Paperjam Septembre - Octobre 2018

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PA P E R JA M . L U • S E P T E M B R E / O C TO B R E 2018

SPÉ CIAL ÉLEC TION S

Xavier Bettel (DP)

Peut-il (re)créer la surprise ? 5 453000 074017 09 4€

BAUSCH va-t-il changer la donne ?

SCHNEIDER Qu’est-ce qu’il mijote ?

WISELER a-t-il l’étoffe ?


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PA P E R JA M . L U • S E P T E M B R E / O C TO B R E 2018

SPÉ CIAL ÉLEC TION S

a-t-il l’étoffe ? Claude Wiseler (CSV)

5 453000 074017 09 4€

BAUSCH va-t-il changer la donne ?

BETTEL Peut-il (re)créer la surprise ?

SCHNEIDER Qu’est-ce qu’il mijote ?


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SPÉ CIAL ÉLEC TION S

PA P E R JA M . L U • S E P T E M B R E / O C TO B R E 2018

Qu’estce qu’il mijote ? étienne Schneider (LSAP)

5 453000 074017 09 4€

BAUSCH va-t-il changer la donne ?

BETTEL Peut-il (re)créer la surprise ?

WISELER a-t-il l’étoffe ?


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PA P E R JA M . L U • S E P T E M B R E / O C TO B R E 2018

SPÉ CIAL ÉLEC TION S

François Bausch (Déi gréng)

VA-t-il changer la donne ? 5 453000 074017 09 4€

BETTEL Peut-il (re)créer la surprise ?

SCHNEIDER Qu’est-ce qu’il mijote ?

WISELER a-t-il l’étoffe ?


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ÉDITO

Matthieu Croissandeau Directeur éditorial

Responsabilité       et clarté QUATRE COUVERTURES POUR CE NUMÉRO SPÉCIAL ÉLECTIONS !

R

ude temps pour la presse… Après avoir connu les affres de la disruption, l’illusion de la gratuité et les ravages du pillage, la voici aujourd’hui confrontée à une vague de critiques sans précédent. Accusés d’être à la fois déconnectés des réalités et manipulés par les puissants, les journalistes sont dans la ligne de mire. Leurs écrits se perdent bien souvent dès leur publication dans l’océan saumâtre des réseaux sociaux, noyés entre les rumeurs et autres « fake news »… Il serait bien sûr grotesque de faire ici le procès d’internet ou de la révolution numérique. Le premier est un outil extraordinaire et la seconde une formidable opportunité. Mais si ces deux facteurs ont permis aux éditeurs de presse d’accroître considérablement leurs audiences, ils les ont aussi exposés à une concurrence débridée. Caché ou non derrière son écran, chaque internaute est devenu un émetteur d’informations en puissance pour révéler un fait, donner son avis et parfois raconter… n’importe quoi ! Jamais dans l’histoire de l’information moderne on n’avait connu une telle avalanche. La défense et la promotion du journalisme de qualité sont donc devenues en quelques années un enjeu essentiel pour y résister. Non par réflexe corporatiste ou parce que la voix d’un titulaire de la carte de presse compterait plus que celle

d’un autre. Mais parce qu’à l’heure des campagnes de haine et d’intox, de la recherche permanente du « like » et du « buzz », le journalisme professionnel offre la garantie d’une information sourcée, vérifiée et décryptée. Et dans le jeu démocratique, il a évidemment un rôle à jouer. C’est dans cet esprit que Paperjam a choisi de donner la parole aux candidats qui ambitionnent de gouverner le pays après le 14 octobre prochain, en leur offrant de détailler leur point de vue sans être à la merci de raccourcis ou de petites phrases, pour permettre à nos lecteurs de se forger un avis plutôt que de leur assener une vérité. C’est la force de la presse écrite que de pouvoir mettre l’actualité en perspective. C’est pourquoi il est important de la soutenir plus que jamais. Et de rappeler aux futurs législateurs qu’ils auront la responsabilité d’adopter au plus tôt la proposition de réforme des aides à la presse issue de plusieurs mois de travail collectif et constructif. De leur côté, les journaux ont aussi le devoir de progresser chaque jour en qualité, c’est-à-dire en exclusivité et en clarté. C’est le choix que nous faisons cette année en rappelant dans une charte nos principes, nos valeurs et notre identité : « Maison Moderne est un éditeur indépendant qui ne sert aucun intérêt partisan, politique, syndical ou

religieux. Attaché à la modernisation et au rayonnement du Luxembourg, il porte un regard affûté, constructif et ouvert sur les enjeux nationaux comme sur la vie des affaires, se fait l’écho de ses succès, mais sait se montrer critique sur ses errements, ses échecs, ou ses excès. Sa ligne éditoriale est résolument démocrate, européenne, libérale sur un plan économique et sociétal. Elle ne s’inscrit ni dans la révolution ni dans la conservation, mais se place résolument dans le camp du progrès et de ses avancées. » Ces quelques lignes ne surprendront sans doute pas les lecteurs fidèles et toujours plus nombreux de Paperjam. Mais en ces temps de grande confusion, il n’est jamais inutile de les rappeler !

La conversation continue en ligne :  @paperJam_lu Paperjam Paperjam Group

Septembre / Octobre 2018 —

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LA NOUVELLE VOLVO V60. ESPACE MAXIMUM, ÉMISSIONS MINIMUM. Grande par son espace intérieur exceptionnel. Grande par tout ce qu’elle offre pour travailler en toute sérénité. Grande par son respect de l’environnement. La nouvelle Volvo V60 vous permet de bénéficier d’une déductibilité fiscale jusqu’à 100 % avec la version Twin Engine hybride rechargeable. Grande enfin par sa sécurité inédite qui en fait un lieu sûr pour toute votre famille. En somme, le meilleur de tous les mondes.

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BRAND VOICE

UNE IDENTITÉ VISUELLE QUI R AFR AÎCHIT

Une diversité à célébrer PRÉSENTÉ PAR DIEKIRCH

Le slogan Détaché du logo, le slogan « À l’Amitié » est positionné aux différents endroits d’ouverture des produits (capsule, haut des packs…). Il célèbre les moments de partage, souligne les amitiés de longue date mais aussi celles qui se créent autour et le temps d’une bière partagée.

Le lieu de ses origines Le point du deuxième « i » du mot « Diekirch » positionne sur la carte du Luxembourg la ville de Diekirch, lieu de brassage. Locale et authentique, la Brasserie de Luxembourg est fière d’afficher le label « Made in Luxembourg ».

La typographie Plus graphique, la police utilisée modernise la marque.

3 QUESTIONS À NATACHA TAWIL

« LE DESIGN CHANGE MAIS NOS VALEURS RESTENT INCHANGÉES » La marque Diekirch vient de dévoiler sa nouvelle identité visuelle. Quelles ont été les réflexions qui ont mené à sa création ? Le Luxembourg est singulier à l’échelle européenne. Ici, quelque 170 nationalités cohabitent en toute harmonie et contribuent à créer un pays à l’identité unique. À travers ce rebranding, nous voulions célébrer l’histoire et les racines luxembourgeoises de notre marque – l’une des plus anciennes du pays – mais aussi ce que le Grand-Duché représente aujourd’hui : une richesse multiculturelle, une diversité et une ouverture.

Le graphisme Rappelant, dans son ensemble, le territoire grand-ducal, le fond du logo a été construit en superposant les formes géométriques des pays des cinq autres nationalités les plus représentées au Grand-Duché, à savoir le Portugal, la France, l’Italie, la Belgique et l’Allemagne.

L’amitié symbolisée Reliés, le « k » et le « i » symbolisent l’amitié, l’ADN de la marque. Ils mettent l’accent sur le partage, l’entente et la convivialité.

Natacha Tawil Brand Manager Brasserie de Luxembourg

À quels besoins cette identité visuelle souhaitet-elle répondre ? La Brasserie de Luxembourg et la marque Diekirch sont tournées vers l’avenir. Depuis trois ans, la marque innove pour répondre aux besoins des consommateurs, et l’an prochain, notre nouvelle brasserie ouvrira ses portes. Nous voulions que son identité visuelle marque ce tournant important de la Brasserie et mette en avant ses racines, mais aussi celles du Luxembourg, faire honneur à ce pays, berceau de la marque, avec lequel nous avons des valeurs communes.

À consommer avec modération

8—

— Mois 2018

PHOTOS Brasserie de Luxembourg

En quoi consiste ce rebranding ? Tout part des spécificités luxembourgeoises. Chaque détail qui compose le rebranding raconte notre histoire et celle de notre pays. Ce redesign a pour but de lier tradition et modernité. Tradition, car la marque Diekirch est brassée au Luxembourg depuis 1871, modernité car nous célébrons l’éclectisme du pays.


SOMMAIRE

Septembre / Octobre 2018

ESPRESSO

CONVERSATIONS

ENVIES

POLITIQUE

Le face-à-face 21

Abolir le cumul des mandats ?

20 Élections législatives Les enjeux de la Grande Région

Picture report 22

La visite d’Emmanuel Macron

22 Éducation L’école cherche sa voie digitale

carrières 24

24 Renseignement financier La traque à l’argent sale

ENTREPRISES 26 Transformation digitale Artisans et à la pointe de la technologie 27 Gouvernance AccorInvest choisit Luxembourg 28 Avocats Wildgen, la force de l’âge

Du challenge à la solution 28

30 Entrepreneuriat Hatim, réfugié devenu patron

Cultiver l’innovation

32 Concours Qui a le plus beau bureau ?

Saga 32

33 Ressources humaines Employeurs cherchent salariés créatifs

PLACE FINANCIÈRE

Univize

Grosbusch – Fruits & Vegetables

CEO selfie 33 Talantlers

carrières 33

Opinion 37

Quel avenir pour l’assurance-vie à taux garanti ?

36 Banque Start-up sur un « Plateau » 38 Banque VP Bank vise la taille critique au Luxembourg PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne), Nader Ghavami ILLUSTRATION Maison Moderne

Elevator pitch 30

40 Investissements Misez sur la planète

Buzzword 38 ETF

carrières 40

ÉCONOMIE

Luxembourg Performance Index 45

44 Conjoncture mondiale De l’incertitude à l’inquiétude économique

Loi & travail 46

48 Décryptage Les cryptomonnaies pour les nuls

carrières 48

Maladie : quoi de neuf ?

Septembre / Octobre 2018 —

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BRAND VOICE

UNE IDENTITÉ VISUELLE QUI R AFR AÎCHIT

150 ans d’histoire Depuis près de 150 ans, la Brasserie de Luxembourg fait partie intégrante du paysage grand-ducal. Au fil des ans et de son développement, la marque a toujours tenu à préserver son ancrage luxembourgeois.

1

1870

1872

1871 La Brasserie de Luxembourg est fondée sous la dénomination « Brasserie par actions de Diekirch ». Elle reprend la tradition des moines Récollets qui, déjà 1872 1873 1874 au XVIIIe siècle, élaboraient une bière renommée.

1880 La brasserie acquiert des terrains à l’extérieur de la ville, près de la gare, afin d’augmenter sa production.

1875

1876

1877

1878

1879

1930 Une nouvelle brasserie voit le jour à côté de la gare de Diekirch. Elle est considérée comme la toute première brasserie industrielle du pays.

2

1930

1920

2000 La Brasserie de Luxembourg MouselDiekirch naît de la fusion de deux fleurons de l’activité brassicole luxembourgeoise : la « Brasserie de Luxembourg » et « Les brasseries réunies de Luxembourg ».

2001

2000

2002

1900

1910

1900 La Brasserie de Luxembourg devient la première brasserie au Luxembourg en matière de volume.

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2002 La Brasserie de Luxembourg intègre le groupe Interbrew, aujourd’hui AB- InBev (1er groupe brassicole mondial), qui lui apporte tout son savoir-faire.

3

2016

2015

2014

2016 Début de la construction d’une nouvelle entité de brassage, adaptée aux quantités à produire ainsi qu’aux exigences modernes de qualité et d’efficacité énergétique. 2017

2013

2012

2011

2010

2019 D’une capacité de 200 000 hectolitres par an, la nouvelle brasserie doit ouvrir ses portes l’an prochain sur son site historique. Elle continuera à produire les 5 variétés de la marque Diekirch.

2018

2019

À consommer avec modération

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— Septembre / Octobre 2018

PHOTOS Brasserie de Luxembourg / Anthony Dehez / BeilerFrançoisFritsch

PRÉSENTÉ PAR DIEKIRCH


SPÉ CIAL ÉLEC SOMMAIRE TION S Septembre / Octobre 2018

ESPRESSO

CONVERSATIONS

Xavier Bettel

PHOTOS Anthony Dehez, Patrick Galbats, Patricia Pitsch (Maison Moderne)

« J’ai le portefeuille au centre-droit et le cœur au centre-gauche »

ENVIES

Claude Wiseler

« Je n’ai pas besoin de crier pour me faire entendre »

Xavier Bettel (DP) sait qu’il ne sera pas réélu sur un bilan, même s’il le défend comme meilleure garantie pour l’avenir du pays.

Candidat pour faire revenir sa formation à l’Hôtel de Bourgogne, Claude Wiseler (CSV) distille ses priorités, tout en laissant le champ libre à la discussion avec un éventuel partenaire de coalition.

58

68

Étienne Schneider

François Bausch

« Trop de ministres sont gestionnaires, au lieu d’être visionnaires »

« Nos idées ne sont pas aussi utopiques que certains le pensaient »

Passé le bilan de la coalition dont il salue l’action, Étienne Schneider (LSAP) veut prouver qu’il a une vision pour un État dont la générosité rime forcément avec croissance.

Si la première expérience gouvernementale de Déi Gréng est jugée plus que positive, François Bausch, co-tête de liste écologiste dans le Centre, entend poursuivre les chantiers entrepris.

76

86

Septembre / Octobre 2018 —

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BRAND VOICE

UNE IDENTITÉ VISUELLE QUI R AFR AÎCHIT

un véritable brassage de cultures PRÉSENTÉ PAR DIEKIRCH

SOFIA ANAÏS

LE GOÛT DE L’AMITIÉ Diekirch est la bière de nos après-midi passés entre copains durant l’été, en toute détente, que ce soit au bord de la piscine ou d’un lac, autour d’un simple barbecue ou encore lors de soirées plus animées. Dans ces moments-là, nous aimons particulièrement la Diekirch Radler. Fruitée et faible en alcool, c’est vraiment la bière parfaite pour la saison estivale.

VOYAGE AUTOUR D’UN VERRE Diekirch est la boisson que je partage avec mes amis portugais dans notre bar préféré. Autour d’un verre, nous parlons souvent de notre pays d’origine, nous nous remémorons des souvenirs vécus là-bas. En quelque sorte, Diekirch nous rassemble et nous fait voyager depuis le Luxembourg.

GIUSEPPE

UN MOMENT DE PARTAGE Quand je pense à la bière Diekirch, je l’associe aux moments que l’on partage de temps en temps entre collègues, après une longue journée de travail. Ces afterworks improvisés sont l’occasion d’en apprendre un peu plus sur chacun d’entre nous, de décompresser, de parler de nos vies de famille respectives et de se lier d’amitié.

SASCHA

Les Allemands sont souvent considérés comme de bons amateurs de bière. C’est vrai ! J’apprécie plus spécifiquement la Diekirch Grand Cru. C’est une bière spéciale authentique, aux accents à la fois sucrés et boisés, que nous dégustons avec plaisir avec mon épouse ou des amis, au coin du feu, les soirs d’hiver. Ce sont des instants précieux.

EVA GEOFFROY

SOUS LE SIGNE DE LA JEUNESSE Chaque fois que je déguste une Diekirch, je me souviens de ma première visite dans cette brasserie. C’était il y a une dizaine d’années, alors que j’étudiais à Louvain-la-Neuve, en Belgique. Chaque année, le groupe d’étudiants issus de la province de Luxembourg dont je faisais partie, connu sous le nom de « la LUX », organisait une excursion à la Brasserie de Luxembourg. Des journées mémorables !

UNE AMBASSADRICE SANS FRONTIÈRES J’ai grandi avec la marque Diekirch. Elle est brassée ici depuis près de 150 ans, selon une recette qui n’a pas changé. En tant que bière luxembourgeoise, elle a toujours fait partie de mes moments de fête, en famille ou entre amis. Aujourd’hui, quand je me déplace à l’étranger et que je vois de la Diekirch à la carte d’un café, je suis fière de voir cette marque porter haut et loin les couleurs de notre pays.

À consommer avec modération

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— Septembre / Octobre 2018

PHOTO Patricia Pitsch (Maison Moderne)

DES SAVEURS AUTHENTIQUES


SOMMAIRE grands dossiers 50 index 126 ours 128 Celebrating Luxembourg 130

Septembre / Octobre 2018

ESPRESSO

CONVERSATIONS

ENVIES Argent comptant Maurice Léonard

«Je n’ai pas choisi le luxe » Maurice Léonard, créateur de la marque de lunettes haut de gamme Gold & Wood, évoque son rapport à l’argent. « Le meilleur argent est celui qu’on ne dépense pas », explique-t-il.

114 Compétences Bien-être

Et si on dormait au bureau ?

Comme pour les appareils électroniques, les humains ont besoin de recharger leurs batteries pour fonctionner à 100 % de leurs capacités. Une solution : faire une sieste au bureau !

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Styles TatoOs

Linda Bos et Eric Mangen

La designer de chez A Designers Collective et l’artiste et gérant du Bar:Bar ont composé un look pour mettre en valeur leurs tatouages.

118

Architecture Maison unifamiliale

Plus grande, plus confortable

Une famille a confié au bureau EGB l’agrandissement de sa maison, située dans le quartier du Kirchberg, qui est passée de 180 à 360 m2.

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PHOTO Edouard Olszewski

IL Y EN A PLUS

Ce mois-ci avec Paperjam : les suppléments Alfi et Workspaces

Culture Design

Restaurant À table avec

Rendez-vous du 19 octo­ bre au 18 novembre pour la cinquième édition du Design City LX Festival.

Déjeuner à La Rameaudière avec André Mehlen, contrôleur des vins au sein de l’Institut viti-vinicole.

L’idée, la main, l’objet

122

André Mehlen

124

LA CLUBLETTER

Membres du Paperjam Club, retrouvez votre Clubletter en fin de magazine ! Septembre / Octobre 2018 —

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BRAND VOICE

GESTION ADMINISTRATIVE

UNE VIE ADMINISTRATIVE SIMPLIFIÉE

L’ADMINISTRATIF, D’UN MAL NÉCESSAIRE À UNE OPPORTUNITÉ

Face aux problématiques administratives rencontrées par les sociétés, l’entreprise luxembourgeoise Docunify a développé une plate-forme unique pour répondre à leurs besoins. Véritable espace de collaboration entre l’entreprise et ses interlocuteurs, l’outil permet de franchir le pas de la digitalisation et d’améliorer ainsi sa gestion administrative au jour le jour. Bienvenue dans le monde de l’AdminTech.

Ces tâches, même si elles constituent rarement le cœur de métier des entreprises, se révèlent souvent répétitives, contraignantes, fastidieuses ou chronophages, sont pourtant essentielles à leur bon fonctionnement. Cependant, lorsque gérées de manière optimum, elles peuvent procurer un avantage significatif, que ce soit en termes d’efficacité, de qualité de services ou d’image.

Quels que soient leur envergure et le domaine d’activité dans lequel elles opèrent, toutes les sociétés sont aujourd’hui amenées à gérer des processus et documents administratifs.

PRÉSENTÉ PAR DOCUNIFY

LE DIGITAL AU SERVICE D’UNE MEILLEURE GESTION En s’engageant sur la voie de la digitalisation à travers des outils technologiques simples à utiliser, rapides à mettre en œuvre et peu onéreux, les entreprises peuvent bénéficier d’une gestion administrative facilitée. Consciente des enjeux, Docunify s’est appuyée sur des hommes et des femmes de métier ancrés au Luxembourg, ainsi que sur des partenaires reconnus, tels que Microsoft Azure, afin de développer une solution au service des entreprises. La plate-forme permet d’intervenir de manière digitale sur une série de problématiques administratives, que ce soit au sein de l’organisation ou avec l’extérieur, envers les autorités compétentes, les clients, partenaires, fournisseurs, etc.

La plate-forme Docunify permet une gestion administrative simplifiée et devient un véritable espace de collaboration entre l’entreprise et ses interlocuteurs.

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— Septembre / Octobre 2018

DES PROCESSUS ADMINISTRATIFS OPTIMISÉS Docunify permet de réaliser une multitude de tâches administratives du quotidien. À commencer par la gestion documentaire. Sur la plate-forme, il est possible de créer, stocker, éditer, transférer et échanger des documents, gérer des processus opérationnels, générer des factures, préparer des contrats, etc. Une solution de signature digitale, équivalente à une signature manuscrite aux yeux de la loi, est également intégrée à la plateforme Docunify. Vous n’avez donc plus à vous déplacer auprès des personnes amenées à signer des documents, ou à envoyer ces derniers par courrier et à en assurer le suivi. En quelques clics, chacun peut apposer sa signature, qu’il utilise ou non la plate-forme.


BRAND VOICE

SE LIBÉRER DES CONTRAINTES Grâce à une plate-forme digitale telle que celle imaginée par Docunify, une entreprise peut gagner 30 à 40 % d’efficacité dans sa gestion administrative quotidienne. La collaboration est renforcée, le risque d’erreurs amoindri, et l’empreinte écologique de l’entreprise, diminuée. Les collaborateurs libérés d’une partie des contraintes administratives, sont en mesure d’allouer leur talent à d’autres tâches, davantage créatrices de valeur. Un atout non négligeable pour la société, qui réduit ses coûts, améliore son rendement, et peut pleinement tirer profit de ses talents.

UNE SOLUTION SÉCURISÉE, SIMPLE ET RAPIDE À METTRE EN ŒUVRE Docunify est accessible via une adresse sécurisée depuis tout type d’appareil (ordinateur, smartphone, tablette, etc.), à tout moment. L’outil ne nécessite aucune installation préalable, uniquement l’ouverture d’un compte en ligne. Les données et documents sont stockés par Docunify – via un data center situé au Luxembourg ou ailleurs en Europe, selon votre choix –, et non sur le terminal utilisé, permettant ainsi de les sécuriser de façon optimale et de répondre aux exigences de confidentialité les plus strictes.

Faites comme d’autres entreprises de grande envergure et utilisez Docunify. Choisissez une licence adaptée à vos besoins après un essai gratuit.

www.docunify.com

Docunify Marc Lefebvre, Benoit Andrianne, Camille Mernier, Manuel Mouton.


BRAND VOICE MOBILIER DESIGN

Reed&Simon s’expose en « Vitrin » au City Concorde Spécialiste de l’aménagement intérieur et du mobilier design, Reed&Simon ouvre un concept store unique, en partenariat avec Honey\Mustard, dans la nouvelle extension du City Concorde. Ouverture le 15 novembre. PRÉSENTÉ PAR BUREAU MODERNE GROUP

Vitrin ouvrira dans l’extension du City Concorde, avec un corner Reed&Simon.

nstallés depuis 1992 dans la zone industrielle Hamm, Reed&Simon et Bureau Moderne sont des enseignes incontournables pour les amateurs de mobilier design au Luxembourg. Une adresse discrète, en fond de cour, qui se transmet essentiellement de bouche à oreille entre initiés. Si le lieu est parfait pour accueillir les deux grands showrooms du groupe, dont la superficie permet de mettre en scène une riche sélection de meubles et d’objets de designers de renom, Camille Lohbeck (administrateur délégué de Bureau Moderne Group) et Max Heldenstein (head of sales de Reed&Simon) avaient en tête depuis quelques années de s’offrir une vitrine dans un lieu à haute fréquentation. Mais pas n’importe où. Ce lieu devait être à leur image et refléter un certain art de vivre qui leur est cher. Ils l’ont trouvé

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— Septembre / Octobre 2018

Pourquoi Vitrin? Pour mettre l’eau à la bouche des addicts du design et les inviter à découvrir plus chez Reed&Simon à Hamm.

PHOTOS Reed&Simon, City Concorde, Vitra, USM

I


BRAND VOICE

NEWSROOM

USM, L’INTEMPOREL

USM, un « classique » qui réhausse votre intérieur, quelle que soit la couleur.

au cœur du City Concorde à Bertrange, dans la nouvelle extension qui sera inaugurée le 15 novembre prochain. Le concept, l’architecture et la clientèle internationale de cet endroit, pensé comme un véritable lieu de rencontre, ont rapidement convaincu Reed&Simon.

VITRIN, UN LIEU UNIQUE PARTAGÉ AVEC HONEY\MUSTARD

Au rez-de-chaussée de cette nouvelle extension, ne cherchez pas pour autant une boutique Reed&Simon, mais cherchez plutôt « Vitrin ». Ce concept store haut de gamme de 410 m2 aux inspirations scandinaves réunira les enseignes Reed&Simon, Honey\Mustard, Dee Dee, ainsi qu’un espace café – Fika – aménagé par Honey\Mustard et les architectes de Reed&Simon. À travers ce partenariat imaginé avec les fondateurs de Honey\Mustard, Camille Lohbeck et Max Heldenstein souhaitent créer un lieu unique, dans lequel les « belles choses » seront le dénominateur commun. Reed&Simon disposera ici d’un corner de 75 m2 pour mettre en scène ses meubles iconiques et créer « des NOV ambiances et des émotions ». Les clients trouveront également toute une gamme d’accessoires et d’objets de designers. Rendez-vous Enfin, un corner sera pour l’ouverture dédié exclusivement à la de la nouvelle marque Vitra.  extension

15

du City Concorde à Bertrange.

C

es trois lettres ne vous disent peut-être rien, mais vous connaissez forcément ces meubles modulaires qui ont depuis longtemps dépassé le seul environnement professionnel pour embellir nos salons, nos chambres et nos bureaux privés. Reconnaissable au premier coup d’œil, avec sa structure tubulaire en acier et ses façades colorées, le système d’aménagement USM trouve ses racines dans l’architecture. La coopération entre l’ingénieur Paul Schärer et l’architecte Fritz Haller a permis, il y a 50 ans, de développer, à partir de structures architecturales, un système d’ameublement alliant élégance et perfection technique, solidité et fonctionnalité. Ce grand classique est désormais en vente chez Reed&Simon et Bureau Moderne. Et si ces meubles n’ont quasiment pas changé depuis leur création, notez tout de même quelques nouveautés, avec l’apparition de luminaires subtilement intégrés ou encore de prises USB.

À découvrir dès maintenant dans le showroom du 7A rue de Bitbourg à Luxembourg-Hamm. Fonctionnels et modulaires, les meubles USM sont aussi à l’aise dans un salon que dans des bureaux.

RÉÉDITION: EAMES FIBERGLASS CHAIR, EN EXCLUSIVITÉ CHEZ REED&SIMON

L

a fiberglass chair des designers Charles et Ray Eames a été lancée sur le marché en 1950. Au cours de la décennie suivante, elle a laissé sa place à une version plastique et est devenue l’une des créations mobilières les plus emblématiques du 20e siècle. À partir d’octobre 2018, les amoureux du vintage pourront se réjouir: Vitra relance la production

de la fiberglass chair. Sa coque en fibre est disponible dans les six coloris d’origine et peut être combinée à une variété de piètements bois ou métal.

Au Luxembourg, les fiberglass chairs sont disponibles en exclusivité chez Reed&Simon jusqu’en mars 2019. Leur prix avoisine les 550 €.

Septembre / Octobre 2018 —

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espresso conversations envies Voisins aux aguets. En page 20, les maires de Thionville et Villerupt et le bourgmestre d’Arlon partagent leurs attentes à l’égard du futur gouvernement luxembourgeois. Perçus parfois comme réfractaires au digital, les artisans ont pris le train en marche. Illustrations en page 26. Les géants bancaires jettent des ponts vers les start-up. Société Générale Bank & Trust leur dédie un plateau. Présentation en page 36. De l’incertitude à l’inquiétude économique. Les chefs écono­ mistes chroniqueurs pour Paperjam dressent en page 44 leurs prévisions pour la fin de l’année. Septembre / Octobre 2018 —

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POLITIQUE

politique DIGEST

Patrimoine audiovisuel La Villa Louvigny va deve­ nir un monument national selon une décision du gouvernement, le 6 sep­ tembre. Le secrétaire d’État à la Culture, Guy Arendt (DP), en visite sur place le lendemain, a annoncé la rénovation de l’auditoire du siège histo­ rique de RTL et sa mise à disposition pour les acteurs culturels, ce que demandait la députée Sam Tanson (Déi Gréng) en juin dernier dans une question parlementaire. Fin de «Demokratie» « Demokratie 2018 » a fait long feu. Son espoir de se présenter aux élec­ tions législatives en tant que « mouvement ci­ toyen » a été douché par des dissensions internes, le départ d’un des princi­ paux cadres et des soup­ çons sur la composition de liste… sans l’accord de certains candidats. Ne fait pas de la politique sérieusement qui veut. Artisanat et start-up La Société nationale de crédit et d’investisse­

ment (SNCI) a connu une année 2017 dans la normalité après une année 2016 marquée par une activité excep­ tionnelle autour du projet Spaceresources.lu. La SNCI a accordé 29 crédits d’équipement pour 11,96 millions d’eu­ ros (contre 7,7 millions d’euros en 2016). 10,21 millions d’euros sont revenus aux artisans.

Alors que la campagne électorale bat son plein au Luxembourg, les édiles des villes frontalières de Thionville, Villerupt et Arlon émettent quelques idées pour le futur gouvernement.

Livraison en retard La nouvelle Bibliothèque nationale, en cours de finalisation, ouvrira ses portes au premier semestre 2019 et non à l’automne de cette année, pour accueillir les visiteurs dans les mêmes conditions et non en rai­ son d’un retard, assure Monique Kieffer, direc­ trice de l’institution. Sur orbite L’agence spatiale luxem­ bourgeoise a été officiel­ lement lancée le 12 septembre dernier. Sa mission sera de se concentrer sur les béné­ fices économiques à reti­ rer de l’exploration et de l’exploitation des res­ sources spatiales. Adossée à un fonds d’in­ vestissement lancé dans la foulée avec des parte­ naires privés, l’agence est dirigée par Marc Serres en tant que CEO. Il occu­ pait déjà des fonctions liées au domaine spatial au sein du ministère de l’Économie. L’équipe de la Luxembourg Space Agency sera composée dans un premier temps d’une douzaine de personnes.

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Les enjeux de la Grande Région

­ — Septembre / Octobre 2018

Mobilité Pour les trois élus frontaliers, ce sera l’un des principaux enjeux du futur gouvernement luxembourgeois.

F

in 2017, les travailleurs fronta­ liers représentaient 42,6 % de l’emploi intérieur total au Luxem­ bourg (chiffres Adem). Et pour Pierre Cuny, maire de Thionville (33 % de frontaliers), Alain Casoni, maire de Villerupt (70 %) et Vincent Magnus, bourgmestre d’Arlon (57 %), il s’agit également d’une population quelque peu à part sur leurs territoires, et pour laquelle « il y a un retard à rattraper dans certains domaines ».

MOBILITÉ

« Il faut repenser la mobilité au sens large. La question n’est pas ‘comment les frontaliers vont au travail ?’, mais bien ‘comment le travail évolue au sein de la Grande Région ?’ », appuie le maire

de Thionville. « Les études prédisent plus de 260.000 frontaliers à l’horizon 2035, c’est colossal », insiste-t-il, plaidant pour l’aug­ mentation du télétravail (dont la tolérance est déjà passée de 20 à 29 jours par an à l’occasion de la visite d’État à Paris en mars der­ nier), des voies de covoiturage, et renouvelle l’idée d’un monorail entre Luxembourg et Thionville. Les deux élus français saluent le cofinancement de plusieurs pro­ jets de mobilité, à hauteur de 240 millions, décroché lors du séminaire intergouvernemental, « mais il faut aller plus loin ». François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures, a annoncé en juin l’arrivée d’un « tram rapide » entre

PHOTO Patricia Pitsch (Maison Moderne)

Gafa Les ministres européens de l’Économie et des Finances, réunis à Vienne le 8 septembre, visent toujours la fin 2018 pour trouver un accord sur la taxation des géants du numérique. Le Luxem­ bourg réclame une solu­ tion au niveau de l’OCDE, mais n’est pas opposé, en attendant, à une option temporaire au niveau de l’UE.

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES


POLITIQUE L E FA C E -À- FA C E

la capitale et Esch-sur-Alzette à l’horizon 2035. « Mais pourquoi ne pas le faire continuer jusqu’à Villerupt ? », questionne Alain Casoni. « Voire Thionville ? », renchérit Pierre Cuny. Le GrandDuché a également acté la mise en place de 2 x 3 voies sur l’A3, « et nous, notre projet d’A31 bis est dans les cartons depuis les années 1990 sans que l’on arrive à se décider », concède Pierre Cuny.

PHOTOS LSAP, CSV

RÉTROCESSION FISCALE

Le Luxembourg a mis en place dès 2002 un « fonds de compensation », appelé Fonds Reynders avec la Belgique, « dont le montant forfaitaire, après être descendu à 15 millions d’euros, atteint désormais 30 millions d’euros », rappelle Vincent Magnus, qui insiste sur le fait qu’« il faut que cet argent aille aux communes, et non pas que le gouvernement régional se l’approprie. » Un geste en faveur des communes frontalières belges qu’appelle de ses vœux depuis plusieurs années Alain Casoni pour son territoire. « Pourquoi refuser une rétrocession fiscale aux villes lorraines ? Les frontaliers vivent sur nos territoires, et nous n’avons pas toutes les ressources nécessaires pour financer nos infrastructures. » Un sujet qui avait été abordé par les élus du sillon lorrain lors de la visite d’État, sans que le gouvernement luxembourgeois n’y réponde favorablement. « Nous défendons l’idée d’une rétrocession fiscale qui se situerait aux alentours de 3,5 % de la masse salariale brute des travailleurs frontaliers, ce qui est pratiqué entre la France et le canton de Genève. Pour 2018, sur la base de 100.000 frontaliers français, cela représenterait 160 millions d’euros », explique le maire de Villerupt. Pour parler d’une seule voix sur ces « sujets essentiels à notre avenir, mais aussi à celui du GrandDuché », un pôle métropolitain frontalier sera créé au 1er janvier 2019, regroupant les neuf EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) nordlorrains frontaliers. I. S. Un article complet de la table ronde entre les trois élus frontaliers est à retrouver sur paperjam.lu.

ABOLIR LE CUMUL DES MANDATS ? MAINTENANT a le x bo d ry

« Pour un statut du député à plein temps »

À TERME l au r e nt z e i m e t

« Revaloriser le mandat du député »

D

s

Alex Bodry Député, président du groupe parlementaire du LSAP

Laurent Zeimet Député, bourgmestre de Bettembourg, secrétaire général du CSV

ans son programme élec­toral, le LSAP se prononce clairement pour un statut du député à plein temps. Ils n’auront plus d’activité professionnelle parallèle. Ils ne pourront plus cumuler avec une fonction exécutive élective au niveau local. La tâche de conseiller communal, par contre, restera compatible avec la fonction de député. Le lien entre le niveau national et communal est ainsi assuré. Cette réforme contribuera à rendre plus efficace le travail à la Chambre. Elle permettra aux représentants du pays de se consacrer à 100 % à leur tâche complexe qui nécessite une spécialisation accrue et un suivi régulier des dossiers législatifs européens. Une telle réorientation permettra d’éviter ou de limiter les cas de conflits d’intérêts. Elle conduira également à une répartition plus large des fonctions électives, ce qui renforce l’ancrage de la démocratie représentative dans la société.

i on estime nécessaire d’abolir le cumul, il faudra dans un même temps revalo­ riser le mandat du député, donc accorder plus de congés politiques. Mais, bien entendu, la Chambre risque aussi de perdre « l’expérience » du terrain que les élus locaux peuvent apporter lors d’une procédure législative. Ainsi, pour le CSV, un changement de système devra se faire par une réforme administrative et territoriale cohérente. Il importe de moderniser les communes avant de leur attribuer de nouvelles missions. Une réorganisation du niveau local va entraîner une coopération renforcée intercommunale et, a fortiori, une réduction du nombre des communes. Il s’ensuit que la fonction du bourgmestre devrait être adaptée et rehaussée. Afin de continuer à impliquer les bourgmestres dans le processus législatif, nous proposons de créer une « chambre des élus locaux », une assemblée consultative regroupant tous les maires du pays qui, par conséquent, ne pourraient plus siéger en même temps à la Chambre des députés.

Consulter la version in extenso de ce face-à-face sur paperjam.lu.

Septembre / Octobre 2018 —

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POLITIQUE P I C T U R E R E P O RT

ÉDUCATION

L’ÉCOLE CHERCHE SA VOIE DIGITALE Face aux défis de la numérisation de l’économie, les quatre grands partis du pays ont chacun leur vision sur la direction que doit prendre le système éducatif.

campagne électorale. « Il faut d’abord parler des dangers d’internet et rendre les cours plus interactifs grâce aux possibilités données par les outils digitaux, avant d’enseigner l’informatique », estime ainsi Josée Lorsché, députée Déi Gréng. Le LSAP préfère, lui aussi, que les jeunes élèves apprennent les règles sur la publication de pho­ tos ou le respect de la vie privée, plutôt que le code. « Une spécialisation à un âge plus avancé nous semble plus utile, note le dé­p u­té et président du parti Claude Haagen. Les enfants devront surtout acquérir des compétences qui leur permettront tout au long de leur vie de suivre l’évolution rapide des technologies en les habituant à un apprentissage plus autonome. »

Xavier Bettel a reçu les Premiers ministres belge et néerlandais Charles Michel et Mark Rutte et le président français Emmanuel Macron au château de Bourglinster où ils ont évoqué les grands dossiers de l’actualité européenne.

FORMER DES ENSEIGNANTS

Ces adaptations de program­mes devront passer par la formation des enseignants. Or, leur motiva­ tion est inégale à l’échelle du pays. « Il faudra que ça vienne d’eux, car je ne pense pas que les contraindre soit la bonne décision », relève le minis­tre. Cette approche, le CSV ne la soutient pas. « À l’heure actuelle, chaque école ou lycée mène son projet dans son coin et rien n’est coordonné. Il faut s’assurer que tous les établissements proposent les mêmes cours pour garantir aux élèves des chances égales face à la digitalisation », estime Martine Hansen, dépu­tée CSV GARANTIR LES MÊMES CHANCES et ancienne ministre de l’En­sei­ L’introduction de l’informatique gnement supérieur et de la doit intervenir à l’école fonda­ Re­c her­c he. Le principal parti mentale, estime pourtant le d’opposition pense par ail­leurs ministre, qui plaide pour l’ap­ que l’offre de formations en fin de prentissage du code dès le plus cycle doit être renforcée, notam­ jeune âge. « Si on veut créer des ment par la création « de bachevocations, il faut sensibiliser les lors et de masters spécialisés ». Ce enfants », détaille-t-il. Une posi­ qui est sûr, c’est que le contact tion qui ne fait pas l’unanimité avec le monde de l’entreprise dans la classe politique en pleine devra être permanent. J. M.

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date 6 septembre 2018 lieu Château de Bourglinster et Philharmonie

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Le Premier ministre luxembourgeois et Emmanuel Macron se sont ensuite rendus à la Philharmonie pour débattre avec les citoyens de l’avenir de l’Union européenne. Salle comble.

L’un et l’autre ont longuement expliqué ce qu’ils ne voulaient plus. Non à l’Union des marchés sans règles, oui à l’État de droit. Non à l’Europe du repli sur soi, oui à celle de l’ouverture à l’autre.

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PHOTOS Anthony Dehez

C’

est une petite révolution. À l’occasion du lancement de trois nouveaux brevets de tech­ nicien supérieur (BTS) à la ren­ trée, un dans le domaine de l’internet des objets et deux autres dans celui du jeu vidéo, le Lycée des arts et métiers a décidé de regrouper étudiants et entrepre­ neurs dans un même bâtiment. En collaboration avec le Techno­ port, cette structure hybride offrira formations et incubation, mais aussi et surtout un environ­ nement propice pour faire se ren­ contrer deux mondes que l’on dit souvent trop distants. L’idée vient du lycée et non du ministère, mais elle reflète une tendance de plus en plus marquée qui vise à adap­ ter l’éducation à la digitalisation de l’économie. Lancée au début de la législa­ ture, la stratégie Digital (4) Edu­ cation avait ainsi pour objectif d’assurer aux jeunes qui sor­tent de l’école les compétences numé­ riques de base requises sur le marché du travail. Depuis, plu­ sieurs initiatives ont vu le jour, notamment la création en sep­ tembre 2017 d’une filière infor­ matique dans les lycées, baptisée Section I. Mais seulement 3 des 42 établissements que compte le Grand-Duché la proposent à l’heure actuelle. « Comme le secteur privé, nous avons des difficultés pour recruter des spécialistes informatiques », reconnaît le ministre de l’Éducation, Claude Meisch (DP).

