Paperjam Plus - Guide des frontaliers 11/2018

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PA P E R JA M . L U • N OV E M B R E 2018

GUIDE DES FRONTALIERS

réussir le grand saut Mobilité, fiscalité, droits des salariés… Tout ce qu’il faut savoir pour travailler au Luxembourg


Constructeur d’avenir.

T A C I D N Y S S R E E L I L A T N O R F DES L’OGBL défend activement les intérêts des salariés frontaliers depuis près de 65 ans. Avec plus de 70 000 membres, il est l’interlocuteur incontournable du gouvernement et du patronat et le principal moteur du progrès social au Luxembourg. Portant une attention toute particulière aux problématiques spécifiquement frontalières, il pèse de tout son poids pour améliorer la situation des salariés frontaliers au Luxembourg et dispose d’un service professionnel d’information et de conseil dédié à ses membres frontaliers.

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ÉDITO

Force vive du pays Jean-Michel Hennebert Journaliste

PHOTO Maison Moderne

L

es résidents leur reprochent tout à la fois d’être responsables des embouteillages, de ne pas parler la langue ou de ne faire aucun effort pour s’intégrer… Et pourtant, sans eux, le pays serait à l’arrêt. Qu’ils viennent de France, de Belgique ou d’Allemagne, les frontaliers sont un élément moteur de l’économie luxembourgeoise. Et leur nombre, à l’avenir, devrait continuer d’augmenter. Déjà 192.100 selon les dernières données du Statec, ils seront près de 350.000 d’ici 2060, à en croire les prévisions de la fondation Idea, dans un pays qui comptera alors près d’un million de résidents. D’ici là, les défis à relever s’annoncent importants. À commencer, bien sûr, par celui de la mobilité. L’amélioration des conditions de circulation pour les trajets domicile-travail, que ceux-ci soient réalisés par la route ou en train, est en effet indispensable. La stratégie multimodale mise en œuvre au cours de la dernière législature ne devrait apporter ses premiers résultats qu’à l’horizon 2025. Qu’il s’agisse de l’augmentation de la capacité en gare de Luxembourg, de la mise en place d’une voie réservée au covoiturage sur les principales autoroutes ou de l’adoption en masse de services alternatifs à la voiture individuelle comme le carsharing, l’ensemble des solutions et des chantiers lancés renforcera alors pleinement les infrastructures, aujourd’hui au bord de l’asphyxie. Même horizon probable pour la mise en œuvre à grande échelle du télétravail, solution plébiscitée de part et d’autre de la frontière pour améliorer la qualité de vie des salariés. Car harmoniser les législations entre les quatre pays concernés et mettre fin à l’insécurité juridique actuelle sur la protection sociale et la fiscalité

prendront du temps. Idem en ce qui concerne la généralisation du recours aux espaces de travail partagés ou la création de zones transfrontalières, comme celle projetée à Esch-Belval. À ces défis logistiques ou pratiques, s’ajoute un défi culturel pour les frontaliers : celui de mieux connaître le pays qui les nourrit. Il n’est pas question ici de limiter cette démarche à l’apprentissage de la langue, mais de porter un regard plus large sur une identité singulière marquée par des brassages culturels, une ouverture d’esprit, mais aussi un certain conservatisme. De leur côté, les résidents seraient bien inspirés d’en finir avec certains clichés sur les frontaliers sous peine de voir se creuser encore un fossé bien plus compliqué à franchir qu’une simple frontière. Car si les objectifs individuels des résidents et des non-résidents varient, l’objectif commun pourrait être identique. Parvenir à maintenir le Luxembourg parmi les pays les plus innovants à la qualité de vie difficilement égalée. Cela passera donc par un changement général de mentalité. Car le jour où les frontaliers cesseront de se percevoir comme des individualités de passage et interchangeables, mais qu’ils se présenteront comme l’incarnation d’une force vive aux revendications communes, le modèle luxembourgeois risque fortement de vaciller… 

La conversation continue en ligne : @paperJam_lu

Paperjam

Paperjam Group

Novembre 2018 — Guide des frontaliers —

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Depuis 100 ans, l’ALEBA défend les droits et les intérêts de tous les salariés du secteur financier, grâce à 10.000 membres et 700 Délégués du Personnel.

www.aleba.lu


SOMMAIRE

GUIDE DES FRONTALIERS Novembre 2018 Gilles Dostert

«Modifier les comportements prend du temps » Se rendre au Luxembourg est une rude épreuve avec l’augmentation du nombre de travailleurs venant d’Allemagne, de Belgique ou encore de France. La mission du Verkéiersverbond, la communauté des transports au Luxembourg, est d’encourager l’adoption d’une mobilité plus durable. Entretien avec Gilles Dostert, son directeur général.

10 Sur le radar

Une population grandissante Les frontaliers sont toujours plus nombreux et pèsent lourd dans le monde du travail luxembourgeois.

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Conseils

Dans les coulisses

PwC partage ses actions destinées à faciliter le quotidien de ses salariés, majoritairement frontaliers.

À Bettembourg, le chantier de dédoublement de la voie de chemin de fer devrait améliorer les trajets de milliers de frontaliers.

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Cinq astuces pour arriver à l’heure

Regards croisés

Les frontaliers, indispensables à l’économie

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« ‘Zesummen’, le mot de la victoire ! »

Patrick Luxembourger, maire de Terville, exprime en photo sa vision de l’avenir des frontaliers.

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Témoignage

Fiscalité

Avez-vous la classe ? Comment choisir la bonne classe d’imposition et éviter les mauvaises surprises après la réforme fiscale ? Nos conseils.

Claude Olinger, DRH de Post Group, et Pierre Knoden, responsable RH d’ING Luxembourg, évoquent la place des frontaliers dans leur entreprise.

Next steps

Saut-de-mouton

« Maîtriser le luxembourgeois, un atout certain » Michèle Hausemer, frontalière belge, travaille au Luxembourg et prend des cours de luxembourgeois depuis un an.

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34 Novembre 2018 — Guide des frontaliers —

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BRAND VOICE

ÉLECTIONS SOCIALES

FRONTALIERS : FAITES BOUGER LES LIGNES EN VOTANT AUX ÉLECTIONS SOCIALES Même s’ils ne peuvent pas voter aux élections législatives, les salariés frontaliers peuvent défendre leurs droits en participant aux élections sociales. Explications avec le LCGB, l’un des principaux syndicats du pays. PRÉSENTÉ PAR LCGB

S

elon les derniers chiffres du Statec (2017), le Luxembourg compte 406.100 salariés, dont 183.500 frontaliers, soit autant de personnes qui ne peuvent pas influencer le système dans lequel elles travaillent, puisque ne votant pas aux élections législatives. Dans ce contexte, le LCGB encourage chaque salarié – qu’il soit frontalier ou résident – à défendre ses intérêts en votant aux élections sociales de la Chambre des salariés. Les prochaines auront lieu en mars 2019.

7 BONNES RAISONS D’ALLER VOTER

1. PROTÉGER VOS ACQUIS SOCIAUX

QU’EST-CE QUE LA CHAMBRE DES SALARIÉS ?

La Chambre des salariés est la plus grande chambre professionnelle du Luxembourg. Elle rassemble tous les salariés, apprentis et retraités travaillant ou ayant travaillé au Luxembourg, hormis les fonctionnaires et employés publics. Sa mission principale est de représenter et de sauvegarder les intérêts des salariés et retraités. Pour ce faire, elle poursuit plusieurs missions : • Consultation : elle élabore des avis sur des projets de loi et règlements grand-ducaux ; • Représentation : elle est présente dans les organes consultatifs de l’État ; • Information : elle informe les salariés et le monde du travail par des publications ; • Formation initiale : elle contribue à la conception et à l’organisation de la formation professionnelle ; • Formation continue : elle offre des formations pour adultes ; • Désignation : elle nomme les représentants des salariés auprès des organismes de sécurité sociale et d’assesseurs auprès des juridictions du travail et de la sécurité sociale.  6—

— Guide des frontaliers — Novembre 2018

6. RENFORCER LE POIDS DES SALARIÉS DANS LES DÉBATS POLITIQUES

DROITs

7. ÊTRE INFORMÉ SUR VOS DROITS

2. GARANTIR VOTRE BIEN-ÊTRE AU TRAVAIL

retraite

3. DÉFENDRE VOTRE RETRAITE

5. MAINTENIR VOTRE POUVOIR D’ACHAT

4. PRÉSERVER VOTRE AVENIR ET CELUI DE VOS ENFANTS


BRAND VOICE

CHAMBRE DES SALARIÉS : RÉPARTITION DES CATÉGORIES SOCIOPROFESSIONNELLES

6

PAROLES DE FRONTALIERS

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Retraités

Sidérurgie

3 CFL

6 Santé et action sociale

60 SIÈGES

4

8 Autres industries

6

« En tant que non-ressortissante du GrandDuché, je ne peux pas voter aux élections législatives. Les élections sociales sont donc primordiales pour moi. C’est le seul moyen, pour les salariés, de faire entendre leur voix dans les débats politiques. » Chloé, frontalière française

Construction

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Administrations et entreprises publiques

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Services et intermédiation financiers

Services

POUR QUI VOTER ? La Chambre des salariés est composée de 60 membres élus, répartis dans 8 catégories socioprofessionnelles. Chaque salarié vote pour des candidats issus de son secteur d’activité. En général, les listes sont composées de candidats appartenant au syndicat actif dans le secteur en question. Le salarié peut soit voter pour une liste, soit pour un nombre de candidats individuels correspondant au nombre de membres à élire dans son groupe. Le vote s’effectue par correspondance à l’aide d’un bulletin anonyme. L’enveloppe postale peut être déposée dans une boîte postale au Luxembourg ou à l’étranger.

LES REVENDICATIONS DU LCGB : DIGITALISATION ET FLEXIBILITÉ Le LCGB a placé la digitalisation et la flexibilité au centre de son programme d’action. Conscient de l’évolution inévitable de ces deux phénomènes, le syndicat œuvre pour que les droits de tous les salariés soient maintenus dans ce contexte. Par exemple, il milite pour l’inscription du droit à la déconnexion dans le droit du travail, comme c’est déjà le cas dans certains pays frontaliers, ou encore pour la mise en place d’un cadre légal précis afin d’éviter une multiplication de faux indépendants (« phénomène Uber »). Sur le volet de la flexibilité, le LCGB demande à ce que l’élargissement des heures d’ouverture des magasins soit accompagné d’une amélioration des conditions de travail pour les salariés (rémunération, extension des horaires des transports en commun, possibilité de garde d’enfants, etc.).

