PA P E R JA M . L U • N OV E M B R E 2018
WEALTH MANAGEMENT
l’assurance-vie ne meurt jamais Comment choisir le bon contrat ? Des banques privées sous pression Le match Suisse / Luxembourg
Antonio Corpas CEO, OneLife
Frédéric Sauvage Directeur commercial, Bâloise Vie
Tout faire pour le voir grandir
Lui, c’est votre capital le plus précieux. C’est vers lui que se portent toutes vos attentions. Pour que demain lui appartienne et qu’il puisse être serein, comme vous pouvez l’être aujourd’hui. Grâce au soin particulier que nos experts porteront à votre patrimoine, vous pourrez compter sur des performances exemplaires année après année. Consultez toutes nos per formances sur www.degroofpetercam.lu
ÉDITO
Résilience sous condition
Jean-Michel Lalieu Journaliste
PHOTO Maison Moderne
N
ous voici donc dix ans après la chute de Lehman Brothers, premier domino d’une glissade qui, sans avoir tout emporté, a quand même fait trembler l’ensemble de la finance mondiale. Si les grands établissements bancaires sont à nouveau solidement établis sur leurs bases – à l’exception de certains foyers comme en Italie –, c’est au prix d’un imposant lestage réglementaire. Et d’un changement de comportement imposé par les grands cénacles mondiaux comme le G20 ou l’OCDE. Au Luxembourg, les secousses à répétition ont fait vaciller le secret bancaire, ou plus justement le secret fiscal. Une construction qui commençait à se voir d’un peu trop loin et pesait sur la réputation du pays. Mais qui a aussi fait sa richesse. À l’époque, beaucoup ont donc prédit la fin de la prospérité pour la place financière grand-ducale. Or, il n’en est rien. Dans un récent bilan de son activité, le Private Banking Group Luxembourg a calculé que, depuis 2008, les actifs sous gestion ont progressé de 61 %. De 225 milliards à 363,4 milliards d’euros. Bien sûr, les règles du jeu ayant changé, il a fallu trouver de nouveaux participants. Et, visiblement, ils sont venus, rassurés notamment par la note « triple A » que le pays peut toujours revendiquer. Le coffre-fort luxembourgeois n’est plus dans un lieu tenu secret, mais reste très sûr. Ce qui ne veut pas dire que tout est réglé. Au terme d’une décennie de grands chamboulements, les banques privées sont aujourd’hui confrontées à une pression sur les coûts, liée aux exigences réglementaires et à la nécessité de la transformation digitale. De l’autre côté, leurs marges sont également sous pression dans un contexte de taux d’intérêt bas depuis plusieurs années et de clients
plus exigeants. Un souci de rentabilité que le secteur n’imagine pas voir résolu avant plusieurs années. Résultat, une nouvelle vague de concentration guidée par le besoin de gonfler ses actifs sous gestion afin de réaliser des économies d’échelle. Ce mouvement de fusions et acquisitions a symboliquement été marqué par la reprise, en février dernier, des activités de banque privée d’ABN Amro Luxembourg par BGL BNP Paribas. Mais d’autres opérations sont en cours entre des candidats à la croissance et d’autres au départ. Difficile d’évaluer actuellement l’ampleur que prendra ce mouvement. Ce qui est plus visible, par contre, et sans doute plus rassurant, c’est que la Place luxembourgeoise est de plus en plus souvent considérée, par des groupes non intégrés à l’espace européen, en tant que tête de pont pour développer des activités commerciales sur le continent. C’est notamment le cas pour les banques suisses et chinoises, qui sont loin d’être des acteurs de second rang. Un choix lié à la confiance dans la stabilité et le professionnalisme de l’écosystème financier grand-ducal, que le futur gouvernement devra faire en sorte de préserver. Sans retomber dans les travers du passé.
La conversation continue en ligne : @paperJam_lu
Paperjam
Paperjam Group
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LUXEMBOURG • LONDON • MONACO LIECHTENSTEIN • DUBAI • GENEVA • ZURICH
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SOMMAIRE
WEALTH MANAGEMENT Novembre 2018 Stratégie
À chaque portefeuille son placement Comment bien investir en fonction de son patrimoine ? À qui s’adresser ? Quelle gestion privilégier ? Petit guide pratique.
10 Sur le radar
Un secteur en bonne forme Les chiffres d’un secteur qui ne connaît pas la crise au Luxembourg, avec une légère pression toutefois sur les banques privées.
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Conseils
Comment choisir son assurance-vie ?
Conseils de Laurent Gayet, directeur général adjoint d’AXA Wealth Europe, et de Sylvie Bertholet, wealth planning manager chez Wealins.
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Dans les coulisses
Next steps
Sobre et efficace
Dans ses locaux situés au Kirchberg, Havilland reçoit ses clients dans un cadre sobre et lumineux au design simple et épuré avec du mobilier en bois.
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« Protéger les générations futures »
Guy Hoffmann, président de l’ABBL, exprime en image sa vision de l’avenir du wealth management au Luxembourg.
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Regards croisés
Palmarès
Conjoncture
L’amour du risque
L’assurance-vie ne meurt jamais
Des banques privées sous pression
Même si le marché luxembourgeois semble s’essouffler cette année, les contrats d’assurance-vie offrent toujours de solides atouts.
Les grandes manœuvres semblent se succéder dans le secteur. Manifestement au profit de chaque partie, clientèle comme institutions.
Antonio Corpas, CEO de OneLife, et Frédéric Sauvage, directeur commercial de Bâloise Vie, évoquent les avantages des assurances-vie proposées au Luxembourg.
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BRAND VOICE
PHOTO Patricia Pitsch (Maison Moderne)
“Our long-term goal is to make using and buying our products a delightful experience for our clients.”
Jean Elia CEO of Sogelife, the life insurance arm of Société Générale in Luxembourg.
6—
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BRAND VOICE
LIFE INSURANCE
Driving life insurance innovation Life insurance is often a central component of wealth management strategies. It is vital that these policies can be adapted to the preferences of ever more demanding clients. Sogelife has taken a fresh look at their product range, and has introduced a series of innovations to reflect recent trends. PRÉSENTÉ PAR SOGELIFE
S
ogelife’s strategy of driving innovation in its life insurance products is paying off. It is now well known as a unit-linked provider and continues to add new services that give the client even greater control and provide the distributor with a greater experience. Life insurance had to adapt to maintain its central role in many wealth management strategies. The rise of unit-linked products in response to low interest rates was a key example, and Sogelife contributed to this trend. However, more can be done, both in product design and in the way providers communicate with clients and distributors.
DELIGHTFUL, INNOVATIVE PRODUCTS
“Our long-term goal is to make using and buying our products a delightful experience for our clients,” said Jean Elia, CEO of Sogelife, the life insurance arm of Société Générale in Luxembourg. They serve high and ultrahigh net worth individuals in nine countries in Europe using a three-pronged strategy featuring business development, operational efficiency – notably through digital transformation – and ongoing work to attract and retain talents. These plans are working, with assets under management having grown by 50% in less than five years to reach more than €9bn. Furthermore, since launching its new specific unit-linked transformation “business mix” programme almost four years ago, Sogelife has become an important provider
of unit-linked policies across Europe. The value of assets they manage in this segment has doubled and now accounts for more than one-third of the total assets managed by the firm. This represents a 14-percentage-point increase since the start of 2015. The transformation was achieved by reviewing and
“The firm’s commitment to ongoing digital transformation enables our people to add value as efficiently as possible.” Jean Elia CEO, Sogelife
CLIENT- AND PEOPLE-FOCUSED
enriching the product offering, by streamlining processes and by boosting the efficiency of our distribution approach with clients and distributors.
CHANGED PERCEPTIONS
wealth managers, brokers and intermediaries have come to enjoy working with Sogelife’s open-architecture approach.” A recent example of Sogelife’s innovative approach was last year’s launch of their unitlinked “Specialised Insurance Fund” (FAS). The latter allows clients to manage their own assets directly, often via advisory schemes run by private banks and other asset managers. Specialised distribution partnerships are being established to handle this service. “We are pleased with the feedback we have had from our distributors who tell us our products, especially the FAS, are some of the most complete, elaborate and flexible solutions on the market,” said Mr Elia. “More innovations are on the way for 2019.”
“This has given us some great arguments when we talk about our company. There was a perception that we were mainly a player in the traditional guaranteed-return business, but we have turned this around through ongoing innovation,” Mr Elia explained. “Thus, private banks, family offices, independent
Providing services that are client-centric and “delightful” to use will only come from businesses that invest in their people and give them the necessary tools and environment. Sogelife starts by treating each employee individually, assessing their skills and potential, and designing an extensive personalised training plan. “We want our office to be a fun place for our people to come each day, somewhere they can enjoy themselves as they develop their careers,” Mr Elia explained. “The firm’s commitment to ongoing digital transformation enables our people to add value as efficiently as possible.”
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SUR LE RADAR
Un secteur en bonne forme ac t i f s s o u s g e s t i o n
363,4
banque pr ivée
D’OÙ PROVIENNENT LES ACTIFS SOUS GESTION ? Actifs multipays
10 %
Les actifs gérés au sein des banques privées domiciliées au Luxembourg sont relativement stables. Ils ont atteint 363,4 milliards d’euros en 2017. Entre fin 2016 et fin 2017, l’aug mentation s’élève à 0,7 %, une hausse surtout liée à l’effet favorable des marchés.
