourg, même si en mode fintech. nous aurions pu l’envisager sur Luxembourg fait partie des un mode transfrontalier que centres qui veulent se démarnous avons déjà opéré avec sucquer. Après 2015 qui a permis cès dans d’autres créneaux. » d’ébaucher les argumentaires L’ u n d e s d é f i s p o u r l e s et de voir les premières initiasemaines et mois à venir sera tives, 2016 semble promettre de coordonner des actions rapiune approche de Place comme dement. Car les start-up interce fut le cas pour l’internationationales effectuent leur nalisation du RMB ou l’attracshopping auprès des Places les tion des grandes fortunes lors plus accueillantes et des meilde la transition post-secret Björn Ottersten leurs financements. « Un certain SnT (Uni) bancaire. Après les premières nombre de gens cherchent à prises symboliques comme gagner du temps en pensant que l’arrivée de SnapSwap [voir c’est un mouvement qui va peutp. 27], la constitution d’une société bitcoin ainsi être disparaître ou ne pas avoir les effets escompque l’établissement de nombreuses start-up – tés, mais il faut bien se rendre compte que le d’origine étrangère ou locale –, cette année consommateur a envie aujourd’hui d’obtenir des doit être celle de la création de nouvelles acti- services qui vont au-delà de ceux que le secteur vités sur le sol luxembourgeois. traditionnel lui offre », ajoute Jean Diederich.
« ON NE PEUT PAS TOUT FAIRE, MAIS NOUS NE POUVONS PAS ATTENDRE. »
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Car l’un des premiers critères reste l’accès à une source de financement et le recours à l’expertise de partenaires financiers. Si l’on ne présente plus l’activité des fonds au Luxembourg ni l’importance du secteur bancaire, des liens restent à construire entre les différents univers, afin de limiter les réflexions en silo.
Financement et réglementation d’abord
« On pourrait imaginer la constitution d’un fonds dédié aux fintech qui serait créé à l’initiative des banques et des pouvoirs publics, indique Matteo Rizzi, cofondateur de la conférence Fintechstage, qui réunit de grands noms internationaux du créneau. Une session fera halte à Luxembourg le 18 février, en collaboration avec Luxembourg for Finance. « Les banques pourraient aussi s’allier pour fonder une plateforme blockchain commune qui servirait de test au sein de ce laboratoire qu’est le Grand-Duché », ajoute celui qui est l’un des gourous des fintech en Europe. Ce type d’initiative, le Luxembourg l’a conduit avec succès par le passé. Les fintech et le Luxembourg, une histoire qui semble nouvelle, mais dont l’esprit anime en effet la Place depuis 1985 avec la création de Cetrel – devenue Six Payment Services et toujours investie dans les fintech [voir p. 78] par les banques pour mutualiser les coûts de l’innovation que représentaient les cartes de crédit de l’époque.
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UN NOUVEAU VENU
Plus récemment, les expériences de Flashiz et de Digicash notamment ont révélé que le Luxembourg pouvait aussi être le terrain d’expérimentation pour des modèles de paiement mobile qui peuvent être testés à l’étranger [voir p. 32]. Combinés aux investissements ICT effectués depuis une dizaine d’années ainsi qu’à l’expertise engrangée en la matière, les atouts dont dispose le Luxembourg semblent suffisants, à la croisée des chemins pour rester dans la compétition vis-à-vis de Londres, mais aussi de la France, de la Belgique, sans oublier la Suisse, dont le positionnement marketing ressemble à s’y méprendre à celui du Luxembourg. « La première vague de succès a montré que l’on pouvait lancer des start-up depuis le Luxembourg et quelle celles-ci marchaient bien », indique Alexandre Rochegude, associé chez KPMG Luxembourg et ancien cofondateur de Flashiz, l’une des premières success-stories du paiement mobile au Luxembourg, avec Digicash. Celui qui se définit volontiers comme un fintech evangelist milite pour un écosystème accueillant, sur le mode d’un partenariat public-privé. « Il faut faciliter l’innovation et l’installation de sociétés. La question n’est pas tant quelle société nous recherchons, mais de comment faire pour les convaincre de venir au Luxembourg », ajoute l’associé de KPMG. Le cabinet a souhaité, dans ce souci d’émulation de la Place, lancer une première suite en p. 30
« PLUS QUE DES CHIFFRES, DES ÉMOTIONS » SnapSwap a transféré son siège international à Luxembourg. Une belle prise qui confirme l’attractivité de la Place pour les fintech spécialisées dans les paiements. Trois questions à son fondateur et CEO, Denis Kiselev. Quel type de services offre SnapSwap ? L’objectif de SnapSwap est de déployer des produits financiers innovants qui permettent aux consommateurs et entreprises d’avoir accès à l’économie mondiale en réduisant les barrières telles que le coût, la complexité et les délais de traitement des opérations de paiement. Nous utilisons des technologies de pointe de l’Internet of Value, qui est en train d’émerger, afin d’encourager l’inclusion et l’efficacité dans le domaine financier. Lorsque nous serons opérationnels début 2016, nous détiendrons des comptes de paiement et fournirons des services aux particuliers, aux entreprises et aux institutions financières au sein de l’Union européenne, mais aussi à l’international. Pourquoi avoir choisi le Luxembourg comme nouveau siège international et combien de personnes pensez-vous y employer ? Le Luxembourg est un centre financier
mondial reconnu. Il a également acquis une réputation de pôle d’innovation, tant dans le domaine de l’ICT que dans celui des fintech. Il représente donc un environnement parfait pour une société comme la nôtre. Nous avons reçu un accueil très coopératif et enthousiaste de la part de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF). Alors que nous démarrons seulement notre activité, nous avons déjà établi une collaboration fructueuse avec des banques internationales et d’autres partenaires. Quelle est votre stratégie pour conquérir le marché en Europe et au-delà ? Nous souhaitons instaurer une nouvelle norme de services financiers qui considère les transactions entre pairs et avec les commerçants comme de la communication, un échange de messages et d’émotions plutôt que de simples chiffres sur un bilan. Nous voulons créer un réseau international ouvert à tout le monde et adapté aux développeurs dans le monde entier, destiné à la promotion de l’inclusion financière et de business models novateurs, et qui permet de proposer des services financiers de base à moindre coût et d’une facilité d’utilisation inégalée.
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COVERSTORY
MADE IN LUXEMBOURG
Se faire une place 2.0
NOM DE LA SOCIÉTÉ
SCORECHAIN CRÉ ATION
ÉTÉ 2015 SIÈGE
BELVAL
NOM DE LA SOCIÉTÉ
LEETCHI
DIRIGEANT
LAURENT KRATZ, COFONDATEUR AVEC PIERRE GÉRARD
CRÉ ATION
2012
SIÈGE
LUXEMBOURG (FUTURE LAB) DIRIGEANT
ROMAIN MAZERIES (GENERAL MANAGER)
L
a société française qui s’est fait connaître par sa cagnotte collective en ligne a installé une antenne au Lux Future Lab pour lancer au printemps 2013 Mangopay, une solution de paiement API dédiée aux sites de crowdfunding, de places de marché et à tout ce qui touche à la consommation collaborative. « Nous devenons la banque des plateformes qui font de l’intermédiation, explique Romain Mazeries, general manager de Leetchi au Luxembourg. Par exemple, pour une place de marché, nous gérons les comptes de tous ses clients pour transférer l’argent et effectuer des opérations complexes avec multimoyens de paiement et multipossibilités de sortir du cash, tout cela à travers la gestion de monnaie électronique. » Mangopay compte déjà plus de 900 plateformes dans toute l’Europe pour un volume de plus de 200 millions d’euros. Si Leetchi a choisi de s’installer au Luxembourg, c’est avant tout parce que la France a trop tardé à transposer la directive sur les paiements de 2007. « Notre produit était prêt, on «Notre avait le choix entre l’Espagne, la Belgique, le Luxembourg et le Royaume-Uni. » Leetchi travaille aujourd’hui avec ING, Barclays, Commerzbank ou encore Crédit Mutuel Arkéa. « Nous avons vraiment trouvé un écosystème très favorable, les politiques comme les acteurs privés ont toujours cru en nous. Nous n’avons aucune envie de nous réinstaller dans un autre pays. » Toutefois, le Luxembourg n’a pas encore toutes les armes pour prétendre devenir un hub d’envergure. « Les mentalités sont là, le terreau aussi, mais il manquerait des talents. » Même au-delà des informaticiens, Romain Mazeries peine à recruter des candidats prêts à prendre le risque de travailler dans une start-up. Rachetée à 86 % par Crédit Mutuel Arkéa en septembre – tout en conservant une gouvernance autonome –, Leetchi aborde 2016 en mode « hypercroissance et développement international ». Son objectif : séduire davantage de clients de plus de 100 millions d’euros par an.
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NOM DE LA SOCIÉTÉ
NEXVIA
CRÉ ATION
2015
SIÈGE
BELVAL DIRIGEANT
PIERRE CLÉMENT
L
ancée le 20 janvier, Nexvia est une plateforme gratuite qui rassemble des outils de personal finance permettant de faciliter la prise de décision dans des projets immobiliers. « L’achat d’un bien immobilier représente pour beaucoup d’entre nous l’investissement le plus conséquent dans sa vie », explique Pierre Clément, ancien directeur corporate finance chez PwC. Nexvia se compose de différents outils, dont un évaluateur qui permet d’analyser toutes les variables qui ont une influence sur l’estimation d’un bien immobilier pour fournir aux utilisateurs une valorisation indicative de leur bien. Pour ce faire, Nexvia a rassemblé des données analysées qui proviennent du Statec et de l’Observatoire de l’habitat. « Nous n’avons un décalage que de six mois par rapport au temps réel du marché, ce qui permet d’avoir une image financière très proche de la réalité », souligne Pierre Clément. Les utilisateurs peuvent aussi se servir d’un « calculateur des coûts d’acquisition et charge mensuelle » et ainsi déterminer les coûts liés à l’acquisition et au financement d’un bien immobilier (coût mensuel d’un emprunt hypothécaire, frais de copropriété, assurance solde restant dû, impôt foncier ou assurance logement). Un troisième outil est le « calculateur acheter vs louer » qui permet de situer à partir de quel moment il devient plus intéressant d’acheter que de louer. Et pour savoir si un bien correspond à son budget, un « calculateur d’accessibilité » est également disponible. Pour être tout à fait complet, un mémo fiscal rassemble les informations relatives au sujet. Enfin, et plutôt à destination des nouveaux arrivants, un guide illustré des différents quartiers de Luxembourg met en évidence de manière conviviale les avantages et inconvénients des principaux secteurs résidentiels de la ville.
S
corechain a été lancée l’été dernier et financée en octobre grâce à une levée de fonds qui a permis de recueillir 500.000 euros de cinq business angels. Laurent Kratz et Pierre Gérard ont déjà lancé Jamendo et Yallet, un portefeuille bitcoin, et continuent de flairer les idées d’avenir. Scorechain est née d’une observation avisée de la vague bitcoin et de ses conséquences. « Nous fabriquons les outils qui permettent de vérifier que les transactions faites sous technologies blockchain et bitcoin sont légales », explique Laurent Kratz, également CEO de l’incubateur Neofacto qui a vu naître le projet Scorechain. Et de s’élever contre les préjugés souvent véhiculés à propos de bitcoin, présenté comme la nouvelle monnaie privilégiée des trafiquants en tous genres. « Par design, la blockchain est publique car toutes les transactions sont vues par tous les utilisateurs, indique Laurent Kratz. On peut relativement facilement voir qui a dépensé quoi. » Scorechain vend donc à ses clients les outils leur permettant d’être sûrs que l’argent qu’ils reçoivent est légal. Avec l’explosion de bitcoin, les clients de Scorechain sont tout trouvés : opérateurs bitcoin – puisque la CSSF les régule maintenant –, les banques, afin que les pure players puissent « recevoir et reliquéfier leurs bitcoin en fiat » (monnaie régulée par l’État comme le dollar ou l’euro) et que leurs banques puissent contrôler leurs mouvements, enfin les Big Four amenés à auditer les plateformes bitcoin. Scorechain vise aussi à s’atteler au marché des fonds. Bien implanté au Luxembourg, Laurent Kratz n’aurait pas imaginé lancer Scorechain ailleurs. Même si la Place n’a pas que des avantages. « C’est super, on crée une entreprise facilement, on peut gérer les aspects de propriété intellectuelle et de droit du travail », souligne-t-il, évoquant encore la qualité de vie, le niveau de salaire ou encore la faiblesse des charges imposées aux entreprises. « Mais niveau levée de fonds, c’est le désert, vous avez deux ou trois grands fonds et ça ne bouge pas, et pour le recrutement des ressources, c’est aussi le désert. » Pas facile de trouver un bon développeur blockchain, et encore moins un qui serait à l’aise avec le marketing B2B dans le monde des fintech. Une denrée définitivement rare dans un pays qui rêve de s’imposer comme hub pour les fintech.
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COVERSTORY
remise de prix destinés aux fintech, en collaboration avec Maison Moderne [voir ci-contre]. « 2016 peut être une belle année, nous avons beaucoup de demandes de l’étranger, mais nous devons être attentifs à ne pas effectuer de bilan prématuré en fin d’année, prévient Alexandre Rochegude. Même si le timing semble intense, « les choses prennent plusieurs années ». En fonction du retour du marché qui peut s’avérer différent selon que l’on soit coté ou non. À l’instar de l’aventure de Lending Club, une société fondée en 2006 à San Francisco par le français Renaud Laplanche et qui est devenue la référence dans le prêt entre particuliers en ligne. Sa valorisation atteignait 5,4 milliards de dollars avant son entrée en bourse en décembre 2014. Mais depuis l’IPO, les marchés se montrent plutôt frileux. « Lorsqu’on regarde les start-up qui apparaissent partout, très peu s’attaquent au cœur de métier des banques », remarque Mark Tluszcz, CEO et managing partner de Mangrove Capital Partners. À l’origine, avec Hans-Jürgen Schmitz et Gerard Lopez, du succès de Skype, l’investisseur vise « LA » nouvelle idée. « Ce que nous recherchons, c’est le nouveau Paypal, ajoute Mark Tluszcz. Dans la monnaie virtuelle, nous pensons que quelqu’un va faire quelque chose de grand. Je pense notamment à l’utilisation des points de fidélité que nous collectionnons tous via différentes cartes liées à des enseignes. Cette monnaie virtuelle existe, sauf qu’il n’y aucune bourse pour l’échanger. » Entre le propre des investisseurs d’observer un certain recul et le besoin des start-up de disposer d’un premier financement, l’écart devra être comblé rapidement pour cultiver les jeunes pousses que l’on souhaite attirer. « L’environnement du Luxembourg est favorable, mais il est nécessaire de faire des efforts vis-à-vis de l’Angleterre par exemple, en termes d’accès à l’investissement, relève Audrey Rustichelli, head of the IP/ITc practice chez Baker & McKenzie Luxembourg. Le statut de sàrl simplifiée pourrait aider les start-up. » Autre élément prédominant et sinon sine qua non à l’établissement d’une structure : la régulation. En ayant, dès 2009, transposé les directives européennes de 2007 (dans la loi dite LSP) pour fixer un cadre aux établissements de paiement et les établissements de monnaie électronique, la Commission de surveillance du secteur financier a donné le ton : régulation, mais ouverture. En donnant de façon pragmatique une réponse de principe quant à un nouveau dossier de licence qui lui est soumis, la CSSF fait clairement partie des maillons clés du Luxembourg. Dans un récent dossier thématique composé par l’ABBL, Jean Guill, le directeur général sortant de la CSSF, faisait aussi part de l’ouverture et de la souplesse du régulateur : « C’est une grande opportunité pour le Luxembourg de participer aux nouvelles technologies financières (…). Les challen030 —
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ges pour le Luxembourg seront de gérer l’intégration des activités des start-up tout en développant et en effectuant la promotion de produits financiers digitaux innovants, en appliquant la réglementation de façon proportionnelle. »
Bâtir sur les acquis
Si les atouts existent, une phase d’évangélisation des acteurs financiers reste à mener sur la culture de la start-up et des bénéfices qu’elle peut apporter dans le cycle d’innovation d’un produit ou d’une société. D’autant que certaines fintech sont d’ores et déjà prêtes. « Beaucoup de sociétés fintech se considèrent comme des start-up, mais il y a déjà toute une série de sociétés qui deviennent matures et qui peuvent déjà offrir des solutions à large échelle, note JeanLouis Schiltz, avocat chez Schiltz & Schiltz. L’ancien ministre des Communications et des Médias s’est passionné pour les fintech depuis son retour dans le privé. Il a notamment collaboré à l’attraction de la société SnapSwap, qui a relocalisé son siège de San Francisco à Luxembourg en début d’année. Quant à la sélectivité des créneaux dans lesquels le Luxembourg pourra se positionner, d’aucuns estiment, comme Jean-Louis Schiltz, que « nous devons nous concentrer sur les forces traditionnelles du Luxembourg pour aller de l’avant. Et dans ce contexte, trois domaines me semblent prometteurs : les solutions de paiement innovantes, les solutions à destination du monde bancaire, et les solutions compliance et d e ré g ul a t i o n i n n o vantes. » Trois piliers dans lesquels le Luxembourg dispose d’une expérience prérévolution digitale ou de besoins importants, dans la mouvance d’une régulation plus importante après la crise. « Le challenge pour le Luxembourg est de choisir, conclut Björn Ottersten, directeur du Centre interdisciplinaire Security, Reliability and Trust de l’Université du Luxembourg. On ne peut pas tout faire, mais en même temps, nous ne pouvons pas attendre. Nous devons, dans certains domaines, assumer un rôle de leadership. Ceci impliquera des investissements dans la recherche, tant du point de vue public que privé. » Un PPP de plus qui pourrait faire la différence si les synergies sont opérées dans le bon tempo. Car les opportunités concrètes ne manquent pas. À commencer par les acteurs locaux des fonds d’investissement qui seraient ravis de disposer d’une « technologie disruptive » pour optimiser les flux liés au tsunami réglementation post-2008 dont la digestion s’avère toujours en cours. EN RÉSUMÉ
Des atouts, le Luxembourg n’en manque pas pour devenir un hub des fintech. Mais pas dans tous les domaines. Des choix et une nouvelle stratégie sont nécessaires pour réussir ce pari qui passera par l’attraction de talents et le développement de solutions innovantes.
LE LION RUGIT DE CRÉATIVITÉ Une première au Luxembourg. Après les premiers événements thématisés ces derniers mois, KPMG a choisi de lancer la première édition des Fintech Lion Awards, les récompenses dédiées aux start-up et entreprises innovantes du Luxembourg et de la Grande Région. Organisée avec la collaboration de Maison Moderne et de Digital Lëtzebuerg, sous le haut patronage du Premier ministre Xavier Bettel, la cérémonie se déroulera en juin prochain, dans le cadre de KPMG Plage. À partir des candidatures soumises, 15 demi-finalistes recevront l’unique opportunité de se présenter ainsi que leurs projets devant la communauté fintech du Luxembourg lors d’une session de pitch prévue au printemps. Neuf entreprises fintech seront sélectionnées pour le deuxième tour, afin de recevoir l’un des trois prix majeurs : Fintech Start-up of the Year, Fintech Entrepreneur of the Year et Best Pitch. Les gagnants bénéficieront d’une couverture médiatique et publicitaire au Luxembourg et d’une adhésion gratuite d'un an au KPMG Hub for Entrepreneurship. Le jury sera composé d’entrepreneurs aguerris et d’investisseurs venture capital, ainsi que de représentants publics de l’industrie financière, des médias et de KPMG. Coup d’envoi des candidatures en mars 2016.
INITIATIVES EN CASCADE Londres a son Level39, l’un des plus importants accélérateurs d’entreprises en Europe, le Luxembourg aura sa House of Fintech. Luxembourg for Finance a annoncé sur Paperjam.lu son intention de nouer un partenariat public-privé pour créer une structure qui serve à la fois de point de rencontre pour les acteurs fintech locaux, mais aussi de point de ralliement lors de la venue et de l’attraction d’acteurs étrangers. Cette House of Fintech, qui s’établira dans le courant de l’année avec une équipe dédiée dans les locaux – mis à disposition par la Chambre de commerce – de la future House of Entrepreneurship, servira aussi d’incubateur aux start-up. Des sociétés qui devraient déposer bagages et personnels au Luxembourg prochainement si les nombreuses actions de promotion et de marketing de tous les experts et cabinets portent leurs fruits. L’Association des banques et banquiers qui répète que le « sujet n’est pas neuf pour elle » a quant à elle engagé récemment un fintech advisor en la personne de Andrey Martovoy. Avec Marc Hemmerling, membre du comité de direction de l’ABBL en charge des aspects technologiques, ils coordonneront le travail opérationnel du nouveau Digital Banking and Fintech Innovation Cluster visant à positionner le secteur bancaire dans le monde digital. De son côté, l’Alfi vient de composer un « forum » qui sera ouvert aux expertises externes au cercle des fonds d’investissement. L’ICT sera notamment sollicité. Un ensemble d’initiatives qui reflète un dynamisme certain, mais qui ne devra pas souffrir d’un manque de coordination.
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COVERSTORY
E R T Ê S A P T U E P E N N «O » S N I A R R E T S E L S U O T SUR CA M I L L E F R AT I |
ERIC CHENAL
REGARDS Sans se toiser, les banques et les fintech ont beaucoup à apprendre les unes des autres. À échanger aussi.
Tantôt partenaires, tantôt
concurrentes, les banques et les fintech ont appris à travailler ensemble sur fond de révolution digitale du secteur financier.
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Carlo Thill, président du comité
de direction de BGL BNP Paribas, et Raoul Mulheims, fondateur de Digicash, partagent avec Paperjam leurs réflexions sur l’avenir des fintech au Luxembourg.
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« POUR DEVENIR LA FAMEUSE ‘LICORNE’, IL FAUT ÊTRE 10 FOIS MEILLEUR QUE TOUT AUTRE SERVICE. »
U
ne banque centenaire d'un côté, une jeune start-up de l'autre : vous voyez les fintech de points de vue forcément différents... C A R L O T H I L L Dans une banque, une des grandes problématiques lorsqu'on parle de fintech, c'est le système informatique qui date. De ce fait, les banques sont beaucoup moins agiles au niveau de l'intégration de différentes solutions. Chez nous, un projet peut prendre 18 mois alors que la fintech va développer sa solution en trois ou quatre mois. C'est un des grands avantages des fintech. Mais parfois elles ont quand même besoin des banques pour pouvoir lancer leurs solutions. R A O U L M U L H E I M S La banque est un métier hyper particulier, il a donc fallu apprendre beaucoup. On vient du secteur des télécoms avec des paiements sur les opérateurs mobiles. Les premières fois qu'on a discuté avec nos amis banquiers, c'était un véritable choc de cultures... Après il a fallu voir comment on pouvait travailler ensemble. On a aussi énormément appris pour créer des infrastructures informatiques qui répondent aux exigences bancaires. C . T . De leur côté, les banques doivent opérer un grand changement en mettant le client au centre – ce qu'il veut et ce dont il a besoin – et construire leurs solutions end-to-end pour qu'elles soient plus lean. Nous pouvons utiliser des briques qui sont aujourd'hui développées par des fintech et les intégrer dans notre offre. Par exemple pour un crédit immobilier, je pourrais utiliser la brique atHome, qui permet au client de changer sur sa demande de crédit les caractéristiques de l'appartement qu'il veut acheter. Je vois les fintech plus comme des partenaires. On n'a pas besoin de tout construire nous-mêmes – c'est aussi le grand changement par rapport à ce que nous faisions dans le temps. À quel moment avez-vous senti qu'une nouvelle ère s'ouvrait avec les fintech ? R . M . Pour nous, l'élément déclencheur a été 034 —
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Ra ou lM ulh eim s
la directive [européenne] sur les services de paiement. Elle a sérieusement bousculé la possibilité d'entrer dans le secteur financier et de se faire réguler. On suivait ça de très près avec des entrevues dès 2005-2006 avec le régulateur. Dès que cette directive a été votée en 2007 et transposée en droit luxembourgeois en 2009, cela a permis de réellement évaluer si on pouvait faire de vrais paiements. C . T . Les fintech du Lux Future Lab (émanation de BGL BNP Paribas, ndlr) le disent : la réactivité du régulateur et le fait qu'il ait accepté de les réguler créent un environnement propice, ce qui n'est pas évident dans tous les pays. Les bitcoins par exemple peuvent être régulés ici. D'autres solutions innovantes comme les crédits peer-to-peer ou le crowdfinancing font de la concurrence au banquier traditionnel qui évolue dans un environnement régulé. Par conséquent, il n'y a pas de level playing field. Je suis convaincu qu'à terme, lorsque ces phénomènes prendront de l'ampleur, ils seront également régulés. Ceci dit, cela permet quand même de faire avancer le « schmilblick ». Toutes ces évolutions sont très intéressantes pour le consommateur qui a plus de flexibilité, mais également pour les commerçants qui bénéficient d'un interchange beaucoup moins élevé que les solutions traditionnelles (cartes de crédit, etc.).
Doit-on pour autant craindre une « ubérisation » du secteur bancaire ? C . T . « L'ubérisation » des banques pourrait seulement venir si de grands entrants comme Apple ou Google réussissaient vraiment, autrement, comme on est régulés, je nous vois très difficilement nous faire « ubériser » globalement. R. M. Ce qui pourrait se passer, ce serait un changement des rôles, comme dans l'industrie des télécoms. L'arrivée des smartphones à partir
de 2007 a provoqué un shift considérable en termes de qui propose quel service dans la relation avec le client final. C'est beaucoup plus compliqué dans le monde de la finance mais on n'est pas à l'abri d'un changement. Est-ce que certains acteurs bancaires vont complètement se reconvertir en devenant des places de marché pour des services financiers, est-ce qu'Amazon demain va élargir son offre de marketplace pour le consommateur final, est-ce que les banques traditionnelles vont jouer un autre rôle, notamment pour identifier les personnes, assurer et servir une certaine clientèle... ? Ce sont des évolutions tout à fait possibles. C . T . Effectivement les banques disposent d'une multitude de données sur les clients et leur comportement. Aujourd'hui ces big data sont loin d'être exploitées de façon optimale. C'est une des raisons pour lesquelles les banques sont très réticentes à l'idée de travailler avec certaines fintech ou autres parce qu'elles disposent des données que beaucoup de nouveaux entrants aimeraient bien avoir comme Apple avec Apple Pay.
Le succès n'est pas toujours au rendez-vous. Comment expliquez-vous l'échec de Flashiz ? C . T . Flashiz n'est pas un échec. BGL BNP Paribas était actionnaire de Flashiz qui continue à exister mais en B2B. Sur un petit marché comme le Luxembourg, on ne peut pas avoir plusieurs offres et il y a une autre offre de place qui a réussi à s'imposer, Digicash. Pourquoi ? Parce que tout simplement Digicash s'est interfacé avec les banques alors que vous deviez ouvrir un compte chez Flashiz pour faire vos paiements. Pour le consommateur, c'est une complication en plus. R . M . Au début, on pensait en mettant une offre sur le marché que tout le monde allait simplement l'adopter parce que c'était nouveau.
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Ce n'est pas le cas. L'investisseur américain Peter Thiel – fondateur de PayPal et un des premiers investisseurs dans Facebook et dans LinkedIn – a écrit récemment que pour devenir la fameuse « licorne », il faut être 10 fois meilleur que tout autre service. Ça fait trois ans que Digicash est sur le marché et dans certains secteurs on n'est vraiment qu'au début parce qu'on a découvert la bonne recette pour que les consommateurs l'adoptent. C . T . Le plus intéressant dans Digicash pour moi, c'est le paiement des factures car je n'ai qu'à flasher, mettre mon code et le paiement est fait. À la caisse, je suis plus réticent à l'utiliser. R . M . C'est quelque chose qu'on a vu avec le code QR. Au début, le taux d'adoption n'était pas très élevé. En septembre dernier, on a lancé la nouvelle technologie Beacon avec la BGL, Digicash et Auchan : vous approchez simplement le téléphone, le montant est dessus et vous confirmez. On a ajouté la fonctionnalité de pouvoir associer sa carte de fidélité d'Auchan à l'application et aujourd'hui, Digicash est cinq à sept fois plus utilisé chez Auchan que chez d'autres acteurs de la grande distribution qui ont adopté la solution. Cette technologie est la plus performante sur le marché pour l'instant au niveau international.
Luxembourg for Finance lance la House of Fintech, l'ABBL et l'Alfi annoncent leurs propres clusters... Un réel engouement se fait sentir autour des fintech actuellement. C . T . Ce qui est important, c'est que la politique est partante, que des acteurs comme l'ABBL, l'Alfi et Luxembourg for Finance mettent les moyens à disposition, donc ça aura certainement une chance. C'est là que les conservatismes luxembourgeois et européen vont de nouveau peser. Si on veut avoir une réelle chance de réussir, il faut y mettre beaucoup d'argent – des centaines de millions qui doivent être gérés par un venture fund. Si vous avez 100 fintech qui se lancent, 95 vont disparaître. Il faut être d'accord de perdre de l'argent pour pouvoir en gagner. Est-ce que nous sommes vraiment prêts à accepter des échecs ? R . M . Mon impression pour l'instant est que de nombreux acteurs essaient de se positionner sur la thématique fintech, ce qui est absolument légitime et compréhensible. À un moment, il y aura une fédération de ces efforts-là et j'espère que ce sera le plus rapidement possible. Il faut regarder d'autres places financières comme Singapour, Hong Kong, Amsterdam et Zurich qui ont sensiblement la même taille que la Place luxembourgeoise.
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Le Luxembourg ne manque-t-il pas aussi d'informaticiens ? R . M . Même dans la Grande Région, les universi-
tés des alentours n'arrivent à couvrir qu'un tiers à 50 % des besoins, donc il faut aller chercher beaucoup plus loin. Avec les institutions européennes également sur le marché, les compétences IT sont très recherchées et très chères aussi. Pour nos derniers recrutements, on est à chaque fois passés par défaut par des chasseurs de têtes, ce qui est nouveau. Après, c'est une question de trouver vraiment des compétences pointues. Il faut aller chercher plus loin ou sous-traiter voire créer des antennes, mais c'est très difficile à gérer et à organiser. C . T . Si on veut développer les fintech, il faudra à l'Université du Luxembourg – ou dans d'autres universités de la région – une filière informatique étoffée pour créer et entretenir ces compétences. Ça doit faire partie d'une stratégie, comme on l'a fait pour le centre financier avec la création d'un master en finance.
« SI ON VEUT AVOIR UNE RÉELLE CHANCE DE RÉUSSIR, IL FAUT Y METTRE BEAUCOUP D'ARGENT – DES CENTAINES DE MILLIONS QUI DOIVENT ÊTRE GÉRÉS PAR UN VENTURE FUND. »
Comment le Luxembourg peut-il faire la différence ? R . M . Il faudrait des ingrédients qui 036 —
n'existent pas autre part pour ceux qui créent des nouveaux services et qui veulent les tester. En essayant de cibler les efforts de différents acteurs, on pourrait réellement arriver à faire la différence au niveau international. C . T . On ne peut pas être sur tous les terrains. Il ne faut jamais oublier qu'on est un pays de 550.000 habitants. On peut devenir un pôle d'excellence dans des sous-segments mais je crains qu'on ne devienne jamais la Silicon Valley d'Europe – je suis peut-être pessimiste. Est-ce qu'il ne faut pas penser un peu au-delà du Luxembourg ? Par exemple lors de la conférence CES à Las Vegas [début janvier], les Français ont présenté un projet d'accompagnement des fintech françaises dans la Silicon Valley.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
PÉTAFLOPS
Initié par le Luxembourg, le projet de création d’un supercalculateur européen, sorte de méga-ordinateur, fait son chemin. Un projet soutenu par la Commission européenne, la France et l’Italie, dont les contours devraient être précisés en septembre prochain. C’est à ce moment que les équipes du List auront composé une feuille de route réaliste pour se doter d’un outil capable de concurrencer la Chine ou encore les États-Unis, dans des capacités de calculs qui s’expriment en pétaflops, 1.000 pétaflops étant l’équivalent d’un milliard de milliards de calculs par seconde.
26 AVRIL
Le discours sur l’état de la nation aura lieu fin avril, selon l’agenda annoncé par le Premier ministre. C’est à ce moment qu’interviendront les annonces autour de la réforme fiscale.
GÉOPOLITIQUE
Accompagné d’une délégation parlementaire, le président de la Chambre des députés a effectué une visite officielle en Iran, où il a rencontré plusieurs hauts dignitaires, dont le président de la République islamique, Hassan Rohani, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif (photo). Des vœux de nouvelles relations diplomatiques ont été échangés, dans le contexte de la levée des sanctions économiques européennes et américaines contre l’Iran.
AROUND THE WORLD
Le gouvernement se félicite de sa présidence tournante du Conseil de l’Union européenne qui s’est tenue du 1er juillet au 1er janvier dernier. Une présidence marquée par de nombreux dossiers épineux tels que les difficultés connues par la Grèce, la crise migratoire ou encore le contexte de terrorisme. Une réussite dont se targue aussi le gouvernement, et qu’il doit notamment au travail diplomatique du ministre des Affaires étrangères qui a, selon les calculs de Paperjam.lu, parcouru un peu plus de 163.000 kilomètres dans le cadre de ses missions officielles à l’étranger qui se sont déroulées dans une vingtaine de pays. Soit l’équivalent de quatre fois le tour du monde.
avec la presse, sous réserve d’approbation par leur hiérarchie. À noter que le Premier ministre a aussi indiqué que le chantier en cours de la réforme de l’aide à la presse, voulue pour prendre en compte le développement des médias en ligne, est « dans la dernière ligne droite ».
« JE SERAI CANDIDAT EN 2018. » Xavier Bettel a fait part le 13 janvier de son intention de se représenter au suffrage de l’électeur lors des prochaines législatives.
GO FOR TOURISM !
Avec le GIE « Luxembourg for Tourism », créé le 21 décembre et qui reprend les équipes de l’Office national du tourisme, partenaires publics et privés s’unissent pour doper l’activité touristique au Luxembourg, qui représente 5 % du PIB. C’est l’hôtelier Romain Weber qui a été nommé premier président de la structure.
PAROLE
Xavier Bettel a, en tant que Premier ministre et ministre des Communications et des Médias, présenté, comme le veut la tradition, les vœux de nouvel an aux représentants de la presse. Avec comme annonce principale l’émission d’une circulaire autorisant les fonctionnaires à communiquer
SOUS CONTRÔLE
Le fisc semble vouloir davantage contrôler les stock-options. C’est le sens d’une circulaire signée le 28 décembre dernier par le directeur de l’Administration des contributions directes Guy Heintz. L’ACD exigera désormais de la part des employeurs luxembourgeois que les plans de stock-options lui soient notifiés, deux mois à l’avance pour les nouveaux plans et « dans les meilleurs délais » pour les plans mis en place avant le 1er janvier 2016 et dont les options n’ont pas encore été allouées aux salariés.
DÉPART SOUHAITÉ
L’archevêque de Luxembourg s’est vu refuser son départ par le Vatican, alors que celui-ci le réclamait pour des raisons de santé. Le Saint-Siège lui a proposé l’aide d’un évêque auxiliaire qui devra le seconder prochainement.
VITRINE
Les GIE ont la cote pour monter ou reprendre des projets. La Luxembourg House, ouverte en juin dernier par Luxair rue de l’Eau, a changé de mains. C’est en effet le GIE Lëtzebuerg Design, représenté par Christiane Wickler (patronne du groupe Pall Center) et Valérie Dubois, qui sera chargé de développer la boutique effectuant la promotion du Luxembourg et de ses produits. D’autres localisations supplémentaires sont envisagées.
01/01/2017
L’entrée en vigueur du congé parental réformé est attendue pour le 1er janvier 2017 selon la ministre de la Famille Corinne Cahen. 040 —
— Février 2016
ÉCONOMIE & POLITIQUE
JEUNES
PASSATION
Xavier Bettel reprenant le ministère de la Culture à Maggy Nagel, démissionnaire, le Premier ministre (qui est aussi ministre d’État, des Communications et des Médias et des Cultes) avait besoin d’un « adjoint » à l’hôtel des Terres rouges. C’est l’avocat d’affaires et jusque-là député-bourgmestre de Walferdange Guy Arendt (61 ans) qui a été choisi.
EN SOUS-RÉGIME
L’Autofestival a débuté dans des conditions de marché quelque peu moroses. L’augmentation de la TVA au 1er janvier 2015 aurait eu un effet sur les ventes de voiture. L’an dernier, 46.473 véhicules particuliers et à usage mixte ont été immatriculés. Soit 3.320 de moins (-6,7 %) que l’année précédente. Il s’agit du moins bon résultat enregistré depuis l’année 2003 et ses 43.770 véhicules immatriculés
NUCLÉAIRE
Selon une étude de l’OCDE, le Luxembourg est le pays qui dispose du taux le plus bas de jeunes gens (15 à 29 ans) qui ne sont ni en emploi, ni dans l’enseignement ou en cours de formation. Avec un taux de 6,5 %, le pays devance la Norvège et le Danemark, alors que ses voisins allemands, belges et français obtiennent des taux respectifs de 8,7 %, 14,1 % et 14,2 %, par rapport à une moyenne qui se situe à 16,5 % pour l’ensemble des 34 pays membres de l’organisation.
Au lendemain de la visite du secrétaire d’État à l’Environnement, Camille Gira, en Belgique, le 18 janvier, pour discuter du risque potentiel des réacteurs nucléaires de Tihange et faire part des craintes de la population luxembourgeoise, le Parlement luxembourgeois s’est prononcé à l’unanimité pour la fermeture des centrales belges, et exhorte le gouvernement à agir en ce sens. Il veut aussi voir la fin du nucléaire dans l’ensemble de la Grande Région.
LUXEMBOURG
La part de l’actionnariat public s’est renforcée au sein du fournisseur d’énergie Enovos. Suite au départ annoncé des Allemands E.On – qui détenaient 10 % du capital – et RWE – qui détenait 18,36 % du capital –, la BCEE a fait son arrivée en tant qu’actionnaire de référence à hauteur de 12 %. Un changement annoncé à la veille du réveillon de Noël et qui porte désormais à 68,91 % la part des pouvoirs publics dans Enovos.
NORVÈGE
7,1 % 2
6,5 %
1 PLUS HAUT
DANEMARK
7,3 % 3
Démarrage d’année prometteur pour le Findel, qui a accueilli en 2015 2,7 millions de passagers. L’aéroport a aussi revu son offre commerciale en accueillant les enseignes Starbucks, Press & Books et Aelia Duty Free. Les perspectives s’annoncent, elles aussi positives, puisque le terminal B de l’aéroport reprendra du service l’an prochain, après qu’il soit relié au terminal A par une passerelle. Pour rejoindre de nouvelles destinations ? L’arrivée de Ryanair et des vols transatlantiques sont en effet de plus en plus évoqués, notamment par le ministre du Développement durable et des Infrastructures François Bausch.
CONSORTIUM
TGV EST
Retardée en raison d’un grave accident survenu à l’automne, la nouvelle ligne TGV Est sera mise en service le 3 juillet et rapprochera de près de 30 minutes Luxembourg et Strasbourg, avec quatre nouvelles liaisons quotidiennes. À ce moment, Strasbourg ne sera plus qu’à 1 h 36 de Luxembourg.
FISC CAR
Au micro de RTL, la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, a confirmé, début janvier, que la fiscalité des voitures de société était l’une des
42.304 43.164 43.684 43.770 48.161 48.517 50.832 51.332 52.359 47.265 49.726 49.881 50.398 46.624 49.793 46.473
IMMATRICULATION AU LUXEMBOURG ENTRE 2000 ET 2015
60.000 40.000
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
20.000
CRISE
Le gouvernement entend revoir à la hausse les moyens alloués à la communication de crise. Le centre de gestion du château de Senningen sera doté à terme de nouveaux locaux, et un directeur pour cette cellule a d’ores et déjà été nommé : Guy Schuller. Le Service information et presse du gouvernement se cherche donc, par ricochet, un nouveau directeur. Février 2016 —
— 041
ÉCONOMIE & POLITIQUE
pistes à l’étude au niveau de la réforme fiscale. Une déclaration qui a fait réagir illico les fédérations professionnelles, qui n’ont pas tardé à insister sur les côtés bénéfiques des véhicules de fonction. De son côté, le ministre du Développement durable, François Bausch, a rapidement arrondi les angles.
RÉFORME
Le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, a présenté le 20 janvier les grands axes d’un projet visant à appuyer les lycées dans leur
développement scolaire. Il devrait être finalisé d’ici cet été. Destiné à doter les lycées d’une plus grande marge de manœuvre, ce projet vise notamment la diversification de l’offre scolaire, l’orientation, la promotion des talents, la prévention du décrochage, la remédiation aux déficits scolaires, l’appui aux enseignants, la participation des parents et l’adaptation des programmes scolaires aux réalités de la société moderne.
PÉDAGOGIE
Un nouveau centre de ressources destiné à soutenir la formation des enseignants du fondamental en sciences naturelles vient de voir le jour. Installé dans les murs de l’Université du Luxembourg, ce projet baptisé « SciTeach Center » devrait contribuer à mieux faire connaître encore le pays en tant que site de recherche de renommée internationale. Le nouveau centre sera installé au sein de l’Université du Luxembourg, dans la Maison du savoir à Belval, où les enseignants pourront suivre des formations et accéder à du matériel didactique.
« JE NE PENSE PAS VOULOIR FAIRE ÇA ENCORE UNE FOIS.» FOIS. » Charles Goerens, l’eurodéputé et ancien ministre, a fait part, début janvier, de sa volonté de ne plus se représenter aux prochaines législatives.
PÉTITIONS
Le Parlement a adopté à l’unanimité un nouveau règlement relatif aux pétitions publiques. À l’avenir, lors d’un débat sur une pétition, le public – tout comme la presse – sera admis à la tribune de la Chambre, mais sans pour autant pouvoir intervenir dans les débats. Pour qu’une pétition puisse donner lieu à un débat public, elle doit réunir un minimum de 4.500 signatures.
DES VŒUX ET DES POSITIONNEMENTS Les partis politiques ont tenu tour à tour leur traditionnel pot de nouvel an. L’occasion de rappeler leurs priorités, tout en se plaçant déjà dans le contexte des prochaines échéances électorales.
« Optimiser la communication » Marc Spautz, président du CSV Intervenant lors des vœux 2016 du CSV depuis le centre culturel de Niederanven le 7 janvier, son président Marc Spautz a promis – après la réforme des statuts du parti – une prochaine déclaration de politique générale ainsi que des efforts en matière de communication, notamment dans le cadre des prochaines échéances électorales.
« Un partenaire loyal »
Françoise Folmer, coprésidente de Déi Gréng Depuis les Rotondes où se tenait le 11 janvier leur pot de Nouvel an, Déi Gréng ont réaffirmé leur solidarité envers leurs deux partenaires de la coalition, même si – comme l’a souligné leur coprésidente Françoise Folmer – ils ne partageaient pas certaines options du programme gouvernemental, pas assez «vertes» à leur goût.
