Sonia Delaunay

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Ce catalogue a été édité à l’occasion de l’exposition Sonia Delaunay qui doit avoir lieu à la Galerie Zlotowski du 22 mai au 10 juillet 2021. Ces dates sont toutefois soumises aux incertitudes liées à la pandémie de COVID-19.

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Une exposition Sonia Delaunay dans une galerie parisienne, en pleine pandémie, est une joie à plus d’un titre pour ceux qui l’aiment, ceux qui la veulent découvrir, et croyons le pour elle-même. Qui plus est dans le quartier qu’elle affectionnait, son atelier de la rue Saint-Simon est à deux pas. Certains s’efforcent depuis longtemps de la faire naître dans une lointaine province de l’Est. On la cite parfois comme ukrainienne, rarement russe, de temps en temps juive. Sonia Delaunay est française par son mariage avec Robert Delaunay à Paris le 15 novembre 1910 à la mairie du 6e arrondissement. Nous ne trouvons dans ses archives que la trace de ses passeports tous français et de sa carte d’identité faite en 1943 sous l’occupation dans laquelle sa photographie est de profil, comme il fut d’usage pendant cette période, qui laisse la trace indélébile de l’asservissement du pays aux pratiques racistes. Elle est donc née à Odessa la ville russe créée par la Grande Catherine de Russie sur les plans du Duc de Richelieu. L’extrait d’acte de naissance délivré par le greffier du tribunal civil de première instance du département de la Seine, annexé à l’acte de mariage, ne laisse aucun doute. Il indique que dans le registre de l’état civil des naissances israélites à Odessa : L’an mil hui cent quatre vingt-cinq, le premier novembre est née : Sarah, fille du soldat de réserve Elie Stern et de son épouse dame Hana. Odessa. Sonia Delaunay va traverser le siècle comme elle traversera l’Europe dans le sens contraire du récit de son ami suisse Blaise Cendrars dans La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France. Sans jamais se retourner. Russie, Finlande, Allemagne, France, Espagne, Portugal puis Paris. Voilà qui dessine une carte de l’Europe et fait défiler tout le siècle. Deux guerres mondiales. Nous pouvons croire qu’elle n’aurait pas aimé les classifications simplistes des petits drapeaux nationalistes. Nous préférons croire que Sonia Delaunay est la Parisienne par excellence. Cette Parisienne que Robert Delaunay a parfaitement peinte en 1913. Trois toiles intitulées Femme à l’ombrelle ou La Parisienne, dont l’un des exemplaires est au Musée de Saint-Tropez, le deuxième au Museo Thyssen-Bornemisza à Madrid, et le troisième qui a appartenu à madame Greta Garbo est passé récemment en vente publique. La femme à l’ombrelle, c’est elle la Parisienne. Parler en quelques lignes de son oeuvre, résumer 94 ans d’une vie consacrée à l’art, est impossible. Nous retiendrons un aspect qui nous paraît mériter un éclairage particulier. Pendant très longtemps, Sonia Delaunay n’est apparue que dans le sillage de son glorieux époux. Une sorte de suiveuse entendait-on parfois. Une décoratrice ! Il n’en est rien. Quand bien même la liste de ses expositions antérieures en France et ailleurs était déjà fort longue, sa grande rétrospective (plus de 400 oeuvres) au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris du 16 octobre 2014 au 22 février 2015, Sonia Delaunay, les couleurs de l’abstraction, le démontre définitivement.