LA VISITE D’EMMANUEL MACRON


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RENSEIGNEMENT FINANCIER

LA TRAQUE À L’ARGENT SALE La lutte contre le financement du terrorisme prend un poids de plus en plus important pour la Cellule de renseignement financier, confrontée à un afflux massif de déclarations suspectant des transactions financières frauduleuses (+178,6 % en un an).

C

es dernières années, le nom­ bre de déclarations sur des opérations suspectes a bondi auprès de la Cellule de renseigne­ ment financier (CRF). Le rapport annuel 2016 de l’institution cite 30.710 déclarations (contre 11.023 déclarations en 2015). Le bilan 2017 n’a pas encore été publié, mais Max Braun, magistrat à la CRF, parle d’environ 38.000 déclara­ tions. « Ces fortes augmentations sont essentiellement liées aux acteurs du commerce électronique qui rentrent à partir de leur siège central luxembourgeois des déclarations qui peuvent concerner d’autres pays européens, à charge pour nous de les transférer », explique le magistrat. Professionnels de la finance, agents immobiliers, marchands de biens acceptant les paie­ ments en liquide pour plus de 10.000 euros, casinos, sites de paris en ligne, etc. Les déclara­ tions de nombreux acteurs atter­ rissent aussi sur les bureaux de la CRF. La plupart des soupçons qui lui parviennent concernent des opérations de blanchiment. « Mais les déclarations liées au financement du terrorisme prennent de plus en plus de poids au fur et à mesure des années », observe encore Max Braun. La CRF en a reçu environ 400 en 2017 contre 70 en 2016.

EFFECTIFS ET TECHNOLOGIE

Le 1 er novembre marquera un changement important pour la 24 —

CRF avec l’entrée en vigueur d’une modification de la loi modifiée du 12 novembre 2004 concernant la lutte contre le blanchiment et contre le financement du terro­ risme. Elle prévoit le rattachement de la CRF au Parquet général en lieu et place du Parquet de Luxem­ bourg. Elle sera placée sous la « surveillance administrative » du procureur général d’État, tout en gardant son indépendance et son autonomie opérationnelle. Pour traiter l’ensemble des informations qu’elle reçoit, la CRF luxembourgeoise dispose d’une petite vingtaine de collaborateurs : 9 analystes financiers, 4 magistrats, 5 secrétaires et 2 informaticiens. « Le travail s’effectue toujours en binôme entre un magistrat et un analyste financier », explique Anouk Dumont, également magis­ trate à la CRF. Les analystes ef­fec­ tuent les recherches sur les déclarations reçues et transmet­tent ensuite les dossiers au magistrat pour avis et suivi. « Nous essayons de rassembler le plus d’informations possible à partir des bases de don­nées que nous pouvons consulter et en demandant des renseignements auprès des acteurs de la Place, ainsi que chez nos homologues étrangers, le cas échéant », commentent Martine Schiltz et Anna Zolotareva, toutes deux analystes à la CRF. Sur l’année 2018, la CRF a déjà été renforcée de cinq personnes pour supporter l’afflux de déclara­ tions. Depuis le début de l’année

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2017, elle dispose aussi d’un logiciel informatique – dénommé goAML – qui a été développé par les Nations unies et est utilisé par un nombre croissant de CRF dans le monde. « Cela nous permet plus d’opportunités d’investigation grâce à sa capacité à établir des liens entre les comptes ou les individus concernés par différentes déclarations », notent Martine Schiltz et Anna Zolotareva. goAML donne aussi lui-même des messages d’alerte lorsque certains critères de LECTURE

INTENSIFIER LE COMBAT Juge d’instruction en matière financière à Bruxelles, Michel Claise vient de publier un ouvrage à la fois pédagogique et militant sur le sujet. Tout en détricotant les mécanismes permettant à des organisations criminelles de « lessiver » l’argent sale, il pointe les progrès – notamment la pratique journalistique –, mais aussi les lacunes que les États tardent à combler pour récupérer un manque à gagner qui atteint 2.000 euros par citoyen rien que dans l’Union européenne. Essai sur la criminalité financière, Michel Claise, Racine, 2018 Consultez la version in extenso de cette critique sur paperjam.lu

risque prédéfinis par les membres de la CRF sont remplis. « C’est un changement fondamental dans le travail de la CRF, note Max Braun. Sans ce logiciel, nous n’aurions pas pu faire face à l’augmentation du nombre de déclarations. »

COLLABORER AVEC LES DÉCLARANTS

« Parmi nos missions, nous devons aussi sensibiliser les acteurs concernés par rapport aux informations que nous recherchons, poursuit Anouk Dumont. Nous organisons donc des réunions d’information avec les déclarants afin de les tenir informés des dernières tendances en matière de blanchiment et de financement du terrorisme. » Une action qui contribue à l’augmentation des déclarations, mais aussi à leur qua­ lité.« Les services de compliance

des institutions font des efforts considérables et toujours croissants pour nous fournir des informations de qualité », insiste Max Braun. La preuve : une augmen­ tation des déclarations moins importante en pour­centage cette année. L’explication vient notam­ ment du fait que certains acteurs synthétisent plusieurs faits s’étant déroulés sur une période très rap­ prochée et potentiellement liés à une seule déclaration. Mais ce n’est peut-être qu’un répit partiel. Les méthodes pour passer à travers les mailles du filet évoluent au gré des solutions trou­ vées et de nouveaux défis pointent le bout du nez. En 2017, la CRF luxembourgeoise a dû traiter pas moins de 250 dossiers liés aux monnaies virtuelles et a déjà pro­ cédé au blocage de comptes en cryptomonnaies. La CRF n’a d’ail­ leurs pas hésité à former l’un de ses collaborateurs au fonctionne­ ment des monnaies virtuelles afin d’éviter de se faire piéger par manque de compétences. J.-M. L.

PRÉSENTÉES PAR

carrières Kim Tang, 30 ans, a rejoint le cabinet Hogan Lovells en tant qu’associate au département Corporate. Elle est spécialisée en droit des contrats commerciaux ainsi qu’en droit bancaire et financier international. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL

Isabelle Lemeunier, 28 ans, a été nommée associate au sein du département Corporate-M&A de Baker McKenzie Luxembourg. Elle est spécialisée en droit européen et international des affaires. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL

Thomas Alberti, 35 ans, a rejoint le cabinet Hogan Lovells en tant qu’asso­ ciate au sein de l’équipe Corporate. Il est spécialisé en droit des affaires et en contentieux. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

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ILLUSTRATION Hadi Saadaldeen (Maison Moderne) PHOTOS DR

Fraudes Les soupçons d’argent sale qui arrivent à la CRF sont de plus en plus nombreux.


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ENTREPRISES

entreprises Au revoir Schifflange Installé depuis le début des années 80 à Schifflange, Costantini, un des leaders dans le génie civil et la construction, déménagera d’ici deux ans à Differdange. Aux alentours de 2020, les équipes occuperont leur nouvel espace de travail. L’investissement s’élève à 7 millions d’euros. « Nous avons reçu le permis de bâtir pour la construction de nos bureaux sur une surface de 2.400 m2, nos ateliers (550 m2) et les dépôts sur le site Haneboesch à Niederkorn. Le début des travaux est prévu courant du mois d’oc­ tobre ou novembre pro­ chain », a ainsi expliqué à Paperjam Christophe Dardenne, administrateur délégué. Arrivée China Telecom Europe (CTE), filiale de China Telecom Global (CTG) pour la région Emea, a annoncé l’ouverture d’un centre de services techniques dans le quartier de la gare de la capitale. Deux employés permanents chinois ont emménagé dans leur nouveau bureau au 4, rue Glesener, en août dernier. Près de 10 recrutements sont prévus en un an. 14 millions pour Crosslend La start-up allemande Crosslend, présente au Luxembourg à tra­-

vers une filiale depuis l’automne 2017 et membre de l’écosystème de la Lhoft, vient d’annoncer avoir reçu 14 millions d’euros de capitaux frais. Deloitte à Belval 230 salariés de Deloitte vont être transférés à Esch-Belval à la fin du mois de septembre. Le Big Four a en effet signé un contrat de location de près de 4.000 m2 de bu­­reaux dans l’immeuble Les Terres Rouges, selon un rapport CBRE publié en septembre. En 2019, Deloitte investira également son nouveau siège à la Cloche d’Or, lequel ne prévoit « que » 2.150 postes de travail. Le 13e employeur du pays a connu une hausse de ses effectifs de 8,5 % sur cinq ans. Un data center à 120 millions La société basée au Luxembourg Etix Everywhere participe à la construction d’un data center à Offenbach, dans la communauté urbaine de Francfort Rhin-Main. Il représente un investissement de 120 millions d’euros. L’infrastructure sera construite d’ici au 3e trimestre 2019 (pour le premier mo­dule). « À pleine capa­ cité, le bâtiment de 18.000 m2 accueillera plus de 3.000 racks sur 8.000 m2 de salles informatiques », précise Etix Everywhere.

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TRANSFORMATION DIGITALE

Artisans et à la pointe de la technologie Souvent pointé pour son retard en termes de digitalisation, le secteur de l’artisanat aborde son virage technologique sans complexes, en comptant sur le soutien des pouvoirs publics.

Lunettes connectées En juin dernier, Michel Reckinger a présenté son projet de lunettes connectées qui bénéficiera du programme « Digital Skills Bridge ».

C

eci n’est pas de la science-­ fiction. Les techniciens du chauffagiste Reckinger seront bientôt équipés de lunettes connectées. Lors d’interventions chez les clients, ils resteront en lien avec une équipe d’experts basée au siège, qui pourra diagnostiquer en direct la situation et donner des conseils aux dépanneurs. Si Reckinger a fait le choix de cet investissement, c’est parce qu’il ne dispose pas suffisamment de spécialistes pour installer et réparer les équipements modernes. « La technologie a radicalement changé dans notre domaine et là où nous avions besoin de chauffagistes pour entretenir des chaudières à mazout ou à gaz, nous cherchons aujourd’hui des frigoristes pour installer des pompes

à chaleur », témoigne le patron de l’entreprise, Michel Reckinger. Or, depuis le 1er janvier 2017, toute nouvelle maison individuelle doit respecter les critères énergétiques les plus élevés (AAA), avec un attrait grandissant pour les nouvelles technologies de chauffage. « Nous sommes toujours dans le chauffage, certes, mais la différence entre une chaudière et une pompe à chaleur est à peu près la même qu’entre une voiture diesel et une voiture électrique. »

UNE FORMATION INDISPENSABLE

Pour le chef d’entreprise, les lunettes connectées représentent une suite logique dans l’évolution du métier et sont d’ailleurs déjà utilisées par les grands groupes. « Avec l’arrivée des téléphones

PHOTO Matic Zorman

DIGEST


ENTREPRISES

DIGITAL SKILLS BRIDGE

LES ARTISANS PARTICIPANTS FERBER HAIR & STYLE Fondée en 1928 – 165 employés Déjà très actif dans la formation avec sa Hair’cademy, le groupe spécialisé dans la coiffure sou­haite lancer trois projets digitaux. L’un d’entre eux est le développement d’une application pour aider les coiffeurs à diagnostiquer le type de cheveux de leurs clients. IMPRIMERIE CENTRALE Fondée en 1961 – 120 employés Basée dans le quartier de la gare, l’imprimerie souhaite renforcer sa technologie d’impression digitale en créant une plate-forme centralisant toutes les composantes du processus d’impression. Celle-ci servira notamment à faciliter les possibilités de Web2Print. LUXFORGE Fondée en 1967 – 77 employés Scanners 3D, machines de découpe au laser, robots soudeurs, mais aussi dessin assisté par ordinateur et logiciels de gestion des achats, le spécialiste des constructions métalliques à Troisvierges est entré de plain-pied dans la digitalisation de son activité et entend garder à jour les compétences de ses employés. MODULOR Fondée en 2010 – 12 employés L’entreprise de menuiserie basée à Mersch s’est équipée des outillages les plus performants pour réaliser des meubles sur mesure. Pour cela, elle modélise entièrement ses créations sur ordinateur et les réalise sur des machines dont la program­mation est de plus en plus complexe.

portables, nous pouvions déjà offrir du support à distance. Avec les smartphones, nous nous envoyons même des photos », complète Michel Reckinger. Les nouveaux outils connectés ne résolvent toutefois que partiellement le problème de l’entreprise artisanale, qui doit avant tout former ses techniciens pour les préparer aux compétences de demain. Reckinger a choisi dans cette optique de déposer un dossier pour bénéficier du programme « Digital Skills Bridge », qui vise à former en profondeur les salariés d’une entreprise qui fait face à d’importants changements technologiques. L’État finance entre 35 % et 80 % du prix de la formation, selon les cas, alors que 90 % du salaire de l’employé est pris en

charge durant la période de requalification. En échange, l’entreprise doit fournir une cartographie des compétences disponibles et de celles nécessaires. Une phase pilote a été lancée au printemps et 16 en­treprises ont été sélectionnées, dont cinq provenant du secteur de l’artisanat. Sur les 260 employés que compte Reckinger, une quarantaine vont pouvoir bénéficier d’une formation de requalification pour devenir frigoristes.

DÉCONFITURE

611 C’est le nombre de faillites au Luxembourg durant les six premiers mois de cette année, soit une progression de 33,70 %, selon les der­ niers chiffres publiés par Creditreform Luxem­ bourg. 76,60 % des entreprises concernées sont âgées de plus de cinq ans (64 % en 2017).

RIEN NE SERT DE COURIR…

Pour les initiateurs du projet « Digital Skills Bridge », l’implication du secteur est une agréable surprise, car beaucoup de responGOUVERNANCE sables politiques s’inquiétaient de la capacité des artisans luxembourgeois à prendre le train des nouvelles technologies. « L’arti­ sanat se porte bien, les chiffres le Le groupe hôtelier AccorHotels a cédé son portefeuille immobilier montrent et c’est plutôt positif, à un groupe d’investisseurs. Une opération qui donne mais l’une des conséquences est de nouvelles missions à AccorInvest, la structure de gestion qu’une bonne partie des artisans basée au Luxembourg. ne se préoccupent pas des chan­ Accor­Invest a désormais pour gements technologiques qui epuis le boulevard Royal, 885 hôtels sont gérés à travers le mission de gérer un patrimoine arrivent », indiquait à Paperjam le directeur de la Chambre des monde. Le groupe hôtelier fran- existant et de dynamiser un porte­ métiers, Tom Wirion, l’année pas- çais AccorHotels a basé sa struc- feuille sur des marchés cibles, en sée. Depuis, la Chambre et la ture dédiée à son parc immobilier priorité le continent européen, Fédération des artisans ont mis en – AccorInvest – au Luxembourg. Le comme le précise le CEO John place de nombreuses initiatives. holding luxembourgeois qui déte- Ozinga. Rien qu’en France, le berOn peut noter, par exemple, le GIE nait déjà les actifs non français a ceau de l’entreprise, 1.500 hôtels Digitalt Handwierk, qui soutient pris un envol particulier depuis exploitent une marque du groupe les chefs d’entreprise dans leur que les activités d’exploitation et qui détient 300 sites en direct. La structure luxembourgeoise réflexion stratégique, ou les centres de propriété des hôtels et des perde compétences qui offrent une sonnels d’AccorHotels ont majo- emploie, quant à elle, une vinginfrastructure de formation. La ritairement (55 %) été cédées à un taine de collaborateurs pour les digitalisation du secteur est aussi consortium d’investisseurs, dont fonctions centrales et de repor­ au cœur du Pakt Pro Artisanat, le fonds souverain d’Arabie saou- ting général, en s’appuyant sur le signé au printemps 2017 entre les dite, le Crédit Agricole et Amundi. millier de personnes dans les fédérations professionnelles et le Cette opération s’inscrit dans sièges locaux, eux-mêmes compministère de l’Économie. « Digital l’évolution du groupe dont le tant au total quelque 39.000 Skills Bridge » n’est donc qu’une patrimoine pesait beaucoup sur talents. Une ligne de crédit de pièce d’un puzzle désormais très les résultats. Entre 2000 et 2009, 3 milliards d’euros a été ouverte complet. « Les artisans ont toujours la plupart des actifs ont été pour entreprendre des acquisiété exposés aux évolutions des cédés puis reloués, avant un tions ou créer de la valeur par des technologies », rappelle Michel changement de cap suite à l’ar- rénovations autour des marques Reckinger, qui porte également la rivée de Sébastien Bazin en tant fortes (Ibis, Mercure, Novotel) qui, casquette de président de la que directeur général. Son pro- avec les sites exploités en franFédération des artisans. « Certes, jet de créer une véritable filiale chises, sont au fronton de 4.000 la digitalisation accélère ces chan­ dédiée à l’immobilier et de l’ou- hôtels. Dif­férents projets de transgements, mais je ne pense pas que vrir à des investisseurs prêts à formation d’hôtels phares notre secteur soit en retard sur ce l’accompagner sur le long terme de­v raient permettre à Accor­ point-là. » Pour les artisans, il est a permis, dans le même temps, Hotels de fortifier son positionneimportant de savoir prendre du de ramener du capital dans le ment dans le milieu et le haut de recul et attendre de voir quelle groupe. La presse française par- gamme, sans dépendre du seginnovation s’imposera, plutôt que lait d’une transaction de 4,4 mil- ment de luxe soumis à des variade se jeter sur n’importe quelle liards d’euros au moment de tions et surtout d’importants investissements. T. R. l’annonce en février dernier. nouveauté. J. M.

ACCORINVEST CHOISIT LUXEMBOURG

D

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ENTREPRISES DU CHALLENGE À LA SOLUTION

AVOCATS

WILDGEN, LA FORCE DE L’ÂGE Le cabinet Wildgen célèbre ses 95 ans. En préservant les principes d’indépendance et d’entrepreneuriat, le management actuel regarde vers le futur de la Place… et l’étranger.

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nibles. Je ne serais pas surpris qu’un accord survienne en dernière minute. Face à cette incertitude, de nombreux acteurs ont choisi de bouger, et pas uniquement vers le Luxembourg. »

Entreprise Secteur d’activité Nombre d’employés

BGL BNP Paribas Banque 3.660

CHALLENGE PROMOUVOIR L’ESPRIT D’ENTREPRISE Les besoins des collaborateurs évoluent, alors que l’ensemble du secteur bancaire fait face à un challenge collectif de transformation. La rétention des talents est de plus en plus difficile. Dans ce contexte, BGL BNP Paribas a choisi de mettre en avant ses employés.

MÉTHODE ANALYSES, ÉCHANGES ET CO-CONSTRUCTION

À Londres Cette année, Wildgen a ouvert un bureau dans la capitale britannique.

En plus du private equity, qui constitue déjà une activité importante, le cabinet entrevoit des développements dans les fonds « light » comme les Raif, ainsi que la structuration de la présence de multinationales, sous le double effet de l’attrait du Luxembourg et des obligations de substances. Des chantiers qui ne pourront se réaliser qu’en équipe, en tenant compte, dans ce cas aussi, des évolutions. « Nous devons faire confiance aux collaborateurs, leur mettre à disposition des moyens technologiques pour travailler à distance, leur donner la liberté de gérer leur journée, sans pour autant négliger le travail en équipe et la communication avec les autres collègues, ob­serve François Brouxel. C’est le juste milieu à trouver entre la liberté des collaborateurs et les exigences des clients. Tout passe par la confiance. » T. R. Retrouvez l’intégralité de l’interview de François Brouxel sur paperjam.lu.

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Le Lux Future Lab, l’incubateur de start-up de BGL BNP Paribas et partenaire de l’innovation en interne, a développé un partenariat fort avec le département des ressources humaines pour co-construire un nouveau parcours favorisant l’esprit d’entreprise à travers l’« intrapreneuriat ».

SOLUTION THE INTRAPRENEUR’S ZONE (TIZ) Conçu sous forme de programme d’accélération, le programme TIZ a pour objectif de rassembler les collaborateurs qui travaillent en équipe multidisciplinaire, abordent de nouvelles méthodes de travail et les appliqueront aux projets qu’ils ont eux-mêmes proposés. Ce programme est réparti en quatre phases, con­centrées sur quatre mois et animées par un partenaire externe. Le TIZ est complémentaire à d’autres initiatives pilotées par d’autres départements qui accompagnent la banque dans sa transformation. Étant convaincue que son avenir passe par ses collaborateurs, BGL BNP Paribas estime que c’est à eux de porter leurs projets comme ils portent leur entreprise.

ROI DES COLLABORATEURS PLUS ENGAGÉS Pour BGL BNP Paribas, les collaborateurs qui ont participé au TIZ auront acquis de nouvelles compétences, ce qui leur permettra d’impulser une nouvelle dynamique en interne. Par effet de ricochet, ils formeront également leurs collègues directs. Or, des employés heureux font des clients heureux. Le TIZ y contribue avec deux leviers incontournables : l’ouverture et l’agilité.

PHOTO Nader Ghavami

I

l fait partie des quelques grands cabinets généralistes qui ont su garder leur indépendance, un critère déterminant pour le management. « L’indépendance n’a de sens que si nous disposons de la capacité à répondre aux défis que nos clients, nos prospects nous posent. Ils sont multiples et variés, à l’image du développement de la Place », déclare François Brouxel, managing partner de Wildgen depuis 2016. Avec ses 10 associés (cinq sont salariés et six equity), il coordonne la gestion d’un cabinet qui emploie quelque 80 personnes et célèbre le 20 septembre 2018 ses 95 ans d’activité. L’ancien ministre de la Justice, Victor Bodson, avait posé les pierres fondatrices, Albert Wildgen en avait repris la direction en 1978 jusqu’à son départ en 2003. L’équipe dirigeante se place dans la lignée de ses prédécesseurs, en procédant aux nécessaires adaptations à l’évolution du marché. « Nous devons être forts dans les corps de métiers classiques – corporate, droit des sociétés, fonds et fiscalité –, mais aussi dans les secteurs plus récents, comme les start-up ou autour des questions liées au Brexit », ajoute François Brouxel. L’indépen­dance conduit aussi à une démarche entrepreneuriale et un besoin de visibilité. Une réflexion sur l’ouverture de bureaux dans d’autres juridictions est en cours, et les clients allemands sont gérés depuis Luxembourg par un « desk dédié ». Cette année, Wildgen vient d’ouvrir une présence physique permanente à Londres, notamment pour répondre aux besoins du Brexit. « Beaucoup de grands cabinets anglo-saxons sont déjà à Luxembourg et ont besoin de s’appuyer sur un cabinet comme le nôtre. Nous voulons poursuivre la communication avec eux. Quant au Brexit, beaucoup de gens se posent des questions, alors que peu de réponses sont dispo-

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ENTREPRISES E L E VAT O R P I T C H

HATIM, RÉFUGIÉ DEVENU PATRON Hatim Almshal est Syrien. Arrivé au Luxembourg il y a trois ans, il a créé sa propre activité début 2018 : Lux Jardinier.

«

A

ujourd’hui j’ai deux maisons : la Syrie et le Luxembourg. » C’est avec un large sourire ­qu’Hatim Almshal, 45 ans, évoque son présent au Grand-Duché, où il est arrivé en juillet 2015, après six jours de périple. « J’ai ensuite obtenu le statut de réfugié en décembre 2016. » Il n’a alors qu’une seule volonté : « Travailler, peu importe les tâches que l’on me confie. » Hatim Almshal enchaîne alors les travaux de peinture, construction, jardinage. Il donne même bénévolement un coup de main aux restaurants éphémères montés par Pitt Pirotte pour aider des réfugiés Syriously et Chiche – au-dessus duquel il vit actuellement. Le Syrien avait travaillé dans ces secteurs d’activité dans son pays natal mais également au Liban, où il vivait avant d’émigrer vers l’Europe.

PARCOURS COMPLIQUÉ

Les associations étant très ac­tives au Grand-Duché pour aider les réfugiés, Hatim Almshal fait la rencontre de l’asbl Touchpoints, par le biais de Marianne Donven (Croix-Rouge, Oppent Haus – Open Home). « Nous soutenons les réfugiés qui souhaitent lancer une activité économique au Luxem­bourg », con­fir­me Jordan Gerstler-Holton, responsable du pro­gram­me de formation « Sleeves Up » de l’asbl. Hatim Almshal a rencontré l’équipe de Touchpoints

Premiers succès L’entreprise Hatim Almshal compte déjà une centaine de clients.

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début 2017. Son entreprise, Lux Jardinier, a été officiellement créée un an plus tard. « Pour les réfugiés, il est très compliqué d’obtenir une autorisation d’établissement au Luxembourg, explique Jordan Gerstler-Holton. Certains métiers manuels deman­dent un brevet de maîtrise pour devenir chef de son entreprise, soit six ans d’études en deux langues. C’est très long et compliqué pour des bénéficiaires de protection internationale. » Mais il existe des secteurs d’activité où le brevet n’est pas obligatoire, notamment celui du jardinage. Il est tout de même demandé trois ans d’expérience pour pouvoir prétendre au dépôt des statuts. Hatim Almshal est parvenu à recevoir de Syrie et du Liban des preuves d’activité en tant que jardinier. « Il faut ensuite soumettre le dossier au ministère de l’Économie, où chaque mot écrit compte », confie Jordan Gerstler-Holton, qui l’a aidé dans toutes ses démarches. Presque une année aura donc été nécessaire pour rassembler les documents indispensables. « Notre dossier a été refusé plusieurs fois », confirme Hatim Almshal. Il a ensuite fallu trouver des financements. Le Syrien a là encore pu compter sur le soutien de l’asbl Touchpoints. « Nous l’avons mis en contact avec notre partenaire Microlux, un organisme de microcrédits », ajoute Jordan GerstlerHolton. Le business plan monté, avec notamment les besoins en outils, un prêt de 7.500 euros sur quatre ans est accordé et l’activité a pu démarrer. Aujourd’hui, la sàrl compte une centaine de clients, « et le bouche-à-oreille fonctionne très bien », se réjouit le réfugié syrien. Son ambition est de pouvoir embaucher des réfugiés comme lui, « pour qu’ils puissent vivre sereinement avec un métier stable au Luxembourg ». I. S. Retrouvez le portrait complet d’Hatim Almshal sur paperjam.lu.

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UNIVIZE D’étudiants à étudiants

R

ien qu’en Chine, ils sont 600.000 par an à choisir l’Europe pour étudier. Alors que les établissements d’enseignement supérieur mènent chaque année des campagnes de communication pour attirer des étudiants, Univize mise sur le retour d’expérience. La start-up a développé une application qui met en lien des étudiants d’une soixantaine d’universités européennes, principalement britanniques et irlandaises, avec de jeunes Asiatiques qui aimeraient venir étudier sur le Vieux Continent. L’idée est d’offrir un retour honnête et indépendant sur les cours et l’ambiance des différents centres universitaires. « Les futurs étudiants que nous visons ont beaucoup d’argent. Ils font généralement appel à des agences spécialisées, mais celles-ci sont parfois de mèche avec certains établissements, et plusieurs scandales ont déjà éclaté à ce sujet », explique Felix Hemmerling, l’un des deux cofondateurs de la start-up. Moyennant une somme de 35 à 70 livres (40 à 80 euros), Univize leur propose donc de téléphoner à un étudiant de l’université de leur choix. Celui-ci est soigneusement sélectionné en amont et il est rémunéré par la start-up.

start-up création Localisation Capital social Fondateurs levée(s) de fonds Chiffre d’affaires Employés Objectifs de croissance

Univize Mai 2017 Lux Future Lab 10.000 euros Felix Hemmerling et Kenan Muhovic 10.000 euros Aucun en 2017 2 5.000 appels payés cette année, 350.000 euros de chiffre d’affaires, 500.000 euros de levée de fonds et 8 employés à la mi-2019

PHOTO Nader Ghavami

ENTREPRENEURIAT



ENTREPRISES SAGA

QUI A LE PLUS BEAU BUREAU ? L’antenne luxembourgeoise de l’agence CBRE organise un concours pour récompenser les meilleurs aménagements de bureaux. Explications de cette opération menée en partenariat avec Paperjam.

L

’ idée a été lancée par l’anten­-

ne belge, mais CBRE Luxem­ bourg n’a pas hésité une seconde quant à l’organisation d’un concours qui récompenserait les meilleurs aménagements de workspaces au Grand-Duché, son secteur de prédilection. « L’utilisation d’un bureau est intimement liée au contenant, c’est-­à-dire à l’immeuble lui-même », explique Frank Rosenbaum, directeur exécutif de CBRE Luxem­bourg depuis septembre 2017. « Le bien-être dans un bureau est en partie lié à son immobilier. Ne pas se tromper dans le choix de son immeuble de bureaux est donc un élément important. De plus, le métier d’agent immobilier change énormément, surtout dans le secteur de l’immobilier professionnel. Aujourd’hui, ce n’est plus juste cette personne qui a les clés et qui pousse les portes pour vous montrer où se trouvent les différentes pièces. Il joue un rôle plus complexe de conseiller spécialisé, aide les clients à voir les différentes possibilités d’aménagement intérieur qui répondront au mieux à leurs besoins. Un ensemble d’éléments qui participeront à un sentiment de bienêtre au travail. »

CBRE Luxembourg est dirigé par Frank Rosenbaum.

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CBRE a su développer son équipe en conséquence : « Nous avons à Luxembourg une équipe de six personnes qui sont dédiées à l’aménagement intérieur. Ils analysent les surfaces proposées par rapport à la taille des équipes, leur organigramme, leurs habitudes de travail et besoins de collaboration. Nous réalisons même des audits au sein des entreprises clientes pour mieux comprendre leur fonctionnement et analyser leurs besoins. » INSCRIPTIONS

JUSQU’AU 14 NOVEMBRE Un jury indépendant composé d’acteurs du secteur évaluera les dossiers. Les participants peuvent s’inscrire entre le 3 septembre et le 14 novembre sur le site www.bestofficespace.lu. Retrouvez les portfolios des candidats et l’interview complète de Frank Rosenbaum sur paperjam.lu.

Aussi, pour attirer l’attention sur ces compétences spécifiques, CBRE a décidé d’organiser un concours qui récompensera les entreprises qui ont su mettre en œuvre les meilleurs aménagements intérieurs pour leur espace de travail. « Il faut que les décideurs, qu’ils soient CEO, CFO ou DRH, soient conscients des enjeux liés à l’environnement de travail, que cela contribue non seulement au bien-être de leurs employés, mais aussi à leur productivité. Il y a des sociétés qui ont très bien mis cela en place et il nous semble intéressant de pouvoir les mettre en valeur, qu’elles servent d’exemple pour d’autres entreprises », ajoute Frank Rosenbaum. Le lauréat du con­ cours sera dévoilé en exclusivité dans les pages de Paperjam du mois de décembre, avec des photos de ses bureaux et une interview de son CEO. C. C.

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GROSBUSCH – FRUITS & VEGETABLES Retour sur plus de 100 ans d’activité de cette entreprise familiale qui s’est fait une place de choix sur les étals du pays. 1917 Jean-Pierre Grosbusch quitte la ferme familiale située à Rosport pour ouvrir une épicerie à Differdange.

1952 Jean, son fils, crée le grossiste « GrosbuschSoanni » avec son ami Jacques, à Soleuvre, à 2 km de l’épicerie familiale. Il est rejoint par son frère Marcel en 1960 en tant qu’employé.

1953 L’épicerie est louée, les fils ayant poursuivi leur propre chemin. Marcel s’est marié avec Edmée, mère de René et André.

1972 Marcel s’établit en tant que semi-grossiste dans le garage attenant à la maison familiale. Il est rejoint en 1973 par son fils André, âgé de 17 ans.

1977 René et Colette, sa femme, investissent dans un stand et une camionnette et font leur premier marché le 13 septembre.

1978 Entre l’activité de semi-grossiste de Marcel et les marchés de René, les volumes brassés nécessitent la construction d’un dépôt plus grand à Leudelange.

1982 Un problème de santé empêche Marcel de travailler. René vend son activité et rejoint son frère. « Marcel Grosbusch & Fils » voit le jour en août.

1991 Déménagement à la Cloche d’Or et nouveau service : l’accompagnement de centrales d’achat de groupes de grande distribution étrangers.

2017 À Ellange depuis 2005, l’entreprise s’étend sur 18.000 m2 et affiche de nouvelles ambitions, dont celle de s’internationaliser. D’où « Grosbusch — fruits and vegetables ».

PHOTOS Maison Moderne, Grosbusch (archives)

CONCOURS


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PRÉSENTÉES PAR

RESSOURCES HUMAINES

EMPLOYEURS CHERCHENT SALARIÉS CRÉATIFS Les compétences demandées par les employeurs dans leurs recrutements ont évolué. Les capacités techniques laissent place à des traits de personnalité comme la créativité.

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vec la digitalisation, on ne re­c rute plus de la même manière aujourd’hui qu’il y a quelques années. Les réseaux sociaux et les CV en ligne modi­ fient les processus RH. Mais ce qui a également changé, ce sont les compétences recherchées par les employeurs. Comme le prouve le dernier Future of Jobs Report du World Economic Forum, les attentes des dirigeants d’entre­ prise en termes de compétences ont évolué. Dans le classement des 10 com­ pétences attendues pour 2015, les trois premières étaient : « résoudre des problèmes complexes », « coor­ dination avec autrui » et « savoir

manager ». Le même classement de prévisions pour 2020 place tou­ jours « résoudre des problèmes complexes » en première position, mais la suite du podium évolue.

DES PROFILS GÉNÉRALISTES

La deuxième place est désormais occupée par la compétence « pen­ sée critique », et la troisième par la « créativité », qui fait un bond depuis la 10e place pour 2015. Ce sont donc des compétences moins techniques qui sont demandées. Ce que confirme Nathalie Delebois, coprésidente de la FR2S (Federa­ tion Recruitment, Search & Selection) et cofondatrice du cabinet Do Recruitment Advisors :

« Ce que l’on regarde beaucoup aujour­d’hui, c’est la personnalité des candidats, s’ils ont voyagé. Les em­ployeurs testent aussi la capacité de rebond à travers les questions posées lors des entre­ tiens. L’adaptabilité est un critère très recherché également. Désor­ mais, nous cherchons plutôt des profils généralistes, qui ont une ouverture d’esprit et la créativité qui leur permettra d’évoluer dans la société sans carcan de leurs expériences passées. » Un constat partagé par Nicolas Hurlin, associé fondateur de The Recruiter à Luxembourg : « Nous avons des clients qui cher­ chent à tester les candidats, à les mettre dans une certaine posi­ tion pour voir leur réaction, et là, les capacités de créativité et donc d’adaptabilité entrent en jeu. » À l’heure où mener sa car­ rière dans une seule entreprise ou en se consacrant à un seul métier devient de plus en plus rare, les employeurs cherchent à présent des profils capables de se réinventer et de faire preuve d’agilité et d’audace. I. S.

ENTREPRISES

carrières

Yves Stephany, 37 ans, a été nommé directeur de la rédaction musicale de la radio 100,7. Il prend la relève de Fred Medernach, qui a fait valoir son droit à la retraite. RADIOS

Fernando Longares, 42 ans, a été nommé asso­ cié chez EY Luxembourg. Il est spécialisé dans les services de support à une large gamme de multinationales dans la gestion des implications en matière de prix de transferts inhérentes à des transactions internes complexes. CABINETS D’AUDIT ET RÉVISEURS D’ENTREPRISES

Sandrine Leclercq, 47 ans, a rejoint D.Law en tant que principal. Elle est en charge de la poursuite du développement de l’activité fonds d’investissement au sein du cabinet. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL .

SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

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CEO SELFIE

TALANTLERS 3

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Créée en 2018 au Luxembourg, Talantlers se positionne comme un HR business partner externe, qui a vocation à accompagner ses clients sur toutes leurs problématiques RH, qu’elles soient ponctuelles ou opérationnelles. Supportée par son réseau d’experts, l’équipe en place travaille sur trois grands sujets : talent attraction, talent inspiration & talent management.

PHOTO Talantlers

1 Emeline Baud HR advisor & executive coach 2 Nicolas Perrichot Associé 2

3 Romain Tisné Associé 4 Dominique Carbon HR officer

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BRAND VOICE

TRIOLOGIE

LES BONNES RAISONS D’IMPLANTER VOTRE ACTIVITÉ À LEUDELANGE PRÉSENTÉ PAR AVENSIS

Des surfaces entièrement modulables Réparties sur quatre niveaux, les surfaces ont été articulées dans un souci de modularité et d’efficacité. Elles permettent des aménagements sur mesure.

Espaces verts à disposition Jardins paysagés et terrasses rendent le cadre de travail agréable.

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BRAND VOICE

C’est à Leudelange que la société Avensis a fait construire l’immeuble Triologie. Un immeuble de grand standing dont la première particularité est d’offrir différents types d’espaces à la location : des commerces, des bureaux, mais aussi de vastes halls commerciaux. Déjà loué à 65%, Triologie dispose encore de 2.000 m2 de bureaux à louer, ainsi que de quelques surfaces commerciales et de stockage. Yves Rommelfanger nous fait le tour du propriétaire.

4.700 m2 de bureaux – 2.000 m2 disponibles Les surfaces dédiées aux bureaux se situent aux 1er et 2e étages. Elles peuvent être aménagées selon les besoins.

L’idée était de bâtir un immeuble qui faciliterait la vie de ses locataires d’une part, mais aussi celles des « voisins », qu’ils travaillent dans la zone Am Bann ou qu’ils résident à Leudelange. Par exemple, une crèche d’une capacité de 60 enfants est installée dans l’immeuble et les collaborateurs des entreprises locataires auront la priorité pour y inscrire leurs enfants. D’autre part, un supermarché Smatch fait partie des commerces du rez-de-chaussée. C’est un atout indéniable pour les usagers de l’immeuble, de la zone mais aussi de la commune tout entière, puisqu’il n’y avait jusque-là aucun supermarché à Leudelange. Enfin, notons également l’ouverture prochaine du restaurant El Gato, du groupe Manso, qui permet d’étoffer l’offre culinaire dans la zone.

Quels sont les atouts de l’immeuble Triologie ?

3.000 m2 de commerces 980 m2 disponibles Avec une excellente visibilité et une accessibilité aisée, les surfaces commerciales sont divisibles à partir de 250 m2 environ. Chaque unité dispose d’une enseigne en façade. De nombreuses places de parkings sont disponibles, y compris un parking « visiteurs » en sous-sol.

Conçu par l’architecte Tom Beiler et Yvonne Kunath du cabinet Beiler François Fritsch, Triologie était destiné dès le départ à être conservé dans le portefeuille d’Avensis. À la différence des promoteurs qui construisent dans le but de revendre vite, notre intérêt à nous est de louer pour longtemps. Pour cela, il était indispensable de faire les meilleurs choix en termes de matériaux et de techniques. Des choix pérennes, qui nous permettent aujourd’hui de proposer un immeuble dépassant les standards actuels en termes de confort et de performances énergétiques, et qui nous garantissent de satisfaire nos locataires sur la durée. Nous avons aussi voulu nous faire plaisir, avec un immeuble durable et des prestations haut de gamme. Le résultat plaît beaucoup aux premiers occupants, et je n’en suis que davantage satisfait. Les autres atouts sont ceux de Leudelange : moins de trafic que dans la capitale et de nombreux parkings disponibles.

la surface de bureaux restante de 2.000m2, par exemple, nous louons à partir de 21 € / m2, quand d’autres sur la zone sont en moyenne à 24 € / m2, et que le boulevard Royal à Luxembourg-ville affiche jusqu’à 45 € / m2. Qui sont vos locataires et quelles activités pouvez-vous encore accueillir ?

La société 3C Payment occupe tout le premier étage. Au second, 2.000 m2 attendent une ou plusieurs entreprises, puisque le plateau est divisible en surfaces de 80 à 800 m2. Les sociétés qui s’installeront ici profiteront en plus d’une vue agréable sur le jardin paysagé. Côté commerces, une à deux cellules sont encore disponibles. Il ne peut s’agir d’un autre restaurant, ni d’une crèche, ni d’un supermarché, mais une activité en rapport avec l’univers de la maison, comme un vendeur de meubles, de carrelages ou de décoration, conviendrait parfaitement. D’autant qu’il pourrait également louer un hall de stockage en rez-de-jardin pour stocker sa marchandise et livrer ses clients. Deux grossistes du secteur de la construction – Rexel et MÜPRO – occuperont très prochainement des halls commerciaux dans Triologie. Ils y accueillent leurs clients professionnels. La dalle est spécialement conçue pour les camions de livraison, tout comme les grandes portes sectionnelles. 

Ce niveau de prestation se ressent-il sur les loyers ?

Non, au contraire, nous avons souhaité maintenir des loyers abordables. Pour un immeuble neuf, les loyers de Triologie sont parmi les moins chers de la zone Am Bann. Pour

Yves Rommelfanger Gérant Triologie

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PHOTO Patricia Pitsch (Maison Moderne)

Comment avez-vous imaginé Triologie ?


