PA P E R JA M . L U • D ÉC E M B R E 2018
« Le Luxembourg a fait des progrès considérables » Pierre Moscovici commissaire européen 5 453000 074017 12 4€
POLITIQUE Le patronat attend le gouvernement au tournant
ENTREPRISES Le vélo électrique, un business qui roule
PLACE FINANCIÈRE Big Four et big data
ÉCONOMIE L’autre bataille du Brexit
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ÉDITO Thierry Raizer Rédacteur en chef
Modernité, durabilité, prévisibilité L
e calme après la campagne. Un mois après le scrutin du 14 octobre, qui a, comme il y a cinq ans, livré son lot de surprises, le temps politique s’est arrêté. Du moins en façade. L’occasion pour le CSV de poser de justes questions quant à la gouvernance, ou plutôt aux garanties qui ont fait défaut autour de la prise de participation dans l’entreprise spatiale Planetary Resources, qui n’a pas porté ses fruits. Faute de résultats satisfaisants, l’État luxembourgeois, via la Société nationale de crédit et d’investissement, y a laissé 12 millions d’euros. C’est parfois le prix à payer pour tenter de nouvelles aventures économiques et se positionner à l’international dans le créneau de l’innovation. Une attitude qui a toujours réussi au Luxembourg. Elle ne doit pas être remise en question, mais bien accentuée, en prenant garde à s’entourer des bons profils capables d’aiguiller les instances publiques dans des choix toujours plus pointus, dans des domaines parfois vierges d’activités. Les acteurs économiques – patronat en tête – attendent justement du gouvernement qu’il poursuive l’élan de modernité promis il y a cinq ans lors de l’arrivée au pouvoir de
cette tripartite inédite. Les fenêtres de la politique allaient être ouvertes, selon l’expression consacrée. Le deuxième mandat pourrait être celui d’une ambition renouvelée, car l’équipe peut défendre un bilan de cinq ans qui, s’il est discutable sur le plan politique pour ses opposants, n’est pas synonyme de défaite quant à la situation globale du pays. 2018-2023, cinq années pour des réformes et des investissements ambitieux ? Le pays en a besoin. Un second mandat permet aussi de prendre des mesures impopulaires, car le couperet électoral est moins craint après 10 ans. Le gouvernement Gambia 2 serait, logiquement, teinté d’une touche verte plus visible, au vu de la progression du camp de François Bausch et de Félix Braz. Les électeurs ont manifesté leur souhait de préserver en quelque sorte le pays des effets néfastes de son développement. Une durabilité à inscrire dans l’accord gouvernemental, dans une vision inclusive, comme le promettait le ministre du Développement durable et des Infrastructures. Or, il semble déjà loin le temps où la croissance et l’identité animaient la campagne. À l’approche des fêtes et de la
promesse d’un pacte gouvernemental, les opérateurs économiques espèrent aussi avoir leur cadeau : l’assurance d’être entendus. L’équipe qui devrait entamer son œuvre dans les prochaines semaines devra agir sur un double axe : attirer de nouvelles entreprises – et donc maintenir l’attractivité et la compétitivité du pays –, tout en aidant les PME et grands groupes déjà implantés à se développer, voire se transformer. « P rivé et public marchent dans le même sens », assurait récemment Xavier Bettel. Un message rassembleur qui résume tout l’enjeu des cinq prochaines années : maintenir la cohésion sociale au sein d’un pays dont la croissance continuera à faire des envieux à l’étranger.
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SOMMAIRE
Décembre 2018
ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES
POLITIQUE
Nomination 15
14 Formation du gouvernement 20 Législatives 2018 Le patronat attend Dix nouveaux Gambia 2 au tournant députés à la question 16 Élections sociales 22 Infrastructures ICT Les syndicats en campagne digitale Un centre national contre les 18 Financements européens cyberattaques 900 entreprises aidées par le plan Juncker
ENTREPRISES
Commémorations 16 Célébration des 100 ans de l’armistice
Fact checking 18 carrières 22
Elevator pitch 28 ANote Music
24 Consommation Le match du business bio
34 Mobilité Le vélo électrique, un business qui roule
26 Focus sur une start-up Du wifi à la vitesse de la lumière
36 Avocats MNKS devient PwC Legal
28 Start-up Elles ont pris leur envol
38 Avocats Quand éloquence rime avec performance
Picture report 36
40 Croissance Hoffmann Frères, du bois à l’énergie
carrières 42
30 Transmission d’entreprise Passage de témoin chez Burotrend 32 Avocats Ashurst pose sa marque au Luxembourg
44 Technologies Big Four et big data
Assurer un véhicule autonome Le phénix Ehlinger KPMG fête ses 30 ans
CEO selfie 42
Rcarré – Rcube
42 Cocréation The Impact Lab met l’humain au centre Opinion 46
52 Assurances CNP accélère le rythme au Luxembourg
46 Fonds Kelly Hebert, la finance par passion 54 Réglementation Substance, vous 48 Paiements avez dit substance ? Une nouvelle ère pour la carte bleue 54 Technologie Le casse-tête légal 50 Ressources humaines de la blockchain Korn Ferry 56 monnaie de retour au Luxembourg Le bitcoin fête ses 10 ans
ÉCONOMIE 60 Brexit La finance européenne en mode multipolaire
Du challenge à la solution 30
Saga 32
PLACE FINANCIÈRE
PHOTOS Anthony Dehez, Nader Ghavami, Maison Moderne
Thomas Kallstenius (List)
64 Agences de notation L’abonné au triple A
Le droit luxembourgeois des sociétés est-il assez compétitif ?
Buzzword 48 Insurtech
Picture report 52 Conférence Art & Finance de Deloitte
carrières 56
Luxembourg performance index 61 3 questions à 62
Bastien Larue (Statec)
carrières 64 Décembre 2018 —
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“Préservation du capital ou performance sur le long terme ?
SOMMAIRE
Décembre 2018
ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES Pierre Moscovici
« Il faut à l’Europe des Macron et des Juncker » Le commissaire aux Affaires économiques et financières tirera sa révérence l’an prochain. L’occasion d’analyser les perspectives de crois sance du Vieux Continent, de tirer un premier bilan de la Commission Juncker et de saluer les efforts du Luxembourg en matière fiscale.
PHOTOS Gaël Lesure, Edouard Olszewski, Anthony Dehez, Mike Zenari
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Suzanne Cotter
Jean-Marc Ueberecken
Reportage
Depuis le mois de janvier, Suzanne Cotter est la nouvelle directrice du Mudam. Elle nous livre ses ambitions pour le musée.
Le managing partner d’Arendt envisage son rôle comme celui d’un facilitateur de consensus au sein de la direction d’un cabinet qui continue d’élargir ses activités dans le service et le conseil aux entreprises.
Le 30 octobre dernier, 45 des 60 députés ont prêté serment lors de l’ouverture de la 24e législature de la Chambre. Paperjam a saisi l’ambiance de ces premières heures dans la salle plénière, mais aussi en coulisses.
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« Mon ambition est de faire venir des grands noms au Luxembourg »
« J’ai un rôle d’équilibriste » Chambre commune
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longée o r p e r Off u jusqu’a
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SOMMAIRE grand dossier 66 index 126 ours 128 Celebrating Luxembourg 130
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ESPRESSO
CONVERSATIONS
ENVIES Argent comptant Jean-Marc Kieffer
« Retourner deux fois l’euro avant de le dépenser » L'hélice installée chez lui témoigne de sa passion pour l’aviation. Jean-Marc Kieffer, président du conseil d’administration de CDCL, décrypte son rapport à l’argent.
114 Compétences Santé
Prévenir le burn-out
Certains le qualifient de mal du siècle, d’autres de mot à la mode. Il n’est d’ailleurs pas encore reconnu comme maladie professionnelle. Nos conseils pour éviter le burn-out.
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Style Fêtes
Architecture Maison unifamiliale
Culture Danse
Restaurant À table avec
Parfum de fête avec la creator et art director d’IndigoStudios et l’associé du Paname et de l’Urban.
Moreno Architecture et Associés a transformé les combles d’une maison en un nouvel espace à vivre de 50 m2.
La chorégraphe Jill Crovisier passe les portes du Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg avec sa création Sieben.
En pleine répétition au Kulturhaus de Mersch, nous avons invité le metteur en scène Dan Tanson à une belle adresse de la place : La Bohême.
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Ivana Larusson et Gabriel Boisante
Extension avec style
L’individu et le groupe
Dan Tanson
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PHOTO Edouard Olszewski
IL Y EN A PLUS
Ce mois-ci avec Paperjam : le supplément Food & Wine
LA CLUBLETTER
Membre du Paperjam Club, retrouvez votre Clubletter en fin de magazine ! Décembre 2018 —
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BRAND VOICE
AMÉNAGEMENT D’INTÉRIEUR
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La nouvelle boutique Reed&Simon présente dans la récente extension du City Concorde.
BRAND VOICE
REED&SIMON S’ÉTEND Bureau Moderne a développé en 2007 un showroom de 800 m2 à Luxembourg-Hamm, baptisé Reed&Simon et dédié aux plus grandes marques de design. Depuis ce 15 novembre, Reed&Simon est également présent dans la nouvelle extension du City Concorde de Bertrange, au sein du concept store VITRIN. Dans cet espace, vous trouverez une élégante sélection d’idées cadeaux, d’accessoires, d’objets de décoration et de mobilier, issue des marques Vitra, Hay, Muuto, Ferm Living ou encore USM Haller. « L’approche reste la même que celle développée à l’échelle du groupe, confie Max Heldenstein, Head of Sales de Reed&Simon. Au City Concorde, l’équipe est composée de Lola et Mathilde, formées en arts et culture, ainsi que de Daniel et Marta, duo fort d’une décennie d’expérience dans le domaine. Cette équipe vous conseillera et vous guidera tout au long de votre expérience client. » Pour plus d’informations, visitez le nouveau site www.reedandsimon.com
derne Bureau Mo Le groupe s d pagne an vous accom ent. m e g a n d’amé vos projets d’infos : Pour plus e.lu -m au odern www.bure
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C LU B TA LK
WEDNESDAY 28 NOVEMBER 2018
ADAPTING YOUR TECH STRATEGY TO 2019
LIM ITED SEA TS! r eg istr at i o r eq n uir e pa p d a t erj am. clu b
Whatever the ambition is, technology will be at the heart of it. Consolidation, expansion, new initiatives – they all require strategic reviews of current technology and its ongoing suitability. This will entail detailed evaluations of more than just tools and networks, but also of the most appropriate cloud platforms. What about global data privacy law? Is your storage and use of data legal? Is it enough to keep it within Luxembourg? These difficult questions will be dealt with by Mr Jason Petrucci, VP and Managing Director (EMEA) at Calligo. He will be joined in the 2nd part of the conference by Márton Fülöp, COO at Docler Holding, to open the subject with regard to the GDPR and Brexit.
VENUE Arendt House 41A, avenue J.F. Kennedy Luxembourg-Kirchberg
AGENDA 18:30 Welcome cocktail 19:00 Club Talk 20:15 Networking cocktail
JASON PETRUCCI VP and Managing Director (EMEA) at Calligo
GOLD SPONSOR
MÁRTON FÜLÖP COO at Docler Holding
PARTNER
espresso conversations envies Les nouveaux visages de la Chambre. Présentation, page 20, des néo-députés et de ceux qui font leur retour sur la scène nationale. Ils sont partout. En ville et sur les chemins de campagne. Focus sur le business des vélos électriques, page 34. Big Four et big data. Les grands noms de l’audit expliquent, page 44, comment ils réinventent leur métier en mode digital. Qui gagnera la bataille du Brexit ? En cette période d’incertitude, les places financières européennes se battent pour récupérer les activités de la City. Revue des enjeux page 60. Décembre 2018 —
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POLITIQUE
politique Changement Il va y avoir du change ment au Piratepartei. Pas sur le fond puisque, comme le dit Marc Goergen, un des deux députés élus, « le scrutin a été un succès ». Mais bien quant à la forme. Sven Clement, l’autre député plébiscité, sou haite en effet quitter la présidence du parti. Ce qui sera acté en décembre. « Personnel lement, je ne suis pas d’accord avec cette décision de Sven, regrette Goergen. Mais je me dois aussi de la respecter ». Pas de purge au CSV Le CSV a encore perdu des plumes le 14 octo bre. Et devra sans doute se contenter d’un rôle d’opposition durant cinq ans. La tentation de faire rouler des têtes dans la foulée des élec tions était donc grande. Notamment celles de Claude Wiseler (candi dat Premier ministre durant la campagne), Marc Spautz (le pré sident) ou Laurent Zeimet (secrétaire géné ral). Il n’en a rien été. « C’est plus prudent . Que fera-t-on si on les écarte et que subi tement on nous appelle pour intégrer un gou vernement ? », avancent certains qui croient encore à un retour pos sible dans l’exécutif. Trouver des solutions Vincent Magnus, bourgmestre d’Arlon, demande que soit relan cée la dynamique de
Tonicités (réseau des villes d’Arlon, Esch, Luxembourg, Metz, Thionville et Longwy) pour remettre sur la table des sujets impor tants, dont les pro blèmes persistants de mobilité. Delles sans pitié Lex Delles, jeune député DP et bourgmestre de 34 ans, a le vent en poupe. Et pas sa langue dans sa poche. Il est ainsi sans pitié à l’égard du CSV. « Ce que je retiens des élections ? Que le plus grand parti d’oppo sition a encore perdu des sièges ! », dit-il. Et cela alors que tous les partis sociauxdémocrates souffrent en Europe. « Oui, mais c’est un peu simpliste de dire cela pour justi fier son échec. Expliquer que finalement on perd comme les autres, c’est toujours perdre », conclut-il. Mitigé Au sein de Déi Lénk, on ne savait trop quoi faire alors que les résultats tombaient le 14 octobre. Sortir les mouchoirs ou sabrer le champagne ? « C’est vrai, on a oscillé entre les deux états d’esprit, admet le député élu David Wagner. D’un côté, on progresse dans un pays où ce n’est pas facile pour nous, on fait de très bons scores à certains endroits. D’un autre côté, on espérait deux sièges dans le Sud. On avait beaucoup travaillé pour cela, mais on ne les a pas. »
À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.
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FORMATION DU GOUVERNEMENT
Le patronat attend Gambia 2 au tournant Les organisations patronales ont repris leur bâton de pèlerin pour sensibiliser le prochain gouvernement à leurs doléances. Entre demandes pragmatiques et projection vers l’avenir du pays.
Recommandations La coalition enchaîne les réunions qui aboutiront à un accord, et le patronat compte bien se faire entendre.
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ans le vif du sujet. Les négociations pour former un gouvernement post-14 octobre 2018 ont débuté, sous la houlette du formateur Xavier Bettel, avec l’objectif d’aboutir pour Noël (voir page 22). DP, Déi Gréng et LSAP nourriront le futur accord de discussions émanant de 11 groupes de travail, mais les partenaires sociaux entendent bien faire valoir leurs recommandations pour différents chapitres. Outre les syndicats qui, comme la CGFP, réclament plus de justice fiscale, le patronat est aussi revenu à la charge pour préciser, non plus aux candidats mais cette fois aux probables membres du futur gouvernement, leurs priorités pour les cinq prochaines années. « Les entreprises sont au centre de la société, c’est là que le dialogue
social se passe », indiquait Michel Wurth le 8 octobre après avoir rendu visite aux représentants des trois partis. Déjà durant la campagne, le président de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) avait insisté auprès de Paperjam pour que le monde de l’entreprise soit aidé par la politique : « Les entreprises ont deux défis. Le premier est celui du digital et le deuxième est celui de la transition environnementale. Toute politique doit essayer d’accompagner les entreprises à aller le plus rapidement possible sur ces deux chemins. »
FOCUS SUR LA PRODUCTIVITÉ
Avec son autre casquette de président de la Chambre de commerce, Michel Wurth a, aux côtés du direc-
PHOTO Nader Ghavami
DIGEST
POLITIQUE N O M I N AT I O N
PHOTO List
teur général Carlo Thelen, dévoilé des recommandations pour un « État innovant » le 25 octobre dernier. Or les défis sont nombreux, à commencer par la stagnation de la productivité – même si elle figure à un niveau élevé. « La productivité s’est endormie », notait Carlo Thelen. La solution ? « Miser sur les gains de productivité et optimiser l’usage des ressources. » D’autres demandes concrètes sont formulées, comme une relance d’un plan national pour les PME, cinquième du nom. Les responsables de la Chambre de commerce insistent aussi sur la poursuite de la simplification administrative à l’égard des autorisations et du traitement des dossiers des entreprises, par exemple. L’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils (OAI) a, de son côté, rappelé au formateur l’importance de promouvoir un bâti de qualité et de construire suffisamment de nouveaux logements pour préserver la paix sociale. L’OAI comme la Chambre de commerce réclament « une amélioration du cadre légal » et une simplification selon le principe « less is more ».
Gréng et LSAP devront à la fois anticiper l’évolution budgétaire et des pensions, revoir la feuille de route fiscale du pays pour s’assurer de sa compétitivité à l’international et s’attaquer à des problématiques concrètes comme les investissements dans de nouvelles infrastructures, l’ouverture de zones économiques supplémentaires et les questions de mobilité qui enraient aussi les flux économiques. Autre sujet brûlant : la flexibilisation du temps de travail. « Nous demandons qu’il soit possible de négocier, à l’intérieur de l’entreprise, avec les personnes concernées, le temps de travail en fonction du rythme de l’activité », rappelait Michel Wurth en octobre. Les débats pourraient s’animer aussi sur des propositions de réduction du temps de travail – le passage à une semaine de 38 heures payées 40 – ou encore la hausse du salaire social minimum, des propositions qui ne rencontrent pas franchement l’adhésion du patronat. Dans une période de transformation de l’économie et d’incertitudes sur le plan international, les solutions viendront probablement d’options RECHERCHE : COMPÉTENCES Si les organisations patronales sou- visionnaires et pragmatiques et lignent toutes l’importance d’en- d’une recherche de compromis. diguer le manque de logements, elles rappellent aussi la pénurie DES SUPER-MINISTÈRES ? criante de main-d’œuvre qualifiée Tout dépendra aussi des interlocudans différents secteurs. À com- teurs ministériels avec lesquels les mencer par l’artisanat. Le patrons pourront parler et de la 6 novembre dernier, la Fédération manière dont leurs demandes des artisans proposait de réformer seront gérées. La Chambre de comla formation professionnelle de merce propose d’ailleurs une base et de se pencher véritable- refonte de l’architecture gouverment sur l’orientation scolaire. nementale autour de six grands « Les différentes réformes qui ont ministères centralisateurs (Écono eu lieu dans ce contexte ont sur- mie et Finances, Développement tout visé à donner un diplôme aux territorial, Éducation-Recherchejeunes à un moment donné plutôt Compétences, Affaires sociales, qu’à les préparer adéquatement Affaires régaliennes comprenant à leur future carrière », indiquait Justice, Défense et Sécurité intéRomain Schmit, secrétaire géné- rieure, Affaires européennes et internationales). La Chambre de ral de l’organisation. commerce ajoute que l’autorité du SUJETS BRÛLANTS Premier ministre devrait être renMitigé à l’heure de dresser le bilan forcée, avec le droit d’émettre des de Gambia 1, le patronat continue directives. Il reviendra à Xavier d’être exigeant avec des parte- Bettel de présenter une synthèse naires de coalition qui ont affiché de négociations avec ses parteleur volonté de moderniser le pays. naires et une équipe gouvernemenPour répondre aux attentes des tale. À voir si les revendications organisations patronales, DP-Déi seront entendues. T. R.
UN PROFIL INTERNATIONAL AU LIST
Thomas Kallstenius dispose d’une expérience au carrefour de la recherche et des entreprises.
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e List retrouve un profil international à sa tête. Le 1er février 2019, c’est le Suédois Thomas Kallstenius (48 ans) qui s’installera dans le fauteuil de CEO du Luxembourg Institute of Science and Technology (List). Il succédera à Fernand Reinig, qui avait pris le relais lors du départ précipité de Gabriel Crean en octobre 2016. Thomas Kallstenius est un chercheur possédant une expérience internationale de 20 ans dans des domaines tels que la communication vidéo, le marketing stratégique, la recherche sur le haut débit, les semi-conducteurs, la confidentialité du contrôle d’accès et des systèmes distribués, l’intelligence artificielle ou encore le calcul en haute performance. Il aura pour objectif, selon la mission du List, de créer des ponts entre le fruit de la recherche et les besoins des entreprises, en premier lieu industrielles et technologiques. Le conseil d’administration du List compte beaucoup sur ce profil qui a été choisi à l’unanimité, avec l’aide du cabinet londonien Perrett Laver, parmi quatre candidats. Titulaire d’une maîtrise en génie physique de l’Institut royal de technologie de Suède, d’un doctorat en science des matériaux semi-conducteurs de l’université d’Uppsala, et d’un MBA de la Vlerick Management School à Louvain, il exerçait auparavant au sein d’une autre RTO (Research & Technology Organisation), l’Imec. Il restera à Thomas Kallstenius à s’acclimater aux spécificités du List et ses 600 collaborateurs. Fernand Reinig – dont le rôle futur n’est pas fixé – sera présent pour l’accueillir et l’aider dans la prise en main des dossiers à ses débuts. Décembre 2018 —
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POLITIQUE C O M M É M O R AT I O N S
LES SYNDICATS EN CAMPAGNE DIGITALE Les syndicats, OGBL et LCGB en tête, ont dévoilé leurs principales préoccupations pour les élections sociales du printemps 2019, dans un monde du travail de plus en plus digitalisé.
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ne campagne chasse l’autre. Après le scrutin législatif, d’autres élections arrivent sur le devant de la scène. Les protagonistes sont cette fois les syndicats, qui affûtent leurs armes pour les élections sociales du printemps prochain. À l’heure de boucler ces lignes, l’Aleba – premier syndicat de la Place –, qui a eu fort à faire autour des négociations de la nouvelle convention collective du secteur bancaire, annonçait une conférence de presse pour le 22 novembre. La concurrence n’est pas en reste puisque l’OGBL a annoncé le 5 novembre dernier que ses branches « Services » et « Secteur bancaire et assurances » allaient unir leurs forces le temps de la campagne pour défendre leur vision d’un futur de la Place qui sera toujours plus marqué par la digitalisation et son impact dans l’exercice des métiers. Pour sa campagne, l’OGBL met sur la table 10 exigences pour « donner une vraie chance aux salariés de se réinventer » dont « l’introduction de nouveaux droits », comme celui à la déconnexion ou celui à la formation continue, la mise en place « le plus rapidement possible par le nouveau gouvernement » du compte épargne-temps (idées partagées par le LCGB et émanant de la CGFP), ou l’instauration de moyens de contrôle du temps de travail individuel.
sion sociale ». Cinq idées maîtresses sont défendues : le renforcement du pouvoir d’achat « via le maintien de l’indexation », les adaptations du temps de travail « pour une plus grande flexibilité », la mise en œuvre « d’une meilleure protection des salariés malades et d’une amélioration du reclassement professionnel », la volonté de voir appliquer « une équité absolue entre secteurs public et privé » contre le risque de chômage ou de maladie, et enfin, « la minimisation du risque de cassure digitale en fonction de l’âge ».
LA PLACE VISÉE
L’un comme l’autre espèrent gagner des points lors de ces élections sociales qui seront organisées le 12 mars 2019. Le choix des délégués d’entreprise et de la composition de la Chambre des salariés s’adresse à l’ensemble des salariés du Grand-Duché âgés de plus de 18 ans et actifs depuis plus de six mois dans leur entreprise. Le LCGB veut « sortir renforcé de ces élections, dans tous les secteurs d’activité », d’autant plus que le thème de la digitalisation « va bien au-delà de cette campagne des élections sociales, puisqu’il va occuper la plupart des débats au cours des prochaines années », estime son président Patrick Dury. L’OGBL veut conforter son statut de syndicat numéro un en essayant de détrôner l’Aleba de sa position majoritaire dans le LA FUTURE COHÉSION SOCIALE Le LCGB présentait ses priorités secteur financier. Chacun déle 13 novembre avec, là aussi, un ploiera ses slogans et ses moyens fort accent digital. Le syndicat pour toucher l’électeur-salarié. À chrétien veut « répondre aux l’OGBL des sous-bocks, au LCGB mutations du travail 4.0 », pour des peluches vertes. Pourvu que anticiper des transformations les propositions ne soient pas non qui impacteront « la future cohé- plus que des gadgets. T. R. AVEC J.-M. H.
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POUR QUE L’HISTOIRE NE SE RÉPÈTE PAS
Souvenir Une cérémonie s’est déroulée au Monument du souvenir en présence du couple grand-ducal et du Premier ministre.
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rendre le temps de se souvenir pour ne pas oublier, pour que l’histoire ne se répète pas. C’est dans un contexte politique pour le moins tendu sur le plan international que se sont déroulées les cérémonies de commémoration de la fin de la Grande Guerre, le week-end des 10 et 11 novembre. Les images adressées par les ennemis de l’époque et amis aujourd’hui ont forcément eu une résonnance particulière. Pour la première fois depuis 1945, un chef d’État français (Emmanuel Macron) et un chef de gouvernement allemand (Angela Merkel) se sont retrouvés, le samedi 10 novembre, à Rethondes, là où fut signé l’armistice en 1918. Le lendemain, le 11 novembre, de nombreux chefs d’État, chefs de gouvernement et dignitaires étaient rassemblés à Paris pour une grande cérémonie de commémoration. Le couple grandducal et le Premier ministre Xavier Bettel y ont participé avant de marquer un moment de recueillement au Luxembourg, au Monument du souvenir, au pied de la Gëlle Fra. « Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. » En ouverture de son allocution, Xavier Bettel a rappelé la citation du maréchal Foch, lui qui a mené une action décisive pour permettre la victoire des Alliés durant la Première Guerre mondiale. PHOTO SIP
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POLITIQUE FA C T C H E C K I N G
FINANCEMENTS EUROPÉENS
900 ENTREPRISES AIDÉES PAR LE PLAN JUNCKER Lancé en 2015 par la Commission, le Fonds européen pour les investissements stratégiques (Feis) a dépassé ses objectifs en mobilisant plus de 335 milliards d’investissements. Au Luxembourg, d’ici 2020, cela devrait se traduire par une aide à plus de 900 entreprises.
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lus d’un million d’emplois créés, 335 milliards d’investissements mobilisés et près de 1.000 projets soutenus à travers les 28 États membres. Sur le papier, les résultats du Feis ont de quoi impressionner, puisque supérieurs aux attentes émises par la Commission européenne, à savoir mettre en place les conditions pour « la relance des investissements et la croissance à travers l’Europe ». Problème : ces chiffres demeurent non seulement abstraits, mais aussi totalement inconnus du grand public. D’où l’idée de mener une vaste opération à l’échelle européenne. « Derrière les chiffres, derrière les mécanismes mis en place, se cachent avant tout des entrepreneurs qui avaient besoin de financements pour concrétiser ou développer leur projet », expliquait fin octobre Jyrki Katainen, vice-président de la Commission, chargé des emplois, de la croissance, des investissements et de la compétitivité, lors de l’inauguration de la Foire des projets Feis à Bruxelles. Au Luxembourg, le soutien apporté aux entrepreneurs par la Commission et la Banque européenne d’investissement s’est traduit par des aides – financières ou techniques – à des entreprises porteuses de projets « qui apportent des avantages concrets et des applications réalistes à l’échelle locale », selon la définition officielle. Peu importe donc leur secteur d’activité. Ce qui explique pourquoi OHB Luxspace, spécialisée dans la création de microsatellites à propulsion électrique, côtoie Dance Factory, école de danse, ou Syriously !, restaurant « pop-up » de spécialités syriennes 18 —
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fondé notamment par un ancien réfugié. Le tout dans un ensemble proche d’un inventaire à la Prévert. Au total, d’ici 2020, ce sont quel que 925 entreprises qui doivent bénéficier de ce soutien européen. À ce jour, 104 millions d’euros ont été investis avec des retombées escomptées de 416 millions d’euros, via le fameux effet levier du plan Juncker, qui permet d’attirer les investisseurs privés dans les projets sélectionnés. Et ce via la diminution du risque pris au travers d’une garantie européenne. Sans surprise, les projets soutenus concernent dans 80 % des cas le financement de PME, avec un total de 83 millions d’euros investis à ce jour. Que ce soit pour le développement de Flen Pharma, société pharmaceutique spécialisée dans le traitement de blessures superficielles, de Real Impact Analytics, qui évolue dans l’analyse de données télécoms, ou bien encore de Minett-Kompost, le centre de compostage de Mondercange qui alimente 1.300 foyers grâce au biogaz qu’il produit. Les retombées attendues pour l’économie s’élèvent à 252 millions d’euros. Les derniers 21 millions d’euros investis l’ont été dans six projets « d’infrastructures et d’innovation », qui impliquent plusieurs pays. C’est le cas du fonds Brown fields 3, qui a pour objectif d’« acquérir des sites urbains et industriels contaminés (...) pour les aménager », ou du fonds Infragreen 3, voué à « investir principalement dans le développement et la construction de petites et moyennes installations solaires, éoliennes et de biogaz dans l’UE ». Le retour attendu de ces projets, au Luxembourg, est estimé à 164 millions d’euros. J.-M. H.
« Le Luxembourg confirme son statut de mauvais élève en matière d’égalité hommes-femmes dans le domaine politique. » CONSEIL NATIONAL DES FEMMES DU LUXEMBOURG Dans le domaine de la représentativité des femmes au sein de la Chambre des députés, le Luxembourg est à la traîne. Elles n’ont en effet été que 12 à être élues le 14 octobre pour siéger avec 48 hommes au cours des cinq prochaines années. Seulement 20 % des députés seront donc des députées. On est bien loin de nos voisins allemands (30,7 %), français (36,9 %) et belges (41 %). Triste ? Sans doute. Alarmant ? Aussi. En effet, les partis étaient tenus de présenter au moins 40 % de femmes sur leurs listes. Ce que tous ont fait. Mais l’effet n’a pas été celui escompté. Au contraire. Ce qui ne fait que confirmer une tendance qui a pris corps il y a 10 ans : plus ces dames sont en nombre parmi les candidats, moins elles sont nombreuses à être élues. Les chiffres sont implacables. Le problème est réel. Reste à trouver le remède. Imposer une parité parfaite entre les sexes sur les listes est une piste. Avec, pourquoi pas, une obligation d’alternance hommes-femmes. Mais c’est sans doute au niveau de la visibilité que la bataille devra être menée. Les femmes, souligne notamment le Centre d’information et de documentation femmes et genre, ont été trop peu visibles dans les médias, lors des débats, et même sur les panneaux d’affichage. Or, si on ne les voit pas, on ne vote pas pour elles. La démonstration a été faite le 14 octobre.
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POLITIQUE
LÉGISLATIVES 2018
Dix nouveaux députés à la question Ils sont huit à avoir prêté serment pour la toute première fois à la Chambre des députés le 30 octobre. Élus deux semaines plus tôt lors du scrutin législatif, certains sont des politiciens expérimentés, d’autres le sont un peu moins. Ils sont accompagnés de deux grandes figures qui font aussi leur retour national après avoir longtemps travaillé au niveau européen : Viviane Reding (CSV), déjà députée entre 1979 et 1989, et Claude Turmes (Déi Gréng), ancien eurodéputé qui avait pris le relais du regretté Camille Gira quelques mois avant les élections en tant que secrétaire d’État. N. L.
SAC RÉ PAR COU RS
LLESMIÈRE ÉLECTION, PAULCAMGA PAGNE ET PRE PREMIÈRE 45 ANS, CSV
iezQuelle mesure souhaiter ent nem ver gou le que s vou adopte en priorité ? enfin Une réforme fiscale qui aura elée app tre de bonnes raisons d’ê e, iqu nom éco au nive Au « sociale ». es plus sur me des t fau il qu’ se pen je tion justes au niveau de la réparti les e, pris sur s San es. ess des rich s sont plu le nt sse matières qui m’intére , nes jeu les lité, abi dur le social, la démocrala participation citoyenne et ale. tion rna inte n tique, la coopératio
LA SATISFA CTION
GEORGES MISCHO
44 ANS, CSV
Votre parti a encore perdu du terrain. Comment doit-il se réformer ? Il ne sert à rien de regretter, mais il faut se remettre en question, analyser les choses et puis tirer des conclusions. On le fera après la mise en place d’un gouvernement. Il ne faut pas brûler les étapes. Je retiens aussi que le CSV s’est déjà beaucoup réformé depuis 2013 : nouveaux statuts, nouveau président, nouveau secrétaire national…
L’ÉTOILE DU SUD
DAN BIANCALANA
40 ANS, LSAP
Les résultats du 14 octobre ont-ils été une surprise ? On savait que le LSAP allait souffrir au niveau national, notamment grâce aux sondages effectués en juin. Finalement, nous avons limité la casse avec trois sièges perdus alors que ce sont nos moins bonnes élections depuis 1984. Pour le reste, personne n’avait vu venir le Piratepartei, et les Verts ont le vent en poupe comme c’est le cas partout en Europe. Finalement, on a un pays dont l’axe principal reste au centre de par la coalition qui était en place et celle qui est occupée par les négociations.
LA RELÈV E VERTE
FRANÇOIS BENOY La tactique de votre parti a-t-elle été la bonne lors de la campagne ? On a gagné trois sièges, ce qui est énorme, donc la réponse est oui. Dans toutes les campagnes, il y a des choix stratégiques à faire et notre super score montre que nous avons fait les bons. Selon moi, outre le travail d’équipe, la clé du succès a surtout été la clarté du programme. Les objectifs de Déi Gréng sont clairs : transition écologique, économie durable… On ne promet pas tout car on ne peut pas tout faire.
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OB JE CT IF AT TE IN T
S V E N CL E M E N T
29 ANS, PIR ATEPARTEI
Quel est votre id éal en politique ? Mener une politiqu e qui puisse chan ger la vie de tous et pa s de quelques-uns . Quant aux modèles qui m’inspirent, il y en a deux. D’une part, Willy Brandt , qui a porté la première coalition socio-lib érale en Allemagne. D’ autre part, Barack Obama, qui a ma rqué ma génératio n par ses talents d’ orateur.
PHOTOS Nader Ghavami
33 ANS, DÉI GRÉNG
POLITIQUE
GRAND SAUT RÉUSSI
CHARLES MARGUE
PREMIÈRE CAMPAGNE ET PREMIÈRE ÉLECTION, 62 ANS, DÉI GRÉNG Les résultats du 14 octobre ont-ils été une surprise ? Passer d’intentions de vote à un vote, c’est toujours une surprise. Mais la campagne avait fait tomber des barrières, enlevé des doutes. Le vendredi avant le scrutin, vers minuit, on s’est amusé au jeu des pronostics. J’ai pronostiqué le bon résultat pour nous. Mais l’ampleur a tout de même été une petite surprise.
L’ ÂM E SY ND IC AL
E
JEFS, FADRENGELEN 65 AN
z-vous souhaiterie re su e m e ll Que ? e en priorité voir adopté , on doit ue iq om on éc La croissance aussi un peu plus la ais ssance la soutenir, m use de la croi us avons ca À r. no contrôle e, : non contrôlé Luxembourg économique au es m problè beaucoup de pensions, la circulation, les s finances le logement, la mobilité. Le on est et n io at rm fo la me, grand problè ué sont un autre age compliq rit hé un r se is la nde po n es ai tr st irr en nérations. C’e aux futures gé e. im cr e un sable, presqu
LE P IR A T E S T
R A T ÈG E
M A R C GOE R GE N
33 ANS, PIRATE
PARTEI
Le Piratep artei doit-i l à son nou veau statu s’adapter t national et à sa vis ib Il ne faut p ilité ? as changer po de change r. Nous avo ur le plaisir ns nos idée notre prog s, ram au niveau n me… Nous avons m ené ational la m êm que celle m enée à Péta e campagne nge un an pour les co avant m cette respo munales. On m’avait confié nsabilité et cela a payé J’aimerais p . arf plus uniform ois des manières de fa es, mais ce aussi avec la interfére ire rait la liberté d es Pirates. Des chang em dant, puisq ents, il y en aura cep ue enla présiden Sven Clement veut q ce. Je ne su uitter is mais je resp ecte son c pas d’accord, hoix.
LA SAG ESS E
L’EXPÉRIENCE
VIVIANE REDING 67 ANS, CSV
Quelle vision avez-vous du paysage politique en 2018 ? Je constate que les partis populaires « à large spectre » régressent. Tandis que les organisations politiques — je les appelle ainsi — progressent. C’est le cas dans de nombreux pays. Mais des partis populaires, en reste-t-il encore ? Or, le peuple, c’est essentiel. La campa gne a été ennuyeuse. J’en ai connu beaucoup depuis 1979, et celle-ci ne restera pas un bon souvenir. Il n’y avait pas d’enjeu, pas de bagarre politique.
Retrouvez les témoignages in extenso des nouveaux députés sur paperjam.lu.
TURMES CL AUDE GRÉNG 58 ANS, DÉI
doit-elle La victoire de Déi Gréng équipe ure fut la s se refléter dan ? ale ent nem gouver re campaNotre bilan est positif et not Primo, e. cac effi été a gne de terrain gramme. pro re not s dan té clar une a il y que vu ont urs cte Secundo, les éle tinuerait con on qu’ et s tion bat s nous nou aines, dom ux bre à le faire dans de nom tecpro la r pou cas le été a comme cela s nou tion des eaux. Il est clair que tis du gou sommes, parmi les trois par é les élecagn a g qui ui cel , vernement dans son ent tions. Mais le gouvernem a a été cel et aillé trav n ensemble a bie er, pos s’im de que tôt Plu u. reconn ce, fian con une er il faut surtout instaur fiance, con s san r Ca . rité prio re c’est not ble. impossible de travailler ensem
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POLITIQUE
Un centre natio nal contre les cyberattaques L’édition 2018 des Luxembourg Internet Days a été marquée par l’annonce de l’ouverture d’un centre national contre les cyber attaques. Un maillon important pour le pays qui se positionne à l’international dans ce domaine.
L
es organisateurs des Luxem bourg Internet Days – le GIE Lu-Cix – ont eu droit à une annonce par leur ministre de tutelle, en ouverture de la 5e édi tion de l’événement qui s’est tenue les 13 et 14 novembre der niers, à la Chambre de commerce. Xavier Bettel, en tant que Premier ministre et ministre en charge des Communications et des Médias – en charge de la stratégie Digital Lëtzebuerg – a en effet dévoilé la création d’un centre de filtrage des attaques par déni de service, aussi appelées DDoS : ces actions malveillantes qui visent à inonder le réseau de connexions pour le rendre indisponible. Une attaque du genre avait paralysé en février 2017 différents serveurs de l’État, entraînant une panne de plu sieurs heures sur une centaine de sites internet publics. « La première étape annoncée est d’agrandir les tuyaux par lesquels passe le trafic internet national, c’est-à-dire renforcer les infrastructures de Lu-Cix », explique à Paperjam Claude Demuth, CEO du GIE. « Dans une seconde phase, qui n’a pas encore été clairement définie, mais qui devrait aboutir autour de 2020, un centre de filtrage de ces attaques sera créé, en collaboration avec le Haut-Commissariat à la protection nationale. » Une nouvelle mission pour Lu-Cix, qui disposera d’un réseau volontairement surdimensionné pour réduire l’impact des atta ques DDoS, tout en donnant une réponse coordonnée en cas de situation de « cybercrise ». « Il est question d’avoir les infrastructures et les procédures nécessaires en cas de crise majeure qui 22 —
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mettrait en péril le réseau internet national », précisait Marco Houwen, le président de Lu-Cix. Le montant de l’opération n’a pas été communiqué. Les principaux opérateurs télé coms du pays disposent de leurs propres procédures, mais une attaque de type DDoS peut se révé ler préjudiciable pour le fonction nement des infrastructures informatiques critiques de l’État
qui doivent fonctionner sans arrêt, ne fût-ce que pour les services de secours. Ce type d’annonce est un message à l’attention des pirates, il est aussi un signal vers l’étranger. Rappelons qu’en juin 2017, l’Estonie a ouvert ici sa première e-ambassade, un espace qui béné ficie des mêmes niveaux de protection qu’une ambassade clas sique, pour y stocker les données les plus sensibles. T.R. AVEC J.M.
LÉGISLATIVES 2018, LA SUITE
SOUS LE SAPIN, UN ACCORD DE GOUVERNEMENT Les partenaires de la coalition gouvernementale ont choisi de limiter la communication autour des négociations qui se déroulent dans un climat optimiste face caméra. Sur le fond, l’objectif de Xavier Bettel est de conclure d’ici Noël.
S
ourires à l’arrivée, accolades pour la photo. Et déclarations optimistes. De l’aveu des représen tants des trois partenaires de coa lition – DP, Déi Gréng et LSAP –, les négociations pour former un nouveau gouvernement vont bon train, dans une ambiance positive et constructive. Pour en savoir davantage sur le fond, prière d’at tendre. La stratégie de communi cation choisie depuis les premiers tours de table entamés le 17 octobre est a minima, pour ne pas « saucissonner » les déclarations, com me l’indiquait le formateur, Xavier Bettel, le 14 novembre. Les 11 groupes de travail pro duisent leur synthèse, destinée au formateur. Chaque parti a envoyé des représentants autour de 11 thèmes qui ne préfigurent pas l’organisation du prochain gouver nement, ont prévenu d’emblée les négociateurs. Un large spectre est couvert, avec, comme le faisait remarquer à Paperjam un obser vateur expérimenté de la vie poli tique, une représentation féminine moins importante dans les groupes de travail touchant aux questions économiques, financières ou institutionnelles.