Suiveuse ? Je n’en crois rien. Je prendrai comme exemple la géniale exposition au Kunstmuseum de Bâle, avril-août 2008, Robert Delaunay. Hommage à Blériot. Exposition organisée autour d’un seul tableau, l’Hommage à Blériot. Cette huile sur toile à matelas est peinte par Robert Delaunay en 1914, elle mesure 250 x 250 cm. Pour lui répondre en vis-àvis, ce musée a obtenu le prêt de Prismes électriques de Sonia Delaunay. Toile de 1914 de 250 x 250 cm, donc de dimension identique, achetée à l’artiste par l’Etat en 1958. Les deux oeuvres se faisaient face. La confrontation des deux tableaux n’était pas au désavantage de Sonia Delaunay, bien au contraire. Nous continuons de croire que Prismes électriques est certainement l’un des tableaux les plus fondamentaux de l’Abstraction avec Udnie de Picabia comme l’a démontré l’exposition mémorable de 2003 Les origines de l’abstraction au Musée d’Orsay. Plus modestement, j’avais participé à la réalisation d’une exposition à la Galerie Art Focus à Zurich en 2001, du 2 mars au 19 mai, dans laquelle la conversation des oeuvres de Sonia et de Robert Delaunay ne permettait pas de croire que celles de Sonia Delaunay étaient de qualité inférieure à celles de son mari. Bien au contraire. On y voyait notamment l’extraordinaire portrait de Tchouiko de 1908 dont l’autre version est un chef-d’œuvre du Hamburger Kunsthalle. Les œuvres que nous montre la Galerie Zlotowski illustrent le parcours singulier de l’artiste. Un croche-pied permanent entre abstraction et figuratif. Une recherche permanente d’une approche différente de l’art. Tous les supports se valent. Un déroutement de la logique ancienne qui enferme l’artiste dans un genre déterminé duquel il ne peut sortir qu’à son détriment. Après de longues années à étudier ces deux artistes, Robert et Sonia Delaunay, j’en suis venu à ne retenir que les mots du peintre suisse Paul Klee à propos du tableau fondamental de Robert Delaunay les Fenêtres sur la ville, première étude, deuxième motif, Paris, 1912. Propos tenus dans Die Alpen, aut. 1912. « Delaunay a créé le type même d’un tableau indépendant qui, sans motifs issus de la nature, mène une existence complètement abstraite. » Voici dit dans un langage simple direct et concis une description de l’abstraction que personne n’avait comprise à l’époque. Et surtout pas Guillaume Apollinaire qui marginalisa Delaunay, Kupka et d’autres par l’orphisme*. Nous croyons que Paul Klee aurait pu tout aussi bien le dire pour le tableau de Sonia Delaunay les Contrastes simultanés, huile sur toile, Paris, 1912, 46 x 55 cm. MNAM AM 4090 P. Donation 1964 de Sonia et Charles Delaunay à l’Etat. Richard Riss

Expert officiel de Sonia et Robert Delaunay 24 février 2021

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* Citons les propos de Sonia Delaunay, cités dans le catalogue de l’exposition du centenaire de Robert Delaunay au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 1985, p. 75, qui résument le dilemme d’avoir de trop célèbres amis. « Les Fenêtres tournaient le dos au cubisme pour s’ouvrir sur le futur. Guillaume était embarrassé ; habile jongleur, il a trouvé le compromis de « cubisme orphique » pour ne pas consommer le schisme. Et pourtant, la rupture était profonde, fondamentale, avec ses copains cubistes en péril de conformisme ».


1918, de gauche à droite : Robert Delaunay, Boris Kochno, Igor Stravinsky, Sonia Delaunay, Serge Diaghilev,

Manuel de Falla, M. Barrochi.


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A Sonia Delaunay exhibition in a Parisian gallery, in the middle of a pandemic, is a delight in more ways than one for those who love her wok, those who want to discover it and for those who believe in it for its own sake. What’s more, it is in the area she loved; her studio is just round the corner in the rue Saint-Simon. Some have long tried to place her as having been born in a far-away province in the East. She is sometimes referred to as Ukrainian, Russian and occasionally Jewish. Sonia Delaunay is French by marriage to Robert Delaunay in Paris on 15 November 1910 at the town hall of the 6th arrondissement. The archives only give us a hint of her passports - all of them French - while her identity card issued in 1943 under the occupation, in which her photograph shows her in profile, as was common at the time and which leaves an indelible trace of the country’s subjugation to racist practices. So, she was born in Odessa, the Russian city created by Catherine the Great of Russia according to the plans drawn by the Duke de Richelieu. The extract from her birth certificate issued by the Clerk of the Civil Court of First Instance of the Seine, attached to the marriage certificate leaves us in no doubt. Her birth is only recorded in the Civil register of Israelite births in Odessa: in the year eighteen hundred and eighty-five, on the first day of September, was born: Sarah, daughter of the reserve soldier Elie Stern and his spouse, Lady Hana. Odessa. Sonia Delaunay was to span the century just as she was to cross Europe, in the opposite direction of the journey recounted by her Swiss friend Blaise Cendrars in La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France (Prose on the Trans-Siberian Railway and of Little Jehanne of France). Never to return. Russia, Finland, Germany, France, Spain, Portugal then Paris. Together they drew a map of Europe that scrolls through the whole century. Two world wars. We might be led to believe that she did not like the simplistic classification of small nationalist flags. We prefer to believe that Sonia Delaunay was the Parisian. The Parisian perfectly painted by Robert Delaunay in 1913 as in three canvases with the title Femme à l’ombrelle ou La Parisienne (Woman with Umbrella or the Parisian), of which one is in the Musée de Saint-Tropez, the second in the Museo Thyssen-Bornemisza in Madrid, and the third, which belonged to Greta Garbo, was recently put up for auction. She is the woman with the umbrella, the Parisian. Let us say a few words about her work – it is being impossible to summarise 94 years of a life devoted to art. We will focus on an aspect of her work which we think deserves a special spotlight. For a long time Sonia Delaunay only featured in conjunction with her glorious husband. Sometimes referred to as a follower. A designer! Nothing of the sort. Even though there was already a very long list of her earlier exhibitions in France and elsewhere, a major retrospective of her work (over 400 pieces) at the Musée d’Art moderne de la Ville de Paris from 16 October 2014 to 22 February 2015, Sonia Delaunay, les couleurs de l’abstraction (the colours of abstraction) is definitive proof.