PLACE FINANCIÈRE

place financière Nomination Marco Zwick (49 ans) a rejoint le comité de direction de la CSSF début septembre. Il rem­ place Simone Delcourt, partie à la retraite. Il re­prend le domaine de compétence du métier OPC et des PSF spécia­ lisés. Depuis mai 2015, il était chief compliance officer pour l’Europe, le Royaume-Uni et l’Asie de RBC Investor & Treasury Services. Auparavant, il avait occupé des responsabilités dans le domaine de la com­ pliance chez Deutsche Börse et Schroders. 17 millions d’euros Le montant total des amendes infligées par la CSSF a explosé en 2017. Selon son rapport annuel, il a dépassé 17 millions d’euros, 13 fois plus qu’en 2016. Cette hausse s’explique par l’application en droit luxembourgeois de nou­ velles directives euro­ péennes qui prévoient de nouvelles règles dans la détermination du montant des sanc­ tions administratives. En 2017, deux banques, Edmond de Rothschild (Europe) et ICBC ont dû payer des amendes très importantes. Deal conclu Après avoir reçu l’accord des autorités de régula­ tion compétentes, BGL BNP Paribas a pu clôturer l’opération d’ac­ quisition d’ABN Amro Bank (Luxembourg) et de sa filiale à 100 % ABN Amro Life. Signée

en février dernier, l’opé­ ration doit permettre à la banque de renforcer ses positions en tant que banque privée et dans l’assurance. L’intégration de la filiale de la banque néerlan­ daise lui permet d’ac­ croître ses actifs sous gestion en banque privée de 5,6 milliards d’euros. Le Brexit inquiète Les investisseurs institu­ tionnels se montrent de plus en plus inquiets par rapport au Brexit. Selon le sondage Brexometer de State Street Bank pour le 3e trimestre, 21% des investisseurs institu­ tionnels tentent de ré­duire leurs positions en actifs au RoyaumeUni. Une hausse de 8 % par rapport au deuxième trimestre et un chiffre record. Un nombre crois­ sant d’investisseurs anticipent que le Brexit pourrait avoir un impact important sur leur modèle opérationnel. 26 % des sondés parlent d’un « impact majeur ». Sursis prolongé Début septembre, le tri­ bunal de commerce de Luxembourg a prolongé la mesure de protection visant la filiale luxembour­ geoise de la banque let­ tone ABLV Bank. Cette mesure datait de mars et devait cesser le 9 sep­ tembre. L’objectif est de lui donner du temps pour retrouver un repreneur après les soupçons de blanchiment qui pèsent sur sa maison mère. Verdict début octobre pour ses 20 salariés.

À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez in­for­­mé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

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BANQUE

Start-up sur un « Plateau » Société Générale Bank & Trust inaugure #LePlateau Lux, un laboratoire de start-up orientées dans le secteur financier. Le but de la manœuvre est d’accélérer le processus d’innovation au sein de la banque.

Innovation Olivier Renault et Laurent Marochini ont mis au point le projet #LePlateau Lux pour intégrer des start-up dans les locaux de SGBT.

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ociété Générale Bank & Trust (SGBT) a décidé de dérouler le tapis rouge pour les start-up. À partir de ce 20 septembre, la banque en accueillera plusieurs sur son « Plateau », le nom donné au laboratoire de l’innovation qui vient d’ouvrir au sein de ses locaux du quartier de la gare, rue d’Épernay. #Le­­Plateau Lux, nom officiel du nouvel espace, s’inscrit dans la stra­tégie du groupe bancaire de collaborer avec de jeunes entre­prises innovantes. « De tels laboratoires ont déjà été créés ces dernières années par le groupe dans des villes comme Paris, Londres, Berlin, Prague, mais aussi en Inde et en Afrique », indique Olivier Renault, récemment nom­ mé chief ope­rating officer de la Société Générale au Luxembourg.

Le but final est clair : « Il s’agit d’accélérer l’innovation au ni­­ veau de la banque. » Concrètement, SGBT veut accueillir entre cinq et sept start-up qui développent des projets dans le domaine de la finance, pendant six mois sans frais. Elle leur a dédié un espace de travail de 100 mètres carrés. Mais elles pourront aussi profiter d’un autre espace de loisirs et de rencontres (900 m2) qui permettra le contact avec des employés de la banque. C’est que l’objectif est double : « D’un côté, elles devraient pou­ voir nous apporter des solutions technologiques innovantes et, de l’autre, profiter de l’expérience du monde bancaire pour rendre leurs produits mieux adaptés à notre métier », note Laurent Marochini, head of innovation

PHOTO Nader Ghavami

DIGEST


PLACE FINANCIÈRE OPINION

and quality pour la division Société Générale Securities Services au Luxembourg.

ment avec du personnel de SGBT qui travaille sur les projets digitaux. Un des avantages présentés par la banque luxembourgeoise TROIS DOMAINES DE RECHERCHE par rapport à sa collaboration Les candidats à l’hébergement avec des start-up, c’est qu’au sont sélectionnés par un comité Luxem­bourg, tous les métiers à travers des critères bien précis. couverts par la banque française Les start-up doivent être opéra- au sein du groupe sont représentionnelles depuis au moins deux tés. Jusqu’au leasing automobile ans et pouvoir présenter un pro- avec la filiale ALD Automotive. jet qui tient déjà la route. « Nous Les start-up pourront donc prosommes à un stade plus avancé fiter largement de ce large écoqu’un incubateur qui, lui, montre système dans leur développement la route à suivre aux jeunes entre- de nouveaux outils. preneurs qui en sont encore au stade de l’idée », confirme Olivier PARTAGE DE CONNAISSANCES Renault. La banque a aussi défini « Les start-up seront là pour nous trois grands thèmes qui l’inté- faire avancer plus vite, mais il ressent particulièrement et qui faut quand même rappeler que représentent des critères de l’innovation est depuis longsélection : l’intelligence artifi- temps dans les valeurs du cielle, la blockchain et la sécurité. groupe Société Générale », pré« Nous avons déjà présélectionné cise le COO de l’entité luxembourgeoise. « C’est une manière de faire à nouveau un pas de plus, TEAM WORK d’affirmer notre maturité progressive dans l’appropriation de l’innovation. » SGBT précise bien que la collaboration se limite à un partage de connaissances. Mais une fois acceptées dans le laboratoire luxembourgeois, les fintech en devenir pourront alors bénéficier des avantages du réseau développé par la Société Générale. « Dans la mesure où nous avons des labos dans différents pays, il est tout à fait possible de créer des Olivier Renault COO, SGBT connexions », explique encore Olivier Renault. « Si l’une d’entre six start-up qui devraient pouvoir elles voulait par exemple se dévebientôt intégrer notre labora- lopper en Allemagne au départ de toire », se félicite de son côté Berlin, elle pourrait intégrer le Laurent Marochini. labo que nous avons mis en place Une fois dans les murs, les là-bas ou, au minimum, profiter jeunes fintech sont prises en de nos contacts dans la capitale charge par un manager senior de allemande. » la Société Générale – un « sponDans un premier temps en tout sor » en langage maison – qui cas, tout sera fait, ne serait-ce que agira comme un ouvreur de par la configuration des lieux, portes. Chacune s’en verra dési- pour que l’information et l’expégner un différent. « La mission du rience puissent percoler du labo sponsor sera d’apporter de l’ex- vers la banque et inversement. pertise bancaire aux start-up, « Sans négliger le partage d’exqui en manquent généralement », périence entre les développeurs pointe Olivier Renault. Mais l’ob- de start-up eux-mêmes, qui parjectif de l’intégration de ces tageront le même environnement jeunes pousses dans les murs de pendant toute la durée de leur la banque est justement de faire séjour au Plateau », insiste en sorte que les contacts soient Laurent Marochini. Au final, tout les plus intenses possible. Notam­ le monde y gagne ! J.-M. L.

PHOTOS Mike Zenari (archives), Christophe Olinger (archives)

« Les start-up seront là pour nous faire avancer plus vite. »

Quel avenir pour l’assurance-vie à taux garanti ? « MOINS BIEN QUE L’INFLATION » YOHANN NIDDAM Managing partner, Périclès Luxembourg

Au Luxembourg, on constate au premier semestre 2018 un regain de collecte. Mais qu’apportent encore ces produits en 2018 ? En effet, nous constatons des rendements toujours en baisse d’année en année, et nous devrions même voir cette année des rendements nets d’inflation négatifs. Pourquoi donc continuer à investir ? Le fonds à rendement garanti offre avant toute chose la garantie de ne pas perdre. C’est la raison de son succès, même ces dernières années où les rendements ne sont plus attractifs. À mon sens, les fonds à rendement garanti ont encore un avenir dans de nombreux marchés européens. Mais il faudra de plus en plus compter sur de nouvelles générations de fonds garantis (par exemple avec des garanties inférieures à 100 % du capital) ou les unités de compte.

« MOINS ATTRACTIF » CHRISTIAN STRASSER Directeur général, Lalux

Bien que l’assurance-vie à taux d’intérêt garanti ait toujours constitué un investis­ sement intéressant dans le passé, l’environnement actuel caractérisé par des taux d’intérêt toujours bas est difficile. Les faibles taux d’intérêt en vigueur rendent ce type de contrat d’assurance moins attractif pour les clients d’aujourd’hui. Néanmoins, par rapport à d’autres schémas d’investissement avec des rendements potentiellement plus élevés (mais également un risque plus élevé à supporter par le client), le risque financier lié aux assurances-vie à taux garanti incombe uniquement à l’assureur. Le client est ainsi protégé contre une perte financière – car même un taux d’intérêt garanti à 0 % constitue une garantie non négligeable de nos jours pour le client. L’assurance-vie à taux garanti garde donc toujours son attractivité et sa raison d’être.

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PLACE FINANCIÈRE B U Z Z WO R D

VP BANK VISE LA TAILLE CRITIQUE AU LUXEMBOURG La banque privée du Liechtenstein est présente depuis 30 ans au Luxembourg. Elle cherche de nouvelles cibles pour grandir.

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roisième banque du Liechten­ stein, VP Bank a fêté cet été 30 années de présence au Luxem­ bourg. Une étape qui devait lui permettre de s’étendre au-delà des marchés germaniques (Allemagne, Autriche), où elle était déjà bien implantée. On ne parle pas ici de l’obtention d’un passeport d’accès au vaste mar­ ché de l’Union européenne, le petit État des Alpes n’en a pas besoin en tant que membre de l’Association européenne de libre-échange (AELE). « Notre tâche est véritablement de développer la clientèle européenne à partir de notre base grand-­ ducale , explique Thomas Steiger, CEO de VP Bank Luxembourg. Nous travaillons en libre prestation de services et disposons aujourd’hui d’une base de clientèle fortement diversifiée, alors que quelques années plus tôt, l’essentiel provenait encore du Benelux et d’Allemagne. »

d’investissement sur la Place luxem­bourgeoise, qui accorde un intérêt de plus en plus consé­ quent pour ce secteur. « Nous avons développé trois métiers stratégiques, poursuit Thomas Steiger. La banque privée, le service aux intermédiaires, notamment les gérants indépendants, et les fonds d’investissement. » Au départ, VP Bank se concen­ trait surtout sur les Ucits, mais la demande évoluant vers des produits au meilleur rende­ment, la banque du Liechtenstein conçoit plus fréquemment des produits alternatifs. Elle crée aussi Private Label Funds , des fonds qu’elle conçoit selon la demande des clients. Nettement moins importante que la maison mère de Vaduz, l’entité luxembourgeoise repré­ sente 15 % du volume global du groupe en actifs sous gestion et emploie 120 personnes sur un total de 860. Mais elle entend encore grandir pour gagner en rentabilité. Elle l’a déjà fait en TROIS MÉTIERS STRATÉGIQUES Les 10 premières années de pré­ 2013 avec l’intégration de HSBC sence ont avant tout été mises Trinkaus & Burkhardt, acteur de à profit pour développer la la banque privée et de services banque privée. Mais au tournant aux fonds. « Avec la pression sur du siècle, VP Bank importe aus­ les revenus et l’augmentation des si son expertise dans les fonds coûts réglementaires, il faut à nouveau gagner en volume pour atteindre la taille critique », expli­que Thomas Steiger. Il con­ firme, dans la foulée, être à la recherche de cibles potentielles sur le marché luxembourgeois. « Nous avons largement les capitaux pour assurer une acquisition. Mais le tout est de trouver l’oiseau rare. » En attendant, le CEO pense déjà au déménagement de ses troupes cet automne, de l’ave­ nue de la Liberté au bout du ­Kirch­­berg, dans la tour de BGL BNP Paribas, où elles occuperont Thomas Steiger, CEO de VP Bank Luxembourg. deux étages. J.-M. L.. 38 —

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ETF

[ɪtiːf] noun Les exchange-traded funds (ETF) sont des outils d’investissement choisis pour leur simplicité tout en évitant de placer ses œufs dans le même panier.

L

émergence des robots-conseillers dans le monde de la finance a stimulé l’intérêt pour les ETF. Les exchangetraded funds (ETF), aussi appelés trackers, permettent en effet une gestion simplifiée et offrent l’avantage de coûts moindres. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Les ETF sont des fonds d’investissement dont le but est de répliquer la performance d’un indice. Imaginez que la progression du Dow Jones de la bourse de New York vous inspire, vous pourrez investir dans un ETF censé reproduire sa performance. Ce fonds sera donc composé d’actions de 30 entreprises. Son gestionnaire placera ensuite des parts sur le marché via la Bourse, où il sera coté et échangé comme une action. La valeur des ETF varie donc tout au long de la journée, selon l’évolution des titres qui les composent. Ils peuvent reproduire des indices boursiers, mais aussi être centrés sur les matières premières ou des obligations d’État. Dans la mesure où le gestionnaire de l’ETF achète les actions qui composent le fonds, les investisseurs qui souscrivent des parts recevront des dividendes si les sociétés en distribuent. Mais le grand avantage de ce produit, qui prend l’allure d’une sicav, est surtout de pouvoir diversifier son investissement avec des frais limités. Sa gestion ne réclame pas non plus l’intervention d’analystes financiers pour analyser la performance dans la mesure où il s’agit d’un panier diversifié, qui peut donc être géré de manière passive. Bref, un outil idéal pour les petits investisseurs – petits risques, petits prix –, mais aussi pour les robots-conseillers, vu le contrôle limité que ces investissements réclament.

PHOTO Edouard Olszewski

BANQUE


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PLACE FINANCIÈRE

MISEZ SUR LA PLANÈTE Investir dans des entreprises durables n’est pas pénalisant pour le rendement. Ou comment à la fois tenter d’améliorer le sort de la planète et faire fructifier son épargne.

À

quand un indice COP21 sur Euronext ? La conférence de Paris sur le réchauffement clima­ tique, en décembre 2015, n’a pas bousculé que l’agenda politique. Dans le monde de la finance aussi, le message d’urgence est passé, avec un accent sur les moyens colossaux nécessaires pour éviter la catastrophe climatique. « L’in­ térêt des investisseurs pour les fonds durables, et notamment pour les fonds liés au change­ ment climatique, s’est accéléré de manière impressionnante après la COP21 », observent Wim van Hyfte et Vincent Compiegne, respectivement responsable recherche ISR et analyste senior ISR chez Candriam Investors Group à Paris. Ce qui n’était qu’un épiphéno­ mène il y a 10 ans à peine est en train de grandir rapidement. D’autant plus vite sans doute qu’il est désormais clair qu’un inves­ tissement durable peut rapporter autant en termes financiers qu’un investissement classique. « On constate en effet une reconnais­ sance de plus en plus large du fait que le retour financier est compa­ tible avec un bénéfice environne­ mental ou social. Oui, il est possible de gagner de l’argent en faisant du bien à la collectivité », constate Anouk Agnes, directrice générale adjointe de l’Alfi. Elle pointe notamment les rende­ ments intéressants obtenus par les investisseurs de la première heure dans la microfinance ou les énergies renouvelables.

de voir leur valeur s’effondrer en cas de catastrophe environne­ mentale ou de scandale lié au tra­ vail des enfants. Un argument que repren­nent à leur compte les res­ ponsables du département ISR de Candriam : « Un analyste financier ne regarde pas les ris­ ques auxquels une société pour­ rait être confrontée, alors qu’un analyste ISR prend en compte tous les risques ESG. Cette infor­ mation additionnelle sur les risques et les opportunités ap­­ porte une garantie supplémen­ taire », insistent Wim van Hyfte et Vincent Compiegne. INFLUENCE SUR LE PRICING

« Après Fukushima, le risque de catastrophe nucléaire a été pris en compte dans la valori­sation des pro­ ducteurs. »

génération, n’acceptent pas de placer leurs revenus n’importe où. Ils recherchent des projets qui apportent des bénéfices sociaux ou environnementaux », note la responsable de l’Alfi. Et ce ne sont d’ailleurs pas les seuls. En février, le fonds souverain nor­ végien – le plus grand au monde avec plus de 1.000 milliards de dollars – a par exemple demandé aux 9.000 entreprises dans les­ quelles il investit de mettre en place des mesures anticorrup­ tion efficaces. « De plus en plus d’institutionnels et d’assureurs recherchent aussi des placements durables », confirme Anouk Agnes. Il existe donc un potentiel de plus en plus important pour des firmes qui visent à respecter certaines valeurs. Directrice générale d’Innpact, société de consultance dédiée à la finance d’impact, Corinne Molitor fait le constat qu’après une période où les études met­ taient en exergue les moins bons résultats de la finance durable, aujourd’hui elles en sont déjà à dire qu’elles ne procurent pas un rendement financier moindre qu’un produit classique. « Mais on manque encore de recul histo­ rique pour faire des études valables sur une longue période. » Elle note cependant que, de plus en plus, les risques – environne­ mentaux notamment – sont inté­ grés dans le pricing d’une action, ce qui peut avoir une influence négative. « Après Fukushima, le risque de catastrophe nucléaire a été pris en compte dans la valo­ risation des producteurs. »

L’UE JOUE LA LOCOMOTIVE

Le mouvement vers les investis­ sements durables, s’il est bien enclenché, doit encore monter en puissance. Au Luxembourg, selon une étude co-éditée fin 2016 par Corinne Molitor Directrice d’Innpact KPMG et l’Alfi, les fonds durables DES VALEURS PLUS SÛRES représentaient 500 milliards Pour expliquer ce rapport dura­ « Une autre explication vient d’euros d’actifs sous gestion sur bilité/bénéfices, elle pointe les du fait qu’il s’agit souvent d’en­ un total de plus de 3.700 milliards. exigences fixées par les gestion­ treprises qui proposent des solu­ Les chiffres de 2017 seront pro­ naires de ces fonds en matières tions très innovantes », poursuit bablement plus élevés. Et la spi­ environnementales, sociales et Anouk Agnes. Enfin, leur valeur rale positive ne devrait pas de gouvernance (ESG) qui en vient aussi du souci croissant des s’essouffler. La Commission euro­ font des options plus sûres sur le investisseurs de mieux contrôler péenne a en tout cas mis tout son long terme. Notamment parce la destination donnée à leur poids dans la balance en propo­ qu’ils risquent nettement moins argent. « Les millennials, la jeune sant un plan d’action destiné à

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promouvoir la finance durable. En mai dernier, elle a rendu pu­­ bli­ques deux propositions de règlements destinés à mettre en œuvre l’accord de Paris, et donc à promouvoir la finance durable. Le premier vise la transpa­ rence des acteurs financiers, qui seront amenés à publier leur propre politique en matière d’in­ vestissement responsable. Le second ambitionne de définir des critères uniformes pour détermi­ ner si une activité économique est durable sur le plan environnemen­ tal. À l’avenir, donc, un fonds qui affirme se focaliser sur les énergies renouvelables ne pourra investir que dans des sociétés correspon­ dant bien à la notion de renouve­ lable définie au niveau européen. « C’est un plan très ambitieux, juge Corinne Molitor. Son but est vraiment d’entraîner un mouve­ ment massif d’argent vers des investissements durables. » Qui deviendraient alors la norme et plus l’exception. J.-M. L.

PRÉSENTÉES PAR

carrières Charles Degen, 38 ans, membre du comité exécutif de Cardif Lux Vie depuis 2013, a été nommé directeur Développement & Marché local. ASSURANCES-VIE .

Anne-Aurore Cuzol, 45 ans, a été nommée France country director de OneLife. Elle possède plus de 15 ans d’expérience dans le secteur de l’assurance. ASSURANCES-VIE .

Cédric Jauquet, 42 ans, a été nommé head of private asset services et membre du comité de direction d’EFA. Il dispose de 18 ans d’expérience dans les services aux fonds de capital-investissement et immobiliers au Luxembourg. FONDS D’INVESTISSEMENT . ET SERVICES AUX FONDS . SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

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SEPTEMBRE 2018



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“Derrière chaque patrimoine familial il y a une histoire,


ÉCONOMIE

économie Après l’orage Les pluies diluviennes de ce printemps n’ont pas eu raison de la fréquentation touristique dans la région du Mullerthal, qui a vu son nombre de nuitées augmenter de 9,2 % durant le 1er semestre, selon Luxembourg for Tourism. Il s’agit de la plus forte progression à l’échelle du pays, où le nombre de réservations a connu une hausse moyenne de 4 % par rapport à la même période de l’année dernière. Français lésés Les frontaliers français seraient en moyenne payés 20 % de moins que leurs homologues belges, selon une étude du Statec publiée début août. Ainsi, les Lorrains gagneraient en moyenne 46.756 euros brut par an, contre 56.532 euros pour les Belges et 53.956 euros pour les Allemands. À bicyclette… Introduit le 1er janvier 2017, l’abattement fis­cal de 300 euros pour l’achat d’un vélo avec ou sans assistance électrique a convaincu 1.523 résidents l’année dernière, d’après le gouvernement. Ces avantages concernent tous les contribuables, mais ne peuvent être obtenus qu’une seule fois par personne et pour une période de cinq ans. En perte de vitesse Le PIB de la zone euro a accusé un certain ralentissement durant

la première partie de l’année, enregistrant des hausses de 0,4 % au premier comme au second trimestre, selon Eurostat. Une croissance bien en deçà du +0,7 % qui avait été enregistré en moyenne durant l’ensemble des trimestres de 2017. Recentré sur l’Union Le Luxembourg a renforcé ses échanges commerciaux à l’intérieur de l’Union européenne, aux dépens de ceux avec des pays tiers, durant le 1er semestre 2018. Ses exportations et importations intra-UE ont ainsi respectivement augmenté de 4 % et 3 %, selon Eurostat. En revanche, les exportations et les importations à l’extérieur de la communauté ont diminué de 10 % et 27 %. Vivre décemment Un couple avec deux en­ fants a besoin de 4.079 euros par mois pour avoir une vie décente au Luxem­bourg, selon une étude du Statec publiée début août. L’institut de statistique précise que « vivre décemment » revient à satisfaire ses besoins de base et participer activement à la société. Il hiérarchise ainsi les principales dépenses de cette famille hypothétique comme suit : logement (1.542 euros), alimentation (922 euros), vie sociale (559 euros), mobilité (422 euros), vêtements (236 euros) et besoins des enfants (217 euros).

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CONJONCTURE MONDIALE

De l’incertitude à l’inquiétude économique Tous les éléments étaient réunis pour une nouvelle année radieuse pour l’économie mondiale. Mais des événements essentiellement politiques ont glissé de gros grains de sable dans la mécanique. Et le reste de l’année s’annonce tout aussi incertain.

Prévisions La situation politique italienne et le Brexit préoccupent les économistes.

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es nuages s’amoncellent sur l’économie mondiale et nul ne peut encore dire si l’on doit se pré­ parer à des averses isolées ou à subir des orages violents. Un chan­ gement de temps relativement étonnant, alors que début 2018, le ciel était d’un bleu limpide et que l’on disait les planètes magnifique­ ment alignées pour une année faste. Dans la suite logique de 2017, qui avait marqué le retour des beaux jours après quasi 10 ans de crise. Surtout ne pas dramatiser. Les économistes chroniqueurs pour Paperjam sollicités pour partager leurs prévisions pour les quatre derniers mois le répètent : les bases sont solides. Mais même quand les facteurs économiques tournent rond, on n’est jamais à

l’abri d’événements politiques qui peuvent enrayer la machine. Or, d’ici la fin de l’année, des échéan­ ces diverses peuvent à nouveau faire surgir d’importants mouve­ ments de houle. « Le contexte macroéconomique d’ici fin 2018 risque d’être fort compliqué et volatil suite aux positions de plus en plus extrêmes et irréconciliables des différents acteurs, et cela au moment où les politiques monétaires deviennent toujours plus restrictives », ob­serve Stefan Van Geyt, group chief investment officer chez KBL epb. On savait l’homme imprévisible, mais rares sont ceux qui avaient imaginé que le président américain Donald Trump allait se lancer dans ce qui

ILLUSTRATION Maison Moderne

DIGEST


ÉCONOMIE L U X E M B O U RG P E R F O R M A N C E I N D E X

INFLATION TOUJOURS EN HAUSSE

En juillet, l’Adem a recensé 15.262 demandeurs d’emploi résidents, ce qui représente une baisse de 5,8 % sur un an (moins 942 personnes). La baisse profite tout particulièrement aux demandeurs d’emploi âgés de moins de 30 ans (-11,4 %) et aux demandeurs d’emploi peu qualifiés (-7,7 %).

Le taux d’inflation annuel du mois de juillet a continué d’augmenter par rapport au mois précédent, passant de 1,4 % à 1,5 %. Ces résultats ont déclenché une tranche indiciaire entraînant à partir du mois d’août une augmentation de 2,5 % des salaires et des retraites.

6,5 %

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SOURCE Statec

Les 138 établissements de crédit présents au Luxembourg embauchaient fin juin 26.492 personnes, soit 172 emplois de plus par rapport à fin mars. À noter que depuis les trois derniers trimestres, plus de 300 recrutements ont eu lieu dans ce secteur, une croissance qu’on n’avait plus connue depuis 2015. Alors qu’en com­pa­raison annuelle, le nombre de nouveaux emplois a connu une hausse de 359.

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EMPLOI ON EMBAUCHE DANS LES BANQUES 26.500

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SOURCE BANQUE CENTRALE DU LUXEMBOURG

FAILLITES TOUJOURS NOMBREUSES

FONDS EN CROISSANCE

Le nombre de faillites enregistrées au GrandDuché est passé sous la barre des 100 au mois de juillet. Un niveau qu’on n’avait plus vu depuis le mois d’avril. Seulement cinq déconfitures ont été enregistrées par le tribunal de Diekirch, contre 88 pour celui de Luxembourg.

Après une belle progression au mois de mai, les actifs nets des organismes de placement (OPC) ont connu une légère baisse. Au 30 juin, la CSSF comptabilisait 4.237 milliards d’euros sous gestion au Luxembourg, contre 4.271 milliards d’euros un mois auparavant. Soit 0,8 % de baisse. En milliards d’euros

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Nombre de faillites 125

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Au niveau européen, le regard de l’économiste d’ING se porte en premier lieu vers l’Italie. D’ici le 15 octobre, le nouveau gouvernement italien, composé de représentants de la Ligue du Nord et du Mouvement 5 étoiles, devra, comme tous les États de l’UE, rentrer sa proposition de budget 2019 auprès de la Commission. « On sait que le gouvernement italien cherchera la confrontation avec l’Europe sur ce point. Le mar­ ché a déjà anticipé quelques remous à ce sujet. Mais en octobre, on verra jusqu’où le gouvernement est prêt à aller. C’est évidemment très important pour la confiance dans la zone euro et ses implica­ tions sur la dynamique de crois­ sance », note Philippe Ledent. Doit-on s’attendre à une nouvelle crise de l’euro avec pour épicentre la péninsule italienne ? Stefan Van Geyt en fait un scénario possible : « La Lega Nord et le Mou­ vement 5 étoiles veulent à tout prix tenir leurs promesses électo­ rales d’une baisse des impôts et d’un revenu de base. Mais avec un coût estimé à 100 milliards d’eu­ ros, ces projets mèneraient à une explosion du déficit budgétaire. Celui-ci pourrait atteindre 6 % du PIB, dépassant de loin la limite européenne de 3 % et cela pour un pays déjà lourdement endetté. Si on n’arrive pas à un compromis, une nouvelle crise de la zone euro pourrait éclater. » Pour en revenir à l’Amérique de Donald Trump, elle se prépare

CHÔMAGE BAISSE SUR L’ANNÉE

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LE CAILLOU DANS LA BOTTE

AOÛT 2018

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ressemble de plus en plus à une guerre commerciale avec ses principaux partenaires : l’Union européenne et, surtout, la Chine. « Si Trump se lance vraiment dans une guerre commerciale majeure, cela impactera lourdement la confiance des investisseurs et beaucoup de projets d’investis­ sement seront différés », poursuit l’économiste. Pour Philippe Ledent, senior economist chez ING Belux, « les décisions qui seront prises par Trump dans les prochains mois sur le commerce international seront cruciales pour la croissance mondiale et la dynamique de certains pays émergents ».

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SOURCE CSSF

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ÉCONOMIE L O I & T R AVA I L § L .   2 1 1 - 4

LES SOUCIS DE L’EUROPE

Omniprésent et se jugeant omnipotent, Donald Trump a critiqué en août les décisions de la Réserve fédérale (Fed). Celle-ci a déjà procédé à deux hausses des taux directeurs cette année. Et, selon toute vraisemblance, devrait procéder à quatre hausses sur l’ensemble de l’année. « Si la Fed est vraiment indépendante, elle ne devrait pas tenir compte de ces remarques et piloter sa politique monétaire en fonction de la situation écono­ mique. De ce côté, l’inflation s’est normalisée, le taux de chômage a atteint un niveau très faible et les salaires mon­trent progressive­ ment des signes de hausse. Tous ces éléments plai­dent en faveur du maintien des augmentations de taux prévues par la Banque cen­ trale. Les nouvelles projections de la Fed influ­en­ceront grandement les marchés des changes et obliga­ taire », juge Alexandre Gauthy. La Banque centrale européenne, confrontée à une économie européenne moins robuste, a, elle, repoussé l’idée d’une hausse des taux jusqu’à l’automne 2019. Mais elle se prépare à se montrer moins généreuse. « La Fed a indiqué qu’elle a l’intention d’augmenter davantage les taux dans les pro­ chains mois (et en 2019). Les coûts de financement plus élevés pour 46 —

les dettes libellées en dollars ont entre-temps déjà fait des victimes parmi les marchés émergents et ont certainement aussi joué un rôle (à côté d’un mismanagement économique clair) dans la crise qui touche actuellement la Turquie et l’Argentine. En Europe, la BCE va arrêter son programme d’assou­ plissement quantitatif fin d’an­ née », note Stefan Van Geyt. Restent enfin deux grandes incertitudes, déjà devenues des classiques des prévisionnistes : le Brexit et la croissance chinoise. Le négociateur européen, Michel Barnier, et son homologue britan­ nique, Dominic Raab, travaillent d’arrache-pied pour éviter un Brexit sans accord. Celui-ci devrait être présenté, au pire, au Sommet européen de décembre. « Si ce n’est pas le cas, le spectre d’un Brexit dur deviendra réa­ lité. Il faudra aussi faire atten­ tion au congrès du parti con­servateur britannique, où les adeptes d’un Brexit dur ris­quent de faire du bruit. C’est évidem­ ment crucial pour la confiance et donc la dynamique de crois­ sance, en plus évidemment de l’effet direct sur le commerce », analyse Philippe Ledent. Concernant la Chine, A ­ lexan­dre Gauthy pointe que les autorités ont pris une série de mesures afin de stimuler la croissance : dévaluation du renminbi, injection de liquidités dans le système bancaire et possible relance budgétaire. « Le gou­ vernement chi­nois semble vouloir soutenir la croissance à court terme (en partie à travers la relance du crédit) sans pour autant altérer ses objectifs à plus long terme de réforme de l’écono­ mie, dont l’un d’eux consiste à diminuer la dépendance de l’acti­ vité au crédit. Bien qu’à ce jour dif­ ficilement mesurable, l’ampleur de ce programme de relance déter­ minera son influence sur la crois­ sance chinoise et, par ricochet, sur celle d’autres économies. » Bref, de quoi rester vigilant et… croiser les doigts pour que la cohérence redevienne la norme. Ce n’est pas gagné ! J.-M. L. Retrouvez l’ensemble des prévisions des économistes in extenso sur paperjam.lu.

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MALADIE  : QUOI DE NEUF  ? CONSTAT La loi du 10 août 2018 modifiant le Code du travail et le Code de la Sécurité sociale est entrée en vigueur le 1er septembre 2018. Les parties saillantes, qui rallongent tant la période de référence durant laquelle le salarié a droit au maintien intégral de son salaire que la durée maximale d’absence pour cause de maladie avant que le contrat de travail ne cesse de plein droit, ainsi que l’introduction dans la législation de la notion de reprise progressive de travail pour raisons thérapeutiques, n’entreront pourtant en vigueur que le 1er janvier 2019 prochain.

CE QUE DIT LA LOI Suivant l’article L.121-6 du Code du travail, la période de référence pour le maintien intégral du salaire se fera sur 18 mois. Le Code de la Sécurité sociale, quant à lui, portera de 52 à 78 semaines la durée maximale d’absence pour cause de maladie. Il introduit pareillement, sous conditions, la reprise progressive de travail pour raisons thérapeutiques soumise à l’autori­sation préalable de la CNS.

QUE FAIRE ? Rien. Toutefois, le taux de contribution global à la Mutualité des employeurs baisse de 1,95 % à 1,85 %.

L’AVIS La loi ne s’est malheureusement pas souciée des difficultés pouvant naître en cas de transition (le compteur des jours de maladie doit-il être remis à zéro ou faut-il les comptabiliser sous le nouveau régime ?). Le remplacement d’un salarié absent pour les besoins de l’entreprise risque en outre de se compliquer ou d’être plus onéreux.

Yuri Auffinger Yuri Auffinger est consultant et head of employment au sein du cabinet Linklaters Luxembourg. Spécialiste en droit du travail, il est avocat à la Cour et membre du Barreau de Luxembourg.

PHOTO Linklaters Luxembourg

déjà aux élections de mi-mandat, le 6 novembre prochain, en vue du renouvellement de l’ensemble des membres de la Chambre et d’un tiers des sénateurs. « C’est un événement important pour l’économie américaine », insiste Alexandre Gauthy, macroécono­ miste chez Degroof Petercam Luxem­bourg. La question pendante est de savoir si les Répu­ blicains vont pouvoir préserver leur majorité dans les deux chambres. « La popularité du pré­ sident a augmenté suite aux baisses d’impôts apportées par la réforme fiscale et grâce à sa ges­ tion des relations commerciales américaines. Le gouver­nement aimerait rendre per­manente la réduction d’impôts pour les ménages, ce qui serait difficile­ ment réalisable si les Répu­bli­ cains perdaient un des organes législatifs », estime l’économiste.



ÉCONOMIE

DÉCRYPTAGE

LES CRYPTOMONNAIES POUR LES NULS

L’utilisation

Les cryptomonnaies sont des monnaies virtuelles basées sur la technologie de la blockchain et associées à un système de transfert ou de paiement sans intermédiaire.

Les origines

L’innovation

C’est la blockchain qui constitue la véritable innovation des crypto­ monnaies. Cette technologie oblige l’enregistrement de chaque transaction dans un grand registre accessible à tous et constamment mis à jour. Ce qui permet une grande transparence quant au fonctionnement de la cryptomon­ naie. Le risque de fraude devrait être limité grâce à ce principe mais l’identité de tous les utilisa­ teurs de la blockchain n’est pas toujours vérifiée, entraînant des risques de blanchiment d’argent.

le fonctionnement de la blockchain

1 A effectue une transaction vers B

2 Plusieurs transactions sont regroupées dans un bloc

3 Le bloc est validé par les nœuds du réseau au moyen de techniques cryptographiques

4 Le bloc est daté et ajouté à la chaîne de blocs (blockchain) à laquelle tous les utilisateurs ont accès

PRÉSENTÉES PAR

carrières

Et au Luxembourg ?

Le Grand-Duché est connu dans le monde des cryptomonnaies, car son régulateur est l’un des premiers à les avoir reconnues en tant que monnaie électronique. L’ouverture de la CSSF pour cette nouvelle économie a d’ailleurs poussé deux des plus grandes plates-formes d’échanges à établir leur quartier européen au Luxembourg. Il s’agit de bitFlyer et Bitstamp, qui repré­ sentent à elles deux un quart des transactions mondiales du bitcoin. Selon une étude d’ING publiée en juin 2018, 4 % des Luxem­bour­ geois disent détenir des crypto­ monnaies. Ils sont 9 % à l’échelle de l’Union européenne.

BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL

Les marchés

Il existe des centaines de monnaies virtuelles. Certaines sont publiques, d’autres privées et utilisées dans des conditions très précises. Citons les cinq plus importantes : bitcoin (52 % de la masse monétaire virtuelle au 17 août 2018*), ethereum (14 %), ripple (6 %), bitcoin cash (4 %) et litecoin (1 %). Celles-ci s’échangent très majoritairement sur des plates-formes virtuelles, dont certaines ont des accréditations auprès de régulateurs. Mais il n’existe aucun cours officiel. * SOURCE coinmarketcap.com

AUTEUR JONAS MERCIER

48 —

5 B reçoit la transaction de A

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Delphine Tempé, 47 ans, a été nommée associée au sein de l’étude Kleyr Grasso. Elle a rejoint le département Corporate Finance & Transactional. Papa Saliou Diop, 45 ans, a été nommé associate partner chez EY Luxembourg. Il est spé­ cialisé dans le secteur bancaire et les marchés capitaux pour lesquels il réalise un grand nombre de mis­ sions de révision. CABINETS D’AUDIT ET RÉVISEURS D’ENTREPRISES SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

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ILLUSTRATION Maison Moderne PHOTOS DR

L’apparition des cryptomonnaies ne peut être dissociée de celle du bitcoin, en 2009, la toute première monnaie virtuelle à avoir vu le jour. On ne connaît rien de son ou ses concepteurs, qui ont publié lors de son lancement les principes fondateurs de leur invention sous le pseudonyme Satoshi Nakamoto. Il existe aujourd’hui des centaines de cryptomonnaies dans le monde. Toutes utilisent la même technologie : la blockchain.

Quasiment inutiles dans la vie réelle il y a encore quelques années, les cryptomonnaies se démocratisent dans les transactions usuelles, comme pour l’achat de matériel informatique ou autres biens, principalement par le biais de sites internet. Il est égale­ ment de plus en plus fréquent de pouvoir payer son café ou sa pizza en bitcoins dans les grandes villes. Les cryptomonnaies sont également un placement qui peut rapporter gros. Lors de son lancement, le bitcoin valait quelques centimes d’euros seulement. Il vaut environ 6.000 euros aujourd’hui et son cours est monté jusqu’à près de 20.000 euros en décembre dernier.


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GRANDS DOSSIERS

wealth management Vivez l’expérience sur paperjam.lu/dossiers-editions

Tom Théobald Deputy CEO Luxembourg for Finance

Alain Hondequin General counsel business clusters ABBL

TABLE RONDE

« La digitalisation, créatrice d’emplois ? » T

ransformation digitale. Le terme est sur toutes les lèvres et plus aucun secteur, aujourd’hui, n’ignore la nécessité de négocier un virage qui recèle de réelles opportunités. Évidemment, la rapidité du changement dépend du domaine d’activité et du public qui a recours aux différents services proposés par les entreprises qui y sont actives. Ceci explique que la gestion de fortune – ou wealth management – n’a pas figuré parmi les précurseurs de cette transformation digitale. « Nous assistons depuis quelques années à l’arrivée d’une nouvelle génération de clients dans le wealth management, assure Tom Théobald, deputy CEO au sein de Luxembourg for Finance. Ces nouveaux clients, issus de la génération des millennials (nés entre 1980 et 2000), viennent d’hériter 50 —

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ou ont déjà construit leur propre fortune en développant, par exemple, un projet entrepreneurial. Ces profils veulent profiter de services digitaux très user friendly et n’ont absolument pas pour habitude de rencontrer leur banquier une fois par semaine. La demande de nouveaux outils digitaux venant de cette clientèle est donc importante, même si on constate que des quadragénaires ou quinquagénaires commencent aussi à en exprimer le besoin. »

« Même s’il s’agit d’un usage qui n’est pas propre au monde de la banque privée, le digital nous donne de nombreux outils pour gagner en efficacité à ce niveau-là, explique Alain Hondequin, general counsel business clusters au sein de l’ABBL. Je pense notamment aux solutions qui nous permettent de mieux gérer les procédures KYC (know your customer) et toutes celles qui nous sont imposées par les vagues successives de réglementations qui nous ont beaucoup occupés ces dernières années. Le digital fait gagner MIEUX SERVIR LE CLIENT en efficacité. » L’amélioration du service au client et de sa Les réglementations de ces dernières années user experience  figure au premier rang des ont en effet eu tendance à accélérer la digitaatouts d’une transformation digitale réussie lisation des activités des banques privées. « Les dans le wealth management. Mais celle-ci différentes directives qui ont touché les étapermet aussi de rationaliser son back-office. blissements bancaires les années précédentes

PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

La gestion de fortune, qui est surtout l’apanage des banques privées, ne peut pas, elle non plus, faire l’économie d’une transformation digitale d’ampleur. Mais ce secteur où la confiance est fondamentale a la particularité de dévoiler, à mesure qu’il se digitalise, l’importance primordiale du rapport humain.