Luxembourg
24 %
Reste du monde
10 %
bénéfices
Sous pression
Europe hors UE
5 %
Suisse
France Belgique Allemagne
8 %
SOURCE ABBL
16 % Autres pays UE
26 % brexit
70 % La banque privée luxembourgeoise est désor mais bien orientée vers les grandes fortunes. Depuis 2015, 70 % des dépôts concernent des sommes supérieures à 5 millions d’euros. En 2017, 52 % ont même été supérieurs à 20 millions d’euros. 8—
« En cas de non-accord, le Royaume-Uni
deviendra un marché similaire à la Suisse. Ça ne nous empêchera pas d’entrer en contact avec des clients potentiels dans ce pays. »
Pierre Etienne, administrateur délégué de Pictet Luxembourg et président du Private Banking Group Luxembourg, lors du bilan pour l’année 2017 du cluster des banques privées au sein de l’ABBL, en septembre dernier.
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PHOTO Anthony Dehez
g r a n d e s f o rt u n e s
Selon l’enquête CSSF / ABBL Private bank ing survey de 2018, le bénéfice global du secteur de la banque privée au Luxembourg a grimpé de 5,5 % en 2017 pour atteindre 1,73 milliard d’euros. L’explication principale vient d’une hausse des revenus de com missions dans le contexte d’une orientation favorable des marchés financiers. Mais au vu des coûts importants liés à la réglementa tion et aux investissements technologiques, l’étude s’attend à une rentabilité sous pres sion pendant encore plusieurs années.
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Pictet & Cie (Europe) SA 15 Avenue John F. Kennedy 1855 Luxembourg +352 46 71 71 1 groupe.pictet
PRATIQUE
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PRATIQUE STRATÉGIE
À chaque portefeuille son placement ILLUSTRATIONS Sofia Azcona (Maison Moderne)
Comment bien investir en fonction de son patrimoine ? À qui s’adresser ? Quelle gestion privilégier ? Quel serait le placement le plus approprié ? Petit guide pratique.
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PRATIQUE
6 %
C
hoisir le bon placement ne dépend pas seulement de la somme d’argent à disposition. C’est assez élémentaire, mais une stratégie d’investissement repose sur un très large nombre de facteurs, incluant l’horizon de temps, l’appétit ou l’aversion pour le risque, ainsi que les connaissances financières. Le contexte actuel se caractérise par trois tendances : croissance mondiale solide, faible inflation et taux d’intérêt réels bas. Il conviendrait donc de se positionner pour la croissance tout en maîtrisant la vulnérabilité de son portefeuille. Pour ce faire, des sources alternatives de rendement s’imposent, en dehors des marchés boursiers et obligataires. « Alpha généré par le gestionnaire, prime d’illiquidité et prime de volatilité dans le cadre de stratégies de vente d’options d’achat sont autant de moyens potentiels de diversifier les sources de rendement », recommande dans une note aux clients Mark Haefele, chief investment officer chez UBS Wealth Management.
Pour UBS, la performance globale ne rivalisera pas cette année avec les niveaux atteints précédemment. Les évaluations des actions ne sont d’ailleurs pas particulièrement élevées : à l’échelle mondiale, le rendement des bénéfices avoisine 6 %. Cependant, sur un horizon à sept ans, les portefeuilles équilibrés ont plus de deux fois plus de chances de surperformer par rapport aux liquidités.
AGENCE TOUS RISQUES ?
La quête de rendement a poussé certains investisseurs à s’exposer davantage aux risques de change ou de crédit. Mais encore faut-il que cette audace se justifie. « Pour atténuer ces risques, les investisseurs doivent diversifier leurs positions en revenu fixe tout en améliorant la qualité du crédit et en allongeant la duration », indique Mark Haefele. Peu importe la hauteur de nos avoirs, la routine demeurera par ailleurs mauvaise conseillère. La familiarité que l’on peut éprouver face à son portefeuille a tendance à émousser l’analyse objective des placements. « D’où l’utilité d’une diversification mondiale dans différents marchés et régimes monétaires. Car un biais national ajoute généralement un risque inutile », précise-t-il. 12 —
Dans son allocation tactique, UBS Wealth Management renforce à ce propos son exposition aux actifs risqués. « Nous surpondérons légèrement les actions mondiales et ouvrons une position surpondérée dans les actions canadiennes par rapport aux actions australiennes », détaille le CIO. Compte tenu de l’augmentation probable des bénéfices mondiaux d’environ 15 % en 2018
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et 10 % en 2019 et de la persistance de taux d’intérêt réels négatifs ou proches de zéro, la voie de la moindre résistance resterait celle de la hausse pour les actions internationales, « et ce malgré la volatilité ».
GARANTIE
En raison de l’environnement boursier avare en rendement, les investisseurs qui ont la chance d’engranger des bénéfices devraient
I focus on what matters and need my bank to do the same.
Wealth Management
We stay on the look out to protect your assets. We actively support our clients following their needs, including financing, capital markets, M&A and hedging solutions. We develop solutions to ensure their growth and help them succeed.
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PRATIQUE
SOLUTION PRÉPARÉE Pour des montants à investir inférieurs à 100.000 euros, il est fréquent de trouver des solutions « clés en main ». Par exemple, ING Luxembourg propose Aria Lion Funds, ce que l’on appelle communément un fonds de fonds. Il s’agit d’une sicav composée elle-même d’autres sicav et fonds, gérés par divers gestionnaires et visant la croissance à long terme. « Ceci permet, d’une façon extrêmement simple, d’investir dans un por tefeuille complet et diversifié d’actions et d’obligations de tous les continents et tous les secteurs d’activités », explique Laurent Simeoni, head of portfolio management services d’ING Luxembourg. La gamme « Lion » est disponible dans cinq profils de risque, permettant à chaque investisseur de trouver un investissement qui lui correspond.
s’offrir une protection pour couvrir le risque baissier. Et ce, avant de se tourner vers les liquidités et de renoncer à des rendements potentiels. « Notre approche de couverture systématique mise sur les options de vente présentant un prix attrayant par rapport au niveau de protection qu’elles ont historiquement offert lorsque les marchés subissaient des pertes », confie le CIO d’UBS Wealth Management. Selon les équipes de recherche de l’institution suisse, les options sur les indices Euro Stoxx 50, HSCEI et Nikkei 225 constitueraient « une couverture potentiellement efficace pour les investisseurs en actions internationales ». Notons qu’un relèvement des taux d’intérêt américains (quatre relèvements d’ici fin 2019), un ralentissement de la croissance en Chine (modéré, de 6,5 % en 2018 à 6 % en 2019), les négociations de politique commerciale (insuffisantes pour causer un choc sur le marché mondial) et la hausse des cours pétroliers (Brent à 85 USD / baril au cours des six prochains mois) constituent les principaux risques actuellement.
DÉSTRESSER
Si l’on observe la performance des indices boursiers de référence, les investisseurs privés ont tendance à récolter de moins bons résultats à cause d’une réaction bien connue dans la 14 —
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PILOTE AUTOMATIQUE Pour un patrimoine supérieur à 100.000 euros, une option principale peut s’ajouter : la gestion discrétionnaire. « Nos clients nous confient la gestion de leurs avoirs. Nous choisissons ensemble d’abord les conditions dans lesquelles nous allons gérer [le niveau de risque], ensuite, nos gestionnaires de portefeuille prennent la main et gèrent le portefeuille de nos clients en investissant dans une sélection des meilleurs fonds d’investissement du moment », décrit le directeur des services de gestion de portefeuille d’ING Luxembourg.
TANDEM
L’option « contrat de conseil », quant à elle, s’adresse aux clients qui désirent gérer eux-mêmes leur portefeuille, tout en profitant de l’expertise d’un banquier. Un chargé de relation les accompagne dans chaque décision, suit leur portefeuille, et les avertit quand il y a lieu d’agir. Notons que, comme pour la gestion discrétionnaire, le portefeuille est ici aussi composé essentiellement de fonds d’investissement. « Les fonds d’investissement permettent une diversifi cation optimale lorsque le montant à inves tir est inférieur au million d’euros », souligne Laurent Simeoni.
wealins.com
DON’T LOOK FOR EXCLUSIVE SOLUTIONS, WE CREATE THEM ALL FOR YOU. WEALINS S.A. is a Luxembourg-based life insurance company with over 25 years of experience in implementing Wealth Insurance solutions. WEALINS works with advisory and financial professionals; WEALINS’ offering is designed for a wealthy international client base. We offer solutions for residents of Belgium, Finland, France, Germany, Italy, Luxembourg, Norway, Portugal, Spain, Sweden and the UK.