SCHNEIDER VEUT RESTER
Dans cette période de creux politique, les spéculations sur le
futur gouvernement sont nom breuses. Selon 100,7, il serait composé de 17 membres : 6 pour le DP, 6 pour le LSAP et 5 pour Déi Gréng. Sous réserve de pourparlers durant les pro chaines semaines. Aussi, il fut question de l’intérêt d’Étienne Schneider et Nicolas Schmit pour un poste de commissaire européen. P ré c i s i o n s e t dé m e nt i d u vice-Premier ministre sortant le 14 novembre : « Je suis vice-Premier ministre de ce gouvernement et j’aimerais rester vice-Premier ministre dans le prochain gouvernement. » Une certitude côté socialiste, Nicolas Schmit ne fera pas partie du prochain gouvernement.
ÉCOUTER AVANT DE DÉCIDER
De son côté, Xavier Bettel limite ses discours en public. Le Premier ministre sortant avait tout de même répondu présent le 8 novembre à l’occasion des 30 ans de KPMG Luxembourg. Dans son style direct combinant déclarations sur l’évolution de la Place et humour, il s’amusait justement de l’invitation reçue il y a quelques semaines par le cabinet d’audit : « Vous ne saviez pas à l’époque qui vous alliez inviter. »
La donne politique le laissera pour les cinq prochaines années à l’Hôtel de Bourgogne. Xavier Bettel en a profité devant un par terre de 400 décideurs du secteur financier et du monde de l’éco nomie pour déclarer : « Je suis élu, je décide, mais pas sans écouter. » Et d’ajouter que « le privé et le public ont un même but, celui de continuer le mouvement, même si la devise est de ‘rester ce que nous sommes’, cela ne veut pas dire que nous voulons rester où nous sommes ».
« PAS DE PRESSION »
Retour à la table des négociations. Les réunions se poursuivent, « sans stress, sans pression », selon Xavier Bettel. L’agenda officiel des réunions court jusqu’au 28 novem bre, mais le formateur souhaite que la déclaration gouvernemen tale soit prononcée à la Chambre avant les vacances de Noël. Le rythme est donné, sur le même tempo qu’il y a cinq ans. Le 29 novembre 2013, l’accord de coalition était signé, le gouverne ment assermenté le 4 décembre et la déclaration prononcée le 10 décembre. Un calendrier de l’avent qui pourrait donc se répéter. T. R.
PRÉSENTÉES PAR
carrières Célia Orso, 28 ans, diplômée de HEC-École de gestion de l’Université de Liège, a rejoint l’équipe de Gwladys Costant en tant que senior talent researcher chez GoToFreedom. RESSOURCES HUMAINES
Johan Leonard, 36 ans, a été nommé local partner au sein du département Droit fiscal de NautaDutilh Avocats Luxembourg. Il est spécialisé en droit fiscal national et international. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ
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PHOTOS Gwladys Costant, NautaDutilh Avocats Luxembourg
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ENTREPRISES
entreprises DIGEST ArcelorMittal vendu Le géant sidérurgique a obtenu un accord ferme de la part du groupe bri tannique Liberty House Group pour la reprise du site de Dudelange. L’ensemble des sites cédés dans le cadre du rachat du sidérurgiste italien Ilva sera donc entre les mêmes mains. Le groupe industriel bri tannique est spécialisé dans la production et le recyclage d’acier et d’aluminium. Les syn dicats, de leur côté, s’inquiètent du profil du repreneur : « Depuis 2015, Liberty House Group se développe à une vitesse vertigineuse ! En 4 ans, le groupe est passé de 1.500 à envi ron 26.000 salariés ».
La société vient de pas ser dans le giron de ConsenSys, spécialisée dans la blockchain. Planetary Resources, notamment financée par Larry Page (cofondateur de Google), Eric Schmidt (ex-PDG de Google) et le réalisateur James Cameron, a pour ambi tion l’exploitation des ressources spatiales.
Michel Greco se retire À compter du printemps 2019, la société de trans port Michel Greco n’aura plus à sa tête son fon dateur. Ce dernier a annoncé renoncer à ses missions opérationnelles. Michel Greco conservera son siège au sein du conseil d’administration et assurera une mission de consultant. Fondée en 1987, l’entreprise emploie actuellement 230 salariés, elle a été intégrée en 2001 dans le giron de Post Luxembourg avec une participation à hauteur de 90 % de son capital depuis janvier 2015.
United Bakeries vendu Les Moulins de Klein bettingen ont décidé de vendre United Bakeries, qu’ils possédaient en République tchèque, au concurrent Penam. L’opération doit favoriser les synergies entre les deux groupes. C’est au départ d’une participation prise au milieu des années 90 que les Moulins de Kleinbettingen, dirigés par la famille Muller, se sont intéressés au marché tchèque. La petite aventure est devenue grande et a formé United Bakeries, avec 13 boulangeries et 1.000 employés, si bien qu’en 2017, les Moulins de Kleinbettingen ont pris le contrôle de United Bakeries.
Incontournable dans la quête d’une alimentation saine, le bio est devenu un enjeu majeur pour la grande distribution. Un créneau sur lequel les enseignes spécialisées se démarquent. Le point sur un marché en hausse constante.
Atterrissage La compagnie de fret chinoise China Southern Cargo a ouvert une ligne directe entre Shanghai et Luxembourg et profi tera des services de LuxairCargo pour la ges tion des marchandises transportées. Un seul vol hebdomadaire est pour l’instant prévu.
À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.
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Le match du business bio
— Décembre 2018
Croissance En quelques années, l’offre de produits bio occupe une place de plus en plus importante sur les étals luxembourgeois.
À
l’heure où les consommateurs sont de plus en plus incités à faire attention à leur menu, ou encore à la provenance de leurs aliments, manger bio peut être une alternative adéquate afin de répondre à tous ces critères. Du côté des magasins, chacun essaie de se positionner sur ce marché en forte croissance. Parmi les principaux acteurs présents au Luxem bourg, il y a d’un côté les supermarchés « conventionnels », qui intègrent de plus en plus des rayons dédiés aux produits biologiques. Mais de l’autre, il y a également des enseignes spécialisées dans le bio, comme Naturata. « On estime que la nourriture biologique représente 5 % du marché global au Luxembourg », explique Sigmund Walbaum, gérant de Naturata. « Et nous possédons envi-
ron 30 % de parts de marché sur ce segment. Nous sommes un des pionniers des magasins bio au Luxembourg. Notre concept est unique en Europe », appuie-t-il. À l’origine de Naturata, se trouve ce qui est aujourd’hui devenu le groupe Oikopolis. En 1988, la coopérative des fermiers bio du Luxembourg (BIOG) s’est formée, et l’ouverture d’un premier point de vente commun remonte à 1989. Trois entités représentent aujour d’hui les entreprises principales d’Oikopolis : la coopérative agricole des fermiers biologiques du Luxembourg BIOG, le grossiste Biogros et la chaîne de points de vente – 10 en propre actuellement au Luxembourg – Naturata. « À l’époque, Oikopolis s’est un peu créé comme une start-up, dans un garage. Aujourd’hui, notre modèle
PHOTO Nader Ghavami
Planetary Resources achetée par ConsenSys Le Luxembourg avait investi 13,7 millions d’euros dans Planetary Resources via la SNCI.
CONSOMMATION
ENTREPRISES
permet de fournir à nos clients des produits bio au juste prix, et il est également très important pour nous de rémunérer à leur juste valeur les producteurs avec lesquels nous travaillons. »
161 salariés pour l’année 2016. Il a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires d’environ 31 millions d’euros, « soit une hausse de 8 % par rapport à 2016. En moyenne, notre croissance est d’environ 10 % tous les ans depuis 30 ans. De manière générale, le marché du bio croît UN C.A. EN HAUSSE CONSTANTE POUR NATURATA très rapidement, nous avons envi« Notre but n’est pas de vendre les ron 8.000 produits, nos fournisproduits bio les moins chers », seurs ‘premium’ sont les agripoursuit Peter Altmayer, également gérant de Naturata. « Et nous MARCHÉ LUXEMBOURGEOIS n’avons pas pour ambition d’enchaîner les ouvertures de points de vente ou de dominer le marché. Ce que nous souhaiterions, c’est que le bio recouvre 100 % de parts de marché de la consommation nationale du Grand-Duché. Cela reste du domaine de l’utopie, mais en développant les cultures biologiques et en encourageant les agriculteurs à se reconvertir dans le bio, nous pouvons augmenter la part que représente le bio dans la consommation luxembourgeoise. » Et ce pionnier du bio dans le pays, comment voit-il l’arrivée d’enPeter Altmayer Gérant de Naturata seignes « traditionnelles » sur ce segment ? « Pour nous, elles ne représentent pas des concurrents, il est culteurs de la coopérative BIOG, plus intéressant de créer des par- mais ils ne peuvent pas produire tenariats. Les aliments produits assez pour toute l’année, donc par les cultivateurs ou fermiers de nous faisons appel à d’autres proBIOG sont vendus dans ces maga- ducteurs biologiques », précise sins. La coopération est la philoso- Sigmund Walbaum. Un 11e magaphie d’Oikopolis depuis toujours. sin ouvrira ses portes au prinNous essayons d’être très constants temps prochain, « et nous allons avec nos partenaires, d’être atten- également ouvrir notre troisième tifs à leurs besoins, tout comme ‘on-farm store’, où les consommaeux sont attentifs aux nôtres », teurs achètent les produits direcnote Sigmund Walbaum. « Pour tement à la ferme ». nous, le fait que des produits biologiques soient vendus dans ces CACTUS, DELHAIZE grandes surfaces conventionnelles ET COLRUYT SUR LES RANGS permet aux consommateurs Parmi les enseignes, de nombreux d’avoir un premier contact avec le acteurs sont présents sur le marbio. Cela peut leur donner envie ché du bio. En plus de Naturata, le d’avoir accès à plus de produits et Grand-Duché recense de nomà une autre philosophie de consom breux magasins dédiés aux promation, et ainsi se tourner vers nos duits biologiques, entre autres : magasins par la suite. Mais bien Naturalia ( qui appartient au sûr, nous restons des businessmen, groupe Monoprix et dont l’effectif donc nous demeurons vigilants n’est pas communiqué), Alavita pour conserver notre croissance et (entre 5 et 10 salariés selon les la qualité de nos services », ajoute périodes), Mullebutz (qui emploie Sigmund Walbaum. 8 personnes), Ouni (6 salariés) ou Le réseau de points de vente encore Nature Elements (10 salaNaturata compte aujourd’hui en riés). Mais pour les enseignes dites moyenne 3.000 clients par jour et « conventionnelles », surfer sur ce employait 188 personnes au marché en pleine expansion est 31 décembre dernier, contre aussi stratégique.
« Nous souhaiterions que le bio recouvre 100 % des parts de marché. »
RÉSULTATS
4,468 C’est le chiffre d’affaires, en milliards d’euros, de RTL Group au terme des neuf premiers mois de l’année, soit une hausse de 2,7 %. Au troisième trimestre, le chiffre d’affaires atteint 1,422 milliard d’euros.
« Nous proposons des produits biologiques à nos clients depuis les années 1990 au Luxembourg », confirme une porte-parole du groupe Delhaize. L’enseigne belge affiche une hausse de 19 % du nombre de références bio disponibles dans son assortiment entre janvier 2017 et janvier 2018. Sur les 1.300 articles disponibles en magasins au Luxembourg, environ 200 sont des produits locaux. Sans dévoiler le chiffre exact, Delhaize confie que « le marché du bio connaît une croissance à deux chiffres au Luxembourg ». Cactus affiche, lui, plus de 2.750 produits issus de l’agriculture biologique, et pour certains rayons, comme celui des œufs, le bio représente plus de 40 % des ventes. Cactus se qualifie comme un « pionnier du bio en grandes surfaces. C’est en 1974 que nous avons proposé à nos clients les premiers produits biologiques en épicerie », précise un porte-parole de l’enseigne luxembourgeoise. Cactus a notamment mis en place dès 1994 un partenariat avec Biogros, du groupe Oikopolis. Pascal Bernimont, manager régional pour le Luxembourg chez Colruyt, explique quant à lui que le groupe belge « se développe vraiment sur le marché du bio, avec une forte demande de la part des consommateurs ». Colruyt a lancé sa propre enseigne bio en Belgique en 2001 sous le nom de Bio-Planet, et a pour objectif d’en posséder 40 d’ici 2022. « Mais il n’y a pas encore d’ouverture au Luxembourg dans les cartons », confie Pascal Bernimont.
Dans le pays, 132 exploitants agricoles biologiques sont actuellement présents sur le territoire, d’après les derniers chiffres publiés en mai par le ministère de l’Agriculture – sur environ 2.000 exploitations au total. Il s’agit de 75 agriculteurs, 12 maraîchers, 15 viticulteurs, 12 fruiticulteurs, 14 apiculteurs et 4 élevages de petite envergure. Et d’après les chiffres d’Eurostat, l’agriculture biologique gagne du terrain au Grand-Duché. Alors qu’en 2015, une centaine d’exploitants exerçaient leur activité sur une superficie de 4.216 hectares, les surfaces engagées en bio se sont élevées à 5.446 hectares dans les années 2016-2017. Cela représente une surface de 4,14 % – contre 3,2 % en 2015 – de la totalité des surfaces agricoles au Luxembourg. D’après la plateforme « Meng Landwirtschaft – Mäi Choix », qui regroupe une vingtaine d’organisations non gouvernementales luxembourgeoises, il serait possible d’exploiter au moins 20 % de la surface agricole d’ici 2025, « dans le cadre d’un plan d’action efficace et efficient ». Un objectif ambitieux qui, si le futur gouvernement souhaite l’atteindre, nécessitera une politique engagée et une augmentation des reconversions des exploitations conventionnelles, car la surface des terres disponibles est également problématique. Reste que le marché du bio emploie au sein des magasins pure players du pays environ 230 personnes. Un chiffre qui devrait tendre à augmenter, puisque le nombre de nouveaux magasins et de nouveaux acteurs ne cesse de croître. I.S. Décembre 2018 —
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ENTREPRISES
City Incubator et transfère son siège au Luxembourg.
DU WIFI À LA VITESSE DE LA LUMIÈRE
UNE ASSOCIATION INTERNATIONALE
Basée au Luxembourg depuis le début de l’année, la start-up Zero.1 a développé une solution de wifi par la lumière, le lifi. Elle travaille déjà avec Orange et Telefónica.
E
n 2015, alors qu’il habite à Dubaï, Marc Fleschen bricole des circuits imprimés avec son fer à souder dans son appartement. Le jeune entrepreneur français, qui dirige alors une société de conseil dans la gestion immobilière, a le virus de l’électronique et cherche à mettre au point une technologie révolutionnaire : le lifi. Avec l’aide du chercheur français Cédric Mayer, il fonde en février 2016 la start-up Zero.1 et lance l’un des premiers modems permettant de transformer les fréquences lumineuses en vec-
EN BREF
ZERO.1 EN SIX POINTS 1. Date de création au Luxembourg : février 2018 2. Localisation :
Luxembourg-City Incubator 3. Fondateur et seul actionnaire : Marc Fleschen 4. Levée(s) de fonds : aucune 5. Nombre d’employés : 12 6. Objectif de croissance :
un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros pour 2018
teurs de données. À l’époque, ils sont quatre dans le monde à être en concurrence sur cette technologie. Il y a le géant Philips et deux autres start-up, l’une basée en Écosse et l’autre aux États-Unis. Mais le système reposant sur un modem qui s’adapte à tout type de LED mis au point par Marc Fleschen a l’avantage d’être compatible avec n’importe quel smartphone disposant d’une caméra et n’importe quel ordinateur grâce à une clé USB. Un avantage concurrentiel de taille pour un marché mondial encore relativement vierge. Marc Fleschen en a bien conscience et, à partir de 2017, il cherche à rapatrier sa start-up en Europe pour se développer. PwC Luxembourg l’a déjà repérée et lui propose de l’accélérer depuis le Grand-Duché. « En venant de Dubaï, il était important de trouver un écosystème qui offre une ouverture internationale et qui soit neutre, indique Marc Fleschen. Nous ne voulions pas nous enfermer dans un environnement franco-français. » En 2018, Zero.1 trouve une place au Luxembourg-
LIFI
COMMENT ÇA FONCTIONNE ? 1. Réseau local, connexion internet
2. Le modem est branché à la lampe LED
3. Les ondes lumineuses transmettent des informations
5. L’utilisateur accède aux données
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— Décembre 2018
4. Ce signal est amplifié
BIO EXPRESS
QUI EST MARC FLESCHEN ?
Originaire de Paris, où il est Mais au bureau, Marc Fleschen y né en 1978, Marc Fleschen obtient en 2000 un master est rarement. Il sillonne le monde en commerce international entier pour rencontrer prospects à l’École supérieure du et partenaires. Et son produit commerce extérieur de Paris. séduit. Le lifi de Zero.1 est déjà com- Il commence alors sa carrière mercialisé en France par Orange dans un cabinet de conseil et en Espagne par Telefónica. Un spécialisé dans le marché nord- partenariat avec le géant chinois africain. Il s’envole en 2004 de l’informatique Lenovo a égale- pour Dubaï, où il crée une ment été signé. Pour faire face à la société de gestion immobilière demande grandissante, la start-up qui existe encore aujourd’hui : a ouvert une unité de production JML Investment Group. Passionné d’électronique, en Normandie, où l’ensemble de il décide de créer Zero.1 ses modems sont assemblés. Une à la suite d’une rencontre croissance fulgurante, qu’il s’agit avec l’universitaire français toutefois de maîtriser. « Nous Cédric Mayer. Depuis le n’avons pas le droit à l’erreur, car début de l’année, notre échec serait directement lié il est établi à cette nouvelle technologie et ris- au Luxembourg, querait de la décrédibiliser », note où il est engagé Marc Fleschen. Une réflexion qui à 100 % dans préoccupe également ses concur- le développement de sa start-up.
rents. Les pionniers du lifi ont en effet décidé de se réunir sous la forme d’une association internationale, qui doit encore être créée, pour définir des normes autour de cette nouvelle technologie. Plusieurs grands groupes de l’électronique s’impliquent également activement, tels Nokia et Orange. Marc Fleschen milite pour que la structure soit basée au Luxembourg.
AU CŒUR DE LA STRATÉGIE 5G
Pour ancrer encore un peu plus sa présence au Grand-Duché, Zero.1 prévoit maintenant d’y ouvrir un centre de recherche et de développement. L’équipe de la start-up, qui se compose à l’heure actuelle de 12 personnes, devrait donc s’agrandir dans les mois à venir. « Nous avons comme plan d’embaucher quatre personnes cette année. Nous discutons aussi avec le SnT, car il y a encore énormément de recherche fondamentale à faire », précise Marc Fleschen. En parallèle, Zero.1 a été impliquée dans la stratégie 5G présentée par le gouvernement au mois de septembre. L’utilisation du lifi pourrait en effet être pertinente pour le fonctionnement des objets connectés, qui sont toujours plus nombreux à équiper les foyers. J.M.
Marc Fleschen, fondateur et CEO de Zero.1.
ZOOM SUR
LE LIFI Le lifi est une technologie qui utilise les fréquences lumineuses pour transporter des données. En faisant clignoter à une vitesse très élevée une source de lumière, il est en effet possible de faire passer un signal de type 0/1. Le développement du lifi est fortement corrélé avec l’apparition des diodes électroluminescentes ou LED, qui permettent ces hautes fréquences. Cette nouvelle technologie ne s’est pas encore répandue à grande échelle, mais affiche plusieurs avantages par rapport à son cousin, le wifi. Dans le domaine de la santé, d’une part, car elle évite les ondes, dans celui de la cyber sécurité, ensuite, puisqu’elle ne traverse pas les murs et reste donc inaccessible pour d’éventuels pirates. Et dans celui de l’énergie, enfin, car elle utilise le courant électrique qui sert à faire fonctionner la LED.
PHOTO Maison Moderne (archives)
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ENTREPRISES E L E VAT O R P I T C H
START-UP
ELLES ONT PRIS LEUR ENVOL Le 13 décembre aura lieu le quatrième forum Mind & Market Luxembourg . L’occasion de revenir sur les start-up primées lors des trois premières éditions de ce concours : Motion-S, LuxAI et Kussbus.
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n peu plus discret que d’au tres rendez-vous dédiés aux start-up, comme les Fintech Awards ou Pitch Your Startup, le forum Mind & Market n’en attire pas moins des jeunes pousses très prometteuses. Depuis sa création en 2009 par une association d’en trepreneurs belges et l’Université catholique de Louvain, l’événe ment a pour objectif de connec ter les idées innovantes avec le marché. Au Luxembourg, le con cept a été importé en 2015, et il est organisé par un comité qui rassemble une dizaine de parte naires privés et publics, ainsi que des associations.
mètres de haut pouvant interagir avec des personnes ayant un retard de développement intel lectuel, et plus particulièrement des enfants atteints d’autisme. Toujours en développement, son robot QT sera commercialisé au mois de janvier. En attendant, LuxAI fait des émules. Elle a remporté fin septembre le prix de l’European CES 2019 Innova tion Award à Amsterdam, dans la catégorie « Tech for a Better World ». Une récompense remise par l’organisateur du plus grand salon tech au monde, le CES de Las Vegas. LuxAI est d’ailleurs l’une des 16 start-up sélection nées par Luxfactory pour y représenter le Luxembourg en DEUX SPIN-OFF DE L’UNI C’est Motion-S, en 2015, qui rem janvier. Son équipe se compose porte la première édition du de six personnes. forum. Spin-off de l’Uni, elle pro pose une solution basée sur le UNE MOBILITÉ RÉINVENTÉE gaming pour collecter des don Lors de la dernière édition en date nées sur le comportement des du forum « Mind & Market », c’est conducteurs. À l’époque, elle vient la mobilité qui est primée. Kussbus tout juste de se faire connaître propose une solution novatrice grâce à un partenariat avec Bâloise dans le paysage des transports en Luxembourg, qui doit permettre commun de la Grande Région. à l’assureur de définir des profils Avec un algorithme à la pointe et de risque objectifs et pertinents un partenariat avec le transpor concernant ses clients. Trois ans teur Emile Weber, qui a mis à dis plus tard, Motion-S, 11 employés, position des minibus, la jeune continue de grandir. Elle est pré pousse a développé un système de sente en Allemagne avec sa pro bus partagés qui définit chaque pre application, Pick’r, qu’elle a jour son parcours et ses horaires lancée avec plusieurs assureurs en fonction des demandes qui lui locaux. Et au mois de septembre, sont adressées. Le tout quasiment elle a levé un million d’euros au- en temps réel. Depuis sa récom près de la Fédération belgo- pense au Mind & Market, Kussbus luxembourgeoise de l’automobile a lancé ses deux premières lignes. (Febiac), qui a ainsi acquis 25 % de La première depuis Habay son capital. L’objectif de l’organi (Belgique), et la seconde depuis sation professionnelle étant de se Thionville (France), chacune à rapprocher des acteurs qui feront destination des quartiers du la mobilité connectée de demain. Kirchberg et du Glacis, à Luxem En 2016, les jurés du forum bourg-ville. Elle fait aujourd’hui Mind & Market décident de don travailler 10 personnes. ner le premier prix à LuxAI. Il Trois années et trois start-up s’agit également d’une spin-off de qui tiennent de belles promesses. l’université. Créée par deux cher Il n’y a aucun doute, Mind & Mar cheurs, la société a développé un ket sait flairer les pépites qui ont robot d’une soixantaine de centi du potentiel. J. M.
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ANOTE MUSIC Investir dans une chanson
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ne bouteille millésimée, une voiture de collection, un bitcoin… Aujourd’hui, il est possible d’investir dans presque tout. Sauf peut-être la musique. ANote Music a décidé de dépoussiérer le milieu très fermé de cette industrie en développant une plate-forme pour connecter artistes et petits investisseurs. « Nous permettons à n’importe qui d’ache ter des parts dans des chansons », résume Matteo Cernuschi, le CEO d’ANote. « L’industrie musicale est un marché très fragmenté, où l’on retrouve des artistes, des impresarios, des labels… Nous cher chons à le simplifier et à lui apporter de la liquidité. » L’achat de royalties pour une chanson est toutefois différent de l’acquisition des droits. Il permet d’avoir un retour sur investissement en cas de succès, mais pas d’écouter ou de diffuser la chanson. Le lancement de la plate-forme d’ANote est prévu pour le mois de février. Pour l’instant, Matteo Cernuschi est surtout en contact avec des producteurs qui lui permettront de proposer, le jour J, un premier portefeuille d’artistes.
start-up création Localisation Capital social Fondateurs Levée(s) de fonds Chiffre d’affaires Employés Objectifs de croissance
ANote Music Juillet 2018 Technoport 9.999 euros Matteo Cernuschi, Marzio Flavio Schena, Grégoire Mathonet En cours Aucun en 2017 3 S’attaquer au marché italien l’année prochaine avant de s’étendre au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et au Benelux.
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ENTREPRISES DU CHALLENGE À LA SOLUTION
TRANSMISSION D’ENTREPRISE
PASSAGE DE TÉMOIN CHEZ BUROTREND Un nouveau chapitre s’écrit pour Burotrend. Le fondateur de l’entreprise spécialisée dans l’aménagement de bureaux a passé le relais à une direction combinant expérience externe et regard familial.
L
a transmission d’une entreprise est un cheminement. Et celui parcouru par Raymond Niesen lui permet de passer le relais sereine ment. « J’ai compris qu’il fallait faire des changements et qu’ils ne pourraient se faire que si je n’étais pas là », déclare le cofondateur de Burotrend. Sur base de ce constat et après plusieurs décennies de dur labeur, il s’est mis à la recherche de candidats repreneurs, avec l’appui d’un conseiller externe. « Il y a un aspect émotionnel très fort et c’est normal, observe Joubin Bashiri, associé chez Tenzing Partners. Dans une transmission, soit une grande société rachète la petite en imposant sa philosophie, ce qui était exclu ici, soit des repreneurs en personnes physiques s’intègrent dans l’existant. »
DES PROFILS COMPLÉMENTAIRES
Au fil des contacts, le profil de Martinho Santos Silva est apparu, lui qui souhaitait se lancer dans sa propre entreprise. Dans le même temps, le fils de Raymond, Terry (30 ans), se montrait intéressé à l’idée de prendre des responsabi lités. Des discussions autour d’une vision est née une nouvelle confi guration de l’actionnariat et de la direction entre M. Santos Silva (actionnaire majoritaire), Terry Niesen et Antoine Gatti, directeur commercial. « Les choses se sont mises sur base des forces de chacun », déclare Martinho Santos Silva, directeur général. À 44 ans, il dispose d’un parcours d’une vingtaine d’années dans le secteur financier, dont une quinzaine comme consultant chez Kurt Salmon. « Pour rechercher du succès, vous devez développer un esprit d’entrepreneur, mais aussi trouver la bonne entreprise, les bonnes personnes et avoir de la chance. Jusqu’ici, tout va plutôt 30 —
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dans la bonne direction. » « Les différents éléments et les personnes rassemblées ici pour reprendre font en sorte que l’intégration, la continuité et la pérennité soient garanties », estime Joubin Bashiri.
CHANGEMENTS ET CONTINUITÉ
Raymond Niesen et son épouse Linda vont pouvoir prendre du champ, en restant disponibles pour un conseil, tout en demeurant actionnaires minoritaires, mais avec une sortie prévue à terme. « Je veux que la société continue d’être une entreprise familiale où tout le monde se connaît, où il y a une bonne compréhension de l’être humain. Nous ne voulons pas doubler ou tripler pour être la plus grosse mais poursuivre un développement contrôlé, pouvoir servir et choisir nos clients », ajoute Martinho Santos Silva. À l’heure du paperless, du télétravail, de la digi talisation ou des bureaux partagés, les fournisseurs gardent une cer taine marge de progression. Buro trend réalise un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros. « La difficulté n’est pas trop la digitalisation, la vraie difficulté vient du fait que nos clients peuvent aller en direct chez les fournisseurs, note Martinho Santos Silva. Nous devrons donc nous démarquer pour faire comprendre aux clients l’intérêt de passer par nous. » Burotrend compte aujourd’hui une trentaine d’em ployés. Autour de la table, chacun se sent armé pour atteindre de nou veaux objectifs, en respectant l’état d’esprit du fondateur, « pas le moins cher, mais en mettant en avant la qualité ». Autour de la table, chacun déclare croire au destin. Le leur est désormais étroitement lié à celui de l’entreprise. T. R. Retrouvez la version in extenso de cet article sur paperjam.lu.
ASSURER UN VÉHICULE AUTONOME Entreprise Secteur d’activité Nombre d’employés
AXA Assurances Luxembourg Assurances 260
CHALLENGE ASSURER LA PREMIÈRE NAVETTE SANS CHAUFFEUR Le groupe Sales-Lentz vient de mettre en service le premier véhicule autonome circulant sur voie publi que. Il s’agit d’une navette pouvant accueillir jusqu’à 15 personnes. Étant donné qu’il s’agit d’un projet pilote, il était nécessaire pour AXA Luxembourg de proposer un nouveau type de contrat d’assurance.
MÉTHODE S’INFORMER, ANALYSER ET COCONSTRUIRE Le projet a été géré en trois étapes. La première a consisté à recueillir et analyser les informations disponibles sur les réglementations en vigueur. La seconde a été de s’inspirer de ce qui avait été fait dans d’autres pays. Enfin, l’assureur a travaillé avec son client final pour décliner les conditions de lancement de ce premier véhicule autonome de transport public à Luxembourg.
SOLUTION S’APPUYER SUR DES EXPÉRIENCES SIMILAIRES AXA Luxembourg a commencé par s’intéresser de très près aux réglementations en vigueur au niveau international et leur déclinaison sur le marché luxembourgeois. La bonne compréhension des technologies utilisées et l’analyse des risques et des conditions de mise en circulation ont été les deux autres points étudiés en amont. Une équipe d’AXA Luxembourg est ensuite allée sur le terrain pour voir ce qui avait été fait dans d’autres pays avec des véhicules identiques déjà en circulation. Tout ceci a permis une collaboration efficace avec Sales-Lentz.
ROI CAPITALISER SUR CETTE EXPÉRIENCE AXA Luxembourg va profiter de cette expérience pour mieux appréhender les nouveaux risques et mieux accompagner ses clients. L’entreprise a également pu impliquer ses collaborateurs internes dans un projet innovant, sur un sujet d’actualité mettant en lumière les enjeux auxquels les assureurs vont devoir faire face dans un avenir proche. Enfin, le groupe Sales-Lentz a été satisfait par l’approche adoptée.
Hospitality
ENTREPRISES SAGA
ASHURST POSE SA MARQUE AU LUXEMBOURG Le cabinet d’avocats Ashurst suit ses clients dans la mouvance pré-Brexit. Avec une expertise fiscale, son équipe opte pour une approche de plus en plus répandue : celle de conseiller...
P
our le Luxembourg, le Brexit rimait principalement avec assurances et gestion d’actifs. Mais l’arrivée d’acteurs établis ou basés dans la City, et voulant faire du Grand-Duché leur tête de pont européenne en prévision de la sortie du Royaume-Uni de l’UE, est le fruit du travail d’acteurs de l’ombre. À commencer par les organismes de promotion de la Place et les fournisseurs de services, dont les avocats. Dans la mouvance qui n’a pas encore produit tous ses effets, l’établissement de nouveaux cabinets n’est pas à exclure, à l’instar du réseau intégré Ashurst. L’en seigne basée à Londres avec une forte présence en Asie-Pacifique était, jusqu’à il y a peu, absente du Luxembourg, mais l’attrait de ses clients pour la localisation a changé la donne avec l’ouverture d’un bureau annoncé en juin dernier. « Nous remarquons un intérêt notable de la part de nos clients pour le Luxembourg, avec une volonté d’y transférer leurs activités existantes ou d’y réaliser de nouveaux investissements. Les demandes sont nombreuses, notamment dans le contexte du Brexit. Nous pensions donc qu’il était devenu essentiel d’être présents sur place, ce qui nous permet, entre autres, d’être en contact direct avec les différents intervenants, d’être encore plus en amont des processus décisionnels, et ce dans l’intérêt de nos clients », déclare Isabelle Lentz, managing partner du bureau luxembourgeois. Après sept ans passés à diriger le « desk » luxembourgeois d’Ashurst depuis Londres, Isabelle Lentz s’est entourée d’une équipe pluridisciplinaire et expérimentée qui a posé ses valises avenue de la Liberté. Cécile Henlé
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et Georges Simon, les autres associés du bureau, sont en effet venus agrandir l’équipe, suite à plusieurs années passées au sein du département fiscal de Loyens & Loeff. Ils ont été rejoints par trois autres de leurs anciens collègues fiscalistes. L’ambition affichée est de faire du bureau luxembourgeois d’Ashurst un one-stop shop. « Nous misons sur nos valeurs que sont l’excellence, l’innovation et la force de notre réseau pour marquer notre différence, déclare Georges Simon. Aujourd’hui plus que jamais, les considérations économiques et commerciales quant à l’utilisation du Luxembourg deviennent tout à fait primordiales, ce qui nécessite une véritable alliance des compétences et des forces de chacun pour satisfaire au mieux les attentes de nos clients. » Dans un marché pour le moins concurrentiel et face à des cabinets reconnus et de taille plus importante, Ashurst compte sur l’expertise des autres bureaux à l’international et sur les outils technologiques pour se démarquer. « Nos clients attendent de nous une approche technique mais également pragmatique des dossiers. L’accroissement des contraintes et obligations pesant sur les groupes et les sociétés, de même que les développements notamment en matière fiscale ces dernières années ont très nettement fait surgir un besoin de simplicité et de transparence de la part de nos clients, déclare Cécile Henlé. Nous visons une croissance régulière et maîtrisée de notre bureau au cours des mois et années à venir, avec l’alliance de nouveaux collaborateurs capables de vivre les valeurs d’Ashurst. » Ashurst possède 25 bureaux dans 15 pays. Il dispose de 400 partners et 1.300 avocats. T. R.
LE PHÉNIX EHLINGER Retour sur l’histoire de la famille Ehlinger qui a connu de nombreux revers dans les affaires et a su se réinventer au fil des années.
1650 C’est à Welfrange que commence l’histoire de la famille de Marcel Ehlinger. D’origine alsacienne, les Ehlinger cultivent péniblement un petit lopin de terre.
1899 Robert, le père de Marcel, perd son grand-père auprès de qui il a appris les métiers de cultivateur, d’arboriculteur, de distillateur et de transporteur. Il doit maintenant gérer la ferme.
1928 Robert et son frère Auguste s’associent avec leur oncle Adolphe dans le commerce du charbon. Ils développent l’activité de transport et la mise en place de matériaux de construction.
1940 Les associés dissolvent l’entreprise et scindent leurs activités. Les frères créent Arelux pour la vente de charbon.
1960 Marcel rejoint l’entreprise qui est désormais dans le commerce de pétrole et construit un dépôt de mazout dans le jardin familial.
1965 L’activité est cédée au Groupe UGP mais reste dirigée par Marcel et son frère Erny. La marque Elf et ses célèbres points rouges sont nés.
1973 Marcel change une nouvelle fois de métier et crée Intralux Transports. L’entreprise croît rapidement.
1998 À 60 ans, l’entrepreneur développe un nouveau secteur : l’immobilier d’entreprise.
2008 Le nom de « Groupe Schuler » est adopté. Il gère 60 bâtiments avec pour ambition de posséder un parc immobilier à la consommation quasi nulle.
PHOTOS Ehlinger, Maison Moderne
AVOCATS
CARDIGAN
229,95
BRAM
City Concorde Lifestyle Center
80, Route de Longwy
L-8060 Bertrange
bram.lu
ENTREPRISES
LE VÉLO ÉLECTRIQUE, UN BUSINESS QUI ROULE Plus d’un vélo vendu sur trois est désormais un vélo électrique. Une tendance européenne qui touche aussi le Luxembourg.
O
n en voit partout et ils sont de plus en plus nombreux. La mode du vélo électrique ne semble pas encore chercher son second souffle. « Les utilisateurs de vélos à assistance électrique sont de plus en plus présents, confirme Philippe Herkrath, de la Lëtzebuerger VëlosInitiativ (LVI). Il suffit de se prome ner pour le voir. » Le retour en grâce de la bicyclette auprès du grand public était, lui, une réalité depuis bien plus longtemps. La volonté de privilégier la mobilité douce et la démocratisation des VTT et autres VTC y ont contribué. « Mais le vélo élec trique a mis encore plus de per sonnes en selle. Notamment celles qui étaient moins sportives ou les seniors », indique encore la LVI.
VÉLO À ASSISTANCE ET SPEEDELEC
Les professionnels sont unanimes : le vélo électrique a redynamisé leur secteur. Du moins celui qu’on appelle « vélo à assistance électrique », pour le distinguer du Speedelec. Le premier est limité à 25 km/h, le second peut atteindre les 45 km/h. « Le Speed el ec est d’ailleurs considéré comme un cyclomoteur, analyse encore Philippe Herkrath. Son suc cès est moindre car les contraintes sont plus importantes, dissua sives : port du casque, obligation d’immatriculation et de contrôle technique, couverture via une assurance… De plus, les infra structures dédiées aux vélos ne leur sont pas adaptées ou ils ne peuvent y accéder. »
trique s’est réellement popularisé. Nous vendons environ 1.200 vélos, tous types confondus, chaque année. En 2017, 210 étaient des électriques », confie Frédéric Biltgen, chef des ventes au elocenter Goedert de Luxem V bourg. Mais cette année, ce sont déjà 280 vélos à assistance électrique qui ont trouvé preneur. Soit VEL’OH ÉLECTRIQUES
ENCORE UN PEU DE PATIENCE Ils étaient annoncés pour juillet. Puis pour septembre. Mais les 800 Vel’oh électriques en libre-service n’ont toujours pas fait leur apparition aux bornes de Luxembourg. Des retards dans la livraison des batteries sont passés par là. Le dénouement est cependant proche. La Ville de Luxembourg confirme en effet que « le fournisseur JCDecaux et la Ville sont en train de clarifier les derniers détails de la mise en service de ces Vel’oh. La Ville sera en mesure d’annoncer la date du lance ment, de préciser les détails techniques et les modalités pra tiques du nouveau système au début du mois de novembre. » Cette fois, c’est promis.
une hausse de 25 % ! « Et les ventes ne sont pas terminées pour cette année. Le taux différentiel devrait donc être bien plus important à terme », se réjouit Frédéric Biltgen. « Je suis dans le commerce du vélo depuis 1990 », explique pour sa part Didier Lauer, gérant de Bike World à Bereldange. On vit actuellement une révolution com parable à l’arrivée du VTT dans les années 1990. » Dans son magasin aussi, « 35 à 40 % des ventes concernent un vélo électrique ». Ce qui confirme la tendance générale en Europe. Dans la plupart des pays, plus d’un vélo vendu sur trois est désormais équipé d’une assistance.
DIFFÉRENTS PROFILS AU GUIDON
Au fil des années, le profil des clients s’est aussi diversifié. « Il y a évidemment toujours un public senior qui est un peu plus consé quent. Mais pour le reste, ceux qui viennent nous trouver sont des parents qui veulent conduire leurs enfants à vélo à l’école, des gens qui souhaitent aller travail ler à vélo mais ont un parcours difficile à assumer, d’autres qui doivent composer avec un pro blème cardiaque ou des douleurs au dos, mais aussi des sportifs… » Les techniques de vente ont donc aussi beaucoup évolué. « Le plus souvent, le client arrive et nous dit : ‘ je veux un vélo électrique ’ », concède-t-on encore au Velocen ter Goedert. « On doit donc essayer de trouver le bon produit pour la bonne personne. Or, les gammes des différentes marques sont de plus en plus étoffées. »
CROISSANCE DES VENTES
Les chiffres confirment par contre que le vélo à assistance électrique constitue bel et bien pour sa part un business qui roule. « D’une année à l’autre, les ventes sont en croissance constante. Et cela depuis 7 ou 8 ans, quand le vélo élec34 —
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Succès De plus en plus de vélos électriques circulent à Luxembourg.
POPULAIRE
« Le vélo électrique a mis encore plus de personnes en selle. Notamment celles qui étaient moins sportives ou les seniors. » Philippe Herkrath
Lëtzebuerger Vëlos-Initiativ
AU MINIMUM 2.000 EUROS
Reste un frein : celui du budget. « La moyenne est de 2.300 euros pour un vélo de qualité et bien adapté, poursuit Frédéric B iltgen. C’est ce qu’il faut pour un vélo confortable pour circuler en ville. » Mais les prix peuvent rapidement flamber, notamment si on vise un VTT ou un vélo adapté au trekking. « On vend des vélos à 4.000 ou 4.500 euros. Mais cela ne constitue pas une part signi ficative des ventes. » Chez Bike World, Didier Lauer confirme « qu’un budget de 2.000 euros est nécessaire. En dessous de ce mon tant, on ne vend pas, car nous ne pouvons alors garantir la qualité et la maintenance. » Mis en place dans le cadre de la réforme fiscale de 2017, l’abattement pour mobilité durable (AMD) est venu aider à réduire la facture et a connu un beau succès. En 2017, pas moins de 1.523 contribuables ont profité de cette mesure. Soit un coût total de 456.900 euros pour l’État. « On a bien senti les effets de la mesure », nous dit-on chez un marchand de vélos de Luxembourg. « 300 euros déductibles, c’est tout de même une aide intéressante pour ache ter un vélo électrique. » N. L.
PHOTO Nader Ghavami
MOBILITÉ
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Photo → Franklin Delano Roosevelt, taken in 1944 by Leon A. Perskie [edited]
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ENTREPRISES FLASH-BACK
MNKS DEVIENT PWC LEGAL Le cabinet d’avocats MNKS doit intégrer, au 1er décembre prochain, le réseau PwC. Les structures resteront indépendantes, mais les synergies de services et de compétences vont jouer à plein.