GRANDS DOSSIERS

ont surtout eu pour conséquence d’augmenter les besoins en reportings, argumente Tom Théobald. Il faut à présent justifier chaque décision auprès du législateur, mais aussi auprès du client. Une masse importante de données doit donc être gérée et, face à cet impératif, la digitalisation apporte vraiment une plus-value à l’industrie. »

PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

L’HUMAIN PLUS QUE JAMAIS AU CENTRE

Concrètement, la digitalisation dans le wealth management fait donc beaucoup appel à la gestion de données et à l’intelligence artificielle, notamment à travers les fameux robo-advisors, qui permettent de conseiller les clients ou même de gérer leur portefeuille de manière automatisée. Mais ce n’est pas la seule technologie qui a de l’intérêt. « L’ABBL est en ce moment étroitement associée, avec la Fondation pour l’éducation financière et l’Université du Luxembourg, à un projet de recherche blockchain par rapport aux procédures KYC, explique par exemple Alain Hondequin. Je ne peux pas encore en dire beaucoup plus, mais cette technologie devrait nous permettre de faire d’importantes économies d’échelle en mutualisant, en toute sécurité, les données des clients des banques privées. » Toutefois, là où le wealth management marque sans doute sa particularité, c’est dans la conséquence inattendue que l’usage de ces technologies a permis de constater dans le secteur. « On a souvent tendance à dire que la digitalisation est un phénomène destructeur d’emplois, explique Tom Théobald. Or, on constate que ce n’est vraiment pas le cas dans le secteur du wealth management, car les clients accordent toujours beaucoup d’importance au rapport de confiance qu’ils peuvent avoir avec leur conseiller. En laissant les robo-advisors gérer les choses plus simples, les conseillers se concentrent mieux sur les dossiers complexes, qui sont précisément ceux que les banques privées au Luxembourg ont le plus tendance à gérer. Ceux qui, aux États-Unis notamment, ont mis en place un modèle entièrement automatisé sont d’ailleurs revenus en arrière. Le rapport humain est irremplaçable dans ce secteur, et il risque de le rester encore dans le futur. » S. L.

1

3

CONTRIBUTIONS

CONTRIBUTIONS

COMMENT PROFITER DE L’EXCELLENCE LUXEMBOURGEOISE DANS LE WEALTH MANAGEMENT ?

COMMENT TROUVER LE BON PARTENAIRE POUR SE DÉVELOPPER ? Frank van Kuijk Tax partner Loyens & Loeff Luxembourg

Laurent Gayet Head of business, development, wealth planning and legal AXA Wealth Europe

Pascal Rapallino Group private clients solutions leader, SGG Group

Stefano Torti Group head of asset management & advisory Banque Havilland Alexandre Schmitz Private banking manager Banque Degroof Petercam Luxembourg

4 CONTRIBUTION

CARTE BLANCHE 2 CONTRIBUTIONS

Julien Milinkiewicz Wealth planner France Wealins

COMMENT LA TRANSFORMATION DIGITALE PEUT-ELLE OPTIMISER L’EXPÉRIENCE CLIENT ? Philippe Evrard Director of Technology Lombard International Assurance Alexandre Cegarra CFA, CAIA, managing director Société Générale Private Wealth Management

Retrouvez tous les mois sur paperjam.lu et dans la newsletter Coffee Break un dossier digital qui comprend une table ronde et des contributions d’experts.

Septembre / Octobre 2018 —

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GRANDS DOSSIERS

start-up & innovation Vivez l’expérience sur paperjam.lu/dossiers-editions

Lucien Bechtold CEO Mutualité de cautionnement

Cécile Sevrain Managing director Luxembourg Business Angel Network

Frédéric Stiernon Fondateur et CEO CarPay-Diem

du Luxembourg Business Angel Network (LBAN). Tout cela va dans le bon sens. Toutefois, le Luxembourg n’est pas un marché aussi mature que ceux de Londres, Paris ou Berlin. Le pays a une réelle carte à jouer en attirant des start-up actives dans des domaines précis, la fintech, la regtech ou même le space et le social impact. » Le LBAN vise à fédérer les business angels, afin de leur permettre de considérer des opportunités d’investissement de manière coordonnée. Cependant, la taille du Luxembourg fait qu’ils ne sont pas légion. « Le LBAN, aujourd’hui, c’est une soixantaine de membres qui investissent généralement entre 10.000 et 50.000 euros par projet et par tour de financement », précise la managing director. Chaque business angel investit selon ses propres critères, chacun avec des capacités forcément limitées.

MOBILISER L’ÉPARGNE AVEC DES INCITANTS

« Pour soutenir l’écosystème start-up, il y a donc lieu d’élargir cette communauté. Un des enjeux est notamment d’inviter plus de femmes à investir, mais aussi de rendre l’investissement plus accessible », précise Cécile Sevrain. L’idée de créer un véhicule d’investissement, à travers lequel des épargnants Dans un Luxembourg aux ambitions de start-up nation, les porteurs de projets innovants pourraient placer des montants modérés, à peinent encore à trouver les bons leviers de financement. Si l’écosystème entrepreneurial s’est dynamisé ces dernières années, il y a encore du chemin à parcourir pour attirer partir de 10.000 euros, par exemple, est évoet faire grandir des entrepreneurs aux ambitions internationales. quée. Cependant, le LBAN pointe du doigt le fait qu’il n’y ait pas au Luxembourg de réel echerche : 1,5 million pour faire face à pense qu’avec un bon projet, il est toujours incitant fiscal à l’investissement dans des l’accélération du déploiement d’une solu- possible de réunir des financements s’élevant start-up. « Je pense que beaucoup seraient tion de paiement sur de nouveaux marchés. entre 200 et 500.000 euros pour constituer enclins à soutenir des projets entrepreneuFrédéric Stiernon, CEO de la start-up CarPay- les fondements du projet. Quand vient le riaux, d’autant plus que ceux-ci jouissent Diem, dont l’ambition est de révolutionner moment d’accélérer le développement, avec d’une meilleure image qu’il y a quelques l’expérience des automobilistes à la pompe, la nécessité de mobiliser des sommes au-delà années. L’entrepreneuriat est devenu cool. vient de lancer une nouvelle levée de fonds. du million d’euros, c’est vraiment plus dif- Cependant, aujourd’hui, chacun a plus intéC’est la deuxième fois en deux ans que la jeune ficile », explique-t-il. Il y a là un vrai manque rêt à investir dans l’immobilier que dans ce domaine », poursuit Cécile Sevrain. entreprise cherche à se financer auprès des que le Luxembourg peine à combler. acteurs privés. Et si la start-up est bien établie au Luxembourg, c’est à l’étranger qu’elle UNE CARTE À JOUER ADAPTER ET VALORISER a trouvé les fonds nécessaires à son dévelop- Le Grand-Duché affiche de réelles ambitions LES OUTILS EXISTANTS pement à l’international. « Depuis le de start-up nation. Et chacun reconnaîtra, Des outils ont cependant été mis en place Luxembourg, c’est en effet compliqué de trou- Frédéric Stiernon en tête, que les choses ont pour soutenir les start-up innovantes. Le ver comment et où lever des fonds », recon- considérablement évolué. Le pays est animé Digital Tech Fund, fonds d’amorçage géré naît Frédéric Stiernon. Lui a pu s’appuyer sur par une réelle dynamique, avec une multipli- par Expon Capital avec la participation de un bon réseau, constitué au fil d’expériences cation des initiatives de soutien à l’entrepre- l’État, rassemble 20 millions d’euros à invespassées. Mais pour d’autres qui n’ont pas les neuriat. « Beaucoup de choses ont vu le jour, tir dans des start-up digitales. Au-delà de bons contacts, c’est une tout autre affaire. « Je constate Cécile Sevrain, managing director cette initiative, d’autres outils s’adaptent

TABLE RONDE

« S’y retrouver dans ce labyrinthe »

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PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

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GRANDS DOSSIERS

pour répondre aux besoins de financement des acteurs innovants. C’est notamment le cas de la Mutualité de cautionnement, qui offre des garanties en vue de l’obtention de crédits bancaires. « Afin d’accompagner les besoins des acteurs innovants, nous avons revu notre fonctionnement, explique Lucien Bechtold, conseiller de direction à la Chambre de commerce et CEO de la Mutua­ lité de cautionnement. Alors que sur des business plus traditionnels, les besoins en cautionnement s’élèvent généralement autour de 50.000 euros, pour des acteurs innovants, ils sont souvent plus importants. Des moyens supplémentaires, depuis le début de l’année 2018, nous permettent d’accorder des garanties jusqu’à 250.000 euros. Des comités spécifiques ont en outre été mis en place pour évaluer les projets innovants, qui impliquent une appréciation du risque. » La Mutualité de cautionnement, sur ces dossiers, entend travailler en meilleure coordination avec les banques.

1

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CONTRIBUTIONS

CONTRIBUTION

COMMENT ACCOMPAGNER LES START-UP ?

COMMENT LES MODÈLES TRADITIONNELS PEUVENT-ILS APPRENDRE DES START-UP ?

Stéphane Ambrosini Senior associate, European patent attorney, Marks & Clerk (Luxembourg) LLP Jean-Michel Ludwig Director start-up support & SME performance, Luxinnovation Hélène Delamare-Gutton EYnovation project leader, EY Luxembourg

PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

4 CONTRIBUTIONS

CARTES BLANCHES David Celis Managing partner, CMD.Solutions

SE MONTRER À L’INTERNATIONAL

De meilleures synergies entre les acteurs accompagnant les start-up devraient per­ mettre de mieux orienter les porteurs de pro­ jet vers les bons interlocuteurs. « Les outils sont nombreux, il faut avant toute chose permettre aux dirigeants de s’y retrouver dans ce labyrinthe », explique Lucien Bechtold. Dans cet ordre d’idées, la House of Entre­preneurship peut notamment être utile aux entrepreneurs. Le LBAN, lui, veut favoriser les démarches de co-investis­ sements. « Quand plusieurs acteurs se retrouvent autour d’un même projet, ils peuvent partager des expériences diverses pour mieux accompagner la start-up et, de cette manière, minimiser les risques », explique Cécile Sevrain. En outre, il y a lieu de valoriser la dynamique luxembourgeoise au-delà des frontières. « L’écosystème des start-up luxembourgeois est encore fort centré sur lui-même. Il est important de valoriser la dynamique en place à l’international pour attirer des start-up, mais aussi des investisseurs et des compétences », précise Frédéric Stiernon, qui se réjouit notamment de voir la présence du Luxembourg s’affir­ mer lors d’événements majeurs comme Vivatech ou le Cebit. S. L.

Fabrice Croiseaux CEO, Intech

Andreea Monnat Head of unit – innovation programmes, Fonds national de la recherche (FNR) Paolo Brignardello Head of product management and marketing, Fundsquare

2 CONTRIBUTIONS

À QUEL MOMENT ENTRER / SORTIR DU CAPITAL ? Bertrand Moupfouma Avocat, Themis Lex

Pierre-Alexandre Degehet Partner, Bonn Steichen & Partners

RENDEZ-VOUS

LES PROCHAINS GRANDS DOSSIERS 16.10.2018

Technologies Cybersécurité 06.11.2018

Place financière Private banking Retrouvez tous les mois sur paperjam.lu et dans la newsletter Coffee Break un dossier digital qui comprend une table ronde et des contributions d’experts.

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espresso conversations envies

Paperjam a rencontré les leaders des principaux partis à la Chambre pour quatre entretiens autour de leur vision du pays. Prêt à rempiler.  Xavier Bettel  peut-il porter le DP vers une nouvelle victoire ? En page 58, le Premier ministre sortant partage ses priorités.

Une force trop tranquille ?  Claude Wiseler  va-t-il définiti­ vement s’imposer comme l’homme fort du CSV ? Éléments de réponse en page 68. Toujours en marche.  Étienne Schneider  l’affirme en page 76, il a appris de ses fonctions mais n’a pas changé de style. Il compte sur cela pour redonner des couleurs au LSAP. Empreinte écologique. Après une première participation gouvernementale,  François Bausch  souligne en page 86 que Déi Gréng a gagné en crédibilité. Septembre / Octobre 2018 —

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en route pour les élections 56 —

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Législatives 2018 Édito

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PHOTO Nader Ghavami

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013-2018. Pour la première fois de son histoire, le Luxembourg a vécu sous un gouvernement tripartite. Cinq ans plus tard, place au bilan et, surtout, aux promesses. À leur arrivée au pouvoir, DP, LSAP et Déi Gréng avaient martelé leur volonté originelle « d’ouvrir grand les fenêtres » d’un sérail dominé par un parti, le CSV, et sa figure tutélaire nommée Juncker. « Moderniser le pays » figurait en tête de l’accord de coalition signé par les partenaires aux pedigrees a priori peu conciliables. L’exécutif a parfois trébuché sur des changements annoncés comme la fameuse révolution copernicienne budgétaire, mais passé l’échec du référendum, le gouvernement aura eu le mérite d’insuffler d’importantes réformes sociétales, ainsi qu'une approche volontariste sur les plans économique et infrastructurel. En accélérant le tempo, Digital Lëtzebuerg, Rifkin et Spaceresources.lu d’une part, le tram sur les rails d’autre part, sont des jalons pour le futur du pays qui ne devra pas se limiter aux faux débats entourant la croissance et l’identité. Le Luxembourg devra « rester ce qu’il est », sans pour autant rester « où il est » selon une formule chère au Premier ministre, Xavier Bettel. Signe positif à cet égard, un des prétendants à l’Hôtel de Bourgogne, Claude Wiseler (CSV), conçoit la politique luxembourgeoise sous le prisme de la continuité. Son parti espère boucler sa cure d’opposition qui n’a pas été marquée par de grandes propositions à la Chambre, malgré ses 23 députés et une expérience gouvernementale de longue date. À l’approche du scrutin du 14 octobre, les pronostics sont ouverts. Un retour évident du CSV au pouvoir ? Avec quel partenaire ? Une nouvelle coalition tripartie ? La formation du gouvernement sortant a eu au moins le mérite de rebattre les cartes. Au moment du dépouillement, le choix de l’électeur devra être respecté et le projet primer à un moment où le Luxembourg est menacé par un retour au « conservatisme », voire au repli sur soi, relayé par l’ADR et Wee2050. Des réponses à chaque forme de crainte exprimée au travers de ces phénomènes existent, mais elles doivent éviter l’écueil du simplisme et de la stigmatisation – fût-elle feutrée – d’une partie de la population contre une autre. Le Luxembourg mérite mieux, et surtout une vision ambitieuse pour son avenir, car le pays a les cartes en main pour pérenniser ses succès. Aux prochains responsables d’actionner les bons leviers. Pour ce numéro spécial législatives 2018, Paper­jam a rencontré quatre têtes de liste des principales formations politiques afin d'évoquer leurs priorités : Xavier Bettel pour le DP, Claude Wiseler pour le CSV, Étienne Schneider pour le LSAP et François Bausch pour Déi Gréng. La parole a aussi été donnée à l’ADR, à Déi Lénk et au Piratepartei. T. R.


« J’ai le portefeuille au centre-droit et le cœur au centre-gauche » Auteurs

Matthieu Croissandeau ET Thierry Raizer Photographe

Anthony Dehez

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Xavier Bettel sait qu’il ne sera pas réélu sur un bilan, même s’il le défend comme meilleure garantie pour l’avenir du pays. Durant la campagne des législatives 2018, le Premier ministre sortant (DP) demande que « ses » réformes ne soient pas remises en question et que le Luxembourg reste sur la voie de la modernité.


Xavier Bettel Prêt à rempiler

Le 30 août dernier, au ministère d’État.

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X avier Bettel, vous briguez de nouveau le poste de Premier ministre. Pourquoi cinq ans de plus ?

«  Ne faisons pas semblant de croire que les gens s’implantent au Luxembourg pour des raisons climatiques ou culinaires ! »

Il y a cinq ans, lorsqu’on m’a demandé si je voulais former un gouvernement, j’ai dû me poser la question : « Est-ce que tu es prêt à être Premier ministre ou pas ? » Et je me suis très vite convaincu que c’était le moment parce que notre pays avait profondément besoin de changement. De la politique familiale au droit à l’avortement, en passant par la séparation de l’Église et de l’État, l’éducation ou les transports, nous avions beaucoup de réformes à accomplir. Faire campagne pour préserver Restait à trouver les bons partenaires pour un bilan ne suffit pas… les mener ensemble. Beaucoup de gens Bien sûr ! Il faut un nouveau programme. Je pense qu’au niveau des questions de à l’époque pensaient à une coalition chrétiens-sociaux-libéraux... société, le gros du travail a été fait, même Sur le papier, c’était la plus évidente… s’il y a certaines réformes à poursuivre et Oui, mais je savais qu’on n’arriverait pas d’autres à analyser pour voir s’il y a des à conduire ces réformes avec eux. Les améliorations à faire. Au niveau des chrétiens-sociaux étaient dans une situafinances publiques, on doit continuer une tion difficile. Ils refusaient d’admettre politique budgétaire prudente. On doit ou de reconnaître leurs erreurs. Et je ne réduire encore la fiscalité. Pas seulement parle même pas de leur attitude ! Le soir pour les personnes physiques, mais aussi même de l’élection, ils n’avaient pas mon pour les sociétés. Ce n’est peut-être pas numéro de téléphone, ce n’est donc que populaire pour tout le monde, mais on doit le lendemain qu’ils m’ont appelé… Cette soutenir les PME et les start-up notamment anecdote pour dire que le relationnel et et surtout rester concurrentiel par rapport les rapports humains sont quand même à l’étranger. Ne faisons pas semblant de très importants. croire que les gens s’implantent au Tout ça, c’était il y a cinq ans. Luxembourg pour des raisons climatiques Que reste-t-il à faire aujourd’hui ? ou culinaires ! Ils viennent parce que nous Déjà, ne pas remonter le temps et détricosommes un pays attractif pour sa fiscalité ter tout ce qui a été fait… comme pour ses compétences. Nous Il y a un risque ? devons donc ramener le taux d’imposition Oui. Quand j’entends certains chrétiensdans la moyenne de l’OCDE. Nous devons sociaux critiquer par exemple la séparacontinuer aussi à avancer en matière de tion de l’Église et de l’État ou les avancées politique éducative pour mieux prendre de la politique familiale, je me dis que ce en compte la diversité des élèves. Nous risque est réel. Je n’oublie pas non plus devons continuer à développer des qu’ils n’ont pas soutenu les réformes qui infrastructures dans les transports. Quand ont été faites dans l’éducation nationale j’entends parler du prolongement du tram ou que la plupart d’entre eux ont voté jusqu’à Esch en 2035, je me demande pourcontre le droit à l’avortement. Il y a donc quoi attendre aussi longtemps ! Nous avons un risque, s’ils accèdent au pouvoir. des problèmes de mobilité aujourd’hui,

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alors mettons-nous à la tâche pour avoir ce tram plus rapidement et prolongeons-le aussi vers l’est du pays jusqu’à Echternach en passant par Junglinster. Vous avez évoqué les grandes réformes qui ont transformé le pays depuis cinq ans. Et là, vous parlez surtout de continuer… Il n’y a donc plus de grands projets au programme ?

Quand je vous dis que nos infrastructures ne doivent pas attendre 2035, c’est un grand projet ! Le tram, ça faisait 30 ans qu’on en parlait… Et bien sous mon gouvernement, il roule ! Mais je ne vais pas faire campagne non plus en disant qu’on doit tout changer, ce serait faux et absurde. Nous devons engager de nouvelles étapes. Nous proposerons par exemple la gratuité des transports en commun. Ou sur un autre sujet comme le congé parental, je souhaite aller encore plus loin que ce que nous avons fait en proposant qu’un salarié puisse demain en bénéficier pendant 18 mois ou 36 mois à mi-temps. L’État prendra en charge les cotisations sociales, parce qu’avec un congé sans solde, vous ne cotisez pas pour votre retraite. Et nous sommes même prêts à payer les cotisations sociales

de la personne que l’employeur engagera en CDD pour compenser. La politique familiale, c’est un des marqueurs de votre programme ?

Nous voulons donner aux gens de la flexibilité : travailler plus quand ils le souhaitent et moins quand ils ont besoin de s’occuper de leur famille. Le nombre de pères qui profitent du congé parental a augmenté de près de 80 %. Ça prouve bien qu’il y avait une demande. Je suis content qu’on ait donné du temps aux pères pour s’occuper de leurs enfants et offert aux mères la possibilité de ne pas quitter leur emploi comme elles y étaient souvent contraintes auparavant.

Pour donner du temps aux gens, vos partenaires socialistes proposent de réduire le temps de travail avec la semaine de 38 heures. Vous y êtes favorable ?

Non. Ou alors 38 heures payées 38.

Ce n’est, pour vous, pas négociable ?

Nous sommes en train de sortir d’une crise économique. Quand on voit le succès des 35 heures en France… Est-ce que cela a créé de l’emploi ou de la croissance ? Non. Notre économie a besoin de souffle et la

PA R C O U R S

L’inclassable « Je suis comme je suis », déclarait Xavier Bettel à Paperjam… en février 2013. Cinq ans plus tard, celui qui a accédé aux plus hautes fonctions exécutives, assume son style et ne compte pas le changer. Même entouré de ses gardes du corps, le Premier ministre continue de saluer chaleureusement les passants lors de la braderie, d’embrasser une connaissance en pleine rue, de faire des selfies avec des jeunes étudiants… Cette spontanéité fait partie des raisons qui lui ont permis de crever un nouveau plafond en 2013. On savait celui qui était alors bourgmestre de la capitale populaire grâce à ce style direct et son sens inné de la communication reconnu par ses pairs (non sans un certain agacement parfois), mais pas au point de créer une petite sensation. Si le verrou du déclenchement des élections de 2013 a été retiré par le LSAP qui avait fini par lâcher son partenaire de coalition et surtout Jean-Claude Juncker, la surprise était venue du DP. Les libéraux engrangeaient quatre sièges supplémentaires et Xavier Bettel caracolait à la troisième position des scores (32.064 suffrages), derrière les piliers Juncker au CSV (55.968) et Asselborn au LSAP (38.257). Le premier n’est plus sur le plan national, le second sera son principal concurrent au baromètre de la popularité lors des législatives du 14 octobre 2018. À 45 ans, Xavier Bettel dispose déjà d’une vie politique dense derrière lui. Membre du DP depuis ses 15 ans et soutenu de longue date par différentes figures du parti dont l’ancienne ministre Colette Flesch et l’actuelle bourgmestre de la capitale Lydie Polfer, son parcours est jalonné de moments-clés. En 2011, il remplace Paul Helminger à l’Hôtel de Ville de Luxembourg. Changement de génération. En 2013, alors qu’il avait déclaré quelques mois plus tôt vouloir se concentrer sur son mandat local, il se voit confier par le Grand-Duc le rôle de former un gouvernement. Nouveau changement. Aux côtés des fortes per­ sonnalités que sont Étienne Schneider et François Bausch, Xavier Bettel aura manœuvré durant cinq ans avec un style plus collégial qu’autoritaire. Réclamant une modernisation du pays à son arrivée à l’Hôtel de Bourgogne, le chef du gouvernement a eu à cœur de faire avancer le curseur sur les questions sociétales comme l’avait fait son prédécesseur libéral Gaston Thorn (1974-1979). L’ère Bettel a aussi permis de démontrer sur les autres pans de l’État qu’une mandature sans le parti principal du pays ne signifiait pas forcément l’abîme. Une remise à plat des cartes politiques qui rend la campagne actuelle d’autant plus intéressante, pourvu que les visions pour le pays suivent.

Dans son bureau de Premier ministre, des portraits de Marilyn Monroe, Andy Warhol et Pablo Picasso.

Septembre / Octobre 2018 —

­ — 61


Vous souhaitez continuer donc, mais avec qui ? Les mêmes ?

que celui qui travaille plus puisse profiter plus, que celui qui risque ait la possibilité de profiter de son risque. J’ai envie de donner un trampoline pour sauter plus haut, pas un matelas pour qu’on dorme dessus. Je veux une société où on motive les gens. On était un pays pauvre et on a réussi avec l’acier, la finance ou encore désormais les satellites à devenir le pays qu’on est aujourd’hui. On exploite encore le fer et demain ce sera le minerai des astéroïdes. C’est ça, le modèle luxembourgeois ! Si on avait été peureux sur la croissance, on n’aurait pas SES aujourd’hui...

Ça, c’est l’électeur qui décide. Ensuite, cela dépend vraiment du programme. Si c’est la semaine de 38 heures ou l’expropriation, ce sera sans moi. Si c’est faire machine Il est menacé, ce modèle ? arrière sur le bilan, ce sera sans moi aussi. Quand j’entends certains partis dire qu’il J’adore ce que je fais, mais ce sont les idées faut limiter la croissance, oui. Je comprends qui comptent et non le fait de vouloir resqu’on se pose la question d’accueillir ou ter Premier ministre à tout prix. Sur un non des entreprises qui n’appor­teraient plan humain, je m’entends très bien avec rien de bien au Luxem­bourg, mais déclarer Félix Braz (Déi Gréng, ndlr), Étienne d’emblée qu’on souhaite limiter la croisSchneider (LSAP, ndlr) ou encore François sance m’inquiète. Moi, j’aimerais savoir à Bausch (Déi Gréng, ndlr). Une relation de quelles dépenses ou à quels investissements con­fiance et d’amitié s’est nouée entre nous. ils sont prêts à renoncer pour compenser Mais avec Claude Wiseler (CSV, ndlr), avec le manque de recettes. Il faut continuer à qui j’ai travaillé quand j’étais élu municipal, soutenir la croissance, mais une croissance humainement, ça marche aussi. Aujour­ intelligente. Celle qui fait qu’on ne concentre d’hui, franchement, c’est le programme pas toute l’activité en ville, mais qu’on réparqui compte. tit sur l’ensemble du pays en développant Comment définiriez-vous l’ADN par exemple le télétravail et les structures de votre parti aujourd’hui ? de coworking aux frontières. Vous savez, moi, j’ai le portefeuille au Vous avez mené de grandes réformes centre-droit et le cœur au centre-gauche. sociétales pour moderniser le pays, Je suis un libéral réaliste. Je veux donner mais aujourd’hui, les partisans de la à chacun les mêmes chances de réussite, tradition et d’une certaine identité offrir l’éducation ou la formation qui per- luxembourgeoise se font entendre plus mette à chacun d’avoir un emploi, d’y trou- qu’avant. Êtes-vous allé trop loin ? ver de la reconnaissance et de se sentir fier Non. Beaucoup de gens se posent des quesde se lever le matin. Mais j’ai aussi envie tions sur l’avenir de leur culture et de leur

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RETRAITES

« Ne pas vouloir faire peur aux gens » Xavier Bettel veut-il réformer les retraites ? « Actuellement, il n’y a pas besoin de réforme », tranche-t-il. « J’ai grandi avec ce qu’on appelle le mur des retraites. Ça fait 30 ans qu’on nous répète : ‘dans cinq ans, dans dix ans, les caisses seront vides’. Ce qui est important, c’est maintenir à vue. Je ne dis pas qu’il n’y aura jamais de problème, mais nous n’avons pas besoin de nous y atteler aujourd’hui. Prétendre que les retraites sont menacées aujourd’hui, c’est vouloir faire peur aux gens. » Dans une récente évaluation des finances publiques, le Conseil national des finances publiques (CNFP) estimait que d’ici 2041, le seuil des 30 % de dette publique serait dépassé, avec un ratio d’endettement public qui s’élèverait à 156 % du PIB en 2060 et à 286 % du PIB en 2070. Une augmentation sous-tendue en grande partie par les dépenses de pension. 300 % 270 %

Ratio dette / PIB AR 2018*

240 % 210 % 180 % 150 % 120 % 90 %

Ratio dette / PIB AR 2015*

60 % 30 % 0 %

2015 2020

2030

2040

2050

2060

2070

SOURCES CNFP / Commission européenne *AR : Ageing Report de la Commission européenne

réduction du temps de travail n’est pas un bon signal. La semaine de 38 heures payées 40 serait un boulet pour les entreprises et surtout pour les PME. La réduction du temps de travail, comme l’impôt sur les successions en ligne directe ou encore l’expropriation sont des propositions contre lesquelles je me battrai bec et ongles. C’est tout simplement contre-productif.


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identité. Et si on n’a pas les réponses aujourd’hui, on risque d’avoir un reflux identitaire. Je voudrais dire à tous ceux-là que la culture luxembourgeoise, ce n’est pas que la culture du Luxembourg, c’est la culture qui est dans ce pays. Il faut être fier de ce qu’on fait ici, de notre politique d’intégration et se donner l’opportunité de montrer qu’on peut être à la fois chez soi et ensemble. Ici, on parle le luxembourgeois, mais aussi l’anglais, l’allemand ou le français. Pourquoi vouloir faire l’un ou l’autre ? Votre slogan de campagne prône pourtant « l’avenir en luxembourgeois »…

Oui, mais ce n’est pas que le luxembourgeois. Personne chez nous ne demande d’avoir tout en luxembourgeois ! Il ne faut pas l’imposer, mais l’encourager. Ce n’est pas une langue contre l’autre.

Certains estiment que c’est le référendum sur le droit de vote des étrangers qui a réveillé tout ça. C’est un regret pour vous ?

Non, pas du tout.

Vous le referiez, si c’était à refaire ?

Je le préparerais mieux. Je mènerais plus de consultations auparavant pour mieux expliquer. Nous n’avions pas de tradition référendaire au Luxembourg et mon gouvernement n’avait aucune expérience en la matière. Mais je le referais parce que je pense que c’était important de trancher cette question qui était ouverte depuis des années et les Luxembourgeois ont répondu clairement. Et qu’on ne vienne pas me dire que 80 % des Luxembourgeois sont racistes comme j’ai pu l’entendre ! Non, 80 % des Luxembourgeois ont dit que celui qui veut voter au Luxembourg doit prendre la nationalité.

Claude Wiseler et le CSV prônent l’orthodoxie budgétaire. Étienne Schneider pour le LSAP estime, lui, que l’heure de la redistribution a sonné. Comment vous situez-vous ?

«  Je n’ai pas envie que les jeunes d’aujourd’hui deviennent les frontaliers de demain.  » proposant par exemple des déductions fiscales si vous investissez dans une start-up. Celles-ci seront plafonnées et ne dureront pas ad vitam æternam, mais il faudra envoyer ce signal. Pourquoi ne pas l’avoir fait avant ?

Nous sommes trois partis au gouvernement et les trois partis doivent se mettre d’accord.

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Ce qu’ils disent de lui

Qui était contre ?

Nous en tout cas, on était pour !

Le Luxembourg doit-il étudier de nouveaux secteurs sur lesquels miser en économie ?

On a déjà fait l’étude Rifkin, qui m’est très utile, même si ce n’est pas une Bible.

Concrètement, ça a débouché sur quoi ?

Elle permet de nous guider, sur le digital notamment. On a su encourager des entreprises à venir se développer au Luxem­ bourg. Nous en récoltons aujourd’hui les fruits. J’ai quand même un pays, l’Estonie, qui m’a confié ses données. Des organisations internationales sont en train d’installer leurs data centers. Du point de vue de la connectivité, on est quand même les leaders.

J’aimerais d’abord que Claude Wiseler m’explique comment on peut être orthodoxe en créant partout de nouvelles infrastructures, en menant une offensive Sur le logement, les résultats sont logement et en limitant la croissance ! On moins reluisants… ne peut pas prêcher l’eau et boire du vin. Le logement est un des dossiers les plus Monsieur Schneider, lui, veut redistridifficiles du fait de la croissance. Mais buer… Moi, je dis qu’on est en période quand je vois ce que construisent la électorale et que chacun essaie d’amaSNHBM et le Fonds du logement, c’est trois douer son électorat. Je suis plutôt pour fois plus qu’avant. une aide matérielle qu’une redistribution Mais ça reste très insuffisant… générale. Je préfère des aides concrètes Oui, mais on a pu débloquer des terrains, comme la gratuité des livres scolaires ou par exemple avec ArcelorMittal. Il y a de des transports. grands projets en planification. Nous avons Et pour les entreprises ? changé de paradigme. On a eu par exemple Je l’ai dit, il faudra ramener la fiscalité dans un concours au Kirchberg où l’État devait la moyenne de l’OCDE et encourager les attribuer le terrain au mieux-disant. Or, PME. Nous aiderons aussi les start-up en comme le promoteur répercute son prix

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L A PA R O L E AU X AU T R E S

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d’achat sur le prix de vente, on poussait nous-mêmes les prix à la hausse. Du coup, j’ai annulé le concours et fixé une autre condition : construire à un certain prix. Résultat, on a pu vendre des logements 50µ% moins cher. Voilà des modèles qu’il faut continuer. Après, il faut reconnaître que l’État n’y arrivera pas tout seul. On a besoin des communes. Et je pense qu’il serait aussi important de regrouper au sein d’un ministère le logement, les infrastructures et l’intérieur.

Pour Xavier Bettel, même si les rapports humains entre partenaires politiques sont « très importants », c’est « d’abord le programme qui compte ».

Qu’attendez-vous des communes ?

Elles savent mieux que nous ce qui rentre dans le constructible ou pas. Elles pourraient par exemple permettre de construire en hauteur. Aujourd’hui, on est trop limité, alors que l’on pourrait facilement ajouter un ou deux étages de plus par endroits.

Il faut des tours au Luxembourg ?

Pas dans un quartier résidentiel, mais au Kirchberg, au Ban de Gasperich ou dans un nouveau quartier, ça ne me dérangerait pas, à condition de se fixer des objectifs de mixité sociale ou intergénérationnelle. C’est une chance que nous avons eue au Luxembourg de ne jamais construire de ghettos.

Faudra-t-il des mesures plus coercitives pour endiguer la spéculation ?

Pas avec moi. Je suis contre l’expropriation. La propriété privée est un principe fondamental dans un État de droit, sauf bien sûr en ce qui concerne les grandes infrastructures d’intérêt général comme la construction d’une route. En revanche, je suis pour des taxes sur les logements vacants au bout de deux ou trois ans. J’ai dans ma rue une maison qui est vide depuis 22 ans ! Ce n’est pas acceptable alors que tant de gens ont du mal à se loger. Je n’ai pas envie que les jeunes d’aujourd’hui deviennent les frontaliers de demain, faute de pouvoir trouver un logement abordable. Certains gagnent trop pour bénéficier d’un logement social, mais pas assez pour

se payer un logement normal. Ce sont les oubliés de la politique du logement depuis ces 20 dernières années. Les infrastructures de transport, le logement, le développement territorial… Tout cela prend du temps, alors que les demandes sont urgentes…

Ces cinq dernières années, j’ai pu avancer, mais surtout pour rattraper le retard que le Luxembourg avait pris. Là, je vais pouvoir faire plus, et surtout plus vite.

«  La réduc­tion du temps de travail n’est pas un bon signal.  » 66 —

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EN VIDÉO

« Une évolution, mais pas une révolution» La priorité du Premier ministre Bettel en cas de réélection serait naturellement de former une équipe gouvernementale, sur base d’idées, indique le principal intéressé, qui ne veut pas changer de style : « J’ai mon caractère, je ne vais pas changer le soir des élections. Je suis comme je suis. » Vie de famille, assainissement des finances publiques, infrastructures, école… le leader du DP cite des chantiers sur lesquels il fau­ dra poursuivre le travail pour « continuer à moderniser ce pays. Le Luxembourg n’est plus le même qu’en 2013. Ça n’a pas été une révolution, mais une évolution. » Retrouvez l’intégralité de l'interview vidéo de Xavier Bettel sur paperjam.lu.


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«

Je n’ai pas besoin de crier pour me faire entendre  Auteurs

matthieu croissandeau et thierry raizer Photographe

Patrick galbats

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»

Candidat pour faire revenir sa formation à l’Hôtel de Bourgogne, Claude Wiseler distille ses priorités, tout en laissant le champ libre à la discussion avec un éventuel partenaire de coalition. L’ancien ministre n’a qu’une crainte : que les partis au pouvoir ne remettent le couvert… ensemble.


Claude Wiseler Une force trop tranquille ?

Septembre / Octobre 2018 —

­ — 69


relation de confiance. Si on part avec des ennemis personnels, ça ne marchera jamais. Vous voyez des hommes d’État dans chaque parti ?

Je vois des partenaires de discussion.

Que faut-il comme qualités ou compétences pour être Premier ministre ?

Difficile de rester objectif ! [Rires] Je sais ce que j’attends de moi : une connaissance approfondie de la situation et des dossiers, une vision pour le pays, un plan des principales réformes à conduire. Il très important d’être calme et d’avoir du recul, surtout dans les situations difficiles. Enfin, il faut pouvoir trancher, sans être agressif ni brutal.

Ce côté calme vous vaut parfois d’être qualifié d’hésitant…

C’est la contrepartie de mon caractère. Je n’ai pas besoin de crier pour décider ou pour me faire entendre. On peut dire les choses avec fermeté, mais avec la correction et la civilité nécessaires. Je n’aime pas les gens qui gueulent et qui insultent. Je n’ai pas besoin de ça.

Il ne faut pas forcément être un tueur en politique ?

Il faut savoir ce qu’on veut et comment l’obtenir. Mais on peut y arriver dans 99 % des cas avec de la persuasion ferme.

Vous avez parlé tout à l’heure des représentants des grands partis démocratiques pour désigner d’éventuels partenaires de coalition. Vous en voyez d’autres ?

laude Wiseler, en 2013, le CSV était arrivé en tête du scrutin et il s’est retrouvé éjecté du pouvoir… Qu’est-ce qui peut empêcher aujourd’hui que cela se reproduise ?

Rien… sinon les électeurs ! J’espère qu’ils voteront de façon claire pour que cette coalition ne puisse pas repartir pour un nouveau mandat. Je vois bien que les partis qui la composent sont en désaccord sur un grand nombre de points, qui vont de la croissance à l’écologie en passant par la politique étrangère… Mais je les entends aussi dire partout qu’ils voudraient prolonger cette coalition pendant cinq ans. Moi je ne veux pas, pour mon pays, de cinq années de couacs supplémentaires.

Le DP, le LSAP et Déi Gréng sont-ils pour vous des adversaires ou d’éventuels partenaires ?

Pour faire une coalition, non, je ne vois pas. L’ADR n’est pas un sujet pour moi, car sur un certain nombre de principes, comme l’Europe ou l’intégration, nous ne pouvons pas nous retrouver. C’est très clair.

Quel regard portez-vous sur leur alliance avec Wee2050 ?

L’identité luxembourgeoise nous est extrêmement chère, au CSV. Nous souhaitons préserver notre langue, notre façon de vivre. Mais nous considérons que tout cela forme une identité accueillante, ouverte, et non fermée comme certains. C’est une grosse différence… L’histoire du Luxembourg est une histoire d’émigration, puis d’immigration. Nous avons su croître parce que nous avons toujours su intégrer des personnes et des talents venus du monde entier en faisant en sorte de les accueillir à part entière dans notre communauté. C’est cette identité-là que je ne veux pas perdre.