« Je vote aux élections sociales car cela me permet d’agir sur certains leviers, comme le maintien de mon pouvoir d’achat ou ma retraite. La CSL représente les intérêts de tous les salariés au Grand-Duché, son travail me concerne donc directement. » Guillaume, frontalier belge

« Plus on sera à voter aux élections sociales, plus la force de conviction de la Chambre des salariés auprès des institutions luxembourgeoises sera grande. Je vote aux élections sociales pour que mon statut de salarié et de travailleur frontalier soit reconnu et valorisé. » Sascha, frontalier allemand

Pour obtenir plus d’informations sur les élections sociales et sur le fonctionnement de la Chambre des salariés, rendez-vous sur

www.lcgb.lu Novembre 2018 — Guide des frontaliers —

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SUR LE RADAR

une population grandissante T É L É T R AVA I L P OPU L AT ION

200.000 EN 2019

69

En 2018, le cap des 100.000 frontaliers français sera franchi. Au deuxième trimestre, le Luxembourg comptait 191.425 frontaliers, dont 45.992 Belges, 45.684 Allemands et 99.700 Français, d’après l’Institut national de la statistique et des études économiques. Il prévoit également que la barre des 200.000 travailleurs frontaliers sera atteinte en 2019. 200.000

C’est le nombre de jours de télétravail, contre 24 actuellement, que le fisc belge est prêt à accorder aux frontaliers de son pays dès 2019. Les accords avec les autres pays en prévoient 29 pour la France et 19 pour l’Allemagne.

175.000 150.000 125.000

Français

MOBILITÉ

Kussbus

100.000 75.000

Allemands

25.000

2000

2005

EMPLOI

2015

Q2 2018

DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

43 % C’est le pourcentage de travailleurs frontaliers au Luxembourg. Le Grand-Duché compte 23 % de salariés français, tandis que les Belges et les Allemands occupent à parts égales le marché du travail avec 11 %. 8—

2010

— Guide des frontaliers — Novembre 2018

« Utilisons notre attractivité pour développer non seulement le Luxembourg, mais aussi la Grande Région.  » François Bausch Dans une interview accordée à Paperjam en septembre dernier, le chef de file de Déi Gréng estimait qu’il serait plus pertinent de développer une stratégie économique à l’échelle de la Grande Région que purement grand-ducale, car la création d’emplois exerce une pression trop forte, notamment sur l’immobilier et les infrastructures.

PHOTO Patrick Galbats

1995

Belges

SOURCE Statec

50.000

Lancé au printemps dernier entre Arlon et le plateau du Kirchberg, le service de navettes connectées Kussbus dessert désormais Thionville. Il permet, via une application smartphone, de réserver son trajet direct jusqu’au Grand-Duché dans navette d’une capacité de 19 places. La particularité : le trajet emprunté s’adapte aux besoins des navetteurs. www.kussbus.lu


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INTERVIEW GILLES DOSTERT, VERKÉIERSVERBOND

«Modifier les comportements prend du temps »

Se rendre au Luxembourg, en voiture ou avec les transports en commun, est une rude épreuve avec l’augmentation constante du nombre de frontaliers. La mission du Verkéiersverbond, la communauté des transports au Luxembourg, est d’encourager l’adoption d’une mobilité plus durable. Entretien avec Gilles Dostert, son directeur général. 10 —

— Guide des frontaliers — Novembre 2018


INTERVIEW

Mobilité

PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

Gilles Dostert, directeur général du Verkéiersverbond, estime qu’un des défis à relever pour améliorer la mobilité est de mieux informer les utilisateurs.

Novembre 2018 — Guide des frontaliers—

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INTERVIEW

besoins bien légitimes. Non, il s’agit plutôt de développer des complémentarités, que chaque personne puisse recourir le plus facilement possible au meilleur mode de transport pour relier son domicile à son lieu de travail. Les avantages des transports en commun doivent apparaître comme évidents pour une personne qui travaille au cœur de la capitale et qui n’a pas à réaliser d’importants déplacements en journée.

Quelle est la mission du Verkéiersverbond ?

Nous sommes un établissement public, créé en 2004, dont l’objectif est de sensibiliser les citoyens à une mobilité plus durable, de les inviter à privilégier l’usage des transports en commun, ou encore des moyens de locomotion actifs, comme le vélo. Cela passe par des campagnes de sensibilisation, mais aussi par la mise en œuvre de services très concrets, comme le site mobiliteit.lu, des centrales de mobilité dans les grands centres, des services aux entreprises, ou encore la mKaart, qui intègre les différents produits et billets de transport en commun et permet de voyager plus facilement.

Comment convaincre l’utilisateur d’adopter d’autres modes de transport ?

Un des défis, pour permettre l’émergence d’une mobilité multimodale, réside dans une meilleure information des utilisateurs. C’est dans ce contexte que le site mobiliteit.lu a été lancé en 2006. La volonté est d’apporter à travers une seule plate-forme l’ensemble des réponses relatives à l’offre des différents opérateurs de transport. Aujourd’hui, notre plate-forme apporte en temps réel une information fiable sur différents supports : le site, les systèmes d’affichage digitaux aux arrêts ou des applications mobiles. Cette information nous permet aussi de mieux interagir avec les chauffeurs de bus sur la route, en cas de problème par exemple, et de mieux communiquer avec les utilisateurs en direct.

Comment a évolué la mobilité des frontaliers ces dernières années ?

J’ai commencé à travailler pour le Verkéiersverbond en 2005. La situation n’était en rien comparable à ce qu’elle est aujourd’hui. Évidemment, les frontaliers étaient déjà confrontés à des difficultés pour rejoindre Luxembourg à l’époque, mais sans doute pas les mêmes qu’actuellement. L’offre de transports en commun n’était pas non plus aussi développée. En 2005, les CFL n’avaient pas encore leurs trains à deux niveaux. La capacité de l’offre ferroviaire était moindre. Ce n’est qu’en 2006 que des lignes de bus ont commencé à traverser la frontière. L’offre permettant aux frontaliers de mieux se déplacer s’est considérablement développée en quelques années, et ce entre le Luxembourg et les trois régions limitrophes. La ligne 300, par exemple, qui relie Thionville à la capitale grand-ducale, tourne à une fréquence d’un bus toutes les cinq minutes aux heures de pointe. Cette seule ligne permet à 5.000 personnes d’aller travailler quotidiennement. Et pourtant, si l’on demande leur avis aux frontaliers, qu’ils utilisent la voiture ou les transports en commun, on a l’impression que la situation a plutôt tendance à se dégrader ? Les bouchons semblent s’allonger, les transports en commun semblent saturés…

Une des grandes problématiques auxquelles nous sommes confrontés est l’amélioration du modal split. Aujourd’hui, beaucoup de personnes continuent à privilégier la voiture individuelle, et ce malgré l’amélioration de l’offre en transports en commun. Ce qui est gênant, c’est que, dans ces véhicules qui s’amoncellent sur les routes, il n’y a le plus souvent qu’un seul passager à bord. L’enjeu n’est pas de proscrire la voiture à tout prix. Elle répond à des

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— Guide des frontaliers — Novembre 2018

300.000 Le nombre de fois où l’application mobile mobiliteit.lu a été téléchargée en 2017.

MBOX Afin de favoriser la mobilité douce, le Verkéiersverbond dispose d’un réseau de 20 mBox qui permettent d’entreposer gratuitement son vélo en toute sécurité.

5.000 Le nombre de personnes qui empruntent chaque jour la ligne de bus 300, qui relie Thionville à Luxembourg.

Comment faire évoluer le modal split en faveur des transports en commun ?

Il faut investir à plusieurs niveaux. Une vision a été arrêtée avec la deuxième mouture de la stratégie de mobilité durable (Modu 2.0). Des investissements sont en cours. Des projets ont été lancés, comme la plate-forme Copilote.lu, lancée par le ministère du Développement durable et des Infrastructures, qui vise à encourager et faciliter le covoiturage. Le gouvernement continue à investir dans les infrastructures – le tram, l’élargissement du réseau ferroviaire et des P+R –, mais aussi dans les routes. Si, à l’échelle nationale, les services de transport en commun semblent bien huilés, les difficultés ne naissent-elles pas dès qu’il s’agit d’interagir avec les opérateurs au-delà des frontières ?

Nous avons la chance, à l’échelle nationale, d’avoir des décideurs au sein de notre conseil d’administration. On peut facilement leur faire remonter des problématiques, quand on constate en travaillant avec les entreprises qu’un zoning est mal desservi, par exemple. Il est possible d’adapter l’offre avec beaucoup de réactivité. Au niveau transfrontalier, je pense qu’il y a désormais une vraie collaboration entre les opérateurs. Cela fait des années que les CFL circulent directement sur le réseau français. Il y a eu quelques problèmes ces derniers mois, au niveau de la Belgique, en termes de compatibilité du matériel. Mais ce sont des problèmes qui devraient être réglés. Dans l’ensemble, la collaboration fonctionne.

On peut alors se demander si l’offre en transports en commun à l’échelle transfrontalière est suffisante ?

Je pense qu’elle pourrait être développée davantage, que l’on pourrait augmenter les fréquences sur certaines lignes. Considérant l’augmentation du nombre de travailleurs frontaliers, leur rentabilité n’en souffrirait pas. Ce ne serait donc pas le manque d’offre qui freine l’adoption des transports en commun. Sur quoi faut-il dès lors travailler pour un meilleur recours à une mobilité partagée ?

