Paperjam novembre 2023

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Édito #Collections

L’art délicat du triple A

17,26

LA DETTE PUBLIQUE EXPLOSE

Fin septembre, l’encours de la dette publique était de 17,26 milliards d’euros, dont 12 milliards d’euros sous la dernière législature, entre Covid, guerre en Ukraine et inflation.

Que le formateur et le Premier ministre sortant aient réussi à s’entendre sur l’idée de ne pas risquer d’endommager le triple A n’est pas un exploit. Les leaders du CSV et du DP partageaient déjà cette idée. Seul Xavier Bettel avait concédé, à quelques jours des élections législatives et dans une dernière interview, qu’il ne faisait pas une fixette sur le cap symbolique des 30 % d’endettement par rapport au PIB. Les neuf pays qui se vantent aujourd’hui d’avoir su conserver le triple A naviguent en moyenne autour de 35 %. Ce qui, en théorie, laisse au Luxembourg une marge budgétaire pour financer cet électrochoc de centaines de millions d’euros dans le logement et dans les allègements fiscaux promis aux particuliers, aux entreprises et à la place financière. En théorie, parce que pour pouvoir rembourser un jour, il faudrait s’assurer d’une croissance économique beaucoup plus vigoureuse et ne pas quitter des yeux l’évolution des réserves des retraites. Si la dette publique a explosé depuis la crise financière et économique de 2008-2009, cela rappelle surtout que le monde est dans une crise permanente qui nécessite de savoir concilier investissements cruciaux pour le pays et marge de manœuvre pour les problèmes inattendus qui ne manqueront pas de se poser. L’art délicat du triple A s’accommode assez mal de traits grossiers de peintres mal inspirés. Bien poser le cadre sur le chevalet, esquisser l’idée finale, tirer parti de toute la palette des couleurs, affiner encore et encore, jusqu’à offrir son chef-d’œuvre aux yeux souvent acerbes des agences de notation, qui partagent avec les salles de vente – pour l’art – le luxe de faire la pluie et le beau temps dans les finances publiques. La comparaison s’arrête là : les agences de notation, elles, scruteront à la loupe chacun des petits signaux que Luc Frieden leur enverra pour conforter « notre » triple A.

Rédacteur en chef ad interim THIERRY LABRO

NOVEMBRE 2023

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Proud to be Luxembourg Art Week’s founding partner since its inception in 2015!

10 – 12 NOVEMBER 2023


Sommaire Novembre 2023

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POLITIQUE & INSTITUTIONS 10 PHILIPPE POIRIER

« Il faut relativiser la droitisation de la société »

Le rapport à la mort et l’organisation des funérailles sont particuliers au Luxembourg, explique le gérant d’Erasmy Pompes funèbres, Jean-Paul Erasmy.

20 MARIE-JOSÉE VIDAL

« Concrétiser la stratégie de planification » 42 JENS KREISEL

« Une société durable, c’est aussi une société juste» 50 GUY DALEIDEN

« Je serai toujours un grand défenseur du Septième art » ENTREPRISES 12 SARAH KHABIRPOUR

« Le renforcement du rôle des administrateurs est un sujet-clé » 30 JEAN-PAUL ERASMY

« Les gens ont du mal face à la mort »

20

La coordinatrice générale de l’Aménagement du territoire, Marie-Josée Vidal, ne veut pas se perdre dans des discussions sans fin.

PLACE FINANCIÈRE 14 CHRISTINE THEODOROVICS

« La double régulation complique l’activité»

Photos

Romain Gamba et Guy Wolff

36 PROF. ORIT TYKOCINSKI

« L’assurance a tort d’ignorer la psychologie » 60 NORBERT BECKER

« Il faut avoir le courage de ses convictions »

60

Norbert Becker invite à arrêter les études d’impact qui découragent les entreprises de s’installer au Luxembourg.

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Sommaire Novembre 2023

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68 ENJEUX

La Luxembourg Art Week met l’art au centre de la Place 70 Alex Reding : « La Luxembourg Art Week est une plateforme d’échanges »

En près de 10 ans, Alex Reding a attiré plus de 200.000 visiteurs à la Luxembourg Art Week.

78 Caroline von Reden : « Faire de Luxembourg une destination culturelle » 80 Six points d’attache entre Delen Private Bank et l’art 82 PORTFOLIO

L’art au bureau 92 CLUBLETTER

FOODZILLA

96 NEWS Une rentrée pleine de nouveaux projets

82

98 LA LISTE DU MOIS C’est l’heure du goûter

La collection de la BEI compte 900 œuvres, détaille Delphine Munro.

100 AFTERWORK On sort où ce soir ? 102 MA RECETTE Galettes de pommes de terre endimanchées 104 CULTURE Les immanquables du mois 106 MON STYLE Dans le vestiaire de Nicholas Carter 108 MONTRES Être à l’heure avec classe 110 MA MAISON Noir essentiel 112 MOBILIER Les coups de cœur d’Élodie Lenoir

Photos

Guy Wolff

114 DRIVE Elles électriseront la fin d’année 118 #Under50 Col Legno

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Dans le vestiaire de Nicholas Carter, artiste et designer styliste. La LC7 et la Lounge, deux coups de cœur de la cofondatrice d’EL’LE Architects, Élodie Lenoir.

106

ADVERTORIAUX 16 Ashurst Célébrer cinq années de proximité clients 18 Polestar Voitures électriques de luxe : la nouvelle génération 34 Esch2022 Cultiver l’héritage d’Esch2022

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le vrai luxe sera toujours l’espace

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Ristretto #Politique

«Il faut relativiser la droitisation de la société» Pour le politologue Philippe Poirier, les élections législatives témoignent d’une transformation profonde des valeurs et des préoccupations dans les domaines économiques et sociaux. L’économie a primé sur tout le reste.

Quels sont les ressorts qui expliquent les résultats des élections législatives du 8 octobre ? Les thèmes mobilisateurs des électeurs types étaient des thèmes matérialistes : le logement, le pouvoir d’achat, l’inflation, la fiscalité, les retraites. L’environnement et l’agenda climatique n’arrivaient qu’après, les réformes économiques et les politiques publiques étant les thèmes centraux. Les mouvements qui ne les intégraient pas en bonne place ne pouvaient qu’être sanctionnés dans les urnes. Ces élections témoignent-elles d’une évolution du système de valeurs et des préoccupations des citoyens du Luxembourg ? Les libéraux sont les grands gagnants. Malgré l’usure du pouvoir, des difficultés dans certains ministères et le rempla­ cement de Pierre Gramegna (DP), ils ont progressé de nouveau. Partout et particulièrement dans le Sud, où un nouvel électorat émerge, plus sensible aux idées libérales. La progression des chrétienssociaux – que l’on donnait en fort recul en nombre de sièges – est aussi due à des considérations économiques. Et on a vu beaucoup de panachages croisés DP et CSV. Les progressions de ces deux partis se sont faites indépendamment des figures de Luc Frieden (CSV) et de Xavier Bettel (DP). Peut-on classer l’ADR parmi les vainqueurs ? Malgré ses difficultés, ses dissidences et des moyens beaucoup moins développés que d’autres, l’ADR a très bien réussi. Il a été porté par la préoccupation des électeurs face à leur avenir économique. Et, comme par hasard, c’était dans les circonscriptions Nord et Sud où il y avait le plus de potentiel pour ces votes. La question linguistique a joué un rôle marginal. 10

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Les électeurs étaient donc plus préoccupés par la fin du mois que par la fin du monde. La fin du mois, mais aussi et surtout le soutien à la croissance économique. Il y a une hiérarchisation des thèmes dans la société. Et la société luxem­ bourgeoise a un volet plus matérialiste que post-matérialiste. En 2013 et en 2018, dans une situation économique différente, les électeurs avaient pu être sensibles à d’autres thèmes, à d’autres enjeux. Pas aujourd’hui. On oublie que sur dix ans, le travail et l’économie ont toujours été les deux premières préoc­ cupations des Luxembourgeois. Et cela s’est amplifié ces deux dernières années. Toujours sur les valeurs, peut-on dire que le paysage politique luxembourgeois se droitise comme un peu partout en Europe ? Non. Si l’on fait la comparaison avec les partis de centre droit en Europe, le CSV et le DP, l’un comme l’autre dans leurs familles politiques respectives, se situent plutôt au centre, voire au centre gauche. Le CSV a toujours été l’aile gauche du Parti populaire européen (le camp des conser­ vateurs au Parlement européen, CARRIÈRE ndlr) et les libéraux luxembourgeois Philippe Poirier sont l’aile gauche de Renew. Il faut est professeur de sciences politiques relativiser la droitisation de la à l’Université du société. La campagne n’a porté Luxembourg et en rien sur des choix de société titulaire de la chaire de recherche ou des questions sociétales. en études Identité et immigration n’ont pas parlementaires été un enjeu. Sauf pour l’ADR dont de la Chambre des députés. la progression n’est quand même Il est fondateur et pas fulgurante. Personne n’a remis directeur d’études en cause le système social et l’État du master en études parlementaires. providence. Personne.

Journaliste MARC FASSONE Photo ROMAIN GAMBA



Ristretto #Entreprises

«Le renforcement du rôle des administrateurs est un sujet-clé» Sarah Khabirpour apporte son expertise en matière de gouvernance auprès d’ICBC Europe, Mirabaud & Cie, eBay, Sedco Capital Global Ucits et Fimalac Développement. Elle décrypte pour Paperjam les enjeux et tendances en matière de gouvernance.

Vous êtes investie dans cinq mandats en tant qu’administratrice indépendante, pourquoi vous engager dans cette voie ? J’ai toujours eu cet intérêt pour le sujet de la gouvernance. J’ai acquis différentes expériences dans mes précédentes fonctions en lien direct avec ce sujet, qui, avec la réglementation, est de plus en plus important. J’ai la volonté d’accom­ pagner et de contribuer à ces évolutions. Comment choisissez-vous les mandats dans lesquels vous souhaitez vous investir ? Il y a tout d’abord l’intérêt intellectuel pour l’institution. Mais il faut surtout que je sente une maturité qui permette d’aller vers une bonne gouvernance. Le respect du contexte réglementaire est aussi pour moi un élément primordial. On dit souvent que le succès d’une organisation dépend de sa gouvernance, qu’en pensez-vous ? On parle des organes de gouvernance comme source de succès, mais il faut mettre en évidence les différentes parties prenantes : la collaboration entre l’individu, le collectif et les organes de gouvernance en tant que trois acteurs du cadre d’action. Selon vous, qu’est-ce qu’un administrateur indépendant apporte de plus ? J’ai contribué à une étude avec l’Institut luxem­ bourgeois des administrateurs et Deloitte sur le concept d’indépendance pour les administrateurs indépendants. Elle est aujourd’hui conçue à deux niveaux : l’indépendance d’esprit pour tous les administrateurs et une obligation spécifique d’indépendance pour les administrateurs indépendants. Certains critères définis concernent l’absence de conflits d’intérêts. Mais au-delà de ceci, un administrateur indépendant doit 12

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se questionner sur son rôle, sa valeur ajoutée. On attend de lui qu’il challenge de façon cons­ tructive, qu’il questionne, qu’il contribue à une approche proactive et stratégique. C’est un sujet fascinant qui est en pleine évolution. Quelles sont les tendances actuelles en matière de gouvernance ? Nous n’avons pas passé le cap de certaines, comme l’anti-blanchiment ou la lutte contre le financement du terrorisme. Et le dernier rapport du Gafi montre à quel point ces sujets restent d’actualité. Mais il y a aussi d’autres sujets importants, comme le renforcement du rôle des administrateurs. Ce n’est pas encore une obligation pour toutes les institutions financières, mais c’est clairement une tendance. Dans ce contexte, je souhaite souligner à quel point il est essentiel d’accueillir les avancées réglementaires avec une attitude positive et stratégique. Plus on anticipe, plus on gagne en maturité, et en avantage compétitif. J’en suis convaincue. Les tendances comme l’ESG sont à prendre au sérieux. Seulement 37 % de femmes siègent dans les conseils des établissements publics. Comment parvenir à un meilleur équilibre ? Nous sommes encore loin de l’équilibre, DES DÉFIS et on observe toujours cette tendance Selon Sarah du « gentlemen club » ! Je pense qu’il Khabirpour, certaines réglemen­ y aura une évolution avec les nouvelles tations comme générations. Une réglementation peut Dora et certaines accélérer une évolution sociale, mais tendances comme l’IA sont des défis une mesure comme des quotas ne en matière peut être que temporaire. Ce qui est de gouvernance, clair, toutefois, c’est que le progrès pour mettre en évi­ dence l’importance social dépendra sans aucun doute de de la résilience la collaboration hommes-femmes. technologique.

Journaliste MAËLLE HAMMA Photo ROMAIN GAMBA


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Ristretto #PlaceFinancière

« La double régulation complique l’activité » Christine Theodorovics a succédé, en juin, au poste de CEO de Baloise au Luxembourg à Romain Braas. Elle a également repris les fonctions de dirigeant agréé et d’administrateur de Baloise Assurances Luxembourg et Baloise Vie Luxembourg.

Quel est votre style de management ? J’essaie d’être la plus transparente possible parce que, selon moi, si on comprend ce qui se joue, on peut l’accepter, même si ce n’est pas facile. Le pire, c’est devoir accepter quelque chose qu’on ne comprend pas. Et je suis également en faveur d’un leadership de collaboration. Les meilleures décisions sont celles prises autant que possible sur une base collaborative. Quelles sont vos priorités pour Baloise au Luxembourg ? Je vise une continuité dans notre stratégie, basée sur trois convictions. Tout d’abord, notre solidité financière est la base de notre succès. Si nous voulons tirer le meilleur parti de nos compétences et soutenir nos clients à long terme, notre modèle d’entreprise doit être équilibré et pérenne. Ensuite, nous voulons créer encore plus de croissance. Nos clients sont au cœur de tout ce que nous faisons. Nous devons améliorer leur satisfaction et simplifier nos processus. Enfin, nous devons veiller à ce que nos collaborateurs évoluent dans un cadre de travail sain et stimulant. Comment une société comme la vôtre s’adapte-t-elle au contexte de taux d’intérêt durablement hauts et de stagflation ? La situation est difficile pour tous les assureurs. La faiblesse des taux d’intérêt a longtemps été un grand problème pour la profession. Leur hausse nous a tous pris par surprise. Tout comme la réapparition de l’inflation. Nous avons dû augmenter nos prix pour refléter au mieux la situation du client et la réalité du marché. Comment, dans ce contexte, rester une société compétitive et rentable ? Cela passe par une amélioration de nos processus, des programmes d’automatisation et de digitalisation, mais aussi de bonne intelligence. 14

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Quels sont les avantages de l’assurance-vie dans le contexte actuel ? L’assurance-vie reste une solution patrimoniale efficace. Personnalisable, elle offre la sécurité financière pour les bénéficiaires en cas de décès de l’assuré, des avantages fiscaux et la possibilité de constituer une épargne à long terme. Nous avons élargi notre gamme de produits en unités de compte, en travaillant sur le développement de fonds d’assurance spécialisés ou de nouvelles classes d’actifs. Face à des tentatives de renationalisation des marchés financiers et de l’assurance, les activités en LPS sont-elles menacées ? On observe une régulation plus forte avec des coûts de mise en conformité importants, et surtout une double régulation : européenne et nationale. Cela complique l’activité et nous impose de nous adapter en permanence. Cependant, la LPS a de belles années devant elle. Elle reste un outil formidable en termes de transmission et de planification patrimoniale, en particulier pour des clients à la recherche de solutions dédiées à leurs besoins ou avec des problématiques CARRIÈRE internationales qui ne trouvent Binationale suisse souvent de réponse et autrichienne, Christine qu’au Luxembourg.

Theodorovics a fait toute sa carrière dans le monde de la finance et de l’assurance où elle cumule plus de 20 ans d’expé­ rience, avec une spécialisation dans la digitalisation, la transformation stratégique et l’ESG.

Journaliste MARC FASSONE Photo ROMAIN GAMBA


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Cabinet d’avocats

Dans un marché aussi concurrentiel que le Luxembourg, adopter un positionnement fort n’est pas une option. Depuis son ouverture il y a cinq ans, le cabinet d’avocats Ashurst se démarque en conjuguant proximité, innovation et transversalité pour ses clients. Rencontre avec Isabelle Lentz, Corporate Partner, et Antonios Nezeritis, Office Managing Partner & Investment Funds Partner. 16

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« Cette proximité est rendue possible par notre taille ‘humaine’. » Antonios Nezeritis Office Managing Partner

Marie Russillo (Maison Moderne)

Contenu sponsorisé par ASHURST

Photo

Célébrer cinq années de proximité clients

Pouvez-vous nous présenter le Cabinet Ashurst, son activité, ses clients ? ANTONIOS NEZERITIS : Ashurst est un cabinet d’avocats international, fondé à Londres il y a plus de 200 ans. Nous sommes présents depuis 2018 au Luxembourg pour une clientèle constituée d’acteurs institutionnels. ISABELLE LENTZ : Une clientèle active dans différents pays d’Europe, voire du monde. Nos experts sur place se répartissent selon quatre piliers d’activités principaux : Droit des sociétés, Fonds, Fiscalité, Droit bancaire et financier.


BRAND VOICE

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pays dans lesquels Ashurst opère

Quelles sont les valeurs-clés, 27 salariés Ashurst présents les méthodes qui vous distinguent au Luxembourg de vos concurrents ? A. N. : Un mot résume bien notre spécifi­ 31 cité, c’est « accessible ». Nous sommes en bureaux Ashurst à l’échelle mondiale effet toujours joignables et à la disposi­ tion de nos clients. En ce sens, nous les 1.720 considérons comme des partenaires, avec avocats employés par Ashurst qui nous travaillons ensemble pour à l’échelle mondiale atteindre l’objectif fixé. 1822 Cette proximité est rendue possible création du cabinet Ashurst par notre taille « humaine ». Nous offrons à Londres une approche individualisée à nos clients. Nous connaissons parfaitement leur 2018 ouverture d’Ashurst situation et leurs besoins individuels. Luxembourg I.L. : Ils apprécient aussi la transversalité qui existe entre nos différents services. Ils profitent de ce savoir-faire global, dispensé par chacun de nos experts. Cette synergie nous permet d’être toujours A. N. : Dans un tout autre domaine, innovants et de penser outside the box. j’aimerais évoquer une promotion en interne qui démontre bien la croissance Vous célébrez vos cinq ans d’activité du cabinet. En moins de deux ans, au Grand-Duché. Quels temps forts un counsel qui avait rejoint mon équipe retenez-vous ? est devenu partner. A. N. : L’ouverture du bureau, ici au I. L. : Soulignons enfin le développement Luxembourg, en fut un, tout comme de notre spécialisation Funds Financing, le déménagement dans les locaux que qui bénéficie aujourd’hui d’une forte nous occupons aujourd’hui. Il s’est notoriété au Luxembourg, et dont déroulé en pleine pandémie, avec les profite le cabinet. contraintes que vous pouvez imaginer. I. L. : Tout le monde nous disait que nous À ce sujet, peut-on évoquer votre ne parviendrions jamais à emménager, anniversaire qui s’est déroulé mais nous l’avons fait ! Entre nous, ici au le 12 octobre dernier ? Luxembourg, et avec les entités française AN : C’était l’occasion parfaite d’inviter nos et allemande d’Ashurst, nous avons clients, nos contacts et nos confrères des montré que les liens étaient forts et autres entités Ashurst. Karen Davies, notre nos synergies efficaces. Global Chair, était également présente.

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1. De gauche à droite : Fabien Debroise, Global Loans Partner, Antonios Nezeritis, Office Managing Partner & Investment Funds Partner, Arnaud Julien, Investment Funds Partner, et Isabelle Lentz, Corporate Partner. 2. Antonios Nezeritis, Office Managing Partner & Investment Funds Partner, et Karen Davies, Global Chair, célèbrent avec l’ensemble des clients, partenaires et salariés, les cinq ans du cabinet luxembourgeois au SixSeven à Luxembourg-ville, le 12 octobre dernier.

I. L. : À nouveau, c’était une façon pour nous de renouer des liens, en créer de nouveaux, et entretenir cette proximité avec nos interlocuteurs.

Au départ, qu’est-ce qui a motivé votre implantation au Luxembourg ? I. L. : Depuis Londres, nous servions nos clients au Luxembourg via un desk. Ces derniers étaient très satisfaits, mais nous ne pouvions pas aller plus loin sous cette forme. J’ai donc proposé au mana­ gement de Londres d’ouvrir notre propre entité au Grand-Duché. La réception a été enthousiaste et après avoir établi un business plan, le projet fut lancé. A. N. : J’ai eu la chance de rejoindre l’antenne luxembourgeoise quelques mois seulement après son ouverture. La vision d’Isabelle et des autres partners m’a convaincu de cette formidable oppor­tunité. Le challenge était grand, mais j’avais hâte de l’entreprendre. Pour un cabinet d’avocats, quels défis et opportunités présente le Luxembourg ? A. N. : C’est un marché très concurrentiel du fait du nombre d’acteurs présents dans le pays. Il faut donc toujours convaincre de notre bien fondé et rester très attractif. I. L. : En tant que deuxième acteur mondial de l’industrie des fonds d’investissement, le Luxembourg est synonyme d’opportunités pour un cabinet comme le nôtre. En revanche, ce n’était pas l’unique motivation. Nous croyons à la synergie des champs d’expertise, c’est pourquoi nous ne propo­ sons pas uniquement ce type de services. Demain, quelles seront les perspectives pour le cabinet Ashurst ? A. N. : Nous travaillons actuellement sur notre stratégie pour 2027. Nos objectifs s’ins­ crivent dans la poursuite de la croissance, ici au Luxembourg comme à l’international. I. L. : Notre stratégie future comprend un volet lié à la diversification de notre clientèle, mais aussi au renforcement de notre équipe, toujours afin de tenir cette promesse de disponibilité envers nos clients. POUR EN SAVOIR PLUS SUR ASHURST ET SES SERVICES, RENDEZ-VOUS SUR : WWW.ASHURST.COM

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BRAND VOICE

Drive

Voitures électriques de luxe : la nouvelle génération Contenu sponsorisé par POLESTAR

Le Luxembourg, un pays où les automobilistes souhaitent s’éloigner des combustibles fossiles, mais qui restent attachés aux voitures de luxe, pourrait se révéler le marché idéal pour Polestar. Mû par l’idée d’innover, ce constructeur de voitures électriques combine luxe et durabilité, avec en prime un design époustouflant, voire futuriste. Le constructeur suédois de voitures électriques a fait parler de lui pour la première fois en 2019 avec l’introduction de la Polestar 2, qui, pour reprendre les dires de Top Gear, offre un « habitacle intuitif superbement construit, des performances sans le moindre effort, renvoyant une image exceptionnellement sympa ». Les automobilistes luxem­bourgeois en ont pris note, et Polestar a rapidement ouvert une concession à Luxembourgville. En 2023, la société a lancé une version améliorée de la Polestar 2. Cette nouvelle édition offre une autonomie WLTP allant jusqu’à 655 kilomètres en une seule charge, selon le constructeur, ce qui offre aux conducteurs encore plus de possibilités pour leurs voyages et autres longs trajets. «Nous sommes résolument séduits par la Polestar 2 – c’est une voiture tellement élégante et agréable à conduire,s’enchante Thomas Ingenlath, CEO de Polestar. 18

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Nos ingénieurs ont travaillé avec acharnement pour intégrer d’importantes améliorations. Nous sommes fiers d’avoir pu améliorer la Polestar 2 sans pour autant augmenter son empreinte carbone. Au contraire, elle a diminué. » De grandes ambitions pour le marché des voitures électriques de luxe La société privilégie « la valeur au volume », déclare M. Ingenlath, et si l’on en croit l’attention portée à presque chaque petit détail de la Polestar 2, on est enclin à le croire. Néanmoins, le nombre de Polestar livrées par le constructeur depuis le début de l’année n’est pas négligeable : 13.900 véhicules au cours du seul troisième trimestre, soit une croissance de 50 % par rapport à l’année dernière. Et pourtant, pour l’entreprise, ce n’est que le début de ce qu’elle considère comme sa réinvention des véhicules électriques tels que nous

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les connaissons. Polestar aspire à gravir tous les échelons du luxe et à offrir aux consommateurs toute une myriade de modèles haut de gamme : un design scandinave, une ingénierie de pointe et la promesse que chaque modèle sera plus économe en énergie que le précédent, voilà ce que chaque véhicule offrira. Au Luxembourg, pays épris des SUV de luxe, Polestar entrevoit un extraordinaire potentiel de croissance, notamment grâce à ses dernières offres, dont les SUV électriques haut de gamme Polestar 3 et Polestar 4. Ces derniers arborent ce que l’entreprise appelle «un langage de design unique». Bien que ces modèles se targuent des signes distinctifs des SUV traditionnels, notamment une allure puissante et imposante, ils sont entièrement électriques et offrent un aérodynamisme subtil, mais efficace. La Polestar 3, qui est équipée de phares à double lame, d’une SmartZone et d’une aile aérodynamique


1. Le design extérieur de la Polestar 3 se définit par des surfaces sculptées et un aérodynamisme optimisé, pour une silhouette plus élégante et plus technique. 2. En 2024, sa GT à quatre portes, Polestar 5, devrait officiellement être lancée suivi peu après par le concept de roadster électrique, développé pour devenir la Polestar 6. 3. Polestar Precept : la transformation du concept-car Polestar Precept en Polestar 5, une GT électrique quatre portes dont le lancement serait prévu en 2024.

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Polestar

« Notre crédo, c’est le design. Cet angle de vue nous permet d’aborder les défis, de trouver des solutions créatives et d’innover. »

Photos

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Lies Eeckman Managing Director de Polestar Belgique et Polestar Luxembourg

avant, affiche un prix de départ de 84.900€. Le lancement officiel de la Polestar 4, qui présentera des caractéristiques similaires et d’autres encore, est prévu pour l’année prochaine. Conformément à l’éthique de l’entreprise, les matériaux intérieurs ont été soigneusement sélectionnés pour leur durabilité, mais ils contribuent également à améliorer l’esthétique haut de gamme et le « toucher » luxe. Il s’agit notamment du MicroTech biosourcé, du cuir issu de filières certifiées pour le bien-être des animaux et des selleries en laine entièrement traçables. En outre, l’analyse continue du cycle de vie permet à l’entreprise de réduire constamment l’empreinte carbone de ses véhicules. L’entreprise se prépare à une autre grande annonce. En 2024, sa GT à quatre portes, Polestar 5, devrait officiellement être lancée suivi peu après par le concept de roadster électrique, développé pour devenir la Polestar 6. Ces modèles incarnent au plus près la Polestar Precept : un concept car au design épuré et aux performances de pointe, qui procure un pur plaisir de conduite.

Les deux modèles affichent un design aérodynamique impressionnant et offrent une expérience de conduite électrique inspirée d’une technologie qui, il y a peu, était inaccessible à ­l’acheteur moyen. Les amateurs de voitures au Luxembourg suivent avec attention les ambitions et dernières sorties de Polestar, force pionnière dans le paysage automobile.Il est clair que Polestar n’a pas pour seule intention de devenir un concurrent respecté par ses pairs sur le marché des véhicules électriques. Le constructeur souhaite aussi donner le la du marché, avec des modèles de luxe impressionnants qui épateront conducteurs et spectateurs.