PRATIQUE
PORTEFEUILLES SUR MESURE À partir de montants supérieurs à 1.000.000 EUR, les clients accèdent à l’approche private banking. Pour la gestion financière, on retrouve souvent les deux mêmes approches : gestion discrétionnaire, et contrat de conseil. « Cependant, pour ces montants élevés, nous proposons dans les deux cas l’accès à des portefeuilles extrêmement personnalisés, si le client en émet le souhait », nuance-t-on chez ING Luxembourg. De plus, il y a également la possibilité de composer des portefeuilles d’actions et d’obligations individuelles – ces montants permettant de diversifier suffisamment –, ainsi que d’avoir un accès direct à un gestionnaire de portefeuille qui assure une gestion dédiée à chacun de ses clients.
finance comportementale : la panique. « Dans un contexte de risque accru, les investisseurs peuvent être leur pire ennemi », insiste Mark Haefele, la peur précipitant la vente. Les actifs exposés à des vecteurs de long terme (croissance démographique, urbanisation, vieillissement) atténuent la tentation de vendre sous l’emprise de la panique et sont susceptibles de surperformer la croissance économique à long terme. UBS signale que la performance globale ne rivalisera pas cette année avec les niveaux atteints précédemment. Les évaluations des actions ne sont d’ailleurs pas particulièrement élevées : à l’échelle mondiale, le rendement des bénéfices avoisine 6 %. Cependant, sur un horizon à sept ans, les portefeuilles équilibrés ont plus de deux fois plus de chances de surperformer par rapport aux liquidités. Sans omettre que les perspectives des investisseurs dans le revenu fixe libellé en dollar se sont améliorées parallèlement à la hausse des taux d’intérêt. Or, globalement, les banques centrales vont bientôt cesser d’injecter des liquidités. F. R. 16 —
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FAMILY OFFICE À des fins d’enrichissement ou de préservation de fortune familiale, la formule du bureau de gestion de patrimoine permet à un client de concentrer en un seul endroit la plupart des services, en alignant les institutions financières, assureurs ou avocats sur ses objectifs. De la gouvernance d’entreprise au wealth engineering, en passant par l’asset management, mais également un service de conciergerie. Des critères sont à envisager pour choisir la solution la plus adaptée, énumère-t-on chez Deloitte : conseil indépendant sur des solutions d’actifs complexes ; demande d’approche intégrée et de solutions ; relation de confiance / grande confidentialité et exclusivité ou encore planification.
Les risques, il vaut mieux les prendre pendant l’apéro
Si l’envie vous démange, prenez un risque culinaire plutôt qu’un risque financier. Mettez votre capital au travail en confiant votre patrimoine à Capital at Work. Grâce à notre processus d’investissement cohérent nous nous engageons à assurer une croissance soutenue de votre patrimoine. Vous pouvez donc profiter de la vie pendant que nos experts passionnés gèrent votre capital. Dirigez-vous vers capitalatwork.com et prenez rendez-vous avec votre Wealth Manager.
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PROSPECTIVE TECHNOLOGIE
La place grandissante des robots La technologie de robo-advising soutient de plus en plus le développement de l’activité de gestion de fortune. Mais le robot est-il en mesure de faire aussi bien que l’humain ? Exemple chez Keytrade Bank Luxembourg.
L
es nouvelles possibilités offertes par la technologie transforment, comme bien d’autres métiers, l’activité de gestionnaire d’actifs. Le phénomène fintech le plus notable dans ce domaine réside sans conteste dans la multiplication de « robots-conseillers ». Ces algorithmes dotés d’une intelligence plus ou moins élaborée permettent de gérer les portefeuilles d’actifs d’un grand nombre de clients avec un rapport coût / performance toujours attractif. « Pour la réalisation de nombreuses choses, le robot garantit des performances bien supérieures à celles de tout humain, commente Thibault de Barsy, administrateur délégué de Keytrade Bank Luxembourg. Il a notamment la capacité d’effectuer rapidement de nombreux calculs en tenant compte d’une grande variété de paramètres. Avec un niveau avancé de personnalisation, il peut gérer simultanément les portefeuilles de milliers de clients. Dénué d’émotion, il applique avec rigueur et sans risque de conflit d’intérêts les modèles définis au départ. »
vate, le client accède à une variété de valeurs mobilières cotées, entre actions et obligations. Le robot compose et fait évoluer le portefeuille de chaque investisseur en temps réel, tenant compte de son profil de risque, en fonction de l’évolution des performances de 12 trackers. « Ce n’est toutefois pas à un algorithme que l’on confie son argent, mais bien à une banque et à son comité d’investissement, poursuit T hibault de Barsy. C’est lui qui définit le modèle et veille aux bonnes performances du robot dans l’exécution de celui-ci. Nous sommes donc dans une approche hybride. La configuration du robot et la décision finale restent l’apanage de l’humain. » Au final, c’est l’investisseur qui profite d’un rapport coût / performance bien meilleur. L’introduction de cette technologie au cœur de la banque permet de démocratiser l’accès à des services de wealth management jusqu’alors réservés à une clientèle fortunée, voire très fortunée.
REPOUSSER LES LIMITES…
Si Keytrade Bank Luxembourg propose un serDÉMOCRATISER L’ACCÈS vice de gestion discrétionnaire d’actifs accesÀ LA GESTION DE FORTUNE sible directement en ligne, d’autres modèles Au printemps 2017, Keytrade Bank était l’un existent. Certains banquiers privés choisissent des premiers acteurs luxembourgeois à mettre de ne pas placer la technologie de robo-advien œuvre une offre s’appuyant sur un robo- sing en première ligne mais s’appuient sur des advisor. À travers le service, baptisé Keypri- softwares spécialisés pour améliorer le service proposé à leurs clients. « Avec le robo-advising, nous sommes naturellement limités au niveau de l’univers d’investissement proposé aux valeurs mobilières cotées. Des actifs alternatifs, comme du real estate ou du private equity, sont impossibles à intégrer aujourd’hui dans notre modèle », poursuit l’administrateur délégué de Keytrade Bank Luxembourg. Toutefois, considérant les nouvelles possibilités offertes par la technologie, le volume d’actifs gérés par des robo-advisors est amené à croître considérablement. « C’est par le modèle proposé que les acteurs du wealth management se différencieront », poursuit Thibault de Barsy. Les développements dans le domaine de la fintech, en outre, devraient permettre l’intégration de davantage de données provenant d’une multitude de sources pour nourrir des modèles toujours plus élaborés. « L’humain, cependant, aura toujours sa place dans la définition des modèles, la mise en œuvre et le contrôle des robots qui seront chargés de l’exécuter », conclut le dirigeant. S.L.
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“La gestion de patrimoine, c’est comme la vie :
REGARDS CROISÉS
ANTONIO CORPAS, ONELIFE
ASSURANCE-VIE
L’amour du risque Au vu des très faibles taux offerts par les formules d’assurance-vie à rendement garanti, de nombreux épargnants optent aujourd’hui pour des produits plus risqués. Dans ce contexte, les produits d’assurancevie luxembourgeois, personnalisables avec des garanties de protection renforcées, séduisent plus que jamais. 22 —
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REGARDS CROISÉS
où les primes sont placées dans des fonds d’investissement, des actions, etc. – augmenter de 30 millions d’euros en 2017. « Les investisseurs ont compris que, face à la diminution des rendements, il faut prendre plus de risques, confirme Antonio Corpas, CEO de OneLife. C’est une évolution de fond à laquelle certains ne sont pas préparés. En France, par exemple, nous accompagnons de nombreux clients qui découvrent les contrats d’assurance-vie en unités de compte. » Pour d’autres assureurs, le raisonnement n’est pourtant pas si mécanique. « Il est clair que cette situation pousse davantage de personnes à choisir des contrats en unités de compte plutôt qu’à rendement garanti, abonde Frédéric Sauvage, directeur commercial au sein de Bâloise Vie. Mais nombre d’investisseurs continuent à vouloir limiter au maximum les risques au détriment de la performance. La finance comportementale a démontré le peu de rationalité dans le choix d’un investissement et nous voyons que nos clients optent pour des stratégies d’investissement très différentes. »
FRÉDÉRIC SAUVAGE, BÂLOISE VIE
S
elon les chiffres du Statec, l’assurance-vie reste le premier produit d’assurance au Luxembourg. Toutefois, la nature des contrats d’assurance-vie a varié au cours des dernières années. Jusqu’à il y a peu, les avantages fiscaux offerts par une assurance-vie ainsi que la promesse de rendements sûrs et confortables suffisaient à convaincre le plus grand nombre de placer une partie de leurs revenus dans des produits à rendement garanti. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Les taux de ces placements sont au plus bas et les épargnants se tournent de plus en plus vers des produits plus risqués, mais plus rémunérateurs. Les compagnies d’assurances luxembourgeoises ont ainsi vu le montant des contrats d’assurance-vie en unités de compte –
Cela dit, les taux des produits d’assurance-vie à rendement garanti pourraient très bien remonter à terme et susciter à nouveau les convoitises des investisseurs. « Certains signaux venus des États-Unis indiquent qu’une augmentation des taux est enclenchée. En Italie, les taux sont aussi en légère hausse en raison, notamment, de la situation politique instable, indique Frédéric Sauvage. L’augmentation des taux renforcerait à long terme l’attrait des polices d’assurance-vie à rendement garanti, aux dépens du marché des actions. Un tel mouvement aura un impact sur la valorisation des autres actifs… » Du côté de la compagnie OneLife, on ne croit toutefois pas trop à ce scénario. « Les taux d’intérêt sont encore bas et la Banque centrale européenne ne devrait pas les relever avant la fin de l’été prochain, explique Antonio Corpas. Et même si c’était le cas, on ne retrouvera quand même jamais les rendements d’il y a quelques années. » L’attrait grandissant pour les produits d’assurance-vie plus risqués, mais offrant une rentabilité supérieure, devrait demeurer. Dans ce contexte, les produits luxembourgeois peuvent faire valoir quelques atouts non négligeables pour séduire une clientèle tant locale qu’internationale. « Lors du salon Patrimonia qui se tenait dernièrement à Lyon, j’ai pu constater que les produits luxembourgeois sont de mieux en mieux connus des investisseurs français, illustre Antonio Corpas. Les compagnies de l’Hexagone n’offrent pas les mêmes perspectives en termes de rentabilité et de sécurisation de l’investissement. La réglementation luxembourgeoise, à travers le triangle de sécurité qui fait de l’assuré le premier débiteur de la
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PHOTOS Matic Zorman
DES TAUX ÉLEVÉS PERDUS À JAMAIS ?