Modifier les comportements prend du temps. Alors qu’il est souvent plus agréable de s’asseoir dans un train ou dans un bus pour lire, travailler ou regarder un film, beaucoup restent attachés à la voiture, malgré un risque d’accident plus important, un stress plus grand. Quand on travaille au niveau de la capitale, avec l’augmentation, ces dernières années, des prix des parkings et une limitation des places de stationnement, les avantages offerts par la voiture ne résistent pas aux arguments en faveur des transports en commun. Cependant, quand ils sont confrontés à cette réalité, les automobilistes développent leur propre argumentaire avant d’envisager de changer leurs habitudes. Il faut donc travailler sur un ensemble de leviers, de manière


COMMERCES ET ENTREPRISES : S’INSTALLER À DUDELANGE Dudelange, 4ème ville du Luxembourg, a connu une forte croissance démographique depuis l’ère industrielle et compte aujourd’hui près de 21 000 habitants. Située dans une région facilement accessible, sa population, jeune et multiculturelle, possède un pouvoir d’achat élevé. Dudelange est une ville dynamique. Ses grands projets urbains le prouvent : le projet urbain « Am Duerf », qui mêle immeubles d’habitation et surfaces commerciales ; le réaménagement de l’avenue Grande-Duchesse Charlotte, l’artère commerciale de la ville ou le grand projet Neischmelz qui regroupera logements, commerces, services et loisirs. Présence d’entreprises performantes et d’infrastructures modernes, proximité d’une réserve naturelle, qualité de vie agréable, vie culturelle riche, etc. Ces atouts font de Dudelange un lieu idéal pour les commerces de proximité et les professions libérales. Informations Service de l’architecture et des domaines tél. 51 61 21 381/384/383 ou via email : ville@dudelange.lu


INTERVIEW

de parkings pour les immeubles de bureaux, ou encore l’augmentation des prix du stationnement sont d’autres moyens d’inciter les salariés à envisager des alternatives à la voiture. C’est souvent quand on touche au portefeuille que les comportements changent. On l’a vu il y a quelques années, quand les prix du carburant avaient atteint des sommets. Beaucoup de salariés ont alors réenvisagé leur manière de se déplacer. Si on parle d’infrastructures, il faut évoquer le développement du tramway. Dans quelle mesure ce nouveau mode de transport peut-il améliorer la mobilité des frontaliers ?

Nouvelles habitudes En 2017, le Verkéiersverbond a publié La boîte à outils : vers de nouvelles habitudes de déplacement, un guide destiné aux entreprises afin de mettre en place une politique de management de la mobilité.

bien coordonnée, pour que les citoyens puissent réellement profiter d’une expérience positive, intermodale, quel que soit leur déplacement. Quels sont ces leviers ?

Je crois beaucoup aux opportunités offertes par le digital aujourd’hui, qui permettent de disposer de la meilleure information et d’envisager beaucoup plus facilement des itinéraires multimodaux. Au niveau des salariés, qu’ils soient frontaliers ou résidents, nous travaillons directement avec les entreprises, pour les aider à mettre en œuvre des politiques de mobilité plus efficientes, plus durables. Dans des logiques d’aménagement du territoire, je pense que l’émergence de structures de coworking proches des frontières doit permettre de soulager les accès à la capitale aux heures de pointe. Des centres régionaux, comme Steinfort, Junglinster, Grevenmacher ou encore Differdange, pourraient se développer dans cette optique. On peut aussi évoquer le home working, avec l’exigence de mettre en place une gestion des équipes adaptée à ce mode de travail. Le digital facilite ces développements aujourd’hui. Je pense aussi qu’il y a la possibilité de densifier plus encore l’habitat au niveau de la capitale, pour permettre aux salariés de se rapprocher de leur lieu de travail. La réduction du ratio 14 —

— Guide des frontaliers — Novembre 2018

C’est un chantier important, en effet. La mise en œuvre de la ligne, avec de nouvelles gares et divers pôles d’échange, va permettre une reconfiguration de l’offre en mobilité à l’échelle de la ville. Le tramway est en service depuis plusieurs mois sur l’ensemble du plateau du Kirchberg. Accessible directement en train avec l’ouverture de la gare au pied du Pont Rouge, il séduit un nombre croissant d’utilisateurs. Son développement permet en outre de délester les routes de nombreux bus et de réduire les émissions de CO2 à travers la ville. L’idée, en réorganisant l’offre de transport autour du tramway, est de permettre aux automobilistes de laisser leur véhicule à un pôle d’échange aux portes de la ville. La logique s’applique à plus vaste échelle. La volonté du gouvernement, en renforçant le réseau de gares à travers le pays en y associant des P+R, comme c’est le cas à Esch-Belval, est d’inviter les automobilistes à laisser leur voiture le plus près possible de leur domicile afin de privilégier les transports en commun pour se rendre au travail. Le ministère a pensé sa stratégie en cercles concentriques, avec des investissements au niveau des frontières, puis une chaîne de P+R et de gares à midistance entre les frontières et la capitale, puis encore des pôles d’échange aux entrées de Luxembourg. Notre rôle, dans ce contexte, est d’inviter les gens à laisser leur voiture pour privilégier les transports en commun avec divers incitants, comme le parking gratuit pour ceux qui les utilisent. Pour garantir une plus grande intermodalité, comment va évoluer la plate-forme mobiliteit.lu ?

Nous sommes occupés à améliorer l’information en ajoutant de nouvelles données. Jusqu’à présent, le site intégrait dans la planification les trajets à pied, d’un endroit jusqu’à l’arrêt de bus ou de train le plus proche, ainsi que les déplacements en transports en commun, bus et trains, en tenant compte de leur position sur le réseau. Précisons que la plate-forme intègre l’offre de mobilité transfrontalière. Notre volonté est désormais d’y intégrer d’autres modes de déplacement et services associés à la mobilité : la voiture individuelle, les pôles d’échange, les P+R, les parkings, le carsharing et le covoiturage, la bicyclette, les services de vélos partagés, les bornes de recharge électrique du réseau Chargy... Au moment de planifier son itinéraire, le client peut modifier ses paramètres à sa guise. Quand il fait beau, il peut choisir d’intégrer la bicyclette à ses préférences. Le système, au final, lui propose les meilleures options pour se déplacer, quelle que soit sa destination. Des indicateurs, comme l’évaluation de l’empreinte environnementale liée à ses déplacements ou le coût de ceux-ci, devraient l’inciter à opter pour une mobilité plus durable.  S. L.


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INFOGRAPHIE

BASTOGNE 57 minutes 1 h 47 minutes 1 h 36 minutes

TEMPS DE TRAJET

Bien choisir son moyen de transport Comment se rendre au Luxembourg de façon simple et rapide ? L’état du réseau autoroutier et l’offre de transports en commun sont loin d’être identiques dans toutes les régions frontalières. En fonction de son lieu de résidence, vaut-il mieux opter pour le train, le bus ou la voiture ? Nous avons comparé pour vous. TEXTE Quentin Deuxant

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— Guide des frontaliers — Novembre 2018

E25

ARLON 27 minutes 21 minutes 50 minutes

A6

E44

LONGWY 34 minutes 50 minutes 1 h 15 minutes

A30


INFOGRAPHIE

BITBURG 55 minutes 2 h 45 minutes 1 h 15 minutes

BASTOGNE

BITBURG

Bastogne est plus proche de pôles d’activité luxembourgeois comme Wiltz que de la capitale. Pour rejoindre Luxembourg en voiture, il faudra ainsi compter 57 minutes de route (quand il n’y a pas de bouchons). La ligne 80 des TEC, l’opérateur belge de transport en commun, constitue la deuxième option la plus rapide, avec un temps de trajet de 1 h 36. Enfin, Bastogne ne comptant plus de gare sur son territoire, le train n’est plus vraiment une option : il faut d’abord rejoindre Libramont en bus pour y prendre un train vers Luxembourg. Sans surprise, ce moyen de transport est le plus lent.

La ville de Bitburg est située au nord de Trèves, à une vingtaine de kilomètres d’Echternach. Pour rejoindre la gare de Luxembourg depuis cette ville allemande, il est préférable de prendre la voiture. Le bus est ensuite le meilleur choix en termes de temps de parcours. Vient ensuite le train : il vous faudra 2 h 45 et trois changements de train pour arriver à Luxembourg-Gare !

ARLON E29

TRÈVES 42 minutes 48 minutes 50 minutes

A7 A1

LUXEMBOURG SAARBURG E29

49 minutes 1 h 17 minutes 50 minutes

A3 A13

THIONVILLE 25 minutes 22 minutes (TGV) 24 minutes (TER) 40 minutes

METZ 42 minutes 43 minutes (TGV) 48 minutes (TER) 1 h 30 minutes

En théorie, la voiture reste un moyen rapide pour relier Arlon à Luxembourg. Toutefois, les bouchons sur cette portion d’autoroute sont quotidiens, surtout lorsque celle-ci est en travaux, comme en ce moment. Le train est en réalité le plus efficace puisque les liaisons IC vous mènent d’une ville à l’autre en à peine 21 minutes. Le trajet en train RB est un peu plus lent (33 minutes), mais reste tout de même intéressant. Le bus, qui fait beaucoup plus d’arrêts, est deux fois moins rapide que les autres moyens de transport.

LONGWY Pour rejoindre Luxembourg au départ de Longwy, il est préférable de prendre sa voiture. Le temps de trajet est en effet théoriquement plus court avec ce mode de transport. Des liaisons en train existent également, soit depuis la gare de Longwy, soit en rejoignant d’abord Rodange en bus. Enfin, en empruntant plusieurs bus successifs, vous pouvez aussi rallier Luxembourg-Gare, mais il s’agit de l’option la moins intéressante.

METZ Voiture Train Train­Bus Bus

Voie ferrée Autoroute Réseau secondaire

N.B. : Les temps de trajet ont été calculés entre la ville de départ et la gare de Luxembourg (pour le train et la voiture) ou le terminus des lignes de bus à Luxembourg-ville. Il s’agit de durées théoriques qui ne tiennent pas compte des éventuelles perturbations routières (travaux, accidents, etc.) ou ferroviaires.

Metz dispose d’une gare TGV. Ce choix est donc le plus rapide, d’autant que l’utilisation de la voiture se heurte aux mêmes problèmes que ceux rencontrés au départ de Thionville, à savoir d’importants bouchons quotidiens. Moins cher, le TER est presque aussi rapide que le TGV (48 minutes de trajet). La ligne de bus gérée par la SNCF est le choix le moins intéressant en ce qui concerne le temps de trajet.