042 —
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« Intensifier le dialogue avec les citoyens » Yves Cruchten, secrétaire général du LSAP Sur base de sondages qui le donnent un peu partout en recul, le LSAP, réuni pour le nouvel an le 13 janvier au Casino syndical de Bonnevoie, souhaite regagner la confiance des électeurs, avec lesquels il reconnaît que la communication n’est pas toujours parfaite.
« Un travail d’opposition constructif »
Jean Schoos, président de l’ADR Lors d’une réception du nouvel an qui s’est déroulée au Cents le 14 janvier, l’ADR s’en est lui aussi référé aux sondages qui lui accordent selon son président – sur base du travail d’opposition que mène le parti à la Chambre– un regain de popularité, qui pourrait représenter une alternative au pouvoir en place lors des prochaines législatives.
« Une pauvreté accrue » Marc Baum, porte-parole de Déi Lénk Lors de leur réception de nouvel an au centre culturel de Bonnevoie le 14 janvier, Déi Lénk a dénoncé la politique néolibérale du gouvernement, responsable selon le parti de gauche d’un fossé croissant entre riches et pauvres, d’un chômage élevé et d’un nombre sans cesse croissant d’emplois précaires.
« Poursuivre notre chemin »
Marc Ruppert, secrétaire général du DP Dernier parti à faire part de ses vœux pour 2016, depuis les Rotondes le 17 janvier, le DP assure qu’il compte continuer à mener la politique engagée depuis son arrivée au pouvoir, la seule à pouvoir remettre le pays sur de bons rails, en dépit de la chute du parti dans les sondages d’opinion.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
Le Conseil d'État craint une perte d'indépendance vis-à-vis de la Chambre des députés.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
RÉFORME DU CONSEIL D’É TAT
Vers une politisation accrue VÉRONIQUE POUJOL |
SV E N B E C K E R
Sur les radars de la Chambre des députés en 2016, la réforme du Conseil d’État devrait conduire à un peu plus de transparence de l’institution. Les changements dans le système de nomination et la réduction des mandats de 15 à 12 ans font craindre pour l’indépendance politique des Sages.
C
haque avis du Conseil d’État, en particulier ceux touchant à la place financière, donne lieu à des spéculations autour du nom du rapporteur du texte – qui n'est pas communiqué à dessein– et des amendements que ses pairs y ont apportés ou non, en fonction de leurs orientations politiques. Manière de prendre la mesure de l’autorité du conseiller au sein de la maison, et de son indépendance aussi par rapport à la filiation politique d’origine de certains de ses membres. Les familiers de la « haute corporation », vue comme un pilier du rouage législatif et réglementaire en l’absence d’une seconde Chambre, savaient reconnaître un style, une plume, une inspiration. Mais le renouvellement massif que le Conseil d’État a connu depuis la fin de 2013 et le rajeunissement des troupes ont un peu brouillé les cartes. Difficile de reconnaître une signature en raison de la règle de l’anonymat des rapporteurs de projet. Une règle et donc une culture de l’opacité et du secret dont se targue l’institution pour s’affranchir des contingences politiques, c’est-à-dire des influences des partis. « L’autorité d’un avis est affaiblie s’il n’est pas pris dans le consensus », indique le Conseil d’État dans son avis sur la réforme du… Conseil d’État. La réforme de l’institution proposée par le gouvernement de Xavier Bettel,
sur les radars du programme de coalition de décembre 2013, conservera à l’institution sa part de mystère : on ne connaîtra toujours pas les auteurs des avis sortant des ateliers des Sages. Sans remettre en cause le principe de l’anonymat du vote, on saura toutefois à l’avenir le nombre de votes positifs ou négatifs exprimés à l’occasion du vote de chaque résolution. C’est une des rares concessions ayant été faites au nom de la transparence. Les Sages craignent que l’indication du nombre de ses membres ayant participé au vote compromette l’impartialité et l’objectivité de l’institution. « L’exigence prévue, déplorent-ils, risque (…) de soumettre les conseillers à des pressions de la part des partis politiques. » Ils proposent donc de limiter la publication des votes aux opinions dissidentes. Reste à savoir si des arbitrages seront faits dans ce sens par la commission des institutions de la Chambre des députés. Pour autant, la nomination le 4 février 2015 d’une personnalité comme Alain Kinsch, le managing partner du cabinet EY Luxembourg, qui avait aussi pris part pour le DP aux négociations de coalition à l’issue des élections anticipées d’octobre 2013, a insufflé à l’institution une musique nouvelle, avec des références marquées aux productions provenant de la Chambre de commerce. « J’ai le sen-
URGENCE
LA FIN DU CONTRÔLE JUDICIAIRE C’est un des autres points controversés de la réforme du Conseil d’État. La procédure d’urgence, permettant à l’exécutif d'adopter un règlement grand-ducal sans passer par le Conseil d’État. Le projet de loi prévoit que cette urgence ne fera plus l’objet d’un contrôle judiciaire comme c’est le cas actuellement, les juridictions administratives pouvant retoquer la réglementation, et elles ne s’en sont pas privées jusqu’alors. Pour la Chambre des fonctionnaires, l’absence de contrôle juridique « ouvre grand la porte à l’arbitraire et risque de mener à une multiplication grandissante des règlements grand-ducaux échappant à tout genre de contrôle vu leur urgence ». Même son de cloche de la Chambre de commerce, qui craint une généralisation du recours à l’urgence, déjà fréquent, « ce qui n’est pas acceptable dans un État de droit ».
timent que ses avis passent plus facilement et que la commission économie et finances se montre plus indulgente avec ce que veut le gouvernement », souligne prudemment un proche du Conseil d’État. Le ton aurait donc changé, notamment par rapport au travail fourni par d’autres personnalités issues de la place financière, comme Kik Schneider, secrétaire général de la BGL et ancien professeur de mathématiques et de philosophie, qui a quitté l’habit de Sage en avril dernier, après un mandat complet de 15 ans. Ou la très influente Françoise Thoma, membre du comité de direction de la BCEE, qui a rendu, elle, son tablier en octobre dernier. Ou encore le fiscaliste Roger Molitor, exassocié de KPMG Luxembourg, dont l’influence fut incontestable au sein de l’institution de la rue Sigefroi, mais qui avait démissionné de ses fonctions du cabinet lorsqu’il fut nommé en 2008 au Conseil d’État (il en a démissionné à mi-mandat en décembre 2014).
Élément stable
Le code de déontologie du Conseil d’État impose à ses membres de ne pas siéger dans des dossiers dès lors qu’ils ont été impliqués dans leur élaboration dans leur vie professionnelle. Or, c’est un peu contradictoire, car la logique du Conseil d’État veut que les gens qui y soient nommés le soient Février 2016 —
— 045
ÉCONOMIE & POLITIQUE
davantage en raison de leurs compétences professionnelles que de leur appartenance politique et des services qu’ils ont rendus au parti qui les a soutenus pour y entrer. L’arrivée le 24 décembre 2013, quelques jours après la prestation de serment du gouvernement Bettel, d’un Lucien Lux, ancien ministre des Transports (2004 à 2009), et surtout homme de réseaux et tireur de ficelles au sein du LSAP, a d’ailleurs relativisé la légende urbaine qui veut qu’en mettant le pied dans la corporation, on laisse à l’entrée de la porte sa carte du parti. « C’est dans la nature des choses d’exprimer des avis », signale un des 21 conseillers d’État pour lequel le lobby de la place financière – en particulier la pression des praticiens de la fiscalité – n’est pas plus agressif au sein de l’institution que celui d’autres secteurs d’activité. « S’il y a un lobby puissant, c’est celui des agriculteurs et de la centrale paysanne, alors qu’économiquement, il ne s’agit pas d’un secteur d’activité très important », poursuit cette source. Le refus de politisation risque en tout cas d’être mis à mal par la réforme du Conseil d’État. Sa présidente Vivianne Ecker a multiplié ces dernières semaines les interventions dans les médias pour faire part de ses craintes d’une perte d’indépendance de la maison lorsque la réforme sera votée. Pour faire taire les critiques des représentants des « petits partis » qui n’ont pas accès à la haute corporation, le projet de loi déposé en septembre par Xavier Bettel (il existe aussi parallèlement une proposition de loi du député CSV Paul-Henri Meyers) devrait assurer une représentation plus équitable des courants politiques siégeant à la Chambre des députés, comme l’ADR de Gast Gibéryen ou Déi Lénk, à travers des modifications du mode de nomination.
Sous la dépendance de la Chambre des députés
Le débat sur la représentativité du Conseil d’État est ancien, et il a toujours été très controversé. Introduit en 1961, le système actuel prévoit le remplacement des membres, alternativement et dans l’ordre, par nomination directe du Grand-Duc, de la Chambre des députés et du Conseil d’État. La réforme va apporter deux modifications : d’abord la nomination directe du chef de l’État sera remplacée par une nomination sur proposition du gouvernement, ensuite, la liste des trois candidats présentée par la Chambre des députés et le Conseil d’État fera place à la proposition d’un seul candidat au Grand-Duc. Dans sa 046 —
— Février 2016
CO MMIS S IO N ÉCO N O MIQ UE ET FIN A N CIÈRE : Ses membres anciens, Kik Schneider (à gauche) et Françoise Thoma (en haut), ont cédé la place à des nouveaux, Alain Kinsch (en haut), et Héloïse Bock (à droite).
« Le Conseil d’État ne doit pas refléter et encore moins subir les mouvements politiques. » Chambre des députés 1905
proposition de loi, Paul-Henri Meyers voudrait que tous les candidats soient présentés par la Chambre des députés, jugeant le système plus légitime et adéquat. En 1905, une tentative similaire qui aurait octroyé le droit de nomination au pouvoir législatif avait échoué, « parce que le mode de nomination qu’elle préconisait aurait placé le Conseil d’État sous la dépendance de la Chambre des députés », explique un document parlementaire de l’époque. « Le Conseil d’État ne doit pas refléter, et encore moins subir les mouvements politiques auxquels est exposée la représentation populaire. Dans les intentions de ses créateurs ( …), le Conseil d’État doit représenter l’élément continu et stable en face du pouvoir politique combien mouvant », souligne encore ce document que les Sages jugent aujourd'hui toujours aussi pertinent. La limitation des mandats à 12 ans (sur une période continue ou discontinue), pour garantir un renouveau de ses membres et permettre plus de roulement, risque également d’affaiblir le Conseil d’État. Un mandat actuel de 15 ans, c’est-à-dire trois législatures, assure au sein du Conseil d’État « à la fois une vue globale de la chose publique et la présence permanente de membres de formations suffisamment diversifiées en fonction des matières à traiter », souligne l’avis des Sages. Ils craignent que le choix du législateur de privilégier une rotation plus
fréquente ne se fasse au détriment de l’expérience et de la continuité dans le travail. Car les Sages contribueraient à la réputation de stabilité du pays, qui séduit les investisseurs et les entrepreneurs et les pousse à venir s’y établir. « Compte tenu de la vitesse avec laquelle change l’environnement juridique national et international, le fait de pouvoir recourir à une expérience étendue de ses membres et à la mémoire y étant associée a permis au Conseil d’État de situer les changements législatifs dans la longue durée, sortant ainsi des aléas de courte durée des autres mandats politiques qui dictent la vie des majorités parlementaires, donc des gouvernements », explique la Chambre des fonctionnaires. Qui recommande par ailleurs aux députés d’amender le texte en reculant de trois ans la limite d’âge des Sages, de 72 ans actuellement à 75 ans. Depuis deux ans, c’est pratiquement un tiers des conseillers d’État qui a été renouvelé. Et leur venue a sans doute davantage contribué à crédibiliser l’institution qu’à la déstabiliser. EN RÉSUMÉ
La réforme du Conseil d’État est très controversée. Les conseillers d’État devraient voir leur mandat limité à 12 ans, au lieu de 15 ans actuellement. Les craintes portent surtout sur une politisation accrue de l’institution, et sa perte d’indépendance par rapport à la Chambre des députés, devenant une sorte de deuxième Chambre.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
COUR DES COMPTES
Rigueur et équité exigées F R A N C E C L A R I N VA L
La Cour des comptes a passé au crible la gestion financière de divers établissements publics, notamment dans le domaine culturel pour la période de 2010 à 2014. L’institution pointe essentiellement des manquements au niveau de la rigueur des comptes et procédures.
C
ela fait partie des obligations des établissements publics : être soumis à un contrôle récurrent de la part de la Cour des comptes. Si le rapport de l’institution mentionne que ni constatations ni même recommandations ne doivent être faites pour le Fonds culturel national, il en est tout autrement pour d’autres institutions, pointées pour divers manquements et anomalies dans leur gestion. Ainsi, le Centre culturel de rencontre abbaye de Neumünster (CCRN) se voit reprocher l’absence de critères objectifs pour la fixation des loyers dus par les instituts et associations installés en son sein. L’Institut Pierre Werner (IPW) et l’Institut européen des itinéraires culturels (IEIC) n’ayant pas payé de loyers pendant une période prolongée alors que l’Institut culturel de la Banque européenne d’investissement (ICBEI) s’est acquitté d’un loyer mensuel de 6.000 euros. Par ailleurs, la Cour constate que les décisions du conseil d’administration fixant les loyers en question ne se basent pas sur des critères préalablement établis. La Cour des comptes signale aussi un conflit d’intérêts vu que le président du conseil d’administration du CCRN (Guy Dockendorf, à l’époque) est aussi celui des deux instituts visés (IPW et IEIC) et qu’il était présent à la réunion discutant des conditions de leur mise à disposition des locaux. Cependant, le CCRN argue que la décision de loger gratuitement l’IPW et l’IEIC a été celle du gouvernement. Largesse qui a été annulée à cause 048 —
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de la diminution de la dotation du CCRN. « Le prix du loyer au m2 appliqué correspond à la moyenne de celui pratiqué au centre de Luxembourg. Le loyer applicable aux instituts culturels mentionnés correspond au tarif culturel (remise de 50 % par rapport au tarif commercial) », poursuit l’argumentaire. La salle de concert Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte (SCJC, mieux connue comme la Philharmonie) a été pointée pour ses réserves conséquentes en banque (10,2 millions d’euros pour 2012 et 10,7 millions d’euros pour 2013). Toutefois, les prévisions budgétaires pluriannuelles établies par la Philharmonie laissent entrevoir des résultats négatifs importants à dotation budgétaire constante, notamment depuis l’absorption de l’Orchestre philharmonique du Luxembourg. « Concernant l’exercice 2014, la Cour donne à considérer que, selon les chiffres provisoires, la perte sera nettement inférieure à 1 million d’euros alors qu’un déficit avoisinant les deux millions d’euros a été prévu au budget 2014 », poursuit le rapport qui conclut : « La Cour reste d’avis que la dotation annuelle de l’État au profit de la SCJC soit redéfinie compte tenu des réserves accumulées et des investissements à réaliser. » Enfin, c’est aussi le Centre de musiques amplifiées (CMA Rockhal) qui est analysé. La Cour des comptes recommande l’établissement d’une convention d’exploitation conclue entre le CMA et le Fonds Belval ou bien l’État, réglant les modalités d’occupation et déterminant les
principes relatifs à leur jouissance ainsi que les obligations incombant aux parties. Les procédures de location sont aussi passées au crible, la Cour regrettant que, pour plusieurs événements, uniquement le nombre de spectateurs ou bien les recettes brutes aient été pris en compte. « Or, l’absence d’informations exhaustives et l’impossibilité de les retracer entraînent un risque d’une moins-value de recettes pour l’établissement public. » La Rockhal est aussi critiquée quant à l’attribution de marchés. « La Cour constate que le CMA engage les prestataires de services sans qu’un marché public n’ait été conclu en application de la loi en question. » La Rockhal a répondu en substance que « le choix des prestataires est effectué suivant des critères très élevés et stricts de qualification et d’expérience professionnelle établie dans les métiers visés ». Sans remettre le bien-fondé des institutions en cause ni leur volonté première de remplir leurs missions, les remarques adressées montrent aussi l’importance pour les structures culturelles de disposer de structures et de procédures de gouvernance adéquates, dans un pays qui a vu sa scène culturelle se développer fortement ces 10 dernières années. EN RÉSUMÉ
Fixation des loyers à Neumünster, réserves importantes en banque pour la Philharmonie, attribution de marchés de prestataires… Le rapport de la Cour des comptes concernant les établissements publics culturels relève des manquements plus ou moins graves.
J E S S I CA T H E I S , C R E AT I V E C O M M O N S
TRAN SPARE N C E Les établissements publics ont été passés au filtre de la gouvernance par la Cour des comptes.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
DISTORSIONS COMMERCIALES
Des bonnes nouvelles, enfin ! JEAN - MICHEL LALIEU
Les commerçants luxembourgeois mènent un combat depuis très longtemps contre les distorsions de prix, fixés hors des frontières. Le Benelux et l’Europe préparent des mesures qui devraient les soulager. La CLC se veut optimiste.
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L
es commerçants luxembourgeois reprennent espoir. Dans l’épineux dossier des barrières frontalières au commerce, le comité des ministres B e n e l u x s ’e s t e n t e n d u , d é b u t décembre 2015, pour collaborer afin d’assurer « une analyse claire de la problématique dans la chaîne d’approvisionnement des marchés de détail dans les pays du Benelux et de dégager, le cas échéant, des pistes de solutions ». Un peu plus tôt, fin octobre 2015, la Commission européenne a, de son côté, publié une communication aux autres instances européennes, dans laquelle elle fait part de sa volonté de « prévenir les discriminations à l’égard des consommateurs et des entrepreneurs ». « Je suis très optimiste, commente Thierry Nothum, directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC). Mais je n’ai aucune idée du délai nécessaire pour obtenir un résultat concret. » Un dossier qui dure depuis 15 ans… Le problème est,
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de fait, assez ancien. Il date de l’avant marché unique, lorsque la Belgique et le Luxembourg étaient regroupés dans un marché « Belux ». Trop petit pour bénéficier de plateformes d’approvisionnement autonomes, le Luxembourg a très souvent été rattaché à un autre pays, la Belgique dans la plupart des cas.
Les fournisseurs tout-puissants
Une situation « historique » qui fait que, depuis, les commerçants luxembourgeois paient plus cher leurs approvisionnements que leurs voisins. « Les Belges ne sont pas en faute, tempère Thierry Nothum, le problème vient de fournisseurs qui profitent de la situation pour faire grimper les prix. » La Belgique, ellemême, paie déjà 4 % de plus pour ses achats que ses grands voisins. Une surprime à laquelle s’ajoutent, pour les commerçants luxembourgeois livrés depuis la Belgique, des frais de transport, de manipulation, etc. « Mais il y a aussi des coûts dont les justifications
restent floues, note le directeur de la CLC. Il est d’ailleurs aberrant de voir que, dans certains cas, les produits sont directement livrés au Grand-Duché, mais que la facture transite par la Belgique et revient avec des surcharges tarifaires. » Dans le secteur du livre, les prix des ouvrages sont en moyenne de 7 à 12 % plus élevés qu’en France. Ils transitent eux aussi via la Belgique alors que certains éditeurs français ont des centrales de distribution en Lorraine. « Dans certains segments, comme l’hygiène corporelle, il est fréquent que les prix de vente au consommateur en Allemagne soient moins élevés que le prix d’achat pour les commerçants luxembourgeois. Pour un pays où chaque consommateur vit à moins de 30 km d’une frontière, ce n’est pas viable », insiste le responsable de la CLC. Et la situation se complique encore quand certains fabricants refusent tout simplement l’accès à leurs produits aux enseignes grand-ducales, pour des raisons tout aussi obscures. Certains ont d’ailleurs pris le pli d’ouvrir un magasin de l’autre côté de la frontière dans l’unique but de pouvoir approvisionner leurs boutiques sur le territoire national. « Dans un marché concurrentiel, les conditions d’achat et la disponibilité doivent être similaires pour tous les acteurs », martèle Thierry Nothum.
S’informer et sévir
La directive européenne de 2006 sur les services interdit déjà des différences de prix non justifiées sur le territoire de l’Union européenne. Mais désormais, à lire sa communication d’octobre 2015, la Commission veut veiller à ce que de pareilles distorsions ne puissent plus se produire. « La Commission adoptera des mesures, tant législatives que coercitives, pour lutter contre les différences injustifiées », précise le texte. Il parle aussi de mettre en place un « outil d’information » pour mieux contrôler et faire appliquer les règles de l’UE. « On n’est jamais allés aussi loin dans la démarche, se réjouit l’ambassadeur du commerce grand-ducal. L’annonce de la Commission pourrait d’ailleurs déjà amener certains producteurs à changer leur politique tarifaire pour éviter d’être épinglés dans un futur litige. » En attendant, les ministres du Benelux, poussés par les revendications luxembourgeoises et belges, se sont promis d’examiner les possibilités de supprimer les entraves intra-Benelux. Un premier pas capital pour donner de l’air au commerce grand-ducal. EN RÉSUMÉ
L’Europe et le Benelux veulent prendre des mesures pour éliminer les distorsions territoriales sur le commerce. Au bénéfice du Luxembourg, qui dépend fortement de la Belgique.
D E AT H TO S TO C K P H OTO G R A P H Y
TRANSI T De manière assez incompréhensible, les livres vendus au Luxembourg passent par la Belgique. Au final, ils sont de 7 à 12 % plus chers qu'en France.
ÉCONOMIE & POLITIQUE
P A R T E N A R I A T P O U R L’ E M P L O I
Un pari en passe de réussir CA M I L L E F R AT I |
SV E N B E C K E R
En janvier 2015, l’UEL et l’Adem s’engageaient à accroître leur collaboration en vue d’accélérer les embauches. Un an après, le Partenariat pour l’emploi démontre déjà son efficacité, en particulier au niveau de l’accompagnement des jeunes sans qualification.
L
’accord bipartite entre le gouvernement et l’Union des entreprises luxembourgeoises du 14 janvier 2015 fixait l’objectif d’augmenter de 5.000 en trois ans le nombre d’embauches via l’Adem alors qu’elles plafonnent à 11.000 par an actuellement. C’est pourtant un pari en voie d’être réussi. « Nous sommes en ligne avec l’objectif », assure Guy Pütz, chef du service Employeurs de l’Adem. « Nous avons environ 12 % d’offres en plus en 2015 par rapport à 2014 » et près de 38 % des offres émanent d’employeurs qui ne travaillaient pas avec l’Adem auparavant. En attendant un premier bilan officiel. En novembre dernier, l’Adem labellisait officiellement 22 « Entreprises partenaires de l’emploi », parmi lesquelles La Provençale, fournisseur national de produits frais depuis ses 40.000 m2 de halles dans la zone industrielle du
Grasbësch à Leudelange. Une entreprise de 975 salariés qui tourne 24 h/24 et recrute dans des métiers bien particuliers. « Nous collaborons réellement avec l’Adem depuis début 2014 », indique Alexandre Massol, directeur des ressources humaines de La Provençale. Les liens se sont resserrés avec le Partenariat pour l’emploi. « Nous nous sommes engagés à déclarer les postes à pourvoir, à accorder un entretien à tous les candidats que l’Adem nous propose et à donner un feed-back sur chaque entretien. En contrepartie, l’Adem opère une présélection pour n’envoyer que les candidats dont le profil correspond bien au poste. » Toutefois, dans le cas de La Provençale, les métiers recherchés ne se trouvent pas facilement au Luxembourg, ni même dans la Grande Région : boucher-charcutier, poissonnier, chauf-
« Halid fait partie de ces jeunes qui ont envie de réussir et d’apprendre un métier. » Alexandre Massol DRH de La Provençale
feur-livreur... La Provençale et l’Adem ont donc uni leurs forces pour organiser une formation l’été dernier, qui a abouti à l’embauche de deux aides-poissonniers. « L’Adem m’a proposé la formation en disant que La Provençale allait engager des gens », explique Halid Ceman, l’un des heureux élus parmi la cinquantaine de candidats. « Les critères de sélection sont principalement axés sur la personnalité, l’attachement aux valeurs de l’entreprise et le potentiel perçu, surtout quand il n’y a pas de grande expérience professionnelle », explique Alexandre Massol. « Dans le cas de Halid, j’ai eu la confirmation que ses expériences précédentes avaient été concluantes et qu’il s’était donné à fond. »
Des métiers très recherchés
Après une formation de trois mois entre Boulogne-sur-Mer et le Centre national de formation professionnelle continue (CNFPC), Halid Ceman a suivi un stage d’un mois et demi à La Provençale en conditions réelles. Pris en charge par ses collègues, Halid s’est amélioré dans la coupe de filets de poisson, « un travail de précision », et se dit « très content » de son nouvel environnement. Rien ne l’y prédestinait pourtant : à 22 ans, le jeune Eschois n’avait pas de qualification, hormis des expériences dans la coiffure et la restauration. « M. Massol m’a donné ma chance », souligne-t-il. « Halid fait partie de ces jeunes qui ont envie de réussir et d’apprendre un métier », se félicite le DRH. La Provençale prépare une nouvelle formation avec les mêmes partenaires (l’Adem pour le financement et le CNFPC pour le contenu) pour mars, cette fois pour accompagner l’embauche de huit agents polyvalents de l’agroalimentaire en boucherie. EN RÉSUMÉ
À LA PROVENÇALE Le Partenariat pour l’emploi a permis à Alexandre Massol (premier plan) de recruter deux aides-poissonniers, dont Halid, en plein exercice de manipulation (troisième à droite, second plan).
Le Partenariat pour l’emploi signé en janvier 2015 porte déjà ses fruits avec une collaboration plus étroite entre l’Adem et les entreprises, parmi lesquelles La Provençale, qui a engagé deux aides-poissonniers l’automne dernier.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
COOPÉR ATIVES D’HABITATION
Cherche terrain pour habitat de demain CA M I L L E F R AT I
Répandu en Allemagne et en Suisse, l’habitat coopératif séduit de plus en plus au Luxembourg. Il allie construction écoresponsable, activation de lien social et action antispéculative. Les projets pilotes fleurissent, notamment dans la capitale, sans pour autant sortir de terre.
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A
u Luxembourg plus qu’ailleurs, l’habitat coopératif a de quoi séduire en proposant une troisième voie, entre location à fonds perdus et achat à un prix exorbitant. Car depuis 2007, le prix moyen au m2 des appartements vendus dans le pays est passé de 3.507 à 4.559 euros selon l’Observatoire de l’habitat. C’est ce constat qui a amené une poignée de résidents en quête d’une autre façon de vivre à créer le collectif Ad-hoc, au terme d’une conférence en juillet 2014, qui réunit une centaine de personnes. L’idée était déjà dans les cartons du ministère du Logement depuis quelques années, sans avoir été explorée. À l’automne 2013, la nouvelle coalition gouvernementale s’engage dans son programme à « analyser avec un préjugé favorable d’autres moyens de mise à disposition de terrains et / ou d’habitations à des prix abordables ». Une étude de Caritas souligne également le potentiel
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des coopératives d'habitation dans le contexte luxembourgeois. Car l’habitat coopératif multiplie les avantages. La société coopérative finance la construction d’un immeuble, ses membres paient chaque mois un loyer couvrant les frais de fonctionnement du bâtiment et s’ils veulent quitter la coopérative, ils récupèrent seulement leur capital initial, faisant de la coopérative une arme antispéculation. Les aspects environnementaux et sociaux, comme l’intégration de ménages moins aisés et l’animation de la vie de quartier, entrent aussi en jeu. « Nous recherchons un certain impact social », confirme Éric Weirich, membre du collectif Ad-hoc, rappelant que les prix des logements ont forcé les moins fortunés à s’éloigner de Luxembourg, voire à traverser la frontière. Et Ad-hoc prévoit d’avoir « recours à des matériaux de haute qualité, de préférence locaux, et de produire notre énergie verte par la géothermie et les
Innover dans le financement
De son côté, la Ville de Luxembourg a officiellement lancé en octobre 2015 son propre projet pilote à Merl, sans toutefois solliciter Ad-hoc. Éric Weirich évoque en revanche une « négociation en cours avec une institution publique », et discute également avec une commune « très intéressée » parmi la douzaine déjà rencontrée. Le sujet est sensible. « À court terme, c’est un investissement pour le conseil communal et les habitants. » Restent d’autres écueils à surmonter. Les fonds propres de la coopérative seront insuffisants, or « aucune banque ne propose d’emprunt au-delà de 25-30 ans », déplore Éric Weirich. Le collectif envisage de recourir à des investisseurs privés, et notamment des « ‘impact investors’ qui préfèrent l’impact social au rendement ». Ad-hoc veut enfin faire appel au Fonds de compensation commun au régime de pension, à l’instar du modèle zurichois. « Il doit investir 5 % dans le secteur de l’immobilier national et ne les a pas encore atteints. » « Nous avons en tête de générer un certain ‘ effet levier ’ pour installer cette forme d’habitation comme une réelle alternative à la propriété et à la location », plaide Éric Weirich. Histoire de placer le Luxembourg dans le sillon de la Suisse, de l’Allemagne et de l’Autriche, où l’habitat coopératif représente 4 à 8,8 % des logements résidentiels. EN RÉSUMÉ
L’habitat coopératif séduit le Luxembourg, confronté à une pénurie de logements et à des prix prohibitifs. Mais les projets se heurtent à la difficulté de trouver des terrains appropriés, et de financer ces constructions ambitieuses.
P I C T U R E A L L IA N C E / S Z P H OTO
M I SE AU VER T Le Luxembourg suivrait bien le modèle de l'Allemagne, où les premières coopératives d'habitation sont nées au 19e siècle.
panneaux photovoltaïques afin d’être autosuffisants ». Un système d’autopartage de véhicules électriques complétera le tableau. Ce premier projet pilote d’une vingtaine de logements pour une cinquantaine de personnes, auxquels s’ajouteraient des commerces et une « salle multifonctionnelle ouverte au quartier », est prêt depuis plus d’un an. Il ne manque plus que le terrain, denrée rare au Grand-Duché, surtout à proximité des transports en commun. Autant dire que le bail emphytéotique – qui s’étend sur 50 à 99 ans – reste la seule option envisageable. « Nous sommes en discussion avec les administrations communales, le Fonds du logement et le Fuak (Fonds d’urbanisation et d’aménagement du Kirchberg) pour détecter des pistes », assure le ministre du Logement Marc Hansen, qui tient à accompagner le projet pilote, entre autres priorités pour le logement (voir pages 60-61). « Il faut quand même que ce projet soit correctement ficelé pour pouvoir en tirer des conclusions » et investir à l’avenir dans cette forme d’habitation.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
R E T O U R S U R L’ É C H I Q U I E R P O L I T I Q U E
Quelle place pour Luc, Viviane... et les autres ? VÉRONIQUE POUJOL |
J E S S I CA T H E I S
LUC FRIEDEN Après les dernières législatives, il a quitté la scène politique en 2014. Son retour médiatique début 2016 a tout d’un positionnement préélectoral.
L’ancien ministre des Finances a fait début janvier son retour médiatique avec la publication d’un livre sur l’Europe. Luc Frieden songe sérieusement à revenir en politique après une incursion dans la banque.
S
i devant les micros et caméras, les leaders du CSV s’en réjouissent, le retour sur la scène politique luxembourgeoise de Luc Frieden n’arrange pas tout le monde au sein du premier parti d’opposition. Car l’ancien ministre des Finances de Jean-Claude Juncker ne se contentera pas d’un strapontin en cas de victoire en 2018. Aux élections anticipées d’octobre 2013, il avait fait le plein des suffrages dans le Centre et surpassé Claude Wiseler, devenu chef de la fraction parlementaire, qui a pourtant plus de légitimité comme premier ministrable. D’autant que, faute de primaires pour départager les éventuels concurrents, le président du parti que Wiseler pourrait devenir sera le « faiseur de rois », selon les nouveaux statuts du parti. Rien n’est pourtant gagné d’avance pour le CSV. Le come-back de Luc Frieden, lui, fait peu de doute. L’homme, qui fêtera ses 53 ans cette année et qui pantoufle depuis 18 mois à la Deutsche Bank à Londres en tant que vice-président, veut se mettre au service du Luxembourg. L’ancien ministre, embauché par la banque allemande plus pour son carnet d’adresses que pour ses compétences finan054 —
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cières, ne s’épanouirait pas à la City. « J’ai l’impression qu’il s’embête et qu’il considère que s’il revient au pays, il serait électoralement bien traité. Personne ne va le contrarier », indique un proche du CSV. Co-auteur avec deux autres banquiers de la Deutsche Bank d’un livre consacré à la relance de la croissance en Europe et à des théories très libérales, Luc Frieden a passé sa première semaine de janvier à faire des dédicaces à ses amis du CSV. Manière de tester le terrain. Quelle place pourrait-il prendre sur l’échiquier politique où la concurrence est rude ? À ce stade, personne ne remet en question la position de Claude Wiseler (qui pourrait prendre le relai de Marc Spautz en 2017 à la présidence du parti), comme Spitzenkandidat naturel en vue des prochaines échéances législatives.
Un poste de commissaire européen ?
Le CSV devra aussi tenir compte de Viviane Reding, l’ancienne commissaire européenne et actuelle eurodéputée, qui, en plus de l’avantage d’être une femme, bénéficie de la sympathie de l’électorat. Au pire, elle pourrait revendiquer soit la présidence de la Chambre des députés, soit un poste de ministre de premier plan, comme les Affaires étrangères. La place que prendra Frieden dépendra également du score que le CSV obtiendra dans la circonscription du Centre, dont il est issu, au même titre que Claude Wiseler, Viviane Reding, mais aussi des politiciens jeunes et prometteurs comme Serge Wilmes. En cas de victoire, ce dernier fera valoir ses prétentions pour entrer au gouvernement. Il en aura la légitimité pour rajeunir une équipe qui ne sera pas de toute
première fraîcheur en 2018. Les vieux routiers comme Laurent Mosar, qui se verrait bien ministre des Finances, ne voudront pas non plus être en reste.Par ailleurs, le nombre de « ministrables » doit aussi laisser de la place aux candidats issus des listes du Sud (ancien bastion de Juncker où les chrétiens sociaux pourraient faire le plein des voix), de l’Est et du Nord. « Il n’y aura pas quatre ministres du Centre, sachant que la présidence de la Chambre compte comme un ministère. Électoralement, la présence de Frieden sera une bonne chose et aidera à faire le plein de voix, mais pour distribuer les postes, ça sera une autre affaire», explique une source au CSV. Plutôt que revenir au gouvernement, Luc Frieden pourrait être tenté par un poste de commissaire européen et être promu tête de liste du CSV aux élections du printemps 2019. Reste que le Luxembourg, dans l’après-présidence Juncker, ne pourra probablement pas espérer un poste à la hauteur des ambitions de l’ancien ministre au sein de l’exécutif européen. Sans compter qu’il faudra prendre en compte le score global du groupe des conservateurs du PPE, en perte de vitesse dans les 28 au profit des partis populistes. Encore faudra-t-il aussi que Juncker, qui aura 65 ans en 2019, ne soit pas tenté par un second mandat à la tête de la Commission et accepte de partir à la retraite. EN RÉSUMÉ
Luc Frieden, ancien ministre des Finances de Jean-Claude Juncker, a fait début janvier son retour médiatique avec la publication d’un livre sur l’Europe. Il songe sérieusement à revenir en politique après une incursion à la Deutsche Bank à Londres, où il s’ennuierait. Mais quelle place pourra-t-il revendiquer au CSV?
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
L’ U N I V E R S I T É S ’ A G R A N D I T
Un concentré d’histoire contemporaine encore flou CA M I L L E F R AT I
L’Institut d’histoire du temps présent (IHTP) doit officiellement voir le jour le 1er juillet 2016. À six mois de cette échéance, les contours de ce nouveau centre interdisciplinaire au sein de l’Université du Luxembourg restent incertains.
L
’heure est à la concentration dans la recherche luxembourgeoise. Après la fusion des CRP Henri Tudor et Gabriel Lippmann au sein du LIST, la recherche historique s’apprête à connaître le même sort. L’idée d’un institut unique dédié à la recherche sur l’histoire contemporaine apparaît dans le programme du gouvernement Bettel en 2013. Il s’agit alors de « créer un Institut d’histoire du temps présent, en y intégrant une partie des ressources, notamment du Centre de documentation et de recherche sur la Résistance et du Centre de documentation et de recherche sur l’Enrôlement forcé », fondés en 2002 et 2005. La ministre de la Culture de l’époque, Maggy Nagel, en fait une des priorités de son mandat, estimant que le Luxembourg n’a « pas réussi à faire de la recherche sur la Deuxième Guerre mondiale comme l’ont fait les autres pays », en rassemblant recherche « critique et scientifique ». Et le Premier conseiller de gouvernement au ministère de la Culture, Bob Krieps, promet même un « institut complètement indépendant, faisant de la recherche sans compromis ni contraintes », notamment sur « un sujet qui fâche » : l’Occupation nazie, alors que les historiens Vincent Artuso et Denis Scuto ont ébranlé l’histoire officielle ces dernières années. Le Conseil de gouvernement annonce finalement en juin 2015 que l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP) sera intégré au sein de l’Université du Luxembourg en tant que centre interdisciplinaire, aux côtés du LCSB (biomédecine) et du SnT (technologies de l’information et de la communication). Il absorbera en outre le Centre virtuel de la connaissance sur l’Europe (CVCE), et le Centre d’études et de recherches européennes Robert Schuman (CERE), spécialisé dans l’histoire de la construction européenne et la 056 —
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position du Luxembourg dans ce processus. L’IHTP est voué à devenir un « nouveau centre innovateur occupant une niche de compétences à potentiel socio-économique pour le Grand-Duché », et qui « s’inscrit dans la stratégie ‘ Digital Lëtzebuerg ’ ». Surprise et consternation de l'ancien député LSAP Ben Fayot, qui dénonce déjà un « méga-projet gonflé de beaucoup d’air chaud ». L’IHTP rompra de fait avec la tendance des dernières décennies à associer recherche et mémoire dans des lieux emblématiques : la maison natale de Robert Schuman pour le CERE; la villa Pauly, ancien quartier-général de la Gestapo, pour le Centre de documentation et de recherche sur la Résistance; enfin la gare de Hollerich, point de départ des convois de déportés, pour le Centre de documentation et de recherche sur l’Enrôlement forcé. Et c’est la fin d’une ère à double titre puisque Charles Barthel, à la tête du CERE depuis 2001, a claqué la porte au lendemain de l’annonce du rattachement de l’IHTP à l’Université. Quant à Paul Dostert, directeur du Centre sur la Résistance depuis 2003, il fera valoir ses droits à la retraite en avril prochain.
Des sites historiques à réaffecter
Le personnel dédié à la recherche rejoindra donc les locaux de l’Université du Luxembourg à Belval. Mais les sites historiques ne seront pas délaissés pour autant, et conserveront à priori les volets archives et travail de mémoire. Un voile d’incertitude demeure pour les employés non scientifiques, même s’ils sont assurés de conserver leur poste. Quant à Jean-Marie Majerus, chargé de direction du CERE, il ne sait toujours pas si son détachement du lycée de l’Athénée sera remis en cause.
ÉCONOMIE & POLITIQUE
CO N F É R E N C E D E M ES S I N E D U 1E R E T 2 J U I N 1 9 5 5
AR CHI VES Le CVCE offre sur son site internet une myriade de documents historiques de toutes natures, comme cette photographie du ministre des Affaires étrangères du Benelux Joseph Bech, Paul-Henri Spaak et Johan Willem Beyen, prise lors de la conférence de Messine les 1er et 2 juin 1955.
professionnalisme et en toute élégance », confie Marianne Backes. Toutefois, cette fusion soulève des inquiétudes. La Chambre des fonctionnaires et employés publics (CFEP) se dit « fortement préoccupée » par la volonté du gouvernement de « soumettre les centres de recherche au ‘ mainstream ’ de l’Université », déplorant qu’il n’y ait ensuite « plus qu’une seule approche scientifique ». Tandis que le Conseil d’État se demande « comment les objectifs du CVCE seront mieux atteints avec [son] intégration dans l’Université ». C'est pourtant ce qu'assure l’exposé des motifs du projet de loi. Ni Marianne Backes ni Denis Scuto, assistant-professeur en histoire contemporaine luxembourgeoise à l’Univers i t é , n e v o i e n t d ’o b j e c t i o n au rassemblement des différents centres de recherche au sein de l’IHTP. « Ils pourront avoir des étudiants en docCes trois centres de recherche ren- torat et accéder à de grands programmes forceront les deux premiers piliers de de recherche internationale », estime l’IHTP, à savoir l’histoire contempo- Denis Scuto. « Ce qui est important, c’est raine et l’histoire de l’intégration euro- que l’institut fasse de la recherche et qu’il péenne. Le troisième, l’histoire digitale, en ait les moyens. » Tout en respectant s’appuiera largement sur le CVCE, qui la tradition d’ouverture au public, et quittera donc le vénérable château de notamment aux enseignants, de ses Sanem pour Belval. Le projet de loi composantes. Le secrétaire d’État à l’Enseigneabrogeant la loi du 7 août 2002, portant sur la création du Centre virtuel de la ment supérieur et à la Recherche, Marc connaissance sur l’Europe, a été Hansen, avance également que l’émeradopté par la Chambre des députés le gence de l’IHTP comme centre inter20 janvier. Il prévoit que « les projets disciplinaire au sein de l’Uni « va lui en cours, les résultats obtenus, les droits donner une visibilité assez importante », davantage que s’il intellectuels détenus avait été placé « quelpar le Centre virtuel que part dans une de la connaissance sur l’Europe [soient] « Ce qui est important, faculté ». Surtout, « l’Université va récude plein droit recueillis par l’Université du c’est que l’institut fasse pérer l’entièreté du Luxembourg le 30 de la recherche et qu’il budget du CVCE, soit 3,4 millions d’euros », juin 2016 ». en ait les moyens. » et obtenir une « enve« L’ensemble des loppe supplémenactions et des projets Denis Scuto taire » dans le cadre ainsi que l’infrastrucAssistant-professeur en histoire de la révision de son t u re n u m é r i q u e contemporaine luxembourgeoise contrat avec l’État. seront repris et contià l’Université L’Université reste nués en bloc par l’Unipour l’instant peu versité », confirme Marianne Backes, loquace sur le sujet. directrice du CVCE. Les orientations « Nous allons d’abord recruter un direcstratégiques 2014-2017 sont donc main- teur et ce sera à lui de développer un tenues. C’est ce qui lui a été assuré lors concept », indique Britta Schlüter, resde la première réunion de préparation ponsable de la communication. « Il lui entre l’Université et le CVCE en faudra une certaine liberté pour applidécembre dernier. « À part cela, le quer ses idées. » L’appel à candidatures sera lancé fin janvier. L’attente devrait contour reste encore flou. » donc encore durer quelques mois avant que le visage du futur IHTP ne La mainmise de l’Uni inquiète Les 39 personnes travaillant actuelle- se précise. ment au CVCE seront toutes transféEN RÉSUMÉ rées, hormis la directrice qui devra L’Institut d’histoire du temps présent, qui réutrouver une nouvelle affectation en nira le 1er juillet quatre centres de recherche, tant que conseillère de gouvernement. suscite beaucoup de questions et d’inquié« Ce qui m’inquiète le plus, c’est d’avoir tudes, notamment concernant l’autonomie le temps de mener une transition en tout des chercheurs. Février 2016 —
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
NATION BR ANDING
Partager la marque Luxembourg pour la construire T H I E R RY R A I Z E R
La stratégie de nation branding est entrée dans une deuxième phase, axée sur la participation progressive du grand public. Des outils de promotion revus vont être mis à disposition des acteurs amenés à faire la promotion du pays.