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our accompagner ses clients en local et à l’international et poursuivre sa croissance, MNKS a choisi – après deux années de réflexions et d’analyses – de rejoindre un des réseaux de Big Four : PwC. « Nous évoluons dans un contexte d’internationalisa tion du droit, avec des dossiers qui sont toujours plus sophisti qués, toujours plus compliqués et qui nécessitent des compétences sur plusieurs juridictions, expli que Cindy Arces, managing part ner de MNKS depuis 2016. Face à une clientèle toujours plus inter nationale et de plus en plus pré sente au Luxembourg, il était indispensable d’apporter des réponses plus pragmatiques aux besoins qu’elle exprime. » Au 1er décembre prochain, la marque PwC s’étendra donc au Luxembourg à PwC Legal, à l’ins tar du changement opéré à Paris en 2015 quand Landwell – cabinet membre du réseau PwC en France – est devenu PwC Société d’Avocats. Dans un marché où les lignes bougent aussi au GrandDuché, entre l’arrivée de nouveaux noms de l’étranger – sous l’effet du Brexit notamment –, le dévelop pement d’acteurs historiques ou des concentrations, la different law firm s’oriente quant à elle vers une marque reconnue, tout en
Pour Cindy Arces, cette adhésion s’ins crit dans l’évolution des dossiers que le cabinet doit traiter pour ses clients.
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gardant son indépendance struc turelle. « Comme toutes les firmes du réseau, nous serons totalement indépendants avec un partnership autonome composé par les seuls associés de MNKS, qui sont forcé ment des avocats. Nous mettrons donc un point d’honneur à respec ter toutes les règles déontolo giques du Barreau de Luxembourg où MNKS reste inscrit », précise Cindy Arces. Et d’ajouter que l’ADN du cabinet ne sera pas modi fié : « Nous garderons les valeurs qui nous sont chères, dont une attention particulière à nos colla borateurs, tout en bénéficiant des standards et des connexions du réseau PwC. » L’histoire est souvent faite de chemins qui se croisent. Fondé en 2004, MNKS était le fruit de la col laboration entre Marie-Béatrice Noble et Katia Scheidecker, lors qu’elles exerçaient en tant qu’avo cates au sein de Landwell, le réseau d’avocats de PwC qui a depuis cessé ses activités au Luxembourg. L’expansion est à l’agenda puisque l’adhésion au réseau PwC doit permettre à MNKS d’accélérer sa stratégie de spécialisation, en continuant à focaliser son offre de services sur un nombre limité de matières. « Nous voulons élargir notre gamme à destination des fonds d’investissement, qui est un marché-clé au Luxembourg, ajoute Cindy Arces. L’adhésion au réseau PwC et la proposition de services juridiques dans le cadre de dossiers globaux nous permet tront aussi de toucher d’autres clients dans le secteur bancaire et le private equity. » Employant une cinquantaine de personnes, MNKS prévoit justement de nou velles embauches au niveau de la pratique des fonds d’investisse ment. Les équipes ont déjà démé nagé à Crystal Park, où se situe également l’autre société du réseau PwC à Luxembourg, employant plus de 2.700 personnes. T. R.
KPMG FÊTE SES 30 ANS date 8 novembre 2018 lieu KPMG (Kirchberg)
Le Big Four a célébré ses 30 ans dans son siège situé au Kirchberg et a accueilli près de 400 invités.
Philippe Meyer, managing partner de KPMG, et Xavier Bettel. « Si KPMG se porte bien, si les employés se portent bien, alors la firme va bien. Si l’économie va bien, c’est parce que nous ne nous repo sons pas sur ce que nous avons fait, mais que nous sommes prêts pour les prochains challenges », a déclaré le Premier ministre.
Les festivités ont été ponctuées par des performances artistiques.
À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.
PHOTOS Mike Zenari (archives), KPMG
AVOCATS
AVOCATS
QUAND ÉLOQUENCE RIME AVEC PERFORMANCE Le cabinet Arendt a organisé fin octobre un concours d’éloquence à destination de ses équipes. L’avocat parisien Bertrand Périer a partagé pour l’occasion son expérience de l’art oratoire.
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e suis plein de solidarité pour les suicidaires ou les masochistes qui vont se présenter devant nous. » Dès le début de son intervention, Bertrand Périer donne le ton du Arendt Speech Contest. Le cabinet d’avocats Arendt a organisé fin octobre, dans son siège du Kirch berg, son premier concours d’élo quence, auquel tous ses salariés, avocats ou non, pouvaient partici per. 12 équipes se sont affrontées devant un jury et une audience composée d’une centaine de col laborateurs autour d’un sujet : la diversité. L’avocat parisien au Conseil d’État et à la Cour de cassation en France, membre du jury, le reconnaît lui-même, malgré son expérience de près de 20 ans et le fait qu’il enseigne l’art oratoire, notamment à Sciences Po, HEC, et en Seine-Saint-Denis : « La peur ne me quitte jamais quand je parle en public, je suis un ancien timide. Les sondages ont montré que la peur de parler en public vient en premier, avant la peur de mourir. La réalité est que cette peur est inhérente à la prise de parole en public, mais on peut la dépasser. Ce qui fait peur, c’est sa rareté. Plus on s’ex-
prime devant des personnes, plus on est à l’aise. » Bertrand Périer précise éga lement que « le fait de parler vous signale aux autres. La façon dont vous vous exprimez dit d’abord qui vous êtes. La parole est la seule source de véritable entente. Écrivez des mails et vous vous embrouillerez. Voyez-vous et parlez-vous, et vous vous réconcilierez. »
DES FLUX AUX REFLUX
Lauréat du concours de la Con férence des avocats en 2002, l’ora teur se veut rassurant, entre deux boutades. « Il y a autant de mé tiers que de vocations, certains ont le frisson de l’audience. Il n’y a pas de ‘trucs’, c’est pour cela que l’on parle d’art oratoire. Il y a à la fois une part de don, mais également une part de travail. » Celui qui est notamment l’auteur du livre La parole est un sport de combat se rendait pour la d euxième fois au Luxembourg. « C’est dire si ma fortune personnelle est faible », précise-t-il non sans humour. « Lorsque j’ai demandé au chauffeur de taxi quelle était l’actualité en ce moment dans le pays, il m’a répondu : ‘rien’. Comparé à la
Arendt Speech Contest L’équipe des Arendt Riots a remporté cette première édition du concours d’éloquence organisé par le cabinet Arendt.
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France, j’ai l’imp ress ion que vous vivez de flux financiers alors que nous, nous vivons de reflux politiques. » Après ces quelques digressions sur le Grand-Duché, Bertrand Périer a également profité du temps qui lui était alloué pour rassurer une dernière fois ceux ART ORATOIRE
« Les sondages ont montré que la peur de parler en public vient en premier, avant la peur de mourir. » Bertrand Périer
Avocat, professeur d’art oratoire et membre du jury du Arendt Speech Contest
qui allaient entrer en piste quel ques minutes plus tard : « Faites-le, vous ne risquez rien, ce ne sont que des mots. Et cette capacité à embrasser la prise de parole, c’est merveilleux ! »
SEPT MINUTES POUR CONVAINCRE
Les prétendants au concours d’éloquence se sont alors succédé sur la scène. Cette première édi tion a été organisée par le réseau DNA (Diversity & Inclusion Network at Arendt) du cabinet d’avocats. 45 personnes y ont participé, et un coach avait même été embauché pour les former dans leur préparation. Chaque équipe disposait de sept minutes. Le prix à gagner était un aller-retour par personne pour le Cambodge, afin de visi ter deux associations soutenues par le cabinet d’avocats. Les orateurs se sont exprimés en français, en anglais et en alle mand. Autour du thème de la diversité, les cinq « probléma tiques » à défendre ou à contredire
étaient : « Suis-je un looser si je prends le congé parental ? », « Une femme doit-elle devenir un homme pour réussir ? », « Are cultural diffe rences an obstacle to a global Arendt ? », « If you want something said, ask a man, if you want something done, ask a woman » – en référence à la célèbre phrase de l’ancienne Première ministre bri tannique Margaret Thatcher – « Hong Kong, Moscow, New York, Dubai, London, Paris and Luxem bourg… to understand our clients, shall we look the same ? » Et les prestations sur scène ont confirmé l’introduction de Bertrand Périer, tous les styles étaient représentés. Certains ont réalisé une véritable perfor mance de one man ou woman show. D’autres ont joué sur l’in teraction avec l’audience, d’au tres encore s’en tenant à des explications et des arguments plus factuels. Et après plusieurs minutes de délibération « très serrée », le jury – composé de Bertrand Périer, Gaëlle Schneider et François Kremer, respective ment principal et partner (par ailleurs bâtonnier) au sein du cabinet Arendt & Medernach – a rendu son verdict. L’équipe gagnante est The Arendt Riots – en référence au groupe contestataire des Pussy Riots –, composée de quatre jeunes femmes. Leur prouesse théâtralisée a visiblement con vaincu sur le sujet « Hong Kong, Moscow, New York, Dubai, Lon don, Paris and Luxembourg… to understand our clients, shall we look the same ? » Mettant en scène à la fois un partner s’installant au volant de son coupé cabriolet et un partner et un associé de deux entreprises différentes se rencon trant sur le green d’un golf, le tout étant analysé à la manière d’un safari-photo, elles répon daient par l’af fi rmative à la ques tion posée. Un concours qui a montré que l’art oratoire n’est pas forcément de convaincre que l’on a la bonne réponse à la question posée, mais bien la manière dont on y répond. Une démonstration de l’éloquence qu’Arendt & Meder nach songe déjà à renouveler l’an née prochaine. I. S.
PHOTO Arendt & Medernach
ENTREPRISES
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ENTREPRISES
et de gaz (Creos Luxembourg, Ville d’Ettelbruck, Ville de Diekirch, Hoffmann Frères (Electris), Ville de Dudelange, Sudstroum et Sudgaz) et est actuellement dans la phase du « roll-out » des comp teurs intelligents.
CROISSANCE
HOFFMANN FRÈRES, DU BOIS À L’ÉNERGIE Créée il y a 100 ans, la société Hoffmann Frères poursuit le développement de son activité dédiée à l’électricité et va se lancer sur le marché du gaz.
P
artie de l’acquisition en 1918 d’une scierie à Mersch, Hoff mann Frères est aujourd’hui posi tionnée sur deux marchés : le commerce du bois à travers la marque HfM et l’énergie sous le nom d’Electris. « Nous possédions un moulin avec une turbine qui produisait de l’électricité pour nos propres besoins et nous en revendions une partie pour les habitants aux alentours. Suite à l’électrification à Mersch, nous sommes devenus gestionnaire de réseau et fournisseur d’électricité en 1928 », explique Pete Hoffmann, gérant de l’entreprise familiale. Electris est depuis resté le ges tionnaire d’électricité de la ville de Mersch et fournit de l’électri cité dans tout le pays. Selon les derniers chiffres publiés par l’ILR (Institut luxembourgeois de régulation), « nous possédons actuellement 3,5 % de parts de marché au sein des fournisseurs d’électricité du Luxembourg. Nous ne pensions pas avoir autant de succès, et désormais, nous n’avons
pas envie de nous arrêter là », confirme Pete Hoffmann.
DEUX TIERS DU C.A. POUR ELECTRIS
Sans dévoiler le chiffre d’affaires de l’entreprise, celui qui repré sente la quatrième génération à la tête de la société familiale précise que l’activité d’Electris « représente à présent environ deux tiers de [son] chiffre d’affaires. Cette activité a vraiment explosé, mais le commerce du bois continue également sa croissance. » En 2018, Electris fournira quelque 200 millions de kWh d’électricité à plus de 5.000 clients – p articuliers, PME, établis sements publics. Depuis la libéra lisation du marché de l’électricité en 2007, Electris a augmenté sa fourniture d’électricité de 31 mil lions de kWh en 2008 à 185 mil lions de kWh en 2017, soit une hausse de près de 500 %. Electris est membre du GIE (groupement d’intérêt économique) Luxme tering, créé en 2012 par les sept ges tionnaires de réseaux d’électricité
UN PROJET DE PARC ÉOLIEN
L’effectif total d’Hoffmann Frères est aujourd’hui de 70 personnes, et Electris se tourne à présent vers les énergies renouvelables pour poursuivre son développement. « En partenariat avec l’entreprise luxembourgeoise Soler (Société luxembourgeoise des énergies renouvelables, dont les parts sont réparties de manière égale entre SEO et Enovos Luxembourg, ndlr), un projet de parc éolien nommé Wandpark Miersch a été lancé », précise Pete Hoffmann. Il repré sente six centrales éoliennes dans les communes de Mersch et de Lintgen. Des zones tampons ont été définies autour des territoires habités, « les excluant ainsi du projet d’installation d’éoliennes », explique Soler sur son site internet. « La production énergétique estimée par an s’élève à 31,5 millions de kWh, ce qui correspond à la consommation moyenne annuelle de 7.000 ménages, soit environ 28.000 personnes, et permet de réaliser une économie d’environ 20.500 tonnes de CO2 par an. » Les études d’impact environnemental sont actuellement en cours pour
Énergies renouvelables Pete Hoffmann, gérant, annonce un projet de parc éolien pour fin 2020.
ce projet, « dont l’objectif est de voir le jour fin 2020. Nous croyons vraiment dans les énergies renouvelables, et il nous a semblé très intéressant d’investir dans de la production », ajoute Pete Hoffmann. Autre axe de croissance : en 2019, Electris deviendra également fournisseur de gaz pour le Luxem bourg. « Cela nous a paru évident, au vu de notre croissance sur le secteur de l’électricité, de nous lancer sur ce marché parallèle. Nous serons uniquement fournisseur, nous n’avons pas de réseau de gaz », conclut le gérant d’Hoffmann Frères. I.S. DATES-CLÉS
100 ANS DE DÉVELOPPEMENT 1918
Les quatre frères Hoffmann font l’acquisition d’une scierie située au centre de Mersch.
1928
Suite à l’électrification de Mersch, Hoffmann Frères devient gestionnaire de réseau et four nisseur d’électricité à Mersch.
2007
2020
Hoffmann Frères, en partena riat avec Soler, prévoit la mise en service du parc éolien, Wandpark Miersch, pour la fin de l’année.
Débuts C’est dans le commerce du bois qu’Hoffmann Frères a débuté son activité il y a 100 ans.
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PHOTOS Hoffmann Frères
Le marché de l’électricité est libéralisé au Luxembourg. Depuis cette date, l’entreprise a réussi à augmenter le volume de fourniture d’électricité de 31 millions de kWh en 2008 à 185 millions de kWh en 2017, sous le nom d’Electris.
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ENTREPRISES
PRÉSENTÉES PAR
COCRÉATION
THE IMPACT LAB MET L’HUMAIN AU CENTRE Créée il y a seulement deux ans par Lidia Gryszkiewicz et Giny Laroche, The Impact Lab a déjà fait ses preuves. Parmi ses clients, des institutions d’envergure, comme le ministère de l’Économie et des entreprises du secteur privé ou associatif.
C
ette société développe des stratégies pour des processus collaboratifs, voire même cocréa tifs. « Nous plaçons l’humain au cœur de notre approche, explique Lidia Gryszkiewicz. Plus qu’une agence de consultance en stra tégie, nous accompagnons nos clients dans l’élaboration de pro cessus de cocréation, et ce, dans tout le spectre de possibilités que cela implique, en partant d’un extrême avec la création de sim ples campagnes de communica tion et en allant jusqu’à l’autre extrême qui est l’innovation col laborative, tout en passant par la collecte d’informations qualifiées
ou la mise en place de process d’innovation ouverts. » Leur dé marche considère chaque individu comme un expert et le sollicite en tant que tel. Les associées réalisent ainsi un important travail de car tographie d’experts dont elles recueillent les témoignages jusqu’à les mettre en réseau avec d’autres experts dans l’objectif de cocréer autour d’un objectif com mun. « Notre approche est très méthodique. Nous essayons tou jours d’anticiper les différentes étapes et de résoudre les conflits avant même qu’ils ne surgissent pour que la bonne marche du pro jet ne soit pas gênée. C’est tout un
processus qui est véritablement ‘conçu’ sur mesure. » The Impact Lab intervient dans des domaines très variés : politique, administratif, développement urbain, aménage ment du territoire, tourisme et culture… Mais ses fondatrices recherchent toujours des projets qui œuvrent pour la collectivité, qui ont pour objectif l’amélioration d’un élément relevant de la com munauté. C’est ainsi que The Impact Lab est intervenu sur la stratégie mise en place pour la refonte du programme directeur d’aménagement du territoire (PDAT) ou encore pour la concep tion du futur Centre mosellan à Ehnen ; des projets qui répondent à des objectifs très différents, tout comme des temporalités et des durées de mise en place de straté gie qui n’ont rien à voir les unes avec les autres. Un travail sur mesure qui permet de garantir, d’une certaine manière, une obten tion de résultat, à condition éga lement que le client respecte les règles du jeu et autorise réellement la cocréation et la mise en œuvre des solutions apportées. C. C.
carrières Karine Vilret, 51 ans, a rejoint le cabinet d’avocats luxembourgeois Wildgen en tant qu’associée spécialisée dans le droit des assurances, le droit des sociétés, le contentieux d’affaires et le domaine de l’art. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL
Paul Akkerman, 32 ans, a été promu au sein d’Intertrust au poste de directeur du business development, se concentrant sur la recherche de nouvelles opportunités et aidant les équipes à développer leurs affaires. PSF
Anna Gassner, 38 ans, rejoint le cabinet d’avocats Luther au Luxembourg en tant que senior associate pour renforcer le département Corporate, Merger & Aquisitions. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL
SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ
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CEO SELFIE
JEAN-GUY ROCHE, RCARRÉ - RCUBE Jean-Guy Roche, CEO de Rcarré - Rcube, entouré de cinq des 120 employé(e)s du groupe. Rcarré est une société luxembourgeoise, créée en 2001, spécialisée dans les services et solutions informatiques. Rcube Professional Services, créée en 2012, offre des services similaires pour les sociétés dites PSF grâce à son agrément de la CSSF.
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2 Pascal Bonnet Account manager 3 Jean-Guy Roche CEO
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4 Magalie Demichelet Marketing manager
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5 Robin Lemaire Account manager 6 Pascal Clabout CISO
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PHOTOS Wildgen, Intertrust, Luther, Rcarré
1 Aurélie Peter Assistante RH
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PLACE FINANCIÈRE
place financière DIGEST Fortuna vendue La petite banque luxembourgeoise Fortuna a été rachetée début novembre par le groupe libanais Bank of Beirut, qui veut accroître sa présence en Europe. Le nouvel actionnaire a annoncé son intention de maintenir la direction en place ainsi que le personnel. Il parle aussi de renforcer l’équipe pour assurer la croissance organique des activités. Fortuna emploie 26 personnes et a affiché, pour 2017, un produit bancaire net de 4,3 millions d’euros. Recul en vie Selon les chiffres du Commissariat aux assurances, sur les neuf premiers mois de l’exercice 2018, l’encaissement global progresse de façon peu spectaculaire, avec une croissance de 2 %. L’assurance-vie, au cours des trois premiers trimestres, est en décroissance de 1,24 %. L’assurance non-vie progresse, pour sa part, de 23,16 % suite aux effets positifs du Brexit et des délocalisations vers le Luxembourg, qui concernent principalement des sociétés actives dans l’assurance pour entreprises. Diktat L’Union luxembourgeoise des consommateurs parle d’un « diktat » des banques et dénonce une « non-transparence ». Elle critique notamment le portail de comparaison mis en place le
1er novembre, expliquant qu’elle souhaitait un simulateur de frais qui aurait permis à chaque consommateur de trouver les tarifs les plus avantageux en fonction de sa situation. Manifestation La Confédération générale de la fonction publi que (CGFP) organisera une manifestation le 27 novembre, place de Metz, devant le siège de la Spuerkeess. Elle menace de mener d’autres actions, sans les préciser, au cas où elle ne se ferait pas suffisamment entendre. La CGFP compte faire appliquer par la banque de l’État les nouveaux critères de promotion décidés dans la réforme de la fonction publique de 2015. Pour la BCEE, le syndicat souhaite se mettre en avant en vue des élections sociales. Massena Partners La société luxembourgeoise de gestion et de conseil en investissement, Massena Partners, vient d’être reprise par Natixis Wealth Mana gement. La banque de gestion de fortune du groupe financier français Natixis espère ainsi se renforcer dans les domaines qui font la force de Massena : le private equity et l’immobilier. Massena était entre les mains de cinq associés et elle emploie 20 collaborateurs. Elle devrait garder sa structure et son autonomie.
À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.
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TECHNOLOGIES
Big four et big data Les Big Four n’échappent pas à l’évolution des technologies. Ils les voient comme une opportunité d’apporter à leurs clients plus d’efficacité à un moindre coût. Et adaptent leurs outils en conséquence.
À la croisée des demandes des clients, les Big Four adaptent leur fonctionnement interne à un monde digitalisé.
C
onférences, séminaires, études et rapports réguliers… Les responsables des Big Four multiplient les interventions sous forme d’avertissements par rapport aux enjeux de la transformation digitale et technologique qui impacte l’ensemble des acteurs économiques. Ce qui ne veut pas dire, évidemment, qu’ils n’échappent pas à la révolution. Ils se doivent d’être à la pointe pour à la fois conseiller leurs clients au niveau de leur stratégie, mais aussi leur fournir des services de plus en plus efficaces à des coûts correctement ajustés. « On ressent une grande compétition entre les Big Four pour rendre des services plus efficaces, plus rapides et moins coûteux, nos clients nous testent à ce niveau », observe Olivier Cardinal, IT
managing director chez PwC Luxembourg. Que ce soit pour l’audit, la fiscalité ou le conseil stratégique, l’enjeu technologique se ressent à tous les niveaux. « Tous nos clients, dans quelque métier que ce soit, vivent dans un monde de plus en plus technologique. Leur métier change et une de nos missions est de bien comprendre leurs problématiques par rapport à ces enjeux, afin de pouvoir les servir au mieux », explique, de son côté, Carlo Duprel, directeur et fintech leader chez Deloitte Luxembourg.
TRAVAUX RÉPÉTITIFS
En interne, les grands cabinets utilisent avant tout l’innovation technologique, afin d’automatiser des actions relativement répé-
PLACE FINANCIÈRE
RÉSULTATS
PWC EN HAUSSE DE 10 % En 2017, PwC Luxembourg avait franchi pour la première fois la barre des 400 millions d’euros de chiffre d’affaires, suite à une progression de l’ac tivité de 8 %. Pour l’exercice clôturé au 30 juin dernier, le cabinet de conseil a, cette fois, annoncé une progression de 10,2 % et un chiffre d’affaires qui atteint 445 millions. Ses trois grands secteurs d’activité sont en progression. L’audit, secteur pourtant mature, aug mente de 4 %, la division des taxes enregistre une progres sion de 12 % et le conseil fait un bond de 20 %. Ce dernier département a été fortement sollicité par les changements réglementaires et l’évolution technologique. Généralement, le personnel suit la même tendance. Cette fois, cependant, PwC Luxem bourg avance un chiffre de 2.745 employés au 30 juin, ce qui marque une certaine stabilité. Mais le cabinet, qui fête son 20e anniversaire sous l’appella tion PricewaterhouseCoopers, note que sur ces deux décennies, son effectif est passé de 500 à près de 3.000 personnes. « Tout au long de ces années, nous avons attiré plus de 10.000 talents qui sont aujourd’hui par fois devenus nos clients et contribuent toujours au succès du Luxembourg », nous expliquait le CEO, John Parkhouse, lors de la présentation des résultats, le 22 octobre dernier.
titives. « Dans le service d’audit des fonds, la course se fait autour de la capture de la donnée et de l’automatisation de certains tests, pointe Olivier Cardinal. L’informatique permet de préparer la donnée et d’exécuter certains contrôles. Des opérations qui seront ensuite reprises en main par des auditeurs, mais qui leur permettront de consacrer plus de temps au travail à grande valeur ajoutée. » Dans le domaine de la fiscalité, où beaucoup de travaux sont encore réalisés manuellement, la technologie s’impose aussi petit à petit pour, là aussi, capturer la donnée et préparer des reportings qui
seront ensuite soumis aux auto rités ou aux clients. John Parkhouse, CEO de PwC Luxembourg, parlait même récemment à Paperjam, en marge des résultats 2017 de la firme (voir encadré), de l’idée d’un audit permanent, qui ne serait plus seulement une photo graphie d’une situation à un moment précis. Trop ambitieux ? Frédéric Tabak, chef de service de la supervision publique de la profession de l’audit auprès de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF), con firme que des solutions informa tiques ont déjà été développées par les auditeurs, afin d’atteindre un niveau de qualité satisfaisant sur toutes leurs missions. À ce titre, il suit de près ces évolutions. « Imaginer un audit permanent est probablement prématuré, estime-t-il. Mais, grâce au développement d’interfaces, ils auront de plus en plus accès aux données en temps réel, et ce grâce, notamment, à la blockchain. » En tant qu’observateur exté rieur, il note que l’apport techno logique présente surtout un intérêt pour les sociétés d’une certaine taille ou qui traitent des activités routinières, comme dans le secteur des fonds d’investisse ment où un des aspects consiste à rechercher la valeur correcte d’un cours boursier à partir de sources différentes qu’il faut confronter aux données fournies par les clients. « Les Big Four ont aussi développé des solutions informatiques au niveau de l’analyse des écritures comptables, observe Frédéric Tabak. À titre d’exemple, ils peuvent rapprocher les bons de commande des bons de livraison, des factures et vérifier les paiements de manière exhaustive, au lieu de procéder par échantillonnage comme cela se faisait auparavant. »
ÉVOLUTION PERMANENTE
Chez Deloitte Luxembourg, Carlo Duprel explique qu’une panoplie de services récurrents a été déve loppée en intégrant des nouvelles technologies souvent liées aux fintech ou regtech. Des services que le cabinet peut offrir à ses clients pour soutenir des tâches
journalières et répétitives et qui combinent technologie et inter vention humaine. Mais comment ont-ils été développés ? « Ça commence par une identification des défis majeurs auprès de nos clients, suivie par de la veille technologique de logiciels, start-up et fournisseurs de services. Nous scannons de nouvelles solutions en permanence, développe Carlo Duprel. Si elles sont concluantes, nous développons des fonctionnalités propres par rapport à nos besoins et ceux de nos clients. » Doit-on à ce niveau parler de révolution dans la manière de tra vailler des Big Four ? « Sans doute pas, mais la pénétration de l’informatique est de plus en plus forte, analyse Olivier Cardinal. La survie de nos métiers passe donc par des investissements importants dans ce domaine. » Pour Carlo Duprel, l’accélération est liée à l’importance croissante des fin tech dans nos économies de manière générale. « Les fintech sont devenues un élément accélérateur depuis quatre ou cinq ans. Elles montrent de nouvelles potentialités pour les services financiers, notamment dans l’expérience client et dans la simplification. »
LES RH S’ADAPTENT
Un changement qui se ressent donc dans les profils recherchés par les grands cabinets. Ils insistent, le niveau de l’emploi n’est pas menacé. Par contre, les profils évoluent ou deviennent plus exi geants. « Le rôle de certaines personnes doit évoluer, elles devront à l’avenir pouvoir appréhender des outils spécifiques dans les différents métiers », estime monsieur Cardinal. Au niveau du recrute ment, si les Big Four cherchaient auparavant des profils classiques capables de mener à bien des audits, ils ajoutent aujourd’hui que « détenir un bagage technologique supplémentaire est un plus ». « Avec le problème que ces profils sont déjà en pénurie, observe le fintech leader de Deloitte Luxem bourg. Nous devons donc travail ler sur notre attractivité pour les faire venir chez nous. » Et à ce stade, la technologie n’est d’aucun secours. J.-M. L.
RÉSULTATS
DELOITTE EN GRANDE FORME Deloitte Luxembourg, qui démé nagera vers le quartier de la Cloche d’Or dans les prochains mois, a annoncé, le 25 octobre dernier, une nouvelle progres sion de ses résultats, pour la huitième année consécutive. Au 31 mai, le chiffre d’affaires a atteint 330 millions d’euros. Une hausse de 12 %. L’audit fait 4 % de mieux qu’en 2017, la fiscalité grimpe de 8 % et, comme au sein des autres Big Four, c’est le conseil, cette année, qui connaît la plus belle courbe ascendante : +20 %. Comme ses concurrents, Deloitte souligne le défi de l’ap plication des grandes réglemen tations et des nouveaux enjeux technologiques. Le cabinet évoque notam ment les importants besoins du secteur bancaire par rapport à la transformation digitale. Des exigences qui devraient aller en augmentant et toucher de plus en plus de secteurs à partir de 2019. À côté de ce sujet, Joël Vanoverschelde, advisory & consulting leader, constate également la montée en puissance des conseils et de l’assistance sur le sujet de la cybersécurité, de plus en plus considérée comme le grand enjeu des entreprises de tous types pour les pro chaines années. John Psaila, managing partner depuis le 1er juin dernier, se dit optimiste pour les pro chains exercices. Mais il est conscient que le challenge sera de rester actif dans la chasse aux talents tout en assurant le développement d’une expertise spécifique, liée notamment à l’apport technologique.
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PLACE FINANCIÈRE OPINION
KELLY HEBERT, LA FINANCE PAR PASSION Kelly Hebert vient d’être nommée à la direction Belux du gestionnaire de fonds M&G Investments. Itinéraire d’une jeune femme pressée.
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asée à Paris, elle faisait déjà régulièrement la route vers Bruxelles et Luxembourg en tant que sales director Benelux pour le gestionnaire de fonds britannique M&G Investments. Depuis début novembre, Kelly Hebert a été nommée au nouveau poste de directrice Belux. Un rôle qui revenait de manière naturelle à cette jeune passionnée de finance, née de père français et de mère hollandaise. Entrée en septembre 2014, elle a développé l’activité sur le territoire Benelux en partant de zéro. « M&G a toujours eu un ancrage britannique très fort, explique-t-elle. Les dével oppements sur le marché européen ont été entamés il y a une dizaine d’années, mais en visant d’abord des pays comme la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie. Lorsqu’un client po tentiel se manifestait au Luxem bourg, un représentant était envoyé d’Allemagne ou de Suisse », explique-t-elle.
et d’un responsable marketing (à recruter). En mars 2017, suite au Brexit, M&G avait été un des premiers acteurs anglo-saxons à manifester son intention de s’installer au Luxembourg. « Le Luxembourg est une plate-forme financière incontournable en Europe, nous envisagions donc de nous y installer. Le Brexit a accéléré la décision, mais nous y étions préparés. » Dans sa nouvelle mission, Kelly Hebert entend passer un jour par semaine au siège du boulevard Royal et un ou deux en Belgique. Pour rencontrer des clients et faire connaître la marque.
DÉVELOPPER LA NOTORIÉTÉ
Et à ce jeu, elle a sa méthode fortement démarquée de celle des acteurs classiques de l’asset management. À Bruxelles, pour la notoriété de M&G, elle s’est offert une campagne d’affichage de six mois sur les flancs des trams de la capitale belge. Au Luxem bourg, elle réfléchit déjà à apposer DOUBLE BASE son logo sur les bacs de dépôt des Désormais, elle dispose d’une objets dans la zone de contrôle de double base : Paris et Luxem sécurité du Findel. « En France, on bourg, où la nouvelle entité se trouve nos pubs sur les pylônes compose de quatre commerciaux des remonte-pentes dans plus de 30 stations de sports d’hiver, explique-t-elle. Notre volonté est de montrer à nos partenaires financiers que nous les soutenons dans leurs démarches de recommandation de nos fonds et leur assurer que nous sommes là pour le long terme. » À 32 ans à peine, Kelly Hebert affiche déjà un bagage suffisant pour remplir une solide page LinkedIn. « J’ai très vite découvert mon intérêt pour le monde de la finance et j’ai eu à chaque étape de très belles opportuniKelly Hebert Au Luxembourg, tés », justifie-t-elle. La chance des la jeune femme gère une équipe de cinq personnes. audacieux ? J.-M. L. 46 —
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Le droit luxembourgeois des sociétés est-il assez compétitif ? « OUI… MAIS ON PEUT FAIRE MIEUX ! » JACQUES GRAAS Counsel, Allen & Overy
Le cadre du droit luxembourgeois des sociétés reste la loi du 10 août 1915 qui a connu de nombreux amendements et notamment une modernisation profonde en 2016. Le maintien de cette compétitivité reste un défi permanent. Mais la compétitivité continue requiert aussi, d’une part, des cabinets actifs sur le marché luxembourgeois disposant d’une technicité adéquate et, d’autre part, des juridictions spécialisées, maîtrisant la langue anglaise et étant capables de rendre des décisions de qualité tant en première instance qu’en appel endéans des délais raisonnables. Le succès d’une économie est aussi le résultat de l’attractivité de ses systèmes juridiques et judiciaires.
« PAS TRÈS COMPÉTITIF PAR RAPPORT AUX DROITS DES SOCIÉTÉS À L’ÉTRANGER » PIERRE-HENRI CONAC Professeur de droit commercial et des sociétés à l’Université du Luxembourg
En apparence, le droit luxembourgeois des sociétés semble bien placé. Sa modernisation lui a permis de rattraper une partie de son retard sur les autres États membres. En effet, le droit français des sociétés a fait l’objet ces dernières années d’une modernisation à marche forcée, et le succès considérable de la Société par actions simplifiée (SAS) montre qu’il est aussi flexible. Le droit belge des sociétés devrait bientôt être totalement libéralisé et pourrait constituer un concurrent redoutable pour le droit luxembourgeois. Quant au droit néerlandais, l’introduction de la Flex-BV en 2012 l’a rendu très concurrentiel. Dans ce contexte, le droit luxembourgeois des sociétés apparaît compétitif, mais pas par rapport aux droits des sociétés à l’étranger. En effet, la réforme de 2016 était basée sur l’état du droit étranger en 2007. Il y a donc un effet retard. Découvrez la version intégrale sur paperjam.lu.
PHOTOS M&G Investments, Allen&Overy, Université du Luxembourg
FONDS
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Non non, je n’ai pas oublié le cadeau… Avec mon app bancaire My ING dans la poche, je ne suis pas venu les mains vides. Je fais un virement sur la liste des mariés en un rien de temps ! Et maintenant… que la fête commence ! #ViveLesAmoureux
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PLACE FINANCIÈRE B U Z Z WO R D
PAIEMENTS
UNE NOUVELLE ÈRE POUR LA CARTE BLEUE Alors que la Société Générale s’apprête à lancer en France une carte de crédit équipée d’un capteur biométrique, les banques luxembourgeoises préparent aussi quelques innovations.
T
rente ans après son lancement, la carte bancaire est quas iment aussi utilisée que l’argent liquide dans les pays développés. Au 30 juin de cette année, on en comptait près d’1,7 million émises par des établissements de crédit luxembourgeois et en circulation, selon la Banque centrale du Luxembourg. Son monopole est toutefois en train de s’effriter en raison de la place grandissante que prennent les nouveaux moyens de paiement, qui passent de plus en plus par les smartphones et autres objets connectés. Mais la carte bleue n’est pas morte pour autant puisque les habitudes des consommateurs diffèrent selon les marchés, et les stratégies mises en place par les banques sont loin d’être identiques d’un pays à l’autre.
SANS CONTACT ET DÉMATÉRIALISATION
En France, la Société Générale a décidé de parier sur l’avenir de la carte en lui intégrant une technologie de reconnaissance d’empreinte digitale. Au Luxembourg aussi, on croit en l’avenir du paiement par carte bancaire, mais pas de la même façon. « Nous avons été parmi les premiers en 2014 à remplacer les cartes en circula tion au profit de cartes sans contact », rappelle Gwenaëlle Leclair, codirectrice de Visalux et Europay Luxembourg. Ces deux sociétés coopératives ont été créées, dans les années 1990, par dix des principales banques commerciales de la Place. L’objectif était de centraliser l’obtention des licences Visa et Mastercard et de mutualiser l’innovation autour de ce moyen de paiement. Contrairement à la France ou à la Belgique, la carte sans contact 48 —
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a rapidement rencontré un succès au Luxembourg. « Nous conti nuons à investir pour faire évoluer ce système, même si nous nous dirigeons plutôt vers une déma térialisation de la carte bancaire », ajoute Xavier Laurent, l’autre codirecteur des deux sociétés.
À CHACUN SA STRATÉGIE
Aujourd’hui, Europay Luxembourg et Visalux travaillent sur la dématérialisation de la carte bancaire pour permettre des paiements par le biais d’objets connectés. « Nous sommes en train de mener une phase de test autour d’un service de paiement par smartwatch et smartphone, mais qui reste tou jours lié à un compte de carte ban caire », confirme Xavier Laurent. La différence avec une solution comme Digicash est que le paiement s’effectue depuis le compte d’une carte bancaire et bénéficie donc des services associés, comme la possibilité de payer à crédit ou d’accéder à des services d’assurance. « La principale problémati que est d’introduire une identification forte, mais au lieu d’une empreinte digitale sur la carte, nous travaillons, entre autres, à une validation biométrique sur le smartphone du client », complète Gwenaëlle Leclair. Chaque banque de la Place conserve toutefois sa propre stratégie. Et si certaines, comme la BCEE, continuent à croire dans les services fournis par Visa et Mastercard, voyant les nouveaux moyens de paiement comme complémentaires, d’autres, comme la Bil, misent plutôt sur le paiement mobile. Sans toutefois faire une croix sur la carte bancaire, qui continuera certainement d’avoir de belles années devant elle. J. M.
Insurtech [ɪnˈʃʊərtɛk] noun
Avec un temps de retard sur les fintech, les start-up technologiques transforment le secteur de l’assurance.
A
lors que l’on observe le dévelop pement des sociétés fintech depuis plus de dix ans déjà, les insurtech commencent seulement à faire parler d’elles. L’enjeu est pourtant le même. Grâce au développement technologique, ces start-up tentent de révolutionner le secteur de l’assu rance, tout comme les fintech l’ont fait pour la finance. Objectif disruption, donc, pour permettre au consommateur un accès plus simple et plus rapide aux produits d’assurance. Aujourd’hui, le secteur de l’assurance est jugé très traditionnel. Les contrats se concluent encore, la plupart du temps, par l’intermédiaire de courtiers et les demandes d’indemnisation réclament des piles de documents papier et des délais souvent fort longs. L’apport tech nologique des insurtech vise donc des évolutions comme la dématérialisation des contrats, la souscription en ligne et la gestion des sinistres, mais aussi une meilleure relation avec la clientèle et la réduction des coûts. Or, le monde de l’assurance se prépare, globalement, à une révolu tion. Concernant l’assurance auto, par exemple, l’arrivée prochaine des voitures autonomes va modifier considéra blement le débat sur la responsabilité en cas d’accident. Mais la connectivité est déjà utilisée par certaines sociétés d’assurances pour analyser le comporte ment des conducteurs et adapter les profils de risques. Un pas encore plus loin : les insurtech pourront aussi proposer des solutions aux assureurs afin d’anticiper les dangers et prévenir les clients d’un risque de sinistre. L’enjeu reste cependant de maintenir un degré de contact humain dans la mesure où l’assureur est souvent en relation avec son client durant des périodes difficiles de sa vie.
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PLACE FINANCIÈRE
KORN FERRY DE RETOUR AU LUXEMBOURG Depuis le mois de mai, le consultant en ressources humaines a, à nouveau, pignon sur rue et trois consultantes dédiées aux demandes du marché grand-ducal.
L’
économie luxembourgeoise tourne à plein régime et le problème numéro un dans les entreprises est devenu de trouver des personnes capables d’assumer des fonctions de plus en plus pointues. La compétition internationale fait rage pour trouver les meilleurs talents et, dans le monde de la finance, les bouleversements liés au Brexit accentuent le phénomène. C’est dans ce contexte tendu pour les RH que le consultant américain Korn Ferry a fait le choix d’ouvrir à nouveau un bureau dans la capitale luxembourgeoise, un peu moins de huit ans après avoir pris la décision de quitter physiquement le pays (en décembre 2010), au cœur de la crise financière. Ce bureau compte actuellement trois consultantes. Martine Kersc henm eyer et Gabriela Nguyen-G roza ont ouvert ses portes en mai et elles ont été récemment rejointes par Kahina Feknous (voir les profils en encadré). « En fait, Korn Ferry n’a jamais vraiment quitté le Luxem bourg, précisent-elles d’emblée. Il y est actif depuis 25 ans, mais comme pour beaucoup de sociétés pendant la crise, il a été décidé de recentraliser les ressources et d’opérer depuis Bruxelles. » Mais
une vingtaine de consultants ont continué à se rendre régulièrement dans le pays pour assurer le contact avec leurs clients. Ses responsables pointent aussi que le consultant américain était le seul à l’époque à gérer les besoins des entreprises luxembourgeoises depuis un bureau local et qu’il est aujourd’hui à nouveau le seul parmi le top 5 international à le faire.
« NOUS VISONS BEAUCOUP PLUS LARGE »
Mais il y a quand même un avant et un après. « Avant 2010, Korn Ferry Luxembourg était essentiel lement actif dans l’executive search (le top management, ndlr) dans le domaine de la finance. Désormais, nous visons beaucoup plus large », commentent les trois consultantes. L’entité grand- ducale se consacre toujours à la rec herc he de cadres de haut niveau, mais opère aussi au niveau de ce qu’elle appelle le « profes sional search », la recherche de talents dans les étages inférieurs, jusqu’au middle management. « Nous agissons également au niveau de l’industrie, plus uni quement de la finance. Notre clientèle va des start-up jus qu’aux plus grandes sociétés », précise Kahina Feknous.