TRÈVES Pour les frontaliers allemands, la meilleure solution semble être la voiture, avec un temps de parcours d’un peu plus de 40 minutes. Le train ainsi que le bus (lignes RGTR 117 et 118) constituent cependant des solutions à peu près équivalentes à la voiture en ce qui concerne la durée de trajet.

SAARBURG Au sud de Trèves, Saarburg n’est qu’à quelques encablures de la Moselle. Pour faire ce trajet, il est à peu près aussi rapide de prendre le bus que la voiture. Une ligne RGTR (ligne 157) relie en effet le Kirchberg à la ville allemande en 40 à 50 minutes, en fonction de la densité de circulation. Le train, quant à lui, n’est pas la solution idéale : il est nécessaire de combiner son trajet avec le bus et ce parcours est, dans tous les cas, plus long que celui effectué en voiture ou en bus.

THIONVILLE Au départ de Thionville, le TGV est incontestablement la première option pour rejoindre Luxembourg. 22 minutes suffisent en effet pour rallier la gare centrale de la capitale (24 minutes en TER). En théorie, la voiture reste un choix intéressant, avec un temps de trajet de 25 minutes… si tout va bien. Mais avec les habituels bouchons sur l’A31, on peut aussi facilement mettre le double. De quoi dissuader les frontaliers de choisir ce mode de transport. Les lignes de bus proposées par la SNCF et Mobilitéitszentral (lignes RGTR 300 et 301) constituent l’option la moins rapide.

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CONSEILS TRANSPORTS

CINQ ASTUCES POUR ARRIVER À L’HEURE Se rendre au Grand-Duché pour travailler est souvent synonyme de galère. Avec 56 % de frontaliers dans ses effectifs (33 % provenant de France, 16 % de Belgique et 7 % d’Allemagne), PwC Luxembourg partage ses astuces et actions mises en place pour leur faciliter le quotidien.

1.

Covoiturer

Covoiturer, c’est à la fois économique et écologique. Partager sa voiture avec d’autres individus, c’est s’assurer de diminuer ses frais d’essence, mais surtout… de réduire le nombre de véhicules sur la route ! Chez PwC Luxembourg, nous avons créé une application pour développer la pratique du covoiturage. Cette plate-forme permet à nos collaborateurs de pouvoir se garer dans le parking du bâtiment s’ils sont au moins trois dans un véhicule. Gain de temps assuré ! Et cette formule a fait ses preuves : aujourd’hui, ce sont plus de 300 utilisateurs qui covoiturent quotidiennement pour se rendre chez PwC. Nous avons également pu tester l’application Copilote.lu, lancée en mai dernier par le gouvernement luxembourgeois. Plus puissante en termes de fonctionnalités, elle permettra de désengorger les routes aux heures de pointe grâce à un covoiturage plus coordonné. 18 —

2.

3.

Opter pour … ou la mobilité les transports douce ! en commun…

En fonction de votre trajet, privilégiez les transports en commun. Bus, train, tram…, prévoyez votre parcours à l’avance, afin d’identifier les meilleures options qui s’offrent à vous en termes de temps, mais aussi de confort. Tirez également profit des applications telles que Mobilitéit, CFL Mobile, SNCF ou encore RailZ pour organiser vos trajets ! Des fils Twitter dédiés permettent également d’avoir des informations en temps réel des modérateurs et des usagers.

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Vos jambes ne vous trahiront jamais. Si vous vivez près de votre lieu de travail, venir à pied vous permettra d’arriver à l’heure dans (presque) n’importe quelle situation. Pour les plus sportifs, choisissez le vélo qui est aussi une bonne alternative, et encore plus rapide. Nous avons mis à disposition de nos collaborateurs deux grands parkings à vélos, ainsi que des casiers et 10 douches pour qu’ils puissent commencer la journée du bon pied !


CONSEILS

4.

Travailler depuis chez soi Comment arriver à l’heure au travail ? En restant chez soi ! La réponse peut paraître absurde, mais elle devient de plus en plus courante aujourd’hui. Les problématiques croissantes de mobilité poussent les acteurs publics comme privés à trouver des solutions pour faciliter la vie des travailleurs. Depuis septembre 2017, notre firme a ouvert le télétravail à tous nos collaborateurs, frontaliers comme résidents. Ils ont la possibilité de travailler de leur domicile 20 jours par an avec un maximum d’un jour par semaine, la présence physique chez nos clients mais aussi le travail en équipe restant la norme. Une mesure qui est devenue incontournable pour favoriser le bienêtre et la rétention !

5.

Agencer ses horaires Lorsque l’on a la possibilité d’agencer ses horaires, il faut en profiter. Tandis que certains se montreront plus matinaux et arriveront plus tôt au travail, d’autres préféreront commencer la journée un peu plus tard. À chacun son rythme ! C’est dans cette optique que notre firme a développé des actions spécifiques pour pouvoir répondre au besoin de flexibilité des collaborateurs. Résultat : un gain de temps dans les trajets, mais aussi et surtout des employés plus reposés et détendus.

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DANS LES COULISSES

Le « saut-de-mouton », à gauche, a suivi la construction de la seconde ligne de train.

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DANS LES COULISSES

SAUT-DE-MOUTON

C’

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PHOTO Anthony Dehez

est le nom de l’ouvrage d’art de franchissement situé au croisement de la ligne ferroviaire située au nord de Bettembourg. Il complète un ensemble de travaux réalisés par les CFL sur l’axe Metz-Luxembourg, emprunté chaque jour par des milliers de frontaliers français, créant ainsi un nouveau tronçon de deux voies d’une longueur d’environ 7 km, depuis le futur pôle d’échange à Howald jusqu’à Bettembourg. Coût total de l’investissement : plus de 290 millions d’euros. Lancés en 2015, les travaux de cette nouvelle ligne devraient prendre fin en 2024. Une bonne nouvelle à terme pour les frontaliers qui prennent le train, mais qui, d’ici là, doivent composer avec des interruptions ponctuelles de trafic de plusieurs semaines entre Bettembourg et la capitale. — 21


REGARDS CROISÉS

RESSOURCES HUMAINES

Les frontaliers, indispensables Pierre Knoden ING

à l’économie luxembourgeoise 22 —

— Guide des frontaliers — Novembre 2018

PHOTOS Matic Zorman

Claude Olinger Post Group


REGARDS CROISÉS

« Dans l’ensemble, la diversité présente au sein de notre structure se construit comme un miroir de notre clientèle. Culturellement, c’est très riche. » Pierre Knoden ING

L’économie luxembourgeoise ne pourrait fonctionner sans ceux qui passent la frontière chaque jour pour venir travailler. Pour les entreprises, il est crucial de tenir compte de leurs contraintes pour continuer à les attirer… sans pour autant leur accorder un régime spécifique. Exemples chez Post Group et ING Luxembourg, qui comptent une part importante de frontaliers dans leurs effectifs.

L

a plupart des entreprises au Luxembourg comptent un important contingent de travailleurs frontaliers. « Au sein du groupe Post, ils représentent 33 % de nos collaborateurs. 22 % viennent de France, 6 % de Belgique, 5 % d’Allemagne, détaille Claude Olinger, directeur des ressources humaines de Post Group. Ils sont représentés à tous les niveaux de carrière. Nous dénombrons plus de 43 nationalités au sein de nos équipes. Toutes ces personnes sont rassemblées autour de nos valeurs et notre ancrage luxembourgeois. L’ensemble est, je pense, représentatif de la diversité qui existe à travers le pays. » Dans d’autres entreprises, comme ING Luxembourg, la part de travailleurs frontaliers est encore plus importante. « Elle constitue 57 % de nos effectifs, précise Pierre Knoden, responsable RH et membre du comité de direction. La plupart viennent de France et de Belgique.

Ceux qui viennent d’Allemagne, moins nombreux, sont souvent des ex-résidents qui ont choisi de vivre de l’autre côté de la frontière en raison des prix de l’immobilier. » Au sein de la banque, les frontaliers sont principalement représentés au niveau des fonctions de support. Dans les agences, on retrouve le plus souvent des résidents, proches de la population locale. « Dans l’ensemble, la diversité présente au sein de notre structure se construit comme un miroir de notre clientèle. Culturellement, c’est très riche », poursuit Pierre Knoden.

RECRUTER À L’INTERNATIONAL

Pour Post comme pour ING, le recrutement s’envisage désormais à l’échelle de la Grande Région, ce bassin économique constitué du Grand-Duché, de la Lorraine, de la Rhénanie-Palatinat et de la Wallonie. « Nous recrutons à travers toute cette zone Novembre 2018 — Guide des frontaliers—

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REGARDS CROISÉS

sans faire de distinction entre résidents et frontaliers, via notamment des partenariats avec des universités et grandes écoles que l’on y trouve », précise Claude Olinger. « Plus de 30 % de nos recrutements au premier trimestre de cette année sont des stagiaires qui ont connu notre banque dans le contexte de leur formation et qui ont choisi de nous rejoindre », ajoute Pierre Knoden. Dans l’ensemble, toutefois, les frontaliers sont traités de la même manière que tout salarié résident. Cependant, pour continuer à attirer ceux qui, chaque jour, choisissent de passer la frontière, les acteurs économiques doivent s’adapter.

MAINTENIR L’ATTRACTIVITÉ DU PAYS

Les frontaliers ne sont en effet pas forcément confrontés aux mêmes contraintes que les résidents. « La mobilité, par exemple, s’est considérablement dégradée ces dernières années pour l’ensemble de nos collaborateurs, et plus encore pour ceux qui doivent venir de Thionville, de Metz ou de Belgique. Suite à la réforme fiscale, par ailleurs, beaucoup de frontaliers se sont posé des questions sur l’impact que cela allait avoir sur leurs revenus, explique Pierre Knoden. Dans l’ensemble, tous les travailleurs aspirent à plus de flexibilité, à un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle. L’évolution des contraintes nous pousse à repenser la manière de nous organiser pour continuer à attirer ces travailleurs. » Face aux problèmes de mobilité, ING Luxembourg a notamment choisi d’installer son nouveau siège juste en face de la gare, facilitant grandement l’accès en transports en commun. Un autre enjeu réside dans l’introduction de plus de flexibilité dans l’organisation du travail. « Jusqu’à présent, nous ne souffrons pas d’une baisse d’attractivité.