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ation branding – clap — 2e ! Le gouvernement fraîchement élu avait annoncé vouloir reprendre en main le dossier de l’image du pays via le projet de nation branding dont les prémices remontent à 2012, à l’initiative de quelques hauts fonctionnaires. Un an après avoir abouti à la définition des valeurs du pays (professionnalisme, ouverture, dynamisme) et à son profil – celui de l’allié –, le gouvernement enclenche une nouvelle phase, sur un mode participatif. Et ce afin de confronter la population à ces valeurs. « Elles doivent correspondre à ce que les gens vivent tous les jours », déclare Francine Closener. La secrétaire d’État en charge de l’Économie assure la coordination du nation branding, en lien avec le comité institutionnel. Les administrations et ministères seront approchés en premier, avec une priorité pour les personnels occupés par les questions touristiques. Une grande conférence a aussi été organisée le 27 janvier pour réunir les participants aux workshops de la première phase de travaux, ainsi que le grand public.
« Le profil me semble crédible, mais nous devons le diffuser pour que les Luxembourgeois deviennent de nouveau fiers de leur pays, ajoute Francine Closener. J’ai parfois un peu l’impression qu’ils ont oublié ce que le Luxembourg est, et ce qu’il a été. Peut-être aussi à être trop modestes. »
Des outils pour convaincre
C’est donc une action « bottom-up » que le gouvernement entend poursuivre, avec l’organisation notamment d’un « créathon » pour concevoir une identité visuelle qui s’inscrira dans la continuité du nation branding. L’exercice collectif de création se déroulera durant le weekend des 3 et 4 mars en trois lieux diff é re n t s : Ny u ko, l e L u c a e t l e s Rotondes. Un parrain assistera les participants en chaque lieu, respectivement Nicolas Buck (président de Nyuko), Andrea Rumpf (directrice du Luca) et Robert Garcia (directeur des Rotondes). Les travaux des équipes multidisciplinaires permettront de servir de base au travail d’une agence de graphisme qui sera recrutée par la suite lors d’un concours. C’est à ce
ORGANISATION
BIENTÔT UN BUREAU
Avec pour mission de « respecter le fil rouge », le comité Nation Branding présidé par Sasha Baillie (ministère de l’Économie) et coordonné par Tania Berchem (ministère des Affaires étrangères), doit se structurer. On y retrouve les ministères de l’Économie, des Affaires étrangères, des Finances, de la Culture. Les Sports et l’Agriculture vont bientôt suivre. Le Palais, la Chambre de commerce, LFF et Luxembourg for Business, ainsi que Luxembourg for Tourism sont aussi représentés. Un bureau exécutif doit prochainement être formé avec la présidente et la coordinatrice, ainsi que le consultant Jürgen Stoldt, spécialiste des questions de nation branding.
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I M AGE Si le nation branding n’empêchera pas John Oliver de se moquer à nouveau du Luxembourg, il lui permettra peut-être de le connaître un peu mieux.
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— Février 2016
moment que le véritable travail de graphisme et de finalisation de l’identité visuelle interviendra. « Le créathon sera filmé et servira de film de promotion », ajoute Francine Closener. Car l’exercice du nation branding a permis de cerner le besoin dans le chef des acteurs économiques, notamment de disposer d’outils pour faire la promotion du pays de façon cohérente à l’étranger. Nombreux sont en effet les sociétés et autres cabinets qui doivent effectuer des présentations du Luxembourg à des clients potentiels ou lors de missions économiques. « Nous allons développer une toolbox en ligne, sous le leitmotiv 'Inspiring Luxembourg' », précise Francine Closener. Vidéos, chiffres, images, toute une palette d’outils sera accessible. Un « inspiring kit » est aussi envisagé en collaboration avec la Luxembourg House afin de présenter le pays en un coffret cadeau thématisé. Différentes vidéos sont aussi en préparation pour « faire passer des messages émotionnels », comme l’indique Francine Closener à l’occasion de missions économiques menées à l’étranger. Le rôle du comité Nation Branding sera d’assurer la cohérence des messages délivrés, sans se substituer au rôle des autres agences et organes étatiques ou paraétatiques en charge de la promotion. « Nous envisageons aussi de développer le concept de pop-up store sur base du concept de la Luxembourg House », note Francine Closener. Une boutique transportable et un condensé de Luxembourg qui devrait être testé lors d’une prochaine mission en Finlande. Une série d’actions dont les résultats seront à mesurer à l’aune de leur impact, mais qui a le mérite d’aborder la question de la perception du pays à l’étranger de façon proactive. « Le nation branding ne nous épargnera pas des campagnes polémiques, mais nous travaillons sur notre image de marque », ajoute Francine Closener, qui a vu les images du satiriste John Oliver qui raillait le Grand-Duché dans son émission Last Week Tonight sur la chaîne américaine HBO. « C’est déjà pas mal qu’il connaisse le Luxembourg, lance la secrétaire d’État lorsque nous lui rappelons ce moment. Nous avons parlé du Luxembourg à la télévision américaine, c’est déjà un point de départ. » Et la réponse décomplexée du Premier ministre via Twitter interposé pour inviter l’humoriste à venir visiter le Luxembourg était probablement révélatrice d’une époque où les nation branding en construction doivent aussi tenir compte d’un monde multiconnecté. EN RÉSUMÉ
Le nation branding entre dans la 2e phase de son élaboration avec le concours des citoyens. Les valeurs choisies pour qualifier le pays seront partagées et l'industrie créative sera sollicitée pour concevoir les visuels.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
SUCCESSION DE MAGGY NAGEL
Marc Hansen se la joue modeste V É R O N I Q U E P O U J O L E T T H I E R RY R A I Z E R |
SV E N B E C K E R
Le nouveau ministre du Logement devra faire ses preuves pour traduire dans les faits la politique gouvernementale pour améliorer l’offre locative. Pas d’objectifs chiffrés ni d’ambitions démesurées, mais la volonté d’agir avec les acteurs et les outils en place.
M
arc Hansen a désormais les mains libres pour conduire la politique du logement du gouvernement, qui fait de ce domaine une priorité de la législature. Il est attendu au tournant sur des résultats, alors que les prix de l’immobilier continuent de plomber les budgets des jeunes ménages résidents ou les poussent à s’exiler de l’autre côté de la frontière. Si Maggy Nagel ne consacrait que quelques heures par semaine, à tout le moins au début de son mandat, au ministère du Logement au Kirchberg, préférant passer du temps dans le bâtiment des Terres rouges, hébergeant le ministère de la Culture (elle avait caressé l’intention de regrouper dans un immeuble annexe les fonctionnaires du Logement pour s’épargner des allers-retours fastidieux entre le centre-ville et la place de l’Europe, avant d’y renoncer, faute de soutien du personnel), le jeune ministre DP du Logement y passe au moins la moitié de son temps. « Je ne travaille pas avec un chronomètre en main », assure-t-il dans un entretien à Paperjam. Il refuse toutefois de se mettre trop de pression sur des objectifs à court terme. Même si Marc Hansen n’a pourtant plus que deux ans pour faire la démonstration qu’un gouvernement peut agir sur l’offre immobilière. La réforme du Fonds du logement que Maggy Nagel avait déposée fin 2015 à la Chambre des députés est engagée (voir p. 61), mais pas question de fixer maintenant à l’établissement public des objectifs de production précis de logements sociaux à la location ou à la vente, comme ça a été le cas pour la Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM), qui s’est engagée il y a un an à mettre 250 nouveaux logements sur le marché luxembourgeois. « Il faudra 18 mois au Fonds du 060 —
— Février 2016
logement pour se réorganiser », insiste Marc Hansen, pragmatique, qui avance à petits pas. Le ministre a démarré l’année 2016 par un cycle de conférences régionales pour présenter aux communes le programme gouvernemental « Baulücken », arrêté en juillet dernier et destiné à augmenter l’offre de logements et de terrains constructibles, en viabilisant les terrains non utilisés dont les communes sont propriétaires. Il était le 5 janvier 2016 à Ettelbruck pour faire la promotion devant les responsables communaux des subventions en matière d’aides au logement, et parler des objectifs du « Baulückenprogramm » et de la nouvelle approche du Pacte logement. La route devait le conduire le 12 janvier 2016 à Bergem et le 26 janvier à Steinsel. « Au total, plus de 200 représentants politiques de 65 communes se sont inscrits aux conférences », se vante un communiqué du ministère du Logement.
Convaincre les propriétaires
Les trous de gruyère dans le périmètre des communes ont été répertoriés sur une carte interactive élaborée par le CEPS/Instead pour le compte du ministère du Logement en 2010. Il s’agit désormais de valider ces cartes avec les communes et de leur donner les moyens financiers de viabiliser les terrains vagues qui leur appartiennent, notamment dans le cadre du Pacte logement, avec le soutien des promoteurs publics comme le Fonds du logement ou la SNHBM. Pour autant, le programme Baulücken est une goutte d’eau dans l’océan du chantier que le gouvernement entend mener pour influencer l’offre de logements à des prix raisonnables. L’inventaire du CEPS/Instead a montré que 82 % des terrains vagues
EN VUE DE 2018
UN DES HOMMES FORTS
À bientôt 45 ans, Marc Hansen est l’un des hommes forts au sein du DP. En particulier dans « sa » région du Nord depuis que l’eurodéputé et ancien ministre Charles Goerens a annoncé ne plus vouloir se présenter aux législatives. « J’essaie de faire le travail au mieux », répond Marc Hansen lorsque nous l’interrogeons sur son ascension rapide au sein des rangs du DP. En novembre, Corinne Cahen lui a demandé d’être l’un de ses deux vice-présidents au sein de la nouvelle équipe dirigeante du DP. Des cadres rajeunis, un bon choix, selon Marc Hansen qui ne se voyait pas cumuler autant de postes il y a encore deux ans.
sont dans les mains de personnes physiques qu’il s’agit de convaincre de viabiliser leur patrimoine foncier. Une étude scientifique menée en Allemagne a montré qui si les propriétaires de ces terrains sont approchés, le taux de retour pour viabiliser leurs biens tourne autour de 30 %. Marc Hansen espère donc que ses visites sur le terrain et une bonne communication aux responsables influenceront les propriétaires, mais il refuse d’évoquer des objectifs. Pas question toutefois pour le jeune ministre de leur forcer la main à travers un durcissement des dispositifs destinés à lutter contre la spéculation et encourager la mise du foncier sur le marché. « Nous faisons ce programme avec les moyens du bord. Nous pourrons toujours discuter par la suite d’autres mesures », souligne le ministre DP. « La priorité du gouvernement est de créer du logement dans toutes les catégories, pas forcément social d’ailleurs », explique-t-il. Maggy Nagel avait fixé le rythme à 700 nouveaux logements par an pour arriver, d’ici à 2025, à la création de plus de 10.000 logements. Les ambitions de son successeur restent inchangées, les moyens financiers à la
ÉCONOMIE & POLITIQUE
RÉFORME DU FONDS DU LOGEMENT
Vers « l’hypertrophie administrative » La Chambre des fonctionnaires et employés publics a rendu un avis particulièrement réservé sur le projet de réforme du Fonds du logement.
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disposition du ministère passeront de 150 à 250 millions d’euros en 2016. Trente millions seront consacrés cette année à la construction d’ensembles. Marc Hansen a eu, peu après sa titularisation en décembre au ministère du Logement, une entrevue avec les représentants de la Chambre immobilière, qui ont des vues bien arrêtées sur leur rôle pour améliorer l’offre de mètres carrés au Grand-Duché. « Nous avons discuté des modèles viables pour impliquer davantage les promoteurs privés. Je suis en train d’en élaborer », indique le ministre. Il ne s’expliquera pas, à ce stade, sur les pistes retenues, ni sur les délais de mise en œuvre d’une collaboration poussée avec le secteur privé. Le ministre du Logement, qui est aussi vice-président du DP, entend ainsi conserver des cartouches pour les deux ans qui le séparent du prochain scrutin législatif. EN RÉSUMÉ
Marc Hansen s’explique sur ses intentions et ses ambitions au ministère, décrété priorité du gouvernement. Il a deux ans pour faire ses preuves.
MA RC HA NSEN Le nouveau ministre du Logement a moins de trois ans pour agir sur l’offre de logements à prix raisonnables.
a réforme du Fonds du logement en est à son deuxième ballon d’essai. En 2012, le ministre du Logement, Marco Schank (CSV), avait fait une tentative malheureuse en voulant fusionner le Fonds du logement (FDL) avec la Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM), et placer au-dessus de ces deux institutions une structure de droit privé sous le nom de Société nationale de développement urbain. Ses plans avaient échoué, faute de soutien du patronat et des représentants de la fonction publique. Marc Hansen, alors qu’il n’était encore que secrétaire d’État au Logement, s’est attelé à un projet de réforme moins ambitieux visant la réorganisation du Fonds du logement, après le limogeage de son ancien président Daniel Miltgen. La Chambre des fonctionnaires et employés privés, qui a rendu fin décembre son avis sur le projet de loi, met en question la « plus-value » visée par ce texte, jugeant qu’une réforme de l’organisation de l’établissement public ne fera de sens que si elle s’accompagne « d’un changement radical de la politique immobilière du gouvernement ». Les représentants de la fonction publique considèrent que la réforme du FDL doit passer par un recadrage de ses missions, avec, entre autres, une révision à la baisse du quota de logements en vente (jusqu’à 40 %) ou en location (jusqu’à 25 % du parc locatif ) aux prix du marché. Pas question de remettre en cause l’équilibre de la mixité sociale, mais la situation du marché impose à l’établissement public de « se concentrer sur sa mission primaire », c’est-à-dire le
logement social. « Le pourcentage des logements pouvant être loués ou vendus aux conditions du marché devrait être substantiellement revu à la baisse », indiquent les fonctionnaires. Sur la forme, le projet de loi suscite les réserves de l’organisation, qui voit dans la mise en place d’une direction collégiale (un directeur et deux adjoints) « une hypertrophie administrative ». Les fonctionnaires, qui rappellent les missions de service public du Fonds du logement, s’interrogent sur les intentions du gouvernement de réformer la gouvernance du FDL en permettant le recrutement de ses dirigeants soit sous le régime de droit privé, soit en tant que détachés comme fonctionnaires. « Le choix du statut des membres du cadre dirigeant d’un établissement public ne saurait être laissé à l’humeur du jour du pouvoir de nomination ou à des considérations étrangères à la notion de service public », souligne leur avis. « En ce qui concerne le Fonds du logement, poursuit le texte, ses services s’adressent prioritairement aux personnes les plus vulnérables de la société, de sorte que les principes d’impartialité, de neutralité, de probité et d’égalité de traitement prennent une importance toute particulière. » En 2009, un cabinet de consultant avait produit un rapport pour améliorer l’organisation du FDL, recommandant notamment la mise en place d’un organigramme classique d’une entreprise dotée d’un conseil d’administration et d’un comité de direction. La séparation des pouvoirs du président du CA et du directeur général devait éviter des conflits d’intérêts.
LES CHANTIERS DU FDL LIVRÉS EN 2016
11 projets
95 logements locatifs dont 73 à vocation sociale
9 chantiers en cours à Bettembourg, Differdange, Esch-sur-Alzette et Mondorf-les-Bains
Février 2016 —
18 habitations sociales destinées à la vente
— 061
ÉCONOMIE & POLITIQUE
SECTEUR BANCAIRE
Du pain sur la planche pour la Place JEAN - MICHEL HENNEBERT |
C H R I S TO P H E O L I N G E R
Président de l’Aleba depuis octobre 2014, Roberto Scolati estime que les restructurations dans les banques et assurances ne sont pas encore achevées. Le mouvement devrait, selon lui, aboutir à une baisse du nombre global de salariés dans le secteur. Un basculement vers le milieu des fonds serait donc à anticiper.
L
es fintech sont présentées par beaucoup comme une opportunité à saisir pour la Place. Quels impacts pourraient-elles avoir selon vous ? R O B E R T O S C O L A T I J’ai lu récemment qu’une House of Fintech faisait l’objet de discussions, qu’il y aurait une possibilité d’avoir une structure où les différents acteurs pourraient se rencontrer et bénéficier des compétences qui existent sur la Place. À mon avis, il faut que nous allions dans cette direction, nous ne pouvons rester en retrait sur un tel potentiel. Et qu’en serait-il des conséquences potentielles sur les salariés du secteur ? Il y en aura des directes et des indirectes, notamment sur leur mode de travail. Mais ce sera aux différentes entreprises de veiller à ce que les salariés soient formés pour aller dans la bonne direction. Il y a une étude qui indique qu’avec l’économie digitale, il y aurait une possibilité de perte d’emploi de 47 %. Ceux qui seraient les plus impactés seraient les personnes qui n’auraient pas suivi d’études universitaires. Donc là aussi, les entreprises doivent veiller à ce que ces salariés soient formés pour qu’ils ne risquent pas de perdre leur emploi. Dans ce cadre, la requalification du personnel de la Place vers la gestion haut de gamme est-elle achevée ? Non. Il y a encore du travail à faire. Dans ce cadre, l’École supérieure du travail (EST) est amenée à revoir toute sa panoplie de formations. La démarche est en cours avec les partenaires sociaux. Cela va se traduire par la mise en place d’un niveau d’études minimum ? Depuis plusieurs années déjà, seules les personnes ayant un bagage universitaire, au minimum bac+3, sont engagées. Pour nous, il est vital de mettre en place de nouvelles formations en lien direct avec le digital ou avec la prévention des risques de l’ICT. Car la Place ne peut, 062 —
— Février 2016
encore une fois, rater les opportunités liées au secteur des fintech. Donc, à l’avenir, les salariés devront être plus spécialisés… Oui. Et selon toute vraisemblance, le nombre de personnels actifs sur la Place aura diminué. Mais, selon moi, il y aura un transfert des salariés aujourd’hui actifs dans le secteur bancaire et assurance vers celui des fonds. C’est inévitable, car les petites structures qui seront amenées à disparaître vont migrer vers d’autres acteurs plus importants, que ce soient des gérants de fortune ou autres. Une évolution qui devra être suivie de près donc. Absolument. Notre souci actuellement tient dans le fait que les gens qui devaient migrer comme je le décrivais ne bénéficient pas encore d’une convention collective. Notre souhait est donc de mettre en place un tel
14.000
C’est le nombre d’adhérents à l’Aleba, issus de 72 banques, 19 compagnies d’assurance et 59 entreprises connexes.
44.751
C'est le nombre d'employés au 30/09/2015 dans les banques, sociétés de gestion et fonds, selon la CSSF.
57
C'est le nombre de plans sociaux survenus sur la Place depuis 2008, d'après l'Aleba. En moyenne, 49 personnes étaient concernées par chacun d'entre eux.
contrat pour les PSF et PSA. Pour y parvenir, nous allons continuer à établir des contacts. Nous avons déjà rencontré l’Alfi, mais cela n’a pas abouti, car eux, contrairement à l’ABBL par exemple, ne sont pas une structure patronale. Nous voulons une convention alignée sur celle en vigueur au sein du secteur bancaire et des assurances pour que les personnes qui migrent d’un secteur à l’autre ne soient pas perdantes. La nouvelle loi sur le dialogue social est entrée en vigueur. Quel impact peutelle avoir sur cet aspect de la vie des entreprises de la Place ? Le dialogue social au sein de certaines entreprises fonctionne à merveille depuis des années, dans d’autres peut-être moins. La nouvelle loi est une bonne chose, même si elle était destinée à entrer en vigueur il y a quelques années déjà. Mais c’est loin d’être abouti, elle n’est pas allée assez loin à notre goût. Certains paramètres de représentation dans les conseils d’administration ne sont pas optimums, de même que l’absence d’un vrai financement des délégations du personnel par l’employeur. Cela va tout de même dans le bon sens, car le texte permet d’impliquer davantage les délégués via la disparition des comités mixtes. Du coup, ces derniers peuvent plus facilement faire remonter les doléances. EN RÉSUMÉ
Après plusieurs plans sociaux dans le secteur bancaire, l’Aleba estime que le mouvement de concentration va se poursuivre. Un besoin de personnel qualifié pour appréhender les fintech se fera de plus en plus pressant. Charge aux entreprises du secteur de répondre à la demande via des formations, juge le syndicat.
F IN TE C H Roberto Scolati voit dans les fintech une opportunité, si les personnels sont bien formés.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
UNE MÉGA-RÉGION À CÔTÉ DE LA GRANDE RÉGION
« La coopération transfrontalière se fait d’abord par la proximité » CA M I L L E F R AT I
Exit la Lorraine, place à la région AlsaceChampagneArdenne-Lorraine, qui s’étend de Reims à Strasbourg. Élu le 4 janvier, son président, l’Alsacien Philippe Richert, espère des compétences élargies pour piloter cette région très hétérogène et tournée vers ses voisins européens.
TROIS EN UNE
Qui va désormais siéger dans les instances de la Grande Région à la place du président de la région Lorraine ? En tant que premier vice-président, Patrick Weiten (également président du Conseil départemental de la Moselle, ndlr) a la compétence de la coopération transfrontalière. Il sera directement en mesure de représenter la Lorraine.
La nouvelle région Alsace-ChampagneArdenne-Lorraine s'étend sur 57.000 km2 de Reims à Strasbourg et de Charleville-Mézières à Épinal.
Belgique
Allemagne Luxembourg
Lorraine ChampagneArdenne France
064 —
Alsace
C
omment gérer une mégarégion regroupant trois territoires aux profils géographiques et économiques très différents ? P H I L I P P E R I C H E R T C’est une très grande région – 57.000 km2, la taille d’un État –, et en plus, ce sont des territoires très hétérogènes, avec par exemple une densité de 230 habitants au km2 en Alsace, d’une centaine d’habitants au km2 en Lorraine, et de 50 habitants au km2 en Champagne-Ardenne. Les choses sont effectivement complexes, mais elles l’étaient déjà avant. Cette hétérogénéité va nous amener à avoir deux principes : il faudra des politiques générales et des politiques capables de répondre à des besoins plus spécifiques. Nous devrons aussi avoir des politiques liées aux aspects transfrontaliers, que ce soit pour la partie rhénane (Alsace, Suisse, Bade-Wurtemberg et Rhénanie-Palatinat), ou pour la Grande Région, parce qu’on voit bien que la coopération transfrontalière se fait d’abord sur la proximité. PHI LI PPE R I CHER T Opposé à la fusion des régions Alsace, ChampagneArdenne et Lorraine, il s'est adapté à cette nouvelle géographie politique.
Cette nouvelle région va-t-elle être dotée de compétences supplémentaires pour faciliter la coopération transfrontalière ? C’est un domaine dans lequel je souhaite effectivement qu’on puisse aller plus loin. Lors de mon rendez-vous avec le Premier ministre, Manuel Valls, je vais formuler l’idée qu’on puisse travailler sur une expérimentation. Notre région représente à elle seule 45% des frontières européennes terrestres de la France.
peur à vos partenaires belges, luxembourgeois, allemands ou suisses ? En ce qui concerne nos partenaires allemands et suisses, ils me connaissent et on a eu l’occasion d’en discuter avant. Pour la Grande Région, il faut tout simplement qu’on trouve les meilleures façons de fonctionner. Je suis pour la continuation de ce qui se faisait, avec évidemment la question de la participation des Ardennes par rapport à la Wallonie. Jusqu’à présent, la Champagne-Ardenne n’était pas très offensive en matière de coopération. Il faut regarder comment s’organiser, dans le souci de faire quelque chose qui puisse correspondre à l’attente réciproque des différents partenaires.
Le changement géographique radical qui est à l’œuvre, avec une région qui s’étend maintenant de Reims à Strasbourg, ne risque-t-il pas de faire
Comment faire naître un sentiment d’appartenance à cette région qui n’était pas désirée par ses habitants – ni par vous-même d’ailleurs ?
— Février 2016
Nous avons un parcours commun avec la Moselle et la Lorraine, mais personne n’avait imaginé qu’on serait avec la Champagne-Ardenne. On a beau ne pas être d’accord, une fois que c’est décidé par le Parlement, la démocratie s’applique. Nous avons d’abord à donner consistance à un projet. Jusqu’à aujourd’hui, vous aviez trois régions distinctes avec des stratégies distinctes. Il faut construire une politique, et c’est dans la reconnaissance et la concrétisation de ces politiques que les gens pourront retrouver le fait que nous appartenons à une même histoire, que nous sommes en train d’écrire. Le Bade-Wurtemberg a été créé en 1952, mais le pays de Bade n’a pas disparu pour autant. Demain, dans cette grande région Alsace–ChampagneArdenne–Lorraine, nous aurons des identités qui continueront d’exister, et une identité nouvelle qui s’installera progressivement. NOTE
Retrouvez l’intégralité de cet entretien sur le site www.Paperjam.lu.
J E A N - L U C S TAD L E R / R ÉG I O N A L SAC E - C H A M PAG N E - A R D E N N E - LO R R A I N E
Le nouveau découpage des régions françaises est entré en vigueur le 1er janvier.
I N V E S T I N G I N TA L E N T S 25 February 2016
Are we facing a war for talents? How can Luxembourg attract, grow and retain high potentials? What are the skills needed by Luxembourg’s future economic development?
Can we avoid a skills gap? How does Luxembourg manage its high-skilled labour migration?
This milestone conference will be the opportunity for local and international experts to discuss the crucial question of Attracting, Developing and Retaining talents to seize Luxembourg’s potential to become a global leader in talents.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
Cinquante ans de dialogue permanent CA M I L L E F R AT I
Le premier véritable organe tripartite du Luxembourg, né en 1966, fait l’unanimité au sein des partenaires sociaux. Il n’a eu de cesse de s’adapter aux évolutions de la société luxembourgeoise.
L
e Grand-Duc Henri, le Premier ministre Xavier Bettel, le président du Comité économique et social européen Georges Dassis : il n’y a qu’à regarder les invités d’honneur de la séance académique pour juger de la renommée du Conseil économique et social (CES). Après une première ébauche avortée en 1957, le CES sort enfin des cartons du gouvernement Werner en 1966. « C’est uniquement un organe consultatif qui s’exprime par des avis dans les domaines économique, social et financier », indique Gérard Trausch, économiste et auteur du Conseil économique et social et la société luxembourgeoise 1966-2006. « Il est organisé paritairement et son but est de rapprocher le patronat et le salariat. » Si ces principes de base demeurent, le CES a su s’adapter à une société marquée par de grands bouleversements. La réforme de 1986 prend acte du déclin irrémédiable de la sidé-
rurgie et de l’émergence de la place financière. « Il fallait forcément rééquilibrer la composition du CES », mais à la hausse, car il était impensable de retirer des représentants à l’agriculture même si la part du secteur dans l’économie faiblissait. Depuis 2004, le CES compte 18 membres du patronat, autant du salariat et trois membres nommés par le gouvernement – des hauts fonctionnaires de l’économie, des finances et de la Sécurité sociale. Le CES reflète également la réalité du marché du travail luxembourgeois en demandant en 2014 l’abolition de la clause excluant les non-Luxembourgeois de toute fonction au sein de l’institution. « Seule la CGFP a indiqué son opposition à l’époque, mais elle a finalement cédé », commente Gérard Trausch. « Les non-Luxembourgeois ne sont pas représentés politiquement au Luxembourg » – et ne le seront pas avant longtemps vu l’échec du référendum de juin 2015 – « mais ils sont représentés écono-
LA M AI SON D U D I ALOGUE PER M ANENT Le Conseil économique et social côtoie d'autres acteurs clés de l'économie luxembourgeoise, comme la Chambre de commerce, le Statec et l'UEL, au sein du Centre administratif Pierre Werner sur le plateau du Kirchberg.
miquement ». Selon l’économiste, la prochaine étape sera une féminisation du CES, qui compte à l’heure actuelle seulement quatre femmes sur 39 membres : la présidente Pascale Toussing (ministère des Finances), Valérie Massin (ArcelorMittal), Josiane Willems (Centrale Paysanne) et Danièle Nieles (OGBL). « C’est un phénomène sociétal qui ne se résoudra qu’avec le temps, mais qu’il faut commencer à résoudre », plaide-t-il. Il faudrait pour cela que les femmes accèdent davantage aux postes de direction des différents syndicats et organisations patronales. En attendant, le CES a su jouer son rôle et suivre les recommandations de Pierre Werner en 1966 : « Le Conseil ne saurait devenir une tribune (...), mais il doit être essentiellement un colloque constructif et permanent faisant un travail de dissection des problèmes et de rapprochement des points de vue dans une atmosphère de collaboration constructive et de compréhension mutuelle. » Gérard Trausch renchérit : « Le CES doit rapprocher le patronat et le salariat, mais il ne peut pas effacer le fait qu’ils ont des intérêts différents. Le dialogue permanent est le but suprême du CES. »
Un précieux conseiller de la nation
Toutefois il est arrivé que la machine se grippe, comme en 2010, lorsque l’échec retentissant de la tripartite a conduit à la paralysie du CES pendant plus de six mois. « Il ne faut pas surévaluer cela, tempère Gérard Trausch. C’est la différence entre patronat et syndicat qui joue : le patronat peut prendre une décision dans un petit bureau, à 6 ou à 12, mais les syndicats doivent communiquer avec leurs membres et font savoir leur position de manière plus éclatante. » C’est pourquoi il est d’autant plus remarquable que ses membres aux intérêts divergents parviennent à s’accorder sur des avis, notamment sur la situation économique et sociale du pays. « Le CES est absolument important et on ne peut pas faire en sorte que les deux partenaires s’éloignent l’un de l’autre. » Traversant les crises – parfois au prix de compromis, comme en 2011 où le CES s’interdit d’évoquer les sujets de la tripartite pour assurer la reprise du dialogue –, le CES s’est forgé une solide crédibilité. Déjà en 1976, Pierre Werner le félicitait en estimant qu’« en bon conseiller de la nation, vous avez su comprendre que votre raison d’être dépendait du sérieux de vos propositions ». Le CES n’a pas non plus hésité à étendre son champ d’action en collaborant avec ses homologues de la Grande Région, du Benelux et de l’Union européenne. La maison du dialogue permanent a donc survécu à un demi-siècle de mutations profondes de la société et de l’économie, fidèle à son rôle de conseiller paritaire pour le gouvernement. Et regarde maintenant vers son centenaire avec tout autant de confiance. EN RÉSUMÉ
Le Conseil économique et social (CES) a su s’adapter aux mutations de la société luxembourgeoise et traverser les turbulences des années de crise en défendant un dialogue permanent entre les partenaires sociaux.
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L U C D E F LO R E N N E
CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL
ÉCONOMIE & POLITIQUE
PRÉSIDENTE DU CES
D I R E C T E U R D E L’ O A I
« Depuis sa création, le CES a été un acteur majeur des profondes mutations que la société luxembourgeoise a vécues tout au long de cette période. À titre d’exemple, dès 1967, des avis, tels que la création d’un Institut national d’investissement et de garantie, devenu entretemps la SNCI, et la nouvelle fixation du salaire social minimum, ont marqué fortement, l’un le développement et la diversification économiques, l’autre la cohésion sociale. Le CES a également été pionnier pour analyser et commenter les politiques européennes. Le CES, depuis toujours, est à l’écoute des soubresauts de la société et anticipe les évolutions.
« Par sa composition représentative de l’ensemble de notre société, le CES joue un rôle essentiel afin d’éviter le piège du ‘ Rasender Stillstand ’ (‘ inertie polaire ’, concept de l'architecte-urbaniste Paul Virilio).
PASCALE TOUSSING
PIERRE HURT
Dans un monde à la technicité galopante et de plus en plus complexe, il faut se donner les moyens d’évaluer toute action sous l’aspect de la plus-value véritable, pour le bien-être de tous. En ce sens, l’importance du CES sera croissante pour répondre à ce besoin de circonspection. »
Je reste confiante pour l’avenir. Le dialogue social permanent entre représentants patronaux et syndicaux garde plus que jamais sa valeur dans un environnement d’une complexité grandissante. Il constitue un puissant facteur de paix et de cohésion sociales. »
P R É S I D E N T D E L’ O G B L
PRÉSIDENT DE LA CGFP
« La société luxembourgeoise du futur ne peut être construite que sur des relations économiques et sociales solides. Et ces relations ne peuvent être atteintes que par le dialogue social et par la recherche du consensus dans les questions sociopolitiques les plus importantes. C’est maintenant au gouvernement et à la politique de prendre leurs responsabilités et de renouveler le dialogue social au niveau national, afin de permettre au CES de reprendre son ancienne force et tout son poids sociopolitique. »
« Pour moi, le CES est la maison du dialogue social qui fonctionne sous forme de ‘ tripartite ’, où les partenaires sociaux sont représentés. Cette institution est pour moi d’une grande importance, car par ses avis fondés, elle aide à conseiller le gouvernement dans différents domaines.
ANDRÉ ROELTGEN
ROMAIN WOLFF
J’espère, pour l’avenir, que le bon fonctionnement ne sera plus bloqué par un groupe, comme tel était malheureusement le cas il y a quelques années. »
DIRECTRICE DE L A CENTR A LE PAYS A NNE
JOSIANE WILLEMS
« Même si le dialogue social s’avère actuellement plus difficile au sein du CES, celui-ci reste et doit rester le lieu de rencontre, d’échange, de recherche d’un consensus entre partenaires sociaux, ceci dans le but d’élaborer, dans un esprit de partenariat, des pistes d’avenir. De par sa représentation au CES, le secteur agricole et viticole peut participer au dialogue social, faire valoir les spécificités du secteur et promouvoir les intérêts de l’agriculture et des hommes et des femmes y travaillant. Face aux défis auxquels le pays est confronté, il est indispensable de rechercher les voies et moyens pour y faire face dans un dialogue social ouvert et constructif. C’est aussi dans ce sens que le CES continue à assumer un rôle essentiel dans l’intérêt de l’économie et de la société entière. »
ADMINISTR ATEUR D É L É G U É D E L’ U E L
JEAN-JACQUES ROMMES « Le CES traite aujourd’hui de sujets qui sortent de la politique journalière pour se consacrer à un agenda adapté à une mandature de deux ans. Cette approche favorise un climat de délibérations serein, qui facilite un travail en profondeur et la genèse d’avis de qualité. À la demande unanime des représentants salariaux et patronaux, le CES s’implique aussi dans les travaux concernant le Semestre européen. L’UEL est confiante que le CES continuera à favoriser la capacité d’écoute, de réflexion, de synthèse et de dialogue des parties. Sa volonté de faire progresser le débat dans l’intérêt du pays est réelle. »
Février 2016 —
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ENTREPRISES
MÉCANIQUES
C’est en prélude de l’Autofestival que le groupe Losch a fait part de son intention de renforcer son pôle de voitures de luxe. Déjà distributeur de la marque Bentley, le groupe confirme l’inauguration prochaine d’une nouvelle concession, route d’Esch, où seront vendues des Lamborghini. Février 2016 —
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ENTREPRISES
START-UP & CO
Recrutement de choix pour l’asbl Nyuko qui milite pour une « start-up nation », et donc pour l’entrepreneuriat en agissant comme un catalyseur des énergies et des expertises en présence. Nyuko a recruté son premier CEO en la personne de Martin Guérin. Tout droit venu de la capitale française, il a développé durant les 10 dernières années le réseau Paris&Co, dédié aux start-up et à l’innovation.
RÉORIENTATION
Arnold Kontz a annoncé le 21 décembre céder la concession BMW et Mini au groupé suédois Bilia qui fera son entrée officielle au Luxembourg au 31 mars 2016. Une cession au distributeur implanté en Suède, en Norvège et en Allemagne avec Lexus, BMW et Mini voulue pour une réorientation du groupe familial luxembourgeois. Concessionnaire Mini et BMW depuis 1953, le groupe Arnold Kontz veut se concentrer – dans les locaux historiques de la route de Thionville – sur les marques anglaises : Land Rover, Lotus, Aston Martin et à partir du 1er juin sur Jaguar. « C’est dans cet esprit que nous prévoyons de construire une deuxième concession, qui prendra place sur la commune de Differdange, dédiée à la vente de Land Rover et de Jaguar », a déclaré Benji Kontz, managing director et partner d’Arnold Kontz Group.
À L’ANTENNE
L’essentiel radio verra bientôt le jour. Annoncée pour fin 2015, la radio francophone née du mariage des actionnaires de Must FM (radio en province de Luxembourg belge) et d’Edita (L’essentiel) aura été retardée en raison de l’arrivée surprise d’un troisième partenaire. En l’occurrence le groupe RTL. Recalé en 2014 avec son projet de transposition de RTL2 au Luxembourg, il a souhaité ne pas se laisser écarter du marché radio francophone. Après examen du dossier, l’Autorité luxembourgeoise indépendante de l’audiovisuel (Alia) a validé le nouveau montage, sous de strictes conditions. RTL devra être un « sleeping partner », ne pas s’immiscer dans les gestions opérationnelles. Il détiendra 25 %, contre 40 % pour Edita et 35 % pour les actionnaires de Must FM. Intervenant sur les ondes de 100,7, Jean-Lou Siweck, le rédacteur en chef du Wort, s’est interrogé sur le blancseing délivré par l’Alia à une radio censée apporter une diversité dans un paysage audiovisuel dominé par RTL.
ATTRACTIVITÉ
Un nouveau cabinet d’avocats international a choisi de s’implanter au Luxembourg. Bird & Bird a pris possession le 12 janvier dernier de ses nouveaux locaux.
BILAN
Cargolux a terminé l’année 2015 sur de bons résultats à l’opérationnel, comme en témoigne son bilan qui fait état d’une quantité de fret transporté affichant 889.746 tonnes (+7,4 %) pour un nombre d’heures total de ses 25 appareils qui progresse, lui, de 8,8 %, à 114.792 unités. La compagnie aérienne détient aujourd’hui 3,8 % du marché mondial du fret et emploie 1.879 salariés répartis à travers le monde.
FÉDÉRATION
Le tour-opérateur de la compagnie aérienne nationale, LuxairTours, a dévoilé le 12 janvier une stratégie revue afin d’asseoir sa place de leader en Grande Région. Le premier axe de développement repose sur un rapport qualité/prix affiné. L’élargissement des destinations proposées figure aussi parmi les moyens pour attirer de nouveaux clients (l’équivalent de 51.200 clients est avancé), ainsi que fidéliser les existants. LuxairTours va renforcer cette année ses capacités vers Palma, les Canaries, le Portugal, la Grèce et l’Espagne et proposer de nouveaux produits à destination notamment de la Croatie, de la Crète et de l’Islande. 070 —
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PLUS GRAND
L’un des deux grands groupes d’assurance luxembourgeois, Foyer, veut agrandir son siège à Leudelange pour correspondre à sa croissance et optimiser son fonctionnement. Une extension confiée à Architecture & Urbanisme 21, Yvore Schiltz et Associés de quelque 12.000 mètres carrés – dont près de la moitié dédiée à la location – qui accueillera le pôle financier du groupe à l’horizon de fin 2017. Soit 650 et 700 employés qui quitteront les locations en cours pour rejoindre les locaux de Leudelange.
LA VIE EN HD
Après avoir annoncé la signature d’un contrat avec le gouvernement régional de Kativik au Canada, SES a fait part d’une année record en termes de nombre de chaînes diffusées par ses satellites en 2015. Une progression de 11,3 % en 2015, pour un total de 7.266 chaînes (dont 2.600 en Europe). Parmi celles-ci, 2.230 sont des chaînes en HD (31 % de l’ensemble des chaînes diffusées via SES). La société de Betzdorf a aussi emprunté très tôt la voie de l’ultra HD afin de jouer un rôle de leader dans ce créneau. Sept chaînes UHD sont actuellement testées et diffusées via SES.
ENTREPRISES
NORDIQUE
Figure de proue des cleantech au Luxembourg, Apateq va fournir une technologie de traitement des eaux de lavage pour les ferries de la compagnie maritime Scandlines Danmark ApS.
GO EAST !
Deux start-up misant sur la « révolution verte » sont parties à l’assaut des États-Unis, selon leur communication. En jeu, une mission avec Lutexia Energy, une société américaine qui souhaite lever des fonds pour développer une production d’énergie solaire à destination d’établissements publics, mais aussi pour particuliers. Objectif : réunir 150.000 dollars (137.870 euros). Pour tenter d’y parvenir, les deux start-up luxembourgeoises apportent leur savoir-faire, ADcorp pour les visuels de la campagne, Hypallages pour son contenu texte.
TRANSHUMANCE
Le Kirchberg n’en finit pas d’accueillir de nouveaux salariés. Peu après les collaborateurs d’EY qui ont pris possession de leurs nouveaux locaux (voir p. 74), les 1.200 employés de BGL BNP Paribas qui étaient logés à Howald dans le bâtiment de H2O se sont installés dans le siège flambant neuf qui a été livré fin 2015, avec six mois d’avance.
INTRAPRENEUR
Etienne Velasti a été coopté associé chez Maison Moderne, l’éditeur de Paperjam. Arrivé en 2014 chez Maison Moderne en tant que directeur administratif et financier, Etienne Velasti – 39 ans – dispose notamment d’une expérience de contrôleur de gestion chez KarpKneip Constructions et de senior manager, en tant qu’expert-comptable et fiscal en charge des PME, chez PwC Luxembourg. « Tout comme la gouvernance, le rôle d’un directeur administratif et financier est primordial
de trois secteurs d’activité. Dans l’IT, il existe des tensions sur base de nouveaux métiers créés, tels que les DeVops et les experts BI de 3e génération. Les organismes de formation n’arrivent pas à répondre à la demande et, précise Hays, il faudra ajouter de l’argent pour trouver les bonnes personnes. La situation vaut aussi pour l’immobilier privé, où de nouveaux métiers, notamment dans la construction durable, manquent de candidats qualifiés. dans le développement d’une PME telle que Maison Moderne », déclare Etienne Velasti. « L’alliance du talent créatif de nos équipes et des méthodes et outils de gestion financière et de ressources humaines permettent à Maison Moderne d’ambitionner de nouveaux objectifs de croissance. » Fondé il y a 22 ans, le premier groupe média indépendant du Luxembourg fonctionne depuis 2010 sur le principe du partenariat qui est désormais formé par Mike Koedinger (fondateur et CEO), Francis Gasparotto (directeur de la régie publicitaire), JeanMichel Gaudron (rédacteur en chef de Paperjam), Guido Kröger (directeur du studio graphique) et Rudy Lafontaine (COO). « Notre modèle de partnership est un formidable outil pour transformer les dirigeants en intrapreneurs » ajoute le fondateur Mike Koedinger. « C’est aussi une façon pour reconnaître le rôle que ces dirigeants jouent dans l’évolution de l’entreprise et dans l’encadrement des équipes. Les ressources humaines sont au centre de la stratégie de développement de Maison Moderne. » Maison Moderne emploie 93 passionnés et est organisée selon quatre lignes de services : Édition, Agence, Régie et Business club.