Le nom de Korn Ferry est traditionnellement associé à l’image TRIO AU LUXEMBOURG du « chasseur de têtes ». Mais là encore, les récentes responsables CONSULTANTES À L’AFFÛT du bureau grand-ducal entendent Martine Kerschenmeyer, senior client partner, est Luxembourgeoise. tordre le cou à un vieux canard. Après des études de droit à Paris Non, leur job n’est pas juste d’aller et un second master en droit au dénicher, voire débaucher, la perle Royaume-Uni, elle a décidé de rester à Londres. Attirée par la finance, rare. « La moitié de notre activité elle travaille 18 ans au sein de la City. consiste à donner des conseils aux Après des débuts sur les marchés de entités Ressources humaines des dérivés chez JP Morgan, elle glisse entreprises », explique Martine vers l’asset management pour Morgan Stanley. Elle fera encore cinq années Kerschenmeyer. Des analyses qui chez Blackrock dans le private equity peuvent concerner la réorganisa- avant de revenir au Luxembourg pour tion d’une équipe dans le cadre des raisons personnelles. Elle a rejoint d’un rachat ou d’une phase de Korn Ferry pour assurer l’ouverture du nouveau bureau luxembourgeois. transformation digitale, l’évalua- Gabriela Nguyen-Groza, senior RÉSEAU INTERNATIONAL
« Notre capacité à ‘sourcer’ dans le monde entier est capitale. » Martine Kerschenmeyer Consultantes chez Korn Ferry
tion des cadres, l’identification des possibles leaders de demain (lea dership management) ou encore l’étude de la motivation réelle des employés. « Notre expérience et les données dont nous disposons nous ont permis de développer une panoplie d’outils pour aider nos clients », poursuit la client senior partner. Le bureau américain peut par exemple fournir une grille de rémunérations pour chaque métier dans un pays donné afin de savoir où fixer la barre.
DE CANDIDAT À CLIENT
Retour Gabriela Nguyen-Groza, Martine Kerschenmeyer et Kahina Feknous, accompagnées d’Olivier Courtois, senior client partner du bureau de Bruxelles.
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Si sa première mission est évidemment de répondre aux demandes de profils des entreprises clientes, Korn Ferry Luxembourg insiste aussi sur la relation à créer avec les candidats, chanceux ou pas. « Sur un petit marché comme le Luxembourg, un candidat peut devenir un client et un client deve nir candidat, remarque Gabriela Nguyen-Groza. Pour nous, un can didat est aussi important qu’un
client partner, est d’origine roumaine. Après des études à Paris, elle travaille d’abord dans la capitale française. Elle s’installe au Luxembourg en 2008 et travaille comme consultante dans le secteur des fonds d’investissement. Mais elle se tourne assez rapidement vers l’executive search en travaillant pour une société locale, surtout dans le domaine finance & legal. Avec Martine Kerschenmeyer, elle a ouvert le nouveau bureau en mai dernier. Kahina Feknous, managing consul tant, a travaillé un peu plus de deux ans pour Korn Ferry Paris avant de venir au Grand-Duché pour des raisons personnelles et, dans la foulée, rejoindre le bureau de Luxembourg il y a un mois. Avant cela, elle a plutôt développé un bagage industriel en travaillant principalement dans le secteur de l’énergie, notamment chez Siemens. Mais chez Korn Ferry Luxembourg, elle officie dans un profil plus généraliste pour répondre aux spécificités du marché.
client. » S’il est recruté, Korn Ferry assurera un suivi pendant un an au sein de l’entreprise et peut aider à son intégration. S’il n’est pas retenu, le consultant se propose de l’aider via des outils comme l’aide à la rédaction de CV ou un coaching personnalisé. Enfin, Korn Ferry insiste encore sur la puissance de son réseau international, qui lui permet de faire intervenir à chaque fois le consultant le mieux à même de répondre à une demande précise. « C’est notre force, résument les trois responsables. Dans un pays comme le Luxembourg, qui a souvent besoin d’aller chercher de la main-d’œuvre à l’étranger, notre capacité à ‘sourcer’ dans le monde entier est capitale. Et pour chaque question, nous trouverons le meilleur spécialiste, où qu’il se trouve dans le monde. » J.-M. L.
PHOTO Jan Hanrion (Maison Moderne)
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PLACE FINANCIÈRE FLASHBACK
CNP ACCÉLÈRE LE RYTHME AU LUXEMBOURG CNP est présent sur le marché grand-ducal de l’assurance-vie depuis deux ans. La filiale du géant mondial français entend s’ouvrir à d’autres pays européens, depuis le Luxembourg.
L’
assureur français CNP est un des derniers venus. Active depuis deux ans sur le marché de l’assurance-vie en libre prestation de service (LPS), la filiale CNP Luxembourg a pris ses marques au Grand-Duché et en France et connaît déjà une forte progression de ses contrats. En 2017, la collecte avait rapporté 179 millions d’euros. Cette année, à la mi-octobre, elle atteignait déjà 510 millions. « Nous pensons clôturer l’année avec un chiffre entre 600 et 700 millions d’euros », assure Jean-Mary Castillon, directeur général de CNP Luxem bourg. Une performance liée à l’intérêt du marché français ; au Luxembourg, le montant récolté est de 15 millions d’euros. Avec un total d’actifs sous gestion de 423 milliards d’euros, le groupe CNP est le quinzième assureur mondial et le septième européen. S’il n’est venu que tardivement sur le marché luxembourgeois de l’assurance-vie – il est installé depuis juillet 2016 et a lancé son offre commerciale un an plus tard –, c’est premièrement parce qu’il ne s’intéresse que depuis peu aux grandes fortunes. « Nous avons démarré le haut de gamme en 2014 avec la création de CNP Patrimoine, explique le
Jean-Mary Castillon, directeur général de CNP Luxembourg.
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directeur général. Nous avons alors pris la décision de fonctionner sur deux jambes, une en France, l’autre au Luxembourg. C’était d’autant plus justifié que certains clients souhaitaient un contrat de droit luxembourgeois. » La seconde raison est liée à l’actionnariat du groupe, majoritairement public via la Caisse des dépôts et consignations. « Nous ne voulions pas lancer l’activité avant la mise en place de l’échange automatique des données fiscales, qui a démarré en 2017 à partir des données de 2016. Mais maintenant nous sommes une société à part entière disposant de toute la substance nécessaire », précise Jean-Mary Castillon. CNP Luxembourg compte une équipe de 12 personnes et étend progressivement son offre sur d’autres marchés. En janvier 2019, elle proposera un produit en Bel gique, et un autre en Italie au prin temps prochain. CNP a fait son nid dans le secteur « B to B » en cherchant à créer des partenariats avec des banques privées, des courtiers ou des family offices. « Nous n’étions pas attendus, l’offre était déjà importante sur la Place. Nous devons donc créer une relation de confiance et nous imposer par la qualité de notre service », insiste Antonio Valente, responsable commercial. Un travail qui ne se réalise pas en un jour, mais dont l’assureur commence à voir les premiers fruits. « Nous avons créé nos produits pour convaincre des banquiers de travailler avec nous et nous assurons un service qui permet d’apporter des réponses rapides à nos clients », concluent les responsables de CNP Luxem bourg. En espérant de 2019, à nouveau, une année… de forte progression. J.-M. L.
CONFÉRENCE ART & FINANCE date 26 octobre 2018 lieu Philharmonie
Pour l’édition 2018 de sa conférence Art & Finance, Deloitte Luxembourg a organisé les débats sur le triptyque art-finance-technologie.
John Psaila, managing partner de Deloitte.
Frédéric de Senarclens (ArtMarketGuru), Lukasz Radawiec (ArtWallet), Niccolò Filippo Veneri Savoia (Looklateral), Frédéric Laffy (Danae HI), Dino Lewkowicz (4ARTechnologies) et David Dehaeck (artfintech.one).
À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.
PHOTOS Lala La Photo, Blitz Photo Agency
ASSURANCES
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PLACE FINANCIÈRE
RÉGLEMENTATION
Substance, vous avez dit substance ? Dans le secteur financier, la notion de substance est devenue fondamentale pour éviter la critique internationale. Les acteurs présents au Luxembourg ont progressivement joué le jeu et respecté les exigences croissantes.
A
u cœur des grandes vacances, le 24 août dernier, la Commis sion de surveillance du secteur financier (CSSF) a sorti une circulaire (CSSF 18/698) qui, depuis, fait pas mal de bruit dans le monde des fonds d’investissement. D’une portée assez large, elle consacre un large volet aux obligations en termes de substance. En clair, elle fixe ses exigences pour la composition des organes de direction. Désormais, dans les GFI (sociétés de gestion de fonds et gestionnaires de fonds alternatifs), les dirigeants devront être au moins deux et se consacrer à cet emploi à temps plein. Ils doivent se trouver de manière permanente au Luxembourg, leur domicile peut être en dehors des frontières, mais doit quand même leur permettre de rejoindre le pays de manière quotidienne. Ces personnes doivent aussi pouvoir être contactées en permanence par la CSFF. Dans la même circulaire, il est aussi précisé que ces dirigeants doivent disposer d’une expérience professionnelle suffisante et adéquate par rapport aux stratégies
d’investissement des fonds gérés et donc faire preuve d’une certaine compétence dans le domaine. « La CSSF a essentiellement mis par écrit des principes qu’elle avait déjà développés en 2013 pour les gestionnaires de fonds alternatifs », explique Nicolas Gauzès, associé Corporate, M&A au sein du cabinet d’avocats Linklaters Luxembourg. Ces mesures dans le domaine alternatif sont venues avec la directive AIFMD, qui a fixé des règles pour les fonds moins réglementés. « Ces changements ont entraîné une compétition entre États pour abriter ces structures. Non pour des raisons fiscales, mais parce qu’elles représentent une activité croissante employant de plus en plus de personnes », précise Nicolas Gauzès. En fixant par écrit des normes quantitatives et qualitatives, le gendarme financier de la Place donne un gage de fiabilité supplémentaire à la finance luxembourgeoise et tente d’éviter des critiques qui pourraient venir de l’étranger pour récupérer une part de l’activité. « La substance est un sujet de discussion très ancien sur la Place, pointe Nicolas Gauzès. Elle consacre le fait qu’une société existe et est véritablement établie dans le
« Elle consacre le fait qu’une société est véritablement établie dans le pays. » Nicolas Gauzès
Associé Corporate, M&A, Linklaters Luxembourg
Nicolas Gauzès, associé Corporate chez Linklaters.
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pays. » Par opposition aux « sociétés boîtes aux lettres », pour lesquelles le Grand-Duché a souvent été pointé du doigt par le passé. Mais cette notion, qui a gagné en importance depuis la crise financière sur le plan international, a connu de grandes évolutions au Luxembourg également. « Nous sommes passés d’une subs-
tance affichée nécessaire à une substance réelle utile », constate Nicolas Gauzès. Si les entreprises se contentaient auparavant d’une adresse au Luxembourg, d’une personne apte à répondre au téléphone et éventuellement d’un salarié, peu à peu, les activités se développant, le rôle des personnes employées sur place est devenu de plus en plus important, consolidant en fin de compte la fameuse substance de l’entreprise.
Et aujourd’hui, c’est l’effet Brexit qui la renforce. Autant la CSSF que le Commissariat aux assurances exigent des entreprises en provenance de Londres une présence effective et des dirigeants qualifiés en nombre suffisant. « La situation au Luxembourg a évolué parallèlement aux exigences internationales, conclut Nicolas Gauzès. Pour assurer l’avenir, il faut désormais faire évoluer la réalité plus vite que les exigences. » J.-M. L.
TECHNOLOGIE
LE CASSE-TÊTE LÉGAL DE LA BLOCKCHAIN Le gouvernement se serait-il un peu trop pressé en avalisant mi-septembre un projet de loi introduisant la possibilité d’utiliser la blockchain dans l’inscription et la circulation des titres ? L’industrie bancaire se dit en tout cas « surprise ».
L’
information est tombée dans le résumé des travaux du conseil de gouvernement du 14 septembre. Un paragraphe assez vague mentionne la possibilité d’utiliser des dispositifs d’enregistrement électroniques sécurisés, « dont notamment les registres ou bases de données électroniques distribués du type blockchain », pour l’émission, l’inscription et la circulation sécurisées des titres. Une petite phrase qui, pour le gouvernement, permettra au Luxembourg de compter parmi « les premiers pays à disposer d’un cadre législatif clair en la matière ». Clair ? La Place n’en est pas si sûre. Au contraire. Cont actés par Paperjam, plusieurs experts parlent d’un paragraphe « très vague ». « Cette modification ouvre certes la porte à l’utilisation de cette nouvelle technologie, mais elle ne donne pas vraiment de points concrets », note Alain Uhres, head of institutional relationship management à la BCEE. Et d’ajouter qu’aucun projet d’utilisation de la blockchain dans l’émission ou la circulation des titres n’existe pour le moment dans sa banque. À la différence du secteur des fonds, où des initiatives sont en
cours, aucune application concrète de la blockchain dans le milieu bancaire n’existe à l’heure actuelle. Un groupe de travail de l’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL) s’y penche. « Nous n’avons pas été consultés par le gouvernement pour la rédaction de ce projet de loi », note toutefois le responsable fintech de l’institution, Marc Hemmerling. S’il salue « une très bonne approche (du gouvernement, ndlr) pour faciliter l’adoption de nouvelles technologies », il regrette l’absence de tout processus de réflexion. Un constat partagé par le juriste Paul Péporté, du cabinet d’avocats Allen & Overy, qui rappelle que la blockchain est un casse-tête d’un point de vue légal. « La publication de ce projet de loi est peut-être un peu prématurée, car la technologie est en pleine évolution », confirme-t-il. À l’heure actuelle, la gestion des titres au Luxembourg se base sur une loi de 2001. Celle-ci permet notamment leur dématérialisation, c’est-à-dire qu’elle reconnaît leur transfert par un simple virement de compte à compte. Un cadre qui, pour l’instant, satisfait largement les banques de la Place. J. M.
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PLACE FINANCIÈRE
chez ING Belux, ce n’est pas suffi sant pour qu’il devienne une valeur de circulation, à l’instar des devises classiques. « Le bitcoin contient sa propre perte, puisque son modèle se base sur un nombre La pionnière des cryptomonnaies a survécu à sa première défini d’unités. Or, une fois le seuil décennie. Et malgré quelques excès, elle a acquis une maturité maximum atteint, sa valeur augsuffisante pour commencer à intéresser des géants de la finance. mentera du fait de sa rareté et il ne pourra plus répondre aux i on le compare à une start-up, de la communauté pour être vali besoins de l’économie, qui contile bitcoin est la plus grande dée. Toutes les autres monnaies nuera, elle, à croître », expliquelicorne* de tous les temps. En virtuelles qui se créent utilisent la t-il. Dans ce cas-là, la pionnière des 10 ans, il a atteint plus de 100 mil- même technologie. La bulle des liards de dollars de valorisation. » cryptomonnaies commence à gran cryptomonnaies a-t-elle le poten tiel pour devenir une valeur Laurent Kratz, entrepreneur pas dir et la valeur du bitcoin atteint Laurent Kratz refuge ? « Pour cela, il faudrait sionné de la blockchain et des CEO, Neofacto monnaies virtuelles, est un incon qu’elle obtienne soit une garantie RECONNAISSANCE ditionnel du bitcoin. Et il ne man étatique, soit une reconnaissance que pas une occasion de faire la ET AU LUXEMBOURG ? qui gère plus de 2.500 milliards collective, comme c’est le cas pour promotion de la mère des « cryp En 2014, le Luxembourg est de dollars d’actifs dans le monde, l’or. Mais il a fallu des centaines tos ». Il a d’ailleurs une réponse à l’un des premiers pays à recon a annoncé la création d’une d’années à ce dernier avant de toutes les critiques. « Sur 2018, la naître les monnaies virtuelles – société dédiée aux investisse s’imposer dans le monde. Or, le volatilité du bitcoin a été très à l’époque, il n’y a quasiment que ments en cryptomonnaies. « Notre bitcoin n’a que 10 ans… » J. M. proche de celle du dollar ou de le bitcoin – comme des monnaies objectif est de rendre les actifs * Une licorne est le nom donné l’euro. Je pense que le potentiel du scripturales à part entière. Pour nativement numériques, comme à une start-up dont la valorisation bitcoin et des monnaies virtuelles la Commission de surveillance le bitcoin, plus accessibles aux dépasse le milliard de dollars. investisseurs, détaille la CEO en général est encore à venir. À la du secteur financier (CSSF), du groupe financier, Abigail fin des années 1990, nous avons été cette prise de position se justifie du fait qu’elles sont acceptées témoins de la création de l’inter- comme moyen de paiement pour Johnson, dans un communiqué. net des données. Avec la blockchain, des biens et des services « par un Nous allons continuer d’investir PRÉSENTÉES PAR nous entrons dans l’ère de l’inter- cercle suffisamment large de per et d’expérimenter, à l’avenir, pour net des valeurs. » rendre cette classe d’actifs émersonnes ». L’ouverture du régula gente plus facile à comprendre Le bitcoin est né le 1er novembre teur luxembourgeois pèsera 2008 et il s’agit de la toute pre certainement dans la décision de et à utiliser pour nos clients. » mière cryptomonnaie jamais créée. Bitstamp, en 2016, puis BitFlyer, Quelques mois avant Fidelity, Simon Maire, 33 ans, Ses fondateurs, qui sont restés ano en 2018, deux des plus impor c’est Goldman Sachs et JP Morgan a été promu au sein d’échange tantes plates-formes nymes, voulaient créer une mon qui avaient annoncé leur intérêt d’Intertrust au poste de d’investir dans les cryptomon business unit director, naie indépendante de toute banque de cryptomonnaies au monde, de venir s’installer au Grandcentrale et basée sur une gestion Duché. Elles y obtiendront dans naies. Il faut dire que la demande dirigeant une équipe de 30 profes sionnels juridiques et financiers prin décentralisée. Il faut rappeler qu’à la foulée un agrément en tant existe et les rendements affichés cipalement dédiés aux marchés l’époque, la finance mondiale sor qu’établissement de paiement. par ce marché parallèle, dont les nord-américains et moyen-orientaux. tait tout juste d’une crise profonde, En même temps, la CSSF reste cours sont uniquement basés sur PSF . et la confiance dans les institutions très prudente sur la question. la loi de l’offre et de la demande, Gerald O’Donoghue, financières traditionnelles était au En mars, elle a publié un aver ont de quoi faire pâlir les produits 46 ans, a rejoint Intertrust plus bas. Durant ses premières tissement aux investisseurs, dans d’investissement classiques. « Les Luxembourg en tant que business unit director, années d’existence, la cryptomon lequel elle qualifie les monnaies Américains se sont lancés, les d’une équipe d’environ 25 pro naie reste confinée à des cercles virtuelles d’investissements « hau Japonais aussi – ils reconnaissent à la tête fessionnels financiers et juridiques spé tement volatils et spéculatifs ». très restreints de connaisseurs et le bitcoin comme moyen de paie- cialisés dans les marchés de capitaux. d’informaticiens engagés. Un bit ment légal depuis avril 2017. Les PSF coin vaut à son lancement quel un sommet à près de 20.000 dol Européens suivront, commente Nicolas Griffet, 32 ans, ques centimes d’euros. Son cours lars en décembre 2017, avant de Yves-Laurent Kayan, le fondateur a rejoint la société Ame gagne rapidement quelques cen s’effondrer. Début novembre, elle et CEO de la start-up luxembour Life Lux le 7 octobre 2018 en tant qu’attaché de taines d’euros. Mais c’est à partir était de 6.388 dollars. geoise CoinPlus. Il serait préférable que la Place se mette direction. Il compte neuf années de 2017 que sa popularité grandit. d’expérience en assurance-vie Dans le secteur financier, la tech UN PLACEMENT SPÉCULATIF désormais au diapason, au risque au sein de différentes compagnies nologie qui sous-tend le bitcoin, la Le bitcoin est-il devenu un pur de perdre de l’attractivité. » actives sur le marché belge. ASSURANCES blockchain, commence à être étu produit spéculatif pour autant ? diée attentivement, notamment Difficile à dire. Depuis quelques UNE VALEUR REFUGE ? SERVICES AUX ENTREPRISES pour ses avantages en termes de mois, son intérêt grandit du côté Dans la jungle des cryptomonnaies PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES traçabilité et de sécurité. Son prin de l’industrie financière, qui le – on en recense environ 2.000 –, le PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ cipe est celui d’un vaste registre regardait jusqu’à maintenant bitcoin fait figure d’un placement comptable où chaque transaction d’un mauvais œil. Au mois d’oc relativement stable. Mais pour Créez ou actualisez votre biographie sur guide.paperjam.lu. doit recevoir l’aval de l’ensemble tobre, le géant américain Fidelity, Philippe Ledent, senior economist MONNAIE
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« Avec la blockchain, nous entrons dans l’ère de l’internet des valeurs. »
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PHOTOS Intertrust, Ame Life Lux
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Thomas Steiger, CEO, VP Bank.
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PHOTO Jan Hanrion (Maison Moderne)
“We are a strongly capitalised bank with a clear strategic focus and an attractive product offering, which makes us a solid partner for clients and employees.”
BRAND VOICE
MANAGEMENT AND INVESTMENT
A booming year for European growth 2018 has been a momentous year for VP Bank’s growth in Luxembourg, with anniversary celebrations, strategic transactions, and a substantial office upgrade. A recognised player for serving smaller and medium-sized funds, VP Bank is growing its private banking and intermediary business with a clear focus on Europe. CONTENT BY VP BANK
AN EVOLUTIONARY SUCCESS
F
ounded in 1956, VP Bank Group offers bespoke asset management and investment consultancy for private individuals and intermediaries. The only Liechtenstein-based bank in the Grand Duchy, VP Bank (Luxembourg) SA was established in 1988 and provides a one-stop shop for fund services between the custodian bank and the ManCo. “A strategic decision was taken at group level to invest its capital base into organic and external growth,” says Thomas Steiger, CEO of VP Bank (Luxembourg) SA, the EU hub of the group. Double anniversary celebrations for the bank’s core units took place this year, for 30 years of VP Bank (Luxembourg) SA and 20 years of VP Fund Solutions (Luxembourg) SA. Significant transactions saw the bank acquire Luxembourg Carnegie investment funds as a new client for its fund management company and its custodian bank. “We also took over the private banking business of Catella Bank,” adds Steiger. The bank attracts many entrepreneurial clients, and cultivates a culture of commitment, entrepreneurship, and personal responsibility.
the bank, and correspondingly for employees and clients. Previously in separate locations, the move has united VP Bank and VP Fund Solutions under one roof. As well as being bright, modern, and fulfilling the highest environment standards, the building’s digital infrastructure enables clients to be interactively involved in the advisory process. “Easily accessible by public transport, the new office gives us the capacity to accommodate ten new colleagues from Catella Bank and leaves plenty of space for expansion: we are currently 130 employees and can comfortably fit 200,” says Steiger.
130 It’s the number of the current employees in the new office located in Kirchberg.
50% VP Bank plans to increase the earnings portion of international locations, including Luxembourg.
BUILDING CAPITAL AND RELATIONSHIPS
VP Bank (Luxembourg) SA has been progressively integrating its Scandinavian client base into its European strategy and has been hiring several relationship managers. Investments in talent for the front business began two years ago, and have yielded steady growth. In the medium term, VP Bank Group plans to increase the earnings portion of international locations such as Luxembourg from a total of approximately 30% to 50%. ORGANIC GROWTH “We are a strongly capitalised bank with a With all of these developments, the timing is clear strategic focus and an attractive prodperfect to move into new state-of-the-art busi- uct offering, which makes us a solid partner for ness premises in Kirchberg. The benefits of the both entrepreneurial clients and employees,” transition are manifold for the evolution of says Steiger.
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ÉCONOMIE
économie DIGEST
… et au Luxembourg L’évolution du PIB au deuxième trimestre 2018 a été de + 3,1 % par rapport à la même période de l’année dernière, selon les premières estimations publiées en octobre par le Statec, qui n’observe cependant pas d’évolution par rapport au premier trimestre 2018. Pas pour maintenant Le déclenchement de la prochaine tranche indiciaire reste lointain et donc hautement incertain, selon un communiqué du Statec publié début novembre. « Dans un scénario central, l’adaptation automatique est prévue pour le der nier trimestre de 2019 », est-il indiqué. La hausse des salaires interviendrait dès le troisième trimestre 2019 si les prix du pétrole demeurent élevés, en 2020 s’ils sont bas. Pour rappel, la dernière revalorisation indiciaire (2,5 %) a été actée au mois d’août. À prix d’or Une étude du Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (Liser), publiée fin octobre, indique que
le prix de vente du mètre carré n’a cessé d’augmenter depuis 2008. Il a pris en moyenne 4,7 % par an pour le segment des appartements en construction, avec un pic à 5,7 % dans la capitale. À l’échelle du pays, il fallait débourser en moyenne 6.351 euros pour un mètre carré en 2017, contre 4.204 euros en 2008. Un déficit pour 2019 La CNS prévoit un déficit de 10,4 millions d’euros pour l’année prochaine selon le comité quadripartite qui gère la caisse d’assurance maladie-maternité et qui s’est réuni début novembre. L’organisme est pourtant habitué aux soldes positifs. Il devrait clôturer 2018 avec un surplus de 128,7 millions d’euros, alors qu’en 2017, les comptent affichaient déjà + 150 millions d’euros. À noter toutefois que le solde global cumulé de l’assurance maladie-maternité se situe autour de 865 millions d’euros. Le plus grand La première partie du nouvel aéroport d’Istanbul a été inaugurée fin octobre par le président Recep Tayyip Erdogan. Situé à 35 km du centre-ville, il sera le plus grand du monde lorsque l’ensemble des travaux sera terminé, en 2028. Il comptera deux terminaux et six pistes. 200.000 passagers par an sont attendus à partir de 2029.
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La finance européenne en mode multipolaire Alors que la Commission européenne et le Royaume-Uni ont enfin conclu un accord sur le Brexit, les acteurs du monde financier ont déjà plus ou moins acté leurs choix futurs. L’Europe de la finance se redessine au-delà de Londres.
Enjeux Avec une cinquantaine de sociétés qui ont annoncé leur intention de rejoindre la Place, le Luxembourg fait partie des grands bénéficiaires du Brexit.
I
l a donc fallu attendre la mi- novembre pour que les VingtSept et Theresa May accordent finalement leurs violons au sujet du Brexit. L’accord est évidemment fragile et devra notamment résister aux assauts du Parlement britannique. Deux ans de négociations entre États ont donc été nécessaires alors que, isolément, chacun a rapidement aiguisé sa stratégie pour convaincre les acteurs financiers de la City de rejoindre leur capitale, et donc profiter du passeport européen. Et de ce côté, on en est quasiment à l’heure des comptes. Qui de Paris, Francfort, Dublin ou Luxembourg a déployé les meilleurs arguments ? « Avec une cinquantaine de sociétés qui ont
annoncé publiquement leur intention de rejoindre notre Place, nous faisons partie des grands bénéficiaires », observe en tout cas Nicolas Mackel, CEO de l’agence de promotion de la Place, Luxembourg for Finance (LFF). Discrètement, Luxembourg a convaincu des gestionnaires de fonds, mais aussi des assureurs et des banquiers, de rejoindre l’écosystème financier affiné depuis plus de quatre décennies. Elle fait donc partie du club des grandes capitales européennes qui ont su convaincre les acteurs londoniens, au même titre que Dublin, A msterdam, Paris et Francfort. Il ne s’agit pas d’une compétition. Mais l’enjeu valait sans doute de jouer un peu des coudes pour gonfler en
PHOTO Anthony Dehez (archives)
Moins dynamique… Dans ses prévisions d’automne, publiées début novembre, la Commis sion européenne revoit à la baisse ses estimations de dynamique économique au sein de la zone euro. De 2,4 % l’an passé, la croissance ne devrait pas dépasser 2,1 % en 2018, 1,9 % en 2019, et 1,7 % en 2020.
BREXIT
ÉCONOMIE L U X E M B O U RG P E R F O R M A N C E I N D E X
OCTOBRE 2018 CONFIANCE RETOUR DE L’OPTIMISME
INFLATION STABLE
L’indicateur de confiance des consommateurs de la Banque centrale du Luxembourg (BCL) a progressé au mois d’octobre. « L’inquiétude des ménages face au chômage a de nouveau diminué, tandis que les anticipations relatives à leur situation financière et à leur capacité à épargner se sont sensiblement améliorées », note la BCL.
Le taux d’inflation annuel d’octobre est resté stable par rapport au mois précédent, mais reste à un niveau plus élevé que la moyenne enregistrée ces 12 derniers mois. Cela continue de s’expliquer par un renchérissement des produits énergétiques, selon le Statec.
Indicateur de confiance des consommateurs 18
1,5 %
15
PARIS À LA FÊTE
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SOURCE Statec
SOURCE Banque centrale du Luxembourg
DETTE PUBLIQUE EN BAISSE DANS LA ZONE EURO
Dette publique de la zone euro, en % du PIB Dette publique du Luxembourg, en % du PIB
Le ratio de la dette publique par rapport au PIB a légèrement diminué au deuxième trimestre 2018 au sein de la zone euro, pour atteindre les 86,3 %. Il était de 86,9 % au premier trimestre et de 89,2 % à la même période, un an plus tôt. Une tendance qui s’est également vérifiée à l’échelle du Luxembourg, dont la dette publique représentait 22 % du PIB au second trimestre, contre 23,3 % l’année précédente. Le Grand-Duché détient, après l’Estonie, la plus faible dette de l’Union européenne, en rapport à son PIB.
100 % 89,2
86,9
86,3
80 %
60 %
40 %
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20 %
22,3
22
0 % 2e trimestre 2017
SOURCE EUROSTAT
1er trimestre 2018
2e trimestre 2018
FONDS ÇA REMONTE
Après un mois de septembre assez calme, le nombre de faillites a dépassé la barre des 100 au mois d’octobre, pour se rapprocher de son niveau d’il y a un an. À noter que 96 déconfitures ont été enregistrées au tribunal de Luxembourg et seulement 11 à celui de Diekirch.
Après une légère régression en août, les actifs nets des organismes de placement (OPC) ont repris le chemin de la croissance en septembre, passant de 4.272 milliards d’euros à 4.280 milliards d’euros. Sur les 12 derniers mois, le volume des actifs nets est en augmentation de 6,01 %.
Nombre de faillites
En milliards d’euros
120
FAILLITES EN AUGMENTATION
125
100
5
107
110
4
75
4.280
4.037
3
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Voilà pour le marchandage poli tique. À côté de cela, les respon sables politiques ont également dû convaincre de l’attrait de leur pays afin d’orienter le choix des grands acteurs de la finance inter nationale. Si dans un premier temps, Francfort, qui héberge la Banque centrale européenne, a fait la course en tête, de nom breux experts s’accordent désor mais à dire que le grand vainqueur sera probablement Paris. La banque américaine Citi en a fait son hub européen, ses consœurs Morgan Stanley et Wells Fargo entendent y renforcer leurs équipes de banquiers d’affaires, Standard Chartered, la banque anglaise spécialisée sur l’Asie, entend également s’y implanter, HSBC devrait y transférer un mil lier d’employés et Bank of America Merrill Lynch rattachera ses acti vités européennes à sa filiale fran çaise. Actuellement, Paris est déjà assurée de 5.000 nouveaux postes dans la finance et en espère 10.000. Pourquoi Paris ? Si le choix naturel des dirigeants bancaires s’orientait vers Francfort, les recrutements s’y font plus faci lement et les employés délocali sés semblent aussi plus enclins à y déménager. Le fait que l’Auto rité bancaire européenne s’y implantera en 2019 joue aussi en faveur d’un grand pôle bancaire parisien, orienté sur les activités de trading. Mais, comme l’indi quait le Financial Times début novembre, certaines capitales ont joué la corde fiscale sur les salaires pour faire pencher la balance en leur faveur. Selon une enquête
2 %
2 %
20
93
peu de temps les chiffres de l’em ploi de haut niveau. Au grand jeu du dépeçage en règle, chacun a tenté sa chance. Au niveau des grandes agences européennes, l’Autorité bancaire européenne a provoqué une compétition entre huit villes, dont Luxembourg. Si Paris l’a gagnée, c’est au tirage au sort face à Dublin après trois tours de vote. Quant à l’Agence europé enne des médicaments, si c’est Amsterdam qui a emporté la mise – également après tirage au sort face à Milan –, pas moins de 19 métro poles avaient remis un dossier.
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SOURCE Creditreform Luxembourg
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SOURCE CSSF
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ÉCONOMIE 3 QUESTIONS À
CONCURRENCE
« Le grand changement auquel on assiste avec le Brexit, c’est la multi polarisation du paysage financier européen. » Nicolas Mackel
CEO, Luxembourg for Finance
début novembre. « Paris sera l’un des grands bénéficiaires du Brexit quoiqu’il arrive. (…) Beaucoup d’efforts ont été faits pour améliorer la compétitivité de la France ces dernières années, les lois sociales, les taxes, la réglementation… » Mais Francfort n’aura pas que la part du pauvre. La preuve, dans la dernière édition du Global Financial Centres Index de septembre 2018, Francfort a fait son entrée dans le top 10 (10e), en gagnant 10 places en un an. Un bond que le Brexit pour rait facilement expliquer. Les grandes banques anglo-saxonnes ne concentreront pas toutes leurs activités dans une seule capitale et Francfort fait partie de leurs premiers choix également. De même, les grandes banques japo naises (Daiwa Securities, Nomura et Sumitomo Mitsui) ont décidé de délocaliser une partie de leurs employés de la Tamise vers le 62 —
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Main. « Les groupes financiers ont une approche pragmatique, observe Nicolas Mackel, ils regardent parmi leurs platesformes déjà en place sur le continent laquelle peut accueillir quelle activité. » C’est ainsi que, naturellement, les traders et ban quiers d’investissement seront basés à Paris, alors que Luxem bourg et Dublin accueilleront en priorité des gestionnaires de fonds. Amsterdam, par son attrait pour les populations plus jeunes, a attiré des sociétés fintech.
LONDRES S’EFFRITE
« Le grand changement auquel on assiste avec le Brexit, c’est la multi polarisation du paysage financier européen », poursuit le responsable de LFF. Alors qu’avant, la City jouait un peu un rôle monopolistique avec plusieurs centaines de milliers d’emplois dans la finance, progres sivement, d’autres villes vont s’af firmer comme des concurrentes. À côté des grandes Places déjà citées, d’autres villes comme Milan, Madrid ou S tockholm ont égale ment fait des efforts pour obtenir une part du gâteau. « Nos concurrents sont très actifs, Luxembourg doit donc poursuivre ses efforts pour faire valoir son attrait », insiste Nicolas Mackel. La séparation officielle étant prévue pour le 30 mars prochain, les grands transferts sont déjà actés. Mais le patron de LFF estime que le vrai bilan ne se fera que dans 5 ou 10 ans. « Après l’heure des grands choix viendront les rééquilibrages entre les différentes Places. Si Londres ne perd pas trop de personnel actuellement, petit à petit, au gré des retraites ou des départs, les groupes décideront de relocaliser certaines fonctions dans d’autres villes que Londres. C’est là que se fera la différence. » Et la Place luxembourgeoise, qui accueille actuellement des petites struc tures, pourrait alors voir l’emploi croître à nouveau. « On voit d’ailleurs que des acteurs qui s’installent avec des équipes de 25 à 30 personnes louent de l’espace pour 50 personnes », note encore l’ambassadeur de la Place. La preuve sans doute que l’effet Brexit n’en est qu’au début. J.-M. L.
« LA CROISSANCE REVUE À LA BAISSE » Le Statec relevait une croissance « perturbée » dans le Conjoncture Flash d’octobre. Retour sur l’évolution des prévisions.
La croissance du PIB en 2016 et 2017 est nettement inférieure à celle de l’emploi. Quelles sont les principales explications ? En effet, la croissance du PIB en volume s’élève à 2 % par an sur cette période, contre 3,2 % pour l’emploi. L’analyse montre que cette moindre croissance ne relève pas d’un mouvement général de ralentissement, mais principalement de phénomènes isolés. Le retraitement statistique de quelques opérations exceptionnelles de groupes multinationaux présents sur le territoire du Grand-Duché a eu un effet baissier notable sur la valeur ajoutée des services non financiers, et par là même sur le PIB. Doit-on anticiper une révision à la baisse des prévisions pour 2018 ? La réponse est clairement oui, et deux arguments majeurs vont dans ce sens. Le premier, c’est que la croissance observée sur les deux premiers trimestres de 2018 tourne autour de 3 % en rythme annuel, soit moins que les 4 % escomptés dans la prévision établie au printemps 2018, et que l’on n’attend pas un renforcement significatif de cette dynamique sur le restant de l’année. La deuxième raison, c’est que les perspectives de croissance de la plupart des pays européens ont été révisées à la baisse pour 2018, ce qui aura un impact direct et négatif sur la demande extérieure adressée au Luxembourg. Le Luxembourg doit-il craindre le ralentis sement économique en zone euro ? Oui, car historiquement le cycle économique du Luxembourg est très comparable à celui de la zone euro. Le Luxembourg a certes enregistré une croissance plus forte que la zone euro sur les 20 dernières années, mais les phases conjoncturelles traversées sont globalement les mêmes. L’ouverture élevée de l’économie luxembourgeoise à l’international, avec une orientation des échanges largement concentrée sur ses partenaires de la zone euro, y est bien entendu pour beaucoup.
Bastien Larue Chef d’unité Conjoncture, Statec
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PHOTO Statec
menée par PwC pour le quotidien financier britannique, la France et l’Italie offrent des conditions particulièrement avantageuses aux futurs banquiers impatriés, contrairement à l’Allemagne. Ce qu’a implicitement confirmé Jamie Dimon, le PDG de la banque JP Morgan, dans une interview au quotidien français Les Échos
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ÉCONOMIE
L’ABONNÉ AU TRIPLE A
A
Les notes des grandes agences de notation Moody’s 31 octobre 2018 AAA stable
Fitch Ratings 28 septembre 2018 AAA stable
les forces
Dette publique peu élevée Stabilité sociale et politique Stabilité et prévisibilité fiscales Importantes réserves financières les risques
Changements dans la supervision financière internationale Événements externes (Brexit, protectionnisme) Forte dépendance à une main-d’œuvre étrangère
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S&P Global 14 septembre 2018 AAA stable
DBRS 7 septembre 2018 AAA stable
les forces
les forces
les forces
Revenu élevé par habitant Forte gouvernance Finances publiques saines Potentiel de croissance de l’économie
Politique budgétaire prudente Surplus budgétaires récurrents Cadre institutionnel transparent
Situation saine du secteur bancaire Consensus politique pour la prospérité économique Faible dette souveraine
les risques
les risques
Poids du secteur financier en cas de crise internationale Impact des réglementa tions internationales
Faible diversification de l’économie Vulnérabilité aux chocs externes Compétition fiscale en Europe et aux États-Unis Dégradation de l’environne ment financier international
les risques
Soutenabilité à long terme du système de sécurité sociale Économie ouverte sensible aux événements internationaux Faible croissance de la productivité
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même si actuellement il est plutôt vu positivement –, la remise en question des grands accords commerciaux ou la tendance au protectionnisme. L’autre grand facteur de risque est lié à la population, sa tendance à grisonner et à se diversifier avec une frange de plus en plus large de résidents venus directement de l’étranger. Cet accroissement de population crée des inquiétudes en matière de logements. Quant à l’âge moyen croissant de la population, constaté aussi par ces gendarmes économiques, il ne devrait pas remettre en question la stabilité du système des retraites au cours des deux prochaines décennies. Fitch note toutefois un défi au niveau de la soutenabilité du système de sécurité sociale, surtout pour l’après-2040. À politiques inchangées, les coûts liés à l’âge représenteront 9 % du PIB entre 2040 et 2070, contre 3,6 % entre 2020 et 2040. Mais jusqu’ici, tout va bien. J.-M. L. PRÉSENTÉES PAR
carrières Patrick van Denzen, 47 ans, a rejoint Intertrust Luxem bourg en tant qu’executive director. Il sera impliqué dans la gestion des départements et des opérations journalières. PSF
Anne Martinet, 50 ans, a rejoint le cabinet d’avo cats DLA Piper Luxem bourg en tant que head of knowledge management. Anne a tra vaillé chez Loyens & Loeff et chez Linklaters dans le même domaine. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL
Christophe Houver, 42 ans, est à la tête du Property Management, département qui compte plus de 20 col laborateurs au sein d’Inowai. Il dispose d’une expérience de plus de 20 ans dans les différents métiers de l’immobi lier et de la construction. ESPACE DE TRAVAIL SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ
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PHOTOS Intertrust, DLA Piper Luxembourg, Inowai
pointe aussi que, dans le contexte du Brexit, ce triple A a joué en faveur du Luxembourg lorsque des acteurs financiers basés à Londres ont fait le choix de créer ou déplacer des structures au sein Le Luxembourg a fait du triple A un outil de développement de la future Union à 27. « Dans des de son économie. Mais malgré ses excellents résultats, périodes d’incertitude, les entredes risques sont pointés du doigt par les grandes agences. prises cherchent de la stabilité. Or, AA. Trois lettres sonnant 3 % à moyen terme contre 2,1 % l’écosystème de la Place luxemcomme un grand éclat de pour l’ensemble des États cotés bourgeoise peut la leur offrir », rire que les autorités luxembour- AAA. Bien sûr, dans ce portrait observe Tom Théobald. geoises pourraient lancer à la particulièrement rassurant, les Unanimes sur la note du pays, face du monde tant son bulletin grandes agences pointent des les agences diffèrent toutefois sur de santé est insolent. Les années risques à moyen ou long terme. leurs impressions détaillées de la passent, les règles du jeu évoluent Mais dans la plupart des cas, ils situation du Luxembourg. S&P et les cotations du Luxembourg sont liés à l’environnement inter- Global s’attend à une croissance auprès des agences de notation national et aux répercussions de 3,3 % par an entre 2018 et 2021 internationales frisent l’ennui : qu’une dégradation ou une crise alors que l’agence canadienne triple A avec perspective stable. externe pourraient provoquer sur DBRS l’estime à 3,9 % pour 2018. Partant de l’évidence du poids de Grand bleu, aucun nuage en vue. l’économie luxembourgeoise. On aurait évidemment tort de la place financière dans l’éconos’en plaindre. Les pays aptes à UN PRÉCIEUX ÉTENDARD mie luxembourgeoise, les unes revendiquer le AAA ne sont que Mais en attendant, les orga- pointent les dangers d’un 11 sur la planète : Allemagne, nismes chargés de la promotion manque de diversification de Aust ralie, Canada, Danemark, internationale du pays portent l’économie alors que d’autres Liechtenstein, Norvège, Pays-Bas, bien haut ce bulletin de premier parlent, elles, d’un « haut niveau Singap our, Suède, Suisse et de la classe décerné uniformé- de diversification au sein même Luxembourg. Et dans ce club de ment et sans concertation par les du secteur financier ». privilégiés – ou de bons élèves –, agences qui font référence dans le Grand-Duché détient à nou- les milieux internationaux. « Ces DES RISQUES EXISTENT veau la place la plus enviable. notations sont un atout indé- Si de véritables risques existent, Selon l’agence Moody’s, avec niable pour vendre le pays hors ils doivent davantage être vus au un produit intérieur brut par des frontières, elles sont un gage niveau de la volatilité des marchés habitant de 105.000 $ en 2017, le de stabilité et de prévisibilité », financiers internationaux et des Luxembourg a le taux le plus note Tom Théobald, CEO adjoint répercussions possibles, notamélevé des pays triple A. Il équivaut de Luxemb ourg for Finance, ment sur l’industrie des fonds en plus au double de la moyenne l’agence chargée de la promotion d’investissement. Les agences des PIB/habitant de ce groupe de la finance luxembourgeoise à constatent aussi la grande ouverd’élite. Fitch Ratings note qu’il l’étranger. « Les entreprises qui ture économique du Luxembourg présente aussi la dette publique cherchent à investir ont besoin et, donc, sa dépendance aux la plus faible des pays triple A et de cette stabilité politique, fis- autres pays. De là, la crainte des lui prédit une croissance supé- cale et financière. Ce sont des conséquences d’un choc externe rieure à la moyenne du groupe : arguments qui rassurent. » Il comme pourrait l’être le Brexit – AGENCES DE NOTATION
GRANDS DOSSIERS
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Serge de Cillia CEO ABBL
INTERVIEW SERGE DE CILLIA
« S’adapter en permanence »
et l’ABBL ont enregistré en moyenne une augmentation de 5,5 %. Cette dernière, entraînée par une augmentation des commissions, s’explique, du moins en partie, par une progression favorable des marchés financiers, ainsi que par une certaine anticipation de l’impact pratique de Mifid II sur les modèles économiques des banques et par l’évolution des services d’investissement vers des services de conseil tarifés. Par contre, la rentabilité des banques privées luxembourgeoises restera sous pression dans les années à venir. Ce constat est essentiellement dû à la pression continue sur les coûts en raison des exigences de conformité réglementaire, des investissements dans les systèmes opérationnels ou du développement de nouveaux produits et services. Après une légère diminution du nombre de personnes employées dans le secteur de la banque privée au cours de la période 20142015, l’emploi s’est maintenant stabilisé à 6.659 personnes, couvrant toutes les fonctions commerciales et de support.