REGARDS CROISÉS
compagnie en cas de problème, n’a pas d’équivalent en France et est de nature à rassurer les épargnants. Elle a d’ailleurs été renforcée dernièrement pour octroyer à l’assuré la priorité, non pas sur l’ensemble des actifs ségrégués, mais bien sur son propre actif individuel. »
EN HAUT DE L’AFFICHE
Le succès international des contrats luxembourgeois d’assurance-vie en unités de compte est pour le moins fulgurant. « Au-delà des dispositions réglementaires propres au Luxembourg, les compagnies d’assurances ont développé ici une expertise unique qui leur permet de comprendre les besoins d’une clientèle internationale exigeante et d’y répondre, explique Frédéric Sauvage. Qu’il s’agisse d’un family office italien, d’une banque portugaise ou d’un CGP français, nous sommes en capacité de nous adapter à toutes les demandes. En outre, pour les personnes qui déménagent régulièrement et vivent dans plusieurs pays, les compagnies luxembourgeoises sont les mieux outillées pour fournir un contrat d’assurance adapté. » Ceci explique que « le produit d’assurance-vie luxembourgeois se trouve déjà dans la boîte à outils institutionnelle française », selon Antonio Corpas, qui rappelle en outre que OneLife est capable de modifier facilement le contrat d’assurance lorsque le souscripteur change de pays de résidence. « Malgré tout, il reste encore pas mal de travail à faire pour que le public international prenne conscience de l’intérêt du Luxembourg en matière
« Il reste encore pas mal de travail à faire pour que le public international prenne conscience de l’intérêt du Luxembourg en matière d’assurance-vie. » Antonio Corpas CEO OneLife
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d’assurance-vie. L’Association des compagnies d’assurances et de réassurances, mais aussi chacune des compagnies présentes sur le territoire, multiplient les efforts dans ce sens. »
DIGITALISATION ET RÉGLEMENTATION
Garantir le succès de l’assurance-vie luxembourgeoise exige de bien appréhender certains défis. Les acteurs grand-ducaux peuvent se féliciter d’en avoir relevé plusieurs avec brio. Parmi ceux-ci, la traversée d’une impressionnante vague de réglementations qui a déferlé sur l’ensemble du monde de l’assurance. C’est le cas de Priips et de la directive IDD qui ont en effet demandé un important effort de transformation interne. À cet égard, tous les assureurs ne sont pas égaux. « Étant très présents sur le marché belge, nous avions déjà dû nous adapter à la réglementation Twin Peaks II, indique Antonio Corpas. L’essentiel de IDD, qui vise principalement à protéger les informations des preneurs d’assurance, avait donc déjà été intégré à travers cette disposition, notamment le volet qui impliquait la modification de la documentation et de plusieurs processus internes. Au-delà, la directive nous a conduits à travailler de manière beaucoup plus étroite avec nos divers partenaires, qui constituent le principal canal de distribution de nos produits et de communication auprès de nos clients. Nous avons en effet tous le même intérêt à protéger les informations de nos clients. » La réglementation Priips a, quant à elle, donné plus de fil à retordre aux compagnies d’assurances.
PRIVATE BANKING
ACCURACY
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EXCELLENCE AND STABILITY
Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat, Luxembourg, établissement public autonome, 1, Place de Metz, L-2954 Luxembourg, R.C.S. Luxembourg B 30775 www.bcee.lu tél. (+352) 4015-1
REGARDS CROISÉS
« Pour nous y conformer, nous avons développé, en partenariat avec EY, un outil qui est entré en fonction depuis 2018, poursuit Antonio Corpas. Il nous permet d’obtenir les informations requises, facilement, grâce à un formulaire numérique disponible en ligne. » Le lien entre réglementation et digitalisation apparaît assez clairement. « On peut sans doute dire que le corollaire de cette vague de réglementations est l’impact positif qu’elle a eu sur la digitalisation des compagnies d’assurances luxembourgeoises », souligne Frédéric Sauvage. La culture de la confidentialité propre au monde de l’assurance luxembourgeois a en effet retardé la mise en place d’une vraie politique de digitalisation dans les différentes compagnies. « Aujourd’hui, la transformation numérique de nos métiers n’est plus une option, mais une obligation qui est menée au pas de charge. Pour encadrer le processus de souscription des clients et la masse de documentation qui l’accompagne, il faut obligatoirement automatiser le processus, poursuit Frédéric Sauvage. En outre, les clients – toutes générations confondues – veulent aujourd’hui avoir un accès direct et aisé à l’information relative à leurs contrats et aux sous-jacents financiers. Toutes ces raisons expliquent que le processus de digitalisation sera complètement réalisé au sein de Bâloise d’ici six à neuf mois. Et ce sera certainement le cas pour l’ensemble des compagnies dans les deux ans, si ce n’est plus tôt. »
DIGITALISER L’EXPÉRIENCE CLIENT
L’urgence de mettre en place une vraie démarche digitale au sein des compagnies d’assurances dépasse désormais la seule exigence de se mettre en conformité réglementaire. « Le digital est un must have, d’abord parce qu’il n’est simplement pas possible de travailler correctement avec certains distributeurs, comme les banques par exemple, si l’on ne dispose pas des outils numériques adaptés, ajoute Antonio Corpas. Notre volonté, avec le digital, est d’offrir une expérience client numérique optimale, tout au long de la relation que nous entretenons avec le client. Ainsi, au-delà de l’outil Priips que nous avons mis en place, nous avons aussi développé des outils qui permettent de consulter à tout moment l’état de son portefeuille d’actifs ainsi que le statut de ses transactions. Par ailleurs, nous offrirons bientôt la possibilité de signer électroniquement des contrats, en Belgique d’abord, et à travers nos autres marchés ensuite. La digitalisation de l’ensemble de la documentation est également effective. Dès lors, celle-ci est entièrement accessible, de manière sécurisée, pour nos clients. » Reste à voir si les salariés, eux, parviennent à s’adapter aux nouvelles exigences numériques. « Jusqu’ici, nous sentons nos collaborateurs 26 —
« Aujourd’hui, la transformation numérique de nos métiers n’est plus une option, mais une obligation qui est menée au pas de charge. » Frédéric Sauvage Directeur commercial Bâloise Vie
plutôt motivés à l’idée de s’inscrire dans cette démarche, poursuit Antonio Corpas. Nous pensons qu’il est très important de les sensibiliser à ce sujet. C’est pourquoi nous avons d’ores et déjà organisé de nombreux événements internes sur le sujet. Pour nos équipes commerciales comme pour les autres métiers présents dans l’entreprise, de nombreux outils numériques ont été mis en place afin de faciliter la vie de nos collaborateurs et de les rendre plus performants. Notre approche numérique est donc globale : elle concerne tant les clients que les équipes internes. »
UN EXCÈS DE RÉGLEMENTATIONS ?
Si le renforcement de la réglementation, qui fait suite à la crise financière de 2008, a de nombreuses vertus, il peut toutefois, selon Frédéric Sauvage, peser aussi sur la rentabilité des acteurs de l’assurance-vie et entraîner d’autres difficultés. « Il est clair que les intentions des législateurs qui ont mis au point ces différentes réglementations sont louables,
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puisqu’il s’agit d’abord de mieux protéger le souscripteur, explique-t-il. Toutefois, nous avons atteint un tel niveau de complexité de la législation que le consommateur n’est peutêtre finalement pas mieux informé. Ce qui est clair, c’est qu’il a besoin plus que jamais d’un conseil professionnel pour bien comprendre l’investissement qu’il effectue. » L’autre conséquence de cette inflation des réglementations réside dans la tentation, pour des compagnies présentes sur des marchés importants comme la France ou l’Italie, de limiter leurs offres ou du moins de les standardiser. « En travaillant de la sorte, ces compagnies ne peuvent plus répondre aux besoins particuliers d’une partie de la clientèle, poursuit Frédéric Sauvage. C’est précisément là que les assureurs luxembourgeois ont un rôle à jouer. Nous devons absolument viser ce marché de niche composé de personnes qui recherchent encore des produits d’assurance personnalisés et qui ne trouvent plus de réponses à leurs besoins auprès des acteurs locaux… » Q. D.
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COMPARATIF DES CONTRATS
L’assurance-vie ne meurt jamais ILLUSTRATION Sofia Azcona (Maison Moderne)
Même si le marché luxembourgeois semble s’essouffler cette année, les contrats d’assurance-vie offrent toujours de solides atouts.
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PALMARÈS
À
en croire les données les plus récentes du Commissariat aux assurances, l’encaissement global a fondu comme neige au soleil. Fin juin, le montant des primes collectées au Luxembourg ressortait inférieur de 1,165 milliard d’euros par rapport à celui de 2017. « Rappelons-nous le caractère exceptionnel de l’année dernière, qui sera difficile à battre en termes de collecte », relativise Alexandre Juvé, PDG du cabinet indépendant de gestion de patrimoine Épargne Plurielle. Le conseiller en investissements ne s’inquiète d’ailleurs pas. Il s’attend à un dernier trimestre 2018 particulièrement dynamique, les banquiers privés redoublant d’efforts pour atteindre leurs objectifs annuels. Tout ceci pour dire que ces véhicules financiers restent extrêmement intéressants tant ils permettent une sélection fine d’actifs, adaptée aux différentes fortunes mobilières, en particulier des solutions uniques non cotées. « De par leur structuration [ségrégation des actifs] et leur portabilité fiscale, ces contrats amènent plus de flexibilité, plus de performance et plus de sécurité dans cet environnement chiche en rendements », souligne Alexandre Juvé. Reste à opter pour la meilleure formule, selon les caractéristiques fondamentales : solidité financière de l’assureur, variété des supports, gestion personnalisée… En voici 10 exemples. F. R.