Je ne pense pas en termes d’adversaires, mais plu- Que traduit, selon vous, cette montée tôt de concurrents politiques. Et comme le système de la question identitaire ? Le référendum sur le droit de vote des non-Luxem­ politique luxembourgeois que j’adore le permet, bourgeois a été un point de départ que je regrette. chacun d’entre eux peut être demain un partenaire, J’avais alerté le gouvernement à l’époque sur le c’est évident. Quand je regarde leurs programmes, risque de fracturer la société, mais il a persisté. je vois des points de convergence et de différence C’était une faute parce que ça a fait émerger beauavec les trois. Je n’ai donc aucune préférence. coup de questionnements dont le Luxem­bourg Pas d’exclusive, ni de personnalités écartées a priori non plus ? n’avait pas besoin. Il y a d’abord une inquiétude devant un monde qui évolue de façon extrêmeNon. J’essaie de garder des ponts politiques et perment rapide. Il y a aussi la croissance soutenue du sonnels avec tous les représentants des grands nombre de résidents non luxembourgeois qui ne partis démocratiques parce que je considère que se mesure pas seulement sur la mobilité ou le logepour construire une coalition, il faut établir une 70 —

­ — Septembre / Octobre 2018

Parcours

EN NUANCES En politique, le contexte vous sert parfois plus que votre travail. L’ascension de Claude Wiseler depuis cinq ans en est la parfaite illustration. Dans l’ombre du sphinx Jean-Claude Juncker et de son dauphin d’autrefois Luc Frieden, l’ancien ministre du Développement durable et des Infrastructures a su s’imposer comme la nouvelle figure du parti chrétien-social. Pas tutélaire. Plutôt collégiale. En fin connaisseur de son parti qu’il a rejoint en 1984, Claude Wiseler savait que la chute de Juncker signifiait aussi une rupture de style, en ligne avec sa personnalité que d’aucuns estiment comme trop effacée pour endosser le costume de Premier ministre. On le décrit comme hésitant, il renvoie à sa détermination sans agressivité. Ses adversaires le disent peu concret dans ses idées, il répond par une idée de continuité de la politique au Luxembourg. À 58 ans, Claude Wiseler a déclaré ses derniers mois qu’il « n’avait peur de rien » et qu’il n’avait plus rien à perdre. Tel un coureur de fond, il fut le premier à s’élancer officiellement vers 2018. C’était en octobre 2016. Le congrès du CSV adoubait ainsi celui qui devait rassurer les membres quant à un retour au gouvernement que certains en interne attendent impatiemment au point de s’imaginer déjà sur un strapontin ministériel. Claude Wiseler s’élance dans une épreuve d’obstacles: la campagne électorale. Saura-t-il proposer une offre lisible plutôt qu’un programme centriste trop large ? La principale embûche pour le principal parti tient dans la capacité à démontrer qu’il peut faire, sinon mieux, autrement, après avoir été au pouvoir pendant une trentaine d’années. Claude Wiseler doit aussi penser à l'arithmétique. Sans pour autant disposer de l’aura de Juncker, qui décrochait encore la palme nationale des suffrages en 2013 (55.968 voix), Claude Wiseler devra forcément faire mieux qu’il y a cinq ans : 26.590 voix. Outre le score, celui qui conduit les espoirs du CSV (sans Luc Frieden cette fois, également grand rapporteur de voix) doit se mesurer aux autres figures du parti : les très populaires Marc Spautz, Jean-Marie Halsdorf ou encore Félix Eischen. Un rapport de force dont le résultat s’avère souvent utile lorsqu’il s’agit de distribuer les postes…


Claude Wiseler n’est pas un partisan de la décroissance, mais d’une croissance maîtrisée.

ment. Certains voient leur société évoluer et ont parfois des difficultés à suivre. Il faut y faire extrêmement attention, parce que si nous laissons ce sentiment « d’insécurité » prospérer, nous risquons d’alimenter les extrêmes comme chez nos voisins. C’est la raison pour laquelle je considère que la croissance doit désormais progresser à un rythme où nous pouvons la gérer de façon qualitative. Il existerait donc des leviers pour réduire ou ralentir le rythme ?

Nous vivons dans une Europe libre où les entreprises peuvent s’installer où bon leur semble. Mais l’État dispose de leviers, oui ! Il peut faire de la prospection sur certains secteurs économiques plutôt que d’autres, il peut, à travers sa politique d’aide à l’implantation, viser telle entreprise plutôt qu’une autre. Je suis d’avis de concentrer nos efforts sur quelques clusters comme la finance, l’IT, la logistique, la biotech, le space auxquels je voudrais ajouter l’économie circulaire, la recherche sur le bâtiment vert ou encore la médecine du futur. Je veux surtout qu’on gagne en productivité, ce qui signifie sans doute de dire non à un certain nombre d’entreprises qui ne correspondent pas à nos critères.

« réduire la

fiscalité

Le Luxembourg peut-il refuser des emplois ?

Nous avons la chance d’être attractifs. Nous pouvons donc choisir les entreprises qui nous aideront à avoir un développement harmonieux. Rendezvous compte qu’un rythme de croissance de 15.000 nouveaux emplois par an, ça voudrait dire être capable de construire tous les sept ans une nouvelle ville de Luxembourg !

. Septembre / Octobre 2018 —

»  ­ — 71


La croissance qualitative, ce n’est pas de la décroissance ?

Il faut en profiter pour réformer la protection sociale ou les retraites ?

Oui, et c’est beaucoup plus facile de le faire quand les caisses de la Sécu sont pleines à craquer. C’est sans doute beaucoup plus difficile à expliquer, mais c’est le moment de le faire.

Faut-il augmenter les cotisations, baisser les pensions, travailler plus longtemps ?

Pour Wiseler, c’est maintenant, quand les finances vont bien, 72 qu’il — faut réformer.­ — Septembre / Octobre 2018

Je ne vais pas répondre à ces questions-là pour des raisons évidentes… Aujourd’hui, je ne suis pas en mesure de négocier avec les partenaires qu’il faudra réunir autour de la table.

10

15 2018

Je ne suis pas le représentant du patronat. Mais c’est ce que M. Gramegna aurait dû savoir en tant qu’ancien représentant du patronat…

5

2017

C’est ce que le patronat répète depuis cinq ans…

L'évolution du classement général du WCY en un clin d'œil

1

2016

Bravo à la situation économique surtout ! Et bravo aussi aux gouvernements précédents qui avaient beaucoup œuvré. Le problème, c’est que j’ai l’impression que l’équipe actuelle considère qu’il s’agit d’une donnée immuable et définitive. Or, il faut absolument profiter de la situation pour faire les réformes nécessaires et qui sont beaucoup plus faciles lorsque l’économie tourne que lorsqu’elle est à l’arrêt. John Fitzgerald Kennedy disait : « Il faut que tu répares ton toit lorsque le soleil brille. »

2015

Bravo Bettel, alors ?

2014

Le Luxembourg se porte bien, je ne vais pas dire le contraire. Économiquement, financièrement, socialement, ça va. C’est OK.

2013

Dans quel état se trouve le Luxembourg aujourd’hui ?

2012

Je ne connais toujours pas le coût à long terme de la réforme fiscale, par exemple, ni les conséquences de toutes les dépenses et de toutes les promesses qui ont été faites au cours des dernières années...

2011

Quelque chose vous inquiète ?

La croissance doit « progresser à un rythme où nous pouvons la gérer de façon qualitative », déclare Claude Wiseler, qui cite comme priorité l’amélioration de la compétitivité des entreprises « pas seulement par leur démo­ graphie, mais aussi par leur pro­ ductivité. Ensuite, que l’État parvienne à gérer le développe­ ment de ses infrastructures et sa politique d’intégration au même rythme que la croissance de sa population pour ne plus se laisser dépasser. » Dans l’édition 2018 du World Competitiveness Yearbook (WCY) de l’institut suisse IMD faisant référence en la matière, le Luxembourg revenait à la 11e place qu’il occupait déjà en 2016 (après la 8e place en 2017). Le Grand-Duché continue de figurer dans le haut du classement reprenant 63 pays, mais les chantiers ne manquent pas, comme le montre le rapport : « Le Luxem­bourg perd des places quant à sa capacité à attirer les talents, l’attractivité de son envi­ ronnement fiscal, la digitalisation de son économie et l’évolution de sa productivité, ce qui est à la fois démontré par les indicateurs statistiques utilisés dans l’étude de l’IMD et ceux de perception collectés auprès des chefs d’entreprises luxembourgeoises à travers l’enquête mise en œuvre dans le cadre de l’étude. » Plus qu’un programme, c’est un agenda gouvernemental.

2010

Je ne promets rien. Je donne des directions. Après, cela dépend bien sûr du développement économique et de la vitesse à laquelle on va pouvoir y arriver. Dès le lendemain des élections, de toutes les façons, il faudra faire un état des lieux de nos finances publiques pour connaître nos marges.

CROISSANCE ET COMPÉ­ TITIVITÉ

2009

Investir, réduire les dépenses et constituer des réserves avec une croissance maîtrisée… Cela ne revient-il pas à promettre tout et son contraire ?

Classements internationaux

2008

Je veux que le PIB continue de progresser, bien sûr, mais pas nécessairement autour de 4 %. Je veux la croissance absolument, sans quoi notre économie mourrait. Mais je veux la maîtriser et la gérer parce que les problèmes qu’elle nous pose aujourd’hui au quotidien ne seront bientôt plus acceptés par la population. Cela nous oblige évidemment à investir dans le logement et la mobilité. C’est une des priorités de notre programme. L’autre, c’est le rééquilibrage budgétaire. Et j’ajoute aussi la possibilité de faire quelques réserves pour le temps où les crises arriveront, parce qu’elles arriveront.


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CE QU’ILS DISENT DE LUI

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« Hésitant »

françois bausch

« Sympa »

étienne schneider

« Hésitant »

Il faudra jouer sur un ensemble de mesures. La Le Luxembourg n’en manque pas, première réforme de 2012 qui a été faite par un mais ils font souvent l’objet de spéculations… gouvernement CSV-LSAP et un ministre socialiste Exactement. Nous prendrons des mesures pour est allée dans la bonne direction et a joué sur difdégager de grands ensembles constructibles pour férents leviers. le logement. D’un point de vue démocratique, c’est quand même mieux de dire ce que l’on compte faire avant de se faire élire, non ? Les entre­ preneurs sont en droit de se demander si les cotisations vont monter, et les retraités si leurs pensions vont baisser…

Quitte à réquisitionner ou exproprier ?

comme leur priorité depuis longtemps. Comment expliquez-vous que ce problème ne soit toujours pas résolu ?

Combien ?

Il faudra, pour faire une telle réforme, une discussion au préalable avec les partenaires sociaux. Les promesses que l’on a faites pour les gens qui sont L’autre façon de jouer sur l’offre, à la retraite actuellement ou pour les gens qui ont c’est la fiscalité… travaillé depuis 10, 20 ou 40 années seront tenues. Nous avons clairement dit dans notre programme Mais il faut faire les réformes aujourd’hui parce que les terrains qui sont aujourd’hui dans le PAG que dans 15 ans, on ne pourra plus tenir ces et donc constructibles, mais qui sont retenus pour promesses. des raisons de spéculation, doivent être taxés de Tous les candidats affichent le logement façon différente.

Je ne sais pas encore. Mais aujourd’hui, c’est le principe qu’il faut acter. Les communes peuvent le faire, mais elles ne le font pas pour des raisons aisément compréhensibles. Elles sont trop proches des gens. Donc il faut que ce soit une taxe nationale. La même réflexion doit être menée sur les logements inhabités. Mais les communes auront un grand rôle à jouer.

Il y a le rythme de la croissance, d’abord. On a fait jusqu’à présent une politique de la demande en aidant les gens qui avaient du mal à acheter une maison avec des subventions, notamment. C’était sans doute nécessaire, mais cela n’a rien résolu puisque le problème du logement est aujourd’hui un problème de mise sur le marché. Tous les candidats disent la même chose… Nous allons donc devoir mener une politi­que Oui, mais moi je souhaite donner aux communes d’offre. Le premier défi, ce sont évidemment la possibilité de le faire. C’est pourquoi je propose les terrains… aussi une réforme territoriale qui prévoit de réduire

Wiseler promet de trancher « sans être agressif, ni brutal ».

74 —

Le dernier texte de loi que nous n’avons pas voté, mais qui a été adopté par la coalition actuelle, prévoit cette possibilité. Je ne suis pas un amateur d’expropriation, mais si après avoir négocié et proposé de payer le prix, un projet de grand ensemble échoue pour des raisons purement spéculatives, nous utiliserons ces dispositions.

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le nombre de communes, mais de leur donner les moyens techniques ou financiers de remplir leurs missions. Nous allons donc discuter d’une nouvelle carte communale. Certaines disparaîtront au profit de la création de communes plus grosses. Ça n’est jamais très populaire…

Non, je sais. Mais la réforme territoriale, ce n’est pas seulement une affaire de réduction du nombre de communes, c’est également une question d’organisation et d’attribution de compétences. Par la suite, il ne sera plus possible d’avoir des bourgmestres à mi-temps parce qu’ils sont aussi députés. Je veux engager une séparation stricte des mandats et une professionnalisation des bourgmestres pour la mettre en place en 2029.

La coalition actuelle s’inquiète de vous voir détricoter ce qu’elle a fait…

Je considère que la politique au Luxembourg doit se faire dans la continuité. On n’est pas dans un pays où la politique se fait en bloc, droite contre gauche, et où chaque bloc détruit ce que l’autre a fait.

«

pas un sujet .

Vous êtes un homme de droite ?

Je suis un homme du centre.

L’avortement, vous n’y toucherez pas ?

Non.

La séparation de l’Église et de l’État ?

»

Quelle sera votre politique fiscale pour les entreprises ?

Je veux réduire la fiscalité des entreprises à un taux d’affichage de 20 %. Cela ne pourra pas se faire en une étape puisque je veux un budget équilibré. L’idéal serait d’en faire un grand sujet de discussion avec les partis d’opposition et de programmer de façon consensuelle une réforme sur six ou huit ans en garantissant aux entreprises que ce plan sera maintenu quel que soit le vainqueur du scrutin suivant. Pour le reste, je souhaite que l’ICC soit aboli et remplacé par un impôt aligné sur la même base que l’IRC. La taxe foncière, elle, devra être augmentée pour équilibrer un peu les moins-­values d’une telle réforme.

On a beaucoup regretté la loi sur la suppression des cours de religion, par exemple, mais c’est aujourd’hui impossible de revenir dessus. Tous les enseignants sont partis vers d’autres missions. Sur le salaire des prêtres, des accords ont été trouvés avec l’Église. Il n’y aura donc pas de nouvelles discussions. Il y a en revanche un certain nombre de choses qui nous semblent inacceptables, notamment la quasi-interdiction faite à une commune de financer la réfection d’une église. C’est un point de la loi sur lequel on reviendra. Mais encore une fois, la politique au Luxembourg ne se fait pas par Vous supprimerez les niches ? déconstruction des politiques antérieures. C’est Oui. De toutes les façons, avec la réforme, les traiextrêmement important pour nous. Je me suis tements fiscaux et autres rulings seront de moins défendu à l’époque lorsque Gambia voulait nous en moins utilisés… Je souhaite par ailleurs suppriimposer une forme de bipolarisation droite / gauche. mer le régime actuel des stock-options, qui est Ça me semble très malsain. difficilement défendable en termes d’équité fiscale. Quelle leçon avez-vous retenue de 2013 ? Nous introduirons deux nouveaux systèmes : un Qu’il faut parfois se retrouver dans l’opposition régime transitoire pour les expatriés afin qu’ils ne pour se renouveler. Depuis cinq ans, nous avons soient pas pénalisés, et un autre pour les entretravaillé sur les contenus de notre programme, sur prises qui versent des actions à leur personnel. les principes. Et pour les ménages, que ferez-vous ? Vous avez tourné la page Juncker ? Pour les bas salaires, nous mettrons en place des Je n’ai pas tourné la page Juncker, mais elle est crédits fiscaux dégressifs, notamment pour les tournée. À nous d’écrire une autre histoire. gens qui gagnent le salaire social minimum. Et Votre politique vis-à-vis de la place nous porterons le tableau de rentrée beaucoup financière sera-t-elle différente de celle plus tard de 11.250 à 12.000. Après, je ne promets que le CSV a menée par le passé ? rien… Il faudra d’abord voir la situation de nos Les temps ont changé. Les règles européennes recettes fiscales. S’il y a encore de la marge, nous encadrent, surveillent et contrôlent beaucoup travaillerons pour les classes moyennes. plus les places financières. Ça n’a pas forcément Êtes-vous favorable à une augmentation été facile, mais c’est une bonne chose. Le secteur du salaire social minimum ? financier est essentiel pour le Luxembourg. Nous Je suis pour une augmentation régulière indexée engagerons des discussions ouvertes avec ses représur le coût de la vie. Mais je suis contre les 10 % que sentants pour entendre leurs besoins. Les Places réclame l’OGBL, parce que cela me semble irréaconcurrentes ne sont pas en train de dormir. Il faut liste. Nous ferons une partie du chemin en défiscadonc être vigilant et réactif. lisant complètement le salaire social minimum.

En vidéo

« LA CAMPAGNE VA SE JOUER SUR LA VIE QUOTIDIENNE » Sans vouloir fixer de ligne rouge, Claude Wiseler cite une série de chantiers primordiaux en guise de préalable à une entrée au gouvernement : sécurité sociale, retraites, croissance, éducation nationale ou encore finances publiques. Mais la tête de liste nationale du CSV estime que la campagne 2018 va se jouer sur « les problèmes quotidiens de tous les résidents du Luxem­bourg, le logement, la mobilité, les questions du système de santé, comment gérer la croissance… Je ne crois pas qu’elle va se jouer sur des questions de finances publiques qui sont des sujets extrêmement importants, mais tellement techniques qu’il est difficile de mener une campagne sur ces sujets-là.» Retrouvez l’intégralité du témoignage vidéo de Claude Wiseler sur paperjam.lu.

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s e r t s i n i m e  «Trop d , s e r i a n n o i t s e g t n so e r t ê ’ d au lieu »   s e r i a n n o i s vi Auteurs

Matthieu Croissandeau et thierry raizer Photographe

patricia pitsch (maison moderne)

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Étienne Schneider réussira-t-il son pari ? L’homme fort du LSAP croit dans les chances de sa formation de se maintenir au pouvoir et nourrit l’espoir personnel d’endosser le rôle de Premier ministre. Passé le bilan de la coalition dont il salue l’action, le ministre de l’Économie sortant veut prouver qu’il a une vision pour un État dont la générosité rime forcément avec croissance.


Étienne Schneider Toujours en marche

Le 28 août dernier, dans son bureau du ministère de l’Économie.

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É

tienne Schneider, vous êtes un des architectes de la coalition surprise de 2013. Avez-vous prévu une surprise pour 2018 ?

Nous allons tout faire pour gagner à nouveau les élections. Je pense aux responsables de mon parti, mais j’imagine que les responsables du gouvernement actuel vont tout faire pour défendre leur bilan et convaincre les gens que cette coalition a bien travaillé. Et pourquoi ne pas réélire les mêmes pour cinq années supplémentaires ?

Cette coalition n’est donc pas morte…

pouvoir continuer à travailler. Les gens ne voient d’ailleurs pas d’alternative. Vous avez déjà rédigé entre vous un nouveau programme gouvernemental ?

Non. Il serait élaboré en cas de victoire sur base des trois programmes des partis.

Les trois programmes sont-ils compatibles ?

Certainement pas, je suis sûr qu’il y a des sujets que le LSAP veut réaliser dont les autres ne veulent pas, et vice versa. Les 38 heures par semaine n’enchantent pas le DP, pourtant cette mesure est chère au LSAP.

Cette mesure est-elle un totem pour former un nouveau gouvernement ?

Pas celle-ci, mais nous en avons trois : qu’on ne touche pas aux retraites, que le salaire minimum soit augmenté de 100 euros net dès le 1er janvier 2019 et qu’on ne touche pas non plus à l’indexation. Si quelqu’un veut toucher autrement à ces trois sujets, on n’entre pas en coalition.

Pourriez-vous envisager une coalition avec le CSV ?

Bien sûr. Même si les chrétiens-sociaux manquent d’alternatives politiques concrètes dans bon nombre de domaines, le CSV d’aujourd’hui n’est plus le CSV avec tous les scandales connus en 2013. Les principaux protagonistes, Jean-Claude Juncker et Luc Frieden, ne sont plus aux responsabilités. Il faut pouvoir tourner la page. Du reste, nous avions toujours bien travaillé avec le CSV. Enfin, la manière de faire de la politique a changé entre-temps. Ce ne sera plus cette forme de gouvernement avec un Premier ministre omniprésent qui décide de tout et des ministres dégradés au simple rang de collaborateurs. Je ne vois plus aucun ministre accepter une telle situation, même sous le CSV. Je ne vois d’ailleurs pas Claude Wiseler en homme fort jouer un tel rôle comme JeanClaude Juncker.

Elle n’est certainement pas morte ! Les trois partis font campagne en se concentrant sur les sujets qui leur sont chers, c’est normal. Mais en tant que gouvernement, on peut défendre ensemble un bilan qui est positif. Je repense à tous ceux qui nous disaient en 2013 qu’ils ne voyaient pas d’avenir Qui sont vos adversaires dans cette élection ? prometteur pour le Luxembourg. Je me souviens Je n’aime pas le terme d’adversaires, ce sont des de discussions avec les représentants des Big Four con­currents. Tous les partis et autres consultants renommés qui me disaient démo­cratiques ont des idées que la croissance ne dépasserait jamais plus les 2 qu’ils veulent réaliser dans ou 2,5 %. Ils ne pensaient pas non plus qu’on réusl’intérêt du Luxem­bourg, il sirait à diminuer le chômage en dessous de 7 %. Ils faut le respecter. C’est un ont tous eu tort ! Nous avons réussi à rétablir les concours d’idées. finances publiques, à diminuer le chômage – aux Que reste-t-il de gauche alentours de 5,5 % –, à avoir une croissance qui au LSAP ? avoisine voire dépasse les 4 %. Il y a bien sûr eu une Si vous regardez notre proconjoncture positive, mais nous avons le triple des gramme, il est résolument de valeurs européennes. Je pense donc qu’il y a aussi gauche. Les 38 heures sans une explication nationale dans cette réussite. perte de salaire, l’augmentaL’opposition ne pourra pas dire le contraire : le tion du salaire social minimum, pays est dans une situation meilleure qu’en 2013. la sixième se­maine de congés, Comment expliquez-vous alors la subvention aux jeunes que les sondages ne vous donnent ménages pour l’acquisition pas de meilleurs résultats ? d’un logement, la réforme fiscale supplémentaire sont des Les sondages n’ont jamais été justes par rapport éléments représentatifs d’un au résultat final des élections. J’ai toutefois l’improgramme de gauche. pression d’un renversement de la tendance. De plus en plus de monde prend conscience que ce Partout en Europe, les partis gouvernement a bien travaillé et que l’on devrait socialistes sont en grande

Le ministre de l’Économie ne veut pas entendre parler de limiter la croissance.

«  nous avons trois totems : les retraites, le salaire social mini­mum et l’indexation. »

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toujours été à la base du suc­ cès du Luxem­­bourg. Nous avons été capa­bles de réin­ venter notre économie grâce à notre capacité à innover, à nous adapter, mais aussi grâce à l’apport du savoirfaire et des capitaux étran­ gers. C’est pour cela que le Luxembourg est le meilleur élève en Europe, c’est pour cela que les salaires et les pen­ sions sont le double ou le triple par rapport aux régions limitrophes. Sans parler des infrastructures dont nous dis­ posons. Cette ouverture d’es­ prit et des frontières est notre meilleure garantie pour main­ tenir un État social généreux. Un autre thème de cette campagne est la croissance qualitative. Qu’est-ce que la croissance qualitative ?

difficulté. Le socialisme a-t-il encore un avenir au Luxembourg ?

Souvent, le parti socialiste perd, car un parti de droite ou d’extrême droite reprend des sujets sociaux mélangés avec des sujets nationalistes. Et malheureusement, cela fonctionne. Je suis con­vaincu que cela ne sera pas le cas au Luxem­ bourg, où il n’y a pas d’extrême droite sur l’échi­ quier politique. S’il y a bien une chose qui me rend fier, c’est le vivre-ensemble qui fonctionne dans ce pays avec une population composée à moitié d’étrangers, sans parti d’extrême droite. J’espère que même si le CSV ou l’ADR reculent un peu plus vers la droite, ils n’exagéreront pas durant la campagne.

La thématique de l’identité luxembourgeoise est pourtant mise en avant…

Je regrette que même le DP et Déi Gréng misent sur ce sujet. Nous devons soutenir la langue luxem­ bourgeoise, elle n’a d’ailleurs jamais été autant parlée. Je ne vois que certains problèmes concrets que nous devons résoudre, comme la possibilité pour les personnes âgées de se faire comprendre dans le secteur des soins vis-à-vis de personnels francophones ou germanophones. Mais pour le reste, on vit très bien ensemble.

Il n’y a pas de problème avec l’identité luxembourgeoise ?

Je vous le demande ! Je le demande aussi à M. Bausch ou M. Wiseler. La croissance que nous avons est qualita­ tive, elle est gérée au maxi­ mum. Nous avons une stratégie de promotion économique claire et précise sur des secteurs bénéfiques pour le pays en général. Bien sûr que des entreprises s’installent de leur propre initiative. Mais nous devons respecter la liberté d’établissement des entreprises garantie dans l’Union européenne. Ce n’est pas la croissance qui gêne les gens, mais les effets qu’elle peut induire, sur le trafic princi­ palement. Mais ne me dites pas que le Luxembourg est un pays invivable d’un point de vue environ­ nemental. Le gouvernement a déjà pris des mesures sur le plan de la mobilité et des transports publics, et cela doit continuer, cela prend du temps. Nous devons aussi beaucoup plus miser sur le télétravail. Si chacun travaillait un jour chez soi par semaine, cela diminuerait le trafic de 20 % d’un seul coup. Nous avons aussi pris des initiatives pour lancer la construction future de bureaux et de P+R aux frontières. La chance de la digitalisation et de la robotisation nous permettra d’avoir une croissance sans avoir les mêmes effets néfastes sur le trafic, car la croissance est principalement basée sur l’augmentation du nombre de salaires au Luxembourg, 60.000 durant cette coalition. À l’avenir, la croissance sera toujours élevée, mais réalisée avec de moins en moins d’employés. De quelle industrie voulez-vous pour

Non. Il y a en revanche une identité forte. Le Luxem­ les prochaines années ? bourg est reconnu à l’étranger où beaucoup nous Un pays sans industrie est un pays « Mickey Mouse ». envient. Ce n’est pas avec 47 % ou 50 % d’étran­ Il ne faut pas uniquement se baser sur une place gers demain que cette identité sera remise fi­nancière qui peut d’ailleurs disparaître d’un jour en question, d’autant plus que l’immigration a à l’autre. Si vous avez des investissements industriels,

parcours

Des visions Étienne Schneider (47 ans) est le seul des quatre têtes de liste interviewées à l’occasion de ce numéro spécial à avoir officié sous le précédent gouvernement. Le 1er février 2012, il succédait à son patron et mentor, Jeannot Krecké, à la tête du ministère de l’Économie. Celui qui était alors premier conseiller de gouvernement et président du conseil d’administration d’Enovos passait de l’ombre à la lumière. De jeune ministre « stagiaire » comme il se définissait lui-même à ses débuts, Étienne Schneider a pris de l’envergure, en mettant à profit sa connaissance d’un ministère et d’un État très présents dans des sociétés qu’il détient entièrement ou en tant qu’actionnaire de référence. Reconduit suite aux élections de 2013, il hérite aussi de la Sécurité intérieure et de la Défense. Au boulevard Royal, il bouscule. Fini l’appellation « Commerce extérieur », et fusion avec le Tourisme et les Classes moyennes pour un grand ministère où il sera épaulé par Francine Closener en tant que secrétaire d’État. Dans le mouvement et le franc-parler qui le caractérisent, deux annonces sont en suspens : la fusion des Chambres de commerce et des métiers et la restructuration des participations de l’État. La première démontre qu’en politique, il ne faut pas confondre vitesse et précipi­ ta­tion. La mise en veille de la seconde reflète les freins internes à l’État dont peut souffrir un projet. De la refonte de la promotion économique au lancement du projet Rifkin, sans oublier le baptême de Spaceresources.lu, le ministre de l’Économie a imprimé sa marque dans un gouvernement où il était tout aussi visible que Xavier Bettel. Un tweet avec Larry Page, le patron de Google. Une rencontre express avec Elon Musk. Une signature d’accord en Chine. Comme son prédécesseur, Étienne Schneider est «M. business ». Et tant mieux si l’industrie est de retour au Luxembourg. Ce scrutin 2018, Étienne Schneider l’aborde sans complexe, avec un bilan plutôt en sa faveur. Élu en 2013 pour son premier scrutin avec 15.628 voix nominatives, il devra toutefois se rapprocher du score de Jean Asselborn (38.257) pour asseoir sa position d’homme fort du parti… et au-delà.

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c’est du long terme. L’industrie offre aussi des emplois à des gens qui ne voudraient ou ne pourraient pas travailler dans la finance. Il n’y a jamais eu autant d’investissements industriels à haute valeur ajoutée annoncés que lors des cinq dernières années. Nous avons surtout convaincu les industriels déjà présents au Luxembourg d’investir au Grand-Duché afin d’élargir leurs activités. Un argument majeur en notre faveur est le prix réduit de l’énergie par rapport aux pays voisins. C’est un choix politique. L’industrie reste synonyme pour certains de cheminées fumantes et de pollution de l’environnement. Ce n’est plus le cas, on s’oriente vers une industrie moderne et innovante à forte valeur ajoutée. D’ici 2050, le pays sera-t-il digitalisé, robotisé avec un recours important à l’intelligence artificielle ?

Il sera complètement digitalisé. Mais le recours à ces nouvelles technologies ne peut pas seulement se faire au profit des chefs d’entreprise ou des actionnaires. Les avantages de la digitalisation doivent être partagés avec les salariés. Nous devons diminuer le temps de travail pour parvenir à la semaine de 38 heures. Avec la digitalisation galopante, notre haut niveau de productivité et la bonne situation économique du pays, nous devons réduire le temps de travail maintenant. On peut se le permettre. D’ailleurs, on travaille trop au Luxembourg par rapport à la moyenne européenne. Le modèle des 40 heures par semaine remonte bientôt à plus de 50 ans...

C’est 38 heures avec ou sans baisse de salaire ?

Sans baisse de salaire. La digitalisation fera en sorte d’avoir besoin de moins de personnes pour réaliser les mêmes produits ou services. Nous arriverons un jour dans une situation où nous n’aurons plus assez de jobs. D’où le besoin de partager le travail, que tout le monde travaille un peu moins pour le même salaire et permettre de donner du travail aux jeunes. Les 38 heures seront là aussi pour améliorer la qualité de vie des gens qui revendiquent de moins en moins des hausses de salaire, mais plus de temps avec leur famille pour améliorer leur qualité de vie. Le système éducatif luxembourgeois est-il en mesure de produire la main-d’œuvre qualifiée nécessaire à l’économie du futur ?

Un grand chantier est la formation professionnelle, qui n’a rien à voir avec la formation scolaire. La formation professionnelle vous prépare à votre job, l’école vous prépare à votre vie. Il faudrait ramener la formation professionnelle auprès du ministère du Travail pour gagner en flexibilité. J’en veux pour exemple le master en space mining que nous allons mettre en place avec l’Uni, qui a bien compris son rôle pour soutenir le développement 80 —

la parole aux autres

Ce qu’ils disent de lui

xavier bettel

«Fonceur»

françois bausch

«Déterminé»

claude wiseler

«Une politique libérale»

économique au Luxembourg. Dans l’enseignement fondamental ou secondaire, c’est plus compliqué, car il y a beaucoup d’acteurs. L’école doit être plus flexible, mais rester publique, qu’elle reste la même pour tout le monde. Vous appelez à une nouvelle réforme fiscale. Celle de 2017 n’était-elle pas suffisante ?

Les finances publiques nous permettent d’aller plus loin que la réforme de 2017 pour cibler les catégories les moins favorisées. Pourtant, le salaire minimum ne doit plus être taxé, les monoparentaux doivent être traités de façon préférentielle. La classe 1A doit aussi être supprimée. La dernière législature était là pour rétablir les finances publiques, retrouver la croissance économique et pour diminuer le chômage. La prochaine législature sera celle de la redistribution pour combler davantage le fossé entre les riches et les pauvres et diminuer le risque de pauvreté auquel certaines catégories de personnes sont exposées.

Quelles seront les mesures à destination des entreprises dans la nouvelle réforme fiscale ?

Je ne vois pas de nécessité de prendre des mesures pour les entreprises. Leur charge fiscale est bien en dessous du taux d’affichage. D’un point de vue marketing, ce serait évidemment bien mieux d’avoir un taux d’affichage plus bas. On peut le faire, mais alors il faut enlever certains abattements dont peuvent bénéficier les entreprises. Or, ces abattements nous permettent d’orienter les investissements dans l’un ou dans l’autre secteur économique. Et si on parle d’une croissance accompagnée, alors il faut se laisser des instruments fiscaux de ce type.

Craignez-vous pour la pérennité du projet Spaceresources.lu ?

Le ministre qui ne poursuivrait pas ce dossier le regretterait et ce serait une catastrophe. Auriezvous cru, il y a deux ans lorsque j’ai lancé ce projet, qui nous serions à un tel stade d’avancement ? Nous avons lancé l’agence spatiale luxembourgeoise, le fonds d’investissement dédié aux activités spatiales est en train de se concrétiser, nous avons 150 entreprises dans le pipeline pour coopérer ou s’installer au Luxembourg. J’ai engagé davantage de personnel au ministère pour développer ce secteur. Freiner toutes ces activités serait tout simplement con.

« Il n’y a jamais eu autant d’investissements annoncés que depuis cinq ans. »

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Spaceresources.lu représente un virage aussi important que celui qu’a pris le Luxembourg dans les années 70 avec la place financière ?

Difficile à dire maintenant, mais nous avons le potentiel. Lorsque j’ai repris le ressort de l’économie en 2012, je me suis rendu compte que mes collègues européens misaient sur les mêmes secteurs que nous. J’ai pensé qu’il fallait trouver un autre secteur que les autres n’avaient pas encore sur



leur radar. Avec l’exploration et l’utilisation de ressources spatiales, nous pouvons à nouveau nous distinguer à l’international comme pionnier. Le logement est une problématique que le gouvernement n’a pas résolu. Est-ce une déception ?

Oui, mais ça ne m’étonne pas. Nous avons tout de même doublé la construction de logements durant la législature. Là aussi, cela prend du temps. On ne pourra pas se permettre de diminuer les prix du logement au risque de se trouver face à des particuliers qui auront des emprunts importants à rembourser pour leur immeuble, mais en même temps, leur bien perd en valeur d’un jour à l’autre. Il faut, en revanche, éviter qu’il y ait des hausses annuelles des prix de l’immobilier entre 6 et 8 %, c’est inacceptable. Nous devons aussi revoir les subsides que nous donnons pour acquérir un logement, car in fine, ils reviennent dans la poche des promoteurs. Nous devons effectuer une offensive sur les terrains, ouvrir les PAG. Là, on peut jouer sur la taxation. Cette responsabilité a été donnée aux communes, c’était une erreur. Le gouvernement doit reprendre cela en main. Je ne parle pas des familles qui veulent garder le terrain pour leur enfant, je pense aux promoteurs qui ont des centaine d’hectares et qui les gardent bien en attendant que les prix grimpent. D’un autre côté, la longueur des procédures représente un réel frein à l’augmentation de l’offre. Pour réussir, il faudrait que les ressorts du ministère de l’Intérieur, du Logement et de l’Aménagement du territoire soient réunis en une seule main.

60 ans, je suis conservateur et je ne fais plus rien. Moi je développe l’économie, je mise sur les secteurs porteurs d’avenir pour être capable de faire perdurer la prospérité de ce pays. C’est la croissance qui fait en sorte que notre système de protection sociale soit viable à l’avenir. Ce n’est pas en limitant la croissance que cela sera possible. Les gens qui veulent limiter la croissance doivent dire en même temps quels investissements on ne veut plus faire, quelles taxes seront ajoutées, quel sera le niveau des retraites à l’avenir, quel sera le salaire social minimum, bref, quel sera le système social. Chaque point de croissance en moins

Vous évoquiez les retraites comme ligne rouge. Que répondez-vous aux prévisions du Conseil supérieur des finances publiques indiquant un danger pour la soutenabilité du système à l’horizon 2040 ?

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bulgarie lituanie roumanie lettonie hongrie croatie

république tchèque slovaquie estonie

Pourtant le plus élevé de l’Union européenne selon les données d’Eurostat, le salaire social mini­ mum ne serait pas un frein à la prospection économique selon Étienne Schneider : « Durant sept ans, j’ai rencontré plusieurs cen­ taines de chefs d’entreprises à l’international. Je n’en ai jamais rencontré un seul qui se soit plaint du salaire social minimum. Ce ne sont que les entreprises luxem­ bourgeoises avec un patron luxembourgeois ou surtout leurs fédérations qui se plaignent. Ces dernières pensent que c’est un sujet qu’elles doivent traiter pour faire plaisir à leurs coti­ sants. » Pour le LSAP, le salaire social minimum doit être aug­ menté de 100 euros net au 1er janvier 2019, s’il entre dans la pro­ chaine coalition. salaires minimums, janvier 2008 et janvier 2018 (en euros par mois)

pologne portugal grèce

salaires minimums, janvier 2008 salaires minimums, janvier 2018 * Non communiqué

malte slovénie espagne royaume - uni allemagne france belgique pays - bas irlande luxembourg

Eurostat

albanie serbie turquie états - unis

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2.000

source

Je trouve que beaucoup trop de ministres sont gestionnaires au lieu d’être visionnaires. Quand je développe des secteurs, je suis visionnaire. Mais quand je pense à un éventuel mur dans lequel je pourrais rentrer dans

le plus élevé d’europe

Indolore

*

Cela veut dire que la politique, c’est avant tout de la gestion ?

le salaire minimum

*

Faisons déjà en sorte de rapprocher l’âge effectif du départ en retraite – 59 ans – à l’âge légal de 65 ans, et tout sera bon pour les 10 prochaines années. Nous devons avant tout agir sur l’employabilité des seniors via la formation, par des plans d’accompagnement plutôt que de recourir à la mise en retraite. Que se passera-t-il dans 40 ans ? Franchement. Regardez comment le monde a changé depuis que Donald Trump a été élu. Un seul mec peut tout changer. Toutes ces vues et pronostics sur les prochaines décennies, à 30 ans voire plus, ont toujours été erronés. Donnez-m’en une seule qui a été juste.

salaire social minimum


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Après avoir transformé le ministère de l’Économie en « superministère », Étienne Schneider souhaite réformer le reste du gouvernement.

signifie autant de centaines de millions en moins à dépenser. Et Claude Wiseler qui veut limiter la croissance tout en lançant un programme de construction de routes d’une dizaine de milliards d’euros, tout en diminuant la charge de la dette. On rigole ou quoi. On ne peut pas plaider en même temps pour une chose et son contraire... C’est la deuxième fois que vous briguez le poste de Premier ministre. Qu’est-ce qui a changé chez vous en cinq ans ?

« Nous devons diminuer le temps de travail pour parvenir à la semaine de 38 heures. »

J’ai toujours pratiqué le franc-parler et j’ai appris qu’il n’est pas bien vu par les Luxem­b ourgeois. Mais même si la vérité blesse, je n’ai rien changé sur ce point ! Pour le reste, je remarque qu’il est très difficile de faire comprendre les sujets politiques souvent complexes aux gens et de retirer des bénéfices politiques des actions menées. Cela a toujours été notre problème en tant que partenaire junior d’une coalition.

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Vous évoquiez le rappro­ chement de certains ressorts ministériels. Voulez-vous revoir l’architecture gouverne­ mentale si vous êtes nommé Premier ministre ?

Absolument. Je plaiderai même pour diminuer le nombre de ministres de manière radicale et travailler avec plus de secrétaires d’État. J’en ai fait l’ex­ périence, nous avons fu­sionné deux ministères (Écono­mie avec Tourisme et Classes moyen­nes, ndlr) et j’ai eu une secrétaire d’État (Francine Closener, ndlr), également car j’ai repris la Défense et la Sé­­curité intérieure. Cela mar­che beaucoup mieux, car nous pouvons définir une politique économique uniforme et la décliner avec succès. Dans beaucoup de domaines, nous pourrions travailler de la sorte, pour que l’équipe en charge de ces ressorts ait un projet et qu’elle ait à en ré­pondre. Actuellement, vous avez toujours la possibilité de renvoyer la responsabilité à une autre administration.

en vidéo

« Chef d’équipe sans être chef » Ravi par son rôle dans le gouvernement actuel même s’il aurait préféré être Premier ministre, Étienne Schneider entrevoit ce rôle en mode col­ légial en cas d’arrivée à l’Hôtel de Bourgogne. « Un Premier ministre doit vraiment gérer son gouvernement pour s’assurer que le programme gouvernemen­ tal soit réalisé. Il doit être moti­ vant, chef d’équipe sans être chef. Ce niveau collégial, que nous avons eu sous l’actuel Premier ministre, était positif pour tout le monde. Il ne faudrait pas le changer. » Retrouvez l’intégralité du témoignage vidéo d’Étienne Schneider sur paperjam.lu.


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DIESEL ° CANADA GOOSE ° SEE BY CHLOÉ ° PATRIZIA PEPE ° PHILIPPE MODEL AG-JEANS ° CLOSED ° CALIBAN ° BELSTAFF ° HERNO ° JAN MAYEN ° DUNO ° WOOLRICH

ALLUDE ° HACKETT ° WINDSOR ° MONCLER ° TAGLIATORE ° HUGO BOSS 7 FOR ALL MANKIND ° AGLINI ° RENÉ LEZARD ° GOLDEN GOOSE ° DOUCAL’S


« NOS IDÉES NE SONT PAS AUSSI UTOPIQUES QUE CERTAINS LE PENSAIENT  » Auteurs

jean-michel hennebert et Matthieu Croissandeau Photographe

patrick galbats

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Fort d’une première expérience gouvernementale de Déi Gréng jugée positive, François Bausch, co-tête de liste écologiste dans le Centre, entend poursuivre les chantiers entrepris avec la volonté de faire des enjeux environnementaux une priorité quotidienne. Et de plaider pour une réflexion autour d’une croissance raisonnée, basée sur « d’autres modèles ».