Quels sont les enjeux actuels et futurs du private banking ? Si l’évolution du secteur de la banque privée Capitalisant sur ses atouts, le secteur luxembourgeois de la banque privée au Luxembourg est satisfaisante, il reste un est parvenu à stabiliser son activité tout en s’adressant à une clientèle certain nombre de défis spécifiques à relever toujours plus fortunée. Rencontre avec Serge de Cillia, CEO de l’Association pour préserver la compétitivité des banques des banques et banquiers Luxembourg (ABBL). privées au Luxembourg. Bien entendu, ces défis peuvent également offrir des possibilie Luxembourg a encore une belle carte à reste de l’Europe, ainsi qu’au-delà de l’Eu- tés de croissance et de développement. À la lumière d’exigences réglementaires jouer, selon le CEO de l’ABBL, et ce grâce rope, y compris en Amérique latine et au à l’expertise développée dans un environne- Moyen-Orient. de plus en plus complexes et sans cesse croisment toujours plus digital, au centre duquel Nous constatons aussi une stabilisation de santes, de nombreuses banques ont pris des se trouve le client. la structure du marché vers des segments de décisions stratégiques ambitieuses ayant un clientèle fortunée ou très fortunée. À cet impact sur leurs opérations et leurs modèles égard, nous notons que les clients avec un commerciaux. En conséquence, nous assisQuel est l’état des lieux du secteur ? Avec un total de 363,4 milliards d’euros d’ac- portefeuille au-dessus de 5 millions d’euros tons à une activité de fusions et acquisitions tifs sous gestion, l’environnement de la représentent aujourd’hui 60 à 65 % du total plus soutenue sur le marché luxembourgeois banque privée au Luxembourg a été relati- des actifs sous gestion. Les avantages du de la banque privée, et nous pouvons nous vement stable en 2017, en hausse de 0,7 % Luxembourg en tant que hub de la banque attendre à une continuation de la consolidapar rapport à l’année précédente. Les actifs privée dans l’Union européenne, offrant un tion les prochaines années. sous gestion se situent désormais à 35 % haut degré de stabilité associé à une experLa transformation numérique, qui va inéau-dessus du niveau atteint avant la crise tise transfrontalière, semblent être reconnus vitablement de pair, à court et moyen termes, financière de 2008. par nos clients. avec des investissements substantiels dans Avec 66 % du total des actifs souscrits, les systèmes informatiques ainsi que dans le l’Union européenne reste le principal mar- Qu’en est-il en termes de revenus développement du personnel, continuera à ché en termes d’origine géographique des pour les banques privées ? façonner l’avenir du secteur de la banque actifs. Les banques de la Place continuent à 2017 a été une année satisfaisante. Les parti- privée au Luxembourg. Ce qui impactera la élargir leur portée géographique dans le cipants d’une enquête réalisée par la CSSF relation avec les clients. Ce qu’en jargon 66 —
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PHOTO Patricia Pitsch (Maison Moderne)
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PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)
bancaire nous appelons « l’expérience client ». Un autre enjeu de taille est d’attirer des talents au Luxembourg. L’employer branding du Luxembourg à l’étranger doit être une priorité. Aussi, l’Université du Luxembourg doit jouer un rôle central. Il est nécessaire que les formations offertes correspondent aux besoins de la Place. Actuellement, les membres de l’ABBL recherchent avant tout des profils en relation avec la réglementation, à savoir des experts compliance. D’autres profils viennent également à manquer dans notre secteur, notamment les experts IT, ou en matière de contrôle interne et de gestion des risques. Comment le Luxembourg peut-il renforcer sa position ? Le secteur de la banque privée peut tirer parti d’un certain nombre d’opportunités spécifiques au Luxembourg. Au fil des ans, celui-ci est devenu un véritable hub européen pour les grandes institutions financières internationales actives dans le secteur de la banque privée et du wealth management. Les banques privées au Luxembourg opèrent dans l’ensemble de l’Union européenne. Elles bénéficient de leur plate-forme luxembourgeoise, soit via leur propre réseau de succursales, soit en utilisant le passeport européen pour fournir des services financiers transfrontaliers. Certains banquiers privés ont encore élargi leur offre en desservant d’autres entités du groupe situées en Europe ou même hors de l’Europe. Nous nous attendons aussi à voir des gains d’efficacité et d’optimisation des processus grâce à l’intégration poussée des outils numériques, notamment dans les domaines du know your customer, des services de conseil et de gestion de portefeuille, comme par exemple le robo-advice, et de l’interaction client via le recours accru aux canaux de communication électronique et vidéo, signatures électroniques, identification biométrique, etc. L’innovation dans ces do maines est cruciale pour maintenir notre image d’experts. Last but not least, le Luxembourg propose divers outils et instruments d’investissement attractifs permettant de structurer la richesse des personnes de manière fiable et efficace. Nombre d’entre eux sont utilisés avec succès depuis de nombreuses années, tandis que d’autres, tels que la société en commandite commune (CLP) ou la société en commandite spéciale (SLP) et le fonds d’investissement alternatif réservé (RAIF), sont plus récents. Cette activité de développement de nouveaux produits et services souligne la volonté du Luxembourg de s’adapter en permanence aux évolutions internationales et aux besoins du client. M. P.
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contributions
contributions
UNE OFFRE DE SERVICE CLIENT CENTRIC
CARTES BLANCHES
Jean-Pascal Nepper Associé advisory – head of customer & operations KPMG Luxembourg Luca Tomasi Group head of private banking Banque Havilland
Arnd Hesseler Executive manager Luxembourg Zeb Consulting Raoul Stefanetti Head of private banking Luxembourg Bil
Claude Hirtzig Head of private banking Spuerkeess Danielle Goedert Head of private banking Luxembourg Banque de Luxembourg Pascal Rapallino Group family office leader SGG
2 contribution
SEGMENTATION ET OFFRE Jeanne Duvoux Head of Société Générale Private Banking – Luxembourg Société Générale Private Banking
RENDEZ-VOUS
LES PROCHAINS GRANDS DOSSIERS 27.11.2018
Human capital RH & Formation
13.12.2018
Technologies Data & Cloud Retrouvez tous les mois sur paperjam.lu et dans la newsletter Coffee Break un dossier digital qui comprend une table ronde et des contributions d’experts.
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15 suppléments thématiques pour en savoir Plus À venir prochainement :
al v i t s fe 19) o t u A (31.01.20
al g e L Tax(1& 018) 9.12 .2
espresso conversations envies À quelques mois de la fin de sa mission à Bruxelles, le commissaire européen Moscovici se confie en page 70 sur sa vision de l’Europe et livre son point de vue sur le Luxembourg.
Madame Mudam. Suzanne Cotter donne, en page 80, sa première grande interview à Paperjam en tant que directrice du musée. Comment piloter un des deux plus importants cabinets d’avocats de la Place ? Jean-Marc Ueberecken partage sa méthode en page 90. Dans les coulisses de la Chambre, un jour d’assermentation. Revivez en page 100 la première séance post-élections législatives. Côté pile. Et côté face. Décembre 2018 —
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« Il faut à l’Europe des Macron et des Juncker » Auteurs
Matthieu Croissandeau et Thierry Raizer Photographe
anthony dehez
Commissaire aux Affaires économiques et financières depuis 2014, Pierre Moscovici tirera sa révérence l’an prochain après les élections européennes. L’occasion pour l’ancien ministre de l’Économie français d’analyser les perspectives de croissance sur le Vieux Continent, de tirer un premier bilan de la Commission Juncker et de saluer les efforts du Luxembourg en matière fiscale. 70 —
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Ambitions Un temps intéressé par la présidence de l’Union européenne, Pierre Moscovici ne sera finalement pas candidat. Mais il compte bien faire entendre sa voix pendant la campagne.
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Pierre Moscovici Monsieur le commissaire
Bilan Pour Pierre Moscovici, la Commission Juncker a fait plus en matière fiscale que toutes les autres réunies depuis 20 ans.
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mécanisme européen de stabilité, le pacte de responsabilité et de croissance – pour éviter les débordements qui lui ont coûté très cher par le passé. Le chômage devrait continuer de baisser, là aussi de façon un peu plus lente et surtout inégale selon les pays, car il demeure encore des divergences au sein de l’Union européenne. L’inflation devrait reprendre, en grande partie alimentée par la hausse des prix du pétrole, mais l’inflation sous-jacente ne redémarre toujours pas, alors que l’on observe des hausses de salaire longtemps attendues et hautement nécessaires. Toutefois, il y a aussi des risques à la baisse. Quels sont ces risques ?
Les tensions commerciales, la capacité de l’économie américaine à générer durablement de la croissance, la situation en Italie, et bien sûr le Brexit.
Le Brexit sera un choc quoi qu’il arrive ? Pour l’économie européenne ou pour les Britanniques ?
BIO EXPRESS 1957 naissance à Paris
1994 député européen
1997 ministre délégué aux Affaires européennes
2004 député européen omment va l’Europe ?
Du point de vue économique, pas mal du tout ! L’Europe est sortie de la crise. Cela se confirme, prévisions après prévisions. La croissance, en 2019 comme en 2020, devrait se maintenir à un niveau satisfaisant. Son rythme sera certes moins rapide que les années précédentes, notamment 2017, qui était une année record sur la décennie, mais l’Europe restera au-dessus de ce qu’on appelle son niveau de croissance potentielle. J’y vois le résultat des réformes qui ont été menées et de l’assainissement des finances publiques. L’économie européenne est beaucoup plus robuste et beaucoup plus saine qu’avant la crise. La zone euro s’est dotée d’un certain nombre de garde-fous – l’union bancaire, le
2007 député du Doubs
2012 ministre de l’Économie, des Finances et du Commerce extérieur
2014 commissaire européen aux Affaires écono miques et financières, à la Fiscalité et à l’Union douanière
Selon la nature de l’accord, l’impact ne sera pas le même, bien sûr. C’est une mauvaise affaire pour les Britanniques, à l’évidence. Cela ne veut pas dire pour autant qu’on doive leur faire la leçon, mais laissez-moi vous donner une idée simple : il y a cinq ans, alors que la croissance moyenne dans la zone euro atteignait péniblement 1 %, elle s’élevait à 2,5 % au Royaume-Uni. L’idée qu’on était mieux à l’extérieur qu’à l’intérieur était défendable. Aujourd’hui, alors que la croissance dans la zone euro est en moyenne autour de 2 %, elle a été divisée par deux au RoyaumeUni. Cherchez l’erreur !
La Grèce, le Portugal et l’Espagne sont-ils définitivement sortis d’affaire ?
Les cas de figure sont différents, mais ces trois pays sont sortis d’affaire, oui. Et c’est un grand succès de cette dernière période. Il n’y a plus de pays dits « sous programme de l’Union européenne » (c’est-à-dire, dont les finances publiques sont monitorées par les autorités européennes, ndlr). Ces pays connaissent des taux de croissance forte, leur situation budgétaire s’est incroyablement améliorée. La Grèce est passée de 15 % de déficit à un excédent primaire de 3,5 %. Elle crée à nouveau des emplois même si son taux de chômage reste encore très élevé. L’Espagne affiche un solde budgétaire entre 1 et 2 %. Quant au Portugal, je n’irais pas jusqu’à dire que nous assistons à un miracle, mais le pays est en plein boom, avec des finances publiques saines. Nous avons toujours du mal à parler des trains qui arrivent à l’heure. Mais après autant de moments de tensions dramatiques, il faut saluer les efforts qui ont été faits. Je pense particulièrement au peuple grec et à la clairvoyance de ses dirigeants, comme Alexis Tsipras. Cette époque du décrochage du sud de l’Europe est aujourd’hui largement révolue, même si l’Italie reste un motif d’inquiétude.
Les Italiens, justement, considèrent que les règles européennes les plongent davantage dans l’austérité qu’elles ne leur permettent de rebondir...
Ne mélangeons pas tout : ce ne sont pas les règles qui permettent de sortir de l’ornière ou qui vous y Décembre 2018 —
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plongent. Ce sont les politiques publiques que met en œuvre chaque pays de la zone euro. Ce sont les lois communes qui permettent à l’euro d’exister. Les divergences excessives en matière de solde budgétaire sont incompatibles avec la monnaie unique. Si chacun se met à jouer dans son coin, l’euro disparaît. L’euro, c’est un ensemble de droits, de capacités, d’avantages, mais il implique aussi des devoirs. Cela ne veut pas dire qu’il n’a pas besoin d’être réformé pour aller vers plus de transparence démocratique, de croissance ou de solidarité. Mais les règles doivent être respectées.
Moscovici et le Luxembourg
JE T’AIME, MOI NON PLUS ? « Si nous reconnais sons les mesures prises récemment par certains de ces États membres pour adap ter leur modèle fiscal, il reste manifestement beaucoup à faire. » En mars 2018, le com missaire européen prononçait une nou velle charge contre sept pays européens dont la pratique fiscale était jugée peu équitable.
Le gouvernement italien plaide la légitimité des urnes et explique pour le justifier, qu’il s’agit d’un « budget du peuple »...
Mon rôle en tant que commissaire européen est que la règle soit respectée. Nous sommes l’arbitre dans ce jeu. Nous devons être capables de dire lorsqu’il y a coup franc ou penalty. L’arbitre n’est jamais populaire, mais il est nécessaire.
Un bon arbitre est surtout un arbitre impartial. Or, on a parfois le sentiment que certaines équipes – pour rester dans la métaphore sportive – sont privilégiées. La France, par exemple, a obtenu par le passé de nombreux délais…
Nous sommes confrontés, avec l’Italie, à une déviation sans précédent dans l’histoire du Pacte de stabilité et de croissance européen. Il est arrivé, je le concède, qu’il y ait des cas borderline. Nous avons déjà fait preuve, ces cinq dernières années, de flexibilité à l’égard de l’Italie. Le Portugal, l’Espagne ou la France ont été des cas discutés. À mon initiative, nous avons toujours traité ces pays avec bienveillance, en pensant qu’il valait mieux privilégier le dialogue et la concertation plutôt que la punition et la sanction. Au tennis, quand la balle est sur la ligne, on peut toujours discuter. Quand elle est dans le couloir, ça devient impossible. Quand elle part dans le public, alors on ne parle même plus du point.
Un coup dur politique pour Xavier Bettel et son équipe. « Nous avons accompli tant de choses en quatre ans avec ce gouvernement, nous sommes sortis de toutes les listes possibles », s’était désolé à l’époque le Premier ministre. Le commissaire et ancien ministre des Finances français entretient une relation qui oscille entre amitié et respect pour les hommes politiques du pays, mais com bat ce qu’il considère comme une forme de réussite grâce – en partie – à une fiscalité qui ne serait pas juste. Pierre Moscovici a toutefois souvent reconnu la bonne santé économique du Luxembourg lors des rapports effectués sur chaque pays.
L’Italie est aujourd’hui hors jeu ?
L’objectif agréé par l’Italie et les 18 autres pays de la zone euro était de réduire le déficit structurel de 0,6 point. Les autorités italiennes ont présenté un budget qui le dégradait de 0,8 point minimum. Près d’1,5 point d’écart, c’est du jamais vu ! Mais surtout, je suis convaincu que cette politique n’est pas bonne pour le peuple italien parce qu’elle n’est pas bonne pour la croissance. Un pays qui s’endette est un pays qui s’affaiblit et qui s’appauvrit. La charge de la dette représente déjà 65 milliards d’euros par an, soit l’équivalent du budget de l’Éducation dans la péninsule. Cela fait déjà 1.000 euros par Italien. Qui va payer si la dette augmente encore davantage ? Les citoyens, à commencer par les plus vulnérables. Dans cette affaire, la Commission défend l’intérêt de la zone euro et des Italiens.
Auriez-vous été davantage bienveillant si un autre gouvernement était sorti des urnes ?
Je suis totalement objectif. J’ai une attitude de neutralité bienveillante, notamment à l’égard de l’Italie, parce que je sais que ce pays souffre beaucoup. Je suis par exemple tout à fait prêt à considérer
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que les dépenses d’infrastructures liées à l’effondrement du pont de Gênes ou aux intempéries soient comptées à part. Pour le reste, je distingue nettement les deux hémisphères de mon cerveau. Comme citoyen, je suis totalement opposé à monsieur Salvini, l’homme d’extrême droite qui accueille madame Le Pen et souhaite remplacer l’Union européenne par je ne sais quelle alliance nationaliste... Ses convictions sont opposées aux miennes. Mais comme commissaire, je respecte le gouvernement italien et ses membres dans leurs fonctions, dès lors qu’eux-mêmes respectent l’État de droit. Pour tout vous dire, parce que c’est une situation politique tendue, je m’efforce d’être encore plus attentif, plus prudent et plus modéré dans mon expression. Avec un gouvernement différent, paradoxalement, mes avertissements auraient sans doute été plus vigoureux. Vous avez traité de fasciste un eurodéputé italien qui avait piétiné vos notes. Les fascistes sont au pouvoir en Italie ?
Il y a des nostalgiques du fascisme, ce n’est pas nouveau. Il y a aussi des pratiques, des discours. Sur le moment, lorsque cet homme a pris sa chaussure pour piétiner mes notes, à côté de moi, devant les caméras, je me suis demandé qui il était et cela m’a fait plutôt sourire. Mais lorsque j’ai appris qu’il était eurodéputé, je me suis dit qu’il ne fallait pas laisser passer un tel acte. Nous, commissaires européens, ne sommes pas des bureaucrates, mais des responsables politiques investis par le Parlement, au même titre que les ministres. Cela s’appelle la démocratie représentative. Or, si l’on commence à accepter ce type de violence, il n’y a plus de limite. Ne plus respecter les institutions démocratiques, faire usage de la violence, même symbolique, dans l’enceinte d’un Parlement, c’est un engrenage insupportable.
Vraiment ?
Ce type de violence nous renvoie à un passé qui pourrait devenir notre futur, si l’on n’y prend garde. Qu’est-ce que la démocratie libérale ? C’est la démocratie des libertés, tout simplement : une presse libre, une justice indépendante, des minorités protégées, un État de droit garanti... Cette démocratielà doit être défendue et chérie. Or, dans le monde et en Europe, elle est désormais remise en cause ou menacée avec des techniques et des mots qui sont toujours les mêmes : c’est le nationalisme, le refus de l’immigré et de l’immigration, du multilatéralisme ou de la construction européenne, et derrière ça, la xénophobie et l’antisémitisme ne sont jamais très loin. Ces discours sont souvent simples, violents et brutaux. C’est souvent plus complexe de développer de longs argumentaires modérés et raisonnables. Faut-il pour autant abdiquer ? Non. Faut-il répliquer ? Oui !
Deux pays, la Pologne et la Hongrie, sont aujourd’hui ciblés par une procédure pour non-respect de l’État de droit. C’est ça, la réplique ?
Cela en fait partie.
Ce n’est pas un peu léger comme riposte ?
Je vais faire un parallèle avec le Pacte de stabilité.
« Le vrai danger, c’est l’extension de la démocratie illibérale. » Rien n’est plus ennuyeux qu’une règle de droit. Rien n’est plus compliqué à faire appliquer. Rien n’est plus facile à critiquer. On se retrouve vite taxé d’être un bureaucrate illégitime ou un juriste borné. Et pourtant, rien n’est plus nécessaire qu’une règle de droit. C’est ce qui fait que nous vivons ensemble en société et en démocratie. Je ne sais pas si ces procédures iront au bout, mais elles sont une pression très importante sur les gouvernements en question. Et si le dialogue ne donne rien, alors, à un moment donné, il faudra envisager que le non-respect de l’État de droit trouve une sanction. Pas politique, au sens de l’exclusion, mais par exemple une sanction financière. Peut-on bénéficier éternellement de fonds structurels considérables quand on n’applique pas les décisions communes ? Voilà un thème qu’il serait judicieux d’imposer dans la campagne des élections européennes !
Jean-Claude Juncker avait promis il y a cinq ans une « Commission politique »... Il n’y avait rien d’autre à faire que de brandir les traités face à la Hongrie et la Pologne ?
Certains prêtent à la Commission peu de pouvoir, d’autres tous les pouvoirs. Ce n’est ni l’un, ni l’autre. La Commission est la gardienne des traités, mais elle ne peut pas tout. Et au final, ce sont toujours les États qui décident. Notre devoir était de poser le problème et de proposer des solutions. C’est une institution qui défend le droit. Quand Juncker a parlé d’une Commission politique, il n’a pas parlé d’une Commission politisée pour autant.
Le commissaire que vous êtes a-t-il encore des valeurs communes avec la Hongrie d’Orban ou la Pologne de Kaczynski ?
Il y a M. Orban et M. Kaczynski, avec lesquels j’ai très peu de convictions partagées. Mais il n’y a pas qu’eux en Hongrie ou en Pologne. Réintroduire une forme de frontière est/ouest ne serait pas juste. On ne punit pas un peuple parce que, à tel ou tel moment, on ne partage pas les valeurs de ses dirigeants. Ce sont les gouvernements que l’on doit rappeler à l’ordre ou sanctionner, certainement pas les peuples.
Existe-t-il un risque de sécession dans l’Union européenne ?
Le vrai danger, c’est l’extension de la démocratie illibérale. Dans son dernier grand discours aux Européens, François Mitterrand disait : « Le nationalisme, c’est la guerre. » C’est toujours vrai. L’Eu rope n’est pas confrontée à une menace de sécession de tel ou tel État membre, mais au succès éventuel des nationalismes et de l’illibéralisme sur la démocratie libérale et l’esprit européen. Là est le grand défi des élections européennes.
Emmanuel Macron parle, lui, carrément de choc de civilisations...
Je vois trois scénarios, pour ma part. Le premier, c’est celui de la régression nationaliste, et donc de la balkanisation de l’Europe. Il faudrait pour cela un raz-de-marée populiste, auquel je ne crois pas. Ce scénario-là mettrait en péril les acquis les plus précieux, à commencer par la paix sur le continent. Décembre 2018 —
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Hommage Pour Moscovici, Jean-Claude Juncker est un « hommepont », un Européen dans la lignée des Pères fondateurs.
Et ce que les Pères fondateurs ont créé n’aurait été qu’une parenthèse dans l’histoire de l’Europe. Le second scénario est celui d’un affaiblissement lent qui peut déboucher sur une paralysie. C’est plutôt celui-là que nous vivons. Je ne crois pas à une majorité d’extrême droite aux prochaines élections, mais si l’addition de ces voix à celles de l’extrême gauche hors-système et de certains conservateurs populistes comme M. Orban atteignait 40 %, la gouvernance de l’Europe s’en trouverait beaucoup plus compliquée. Ces élections représentent donc un enjeu essentiel : est-ce que l’on continue, ou est-ce que l’on arrête ? Et est-ce que ceux qui y croient encore sont capables de partager davantage qu’un vague européisme ? Le troisième scénario, celui du sursaut, ne pourra voir le jour que si des forces progressistes sont capables de s’emparer de ces deux questions et d’y apporter des réponses convaincantes. Quel regard portez-vous sur l’économie française ?
La France va mieux que pendant la crise. Sa performance de croissance est dans la moyenne de la zone euro. Son chômage recule encore lentement, mais elle crée beaucoup d’emplois. Ses finances publiques se sont assainies. Elle est enfin passée sous la barre des 3 % de déficit – et il faut nous en
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réjouir –, mais avec un effort structurel plus faible que d’autres, des dépenses publiques plus élevées et un niveau de dette qui ne reculera qu’à partir de cette année. L’agenda des réformes d’Emmanuel Macron va dans le bon sens ?
Tout ce qui permet de créer des emplois, de dynamiser l’esprit d’entreprise, va dans le bon sens. Mais je crois aussi que la France reste confrontée, comme d’autres pays, à un immense défi : celui des inégalités. On doit à la fois viser l’efficacité économique et la justice sociale, et j’ajoute aussi la justice territoriale.
Macron peut-il être un leader charismatique pour l’Europe, qui en manque cruellement ?
Je partage avec Emmanuel Macron la vision européenne, et je me réjouis qu’il la porte dans un contexte politique où elle est souvent absente. C’est sa force et son mérite. Mais l’Europe est un ensemble complexe, il faut forcément être plusieurs pour bâtir patiemment des coalitions, convaincre des gens qui ne pensent pas comme vous. L’idée du leadership charismatique ou unique ne convient donc pas totalement à la politique européenne. Le leadership en Europe est toujours partagé et modeste. C’est d’ailleurs une des rai-
« le luxembourg a fait des progrès considérables. » sons pour lesquelles j’ai toujours apprécié JeanClaude Juncker. Plutôt Juncker que Macron, alors ?
Jean-Claude Juncker est un homme que je connais depuis très longtemps. J’apprécie sa très grande intelligence et son énorme connaissance des dossiers européens. C’est un « homme-pont » entre la démocratie chrétienne et la social-démocratie, entre la France et l’Allemagne, et entre le capital et le travail. C’est un Européen dans la lignée des Pères fondateurs, et il n’y en a plus beaucoup. Mais il ne faut pas opposer Macron et Juncker. Il faut à l’Europe des Macron et des Juncker. Et peut-être des Moscovici aussi...
Le même Jean-Claude Juncker a pourtant beaucoup œuvré aussi pour que le Luxembourg soit un « trou noir fiscal », selon une expression que vous utilisiez encore récemment...
On peut distinguer le Premier ministre qu’il fut et l’Européen qu’il est dans sa fonction. Mais puisque vous m’interrogez sur ce sujet, j’ai pu noter les efforts qui ont été faits ces dernières années pour que le Luxembourg joue davantage le jeu en matière de coopération fiscale, d’échange d’informations, ou encore de lutte contre la fraude et l’optimisation. Et même s’il demeure des situations particulières et des améliorations à obtenir, le Luxembourg
a fait des progrès considérables, entamés par JeanClaude Juncker et poursuivis depuis lors. J’ai eu l’occasion d’en discuter souvent avec Xavier Bettel et Pierre Gramegna. Le Luxembourg applique désormais toutes les normes dites « Beps », l’échange automatique d’informations sur les comptes bancaires ou les tax rulings. Il n’est plus ce partenaire grognon qui bloquait un peu tout dès qu’il s’agissait de lutter contre l’évasion fiscale. C’est LuxLeaks qui a permis tout cela ?
Sans doute. Et chaque scandale révélé par le Consortium international des journalistes d’investigation constitue, pour le commissaire que je suis, un point d’appui formidable. Mais je vais vous livrer une anecdote. Lorsque j’ai été nommé commissaire, Jean-Claude Juncker ne m’avait pas prévenu qu’il me confierait la fiscalité en plus des affaires économiques et financières. Quand je lui ai demandé pourquoi quelques années plus tard, il m’a répondu qu’il redoutait que je refuse. C’est vrai que c’était un portefeuille extrêmement ingrat [sourire], puisque rien n’aboutissait jamais en raison de l’unanimité. Mais je pense qu’il m’a nommé parce que c’est un bon politique et qu’il s’est dit précisément que sa Commission devait être la championne de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, et qu’il fallait pour cela un commissaire engagé et de gauche. Décembre 2018 —
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Je peux revendiquer ici que nous avons un bilan hors pair. J’ai fait adopter 11 directives à l’unanimité, que ce soit sur l’échange automatique d’informations, sur les tax rulings, sur la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales, sur la transparence des intermédiaires, ou encore le country by country reporting. Toute une série de textes qui changent vraiment le paysage et font de l’Union européenne un champion mondial en la matière. J’ai dû parfois argumenter face à certains collègues. Mais je n’aurais jamais pu faire cela sans avoir systématiquement le soutien et un arbitrage favorable du président Juncker. Cette Commission a fait plus dans la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales, mais aussi pour réformer la TVA ou taxer les géants du numérique, que toutes les autres réunies depuis 20 ans.
projet
LA TAXE GAFA, NOUVEL ÉPOUVANTAIL Pierre Moscovici garde espoir de voir aboutir la taxe sur les géants du digital – les fameux Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon) – d’ici à la fin de l’année. Mais son idée présentée en mars 2018 de taxer les bénéfices là où sont réalisées les ventes souffre de quelques réticences de la part d’États membres, dont le Luxembourg. Le gouvernement de Xavier Bettel a toujours défendu une approche au niveau de l’OCDE, avant d’accepter, en octobre, l’idée d’une taxe européenne transitoire. Mais la France, qui mène ce combat avec Bruxelles, a perdu un de ses précieux alliés : l’Allemagne, qui finalement évoque 2020 comme date d’entrée en vigueur. Face à cette reculade, le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, s’est dit ouvert, début novembre, « à un report de l’entrée en vigueur pour laisser le temps à l’OCDE de faire une proposition plus com plète ». Pendant ce temps, le Royaume-Uni réfléchit à sa propre taxe, applicable dès 2020. Après le Brexit.
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Et pourtant, l’harmonisation fiscale reste un serpent de mer, la taxation des Gafa semble avoir été reportée sine die...
C’est vrai qu’il n’y a pas encore d’accord sur notre proposition de taxe sur le chiffre d’affaires des géants du numérique, et je continue à militer pour qu’on ait un texte avant la fin de l’année. Mais la leçon que je tire de ces années est qu’il faut absolument sortir les grandes réformes structurelles en matière fiscale de la règle de l’unanimité. Il faut passer au vote à la majorité qualifiée. Je ferai des propositions en ce sens au début de l’année 2019. Si on veut parvenir à un régime de TVA qui sorte du provisoire, si on veut obtenir une assiette fiscale européenne pour les multinationales, alors il faut sortir de l’unanimité. On ne peut pas accepter pour l’éternité que le veto d’un seul bloque l’intérêt général ou la volonté de tous.
Vous pensez que les États membres y sont prêts ?
Pas encore, et la question n’est pas simple. Fixer l’impôt ou le taux de l’impôt reste une prérogative de souveraineté à laquelle les États sont très attachés. Il faudra beaucoup de pédagogie pour les convaincre, ou distinguer selon les sujets.
Comprenez-vous que certains États plus petits, comme le Luxembourg, aient besoin de pouvoir jouer sur la fiscalité comme élément de compétitivité ?
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Oui, mais à condition que cela se fasse dans le cadre de règles communes. Ma compétence en matière fiscale, c’est de contribuer à fixer les règles de l’impôt sur les sociétés. Mais il y a une chose sur laquelle je ne peux pas intervenir, ce sont les taux d’imposition. Prenons le cas de l’Irlande, qui a un taux d’impôt sur les sociétés de 12,5 %, soit près de deux fois moins que la moyenne européenne. Je peux le critiquer, le regretter, mais c’est légitime. Toutefois, si ce taux d’imposition se transforme, comme cela a été le cas pour Apple, en un taux effectif de 0,05 %, alors, à ce moment-là, il y a un bug, et cela devient une aide d’État déguisée. C’est la raison pour laquelle ma collègue Margrethe Vestager a demandé qu’une somme de 13 milliards soit payée au Trésor irlandais. Comprenez-moi bien : je ne dis pas que la fiscalité doit être partout la même. À chacun de déterminer ses marges de manœuvre au sein d’un cadre commun. Mais avoir un business model fondé sur l’évasion, la fraude ou l’optimisation fiscale agressive et sur des règles secrètes n’est pas sain.
Vous estimez que le Luxembourg fait des progrès indéniables. Qu’attendez-vous du prochain gouvernement ?
Qu’il continue, comme il l’a fait, de mettre le Luxem bourg en conformité avec les normes internationales et européennes, et qu’il joue un rôle constructif dans les négociations. Le Luxembourg est parfois un interlocuteur rugueux, qui défend un modèle économique spécifique. Mais un changement d’esprit a eu lieu et je m’en félicite.
Quel rôle comptez-vous jouer dans la campagne qui s’ouvre ?
Je ne serai pas candidat pour le parti socialiste. Je m’engagerai pour ce en quoi je crois, c’est-à-dire pour la défense des valeurs européennes et de la démocratie libérale, pour le développement durable et la lutte contre les inégalités. Je ferai entendre ma voix, avec mon expérience et mes convictions, en toute liberté.
Le poste de président de la Commission européenne ne vous intéresse plus ?
J’ai l’immodestie de penser que j’aurais pu faire un bon président de la Commission. J’ai l’expérience des trois institutions – le Parlement européen, le Conseil, la Commission –, la fibre européenne, l’expérience des dossiers, et on me prête un peu de sens politique. Mais je ne suis pas certain d’avoir la bonne étiquette politique. Longtemps, je me suis appliqué une maxime de Talleyrand : « Quand je me regarde, je me désole. Quand je me compare, je me console. » À ce moment de ma vie, j’en utilise une autre : « Je me mets à la disposition des événements. » Je ne serai ni en retraite, ni en retrait.
Que ferez-vous ?
On finit par se trouver en vieillissant. Et en me retournant sur 25 ans de vie politique, je constate qu’il y a trois marqueurs dans mon existence : l’amour de mon pays, la passion européenne et mes convictions d’homme de gauche, farouchement social- démocrate. Ce que je ferai à l’avenir se trouvera forcément à la confluence de ces trois marqueurs.
Pour le coup, l’état de la social-démocratie en Europe vous désole...
Cela me désole et cela m’inquiète. Une des choses que je ferai demain, quoi qu’il arrive, sera de travailler intellectuellement à la refondation de la social-démocratie du 21e siècle. Parce que je continue de penser que ses idéaux, comme ses idées, ne sont pas périmés. Faute de pensée, à cause des divisions, des dégâts de la crise et de l’affaiblissement du leadership, elle n’est aujourd’hui pas à la hauteur, et particulièrement en France. Ce qu’est devenu le parti socialiste français, cette hésitation permanente sur tout, et sur l’Europe en particulier, cette défiance à l’égard de la social-démocratie au profit d’un mouvementisme vague, l’ignorance de son histoire et de ce qu’attendent ses propres électeurs, tout cela m’attriste. Ceux qui restent attachés à une gauche ouverte, humaniste, européenne, méritent mieux !
Est-ce qu’il y a une ambition présidentielle qui sommeille en vous ?
Si elle sommeille, elle ne s’est pas réveillée. Je n’ai pas de plan de carrière, je veux être utile, et je crois pouvoir l’être.
3 foire internationale d’art contemporain e
Luxembourg
ART FAIR 80 galeries internationales
6>9 décembre 2018
LUXEXPO THE BOX Entrée Sud - Hall 8 Jeudi 18h-23h - Vendredi 16h-22h Samedi et Dimanche 10h-19h Peinture, sculpture, photographie Restaur Restauration / bar, espace enfants
www.luxartfair.com
Auteurs
Céline Coubray et Matthieu Croissandeau
suzanne
« Mon ambition est de faire venir des grands noms au Luxembourg » cotter
Photographe
Edouard Olszewski 80 —
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Nouvelle donne Suzanne Cotter est directrice du Mudam depuis janvier 2018.
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Depuis le mois de janvier, Suzanne Cotter est la nouvelle directrice du Mudam. Australienne de naissance, passée par Londres, Oxford ou encore Porto, cette amoureuse de la création ambitionne de placer le Luxembourg sur la carte mondiale de l’art contemporain.
Suzanne Cotter Madame Mudam
Vous avez pris vos fonctions à la tête du Mudam il y a 10 mois. Qu’est-ce qui vous a le plus surprise en arrivant au Luxembourg ?
représente et continuer à la développer, bien sûr, mais aussi pour la situer dans l’esprit des gens. Car si on est un musée national, c’est donc une collection nationale. Et il est important que les personnes au Luxem bourg la ressentent comme un patrimoine, un héritage. Vous avez l’impression que les Luxembourgeois se sont approprié le Mudam et ses œuvres ?
Pas encore. Le Mudam est encore jeune. Le dynamisme ! Que ce soit de la part des À 12 ans, on n’est même pas adolescent ! Les personnes qui travaillent dans la culture, bases sont bonnes. Maintenant la question mais aussi des entreprises en général ou est : où allons-nous après ? C’est un travail même de la ville en transformation permapassionnant qui doit se faire dans le dianente, avec l’arrivée du tram notamment, logue avec le comité scientifique, avec les et tous les changements en cours sur le placollègues. Nous essayons d’identifier des teau du Kirchberg. J’ai été surprise de voir lignes directrices pour la collection. Une de comment une ville comme Luxembourg nos ambitions, c’est que certaines œuvres est à la fois très contemporaine avec toutes deviennent phares et constitutent à elles ses nouvelles infrastructures, mais aussi seules une raison de venir visiter le musée. ancrée dans une histoire très ancienne. Faire en sorte que le Mudam
Quelle image aviez-vous avant de venir ?
Celle d’une ville-pays féerique avec des princes, des princesses, des tours élancées, des banques… [sourire] J’avais aussi deux autres points de référence personnels qui sont la création de Radio Luxembourg dans les années 1960, avec son indépendance de programmation musicale, et bien sûr la fondation de l’Union européenne.
Dans quel état avez-vous trouvé le Mudam ?
J’ai trouvé une institution orpheline, car elle n’avait plus de directeur depuis plus d’un an, un peu triste, flottante, sans certitude et très introspective.
Dès votre arrivée, vous vous êtes intéressée à la collection. Comment l’avez-vous abordée ?
ait sa Mona Lisa…
Oui, ce serait une façon de se distinguer ici au Luxembourg, mais aussi à l’étranger. On peut le faire avec une programmation ambitieuse. Mais les expositions changent, elles sont temporaires, alors qu’une collection reste et s’inscrit dans le temps. C’est pourquoi il est fondamental de renforcer sa position.
Beaucoup de personnes disent que le Mudam est un splendide écrin, mais qu’il n’y a rien à l’intérieur…
J’ai entendu cela effectivement et j’espère que c’est en train de changer. Le challenge avec ce bâtiment, c’est que l’architecture est très présente. Or, il faut désormais que les œuvres d’art qu’il héberge occupent une position égale dans l’esprit des gens. Des belles architectures, il y en a plusieurs ici au Luxembourg, mais nous sommes un musée d’art contemporain et il faut donc que l’art y reprenne la première place.
Il était d’abord important de la connaître, puisque c’est un des moteurs de cette institution. Je me suis plongée dans l’histoire de la construction du musée pour comprendre ses motivations et la façon dont Il n’y a rien de vrai dans ce cliché ? la collection avait été constituée, pour Les bases de la collection sont très fortes. déterminer les opportunités que celle-ci C’est aussi pour cela que je voudrais faire
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CV EXPRESS Octobre 2017
Nomination à la direction du Mudam Luxembourg – Musée d’art moderne Grand-Duc Jean. Sa nomination prend effet à compter du 1er janvier 2018. 2013-2017
Directrice du Musée d’art contemporain de la Fondation Serralves à Porto, où elle a présenté un ambitieux programme d’expositions et des projets majeurs en collaboration avec de nombreux artistes (Julie Mehretu, Philippe Parreno, Wolfgang Tillmans, Helena Almeida, etc.). Elle y a aussi développé la col lection Serralves et sa visibilité. 2010-2012
Commissaire au sein de la Fon dation Solomon R. Guggenheim, où elle a dirigé l’équipe de commissaires du Abu Dhabi Project, et contribuait au développement du programme artistique du Guggenheim New York et des musées Guggenheim affiliés à l’échelle mondiale. 2011
Commissaire de la 10e Biennale de Sharjah aux Émirats arabes unis. 2002-2009
Commissaire, directrice adjointe (2008), curator at large (2009) au Modern Art Oxford. 1998-2002
Commissaire à la Hayward Gallery à Londres. 1998
Commissaire à la Whitechapel Gallery à Londres. 1996-1998
Commissaire adjointe, puis commissaire à la Serpentine Gallery à Londres.
