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SERGE WILMES
« Briguer la fonction de bourgmestre serait un grand honneur »
Le député et échevin de Luxembourg-ville Serge Wilmes (CSV) sera tête de liste lors des prochaines élections communales.
Entre décembre 2020 et novembre 2021, la Ville de Luxembourg avait fait appel à une société de gardiennage pour gérer les problèmes d’insécurité dans l’espace public. La bourgmestre Lydie Polfer (DP) a annoncé y recourir à nouveau. Pourquoi ? Le ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox (déi Gréng), avait annoncé qu’il y aurait davantage de policiers. Nous avons donc décidé d’arrêter. Et si nous avons constaté une légère amélioration dans le quartier Gare, ce n’est pas le cas dans le centre-ville, où il y a même une détérioration.
Vous constatez une hausse de l’insécurité ? Nous voyons à l’œil nu qu’il y a davantage de mendiants, de toxicomanes, de trafiquants. Nos concitoyens le rapportent, notre personnel aussi.
Est-ce davantage de l’insécurité ou un sentiment d’insécurité ? Ce n’est pas juste un sentiment. La plupart des mendiants sont exploités par des réseaux criminels, de même que les trafiquants.
Une société de gardiennage représentet-elle une solution adéquate pour maintenir l’ordre dans l’espace public ? Ne rien faire n’est pas une option. Il ne s’agit pas de se substituer à la police. Mais c’est l’État qui a les compétences en matière de police et de maintien de l’ordre.
Quelles sont donc les compétences de ces sociétés de gardiennage ? Les agents ne peuvent pas effectuer le travail de la police, mais ils peuvent appeler cette dernière, et venir en assistance à une personne en danger. Comme tout le monde, d’ailleurs.
Vous voulez aussi déployer le dispositif À Vos Côtés dans le centre-ville, en plus de Bonnevoie. Cela ne suffit-il pas pour créer une présence rassurante ? Ce projet a pour but de renforcer le vivre-ensemble et la cohésion sociale. Mais cela ne suffit pas pour lutter contre la criminalité. D’autres solutions ne sont-elles pas envisageables ? Nous avons l’idée, en vue des élections, de réintroduire une police municipale, directement sous l’autorité du conseil échevinal. Car, à l’heure actuelle, nous ne pouvons pas faire respecter la réglementation par nos propres moyens. Le bourgmestre est démuni.
Quelle est votre ambition pour les prochaines élections communales ?
Je serai la tête de liste du CSV. Mon but est d’obtenir le meilleur résultat possible. Et si je peux briguer la fonction de bourgmestre, ce sera un grand honneur.
Serez-vous aussi tête de liste CSV pour les législatives dans la circonscription Centre ? En politique, il faut respecter les échéances. Bien sûr, vu le poids de la ville, notre rôle est déterminant pour le CSV dans cette circonscription. Mais il faudra faire un très bon score en ville lors des communales. Nous verrons, le moment venu, pour la tête de liste.
Comment fait-on campagne dans une ville où plus de la moitié de la population n’est pas luxembourgeoise ?
Il faut approcher les non-Luxembourgeois, être en contact direct avec les personnes, et compter sur le bouche-à-oreille. C’est un énorme travail de terrain pour aller les chercher, pour les convaincre de s’inscrire sur les listes électorales.
Le conseil communal reste-t-il représentatif de la population de la capitale ? Dans un sens, oui. Les Luxembourgeois vont voter. Et les non-Luxembourgeois ont le droit de vote, ce n’est pas comme s’ils ne pouvaient pas aller voter. Le défi est de les motiver à utiliser leur droit.
Vous êtes tout à la fois député et échevin de la capitale. Les deux fonctions représentent un travail à temps plein. Êtes-vous pour le maintien d’un tel cumul ? La plupart des partis sont en faveur d’un non-cumul. Mais il faut s’entendre sur les conditions. Et, en tant qu’élus locaux, nous pouvons juger l’adéquation – ou non – des lois avec la réalité du terrain et contribuer à les améliorer en tant que députés. Il faut que les élus locaux aient leur mot à dire.