Les frontaliers qui nous rejoignent font un choix en connaissance de cause, en considérant l’ensemble des paramètres, entre pouvoir d’achat et qualité de vie. Toutefois, nous veillons à faciliter l’accès à tout le monde et réfléchissons au moyen d’introduire plus de flexibilité, à travers l’élargissement des plages horaires mobiles, par exemple », commente Claude Olinger.

FACILITER LE TÉLÉTRAVAIL

Le télétravail est aussi un levier permettant d’introduire plus de flexibilité tout en répondant aux enjeux de mobilité. Néanmoins, il ne peut s’appliquer partout. Les frontaliers, plus particulièrement, se heurtent à des risques sociaux et fiscaux en la matière. ING, cependant, est parvenue à mettre en place une réelle politique pour encadrer le télétravail. « Nous autorisons tous nos employés à travailler un certain nombre de jours depuis leur domicile. Notre politique tient compte de la règle des 25 % du temps de travail, qui détermine le pays d’affiliation à la Sécurité sociale, précise Pierre Knoden. Par rapport aux enjeux fiscaux, avec des seuils de tolérance qui diffèrent d’un pays frontalier à l’autre, nous considérons que cela relève du choix du salarié. Chacun peut très bien décider de prester plus de jours chez lui en sachant que cela implique des conséquences personnelles au niveau fiscal. » Pour le responsable RH d’ING, l’élargissement des seuils de tolérance de prestation à l’étranger par l’administration fiscale serait toutefois une bonne chose. « De même qu’il y aurait une réelle opportunité à assouplir le Code du travail, pour faciliter l’introduction d’une plus grande souplesse dont pourraient profiter tous les salariés, aussi bien résidents que frontaliers », conclut-il.  S. L.

« Nous veillons à faciliter l’accès à tout le monde et réfléchissons au moyen d’introduire plus de flexibilité, à travers l’élargissement des plages horaires mobiles, par exemple. » Claude Olinger Post Group

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PRATIQUE

FISCALITÉ

Avez-vous la classe ?

Comment choisir la bonne classe d’imposition et éviter les mauvaises surprises après le réforme fiscale ? Nos conseils.

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PRATIQUE

« Le taux d’imposition est désormais fixé en tenant compte de l’ensemble des revenus du ménage. » Olivier Murru Associé-gérant Cabexco

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e 1er janvier 2018, une nouvelle réforme fiscale entrait en vigueur au Luxembourg, laissant à chacun une période de transition d’un an pour s’adapter. Le courrier parvenu à tous les frontaliers mariés en octobre 2017, invitant à confirmer le taux d’imposition préétabli et à choisir entre les classes d’imposition 1 et 2, a eu l’effet d’un électrochoc, soulevant de nombreuses interrogations. « En réalité, ce courrier n’était peut-être pas des plus clairs, explique Olivier Murru, associé-gérant de la fiduciaire Cabexco. De nombreux contribuables frontaliers y ont donc mal répondu ou n’y ont tout simplement pas donné suite. Or, une réponse était nécessaire si l’on ne souhaitait pas être automatiquement placé en catégorie 1. Cela explique que de nombreuses personnes ont été étonnées quand les premières retenues à la source sont arrivées, en janvier ou février 2018… »

PHOTOS Cabexco, Foyer

ILLUSTRATION José Carsi (Maison Moderne)

IMPOSITION COLLECTIVE OU INDIVIDUELLE

Mais au final, quelle est la différence entre ces deux catégories d’imposition ? « La classe 2 s’adresse d’abord aux frontaliers mariés ou pacsés qui souhaitent être imposés au Luxembourg sur l’ensemble des revenus mondiaux du ménage, poursuit Olivier Murru. Il s’agit donc d’une imposition collective, même si le revenu étranger est exonéré au Luxembourg et ne sert qu’à calculer le taux d’imposition à appliquer sur le revenu luxembourgeois. La classe 1, elle, permet de rentrer une déclaration d’impôts individuelle. Elle est appliquée d’office aux célibataires et aux cohabitants légaux. Ces derniers peuvent cependant faire la demande d’être placés en classe 2. Celle-ci peut être plus avantageuse puisque, pour un revenu global de 100.000 euros, par exemple, deux tranches de 50.000 euros seront prises en compte. Le taux d’imposition sera donc moindre que sur une seule tranche de 100.000 euros. »

Et c’est principalement les frontaliers mariés ou en union légale et dont le partenaire tire ses revenus hors du Luxembourg qui sont concernés par les effets de la réforme. « Dans l’ancien régime, ces frontaliers pouvaient être placés dans la classe 2 sans avoir à déclarer les revenus du conjoint, ainsi que toutes leurs autres rentrées éventuelles, notamment immobilières, ajoute Olivier Murru. Avec la réforme, désormais, tous ces revenus ‘extérieurs’ doivent être déclarés. Cela a un impact important en matière fiscale puisque le taux d’imposition est désormais fixé en tenant compte de l’ensemble des revenus du ménage. »

DES DIFFÉRENCES ENTRE PAYS

Évidemment, la notion de « frontaliers » recouvre plusieurs réalités. La Belgique, la France et l’Allemagne ont en effet conclu des accords fiscaux ou des conventions de nondouble imposition différents avec le Luxembourg. Au jeu des négociations, pour le coup, les Belges semblent s’en être finalement mieux sortis. « En Belgique, une personne en couple peut encore prétendre à la classe 2 si 50 % des revenus globaux du ménage sont issus du Luxembourg, précise Olivier Murru. En France et en Allemagne, il faut que l’un des deux conjoints gagne 90 % de ses revenus au Luxembourg. Pour compenser, une marge de 13.000 euros a été prévue. Ainsi, si un frontalier français gagne 60.000 euros au Luxembourg et 10.000 euros à l’étranger, il peut continuer à avoir droit à la classe 2, même si moins de 90 % de ses revenus globaux sont gagnés au Luxembourg. »

LES SYNDICATS PEUVENT VOUS AIDER En tant que frontalier, il n’est pas forcément nécessaire d’avoir recours aux services d’une fiduciaire pour faire le point sur sa situation fiscale. Si vous êtes syndiqué, vous pouvez en effet faire appel aux services de votre syndicat. Ces organisations disposent chacune d’un service fiscal et organisent des permanences à différents endroits du Luxembourg. À titre d’exemple, le LCGB (Lëtzebuerger Chrëschtleche Gewerkschaftsbond) indique sur son site web que des simulations d’individualisation (passage de la classe 2 à la classe 1) ou des simulations du taux d’imposition pour salariés non résidents peuvent être réalisées durant ces permanences. N’hésitez pas à en profiter !

LE 31 MARS 2019, DATE BUTOIR

Dans tous les cas, il est généralement préférable d’opter pour la classe 2 si la majorité des revenus du couple vient du Luxembourg. La classe 1 sera plutôt choisie si les revenus du Novembre 2018 — Guide des frontaliers—

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PRATIQUE

« Le fait que la plupart des couples frontaliers aillent aujourd’hui faire une déclaration fiscale au Luxembourg les conduit évidemment à penser à l’optimisation de leurs revenus. » Giuseppe Consoli Senior manager sales Foyer

ménage sont en (grande) majorité issus de l’étranger. Si une réponse au courrier reçu par les frontaliers mariés en octobre 2017 était nécessaire pour ne pas être placé automatiquement en catégorie 1, il est toutefois encore possible de modifier son statut fiscal. En effet, en ce qui concerne l’année fiscale en cours, les frontaliers seront définitivement placés dans l’une ou l’autre à partir du 31 mars 2019. Pour les frontaliers qui souhaitent être imposés au Luxembourg, il est donc plus qu’urgent, si cela n’a pas encore été fait, de faire le point sur sa situation fiscale avec un spécialiste et de contacter l’administration fiscale pour arrêter son choix. Une fois sa situation clarifiée, le frontalier pourra ensuite s’intéresser aux différentes manières d’optimiser fiscalement ses revenus. Dans la palette de solutions qui existent sur le marché, l’assurance-vie est à cet égard l’une des formules les plus prisées. « C’est d’autant plus le cas qu’il y a une barrière fiscale entre les pays, ajoute encore Olivier Murru. Ainsi, une assurance-vie contractée au Luxembourg pourra être déduite vis-à-vis de l’administration fiscale grand-ducale, mais aussi dans le pays de résidence du frontalier : en Belgique, en Allemagne ou en France. Beaucoup de gens ignorent pourtant cette disposition… »

POPULAIRE ASSURANCE-VIE

Les assureurs constatent d’ailleurs que le nombre de souscriptions est en hausse depuis quelques mois. Une augmentation qui coïncide avec l’entrée en vigueur de la dernière réforme fiscale. « Le fait que la plupart des couples frontaliers aillent aujourd’hui faire une déclaration fiscale au Luxembourg les conduit évidemment à penser à l’optimisation de leurs revenus, explique ainsi Giuseppe Consoli, senior manager sales chez Foyer. Nous avons remarqué un vif regain d’inté28 —

rêt à travers les conférences sur la fiscalité que nous avons organisées à travers le pays. En 2017, 30 rencontres animées par un fiscaliste ont eu lieu, et 15 autres étaient programmées cette année. Elles ont connu beaucoup de succès. » Au vu des changements introduits par la dernière réforme fiscale, les compagnies d’assurances offrent la possibilité aux contribuables, y compris les frontaliers, de réduire au maximum leur base imposable. Pour y parvenir, les professionnels du secteur ont recours aux produits d’assurance déductibles, tels que définis dans les articles 111 et 111 bis de la loi concernant l’impôt sur le revenu (LIR). L’assurance-vie n’est évidemment pas le seul produit à y être mentionné.

