PAPERJAM NOVEMBRE 2018

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DOSS

PA P E R JA M . L U • N OV E M B R E 2018

IER

SPÉC

50 start-up à suivre Polina Montano et Eugene Mizin Créateurs de Job Today

5 453000 074017 11 4€

POLITIQUE Les leçons des législatives

ENTREPRISES Inowai / Lalux, les dessous d’une alliance

PLACE FINANCIÈRE La finance, ça s’apprend

ÉCONOMIE Le Luxembourg en pleine transition énergétique

IAL




Qui sera le lauréat du Paperjam Top 100 ? Le 19 décembre 2018 à la Rockhal, venez découvrir en avant-première, lors d’une soirée exclusive, qui sera le lauréat du Paperjam Top 100, le classement des décideurs économiques les plus influents du Luxembourg.

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S I LV E R S P O N S O R


ÉDITO

Trompe-l’œil L

es élections législatives du 14 octobre ont débouché sur une forme de continuité politique en trompel’œil. À première vue, rien ne change. Et pourtant, rien n’est plus tout à fait pareil. La coalition tripartite qui gouverne le pays se voit reconduite pour cinq années supplémentaires, alors que de nombreux observateurs lui prédisaient l’inverse. Et comme il y a cinq ans, le premier parti en nombre de voix et de sièges à la Chambre se retrouve relégué dans l’opposition. Une curiosité du point de vue de la représentation démocratique, mais il en va ainsi dans un grand nombre de régimes parlementaires : l’essentiel est moins d’arriver en tête le jour du vote que de savoir fédérer le lendemain. À y regarder de plus près toutefois, beaucoup de choses ont changé depuis le 14 octobre. Car la poursuite de Gambia relève davantage d’une combinaison post-électorale que d’un blanc-seing accordé par les électeurs à une équipe, un programme ou même un bilan. Deux des trois partis qui la composent ont perdu des plumes dans l’aventure. Un siège en moins pour le DP, trois pour le LSAP… On a vu mieux comme plébiscite. Et sans la performance historique des écologistes de Déi Gréng, les libéraux et/ou les socialistes ne seraient plus aujourd’hui au gouvernement. Le rapport de force s’en trouve bouleversé au sein même de la coalition. Portés par

leur succès, les Verts sont passés en un soir du statut d’auxiliaire à celui de sauveur. Il y a fort à parier que ceux-là ne se contenteront pas, dans les semaines et les mois à venir, d’un simple strapontin de junior partner au gouvernement. Plus largement, les Luxembourgeois, comme la plupart de leurs voisins européens, ont adressé une forme d’avertissement à leur classe politique. Les partis traditionnels qui se sont partagé le pouvoir depuis l’après-guerre affichent tous des scores à la baisse, à l’exception des Verts, dont c’était la première participation au gouvernement. À l’inverse, toutes les formations alternatives progressent. L’irruption spectaculaire du parti Pirate sur l’échiquier, la progression de la droite identitaire de l’ADR et, dans une moindre mesure, celle de la gauche radicale de Déi Lénk résonnent comme autant de volontés de rompre avec le « système », de changer de paradigme ou de faire de la politique autrement. Derrière ces votes disparates se cachent autant de contestations que d’inquiétudes. À l’ombre de la prospérité, un grand nombre de Luxembourgeois ne se demandent plus ce qu’ils veulent devenir, mais ce qu’ils vont devenir, tout simplement. Dans un pays qui a fait de l’ouverture aux autres le moteur de son succès, mais qui comptera bientôt davantage de résidents étrangers que de citoyens

nationaux, le choc de modernité proposé par Xavier Bettel et son gouvernement depuis cinq ans a bouleversé les codes, sans rassurer pour autant. C’est dire la responsabilité qui repose désormais sur les épaules des architectes de Gambia 2. Continuer à faire avancer le Luxembourg qui, rappelons-le, se porte aujourd’hui mieux qu’hier et enregistre des résultats économiques à faire pâlir la terre entière, tout en s’assurant que personne ne sera laissé sur le bord du chemin.

Matthieu Croissandeau Directeur éditorial

La conversation continue en ligne :  @paperJam_lu Paperjam Paperjam Group

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As the privileged sponsor since 2015, ATOZ is proud to announce its continued support of the 4th edition of LUXEMBOURG ART WEEK

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LUXEMBOURG ART WEEK 2018

9–11 NOVEMBER

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SOMMAIRE

Novembre 2018

ESPRESSO

CONVERSATIONS

ENVIES

POLITIQUE

Carrières 22

16 Législatives 2018 Les Verts ont sauvé Gambia

20 Piratepartei Qui est Sven Clement ?

18 Législatives 2018 Le CSV reste au purgatoire

20 Commentaire Fred Keup a échoué, mais reste d’actualité

19 Qui sont les députés élus ? Moins de femmes, peu de jeunes à la Chambre

22 Analyse Une révolution européenne du politique

ENTREPRISES 24 Énergies Claude Seywert en prise avec les défis d’Encevo 26 Agriculture Où sont les légumes luxembourgeois ? 28 Immobilier Inowai pousse ses murs

Du challenge à la solution 26

28 Conseil CGI met la techno au labo

Une gestion d’entreprise intégrée

30 Santé et IA Le premier médecin artificiel

Giorgetti, ancrée dans le pays

31 Médias Le magazine en 5 tendances

Saga 30

CEO selfie 31 Rodenbourg

Carrières 31

PLACE FINANCIÈRE

Opinion 35

34 Éducation financière L’argent au tableau noir

Buzzword 36

38 Management Neil Ward, capitaine digital chez Kneip 40 Technologie Des robots dans les fonds

Exit la taxe d’abonnement dans les fonds ? Hyperinflation

Trois questions à 38 Roxane Haas (PwC)

carrières 42

PHOTOS Nader Ghavami (3), Jonk Entrepreneuren

42 Big four EY aligne les records

ÉCONOMIE

Luxembourg performance index 45

44 Électricité Vers plus d’indépendance énergétique

Entre les lignes 46

48 Économie sociale et solidaire L’autre secteur qui pèse

Le Brexit rend Londres plus forte

carrières 48

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your legal and business services firm in Luxembourg

the 360° approach to wealth structuring arendt.com


SOMMAIRE

Novembre 2018

ESPRESSO

CONVERSATIONS

ENVIES Job Today

« Nous avons encore beaucoup de choses à apprendre » Il y a quatre ans, Polina Montano dirigeait huit stations-service dans le sud et l’est du Luxembourg. Eugene Mizin, lui, travaillait pour Mangrove Capital Partners. Tous deux originaires de Saint-Pétersbourg, ils ont décidé de créer Job Today, l'agence d'intérim mobile aux 5 millions d’utilisateurs.

PHOTOS Anthony Dehez (3), Nader Ghavami

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Diego De Biasio

« Le bouche-à-oreille reste un des meilleurs outils de promotion » C’est le parrain de l’écosystème start-up du Luxembourg. Le CEO du plus vieil incubateur du pays, le Technoport, partage sa vision globale de la start-up nation.

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Assaf Topaz

Reportage

Entrepreneur puis investisseur, Assaf Topaz a décidé il y a six ans de se mettre à son compte et d’utiliser son expérience pour investir son propre capital. Le tout depuis le Luxembourg.

Retour sur la journée du 14 octobre, jour des élections législatives, qui a pris des allures de marathon, de l’ouverture des bureaux de vote jusqu’aux résultats parvenus tard le soir.

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98

« Le monde n’attend pas le Luxembourg »

Un scrutin, une soirée, des surprises

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SOMMAIRE grands dossiers 50 index 126 ours 128 Celebrating Luxembourg 130

Novembre 2018

ESPRESSO

CONVERSATIONS

ENVIES Argent comptant Jean-Marie Ferber

« L’argent offre l’indépendance » C’est l’une des devises en matière d’argent de Jean-Marie Ferber, à la tête du groupe éponyme de salons de coiffure et de barbershops.

110 Compétences Business

Réussir son déjeuner d’affaires

Les clés pour réussir un déjeuner d’affaires, un atout pour briser la glace avec ses prospects ou concrétiser la signature d’un contrat.

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Styles Automne

Juliette Feitler et Nasir Zubairi

La counsel chez Arendt et le CEO de la Lhoft ont composé un look automnal et livrent leurs préférences en matière de mode.

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Architecture Maison unifamiliale

Culture Musique

Restaurant À table avec

Dans un quartier résidentiel de Mondorf-les-Bains, une maison pas tout à fait comme les autres a été conçue par 2001.

Chaque année, le festival de musique contemporaine Rainy Days est l’occasion d’aborder la création contemporaine musicale en toute décontraction et sans a priori.

Rendez-vous avec Félix Koch à la Mousel’s Cantine pour parler de son dernier film sorti le 24 octobre, Superjhemp retörns.

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Hercule, une maison différente

En plein dans le réel

Félix Koch

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PHOTO Edouard Olszewski

IL Y EN A PLUS

Ce mois-ci avec Paperjam : les suppléments Wealth management et Guide des frontaliers

LA CLUBLETTER

Membres du Paperjam Club, retrouvez votre Clubletter en fin de magazine ! Novembre 2018 —

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BRAND VOICE

TRIOLOGIE

LES BONNES RAISONS D’IMPLANTER VOTRE ACTIVITÉ À LEUDELANGE PRÉSENTÉ PAR AVENSIS

Des surfaces entièrement modulables Réparties sur quatre niveaux, les surfaces ont été articulées dans un souci de modularité et d’efficacité. Elles permettent des aménagements sur mesure.

Espaces verts à disposition Jardins paysagés et terrasses rendent le cadre de travail agréable.

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BRAND VOICE

C’est à Leudelange que la société Avensis a fait construire l’immeuble Triologie. Un immeuble de grand standing dont la première particularité est d’offrir différents types d’espaces à la location : des commerces, des bureaux, mais aussi de vastes halls commerciaux. Déjà loué à 65 %, Triologie dispose encore de 2.000 m2 de bureaux à louer, ainsi que de quelques surfaces commerciales et de stockage. Yves Rommelfanger nous fait le tour du propriétaire.

4.700 m2 de bureaux – 2.000 m2 disponibles Les surfaces dédiées aux bureaux se situent aux 1er et 2e étages. Elles peuvent être aménagées selon les besoins.

L’idée était de bâtir un immeuble qui faciliterait la vie de ses locataires d’une part, mais aussi celles des « voisins », qu’ils travaillent dans la zone Am Bann ou qu’ils résident à Leudelange. Par exemple, une crèche d’une capacité de 60 enfants est installée dans l’immeuble et les collaborateurs des entreprises locataires auront la priorité pour y inscrire leurs enfants. D’autre part, un supermarché Smatch fait partie des commerces du rez-de-chaussée. C’est un atout indéniable pour les usagers de l’immeuble, de la zone mais aussi de la commune tout entière, puisqu’il n’y avait jusque-là aucun supermarché à Leudelange. Enfin, notons également l’ouverture prochaine du restaurant El Gato, du groupe Manso, qui permet d’étoffer l’offre culinaire dans la zone.

Quels sont les atouts de l’immeuble Triologie ?

3.000 m2 de commerces 980 m2 disponibles Avec une excellente visibilité et une accessibilité aisée, les surfaces commerciales sont divisibles à partir de 250 m2 environ. Chaque unité dispose d’une enseigne en façade. De nombreuses places de parkings sont disponibles, y compris un parking « visiteurs » en sous-sol.

Conçu par l’architecte Tom Beiler et Yvonne Kunath du cabinet Beiler François Fritsch, Triologie était destiné dès le départ à être conservé dans le portefeuille d’Avensis. À la différence des promoteurs qui construisent dans le but de revendre vite, notre intérêt à nous est de louer pour longtemps. Pour cela, il était indispensable de faire les meilleurs choix en termes de matériaux et de techniques. Des choix pérennes, qui nous permettent aujourd’hui de proposer un immeuble dépassant les standards actuels en termes de confort et de performances énergétiques, et qui nous garantissent de satisfaire nos locataires sur la durée. Nous avons aussi voulu nous faire plaisir, avec un immeuble durable et des prestations haut de gamme. Le résultat plaît beaucoup aux premiers occupants, et je n’en suis que davantage satisfait. Les autres atouts sont ceux de Leudelange : moins de trafic que dans la capitale et de nombreux parkings disponibles.

la surface de bureaux restante de 2.000m2, par exemple, nous louons à partir de 21 € / m2, quand d’autres sur la zone sont en moyenne à 24 € / m2, et que le boulevard Royal à Luxembourg-ville affiche jusqu’à 45 € / m2. Qui sont vos locataires et quelles activités pouvez-vous encore accueillir ?

La société 3C Payment occupe tout le premier étage. Au second, 2.000 m2 attendent une ou plusieurs entreprises, puisque le plateau est divisible en surfaces de 80 à 800 m2. Les sociétés qui s’installeront ici profiteront en plus d’une vue agréable sur le jardin paysagé. Côté commerces, une à deux cellules sont encore disponibles. Il ne peut s’agir d’un autre restaurant, ni d’une crèche, ni d’un supermarché, mais une activité en rapport avec l’univers de la maison, comme un vendeur de meubles, de carrelages ou de décoration, conviendrait parfaitement. D’autant qu’il pourrait également louer un hall de stockage en rez-de-jardin pour stocker sa marchandise et livrer ses clients. Deux grossistes du secteur de la construction – Rexel et MÜPRO – occuperont très prochainement des halls commerciaux dans Triologie. Ils y accueillent leurs clients professionnels. La dalle est spécialement conçue pour les camions de livraison, tout comme les grandes portes sectionnelles. 

Ce niveau de prestation se ressent-il sur les loyers ?

Non, au contraire, nous avons souhaité maintenir des loyers abordables. Pour un immeuble neuf, les loyers de Triologie sont parmi les moins chers de la zone Am Bann. Pour

Yves Rommelfanger Gérant Triologie

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PHOTO Patricia Pitsch (Maison Moderne)

Comment avez-vous imaginé Triologie ?


Täglich exklusive Beiträge online

UNABHÄNGIG U N B E S T EC H L I C H U N R A S I E RT Dhiraj Sabharwal, Chefredakteur Lesen Sie wann, wie und wo Sie wollen. Entdecken Sie unser neues Angebot auf tageblatt.lu


espresso conversations envies Cinq ans après, ils veulent repartir ensemble. La rubrique politique de ce numéro analyse, dès la page 16, les résultats des législatives 2018 et la volonté du DP, du LSAP et de Déi Gréng de poursuivre l’aventure gouvernementale. Claude Seywert a pris les commandes du groupe énergétique Encevo. Il détaille ses objectifs en page 24. Retournez sur les bancs de l’école en page 34 pour un cours d’éducation financière. Le Luxembourg veut réussir sa transition énergétique. Revue des mesures pour y parvenir en page 44. Novembre 2018 —

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POLITIQUE

politique DIGEST

Colossale et explosive Les sympathisants de Déi Gréng ont pris plaisir à savourer les résultats électoraux. C’est à l’Atelier à Luxembourg qu’ils étaient réunis pour « cette victoire colossale ». François Bausch, co-tête de liste dans le Centre, a cependant voulu se faire la voix de la sagesse, appelant à « garder les pieds sur terre » tout en soulignant que ce scrutin démontrait « un éclatement du système traditionnel ». Multicolore Avec deux députés élus, le Piratepartei a réussi une entrée fracassante à la Chambre. Sven Clement, son président, était évidemment aux anges. « Le plan, qui consistait à obtenir 5 % des voix au niveau national et deux

députés, a été accompli », commentait-il. Le Grand-Duché est un pays multiculturel. « Désormais, c’est aussi un pays multicolore », a relevé Sven Clement. Un parti dont les couleurs sont le violet, le blanc et le noir.

La nuit des élections législatives a porté conseil aux trois partenaires de la coalition sortante. Ils décident de faire à nouveau route ensemble, à la faveur des résultats de Déi Gréng.

Signal envoyé Au sein du DP, le parti du Premier ministre, on a très vite tiré les premières leçons des résultats sortis des urnes. Prenant la parole vers 22 h, Xavier Bettel a évoqué « un signal de l’électeur pour poursuivre la politique entamée depuis 5 ans ». Destin incertain Le CSV reste donc le premier parti du pays. Mais les dernières élections l’ont vu perdre plus de 5 % des voix et deux sièges à la Chambre. Pas l’idéal pour être le moteur d’une éventuelle nouvelle coalition. Ce qu’admettait la tête de liste Claude Wiseler alors que le dépouillement venait de s’achever. « Le parti socialchrétien est toujours, et de loin, le plus fort dans le paysage politique, et je crois qu’il est évident et légitime que nous demandions aujourd’hui de participer au prochain gouvernement », a-t-il indiqué à Paperjam. Avant de constater cependant, avec lucidité, que « le CSV n’a plus son destin en main ».

À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez in­for­­mé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

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Les Verts ont sauvé Gambia

­ — Novembre 2018

Prémonitoire ? François Bausch affichait-il le signe de cinq années de pouvoir supplémentaires en ouvrant la main face aux objectifs ?

E

n politique, tout est question de temps. Après celui de la campagne atone et médiatiquement limitée au sujet de la croissance et de l’identité, est venu celui de l’attente des résultats. Or, il aura fallu redoubler de patience avant qu’ils parviennent aux QG des partis en ce dimanche 14 octobre, donnant à la soirée électorale l’allure d’un film à rebondissements. Sur les écrans, le CSV et le LSAP étaient en baisse, le DP limitait ses pertes, et Déi Gréng apparaissait au fur et à mesure des dépouillements comme le grand gagnant de la soirée. À l’Atelier, qui était tout de vert coloré, les partisans entamaient la danse de la joie, emmenés par un « M.C. », Claude Turmes, co-tête de liste dans le Nord et secrétaire d’État au Dévelop­pement durable et aux Infrastructures.

En 2013, le DP avait la main comme gagnant du scrutin (4 sièges supplémentaires). En 2018, l’impulsion était partagée entre les Verts et le DP. Sans la performance de Déi Gréng, qui a gagné trois mandats (9 sièges), et la quasi-stabilité du DP, qui n’en a perdu qu’un (désormais 12), Gambia aurait été mathématiquement impossible. Et le CSV, avec ses 21 mandats (- 2 par rapport à 2013), pouvait revenir dans la course. Encore fallait-il que ces trois partis aux pedigrees a priori bien différents choisissent de nouer une nouvelle alliance. Ou le DP allait-il revenir vers une coalition avec le CSV ? En politique, tout est question de temps… et de signaux. Les dirigeants de Déi Gréng et du DP ont pris le temps de peaufiner leurs premiers élé-

PHOTO Nader Ghavami

Optimisme Le LSAP était réuni au Melusina à Clausen afin de vivre la soirée électorale. Au fil des heures, les chiffres ont vite laissé deviner ce que certains ont ensuite appelé « une défaite historique ». Il en fallait cependant plus pour entamer l’optimisme d’Étienne Schneider, tête de liste nationale des socialistes. « Le grand perdant, c’est le CSV, a-t-il confié à Paperjam. Ce que je vois, c’est que les trois partis de la coalition (DP, LSAP, Déi Gréng) ont gagné 1 % des voix des électeurs. »

LÉGISLATIVES 2018


POLITIQUE

GROUPES DE TRAVAIL

11 SUJETS-CLÉS La première réunion de négociation organisée le 16 octobre a permis de dégager 11 priorités formalisées dans autant de groupes de travail. Ils ne présagent pas la future organisation du gouvernement. 1. Finances publiques, Fiscalité, Développement de la place financière (et implications internationales et Brexit) 2. Économie, Emploi, Compétitivité, Tourisme, Énergie 3. Social, Famille, Santé, Égalité des chances 4. Éducation, Sport, Enfance, Jeunesse, Enseignement supérieur et Recherche, Culture 5. État, Institutions, Réforme administrative, Fonction publique, Protection des données 6. Développement durable, Climat, Protection des ressources, Consommateurs, Agriculture 7. Logement, Communes 8. Politique internationale et transfrontalière, Europe, Coopération, Défense, Intégration, Immigration 9. Médias, Numérique, Digitalisation 10. Infrastructures, Aménagement du territoire, Mobilité 11. Justice, Sécurité intérieure

ments de langage en pleine ferveur électorale. « Les Verts revendiquent d’être au gouvernement », déclarait à Paperjam la co-tête de liste dans le Centre, François Bausch. « C’est un signal pour poursuivre le travail entamé depuis cinq ans », estimait la tête de liste nationale pour le DP, Xavier Bettel, sur la scène du Hitch. Quelques minutes plus tard, le langage non verbal ne laissait que peu de doute. Après avoir mis longtemps à prendre la parole devant ses troupes réunies aux Rotondes, Claude Wiseler est arrivé dans un silence assourdissant chez RTL, là où tous les responsables politiques ont convergé pour les premiers débats et pour discuter des scores avec le gratin du monde

socio-économique. La mine grave, entouré de sa garde rapprochée et de son épouse, la tête de liste nationale du CSV – donné gagnant par les sondages – avait compris que le vent venait de tourner. Quelques minutes auparavant, Xavier Bettel et François Bausch exultaient tout en retenue en regardant leurs scores sur le smartphone du Premier ministre. Gambia 2 était en marche. Le LSAP relativisait pour sa part sa piètre performance (- 3 sièges). « Je suis déçu, car le parti socialiste a perdu 2,6 %, mais si je compare aux résultats des partis socialistes un peu partout en Europe, c’est plus que satisfaisant. De l’autre côté, le CSV, qui montait jusqu’à 29 sièges dans les sondages, presqu’une majorité absolue, et qui a perdu deux sièges ; ce gouvernement est confirmé », relevait Étienne Schneider, tête de liste nationale, chez RTL.

MAJORITÉ ÉTRIQUÉE

Se retrouvant plus tard au milieu de la nuit au ministère d’État, les ténors des trois formations politiques ont convenu d’entamer un round de discussions. Un scénario qui, jusqu’au bout, était évoqué durant la campagne. « Les trois partis de la coalition existante étaient en harmonie, c’était un message subliminal, si les sièges sont suffisants, nous allons continuer pour cinq ans avec cette coalition », déclarait le député LSAP Franz Fayot (non réélu le 14 octobre) au micro de Paperjam au sortir de la grande table ronde qui a réuni six têtes de liste le 19 septembre. Après une première mandature, le système électoral ne donne plus que 31 sièges aux DP-Déi Gréng-LSAP réunis. Une majorité que le Premier ministre, probablement Xavier Bettel, devra continuer à mener tel un « manager » et non comme un chef pour faire en sorte que l’accord de coalition tienne. Mais avant d’être paraphée devant micros et caméras, cette feuille de route doit encore être rédigée et le CSV espère bien que les trois partis n’aboutiront pas et rappelle sa disponibilité en cas d’échec de pourparlers. Pour les chré-

CHAMPION

40.283 Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères, est l’homme le plus populaire du pays avec 40.283 voix de préférence. Il améliore son score de 2013 (38.257 voix). Comme Jean-Claude Juncker (CSV) en son temps, il entre dans la catégorie des « plus de 40.000 ».

tiens-sociaux, un gouvernement CSV-DP serait plus stable. Message non reçu.

TROUVER DES TERRAINS D’ENTENTE

Moins de trois jours après les élections, Xavier Bettel menait sa première réunion en tant que formateur avec les représentants des trois partis à l’Hôtel des Terres Rouges (le ministère de la Culture) pour arrêter l’agenda des premières réunions de négociations qui seront articulées autour de 11 groupes de travail (voir encadré). Les partenaires d’hier et d’aujourd’hui parviendront-ils à trouver une ligne directrice globale sur base des visions et des souhaits de chacun ? La campagne laissait apparaître quelques lignes rouges, principes et autres totems pas toujours conciliables. La semaine de 38 heures payées 40 ? Un argument pour le LSAP, un refus pour le DP. Les transports publics gratuits ? Une annonce du DP, une hérésie pour Déi Gréng. Une poursuite des investissements industriels ? Une volonté pour le LSAP, un terrain miné pour Déi Gréng. Après cinq années de pouvoir, l’électeur ne pardonnera plus les erreurs de jeunesse et autres effets d’annonce. « La cohérence se fait dans le programme, dans l’accord de coalition, c’est ce qui compte. Même une majorité courte, si elle est soudée, cela fonctionne », déclarait Xavier Bettel au soir du 14 octobre.

DÉI GRÉNG EN FORCE

Au LSAP, l’échec du scrutin entraînera forcément une remise en

question de la ligne politique et un changement à sa tête. Au DP, le maintien dans la course conforte ses accents sociaux, le rajeunissement des têtes et la ligne Bettel-Cahen. Déi Gréng est pour sa part conforté par la légitimité des urnes dans son envie d’oser une politique écologiste réaliste et ambitieuse. Gonflés à bloc par leurs scores, les Verts indiquent par la voix de leur président, Christian Kmiotek, qu’ils avaient joué en 2013 « le rôle de serviteurs de l’État en parvenant à jouer les entremetteurs entre les deux autres partis de la coalition. En 2018, la donne a bien changé.» L’heure n’est pas encore à la distribution des portefeuilles ministériels, mais il pourrait y avoir un duo Bettel-Bausch à la tête du gouvernement en tant que Premier ministre et vice-Premier ministre. Un écho à leur travail d’autrefois en tant que bourgmestre et premier échevin de la capitale. En 2013, le gouvernement était né de l’ambition « d’ouvrir grand les fenêtres de la politique », d’apporter de l’air à la gouvernance publique. En 2018, le Luxembourg se porte bien grâce à des réformes menées et une conjoncture internationale favorable. Pourvu que la majorité post-14 octobre 2018 puisse renouer avec son ambition originelle. « C’est lorsqu’il fait beau qu’il faut réparer la toiture », a martelé le patronat depuis cinq ans. Le ciel est toujours bleu au-dessus du pays, les travaux pe uve nt co mmencer. S ans oublier d’ajouter des panneaux solaires. T. R. Novembre 2018 —

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POLITIQUE

le secrétaire général sortant, jusqu’à la tenue du congrès Laurent Zeimet, faisait son mea national en 2019. Le premier culpa au micro de 100,7. Claude échevin de la capitale, Serge Wiseler, en homme d’État, ne s’est Wilmes (36 ans) – troisième score pas dérobé face à ses troupes réu- dans le centre avec 20.809 voix Le principal parti de l’opposition n’a pas réussi à convaincre un nies le 16 octobre et qui lui ont derrière Xavier Bettel et Claude renouvelé leur confiance. Une Wiseler – s’est rapidement dit autre de se joindre à lui pour former un gouvernement. En interne, un changement de direction devrait intervenir mais pas avant 2019. séquence qui révèle bien la prêt à prendre ses responsabilivolonté du CSV d’afficher sa sta- tés dans ce contexte de désaveux ertains réveils sont plus partie des négociations de coa- bilité et d’éviter toute révolution, pour l’équipe dirigeante en place. douloureux que d’autres. lition, en tout cas, plus que cer- voire polémique, en externe. Les Il est prié d’attendre. Rentrez Po u r l e C SV, l e m at i n d u tains », déclarait Claude Wiseler cadres sont confirmés au moins dans les rangs. T. R. 15 octobre a été difficile. La le 18 octobre dans une première résultats par communes reconduction de la coalition analyse à froid des résultats élec- Les L’orange arrive en tête des votes, DP-LSAP-Déi Gréng est à la une toraux. En ligne de mire : le LSAP, mais le nombre de sièges permet LSAP des médias et leur maintien dans qui recule de trois sièges, et sa au DP-LSAP-Déi Gréng de nouer CSV l’opposition semble inéluctable. tête de liste nationale, le une alliance. DÉI GRÉNG Quelques heures plus tôt, aux vice-Premier ministre sortant, DP Rotondes, les panneaux « merci » Étienne Schneider, « qui obtient DÉI LÉNK troisvierges destinés aux militants pour célé- moins de voix que Paul Galles », ADR brer une victoire n’ont pas été le dernier des sept candidats KPL weiswampach PARTI PIRATE déballés. Même s’il restait le CSV élus dans la circonscription. principal parti du pays, son pré- 16.872 voix pour l’un, 16.942 voix sident, Marc Spautz, reconnais- pour l’autre. La réconciliation sait la montée des Verts et des avec les socialistes s’annonce wincrange Pirates lors de ces élections légis- longue, pour autant que les parclervaux latives bien compliquées pour tis et leurs leaders le souhaitent. les chrétiens-sociaux. Resté La préférence du CSV s’oriente donc vers le DP, « dont le proparc hosingen eschweiler gramme est plus facilement NÉGOCIATIONS compatible avec notre vision kiischpelt winseler de l’avenir du pays, des putscheid wiltz compromis seront plus vianden faciles à trouver», goesdorf lac de la haute-sûre précisait encore bourscheid tandel Claude Wiseler. LÉGISLATIVES 2018

LE CSV RESTE AU PURGATOIRE

C

« Le CSV est légitime pour faire partie des négociations de coalition, en tout cas, plus que certains. »

boulaide

SIÈGES MOUVANTS

esch-sur-sûre

erpeldange sur-sûre diekirch reisdorf bettendorf

feulen Après cinq ans d’oppogrosbous ettelbruck sition forcée, le voilà wahl rambrouch mertzig beaufort schieren vallée de l’ernz de nouveau débordé berdorf par les trois mêmes colmar-berg vichten préizerdaul echternach nommern waldbillig p a r t i s. L e C SV a bissen consdorf pourtant laissé toute larochette redange useldange ell mersch u n e s é r i e d ’o p t i o n s heffingen rosport-mompach fischbach bech ouvertes durant la campagne, beckerich saeul ne souhaitait pas tracer de manternach lintgen ligne rouge et se positionnait biwer mertert junglinster helperknapp lorentzweiler dans un – large – centre, selon habscht son secrétaire général, Laurent Claude Wiseler betzdorf steinsel kehlen grevenmacher koerich Député CSV Zeimet. Pour la première fois kopstal niederanven walferdange flaxweiler depuis les années 80, le parti a steinfort silencieux toute la soirée, le chef dû mener campagne sans le très mamer strassen schuttrange wormeldange de file et prétendant au poste de populaire Jean-Claude Juncker sandweiler garnich luxembourg-ville P remier ministre, Claude (jusqu’en 2013) et ses 55.000 lenningen bertrange contern Wiseler, estimait que le pays voix. Il récolte 21 sièges et 28,31 % stadtbredimus kaerjeng dippach hesperange avait besoin d’un gouvernement des suffrages, mais affiche une waldbredimus leudelange reckangebous fort. Le mantra du CSV était baisse malvenue après une pétange sur-mess weilerremich la-tour simple : afficher une disponibi- période où le renouveau était dalheim roeser mondercange lité pour entrer dans une négo- mis en avant. En interne, la sanem bettembourg frisange mondorf-les-bains ciation et miser sur l’échec des fronde gronde vis-à-vis d’une differdange schifflange esch-surdiscussions pour une Gambia 2. campagne jugée trop vague, trop schengen azette dudelange kayl « Le CSV est légitime pour faire molle. Au lendemain du scrutin, rumelange

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POLITIQUE

QUI SONT LES DÉPUTÉS ÉLUS ?

PHOTOS DR

Lex Delles 33 ans

Gilles Baum 45 ans

Fernand Etgen 61 ans

André Bauler * 54 ans

Xavier Bettel 45 ans

Corinne Cahen 45 ans

Lydie Polfer 65 ans

Simone Beissel 65 ans

Guy Arendt * 64 ans

Pierre * Gramegna 60 ans

Claude Meisch 46 ans

Max Hahn * 37 ans

Nicolas S chmit 64 ans

Romain Schneider 56 ans

Étienne Schneider 47 ans

Marc Angel 55 ans

Jean Asselborn 69 ans

Mars Di Bartolomeo 66 ans

Dan Kersch 56 ans

Dan Biancalana * 40 ans

Alex Bodry 60 ans

Georges Engel 50 ans

Carole Dieschbourg * 41 ans

Claude Turmes * 57 ans

François Bausch 62 ans

Sam Tanson * 41 ans

François Benoy * 33 ans

Charles Margue * 62 ans

Félix Braz 52 ans

Roberto Traversini * 55 ans

Josée Lorsché 57 ans

Moins de femmes, peu de jeunes à la Chambre Le scrutin législatif a permis de confirmer certains nouveaux visages présents sur les listes en 2013, mais n’a entraîné ni féminisa­ tion, ni rajeunissement de la Chambre.

L

es dames ne sont plus que 12 à la Chambre (19 auparavant) depuis le 14 octobre, soit seulement 20 % des élus. Déi Lénk remplacera cependant ses deux députés par deux députées à mi-mandat, elles seront alors 14. Le CSV compte cinq élues, le DP quatre et Déi Gréng trois. Leurs profils (en moyenne 53 ans) sont assez différents. On y trouve des figures connues, comme l’ancienne ministre Octavie Modert (CSV), mais aussi l’ancienne commissaire européenne Viviane Reding, ou encore la bourgmestre de la capitale Lydie Polfer (DP). Côté voix de préférence chez les femmes, Nancy Arendt (CSV) est en tête avec 28.803 suffrages. Elle est suivie par Martine Hansen (CSV, 20.249 voix) et Corinne Cahen (DP, 19.471 voix). La benjamine, la ministre sortante Carole Dieschbourg, a glané 9.752 voix. Peu de femmes, donc. Et peu de jeunes. La moyenne d’âge sera d’un peu plus de 52 ans, 53 ans pour les sortants. Seulement sept députés auront moins de 40 ans (un peu plus de 12 %), tout comme en 2013, alors que cette tranche d’âge constitue 40 % de la population. Suite aux élections de 2013, 38 députés avaient entre 40 et 59 ans, soit 63 % de la Chambre. Ils ne sont plus que 35 (58 %). Mais cette tranche reste largement majoritaire, alors qu’elle ne constitue que 38 % de la population totale du pays. Parmi les jeunes qui cartonnent, impossible de ne pas citer Lex Delles (DP), réélu en doublant presque son score personnel. À 33 ans, le bourgmestre de Mondorf est maintenant « ministrable ». Le Piratepartei, qui a remporté deux sièges, fait aussi la part belle aux jeunes, puisque ce sont Sven Clement, 29 ans, et Marc Goergen, 33 ans, qui siégeront. François Benoy (Déi Gréng), 33 ans, a obtenu 9.830 voix de préférence; Max Hahn (DP), 11.821 voix, et David Wagner (Déi Lénk), 39 ans, 8.988. Le champion absolu des voix de préférence chez les moins de 40 ans est Serge Wilmes (CSV) avec 20.809 voix au total pour lui seul. Ces chiffres pourraient évoluer en fonction de la formation du gouvernement. N. L.

David Wagner 39 ans

Marc Baum 40 ans

Sven Clement * 29 ans

Marc Goergen * 33 ans

Françoise Hetto-Gaasch 58 ans

Octavie Modert 51 ans

Léon Gloden 45 ans

Martine Hansen 52 ans

Marco Schank 64 ans

Emile Eicher 63 ans

Aly Kaes 63 ans

Claude Wiseler 58 ans

Serge Wilmes 36 ans

Diane Adehm 47 ans

Viviane Reding 67 ans

Marc Lies 49 ans

Laurent Mosar 60 ans

Paul Galles * 45 ans

Marc Spautz 55 ans

Félix Eischen 52 ans

Georges Mischo * 43 ans

Michel Wolter 56 ans

Jean-Marie Halsdorf 61 ans

Gilles Roth 51 ans

Nancy Arendt ép. Kemp 49 ans

Jeff Engelen * 65 ans

Roy Reding 53 ans

Gast Gibéryen 68 ans

Fernand Kartheiser 59 ans

* = élus pour la première fois

Novembre 2018 —

­ — 19


POLITIQUE

Qui est Sven Clement ? Avec 6,45 % des suffrages, contre 2,94 % en 2013, le Piratepartei fait une entrée fracassante à la Chambre avec deux députés : Sven Clement, son président (élu dans le Centre), et Marc Goergen (élu dans le Sud).

L

e pari est réussi, analyse Sven Clement. On avait prévu 5 % dans toutes les circonscriptions et c’est ce qui est arrivé. Notre plan a fonctionné. » Le Pirate­partei a d’ailleurs surpris quelques obser­ vateurs et acteurs de la vie poli­ tique luxembourgeoise. « Je pense que nous étions déjà pris au sérieux. Mais je suis aussi certain que les autres ne savaient pas exactement quel degré de sérieux nous méritions. Beaucoup ont fait l’erreur de regarder vers l’Allemagne ou la France, où nous ne pesons pas encore. Mais Pirate, c’est une réussite en Islande, dans les pays baltes, en Slovénie, en République tchèque… C’est là qu’il fallait regarder. » Le succès, Sven Clement l’ex­ plique par un travail de terrain. « Nous avons été à la rencontre des gens pour les écouter, en effet. » Mais aussi par une campagne digi­ tale ultra-efficace, « notamment là où on n’a pas l’habitude d’être, sur des sites comme Youporn ou Pornhub par exemple ». Il y aura en tout cas pour Pirate un avant et un après 14 octobre. « Ce que cela va changer ? Il est encore très tôt pour le dire. Je vais en tout cas quitter mon poste de président lors de notre congrès ordinaire de décembre. Nous avons évidemment en interne des profils pour reprendre cette fonction, et des gens intéressés », com­ mente Sven Clement, qui sou­haite aussi « aller vers plus de professionnalisme, notamment en recrutant certains profils. Le Piratepartei a été lancé comme une start-up et celle-ci a trouvé ses parts de marché ! » Deux autres chantiers vont aussi débuter sous peu. Les pré­ paratifs des prochaines élections 20 —

­ — Novembre 2018

européennes, pour lesquelles le parti entend « profiter du ‘momentum’ qui [lui] est très favorable ». Aussi, les deux députés devront délimiter leur champ d’ac­ tion au sein du Parlement. «Qui va traiter quelles matières et cela dans quelles commissions ? Nous ne savons pas encore. Mais cette discussion va avoir lieu très vite. » Sans surprise, Pirate compte régu­ lièrement évoquer « la participation citoyenne, la transparence de la vie publique, la question de la fiscalité des personnes physiques, le logement et la mobilité. »

« M A VIE VA CHANGER »

Sven Clement, qui vit à Beggen, frétille d’impatience à l’idée de siéger. Mais avant cela, il lui fau­ dra ajuster quelques paramètres. «Ma vie va en effet changer. Je souhaite continuer à travailler. Je vais discuter avec mon épouse et mon associé, afin de trouver

COMMENTAIRE

FRED KEUP A ÉCHOUÉ, MAIS RESTE D’ACTUALITÉ Le candidat ADR a échoué à l’épreuve des urnes le 14 octobre, mais son credo identitaire est ressorti d’une certaine manière dans les résultats des partis plébiscités.

I

nvité sur les plateaux, convié aux micros. Fred Keup était devenu, l’espace de la campagne précédant les élections législa­ tives 2018, le fer de lance du mar­ keting de l’ADR qui défendait et continuera à défendre ardem­ ment une certaine vision du Luxembourg : moins d’étrangers (réfugiés illégaux ou frontaliers), moins de croissance et moins de désagréments au quotidien. Ces éléments sont pourtant liés aux conditions sine qua non pour un État social généreux, ce que le parti oublie souvent de pré­ ciser, faute de pouvoir proposer un modèle alternatif cohérent.

VERDICT À DOUBLE TRANCHANT

Fred Keup, professeur de géo­ graphie de 37 ans, candidat dans le Sud, fondateur du mouve­ment Wee2050 qui a succédé au Nee2015 d’opposition aux trois questions du référendum de 2015 – et donc à l’accès aux étrangers au droit de vote pour les législa­ tives –, espérait faire une entrée à la Chambre en tant que député. Sven Clement Le président du Pirate­Et voir ainsi l’annexion de son partei a hâte de siéger au Parlement. mouvement à l’ADR confirmée. Il n’en sera rien. L’électeur a la meilleure formule qui nous mettra notamment à l’abri des rendu un verdict à double tran­ conflits d’intérêts.» Sven Clement chant. Certes, l’ADR progresse de a en effet fondé, avec Jerry 1,64 %, gagne un siège à la Weyer, la société de consultance Chambre dans le Nord (désor­ Clement & Weyer, spécialisée mais quatre députés), mais ne dans le digital. ressort pas du scrutin comme l’un Très actif dans les milieux des grands vainqueurs, contrai­ estudiantins où ont eu lieu ses rement à Déi Gréng et à la sur­ premiers engagements « poli­ prise des Pirates. tiques », Sven Clement a eu le Les électeurs ne se sont pas cœur à gauche avant de se muer rués en masse vers la vitrine du en « social-libéral ». Il porte alors parti identitaire qui avait pour­ le Piratepartei sur les fonts bap­ tant, il faut bien le reconnaître, tismaux en 2009, avec Jerry réussi à occuper une large partie Weyer. Neuf ans plus tard, il a du début de la campagne avec ses inscrit de manière très lisible le thèmes fétiches : le soi-disant dan­ nom de son parti sur la carte ger encouru par la langue luxem­ politique de son pays. bourgeoise et la croissance N. L.

débridée subie par un pays saturé aux heures de pointe.

PATRIE, LANGUE ET ORGANISATION EN BOOMERANG

Les autres partis se sont pour­ tant aventurés sur ces sujets dans leurs programmes ou durant les réunions électorales. Comme l’obligation de ne pas se laisser déborder par la droite. « Il ne faut pas thématiser l’identitaire », disait, en somme, Claude Wiseler à Paperjam. Au sortir des urnes, la ligne soft du chef de file national du CSV ne semble pas avoir séduit suffisamment l’électeur. À l’inverse, Déi Gréng a choisi d’aborder « l’amour du pays » sans détour dans sa communica­ tion de campagne, pour mieux contrecarrer le populisme, comme l’expliquait François Bausch en septembre dans un entretien à Paperjam. Au vu des résultats des Verts, force est de constater que l’électeur est sen­ sible à cette approche qui, fort heureusement dans ce cas, se conçoit non sur un rejet feutré d’une partie de la société contre une autre, mais bien comme un projet inclusif et d’ouverture. C’est la deuxième lame de la sentence à l’égard de Fred Keup et de l’ADR qui ont probable­ ment surestimé la portée de leur discours résumé par des slogans simplistes affichés sur panneaux géants. S’il est encore difficile de pré­ dire le contenu de l’accord d’une coalition Gambia 2 qui se profile, il fait peu de doute que ces sujets figureront en filigrane de plu­ sieurs chapitres. Les grands partis ne veulent ni attendre que le CSV se recentre sur de tels sujets, ni que d’autres « phénomènes Keup » fassent leur apparition. T. R.

PHOTO Anthony Dehez

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POLITIQUE

UNE RÉVOLUTION EUROPÉENNE DU POLITIQUE

L

22 —

­ — Novembre 2018

partis écologistes, libertaires et/ ou souverainistes. Les élections européennes de mai 2019 seront de nouveau un moyen de jauger cette « révolution du politique » et/ou de mesurer la capacité d’adaptation des partis membres du Parti populaire européen, comme le CSV, et ceux du Parti socialiste européen, comme le LSAP, aux nouveaux enjeux et valeurs qui parcourent les sociétés. Le jeu électoral est encore plus ouvert, comme nous l’affirmions avant même les législatives dans ces colonnes. Par Philippe Poirier, titulaire de la chaire de recherche en études parlementaires à l’Université du Luxem­bourg­ et professeur invité de science politique à l’Université de Turin. Retrouvez la version complète de cette analyse sur paperjam.lu.

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carrières Anna Lindner, 30 ans, a été récemment promue senior associate chez GSK Luxembourg. Elle conseille une clientèle locale et internationale dans les domaines des marchés de capitaux, bancaire et financier, du droit des sociétés et des restructurations d’entreprise. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL

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tions politiques, au premier chef les partis chrétiens-démocrates et socialistes, et souvent les partis « libéraux », ont fait reposer leurs légitimités électorales par la quasi seule distribution de droits sociaux et fiscaux aux différents groupes d’intérêts, renonLe recul historique des chrétiens-sociaux et des sociauxçant (du moins elles en donnent cette impression) ainsi à établir démocrates au Luxembourg et en Bavière est le dernier avatar d’une profonde mutation des systèmes politiques européens. des récits sur les transformations économiques, écologiques et es cultures politiques, les par- « conservateurs-libéraux » des technologiques en cours et à protis et les modalités de forma- « électeurs libres » et les « conser- jeter la société dans un discours tion et d’expression de l’opinion vateurs-souverainistes » de l’alter- unifiant. Dans le même temps, des politique mis en place dans les native pour l’Allemagne. citoyens se sont habitués à cette distribution d’allocations sociales années 50 sont devenus obsolètes et conduisent bien souvent à LE VOTE DE « L’INDIVIDUATION » et financières, emportés par la sous-estimer les mutations poli- La seconde mutation est celle passion de l’égalitarisme, comme tiques des sociétés européennes. des comportements politiques : le rappelait le philosophe Alexis La première se situe au niveau des le topoï de « l’individuation ». Les de Tocqueville. valeurs : le topoï de la « préserva- citoyens sont de plus en plus tion ». De plus en plus d’Euro- déliés des allégeances collectives DANS L’ATTENTE péens s’inquiètent de l’avenir de que représentaient les partis D’UNE DIRECTION leur nature, de leur qualité de vie, politiques, les syndicats, les Le vagabondage électoral, coude leur corps et/ou de leur iden- associations et, suivant leurs his- plé à l’incertitude durable du tité. Des politiques publiques, toires culturelles, l’Église et les choix dans le temps et à une camconstruites suivant la théorie des mouvements philosophiques. ­pagne insipide en termes de sens, choix rationnels, et des acteurs Des citoyens élaborent d’autres a fait perdre l’élection aux politiques, se confondant avec les référents culturels et se défient chrétiens-­sociaux, alors même technostructures administratives ainsi des constructions élabo- qu’ils avaient été capables d’imqui les portent au niveau de rées par les organisations qui poser leurs vues au référendum l’Union européenne et des États prétendent être la société civile. de 2015 et qu’ils menaient dans qui la constituent, n’ont pas ou Pour autant, ils sont à la fois « iso- tous les sondages. Le « sens » en peu anticipé cette première lés » et « grégaires ». « Es­seulés », politique et son renouvellement mutation. Les partis chrétiens-­ car sur leur lieux de travail, dans dans sa définition et ses objectifs, démocrates et socialistes se leur habitat et/ou dans leur rap- à défaut d’être portés provisoiretrou­vent pris en tenaille entre port aux progrès techniques, ils rement ou difficilement par les la préservation identitaire et sont dans l’acte de « consomma- partis chrétiens-démocrates et stato-­providentialiste des partis tion immédiate ». « Grégaires », socialistes, sont emplis des les plus à droite de l’échiquier et car la façon dont ils vivent le ver- figures de l’écologie, du libertacelle de la qualité de vie, com- tige de leurs nouvelles souverai- risme et/ou de l’identité. Des électeurs, indépendamprise comme conservation de son netés les amène paradoxalement espace urbain et individuel, à accepter rapidement des atti- ment de leur structure d’âge ou qu’incarnent les partis écolo- tudes politiques centrées sur de leur situation sociale, sont gistes et libertaires. Munich est l’émotion, l’identité et les tribus, dans l’attente d’une direction, et devenue « verte », son hinterland au sens du sociologue Michel pas seulement de distribution s’est partagé entre les votants Maffesoli. Les formations envi- (même s’ils y sont aussi attachés), ronnementalistes, libertaires et/ d’autant plus dans les sociétés ou souverainistes sont en mesure de l’abondance économique que EN IMAGES d’être des bénéficiaires de cette sont le Luxembourg et la Bavière. Les législatives tenues succesmutation. UN SCRUTIN, UNE SOIRÉE, sivement en 2018 en Italie, en DES SURPRISES Slovénie, en Suède, en Lettonie, LE VOTE DU « SENS » Le scrutin du 14 octobre s’annon- La troisième mutation se situe au en Bavière et au Luxembourg çait ouvert. La journée a pris des niveau de l’offre politique : le témoignent de la « révolution allures de marathon, de l’ouverture topoï du « sens ». Les systèmes européenne du politique », des bureaux de vote jusqu’aux politiques contemporains caractérisée notamment par la résultats, décevants pour le CSV, ouvert pour une nouvelle coalition n’échappent nullement au fonc- préservation, l’individuation et tionnement économique et utili- la quête de nouveaux et/ou de à trois. Récit en images, en page tariste des autres systèmes faisant restaurations de sens. Elle s’ex98, d’une soirée historique dans le parcours politique du pays. société, comme le définissait le prime par les canaux multiples politiste Robert Dahl. Les forma- et concurrentiels que sont les LÉGISLATIVES 2018 – ANALYSE


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entreprises DIGEST

Luxtrust ouvre son capital Le fournisseur de services sécurisés Luxtrust voit le groupe italien Tecnoinvestimenti entrer dans son capital à hauteur de 50 %, contre une injection de 12 millions d’euros. Les deux entreprises parlent de partenariat visant à créer un leader européen de l’identité digitale. Pour l’ensemble des parties présentes, il s’agit en effet d’un « partenariat stratégique », et non d’une prise de contrôle. Wagner investit dans MIXvoip Le groupe Wagner devient « actionnaire actif de MIXvoip ». La société, qui vient de fêter ses 10 ans, s’est spécialisée dans des centrales téléphoniques VoIP héber-

gées dans le cloud (MIXpbx), ainsi que dans les infrastructures téléphoniques respectives. « Cette alliance straté­ gique permettra des synergies commerciales, technologiques et régle­ mentaires, qui contri­ bueront toutes à une croissance significative de nos activités respec­ tives », déclare Loïc Didelot, fondateur et PDG de MIXvoip.