Distinction Suzanne Cotter a été faite Chevalier des Arts et des Lettres par le ministère de la Culture en France.
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SA PLUS GRANDE FIERTÉ « Il ne s’agit pas d’une chose en particulier, mais d’actions en continu. Je suis très fière de la programmation que j’ai pu faire à Serralves au Portugal, notamment du travail avec Alvaro Siza, mais aussi de grandes expositions avec Philippe Parreno, Julie Mehretu, Giorgio Griffa, Anish Kapoor... Mais c’est un tout. Quand j’étais aux ÉtatsUnis, j’ai développé une exposition sur Monir Shahroudy Farmanfarmaian, une artiste iranienne de plus de 80 ans, que j’ai pu présenter au Portugal, puis faire voyager au Guggenheim à New York. À Oxford, j’ai fait beaucoup de premières expositions pour des artistes britanniques, mais aussi ouvert la pratique de l’art contemporain qui va jusqu’au Moyen-Orient et l’Asie du Sud. Pour moi, c’est un peu ‘tous les jours on recommence’, ce n’est jamais fini. Je ne me dis pas ‘j’ai fait mon travail’, car on peut toujours faire les choses différemment et les contextes changent. »
sortir les œuvres de manière plus systémaBeaud elle-même avait aussi acquis un tique peut-être. Dans le passé, plusieurs ont ensemble mobilier d’Alvar Aalto des années été montrées dans le cadre d’expositions 1930. Il y a donc des ouvertures avec des thématiques où elles dialoguaient avec des œuvres plus anciennes. Récemment, j’ai prêts extérieurs. Ce que j’aimerais ajouter à aussi eu le privilège de m’entretenir avec cette histoire, c’est quelque chose d’un peu Bernard Ceysson qui m’a parlé des débuts plus structuré, où l’on commence à écrire de cette collection et m’a dit de lire les les différentes narrations de la collection. textes liés aux premières acquisitions. Cela va aller de pair avec notre stratégie Ceux-ci précisaient qu’il est important d’aller au-delà sans pouvoir évidemment être digitale qui est en développement, mais qu’on va faire décoller dès 2019 avec une exhaustif. médiation et des interfaces plus dynamiques, Il faut donc mixer des œuvres de réfécar c’est un moyen pour le public d’accéder rence et d’autres très contemporaines ? à la collection avant même de venir au musée. Il est important pour la collection d’avoir Vous disiez tout à l’heure qu’il fallait quelques ensembles d’œuvres de base, ce donner des lignes directrices à la collecque j’appelle du « contemporain historique », tion. La politique d’acquisition depuis pour comprendre les formes d’art qui se 12 ans aurait-elle été erratique ? sont développées plus tard. C’est aussi un Non, on peut voir des lignes directrices, moyen de stimuler les donations. L’histoire notamment à l’époque où Marie-Claude de tous les grands musées est faite de dons Beaud était directrice, de par ses orientade grandes collections privées : Guggenheim, tions professionnelles et ses goûts personTate Gallery, etc. Pour le reste de nos futures nels pour la mode ou le design par exemple. acquisitions, la fin du 20e siècle et le 21e siècle On trouve des amorces, mais pour dévelopfont partie des lignes directrices. Avec quelle per une collection dans le futur, il faut faire diversité ? Comment ? On peut par exemple des choix et déterminer des priorités, parce s’appuyer sur la création contemporaine que nous avons aussi des moyens limités. luxembourgeoise mais en contextualisant Nous ne sommes pas le Metropolitan ces artistes dans une histoire plus large et Museum, le MoMA ou le Centre Pompidou, dans une contemporanéité qui est celle de qui peuvent se permettre d’avoir plusieurs la mondialisation. Autre ligne directrice : départements et de nombreux spécialistes l’Europe et le monde, car je trouve que cette dans toutes les disciplines. ouverture fait partie de l’ADN du Luxem Quels sont les axes à développer ? bourg. L’art, depuis des décennies déjà, mais C’est un travail en cours. À l’origine, Mariesurtout depuis les années 1980, est devenu Claude Beaud avait annoncé que la collecde plus en plus globalisé à travers le marché tion du Mudam devait commencer en 1989, de l’art, les grands événements comme les parce qu’à cette époque, la première combiennales, les triennales… mission d’acquisition avait déjà acheté des La mondialisation a-t-elle standardisé œuvres des années 1980, mais aussi parce la création artistique ? qu’il n’y avait pas assez d’argent pour Je ne le crois pas. La diversité de l’art vient constituer une collection avec des œuvres aujourd’hui du fait qu’il n’y a pas une seule des années 1960-1970. Mais déjà, la Bil avait école, une École de Paris ou de New York donné une œuvre majeure de Blinky par exemple, mais des artistes en mouvePalermo qui date de 1968. Et Marie-Claude ment qui dialoguent les uns avec les autres,
« Mon ambition est d’aller vers 1,5 million d’euros pour le seul budget d’acquisition. » 84 —
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se nourrissent des histoires à travers le monde et utilisent aussi la technologie. Les nouvelles générations peuvent avoir accès aux sources visuelles et plastiques à travers la technologie et l’intelligence artificielle. Le Mudam passera-t-il des commandes ?
C’est un sujet un peu tricky, car on ne sait jamais quel sera le résultat. Si on commande une œuvre pour la collection, on a la responsabilité de cette œuvre pour toujours. Mais je ne rejette pas toutefois la possibilité de passer des commandes. Mon idée est d’utiliser les expositions comme des moments d’essai. Cela nous permettra d’évaluer l’impact de ces œuvres qui pourraient éventuellement entrer dans la collection du musée. Avec des œuvres faites pour l’intérieur ou l’extérieur du site. Je porte un grand intérêt à l’extérieur du musée, car c’est une grande opportunité d’ajouter des œuvres à la collection. On en a déjà quelques-unes, mais j’aimerais renforcer cette caractéristique.
PHOTOS Ed Lederman, Mark Niedermann, Agence photographique du musée Rodin-Jérôme Manoukian
Un Mudam à l’air libre...
Oui, on commence déjà et c’est en discussion avec les bâtiments publics et nos collègues au Musée Dräi Eechelen. Nous souhaitons utiliser l’esplanade derrière le musée qui est un emplacement privilégié pour présenter tous les ans une sculpture. On commence en janvier prochain avec la présent ation de Nairy Baghramian, P rivileged Points, qui est également une nouvelle acquisition. Mais ça pourrait être aussi une exposition qui s’étendrait plus loin. Il faut afficher de fortes ambitions, des lignes claires, mais aussi trouver les moyens de payer ces projets. En plus des lignes d’acquisition et de celles de la programmation temporaire, il faut une ligne budgétaire correspondante.
À combien se monte le budget du Mudam ?
Pas du tout, cela fait des années que c’est comme ça. Vous ne trouvez pas les sommes en jeu excessives ?
On ne peut pas lutter avec le marché. Même des musées comme la Tate, le Guggenheim ou Pompidou n’ont pas forcément les budgets pour acquérir des œuvres majeures. J’aimerais par exemple faciliter l’acquisition d’une œuvre majeure de Julie Mehretu, avec laquelle j’ai travaillé lorsque je dirigeais le musée Serralves à Porto. C’est une artiste afro-américaine très pointue qui parle avec contemporanéité des migrations et des mouvements, des politiques économiques et des cultures. Ce sont des œuvres qui seraient superbes pour ce musée, mais il faut commencer à 1,5 million d’euros pour en acquérir une de qualité muséale. Car là aussi, il faut savoir distinguer les œuvres qui ont une valeur suffisamment importante pour être conservées dans un musée. Nous devons donc à la fois identifier les artistes qui vont être les grands de demain et acheter au bon moment. Les expositions peuvent être une bonne plate-forme pour cela, car on développe alors des relations privilégiées avec l’artiste qui peuvent ensuite se concrétiser par des dons ou une commande pour une exposition. Nous regardons aussi les artistes qui ne sont pas encore pris par le marché, mais qui ont un pedigree historique. Cela nécessite des recherches, de se tenir au courant. Enfin, pour les artistes dont la valeur sur le marché est très élevée, nous n’avons pas d’autres solutions que les donations ou les partenariats avec ces institutions. Heureusement, aujourd’hui, certains artistes qui ont eu beaucoup de succès ne veulent plus que leurs œuvres aillent dans le privé, mais qu’elles soient placées dans les musées.
SES TROIS MUSÉES PRÉFÉRÉS
1 I Le Whitney Museum of American Art à New York whitney.org
« Avec le nouveau bâtiment de Renzo Piano, il s’insère dans la fabrique urbaine de la ville. L’utilisation de l’espace permet de mieux présenter la collection et la programmation, qui mêle historique et contemporain et est très généreuse. Ils préparent aussi une sculpture sur les piers, ils s’insèrent dans la vie des New-Yorkais. C’est à la fois une expérience, un lieu de réflexion et un lieu de pédagogie. »
2 I La Fondation Beyeler à Bâle fondationbeyeler.ch
« C’est un lieu exquis que l’on doit lui aussi à Renzo Piano. La relation entre le musée, son site et sa collection m’intéresse beaucoup. La programmation y est toujours présentée de manière très élégante et riche. »
Un peu moins de 8 millions d’euros, dont Parmi les œuvres emblématiques 80 % proviennent de la subvention de l’État. du Mudam, il y a la fameuse Chapelle
Ce n’est pas beaucoup ?
Non, ce n’est pas beaucoup, car cela inclut le budget d’acquisition qui est pour 2019 de 600.000 euros.
Vous demandez une augmentation des subventions de l’État ?
Oui, car mon ambition est de commencer avec 1 million d’euros et d’aller vers 1,5 million d’euros pour le seul budget d’acquisition. Comparé aux autres musées dans le monde, ce serait bien. Je suis consciente que pour beaucoup de personnes, ce chiffre peut paraître énorme. Mais il faut bien être conscient que si on veut acquérir des œuvres emblématiques, il faut un budget qui corresponde au marché.
Vous êtes choquée par les prix du marché de l’art ?
de Wim Delvoye. Que devient-elle aujourd’hui ?
Elle a été le sujet d’une étude de conservation. Elle est maintenant en stockage et nous sommes en train de réfléchir à une nouvelle présentation hors site.
La polémique qui a suivi son retrait du Mudam vous a-t-elle surprise ?
Oui, totalement.
Pourtant, il y a toujours eu des polémiques dans l’histoire de l’art...
Oui, mais je crois que ce n’était pas vraiment une polémique d’art, mais une polémique politique. Avec une histoire sur laquelle je n’avais aucune emprise.
3 I Le musée Rodin à Paris musee-rodin.fr
« C’est un petit musée, monographique, mais surtout un lieu où l’on se sent bien, que l’on soit dans le bâtiment ou dans le jardin. L’atmosphère qui y règne crée une sensation d’intimité avec l’œuvre de Rodin. Chaque visite est une nouvelle découverte. »
Lorsqu’on parle de collection, cela implique des réserves. C’est un point sensible aussi pour le Mudam. Décembre 2018 —
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DE PLUS EN PLUS DE VISITEURS Depuis 2009, la fréquentation n’a cessé de croître. Pour 2019, le Mudam vise une augmentation de 20 % par rapport à 2018.
140.000 120.000 100.000 80.000 60.000 40.000 0 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
Vous aviez évoqué lors d’un précédent entretien la possibilité de mutualiser des espaces avec d’autres musées. Où en êtes-vous de cette réflexion ?
C’est un grand espoir. Le gouvernement luxembourgeois est en dialogue avec tous les musées sur cette nécessité, car nous avons tous ce même besoin. Et mutualiser serait une bonne perspective. Une étape très positive a déjà été réalisée : l’État est en train de mettre en place MuseumPlus, qui est une base de données commune pour les inventaires des collections. Nous allons tous pouvoir partager le même système. C’est déjà une forme de mutualisation des informations relatives aux collections muséales au Luxembourg. La création des réserves mutualisées pourrait prendre 5 à 10 ans. Entre-temps, nous menons un projet pour rationaliser des espaces de notre collection. Nous devrions pouvoir bientôt annoncer quelque chose. Nous avons cette énorme responsabilité par rapport aux collections. C’est très bien de pouvoir les stocker, mais c’est encore mieux de pouvoir les montrer, dans le musée ou ailleurs. Mais à certains moments, il faut reposer les œuvres, et il y en a toujours de nouvelles. Au niveau écologique, on a aussi une responsabilité, c’est
une des grandes questions pour tous les musées du monde. Est-ce qu’on peut vraiment continuer à acquérir sans fin ? Le Mudam étant un musée de taille plutôt modeste, on pourrait réfléchir à ça. La question de faire des achats chaque année n’est pas une question de quantité, mais de qualité et d’intérêt. Vous disiez tout à l’heure que les subventions publiques représentent 80 % du budget et que vous aimeriez qu’elles augmentent. Le Mudam ne doit-il pas aussi développer ses propres recettes ou faire appel au secteur privé pour du mécénat ou du sponsoring ?
Le musée l’a toujours fait. Car si l’État nous verse 80 % du budget, il faut bien trouver les 20 % restants ! L’année dernière, la subvention publique se montait à 75 %. Et sur les 25 % complémentaires, seulement 5 % provenaient du mécénat. Le reste vient de la billetterie, de la boutique, du café. Comme tous les musées, il y a tout un package pour générer des recettes. Mais ce n’est pas toujours évident, car plus de la moitié des entrées au Mudam sont gratuites. Et parmi ceux qui paient, il n’y a qu’environ 25 % qui achètent leur ticket à la billetterie, dont 8 % sont à tarif réduit. Nous
Ambition La photographie pourrait prendre plus de place dans les années à venir au Mudam.
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PHOTOS Musée d’Art Moderne/Roger-Viollet, Patrick Pyszka, The Museum of Modern Art, New York/Scala, Florence
sommes en train d’étudier tous ces chiffres, mais j’estime qu’il est très important pour l’accessibilité du musée d’avoir la gratuité à certains moments. Actuellement les conférences sont gratuites, les moins de 21 ans ne paient pas, les écoles non plus… Du coup, la billetterie représente environ 2 % du total de nos recettes. Si on arrive à attirer plus de personnes, on aura peut-être un système vertueux. Mais actuellement, on parle de pourcen tages modestes. Il y a aussi beaucoup d’entreprises au Luxembourg. Êtes-vous allée à leur rencontre ?
ciés à cette entreprise mécène. Le mécénat peut aussi se faire à travers un soutien indi viduel, ou des fondations, comme c’est déjà le cas avec la Fondation Leir.
PARMI SES ŒUVRES PRÉFÉRÉES
Le Mudam est une fondation de droit privé. Est-ce que le transformer en établissement public pourrait être intéressant selon vous ?
Il y a eu des raisons historiques pour que ce soit une fondation privée, mais nous sommes le musée national d’art contempo rain. Je n’envisage pas de revoir les statuts.
1 I Henri Matisse, La Danse - Les Nymphes, 1931-1933, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.
Est-ce qu’il y a de grands collectionneurs au Luxembourg ?
Il y a une belle culture de collectionneurs au Je suis en train de le faire. Certaines font Luxembourg, avec beaucoup de personnes partie de nos mécènes, mais d’autres ont qui aiment vraiment l’art et qui ne collec des politiques qui touchent à d’autres sec tionnent pas pour la spéculation. Mais ils ne teurs que le nôtre, comme le sport, le social montrent jamais tout ce qu’ils ont. J’aimerais ou l’éducation… Beaucoup s’intéressent que, parmi nos différents publics, le Mudam au Mudam, car elles voient dans le musée soit aussi un lieu pour les accueillir. un lieu phare pour le Luxembourg et La question du développement veulent être associées à cette image. Mon des publics est primordiale. Comment désir est que ce mécénat soit une associa comptez-vous vous y prendre ? tion de valeur autour de ce que le Mudam Nous avons commencé avec un travail plus représente : c’est un lieu d’art, de culture, fort sur les médias sociaux. En premier lieu, de pédagogie, qui est lié à la société. Des il faut arriver à toucher les publics. Avant, entreprises pourraient nous aider à ouvrir on faisait une programmation très intéres sante, mais sans forcément arriver à toucher le musée à travers des expositions plus ambitieuses, des donations ou des contri beaucoup de monde. Avec cette nouvelle stratégie de communication, on commence butions liées aux acquisitions. D’autres musées dans le monde déjà à voir une différence. La programma font parfois sponsoriser des expositions tion doit se lier aussi à d’autres activités sur ou des salles entières... C’est envisale calendrier au niveau local, mais aussi inter geable au Luxembourg ? national, comme la Nuit des musées, le Mois Nous n’y sommes pas. On en trouve surtout de la photographie… Enfin, nous devons dans les pays anglo-saxons dans le cadre aussi sortir du musée pour aller directement de ce qu’on appelle « les projets capitaux ». à la rencontre du public. On ne peut pas res Pour le Mudam, plutôt que de donner à ter dans notre citadelle, en pensant que tout une salle le nom d’une entreprise, je pré le monde viendra vers nous. fère qu’on reconnaisse l’importance du Comment se concrétisera cette politique mécénat autrement. C’est un moyen de de musée hors les murs ? renforcer la visibilité de certaines activités À travers des projets ponctuels, mais aussi à travers les clients ou ceux qui sont asso à travers l’éducation et les écoles par
2 I Anish Kapoor, Cloud Gate, 2004, Millenium Park à Chicago.
3 I Pablo Picasso, Les Demoiselles d’Avignon, 1907, MoMA de New York.
« Des entreprises pourraient nous aider à ouvrir le musée à travers des expo sitions plus ambitieuses. » Décembre 2018 —
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Collection Suzanne Cotter devant l’œuvre Sans titre (1995) d’Éric Poitevin, dans les réserves du musée.
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exemple. Dès que le nouveau gouvernement sera installé, j’irai discuter avec le ministère de l’Éducation pour savoir comment mieux travailler ensemble. Idem avec l’Université. J’aimerais aussi travailler avec les écoles des beaux-arts qui se trouvent autour de nous, comme nous venons de le faire à l’occasion de l’exposition Jeff Wall avec les écoles de Metz et de Nancy. Car les jeunes artistes sont parmi les publics qui sont essentiels pour les musées.
Développerez-vous des programmes de résidence pour les jeunes artistes ?
En tant que musée, établir un programme de résidence soutenu n’est pas notre priorité. Ceci ne nous empêche pas d’avoir des projets de résidence avec certains artistes pour des projets spécifiques.
Pour attirer davantage, faut-il des expositions plus « grand public » ?
Je voudrais une certaine ouverture, mais je dois tester un peu, car un artiste qui est très connu du milieu de l’art ne l’est pas nécessairement du grand public. Mon ambition est de faire venir des grands noms au Luxembourg.
PHOTOS Francesco Galli, courtesy of la Biennale di Venezia, Sharjah Art Foundation, Documenta Archiv/Ryszard Kasiewicz
Par exemple ?
Je ne peux pas encore vous le dire, car je suis en train de travailler sur la programmation future. Si on y arrive une fois par an ou tous les deux ans, c’est déjà formidable, car faire venir de grands noms demande un budget important. J’espère qu’il y aura quelques belles surprises en 2020. Mais il faut aussi être conscient que les artistes qui sont en train d’entrer dans l’histoire travaillent beaucoup, donc la préparation d’une exposition avec eux prend deux, trois, quatre ans. Cette idée de temporalité est importante à prendre en compte, tout comme le fait qu’un programme ne s’arrête pas en janvier pour recommencer ensuite. C’est un travail continu. Nous sommes déjà par exemple en train de travailler sur la programmation pour 2021 et les 15 ans de l’ouverture du Mudam. Il y a ici une attente de voir venir au Luxembourg quelques grands noms. Mais notre responsabilité est aussi de sensibiliser les gens à l’art contemporain. Or, les artistes qui sont moins connus aujourd’hui peuvent très bien devenir les stars de demain. Nous avons donc un rôle important pour contribuer à une culture d’anticipation. Je voudrais que le Mudam soit considéré comme un musée de premier plan, à jour par rapport à l’actualité. Cela pourrait devenir un point de fierté pour la population.
Un des moyens d’y parvenir, c’est aussi de travailler en collaboration avec d’autres institutions...
Absolument. L’économie du musée ne permet pas de monter des projets ambitieux
sans collaboration. C’est pour cela que l’année prochaine, nous travaillerons entre autres avec le Whitney Museum of American Art de New York, le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia de Madrid ou le K20 de Düsseldorf. J’apporte aussi le réseau et l’expérience que j’ai pu acquérir au cours de mon parcours international, ainsi qu’une connaissance des musées et des directeurs. Le Mudam doit trouver des institutions qui pourraient être des institutions sœurs.
TROIS RENDEZ-VOUS INCONTOURNABLES DANS SON AGENDA
Il y a en a une, pas très loin d’ici... le Centre Pompidou-Metz. Pour le Mudam, c’est un concurrent ou un partenaire ?
Un partenaire, pas du tout un concurrent ! J’ai justement proposé qu’Emma Lavigne, sa directrice, et moi-même soyons en dialogue pour la conférence de Luxembourg Art Week. Il y a des moments où nous avons un travail similaire, mais aussi des différences, car c’est un satellite de Beaubourg avec une programmation qui est liée à cette collection. Mais Emma Lavigne est une personne que j’admire énormément, elle a un dynamisme et une intelligence qui sont exceptionnels. Notre espoir est de pouvoir travailler ensemble.
Au-delà de votre travail quotidien au Mudam, avez-vous encore le temps de visiter des ateliers d’artistes, de vous rendre à des expositions ?
C’est toujours difficile, et c’est pour cela que nous avons des curateurs qui s’en occupent. J’essaie aussi de renforcer notre équipe avec des commissaires plus jeunes, car le regard sur la création contemporaine change aussi de perspective selon les générations. Mais je reste particulièrement active, je voyage beaucoup, je visite beaucoup, je lis beaucoup. Le fait d’avoir été à Londres pendant une vingtaine d’années m’a permis d’accompagner le travail de plusieurs artistes, tout comme le fait d’avoir travaillé à New York ou dans le monde lusophone. J’ai vu le développement de leurs œuvres. Mon regard a acquis une certaine maturité qui me permet d’identifier la nouveauté, mais en même temps je m’appuie aussi sur l’intelligence collective de l’équipe, car il faut avoir confiance dans le regard des autres.
1 I « La prochaine Biennale
de Venise, bien sûr ! »
Du 11 mai au 24 novembre 2019 à Venise (Italie) labiennale.org
2 I « La Biennale de Sharjah
aux Émirats arabes unis, car c’est une biennale très globale dans son regard et elle est devenue de plus en plus ambitieuse. »
Du 7 mars au 10 juin 2019 à Sharjah (EAU) sharjahart.org
3 I « La prochaine Documenta. » Du 18 juin au 25 septembre 2022 à Kassel (Allemagne) documenta.de
Quel regard portez-vous sur les artistes luxembourgeois ?
Vu le nombre d’artistes qui sont venus à notre fête des artistes en juin dernier, il y en a beaucoup, mais la plupart ne vivent pas ici. Les artistes luxembourgeois sont très cosmopolites. Il y en a de tous les âges, de grande ambition, qui travaillent avec finesse. Je suis en train d’apprendre, avec l’aide de collègues, je fais quelques visites d’ateliers. C’est pour moi un apprentissage passionnant ! Décembre 2018 —
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Auteur
thierry raizer
« J’ai un rôle d’équilibriste » 90 —
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Managing partner d’Arendt, Jean-Marc Ueberecken envisage son rôle comme celui d’un facilitateur de consensus au sein de la direction d’un cabinet qui, s’il tient à son ADN légal, continue d’élargir ses activités dans le service et le conseil aux entreprises. Une croissance qui nécessite forcément une stratégie RH affûtée.
Photographe
gaël lesure
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bio express
Un CV en 5 dates 1972 Naissance le 31 mai à Luxembourg 1998 Membre du Barreau de Luxembourg 2000 Rejoint Arendt & Medernach 2005 Devient associé 2014 Devient, en janvier, managing partner du cabinet
Écoute « Je préfère créer un consensus en amont plutôt qu’arbitrer », estime celui qui doit synthétiser la vue de 45 associés.
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Jean-Marc Ueberecken Au volant du cabinet
A
rendt a fortement grandi durant les dernières années, preuve en est la construction du nouveau siège au Kirchberg. Quel est le principal challenge dans la gestion de la croissance du cabinet ?
Cela implique nécessairement une forte croissance au niveau des ressources humaines, ce qui signifie non seulement recruter, mais aussi fidéliser les collaborateurs au travers d’un modèle qui privilégie la formation et les perspectives de carrière.
Comment ces – jeunes – recrues mettent le Luxembourg et votre cabinet sur leur carte ?
C’est d’abord le Luxembourg, via l’Université et ses cursus en lien avec la Place, qui les attire. Une fois qu’ils ont fait leur formation, ils apprécient le cadre luxembourgeois et postulent notamment chez nous. Notre politique n’est pas de débaucher chez les autres, mais de recruter dès l’université.
La guerre des talents fait donc toujours rage…
Elle a empiré cette année. Tous les métiers, sur toute la Place, sont concernés. Cela s’explique par plusieurs facteurs, dont la réglementation, qui est parfois sous-estimée. Toutes les couches de réglementation, de compliance, qui se rajou tent impliquent le besoin, pour chaque structure, de disposer de quelqu’un dédié à ces aspects. Ce qui entraîne une vraie guerre pour trouver ou débaucher des profils compétents. Malheureu sement, ou heureusement pour nous, nous sommes perçus comme un bon vivier. Pour compenser ce phénomène, nous avons recruté, les six derniers mois, autant de personnes que pour toute l’année 2017.
gouvernance
Chairman et managing partner Le cabinet a ajusté sa gou vernance à sa croissance, coïncidant avec l’augmenta tion du nombre d’associés : 45 aujourd’hui. Depuis 2014, outre celui de mana ging partner, le rôle de chairman est partagé entre les associés fondateurs et seniors. Ce duo est com posé, depuis 2017, de Guy Harles et Claude Kremer. Les élections pour ces postes se déroulent tous les trois ans. Les chairmen ont pour rôle de donner les grandes impulsions straté giques au cabinet.
d’autres expertises au fil de la carrière. Notre autre avantage est la réputation d’Arendt. La génération actuelle veut avoir un CV qui comporte plusieurs étapes et des noms de référence. Recruter les personnes n’est pas une difficulté ; les garder, c’est un tout autre challenge. Nous avons formé un groupe de travail dédié à l’intégration et la rétention. Un des éléments déterminants pour les jeunes recrues, et plus généralement nos collaborateurs de longue date, est notre capacité à leur proposer un travail qui n’est pas répétitif. Plus qu’une progression hiérarchique, ils recherchent avant tout une progression intellectuelle dans leur métier. Si quelqu’un part, c’est souvent parce qu’il estime qu’il ne progresse plus suffisamment sur le plan intellectuel. Quel est le profil-type de l’avocat en 2018 ?
Historiquement, il fallait avoir fait ses études de droit en France ou en Belgique, selon la régle mentation luxembourgeoise. Aujourd’hui, si quelqu’un appartient déjà à un barreau à l’étranger, des passerelles permettent de s’inscrire en liste IV du Barreau luxembourgeois et de parvenir progressivement jusqu’à la liste I. Nous recherchons des candidats qui ont effectué un master dans un autre pays que leur pays d’origine pour avoir un côté international et un esprit de débrouillardise. C’est un talent nécessaire pour rejoindre notre cabinet. Non pas qu’il faille se débrouiller chez nous ! Il faut en revanche être débrouillard vis-à-vis des clients qui ont tous des
Quels sont les arguments pour convaincre les candidats courtisés par plusieurs employeurs ?
C’est plus le projet que le package qui joue. Nous voulons mettre en avant notre plan de formation, la possibilité d’emprunter des passerelles vers Décembre 2018 —
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côté passion
Du barreau au volant
cultures, des nationalités, des façons de travail ler différentes. Être dans un moule unique serait trop compliqué. Le cabinet s’est spécialisé au fur et à mesure dans différentes branches du droit et, plus largement, dans le service aux sociétés. Comment se sont développées ces activités ?
Nous l’avons fait sur base des besoins du client, de façon organique. Nous n’avons pas pour ambition de racheter des activités externes. J’y suis très atta ché en tant qu’ancien avocat spécialisé dans les fusions-acquisitions [rires]. Les greffes culturelles sont délicates à réaliser.
Parlons justement de votre rôle, comment peut-on le résumer ?
Je parlerais d’un rôle d’équilibriste. Nous avons 45 associés. Ce qui veut dire que nous n’avons pas un actionnaire unique, mais 45 personnes que nous croisons tous les jours. Il faut quelqu’un pour synthétiser les vues, trancher et fixer un cap, et transformer le consensus sur le terrain. C’est mon rôle, et il passe avant tout par l’écoute.
Jean-Marc Ueberecken troque volontiers le complet costume-cravate contre le complet de course pour monter à bord de sa voiture, une Ginetta G57, 6.2 V8, 575 ch, 940 kg, catégorie LMP3. C’est en effet en 2008 qu’il a créé l’écurie de sport automobile luxembourgeoise Prime Racing avec Jean-Pierre Lequeux, ancien patron de DTZ Luxembourg et désormais associé chez Deloitte Luxembourg, en charge du marché immobilier. Depuis 2011, les deux passionnés ont décroché plusieurs titres en Belgique et aux Pays-Bas. L’équipage a aussi reçu le Prix du mérite sportif de l’Automobile Club du Luxembourg en 2014 et 2017. Signe de reconnaissance supplémentaire, Jean-Marc Ueberecken a été nommé cette année au directoire de l’ACL Sport.
décentralisée chez nous. Rechercher un associé, c’est toujours rechercher un mouton à cinq pattes. Il doit être capable de gérer les dossiers des clients, être compétent dans son domaine, savoir gérer les talents et les faire progresser. Sur quelles bases se passe la cooptation en tant qu’associé(e) ?
Nous combinons notre souhait d’anticiper les besoins du marché avec des facteurs personnels. Nous n’allons jamais nommer quelqu’un parce qu’il y a un besoin de marché, si les compétences chez la personne concernée ne sont pas présentes. Cela prend un peu de temps pour trouver la bonne per sonne. Et à l’inverse, nous ne pouvons plus, vu la taille du cabinet, nommer quelqu’un là où il n’y a pas ou plus de marché.
Où sont les piliers de croissance du cabinet ?
Nous avons quasiment la même croissance au sein de chacune de nos branches. Notre cabinet va tou jours croître là où le Luxembourg sera fort. Aujour d’hui, ce sont les fonds, l’industrie bancaire, les entrepreneurs locaux, auxquels s’ajoute un élément lié au Brexit, à savoir l’attrait pour le Luxembourg de la part d’acteurs de l’assurance. On voit bien que le Luxembourg croît, dans le cadre du Brexit, dans des activités où il est déjà très bien positionné. Avec la taille que nous avons atteinte, nous nous profi lons en tant que cabinet capable de gérer les dos siers clients au niveau international.
On parle donc d’une approche de coordinateur de dossiers…
L’objectif est de proposer une offre unique, où chaque besoin que le client peut avoir, que ce soit
C’est un rôle presque politique…
Je ne le vois pas comme tel. Je préfère créer un consensus en amont plutôt qu’arbitrer. J’ai la chance de ne pas devoir gérer des clans.
Quelle est la clé pour parvenir au consensus ?
Il faut présenter et expliquer les projets, les idées. C’est parfois compliqué, puisqu’il faut réunir les gens. L’expérience me montre qu’on ne peut pas forcer en passant avec une majorité, même si les statuts nous l’autorisent. Si on veut que cela fonc tionne, il faut se donner du temps pour que cha cun puisse se faire aux idées nouvelles.
Les fondateurs du cabinet sont-ils particulièrement écoutés dans ce contexte ?
Ils sont forcément écoutés, d’autant plus qu’ils sont encore tous actifs. Il faut se rendre compte qu’en Italie, il n’y a pas de cabinet de notre taille. Pourquoi ? Malgré les styles et les caractères différents, nous avons toujours su dégager une vision commune, qui a permis de progresser sereinement et de grandir. Et les associés fondateurs ont toujours su laisser la place à d’autres, déléguer.
Le rang d’associé(e) reste-t-il le Saint Graal pour un collaborateur qui rejoint le cabinet ?
Oui. C’est une fonction dans laquelle on a énormé ment de responsabilités, notamment parce que la gestion des dossiers des clients est totalement
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« Rechercher un associé, c’est toujours rechercher un mouton à cinq pattes. »
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Vous avez ouvert depuis plusieurs années des bureaux à l’étranger. Vous vous considérez comme des ambassadeurs du pays ?
une société internationale ou locale, soit couvert. organisation Cette stratégie passe par le développement de métiers à travers des entreprises annexes qui font Des avocats partie du groupe, comme Arendt Regulatory & aux conseillers Consulting, Arendt Services et, récemment, Arendt Occupant actuellement Business Advisory. Pensez-vous à des besoins qui peuvent entraîner, sinon une nouvelle ligne de service, un renforcement d’une ligne existante ?
La gestion du risque est clairement un métier où il y a un fort besoin à Luxembourg, sans que l’offre ne soit suffisante. Certaines petites entreprises offrent des services dans ce créneau, mais les grands clients ne sont pas forcément enclins à leur confier leur dossier. C’est là que nous pouvons utiliser notre marque pour intégrer ce type de service en recrutant les profils adéquats. Nous observons aussi une demande de la part de certains grands clients de reprendre intégralement la gestion de leurs structures, dont l’organisation s’est considérablement développée au fil des ans. Nous voyons en réalité derrière cette demande de gestion de structures la question de la gestion des ressources humaines, à savoir la difficulté pour les clients de retenir leurs spécialistes en interne. Sur certains dossiers, nous serons en concurrence avec d’autres cabinets, parfois avec des Big Four, mais nous voulons nous différencier, car notre expertise part du droit vers une offre globale. Certains clients ne vont d’ailleurs pas voir les Big Four, car ils pensent que le biais principal de leur dossier est juridique. Mais ils ont ensuite besoin de comptabilité, de déclaration fiscale, TVA… Ce sont des services que nous proposons via notre branche Arendt Services, qui emploie 150 personnes.
Arendt est-il devenu un cabinet de services, ou reste-t-il avant tout un cabinet d’avocats ?
Nous avons récemment repensé et revu notre site internet, avec une nouvelle architecture, une nouvelle identité visuelle, totalement rénovées. C’est une porte d’entrée pour tous les métiers. Pour y parvenir, nous nous sommes posé cette question en interne, entre le cabinet d’avocats et la société de services. Il y a eu unanimité pour dire que nous devions rester axés, à la fois en termes de philosophie interne, mais aussi dans notre communication externe, sur le cabinet d’avocats. Ce positionnement donne un confort différent aux clients. Notre atout restera ce noyau du droit avec, en complément, une série de services.
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750 collaborateurs, Arendt a élargi sa palette de ser vices depuis sa fondation en 1988, fruit de la fusion des deux cabinets existants, Arendt & Harles d’une part, et Mersch & Medernach d’autre part. L’équipe de l’époque était composée d’une dizaine de personnes. Si l’approche première des activités s’effectue via le droit, des services com plémentaires se sont ajou tés afin de proposer une gestion globale des dos siers des clients : Arendt Regulatory & Consulting (questions réglementaires pour les acteurs des ser vices financiers, en par ticulier dans la gestion d’actifs – 45 personnes), Arendt Business Advisory (conseils stratégiques – 10 personnes), Arendt Services (services de sou tien pour l’établissement d’activités au Luxembourg – 150 personnes) et Arendt Institute (activités de formation sur base des expertises des équipes du cabinet).
Nos bureaux à l’étranger vendent en premier lieu le Luxembourg, tant pour attirer des clients que des recrues. Cette Place luxembourgeoise se vend et rencontre l’intérêt par une combinaison de trois critères. Le premier est la spécialisation dans les matières financières transfrontalières. Le deuxième critère est l’Europe, nous sommes au centre de l’Europe. Cela nous distingue de la Suisse, dont les banques ne peuvent pas prétendre avoir accès au marché unique sans une base européenne, par exemple au Luxembourg. Le troisième élément important pour le secteur bancaire est la zone euro, sinon vous n’avez pas accès à la Banque centrale européenne.
Sur quels éléments faut-il travailler pour améliorer la compétitivité de la Place ?
Des clusters ont été créés depuis plusieurs années autour de différents secteurs, et ils ont pris une place importante. Je pense en particulier à celui des fonds Ucits, celui des fonds alternatifs et celui de la banque privée. Mais nous pouvons développer encore davantage celui de l’assurance. On observe aujourd’hui dans ce secteur ce que nous avons connu par le passé avec les autres. Les assurances arrivent au Luxembourg et veulent recruter une dizaine de personnes. Mais je suis persuadé que ces équipes vont grossir au fil du temps. Le nombre des assureurs va aussi augmenter… et vous arriverez à terme à un millier de personnes supplémentaires employées.
L’alternatif connaît un succès grandissant. Comment l’expliquez-vous ?
Les compétences transfrontalières de la Place ont été clé, et non des considérations fiscales. Je pense aux fonds alternatifs français qui ont gardé leur base française pour la France et ont créé une base luxembourgeoise pour l’international. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons ouvert un bureau sur place, à Paris, pour capter toute cette activité.
Comment vivez-vous l’effet Brexit ?
Il y a un déni très important dans le secteur financier en Angleterre. Seuls certains acteurs ont commencé à mettre en place des plans B, la seule exception étant les assurances, qui ont tout de suite agi, probablement en raison de leur culture de maîtrise du risque. Au niveau des fonds, nous estimons que le mouvement a commencé cet été, peut-être trop tard pour être à jour avant la date fatidique.
Le Luxembourg s’est-il bien positionné vis-à-vis du Brexit, avec une approche relativement « soft » de la part du gouvernement ?
Le Luxembourg n’a pas intérêt à être trop « punchy ». C’est de toute façon notre culture. Nous devons aussi être réalistes sur notre capacité à absorber de nouvelles activités. On parle de milliers de personnes actives ici sur la Place, de millions à Londres. Nous devons déjà gérer notre propre croissance luxembourgeoise. On ne pour-
« Recruter les personnes n’est pas une difficulté ; les garder, c’est un tout autre challenge. »
Reflet « Notre cabinet va toujours croître là où le Luxembourg sera fort », estime Jean-Marc Ueberecken.
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« Les systèmes informatiques ont beaucoup de mal avec les mots. »
rait pas absorber le transfert d’une banque qui emploierait 3.000 personnes. Même Francfort a beaucoup de mal. Est-ce que le métier d’avocat est disrupté par la technologie ?
C’est un sujet auquel je m’intéresse beaucoup, et je peux vous dire que non – à ce stade –, mais des évolutions importantes viendront rapidement. Les systèmes informatiques ont beaucoup de mal avec les mots. Jusqu’à récemment, un système informatique n’arrivait pas à gérer les mots de façon complexe. Le droit a donc pris du retard par rapport à certains autres métiers. Dans nos différents métiers, on est forcé de travailler comme l’ordinateur nous l’impose. On est obligé de suivre le mécanisme du système. L’intelligence artificielle va retourner le paradigme pour faire en sorte que le système s’adapte à l’humain, avec, en point de mire, une répartition des tâches entre l’ordinateur et l’être humain. Aujourd’hui, même les grandes entreprises informatiques ont abandonné l’idée d’aller dans des solutions 100 % informatiques. Chez nous, l’évolution technologique prend la forme de revue de grands volumes de textes par l’outil informatique intelligent pour nous aider à identifier les anomalies, des contradictions entre des documents, ou à mener une recherche ciblée. L’humain va ensuite utiliser son savoir-faire pour traiter l’information recueillie par l’intelligence artificielle. Certaines applications concernent aussi des tâches routinières, comme la constitution de contrats, ce qui facilite le travail, et donc la rétention de talents.
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Comment choisissez-vous le ou les outil(s) technologique(s), tout en mesurant ses/leurs investissements ?
Il faut disposer d’une certaine taille rimant avec des moyens suffisants. En revanche, je ne crois pas à un seul système intégré, mais à une complémentarité entre outils, qui aboutira à une grande transformation. Notre critère pour choisir des technologies est tout simplement le besoin du client, dont nous sommes souvent la mémoire depuis 10 ou 20 ans. Avec un outil adapté et développé en interne – Arendt Lit-e Gate –, nous pouvons par exemple donner accès au client à toutes les pièces qui ont été produites dans les procès qui le concernent. Cela n’est pas anodin lorsque vous devez combiner des centaines de procès dans certains cas.
Le paysage luxembourgeois des cabinets d’avocats va-t-il évoluer vers une forme de concentration ?
arendt house
Un siège comme signature Depuis octobre 2015, l’étude occupe « Arendt House », son siège qui s’étend le long de l’avenue Kennedy. Un bâtiment de 14.500 m2, fruit d’un projet de cinq années, signé par le bureau suisse Diener & Diener, avec un aménagement intérieur du bureau AKDV, en collabora tion avec TDO Consulting et Luxconsult. « Depuis la création de l’étude, nous avons déménagé près de neuf fois, pour répondre à la fois aux contraintes de croissance de notre équipe et de confort de nos collaborateurs », se souvenait à l’époque Claude Kremer, un des founding partners et actuel co-chairman. À noter que les équipes d’Arendt Services sont quant à elles localisées à Hamm.
La seule évolution que nous avons connue ces 10 dernières années a été l’arrivée de cabinets anglosaxons, qui ont mis en quelque sorte le pied dans la porte. On se demandait si ces nouveaux entrants allaient nous grappiller de l’activité. Ce n’est pas la réalité que nous vivons actuellement. Au contraire. Nous avons fortement progressé en termes de parts de marché, peut-être même à cause de ce contexte, parce que nous arrivons à avoir une offre unique. À la fin du compte, on se situe dans un marché différent de ces cabinets qui emploient souvent moins de 15 personnes au Luxembourg. La prochaine évolution sera le rapprochement de cabinets d’avocats avec les Big Four au Luxembourg.