Follower? I do not believe that for a minute. Take for example the wonderful exhibition at the Basel Kunstmuseum, AprilAugust 2008, Robert Delaunay. Hommage à Blériot (Homage to Blériot). An exhibition organised around a single canvas, l’Hommage à Blériot. This oil painting on canvas was painted by Robert Delaunay in 1914 and measures 250 x 250 cm. So as to set up a direct correspondence the museum managed to borrow Sonia Delaunay’s Prismes électriques (Electric Prisms), a canvas dating from 1914 and measuring 250 x 250 cm, so exactly the same size, bought from the artist by the State in 1958. The two works squared up to each other – a confrontation between the two pieces did not put Sonia Delaunay at a disadvantage, quite the opposite. We continue to believe that Prismes électriques, along with Udnie by Picabia, is undoubtedly one of the key pieces of Abstraction as shown in the memorable exhibition in 2003 at the Musée d’Orsay, Les origines de l’abstraction (The origins of abstraction). More modestly, I took part in putting on an exhibition at the Galerie Art Focus in Zurich in 2001, from 2 March to 19 May, during which the conversation between the works by Sonia and Robert Delaunay gave no indication that those by Sonia Delaunay were inferior in quality to those by her husband. Quite the opposite. The exhibition included the extraordinary portrait of Tchouiko done in 1908, the other version of which is a masterpiece held by the Hamburger Kunsthalle. The pieces that galerie Zlotowski is showing us illustrate the artist’s singular journey. She always had a foot in both abstraction and figuration, was always looking for a different approach to making art. Any media was valid. A departure from an ancient way of thinking which would have locked the artist into a fixed genre from which the artist could digress only at great cost. After many years spent studying these two artists, Robert and Sonia Delaunay, the only words that come to me are those of Swiss painter Paul Klee regarding the key work by Robert Delaunay Les Fenêtres sur la ville, première étude, deuxième motif, (Windows on the City, first part, second motif) Paris, 1912. I quote from the journal Die Alpen, ca. 1912. “Delaunay has created the prime example of an independent painting, which, using a motif that is not from nature, leads a completely abstract existence.” A description of abstraction, in simple, direct and concise language, which no-one understood at the time. And definitely not by Guillaume Apollinaire who was to marginalise Delaunay, Kupka and others by calling their work Orphism.* We believe that Paul Klee could have said the same of Sonia Delaunay’s les contrastes simultanés (Simultaneous contrasts), oil on canvas, Paris, 1912, 46 x 55 cm. MNAM AM 4090 P. Donated in 1964 by Sonia et Charles Delaunay to the State. Richard Riss

Official Expert of Sonia and Robert Delaunay 24 February 2021

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* Let us cite Sonia Delaunay, as quoted in the Robert Delaunay centenary exhibition catalogue published by the Musée d’Art moderne de la Ville de Paris in 1985, p. 75, which sums up the dilemma of having friends who are too famous: “The windows turn their back on Cubism so as to open up to the future. Guillaume was embarrassed; a skilful juggler he found a compromise in the term “Orphic Cubism” so as not to accept the schism. And yet the rupture was far-reaching, with his Cubist friends in danger of conformity.”


