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ÉCOSYSTÈME START-UP
Les dix projets à suivre
Il y a cinq ans déjà que des start-up ont commencé à adopter la blockchain avec une vision à long terme, de l’amélioration du monde financier à l’inclusion en passant par le développement durable. Et l’année qui vient devrait encore les voir grandir à toute vitesse, entre levées de fonds et adoption de leur solution par de prestigieux clients.
Auteur THIERRY LABRO
1
Stokr
Année de fondation : 2018 CEO : ARNAB NASKAR ET TOBIAS SEIDL Employés : 2 (EN 2020)
Stokr fournit une interface sous la forme d’une plateforme d’investissement participatif qui est construite sur la blockchain pour créer un accès indépendant aux nouveaux marchés de capitaux. Grâce aux offres de jetons de sécurité (STO) conformes à l’UE, les investisseurs lambda peuvent financer directement des start-up et des PME innovantes en échange d’une part des bénéfices futurs de l’entreprise.
2
Tokeny
Année de fondation : 2017 CEO : LUC FALEMPIN Employés : 23
Tokeny fournit une infrastructure pour permettre aux entreprises et aux acteurs financiers d’émettre, de transférer et de gérer des actifs de manière conforme sur la blockchain, leur permettant d’améliorer la liquidité des actifs. Début janvier, la fintech luxembourgeoise a signé un précieux partenariat avec Inveniam. À la clé, 5 millions d’euros pour poursuivre son développement et continuer à nouer des liens des États-Unis à l’Europe, du nord au sud, dans différents projets porteurs de sens.
3
Compellio
Année de fondation : 2018 CEO : DENIS AVRILIONIS Employés : 10
Seule start-up luxembourgeoise à avoir obtenu une subvention du prestigieux MIT et en business avec la blockchain Tezos, Compellio était invitée, mi-juin, à un événement très sélect de l’institut américain de recherche. Après s’être intéressée à la traçabilité, mais aussi à toutes les questions qui entourent le business du vin – 120.000 produits ont été référencés pour ses clients –, la fintech travaille sur les technologies sous-jacentes aux NFT, souvent (et à tort) uniquement associés aux jeux, à l’art et au metaverse, pour offrir à certains secteurs comme la logistique ou le luxe les technologies nécessaires aux transferts hybrides entre le monde réel et le monde virtuel.
4
HQLAx
Année de fondation (au Luxembourg) : 2018 (EN PROVENANCE DES ÉTATS-UNIS) CEO : GUIDO STROEMER Employés : 16
Utilise la blockchain Corda pour assurer la gestion des liquidités et la gestion des solutions de garantie pour les clients institutionnels sur les marchés mondiaux de financement des titres. Il y a un an et demi, la pépite luxembourgeoise HQLAx, créée aux États-Unis, avait annoncé avoir levé 14,4 millions d’euros auprès de BNY Mellon, Goldman Sachs, BNP Paribas Securities Services, Citigroup et l’actionnaire existant Deutsche Börse.
La blockchain outil de protection des droits d’auteurs
Themis Lex Photos La blockchain est souvent évoquée dans les domaines des cryptomonnaies et plus généralement des transactions financières, mais celle-ci s’avère également être un outil de protection pour les des droits d’auteurs par le biais l’ancrage.
La blockchain est une base de données, présentée comme inaltérable, regroupant toutes les transactions entre les utilisateurs depuis sa création. C’est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée et sans organe central de contrôle.
On pourrait également considérer comme certains que la blockchain est un registre stockant des preuves numériques, avec horodatage. C’est pourquoi sa vocation initiale a été d’apporter la preuve d’une transaction sans avoir recours à un tiers de confiance tel qu’un avocat ou un notaire.
Par ailleurs, cette technologie est généralement évoquée pour les cryptomonnaies ou l’accès à la propriété via les NFT (Non Fongible token).
Néanmoins, la blockchain présente également une utilité en matière de droit d’auteurs. En effet, dans le domaine des droits de propriété industrielle (brevets, marques dessins et modèles), le dépôt auprès de l’administration compétente telle que l’Office de la propriété intellectuelle du Luxembourg, confère à son bénéficiaire un monopôle d’exploitation exclusif et opposable à tous.
Ainsi, le titre délivré par l’administration (brevet, marque, dessins et modèle) porte donc une date, qui fait foi jusqu’à preuve du contraire.
A l’inverse, les droits d’auteurs (qui protègent les œuvres de l’esprit telles que les œuvres littéraires et artistiques que sont les romans, les films, les œuvres musicales, numériques, les logiciels etc.), naissent du simple fait de la création de l’œuvre originale et sans formalité des dépôts.
En clair l’auteur n’a pas besoin d’effectuer un dépôt pour bénéficier de droits exclusifs sur son œuvre et cela même si celle-ci n’a pas été révélée au public.