Claude Seywert a pris les commandes du groupe Encevo à la mi-septembre. Pour Paperjam, il détaille les enjeux pour les prochaines années.

Ispace reconstitue le sol lunaire La société japonaise Ispace, présente au Luxembourg depuis début 2017, a dévoilé fin septembre un banc d’essai de 100 m2 qui simule les aspérités présentes sur le satellite de la Terre. Objectif : tester le robot qui devra trouver et exploiter l’eau qui y est emprisonnée. Fin de CookUp Solutions En liquidation judiciaire, le groupe français CookUp Solutions n’a pas trouvé de repreneur pour son usine de Capellen, qui sera fermée. La faillite a été prononcée, et ses 170 salariés devront trouver un nouvel emploi. « La liquidation a été pronon­­cée au tribunal de Strasbourg, avec une poursuite d’activités de Tavola SA jusqu’au 10 octobre, le temps de faire l’aveu de faillite et qu’il soit validé par le tribunal luxembourgeois », a expliqué le directeur de l’usine, Frédéric Villain.

À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez in­for­­mé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

24 —

Claude Seywert en prise avec les défis d’Encevo

­ — Novembre 2018

Claude Seywert Le nouveau CEO espère des inputs de la part de son nouvel actionnaire, China Southern Power Grid.

C’

est un changement dans la continuité. Depuis le 15 septembre, Claude Seywert (47 ans) occupe le poste de CEO du groupe énergétique Encevo. Il remplace Jean Lucius qui, en avril, avait annoncé son départ à la retraite cet automne. Un choix logique puisque Claude Seywert était directeur général de Creos Luxembourg, le gestionnaire des réseaux d’électricité et de gaz d’Encevo, depuis 2012, et siégeait au comité de direction du groupe. Avant cela, il avait travaillé 10 ans au sein du groupe sidérurgique ArcelorMittal. Parmi ses grandes priorités, il estime qu’Encevo doit se positionner en tant que leader sur le thème de la transition énergé-

tique, développer considérablement les énergies renouvelables sur son marché domestique et, dans un marché de l’énergie qui se décentralise, pouvoir intervenir dans les services techniques sur le lieu de consommation. « Il y aura évidemment des évolutions, mais pas de révolution », confirme l’intéressé. Au niveau des énergies renouvelables, tout en poursuivant l’implantation de parcs éoliens, par le biais de Soler, la joint-venture détenue à parts égales avec SEO, Encevo envisage comme priorité la promotion de l’énergie photovoltaïque. « C’est une nécessité, le potentiel éolien sera un jour épuisé, mais il reste énormément d’énergie à tirer du soleil. Actuellement, nous le déve-

PHOTO Matic Zorman

Mariage Deux géants de l’optique, Luxottica et Essilor, annoncent avoir finalisé leur rapprochement. Une opération qui passe par le Grand-Duché. Delfin, le holding de la famille italienne Del Vecchio, propriétaire de Luxottica, est domicilié au Luxem­ bourg. Leur fusion avait été annoncée en janvier 2017, mais ils avaient dû attendre l’accord de la Commission européenne, soucieuse de ne pas voir apparaître un monopole sur le marché communautaire. Celui-ci est arrivé en mars, laissant la voie libre à Luxottica et Essilor pour fusionner et créer un géant mondial de l’optique.

ÉNERGIES


ENTREPRISES

loppons principalement par des partenariats avec nos clients industriels en plaçant des pan­ neaux sur leurs bâtiments », insiste Claude Seywert.

DÉCENTRALISATION

Chez les particuliers, la montée en puissance des énergies renouvelables et notamment l’instal­lation de panneaux solaires provoquent une mutation im­portante dans la fourniture d’é­lec­tri­cité. Jusqu’à présent centralisée au départ de grandes unités de production, elle aura progressivement tendance à glisser vers la production en petites unités, souvent unifamiliales. D’où le souci du groupe énergétique de s’impliquer dans les services techniques. Il vient de faire un premier pas dans ce sens en acquérant, en juillet dernier, la société Paul Wagner & Fils. « C’est un nouveau pilier d’activité, mais dans une vision à moyen terme, précise le nouveau CEO. Nous devrons avoir une expertise au niveau des installations locales dans les bâtiments individuels et également être plus proches du client. Au final, c’est lui qui donne la direction. » Cette décentralisation de la production est un véritable enjeu puisqu’à l’avenir, les flux d’électricité pourraient être générés entre les habitations. Les énergéticiens se préparent donc à créer des « réseaux intelligents » qui devront assurer l’équilibrage entre production, consommation et stockage en local pour assurer le bon fonctionnement du système. « On ne peut pas encore dire aujourd’hui à quoi ressemblera ce modèle dans le détail. De nom­ breux projets pilotes et simula­ tions sont faits partout dans le monde », commente Claude Seywert. Mais un premier pas a été fait par l’implantation de compteurs intelligents dans chaque foyer. « Nous n’avons pas été les premiers à nous lancer dans cette technologie, mais nous avons été rapides dans le déploie­ ment et nous serons parmi les pre­ miers pays à disposer d’une couverture complète. » C’est notamment dans ce contexte de transformation que

Post Luxembourg a perçu l’intérêt de s’inviter au tour de table du groupe lors de la revente des 4,71 % de l’énergéticien français Engie, en février de cette année. « Post peut effectivement

INVESTISSEMENT

82

TARIFS

LES PRIX VONT MONTER Les prix du pétrole et du gaz remontent et font donc grimper les prix sur les marchés européens. Le Luxembourg sera-t-il épargné ? La réponse de Claude Seywert laisse entendre que ce ne sera probablement pas le cas. « Nous ne sommes pas à l’abri des marchés. On observe effectivement depuis un certain moment une augmentation des prix sur la bourse de l’électricité. Vu les contrats en cours, les répercussions ne seront pas toutes immédiates, mais il y en aura. La tendance des prix est tirée vers le haut. Le prix des matières premières joue un rôle, comme celui du CO2, qui est en train de remonter après avoir été long­ temps très bas. Il y a d’ailleurs une volonté politique dans ce sens. Ceci dit, lorsque des centrales s’arrêtent, comme c’est le cas en Belgique, la loi de l’offre et de la demande pousse les prix vers le haut. »

devenir un partenaire privilégié. D’autant plus que le groupe pour­ suit sa propre évolution ; Post Technologies devient aussi actif dans le domaine des communau­ tés ‘intelligentes’ », note encore le patron d’Encevo.

ACTIONNAIRE CHINOIS

Mais le grand enjeu au niveau de l’actionnariat, ce sera l’arrivée prochaine du groupe China Southern Power Grid à hauteur de 24,9 % des parts, en remplacement du groupe financier français Ardian. Claude Seywert confirme qu’elle est prévue avant la fin de l’année 2018. Au niveau du management, les contacts se sont pour l’instant limités à présenter mutuellement sa société et sa stratégie. « Nous attendons donc de voir de quelle

C’est l’investissement, en millions d’euros, que va réaliser PSA sur son site de MetzBorny, afin d’y produire à partir de 2022 la future boîte de vitesses automatique pour ses véhicules hybrides, permettant une production de 600.000 boîtes e-DCT par an.

manière ils veulent jouer leur rôle d’actionnaire. En tout cas, ça peut être un changement favorable », con­vient-il. Le principal intérêt vient surtout du fait d’être à nouveau en contact étroit avec un opérateur industriel du secteur au sein du conseil d’administration, afin d’être challengé sur sa stratégie. Ce qui n’était plus le cas depuis les départs, en mars 2016, des groupes allemands E.On et RWE. Le CEO note aussi que China Southern Power Grid est le gestionnaire d’un des plus grands réseaux d’électricité au monde : « Or, à ce niveau, la technologie est la même par­ tout et ils peuvent donc certaine­ ment nous donner beaucoup de conseils, notamment dans des domaines comme l’électro­ mobilité, où la Chine est bien avancée ». Sur le plan géographique, Encevo est particulièrement fort sur son marché domestique, mais é ga le m e nt e n A l le m ag n e. L’énergéticien est surtout présent en Sarre et dans la RhénaniePalatinat à travers des réseaux, la vente d’énergie, des participations dans des Stadtwerke, ainsi que via la production renouvelable. « Sur l’ensemble de ­l’Allemagne, notre part de mar­ ché dans la vente d’énergie est relativement modeste, mais nous sommes quand même un des plus grands gestionnaires indépen­ dants de photovoltaïque. Entre 250 et 300 personnes du groupe travaillent en Allemagne », note monsieur Seywert. Le groupe est également actif en Belgique et en France, au tra-

vers de certaines installations renouvelables et via la vente d’énergie. Mais sa présence est nettement moindre. « Il faudra voir dans quel sens ces marchés se développeront. » La porte est laissée ouverte. En Belgique, Encevo avait tenté une percée dans le segment BtoC, mais a fini par se rendre compte que le marché était trop concurrentiel et qu’il n’aurait pas pu atteindre la taille critique. « Nous restons attentifs aux évolutions du mar­ ché », commente son responsable. En France, c’est l’inverse. Le marché est moins concurrentiel, mais également moins ouvert. Il reste donc là aussi dans une position attentiste. « On parle d’un marché européen de l’énergie, mais les stratégies restent nationales et les pays avancent à des vitesses diffé­ rentes et selon des modèles dif­ férents. C’est un de nos défis : nous voulons être présents au Luxembourg et dans la Grande Région, ce qui veut dire quatre modèles régulatoires », analyse Claude Seywert. Par contre, il se veut rassurant : le Luxembourg n’a rien à craindre des risques de pénurie et de coupure, dont il est question en Belgique. L’approvision­ nement du pays est garanti à 100 % par l’Allemagne, et c’est plu­t ôt le Luxem­b ourg qui de­vrait livrer des électrons venus d’Al­le­ma­gne via son réseau à son voisin belge. J.-M. L. Retrouvez la version intégrale de l’interview sur paperjam.lu.

Novembre 2018 —

­ — 25


ENTREPRISES DU CHALLENGE À LA SOLUTION

OÙ SONT LES LÉGUMES LUXEMBOURGEOIS ? Manger local est de plus en plus promu auprès des consommateurs. Mais s’il est facile de s’approvisionner sur les marchés, il est plus compli­qué de se fournir en fruits et légumes luxembourgeois en grandes surfaces.

L

e gouvernement, par le biais de son ministère de l’Agriculture et de la Viticulture, a présenté cet été une analyse sectorielle de la culture fruitière et maraîchère. Une des conclusions tirées par son ministre de tutelle, Fernand Etgen, est que « le maraîchage est un marché de niche avec beaucoup de potentiel. » L’étude a révélé « que depuis l’an 2000, le nombre d’exploitations agricoles et la superficie cultivée en culture maraîchère sont passés de 16 fermes de 7 hectares à 71 fermes qui cultivent 135 hectares ». Soit une augmentation de plus de 300 %. « De plus en plus de personnes se lancent dans le maraîchage, confirme François Kraus, chef du service de l’horticulture au ministère. Mais il est difficile de chiffrer le pourcentage de fruits et légumes présents sur les étals des supermarchés au Grand-Duché », confie-t-il.

PEU DE CHIFFRES

Un constat partagé par Auchan, qui n’a pas pu fournir une ré­ponse con­crète quant au pourcentage de produits locaux issus du maraî­cha­ge dans ses magasins luxembourgeois. « Cela est très variable selon les saisons, les récoltes, ainsi que les aléas météorologiques », explique une porte-parole du groupe. Cactus, de son côté, a structuré cette offre de produits locaux, à travers le label Eist Uebst – Us Uebscht lancé en 2002 et devenu il y a quelques semaines Eist Uebst a Geméis. Il rassemble aujour­d’hui une douzaine de producteurs du pays et de la région de Trèves. « Plus de 50 fruits et légumes sont commercialisés chaque année », pré­ci­se le service Communication du groupe. 26 —

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Tout comme Auchan, le groupe Cactus explique qu’il est « très difficile de donner un pourcentage de fruits et légumes présents dans [ses] rayons », mais une estimation est possible sur certains produits comme les pommes de terre, dont 70 % proviennent du Luxembourg. En pratique, dans un magasin Cactus du quartier de Bonnevoie, sur neuf sortes de pommes, sept proviennent également d’ici. « Pour la première année du label, 10 tonnes ont été produites. Aujourd’hui, nous arrivons à 800 tonnes pour une bonne année », ajoute Cactus, qui souhaite poursuivre le développement de ces filières locales. Du côté des acteurs concernés, certains font le choix de vendre leurs produits aux supermarchés, à l’image de Legulux. « Nous pouvons travailler plus sereinement, sachant que toute la production d’asperges sera achetée par Cactus », appuie ainsi son co­dirigeant, Luc Hoffmann. Pour Sandrine Pingeon, à la tête des Paniers de Sandrine, le choix est tout autre. « J’ai au contraire choisi de ne faire que de la vente aux privés, qu’il s’agisse de particuliers ou de restaurateurs. Être en contact direct avec la clientèle permet de plus riches échanges. » Reste que le constat est le même pour tous : « Le Luxem­bourg ne pour­ra jamais être autosuf­­fi sant en produits issus du maraîchage, conclut François Kraus. Tout simplement à cause de facteurs essentiels comme la météo, la qualité des sols, le peu de surfaces disponibles. Mais la demande de la part des consommateurs de manger local fait que la filière devrait encore se développer dans les années à venir. » I. S.

UNE GESTION D’ E NTREPRISE INTÉGRÉE Entreprise Secteur d’activité Nombre d’employés

Sales-Lentz Group Transport et loisirs 1.200

CHALLENGE UNE SOLUTION DE GESTION D’ENTREPRISE INTÉGRÉE Une multitude d’outils métiers étant nécessaires au bon fonctionnement des départements, et la complexité des flux d’informations intragroupes s’étant intensifiée avec les années, il était devenu primordial pour SalesLentz de s’équiper d’une solution capable de proposer une gestion plus intégrée, aussi bien aux différents décideurs qu’aux utilisateurs finaux.

MÉTHODE DÉCOUVERTE, PLAN DE PROJET ET MIGRATION La préparation minutieuse du projet, couplée à l’expertise du partenaire externe, a permis au groupe d’avancer en trois étapes. La découverte de la solution a donné une première approche du produit final. La planification a ensuite été nécessaire pour fixer les stratégies, analyser les acquis fonctionnels et techniques et finalement élaborer la feuille de route, tout en validant les budgets. La migration technique et fonctionnelle a constitué la dernière étape.

SOLUTION FAIRE CONFIANCE À NOS FOURNISSEURS Sales-Lentz a décidé de continuer à faire confiance à son partenaire de longue date. Pour l’entreprise, il était important de pouvoir migrer la solution actuelle vers le nouveau système sans perturber le quotidien des collaborateurs. Faire appel à un autre prestataire aurait signifié des changements beaucoup plus importants, synonymes de risques. De plus, la nouvelle solution améliore non seulement les flux existants entre les compagnies du groupe, mais supporte également toutes les envies d’innovation à venir des différents départements.

ROI « UNE SATISFACTION INTERNE ET EXTERNE » D’un point de vue interne, la migration vers la nouvelle solution permettra à court terme un gain d’efficacité au niveau des collaborateurs, une automatisation des tâches manuelles obsolètes et une optimisation des flux entre départements. Vers l’extérieur, le gain à moyen terme sera de pouvoir offrir une qualité de service améliorée et individualisée à tous nos clients.

PHOTO Unsplash

AGRICULTURE


L’INNOVATION AU SERVICE DE LA CONSTRUCTION

Ancrée dans le paysage luxembourgeois de la construction, CDCL s’inscrit dans une vision d’avenir soutenue par des valeurs fortes, partagées au quotidien par ses collaboratrices et collaborateurs. Pleinement orientée « recherche et innovation », CDCL s’adapte en permanence aux nouvelles technologies, techniques, nouveaux matériaux et enjeux environnementaux, pour répondre aux besoins de ses clients. www.cdclux.com


ENTREPRISES

Inowai pousse ses murs En juillet dernier, Inowai a accueilli la Compagnie Financière La Luxembourgeoise dans son actionnariat. L’objectif est de faire rayonner la marque hors des frontières.

E

n 2020, Inowai célébrera ses 20 ans. Avec un peu d’avance, ses responsables ont convié de nouveaux amis à la fête. Au cœur de l’été, la société spécialisée dans l’immobilier a en effet annoncé une opération avec la Compagnie Financière La Luxembourgeoise. La maison mère de l’assureur Lalux a pris une participation – dont le montant est gardé secret – afin de soutenir Inowai dans ses futurs développements. L’opération a été réalisée par vente d’actions. Les trois partners – Vincent Bechet, managing director, Marc Baertz et Jean-Nicolas Montrieux – ont par ailleurs ouvert les portes à un quatrième partner, TehdiÉdouard Babigeon. Désormais, le conseil d’administration sera composé de deux représentants de La Luxem­ bourgeoise et de trois membres d’Inowai. « Nous avons trouvé un grand frère dont les activités se résument à des participations dans des boîtes diverses et dont l’esprit entrepreneurial est tota­ lement en phase avec le nôtre », précise Vincent Bechet, managing director. Du côté de La Luxembourgeoise, on se montre discret sur l’intérêt de l’opération. Son administrateur délégué, Pit Hentgen, nous précise simplement que « la Cie Finan­cière La Luxem­ bourgeoise a fait un investisse­ ment purement financier, sera un actionnaire stable, et n’intervien­ dra pas au niveau opérationnel ». Les responsables d’Inowai, quant à eux, disent se réjouir de voir à leurs côtés un partenaire sérieux qui, en tant qu’assureur, leur apportera son expertise d’investisseur. Vincent Bechet convient aussi que la volonté était claire de partager le capital avec un groupe

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financier plutôt qu’un autre opérateur immobilier, bien que Lalux soit un investisseur immobilier par ailleurs. « Il est également évident que ce nouveau partenaire n’est pas ren­ tré dans notre capital pour se contenter d’une situation de statu quo, poursuit le responsable d’Inowai. Il veut nous voir grandir. » À ce niveau, les nouvelles pistes s’orientent vers le segment résidentiel et le développement hors des frontières. « Depuis 2014, nous avons beaucoup investi dans la marque Inowai. Nos nouveaux actionnaires sont convaincus de la force de cette marque, mais au regard des efforts réalisés pour l’imposer, elle doit pouvoir s’im­ poser ailleurs qu’au Luxembourg », poursuit Vincent Bechet. Et dans un premier temps, il vise clairement le marché de la Grande Région. Inowai ne part pas de zéro. La société est déjà présente en France, principalement dans le segment des centres commerciaux de périphérie. Elle vise surtout les secondes villes françaises – de la taille de Metz et Thionville – dans le nord et l’est de la France. « Notre objectif est de faire grandir l’équipe d’Inowai

perty management, qui est le seg­ ment concur­rentiel. Nous réfléchirons cette fois à la meilleure activité pour ce marché », explique

le responsable d’Inowai. Mais la nouvelle équipe est claire, Inowai doit rimer avec immobilier ailleurs qu’au Grand-Duché. J.-M. L.

CONSEIL

CGI MET LA TECHNO AU LABO CGI Luxembourg vient de lancer un laboratoire destiné à appliquer les nouvelles technologies aux besoins de ses clients. Des recettes « made in Luxembourg » amenées à s’exporter.

S

i la révolution digitale pousse les acteurs du conseil et des solutions informatiques à intégrer les applications des nouvelles technologies dans leurs offres, ce mouvement se fait sur du sur-mesure et au gré d’un processus de cocréation avant d’envisager une quelconque duplication. C’est dans cet état d’esprit que CGI Luxembourg a repensé sa chaîne de valeur en plusieurs maillons. L’un d’entre eux concentre les activités de Your Lab Luxem­ bourg, dédié justement à la transposition de la transformation digitale et autres applications de l’innovation dans le monde de l’entreprise. « Cette initiative nous permet d’explorer de nouvelles tendances pour créer des solu­ tions toujours plus innovantes, quel que soit le secteur d’activité », déclare Frédérik Evrard, vice-président en charge des opérations de CGI au Luxem­bourg. Tirer profit de la réalité virtuelle dans le commerce ou engager Lia, le personnage féminin symbolisant une application de l’intelligence artificielle « made in Luxembourg », figurent parmi les pistes concrètes de travail. « Nous voulons épauler les entreprises dans leur trans­ formation digitale en les aidant Vincent Bechet Inowai veut s’imposer au-delà du Luxembourg. à se projeter, en testant leurs idées », déclare Brice Martin, resen France, qui ne compte que ponsable de Your Lab Luxem­ deux personnes. Ça se fera par bourg, un laboratoire qui se croissance interne ou externe, matérialise par une salle où la nous ne sommes pas fermés à technologie règne en maître. Implanté au Luxembourg l’idée de racheter un autre acteur du marché. » L’expert immobilier depuis plus de 20 ans où il emploie luxembourgeois envisage aussi un plus de 200 personnes, CGI retour sur le marché belge, où il compte parmi les poids lourds du a tenté sa chance par le passé. secteur, avec 74.000 employés « Nous avions voulu entrer en dans le monde. L’ouverture du créant une activité dans le pro- « Lab » prolonge la reconnaissance

du bureau luxembourgeois – qui n’est pourtant pas le plus grand du groupe – suite au succès de la solution d’open banking pensée dans les bureaux de Bertrange et déployée à l’international. Lancé en juin dernier, CGI Open Finance s’inscrit en effet dans la mouvance de l’ouverture du système bancaire, autrement appelé open banking, stimulé par la directive PSD2 via laquelle les nouveaux acteurs – dont les start-up fintech – peuvent se rapprocher des banques « traditionnelles » et de leurs données. Ici aussi, la solution Open Finance a été mise en place sur base d’un besoin client : « Une multinationale de pointe qui cher­ chait à concevoir, à développer et à lancer une nouvelle banque axée sur les API », rappelle Frédérik Evrard. Au croisement des chemins empruntés par les banques et leurs applications centrées sur les produits, de ceux des fintech et d’autres foulés par des fournisseurs tiers, cet exemple illustre comment la technologie remet en question les interactions dans des secteurs où le silo était autrefois la norme. T. R.

Révolution Avec Your Lab Luxembourg, CGI entend aider les entrepri­ ses dans leur transformation digitale.

PHOTOS Eric Chenal, Nader Ghavanni

IMMOBILIER


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Nina Ballerini


ENTREPRISES SAGA

LE PREMIER MÉDECIN ARTIFICIEL La médecine ne va pas résister à la vague de l’intelligence artificielle. Mangrove Capital Partners veut participer à une révolution de l’information entre le patient et le médecin.

E

t si votre médecin tenait dans votre poche ? La combinaison du big data et de l’intelligence artificielle ouvre le champ des possibles dans une multitude de secteurs, et la médecine n’é­chappe pas à cette tendance de fond. La start-up israélienne K Health, cofondée par Allon Bloch, l’a bien compris. Elle propose de rassurer tout un chacun sur son état de santé en disposant d’un premier diagnostic rapide. « Il y a 5.000 ans que la relation docteurpatient ou chamane-humain n’a pas changé », lance Mark Tluszcz, CEO et cofondateur de Mangrove Capital Partners, qui est entrée au capital de K Health. Grâce à une app, le patient peut effectuer lui-même un premier diagnostic, sans remplacer les professionnels de la santé en cas de pathologie lourde. « C’est la première vraie application de l’intelligence artificielle au service de l’Homme, ajoute Mark Tluszcz. C’est une véritable révolution de l’information, car cette app permet de lever l’angoisse du patient en attendant un rendez-vous chez son médecin et lui permet d’en savoir plus sur lui-même. » Pour aboutir au diagnostic, l’intelligence artificielle va comparer les données introduites par le patient à celles d’autres hommes ou femmes au profil semblable. Car le trésor de K Health repose, outre la technologie, dans une base de données acquise en Israël auprès d’un assureur : 2,5 millions de patients traités sur 20 ans. « Cela représente 2 milliards de données individuelles qu’il a fallu digitaliser et classifier , précise Mark Tluszcz. Nous voulons rassurer l’utilisateur, en lui indiquant ce que d’autres, semblables à lui, ont eu et comment ils ont été traités. » Côté patient, l’app qui fonctionne selon le principe du

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« freemium » promet de traiter 95 % des pathologies normales et de proposer un diagnostic aux personnes qui ne sont pas couvertes par une caisse de maladie. Côté institutionnel, l’interface permet de gagner du temps et de l’argent en jouant le rôle de filtre à l’égard du ressenti du patient. Un apport que certains pays pourraient considérer face aux gouffres des caisses de maladie en raison – notamment – de la surmédication ou des conséquences du grand nombre de visites chez le médecin ou encore de la saturation des services d’urgence. Plus de 250.000 utilisateurs ont déjà franchi le pas. « Nous sommes dans une période de test, mais déjà en partenariat avec des cliniques à New-York et nous allons lancer l’application ville par ville aux États-Unis, en visant une ville européenne pour 2019 », ajoute Mark Tluszcz. Composée d’une trentaine de personnes – des ingénieurs et des médecins –, l’équipe de K Health est soutenue par Mangrove Capital Partners qui apporte son expérience concernant le déploiement d’outils à l’international, comme elle le fait avec Skype pour les télécommunications, Wix pour internet ou Job Today (voir page 56) pour l’intérim. « Nous avons entre nos mains un outil qui peut changer le monde et faire en sorte que chacun puisse avoir accès à un médecin généraliste », espère Mark Tluszcz. Et comme la technologie remet en cause tous les paradigmes de la médecine, Mangrove Capital Partners a aussi investi dans Happify, une application américaine qui concerne cette fois le bien-être mental et propose des solutions pratiques d’experts pour se sentir bien dans sa tête. Mens sana in corpore sano, pourvu qu’ils soient connectés ! T. R.

GIORGETTI, ANCRÉE DANS LE PAYS Retour sur l’histoire de l’entreprise Giorgetti qui a bâti le Luxembourg tel qu’on le connaît aujourd’hui. 1898 Les frères Francesco et Eustache (qui retourne en Italie en 1911) et leur cousin Achille émigrent d’Italie au Luxembourg où ils fondent leur entreprise de construction à Bettembourg.

1920 Ils réalisent une prestigieuse construction, le siège de l’Arbed. En 1923, Eustache revient avec sa femme Maria et leurs jeunes enfants Paul et Félix.

1937 Eustache crée son entreprise de construction à Bettembourg. Entre-temps, Achille est retourné vivre en Italie.

1946 Dissoute lors de la Seconde Guerre mondiale, l’entreprise est reconstituée sous le nom d’Eustache Giorgetti & Fils.

1958 Après avoir fait de grandes réalisations (agrandissement de l’Hôtel des Postes, construction de l’École européenne, de la Kannerklinik), l’entreprise décroche la construction du Grand Théâtre.

1973 L’entreprise construit des quartiers entiers. Une centaine de maisons unifamiliales sont par exemple réparties à Bettembourg, dont la Cité Giorgetti.

1979 Félix et son épouse reprennent le fonds commercial sous le nom de Félix Giorgetti. Ils installent un dépôt avec un terrain de 10 ha à Leudelange où ils produisent et vendent du béton prêt à l’emploi.

1991 Les parents de Paul et Marc Giorgetti créent la société à capital Félix Giorgetti sàrl. Celle-ci est aujourd’hui encore le noyau du groupe, qui diversifie ses activités.

21e siècle L’entreprise réalise des travaux de grande voirie comme la Nordstroos, l’autoroute jusqu’à la Sarre ou la liaison Belval-Ouest.

PHOTO Félix Giorgetti

SANTÉ ET IA


PRÉSENTÉES PAR

MÉDIAS

LE MAGAZINE EN 5 TENDANCES Maison Moderne a participé à la deuxième édition de la conférence Magnify dédiée au marché du magazine. Un support qui trouve une place de choix en complément du digital, comme le montrent les dernières audiences de Paperjam.

L

e magazine n’est pas mort, bien au contraire », pouvaiton déclarer en conclusion de la conférence Magnify organisée début octobre en périphérie bruxelloise par Magazine Media, groupement professionnel représentant 61 titres, 8 régies publicitaires et 12 éditeurs en Belgique. Différents experts internationaux, dont le fondateur et président de Maison Moderne, Mike Koedinger, ont exposé leur vue du marché devant une audience professionnelle. Cinq constats ont pu être retirés de la journée : 1. Les fake news, une arme pour le journalisme. Face aux rumeurs et autres contrevérités, les lecteurs ont besoin de repères, de marques magazines établies qui leur garantissent le sérieux de

l’information et la qualité de son traitement. 2. Le magazine augmente l’attention du lecteur. Les écrans sont présents partout et tout le temps. Le lecteur consulte son magazine pour un moment privilégié qui renforce son attention aux messages. 3. Digital et papier sont plus que jamais complémentaires. Les supports digitaux permettent d’accéder à une information instantanée, en continu. Les magazines doivent offrir une profondeur complémentaire dans les sujets traités. 4. « From clicks to clocks. » Plus que le nombre de pages vues, l’engagement envers un support et le temps de lecture deviennent des paramètres-clés pour vendre

carrières Kristel Weinreich, 42 ans, est consultante senior en ressources humaines chez The Recruiter. Elle possède une connaissance approfondie des secteurs de la finance et de l’assurance-vie. RESSOURCES HUMAINES

Bruno Gosset, 42 ans, possède 18 ans d’expérience dans la restauration en tant que maître d’hôtel, sommelier et directeur de salle. Il reprend à présent la gérance des derniers établissements signés Jan Schneidewind : le restaurant Hesper Park et le Beach Club d’Hesperange. COMMUNICATION & MARKETING

Arnaud Voisin, 48 ans, diplômé de l’ESLSCA Business School à Paris avec spécialisation en finance d’entreprise, vient d’être nommé directeur de Renault Luxem­ bourg. Avec 19 ans d’expérience dans la distribution automobile, il est entré chez Renault Retail Group en 2016. TRANSPORTS SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

Créez ou actualisez votre bio­gra­phie sur guide.paperjam.lu.

CEO SELFIE

DAVID SIBAUD RODENBOURG 3 1

5 2

4

David Sibaud, CEO, entouré du comité de direction du groupe Rodenbourg qui se réunit une fois par semaine et assure la gouvernance collégiale de l’entreprise. Créé en 1930, Rodenbourg est un groupe automobile présent sur le marché luxembourgeois depuis bientôt 90 ans. Le groupe compte actuellement 115 collaborateurs répartis sur deux concessions de Strassen et de Foetz.

1 David Sibaud CEO 2 Roxane Lecomte Responsable RH PHOTO Rodenbourg

«

une marque magazine et attirer des annonceurs. 5. Des lecteurs impliqués. Les lecteurs de magazines dépensent 29 % de plus pour leurs passions et leurs intérêts que le consommateur moyen, selon l’étude de Magazine Networks Australia. Les lecteurs de magazines sont plus actifs sur les médias sociaux et partagent les informations plus rapidement, online et offline. Ces cinq tendances font écho au développement de la marque Paperjam, de ses deux news­ letters biquotidiennes proposant l’actualité écofin luxembourgeoise en direct et de son édition magazine. La dernière édition du sondage TNS Ilres et Kantar Media, Plurimedia, effectuée de mi-septembre 2017 à fin juin 2018 auprès d’un échantillon aléatoire de 4.104 personnes (hors frontaliers), montre une progression de son audience de 4,3 % par rapport à la dernière vague de 2017. Paperjam touche désormais 10,5 % de la population résidente et consolide sa place de leader de la presse écofin. T. R.

3 Julien Bieber Directeur du service après-vente 4 Marjorie Heinrich Responsable qualité et ADV 5 David Bretbeil Directeur financier

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PLACE FINANCIÈRE

place financière Finance durable Début octobre, le gou­ vernement a présenté sa feuille de route pour une finance durable. Une initiative sous le con­ trôle du Programme des Nations unies pour l’envi­ ronnement (Unep FI), qui doit guider les inves­ tisseurs vers des finan­ cements en ligne avec la lutte contre le réchauf­ fement climatique. Huit jours plus tard, une lettre d’intention a été signée avec l’Université du Luxembourg, afin d’éla­ borer progressivement différents programmes allant dans ce sens. Taxe d’abonnement Lors de la conférence de l’Alfi, fin septembre, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a entrouvert une porte pour une diminution de la taxe d’abonnement concer­ nant les fonds d’investis­ sement, une revendication de l’association aux futurs élus. Si un aména­ gement de cette taxe, qui rapporte près d’un mil­ liard d’euros à l’État, est possible, il serait toutefois limité aux fonds centrés sur des objectifs en lien avec la protection de l’en­ vironnement et du climat. Brexit jobs Selon les chiffres fournis par le Statec et citant une étude de KPMG, 41 relocalisations ont été opérées vers le Luxem­ bourg depuis le référen­ dum sur le Brexit. 13 sont actives dans la ges­ tion de fonds, 10 dans les assurances et 9 dans le secteur bancaire. Ces

structures renforcées ou créées ont permis, selon l’office de la statistique, de créer quelque 400 emplois dans le secteur financier. Recul bancaire Selon la CSSF, le résul­ tat avant provisions du secteur bancaire pour le premier semestre 2018 s’élève à 2,936 milliards d’euros. Un recul de 3 % sur un an. Les principales causes sont l’augmenta­ tion continue des frais généraux (+6,3 %) et la réduction significative des autres revenus nets (-26,3 %). Les activités bancaires principales, telles que l’intermédia­ tion bancaire et les métiers liés à la gestion d’actifs, ont permis d’atténuer la baisse. Gros contrat La fintech britannique Duco, intégrée dans l’écosystème de la Lhoft, a signé un important accord avec le groupe bancaire Société Générale, qui utilisera désormais la plate-forme pour automatiser les prin­ cipaux processus de rap­ prochement dans tous les secteurs d’activité. Nouveau sursis ABLV Luxembourg a obtenu un nouveau sur­ sis jusqu’au 7 février 2019. La filiale de la banque lettone ABLV, en faillite, est à la recherche depuis plusieurs mois d’un repre­neur pour poursuivre son activité sur la Place grand-ducale et préserver les 20 emplois actuels.

À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez in­for­­mé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

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ÉDUCATION FINANCIÈRE

L’argent au tableau noir Après une phase de tâtonnement, la stratégie nationale en matière d’éducation financière est prête à prendre son envol. Les différents acteurs coordonnent leurs actions, et de nouveaux outils sont en phase de développement.

Jonk Entrepreneuren L’association propose, dans son programme Fit for Life, des modules d’éducation à l’argent.

L

es Luxembourgeois admettent un déficit de formation aux finances personnelles. Selon une étude menée par la société Quest en août dernier, à la demande de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi), 86 % des sondés admettent que l’éducation financière reçue à l’école est insuffisante, et quatre sur dix estiment que les conseils de leurs parents en cette matière étaient basiques, voire inexistants. En 2015, une étude menée par S&P dans le monde entier a montré, au niveau de la population luxembourgeoise, que 53 % des personnes interrogées ont des connaissances de base en matière financière. Un autre coup de sonde de la Banque centrale du Luxembourg auprès de 1.600 ménages, la même année, a donné

un pourcentage de 59 % des citoyens capables de répondre correctement à des questions relativement simples sur la gestion de leur budget. La crise financière de 2008 a fait prendre conscience aux instances internationales de la nécessité de mieux assurer la protection de l’investisseur. De nouvelles réglementations ont été imposées aux acteurs du monde financier pour garantir que l’information circule et que des produits sophistiqués ne soient pas délivrés à des consommateurs financiers peu avertis des risques. Parallèlement, l’OCDE, le G20 et la Commission européenne ont insisté sur le volet éducation financière, vu comme un complément nécessaire à la réglementation des marchés financiers. Un

PHOTO Jonk Entrepreneuren

DIGEST


PLACE FINANCIÈRE OPINION

FIT FOR LIFE

BIENVENUE DANS LA VRAIE VIE Grâce à l’association Jonk Entrepreneuren, l’éducation financière est déjà au menu depuis 10 ans. Ses premiers volontaires sont entrés dans les classes lors de la rentrée 20082009 avec le programme Fit for Life, destiné aux lycéens âgés de 14 à 16 ans. L’année dernière, ce sont 170 classes qui ont reçu la visite de professionnels du secteur économique. Des enseignants occasionnels qui pratiquent toujours sur base du volontariat et ont reçu une légère formation avant de se rendre dans les écoles. « La formation Fit for Life se divise en 3 x 2 ou 2 x 2 heures de cours. Elle aborde quatre grands chapitres », explique Nelson Fragoso, coordi­nateur des programmes chez Jonk Entrepre­neuren. Les ados apprennent ainsi de quoi se compose un salaire (brut et net), s’initient à la bonne gestion du budget d’un ménage (recettes /dépenses), font le tour du monde des assurances et du fonc­ tionnement du système, avant de terminer par des notions destinées à faire d’eux des consommateurs responsables. « À cet âge-là, ils n’ont pas souvent une idée correcte de ce que représente le salaire mensuel, de ce qu’il permet d’acheter, ni de la différence entre un compte à vue et une carte de crédit », poursuit le responsable de l’association. Le programme ayant fait ses preuves, il devrait servir de base d’enseignement dans la nouvelle stratégie nationale d’éducation financière. Il ne reste plus qu’à trouver de nouveaux volontaires pour encore accroître son impact sur l’ensemble du monde étudiant.

conseil reconnu comme judicieux par de nombreux États, qui ont embrayé par la mise en place d’une stratégie nationale en matière d’éducation financière.

PHOTOS Maison Moderne, Alfi

MIEUX VAUT PRÉVENIR

Les enjeux sont évidents et concernent toutes les généra­ tions : les jeunes sont soumis de plus en plus tôt à de fortes pres­ sions en matière de consomma­ tion ; les produits financiers sont plus accessibles au grand public depuis internet, malgré une sophistication croissante ; l’épo­ que matérialiste entraîne le surendettement, et les politiques nationales en matière de retraite battent sérieusement de l’aile. « Le sujet est vraiment apparu sur le devant de la scène à partir de 2008, confirme Claude

Marx, directeur général de la CSSF. Il est devenu clair qu’une mauvaise gestion de ses finances personnelles, par manque d’informations, accentuait le risque de perte totale de ses avoirs. » C’est avec cette menace à l’esprit que la Commission de surveillance du secteur financier a créé un comité pour la protection du consommateur financier en 2012. Regroupant des acteurs de tous les horizons (finance, enseignement, société civile, poli­ tique), c’est lui qui a entrepris de rédiger la stratégie nationale du Luxembourg. Un document que le gouvernement a approuvé en 2017, chargeant ensuite la CSSF de coor­ donner la politique nationale liée à l’éducation financière. « Des initiatives isolées existaient déjà, note Claude Marx. Mais notre volonté est désormais de tout coordonner et d’améliorer ce qui doit l’être. Nous voulons agir par des actions spécifiques plutôt que de nous perdre dans de grands principes. » Pas question donc de créer une grande agence de l’éducation financière qui mettrait des années à se mettre en branle, alors que des programmes tournent déjà correctement. Depuis 10 ans déjà, l’association Jonk Entrepreneuren a développé le programme éducatif Fit for Life, ainsi que des modules d’éducation à l’argent pour les différents niveaux d’enseignement. De l’avis général, c’est le programme le plus abouti actuellement, et il servira de base à la stratégie nationale. De son côté, l’Association des banques et ban­ quiers, Luxembourg (ABBL), en col­ laboration avec la Fédération bancaire européenne, a lancé en 2014 la Semaine de l’argent – « Woch vun de Suen » – avec, pour mission, de conscientiser les plus jeunes à la gestion de leur tirelire personnelle. « Il y a un réel besoin, les concepts de base ne sont pas expliqués à l’école, insiste Philipp von Restorff, respon­ sable de la communication et de ce programme auprès de l’ABBL. Nous avons choisi de démarrer au niveau de l’enseignement fondamental, mais notre objectif est que l’éducation financière soit intégrée à tous les niveaux d’enseignement. » Il pré­ cise aussi que le personnel des banques qui se rend bénévolement dans les écoles a signé une charte interdisant toute forme de publicité.

Exit la taxe d’abon­ nement dans les fonds ? « HYPOTHÉQUER L’AVENIR » MARC-ANDRÉ BECHET ET JACQUES ELVINGER Alfi

La taxe d’abonnement est un impôt spécifique au Luxembourg, calculé sur l’actif net des fonds. Il est de fait supporté par l’investisseur. L’augmentation naturelle des actifs portée par un effet de masse et l’évolution des marchés financiers ne doit pas faire oublier que la croissance de l’Irlande est bien supérieure à celle du Luxembourg. L’exonération de taxe d’abonnement sur les fonds indiciels et les fonds monétaires, introduite en réaction au transfert de ces fonds vers l’Irlande, fut trop tardive pour être efficace. Il en va donc de l’intérêt public d’assurer le futur de l’industrie des fonds, qui emploie 14.000 personnes et génère 46 % des recettes fiscales du secteur financier. Ne pas réagir, et à temps cette fois-ci, revient à hypothéquer l’avenir.

« LE MONSTRE DU LOCH BUDGET » CHARLES MULLER Avocat et directeur indépendant

La discussion sur la réduction de la taxe d’abonnement est comme le monstre du Loch Ness. Elle pointe son nez à l’occasion, puis redisparaît sans conséquence. Si elle pose des questions de principe justifiées, la faire remonter juste en période électorale me semble aussi inapproprié que futile. Inapproprié, car l’électeur la placera dans la longue série des tentatives perçues des gros bonnets de s’en mettre plein les poches en échappant à l’impôt. Futile, car la taxe d’abonnement rapporte de nos jours près d’un milliard d’euros de revenus à l’État, de sorte qu’aucun ministre des Finances de quelque couleur qu’il soit n’y touchera, de peur de se retrouver avec un énorme trou budgétaire. La discussion doit donc, à mon sens, sortir du cycle électoral et se concentrer sur les nouveaux secteurs, comme l’investissement durable, où le « déchet fiscal » est minime et les bienfaits pour la société, importants.

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PLACE FINANCIÈRE B U Z Z WO R D

velles actions dans ces domaines. « Des actions sont déjà menées dans les écoles, et d’autres initiatives concrètes viendront s’ajouter d’ici la fin de l’année 2019 », précise Claude Marx. Le régulateur finalise un site internet sur l’éducation financière avec du contenu propre et recensant les sites existants. « Nous prévoyons aussi des publications écrites, du contenu multimédia via les réseaux sociaux et des applications pour smartphone », note le directeur général de la CSSF. Le grand projet d’éducation financière passe donc à la vitesse supérieure. Le recentrage des initiatives en une seule entité devrait donner plus de force au mouvement et placer le Luxembourg au niveau de ses partenaires internationaux. Et le budget ? « Ce n’est pas un gros problème, toutes les actions envisagées ne réclament pas de gros moyens », rassure Claude Marx. Pour 2018, la CSSF a dégagé un budget de 100.000 euros. « Si nous voulions lancer un grand programme d’acDES MOYENS NOUVEAUX tions, nous pourrions nous tourner Au niveau de la CSSF, trois vers le gouvernement pour des grands thèmes prioritaires ont moyens supplémentaires, convient été définis : l’éducation dans les le directeur général. Sans compter écoles, le surendettement et les que des acteurs privés sont prêts à retraites complémentaires. Dans nous aider. » Pour ses 30 ans, l’Alfi a la foulée, trois groupes de travail ainsi offert un chèque de 25.000 ont été créés pour recenser ce euros au programme Fit for Life de qui existe et proposer de nou- Jonk Entrepreneuren. J.-M. L.

Un signe positif pour les enseignants, parfois réticents à voir la place financière envahir les bancs des écoles. Enfin, en 2016, l’ABBL a lancé la « Fondation ABBL pour l’éducation financière » afin de développer des programmes plus ambitieux. Très intéressée par l’éducation financière, l’Alfi veut aussi placer sa pierre dans cet édifice en construction. L’association y a d’ailleurs consacré sa séance de clôture lors de la récente conférence organisée pour célébrer ses 30 ans. L’occasion pour Denise Voss, sa présidente, de faire part de son intérêt pour ce thème. « Pour que notre secteur puisse continuer à se développer au profit de la société et de l’économie, il est essentiel d’avoir des citoyens avertis, qui comprennent les risques et les opportunités liés à leurs investissements et sachent gérer leurs finances personnelles », a-t-elle insisté.