1925. Portrait de Sonia et de Robert Delaunay devant une oeuvre de Robert Delaunay.


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Sonia Delaunay ou la couleur en majesté Figure historique des arts du XXe siècle, Sonia Delaunay compte parmi les pionniers de l’abstraction picturale. En prise avec la modernité de son temps, celle qui fut qualifiée de « reine de la couleur » et qui fut aussi la compagne du peintre français Robert Delaunay, a développé pendant près de quatre-vingt années une œuvre foisonnante, d’une cohérence et d’une diversité exceptionnelles, guidée par une quête insatiable de « synthèse » dont nombre d’artistes continuent aujourd’hui de s’inspirer. Née à Odessa le 14 novembre 1885, Sarah Stern, cadette d’une famille juive de trois enfants, est adoptée par son oncle maternel à l’âge de cinq ans ; elle prend le nom de Sonia Terk et vit à Saint-Pétersbourg jusqu’à ses dix-huit ans au sein d’un milieu bourgeois et éclairé, féru de peinture, de philosophie et de poésie. La jeune femme part en 1904 étudier les beaux-arts à Karlsruhe en Allemagne, puis s’installe à Paris en 1906, capitale des arts et de la mode, qui célèbre alors les grands noms récemment disparus du postimpressionnisme français – Gauguin, Van Gogh, Cézanne - et voit l’émergence de la peinture fauve sous la houlette de Matisse. Sonia Terk s’imprègne rapidement de ces différents courants ainsi qu’en témoignent les portraits expressionnistes vivement colorés, certains rehaussés de jaune d’or à la manière des icônes russes, qu’elle peint lors de ses séjours d’été en Finlande et qui attestent une maîtrise précoce du dessin et de la couleur. A peine âgée de 22 ans, elle présente en 1908 un ensemble de peintures remarquables parmi lesquelles Le Nu jaune (1908, musée des beaux-arts, Nantes) à la galerie Notre-Dame-des-Champs à Paris, que dirige le galeriste allemand Wilhelm Uhde. Peu après son mariage amical avec Uhde, la jeune femme rencontre Robert Delaunay qu’elle épouse en 1910. Le peintre français, autodidacte, passé par l’étude du postimpressionnisme et du cubisme, s’émerveille de « l’aspect primitif, un peu barbare » des tableaux de la jeune femme aux « couleurs éclatantes [qui] ont l’aspect d’émaux ou de céramiques, de tapis ». À leur union et à la naissance de leur fils Charles, en 1911, succède une période féconde et créative pour le couple qui s’oriente communément vers l’abstraction : ensemble, ils proclament la naissance d’un nouveau langage qui repose sur le pouvoir constructif et dynamique de la couleur, le simultanisme. Porté par la notion de « métier », soit un « principe absolument nouveau dans tous les développements possibles (affiche, mode, tissus, meubles, architecture, urbanisme) [qui] va régénérer ou donner la vie à tout ce qui est de la visualité », ce courant esthétique s’épanouit dans les arts de la peinture pure pour Robert, la peinture et les arts domestiques chez Sonia, en dialogue étroit avec les expérimentations contemporaines de Kandinsky, de Kupka, des cubistes de Salon et des synchromistes américains. Entre 1912 et 1914, Sonia, qui signe ses travaux sous le double-patronyme « Delaunay-Terk » dans une volonté d’affirmation de ses origines orientales, peint parmi ses tableaux les plus importants : ainsi Le Bal Bullier, remarquable kaléidoscope de couleurs peint sur une toile à matelas de format horizontal (1913, Musée national d’art moderne-centre Pompidou, Paris) ou Les Prismes Électriques, une ode magistrale à la lumière et au rythme dans un tableau monumental présenté au salon des Indépendants juste avant l’éclatement de la guerre (1914, Musée national d’art moderne-centre Pompidou, Paris). Celle qui se considérait comme l’amie des poètes, recouvre spontanément les ouvrages qu’elle affectionne de reliures bigarrées - Œuvres de Rimbaud, Alcools d’Apollinaire, Les Pâques de Cendrars, Les Transplantés de Canudo, etc. Elle confectionne aussi à la manière des paysannes russes une couverture de berceau pour Charles (1911, Musée national d’art moderne-centre Pompidou, Paris) et ses premiers habits simultanés (1913, collection particulière) que le couple et leurs amis arborent dans les salles de bal et les