Toutefois, le défaut de dépôt et d’enregistrement soulèvent des problèmes de preuve d’originalité, de paternité et d’antériorité de l’œuvre.
Il est vrai que des procédés comme le i-dépôt participeront à prouver l’antériorité.
Cependant la blockchain permet d’ancrer l’empreinte numérique unique de l’œuvre et lui donner un certificat d’authenticité incluant les informations essentielles de l’œuvre.
Ce certificat permettra, en cas de conflit, d’identifier avec certitude les auteurs de l’œuvre.
C’est un donc un outil supplémentaire pour lutter contre la contrefaçon mais également en cas de vol d’une œuvre dans le cas où celle-ci n’ait pas été divulguée au public.
EN SAVOIR PLUS BERTRAND MOUPFOUMA Avocat 15, rue du Fort Bourbon t. (+352) 26 12 02 bertrand.moupfouma@themis-lex.com
5
Green Earth Trading
Année de fondation : 2021 CEO : RUSHANK BARDOLIA Employés : N. C.
Rushank Bardolia a décidé de ne jamais rien faire comme personne. Après avoir quitté un job confortable pour embrasser l’entrepreneuriat, le jeune homme d’origine indienne décide de vendre sa maison au Luxembourg et d’injecter 50.000 dollars dans le rachat de vieilles machines agricoles au Ghana. Pourquoi ? Parce que c’est là que l’huile de palme a vu ses premiers développements et pas en Asie. Trois ans plus tard et après un passage par le Forum économique mondial de Davos, Green Earth Trading pousse le bouchon un cran plus loin en ayant développé sa propre blockchain pour assurer une traçabilité complète de l’huile produite au Ghana jusqu’à son utilisation finale. Une manière de rassurer et de montrer combien la production est vertueuse dans ses méthodes et pour les gens qui en vivent.
6
Ekofolio
Année de fondation (au Luxembourg) : 2019 (EN PROVENANCE D’ESTONIE) CEO : IAN CHOO Employé : AUCUN
La start-up venue d’Estonie tokenise des forêts, partout sur la planète, qu’elle achète et place dans un véhicule d’investissement spécial. Quand les assets sont sécurisés, elle vend des tokens, les EKO, et garantit 3 % par an avec une maturité de dix ans. Elle a ainsi déjà vendu ses deux premières forêts en Europe et devrait prochainement en vendre une troisième en Amérique centrale.
7
Ibisa
Année de fondation : 2017 CEO : MARIA MATEO IBORRA Employés : 4
En utilisant les données de satellites et la blockchain, la start-up Ibisa fournit des solutions d’assurances aux agriculteurs de pays en développement ou dépourvus de solutions pratiques. Soutenue par l’Agence spatiale européenne et par le géant américain de la blockchain ConsenSys entré à son capital, la start-up luxembourgeoise, deuxième du concours de start-up du Consumer Electronics Show de Las Vegas, a déployé sa solution dans trois pays : en Inde, au Niger et aux Philippines.
8
FundsDLT
Année de fondation : 2016 CEO : OLIVIER PORTENSEIGNE Employés : 12
FundsDLT est une plateforme internationale reliant les activités des agents de transfert, les systèmes de paiement et les investisseurs en utilisant les technologies DLT et les smart contracts. Suivie de près par la Bourse de Luxembourg, Clearstream, Credit Suisse Asset Management et Natixis Investment Managers, elle s’appuie sur la blockchain ConsenSys Quorum.
9
Scorechain
Année de fondation : 2015 CEO : PIERRE GÉRARD Employés : 11 (2020)
Spécialisée dans les outils de conformité de crypto-tracking depuis 2015, Scorechain offre des solutions de lutte contre le blanchiment et de compliance pour les cryptomonnaies. La fintech sert plus de 200 clients dans 45 pays. En fin d’année, elle a annoncé une pré-série A de 2 millions d’euros, apportés par les Luxembourgeois de Tioga, les Suisses de CV VC et les Allemands de Blockrocket. 2022 devrait être l’année d’une augmentation de capital plus spectaculaire sur un marché de la compliance pesant 200 milliards de dollars (dont 20 milliards pour les solutions logicielles), en croissance de 20 % par an.
10
Cybavo
Année de fondation (au Luxembourg) : 2021 (EN PROVENANCE DE TAÏWAN) CEO : PAUL FAN Employés : 2
Cybavo est une plateforme de conservation virtuelle d’actifs clés en main, « sécurisée, pratique et prête pour les régulateurs » à destination des fintech et institutions financières. Créée à Taïwan, elle est arrivée au Luxembourg fin 2020 pour le Fit4Start. Son système unique de clés chiffrées lui permet de fournir une solution à la fois sûre et conforme aux exigences réglementaires à ceux qui détiennent des actifs numériques.