EXPLOITER AU MIEUX LE CODE FISCAL

En effet, l’article 111 prévoit des déductions fiscales sur les contrats d’assurance-vie, mais aussi sur les assurances-décès, invalidité, maladie, accident et responsabilité civile. En fonction du nombre de personnes vivant dans le ménage, le contribuable pourra déduire 672 euros par personne. L’article 111 bis, lui, prévoit des déductions fiscales pour les assurances prévoyance-vieillesse. Le montant de celles-ci dépendait jusqu’à il y a peu de l’âge du contribuable. Mais cet article du Code fiscal a été réformé dernièrement. « Aujourd’hui, chaque contribuable peut déduire jusqu’à 3.200 euros d’assurances prévoyance-vieillesse, quel que soit son âge, précise Giuseppe Consoli. Au moment où l’épargnant arrive au terme de sa période d’activité professionnelle, il peut choisir de récupérer son épargne soit en capital, soit en rente viagère, soit en combinant les deux. » Ces dispositions légales ont été mises en place et revues pour promouvoir l’épargne privée, face notamment au problème de finan-

— Guide des frontaliers — Novembre 2018

cement des pensions, qui se fait de plus en plus criant. Par ailleurs, il arrive également que les employeurs proposent une pension complémentaire à leurs employés dans le package salarial. Dans ce cas, l’article 110 de la LIR prévoit une déduction fiscale pour l’employé qui choisirait de complémenter le montant avancé par l’employeur. « Sans oublier l’épargnelogement de droit luxembourgeois, qui peut également être déduite fiscalement », ajoute Giuseppe Consoli.

PRODUIT À RENDEMENT GARANTI OU NON ?

Reste à savoir quelle formule d’assurance choisir dans ce large panel. « Force est de constater que, face à la baisse actuelle des taux des assurances-vie, de plus en plus de contribuables, notamment frontaliers, se tournent vers les fonds communs de placement, indique Giuseppe Consoli. À travers eux, tout en faisant valoir un montant maximum déductible de 266 euros par mois, nos clients peuvent chercher des rendements élevés. Cela leur permet d’obtenir une réserve d’argent supplémentaire en fin de carrière, tout en profitant d’un avantage fiscal pouvant aller jusqu’à 42 % de la somme épargnée. Le tout avec les garanties que le triangle de sécurité luxembourgeois offre : si la compagnie d’assurances connaît une défaillance, par exemple en cas de crise financière majeure, les assurés sont les premiers créanciers à être rétribués. » Il ne s’agit toutefois pas d’une généralité. « Certains clients peuvent aussi se contenter du seul gain fiscal que leur offre leur placement, précise Giuseppe Consoli. Dans ce cas, ils se contentent d’un contrat à rendement garanti. Cependant, on constate que nos clients choisissent souvent un mix entre des produits en unités de compte et à rendement garanti. C’est évidemment à nous de les conseiller au mieux dans leur choix. »  Q. D.


Š Vitorino Coragen

Production : ThÊâtre d'Esch

INTRANQUILLITÉS

SUITE POUR Ă‚MES PERDUES CrĂŠation originale librement inspirĂŠe de textes de Fernando Pessoa

mercredi 14 et samedi 17 novembre 2018 Ă 20 h dimanche 18 novembre 2018 Ă 17h Dans sa rencontre avec Bernardo Soares —l'alter ego littĂŠraire de Pessoa— Lena ressent l'ivresse et le vertige de l'identification. Elle dĂŠcouvre chez cet autre, si lointain et pourtant si proche, la pratique d'une solitude dont la qualitĂŠ n'influe pas seulement sur sa propre quĂŞte d'identitĂŠ mais aussi sur la qualitĂŠ de ses rapports avec autrui. Avec : Dennis Jousselin, Hana Sofia Lopes Conception & mise en scène : Rita Bento dos Reis Assistant & mise en scène : Fadi Jaafar ScĂŠnographie & costumes : Peggy Wurth VidĂŠo: Isable Bento dos Reis Images : Nikos Welter

RÊservations : tÊl.‡: (+352) 27 54 - 5010 ou - 5020 reservation@theatre.villeesch.lu; www.theatre.esch.lu


PRATIQUE

DROIT DU TRAVAIL

Salariés, quels sont vos droits ? Guy Castegnaro, avocat à la Cour, founder et managing partner de Castegnaro – Ius Laboris, cabinet spécialisé en droit du travail, détaille les droits des salariés au Luxembourg.

Le

licenciement Il doit être notifié par lettre recommandée ou remise en mains propres. Les raisons peuvent être personnelles (inaptitude ou comportement inapproprié de la part de l’employé) ou économiques (difficultés financières de l’entreprise). Si le travailleur n’a pas commis de faute grave, l’employeur doit lui accorder un préavis dont la durée dépend de son ancienneté dans l’entreprise. Le salarié a également droit à une indemnité de départ s’il était employé depuis au moins cinq ans dans la société. Durant la période de préavis, le salarié dispose de six jours ouvrables de congé pour rechercher un nouvel emploi.

La période d’essai La période d’essai peut être prévue pour un CDD ou un CDI. Généralement d’une durée de trois mois, elle peut s’étendre à six mois, voire 12 mois maximum pour les personnes qui détiennent un haut niveau de formation ou qui disposent d’un salaire élevé, supérieur à 4.300 euros par mois (montant résultant de la dernière indexation des salaires survenue le 1er août 2018). Pour être valable, la période d’essai doit être mentionnée dans le contrat de travail qui doit, lui, être signé par le salarié avant son entrée en fonction. À noter que la période d’essai n’est en aucun cas obligatoire.

la démission Un CDD ne peut être rompu avant l’échéance du terme, sauf faute grave ou commun accord. Pour un CDI, le salarié peut démissionner en respectant un préavis de démission — dépendant de son ancienneté — ou avec effet immédiat en cas de faute grave de l’employeur, par exemple des salaires impayés. La démission doit être notifiée à l’employeur par courrier recommandé ou par lettre remise en mains propres. Si le salarié n’est pas obligé d’indiquer les motifs de sa démission dans la lettre, il devra néanmoins les fournir en cas de contentieux devant les juridictions du travail. 30 —

— Guide des frontaliers — Novembre 2018

Pour percevoir des allocations de chômage, le salarié doit en faire la demande dans son État de résidence et en bénéficiera suivant les règles en vigueur dans ce pays. Selon le processus législatif actuellement en cours au niveau européen, à l’horizon 2025, c’est l’État où la dernière activité professionnelle a été exercée qui paiera les prestations de chômage. Ainsi, un travailleur frontalier licencié au Luxembourg sera indemnisé par le Grand-Duché selon les règles et taux applicables ici. Ceci est valable dans le cas d’une démission pour faute grave de l’employeur ou de licenciement avec préavis.

Le télé travail Le salarié ne peut travailler plus de 25 % dans un autre État que le Grand-Duché s’il veut rester affilié à la Sécurité sociale luxembourgeoise. D’autre part, il reste imposable au Luxembourg pour la totalité de son salaire si certains seuils de télétravail ne sont pas dépassés. Le quota de jours de télétravail par an en dehors du Luxembourg varie selon son pays de résidence : 19 en Allemagne, 24 en Belgique (voire 69 en 2019) et 29 en France, tel que prévu par la nouvelle convention fiscale France-Luxembourg signée le 20 mars 2018, mais qui n’est pas encore entrée en vigueur.


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PRATIQUE

PRESTATIONS SOCIALES

Quelles aides pour les frontaliers ? Les travailleurs frontaliers bénéficient du système de sécurité sociale luxembourgeois, de prestations familiales et d’autres avantages.

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LE CONGÉ PARENTAL

Le congé parental permet aux parents d’un enfant en bas âge d’interrompre leur carrière professionnelle ou de la réduire pour se consacrer davantage à l’éducation de leur enfant à des moments importants de son développement, tout en ayant la certitude de retrouver leur poste de travail à la fin du congé. Le parent peut demander un congé parental à plein temps de 4 ou 6 mois par enfant. D’autres systèmes fractionnés sont également possibles en fonction du temps de travail du frontalier.

LE CHÈQUE-SERVICE ACCUEIL

LES ALLOCATIONS FAMILIALES

Le chèque-service accueil s’adresse à tous les enfants de 0 à 12 ans (voire plus s’ils fréquentent encore l’enseignement fondamental), dont au moins un des parents travaille au Luxembourg et est ressortissant de l’Union européenne. Il permet aux parents de bénéficier, en fonction de leurs revenus, de tarifs réduits voire d’heures d’accueil gratuites dans les structures d’accueil. Le chèque-service accueil contribue ainsi à une meilleure égalité des chances car il facilite l’accès de tous les enfants à un encadrement de qualité, quelle que soit la structure qu’ils fréquentent.

LES

AIDES POUR

É T U D E S SUPÉRIEURES

Le travailleur frontalier bénéficie des allocations familiales versées par le Luxembourg, aussi bien dans son pays de résidence qu’au Grand-Duché, et doit en faire la demande dans ces deux pays. Si un droit existe dans les deux pays, le Luxembourg versera un complément différentiel. Pour l’obtenir, il suffit de remplir une demande d’allocations familiales. Le montant mensuel est fixé à 265 euros par enfant – majoré de 20 euros lorsque l’enfant atteint l’âge de 6 ans, et de 50 euros lorsque l’enfant atteint l’âge de 12 ans. L’allocation naissance (1.740,09 euros) ne concerne que les salariées. 32 —

— Guide des frontaliers — Novembre 2018

Les allocations familiales ne sont plus versées dès que l’enfant atteint l’âge de 18 ans et / ou termine son enseignement secondaire. Mais il peut bénéficier d’une aide pour financer ses études sous certaines conditions : le frontalier doit travailler au Luxembourg depuis au moins 5 ans dans une période de référence de 7 ans. Aussi, cette aide financière de l’État luxembourgeois est une aide de substitution. Avant de faire sa demande, l’étudiant doit faire toutes les démarches nécessaires dans son pays de résidence pour y obtenir une aide financière pour ses études.

ILLUSTRATION Sascha Timplan (Maison Moderne)

L’affiliation à la Sécurité sociale donne droit à une couverture en matière d’assurance maladie-maternité, d’assurance pension, d’assurance accident et d’assurance dépendance. Une carte est réalisée lors de l’affiliation de l’assuré par le Centre commun de la sécurité sociale (CCSS). Le frontalier pourra profiter du système de soins de santé luxembourgeois : médecins, hôpitaux, pharmacies, laboratoires… Le frontalier doit également s’inscrire auprès d’une caisse dans son pays de résidence pour pouvoir y bénéficier de soins.