François Bausch Une empreinte écologique

François Bausch dans son bureau du ministère le 3 septembre dernier.

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F

rançois Bausch, quel bilan tirez-vous de la première participation des Verts au gouvernement ?

Je crois que nous avons réussi à éliminer beaucoup de préjugés ou d’idées reçues qui n’étaient pas surprenants pour un parti qui n’avait jamais été au pouvoir, même si nous avions des expériences très diverses au niveau local. Dans un récent sondage cet été, 59 % des sondés disaient vouloir que Déi Gréng fasse partie du prochain gouvernement, presque autant que pour les chrétiens-sociaux. C’est une sacrée reconnaissance !

Comment les Verts étaient-ils vus auparavant ?

Comme des utopistes surtout. Les gens se demandaient si on avait les idées, les capacités, mais aussi le personnel pour gérer le pays pendant cinq ans. Ils se demandaient aussi si nous allions réussir à ne pas perdre de vue nos objectifs tout en faisant preuve de pragmatisme. Pendant cinq ans, nous avons fait un travail sur dossiers, essayé d’éviter les polémiques, ce qui nous a permis de mettre en place beaucoup de projets dont le plus emblématique, pour moi, reste le tram. C’est amusant de constater que tous les partis exigent aujourd’hui six ou sept extensions alors que ce n’était pas le cas quand je suis arrivé au gouvernement… Moi, je peux vous dire que sans Déi Gréng au sein de la coalition, le tram n’aurait jamais été construit.

Le projet était pourtant déjà dans les tiroirs…

Oui, mais on oublie un peu vite qu’avant le vote de la première loi de financement, une pétition avait été déposée pour stopper le projet et qu’il y avait une énorme pression. Il nous a fallu garder notre ligne politique mais lancer toute une série de débats avec la population pour convaincre. Cette démarche, tous les ministres Verts l’ont appliquée, ce qui leur a permis de garder leur cap, tout en étant capables de faire des compromis aussi.

Justement sous couvert de pragmatisme, ne risque-t-on pas parfois de perdre son âme ?

Ce risque existe évidemment. Mais je crois que pour un parti qui n’avait récolté en 2013 que 10 % des suffrages, nous avons réussi à imprimer notre marque et à défendre nos idées phares sur le développement durable et la mobilité, notamment. Et surtout, nous sommes parvenus à convaincre beaucoup de gens que nos idées ne sont pas aussi utopiques que certains le pensaient.

Au point que tous les partis défendent désormais des valeurs écologiques…

Je me réjouis que d’autres formations politiques découvrent la question écologique, mais la diffé-

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François Bausch, qui se dit « clairement de gauche », appelle de ses vœux la poursuite de la coalition.

rence c’est que, chez nous, c’est la colonne vertébrale. Il faut avoir une sensibilité vraiment bien ancrée pour résister aux différentes pressions et faire passer ces projets, sinon c’est l’échec assuré. La démission de Nicolas Hulot en France en est un bel exemple. Il a échoué parce qu’il était seul et qu’il n’avait pas de parti derrière lui. C’est la même chose ici dans les autres formations : quelques représentants peuvent être convaincus de la justesse de la démarche, mais ils sont souvent isolés dans leur propre mouvement. La coalition Gambia doit-elle se poursuivre ?

Ce serait naturel et logique. Nous avons fait du très bon travail avec le grand avantage de faire partie d’une première, celle d’un gouvernement à trois partis. Nous avons démontré que cela fonctionnait. Faire travailler ensemble trois partis n’est finalement pas plus compliqué que deux. Au contraire, puisque souvent l’un des trois peut servir d’arbitre dans un éventuel conflit entre les deux autres.

Qui sont vos alliés naturels aujourd’hui ?

Les Verts n’ont pas d’alliés naturels. Nous sommes une force politique autonome. Je n’aime pas évoquer les hypothèses de coalition avant les élections. Le plus important pour nous est de ressortir renforcés de ces législatives.

Vous êtes de droite ou de gauche ?

Clairement de gauche.

Sur quoi portaient les différends au sein du gouvernement ?

Ce gouvernement n’a pas eu trop de conflits, plutôt des confrontations journalières sur des questions spécifiques. L’exemple de l’installation de


PARCOURS

L’IMPATIENT DEVENU PRAGMATIQUE

« SANS DÉI GRÉNG AU SEIN DE LA COALITION, LE TRAM N’AURAIT JAMAIS ÉTÉ CONSTRUIT. »

Knauf était une opposition classique entre une vision productiviste classique et la nôtre. Pour Déi Gréng, le Luxembourg doit continuer à se développer. Mais nous souhaitons mener une réflexion sur ce qui a été réalisé au cours des 30 dernières années et aussi sur les problèmes qui existent aujourd’hui et sur les opportunités à saisir. C’est-à-dire, concrètement ?

Je suis déçu que nous n’ayons pas réussi à finaliser l’étude que le ministère de l’Économie avait proposé de lancer et qui consistait à analyser en détail le bénéfice, le coût et les opportunités pour le pays des emplois créés au cours des 15, 20 dernières années, dans tous les secteurs d’activité. C’était une très bonne idée. Aujourd’hui, on ne sait donc toujours pas si tous les emplois créés ont été réellement bénéfiques pour le pays. Avec la dynamique actuelle, à savoir accepter toutes les entreprises qui souhaitent s’implanter, nous subissons une pression énorme sur l’immobilier ou les infrastructures. Poursuivre dans cette voie signifie que tous les 10 ans nous aurons 100.000 emplois supplémentaires et que tous les sept ans la population résidente augmente de 100.000 habitants. Cela pose d’énormes problèmes.

Il faut créer moins d’emplois ?

Non, mais nous ne sommes plus dans les années 1980. À cette époque, le défi était de combler le déclin de la sidérurgie et la perte d’emplois dans le Sud. Ce n’est plus le cas. Nous avons créé énormément d’emplois mais qui ont été occupés à 80 % par des frontaliers. Je n’ai bien évidemment rien contre les frontaliers, qui sont les bienvenus,

Militant écologiste à partir du milieu des années 1980, élu député à partir de 1999 puis ministre depuis 2013, François Bausch regarde avec « une certaine fierté » son parcours. Surtout pour un ancien agent des CFL « issu d’une famille ouvrière » qui « n’a pas bénéficié des facili­ tés que peuvent avoir certains ». Impatient revendiqué « afin d’avoir toujours envie de faire bouger les choses », François Bausch (62 ans) assure avoir désormais appris à se contenir pour adopter « des approches plus pragma­ tiques, tout en conservant cette envie d’avancer ». Rarement éloigné de son smartphone, le ministre est hyperactif sur les réseaux sociaux, n’hésitant pas à relayer un article de presse relatant ses propos ou répondant directement aux internautes le prenant à partie. Une méthode de communica­ tion basée sur « la culture du dialo­gue », chère à Déi Gréng, mais adaptée à la vie numérique qui vise à lui « donner une chance de s’exprimer directement sans attendre que la presse [lui] donne la parole ». Et donc de s’af­ franchir des codes traditionnels de la communication politique. Après avoir occupé entre 2005 et 2013 la fonction de premier échevin de la capitale aux côtés de Paul Helminger, puis Xavier Bettel, en charge de la mobilité, François Bausch se retrouve depuis décembre 2013 à la tête du ministère du Développement durable et des Infrastructures, l’un des ministères aux missions les plus étendues, puisque couvrant aussi bien les questions d’aménagement du territoire que la planification et la mise en œuvre des infrastruc­ tures. Notamment celles liées à la mobilité. Des missions réali­ sées jusqu’en mai dernier avec Camille Gira au poste de secré­ taire d’État au Développement durable et aux Infrastructures. Le décès inattendu de ce dernier a été vécu comme « un drame », car François Bausch y a perdu « non seulement [s]on meil­ leur ami mais aussi une compli­ cité parfaite sur les dossiers ». Le poste est occupé, depuis la fin juin, par Claude Turmes.

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mais on peut quand même se demander si cela a encore du sens. Ne faut-il pas plutôt discuter d’un modèle tourné vers la Grande Région qui aiderait à développer des sites industriels qui se trouvent côté français par exemple ? Avec peut-être une gestion commune si on a des industries des deux côtés de la frontière. Utilisons notre attractivité pour développer non seulement le Luxembourg, mais aussi la Grande Région. Ce qui doit permettre de faire émerger d’autres modèles dont le pays tirera bénéfice. Quels sont les modèles que vous avez en tête ?

Rifkin est parvenu à mettre dans un même schéma toutes les potentialités économiques existantes à l’heure actuelle et au niveau mondial. Cette stratégie dévoile un énorme potentiel pour le Luxembourg, mais cela sera forcément différent de ce qui a été développé jusqu’à présent. Il faut donc faire des choix. Une entreprise qui ne remplit pas les critères définis ou qui n’est pas à la hauteur des défis décrits dans le processus Rifkin ne mérite pas que l’État fasse des efforts particuliers pour l’attirer. C’est le cas notamment de Fage ou Knauf...

Vous avez donc le luxe de pouvoir choisir…

Ce n’est pas un luxe. Nous avons plutôt l’obligation d’être sélectifs dans notre prospection économique. Cela ne veut pas dire pour autant qu’une entreprise qui achète des terrains prévus pour une industrie et qui répond aux critères ne peut pas s’implanter. Mais il existe une différence entre le libre choix d’une entreprise de venir au Luxem­ bourg pour différentes raisons et la prospection préventive réalisée par le ministère de l’Économie. Cela ne sert à rien d’aller chercher une entreprise comme Knauf.

Certains écologistes européens vont plus loin que la croissance raisonnée et plaident pour la décroissance…

Je ne suis pas un adepte de la décroissance, même si je crois que la description que font ses partisans de l’évolution de la société et des risques encourus est correcte. On peut gérer le développement via la croissance. Si on veut réaliser tous les investissements nécessaires pour la sauvegarde du climat, le changement énergétique ou la mise en place d’une autre mobilité, nous générerons de la croissance au moins pour les prochaines décennies. C’est pour cela que le développement durable et les défis qui se cachent derrière représentent d’énormes opportunités pour un petit pays comme le Luxembourg, qui peut servir de laboratoire pour ces secteurs.

L’idée de faire du Luxembourg un laboratoire n’est pas nouvelle. Quels seraient les domaines précis ou les projets concrets pour lesquels le pays serait le plus qualifié ?

Je crois fermement à l’idée d’utiliser le Luxem­bourg pour développer des modèles de mobilité différents. L’un des éléments les plus intéressants du processus Rifkin tient dans le concept de mobilité en tant que service. C’est-à-dire l’idée selon laquelle tous les éléments de la mobilité sont combinés. Aujour­d’hui, tous les grands acteurs technologiques,

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CROISSANCE ANNUELLE DE L’EMPLOI

TROP-PLEIN ?

Pour expliquer les craintes identitaires d'une partie de la population résidente, François Bausch met en avant notamment le modèle de croissance adopté au cours des dernières décennies. « Avoir 100.000 habitants supplé­ mentaires tous les sept ans au cours des dernières décennies rend difficile une intégration opti­ male », assure-t-il. Selon les chiffres du Statec, la population luxembourgeoise a doublé au cours des 50 dernières années, passant de 315.000 habitants fin 1960 à 602.000 début 2018. Mais le rythme s’est accéléré au cours des années 1980 avec le développement progressif de la Place. Les tendances avancées par François Bausch se vérifient.

Création d’emplois 70.800

67.100

73.000

14.000 12.000 10.000 8.000 6.000 4.000 2.000

1996

2000

2005

2010

2017

Arrivées, départs et excédents des arrivées sur les départs 1996-2017 45.645

95.533

10.000 8.000 6.000 4.000 2.000

1996

2000

2005

2010

2017



comme Apple ou Google, font pression sur les constructeurs automobiles car ils se sont rendu compte que c’est non seulement une opportunité de mieux organiser la mobilité via des véhicules autonomes notamment, mais aussi une manière de gagner beaucoup d’argent. Concrètement, que dit votre programme sur ce sujet ?

Nous souhaitons développer ce concept justement avec toutes les composantes digitales mais aussi matérielles que cela implique. Que ce soit le soutien à l’électromobilité ou les autres systèmes de propulsion qui seront amenés à se développer dans les années à venir. J’ai vu au cours des deux dernières années une très grande firme américaine qui travaille beaucoup avec la géolocalisation, qui offre des systèmes de déplacement en temps réel mais aussi de simulation, et qui est très intéressée par une implantation justement pour cela. Reste maintenant à le concrétiser au cours des cinq prochaines années.

Certains partis proposent la gratuité des transports en commun pour améliorer la mobilité ou l’élargissement des autoroutes. Ces idées sont-elles de réelles solutions ?

La gratuité des transports, c’est un peu comme le monstre du Loch Ness : il apparaît tous les cinq ans. Et surtout, cela ne résout aucun problème. Nous avons déjà les transports en commun les moins chers d’Europe et plusieurs procédures permettent de bénéficier de cette gratuité dans les faits. Et puis cela n’a rien d’une solution miracle. Imaginez que les CFL n’aient plus 22 mais 30 millions de passagers à gérer chaque année, ce serait le chaos car les infrastructures et la qualité de service ne suivraient pas par rapport à la demande.

« LA GRATUITÉ DES TRANSPORTS, C’EST UN PEU COMME LE MONSTRE DU LOCH NESS : IL APPARAÎT TOUS LES CINQ ANS. » LA PAROLE AUX AUTRES

CE QU’ILS DISENT DE LUI

xavier bettel

«  FIDÈLE À SES IDÉES »

D’où l’idée de créer un tram rapide qui fera la jonction entre la capitale et ce pôle de développement…

Oui, car c’est un transport moins lourd à construire qu’une ligne de train et bien plus flexible que le train. C’est justement cet aspect dont nous avons

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Les écologistes sont-ils abonnés aux seuls thèmes de la mobilité et de l’environnement ?

Pas du tout. Nous étions en charge de la justice au cours des cinq dernières années et je crois que nous l’avons fait avec brio. Félix Braz est, avec Robert Krieps, le meilleur ministre de la Justice que nous ayons eu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pourquoi ? Parce qu’il a réussi à faire beaucoup de réformes mais sans trop de bruit. Et ce dans une situation très délicate, notamment après le référendum. Sur la réforme de la nationalité, par exemple, il a été très délicat de trouver un consensus que tout le monde accepterait.

Quel regard portez-vous aujourd’hui sur la décision de faire ce référendum ?

Quel avenir pour le tram ?

Il y a deux priorités dans ce dossier, en plus des tronçons qui doivent voir le jour d’ici 2021. D’une part, la construction de la partie qui va de la place de l’Étoile jusqu’au centre hospitalier, et d’autre part, son implantation sur le boulevard de Merl qui sera construit au cours de la prochaine législature. Le tram doit être directement inséré sur ce nouvel axe qui doit englober les activités de Strassen et qui permettra d’aller à Hollerich en direction d’Esch-sur-Alzette. Ce couloir est important au vu des analyses réalisées qui montrent que le potentiel de développement est conséquent au cours des cinq à dix prochaines années. Que ce soit pour le sud-ouest de la capitale, mais aussi pour les communes de Bertrange, Strassen, Hesperange. Sans oublier le sud du pays, avec le développement programmé des friches industrielles de Schifflange et du site de Belval qui va encore exploser. Il est donc très important de faire une liaison de très haute qualité via un transport en commun.

besoin pour relier toutes les agglomérations et tous les pôles économiques sans que les usagers n’aient à changer de mode de transport.

claude wiseler

«  UNE POLITIQUE CARRÉE »

étienne schneider

«  PROFESSIONNEL »

Il faut savoir faire preuve d’autocritique : c’était l’une des plus grosses erreurs de ce gouvernement. L’objectif était justifié, mais l’approche n’était pas la bonne. Le gouvernement a souffert de cet échec et surtout le problème du déficit démocratique subsiste. Il faut bien évidemment respecter le résultat, surtout quand 80 % des électeurs ont rejeté les questions posées. Mais nous devons continuer à travailler pour tenter d’éliminer le fait que la moitié de la population résidente ne peut s’exprimer. La double nationalité était un premier point. Il faut maintenant encourager ceux qui n’ont pas encore fait cette démarche à voter aux élections communales et européennes où le droit de vote des étrangers existe déjà. Car tous ceux qui s’inscrivent et qui vont voter à ces élections sont intéressés par la culture luxembourgeoise, par le système luxembourgeois et par la langue luxembourgeoise.

Dans ce contexte, comment interprétez-vous la position de l’ADR et de son allié Wee2050 qui placent la langue comme principal critère d’intégration ?

Pour moi, c’est une grosse erreur car ils utilisent la langue comme méthode d’exclusion. Il faut faire l’inverse. Évidemment la langue luxembourgeoise est importante, mais elle doit être vecteur d’inté-


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Pour François Bausch, l’économie et la finance doivent désormais rimer avec « éthique ».

gration. Forcer les choses ne permet en aucun cas donc liés, ce qui implique la nécessité d’avoir un de réussir une intégration. Vous y parvenez avec débat sur ces questions. des instruments que vous offrez, avec une dyna- Qu’en est-il du secteur financier dans ce mique que vous créez afin de motiver les gens à contexte ? apprendre la langue. La Place peut être un instrument pour le dévelopComment analysez-vous cette crispation identipement durable. Je trouve l’approche autour de taire qui s’est peu à peu renforcée ? la finance verte, bien qu’encore embryonnaire, Avoir 100.000 habitants supplémentaires tous les très bonne mais je suis en faveur d’une place finansept ans au cours des dernières décennies rend cière dotée de critères éthiques. Ceci est un point difficile une intégration optimale, car cela génère très important. Je crois que le prochain gouverde la crainte. Le débat que nous avons aujourd’hui nement, avant de négocier le programme de coasur la croissance est à prendre très au sérieux et lition, devrait discuter de quatre ou cinq critères nous devons entendre les craintes exprimées par éthiques pour développer une vision de la société. la population. Mais il ne faut pas pour autant lais- Lesquels par exemple ? ser ce débat aux populistes. Ne laissons pas la patrie Je ne sais pas encore. Beaucoup de craintes dans aux populistes qui jouent sur les émotions. Mais la population viennent de la peur des effets de la qu’est-ce que cette patrie ? C’est la multiculturamondialisation, ce sur quoi jouent beaucoup les lité, c’est l’immigration. Le pays a été construit sur populistes. Face à cela, la réponse pourrait aussi l’ouverture d’esprit. Je défends donc à monsieur venir des critères d’éthique comme la mise en avant Keup le droit d’utiliser le mot de « patrie », car luide l’intérêt général. Mais qu’on ne se méprenne pas, l’éthique est très différente de la moralisation. même est contre la patrie luxembourgeoise. Le discours identitaire apparaît clairement comme une ligne rouge pour vous en termes d’alliance politique. Quels autres thèmes sont également non négociables ?

La ligne rouge évidente concerne les engagements pris lors de la COP21. Il y a toujours un risque, surtout quand il s’agit de prendre des mesures concrètes. Derrière tout cela tient l’idée d’utiliser l’augmentation de productivité induite par la digitalisation pour accélérer le développement durable. Tout en prenant garde aux problèmes que cela pose. Si une entreprise embauche 500 personnes aujourd’hui et plus que 100 demain, se pose alors la question des cotisations sociales et donc de la redistribution des richesses. Les deux thèmes sont

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Quelle est votre plus grande fierté au cours de ces cinq années ?

C’est d’avoir réussi à lancer le changement de paradigme dans la mobilité et d’avoir pu créer, dans un si court laps de temps, un certain nombre d’infrastructures comme le tram, la gare PfaffenthalKirchberg, le funiculaire.

Et votre plus grand regret ?

La disparition de mon meilleur ami, Camille Gira. Sans lui, jamais je n’aurais réussi bon nombre de projets. Sur le plan politique, ce que nous avons réussi à faire au niveau de ce ministère pour une approche transversale, nous n’avons pas pu le faire au niveau du gouvernement. Il y a des débuts, mais nous ne sommes pas allés assez loin encore.

EN VIDÉO

« DÉBATTRE DU DÉVELOPPEMENT FUTUR DU PAYS » François Bausch imagine que sa première mesure en tant que Premier ministre ne serait pas une réforme concrète mais plutôt la mise en application de « la culture du dialogue » chère à Déi Gréng, avec pour thème la croissance future du Luxembourg. Fidèle à la méthode mise en place au sein du minis­ tère du Développement durable et des Infra­struc­ tures, ce dernier préparerait ce débat « avec des chiffresclés sur le développement enregistrés sur les 20-25 dernières années ». Objectif : « Mettre en place une vision qui tiendrait compte des craintes qui existent dans la population. » Retrouvez l’intégralité du témoignage vidéo de François Bausch sur paperjam.lu


LUXEMBOURG ART WEEK 2018


L

ADR est-il en train d’imposer certains thèmes, pourtant explosifs, aux autres partis ? Le sujet de la croissance, l’ADR en réclame la paternité du débat à la Chambre. L’identité luxembourgeoise, il en fait un marqueur au travers de la langue qui doit être celle de « l’intégration », déclare Gast Gybérien, député et membre fondateur du parti, qui nous reçoit et nous répond en luxembourgeois. « Nous vivons dans un pays qui comprend tellement de nationalités différentes, où de nombreuses langues sont parlées, que nous ne devons pas créer de sociétés parallèles. Nous devons avoir un point commun qui doit être le luxembourgeois. » Sous un gouvernement avec l’ADR aux responsabilités, la langue nationale serait obligatoire pour les personnels du secteur de la santé. Un large plan de formation ad hoc pendant leur temps de travail et financé par l’État est imaginé. « Nous n’avons pas assez investi dans l’intégration jusqu’ici, ajoute Gast Gybérien. Nous devons créer un ministère pour la langue, l’intégration et la culture. » Son souci de promouvoir l’héritage linguistique coïncide avec un malaise de l’ADR à l’égard du français. Son député l’illustre par des exemples concrets de la prédominance de l’une des deux langues administratives (avec l’allemand) dans l’économie, voire la vie quotidienne. Disposant de trois sièges à la Chambre, le parti s’est allié avec Wee2050, émanation de Nee2015, le mouvement d’opposition aux questions posées lors du référendum de 2015, en particulier le droit de vote des résidents étrangers aux élections législatives. « La campagne est menée par l’ADR, avec le programme de l’ADR », indique Gast Gybérien, qui pense avoir trouvé dans Wee2050 une formation qui rejoint suffisamment les vues

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L’ADR en embuscade

L’ADR espère que les thématiques de la croissance et de l’identité nationale qu’il porte en étendards lui permettront de faire partie d’une coalition gouvernementale. Le CSV continue d’être cité par ses cadres comme partenaire le plus probable.

du parti. Notamment en matière de croissance, qui devrait être « sélective ». « Toutes les demandes d’établissement d’entreprise devraient faire l’objet d’une étude d’impact par le ministère de l’Économie quant à ses besoins en infrastructure, terrain, énergie, main-d’œuvre… et ce qu’elle nous apporte. » Cette étude systématique concernerait les entreprises prospectées, quant à celles qui remplissent les conditions légales, l’ADR sait qu’il ne pourra pas s’opposer au droit européen de libre établissement. Faute de grandes mesures concrètes, l’ADR réclame une large étude portant sur la croissance et le modèle d’avenir pour le pays. En attendant, le consensus s’établit pour poursuivre les investissements en infrastructures. « Nous avons progressé dans le rattrapage du retard, nous devons continuer. Le tram est arrivé, mais il ne résout pas tout, nous devons participer au financement et à la construction de grands parkings aux frontières, investir dans le train, instaurer la gratuité des transports pour faire en sorte que les transports publics soient meilleurs que l’auto. Si tel est le cas, les gens changeront leurs habitudes », estime Gast Gybérien. Avançant avec une vision du pays qui dépendrait moins de l’extérieur – autrement dit des frontaliers –, l’ADR sait qu’il ne pourra pas promettre à son électorat un maintien à terme de son niveau de vie, y compris un État social généreux, en fermant les frontières et en réduisant la croissance. « Nous avons toujours eu besoin de l’immigration, cela nous a porté chance, mais nous devons penser aussi à notre qualité de vie au quotidien », résume Gast Gybérien. Entre les promesses et la réalité du pouvoir, il y a un pas. L’ADR se verrait en tout cas le franchir éventuellement avec le CSV, « le parti dont le programme est le plus proche du nôtre », note Gast Gybérien. T. R.

PHOTO Matic Zorman

Croissance L’ADR réclame une étude autour de la croissance, sans détailler de proposition phare sur ce sujet.


David Wagner, député et tête de liste dans le Centre, prône la semaine des 32 heures d’ici à 2030.

PHOTO Jan Hanrion (Maison Moderne)

R

eprésenté à la Chambre depuis 2009, avec un, puis deux élus depuis 2013, Déi Lénk entend poursuivre sa montée en puissance aux prochaines élections législatives. Si le parti qui se revendique de « la gauche authentique » juge « illusoire de penser obtenir la majorité absolue », il ambitionne tout de même de décrocher trois nouveaux sièges de députés au soir du 14 octobre. Et donc de pouvoir former un groupe parlementaire. « Cela nous permettrait d’influer vraiment sur l’évolution de la société et de contrer la droitisation généralisée des politiques menées ces dernières années », selon le député et tête de liste dans le Centre, David Wagner. Pour atteindre cet objectif, Déi Lénk défend des mesures destinées à « relancer le progrès social », qui aurait été victime « du démantèlement progressif des acquis sociaux effectué par les partis traditionnels au cours des dernières décennies ». Parmi les mesures phares figurent la volonté de mettre en place une semaine de 32 heures d’ici à 2030, la revalorisation de 16 % du salaire social minimum ou une réduction de l’imposition des classes les plus pauvres et des classes moyennes via un renforcement de la taxation sur les entreprises. Pour les thématiques incontournables de la campagne, comme le logement et la mobilité, le parti souligne « la nécessité de changement » par une reprise en main de l’État « afin d’éviter la catastrophe ». Que ce soit l’instauration d’une taxe sur les habitations laissées vacantes mais aussi les terrains non utilisés et un rôle plus important accordé aux promoteurs publics ou la gratuité complète des transports. Une mesure estimée à 30 millions d’euros annuels. Des propositions qui rejoignent celles d’autres partis, comme le LSAP pour la taxation des logements vides ou le DP pour l’accès libre aux transports en commun.

Déi Lénk, seul contre tous

Pourtant, si certains éléments de programme sont soutenus par d’autres, Déi Lénk assure « ne pas avoir d’allié politique à l’heure actuelle », socialistes et écologistes compris, tous étant présentés comme appartenant à « l’extrême centre » défendant des politiques différenciées « uniquement par des petites nuances ». Preuve en serait le soutien apporté par la quasi-totalité de l’échiquier politique au développement de la place financière ou à la réforme de l’accès à la nationalité, née de l’échec du référendum de 2015. Déi Lénk, pour sa part, refuse de gouverner « dans un cadre politique dominé par le libéralisme économique ». Alors que certaines formations partageant la même vision de la société engrangent des résultats électoraux en Europe, comme le Labour dirigé par Jeremy Corbyn au Royaume-Uni ou les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon en France, la gauche radicale luxembourgeoise peine à décoller. Au niveau national, son score n’a, à ce jour, jamais dépassé la barre des 5 % des suffrages expriSeul parti refusant de gouverner « dans un cadre més. Lors des récentes élections communales, elle faisait mieux dans le Centre et le Sud : elle politique dominé par engrangeait 9,5 % des voix à Esch-sur-Alzette le libéralisme économique », et 6,7 % à Luxembourg-ville. Déi Lénk ambitionne « Si nous sortons renforcés des législatives, de pouvoir former un groupe cela signifie que le pays bénéficiera à l’avenir de services publics en nombre suffisant, parlementaire pour pouvoir de transports en commun qui fonctionnent. « influer vraiment sur l’évolution Nous sortirons de la tutelle de la place finande la société ». cière et nous aurons d’autres rapports à la propriété pour avoir plus de pouvoir populaire », résume David Wagner. Et ce dernier de prévenir qu’en cas de maintien de la situation politique actuelle, « le Luxembourg risque d’aller au-devant de très gros problèmes, au même titre que l’ensemble de l’Europe, car malgré la richesse dont nous disposons, les infrastructures sont insuffisantes. Tout cela traduit l’échec de la politique menée depuis des décennies. » J.-M. H. Septembre / Octobre 2018 —

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our sa deuxième participation aux élections nationales, le parti Pirate (fondé en 2009) veut s’ouvrir les portes de la Chambre avec – au moins – un député. Ses axes de campagne sont retranscrits dans des messages simples et concrets sur les affiches et panneaux électoraux, l’un d’entre eux attirant le passant : un prix du logement de 10 euros au mètre carré. « Nous préconisons la création d’un troisième promoteur public pour proposer des unités d’habitation à la location, à ce prix, déclare Sven Clement, président du parti. Un quart du loyer serait comptabilisé comme apport en capital pour acheter son unité d’habitation le cas échéant. » Les communes et les propriétaires seraient mis à contribution pour viabiliser massivement du foncier. En matière de fiscalité, les Pirates demandent une simplification et une prévisibilité de la feuille d’impôt, tant pour les ménages que les entreprises. « Nous appelons à une classe unique pour tous. Nous vivons avec un système bâti sur d’anciennes règles qui le rendent peu lisible et favorisent un certain mode de vie. » Plutôt que d’être pensée autour du mariage ou d’un contrat unissant deux personnes, la loi devrait épouser les contours de la société actuelle, avec un soutien aux plus bas revenus. « Nous devrions aussi utiliser les outils modernes pour faciliter la gestion de trésorerie pour les sociétés. Pourquoi ne pas leur donner une vue en direct de leurs dettes fiscales, ce qui leur permettrait de déclarer plus rapidement et de mieux gérer leur trésorerie. » Les Pirates plaident en outre pour une uniformisation de l’impôt communal et une plus juste participation des entreprises au budget de l’État. « Il faudra

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LeS Pirates espèrent entrer à la Chambre Le parti présidé par Sven Clement ambitionne de décrocher un premier siège de député de sa jeune histoire au lendemain du 14 octobre. Pour se faire entendre, les Pirates ont dégagé plusieurs axes de campagne, dont le logement, les seniors, la croissance et les droits fondamentaux.

ré­équi­librer cette équation, sans pénaliser les petites entreprises pour lesquelles nous préconisons des exemptions d’impôt par exemple pour les start-up, surtout sur les impôts des salaires. » Les membres du parti Pirate, fondé pour défendre les libertés individuelles, n’en oublient pas ce chapitre en demandant notamment que la question de l’utilisation des caméras de surveillance en ville soit posée, avec comme alternative le retour des commissariats de proximité. En préparation de sa campagne, le parti, qui a décroché 2,94 % des votes en 2013 et s’est allié au PID (1,5 % des votes en 2013) pour le scrutin 2018, a rencontré de nombreuses personnes âgées pour connaître leurs doléances. « Nous voulons permettre à chacun de vivre dignement et de façon autonome jusqu’à la fin de ses jours. Il ressort de nos rencontres qu’il manque des logements adéquats pour les personnes âgées. » Les Pirates appellent par ailleurs au pragmatisme concernant la croissance économique (nécessaire), la croissance de l’emploi (qui doit correspondre à l’offre de main-d’œuvre) et la croissance du logement (qui peut combiner qualité de vie et augmentation des surfaces). « Nous devons démontrer qu’en mettant en place une planification responsable, nous pouvons gagner sur les trois critères. » L’approche est la même autour de l’identité luxembourgeoise qui serait menacée : « J’espère que les partis établis ont assez de courage pour dire que ce n’est pas un thème pour la campagne », in­siste Sven Clement. Et de rappeler que cette identité a toujours été synonyme d’ouverture comme condition sine qua non T. R. de la réussite du pays.

PHOTO Nader Ghavami

Pour Sven Clement, l’identité luxembour­ geoise ne doit pas devenir un thème de campagne.


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Xavier Bettel lors de sa prestation de serment le 4 décembre 2013.

que retenir des années bettel ? Philippe Poirier, politologue à l’Uni­versité du Luxembourg et chroniqueur pour Paperjam, livre son regard sur cinq années de gouvernement DP-LSAP-Déi Gréng.

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Analyse

L

anglicisme « smart nation » utilisé par le Premier ministre Xavier Bettel lors de son dernier discours sur l’état de la Nation et les conditions posées récemment par celui-ci pour une éventuelle coalition après octobre 2018 avec les chrétienssociaux (placés largement en tête jusqu’alors dans toutes les enquêtes d’opinion depuis 2014), résume parfaitement le triptyque de la mandature finissante : individuation, gouvernance et incubateur techno-économique. Dans le domaine économique, en septembre 2015, suite à l’étude The Third Industrial Revolution Strategy de Jeremy Rifkin, le gouvernement, soucieux des derniers développements technologiques et imprégné du concept de « durabilité », a centré son action sur neuf domaines prioritaires dont une stratégie nationale d’énergie, la mise en place d’une économie circulaire par les marchés publics et la création d’une infra­ structure offrant les capacités requises dans le domaine du calcul haute performance. Le vice-Premier ministre, Étienne Schneider, a logiquement doté le Luxembourg de deux instruments qui pourraient s’avérer être déterminants pour atteindre ces objectifs : le Digital Tech Fund et une loi sur l’appropriation des ressources qui peuvent être collectées dans l’espace.


En matière de fiscalité, en 2014, le gouvernement a été confronté non seulement à la gestion des rescrits fiscaux approuvés par l’administration fiscale luxembourgeoise depuis 2002 et qui permettaient à certaines entreprises comme Apple et Amazon de bénéficier de taux d’imposition sur les bénéfices quasi nuls et bien en dessous du taux officiel de 29 %, mais aussi à la disparition de la rente financière que représentait la TVA sur le commerce électronique. Cette énième crise et la raréfaction programmée de certaines recettes pour l’État, au-delà des questions de réputation internationale, ont montré tant la fragilité du monnayage permanent de la souveraineté fiscale pour le Luxembourg que la dépendance toujours forte pour la soutenabilité des finances publiques et des dépenses sociales.

UN INCUBATEUR ÉCONOMIQUE

À une politique de diversification de production, entamée par les gouvernements précédents, quelque peu facilitée aussi par le Brexit, la coalition a donc ajouté de nombreuses mesures fiscales à destination des petites et moyennes entreprises, faisant par ailleurs la quasi-unanimité au Parlement. À la fois conséquence et indépendamment de ces mesures, notamment en raison de l’amélioration de la situation de la zone euro au milieu de l’année 2017, le taux de chômage est passé de 6,9 % en 2013 à 5,5 % en 2018.

AUTEUR Philippe Poirier PHOTOS Christophe Olinger (archives)

AGENDA SOCIÉTAL

Après le référendum perdu sévèrement sur les modifications constitutionnelles, notamment quant aux droits politiques des résidents étrangers, sous l’impulsion du ministre de la Justice Félix Braz, a été adoptée une réforme sur la loi de la nationalité en 2016 qui renforce de fait le droit du sol et donc élargit à l’avenir l’assiette électorale, avec la bénédiction des chrétiens-sociaux, qui s’étaient, eux, opposés à la dissociation de la citoyenneté / nationalité lors de ce même référendum. Dans le domaine sociétal, le gouvernement tripartite a initié, dès son investiture en décembre 2013, des négociations avec les représentants des communautés religieuses conventionnées et ceux de la Shoura du Luxembourg et de l’Alliance des humanistes, athées et agnostiques, jusqu’alors non reconnues. Cette nouvelle organisation conventionnelle entre l’État et les communautés religieuses en plus de l’Islam, entrée en vigueur en 2015, renforce le principe de distanciation opéré entre la puissance publique et l’expression de la foi, déjà inscrite de fait dans la Constitution. En parallèle, a été introduit dans une perspective libérale culturelle et multiculturaliste, le cours « Vie et société » incitant « tous les élèves, indépendamment

de leurs origines sociales ou culturelles et de leurs orientations religieuses, à réfléchir ensemble aux grandes questions de la vie ». Finalement, en juillet 2018, les 285 fabriques d’église héritées du régime napoléonien ont été remplacées par un seul Fonds de gestion du patrimoine du culte catholique qui sera placé sous la tutelle de l’archevêché et non sans heurts, à la fois à l’intérieur du « pilier catholique » et au niveau de certaines autorités communales. Dans les trois derniers mois de la législature, l’agenda libéral culturel dans le domaine sociétal s’est accru et de nombreuses lois ont souvent été adoptées à la quasi-unanimité au Parlement : l’usage du cannabis à des fins médicales, la réforme concernant les personnes transgenres et intersexes, la réforme du divorce et de l’autorité parentale.

L’impérativité grandissante du mandat politique dans nos démocraties communicationnelles pourrait se retourner en partie contre le gouvernement sortant après en avoir abusé parfois. Bien plus, le principe de l’incubateur économique mondialisé comme paradigme politique, indépendamment de sa justesse ou non, rencontre d’autres principes et interrogations qui traversent aussi la société grand-ducale (citoyens, résidents et frontaliers), à savoir l’identité, l’encadrement et la maîtrise du développement économique, la cohésion sociale, la lutte contre les inégalités de revenus et d’imposition fiscale, l’accessibilité à la propriété et/ou à un logement décent, la nature réelle du projet politique européen ou bien encore le fait qu’il existe plusieurs récits narratifs, à la fois sur la modernisation et la transmission. Les électeurs sont saisis UNE STRATÉGIE À LONG TERME de toutes ces questions tout en étant souLes efforts pour fonder une « smart nation » cieux de cette adaptabilité économique, rentémoignent assurément d’une stratégie à long dant le jugement du bilan du gouvernement terme, à la fois pour l’économie et le fonction- plus complexe et sans doute ouvrant plus le nement de la société luxembourgeoise au jeu électoral le 14 octobre et par après. moment d’une nouvelle révolution dans la production, la diffusion des connaissances et la création de richesses. L’évaluation en termes Philippe Poirier de performance, de retour sur investissement est professeur de sciences et de soutien réel à la croissance économique politiques et titulaire de la chaire de recherche en études et durable est rendue toutefois difficile à la parlementaires à l’Université veille des élections législatives en raison même du Luxembourg. Il est profesde la nature desdites politiques publiques et seur invité à l’Université de Turin à partir de leurs projections à long terme. du 1er septembre 2018.

Devant le Grand-Duc ratifiant sa nomination.

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Deuxième Étienne Schneider (ici avec le ministre de l’Intérieur Dan Kersch) prétend pour la deuxième fois au poste de Premier ministre, après une candi­ dature aux élections de 2013 qui mar­ quait sa première participation à un scrutin.

UNE CAMPAGNE TOUT-TERRAIN Attente Claude Wiseler attend son tour. Durant la cam­ pagne, la tête de liste du CSV souhaite imprimer une posture d’homme d’État, par exemple en assistant aux cérémonies im­ portantes comme celle de la com­ mémoration de la grève générale de 1942.

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Surprise La victoire de son parti en 2013 l’a propulsé par surprise au poste de Premier ministre, lui qui souhaitait alors se concentrer sur son poste de bourgmestre. Xavier Bettel en a gardé l’attrait pour le contact direct avec ses ex-administrés.

Auteur

04_auteur-photographe Photographe

Anthony Dehez patrick galbats

Paperjam a suivi François Bausch (Déi Gréng), Xavier Bettel (DP), Étienne Schneider (LSAP) et Claude Wiseler (CSV) durant une journée à l’approche de la campagne. Même avant le début officiel de celle-ci, le 10 septembre dernier, les esprits et surtout les agendas étaient déjà orientés vers le scrutin du 14 octobre.

Photographe

Anthony Dehez Patrick Galbats

Crédibilité François Bausch veut continuer à voir les idées des Verts grimper au sein de l’électorat. Il compte sur sa première participation gouvernementale pour renforcer la crédibilité du programme du parti.

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Alliance Entre Xavier Bettel et Étienne Schneider, une alliance s’est nouée en 2013, précédant une amitié que chacun souligne. Une base pour repartir ensemble au pouvoir ?

XAVIER BETTEL

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Surprise Rencontre importante avec son adversaire Claude Wiseler du CSV, avec Pierre Gramegna (DP) et Mars di Bartolomeo (LSAP) comme témoins. Les deux hommes pensaient-ils finir par s’entendre ? Sorties De son bureau très décoré de l’Hôtel de Bourgogne à l’inauguration d’un nouvel ensemble immobilier, en passant par une pause sur une balançoire, Xavier Bettel enchaîne les sorties durant cette campagne express.

Communication Guidé par son instinct, n’hésitant pas à prendre place au comptoir d’une buvette durant la braderie, Xavier Bettel assume son style qui représente une part non négligeable de son capital électoral.