Hyperinflation [ipɛʁɛfl ̃ asjɔ]̃ nom

Comment expliquer la spirale qui fait que les prix doublent du jour au lendemain ?

E

Le Grand-Duché en 22e position

Le Luxembourg devra rattraper un léger retard par rapport aux connaissances financières de base de la population mondiale. 1. Norvège

71 %

2. Suède

71 % 71 %

3. Danemark

68 %

4. Canada

68 %

5. Israël

67 %

6. Royaume-Uni

66 %

7. Allemagne

66 %

8. Pays-Bas

64 %

9. Australie

63 %

10. Finlande

61 %

11. Nouvelle-Zélande

58 %

13. République tchèque

57 %

14. Suisse

57 %

15. États-Unis

55 %

16. Irlande

55 %

17. Belgique 18. Estonie

54 %

19. Bhoutan

54 % 54 %

20. Hongrie

53 %

21. Autriche

53 %

22. Luxembourg

52 %

23. France 0

36 —

SOURCE S & P, Financial Literacy around the World, 2015

59 %

12. Singapour

20

40

­ — Novembre 2018

60

80

100 %

n pleine déconfiture économique, le Venezuela pourrait connaître une inflation de plus de 1.000.000 % pour l’année 2018. Un chiffre inima­ ginable, qui n’est pourtant pas une première. La crise zimbabwéenne dans les années 2000 avait connu une ampleur encore plus impression­ nante et poussé le pays à adopter le dollar comme monnaie d’échange pour casser la spirale. Les phénomènes d’hyperinflation sont toujours liés à des crises écono­ miques aiguës ou à des événements qui ont détruit l’appareil de production (guerre, révolution, gestion calami­ teuse…). À partir de là, plusieurs cas sont possibles. Au Zimbabwe, on a généralement accusé le président Mugabe d’avoir exagérément fait tourner la « planche à billets », la création de nouvelle monnaie permettant de financer un déficit budgétaire élevé. Mais cer­ tains économistes préconisent plutôt la théorie de la rareté des produits, et donc de la hausse des prix suite à la destruction des outils de production. Mais dans les deux cas, il y a bien création excessive de monnaie pour pouvoir faire face à la hausse des prix. Et donc, effet de spirale, l’accroissement de la masse monétaire, induisant de nouvelles hausses de prix. Pourquoi ? Simplement parce que la quantité d’argent en circulation devient plus importante pour une quantité de biens qui reste stable. Le rythme d’inflation peut alors atteindre des vitesses verti­ gineuses. On considère que l’on est face à un phénomène d’hyperinflation lorsque les étiquettes grimpent de plus de 50 % par mois. En octobre 2008, au Zimbabwe, les prix doublaient toutes les 24,7 heures, poussant le gouverne­ ment à imprimer des billets d’une valeur de 100.000 milliards de dollars. À ce niveau, la meilleure solution consiste à créer une nouvelle monnaie.


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PLACE FINANCIÈRE 3 Q U E S T I O N S À ROX A N E H A A S ( P WC )

NEIL WARD, CAPITAINE DIGITAL CHEZ KNEIP Dans l’esprit de sa transformation digitale, Kneip a fait évoluer sa structure managériale. Neil Ward est le nouveau CEO. Son prédécesseur, Lee Godfrey, part à la conquête du monde.

L

a taille de l’enjeu est tout simplement de devenir un acteur mondial. Le 11 septembre dernier, Kneip annonçait l’arrivée d’un nouveau CEO. Neil Ward, venu de chez Skype où il occupait le poste de senior vice president et general manager global business operations, a remplacé Lee Godfrey. Une information qui a pu surprendre, vu que son prédécesseur avait été placé à ce poste en janvier 2017 seulement. Présent dans la société depuis huit ans à l’époque de sa nomination, M. Godfrey avait été chargé de remplacer Bob Kneip, fondateur de la société, qui avait voulu prendre du recul. Ou plutôt de la hauteur. Devenu président du conseil d’administration, il a depuis placé son énergie dans la transformation digitale de la société qui propose, depuis 1993, une large panoplie de services aux fonds d’investissement : rapport, publication des valeurs nettes d’inventaire, etc. Lee Godfrey occupe désormais la fonction de chief corporate development officer créée pour lui. « Tous ces changements s’opèrent dans la continuité », commente Bob Kneip. Comprenez entre les lignes qu’il ne s’agit n u l l e m e n t d ’ u n d é s av e u .

Neil Ward Un nouveau CEO pour la révolution digitale.

38 —

­ — Novembre 2018

Le président explique d’ailleurs partiellement la manœuvre par la volonté de l’ancien CEO luimême de prendre des tâches différentes. « Lee aura désormais pour mission d’étendre géographiquement l’activité de la société vers l’Asie-Pacifique et de développer les contacts avec de nouveaux partenaires, commerciaux ou stratégiques », précise Neil Ward, rappelant au passage qu’en 25 ans d’existence, la société n’a connu que trois CEO différents. Kneip a aussi été chercher Sigrid Nygaard Johansen en tant que chief commercial officer (CCO). Auparavant, elle était vice president global sales de la société danoise eGISS, fournissant des services globaux dans l’IT. Ces mouvements vont en fait tous dans le même sens : assurer le succès du chantier digital entamé il y a trois ans. À la fin du mois de sep­tembre, la société a en effet présenté sa nouvelle plate-forme numérique. En grand résumé, elle doit permettre à Kneip d’élargir sa palette de services envers les gestionnaires de fonds en profitant des nombreuses données disponibles. « Actuel­le­ment, un gestionnaire fait appel à des prestataires différents selon les rapports à rendre, explique Bob Kneip. Désormais, nous serons capables de tout faire sans repartir à zéro, grâce aux données fournies rapport après rapport. » Le président fondateur voit en Neil Ward un homme d’action et doté d’une vision tournée vers l’extérieur. Il compte donc sur son expérience dans différentes transformations de ce type au cours de sa carrière menées « à répétition et avec succès », précise Bob Kneip. J.-M. L.

« LES BANQUES SONT AGILES  » Dans la nouvelle édition de la brochure Banking in Luxembourg, PwC Luxembourg propose un tour d’horizon des 139 banques établies au Grand-Duché et en provenance des quatre coins du monde.

Quels sont les faits notables du rapport de cette année ? Cinq tendances-clés se dégagent de notre étude 2018. Tout comme l’an passé, la diversité des banques au Luxembourg reste un atout certain. D’un point de vue géographique, les banques proviennent de nombreux pays, avec une pré­ dominance de banques allemandes et françaises. Cette diversité se manifeste également dans le modèle d’affaires des banques, qui comprend aussi bien des activités de détail, de banque privée, que de services liés au secteur des fonds d’investissement. À ce sujet, le rapport montre que les activités de banque privée et de fonds d’investissement contribuent fortement aux bons résultats du secteur. Justement, voyez-vous que les banques ont mis le digital en haut de leur agenda ? Un certain nombre de banques de la Place développent actuellement des projets afin de réinventer leurs modèles d’affaires et toujours mieux répondre aux nouveaux besoins des clients. Tandis que certaines banques vont développer des logiciels de détection de fraude financière, d’autres vont créer des applications smartphones plus sophistiquées pour faciliter le quotidien de leurs clients. Toujours dans la même veine, certaines banques collaborent avec des fintech afin d’innover dans le digital et de proposer une expérience plus complète à leurs clients. Comment qualifier l’état de santé global du secteur ? L’industrie bancaire au Luxembourg est en bonne santé : en 2017, les actifs sous gestion n’ont cessé d’augmenter (d’après l’ABBL, ils s’élèvent aujourd’hui à 363,4 milliards d’euros). Bien que l’année 2017 ait été marquée par un phénomène de consolidation, les banques luxembourgeoises ont su rester agiles et s’adapter aussi bien aux nouvelles réglementations qui ont ponctué 2017 qu’aux défis posés par la vague digitale.

Roxane Haas Associée et banking leader chez PwC Luxembourg

PHOTOS Kneip, PwC

MANAGEMENT


PUBLIREPORTAGE

A. Ter Avanesian, Chief Financial Officer Ujet (gauche), et B. Eresch, Corporate Advisor à la BIL (droite).

FAVORISER L'INNOVATION

Lancement de Ujet financé par la BIL Doté d’une connectivité intelligente, d’une technologie propre et d’un design épuré, le scooter Ujet est considéré comme le premier scooter électrique high-tech au monde. Le lancement commercial de Ujet a été facilité grâce au soutien financier de la BIL via le programme « InnovFin ». Ashot Ter Avanesian, Directeur Financier de la start-up, nous en parle. D'où l'idée vous est-elle venue ? Ujet est le fruit du travail d'une équipe de scientifiques en matériaux, d'experts en technologies, d'ingénieurs et de designers chargés de réinventer la mobilité urbaine et de créer l'objet le plus avancé de sa catégorie. Nous avons choisi des experts qui ne sont pas issus du secteur automobile, pour aller au-delà des perceptions existantes. La solution devait répondre à plusieurs critères : être personnalisable, pratique et adaptable. Et sa concrétisation ? Les idées ont pris forme dans les laboratoires d'OCSiAl, lors d’études approfondies relatives aux matériaux nano-augmentés. De là est née l'idée du scooter, et Ujet est aujourd’hui une spin-off d'OCSiAl. Développé en Allemagne, Ujet est fabriqué au Luxembourg. Quels sont les principaux atouts d'Ujet ? D’abord, une technologie de pointe. Les adeptes de Ujet peuvent contrôler leur scooter électrique en toute sécurité via une application dédiée disponible depuis iOS ou Android. Elle permet aux utilisateurs d’allumer et d’éteindre le scooter, de le géolocaliser, et de partager

« Le programme InnovFin

et l’attitude ouverte de la BIL à l’innovation sont pour Ujet une parfaite adéquation. » des informations avec leur famille, leurs amis, ou toute autre personne. Le scooter Ujet dispose de plus de 30 capteurs et d’un ordinateur de bord dédié, ce qui lui permet d’être constamment connecté au smartphone de son utilisateur et au Cloud. Facile à utiliser, il se replie en 5 secondes, et sa batterie est portative, ce qui est très pratique pour la connecter à une station de chargement. Personnalisable à souhait, Ujet est disponible en six coloris, il est possible de choisir la taille de l’assise (basse ou haute), le design (Diamond ou Curved) et la taille de la batterie.

À quel stade de la production se situe-t-il ? Le développement du produit a débuté en 2015, et, un an plus tard, l'usine a vu le jour. Ujet est en phase de lancement dans différentes villes d’Europe, avec une première mise sur le marché à la fin de cette année au Bon Marché, à Paris. Nous augmentons progressivement la production et planifions de produire en moyenne 30.000 scooters par an. En 2019, nous serons prêts à distribuer nos produits dans 20 grandes villes qui cherchent une solution contre les embouteillages et la pollution urbaine.

Garantie InnovFin Grâce au programme InnovFin du Fonds Européen d’Investissement (FEI), la BIL offre des opportunités de financement aux entreprises innovantes en partageant le risque. Ainsi, de nouvelles idées novatrices deviennent réalité, ce qui est vital pour la compétitivité européenne et aide à dynamiser l’économie réelle. Contrairement au capital-risque, ce dispositif permet aux start-ups de rester libres de prendre leurs propres décisions et de contrôler leur croissance, ce qui assure flexibilité et créativité.

150 km

C’est la distance que peut parcourir Ujet (avec la batterie la plus puissante), après 3 heures de charge complète, au prix de 9.890 € TVAC (prix pour le marché luxembourgeois). Comment la BIL soutient-elle Ujet ? Nous sommes fiers d'avoir conclu un prêt InnovFin auprès de la BIL afin de faciliter notre phase de commercialisation. Le partenariat de la BIL avec Paul Wurth InCub s'est avéré très efficace. Et la procédure de demande de crédit s'est parfaitement déroulée. Composée de 60 membres, l'équipe de Ujet ne cesse de grandir, et le prêt nous aide aussi au recrutement, à la R&D et pour nos besoins croissants en fonds de roulement. Le programme InnovFin et l’attitude ouverte de la BIL face à l’innovation sont pour Ujet une parfaite adéquation.

« La stratégie de notre banque est d’accompagner les entreprises tout au long de leur cycle de vie ; de la création à la transmission. La BIL soutient le développement de l'économie luxembourgeoise en favorisant l'innovation et en supportant l’écosystème des entrepreneurs. Nous avons notamment développé des partenariats privilégiés afin de pouvoir offrir des services plus pointus à notre clientèle. Ujet est l’exemple parfait d’un accompagnement clé en main réussi en collaboration avec le FEI et Paul Wurth InCub. » Bernard Eresch Corporate Advisor - BIL

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Novembre 2018


PLACE FINANCIÈRE

DES ROBOTS DANS LES FONDS À long terme, les robots-conseillers vont modifier la gestion des avoirs financiers. Mais, actuellement, on en est toujours à la phase de découverte.

C

onfieriez-vous vos investissements à un robot ? Posée au cours de différentes enquêtes, la question provoque des réponses très différentes selon que l’on s’adresse à des initiés ou non. Au niveau du grand public, le terme « robot » prend un air péjoratif dans la mesure où il est associé à une perte de contact humain. Mais dans la finance, les investisseurs commencent à être au fait que les nouveaux robots-conseillers ne sont rien d’autre que des algorithmes hyper puissants, qui sont là pour dresser le profil du client et l’aider dans une gestion passive de ses avoirs. Dans une étude menée en janvier dernier sur le marché français, la société belge Gambit, fournisseur de la technologie pour les banques et elle-même acteur via la société Birdee – deux acteurs présents aussi au Luxembourg –  a observé que 42 % des investisseurs interrogés savent désormais de quoi on parle, 22 % le voient même de manière précise. L’enquête montre aussi que 57 % des personnes interrogées et disposant de placements seraient prêtes à entendre les conseils de robots-conseillers. « Mais seulement 2 à 3 % des gens ont déjà investi par l’intermédiaire d’un

robo-advisor, observe Ken Van Eesbeek, directeur commercial de Gambit. Ce nouveau segment progresse lentement, les gens hésitent encore à y recourir. »

DES CHANGEMENTS EN VUE

Les robo-advisors vont-ils modifier la gestion des avoirs ? La question est importante pour une Place comme Luxembourg, même si les fameux robots restent pour l’instant discrets. Pour Mathilde Guillous, associate partner au sein du bureau de conseil en finance Initio Luxem­ bourg, qui vient d’organiser une conférence sur le sujet, la réponse est évidente : « Ça va modifier les choses dans la mesure où se doter d’un robo-­advisor pour un acteur financier ne représente pas un coût important. Ces nouveaux outils permettront donc à leurs clients de pouvoir investir à moindre coût. » Elle observe également qu’il existe sur le marché luxembourgeois une réelle difficulté pour recruter de jeunes banquiers privés. « L’apparition de nouvelles technologies permettra donc aux acteurs financiers de continuer à accompagner leurs clients, mais avec des moyens digitaux. » À ce niveau, les robots-conseillers ne font donc que compléter la pano-

Ken Van Eesbeek La société liégeoise Gambit est précurseur dans la mise au point de robots-conseillers pour le secteur financier.

40 —

­ — Novembre 2018

plie de nouveaux outils numériques, dont toutes les banques doivent se doter. Pour mesurer l’intérêt et le poids des robots-conseillers, Initio a également mené tout récemment une enquête auprès de 310 personnes et des interviews auprès de 13 spécialistes. La première leçon de cette enquête est qu’un investisseur potentiel sur trois (35 %) ne connaît pas encore la technologie des robo-advisors. Parmi les professionnels du secteur, on en est à environ un sur dix (12,24 %). Selon les chiffres publiés par Initio, on constate aussi, comme pour l’étude de Gambit, qu’on en est encore au stade des early LENTE PROGRESSION

« Seulement 2 à 3 % des gens ont déjà investi par l’inter­ médiaire d’un robo-­ advisor. » Ken Van Eesbeek

Directeur commercial, Gambit

adopters. 11,3 % des investisseurs interrogés ont recours à la technologie des robots-conseillers, et 40 %, qui ne l’utilisent pas, se disent « tentés » par le système. Quant à l’équilibre à respecter entre l’Homme et la machine, si une part minime de l’échantillon ne prétend à rien d’autre qu’au contact avec un conseiller personnel, beaucoup veulent cependant préserver une relation physique avec leur banquier. Les plus radicaux sont les investisseurs qui investissent déjà par le biais d’un robot-conseiller. 47 % d’entre eux ne ressentent plus le besoin d’un contact humain. Mais pour la plupart des profils, l’idéal semble être une situation hybride. « Globalement,

on observe que le rapport avec un conseiller est surtout revendiqué par les grandes fortunes, commente Mathilde Guillous. Le robo-­advisor est donc un produit ‘mass market’, qui ouvre des portes aux plus petits investisseurs. »

L’ÉPREUVE DU TERRAIN

Présent à la conférence, Thibault de Barsy, le CEO de Keytrade Luxembourg, a fait part de son expérience sur la question. En avril 2017, sa banque avait en effet été la première à proposer un tel outil aux investisseurs. Il insiste notamment sur le côté hybride de la formule qui laisse une place importante à l’intervention humaine via le comité d’investissement, prévu pour corriger les choix de l’algorithme selon l’évolution des marchés. Il se réunit une fois par mois. « Depuis le lancement, il a dû effectuer peu de corrections, observe le patron de Keytrade. Mais il a par ailleurs enrichi les paramètres du modèle. » Centrés généralement sur la gestion discrétionnaire (passive) pour pouvoir offrir des frais réduits aux investisseurs, les robots-conseillers misent sur les ETF, des fonds destinés à répliquer des indices boursiers. Mais pour Thibault de Barsy, ce choix ne joue pas actuellement sur le poids des ETF dans le monde des fonds. « En 25 ans, les ETF ont atteint un poids considérable, ce n’est pas l’influence des robo-­ advisors qui joue à ce niveau. » De son côté, Ken Van Eesbeek (Gambit) estime que cette technologie peut aussi apporter une aide au conseiller, qui peut alors se concentrer sur les demandes de la clientèle. « Les gestionnaires n’ont plus beaucoup de temps pour se consacrer à la gestion des investissements », note-t-il. C’est dans ce but que Gambit vient de sortir un nouvel outil, Birdee for Partners, qui permet de réduire la charge de travail du conseiller tout en maintenant la relation avec le client. Le produit sortira en France avant la fin de l’année, avant de s’étendre aux autres marchés ensuite. J.-M. L.

PHOTO Nader Ghavami

TECHNOLOGIE


MON PATRIMOINE GÉRÉ PAR MA BANQUE PRIVÉE À LUXEMBOURG R MON PROJET IMMOBILIER À BRUXELLES R LE MBA DE MA FILLE À LONDRES R MA RÉSIDENCE SECONDAIRE À CANNES R LA START-UP DE MON FILS À MUNICH R MON VOILIER À MONACO

Réseau européen. Siège luxembourgeois.


PLACE FINANCIÈRE

EY ALIGNE LES RECORDS La saison des résultats des Big Four a été lancée par EY. Porté par un climat économique favorable et des besoins de conseils en digitalisation ou réglementation toujours croissants, le cabinet perce à nouveau les plafonds.

Q

ui a dit que les arbres ne montaient pas jusqu’au ciel ? Premier des Big Four à publier ses résultats pour l’année fiscale 20172018 – clôturée au 30 juin dernier –, EY Luxem­bourg a déjà partiellement démontré que l’adage ne s’appliquait peut-être pas aux grands cabinets de conseil. Au début du mois d’octobre, Alain Kinsch, son mana­ging director, a annoncé que l’entité grand-ducale avait connu une croissance de 10,9 % (215 millions d’euros de chiffre d’affaires). Une performance qui fait suite à une année 2017 où l’activité avait déjà été en hausse de 10,6 %. Pour le responsable, les chiffres récemment annoncés illustrent « la meilleure année depuis six ans ». Sur les six derniers exercices, le chiffre d’affaires a gonflé de 66 %. « On ne peut qu’être satisfaits, convient Alain Kinsch. Nous constatons une accélération de la croissance sur les dernières années. » En septembre de cette année, EY Luxembourg est encore allé puiser 220 recrues dans les réservoirs des jeunes diplômés. Pour l’exercice en cours, le cabinet pense engager 400 personnes et arriver à un total de 1.400 collaborateurs. Bref, malgré la digitalisation, qui rend obsolètes certaines fonctions, l’emploi total

ne diminuera pas. « Nos clients recherchent de la matière grise, du conseil et des gens capables de fournir un jugement par rapport à une situation précise », insiste Alain Kinsch. D’un côté, certaines fonctions disparaissent, mais de l’autre, le cabinet observe depuis deux ou trois ans une vaste compétition sur certains profils, qui a fait grimper son taux de rotation annuel du personnel à 24 %. Quant aux profils recherchés, s’ils restent centrés sur les métiers liés à l’économie, au management et au droit, l’importance prise par les données fait qu’ils évoluent aussi vers l’IT, les technologies et les mathématiques.

HAUSSE TOUS AZIMUTS

Une fois de plus, la division luxem­­ bourgeoise enregistre une croissance supérieure à celle du groupe dans son ensemble (8,5 % à 34,8 milliards de dollars). Elle se répartit entre les trois grandes palettes de services offerts au Luxembourg : audit (+ 11 %), fiscalité (+ 6,6 %) et conseil (+ 26,2 %). Deuxième acteur dans l’audit au Grand-Duché, EY annonce de nou­ veaux clients prestigieux : les CFL, la BCEE et Encevo. Le groupe connaît une neuvième année de progression consécutive dans ce domaine et juge les 11 % affichés

« exceptionnels dans un marché mature ». Pour Bernard Lhoest, responsable de la division Audit, ce chiffre est à relier à trois effets favorables : la bonne santé de l’économie luxembourgeoise ; la « force de la marque EY », liée à l’obligation pour les grandes entreprises de lancer un nouvel appel d’offres tous les 10 ans ; et le Brexit, qui entraîne l’arrivée de nouveaux acteurs, obligés de réaliser un audit en s’installant. Mais la plus forte progression, c’est dans le conseil que le cabinet l’a une fois de plus enregistrée. L’an dernier, elle avait été de 16,7 %. Cette année, elle atteint 26,2 %. Il s’agit évidemment du plus petit département, là où les progrès sont les plus flatteurs en pourcentage. « Elle est notamment liée à la croissance des entreprises luxembourgeoises, qui recommencent à investir et ont donc besoin d’assistance dans différents domaines », expliquait Alain Kinsch lors de la présentation des résultats. Poussant l’analyse plus loin, Olivier Maréchal, le responsable de la division, expli­ que que le secteur de la finance a eu besoin d’assistance au niveau des nouvelles réglementations, et beaucoup d’entreprises, tous secteurs confondus, sont confrontées à la transformation digitale. « Il y a un nouvel élan pour de nouveaux projets informatiques et une forte demande pour des services de reporting de pointe », avance-t-il encore entre autres explications. Mais EY observe aussi une demande accrue de la part des sociétés de real estate et private equity dans l’implantation d’un agenda réglementaire.

UN CONTEXTE COMPLIQUÉ

Résultats annuels Alain Kinsch et ses premiers lieutenants ont à nouveau toutes les raisons de se féliciter des bons chiffres enregistrés.

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­ — Novembre 2018

Si le département fiscal reste lui aussi en croissance, celle-ci est plus faible que l’année précédente (6,6 %, contre 9,3 % en 2017). La crise financière, la recherche de ressources fiscales par des États fortement endettés et les fuites monumentales dans la presse ces dernières années sur les paradis fiscaux ont fortement fait bouger les lignes de l’environnement fiscal en faveur de la transpa­rence. Les rulings, ces « contrats » de garan­t ie fiscale passés avec

l’administration, disparaissent, et certaines entreprises quittent le pays, n’y trouvant plus d’avantages. « Le contexte est plus difficile, admet Alain Kinsch. De notre côté, nous devons assurer un important effort de formation pour remettre notre personnel à niveau en fonction des nouvelles règles du jeu. Ça prend un certain temps avant qu’il ne redevienne productif à 100 %. » Il note aussi que les grandes multinationales, surtout américaines, réfléchissent actuellement à l’idée de concentrer leurs activités dans un seul pays. Un choix qui pourrait ne pas être favorable au Luxembourg. Mais les menaces font partie intégrante de la vie économique et, ces dernières années en tout cas, EY, comme les autres Big Four, a su se montrer particulièrement résistant. J.-M. L.

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Dayana Bert, 36 ans, a rejoint AKD Luxembourg en tant que senior asso­ ciate au sein du départe­ ment Fonds d’investissement. Elle est spécialisée dans la mise en place de véhicules d’investissement alternatifs réglementés et non réglementés. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL

Guillaume Thomann, 32 ans, a été nommé senior associate au sein du département Contentieux et Arbitrage (Litigation & Arbitration) de NautaDutilh Avocats Luxembourg. Il intervient dans diffé­ rents dossiers contentieux au service d’un portefeuille clients composé d’entreprises et de banques. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL  SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

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ÉCONOMIE

économie 40 millions La BCEE a signé début octobre un accord avec le Fonds européen d’investis­ sement (FEI) pour financer à hauteur de 40 millions d’euros les petites et moyennes entreprises innovantes du Grand-Duché. Les prêts qui seront donnés par la Spuer­ keess bénéficieront donc de la garantie de l’institution euro­ péenne. Un gage qui les rendra plus acces­ sibles pour des PME qui ont généralement plus de mal à convaincre leur banquier. La pauvreté guette Le taux de risque de pauvreté continue d’augmenter au Luxembourg, où il est passé de 16,5 % à 18,7 % en un an, selon un rapport du Statec présenté à la mi-octobre. Ce sont les jeunes et les étrangers qui sont les plus exposés. Le risque de pauvreté est par ailleurs quasi­ ment trois fois plus élevé chez les personnes « faiblement quali­ fiées » que chez celles titulaires d’un diplôme universitaire. PIB en hausse Le PIB a connu une hausse de 3,1 % sur un an au deuxième trimestre 2018, selon le Statec. Sur l’ensemble de 2017, le PIB a été revu à la baisse : la hausse n’est plus que de 1,5 % contre les 2,8 % attendus.

100.000 Français Ils sont plus exactement 100.299 Français à passer la frontière chaque matin depuis septembre pour venir travailler au Luxembourg, représen­ tant de loin la plus grande part des 190.000 frontaliers recensés dans le pays. Ce chiffre communiqué par le Statec s’inscrit dans une tendance de l’emploi à la hausse. Le nombre de salariés au Grand-Duché a en effet augmenté de 3,9 % en un an. Les États-Unis au top L’Amérique de Trump est devenue l’économie la plus compétitive du monde, selon le Forum économique mondial (WEF). Le pays de l’Oncle Sam se place en effet en première posi­ tion du Global Competiti­ veness Index 4.0, qui a été publié mi-octobre, coiffant Singapour, l’Allemagne, la Suisse et le Japon. Le Luxembourg arrive 19e. Se loger, un luxe La part consacrée au logement dans le budget total d’un couple avec deux enfants disposant d’un revenu net de 4.079 euros est de 38 %, selon le dernier rapport Travail et cohésion sociale, publié le 16 octo­bre par le Statec. C’est la plus grosse dépense du ménage, loin devant l’alimentation (23 %), la vie sociale ou la mobilité (14 %).

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­ — Novembre 2018

ÉLECTRICITÉ

Vers plus d’indépendance énergétique Le Luxembourg s’est fixé d’ambitieux objectifs en ce qui concerne sa transition énergétique. Son but est d’être moins dépendant de ses voisins.

Énergie verte Le Luxembourg possédait en 2017 68 éoliennes qui ont produit 235 GWh.

S

urprenant. Le Luxembourg, par la voix de son ministre de l’Économie Étienne Schneider, a proposé début octobre « de l’électricité » à la Belgique. En pratique, le Grand-Duché a soumis l’idée d’utiliser les intercon­ nexions qui le lient avec les réseaux d’électricité allemand et belge pour libérer une capacité de 200 MW, alors que le royaume fait face à des problèmes avec certaines de ses centrales nucléaires. Cette proposition révèle deux choses : l’interdépendance entre ces pays et la propre dépendance du Luxembourg envers ses voisins. En ce qui concerne l’électricité, sur les 5.722 GWh importés en 2017 – un chiffre globalement stable sur quatre ans – 4.302 pro-

viennent d’Allemagne, 888 de France et 532 de Belgique. Dans son rapport biannuel sur « le système d’étiquetage » publié fin décembre 2017, l’ILR (Institut luxembourgeois de régulation) faisait le point sur le « mix national » de l’électricité consommée au Luxembourg. Les derniers chiffres datent de 2016 et il en ressort que 55,3 % du mix national provient de sources d’énergies renouvelables (dont 45 % d’énergie hydraulique), 34,1 % d’énergies fossiles non renouvelables (gaz naturel, cogénération à haut rendement) et 10,5 % du nucléaire. En septembre dernier, Étienne Schneider a confirmé les objectifs que le Grand-Duché s’est fixés à l’horizon 2020 dans le cadre de sa

PHOTO Nader Ghavami

DIGEST


ÉCONOMIE L U X E M B O U RG P E R F O R M A N C E I N D E X

INFLATION EN HAUSSE

Les personnes en recherche d’emploi enregistrées à l’Adem représentaient toujours 5,5 % de la population active fin août. Un pourcentage toutefois en diminution de 5,1 % par rapport au même mois de l’année dernière. Cette baisse profite avant tout aux moins de 30 ans (-8,1 %) et aux profils peu qualifiés (-6,8 %).

Le taux d’inflation annuel du mois de septembre a non seulement suivi la tendance à la hausse observée ces derniers mois, mais également a atteint le seuil des 2 %. Un taux qui n’avait plus été atteint depuis plus d’un an. Ce mouvement s’explique principalement par un renchérissement des produits énergétiques.

6,5 %

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SOURCE Statec

BALANCE DES PAIEMENTS MOINS BONNE

Compte courant janvier-septembre 2017

D’après les premiers résultats provisoires de la Banque centrale du Luxembourg et du Statec, le compte courant du premier semestre 2018 s’est soldé par un excédent de 1,6 milliard d’euros. Bien que positif, ce chiffre révèle une baisse de 573 millions (-26 %) par rapport à la même période de l’année dernière. La hausse des soldes des biens, des services et du revenu secondaire n’a en effet pas permis de compenser l’aggravation du déficit du revenu primaire, et plus particulièrement celui des investissements (-59 milliards d’euros pour les avoirs et -66 milliards d’euros pour les engagements).

164.048 Crédit Débit

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Solde : 2.179

Compte courant janvier-septembre 2018

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Crédit Débit

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FAILLITES RETOUR AU CALME

FONDS LÉGER RECUL

Après un été très chaud, le nombre de faillites enregistrées au mois de septembre a été de seulement 62, un résultat parmi les plus bas de ces dernières années. En détail, 15 déconfitures ont été enregistrées par le tribunal de Diekirch, contre 47 pour celui de Luxembourg.

Les actifs nets des organismes de placement (OPC) ont connu une très légère baisse au mois d’août, passant à 4.272 milliards d’euros, contre 4.282 milliards d’euros un mois plus tôt. Considéré sur la période des 12 derniers mois, le volume des actifs nets reste toutefois en augmentation de 7,15 %. En milliards d’euros

120

Nombre de faillites 125

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3

62

« Nous sommes sur la trajectoire de cet objectif de 11 %, précise Étienne Schneider. En 2017, nous avions déjà atteint 6,99 %. Selon l’UE, nous devrions même atteindre 23 % d’ici 2030. » Pour ce faire, le Grand-Duché a réalisé d’importants investissements entre 2013 et 2017. 86 millions d’euros pour les installations éoliennes, et 66 millions d’euros pour les installations photovoltaïques. Résultat, le nombre de centrales photovoltaïques était de 6.813 sur le territoire pour l’année 2017, selon les données de l’ILR. Cela représente une puissance nette de 108 GWh. À titre de comparaison, le Luxembourg possédait en 2017 68 éoliennes, qui ont produit 235 GWh, soit plus du double. La production basée sur les sources d’énergies renouvelables est passée de 461 GWh en 2016 à 605 GWh en 2017. Cette augmentation est surtout due à la production éolienne (+ 135 GWh). Le rapport de l’ILR sur les chiffresclés de l’électricité pour 2017 précise que l’année dernière, le Grand-Duché couvrait « 13,4 % de la consommation nationale par la production nationale, dont 9,25 % par la production basée sur les sources d’énergies renouvelables (hydroélectrique, éolienne, biogaz, photovoltaïque, biomasse, incinération de déchets). Le solde est couvert par les importations nettes à concurrence de 86,6 %. » Et alors que le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a annoncé le 8 octobre dernier dans son rapport qu’une augmentation des températures au-delà de 1,5 °C d’ici 2040 aurait de lourdes conséquences, le

CHÔMAGE STABLE

131

PRÈS DE 7.000 CENTRALES PHOTOVOLTAÏQUES

SEPTEMBRE 2018

110

transition énergétique. Il s’agit en l’occurrence de réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre, ainsi que la consommation d’énergie par rapport aux estimations, et que la part des énergies renouvelables atteigne 11 % dans la consommation d’énergie finale produite au Luxembourg.

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SOURCE CSSF

Novembre 2018 —

­ — 45


ÉCONOMIE ENTRE LES LIGNES

DÉPENDANCE

« Bien sûr, le Luxembourg sera toujours un pays importateur d’énergies. » Claude Turmes

Secrétaire d’État au Développement durable et aux Infrastructures

« offensive » dans le domaine de l’efficacité énergétique, surtout dans le domaine des bâtiments existants.

OBJECTIF 100% D’ÉNERGIES RENOUVELABLES

Surtout, le Luxembourg se fixe désormais comme objectif à long terme d’atteindre 100 % d’énergies renouvelables, notamment par le biais d’investissements « conséquents » – sans dévoiler ni de montant, ni d’échéance – « Bien sûr, le Luxembourg sera toujours un pays importateur d’énergies, avait concédé Claude Turmes lors d’une conférence de presse organisée courant septembre. Mais nous allons importer de l’éolien terrestre et offshore d’Allemagne, de Belgique ou des Pays-Bas. » De manière plus globale, le Parlement et le Conseil européen ont conclu un accord provisoire sur la part d’énergie produite à partir de sources renouvelables d’au moins 32 % de la consommation finale brute de l’UE en 2030. Le Grand-Duché s’inscrit donc 46 —

­ — Novembre 2018

dans ces objectifs. Pour coller à ses ambitions, l’État luxembourgeois multiplie les candidatures. En avril 2016, un investissement de 131 millions d’euros avait notamment été annoncé dans le cadre d’un accord public-privé, pour trois projets concernant l’éolien et la biomasse. Carole Dieschbourg a également annoncé fin décembre dernier la construction de cinq parcs éoliens dans le sud du pays, sans toutefois préciser les entreprises concernées.

DES INVESTISSEMENTS SUR LE TERRITOIRE

Plusieurs entreprises investissent également sur le territoire. Il est difficile d’en dresser une liste exhaustive, mais Enovos, largement détenue par les pouvoirs publics, veut montrer l’exemple. Elle annonçait début février investir 60 millions d’euros par an dans les énergies renouvelables, dont dans le photovoltaïque, l’éolien et l’hydraulique. Dernier exemple en date de sa volonté de se développer sur ce secteur, Soler – entreprise détenue par la Société électrique de l’Our (SEO) et Enovos – a annoncé en mars dernier le développement de nouveaux projets dans le pays pour une puissance installée de 111 MW, soit plus du double de celle qu’elle possède actuellement. Ils fourniront 111,95 MW de puissance installée, soit l’équivalent de la consommation de 51.450 ménages. Ils concerneront huit sites pour 41 éoliennes. Avec une mise en service prévue pour l’horizon 20192020. Soler possède actuellement une puissance installée de 100,75 MW, répartie dans sept parcs éoliens, soit l’équivalent de 42 éoliennes et trois centrales hydroélectriques (Esch-sur-Sûre, Ettelbruck et Rosport). S’il est évident, vu la phy­sio­ nomie du pays, que le Luxem­ bourg ne sera jamais indépendant énergétiquement, notamment en termes d’électricité, le Grand-Duché semble bien parti pour atteindre ses objectifs de 11 % à l’horizon 2020, voire les dépasser. I. S.

LE BREXIT REND LONDRES PLUS FORTE auteur Marc Roche éditeur Albin Michel date de publication septembre 2018

L

e Brexit va réussir. Un titre provocateur pour un journaliste belge, installé à Londres depuis 30 ans, correspondant des plus grands journaux français (Le Monde, Le Point), mais qui vient finalement de demander son passeport britannique. Après avoir bataillé dans le camp du remain, Marc Roche se dit désormais certain que la sortie de l’Union européenne sera une bonne chose pour le Royaume-Uni. Son livre qui revisite l’histoire de l’île, de l’empire maritime à la grande puissance industrielle, convainc par la force de ses arguments et en vient presque à faire aimer cette Angleterre contre laquelle les « 27 » tentent de se refaire une unité. « Le Brexit va accoucher d’un pays non pas meilleur, mais différent », estime l’auteur. Une fois sortie de l’Union, Albion déploiera ses atouts pour se reconstruire en toute liberté. C’est qu’en larguant les amarres, Londres se délivre aussi du lourd carcan réglementaire imposé par Bruxelles à tous les niveaux. Une libération qui produira plus d’inégalités via la déréglementation du marché du travail et une économie plus débridée, n’hésitant pas à tirer à nouveau un plus grand profit de ses ancrages offshore. Mais, alors que le Brexit a été très largement motivé par le racisme et la xénophobie, dans un grand élan populiste de rejet de l’immigration, Marc Roche voit le royaume se doter, en fin de compte, d’un système migratoire relativement équilibré pendant que le continent continuera à se déchirer sur la politique d’accueil. Et, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes, le RoyaumeUni est débarrassé – le Ukip a disparu – de la vague populiste qui mine bon nombre de démocraties des « 27 ». Enfin, admet l’auteur, les Britanniques sont rusés. Le Brexit pourrait vider la City ? La perte du passeport financier européen, vue de Londres, ne semble pas effrayer : « Les combines permettant de court-circuiter l’interdit des 27 foisonnent. » J.-M. L.

PHOTO Albin Michel

Grand-Duché a répondu à cette menace en faisant le point sur les actions que le gouvernement souhaite mener pour enrayer ce dérèglement climatique. Carole Dieschbourg, ministre de l’Environnement, a notamment annoncé que des « efforts supplémentaires » seraient nécessaires sur plusieurs axes, notamment une politique de mobilité durable, mais également une



ÉCONOMIE

L’AUTRE SECTEUR QUI PÈSE

À

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doivent être à 100 % d’impact. Les entreprises possédant des parts dites « de rendement », en plus des parts d’impact, ne peuvent donc pas bénéficier de ce régime spécial.

CRÉER DES PONTS

Depuis juin dernier, le Luxem­ bourg et les régions frontalières possèdent leur cluster – le Cluster ESS Grande Région – pour favoriser les échanges en matière d’économie sociale et solidaire. « Nous avons la volonté de réunir des entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire et ceux hors de ce type d’économie dans le but de développer ensemble les achats responsables et les échanges humains dans la Grande Région. Notre but est également de créer de nouvelles filières dans le domaine du recyclage et de l’économie circulaire », développe Frédéric Theate, coordinateur du cluster chez Eco­ Trans­Faire. La structure s’inscrit dans un réseau européen de clusters ESS comprenant notamment l’Irlande, les Pays-Bas, l’Écosse et la France. J. B. Plus d’informations sur : www.clusteress-gr.eu

PRÉSENTÉES PAR

carrières Marie-Roxane Karydi, 27 ans, a rejoint l’équipe Banking & Finance de Hogan Lovells en tant qu’associate. Elle a travaillé précédemment tant au sein de cabinets d’avocats qu’à la Cour de justice de l’Union européenne. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL

Giuseppe Cafiero, 32 ans, a été nommé director. Il a rejoint les équipes Cor­po­rate et Banking de Wildgen en 2011 où il s’est spécialisé en droit bancaire, financier et droit des sociétés. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

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PHOTOS Edouard Olszewski, DR

nement, la prise en charge des orphelins, des personnes handicapées, isolées ou en décrochage. Toutes ont pour objectif d’avoir un impact positif sur la société. « Pour L’économie sociale et solidaire est en pleine croissance autour y parvenir, les bénéfices qu’elles génèrent sont statutairement d’acteurs institutionnels et d’une myriade de PME. Tous évoluent réinvestis dans l’entreprise elledans un cadre légal adapté. même, explique Jean-Christophe la croisée des chemins de l’en- (756 en 2012). Venaient ensuite Burkel. C’est en cela que les entretreprise traditionnelle et des les petites (213), les moyennes prises de l’économie sociale et besoins d’une société où les soins structures (72) et enfin les solidaire sont considérées comme et services à la personne sont en grandes (23) qui employaient un des entreprises non lucratives : explosion, le secteur de l’écono- quart du total des employés de non pas parce qu’elles ne réalisent mie sociale et solidaire est en l’économie sociale et solidaire. pas de bénéfices, mais parce plein boom. « Le nombre de sala- Leurs sources de financement qu’elles ne distribuent pas ces riés a encore augmenté ces der- sont multiples : autofinancement, bénéfices à leurs actionnaires. » nières années, il doit cer­tainement vente de services aux clients, dépasser les 35.000 », estime dons et/ou aides de l’État. En NOUVEAUX SECTEURS Jean-Christophe Burkel, directeur 2018, les aides financières aux DE DÉVELOPPEMENT de l’Uless, l’Union luxembour- associations pour la réalisation Et Jean-Christophe Burkel d’ajougeoise de l’économie sociale et d’activités nationales et interna- ter que la technologie joue aussi solidaire. Il y a une vraie de- tionales relevant du domaine de un rôle dans ce paysage économande. Les gens veulent faire l’économie solidaire s’élè­vent à mique particulier : « Nous obserautre chose que du profit. » Les 654.000 €, d’après le ministère vons de nouvelles thématiques, en matière de nouvelles technoestimations se basent sur des de l’Économie. logies, d’accompagnement des chiffres de 2012,en attendant une réfugiés ou des chômeurs. évaluation en 2019. Mais certains RÉPONDRE AUX BESOINS noms permettent déjà de dresser La dynamique s’explique en par- L’entreprise Numericall au un tableau. « Des entreprises tie par la croissance du secteur des Technoport à Esch-Belval, par comme Servior (hébergement des crèches et des maisons de retraite. exemple, propose une formation personnes âgées, ndlr) ou le « Les entreprises actives autour de de coding à des chômeurs. Digital groupe Elisabeth (jeunesse, édu- l’enfance et des soins aux per- Inclusion asbl est aussi un autre cation, personnes âgées, per- sonnes âgées ont grandi, car les très beau projet. La société recysonnes han­dicapées, ndlr) sont demandes et les besoins au sein cle les ordinateurs, les répare et de très gros employeurs », note de la société sont plus importants les met à la disposition des perJean-Chris­tophe Burkel. En 2012, eux aussi, confirme Jean- sonnes réfugiées. » Pour sécuriser la croissance sur les 33.500 entreprises réper- Christophe Burkel. 50 % des toriées au Luxembourg, 1.064 crèches au Luxembourg sont des du secteur, le gouvernement a étaient identifiées d’économie entreprises d’économie sociale et élaboré, entre autres, la loi du 12 sociale, selon le Statec, avec une solidaire. » Loin d’être homogène, décembre 2016 portant sur la prédilection pour l’association l’économie sociale et solidaire création des sociétés d’impact comme forme juridique. recouvre de multiples domaines. sociétal (SIS), un statut adapté. En termes de nombre, les Outre la petite enfance, il y a les « Cette loi représente à la fois une microentreprises de 10 employés soins aux personnes âgées, l’ensei- grande reconnaissance de notre étaient les plus représentées gnement, la formation, l’environ- secteur et de ses spécificités, ainsi qu’un encouragement pour nos entreprises », se réjouit JeanChristophe Burkel. En matière de fiscalité, seules les sociétés d’impact sociétal entièrement non lucratives bénéficient d’un régime particulier. « Comme leurs bénéfices sont intégralement réinvestis dans la réalisation de leur finalité sociale ou sociétale, l’État les exonère d’IRC (impôt sur le revenu des collectivités) et d’ICC (impôt commercial communal). Ce régime fiscal particulier a été instauré par la loi de 2016 », détaille-t-il. Pour en bénéStëmm vun der Strooss L’association œuvre en faveur de l’intégration ficier, les parts de la société sociale et professionnelle de personnes défavorisées. ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE


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AGENDA

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18:30 19:00 19:15 20:30

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remarquable de l’industrie des fonds en son sein. « Ce produit séduit des investisseurs bien au-delà des frontières de l’Union européenne. Depuis Luxembourg, nous distribuons les fonds Ucits dans plus de 70 pays. Depuis quelque temps, on parle même d’une marque ‘Luxembourg Ucits’, révélant le lien fort entre le produit et notre place financière, précise la présidente de l’Alfi, association qui fête, elle aussi, son 30e anniversaire. Sur cette base, nous avons pu consolider une expertise unique, avec des infrastructures de classe internationale, des compétences poussées et les meilleurs produits. »

DIVERSIFIER ET INNOVER

Ces dernières années, on a aussi assisté à une forte diversification de la Place. Elle s’opère à divers niveaux, à travers les produits proposés, pour mieux répondre aux attentes des Denise Voss investisseurs, ainsi que via l’ouverture de nouPrésidente veaux marchés. Les fonds alternatifs, avec Alfi la directive AIFM, constituent par exemple un relais de croissance prometteur. INTERVIEW DENISE VOSS Pour maintenir sa position, Luxembourg est condamné à innover, encore et encore. « Notre industrie ne serait pas ce qu’elle est sans cette coopération unique de l’ensemble des acteurs qui la composent, et ce compris le gouvernement. Au-delà de la concurrence, L’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement se porte bien. tous travaillent d’abord pour faire avancer Elle n’ignore cependant pas les nombreux défis à relever. En restant à la pointe, la place financière, poursuit Denise Voss. Si avec l’ambition de mieux servir l’investisseur et de contribuer au développement Luxembourg gagne, tout le monde gagne. de l’économie, les acteurs luxembourgeois continuent à travailler dur pour L’enjeu est de préserver un environnement préserver leur leadership mondial. propice au business, avec des bons outils, les n septembre dernier, l’industrie luxem- En seconde position figure l’Irlande, qui ras- bons produits et une fiscalité attractive. » bourgeoise des fonds d’investissement semble 15,3 % de ces actifs. À l’échelle moncomptabilisait 4.000 milliards d’euros d’ac- diale, les États-Unis se taillent la plus grosse MAINTENIR SA POSITION tifs sous gestion. Un an plus tard, les obser- part du gâteau, hébergeant 41 % du total des FACE À LA CONCURRENCE vateurs parient sur le temps qu’il faudra pour actifs sous gestion. Luxembourg se place La concurrence ne dort pas. Le contexte du atteindre la barre des 5.000 milliards. « Nous en deuxième position, avec 10 % des parts Brexit a réveillé les velléités d’autres Places européennes. « Dans le domaine des fonds sommes passés de 2.000 milliards à 3.000 du marché mondial. milliards en quatre ans, puis de 3.000 à d’investissement, Luxembourg et Dublin pro4.000 milliards en trois ans, commente UN SUCCÈS FONDÉ SUR L’UCITS fitent principalement des retombées. Il fauDenise Voss, présidente de l’Alfi (Association Le succès international de l’industrie luxem- dra cependant évaluer dans quelle mesure luxembourgeoise des fonds d’investisse- bourgeoise des fonds est intimement lié à la sortie du Royaume-Uni de l’Union euroment). Au mois de juillet dernier, nous repré- celui de l’Ucits (Undertakings for Collective péenne peut redistribuer les cartes à plus sentions 4.282 milliards d’euros, avec une Investments in Transferable Securities), long terme, explique Denise Voss. La compécroissance toujours très soutenue du secteur. le désormais célèbre produit d’investisse- tition au niveau global est aussi féroce. Sur En 10 ans, le volume d’actifs sous gestion ment européen réglementé. Il y a 30 ans, le modèle de Ucits, plusieurs pays, en Asie a crû de 171 %. » Aujourd’hui, 26,6 % des actifs le Luxembourg était le premier pays euro- d’une part, en Amérique latine d’autre part, sous gestion des fonds d’investissement euro- péen à transposer en droit national la direc- envisagent la mise en œuvre d’un environpéens sont domiciliés au Luxem­b ourg. tive Ucits, ouvrant la voie au développement nement réglementaire de confiance similaire

« Objectif 5.000 milliards »

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GRANDS DOSSIERS

à ce qui existe en Europe. Cela prendra du temps, mais il ne faut toutefois pas sous-­ estimer cette nouvelle concurrence. » Un autre enjeu tient à la transformation du modèle de distribution des fonds, sous l’effet de réglementations comme Mifid II, mais aussi en raison de la transformation digitale à l’œuvre. « Aujourd’hui, la distribution s’opère à travers des intermédiaires, banques privées, conseillers en investissement, gestionnaires de fortune. Toutefois, le digital doit permettre à tout un chacun, demain, d’investir en ligne. À l’avenir, un modèle de distribution B2B pourrait cohabiter avec une approche D2C », assure la présidente de l’Alfi. Le digital, avec la regtech notamment, doit aussi permettre aux acteurs de mieux absorber les coûts, et notamment ceux découlant d’une réglementation toujours plus contraignante.