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Conversation Marie-Josée Vidal

« Il faut concré­ tiser cette stratégie de planification » Coordinatrice générale du Département de l’aménagement du territoire (DATer), Marie-Josée Vidal revient sur les enjeux du nouveau programme directeur d’aménagement du territoire et ses déclinaisons concrètes qui sont à mettre en œuvre dès à présent. Journaliste CÉLINE COUBRAY

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Portrait GUY WOLFF


Marie-Josée Vidal, photographiée à la Metzeschmelz, qui est un des projets pilotes du nouveau PDAT.


Conversation Marie-Josée Vidal

Un des grands enjeux de la mandature du ministre Claude Turmes (déi Gréng) a été, entre autres, de réaliser la stratégie nationale de développement et de planification du territoire. Aujourd’hui, cette étape est franchie, mais reste-t-il encore du travail à faire sur ce dossier ? La nouvelle stratégie a été effectivement adoptée par le gouvernement le 21 juin 2023 avec le nouveau programme directeur d’aménagement du territoire (PDAT). Le fait que le gouvernement arrête ce document est ce qui le rend spécifique par rapport à d’autres stratégies qui sont présentées par d’autres politiques sectorielles. La procédure est vraiment inscrite dans la loi. Je dirais donc que la procédure d’élaboration en tant que telle est finalisée. C’est une étape importante, avec un travail conséquent pour les équipes et réalisé en collaboration avec les autres ministères et les communes. Nous sommes désormais entrés dans la phase de mise en œuvre de cette stratégie d’aménagement du territoire avec le lancement de quelques projets concrets. Quelles sont alors les premières étapes de cette mise en œuvre ? Il y a plusieurs pistes. Le PDAT en tant que tel évoque déjà un certain nombre de pistes avec un potentiel d’actions. Un élément fondamental sera sans doute la révision de la loi concernant l’aménagement du territoire. Nous ne pourrons pas passer à côté d’une adaptation et d’une révision de cette loi. Pourquoi la loi doit-elle être révisée ? Parce que les pratiques ont évolué. La participation citoyenne, par exemple, avec laquelle nous travaillons désormais régulièrement, doit bénéficier d’un cadre légal qui n’existe pas encore. Cela permettra de préciser son organisation et son déploiement. Le volet de l’observation territoriale doit aussi évoluer. Les analyses, qui sont la base de l’aménagement du territoire, doivent disposer d’un cadre plus légal, notamment en ce qui concerne la prospective territoriale. Celle-ci se base sur des données relatives à l’évolution de la population, de l’emploi. Le Statec a pour mission de le faire, mais à l’échelle nationale. Or, pour faire notre travail, nous 22

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devons réaliser ces prospectives à l’échelle territoriale, commune par commune. Cela permet d’anticiper à l’horizon 2035 et 2050 les besoins en infrastructures de transport ou en équipements, comme les lycées, les centres d’incendie et de secours, les hôpitaux, les stations d’épuration… Si l’on sait aujourd’hui où se fera le développement de demain, on peut mieux anticiper les besoins futurs en équipements et développer par exemple une politique plus stratégique d’acquisition de terrains. Cela permet aussi aux différentes politiques sectorielles de se retrouver autour de la table pour discuter des déclinaisons territoriales à mettre en œuvre et permettre une planification prospective et stratégique au niveau de l’État. Est-ce que la rédaction de cette nouvelle loi a déjà été entamée ? Non, nous en sommes encore au brainstorming. Il y aura un important travail juridique à mener, puis ce sera la concertation avec les communes, travail qui est très important à nos yeux et qui devra prendre en compte les changements des dernières élections communales. Ce travail de concertation est un enjeu fonda­ mental, tout comme le sont l’objectif de concentration du développement territorial aux endroits plus appropriés et celui de la réduction de l’artificialisation du sol.

«C ette déclinaison dans des projets concrets est pour moi une urgence. Sinon, nous allons nous perdre dans des discussions sans fin. »

La mise en place de ces objectifs se décline aussi dans des visions territoriales. Pouvez-vous nous en dire plus ? Nous avons défini des espaces d’action dans le PDAT. Pour certains d’entre eux, nous sommes déjà avancés en matière de coopération intercommunale. C’est le cas pour les trois grands pôles que sont le Sud, l’agglomération Centre et la Nordstad. On avance aussi sur la vision du canton de Redange puisqu’une convention Étatcommune est déjà signée, la première en milieu rural. Ces conventions, qui sont un outil prévu dans la loi, engagent l’État et



Conversation Marie-Josée Vidal

Parallèlement à la rédaction du PDAT, la consultation internationale Luxembourg in Transition a été lancée pour imaginer un Luxembourg décarboné et développer des solutions stratégiques d’aménagement du territoire. Une des idées qui en est ressortie est la mise en place du transfert des droits à bâtir d’une parcelle à une autre. Où en sommes-nous de cette idée ? C’est effectivement un nouvel outil avec lequel nous souhaitons travailler. Nous en sommes au tout début des réflexions, mais si nous voulons concrétiser cet outil comme potentielle réponse à la réduction de l’artificialisation du sol, nous allons avoir besoin de bases légales. 24

NOVEMBRE 2023

Cela va donc dépendre de la volonté du futur gouvernement… Oui, nous sommes en effet avec les élections législatives à une étape charnière. Au niveau du département, nous pensons avoir posé les jalons nécessaires en termes de stratégie et de concept pour avancer dans la bonne direction. Maintenant, il faut concrétiser cette stratégie, et le degré d’ambition de mise en œuvre du PDAT va dépendre des priorités du nouveau gouvernement et de l’accord de coalition. Mais je peux quand même ajouter que la stratégie du PDAT n’était pas seulement portée par le gouvernement, mais aussi par la Chambre des députés et l’opposition. Tout le monde était d’accord sur la nécessité d’avoir une vision à long terme et partageait les objectifs du PDAT. Nous n’avons pas ressenti d’opposition sur les grands objectifs et la stratégie. Mais c’est souvent dans la mise en œuvre que commencent les discussions. C’est pour cela que nous devons attendre de voir quels sont les mandats politiques que nous allons recevoir. Quels sont ces projets pilotes ? Ce sont des projets dans lesquels l’État est impliqué, comme le réaménagement de la friche Metzeschmelz ou la zone d’activité économique et commerciale de Foetz, qui, à l’heure actuelle, est une zone monofonctionnelle axée sur la voiture, et qui va devenir une zone multifonctionnelle avec plus de place pour les transports en commun et la mobilité active. Nous venons de présenter le nouveau plan de mobilité pour ­Belval, qui a été remodelé par rapport à ce que nous avons appris de Luxembourg in ­Transition, notamment pour la place donnée aux espaces publics. Un autre projet est celui de la ceinture verte autour de l’agglomération Centre. La volonté est d’y trouver une continuité verte multifonctionnelle,

LUXEMBOURG IN TRANSITION Cette consultation internationale urbano-architecturale et paysagère, lancée en 2020, a permis à 10 équipes internationales et pluridisciplinaires de travailler pendant deux ans à développer des visions et des métriques pour atteindre la décarbonisation du Luxembourg et de son aire fonctionnelle transfrontalière. Quatre équipes ont été finalistes et plusieurs de leurs propositions sont actuellement en train de trouver des déclinaisons concrètes sur le territoire. Un magazine récapitule cette démarche et les scénarios de transition zéro carbone à l’horizon 2050. luxembourgintransition.lu

Pancake! Photographie

Si l’agglomération Centre et la région Sud se développent effectivement de manière dynamique, on a l’impression que c’est moins le cas pour la Nordstad. Est-ce exact ? Ce sont des constellations très différentes. Dans le Sud, il y a aujourd’hui un projet commun autour de Man and Biosphere. Dans l’agglomération Centre, nous avons aussi une nouvelle dynamique, qui est concrétisée dans le Forum régional. Pour la Nordstad, les enjeux sont différents puisqu’on parle de fusion de communes. C’est inédit pour le Luxembourg d’avoir cinq communes qui se mettent autour de la table pour discuter d’une fusion. Mais on avance et une vision territoriale a été élaborée et partagée par tous. Il existe aussi un concept de mobilité et nous allons entamer la procédure de modification du plan sectoriel «transport». Il n’y a peut-être pas de grands projets communs comme pour les autres pôles, mais il y a une volonté intercommunale de coopérer. Si les projets actuellement discutés passent à la phase opérationnelle, la Nordstad pourra définitivement avancer dans la bonne direction.

Vous pensez que c’est réaliste d’aller dans cette direction ? Je pense que oui. Maintenant, je suis bien consciente que c’est ambitieux et compliqué, car on touche au droit de la propriété privée. Mais de premières réflexions sont entamées, notamment sur la gestion des plus ou moins-values que ce transfert peut occasionner. S’il y a une volonté politique, les choses pourront avancer.

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les communes à travailler ensemble, avec un budget mis à la disposition des communes pour mener à bien les objectifs donnés. Mais il y a des zones où nous n’avons pas encore de vision territoriale. Pour ces territoires, nous devons entrer en contact avec les communes, élaborer une vision territoriale et mettre en place une convention.


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Conversation Marie-Josée Vidal

en combinant les fonctions alimentaires avec la production agricole, les fonctions de récréation, des zones de loisir et sportives, et des fonctions de régulation du climat, en captant du CO2 et en apportant de l’air frais vers le centre-ville. Nous devons réfléchir à l’équilibre de ces différentes fonctions au sein de la zone verte et à la rendre accessible grâce à la mobilité active. Ce travail est réalisé en collaboration avec les communes, qui sont très réceptives à ce concept. Là aussi, nous sommes en train de passer du concept au dialogue avec les communes, pour ensuite entrer dans une phase opérationnelle. Un autre projet est le futur pôle d’échanges d’Erpeldange, qui combinera un P+R, un arrêt ferroviaire et une gare de bus. En plus du volet mobilité, il y aura aussi un volet urbanistique avec la création de logements, de surfaces de bureaux, de commerces. Pour la première fois, nous allons faire un ensemble multifonctionnel. À travers les projets où nous avons une influence, nous essayons d’arrêter le monofonctionnel et de consommer beaucoup de sols pour intensifier l’utilisation et faire un ensemble rationnel et multifonctionnel qui s’inscrit dans cette nouvelle culture de planification. Nous devons déclencher des projets réalisables à court terme pour montrer que c’est possible. Si nous attendons d’avoir les procédures réglementaires et législatives pour commencer à travailler, nous allons perdre trop de temps. Nous devons élaborer les deux en parallèle. C’est aussi pour cela que nous devons travailler main dans la main avec les communes, pour voir avec elles si certains projets qui sont conçus de manière plus classique peuvent évoluer vers cette nouvelle culture de la planification. Cette déclinaison dans des projets concrets est pour moi une urgence. Sinon, nous allons nous perdre dans des discussions sans fin. La participation citoyenne est un changement de paradigme par rapport aux années précédentes. Est-ce que cette manière de travailler avec des personnes non expertes a été facile à faire accepter ? C’est effectivement un nouveau paramètre à prendre en compte dans les planifications. 26

NOVEMBRE 2023

Le processus participatif ne se fait pas à côté, mais doit être intégré dès le début, dans un esprit de cocréation. Nous avons eu un soutien politique pour développer cette démarche, que ce soit avec les ministres François Bausch ou Claude Turmes. Mais pour la politique, cela peut être un risque aussi, car il faut être prêt à se remettre en question, à revoir ses concepts. Toutefois, nous ne pouvons qu’apprendre de l’échange et cela ne sert à rien d’avoir des concepts hautement techniques qui ne sont pas acceptés par les citoyens. Nous travaillons pour les citoyens, et cela me semble donc naturel de le faire avec les citoyens. Est-il nécessaire, selon vous, de revoir le découpage actuel des communes, ainsi que leur autonomie sur un certain nombre de décisions, dans l’objectif de mieux coordonner les politiques d’aménagement territorial ? Nous avons certes un certain nombre d’interlocuteurs, mais le périmètre du territoire reste toujours le même. Je ne suis pas une adepte de l’idée de forcer la fusion des communes. Cette volonté de fusionner doit venir de la part des communes ellesmêmes. Ce qui nous intéresse, c’est qu’il y ait une coopération intercommunale. Quant à l’interaction avec l’État, nous avons les conventions pour cela. Sur la question de l’autonomie communale… On a souvent entendu dire qu’à travers un PDAT ou un plan sectoriel, on a pu remettre en question l’autonomie communale. Ce n’est pas le cas. Chacun a son rôle à jouer. Si on a un ministre de l’Aménagement du territoire, c’est parce que cela fait du sens d’avoir une stratégie au niveau national et qu’elle doit être, par la suite, déclinée à l’échelle des communes. Au Luxembourg, nous ne sommes qu’à deux niveaux territoriaux : communal et national. Nous avons donc une proximité directe avec les différentes communes.

« Notre rôle est de proposer une stratégie qui convienne, qu’il y ait plus ou moins de population. »

L’un des objectifs du Département de l’aménagement du territoire



Conversation Marie-Josée Vidal

Mais au Luxembourg, cette voix citoyenne n’est pas très forte… Effectivement, on ne l’entend pas beaucoup. Nous avions fait comparer par un bureau 28

NOVEMBRE 2023

La réhabilitation à Metzeschmelz L’ancienne friche industrielle Esch-Schifflange va être transformée en un nouveau quartier modèle. Neutre en carbone, ce quartier privilégiera des bâtiments multifonctionnels, des parkings regroupés comprenant des services et des commerces de proximité, des espaces verts amplifiés et des espaces publics favorisant les rencontres. La mobilité à Belval Inspiré du travail de l’équipe AREP de Luxembourg in Transition, un nou­ veau concept de mobilité va être mis en place à Belval. La priorité est donnée à la mobilité active et les transports en commun. L’espace ainsi libéré par la réduction des transports individuels est redonné pour créer des espaces publics et verts. Foetz, changement de cap En s’appuyant sur un des projets de l’équipe de l’Université du Luxembourg élaboré pour Luxembourg in Transition, la zone commerciale de Foetz va être transformée en zone mixte et multifonctionnelle. Cette transformation est possible aussi grâce à l’arrivée prochaine du tram rapide. Un nouveau master plan doit être élaboré pour cette zone.

Agora

Une croissance démographique telle que nous l’avons connue ces dernières années est-elle encore souhaitable en ce qui concerne l’aménagement du territoire ? Je ne pense pas que ce soit à l’aménagement du territoire de se prononcer sur ces questions. Notre rôle est de proposer une stratégie qui convienne, qu’il y ait plus ou moins de population. Si l’on part sur un développement soutenu, comme lors des dernières années, il y encore plus d’intérêt à appliquer ce que l’on décrit dans le PDAT, à savoir concentrer le développement aux endroits les plus appropriés pour préserver d’autres zones, avoir une efficience des infrastructures existantes et ne pas devoir démultiplier les infrastructures, les réseaux et les équipements. À l’inverse, si l’on devait avoir moins de développement, la stratégie tiendrait aussi la route, car en ne démultipliant pas les infrastructures, les transports et les équipements, on évite de créer des structures qui seront par la suite sous-utilisées et sous-exploitées. La stratégie du PDAT est valable pour plus ou moins de croissance.

TROIS PROJETS CONCRETS

Université du Luxembourg-Thomas Jutzler - Illustrations

La question de la densité et de l’in­tensité est beaucoup plus discutée qu’aupa­ravant. C’est même nouveau de parler d’intensité urbaine comme cela a été le cas aux Assises du MINT 2023 (journée de formation et de rencontre du personnel des communes et des entités y assimilées du secteur communal, ndlr). Quelle est la position du Département de l’aménagement du territoire à ce sujet ? La multifonctionnalité se fait à deux niveaux : au niveau du sol, en combinant par exemple la production agricole avec la production énergétique ; et au niveau du bâtiment, avec notamment des écoles qui accueillent aussi dans les étages des bureaux ou des logements. Il faudra que tout ce qui est nouveau se fasse selon ces critères. Pour l’existant, il faudra certainement une politique de subventionnement. Or, aujourd’hui, le PDAT n’est pas un document contraignant. C’est pour cela qu’il est important de travailler avec les communes, car ce sont elles qui donnent les autorisations à bâtir, et de travailler avec les citoyens, car si les citoyens partagent ces convictions, ils peuvent être des porteurs forts sur le territoire. À l’étranger, beaucoup de mouvements citoyens arrivent à faire entendre leur voix pour que les choses changent et que les projets deviennent plus neutres en carbone.

externe notre système au niveau de l’aménagement du territoire avec le système suisse, et le résultat est que notre système de loi et de réglementation est très proche du système suisse, mais il n’y a pas cette reconnaissance de l’aménagement du territoire en tant qu’acteur-clé pour coordonner les politiques sectorielles et, surtout, nous n’avons pas ce mouvement citoyen. Il existe un peu sur les questions environnementales, mais pas pour l’aménagement du territoire. Il ne faut pas oublier non plus que nous avons une culture du dialogue et de la négociation qui permet d’éviter cette opposition que nous trouvons dans d’autres pays. Ce n’est donc pas si étonnant que nous n’ayons pas une voix citoyenne très forte.

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est de construire un Luxembourg zéro carbone. Quelles sont les étapes qui sont sur votre feuille de route ? Au niveau du gouvernement, c’est une stratégie d’ensemble qui doit se faire dans toutes les politiques sectorielles. Au niveau du territoire, il s’agit de réduire l’artificialisation des sols et de voir que tous les nouveaux projets qui sont en cours de planification peuvent être réalisés avec cette dimension, en incluant la multifonctionnalité, en donnant plus de place aux transports en commun, à la mobilité active. Les nouveaux quartiers doivent naturellement viser le zéro carbone. L’enjeu se situe plus dans les quartiers existants.


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Conversation Jean-Paul Erasmy

« Les gens ont du mal face à la mort » Distance, rapidité, mais aussi pudeur : le rapport à la mort et l’organisation des funérailles sont particuliers au Luxembourg, en comparaison avec certains pays voisins. Éclairage avec le gérant d’Erasmy Pompes funèbres, Jean-Paul Erasmy. Journaliste CATHERINE KURZAWA

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Portrait ROMAIN GAMBA


Jean-Paul Erasmy, fils cadet d’Ernest Erasmy, représente la 3e génération.


Conversation Jean-Paul Erasmy

Vous avez repris l’activité familiale en 2009 et incarnez la troisième génération. Était-ce pour vous naturel de suivre cette trajectoire ? Mes parents ne m’ont jamais mis la pression pour que je fasse ce métier. Mais nous avons vécu ici (au siège de l’entreprise, à Hamm) au deuxième étage de ce bâtiment. Je n’ai jamais eu de sentiment de peur ou de méfiance face aux cercueils, j’ai grandi dans ce milieu. Mais je n’ai vu aucune dépouille avant mes 17 ans. Pourquoi avoir attendu aussi tard ? Nous n’avons pas de dépouilles dans ce bâtiment. Mais je me souviens que mon père ne voulait pas que mon frère et moi en voyions. La première fois, c’était au CHL. Il s’agissait d’une dame très âgée, son visage évoquait celui d’une personne qui dormait, tout simplement. Dans la vie, la seule certitude, c’est qu’un jour nous mourrons. Pourtant, le sujet de la mort semble encore tabou dans la société. Vous ne trouvez pas ? Exactement. En France et en Belgique, par exemple, il est courant de se réunir autour du défunt pour des veillées. Au Luxembourg, notre travail est chronométré. Nous ne disposons d’ailleurs pas de local pour les corps.

Les communes mettent à notre disposition leur morgue, ainsi que les cliniques. J’ai le sentiment que les gens ont du mal face à la mort au Luxembourg. Sur son site web, Erasmy dit être la première entreprise funéraire au Luxembourg à proposer le recueillement autour du cercueil ouvert et que celui-ci aide à la construction du deuil… Les demandes des familles pour ce type de service sont rares. Les règles en vigueur au Luxembourg créent directement une distance entre la famille et le défunt.

une dizaine de minutes. En revanche, il arrive qu’une messe d’hommage au défunt soit organisée, mais sans le cercueil, qui a déjà été inhumé. Aujourd’hui, plus de la moitié des décès sont suivis d’une crémation. Là aussi, la cérémonie d’hommage a généralement lieu autour de l’urne, avant qu’elle soit enterrée ou que les cendres soient dispersées. La législation actuelle est-elle en phase avec la demande des familles ? Pas du tout. Nous avons une loi datant de 1913 sur le délai de 72 heures pour tenir les funérailles. Ce texte remonte à une pandémie de peste survenue avant la Première Guerre mondiale. À l’époque, il n’y avait pas de frigos pour les corps.

Comment cela se fait-il ? Les dépouilles sont mises en bière et conservées dans des morgues. Il est seulement possible de voir le cercueil fermé à travers une vitre en plexiglas. Sous certaines conditions, Ces dernières années, les questions on peut organiser une veillée funéraire en environnementales commencent petit comité avec le cercueil ouvert. Mais à toucher le milieu mortuaire. On parle elle est limitée dans le temps et au niveau d’humusation, voire de cercueils en des lieux, car toutes les morgues ne le pro- carton. Que proposez-vous actuellement ? posent pas. Et puis la loi stipule que les Avec Cyrille Bellwald (attaché de direction funérailles doivent avoir lieu au plus tard au sein de l’entreprise, ndlr), nous visitons 72 heures après le décès. Il est possible de beaucoup de foires à l’étranger et obserdemander une prolongation jusqu’à cinq vons cette demande. Mais les cercueils en jours. C’est très court. Dans le même temps, matériaux végétaux qui se décomposent les cérémonies sont brèves. Pour une inhu- rapidement sont interdits au Luxembourg. mation au cimetière, cela dure en moyenne D’ailleurs, la demande de nos clients ne

2023

1927

1964

1979

Photos

2009

Au commencement

2e génération

Expansion

3e génération

Du nord au sud

François Erasmy fonde une menuiserie à Hamm. Après la Première Guerre mondiale, celle-ci s’agrandit et se lance dans la fabrication de cercueils.

Au décès de son père, Ernest Erasmy reprend l’entreprise. Il fait évoluer l’activité de la menuiserie vers les services funèbres avec l’achat d’un premier corbillard.

L’entreprise Erasmy reprend son concurrent Conrardy-Bintner, situé au Limpertsberg. Elle se dote d’un deuxième corbillard pour réaliser ses déplacements.

Jean-Paul Erasmy, fils cadet d’Ernest Erasmy, reprend l’entreprise. De 2009 à 2012, il pré­side la Fédération des entreprises de pompes funèbres et de crémation.

La société Erasmy Pompes funèbres compte quatre implan­ tations, à Hamm, Ettelbruck, Dudelange et Mersch, où sont employées une quinzaine de personnes.

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Erasmy Pompes funèbres

UNE HISTOIRE ANCRÉE DANS LE BOIS


porte pas vraiment là-dessus, hormis peut-être en ce qui concerne les cercueils sans vernis. Le Luxembourg est-il en retard sur les autres pays dans cette « verdification » de la demande mortuaire ? Je dirais plutôt qu’il est plus traditionnel.

«U ne harmonisa­tion européenne des normes funéraires serait la bienvenue. »

Que proposez-vous tout de même compte tenu des restrictions en vigueur ? Nous proposons les cercueils sans vernis, nous sommes équipés de véhicules électriques pour transporter les défunts et nous étudions une possible installation photovoltaïque.

Les cérémonies sont courtes, mais observez-vous des tendances ou des rituels nouveaux ? Il y a de plus en plus d’obsèques civiles. Mais, au Luxembourg, cela implique la présence d’un officier de l’État civil pour orchestrer la cérémonie. Et ces personnes n’ont pas forcément le temps de préparer des adieux personnalisés.

PARCOURS

Formation Jean-Paul Erasmy est né le 19 décembre 1981 à Luxembourg. Il étudie le commerce et la gestion au Lycée technique École de commerce et de gestion de 1999 à 2002. Il effectue une série de stages en Allemagne de 2012 à 2013 sur l’aide au deuil ou encore sur les techniques de crémation. Actionnaire unique Pour la petite histoire, son frère aîné n’a pas souhaité reprendre l’entreprise familiale. Il a choisi de devenir prêtre. Depuis 2019, la soparfi de Jean-Paul Erasmy, Ganescha Investments, détient 100 % de la société familiale.

Vous proposez aussi des enterrements maritimes ou aériens… Lorsque la famille souhaite l’une de ces formules, nous l’accompagnons afin d’organiser ce type d’enterrement dans le pays où cela est possible. Mais, au Luxembourg, on n’a pas le droit de garder une urne chez soi. Le concept de cimetière forestier semble se développer au Luxembourg… Oui, cela vient d’Allemagne, où les cendres sont placées dans une urne biodégradable au pied d’un arbre. Au Luxembourg, les cendres sont dispersées dans un trou au pied d’un arbre. Mais certaines communes n’ont pas de cimetière forestier, alors que, pour y être enterré, il faut que le défunt ait un lien avec la localité. Cette limitation peut créer des frustrations. Existe-t-il une concurrence entre vous et vos homologues étrangers compte tenu des restrictions au Luxembourg ?

Non, car si des pompes funèbres belges souhaitent venir travailler au Luxembourg pour faire un rapatriement, elles doivent se conformer aux lois luxembourgeoises. De notre point de vue, une harmonisation européenne des normes funéraires serait la bienvenue. En avez-vous déjà parlé aux responsables politiques ? Lorsque j’étais président de la Fédération des entreprises de pompes funèbres et de crémation, j’ai essayé de faire bouger les choses. Mes interlocuteurs politiques se sont tous montrés à l’écoute, mais ils n’ont pas donné suite à mes demandes. Je n’ai pas d’explication sur le pourquoi du comment. Peut-être qu’ils estiment que le système fonctionne tel qu’il est, ou peut-être que la mort est un thème tabou pour eux. Quelles sont les demandes des familles que vous ne pouvez pas honorer, faute de feu vert réglementaire ? Il nous arrive d’avoir des demandes de rituels hindous que nous ne pouvons réaliser, comme un bûcher pour une crémation. Certains demandent à être présents pour la crémation, cela n’est pas possible. Par le passé, au crématorium, les proches pouvaient se recueillir et observer le départ du cercueil vers le four crématoire. La vision de cela ayant éprouvé certaines familles, le dispositif a été retiré. Nous sommes également contraints de refuser des demandes d’allongement des délais pour les funérailles, des cérémonies avec cercueil dans les églises (mais cela peut aussi tenir aux curés), des veillées, mais aussi des dispersions de cendres dans les jardins. Et concernant l’entreprise de pompes funèbres, quels sont les projets qui pointent à l’horizon ? Nous sommes en train de prendre part au programme Fit4Digital afin d’améliorer notre organisation interne avec moins de paperasse et davantage de confort pour nos salariés. Concernant le métier funéraire, il reste une activité traditionnelle qui ne peut pas être remplacée par des robots ou des IA. C’est un métier très humain, où le contact et l’empathie priment. Nous ne serons sans doute jamais remplacés. NOVEMBRE 2023

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L’événement de clôture d’Esch2022 s’est tenu le 22 décembre 2022.

