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Maison bioclimatique, du rêve à la réalité
Texte et photos : Corine Tellier Remerciements aux architectes de la maison bioclimatique de Saint-Leu : Marine Martineau et Laure Ponsart Remerciements à Loïse et Stéphane, les heureux propriétaires
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La maison bioclimatique du rêve à la réalité
Venue des contrées nordiques où elle résout à merveille les problèmes de chauffage du logement, la maison passive et bioclimatique trouve un terrain favorable à La Réunion et s’adapte parfaitement à nos problématiques d’optimisation de l’énergie en garantissant le confort sans le recours à la climatisation.
Une maison passive ou bioclimatique est une maison dont la conception et la construction permettent de réduire de façon considérable les besoins en énergie. Ces constructions sont donc plus respectueuses de l’environnement, avec moins de pollutions générées. Elles apportent aussi plus de confort, et ce de manière naturelle. Pour mieux saisir le concept et la façon dont il peut changer le quotidien, embarquons sans plus attendre pour Piton Saint-Leu, à Grand Fond, chez Loïse et Stéphane.
Panneau de commande tactile compatible wifi
Jets de réflexoloogie plantaire
Couchette massage séquentiel
Appuie tête confort
Habillage en bois Canadien + Isolation
Marque implantée à la Réunion depuis 18 ans avec plus de 1200 spas installés
Hydrojets haute pression interchangeables
MADE IN AUSTRALIA
Skimmer avec filtration double cartouches Diffuseur aromathérapie Éclairage Led multicouleurs
Commande Air
Neck jet
Variateur COHUNAjet Grille anti-rongeur Fond de protection en ABS
Les propriétaires nous reçoivent dans leur maison qu’ils occupent avec leurs deux enfants. Une conception signée à quatre mains par Marine Martineau et Laure Ponsart. Marine Martineau a accepté de partager, au côté des propriétaires, sur les points forts de cette maison bioclimatique.
Pouvez-vous nous présenter cette maison, son concept ? Marine Martineau : L’idée était de proposer une maison familiale avec des chambres pour les deux enfants et une chambre parentale, une maison confortable au quotidien, où l’on n’a pas à utiliser de climatisation. Le challenge était d’optimiser avec Loïse et Stéphane les espaces intérieurs de la maison afin d’offrir des espaces extérieurs généreux sur cette parcelle en pente de 370 m2. La prise en compte de tous les paramètres a guidé la conception sur un plan en L d’une surface de 105 m2 habitable. La conception propose un espace plein côté rue, idéal pour préserver l’intimité, et qui protège de plus du vent venant de l’est. L’ouverture se fait vers l’ouest où l’on dispose d’un espace de vie confortable et où l’on circule librement. La distribution se fait par la profonde varangue qui sert aussi de tampon thermique. Loïse : C’est exactement ce que nous souhaitions : de larges ouvertures, des pièces très ouvertes sur l’extérieur, une maison sans couloir, mais avec la varangue comme élément fort. On passe par elle pour accéder à toutes les pièces... Marine Martineau : La maison compte trois chambres. Petite particularité dans les deux chambres des enfants : une mezzanine avec échelle escamotable qui peut servir comme lit d’appoint pour les invités. Ce qui correspond au mode de vie
de la famille. Nous nous sommes servis de l’angle que forme les deux chambres pour installer une salle de bain commune pour les enfants. La chambre parentale comporte un dressing et sa propre salle de bain. Le salon joue sur le côté dedans-dehors avec une baie à galandage pour une ouverture maximale de la maison. La cuisine est ouverte sur le salon et l’extérieur. En extérieur, on peut profiter d’un jardin d’agrément périphérique et d’une piscine avec un tour de bassin en basalte.
Comment avez-vous appréhendé le site d’implantation ? Marine Martineau : Il a fallu s’adapter au terrain particulier avec une pente
assez forte côté rue, qui descendait à l’époque vers des champs de canne et qui débouche aujourd’hui sur une généreuse plantation de bananiers. Le tout en ne perdant pas de vue le profil général de la maison voulue de plain-pied. Loïse : Le pari est relevé à 100% ! Marine et Laure ont réussi à créer une maison qui dispose d’une hauteur significative du fait de la pente. C’est un peu comme si l’on avait une maison à étage, mais de plainpied ! Avant, on habitait à 200 mètres. Aujourd’hui, on est installé 100 mètres plus haut et avec un beau panorama sublimé par la configuration des lieux.
Qu’est-ce qui vous a incités à faire construire une maison bioclimatique ? Loïse : Cela faisait un an que nous étions installés à La Réunion quand nous nous sommes décidés à faire construire. On louait une maison en hauteur et en bois : c’étaient déjà les deux critères que nous recherchions pour notre propre maison. On avait déjà adhéré au chauffe-eau solaire, mais on n’avait pas encore déterminé si ce serait une maison bioclimatique. C’est en discutant avec les architectes que nous nous sommes décidés. On avait l’occasion de construire de manière durable et respectueuse pour l’environnement tout en optimisant les volumes. A vrai dire, notre ancienne maison était trop grande ; on ne s’y retrouvait pas. On s’était dit que notre nouvelle maison serait modulable : suffisamment grande pour accueillir des invités mais qui reste à notre échelle, habitable !