03 ONELIFE Ratio de solvabilité : 164 % Ticket d’entrée : 100.000 € Frais d’entrée : jusqu’à 5 % Frais de gestion : 1 % Multidevises Titres vifs via FID FAS
AVIS D’EXPERT « L’assureur mène beaucoup de communication pour augmenter la collecte et exerce une pression à la baisse sur les tarifs. »
01 LIBERTÉ LUX Lombard International Ratio de solvabilité : 130 % Ticket d’entrée : 250.000 € Frais d’entrée : jusqu’à 5 % Frais de gestion : 2 % / an Titres vifs via FID
AVIS D’EXPERT « Plus gros collecteur au Luxembourg, force de frappe énorme. Légèrement plus cher, mais équipes très efficaces. »
02 GLOBAL INVEST EVOLUTION Allianz Ratio de solvabilité : 181 % Ticket d’entrée : 250.000 € Frais d’entrée : jusqu’à 5 % Frais de gestion : 1,25 % Fonds euros Multidevises Titres vifs
AVIS D’EXPERT « Profitant d’une très belle assise financière, Allianz offre flexibilité, référencement et fluidité. »
04 PROFOLIO Bâloise Luxembourg Ratio de solvabilité : 267 % Ticket d’entrée : 50.000 € Frais d’entrée : jusqu’à 5 % Frais de gestion sur UC : 1,20 % maximum Titres vifs
AVIS D’EXPERT « Tentant une position tarifaire basse, la compagnie communique plus aussi et se développe sur de nouveaux marchés. »
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PALMARÈS
05 WEALTH EXECUTIVE LIFE
06 ESPACE LUX
Vitis Life Ratio de solvabilité : 275 % Ticket d’entrée : 25.000 € Frais d’entrée : jusqu’à 3,5 % Frais de gestion sur UC : 1,20 % / an Multidevises Titres vifs
Generali Ratio de solvabilité : 208 % Ticket d’entrée : 100.000 € Frais d’entrée : jusqu’à 4,5 % Frais de gestion : jusqu’à 2 % des réserves Fonds euros Titres vifs via FID
AVIS D’EXPERT
AVIS D’EXPERT
« Ces contrats explorent des pays plus atypiques tels que le Panama ou la Suisse, Vitis élargissant sa base un peu partout dans le monde. »
« Très grande souplesse grâce aux nombreux supports, notamment l’un des meilleurs fonds euros à capital garanti. »
07 LIFE MOBILITY EVOLUTION AG2R La Mondiale Ratio de solvabilité : 224 % Ticket d’entrée : 100.000 € Frais d’entrée : jusqu’à 5 % Frais de gestion : jusqu’à 1 % Multidevises Titres vifs via FID
08 LIFE ASSET PORTFOLIO Swiss Life Ratio de solvabilité : 164 % Ticket d’entrée : 250.000 € Frais d’entrée : jusqu’à 4 % Frais de gestion : jusqu’à 2 % / an Fonds euros Multidevises Titres vifs
AVIS D’EXPERT « La possibilité de personnaliser avec une vaste gamme de choix de gestion et la souplesse de l’enveloppe de placement. »
09 WEALINS LIFE Wealins Ratio de solvabilité : 179 % Ticket d’entrée : 250.000 € Frais d’entrée : jusqu’à 0 % Frais de gestion : jusqu’à 1,5 % Fonds euros Multidevises Titres vifs
AVIS D’EXPERT* « En principe, plus la somme investie est grande, plus le souscripteur a la possibilité de personnaliser ses supports financiers. »
* Via le site assurancevieluxembourg.com 32 —
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AVIS D’EXPERT* « Possibilité d’apporter un portefeuille existant dans un FID, pas de taxe sur les primes, flexibilité et transparence. »
10 LIFINITY EUROPE AXA Wealth Europe Ratio de solvabilité : 205 % Ticket d’entrée : 300.000 € Frais d’entrée : jusqu’à 0 % Frais de gestion : jusqu’à 1 % Fonds euros Multidevises Titres vifs
AVIS D’EXPERT* « Présente de vrais avantages de gestion patrimoniale et d’optimisation successorale, ainsi qu’une flexibilité et une mobilité géographique. »
Bâloise Vie Luxembourg
Tailor-made solutions for your financial and estate planning strategy
Relying on its financial expertise and its knowledge of wealth management and succession planning, Bâloise Vie Luxembourg S.A., a subsidiary of the Swiss Baloise Group, offers innovative and tailor-made solutions designed for a demanding clientele. The Company addresses private clients objectives, which include management, conservation and transmission of their wealth with complete peace of mind. Bâloise Vie Luxembourg S.A. distributes its products in several countries of the European Union, including Luxembourg, Belgium, France, the Netherlands, Spain, Portugal, Italy, Germany, Poland, the U.K., Austria and Nordic countries. The solutions offered by Bâloise Vie Luxembourg S.A. are aimed at various audiences but in particular «High Net Worth Individuals ». The range of products is distributed through a network of professional intermediaries including insurance brokers and financial planners, private banks, family offices and other financial institutions.
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| Bâloise Vie Luxembourg S.A. | 23, rue du Puits Romain | L-8070 Bertrange | | T +352 290 190-1 | F +352 290 190 462 | baloise-international.lu |
CONSEILS INVESTISSEMENT
COMMENT CHOISIR SON ASSURANCE-VIE ? Véritable produit caméléon, l’assurance-vie peut répondre à de nombreux besoins. Pour rencontrer l’objectif visé, elle ne doit toutefois pas être sélectionnée au hasard. Conseils de Laurent Gayet, directeur général adjoint d’AXA Wealth Europe, et de Sylvie Bertholet, wealth planning manager chez Wealins.
1.
2.
Épargner à moyen terme, réaliser un placement retraite, protéger ses proches, couvrir un risque spécifique, transmettre son patrimoine… Quelle est votre attente ? Car il n’existe pas de profil-type pour souscrire une assurance-vie, il est essentiel de prendre le temps de cibler les besoins avant de se tourner vers un quelconque produit. Parallèlement, il convient de préciser un horizon de placement. Selon que l’on désire un retour sur investissement plus ou moins rapide, l’assurance-vie sera différente. L’âge de l’assuré influence également le choix du produit. Plus on est jeune, plus on peut se permettre de prendre des risques, par exemple.
Tel un couteau suisse, l’assurance-vie luxembourgeoise offre une grande palette de possibilités. Elle peut notamment permettre de se construire un petit capital via des mensualités, ou constituer un outil d’investissement intéressant, grâce à une enveloppe fiscale attractive. Selon l’approche, le risque pris par le souscripteur diffère. L’assurance choisie doit donc correspondre à votre degré d’appétence au risque. D’un côté, il existe des assurances à faible rendement, mais qui offrent des garanties en capital sur les sommes placées. D’un autre côté, il est possible de souscrire des assurances de placement où le risque est supporté par le client.
Déterminer ses attentes
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3.
Adapter selon Garder un œil le goût du risque sur les frais et la fiscalité
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Avant de signer tout contrat, il convient de porter une attention particulière à la structure de frais. Depuis l’entrée en vigueur de la directive européenne sur la distribution d’assurance (IDD), les distributeurs de produits d’assurance se doivent de communiquer au consommateur l’ensemble des données liées à son contrat afin d’en connaître les spécificités et de pouvoir le comparer sur le marché. Dans ce contexte, il ne faut pas hésiter à poser des questions aux assureurs. Aussi, les prix affichés par les compagnies sont des tarifs maximums. Chacun est donc libre de négocier ses frais de gestion s’il le désire. De la même manière, il est important de s’intéresser à la fiscalité applicable en fonction de l’âge de l’assuré et du produit choisi.
CONSEILS
4.
Être conscient de certaines limites
Certains produits grand public n’offrent qu’une liberté d’action limitée : il faut en être conscient au moment de faire son choix. L’assurance pension, par exemple, ne permet pas de bénéficier de l’argent placé tant que l’âge de la retraite n’a pas été atteint. A contrario, l’assurance-vie classique présente beaucoup de souplesse. Ce n’est pas un produit « tunnel » : l’assuré souscripteur peut juridiquement disposer des sommes placées quand il le souhaite.
5.
S’ouvrir à l’international Si l’assuré est amené à déménager à l’étranger ou si la gestion de son patrimoine intègre une dimension internationale, certains éléments méritent d’être surveillés. L’assurance-vie est reconnue partout en Europe et n’est pas soumise à taxation en cas de sortie du Luxembourg. Si le client souhaite déménager, il ne se retrouvera pas confronté à des problèmes juridiques ou fiscaux inextricables. Ce qui compte ici, ce n’est pas tant le choix du contrat, mais plutôt celui de l’assureur. En effet, chaque compagnie couvre une sélection de pays précise. Il est donc important de connaître le périmètre couvert par la compagnie, son groupe et son expertise en matière juridique et fiscale sur ces territoires.
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DANS LES COULISSES Le cadre est sobre et lumineux ; le design, simple et épuré avec du mobilier en bois, offre une touche plus élégante et chaleureuse que le luxe aux senteurs de cuir et de cire que l’on retrouve dans les classiques maisons de maître.