Esch2022 a pris fin, mais l’histoire ne s’arrête pas là. C’est le message que son directeur, Nancy Braun, entend véhiculer en invitant tout un chacun à saisir, à entretenir et à perpétuer l’impact de ce projet de politique culturelle. Une publication à paraître prochainement reviendra sur les différents héritages laissés par Esch2022 et sur leurs perspectives d’avenir. 34

NOVEMBRE 2023

Eric Devillet pour Esch2022 / Source

Contenu sponsorisé par ESCH2022

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Cultiver l’héritage d’Esch2022

Faire rayonner le sud du Luxembourg et la Communauté de communes Pays Haut Val d’Alzette au niveau national et européen, et poursuivre la transformation de cette région transfrontalière en pleine mutation: tel était l’objectif d’Esch2022, Capitale européenne de laculture. Un an durant, et avec plus de3.145 activités culturelles organisées au sein des 19 communes participantes, l’équipe – composée de centaines de partenaires, mais aussi de personnel communautaire, de bénévoles et plus encore – est parvenue à offrir un nouveau regard sur cette région considérée comme le berceau de l’histoire industrielle de notre pays, du multiculturalisme et du multilinguisme qui font sa spécificité. « Chaque commune participante a des attraits intéressants et des caractéristiques qui lui sont propres. Avec le projet Remix, cela a été mis en évidence : on a pu montrer la richesse de la région et engendrer un changement d’image », estime Nancy Braun, directeur d’Esch2022. Forte de cette nouvelle perception, la région a désormais toutes les clés

Esch2022/Ilres - Visit Luxembourg

Culture


BRAND VOICE

QUELQUES CHIFFRES À RETENIR pour écrire une nouvelle page de son histoire. Car si la détention du titre de « Capitale européenne de la culture » a pris fin sur le papier, celle-ci laisse toutefois des traces palpables sur le territoire, avec certes un panel de nouveaux lieux culturels riches en événements, mais aussi bon nombre de liens noués de part et d’autre de la frontière ainsi que de nombreuses retombées positives à différents niveaux. « Le label Esch2022 était le moteur pour mettre en avant l’offre touristique du sud, avec un soutien politique, communal et économique. Le taux de fréquentation de l’hébergement touristique croît plus rapidement que dans d’autres régions traditionnellement plus touristiques, un rattrapage favorisé par l’organisation d’Esch2022. Économiquement, les investissements réalisés dans chaque commune vont également porter leurs fruits et créer un impact à long terme. Beaucoup de projets transfrontaliers ont aussi été menés. À voir maintenant quelle ouverture cela aura créée », détaille Nancy Braun, fière d’être parvenue à fédérer les porteurs de projets, les partenaires et la population autour d’un projet complexe au départ, puis mis à mal par la pandémie. Une « vraie mission » prise à bras-lecorps par toute l’équipe d’Esch2022 et plusieurs centaines de bénévoles, qui est allée bien au-delà du fait de simplement rassembler la population autour d’une programmation culturelle suffisamment accessible et éclectique pour intéresser le grand public dans son ensemble. En plus de parler à toutes les générations, aux férus d’art ou aux amoureux du folklore local, cette programmation avait aussi à cœur de défendre le développement durable comme fil rouge tout au long du projet. « Nous avons certes encouragé et soutenu nos porteurs de projets, conscientisé les participants et le public quant à l’environnement, mais aussi approché divers partenaires – plutôt issus du monde des affaires – pour les sensibiliser sur leurs responsabilités et à la nécessité de s’impliquer davantage dans la culture. En somme, nous avons touché à de nombreux domaines tout en nous impliquant

« Chacun [dans la société] a une responsabilité pour créer un impact à long terme. » Nancy Braun Directeur d’Esch2022

au niveau européen et en multipliant les échanges », souligne le directeur. Autant d’initiatives qui ont permis de bâtir des fondations pérennes pour le futur de la région, qu’il s’agit dès à présent de continuer à exploiter et à développer. « La Capitale européenne de la culture, ce n’est pas un événement ou une campagne, et ça ne se résume pas à une année. C’est un projet à part entière, avec un démarrage puis différentes étapes qui vont perdurer dans le temps. En concevant les choses ainsi, elles prennent tout de suite une autre envergure. Aujourd’hui, les politiques, les acteurs culturels et la population doivent s’emparer de l’héritage d’Esch2022 et prendre le relais : chacun a une responsabilité pour créer un impact à long terme. » Dans cette optique, Esch2022 s’apprête à publier un rapport d’impact à destination du grand public. Celui-ci invitera ses lecteurs à retourner dans le passé pour dessiner l’avenir, en revenant sur cette année si dense, si riche, si fédératrice, comme pour rappeler l’envergure de ce projet de politique culturelle qui n’en est finalement qu’à ses prémices. En somme, une publication pour motiver tout un chacun à s’impliquer et à prendre le relais afin de faire perdurer les retombées du titre de Capitale européenne de la culture.

512.000

C’est le nombre de visites en présentiel générées par les activités organisées dans le cadre d’Esch2022.

+ de 1.350 événements

et 3.145 activités culturelles ont été organisés à l’occasion d’Esch2022, dont 88 % sur les territoires luxembourgeois (80 %) et français (8 %) de Esch2022.

+23 %

d’arrivées et +38 % de nuitées en 2022 par rapport à 2019 : Esch2022 a fortement contribué à la hausse assez spectaculaire du nombre de touristes dans la région Sud.

61 %

des résidents du pays estiment que Esch2022 a permis de mettre en valeur le patrimoine industriel de la région Sud.

+ de 80 %

des porteurs de projets estiment, que soit toutes les activités de leur projet seront poursuivies (20 %), soit qu’une partie seulement de celles-ci seront poursuivies (62 %).

62 %

des résidents du pays considèrent que Esch2022 a permis à la population du Sud de disposer d’une offre culturelle importante tout au long de l’année.

COMMANDEZ VOTRE RAPPORT

NOVEMBRE 2023

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Conversation Prof. Orit Tykocinski

« L’assurance a tort d’ignorer la psychologie »

On souscrit une assurance pour des raisons économiques, mais aussi psychologiques. Les compagnies devraient en tenir compte, estime la professeure Orit Tykocinski. Elle est l’invitée de marque d’une conférence organisée par la Banque européenne d’investissement. Journaliste GUILLAUME MEYER

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Portrait BENJAMIN LAPID


La pensée magique est au cœur des recherches d’Orit Tykocinski.


Conversation Prof. Orit Tykocinski

Ce cycle de conférences s’intitule « Know your hazard: on community disaster preparedness ». Quelle sera votre contribution ? Connaître son risque est la première étape pour s’y préparer. Si vous savez à quoi vous êtes confronté, vous pouvez prendre des précautions, vous pouvez essayer d’acquérir les moyens d’atténuer les conséquences d’un événement que vous redoutez. Souscrire une assurance est un élément important de cette préparation. Seulement, quand les gens parlent d’assurance, ils se concentrent généralement sur les aspects économiques. Je me concentre sur la psychologie de l’assurance, sur la façon dont les gens l’appréhendent intuitivement. Lors de cette conférence, j’aimerais partager les connaissances psychologiques issues de mes recherches sur l’assurance. Pourquoi souscrit-on une assurance, de votre point de vue ? La décision ne répond pas entièrement à des considérations économiques rationnelles: souvent, les besoins psychologiques jouent un rôle important. D’un point de vue rationnel, vous essayez d’obtenir les moyens d’atténuer les éventuelles conséquences négatives d’un événement qui vous fait peur. D’un point de vue psychologique, vous vous achetez une tranquillité. Vous payez pour vous sentir en sécurité. Les assurés ont-ils une perception biaisée du risque ? Mes recherches le montrent: les personnes assurées contre une situation qu’elles redoutent en viennent souvent à penser que, d’une manière ou d’une autre, parce qu’elles sont assurées, cet événement ne se produira pas. L’écrivain Franz Kafka comparait l’assurance à une religion primitive, la religion de ceux qui croient qu’en s’assurant, on peut conjurer le mal. Kafka avait raison. L’assurance déclenche une « pensée magique » : nous avons pris un parapluie parce que nous pensions qu’il pourrait pleuvoir (ce qui est rationnel), mais, ensuite, notre intuition nous suggère que, parce que nous avons un parapluie, il ne va pas pleuvoir. Comment vos recherches aboutissent-elles à ce résultat ? 38

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Dans l’une de mes études, j’ai demandé à des personnes de prédire la probabilité qu’elles subissent à l’avenir toutes sortes de malheurs médicaux, tels qu’une opération, des soins de physiothérapie ou des soins infirmiers. Un autre groupe a été invité à faire les mêmes prédictions, mais nous leur avons d’abord demandé s’ils avaient une assurance maladie – et, bien sûr, ils en avaient tous une : Israël (où elle enseigne, ndlr) dispose d’une couverture universelle. Le fait de rappeler aux gens qu’ils disposaient d’une assurance maladie a eu un effet fascinant: ils se sont sentis moins à risque que les autres.

«N os évaluations intui­tives des risques sont souvent inexactes.»

Est-ce à dire qu’on ne peut pas se reposer sur son intuition pour évaluer les risques que l’on court ? Contrairement à la pensée rationnelle, notre intuition est excessivement sensible aux informations concrètes et vivantes. Une simple photo d’un bâtiment en flammes sera probablement plus efficace pour encourager les gens à installer une alarme incendie que l’ensemble des statistiques municipales des 10 dernières années sur le sujet. Par conséquent, nos évaluations intuitives des risques sont souvent inexactes, car elles privilégient les dangers, qui suscitent la peur, sans tenir compte de leur probabilité objective. Quand je conclus une assurance voyage, je ne connais pas les statistiques des pertes de bagages. Comment, en l’absence d’informations complètes, évaluer les risques que nous courons ? En l’absence de statistiques objectives, les gens font appel à leur intuition et à leurs émotions pour évaluer le risque d’un événement redouté. Ils imaginent celui-ci. Cette perspective crée de l’anxiété et, si nous nous sentons très anxieux, nous en déduirons que cet événement est très probable et que nous ferions mieux de souscrire une assurance voyage. Si nous sommes assurés, ces images produisent moins d’anxiété. Le résultat est paradoxal.

EXPERTE EN DÉCISION Orit Tykocinski est professeure de psychologie à l’université Reichman, en Israël. Dans ses recherches, elle explore notamment le phénomène de « l’inertie de l’inaction » dans le comportement du consommateur et les négociations politiques, les choix financiers fondés sur les émotions et les effets de la pensée magique sur l’évaluation des risques. Ses recherches ont été publiées dans des revues universitaires de premier plan, et son exposé TED sur la psychologie contre-intuitive de l’assurance a été visionné plus d’un million de fois.


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Conversation Prof. Orit Tykocinski

«K afka comparait l’assu­rance à une religion primitive. Il avait raison. » Vu l’importance de cette dimension irrationnelle, psychologique, comment cela affecte-t-il le calcul des risques par les assureurs ? Pour ce que j’en sais, les compagnies d’assu­ rances ont tendance à ne pas prendre en compte les motifs psychologiques. Elles se concentrent sur la vente de leurs produits et ignorent les conséquences psychologiques de leurs techniques de vente. Pour moi, c’est une erreur. Prenez l’imagerie utilisée dans la publicité pour les assurances: elle encou­ rage souvent la pensée magique. Des familles heureuses et en bonne santé, des vacances de rêve… il y a un message subtil: si vous avez une assurance, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Résultat: nous souscrivons une police d’assurances, nous nous désen­ sibilisons au risque, nous prenons moins de précautions, davantage d’accidents se pro­ duisent, et ainsi de suite. Ce n’est pas sain. C’est ce que l’on appelle l’« aléa moral », un phénomène préjudiciable aux assureurs… Oui, dans une large mesure. C’est la raison pour laquelle de nombreuses polices d’as­ surances prévoient des franchises, pour que les consommateurs conservent une partie du risque et restent sur leurs gardes. Est-ce suffisant ? À vous entendre, les assureurs se tirent une balle dans le pied… Je ne pense pas que les franchises puissent à elles seules résoudre le problème de l’aléa moral. Les assureurs considèrent que l’aléa moral résulte uniquement de considérations financières. Dans cette optique, les personnes assurées pensent que, si quelque chose de grave se produit, quelqu’un d’autre paiera et qu’elles n’ont donc plus besoin d’être prudentes. Mais d’un point de vue psychologique, ce n’est 40

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pas tout à fait vrai. Comme je le montre dans mes recherches, lorsque les gens sont assurés, ils sentent intuitivement que l’évé­ ne­ment qu’ils craignent ne va tout simplement pas se pro­ duire – ils deviennent donc négligents, et ce type de pensée ma­gique n’est pas corrigé par les franchises. Sommes-nous surassurés, de votre point de vue ? La surassurance est fréquente. Si vous ne prenez pas le temps d’examiner attentive­ ment vos besoins financiers et de comparer minutieusement les différentes polices, vous vous retrouverez souvent avec une cou­ verture redondante. Si vous vous fiez uni­ quement à votre intuition, vous risquez de payer pour vous protéger contre des mal­ heurs effrayants, mais hautement impro­ bables. La grande disponibilité des différents régimes d’assurances dans les pays développés, associée au besoin universel de se sentir en sécurité, représente un terrain fertile pour la surassurance. Est-ce à dire que l’anxiété excessive du public profite aux assureurs ? Oui, je le crois. Mais cela tient à la nature même de l’activité d’assurance: se protéger contre les conséquences d’événements néfastes qui, malheureusement, se pro­ duisent. Si nous vivions au paradis, les com­ pagnies d’assurances feraient faillite! Comment améliorer la situation et réduire ces déséquilibres ? Il serait utile que les consommateurs réflé­ chissent à leurs motivations avant de sous­ crire une assurance. Posez-vous la question suivante: est-ce que j’achète une assurance pour les bonnes raisons? Ou est-ce que j’es­ saie simplement de tranquilliser mon esprit par la pensée magique ? Les compagnies d’assurances, quant à elles, gagneraient à prendre en compte aussi bien les processus psychologiques que les processus écono­ miques. Ne nous vendez pas un bonheur magique, encouragez-nous à souscrire une assurance parce que c’est souvent la chose rationnelle et responsable à faire. Vous gagnerez ainsi la confiance et la loyauté des consommateurs.

SE PRÉPARER AUX CATASTROPHES La Banque européenne d’inves­ tissement organise pour la deuxième fois, le 26 octobre à Luxembourg, un cycle de conférences consacré à la préparation aux catastrophes : « Know your hazard: on community disaster preparedness ». L’explorateur, chercheur et écrivain franco-suisse Christian Clot figure parmi les invités de marque de cet événement. L’après-midi fera la part belle au rôle de l’assurance. L’intervention d’Orit Tykocinski sera suivie d’une table ronde, à laquelle participera le patron de Foyer, Marc Lauer.

Infos et inscriptions sur le site de la BEI



Conversation Jens Kreisel

« Une société durable, c’est aussi une société juste » Après une belle et longue carrière de chercheur en physique des matériaux, Jens Kreisel est devenu le recteur de l’Université du Luxem­ bourg. « Chez nous, les étudiants ne sont pas des numéros, on les connaît ! », dit-il, infatigable pour parler de « son » université. Journaliste THIERRY LABRO

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Portrait ROMAIN GAMBA


Pour continuer à se déve­lopper correctement, l’Université du Luxem­bourg doit conserver une taille et multiplier les initiatives interdis­ ciplinaires, dit le recteur, Jens Kreisel.


Conversation Jens Kreisel

Le peu de fois, pendant la campagne pour les législatives, où on a parlé de l’Université, c’était pour dire qu’elle est une « fabrique de talents ». Comment vous la décririez ? L’Université a plusieurs facettes. Nous sommes et nous devons être une fabrique de talents. C’est une de nos missions centrales, éduquer les futures générations. L’Université doit aussi être à la pointe de la recherche. Dans la recherche fondamentale et dans la création de l’innovation, pour offrir la meilleure éducation possible. In fine, l’Université a une mission vers la société dans le débat démocratique, politique et un rôle d’accélérateur de l’innovation dans les entreprises et de collaborer avec l’État. Une bonne université relève ces trois missions, éducation, recherche et impact, de manière aussi sérieuse sur chacun des trois axes. C’est ce qui s’est passé ces 20 dernières années ? Je suis intimement convaincu qu’aucune autre université n’a réussi à faire ce que l’Université du Luxembourg a fait en 20 ans ! Nous restons une université jeune, nous pouvons être fiers d’avoir pu attirer énormément d’étudiants. Mais je suis aussi très fier de voir que beaucoup d’entre eux ont choisi de rester au Luxembourg. Nous sommes aussi en pointe sur plusieurs domaines de recherche sur la scène internationale. Parfois dans les tops mondiaux. Et personnellement, je suis très fier que les industries et l’État viennent nous voir aujourd’hui pour savoir comment nous pouvons les aider. C’est une belle reconnaissance. Nous pouvons être encore plus au centre de la société et encore plus faire savoir ce que l’Université fait pour le pays et sur la scène internationale. Comment comptez-vous vous y prendre ? Ça veut dire que nous devons être sur les grands thèmes de la société d’aujourd’hui. Les défis de la santé et de la médecine dans une société où les gens vont être de plus en plus âgés. La transformation digitale. Comment peut-on en tirer le maximum d’opportunités et d’innovation tout en ayant un regard critique sur la manière dont la digitalisation va impacter la société ? Et il faut s’orienter vers une 44

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société durable, sociale, économique et environnementale. Nous avons choisi de nous positionner plutôt dans ces grandes mégatendances que dans les domaines disciplinaires. Ce qui est important pour nous, c’est que dans ces différents domaines, nous ayons des projets concrets pour réaliser notre ambition. À l’interface de la société et du digital, il y a par exemple la création d’un center for digital affairs qui balance à la fois les énormes opportunités et le nécessaire regard de la société. Ou les nouvelles formations en médecine et santé afin de rendre le Luxembourg plus fort dans ce domaine et plus autonome. C’est aussi mettre en place un centre interdisciplinaire dans le domaine de l’environnement, où on cherche en tant qu’Université à avoir un regard systémique et pas seulement écologique. C’est-à-dire à se demander aussi comment on va financer cette transition. Où sont les barrières psychologiques ? Autre projet, nous allons intégrer l’Institut Max Planck. Une société durable, c’est aussi avoir une société juste ! Nous allons nous positionner encore plus dans le domaine du droit européen. Le dernier exemple, c’est la création d’un master en science des données. C’est clairement dans les compétences de l’Université, dans les besoins du marché du travail. Pour 30 places, nous avons 300 candidats, ce qui nous permet de sélectionner vraiment les meilleurs.

« Chercheur, je me suis découvert un cœur de bâtisseur. »

Sur la médecine, où on sait qu’on manque de professionnels et on sait que les Luxembourgeois qui vont étudier à l’étranger ne reviennent pas assez au pays, mais aussi dans le domaine de la tech, où les besoins sont énormes, est-ce qu’on en fait assez ? Pour qu’ils soient formés ici et surtout qu’ils restent ici ? L’Université contribue assez grandement à l’attraction des talents. En tant qu’étudiants en bachelor et master, mais aussi au niveau des doctorants. Nos chiffres sont assez impressionnants : nous avons 1.000 doctorants en ce moment ! Dont 60% d’Européens. Entre 50 et 60% de ces

KREISEL, LE PARCOURS

Kreisel, le chercheur Jens Kreisel a obtenu en 1999 son doctorat en physique des matériaux à l’Institut polytechnique de Grenoble. Après un post-doctorat à Oxford, il devient directeur de recherche au CNRS jusqu’en 2011. Kreisel, le directeur du List « matériaux » En 2012, il devient directeur fondateur du département Recherche et technologie des matériaux du Luxembourg Institute of Science and Technology. Kreisel, chef d’entreprise « Avec 2.500 employés, l’Université est un des plus grands employeurs du Luxembourg », s’amuse Jens Kreisel, le recteur « chef d’entreprise » depuis 2023. « Comme je suis passé par différentes étapes, je suis aujourd’hui un recteur heureux ! »


talents restent au Luxembourg. Attirer les talents est un défi de l’Europe. Ce n’est pas seulement un défi du Luxembourg. Le Luxembourg a énormément d’atouts. La clé, pour attirer les talents, est de les faire venir une fois. Après, ils restent presque tout seuls. Notre rôle est d’attirer ces gens-là. Est-ce que le nombre compte ou est-ce que seule la qualité de ces talents compte ? Les deux comptent. Le plus important, c’est la qualité. Si on m’oblige à choisir, je choisis la qualité. Les entreprises et la société ont besoin des vrais experts. Nous avons très clairement la vision de rester une université à taille humaine. C’est un des facteurs différenciants de l’Université: avoir un assez grand nombre d’enseignants pour un corps de 6.000 étudiants aujourd’hui. Chez nous, les étudiants ne sont pas des numéros, on les connaît. La technologie va de plus en plus vite. L’Université a besoin de temps avant de mettre en place les bonnes formations. Est-ce que c’est un problème pour l’adéquation entre les besoins des entreprises et de la société et l’offre ? Quand on est dans la formation et dans la recherche, on est dans un marathon. Pas dans un sprint. Si on veut faire quelque chose de manière responsable, mettre en place une éducation en médecine, ça prend du temps. Nous sommes très bien équipés en outils digitaux, en supercalculateur, en sciences des données, en media design ­center, qui nous aide à mettre en place des cours digitaux. C’est un autre point de distinction : la digitalisation de notre université, d’un point de vue de recherche ou d’infrastructure, est exceptionnelle. Quels sont les domaines sur lesquels vous voudriez mettre l’accent dans les années qui viennent ? En ce moment, il y a des signaux très forts, surtout dans deux domaines, la digitalisation et particulièrement l’intelligence ­artificielle. Nous sommes face à des changements très importants, que certains qualifient de rupture. Il sera inconcevable, demain, de travailler dans un métier où on n’a pas besoin d’avoir une connaissance de la digitalisation. Le deuxième signal fort

L’UNI AURA LA RECETTE DU BONHEUR Au lieu des silos, l’Université du Luxembourg favorise une approche interdisciplinaire. Une idée qui s’est traduite par la création de l’Institut d’études avancées. « Il finance exclusivement les approches interdisciplinaires. Deux physiciens ne peuvent pas soumettre un projet. Il faut un physicien avec une sociologue. Nous avons aujourd’hui 25 projets qui tournent et qui n’existaient pas. Par exemple, celui d’une psychologue qui travaille avec un biologiste et un médecin autour de la question de la démence : le médecin est là pour la neurologie, le biologiste pour l’influence du microbiome et la psychologue pour voir comment le statut social d’une personne, en fonction de ce qu’elle mange, comment ça va au cerveau ? Nous avons aussi un physicien théoricien, Alexandre Tkatchenko, qui travaille avec une économiste, Conchita D’Ambrosio, sur la question de ce qui nous rend heureux. Globalement, les données qui viennent de l’économie par les algorithmes et par le machine learning, pour distinguer ce qu’est une corrélation et une causalité. Peuton dire, ça, ça rend heureux ? »

est le changement climatique. Les évidences scientifiques sont très claires : le Luxembourg et l’Europe ont vécu l’été le plus chaud depuis que les données existent. L’Université va se positionner là encore beaucoup plus fort dans le domaine de la durabilité, et en particulier dans le domaine de l’écologie. Je suis convaincu que demain, tous nos étudiants, nos futurs alumni, nos futurs ambassadeurs dans les entreprises et au service de l’État auront besoin d’une connaissance transversale qui tienne compte de cette double transition, digitale et verte. Cela va influencer très fortement l’Université dans sa recherche et dans sa façon d’enseigner.

Les jeunes ont-ils vraiment envie d’être ces ambassadeurs des évolutions à mener dans les entreprises et la société ? Ce sont des questions extrêmement complexes. Et ce n’est pas facile d’être cohérent. Il y a une réelle volonté, mais ils vivent dans une autre réalité. Ils ont grandi comme des digital natives. Conduire une transformation digitale et une transition verte est un défi énorme. Une des solutions est de les aborder d’une manière interdisciplinaire. Le climat ne s’aborde pas seulement sous l’angle technologique et pas exclusivement sous l’angle du financement. Mais aussi par les barrières psychologiques, par la gestion politique et démocratique. C’est la revanche des humanités ? Oui ! Nous pouvons avoir une fierté à l’Université, c’est d’avoir pu développer une excellence à la fois dans les matières de STEM et des sciences sociales, humaines, de l’éducation et du droit. Dans le monde de demain, dans le cadre de l’évolution climatique et digitale, nous aurons besoin d’un regard sociétal. Ce n’est vraiment pas une cerise sur le gâteau, mais une nécessité. Sans oublier le regard de l’Histoire. Qu’est-ce que la démocratie dans un monde dominé par les réseaux sociaux ? Par l’intelligence artificielle ? Cette réflexion est vraiment nécessaire. Nous avons le temps et nous avons le talent pour le faire. Quand on a un talent, on a aussi la responsabilité de mettre le talent au service de la société. C’est ce que font nos professeurs. Ils ont un talent. Ils sont très intelligents. Ils mettent cela au service de la société au travers des étudiants et de la recherche. Est-ce que vous avez jeté un coup d’œil aux revendications des étudiants envers le monde politique dans le cadre des élections législatives du 8 octobre ? Oui. Il y a des étudiants qui sont dans des endroits très différents, parfois très chers. Dans des villes où c’est plus facile de vivre. Dans des villes où c’est facile de trouver un job d’étudiant. Je peux comprendre certaines revendications. La question du logement est un sujet difficile dans toutes les villes universitaires en Europe. NOVEMBRE 2023

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Conversation Jens Kreisel

«C onduire une transformation digitale et une transition verte est un défi énorme. » Quand ils parlent de l’harmonisation européenne des diplômes, vous partagez leur point de vue ? Pas vraiment. L’Europe est un endroit où les diplômes et la qualité des universités sont relativement homogènes. Il y a des variations, mais ce n’est pas une inquiétude. Le ranking des universités témoigne plutôt du contraire. C’est important ou pas, comment l’Université est classée ? C’est important et ce n’est pas important. Ce qui compte d’abord, c’est la qualité d’une institution. Les rankings sont une réalité sociétale. Il en existe plusieurs. Les chercheurs les regardent. Les étudiants les regardent. Chacun dit qu’il ne les regarde pas. Dans ma jeunesse, on disait : « C’est bizarre, personne ne va chez M ­ cDonald’s, mais c’est toujours plein. » La méthodologie laisse beaucoup de place à la critique. C’est relativement absurde de vouloir mettre une université sur un chiffre, sur un classement, sur une réputation. Ça ne peut pas être juste. Maintenant, un certain nombre d’indicateurs dans les classements sont basés sur les données. L’Université du Luxembourg se classe très bien dans tous ces critères, les citations, le ratio entre professeurs et étudiants, le nombre de contacts à l’international. On est très loin devant. Mais beaucoup de classements intègrent aussi la réputation de l’université. 600 ans d’université, c’est 580 ans de plus pour créer sa réputation… À propos des employeurs, si l’on prend la journée des partenariats, les TechDays du List ou les nouvelles chaires, l’Université a l’air bien en prise avec les grands acteurs. L’incubateur de start-up travaille bien aussi. Que peut-on attendre ? On peut attendre encore une accélération. Pour une simple raison : une jeune univer46

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sité doit d’abord créer ses technologies et ses partenariats, une confiance auprès de partenaires pour collaborer avec eux. Nous avons réussi à faire cela avec beaucoup de grands partenaires, la chaire Arcelor­Mittal, SES, Paul Wurth, Atos… Avec la Ville d’Esch, avec la Chambre des députés… Aucun indicateur financier n’augmente autant que celui des partenariats. En cinq ans, nous l’avons doublé. C’est une bonne base. Depuis trois ou quatre ans, nous nous professionnalisons encore plus. Nous avons créé un département qui s’occupe des partenariats et regarde les transferts de technologie, PaKTT, et un nouveau vice-rectorat qui s’appelle « partenariats et relations internationales », qui manifeste la volonté de l’Université d’être partenaire avec l’industrie, avec le gouvernement, avec la société et à l’international. L’incubateur est un pré-incubateur, il marche très bien, rencontre beaucoup d’enthousiasme. Il y a foule de thésards, de postdoc, de chercheurs qui sont derrière. Le SnT, ce sont 450 personnes, des experts passionnés et talentueux qui collaborent beaucoup avec l’industrie. Mais la meilleure stratégie ne fait pas la différence, ce sont les gens qui font la différence. Attirer les meilleurs talents, étudiants ou chercheurs, c’est crucial !