CONFIANCE
Le cabinet Hays vient de publier une nouvelle étude consacrée au recrutement et aux rémunérations au Luxembourg en 2016. Sur base d’une situation économique favorable, elle met en avant une « reprise de confiance » tant de la part des employeurs que des employés. Les premiers sont 86 % à vouloir embaucher cette année et les seconds 51 % à vouloir changer de poste en 2016. Année qui, selon Hays, devrait donc être synonyme, pour les employeurs, de guerre des talents plutôt que des salaires qui resteront stables partout, à l’exception
LE CAP DES 5 %
La part des personnes travaillant dans le domaine des technologies et de la communication s’est fortement accrue au Grand-Duché ces dernières années. En 2014, ces métiers occupaient 12.700 personnes, selon les données Eurostat publiées tout récemment. Ces employés représentent donc 5,09 % de la population active grand-ducale, alors que la moyenne dans l’Union européenne est de 3,66 %.
“THIS COUNTRY COULD BE THE NEXT FINTECH HOT SPOT” Nick Dvas, le COO de Servers.com, groupe actif dans les data centers au niveau mondial et dont la holding XBT est basée au Luxembourg, considère que le Grand-Duché a les atouts pour percer dans les fintech sur le plan européen. Il l’a fait savoir dans une tribune sur CNBC.
TALKWALKER
Outil de veille et d’analyse des médias sociaux, Talkwalker, success-story grand-ducale, connaît une croissance impressionnante depuis sa création en 2009. Après un lancement réussi aux États-Unis en février 2015, Robert Glaesener, son CEO monté à bord en 2010, s’apprête à recruter une cinquantaine de nouveaux collaborateurs cette année, en plus des 70 qu’il emploie déjà.
LIFTING
Post Group songerait à adapter l’Hôtel des Postes situé sur la place Hamilius, dans le cadre de l’importante mutation en cours qui doit donner naissance à un nouvel îlot urbain. Février 2016 —
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ENTREPRISES
Le groupe mène une réflexion en vue de développer un bâtiment qui soit en adéquation avec ses différents métiers et le rôle qu’il peut jouer dans la perspective des smart cities.
OBJECTIF ASIE
Le conseil d’administration de la compagnie aérienne luxembourgeoise Cargolux a approuvé, à l’unanimité, la création d’une nouvelle société, basée à Zhengzhou, et qui aura pour mission de desservir les destinations du Sud-Est asiatique. Bien que gérée par Cargolux, qui en détient 35 % des parts, contre 65 % pour son partenaire chinois HNCA, cette nouvelle compagnie sera basée à Zhengzhou et aura pour champ d’action le Sud-Est asiatique.
MISE EN RÉSEAU
Lancée en 2012 au Luxembourg par Virginie Simon et Tristan Davaille, MyScienceWork – start-up dédiée à l’accès à l’information liée à la recherche – vient de signer un partenariat avec Jonk Fuerscher Lëtzebuerg (FJSL), une fondation qui œuvre à la promotion des sciences, de la recherche, de la technologie et de l’innovation auprès de jeunes scientifiques. À travers cette alliance, MyScienceWork et la FJSL comptent mettre en place une plateforme « Polaris » pour faciliter la création du réseau des anciens de Jonk Fuerscher Lëtzebuerg et permettre aux jeunes scientifiques du monde entier de mettre en avant leur travail.
WALY CROQUÉ
Pour la sixième fois depuis sa création en 1989, le parc d’attractions lorrain Walygator change de mains. Annoncée à la mi-janvier, la vente s’est faite en faveur de CLP, fonds d’investissement luxembourgeois, propriété du groupe espagnol AsproOcio, qui possède déjà plusieurs parcs de loisirs en Europe. Le montant de la transaction n’a pas été rendu public.
MODERNISATION
ArcelorMittal Luxembourg se montre optimiste pour 2016 et prévoit d’investir 40 millions d’euros. Le projet majeur visera la modernisation de l’aval du laminoir de l’unité de Differdange. Au niveau international, l’attitude de la Chine sur les prix reste une menace internationale. Pour le dernier exercice, on attend les chiffres définitifs, mais ils sont annoncés « conformes au budget » et feront donc de 2015 une année sous le signe de la stabilité.
ÉVITER LA CASSE
Dans le cadre d’une restructuration mondiale de ses coûts – de l’ordre de 700 millions de dollars en 2016 –, DuPont avait annoncé à la mi-décembre une réduction de 10 % de sa main-d’œuvre mondiale, qui compte près de 54.000 salariés. 30 à 40 postes de travail sont concernés chez DuPont Luxembourg, mais les syndicats disent avoir déjà trouvé une solution pour la moitié d’entre eux.
PUB CIBLÉE
Spécialisée dans la diffusion de contenus sportifs, Soho Media Solutions a récemment décroché un gros contrat auprès de Yahoo Canada pour déclencher des publicités ciblées lors d’événements sportifs, matchs de hockey et de baseball en tête. Une première étape vers les États-Unis.
L’IMMO INNOVE
Lancée le 19 janvier, Nexvia est une start-up luxembourgeoise qui vient de mettre en ligne une plateforme innovante : les utilisateurs privés ont accès à des outils de calculs financiers relatifs à l’achat, la vente ou la location d’un bien immobilier sur le territoire du Grand-Duché. Cet outil fintech, disponible en français et anglais, permet donc de faciliter la prise de décision pour les investissements immobiliers. 072 —
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AMAZONIENS
La multinationale Amazon, dont le siège européen est à Luxembourg, a annoncé avoir créé 10.000 nouveaux emplois à travers l’Europe au cours de l’année 2015. Elle pense encore pouvoir en créer plusieurs milliers cette année. Le groupe américain de vente en ligne emploie actuellement plus de 40.000 personnes sur le Vieux Continent. Il précise avoir déjà investi 15 milliards d’euros en recherche et dans l’opérationnel en Europe depuis 2010 et prévoit de nouveaux développements en R & D, dans le réseau et dans le support cloud.
ÉCHANGE DE CLÉS
Le groupe français John Paul, numéro un européen des services de conciergerie haut de gamme et présent au Luxembourg, a annoncé sa fusion avec l’américain LesConcierges le 20 janvier. Il devient ainsi le numéro un mondial des services de relation client premium et de fidélisation des salariés. John Paul dispose de 1.000 collaborateurs et affiche un chiffre d’affaires consolidé de 70 millions de dollars. Le groupe pense pouvoir atteindre 150 millions de dollars en 2017.
M2M
De plus en plus de compagnies offrent un nombre croissant de services ou d’appareils connectés via le net, et ce aussi bien pour un usage domestique qu’industriel. Ce boom de l’internet des objets a créé un gigantesque marché d’opportunités pour les opérateurs télécoms. Join Experience a ainsi récemment annoncé poursuivre le développement de ses services européens aux entreprises situées au Benelux, mais aussi dans le reste de l’Europe, en proposant des communications Machine-to-Machine (M2M) sans roaming.
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ENTREPRISES
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ENTREPRISES
WORKSPACE
Changer de cadre et de méthodes de travail C É L I N E C O U B R AY |
MIKE ZENARI
Depuis décembre 2015, les équipes d’EY Luxembourg ont déménagé au Kirchberg pour investir le nouvel immeuble dont les associés sont propriétaires. Entretien avec Alain Kinsch, country managing partner, qui a pris activement part au projet du nouveau bâtiment, conçu par le bureau berlinois Sauerbruch Hutton International.
Q
uel premier regard portez-vous sur la livraison de votre nouveau bâtiment ? A L A I N K I N S C H C’est tout d’abord l’aboutissement d’un projet de cinq ans, pour lequel nous avons beaucoup travaillé. Mais ce n’est que le jour du déménagement que l’on découvre vraiment le travail accompli et qu’on reçoit les impressions des collaborateurs. Or, après quelques jours d’utilisation, ce retour est positif, grâce à la combinaison d’un bâtiment accueillant, ouvert et lumineux, et d’un niveau de confort accru. Comment s’est organisé en interne ce travail sur le bâtiment ? Il y a eu deux comités en charge de cette évolution : un premier comité qui, dès 2011, et qui continue encore, s’est occupé des questions liées à la construction du bâtiment dont nous sommes propriétaires, et un second comité qui a pris en charge le change management et l’évolution de la vie des collaborateurs au sein de ce nouveau bâtiment. Justement, quel est le concept développé pour les espaces de travail dans ce nouveau bâtiment ? Nous avons abandonné le concept de bureaux individuels pour nous orienter vers un open space, plus flexible. Par ailleurs, nous avons pu bénéficier d’expériences d’autres bureaux qui avaient déjà réfléchi à ce type d’environnement de travail pour en retirer les meilleurs éléments et développer notre propre concept : le « Workplace of the Future ».
« Nous n’avons pas de cantine pour inciter nos équipes à être à la rencontre de nos clients et de leurs amis. »
Contrairement à ses voisins, EY Luxembourg n’a pas une façade en front de rue, mais une vaste piazza publique et couverte.
De quoi s’agit-il plus concrètement ? Nous avons mis en place le concept de « free address » : l’ensemble des postes de travail est dans un espace partagé à l’acoustique de bonne qualité. Seuls les 45 associés ont une place fixe, complétée par un petit espace de réunion. Les collaborateurs, eux, s’installent où ils le souhaitent, à proximité de l’associé dont ils dépendent. Par ailleurs, tout le monde a le même mobilier, quel que soit son niveau de hiérarchie. Ces espaces ouverts sont combinés à près de 60 salles de réunion de différents types (traditionnel, lounge, avec chaises hautes, pas de chaise). Nous n’en n'avions que 19 dans nos anciens locaux. Nous n’économisons pas en surface, mais nous gagnons en flexibilité. Ce qui est intéressant dans une organisation pyramidale comme la nôtre, avec une forte mobilité interne, et donc un besoin régulier de réorganisation des équipes. Ce déménagement a-t-il été l’occasion de revoir vos méthodes de travail ? Absolument, car ce système de placement libre dans un espace partagé ne peut fonctionner qu’à certaines conditions. Nous avons donc mis en place des « working protocoles » : à partir de petites vidéos ludiques, les bons comportements à adopter dans ce type d’espace sont expliqués. Cela va du niveau sonore des conversations à l’utilisation des outils de travail numériques en passant par le rangement de son bureau. Il a également fallu nous diriger vers un environnement dépourvu de papier. Cette évolution a été le résultat d'un travail de
plus d’un an pour nos équipes, avec également un aspect juridique lié à cela. Nous y sommes arrivés en réalisant un programme en étapes, composées de scanning, rangement, nettoyage thématique, objectifs par zone dans le bâtiment… C’était certainement l’un des plus grands défis à accomplir pour l’équipe du change management.
Que se passe-t-il si un collaborateur n’intègre pas ces nouvelles règles ? Si un bureau n’est pas vidé, une personne du facility management qui passe le matin prend une photo et rassemble tout ce qui traîne dans une caisse avec le numéro du bureau. Elle est ensuite remise au help desk. Actuellement, le résultat de cette méthode est plutôt satisfaisant, car sur 1.200 collaborateurs, nous n’avons jamais dépassé plus de 20 caisses par jour. On peut donc estimer que ce changement a été bien intégré. Forts de cette expérience d’environnement paperless, nous allons certainement pouvoir en faire un nouveau service pour nos clients. Ce nouveau bâtiment vous permet-il de proposer de nouvelles facilités pour vos équipes ? Contrairement à ce que nous avions fait à Munsbach, nous avons choisi de ne pas implanter de salle de sport. L’expérience précédente était peu concluante et il existe une offre sportive intéressante au Kirchberg. En revanche, nous avons choisi de mettre à disposition des espaces de vestiaires et de douches plutôt généreux. Nous avons également Février 2016 —
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ENTREPRISES
une conciergerie avec des services à des prix très compétitifs. Pour ce qui est de la restauration, nous n’avons pas de cantine, notamment pour inciter nos équipes à être à la rencontre de nos clients et de leurs amis. Toutefois, il est quand même possible de manger dans le bâtiment, dans les kitchenettes des étages ou avec le système exclusif de floor delivery qui propose entre 12 h et 14 h des sandwiches et salades à chaque étage. Nous avons aussi des machines automatiques à chaque étage. Par ailleurs, nous avons dû développer des espaces commerciaux dans notre bâtiment, que nous avons confiés à des restaurateurs. Ainsi, au pied du bâtiment, nos équipes ont un restaurant de type brasserie et un deli/take away.
Et pour vos clients, y a-t-il des changements ? Il est évident que cela faisait partie d’une de nos volontés. À Munsbach, nous étions contraints en termes d’espace. La construction de ce nouveau bâtiment permet de répondre plus généreusement et confortablement à nos besoins et à ceux de nos clients. Aussi, le cinquième étage est dédié à leur accueil. C’est une nouvelle plateforme de networking qui correspond aux normes éthiques et aux tendances de notre secteur d’activité. Nous avons d’une part un business centre avec salles de vidéoconférence, board rooms, salles de réunion et un auditorium multifonctionnel. Ces espaces permettent d’accueillir nos clients confortablement et de répondre à leurs besoins de facilities. D’autre part, nous avons le EY Club qui se compose de cinq salles à manger avec terrasse et qui fonctionne comme une plateforme conviviale de networking. Il est conçu différemment dans sa décoration, que nous avons confiée à Pierre Dillenburg. Le choix de revenir au Kirchberg, qui était l’adresse historique d’Arthur Andersen et de Ernst & Young, touche à un point important : la mobi lité. Comment avez-vous abordé cette thématique ? EY a comme slogan « Building a Better Working World » et nous venons de construire un bâtiment qui, pour sa taille, est le plus efficace d’un point de vue énergétique au Kirchberg. Il allait de soi que nous irions également dans le sens de la mobilité douce, et nous nous sommes faits accompagner pour cela par le Verkéiersverbond. Une des grandes questions était donc la place de la voiture. Sur ce point, nous avons opté pour un changement total. Jusqu’à présent, nous favorisions l’accès et l’utilisation de la voiture individuelle, avec des plans de leasing, des subventionnements de parking… Aujourd’hui, nous 076 —
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favorisons l’utilisation des transports en commun en offrant le mPass et en ayant équipé l’ensemble de nos collaborateurs de nouveaux smartphones et de logiciels sécurisés qui permettent de travailler à distance. Prochainement, des vélos seront aussi mis à disposition.
Quid du point sensible des parkings ? En construisant sur le territoire de la Ville, nous sommes contraints légalement quant au nombre de places de parking. Nous avons donc choisi de réserver ces places à nos visiteurs et aux partenaires qui les louent au prix fort. Pour nos employés, nous leur facilitons l’accès aux parkings de la Philharmonie et de la Coque, car si nous n’encourageons plus la politique de la voiture, nous ne souhaitons pas pénaliser pour autant ceux qui font ce choix de mode de transport. Que retenez-vous de votre collaboration avec le bureau Sauerbruch Hutton International ? Ce fut une expérience fascinante. C’était la première fois que nous menions un projet de construction pour nos propres besoins, et qui plus est sans entreprise générale, mais avec un maître d’ouvrage délégué – Luxconsult – et un architecte délégué – Architecture et Environnement. Nous avons donc été très impliqués à toutes les étapes du projet, et le contact avec l’architecte était primordial. L’avantage de travailler avec un bureau de cette envergure est à la fois la qualité du travail fourni, sa capacité de conception et sa grande expertise. En quoi ce bâtiment est-il représentatif de EY Luxembourg ? Dans l’ensemble du bâtiment, vous retrouvez, parfois subtilement, parfois de manière plus prononcée, des références à la fois à EY, avec par exemple des déclinaisons de notre logo, et à notre ancrage local. Sauerbruch Hutton est connu pour son travail des couleurs. Nous leur avons explicitement demandé d’utiliser en façade le rouge et le bleu, qui sont les couleurs du drapeau luxembourgeois. Nos salles de réunion « client » portent le nom de villes luxembourgeoises et seront décorées d’œuvres d’art réalisées par un artiste luxembourgeois. Le couloir de notre espace clientèle sera habillé par une reproduction d’une illustration du cortège commémoratif des 100 ans de l’indépendance du pays, et dans notre EY Club, nous aurons des reproductions de manuscrits précieux de notre futur voisin, la Bibliothèque nationale. Comment envisagez-vous votre croissance dans ce nouveau bâtiment ? Notre stratégie n’est pas de devenir le premier en nombre de collaborateurs,
WOR KPLACE OF THE F UTUR E De grands espace en « free address », 60 salles de réunion et des bureaux fixes pour les associés s’assemblent en harmonie avec l’organisation interne.
« Nous avons abandonné le concept de bureaux individuels pour nous orienter vers un open space. »
mais de continuer à être les meilleurs dans nos domaines de compétences tels que les télécoms et médias, le private equity, le real estate, le conseil en secteur public. Le bâtiment accueille aujourd’hui 1.200 collaborateurs et nous pouvons aisément monter à 1.500 sur la même surface, soit 14.000 m2. Nous avons une bonne réserve devant nous puisque 30 % de nos 20.000 m2 totaux sont actuellement loués, mais peuvent être récupérés pour nos besoins, et accueillir alors 1.800 personnes. Ce bâtiment va également nous permettre de développer de nouvelles méthodes de travail, plus axées sur le travail en équipe, avec des laboratoires informatiques et des produits dédiés. EN RÉSUMÉ
EY Luxembourg a fait construire pour ses propres besoins un nouvel immeuble de bureaux au Kirchberg. La société a profité de cette occasion pour revoir ses méthodes et l’environnement de travail, ainsi que sa politique de mobilité et l’accueil de ses clients.
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ENTREPRISES
Si l’ancienne Cetrel est désormais pleinement intégrée au groupe Six, les racines et les compétences luxembourgeoises sont mises en avant.
INTÉGR ATION E T BUSINESS DEVELOPMENT
Six sort des frontières FA B R I C E BA R B IA N|
J E S S I CA T H E I S
Cetrel porte désormais le nom de Six Payment Services. Dirigée par Luc Holper depuis le début de l’année, l’entreprise entend consolider sa place de leader dans le domaine du paiement au Luxembourg. Prochain objectif: se positionner sur les marchés belge et français.
L
eader au Luxembourg du paiement sans numéraire, Cetrel est une filiale du groupe Six depuis 2009. À cette époque, le groupe qui est actif dans différents secteurs d’activité (bourse, opérations sur titres, traitement d’informations financières et trafic des paiements sans numéraire) a acquis 50 % du capital, avant d’en devenir l’unique actionnaire en 2014. « L’année 2015 a été consacrée à parfaire l’intégration opérationnelle des équipes », souligne Luc Holper, nouveau managing director de Six Payment Services au Luxembourg. Le responsable du call center du Luxembourg, par exemple, est en relation directe avec ses homologues en Suisse et en Autriche, afin d’échanger des informations ou des best practices. Sur le plan technique, nous avons également finalisé l’implémentation d’une nouvelle plateforme électronique assurant le processing des cartes de crédit. » S’il en a officiellement pris les rênes le 1 er janvier dernier, le dirigeant connaît parfaitement le groupe qui offre des prestations couvrant toute la chaîne de valeur du trafic des paiements sans numéraire, de l’édition de cartes jusqu’à l’acceptation, en passant par le traitement des transactions par carte. Il l’a rejoint il y a plus de 10 ans. Au-delà de son expérience, y compris à l’échelon international, Luc Holper a également pour atout d’être 078 —
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luxembourgeois. Or, ses racines grand-ducales, Six les revendique haut et fort. « L’ancrage local est très important, car le groupe fonctionne par zone géographique. Dans chacun des pays où Six est présent, les filiales conservent une grande autonomie d’action sur leur marché », précise-t-il.
Cap sur la Belgique
Une des priorités pour 2016 est de fidéliser ses clients tout en développant encore l’activité. Pour assurer cette croissance, le marché local étant à maturité, c’est au-delà des frontières que la société devra enrichir son portefeuille clients. « Nous allons nous développer en France où nous avons déjà quelques clients. Mais le marché prioritaire, c’est la Belgique. Le paiement sans numéraire s’y développe fortement. Il y a une vraie attente. Les banques recherchent des partenaires pour les accompagner. Nous multiplions actuellement les contacts », confie Luc Holper. Pour séduire ces nouveaux clients, le dirigeant ne manque pas d’arguments. Six, qui gère l’infrastructure de la place financière suisse, est un groupe internationalement reconnu et solide. Il emploie 4.000 collaborateurs, a réalisé 1,8 milliard de francs suisses de CA en 2014 – dont un quart en Autriche et au Luxembourg –, pour un bénéfice consolidé de 250 millions. Luc Holper dispose é galement de moyens humains
(230 collaborateurs) et « logistiques », puisque le groupe met à sa disposition des bureaux à Paris et à Bruxelles.
BIOGRAPHIE
Luxembourg, au cœur de l’innovation
De nationalité luxembourgeoise, Luc Holper (54 ans) a rejoint Cetrel, aujourd’hui Six Payment Services, en 2004, en tant que responsable du développement à l’international. Avant sa nomination à la tête de l’entité luxembourgeoise, il était, depuis avril 2014, head market development financial industry dervices. Il a débuté sa carrière à la Banque générale de Luxembourg, en 1987, puis a rejoint Delphi Automotive Systems Europe en tant que CIO, puis EDS Luxembourg en tant que managing director.
Le dirigeant luxembourgeois mise avant tout sur la qualité du service et la pertinence des solutions Six pour accroître ses parts de marché. « Le groupe investit énormément dans l’innovation. En Suisse, Six a récemment créé un incubateur afin d’accompagner des start-up innovantes dans le domaine des fintech. Le Luxembourg a également un rôle important à jouer dans ce domaine compte tenu de son dynamisme en la matière. La taille du pays et les excellentes relations que nous entretenons avec les banques et la communauté des commerçants font que l’écosystème est idéal pour tester des innovations, notamment de nouvelles fonctionnalités. Sur un marché qui va fortement évoluer dans les années à venir avec la multiplication des canaux de paiement, nul doute que ce grand laboratoire qu’est le Grand-Duché est un sérieux avantage sur la concurrence », conclut Luc Holper. EN RÉSUMÉ
Pleinement intégrée à Six, Cetrel, désormais Six Payment Services, se prépare à une nouvelle phase de croissance qui passera forcément par une expansion vers les marchés limitrophes. La Belgique est la priorité.
LE DÉVELOPPEMENT EN TÊTE
11.000
C’est le nombre de clients au Luxembourg de Six Payment Services parmi les commerçants. S’y ajoute une vingtaine de banques parmi les plus importantes de la Place.
61
C’est le nombre, en millions, de transactions enregistrées dans le pays l’an dernier.
ENTREPRISES
C ON QU É RAN TS Eugène Mizin et Polina Frolova-Montano, à l’origine de l’aventure Job Today.
S TA R T- UP
Le grand saut de Job Today T H I E R RY R A I Z E R
J O B TO DAY
La start-up luxembourgeoise dédiée aux profils peu qualifiés est partie à l’assaut des marchés anglais et français.
L
a révolution digitale permet de créer de nouvelles success-stories. À condition de proposer un modèle innovant, répondant à un besoin essentiel. Créée en novembre 2014, Job Today se profile comme une sorte d’agence d’intérim 2.0 avec un slogan simple : Son rapide succès « Trouver un job en 24 heures. » Un pari en Espagne lui a rendu possible via une application permis d’élargir pensée pour être simple d’usage et le cercle de ses mettant en relation les employeurs investisseurs. qui recherchent de la main-d’œuvre La start-up a levé dans la restauration, les facilities, ainsi 10 millions de que les grandes surfaces. dollars à ce jour. Après un lancement le 1er mai 2015, les premières données apportent la satisfaction à Eugène Mizin, CEO et fondateur, et Polina Frolova–Montano, COO et cofondatrice de Job Today. Huit mois de fonctionnement en Espagne, essentiellement à Madrid et à Barcelone, ont permis à l’application de traiter 2 millions de candidatures et de poster 20.000 emplois. Job Today revendique aussi d’avoir « Les activités que aidé 10.000 personnes à un emploi. nous touchons trouver « Nous nous réjouissons dépendent fortement de pouvoir les aider à trouver un emploi, note Polina du facteur humain. » Frolova–Montano. La techPolina Frolova-Montano, nologie a ceci de formidable cofondatrice de Job Today qu’elle permet de ramener une frange de la population vers le marché de l’emploi. » En misant sur une approche simple de son ergonomie pour les candidats et une visibilité aisée sur les profils disponibles côté employeur, Job Today se place en concurrent des agences intérim. Notamment sur le créneau de la réactivité. « Ces activités dépendent fortement du facteur humain. Or, une application telle que la nôtre permet à l’employeur de contacter potentiellement des personnes disponibles pour le soir même », cite en exemple la jeune entrepreneuse. Durant les dernières semaines, son emploi du temps s’est partagé entre le Lux Future Lab, où Job Today est basée, et l’Espagne. Deux nou-
velles destinations s’y sont ajoutées : Londres et Paris où la société a ouvert deux bureaux. Dans le même temps, l’équipe est passée de quatre personnes à 50 aujourd’hui. « L’Angleterre vient juste de débuter, mais nous percevons déjà de bons signes », ajoute Polina Frolova–Montano. La société, qui ne vit que par son app, a totalement emprunté les codes marketing actuels en utilisant par exemple le street marketing pour se présenter à Londres. Ce déploiement vers de nouveaux marchés repose aussi sur une levée de fonds qui vient d’être opérée, après l’apport originel de Mangrove Capital Partners. Cette fois, deux grands noms sont venus pour former un cercle d’investisseurs : Accel, qui compte dans son portefeuille des participations notamment dans Facebook ou encore Spotify, ainsi que Felix Capi-
tal. Malgré son jeune âge, la start-up a réussi à lever 10 millions de dollars. « Cette levée de fonds nous a permis d’assurer notre croissance et de nous appuyer sur l’expertise de nos nouveaux partenaires », ajoute Polina Frolova– Montano. Et d’ajouter que le produit n’en est pas encore à sa version finale. Une motivation supplémentaire pour maintenir un temps d’avance, consolider ses actifs, avant d’étendre les activités sur d’autres horizons. À sa création, Job Today ambitionnait d’atteindre les 20 plus importantes villes européennes dans les prochains mois. EN RÉSUMÉ
Job Today, la start-up luxembourgeoise active sur le marché espagnol de l’emploi, vient de se lancer sur les marchés anglais et français. Avec une nouvelle levée de fonds pour soutenir son expansion.
Février 2016 —
— 079
ENTREPRISES
VÉHICULES DE PRESTIGE
Une vitrine pour Rolls-Royce au Luxembourg VÉRONIQUE POUJOL |
SV E N B E C K E R
Importateur de Rolls et de McLaren en Belgique, Ginion Group veut grandir au Grand-Duché, à côté de Ferrari. Des investissements de 5 à 6 millions d'euros sont prévus.
A
près avoir ouvert en 2012 une concession Ferrari à Windhof, Stéphane Sertang, le patron de Ginion Group, veut compléter l’offre de voitures de prestige au Luxembourg en offrant aux clients la possibilité d’entretenir ou de commander les véhicules de marques McLaren ou Rolls-Royce directement depuis le Grand-Duché. Ce qui est impossible aujourd’hui. « Nous sommes à la recherche d’un emplacement. Dans les deux ans qui viennent, nous avons la volonté de faire un showroom et d’avoir une adresse pour l’univers McLaren et Rolls-Royce au Luxembourg, ainsi que des ateliers pour les réparations », déclare Stéphane Sertang.
Soif de développement
La marque Ferrari « se développe bien » au Grand-Duché, avec la concession située à Windhof exploitée via une succursale de Ginion Group sous le nom de Francorchamps Motor Luxembourg. Il y a eu 35 immatriculations du nouveau modèle 488 Spider, avec des listes d’attente dépassant les 9 mois pour les meilleurs clients et allant jusqu’à 18 et 19 mois pour les autres. À court terme, Stéphane Sertang programme l’ouverture probablement encore cette année 080 —
ENTR EPRISE 200 personnes travaillent dans le groupe Ginion, dont 23 chez Ferrari Belgique et 8 chez Ferrari Luxembourg.
— Février 2016
d’un « magasin de ville » au centre de Luxem- tunité se présentait de développer une marque bourg consacré aux trois marques prestigieuses. que l’on fait déjà, nous l’examinerons. » Ginion Parallèlement à ce développement qui passera Group est le principal distributeur de BMW et probablement par un déménagement de Wind- Mini actif au sud de Bruxelles dans le Brabant hof, Ginion Group envisage son établissement flamand et le Brabant wallon. Le magazine sous la forme d’une société au Luxembourg, Trends compare le groupe fondé en 1998 par au lieu d’une actuelle succursale. Stéphane Sertang, bientôt 47 ans, à « une sorte Ce qui demandera des investissements de de mini D’Ieteren », le géant de la distribution 5 à 6 millions d’euros, dont une partie avec les automobile en Belgique. propres fonds du groupe. La question est de Diplômé de marketing en 1993 (une formadéterminer un emplacement idoine pouvant tion faite en alternance), le CEO de Ginion être assez grand pour accueilGroup a commencé sa carrière lir sur un même site Ferrari, dans la concession BMW de McLaren et Rolls-Royce. « Si je son oncle, avant de rejoindre devais choisir, ce serait la Clocelle de son beau-père à « Si je devais Wavre qu’il reprend à son che d’Or », concède le CEO de choisir, ce serait compte en 1998. Trois ans Ginion, sans vouloir trop s’étendre sur ses intentions. plus tard, il rachète la concesla Cloche d’Or . » Les marques prestigieuses qu’il sion Volvo, toujours à Wavre, distribue peuvent se permettre et reprend en 2003 la concesStéphane Sertang des emplacements « décalés ». sion BMW à Overijse, puis en CEO, Ginion Group « La proximité est moins impor2006, la société Waterloo Motors qui distribue BMW, tante que pour les marques ordinaires », indique-t-il. Ferrari, Maserati et importe Rolls-Royce. StéStéphane Sertang ambitionne de dévelop- phane Sertang ouvre en 2011 la concession per également au Luxembourg la marque Mini, McLaren Brussels, et, un an plus tard, celle de dont la distribution est actuellement dans les Ferrari au Luxembourg. seules mains d’Arnold Kontz Group, qui a cédé Ferrari a immatriculé 40 véhicules au Luxemses activités BMW et Mini au suédois Bilia, pour bourg en 2015, Rolls-Royce quatre, mais McLase concentrer sur les marques anglaises. Land ren aucun... Rover et Aston Martin aujourd’hui, et, à partir de juin 2016, Lotus et Jaguar. Le tout avec de EN RÉSUMÉ gros investissements à la clé. Avec McLaren et Rolls-Royce, Ginion Group veut compléter « Il existe un seul distributeur de Mini au la palette de voitures de luxe au Grand-Duché. Avec des Luxembourg, explique-t-il, et si demain l’oppor- investissements à la clé.
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ENTREPRISES
DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR LOGISTIQUE
Bettembourg relié à la nouvelle route de la soie JEAN - MICHEL HENNEBERT |
MIKE ZENARI
En 2017, des trains de marchandises doivent relier le hub luxembourgeois à Zhengzhou, situé à plus de 10.000 kilomètres.
Les enjeux portent sur le développement des échanges entre les deux pays, mais aussi sur le positionnement du Luxembourg comme acteur logistique majeur.
Moscou
Ekaterinbourg
Novossibirsk
Klaipeda
Brest Varsovie
Oktiabrsk
Astana
Alashankou
Bettembourg
Erenhot
Horgos
Trieste
Istanbul
Tbilissi Zhengzhou
Bettembourg
À
l’instar de l’Allemagne, le Luxembourg possèdera bientôt une liaison ferroviaire directe vers la Chine. Évoquée lors de la visite d’officiels chinois en juin 2015, l’idée s’est concrétisée début janvier par la signature d’un mémoire d’entente entre CFL Multimodal et la Zhengzhou International Hub Development and Construction Company. Objectif : faire transiter, à partir de 2017, entre 30 et 40 conteneurs le long d’une voie longue de plus de 10.000 kilomètres à raison de trois voyages hebdomadaires. Et ce, dans les deux sens. Qualifié par les responsables luxembourgeois d’« inhabituel » et 082 —
— Février 2016
d’« ambitieux », le projet vise cependant une mise en place rapide. Non seulement pour répondre aux attentes des Chinois, demandeurs de nouveaux accès à l’Europe pour leurs produits, mais aussi pour prendre de vitesse d’autres hubs européens également désireux de se positionner sur ce créneau.
Concurrencer l’Allemagne
« L’idée est de prospecter sur des marchés qui ne sont actuellement que peu ciblés, explique Barbara Chevalier, directeur stratégie de CFL Multimodal. Cette liaison est une opportunité pour les acteurs implantés au Luxembourg. Mais nous allons également
devoir prospecter au niveau européen afin de drainer sur Bettembourg, en priorité par le rail, des volumes en provenance ou à destination de France, d’Italie ou d’Espagne notamment. » Et donc de positionner le Grand-Duché comme un acteur majeur du secteur et tenter de se hisser au même niveau que l’Allemagne, où transitent déjà chaque semaine des centaines de conteneurs venus de Zhengzhou. Voilà pour la théorie, reste désormais à passer aux travaux pratiques au cours des prochains mois. Selon les termes de l’accord signé début janvier, un business plan détaillé des moyens matériels et humains ainsi que des financements à mettre en
Afin de raccourcir le temps de trajet entre Chine et Europe, la création d’une nouvelle ligne ferroviaire est à l'étude. Elle pourrait passer, notamment, par la Géorgie et la Turquie.
ENTREPRISES
LE FUT UR T ERMIN A L de CFL Multimodal à Bettembourg, d’une surface totale de 33 hectares, ouvrira en septembre 2016.
œuvre doit être élaboré d’ici fin mai, avant la mise en place de la phase de prospection des clients, prévue à l’automne. Car le principal enjeu, pour Bettembourg, tient dans le volume et les types de marchandises à faire transiter. Alors que les Chinois ont d’ores et déjà annoncé vouloir exporter du textile, des équipements mécaniques ou des appareils électroniques, les choses restent encore à affiner de ce côté de la planète.
Une solution pérenne et linéaire
Lors de son voyage en Chine, François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures, avait indiqué que les trains en partance de Bettembourg comporteraient « des biens de consommation comme des denrées alimentaires ou du vin, mais aussi et surtout des produits électroniques ou semi-électroniques ». Un marché majeur en termes de débouchés, lié notamment à la présence à Zhengzhou de Foxconn, premier fabricant mondial de matériel informatique. Face à la forte demande des consommateurs c h i n o i s , d e s p r o d u i t s d e l u xe devraient également faire partie des marchandises envoyées vers Zhengzhou, où se concentre, dans un rayon de 500 kilomètres, un peu plus d’un quart du PIB chinois. Les sociétés basées au Luxembourg devraient donc pouvoir tirer profit de cette nouvelle offre, même si, à ce stade, la prudence reste encore de mise. Parmi elles, le groupe Munhowen, ou bien encore Luxlait, deux sociétés exportant d’ores et déjà leurs produits par bateau vers l’Empire du Milieu. Mais alors que les premiers assurent que « le marché chinois n’est pas prioritaire », arguant d’une stratégie « centrée sur le Luxembourg et la Grande Région », les seconds ne se ferment aucune porte. Bien qu’assurant
« qu’aucune démarche n’a été entreprise et qu’aucun contact n’a été pris avec CFL Multimodal », les producteurs de lait du Grand-Duché pourraient voir dans le projet un débouché supplémentaire, quelques mois après l’arrêt des quotas laitiers. En 2015, Luxlait a ainsi exporté quelque 750.000 litres de produits laitiers en Chine. Transalliance, acteur majeur du secteur logistique, évoque lui « une très bonne nouvelle, car ce qui compte dans le secteur logistique, c’est de bénéficier d’une solution pérenne et linéaire qui limite la dépendance aux aléas extérieurs comme le climat ou les problèmes diplomatiques ».
15
C’est, en nombre de jours, le temps de transport envisagé pour relier Bettembourg à Zhengzhou. Soit deux jours de moins que la liaison actuelle entre Hambourg et Zhengzhou.
1.000
C’est le nombre d’employés travaillant actuellement pour les 12 sociétés de CFL Multimodal.
Diminuer le temps de trajet
Pour rendre cette future liaison compétitive, Chinois et Luxembourgeois envisagent trois voies possibles, dont une totalement inédite qui passerait par le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan, la G éorgie et la Turquie avant de rejoindre l’Europe. Une option qui bénéfice, à ce jour, de la préférence de Pékin et de Luxembourg. Principal avantage envisagé : un temps de trajet réduit par rapport aux liaisons d’ores et déjà actives entre la province du Henan et l’Europe. « Aujourd’hui, les trains affichent entre 15 et 19 jours de
300.000
Cela correspond au nombre de conteneurs qui pourront être gérés annuellement par Bettembourg, une fois la mise en service du nouveau terminal effectuée. Ce qui est prévu en septembre prochain.
trajet sur ce parcours, explique Barbara Chevalier. Ce point est extrêmement important, car il faut vraiment que nous ayons des trains qui puissent diminuer ces temps de transit. De notre côté, il faut que nous visions un objectif de 15 jours. » Le défi technique des mois à venir va donc consister à analyser dans le détail les possibilités afin de relier le Kazakhstan à la Turquie via l’Azerbaïdjan et la Géorgie. Un tronçon inédit qui permettrait de relier directement Bettembourg à la nouvelle route de la soie, appelée de ses vœux par les autorités chinoises. Et donc, concrètement, d’apporter de nouveaux débouchés à l’économie luxembourgeoise notamment. Les premiers effets concrets devraient d’ailleurs être l’embauche de nouveaux personnels sur le hub multimodal, notamment pour la manutention du volume de fret supplémentaire généré. EN RÉSUMÉ
Initiée en juin 2015, la possibilité d’une liaison directe entre les hubs de Bettembourg et de Zhengzhou s’est concrétisée avec la signature, début janvier, d’un mémoire d’entente entre CFL Multimodal et la Zhengzhou International Hub Development and Construction Company. Une vraie opportunité pour le secteur logistique au Grand-Duché.
Février 2016 —
— 083
ENTREPRISES
CHANGEMENT POUR OPF PARTNERS
Dentons pose ses pierres S É BAS T I E N L A M B OT T E
P
ouvez-vous nous présenter le cabinet d’avocats Dentons ? F R É D É R I C F E Y T E N Dentons fait partie des plus importants cabinets d’avocats au monde. Il dispose de plus de 125 bureaux dans 50 pays et compte 6.600 avocats. En 2015, Dentons a conforté sa présence mondiale en s’établissant dans six nouvelles Places importantes, dont Luxembourg. OPF Partners étant un cabinet reconnu, nous avons été approchés. Et l’alliance s’est faite. Nous avons intégré Dentons, sur le plan économique comme juridique. Qu’est-ce qui vous a convaincu de l’intérêt de ce rapprochement ? Ce n’est pas la première fois que nous sommes approchés de la sorte, mais nous avions toujours décliné les offres. Avec Dentons, les relations ont été excellentes dès la prise de contact. Nous partageons une même approche des affaires. Dentons a également pour particularité d’être une firme polycentrique, ce qui fait que nous conservons une grande autonomie et continuons à gérer nos affaires comme nous l’entendons. Cette liberté d’action a pesé dans notre décision. Dans 084 —
— Février 2016
Jusqu’alors managing partner de OPF Partners, Frédéric Feyten prend la tête de ce nouveau bureau qui participe au renforcement des activités de Dentons en Europe.
entendu, accès à l’ensemble des formations organisées par la firme.
un registre différent, le temps était également venu pour OPF Partners, compte tenu de l’évolution de notre portefeuille de clients internationaux, mais également de nos métiers, de franchir un nouveau palier. Concrètement, qu’est-ce que le fait d’intégrer le réseau Dentons vous apporte, en interne, et quels bénéfices vont en retirer vos clients ? La valeur ajoutée prend différentes formes. Tout d’abord, Dentons Luxembourg, qui bénéficie d’une grande expérience dans des domaines comme le private equity, le droit financier et fiscal ou les fonds d’investissement, va pouvoir enrichir ses compétences avec de nouvelles pratiques, comme celles du droit du travail et de la propriété intellectuelle, par exemple. Avec Dentons, nous bénéficions également d’une présence mondiale qui nous permet de mieux servir nos clients à l’international tout en continuant à leur offrir un accompagnement sur mesure. Nous accompagnerons également les clients internationaux de Dentons, au Luxembourg. La puissance et l’expérience de l’entreprise sont également mises à profit par toute l’équipe (35 avocats), en interne, puisque nous avons, bien
« Nous continuons à gérer nos affaires comme nous l’entendons. » Frédéric Feyten Managing partner
Quelles sont les priorités pour cette année ? 2016 est une année de transition. Nous procédons actuellement à l’implémentation du nouveau système informatique. Nous avons également pris possession de nos nouveaux bureaux (dans l’Atrium Vitrum Building à Bertrange, ndlr), un emménagement qui était programmé de longue date. La priorité, désormais, est de communiquer. Nous rencontrons l’ensemble de nos clients pour leur expliquer et leur présenter Dentons à Luxembourg. Nous allons aussi à la rencontre de nos confrères dans les différents bureaux du groupe afin de présenter le cabinet, ses activités et d’amorcer des collaborations. L’ambition pour 2016 est donc de stabiliser l’activité. Mais dès 2017, nous visons une progression de 20 % de notre chiffre d’affaires. EN RÉSUMÉ
Nouvelle ère pour OPF Partners qui rejoint Dentons, l’un des plus grands cabinets au monde. De nouvelles perspectives internationales pour la structure qui vise une progression de 20 % de son chiffre d'affaires l'an prochain.
MAISON MODERNE
Le cabinet d’avocats d’affaires luxembourgeois OPF Partners a intégré Dentons, l’un des plus grands cabinets d’avocats au monde.
ENTREPRISES
J O U R N É E D E L’ É C O N O M I E
Cours pratique de chasse aux talents JEAN - MICHEL LALIEU |
La dixième édition des Journées de l’économie se déroulera en une seule journée, le 25 février prochain. Pour la première fois, le thème de l’événement est dédié aux ressources humaines: comment attirer et garder les talents au Luxembourg?