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DANS LES COULISSES
SOBRE ET EFFICACE
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PHOTO Jan Hanrion (Maison Moderne)
anque Havilland est installée au Kirchberg depuis l’année 2009. Elle offre toute la gamme de produits et services d’une banque privée. Établissement à taille humaine – 160 employés au Luxem bourg –, elle a la possibilité de se montrer agile et réactive aux besoins de ses clients. Indépendante, la banque luxembourgeoise vise une clientèle d’entrepreneurs et de familles fortunées. En plus des évolutions offertes par les nouvelles technologies pour faciliter les relations avec ses clients, elle offre la possibilité de les recevoir dans ses salons pour discuter en toute discrétion. — 37
CONJONCTURE
GRANDES MANŒUVRES
Des banques privées sous pression Les grandes manœuvres semblent se succéder dans le secteur. Manifestement au profit de chaque partie, clientèle comme institutions.
L
e contexte actuel pousse les grandes banques privées à revoir leurs stratégies en profondeur. Avec les coûts engendrés par les incessantes évolutions réglementaires et les investissements nécessaires à l’amélioration des services, des produits ou des systèmes, la profitabilité des banques privées au Luxembourg demeure et demeurera sous pression. « Nous ne sommes pas en train d’assister à une contraction de l’activité des banques privées mais nous ne l’excluons pas pour autant, cela reste extrêmement difficile à prévoir », met en perspective Alain Hondequin, general counsel business clusters à l’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL). Dans ce contexte, le pays a vu se suivre des consolidations depuis le début de 2018. Dès janvier, on assistait au départ de Nordea de la Place, l’activité de private banking de la banque suédoise étant cédée à UBS. En février, BGL BNP Paribas dévoilait l’acquisition d’ABN Amro Luxembourg, en vue de bétonner l’assise du groupe sur ce marché. Une chose est sûre, malgré ses milliards d’actifs sous gestion, ABN Amro éprouvait des diffi-
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cultés en termes de rentabilité. Interrogée par nos soins, BGL BNP Paribas n’a pas souhaité commenter cette transaction, mais réduire la voilure n’est certainement pas à l’agenda. Les mouvements se sont encore poursuivis. En mai, Carnegie Luxembourg passait sous le pavillon suisse de l’Union bancaire privée. Fin septembre, 800 millions d’euros d’actifs d’Öhman Bank atterrissaient encore entre les mains de Reyl & Cie… Et tout porte à croire que d’autres consolidations auront encore lieu dans un futur proche.
DARWINISME FINANCIER ?
Les actifs sous gestion demeurent certes stables, globalement autour des 360 milliards d’euros, un niveau faisant oublier la crise financière. Néanmoins, les cessions d’actifs, les restructurations, les désengagements semblent symptomatiques des turbulences traversées encore actuellement par le métier de banquier privé. « Effectivement, les institutions souffrent encore de l’impact réglementaire et elles consentent beaucoup d’efforts pour maintenir la conformité. Elles réexaminent leur footprint.
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C’est le nombre d’emplois, dans le secteur de la banque privée, qui, après avoir connu une hausse à partir de 2014 (6.495), ont légèrement baissé par rapport à 2016 (6.733). (Source : ABBL)
CONJONCTURE
THE PLACE TO BE
Dans cette concurrence vitale, on en vient logiquement à se demander si les banques menant de front des activités diversifiées, et n’accompagnant donc pas seulement la clientèle privée, possèdent un avantage ou au contraire une faiblesse opérationnelle par rapport aux pure players. « Nous le voyons de longue date, les activités de banque privée ont été adossées à d’autres activités telles que l’asset management ou la banque dépositaire. Ces modèles mixtes se justifient dans le contexte actuel », souligne Alain Hondequin. Nombre de banques ont décidé de réserver leur clientèle de banque privée au Luxembourg, en complément de leur maison mère établie tantôt en France, en Suisse ou en Allemagne. La clientèle se veut de plus en plus à vocation internationale, qu’il s’agisse de patrimoine privé ou familial. Et il est bon de rappeler les spécificités procurant un tel pouvoir d’attraction à la Place grand-ducale. On aurait tendance à l’oublier, mais la stabilité du pays, politique ou économique, joue un rôle déterminant. « Sans compter – les acteurs nous le répètent souvent – la disponibilité des autorités qui se montrent à l’écoute et multiplient les contacts. Il existe au Luxembourg un écosystème financier qui offre tous les éléments dont les banques privées ont besoin pour gérer cette clientèle internationale. Conseillers, fiscalistes, ges-
ÉVOLUTION Selon Alain Hondequin, general counsel de l’ABBL : « Les institutions souffrent encore de l’impact réglementaire et elles consentent beaucoup d’efforts pour maintenir la conformité. »
tionnaires, dans un environnement trilingue », insiste le spécialiste en droit de l’ABBL. C’est dans l’ADN des banques luxembourgeoises de mener des activités transfrontalières. Quoi de plus naturel, dès lors, que de suivre la mutation d’une clientèle essentiellement limitrophe à une clientèle européenne et composée d’ultra high net worth individuals. Le pays a d’ailleurs encore gagné en attractivité avec le Brexit, comme l’a démontré une série d’annonces. Le cas de JPMorgan Chase se veut assez représentatif. De peur de ne plus pouvoir satisfaire des clients d’Europe, la major américaine a accéléré les démarches pour disposer d’une banque privée au Luxembourg. Tout comme Citibank.
mieux cerner leurs clients, les identifier, et ainsi mieux les servir », développe Alain Hondequin. N’en concluons pas hâtivement que le private banking a boudé le développement commercial le temps de composer avec de nouvelles règles, mais l’industrie s’est obligatoirement adaptée, se focalisant sur des marchés-clés en fonction de la clientèle, du réseau commercial, de la structure du groupe. « Chaque banque va se singulariser en fonction des services ou des types d’avoirs, avec la part belle pour la clientèle haut de gamme. L’offre commerciale se diversifiera vers d’autres classes d’actifs moins liquides et plus rémunérateurs, plus sophistiqués, comme le private equity », pressent le general counsel de l’ABBL. Ce ne sont plus seulement les clients qui MEILLEUR PROFIL choisissent leur banque, mais c’est désormais S’il y a eu une interférence réglementaire très le moment pour les banques de décider qui claire, qui a grevé les résultats financiers de l’en- elles veulent vraiment comme clients. semble du secteur, l’environnement commercial « Oui, le nombre de banques privées dimien ressortirait alors plus propice pour les clients. nue, mais l’évolution n’apparaît pas catas« Les banques privées ont un nouveau poten- trophique. Et on voit que les institutions font tiel à exploiter : ce contexte de transparence et confiance au centre financier du Luxemd’échange d’informations leur permettant de bourg », concède Alain Hondequin. Novembre 2018 — Wealth management —
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PHOTO Julien Becker / Agence
Certaines sont toutefois parvenues à maîtriser leurs coûts. Et sous la contrainte, pensons à Mifid II, les banques privées se retrouvent désormais mieux préparées », juge l’expert juridique de l’ABBL. Il s’avère délicat pour l’association professionnelle de nommer de bons éléments desquels on déduirait sans procès les « mauvais ». Certains acteurs continuent évidemment de croître mais les formes de croissance varient très fortement. Pour les caractéristiques de résistance, les analystes s’accordent souvent sur la taille critique d’un établissement. « Mais il se peut que des banques privées de plus petite envergure affichent des performances jugées tout aussi saines, car elles interviennent sur des marchés-clés, ont intégré d’efficaces modèles IT, ont adopté une approche agile », objecte Alain Hondequin. Les enseignes financières qui se portent le mieux seraient simplement celles dont la direction a rapidement compris la nécessité d’investir dans les systèmes et, singulièrement, dans le personnel. « C’est le moment d’investir, notamment en termes de digitalisation, qui n’a été jusqu’ici à l’avant-plan de la stratégie de quelques banques privées seulement », insiste le general counsel de l’ABBL.
TENDANCE PLACEMENT
Le boom de la philanthropie Les familles fortunées décident de plus en plus souvent d’affecter une partie de leur patrimoine pour soutenir une cause qui leur tient à cœur ou un projet qui fait sens pour elles, guidées par les banques privées.