« 20 YEARS OF IDEAS » Dans le cadre de son 20e anni­ versaire, l’Université du Luxem­ bourg a lancé une série de lectures avec ses chercheurs depuis le 21 septembre et jusqu’au 29 février 2024. De l’IA aux robots La prochaine conférence aura lieu le 30 octobre dans la Black Box de la Maison des sciences humaines à Belval. Djamila Aouada y aborde­ ra l’AI-­powered computer vision et son rôle dans l’espace. Informations et inscription Un seul horaire : de 18 heures à 19 heures, mais quatre endroits.

Informations et inscriptions :


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BGL BNP PARIBAS S.A. – 50, avenue J.F. Kennedy L-2951 Luxembourg – R.C.S. Luxembourg : B 6481 - Communication Marketing octobre 2023 MIKADO S.A. - 58, rue des Celtes L-1318 Luxembourg - R.C.S. Luxembourg : B 332311


PARTNER CONTENT

From left to right and top to bottom: François Mousel, Managing Partner - Olivier Carré, Deputy Managing Partner, Technology & Transformation Leader Isabelle Dauvergne, Assurance Leader - Björn Ebert, Financial Services Leader - François Génaux, Advisory Leader - Roxane Haas, People Leader Vincent Lebrun, Tax Leader - Cécile Liégeois, Clients & Markets Leader

Crédits

PwC Luxembourg

A “Fil Rouge” to succeed in uncertain times As Managing Partner, I have no doubt that our future as PwC in Luxembourg is very bright if we keep on an even keel and a relentless focus on what we can control.

OUR NEW LEADERSHIP TEAM Today, we live in an uncertain environment which can feel daunting. As Managing Partner, I have no doubt that our future as PwC in Luxembourg is very bright if we keep on an even keel and maintain a relentless focus on what we can control. To do this, it was imperative to me that we define a clear Vision as well as Key Success Factors to realise that Vision, so that we can align our executive leadership on those to maximise traction and provide a “Fil Rouge”. As of 1 July 2023, as was well publicised, PwC Luxembourg completed its transition period with new leadership. This new Country Leadership Team is comprised of: Myself, François Mousel, Managing Partner Olivier Carré, Technology & Transformation Leader and Deputy Managing Partner Björn Ebert, Financial Services Leader Cécile Liégeois, Clients & Markets Leader


François Génaux, Advisory Leader Isabelle Dauvergne, Assurance Leader Roxane Haas, People Leader Vincent Lebrun, Tax Leader Our Country Leadership Team structure mirrors the Key Success Factors we have identified to realise our Vision as described below: Market Leading Growth: Clients and Market Leader and Financial Services Leader Digitisation and Delivery Model: Technology and Transformation Leader People and Skills: People Leader Service Diversity and Partnership: The three Lines of Services Leaders (Assurance, Tax and Advisory) Through this perfect match, we ensure focus and traction around the critical Success Factors. Compared to the previous Country Leadership Team, we have replaced five out of eight members to ensure the right balance between historic experience and new insights. The new Country Leadership Team is diversified in terms of gender, age, seniority in the firm, business background and nationality. STRATEGY AND VISION Our vision for PwC Luxembourg is that we are:

« The most impactful, dynamic and trusted professional services partnership in Luxembourg and beyond its borders. » FRANÇOIS MOUSEL, Managing Partner at PwC Luxembourg

It includes the following: CLIENT 1st! We put our clients at the heart of everything we do. Our first measure of success is not our revenue, but really the impact we have on, and the trust we generate in, our clients. LUXEMBOURG IS GREAT… BUT SMALL! We endeavour to be the leader in Luxembourg in our markets, but – in our core services – also beyond Luxembourg borders. WE ARE A PARTNERSHIP! We are convinced that the “intuitu personae” element of a partnership brings a tremendous value to our clients and to our people, who benefit from the great proximity generated through our partners. They ultimately own our firm and – hence – they also feel responsible for it. There is no doubt that we need Luxembourg as a country to be successful in order for our firm to prosper as well. That is why we are happy to see that in the National Elections, which have just occurred, the voters understood the importance of growth and competitiveness for a small open economy like Luxembourg. We see our role in bringing the relevant data and international client input towards the Government to take informed decisions around the growth trajectory and focus areas of our country. Specifically, with regard to the importance of the Financial Centre and the decarbonisation and green transition challenge, we are convinced that Luxembourg must play a leading role in Europe and worldwide! In order to achieve that vision, we are working on a certain number of Key Success Factors which we can control: generate market leading growth by innovating and extending our service scope, work on the digitisation and ESG transformation of our services as well as the transformation of our delivery models using sourcing and AI, put our people and skills at the heart of what we do, engage with our local stakeholders and our network constantly, and ensure the collective spirit and energy of our partnership. If our purpose is to build trust in society and solve important problems, it is our values that define who we are, what we stand for,and how we behave. They are the core of PwC.

LONG-TERM VIEW “WE REMAIN OPTIMISTIC” As I express in the foreword message of our Annual Review, when looking at the first three months of our new fiscal year, we can see mounting uncertainty, mainly due to the monetary environment, which has tightened extremely sharply in a very short time period – and this is now starting to have an impact on the real economy. While still on a growth track, we can observe a “waiting mode” in more and more businesses. We hope that a signal of “peak” interest rates and medium-term stability will enable businesses to come out of that “waiting mode” and to take an investment outlook more on a medium term basis. On a long-term basis, we remain optimistic. There are many challenges to tackle by the Government and by business and we are convinced that we can have a true impact either by providing trust or sustainable outcomes to our clients. Therefore, we continue to invest heavily in our business and not be distracted by short-term market volatilities. Given a successful Luxembourg, we are targeting a medium-term growth path of 1 billion EUR of turnover. I would like to take this moment to thank our clients for the continued trust they put in our services and in our Firm. And I would like to specifically thank all of the partners and all of our People for a job extremely well done and for all the efforts provided. I invite you to check out our Annual Review 2023 – Transforming Towards the Future, which I hope you will find interesting and insightful.

François Mousel Managing Partner, PwC Luxembourg

MORE INFORMATION Our Annual Review was just published on 17 October 2023.


Conversation Guy Daleiden

« Je serai toujours un grand défenseur du Septième art » Le 10e Luxembourg Filmpräis se tiendra le 11 novembre et récompensera le meilleur du cinéma luxembourgeois. Au fil des années, le pays a su construire une industrie solide soutenue par le Film Fund qui met en œuvre l’ensemble de la politique de soutien à la production audiovisuelle du gouvernement. Coup de projecteur avec son directeur, Guy Daleiden. Journaliste MAËLLE HAMMA

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Portrait GUY WOLFF


Attirer les jeunes, inclure la diversité culturelle et produire durablement sont les trois défis de l’industrie cinématographique luxembourgeoise, selon Guy Daleiden.


Conversation Guy Daleiden

Comment est né le Film Fund ? Après les festivités des 75 ans d’indépendance du Luxembourg, le ministère de la Culture avait lancé un appel pour la création d’un long métrage en luxembourgeois : Schacko Klak, de Paul Kieffer et Frank Hoffmann. Après ce succès, le gouvernement a lancé le Fonds national de soutien à la production audiovisuelle, géré par le Centre national de l’audiovisuel (CNA). Parallèlement, une aide fiscale a été créée au ministère d’État pour attirer des productions internationales et pour activer la production, notamment pour la diffusion sur RTL : on avait les moyens de diffuser, mais on ne produisait rien. Comment le Film Fund choisit-il les films qu’il soutiendra ? Cela dépend d’abord de la qualité du film, du scénario, de l’originalité, et du retour pour le Luxembourg, pas seulement sur le plan financier. On regarde aussi le niveau d’engagement des techniciens, des cinéastes, des comédiens. Un bon scénario peut devenir un mauvais film, mais un mauvais ­scénario ne donnera jamais un bon film. Quand je vois les nominations d’œuvres luxembourgeoises à travers le monde, je crois que les choix du comité sont bons, tout comme le travail de nos cinéastes. Au-delà des aides financières, quelles sont vos autres missions ? Notre accompagnement passe d’abord par cette aide financière sélective, la seule aide publique dont les œuvres peuvent bénéficier. Avec cela, on a déjà rempli une grande part de notre mission. Nous faisons aussi la promotion du secteur et de ses professionnels, pour les engager sur de nouveaux films et attirer de nouvelles œuvres ici. Pourquoi les coproductions sont-elles importantes ? S’orienter vers des partenaires étrangers donne de la visibilité, la garantie que l’œuvre va pouvoir être diffusée sur les territoires respectifs, la possibilité d’inclure des techniciens, des producteurs et des réalisateurs ou des comédiens internationaux. Cela crée un transfert de savoir-faire intéressant et apporte beaucoup plus que si l’on devait se reposer uniquement sur 52

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nous-mêmes. La diversité culturelle, très riche au Luxembourg, doit s’exporter.

L’ACTIVITÉ DU FILM FUND EN CHIFFRES

Le Luxembourg est plutôt « petit » dans l’industrie du cinéma. Comment le fait-on rayonner dans le monde entier ? En faisant de la promotion au niveau national, pour montrer à la population que le secteur existe et qu’il est vibrant. Les films circulent déjà au Luxembourg, mais les réalisateurs veulent surtout qu’ils soient vus à l’international. Ce qui est plus difficile car nos œuvres sont loin d’être les seules. En Europe, on produit de 2.000 à 3.000 longs métrages par an. Imaginez la difficulté…

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Comment se porte l’industrie du cinéma au Luxembourg ? Bien quand on voit le nombre de films produits. Mais il ne faut pas oublier que le Covid a fait des dégâts, notamment sur la fréquentation des salles de cinéma. Ici, nous sommes gâtés parce que les films ont pu sortir, mais sur des coproductions minoritaires et internationales, il y a eu des freins. Comme d’autres secteurs, celui du cinéma est-il confronté à des difficultés de main-d’œuvre ? Oui, c’est clair et net. Beaucoup de techniciens ont décidé de changer de métier pendant la période Covid. On manque aussi de jeunes. Il y a un besoin de renouvellement, cela ne veut pas dire que les anciens doivent s’arrêter, mais il faut faire en sorte que les jeunes s’intéressent au secteur, en assurant sa promotion. La culture de l’image est pourtant forte de nos jours, et prend une grande place dans le quotidien des jeunes, les réseaux sociaux le montrent… Oui, elle prend une place énorme et attire tout le monde. Et c’est pour cela que, contrairement au théâtre, à la poésie, à la danse ou à la musique, il est plus difficile de rencontrer des spectateurs. Étant donné qu’on est confronté à des images partout, le lien avec le cinéma devrait être plus évident. Mais c’est sur l’aspect professionnel qu’il faut attirer les jeunes, et inclure la diversité culturelle dans le secteur. Comment inclure cette diversité culturelle ?

C’est le nombre d’aides allouées en 2022, soit un montant total de 38.459.507 euros. Parmi elles, 46 étaient des aides sélec­ tives à la production (37,3 M€), 22 étaient des aides à l’écriture et au développement (1 M€), et 5 étaient des aides complé­ mentaires liées aux frais supplémentaires induits pour les films tournés pendant le Covid (114.687 €).

800

C’est le nombre de films qui ont été soutenus par le Film Fund depuis sa création.

52,31%

C’est la part des films aidés sur toutes les demandes opérées. En 2022, sur quatre sessions, le comité de sélection du Film Fund a statué sur 130 dossiers et en a soutenu 68.

FILMLAND, CENTRE NÉVRALGIQUE Filmland est l’association de six sociétés de production qui a donné naissance, en 2013, à un espace unique dans la zone industrielle de Kehlen. Il est composé de 950 m2 d’ateliers de construction, 2.500 m2 de studios de tournage, plus de 550 m2 de bureaux de production et loges, ainsi que de services de postproduction. On y trouve, par exemple, des studios de montage image et son, un audi­ torium de mixage final, une salle d’étalonnage ou encore deux cellules d’effets spéciaux. En acti­ vité sous la forme d’une société anonyme, Filmland compte aussi une dizaine de collaborateurs.


On a développé des accords avec différents pays. Par exemple, en 2017, avec le fonds irlandais, pour soutenir les œuvres de femmes réalisatrices et scénaristes. Nous avons inclus cette fois les personnes non binaires. Nous avons soutenu une étude sur le rôle de la femme dans la production audiovisuelle qui sera présentée bientôt. Nous ne sommes pas trop mauvais, mais nous ne sommes pas encore au stade où les femmes sont représentées à 50% à tous les niveaux. Il faut aussi inclure des personnes qui viennent d’autres milieux et pour qui il n’est pas naturel de s’intéresser au secteur du cinéma. Quels sont, selon vous, les défis pour maintenir et développer la production audiovisuelle luxembourgeoise ? Le premier, c’est d’attirer les jeunes, et le deuxième, d’inclure la diversité culturelle dans le secteur. Le troisième, c’est être capable de produire des films de façon durable. Ça ne se limite pas à ne plus utiliser de gobelets en plastique lors des tournages! Il y a beaucoup de travail à faire sur les décors, pour les stocker et les réutiliser. Il y a quelques années, cela n’intéressait personne, car c’était plus facile et moins cher de jeter et refabriquer. Autre point important: coproduire efficacement sans devoir déplacer les équipes dans le monde entier. Le 10e Filmpräis fête ses 20 ans. Comment l’événement a-t-il évolué ? Au départ, le Fund ne faisait pas partie du jury. Puis on s’est demandé si on ne pouvait pas, comme dans les autres pays, faire voter le secteur. Comme pour les Oscars, pour lesquels l’Académie des Oscars vote. Nous avons incité le secteur à créer une académie du film, d’Filmakademie, et on a décidé que le Filmpräis s’organiserait en collaboration. Le premier comportait quatre ou cinq prix. Désormais, on les a doublés. Cela montre l’évolution du secteur et de sa qualité. Que peut-on dire du cru 2023 ? C’est un très bon cru ! Il y a un très beau niveau et je crois qu’il sera difficile pour les professionnels de choisir. En ce qui concerne la coproduction internationale, cela sera sans doute très serré, comme au niveau des comédiens. Pour les coproductions nationales, ça ne sera pas plus simple

mais peut-être plus évident. Je m’attends à une belle soirée. Qu’est-ce qui fait la spécificité d’un film luxembourgeois ? C’est difficile de définir ce qu’est la touche luxembourgeoise dans un film. C’est plus facile à identifier sur la façon de travailler. On nous dit qu’on a rarement vu une telle diversité et une telle solidarité dans les équipes. Cela reflète ce qu’est le Luxembourg. Savoir jongler avec tout cela, c’est notre spécificité. On peut être concurrents sur le territoire, mais dès qu’on sort du pays, on fait front. Cette union est primordiale pour le bon développement de notre secteur. D’où vous vient cet intérêt pour le cinéma ? J’ai eu la chance d’être au lycée avec Paul Lesch (un des pionniers du cinéma luxembourgeois, ndlr), l’ancien directeur du CNA. Paul faisait souvent part de sa passion. Je me rappelle qu’un professeur nous avait posé des questions sur des acteurs qui jouaient dans des films. Dans la classe, certains avaient les réponses et avaient cette culture-là. Je me suis demandé d’où ils savaient tout ça. C’est quelque chose qui est né là. Puis, à l’université, je passais bien plus de temps dans les salles de cinéma que dans les salles de cours! Estimez-vous que le soutien de l’État est suffisant ? Je crois qu’on peut être contents et fiers que les gouvernements respectifs aient soutenu le secteur, avec la création des différentes aides, et sans implication dans les décisions ou orientations du Fund. Luxembourg s’est fait une place solide dans le genre de l’animation et s’ouvre aux œuvres dites « XR » avec une catégorie au Filmpräis. Quels seront les futurs genres ? Il est important de tout le temps se demander si l’on évolue correctement. Nous regardons de plus en plus ce qui se passe au niveau des jeux vidéo et allons lancer un appel à propositions sur ce sujet, parce qu’on voit une évolution, et que ça fait partie de cette diversité que l’on recherche. Retrouvez la version intégrale de cette interview sur paperjam.lu.

TROIS QUESTIONS À YANN TONNAR, PRÉSIDENT DE LA FILMAKADEMIE Quelles sont les missions de la Filmakademie, née en 2012 ? Promouvoir le cinéma luxembourgeois, accroître sa visibilité et servir d’organe de concertation aux membres du secteur. Nous en comptons 400 issus des associations professionnelles (acteurs, auteurs-compositeurs, producteurs, réalisateurs-­ scénaristes). Notre activité la plus visible est le Filmpräis. Nous avons aussi lancé la plateforme films4schools qui met à disposition des enseignants des films produits ou coproduits au Luxembourg, à regarder et à étudier avec leurs élèves, accompagnés de dossiers pédagogiques. Comment se déroule le vote ? Il y a deux tours de vote. Le second vient d’être ouvert. Nos 400 membres votent via une plateforme anonymisée. Le premier tour de vote permet de retenir cinq films par catégorie, puis un seul à l’issue du second tour. Les films en réalité virtuelle font l’objet d’un vote par un jury à part, car leur visionnage nécessite des équipements particuliers. La cérémonie de remise des prix aura lieu le 11 novembre au Grand Théâtre de Luxembourg. Quel regard portez-vous sur cette édition 2023 ? Je dois rester neutre et diplomatique. La catégorie court métrage n’a pas toujours été à la hauteur, mais depuis deux ans, et surtout cette année, on constate une belle qualité et une nouvelle génération. On remarque aussi qu’il y a de plus en plus de films éligibles dans la catégorie des films luxembourgeois.

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Conversation Guy Daleiden

10e Lëtzebuerger Filmpräis : les résultats du premier tour de vote Meilleur long métrage luxembourgeois de fiction ou d’animation ICARE

I Fiori Persi (Les Fleurs perdues)

Réalisateur : Carlo Vogele Producteurs : Iris Productions, Nicolas Steil Type : animation, aventure, famille Année : 2020

Réalisateur : Fabrizio Maltese Producteur : Joli Rideau Media Type : documentaire Année : 2021

Io Sto Bene Réalisateur : Donato Rotunno Producteurs : Tarantula Luxembourg, Donato Rotunno Type : comédie dramatique Année : 2020 Kommunioun Réalisateur : Jacques Molitor Producteurs : Les Films Fauves, Gilles Chanial Type : horreur, drame Année : 2022 Little Duke Réalisateur : Andy Bausch Producteurs : Paul Thiltges Distributions, Paul Thiltges Type : comédie, drame Année : 2023 My Fairy Troublemaker and Me Réalisateur : Caroline Origer Producteurs : Fabrique d’images, Mark Mertens, Jean-Marie Musique Type : animation Année : 2022

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Meilleur long métrage documentaire luxembourgeois

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L’Arrivée de la jeunesse Réalisateur : Fabio Bottani Producteur : Passa Parola asbl Type : documentaire, fiction Année : 2022 L’Invitation Réalisateur : Fabrizio Maltese Producteur : Red Lion Type : documentaire Année : 2022 Michel Majerus – Next Step Réalisateur : Anne Schiltz Producteur : Samsa Film Type : documentaire Année : 2021 Vu Buedem, Bauzen a biobaueren Réalisateur : Tom Alesch Producteur : Vereenegung fir Biolandwirtschaft Lëtzebuerg asbl Type : documentaire environnemental Année : 2022

Meilleur long métrage de fiction ou documentaire en coproduction Corsage Réalisateur : Marie Kreutzer Producteur : Samsa Film Type : drame Année : 2022 Hinterland Réalisateur : Stefan Ruzowitzky Producteur : Amour Fou Luxembourg Type : drame Année : 2021 Les Intranquilles Réalisateur : Joachim Lafosse Producteur : Samsa Film Type : drame Année : 2021 Plus que jamais Réalisateur : Emily Atef Producteur : Samsa Film Type : drame Année : 2022 Rebel Réalisateurs : Adil El Arbi, Bilall Fallah Producteur : Calach Films Type : drame Année : 2022


Meilleur long métrage d’animation en coproduction

Meilleur court métrage

Le Petit Nicolas ­– Qu’est ce qu’on attend pour être heureux ?

Réalisateur : Kiyan Agadjani Producteur : Wady Films Type : drame Année : 2023

Réalisateurs : Amandine Fredon, Benjamin Massoubre Producteur : Bidibul Productions Type : animation Année : 2022 Le Sommet des dieux Réalisateur : Patrick Imbert Producteur : Mélusine Productions Type : animation Année : 2020 My Love Affair With Marriage Réalisateur : Signe Baumane Producteur : Antevita Films Type : drame musical Année : 2022 Saules aveugles, femme endormie Réalisateur : Pierre Földes Producteur : Doghouse Films Type : drame, animation Année : 2023 Where is Anne Frank

Arman & Elisa

Glimmen Réalisateur : Ken Rischard Producteur : Ken Rischard Type : documentaire Année : 2022 La Valise rouge Réalisateur : Cyrus Neshvad Producteur : Cynefilms Type : drame Année : 2022 Nucléaire Réalisateur : Roxanne Peguet Producteur : Six Letters Type : drame Année : 2022 Phoenix Réalisateur : Roxanne Peguet Producteur : Beast Pictures Type : drame, science-fiction Année : 2022

Meilleure série ou production transmédia A Colônia luxemburguesa Réalisateur : Dominique Santana Producteur : Samsa Film Type : documentaire Année : 2022 Capitani – Saison 2 Réalisateurs : Christophe Wagner, Thierry Faber Producteurs : Samsa Film, Claude Waringo Type : drame, policier Année : 2022 Filmreakter Quickies Réalisateurs : Eileen Byrne , Suzan Noesen, Max Jacoby, Pattrawan Sukmongkol, Larisa Faber , Kim Schneider, Nilton Martins, Frederique Buck, Gintare Parulyte, Adolf El Assal, Catherine Dauphin, Godefroy Gordet, Govinda Van Maele, Nicolas Neuhold, Samuel Perez, Julie Schroell, Baptiste Menage, Thierry Mousset, Nadia Masri Producteurs : Filmreakter asbl, Govinda Van Maele, Adolf El Assal Type : fiction Année : 2021 The Inside of the Outsider

Réalisateur : Ari Folman Producteur : Samsa Film Type : animation Année : 2021

Réalisateur : Lukas Grevis Producteur : Respect.lu asbl (SOS Radicalisation asbl) Type : drame éducatif Année : 2021 Synopsis et bandes annonces sur le site du Filmpraïs.

W. - Saison 2 Réalisateur : Frédéric Zeimet Producteur : Six Letters Type : drame, thriller Année : 2022

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Conversation Guy Daleiden

Meilleures interprétations féminines

Meilleure interprétation masculine

Sophie Mousel

Luc Schiltz

pour le rôle d’Elsa Ley dans Capitani – Saison 2 Réalisateurs : Christophe Wagner, Thierry Faber Producteurs : Samsa Film, Claude Waringo Type : drame, policier Année : 2022

pour le rôle de Luc Capitani dans Capitani – Saison 2 Réalisateurs : Christophe Wagner, Thierry Faber Producteurs : Samsa Film, Claude Waringo Type : drame, policier Année : 2022

Vicky Krieps pour le rôle d’Elisabeth d’Autriche (Sissi) dans Corsage Réalisateur : Marie Kreutzer Producteur : Samsa Film Type : drame Année : 2022 Marie Jung pour le rôle de Mady dans Io Sto Bene Réalisateur : Donato Rotunno Producteurs : Tarantula Luxembourg, Donato Rotunno Type : comédie dramatique Année : 2020 Marja-Leena Junker pour le rôle d’Adrienne dans Kommunioun Réalisateur : Jacques Molitor Producteurs : Les Films Fauves, Gilles Chanial Type : horreur, drame Année : 2022 Eugénie Anselin pour le rôle de Vera Norik dans Lost Transport Réalisateur : Saskia Diesing Producteurs : Amour Fou Luxembourg, Bady Minck Type : historique, drame Année 2022

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Marc Limpach pour le rôle de Polizeirat Victor Renner dans Hinterland Réalisateur : Stefan Ruzowitzky Producteur : Amour Fou Luxembourg Type : drame Année : 2021 Victor Dieu pour le rôle de Martin dans Kommunioun Réalisateur : Jacques Molitor Producteurs : Les Films Fauves, Gilles Chanial Type : horreur, drame Année : 2022 André Jung pour le rôle d’Emile « Mill » Knepper dans Little Duke Réalisateur : Andy Bausch Producteurs : Paul Thiltges Distributions, Paul Thiltges Type : comédie, drame Année : 2023 Luc Feit pour le rôle de Victor « Schumo » Schumacher dans Little Duke Réalisateur : Andy Bausch Producteurs : Paul Thiltges Distributions, Paul Thiltges Type : comédie, drame Année 2023

Meilleure contribution créative dans une œuvre de fiction ou documentaire Jako Raybaut (image) dans Capitani – Saison 2 Réalisateurs : Christophe Wagner, Thierry Faber Producteurs : Samsa Film, Claude Waringo Type : drame, policier Année : 2022 Uli Simon (costumes) dans Hinterland Réalisateur : Stefan Ruzowitzky Producteur : Amour Fou Luxembourg Type : drame Année : 2021 Sophie Garlinskas (maquillage) dans Conann Réalisateur : Bertrand Mandico Producteurs : Les Films Fauves, Gilles Chanial Type : drame, fantastique Année : 2022 Alain Goniva, Nicolas Leroy, Angelo dos Santos, Loic Collignon, Carlo Thoss (son) dans Corsage Réalisateur : Marie Kreutzer Producteur : Samsa Film Type : drame Année : 2022 Amandine Klee (image) dans Kommunioun Réalisateur : Jacques Molitor Producteurs : Les Films Fauves, Gilles Chanial Type : horreur, drame Année : 2022


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Conversation Guy Daleiden

Meilleure contribution créative dans un long métrage d’animation Sarah Sutter, Samuel Rozier (animation) dans Icare Réalisateur : Carlo Vogele Producteur : Iris Productions, Nicolas Steil Type : Animation, aventure, famille Année : 2020 Bruno Murer (design) dans My Fairy Troublemaker Réalisateur : Caroline Origer Producteur : Fabrique d’images, Mark Mertens, Jean-Marie Musique Type : Animation Année : 2020 Guillaume Verdier (décors) dans My Fairy Troublemaker Réalisateur : Caroline Origer Producteur : Fabrique d’images, Mark Mertens, Jean-Marie Musique Type : Animation Année : 2020 Loic Collignon (son) dans My Love Affair With Marriage Réalisateur : Signe Baumane Producteurs : Antevita Films Type : Drame musical Année : 2022 François Spreutels (décors) dans Saules aveugles, femme endormie Réalisateur : Pierre Földes Producteurs : Doghouse Films Type : Drame animation Année 2023

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Meilleure musique originale David Sinclair

Meilleure oeuvre XR Le Bal de Paris

dans Capitani – Saison 2 Réalisateurs : Christophe Wagner, Thierry Faber Producteurs : Samsa Film, Claude Waringo Type : Drame, policier Année : 2022

Réalisateur : Blanca Li Producteur : Fabrique d’images Type : Comédie musicale Année : 2021

Kyan Bayani

Réalisateur : Clément Deneux Producteurs : Wild Fang Films, Christian Neuman & Hélène Walland Type : Documentaire Année : 2022

dans Hinterland Réalisateur : Stefan Ruzowitzky Producteurs : Amour Fou Luxembourg Type : Drame Année : 2021 André Dziezuk dans Icare Réalisateur : Carlo Vogele Producteur : Iris Productions, Nicolas Steil Type : Animation, aventure, famille Année : 2020 Emre Sevindik dans L’Invitation Réalisateur Fabrizio Maltese Producteurs Red Lion Type Documentaire Année 2022 Serge Tonnar dans Little Duke Réalisateur : Andy Bausch Producteur : Paul Thiltges Distributions, Paul Thiltges Type : Comédie, drame Année 2023 Pol Belardi dans Nice Not to Meet You Réalisateur : Sirvan Marogy Producteur : Centre National de l’Audiovisuel et Service National de la Jeunesse, Stéphane Caboche Type : Comédie dramatique Année : 2022

Missing Pictures

Metamorphosis Réalisateur : Karolina Markiewicz Producteurs : Karolina Markiewicz & Pascal Piron, Karolina Markiewicz. Type : Docu-fiction Année : 2021 The Assembly Réalisateur : Charlotte Bruneau Producteurs : Bidibul Productions Type : Documentaire Année : 2023 Wild Cities Réalisateur : Laura Cortes Producteurs : a-BAHN Type : Documentaire Année 2019



Conversation Norbert Becker

« Il faut avoir le courage de ses convictions » À l’occasion de la célébration de son 70e anniversaire, Norbert Becker revient sur son parcours, sur les ressorts qui l’ont animé, et livre quelques observations sur l’évolution de la politique et de l’économie luxembourgeoise. Journaliste MARC FASSONE

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Portrait ROMAIN GAMBA


Norbert Becker a encore plein de projets pour les années à venir.