Quel est le point commun entre la conduite d’un cabinet et la conduite d’une voiture de course, un sport que vous affectionnez particulièrement ?
Dans la voiture de course, pour être rapide, vous devez être capable de gérer toutes les informations qui viennent à chaque moment. C’est la capacité de prendre les informations, de les transformer et de réagir en une fraction de seconde qui vous rend fort en course automobile. Dans la gestion d’une entreprise, il faut aussi être capable d’assimiler, de gérer et de synthétiser de nombreuses informations et de nombreux avis qui vous parviennent en permanence sur toutes sortes de sujets très disparates. La grande différence avec la direction d’un cabinet se joue par contre sur le temps. Sur la piste, j’ai un centième de seconde pour réagir ; ici, ça se compte plutôt en semaines ou en mois. À 275 km/h, il vaut mieux réagir au bon moment !
I N S TA G R A M
Inspirez-vous, suivez @archiduc_mag et dĂŠcouvrez la galerie des meilleurs projets architecturaux made in Luxembourg.
Auteurs
Nicolas LĂŠonard et Jean-Michel Hennebert
Chambre
L’assermentation de 45 des 60 députés, le 30 octobre dernier, marque l’ouverture de la 24e législature de la Chambre, qui s’achèvera en 2023. Paperjam était là pour saisir l’ambiance de ces premières heures dans la salle plénière, mais aussi en coulisses.
Photographe
mike zenari
commune
La Chambre, ce sont aussi plu sieurs dizaines de fonctionnaires qui doivent gérer le tra vail parlementaire. Du personnel de sécurité aux spécialistes du droit internatio nal. Ce sont des maillons essentiels au bon fonctionne ment démocratique du pays.
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Derniers instants Mars Di Bartolomeo (LSAP) profite de son bureau de président de la Chambre. Dans l’attente de la consti tution d’un gouvernement, il a dû céder sa fonction à Gast Gibéryen (ADR), député « le plus ancien en rang ».
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Sécurité Il faut montrer patte blanche pour rejoindre les tribunes de la Chambre. Journalistes et membres du public sont soumis à un contrôle d’identité effectué par des agents de la police grand-ducale.
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Point de rencontre Un aparté discret entre deux ténors du LSAP : Lydia Mutsch, ministre de la Santé et de l’Égalité des chances, et Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères et européennes.
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Souriez, vous êtes filmés Plusieurs caméras enregistrent tout ce qui se dit et tout ce qui se fait à la Chambre. Gérées depuis une régie située à proximité de la salle plénière, les images sont dif fusées en direct sur le site de la Chambre.
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À la tribune Assis devant le président, députés et membres du gouvernement disposent d’un temps de parole précis, à respecter grâce à un décompte. Pour ce jour de prestation de serment, un petit vade-mecum attendait les nouveaux élus. Ce jour-là, ils étaient huit à découvrir les lieux.
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Prestige Marc Baulesch est l’un des deux Premiers huissiers dirigeants de la Chambre. Il veille, avec son équipe de sept autres fonctionnaires, au bon dérou lement technique des séances ou à la circulation des documents. Une fonction effectuée avec un certain cérémonial.
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Banc du gouvernement Tant qu’un nouvel accord de gouvernement n’est pas scellé, l’exécutif sortant reste en place. Le Premier ministre Xavier Bettel (DP) a donc retrouvé son siège, entouré d’Étienne Schneider (LSAP) et Félix Braz (Déi Gréng).
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« Je le jure » 30 octobre 2018, 45 des 60 députés nouvellement élus ont prêté serment. 45 seulement, car les membres de l’actuel gouvernement en sont dispensés, dans l’attente de la nomination officielle d’une nouvelle coalition.
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01 – Nancy Arendt-Kemp, CSV 02 – Marc Baum, Déi Lénk 03 – Dan Biancalana, LSAP 04 – Alex Bodry, LSAP 05 – Mars Di Bartolomeo, LSAP 06 – Félix Eischen, CSV 07 – Georges Engel, LSAP 08 – Marc Goergen, Piraten 09 – Max Hahn, DP 10 – Jean-Marie Halsdorf, CSV 11 – Octavie Modert, CSV 12 – Diane Adehm, CSV 13 – Marc Angel, LSAP 14 – Sven Clement, Piraten 15 – Fernand Kartheiser, ADR 16 – Josée Lorsché, Déi Gréng 17 – Georges Mischo, CSV 18 – Gilles Roth, CSV 19 – Simone Beissel, DP 20 – François Benoy, Déi Gréng 21 – Paul Galles, CSV 22 – Marc Lies, CSV 23 – Marc Spautz, CSV 24 – Roberto Traversini, Déi Gréng 25 – Michel Wolter, CSV 26 – Charles Margue, Déi Gréng 27 – Laurent Mosar, CSV 28 – Lydie Polfer, DP 29 – Roy Reding, ADR 30 – Gilles Baum, DP 31 – Lex Delles, DP 32 – Léon Gloden, CSV 33 – Françoise Hetto-Gaasch, CSV 34 – Viviane Reding, CSV 35 – Sam Tanson, Déi Gréng 36 – David Wagner, Déi Lénk 37 – Serge Wilmes, CSV 38 – Emile Eicher, CSV 39 – Jeff Engelen, ADR 40 – Claude Wiseler, CSV 41 – Aly Kaes, CSV 42 – André Bauler, DP 43 – Martine Hansen, CSV 44 – Gast Gibéryen, ADR 45 – Marco Schank, CSV
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espresso conversations envies
Que ferait-il s’il décrochait l’Euromillions ? Jean-Marc Kieffer répond à la question en page 114 et parle de son rapport à l’argent. Le burn-out ne se subit pas toujours, il peut se prévenir. Conseils en page 116.
C’est avec un parfum de fêtes qu’Ivana Larusson (Indigo Studios) et Gabriel Boisante (Paname / Urban) partagent leur style en page 118. L’utilisation des combles d’une maison peut se révéler bénéfique pour toute la famille. Exemple en page 120. Un talent qui monte. Sieben, la création de la jeune Luxem bourgeoise Jill Crovisier, est sur la scène du Grand Théâtre. Rencontre en page 122. Passez à table, en page 124, avec le metteur en scène Dan Tanson. Décembre 2018 —
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ARGENT COMPTANT JEAN-MARC KIEFFER
« Retourner deux fois l’euro avant de le dépenser » Les ailes en plus
Éducation Une devise en matière d’argent ? « L’argent se dépense toujours plus facilement qu’il ne se gagne. » Il faut toujours retourner deux fois l’euro avant de le dépenser. C’est un principe d’éducation que l’on m’a transmis. Cela vient notamment du vécu de mon grand-père, une génération qui a connu la guerre. Votre premier salaire ? Environ 65.000 LUF (1.600 euros) lorsque je suis entré chez CDCL. Mais je n’ai connu que très peu de temps les salaires en francs luxembourgeois ; ensuite, l’euro est arrivé, ce qui n’a pas été compliqué pour moi vu que je vivais en dollars depuis cinq ans. La première chose que vous vous êtes offerte ? Un beau VTT, un des premiers en carbone. Il a fallu plusieurs salaires. Étudiant, j’en achetais un chaque année aux États-Unis et je le revendais ici, les modèles ici étaient moins avancés. Je m’en rachetais un neuf en rentrant à Washington.
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Avez-vous des passions « coûteuses » ? Je voue une grande passion à l’aviation. Je suis copropriétaire d’un avion et je pilote régulièrement. Dès que j’ai pu passer ma licence, je l’ai fait. J’ai profité de mes études aux États-Unis, c’était plus abordable financièrement, j’ai pu le faire sans l’aide de mes parents. Depuis, je m’en sers régulièrement pour des déplacements privés et professionnels. C’est donc à la fois une passion, mais elle me permet aussi des gains de temps importants. Si une ligne commerciale existe, je prends ce vol, mais lorsqu’il n’y a qu’un petit aérodrome dans les parages, je prends mon avion. Et si je prends des collaborateurs ou des clients, ça peut même revenir moins cher qu’un avion de ligne. Des choses pour lesquelles vous ne regardez pas à la dépense ? La nourriture de qualité, les bons restaurants et le bon vin. Ce n’est pas une passion, mais j’ai l’habitude de dire que la vie est trop courte pour boire du mauvais vin. Surtout qu’il en existe de très bons à petits prix. Et dans les restaurants, j’aime être généreux avec les pourboires. Ces personnes font un métier difficile et méritent bien ce supplément.
Exagérations
Chaussures à ses couleurs Imaginons que vous remportiez l’EuroMillions… J’investirais la moitié dans notre entreprise et avec l’autre j’achèterais un bateau équipé pour enlever le plastique dans les mers. C’est vraiment un fléau très important qui nous concerne tous. Et tout en faisant un travail en faveur de l’environnement, je pourrais assouvir mon autre passion qui est de faire du bateau. Votre dernier achat plaisir ? Une paire de chaussures que j’ai pu faire vernir aux couleurs de mon choix. J’ai rencontré à Dijon un artisan qui importe du Portugal un beau modèle de chaussures, mais qu’il achète blanches. Il les peint ensuite aux couleurs que vous souhaitez. Comme j’aime beaucoup le design, je me suis fait faire deux paires dans les tons bleus et gris.
Une dépense qui vous énerve, mais à laquelle on n’échappe pas ? Dire qu’une dépense m’énerve, ce serait exagéré. Mais pour en citer une, je dirais le montant fixe de certaines taxes. Alors que je fais très attention au tri des déchets, pourquoi dois-je payer autant que quelqu’un qui s’en moque ? On pourrait presque en dire autant au niveau de la santé, même si là on est dans un système de solidarité. Mais quelqu’un qui fait attention à sa santé doit-il payer autant qu’un autre qui brûle la chandelle par les deux bouts ? Je me pose parfois la question. Le prix de certaines choses vous dérange-t-il ? Oui, le prix des boissons dans le mini-bar des hôtels.
ENVIES
BIO EXPRESS Jean-Marc Kieffer (46 ans) est président du conseil d’administration de CDCL. Entré en 1999 dans la firme créée par son arrière-grand-père, il a d’abord étudié la psychologie à l’American University de Washington. Après avoir géré la logistique et les ressources humaines, il est nommé administrateur délégué en 2009, puis président en juin 2016.
Pas que la brique Avez-vous une brique dans le ventre ? Oui, évidemment, je suis à la source [rires]. J’investis un peu dans l’immobilier à titre personnel et je considère que c’est toujours un bon créneau d’investissement. TEXTE Jean-Michel Lalieu PHOTO Edouard Olszewski
D’autres voies pour investir ? Je pratique un peu le venture capital. J’investis dans de jeunes sociétés qui travaillent dans le domaine de la digitalisation. J’essaie d’investir dans des choses que je comprends et qui me semblent faire du sens pour l’avenir. Mais je n’en cherche pas activement, c’est plutôt quand je suis face à une opportunité. Pour l’instant, j’ai toujours investi au Luxembourg, mais je viens de découvrir un projet qui est à l’étranger et qu’on pourrait implémenter en Europe. Décembre 2018 —
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ENVIES
COMPÉTENCES SANTÉ
Prévenir le burn-out Certains le qualifient de mal du siècle, d’autres de mot à la mode. En France, on le traduit par « syndrome d’épuisement professionnel ». Mais existe-t-il des moyens à mettre en place au sein des organisations pour l’éviter ?
T
out le monde souffre de stress. Parfois il s’avère stimulant et donc bénéfique, mais quand il est permanent, il est destructeur. Le burn-out est le résultat de son accumulation. « L’hyperconnexion est pour moi un élément déclencheur, qui explique pourquoi cette maladie est si fréquente à notre époque », assure AnneClaire Delval, sophrologue et fondatrice du site internet www.deep.lu. Mal détecté, le burn-out n’est pas encore reconnu comme une maladie professionnelle par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pas plus que par la Caisse nationale de santé (CNS). Difficile dans ces conditions d’avoir des statistiques précises sur son ampleur au Luxembourg. Toujours est-il qu’il représente une réalité bien palpable dans le monde de l’entreprise et que son coût, en termes humains et financiers, n’est pas à prendre à la légère. L’ampleur du phénomène a même poussé la Fondation Hôpitaux Robert Schuman à lancer un programme thérapeutique dédié au sein de son GesondheetsZentrum.
Faut-il avoir confiance dans la SMT ? De plus en plus d’entreprises essaient de prévenir le phénomène en travaillant sur leur organisation interne. Certaines tentent par exemple d’instaurer un droit à la déconnexion. « Il faut faire attention, car c’est une mesure qui peut paradoxalement générer du stress chez ceux qui peuvent être rassurés de lire leurs mails en soirée, prévient Anne-Claire Delval. Sa mise en place doit donc être adaptée en fonction des habitudes de chaque salarié pour être efficace. » Mais le plus important est de pouvoir donner une pause à son cerveau, peu importe quand celle-ci intervient. Cela peut se traduire par une petite marche solitaire pendant 116 —
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MARIE-PAULE SCHNEIDER Responsable Santé au travail aux CFL « La souffrance psychique qui peut aboutir au burn-out a très souvent un aspect multifactoriel. Nos dispositifs de prévention des risques psychosociaux sont basés sur une démarche multi disciplinaire et intégrée, où médecins du travail et psychologues sont des acteurs majeurs. L’analyse des postes et des conditions de travail a permis
la pause de midi ou un temps de méditation, yeux fermés, entre deux tâches. « Les managers en font parfois une montagne, mais de toutes petites choses, comme accorder une sieste de 15 minutes après le repas ou organiser un petitdéjeuner hebdomadaire avec son équipe pour sortir du contexte professionnel, peuvent avoir un réel impact », complète Anne-Claire Delval.
de mettre en place des actions de prévention collectives et individuelles. On peut citer la sensibilisation et la formation des managers et des populations à risque sur les différentes thématiques, mais également la prise en charge individualisée et un accompagnement du retour au travail progressif pour un colla borateur en souffrance. »
Il existe aussi des remèdes plus directs, comme la stimulation magnétique transcrânienne (SMT). « C’est une façon très simple de réactiver ses neurones, qui peut être utilisée comme un traitement préventif ou un soin curatif du burn-out », détaille le psychiatre français Alain Meunier. Une technique dont l’utilisation est quasiment banalisée outre-Atlantique, mais encore peu répandue eu Europe. J. M.
ENVIES
FABIENNE DASNOY Head of corporate culture & HR social responsibility chez BGL BNP Paribas « Prévenir le stress au travail bien en amont du burn-out fait partie de la responsabilité de chaque entreprise et il s’agit d’offrir à ses collaborateurs un environnement de travail sain où chacun se sent inclus et respecté. À la BGL BNP Paribas, nous proposons une cellule d’écoute pour accompagner nos collaborateurs en souffrance psychique, nous investissons
davantage encore dans la mesure et la réduction des facteurs de stress, qui sont multiples : relations de travail, pratiques managériales, mobilité, sens du travail… Nous armons également nos collaborateurs avec les outils nécessaires pour gérer individuellement toute forme de stress privé ou professionnel, car le stress zéro n’existe pas dans la vraie vie. »
MÉTIER DU FUTUR DIGITAL CURATOR L’art et la culture ne sont pas en reste en matière digitale. Depuis plusieurs années déjà, des œuvres numériques et des expositions digitales sont proposées au grand public. Mais cette petite révolution avait besoin d’une nouvelle expertise pour avoir lieu.
Que fait-il ? Sa mission dépend beaucoup de l’institution culturelle dans laquelle il agit. Dans certains musées, il sera en charge de la numérisation des collections et de leur mise en valeur sur la toile. Dans d’autres endroits, il pourra créer des expositions exclusivement destinées à être visualisées en ligne.
Quelles sont ses compétences ? Il doit bien évidemment avoir le bagage universitaire nécessaire au métier de curateur. Mais il doit en parallèle bien comprendre les concepts de l’informatique et les mécanismes sur lesquels se base un projet qui intègre des aspects de numérisation et de mise en ligne. Tout au long de sa carrière, il faudra qu’il soit au fait des évolutions technologiques.
Quelle est sa formation ? Il n’existe pas de formation spécifique. Dans certaines universités, comme celle de Stockholm, des modules techniques sont proposés au sein d’un cursus classique. Pour l’instant, l’Uni n’en propose pas. Les digital curators ont souvent suivi un cursus informatique parallèlement à leur formation initiale.
Combien gagne-t-il ?
Une qualité-clé ? Il doit rester connecté à l’actualité informatique pour être toujours au fait des dernières technologies disponibles.
Avis d’expert POUR ALLER PLUS LOIN Quand le travail vous tue, mai 2013, éditions Maxima Laurent du Mesnil, 14,80 euros. Promis à une brillante carrière de DRH pour le compte d’une société d’envergure internationale, Aude Selly 08 _ LEGENDE-TITRE a elle-même expérimenté un burn-out, qui l’aetamenée à une tenta08_legende estrunteni inverup ceoffic livre.teUn partage tive de suicide. Elle le raconte dans tature, pos eniscied’expérience nimuqui permet d’appréhender cettesan maladie d’uninctotate point de vue discidnon quispas a dem médical, mais à travers le prisme d’un témoignage concret et détaillé. ab intibusdae.
« Avec l’apparition d’œuvres numériques et dans le cadre de la numérisation des collec tions, un digital curator doit avoir une vision précise des technologies sur lesquelles elles se basent et doit suivre leur évolution tout au long de sa carrière. » Gilles Zeimet, digital curator au Musée national d’histoire et d’art Luxembourg (MNHA)
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ILLUSTRATION Hadi Saadaldeen PHOTOS CFL, BGL BNP Paribas
Au Luxembourg, il sera soit fonctionnaire, soit employé de l’État. Sa rémunération dépendra de ses années d’ancienneté, mais il commence en général sa carrière à 70.000 euros brut par an.
ENVIES
STYLE FÊTES
Quelle est la plus ancienne pièce de votre garde-robe ? « Je possède une montre en platine et iridium héritée de mon arrière-grand-mère. Elle est dans un style art nouveau qui rappelle l’élégance de la Belle Époque. Cela donne également une image de l’évolution constante des styles. »
Quel est le faux pas à ne pas commettre ? « Il ne faut pas laisser un vêtement prendre le dessus sur vous. Que ce soit la couleur ou la coupe, je n’achète pas une pièce qui serait plus forte que moi. »
« Le style n’est pas quelque chose qui s’achète. »
Que porter pour une soirée de gala ? « Je pense que la mode doit se montrer socialement responsable. Je recommande de porter quelque chose qui fait sens. Ainsi, je porte une robe d’un designer afghan qui est aussi un réfugié. »
Ivana Larusson
Creator et art director, Indigo Studios
Une adresse coup de cœur à Luxembourg ? « J’ai rencontré récemment l’équipe de Vol(t)age et j’aime leurs créations. Je trouve important que des marques locales se développent et tiennent tête aux pointures internationales. »
Comment définissezvous votre style ? « Moderne et élégant. »
Avec quel styliste pourriezvous vous pacser ? « J’aime le glamour à l’ancienne, et de nos jours, je trouve ces formes chez Elie Saab et Marchesa. Lounging dans des créations qui pourraient sérieusement affecter ma vanité. »
Quel est votre plus vieux souvenir de mode ? « J’ai toujours une robe que j’ai dessinée à partir d’un tissu acheté sur un marché à Katmandou. J’avais 17 ans et je la porte pour certains événements. »
Qui vous a donné le sens du style ? « La meilleure amie de ma mère, Mira. Elle m’achetait souvent des tenues et m’a donné confiance. Elle m’a appris que le style ne s’achète pas. »
Quelle pièce aimeriezvous transmettre ? « J’ai été de nombreuses années au conservatoire de danse classique, où je passais du temps à essayer des maquillages et des costumes. J’ai une collection de mes anciens chaussons de pointe que je voudrais transmettre à une autre génération. »
TEXTES France Clarinval
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Comment définissezvous votre style ? « Urbain, sobre, noir et blanc. »
Avec quel styliste pourriezvous vous pacser ? « Ezri Kahn parce que sa boutique est toute proche du Paname, donc on pourrait faire chambre à part. Surtout parce que je suis fan. »
Que porter pour une soirée de gala ? « Un smoking cintré, toujours. »
Quel est votre plus vieux souvenir de mode ? « Le jour où mon grand-père a débarqué à Noël avec une chemise en jean et une cravate texane. Je me suis dit que chacun devait porter ce qu’il aime. »
Une adresse coup de cœur à Luxembourg ? « Au lieu d’acheter dans de grandes enseignes, il faut aller dans les boutiques multimarques qui ont une vraie approche d’acheteurs : Extrabold, Stitch, Honey \ Mustard et récemment une nouvelle adresse, Manalena. »
Quel est votre dernier achat mode ? « Des baskets très certainement. C’est mon péché mignon. »
« Chacun devrait porter ce qu’il aime. » Quelle est la plus ancienne pièce de votre garde-robe ? « Le costume de mariage trois pièces de mon père encore en parfait état (mon père, comme le costume… avantage de ne s’être marié qu’une fois). Je porte le gilet régulièrement. »
Qui vous a donné le sens du style ? « Les filles qui se moquaient de moi quand je portais des t-shirts Waikiki. Et ma mère qui fait preuve d’une élégance intemporelle. »
Quelle pièce voulezvous transmettre ? « Mon pull en cachemire écossais bleu. Mon fils dit qu’il est tellement doux que c’est comme faire un câlin à un nuage. »
Gabriel Boisante
Associé, Paname / Urban PHOTOS Mike Zenari – Merci au bar Le 18, hôtel Le Place d’Armes
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ARCHITECTURE MAISON UNIFAMILIALE
Extension avec style 1
ARCHITECTE Moreno Architecture et Associés
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DESIGN INTÉRIEUR Roger Herz MAÎTRE D’OUVRAGE Privé LOCALISATION Luxembourg RÉALISATION 2016 SURFACE DE L’EXTENSION 50 m2 bruts
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L
a maison familiale se situe dans le quartier historique du Grund. Elle présente des combles qui ont déjà été réaménagés dans les années 1990 par le bureau Moreno. Les propriétaires avaient décidé de profiter de ce volume sous le toit pour y installer un nouvel espace de vie, avec une partie salon, un coin salle à manger et une cuisine ouverte. Les étages inférieurs accueillent le hall d’entrée et deux chambres complétées par deux salles de bains. Mais les propriétaires voulaient gagner encore un peu plus d’espace, bénéficier d’une plus grande entrée de lumière dans leur pièce à vivre, et surtout profiter d’une meilleure orientation de cet espace vers le beau panorama de la vallée de la Pétrusse. En 2014, ils ont donc demandé au bureau Moreno Architecture & Associés de les accompagner à nouveau pour concevoir une
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extension en utilisant une partie de la surface de la terrasse attenante au toit. Cette extension est réalisée à l’aide d’une structure en bois, suffisamment légère pour être superposée à la terrasse existante, tout en correspondant aux exigences thermiques et d’étanchéité nécessaires. La typologie de la toiture est toutefois conservée, mais réinterprétée de manière contemporaine avec un revêtement extérieur en zinc prépatiné d’un gris anthracite. Ce matériau et ce coloris sont choisis pour leur capacité à bien se marier avec la toiture en ardoise de la maison et des habitations voisines. Aussi, ce nouveau volume de 45 m2 se ponctue par une grande baie vitrée de 5,5 m qui offre un apport important de lumière naturelle et fournit en supplément la vue demandée par les maîtres d’ouvrage. Cet espace est agrémenté d’une cheminée qui repose sur un meuble conçu en collaboration avec l’entreprise de cheminées, les architectes et le menuisier. De là découle une partie de l’aménagement intérieur. Le maître d’ouvrage, féru d’architecture contemporaine, a d’ailleurs travaillé en étroite collaboration avec le bureau Moreno Architecture & Associés pour déterminer les éléments d’architecture d’intérieur et de mobilier. C. C.
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La cuisine ouverte communique avec l’espace salle à manger. L’espace de vie se déploie dans un geste architectural continu. L’aménagement intérieur a été décidé par le maître d’ouvrage, en collaboration avec le bureau d’architectes. Une cheminée apporte encore plus de convivialité à cet espace ouvert sur la nature.
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PHOTOS Vincent Remy
Afin de vivre plus confortablement, les propriétaires de cette maison unifamiliale ont décidé d’aménager leurs combles, de les transformer en nouvel espace à vivre et d’y apporter une extension.
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CULTURE DANSE
L’individu et le groupe
SPECTACLES VIVANTS LES IMMANQUA BLES DU MOIS Entre la course aux cadeaux et les pots de fin d’année, réservez un peu de place pour vous rendre au spectacle.
CHRËSCHTDEEG AM THEATER
La chorégraphe Jill Crovisier passe les portes du Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg avec sa création Sieben. Une étape symbo lique dans la carrière de cette jeune luxembourgeoise.
L
e début de l’aventure Sieben remonte à 2016 et à une résidence de recherche que la chorégraphe Jill Crovisier a menée au Fort du Bruissin à Lyon. « Je voulais étudier la position d’un individu qui évolue au sein d’un groupe », explique-t-elle. À partir de ce thème de l’individualité dans la société, elle a développé un travail de recherche qui a trouvé sa forme finale dans une nouvelle chorégraphie. « Le titre est simplement venu du fait que j’ai pu travailler à ce moment-là avec sept danseurs. Et il se trouve que ce chiffre porte aussi une symbolique très forte, que ce soit dans la mythologie ou la religion, venant ajouter une couche de lecture supplémentaire à cette création. » Suite à sa résidence lyonnaise, Jill Crovisier a l’opportunité d’organiser une audition au Luxembourg pour recruter ses danseurs, « sept individualités à trouver parmi plus de 500 candidats », se souvient la chorégraphe. « Je cherchais des danseurs qui soient à la fois très forts techniquement et qui dégagent 122 —
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aussi une forte individualité, avec un univers artistique propre. » Après huit semaines de travail, la première est donnée au Trois C-L en juin dernier. Les spectateurs y découvrent une pièce dans laquelle les sept danseurs veulent à la fois exprimer leur individualité au sein d’un groupe et en même temps exprimer leur incapacité à s’en déconnecter. Depuis, la chorégraphe n’a cessé de voyager : Taïwan tout d’abord pour honorer le prix remporté lors de la compétition internationale de chorégraphie à Copenhague, le CICC Taiwan Production Award, qui lui offre la possibilité de créer une pièce pour le répertoire de la renommée B.Dance Company. Puis un séjour au Laos, où elle a une résidence artistique, pour des sessions de workshops avec des danseurs locaux. De retour au Luxembourg, elle prépare les représentations au Grand Théâtre. « C’est un grand pas pour moi que de présenter Sieben au Grand Théâtre. J’y suis toujours allée pour voir les spectacles des grands noms qui passent à Luxembourg grâce à de nombreuses coproductions. J’y entre toujours avec curiosité et envie. C’est un peu de stress pour moi et une charge importante, mais je suis très heureuse que cette pièce, que j’ai portée seule et qui est comme un petit bijou pour moi, ait été sélectionnée par les programmateurs de cette institution. » C. C. Le 28 novembre au Mierscher Kulturhaus et les 1er et 2 décembre au Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg
www.theatres.lu
SOL GABETTA La violoncelliste Sol Gabetta se produira avec l’Orchestre de chambre de Bâle dirigé par Giovanni Antonini pour interpréter le Concerto pour vio loncelle de Schumann, qui a valu à l’artiste franco-argentine de rem porter le prestigieux Prix Karajan 2018. Est aussi au programme la Symphonie n° 1 de Beethoven. Une conférence (en allemand) par Martin Möller précède la représentation. Le 4 décembre à 20 h, www.philharmonie.lu
MC SOLAAR Après 10 ans d’absence, le rappeur français qui s’est fait connaître avec son « as de trèfle qui pique ton cœur » revient sur scène pour présenter un nouvel album intitulé Géo poétique, porté par le premier single ‘Sonotone’ qui revisite le mythe de Faust. Le 12 décembre, organisé par l’Atelier à la Rockhal, www.atelier.lu
PHOTO Varvara Kandaurova
Sept danseurs explorent l’individualité au sein du groupe tout comme leur incapacité à s’en détacher.
Les Théâtres de la Ville de Luxembourg et les Rotondes invitent à des spectacles conçus pour le jeune public : De Pierchen an de Wollef, Little Drops ou Ver sont à noter en priorité dans l’agenda, mais sans exclure les autres spectacles de cette program mation toujours qualitative à découvrir en famille.
Oubliez tout ce que vous connaissez sur le brunch… Essayez notre nouveau concept : la pour un dimanche gourmand et convivial en famille !
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ENVIES
RESTAURANT À TABLE AVEC
Dan Tanson travail ». Formé à la manipulation de marionnettes, à l’improvisation théâtrale ou à la danse, il a créé plusieurs dizaines de spectacles musicaux destinés au jeune public. « La musique permet de rendre les choses accessibles à tous les publics, de tous les âges et l a longtemps été sur scène, prêtant sa de toutes les langues. » Chaque voix à des objets et marionnettes, revicréation est appelée à tourner sitant les contes traditionnels et diridans les théâtres et salles philhargeant des musiciens. Aujourd’hui, Dan moniques européennes. Tanson est avant tout metteur en scène. Arrive le plat : un pavé de veau En pleine répétition au Kulturhaus de Mersch, cuit à basse température sur un nous l’avons invité à une belle adresse de la risotto de céleri. « C’est très origiplace : La Bohême. nal d’avoir la texture du risotto SANS GLUTEN. Le choix du restaurant ne se mais avec un légume. » J’opte pour justifie pas seulement par sa localisation. Mais un plat végétarien d’inspiration aussi par son menu « pour tous » qui tient indienne Aloo Palak Gobi : un compte des régimes spéciaux et des allergènes. curry de chou-fleur, épinards et Comme Dan Tanson a découvert récemment pommes de terre. son intolérance au gluten, il fait attention. PIERRE ET LE LOUP. Pour l’heure, Son choix se porte sur un aigre-doux de Dan Tanson reprend De Pierchen légumes de saison, sauce miel et citron. « Les an de Wollef qui, après Mersch, légumes sont croquants et respectent bien la sera joué au Théâtre des Capucins saison », constate-t-il, alors que je penche dans le cadre des Chrëschtdeeg am pour une crêpe aux champignons. Dan Tanson Theater. « J’ai demandé à la jeune se souvient d’avoir commencé à travailler comédienne Frédérique Colling pour le jeune public alors que la scène était de reprendre le rôle. J’aime bien balbutiante. « Il fallait que je crée le spectacle, son côté androgyne et son ouverque je le mette en scène, que je le joue et même ture pour jouer avec les marionque j’organise les tournées. » nettes. » Il met également en scène De Yoshi an MUSIQUE. C’est par la communication d’Musek vum Wind à la Philharmonie, avec visuelle et l’illustration pour enfants que des instruments de musique japonais. « Il y a Dan Tanson a commencé. Pas étonnant, dès un intérêt croissant pour les musiques du lors, que ce soit « avant tout la scénographie, monde et c’est important de montrer aux les images, les objets qui dirigent [s]on enfants autre chose que des hommes blancs comme musiciens, eux-mêmes sont métissés. » Des spectacles La Bohême qui prennent les enfants au 2, rue d’Arlon à Mersch sérieux sans se prendre au Tél. : 26 32 27 67 sérieux ; qui considèrent que les petits peuvent comprendre et resDirection Céline Chapuis sentir la musique. « Ma cible préSon 81 dB férée, ce sont les 2 à 4 ans, car ils Température 22 °C n’ont pas de background culturel Couverts 50 ou biographique, ils prennent simplement ce qu’on leur offre. » Addition du jour Pour finir, une rafraîchissante soupe de mangue est ser2 menus 74 € 2 eaux 8 € vie avec un sorbet aux agrumes. 1 verre de vin 8 € « Finalement, ce qui compte, c’est que tou t le monde 2 cafés 6 € TOTAL 96 € s’amuse », conclut-il. F. C. Ses spectacles musicaux pour jeune public tournent dans toute l’Europe. Nous avons invité Dan Tanson au res taurant La Bohême pour nous parler de ses créations.
I
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MAIS AUSSI EN CUISINE « Depuis que j’ai goûté un risotto chez un metteur en scène italien, je m’évertue à reproduire ce risotto aux fraises, mais aussi d’autres. »
EN TOURNÉE « C’est assez difficile de trouver des restaurants qui respectent les intolérances alimentaires. Alors je préfère louer un apparte ment où je peux cuisiner, notam ment des pho vietnamiens. » PHOTOS Mike Zenari
UN RESTO AU LUXEMBOURG « Je sors peu au restaurant, pour ne pas être tenté par des plats ‘interdits’. Mais je sais qu’au Mesa Verde ou au Beet, ils font attention. »
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Trouver et réserver un resto n’a jamais été aussi simple
Guide des restaurants au Luxembourg. Indépendant depuis 1994
INDEX
ENTREPRISES PERSONNES PUBLICITÉS
1, 2 ,3 3C PAYMENT
29, 31 4ARTECHNOLOGIES 52
A
ADR 20 AGENCE EUROPÉENNE 60 DES MÉDICAMENTS 42 AKKERMAN PAUL ALAVITA 24 ALEBA 16 ALLEN & OVERY 46, 50 ALTMAYER PETER 24 4, 56 AME LIFE LUX ANOTE MUSIC 28 ANTONINI GIOVANNO 122 APPLE 70 ARCELORMITTAL 24 36 ARCES CINDY ARENDT 38, 90 79 ART 3F ART MARKET GURU 52 ARTWALLET 52 ASHURST 32 ASSOCIATION DES BANQUES ET BANQUIERS 50, 66 LUXEMBOURG ATATÜRK 60 ATELIER DU WINDSOR 123 AUTOMOBILE CLUB 90 DU LUXEMBOURG AUTORITÉ BANCAIRE EUROPÉENNE 60 AXA LUXEMBOURG 30
B
B-DANCE COMPANY 122 BANK OF AMERICA MERRILL LYNCH 60 BANK OF BEIRUT 44 BANQUE CENTRALE DU LUXEMBOURG 60 BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE 60 BANQUE 6, 66 DE LUXEMBOURG BANQUE EUROPÉENNE D’INVESTISSEMENT 18 BANQUE HAVILLAND 66 BASHIRI JOUBIN 30 BCEE 44, 48, 50, 66 BEAUD MARIE-CLAUDE 80 BECKSTREETFIVE 30 BEET 124 BENOY FRANÇOIS 20 BERNIMONT PASCAL 24
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BETTEL XAVIER 14, 16, 22, 36, 70 116 BGL BNP PARIBAS BIANCALANA DAN 20 BIKE WORLD 34 BIL 48, 51, 66, 80 BILTGEN FRÉDÉRIC 34 24 BIO-PLANET BIOG 24 BIOGROS 24 BITFLYER 56 BITSTAMP 56 BLACKROCK 50 BMW 17 BOISANTE GABRIEL 118 BOMBICHT 41 BONNET PASCAL 42 BRAM 33 BRANDT WILLY 20 BUREAU MODERNE 10, 11 BUROTREND 30
C
CACTUS 24 24 CAMERON JAMES CARDINAL OLIVIER 44 CASTILLON JEAN-MARY 52 CDCL 114 80 CENTRE POMPIDOU-METZ CERNUSCHI MATTEO 28 CFL 116 CGFP 14, 44 CHAMBRE DE COMMERCE 14 20 CHAMBRE DES DÉPUTÉS CHAPUIS CÉLINE 124 CHINA SOUTHERN CARGO 24 CITI 60 CLABOUT PASCAL 42 14, 20 CLEMENT SVEN CNP LUXEMBOURG 52 CNS 60 COINPLUS 56 COLLING FRÉDÉRIQUE 124 COLRUYT 24 COMMISSARIAT 44 AUX ASSURANCES COMMISSION EUROPÉENNE 18, 60, 70 CONAC PIERRE-HENRI 46 CONSENSYS 24 CONSORTIUM INTERNATIONAL DES JOURNALISTES D’INVESTIGATION 70 CREAN GABRIEL 15
CREDITREFORM LUXEMBOURG 60 122 CROVISIER JILL CSSF 42, 44, 54, 56, 60, 66 CSV 14, 20
D
DAIWA SECURITIES 60 52 DANAE HI DANCE FACTORY 18 DASNOY FABIENNE 116 DBRS 64 DE CILLIA SERGE 66 DE SENARCLENS FRÉDÉRIC 52 DEEP.LU 116 DEHAECK DAVID 52 DÉI GRÉNG 14, 20, 22 DÉI LÉNK 14 24 DELHAIZE DELLES LEX 14 DELOITTE 44, 52, 90 LUXEMBOURG 116 DELVAL ANNE-CLAIRE DEMICHELET MAGALIE 42 Biographie disponible sur guide.paperjam.lu
DEMUTH CLAUDE 22 122 DEN ATELIER DIENER & DIENER 90 60 DIMON JAMIE DLA PIPER LUXEMBOURG 64 DP 14, 22 90 DTZ LUXEMBOURG DUPREL CARLO 44 16 DURY PATRICK DUVOUX JEANNE 66
E, F
ÉLECTRIS 40 EMILE WEBER 28 20 ENGELEN JEFF ENOVOS LUXEMBOURG 40 ESCAPE HUNT 125 48 EUROPAY LUXEMBOURG EUROSTAT 60 EXTRABOLD 118 FAIRTRADE LËTZEBUERG 24 FEBIAC 28 FÉDÉRATION DES ARTISANS 14 FEIS 18 FIDELITY 56 FINANCIAL TIMES 60 FITCH RATINGS 64
FLEN PHARMA 18 26 FLESCHEN MARC FONDATION HÔPITAUX 116 ROBERT SCHUMAN 80 FONDATION LEIR FONDS KIRCHBERG 90 FORTUNA 44
G, H
GABETTA SOL 122 20 GALLES PAUL GASSNER ANNA 42 GATTI ANTOINE 30 GAUZÈS NICOLAS 54 GERBAUD ALEXANDRE 66 GESONDHEETSZENTRUM 116 GOEDERT DANIELLE 66 GOERGEN MARC 14, 20 GOOGLE 24 GOTOFREEDOM 22 46 GRAAS JACQUES GRAMEGNA PIERRE 70 GRAND THÉÂTRE 122 GRECO MICHEL 24 GRIFFET NICOLAS 56 42 GRYSZKIEWICZ LIDIA 90 HARLES GUY HEBERT KELLY 46 HEMMERLING MARC 50 32 HENLÉ CÉCILE HERKRATH PHILIPPE 34 HERZ ROGER 120 HESSELER ARND 66 HFM 40 66 HIRTZIG CLAUDE HOFFMANN FRÈRES 40 40 HOFFMANN PETE HONEY MUSTARD 118 HOUVER CHRISTOPHE 64 22 HOUWEN MARCO HSBC 60
I, J, K
ILR 40 ING 47, 56 INOWAI 64 INTERTRUST 42, 56, 64 JCDECAUX 34 26 JML INVESTMENT GROUP JOHNSON ABIGAIL 56 50, 60 JP MORGAN 70 JUNCKER JEAN-CLAUDE KACZYNSKI ALEKSANDER 70 KAHN EZRI 118 KALLSTENIUS THOMAS 15 KATAINEN JYRKI 18 KAYAN YVES-LAURENT 56
INDEX
KERSCHENMEYER MARTINE 50 KETTERTHILL 37 KEYTRADE BANK 8 KIEFFER JEAN-MARIE 114 KNOKKE OUT 121 50 KORN FERRY KPMG LUXEMBOURG 22, 36, 66 KRATZ LAURENT 56 KREMER CLAUDE 90 KREMER FRANÇOIS 38 30 KURT SALMON KUSSBUS 28 KULTURHAUS MERSCH 124
L
LA BÂLOISE LUXEMBOURG 28 LA BOHÊME 124 LAFFY FRÉDÉRIC 52 LANDWELL 36 LAROCHE GINY 42 62 LARUE BASTIEN LARUSSON IVANA 118 LAUER DIDIER 34 LAURENT XAVIER 48 LAVIGNE EMMA 80 LCGB 16 70 LE PEN MARINE LECLAIR GWENAËLLE 48 LEDENT PHILIPPE 56 42 LEMAIRE ROBIN LENOVO 26 32 LENTZ ISABELLE LEONARD JOHAN 22 LEQUEUX JEAN-PIERRE 90 60 LES ÉCHOS LES MOULINS DE KLEINBETTINGEN 24 LËTZEBUERG VËLOS-INITIATIV 34 52 LEWKOWICZ DINO LIBERTY HOUSE GROUP 24 LILITH PROJECT 39 54, 64 LINKLATERS LOOKLATERAL 52 LOYENS & LOEFF 32, 64 LSAP 14, 20, 22 LU-CIX 22 LUTHER 42 LUXAI 28 LUXAIRCARGO 24 LUXCONSULT 90 LUXEMBOURG FOR FINANCE 60, 64 LUXEMBOURG INSTITUTE OF SCIENCE AND TECHNOLOGY 15 LUXEMBOURG INSTITUTE OF SOCIO-ECONOMIC RESEARCH 60 LUXEMBOURG-CITY INCUBATOR 26 LUXFACTORY 28 LYXOR ETF 66
M
M&G INVESTMENTS 46 MACKEL NICOLAS 60 MACRON EMMANUEL 16, 70 MAIRE SIMON 56 MANALÉNA 118 MARGUE CHARLES 20 MARTINET ANNE 64 MASSENA PARTNERS 44 MASTERCARD 19 MATHONET GRÉGOIRE 28 26 MAYER CÉDRIC MERKEL ANGELA 16 MESA VERDE 124 MEUNIER ALAIN 116 MEYER PHILIPPE 36 MIERSCHER KULTURHAUS 122 18 MINETT-KOMPOST MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION 80 MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES 130 20 MISCHO GEORGES MNKS 36 MÖLLER MARTIN 122 MOODY’S 64 MOOVIJOB 126 MORENO ARCHITECTURE 120 ET ASSOCIÉS 50, 60 MORGAN STANLEY MOSCOVICI PIERRE 70 MOTION-S 28 MUDAM 80 MULLEBUTZ 24 MUSÉE NATIONAL D’HISTOIRE ET D’ART LUXEMBOURG 116
N, O
NATIXIS WEALTH MANAGEMENT 44 NATURALIA 24 NATURATA 24 NATURE ELEMENTS 24 NAUTADUTILH AVOCATS LUXEMBOURG 22 NEPPER JEAN-PASCAL 66 NGUYEN-GROZA GABRIELA 50 NIESEN RAYMOND 30 30 NIESSEN TERRY NIKON 23 Biographie disponible sur guide.paperjam.lu
36 NOBLE MARIE-BÉATRICE NOKIA 26 NOMURA 60 O’DONOGHUE GERALD 56 OBAMA BARACK 20 OGBL 16 OHB LUXSPACE 18 OIKOPOLIS 24 ORANGE 26 ORBAN VIKTOR 70 ORDRE DES ARCHITECTES ET DES INGÉNIEURS-CONSEILS 14 ORGANISATION MONDIALE 116 DE LA SANTÉ ORSO CÉLIA 22 OUNI 24
P
PAGE LARRY 24 PANAME 118 PARKHOUSE JOHN 44 PENAM 24 PÉPORTÉ PAUL 50 38 PÉRIER BERTRAND PERRETT 15 PETER AURÉLIE 42 PEUGEOT 27 PHILHARMONIE 124 PHILIPS 26 PIRATEPARTEI 14, 20 PLANETARY RESOURCES 24 POST 2, 24 PSAILA JOHN 44, 52 PUSSY RIOTS 38 PWC LEGAL 36 PWC LUXEMBOURG 26, 36, 44, 60 PWC SOCIÉTÉ D’AVOCATS 36
R
RADAWIEC LUKASZ 52 66 RAPALLINO PASCAL RCARRÉ - RCUBE 42 REAL IMPACT ANALYTICS 18 60 RECEP TAYYIP ERDOGAN REDING VIVIANE 14, 20 REGNO-FEKNOUS KAHINA 50 REINIG FERNAND 15 ROCHE JEAN-GUY 42 ROCKHAL 122 ROLEX 150 122 ROTONDES (LES) RTL GROUP 24
S
S&P GLOBAL 64 SALES-LENTZ 30 SALVINI MATTEO 70 SANTOS SILVA MARTINHO 30 SCHEIDECKER KATIA 36 SCHENA MARZIO FLAVIO 28 SCHMIDT ERIC 24 SCHMIT NICOLAS 22 SCHMIT ROMAIN 14 22 SCHNEIDER ÉTIENNE SCHNEIDER GAËLLE 38 SCHNEIDER MARIE-PAULE 116 SCHOMMER MARTINE 130 SEO 40 SGG 66 SIEMENS 50 SIMON GEORGES 32 SNCI 57 SNT 26 SOCIÉTÉ GÉNÉRALE 48, 66 SOLAAR MC 122 SOLER 40 SPAUTZ MARC 14 STANDARD CHARTERED 60 STATEC 60, 62 STEFANETTI RAOUL 66 STEFFEN TRAITEUR 132 STITCH 118 SUMITOMO MITSUI 60 SYRIOUSLY! 18
T, U
TABAK FRÉDÉRIC 44 TANSON DAN 124 TDO CONSULTING 90 TECHNOPORT 28 TELEFÓNICA 26 30 TENZING PARTNERS THÉÂTRE DES CAPUCINS 124 Biographie disponible sur guide.paperjam.lu
THELEN CARLO 14 THÉOBALD TOM 64 66 TOMASI LUCA TROIS C-L 122 TSIPRAS ALEXIS 70 TURMES CLAUDE 20 UEBERECKEN JEAN-MARC 90 UHRES ALAIN 50 UNION DES ENTREPRISES LUXEMBOURGEOISES 14 UNION LUXEMBOURGEOISE DES CONSOMMATEURS 44 UNITED BAKERIES 24 UNIVERSITÉ CATHOLIQUE 28 DE LOUVAIN UNIVERSITÉ DU 28, 46, 80 LUXEMBOURG URBAN 118
V, W, Y, Z
VALENTE ANTONIO 52 64 VAN DENZEN PATRICK VANOVERSCHELDE JOËL 44 VÉLOCENTER GOEDERT 34 VENERI SAVOIA NICCOLÒ FILIPPO 52 VENTE INSTITUTIONNELLE 66 VESTAGER MARGRETHE 70 VILLE DE LUXEMBOURG 34, 122 VILRET KARINE 42 VISALUX 48 VOL-T-AGE 118 WAGNER DAVID 14 WALBAUM SIGMUND 24 60 WELLS FARGO WILDGEN 42 WISELER CLAUDE 14 WUNDER.ART 52 WURTH MICHEL 14 YOAKÉ 149 ZEB CONSULTING 66 ZEIMET GILLES 116 ZEIMET LAURENT 14
Décembre 2018 —
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OURS
Décembre 2018 dir ecteur de la publication
Richard Karacian dir ecteur éditor i a l
Matthieu Croissandeau r édacteur en chef
RÉDACTION
Thierry Raizer (T. R.) thierry.raizer@maisonmoderne.com @traizer1
Téléphone (+352) 20 70 70-100 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg
RÉGIE PUBLICITAIRE
secr éta ir e de r édaction
Jennifer Coghé (J. C.) jennifer.coghe@maisonmoderne.com Frédéric Antzorn (F.C. A.) frederic.antzorn@maisonmoderne.com @FredAntzorn Jamila Boudou (J. B.) jamila.boudou@maisonmoderne.com France Clarinval (F. C.) france.clarinval@maisonmoderne.com @franceclar Céline Coubray (C. C.) celine.coubray@maisonmoderne.com @celinecoubray Camille Frati (C. F.) camille.frati@maisonmoderne.com @camillefrati Jennifer Graglia (J. G.) jennifer.graglia@maisonmoderne.com Jean-Michel Hennebert (J.-M. H.) jean-michel.hennebert@maisonmoderne.com @jmhennebert
Téléphone (+352) 20 70 70-300 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail regie@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg dir ecteur associé
Francis Gasparotto (-301) ch a rgés de clientèle
Marilyn Baratto (-316) Laurent Goffin (-315) assista nte commerci a le
Céline Bayle (-303)
STUDIO GRAPHIQUE dir ecteur de l’agence Mathieu Mathelin dir ecteur de cr éation
Jeremy Leslie
Anthony Dehez, Nader Ghavami, Gaël Lesure, Edouard Olszewski, Mike Zenari
Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Richard Karacian, Mike Koedinger et Etienne Velasti. conseil d ’a dministr ation Mike Koedinger (président), Jean-Claude Bintz (vice-président), Richard Karacian, Daniel Schneider et Etienne Velasti (membres).