1 contributions

contributions

QUELS SONT LES FACTEURS DE COMPLIANCE ET DE REGULATORY QUI PERMETTENT À L’ÉCOSYSTÈME DES FONDS À LUXEMBOURG DE MAINTENIR SON LEADERSHIP ?

CARTES BLANCHES

Massimoluca Mattioli Group head of institutional banking Banque Havilland

PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

Jérôme Mullmaier Counsel, Loyens & Loeff

Léon Kirch Partner and CIO European Capital Partners

Bertrand Moupfouma Partner, Themis Lex Arne Bolch Partner, GSK Stockmann

LA CROISSANCE DANS L’ÉDUCATION FINANCIÈRE

Enfin, selon l’Alfi, il faut aussi pouvoir aller chercher de la croissance en contribuant à une meilleure éducation financière des citoyens à l’échelle européenne. « Nous devons être en mesure de mieux expliquer notre rôle, la manière dont nous contribuons à l’économie, comment fonctionnent nos produits, explique Denise Voss. De cette manière, dans un contexte de systèmes de pension nationaux mis sous pression, chacun pourra notamment trouver dans les fonds d’investissement le moyen de préparer l’avenir. Dans ce contexte, le site www.understandinginvesting.org, créé par l’Alfi, aborde plusieurs de ces sujets dans un langage accessible. Le contenu est disponible en trois langues : français, anglais et allemand. » Il appartient aussi à l’industrie de proposer des produits qui répondront aux exigences de ces investisseurs particuliers. La Commission européenne, dans ce cadre, veut i n st au re r u n p ro d u it p a n e u rop é e n d’épargne-retraite (PEPP). « Aux États-Unis, 45 % des épargnants détiennent des investissements dans un fonds. En Europe, cette proportion reste en dessous de 10 %. Si le contexte outre-Atlantique n’est pas le même que chez nous, il y a là une marge de progression non négligeable », conclut la présidente de l’Alfi. S. L.

3

Simon Bodjanski Senior relationship director TMF Group

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Sarj Panesar Global head of business develop­ ment – asset managers, Société Générale Securities Services Alessandro Mangione Product manager, BNP Paribas Securities Services Emmanuel Bégat Partner & COO ME Business Solutions

DANS UN CONTEXTE DE RÉDUCTION DES MARGES AVEC L’ARRIVÉE DE MIFID II, LA DIGITALISATION REPRÉSENTE-T-ELLE UNE NOUVELLE OPPORTUNITÉ D’INVERSER CETTE TENDANCE ? Maxime Aerts Chief operating officer, Fundsquare

Luc Courtois Partner, Bonn Steichen & Partners

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cybersécurité Vivez l’expérience sur paperjam.lu/dossiers-editions

François Thill Directeur Cybersécurité Ministère de l’Économie

INTERVIEW FRANÇOIS THILL

«  La cybersécurité pour soutenir l’économie » L’État a la volonté de proposer un environnement de confiance pour permettre le développement de nouvelles activités au départ d’une meilleure exploitation des données. Au-delà des investissements dans des infrastructures résilientes, il veille à sensibiliser chacun aux enjeux de la cybersécurité.

a cybersécurité, c’est l’affaire de tous. Pour le Luxembourg, c’est surtout un enjeu essentiel pour le développement de son économie. « L’enjeu est de créer les conditions favorables à l’émergence d’une datadriven economy », commente François Thill, directeur Cyber­s écurité du ministère de l’Économie. Dans ce contexte, il faut pouvoir garantir un haut niveau de confiance aux acteurs qui désirent s’implanter au Luxembourg pour y préserver et y valoriser leurs données. Et la cybersécurité, si elle ne constitue pas un but en soi, est indispensable à la construction de cette confiance. Depuis plusieurs années, le gouvernement investit dans des infrastructures résilientes, dans l’amélioration de la connectivité à l’échelle du territoire,

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­— Novembre 2018

mais aussi dans de nombreuses autres mesures de renforcement de la cybersécurité.

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« Face à la menace, un des enjeux réside dans l’établissement d’une meilleure collaboration entre les différents acteurs », poursuit François Thill. « C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place plusieurs entités publiques avec une gamme de services étendue, à destination de tous et permettant un échange optimal des informations afin de mieux lutter contre la menace. » Le secteur public, au centre de l’écosystème, se devait de montrer l’exemple. « Notre politique nous conduit à mettre en place une gouvernance efficiente de la sécurité au niveau des administrations, une gestion optimale des risques,

couplée à une sensibilisation régulière de chaque fonctionnaire à ces enjeux », précise le directeur Cybersécurité.

LA CONFIANCE D’AUTRES ÉTATS

L’État luxembourgeois peut aujourd’hui se targuer d’un haut niveau de maturité, au point de recevoir la confiance d’autres nations qui, comme l’Estonie, ont choisi le Grand-Duché pour y installer leur ambassade digitale. « Nous sommes parvenus à marier les nouveaux concepts de sécurité informatique à des protocoles plus anciens, ceux de la diplomatie, pour créer un nouveau service. À travers une ambassade digitale, un pays peut préserver toutes les données indispensables à sa survie », explique François Thill. Avec cet environnement de confiance, Luxembourg

PHOTO Patricia Pitsch (Maison Moderne)

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GRANDS DOSSIERS

veut, de la même manière, attirer d’autres acteurs désireux de développer des activités numériques. « Notre volonté est de démontrer que les données seront mieux protégées au Luxem­bourg », assure François Thill. Dans cette optique, l’État continue d’investir, notam­ ment dans une infrastructure qui permet de mieux protéger le réseau d’attaques de type « déni de service », ou encore en faveur de l’émergence d’une offre dans le domaine de la cyberassurance.

1 contributions

contributions

COMMENT BIEN SE PROTÉGER, ET SURTOUT ÊTRE PRÉPARÉ ?

CARTES BLANCHES

Stéphane Hurtaud Partner – Cyber risk services leader Deloitte

SENSIBILISER ET COLLABORER

Le niveau de maturité d’un État en matière de cybersécurité ne peut pas dépendre uni­ quement du secteur public. Il est important que les bons principes de gouvernance soient aussi appliqués par les acteurs du privé. « Le niveau de maturité peut fortement varier d’une entreprise à l’autre », poursuit François Thill. « Les grandes entreprises sont le plus souvent bien protégées. Dans beaucoup de PME, cependant, on prend rarement le temps de réfléchir aux risques, à leurs impacts et aux mesures à prendre pour protéger l’activité. » Beaucoup continuent à penser que la cybersécurité implique des investissements importants. « C’est faux, conteste François Thill. 80 % de l’effort à réaliser consistent en une bonne sensibilisation des personnes autour de quelques principes de base, comme le choix de mots de passe sécurisés, une bonne gestion des accès, le signalement de comportements suspects... Les aspects techniques, aujourd’hui, peuvent être facilement confiés à un prestataire extérieur, sans que cela ne coûte beaucoup d’argent. »

PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

FACILITER LA VALORISATION DES DONNÉES

Le Luxembourg travaille aussi à la définition d’un cadre qui permettra aux acteurs de mieux valoriser les données. « L’utilisation des données doit répondre à de nombreuses contraintes en matière de protection, mais aussi de respect de la vie privée. Des réglementations comme le RGPD n’interdisent pas l’exploitation des données, mais définissent le cadre dans lequel elles peuvent être utilisées. En la matière, il y a encore beaucoup de zones grises que nous sommes occupés à clarifier afin de permettre à de nouvelles activités d’émerger plus facilement au départ de Luxembourg », poursuit François Thill. S. L.

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Janin Heniqui Senior manager product development Datacenter Laurent de la Vaissière Associate partner KPMG Luxembourg

Yves Reding CEO EBRC Vincent Villers Partner, cybersecurity leader PwC Luxembourg Nasir Zubairi CEO The Lhoft

Mohamed Ourdane Chef du département Cybersecurity Post Luxembourg Cédric Mauny Head of cybersecurity Telindus

2 contributions

COMMENT LES NOUVELLES SOLUTIONS TECHNOLOGIQUES PEUVENT PALLIER CES PROBLÈMES ? Frédéric Tourret Head of sales Luxtrust Sylvain Arts Director of sales and marketing Incert

RENDEZ-VOUS

LES PROCHAINS GRANDS DOSSIERS 06.11.2018

Place financière Private banking

27.11.2018

Human capital RH & Formation

Retrouvez tous les mois sur paperjam.lu et dans la newsletter Coffee Break un dossier digital qui comprend une table ronde et des contributions d’experts.

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C LU B TA LK MERCREDI 7 NOVEMBRE 2018

CYBERSECURITY 00101

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...to make digital great (again)

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Nous vivons dans des sociétés où presque toutes les activités humaines dépendent du bon fonctionnement des technologies numériques. Si la toile est un formidable outil d’informations et d’échanges, elle ouvre aussi des portes pouvant laisser entrer de nouvelles formes01 de menaces. 0 Nos vies personnelles et professionnelles sont par 0 1 conséquents devenues dépendantes de la cybersécurité.

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Nicolas Arpagian, Directeur de la Stratégie et des Affaires publiques chez Orange Cyberdefense, reviendra sur ces questions avec des points d’éclaircissement pour appréhender au mieux le monde virtuel, s’en protéger pour en tirer le meilleur.

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VENUE Arendt House 41A, avenue J.F. Kennedy 2082 Luxembourg

AGENDA 00101 18:30 Welcome cocktail 19:00 Club Talk 20:30 Walking and networking dinner

ins cri ptio obl iga n toi pa p re s erj ur am. clu b

NICOLAS ARPAGIAN Directeur de la Stratégie et des Affaires publiques Orange Cyberdefense

PARTENAIRE Photo : Le Bien Public

Quels sont actuellement les principaux enjeux 1 liés à la cybersécurité ? Quelles « a01rmes » se profileront 0 0 0 1? Les cyber-attaques dans les années1 à1 0venir  concernent-elles tout le monde ? Comment se prémunir, à titre individuel et en tant qu’entreprise, des cyber-menaces ? La pérennité des Etats est-elle menacée par la puissance numérique ? Au niveau international, l’Europe est-elle bien protégée ?


espresso conversations envies Job Today veut révolutionner le monde de l’intérim. Ses fondateurs révèlent en page 56 comment ils comptent y parvenir. En page 64, elles sont 50 et elles sont à suivre, découvrez ces start-up. Suivez les six étapes de leur croissance en page 90. Son nom est étroitement lié aux start-up. En page 74, Diego De Biasio partage son point de vue avisé sur l’écosystème luxembourgeois. Il investit dans des innovations qui peuvent profondément changer notre quotidien. Rencontre avec l’investisseur de classe mondiale Assaf Topaz en page 82. Un scrutin, une soirée et des surprises. Retour en images sur la soirée électorale en page 98. Novembre 2018 —

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JOB TODAY FUTURE LICORNE ?

Polina Montano et Eugene Mizin, les créateurs de Job Today.

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« Nous avons encore beaucoup de choses à apprendre » Auteur

jonas mercier

Photographe

anthony dehez

Il y a quatre ans, Polina Montano dirigeait huit stations-service dans le sud et l’est du Luxembourg. Eugene Mizin, lui, travaillait pour la société de capital-risque Mangrove Capital Partners. Tous deux originaires de Saint-Pétersbourg, ils ont décidé de créer Job Today, l'agence d'intérim mobile aux 5 millions d’utilisateurs. Novembre 2018 —

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en bref

Pourquoi Job Today est LA start-up à suivre

Q

u’aviez-vous en tête en 2014, lorsque vous avez créé Job Today ?

vraiment facile à vivre, mais comme nous croyions fort dans notre idée, cela ne nous a pas démotivés.

polina montano Nous étions tous les Quel a été le moment charnière deux peut-être un peu rêveurs, en où vous avez senti que votre start-up tout cas passionnés par notre idée. décollait vraiment ?   Notre ambition a été dès le premier p. m. Je dirais que nous avons eu beaucoup jour de devenir une entreprise mondiale de chance concernant les deux marchés et de proposer une plate-forme qui que nous avons choisis pour commencer devienne la référence pour le travail temnotre développement. En tant que diriporaire. Et nous avons l’impression, geant de start-up, on cherche toujours les quatre ans après, que notre développeconditions idéales pour lancer son produit ment va trop doucement. et maximiser ses chances de réussite. Nous eugene mizin Le problème que nous nous recherchions donc un pays européen suffiproposons de résoudre existe bien et nos samment grand pour avoir une masse clients nous confirment que notre d’utilisateurs potentiels suffisante. Nous approche est la bonne. Mais il y a encore voulions également que les secteurs de des choses à faire d’un point de vue opél’hôtellerie et du tourisme représentent rationnel pour améliorer encore et encore une part importante de son économie. notre solution. C’est sain d’être critique Enfin, nous cherchions un endroit où les envers soi-même et je pense que nous le coûts marketing, qui étaient essentiels pour sommes suffisamment. La bonne nouvelle notre développement, ne soient pas trop est que nous continuons à apprendre des élevés. L’Espagne s’est donc imposée. choses tous les jours. Le marché anglais, que nous avons attaAvez-vous connu des périodes qué plus tard, est complètement différent, de doute durant ces quatre années ? mais nous connaissons pourtant également p. m. Nous savions dès le début que nous une croissance très importante. Nous nous avions une solution universelle, qui pousommes rendu compte que peu importait vait fonctionner sur différents marchés. le contexte économique du pays, car la Dans mon ancienne activité, je devais faire nature même des secteurs de l’horeca, du face à des besoins de recrutement urgents. tourisme ou du commerce entraîne un fort Je n’ai donc jamais vraiment eu de doutes turnover et donc des besoins récurrents quant à la pertinence de notre solution. d’embaucher rapidement. Mais plutôt des peurs. Je me rappelle, lors Quelles sont maintenant les du lancement de Job Today en Espagne, prochaines étapes de Job Today ? que nous proposions notre service exclue. m. Toutes les entreprises passent par sivement sur iPhone. Or, nous avons réalisé différentes phases de développement. Il y sur place que c’était un marché majoritaia d’abord celle où l’on commence à déverement Android. Nous avons donc dû lopper une solution à petite échelle pour immédiatement lancer le développement s’assurer qu’elle fonctionne, puis on grand’une application sur cet autre système dit en franchissant des caps. Aujourd’hui, d’exploitation pour mobiles. Ce n’était pas nous cherchons à faire mieux ce que l’on

Son credo ? Trouver un job à ses utilisateurs en 24 h grâce à une application mobile intelligente qui les met en relation avec les employeurs les plus proches cherchant des candidats. Une solution qui intéresse particulièrement les secteurs qui ont un fort besoin de main-d’œuvre intérimaire, comme la restauration, l’hôtellerie, le tourisme ou encore le commerce. Il s’agit en quelque sorte d’une agence intérimaire virtuelle prête à faire face à l’urgence de certains recrutements. Job Today est établie route d’Arlon, à Luxembourgville, après avoir été incubée au Lux Future Lab. Elle est pour l’instant active en Espagne et en Angleterre.

en chiffres

JOB TODAY AUJOURD’HUI 50 EMPLOYÉS dont 30 au Luxembourg et 20 à Londres + 5 MILLIONS D’UTILISATEURS

en recherche d’emploi

PRÈS DE 500.000 ENTREPRISES

en recherche de candidats

41 MILLIONS D’EUROS LEVÉS durant quatre tours de table différents

« Nous avons l’impression que notre développement va trop doucement. » 58 —

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OF OUR STARTUPS ARE LISTED AMONGST LUXEMBOURG’S TOP 50 STARTUPS The House of Startups, the Luxembourg House of Financial Technology (The LHoFT) and the Luxembourg-City Incubator congratulate the winners and especially the startups hosted within their locations.


« Job Today continuera d’être une start-up. » fait. Cela veut dire que nous ne passons plus e. m. C’est un environnement accueillant autant de temps à rêver à ce que le futur pour les start-up. Et en continuant à dévepeut être, mais à nous concentrer sur les lopper consciencieusement cet écosystème, questions opérationnelles pour rendre notre je pense que le Luxembourg est sur le bon produit plus facile d’accès, plus rapide et chemin. En fait, cet écosystème est le reflet plus sûr. Et cela nous occupe beaucoup. de l’innovation qui a cours dans le pays. Nous n’avons pas mis de côté notre Notre entreprise en a vraiment bénéficié ambition de départ, mais pour avoir une et le Grand-Duché continuera d’être une chance de l’atteindre, nous devons contipart importante de l’ADN de Job Today. nuer à investir dans de nouveaux domaines Certains pointent toutefois la difficulté et à chercher de nouvelles opportunités. d’accéder à des financements comme Et donc de nouveaux marchés… e. m. Oui. Mais nous nous rendons compte

que nous avons encore beaucoup de choses à apprendre et que ça prendra un peu plus de temps que ce que nous avions anticipé.

Peut-on dire que Job Today est toujours une start-up ? e. m. Plus que jamais. Je trouve que le débat

autour de ce qui est ou n’est pas une start-up est très intéressant. Pour moi, chaque entreprise qui cherche et développe de nouvelles sources de production de valeur doit passer en mode start-up. Un bon exemple est celui des sociétés actives dans les médias, qui sont contraintes de repenser leur business model. En tout cas, je pense que Job Today continuera d’être une start-up dans les années à venir.

Avez-vous une stratégie d’« exit » ? e. m. Non. Pour une entreprise comme la

nôtre, qui attire des investissements importants de l’étranger, il est essentiel de continuer à créer de la valeur, d’élargir l’adoption de notre produit et de renforcer notre modèle commercial. Si nous le faisons bien, peut-être qu’un jour nous ferons un IPO (entrée en bourse, ndlr). En même temps, nous voyons que dans de nombreux marchés, des entreprises matures gardent un actionnariat privé pour être capables de continuer à innover. De toute façon, en tant que fondateurs et entrepreneurs, ce n’est pas la chose qui doit nous occuper en priorité.

Pourquoi le Luxembourg a-t-il été un pays propice pour lancer Job Today ? 60 —

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l’un des principaux points faibles de cet écosystème… e. m. Pour nous, ça n’a jamais été un pro-

blème, car nous ne nous sommes jamais reposés sur les investisseurs locaux. D’ailleurs, je ne vois pas pourquoi cette question se pose. L’établissement d’une présence et d’une équipe au Luxembourg ne signifie pas qu’on doit forcément chercher des fonds au même endroit. Les capacités de financement sont plus importantes à Londres, Berlin ou Barcelone. Mais peu importe, développer son réseau à l’intérieur de l’Europe est tellement facile aujourd’hui. La faible présence de financements pour start-up au Luxembourg n’est pas une limitation structurelle suffisamment importante pour affecter son développement, selon moi.

Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs qui lancent leur start-up au Luxembourg ? p. m. Le premier est de définir clairement

son public cible et de ne pas chercher à faire un produit qui fasse tout et s’adresse à tout le monde. Mon deuxième est de savoir prioriser. En tant que jeune entrepreneur, il faut gérer de nombreuses choses. Il est donc essentiel d’être très discipliné et de définir ce qui est le plus important. Le troisième conseil est de ne jamais oublier d’écouter ses clients pour savoir constamment ce qu’ils aiment et ce qu’ils attendent. Car l’objectif est de proposer une solution qui leur sera utile et non une solution qu’on pense être utile pour eux.

méthodologie

Pourquoi ces 50 pépites-là ? Établir la liste des 50 jeunes pousses à suivre en 2019 est un exercice délicat. La rédaction a donc dé­ci­dé de faire appel à 11 personnalités aux expertises complémentaires – investisseurs, entrepreneurs, incubateurs, structure pu­bli­que – pour l’aider à faire son choix. Si la définition d’une start-up fait débat, Paperjam a décidé de retenir ces critères : une entreprise ayant cinq ans maximum, proposant une solution innovante qui n’existe pas à grande échelle sur le marché et qui a des ambitions de dévelop­ pement international. La rédaction a procédé à une première sélection de 120 start-up. La liste a été envoyée aux membres du comité de sélection, chacun devant en choisir 50 à suivre en 2019. Les start-up ayant obtenu le plus de votes ont été intégrées dans la liste que vous allez découvrir. Cette liste est donc forcément subjective mais représentative de l’écosystème luxembourgeois bouillonnant d'idées… et de start-up !

comité de sélection

Ils nous ont aidés à choisir Investisseurs, entrepreneurs et responsables d’incubateurs et de structures publiques ou privées de soutien aux start-up, voici les 11 personnalités que Paperjam a sollicitées pour établir sa liste des 50 start-up à suivre en 2019. LARISSA BEST

Présidente du Luxembourg Business Angel Network (LBAN)

GEORGES BOCK

Partner chez KPMG

THIBAUT BRITZ

Cofondateur de Talkwalker

MARTIN GUÉRIN

CEO du Luxembourg-City Incubator

JEAN-MICHEL LUDWIG

Director Start-up Support & SME Performance chez Luxinnovation

RAJAA MEKOUAR-SCHNEIDER

Présidente de la Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association (LPEA)

MARC NEUEN

Entrepreneur (Linc)

PIERRE-OLIVIER ROTHEVAL

Head of Marketing & Innovation à la Banque internationale à Luxembourg (Bil)

LAURENT ROUACH

Entrepreneur (Eliacin)

MARK TLUSZCZ

CEO de Mangrove Capital Partners

SÉBASTIEN WIERTZ

CEO de Paul Wurth Incub


Soutenir ceux qui font l’économie, de près comme de loin.

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Le guide des sta Pour Paperjam, les figures de l’économie de demain se sont réunies le temps d’une 5

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1. Antoine Hron (Klin) 2. Kevin Muller (Passbolt) 3. Wesley Deglise (Realab) 4. Yves-Laurent Kayan (Coinplus) 5. Jean-François Albala (Docunify) 6. Nicolas Vandamme (Firis) 7. Chris Marcilla (KYC3) 8. Pit Zens (Klin) 9. Laurent Denayer (Ume) 10. Nicolas Back (Kussbus) 11. Alexander Weber (Travelsify) 12. Elfy Pins (Supermiro) 13. Vivien Muller (Mu Design) 14. Sébastien Berthelot (Moovee) 15. François Fouquet (DataThings) 16. Dan Isaac (BitValley) 17. Jean-Baptiste Pleynet (BitValley) 18. Jesús Peña García (Apla) 19. Thomas Hartmann (DataThings) 20. Alain Tayenne (CarPay-Diem) 21. Mahesh Ramachandra (Azoomee) 22. Philippe Maes (Wizata) 23. Fábio Pinto (BIM-Y) 24. Gaël Falkass (Firis) 25. François Scherer (Firis) 26. Christian Kratz (Investify) 27. Brice Kempf (Skeeled) 28. Antoine Granjon (Adapti) 29. Marc Vignoli (Firis) 30. Joseph Hess (Swirl) 31. Bahar Fleschen (Zero.1) 32. Marc Fleschen (Zero.1) 33. Alain Fontaine (Doctena) 34. Alex Lawrence (CrossLend) 35. Jonathan Prince (Finologee) 36. Ilana Devillers (F4A) 37. Xénia Ashby (F4A) 38. Grégoire Yakan (Koosmik) 39. Malik Senouci (SESAMm) 40. Ashkhen Zakharyan (Aiva)

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art-up à suivre photo dans les bureaux du Luxembourg-City Incubator, à la House of Startups. 10

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F I N T E C H ET REGTECH

A P P L I C AT I O N D E M I S E E N R É S E AU

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

LOGICIEL/ I N T E R FAC E

R É A L I T É VIRTUELLE

AU T R E S

ADAPTI

AIVA

ANOTE MUSIC

CRÉATION : 2016 ANTOINE GRANJON 7 PERSONNES

CRÉATION : 2016 PIERRE BARREAU 9 PERSONNES

CRÉATION : 2018 MATTEO CERNUSCHI 3 PERSONNES

Basée au Lux Future Lab, Adapti a développé une solution de création et de personnalisation de sites internet, qui offre une complète autonomie à son utilisateur, notamment pour les mises à jour. Avant tout à destination des entreprises qui ven-dent en ligne, son algorithme permet également de proposer aux utilisateurs du site des produits en fonction de leurs préférences. Adapti compte déjà comme clients Chevignon et la chaîne française de grande distribution Inter-marché. La start-up est passée par le programme Fit4Start. Elle a annoncé sa première levée de fonds de 500.000 euros au mois de septembre.

Aiva a développé une intelligence artificielle capable de composer des pièces de musique symphonique originales grâce à la technologie du deep learning. Mozart, Beethoven, Bach…, la start-up basée à Luxembourg-ville a fait ingurgiter quelque 15.000 partitions classiques à son algorithme. Résultat, elle est désormais capable de proposer des compositions « inspirées de chefs-d’œuvre, mais non plagiées » en 48 h. L’un de ses premiers clients a été le géant informatique américain Nvidia, qui cherchait une musique d’accompagnement pour l’un de ses films de promotion. Le gouvernement luxembourgeois a également commandé une pièce qui a été jouée lors de la fête nationale en 2017. La technologie d’Aiva s’adresse également au monde du jeu vidéo, notamment sur mobile. Plus récemment, la jeune pousse a développé un outil d’aide à la composition destiné aux compositeurs.

ANote Music propose de faire le lien entre les marchés financiers et l’industrie musicale grâce à une plate-forme en ligne. Le but est de permettre aux investisseurs ou aux passionnés de musique d’investir dans leurs chansons préférées, et ainsi aider les artistes à progresser. La start-up basée au Technoport ambitionne de changer l’industrie musicale en offrant de nouvelles opportunités d’investissement. La solution d’ANote utilise notamment la technologie de la blockchain pour assurer la sécurité des transactions. Le pitch des fondateurs : créer un marché liquide, transparent et single place pour les royalties musicales.

W W W. A D A P T I . M E

W W W. A N O T E M U S I C .C O M

W W W. A I VA . A I

APLA

AVOCADO

CRÉATION : 2017 VITALY BONDAR 40 PERSONNES

CRÉATION : 2014 OLIVIER DEBRUYNE 5 PERSONNES

Basée à la Lhoft, la fintech est sur le point de révolutionner la technologie blockchain. Son fondateur, le Russe Oleg Strelenko, a créé un nouveau protocole qui permet à des acteurs régulés de la finance de contrôler l’enregistrement des personnes qui souhaitent entrer dans cette blockchain, qui reste pourtant publique. Cette nouvelle donne permet à cette technologie d’avoir l’argument qui manquait au secteur de la finance pour l’adopter. L’une des utilisations possibles de la solution développée par Apla est le transfert d’argent sécurisé et bien plus rapide par rapport au système actuel Swift.

Entre plats cuisinés et paniers de fruits et légumes frais, Avocado propose une solution hybride pour ceux qui ont décidé de garder une alimentation saine et équilibrée. La start-up située à Luxembourg-ville propose à ses clients des boîtes à cuisiner. Celles-ci rassemblent l’ensemble des ingrédients nécessaires à la confection de repas pour une semaine. Le tout assorti de recettes et d’un plan alimentaire qui évite le gaspillage et garantit l’équilibre des menus. La start-up ne travaille qu’avec des produits 100 % bio et locaux dans la mesure du possible. Et pour convenir à tout le monde, elle propose des menus spécifiques sans gluten, végans, végétariens… en s’assurant à chaque fois de leur qualité nutritionnelle.

W W W. A P L A . I O

W W W. AVO C A D O. L U

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R E T R O U V E Z L E S D E S C R I P T I F S C O M P L E T S D E T O U T E S C E S S TA R T - U P DA N S N O T R E D O S S I E R S P É C I A L S U R PA P E R J A M. L U

AZOOMEE

BIM-Y

CRÉATION : 2014 DOUGLAS LLOYD 20 PERSONNES

CRÉATION : 2018 THOURAYA MEFTAH 3 PERSONNES

Azoomee est une plate-forme sécurisée pour enfants sur mobiles et tablettes. Au lieu d’acheter des applications individuelles, la start-up d’origine britannique propose un univers qui rassemble des centaines de jeux et applications éducatives vérifiés pour les enfants de 3 à 11 ans. Différents modes d’abonnement sont proposés, sans publicité, sans coûts cachés, précise la société, qui propose ses services dans plus de 40 pays. Au mois de mai, elle a intégré le centre d’innovation Tomorrow Street, né d’un partenariat entre Vodafone et le Technoport, et espère maintenant accélérer son développement global grâce au réseau mondial de l’opérateur.

Les solutions de cette startup incubée au LuxembourgCity Incubator visent à intégrer les bâtiments anciens dans l’ère du BIM (building information modeling) à des coûts bien inférieurs par rapport au reste du marché. Sa carte secrète, un scanner mobile qu’elle a elle-même développé pour permettre de modéliser des espaces intérieurs. La start-up a scanné 375.000 m2 en un an, notamment des bâtiments du Parlement européen et de la SNCF. BIM-Y propose par ailleurs de créer un réseau entre les bâtiments pour que l’expérience acquise sur l’un d’entre eux, suite à une opération de maintenance d’un de ses éléments, puisse être redistribuée aux autres bâtiments qui disposent des mêmes équipements.

W W W. A Z O O M E E .C O M

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BITPESA

CARPAY-DIEM

BITVALLEY

CRÉATION : 2013 ELIZABETH ROSSIELLO 4 PERSONNES

CRÉATION : 2016 FRÉDÉRIC STIERNON 4 PERSONNES

CRÉATION : 2015 MARIA MATEO IBORRA 8 PERSONNES

Basée à la Lhoft, BitPesa a développé une plate-forme de paiement basée sur la blockchain bitcoin et destinée à offrir des services de transactions aux entreprises, principalement pour des transferts internationaux. Originaire du Kenya et membre de la Lhoft depuis juillet 2017, la start-up a été la première société utilisant le bitcoin à recevoir une licence de paiements autorisés au Royaume-Uni en 2015 de la part de la Financial Conduct Authority (FCA). Elle s’est rapidement développée en Afrique de l’est et dispose aujourd’hui de bureaux à Nairobi, Lagos, Dakar et Londres, son siège social se trouvant au Luxembourg.

CarPay-Diem a développé une solution mobile qui permet de payer son carburant sans avoir à sortir de sa voiture. Son application fait le lien entre la station-service et le compte bancaire de l’utilisateur. Une fois devant la pompe, il suffit de faire son plein et le reste se déroule automatiquement. L’objectif de la start-up, incubée au Shaker d’ALD, est maintenant de convaincre constructeurs automobiles, pétroliers et développeurs d’applications de mobilité d’intégrer son système. En début d’année, elle a signé un partenariat avec l’allemand ZF Friedrichshafen, l’un des plus gros équipementiers du monde. Elle avait reçu le Prix coup de cœur du jury aux Fintech Awards 2017.

Basée à Luxembourg-ville, la start-up a développé une blockchain qu’elle a baptisée Ibisa et qui vise la création d’une mutuelle d’assurance décentralisée et internationale pour soutenir les petits fermiers des pays en développement. En échange d’une contribution annuelle, les agriculteurs recevront des indemnités en cas de mauvaise récolte. Le déploiement d’Ibisa dans des pays éloignés géographiquement permettra d’éviter le risque qu’une catastrophe naturelle puisse toucher toutes les récoltes en même temps. Après une année 2018 qui s’est concentrée sur le test de la solution et la recherche de partenariats, BitValley a pour objectif de lancer son produit début 2019 au Kenya, au Ban­gla­desh et en Inde. La start-up a été récompensée par le Prix de la finance inclusive lors des Fintech Awards 2018.

W W W. B I T P E S A .C O W W W.C A R PAY- D I E M .C O M

W W W. B I T VA L L E Y. L U

Novembre 2018 —

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F I N T E C H ET REGTECH

A P P L I C AT I O N D E M I S E E N R É S E AU

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

LOGICIEL/ I N T E R FAC E

R É A L I T É VIRTUELLE

AU T R E S

COINPLUS

CROSSLEND

CUBEROVER

CRÉATION : 2014 YVES-LAURENT KAYAN 2 PERSONNES

CRÉATION : 2014 OLIVER SCHIMEK 45 PERSONNES

CRÉATION : 2018 MIKE PROVENZANO 3 PERSONNES

Spécialiste du bitcoin, CoinPlus a développé un système sécurisé permettant de matérialiser les clés liées aux comptes inscrits sur la blockchain de la plus célèbre des monnaies virtuelles. La seule preuve de son avoir en monnaie virtuelle est en effet un code d’accès. En cas de perte, il n’existe aucun moyen de récupérer ses bitcoins. C’est pour donner un peu de poids à la technologie que CoinPlus a mis en place une solution de « cryptobarres ». Celles-ci prennent la forme de cartes de paiement ou de petits lingots en or, argent, cuivre ou métal. Incubée au Technoport, CoinPlus fait partie des 16 start-up sélectionnées par Luxfactory pour représenter le Luxembourg en janvier prochain au plus grand salon tech du monde, le CES de Las Vegas.

Spécialiste de la sécurité des données financières, Crosslend a développé un système pour transformer les petits emprunts en titres pouvant être échangés sur le marché. La start-up d’origine allemande et située à la Lhoft entend ainsi profiter de la volonté de la Commission européenne de faciliter l’accès des PME aux financements dans le cadre de l’Union des marchés des capitaux (UMC). Parmi les investisseurs de Crosslend, on retrouve la Société nationale de crédit et d’investissement (SNCI) et l’European Investment Fund (EIF). Elle compte par ailleurs la Banque et caisse d’épargne de l’État (BCEE) comme partenaire privilégié. Crosslend a pour objectif d’émettre pour 300 millions d’euros de titres en 2018.

CubeRover développe des robots légers pour des explorations spatiales. Et particulièrement l’exploration lunaire, à l’image de sa concurrente japonaise Ispace, déjà présente au Luxembourg. Personnalisés selon les missions scientifiques et d’exploration qui leur sont attribuées, ces « rovers » sont déjà disponibles à l’achat sous forme de kits d’essais terrestres et seront bientôt disponibles comme véhicules autonomes pour les missions spatiales. D’origine américaine, la start-up a adhéré à l’initiative Spaceresources.lu au mois de septembre et en a profité pour implanter son quartier général au Technoport. Une implantation en adéquation avec son ambition de « travailler avec l’Uni et ses étudiants, notamment ». W W W.C U B E R OV E R .C O M

W W W.C R O S S L E N D.C O M W W W.C O I N P L U S .C O M

DATATHINGS

DOCTENA

CRÉATION : 2017 GRÉGORY NAIN 7 PERSONNES

CRÉATION : 2013 PATRICK KERSTEN 90 PERSONNES

Spin-off de l’Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust (SnT), le bras technologique de l’Université du Luxembourg, DataThings a développé un système de gestion et d’analyse en temps réel des données issues de différents capteurs. Il s’agit plus particulièrement d’un outil d’aide à la décision destiné aux environnements industriels, comme des usines intelligentes. Pour cela, DataThings utilise l’intelligence artificielle. Les services de la start-up incubée au Paul Wurth InCub sont déjà utilisés par le gestionnaire luxembourgeois des réseaux électrique et gazier Creos, par Paul Wurth et par le fabricant de composants électromécaniques Cebi. W W W. DATAT H I N G S .C O M

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Doctena a développé une plateforme en ligne qui fait le lien entre les médecins et leurs patients. Il s’agit plus spécifiquement d’un outil pour faciliter la prise de rendez-vous et l’organisation de l’agenda des praticiens. Aujourd’hui, Doctena est active non seulement au Luxembourg, mais aussi au Benelux, en Allemagne, en Autriche et en Suisse. Les services de la start-up située à Luxembourg-ville sont actuellement utilisés par 10.000 médecins. L’objectif pour les fondateurs de la start-up est de multiplier par 10 ce chiffre. Mi-sep­tembre, Doctena annonçait une levée de capital de 8 millions d’euros. W W W. D O C T E N A . L U


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START-UPS, YOU’LL NEVER WALK ALONE

To help innovative start-ups to develop their business and turn their idea into a success story, the national innovation agency Luxinnovation offers tailor-made operational and financial support programmes.

Fit 4 Start Programme The programme is open to local early stage start-ups having an MVP in place and being ready to access the Luxembourg market as well as to international startups seeking to expand their business in Europe. Selected start-ups have access to a full range of opportunities offered by the Luxembourg start-up ecosystem: •

A 16 week start-up programme of coaching and weekly follow-ups by Lean Start-up experts Free access to co-working spaces of business incubators (Technoport, Luxembourg City Incubator) Opportunities to benefit from the offer of other players that support start-ups in Luxembourg A start-up business grant of up to €150,000.

Young Innovative Enterprise grant

RDI grants Companies seeking to launch R&D and innovation activities can benefit from national subsidies, representing up to 50% of eligible project costs. Luxinnovation can help you find the right funding opportunities to support your product and service development. The agency can guide you towards the most suitable public funding means or advise on raising private capital with support from the ecosystem: • • • •

Analysis and identification of the right funding scheme Development of an accurate funding roadmap Support during all phases to obtain funding Introduction to private investors

The Young Innovative Enterprises aid scheme aims to support the growth of (technology-driven) start-ups that can demonstrate market traction and high expansion potential. The aid needs to be matched by a private capital increase of up to €800,000. During the entire application process, Luxinnovation will guide you with: • • •

Verification of eligibility based on defined criteria Business plan and cash flow assessment Review of application before submission

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R E T R O U V E Z L E S D E S C R I P T I F S C O M P L E T S D E T O U T E S C E S S TA R T - U P DA N S N O T R E D O S S I E R S P É C I A L S U R PA P E R J A M. L U

DOCUNIFY

ELLIPSYS

EXAMOTIVE

CRÉATION : 2015 MARC LEFEBVRE 9 PERSONNES

CRÉATION : 2013 SAMUEL MORIN 8 PERSONNES

CRÉATION : 2016 MAURO MARIANI 13 PERSONNES

La start-up basée à Leithum a créé une plate-forme permettant aux entreprises d’interagir de manière digitale sur une série de problématiques administratives, aussi bien en interne, qu’avec les autorités compétentes ou encore les clients, partenaires et fournisseurs. Adaptée aux ordinateurs comme aux appareils mobiles, la technologie développée par Docunify propose en plus des outils de gestion documentaire qui aident à la réduction de l’utilisation de papier. Générer des factures, préparer des contrats ou signer électroniquement font également partie des options proposées par cette plate-forme.

Experte des données, Ellipsys a créé un logiciel capable de scanner les montagnes de métadonnées présentes dans les systèmes d’information. Une cartographie complète est alors réalisée, permettant de mettre à jour les données redondantes, obsolètes ou triviales. La start-up située à Bettembourg propose également des outils pour faire le ménage dans ces données ou comprendre leur origine. Ellipsys travaille déjà avec plusieurs banques et institutions financières du Luxembourg, comme la Bil, BGL BNP Paribas, la banque Raiffeisen ou encore la Banque européenne d’investissement (BEI). Elle a obtenu en 2017 le label pour projets innovants de Finance Innovation, le pôle de compétitivité créé par le gouvernement français.

Examotive propose de s’attaquer à l’immense marché de la mobilité 2.0 qui se trouve en plein développement grâce à la révolution technologique. Fondée au Luxembourg, hébergée un temps au Technoport et aujourd’hui basée à Belval, la start-up partage la conviction que la façon dont les voitures sont utilisées est sur le point de changer fondamentalement. Elle développe donc plusieurs solutions de gestion des écosystèmes automobiles. Son principal projet est une plate-forme de partage de voitures à grande échelle, en milieu urbain. Elle fonctionne actuellement dans 10 villes européennes. L’année dernière, le constructeur automobile chinois Saic a investi 15 millions d’euros dans la start-up.

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W W W.O P E N S E RV. F R

FINOLOGEE

FIRIS

CRÉATION : 2017 RAOUL MULHEIMS 17 PERSONNES

CRÉATION : 2015 NICOLAS VANDAMME 7 PERSONNES

Spécialiste des technologies financières en général, Finologee est active dans les secteurs du paiement, de la conformité et de la messagerie sécurisée. En plus d’être propriétaire de la technologie utilisée par Digicash, elle a également créé avec Clearstream, la filiale luxembourgeoise de Deutsche Börse Group, une plate-forme destinée aux développeurs d’applications financières. Baptisée Fintech Acceleration Platform, cette marketplace a pour but de proposer aux acteurs établis de la finance des solutions certifiées créées par des fintech. La start-up possède son siège à Leudelange.

Spécialiste de la sécurité au travail, Firis propose plusieurs applications autour de l’industrie connectée et de la formation. L’un de ses produits phares est iSafety, un système destiné à la protection des travailleurs. Il permet notamment la détection et la prévention des risques liés aux malaises, chutes, collisions… grâce à des alertes ciblées. Il assiste alors le responsable sécurité grâce à la géolocalisation des travailleurs, définit des zones de danger et identifie le risque. Firis, qui est basée au Luxembourg-City Incubator (LCI), développe également avec la start-up française Infiniverse des formations en réalité virtuelle, ainsi que la virtualisation de bâtiments et le prototypage sur mesure. Un projet de recherche avec le Luxembourg Institute of Science and Technology (List) est également en cours.

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F I N T E C H ET REGTECH

A P P L I C AT I O N D E M I S E E N R É S E AU

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

LOGICIEL/ I N T E R FAC E

R É A L I T É VIRTUELLE

AU T R E S

F4A

INVESTIFY

CRÉATION : 2017 ILANA DEVILLERS 3 PERSONNES

CRÉATION : 2015 CHRISTIAN KRATZ 25 PERSONNES

F4A, pour Food for all (de la nourriture pour tout le monde), participe à la lutte contre le gaspillage alimentaire en proposant aux supermarchés de récupérer les produits proches de la date de péremption pour les placer dans un rayon spécifique. En parallèle, elle propose aux consommateurs une application qui leur permet non seulement d’obtenir des recettes liées à ces produits, mais aussi de connaître les stocks disponibles ou encore l’impact écologique de leur démarche. La start-up incubée au Lux Future Lab mène actuellement deux projets pilotes au Luxembourg avec les supermarchés Delhaize à Belval et Pall Center à Oberpallen. Ses deux cofondatrices, Ilana Devillers et Xénia Ashby, ont reçu le Prix coup de cœur du jury de l’édition 2018 du Creative Young Entrepreneur Luxembourg (Cyel).

La fintech d’origine allemande et basée à Wasserbillig a développé une application visant à faciliter l’investissement pour les non-avertis. Pour cela, elle a créé un algorithme basé sur la technologie du machine learning qui permet de proposer à ses utilisateurs un accompagnement et des conseils personnalisés sur les marchés financiers, tout en leur présentant des opportunités de placements adaptés à leurs centres d’intérêt. D’abord centrée sur les clients finaux, la stratégie de la start-up est aujourd’hui tournée vers le B2B. La jeune pousse a été demi-finaliste de la première édition du premier concours des Fintech Awards, en juin 2016. W W W. I N V E S T I F Y.C O M

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KLIN

KOOSMIK

KUSSBUS

CRÉATION : 2017 PIT ZENS 7 PERSONNES

CRÉATION : 2014 GRÉGOIRE YAKAN 14 PERSONNES

CRÉATION : 2017 JEAN-LUC RIPPINGER 10 PERSONNES

Klin a l’intention de disrupter le secteur de la blanchisserie en y introduisant du digital et un service de livraison à domicile. La start-up, qui a pris ses quartiers dans les halles industrielles du Technoport à Foetz, a développé une application pour permettre à ses usagers de faire leur commande. Le linge est retiré à domicile, lavé et livré. La zone de couverture de ces services s’étend pour l’instant à Luxembourg-ville et ses environs, ainsi qu’au sud du pays. La petite entreprise souligne également que ses machines respectent l’environnement. Pour l’instant, Klin s’adresse avant tout aux entreprises. Associé de la start-up, Antoine Hron a remporté l’édition 2018 du Creative Young Entrepreneur Luxembourg (Cyel).