artout en Europe, la philanthropie prend de l’ampleur. Face à l’intérêt grandissant des personnes fortunées pour les causes sociales, environnementales, culturelles ou scientifiques, les banques privées en ont rapidement fait un domaine d’expertise à part entière. « Depuis maintenant 10 ans, nous avons développé une offre afin d’accompagner nos clients souhaitant s’investir dans une démarche philanthropique », confie Marie Melikov, en charge « On parle aujourd’hui du service Philanthropie et de l’international de venture philanthropie. desk pour le département Estate planning de la Banque Degroof Petercam Luxembourg. Nos clients sont davantage dans « Si nous constatons un intérêt grandissant une démarche entrepreneuriale. » pour ce phénomène, on peut préciser qu’une nouvelle forme de philanthropie émerge. À ce Marie Melikov titre, on parle aujourd’hui de venture philanEstate planning, international desk thropie. Nos clients sont davantage dans une Banque Degroof Petercam Luxembourg démarche entrepreneuriale. Tout est pensé et structuré avec beaucoup de soin. Leur objectif est de construire un projet pérenne et durable. Les progrès doivent être mesurables et tangibles Luxembourg. Créée en 2009 pour faciliter le solution mise à disposition de l’entrepreneur mécénat, la Fondation de Luxembourg cha- en quête de sens. « Dans une société d’impour toujours améliorer son impact. » peaute aujourd’hui 75 fondations qui financent pact sociétal, deux types de parts peuvent 150 projets dans le monde entier. Cette struc- coexister : les parts d’impact, qui ne donnent DIFFÉRENTS VÉHICULES Comme d’autres pays, le Luxembourg a com- ture présente les mêmes avantages que la droit à aucun dividende, et les parts de renpris l’intérêt de soutenir la philanthropie. Diffé- fondation d’utilité publique, mais simplifie dement. Si une SIS est constituée à 100 % de rents véhicules peuvent aujourd’hui répondre considérablement le processus de création. parts d’impact, elle bénéficie alors d’une aux besoins variés de la clientèle fortunée. « Le Sous son égide se trouvent deux types de exonération fiscale au même titre que premier véhicule que tout le monde connaît fondations abritées : la fondation à dotation l’association sans but lucratif ou la fondation est la fondation d’utilité publique », poursuit et la fondation de flux. « La fondation à dota- d’utilité publique », ajoute Marie Melikov. Marie Melikov. Ce statut particulier permet de tion reçoit un capital de départ, qui est ensuite L’ère où la philanthropie se caricaturait bénéficier d’une exonération fiscale, à condi- investi. La performance de ces investissements à des bonnes œuvres a désormais fait place tion de poursuivre un but d’intérêt général et vient soutenir les causes et projets chers au fon- à une philanthropie tournée vers l’efficad’œuvrer dans les domaines philanthropique, dateur. Dans la fondation de flux, le fondateur cité et l’impact social avant tout. Les noureligieux, scientifique, artistique, pédagogique, s’engage à verser à sa fondation une certaine veaux philanthropes se muent en véritables social, sportif ou touristique. somme chaque année. Ce flux dit récurrent est experts d’un problème particulier, souvent « Une autre piste est de créer une fondation ensuite investi dans des projets choisis par le local, qu’ils attaquent à la racine. Efficacité se conjugue alors avec transparence, menant abritée auprès de la Fondation de Luxem- fondateur », précise Marie Melikov. bourg (FDL) », lance la responsable du service Créée par la loi du 12 décembre 2016, la à une évaluation toujours plus poussée de M.P. Philanthropie de la Banque Degroof Petercam société d’impact sociétal (SIS) est une autre leurs impacts. 40 —
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PHOTO Banque Degroof Petercam
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ANALYSE
RÉFORMES
L’orage réglementaire gronde encore La nuée de directives a évidemment troublé le calme relatif de la gestion de fortune. Et il se pourrait que la réglementation fiscale assombrisse encore l’horizon.
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ifid II, IFRS 9, Priips, GDPR… « La bonne nouvelle, c’est que les grands changements semblent derrière nous », estime Gilles Sturbois, directeur auprès de la firme de conseil Atoz. Débattues depuis des années, ces réformes réglementaires n’en ont pas moins submergé les divers intervenants de marché. « Les chantiers ont été démarrés mais, quelle que soit la taille des acteurs, nous observons actuellement une phase de maturation. Les banques privées sont encore en train d’intégrer tout un chapelet de règles et certaines institutions accusent un net retard », souligne le spécialiste d’Atoz. Rentrer dans le nouveau moule de la transparence, de l’échange et de la comparabilité a requis d’importants efforts et en demandera encore. Financiers d’abord. Les normes ont tellement gagné en complexité que si une institution veut continuer à travailler sur toute une offre complète de gestion de fortune, la simple intégration des règles peut entraîner un coût phénoménal. Les dépenses en conformité des institutions financières pourraient plus que doubler au cours des cinq prochaines années, passant de 4 à 10 % des revenus d’ici 2022, selon les prévisions du cabinet de consultance newyorkais Duff & Phelps. Sans compter que des
ANALYSE
zones d’ombre juridique persistent dans le ciel réglementaire européen.
« AGRESSIVITÉ FISCALE »
Dans le train des réformes en 2018 se cache peut-être une réglementation dont l’industrie sous-estime l’impact. Et pour cause, sans transposition pour l’instant en droit luxembourgeois, ses contours ne se mettent que progressivement en place. Il s’agit de la directive DAC 6. Elle porte sur tout ce qui a trait à la coopération entre administrations fiscales. « C’est un ajout à l’arsenal normatif afin d’instaurer un échange d’informations sur tous les schémas fiscalement agressifs, met en contexte Gilles Sturbois. Cette directive ne vise pas spécialement les activités de wealth management, mais le secteur se retrouve impliqué mécaniquement. » À partir du moment où un intermédiaire financier met en place un schéma transfrontalier avec pour but majoritaire de réduire la fiscalité de son client (main benefit test), survient l’obligation de le reporter à une administration européenne. Pour discerner « l’agressivité », les législateurs ont établi une liste de marqueurs fiscaux. « On retrouve le premium fee hallmark, qui recouvre les opérations pour lesquelles l’intermédiaire est rémunéré sur une économie fiscale. Ce qui est le cas de la plupart des produits de défiscalisation, très concrètement », insiste le directeur International & Corporate Tax d’Atoz.
EN ÉTAT DE CHOC ?
À en juger sur la forme, on comprend que les administrations souhaitent prévisualiser les sujets fiscaux et ne plus tarder à appliquer ou adapter les règles. Quant au fond, tout ceci ressemble presque à une attaque dirigée contre la Place luxembourgeoise, historiquement reconnue pour sa souplesse et son expertise fiscales. Sorte d’électrochoc réglementaire. « La norme veut créer un choc plus psychologique que technique. Cela fait peser sur les conseils une espèce de menace avec des sanctions à la clé, prévues dans la directive pour décourager les montages fiscaux », reconnaît Gilles Sturbois. Pour mémoire, DAC 6 découle d’un dispositif mis en place au Royaume-Uni pour traquer les schémas de défiscalisation par l’industrie financière locale pour des clients anglais. L’anecdote a montré qu’au cours des années, les institutions s’autocensuraient, évitant de tendre le bâton avec lequel les administrations les corrigeraient. « Dans un monde transparent et d’échanges automatiques, les acteurs de la Place se sont déjà largement moralisés, assure le directeur d’Atoz. En revanche, le véritable impact
LE TRAIN DES RÉFORMES 2018
JANVIER 2018 MIFID II Entrée en vigueur de la réforme de la Markets in Financial Instruments Directive.
PRIIPS Entrée en vigueur de la Packaged Retail and Insurancebased Investment Products Regulation.
IFRS 9 Entrée en vigueur de l’International Financial Reporting Standard.
25 MAI 2018
SURPRISE BANCAIRE
GDPR Entrée en vigueur de la General Data Protection Regulation.
1ER JUILLET 2018 DAC 6 Début du tracking des opérations de la Directive on Administrative Cooperation.
menace les entreprises qui participent directement à la promotion de ces schémas fiscaux. À ce titre, les banques privées se sentent relativement peu concernées. »
INDISCRÉTIONS
Soparfi. Aujourd’hui, les coûts de fonctionnement de ces genres de véhicules sont devenus très importants. Dix millions d’euros d’actifs financiers seraient nécessaires pour ne serait-ce qu’absorber des coûts de structures », relativise Gilles Sturbois. Pour un patrimoine de taille moyenne, entre 1 et 5 millions d’euros, le client restera alors dans la banque privée de son pays de résidence. Dans ce cas, les schémas de défiscalisation restent le plus souvent encadrés par la réglementation locale. Par ailleurs, si ce client fortuné tombe sous le charme de l’assurance-vie luxembourgeoise, il ne retomberait pas directement dans les « schémas agressifs », car son placement poursuivrait un but juridique ou patrimonial. En tout cas, il y aurait matière à discuter. « Il y a un niveau de finesse qui dépasse l’échange automatique où l’on reporte le nom des gens et leur adresse, il y a une vraie analyse à faire en parallèle. Je ne pense pas que tout ceci soit destiné à être un échange industriel. Et je vous avouerai que, dans un monde post-Fatca, post-CRS, les clients ne viennent plus chercher de la discrétion fiscale à Luxembourg », considère l’expert d’Atoz.
Un client fortuné qui voudrait retrouver les avantages de ces opérations fiscalement agressives, et légales jusqu’à preuve du contraire, se retrouverait dès lors sans grandes alternatives dans ce nouvel environnement. « À Luxembourg, un client de banque privée voudra utiliser des enveloppes assurantielles ou des enveloppes de société type
À Luxembourg, la norme cible très spécifiquement les conseils fiscaux. Les family offices et les banques privées ne s’en inquiètent manifestement pas. Cette directive DAC 6 pose toutefois problème, étant donné qu’elle s’adresse aux personnes qui élaborent, commercialisent ou participent aux schémas agressifs. « On peut considérer que la mise en place d’instruments financiers qui sont la base de l’opération fiscale amène les banques à participer. Elles devraient dès lors veiller à l’échange d’informations », fait remarquer Gilles Sturbois.
ZÈLE LUXEMBOURGEOIS
Il ne reste plus qu’à découvrir la prochaine étape logique. Sera-t-elle de l’ordre du durcissement ou du lâcher-prise ? On peut toujours trouver de nouveaux chantiers. Mais pour l’heure, les vastes entreprises Mifid et Cie doivent encore être finalisées et leur respect, certifié. « La Commission de surveillance du secteur financier a recruté pas mal de gens auprès de BIP ou d’autres Big Four qui participent aujourd’hui à la multiplication des audits et des contrôles, explique le directeur International & Corporate Tax d’Atoz. Les amendes se multiplient aussi, avec une communication large, nominative et reprenant le détail des montants élevés. Il n’y aura pas d’attentisme. » Et Gilles Sturbois de conclure : « Le message est que le Luxembourg doit montrer qu’il reste le meilleur élève de la classe. » F. R.