Conversation Norbert Becker

Vous venez de fêter votre 70e anniversaire. Pourriez-vous revenir sur les grandes étapes de votre parcours et, surtout, sur les ressorts qui vous ont fait arriver là où vous en êtes aujourd’hui ? Après une carrière intense s’est installée chez moi une certaine fatigue de mon métier. Je voulais faire autre chose et, surtout, je voulais rentrer au pays. Je suis revenu au Luxembourg en 2004. Après avoir réfléchi six bons mois à ce que je voulais vraiment faire, j’ai commencé à créer de nouvelles affaires. Le troisième chapitre de ma vie professionnelle pouvait s’ouvrir : celui d’investisseur, d’entrepreneur et aussi de conseiller de grandes entreprises. Le fil conducteur de tout

« J ’ai inventé le terme d’‘écolonomie’. » cela ? La curiosité. Je suis très curieux de nature. Et une fois que cette curiosité se manifeste, elle s’accompagne souvent d’une grande passion qui me pousse à m’engager. Enfin, je suis très persévérant. Je n’abandonne jamais… Quel a été votre meilleur souvenir professionnel ? Lorsque j’ai été nommé patron mondial de l’administration financière d’Andersen, j’ai dû présenter ce que je faisais à tous les associés de la firme. Seul sur une scène, sans pupitre ni notes devant 2.000 associés. Le trac s’est vite transformé en satisfaction une fois la présentation terminée. Tout s’est bien passé. Cela a été un grand moment, intense. Après, je dirais que lorsque l’on se bat pour gagner la confiance d’un grand client et que l’on est en concurrence avec des confrères et qu’au final on remporte le mandat, la satisfaction est énorme. Question inverse : quel a été votre pire souvenir, le pire moment de votre carrière ? 62

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Perdre un client… Mais le pire souvenir reste l’affaire Enron. Andersen a été condamné pour des raisons politiques avant d’être blanchi par la Cour suprême des États-Unis. Un jugement qui a redonné une certaine fierté à tous les associés et tous les collaborateurs qui ont remis sur leur CV qu’ils étaient chez Andersen. Ce qui n’a pas empêché la firme de disparaître. Si l’opération de sauvetage des bureaux mondiaux a réussi, le patient est décédé. C’était très, très dur. J’étais dans toutes les négociations. J’ai perdu 20 kilos. Vous avez été un proche de Gaston Thorn, au point de contribuer à ses campagnes électorales de 1974 et de 1979. N’avez-vous jamais été intéressé par une carrière politique sur le devant de la scène ? La réponse est non. J’ai été effectivement très proche de Gaston Thorn, et j’étais l’un des managers de deux campagnes électorales. Nous avons gagné la première et perdu la seconde. Premier ministre lors de la campagne de 1979, il a littéralement été traîné dans la boue, lui et sa famille, par ses adversaires. La veille des élections, je lui ai apporté, à six heures du matin, un quotidien luxembourgeois dont les attaques virulentes étaient en dessous de tout. Nous avons pris le petit-déjeuner ensemble et il m’a dit : « Norbert, promets-moi une chose : ne fais jamais de politique.» J’ai suivi son conseil. Ce qui ne veut pas dire que je ne suis pas intéressé par la chose politique. Évidemment que je le suis, je l’ai toujours été, et je le serai toujours ! Mais pas sur le devant de la scène. Quelle est, selon vous, la différence entre une personnalité politique et un entrepreneur ? Il y en a beaucoup. Pour un entrepreneur, toute erreur se paye cash, immédiatement, et cela peut mettre un terme à sa carrière. Une personnalité politique payera peutêtre une erreur par sa non-réélection, mais elle ne subira pas de conséquences financières lourdes. À ce jour, beaucoup de personnalités politiques n’ont jamais eu la responsabi-

LES ÉTAPES-CLÉS D’UN PARCOURS PROFESSIONNEL HORS DU COMMUN

1974

Commissariat au contrôle des banques

1978

Arthur Andersen

2004

Retour au pays

Norbert Becker entre dans la vie active en 1974 auprès du Commis­sariat au contrôle des banques, la première institution qui était en charge de la surveillance des banques et des fonds d’investissement. Une institution qui comptait 15 employés à l’époque. L’endroit idéal pour comprendre les bases de la finance et les mécanismes bancaires. Le prélude parfait au deuxième chapitre : intégrer un Big Five. Après un passage à Bruxelles et à Chicago, il convainc Arthur Andersen d’ouvrir une antenne au Luxembourg, dont il prend la direction. Il en devient le premier associé en 1986. Il occupe différentes fonctions dans le groupe : direction de la région Asie centrale, Europe de l’Est, Inde, Moyen-Orient et Afrique, puis direction au niveau mondial de tout ce qui était administration, finance et immobilier. Après Enron, on lui confie la mission de trouver une solution pour tous les cabinets non américains de la firme. Il va travailler sur les fusions-acquisitions d’à peu près une soixantaine de pays, dont la majorité va rejoindre Ernst & Young. Qui lui propose, en 2002, de devenir son directeur financier mondial.

Coup de fatigue, nostalgie… Norbert Becker rentre au Luxembourg en 2004. Investisseur, entrepreneur et conseiller de grandes entreprises, son nom est associé à des enseignes prestigieuses comme Atoz, la Compagnie de Banque Privée, Skype, PayPal Europe, Lombard International Assurance ou l’Administration des biens de Son Altesse Royale le Grand-Duc, pour ne citer qu’elles.


lité d’un compte de pertes et profits. Elles n’ont jamais eu à se lever un lundi matin en se demandant comment elles allaient faire pour payer leurs salariés à la fin du mois. Les personnalités politiques sont plutôt dans la logique de la dépense. Elles sont dans leur rôle, qui est celui d’investir, de faire en sorte que le pays et les régimes sociaux avancent. L’entrepreneur s’inscrit quant à lui dans une logique de revenu. Il doit d’abord faire un chiffre d’affaires pour pouvoir investir, payer ses salariés, etc. C’est pour moi la différence majeure. Comment voyez-vous l’avenir de l’économie luxembourgeoise et de son tissu entrepreneurial ? D’abord, il faut raison garder et ne pas se lancer dans des utopies du genre décroissance ou réduction du temps du travail. La réduction du temps de travail… si vous analysez la proposition sur la table – une semaine de 38 heures et une sixième semaine de congés payés –, cela implique la création de 20.000 nouveaux emplois. Où va-t-on les trouver ? Comment allonsnous les loger ? Imagine-t-on l’impact sur la mobilité ? Le sujet est porteur pour se faire élire. Mais est-ce que cela tient la route, économiquement, financièrement, socialement, politiquement ? J’ai quand même beaucoup de doutes. Je ne comprends pas comment on peut vouloir copier le modèle français qui a fait faillite… Nous vivons dans le cadre d’un État providence qui dispense une couverture sociale extraordinaire. Une des meilleures au monde si on regarde les statistiques comparatives internationales. Mais pour garder et préserver cela, il faut que l’économie tourne, il faut qu’il y ait la croissance, il faut qu’il y ait des entreprises qui payent les impôts. Ce qu’oublient parfois les syndicats et certaines personnalités politiques. Ce n’est pas l’État qui paye les impôts, mais les entreprises et les salariés de ces entreprises. S’il n’y a pas d’entreprises, il n’y a pas d’emplois. S’il n’y a pas d’emplois, il n’y a pas de revenus d’impôt… Il faut vraiment faire en sorte que des entreprises qui veulent investir à Luxembourg le puissent. Que l’on arrête avec ces études d’impact qui font que les entreprises ne viennent plus au Grand-Duché.

Beaucoup d’entreprises ne peuvent pas investir ici parce que les procédures prennent des années, tandis que les ministères font de la surenchère, sur le thème de l’économie verte. Et que l’on ne m’accuse pas d’être contre l’environnement. Il y a longtemps, à l’occasion d’un rapport sur l’avenir du Luxembourg, j’ai inventé le terme d’« écolonomie ». J’étais convaincu – je le suis toujours – qu’écologie et économie peuvent aller de pair dans une bonne intelligence mutuelle. Dans quel secteur voyez-vous l’avenir de l’économie luxembourgeoise ? Il faut bien comprendre que l’économie luxembourgeoise doit continuer à se diversifier. On ne peut dépendre d’un seul secteur. Nous l’avons bien vu avec la sidérurgie. Bien sûr, l’industrie financière fonctionne aujourd’hui très bien. Mais il faut aussi la préserver. Moi, je suis un grand adepte de la diversification. Tout comme je suis un grand adepte de l’artisanat. Il faut redorer son blason. Il faut que des jeunes Luxembourgeois aient du plaisir à devenir menuisiers, bouchers, boulangers… Faire un cursus universitaire pour faire des copier-coller dans de grands cabinets d’audit ou d’avocats n’est pas forcément la panacée. Créer son entreprise et être heureux, voir tous les jours sur le terrain le résultat de son travail, c’est un choix de vie tout aussi pertinent. Je pense qu’il faut investir plus dans l’artisanat. Ce qui permettra de créer de la diversification. Nous prétendons que nous sommes une start-up nation. De mon expérience dans le venture capital, je tire un constat : nous ne sommes pas une venture nation. Certes, notre boîte à outils est très bien dotée. Le problème, c’est qu’on ne trouve plus de capital. Entre les taux d’intérêt et la réticence des banques à accorder un crédit à un jeune qui monte son entreprise s’il n’a pas de garanties familiales, il y a beaucoup de travail.

« Que l’on arrête avec ces études d’impact qui font que les entreprises ne viennent plus au Luxembourg. »

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Conversation Norbert Becker

Quelles peuvent être, selon vous, les niches de demain, les secteurs porteurs pour le développement de l’économie ? Cela devient de plus en plus compliqué. Nous avons exploité tous nos droits souverains: les orbites, les fréquences terrestres, etc. De ce côté-là, il n’y a plus beaucoup de niches. Mais l’évolution de la technologie fait que, chaque jour, quelqu’un dé­couvre une nouvelle niche. Alors, est-ce qu’on peut se positionner làdessus ? Oui, à con­ dition d’y mettre les moyens. On a décidé de faire cela pour l’espace. On a essuyé quelques échecs, mais c’est normal. Il faut avoir le courage d’y aller. On ne se dé­crète pas puissance spatiale du jour au lendemain. Il faut bâtir tout un écosystème. C’est ce que l’on s’efforce de faire. L’État a pris des participations dans l’une ou l’autre entreprise, et l’une et l’autre ont réussi, d’autres n’ont pas réussi… Mais ça, c’est normal, c’est le jeu. Si on veut se positionner, il faut prendre des risques.

« Nous prétendons que nous sommes une start-up nation. De mon expérience dans le venture capital, je tire un constat: nous ne sommes pas une venture nation. »

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui se lance dans l’entrepreneuriat aujourd’hui ? D’abord, il faut avoir le courage de ses convictions, avoir bien testé ses hypothèses pour se lancer et ne jamais abandonner. Si le chemin est très compliqué, il est praticable. J’ai soutenu plein de jeunes entrepreneurs. J’ai aussi dit non à plein d’autres. La question que je me pose, quand on vient me présenter un projet, c’est de savoir si j’ai une chance de récupérer ma mise. Si je peux répondre oui, alors j’y vais. Quels sont les principaux obstacles qu’il y a devant un entrepreneur, aujourd’hui ? Était-ce plus facile 64

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d’entreprendre hier qu’aujourd’hui, selon vous ? Je crois bien que c’était plus facile hier… Je me rappelle que, pour les premières affaires dans lesquelles j’étais impliqué, le banquier me prêtait sur notoriété. C’est une notion qui n’existe plus actuellement. Aujourd’hui, avec la régulation, le banquier ne le peut plus. Je pense qu’on est allé trop loin sur le thème de la précaution. Par définition, une jeune pousse n’a rien à donner en garantie. L’accès au financement et au capital est devenu tellement compliqué et quasiment inexistant… C’est un vrai problème. Donc une solution pourrait venir de la Société nationale de crédit et d’investissement, un instrument fabuleux qui pourrait faire beaucoup, beaucoup plus. Il faudrait qu’elle s’implique plus dans les métiers d’avenir et dans les start-up qu’elle ne le fait aujourd’hui. Quel conseil donneriez-vous au prochain gouvernement, quel qu’il soit ? Qu’il s’inscrive dans un modèle pérenne, c’est-à-dire un modèle économique qui repose sur la croissance, sur la diversification et sur la gestion saine des finances publiques tout en préservant l’investissement. Des investissements intelligents financés de manière intelligente. Je pense aussi que le prochain gouvernement devra se pencher sérieusement sur la politique de la santé. C’est un vrai sujet. Il n’est quand même pas normal que, dans un des pays les plus riches du monde, les patients doivent aller à Trèves pour faire une IRM, parce qu’ici, l’attente est telle que vous pouvez mourir avant d’avoir eu un rendez-vous… De tels délais sont inacceptables. Pensez-vous, un jour, prendre une retraite bien méritée ? Non. Heureusement, je suis en bonne forme physique. Je pense que je ne pourrai jamais m’arrêter totalement. Aujourd’hui, je n’ai plus de responsabilités quotidiennes. C’est déjà un luxe. Et j’ai encore plein de projets. Je travaille sur la création d’une nouvelle banque, The Bank of London, et je continue de gérer mon portefeuille de responsabilités qui est bien loti. Donc je ne m’ennuie pas.


PARTNER CONTENT Romain Baroan - Senior Counsel Head of Tax Compliance at Dentons Luxembourg

No more room for taxpayers’ mistakes Bill n°8186 (the “Bill”) aims at modernizing the tax procedure but reinforces the need for compliance as it weakens taxpayers’ rights when dealing with the Luxembourg Tax Administration (ACD).

Crédits

©Dentons Luxembourg

Due to the formalistic and restrictive ruling procedure and the absence of mandatory deadline for the ACD to respond to such requests, taxpayers generally do no longer file ruling requests. Hence, the ACD’s exchange with the taxpayer is generally limited to the moment when a tax return is filed. Over the last years, the amount of data and information to be provided in the tax return has significantly increased. The Bill reinforces this growing burden of tax compliance, in particular with the following measures: • Reduction of the time limit for appealing certain ACD decisions in front of the administrative court; • Unenforceability against the ACD of annual accounts submitted after the deadline;

Limitation of the possibility to appeal against automatic assessment made by the ACD (unilateral estimate of the taxpayer’s taxable base when it is impossible to establish its real value) to the cases where it differs by more than 10% from the amount established by the taxpayer. Thus, taxpayers will have to be vigilant to ensure compliance with all tax and accounting obligations and procedural deadlines as the bill removes margin for error. Such margin is already limited under existing laws as a clerical error or omission by taxpayers, their representatives or any person involved in the management of their affairs may be qualified as unintentional tax fraud and be punished by a fine up to 125,000 euros. Strongly criticized for weakening taxpayers’ rights, the Bill therefore renders tax compliance more essential than ever.

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PARTNER CONTENT

Gaëtan De Weerdt, Conducing Officer (à gauche) et Gauthier Henin, Head of Portfolio Management (à droite) au sein d’ING Solutions Investment Management (ISIM).

Crédit

Laurent Tresch (ING Luxembourg)

L’ESG au cœur des produits d’investissement ING Solutions Investment Management (ISIM), société de gestion du groupe ING, a choisi de mettre l'accent sur la durabilité au sein de ses activités en offrant une gamme de produits d'investissement à impact.

Aujourd’hui, les investisseurs ne se limitent plus aux aspects financiers classiques, mais prennent également en compte des critères de durabilité dans leurs décisions d’investissement. Pour approfondir ce sujet, nous avons interrogé Gaëtan De Weerdt, Conducing Officer et Gauthier Henin, Head of Portfolio Management au sein d’ISIM. Quelles sont les orientations et l’approche du groupe ING en termes d’investissements durables ? GDW : Le groupe ING est engagé à se positionner en tant qu'acteur incontournable dans le domaine des produits d'investissement axés sur la durabilité. En tant que société de gestion du groupe, nous reconnaissons l'importance des services financiers dans la promotion d'un monde responsable, et nous aspirons à y contribuer en proposant des solutions d'investissement adaptées.


Pour concrétiser cette ambition, ING adopte quatre approches distinctes en matière d'investissement ESG (Environnement, Social, Gouvernance) : tout d'abord, l'approche traditionnelle, où les critères financiers prévalent dans nos décisions d'investissement, mais où nous intégrons également une gestion des risques de durabilité, comme les conséquences sur le changement climatique. Ensuite, l'approche responsable qui intègre également des critères financiers tout en tenant compte des aspects ESG. Notre objectif est donc d’éviter, au sein de nos investissements, des entreprises issues de certains secteurs controversés ou présentant des risques de durabilité importants. Dans notre approche d'investissement durable, les critères financiers et les critères ESG sont évalués de manière équitable. Nous minimisons l'impact négatif de certaines entreprises en les excluant grâce à l'utilisation de filtres d'exclusion supplémentaires. En choisissant les entreprises les plus performantes au sein de leur catégorie, nous souhaitons encourager une adoption généralisée de pratiques commerciales plus durables. Enfin, dans notre approche d'investissement d'impact, la durabilité devient un objectif prioritaire par rapport au rendement financier. Cette approche se caractérise par des investissements ciblés dans des entreprises et des projets qui contribuent de manière positive à des défis sociaux et environnementaux, tels que les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies. En quoi est-il important aujourd’hui de proposer des produits durables aux investisseurs ? GH : Nous avons constaté une réelle demande de la part de nos clients et investisseurs en faveur de produits d'investissement durables. Sous l'influence de l'évolution de ces besoins et des réglementations, nos produits doivent s'adapter à cette tendance. En tant que gérant d'actifs responsable et pleinement conscient de ses responsabilités en matière d'ESG, il est essentiel pour nous de jouer un rôle de premier plan au sein de notre secteur. Nous collaborons étroitement avec les autorités de régulation et les acteurs majeurs de la finance de chacun des marchés où nous sommes présents. Cela nous permet de proposer des produits conformes aux exigences réglementaires spécifiques à chaque pays, alliant performance financière et impact positif sur le développement durable. Cette avancée est également rendue possible grâce à la détermination du groupe et à l'expertise de nos équipes sur les marchés locaux. Il est essentiel que nous offrions ce

type de produits à nos investisseurs, afin de rester compétitifs et de nous adapter aux tendances actuelles. Comment intégrez-vous le développement durable dans votre stratégie d’investissement ? GH : Pour intégrer la durabilité dans ses stratégies d'investissement, ISIM utilise une méthodologie appelée STIP (Sustainability Targeted Investment Process en anglais) qui repose sur l'utilisation de huit outils garantissant une prise en compte de la durabilité dans chacune des étapes du processus d’investissement. Cette approche est par ailleurs

« ISIM poursuit le développement de sa gamme de produits financiers ciblant durabilité et performance financière. » adaptée en fonction de nos approches en matière d'investissements ESG (traditionnelle, responsable, durable ou impact). Au sein des étapes de notre processus d’investissement, nous identifions les perspectives et les tendances à long terme en matière de durabilité (telles que déterminées par exemple par les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies ou la Taxonomie de l’UE). Dès lors, nous effectuons une allocation d'actifs contribuant à nos objectifs ESG, et excluons les secteurs à haut risque. Notre sélection des investissements intègre en outre des critères de qualité (sélection des entreprises les plus performantes au sein de leur catégorie sur base de notre méthodologie) et de comportements (pratiques sociales et environnementales éthiques au sein des entités considérées). En fonction des profils de risque considérés, nous construisons ensuite nos portefeuilles sur base d’allocations de classe d’actifs que nous aurons déterminées et de notre sélection d’actifs.

Lorsque les stratégies sont déployées, nous effectuons, d’une part, un suivi rigoureux des risques, rendements et indicateurs de durabilité des portefeuilles. D’autre part, nous agissons activement au sein des entreprises dans lesquelles nous avons investi en application de nos politiques d’engagement et de vote. Cette approche verticale de construction de nos portefeuilles est adaptée en fonction du positionnement ESG de nos fonds. Notre volonté est toutefois de tendre, à terme, vers une méthodologie pour l’ensemble de nos fonds qui répond aux exigences ESG de l’article 9 de la réglementation SFDR. Comment ISIM répond-elle à la demande grandissante pour les investissements d’impact ? GDW : Pour répondre à cette demande croissante, nous collaborons étroitement avec les entités opérant sur nos différents marchés, à savoir les Pays-Bas, la Belgique, l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie, afin de développer des produits d'investissement à impact positif qui seront disponibles dans l'ensemble de ces pays. Notre objectif est de sélectionner des entreprises actives dans divers secteurs et d’investir dans des titres dédiés au financement de projets sociaux ou environnementaux, ce qui garantit ainsi à nos clients la diversification de leurs portefeuilles tout en répondant aux critères de durabilité les plus exigeants (aussi connus comme « Article 9 » issu de la réglementation SFDR). De plus, nous souhaitons mettre en lumière davantage ces fonds en produisant des interviews filmées directement au sein d’entreprises dans lesquelles nos fonds d'impact pourraient investir. Cette approche concrète permet aux investisseurs de visualiser précisément le type d'entreprises dans lesquelles ils peuvent investir à travers notre produit. Pour atteindre cet objectif, nous évoluons en parallèle avec les tendances de nos marchés, dans le but ultime de proposer des produits à la fois performants sur le plan financier, environnemental et social. Auteur : Anka ALEKSIC

ING SOLUTIONS INVESTMENT MANAGEMENT (ISIM) 26 Place de la Gare, L-1616 Luxembourg www.ing-isim.lu marketing.isim@ing.com


Enjeux

ART CONTEMPORAIN

La Luxembourg Art Week met l’art au centre de la Place 68

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Dialogue entre passion et business

70 ALEX REDING « La Luxembourg Art Week est une plateforme d’échanges »

78 PERSPECTIVES « Faire de Luxembourg une destination culturelle »

80 SOUTIEN Six points d’attache entre la Delen Private Bank et l’art

Depuis neuf ans désormais, la Luxembourg Art Week marque la scène culturelle de l’automne. Le temps d’un long week-end, Luxembourg vit par l’art contemporain : la place du Glacis accueille plus de 80 galeries, dont plus de la moitié viennent de l’étranger, et les institutions ouvrent grand leurs portes à tous les amateurs d’art, qu’ils soient collectionneurs accomplis ou simples curieux. C’est évidemment un moment privilégié pour acquérir des œuvres, mais aussi rencontrer des artistes, discuter avec des professionnels, partager sa passion pour l’art contemporain. Pour mieux comprendre cet événement, Paperjam est allé à la rencontre de son fondateur, Alex Reding, et de sa directrice, Caroline von Reden. Deux visions complémentaires portées par des personnes engagées et passionnées. La Delen Private Bank explique par ailleurs pourquoi elle a tenu à devenir partenaire de la Luxembourg Art Week. Enfin, neuf entreprises présentent leur collection exposée sur leur lieu de travail. NOVEMBRE 2023

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Alex Reding, accompagné maintenant d’une plus grande équipe, souhaite élaborer un programme à l’année pour faire perdurer la Luxembourg Art Week.

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Enjeux Conversation avec Alex Reding

«La Luxembourg Art Week est une plateforme d’échanges » En 10 ans, le fondateur de la Luxembourg Art Week, Alex Reding, a placé le Luxembourg sur la carte de l’art en Europe et a attiré plus de 20.000 visiteurs par an. Sur cette scène, il est devenu « Monsieur Triple A ». Art. Alex. Argent. Journaliste CÉLINE COUBRAY

Portrait GUY WOLFF

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La Luxembourg Art Week propose tous les ans un programme de con­fé­rences qui permettent de traiter de divers sujets en lien avec le marché et l’art contemporain. En 2022, par exemple, la LAFA avait proposé un partenariat pour organiser une confé­rence sur les changements à venir sur le marché de l’art.

Les nouvelles technologies ne sont pas exclues de la Luxembourg Art Week. L’année dernière, un stand était même consacré aux œuvres NFT.

