.1 SAGA DU MÉTISSAGE
TEMPÊTES ET CYCLONES LES COLÈRES D'UNE ÎLE Texte : corinetellier.re Illustrations : Lithographies de Antoine Roussin Album de La Réunion
Débarcadère de Sainte-Rose. Monument élevé à la mémoire de Corbett
Si La Réunion est sous bien des aspects un paradis charmant, les tempêtes et cyclones qui ponctuent régulièrement les saisons chaudes nous rappellent aussi que la nature peut parfois avoir ses colères. Des phénomènes redoutés dès la colonisation de l'île.
D
1881 Rade de Saint-Denis, Coup de vent (Appareillage)
es vents violents et de la pluie en bourrasques, les cyclones laissent des traces dans le paysage et encore plus dans les mémoires. Même les jeunes générations qui n'ont pas connu les cyclones dévastateurs en parlent avec respect. Il faut dire que la menace cyclonique est ancrée dans notre histoire dès ses origines. En 1657, les premiers habitants de l’île ont ainsi connu un cyclone qui détruisit tous leurs biens.
Ouragans, coups de vent, avalasses Avant d'être baptisés cyclones vers la fin XIXème siècle, ces phénomènes climatiques ont pu s'appeler ouragans, coups de vent ou encore avalasses. Imprévisibles à l’époque, ils représentaient un grand danger pour les habitants, leurs
biens mais aussi les navires. En 1829, 20 navires pris dans la houle disparurent au large ; les hommes et les marchandises des navires qu'ils transportaient restèrent introuvables. En 1860, ce sont 30 navires qui furent endommagés et 3 portés disparus. Sur terre, la situation n'est guère enviable : les récoltes dévastées entraînaient parfois des famines. Les grandes avalasses de 1806-1807 ont même eu une incidence sur l’économie agricole. Les cultures de coton, de café et de giroflier, jugées trop vulnérables, furent remplacées progressivement par la canne à sucre, plus apte à subir les assauts des cyclones. Le 27 février 1807, le général Ernault de Rignac des Bruslys adresse une lettre au
1881 Pendant l'ouragan. Environs de Saint-Paul
18
Magazine MAISONS CRÉOLES LA RÉUNION n°121