hea d of production
mise en page / layout Maison Moderne
photogr a phes
ceo
Richard Karacian
Stéphanie Poras-Schwickerath
Jean-Michel Lalieu (J.-M. L.) jean-michel.lalieu@maisonmoderne.com
Ioanna Schimizzi (I. S.) ioanna.schimizzi@maisonmoderne.com
fondateur
Mike Koedinger
Etienne Velasti
hea d of a rt dir ection
Jonas Mercier (J. M.) jonas.mercier@maisonmoderne.com
www.maisonmoderne.com Téléphone (+352) 20 70 70 E-mail publishing@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg Bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie
dir ecteur a dministr atif et fina ncier
Megane Kambala (M. K.) megane.kambala@maisonmoderne.com
Nicolas Léonard (N. L.) nicolas.leonard@maisonmoderne.com
ÉDITEUR
Vinzenz Hölzl
mise en page
Elina Luzerne, Oriane Pawlisiak (coordination Clubletter) Eva Pontini, Hadi Saadaldeen, Marielle Voisin (coordination Paperjam) hea d of production assista nts
Stéphane Cognioul, Myriam Morbé
Please recycle. Vous avez fini de lire ce magazine ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler ! Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media SA. (Luxembourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media SA. ISSN 2354-4619 Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire « une fois par an, au premier numéro diffusé ». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue indirectement, par une participation excédant 25 %, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Richard Karacian.
cor r ection
@paperJam_lu Paperjam
Pauline Berg, Lisa Cacciatore, Sarah Lambolez, Manon Méral, Elena Sebastiani
Paperjam Group
UNIVERS PAPERJAM pa per ja m . lu
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128 —
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— Décembre 2018
a pplications pa per ja m
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pa per ja m club
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Ceci n’est pas un magazine. C’est toute l’actualité de l’art contemporain au Luxembourg Disponible dès maintenant en kiosque et sur eshop.maisonmoderne.com
CELEBRATING LUXEMBOURG MARTINE SCHOMMER
« Nous avons des histoires à raconter à nos voisins »
SÉLECTION COUPS DE CŒUR
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transfrontalières. Avec 100.000 frontaliers français et une forte communauté au Luxembourg, nous avons des liens très spéciaux à travers tous les secteurs de la politique et de la société. Et la France nous voit comme des voisins francophones et largement francophiles, y compris dans le domaine culturel. Le Luxembourg est un pays... fiable, dynamique et ouvert. Reconnaissez-vous le Luxembourg dans ces mots-clés retenus par le gouvernement ? Oui, je me retrouve globalement dans cette énumération. La fiabilité me semble la valeur la plus précieuse pour la perception qu’on peut avoir d’un pays. Notre image de marque dépend en priorité de notre excellence et de notre professionnalisme, ainsi que de notre prévisibilité à moyen et long termes. Pour ce qui est du dynamisme, je crois que nous avons encore des progrès à faire pour mieux le montrer, et sans complexes. Je suis très fière de notre ouverture politique, économique et surtout sociétale. Que vous disent vos inter locuteurs à l’étranger sur le Luxembourg ? Il y a d’abord ceux qui ne nous connaissent pas du tout, alors qu’ils sont à quelques kilomètres de la frontière commune. Cela m’a frappée quand j’étais en Allemagne, et maintenant en France. Nous avons des
EN BREF Parcours diplomate 13 juillet 1961 : naissance à Luxembourg
histoires à raconter à nos voisins et devons nous y mettre sans relâche. Il y a aussi ceux qui ne nous connais sent pas très bien, mais nous jugent ou nous critiquent. C’est évidemment, en premier lieu, en relation avec notre place financière et la fiscalité. Là, une information ciblée peut avoir un impact. Mais il y aura toujours des jaloux... Enfin, il y a les amis fidèles du Luxembourg que j’ai rencontrés dans tous mes postes en Europe, en Asie et en Afrique. C’est merveilleux. Comme lorsque Stéphane Bern vante les avantages du Luxembourg face à un public français sous le charme.
1987 : entrée au ministère des Affaires étrangères et européennes, Direction des affaires économiques 1995 : conseillère diplomatique du Premier ministre 1998 : ambassadrice en République populaire de Chine (coaccréditation en Mongolie, à Singapour et au Vietnam) 2002 : directrice des affai res politiques au ministère des Affaires étrangères et européennes 2017 : ambassadrice en France et à Monaco, représentante permanente auprès de l’OCDE, déléguée permanente auprès de l’Unesco et représentante personnelle auprès de l’OIF
Retrouvez la version intégrale de cet entretien sur maisonmoderne.com/celebratingluxembourg
VOTRE ENDROIT PRÉFÉRÉ À PARIS ?
ET AU GRAND-DUCHÉ ?
QU’AIMEZ-VOUS Y RETROUVER ?
Le musée national des arts asiatiques ou musée Guimet, et plus particulièrement la rotonde dans laquelle se trouvait, du temps de mes études universitaires, une riche bibliothèque d’œuvres anciennes sur l’Asie que j’adorais consulter.
J’adore aller au centre de Luxembourg-ville et j’attends avec impatience qu’une partie des nombreux chantiers arrive à terme pour qu’il retrouve son charme, notamment les samedis matin avec le marché sur la place Guillaume II.
Quand je reviens au Luxembourg, je me réjouis de retrouver mon jardin. C’est mon havre de paix, et en même temps le lieu où nous produisons des légumes et des fruits pour l’année, le tout de la façon la plus naturelle possible.
PHOTO Ministère des Affaires étrangères
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aison Moderne continue à mettre en avant les ambassadeurs du pays au travers de Celebrating Luxembourg. Martine Schommer représente le Luxembourg en France et à Monaco. Votre profession contribue au rayonnement du Luxem– bourg à l’international. Quand vous en êtes-vous rendu compte pour la première fois ? Je dois avouer que j’ai choisi mon métier parce que je voulais aider à mieux faire connaître le Luxembourg et à défendre ses intérêts. Vers 19751976, avec le gouvernement Thorn, j’ai commencé à prendre conscience de la vie politique et publique et j’ai eu envie d’y participer. Une des options était d’entrer dans la fonction publique et donc au service de l’État. Cela peut sembler très vieux jeu, mais c’est la réalité. J’ai, par la suite, trouvé que tout un chacun pouvait aider au rayonnement du Luxembourg dans toutes les petites ou grandes missions, et chacun selon ses moyens. Quelle est la marque de fabrique du Luxembourg à l’international ? Et en France, en particulier ? Le Luxembourg est apprécié pour son esprit européen et pour son engagement en faveur de la construction européenne. En France, notre pays est aussi vu à travers le prisme des relations
Clubletter Décembre janvier 2019
Bienvenue aux nouveaux membres
Almagest Wealth Management Aponos Autodis Bank of Singapore BOS Wealth Management Europe BI-Invest Advisors BondWeaver CCWTouch CNP Luxembourg Compagnie du Luxembourg Crown Real Estate Dupont & Jensen Elias Luxembourg Étude Lentz & Lehnen F3C Systems FF Architectes Fischer Free Lens TV Galerie Artefact HR Partner Jean Petit Architectes Joa Group Kleos Space Knokke Out Label R Liren Language & Communication Luxbuilding Mayfair Trust MCW Conseil Medio’s (Rotomade) Minds&More Move Forward MSD Partners MxD Architecture NCR Biochemical Lux NewCo Log Nutrissim Oxom Mobility and Lifestyle Précis Translation Services Prime Agency Satisco SC I&CW Sextant Finance Skimup Transfair Pricing Solutions TWO6TWO Vialegis VMC3 Wine Select
ÉDITO
LES AVANTAGES DU CLUB MEMBER
LUXEMBOURG ON TOP
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Q FR
ui sont les décideurs économiques les plus influents au Luxembourg ? Sont-ils issus de la place financière ? De grandes institutions ? Du secteur du bâtiment ou de l’ICT ? Voilà quelques-unes des questions qui ont conduit Paperjam à imaginer le Top 100. Un événement exceptionnel qui n’a lieu que tous les deux ans et qui conclura la Saison 10 en beauté le 19 décembre prochain. Comme tout classement, celui-ci a une part subjective. En revanche, ce qui est certain, c’est que le Paperjam Club vous conduit à nouveau au cœur du Luxembourg business, au sein du cercle des leaders et dirigeants du Grand-Duché. LA soirée de cette fin d’année. Avant d’arriver à ce point d’orgue, nous vous amènerons, entre autres, à réfléchir à votre stratégie d’investissement technologique pour 2019 lors d’un Club Talk le 28/11 et nous vous emmènerons découvrir les coulisses de la Philharmonie le 29/11. Le Paperjam Club, comme chaque mois, est à vos côtés pour développer l’environnement de travail et les avantages accordés à vos collaborateurs et vous placer au centre de l’environnement business local.
ho are the most influential economic decision makers in Luxembourg? Are they from the financial centre? The large institutions? The construction or ICT sector? These are some of the questions that led Paperjam to imagine the Top 100. An exceptional event that only takes place every two years and will conclude Season 10 on 19 December. Like any ranking, there is a subjective part, but what is certain is that the Paperjam Club will bring you to the heart of Luxembourg business, within the circle of leaders and managers of the Grand Duchy. THE event of that end of year. Before reaching this high point, we will take you, among other things, to think about your technology investment strategy for 2019 during a Club Talk on 28 November or to discover behind the scenes of the Philharmonie on 29 November. The Paperjam Club, as every month, is at your side to help you develop your working environment, to grant benefits to your co-workers and to place you at the centre of the local business environment.
INSPIRE Ouvrez vos perspectives et stimulez vos idées par l’inspiration
LEARN Développez vos compétences et celles de vos collaborateurs
NETWORK Développez votre réseau professionnel et la marque de votre société
ENGAGE Julien Delpy Director Paperjam Club
Renforcez l’engagement de vos collaborateurs Décembre 2018 / Janvier 2019 —
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CLUBLETTER
MERCREDI 17 OCTOBRE 2018 CENTRE CULTUREL TRAMSSCHAPP
10x6 : Les architectes luxembourgeois qui s’exportent « Les détails techniques et esthétiques ne sont pas du tout les mêmes d’un pays à l’autre. » Arnaud Decolle et Élodie Lenoir EL’LE
De gauche à droite : Stefano Moreno (Moreno Architecture) Laurye Pexoto (Valentiny hvp architects) Christophe Bonet (Tecnibo) Yves Noury (BENG Architectes Associés) Stéphane Schmit (A+A) Ingbert Schilz (Jim Clemes Associates) Christine Muller (Dewey Muller) Sala Makumbundu (CBA Christian Bauer & Associés Architectes) Emmanuel Petit (Jean Petit Architectes) Sara Noel Costa de Araujo (Studio SNCDA) Arnaud Decolle et Élodie Lenoir (EL’LE) Frédéric David (Portakabin) Céline Coubray (Maison Moderne)
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— Décembre 2018 / Janvier 2019
PHOTOS Maison Moderne
Lors de cet événement, près de 450 personnes ont pu être inspirées par nos 10 orateurs mettant en lumière le savoir-faire luxembourgeois à l’étranger via leur vision du bâti et leurs projets aux quatre coins du monde.
CLUBLETTER Gold Sponsors
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Alexandre Martin (CPO), Alexie Spangenberg (Groupe Castel) et Claude Servais (CPO) Pascal Simon et Lucia Cuyun Prado (Forworx)
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Julian Tiranisti (Atelier Archimade), Enzio Alleva (Alleva Enzio Architectes & Associés) et Mignonne Ha (CCWTOUCH) Michel Knepper (Grossfeld PAP), Martine GerberLemaire (Dentons Luxembourg),
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Patrice Waltzing (PwC) et Christel Dumont (Dentons Luxembourg) Audrey Bruckmann (Natixis Life), Elena Lopez (FDEF) et Antton Madinabeitia (SGBT Luxembourg) Carolina Lazo-Albrecht et Sala Makumbundu (CBA)
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CLUBLETTER
MERCREDI 24 ET JEUDI 25 OCTOBRE 2018 NEÏMENSTER
Journées de workshops 1
Ce sont plus de 170 personnes qui se sont réunies durant les journées de workshops organisées par le Club. Partage des savoirs, développement des compétences et networking ont été au centre de ces moments passés entre membres.
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Jean-Marie Parisot et Chris Ribeira (StudyFox) Ambre Mathieu (Sparkee), Céline Derochette (Lombard International), Alain Gérard et Enrico Abitelli (Trustia Partners)
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Roxane Rajabali (The Spice Collection) Esther Celoss (Sacred Heart University Luxembourg) et Amath Tounkara (Bâloise)
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Emilie Monfort (Move Forward) et Louis Bonnet (Pictet) Dominique Carbon et Emeline Baud (Talantlers)
PHOTOS Maison Moderne
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MERCREDI 24 OCTOBRE 2018 BANQUE INTERNATIONALE À LUXEMBOURG
Paperjam meets start-ups Premier événement du Club autour de l’écosystème start-up, Paperjam Meets Start-ups a réuni plus de 200 incubateurs, start-up, investisseurs et membres qui se sont rencontrés pour faire émerger de nouvelles opportunités et synergies.
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Aurélie Aina et Thomas Aina (Impactify) Nasir Zubairi (Lhoft)
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Julie Nicoletta, Laure Duchet et Sandrine Nicoletta (Friends for Pet)
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Pierre-Olivier Rotheval (BIL) Matthieu Croissandeau (Maison Moderne) Jérôme Grandidier (Luxfactory)
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CLUBLETTER
FRIDAY 26 OCTOBER 2018 KNOKKE OUT
Carousel Lunch Lunch is one of the best moments to network. 3 services, 4 guests per table and a lot of opportunities, the Club has organised its first English Carousel Lunch where more than 40 English-speaking members have developed new business relationships.
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Christelle Senidre (Techni-Group), Célina Costa and Benoît Therer (FCS Services) Eric Plasson (Randstad) and Régis Muller (Molitor Avocats à la Cour) Susanne Arend (ChangeFocus) and Jean-Marie Parisot (StudyFox) Côme Drescher (Oxom Mobility and Lifestyle), Pascal Dorban (Talk Finance) and Valérie Verner (Hogan Lovells) Viviana Siclari (Viviana’s Coach) and Quentin De Man (OBTC)
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PHOTOS Maison Moderne
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More pictures on paperjam.lu
CLUBLETTER
MERCREDI 7 NOVEMBRE 2018 ARENDT HOUSE
Club Talk : Cybersécurité 2
Cybersécurité et armes numériques sont des sujets toujours plus d’actua lité sur lesquels Nicolas Arpagian, directeur de la stratégie et des affaires publiques chez Orange Cyberdefense, a partagé son expertise. Près de 100 membres étaient présents lors de cette conférence pour ensuite se retrouver lors du « walking dinner ».
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Stephen Duso-Bauduin (Ambassade de France) Marie-Christine Therin (BIL), Christophe Verelst (Infos-Com) et André Lavandier (Goblet Lavandier & Associés)
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Aurelia Roncali, Eddy Nicolas et Odile Pugin (La Mondiale Europartner) Michael Nitz (Drooms)
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Thomas Hubert, Jean-Sébastien Berneyron (Orange Communications Luxembourg) et Werner De Laet (Orange) Nicolas Arpagian (Orange Cyberdefense)
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ILLUSTRATION Maison Moderne
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TOP 100
UN RENDEZ-VOUS ÉCONOMIQUE IMMANQUABLE La septième édition du Paperjam Top 100 aura lieu le mercredi 19 décembre 2018. À cette occasion, nous avons souhaité revenir sur ce qui fait l’intérêt de cet événement phare pour la communauté d’affaires luxembourgeoise.
s’ajoute que c’est un événement somptueux, haut de gamme, parfaitement organisé, où il est possible de rencontrer en une seule soirée les personnes qui font évoluer l’économie luxembourgeoise. »
Une liste attendue La principale source d’impatience reste la liste des lauréats, noyau dur de cette soirée, uel est ce concept qui existe comme nous l’indique Claude Eyschen : depuis 12 ans ? Cet événement a « Certains choix sont parfois surprenants, pour vocation de dresser le pormais justes. Cela permet de découvrir des trait des 100 personnalités personnes moins visibles sur la scène l e s pl us i n f l u e nte s d a n s publique, mais ayant une influence éconol’écosystème business et d’en mique considérable. » établir le classement. Il marque aussi le dynamisme ainsi que l’évolution écoInspirer les audiences nomique et innovante du pays grand-ducal, Le Paperjam Top 100 se veut aussi être qui font partie de ses principales qualités. une source d’inspiration via l’exposition des Plusieurs entreprises luxembourgeoises personnalités sélectionnées. Une occasion apportent leur soutien à l’organisation de découvrir de grands noms sous un jour de cette grande soirée, telles qu’Immo nouveau : « Sur les deux dernières éditions, Luxembourg, PwC, Windeshausen, ainsi ce qui m’a marqué le plus chez les lauréats que CapitalatWork. Un intérêt fort, comme (Marc Giorgetti et Pierre Ahlborn), c’était nous l’explique Claude Eyschen, CEO leur discrétion et leur sincérité. Je sentais de CapitalatWork : « Nous avons toujours que ce prix était certes une consécration été très proches du tissu économique pour eux, mais pas une fin en soi. Ce n’est du pays et des décideurs / influenceurs pas en cherchant à être influent qu’on le locaux. Nous sommes fiers de pouvoir nous devient, mais en travaillant avec détermiafficher à côté de ces dirigeants qui tranation, en ayant des visions claires et en vaillent tous les jours à faire progresser mettant tout en œuvre pour les réaliser. » J. D. notre économie locale. » Une façon de s’investir toujours plus dans Vous pouvez vous inscrire au Paperjam Top 100 l’écosystème du Grand-Duché. « À cela sur le site du Paperjam Club : club.paperjam.lu.
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PAPERJAM TOP 100 Qui succédera à Romain Bausch (SES), Michel Wurth (ArcelorMittal), Ernst Wilhelm Contzen (Deutsche Bank), Gaston Reinesch (ministère des Finances), Pierre Ahlborn (Banque de Luxembourg) et Marc Giorgetti (Félix Giorgetti) ? Pour le découvrir, rendez-vous le 19 décembre pour cette nouvelle édition du Paperjam Top 100. LIEU
Rockhal À PARTIR DE 17:00 GOLD SPONSORS
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CLUBLETTER
DÉC ‘18 - JAN ‘19
LE PROGRAMME MARKETING/SALES BREAKFAST LIEU
Maison Moderne À PARTIR DE
08:15
Au programme : le Social Selling partie 2 (niveau expert) avec Minds & More
DELANO LIVE NAUGHTY OR NICE? EVALUATING 2018 AND PREVIEWING THE YEAR AHEAD To end the year, December’s Delano Live will invite experts in the fields of politics, business and culture for a light-hearted look at the best and worst of 2018, and to look ahead to what we can expect from 2019.
PLACE
Knokke Out STARTING AT 18:30
LIEU
Vinoteca À PARTIR DE 18:30
PAPERJAM TOP 100 LIEU
Rockhal À PARTIR DE 17:00
Plus d’informations p.141
DÉCEMBRE 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 142 —
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PHOTOS Maison Moderne ILLUSTRATIONS Maison Moderne
LET’S TASTE SURPRISES VINICOLES
CLUBLETTER
START-UP STORIES SOIRÉE DE LANCEMENT LIEU
Den Atelier À PARTIR DE 18:30
Découvrez la nouvelle série événementielle du Club dédiée aux start-up.
JOURNÉE DE WORKSHOPS LIEU
Alvisse Parc Hotel À PARTIR DE 09:30
10X6 DIGITAL DIVING INTO 2019 TRENDS Intelligence artificielle, applications et objets intelligents, doubles digitaux, interfaces conversationnelles, expériences immersives, blockchain ou encore stratégies « event driven » seront au cœur de ce 10×6.
Centre culturel Tramsschapp
DELANO BREAKFAST TALK
À PARTIR DE 18:30
PLACE
LIEU
To be confirmed STARTING AT 08:15
CLUB TALK YOUNG ADULTS AND MONEY: WHAT’S UP? PLACE
To be confirmed STARTING AT 18:30
MARKETING/SALES BREAKFAST LIEU
Maison Moderne
DÉJEUNER CARROUSEL
À PARTIR DE 08:15
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Le Fin Gourmand
NETWORKING CIRCLE GINS PORTUGAIS ET INTERNATIONAUX LIEU
À PARTIR DE 12:00
DÉJEUNER NOUVEAUX MEMBRES LIEU
Hôtel Parc Belair À PARTIR DE 12:00
Faites vos premiers pas au Club lors d'un lunch convivial.
Bureau Moderne
JANVIER
À PARTIR DE 18:30
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CLUBLETTER
JOURNÉE DE WORKSHOPS JEUDI 24 JANVIER 2019 09H30 COMMUNICATION, MARKETING & SALES
1•2•3
FINANCE & COMPTABILITÉ
1•2
Le « Smarketing » ou comment aligner les ventes et le marketing à l’ère du digital
Présentation pratique des principaux outils de gestion financière et d’assistance aux décisions d’investissement et de financement.
Aligner marketing et ventes pour générer plus de leads et mieux les convertir en clients. OBJECTIFS Comprendre à qui s’adresse le « Smarketing » · Apprendre à mettre en place une approche « Smarketing » · Apprendre et développer les meilleures pratiques et comprendre les erreurs à éviter
L. Annet (WSI)
HUMAN RESOURCES
1•2•3
OBJECTIFS Comprendre les principaux états financiers en termes de gestion d’entreprise · Initiation aux problématiques de la finance d’entreprise · Comprendre l’importance d’une vision prospective et du suivi de la rentabilité des activités
N. Schoukens et L. Gateau (Deloitte) MANAGEMENT & LEADERSHIP
1•2
Fidéliser ses talents ?!
Droits et devoirs de l’employeur avec la délégation du personnel
Le quoi, le pourquoi et le comment de la fidélisation des talents en entreprise : une boîte à outils pour le court et le long terme.
Ce workshop permettra aux participants de comprendre les mises à jour faites après les élections de mars 2019. OBJECTIFS Comprendre l'évolution des droits et devoirs de l'employeur · Définir les actions à mettre en place
L. Chapelle (RH Expert)
PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE
V. Anderson (Matrix Consulting)
1•2•3
Finance d’entreprise
OBJECTIFS Définir ce qu’est un talent pour votre entreprise · Comprendre les enjeux de la fidélisation des talents pour votre entreprise · Acquérir des outils qui vous aideront à l’identification et à la fidélisation de vos talents.
V. Marc, V. de Saintignon et V. Siclari (Skillosophy) NEW
WELCOME TO LËTZEBUERG!
1•2•3
Personal agility – How to adapt to a changing environment
Welcome Seminar: Accomodation and insurance
This workshop focuses on personal or behavioural agility and how we can better work together combining our skills.
For the new arrivals, find out where to live in Luxembourg. Contract, insurance, cost and relocation could really be confusing.
OBJECTIVES Understand yourself better and what is your personal agility · Understand how you act link to different contexts
OBJECTIVE Know information and tips new arrivals need for sorting out the accommodation and insurance problems when settling in Luxembourg
S. Compain (Luxrelo) and S. van Schouwenburg (ING)
JEUDI 24 JANVIER 2019 14H00 COMMUNICATION, MARKETING & SALES
1•2
FINANCE & COMPTABILITÉ
1•2•3
Renforcer sa communication en situation de vente
Fund finance developments in Luxembourg
Découvrez un outil qui vous permettra de mieux comprendre votre position et vos qualités en situation de vente. OBJECTIFS Comprendre les profils de communicants en vente et d’acheteurs · Débuter votre plan de renforcement
D. Picard (Pyxis)
HUMAN RESOURCES
1•2
P. Meier (Edouard Franklin)
PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE
J.-B. Bonvalot (Jean-Baptiste Bonvalot)
144 —
This workshop aims to outline the rise of the fund finance activities in Luxembourg in recent years. OBJECTIVE Identify and understand key structuring, regulatory and contractual issues in fund finance transactions
V. Zanev, M. Meyers, A. Fortier and M. Royer (Loyens & Loeff) MANAGEMENT & LEADERSHIP
1
Comment réussir son entretien de recrutement
Building customer-centric culture with design thinking
Comment mener un entretien, évaluer les compétences, représenter son entreprise et prendre la meilleure décision.
This workshop will help to understand the principles of design thinking introduced by experienced service designers and facilitators.
OBJECTIFS Identifier les qualités et limites d’un candidat · Structurer son entretien pour une meilleure évaluation 1•2
M. Jakubowska and P. Gawel (Art Square Lab) NEW
OBJECTIVES Understand how to design customer- centric products · Understand the concepts of design thinking and their application in business
WELCOME TO LËTZEBUERG!
1•2•3
La pensée visuelle au service de votre efficacité
Welcome Seminar: Accomodation and insurance
Intégrez le mind mapping et le sketchnote dans votre quotidien.
For the new arrivals, find out where to live in Luxembourg. Contract, insurance, cost and relocation could really be confusing.
OBJECTIFS Intégrer des outils de la pensée visuelle dans votre quotidien · Booster vos compétences de structuration de l’information · Développer votre capacité d’écoute active
— Décembre 2018 / Janvier 2018
S. Compain (Luxrelo) and S. van Schouwenburg (ING)
OBJECTIVE Know information and tips new arrivals need for sorting out the accommodation and insurance problems when settling in Luxembourg
CLUBLETTER
Parcours certifiant : Niveaux : 1 • débutant
2 • intermédiaire
3 • expert
PREVIEW JEUDI 14 FÉVRIER 2019 09H30
LEGAL
1•2
COMMUNICATION, MARKETING & SALES
Jurisprudences en droit du travail Les tribunaux luxembourgeois et européens dans le domaine social ont des conséquences directes et importantes pour les employeurs. OBJECTIFS Connaître les dernières jurisprudences européennes et luxembourgeoises · Comprendre leurs conséquences sur la vie des entreprises
G. Castegnaro (Castegnaro)
PERSONAL BRANDING
1•2•3
Speaking public with impact
OBJECTIVES Prepare mentally and transform stress into adrenaline · Connect with the audience · Use an appropriate body language · Structure the message adequately · Use visual aids in an effective way
STRATÉGIE & OPÉRATIONS
1•2•3
Exploring India’s business opportunities – How to unlock Explore the opportunities that India has to offer and learn some tips and tricks to doing business in India. OBJECTIVES Learn and analyse new reforms, changes implemented for ease of doing business in India · Learn tips and tricks to consider · Learn keys on how to do business in India
A. Ladia (Grant Thornton)
L. Weis (Apollo Strategists)
FINANCE & COMPTABILITÉ
Fiscalité des entreprises
A. Houpert et T. Derochette (Tax Connected)
LEGAL
La responsabilité civile à l’heure de l’automatisation de la technologie
S. Martin (Martin Avocats)
HUMAN RESOURCES
In this very interactive session, participants will be able to get some techniques to boost their self-confidence, gain their audience’s attention and influence their actions. S. Genovese (Genoways)
Strategic communication in European turmoil
Organisational change in the VUCA world: top down or bottom up
S. Arend (ChangeFocus)
MANAGEMENT & LEADERSHIP
Carving a path to success with Agile Management
V. Di Maria (Nexum)
PERSONAL BRANDING
What next for my career?
K. Amoss (Keith Amoss Coaching)
PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE
Développez votre motivation et votre champ des possibles
T. Delperdange (Communication, Coaching & Développements)
WELCOME TO LËTZEBUERG!
How to integrate: multi-culture exploring, communication tips and basic Luxembourgish learning
G. Birgisdottir (Gia in Style)
STRATÉGIE & OPÉRATIONS
RGPD : les défis de la gouvernance de données
M. Gagnon et L. Schneider (MGSI)
JEUDI 14 FÉVRIER 2019 14H00 LEGAL
2•3
COMMUNICATION, MARKETING & SALES
R. Le Squeren (DSM Avocats à la Cour)
PERSONAL BRANDING
Business transfers: anticipating risks and drafting the legal documents
Making LinkedIn part of your business routine
Managing your business is also anticipating its transmission by preventing blocking or prejudicial situations for you and your company.
Fiscalité indirecte des entreprises
OBJECTIVES Identify risks in case of unplanned transmission · Identify risks in case of planned transmission · Understand the legal tools available
Le droit du travail et les nouvelles technologies
1
Votre meilleure carte de visite, c’est vous ! On n’a jamais deux fois l’occasion de faire une bonne première impression, il est par conséquent important de soigner son image personnelle et professionnelle, ses attitudes et son comportement. OBJECTIFS Développer une image en adéquation avec ses objectifs et ses valeurs · Se connaître soi-même
F. Lemeer-Wintgens (Look@Work)
STRATÉGIE & OPÉRATIONS
2
From cost reduction to business transformation
M. Maréchal and E. Hansoulle (nGage Consulting)
Cost reduction is an alternative route to cost cutting, which allows a company to go beyond short-term financial benefits, by seizing the opportunity to transform itself. OBJECTIVE Understand key success factors for a structural cost reduction project
P. Taylor (Morpheus Marketing)
FINANCE & COMPTABILITÉ
Karine Bellony (VAT Solutions)
LEGAL
C. Graff (Collin Maréchal)
HUMAN RESOURCES
How to meet substance requirements from a labour perspective – The CSSF circular 18/698
Y. Auffinger (Linklaters)
MANAGEMENT & LEADERSHIP
Management d’équipes, management de soi : des clés pour gagner en efficacité
C. Schauer (Aimer Travailler)
PERSONAL BRANDING
Maximise your visibility and credibility with engaging storytelling
P.-Y. Lanneau Saint Léger and E. Schrieberg (VitalBriefing)
PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE
De la gestion des priorités aux e-mails
C. Andres (Keyjob)
WELCOME TO LËTZEBUERG!
How to integrate: multi-culture exploring, communication tips and basic Luxembourgish learning
G. Birgisdottir (Gia in Style)
STRATÉGIE & OPÉRATIONS
Tirez le meilleur de votre adhésion au club !
Décembre 2018 / Janvier 2019 —
E. Bertoni (Paperjam Club)
— 145
CLUBLETTER
DISCOVER
DELANO BREAKFAST TALK A new Club format, the Delano Breakfast Talk offers the English-speaking expat community regular inspiring events. The Delano Breakfast Talk will feature a monthly theme led by a keynote speaker, followed by a networking breakfast. 146 —
— Décembre 2018 / Janvier 2019
PHOTOS Maison Moderne, Shutterstock ILLUSTRATIONS Maison Moderne
LA VIE DU CLUB
CLUBLETTER
NEW
LOOK@WORK, NOUVEAU PARTENAIRE DU CLUB CHIFFRE C’est le nombre de formateurs qui, dans le cadre des journées de workshops, ont partagé leur savoir et leur expertise à près de 3.000 participants au cours de la Saison 10. Nous les remercions encore pour leur implication au sein du Paperjam Club.
Un nouveau type de coaching voit le jour dans le cadre des 10x6 : le coaching vestimentaire. Notre partenaire, Florence Lemeer-Wintgens (Look@Work), experte du domaine, propose à nos orateurs ses conseils et recommandations quant aux subtilités de l'accord des couleurs. Car, comme dit l'adage, « on n’a jamais deux fois l’occasion de faire une bonne première impression ».
CONSEIL
#2 À VOS AGENDAS ! N’hésitez pas à organiser votre temps grâce au calendrier en ligne du Paperjam Club et assurez-vous que les personnes-clés de votre société en fassent autant. Vous pourrez ainsi faire apparaître à tout moment les événements auxquels vous souhaitez participer sans encombrer votre agenda personnel. Plus d’informations : http://club.paperjam.lu/events/ical
NEW
LES WORKSHOPS DÉMÉNAGENT APPEL À CANDIDATURES
INSPIREZ-NOUS ! À l'image des précédentes années, la Saison 11 du Paperjam Club aura vocation à inspirer ses membres et leurs invités avec les10x6 et Club Talks. Vous souhaitez intervenir comme orateur sur l'un de ces formats ou connaissez quelqu'un qui en a l'étoffe? N'hésitez pas à nous faire part de vos propositions et nous soumettre votre candidature en précisant votre champ d'expertise.
À partir du mois de janvier, les journées de formation du Paperjam Club se dérouleront à une toute nouvelle adresse: Alvisse Parc Hotel (Luxembourg - Dommeldange). Ce qui change pour nos membres ? Une meilleure accessibilité au lieu et un parking à disposition !
Julie Lhardit Paperjam Club julie.lhardit@maisonmoderne.com
Décembre 2018 / Janvier 2019 —
— 147
CLUBLETTER
31 JAN
START-UP STORIES
CATALYSER LES SYNERGIES Une nouvelle fois, le Luxembourg change et se transforme. Cette fois-ci, cap sur l’essor de son écosystème start-up.
De chenille à papillon Cet écosystème dynamique mêlant innovation et technologie possède indéniablement les qualités pour se renforcer encore davantage. Car une fois créée, le véritable défi pour une start-up, encore chenille, est 148 —
de se transformer en papillon, sortir de sa chrysalide et prendre son envol. Et pour ce faire, lever du capital en convainquant les investisseurs potentiels, en diffusant sa présence sur le marché, ou encore en développant des partenariats. Pour sa 11 e saison, le Paperjam Club œuvrera à catalyser les synergies en créant des ponts entre start-up, investisseurs, business établis et incubateurs. La série « Start-up Stories » rythmera l’année par 5 événements, chacun parrainé par une personnalité ou un expert de la création d’entreprise. En janvier, une grande soirée de lancement présentera les incubateurs et acteurs privés soutenant l’écosystème start-up. Ensuite, trois rendez-vous donneront
— Décembre 2018 / Janvier 2019
l’occasion à 10 entrepreneurs présélectionnés de raconter l’histoire de leur aventure entrepreneuriale en 3 minutes. Ces rencontres propices au networking seront l’occasion de s'inspirer grâce à une keynote, puis de découvrir des start-up à potentiel et entendre les conseils qui leur seront prodigués par un jury d’experts. La série se clôture r a e n d é c e m b re p a r u n e s o i ré e exceptionnelle lors de laquelle les projets les plus méritants seront récompensés devant un public de plus de 1.000 personnes. Ne manquez pas la grande soirée de lancement, le 31 janvier 2019 à partir de 18h30 à den Atelier. J.L. Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site du Paperjam Club : club.paperjam.lu.
PHOTOS Maison Moderne, Shutterstock
A
près l’âge d’or de la sidérurgie et les années glorieuses offertes par le développement d u s e c t e u r f i n a n c i e r, le Luxembourg s’engage sur la voie de l’entrepreneuriat et de l’innovation. La création du Technoport il y a maintenant 20 ans a initié une première accélération pour les entreprises technologiques et innovantes luxembourgeoises. Et cette accélération a encore été boostée par la forte proportion de sociétés hightech venues s’implanter dans le pays depuis les années 2000. Suivant l’adage « battre le fer tant qu’il est chaud », les initiatives des secteurs public et privé en faveur des start-up et des entrepreneurs se sont multipliées. Entre la création de structures d’hébergement et d’accompagnement avec le lancement de la House of Entrepreneurship, de la Luxembourg House of Financial Technology, ou encore de la House of Startups, la création en 2015 du programme d’accélération Fit4Start proposé par Luxinnovation, ou encore la mise en place de nouveaux statuts d’entreprises comme la sàrl simplifiée, les opportunités de se lancer au Luxembourg ne manquent pas. Et ces initiatives ont porté leurs fruits. En moins de deux ans, la société à responsabilité limitée simplifiée a généré à elle seule plus de 1.274 créations d’entreprises (684 en 2017 et un peu plus de 590 en 2018).
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photo © Christian Aschman
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