Après le vernissage, le Casino Luxem­bourg accueille l’Afterparty, une soirée conviviale où galeristes, artistes et collectionneurs se retrouvent pour danser jusqu’au bout de la nuit.

À l’extérieur de la foire, des sculptures monumentales sont installées dans l’espace public pour attiser la curiosité et étendre la présence de l’art dans la ville.

Pendant de nombreuses années, la créadébattues. Les journaux n’abordent plus ces tion d’une foire d’art contemporain sujets, les politiques en parlent encore à Luxembourg a été une arlésienne. moins. Cela ouvre la voie aux extrêmes. Il Mais, en 2015, vous vous êtes lancé et ne reste plus que le monde culturel pour vous avez créé la Luxembourg Art Week. débattre de ces questions. Si c’était à refaire, vous recommenceriez ? Sans hésitation! La question qui se pose est Mais certaines personnes voient plutôt d’essayer de fédérer les gens autour d’une l’art contemporain comme une valeur vie sociale et culturelle. Ce partage devrait marchande que comme le support se produire automatiquement avec une cer- de la transmission d’idées et de valeurs… taine forme de sédentarisation de la popu- Effectivement, on entend dire que l’art lation. Or, ceci est un défi au Luxembourg. contemporain est superficiel, que c’est du En tant qu’acteur culturel, je sais que ce n’est « bling-bling ». Mais pourquoi en est-on pas facile de fédérer le public tout au long arrivé là? Parce que le commun des mortels, de l’année, comme lors de nos vernissages. n’ayant plus accès aux réflexions et débats Les natifs bougent énormément, pendant humanistes dans son quotidien, n’a plus les les vacances, les week-ends, et ont de nom- outils intellectuels pour appréhender les breux engagements personnels et profes- œuvres qui traitent de ces propos plus prosionnels pendant la semaine. Les expats fonds. Pourtant, il est quand même à la vont et viennent aussi, mais demandent à recherche de sensibilité et va, par commoavoir une vie sociale et culturelle au Luxem- dité, vers des œuvres qui sont plus superfibourg. La Luxembourg Art Week est un évé- cielles, plus immédiates, plus «bling-bling». nement suffisamment grand pour être bien Le marché de l’art est le reflet de cette tenvisible et parvenir à rassembler cette com- dance. Mais l’art est différent, car beaucoup munauté le temps d’un long week-end. d’artistes sont très engagés. On le constate aisément dans les biennales ou les exposiJustement, comment parvenez-vous tions de musées. à fédérer ces personnes ? Il me semble essentiel de pouvoir se réunir Quelles sont les difficultés que pour partager des valeurs qui sont avant tout vous avez dû dépasser pour pérenniser humanistes et qui sont véhiculées à travers la Luxembourg Art Week ? les œuvres d’art. C’est ce combat qui me Il y a des difficultés qui relèvent de l’orgamotive depuis 25 ans. Je suis engagé autour nisation et qui nécessitent une équipe prod’un humanisme qui recherche le dévelop- fessionnelle pour réaliser un travail pement de la personne, son bonheur et rigoureux et de précision. Aujourd’hui, nous favorise la découverte de ses sensibilités, sommes entre trois et six personnes pour établit le dialogue avec son identité pro- mener ce travail tout au long de l’année. fonde. Grâce à ce partage de valeurs, on se Cela nous a permis de passer progressiveretrouve dans une position idéologique ment de 20 galeries accueillies à 80, soit proche de l’humain, avec une meilleure 15 galeries luxembourgeoises qui sont touacceptation des différences, ce qui privilé- jours là et 65 galeries étrangères en plus. gie le vivre-ensemble. Aujourd’hui, malheu- C’est du travail, mais il n’y a rien de comreusement, ces thématiques ne sont plus pliqué. Il faut juste être structuré et schématique, et respecter un calendrier. Ce qui est plus complexe, c’est la structuration d’un tel événement dans une zone géographique donnée. La réussite de notre événement vient de la prise en compte de la complexité de la constellation luxembourgeoise. Notre société locale n’est plus portée que par les Luxembourgeois, mais par un grand nombre de nouveaux acteurs étrangers, ainsi que leurs entreprises. Beaucoup de décisions qui concernent le business au Luxembourg sont prises ailleurs que dans le pays. La consé-

« C’est à nous de trouver le juste équilibre pour proposer un événement qui à la fois attire, divertit et permet d’échanger sur du contenu, des valeurs. » 72

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Photos

Flash-back

Romain Gamba, Nader Ghavami – Maison Moderne (Archives),

Enjeux Conversation avec Alex Reding


quence est que ces acteurs ne participent pas de la même manière à la vie locale. Il faut aller les chercher. C’est ce que j’ai voulu faire avec la Luxembourg Art Week : faire connaître la scène artistique grâce à un grand événement, pour espérer les ramener dans le tissu local par la suite. Est-ce que cela a marché ? La Luxembourg Art Week peut se targuer d’une belle participation croissante d’année en année. Nous avons accueilli l’année dernière près de 20.000 personnes. Donc une partie est gagnée. Mais cela reste compliqué de conserver ce public tout au long de l’année. Toutefois, il y a désormais la conscience qu’il existe un milieu artistique dynamique et fort, ce qui est un premier pas. Après neuf ans d’existence, la foire a-t-elle atteint son stade de maturité ? Au niveau de la taille, elle a atteint un stade qui suffit largement pour le public qui nous concerne. Nous ne créons ni de suroffre marchande ni de surenchère événementielle, qui n’auraient pour conséquence que de diluer le public. Il faut garder la juste proportion.

Quand vous dites que la Luxembourg Art Week est plus qu’une foire, vous parlez du programme des événements, je suppose. Oui, bien entendu. Les différentes conférences et collaborations avec les institutions partenaires permettent de thématiser un certain nombre de sujets et d’apporter du contenu pour faire de la Luxembourg Art Week une plateforme non seulement commerciale, mais aussi d’échanges culturels. Le développement du parcours de sculptures que nous proposons cette année nous a permis, par exemple, d’entrer en contact avec les représentants de l’Église et de prévoir des discussions avec eux. La Luxembourg Art Week permet le dialogue avec les acteurs de la société au sens large. En parallèle de cela, d’autres acteurs sont plus portés sur la partie événementielle, sur le caractère «animation». Et c’est aussi important pour nous, car cela permet d’attirer le public et d’apporter une saine convivialité. C’est à nous de trouver le juste équilibre pour proposer un événement qui à la fois attire, divertit et permet d’échanger sur du contenu, des valeurs.

Mais le volet économique doit aussi rester important ? Bien entendu. Il faut que les échanges comQu’est-ce qui fait le succès merciaux aient lieu et fonctionnent. Les de la Luxembourg Art Week ? galeristes doivent trouver assez de débouLe fait que nous sommes plus qu’une foire. chés auprès des collectionneurs et instituLe fait que nous avons bien analysé la tions pour que leurs ventes permettent de structure sociale de notre pays, son poten- financer leur stand et que ça les motive à tiel, son pouvoir d’achat, son appétence revenir l’année suivante. Et il faut des ventes culturelle. Nous avons dès le début conçu pour que les galeries du premier marché un événement qui inclut plus qu’il n’exclut. puissent rémunérer les artistes. Notre rôle Ce qui ne veut pas dire non plus que nous est aussi de stimuler ce pouvoir d’achat. acceptons toutes les demandes, mais nous Cela passe, entre autres, par la stimulation avons essayé de rassembler le plus grand d’achat auprès des entreprises ou des clubs nombre, en représentant un maximum de mécènes. Dans l’état actuel, en pleine d’expressions artistiques différentes. On a, crise mondiale, il faut reconnaître que les par exemple, dès le début, l’atelier socio-­ gens disposent de moins de liquidités et artistique Hariko soutenu par la Croix- que l’ambiance générale est fragile. Nous Rouge, ou encore l’atelier Empreinte qui devons par conséquent être convaincus que rassemble plus de 50 artistes graveurs. l’achat d’une œuvre d’art est constructif Nous n’avons jamais été dans une optique pour notre société, participe à l’engagement de vouloir créer un événement réservé à local et au vivre-ensemble. une certaine élite ou que pour les Luxembourgeois. C’est aussi la raison pour Actuellement, les investisseurs sont laquelle nous nous sommes concentrés sur moins attirés par l’immobilier. Est-ce que un développement qui touche les trois pays vous avez déjà observé un mouvement limitrophes. L’importance de cette énergie de bascule en votre faveur ? intégrative, certains l’ont bien comprise, On en parle régulièrement, mais j’évite comme le ministère de la Culture. cette discussion parce qu’il n’y a pas de

Trois événements à retenir FÊTE D’OUVERTURE Le Casino Luxembourg accueille cette année encore la fête d’ouver­ture de la Luxembourg Art Week. Le vendredi 10 novembre, à partir de 21 h, Betty Apple, artiste performative taïwanaise, ouvrira la soirée. Social Dis Dance, le collectif qu’elle a cocréé en 2020 avec Viktor Lin et Hoser Huang, est, quant à lui, invité à performer et animer le reste de la nuit (jusqu’à 3 h) sous le signe de la musique électronique. PARCOURS DE SCULPTURES Cette année, la présence de scul­ptures dans l’espace public s’étend à la ville. Six œuvres monumentales d’Atelier Van Lieshout (AVL), dont la pratique est au croisement de l’art, du design et de l’architecture, seront présentées à différents points stratégiques de la ville, formant un parcours artistique. Les œuvres d’AVL explorent la frontière tenue entre art et objet industriel, tout en s’appuyant sur un humour souvent décalé pour brouiller les distinctions entre fantaisie et fonctionnalité, productivité et destruction. ARTIST-RUN SPACES Le samedi 11 novembre, une table ronde aura lieu sur le thème des espaces initiés et gérés par des artistes dans les villes. Ce sera l’occasion de discuter avec Joep Van Lieshout, qui est à l’origine du projet Brutus à Rotterdam, ainsi qu’avec des membres du DKollektiv, qui ont initié le projet de tiers-lieu culturel VeWa à Dudelange.

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Enjeux Conversation avec Alex Reding

science exacte là-dessus. Le nombre d’ar- position stratégique. D’où aussi la nécessité tistes qui sont susceptibles de créer de la d’aller voir ailleurs. plus-value sur le marché de l’art reste relativement restreint. On parle de moins de Tout en restant centré sur un marché régional... 500 artistes au monde. Oui. Comme le planétaire n’est plus maîtriDonc si je vous comprends bien, sable, il reste l’opportunité pour les acteurs on ne peut pas attendre une même traditionnels de devenir de grands acteurs plus-value en achetant une œuvre régionaux. Des cercles se sont formés autour qu’en achetant un bien immobilier ? de Cologne, Madrid ou Turin, par exemple. C’est possible, mais il faut avoir une tout Mais, entre ces régions, il y a des espaces autre connaissance. Les paramètres sont tel- vides qui se créent et laissent de la place. lement complexes et les informations à maîtriser tellement étendues, qu’il faut vraiment Cette notion de destination être très bien informé pour y parvenir. Beau- vous intéresse-t-elle pour coup plus que pour le secteur de l’immobi- la Luxembourg Art Week ? lier. Mais si on l’est, on peut le faire. Mais, Oui, et nous tenons à développer ce point. sincèrement, mon conseil est de ne pas spé- Maastricht a un succès fou durant les culer. Il vaut mieux suivre ce que l’on trouve 10 jours de sa foire. Alors que c’est une toute passionnant. Et si on le fait bien, il n’est pas petite ville. Luxembourg, en s’appuyant sur impossible de réaliser une plus-value, mais ses atouts et ses réseaux qui sont déjà exiscela ne doit pas, à mon sens, être le moteur. tants, peut aisément devenir une destination culturelle. Les structures des galeries ont aussi Revenons au marché. Les entreprises, beaucoup changé ces dernières années. qui ont beaucoup acheté dans Pouvez-vous nous expliquer en quoi ? Une vingtaine d’entre elles sont devenues les années 1980 et 1990, n’achètent des global players et ont créé de véritables quasiment plus aujourd’hui. Pourquoi ? marques. Elles maîtrisent le marché au Pour les banques, c’est très simple à expliniveau planétaire. D’autres, plusieurs cen- quer : elles n’accueillent presque plus de taines, ont choisi d’avoir des filiales, d’autres clientèle privée, donc l’art n’a plus besoin lieux, mais à une moindre échelle. Pour les d’être un outil de représentation. Certaines galeries à Luxembourg, le fait d’avoir plu- banques dépendent aussi d’actionnaires sieurs adresses s’explique aussi par un mar- étrangers, et l’engagement local n’existe plus. ché local restreint et du fait que la résonance De plus, les sommes record atteintes dans médiatique attendue par les artistes n’est les ventes aux enchères ont malheureusepas assez forte. L’approche des institutions ment donné une connotation mercantile à et des médias internationaux se fait plus l’art contemporain, ce qui rebute certaines facilement en étant dans une plus grande entreprises ou fondations. capitale. Pour garantir aux artistes un fonctionnement professionnel, il n’y a pas que le L’autre pilier de la clientèle d’une galerie, nombre de ventes qui compte. Ils regardent ce sont les institutions. Or, ce pilier aussi dans quel réseau la galerie s’inscrit et est très peu représenté au Luxembourg. quelle est la résonance qu’ils peuvent en attendre. Or, cette résonance reste relativement réduite en n’étant qu’à Luxembourg. Je le constate personnellement avec Bruxelles: dès qu’on est dans une grande ville, avec un bel outil de travail, l’approche est beaucoup plus simple. Et il ne faut pas oublier une chose: dans les années 1980, la culture officielle était répartie entre Londres, Paris et Cologne. Luxembourg était en plein milieu de cet axe. Aujourd’hui, cet axe s’est dissout et, par conséquent, Luxembourg a perdu sa

« Luxembourg, en s’appuyant sur ses atouts et ses réseaux, peut aisément devenir une destination culturelle. »

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Enjeux Conversation avec Alex Reding

80 %

de galeries internationales

En 2023, la Luxembourg Art Week accueille 63 galeries étrangères sur un total de 75 galeries, ce qui représente 80 % des exposants. Une preuve que la foire attire bien au-delà de ses frontières et que Luxembourg dispose d’un potentiel important sur le marché de l’art euro-régional.

Oui, car nous avons peu d’institutions qui achètent. Le ministère de la Culture essaie de contrebalancer cela en faisant aussi des achats. Sur ce point aussi, on ressent la petite taille du Luxembourg. Et les institutions belges ou françaises achètent en priorité dans leur pays. Il est donc difficile de convaincre les institutions étrangères d’acquérir des œuvres d’artistes en provenance du Luxembourg. Le troisième pilier, ce sont les collectionneurs privés. Quelle est son évolution ? Ce pilier s’est beaucoup développé ces dernières années. Pendant la Luxembourg Art Week, les plus importants collectionneurs sont accueillis à travers le programme VIP, le dîner des collectionneurs – qui rencontre un très grand succès, notamment auprès des amateurs d’art étrangers. La collaboration que nous menons avec nos sponsors amène aussi beaucoup de monde. Avez-vous remarqué l’arrivée de nouveaux acheteurs ou une évolution de la clientèle suite à la création de Take Off, qui a pour vocation de rassembler des œuvres à prix abordables et ainsi de briser la crainte du premier achat ? Je pense que nous avons considérablement augmenté le nombre d’achats spontanés. Le public sait qu’il y a un moment chaleureux et convivial, avec une offre extraordinaire et de belle qualité. Avez-vous une visibilité sur les chiffres des transactions réalisées pendant la foire ? Non, mais je sais qu’il y a des galeries qui repartent avec plus de 10 ventes, ce qui est très bien. Comment la foire existe-t-elle le reste de l’année ? Nous sommes conscients qu’il y a encore du travail à faire sur ce point. Grâce à l’équipe qui est désormais plus grande et les aides financières qui sont plus conséquentes, nous allons pouvoir élaborer un programme à l’année. Mais il faut aussi être conscient que la scène est déjà fortement animée. Quelle place ont les artistes lors de la Luxembourg Art Week ? Au moment de la Luxembourg Art Week, beaucoup de nos artistes professionnels,

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qui habitent à l’étranger pour la plupart, reviennent au Luxembourg pour y participer. Cela offre l’opportunité de rencontrer ces personnes qui font la gloire du Luxembourg à l’étranger. Grâce à Kultur | lx qui invite des curateurs étrangers au moment de la foire, les artistes peuvent aussi faire découvrir leur travail à travers des visites d’ateliers et des rencontres. Comment se porte le marché des NFT ? Le boom des NFT est retombé, c’est sûr. Ce marché existe toujours, mais surtout sur internet. Les foires sont donc moins concernées par ce type d’œuvres. Et que pensez-vous de la place de l’intelligence artificielle dans la création artistique ? Les images générées par l’IA n’ont pas la chaleur et la proximité du médium que l’on peut avoir avec les autres formes d’art. Une distance se crée inévitablement : on les regarde sur un écran et elles sont fabriquées par une machine. Cet art n’est plus généré par la sensibilité humaine et ne dégage pas de qualité sensorielle. C’est comme lorsque l’on regarde la captation vidéo d’un spectacle, on ne ressent pas la même émotion et la même énergie que lors d’une représentation sur scène. La culture est la grande absente des débats politiques de nos élections législatives. Qu’en pensez-vous ? Le contenu philosophique qui construit une société est le grand absent. C’est bien plus large que le sujet de la culture. Et les risques sont réels, car le débat démocratique n’a plus lieu. Il y a une forme de paresse qui fait que l’on ne parle que des problèmes concrets, qui sont réels, mais on va rarement au-delà. Ce n’est donc pas étonnant que la culture ne soit pas un sujet pour ces élections. La société a besoin de débats, et l’art peut en nourrir un certain nombre.

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Enjeux Perspectives

« Faire de Luxembourg une destination culturelle » Caroline von Reden a été nommée directrice stratégique de la Luxembourg Art Week en juin. Avec son arrivée, de nouvelles perspectives s’ouvrent pour la foire. Elle explique comment elle envisage son travail aux côtés d’Alex Reding. Journaliste CÉLINE COUBRAY

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Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre parcours professionnel ? Cela fait une quinzaine d’années que je travaille comme consultante en management dans le domaine de l’art contemporain international. J’ai vécu en Allemagne, à Berlin plus précisément, pendant presque 20 ans. En 2019, j’étais à Bruxelles. Mais j’ai aussi travaillé à Budapest, Vienne, en Italie et dans plusieurs autres villes européennes. J’ai été initiatrice de projets pour différents acteurs du marché de l’art depuis 2007. Une grande partie de mon expérience se concentre sur la création, le conseil et le développement de projets de type plateforme. J’ai pu gérer, par exemple, les programmes VIP et Collectionneurs pour la foire d’art Viennacontemporary en 2012-2013. Mais j’ai aussi travaillé pour la foire de design Collectible et avec Messe Berlin, la société qui organise

Wouter Maeckelberghe

« En conjuguant nos dynamiques et nos volontés, il me semble tout à fait possible de faire de Luxembourg une nouvelle destination culturelle. »

n’hésitant pas à intervenir quand cela est nécessaire. C’est un grand soutien. Toutefois, une fois que j’aurai les éléments bien en main, l’objectif est qu’il puisse me confier toutes les rênes pour qu’il se retire progressivement de l’exécutif.

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CAROLINE VON REDEN Directrice stratégique de la Luxembourg Art Week

Comment se répartissent les rôles entre Alex Reding et vous, qui assumez désormais le rôle de directrice stratégique ? Alex Reding est le fondateur de la foire. C’est à lui que l’on doit cette initiative formidable. Depuis le début, il participe, avec le comité de sélection, au choix des galeries participantes, de l’appel à participation jusqu’à la décision finale. Quand j’ai rejoint l’équipe, un peu avant les vacances d’été, nous avons pris un moment pour discuter des perspectives et du potentiel de développement de la Luxembourg Art Week. Notre ambition est de développer dès cette année quelques pistes que nous allons approfondir à l’avenir pour continuer à faire grandir la foire et augmenter sa qualité, sa visibilité, son attractivité. Avec l’aide de toute l’équipe, je travaille au quotidien à mettre sur pied cette neuvième édition. Je suis encore en train d’apprendre et de découvrir, à la fois le travail de gestion de la Luxembourg Art Week, mais aussi la scène culturelle et artistique au Luxembourg, ainsi que tous les réseaux et acteurs liés à notre domaine d’activité. Pendant cet apprentissage, Alex est toujours à mes côtés, discrètement, mais


la foire de Berlin. J’ai par ailleurs participé à la fondation du Münzsalon Berlin et de la Brody House (aujourd’hui BrodyLand) à Budapest, et ai assuré la liaison européenne pour le club d’art Tofiq House à São Paulo, au Brésil. Quant à mes études, elles étaient dédiées à l’histoire et à la gestion culturelle. En parallèle, j’ai aussi travaillé pour des start-up à Munich, ce qui m’a beaucoup appris sur la gestion horizontale en entreprise et a attisé ma fibre entrepreneuriale. Quelles sont les principales leçons que vous tirez de vos expériences passées et que vous pouvez mettre à profit au sein de la Luxembourg Art Week ? La plus grande leçon est que la « Culture » définit la manière dont nous communiquons, interagissons et abordons la vie et la société en tant qu’individu, groupe ou système. Nous décidons d’y entrer ou d’en faire partie comme on entre dans une famille, une équipe professionnelle ou tout autre type d’entité sociale. Cette « Culture » nous définit, mais elle est en même temps un « animal » réceptif et tolérant, qui peut s’adapter, nous porter et nous tenir à la fois. J’ai toujours été très bien reçue dans les différents cercles et sociétés que j’ai pu intégrer et découvrir en profondeur. Je suis très reconnaissante de cela et j’ai eu la chance de constater que l’on peut apprendre et créer pour répondre non seulement à de grandes questions et à des situations de crise, mais aussi être capable de se réinventer soimême, de s’adapter à de nouveaux défis. Lorsque vous observez la création, que ce soit dans l’art, la musique, la littérature, le cinéma ou encore la philosophie, vous pouvez y voir l’occasion d’accéder à de nouveaux échelons et de saisir de belles opportunités. Quelle direction souhaitez-vous insuffler à la Luxembourg Art Week ? Lorsqu’Alex m’a proposé de rejoindre l’équipe de la Luxembourg Art Week, il a fallu dans un premier temps que je prenne connaissance de la foire et du Luxembourg. L’objectif est bien évidemment de développer la Luxembourg Art Week. Dès le départ, l’idée de cet événement est de proposer plus

qu’une foire, c’est de faire se rencontrer la scène artistique luxembourgeoise et le marché de l’art international. C’est la caractéristique d’une plateforme qui rassemble différentes entités locales existantes, associant les partenaires institutionnels et privés, mais aussi des entités venant du milieu économique et de la culture, du Luxembourg et de la Grande Région, de différentes disciplines et aboutissant sur des projets associant art et technologie, art et finance, art et musique… En ouvrant le discours autour du marché de l’art et en le mettant en relation avec la création, on aboutit à une plateforme avec moins de restrictions, qui permet de suivre diverses structures de programmation, y compris en dehors de la période de la foire, et qui permet de rester curieux, de participer et de s’investir.

« Cette ‘Culture’ nous définit, mais elle est en même temps un ‘animal’ réceptif et tolérant, qui peut s’adapter, nous porter et nous tenir à la fois. » CAROLINE VON REDEN Directrice stratégique de la Luxembourg Art Week

Est-ce qu’un de vos objectifs est de mieux placer Luxembourg sur la carte de l’art en Europe ? Tout à fait. La stratégie de développement à moyen et long termes est de faire de Luxembourg une destination de choix pour les collectionneurs et amateurs d’art. La notion de destination est devenue très importante comme en témoignent les redéploiements régionaux dans le réseau mondial des galeries et des foires. Luxembourg a des atouts à jouer en ce sens : son caractère multiculturel, cosmopolite et polyglotte, son positionnement géographique stratégique au carrefour de plusieurs axes en Grande Région, mais aussi sa proximité avec Paris, Bruxelles, Cologne et Düsseldorf, voire même Londres, Milan ou Vienne si l’on prend l’avion. Ces atouts doivent être mieux valorisés. La dynamique du marché de l’art s’est réorientée vers des foires à dimension régionale. Nous avons un bureau touristique très actif, le Luxembourg for Tourism. En conjuguant nos dynamiques et nos volontés, il me semble tout à fait possible de faire de Luxembourg une nouvelle destination culturelle. Et cet effort pourra non seulement servir la scène culturelle, mais aussi les autres secteurs d’activité du pays.

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Enjeux Soutien

Six points d’attache entre Delen Private Bank et l’art Pour la deuxième année consécutive, Delen Private Bank est partenaire de la Luxembourg Art Week. Un soutien qui s’inscrit dans une démarche plus large de la part de la banque en faveur de l’art, qui passe par une collection propre, ainsi que des actions sur les marchés où l’établissement bancaire est présent. Journaliste CÉLINE COUBRAY

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Love at first sight L’histoire entre Delen Private Bank et l’art relève du coup de foudre. Dès sa fondation en 1936, cet établissement bancaire a mis en valeur l’intérêt et la dimension émotionnelle de l’art. « Comme l’art élargit la vision de chacun d’entre nous, nous aimons le partager avec nos clients, précise la responsable Marketing & Interior design de Delen Private Bank, Anne-Sophie Delen. Aujourd’hui encore, l’art demeure une précieuse source d’inspiration, de connexion et de joie pour nos clients et collaborateurs. » C’est pour cela que l’art fait partie intégrante de l’identité de la banque et est une passion qu’elle partage très volontiers avec ses clients.

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L’art belge comme ligne directrice La banque possède elle-même une collection d’art. Il est intéressant de noter qu’elle ne possède pas seulement des œuvres d’art, mais aussi du mobilier. Les agencements intérieurs des bureaux de la banque offrent ainsi un dialogue fructueux entre l’art et le design. En ce qui concerne les œuvres, elles proviennent principalement d’artistes peintres sur deux axes : des peintres belges ou des peintres issus de l’abstraction géométrique (ou les deux). Sans exhaus­ tivité, on retrouve ainsi des œuvres de Patrick Ceyssens, Pierre Célice, Stefan De Jaeger, Stéphanie Defays, Jo Delahaut, Stef Driesen, Luc Peire, Guy Vandenbranden, Marinda Vandenheede… En plus de cette collection, la banque collabore régulièrement avec des galeries qui exposent au sein de ses bâtiments. « Ces collaborations nous permettent de changer fréquemment de décor artistique et d’inviter nos clients à découvrir les nouvelles expositions », explique l’interior design & art advisor pour Delen Private Bank, Sophie Verschueren.


À retenir

2 La Luxembourg Art Week peut compter sur le soutien de deux main spon­sors : Delen Private Bank et Atoz Tax Advisers. Ces partenariats affirment le sérieux de la foire, qui sait s’entou­rer de partenaires reconnus et établis dans leurs domaines respectifs. Par l’inter­ médiaire de leur partenariat, des échanges dyna­miques entre publics peuvent se produire et représentent autant d’opportunités de ventes pour les galeristes présents lors de la Luxembourg Art Week.