À
l’aube de la dixième édition, les organisateurs des Journées de l’économie lui ont fait subir un léger lifting. Premièrement, il faudra en parler au singulier. L’événement est désormais concentré sur une seule journée et autour d’un seul thème. Mais pour ses organisateurs, à savoir le ministère de l’Économie, la Chambre de commerce du Luxembourg et la Fedil, en collaboration avec PwC Luxembourg et le partenariat de Paperjam, l’objectif reste le même : discuter de l’avenir économique du pays et des moyens à mettre en place. Pour la première fois en 10 ans, la Journée de l’économie se concentrera sur un sujet en lien direct avec les ressources humaines. « C’est un test », admettent les co-organisateurs, qui veulent aussi que l’événement évolue continuellement et attire d’autres types de public. « L’Europe est en perte de vitesse, analyse Serge Allegrezza, directeur de l’Observatoire de la compétitivité du ministère de l’Économie. Elle se replie sur elle-même, se fragmente et craint l’immigration. Or, le
SV E N B E C K E R
vieillissement de sa population fait qu’elle sera rapidement rationnée au niveau de la main-d’œuvre qualifiée. »
Passage obligé
Le thème retenu est celui des « talents ». Comment attirer une nouvelle maind’œuvre qualifiée au Luxembourg, mais aussi comment faire pour qu’elle s’y sente bien et, donc, la retenir ? « En débattant entre nous des thèmes éventuels, les résultats du référendum concernant le droit de vote aux résidents étrangers s’imposaient toujours dans les débats, ajoute Serge Allegrezza. Si le Luxembourg est toujours un pays accueillant, est-il encore en mesure d’assurer une parfaite intégration ? En effet, au vu des résultats, nous avons pu remarquer qu’une partie de la population semble assez crispée sur les questions d’immigration, créant apparemment un sentiment d’inquiétude. » Or, d’un point de vue économique, s’il veut maintenir son modèle de croissance, le pays devra faire en sorte de pouvoir accueillir des vagues d’immigration assez importantes pour remplir le réservoir des compétences néces-
saires à son développement. « C’est un défi qu’il faut préparer », explique de son côté François Mousel, associé chez PwC et coordinateur de l’événement avec Serge Allegrezza. Pour lui, il faut voir cette recherche de EN PRATIQUE personnel qualifié La Journée de dans l’optique de l’économie 2016 se f a i r e p a s s e r l e déroulera le 25 février proLuxembourg d’un chain dans les centre réglemen- locaux taire à un centre de de la Chambre de compétences. « Et commerce, entre dans cette optique, 9 h et 17 h 30. les gens deviennent Pour tout renseignement et encore plus le fac- inscription : teur-clé, sachant www.jecolux.lu que cette immigration de personnes très internationales et très qualifiées se distingue des vagues d’immigration historiques qu’a connues le Luxembourg. » Le monde bouge très rapidement et le Luxembourg se doit de suivre le mouvement. « De là l’intérêt d’avoir chez nous des talents qui viennent de différents horizons », insiste François Mousel. Et pour lui, ces gens doivent évoluer non seulement dans les entreprises, mais aussi au sein de l’université et dans les centres de recherche qui gravitent autour. Mais une fois dans la place, il faut encore leur offrir un cadre de vie qui fera qu’ils auront envie de rester avec leur famille et de s’intégrer. Pour élargir les horizons, les Journées invitent des orateurs étrangers. ette année accueillera le professeur Paul Evans, directeur académique du Global Talent Competitiveness Index de l’Insead, qui mesure la compétitivité d’un pays à attirer des gens qualifiés. Également convié, Jonathan Chaloff, analyste à la division des migrations internationales de l’OCDE. « Il faut pouvoir expliquer ce que les talents étrangers peuvent apporter au pays, conclut Allegrezza. Et démontrer que c’est plus une chance qu’une menace. Au vu des résultats du référendum, c’est un point très important. » EN RÉSUMÉ
IN T É GRAT I O N Dans son quartier général de Luxembourg, ArcelorMittal a su retenir des talents venus d'horizons très différents.
La Journée de l’économie 2016 consacrera ses débats à la meilleure façon d’attirer et de garder des gens qualifiés. Un défi pour la croissance qu’il faudra aussi faire comprendre à la population.
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ENTREPRISES
AVITAILLEURS SECTEUR NAVAL
Vogue le Roode Leeuw
l
l Nombre : 56 Jauge totale : 107.297 tonnes
En navigation fluviale, portuaire et maritime, un avitailleur est un navire de 30 à 110 mètres équipé pour ravitailler en combustible d’autres navires, de plaisance ou de commerce. Outre le FO (fuel oil), l’avitailleur peut livrer du DO (diesel oil), de l’eau potable et d’autres fournitures en navigation fluviale.
En 25 ans d’activité, le registre maritime a réussi à attirer dans un pays pourtant enclavé pas moins de 295 entreprises du secteur pour une flotte de 224 navires battant pavillon luxembourgeois sur les mers du globe.
DRAGUES l l
La drague est utilisée près des ports, dans les rivières ou en mer, pour lutter contre l’ensablement et l’envasement et maintenir la profondeur disponible pour les autres navires.
C
réé sur base de la loi du 9 novembre 1990, le registre maritime luxembourgeois aurait pu n’être qu’une histoire belge, puisqu’à la base, ce sont des armateurs du royaume voisin qui, faute d’un cadre législatif intéressant chez eux, ont poussé – de concert avec leur gouvernement – les autorités luxembourgeoises à mettre sur pied une telle structure. Vingt-cinq ans plus tard, les liens du Luxembourg avec les mers du globe ont tout d’une success-story. Grâce à une administration flexible et efficace – sous tutelle du ministère de l’Économie –, le pays est désormais connu et reconnu en matière de services maritimes. Aujourd’hui, 224 navires – qu’ils soient avitailleurs, dragues, porte-conteneurs, pontons ou barges, ou navires de croisière – sillonnent les mers du globe sous pavillon luxembourgeois. Affrétés par des armateurs de grand nom tels que Jan De Nul, Cobelfret, Socatra ou encore Dredging International qui, effet collatéral bénéfique, ont choisi d’opérer leurs activités depuis le Grand-Duché. « Il semble qu’ils apprécient notre sérieux », commente Robert Biwer, en charge du Commissariat aux affaires maritimes, qui veille sur la bonne organisation du secteur. La mission du registre passe aussi par de nombreux contrôles concernant la sécurité des bateaux, le respect des normes environnementales et celui du droit du travail applicable aux gens de la mer. Pour le pays, les retombées de ces activités sont aussi diverses que nombreuses. D’abord, outre les taxes d’immatriculation des navires qui sont encaissées, le Luxembourg perçoit d’abord et surtout – via l’impôt commercial – des revenus importants découlant des activités de ces sociétés, comme il en perçoit également auprès d’autres entreprises, qui gravitent autour de celles du secteur maritime. « Car c’est un secteur large qui s’est créé autour de celui des activités purement maritimes », note encore Robert Biwer, évoquant des sociétés industrielles et de logistique, des cabinets d’avocats, des bureaux de conseil ou encore des banques qui participent au soutien et à la bonne marche de ces activités, notamment à travers le cluster maritime, créé en 2008 et comptant aujourd’hui pas moins de 60 membres. Sur le marché du travail, le secteur maritime représente aujourd’hui au Luxembourg 350 emplois directs.
F R É D É R I C A N T ZO R N
Nombre : 45 Jauge totale : 485.529 tonnes
NAVIRES DE CROISIÈRE COMMERCIAUX l
l Nombre : 35 Jauge totale : 6.307 tonnes
Il s'agit de navires dont le but est de proposer un voyage touristique en mer. Ceux immatriculés au Luxembourg sont principalement des yachts, d’une trentaine de mètres de longueur en moyenne.
PORTE-CONTENEURS l l
Nombre : 24 Jauge totale : 1.194.370 tonnes
Ayant pris le relais des cargos depuis les années 1970, les porte-conteneurs constituent le principal mode de transport de fret dans les ports de commerce, avec une croissance de 6 % par an depuis 2002.
PONTONS OU BARGES l
l Nombre : 15 Jauge totale : 60.764 tonnes
Un ponton est une embarcation automotrice, généralement ancrée dans un port, et destinée à des usages très divers comme le stockage, le logement ou le support de grue ou de balise lumineuse. Lorsqu’il est dénommé barge, c’est un bateau à fond plat, dépourvu de moteur et généralement utilisé en convois poussés sur les rivières et canaux à grand gabarit.
Février 2016 —
— 087
ENTREPRISES
CONCESSIONS PÉTROLIÈRES EN CÔTE D’IVOIRE
Marsaf s’accroche à ses droits pétroliers
É
La petite société luxembourgeoise Marsaf négocie avec le pouvoir ivoirien pour récupérer ses droits sur des contrats d’exploration pétrolière. Le changement de gouvernance pour attirer les investisseurs risque de poser des problèmes en raison de la condamnation de son nouveau président à neuf mois de prison.
088 —
cartée de trois conventions pour des blocs pétroliers en Côte d’Ivoire, la société luxembourgeoise Marsaf cherche à revenir dans la course en négociant des compensations avec le pouvoir ivoirien du président Alassane Ouattara, qui lui réclame pourtant de lourdes pénalités pour ne pas avoir effectué les travaux de forage dans les délais requis. La société avait mis ses projets d’exploration pétrolière en veilleuse en Côte d’Ivoire pour cause de guerre civile. Aujourd’hui, alors que le pays attire les investisseurs internationaux grâce à sa stabilité dans une région fragile et aux ambitions de son président, les dirigeants de Marsaf retournent à leurs projets, après avoir réorganisé la gouvernance de la petite société au capital de 31.000 euros. Ils ont entrepris en parallèle des démarches pour récupérer les droits sur des contrats de partage de production, acquis en 2006.
— Février 2016
En octobre dernier, la société de ment de 150 millions de dollars », signal’ingénieur congolais Jean Serge Ngoma lait le directeur général des opérations a revu ses statuts et a mis en place un dans un entretien à Paperjam en nouveau conseil d’administration, à la décembre dernier. Mais Raymond Jeantête duquel un comptable d’Esch-sur- not Mousel n’a pas un CV susceptible Alzette, Raymond Jeannot Mousel, a d’attirer la confiance des banquiers été placé pour remplacer Aldo Fascio, internationaux. Il a été condamné le après les premiers ennuis en 2012 avec 21 mai dernier à neuf mois de prison le pouvoir d’Abidjan. avec sursis et 2.000 Mousel, lui, avait euros d’amende pour accompagné la société faux et usage de faux dès ses débuts en 2006, par la 16e chambre corLe ministère sur un plan essentiellede Luxemdes Hydrocarbures rectionnelle ment administratif, la bourg, après la plainte société ayant une subsd’une ressortissante réclame plus de tance plutôt légère au française résidente au 23 millions de Grand-Duché. Ngoma Luxem bourg qui lui compte sur lui pour dollars de pénalités avait confié plus de donner des garanties 200.000 euros. Mousel à Marsaf. aux investisseurs qui lui avait promis de faire travailler son seraient prêts à assurer des financements à sa société en vue argent avec 8 % de rendement par an. de la prospection et des forages des Ce dernier a affirmé, devant les juges, champs de pétrole. « Chaque forage d’un avoir confié à Gilles Assouline et Jacques puits pétrolier demande un investisse- Gauthiere un mont ant tot al de
S H U T T E R S TO C K
VÉRONIQUE POUJOL
ENTREPRISES
692.353 euros pour financer un projet de parc de loisirs en Chine (Wuxi Park). Il n’avait pas pu récupérer l’argent. Mousel a fait appel de sa condamnation et devait comparaître devant la Cour d’appel en janvier. L’homme a également été inquiété par la justice dans une affaire d’infraction à la législation sur le secteur financier. Hormis ces démêlés judiciaires pour M. Mousel, Jean Serge Ngoma, ingénieur de production pétrolière, cherche à faire la preuve du sérieux de son entreprise et de son projet de trading pétrolier, initié en octobre 2005 : « Nous avons démontré nos capacités en négociant en février 2006 un p ro t o c o l e d ’a cc o rd a vec l a C ô t e d’Ivoire. » La signature interviendra quatre mois plus tard, le 8 juin 2006, avec le ministère de l’Énergie. Trois contrats de partage de production (CPP) sont octroyés sous les numéros 301, 302 et 303. Sur l’ancienne cartographie pétrolière de la Côte d’Ivoire, ces trois blocs s’étendaient sur une large bande côtière entre Jacqueville, Abdijan et Adiaké, à la frontière avec le Ghana.
GHANA Yamoussoukro XXXX
CÔTE D’IVOIRE
Abidjan CI-302 CI-518
CI-500
CI-104
CI-502 CI-501
CI-511 CI-115
CI-116
CI-521
CI-522
CI-102 CI-24
CI-525 CI-202
CI-531
CI-504 CI-103
CI-205
CI-523
CI-101
CI-401
CI-527
CI-524
CI-515 CI-541 CI-514
CI-516
CI-207
DÉCO UPA GE Les emplacements les plus prometteurs de Marsaf (520, 521 et 522) ont été rétrocédés à Total.
Cas de force majeure
Une garantie de bonne exécution des opérations est signée dans le sillage p a r l’É t at ivo i r i e n ave c Ma r s a f Jarikuma Petroleum et son partenaire Petroci, la compagnie pétrolière publique de Côte d’Ivoire. Un délai de deux ans est prévu pour l’exécution des opérations de prospection pétrolière. Moins de trois semaines après la signature des CPP, le pays resombre dans la guerre civile. « Les hostilités ont fait traîner les opérations », souligne Jean Serge Ngoma. « Ce cas de force majeure ne nous a pas permis de nous organiser », ajoute-t-il. Mais en 2011, année de l’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir à Abidjan, le bloc pétrolier 303 à la frontière avec le Ghana, présenté comme le plus prometteur, a été subdivisé en trois autres blocs (520, 521 et 522) et le contrat de Marsaf est rétrocédé au groupe français Total, selon la presse française, après avoir été récupéré par Petroci, l’ancien partenaire de Marsaf. En août 2012, le ministère ivoirien des Hydrocarbures adresse un premier courrier à Marsaf lui signifiant qu’en raison de l’absence de travaux de prospection, les trois CPP qui lui avaient été octroyés étaient devenus « caducs » et que la société luxembourgeoise était redevable de la somme de 23,4 millions de dollars « pour défaut d’exécution des obligations de travaux ». Les pénalités appliquées
CI-27
CI-503
CI-40
CI-12
CI-512
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CI-301
CI-519
UN MODESTE PRODUCTEUR
5,7 MILLIARDS DE BARILS
Selon le journal Jeune Afrique, la Côte d’Ivoire produit un peu plus de 36.000 barils par jour de pétrole brut, ce qui en fait pour l’heure un producteur plutôt modeste. Les réserves pétrolières prouvées sont estimées à 270 millions de barils avec des réserves possibles de 5,7 milliards de barils de pétrole brut. Les dirigeants du pays encouragent donc les compagnies pétrolières à prospecter, notamment dans ses eaux, pour augmenter sensiblement sa production. Jeune Afrique signale que la Côte d’Ivoire se dispute le tracé de sa frontière maritime avec le Ghana et a engagé une procédure arbitrale pour régler ce conflit dont les enjeux sont la mainmise sur de possibles réserves pétrolières au large des côtes.
CI-208
CI-528
CI-526 CI-529
pour chacun des blocs non prospectés dans les délais prévus s’élevaient à 7,8 millions de dollars. Les autorités ivoiriennes relancèrent le 18 mai dernier les dirigeants qui enverront fin octobre une mission à Abidjan. Parallèlement, ils écriront une lettre au ministère des Hydrocarbures début décembre 2015 dans le but de trouver un arrangement avec le pouvoir ivoirien. La presse française parlera de « menace », par avocat interposé, sur l’administration d’Alassane Ouatarra, ce que Jean Serge Ngoma dément. Dans le courrier de décembre dont Paperjam a pris connaissance, Marsaf indique d’abord ne pas avoir avisé du remembrement de ses blocs ni de la réattribution des permis. Ses dirigeants réclament réparation du « préjudice » sous la forme d’une « réattribution compensatoire de nouveaux permis ». La société conteste ensuite les pénalités qui lui ont été infligées et sollicite une « réunion de travail » avec les représentants du ministère ivoirien.
Arrangement et compensations
Une rencontre à Abidjan avec les représentants du ministère des Hydrocarbures était programmée entre la fin décembre et le mois de janvier, toutefois Jean Serge Ngoma n’était pas joignable par Paperjam pour confirmer la tenue d’une réunion. « Nous attendons la décision du ministre et que l’on nous attribue d’autres permis, mais on ne veut pas perdre », expliquait-il à la mi-décembre. « Nous essayons de trouver un arrangement qui satisfera les deux parties », renchérissait son partenaire Raymond Jeannot Mousel à Paperjam.
CI-530
CI-100
LA LONGUE CRISE IVOIRIENNE
2002-2011
La crise politico-militaire en Côte d’Ivoire a éclaté en septembre 2002, par une mutinerie au départ de plusieurs villes, dont la capitale Abidjan. Sous la médiation de Paris, un accord se dessine sous le nom de « processus de Marcoussis », mais les avancées sont remises en cause en 2004. La signature de l’accord politique de Ouagadougou en mars 2007 esquisse une solution, qui sera remise en question en 2010 à l’occasion de l’élection présidentielle ivoirienne (le premier scrutin depuis 10 ans), remportée par Alassane Ouatarra. Toutefois, son rival Laurent Gbagbo refusa de quitter le pouvoir. L’investiture de Ouatarra fut officialisée en mai 2011, après l’arrestation de Laurent Gbagbo.
La partie risque d’être serrée, d’autant que Marsaf joue à côté des grands comme Total, qui mène depuis 2011 une politique d’exploration d’envergure, ou le Russe Lukoil. Il faudra aussi convaincre les investisseurs pour financer la phase d’exploration pour déterminer si les gisements d’or noir vaudront ou non la peine d’être exploités. EN RÉSUMÉ
La société luxembourgeoise Marsaf avait décroché en 2006 trois contrats de partage de production pétrolière en Côte d’Ivoire. Mais la guerre civile a gelé les projets et le pouvoir ivoirien réclame des pénalités de plus de 23 millions de dollars à la société pour ne pas avoir exécuté dans les temps les travaux d’exploration pétrolière.
Février 2016 —
— 089
ENTREPRISES
PER CEPTI ON Président du jury pour cette année, le Belge Eric Hollander, grand spécialiste de la pub, est ravi de la créativité Made in Luxembourg.
LES NOMINÉS
Sur les 216 dossiers qu’il a dû départager dans les six catégories du concours, ce sont 56 projets qui ont été nominés par le jury, soit le travail de 18 agences et 34 annonceurs. Le jury a également attribué un « coup de cœur », qui sera révélé le soir de la cérémonie. Cross-Media l Campagne Accès aux soins, par Bizart pour le client Médecins sans frontières l Campagne App Finger ING Luxembourg, par Ierace | Dechmann + Partners pour le client ING Luxembourg l Campagne Game of roads, par Mikado Publicis pour le client Bâloise Assurances l Campagne La grossesse de Boxemeedchen, par Mikado Publicis pour le client Fischer l Campagne Miwwelfestival 2014 – Enterrement de vos meubles, par Moskito pour le client Fedam (Fédération de l’ameublement) l Campagne No more excuses, par 101 Studios pour le client Musée national d’Histoire et d’Art l Campagne Nouvelle application S-net Mobile, par Apart pour le client Spuerkeess – BCEE l Campagne Tango Freeborders, par Vanksen pour le client Tango l Campagne The Legend, par Nvision pour le client Sources Rosport l Campagne Violence Armée, par Vous pour le client Handicap International Internet Campagne Accès aux soins, par Bizart pour le client Médecins sans frontières l Campagne Car Wash, par Binsfeld pour le client Autocenter Goedert l Campagne Catch me, par Vous pour le client Mercedes-Benz l Campagne F1rst, par Vous pour le client LeasePlan l Campagne Home & Living Expo 2015, par Vous pour le client Chambre des métiers l Campagne Les jeudis verts, par Mikado Publicis pour le client TD Direct Investing l Campagne Rebranding, par Comed pour le client Inowai l Campagne Rich Media, par Vous pour le client Luxair l Campagne Switch, par Vous pour le client ALD Automotive
MEDIA AWARDS 2016
Une idée, des moyens… et du courage T H I E R RY R A I Z E R
Les lauréats de la 3e édition des Media Awards seront récompensés sur le critère de la qualité, selon la ligne conductrice du jury. Eric Hollander, qui a présidé au choix des 56 finalistes, se réjouit du niveau global des dossiers reçus et donc de la créativité du secteur publicitaire luxembourgeois.
Q
uelle belle journée ! Le président du jury des Media Awards 2016 ressort agréablement surpris des délibérations qui ont permis d’aboutir aux 56 nominés (voir encadrés) à la 3e édition du rendez-vous de la création publicitaire au Luxembourg. La teneur du concours, organisé par Maison Moderne et RTL le 3 février prochain à la Rockhal, devra évidemment aux dossiers remis par les agences de pub luxembourgeoises pour défendre les travaux effectués pour le compte de leur client. La soirée 090 —
— Février 2016
devra aussi beaucoup au travail du jury qui a dû, en partant de 216 dossiers, déterminer la liste finale des 56 projets nominés dans six catégories : Cross-Media, Internet, Presse, Presse B2B, Radio et TV/Cinéma. « C’était un bon jury, car il a réuni des points de vue et des personnalités différents », déclare Eric Hollander. Le fondateur et directeur de la création de l’agence Air Brussels a accepté volontiers d’endosser le rôle de président pour l’occasion. Avec un certain niveau d’exigence. « En tant que président, je n’avais pas envie
Radio l Campagne CMCM-Assistance, par Moskito pour le client CMCM l Campagne F1rst, par Vous pour le client LeasePlan l Campagne Game of roads, par Mikado Publicis pour le client Bâloise Assurances l Campagne La grossesse de Boxemeedchen, par Mikado Publicis pour le client Fischer l Campagne Lancement 2015 « fed-up ? », par Addedvalue pour le client Boonchu l Campagne Stress, par IP(!)Productions pour le client Walfer Shopping Center l Campagne Tango Freeborders, par Vanksen pour le client Tango l Campagne The Legend, par Nvision pour le client Sources Rosport l Campagne Violence Armée, par Vous pour le client Handicap International
B E N JA M I N C H A M P E N O I S
l
” si nous sommes si créatifs, c’est que nous partons d’une page blanche pour chaque projet ”
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TV/Cinéma l Campagne Accès aux soins, par Bizart pour le client Médecins sans frontières l Campagne Tango TV, par Flyersmag pour le client Tango l Campagne App Finger ING Luxembourg, par Ierace | Dechmann + Partners pour le client ING Luxembourg l Campagne Campagne Fiscale – produit « Épargne Pension », par Ierace | Dechmann + Partners pour le client ING Luxembourg l Campagne Hands up, par Vous pour le client Chambre des métiers l Campagne Il est urgent d’évoluer, par Ierace | Dechmann + Partners pour le client Ministère de l’Égalité des chances l Campagne Miwwelfestival 2014 – Enterrement de vos meubles, par Moskito pour le client Fedam (Fédération de l’ameublement) l Campagne Notre région, nos pierres, notre savoir-faire, par Dete | Mad about Soul pour le client Carrières Feidt l Campagne The Legend, par Nvision pour le client Sources Rosport l Campagne Time to stop time, par IP(!) Productions pour le client Grain de Sable Presse l Campagne Accès aux soins, par Bizart pour le client Médecins sans frontières l Campagne Bonnes résolutions, par Ierace | Dechmann + Partners pour le client Keytrade Bank Luxembourg l Campagne Campagne Terroir, par Vous pour le client Domaines Vinsmoselle l Campagne L’art de vous faire voyager, par Comed pour le client Voyages Emile Weber l Campagne L’Essentiel en deux langues, par Comed pour le client L’Essentiel (Edita) l Campagne No more excuses, par 101 Studios pour le client Musée national d’Histoire et d’Art l Campagne Pétition, par Ierace | Dechmann + Partners pour le client Handicap International l Campagne Tango Freeborders, par Vanksen pour le client Tango l Campagne Trois lettres qui font toute la différence, par Ierace | Dechmann + Partners pour le client ING Luxembourg l Campagne Trophées de chasse, par Lola Communication pour le client SecurityMadeIn.lu Presse B2B Campagne Achieving Together, par Vous pour le client Secolux l Campagne Big Things Happened – MNKS 10 years, par Graphisterie Générale pour le client MNKS l Campagne Brevet de maîtrise, par Vous pour le client Chambre des métiers l Campagne Changement de nom, par Comed pour le client Inowai l Campagne L’oiseau rare, par Mikado Publicis pour le client Aquila Risk Solutions l Campagne ING « Try us », par Ierace | Dechmann + Partners pour le client ING Luxembourg l Campagne Manger sainement, par Ierace | Dechmann + Partners pour le client Grosbusch l Campagne U-touch, par Concept Factory pour le client Telindus Telecom l
092 —
— Février 2016
FÊT E Au cœur de la Rockhal, les Media Awards sont une ode à la créativité. Un spectacle en soi.
de présider un 'sous-jury'. » Il en va de la crédibilité des Media Awards qui doivent avant tout récompenser les travaux de qualité. Un jury qui a donc été exigeant, pour que les prix remis « ne le soient pas entre copains ».
Des idées qui doivent exister
« Pour délibérer, nous avons mis le focus sur les idées et nous avons ainsi remarqué que même en mettant la barre haut, beaucoup de dossiers ont réussi à émerger, ajoute Eric Hollander. Quelques campagnes ont même le niveau pour concourir dans des festivals internationaux. » Une bonne nouvelle pour l’univers créatif luxembourgeois, qui fourmille aussi de bonnes idées. Certaines d’entre elles ont cependant manqué le coche. De peu. « Une des raisons qui explique que nous n’avons pas retenu certains dossiers tient au fait que l’idée était bonne, mais que les moyens de son exécution ont visiblement été limités. » Une importance de la corrélation entre moyens et idées que le président du jury connaît bien via sa longue expérience sur le marché belge. « Même s’il est plus grand que le GrandDuché, le marché belge reste petit, comparé au marché français par exemple. Or, proportionnellement à nos voisins, nous rapportons plus de Lions de Cannes. Ceci tient aussi au fait que nous avons réussi à nous débrouiller avec des moyens plus limités, ce qui nous a poussés à combler cela par la créativité. En revanche, on ne peut pas masquer un manque d’idée par une débauche de moyens. » Citant l’un des pères de la publi-
cité, David Ogilvy, Eric Hollander indique, à l’inverse, qu’une « bonne idée mal exécutée est une mauvaise idée ».
Pour des annonceurs engagés
Si les moyens dédiés à une idée et donc à une publicité dépendent forcément du budget de l’annonceur, ce dernier a aussi un rôle à jouer dans la défense même du projet. « Les Media Awards sont aussi une célébration de l’idée et d’une certaine manière du courage des annonceurs. Il faut qu’ils soient conscients qu’il faut faire exister les bonnes idées. Cela passe par une certaine prise de risque en se détachant des idées mainstream. » Assumer et oser acheter des idées. La création publicitaire dépend donc, plus que jamais, de la relation entre l’agence et son annonceur. Et Eric Hollander de rappeler la vision d’un autre père de la pub, William Bernbach : « Lorsqu’elle réussit, une idée est la rencontre entre un publicitaire créatif qui comprend les enjeux de son client et un annonceur relativement libre et courageux. » Le jury des Media Awards s’est en tout cas voulu libre pour récompenser une pensée publicitaire originale, « out of the box » et reflétant l’audace d’annonceurs qui ont le courage d’acheter leur travail. EN RÉSUMÉ
Le 3 février prochain, 18 agences et 34 annonceurs retiendront leur souffle pour savoir si leur projet, retenu parmi les 56 projets nominés, recevra un prix lors des Media Awards. Et peut-être le Gold...
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PLACE FINANCIÈRE
EN ROUTE POUR LES FINTECH LION AWARDS
La Place luxembourgeoise veut se positionner durablement dans les fintech. Outre les différentes initiatives, dont la prochaine création d’une House of Fintech, un événement fédérateur permettant de récompenser les différents projets innovants nés au Luxembourg restait à mettre en place. C’est désormais chose faite. KPMG lance en effet les Fintech Lion Awards, qui mettront en lumière les start-up et entreprises innovantes
luxembourgeoises. Une initiative et une cérémonie organisées en partenariat avec Maison Moderne et Digital Lëtzebuerg, sous le haut patronage du Premier ministre. Les entreprises innovantes du Luxembourg et de la Grande Région pourront remettre leur candidature dès le mois de mars. Trois prix seront décernés en juin : Fintech Start-up of the Year, Fintech Entrepreneur of the Year et Best Pitch. Février 2016 —
— 095
PLACE FINANCIÈRE
KBL VOIT DOUBLE
KBL epb envisage « rapidement » deux nouvelles acquisitions pour renforcer la présence internationale de la banque privée luxembourgeoise. Il en avait annoncé une pour la fin de l’année, ce qui ne s’est pas fait, mais on parle désormais de deux opérations dans des pays où le groupe bancaire est déjà présent.
TAXE 2
POIDS LOURDS
La Bourse de Luxembourg a procédé à la révision de l’indice LuxX au début de l’année. Des changements relativement faibles, mais qui permettent de voir que quatre entreprises assurent, à elles seules, 80 % du poids de l’indice. ArcelorMittal, Reinet Investments, SES et RTL Group représentent chacun 20 % de l’ensemble. Un peu moins lourd, Aperam vaut quand même 12,26 % du LuxX.
CRAINTES
Le début de l’année a été marqué, sur les Bourses mondiales, par les soubresauts des Places chinoises. Le 4 et le 7 janvier, les Bourses de Shanghai et Shenzhen ont fermé prématurément, appliquant le nouveau mécanisme de disjonction automatique qui permet de faire cesser les échanges lorsque la chute dépasse les 7 %. Ces dégringolades sont liées à la publication d’indicateurs annonçant des résultats en baisse pour l’activité manufacturière du dernier mois de 2015. Les investisseurs se montrent inquiets d’un risque de ralentissement de la croissance chinoise.
ACCORD BANCAIRE
Le groupe bancaire suisse Julius Bär a annoncé fin décembre son intention de reprendre la branche luxembourgeoise de Commerzbank International pour un montant de 68 millions d’euros. La transaction, qui renforcerait la présence locale du groupe, devrait être effective à l’été 2016. Déjà présent en Allemagne, au Royaume-Uni, aux 096 —
— Février 2016
Bahamas ou en Inde, le groupe déclare vouloir disposer de davantage de flexibilité stratégique sur le continent.
INQUIETS
L’enquête « Banking Banana Skins », réalisée par PwC et le Centre for the Study of Financial Innovation (CSFI), a fait le point sur les inquiétudes du secteur bancaire. Les trois principales préoccupations au niveau global résident dans la lenteur de la reprise économique, la criminalité et la réglementation. Les professionnels luxembourgeois identifient le même trio de tête, mais dans un ordre différent. C’est l’excès de réglementation qui inquiète le plus les banquiers de la Place, qui redoutent ses effets économiques sur leurs affaires.
CAUSE COMMUNE
La Lafo (Luxembourg Association of Family Offices) et le LFFO (Luxembourg for Family Office) se sont rapprochés pour faire valoir des adaptations à la loi votée en 2012, pour doter le métier de family office d’un vrai statut. Les «single» family offices, ou les chefs d’orchestre qui s’occupent d’administrer les biens et actifs de une, deux, voire trois familles, voudraient aussi entrer dans le champ de la législation, dont ils sont exclus pour l’instant. Tout en ajoutant au texte de loi un esprit de proportionnalité. En l’occurrence une adaptation des exigences – liées au statut de PSF – pour les plus petites structures.
La commission spéciale taxe du Parlement européen a repris ses travaux début janvier et les poursuivra pendant six mois sur les pratiques fiscales des entreprises. Ce sera « Taxe 2 » qui terminera l’œuvre inachevée de la précédente commission spéciale, dont le rapport a été adopté le 25 novembre. Membre de la commission spéciale, Frank Engel, député luxembourgeois du CSV (groupe PPE) au Parlement européen, veut relancer le débat sur les ressources propres de l’Union européenne (qui n’en n'a pas encore) et sur les risques de voir partir de l’UE les quartiers généraux des multinationales.
DÉPART RAPIDE
Moins de deux ans après son arrivée au Luxembourg en provenance de Singapour, Boris Liedtke a choisi de repartir. Le chief country officer de Deutsche Bank Luxembourg a donné sa démission le 31 décembre dernier. On n’en connaît pas les motivations. L’intérim est assuré par Nathalie Bausch et Werner Burg, deux membres du comité de direction. Depuis l’implantation de la Deutsche Bank au Grand-Duché, en 1970, Boris Liedtke en était son troisième dirigeant.
PLACE FINANCIÈRE
979 Mios € Selon les récents chiffres de JLL, l’investissement total dans l’immobilier luxembourgeois a frôlé la barre du milliard en 2015. Une progression de 10 % en un an, qui fait de 2015 la meilleure année depuis 2007.
EN CROISSANCE
L’attrait du Luxembourg pour les fonds immobiliers réglementés destinés à des investissements à l’international se confirme selon l’étude annuelle de l’Alfi, réalisée par EY, sur base des chiffres de 2014. Les actifs sous gestion atteignent les 40 milliards d’euros. 27 Direct Funds, y compris trois Manager-Regulated AIF’s (nouveaux véhicules) ont été lancés en 2014, contre 18 l’année précédente. Cinq fonds de fonds immobiliers ont été également lancés, toujours en 2014, contre deux en 2013 et un seul en 2012. Globalement, le pays abrite 315 fonds immobiliers « pesant » 39,2 milliards d’euros au premier semestre 2015. L’année dernière s’annonce plutôt bien. Les premiers chiffres disponibles pour le premier semestre s’inscrivent dans la continuité de 2014 avec la création de huit nouveaux FIS (Fonds d’investissement spécialisés), trois ManagerRegulated AIFs et un fonds créés sous la partie II de la Loi de 2010.
L’ITALIE VIA ZURICH
Lombard International Assurance a signé un accord avec Zurich Eurolife SA, par lequel il acquiert ses activités de banque privée au Luxembourg. L’opération devrait être finalisée dans le courant du premier trimestre de cette année, après avoir reçu l’approbation des autorités de concurrence. Cette acquisition renforce la position du groupe luxembourgeois en Europe, et notamment en Italie, puisqu’il disposera désormais d’une succursale à Milan et d’un bureau de représentation à Rome.
TRIPLE A
L’agence Fitch a reconduit son triple A pour le Luxembourg le 11 janvier. Elle lui accorde une perspective stable qui reflète une confiance dans l’économie nationale, pourvu que le secteur financier assure sa pérennité. Fitch estime qu’il n’y aura pas de départ de grande ampleur de multinationales basées au Luxembourg dans le sillage du projet Beps dessiné par l’OCDE.
DROIT DE VÉTO
Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, veut renforcer la surveillance des fonds d’investissement spécialisés (FIS) et des sociétés d’investissement en capital risque (Sicar) par la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF). Celle-ci aura une sorte de « droit de véto » sur la sélection des actifs dans lesquels ces fonds pourront investir, pour autant qu’ils s’adressent à des investisseurs non professionnels. Il a déposé le lundi 20 janvier à la Chambre un projet de loi allant dans ce sens.
PARTENARIAT
stratégique entre une société de gestion spécialisée en investissements alternatifs asiatiques, notamment immobilier et private equity, et un gérant d’actifs de premier plan. BNPP IP, par le biais de son partenaire spécialisé en gestion et sélection d’investissements alternatifs BNP Paribas Capital Partners (BNPP CP), prendra une participation minoritaire dans la nouvelle structure basée à Hong Kong. Orion Partners poursuivra ses activités sous la responsabilité de l’équipe de direction actuelle, et conservera son autonomie dans son processus de décision et ses choix d’investissement.
BNP Paribas Investment Partners (BNPP IP) et Orion Partners LP (Orion Partners) annoncent un partenariat
PRISON REQUISE POUR LES EX-DELOITTE Quatre ex-associés de la firme Deloitte Luxembourg ont comparu début janvier devant le tribunal correctionnel pour avoir signé et antidaté des documents pour le compte de clients italiens impliqués dans un délit d’initiés. Les faits incriminés remontent au printemps 2002 : à la demande du cabinet d’avocats italien, Zulli & Tabanelli, Deloitte Luxembourg est approché pour réaliser un montage financier complexe pour le compte des dirigeants de l’assureur Unipol. Ils souhaitaient rapatrier des fonds de Monaco, via le Luxembourg, et leur faire bénéficier des conditions de la première amnistie fiscale italienne de 2001, qui
prévoyait des pénalités de 2,5 % sur les actifs, mais n’obligeait pas les détenteurs d’avoirs à justifier leur origine. La seconde amnistie interviendra en 2002, mais à des conditions moins avantageuses. Deloitte boucle l’opération. L’affaire revient comme un boomerang sur le devant de la scène en 2005 à la faveur d’une enquête judiciaire en Italie. Deloitte effectue une dénonciation à la Cellule anti-blanchiment du Parquet. Une enquête est déclenchée au Luxembourg pour faux et usage de faux. Trois associés, et un senior manager en passe de devenir associé sont visés. Les premiers se défaussent sur le 4e homme, arguant qu’ils ont
signé en toute confiance, les yeux fermés, les documents qui leur avaient été soumis. L’un des associés avait à son actif 700 mandats d’administrateur, le second entre 150 et 200. Le senior manager ne veut pas passer pour le lampiste, et accuse ses anciens supérieurs de lui avoir donné l’ordre de confectionner des documents antidatés. « Il était le larbin », a plaidé son avocate. Le Parquet a rejeté la thèse de l’employé indélicat qui a fait signer « aveuglément » des documents à ses supérieurs, surbookés. Il a requis de 3 à 12 mois de prison avec sursis contre les quatre anciens de Deloitte. Le jugement est attendu pour le 4 février.
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PLACE FINANCIÈRE
C L AU D E MA R X À 52 ans, après avoir dirigé la banque HSBC et l’assureur Lombard, il va prendre les manettes de la CSSF pour un mandat de cinq ans renouvelable.
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PLACE FINANCIÈRE
COMMISSION DE SURVEILLANCE DU SECTEUR FINANCIER
Claude Marx de l’autre côté du miroir VÉRONIQUE POUJOL |
B E N JA M I N C H A M P E N O I S
Le ministre des Finances a fait son marché dans la trentaine de candidatures à la succession de Jean Guill, le patron de la CSSF, en choisissant un ancien banquier privé. Claude Marx, proche de Pierre Gramegna, va s’atteler, avec une équipe de direction partiellement renouvelée, à la réforme de la gouvernance de l’établissement public.
C
laude Marx, 52 ans, devien- jamais mauvais », a jugé lui-même, dans dra le 5 février le nouveau une interview au d’Lëtzebuerger Land, directeur général de la Com- Jean Guill, qui va lui passer le relais mission de surveillance du début février. secteur financier. Une mission de cinq C’est aussi un ami du DP et cette filiaans, jusqu’en 2021, et renouvelable. tion a probablement beaucoup contriLe choix, par le ministre des bué à lui assurer un job qui avait suscité Finances Pierre Gramegna, d’un can- une trentaine de candidatures, selon le didat venu de l’extérieur de l’adminis- communiqué du ministère des Finances. tration luxembourgeoi se et , de Dans la vie professionnelle, Claude Marx surcroît, d’établissements financiers a eu d’influents parrains qui lui ont comme Safra, HSBC et Lombard, ayant ouvert les portes des banques. L’avocat fait couler pas mal d’encre pour leur Jean Hoss lui aurait permis de rentrer gouvernance, se révèle audacieux, à la Safra Republic Holdings (qui fut voire risqué, même si Claude Marx, rachetée par HSBC) au milieu des lui-même, est un homme à l’abri de années 1990. Il est alors en début de tout soupçon. Pierre Gramegna n’a pas carrière et a fait ses classes entre 1990 de compte à rendre, ni à justifier la et 1994 à l’étude Zeyen Beghin Feider, sélection d’un ancien devenue aujourd’hui patron d’une banque Allen & Overy. Dans le privée puis d’un bancasmême temps, son currisureur pour diriger un culum vitae mentionne des établissements un passage entre 1992 et Claude Marx publics les plus sen1993 chez Arthur va apporter sibles et les plus imporAndersen, alors dirigée tants du Grand-Duché, « un regard neuf, par Norbert Becker, son avec ses 640 agents. mentor. Ce derce qui n’est jamais autre Claude Marx a le sounier lui ouvrira, 20 ans tien à la fois du ministre plus tard en 2012, les mauvais », juge du plus gros de tutelle – ce qui n’est son prédécesseur portes pas négligeable, son préassureur-vie du Luxemdécesseur Jean Guill bourg, Lombard InterJean Guill. n’était pas dans les petits national Assurance, papiers de Gramegna –, qu’il a présidé jusqu’au mais aussi du secteur financier qui se début de l’automne dernier. C’est aussi réjouit de voir l’un des siens passer à ce moment qu’intervient le départ « de l’autre côté du miroir » et qui pré- précipité de Claude Marx comme admisente cette nomination surprise nistrateur-délégué. comme une opportunité pour le réguLes raisons de ce départ tiendraient lateur. Car l’homme connaît tous les à des divergences de vues sur le dévemécanismes du métier et devrait, de loppement de la compagnie d’assuce fait, être pris au sérieux par les opé- rance entre son dirigeant, qui voyait rateurs du secteur financier. Il va les choses à long terme, et son actionapporter « un regard neuf, ce qui n’est naire américain. Claude Marx s’est
COLLÈGE
BIENTÔT CINQ
Le comité de direction de la CSSF peut comprendre cinq membres. Il en compte quatre, le cinquième directeur devrait être choisi encore cette année. Voici les changements intervenus et à intervenir en 2016 : Directeur général Jean Guill (jusqu’au 04.02.2016) Claude Marx (05.02.2016-04.02.2021) Directeurs Simone Delcourt (01.01.2016-31.12.2020) Claude Simon (01.05.2014-30.04.2019) Andrée Billon (jusqu’au 21.01.2016) Françoise KauthenHennico (22.01.2016-21.01.2021)
refusé au moindre commentaire sur cette séparation. Ses bonnes relations supposées avec le ministre des Finances devraient contribuer à mettre sur les rails la réforme de la gouvernance de la Commission de surveillance du secteur financier, que Jean Guill a initiée, il y a deux ans, mais sans obtenir jusqu’alors de réponse formelle de la part de Pierre Gramegna. Dans l’interview au Land, le 31 décembre dernier, Jean Guill indiquait que l’avant-projet de loi qu’il a rédigé n’avait pas suscité « de véritable réaction » de Pierre Gramegna, bien que ce dernier ait laissé entendre que la réforme se ferait de façon progressive (selon « une approche incrémentale », avait-il expliqué dans une réponse au député LSAP Franz Fayot), sans toucher à la loi fondamentale de 1998 qui a créé la CSSF sur les cendres de l’Institut monétaire luxembourgeois (IML).