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TÉMOIGNAGE

M ICHÈ LE H AUSE M ER , FR

ON TA LI ÈR E

« Maîtriser le luxembourg un atout certain » Frontalière belge habitant Messancy, Michèle Hausemer, 25 ans, apprend le luxembourgeois depuis un an. Une langue qui lui est nécessaire au quotidien dans le cadre de son travail.

Depuis quand travaillez-vous au Grand-Duché ? Quel métier y exercez-vous ?

J’ai été engagée en juillet 2017 en tant que management assistant chez Pétillances, un organisme de formation continue dédié au développement des compétences comportementales et implanté à Strassen. Pétillances est une petite entreprise à taille humaine. Mon rôle consiste notamment à accueillir les clients, que ce soit en face-àface ou au téléphone, à répondre aux e-mails et aux courriers, à planifier et organiser des formations, à rédiger des offres, etc. Pourquoi prenez-vous des cours de luxembourgeois?

Mes managers souhaitaient que je puisse accueillir nos clients en luxembourgeois. De mon côté, je trouve aussi important de pouvoir connaître la langue du pays dans lequel je travaille, afin de pouvoir dialoguer aisément avec n’importe quelle personne. Une partie de ma famille étant luxembourgeoise, cette langue m’est familière. Je possède 34 —

— Guide des frontaliers — Novembre 2018

d’ailleurs la double nationalité. Je disposais donc de bonnes notions de compréhension mais devais fortement m’améliorer à l’oral. Quelle formation suivez-vous ?

Je suis les modules trimestriels dispensés par Prolingua depuis un an. Il s’agit d’une méthode d’apprentissage complète, qui permet d’améliorer ses compétences écrites, orales et auditives. Les cours ont lieu deux fois par semaine, pendant une heure quinze. Nous sommes répartis en petits groupes, de huit personnes maximum, ce qui permet de poser des questions, d’apprendre à son rythme, d’être soutenu par le professeur, de s’entraider entre apprenants. Une fois que j’aurai acquis le niveau B1, je pense poursuivre les cours via des tables de conversation afin de perfectionner mon expression orale. Quel bilan faites-vous après un an d’apprentissage?

J’ai étudié l’allemand au cours de mes études supérieures, l’apprentissage du luxembourgeois m’a semblé plus aisé. Aujourd’hui, je comprends l’entièreté de ce que l’on me dit. Il me reste encore à améliorer mes compétences à l’oral. Je suis déjà capable de répondre simplement aux demandes formulées mais je voudrais aller encore plus loin. J’ai la chance, au bureau, d’être entourée de personnes qui parlent bien cette langue et peuvent m’aider à progresser. Chez Pétillances, nous avons d’ailleurs mis en place le « No French Friday ». Comme son nom l’indique, chaque vendredi, nous communiquons dans des langues étrangères utiles dans le cadre de notre travail. Maîtriser le luxembourgeois est un atout certain sur le plan professionnel. D’un point de vue privé, cela me permet également d’engager des conversations intéressantes avec ma famille. Même sans aucune notion de départ, j’encourage toute personne qui a envie d’apprendre le luxembourgeois à se lancer.  J.R.


TÉMOIGNAGE

geois, COURS DE LUXEMBOURGEOIS

OÙ APPRENDRE ?

PHOTO Patricia Pitsch (Maison Moderne)

Une quarantaine d’organismes proposent des cours de luxembourgeois aux quatre coins du Grand-Duché. Cours théoriques en présentiel, tables de conversation, formations en ligne ou par visioconférence, modules sur mesure, apprentissage intensif sur plusieurs jours ou cours dispensés durant toute une année…, les formules sont diverses afin de répondre aux besoins et au niveau de chacun. Parmi les acteurs privés spécialisés dans la formation en langue luxembourgeoise, on peut notamment citer Berlitz, Cap Langues, English World, EVAlingua, Inlingua, Languages.lu, Langues sur Mesure ou encore Prolingua. Des organismes publics dispensent également des cours variés, à l’image de la Chambre de commerce, l’Institut national des langues qui opère à Luxembourg, Mersch et Belval, le Centre national de formation professionnelle continue, des administrations communales… Le site www.lifelong-learning.lu répertorie à cet égard toutes les formations existantes au Grand-Duché. Il ne vous reste plus qu’à faire votre choix en fonction de vos préférences et objectifs !

Utile Michèle Hausemer utilise le luxembourgeois à son travail et avec sa famille.

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DÉCOUVERTE TEMPS LIBRE

À la découverte de la capitale

Et si les frontaliers passaient un peu plus de temps en ville en dehors des heures de travail ? Découvrez notre sélection de lieux et d’événements à ne pas manquer en ce moment. 36 —

— Guide des frontaliers — Novembre 2018


DÉCOUVERTE

CÉLÉBRER L’ART CONTEMPORAIN

PHOTOS

Nader Ghavami, Maison Moderne (archives)

Situé au Kirchberg, le Mudam rassemble une collection d’art contemporain représentant les tendances actuelles et les nouvelles pratiques créatives. À découvrir notamment dans le parc du musée : l’exposition Spaceship de Susumu Shingu, où le vent joue un rôle crucial en animant les 21 sculptures de l’artiste avec poésie. Régulièrement, le Mudam organise des visites guidées de ses expositions pour les adultes. Des sessions sont également prévues pour les familles, incluant des jeux d’observation et des activités pour les enfants. De quoi animer ses week-ends d’automne.

ENTRE DANSE, OPÉRA ET THÉÂTRE

Amateur d’arts de la scène, vous trouverez certainement votre bonheur parmi la vaste sélection de spectacles proposée par le Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg. Prochainement, le metteur en scène Vincent Macaigne y présentera la pièce Je suis un pays ainsi qu’une expérience de théâtre immersif originale, Voilà ce que jamais je ne te dirai. Mention spéciale également pour le mois de la danse, en décembre, qui accueillera six spectacles de divers continents et se clôturera par la venue du Nouveau cirque du Vietnam pour fêter la Saint-Sylvestre : une représentation rythmée, emmenée par quinze acrobates et cinq musiciens.

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DÉCOUVERTE

VOYAGE DANS LE PASSÉ

Taillées dans la roche, les casemates sont un vaste réseau de galeries souterraines qui servaient autrefois à défendre la ville-forteresse de Luxembourg. Les premières d’entre elles furent construites en 1644, avant d’être agrandies par la suite, pour comptabiliser au total 23 kilomètres. Depuis 1993, il est possible de les visiter. Inscrites sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco et uniques au monde, les casemates constituent sans aucun doute l’un des hauts lieux touristiques de la capitale. C’est d’ailleurs l’attraction qui accueille le plus de visiteurs par an.

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DÉCOUVERTE

AU CŒUR DE LUXEMBOURG

Pour tout frontalier qui souhaite connaître un peu plus la ville dans laquelle il travaille, le Luxembourg City Tourist Office (LCTO) organise chaque année des milliers de visites de la capitale. La très populaire « City Promenade » permet de découvrir en deux heures de nombreux aspects, curiosités et monuments de la ville. Ce circuit pédestre peut également être effectué en soirée, afin de profiter des illuminations magiques des anciens remparts.

FÉERIE DE NOËL

Tout au long de l’année, le LCTO met sur pied quelque 1.000 manifestations. En novembre et décembre par exemple, ce sont les « Winterlights » qui animeront la ville. Plusieurs marchés de Noël investiront les rues de la capitale. L’occasion de goûter aux spécialités culinaires du pays, de découvrir des produits artisanaux, de faire le plein de décorations ou encore de dénicher quelques petits cadeaux pour les fêtes de fin d’année. La ville se parera aussi de décors et de lumières féeriques. Elle sera le théâtre de nombreux concerts, spectacles, expositions et animations de rue pour tous.

Pour en découvrir davantage sur Luxembourg www.theatres.lu www.mudam.lu www.luxembourg-city.com Novembre 2018 — Guide des frontaliers—

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DÉCRYPTAGE SOCIÉTÉ

Oubliez vos idées reçues ! Très présent sur le marché de l’emploi au Luxembourg, le travailleur frontalier serait-il à l’origine de tous les maux ? Voici comment en finir avec les clichés... LES FRONTALIERS SERAIENT LA CAUSE DES EMBOUTEILLAGES

LES FRONTALIERS MENACERAIENT L’ÉQUILIBRE SOCIAL LUXEMBOURGEOIS En 2017, les cotisations sociales perçues sur les salaires et autres activités des frontaliers ont été plus élevées que les prestations sociales payées à ces mêmes travailleurs non résidents. La différence est de l’ordre de 183 millions d’euros. Un montant qui vient gonfler les caisses de l’État. Ces données sont issues du Statec, qui constate également que le nombre de frontaliers retraités est encore relativement faible par rapport à celui des frontaliers actifs. Pour l’heure, les travailleurs frontaliers contribuent donc davantage au système qu’ils n’en bénéficient.

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LES FRONTALIERS NE DÉPENSERAIENT RIEN AU LUXEMBOURG

LES FRONTALIERS PRENDRAIENT LES EMPLOIS DES LUXEMBOURGEOIS

« Les frontaliers consomment des produits et utilisent des services tant au Luxembourg que dans leur pays de résidence. En particulier si leurs dépenses en biens non durables sont principalement effectuées dans leur pays de résidence, les frontaliers dépensent presque 20 % du revenu du ménage au Luxembourg. » Ce constat ressort de l’étude menée par la Banque centrale du Luxembourg (BCL) et le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (Liser). Dans le détail, les frontaliers allemands limitent leurs dépenses au Grand-Duché à 19 %, tandis que cette part monte à 22 % chez les Français et à 26 % chez les Belges. Au total, plus de 2.400 ménages ont été interrogés pour cette étude, qui vise à améliorer la compréhension du marché du travail dans la Grande Région et à mieux orienter les décisions de politique économique.