Spécialiste de l’inclusion financière, Koosmik a créé une application mobile de banque en ligne destinée aux marchés africains. Ce portefeuille électronique disponible sur smartphone permet autant des transferts d’argent que des paiements dans des boutiques partenaires. La solution proposée par la start-up connaît une croissance importante au Togo et cherche maintenant à se développer dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Elle a eu la confiance de ses investisseurs en réussissant un tour de table à un million d’euros en juillet 2017. La start-up basée à la Lhoft représentera le Luxembourg lors du prochain salon technologique du CES, à Las Vegas, au mois de janvier.

Kussbus a l’ambition d’améliorer la mobilité, non pas grâce au partage de voitures mais grâce au partage de bus. Grâce aux algorithmes qu’elle a développés, les chauffeurs de ses minibus adaptent leurs horaires et leurs trajets en fonction des demandes enregistrées par les usagers à travers une application. Le tout, quasiment en temps réel. Deux lignes sont actuellement disponibles, Habay (Belgique) et Thionville (France), et ont pour destination les quartiers du Kirchberg et du Glacis à Luxembourg-ville. Une idée originale incubée au Lux Future Lab, qui a reçu le Grand Prix du concours Mind & Market Luxembourg en 2017.

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R E T R O U V E Z L E S D E S C R I P T I F S C O M P L E T S D E T O U T E S C E S S TA R T - U P DA N S N O T R E D O S S I E R S P É C I A L S U R PA P E R J A M. L U

KYC3

LEKO LABS

LUXAI

CRÉATION : 2014 JED GRANT 5 PERSONNES

CRÉATION : 2014 FRANÇOIS CORDIER 10 PERSONNES

CRÉATION : 2016 POUYAN ZIAFATI 6 PERSONNES

Son nom est l’abréviation de Know Your Customer Counterparty and Competitor. Experte de la conformité dans l’industrie financière et basée au Lux Future Lab, KYC3 a développé un outil basé sur l’intelligence artificielle et capable d’analyser des montagnes de données. Celui-ci peut être utilisé pour établir les rapports de risque définis par le régulateur, mais aussi pour de la veille concurrentielle ou encore l’obtention de données juridiques sur les sociétés. KYC3 travaille entre autres pour BNP Paribas, la Banque de Luxembourg et le prestataire de services pour l’industrie des fonds Alter Domus.

Originaire des Vosges, la start-up a conçu un modèle de panneau en bois préfabriqué doté d’un système d’emboîtement sur base de picots. Leko Labs dispose ainsi de trois brevets, qui lui permettent de proposer un système constructif structurel et isolant capable de remplacer les structures en béton. En d’autres termes, les panneaux de Leko Labs peuvent être utilisés pour construire des immeubles. L’avantage de ce système est qu’il permet d’avoir des murs plus fins par rapport à une construction classique, il fait donc gagner des mètres carrés habitables. Une première structure de cinq étages a été livrée dans la commune de Sandweiler. Le bâtiment résidentiel sera inauguré en février. Mais la start-up, qui a pris ses quartiers dans les halles industrielles du Technoport, à Foetz, et qui vient de clôturer une levée de fonds de 2,4 millions d’euros, affirme que son système peut supporter jusqu’à dix étages.

Spin-off de l’Université, LuxAI a développé un robot humanoïde spécialisé dans les interactions avec des personnes en difficulté. Basé sur la technologie de l’intelligence artificielle, celui-ci s’adresse par exemple aux enfants atteints d’autisme ou ayant un retard du développement intellectuel. Il peut également être utilisé auprès de personnes âgées. La start-up incubée au Lux Future Lab a remporté fin septembre le Prix de l’European CES 2019 Innovation Award à Ams­terdam dans la catégorie « Tech for a better world ». Son robot, le QTrobot, sera commercialisé au mois de janvier. La start-up représentera par ailleurs le Luxembourg lors de l’édition 2019 du CES de Las Vegas.

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MOLECULAR PLASMA GROUP CRÉATION : 2016 RÉGIS HEYBERGER 6 PERSONNES Experte de la chimie moléculaire, Molecular Plasma Group est capable de modifier les propriétés de n’importe quelle surface en y fixant des molécules étrangères. Pour cela, elle excite ces composés chimiques avec un plasma sous pression atmosphérique pour les rendre actifs et les injecte sur le matériau en question. À partir de là, tout est envisageable. Cette technologie permet par exemple de rendre la surface du métal adhésive au caoutchouc ou bien de greffer des anticorps, donc des molécules organiques, sur une plaque de verre qui sera ensuite utilisée pour des expérimentations en laboratoire. Molecular Plasma Group est basée au Technoport.

MOOVEE CRÉATION : 2018 SÉBASTIEN BERTHELOT 2 PERSONNES La jeune pousse se différencie dans le secteur de la mobilité en proposant une application de covoiturage non pas destinée aux particuliers, mais aux entreprises. En plus d’intégrer le partage dans les flottes de véhicules des salariés, elle propose également l’automatisation de l’accès aux voitures ainsi qu’aux vélos et trottinettes éventuellement proposés par la société. Moovee propose par ailleurs les services technologiques nécessaires à la mise à disposition, le verrouillage et l’entretien des véhicules. La start-up représentera le Luxembourg lors du prochain salon technologique du CES, à Las Vegas, au mois de janvier. Elle est incubée au Paul Wurth InCub. W W W. M O OV E E . L U

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F I N T E C H ET REGTECH

A P P L I C AT I O N D E M I S E E N R É S E AU

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

LOGICIEL/ I N T E R FAC E

MOTION-S

MU DESIGN

CRÉATION : 2014 GUIDO VON SCHEFFER 11 PERSONNES

CRÉATION : 2015 VIVIEN MULLER 3 PERSONNES

Spin-off de l’Université du Luxembourg, Motion-S a fait parler d’elle en 2015 en lançant avec l’assureur La Bâloise une application de gaming permettant de collecter des données sur le comportement des conducteurs et ainsi définir un profil de risque objectif et pertinent de chaque client. Cette innovation, baptisée « Game of Roads », lui a permis de remporter le Grand Prix de la première édition du forum Mind & Market cette même année. Depuis, la jeune pousse, basée à Remich, continue de développer son concept, notamment en Allemagne, où elle a lancé sa propre application, Pick’r, en partenariat avec plusieurs assureurs locaux. Au mois de septembre, elle a levé un million d’euros auprès de la Fédération belgo-luxembourgeoise de l’automobile (Febiac).

Spécialiste des objets connectés, Mu Design a développé la caméra proactive Ulo. En forme de chouette, celle-ci capte les mouvements qui interviennent dans son champ de vision et communique directement avec son propriétaire en lui envoyant des alertes. À mi-chemin entre la caméra connectée et le Tamagotchi, son produit a déjà séduit des milliers d’utilisateurs. En plus du lancement imminent d’une deuxième version d’Ulo, la start-up prépare un autre objet connecté tout aussi pratique et amusant, mais dont elle garde le secret. Mu Design est incubée au Technoport. Elle a remporté ce printemps le Prix du meilleur pitch lors du concours Pitch Your Startup et elle représentera le Luxembourg au salon tech du CES de Las Vegas, en janvier prochain.

R É A L I T É VIRTUELLE

AU T R E S

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NEXTEN.IO

NOMOKO

OQ TECHNOLOGY

CRÉATION : 2017 ÉRIC BUSCH 7 PERSONNES

CRÉATION : 2015 VINCENT PEDRINI 30 PERSONNES

CRÉATION : 2016 OMAR QAISE 8 PERSONNES

Active dans le secteur du recrutement, Nexten.io est une plate-forme qui vise, avec l’aide de l’intelligence artificielle, à mieux cerner les besoins en compétences informatiques des organisations pour les mettre en relation avec les profils les plus adaptés. Cette solution veut avant tout se centrer sur les candidats, qui sont particulièrement courtisés dans ce secteur, en leur proposant des offres ciblées et en phase avec leurs attentes. Mais sans les inonder d’offres et, surtout, en assurant la confidentialité de leur identité, notamment pour ceux qui acceptent des missions ponctuelles pouvant être effectuées à distance. Nexten.io est basée à Strassen.

Nomoko a l’ambition de créer un modèle virtuel très précis de la planète qui puisse servir de simulateur grandeur nature à tous les scénarios possibles et imaginables. Pour cela, la start-up, incubée au Paul Wurth Incub, a développé une caméra spécifique pour cartographier la réalité et un programme informatique en charge de la modélisation des données collectées. Ce sont les villes qui seront modélisées en priorité et le clone de Luxem­­bourg-ville sera l’un des premiers disponibles. Parmi les clients potentiels de Nomoko figurent les constructeurs automobiles, qui pourront ainsi tester la mise en circulation des voitures autonomes en conditions réelles et en parfaite sécurité.

Basée à Wasserbillig, OQ Technology développe une technologie capable de gérer un réseau de com­munication dédié aux objets connectés branchés sur batterie et situés dans des régions reculées. Ce système vise par exemple à offrir une solution aux armateurs qui souhaitent suivre en temps réel le trajet de leurs navires, ou aux compagnies pétrolières afin de contrôler constamment la température d’une conduite de gaz en plein désert. Tout cela sans passer par un réseau 5G, conçu pour supporter des flux d’informations bien plus élevés et qui est donc bien plus cher d’utilisation. La connectivité fournie par la start-up sera supportée par une constellation de nanosatellites. Pour lancer sa solution, OQ Technology a créé un consortium avec deux autres partenaires. Celui-ci a déjà reçu 6 millions d’euros du programme national Luximpulse.

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W W W.O Q T E C . S PA C E

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R E T R O U V E Z L E S D E S C R I P T I F S C O M P L E T S D E T O U T E S C E S S TA R T - U P DA N S N O T R E D O S S I E R S P É C I A L S U R PA P E R J A M. L U

PASSBOLT

REALAB

SESAMM

CRÉATION : 2016 KEVIN MULLER 4 PERSONNES

CRÉATION : 2016 JERRY WAGNER 2 PERSONNES

CRÉATION : 2014 SYLVAIN FORTÉ 28 PERSONNES

Un post-it, un SMS ou un mail : les mots de passe les plus sensibles d’une entreprise transitent parfois à découvert. Une faille potentielle que Passbolt tente de combler en développant une solution de gestion des clés digitales. Conçue spécialement pour les sociétés, elle se concentre sur le partage de ces informations entre collaborateurs et vise non seulement à combler les failles de sécurité engendrées par ces pratiques, mais aussi à améliorer la compétitivité, en particulier dans le secteur ICT. Après avoir déployé une version gratuite de son produit pour le tester auprès de ses potentiels clients, Passbolt s’est jetée dans le grand bain en lançant ses premières offres commerciales en début d’année. Et ça marche. Des entreprises comme Renault ou Hachette se sont montrées intéressées et sont actuellement en phase de test. Passbolt est incubée au Technoport.

Spécialiste de la réalité virtuelle, Realab a développé un logiciel de création de films interactifs dans lesquels il est possible de choisir plusieurs scénarios de façon complètement intuitive. La start-up, située à Luxembourg-ville, a reçu un Prix pour ce projet en 2016 lors du Filmteractive Festival Market. Mais elle ne compte pas s’arrêter au secteur du cinéma. Forte de son expertise, Realab a créé une autre marque, reVResh, qui s’adresse essentiellement au secteur médical et se concentre sur l’hypnothérapie grâce à la réalité virtuelle. Après avoir mené une étude basée sur son nouveau produit avec le centre de recherche RBS, elle se concentre désormais sur sa commercialisation. L’hypnothérapie est utilisée sur des personnes ayant des sensations de stress ou souffrant de burn-out, ainsi que pour traiter des phobies de tous genres.

Spécialisée dans l’analyse des marchés financiers, Sesamm ne s’intéresse pas aux chiffres, mais aux humeurs des traders, économistes et autres journalistes spécialisés dans le secteur boursier. L’algorithme de deep learning qu’elle a développé passe à la moulinette des milliards d’articles de journaux, de commentaires sur les réseaux sociaux ou d’analyses sur les blogs et les forums pour tenter de prévoir les mouvements des marchés financiers. Plus de 250.000 sources à travers le monde sont ainsi scrutées de très près, puis décortiquées. Sur son interface L’Humeur des Marchés, la start-up propose ensuite une visualisation en graphiques des résultats obtenus. Pas question de prédire l’avenir, mais bien de prendre le pouls. Sesamm est située au Lux Future Lab. W W W. S E S A M M .C O M

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SKEELED

SUPERMIRO

CRÉATION : 2014 MIKE REIFFERS 30 PERSONNES

CRÉATION : 2015 ELFY PINS 8 PERSONNES

L’objectif de Skeeled est non seulement de digitaliser le processus de recrutement, mais aussi de l’améliorer à l’aide de l’intelligence artificielle. Sa solution propose donc une gestion automatisée des candidatures et des CV, accompagnée d’un outil d’analyse des profils de candidats. Une fois la sélection opérée, l’algorithme conçu par la start-up propose un test de personnalité à ceux qui ont été retenus et, cerise sur le gâteau, les invite à réaliser un entretien vidéo. Skeeled est également présente en Belgique et au Portugal. Au Luxembourg, elle compte une quarantaine de clients, dont Lux-Airport ou Sales-Lentz Group. Elle est basée à Bascharage.

Supermiro est un site, une application et une newsletter de bons plans au style décalé et graphiquement amusant qui recense les événements culturels, gastronomiques et sportifs du Grand-Duché et de la Grande Région. Une sélection personnalisée basée sur un algorithme maison est proposée gratuitement à ses abonnés. La start-up, qui se situe dans l’espace de coworking The Office à Luxembourg-ville, devrait également lancer dans quelques semaines un chatbot pour améliorer encore son offre. Depuis peu, Supermiro est également présente à Bruxelles et prévoit de s’attaquer à d’autres grandes villes des alentours, notamment en France. Elle compte 64.000 utilisateurs réguliers au Luxembourg et dans la Grande Région, où elle recense plusieurs milliers d’événements.

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W W W. S U P E R M I R O.C O M

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F I N T E C H ET REGTECH

A P P L I C AT I O N D E M I S E E N R É S E AU

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

LOGICIEL/ I N T E R FAC E

SWIRL

SYMENT

CRÉATION : 2013 JOSEPH HESS 2 PERSONNES

CRÉATION : 2016 GUILLAUME PERRODIN 8 PERSONNES

Swirl veut mettre sa petite pierre à l’édifice du développement durable. La start-up, basée à Strassen, a développé des éoliennes verticales dont les pales sont recouvertes de film solaire et la base de panneaux photovoltaïques. Le tout géré par un mini-réseau électrique. L’objectif : alimenter de façon complètement autonome des antennes de relais GSM se trouvant dans des régions isolées et qui tirent habituellement leur énergie électrique de générateurs diesels. Swirl vise principalement le marché africain. Le gouvernement cap-verdien a déjà signé une lettre d’intention pour l’achat de 30 unités. La start-up utilise également son expertise dans l’architecture de réseaux électriques indépendants et pour alimenter en énergies renouvelables des stations de traitement et de pompage de l’eau.

Active dans le domaine de la gestion du patrimoine immobilier et basée à Luxembourgville, Syment a développé une solution capable de centraliser l’ensemble de l’activité d’un syndic ou d’une copropriété en y associant des acteurs externes, comme des locataires ou des prestataires. L’objectif est non seulement de digitaliser ce processus, mais aussi d’impliquer davantage les propriétaires dans la gestion des copropriétés. Une première assemblée générale entièrement digitale a été organisée avec ce système pour une copropriété en Normandie. Le nombre de votants a été deux fois plus important que d’habitude et le procès-verbal a été rédigé sur la blockchain. L’expérience devrait être renouvelée au Luxembourg très prochainement.

R É A L I T É VIRTUELLE

AU T R E S

W W W. S Y M E N T.C O M

W W W. S W I R L . E N E R G Y

TETRAO

TRAVELSIFY

UME

CRÉATION : 2014 CHRISTIAN GILLOT 14 PERSONNES

CRÉATION : 2016 BRUNO CHAUVAT 16 PERSONNES

CRÉATION : 2017 LAURENT DENAYER 6 PERSONNES

Basée au Lux Future Lab, la start-up Tetrao a conçu une intelligence artificielle capable de prendre le contrôle d’un navigateur en le manipulant comme le ferait un être humain lors de l’ouverture d’un compte bancaire entreprise. En d’autres termes, le programme qu’elle développe est capable de collecter et d’interpréter des documents disponibles en ligne ou apportés par l’utilisateur. La jeune pousse a déjà séduit le top management de BNP Paribas, qui lui a remis au mois de décembre le premier prix du Hackathon International organisé tous les ans par la banque, dans la catégorie « Expérience client ». En parallèle, Tetrao développe une solution pour la structuration de l’ensemble de la documentation des fonds d’investissement, toujours à l’aide de son intelligence artificielle.

Travelsify a développé un outil de recommandation d’hôtels et de restaurants basé sur la technologie du traitement automatique du langage naturel. En analysant non seulement les notes et les standards de confort, mais aussi les commentaires de millions de clients, son intelligence artificielle parvient à définir ce que la start-up appelle « l’ADN de l’établissement ». Si son service s’est initialement concentré sur l’industrie hôtelière, la jeune pousse l’a élargi à celle de la restauration. Avec plus d’un demi-million de restaurants, sa base de données est la troisième du monde, après celles de TripAdvisor et Zomato. Travelsify a levé 5 millions d’euros en septembre avec l’aide du groupe Accor­ Hotels, qui en a profité pour entrer dans son capital. Elle est basée à Luxembourg-ville.

Ume veut donner un coup de jeune aux relations entre les gestionnaires d’actifs et leurs distributeurs. Pour cela, elle construit une plate-forme qui centralise l’ensemble des données nécessaires à ces acteurs pour se rapprocher. Une sorte de TripAdvisor de l’industrie des fonds, comme la qualifie son fondateur. Cet outil a l’ambition d’offrir des informations vérifiées sur les distributeurs du monde entier, ce qui pourrait beaucoup faciliter l’internationalisation de certains produits financiers, tout en accélérant leur mise sur le marché. Le développement de cet « annuaire des distributeurs » est suivi de près par les autorités financières européennes, qui cherchent à réguler davantage ce processus. Ume est incubée à la Lhoft.

W W W.T E T R A O. E U

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W W W.U M E . S O L U T I O N S


R E T R O U V E Z L E S D E S C R I P T I F S C O M P L E T S D E T O U T E S C E S S TA R T - U P DA N S N O T R E D O S S I E R S P É C I A L S U R PA P E R J A M. L U

UNIVIZE

WIZATA

CRÉATION : 2017 FÉLIX HEMMERLING 2 PERSONNES

CRÉATION : 2014 JEAN-PHILIPPE HUGO 21 EMPLOYÉS

Alors que les établissements d’enseignement supérieur mènent chaque année des campagnes de communication pour attirer des étudiants, Univize, basée au Lux Future Lab, a développé une application qui met en lien des étudiants d’une soixantaine d’universités européennes, principalement britanniques et irlandaises, avec des jeunes Asiatiques souhaitant venir étudier sur le Vieux Continent. L’idée est d’offrir un retour honnête et indépendant de toute velléité commerciale sur les cours et l’ambiance des différents centres universitaires. Moyennant une somme de 35 à 70 pounds (40 à 80 euros), Univize leur propose donc de téléphoner à un étudiant de l’université de leur choix. Celui-ci est soigneusement sélectionné en amont et il est rémunéré par la start-up.

La start-up luxembourgeoise propose d’optimiser le rendement des lignes de production de l’industrie manufacturière grâce à l’intelligence artificielle. En effet, le comportement des machines d’usine se modifie au fil du temps. Celui-ci est donc analysé par l’outil de Wizata, qui fait ensuite des recommandations aux ingénieurs pour optimiser le rendement et améliorer la qualité du produit fini. La start-up, basée à Capellen, dispose d’une expertise spécifique dans le domaine de la métallurgie. Elle compte comme clients les plus grands groupes du secteur, à savoir Arcelor­ Mittal, Paul Wurth et Aperam. Le Digital Tech Fund a investi 500.000 euros dans la jeune pousse au mois de juin, dans le cadre d’une levée de 1,5 million d’euros. W W W.W I Z ATA .C O M

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YOTAKO

ZERO.1

CRÉATION : 2016 ALFONSO GARCIA FREY 4 PERSONNES

CRÉATION : 2016 MARC FLESCHEN 12 PERSONNES

Yotako propose un outil capable de générer les lignes de code nécessaires au développement de la partie graphique de sites internet et d’applications mobiles. En d’autres termes, il suffit d’un dessin à la main pour que l’algorithme de la jeune pousse le transforme en langage informatique. Sa solution a été commercialisée au printemps, après que l’équipe est passée par le programme de Luxinnovation, Fit4Start. L’objectif est maintenant de consolider sa position sur le marché européen. Elle a également l’intention à moyen terme de traverser l’Atlantique. Elle vient d’ailleurs d’annoncer que son application est disponible sur le logiciel de conception d’applications et de sites internet d’Adobe, Adobe XD. Yotako est incubée au Technoport.

Basée au Luxembourg, Zero.1 est un précurseur du lifi, ou wifi par la lumière. Il s’agit d’une technologie permettant d’accéder à internet en utilisant la fréquence des signaux lumineux des ampoules LED pour faire passer un signal. Seulement quatre sociétés dans le monde travaillent sur cette thématique. Le système développé par la start-up luxembourgeoise a toutefois l’avantage de s’adapter à toutes les LED disponibles sur le marché et d’être compatible avec n’importe quel smartphone, par le biais de sa caméra, et avec n’importe quel ordinateur, grâce à une clé USB. Autre avantage de taille, la solution lifi de Zero.1 est déjà commercialisée par Orange et Telefónica.

q u e s o n t - e l l e s d e v e n u e s  ?

Pépites d’hier, bijoux d’aujourd’hui Elles ont été rachetées ou ont bien grandi. Toutes ou presque ont fait partie de la liste des 50 start-up à suivre, proposée par Paperjam dans son numéro d’octobre 2016. Talkwalker, qui a développé un outil de recherche et d’analyse des médias sociaux, en faisait même la une. Aujourd’hui, la société emploie 223 personnes et a ouvert des bureaux à San Francisco, New York et Francfort. Lauréate de la première édition des Fintech Awards, Governance.com est une autre success-story. Sa plate-forme, spécialement conçue pour la gestion des processus de gouvernance du secteur des fonds d’investissement, a séduit de grosses pointures de la finance telles qu’ABN Amro Bank. Si son équipe est relativement réduite – 22 personnes –, sa croissance est exponentielle, avec l’ouverture prochaine d’un bureau en Angleterre, en plus de ceux du Luxem­bourg et des Pays-Bas. La plate-forme de données scientifiques de MyScienceWork, créée en 2010 au Grand-Duché, est un autre exemple à mettre en valeur. Elle recense aujourd’hui plus de 70 millions de publications spécialisées et 12 millions de brevets. Une base sur laquelle Virginie Simon, fondatrice, a pu concevoir des applications spécifiques qui l’ont poussée à ouvrir des bureaux à Paris et San Francisco. Il y a aussi Wordbee et son logiciel de gestion des processus de traduction. Créée en 2008, l’entreprise insiste pour ne plus être rangée au rayon des start-up. Elle travaille, entre autres, avec le groupe Air France KLM. On peut encore citer Inui Studio, fondée par Olivier Raulot, et sa technologie qui propose la même expérience qu’un écran tactile, mais sans contact. Une solution qu’utilisent aujourd’hui Samsung et Ikea. Ou encore Tadaweb, qui développe un outil de veille sur internet ultra précis et personnalisable et qui a été qualifiée en 2016 comme l’une des 100 entreprises les plus disruptives par l’institut de marketing Tällt. Luxscan Technologies, qui produit des scanners pour la menuiserie, a été rachetée en 2007 par le groupe allemand Weinig. Mentionnons aussi RCDevs (cyber­ sécurité) ou Airboxlab (traitement de l’air), et bien d’autres encore qui ont choisi le Luxembourg comme première base.

W W W. Z E R O 1 . Z O N E

W W W.YO TA KO. I O

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« Le boucheà-oreille reste un des meilleurs outils de promotion » Auteur

Photographe

jonas mercier

anthony dehez

C’est le parrain de l’écosystème start-up du Luxembourg. Il connaît tout le monde et a quasiment été de tous les coups. CEO du plus vieil incubateur du pays, le Technoport, Diego De Biasio partage sa vision globale de la start-up nation. 74 —

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DIEGO DE BIASIO INCUBATEUR D’IDÉES

Dynamique Diego De Biasio estime que l’écosystème start-up est tel un organisme vivant et qu’il s’adaptera au fil du temps.

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L

es start-up sont évoquées tous les jours dans l’actualité. Mais quelle est votre définition d’une start-up ?

Une start-up est censée avoir une dimension technologique, offrir une solution nouvelle ou qui n’a pas encore été adoptée à grande échelle, avoir besoin d’un support spécifique en termes de financement ou de développement de son plan d’affaires et des objectifs de croissance internationale. Ces critères sont ceux que nous avons définis dans notre processus de sélection au Technoport. Mais je suis tout à fait conscient que la définition d’une start-up peut être plus large et s’adresser à des domaines plus conventionnels ou créatifs. Il y a aussi un état d’esprit start-up, que l’on retrouve ou pas dans une société. Pour moi, l’âge n’est pas forcément un critère. Mais aujourd’hui, c’est un terme beaucoup plus à la mode et répandu. On l’utilise parfois même trop vite ou par opportunisme.

Le Luxembourg a-t-il une mentalité start-up ?

Il y a certainement un changement qui est en train de se produire au niveau des jeunes, qui ont de plus en plus l’esprit d’entreprise. C’est un phénomène qui va dans le bon sens. On parle aussi souvent de la perception de l’échec, qui est toujours accompagnée de certains préjugés. Je crois que notre rôle en tant que structure

d’incubation est tout aussi important dans la vulgarisation des échecs, et là aussi, nous avons encore pas mal de choses à faire.

Quand une start-up s’intéresse au Luxembourg, quelles sont ses premières questions ?

Il est peut-être important de préciser d’où vient notre deal flow. On reçoit en moyenne 160 demandes par an, dont 50 % viennent d’entrepreneurs résidents, 12 % de la Grande Région et 38 % d’autres pays. On a vu augmenter ces dernières années le nombre d’entrepreneurs étrangers qui s’intéressent au Luxembourg. C’est un résultat indirectement lié à la politique de promotion du gouvernement, qui mise sur certains secteurs. Ces entreprises-là sont déjà au courant de l’environnement public qui peut les soutenir quand elles viennent nous voir. Leurs questions concernent donc plutôt les démarches pratiques à réaliser pour s’installer : trouver un appartement, une école, etc.

Et cet écosystème est-il aujourd’hui mature, selon vous ?

bio expr ess

En 5 dates 1976

Naît à Luxembourg-ville

2000

Débute un master en Economics of technological and institu­tional change à l’Université Louis Pasteur de Strasbourg

2001

Intègre le Centre de recherche public Henri Tudor, département Technoport

2007

Entre dans le conseil d’administration de l’European Business and Innovation Centre Network (EBN)

2012

Devient le CEO du Technoport en tant que société anonyme

Ça dépend du point de vue. En termes d’initiatives de support, je pense que nous sommes bien équipés, oui. Mais l’écosystème est encore relativement jeune, bien que très dynamique. Il évolue constamment. C’est un peu comme un organisme vivant qui s’adapte avec le temps. Il y a des initiatives nouvelles, mais aussi d’autres qui disparaissent. Et il ne faut pas non plus se leurrer, il existe de la concurrence, et

« Il ne faut pas se leurrer, il existe de la concurrence, et c’est bien. » 76 —

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F

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« Ce sont les entrepreneurs qui c’est bien qu’il y en ait, car ça nous oblige à constamment innover et à nous réinventer pour répondre encore mieux aux besoins de l’écosystème et de nos clients finaux qui sont les entrepreneurs. Ce sont eux qui vont en fin de compte façonner l’écosystème et le rendre plus mature.

Les rôles des acteurs privés et publics sont-ils suffisamment définis ?

Oui, du simple fait que les acteurs privés et les acteurs publics ont des objectifs différents. Les premiers le font pour des raisons de développement économique de leur activité et les seconds pour l’économie en général. Et les deux peuvent tout à fait cohabiter, car en fin de compte, ils ciblent des besoins entrepreneuriaux très différents. Un bel exemple est la bonne collaboration que nous avons depuis quelques années avec l’InCub de Paul Wurth (incubateur créé par la société pour stimuler l’innovation dans l’industrie). Ils ont leurs thématiques prioritaires qui peuvent parfois chevaucher les nôtres, mais nos objectifs sont différents. Un autre exemple est la joint-venture que nous avons lancée avec Vodafone Procurement : Tomorrow Street. Eux visent une cible très spécifique avec des objectifs très clairs. Cela n’empêche pas que nous avons déjà échangé différents dossiers qui étaient peut-être encore trop early-stage pour eux ou bien trop matures pour nous.

Qu’en est-il du rayonnement du Luxembourg à l’international en tant que terre fertile de start-up ?

Il est bien existant. On peut citer le secteur financier avec l’énorme travail qui a été fait ces dernières années par une structure comme la Lhoft (Luxembourg House of Financial Technology, ndlr) pour créer un hub qui connecte régulateurs, start-up et instituts financiers afin de positionner le Luxembourg de façon unique dans ce

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s ta r t - u p n at i o n

du concept au marqueur Défini en 2009 par Dan Senor et Saul Singer, auteurs du best-seller Start-up nation: the story of Israel’s economic miracle, le concept de start-up nation est devenu, au cours de la décennie écoulée, un nouveau modèle économique. À savoir celui d’un pays ayant mis en place un écosystème complet destiné aux jeunes entreprises au fort potentiel de croissance à l’international, grâce à l’utilisation d’une innovation technologique considérée comme disruptive. Lancé fin 2014 au Luxembourg, le mouvement de start-up nation se replace dans une concurrence mondiale entre pays qui affichent le même « label » : des pays européens comme l’Allemagne, la France ou le Royaume-Uni, mais aussi et surtout les mastodontes que sont les États-Unis et la Chine, terres d’accueil non seulement de milliers de start-up, mais aussi d’une centaine de licornes, ces sociétés dont la valorisation boursière dépasse le milliard de dollars. Selon les données de CB Insights, sur les quelque 280 licornes recensées à l’été 2018, 150 sont basées aux États-Unis et en Chine, contre une vingtaine en Europe. Parmi elles, Deliveroo, Blablacar ou About You. La seule licorne enregistrée au Luxembourg, Global Fashion Group, est valorisée à hauteur de 1,1 milliard de dollars (866 millions d’euros). Dans cette catégorie, n’oublions pas l’exemple historique de Skype, qui a marqué un tournant dans l’histoire ICT du Luxembourg, avec Mangrove Capital Partners à la manœuvre.

domaine. Ensuite, le secteur spatial, qui en est encore au tout début, mais qui a déjà attiré un nombre important d’entreprises étrangères. Il représente aujourd’hui huit sociétés chez nous, donc environ 20 % du total de celles hébergées. Après, chaque structure d’incubation dispose de ses propres réseaux et les utilise pour attirer des start-up du monde entier. De notre côté, nous sommes membres de réseaux d’incubateurs européens et internationaux depuis notre création, ce qui nous a permis d’avoir une attitude proactive pour faire connaître notre écosystème et de décrocher pas mal de récompenses ces dernières années. Mais il faut avouer que le bouche-à-oreille des entrepreneurs reste un des meilleurs outils.

Le programme Fit4Start, de Luxinnovation, participe-t-il à la constitution de cette réputation internationale du Luxembourg ?

C’est une des initiatives qui, à mon avis, a fortement contribué à cela ces dernières années. Le taux de participation est croissant d’édition en édition et les projets viennent du monde entier. Cela veut dire qu’on est cartographié non seulement en Europe, mais aussi au-delà. La décision, réussie, d’attaquer des verticaux comme le secteur de la santé dans la prochaine édition montre qu’il existe d’énormes opportunités pour l'avenir.

Chaque commune doit-elle avoir son incubateur ?

Cela dépend de la taille de la commune et de ses objectifs. Si on prend le 1535°, un hub dédié aux industries créatives, il rentre parfaitement dans l’historique et la stratégie future de la ville de Differdange. L’Innovation Hub de Dudelange, qui est spécialisé dans les écotechnologies et lié à la vision du développement de l’écoquartier Neischmelz, est également très pertinent. Mais avant de vouloir créer son


façonneront l’écosystème. » propre incubateur, il faut définir quelle valeur ajoutée il peut apporter au tissu économique local. Et ne pas sous-estimer l’effort nécessaire, autant financier que d’un point de vue des ressources. Si on analyse la situation géographique, il est vrai que les initiatives existantes se concentrent essentiellement à Luxembourg-ville et dans le sud du pays. L’est et le nord du pays mériteraient certainement qu’on analyse l’opportunité d’avoir de telles structures d’incubation dans ces régions.

Le Technoport est une société anonyme depuis 2012. Est-il rentable aujourd’hui ?

L’une des idées de créer une SA était de sortir du business model que nous avions eu entre 1998 et 2012. Nous recevions chaque année une dotation publique pour couvrir une partie de nos frais de fonctionnement. Depuis 2012, ce n’est plus le cas. Nous devons générer notre budget annuel sur de l’activité qui n’inclut pas uniquement l’hébergement et le suivi des entreprises hébergées, mais aussi les revenus issus de nos sponsors, du cofinancement de projets de recherche nationaux ou européens dans lesquels nous participons ou encore des activités autour de notre Fablab de Differdange. C’était un défi que nous nous étions posé à l’époque. Nous avons eu des années avec des bénéfices et d’autres avec des pertes, mais nous sommes confiants sur le fait que 2018 sera la bonne année pour être bénéficiaires sur le cumul des six dernières années. Donc oui, le modèle a démontré qu’il peut être rentable, malgré des fluctuations cycliques surtout liées au taux d’occupation de nos halls industriels de Foetz. Les entreprises hébergées restent en moyenne trois ans, avec des durées un peu plus longues pour les industrielles. Il est clair que ces halls ne se remplissent pas à la même vitesse que les espaces de bureaux. Ces périodes

au lu x e m b ou rg

Une start-up nation « in progress » Les cinq étapes majeures de la constitution de la start-up nation au Luxembourg, selon Diego De Biasio. 1998

Le Centre de recherche public Henri Tudor lance le premier incubateur au Luxembourg, l’ancien Technoport. Objectif : créer un lien entre l’entrepreneuriat et la recherche publique.

2001

La phase pilote jugée positive, le Technoport devient un département à part entière du Centre de recherche. Une phase compliquée, la bulle internet venant juste d’éclater.

2006

Une étude de l’OCDE, mandatée par le gouvernement pour évaluer l’efficacité du système national, recommande de réunir les initiatives publiques stimulant l’entrepreneuriat innovant, soit le Technoport et Ecostart, une structure d’accueil mise en place par le ministère de l’Économie.

2012

Déménagement du Technoport à Belval et création de la société anonyme suite à la fusion avec Ecostart. L’actionnariat reste public, mais le modèle est relativement unique, car l’incubateur ne reçoit plus de dotation financière annuelle mais génère son budget sur de l’activité. Modèle qui suscite l’intérêt d’autres pays.

STILL IN PROGRESS

Depuis 2012, c’est une phase de développement continu avec l’émergence d’espaces de coworking, de structures d’incubation et de support. De nombreux événements s’organisent autour des start-up, alors que les sociétés établies s’ouvrent de plus en plus à cet écosystème.

transitoires peuvent donc avoir des impacts plus importants sur nos revenus.

Il existe, en quelque sorte, un paradoxe luxembourgeois. D’un côté, c’est une place financière reconnue mondialement, et de l’autre, il manque cruellement de financement pour les start-up…

Je pense que cela fait également partie du développement normal d’un écosystème autour des start-up. Il faut d’abord qu’il y ait suffisamment d’initiatives pour soutenir l’entrepreneuriat, dont l’objectif sera de créer une masse plus importante d’opportunités. Cela va attirer les premiers investisseurs, plus courageux ou simplement plus connectés à ce monde, générer les premières réussites qui vont à leur tour attirer d’autres entrepreneurs et investisseurs, et créer un cercle vertueux. J’ai bon espoir que, dans les années à venir, nous verrons plus de sociétés de capital-risque s’intéresser au Luxembourg. Il ne faut pas oublier que l’écosystème n’a que six ans.

Justement, ne faudrait-il pas davantage inciter fiscalement les particuliers à investir dans des jeunes pousses ?

Toute initiative qui peut contribuer au développement du pilier de financement dans l’écosystème est certainement la bienvenue. Mais créer un tel cadre est le rôle des pouvoirs publics. Notre rôle sur le terrain, en attendant, c’est d’essayer de connecter le mieux possible les deux mondes. C’est une question de mentalité et d’habitude. Si on arrive à attirer et développer davantage de start-up qui feront des exit intéressants, les investisseurs privés comprendront mieux l’écosystème et cela créera une spirale positive. Et ici, on revient à l’importance de la promotion.

S’approche-t-on d’une masse critique de start-up ?

Je pense qu’on commence à l’avoir. En tout cas, je ne peux pas dire que nous ne rece-

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­ — 79


a p p l i c at i o n

Comment entre-t-on au Technoport ? Une fois cette première étape passée, une analyse plus approfondie est menée sur chaque dossier. Celle-ci s’intéresse à l’équipe qui compose la start-up, aux marchés visés, aux objectifs et moyens envisagés et enfin à la structure financière. Une réunion d’évaluation est alors organisée entre les dirigeants de la jeune pousse et l’équipe du Technoport. Après celle-ci, le dossier passe par le conseil d’administration de l’incubateur avant d’être définitivement validé.

À qui appartient le Technoport ?

45 % Société nationale de crédit et d’investissement (SNCI)

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La spécialisation peut aider à atteindre certaines masses critiques. Mais, encore une fois, il y a de la place pour tout le monde. Le Technoport n’est pas un incubateur spécialisé. Notre objectif est de couvrir un spectre très large. D’autres incubateurs, notamment privés, ou hubs thématiques ont des cibles plus définies. Et c’est très bien comme ça.

Quelles sont les jeunes pousses qui ont marqué le Luxembourg ?

55 % Ministère de l’Économie

« l’âge n’est pas forcément un critère pour être une start-up. » 80 —

Faut-il se concentrer sur certains secteurs, comme les fintech, ou attirer le plus de start-up possible, peu importe le secteur d’activité ?

Il y en a, même si toutes ne sont pas forcément connues du grand public. Je pourrais citer Luxscan Technologies, qui produit des scanners pour l’industrie du bois et a été rachetée par un groupe allemand, ou Talkwalker* qui a le vent en poupe actuellement, avec plus de 200 employés. Je peux encore nommer Air­b oxlab*, qui a développé des appareils de contrôle de qualité de l’air indoor, Tadaweb*, qui est une pépite à forte croissance, RCDevs*, spécialisée dans la sécurité informatique et qui compte des clients du Top 500 au niveau mondial, ou encore Examotive, qui a levé 15 millions d’euros l’année dernière auprès d’investisseurs chinois. Et je pourrais continuer la liste.

Comment faites-vous pour promouvoir ces exemples à l’étranger ? Ils ne parlent pas vraiment au grand public…

En essayant de vulgariser ce que font les start-up. Souvent en utilisant des exemples de clients pour rendre la chose plus explicite. Mais il est clair qu’il faut travailler encore plus sur cet aspect. Les mettre en avant et les impliquer encore plus dans certaines actions et activités ne fera que renforcer l’écosystème en général.

Quelle est la prochaine étape pour le Luxembourg ?

Poursuivre les efforts que nous avons faits récemment pour établir et développer l’écosystème. Les pouvoirs publics doivent continuer à jouer leur rôle pour mettre en place un cadre favorable. Pour les intermédiaires de l’innovation, publics ou privés, il s’agit de poursuivre leur processus de maturation pour rendre le système encore plus efficace et faire émerger de nouvelles pépites. C’est la réussite des entrepreneurs qui rendra l’écosystème encore plus attractif dans le futur.

* voir encadré page 73

Première chose, il faut être une start-up, et l’équipe du Technoport insiste : les aspects technologiques et innovants de la solution proposée sont les principaux critères de cette première sélection. Aucune restriction géographique n’est imposée, du moment que l’entreprise développe au Luxembourg une activité de recherche, développement et innovation (RDI). L’âge de la structure candidate n’est pas non plus limité, « c’est au cas par cas », précise-t-on au Technoport.

vons pas suffisamment de dossiers au Technoport. Et je crois que c’est une tendance générale. On parle de masse en termes de quantité, mais aussi de qualité. Nous acceptons 7 % à 10 % des demandes que nous recevons et la barre d’entrée s’élève d’année en année.


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ASSAF TOPAZ INVESTISSEUR DE CLASSE MONDIALE

Professional investor angel Selon Assaf Topaz, il faut être réactif, mais aussi avoir une vision à long terme, en tant qu’investisseur.

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« Le monde n’attend pas le Luxembourg » Auteur

Photographe

jonas mercier

anthony dehez

Assaf Topaz connaît les start-up sous tous les angles. Entrepreneur, puis investisseur, il a été témoin de l’émergence de son pays, Israël, en tant que start-up nation. Depuis six ans, il a décidé de se mettre à son compte et d’utiliser son expérience pour investir son propre capital. Le tout depuis le Luxembourg. Novembre 2018 —

­ — 83


C

omment, et surtout pourquoi, êtes-vous arrivé au Luxembourg ?

Je cherchais un pays qui ne soit pas trop loin d’Israël, mais suffisam­ ment international. Je ne voulais pas retourner dans la Silicon Valley, j’ai donc cherché en Europe. Pour­ quoi le Luxembourg ? La qualité de vie est très bonne, et l’environnement des affaires, très international. C’est aussi un pays cen­ tral sur le continent, et où l’on peut com­ muniquer en anglais.

Vous êtes donc ce que l’on appelle un business angel…

Oui, tout à fait. C’est mon argent et mes décisions. Je peux théoriquement investir sur un coup de tête, même si je ne le fais pas. J’ai en moyenne 12 entreprises dans mon portfolio. Mais cette industrie est très cyclique, et il faut pouvoir être réactif, tout en ayant une vision à long terme. Je dois bien gérer mes comptes pour avoir tou­ jours du capital à investir. Person­nel­lement, je m’impose une somme limite pour chaque investissement et je ne la dépasse pas.

Quelle est cette limite ?

En règle générale, j’investis quatre fois par an dans de nouvelles entreprises pour un maximum de 100.000 dollars pour chaque investissement. En parallèle, je suis celles dans lesquelles j’ai déjà investi, et si leurs activités évoluent bien, je peux décider de réinvestir. Du coup, je peux mettre jusqu’à 200.000 euros dans une seule start-up. Ces dernières années, ces réinvestissements ont été plus impor­ tants. Par contre, je ne dévoile pas mon capital total.

Que regardez-vous avant d’investir ?

Pour moi, le plus important, c’est l’entre­ preneur, parce qu’il constitue l’ADN de l’entreprise. C’est lui qui prendra les déci­ sions les plus importantes, qui recrutera

p ort ra i t

Qui est Assaf Topaz ? Start-upper des premières heures et investisseur expérimenté, Assaf Topaz, 48 ans, a roulé sa bosse en Israël et dans la Silicon Valley, avant d’atterrir au Luxembourg, il y a six ans, en tant que professional investor angel, comme il préfère se qualifier. Citoyen israélien et allemand, il débute sa carrière comme entrepreneur en créant une société dans le secteur de la sécurité informatique, dans un petit appartement de Tel-Aviv. C’était en 1998, à l’époque où on ne parle pas encore de cybersécurité. Comme beaucoup d’entreprises israéliennes, Gilian Technologies, qui deviendra Breach Security, s’installe dans la Silicon Valley et connaît une belle croissance. Mais Assaf Topaz décide de se retirer en 2002 pour aller étudier les affaires à Stanford. Il rentre ensuite en Israël pour rejoindre l’un des plus grands conglomérats du pays, Elron Electronic Industries, pour qui il investit dans des start-up technologiques. En 2010, il passe chez IDB Group, un autre grand conglomérat israélien. Il y sera vice-président de la société d’investissement Discount Investment Corporation, où il dirige les nouveaux investissements (de 3 à 10 millions de dollars), dans les start-up des domaines high-tech et cleantech. L’environnement trop procédurier de ces structures le pousse à se mettre à son compte et à investir son propre capital. Il choisit le Luxembourg pour cette activité. Aujourd’hui, il fait en moyenne quatre nouveaux investissements par an et affiche une douzaine de start-up dans son portfolio.

son équipe, qui cherchera des fonds, qui devra être capable de convaincre des par­ tenaires de travailler pour lui, etc. Il devra aussi trouver les premiers clients. Bref, il devra combler l’énorme fossé auquel une start-up doit faire face. Dans quels secteurs investissez-vous ?

Dans le passé, j’ai investi dans les start-up développant des logiciels d’entreprise et actives dans les secteurs du cloud computing, du big data et des fintech. Mais depuis quatre ans, je me concentre sur la mobilité et les technologies qui tournent autour de l’automobile.

Pourquoi ces deux secteurs en particulier ?

Je m’intéresse toujours aux grandes évo­ lutions. L’automobile est un marché énorme. Il est toujours en croissance, mais n’est jamais vraiment passé par un gros changement. On construit des voi­ tures plus performantes aujourd’hui, mais les bases de la technologie sont res­ tées les mêmes. Pourquoi ? Parce que le capital nécessaire au développement d’in­ novations radicales est immense, et le processus, complexe. Il était donc diffi­ cile pour de nouveaux acteurs d’entrer sur ce marché. Les innovations qui ont eu lieu ont donc toujours été menées par les grands groupes, qui ne sont pas vrai­ ment pressés. Aujourd’hui, la valeur d’une voiture réside toutefois de plus en plus dans l’élec­ tronique, les data et les softwares, et non plus dans le châssis, le moteur à combus­ tion ou les roues. Et cela va tout changer, car les constructeurs n’ont rien dans leur ADN qui ait un rapport avec ces nouveaux domaines. Le cas de Tesla a par ailleurs permis de montrer que la concurrence est désormais ouverte. La survie des gros acteurs repose donc sur la maîtrise de ces nouvelles technologies, qu’ils pourront

« 95 % des retours sur investiss industrie sont générés par 5 % 84 —

­ — Novembre 2018


développer en interne ou, plus probablement, acquérir en achetant des start-up. Et c’est un phénomène qui se vérifie. Qu’est-ce qui différencie le business angel des autres acteurs de l’investissement ?

Les 11 plus belles levées de fonds 2018

financement

2018, belle moisson

CARPAY-DIEM

Depuis le début de l’année, Paperjam a recensé 11 levées de fonds de start-up luxembourgeoises. Des tours de table qui vont de 500.000 euros à 16 millions de dollars. 2017 n’a pas été mal non plus. On se souvient des 15 millions d’euros levés par ExaMotive, des 2 millions d’euros d’iTravel et Nektria, du million d’euros de Koosmik, ou encore des 600.000 euros d’Aiva.