Changement de nom
Pour autant, le ministre des Finances s’est bien gardé d’avancer le moindre calendrier de réforme. Il a bien déposé à la mi-janvier un projet de loi d’adaptation du statut des agents de la CSSF aux changements intervenus dans les grilles de carrières de la fonction publique, mais sans toucher à la gouvernance ni aux pouvoirs du régulateur. Jean Guill réclame une réforme de la loi de 1998 qui ira de pair avec les profondes modifications intervenues dans les paysages réglementaires européen et mondial depuis la crise de 2008. Rien de « révolutionnaire », avait-il précisé au printemps dernier dans le rapport annuel de sa maison. Février 2016 —
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Il s’agit d’abord de changer de nom en « Autorité du secteur financier », pour marquer à la fois l’indépendance par rapport à son ministère de tutelle mais surtout adapter l’institution à l’ère de l’Union bancaire et du Mécanisme de supervision unique dont elle est un des maillons. La réforme porte ensuite sur la gouvernance, dans un même souci d’émancipation du ministère des Finances, notamment au niveau du conseil de la CSSF. Dans le passé, y avaient siégé des hauts fonctionnaires de la rue de la Congrégation que l’on retrouvait aussi dans les conseils d’administration des banques dans lesquelles l’État luxembourgeois détient des participations comme la Bil ou la BGL. Des pratiques d’ailleurs vite corrigées après les invectives lancées par la presse internationale (et notamment le Financial Times). Du coup, le mandat de vice-président du board de la CSSF reste vacant, faute de trouver dans le vivier de la haute fonction publique des candidats qui ne siègent pas dans les établissements financiers. C’est le cas de sa présidence, Isabelle Goubin, directrice du Trésor, que l’on disait d’ailleurs à un moment intéressée par le poste de directrice générale, ce qui est d’ailleurs une promotion logique pour un directeur du Trésor ( Jean Guill avait occupé le poste avant d’être nommé en 2009 à la tête de la régulation bancaire). Pierre Gramegna ne l’aurait pas laissée partir, craignant pour la substance de son administration. Dans la future architecture, la présidence du conseil de la CSSF devrait rester dans les mains d’un fonctionnaire du ministère des Finances. La CSSF ne devant pas oublier qu’elle est une « administration gouvernementale », rappelle son dirigeant sortant. La réforme de la loi de 1998 devrait prévoir un renforcement des pouvoirs de la CSSF, notamment en matière d’amendes et de sanctions administratives. Les sanctions administratives, allant, par ordre de gravité, de l’aver ti ssement au blâme, pui s l’amende (de 250 à 250.000 euros) et enfin l’interdiction d’exercice, sont jugées peu dissuasives. L’avant-projet de loi signé par Jean Guill – le texte n’a pas été rendu public – introduirait le principe d’amendes en relation avec le chiffre d’affaires de la banque pris en défaut, à l’instar de ce qui est déjà prévu dans les affaires de concurrence. C’est sans doute un des points les plus controversés de la proposition de Jean Guill. Dans « l’avertissement » qu’il avait eu le courage de lancer au gouvernement, le patron de la CSSF réclamait plus de pouvoirs, de moyens et d’indépendance : « Sans un renforcement des pouvoirs mis à 100 —
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JEA N G UILL En poste depuis 2009 à la CSSF, dont le nombre d’agents a doublé sous son mandat.
EN POSTE DEPUIS 2009
LA NOUVELLE VIE DE JEAN GUILL Dans un entretien au Tageblatt, Jean Guill laisse entrevoir ses intentions pour la suite de sa carrière. Juriste de formation, il n’a jamais voulu embrasser la carrière d’avocat. Il va mettre maintenant la pédale douce et prendra le temps de regarder ce qu’il peut encore faire dans sa vie professionnelle, en lien avec son passé dans la régulation financière. Il se verrait bien dans la médiation financière ou dans le conseil en gouvernance. Manière de tester la sincérité des banques de la Place à être passées à l’ère de la transparence.
disposition de la CSSF pour sanctionner ou assainir, liquider ou résoudre des entités en situation irrégulière ou périlleuse, écrivait-il déjà en 2014, elle ne saura pleinement répondre aux attentes. »
Décisions consensuelles
Claude Marx, l’ancien banquier privé, devra donc défendre la réforme de son prédécesseur avec l’avantage de la proximité de P ierre Grame gna. D’abord, il n’est pas seul à bord et devra compter avec le reste de son « collège » de directeurs qui a été partiellement renouvelé (le mandat de Simone Delcourt a été reconduit le 1er janvier dernier jusqu’en 2020 et celui de Claude Simon arrive à échéance en 2019). Andrée Billon, en retraite à partir du 21 janvier, cède sa place à la très talentueuse Françoise Kauthen-Hennico, entrée en 2003 à la CSSF et qui a mis sur les rails et dirigé le service de surveillance des marchés d’actifs financiers à la CSSF. L’équipe qui se réunit au moins une fois par semaine pour définir ses missions et son programme est composée de quatre personnes, mais devrait compter sur un cinquième membre prochainement. Ses décisions sont prises en principe de « façon consensuelle ». Le recours au vote, faute de consensus, serait assez exceptionnel. L’équipe mise en place par Jean Guill en 2009 (il fut nommé sous Luc Frieden, CSV, dont il était réputé proche politiquement), « plus interventionniste que jamais », bien que modestement en
comparaison à l’international (dixit l’intéressé au Land), est bien rodée et les effectifs, doublés depuis son arrivée, passant de 320 à 640 personnes, se trouvent désormais en adéquation avec la taille du secteur financier luxembourgeois. Il n’y aura plus de recrutements « massifs » et le régulateur du secteur financier est en quête de solutions informatiques pour devenir plus efficace et réduire les besoins de maind’œuvre. Des embauches pourraient toutefois se faire dans les rangs des contrôleurs qui vont sur place dans les entreprises. Ils sont 30 inspecteurs actuellement et c’est insuffisant pour être pris au sérieux. Le directeur général sortant aura été celui qui a appelé à la suppression du secret bancaire, appelant les banques à « pousser dans la bonne direction ». Ce fut aussi un dirigeant visionnaire, qui a osé réclamer à son ministre de tutelle – qui traîne d’ailleurs à lui répondre sur ce point – un aménagement de la loi sur le secret bancaire pour permettre aux fintech de se développer sans entraves, offrant à certaines activités l’option de la mutualisation ou de la délocalisation. Un enjeu que son successeur devra gérer. EN RÉSUMÉ
Claude Marx, 52 ans, va succéder à Jean Guill à la tête de la Commission de surveillance du secteur financier au début du mois de février. L’arrivée d’un ancien banquier privé aux commandes de la régulation est une innovation de taille. En quittant la direction, Jean Guill laisse une œuvre inachevée, celle de la gouvernance de l’autorité du secteur financier.
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PLACE FINANCIÈRE
BUSINESS CENTERS
Les contours redessinés de la domiciliation VÉRONIQUE POUJOL |
Un arrêt de la Cour d’appel a considéré des services de mise à disposition de bureaux comme de la domiciliation. L’affaire devrait faire tache d’huile sur la Place et obliger les opérateurs à se réorganiser.
C R I S PAT I O N La décision du 16 décembre a fait peser des inquiétudes autour des centres d’affaires.
L
C H R I S TO P H E O L I N G E R
es juges de la Cour d’appel siégeant en matière commerciale ont pris un virage à 180 degrés à la suite d’un litige opposant un centre d’affaires de la Cloche d’Or à l’un de ses clients qui mettait en cause une facture. Les magistrats ont profité de l’occasion pour délimiter, dans un arrêt du 16 décembre, les frontières, jusque-là floues, entre les activités de mise à disposition de surfaces de bureaux et d’adresses professionnelles et celles de domiciliataires. Une banale affaire de facture contestée va bouleverser un secteur d’activité florissant au Grand-Duché, celui des centres d’affaires qui mettent à disposition des entreprises des surfaces de bureaux ainsi que des services de secrétariat. Et faire peser sur lui des obligations auxquelles les professionnels pensaient pouvoir échapper. Le litige remonte à 2012, lorsque VBRC rompt son contrat de prestation de services et de mise à disposition de bureaux avec un centre d’affaires de la Cloche d’Or. Ce dernier assigna son ancien client devant le tribunal commercial pour un montant de moins de 50.000 euros. L’affaire suscita déjà à l’époque des interrogations sur la portée de l’activité
des centres d’affaires. Ainsi, dans un jugement interlocutoire de 2012, les juges se posent des questions quant à un éventuel exercice illégal d’une activité de domiciliataire. Ils saisissent le procureur d’État, mais le Parquet refuse d’interférer dans le dossier. Le procès reprit son cours normal et VBRC fut condamnée à rembourser son ancien prestataire, décision contre laquelle elle interjeta appel. L’arrêt est tombé le 16 décembre, les juges d’appel déclarant nul le contrat au motif qu’il s’agit de domiciliation que le centre d’affaires n’était pas habilité à conclure, faute d’un agrément. M e Grégori Tastet, l’avocat de VBRC, savoure encore sa victoire. Pour en arriver à ce constat, les juges ont d’abord épluché la loi du 31 mai 1999 sur la domiciliation de sociétés et les commentaires ayant épicé les débats parlementaires à l’époque. « Le tiers devient domiciliataire dès que son rôle va au-delà de celui d’un bailleur d’immeuble, le cas échéant meublé », souligne un commentaire de la loi. « La domiciliation, poursuit le rapport de la commission juridique, ne vise pas la seule hypothèse de l’établissement auprès d’un tiers du domicile au sens strict donc du principal établissement, qui est en principe le siège
statutaire d’une société (…), la domiciliation couvre toutes les hypothèses de l’établ i s s e m e n t a up rè s d ’ u n t i e rs a u Luxembourg d’un siège quelconque d’une société luxembourgeoise ou étrangère. » Les juges d’appel ont cherché à identifier les indices dans le contrat liant VBRC à son centre d’affaires pour déterminer s’il s’agissait d’une domiciliation. Les ingrédients y étaient : mise à disposition d’une adresse professionnelle et de bureaux, accueil des visiteurs et permanence téléphonique. L’espace de bureaux attribué à VBRC, qui ne disposait pas de « beaucoup de personnel », n’était pas fixe et la société ne profitait pas d’une jouissance privative d’un lieu déterminé.
Une loi d’ordre public
« Les relations entre parties telles qu’elles se dégagent des termes du contrat de prestation de services et de mise à disposition de bureaux correspondent aux relations telles que définies dans la loi du 31 mai 1999 sur la domiciliation de sociétés et dans la loi du 5 avril 1993 relative au secteur financier. Ce contrat doit partant être qualifié de contrat de domiciliation », estiment les juges. Or, le centre d’affaires de la Cloche d’Or n’était pas en droit de conclure un tel contrat. La loi de 1999 étant d’ordre public, prévoyant des sanctions pénales à la clef, un contrat qui y contrevient encourt la nullité, précise l’arrêt. Le centre d’affaires ne peut donc pas s’y référer pour agir en paiement contre son ancien client. « Cette conclusion, souligne encore la décision, s’impose tant en ce qui concerne la demande en paiement des redevances mensuelles forfaitaires que des services complémentaires, les deux catégories de services ayant été prestées sur base du contrat annulé. » En plein débat sur la substance, la question est désormais de savoir si cet arrêt fera tache d’huile et obligera les centres d’affaires à demander une licence de domiciliataire pour tomber dans le champ des professionnels du secteur financier, contrôlés par la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF). Les obligations imposées par le régulateur en matière d’assises financières, de gouvernance et de reporting devraient rendre l’activité financièrement moins attractive et peser sur les tarifs. Le prix à payer pour une place financière qui a délibérément opté pour une croissance durable. EN RÉSUMÉ
Un litige entre un centre d’affaires et l’un de ses clients a été l’occasion pour la Cour d’appel de définir les activités relevant de la domiciliation de sociétés. Les centres d’affaires seront probablement obligés de se réorganiser et de demander une licence de PSF auprès de la CSSF.
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PLACE FINANCIÈRE
UNE AFFAIRE EN 7 ACTES JUGEMENT HELLAS TELECOM
LE DRAME TIM HELLAS
Les victimes parlent de « supercherie »
Jusqu’en 2004 : TIM Hellas
VÉRONIQUE POUJOL
Le liquidateur judiciaire d’Hellas Telecom a été débouté fin décembre de sa demande en remboursement de près d’un milliard d’euros. Le tribunal de commerce a considéré que les certificats d’actions convertibles n’étaient pas des actions.
L
es investisseurs qui avaient placé de l’argent dans des émissions d’obligations lancées par l’opérateur de télécommunication TIM Hellas ont perdu provisoirement leur affaire devant le tribunal de commerce de Luxembourg. C’est un liquidateur anglais, Andrew Hosking, qui était à la manœuvre. Il ne compte pas s’arrêter à ce premier échec, et prépare un appel contre le jugement du 23 décembre l’ayant débouté de l’ensemble de ses prétentions : récupérer près d’un milliard d’euros (975 millions) auprès des anciens dirigeants des fonds d’investissement Apax Partners LPP en Grande-Bretagne et TPG aux États-Unis, et des entités Hellas au Luxembourg. Tous sont accusés d’avoir participé de près ou de loin à une opération qualifiée « d’enrichissement sans cause » et de « fraude ». Le procès en remboursement s’était ouvert fin octobre. Les deux fonds avaient acheté en plusieurs étapes, entre juin 2005 et janvier 2006, le troisième opérateur grec de téléphonie mobile TIM Hellas et son concurrent Q-Telecom, en se faisant payer cette acquisition par de la dette. Leur mise de fonds fut de 390 millions seulement, le reste ayant été financé par des émissions obligataires. En dépit d’un endettement important, les actionnaires ont retiré 975 millions d’euros de dividendes sur l’entité luxembourgeoise, avant de revendre l’ensemble du groupe pour 3,4 milliards d’euros en 2007. Le groupe dut se déclarer en faillite en 2009. Le liquidateur avait parlé d’un des « pires abus de l’industrie des fonds spéculatifs », avec la complicité d’une belle brochette d’opérateurs du secteur financier. Le prélèvement avait été rendu possible grâce à l’utilisation d’instruments financiers hybrides, des certificats d’actions convertibles de droit luxembourgeois (CPEC), très prisés par les fonds de capital risque pour des raisons d’optimisation fiscale. Ces instruments permettent aux actionnaires de faire remonter au Luxembourg des dividendes en minimisant les impôts à payer. Des CPEC avaient été émis par Hellas Telecom II en 2006, pour un montant de 27 millions d’euros. Ces instruments étaient détenus par Apax et TPG qui demandèrent, quelques semaines après les avoir émis, au holding luxembourgeois de les racheter pour un montant de 36 fois la mise. Les juges devaient dire s’il était possible ou non de distribuer des dividendes aux actionnaires Apax et TGP alors qu’Hellas II ne dispo104 —
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sait pas de réserves distribuables pour le faire. Toute la question lors du procès d’octobre tourna autour de la qualification des CPEC et de déterminer si l’article 72-1 de la loi de 1915 sur l’interdiction aux actionnaires de distribuer lorsque l’actif net d’une société est inférieur au montant du capital leur était applicable.
Raccourci intellectuel
Les juges ont opté pour la version « stricte » de la loi visant « les distributions ou répartitions faites aux actionnaires, (et précisant) que le terme distribution au sens de ce texte englobe notamment le versement de dividendes et celui d’intérêts relatifs aux actions ». « Le capital social de Hellas II (1,576 million d’euros, fin 2006, ndlr) n’incluait de toute évidence pas les CPEC, qui n’en font pas partie pour la simple raison qu’ils diffèrent des actions tant du point de vue de leur nature juridique que du point de vue de leur traitement comptable », ont-ils estimé. Les certificats sont, selon le tribunal, des « titres de dette » de nature purement comptable, consacrés en dehors de toute disposition statutaire qui ne confèrent ni droits de vote au sein des assemblées des actionnaires ni droit à une quotepart des bénéfices distribués par la société à ses actionnaires. « D’un point de vue comptable et fiscal luxembourgeois, ils sont également considérés comme dettes et inscrites comme telles au passif du bilan ». Il serait d’ailleurs « réducteur » de conclure que l’utilisation du terme « equity » dans les « convertible equity preferred certificates » permet à elle seule d’assimiler ces produits à des actions en tant que titres représentatifs du capital. « Hellas II reste en défaut d’invoquer la moindre disposition légale impérative violée par le montage financier litigieux », a tranché le tribunal. « C’est, explique à Paperjam Bertrand des Pallières, une des victimes d’Hellas II, une tentative pathétique des juges d’approuver un contournement de la loi qui est très claire, avec un raccourci intellectuel qui ne tient pas la route. C’est bien toute distribution que la loi luxembourgeoise interdit. Les 975 millions d’euros ne peuvent qu’être un détournement de cette loi. » EN RÉSUMÉ
Le liquidateur judiciaire d’Hellas Telecom a été débouté fin décembre de sa demande en remboursement de près d’un milliard d’euros, et les victimes fustigent la justice luxembourgeoise. Le tribunal de commerce a considéré que les certificats d’actions convertibles n’étaient pas des actions. Un appel va être interjeté.
Appartient à Telecom Italia 3e opérateur du marché grec 2,2 millions d’abonnés Dette : 180 millions d’euros Entre juin 2005 et janvier 2006 : « Projet Troie » Les fonds Apax Partners LPP et TPG Capital rachètent TIM Hellas et Q-Telecom (qui sont fusionnés) pour 1,9 milliard d’euros. Les deux fonds investissent en fonds propres 390 millions d’euros. La transaction est financée principalement par des émissions obligataires. Le siège de TIM Hellas est transféré au Luxembourg. Dette : 1,26 milliard d’euros Décembre 2006 Apax, TPG et le management de Hellas tentent de réaliser leurs profits. Ils décident la distribution de 975 millions d’euros sans réserve distribuable, au mépris de la loi luxembourgeoise sur les sociétés. Une émission est lancée. L’opération passe par les certificats de capitaux préférentiels. L’opération est certifiée par Ernst & Young. Février 2007 Après avoir récupéré le milliard, vente du groupe TIM Hellas à Weather, de l’Égyptien Naguib Sawiris. Prix de vente: 500 millions d’euros Valeur « officielle » de l’entreprise : 3,45 milliards d’euros, dont une dette à rembourser de 2,95 milliards. Trois fois plus qu’avant son rachat en 2005. Valeur effective : 2 milliards Weather ne rembourse pas les émissions obligataires subordonnées de 1,37 milliard. 2009 : Faillite de Wind Hellas Déménagement du siège des entités Hellas au Luxembourg vers Londres pour bénéficier de la législation sur le droit de la faillite. Décembre 2011 La liquidation à l’amiable ne se passe pas comme prévu en raison de l’opposition des créanciers obligataires. Nomination du liquidateur judiciaire Andrew Hosking le 5 décembre. Assignation en remboursement de 1 milliard au Luxembourg contre les dirigeants des deux fonds et des entités Hellas. Jugement le 23 décembre 2015 qui déboute le liquidateur. Mars 2014 Plainte à New York du liquidateur anglais Andrew Hosking contre les deux fonds en dénonçant un des « pires abus de l’industrie des fonds spéculatifs ».
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PLACE FINANCIÈRE
AUTONOMIE RENFORCÉE ET NOUVELLES AMBITIONS
« Élargir notre empreinte à l’échelle européenne »
IN G RÉ DIE N TS La substance de l’activité fonds de RBS passe dans des mains françaises avec BlackFin.
S É BAS T I E N L A M B OT T E
C’est sous le nom de FundRock Management Company que la société luxembourgeoise de gestion de fonds initiée par The Royal Bank of Scotland plc (RBS) poursuit son activité. La cession à BlackFin Capital Partners le 31 décembre dernier s’accompagne d’une nouvelle et robuste stratégie de croissance européenne. Entretien avec Revel Wood, CEO de l’entité.
Quelles sont les implications directes de ce changement d’actionnariat ? On peut parler d’un mariage parfait. Plus de 50 candidats acquéreurs ont manifesté un intérêt pour le rachat de notre activité. Et BlackFin s’est révélée 106 —
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être la candidate idéale. Elle nous assure une plus grande stabilité dans le temps ainsi qu’une indépendance complète vis-à-vis d’autres acteurs du marché. En profitant de notre expérience, de nos outils et de notre infrastructure – un héritage de plus de 80 années d’activité dans le domaine des fonds – BlackFin nous garantit une plus grande autonomie. Quelles ambitions se cachent derrière ce nouveau départ ? RBS avait décidé de quitter 24 juridictions dans le cadre de sa restructuration et les activités poursuivies par sa société de gestion au Luxembourg n’étaient plus considérées comme stratégiques. BlackFin et le management de FundRock sont désormais alignés sur une stratégie porteuse de croissance, avec des investissements envisagés à la fois dans le business, dans les équipes et en faveur des clients. Avec 33 milliards d’euros d’actifs sous gestion, nous sommes leader des sociétés de gestion indépendantes présentes au Luxembourg. BlackFin souhaite élargir cette empreinte à l’échelle européenne et ainsi investir sur de nouveaux marchés. La stratégie prévoit notamment des acquisitions et le développement de nouveaux produits
BLACKFIN CAPITAL PARTNERS
UN NOUVEAU FANION
Basée à Paris et agréée par l’Autorité des marchés financiers française depuis avril 2009, BlackFin Capital Partners dispose d’un bureau à Bruxelles et donc désormais d’une tête de pont à Luxembourg. Société de gestion de capital-investissement indépendante, elle est dirigée par ses quatre fondateurs : Laurent Bouyoux, Éric May, Bruno Rostain et Paul Mizrahi, une équipe qui avait déjà travaillé par le passé en tant que managers et entrepreneurs dans l’industrie financière depuis plusieurs décennies.
sur le segment des fonds alternatifs. BlackFin a avant tout fait l’acquisition d’une structure exceptionnelle dotée d’outils de pointe, l’équivalent d’une Tesla dans le monde de la gestion de fonds. Et pour la piloter, nos actionnaires font confiance à notre expertise. Pour le client, qu’est-ce que cela va changer ? Il faut d’abord souligner la confiance exceptionnelle que nous ont accordée nos clients durant cette période d’incertitudes. Nous avons continué à en accueillir de nouveaux en 2015. C’est une belle reconnaissance pour nos équipes qui ont tout fait pour maintenir la qualité de service. La volonté, désormais, est de renforcer ce niveau de service et de gestion des risques, mais aussi de pouvoir offrir plus à nos clients, en leur proposant notamment de nouveaux produits et services. C’est un exercice d’équilibre que nous souhaitons relever avec enthousiasme, en renforçant notre équipe qui compte aujourd’hui 60 collaborateurs au Luxembourg. EN RÉSUMÉ
Après une année 2015 marquée par des incertitudes, les équipes de gestion de fonds de RBS opèrent désormais sous la bannière de FundRock, sous l'égide de BlackFin.
MAISON MODERNE
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onsieur Wood, en tant que directeur général de FundRock, pouvez-vous nous expliquer comment a été vécu ce changement d’actionnariat ? R E V E L W O O D En février 2015, RBS a décidé de recentrer ses activités sur le Royaume-Uni et de céder notre entité luxembourgeoise active dans la gestion des fonds d’investissement. Précisons que cette activité est bien distincte de l’activité bancaire menée par RBS au Grand-Duché. Nous avons donc vécu une année 2015 qui comportait beaucoup d’incertitudes, tant pour nos clients que pour nos collaborateurs. En janvier 2016 s’est achevée la cession de l’activité à BlackFin. Ce changement d’actionnariat se révèle extrêmement positif. C’est désormais sous le nom de FundRock que nous poursuivons nos activités. L’acronyme « Rock » traduit notre expertise et nos valeurs : risk, oversight, compliance et knowledge.
PLACE FINANCIÈRE
RÉGLEMENTATION
Paralysie face à Mifid II JEAN - MICHEL LALIEU
Le Fund Platform Group est une association basée à Luxembourg et dédiée à la mise en valeur des plateformes de fonds. Son enquête pointe le manque de préparation de l’industrie des fonds par rapport à Mifid II. Le 22 janvier, elle a remis ses FPG Awards aux professionnels du secteur.
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e 21 janvier, le Fund Platform Group (FPG) a organisé à Paris sa deuxième cérémonie d’awards. Remis pour la première fois à Londres l’an dernier, les FPG Awards sont le premier prix européen de la meilleure plateforme de fonds. « Son but, explique Edouard Bokuetenge, son président, est de motiver les principaux acteurs du secteur à constamment mettre en concurrence la qualité de leurs services. » Les FPG Awards semblent donc bien partis pour devenir un événement annuel dans l’industrie des fonds, et des rumeurs insistantes nous laissent entendre que la prochaine édition pourrait bien se dérouler à Luxembourg. La capitale est en concurrence avec Bruxelles et Berlin, mais elle semble tenir la corde. Un événement qui « se jouerait à domicile » en quelque sorte puisque, depuis sa création, FPG est basé à Luxembourg. « Un choix logique, insiste son responsable, la plupart de nos membres fondateurs ont leur siège ici. » C’est en 2011 qu’Edouard Bokuetenge a ressenti le besoin de rassembler
les responsables de plateformes de fonds dans une association. « Les plateformes, explique-t-il, se situent entre les promoteurs de fonds et les distributeurs, elles font le lien entre les acheteurs et les vendeurs, et aident les promoteurs comme les vendeurs à remplir les obligations réglementaires. » Aujourd’hui, FPG regroupe 19 membres venus de 8 pays européens et représente 1.200 milliards d’euros d’actifs, soit 15 % de l’industrie des fonds en Europe, mais aussi 30 % de l’activité transfrontalière avec 5.000 milliards d’euros échangés. « C’est désormais un outil qui nous permet de défendre nos propres intérêts, qui nous positionne clairement au niveau de l’industrie des fonds et nous permet d’envoyer un message sur notre véritable valeur ajoutée. »
FPG AWARDS
SEPT LAURÉATS
Initialement prévue pour le 26 novembre à Paris, la cérémonie des FPG Awards a été reportée au 21 janvier à la suite des attentats du 13 novembre. Sept sociétés se sont partagé les 11 trophées. Le grand vainqueur est le groupe français Axeltis. Il devance le luxembourgeois Fund Channel et le groupe franco-suédois MFEX. Les autres lauréats sont BNP Paribas Securities Services, UBS Fond Center, Attrax et Swiss Canto.
Incertitudes pour Mifid II
Au moment de sa constitution, le secteur des plateformes de fonds ne disposait pas d’une fédération pour défendre ses intérêts, alors qu’il accusait une forte évolution réglementaire qui faisait subir des impacts majeurs au business model. La preuve par le manque de connaissance,
DA N S Q UELLE MES URE ÊTES - VO US PR ÊT À VOUS CONF OR M ER AUX EXI GENCES DE MIFID II EN MATIÈRE DE DIS TR I B UTI ON D E F OND S COM M UNS ? Nous sommes en train d’évaluer les conséquences Nous sommes en train de définir nos axes stratégiques Nous proposons déjà des classes d’actions à frais réduits Nous avons déjà déployé ou préparé des solutions de communication des coûts et frais Nous avons déjà adapté notre modèle opérationnel
SOURCE: FPG
Nous allons opter pour le statut indépendant (et non lié) au titre
ou en tout cas de réactivité par rapport à la directive Mifid II (directive révisée et règlement Marché d’Instruments Financiers), ainsi qu’on le voit dans l’enquête menée par FPG en novembre dernier. En collaboration avec le groupe Swift, elle a été conduite auprès de certains des groupes de plateformes, des acteurs de fonds et de vendeurs de fonds influents au niveau européen. Son but était de recueillir leur avis sur les évolutions futures, les défis et les perspectives de croissance. Interrogés sur leur niveau de préparation par rapport à la future directive Mifid II, près de 95 % des personnes interrogées admettent qu’elles en sont toujours au stade de l’évaluation des conséquences ou sont en train de définir leur approche stratégique. Et au total, il apparaît que 70 % des acteurs du marché ne semblent pas prêts à affronter le razde-marée qui s’annonce lorsque Mifid II sera d’application, soit en janvier 2017. Selon les commentaires de FPG, « ce retard s’explique en partie par les incertitudes qui subsistent quant au texte final, mais surtout par le fait que ses conséquences seront si vastes que tous les acteurs du secteur ne les ont pas encore intégrées totalement dans leur vision transversale ». Autre enseignement tiré de l’enquête, 35 % à 45 % des répondants s’attendent à ce que Mifid II provoque une concentration plus importante encore sur les gestionnaires de fonds. 60,56 % des répondants estiment aussi que les rétrocessions resteront le principal modèle de rémunération pour la distribution de fonds en Europe au cours des trois prochaines années, un chiffre en baisse par rapport à l’enquête de l’année précédente (68,8 %). EN RÉSUMÉ
Nous avons déjà adapté nos modèles commerciaux et opérationnels Nous avons déjà adapté nos modèles d’allocation des portefeuilles 0%
20 %
40 %
60 %
80 %
100 %
Le Fund Platform Group est une association qui défend les plateformes de fonds. Dans une récente enquête, elle pointe le manque de préparation des professionnels des fonds par rapport à Mifid II.
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AD M I NI STRATEUR S I NQUI ETS Les dirigeants de l'ILA ont demandé un arbitrage du ministre des Finances.
PLACE FINANCIÈRE
FISCALITÉ DES ADMINISTR ATEURS
Une bombe nommée TVA à 17 % VÉRONIQUE POUJOL |
La TVA à 17% s’applique désormais sur les indemnités des administrateurs indépendants. Le directeur de l’AED confirme cette «mauvaise nouvelle», mais assure que l’administration restera indulgente.
J E S S I CA T H E I S
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alaise mêlé de panique dans le secteur des administrateurs de sociétés, devenu un métier à part entière au Luxembourg. À la rentrée des cours de l’Institut luxembourgeois des administrateurs (ILA), présidé par Raymond Schadeck, la première semaine de janvier, ses dirigeants se sont montrés hésitants face à des interlocuteurs qui leur posaient une colle au sujet des intentions prêtées à l’administration fiscale luxembourgeoise de frapper les émoluments d’administrateurs de la taxe sur la valeur ajoutée, au taux de 17 %. Personne ne veut vraiment y croire, et encore moins s’y résigner. Pour autant, la position de l’Administration de l’enregistrement et des domaines (AED), en charge de la perception de la TVA, est claire sur l’obligation d’assortir les indemnités des administrateurs indépendants de la taxe. Romain Heinen, directeur de l’AED, confirme vis-à-vis de Paperjam les vues de son administration : « La TVA s’applique bien pour les administrateurs et il ne s’agit pas d’un revirement de position de la part de l’Administration. »
Intervention chez Gramegna
« C’est une catastrophe », juge un retraité de la politique reconverti dans le secteur privé. « L’enjeu économique au Luxembourg est extrêmement important », signale un opérateur de la place financière. « Au Luxembourg », explique pour sa part un ex-auditeur de Big Four devenu administrateur, « les tantièmes sont assimilés à des dividendes, d’un point de vue juridique, donc non soumis à la TVA. » L’affaire suscite donc pas mal de débats au sein de l’ILA. Chez les Big Four, la tension serait à son comble. Le directeur de l’AED confirme avoir reçu un courrier de la part de l’ILA et signale que l’organisation est intervenue auprès du ministre des Finances, Pierre Gramegna, et que l’Administration a eu l’occasion d’expliquer sa position il y a deux mois. Pour Romain Heinen, le dossier n’a rien « d’anodin », mais il n’est pas nouveau non plus, l’AED ayant été déjà amenée à prendre position « dans des correspondances isolées bien avant 2015 ». 108 —
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« Comme notre position n’a pas changé, il eux-mêmes ? Là encore, tout dépendra a été jugé inutile d’émettre une circulaire de la marge de négociation. Pour la « golen 2015 », précise-t-il. den class » des administrateurs, les prélèPour autant, doit-on considérer que vements fiscaux atteignent généralement la TVA sur les administrateurs s’applique le taux d’imposition marginal maximal depuis le 1er janvier derde 43 %, y compris l’imnier ? Le patron de l’Enpôt de solidarité. S’ajouregistrement répond par teront bientôt aux une pirouette : « L’admiprélèvements, au titre « Nous allons nistration se montrera de l’impôt sur les reveindulgente et ne reviennus, la TVA de 17 %. travailler pour dra pas sur le passé en la « Nous allons travailler que l’État touche matière, c’est-à-dire les pour que l’État touche années antérieures à presque 65 % de nos presque 65 % de nos 2015 », déclare-t-il. Impliindemnités », se plaint indemnités », se citement, la déclaration l’un d’eux. de TVA devra donc se Autre écueil à préplaint un faire à partir de 2016. voir : l’obligation de disadministrateur. La suite ? Elle pourposer d’un numéro de rait passer par les cours TVA. La réglementation et tribunaux civils, a prévu des déductions comme ce fut le cas dans le litige ayant pour un montant annuel de 3.400 euros. opposé les opérateurs du secteur mari- « Il faut envisager de relever ce montant », time à l’AED autour du taux de TVA appli- préconise un administrateur. L’AED signale en outre qu’une francable à certaines prestations, comme la location de yachts. « Tout le monde peut chise de 25.000 euros par an est prévue, aller devant les juridictions », indique en-deçà de laquelle la TVA n’est pas perRomain Heinen. çue. « Cette franchise s’applique pour les administrateurs. Au-dessus de ce seuil, si Renégocier les mandats les administrateurs exercent à titre indéDans l’immédiat, les administrateurs pendant, un parallélisme est fait avec les indépendants devront donc, au mieux, professions libérales », explique Romain renégocier leurs mandats, alors que les Heinen, qui rappelle que l’article 4 de sociétés qui les ont recrutés se montrent la loi TVA considère comme assujetti souvent très regardantes sur les « quiconque accomplit d’une façon indédépenses et que, mis à part les vedettes pendante et à titre habituel des opérations de la place financière et les grands relevant d’une activité économique génénoms du barreau, particulièrement ralement quelconque, quels que soient les prisés pour intégrer des conseils d’ad- buts ou les résultats de cette activité et quel ministration de grosses structures qu’en soit le lieu ». comme les banques ou les fonds d’inEN RÉSUMÉ vestissement, les jetons de présence ne représentent pas Byzance pour les C’est une bombe et les tensions sont au plus haut: la TVA de 17% est applicable depuis mandataires lambda. le 1er janvier 2016 sur les indemnités des admiLa question également à trancher nistrateurs indépendants. Romain Heinen, sera de déterminer qui paiera la facture, directeur de l’AED, le confirme dans un entreentre la société ou les administrateurs tien à Paperjam.
BUSINESS ADVICE FROM 10 LAWYERS Mercredi 24.02.2016
La complexité croissante des législations et des régulations, dans tous les domaines, oblige à prendre de plus en plus en compte le droit et ses subtilités dans la construction de sa stratégie. Ce sont 10 avocats qui viendront partager les meilleurs conseils qu’ils peuvent donner aux entreprises pour faire du droit un outil au service de leur développement.
AGENDA 18:30 WELCOME COCKTAIL
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PLACE FINANCIÈRE
le triple A reste un gage de sérieux. » Et selon lui, si les Suisses font la démarche de venir au Grand-Duché, ils ne sont pas les seuls. La Chine et des pays d’Amérique du Sud agissent de la même manière pour entrer dans la vaste zone des « Vingt-huit ».
LICENCE BANCAIRE EUROPÉENNE
Les banques suisses frappent à la porte
Un écosystème bien rodé
La fin du secret bancaire étant programmée pour 2017, les banques suisses se cherchent un point d’ancrage dans l’Union européenne. Pour les acteurs orientés vers la banque privée, la Place luxembourgeoise présente le meilleur écosystème.
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es banquiers suisses spécialisés dans la gestion de fortune sont inquiets. À partir du 1er janvier 2017, à la suite d’un accord signé avec l’Union européenne en mai 2015, la confédération devrait mettre fin au secret bancaire concernant les comptes détenus par des ressortissants européens non résidents. Or, 40 % des fonds gérés par les banques helvétiques appartiennent à des citoyens des « Vingt-huit ». La crainte, exprimée à la mi-janvier par l’ABPS (Association de banques privées suisses) et l’ABG (Association de banques suisses de gestion), vient des entraves que connaissent leurs membres lorsqu’ils veulent aller à la rencontre de leurs clients européens dans leur pays de résidence. « Actuellement, explique Yves Maas, président de l’ABBL (Association des banques et banquiers, Luxembourg), pour que les banques suisses puissent travailler au sein de l’UE depuis leur territoire, le gouvernement doit négocier des accords bilatéraux avec les différents pays. » Les banquiers suisses poussent donc leur gouvernement à multiplier les accords avec les pays européens d’importance stratégique. Un accord a déjà été signé avec l’Allemagne et des discussions ont débuté avec les Pays-Bas, l’Es110 —
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pagne et l’Italie. Mais, à long terme, l’ambition est d’obtenir un cadre global avec l’UE sur les services financiers. En attendant de disposer de ce droit de faire des affaires librement au sein de l’Union, les banques suisses peuvent aussi prendre l’option d’obtenir une licence bancaire dans un des pays de l’Union. Dès ce moment, elles sont reconnues en tant qu’acteur européen et peuvent bénéficier des mêmes droits. Cette obligation de bénéficier d’un domicile au sein de l’Union a conduit plusieurs institutions helvétiques vers le Luxembourg. « C’est un phénomène auquel on assiste depuis quelques années, admet Yves Maas, en tant que président de l’ABBL. Beaucoup de banques suisses sont déjà au Luxembourg depuis un certain temps, mais quelques-unes ont rejoint la Place ces deux ou trois dernières années. » Actuellement, on recense 12 groupes bancaires affichant le pavillon suisse sur le territoire luxembourgeois. Un chiffre qui lui assure la troisième place de la présence étrangère, derrière l’Allemagne (26) et la France (15). « Il est clair que le Luxembourg est bien placé pour jouer le rôle de porte d’entrée unique vers le marché européen, note Yves Maas. L’écosystème mis en place fonctionne très bien et
LES BANQUES SUISSES AU LUXEMBOURG Union Bancaire Privée (Europe) S.A. UBS (Luxembourg) Credit Suisse (Luxembourg) Banque de commerce et de placements, Genève (Suisse), succursale de Luxembourg Edmond de Rothschild (Europe) Cornèr Bank (Luxembourg) Pictet & Cie (Europe) BSI Europe Credit Suisse AG, Luxembourg Branch EFG Bank (Luxembourg) Lombard Odier (Europe) Mirabaud & Cie (Europe) Source : CSSF
Ça ne veut pas dire que la concurrence n’existe pas avec d’autres Places de première importance. Londres et Francfort restent d’autres portes d’entrée très appréciées. « Le Luxembourg est surtout bien placé pour accueillir des activités comme le wealth management, poursuit le président de l’ABBL. D’autant qu’il y a chez nous possibilité de structuration pour des produits destinés aux toutes grosses fortunes – les Utra High Net Worth. » Selon Yves Maas, également CEO de Credit Suisse Luxembourg, c’est effectivement le Luxembourg qui a été choisi pour servir de plateforme majeure en wealth management en Europe. « Nous sommes devenus un hub, explique Yves Maas. À partir de notre siège, nous pouvons couvrir plusieurs marchés européens. » Un c e r t a i n n o m b re d e succursales bénéficient de la plateforme luxembourgeoise. En septembre 2012, la banque Lombard Odier a aussi demandé et obtenu une licence bancaire pour pouvoir créer une banque au Luxembourg en plus de son activité dans l’industrie des fonds. Dès ce moment, elle a créé la société Lombard Odier (Europe), pour mieux servir ses clients européens. Visiblement, la transparence qui s’impose dans le monde bancaire sur le plan international pourrait apporter de nouvelles opportunités pour la place financière grand-ducale. Et donc dissiper certaines craintes quant à son érosion. EN RÉSUMÉ
Depuis que la fin du secret bancaire se dessine dans la Confédération helvétique, les banques suisses tentent d’obtenir une licence pour aller à la rencontre de leurs clients au sein de l’UE. Le Luxembourg semble être la plateforme qui a leurs préférences dans le domaine de la banque privée.
MAISON MODERNE
JEAN - MICHEL LALIEU
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JA N H A N R I O N E T B E N JA M I N C H A M P E N O I S | 9 2 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 Sara Bouchon (Luxinnovation) 2 Robert Carter (Ipaymo), à droite 3 Bruno Renders (CDEC) 4 Younis Hijazi (Luxinnovation) 5 Aline Rutily (Atrium) 6 Pol Goetzinger (Sustain)
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03.12.15 – DELOITTE
INAUGUR ATION DU JAPANESE DESK DELOITTE MARIE DE DECKER | 4 3 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 Hitoshi Yamamoto (Deloitte Japon) 2 Atsuko Nishimura, ambassadrice du Japon au Luxembourg 3 Michael Blaise (Deloitte Luxembourg) et Kayo Suzuki (Pictet & Cie) 4 Pascal Martino (Deloitte Luxembourg), François John (Nomura Bank), Joël Vanoverschelde (Deloitte Luxembourg) 5 Valérie Gouin (Deloitte Luxembourg)
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PICTURE REPORT
13.01.2016 – EY
INAUGUR ATION DU SIÈGE D’EY M A R I O N D E S SA R D | 1 0 1 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
Le plateau de Kirchberg a accueilli une nouvelle équipe avec l’arrivée du siège d’EY, officiellement inauguré le 13 janvier 2016. Découvrez le bâtiment en p. 74.
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19.01.2016 – LUXEMBOURG CONGRÈS
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OLIVIER MINAIRE | 8 4 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 Étienne Schneider (ministre de l’Économie) 2 Gabriel Uzgen (Besix RED) et Raymond Schadeck (Luxinnovation) 3 Carlo Thelen (Chambre de commerce) et Carlo Hein (Becolux) 4 Raf Bogaerts (Gestador) 5 Romain Muller ( JLL) 6 Thierry Raizer (Paperjam)
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Sven Van Wonterghem, 33 ans, a pris ses nouvelles fonctions d’attaché de direction chez AME Life Lux le 1er janvier 2016. Il compte huit années d’expérience en assurance vie, et contribuera activement au développement commercial d’AME Life Lux. Assurances
Atoz a annoncé la promotion d’Oliver R. Hoor au rang d’associé au sein du département International & Corporate Tax. Avec plus de 12 ans d’expérience en fiscalité luxembourgeoise et internationale (via PwC, EY, KPMG China et Luxembourg), il est fiscaliste certifié en Allemagne et expert-comptable agréé au Luxembourg. Business Administration, Finance & Legal
Au 1er janvier 2016, Darren Robinson a pris le rôle de head of Badenoch & Clark Northern Europe, une position récemment créée. Âgé de 46 ans, il sera responsable du lancement et du développement de la société en Europe du Nord, Benelux compris. Il a rejoint Badenoch & Clark en 2014, et dispose de près de 20 ans d’expérience dans le recrutement à travers le Royaume-Uni (Robert Walters), l’Australie (Hudson), et l’Europe continentale. Ressources humaines
Le cabinet d’avocats Baker & McKenzie a renforcé son groupe Assurance et Financial Services à Luxembourg avec l’arrivée, au 1er décembre, d’Andrea Sabine Schmid en tant que senior associate. Business Administration, Finance & Legal
Gaëlle Felly a rejoint Bonn & Schmitt en qualité de counsel. Avocat à la cour, elle a acquis une grande expérience en matière de droit fiscal international et a travaillé pour divers cabinets de la Place : OPF Partners, Loyers & Loeff et MNKS, après avoir passé plus de 5 ans au sein de KPMG. Business Administration, Finance & Legal
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Laurence Nicolet, 39 ans, a rejoint Cardif Lux Vie en tant que responsable développement commercial Employee Benefits en juillet 2015. Elle a la responsabilité de renforcer la présence de la compagnie sur la place luxembourgeoise en proposant des solutions d’assurance sur-mesure pour les entreprises. Auparavant, elle a travaillé au sein d’Axa Assurance Vie, Kneip et Swiss Life.
Titulaire d’un master en marketing et communication, Marine Diou, 25 ans, a rejoint Datacenter Luxembourg au poste d’assistante marketing. Elle a débuté sa carrière en tant que country manager chez Docler Holding, après plusieurs stages dans la communication. ICT
Thibaut Prudat, 28 ans, a rejoint Do apps en tant que head of mobile development. Diplômé de l’École nationale supérieure d’ingénieurs Sud Alsace, il a acquis une large expertise dans le domaine du développement mobile au sein de Mobilu et Actimage.
Assurances
Gerard Ter Bruggen a rejoint Cargolux en tant que regional director West and North Europe, couvrant le Benelux, le Royaume-Uni, la Scandinavie et les pays baltes. Il cumule 35 années d’expérience dans l’industrie aérienne qu’il a menées au sein de Martinair, Pan American World Airways, Dragonair Cargo, Cargo B Airlines et plus récemment, Qatar Airways.