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Moment Certains n’auraient pas parié sur lui il y a quelques années, mais Claude Wiseler est arrivé au bon moment. Celui de la cure d’opposition du CSV et du départ de Juncker.

CLAUDE WISELER Consultation Devenu l’homme fort du CSV, Claude Wiseler consulte avant de se faire une opinion, souvent trop nuancée pour ses adversaires. On le retrouve ici sur la route de Wiltz avec le député-bourgmestre de Clervaux, Émile Eicher, par ailleurs président du syndicat des communes, le Syvicol.

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Slogan Le CSV décline sa campagne en autant de feuilletons que possible. Ici, une réunion de présen­ tation des affiches électorales avec en rappel le slogan du « Plan pour le Luxembourg ».

Score Principal défi pour Claude Wiseler : combler l’absence d’un (très) populaire Jean-Claude Juncker et faire grimper son propre score. Un objectif qui passe par le nécessaire contact sur le terrain, souvent aux côtés de son épouse, l’échevine de la capitale, Isabel Wiseler-Lima.

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Synthèse Étienne Schneider a été choisi comme tête de liste nationale par les socialistes, qui doivent réaliser la délicate synthèse d’un positionnement à gauche sans renier une approche « pro-business » chère au vice-Premier ministre sortant.

ÉTIENNE SCHNEIDER

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Ensemble Le LSAP a choisi le slogan « Zesummen ! » (« ensemble ») pour marquer son attachement à la cohésion du pays. Un synonyme d’ouverture à la main-d’œuvre et aux capitaux étrangers, qui a permis autrefois au Luxembourg de lancer l’industrie sidérurgique. Pas étonnant que le parti ait choisi l’ancien site de l’Arbed à Esch pour lancer sa campagne.

Sièges Les élections de 2013 s’étaient soldées par une stagnation en termes de sièges à la Chambre (13). Le LSAP de 2018 mise sur un rajeu­ nis­sement et une cohésion d’équipe pour redonner des couleurs à ses résultats.

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Dossiers François Bausch défend son bilan et veut convaincre de sa maîtrise des dossiers. En travail­ lant au bureau, en les expliquant sur les pla­ teaux, mais aussi aux passants qui l’accostent en ce lundi de braderie.

FRANÇOIS BAUSCH

Proches François Bausch a conforté son statut de figure de proue pour Déi Gréng. Celui qui a cofondé le parti bénéficie d’une visi­ bilité accrue depuis cinq ans grâce à ses ressorts ministériels. Il a aussi entraîné dans son sillage certains proches, dont l’ancienne échevine et désormais députée, Sam Tanson.

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Vision Le ministre du Développement durable et des Infra­ structures (ici en balade à vélo avec ses compagnons de parti Claude Turmes et Carole Dieschbourg) ambitionne de faire percoler sur le long terme sa vision d’un Luxembourg ambitieux, mais responsable.

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T N IO H S T A LI D SL G N EN IDE A V R O T O IN PR

MERCREDI 3 OCTOBRE 2018

ENTREPRENEURSHIP LES DÉFIS DE LA TRANSMISSION La vie d’un entrepreneur n’est pas un long fleuve tranquille, et il en va de même pour celle d’une entreprise. Si la création est un moment clé qui marque l’amorce d’une aventure, le défi de la pérennisation n’est pas en reste. Au-delà de l’acte de créer, l’entrepreneur se démarque par un besoin régulier de faire des choix : renforcer une activité plus qu’une autre, ou au contraire, cesser une activité pour redéfinir son core-business. En d’autres termes, transmettre une partie de son activité pour redonner de l’élan à sa société ou, au contraire, reprendre et intégrer un business existant pour consolider son entreprise.

NICOLAS PIROTTE Sowaccess

BRIGITTE BROUWERS CLK

LIEU Centre culturel Tramsschapp (Luxembourg-Limpertsberg) PARKING 72-74, avenue Pasteur, Luxembourg-Limpertsberg

LARISSA BEST LBAN

CHARLES BASSING Chambre des Métiers

RENAUD LE SQUEREN DSM Avocats à la Cour

ROBERT DENNEWALD Chaux de Contern

AGENDA 18:30 Welcome cocktail 19:00 Mot de bienvenue 19:15 10 présentations 20:30 Walking & networking dinner

BÉATRICE MARTIN A Good Life

CLAUDE WAGNER Bati C

GOLD SPONSORS

SILVER SPONSOR

SERGE KRANCENBLUM SGG Group

ins cri ptio obl iga n toi pa p re s erj ur am. clu b


espresso conversations envies Son entreprise, Wood Optic Diffusion, évolue dans le domaine du luxe, mais il ne l’a pas choisi comme mode de vie. Maurice Léonard partage son rapport à l’argent en page 114.

Et si on dormait au bureau ? Conseils sur les bienfaits du sommeil au travail en page 116. En page 118, Linda Bos et Eric Mangen présentent un style qui leur colle à la peau… le style « tatoos ». Présentation en page 120 du projet mené par EGB pour rendre une maison unifamiliale plus grande et plus confortable. Demandez le programme du Design City LX Festival en page 122. André Mehlen, contrôleur de vins au sein de l’Institut viti-vinicole, passe à table à La Rameaudière. Menu en page 124. Septembre / Octobre 2018 —

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ENVIES

ARGENT COMPTANT MAURICE LÉONARD

« Je n’ai pas choisi le luxe » Philosophe

Patience et plaisir Votre devise en matière d’argent ? « Le meilleur argent est celui qu’on ne dépense pas ». Si j’ai envie de quelque chose un jour, j’attends le lendemain. Je prends le temps de réfléchir. Je veux être certain de l’utilité ou du désir puissant d’obtenir cet objet. Si ce désir puissant persiste, alors on peut se faire plaisir. Trop de gens achètent des choses qui ne leur servent jamais à rien. La première fois où vous avez pu vous offrir quelque chose dont vous rêviez ? Ma première Mercedes, j’avais 44 ans. Rouler en Mercedes était un rêve d’enfant. Depuis, j’achète toujours cette marque. Mais je ne suis pas un passionné de voitures. Y a-t-il des choses pour lesquelles vous ne regardez pas à la dépense ? Non, je suis toujours assez regardant. Je suis un fils de la terre, fils de paysan. Par contre, j’ai beaucoup de rêves, il en faut, même si je sais que je ne les réaliserai pas. J’aimerais m’offrir un très beau voyage d’un mois avec mes enfants. On le fait, mais dans les Vosges. C’est déjà une partie du rêve.

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Le monde du luxe Pourquoi avoir opté pour le luxe ? Je n’ai pas choisi le luxe. Mon but était de fabriquer un produit d’une qualité sans faille avec des matériaux triés sur le volet et un personnel qui ait le temps d’en faire quelque chose d’unique. Il n’a jamais été question de prix. Mais, évidemment, étant donné les différents coûts, au final, le produit est cher. Tim Cook ou Meghan Markle, entre autres personnalités, portent vos lunettes. Quel effet cela vous fait ? C’est d’abord de la reconnaissance. Toute l’équipe en est très fière, mais nous n’en faisons pas une obsession. Je pense qu’ils les portent parce que ce sont de beaux objets et qu’elles sont sans marque. Nous réalisons de beaux produits pour des gens qui veulent juste se faire plaisir. C’est de l’hédonisme, pas du luxe. Ils n’ont pas besoin que ce soit validé par une marque.

La réussite matérielle peut-elle faire peur ? Peut-être. Mais surtout, je ne suis pas obsédé par cela. Je n’envie nullement mes clients qui ont certainement des niveaux de vie largement supérieurs au mien. Moi, je veux pouvoir assouvir un confort raisonnable. Mes enfants ne se souviendront pas de moi pour le nombre de smartphones que je leur ai offerts, mais pour ce que nous avons fait ensemble. Avez-vous connu des problèmes financiers ? Fréquemment. En tout cas, depuis que j’ai commencé à lancer des entreprises, un peu avant la trentaine. Je continue à devoir bien regarder à la dépense, reporter des investissements. C’est surtout au niveau professionnel, mais devoir faire attention en permanence impacte l’esprit d’une vie. Le prix de certains biens vous dérange-t-il ? Je ne vois aucun problème à ce que des produits uniques n’aient pas de prix. Ça fait tourner l’économie et cela permet à certains de satisfaire leur goût pour certaines passions.

BIO EXPRESS Maurice Léonard (57 ans), après avoir essayé différents métiers, a créé l’entreprise Wood Optic Diffusion il y a 25 ans. Installée à Hosingen, elle fabrique des lunettes haut de gamme, à base de matériaux nobles, sous la marque Gold & Wood. Citoyen belge, il habite Gouvy et a quatre enfants, dont deux travaillent avec lui. Aîné d’une fratrie de 12 enfants, son père, agriculteur, lui a inculqué l’idée de ne jamais faire comme les autres, « sinon, on arrive au même endroit, mais après eux ».


ENVIES

Investir… ou pas

Donnez-vous à certaines associations ? Oui, mais à de petites associations gérées par des gens que je connais. J’en ai aidé une qui menait des projets au Burkina Faso, j’étais sûr à 100 % que l’argent y arriverait. D’ailleurs, dans la liste des projets qu’il me reste à faire dans la vie, j’aimerais moi aussi aller là-bas, m’arracher les doigts à les aider à construire quel­ que chose. Donner 500 euros, c’est trop facile. Je veux donner de moi. Mais en attendant, ça les aide.

Théorie monétaire Un objet dont vous ne vous séparerez jamais ? Un ouvre-lettres en bois fait à la main que mon père m’a ramené du Mali. Et une tasse que ma fille, aujourd’hui âgée de 32 ans, avait décorée pour moi quand elle avait 6 ans. Je bois mon café tous les jours au bureau dans cette tasse marquée « papa » [rires]. Mais pour le reste, je ne suis pas attaché aux objets. Vous n’êtes pas matérialiste… Globalement, l’argent ne m’intéresse pas. Je veux juste pouvoir bien vivre avec ma famille. Je n’aiderai pas mes enfants en leur donnant des millions. De toute façon, l’argent, selon moi, c’est terminé. On en inonde le marché en faisant tourner la planche à billets, mais il n’y a plus de couverture derrière, comme l’était auparavent l’or pour le dollar. Je pense que l’argent est amené à disparaître, on devra trouver autre chose. En tout cas, je n’aurais aucun plaisir à avoir un million en cash sur un compte en banque.

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TEXTE Jean-Michel Lalieu PHOTO Edouard Olszewski

Vous investissez à titre privé ? J’ai investi dans des im­meu­ bles, en Espagne, à Miami, à Luxembourg, mais j’ai tout revendu. Ma société exigeait que je réinvestisse dedans. Aujourd’hui, je ne suis pas certain que je resterai éternellement propriétaire d’une maison. Toutes ces propriétés étaient une charge psychologique et de gestion. Quand on est locataire, on peut aller n’importe où. Mais si un jour je dois à nouveau investir, ce sera quand même dans l’immobilier. C’est ce qui me paraît le plus sûr.


ENVIES

COMPÉTENCES BIEN-ÊTRE

Et si on dormait au bureau ? Comme les appareils électroniques, les humains ont besoin de recharger leurs batteries pour fonctionner à 100 % de leurs capacités. Le som­meil s’avère essentiel pour mener une vie professionnelle performante.

L

es études le prouvent : le manque de sommeil affecte la vitesse avec laquelle nous traitons les tâches, détériore notre concentration, diminue notre créativité… En d’autres termes, mal dormir nuit gravement à la productivité des individus, et donc des entreprises. À l’heure où la classe politique s’interroge sur l’utilité de réduire le temps de travail, la sieste au bureau pourrait avoir un effet bien plus positif sur la performance des managers et de leurs employés. Selon les spécialistes, boire un café juste après le repas et s’assoupir pendant 20 minutes – c’est le temps qu’il faut à la caféine pour faire effet – est une formule idéale pour s’assurer une fin de journée fructueuse. Mais dormir pendant les heures de travail est un tabou à l’heure actuelle, au Luxembourg comme chez ses voisins. La fatigue chronique doit pourtant être prise au sérieux, préviennent les spécialistes. « Un mauvais sommeil peut avoir comme causes le surplus de travail ou le stress, mais aussi certains déséquilibres hormonaux ou des problèmes de thyroïde », explique Christine Hansen, la fondatrice du cabinet Sleep Like A Boss. Experte du sommeil, mais aussi thérapeute nutritionnelle, elle aborde avec ses clients le sujet par les deux perspectives. « Biologiquement, le manque de repos se traduit souvent par des infections dans l’appareil digestif. Améliorer la flore intestinale est l’une des premières choses que je conseille. » Gérer son sommeil sur smartphone Informer sur le fonctionnement du sommeil et son rôle sur l’organisme est une étape essentielle pour améliorer la situation. Mais il est nécessaire ensuite de travailler au cas par cas. « Le besoin de sommeil est très personnel, ajoute Christine Hansen. Il faut compter entre 6 h et 9 h par nuit, selon les individus. » 116 —

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FRÉDÉRIC SABBAN CSR senior manager chez Deloitte « Donner la possibilité à nos colla­ borateurs d’améliorer la gestion de leur sommeil peut avoir un réel impact positif sur leur bien-être, leur gestion du stress, leur créati­ vité, ainsi que sur leur concentra­ tion. Nous avons mis en place un programme bien-être et santé. Celui-ci permet aux employés de participer à diverses for­mations

consacrées au sommeil, mais aussi à des cours gratuits de sophrologie et de yoga, qui sont suivis d’une phase de relaxation permettant de récupérer avant la reprise du travail. Une salle de repos est également disponible afin de bénéficier des bienfaits d’une power nap, une sieste n’excédant pas 20 minutes. »

La start-up hollandaise Shleep a développé une application qui sert de coach personnel et permet de calculer ses heures de sommeil. Elle s’adresse aux grandes entreprises et promet une amélioration de la productivité. Sa fondatrice, Els van der Helm, a travaillé pendant plusieurs années pour le cabinet d’avocats McKinsey. « On trouve énormément de programmes de training dans ces grosses structures, pour gérer son temps, son stress,

son leadership, etc. Mais on n’entend jamais le mot ‘dormir’ », fait-elle remarquer. Analyser son temps de sommeil et s’entourer des meilleurs spécialistes n’aura toutefois d’effet que si la volonté de dormir plus et mieux est bien réelle. À une époque où l’hyperactivité devient la norme au travail comme à la maison, le temps de repos est souvent le premier sacrifié. Bien souvent de manière inconsciente. J. M.


ENVIES

JORGE GOMES Chef du personnel à la BCEE « Nous pensons qu’un sommeil adapté est à la base du bien-être de l’employé et lui permet d’être concentré et performant dans l’accomplissement de son travail. Il ne faut pas oublier que les trou­ bles de sommeil figurent parmi les premiers symptômes dans les maladies psychiques, et nous cherchons activement à promouvoir

une prise de cons­cience auprès de nos collaborateurs à ce sujet. Dans le cadre de notre programme check-up santé, nous organisons des conférences en rapport avec ce sujet. L’effet est difficilement mesurable pour l’instant, mais nous pensons que cela aura un impact à long terme sur la santé de nos employés. »

MÉTIER DU FUTUR MARKET INTELLIGENCE ANALYST Alors que les nouvelles technologies envahissent toujours plus le secteur de l’industrie, les grands groupes veulent s’assurer de parier sur les bonnes solutions et réussir leur transformation digitale. Objectif : se démarquer d’une concurrence de plus en plus agressive.

Que fait-il ? Il récolte, trie, analyse l’ensemble des données de marché afin de conseiller à l’élaboration des stratégies des différentes activités du groupe. Son objectif est de donner une vision claire des perspectives de croissance et d’améliorer la vision de l’entreprise sur ses concurrents.

Quelles sont ses compétences ? Il a besoin d’avoir une approche analytique avancée et un bon esprit de synthèse. Il doit aussi être capable de transformer l’information brute, comme les tendances de marché, en recommandation et action concrète pour la stratégie de l’entreprise.

Quelle est sa formation ? Les profils recherchés doivent être polyvalents : soit des économistes passionnés par l’industrie manufacturière et la transformation digitale, soit des ingénieurs ou docteurs ayant une fibre de consultant et / ou de business developer. Une méthodologie d’analyse de marché acquise durant la formation sera un gros plus.

Combien gagne-t-il ? Il peut gagner entre 40.000 euros et 65.000 euros brut par an selon son expérience.

Être à l’écoute des gens, être capable de comprendre les attentes des clients, aussi bien internes qu’externes.

Avis d’expert

POUR ALLER PLUS LOIN La Révolution du sommeil, septembre 2017, Éditions Fayard, 22 euros. Écrit par la fondatrice du site d’information Huffington Post, _ LEGENDE-TITRE Arianna Huffington, ce best-seller08explore le sommeil sous tous ses angles en partant du constat qu’il08_legende s’est continuellement détérioré et estrunteni inverup au cours des dernières années. L’auteure milite poureniscie que le repos tature, offic te pos nimune soit plus une variable d’ajustement dans notre et passe san discid quis avie dem inctotate en revue les nombreux bénéficesab que l’on retire de dormir. intibusdae.

« La personne doit avoir de très fortes connais­ sances sur les évolutions de la digitalisation, aussi bien actuelles que celles à venir. Elle doit aussi être capable de matérialiser les effets de ces technologies sur la conception, l’indus­ trialisation et la relation aux clients. Pour cela, elle doit connaître les acteurs majeurs de la digitalisation, ainsi que les lieux où les der­ nières et meilleures informations sur ce sujet circulent et se partagent. » Nathan Fossard, head of business development chez Ceratizit.

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ILLUSTRATION Hadi Saadaldeen (Maison Moderne) PHOTOS DR

Une qualité-clé ?


ENVIES

STYLE TATOOS

Quelle pièce voulezvous transmettre ? « Je ne porte pas beaucoup de bijoux, mais j’ai une belle broche en argent et bleu de Delft reçue de ma grand-mère. Je la porte régulièrement et j’espère que ma fille l’aimera et la portera. »

Avec quelle styliste pourriez-vous vous pacser ? « Avec Vivienne Westwood. J’adore son style et la façon dont elle utilise sa notoriété pour trans­ met­tre des messages sur la durabilité et l’éthique. »

Une adresse coup de cœur à Luxembourg ? « Je vais souvent chez Cop.Copine. »

« Les Tatouages font partie de mon style, mais pas comme un accessoire ou un vêtement. »

Comment définissezvous votre style ? « Décontracté. Je porte généralement un jean et des baskets ou des robes colorées. »

Quelle est la plus ancienne pièce de votre garde-robe ? « Ma robe de mariage. Je cherchais une robe courte et colorée quand je suis tombée sur une robe classique dans un magasin vintage d’Amsterdam. Elle m’allait trop bien pour ne pas la porter. »

Les tatouages sont-ils un accessoire de mode ? « Ils font partie de mon style, mais pas comme un acces­ soire ou un vêtement. Plutôt comme quelque chose de permanent. Comme l’eye-liner noir que je porte tous les jours depuis le lycée. »

Quel est votre dernier achat mode ? « La robe que je porte pour la photo, réalisée par une amie à moi, Véronique Fournier. »

Linda Bos

Designer, A Designers Collective TEXTES France Clarinval

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ENVIES

Comment définissezvous votre style ? « Mon style est souvent abstrait. Je porte ce que j’ai envie sans trop savoir si ça va ensemble ou si c’est à la mode. »

Quelle est la plus vieille pièce de votre garde-robe ? « Je garde plus de chaussures que de vêtements. J’ai de vieilles Vans en cuir noir et blanc que j’essaie de porter une fois par an. »

Quelle couleur ne portez-vous jamais ? « Je me suis aperçu que la gamme des rouges et bordeaux ne me va pas. »

Quel est votre dernier achat mode ? « J’ai acheté un ciré jaune de marin à Saint-Sébastien et le chapeau de la photo vient de Lisbonne. J’aime acheter quand je suis en voyage, ça ajoute un souvenir à la pièce que l’on porte. »

« Je collectionne les chevalières d’un bijoutier new-yorkais. J’en ai plus que de doigts ! »

Quel faux pas à ne pas commettre ? « Je ne comprends pas qu’on puisse encore porter des vêtements brillants, à paillettes. »

Les tatouages sont-ils un accessoire de mode ? « C’est comme un vêtement permanent qu’on ne peut pas enlever. Mais ce n’est pas de la décoration. J’aime aussi pouvoir les cacher et les dévoiler le moment venu. »

Quelles pièces voulezvous transmettre ? « Je collectionne les chevalières d’un bijoutier new-yorkais. J’en ai plus que de doigts ! Elles seront pour mes enfants. »

Qui vous a donné le sens du style ? « Ma grand-mère était une femme assez extravagante. Elle portait du Versace et Armani avec des gros bijoux, des ceintures dorées, des couleurs vives. »

Eric Mangen

Artiste, gérant du Bar:Bar à Ehlange-sur-Mess PHOTOS Mike Zenari

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ENVIES

ARCHITECTURE MAISON UNIFAMILIALE

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LOCALISATION Luxembourg-Kirchberg LIVRAISON Février 2017 DURÉE DES TRAVAUX Environ 6 mois SURFACE 360 m2 (après travaux)

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C

est une maison de ville com­ me on en croise beaucoup. La substance bâtie est en bon état, le jardin relative­ ment vaste, mais la surface de vie est devenue trop petite pour la famille qui l’occupe. Par ailleurs, comme fréquem­ ment dans ces maisons du milieu du 20e siècle, l’acoustique intérieure n’est pas très performante. Aussi, les propriétaires ont demandé au bureau EGB de réaliser une extension dans le jardin, ainsi qu’une suré­ lévation pour agrandir l’espace intérieur. Ils leur ont également confié la mission d’améliorer l’isolation phonique et de repen­ ser leur aménagement intérieur. Grâce à l’extension et à la surélévation, la surface de la maison est doublée : de 180 m2, elle passe à 360 m2. De quoi accueillir désor­ mais une grande pièce de séjour au rez-dechaussée, trois chambres pour les enfants et une chambre pour les parents dans les étages. L’ensemble de la distribution de la maison a été revue et les systèmes de chauffage et d’élec­ tricité ont dû être révisés. Les revêtements de

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­ — Septembre / Octobre 2018

sol ont été retravaillés. La façade avant a été ravalée et les fenêtres changées pour plus d’har­ monie avec la nouvelle façade arrière. Calme intérieur Les architectes d’intérieur ont également pu intervenir sur l’aménagement intérieur. La volonté des maîtres d’ouvrage était d’avoir un espace épuré, contemporain et sobre. Des menuiseries sur mesure ont été dessinées pour la cuisine, les salles de bains et quelques rangements. Le bureau EGB a accompagné les propriétaires dans le choix de leur nouveau mobilier pour obtenir une impression d’espace et de calme à l’intérieur de la maison où les tons gris, blancs et noirs dominent. Depuis la salle à manger, une grande baie vitrée ouvre la vue sur l’ensemble du jardin et ses différents niveaux. Une nouvelle cour arrière est créée. Elle se compose de gradins en béton qui constituent un nouveau paysage depuis l’es­ pace de vie. Quelques marches permettent d’ac­ céder à une nouvelle terrasse qui accueille les dîners aux beaux jours. La partie supérieure est plantée d’arbustes et est plus verdoyante. C. C.

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Depuis l’espace de vie, on découvre la nouvelle cour arrière et la terrasse. Le jardin, tout en espaliers, a été aménagé avec des gradins en béton. La façade sur rue a été ravalée et les châssis des fenêtres changés. Depuis le fond du jardin, on découvre la nouvelle extension et la surélévation.

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PHOTOS EGB, Patricia Pitsch (Maison Moderne)

Située dans le quartier du Kirchberg, cette maison de ville était deve­ nue trop petite pour ses propriétaires. Ils ont donc demandé au bureau EGB de les accompagner dans des travaux d’agrandissement.


NOTRE HUMANITÉ DANS LES QUESTIONS MIGR ATOIRES POURQUOI, POUR QUOI, JUSQU’OÙ ? 15 TÉMOIGNAGES CROISÉS

UN FILM DE

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10. OCTOBER 2018 IN YOUR CINEMA

Data Information Security 2018 Le Forum sur la cybersécurité et la protection des données

Date : le 18 Octobre 2018.

Lieu : 24 Op der Haart, L-9999 Wemperhardt

Entrée Gratuite - inscription sur www.data-information-security.eu/inscription Sessions :

1 : de 10 heures à 11 heures : CNPD par Mr Herrmann Alain - Présentation de la CNPD - 7 étapes vers la mise en conformité au RGPD 2 : de 12 h 30 à 13 h 30 : Martin Avocats - Maître Jérôme Commodi - Le légal 3 : de 14 heures à 15 heures : Security Made in Luxembourg heu 4 : de 15 h 30 à 16 h 30 : Stampify.me par Mr. Bernard LEGROS - La Blockchain c’est quoi ? Comment elle peut vous aidez dans la sécurité. 5 : de 17 heures à 18 heures : Semago par Didier BARELLA - 10 Trucs et astuces pour votre entreprise (Securité et GDPR).

CONCEPT : FRÉDÉRIQUE BUCK • PHOTO : SVEN BECKER • DESIGN :

FRÉDÉRIQUE BUCK AVEC : MARIANNE DONVEN • LI SCHILTZ • SAL AM JABBAR • DR CL AUDIE RE YL AND DOLFIE FISCHBACH • CASSIE ADÉLAÏDE • MARTINE NEYEN • DR PAUL HENTGEN KAROLINA MARKIEWICZ • DEEDEE OSTROWSKA-ABDULHUSEIN MICHEL RECKINGER • FRANK WIES DR ABDU GNABA • LAURENCE BERVARD • JEAN ASSELBORN


ENVIES

CULTURE DESIGN

L’idée, la main, l’objet Dune Une installation sensitive et interactive imaginée par Daan Roosegaarde, dans le tunnel du Musée Dräi Eechelen.

À LA LOUPE LA VILLE RESPIRE DESIGN Design City LX Festival comprend des dizaines de manifestations, expositions, ateliers et rencontres. Sélection de la rédaction.

EXPOSITION Depuis plus de 20 ans,­­ Florence Doléac produit des objets quelquefois fonctionnels, souvent inutiles et parfois fugaces. Minute Papillon est la première exposition d’envergure qui lui est consacrée. Ses tables perforées, ses assises alanguies et ses luminaires masqués insufflent un air fantastique dans l’univers domestique. 28/09-04/11 au Cercle Cité

PARCOURS

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Adopt a designer – 20 & 21/10

PAUSE Sur la place du Théâtre, Max Steffen installera, des bancs publics « made in Luxembourg » en Corian et au dessin intemporel. Acquis par la Ville de Luxembourg, les bancs resteront sur place après la manifestation. À partir du 15 octobre

PHOTO @Studio Roosegaarde

Au Mudam, l’exposition Beyond the New des Néerlandaises Hella Jongerius et Louise Schouwenberg interroge le décalage entre notre expérience du design dans la vie quotidienne et la manière dont nous appréhendons ces mêmes objets dans un contexte muséal. « La question qui est posée est de ous les deux ans, à l’initiative du reconnaître les véritables innovations cultuMudam et avec le soutien de la relles face aux nouveautés du marketing », Ville de Luxembourg, le festival résume Anna Loporcaro. Design City propose une série Les trois membres du collectif 2M26 / Boid’expositions, d’interventions jeot.Renauld habiteront la ville en la traurbaines, de colloques et de rencontres. Cette versant depuis le Kirchberg jusqu’à la gare, cinquième édition ne fait pas exception, en équipés d’un lit, d’une table, de chaises et focalisant sa thématique sous le titre « Me d’une valise. Lente, iconoclaste et nomade, craft - You industry - We design ». cette performance crée du lien et redéfinit « Design City LX Festival explore le design l’espace public. « Ils visent avant tout la comme un langage commun capable de géné- rencontre et l’interaction avec le public. » rer un dialogue entre les contraires de tradiLe café De Gudde Wëllen sera le quartier tion et modernité », énonce Anna Loporcaro, général de Design City et proposera, outre commissaire de la manifestation. Elle constate la distribution de toute l’information sur les que le monde de l’industrie fait appel à des expositions et conférences qui animeront designers pour penser non seulement les Luxembourg, une série de workshops famiobjets, mais aussi les processus, et que les liaux les dimanches, ainsi que des rencontres artisans cherchent de nouveaux matériaux « A beer with… » tous les mardis. F. C. Du 19 octobre au 18 novembre, www.designcity.lu ou débouchés à leurs créations.

Le Design City LX Festival investit la capitale, du 19 octobre au 18 novembre. cette cinquième édition s’intéresse notamment aux liens entre artisanat, design et industrie.

« Adopt a designer » propose aux commerces de la capitale de mettre en avant un designer luxembourgeois, le temps d’un week-end de shopping. 28 enseignes des plus variées participent, au centre-ville et dans le quartier Gare. Comme lors des autres éditions, les magasins de meubles, décoration et design proposeront des installations et événements tout au long de la manifestation.


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Rencontrez :

Rendez-vous le 2 octobre à l’Alvisse Parc Hotel, Luxembourg. Inscription et informations : WWW.PROXIMIT.LU

Un événement co-organisé par Rcarré S.A. et Rcube Professional services S.A.

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ENVIES

RESTAURANT À TABLE AVEC

André Mehlen et un très bon accord avec le riesling bio de chez SunnenHoffmann, de 2015. L’un des défis pour le vin luxembourgeois est de redorer son image de marque. S’il plaît à l’étranger lors des foires et salons professionnels et our parler vins, AOP, vendanges récolte des médailles, il n’est pas avec André Mehlen, il fallait un toujours reconnu à sa juste valeur. endroit qui soit à la hauteur. Grand « Depuis une quinzaine d’années, défenseur des vins luxembourgeois, de grands efforts ont été faits Daniel Rameau nous reçoit dans pour baisser les rendements, son restaurant La Rameaudière, enseigne baisser le niveau de sucre, traclassique de la Moselle depuis plus de 30 ans. vailler de manière plus natuVENDANGES PRÉCOCES. Premier sujet de relle », justifie André Mehlen. Le conversation évident avec le contrôleur des passage de la Marque nationale vins de l’IVV, les vendanges. 2018 sera pro- à l’AOP en 2014 avec un cahier des bablement une année d’exception en matière charges plus contraignant est la de vin, grâce à un printemps humide et un preuve de cette évolution. Reste été particulièrement chaud. « Il n’y a pas de à le faire savoir. Une grande étude date officielle pour le début des vendanges, avait été commanditée à EY, qui mais cette année, c’est trois semaines plus a dégagé les actions prioritaires. tôt qu’à l’ordinaire. » Le vigneron essaie TURBOT ET PURÉE. Ainsi, l’orgad’attendre pour vendanger le plus tard pos- nisation de l’IVV a été repensée sible, pour assurer la pleine maturité aux pour travailler en groupes et en raisins. Mais avec une main-d’œuvre essen- collaboration étroite avec les protiellement étrangère, de Pologne notamment, fessionnels du terrain. « Le petit et le risque de grosses pluies, pas question pays des grands vins », com­me dit de repousser trop avant ce moment. Dix jours la pub, doit encore affirmer sa plus tard, les premières gouttes de Fieder­ place dans les rayons des superwäissen pourront être dégustées. marchés et dans l’esprit des con­ som­mateurs, notamment les expatriés. Une RIESLING BIO. Après une dégustation du foie gras de la maison, avec des poires cara- opération autour de la visibilité devrait être mélisées du meilleur effet et un gewurz­ lancée au moment de l’Expogast, fin novembre. traminer de chez Mathis Bastian, c’est une Un entremets à la quetsche rafraîchit les salade autour de la langoustine et du saumon papilles avant un tronçon de turbot sur une que le chef a préparée. Une cuisson parfaite mousseline au crémant et une purée « façon Robuchon ». C’est un pinot gris « sélection Euro-Toques » de La Rameaudière Mathis Bastian qui l’accom10, rue de la Gare à Ellange pagne. Au niveau international, Tél. : 23 66 10 63 des efforts seront faits pour communiquer vers l’Allemagne, Chef Daniel Rameau notamment avec le pinot gris, Son 77 dB justement, pour ne pas rivaliser Température 25° C avec le riesling germanique. Couverts 80 « L’auxerrois pourrait aussi être poussé. C’est un cépage typique, Addition du jour dont le Luxembourg est le plus grand producteur au monde, qui 2 menus 114,00 € est généralement sous-estimé », accord de vins 50,00 € considère le contrôleur des vins. 1 eau 4,00 € Une soupe de fruits de saison ter2 cafés 7,00 € Total 175,00 € minera le repas en beauté. F. C. C’est la saison des vendanges et des foires aux vins. Raison suffisante pour inviter André Mehlen, le contrôleur des vins au sein de l’Institut vitivinicole (IVV). C’est La Rameaudière qui nous accueille pour ce déjeuner.

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MAIS AUSSI MA SPÉCIALITÉ EN CUISINE « À la maison, je cuisine quand nous avons des invités. Je fais moi-même le foie gras et je cuisine volontiers le bœuf. »

LES RESTOS POUR TOUS LES JOURS « J’aime la simplicité et la convivialité des brasseries, comme le Bistro Quai à Grevenmacher ou le Koeppchen à Wormeldange. »

PHOTOS Mike Zenari

UN RESTO POUR CÉLÉBRER « Dans la région de la Moselle, l’endroit d’exception, c’est très certainement Mathes à Ahn, pour la qualité des produits et du service. »



INDEX

ENTREPRISES PERSONNES PUBLICITÉS

1,2,3 100,7 33 A A DESIGNER’S COLLECTIVE 118 ABBL 50 36 ABLV BANK LUXEMBOURG ABN AMRO 36 ACCORINVEST 26 ADEM 20 56, 68, 86, 96 ADR AFD 86 40 AGNES ANOUK 24 ALBERTI THOMAS ALFI 40 30 ALMSHAL HATIM 52 AMBROSINI STÉPHANE AMUNDI 26 APPLE 86 ARBED 102 ARCELORMITTAL 58 ARENDT & MEDERNACH 39 ARENDT GUY 20 ASSELBORN JEAN 58, 76 ASSOCIATION EUROPÉENNE 38 DE LIBRE-ÉCHANGE ASTORG PARTNERS 130 AUFFINGER YURI 46 AXA WEALTH EUROPE 50

B

BAKER MCKENZIE LUXEMBOURG 24 BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE 44 BANQUE 42, 43 DE LUXEMBOURG BANQUE HAVILLAND 50 BAR-BAR 118 BARNIER MICHEL 44 BAUD ÉMELINE 33 BAUSCH 20, 58, 86, 102 FRANÇOIS BCEE 116 BECHTOLD LUCIEN 52 BESIX RED 93 BETTEL XAVIER 22, 56, 58, 68, 102 BGL BNP PARIBAS 28, 36, 38 BIBLIOTHÈQUE NATIONALE 20 48 BITFLYER BITSTAMP 48 20 BODRY ALEX BODSON VICTOR 28

126 —

BONN STEICHEN & PARTNERS BOS LINDA BOSSUYT AUDREY BOSSUYT-ZIDOUN BRAM BRAUN MAX BRAZ FÉLIX BRIGNARDELLO PAOLO BROUXEL FRANÇOIS BUREAU MODERNE

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52 118 130 130 73, 99 24 58, 86 52 28 16, 17

CANDRIAM INVESTORS GROUP 40 33 CARBON DOMINIQUE 40 CARDIF LUX VIE CARPAY-DIEM 52 CASONI ALAIN 20 CBRE 26, 32 50 CEGARRA ALEXANDRE 52 CELIS DAVID CELLULE DE RENSEIGNEMENT FINANCIER 24 CERATIZIT 116 CFL 86 CHAMBRE DE COMMERCE 52 20 CHAMBRE DES DÉPUTÉS 26 CHAMBRE DES MÉTIERS CHICHE 30 CHINA TELECOM 26 24 CLAISE MICHEL 98 CLEMENT SVEN CLOSENER FRANCINE 76 CMD.SOLUTIONS 52 CNS 46 COMPIEGNE VINCENT 40 CONSEIL NATIONAL DES FINANCES PUBLIQUES 58 COOK TIM 114 CORBYN JEREMY 97 COSTANTINI 26 CRÉDIT AGRICOLE 26 CREDITREFORM LUXEMBOURG 26 CROISEAU FABRICE 52 CROIX-ROUGE 30 CROSSLEND 26 CSSF 36, 46, 48 CSV 20, 22, 56, 58, 68, 76, 86, 102 20 CUNY PIERRE 40 CUZOL ANNE-AURORE

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D

D.LAW 33 26 DARDENNE CHRISTOPHE 122 DE GUDDE WËLLEN DEGEHET 52 PIERRE-ALEXANDRE 40 DEGEN CHARLES DEGROOF PETERCAM LUXEMBOURG 44, 50 DÉI GRÉNG 20, 22, 56, 59, 68, 76, 86, 102 56, 97 DÉI LÉNK DELAMARE-GUTTON HÉLÈNE 52 DELCOURT SIMONE 36 Biographie disponible sur guide.paperjam.lu

DELEBOIS NATHALIE 33 26, 116 DELOITTE 20 DEMOKRATIE 2018 DEUTSCHE BÖRSE 36 DIE WELT 76 DIEKIRCH 8, 10, 12 DIESCHBOURG CAROLE 86 DO RECRUITMENT ADVISORS 33 DOCUNIFY 14, 15 DOLÉAC FRANÇOISE 122 DONVEN MARIANNE 30 DP 20, 22, 56, 58, 68, 76, 97, 102 24 DUMONT ANOUK

E

EDMOND DE ROTHSCHILD 36 EFA 40 EGB 120 EICHER ÉMILE 102 EISCHEN FÉLIX 68 ENOVOS 76 ETIX EVERYWHERE 26 44, 76 EUROSTAT EVRARD PHILIPPE 50 EXPON CAPITAL 52 33, 46, 48, 52, 124 EY

F

FAGE 86 FED 44 FEDERATION RECRUITMENT, SEARCH & SELECTION 33 FINLEY 25 FLESCH COLETTE 58 58 FONDS DU LOGEMENT FONDS NATIONAL 52 DE LA RECHERCHE 116 FOSSARD NATHAN 68, 76 FRIEDEN LUC FUNDSQUARE 52

G

GAUTHY ALEXANDRE 44 50 GAYET LAURENT GERSTLER-HOLTON JORDAN 30 GOMES JORGE 116 GOODYEAR 76 GOOGLE 76, 86 68 GRAMEGNA PIERRE 20 GROMMERCH ANNE 32 GROSBUSCH COLETTE GROSBUSCH FRUITS 32 & VEGETABLES GROSBUSCH RENÉ 32 GROUPE CK 81 GUILLAUME TRIER 85 GYBÉRIEN GAST 96

H

HAAGEN CLAUDE 22 HAIRCADEMY 26 HALSDORF JEAN-MARIE 68 HANSEN CHRISTINE 116 Biographie disponible sur guide.paperjam.lu

HANSEN MARTINE 22 HEMMERLING FÉLIX 30 HERMÈS 4, 5 HOGAN LOVELLS 24 HONDEQUIN ALAIN 50 HOUSE OF ENTREPRENEURSHIP 52 HSBC TRINKAUS 38 & BURKHARDT HUFFINGTON ARIANNA 116 HUFFINGTON POST 116 HURLIN NICOLAS 33


INDEX

I, J, K

ICBC 36 IEDRS 47 IMD 68 ING 44, 46, 48, 83 INNPACT 40 INSTITUT VITI-VINICOLE 124 INTECH 52 INTERNATIONAL WOMEN’S TENNIS PROMOTION 54 INVESTMENT FACILITATION FORUM 130 JAGUAR 23 JAUQUET CÉDRIC 40 JUNCKER JEAN-CLAUDE 58, 68, 76 KBL EPB 44, 130 KERSCH DAN 102 KETTERTHILL 91 KEUP FRED 86 KIEFFER MONIQUE 20 KNAUF 76, 86 KPMG 40 KRANCENBLUM SERGE 130 KRECKÉ JEANNOT 76 86 KRIEPS ROBERT

L LA RAMEAUDIÈRE

124 36, 63 LALUX LECLERCQ SANDRINE 33 LEDENT PHILIPPE 44 LEMEUNIER ISABELLE 24 LÉONARD MAURICE 114 LHOFT 26, 36 LINKLATERS LUXEMBOURG 46 LOMBARD INTERNATIONAL ASSURANCE 50 33 LONGARES FERNANDO LOPORCARO ANNA 122 LORSCHÉ JOSÉE 22 LOYENS & LOEFF 50 LUXEMBOURG LSAP 20, 22, 56, 58, 68, 76, 97, 102 LUDWIG JEAN-MICHEL 52 LUX FUTURE LAB 30 LUXEMBOURG ART WEEK 95 LUXEMBOURG ASSOCIATION 130 OF FAMILY OFFICE LUXEMBOURG BUSINESS ANGEL NETWORK 52 LUXEMBOURG FOR FINANCE 50 LUXEMBOURG FOR TOURISM 44 LUXEMBOURG INTERNATIONAL MANAGEMENT SERVICES ASSOCIATION 130 LUXEXPO 123 LUXINNOVATION 36, 52, 149 LYCÉE DES ARTS 22 ET MÉTIERS