1,2 million d’euros

(institutionnel, dont Mobivia)

Janvier SYMENT

600.000 euros (privé / public)

Mars

ALGOREG

1 million de dollars (privé / public)

Mars

SESAMM

2,6 millions d’euros

(privé / institutionnel, dont le Fonds Venture Numérique Lorrain)

Mars WIZATA

1,5 million d’euros

(institutionnel, dont le Digital Tech Fund)

Mai

ADAPTI

500.000 euros (privé)

Septembre DOCTENA

8 millions d’euros (privé)

Septembre TRAVELSIFY

5 millions d’euros

(institutionnel, dont le groupe AccorHotels)

Septembre

CROSSLEND

14 millions d’euros

(institutionnel, dont le Luxembourg Future Fund) Septembre

JOB TODAY

16 millions d’euros (institutionnel)

Septembre LEKO LABS

2,4 millions d’euros (privé / public)

Octobre

sement dans cette des investisseurs. »

Aujourd’hui, il y a beaucoup de véhicules d’investissement spécialisés dans les start-up. Il y a le financement participatif pour les petites sommes. Puis, les business angels – je préfère le terme d’investor angel. Ce sont des privés qui investissent dans des start-up au tout début de leur maturité, et généralement, de petites, voire toutes petites, sommes. En échange, ils prennent de gros risques. Ce sont eux qui soutiennent réellement les entrepreneurs, qui leur donnent confiance. Mais il peut y avoir de grandes différences entre ces investisseurs. Parfois, ils connaissent personnellement l’entrepreneur ; parfois, ils ont simplement beaucoup d’argent et le placent dans des start-up en pensant gagner beaucoup plus. Pour moi, ceux-là sont des parieurs. Ils ne comprennent pas la dynamique de ce métier et ne s’intéressent pas vraiment aux sociétés dans lesquelles ils investissent. Or, ce type d’investissement, surtout dans des entreprises très jeunes, nécessite de l’expérience. J’ai été un investisseur institutionnel, j’ai investi de grosses sommes. Aujourd’hui, je fais la même chose, mais avec mon capital. J’apporte donc une valeur ajoutée à l’entrepreneur. Je lui donne des conseils, partage mon expérience, mon carnet d’adresses... Parfois, je travaille avec lui sur la stratégie ou certaines présentations. Mais cela dépend des entrepreneurs. Pour certains, je suis une espèce de cofondateur et je peux faire partie du conseil d’administration. Dans d’autres cas, par contre, je ne m’implique pas du tout, car l’entrepreneur a beaucoup d’expérience et il a juste besoin de mon réseau.

Vous avez vu Israël devenir une start-up nation au début des années 2000. Pouvez-vous nous dire quels sont les ingrédients qui ont rendu possible cette mutation ?

D’une part, il a fallu un système d’éducation supérieure de grande qualité. D’autre part, nous avions besoin de développer nos capacités de défense. Et sur ce point, le seul avantage que nous pouvions mettre en avant était la technologie. La nécessité est la mère de toutes les inventions, comme on dit. À partir de là, beaucoup de jeunes se sont intéressés à ce secteur et sont devenus des entrepreneurs. Ils ont bien évidemment fait face à beaucoup de problèmes. Et comme ils n’avaient ni suffisamment de temps ni de Novembre 2018 —

­ — 85


ressources, ils sont devenus très créatifs et ont commencé à réfléchir différemment. La qualité des ressources humaines est une clé essentielle. Elle passe par l’éducation, mais aussi par l’attitude. En Israël, tu peux faire des erreurs, on te donne toujours une seconde chance. Dans d’autres cultures, l’échec est mal vu. À cela, il faut également un support de l’État et des financements adaptés. Voilà comment nous sommes devenus une start-up nation. Comment voyez-vous les efforts qui sont faits depuis plusieurs années par le Luxembourg pour tenter de devenir une start-up nation ?

Le principal avantage du Luxembourg est sa proximité avec les marchés. Ce n’est pas le cas pour Israël, où un entrepreneur doit passer au minimum quatre heures dans un avion avant de rencontrer ses clients. Le Luxembourg a de grands pays autour de lui et offre un environnement de grande qualité pour investir. Il rassemble aussi beaucoup d’étrangers. Il offre donc un environnement très international, avec des professionnels qui possèdent des savoir-faire et des expertises différents et qui travaillent en harmonie. C’est une chose très importante pour le business. Même si ce mélange de cultures rallonge le temps de discussion, les décisions qui en résultent sont toujours plus performantes sur le long terme. La capacité d’industrialiser rapidement des produits est également un grand atout du Luxembourg et de l’Europe, qu’on ne retrouve pas forcément en Israël. Mais le Luxembourg a aussi des lacunes. Par

investissement

Les start-up dans lesquelles assaf topaz a misé RAVELLO SYSTEMS

Dématérialisation Israël Spécialiste de la dématérialisation sur le cloud, elle a été achetée par le géant américain Oracle pour 500 millions de dollars en 2016. OTONOMO

Automobile / data Israël Elle a créé une plate-forme d’échange de données liées à la voiture connectée. Créée il y a trois ans, elle a déjà levé 50 millions d’euros et collabore avec plusieurs grands constructeurs. MOTORK

Automobile / logiciels Royaume-Uni Elle propose des solutions de gestion de « l’expérience client » depuis le cloud aux constructeurs et revendeurs automobiles. 90 % des marques automobiles européennes figurent parmi ses clients. KUSSBUS

Mobilité Luxembourg Elle a développé une solution de partage de bus. Il s’agit de la seule start-up luxembourgeoise dans laquelle Assaf Topaz a investi. Elle a été sélectionnée dans la liste des 50 start-up à suivre en 2019.

« L’entrepreneur doit être très charismatique. » 86 —

­ — Novembre 2018

exemple, en ce qui concerne le financement. Il y a beaucoup de capitaux ici, mais pas adaptés pour les start-up. Et il faut avouer que la principale raison, de l’avis de nombreux investisseurs, c’est qu’il n’y a pas suffisamment d’opportunités intéressantes. La masse critique n’a pas été atteinte. Il faut continuer à développer l’écosystème en créant des secteurs d’attraction pour les talents et en attirant des entrepreneurs expérimentés qui ramèneront avec eux les investisseurs qui les soutiennent. Ces success-stories placeront le Luxembourg sur la carte. Mais beaucoup d’efforts ont été faits durant ces dernières années ?

Beaucoup, c’est vrai. Des ressources ont été allouées par le gouvernement. Mais le problème, c’est que le monde n’attend pas le Luxembourg. D’autres écosystèmes font également d’énormes efforts pour attirer des start-up. Berlin a beaucoup changé ces dernières années, tout comme Paris ou Londres. Et il ne faut pas oublier Amster­dam... D’autres centres se développent très rapidement, et Luxembourg pourra être un hub pour start-up s’il propose quelque chose d’unique, qui corresponde à des attentes bien précises des entrepreneurs. Si on essaie simplement de faire grossir de façon organique la start-up nation, le pays ne sera jamais capable de concurrencer d’autres centres plus importants. Il faut donc que le gouvernement soit capable de penser et d’agir « out of the box » pour trouver l’argument qui fera la différence.

L’initiative Spaceresources.lu n’est-elle pas une façon de se démarquer ?

C’est une chose très originale, certes. Mais c’est un pari à long terme. Il faut aussi essayer de réfléchir à court et moyen termes, car tout va très vite chez nos concurrents.

Combien de temps investissez-vous dans une start-up avant de récupérer votre capital ?

Si on parle de sociétés très jeunes, la moyenne de l’investissement est de sept ans. Ça peut prendre plus, mais aussi moins, de temps. Dans mon portfolio, mes sorties ont toutes eu lieu après cinq ans, pour l’instant. On peut dire que j’ai été chanceux.

Avec le risque de perdre...

Ça fait partie du métier. Ça m’est arrivé, et à chaque fois, j’ai beaucoup appris. Comme


Journaliste Politique (H/F) Chargé de Clientèle (H/F) Journaliste économique et Financier (H/F) Développeur PHP Drupal (H/F) IT Manager (H/F) Comptable (H/F) (CDD - 1 an) (H/F) Stage - Project & Community Management (H/F) Intégrateur (H/F)

Rejoignez-nous chez l’un ou chez l’autre Dans le cadre du déploiement de leur stratégie de croissance commune, Maison Moderne et Nvision souhaitent renforcer leurs équipes et recrutent de nouveaux collaborateurs. Ensemble, les deux entreprises emploient actuellement plus de 140 passionnés, dont près de la moitié au service des marques : Content marketing, Design, Experience, Digital, Social. www.nicetomeetyou.lu

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« Les success-stories placeront le Luxembourg sur la carte. » en clair

le glossaire du dossier BIG DATA

Masse de don­nées informatiques produites par des ordinateurs, dont l’analyse est impossible sans l’aide de la machine.

BUSINESS (OU INVESTOR) ANGEL

Ces investisseurs pla­cent leur argent personnel dans des start-up qui se trouvent à des stades de maturité peu avancés. Ils prennent donc beaucoup de risques.

CLOUD COMPUTING

Forme de stockage exter­­nalisé des données qui permet leur accès à tout moment et de n’importe où, grâce à une connexion internet.

CROWDFUNDING

Financement sans intermédiaire qui implique un très grand nombre de petits investisseurs et qui est utilisé généralement au tout début de la vie d’une start-up.

FINTECH

Ensemble des technologies utilisées pour répondre aux besoins spécifiques du secteur financier.

INVESTISSEUR INSTITUTIONNEL

Organisations régulées qui investissent des capitaux qui ne leur appartiennent pas. Les sommes en jeu sont bien plus importantes que celles des business angels.

EXIT

Acte qui permet à l’investisseur de récupérer son investissement. Ce moment peut arriver lors du rachat de la start-up ou de son entrée en bourse.

HUB

Concentration d’acteurs à la fois identiques et complémentaires, qui constituent un écosystème indépendant et attractif.

disait Nelson Mandela : « Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends. » On dit que 80 % des start-up disparaissent après leurs premières années d’existence…

On en revient à la question de comment investir et sur quelles bases. Moi, on ne m’approche jamais directement, mais toujours par l’intermédiaire d’une personne qui me connaît. Et j’ai un réseau de grande qualité, composé de personnes qui connaissent le milieu. Du coup, je sais que si une start-up arrive jusqu’à moi, c’est qu’elle mérite que je m’y intéresse. Tous mes investissements se basent sur mon réseau, qui est la chose la plus importante que je possède. C’est pour cela que l’on peut dire que ce marché est totalement inefficient. Un seul chiffre peut résumer ce constat : 95 % des retours sur investissement dans cette industrie sont générés par 5 % des investisseurs.

À quel moment décide-t-on de retirer son capital d’une start-up ?

La phase d’exit mériterait un article entier, car personne n’a encore trouvé la réponse. Elle peut avoir lieu dans différentes situations. Les plus fréquentes sont quand l’entreprise est rachetée ou quand elle entre en bourse. Il y a aussi la possibilité de vendre ses parts à un autre investisseur. Mais c’est une solution que je ne choisis jamais, car quand j’investis, je reste aux côtés de l’entrepreneur jusqu’au bout. Quand vient le bon moment ? C’est une question à un million de dollars. Dans la majorité des cas, les investisseurs ressortent d’une entreprise avec un peu plus d’argent qu’au départ, mais rarement en touchant un jackpot. Si tu multiplies ta mise de départ par quatre, c’est déjà une bonne affaire. Un multiple de 15 est considéré comme un jackpot – je rappelle qu’il s’agit toujours d’une échéance de cinq à sept ans.

Y a-t-il suffisamment d’argent dans le monde pour financer les start-up ? 88 —

­ — Novembre 2018

Selon moi, oui. Le problème est sa répartition géographique. Mais globalement, on peut dire que le capital disponible pour ce type d’investissement a été multiplié plusieurs fois au cours de ces 15 dernières années. Les investisseurs ont vu qu’il s’agissait d’un secteur très lucratif. L’une des conséquences de cette arrivée massive d’argent est que les sommes investies ont elles aussi augmenté. Je dirais à hauteur de 20 à 30 % pour quasiment tous les stades de maturité, durant les cinq dernières années. Une autre conséquence est que le nombre de start-up a explosé, lui aussi, car les entrepreneurs ont senti, comme les investisseurs, un marché porteur. Tout cela a créé une sorte d’inflation dans la valeur de certaines start-up. Plus particulièrement dans certaines régions très en vogue, comme la Silicon Valley. Il est aujourd’hui plus intéressant d’investir en Europe, car nous ne nous trouvons pas dans l’œil du cyclone. Mais il y a moins d’argent qu’aux États-Unis ou en Chine…

C’est vrai que la plupart des capitaux se dirigent dans les quelques hubs qui possèdent une grande notoriété. Mais l’Europe attire toutefois de plus en plus d’argent. Les sociétés de capital-­ risque françaises commencent par exemple à devenir très intéressantes. En Israël, nous avons également beaucoup plus d’argent qu’il y a quelques années.

Comment se passe une de vos journées-types ?

Je lis beaucoup, je reçois aussi énormément de rapports d’instituts d’innovation reconnus, et j’interagis avec des gens de l’industrie. Je participe à de nombreuses conférences et passe beaucoup de temps à conseiller les entrepreneurs en face-àface ou par vidéoconférence. C’est un métier global, et mes partenaires sont dans le monde entier.


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six éta Auteurs

IOANNA Schimizzi et Jonas MERCIER

La vie d’une start-up n’est pas un long fleuve tranquille. De l’idée à sa mise en œuvre, le parcours est souvent long et semé d’embûches pour trouver des locaux, établir son business plan, obtenir un financement ou encore procéder aux premiers recrutements. De nombreuses jeunes pousses choisissent aujourd’hui le Luxembourg pour se faire accompagner à chaque étape de leur développement et bénéficier des incubateurs et autres accélérateurs qui leur permettront peut-être un jour de devenir une licorne !

S’IMPLANTER AU LUXEMBOURG F

ace à la Silicon Valley ou à la French Tech, le Luxembourg s’est doté de solides arguments pour faire venir à lui les futures pépites et autres jeunes pousses. Plusieurs points de contact sont à connaître : Luxinnovation – l’agence de promotion à l’international du Luxembourg –, les Luxembourg Trade and Investment Offices (LTIO) – qui sont présents dans les plus grandes villes du monde comme New York, San Francisco, Abu Dhabi ou Tel-Aviv –, la CSSF, Digital Lëtzebuerg –, ainsi que de nombreux concours.

1

Luxinnovation

L’agence nationale en charge du développement et de la promotion économique du Grand-Duché est intimement liée à la stratégie du nation branding. Avec un budget de 7,9 millions en 2017, Luxinnovation se définit elle-même com­me un « partenaireclé pour les créateurs de start-up qui souhaitent lancer des activités innovantes au Luxembourg ».

Concours

Fit4Start, les Fintech Awards, l’Arch Summit, Pitch Your Startup et le Prix de la start-up de l’année sont autant de concours qui permettent aux jeunes pousses de se faire connaître.

Une CSSF « start-up friendly »

Le Luxembourg s’est fixé l’objectif de devenir un hub fintech. Et le gendarme de la place financière y contribue en ayant la réputation d’être un régulateur ouvert à la discussion et aux innovations.

90 —

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apes 2

pour bien grandir  U

eNREGISTRER SON ACTIVITé

ne fois que les (jeunes) entrepreneurs ont choisi le Luxembourg comme port d’attache, il leur faut correctement s’y établir de manière administrative. « Le premier point d’entrée est la House of Entrepreneurship (lancée sous l’impulsion de la Chambre de commerce, ndlr), explique Tom Baumert, directeur Entrepreneurship de la Chambre de commerce. La start-up en soi se définit par cette possibilité de croître très rapidement, et le facteur innovation revient très souvent. Mais il n’existe pas pour autant de lois spécifiques. Les start-up doivent donc s’établir comme n’importe quelle entreprise. Il y a l’autorisation d’établissement, la création d’entreprise, le numéro de TVA, de sécurité sociale, l’autorisation spécifique, environnementale, etc. » Le deuxième point de contact est Luxinnovation. « Lorsque les start-up viennent nous voir à la Chambre de commerce, nous les orientons vers ­Luxin­novation, quel que soit leur niveau de développement, ajoute Tom Baumert. Luxinnovation joue un rôle très important. L’équipe se déplace au sein de nos locaux tous les mardis. L’essentiel pour les start-up est d’avoir des chemins courts, de trouver les acteurs qui se rapprochent le plus possible de leurs besoins, et qui leur apportent une réponse en quelques jours. » Les cabinets de conseil ou d’avocats peuvent ensuite être des contacts utiles pour leur établissement.

House of Entrepreneurship

À travers ses différents programmes, elle propose des formations et des accompagnements dans toutes les démarches de création de l’entreprise, mais également dans la préparation du business plan. Il y a sur place, au Kirchberg, un one-stop shop qui réalise un accueil avec ou sans rendez-vous.

Luxinnovation

Plusieurs services et packages dédiés aux start-up leur sont proposés à chaque étape de leur développement : lorsque leurs créateurs sont au début du « cheminement » et n’ont que l’idée de base, lorsqu’ils commencent à se structurer, et enfin, lorsque la jeune pousse se sent pousser des ailes pour partir explorer l’international. Luxinnovation dispose donc de trois pack­ ages différents. La Start-up Box propose notamment d’aider les jeunes pousses à développer leur idée pour la transformer en business plan. Le programme Fit4Start permet aux start-up TIC luxembourgeoises d’avoir accès à un financement early-stage et à du coaching personnalisé. Et enfin, pour les start-up plus matures qui visent l’international, Luxinnovation propose le programme Plug & Play, à destination de celles présentes dans le domaine des ICT, et qui pensent qu’elles sont « prêtes » pour aller dans la Silicon Valley (plus de détails en page 94).

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­ — 91


3

ALD Shaker DOMAINE : Mobilité

Lancé par la société de leasing ALD Automotive, qui fait le pari de développer son propre incubateur dédié aux start-up actives dans la mobilité.

SURFACE : 200 m2

Fondé par Alain Godek et Yves Hoffmann, le lieu est plus classique au niveau du design. Les meubles et la décoration sont plutôt sobres sur place.

6zero1 DOMAINE : Entreprises à

vocation sociale et sociétale

Auparavant au 1535° à Differdange, 6zero1 vient de déménager en septembre dernier au centre de la capitale.

Lux Future Lab SURFACE : 2.000 m2

Incubateur de BGL BNP Paribas. Il accompagne ses start-up pour une durée maximale de trois ans.

SE FAIRE HéBERGER

The Office SURFACE : 2.200 m2

C

fait. La start-up a décidé de s’installer ’est au Grand-Duché. Elle a son idée, et peutêtre déjà son marché. Mais il lui faut désormais trouver son nid pour pouvoir éclore dans les meilleures conditions. Elle a l’embarras du choix pour se faire héberger. Le pays possède plus d’une dizaine d’espaces, qui vont du simple coworking aux incubateurs. Les premiers se distinguent parce qu’ils ne sont pas, en soi, dédiés aux start-up. Toute entreprise, salarié, ou autoentre­preneur peut s’y rendre s’il/elle a besoin de bureau(x) à partager. Les incubateurs, en revanche, sont spécifiquement dédiés aux jeunes pousses. Ils sont le plus souvent spécialisés dans un domaine et réalisent une sélection drastique des start-up qui choisissent de les intégrer. Certains lieux de coworking hébergent également des incubateurs, comme la Host.

Wishbox

répartis sur deux espaces : Belair et City Ouvert en novembre 2016, The Office a désormais un partenariat avec la Bil. La déco est plutôt dans un style loft, murs en briques, grandes baies vitrées, meubles chinés, etc.

Silversquare SURFACE : 2.300 m2

Ouvert en juin dernier en plein cœur du quartier Gare. Sa superficie, répartie sur cinq étages, est capable d’accueillir jusqu’à 250 personnes, avec un accès 24 h/24, 7 jours sur 7. Le concepteur belge éponyme est également présent à Bruxelles.

Paul Wurth Incub SURFACE : 400 m2 DOMAINE : Technologies

de l’industrie

Lancé en octobre 2016 et porté par Paul Wurth, un des noms historiques de l’industrie. Au total, il peut accueillir 42 personnes.

Parc Luxite SURFACE : 4.000 m2 DOMAINE : Start-up actives

dans les écotechnologies

ACCOMPAGNATEUR INCUBATEUR ESPACE DE COWORKING

92 —

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Propriété de la Poudrerie de Luxembourg, il est destiné à accueillir des start-up actives dans les écotechnologies. L’argument du site est d’être situé « idylliquement dans la verdure, loin de l’agitation urbaine », mais proche des axes autoroutiers.

CARTE @Monopolka


Bamhaus SURFACE : 1.600 m2

House of Entrepreneurship

Le public visé est les jeunes professionnels, les petites entrepri­ ses, les artistes ou les créatifs. Situé dans une zone industrielle, il est plutôt orienté vers les arts et les médias (musique, tournage, etc.), et est une initiative lancée par Ben Barnich et Christian Muno.

SURFACE : 330 m2

Le one-stop shop se situe juste en face de la Chambre de commerce (à l'initiative du projet avec le ministère de l’Économie) et a été lancé en octobre 2016.

Maison Breedewee SURFACE : 550 m2

Comme son nom l’indique, cet espace de coworking se situe dans une maison, le style est donc très atypique, avec notamment un portrait peint au mur d’Albert Einstein, qui côtoie une arche en pierre.

Urban Office SURFACE : 1.600 m

5 2

Baby-foot, bar et tableaux de Superman ou Spiderman sont au rendez-vous. Géré par la société 4 Eyes Group, qui possède quatre autres sites au Luxembourg.

Neobuild

6

DOMAINE : Construction

et écotechnologies

Lancé par le CDEC (Conseil pour le développement économique de la construction), son concept de living lab permet de tester en conditions réelles un produit : murs, revêtements de sol, systèmes d’aération, toitures, etc.

innovation hub SURFACE : 500 m2 DOMAINE : Écotechnologies

house of startups

House of Biohealth

Porté par la Ville de Dudelange, l’Innovation Hub a été inauguré en juillet dernier. Il a été pensé comme « un premier pas concret vers la construction du site Neischmelz et de son identité écotechnologique ».

DOMAINE : Biotechnologies,

TIC et technologies propres

LHoFT (Luxembourg House of Financial Technology) Incubateur spécialisé dans les fintech, lancé sous la forme de partenariat public-privé.

LCI Le Luxembourg-City Incubator, fruit d’un partenariat entre la Ville et la Chambre de commerce, est un incubateur généraliste qui accueille les start-up de tous les secteurs, excepté la finance.

1535 ° Creative Hub

Innohub

Équipé de laboratoires, l’incubateur inauguré en janvier dernier permet aux jeunes pousses actives dans les technologies de la santé de se lancer à moindres frais. Il est le fruit d’une collaboration entre le ministère de l’Économie, le ZARE et des investisseurs privés.

SURFACE : 6.000 m2

La maison dédiée aux jeunes pousses luxembourgeoises et fon­ dée par la Chambre de commerce a ouvert ses portes le 1er juin 2018.

4

1

7

Sa vocation est d’attirer au Luxembourg les start-up étrangères qui disposent déjà d’un certain niveau de maturité. Il a été lancé en 2016, à l’initiative de trois entre­ prises du secteur privé : Mindforest, Exxus et Ines Media.

SURFACE : 16.000 m2 DOMAINE : Industries créatives

Ancien site industriel d’ArcelorMittal et lancé par la Ville de Differdange, il est dédié aux industries créatives.

Technoport

2

SURFACE : 2.000 m DOMAINE : Industries créatives 2

Premier incubateur du pays, il vient de fêter ses 20 ans d’existence. Créé par les pouvoirs publics, il fonc­ tionne sous statut de société privée depuis 2012.

University of Luxembourg Incubator 3 Incubateur de l’Uni, il s’adresse surtout aux étudiants porteurs de projets.

1

5

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2 3 4 7

Novembre 2018 —

­ — 93


Fit4Start D’une durée de quatre mois, ce programme donne notamment accès à une subvention de 50.000 euros. Un montant supplémentaire de 100.000 euros est offert par le ministère de l’Économie aux start-up qui ont terminé Fit4Start avec succès et réussi à lever au moins 50.000 euros de capital privé.

Programme d’accélération, de coaching intensif, de quatre mois.

#LePlateauLux Lancé par la Société Générale dans le quartier Gare, laboratoire de l’innovation dont le but est d’accélérer le processus d’innovation au sein de la banque, via des collaborations avec des start-up.

KPMG

180

I I I IIIIIIIII

EYnovation, programme de soutien des start-up dans leur croissance.

160

III

I

Les Big Four EY Luxembourg

140

Pour les start-up plus matures qui visent l’international : le programme Plug & Play, à destination des jeunes pousses présentes dans le domaine des ICT, et qui pensent qu’elles sont « prêtes » pour aller dans la Silicon Valley.

I I I

100

120

Plug & Play

I

­ — Novembre 2018

Plusieurs programmes sont proposés en fonction du degré de maturité.

ING Fintech Village

20

0

Mind & Market, destiné à aider et propulser de jeunes entreprises ou des projets naissants.

PwC

II

L’Experience Center aide les entreprises innovantes à fort potentiel de croissance à s’internationaliser plus rapidement et intelligemment.

II

II

Deloitte

II

Le Khube connecte les start-up et les corporate.

I

Développe le Luxembourg Open Innovation Club (Loic) et le Funding, deux services dédiés aux start-up.

Luxinnovation

Incubateur du Crédit Agricole situé à la Host, son but est de connecter les start-up hébergées avec de grandes entreprises internationales partenaires.

II

LAB (Luxembourg Acceleration Booster)

La HoE, à travers ses différents programmes, propose également des formations et des accompagnements dans toutes les démarches de création de l’entreprise.

Hub@Luxembourg

II I

Initiative commune entre le gouvernement et un groupe d’acteurs privés, il s’adresse aux gestionnaires de fonds désireux de lancer un véhicule d’investissement finançant des projets qui contribuent à la lutte contre le changement climatique et à la transition énergétique.

94 —

Fruit d’un partenariat entre Vodafone Procurement Company Luxembourg et le Technoport. 80 % des entreprises retenues doivent développer une activité en lien avec l’IoT, l’intelligence artificielle ou la sécurité.

III III I I I I IIII II

House of Startups ICFA (International Climate Finance Accelerator)

Les banques et entreprises Tomorrow Street

II

U

ne fois que les start-up sont installées, certaines incubées, leur but est de se développer. Elles peuvent alors compter sur de nombreux outils pour « accélérer ». Qu’ils soient développés par des banques, des grands cabinets ou des organismes spécialisés, les accélérateurs et autres programmes d’accompagnement sont nombreux. Depuis sept ans, le programme Business Mentoring a ainsi suivi par exemple l’évolution de quelque 123 jeunes chefs d’entreprise, avec l’aide d’une cinquantaine de mentors. Wide (Women in Digital Empowerment) a lancé l’an dernier son Startup Leadership Programme, afin de mieux accompagner les femmes qui souhaitent entreprendre dans le digital et les nouvelles technologies. Les centres de recherche proposent également des programmes dédiés à l’innovation, comme le List (Luxembourg Institute of Science and Technology), par exemple, ou le SNT (Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust), qui a signé en juin dernier un partenariat avec l’Uni et la Lhoft afin de développer de nouvelles solutions dans la blockchain, les levées de fonds en cryptomonnaies, ou autour de la régulation.

LA HOE

II

AccélérER

Nyuko, qui a quitté la Host mi-septembre pour la HoE, offre trois programmes de trois mois aux entrepreneurs qui souhaitent accélérer leur développement.

III II I I I IIIIIIIII

4

House of Entrepreneurship (HoE) Nyuko


Luxembourg Future Fund Initiative commune de la SNCI (Société nationale de crédit et d’investissement) et du Fonds européen d’investissement (FEI).

Digital Tech fund Il rassemble, entre autres, le ministère de l’Économie, la Société nationale de crédit et d’investissement (SNCI), l’Université du Luxembourg, Post, la Bil, SES, ou encore Proximus, bénéficie d’une enveloppe de 20 millions d’euros, et a pour objectif de financer entre 15 et 20 start-up luxembourgeoises sur une période de six ans.

SE FINANCER

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fonds national de la recherche (FNR)

Il bénéficiera ces quatre prochaines années d’une enveloppe de 64,4 millions d’euros pour notamment contribuer à façonner le Luxembourg de demain.

Venture capital

Expon Capital, Saphir Capital Partners, Mangrove Capital Partners, Digital Leaders Ventures, 2be.lu, EQT Ventures, Chameleon Invest, Docler Investments

Luxembourg Business Angel Network (Lban)

Space Research Program

É

tape cruciale dans le parcours de la start-up : le financement. Plusieurs options s’offrent à elles, le pays bénificiant d’un écosystème favorable aux start-up lorsqu’il s’agit de trouver des fonds. Elles peuvent se tourner vers les business angels, les capital ventures, ou les fonds d’investissement nationaux. Elles peuvent également tenter leur chance auprès des banques. « Mais malgré une amélioration des prêts, et surtout de la prise au sérieux des start-up de la part des établissements bancaires ces dernières années, elles ne sont pas encore considérées comme des entreprises ‘normales’, explique Tom Baumert. Financer une start-up reste une grande prise de risque pour une banque, qui ne peut se reposer sur aucun modèle, et sur très peu de fonds propres de la part des fondateurs. » Le directeur Entrepreneurship de la Chambre de commerce estime que « les business angels ont une carte à jouer, car eux, je dirais à 99 %, ne sont pas intéressés par les entreprises classiques, mais beaucoup plus par le fait d’investir dans des idées novatrices, et de prendre part à une aventure entrepreneuriale. Les business angels ont bien plus cette capacité à prendre des risques que les banques. »

S’ENVOLER

levée(s) de fonds

l

a start-up va désormais voler vers de nouveaux horizons. Plusieurs issues peuvent alors s’ouvrir à elle : réaliser une entrée en bourse, ouvrir un, voire plusieurs, bureau(x) à l’international, être rachetée par un groupe international, et ses salariés intégrés. Elle peut aussi voir un groupe devenir son actionnaire majoritaire, et ainsi continuer à exister sous son nom propre.

Recrutements

La start-up peut avoir besoin de lever des fonds rapidement, pour recruter, pour aller à l’international, pour développer une nouvelle technologie ou créer de nouvelles versions de son produit. Certaines se tournent vers des plates-formes de crowdfunding comme Ulule ou Kickstarter. Ce fut le cas de Mu Design, qui a récolté fin 2015 plus de 1,6 million d’euros pour sa chouette connectée Ulo sur Kickstarter.

Pour les start-up qui sont positionnées dans les secteurs du digital, de l’intelligence artificielle, notamment pour développer des applications, leurs produits doivent se baser sur une technologie toujours plus récente, innovante et avant-gardiste. Elles sont alors dans une course contre la montre pour attirer les talents et recruter les meilleurs developpeurs, ingénieurs ou autres data scientists.

Ouverture de bureaux et développement à l’international

Les grands groupes nationaux, voire internationaux, s’intéressent de près à l’écosystème start-up. Certains créent des partenariats pour se servir d’une technologie qu’ils ne pourraient pas développer en interne. D’autres intègrent la pépite en entier au sein de leurs effectifs pour développer leur propre produit.

Beaucoup font le choix, à l’image de Talkwalker (New York, San Francisco, Francfort), ou Job Today (Londres, Barcelone), d’ouvrir des bureaux dans de grandes villes internationales, afin d’être présents sur ces marchés.

Reprise par un groupe

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Les Big Four très attentionnés Auteur

jean-michel lalieu

Les grands groupes d’audit ont développé, depuis plusieurs années, différents programmes pour donner un coup de pouce aux start-up présentes au Luxembourg.

C

hez Deloitte Luxembourg, la cellule Boost travaille avec les start-up, en visant surtout celles qui sont orientées fintech, regtech et intelligence artificielle. « Nous pouvons leur proposer nos services professionnels habituels à des tarifs avantageux ou collaborer avec elles de manière différente », commente Carlo Duprel, fintech leader chez Deloitte. Lorsque l’équipe identifie une start-up qui développe une solution véritablement innovante, Boost aide à implanter sa solution auprès des acteurs de la Place. « Nous avons aussi recours à des start-up pour rendre de meilleurs services à nos clients, précise Carlo Duprel. Nous avons une panoplie de services financiers digitalisés, mais d’habitude nous ne concevons pas nos logiciels. La collaboration avec des start-up est donc bénéfique pour tout le monde à ce niveau. » Deloitte aide aussi ses grands clients du secteur financier à comprendre la culture des start-up, afin de faciliter la collaboration entre ces deux mondes. Chez PwC Luxembourg, l’approche se veut plus globale. « Notre premier objectif est de renforcer l’écosystème global des start-up au Luxembourg plutôt que de travailler entreprise par entreprise », explique Laurent Probst. C’est dans ce but que le cabinet d’audit et de conseil a aidé à la constitution de la House of Startups et soutient de près la Lhoft. « Nous voulons aussi attirer de nouvelles start-up dans le pays et les intégrer dans différents projets pour les faire décoller », poursuit le partner de PwC Luxembourg, pointant que cela fait déjà 15 ans que la société crée des partenariats avec des jeunes pousses. Dans le même esprit, PwC a lancé

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en 2012 le PwC’s Accelerator pour favoriser l’internationalisation des PME européennes. Entre 15 et 20 personnes sont désormais chargées de pousser 2.500 petites entreprises européennes vers les marchés asiatiques. « Pour ce programme, nous travaillons avec l’Union européenne, et il a connu un grand succès », note encore Laurent Probst. Pour collaborer avec le monde des start-up, EY a lancé EYnovation au niveau international il y a un peu plus de trois ans, et la division luxembourgeoise a directement embrayé. « Le programme poursuit un triple objectif, explique Brice Lecoustey, digital leader. Le premier est d’identifier un certain nombre de start-up localisées au Luxembourg dans les secteurs recensés par la stratégie nationale et de leur fournir un coaching gratuit. » EY met en relation un de ses managers avec chaque start-up pour les accompagner sur le long terme. « C’est l’occasion pour nos jeunes managers de se frotter à ce monde », observe M. Lecoustey. Ensuite, le programme permet à certaines start-up de devenir fournisseurs de services pour EY ou de travailler conjointement avec le cabinet auprès de ses clients. « Enfin, nous utilisons aussi le programme EYnovation pour mettre en lien des entreprises clientes avec notre réseau international de start-up pour des solutions spécifiques », note encore le digital leader. Enfin, à chacun son nom, KPMG Luxembourg a créé le Khube (KPMG Hub for Entrepreneurship), une cellule qui offre des services aux start-up selon leurs besoins bien spécifiques. L’équipe dédiée au projet veut aussi promouvoir le Luxembourg comme destination pour ce type d’entreprises et les mettre en relation avec les entreprises établies. C’est dans cet objectif qu’elle a lancé le concours des Fintech Awards, dont la troisième édition s’est tenue en juin. Enfin, KPMG organise des workshops à l’intention de ses clients traditionnels, dans lesquels sont inclus des start-up qui peuvent présenter concrètement leurs solutions. « Cette cellule existe depuis quelques années et a pour première ambition de connecter deux mondes, celui des start-up et celui des entreprises », commente Pascal Denis, head of advisory chez KPMG Luxembourg.


THU

15 NOV

Women in the Luxembourg fund industry The international community meets for real conversation

→ Members are invited to join the Club and Delano teams and their guests. Registration required at paperjam.club - Upcoming date: 11 December

INTERVIEWS

NEW EDITION

NETWORKING

Take the opportunity to see live content. 20 minutes of onstage interviews in English: Women in the Luxembourg fund industry

Discover the new print magazine a day before its official release

Enjoy a fun and friendly evening. Bar service with quality guests. Be sure not to miss it!

VENUE Knokke Out (2 rue Emile Mousel, L-2165 Luxembourg) / PARKING Brasserie - Rives de Clausen AGENDA

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6:30 P.M. Welcome & bar service 7:00 P.M. Delano interviews 7:30 P.M. Bar service & DJ set

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PARTNERS


UN SCRUTIN, UNE SOIRÉE, DES SURPRISES La journée du 14 octobre 2018 a pris des allures de marathon, de l’ouverture des bureaux de vote jusqu’aux résultats parvenus tard le soir, décevants pour le CSV, invitant DP-LSAP-Déi Gréng à tenter une nouvelle coalition à trois. Récit en images d’un dimanche historique dans le parcours politique du pays. 98 —

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Auteur

Thierry Raizer Photographes

Anthony Dehez Nader Ghavami Mike Zenari Novembre 2018 —

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Ont voté

Comme leurs concitoyens, les quatre têtes de liste suivies par nos photographes ont effectué leur devoir électoral. Le vice-Premier ministre sortant, Étienne Schneider, a voté à Cessange ; le Premier ministre, Xavier Bettel, dans son quartier de Bonnevoie, et le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, a croisé son prédécesseur Claude Wiseler à Belair. Les leaders ont rejoint leurs proches jusqu’en fin d’après-midi pour passer ensuite la soirée auprès de leurs troupes.

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Attente

Longue pour certains, interminable pour d’autres. Voire difficile à supporter. Le LSAP voyait son score baisser depuis le Melusina, où ses partisans étaient réunis. Quant au CSV, il avait choisi les Rotondes pour célébrer une victoire qui n’est pas venue, au grand dam de l’ancienne commissaire européenne et candidate dans le Centre, Viviane Reding.

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Résultats

Les résultats connus, les leaders politiques ont rejoint les locaux de RTL pour les premiers échanges télévisés, à chaud. Le tout-Luxembourg politique, institutionnel et économique a pu observer la joie du Premier ministre, aux côtés des Verts ou du président du parti Pirate, Sven Clement. La séquence maquillage a été bienvenue pour offrir à Claude Wiseler une bulle de calme dans cette soirée délicate pour lui et son camp.

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RegardS

Les panneaux « merci » n’ont pas servi au CSV, dont Claude Wiseler avait la rude tâche d’expliquer le score sur le plateau de RTL. Face à lui, les trois partis sortants déclaraient que le gouvernement sortant n’avait pas été désavoué. Certains regards valent parfois mieux que des mots.

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Archiduc, actuellement en kiosque. Et sur eshop.maisonmoderne.com


espresso conversations envies

Il s’offrirait une plantation de pamplemousses s’il gagnait à l’EuroMillions. Jean-Marie Ferber, fondateur du groupe éponyme, parle de son rapport à l’argent en page 110. Trucs et astuces pour bien réussir un déjeuner d’affaires en page 112. Juliette Feitler (Arendt) et Nasir Zubairi (Lhoft) posent, en page 114, en style automne. Une maison pas comme les autres nommée Hercule. Bienvenue en page 116. En toute décontraction et sans a priori. Présentation en page 118 de la programmation de Rainy Days. Passez à table en page 120 avec le réalisateur de Superjhemp retörns, Félix Koch. Novembre 2018 —

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ENVIES

ARGENT COMPTANT JEAN-MARIE FERBER

« L’argent offre l’indépendance » Fourmi Une devise par rapport à l’argent ? «  L’échec et la réussite sont les deux faces de la même pièce. » En cas de succès dans les affaires, les gens vous portent aux nues. Si vous échouez, les critiques arrivent alors très vite. Or, l’échec et la réussite sont des notions pas très éloignées. La deuxième : « Au cours d’une ascension, il vaut mieux regarder le chemin qu’on foule que se fixer sur le sommet. » L’essentiel est de se mettre dans les conditions pour réussir et donner le meilleur de nous-même. Enfin, parce que je l’ai vécu lors d’une phase financièrement diffi­ cile dans les années 1990, j’aime répéter que « l’argent offre l’indépendance ». J’ai vu la réaction des ban­ ques évoluer face à cette situation. Lorsque l’on a de l’argent, on peut négocier les taux ; si on en a besoin, ce sont les banquiers qui vous les imposent. Vous êtes plutôt cigale ou fourmi ? Plutôt fourmi. Je veux épargner pour pouvoir me fixer de nouveaux objectifs et avoir le confort de savoir qu’une partie de l’investis­ sement soit couvert.

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Autoproduction

Coût de ciseaux Votre premier salaire ? 587 francs luxembourgeois mensuels (un peu moins de 15 euros) reçus en 1971 pour ma première année d’ap­ prentissage dans un salon de coiffure. C’était moins que l’abonnement de bus pour m’y rendre. Le premier achat qui a compté pour vous ? En 1985, une paire de ciseaux d’une valeur de 400 euros, le salaire men­ suel d’un coiffeur à l’époque. Elle provient de la fabrique japonaise de sabres samou­ raïs Matsuzaki et a la parti­ cularité de s’auto-aiguiser grâce aux différentes cou­ ches de métal posées à froid. Aujourd’hui, même si je m’en sers moins, ses lames coupent encore com­me au premier jour. C’est un objet dont je suis très fier. Et votre dernier achat coup de cœur ? Il y a deux ans, nous avons acheté une maison dans le Var, que nous avons décou­ verte en faisant de la moto. Nous y passons environ trois mois par an. Le but est de s’éclipser et de laisser mes deux enfants, Laura et Lionel, prendre leur place dans l’entreprise.

Avez-vous des passions qu’on pourrait qualifier de coûteuses ? J’ai deux passions : la voile et la moto. Mais j’estime qu’acheter un bateau revient trop cher, notam­ ment au niveau de l’entre­ tien. Je préfère en louer un de temps en temps. Si je parviens à trouver le temps de partir une semaine avec des amis ou en famille, ça me suffit. Est-ce que l’idée du manque d’argent vous fait peur ? J’ai été élevé dans un milieu où l’on ne roulait pas sur l’or. Mon père était laitier, ma mère avait son petit salon de coiffure. Ils avaient aussi une cinquantaine de bœufs qu’il fallait nourrir matin et soir. Je les aidais beaucoup. À six ans, pendant les vacances, je me levais à cinq heures pour assurer les tour­ nées avec mon père. Je serais tout à fait capable de vivre en autoproduction : cultiver des pommes de terre, élever deux cochons et une vache… je ne serais pas malheureux.

Pamplemousses Imaginons que vous gagnez une somme énorme à l’EuroMillions... C’est une lubie dont je parle souvent, je m’offrirais une plantation de pam­ plemousses. J’en prends un tous les matins, j’aime beaucoup ce fruit. Faites-vous souvent des cadeaux ? Non, je ne suis pas très « cadeaux ». Pour Noël, par exemple, nous avons sou­ vent fait le choix de passer quelques jours ensemble avec les enfants dans une grande ville, chaque année. Je pense que ceci leur a apporté une certaine ouverture d’esprit qui les aidera toute leur vie à mieux relativiser.


ENVIES

CV EXPRESS Jean-Marie Ferber (62 ans) est à la tête de l’entreprise éponyme qui compte 13 salons de coiffure et 3 barbershops au Grand-Duché. Elle emploie 160 collaborateurs. Apprenti à l’âge de 14 ans dans un salon proche de la gare de Luxembourg, il se spécialise ensuite en Allemagne et en Suisse. Revenu à Bascharage où sa mère gère le salon du village, il s’y installe et c’est depuis ce berceau familial qu’il fait grandir l’entreprise, à une époque où l’on passe de la « haute coiffure » au « hair styling ».

Cheveux et chaussures

TEXTE Jean-Michel Lalieu PHOTO Edouard Olszewski

À quels signes de richesse êtesvous attentif ? Je n’y suis pas trop atten­tif. Mais si je dois en citer, je pointerais d’abord des signes de soins des cheveux [rires] ou des dents. Puis peut-être les chaussures, qui sont d’ailleurs un important outil de travail pour les coiffeurs qui pas­sent leur journée debout. Mais j’accepte le fait que certaines personnes aient besoin de signes extérieurs de richesse pour se mettre en valeur. Je ne juge pas, j’essaye de comprendre com­ment la personne fonctionne. Donnez-vous de l’argent à des associations ? J’évite les grandes organi­ sations qui emploient une grande partie des dons en frais de fonctionnement. Mais au niveau de l’entreprise, nous menons différentes opérations pour aider certaines causes. Par exem­ple, l’opération Movember pour la recherche contre le cancer de la prostate ou consacrer une journée à coiffer les gens qui vivent dans la rue.

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ENVIES

COMPÉTENCES BUSINESS

Réussir son déjeuner d’affaires Considéré par certains comme obsolète à une époque où le temps est une denrée de plus en plus rare, le déjeuner d’affaires reste pourtant un atout pour briser la glace avec ses prospects ou concrétiser la signa­ ture d’un contrat. Voici quelques impératifs à respecter.

Q

uel restaurant choisir ? À quel moment entrer dans le vif du sujet ? Si le déjeuner d’affaires est une alternative plus informelle aux classiques rendez-vous en salle de réunion, il n’en reste pas moins régi par une série de codes. En premier lieu, la ponctualité, tout comme le choix du restaurant : pas trop bruyant et adapté au standing du client. Il faut en revanche opter pour un cadre qui soit en lien avec la taille du contrat en perspective et ne pas dépenser une fortune si son entreprise n’a qu’un intérêt limité dans ce rendez-vous professionnel. Dans certains cas, et selon les clients, il peut être pertinent d’inviter la personne dans son entreprise en guise d’apéritif. « Une visite de l’entreprise avant de partir déjeuner peut être appréciée », confirme Pedro Castilho, coach et fondateur de la société Verbalius. « Elle permet d’établir le cadre des affaires et de donner une idée à son client ou partenaire de son environnement de travail, tout en proposant ensuite un environnement plus décontracté. » Une fois à table… Le rendez-vous est pris, le restaurant choisi, passons à table. Si plusieurs personnes sont présentes, il est indispensable de prendre le temps de présenter chacune d’entre elles dès le début pour mettre à l’aise ses convives et ne pas créer de confusion. Il est ensuite important de choisir un sujet de discussion léger, en s’intéressant à son client par exemple, avant de parler business. Ne pas trop attendre non plus. Il est en effet nécessaire de tenir l’objectif pour lequel le déjeuner a été organisé et de ne pas donner à son interlocuteur l’impression de perdre son temps. « Par contre, 112 —

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ILLUSTRATION 280 X 170

CÉCILE LORENZINI Associate director chez Vanksen « Pour plonger au cœur d’une marque, nous considérons qu’il est impératif de comprendre les personnes qui la représen­ tent et la vivent au quotidien. Et pour ce faire, le dîner d’affaires est une opportunité unique. C’est dans cette optique que nous avons lancé en juillet dernier, en collaboration avec

Accenture et Google, le Digital Circle Luxembourg. Il s’agit d’un rendez-vous trimestriel digital et culinaire qui rassemble 25 décideurs et experts digitaux internationaux à la pointe dans leur domaine. Ce dîner se déroule dans un environnement propice à l’échange, à la création et, in fine, à l’innovation. »

il est du plus mauvais goût de chercher à négocier un prix à table. Ça ne se fait pas », avertit Pedro Castilho. Toutes ces règles de bienséance doivent être adaptées en fonction du contexte et des personnes invitées. Ceci est d’autant plus vrai que le Luxembourg a la spécificité d’accueillir de nombreuses cultures, dont certaines s’opposent sur la question du déjeuner professionnel. Il faut donc

s’intéresser à l’origine de son invité. Dans les pays nordiques, par exemple, la table constitue un acte social important, mais n’est pas le lieu où l’on parle affaires. Tout se déroule généralement avant. Au contraire, dans les pays du sud, on signe généralement le contrat après le déjeuner. À retenir : il est utile de s’intéresser au régime alimentaire de son invité. On peut le faire dans un e-mail de rappel, que l’on envoie la veille. J. M.