Au deuxième trimestre 2018, l’emploi salarié intérieur a progressé de 3,9 % sur un an. Cette augmentation a profité tant aux résidents qu’aux non-résidents. Quelque 422.000 personnes sont salariées au Grand-Duché. « Cette hausse de l’emploi profite à tout le monde. Résidents (+3,2 %) comme frontaliers (+4,8 %), pour des postes hautement qualifiés surtout », détaille Marco Schockmel, l’auteur de cette étude du Statec. Au 31 août 2018, le nombre de demandeurs d’emploi résidents a diminué de 5,1 % sur un an. La baisse profite tout particulièrement aux demandeurs d’emploi âgés de moins de 30 ans (-8,1 %) et aux demandeurs d’emploi peu qualifiés (-6,8 %). Dans un même temps, le nombre de frontaliers venant travailler au Luxembourg a lui aussi augmenté à un rythme soutenu. Alors que les offres d’emploi non pourvues sont de plus en plus nombreuses…

— Guide des frontaliers — Novembre 2018

Le Luxembourg est malheureusement en bonne place dans le classement des villes et pays les plus embouteillés au monde. On passerait ainsi quelque 33 heures par an coincé dans la voiture, un phénomène amplifié par le dynamisme de l’économie du pays et le nombre important de frontaliers qui prennent la route chaque jour pour venir travailler. Dans un même temps, il faut aussi constater que l’usage de la voiture reste prédominant chez les Luxembourgeois également. Pour les trajets domicile-travail, la voiture particulière est le premier moyen de transport aux heures de pointe pour les Luxembourgeois, devant les transports en commun. De la même manière, la part des élèves et lycéens transportés en voiture aux heures de pointe (surtout le matin) est très élevée (39 %, contre 38 % en transports publics et 21 % à pied). Ces chiffres sont issus de l’enquête mobilité Luxmobil, menée entre février et mai 2017. La faute semble donc être partagée.


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Franchir la frontière une fois pour toutes Assez perdu de temps dans les trajets quotidiens vers le Grand-Duché ? Et si la solution était tout simplement de s’y installer ?

représente 18 jours que l’on ne passe pas en couple, en famille. Il faut réfléchir si ce temps perdu sur la route vaut vraiment l’économie réalisée sur le logement. C’est une question de choix de vie, de confort familial », explique Jean-Nicolas Montrieux. Les candidats à l’installation trouveront peutêtre intéressant de s’installer en périphérie de la capitale luxembourgeoise, du côté de Mersch, Schifflange ou encore Esch-Belval, où le logement est légèrement plus accesa complainte des travailleurs frontaliers sible. « Au Luxembourg, en outre, les résiqui passent quotidiennement plusieurs dents profitent d’infrastructures de grande heures sur la route ou souffrent du manque qualité. Le réseau de transports en comde régularité des transports publics à l’échelle mun, à l’échelle nationale, est bien organisé, régionale est lancinante. Avec l’accroissement régulier, accessible, précise Laurence Brix, de l’emploi frontalier, la situation se dégrade marketing & communication manager au d’année en année. Fatigue et exaspération sein d’Inowai. Un des enjeux, que l’on loue ou minent ces salariés qui jouent à saute-fron- que l’on achète, est de trouver un logement tière. À tel point que l’on peut se demander adapté aux besoins du moment. À certaines s’ils n’auraient pas plutôt intérêt à franchir la périodes de sa vie, on peut envisager de frontière une fois pour toutes en déménageant payer plus cher pour une plus grande qualité de vie. » Il est important de préciser que au Luxembourg. l’acquisition n’est pas une fin en soi. On peut aussi très bien choisir de louer à proximité DU SIMPLE AU DOUBLE On en vient donc à comparer les prix de l’im- de son lieu de travail et d’investir ailleurs. mobilier de part et d’autre de la frontière. « À Dans tous les cas, il faudra compter sur deux l’achat, évidemment, l’immobilier est plus revenus solides pour accéder à un logement cher au Luxembourg, explique Jean-Nicolas de qualité au Luxembourg. Montrieux, associé et COO d’Inowai Residential. À Arlon, le mètre carré va être valorisé UN INVESTISSEMENT AVANT TOUT autour de 2.500 euros. À Steinfort, de l’autre La valorisation de l’immobilier au Luxemcôté de la frontière, il s’élève à 5.000 euros. bourg, quand on a grandi de l’autre côté On passe du simple au double. » Et plus on de la frontière, a tendance à réfréner les se rapproche de la capitale, plus les prix de ardeurs. Toutefois, le marché de l’immobil’immobilier grimpent. La différence de prix lier luxembourgeois reste sain, avec des prix peut cependant être relativisée à la marge. qui ne souffrent pas la comparaison avec ceux « Pour l’acquisition d’un bien neuf, on paiera d’autres capitales européennes. Luxembourg 21 % de TVA en Belgique contre 7 % au Luxem- présente une économie dynamique et attracbourg. Le primo-accédant au Grand-Duché tive. « Il ne faut pas oublier que l’acquisition peut bénéficier d’un abattement fiscal. Enfin, d’un bien immobilier, c’est avant tout un la fiscalité sur le logement est bien moindre investissement, poursuit l’associé d’Inowai. au Luxembourg qu’en Belgique et encore C’est un bon moyen de constituer une épargne plus qu’en France », poursuit l’expert. Au pour le futur, même si cela implique de sacrimoment d’envisager un projet d’installation, fier un peu de pouvoir d’achat. En outre, il faut donc prendre toutes les variables en investir dans l’immobilier au Luxembourg présente d’autres avantages, parmi lesquels considération. l’absence de droits de succession pour une transmission en ligne directe. » On voit par LE CHOIX DE LA QUALITÉ DE VIE La comparaison ne doit pas se limiter aux exemple de plus en plus de personnes un peu aspects financiers. « Deux heures de trajet plus âgées vendre de l’autre côté de la frontière par jour, à la fin d’une année de travail, cela pour acquérir un bien au Luxembourg.  S. L.

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— Guide des frontaliers — Novembre 2018

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a carte Sympass va bientôt souffler sa quinzième bougie ! Plus de 900 partenaires commerçants sont aujourd’hui séduits par notre programme relationnel inédit dédié aux salariés du Luxembourg. Du commerçant de proximité à la grande enseigne internationale, Sympass a su convaincre par son approche. Des avantages dans tous les univers de consommation sont ainsi proposés tout au long de l’année avec comme seul objectif de maximiser le pouvoir d’achat et offrir de plus en plus d’expériences inédites et inattendues aux salariés. Depuis ses débuts, notre équipe est soucieuse d’avoir une offre équitable pour tous, qu’ils vivent au Luxembourg, en France, en Belgique ou en Allemagne. Il était donc évident pour nous, et ce depuis le départ, de leur faire profiter d’avantages au plus proche de chez eux. Tout naturellement, nous avons développé notre réseau de partenaires en France et en Belgique. Aujourd’hui, près de la moitié de nos partenaires sont situés dans ces deux pays, et l’autre moitié au Luxembourg. Des efforts restent encore à faire pour nous développer en Allemagne.

valorisant au plus juste nos partenaires. Nous proposons des avantages et une billetterie inégalée sur le marché. Une offre riche et variée dans tous les secteurs d’activité… L’offre Sympass, c’est aussi un accès direct et en temps réel à des opérations marketing flash allant jusqu’à -50 % et tout cela près du lieu de résidence. Plus que du prix, nous souhaitons aujourd’hui aller encore plus loin en offrant des expériences de vie incroyables. Saviez-vous, par exemple, qu’avec Sympass, les salariés peuvent privatiser un spa pour un moment à deux en toute intimité ! S’offrir un atelier de cuisine avec un grand chef, participer à une soirée privée organisée par un grand joaillier, et bien sûr tout ceci à prix mini… Sympass, c’est aujourd’hui plus qu’un programme, c’est un écosystème unique qui contribue au bonheur de tous et au développement économique de la Grande Région. 

QUELS BÉNÉFICES À COURT ET MOYEN TERMES PEUT-ON EN TIRER ?

Profiter d’avantages et de bons plans, c’est aussi possible quand on est frontalier. 44 —

— Guide des frontaliers — Novembre 2018

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A - B

Mike Koedinger

DIR ECTEUR A DMINISTR ATIF ET F INA NCIER

Etienne Velasti

RÉDACTION

DIR ECTEUR ÉDITOR I A L

COOR DINATR ICE

Richard Karacian

Thierry Raizer (T. R.)

Jennifer Coghé (J. C.)

Frédéric Antzorn (F.C. A.), France Clarinval (F. C.), Céline Coubray (C. C.), Camille Frati (C. F.), Megane Kambala (M. K.), Jean-Michel Hennebert (J.-M. H.), Jean-Michel Lalieu (J.-M. L.), Nicolas Léonard (N. L.), Jonas Mercier (J. M.), Ioanna Schimizzi (I. S.) R ÉDACTION

F R EE - L A NCES

Quentin Deuxant (Q. D.), Sébastien Lambotte (S. B.), Michael Peiffer (M. P.), Jeanne Renauld (J. R.),

E - F

Anthony Dehez, Nader Ghavami, Jan Hanrion, Patricia Pitsch, Matic Zorman

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DIR ECTEUR DE L A CR É ATION HE A D OF PRODUCTION

40 8 34 42

CABEXCO 26 CAP LANGUES 34 CASTEGNARO GUY 30 CASTEGNARO-IUS LABORIS 30 CENTRE COMMUN DE LA SÉCURITÉ SOCIALE 32 CENTRE NATIONAL DE FORMATION PROFESSIONNELLE CONTINUE 34 CFL 10, 16, 18, 20, 52 CHAMBRE DE COMMERCE 34 CONSOLI GIUSEPPE 26 CRAUSER VALÉRIE 44 DÉI GRÉNG 8 DOSTERT GILLES 10

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PATRICK LUXEMBOURGER

« ‘Zesummen’, le mot de la victoire ! »

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Chaque mois, un acteur du secteur couvert par Paperjam Plus est sollicité pour partager en image ses impressions sur l’avenir de celui-ci. Patrick Luxembourger, maire de Terville, s’est prêté à l’exercice et a répondu à la question : « Comment envisagez-vous l’avenir des frontaliers ? »

S

elon le maire de la ville française voisine de Thionville, mobilisé depuis longtemps sur la question des frontaliers : « Il n’y a pas d’avenir pour les frontaliers, il n’y a qu’un seul avenir pour tous les habitants d’un Grand Luxembourg. Il faut une vision commune et des infrastructures nouvelles à construire ensemble. Les égoïsmes nous tueront tous. »

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