20.000 En 2022, la Luxembourg Art Week a attiré plus de 20.000 visiteurs payants, soit une augmentation de 30 % par rapport à 2021. Une fréquentation en hausse d’année en année qui assure une belle visibilité aux sponsors, et donc à Delen Private Bank, qui pourra, par ce biais, renforcer sa présence sur une Place concurrentielle.

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Une présentation aux clients « Delen Private Bank aime également déployer ses activités et accueillir ses clients dans des lieux racontant une histoire, explique Anne-Sophie Delen. Ces bâtiments symbolisent la vision à long terme transgénérationnelle de la banque. Ils illustrent également la passion de la banque pour la conservation du patrimoine architectural et artistique belge. » De plus, comme la banque aime partager sa passion pour l’art avec ses clients, ses collaborateurs et tout autre amateur d’art, elle a créé Delen.Art. Il s’agit d’une plateforme numérique qui présente la collection d’œuvres d’art de la banque et les expositions temporaires qui sont installées au sein de ses bureaux. « La banque ­souhaite mettre les artistes et les amateurs d’art en relation, selon une approche à long terme », ­complète Anne-Sophie Delen.

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37,5%

Un soutien pour le Luxembourg Delen est partenaire de la Luxembourg Art Week pour la deuxième année consécutive. « Pour le moment, la banque n’expose pas encore d’artistes luxembourgeois, mais nous avons l’intention à l’avenir de développer la même approche qu’en Belgique dans tous les pays où nous sommes ­présents. Le partenariat avec la Luxembourg Art Week est déjà un premier pas dans cette direction », affirme Anne-Sophie Delen. À l’occasion de la Luxembourg Art Week, la banque organise aussi des événements lors de la foire auxquels elle convie ses clients et prospects. « Pour les passionnés, nous organisons également des visites guidées », complète-t-elle.

C’est le nombre de nouveaux exposants qui participent cette année à la Luxembourg Art Week. Les plus de 80 galeries viennent de 14 pays différents et 85 % des galeries participant à la foire sont étrangères. De quoi assurer une visibilité internationale aux spon­sors, qui peuvent ainsi étendre leur notoriété à l’échelle euro­péenne, voire au-delà.

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Un soutien principalement aux foires « Au fil des ans, la banque a établi de nombreux partenariats et collaborations à long terme avec des artistes, musées, galeries et foires d’art », explique Anne-Sophie Delen. Les principaux partenariats sont notamment réalisés avec le Koninklijk Museum voor Schone Kunsten Antwerpen (KMSKA, le musée royal des beaux-arts d’Anvers), la Brussels Art Fair (Brafa), Art Brussels, Art Antwerp et la Luxembourg Art Week. La banque est donc engagée dans les villes où elle a déployé ses bureaux et assoit par la même occasion une présence sur la scène culturelle et artistique locale.

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17 ans aux côtés de la Brafa En 2024, cela fera 17 ans que Delen Private Bank est engagée en tant que partenaire auprès de la Brussels Art Fair (Brafa). Il s’agit de l’une des plus importantes foires d’art en Europe. Elle attire collectionneurs, conser­vateurs et amateurs d’art de toute l’Europe, et même au-delà. C’est une foire qui mélange art ancien, moderne et contemporain, tribal ou décoratif. « Les autres foires d’art que nous soutenons, la Luxembourg Art Week, Art Antwerp et Art Brussels, sont plutôt axées sur l’art contemporain. Pour nous, elles complètent wde manière unique notre partenariat avec la Brafa. Le plus ­important pour nous, et en ligne avec nos valeurs, c’est d’offrir des plateformes qui puissent ­éveiller la curiosité à l’art et susciter l’enthousiasme auprès de notre clientèle », détaille Anne-Sophie Delen.

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Portfolio Fatah Boudjelida Managing partner Operations, Atoz L’art a toujours été présent au sein d’Atoz. D’abord grâce à des dons faits au cabinet par les associés, puis par une politique d’achat qui s’est développée au fil des ans. « Atoz est partenaire de la Luxembourg Art Week depuis ses débuts. Chaque année, nous nous sommes donné comme objectif d’acheter au moins une œuvre à l’occasion de la foire, pour un budget compris entre 10.000 et 25.000 euros », explique Fatah Boudjelida. Cette démarche a suscité la création du Patrons Club, un cercle d’entreprises qui s’engagent également à acheter une œuvre pendant la foire. « Si nous privilégions volontiers le soutien d’artistes luxembourgeois, nous n’avons pas pour autant de ligne directrice. Les acquisitions sont décidées au coup de cœur, sans volonté spéculative, par les administrateurs délégués, à savoir Keith O’Donnell et moi-même. »

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L’art au Photos GUY WOLFF

L’art est une passion qui se partage. Plusieurs chefs d’entreprise, mordus d’art contemporain, ont choisi d’installer des œuvres d’art dans les locaux de leur entreprise et de partager leur passion avec leurs employés. Une belle occasion de fédérer les équipes autrement. Journaliste CÉLINE COUBRAY

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Lisa Baldelli Responsable de l’Artothèque, ministère de la Culture

Paul di Felice et Philippe Dupont Consultant-curateur et partenairefondateur, Arendt Art Collection Pour le cabinet d’avocats Arendt & Medernach, l’art contemporain est une passion. Depuis 2003, Philippe Dupont, partenaire-fondateur, et Paul di Felice, consultant-curateur, orientent les acquisitions de cette collection dédiée à la photographie contemporaine. Les œuvres sont présentées dans les salles réservées aux clients à la Arendt House au Kirchberg. La collection compte des artistes établis, comme David LaChapelle, Marie-Jo Lafontaine, Candida Höfer ou Günther Förg, ainsi que des talents émergents. Ils organisent également des expositions ouvertes au public. En parallèle, Arendt soutient le Mudam, le Prix Edward Steichen dédié aux talents émergents européens, ainsi que le réseau du Mois européen de la photographie, avec l’attribution d’un prix.

Le ministère de la Culture acquiert régulièrement, depuis 1984, des œuvres d’art contemporain. Depuis 2020, une commission sélectionne les nouvelles acquisitions suite à un appel à propositions lancé auprès des galeries luxembourgeoises et des artistes. Les œuvres peuvent être par la suite accrochées dans les locaux des différents ministères et autres administrations publiques, ou prêtées à des institutions culturelles. La collection compte plus de 700 œuvres d’environ 300 artistes. Elle reflète ainsi la diversité de la création locale en prêtant aussi bien attention aux talents émergents qu’aux professionnels plus établis. La collection est gérée en collaboration avec le Musée national d’archéologie, d’histoire et d’art.

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Delphine Munro Head of arts & culture, BEI La BEI mène une politique active en soutien à l’art contemporain. Sa collection, exposée en partie dans ses locaux, compte plus de 900 œuvres. « Nous faisons l’acquisition d’œuvres d’artistes européens ou résidant en Europe, et ce afin de constituer et d’offrir un panorama de la création contemporaine en Europe. Nous sommes particulièrement intéressés par les artistes socialement engagés, qui mettent en lumière les enjeux liés au climat, au développement durable, à la justice sociale, aux migrations, etc. », explique Delphine Munro. Des commandes monumentales in situ ont également été passées auprès de Michael Craig-Martin et Tobias Rehberger. La BEI a par ailleurs créé un programme de développement artistique qui combine résidence et mentorat. Cet accélérateur de talents a déjà « lancé » 39 artistes émergents de moins de 35 ans.

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Pierre Reuter Avocat à la Cour et associé, Thewes & Reuter Pierre Reuter collectionne les œuvres d’art depuis ses années d’études. Avec son épouse, il a composé, au fil des années, une collection qui compte beaucoup d’artistes luxembourgeois (Moritz Ney, Franck Miltgen, Roland Quetsch…), mais pas exclusivement (Damien Deroubaix, Martin Paaskesen, Markus Lüpertz…). Du cadre privé, la collection s’est étendue au cadre professionnel. Avec son associé, il a acheté des œuvres qui sont aujourd’hui présentées dans leur étude. Leurs clients peuvent y découvrir aussi bien de la peinture figurative que des œuvres plus volumineuses et des sculptures. « C’est important pour moi d’être entouré d’œuvres d’art. Cela porte ma réflexion et participe à mon bienêtre », a précisé Pierre Reuter.

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Thierry et Carine Smets Fondateurs, Groupe Smets C’est avant tout une passion personnelle, qui s’est étendue au cadre professionnel. Carine Smets et son époux Thierry sont de fervents défenseurs de l’art contemporain et des collectionneurs engagés. Ayant plus d’œuvres que de murs dans leur maison, ils ont choisi d’en accrocher quelques-unes dans leur concept store à Strassen. « Ce sont les œuvres et les artistes qui nous aident à appréhender le monde d’une autre manière, avec un œil différent, et à réfléchir sur notre condition humaine. En aucun cas, nous ne choisissons une œuvre uniquement pour son esthétique. » Parce que certaines œuvres présentées dans la boutique interpellent et interrogent, elles permettent aussi d’engager la conversation entre le personnel et les clients sur des sujets loin des préoccupations mercantiles. « Pour nos clients, c’est aussi l’occasion de se familiariser avec l’art contemporain et pourquoi pas de les inciter à acquérir des œuvres eux-mêmes. »

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Pierre Hurt Directeur, Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils (OAI) Avec son concours Art In Situ OAI, l’Ordre des architectes et des ingénieurs-­ conseils souhaite sensibiliser les futurs maîtres d’ouvrage à mieux intégrer l’art dans la construction et l’espace public. La première édition a permis à Filip Markiewicz et Hisae Ikenaga de concevoir des œuvres spécifiques pour le siège de l’OAI. Par cette action, l’Ordre entend montrer l’exemple et inciter les maîtres d’ouvrage à le faire à leur tour dans leurs projets futurs. Cette expérience sert de modèle pour la suite, et de documentation pour expliquer ce type de démarche. « Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large d’intégrer l’art dans nos constructions, mais aussi dans nos espaces extérieurs, dans les espaces publics, afin d’enrichir la qualité de notre cadre de vie », souligne Pierre Hurt.

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Pit Hentgen Administrateur délégué et président, Lalux Ce sont les thèmes de la nature et de l’Homme au sein de la nature qui ont été choisis comme un axe central pour composer la collection de la compagnie d’assurances Lalux. « Nous avons décidé de constituer cette collection au moment de notre installation dans ce bâtiment », explique Pit Hentgen. Les œuvres ont été installées dans les espaces communs, les salles de réunion et à l’étage de la direction. On y découvre des œuvres d’Olafur Eliasson, de Darren Almond, de David Renggli ou encore de Jorma Puranen. L’entrée de l’auditorium a fait l’objet d’une commande spéciale passée à Gregor Hildebrandt. Elle est composée de bandes de cassettes audio sur lesquelles est enregistrée la chanson ‘A Forest’ du groupe The Cure. Une œuvre qui entre en écho avec le bâti­ment, où la présence de la nature joue un rôle important. La collection a été présentée au public à plusieurs reprises lors des éditions précédentes de la Luxembourg Art Week.

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Le club Chers membres, Votre business club, avec le débat des Spëtzenkandidaten, a joué son rôle dans le processus démocratique de renouvellement de la représentation nationale de ce début d’automne. Les entrepreneurs ont partagé leurs réussites avec le 10×6 Successful Strategies, et l’ensemble du secteur immobilier a été à l’honneur lors du Paperjam’s 3rd Real Estate Seated Dinner Party. C’est maintenant au tour de la place financière d’être célébrée lors des 2023 Finance Awards, le 21 novembre 2023. Puis viendra le temps de l’anticipation : les plus jeunes occuperont la scène du 10×6 Generation Z le 28 novembre, et nous ferons la part belle aux tendances 2024 lors de la soirée Paperjam+Delano 2024 Luxembourg Trend Makers, le 12 décembre, et en profiterons pour célébrer les 30 ans de Maison Moderne. Avec 16 workshops, 5 webinars et 6 formations avancées d’ici la fin de l’année, l’Academy vous permet, à vous et vos équipes, de préparer efficacement cet avenir. MICHEL GREVESSE-SOVET Director Paperjam+Delano Business Club

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Vos derniers rendez-vous en images « Nos méthodes de recrutement doivent tenir compte des nouvelles tendances et répondre aux besoins des candidats.» Christopher Frères Luxembourg Stock Exchange

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Pascale Kauffman (Apollo Strategists), Mario Di Stefano (DSM Avocats à la Cour) et Jean-Nicolas Montrieux (INOWAI).

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Henri Kox (Ministère du Logement)

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Thomas Lambert (Ambassadeur de Belgique à Luxembourg)


« Transmettre le savoir est une compétence que nous avons incorporée à notre ADN.» Yasmine Zarrab Cap4 Lab

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Devenez membre Le Paperjam+Delano Business Club est ouvert à toutes les entreprises et institutions luxembourgeoises ou en rapport avec le Luxembourg, quels que soient leur secteur d’activité et leur taille.

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Programme TALKS, SHOWS & AWARDS

SOCIAL

ACADEMY

The 2023 Finance Awards

10.11 Déjeuner Carrousel

06.11 Formation avancée

Mardi 21 novembre (18:00) — EN Casino 2000

10.11

hank-God-It’s-Friday: T Leadership Lunch

17.11

hank-God-It’s-Friday: T HR Lunch

With the participation of H.E. Yuriko Backes (Minister of Finance), Nicolas Mackel (CEO of Luxembourg for Finance) & the international keynote speaker Clara Durodié (CEO of Cognitive Finance Group).

24.11 Thank-God-It’s-Friday:

oostez votre Middle B Management (5/6)

08.11 Webinar

Tax news in Luxembourg

09.11 Formation avancée

ooster sa productivité B personnelle (3/3)

Marketing Lunch

PARTENAIRES GOLD : Foyer Group, KPMG, LuxCMA, Quintet Luxembourg, Satisco, Yooz, EFG Private Banking

01.12 Déjeuner Carrousel

14.11

Journée de workshops

EXCLUSIVE INTERNATIONAL MEDIA PARTNER : Financial Times

01.12

hank-God-It’s-Friday T Under 50 Lunch

22.11

ebinar W Prévenir et agir contre le mobbing

10×6 Generation Z

08.12

hank-God-It’s-Friday: T Leadership Lunch

23.11

15.12

Thank-God-It’s-Friday: HR Lunch

Formation avancée Développer et conduire une stratégie RH (3/4)

Mardi 28 novembre (18:30) — FR/EN Athénée de Luxembourg

Avec la participation de : Olivier Cano (Brunswick Group Paris), Laly Chivard, Valentine Danloy (ONE group solutions), Arnit Dey, Mara Kroth (GoldenMe), Johanna Lindberg (BIL), Louis Loschetter (Ultraschall Collective & Skandal Agency), Hugo Morin (TheFaunaClub), Clémentine Offner (FrëschKëscht), Alexandre ­Roderich (Goosty).

Paperjam+Delano 2024 Luxembourg Trend Makers

27.11 Formation avancée

Boostez votre middle management (6/6)

30.11 Formation avancée

Public speaking (3/3)

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hahram Agaajani S (Metaform) et Jacques Brauch (Soludec)

06.12 Webinar

Développer l’intelligence collective d’une équipe

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Mardi 12 décembre (17:30) — FR / EN Athénée de Luxembourg

Pour célébrer ses 30 ans, Maison Moderne invite à une soirée dédiée aux tendances 2024. Soirée en trois temps : networking lors d’un cocktail, table ronde avec sept experts et walking dinner. Une soirée prestigieuse pour clôturer l’année et se projeter dans celle à venir. PARTENAIRE GOLD : ING Luxembourg

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Consultez notre programme


Nosbaum Reding

Wing Hearts, 2023 Huile et acrylique sur lin, 180 x 220 cm

Photo: Ivo Faber Photo: Max Coulon

Melanie Loureiro

Rock Bottom, 2023 Béton, armature, pigments, 159 x 48 x 67 cm

Luxembourg | Bruxelles

7.11.23 – 13.01.24 Nosbaum Reding

Max Coulon 7.11.23 – 13.01.24

Nosbaum Reding Projects

Luxembourg Art Week 10.11. – 12.11.23

Stand B15

Nosbaum Reding | Luxembourg 2+4, rue Wiltheim, 2733 Luxembourg contact@nosbaumreding.com www.nosbaumreding.com


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to e om PA PERJAM

Journaliste SARAH BRAUN

Erik De Toffol (à gauche) et Alexandre De Toffol (à droite).

Une rentrée pleine de nouveaux projets !

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spécialités françaises et concoctée sous l’impulsion du chef exécutif de leur groupe, Nicolas Navarro, il est désormais possible d’y déguster des spécialités japonaises, élaborées dans les règles de l’art, évidemment. Maître Té a ainsi rejoint la brigade pour dessiner une carte aux influences nipponnes, ultra bien maîtrisée, notamment pour les sushis. «Notre volonté était de créer un endroit convivial, où chacun pourrait déguster les plats qu’il aime. Nous sommes très heureux de notre collaboration avec Maître Té, il fait vraiment toute la différence sur ce projet», nous explique Alexandre De Toffol. Prolifiques, les deux frères ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Une nouvelle adresse s’apprête à voir le jour à Mersch: retour aux sources, l’établissement sera dans l’esprit des restaurants Partigiano et Bella Ciao. Un nouveau coup de maître en perspective.

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Dans un univers aussi impitoyable que celui de la gastronomie, où les établissements à la mode et les tendances se succèdent à la vitesse de la lumière, Alexandre et Erik De Toffol ont réussi à créer des restaurants désirables, où l’on mange (vraiment) bien: Partigiano, Bella Ciao ou Pop-Up Hertz, autant d’adresses qui ne désemplissent pas. Parmi leurs derniers projets, leur récente arrivée dans l’actionnariat de la Brasserie Schuman aux côtés de Laurence Frank. Les deux frères y ont apporté leur vision et leur talent: les lieux ont non seulement été refaits à neuf – dans une ambiance des plus élégantes et chaleureuses –, mais tout le concept a lui aussi été revu et corrigé, afin d’y apporter ce petit supplément d’âme qui les caractérise si bien. Cela commence dès le bar, qui devient un espace à part entière. Le sens de la fête, leur signature, fonctionne toujours aussi bien. Du côté du restaurant, un vent de renouveau souffle également: si le côté brasserie a été conservé avec une carte ponctuée de

Guy Wolff

S’il y a bien une recette que les frères Alexandre et Erik De Toffol maîtrisent, c’est celle du succès.


Le DEUX NOUVEAUX CHEFS

L’ART DU VRAI CAFÉ

AU PLACE D’ARMES Patrice Noël est arrivé en toute discrétion dans l’alcôve feutrée du Place d’Armes. Depuis le 24 juillet, le chef parisien – passé par l’Amélys, Le Royal ou encore le Meliá – est devenu le chef exécutif des trois restaurants de l’établissement Relais & Châteaux. Il sera secondé par Jean-Philippe Vecco, fraîchement venu également. 18, place d’Armes,

BIENVENUE À TABLE

UN AUTOMNE EN DOUCEUR

AU BIZ COFFEE ROASTERS

AU CÉLINE IN THE KITCHEN

AVEC LA CHOCOLATERIE RG

Exit le petit noir avalé d’un trait au comptoir. Biz Coffee Roasters a ouvert ses portes avec une seule mission : faire découvrir à la clientèle luxembourgeoise l’art du café de spécialité, soit un café de grande qualité, né du travail méticuleux et passionné, du torréfacteur au producteur. Les aficionados les plus avertis se laisseront tenter par les workshops.

Forte du succès de son pop-up, Céline in the Kitchen continue l’aventure avec un premier coffee shop, un écrin cosy et généreux à l’image de sa propriétaire dans lequel elle sert une cuisine savoureuse – plutôt orientée healthy, à l’instar des bowls – sans renoncer à la gourmandise. Évidemment, tout est fait maison.

La saison du cocooning est de retour ! Quoi de mieux pour accompagner un bingewatching en règle qu’une tasse de chocolat chaud fumant ? Notre recommandation 100 % plaisir : les Choco-spoons de la Chocolaterie RG et leurs petites guimauves.

3, Am Duerf, Dudelange

Photos

Biz Coffee Roasters, Céline in the Kitchen, Chocolaterie RG, Brain&More, Maison Moderne, Farm.Acy, Genaveh

Luxembourg (centre-ville)

DREAMJOBS AMBASSADORS

L’ITALIA DEVIENT

LE CRU 2023

COME ITALIA

Promouvoir le talent et le savoirfaire des professionnels de la cuisine et de l’hôtellerie à Luxembourg, tel est l’objectif de cette distinction nouvellement arrivée sur le devant de la scène en 2021. En 2023, Marine Perrichet (L’Atelier Windsor), Raphaël Betti (BAC Luxem­ bourg) et Christian Thoma (Bei den Zwillingen) ont décroché leurs galons et auront à charge d’incarner le renouveau de la scène culinaire luxembourgeoise. Bravo!

Ouvert depuis 1962, L’Italia a été le tout premier restaurant italien à Luxembourg. Cette adresse mythique vient d’être reprise par le groupe de Séverin Laface et devient Come Italia. L’âme des lieux a été conservée puisque la tradition des pâtes fraîches maison constitue toujours le cœur de la carte, comme le souligne la mention « Laboratorio di pasta ». Une tradition qui se perpétue !

UNE ACTUALITÉ

? ÉCRIVEZ-NOU

E FOODZILLA@PAP

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17, rue d’Anvers, Luxembourg (Gare)

28, rue Dicks, Esch-sur-Alzette

77, avenue Grande-Duchesse Charlotte, Dudelange (pop-up éphémère)

LE NOUVEAU RESTO 100 % BIO

UN FRISSON DE PLAISIR

AU FARM.ACY

La collection Halloween est de retour chez Genaveh, avec ses spécialités telles que les Squelettos, qui se déclinent en version praliné noisette et caramel, mais aussi des nouveautés, comme l’araignée au chocolat noir 62 %. De quoi frissonner de plaisir le soir du 31 octobre.

Un restaurant 100 % bio ? C’est le pari hardi de Farm.acy, qui propose une carte variée, adaptée à tous types de régimes alimentaires, élaborée uniquement à partir de produits locaux et de saison, boissons incluses. Le menu du jour est à 22,50 euros, se décline en version carnivore ou végétarienne et change tous les jours.

CHEZ GENAVEH

1, rue Philippe II Luxembourg (centre-ville)

13, rue Gabriel Lippmann, Munsbach

R JAM.LU

Plus de news NOVEMBRE 2023

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li La

ste du mo is

C’est l’heure du goûter ! Saison propice aux moments cosy en bonne compagnie, l’automne est la période parfaite pour renouer avec la tradition du salon de thé. Ambiance feutrée et petits fours ou café latte et cheese-cake dans un cadre hyper léché, découvrez notre sélection de (bonnes) adresses. Journaliste SARAH BRAUN

chocolate addicts… Forcément! Toutes les créations de la Chocolate House sont réalisées avec des chocolats (belges et français) de la meilleure qualité, pour un plaisir décuplé. Notre conseil? Les fameuses chocolate spoons, d’une onctuosité sans égal. À siroter avec une tranche de velvet cake (vous n’en verrez jamais d’aussi hauts).

Il suffit de jeter un œil à la vitrine pour avoir envie de tout goûter. Ici, tout est fait maison, avec beaucoup d’amour et de poésie. On craque sans remords, car toutes les créations sont sans gluten. Pour ne rien ôter au charme de l’expérience, le Café n°12 est un bel endroit, lumineux et décoré avec très bon goût. INFOS 12, rue Saint-Antoine, Diekirch

INFOS 2, rue Victor Hugo, Esch-sur-Alzette

Pour les accros aux macarons Petit boudoir pastel et feutré, le salon de thé Ladurée est l’adresse

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Pour les littéraires Vous n’imaginez pas un goûter sans un roman dans lequel vous plonger? Direction le café Um Eck de la librairie Diderich! Comme son nom l’indique, ce petit repaire pour les gourmands se cache au cœur d’une librairie. On y déguste aussi bien une part de gâteau maison qu’une viennoiserie à l’heure du goûter, et notamment un délicieux marbré, super moelleux.

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Pour les amateurs de tradition Un incontournable au Luxembourg. Ambiance surannée et chic, où l’on déguste paisiblement des grands classiques de la pâtisserie merveilleusement exécutés et des créations originales bien senties. Résolument, Oberweis est une valeur sûre à l’heure de l’afternoon tea. Notre conseil? Le Mont Blanc, à déguster accompagné d’une coupe de crémant. Dans la plus pure tradition luxembourgeoise. INFOS ZAE op Herbett, Schifflange

INFOS 20, rue du Marché-aux-Herbes, Luxembourg (Centre)

Pour les coffee addicts

Pour les fondus de chocolat

Les meilleurs latte avoine de la ville sont indubitablement au Ready Coffee Shop. L’équipe est dynamique et franchement sympa, et les étudiants des lycées alentour s’y pressent toute la journée pour dévorer leurs délicieux gâteaux maison. Les recettes suivent souvent les produits de saison, à l’instar de leur pumpkin latte du moment ou de leur généreux moelleux pommes et cannelle. Régressif à souhait !

À deux pas du palais grandducal, l’adresse attire certes les touristes, mais surtout les

INFOS 35, avenue du Bois, Luxembourg (Limpertsberg)

Café n° 12, Ladurée, Oberweis, Um Eck, Chocolate House, Ready Coffee Shop

Pour les intolérants au gluten

INFOS 7, rue des Capucins, Luxembourg (Centre)

Photos

instagrammable par excellence à l’heure du goûter. On s’y rend pour les macarons – un classique, évidemment –, mais il serait dommage de ne pas succomber à l’Ispahan, un dessert d’une délicatesse infinie, autour de l’amande et de la rose.


TEMPS DE PRÉSENCE • PLANNING DU PERSONNEL GESTION D’ABSENCES • SUIVI DU TÉLÉTRAVAIL

www.dsk.lu 92, route d’Arlon | L-8311 Capellen +352 4938 72-1 | info@dsk.lu


erwork Aft

On sort où ce soir ? La rentrée bat son plein et, avec elle, la perspective d’afterworks et de soirées fiévreuses. Quels sont les nouveaux spots et concepts en vue ? Notre sélection des incontournables du moment. Journaliste SARAH BRAUN

carte de vins, une sélection de produits d’excellente qualité et un cadre feutré vraiment plaisant. Les employés des bureaux alentour s’y donnent d’ailleurs souvent rendez-vous à 18 h pour décompresser après leur journée ! Pensez à réserver, les places sont limitées.

Ce spot, qui a déjà bien pris ses habitudes à Dudelange, a abordé cette rentrée sous le signe de la musique avec des lives dès le vendredi. À la carte, plus d’une vingtaine de bières, dont sept Twisted Cat, brassées sur place, et de la comfort food, parfaite à partager à l’heure de l’apéro. INFOS 2, place Thierry Van Werveke, Dudelange

Bouh ! Le Mama Shelter fête Halloween

Depuis le 18 octobre, la cantine healthy de Bonnevoie s’offre un take-over du Mudam Café ! Du mercredi au dimanche, il sera donc possible de déguster la cuisine végétalienne colorée et savoureuse de Glow, et notamment tous les mercredis soir, avec une carte imaginée autour de l’apéro !