ENVIES

ADEL NABHAN Chief marketing officer chez Banque Degroof Petercam Luxembourg « Les déjeuners d’affaires ont beaucoup évolué ces dernières années. Finis les lunchs à rallonge. Aujourd’hui, nos clients, qui sont souvent des entrepreneurs actifs, privilégient les lunchs rapides et efficaces, orientés business, que nous organisons soit près de leur bureau ou domicile, soit au sein de la banque autour

d’un repas léger. Parallèlement à ces lunchs, nous invitons nos clients à des événements organisés par la banque, comme le prestigieux Zoute Grand Prix (concours de voitures de col­ lection, ndlr) qui s’est déroulé récemment sur la côte belge, ou à des lunchs thématiques avec des orateurs inspirants. »

MÉTIER DU FUTUR CHIEF INNOVATION OFFICER Il est l’apôtre de la nouveauté et du changement de mentalité. Sa mission se focalise aussi bien sur les processus internes de l’organisation que sur les services aux clients.

Que fait-il ? Il dirige l’innovation de l’entreprise en se nour­ rissant à la fois des idées de ses collaborateurs qui souhaitent améliorer les processus de travail, et en se tenant au courant des dernières solutions disponibles sur le marché. Les projets peuvent concerner des processus internes ou de nouveaux services proposés aux clients.

Quelles sont ses compétences ? Il doit avant tout avoir le goût de l’innovation et avoir la capacité de réfléchir comme un dirigeant de start-up. Il est toutefois important qu’il dispose d’une vision stratégique et opérationnelle de l’entreprise. Un profil senior est donc préférable. Des connaissances en informatique sont un plus, tout comme des qualités de leadership.

N

Quelle est sa formation ? Il existe de nombreux masters en innovation, dont un professionnel à l’Université du Luxem­ bourg : le Master in Entrepreneur­ship and Innovation. On y apprend à mettre en place un processus d’innovation au sein d’une organisation. Mais la qualité de ce type de formation varie, car il s’agit souvent d’anciens cursus IT légèrement adaptés.

Étant donné qu’il s’agit, la plupart du temps, d’un profil senior, son salaire s’encadre entre 70.000 euros et 120.000 euros brut par an.

Une qualité-clé ? Passionné par les nouvelles technologies et l’innovation en général.

Avis d’expert

POUR ALLER PLUS LOIN Le choix du restaurant est stratégique : l’atmosphère générale peut jouer sur l’humeur de l’invité. Mieux vaut donc mettre toutes les chances de son côté. Mais comment trouver le bon endroit sans 08même _ LEGENDE-TITRE table ? Le site internet risquer de retourner toujours à la Maison Moderne recenseinverup l’ensemble du guide culinaire Explorator de08_legende et estrunteni des restaurants du Grand-Duché. Dans l’onglet Inspirations, il protature, offic te pos eniscie nimupose une rubrique Business Lunch. On y trouve adresses offrant san discid quis a 22 dem inctotate un cadre adapté pour les déjeuners d’affaires. De quoi trouver ab intibusdae. LE restaurant qui fera la différence. www.explorator.lu

« Chez Foyer, nous préférons parler d’ innovation coordination officer, car pour nous, tous les collaborateurs peuvent être acteurs de l’innovation. Or, ce potentiel doit être coor­ donné et non pas centralisé. Je travaille sur la culture interne de l’entreprise pour montrer aux employés qu’on les écoute et pour les encou­ rager à être proactifs. En parallèle, j’entretiens le lien avec l’écosystème start-up pour rester au courant des solutions disponibles et faire connaître nos besoins. » Marc Hotton, chief coordination officer chez Foyer.

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ILLUSTRATION Hadi Saadaldeen (Maison Moderne) PHOTOS Vanksen, Banque Degroof Petercam

Combien gagne-t-il ?


ENVIES

STYLE AUTOMNE

Comment définissezvous votre style ? « Moderne et élégant. »

Quel est votre plus vieux souvenir de mode ? « Les robes en métal de Paco Rabanne (surtout celles portées par Françoise Hardy) sont sans doute les premières images de mode qui m’ont marquée. »

« ma couleur préférée est définitivement le bleu dans toutes ses nuances. »

Quelle est la plus ancienne pièce de votre garde-robe ? « Un carré Hermès hérité de ma maman et que j’ai fait surteindre en rose fuchsia lors du pop-up store HermèsMatic l’année passée. »

Qui vous a donné le sens du style ? « Probablement ma grandmère maternelle, modiste à Paris avant de venir rejoindre mon grand-père au Luxembourg dans les années 30. Un exemple d’élégance et de chic au naturel, en toutes circonstances et peu importe le budget. »

Une adresse coup de cœur à Luxembourg ? « Muse By pour les accessoires, surtout les boucles d’oreilles. » Quel est votre dernier achat mode ? « Un manteau en cachemire Agnès B. acheté cet été, alors qu’il faisait 37 degrés à l’ombre… »

Juliette Feitler

Avec quel styliste pourriezvous vous pacser ? « Avec Agnès B., qui sait réinventer des classiques, proposer des vêtements de bonne qualité ‘made in France’ à des prix raisonnables, et qui habille aussi des artistes. J’aime particulièrement les looks qu’elle a créés pour l’artiste Jain, une identité visuelle forte par le vêtement. »

Quelle est votre couleur préférée ? « J’adore les couleurs franches et vives, mais ma couleur préférée est définitivement le bleu dans toutes ses nuances. J’aime autant porter des couleurs que du noir. En automne / hiver, j’aime associer une tenue totalement noire avec un élément très coloré, comme des Repetto rose fluo ou un foulard coloré. »

Counsel, Arendt

TEXTES France Clarinval

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ENVIES

Quelle pièce voulezvous transmettre ? « J’aime beaucoup les montres. Malheureusement, mon appartement a été cambriolé à Londres, il y a quelques années, et ma collection été 200a SIGNES MAX volée. J’espérais en transmettre à mes enfants. »

Avec quel styliste pourriezvous vous pacser ? « Les designers et les marques m’importent peu. Je recherche la qualité qui me va. Je n’ai pas de problème à porter du H & M avec du Armani. »

Quel est votre dernier achat mode ? « Une veste à double boutonnage achetée à Londres. Je n’ai plus porté de double boutonnage depuis longtemps, mais celle-là m’a plu. »

« Je n’ai pas de problème à porter du H & M avec du Armani. »

Comment définissezvous votre style ? « Décontracté, avec un peu d’audace. »

Quelle est la plus ancienne pièce de votre garde-robe ? « Un costume que j’ai fait faire sur mesure pour mon mariage, quand j’habitais à Singapour. Je rêverais qu’il m’aille encore. Ce tailleur était un personnage incroyable : durant les essayages, il jetait les morceaux dont il n’était pas satisfait. »

Quel est votre plus vieux souvenir de mode ? « Une cravate qui a bien 25 ans et qui est bien trop large pour la porter aujourd’hui. Elle m’a été donnée quand j’ai quitté un boulot à mi-temps chez Emporio Armani. »

Un faux pas à ne pas commettre ? « Les sacs banane. Ce n’est jamais une bonne idée. »

200 SIGNES MAX

Quelle est votre couleur préférée ? « Ma femme trouve que le vert me va bien, mais c’est une couleur difficile à porter. »

Nasir Zubairi CEO, Lhoft PHOTOS Mike Zenari

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ENVIES

ARCHITECTURE MAISON UNIFAMILIALE

Hercule, une maison différente 1

ARCHITECTE 2001

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MAÎTRE D’OUVRAGE Privé LOCALISATION Mondorf-les-Bains LIVRAISON 2018

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L

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es maîtres d’ouvrage avaient le souhait de faire construire une maison unifamiliale sur une parcelle relativement petite, mais avec un programme conséquent. La réponse des architectes de 2001 a été de travailler avec – et non pas contre – la colline, afin d’articuler une typologie suburbaine avec le paysage et le contexte. C’est ainsi qu’une partie des fonctions de la maison est enterrée : la technique, le garage, le fitness, mais aussi des espaces moins habituels pour un R-1, tels qu’un espace de bureau, une garde-robe, la cuisine, la salle à manger et le séjour. Ces dernières fonctions sont regroupées dans un seul et même espace de 14x6 m, bordé par une baie vitrée qui s’ouvre complètement sur un patio du côté sud-ouest. Au-dessus de ce volume prennent place les trois chambres et les deux salles de bain. De la rue, seul ce volume est directement lisible. Il ne représente donc que la moitié 116 —

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de l’encombrement visuel par rapport aux maisons avoisinantes. Mais la radicalité de l’approche ne s’arrête pas là : la conception des façades ré­pond à une approche binaire. Vers le sud, un voile de béton aveugle forme une poutre sur deux étages permettant d’éviter toute colonne dans le séjour et reflète la lumière vers le patio. Les façades sur rue et jardin sont quant à elles des murs-rideaux avec un verre solaire, reflétant d’un côté le contexte suburbain, et de l’autre, le jardin. Au nord, la façade exploite les perspectives donnant sur les jardins en cadrant des éléments du paysage. Et pour finaliser le tout, la radicalité de l’approche et du plan se poursuit dans la renonciation à tous types de finitions, créant ainsi un es­pace en décalage avec les standards domes­tiques contemporains, où seul le structurellement nécessaire est visible et où la disponibilité des espaces et les rapports au contexte sont soulignés. C. C.

La maison se démarque dans un contexte suburbain. Certaines des pièces bénéficient de vues cadrées. La pièce à vivre se situe au niveau -1 et s’ouvre sur un patio. Dans l’ensemble de la maison, les matériaux restent bruts, sans finition.

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PHOTOS Maxime Delvaux

Dans un quartier résidentiel de Mondorf-les-Bains, une maison pas tout à fait comme les autres a été conçue par 2001. Répondant à son site d’implantation, elle se distingue et à la fois se confond avec son environnement.



ENVIES

CULTURE MUSIQUE

En plein dans le réel

INSPIRATIONS CHIC, IL PLEUT ! Des idées de sorties tout en restant au sec.

EXPOSITION Le Mudam organise l’exposition Appea­ rance de Jeff Wall, photographe majeur de notre époque qui a inscrit sa photographie dans une tradition picturale élargie, la mettant en relation avec la peinture, le cinéma et la littérature. L’exposition ras­ semble exceptionnellement une trentaine de ses photographies et caissons lumineux grand format, constituant ainsi un large pano­ rama de son travail. Jusqu’au 06 janvier 2019, au Mudam

Chaque année, le festival de musique contemporaine Rainy Days est l’oc­ casion d’aborder la création contempo­ raine musicale en toute décontraction et sans a priori. La Philharmonie a choisi pour cette édition 2018, qui se déroule du 13 au 25 novembre, la thématique « get real ».

L

a musique est-elle réelle ? La question pourrait paraître saugrenue, et pourtant, dans notre monde complexe et ultra-digitalisé, elle a toute sa pertinence. C’est donc sous cet angle précis que la Philharmonie oriente son programme pour le festival Rainy Days dédié à la musique contemporaine. Au-delà de sa présentation en salle de concert, la musique prend en effet une place dans notre réalité, agit en miroir et (ré)interprète la vie réelle : objet de propagande et prise de position politique, elle peut aussi être partie intégrante de l’identité ou encore l’amplificateur de notre société, avec la captation de sons du quotidien ou la narration d’histoires personnelles. Ouvrant grand ses portes à la réalité, 118 —

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des univers sonores d’habitude extérieurs à la Philharmonie entrent dans la salle de concert. En contrepoint, des performances musicales s’immiscent dans l’univers domestique, des promenades urbaines permettent d’apprécier le paysage sonore de la rue. Le concert d’ouverture du festival se fera avec le groupe allemand Einstürzende ­Neu­bauten, qui s’est distingué dans les années 1980. Ce groupe d’avant-garde proposera une rétrospective de leurs 35 ans de carrière à travers leurs « greatest hits ». Le festival pourra aussi être l’occasion de revoir le film de René Clair Paris qui dort, qui raconte par le biais d’un Paris plongé dans le sommeil, la relativité du temps et de sa perception. L’Ensemble Nadar propose « Your place or mine » et s’invite chez des particuliers pour y donner des « concerts de salon ». La soirée « Les réalités acousmatiques » rend hommage aux pionnières de ce genre musical. Et pour la clôture, le public retrouvera avec plaisir le cabinet de curiosités (Wunderkammer) avec une série de concerts courts (20 minutes), des sculptures digitales, des pièces interactives ou des performances à la harpe avec vidéo. C. C. www.rainydays.lu

FESTIVAL Le festival Sonic Visions, initié par la Rockhal et le Rocklab, a la particularité de proposer aux artistes du Luxem­ bourg et de la Grande Région une plate-forme d’échange et de rencontre combinée à plusieurs scènes, dont les têtes d’affiche sont Eddy de Pretto, Moha La Squale et Angèle. 16 et 17 novembre, www.sonicvisions.lu

MARCHÉ DE L’ART Rendez-vous incontournable des amateurs d’art con­ tem­porain et des collectionneurs au Luxembourg et dans la Grande Région, la qua­ trième édition de Luxembourg Art Week rassemble une cinquantaine de galeries locales et internatio­ nales. Un programme culturel avec des conférences, des tables rondes et des visites guidées vient enrichir la foire. Du 9 au 11 novembre, Halle Victor Hugo à Luxembourg, www.luxembourgartweek.lu

PHOTO Mote Sinabel

Einstürzende Neubauten Le groupe allemand Einstürzende Neubauten fait l’ouverture du festival Rainy Days.



ENVIES

RESTAURANT À TABLE AVEC

Félix Koch et jeu de mots sur « de Ënnen­ zopp »… « Il était important de garder l’esprit des bandes dessinées et des personnages tout en trouvant une histoire universelle qui ne soit pas liée à l’actualité comme le sont les planches ». Dans les bandes-­ est un projet de taille qu’a mené annonces, le peu que l’on peut le jeune réalisateur Félix Koch voir, c’est un Superjhemp vieil­ avec Samsa Film pour écrire lissant qui va travailler au vol de et réaliser Super­jhemp retörns, la couronne. Mais pour le réali­ l’adaptation de la bande des­ sateur, ce qui transcende la sinée culte de Lucien Czuga et Roger Leiner. comédie, c’est « une histoire de Héros typiquement luxembourgeois, il nous famille et de filiation ». Si les a inspiré l’envie d’aller manger à la Mousel’s auteurs avaient imposé qu’André Cantine, qui propose une cuisine du terroir. Jung et Luc Feit incarnent les PREMIER LONG. « J’ai été immédiatement personnages de Superjhemp et enthousiaste quand Claude Waringo m’a de Schrobiltgen, le casting pré­ proposé le projet. Impossible de dire non à sente tout ce que le Luxem­bourg un film qui rassemble tout ce que j’aime : la compte de comédiens, à commen­ comédie, le fantastique, les effets spéciaux… », cer par Désirée Nosbusch rembobine Félix Koch. Le producteur avait (madame Kuddel-Fleck). acheté les droits de la BD et a proposé le INCONTOURNABLES KNIDDELEN. film au réalisateur, encore aux études après On sait que Superjhemp tient son avoir vu son court, Ravioli Ritter. Le travail pouvoir du Kachkéis, mais ce d’écriture allait pouvoir commencer, avec sont des Kniddelen qui nous l’aide financière du Film Fund. Entre les seront servies ensuite, un plat premiers jets, les différentes versions du luxembourgeois emblématique scénario, les notes d’intention, les idées de qui est ici très réussi. Comédie traitement, c’est un bon millier de pages familiale, le film est destiné à que Félix Koch a écrites avant même de pas­ tous les publics, y compris ceux qui n’ont ser derrière la caméra. pas lu les bandes dessinées. Très ancré dans SOUPE À L’OIGNON. L’entrée arrive avec une les situations du pays, le film est cependant salade de chèvre pour mon invité et une sous-titré en français. « On a travaillé l’écrisoupe à l’oignon pour moi. Clin d’œil au ture pour avoir plusieurs niveaux de lecture, « Poznennö », le juron préféré de Super­jhemp dont certains plus critiques, mais toujours un message positif. Ce personnage concentre les bases du Mousel’s Cantine Luxembourgeois moyen qui a 46, montée de Clausen peur du changement et veut resà Luxembourg ter dans son confort. » Tél. : 47 01 98 Le tournage a duré 30 jours et la post-production, presque Direction Edmond Libens entièrement réalisée au Son 79 dB Luxembourg, a été un énorme Température 23 °C défi. Toujours est-il que le film Couverts 100 sort avec un gros arsenal de com­ munication – des teasers, des Addition du jour affiches, des produits dérivés – et 2 entrées 18,9 € une pression sur les épaules du 2 plats 34,0 € réalisateur. « J’ai envie que tout 4,5 € 1 eau le monde soit content et prenne 7,2 € 2 bières Total 64,6 € du plaisir. » F. C. Le film Superjhemp retörns sort en salle ce 24 octobre. Pour parler cinéma et superpouvoirs, mais aussi traditions et identité luxembourgeoises, nous avons invité le réalisateur Félix Koch à la Mousel’s Cantine.

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MAIS AUSSI EN CUISINE « J’avoue que, malgré mon nom (Koch veut dire cuisinier en luxem­ bourgeois), je ne cuisine pas. »

UN RESTO CHEZ MOI « Vivant à Berlin, j’ai le plaisir de manger souvent dans les divers petits restos et snacks autour de chez moi. Mon préféré est 1001 Falafel. »

PHOTOS Mike Zenari

UN RESTO AU LUXEMBOURG « Originaire de Mersch, je reste fidèle à cette ville. J’aime bien manger à la Fabrik pour le décor industriel. Et leur burger végétarien est fameux. »


© WBT - JP. Remy

LE DÉPAYSEMENT DE PROXIMITÉ POUR VOS ÉVÉNEMENTS PROFESSIONNELS L’offre en tourisme d’affaires est de plus en plus variée et dépaysante en Wallonie. Le secteur MICE (Meetings, Incentive, Congress, Events) wallon propose l’organisation de congrès et de séminaires au vert, dans des lieux exceptionnels, des activités de team building originales et des incentives surprenants … Sortez vos invités du cadre du bureau et faites-leur découvrir notre formidable région !

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© Château de Jemeppe - Tijs Blom

hallenger ses équipes sur le thème de l’esprit d’entreprise, remercier ses collaborateurs lors d’un incentive insolite ou négocier avec des clients dans un cadre exceptionnel avec un service ultra professionnel, la Wallonie répond à toutes les attentes et propose de nombreux sites et animations en pleine nature comme en centre-ville, dans des châteaux comme dans des lieux plus pittoresques. La diversité est extrême et le secteur touristique est attentif à proposer des services de qualité à sa clientèle business.

Wallonie Belgique Tourisme (WBT) est une ASBL associant le secteur public et le secteur privé. Son service MICE est responsable de la promotion de la Wallonie comme destination « Meetings & Incentives ». Il offre une assistance entièrement gratuite, personnalisée et complète et des conseils objectifs pour couronner de succès l’organisation de n’importe quel événement professionnel et peut également orienter l’organisateur vers les différents Convention Bureaux provinciaux.

© Dream Hôtel - Gil De Angelis

LA WALLONIE,

Vu l’importance économique du tourisme d’affaires, ce secteur bénéficie aujourd’hui d’un réseau structurant efficace. Rassemblés dans un « Club de Promotion » les acteurs de ce réseau ont à cœur de développer davantage la qualité et la visibilité des produits de l’industrie MICE (Meetings, Incentive, Congress, Events) et de promouvoir la Wallonie.

Vous croyez la connaître ? La Wallonie vous surprendra par la diversité de son offre : • des hôtels accueillants et parfaitement équipés ; • un large choix de sports et d’activités originales pour les challenges et teambuildings ; • des événements sportifs de renommée internationale, idéaux pour des incentives réussis ; • un large éventail de châteaux dans leur écrin de nature comme lieu de réunion, de workshop ou de séminaire résidentiel ; • 11 sites classés au patrimoine de l’Unesco à faire découvrir ; • des lieux bien pensés, bien équipés, extrêmement professionnels et de grandes capacités pour l’organisation de congrès ; • une alternative reposante, propice à la réflexion et aux négociations, à proximité de l’effervescence bruxelloise.

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• des hôtels accueillants et parfaitement équipés; • un large choix de sports et d’activités originales pour les challenges et teambuildings; • des événements sportifs de renommée internationale, idéaux pour des incentives réussis; • un large éventail de châteaux dans leur écrin de nature comme lieu de réunion, de workshop ou de séminaire résidentiel; • 11 sites classés au patrimoine de l’Unesco à faire découvrir; • des lieux bien pensés, bien équipés, extrêmement professionnels et de grandes capacités pour l’organisation de congrès; • une alternative reposante, propice à la réflexion et aux négociations, à proximité de l’effervescence bruxelloise.

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©WBT-J.P Remy

Vous croyez la connaître? La Wallonie vous surprendra par la diversité de son offre :

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Cette année, la thématique mise en avant par Wallonie Belgique Tourisme est «La Wallonie insolite». Dans ce cadre, les sites proposant des animations ou des lieux inattendus sont également mis à l’honneur dans le secteur du tourisme d’affaires. Visiter un site original, participer à une activité décalée ou loger dans un lieu hors du commun, la Wallonie regorge de propositions adaptées à rendre un événement professionnel résolument différent et inoubliable. Découvrir une autre facette de la Wallonie et visiter des lieux étonnants comme des attractions touristiques extraordinaires ou des petits musées décalés, tout est possible pour sortir les participants d’un événement professionnel de leur cadre de travail habituel. e

©Studio Images Reporters

PAS BESOIN D’ALLER LOIN POUR ÊTRE DÉPAYSÉ

Des villes qui battent le tempo, des lieux où l’histoire s’est écrite, des forêts habitées de légendes, des villages qui rivalisent de charme ... Un terroir, une culture, un patrimoine … tout cela dans des lieux proches et accessibles en plein cœur de l’Europe, pour de petits groupes ou en grande compagnie et pour tous les budgets ! Dans ces quelques pages nous vous faisons découvrir quelques endroits qui méritent un petit détour …

REGARDS D’ARDENNE, LE LUXEMBOURG BELGE

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Contactez-nous.

Et pour vos grands événements, nos 2 centres de foires et de congrès sont implantés proche d’un cœur de ville dans un cadre verdoyant.

Convention Bureau Ardenne Meetings

Besoin de conseils avisés et gratuits pour vous aider à organiser vos réunions et vos incentives ?

info@ardenne-meetings.be www.ardenne-meetings.be

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Tél : +32(0)84/410.212

© CBAMI - dbcreation.be

Hôtel charmant, complexe d’hébergement,… équipés du matériel technologique de pointe. Le gîte et le cottage d’affaires offrent un cadre unique et une exclusivité des lieux ! Nos fermes et châteaux rénovés proposent un cadre magique et luxueux pour des soirées de gala ou des diners d’affaires.

© CBAMI - dbcreation.be

essourcez vos équipes, offrez une touche «nature» à vos événements d’entreprise ! Pour renforcer l’esprit d’équipe, optez pour un teambuilding original et inédit dans notre jardin grandeur nature. Que diriez-vous d’apprivoiser le cheval de trait ardennais, de devenir astronaute d’un jour, de vous essayer au pack & raft, de découvrir la plus petite ville du monde avec un jeu de piste. Une réunion de travail, un colloque, un séminaire résidentiel, un événement à organiser ? L’Ardenne offre une grande diversité de lieux événementiels et d’hébergements de toute catégorie.


AZUR EN ARDENNE DURBUY

Azur en Ardenne est le point de chute idéal pour un séjour au milieu de la nature ardennaise. Affaires, team buildings, activités sportives, repos ou festivités, votre séjour en ces terres des mille plaisirs s’annonce sous les meilleurs auspices. Envie de vivre un instant unique et inoubliable ? Alors c’est ici, au cœur de ce petit bijou de nos contrées que vous trouverez sans aucun doute, la sérénité et le plaisir d’un excellent moment à partager sans modération.

Azur en Ardenne

Rue de la Jastrée 31 6940 Barvaux-sur-Ourthe Durbuy (B) +32 86 21 94 00 www.azurenardenne.be Contact : Guido Wijngaarden M +32 476 78 08 50 guido.wijngaarden@azurenardenne.be

© Azur en Ardenne

‘Azur en Ardenne’, à deux pas de Durbuy, la plus petite ville du monde, est l’endroit par excellence pour vos réunions, séminaires, team buildings et autres sorties d’affaires. 4 salles multifonctionnelles accueillent jusqu’à 200 invités. Vaste parking gratuit, wellness, restaurant, bar, terrasse et de larges espaces extérieurs pour vos activités ‘outdoor’. Pour vos évènements résidentiels ‘Azur en Ardenne’ vous propose ses 54 chambres nouvellement climatisées qui allient décoration moderne et élégance.

© Azur en Ardenne

H

ôtel, Séminaires, Evènements, Gastronomie et Wellness au vert. Véritable site exceptionnel ce domaine prestigieux vous propose de passer un séjour dans l’un des plus beaux décors de notre ‘plat pays’. Vous avez l’assurance de passer ici un moment inoubliable. Une infrastructure moderne, au calme et entourée par la nature exceptionnelle de l’Ardenne Belge !

VOS ÉVÉNEMENTS AU QUARTIER LATIN

© Quartier Latin

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u cœur de la petite ville de Marche-en-Famenne, l’hôtel restaurant spa et centre de séminaires Quartier Latin vous accueille pour vos événements professionnels. Située à proximité des grands axes routiers, à une heure de route du Luxembourg, cette ancienne église jésuite restaurée comporte 8 salles de séminaire. Toutes équipées d’écrans, de beamers et de flipcharts, elles peuvent accueillir jusqu’à 300 personnes. La localisation du Quartier Latin au cœur d’une région verte et dynamique en fait le lieu idéal pour l’organisation d’activités teambuilding ressourçantes et diversifiées. L’établissement assure également le catering de votre événement et vous propose différentes formules de lunchs et de diners. Pour vos séminaires résidentiels, l’hôtel vous reçoit dans 70 chambres au confort 4 étoiles.

Quartier Latin

Rue des Brasseurs 2 - 6900 Marche-en Famenne +32 (0)84 43 01 35 www.quartier-latin.be Contact : Elise Burette - eburette@quartier-latin .be

Le Quartier Latin c’est...

• 8 salles de réunion. • Une capacité d’accueil de 300 personnes. • 70 chambres • 1 restaurant et 2 salles de banquet privatisables. • 1 grand parking privé et sécurisé. • Accès aux personnes à mobilité réduite.

© Quartier Latin

Autour de ses trois mots d’ordre que sont la flexibilité, l’accueil et l’efficacité, l’équipe du Quartier Latin sera votre partenaire pour un événement réussi, dans un cadre d’exception.

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© Citadelle de Namur - Simon Schmitt - www.globalview.be

LA PROVINCE DE NAMUR CÔTÉ MICE VA VOUS EN METTRE PLEIN LA VUE !

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La capitale wallonne quant à elle attend avec impatience la réouverture en 2019 de sa Maison de la Culture. Outre des salles de spectacle et de séminaire, une brasserie et un espace muséal, elle offrira un charmant toit-terrasse avec vue sublime sur la ville, une adresse à retenir pour vos événements de networking en extérieur. Et que dire du Business Center Actibel qui s’étendra à 10 min de Namur sur 31 000 m2 offrant salles de réunion, brasserie, parking, salle de vente et un hôtel d’affaires? Enfin, retenez que deux autres projets hôteliers (4*) du Namurois débuteront leurs travaux au cours de l’hiver prochain et qu’en 2019 un hôtel 4* (117 ch) ouvrira ses portes à Han-sur-Lesse, à 1h du Grand-Duché de Luxembourg.

Pour tout savoir sur le tourisme d’affaires en province de Namur, un seul contact : Namur Congrès Convention Bureau Julie BAUDINE & Pascale QUINOT Tél : +32 (0)81 77 67 58 info@namurcongres.be www.namurcongres.be

LLEH © FTPN - Bossiry

vec plus de 600 nouvelles chambres en 3* et 4* prévues d’ici 2020, et des espaces de séminaire flambant neufs, la province de Namur deviendra bientôt LA destination MICE incontournable du paysage wallon. À l’ouest de son territoire, avec comme toile de fond le splendide lac de la Plate Taille, le Centre d’affaires des Lacs de l’Eau d’Heure offre depuis juin dernier 600m2 d’espace modulable high-tech ; il accueillera l’an prochain un hôtel 4* (79 ch).

DINANT EVASION

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© Dinant Evasion

essourcez-vous ! Aux portes de l’Ardenne, dans un écrin de nature exceptionnel : Dinant Evasion. Parc aventure (30 activités), descente de la Lesse en kayaks, croisières sur la Meuse, bateaux électriques sans permis et quelques dizaines de partenaires dans la région (VTT, visites, …) Autant de possibilités pour vos : family days, incentives, teambuilding, réunions, présentations, …

Quelques idées : dinant-evasion.be Un premier conseil ?

Caroline Lennaertz : 0479 22 97 81

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DINANT EVASION s.a. Place Baudouin 1er,n°2 5500 DINANT Tel : 082 22 43 97 info@dinant-evasion.be www.dinant-evasion.be

© Dinant Evasion

© Dinant Evasion

250.000 personnes nous font confiance chaque année, contactez-nous dès à présent pour votre prochain événement !


MONS, LA DESTINATION MICE D’AUJOURD’HUI ET DE DEMAIN

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ituée au coeur de l’Europe et après son titre de Capitale européenne de la Culture en 2015, Mons dispose aujourd’hui d’infrastructures d’accueil d’événements professionnels avec notamment le MICX, Centre de Congrès, et le Congres Hotel Van der Valk, tous deux situés à proximité de la Gare et du centre historique.

La cellule MICE de visitMons vous accompagne pour faire de vos projets professionnels une réussite. Que vous recherchiez un lieu exceptionnel pour une réunion ou un cocktail, une idée d’incentive ou de teambuilding ou encore une offre de logement ou de restauration, elle propose des solutions adaptées à chaque cas particulier. Rendez-vous sur le site Meetings de visitMons pour toutes les infos et le téléchargement de notre Mons Meeting Guide.

© F. Mainil

Par ailleurs, cinq musées ont été inaugurés cette même année : le musée du Doudou, l’Artothèque, le Mons Memorial Museum, le Silex’s et le Beffroi. Mons, ville d’art et d’histoire, dispose en outre d’un riche patrimoine, de sites et de musées offrant de nombreux services en matière d’événements. Par exemple, le musée des Beaux-Arts de Mons (BAM) propose, durant l’exposition consacrée à l’oeuvre de Niki de Saint Phalle (15/09/18-13/01/19), une série de formules permettant aux entreprises d’y organiser événements ou réceptions.

visitMons

Grand Place, 27 – 7000 Mons +32 (0)65 33 55 80 meetingsmons@ville.mons.be info.tourisme@ville.mons.be www.meetingmons.be www.visitmons.be

LES COMTES DE MÉAN À LIÈGE

A découvrir pour vos séminaires, fêtes d’entreprises, pour récompenser un collaborateur ou tout simplement pour s’échapper le temps d’un week-end.

Les Comtes de Méan

Mont Saint Martin 9-11 - 4000 Liège • +32 (0)4 267 67 43 sales@lescomtesdemean.be www.lescomtesdemean.be

CODE MERKUR

Infrastructures : • Chambres : 125 • Salles de réunion : 12 • Capacité de réunion : 300

©Comtes de Méan

Particulièrement adapté à une clientèle d’affaires, Le complexe hôtelier Les Comtes de Méan joue ouvertement la carte de l’exclusivité, mais dans la convivialité qui caractérise Liège, la Cité ardente.

©Comtes de Méan

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1h30 de Luxembourg et 45 min de Bruxelles, au cœur de Liège, capitale économique et touristique de Wallonie, le complexe hôtelier 5* Les Comtes de Méan est la reconversion de deux bâtiments patrimoniaux classés au Patrimoine exceptionnel de Wallonie. L’un des hôtels les plus réputés de Belgique... finesse du décor alliant ancien et contemporain, multiplicité des espaces de réunions et réceptions, centre de bien-être, bars, terrasses, restaurant bistronomique raffiné… qualité de service et grand confort.

• Capacité de restauration : 190 • Capacité de réception : 450

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INDEX

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1535° 2001

ENTREPRISES PERSONNES PUBLICITÉS

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ANGÈLE 118 137 A.I.B.M. ABBL 34, 38 ABLV 34 ABN AMRO BANK 73 ABOUT YOU 74 ACCENTURE 112 ACT EXPERT 137 ADAPTI 64, 82 ADEM 44, 141 ADR 20 137 ADVITEK AERTS MAXIME 50 AIR FRANCE KLM 73 AIRBOXLAB 73 AIVA 64, 82 AKD LUXEMBOURG 42 ALFI 34, 50 ALGOREG 82, 136 AMODEO YOANN 137 ANOTE MUSIC 64 ANSELIN ERIC 134 ANTHONY PIERRE 136 ANTKOWIAK JÉRÉMY 136 ANTOINE CHRISTOPHE 135 APLA 64 ARCELORMITTAL 24 ARDIAN 24 AREND SUSANNE 137 ARENDT & MEDERNACH 23, 114, 137, 141 ARTS SYLVAIN 52 ATOZ 27 AVOCADO 64 AZOOMEE 65

B

BABIGEON TEHDI-EDOUARD 28 BAERTZ MARC 28 BAGHDADI ACIA 136 BANDEIRAS CARLOS 140 BANQUE CENTRALE DU LUXEMBOURG 34, 44 BANQUE DEGROOF PETERCAM 112, 135 BANQUE HAVILLAND 50 BARREAU PIERRE 64 BATI C 139 BAUSCH FRANÇOIS 20, 98, 137 BCEE 24, 34, 42, 44 BEACH CLUB 31 BEAUVOIR-PLANSON JEAN-BAPTISTE 22 BECHET MARC-ANDRÉ 34 BECHET VINCENT 28 BEGAT EMMANUEL 50 BERSCHEID CLAUDE 139 BERT DAYANA 42 BERTONI ÉMILIE 140 BEST LARISSA 56 BETTEL XAVIER 98 BGL BNP PARIBAS 37 BIANCALANA DAN 137 BIEBER JULIEN 31 BIL 39, 56, 141 BILLIA-EMOND 136 65 BIM-Y BINSFELD 134 BIRDEE 40

126 —

BITPESA 65 BITVALLEY 65 BLABLACAR 74 BLAVIER ARNAUD 140 BLOCH ALLON 30 BNP PARIBAS SECURITIES SERVICES 50 BOCK GEORGES 56 BODJANSKI SIMON 50 BOLCH ARNE 50 BONDAR VITALY 64 BONN STEICHEN & PARTNERS 50 BOUVY & AVOCATS 137 BR 139 BRAM 29 BRAUCH JACQUES 137 BREACH SECURITY 82 BRETBEIL DAVID 31 BRITZ THIBAUT 56 BROUWERS-KARTHEUSER BRIGITTE 137 BTO RECHERCHE 141 BÜCHLER MICHÈLE 139 BUREAU CENTER 141 BURKEL JEAN-CHRISTOPHE 48 BUSCH ÉRIC 70

C

CARDOSO BRUNO 140 CARMO DAVID 140 CARPAY DIEM 65, 82 CASTILHO PEDRO 112 CATHIARD CATHERINE 134 CAVES BERNARD MASSARD 49 CB INSIGHTS 74 CDCL 43 CDDS LUXEMBOURG 136 CDPUB 137 CENTRE DE RECHERCHE PUBLIC 74 HENRI-TUDOR CERNUSCHI MATTEO 64 CFL 42 CGI 28 CHABOT GENEVIÈVE 137 CHANGE FOCUS 137 CHAUVAT BRUNO 72 CHERRY HÉLÈNE 134 CHINA SOUTHERN POWER GRID 24 CLAUDIA EUSTERGERLING DESIGN 134 CLEMENT & WEYER 20 CLEMENT SVEN 16, 20, 98 CLK CONSTRUCTIONS 137 CLOSTER MARC 141 COINPLUS 66 COLLARD PIERRE 141 COMMISSION EUROPÉENNE 34, 50 CONVATEC 140 COOKUP SOLUTIONS 24 COSTARD PHILIPPE 136 COURTOIS LUC 50 CRAFT ET COMPAGNIE 138 CREDIREFORM LUXEMBOURG 44 CREOS LUXEMBOURG 24 CRH-LUX 141 CROSSLEND 66, 82 CSSF 34, 44 CSV 98 CUBEROVER 66 CZUGA LUCIEN 120

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DARTALIS DATACENTER DATATHINGS DAYAN ISAAK

­ — Septembre / Octobre 2018

138 52 66 138

DE BARSY THIBAULT 40, 134, 148 74 DE BIASIO DIEGO DE LA VAISSIÈRE LAURENT 52 DE PRETTO EDDY 118 DEBRUYNE OLIVIER 64 DÉI GRÉNG 16, 18, 20, 98, 137 DEL BENE VITO 139 DELIVEROO 74 DELOITTE 52, 96 DENAYER LAURENT 73 DENIS PASCAL 96 DESJONQUERES JEAN-SÉBASTIEN 141 DEVILLERS ILANA 68 DI BARI TUN 137 DIAS ALEXANDRE 140 DIDELOT LOÏC 24 DIESCHBOURG CAROLE 44 DIGITAL CIRCLE LUXEMBOURG 112 DIGITAL INCLUSION ASBL 48 DISCOUNT INVESTMENT CORPORATION 82 DLA PIPER 139 DOCTENA 66, 82 DOCUNIFY 67 DONOFRIO RJ 136 DP 16, 18, 98, 137 DUCO 34 DUPONT DE NEMOURS 137 DUPONT PHILIPPE 137 DUPONT&JENSEN 136 DUPREL CARLO 96 DUPUY CÉLINE 137 DUSSMANN 137

E

E.ON 24 89 EBRC ECOSTART 74 ECOTRANSFAIRE 48 EGISS 38 EGON CATHY 137 140 EIA GROUP ELGON 81 ELIACIN 56 ELISABETH 48 67 ELLIPSYS ELRON ELECTRONIC INDUSTRIES 82 ELVINGER JACQUES 34 ENCEVO 24, 42 ENGIE 24 ENOVOS 44 48 ESS GRANDE RÉGION ESSILOR 24 EUROGROUP CONSULTING LUXEMBOURG 140 EUROPEAN CAPITAL PARTNERS 50 EUSTERGERLING CLAUDIA 134 28 EVRARD FRÉDÉRIK EXAMOTIVE 67, 74, 82 EXPLORATOR 112 EY 42, 96, 136

F, G

F4A 68 FABRIK 120 FEI 24 FEIT LUC 120 FEITLER JULIETTE 114 FERBER JEAN-MARIE 110 FILM FUND 120 FINIMMO 149 FINOLOGEE 67 FIRIS 67, 82 FLUCK MANFRED 136 FONDS EUROPÉEN D’INVESTISSEMENT 44

FORTÉ SYLVAIN 71 44 FORUM ÉCONOMIQUE MONDIAL FOYER 112 FRAGOSO NELSON 34 FUJITSU 77, 140 FUNDSQUARE 50 GABAUDAN FANNY 22 GALLES PAUL 18 GAMBIT 40 GAY EMMANUEL 138 GIEC 44 82 GILIAN TECHNOLOGIES GILLES GERARD 137 GILLOT CHRISTIAN 72, 73 GIORGETTI FÉLIX 30 GLOBAL FASHION GROUP 74 GO FOR ACTIONS 135 GODFREY LEE 38 GOERGEN MARC 20 GOOGLE 112 GOOSSENS CHRISTOPHE 137 GOSSET BRUNO 31 GOVERNANCE 73 GRAMEGNA PIERRE 34, 137 GRANDJEAN DAVID 136 GRANJON ANTOINE 64 GRECO MICHEL 137 GRÉZAULT SOPHIE 141 GRODECKI JOANNA 135 GROSBUCH 47 GROUPE MARCHIONE 138 GRUNWALD AARON 136 GSK LUXEMBOURG 22 GSK STOCKMANN 50 GUÉRIN MARTIN 56 GUILLAUD ROMAIN 135 GUILLOUS MATHILDE 40 GUITTET MATHIAS 141

H, I, J

HAAS ROXANE HACA PARTNERS HADJI SAÏD HALSDORF ETIENNE HAPPIFY HB CATERING HEINRICH MARJORIE HENIQUI JANIN HENRYON FRANÇOIS HENTGEN PIT HERARD STÉPHANE HERELIXKA JOHAN HERMES HESPER PARK HESS JOSEPH HOGAN LOVELLS HOPES LUXEMBOURG HORNUNG ET ASSOCIÉS HOTTON MARC HOUSE OF STARTUPS HÜBSCH ERIC HURTAUD STÉPHANE I-HUB IAFRATE SANDRINE IDB GROUP IDETECT IGGIOTTI CÉDRIC IKEA ÎLE AUX CLOWNS IMMO FUTURE INCERT INFOS-COM INITIO LUXEMBOURG INNOVATION HUB INNOVFIN INOWAI

38 136 136 120 30 139 31 52 141 28 137 139 2, 3 31 73 42 135 136 112 96 137 52 136 141 82 136 136 73 134 140 52 141 40 74 24 28


INDEX

INSTITUT LUXEMBOURGEOIS DE 44 RÉGULATION INUI STUDIO 73 68 INVESTIFY ISPACE 24 ITRAVEL 82 JOB TODAY 30, 56, 74, 82 JOE KURT 130 JONK ENTREPRENEUREN 34 JOURNAL 54 JUNCKER JEAN-CLAUDE 18 120 JUNG ANDRÉ

K, L

K HEALTH 30 31 KANTAR MEDIA 137 KARACIAN RICHARD 66 KAYAN YVES-LAURENT KBL 41 KERSTEN PATRICK 66 KEUP FRED 20 40, 134, 148 KEYTRADE BANK KINSCH ALAIN 42 50 KIRCH LÉON KIRSCH SYLVAIN 134 22 KLEYR GRASSO 68 KLIN.LU 38 KNEIP KNEIP BOB 38 KOCH FÉLIX 120 KOCH THOMAS 52 31 KOEDINGER MIKE KOOSMIK 68, 82 34, 52, 56, 96 KPMG 68 KRATZ CHRISTIAN KRECKÉ JEANNOT 137 KUSSBUS 68, 82 118 LA SQUALE MOHA 28, 139 LALUX 42 LAMAUD EMMANUEL LASSINE PHILIPPE 136 46 LE MONDE 46 LE POINT 137 LECOCQ JEAN 31 LECOMTE ROXANE 96 LECOUSTEY BRICE LEFEBVRE MARC 67 141 LEGITECH LEINER ROGER 120 141 LEMEER-WINTGENS FLORENCE 139 LESAGE PATRICK 139 LESSEL TOM 42 LHOEST BERNARD 34, 74, 96, 114 LHOFT 120 LIBENS EDMOND LINC 140 LINDNER ANNA 22 LLOYD DOUGLAS 65 141 LO BIANCO ELISA 141 LOOK@WORK LORENZINI CÉCILE 112 LOYENS & LOEFF 50 LSAP 18, 98 137 LUCAS MARIE 134 LUCHETTA PATRIZIA LUCIUS JEAN 24 56 LUDWIG JEAN-MICHEL LUISELLI AURÉLIEN 134 56 LUX FUTURE LAB LUXEMBOURG ART WEEK 117, 118 LUXEMBOURG BUSINESS ANGEL 56 NETWORK LUXEMBOURG INSTITUTE OF SCIENCE AND TECHNOLOGY 74 LUXEMBOURG PRIVATE EQUITY & 56 VENTURE CAPITAL ASSOCIATION 56 LUXEMBOURG-CITY INCUBATOR 130 LUXEMBURGER WORT 56, 74 LUXINNOVATION 137 LUXLAIT EXPANSION 24 LUXOTTICA LUXSCAN TECHNOLOGIES 74 24, 52 LUXTRUST 141 LUZI ARMANDO

M

M3 ARCHITECTES MAGAZINE MEDIA MAISON MODERNE MAISON STEFFEN MALAGO JOE

137 31 31, 134, 136, 137 132 140

MALTEM 140 136 MANDELEO MANGIONE ALESSANDRO 50 MANGROVE CAPITAL PARTNERS 30, 56 MAPRIMA 141 MARCHIONE PIETRO 138 MARÉCHAL OLIVIER 42 MARIANI MAURO 67 MARKS AND CLERK 137 MARTIN BRICE 28 34 MARX CLAUDE MATEO-IBORRA MARIA 65 MATTIOLI MASSIMOLUCA 50 MAUNY CÉDRIC 52 MAYOT EMMANUELLE 136 ME BUSINESS SOLUTIONS 50 MEFTAH THOURAYA 65 MEILLEUR GAÉTANE 137 MEKOUAR-SCHNEIDER RAJAA 56 MEURICE PHILIPPE 137 MILTGEN CAROLE 136 MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE 48, 52 MIXVOIP 24 56 MIZIN EUGENE MOLITOR AVOCATS À LA COUR 136 MONOPOLKA CREATIVE STUDIO 135 MONTANO POLINA 56 MONTRIEUX JEAN-NICOLAS 28 MORIN SAMUEL 67 136 MOROSINI PASCAL MOTION-S 70 MOTORK 82 MOUPFOUMA BERTRAND 50, 52 MOUSEL’S CANTINE 120 MOUTIER ELODIE 136 MOVIJOB 126 139 MPME MU DESIGN 70 MUDAM 118 67 MULHEIMS RAOUL MULLER CHARLES 34 MULLER KEVIN 71 MULLER VIVIEN 70 MULLMAIER JÉRÔME 50 MUSE BY 114 MYSCIENCEWORK 73, 74