M

MACRON EMMANUEL MAGNUS VINCENT MANGEN ÉRIC MARKLE MEGHAN MARKS & CLERK LLP MAROCHINI LAURENT MCKINSEY MEHLEN ANDRÉ MEISCH CLAUDE MÉLENCHON JEAN-LUC MICHEL CHARLES MICROLUX MILINKIEWICZ JULIEN MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE MOLITOR CORINNE MONNAT ANDREEA MOUPFOUMA BERTRAND MUDAM MUHOVIC KENAN MUSK ELON MUTUALITÉ DE CAUTIONNEMENT MUTUALITÉ DES EMPLOYEURS

N, O, P

22 20 118 114 52 36 116 124 22 97 22 30 50 20 40 52 52 122 30 76 52 46

NEE2015 96 NIDDAM YOHANN 36 NOVOTEL 41 OCDE 20, 58, 130 40 ONE LIFE OPPENT HAUS – OPEN HOME 30 Biographie disponible sur guide.paperjam.lu

OZINGA JOHN 26 PAGE LARRY 76 PÉRICLÈS LUXEMBOURG 36 PERRICHOT NICOLAS 33 PID 98 PIRATEPARTEI 56, 98 POLFER LYDIE 58 PWC 65

R

RAAB DOMINIC 44 RAMEAU DANIEL 124 RAPALLINO PASCAL 50 RBC INVESTOR & TREASURY SERVICES 36 RCARRÉ 123 RECKINGER 26 RECKINGER MICHEL 26 RENAULT OLIVIER 36 RIFKIN 86 ROLEX 150 ROSENBAUM FRANK 32 RTL 20 RUTTE MARK 22

S

SABBAN FRÉDÉRIC 116 SAMSUNG 31 SCHILTZ MARTINE 24 SCHMITZ ALEXANDRE 50 SCHNEIDER ÉTIENNE 58, 76, 102 SCHRODERS 36 20 SERRES MARC SES 58 50, 130 SGG SHLEEP 116 SLEEP LIKE A BOSS 116 SNHBM 58 SOCIÉTÉ GÉNÉRALE 36 BANK & TRUST SOCIÉTÉ GÉNÉRALE PRIVATE WEALTH MANAGEMENT 50 SOCIÉTÉ LUXEMBOURGEOISE 29 DU RANGEMENT SOCIÉTÉ NATIONALE DE CRÉDIT ET D’INVESTISSEMENT 20 SODEXO 67 68 SPAUTZ MARC STATE STREET BANK 36 STATEC 44 STEFFEN MAX 122 STEIGER THOMAS 38 STEPHANY YVES 33 52 STIERNON FRÉDÉRIC STRASSER CHRISTIAN 36 SYRIOUSLY 30 SYSTEM SOLUTIONS LUXEMBOURG 49 SYVICOL 102

T

TALANTLERS TANG KIM TANSON SAM TECHNOPORT THE RECRUITER THEMIS LEX THÉOBALD TOM THORN GASTON TISNÉ ROMAIN TORTI STEFANO TOUCHPOINTS TRAITEUR STEFFEN TRIOLOGIE TRUMP DONALD TURKISH AIRLINES

U, V, W, Z

33 24 20, 102 22 33 52 50 58 33 50 30 132 34, 35 44, 76 2

UNIVIZE 30 VAN DER HELM ELS 116 Biographie disponible sur guide.paperjam.lu

VAN GEYT STEFAN 44 40 VAN HYFTE WIM VAN KUIJK FRANK 50 122 VILLE DE LUXEMBOURG VOLVO 6, 7 VP BANK 38 97 WAGNER DAVID WEALINS 50 WEE2050 68, 86, 96 WILDGEN 28 WILDGEN ALBERT 28 WIRION TOM 26 WISELER CLAUDE 56, 58, 68, 76, 102 WISELER-LIMA ISABEL 102 WOOD OPTIC DIFFUSION 114 WORLD ECONOMIC FORUM 33 ZEIMET LAURENT 20 ZIDOUN NORDINE 130 ZOLOTAREVA ANNA 24 ZWICK MARCO 36

Septembre / Octobre 2018 —

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OURS

Septembre / Octobre 2018 dir ecteur de la publication

Richard Karacian dir ecteur éditor i a l

Matthieu Croissandeau r édacteur en chef

RÉDACTION

Thierry Raizer (T. R.) thierry.raizer@maisonmoderne.com   @traizer1

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Jennifer Coghé (J. C.) jennifer.coghe@maisonmoderne.com Frédéric Antzorn (FK. A.) frederic.antzorn@maisonmoderne.com   @FredAntzorn Jamila Boudou (J. B.) jamila.boudou@maisonmoderne.com France Clarinval (F. C.) france.clarinval@maisonmoderne.com   @franceclar Céline Coubray (C. C.) celine.coubray@maisonmoderne.com   @celinecoubray Camille Frati (C. F.) camille.frati@maisonmoderne.com   @camillefrati Jennifer Graglia (J. G.) jennifer.graglia@maisonmoderne.com Jean-Michel Hennebert (J.-M. H.) jean-michel.hennebert@maisonmoderne.com   @jmhennebert Megane Kambala (M.K.) megane.kambala@maisonmoderne.com Jean-Michel Lalieu (J.-M. L.) jean-michel.lalieu@maisonmoderne.com

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SÉLECTION COUPS DE CŒUR

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Peut-on parler d’un secteur financier typique­ment luxembourgeois ? Oui, je pense vraiment. Le secteur financier luxembourgeois est l’un des seuls à avoir la capacité de servir une clientèle interna­ tionale, aussi bien institution­nelle que des entreprises et des familles fortunées. Le Luxembourg est un pays... fiable, dynamique et EN BREF ouvert. Reconnaissez-vous Figure de la Place le Luxem­bourg dans ces Né en 1961 à Metz, mots-clés retenus par Serge Krancenblum a le gouvernement ? débuté sa carrière au Absolument. Nous avons un écoLuxembourg en 1985 dans le secteur bancaire, système unique et de très grande chez KBL European qualité. La capacité d’adaptation Private Bankers en tant dont a fait preuve le Grandque head of business. Duché pour sortir grandi après Un tremplin idéal pour rejoindre en 1993 SGG chaque crise est exceptionnelle. et en prendre la direction. Nous offrons aux investisseurs Bien que les actionnaires internationaux un cadre dynade SGG aient changé mique mais basé sur une grande au fil du temps (actuellestabilité qui fait souvent défaut ment les français Astorg Partners), il a œuvré à l’exdans les autres pays. pansion internationale et à Quand êtes-vous particulièl’adaptation des services rement fier du Luxembourg ? du groupe aux besoins et à l’évolution du secteur À chaque fois que je lis les statisfinancier et des clients. tiques sur la population rési Amateur d’art, il est aussi dente. Le Luxembourg est un actif dans différentes pays extraordinaire d’accueil et associations, dont la de bon vivre-ensemble. Pratique­ Luxem­bourg Association of Family Offices (Lafo), ment un résident sur deux est dont il est président et d’origine étrangère, sans compmembre fondateur. ter les presque 200.000 frontaliers qui viennent chaque jour Retrouvez la version intégrale de cet entretien sur y travailler. T. R. maisonmoderne.com/celebratingluxembourg

MON LIVRE DE CHEVET

UN ENDROIT « DÉTENTE »

J’ÉCOUTE EN BOUCLE

L’Amour après de Marceline Loridan-Ivens, publié chez Grasset : « Comment aimer, s’abandonner, désirer, jouir quand on a été déportée à 15 ans ? Retrouvant à 89 ans sa ‘valise d’amour’, trésor vivant des lettres échangées avec les hommes de sa vie, Marceline Loridan-Ivens se souvient… »

La galerie ZidounBossuyt. Nordine Zidoun et Audrey Bossuyt se sont associés pour ouvrir Zidoun-Bossuyt Gallery, une galerie d’art contemporain qui se déploie dans un espace rénové du Grund.

‘In Da Club’ de 50 Cent. Sorti en 2003, le morceau – composé en collaboration avec Dr. Dre – est extrait de l’album Get Rich or Die Tryin’, le premier album de 50 Cent. Le titre lui a valu une reconnaissance et des récompenses internationales.

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PHOTO Eric Chenal (archives)

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aison Moderne continue à mettre en avant les ambassadeurs du pays au travers de Celebrating Luxembourg. Serge Krancenblum, group CEO de SGG, représente un secteur financier et un pays qu’il connaît depuis une trentaine d’années. Votre travail contribue au rayon­nement à l’international du Luxembourg. Quand en avez-vous pris conscience pour la première fois ? J’ai toujours voyagé énormément pour promouvoir la place financière, bien sûr comme dirigeant du groupe SGG, mais aussi comme président de la Limsa (Luxembourg International Management Services Association, ndlr) ou de la Lafo (Luxembourg Association of Family Offices, ndlr). En revanche, je me suis rendu compte il y a quelques années qu’il était indispensable de défendre nos intérêts au niveau des instances européennes et de l’OCDE. Il faut toujours se rappeler que si on n’est pas autour de la table, on risque d’être au menu. Raison pour laquelle j’ai créé l’Investment Facilitation Forum, une association qui assure la promotion des hubs d’investissement tels que le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Irlande, Singapour et l’île Maurice. L’objectif est de démontrer leur valeur ajoutée pour l’économie mondiale et les différencier des paradis fiscaux.


Clubletter OCTOBRE NOVEMBRE 2018 Learn Journée de workshops • Workshop Day • Journée Découverte Inspire Club Talk • Oxford Debate • CEO Cocktail – Winter Edition • Top 100 • En conversation avec • Table ronde • 10×6 Network Dans les coulisses • Déjeuner Carrousel • CEO Cocktail – Summer Edition • Networking Circle • Media Awards • Engage Delano Live • Let’s Taste • Déjeuner Nouveaux Membres Septembre / Octobre 2018 —

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ÉDITO RENTRÉE CLASSE

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ENGAGE

FR

a rentrée est toujours un moment important pour les entreprises membres et le Paperjam Club. L’ensemble des équipes, de la program­ mation à la production, œuvre pour que les sociétés retrouvent leurs rendez-­vous network business favoris avec un intérêt renforcé et dans un confort encore amélioré. C’est un mois de septembre tout particulier puisque le Club compte désormais officiellement plus de 1.000 membres. Le programme d’automne, riche en actualité politique et écono­ mique, fera honneur à cette barre symbolique. Septembre verra les élections légis­ latives au centre de notre attention lors de la Grande Table Ronde du 19 au Kinneksbond, avec les têtes de liste des six principaux partis. L’économie ne sera pas en reste, octobre nous offrira deux 10x6 au Tramsschapp : le premier mettra l’entrepreneuriat en avant au cours de notre conférence du 03.10, avant de nous intéresser aux archi­ tectes luxembourgeois qui s’exportent, le 17.10. Comme chaque mois, le Paperjam Club est votre partenaire pour vous placer au centre de l’environnement business local.

LES AVANTAGES DU CLUB MEMBER

Renforcez l’engagement de vos collaborateurs

T EN

he start of the season has always been an important moment for member com­ panies and the Paperjam Club. All programming and production teams work to ensure that companies will rediscover their favou­ rite business networking events with stronger interest and enhanced comfort. This is a special month of September since the Club now officially has more than 1,000 members. The autumn pro­ gramme will honour the symbolic mark with abundant political and economic events. This September will witness the legislative elections on the 19 th at Kinneksbond during the Great Round Table with the candidates of the six main parties under our attention. We will nonetheless not forget the eco­ nomy as October will offer two 10x6 in Tramsschapp, the first one will put entrepreneurship in the spotlight during our conference on 3 October, before we focus on the Luxembourg architects who are exporting them­ selves on 17 October. Like every month, the Paperjam Club is your partner to place you at the centre of the local business environment.

NETWORK Développez votre réseau professionnel et la marque de votre société

INSPIRE Ouvrez vos perspectives et stimulez vos idées par l’inspiration

LEARN Julien Delpy Director Paperjam Club

Développez vos compétences et celles de vos collaborateurs Septembre / Octobre 2018 —

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MERCREDI 27 JUIN 2018 CENTRE CULTUREL TRAMSSCHAPP

10×6 Business Innovation “Luxembourg has joined

the group of innovation leaders this year.” Daniel Wolf Bloemers European Commission

« L’innovation,

on l’a tous au fond de nous. » Martin Guérin Nyuko

Innover n’est pas qu’une question technologique : du modèle économique aux nouvelles gammes de produits en passant par les partenariats, nos 10 experts ont développé leur vision autour de ces sujets lors de ce 10x6.

“Everything we do

has to be secure.” Paul Wells GovSat

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“Take action

and dare to dream big.” Sabrina Lemaire Indosuez


CLUBLETTER

« L’innovation se veut simple, pragmatique et frugale. »

“A difference

between being digital and doing digital.”

Nicolas Sanitas InTech

Brice Lecoustey EY

“We bring a new

way to manage the licence.”  Massimo Scialo Soundreef

« L’innovation, c’est aussi l’échec. »

“Every technology

has been hype.”

Sarah Mellouet Fondation Idea

Ralf Hustadt  Telindus

“We knew we had to be radically different to what exists today.” Aidan McClean & Renaud Marquet UFODrive

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MERCREDI 27 JUIN 2018 CENTRE CULTUREL TRAMSSCHAPP

10x6 Business Innovation Devant plus de 250 personnes, nos 10 orateurs ont pu exposer leur vision de l’innovation au travers de leurs propres business.

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Rémi Dehon et Etienne Zimmermann (Bâloise) Joe Malago (Techni-Group), Jorge De Oliveira et Ricardo De Sous (Smart Cube) Stéphane Thauk (Samsic Facility)

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Norma Bello Cortes (Jes’tudio), Geneviève Chabot (Pami) et Sabrina Charles (Avensis) Gabriel Catania (GCP Consulting), Sabrina Martin et Agathe Marhoffer (Martin Avocats)

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Lionel Cammarata (LuxInnovation) et Nicolas Sanitas (InTech) Larissa Thomma (Imperium Enjoy Immo), Alexandre Bodak (GCP Consulting) et Linna Karklina

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Hervé Collignon (e-Tic Consulting), François Henryon (CRH-Lux), Claude Undreiner (ADBA) et Guido Gennen (37.5)

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MERCREDI 20 ET JEUDI 21 JUIN 2018 NEIMËNSTER

Journées de Workshops 1

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Les journées de workshops franco­ phone et anglophone du mois de juin organisées par le Paperjam Club ont réuni près de 200 personnes venues à Neimënster pour assister aux ateliers de nos formateurs.

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Emmanuelle Mayot (Mandeleo) Raïssa Frisch (Actualis), Laurence Jouvenaux (FDEF), Claire Granzotto (BDO), Tiffany Yung (RH Expert) Sébastien Berté (J.P. Morgan), Jonathan Ghem (Willemen Construction)

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Massimo Russo (Open Field) Alain Gerard (Trustia Partners) Nicolas Hurlin (The Recruiter), Géraldine Clarisse (IN Design)

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GOLD SPONSORS

JEUDI 12 JUILLET 2018 UNITED STATES OF AMERICA EMBASSY

CEO COCKTAIL: summer edition Environ 350 CEO membres du Paperjam Club se sont retrouvés dans les somptueux espaces de la résidence de S.E.M. Randy Evans pour assister à cet événement organisé avec le soutien d’ING, JLL et Rcarré.

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Jean-Philip Vroninks, Angélique Sabron (JLL), S.E.M. Randy Evans (Ambassade des États-Unis) et Romain Muller (JLL) Jerry Wagner (CMD.solutions), Kozeta Morana (IC Groupe) et Murat Mutlu (Immo Luxembourg) Massimo Russo (Open Field) et Cindy Arces (MNKS)

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Matthieu Van de Casteele (1875 Finance) et Sébastien Rouillaux (Craft et Compagnie) Simône van Schouwenburg (ING) Bob Funck (Sigelux), Françoise Reuter (Concept Factory) et Daniel Eischen (Interact) Yves Lahaye (RBC), David Sibaud (Garage Rodenbourg) et Michael Zini (Harper & Pearsons) 7

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SAMEDI 30 JUIN 2018 INTERNATIONAL SCHOOL OF LUXEMBOURG

Basketball & Leadership Les membres du Club ont eu l’occasion de réfléchir sur l’existence de simili­ tudes entre le coaching d’une équipe sportive et celui d’une équipe au sein d’une entreprise lors de cette journée avec Christopher Frères.

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Melina Howard (LexField) Thomas Henin (Clearstream), Isabelle Teitgen (Aucotras) et Virginia Anderson (Matrix Consulting)

THURSDAY 05 JULY 2018 BIG BEER COMPANY

Delano Live: Special Edition During this Delano Live, 130 partici­ pants gathered for this special edition. With the participation of Sam Steen (Ara City Radio), Claire Haigh (former world Muay Thai champion), Marc Angel (LSAP), Neil Johnson (Pirate Productions) and the support of ING and Pro Musik.

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Grainne Corr (coach) and Elizabeth Cardona (Clearstream) Hannes Ring (EIB), Dominique Bakima (Axalta), Vincent Mansour (EIB), Anastasia Podlesnaia (Ferrero) Elsa Thillmann (Memola Partners) Alexander Opakunle (ING)

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Marc Angel (LSAP), Sam Steen (Ara City Radio), Carole Pace-Bonello (Park Square Capital), Piotr Gawel (Art Square Lab), Duncan Roberts (Delano), Claire Haigh (former world Muay Thai champion), Aaron Grunwald (Delano) and Neil Johnson (Pirate Productions)

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CLUBLETTER

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ENTREPRISES : RÉSOUDRE LE CASSE-TÊTE DE LA TRANSMISSION Selon la Chambre des métiers, dans les 10 années à venir, environ 1.500 entreprises artisa­nales se trouveront confrontées à des problèmes de succession. L’enjeu est donc de taille.

R

éussir le développement de sa propre entreprise constitue l’une des motivations de base de tout entrepreneur un tant soit peu responsable. En réussir la transmission via un processus de succession bien huilé doit également s’inscrire dans les gènes de ce même entrepreneur, sous peine de voir tout son travail – parfois l’œuvre d’une vie – disparaître à jamais. Transmettre la propriété de son entreprise, mais aussi dans le même temps son management, est une démarche qui peut s’avérer parfois complexe et fastidieuse, mais toujours cruciale et jamais anodine. Et elle doit assurément s’inscrire dans le temps, pour ne pas risquer de se trouver prise de cours le moment venu. « Étape cruciale dans la vie d’une entreprise, la succession est un moment de transition où les frontières habituelles de l’organisation s’effacent au profit de nouveaux équilibres », résume Philippe Vailhen, associé EY Société d’Avocats, responsable pour la France de l’activité « Entreprises familiales », en préambule du rapport Aujourd’hui ou jamais ? Comment les entreprises familiales répondent aux enjeux de succession récemment publié. Il y rappelle que dans cette

période si particulière de la vie d’une organisation, les habitudes de travail et les relations entre les membres de la famille peuvent alors être soumises à de fortes tensions et que l’émotion suscitée par la succession peut compliquer le processus de décision. Au point de faire échouer la manœuvre, ce qui n’est pas sans conséquence pour la stabilité, voire la survie de l’entreprise. Family buy-out, management buy-out, management buy-in, earn-out : les possibilités sont nombreuses, que ce soit pour le cédant ou le(s) acquéreur(s). Chacune a ses particularités et permet une très grande variété dans la structuration de l’opération. Ce n’est pas un hasard si la notion de  repreneuriat » prend, aujourd’hui, une importance croissante, au point d’être au cœur d’un salon international qui s’est tenu fin mai à Montréal. Quelle forme doit prendre le transfert de capital vers les cédants ? Comment fixer le prix de la transaction ? Comment financer une telle opération pour l’acquéreur ? Quelle sera la nouvelle structure de l’actionnariat arrivant ? Comment sera recomposée la gouvernance de l’entreprise ? Quelles seront les valeurs qui seront portées par les nouvelles générations ? Entre conseils avisés et retours d’expériences d’entrepreneurs qui ont vécu de telles transactions, ce 10x6 Entrepre­neurship permettra de balayer un large éventail de cas concrets et de mieux appréhender une thématique qui accompagnera, dans les prochaines années, bon nombre d’entreprises, qu’elles soient familiales ou pas. BENOÎT SCHMIT

10×6 ENTREPRENEURSHIP : LES DÉFIS DE LA TRANSMISSION La vie d’un entrepreneur n’est pas un long fleuve tranquille. Si la création est un momentclé qui marque l’amorce d’une aventure, le défi de la transmission demeure. Au-delà de l’acte de créer, l’entrepreneur se démarque par un besoin régulier de faire des choix : renforcer un segment plus qu’un autre ou, au contraire, cesser une activité pour redéfinir son core business. En d’autres termes, transmettre une partie de son activité pour redonner de l’élan à sa société ou, au contraire, reprendre et intégrer un busi­ness existant pour conso­ lider son entreprise. Et lorsque, pour des raisons personnelles et/ou professionnelles, les pers­ pectives évoluent, prendre la décision de transmettre. LIEU Centre culturel Tramsschapp AGENDA 18:30 Welcome cocktail 19:00 Mot d’introduction 19:15 10 interventions 20:30 Walking & networking dinner

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programme 17

10×6 ARCHITECTURE LES ARCHITECTES LUXEMBOURGEOIS QUI S’EXPORTENT

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De nombreux bâtiments emblématiques du Luxembourg ont été conçus par des architectes étrangers. Mais il en existe également de nombreux à l’étranger, qui ont été imaginés par des cabinets luxembourgeois. Ce 10×6 permettra de les découvrir. GOLD SPONSORS LIEU Centre culturel Tramsschapp (Luxembourg–Limpertsberg)

SILVER SPONSOR 1 1 1 0 1 0 0 1 0 0 0 0 1 1

À PARTIR DE 18:30

CLUB TALK LIE TO ME Cadres et dirigeants sont régulièrement appelés à négocier en face à face dans le cadre de réunions dont l’enjeu est élevé. Comment réussir à savoir si votre interlocuteur est de bonne foi et s’il vous dit la vérité?

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Lors de cette conférence Arnaud Blavier nous fera découvrir la méthode mise au point par le Dr Paul Ekman aux États-Unis, son contexte de mise en œuvre et les résultats qu’elle peut apporter. LIEU Utopia (Luxembourg–Limpertsberg)

CLUB TALK CYBERSÉCURITÉ Si la toile est un formidable outil d’informations et d’échanges, elle ouvre aussi la porte à de nouvelles formes de menaces. Nicolas Arpagian, directeur de la stratégie et des affaires publiques chez Orange Cyberdefense, nous expliquera comment se protéger du monde virtuel pour en tirer le meilleur.

À PARTIR DE 18:30

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LIEU Arendt House (Luxembourg–Kirchberg) À PARTIR DE 18:30


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NETWORKING CIRCLE MIXOLOGIE CHEZ MAISON MODERNE

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10×6 ENTREPRENEURSHIP

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LIEU Centre culturel Tramsschapp (Luxembourg–Limpertsberg)

LIEU Maison Moderne

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À PARTIR DE 18:30

À PARTIR DE 18:30

DÉJEUNER NOUVEAUX MEMBRES

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À PARTIR DE 12:00 Les Déjeuners Nouveaux Membres nous permettent de souhaiter la bienvenue à ceux qui nous ont rejoints récemment.

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STARTS AT 12:00 1 lunch, 3 courses, 4 guests per table, a switch of table at each course, i.e. 9 contacts in one lunch!

JOURNÉE DÉCOUVERTE GROSBUSCH ACADEMY Au programme de cette matinée : une visite de la Grosbusch Academy pour découvrir ses locaux ainsi que les fruits et légumes qu’elle abrite, et un « atelier cuisine » pour tra­ vailler ces produits et explorer les saveurs qu’ils renferment.

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LIEU Grosbusch Academy (Ellange) À PARTIR DE 18:30

10×6 KEYTRADE BANK

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LIEU Centre culturel Tramsschapp (Luxembourg–Limpertsberg) À PARTIR DE 18:30 GOLD SPONSOR

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LIEU Rockhal (Esch–Belval) À PARTIR DE 18:30

LET’S TASTE FROMAGE DE TRUFFE ET CHARCUTERIE Pour cette dégustation en partenariat avec Thym Citron, le Paperjam Club proposera à ses membres de découvrir l’accord du fromage de truffe et de la charcuterie.

LIEU Thym Citron (Luxembourg–Gare) À PARTIR DE 18:30

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Networking Circle Journée de workshops Workshop Day

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10×6 Entrepreneurship

Journée Découverte: Grosbusch Academy

Club Talk: Lie To Me Let’s taste

10×6 Architecture Déjeuner Nouveaux Membres

Workshop Day Journée de workshops Déjeuner Carrousel

Club Talk: Cybersécurité 10×6 Keytrade Bank Paperjam Top 100 2018

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JEUDI 25 OCTOBRE 2018

JOURNéE DE WORKSHOPs 09H30

C. Martins et P. Lesage TAKANEO CONSULTING

O. Reisch et L. Herborg Olafsdottir DLA PIPER

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3 h pour maîtriser le b.a.-ba des relations presse

Les secrets des marques irrésistibles et de l’efficacité publicitaire

Lors de cette formation, un court moment sera dédié à la théorie (présentation des différents types de presse, etc.) pour passer ensuite à des cas pratiques et des exemples concrets.

Nous ne sommes pas irrésistible par hasard : 8 leviers pour construire, gérer et entretenir l’irrésistibilité de vos marques.

OBJECTIFS Comprendre le fonctionnement du monde des médias et les relations presse · Maîtriser les étapes-clés pour réussir son opération presse

OBJECTIFS Découvrir les leviers pour construire, gérer et entretenir l’irrésistibilité de vos marques · Identifier les facteurs-clés de succès de l’efficacité publicitaire

T. Crepon TNS ILRES

Comment numériser vos services et adopter les changements technologiques ?

Blockchain, fintech et apps : protéger l’innovation logicielle par le brevet

Comprendre les évolutions technologiques et leurs impacts sur le paysage des différents secteurs et l’accélération de la numérisation des processus et des services.

Ce workshop présentera les pratiques en matière de brevets pour les logiciels et les inventions de « technologies numériques » à un public non spécialisé d’entreprises.

OBJECTIFS Donner un aperçu des problématiques de digital onboarding · Comprendre comment se passer en toute sécurité des archives papier

S. Ambrosini MARKS & CLERKS

OBJECTIFS Comprendre la pratique des brevets logiciels · Comprendre les procédures, étapes, délais et coûts typiques dans le domaine du logiciel

Comment bénéficier de l’offre du service employeurs de l’Adem ?

Une approche pragmatique des risques RH pour les PME

Le service Employeurs facilite les démarches en recrutement des entreprises. Son offre est conçue autour des besoins réels de celles-ci et permet un service gratuit et adapté au recrutement.

Définir des pistes de travail pour prévenir les risques RH et identifier les opportunités à saisir pour les PME. N. Perrichot, E. Baud et R. Tisne TALANTLERS

OBJECTIFS Identifier les risques RH supportés par les PME et les prévenir · Développer des solutions en s’appuyant sur l’existant ou l’externe

L. Peusch et G. Putz ADEM

OBJECTIFS Identifier et comprendre les aides proposées par l’Adem · Découvrir l’offre du service Employeurs au niveau du recrutement en entreprise

Assessment center 3.0 : de l’évaluation pure à l’expérience de développement des compétences

L’engagement des collaborateurs, comment le créer et le mesurer ? On parle beaucoup d’engagement des collaborateurs comme facteur-clé de la réussite d’une entreprise. Mais qu’est-ce que cet engagement ? C. Brignoli GREAT PLACE TO WORK

E. Abitelli TRUSTIA PARTNERS

OBJECTIFS Comprendre son environnement d’un point de vue RH · Détecter les forces et faiblesses de vos collaborateurs · Mettre en place des solutions d’engagement

R. Colborn et C. Engels QUALIA CONSULTING

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OBJECTIFS Comprendre l’évaluation des compétences par l’assessment center · Vivre des parties d’assessment center comme participant

Comprendre votre interlocuteur afin d’améliorer votre communication interpersonnelle

L’art théâtral au service de votre prise de parole en public

Comprendre l’autre permet de rendre votre communication efficace : une meilleure communication permet d’atteindre aisément ses objectifs.

Le jeu de l’acteur consiste à être à la fois vrai et tartuffe, sincère et détaché.

OBJECTIFS Apprendre les systèmes de représentation de notre interlocuteur · Analyser certains signaux du langage non verbal

S. Genovese GENOWAYS

6Sigma : bien plus qu’une méthodologie, une stratégie

S. Alzonne ATHENA CONSEIL

Faire l’expérience d’un assessment center pour comprendre comment et quand le recommander dans votre entreprise.

Les méthodologies 6Sigma et Lean sont de puissantes méthodologies dotées de boîtes à outils performants. Néanmoins, elles véhiculent souvent l’image d’une lourdeur statistique et d'un mordant cost cutting. OBJECTIFS Casser le mythe du cost cutting de la méthodologie · Utiliser le Lean comme outil stratégique

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OBJECTIFS Faire un exposé ou une présentation en utilisant des techniques théâtrales · Optimiser vos capacités d’orateur · Appréhender avec sérénité vos prochaines interventions en public

Tirez le meilleur de votre adhésion au Club ! Nous tenons à nous assurer que votre expérience au sein du Club soit un succès . E. Bertoni PAPERJAM CLUB

Communication, Marketing & Sales

OBJECTIFS Conseiller sur les bonnes pratiques permettant d’optimiser votre adhésion · Former la personne responsable de l’adhésion au sein de l’entreprise membre.

Finance & Legal

Human Resources


CLUBLETTER

WEDNESDAY 24 OCTOBER 2018

WORKSHOP DAY 09H30 Google AdWords

The strength of the internet is to combine the functions of media, advertising network and sales channel.

G. Claessens KNEWLEDGE

OBJECTIVES Know how to evaluate the opportunities presented by search engine advertising (SEA) · Understand the operation of the largest online advertising agency · Discover concrete examples of successful projects in SEA · Learn how to spread an AdWords budget

Supply chain VAT and customs duties – how indirect tax may impact your supply chain strategy?

A. Houpert TAX CONNECTED

Customs regulations and intra-community VAT mechanisms have to be taken into account within supply chains from and to the European Union.

MARDI 20 NOVEMBRE 2018 09H30 La maîtrise de la communication non verbale lors des échanges acheteur-vendeur

S. Schmitz (Accuris)

Le secret professionnel : une réalité qui nous entoure

F. Vella (Étude Franca Vella)

Recruter hors de l’UE : la problématique des permis de travail

B. Souy (Moving People 2 Luxembourg)

Langage non verbal et comportement corporel : lorsque notre corps parle pour nous

A. Despinoy (IEDRS)

La conduite du changement ou comment conjuguer efficacité et bienveillance dans une organisation ? RGPD – Six mois plus tard, quelles leçons en tirer ?

OBJECTIVES Understand the indirect tax legislation within the supply chain · Learn tools for improved indirect tax processes within the supply chain

How to meet substance requirements from a labour perspective

Y. Auffinger LINKLATERS

PREVIEW

Need to have substance? Ever thought of split contracts or global employment contracts? This session aims at exploring various possibilities to achieve effective presence for Luxembourg-based entities. OBJECTIVES Understand the pros and cons of a global employment contract · Learn how to split the personnel over the various entities whilst keeping flexibility

Getting a clear picture of your company’s potentials and competencies through assessment centres and build an effective individual career plan. C. Biver and J.-F. Marvaud SPARX FACTORY

OBJECTIVES Understand what is an assessment centre and how it works · Show why an individual development/career plan, based on the output from assessment centre, is much more effective

Réseaux sociaux : créer des publications engageantes et créatives

J. Barthelemy (Be Famous)

Les marchés publics : les nouvelles règles du jeu

G. Bleser (Moyse Bleser)

Les moyens juridiques pour lutter contre l’absentéisme et ses conséquences

Comment améliorer sa prise de décision ? Les aspects RH liés aux opérations de fusionsacquisitions

OBJECTIVES Understand how to think from V. Anderson MATRIX CONSULTING a digitalised perspective · Have the opportunity to innovate an existing business process

E. Özdek (Wildgen)

A. Ceccarelli (ICN)

R. Claessens (R.J. Claessens & Partners)

V. Boyard (Vistim)

WEDNESDAY 21 NOVEMBER 2018 09H30

Creating the digitalised mindset In this workshop, we will look at digitalisation from a people perspective, and help persons move through the change process from a manual to a digitalised world.

M. Gagnon et L. Schneider (MGSI)

14H00

Affirmer votre leadership par votre dress code !

How to assess competencies and identify the right training initiatives

A. Meignan (EVATraining)

User experience impact on digital projects & management

A. Raizada (Devoteam)

Unitary patent and unified patent court: where do we stand?

D. Lecomte (Lecomte & Partners)

The quality of professional life

F. Leclercq (TakeOff Coaching)

How to lead effectively in a multicultural organisation

M. Jacobs (Hofstede Insights)

GDPR – The governance challenge Compliance with data protection is more than ever a key issue for companies and public entities. It is therefore important to have an appropriate privacy program governance. P. D. Nayagum MGSI

OBJECTIVES Understand the importance of governance for the effective implementation of data protection principles · Determine how to build a privacy culture in the organisation

Management & Leadership

Personal Development

Strategy & Operations

Ten rules to be a good networker Business strategy in the investment management industry

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P. Castilho (Verbalius)

S. Ramos and V. Jung (Deloitte)

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CLUBLETTER

LA VIE DU CLUB

LE CHIFFRE DU MOIS

PLUS DE 6.000 PHOTOS SUR LA SAISON 10 Ce sont plus de 6.000 photos qui ont été prises jusqu’à maintenant sur cette Saison 10 afin d’immortaliser les moments vécus par nos membres. Merci encore à nos photographes !

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CLUBLETTER

EN BACKSTAGE

EN BACKSTAGE

mot du partenaire

mot du partenaire NEWS

LA CLUBLETTER A DÉMÉNAGÉ…

Sébastien Marie Consultant taï chi et management chez Ethis Consulting Journée Découverte du 17 juin 2018

En quelques mots, pouvez-vous nous expliquer la particularité de votre activité ?  J’interviens auprès de dirigeants et cadres sur le management : la posture managériale, le stress et les relations professionnelles pour développer des relations constructives pour tous. Quelles ont été les raisons qui vous ont poussé à développer cette activité ? Mon parcours personnel où j’étais confronté à ces problématiques. Le stress du manager est spécifique : cela vient de la dimension relationnelle fondamentale liée au poste. C’est une gestion du relationnel à chaque instant. Pourquoi avoir collaboré avec le Paperjam Club sur la Journée Découverte du 17 juin 2017 ? D’une part, pour la qualité proposée par le Paperjam Club, qui offre un réseau varié en termes de sociétés et de profils. D’autre part, au Luxembourg, la pression des managers est intense avec une dimension relationnelle parfois mise de côté : c’est un écosystème réellement intéressant sur lequel travailler. Quel a été, pour vous, l’objectif de cette Journée Découverte avec les membres du Club ? Faire découvrir des possibilités, ouvrir des portes et montrer un autre fonctionnement en termes de management, mais aussi fonctionner en se respectant plus, ainsi qu’en développant des ressources fondamentales propres aux personnes. Nous ne devons plus être dans un rapport de force mobilisant nos ressources de façon négative et à perte.

Comme vous avez pu le constater, la Clubletter a déménagé pour être incluse dans votre magazine Paperjam. Pour le reste, rien ne change : vous retrouverez tous les événements et actualités du Club dans ces pages

NEWS

… LE CLUB AUSSI ! Nouveau tournant pour le Paperjam Club qui a quitté ses bureaux du 10, rue des Gaulois pour rejoindre la Régie au 26 de la même rue. Au cas où vous souhaiteriez nous adresser un courrier par voie postale :  Paperjam Club – Maison Moderne (MM Publishing and Media SA) 26, rue des Gaulois, L-1618 Luxembourg

BILLETTERIE

UNE NOUVELLE MÉTHODE D’INSCRIPTION Notre outil de billetterie a changé : bye-bye Weezevent, bienvenue Picatic ! Si vous rencontrez un problème, merci de contacter le Club : club@paperjam.lu

CLUB TEAM

MAGALI LARESE, NOTRE EVENT MANAGER EST DE RETOUR Magali, notre event manager qui attendait un heureux événement, est de retour pour conduire à nouveau les projets du Club, ainsi que notre pôle Production événementielle ! Vous souhaitez proposer un lieu ou collaborer sur l’un de nos événements ? N’hésitez pas à la contacter via son adresse e-mail : magali.larese@ maisonmoderne.com

Lynn Grosbusch Project manager chez Grosbusch Academy Journée Découverte du 6 octobre 2018

En quelques mots, pouvez-vous nous expliquer la particularité de votre activité ? « Grosbusch Kids » est un programme de sensibilisation qui familiarise notre jeune public au monde des fruits et légumes, à une alimentation saine et équilibrée, et à une responsabilité environnementale. Les enfants sont acteurs de cette découverte et peuvent apprendre en s’amusant grâce à l’atelier culinaire, l’auditorium avec grand écran et la serre aquaponique où ils peuvent se familiariser avec le maraîchage et découvrir les produits à l’état naturel. Quelles ont été les raisons qui vous ont poussée à lancer le projet de la Grosbusch Academy ? On connaît tous cette situation d’un enfant qui refuse systématiquement le moindre fruit ou légume qu’on lui propose. « C’est pas bon ! », « Je n’aime pas ! », et pourtant, c’était la meilleure ratatouille que vous ayez jamais faite. Si vous demandez à un enfant : « Où poussent les cerises ? » Et qu’il vous répond : « Au supermarché... », on en rit, mais nous réalisons aussi à quel point les enfants manquent d’informations à ce sujet. Pourquoi collaborer avec le Paperjam Club sur cette Journée Découverte du 6 octobre 2018 ? Nous avons décidé d’organiser cette Journée Découverte avec le Paperjam Club pour transmettre aux futures générations le goût des fruits et légumes, et leur donner la possibilité de passer une belle matinée au sein de notre société. Septembre / Octobre 2018 —

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CLUBLETTER

AVANTAGES MEMBERSHIP Le tableau ci-dessous résume les types d’événements et le nombre d’accompagnants que vous pouvez inviter.

Taille de l’entreprise Effectif total de l’entreprise

Microentreprise

Très petite entreprise

Petite entreprise

Moyenne entreprise

Grande entreprise

Très grande entreprise

1à3

4 à 10

11 à 50

51 à 100

101 à 250

251 et +

Nombre d’inscrit(s) maximum par événement, dans la limite des places disponibles. Pour toute invitation, la direction se réserve le droit de refuser la participation des invités.

EVENTS Conférences (10×6, Club Talk, Table ronde...)

1+1

2+1

3+1

3+2

4+2

5+2

1

2

3

3

4

5

Shows & CEO Cocktail

1

1

1

1+1

1+1

1+1

Delano Live

5

5

25

25

25

25

Déjeuner Carrousel (participation de 30 €) et Déjeuner Nouveaux Membres

1

1

1

1

1

1

Autres événements (Dans les coulisses, Journées Découverte, Let’s taste, Networking Circle)

1

2

2+1

3+1

3+2

4+2

Formations

(1)

Forfait annuel renouvelé à la date anniversaire de l’adhésion, non cumulable d’une année à l’autre.

COMMUNICATION Paperjam e-news (valeur 450 €)

1

3

5

7

8

10

Paperjam Jobs (valeur 300 €)

1

2

3

4

6

10

Insertion minimale dans le Paperjam Guide Vous bénéficiez en outre d’un abonnement à l’ensemble de nos publications. Disponibilité en fonction de vos besoins. Archiduc, City, Delano, Flydoscope, Paperjam et Paperjam Business Guide

ABONNEMENTS

Formations : workshops et Journées Découverte. Nombre d’inscrits par entreprise membre et par formation. Accès libre aux entreprises non concurrentes avec le formateur. Pour les concurrents, des conditions particulières peuvent s’appliquer.

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WHERE CAN I FIND INSPIRATION? 650 Luxembourg-based organisations, ranging from innovative start-ups to multinational groups, have asked the same question and have found strength in numbers. Our clusters propel trust-based business partnerships that push you to think beyond your usual boundaries.

Together we go further.

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LUXEMBOURG CLUSTER INITIATIVE CLUSTERS.LU

Luxinnovation contributes to the economic development of Luxembourg supported by: Ministry of the Economy Ministry for Higher Education and Research Luxembourg Chamber of Commerce Luxembourg Chamber of Skilled Crafts FEDIL – The Voice of Luxembourg’s Industry


The GMT-Master II Designed to display the time in two time zones simultaneously, perfect for navigating a connected world in style. It doesn’t just tell time. It tells history.

oyster perpetual GMT-MASTER II


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