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« EY Law, c’est du juridique opérationnel »

EY Law s’implante au Luxembourg. Stephen d’Errico est le managing partner du cabinet d’avocats indépendant adossé à EY Luxembourg. Son premier défi ? S’imposer sur un marché déjà très concurrentiel.

EY Law est le dernier cabinet d’avocats à émaner d’un grand cabinet de conseil et à y être adossé. Pourquoi un tel retard par rapport aux autres acteurs de la Place ?

Les cabinets d’avocats membres des réseaux des Big Four se sont implantés relativement tard au Luxembourg : D.Law en 2012, PwC Legal en 2018 et KPMG Legal en 2020. Nous ne sommes donc pas si en retard que cela. Avant de nous lancer, nous voulions observer le marché, voir comment il réagissait à ce genre de cabinets et nous assurer de l’intérêt de nos clients. Des clients qui ne comprenaient pas pourquoi ils ne pouvaient pas recevoir l’assistance d’une étude au Luxembourg, contrairement à leurs habitudes dans les 90 pays dans lesquels EY Law est implanté.

Qu’est-ce qui le différencie d’une étude « traditionnelle » et des cabinets qui sont les émanations des Big Four ?

EY Law, ce n’est pas que du juridique. EY Law, c’est du juridique opérationnel dans un contexte international. C’est aussi un accès facile à un réseau EY, un réseau indépendant d’EY Law qui apporte d’autres services à nos clients, qui peuvent ainsi bénéficier d’une expertise multisectorielle, multidisciplinaire et internationale. Je pense que c’est cela qui différencie les cabinets issus des Big Four des cabinets plus traditionnels, qui sont historiquement plus orientés vers les services juridiques et fiscaux.

Où est la frontière entre le métier d’avocat et celui de conseil tels que le proposent les cabinets d’audit et de conseil ?

Il faut déjà rappeler qu’il y a deux métiers d’avocat, l’avocat plaidant et l’avocat-conseil. C’est la même profession, mais ce sont deux activités qui ne sont pas identiques. Chez EY Law Luxembourg, nous sommes des avocats-conseils travaillant dans un réseau global d’avocats où cohabitent d’autres professions.

N’assiste-t-on pas à une convergence de ces deux mondes, de grands cabinets d’avocats « traditionnels » développant des gammes de services pro-business ?

Exactement. Certains cabinets d’avocats de la Place prennent en effet ce chemin. Preuve que ces activités ne sont pas incompatibles, tout en étant indépendantes.

Quel est le rôle de l’avocat dans le monde des affaires, aujourd’hui ?

L’avocat est statutairement un auxiliaire de justice. Mais c’est également un facilitateur entre le monde des affaires, qui est de plus en plus complexe, et le respect de la législation qui, elle aussi, se complexifie. C’est un juste intermédiaire entre deux mondes.

Ceci posé, quelles sont les compétences nécessaires à un avocat d’affaires, aujourd’hui ?

La technicité est fondamentale. Mais il faut aussi que l’avocat ait une compréhension concrète des problématiques business. L’avocat doit être pragmatique, ce qui est impossible si l’on ne comprend pas le business de ses clients.

AMBITIONS

EY Law emploie actuellement une quinzaine de personnes. Stephen d’Errico compte bien doubler la taille du cabinet endéans les trois ans.

Faites-vous vôtre cette citation célèbre d’Henry Ford : « Je ne paie pas un avocat pour qu’il me dise ce que je ne peux pas faire, je le paie pour qu’il m’explique comment je peux faire ce que j’ai envie de faire » ? J’ai travaillé dans un cabinet d’avocats à New York. J’y ai appris quelque chose d’important : il vaut mieux répondre « oui, c’est possible, mais avec quelques ajustements » plutôt que « non, ce n’est pas possible ».

Interview MARC FASSONE Photo GUY WOLFF

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