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CONCURRENCE
PLACES FINANCIÈRES
Le match Suisse / Luxembourg
H
istoriquement, le wealth management est un métier suisse, confie Stéphane Herrmann, CEO de Credit Suisse (Luxembourg). La Place helvétique s’est en effet fortement développée sur ce créneau depuis la Seconde Guerre mondiale et a acquis une expertise sans égale sur ce marché. » En atteste le dernier rapport The Deloitte International Wealth Management Centre Ranking 2018. Grâce à son image de marque, à sa discrétion et à son expérience, le pays s’affiche en leader de la gestion de fortune, tant en matière de compétitivité que de volume d’actifs gérés et de performances. Le Luxembourg, de son côté, pointe à la septième place pour les deux premiers critères et en troisième position pour le dernier. La Suisse regroupe ainsi 21 % du marché international de la banque privée, avec 1,84 trillion de dollars, alors que le Grand-Duché, avec ses 260 millions, n’en représente aujourd’hui que 3 %. Mais si la Suisse culmine en tête, cela n’empêche pas d’autres Places de se développer. Luxembourg, tout comme Singapour, fait partie de celles-ci. « Le Grand-Duché ne se positionne néanmoins pas comme un concurrent direct pour la Suisse, mais plutôt comme une Place complémentaire, souligne Stéphane Herrmann. Si les deux pays servent au final le même type 44 —
de clients, à savoir des familles internationales fortunées, les acteurs suisses disposent souvent de contacts directs avec ces clients. Le Luxembourg, lui, attire en priorité des familles internationales qui viennent y structurer leur patrimoine par le biais des fonds. » Tandis que la gestion de fortune se développe fortement, les clients diversifient leurs placements, tant au niveau des Places que des providers, afin de diminuer les risques pris. « C’est dans ce contexte que le Grand-Duché a une place à prendre. » Pour y parvenir, le pays peut compter sur divers avantages. Bénéficiant d’une position géographique stratégique et d’un accès au marché européen, il dispose d’une expertise cross-border. « L’Italie, la France et l’Espagne ont aussi une expertise intéressante, mais elle est onshore, explique Stéphane Herrmann. Et si Londres post-Brexit et la Suisse constituent des Places particulièrement attractives, elles ne présentent pas l’avantage d’être situées dans l’Union européenne. » Luxembourg apparaît donc comme le lieu idéal pour les grands acteurs qui désirent mettre un pied en Europe. Au rang des atouts, on peut également citer l’arsenal réglementaire particulièrement innovant dans le domaine des fonds ainsi que la volonté de développer le secteur
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sur le long terme. « Ayant souffert de certains scandales financiers, le pays a beaucoup travaillé sur ces points, confie le CEO. Les lois sur la conformité aux exigences fiscales sont très avancées au Luxembourg. Cela prouve que le gouvernement tient à développer une activité de qualité dans la gestion de fortune, en collaboration avec le régulateur, la CSSF, et les acteurs de la Place. » Pour tenter de titiller davantage la Confédération helvétique, le Luxembourg devra continuer à innover sur son cadre légal et préserver son avantage compétitif sur les métiers de back et middle office. Au-delà de ces aspects financiers et réglementaires, d’autres éléments entreront en ligne de compte. « Il faut notamment résoudre les problèmes de mobilité, pour préserver les talents et rendre la Place toujours plus attractive. La stabilité et la prédictibilité politiques qui règnent en Suisse comme au Luxembourg constituent également un atout non négligeable, qu’il faudra veiller à préserver. » Bien que le Luxembourg ne devrait pas remplacer la Suisse de sitôt, il doit réussir à trouver sa place au sein de ce marché du wealth management qui tend toujours plus à se professionnaliser. Nul doute que le Grand-Duché devrait y parvenir. J.R.
ILLUSTRATION Sofia Azcona (Maison Moderne)
Si le Luxembourg progresse rapidement dans le domaine du wealth management, il n’est pas encore en passe de devancer le géant suisse. Plutôt que concurrentes, les deux Places s’affichent davantage comme complémentaires.
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CARTES BLANCHES
INVESTISSEMENTS
Risque ou performance ? Selon que vous soyez un investisseur prudent ou gourmand, les banques ont des placements adaptés à vous proposer. Comment choisir celui qui vous convient le mieux ? Réponses de professionnels avisés.
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CARTES BLANCHES KBL EPB
MIDAS WEALTH MANAGEMENT
« Harmonisation des régimes patrimoniaux » D
epuis août 2015, le règlement européen sur les successions est en vigueur. Suite à cette importante évolution vers une harmonisation en matière de succession internationale, la prochaine étape logique consiste à harmoniser les règles du droit international privé relatives aux régimes matrimoniaux. Le 24 juin 2016, le Conseil de l’UE a adopté deux règlements concernant les règles communes sur la compétence, la loi applicable et la reconnaissance et l’exécution des décisions en matière de régimes matrimoniaux des couples internationaux, qui couvrent les mariages et les partenariats enregistrés. Ces règlements entreront en vigueur le 29 janvier 2019. Pour l’heure, nous nous concentrerons sur le règlement relatif aux mariages. Le règlement sera directement applicable dans les 18 pays de l’UE qui y sont parties (Belgique, Chypre, Grèce, Croatie, Slovénie, Espagne, France, Portugal, Italie, Malte, Luxembourg, Allemagne, République tchèque, Pays-Bas, Autriche, Bulgarie, Suède et Finlande).
RÈGLES DU RÈGLEMENT
Les règles relatives au droit applicable ont une portée universelle. Cela signifie que le droit applicable déterminé par le règlement peut être le droit d’un État nonmembre de l’UE. Nous retrouvons le même principe dans le règlement européen sur les successions. Le droit applicable déterminé par le règlement est applicable à tous les biens, quel que soit le pays dans lequel ils sont situés. Quel droit s’applique ? Les époux peuvent choisir l’État dont le droit doit s’appliquer à leur régime matrimonial, à condition que l’un au moins des époux y ait sa résidence habituelle ou en ait la nationalité au moment
« Appréhender la gestion de son portefeuille »
du choix. Le choix peut être fait avant ou pendant le mariage dans un contrat respectant les règles du pays concerné. Si les époux ne choisissent pas, le droit applicable au régime matrimonial est celui de l’État : • de la première résidence habituelle commune des époux après le mariage, ou à défaut ; • de la nationalité commune des époux, ou à défaut ; • avec lequel les époux ont les liens les plus étroits. Aussi, au niveau de la compétence des tribunaux et de la reconnaissance et exécution des décisions, le règlement harmonise les règles et s’assure par exemple qu’une décision rendue dans un État membre sera reconnue dans un autre État membre sans aucune procédure spéciale.
CONCLUSION
Le règlement entrera en vigueur le 29 janvier 2019. Il comble une lacune importante dans l’unification européenne des règles de droit international privé dans le domaine du droit de la famille et renforce la prévisibilité et la sécurité juridique en ce qui concerne la compétence et le droit applicable aux régimes matrimoniaux des couples internationaux. Si vous souhaitez une analyse de votre situation personnelle, KBL se tient naturellement à votre disposition. Peter Kleijnenburg Head of international wealth planning KBL epb
Jérôme Aubin Gestionnaire de portefeuilles Midas Wealth Management
T
out investisseur doit faire face à des risques multiples, qui peuvent être liés aux classes d’actifs sur lesquelles il souhaite investir ou au contexte global des marchés financiers. Certaines classes d’actifs risquées comme les actions engendrent des risques élevés et immédiats, tandis que les obligations exposent les investisseurs à d’autres risques dans la durée, essentiellement liés aux taux d’intérêt, au crédit et à l’inflation. En fait, il revient à chacun d’appréhender la gestion de son portefeuille ou d’un investissement en particulier selon un horizon de placement, un profil de risque et des objectifs de gestion qui lui sont propres. Les risques de volatilité, de liquidité ou d’une trop faible diversification font également partie des risques à prendre en considération. La solution à envisager réside dans la combinaison optimale des classes d’actifs traditionnelles (actions, obligations et liquidités) au sein d’un portefeuille répondant au profil de risque et aux objectifs de gestion spécifique du client. Afin de répondre aux attentes d’une clientèle avertie, Midas Wealth Management est en quête d’autres solutions d’investissement qui se veulent réellement diversifiantes et différenciantes.
Dans le contexte de baisse continue des rendements obligataires et de volatilité récurrente sur les marchés actions, il est en effet important de pouvoir proposer des alternatives à nos clients sophistiqués, par nature exigeants, et qui veillent de plus en plus à bien diversifier leur patrimoine financier. Ainsi, nous leur recommandons de combiner des actifs traditionnels avec des actifs dits « alternatifs », comme l’immobilier bien sûr, mais aussi des investissements directs dans des entreprises non cotées (private equity), ainsi que la participation au financement de sociétés sous la forme d’obligations privées non cotées (dette privée ). Empiriquement, les performances attendues des investissements dans le private equity ou la dette privée semblent particulièrement attrayantes, mais ces investissements comportent d’importants risques qui sont liés à leur nature même, à commencer par une forme d’illiquidité exigeant de respecter une durée d’investissement conséquente, d’au moins cinq ans. En outre, il est important de souligner que, bien qu’apportant une réelle diversification à un portefeuille d’actifs traditionnels, ces investissements doivent conserver un poids raisonnable au sein du patrimoine global d’un client.
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NEXT STEPS
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Chaque mois, un acteur du secteur couvert par Paperjam Plus est sollicité pour partager en image ses impressions sur l’avenir de celui-ci. Guy Hoffmann, président de l’ABBL, s’est prêté à l’exercice et a répondu à la question : « Comment envisagez-vous l’avenir du wealth management au Luxembourg ? »
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