ICT
Lionel Ferrant a rejoint Doctena en tant que chief financial officer afin de participer au développement de la société au Luxembourg, en Belgique et aux Pays-Bas. Il a précédemment travaillé au sein de PricewaterhouseCoopers en France et au Luxembourg, ainsi que pour atHome Group.
Transports
Clifford Chance Luxembourg a recruté Arne Bolch comme counsel au sein de son département Fonds d’investissement. Il est avocat admis aux barreaux de Luxembourg et d’Allemagne, et a 10 ans d’expérience dans les fonds d’investissement au Luxembourg. Au cours des dernières années, il a participé aux groupes de travail PE et REIF Strategy de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi), et a coprésidé le groupe de travail pour les publications PE.
Soins et Santé
Vincent Him a rejoint Duco en tant que business development director Benelux and France, pour en ouvrir la filiale européenne. Après 12 ans passés dans l’industrie des fonds, tout d’abord chez Franklin Templeton, puis State Street Bank et International Financial Data Services à Luxembourg, il a rejoint SmartStream Technologies en 2008, puis SunGard en tant que regional sales manager.
Business Administration, Finance & Legal
Dotée d’une vingtaine d’années d’expérience dans le milieu informatique (Telindus, Devoteam, Fujitsu Siemens Computers, Tecsys), Carine Lorenz a rejoint CMD.solutions en vue d’en assurer la gestion du marketing et de la communication. Elle a contribué dès le mois de mai 2015 au lancement de la spin-off du groupe Wagner créée le 15 septembre dernier. ICT
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Elisabeth Adam vient d’être nommée associée pour Elvinger Hoss Prussen. Elle est spécialisée en droit fiscal luxembourgeois et international. Elle a débuté sa carrière au département fiscal de PwC, avant de pratiquer la fiscalité luxembourgeoise et internationale pendant plusieurs années au sein d’ArcelorMittal. Business Administration, Finance & Legal
Elisabeth Omes, nommée associée chez Elvinger Hoss Prussen, est spécialisée en droit bancaire, droit des assurances, droit financier et en contentieux. Auparavant, elle a travaillé au sein du département juridique de la CSSF et, pendant près de 10 ans, au sein du département Banking & Finance de Bonn Schmitt Steichen. Business Administration, Finance & Legal
Pascal Rogiest, 45 ans, a rejoint LuxTrust en tant qu’international business developer. Docteuringénieur en aérospatial, il vient de SES, où il a exercé durant 18 ans jusqu’au poste de vice president mergers & acquisitions. Sur base de son expérience internationale, il sera plus particulièrement chargé de contribuer au développement international de LuxTrust avec l’équipe en place. ICT PSF de support
Sam Jahan, 29 ans, vient de rejoindre MIXvoip en qualité de business developer, pour accroître la part de marché de l’opérateur téléphonique en voix sur IP auprès des SME. Il a débuté sa carrière comme attaché commercial international pour Labani Pastic Co. à Bruxelles. ICT
Delphine Schmidt, 31 ans, a rejoint Headstart en tant que manager dans le département Domiciliation. Auparavant, elle a travaillé pendant neuf années au sein d’Alter Domus, où elle était en charge d’une clientèle internationale et institutionnelle. Ressources humaines
Cyril Ceschin, 27 ans, a rejoint Headstart en tant que comptable senior dans le département Domiciliation. Il a commencé sa carrière chez EY Luxembourg dans le département Audit, où, pendant trois ans, il était en charge de la revue des états financiers de sociétés commerciales et real estate. Ressources humaines
Povilas Zinys a rejoint LuxTrust le 1er décembre 2015 en tant que business developer for Internet of Things. Âgé de 25 ans, il a obtenu un double diplôme en économie et management de l’innovation et de la technologie à l’Université Bocconi et la Copenhagen Business School. Il a débuté chez SES en tant que stagiaire dans le Strategic Portfolio development.
Steve Schroeder, 25 ans, a rejoint Nettoservice en qualité de junior manager. Détenteur d’un diplôme de bachelor en gestion de l’Université du Luxembourg, il s’occupera des tâches administratives. Espace de travail
Chris Schroeder, 22 ans, a rejoint Nettoservice en qualité de junior manager. Il suivra une formation à l’étranger pour la gestion technique. Espace de travail
Sabrina Fried, âgée de 32 ans, vient de rejoindre Pandomus en tant que corporate officer. Elle a précédemment travaillé au sein de KPMG et Greenfield. PSF spécialisés
Du nouveau chez Bonn Steichen & Partners Business Administration, Finance & Legal
Marie Claude Frank a été promue senior counsel. Elle fait partie du département Corporate et Conseil, dans le cadre du droit des sociétés et d’opérations de financement des entreprises. Thierry Pouliquen a été nommé counsel. Il intervient dans les domaines du contentieux des affaires et financier, et a précédemment travaillé au sein de TMF en Suisse et de Thewes & Reuter. Erika Gabrielli vient d’être promue counsel. Elle intervient dans les domaines du litige, droit commercial, IP/IT. Elle fait partie de l’Italian Desk de BSP. Spécialisé en droit des sociétés, droit bancaire, IP/IT, Michaël Kitai, 38 ans, a été promu counsel. Après avoir travaillé en Belgique, il a rejoint Clifford Chance LLP en 2007, et a ensuite travaillé comme expert en gaming law. Virginie Apard a été promue counsel. Elle est spécialisée en contentieux général, commercial et civil. Alexander Zalivako a été promu counsel. Il fait partie du département Banking & Finance. Avant de rejoindre le cabinet, il a travaillé plusieurs années dans le bureau de Moscou de Herbert Smith Freehills. Aleksandra Gucwa, spécialisée en droit du travail et protection des données, a été promue au rang de senior associate.
ICT PSF de support
Février 2016 —
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CARRIÈRES
Élodie Orjebin, âgée de 25 ans, vient de rejoindre Pandomus en tant que accountant. Elle est en charge de la tenue de la comptabilité ainsi que de l’établissement de déclarations fiscales pour des sociétés de financement, de private equity, ainsi que pour des structures immobilières.
Christine Bui-Van a rejoint RH Expert après 12 années d’expérience dans les ressources humaines au sein de la société Manpower. Elle est titulaire d’un diplôme en licence ressources humaines, obtenu en 2014 à Nancy. Ressources humaines
Dentons s’organise Le cabinet d’avocats incorpore OPF Partners au Luxembourg et annonce de nouvelles nominations. Voir p. 84. Business Administration, Finance & Legal
PSF spécialisés
Cesar Perez Ruiz a été nommé chief investment officer de Pictet Wealth Management et prendra fonction au 1er mars 2016. À ce poste, il présidera le comité d’investissement. Ses précédentes fonctions étaient au sein de JP Morgan Private Bank. Banques privées
Hugo Muller, 42 ans, est audit partner au sein du cabinet PKF International - HRT Group à Luxembourg depuis le 1er décembre 2015. Il est réviseur d’entreprises et expert-comptable. Business Administration, Finance & Legal
Samuel Gillessen, titulaire d’un master en sciences de l’ingénieur industriel, option génie énergétique durable, a rejoint PROgroup le 5 janvier 2016. Il occupera la fonction d’assistant PM et sera en charge des études énergétiques. Espace de travail
Sylvain Perez, 41 ans, a été nommé CEO de q-leap, succédant au fondateur Hubert Schumacher. Arrivé en octobre 2014 dans la société, il s’appuie sur plus de 13 ans d’expérience dans l’IT et l’architecture de solution. Il a travaillé au sein de Société Générale, Sword Technologies, RBC Investor Services et Arhs Cube. ICT
Jean-Christophe Bernier, 33 ans, a rejoint SD Worx Luxembourg en tant que project et product manager, après une expérience de 8 ans au sein de la société CTG Luxembourg. Ressources humaines
Sandrine Huitric a rejoint VAT Solutions comme compliance and development manager. De formation juridique, économique et marketing, elle a occupé durant plus de 10 ans des postes de chef de produit au sein de grands groupes internationaux comme Pinault-Printemps-Redoute et Carl Zeiss Vision en France. Business Administration, Finance & Legal
Marc Nicolas occupe à présent la fonction de head of sales au sein de Vitis Life. Il supervise les équipes commerciales, et participe au développement des produits et services à la carte à destination d’une clientèle High Net Worth Individuals. Il possède une expérience de plus de 25 ans dans l’assurance de personnes en Belgique et à Luxembourg, au sein de compagnies telles que Winterthur et Bâloise. Assurances
Pia Oppel a été nommée au poste de rédactrice en chef adjointe de la radio 100,7 avec effet au 1er janvier 2016. Elle travaillera donc aux côtés de Jean-Claude Franck, rédacteur en chef. Freelance pour la radio depuis 2011, Pia Oppel avait rejoint la rédaction en 2013. Communication & Marketing
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Frédéric Feyten a été nommé managing partner et dirigera également le département fiscal. Auparavant chez OPF Partners, il est spécialisé en fiscalité luxembourgeoise et internationale, fusions et acquisitions, ainsi que produits financiers et structurés. Martine Gerber-Lemaire est devenue associée et dirigera les départements Immobilier, et Restructuration & Insolvabilité. Elle a précédemment travaillé chez Deloitte & Touche (19992002) et OPF Partners (2002-2015). Gérard Maîtrejean est associé et dirigera les départements Droit des sociétés/Fusions et Acquisitions et Private equity. Après avoir travaillé au sein de Notary Clerk, en Belgique puis au Luxembourg, il a rejoint EY en 2000 et OPF Partners en 2002. Stéphane Hadet est associé. Il dirigera le département de droit bancaire et financier. Il a rejoint OPF Partners en 1999. Guy Perrot, associé, dirigera le département Contentieux. Il a précédemment travaillé au sein de Assa Lutgen Schaack, Molitor Fisch et Associés, avant de rejoindre OPF Partners en janvier 2009. Jeannette Vaude-Perrin, counsel, dirigera l’équipe Fonds d’investissement. Avant de rejoindre OPF Partners en octobre 2015, elle a notamment travaillé au sein de Arendt & Medernach et RBC Dexia Investor Services.
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir Important Changes sur le secteur financier à Luxembourg
Module 1: 22 January 2016 Module 2: 29 January 2016 Module 3: 5 February 2016
in VAT in 2016
23 février 2016
FR : 19 janvier 2016 DE: 26. Januar 2016 EN: 17 February 2016
The Deposit Guarantee Scheme and the Single Resolution Fund 25 January 2016
Business Lunch & Cocktails: Etiquette serving the networking FR : 25 janvier 2016 EN: 2nd February 2016
La DLU IV How to be a Manager and a Leader?
26 février 2016 Risk Management under the Single Supervisory Mechanism (SREP, ICAAP, ILAAP…)
18 & 19 February 2016 ITIL® Service Transition Certificate
1st February 2016
23 February, 1st, 8, 14 and 22 March 2016
Réussir un entretien d’évaluation : clés et outils pratiques
Training makes the difference!
CSSF Circular 2002/77 – Key Concepts and Implementations Issues
27 janvier 2016
Shaolin Conflict Management 28 January 2016
Further Information IFRS for Real Estate
The training calendar is available on:
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BIENVENUE
CLUB
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JOURNÉE LEADERSHIP & CHE VAUX Musée du Cheval, Munshausen
UN INSTANT D’ÉMOTION C’est aussi ça, le Club 122 —
— Février 2016
LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR
CLUB
MARDI 23.02.2016 MERCREDI 03.02.2016
MARDI 16.02.2016
Media Awards 2016
Déjeuner carrousel
Let’s taste: morning coffee with Knopes
JEUDI 11.02.2016
JEUDI 18.02.2016
MERCREDI 24.02.2016
Let’s taste : rhum pour débutants
14 workshops sur une journée
10x6 Business advice from 10 lawyers
MERCREDI 24.02.2016
10×6 Business advice from 10 lawyers La judiciarisation des affaires est une tendance profonde qui s’amplifiera probablement dans les années à venir. C’est ici que les avocats voient leur rôle de conseil s’affirmer. Ils peuvent intervenir en amont du litige, et permettre à leurs clients d’éviter erreurs et maladresses dangereuses. Ce sont 10 avocats qui viendront partager les meilleurs conseils qu’ils peuvent donner aux entreprises, pour faire du droit un outil au service de leur développement.
Alexandrine Arms trong- C e r f o n t a i n e
Guy Castegnaro
Henri Wagner
Albert Moro
Alain Steichen
Allen & Overy
Clifford Chance
King & Wood Mallesons
Castegnaro Cabinet d’Avocats
Bonn Steichen & Partners
King & Wood Mallesons est un cabinet d’avocats international.
Castegnaro conseille et défend exclusivement les employeurs.
Allen & Overy est une des plus grandes études d'avocats au Luxembourg.
Clifford Chance conseille ses clients privés, publics et institutionnels sur un large éventail de questions.
Bonn Steichen & Partners est un cabinet d’avocats indépendant spécialisé sur les différents aspects de la loi luxembourgeoise.
Fr eddy Brausch
Mario Di Stefano
Olivier Hance
Linklaters
DSM Di Stefano Moyse
Hance Law Avocats
Marie-Béatrice Noble
Jean-Marc Ueberecken
MNKS
Arendt & Medernach
DSM est un acteur de premier plan parmi les cabinets d’avocats indépendants au Luxembourg.
Hance Law est un cabinet d’affaires offrant un accompagnement à ses clients, dans la poursuite de projets au Luxembourg et à l’étranger.
MNKS est un cabinet d’avocats d’affaires offrant des solutions juridiques variées et adaptées.
Arendt & Medernach est le premier cabinet d’avocats d’affaires indépendant à Luxembourg.
Linklaters est un cabinet d’avocats international.
INFOS Lieu : Tramsschapp (Luxembourg-Limpertsberg). Accueil à partir de 18:30. Inscription obligatoire sur www.paperjam.club.
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LES ÉVÉNEMENTS DES SEMAINES À VENIR
CLUB
MERCREDI 03.02.2016
Media Awards 2016
L
e 3 février, les participants à la cérémonie de remise des prix découvriront qui, dans les 56 projets nominés, recevra un Gold, un Silver, un Bronze ou un Prix du public. Le jury, présidé par Eric Hollander (fondateur et directeur de la création – Air Brussels), a dû départager 216 dossiers dans les six catégories du concours. À l’arrivée, ce sont 19 agences et 34 annonceurs qui ont travaillé sur les 56 projets nominés. Le jury a également attribué un « coup de cœur » qui sera révélé le soir de la cérémonie. Il s’agit de la 3e édition du concours coproduit par Maison Moderne et RTL. Son objectif est de récompenser les meilleures créations publicitaires « above the line » luxembourgeoises des années 2014 et 2015. Les agences de communication, ainsi que leurs clients, ont ainsi pu prendre part à une compétition organisée en six catégories : C ro s s - Me d i a , I n t e r n e t , P re s s e , Presse B2B, Radio et TV / Cinéma. Lieu : Rockhal (Esch-Belval). Accueil à partir de 17:45. Inscription obligatoire sur www.media-awards.lu.
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MARDI 16.02.2016
Déjeuner carrousel : à vos marques, trois, quatre, neuf ! Un déjeuner trois services, des tables de quatre convives, un changement de place et de convives à chaque plat équivaut à neuf contacts en un seul déjeuner. Telles sont les règles d’un déjeuner carrousel, qui permettra à nos membres de nouer de nouveaux contacts d’affaires, dans une ambiance conviviale.
Lieu : annoncé ultérieurement. Accueil à partir de 12:00.
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LES 14 WORKSHOPS DU JEUDI 18 FÉVRIER 2016
COMMUNICATION, MARKETING & SALES
09:30 12:30
Claude Jonniaux
14:00 17:15
Mike Mitchell
09:30 12:30
(SQLI)
(eTeamsys)
Alain Blondlet (ACSe)
CLUB
Les paradoxes du « commerce connecté » Stratégie publicitaire : les grandes tendances Implémenter et utiliser des tableaux de bord
FINANCE & LEGAL 14:00 17:15
Pol Thielen (Linklaters)
09:30 12:30
Xavier Martinez Aldariz
14:00 17:15
Wiebke Gümbel, Charles Margue
(Deloitte)
Investigations surprises : que faire ? Impôts, marché du travail et sécurité sociale
HUMAN RESOURCES
INFORMATION MANAGEMENT & ENTERPRISE 2.0
LEADERSHIP & MANAGEMENT
PERSONAL DEVELOPMENT
STRATEGY & OPERATIONS
09:30 12:30 14:00 17:15
(TNS Ilres)
Bart Van Kerkhoven (Delaware Consulting)
Romain Genson (M-Plify)
Faire contribuer vos collaborateurs Customer experience : comment innover ? Optimiser son Business Continuity management
09:30 12:30
Thierry Delperdange (Communication, Coaching et Développements)
Placez vos valeurs à leur juste valeur
14:00 17:15
Nastja Raabe, Monica Jonsson
Leadership based on the principles of coaching
09:30 12:30 14:00 17:15
(CoachDynamix)
David James (Fast Training)
Arnaud Blavier (Detegogroup)
09:30 12:30
Laurent Koener
14:00 17:15
Roger Claessens
(Koener Consulting Group)
(R. J. Claessens & Partners)
Personal effectiveness and efficiency Évaluation de la vérité et détection du mensonge Transmission d’entreprise – les pièges à éviter ! Politique monétaire et macroéconomie
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LA VIE DU CLUB
CLUB
DÉBAT
À l’agenda de 2016 OLIVIER MINAIRE
Le 16 décembre dernier, le Paperjam Club a réuni quelque 400 personnes au Tramsschapp pour un débat prospectif sur 2016. L’occasion de présenter la nouvelle formule de Paperjam, et de fêter le premier anniversaire du magazine de la Chambre de commerce, Merkur. La nouvelle année sera-t-elle meilleure ? Les panellistes invités pour l’occasion ont eu la possibilité d’échanger leurs vues, avec la modération de Jean-Michel Lalieu et de Thierry Raizer de la rédaction de Paperjam.
Retrouvez toutes ces présentations en vidéo et les photos de cet événement sur www.Paperjam.lu.
« L’État a un rôle à jouer en offrant des logements abordables pour les gens qui viennent travailler au Luxembourg, pour qu’ils puissent y vivre. » François Bausch Ministre du Développement durable et des Infrastructures
« La simplification administrative est quelque chose d’indispensable aux entreprises. » Fernand Ernster CEO, Ernster, L’esprit livre
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John Parkhouse CEO, PwC
LA VIE DU CLUB
CLUB
« Les entreprises qui vont survivre sont celles qui passeront l’épreuve de la digitalisation. » Michèle Detaille Administrateur délégué, groupe Alipa
« La mobilité est un enjeu essentiel pour notre pays et sa compétitivité. Je le vois au jour le jour lorsque les collaborateurs n’arrivent pas à l’heure au travail. Ça risque de nous poser un problème à l’avenir. » Laurent Schonckert Administrateur directeur, Cactus
Carlo Thelen Directeur général de la Chambre de commerce du Luxembourg
« Je suis très optimiste pour la place financière, elle résiste bien aux changements réglementaires. » Jean-Jacques Rommes Administrateur délégué de l’Union des entreprises luxembourgeoises
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Retrouvez toutes les photos de ces événements sur www.paperjam.lu.
LA VIE DU CLUB
CLUB
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03.12.2015 – MAO
DÉJEUNER NOUVEAUX MEMBRES B E N JA M I N C H A M P E N O I S
1 Sandie Woelffel (Paperjam Club) 2 Catherine Beerens (LWM) 3 Yann Le Jaudet (Synergie) et Raphael Mediouni (Agence générale LaLux Assurances) 4 Robert Van Den Oord (Saro Recruitment)
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16.12.2015 – TRAMSSCHAPP
2 016 : LE ME ILLE UR E S T- IL À V E N I R ? 5 JA N H A N R I O N | 7 0 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 Norbert Friob (Groupe FNP) 2 Pascal Jacquet, Olivier Mulot et Benedict John Sargent (Polygone) 3 Daniel Rinaldis (Fare), John Parkhouse (PwC), Thomas Fairefax (Fare) et Gabriel Bleser (DSM) 4 Carlo Thelen (Chambre de commerce) 5 Marine Mombelli (Luxinnovation) et Laurent Chapelle (RH Expert) 6 Gérard Sinnes et Virginie Boyard (Vistim)
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0 7. 0 1 . 2 0 1 6 – V I N O T E C A
LET’S TASTE : SURPRISES VINICOLES B E N JA M I N C H A M P E N O I S | 5 6 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 Chantal Lagniau (Harlequin Europe) 2 Didier Hermant (IT Perform) 3 Jacques Schmitz & Claude Poos (Société Générale) et Guy Tabourin (Vinoteca) 4 Arnaud Vaingre (Vinoteca) 5 Didier Lecomte (Lecomte et Partners) et Tino di Bartolomeo (Metalica) 6 Luc Tillieux (Banque Degroof ) 7 Olivier Riehl (Fesil Sales)
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12.01.2016 – NEIMËNSTER
JOURNÉE DE WOKSHOPS B E N JA M I N C H A M P E N O I S | 1 3 2 P H OTO S S U R PA P E R JA M . L U
1 Roger Claessens (R. J. Claessens & Partners) et Corinne Migueres (Atout Image Conseil) 2 Fadila Bensaadat (Grant Thornton) 3 Gigja Birgisdottir (Gia in style) 4 Roland Bisenius (LSOI), Jean-Marc Nothomb, Gaëtan Evrard et Christel Gérard (AXA Luxembourg) 5 Manon Maurin (MNKS), Christian Weibel (IUIL) et Sabrina Bedouda (ING Luxembourg) 6 Lene Pedersen (Lenelife) 6
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CLUB
LA VIE DU CLUB
NOUVEAUX MEMBRES
Bienvenue au Club ! ALFI — Association Luxembourgeoise des Fonds d’Investissement Alphabet Charles Russel Speechlys e-Kenz Eurocaution Luxgest-On OM Conseil SIFI Skandia Life Stepping Stone Worldline Yoake Lounge SPA
MEMBERSHIP
Rejoignez le Club ! LEARN INSPIRE NETWORK
Avec plus de 650 entreprises membres, le Paperjam Club est le plus grand business club du pays, avec 180 événements organisés par an.
NICOLAS POUILLEUX nicolas.pouilleux@maisonmoderne.com
SPONSORSHIP
Associez votre marque ! BU I LD YO U R BR AN D !
Chaque événement du Paperjam Club est un excellent moyen d’augmenter sa visibilité auprès d’une cible qualifiée captive.
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REPORTAGE
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REPORTAGE
B I G I N J A P A N
SUR SCÈNE ET EN BACKSTAGE
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REPORTAGE
T H I E R RY R A I Z E R |
SV E N B E C K E R
Emmené dans la courte mais intense tournée d’artistes luxembourgeois, Sven Becker a immortalisé une épopée intense, tant d’un point de vue musical que sur le plan humain. Bien loin des rives de l’Alzette, le DJ-musicien Sun Glitters et les quatre musiciens de Mutiny On The Bounty sont partis à la rencontre de leurs fans au Japon pour une tournée de six dates, à Tokyo, Kyoto et Nagoya. Des concerts au plus proche d’un public – 150 à 200 personnes par salle – pour présenter leurs derniers morceaux.
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REPORTAGE
« C’est l’expérience la plus extraordinaire que j’ai vécue, raconte Sven Becker. Un public aussi proche, respectueux et passionné, je n’avais jamais vu ça en Europe. »
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REPORTAGE
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REPORTAGE
À l’heure du départ, tous songent d’ores et déjà à un come-back l’an prochain, suite à ce tour qui restera définitivement dans les mémoires.
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REPORTAGE
En pleine communion. Durant cette tournée qu’ils ont menée avec un manager commun, les musiciens se sont produits face à un public discipliné à l’entame des premières notes, mais qui laissait éclater sa satisfaction au fil des morceaux.
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REPORTAGE
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REPORTAGE
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REPORTAGE
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BAVARDAGES
E N T R E P R E N D R E À L’ É C O L E Pour Stéphanie Damgé et Marc Muller, c’est dès l’école primaire qu’il faut enseigner l’économie.
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BAVARDAGES
FORMER LES JEUNES GÉNÉR ATIONS
Un (état d’) esprit à insuffler F LO R E N C E T H I BAU T |
GA Ë L L E S U R E
C’est dès l’école primaire qu’il faut apprendre les bases
de l’économie aux enfants pour en faire des citoyens avertis et des futurs entrepreneurs avisés.
Une véritable culture générale économique à inculquer d’année en année.
Échange de vues entre Stéphanie Damgé et Marc Muller, chantres de l’entrepreneuriat à l’école.
D
ans son étude économique du Luxembourg parue en 2015, l’OCDE pointe la diversification de l’économie comme condition sine qua non du maintien de sa prospérité et de son niveau de bienêtre. Pour accélérer les efforts entrepris depuis une dizaine d’années, il faut, d’après l’instance mondiale, stimuler la recherche pour faire émerger de nouvelles activités, faciliter l’innovation et doper le niveau de création d’entreprises. Sur ce dernier point, l’éducation nationale peut et doit jouer un rôle moteur pour diffuser un esprit d’entreprendre dès le plus jeune âge. « C’est toute une culture à instaurer, cadre Stéphanie Damgé, à la tête de l’asbl Jonk Entrepreneuren, association active sur ce terrain depuis 10 ans. Notre priorité est de susciter la curiosité des jeunes et leur intérêt pour l’entrepreneuriat. Cela leur permet de progressivement développer une attitude proactive, ce qui les prépare à la vie professionnelle. C’est une mentalité à développer. » Marc Muller, professeur de sciences économiques depuis plus de 20 ans, actuellement en poste au Lycée de garçons du Limpertsberg Février 2016 —
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BAVARDAGES
après une décennie à enseigner au Lycée Aline Mayrisch, est le deuxième interlocuteur de ce « Bavardage ». Passionné par l’apprentissage des matières économiques et financières, il préside également la Conférence nationale des professeurs de sciences économiques et sociales (CNPSES) depuis mars 2011. Représentant ses confrères, il milite pour des possibilités de stages accrues, ainsi que la constitution d’un corps indépendant qui pourrait jouer le rôle d’intermédiaire entre les entreprises et les écoles, et lister toutes les initiatives parcellaires qui existent déjà. « Il y a énormément de propositions d’interventions dans les écoles. Les directeurs sont souvent débordés et la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. On gagnerait à mutualiser et formaliser les initiatives, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. L’introduction à l’entrepreneuriat dépend actuellement de l’intérêt et de la bonne volonté de chaque école. » « On constate fréquemment des doublons ou plusieurs interventions la même semaine dans les classes. Cela manque de cohérence et de lisibilité », ajoute Stéphanie Damgé. Créée il y a 10 ans par un mix d’enseignants et de représentants du secteur privé dans la foulée du Plan national pour l’innovation et le plein emploi, Jonk Entrepreneuren a pour raison d’être d’effacer la frontière entre l’école et le secteur privé. « Ces deux mondes ont beaucoup à s’apporter mutuellement », affirme Marc Muller, soutien de la première heure également à l’initiative du programme « mini entreprises » apprécié de longue date par les 15-19. Pendant toute une année, le concept permet aux lycéens de concevoir et faire murir leur propre projet d’entreprise. Parmi les autres programmes phares de l’association, le Job Shadow Say permet aux 16-18 d’obtenir une première impression de la vie d’une organisation sur une journée.
Oser essayer
« À chaque âge sa méthode. L’interactivité est importante à tout moment. Nos volontaires ne sont pas là pour donner cours, ni remplacer les professeurs. Une chose est sûre, il faut commencer cet apprentissage et cette découverte à temps, appuie Stéphanie Damgé. Sur le modèle d’une spirale, il faut répéter et approfondir les messages. Le jeu et l’amusement permettent de faire passer de nombreuses notions. » Chez les plus petits, par exemple, une bande dessinée mettant en scène Boule et Bill illustre les étapes qui mènent à la création d’une entreprise pour les 11 ans et plus. « C’est l’âge où on peut commencer à aborder de manière simple la fixation des prix, les principes de l’offre et de la demande, etc. » Nos deux interlocuteurs s’accordent sur l’intérêt pédagogique de bénéficier d’orateurs extérieurs à la classe, de préférence, à la fois pédagogues et entrepreneurs chevronnés. 144 —
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« Même s’ils répètent des choses déjà dites par les professeurs, l’impact est tout autre. Ils amènent quelque chose de neuf, souligne Stéphanie Damgé. Les enseignants jouent, malgré tout, un rôle indispensable en continuant la discussion et en faisant vivre la dynamique qui s’est installée. C’est un maillon essentiel en la matière. » Les 400 intervenants volontaires qui font partie des rangs des Jonk Entrepreneuren ont pris cette mission à bras-le-corps. Le fil rouge de leurs activités : apprendre aux enfants à apprendre autrement et leur donner confiance en leurs possibilités. Grâce à 11 programmes dispensés de l’école fondamentale aux écoles supérieures, l’association touche des jeunes de 9 à 25 ans. Vingt-trois lycées sur la trentaine que compte le pays accueillent au moins un projet. « La demande ne fait qu’augmenter. On ressent un vrai besoin du corps enseignant. Dans tous nos programmes, nous suivons toujours une approche learning by doing. Ce parti pris prépare à la vraie vie. »
« On a tendance à bombarder les élèves de savoirs. Ils n’ont que rarement un aperçu de la vie professionnelle. » Marc Muller, président de la Conférence nationale des professeurs de sciences économiques et sociales
BAVARDAGES
Pour nos deux experts, le reproche que l’école est déconnectée de la vie active est parfois fondé… « On a tendance à bombarder les élèves de savoirs et de contenu théorique de toutes parts. Ils n’ont que rarement un aperçu de la vie professionnelle. On ne leur donne pas envie d’y entrer, déplore Marc Muller. Il faut leur montrer la richesse du tissu entrepreneurial local. » « Je dois dire que les programmes de lycées sont restés très classiques et assez statiques, embraie Stéphanie Damgé. Ils ne suivent que peu les évolutions sociétales. » Permettre aux lycéens de faire plus d’immersion en entreprise serait salutaire pour tout le monde. « L’idée n’est pas d’ajouter des obligations, mais d’ouvrir cette possibilité à ceux qui le souhaitent, défend Marc Muller. Pouvoir jeter un coup d’œil à gauche à droite serait particulièrement intéressant pour les classes de deuxième, par exemple, durant les vacances scolaires. Cela ne doit pas forcément être long. Deux ou trois jours suffisent pour découvrir et prendre le pouls d’une entreprise ou d’un secteur, et tester ses aptitudes. » « Je suis parfois interpellée par le nombre de jeunes en Terminale qui ne savent pas ce qu’ils veulent faire, constate Stéphanie Damgé. Ils ne connaissent pas assez les options et les carrières qui s’offrent à eux, qu’il s’agisse de secteurs classiques ou d’artisanat, et n’ont pas toujours confiance en leurs possibilités. Il y a une grande méconnaissance de la vie professionnelle. Rien ne remplace la pratique et le concret. L’option stage peut permettre de comprendre la réalité et les contraintes de l’entreprise de l’intérieur. » Actuellement, l’obligation d’immersion en entreprise ne concerne que les lycéens des filières techniques.
Assise économique
À la fois sujet de société et enjeu citoyen, l’éducation financière, tout aussi importante pour former des jeunes actifs autonomes, nécessite un dialogue croisé entre plusieurs catégories d’acteurs aux objectifs parfois très différents : directeurs d’école, professeurs de sciences économiques, entreprises, agents du ministère de l’Éducation nationale… Avant de parler d’entrepreneuriat en tant que tel, pour Marc Muller, il faudrait réintégrer l’enseignement de l’économie dans tous les cursus, quelle que soit l’orientation choisie pour les trois dernières années d’enseignement secondaire. Si aujourd’hui, les cours d’économie ne concernent que les lycéens qui ont choisi cette option, il n’en a pas toujours été ainsi. « C’est toute une éducation à assurer. Toute notre société actuelle est basée sur l’économie. Elle est partout, y compris dans la sphère privée. Il est absolument indispensable d’expliquer ce qui conduit au surendettement, ce qui s’est joué durant la crise financière ou encore comment faire un budget. La vision publique actuelle est de faire de l’économie une discipline transversale dans les programmes classiques. À mon sens, cela ne permet pas d’entrer en profondeur dans les concepts importants.
« Comprendre l’économie, c’est comprendre l’actualité, les finances, la politique… » Stéphanie Damgé, directrice de Jonk Entrepreneuren
É T U D E S E T A N A LY S E S
TERRAIN DE RECHERCHE Pointé comme un appréciable levier de croissance économique et un vecteur d’innovation, l’entrepreneuriat a fait l’objet de différentes études en Europe et au Luxembourg ces dernières années. Au centre du rapport 2015 de l’OCDE consacré au Luxembourg, le sujet est aussi au cœur du Global Entrepreneurship Monitor Luxembourg réalisé par le Statec, l’Uni, le List et la Chambre de commerce sur demande du ministère de l’Économie. Déclinaison locale d’une étude internationale menée dans 70 pays depuis 1997 et conduite pour la première fois au Grand-Duché sur base de données datant de 2013 et 2014, elle permet différentes comparaisons. L’étude révèle que les
entrepreneurs qui créent une entreprise au Luxembourg effectuent cette démarche parce qu’ils y voient une opportunité. Le pays se distingue ainsi de nombreux marchés où les perspectives économiques sont faibles et où la création d’une entreprise est souvent le seul moyen identifié pour pouvoir générer un revenu. Avec un taux satisfaisant de 8,7 %, le Grand-Duché se situe au-dessus de la moyenne communautaire. L’infrastructure institutionnelle et les politiques publiques y sont perçues par une majorité des 2.074 répondants luxembourgeois comme facilitantes. Le blocage principal semble être le système scolaire, perçu comme peu innovant, rejoint de près par une R&D quelque peu à la traîne.
Février 2016 —
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BAVARDAGES
ENJEU CITOYEN
DÉMOCRATISER LA FINANCE Dans la foulée de la crise de 2008, différents acteurs de la Place se sont intéressés à l’éducation financière. La CSSF et l’ABBL en tête. Pour protéger le consommateur et faire diminuer le surendettement, il faut lui permettre de comprendre les mécanismes à l’œuvre dans l’économie. Sous l’impulsion de la Commission de surveillance du secteur financier, un comité pour la protection du consommateur financier a vu le jour en 2012 dans l’idée d’élaborer une stratégie nationale efficace et cohérente. Des acteurs comme l’ABBL, l’Alfi, la CNPSES, mais aussi les Jonk Entrepreneuren ou la Ligue médico-sociale font d’ores et déjà partie du mouvement. Parmi les piliers : la préparation des plus jeunes à un environnement économique toujours plus complexe et la
Autre problème avec cette vision, les lycéens doivent choisir leur orientation sans avoir eu de bases dans cette matière. En prévoyant une période déterminée de, par exemple, deux heures par semaine sur 35 semaines, on pourrait prévoir une dizaine d’heures pour inviter des orateurs externes. Le professeur de français ou celui de mathématiques ne devrait alors plus prendre sur ses heures pour le faire. Il faut faire de la place dans les grilles. »
Organe central
Intéresser les jeunes à l’économie relève bel et bien d’une responsabilité partagée qui dépasse les grilles de l’école. « Il en va de la compréhension de la société actuelle. Comprendre l’économie, c’est comprendre l’actualité, les finances, la politique… Il faut préparer les enfants, c’est un devoir commun, qui nécessite tout un écosystème. Les élèves qu’on rencontre sont très demandeurs, ils ont envie d’apprendre et d’essayer des choses. Ils ont souvent un enthousiasme communicatif », indique Stéphanie Damgé, tout aussi convaincue par l’importance de partager les rudiments de l’économie et de la gestion dans tout parcours et cursus scolaire. Comme l’affirme Marc Muller, il faut en finir avec le travail en silo et le fait de réinventer la roue dans chaque école. Entreprises comme enseignants gagneraient à travailler ensemble pour préparer les lycéens à bien choisir leurs études demain et à mieux se comprendre. « Toutes les filières et tous les métiers ont besoin d’entrepreneurs », déclare encore la chef de file des Jonk 146 —
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Entrepreneuren. « Pour ma part, en plus de ma vocation, je me considère aussi comme un entrepreneur. On peut l’être en étant fonctionnaire. C’est un état d’esprit. C’est de cela que les écoles ont besoin. Et c’est ce message que nous souhaitons faire passer aux jeunes. Un entrepreneur, ce n’est pas forcément un indépendant qui travaille tout seul dans un petit bureau », défend Marc Muller, qui appelle de ses vœux la création d’une nouvelle association qui servirait de tampon entre entreprises et lycées ou entre entreprises et ministère. Disposant des contacts requis, ainsi qu’auprès d’acteurs clés comme la CSSF ou l’ABBL, également positionnées sur le terrain de l’éducation financière, la CNPSES pourrait éventuellement jouer ce rôle. « On reproche aux écoles de ne plus s’intéresser aux élèves dès qu’ils sont diplômés et aux entreprises de ne s’intéresser à eux que lorsqu’ils sortent de l’école, soutient Marc Muller. Le Luxembourg est un petit pays, tout le monde se connaît. Le national, le local et le régional sont au même niveau, cela permet de gagner beaucoup de temps. Un nouvel organe ou un corps existant remanié, qui serait indépendant et neutre, permettrait de créer plus de ponts entre tous ces acteurs. Pour moi, ce n’est pas le rôle du ministère, qui a déjà beaucoup de projets à gérer. Une structure dédiée serait plus souple et réactive, à même d’avancer rapidement sur cette thématique. » EN RÉSUMÉ
En invitant l’entrepreneuriat à l’école et en formant tous les élèves aux rudiments de l’économie, on les équipe de notions utiles à toute carrière. On en fait aussi des citoyens avertis.
promotion d’un comportement financier responsable auprès du grand public. Si on en est encore au stade de la réflexion, un document datant de septembre 2015 fixe des premiers axes de travail, dont un relevé de toutes les initiatives déjà entreprises sur le territoire. « Chaque individu devrait avoir des connaissances de base du monde financier lui permettant de gérer son argent et les risques financiers de manière efficace (…), sans être un remède à tous les maux financiers, l’éducation financière constitue un complément important à l’encadrement des marchés », précise la note, qui rappelle aussi l’importance du sujet à l’échelle de l’UE. Dans la même logique, l’ABBL organisera sa « Semaine de l’argent » du 14 au 18 mars 2016 pour sensibiliser les enfants de l’école fondamentale.
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programmes de Jonk Entrepreneuren dans les écoles
400
volontaires font vivre le réseau
40 %
des lycéens optent pour la filière économique
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LIFESTYLE
SEED TO TREE est un des groupes qui bénéficient du soutien de Music:LX.
EXPORT DES ARTISTES
Aller au-delà des frontières La taille du Luxembourg et de son marché étant ce qu’elle est, s’exporter apparaît, pour de nombreux artistes, comme le Saint-Graal. Depuis 2009, le bureau d’export Music:LX et la Mission culturelle du Luxembourg en France les y aident. Leurs responsables nous expliquent comment.
M
onsieur Hourbette, dans quel contexte est né Music:LX ? PATRICE HOURBETTE Le modèle des bureaux d’export tel qu’il existe un peu partout trottait dans la tête des promoteurs du projet qui ont créé une asbl en 2009 (Bob Krieps, Gast Waltzing, John Rech, Marco Battistella, Raoul Nadalet…). Ils ont cherché un directeur et m’ont choisi pour mon expérience en tant que responsable du Bureau export de la musique française à Londres. Je suis arrivé en septembre 2011. Avant d’accepter le job, j’ai écouté beaucoup d’artistes pour m’assurer de leur qualité et de la faisabilité de la mission. Madame Quilez, la Mission culturelle est née la même année… VALÉRIE QUILEZ En effet, le ministère de la Culture a initié la Mission culturelle du Luxembourg en France en 2009 avec comme volonté d’aider la 148 —
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M I K E Z E N A R I ( P O R T R A I T S)
promotion de la scène artistique luxembourgeoise sur le territoire français. L’idée était de mettre en place un dispositif simple et souple, avec une personne, un petit budget (30.000 euros aujourd’hui). Quels sont les aspects à développer pour l’export des artistes luxembourgeois ? V. Q. C’est un travail de conviction et de prise de conscience de la scène luxembourgeoise et de ses qualités. On a bien une série d’artistes qui peuvent se frotter à la scène internationale. Dans la mesure où je ne dispose pas d’un lieu de programmation, je dois travailler avec des partenaires locaux. Il ne s’agit pas de louer une salle pour y inviter un artiste, mais trouver le partenaire qui a envie de programmer nos artistes. Il m’importe de nouer des relations pérennes où les Luxembourgeois et les Français sont impliqués dès le début du processus.