N, O, P

NABHAN ADEL 112, 135 NAIN GRÉGORY 66 NAUTADUTILH AVOCATS LUXEMBOURG 42 NEKTRIA 82 NEUEN MARC 56, 140 NEUROLEAD 141 NEXTEN.IO 70 NOMOKO 70 NOSBUSCH DÉSIRÉE 120 NUMERICALL 48 NYGAARD JOHANSEN SIGRID 38 OCDE 34 OLAFSDOTTIR LARA 139 OQ TECHNOLOGY 70 OTONOMO 82 OURDANE MOHAMED 52 PAMI 137 PANESAR SARJ 50 PAPERJAM 73 PAPERJAM CLUB 140 PASSBOLT 71 PATRIZIA LUCHETTA 134 PAUL WAGNER & FILS 24 PAUL WURTH 74 PAUL WURTH INCUB 56 PAULY FRANÇOIS 139 PAYAL MARC 140 PEDRINI VINCENT 70 PÉRILLEUX DOMINIQUE 135 PERRODIN GUILLAUME 73 PERSPECTIVE ARCHITECTURE INTÉRIEURE 136 PHILHARMONIE 118 PICARD DANIÈLE 136 PINS ELFY 71 PIRATEPARTEI 20, 98 POIRIER PHILIPPE 22 POLLARD GRAHAM 136 POLVERARI LUCA 137 POST LUXEMBOURG 24, 52 PRISMA 136 PROBST LAURENT 96

PROVENZANO MIKE PUBLI.LUX PWC LUXEMBOURG PYXIS MANAGEMENT

66 136 38, 96 136

Q, R

QAISE OMAR 70 34 QUEST RATNA DEWI TSANY 136 RAVELLO SYSTEMS 82 RCDEVS 74 RCUBE PROFESSIONAL SERVICES 137 REALAB 71 REDING VIVIANE 98 REDING YVES 52 REGINSTER YVES 137 REIFFERS MIKE 71 136 REINKING JORG REINKING SILKE 136 RENAULT 21, 31 RESULTANCE 138 RETIRED 136 RICHARD ANNE-CATHERINE 136 RIPPINGER JEAN-LUC 68 ROBERT BRUNO 137 ROCHE MARC 46 ROCKHAL 118 ROCKLAB 118 RODENBOURG 31 ROMMES JEAN-JACQUES 137 ROSSIELLO ELIZABETH 65 ROTHEVAL PIERRE-OLIVIER 56 ROTUNNO DONATO 135 ROUACH LAURENT 56 ROUILLAUX SÉBASTIEN 138 ROUSSANALY SHEILLA 136 RTL 98, 130, 137 RUDONI JÉRÔME 134 RUIZ ANOUK 140 RUSSEL SPEECHLYS LUXEMBOURG 22 RWE 24

S

S&P 34 SALES-LENTZ 26 SAMSA FILM 120 73 SAMSUNG SAUMUR 32, 33 SCHAACK PAUL 139 SCHIMEK OLIVER 66 SCHNEIDER ÉTIENNE 18, 44, 98 137 SCHROEDER LUC SECOURRIEL 136 74 SENOR DAN SEO 24 SERVIOR 48 71, 82 SESAMM 24 SEYWERT CLAUDE SIBAUD DAVID 31 SILVERIO PATRICE 140 SINGER SAUL 74 SKEELED 71 SKYPE 30, 38 SMILE WITH SHIME 137 SNCI 61 44 SOCIÉTÉ ÉLECTRIQUE DE L’OUR SOCIÉTÉ GÉNÉRALE 34 SOCIÉTÉ GÉNÉRALE SECURITIES SERVICES 50 SOLER 24, 44 SOLUDEC 137 SPAUTZ MARC 18 SPUERKEESS 44 SS&C 136 STAS THIERRY 141 STATEC 34, 44, 48 STIERNON FRÉDÉRIC 65 SUPERMIRO 71 SWIRL 72 SYMENT 72, 82

T, U

TADAWEB TAGEBLATT TAKANEO TALKWAKER TÄLLT TARANTULA TAVOLA SA TEATRO

TECHNI-GROU TECHNOPORT TECNOINVESTIMENTI TELINDUS TESLA THE RECRUITER THEATE FRÉDÉRIC THEMIS LEX THERIN MARIE-CHRISTINE THILL FRANÇOIS THOMANN GUILLAUME TLUSZCZ MARK TMF GROUP TNS ILRES TOMORROW STREET TOPAZ ASSAF TOTTE ALEXANDER TOURRET FRÉDÉRIC TRAVELSIFY TRIOLOGIE TURMES CLAUDE

140 48, 74 24 52, 150 135 31 48 50 141 52 42 30, 56 50 31 74 82 136 52 72, 82 12, 13 44

U, V, W, Y, Z

UME 72 UNEP FI 34 UNICEF LUXEMBOURG 136 140 UNIKCONSULT UNION DES ENTREPRISES LUXEMBOURGEOISES 137 UNION LUXEMBOURGEOISE DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE 48 UNIVERSITÉ DE LUXEMBOURG 22, 34, 112, 136 UNIVIZE 73 VALFOX 136 VAN EESBEEK KEN 40 VANDAMME NICOLAS 67 VANKSEN 112 VERBALIUS 112 VERELST CHRISTOPHE 141 VIGNERON VINCENT 140 VILLAIN FRÉDÉRIC 24 VILLERS VINCENT 52 VIRGINIE SIMON 73 VODAFONE 74 VOISIN ARNAUD 31 VON RESTORFF PHILIPP 34 VON SCHEFFER GUIDO 70 VOSS DENISE 34, 50 VOSS JIL 141 WAGNER 24 WAGNER CLAUDE 139 WAGNER JERRY 71 WALL JEFF 118 WALLONIE TOURISME 121, 122, 123, 124, 125 WARD NEIL 38 WEBER DANIÈLE 136 WEE2050 20 WEINIG 73 WEINREICH KRISTEL 31 WERYHA ETIENNE 136 WEYER JERRY 20 WIERTZ SÉBASTIEN 56 WILDGEN 134 WILMES SERGE 18 WISELER CLAUDE 18, 20, 98 WIX 30 WIZATA 73, 82 WORDBEE 73 YAKAN GRÉGOIRE 68 YOTAKO 73 ZEIMET LAURENT 18 ZENS PIT 68 ZERO.1 73 ZUBAIRI NASIR 52, 114 ZUMTOBEL 141

74 97 139 56, 73, 74 73 135 24 72

Novembre 2018 —

­ — 127


OURS

Novembre 2018 dir ecteur de la publication

Richard Karacian dir ecteur éditor i a l

Matthieu Croissandeau r édacteur en chef

RÉDACTION

Thierry Raizer (T. R.) thierry.raizer@maisonmoderne.com   @traizer1

Téléphone (+352) 20 70 70-100 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg

RÉGIE PUBLICITAIRE

coor dinatr ice

Jennifer Coghé (J. C.) jennifer.coghe@maisonmoderne.com Frédéric Antzorn (F.C. A.) frederic.antzorn@maisonmoderne.com   @FredAntzorn Jamila Boudou (J. B.) jamila.boudou@maisonmoderne.com France Clarinval (F. C.) france.clarinval@maisonmoderne.com   @franceclar Céline Coubray (C. C.) celine.coubray@maisonmoderne.com   @celinecoubray Camille Frati (C. F.) camille.frati@maisonmoderne.com   @camillefrati Jennifer Graglia (J. G.) jennifer.graglia@maisonmoderne.com Jean-Michel Hennebert (J.-M. H.) jean-michel.hennebert@maisonmoderne.com   @jmhennebert

Téléphone (+352) 20 70 70-300 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail regie@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg dir ecteur associé

Francis Gasparotto (-301) ch a rgés de clientèle

Marilyn Baratto (-316) Laurent Goffin (-315) assista nte commerci a le

Céline Bayle (-303)

STUDIO GRAPHIQUE dir ecteur de l’agence Mathieu Mathelin dir ecteur de cr éation

Jeremy Leslie

ceo

Richard Karacian

Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Richard Karacian, Mike Koedinger et Etienne Velasti. conseil d ’a dministr ation Mike Koedinger (président), Jean-Claude Bintz (vice-président), Richard Karacian, Daniel Schneider et Etienne Velasti (membres).

hea d of production

Stéphanie Poras-Schwickerath

Jean-Michel Lalieu (J.-M. L.) jean-michel.lalieu@maisonmoderne.com

mise en page  /  layout

Ioanna Schimizzi (I. S.) ioanna.schimizzi@maisonmoderne.com

fondateur

Mike Koedinger

Etienne Velasti

hea d of a rt dir ection

Jonas Mercier (J. M.) jonas.mercier@maisonmoderne.com

www.maisonmoderne.com Téléphone (+352) 20 70 70 E-mail publishing@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg Bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie

dir ecteur a dministr atif et fina ncier

Megane Kambala (M. K.) megane.kambala@maisonmoderne.com

Nicolas Léonard (N. L.) nicolas.leonard@maisonmoderne.com

ÉDITEUR

Vinzenz Hölzl

Maison Moderne mise en page

José Carsí, Julie Kotulski, Oriane Pawlisiak, Nathalie Petit, Eva Pontini, Hadi Saadaldeen, Sascha Timplan, Marielle Voisin (coordination)

Please recycle. Vous avez fini de lire ce magazine ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler ! Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media SA. (Luxem­bourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media SA. ISSN 2354-4619 Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire « une fois par an, au premier numéro diffusé ». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue indirectement, par une participation excédant 25 %, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Richard Karacian.

hea d of production assista nts

photogr a phes

Anthony Dehez, Nader Ghavami, Jan Hanrion, Edouard Olszewski, Patricia Pitsch, Mike Zenari, Matic Zorman

Stéphane Cognioul, Myriam Morbé

@paperJam_lu Paperjam

cor r ection

Pauline Berg, Lisa Cacciatore, Sarah Lambolez, Manon Méral, Elena Sebastiani

Paperjam Group

UNIVERS PAPERJAM pa per ja m . lu

www.paperjam.lu

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­— Novembre 2018

a pplications pa per ja m

pa per ja m guide

guide.paperjam.lu

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pa per ja m club

club.paperjam.lu


Le magazine des industries crĂŠatives, actuellement en kiosque. Et sur eshop.maisonmoderne.com


CELEBRATING LUXEMBOURG JOE KURT

« On est peu nombreux, mais on fait du très bon travail »

M

aison Moderne continue à mettre en avant les ambassadeurs du Luxembourg au travers de Celebrating Luxembourg. Joe Kurt, étoile montante du paratriathlon du club Trispeed à Mamer, portera les couleurs du Grand-Duché aux Jeux paralympiques de Tokyo en 2020.

Votre passion contribue au rayonnement du Luxembourg à l’international. Quand en avez-vous pris conscience pour la première fois ? Durant la préparation de cette saison, RTL et le Luxemburger Wort ont fait un reportage sur le paratriathlon. Et aussi, depuis ma deuxième place à la Coupe du monde à Eton Dorney (GB), en mai 2018. Ces événements représentent des moments-clés à partir desquels j’ai senti que l’on me reconnaissait. Comment se positionne le sport luxembourgeois à l’international, en particulier en handisport ? Dans le monde du paratriathlon, cela est presque comparable à notre pays : on est peu nombreux, mais on fait du très bon travail.

Que disent vos interlocuteurs à l’étranger sur le Luxembourg ? Malheureusement, on parle souvent du monde financier. Mais très vite, ils sont curieux de découvrir les autres facettes de notre pays. Et qu’est-ce que vous leur répondez pour leur donner envie de visiter le Luxembourg ? On leur parle de nos infrastructures sportives, de nos espaces naturels pour se balader en vélo, de notre histoire qui vaut le détour et de notre position au centre de l’Europe. Quand avez-vous été particulièrement fier du Luxembourg ? Aux Championnats du monde de paratriathlon qui ont eu lieu en septembre dernier sur la Gold Coast, en Australie, quand j’ai pu décrocher ma 3e place et monter sur le podium. C’était génial !

PALMARÈS

Étoile montante 1989 : naissance à Luxembourg. Dès son plus jeune âge, il accompagne son père à VTT et se met rapidement au vélo de route. 2009 : il rejoint le club Trispeed Mamer et commence son entraînement de natation et de course à pied.

2014 : premier Ironman à Remich. 2015 : premier paratria­thlon à Besançon. 2016 : première saison de paratriathlon, où il se place 37e dans le ranking ITU.  2020 : Jeux paralympiques d’été à Tokyo.

SÉLECTION SPORTIVE

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QUELLE MUSIQUE POUR VOUS MOTIVER ? Je n’ai pas vraiment de préférence. Mais j’aime bien une musique avec un très bon rythme et des basses.

VOTRE MOMENT PRÉFÉRÉ POUR VOUS ENTRAÎNER ? Je préfère faire du vélo avec une vitesse soutenue au soleil.

LE OU LES SPORTIF(S) QUI VOUS INSPIRE(NT) ? Vincent Luis, triathlète d’élite, et en paratriathlon, mon ami Alexis Hanquinquant.

PHOTO Matic Zorman

Retrouvez la version intégrale de cet entretien sur maisonmoderne.com/celebratingluxembourg


Clubletter Novembre décembre 2018 Inspire Club Talk • Table ronde • Top 100 • Oxford Debate • CEO Cocktail – Winter Edition • En conversation avec • 10×6 Learn Journée de workshops • Workshop Day • Journée Découverte Network Dans les coulisses • Networking Circle • Déjeuner Carrousel • Media Awards • CEO Cocktail – Summer Edition Engage Delano Live • Let’s Taste • Déjeuner Nouveaux Membres



ÉDITO STARTING UP

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LES AVANTAGES DU CLUB MEMBER

INSPIRE

EN

L FR

e Luxembourg sera-t-il la Silicon Valley européenne ? Ce qui est sûr, déjà, c’est que pas un jour ne passe sans que l’on vante cet écosystème construit pour favoriser l’éclosion des jeunes pousses. Quel regard porter sur cet engouement exponentiel pour les start-up ? Serez-vous disrupté demain par une de ces structures ? En 2019, le Paperjam Club continue de vous accompagner pour rencontrer les acteurs du changement. Une série de cinq soirées programmées tout au long de l’année permet­tra de mettre en avant l’écosystème innovant luxembourgeois et de créer un pont avec les industries et services plus établis. Ça commence dès ce mois-ci, avec un drink afterwork Paperjam Meets Start-ups le 24 octobre. Le dernier 10×6 de l’année aura lieu le 21 novembre et sera consacré aux fonds d’investissement avec Keytrade Bank. Et comment ne pas évoquer le retour du Paperjam Top 100, le grand classement des personnalités les plus influentes du pays, qui aura lieu le 19 décembre ? Comme chaque mois, le Paperjam Club est votre partenaire local pour penser le futur de votre business.

ill Luxembourg become the European Silicon Valley? In any case, there is not a single day that goes by without people flaunting this ecosystem constructed to support the hatching young power. How should we look at this exponential interest in the start-ups? Will you be disrupted tomorrow by one of these structures? In 2019, the Paperjam Club continues to accompany you to meet the change makers. A series of five events programmed throughout the year will highlight the innovative Luxembourgish ecosystem and create a bridge with the most established industries. It will start from this month, with an afterwork drink Paperjam Meets Start-ups, on 24 October. The last 10×6 of this year will take place on 21 November and will focus on investment funds with Keytrade Bank. And how could we forget the comeback of the Paperjam Top 100 on 19 December, the great ranking of the most influential people in the country? As every month, the Paperjam Club is your local partner to think about the future of your business.

Ouvrez vos perspectives et stimulez vos idées par l’inspiration

LEARN Développez vos compétences et celles de vos collaborateurs

NETWORK Développez votre réseau professionnel et la marque de votre société

Julien Delpy Director Paperjam Club

ENGAGE Renforcez l’engagement de vos collaborateurs Novembre / Décembre 2018 —

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CLUBLETTER

MERCREDI 12 SEPTEMBRE 2018 CENTRE CULTUREL TRAMSSCHAPP

10×6 Creative Industries Arts visuels, design, stylisme, artisanat, industrie des jeux, marketing et communication, édition, musique ou encore nouveaux médias ont été les sujets développés par les orateurs de ce 10×6 devant près de 450 membres et invités. 1

« Aujourd’hui, l’industrie du jeu vidéo génère près de 100 milliards d’euros. C’est à peu près le double de l’industrie du cinéma, de celles de l’édi­ tion et de la musique réunies. »

« 12_quotes Genissi dolore pra de eiusand usamet labor. »

Nima Azarmgin ioTech

13_quotes_name 13_quotes_name

Stephanie Comes Yileste

« Comment je valorise l’émotion, l’échange, le rire, les larmes ? »

“Good design is good business.” Jeremy Leslie MagCulture

Donato Rotunno Tarantula

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Aurélien Luiselli (Binsfeld), Jérôme Rudoni (Maison Moderne), Hélène Cherry (Binsfeld) et Eric Anselin (Île aux Clowns) Catherine Cathiard (Wildgen) et Thibault de Barsy (Keytrade Bank) Sylvain Kirsch (Claudia Eustergerling Design), Patrizia Luchetta (Patrizia Luchetta) et Claudia Eustergerling (Claudia Eustergerling Design)

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“Is it better to be a big fish in a small pond? Or is it better to be a smaller fish in a very large pond?” Gast Waltzing WP Productions

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­— Novembre / Décembre 2018

PHOTOS Maison Moderne

“We move the barriers that are towards the Luxembourg creative industries, and we will be rewarded with the truly unique and rich creative tapestry.”


CLUBLETTER GOLD SPONSOR

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Romain Guillaud (Tesla) et Christophe Antoine (Hopes Luxembourg) Joanna Grodecki (Monopolka Creative Studio) et Donato Rotunno (Tarantula) Dominique Périlleux (Go For Actions) et Adel Nabhan (Banque Degroof Petercam)

“Stop talking exclusively to the brain. Talk to the heart!” Claude Nesser BetoCee

« Faire un film d’animation correspond à un projet en trois phases : la préproduction, la production et la post-production.» Nadège Seet Fabrique d’Images X

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« La créativité, c’est le succès et le moteur de notre avenir. »

« Réussir à tisser un réseau permettant à la galerie d’être connectée à l’international. »

Christophe de la Fontaine Dante

Alex Reding Galerie Nosbaum Reding

« Le verre garde en mémoire le moindre souffle de son créateur. »

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Pascale Seil Made by Seil

More pictures on paperjam.lu

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CLUBLETTER

TUESDAY 11 SEPTEMBER 2018 KNOKKE OUT

GOLD SPONSOR

Delano Live During this Delano Live, more than 70 participants gathered to discuss the regtech sector in Luxembourg. With the participation of Jorg Reinking (Secourriel), Pascal Morosini (i-Hub), Cédric Iggiotti (iDetect) and the support of ING and Knokke Out.

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RJ Donofrio (EY) and Carole Miltgen (Prisma) Silke Reinking, Danièle Weber and Manfred Fluck (Valfox) Alexander Totté (SS&C) and Jérémy Antkowiak (Algoreg) Graham Pollard, Tsany Ratna Dewi (Université du Luxembourg)

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and Etienne Weryha (Molitor Avocats à la Cour) Acia Baghdadi and Philippe Lassine (CDDS Luxembourg) Cédric Iggiotti (iDetect), Pascal Morosini (i-Hub), Aaron Grunwald (Maison Moderne) and Jorg Reinking (Secourriel)

VENDREDI 14 SEPTEMBRE 2018 PARC BELAIR

Déjeuner Carrousel Le Paperjam Club a organisé un Déjeuner Carrousel lors duquel plus de 46 membres ont pu nouer de nouveaux contacts d’affaires dans une ambiance conviviale.

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Elodie Moutier (Hornung & Associés), Sheilla Roussanaly (Dupont & Jensen), Pierre Anthony (Perspective Architecture Intérieure) et Emmanuelle Mayot (Mandeleo)

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David Grandjean (Bilia-Emond) et Saïd Hadji (Haca Partners) Anne-Catherine Richard (Unicef Luxembourg) Danièle Picard (Pyxis Management) et Philippe Costard (Publilux)

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PHOTOS Maison Moderne

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CLUBLETTER

MERCREDI 19 SEPTEMBRE 2018 CENTRE CULTUREL KINNEKSBOND

Grande Table Ronde : Législatives 2018 En amont des élections législatives luxembourgeoises qui ont eu lieu le 14 octobre, le Paperjam Club a organisé une Grande Table Ronde entre les différentes têtes de liste. Près de 300 personnes ont assisté à ce débat haut en couleur.

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Christophe Goossens (RTL Luxembourg), Tun Di Bari (Dussmann), Michel Greco (Michel Greco) et Dan Biancalana (bourgmestre de la ville de Dudelange) Jeannot Krecké, Marie Lucas (M3 Architectes), François Bausch

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(Déi Gréng) et Jacques Brauch (Soludec) Philippe Dupont (Arendt), JeanJacques Rommes (Union des entreprises luxembourgeoises) et Pierre Gramegna (DP) Gilles Gérard (Luxlait Expansion)

MARDI 25 SEPTEMBRE 2018 MAISON MODERNE

Networking Circle : Mixologie Lors de cette soirée, près de 50 personnes se sont retrouvées dans nos nouveaux locaux de Bonnevoie, afin d’échanger autour de nos différents cocktails aux mille et une saveurs.

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More pictures on paperjam.lu

Geneviève Chabot (Pami), Bruno Robert (Advitek), Susanne Arend (Change Focus) et Stéphane Herard (Smile With Shime) Brigitte BrouwersKartheuser (CLK Constructions), Eric Huebsch (DuPont de Nemours) et Yves Reginster (Act Expert)

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Richard Karacian (Maison Moderne) Luca Polverari (Marks & Clerk), Jean-Philippe Meurice, Cathy Egon, Yoann Amodeo (CDPub) et Jean Lecocq (Bouvy & Avocats) Luc Schroeder, Céline Dupuy (Rcube Professional Services) et Gaetane Meilleur (AIBM)

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CLUBLETTER

MERCREDI 03 OCTOBRE 2018 CENTRE CULTUREL TRAMSSCHAPP

10×6 Entrepreneurship « La valeur la plus importante d’une société ne se trouve pas au niveau de l’actif. C’est le personnel. » Claude Wagner (Bati C) 1

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“We should stop thinking about whether succes­ sion is a failure or not, and just start celebrating the people that actually made it happen.” Larissa Best (LBAN)

De la transmission à la reprise d’entreprise, nos 10 orateurs ont exposé leurs expériences et leurs valeurs devant plus de 300 personnes lors de cet événement.

« La transmission est une valse, une valse se compte en trois temps : la parenté ; les ressources humaines ; l’esprit. »

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Isaak Dayan (Dartalis) et Emmanuel Gay (Resultance) Pietro Marchione (Groupe Marchione) et Sébastien Rouillaux (Craft et Compagnie)

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Abdu Gnaba (Sociolab)


CLUBLETTER GOLD SPONSORS

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« Choisir des partenaires parmi la famille et les amis n’est pas forcément la meilleure idée. » Robert Dennewald (Contern SA)

“I’m obsessed because I always wanted my company to survive first, and to thrive.”

« Reprendre une société est un peu comme enfiler le costume de quelqu’un d’autre. »

Serge Krancenblum (SGG)

Brigitte Brouwers (CLK)

« Anticiper le pire, pour espérer le meilleur. » Renaud Le Squeren (DSM)

« Vendre son entreprise, ce n’est pas un drame, ce n’est pas un problème, mais c’est complexe. » Nicolas Pirotte (Sowaccess)

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Patrick Lesage (Takaneo) et Johan Herelixka (H&B Catering) Claude Wagner (Bati C), Tom Lessel (Bil) et François Pauly (Lalux)

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Vito Del Bene (BR), Paul Schaack (MPME) et Claude Berscheid (BR) Michèle Büchler et Lara Olafsdottir (DLA Piper)

« Vendre est ce que j’ai trouvé de plus efficace pour me donner ma démission à moi-même. » Béatrice Martin (A Good Life)

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« Trouver un repreneur, ce n’est pas forcément une chose facile. Il faut s’engager dans de telles opérations avec modération, avec raison, mais aussi avec un grain d’empathie. » Charles Bassing (Chambre des métiers)

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Novembre / Décembre 2018 —

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CLUBLETTER

MERCREDI 10 OCTOBRE 2018 UTOPIA

Club Talk  : Lie To Me Le Paperjam Club a organisé le mercredi 10 octobre 2018 un Club Talk ayant pour invité d’honneur Arnaud Blavier, au cinéma Utopia. Devant plus de 150 personnes, notre orateur a partagé son expertise sur des sujets tels que l’intelligence émotionnelle et comportementale.

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­— Novembre / Décembre 2018

Marc Payal (Fujitsu Technology Solutions) et Patrice Silverio (Eurogroup Consulting Luxembourg) Anouk Ruiz (Maltem) Carlos Bandeiras, Bruno Cardoso et David Carmo (Immo Future) Joe Malago (Techni-Group), Emilie Bertoni (Paperjam Club), Vincent Vigneron (ConvaTec) et Alexandre Dias (Unikconsult) Marc Neuen (Linc) Arnaud Blavier (EIA Group)

PHOTOS Maison Moderne

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CLUBLETTER

MERCREDI 26 ET JEUDI 27 SEPTEMBRE 2018 NEIMËNSTER

Journées de Workshops Les Journées de workshops du mois de septembre organisées par le Paperjam Club ont réuni près de 300 personnes venues à Neimënster pour assister aux ateliers de nos formateurs sur ces deux journées.

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Sandrine Iafrate (Legitech) Elisa Lo Bianco (BTO Recherche) Jean-Sébastien Desjonqueres (Neurolead)

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Armando Luzi et Pierre Collard (Arendt & Medernach) Florence Lemeer-Wintgens (Look@Work)

JEUDI 11 OCTOBRE 2018 THYM CITRON

Networking circle Lors de cette soirée, 20 personnes se sont retrouvées chez Thym Citron afin d’échanger autour des saveurs du fromage de truffe accompagné de charcuterie, pour un networking gourmand. 1

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Thierry Stas (Maprima), Marie-Christine Therin (BIL) et Christophe Verelst (Infos-com) Mathias Guittet (Bureau Center) François Henryon (CRH-Lux) et Marc Closter (Zumtobel) Jil Voss et Sophie Grézault (Adem)

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Novembre / Décembre 2018 —

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CLUBLETTER

programme 10X6 KEYTRADE 10 FONDS D’INVESTISSEMENT, 10 STRATÉGIES

21 NOV

AVEC LA PARTICIPATION DE

Entre l’espérance de rendement et la maîtrise du risque, comment choisir les thèmes et les instruments dans lesquels investir ? Ce 10×6 vous présentera de nombreuses possibilités en rassemblant 10 responsables qui présenteront chacun les particularités de leurs produits. LIEU

Centre culturel Tramsschapp (Luxembourg – Limpertsberg)

GOLD SPONSOR EXCLUSIF

À PARTIR DE 18:30

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ADAPTING YOUR TECH STRATEGY TO 2019

Whatever the ambition is, technology will be at the heart of it. Consolidation, expansion, new initiatives – they all require strategic reviews of current technology and its ongoing suitability. This will entail detailed evaluations of more than just tools and networks, but also of the most appropriate cloud platforms. What about global data privacy law? Is your storage and use of data legal? Is it enough to keep it within Luxembourg? Mr Jason Petrucci, VP and managing director (EMEA) at Calligo, will examine these questions to help you plan for 2019 and 2020, from your infrastructure upwards. PLACE

Arendt House (Luxembourg – Kirchberg)

GOLD SPONSOR

STARTING AT 18:30

142 —

­— Novembre / Décembre 2018

Une fois tous les deux ans, un jury réuni par Paperjam classe les décideurs économiques les plus influents du pays. Les lauréats seront révélés lors d’une soirée exceptionnelle à la Rockhal.

LIEU

Rockhal (Esch-Belval) À PARTIR DE 18:00 GOLD SPONSORS

PHOTOS Maison Moderne, Shutterstock ILLUSTRATIONS Maison Moderne

DEC

NOV


CLUBLETTER

CAROUSEL LUNCH PLACE

Knokke Out (Luxembourg – Clausen)

26 CLUB TALK CYBERSÉCURITÉ OCT

NOV

Si la toile est un formidable outil d’information et d’échanges, elle ouvre aussi des portes pouvant laisser entrer de nouvelles formes de menaces. Nicolas Arpagian, expert de renommée internationale, apportera les éclairages nécessaires pour appréhender au mieux le monde virtuel et s’en protéger pour en tirer le meilleur.

STARTING AT 12:00

A 3-course lunch, tables for 4 guests, a change of place at each course, that is 9 contacts in one lunch!

DELANO BREAKFAST TALK

07

14 NOV

PLACE

OCT

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Carousel Lunch

NOV

To be determined LIEU

STARTING AT 08:30

Arendt House (Luxembourg – Kirchberg) À PARTIR DE 18:30

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NETWORKING CIRCLE SURPRISES VINICOLES

NOV

DELANO LIVE

15 NOV

Is the Luxembourg investment fund industry a good sector for women to work in? Susanne Schartz, COO of Seqvoia, and Steen Foldberg, managing director at Aberdeen Asset Management, will share their perspective on the positive points and what needs to change, and what would get more women into the industry.

Pour cette dégustation, le Paperjam Club et EuroCaution proposeront aux décideurs des sociétés actives dans le secteur de la construction et de la promotion de se laisser surprendre par de nouvelles découvertes viticoles au travers d’une dégustation « surprise » en collaboration avec l’équipe de Vinoteca.

PLACE

Knokke Out (Luxembourg – Clausen)

LIEU

Vinoteca (Luxembourg – ville haute)

À PARTIR DE 18:30

À PARTIR DE 18:30

GOLD SPONSOR

GOLD SPONSOR

29 NOV

DÉJEUNER CARROUSEL

09 NOV

LIEU

Hostellerie Stafelter (Dommeldange) À PARTIR DE 12:00

Un déjeuner 3 services, des tables de 4 convives, un changement de place à chaque plat, soit 9 contacts en un déjeuner !

DANS LES COULISSES… DE LA PHILHARMONIE

AGENDA

LIEU

Philharmonie (Luxembourg – Kirchberg) À PARTIR DE 18:30

Le Paperjam Club organise, en collaboration avec la Philharmonie Luxembourg, une visite dans les coulisses de cette institution phare du pays. Cet événement vous permettra de découvrir les arcanes de la Philharmonie Luxembourg, mêlant histoire, musique et architecture, lors d’un parcours exclusif pour nos membres.

LET’S TASTE SURPRISES VINICOLES LIEU

Vinoteca (Luxembourg – ville haute) À PARTIR DE 18:30

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Novembre / Décembre 2018 —

Club Talk : Cybersécurité

Déjeuner Carrousel

Networking Circle : Surprises vinicoles Delano Breakfast Talk Delano Live: Women in the Luxembourg fund industry

10x6 Keytrade

Adapting your tech strategy to 2019 Dans les coulisses... de la Philharmonie

Let’s Taste : Surprises vinicoles Paperjam Top 100

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CLUBLETTER Levels:

1 • débutant

2 • intermédiaire

3 • expert

MARDI 20 NOVEMBRE 2018

JOURNÉE DE WORKSHOPS 09H30 COMMUNICATION, MARKETING & SALES

COMMUNICATION, MARKETING & SALES

Comment créer du contenu attractif et engageant sur les réseaux

Présentation des techniques d’évaluation de l’état d’esprit d’un prospect et compréhension des signes indiquant son (dés)intérêt.

Une stratégie social media efficace permet d’agir sur le processus d’achat, de vente et d’après-vente d’un consommateur.

1•2•3

OBJECTIFS Comprendre les enjeux et attentes des réseaux sociaux · Être acteur de sa communication · Mesurer l’engagement de vos publications

J. Barthelemy (Be Famous) FINANCE & LEGAL

1•2

Le secret professionnel : une réalité qui nous entoure

Marchés publics : les nouvelles règles Ce workshop vise à décortiquer les nouvelles règles du jeu introduites par la loi sur les marchés publics et les directives européennes (8 avril 2018).

Peut-on tout dévoiler dans le cadre d’un litige avec son ex-employé / ex-salarié ? Comment réagir face à une perquisition ? Comment faire face aux sollicitations des prestataires externes, des autorités de régulation ? F. Vella (Étude Vella) HUMAN RESOURCES

OBJECTIFS Comprendre le secret bancaire et professionnel · Découvrir les bonnes pratiques et les pièges à éviter

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Recruter hors de l’UE, la problématique­des permis de travail

Lutter contre l’absentéisme et gérer ses conséquences

Les candidats européens se font de plus en plus rares et vous devez aller recruter au-delà des frontières de l’UE : le permis de travail vous concerne.

L’absence du salarié peut être gravement préjudiciable pour l’entreprise. Elle constitue un droit pour le salarié mais peut aussi être une contrainte pour l’employeur sur le long terme.

OBJECTIFS Appréhender les différents permis de travail existants · Connaître les acteurs administratifs impliqués · Développer quelques aspects pratiques des demandes

MANAGEMENT & LEADERSHIP

OBJECTIFS Comprendre la législation applicable aux marchés publics et les pièges à éviter · Connaître les critères d’attribution et les nouvelles obligations · Éviter des comportements anticoncurrentiels

G. Bleser (Moyse Bleser) HUMAN RESOURCES

B. Souy (Moving People 2 Luxembourg)

1•2•3

A.-S. Rust et E. Özdek (Wildgen)

OBJECTIFS Appréhender les droits et obligations de chaque partie en cas d’absence · Définir les limites de la protection contre le licenciement

MANAGEMENT & LEADERSHIP

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Langage non verbal et comportement corporel : lorsque notre corps parle pour nous

Affirmer votre leadership par le dress code Votre tenue vestimentaire est un outil à utiliser et à maîtriser pour optimiser et renforcer votre message, votre leadership et votre charisme.

Découvrez des techniques simples et éprouvées afin d’ajuster votre communication au plus près des émotions et ressentis de vos interlocuteurs. OBJECTIFS Découvrir la grammaire du langage non verbal pour gagner en impact et en confiance · Décoder les attitudes et expressions non verbales les plus courantes

A. Despinoy (IEDRS) PERSONAL DEVELOPMENT

1•2

OBJECTIFS Utiliser le vêtement et les accessoires afin d’optimiser votre message, votre leadership et votre charisme · Interpréter le langage de la couleur, ou comment la couleur intervient dans votre image

A. Ceccarelli (ICN) PERSONAL DEVELOPMENT

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L’art de la conduite du changement

Comment améliorer votre prise de décision

Cette formation vous aidera à cerner votre zone de confort et vous informera sur les différentes techniques pour dépasser celle-ci et celles de vos interlocuteurs. OBJECTIFS Savoir reconnaître les temps, les lieux et les acteurs du changement · Savoir cerner les phases de diagnostic, de leviers et de pilotage du changement

A. Meignan (EVAtraining) STRATEGY & OPERATIONS

M. Gagnon et L. Schneider (MGSI)

144 —

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Analyser le langage non verbal d’un prospect pour maximiser ses chances de succès

OBJECTIFS Comprendre les bases de la communication non verbale · Comprendre les « trucs et astuces » de la communication non verbale

S. Schmitz (Accuris) FINANCE & LEGAL

1•2•3

14H00

1•2•3

Découvrez des outils de réflexion et diminuez le pourcentage de mauvaises décisions. OBJECTIFS Comprendre les deux systèmes de la prise de décision · Analyser les filtres lors de la prise de décision · Les étapes pratiques pour une bonne décision · Faire le lien entre la prise de décision et l’image de marque

R. Claessens (R.J. Claessens & Partners) STRATEGY & OPERATIONS

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RGPD : six mois plus tard, quelles leçons en tirer ?

Les aspects RH liés aux opérations de fusions-acquisitions

Tour d’horizon de l’actualité, de la jurisprudence ainsi que des actions entreprises par les autorités de contrôle, six mois après l’entrée en vigueur du RGPD.

Ce workshop permet de comprendre quels aspects des ressources humaines couvrir à chaque étape du processus.

OBJECTIFS Prendre connaissance des dernières jurisprudences de la CJUE · Réfléchir aux étapes qu’il vous reste à franchir avant une conformité totale

— Novembre / Décembre 2018

V. Boyard (Vistim)

OBJECTIFS Comprendre l’importance des enjeux humains · Anticiper et gérer les questions RH avant, durant et après · Développer ses compétences en gestion des fusions-acquisitions


CLUBLETTER Parcours certifiant

WEDNESDAY 21 NOVEMBER 2018

WORKSHOP DAY

JEUDI 24 JANVIER 2019

PREVIEW

09H30 COMMUNICATION, MARKETING & SALES

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User experience impact on digital projects & management Stop building egocentric and nonfunctional products and work on the relationship between users and great products. OBJECTIVES Understand what user experience is · Understand how UX improves overall project duration and budgeting

A. Raizada (Devoteam) FINANCE & LEGAL

2•3

Unitary Patent and Unified Patent Court: where do we stand? The Unitary Patent and the Unified Patent Court are a European initiative aiming at reducing the costs of obtaining and enforcing European patents. OBJECTIVES Understand future options for European patents, improving filing strategy of patents in Europe · Understand legal framework and judicial system of European patents

D. Lecomte (Lecomte & Partners) HUMAN RESOURCES

09H30 COMMUNICATION, MARKETING & SALES

Le « smarketing », ou comment aligner les ventes et le marketing à l’ère du digital

L. Annet (WSI)

FINANCE & COMPTABILITÉ

Finance d’entreprise

À confirmer

LEGAL

Jurisprudences en droit du travail

G. Castegnaro (Castegnaro)

HUMAN RESOURCES

Droits et devoirs de l’employeur envers la délégation du personnel : ce que les élections de mars 2019 vont changer

L. Chapelle (RH Expert)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

V. Marc, V. Siclari et V. De Saintignon (Viviana’s Coach)

Fidéliser ses talents ?! PERSONAL BRANDING

S. Genovese (Genoways)

Speaking public with impact PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

V. Anderson (Matrix Consulting)

Personal agility

1•2•3 WELCOME TO LËTZEBUERG!

Quality of professional life During this workshop, we will speak about Quality of Work Life (QWL) as part of the strategy of performance. OBJECTIVES Understand the definition of QWL · Make the link between a QWL strategy and a global strategy of performance

Y. Mangematin and F. Leclercq (TakeOff Coaching) MANAGEMENT & LEADERSHIP

Exploring India’s business opportunities – How to unlock

COMMUNICATION, MARKETING & SALES

In this workshop, you will learn strategies to lead effectively in situations such as managing cross-cultural teams.

FINANCE & COMPTABILITÉ

1•2•3

Renforcer sa communication en situation de ventes

Fund finance developments in Luxembourg

D. Picard (Pyxis)

V. Zanev, M. Meyers, A. Fortier and M. Royer (Loyens & Loeff)

LEGAL

Business transfers: anticipating risks and drafting the legal documents

R. Le Squeren (DSM Avocats à la Cour)

HUMAN RESOURCES

Ten rules to be a good networker Making new contacts, deepening your professional network, discovering new opportunities... OBJECTIVES Understand the rules of “networking” · Discover behaviours to avoid · Learn how to overcome natural shyness

P. Castilho (Verbalius)

A. Ladia (Grant Thornton)

14H00

How to lead effectively in a multicultural organisation

OBJECTIVES Learn how to build bridges across cultural differences · Learn how to lead effectively in situations such as managing cross-cultural teams

S. van Schouwenburg (ING) and S. Compain (Luxrelo)

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

1•2•3

T. Von Bonkewitz (Hofstede Insights) PERSONAL DEVELOPMENT

New in Luxembourg: sorting out the accommodation and insurance problems

Comment réussir son entretien de recrutement ?

P. Meier (Edouard Franklin)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

M. Jakubowska (Art Square Lab)

Design thinking PERSONAL BRANDING

Votre meilleure carte de visite, c’est vous !

F. Lemeer (Look@Work)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE STRATEGY & OPERATIONS

2•3

Playing to win-business strategy in the investment management industry

S. Ramos (Deloitte)

B. Bonvalot (B. Bonvalot)

Sketchnoting WELCOME TO LËTZEBUERG!

Today, business value and competitive advantage arise more frequently from consumer perception than from physical assets or economies of scale.

New in Luxembourg: sorting out the accommodation and insurance problems

OBJECTIVES Understand the importance of making – and how make – strategic choices · Address the value drivers of your target operating model in light of an innovation-driven agenda

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

From cost reduction to business transformation

Novembre / Décembre 2018 —

S. van Schouwenburg (ING) and S. Compain (Luxrelo)

M. Maréchal and E. Hansoulle (nGage Consulting)

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CLUBLETTER

LA VIE  DU CLUB

DELANO SEMINARS: WELCOME TO LËTZEBUERG Welcome to Lëtzebuerg is the newcomer to the Season 11 training programme. In partnership with Delano magazine, this offer is dedicated to the expatriate community in Luxembourg. This cycle will deliver, in the form of four thematic seminars, all the information you need to settle down in Luxembourg. We cover practical elements such as the tax system, health, insurance, education, leisure, alongside the cultural conventions and local traditions. 146 —

— Novembre / Décembre 2018

PHOTOS Shutterstock, Jan Hanrion (Maison Moderne)

NEW


CLUBLETTER

NOUVEAUTÉ

LES WORKSHOPS FONT PEAU NEUVE Le Club vous proposera dès le début de la Saison 11 une nouvelle offre de formations, réparties non plus sur six, mais sur neuf cycles : COMMUNICATION, MARKETING & SALES FINANCE & COMPTABILITÉ LEGAL HUMAN RESOURCES MANAGEMENT & LEADERSHIP PERSONAL BRANDING PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE WELCOME TO LËTZEBUERG! STRATÉGIE & OPÉRATIONS

Cette nouvelle offre comprendra des formations certifiantes, réparties sur trois parcours : L’ENTREPRENEURIAT LE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL LA PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

CONSEIL

TIREZ LE MEILLEUR DE VOTRE MEMBERSHIP

CHIFFRE C’est le nombre de 10x6 organisés par le Paperjam Club depuis la création de ce format, il y a sept ans. Fort de sonsuccès, il réunit chaque mois une audience de plus de 450 membres et invités.

En tant que membre du Club, vous bénéficiez d’une multitude d’avantages : l’accès à plus de 250 événements par an dont 162 formations, des opportunités de visibilité, une plate-forme de recrutement... Afin de profiter au maximum de ces avantages, n’hésitez pas à vous faire accompagner par Emilie, notre relationship manager.

Soit plus de 37.000 personnes venues s’inspirer des interventions de nos orateurs !

Emilie Bertoni Paperjam Club emilie.bertoni@maisonmoderne.com

NOUVEAUTÉ

DEUX FORMATS INSPIRANTS FONT LEUR ENTRÉE… À trois reprises en 2019, le 10x6, événement phare du Paperjam Club, évoluera sous forme d’un « Grand Format ». Ce que l’on garde : le partage de visions, les retours d’expériences et les conseils d’orateurs sur un thème donné. Ce qui change : le rythme et la forme des interventions… Stay tuned ! Rapides et efficaces, les Mornings seront de nouvelles occasions de s’inspirer avant de débuter votre journée de travail. Des sujets liés à la stratégie ou à la créativité traités sous forme de keynotes de 30 minutes dans un style décontracté « café-croissant ». L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt !

CONSEIL

#1 LIBÉREZ-VOUS DU TEMPS L’adhésion au Club est un investissement, il vous faut trouver du temps pour en profiter. Organisez-vous à l’avance en repérant les différents événements de la saison et en les notant dans votre agenda. Pensez aussi à inciter vos collaborateurs à sortir et à participer. Le Club, c’est avant tout ce que vous en faites, et notre objectif est que vous en obteniez le maximum. Emilie est également à votre disposition pour réfléchir à votre stratégie d’utilisation du Club. Novembre / Décembre 2018 —

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CLUBLETTER

21 NOV

FOCUS CLUB « UN RENDEZ-VOUS INCONTOURNABLE » La deuxième édition du 10×6 Keytrade : 10 fonds d’investissement, 10 stratégies se tiendra le mercredi 21 novembre prochain. À cette occasion, Thibault de Barsy, CEO de la société Keytrade Bank Luxembourg, revient sur la stratégie de visibilité de son entreprise et explique son intérêt pour la communication événementielle.

F

ort de plus de 1.000 sociétés membres, le Paperjam Club construit depuis sa création une communauté d’affaires mêlant un large panel de professions variées. Et Thibault de Barsy de souligner : « Chaque membre est un investisseur potentiel. » Le 10×6, format le plus connu du Paperjam Club, donne la parole à 10 orateurs disposant chacun de 6 minutes pour partager leur vision et leur expérience sur un sujet donné. Mais pourquoi avoir porté son choix sur un événement comme le 10×6 pour traiter un sujet aussi large que celui des fonds d’investissement ? Ce type de conférence a immédiatement eu du sens pour le CEO de Keytrade Bank : « Lorsque j’ai assisté à mon premier 10×6, le lien est devenu évident, il suffisait de mettre à profit ce format bien installé pour en faire un ‘ring’ destiné à mettre en compétition 10 concurrents dans une atmosphère bon enfant. »

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variées et accessibles à un public élargi aux non-professionnels du domaine, en ciblant principalement les particuliers. Se limiter à l’essentiel Au regard de la contrainte des 6 minutes par orateur, on pourrait toutefois s’interroger sur la pertinence d’un tel format sur un sujet aussi vaste que celui des fonds d’investissement. Le CEO de Keytrade Bank voit en cela un atout : « Cela force les orateurs à se limiter à l’essentiel : le thème, les sous-jacents, la classe de risques et la performance. Au-delà des chiffres, le feed-back du public de l’année dernière a récompensé les orateurs qui avaient le mieux su développer le

— Novembre / Décembre 2018

storytelling autour de la création d'un fonds, l’émergence d’un thème ou la justesse des analyses. » Enfin, si l’on parle diversité, comment se prémunir du risque de redondance ? Selon Thibault de Barsy, une redondance de sujet n’est pas un risque puisque « cela va permettre de mettre en valeur la différence d’approche entre deux maisons de fonds. C’est un combat de boxe plutôt qu’une course de fond (c’est le cas de le dire). Ce sera captivant pour le public ! » J.D Vous pouvez vous inscrire au 10×6 Keytrade : 10 fonds d’investissement, 10 stratégies sur le site du Paperjam Club : club.paperjam.lu

PHOTO Patricia Pitsch (Maison Moderne)

Le pari d’une communication orientée « grand public » Keytrade Bank Luxembourg renouvelle pour la deuxième fois sa collaboration avec le Club sur le thème des fonds d’investissement. Un partenariat qui pourrait devenir durable, en se basant sur les propos de Thibault de Barsy, qui souhaiterait faire de cette rencontre un « rendez-vous incontournable et récurrent ». Et pour cause, cet événement est à ce jour le seul portant sur des fonds d’investissement orienté « grand public », à la différence des événements privés sur invitation des maisons de fonds et des banques privées. Les orateurs sont rigoureusement sélectionnés, afin de proposer des approches

Thibault de Barsy CEO de Keytrade Luxembourg



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