Trick or treat! Le Mama Shelter se mettra à l’heure d’Halloween avec une soirée endiablée le 31 octobre. Enfilez votre plus beau costume pour venir parader dans ce temple de la fête. DJ Mozon sera aux platines pour vous faire danser jusqu’à 1 h du matin !

Pour les amateurs de bons vins Petite institution au cœur du Limpertsberg, La Réserve a tout pour plaire : une belle

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NOVEMBRE 2023

INFOS 2, rue du Fort Niedergruenewald, Luxembourg

Culture & Healthy

L’afterwork le plus chaud de Luxembourg Contraction des termes « latino » et « Tinder », le bar LaTinder annonce d’emblée la couleur : ambiance caliente

INFOS 3, Park Dräi Eechelen, Luxembourg

Amore, La Réserve, Mama Shelter, Kantin, LaTinder et Mudam

Le restaurant et bar à cocktails Amore a annoncé le 19 septembre sa prestigieuse collaboration avec la marque St-Germain, sous le label «Une maison St-Germain». Pour l’occasion, les lieux ont certes été revisités dans un esprit floral, mais, surtout, Julien Lamendour a décliné toute une carte autour de l’iconique liqueur de sureau. Santé! INFOS 11, rue du Marché-aux-Herbes, Luxembourg

Kantin en live !

INFOS 60, Grand-Rue, Luxembourg

Photos

La collab qui claque

INFOS 23, avenue Pasteur, Luxembourg

assurée. Situé à deux pas (littéralement) du Letz Boys, LaTinder est un endroit parfait pour bien commencer la soirée, autour d’un cocktail. La carte fusion – ultra bien travaillée – vous donnera sûrement envie d’y rester dîner !


Pour rester informé des grands projets architecturaux comme de l’immobilier au Grand-Duché

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ece Ma r tte

Galettes de pommes de terre endimanchées À l’occasion de l’exposition Hors-d’œuvre au Cercle Cité, l’artiste Trixi Weis nous propose une recette classique luxembourgeoise, mais pimpée pour les jours de fête.

Astuce 1

1 Épluchez et râpez les pommes de terre. Disposez un torchon de cuisine propre dans un plat et mettez-y les pommes de terre râpées. Mélangez-les avec un peu de sel. Fermez le torchon afin que les pommes de terre ne brunissent pas.

Veillez à faire vos galettes ni trop épaisses, à cause du temps de cuisson, ni trop fines, pour éviter qu’elles tombent en morceaux.

2 Coupez et mélangez les échalotes, les oignons, l’ail et le persil. Dans un autre bol, battez les œufs entiers.

3 Serrez le torchon afin d’éliminer tout le jus et l’humidité des pommes de terre, puis mettez-les dans un plat. Ajoutez-y d’abord le mélange échalotes-oignonsail-persil et mélangez. Ajoutez ensuite les œufs battus, la farine et un peu de poivre, et mélangez à nouveau bien le tout.

Pour 6 personnes POUR LES GALETTES • 9 00 g de pommes de terre à chair ferme (p. ex. Charlotte) • 60 g d’échalotes • 2 oignons • 1 bouquet de persil • 2 gousses d’ail • 3 œufs • 30 g de farine • Sel, poivre moulu • 200 ml d’huile de tournesol POUR L’ACCOMPAGNEMENT • 6-10 tranches de saumon fumé • 1 petit pot d’œufs de lump • 2 00 ml de crème fraîche liquide • Cumin en poudre • Ciboulette

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De délicieuses galettes de pommes de terre avec du saumon fumé et une pointe de crème fraîche. 102

NOVEMBRE 2023

Paperjam est partenaire de Hors-d’œuvre, exposition consacrée au thème et à la métaphore de la nourriture dans l’art contemporain. Cette exposition met en lumière la relation complexe entre l’Homme et son alimentation et présente l’interprétation artistique de la consommation alimentaire, ainsi que ses effets sur la société et l’environnement, en particulier. Trixi Weis a inauguré l’exposition avec une performance participative economy class. Au Cercle Cité à Luxembourg, jusqu’au 21 janvier 2024.

Guy Wolff

Pour garder vos galettes cuites bien chaudes, glissez-les au four à basse température.

Formez les galettes en les pressant entre vos mains. Déposez-les sur une planche à découper. Faites-les cuire dans une sauteuse avec de l’huile très chaude.

Photos

Astuce 2



Culture

Les immanquables du mois Tous les mois, Paperjam sélectionne les incontournables de la scène culturelle au Luxembourg à ne pas rater.

Féérie baroque et hip-hop

Le 24 octobre, 19 h, à la Rockhal, tickets sur atelier.lu

Première mondiale L’artiste Wim Vandekeybus présente sa nouvelle création, Infamous Offspring, et revient à la mythologie grecque et aux familles dysfonctionnelles avec le couple de Zeus et Héra. Un spectacle qui promet d’être riche, car il mêle danse, texte, musique et cinéma.

Les 7 et 8 novembre, 20 h, au Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg

Soif de sang Miam, miam L’alimentation est au cœur de l’expo­ sition All you can eat, qui présente les relations entre l’Homme et son alimentation, ce qui influence cette relation, ainsi que la part des tradi­ tions dans cette consommation et les conséquences secondaires de celle-ci. Au Cercle Cité, ce sont les relations entre la nourriture et l’art contem­ porain qui sont présentées avec l’expo­sition Hors-d’œuvre. Une double occasion de se régaler... de culture.

Au Lëtzebuerg City Museum jusqu’au 14 juillet 2024 et au Cercle Cité jusqu’au 21 janvier 2024

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NOVEMBRE 2023

À l’occasion d’Halloween et de la Toussaint, la Cinémathèque de Luxembourg rassemble, avec son cycle «In the Mood for Blood», des films autour du thème des vampires. À ne pas rater: The Fearless Vampire Killers le 26/10, Nosferatu le 29/10 ou encore Shadow of the Vampire le 30/10.

Le 9 novembre, 19 h 30, à la Philharmonie

Galettes Amoureux des vinyles, cette foire aux disques est faite pour vous. Plus d’une cinquantaine de disquaires venus de France, de Belgique, d’Allemagne et des PaysBas dévoilent leurs bacs à disques, pour tous ceux qui aiment écouter la musique sur platine.

Le 29 octobre, aux Rotondes

www.vdl.lu

E SUR PLUS DE CULTUR

Cercle Cité, Filip Claessens, Cinémathèque, Eric Engel, Rockhal et Oscar Ortega

RuPaul’s Drag Race – Werq The World est le plus grand spectacle de drag-queens qu’il est possible de voir actuellement. Dans un futur dystopique, les queens brilleront de mille feux pour un spectacle extraordinaire. Attention les yeux !

Photos

Drag show XXL

William Christie est un des trois artistes invités en résidence à la Philharmonie cette année. Le premier rendez-vous avec ce chef d’orchestre talentueux a lieu avec son ensemble Les Arts Florissants pour The Fairy Queen de Purcell, une œuvre baroque mais mise en scène par M. Merzouki et sa compa­ gnie Käfig, dont l’univers est proche du hip-hop et de la danse contemporaine.


Denise Voss, Luxflag


Mon style

WORK

AFTERWORK

«A u travail, je privilégie les tenues plus formelles, mais pas tristes et uniformes pour autant. Le tulle ajoute cette petite caution glamour qui capte l’intention. Une tenue parfaite pour prendre la parole devant un auditoire, par exemple ! »

SPORT «L à encore, le tissu et sa qualité orientent mon choix. Cette tenue se caractérise par une matière technique absorbante, essentielle pour se sentir bien pendant une séance. » Short Nike Pro + sports.

Propos recueillis par Guy Wolff

Short plissé cos, kimono pour homme, désigné par Nicholas Carter. C’est un ­prototype de sa propre marque NC ­editions. Chaussons en bambou, souvenir de Thaïlande.

Photos

«P our moi, l’heure de ­l’afterwork est synonyme de détente. Un moment zen que je partage souvent avec mon époux. Mon choix se porte encore une fois sur des matières douces et soyeuses et des coupes amples. J’attache beaucoup d’importance aux matières, comme pour ce kimono dont j’ai conçu moi-même le design ! »

Sarah Braun

Veste boléro en tulle NC editions, robe de soirée en velours ­extensible avec application de roses NC editions.

Dans le vestiaire de N 106

NOVEMBRE 2023


SOIRÉE CHIC

DANCE PARTY Nicholas Carter

artiste et designer styliste

«C ette veste est une pièce vintage que j’ai trouvée à Paris il y a 15 ans ! J’aime l’idée de porter des pièces qui sortent de l’ordinaire, et ne pas avoir le même style que tout le monde en soirée. Quand je la porte, elle fait toujours ce petit effet ‘waouh’ ! »

« Pour cette tenue, j’ai d’abord pensé au confort : pour danser, il faut se sentir à l’aise dans ses vêtements ! J’opte donc pour un jeans, dans une coupe droite intemporelle, conjuguée à un t-shirt en coton. La casquette est un clin d’œil à ma ville de naissance : New York. »

Veste vintage des années 1970 en tuxedo, pantalon sur mesure en tuxedo, mocassins en daim Ortiz&Reed.

Jeans bleu Uniqlo, t-shirt H&M relaxed fit neon, casquette souvenir de la ville natale de Nicholas Carter (New York City), chaussures Lacoste.

Nicholas Carter NOVEMBRE 2023

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Montres

Être à l’heure avec classe Parmi les nombreux nouveaux modèles de cette ­rentrée, la rédaction de Paperjam a fait son choix. Subjectif. Forcément subjectif.

Polaris Chronograph

Navitimer 32 et 36

Après la MoonSwatch – une réinterprétation de la Speedmaster d’Omega –, Swatch s’attaque à un autre classique: la Fifty Fathoms de Blancpain, la montre de plongée de référence dont on célèbre les 70 ans. La collection compte cinq montres, une par océan, dotées d’un mouvement automatique. Disponibles uniquement dans les boutiques Swatch.

Jaeger-LeCoultre dévoile la nouvelle version du chronographe de sa collection Polaris. La nouveauté vient d’un cadran laqué gris ou bleu dégradé du plus bel effet. Le boîtier de 42mm pour 13,9mm d’épaisseur accueille le calibre automatique maison 761, qui propose 65 heures de réserve de marche. Le fond de boîte est transparent.

Breitling décline son modèle phare, la Navitimer, dans deux nouvelles tailles: 32mm et 36mm. Outre ces nouvelles dimensions, des touches de pastel, de nacre et d’or rouge 18 carats, ainsi que des diamants synthétiques responsables s’associent à la lunette perlée emblématique de la Navitimer, afin de créer un garde-temps aux allures de bijou.

Classic Power Reserve Big Date Manufacture

Endeavour Vantablack

Classique Répétition Minutes 7637

Frederique Constant a dévoilé, lors des Geneva Watch Days, son 31e calibre Manufacture: le FC-735. Ce mouvement combine trois complications: un grand affichage de la date, une phase de lune et un indicateur de réserve de marche (50 heures). C’est le cœur de la nouvelle référence de la marque disponible en acier, en or rose et en platine.

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Le coup de cœur du mois: H. Moser & Cie. rajoute à sa collection Endeavour deux modèles en or rose avec un cadran en Vantablack, un matériau issu de l’aérospatiale qui a comme qualité de capter la lumière sans la réfléchir. De quoi garantir le plus profond des noirs. Ce modèle est proposé soit avec une seconde centrale, soit avec un tourbillon.

Breguet sort une nouvelle version d’une complication maison: la répétition minutes. Au mouvement classique d’une telle montre s’ajoute un mécanisme de sonnerie composé notamment de marteaux frappant sur un ressort-timbre. Cette nouvelle version est proposée en or rose avec un cadran émaillé dans une taille de 42mm. Comptez 255.700 euros pièce.

Photos

Bioceramic Scuba Fifty Fathoms

Swatch, Jaeger-LeCoultre, Breitling, Frederique Constant, H. Moser & Cie. et Breguet

Journaliste MARC FASSONE


21.11.2023 / 18:00 – 22:30

Casino 2000

by PAPERJAM+DELANO and LUXEMBOURG FOR FINANCE Cocktail — International keynote speaker — Awards ceremony — Seated dinner CATEGORIES Visionary

This event is organised by Paperjam + Delano and Luxembourg for Finance to give recognition to those in the finance industry who strived to show excellence and outstanding expertise during the year.

Banking Personality

Insurance Personality

Funds Personality

ESG Champion

Opening Speech: Mr. Nicolas Mackel CEO, Luxembourg for Finance

Opening Address: HE Mrs. Yuriko Backes Minister of Finance

Private Equity Executive

Fintech Entrepreneur

Book your table Become a sponsor

Capital Markets — Leading M&A Expert

EXCLUSIVE INTERNATIONAL MEDIA PARTNER

on www.the2023financeawards.lu

PARTNERS

Keynote: Mrs. Clara Durodié Technology strategist specialising in AI governance, fintech, and digital transformation, with over 25 years of experience in financial technology and finance.


ai Ma M son

Noir essentiel L’artiste Monique Becker et son mari Chris habitent une maison qu’ils ont restaurée tout au long de leur vie pour la façonner à leur image. Journaliste CÉLINE COUBRAY

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occupés par des toiles de l’artiste, de grands formats qui recouvrent la majorité de la surface murale. « Il ne faut pas avoir peur d’accrocher de grands formats même si les murs sont petits. On a ainsi une autre proxi­ mité avec la peinture », assure Monique Becker. Partout, on trouve des livres et des bougies. Comme une extension des peintures de Monique Becker, le noir sert de fil conducteur dans l’aménagement. Il apporte de la profondeur à l’espace et un esprit très chic et sophistiqué.

Le fauteuil rose de l’artiste est son assise préférée.

Guy Wolff

2

Photos

« Quand nous avons acheté cette maison en 1988, c’était une véritable ruine, précise Monique Becker. Heureuse­ment, Chris est très bricoleur et nous avons pu faire beaucoup de choses nous-mêmes et de manière progressive. » La maison reste de taille relativement modeste, avec de petites pièces. Mais les extérieurs permettent de passer beaucoup de temps dans le jardin et d’avoir deux beaux ateliers, espaces très importants pour leurs propriétaires. « C’est là que nous passons quasiment toutes nos journées. Moi dans mon atelier de peinture, et Chris dans son atelier de mécanique. Nous avons chacun nos passions et pouvons les vivre côte à côte sans nous gêner. » Pour la maison, son aménagement n’a pas été un souci. « J’ai été décoratrice de boutiques pendant 15 ans, explique Monique Becker. Créer des décors ou des lieux de vie, ça me connaît. » C’est ainsi que les pièces sont meublées avec de nombreux objets chinés ou achetés à travers l’Europe, au gré de leurs déplacements. À plusieurs endroits, on retrouve des mannequins de vitrine ou des objets ayant participé à l’activité d’anciens commerces. Bien entendu, les murs sont tous


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1 Partout dans la maison, on retrouve des bougies qui créent une ambiance intimiste. 2

Dans le jardin, une tonnelle est installée près du petit étang aménagé par les propriétaires. 3 La cuisine est comme une cabine de bateau, petite et super bien aménagée.

4

4 Dans le salon, meubles anciens, livres sur l’art et œuvres se côtoient dans un esprit d’accumulation. 5 Monique Becker ne pourrait pas vivre sans ses œuvres et sans peindre tous les jours.

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Mobilier

Les coups de cœur d’Élodie Lenoir « Ce tapis graphique est comme une œuvre d’art. On pourrait même l’utiliser comme tableau. On pourrait aussi presque meubler une pièce avec du mobilier ‘grand public’ et proposer ce tapis pour la rendre spéciale.»

ISP (2017)

Ilia Sergeevich Potemine

« Ce luminaire en forme de suppositoire, comme disent certaines personnes, peut se régler en intensité en sortant l’embout lumineux. J’aime l’idée que les éclairages puissent toujours s’adapter à mes envies et besoins.»

cc-tapis

Rotazioni A (2017) Patricia Urquiola

DCWéditions

«C ette chaise est toujours d’actualité. Le mélange de métal et de tissu ou cuir est juste fabuleux. Élégante et confortable, elle fonctionne aussi bien comme chaise de bureau, de conférence ou de salle à manger.»

Lounge (2018) Cyril Laborbe

« J’aime l’idée qu’un meuble puisse être beau, mais aussi fonctionnel, et c’est le cas pour cette table basse. J’aime ici le mélange de laiton et de marbre vert. » Red Edition

Cassina

Chaise pivotante LC7 (1927)

Charlotte Perriand

Roly Poly (2012) Faye Toogood

« Ce fauteuil est une sculpture en soi. J’adore les couleurs proposées. Ce fauteuil me fait aussi penser au Bubu 1er de Starck. C’était mon tout premier achat lorsque j’ai débuté mes études d’architecture. » Driade

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Élodie Lenoir Architecte d’intérieur et cofon­ datrice du bureau EL’LE Architects. Elle travaille avec son équipe entre Luxembourg et Paris, aussi bien pour les particuliers que les entre­ prises ou les institutions publiques.


Bingo.lu, feel more home than at Home

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La nouvelle plateforme immobilière qui place vos désirs au premier plan.


eDrive

Elles électriseront la fin d’année Journaliste JEREMY ZABATTA

Un avenir dans la diversité

La marque coréenne veut clairement se faire une place sur le marché du SUV électrique avec son Kia EV9. Disponible en six ou sept places, ce modèle se veut audacieux, polyvalent, haut de gamme et doté d’une connectivité redoutable. Détail qui compte, il y a trois rangées de sièges à l’arrière, ce qui rend l’EV9 très spacieux.

Tesla a frappé fort avec sa Model S Plaid. Ses 1.020ch, ses 1.420Nm de couple, ainsi que son accélération de 0 à 100km/h en 2,1 secondes feraient rougir une Bugatti Chiron. Le constructeur californien semble s’être lancé dans une course à la puissance puisque la Model 3 Performance, qui est annoncée pour 2024, devrait surpasser les autres modèles de la gamme.

INFOS Autonomie : jusqu’à 541 km (WLTP) – À partir de 71.891 euros Livraison : début 2024

BMW i7 BMW propose une limousine totalement électrique alliant confort, puissance et tech­ nologie. Au niveau de ses mensurations, l’i7 ne passe pas inaperçue : 5,39 m de long, jusqu’à 544 ch pour 745 Nm de couple et une accélération de 0 à 100 km/h en 4,7 secondes. Bilia-Emond a déjà vendu son modèle d’exposition à Gasperich. INFOS Autonomie : 625 km (WLTP) À partir de 181.283 euros Livraison : après commande, dans les trois mois

Volvo EX30 Ce sera le plus petit SUV de la firme suédoise. Titre auparavant détenu par le XC40 produit à Gand en Belgique. Le EX30 sera produit en Chine sur les chaînes de montage du groupe Geely, maison mère de Volvo. Sobre et élégant, il pourrait lui aussi frapper un grand coup en raison de son prix: à partir de 37.669 euros. Il est déjà disponible en commande et devrait arriver sur les routes du pays d’ici 2024. D’ailleurs, petite information, il sera présenté en concession à l’occasion de la 60e édition de l’Autofestival, qui aura lieu du samedi 20 janvier au samedi 3 février 2024. INFOS Autonomie : 344 km (WLTP) en Single Motor À partir de 37.669 euros Livraison : début 2024

INFOS Autonomie : 600 km (WLTP) À partir de 109.990 euros Livraison : octobre 2023

Polestar 3 Le troisième modèle de Polestar et premier SUV de cette récente marque issue du groupe Volvo, le Polestar 3, tient toutes ses promesses au niveau de l’ultrapremium. Spacieux, performant et accordant une attention particulière aux matériaux utilisés, ce modèle devrait séduire et trouver rapidement son public. INFOS Autonomie : 610 km (WLTP) (en Long Range Dual Motor) À partir de 86.200 euros Livraison : début 2024

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OCTOBRE 2023

« En 2019, les principaux freins à l’électromobilité étaient ceux que nous connaissons encore aujourd’hui.»

Antonio da Palma Ferramacho

head of product development, WOT Engineering, et fondateur de la chaîne Luxgears sur YouTube. Tesla, BMW, Kia, Polestar, Volvo et ACL

Tesla Model S Plaid

Photos

Kia EV9

En 2009, travaillant comme consultant, j’ai dû répondre à cette question. Mon analyse de l’époque soulignait que les principaux freins à l’électro­ mobilité étaient ceux que nous connaissons encore aujourd’hui : des batteries trop chères et trop lourdes, une autonomie instable et limitée, et des infrastructures de recharge insuffisantes. Si ces éléments ont bien progressé depuis, ils restent de réels obstacles à la diffusion géné­ ralisée et non subventionnée des véhicules 100 % élec­ triques. Par conséquent, l’avenir de la mobilité réside probablement dans la diver­ sité technologique. Une répar­ tition intelligente des techno-­ logies en fonction de l’usage et de la région me semble être la voie à privilégier.


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PROCHAIN(E) PREMIER(E) MINISTRE

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PAPERJAM+DELANO 2024 LUXEMBOURG TREND MAKERS Pour célébrer ses trente ans, Maison Moderne invite les C-Levels et entrepreneurs à une soirée exclusive, dédiée aux tendances 2024. Après un networking cocktail, 7 leaders inspirants présenteront leur analyse et leurs perspectives pour 2024 aux côtés du prochain Premier Ministre. Un walking dinner de prestige clôturera la soirée et permettra à chacun d’échanger leurs visions.

12 Décembre 2023 17:30

Athénée de Luxembourg 24, bd Pierre Dupong L-1430 Luxembourg

Avec la participation de :

Prochain(e) Premier(e) Ministre A

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Carole Muller (Fischer) Maxime Allard (Circu Li-ion) Mike Koedinger (Maison Moderne)

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Nancy Thomas (IMS Luxembourg) Nicolas Mackel (Luxembourg for Finance) Sasha Baillie (Luxinnovation)

Inscription obligatoire via club.paperjam.lu

PARTENAIRE GOLD


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ÉDITION NOVEMBRE 2023

Rédaction Téléphone 20 70 70 E-mail press@paperjam.lu

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

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RÉDACTEUR EN CHEF PRINT AD INTERIM

RÉDACTEUR EN CHEF WEB

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SECRÉTAIRE DE RÉDACTION

Serge Ricco (direction artistique) et Guy Wolff (photographie)

Thierry Labro (-105)

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POLITIQUE ET INSTITUTIONS

Marc Fassone (-157) Ioanna Schimizzi (-120)

ENTREPRISES ET STRATÉGIES

Catherine Kurzawa (-115) Guillaume Meyer Mathilde Obert (-114) Rebeca Suay

COUVERTURE

Brand Studio DIRECTOR BRAND STUDIO

FONDATEUR, CEO ET DIRECTEUR PUBLISHING HOUSE

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PAPERJAM + DELANO GUIDE BIOGRAPHIES ET DATA

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RELECTURE ET FACT-CHECKING

Pauline Berg, Lisa Cacciatore, Sarah Lambolez, Manon Méral JOURNALISTES / WEBPUBLISHERS

Léna Fernandes, Maëlle Hamma, Didier Hiégel PHOTOGRAPHES

Romain Gamba, Guy Wolff, Matic Zorman

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HEAD OF CLIENTS & MEDIA STRATEGY

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LIFESTYLE ET VIE PRATIQUE

Céline Coubray (-162)

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Pour contacter nos collaborateurs ENVOYER UN E-MAIL SELON LE MODÈLE prenom.nom@maisonmoderne.com

Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media SA. (Luxembourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media SA. ISSN 2354-4619

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NOVEMBRE 2023

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Maison Moderne s’engage à réduire son empreinte écologique. Le magazine Paperjam a bénéficié d’une impression neutre en CO2, d’un papier recyclé Blauer Engel pour sa couverture et d’un papier intérieur durable, tous deux certifiés Ecolabel et FSC�. Please recycle. Vous avez fini de lire ce magazine ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler !

Conformément à l’article 66 de la loi du 8 février 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire « une fois par an, au premier numéro diffusé ». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue directement à 100 % par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière relèvent de sa responsabilité.


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#Under50

Col Legno, l’harmonie de la musique et de l’artisanat À Mamer, deux musiciens, Jacques Sanavia et Melissa Henno, ont transformé leur passion en un véritable savoir-faire : les artisans luthiers font ainsi perdurer le savoir-faire du maître luthier Jean-Pierre Reitz. Leur atelier de lutherie, Col Legno, a ouvert en janvier. Présentation avec Jacques Sanavia.

À quel âge avez-vous su que la musique et la lutherie constitueraient votre métier ? J’aime la musique depuis toujours, mes parents sont aussi musiciens. Je voulais en faire mon métier et jouer dans un orchestre, mais les places sont chères. La chance de pouvoir intégrer l’orchestre souhaité est presque nulle. Je me suis questionné sur les alternatives, et j’en suis rapidement venu à l’idée de la lutherie. J’ai toujours pris très soin de mon instrument. Cette idée ne m’a plus lâché. Mon luthier, Jean-Pierre Reitz, m’a encouragé. Votre quotidien correspondil à ce que vous attendiez ? Administrativement, c’est plus lourd que ce que je pensais, c’est parfois un peu difficile de trouver l’équilibre entre le travail sur les instruments et l’admi­nistratif. Il m’arrive de rester plus tard le soir pour travailler sans être interrompu. Ça fait forcément de plus longues journées. Mais je n’ai pas de regret, je sais pourquoi je le fais: pour moi, pour plus tard… Quels sont les plus grands challenges auxquels votre entreprise fait face ? 118

NOVEMBRE 2023

La création ou la reprise d’une entreprise est déjà un très grand challenge. Je pensais d’ailleurs que j’aurais eu plus d’aide, le challenge est donc de se débrouiller. Quand on reprend une activité qui marche, c’est déjà une très bonne base. L’autre challenge est de continuer à apprendre tous les jours. C’est parfois difficile pour les gens d’accepter que des jeunes fassent quelque chose. D’un côté, ils disent que c’est bien, mais de l’autre côté, ils peuvent aussi manquer de confiance. Comment voyez-vous votre entreprise dans cinq ans ? Dans cinq ans, j’espère pouvoir embaucher quelqu’un, pour la lutherie ou pour l’administratif, et peut-être un archetier. Quel est votre message pour les décideurs politiques ? Je ne veux pas faire de poli­tique. Mais je constate qu’il existe des aides et des dispositifs pour accompagner ceux qui se lancent, par exemple avec la Chambre des métiers. Mais on ne connaît pas forcément toutes les aides possibles, il pourrait être utile de plus en parler. Journaliste MAËLLE HAMMA Photos ROMAIN GAMBA

« La création ou la reprise d’une entreprise est un très grand challenge. » COL LEGNO Collaborateurs 2 : Jacques Sanavia et Melissa Henno Actionnaires Jacques Sanavia Fondateur Jean-Pierre Reitz avait lancé son atelier en 1984 à Pétange. Jacques et Melissa se sont, eux, formés au métier à l’école de Marcheen-Famenne (Belgique). Ils ont rouvert l’atelier à Mamer en janvier et l’ont renommé Col Legno. Ils proposent réparation, entretien et location d’instruments. Jacques se spécialise pour les violoncelles et contrebasses, et Melissa pour les violons et les altos.


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