P. H.
Je n’ai pas eu besoin d’identifier les partenaires potentiels parce que mon réseau était déjà très construit. Il fallait mettre nos artistes en contact avec les bonnes personnes et les bonnes structures qui pouvaient être intéressées par ces artistes. Le repérage artistique était donc important avant d’aller démarcher les festivals et salles étrangères. Le plus important est de connaître les personnes, avoir le bon réseau de gens qui vous font confiance et vous écoutent quand vous venez avec des disques. Il faut construire un discours sans être envahissant, connaître les goûts et le type de programmation. Nous avons développé les réseaux en fonction de trois pôles de musique : classique et contemporaine, jazz et pop-rock, et électro. En général, nous proposons une prise en charge du transport des artistes. Nous n’offrons pas les cachets – ce que font certains – parce que j’estime que ce serait brader nos artistes. Notre budget annuel est de 550.000 euros par an,
N OA H FO H L
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LIFESTYLE
dont un peu plus de la moitié va au soutien aux artistes ou aux opérations de promotion. V. Q. Il faut bien connaître nos partenaires, leurs goûts, leurs axes de travail, leur programmation, pour pouvoir leur proposer des projets en adéquation. Ça prend donc du temps, mais souvent, une fois le pied dans la porte, la relation de confiance s’installe. P. H. Pour un artiste, s’exporter demande aussi un gros travail, il doit en grande partie se prendre en main et se débrouiller tout seul. Il ne s’agit pas seulement de placer les artistes, mais de les suivre dans la durée… P. H. Nous devons faire la promotion des artistes globalement. Music:LX travaille sur le développement de carrière, pour construire un entourage professionnel pour l’artiste, savoir à quel moment il faut le pousser en fonction de son actualité de sortie de disque par exemple… V. Q. Je suis toujours attentive à l’actualité de l’artiste et à voir s’il est déjà en contact avec une institution en France, pour voir comment je peux faciliter les choses pour que ce partenariat se passe mieux, en apportant un soutien logistique ou financier pour que le partenaire français ose prendre le risque… Il y a une mutualisation du travail et des frais pour faire grossir et grandir ce qui existe déjà, des démarches déjà établies. Quels sont les bons exemples, les bonnes pratiques ? V. Q. Au début, j’ai surtout voulu montrer que c’était possible, en programmant peutêtre trop vite, avec des partenaires sans doute moins impliqués. Je cherche à apporter de la pérennité en impliquant de manière systématique les institutions luxembourgeoises dans la programmation et en englobant les partenaires français dès les débuts de la réflexion. Je suis par exemple contente d’avoir intégré l’exposition In Progress (qui était présentée dans le cadre de Design City) aux Designers Days de Paris. P. H. Les meilleurs cas sont ceux où les artistes vont au-delà de ce que nous pouvons faire pour eux. Un des meilleurs exemples cette année a été Gast Waltzing qui a produit un album avec Angélique Kidjo, enregistré avec l’OPL au Luxembourg et dirigé par un chef luxembourgeois… qui est nommé aux Grammy Awards ! Nous avons 60 artistes en développement à Music:LX, c’est difficile de suivre tout le monde, tout le temps. Comment sélectionnet-on les artistes et les projets ? P. H. La sélection se fait assez naturellement. Il faut d’abord qu’il y ait le potentiel, la qualité pour aller à l’export. Il faut aussi que l’artiste donne du temps, de l’énergie et se rende compte que c’est un sacrifice sur sa vie privée. C’est un co-investissement que l’on demande à l’artiste. Bien sûr, au bout du compte, il
faut que ça intéresse les partenaires étrangers. V. Q. Je ne suis pas dans mon coin à décider que tel ou tel artiste doit être montré en France. Je travaille main dans la main avec les institutions luxembourgeoises comme le Mudam, le Casino, le Centre national de la littérature, la Philharmonie ou Music:LX pour faire un repérage, une veille et voir dans quelle mesure les partenaires français peuvent être intéressés. Il y a aussi un contexte linguistique et culturel à observer. Il y a des esthétiques différentes, des écritures différentes et tout ne convient pas partout. Ce sont des critères que je dois garder en tête quand je propose des artistes. Dans le même ordre d’idée, comment choisissez-vous les pays où vous allez ? P. H. On cible surtout les pays d’Europe, un peu l’Asie et le Canada. C’est parfois une question de hasard de réseaux, d’affinités, d’occasions. Les États-Unis sont difficiles à pénétrer pour tout le monde. Étonnamment, la Grande Région est difficile à toucher, sans doute parce que c’est trop proche, on ne pense pas qu’il faille des efforts. V. Q. Côté français, avec les nouvelles régions, la Grande Région s’agrandit. Pour le théâtre par exemple, il y a un grand nombre de centres dramatiques nationaux ou régionaux qui font de la création et vers lesquels il sera intéressant d’aller. À condition de penser coproduction et d’inclure la diffusion dès le départ du projet. Avez-vous le sentiment de jouer un rôle dans le nation branding, la promotion du Luxembourg en général ? P. H. Au début, il était important de faire connaître la scène musicale luxembourgeoise comme telle. On n’était pas connu, voire pas pris au sérieux. Maintenant, les gens nous font confiance. On est financé par le ministère de la Culture, on travaille volontiers avec celui des Affaires étrangères et le réseau des ambassades… Je crois que Music:LX contribue à l’image du Luxembourg dans le monde. Quand on a quelque 1.000 concerts dans le monde qui donnent lieu à environ 5.000 articles de presse, je pense qu’on peut dire qu’on est un bon ambassadeur. V. Q. Certes, les artistes ne sont pas toujours luxembouridentifiés immédiatement comme luxembour geois. Mais à long terme, sans leur coller un drapeau dans le dos, les artistes se revenreven diquent Luxembourgeois et certaines institutions recherchent nos artistes parce qu’on travaille bien ensemble. En plus, il faut faire venir les professionprofession nels (programmateurs, directeurs de lieux, commissaires, journalistes) français au Luxembourg, on a développé une relation de confiance, et donné une autre image du pays. Les gens que je rencontre, avec qui je travaille, ne me parlent pas de banque ou d’évasion fiscale. ANNICK PÜTZ La danseuse dans le cadre de Danse3 à la Semaine des cultures étrangères.
« Je travaille main dans la main avec les institutions luxembourgeoises. » Valérie Quilez Mission culturelle du Luxembourg en France
« L’artiste doit aussi se prendre en main. » Patrice Hourbette Music:LX
Qu’aimeriez-vous mettre en place pour aller plus loin ? P. H. Ce qu’on peut souhaiter, c’est qu’une industrie musicale se crée et se développe avec de bons managers, des labels sérieux… Il manque une volonté politique à l’image de ce qui a été fait pour le cinéma, il y a 25 ans. Et, pour la France, établir un lieu, un centre culturel du Luxembourg, vous semble-t-il souhaitable ? V. Q. Parfois, je me dis qu’avoir un lieu où programmer les artistes sans aucune entrave serait l’idéal. Mais en y réfléchissant, je sais que ce ne serait pas vraiment une bonne idée. C’est bien d’être obligé d’être en prise avec l’extérieur. Cela ne nous empêche pas d’être membres de l’association des centres culturels étrangers à Paris, qui compte 53 membres et que je préside. Je constate que pour certains, le poids des loyers, des salaires, de l’entretien, freine la programmation plutôt qu’autre chose. Nous avons la chance d’être mobiles et d’être moins dépendants des variations budgétaires. Février 2016 —
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LIFESTYLE
Moscou, Dubaï et Hong Kong vues par BEAT STREULI.
UNE ŒUVRE EXPLIQUÉE
Beat Streuli, « World City 2014-2015 » Exposées dans le hall d’entrée et l’auditorium de la toute nouvelle Arendt House, les photographies de Beat Streuli s’intéressent au monde d’aujourd’hui, à travers ceux qui l’habitent.
C
ollectionneuse d’art contemporain depuis longtemps, l’étude Arendt & Medernach a vu comme une évidence d’installer des œuvres dans son nouveau bâtiment, conçu par l’architecte Roger Diener. Il fallait animer le bâtiment, lui donner de la couleur. Ainsi, une œuvre de Julian Opie est installée à l’extérieur, sur le parvis, et un grand ensemble de photographies de Beat Streuli l’est dans l’auditorium et le couloir d’entrée. Cet artiste suisse travaille généralement sur le flux des passants, la dynamique et les éléments urbains des grandes métropoles. « L’impression pour les personnes dans l’auditorium de se trouver sur le boulevard nous gênait », explique Me Philippe Dupont qui s’occupe de la collection au sein de l’étude. Connaissant le travail de Beat Streuli, il a commissionné l’artiste pour une installation qui joue sur la transparence, le rapport entre l’intérieur et l’extérieur et qui apporte de la vie sur le bâtiment. « Il fallait faire quelque chose pour créer une certaine intimité à l’intérieur et embellir la vue de la salle depuis l’extérieur. » Beat Streuli a voulu tisser un lien entre « le monde Arendt et le [sien] » et a choisi de se 150 —
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rendre dans trois des villes où l’étude est présente : Hong Kong, Dubaï et Moscou. Il ne s’est pas penché sur Londres et New York pour y avoir déjà souvent travaillé. Ces villes représentent une nouvelle frontière : elles se situent dans une région dynamique, entre l’Orient et l’Occident, et sont toutes trois des villes internationales et puissantes, tant au niveau politique que financier. Beat Streuli y a travaillé au téléobjectif en développant l’esthétique qui est la sienne, avec un rapport marqué entre le flou et le net. Le contraste, le clair-obscur, structurent fortement l’image. Il ne nous présente pas les aspects glamours, touristiques ou élégants de ces villes, mais des moments et des personnes qui caractérisent des côtés moins officiels. On découvre ainsi les réunions dominicales des ouvrières philippines dans un parc de Hong Kong, la présence policière à Dubaï ou une commémoration de la fin de la guerre à Moscou. « Il nous montre un monde en mutation où il est parfois difficile de savoir dans quel pays on se trouve », détaille Erna Hecey, la galeriste qui le représente. L’installation des images elle-même fait partie intégrante de
l’œuvre. « Il m’a fallu prendre en compte un environnement assez complexe de fonctions et de conditions esthétiques et architecturales, et donc parvenir à un équilibre », explique l’artiste. Une partie de l’œuvre s’oriente ainsi vers la ville, l’autre profite de la longueur du couloir et hall d’accueil. Beat Streuli sait aussi par expérience qu’une œuvre dans un bâtiment qui n’est pas un musée, mais où des gens travaillent, doit s’inscrire dans le quotidien des usagers, en jouant entre une présence forte et une intégration en douceur. C’est une des raisons pour mélanger des visages aux expressions plus ou moins marquées à des éléments plus abstraits de typographies et d’architecture. L’artiste se refuse à une analyse trop politique de son travail. Cependant, la World City de Beat Streuli dit bien son nom : univers, monde, continent, région, ville, maison, famille, individu sont plus que jamais tous liés. Il les convie tous ici et tente de maintenir leur présence comme une partie intégrante de ce avec quoi les habitants travaillent au quotidien. Il envisage d’ailleurs une suite de la série au Luxembourg.
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LIFESTYLE
MIXOLOGIE
Le Nycti de Filoo Vice-champion du monde des bartenders, Philippe « Filoo » About nous présente sa dernière création qu’il défendra à San Francisco en avril prochain. F R A N C E C L A R I N VA L |
MIKE ZENARI
O
riginaire de Marseille, Philippe About – qui se fait appeler Filoo – voit depuis longtemps dans le métier de barman l’occasion de rencontres et surtout « de raconter des histoire avec mes cocktails ». Il a emmagasiné de l’expérience à Paris, Montpellier et en République dominicaine avant d’arriver à Luxembourg. C’est pour progresser et « se battre contre moi-même » qu’il s’inscrit à des concours. Bien lui a pris. Il devient champion de Luxembourg en 2014, puis vice-champion du monde IBA (International Bartenders Association) cet automne. Un titre qui lui a permis de participer à la Bacardi Legacy, où il a gagné sa qualification devant les 10 meilleurs barmen du Benelux. C’est à San Francisco, en avril prochain, qu’il présentera sa création à base de rhum dont il nous livre la recette : le Nycti. « Le nom vient du latin nycticeius, qui désigne la chauve-souris, associée à l’évidence à Bacardi. » LISTE DES INGRÉDIENTS : 5 CL DE BACARDI CARTA ORO 1 CL DE BACARDI 151 4 CL DE JUS DE MANGOUSTAN 2 CL D’EAU DE COCO 2 CL DE VELVET FALERNUM 2 TRAITS DE BITTER OLD FASHIONED
1. Préparation
Verser les ingrédients dans le verre. Le Velvet Falernum des Caraïbes va apporter des notes d’amandes douces et florales qui s’harmoniseront avec les saveurs du Carta Oro. L’eau de coco apporte de la fraîcheur et un grand pouvoir désaltérant. 152 —
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Filoo apprécie le jus de mangoustan pour son acidité dynamisante et le Bitter pour ses arômes de gingembre et de cannelle.
2. Mélange
Ce cocktail se mélange uniquement à la cuillère. Filoo présente un bâton (swizzle) qui rappelle les traditions des premiers mélanges au rhum que l’on buvait au 18e siècle dans les plantations et où on utilisait une branche d’arbre.
3. Décoration
C’est un aspect très important dans les concours que de présenter des verres parfaitement aboutis, avec une décoration qui reste dans le thème. C’est pourquoi Filoo a choisi des fleurs exotiques.
4. Prêt à déguster
Dans un esprit lié au voyage et au goût, Filoo a choisi un verre tiki, en bambou, qui apporte un aspect naturel et exotique à sa création. Il a ajouté une fiole de Bacardi Carta Oro pour ceux qui veulent corser leur cocktail.
LIFESTYLE
FASHION DESIGN
Une mode électrique La marque luxembourgeoise Vol(t)age s’est fait connaître par ses luxueux foulards à l’esprit rock. Désormais, la marque s’agrandit et se lance dans le prêt-à-porter. C É L I N E C O U B R AY |
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L A BOU TIQUE- AT ELIER est installée au 26, rue Michel Welter.
V
ol(t)age, c’est d’abord une aventure de deux sœurs, Claudie et Stéphanie Grisius, qui ont eu la folle idée de créer une mode de luxe autour du patchwork. Après s’être fait connaître par la commercialisation d’écharpes réalisées à partir de six morceaux de tissus différents et haut de gamme, la marque luxembourgeoise se lance désormais dans le prêt-à-porter. « Nos basics se composent de plusieurs pièces, principalement pour les femmes, mais aussi pour les hommes », explique Claudie Grisius, designer et CEO de Vol(t)age, qui a démissionné du Barreau pour se consacrer pleinement à son nouveau métier. « On y trouve des blouses, des vestes, des manteaux ou des jupes réalisés dans des tissus de première qualité. Les soies et les velours viennent d’Italie, les bouclés et les tweeds
de Grande-Bretagne. Pour une allure plus décontractée, nous avons aussi des sweat-shirts à message que nous faisons produire au Portugal. Portugal. » Leurs foulards signature, les V-neck, ne sont pas a b a n d o n n é s p ou r autant et se déclinent aussi bien pour femmes femmes que pour hommes. Avec leur imprimé exclusif de dentelle mêlant mêlant le motif de la fleur de lys et le serpent, « deux emblèmes forts représentant la force et la mutation », les vêtements Vol(t)age ne manquent pas d’esprit rock, à l’image
de leur Raincoat in a bag qui se porte par dessus son blouson en cuir dès les premières gouttes de pluie venues. Il ne leur manquait plus qu’une chose : une boutique. C’est désormais chose faite, avec un bel espace qui sert aussi d’atelier aménagé par Jean-Claude Lazard dans le quartier de la gare. On y trouve également quelques autres accessoires ou vêtements coup de cœur tels que de délicats pulls en cachemire, des bijoux fins et glamours, ou encore quelques chapeaux et sacs qui poursuivent cette idée du patchwork. Un écrin à la hauteur de leur mode électrique et exclusive. WWW.VOL-T-AGE.COM CL AUDIE GRISIUS est à la tête de Vol(t)age.
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Les marques de luxe ne connaissent pas la crise Immatriculations de véhicules Porsche au Luxembourg
« Il ne faut donc pas vouloir retourner au gouvernement pour retourner au gouvernement, mais bel et bien pour y appliquer un programme. » Serge Wilmes Le député CSV a fait le bilan de la réunion du Draïkinneksgrupp, le groupe des « trois Rois mages » formé pour réfléchir à l’avenir du CSV.
Découvrez l’évolution des immatriculations pour les autres marques automobiles de luxe comme Ferrari, Aston Martin, Bentley ou encore Rolls-Royce sur bit.ly/203RnCv Chaque lundi sur paperjam.lu/fact-checking
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C’est le nombre d’heures supplémentaires cumulées par les forces de police durant la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne qui s'est achevée au 1er janvier dernier. Lors de chaque réunion, quelque 200 policiers étaient mobilisés en moyenne. Retrouvez tous les chiffres du jours sur paperjam.lu/chiffre
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Articles les plus lus du 16 décembre au 19 janvier sur Paperjam.lu 1. I ND EM NI TÉS R ECORD POU R L’ E X-PW C
Un ancien associé de la firme licencié pour faute grave réclamait 1,815 million d’indemnités de réparation, il a eu droit à 1,3 million. 2. 1.200 SALAR I ÉS QUI TTE N T HOWALD POUR LE KI R CHB ERG
Livrés depuis la fin 2015, avec six mois d’avance sur les dates officiellement annoncées, les deux nouveaux bâtiments de la BGL BNP Paribas commencent à accueillir leurs occupants. Plus d’un millier de postes seront occupés d’ici la fin du mois. 3. DES EX-DELOITTE RISQUENT LA CASE PRISON
Quatre ex-associés de la firme Deloitte Luxembourg ont comparu devant le tribunal correctionnel pour avoir signé et antidaté des documents en 2002 pour le compte de clients italiens. Le ministère public a requis de 3 à 12 mois de prison avec sursis à leur encontre.
Têtes couronnées européennes et personnalités étaient réunies samedi 9 janvier à la Philharmonie pour célébrer le 95e anniversaire du Grand-Duc Jean.
LE MOT
CULTURE
« Ouverture »
ALORS, QUOI DE PRÉVU CE WEEK-END ?
Outre l’action d’ouvrir, il s’agit, selon le Larousse, d’une attitude politique visant à des rapprochements avec d’autres partis ou d’autres personnalités. Chaque vendredi, un mot d’actualité est analysé sur paperjam.lu/le-mot-du-vendredi
TRAFIC
Chaque vendredi, une idée de sortie pour le week-end sur paperjam.lu/ ne-pas-rater-ce-week-end
L’hiver s’est installé et les premières neiges sont tombées sur le pays. Résultat : une circulation ralentie et parfois compliquée sur les grands axes. Pensez à contrôler l’état du trafic routier sur paperjam.lu/services/cita-trafic Et tant que vous y êtes, jetez un œil à la météo.
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« Doit-on aborder la question lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres ou intersexuels (LGBTI) dans l’entreprise ? » était le sujet de la conférence organisée par le Comité pour la Charte de la Diversité Lëtzebuerg et BGL BNP Paribas le 12 janvier 2016.
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AFTERWORK
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— Février 2016
AFTERWORK
THE OWL
Complémentarité et Effeuillage FA B I E N R O D R I G U E S
Gare aux micros cachés ! Chaque mois, notre collaborateur Fabien Rodrigues laisse traîner ses oreilles dans les afterworks les plus animés de la capitale pour nous offrir un condensé des ambiances les plus intenses et des thèmes qui font débat.
éunion au sommet le long du bar d’un célèbre restaurant de nuit de la capitale, qui permet aux noctambules les plus téméraires – et les moins enclins à aller se coucher – de savourer une bonne entrecôte ainsi que de charmantes pole danseuses du regard tout au long de la nuit : Jeff, Philippe, Barbara et Sonia réussissent en effet l’exploit de bavarder en même temps sur des sujets très divers, comme la neige qui va « probablement bientôt paralyser toute la ville, comme d’habitude », l’actualité du ministère de la Culture, ou encore le prochain concert d’Ellie Goulding à l’Atelier, le tout à 02 h 45, un vendredi matin... Flash-back : Huit heures plus tôt, tout ce petit monde est encore à jeun, et chacun rejoint son groupe d’afterwork avec la ferme intention de ne pas la faire trop tard ce soir, « parce que tu comprends j’ai une grosse réunion à 10 heures demain matin bla bla bla... » Barbara Pattraw-Posay est la première sur le pont, il faut dire que son occupation du moment, à savoir une habile combinaison de graphiste free-lance et de blogueuse semi-pro
spécialisée dans les bons plans vegan, ne lui lui prend que quatre à cinq heures par jour. Si on y ajoute la petite heure de procrastination qui va bien, la miss est prête pour l’apéro tous les jours à 17 h, privilège qu’elle partage avec quelques amis plasticiens, chorégraphes ou pensionnaires temporaires de l’Adem. D’habitude les mots qu’elle prononce le plus sont « betterave », « cute » et « Enneouaille » – elle refuse de prononcer entièrement New York vu qu’elle y est née, c’est beaucoup trop trivial –, mais en cette soirée qui voit poindre les premiers flocons de l’année, elle n’est qu’agacement contre cette neige messagère de retard et de gadoue... « L’année dernière, un soir, j’ai mis deux heures pour faire place de France – Hollerich, c’était pire qu’en pleine tempête à Enneouaille ! » Le marronnier hivernal, lui, tiendra toute la soirée de bar en bar, jusqu’à son perchoir final du quartier Gare... Philippe et Jeff, eux, se sont donné rendez-vous à 19 h 15 précises pour déguster un bon cordon bleu dans une brasserie délicieusement désuète de la rue Notre-Dame avec quelques collègues respectifs... Fraîchement divorcés, ces deux vétérans quadras du bâtiment et des transports ont l’impression de s’octroyer une seconde jeunesse en allant s’encanailler en ville haute. Concernant leur séparation conjugale, Philippe a eu plus de chance que Jeff, ce dernier ayant découvert quelques escapades peu recommandables de son ancienne compagne, sujet autrefois sensible sur lequel il parvient aujourd’hui à ironiser : « Le pire ce n’est pas le fait, c’est surtout que d’autres ont vu de quoi je me contentais... » Pour regagner confiance en lui, il s’autorise ces petites sorties en semaine et s’est même inscrit sur un site de rencontres... Le nouveau Jeff est arrivé, et il a envie d’en découdre ! Ce n’est
pas pour rien qu’on le retrouvera si tard à papoter musique pop et absence de ministre avec deux jeunes filles en goguette. La voilà d’ailleurs enfin, la seconde jeune fille, lookée comme un samedi soir de gala pour aller prendre une kipchen de crémant après le boulot dans un bar animé du Triangle d’Or grand-ducal, à quelques pas du palais éponyme. Elle est passée en vitesse à un vernissage avant de rejoindre des copines : « J’ai rien compris aux tableaux mais je me suis fait payer un coup par un directeur de la BBDA, donc ça valait le coup ! » Car si Sonia est pour le moment réceptionniste dans une grande banque du Kirchberg, elle compte bien gravir tous les échelons possibles de la sainte échelle sociale promise par la finance luxembourgeoise et son lot de beaux partis. C’est pour cela qu’elle se montre partout, tout le temps, habillée comme une jeune baronne désargentée. Swift disait : « L’ambition souvent fait accepter les fonctions les plus basses, c’est ainsi que l’on grimpe dans la même posture que l’on rampe. » La demoiselle semble en avoir involontairement fait son leitmotiv... Ainsi, bien des heures plus tard, lorsqu’elle pointe le bout de son petit nez dans ce fameux strip club avec Barbara, rencontrée pendant la soirée dans l’ambiance électrique d’un bar latino et devenue BFF d’un soir, et que Jeff lui propose de lui offrir un verre en se présentant comme « directeur » technique, Sonia accepte sans se faire prier, avec un battement de cils lourd de sous-entendus, ravissant ainsi Monsieur autant que son ami Philippe, qui avait de toute façon craqué pour la blogueuse franco-américaine depuis son arrivée, cette dernière trouvant quant à elle tout ce petit monde bien plus drôle que sa bande de potes végétaliens… Février 2016 —
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INDEX
Dans cet index sont reprises les entreprises, les personnalités et les publicités apparaissant dans ce magazine.
1, 2, 3 100,7 101 Studios
117 90
A ABBL 62, 110, 142 ACC Belgium 90 Actualis 120 Ad-hoc 52 Adam Elisabeth 117 ADcorp 70 Addedvalue 90 Adem 16, 39, 40 Administration de l’enregistrement et des domaines 108 Administration des contributions directes 40 Aelia Duty Free 40 Agustsson Astrid 90 Air Brussels 90, 124 Ajilon 120 ALD Automotive 12, 90 Aleba 62 Alfi 62 Allegrezza Serge 86 Allen & Overy 98 Alphabet 43 Ambassade du Japon au Luxembourg 113 Apard Virginie 118 Apateq 70 Apax Partners LPP 104 Aperam 96 Apsi 26 Aquila Risk Solutions 90 ArcelorMittal 72, 96, 117 Architecture & Urbanisme 21 Yvore Schiltz et Associée 70 Architecture et Environnement 74 Arendt & Medernach 47, 117 Arendt Guy 40 Arnold Kontz Group 80 Arthur Andersen 74 Aspro-Ocio 72 Assa Lutgen Schaack 117 Asselborn Jean 40 Assouline Gilles 88 Aston Martin 80 atHome 33, 118 Atout Image Conseil 129 Atrium 113 Attrax 107 Auchan 34 Autocenter Goedert 90 Autorité française des marchés financiers 106 Axa 117, 129 Axeltis 107
B Backes Marianne Badenoch & Clark Baker & McKenzie Bâloise
158 —
56 116 116 90, 118
— Février 2016
Banque Degroof 129 Banque générale de Luxembourg 78 Barclays 28 Barthel Charles 56 Batistella Marco 148 Bausch François 40, 83, 126 Bausch Nathalie 96 BCEE 40 Becolux 114 Bedouda Sabrina 129 Benelux 50 Bensaadat Fadila 129 Bernbach Bill 90 Bernier Jean-Christophe 116 Bettel Xavier 40, 44, 56 BGL BNP Paribas 15, 34, 96, 107 Bibliothèque nationale 74 Bilia 80 Billon Andrée 98 Binsfeld 90 Bird & Bird 70 Birgisdottir Gigja 129 Bisenius Roland 129 Biwer Robert 87 Bizart 90 BlackFin Capital Partners 96, 106 Blaise Michael 113 Bleser Gabriel 128 BMW 80 Bock Héloïse 44 Bogaerts Raf 114 Bokuetenge Edouard 107 Bolch Arne 116 Bonn & Schmitt 116 Bonn Schmit Steichen 117 Bonn Steichen & Partners 118 Boonchu 90 Bouchon Sara 113 Bouyoux Laurent 106 Boyard Virginie 128 Buck Nicolas 16 Bui-Van Christine 116 Burg Werner 96
C Cactus 126 Cahen Corinne 40 Capita Asset Services 120 Cardif Lux Vie 117 Cargo B Airlines 118 Cargolux 72, 118 Caritas 52 Carl Zeiss Vision 118 Carrières Feidt 90 Carter Robert 113 Casino Luxembourg 148 Castegnaro 2 CCRN 48 CDEC 113 Ceman Halid 51 Centre culturel de rencontre abbaye de Neumünster 48
Centre culturel et centres d’art visuel de la Ville de Dudelange 90 Centre d’études et de recherches européennes Robert Schuman 56 Centre de documentation et de recherche sur l’enrôlement forcé 56 Centre de documentation et de recherche sur la résistance 56 Centre for the Study of Financial Innovation 96 Centre national de formation professionnelle continue 51 Centre national de la littérature 148 Centre national sportif et culturel d’Coque 74 Centre virtuel de la connaissance sur l’Europe 56 CEPS/Instead 60 Ceschin Cyril 116 Cetrel 78 CFL Multimodal 82 Chaloff Jonathan 86 Chambre de commerce 44, 86, 114, 128 Chambre des députés 40 Chambre des fonctionnaires et employés publics 44, 61 Chambre des métiers 90 Chambre immobilière 60 Chapelle Laurent 128 Chevalier Barbara 82 Citroën 19 City 4, 5 Claessens Roger 129 Claude Frank Marie 118 CLC 50 Clees Jo 56 Clément Pierre 28 Clifford Chance 116, 118 CLK Home 73 Closener Francine 58 CLP 72 CMCM 90 CMD.solutions 116 CNBC 71 CNPSES 142 Cobelfret 87 Coca-Cola Services 90 Comed 90 Commerzbank 28, 96 Commissariat aux affaires maritimes 87 Commission de surveillance du secteur financier 27, 29, 98, 102, 142 Commission européenne 50, 54 Concept Factory 90 Conseil d’État 44 Conseil de l’Union européenne 40 Conseil économique et social 16 Continents Insolites 10 Cour des comptes 48 Crédit Mutuel Arkea 28 Credit Suisse Luxembourg 110 CSSF 27, 29, 102, 142 CSV 40, 54, 61 Cyber Services 12
D d'Coque 111 D’Ieteren 80 D’Lëtzebuerger Land 98 Daleiden Guy 90 Damgé Stéphanie 142 Data4 31 Datacenter Luxembourg 118 Davaille Tristan 72 de Voeght Yves 90 De Wagter 118 Déi Gréng 40 Delcourt Simone 98 Deloitte 35, 96, 113, 117 Delphi Automotive Systems Europe 78 Dennewald Robert 16 Dentons 84, 117 des Pallières Bertrand 104 Detaille Michèle 126 Dete | Mad about Soul 90 Deutsche Bank Luxembourg 96 di Bartolomeo Tino 129 Diederich Jean 26 Digicash 26, 34 Dillenburg Pierre 74 Diou Marine 118 Do apps 116 DO Recruitment Advisors 120 Dockendorf Guy 48 Docler Holding 118 Doctena 117 Domaines Vinsmoselle 90 Dostert Paul 56 DP 40 Dragonair Cargo 118 Dredging International 87 DSM 128 Dubois Valérie 40 Duco 116 DuPont 72 Dvas Nick 71
E E.On Ecker Vivianne Ecobatterien École supérieure du travail Edita EDS Luxembourg Engel Frank Enovos Eric Bancaire Ernster Ernster Fernand Eurostat Evans Paul Evrard Gaëtan EY
40 44 16 62 70 78 96 40 33 126 126 71 86 129 74, 114, 117
INDEX
F
H
Facebook 79 Fairefax Thomas 128 Fare 128 Fascio Aldo 88 Fedam 90 Fedil 16, 86 Felly Gaëlle 116 Ferrant Lionel 117 Ferrari 80 Fesil Sales 129 Feyten Frédéric 84, 117 Fiat 21 Film Fund 90 Fintechstage 26 Fischer 90 Fitch 96 Flashiz 26, 27, 34 Flyersmag 90 Folmer Françoise 40 Fonds Belval 48 Fonds culturel national 48 Fonds d’urbanisation et d’aménagement du plateau de Kirchberg 52 Fonds de compensation commun 52 Fonds du logement 52, 60, 61 Foxconn 83 Francorchamps Motor Luxembourg 80 Fried Sabrina 117 Frieden Luc 54, 98 Friob Norbert 128 Frolova-Montano Polina 79 Fund Channel 107 Fund Platform Group 107 FundRock Management Company 96, 106 Future Lab 28, 34 Fyte Luxembourg 120
Hadet Stéphane Handicap International Hans-Jürgen Schmitz Hansen Marc Harlequin Europe Harvard Law School Harvard University Haut Comité pour l’industrie Headstart Hein Carlo Heinen Romain Heintz Guy Hellas II Herbert Smith Freehills Hermant Didier Hijazi Younis Him Vincent HNCA Hollander Eric Holper Luc Hoor Olivier Hosking Andrew Hourbette Patrice HSBC Huitric Sandrine
G Gabrielli Erika Gasparotto Francis Gaudron Jean-Michel Gauthière Jacques Gerard Christel Gérard Pierre Gerber-Lemaire Martine Gestador Gia in style Gillseen Samuel Ginion Group Glaesener Robert Goerens Charles Goetzinger Pol Goubin Isabelle Gouin Valérie Grain de Sable Gramegna Pierre Grand Thornton Graphisterie Générale Greenfield Grosbusch Groupe FNP Groupe Munhowen Gucwa Aleksandra Guérin Martin Guill Jean
118 71 71 88 129 29 117 114 129 117 80 71 40 113 98 113 90 96, 98, 108 129 90 117 90 128 83 118 69 30, 98
117 90 30 52, 56, 60, 61 129 118 78 16 116 114 108 40 104 118 129 113 116 72 90, 124 78 117 104 148 98 118
I Ierace | Dechmann + Partners 90 IFSB 16 Igniti Danielle 90 ILA 108 Imprimerie Mil Schlimé 94 ING 26, 28, 90, 129 Inowai 90 Insead 78 Institut culturel de la Banque européenne d’investissement 48 Institut d’histoire du temps présent 56 Institut européen des itinéraires culturels 48 Institut Pierre Werner 48 Intuitu Attorneys & Business GEIE 118 IP(!)Productions 90 Ipaymo 113 IT Perform 129 IUIL 129
J Jacquet Pascal Jaguar Jahan Sam Jamendo Jan de Nul Javad Zarif Mohammad JLL Job Today John François John Sargent Benedict Jonk Entrepreneuren Jonk Fuerscher Lëtzebuerg JP Morgan Private Bank Julius Bär Juncker Jean-Claude
128 80 118 29 87 40 96 79 113 128 142 72 118 96 54
K
M
Kauten-Hennico Françoise 98 KBL epb 96 Ketterthill 23 Keytrade Bank Luxembourg 90 Kidjo Angélique 148 Kinsch Alain 44, 74 Kiselev Denis 27 Kitai Michaël 118 Kneip 117 Koedinger Mike 71 Kontz Benji 70 KPMG 27, 29, 96, 117 Kratz Laurent 29 Kreutz Will 90 Krieps Bob 56, 148 Kröger Guido 71 Kurt Salmon 26, 37
Maas Yves 110 Mad About 163 Maison Moderne 27, 90, 96, 120 Maîtrejean Gérard 117 Majerus Jean-Marie 56 Mangopay 28 Mangrove Capital Partners 30, 79 Marc Hemmerling 30 Marsaf 88 Martinair 118 Martino Pascal 113 Martovoy Andrey 30 Marx Claude 98 Maserati 80 Massol Alexandre 51 Maurin Manon 129 May Éric 106 Mazeries Romain 28 McLaren 80 Médecins sans frontières 90 Media Awards 90 Mediaspecs 81 Memola 49 Mercedes-Benz 90 Metalica 129 Meyers Paul-Henri 44 MFEX 107 Microtis 120 Migueres Corinne 129 Mikado Publicis 90 Miltgen Daniel 61 Mini 80 Ministère de l’Économie 86, 87, 114 Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse 142 Ministère de l’Égalité des chances 90 Ministère de la Culture 148 Ministère des Affaires étrangères 148 Mission culturelle du Luxembourg en France 148 MIXvoip 118 Mizin Eugène 79 Mizrahi Paul 106 MNKS 90, 129 Molitor Fisch et Associés 117 Mombelli Marine 128 Mosar Laurent 54 Moskito 90 Mousel François 86 Mudam 148 Mulheims Raoul 31 Muller Hugo 116 Muller Marc 142 Muller Romain 114 Mulot Olivier 128 Musée national d’Histoire et d’Art 90 Music:LX 148 Must FM 70 MyScienceWork 72
L L'essentiel 90, 147 La Provençale 51 Labani Pastic Co. 118 Lafontaine Rudy 71 Lagniau Chantal 129 Land Rover 80 LCSB 56 LeasePlan 90 Lecomte Didier 129 Lecomte et Partners 129 Leetchi 28 Lending Club 27 Lenelife 129 Lëtzebuerg Design 40 Liedtke Boris 96 Life Lux 117 Linklaters 164 Lola Communication 90 Lombard International Assurance 96, 98 Lombard Odier 110 Lopez Gerard 30 Lorenz Carine 116 Lotus 80 LSOI 129 Lukoil 88 Lutexia Energy 70 Lux Lucien 44 Luxair 90 Luxconsult 74 Luxembourg Association of Family Offices 96 Luxembourg Congrès 114 Luxembourg for Family Office 96 Luxembourg for Finance 26 Luxembourg for Tourism 40 Luxembourg House 40 Luxembourg School of Finance 101, 111 Luxexpo 114 Luxinnovation 16, 113, 114, 128 Luxlait 83 LuxTrust 12, 116 Lycée Aline Mayrisch 142 Lycée des garçons 142
Février 2016 —
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INDEX
N Nadalet Raoul Nagel Maggy Neobuild Neofacto Nettoservice Nexvia Ngoma Jean Serge Nicolas Marc Nicolet Laurence Nishimura Atsuko Nomura Bank Notary Clerk Nothomb Jean-Marc Nothum Thierry NumericALL Nvision Nyuko
Q 148 40, 56, 60 16 29 118 29, 72 88 118 117 113 113 117 129 50 39 90 71
O Observatoire de l'habitat 29, 52 Observatoire de la compétitivité 86 OCDE 96, 142 Office national du tourisme 40 OGBL 16 Ogilvi David 90 Omes Elisabeth 117 OPF Partners 84, 117 OPL 148 Oppel Pia 117 Orchestre philharmonique du Luxembourg 48 Orion Partners LP 96 Orjebin Élodie 117 Ottersten Björn 30 Ouattara Alassane 88
P Pall Center 40 Pan American World Airways 118 Pandomus 117 Paris XI 117 Paris&Co 71 Parkhouse John 128 Parlement européen 40, 54 Pedersen Lene 129 Perez Ruiz Cesar 118 Perez Sylvain 117 Perrot Guy 117 Petroci 88 Philharmonie 48, 74, 148 Pictet 113, 118 Pinault-Printemps-Redoute 118 PKF International – HRT Group 116 Polygone 128 Poos Claude 129 Post Group 59, 71 Pouliquen Thierry 118 PPE 54 Press & Books 40 PROgroup 117 Prudat Thibaut 116 Pütz Guy 51 PwC 29, 65, 86, 96, 117, 119, 128
160 —
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q-leap Q-Telecom Qatar Airways Quilez Valérie
12, 117 104 118 148
R R.J. Claessens & Partners 129 Rayond Mousel Jeannot 88 RBC Dexia Investor Services 117 Rech John 148 Reding Viviane 54 Région Alsace–Champagne-Ardenne– Lorraine 64 Reinet Investments 96 Renders Bruno 113 RH Expert 116, 128 Richert Philippe 64 Ricoh 63 Riehl Olivier 129 Rinaldis Daniel 128 Rizzi Matteo 26 Robinson Darren 116 Rochegude Alexandre 30 Rockhal 48 Roeltgen André 16 Rogiest Pascal 116 Rohani Hassan 40 Rolls-Royce 80 Rommes Jean-Jacques 126 Rostain Bruno 106 Rowlands International 120 Royal Bank of Scotland Luxembourg 96 RTL Group 70, 90, 96 Ruppert Marc 40 Rustichelli Audrey 30 Rutily Aline 113 RWE 40 Ryanair 40
S Safra republic Holdings Saint-Siège Sauerbruch Hutton International Saumur Scandlines Danmark ApS Schadeck Raymond Schank Marco Schiltz Jean-Louis Schmid Andrea Sabine Schmidt Delphine Schmit Nicolas Schmitz Jacques Schneider Étienne Schneider Kik Schonkert Laurent Schroeder Chris Schroeder Steve Schuller Guy Scolati Robert Scorechain Scuto Denis SD Worx Luxembourg Secolux SecurityMadeIn.lu Sertang Stéphane Servers.com SES Siemens Simon Claude
98 40 74 151 70 114 61 30 116 116 39 129 114 44 126 118 118 40 62 29 56 116 90 90 80 71 96 120 98
Simon Virginie Sinnes Gérard Siweck Jean-Lou SIX Payment Services Skype SnapSwap SNCI SnT Socatra Société Générale Société nationale d’habitations à bon marché Soho Media Solutions Soisson Nicolas Solarwood Sources Rosport Spautz Marc Spotify Starbucks Statec Sustain Suzuki Kayo Swift Swiss Canto Swiss Life
72 128 70 78 30 26, 27 38 56 87 129 60, 61 72 16 90 90 40, 54 79 40 29 113 113 107 107 117
T Tabourin Guy Tageblatt Talkwalker Tango Tastet Grégori TD Direct Investing Telindus Ter Bruggen Gerard Tesla The Recruiter The Royal Bank of Scotland Thelen Carlo Thewes & Reuter Thilieu Luc Thill Carlo Thoma Chantal TIM Hellas Tluszcz Mark TMF Toolbox Total TPG Traiteur Niessen Traiteur Steffen Transalliance Trends
129 98 71 90 102 90 8, 90 118 106 115 106 114, 128 118 129 31 44 104 30 118 91 88 104 6, 7 93, 131 83 80
U UBS Fond Center 107 Union des entreprises luxembourgeoises 16, 126 Université du Luxembourg 56, 118
V Vaingre Arnaud Valorlux Van Wonterghem Sven Vandepoel Johan Vanksen Vanoverschelde Joël VAT Solutions Vaude-Perrin Jeannette VBRC Velasti Etienne Verkéiersverbond Ville de Luxembourg Vinoteca Vistim Vitis Life Volvo Vous
129 16 117 90 90 113 118 117 102 71 74 52 129 128 118 80 90
W Walfer Shopping Center Waltzing Gast Walygator Waterloo Motors Webforce3 Weibel Christian Weirich Éric Weiten Patrick Wickler Christiane Wilmes Serge Winkin René Winterthur Wiseler Claude Wood Revel
90 148 72 80 39 129 52 64 40 54 16 118 54 106
X XBT
71
Y Yahoo Canada Yallet Yamamoto Hitoshi
72 29 113
Z Zalivako Alexander 118 Zeyen Beghin Feider 98 Zhengzhou International Hub Development and Construction Company 82 Zinys Povilas 116
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Prochain numéro 25 février 2016
Février 2016 Parution le 28 janvier 2016
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LOADING… Les fintech font partie de l’ADN de la Place. Mais la digitalisation des services financiers nécessite une nouvelle stratégie pour le Luxembourg.
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BAVARDAGES
La nouvelle stratégie de la Fedil
Vers une politisation accrue
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Julien Becker Sven Becker Charles Caratini Benjamin Champenois Eric Chenal Luc Deflorenne Marion Dessard Jan Hanrion Gaël Lesure Olivier Minaire Christophe Olinger Jessica Theis Mike Zenari
Luciana Restivo (-302)
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STUDIO MANAGER
Stéphanie Poras DIRECTEUR ARTISTIQUE
Vinzenz Hölzl ASSISTANTE
Nathalie Sohn (-305) CHARGÉS DE CLIENTÈLE
Marilyn Baratto (-316) Laurent Goffin (-315) ASSISTANTE COMMERCIALE
MISE EN PAGE
Monique Bernard (coordination) Stéphane Cognioul Sara Giubelli Nathalie Petit Steffi Post
Céline Bayle (-303) ADMINISTRATION
Isabelle Ney (-014)
IMPRESSION
Imprimerie Centrale
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Pauline Berg Muriel Dietsch Sarah Lambolez Inès Sérizier
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ISSN 2354-4619
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Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire «une fois par an, au premier numéro diffusé». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue indirectement, par une participation excédant 25%, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Mike Koedinger.
Février 2016 —
— 161
TABLEAU DE BORD
52
28 25
F L AT I O N
D É C : 1,1 0% NOV: 0,8 3%
Oct.
Nov.
30
47 38
0 63 6
58
( 2 0 15 )
56
Déc.
62
90 86
71
Juin
NOUVELLES IMMATRICULATIONS
60
Fév.
Mars
40 20
Avril
Mai
80
71
89 81
62 58
TA U X D ' I N
65 64
Sept.
72
0 10
92
Jan.
0
2015
46.473
412.251 EMPLOI TOTAL INTÉRIEUR (en novembre 2015)
49.793
2014
42,21%
57,79%
173.997 travailleurs frontaliers
TABLE AU DE BORD
Aire des stats
6,7% TAUX DE CHÔMAGE (en novembre 2015)
NOMBRE DE BANQUES (au 12 janvier 2015)
— Février 2016
1.740
2.832
769 T1 2015
T2 2015
T3 2015
15 Juin 15 Juil . 15 Aoû t
1.297
15 Sep t. 15 Oct.
1.408 T4 2014
15 Mar s 15 Avr il 15 Mai
5.432 5.525
453
T2 2015 4.434,21 T3 2015 4.559
430
5.308,50
1.072
5.571,66
T1 2015 4.350,71
471
4.916,75
T4 2014 4.437,62
939
5.311
T3 2014 4.344,15
T3 2014
162 —
2.989
Ancien Neuf
T2 2014 4.276
1.227
(e
1.958
N MOY E C A R R É X I R P ÈTRE AUnMeuros)
2.872
s ent em Log
Volume (milliers de m2)
1 83,1 3.5 3 28,1 3.5 3 01,5 3.6 59 38, 3.5 9 24,7 87 3.5 03, 1 3.4 27,0 3.2 99 94, 3.0 35 83, 3.0
e ur oin d’e trim rds (pa millia en
Logement
67 89, 3.5 39 , 3 83 3.51 66, 3.3 99 22, 3.4
O P Cglobal noest,)
Bâtiment
15 Nov . 15
AUTORISATIONS DE BÂTIR
Nov . 14 Déc . 14 Jan . 15 Fév.
143
504
120
ES
Août
719 7 4= 201 5 = 78 tal 1 o 20 T l ta To 86
LIT
Juil.
N
R OMB
ED
IL E FA
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