Combien de temps a pris la construction ? Loïse : Tout est allé très vite. On a bénéficié d’une bonne conjoncture. Une fois qu’on a donné notre préavis de départ, on a visité le terrain assez vite. On a fait l’acquisition du terrain en mars 2017 ; les premiers travaux ont commencé en septembre 2017 ; en mai 2018, on entrait dans la maison qui était pratiquement finie. Il manquait simplement l’habillage intérieur.
Vous avez l’habitude de ce genre de commandes ? Marine Martineau : J’ai tout d’abord travaillé à la conception et au suivi de bâtiments publics pendant 9 ans, avant de me tourner vers les commandes pour les particuliers. Ce qui
m’intéresse: travailler sur des projets personnalisables avec des sites particuliers et en tenant compte des attentes des clients. Je suis une partisane de la conception 53
frugale: optimiser les surfaces au maximum pour un résultat écologique et économique. Autrement dit, le bon investissement au bon endroit. Pour moi, l’ossature bois a de réels atouts : les chantiers sont plus propres et plus rapides et ce type d’ossature apporte un réel confort aux occupants. La conception bois peut également très bien s’associer à d’autres structures comme le béton. En termes de matériaux, autant que faire se peut, je favorise l’utilisation de ressources locales, comme par exemple le cryptomeria.
Quels matériaux avez-vous privilégiés justement ? Marine Martineau : Il s’agit d’une maison bois qui comprend une partie basse en maçonnerie (soutènement et espace garage) et une partie haute en ossature bois et en bardage bois. Le bois est un matériau peu émissif. Quant aux parties en béton, elles ne sont pas en contact direct avec les sources de chaleur. Résultat: peu de chaleur ressentie et plus de confort thermique. Le bardage extérieur est en pin, la structure en en lamellé de pin classe IV, le parement intérieur en cryptomeria lasuré. En couverture, de la tôle ondulée a été mise en œuvre. Loïse et Stéphane ont choisi comme revêtement de sol intérieur un béton ciré couleur cappuccino dans toutes les pièces sauf dans les salles de bains en travertin.
A l’extérieur, la varangue et la terrasse sont en bois exotique. Pour les menuiseries, c’est l’aluminium qui a été retenu avec des jalousies couleur gris anthracite ; des jalousies renforcées par des moustiquaires de la même couleur anthracite pour se protéger des moustiques bien sûr mais aussi pour casser les gouttes de pluie en cas de grosses averses.
Comment sont assurées l’aération et la ventilation ? Marine Martineau : Pour un confort hygrométrique et thermique au sein du logement, on a misé sur la ventilation traversante grâce aux jalousies qui permettent de ventiler la maison même lorsque l’on n’est pas là pour ouvrir les fenêtres. De plus, la conception a favorisé des trames peu larges favorables à la ventilation. On a complété le principe d’aération par des ouvertures en hauteur qui assurent une ventilation ascendante. Des volets à la créole complètent le dispositif. Quelle a été la solution retenue pour l’isolation ? Marine Martineau : Pour l’isolation du toit et des murs, on a opté pour l’insufflation de ouate de cellulose. La peau intérieure est constituée de planches de cryptomeria rainurées qui s’emboîtent avec des angles biseautés, des planches qui ont été spécialement récupérées par Loïse à la scierie de Saint-Benoît. Comment avez-vous aménagé les abords de l’habitation ? Marine Martineau : La végétalisation des abords est un élément indispensable en construction bioclimatique : c’est pourquoi on a gardé les bananiers qui étaient là au début, ils jouent un rôle très important en contribuant à rafraîchir l’air à proximité de l’habitation. Toute la maison est par ailleurs ceinturée d’une bande végétale stratifiée (pelouse, massifs arbustifs, spécimens de haute tige).
Comment se sent-on dans cette maison ? Loïse : Nous sommes très contents des choix des matériaux et des couleurs : pour ma part, j’adore ce bardage blanc avec cette petite touche discrète de marron en hauteur. On aime la luminosité des pièces, ce côté dedans-dehors très sympa, le fait de pouvoir circuler à notre aise d’un endroit à l’autre. L’extérieur nous plaît énormément aussi: la varangue, la piscine en L... La nuit, on a une ambiance agréable avec toutes ces lumières que Stéphane a disposées partout, y compris
dans les bananiers ! Je crois que c’est la première fois que l’on peut se dire : « qu’est-ce qu’on est bien chez nous ! «.
Cette maison vous a-telle poussés à changer vos habitudes ? Loïse : Dorénavant, on peut profiter de l’extérieur même le soir, sans craindre le vent. L’énorme ouverture et l’extension du salon nous permettent de prendre le temps de nous asseoir, prendre un petit café le matin, face à l’océan... Profiter de notre chez nous en somme !