salons parisiens tel un manifeste, colorant l’espace public dans un souhait d’extension du simultanisme par-delà le cadre du chevalet tandis que le simultané devient un « label ». En 1913, Sonia Delaunay compose enfin avec Blaise Cendrars le premier poème-peinture, La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France, dont le texte et « l’improvisation colorée » déroulés le long d’un dépliant vertical de deux mètres de haut narrent la déambulation imaginaire du poète bourlingueur et d’une jeune prostituée depuis Moscou jusqu’à Paris ; chaque exemplaire, mis en couleur suivant la technique du pochoir, se replie tel un kakemono et est revêtu d’une couverture en cuir noir peinte à la main par Sonia Delaunay (Projet de couverture, 1913, ill. p. 23). De 1914 à 1921, les Delaunay vivent entre le Portugal et l’Espagne. Eblouis par la lumière et les couleurs éclatantes des marchés et paysages du Minho, ils renouent avec la figuration. Sonia Delaunay peint des paysages et des natures mortes aux coloris chatoyants, ainsi que les foulards, les poteries et les objets qu’elle recueille sur les marchés populaires. Une carte postale représentant une paysanne portugaise en costume traditionnel sert de modèle, tout comme les domestiques et « les canards [qui] posaient pour les portraits et les natures mortes [...]. Même chose pour les légumes et les fruits [...] ». Personnages et objets fusionnent avec le cadre environnant dans un bain de couleurs pures (Portugaise aux fruits, 1915-16, ill. p. 27). Le couple fréquente les milieux de l’avant-garde portugaise et du cercle de la galerie Dalmau dans le dessein de monter des « expositions d’art simultaniste » qui réunissent les arts de la peinture, de la danse et de la musique. L’Album n°1 projetait par exemple de réunir poèmes et « interprétations plastiques » d’une Corporation internationale composée entre autres d’Edouardo Vianna, Amedeo de Souza-Cardoso, Apollinaire et Cendrars. Le Projet de couverture pour Album n°1, 1916, (ill. p. 31) explore dans la continuité des projets d’affiches d’avant-guerre l’inscription d’un intitulé dans le cadre d’une composition circulaire, faisant ici usage de la cire, un procédé exigeant auquel le peintre mexicain Angel Zárraga avait initié les Delaunay en 1913 et que ces derniers expérimentent durant leur séjour au Portugal. La même année, Sonia Delaunay est invitée par Arturo Ciacelli à exposer personnellement à la Nya Konstgalleriet de Stockholm. Elle présente seize tableaux et dix objets. Pour la couverture du catalogue, qui reproduit pour la première fois le poème de Cendrars « Sur la robe elle a un corps », l’artiste compose une vingtaine d’autoportraits plus ou moins figurés, dont une dizaine sont peints à la cire : en première de couverture, le visage de l’artiste, coiffé d’un chapeau simultané, se mue en une myriade de cercles concentriques, lorsque la quatrième de couverture présente autour d’un disque constitué de demi-cercles chromatiques le nom de l’artiste et celui des villes « Paris » et « Stockholm », suivies de l’adresse de la galerie suédoise (Projet de couverture pour le catalogue de l’exposition à Stockholm, 1916, ill. p. 29). La Révolution d’Octobre 1917, que les Delaunay accueillent avec joie, oblige Sonia à trouver un ressort commercial aux applications spontanées qu’elle réservait jusqu’alors à son entourage. Après avoir expérimenté les arts de la scène avec les Ballets russes de Serge de Diaghilev en créant les costumes - Robert, les décors - du ballet Cléopâtre, elle ouvre en 1918 la Casa Sonia à Madrid qui propose à la vente des accessoires de mode et de décoration intérieure, sur le modèle de la maison Martine de Paul Poiret. L’appel de Dada par la voix de Tristan Tzara, et le succès d’estime de la boutique auprès de l’aristocratie madrilène encouragent le couple à rentrer à Paris en 1921, et à prolonger l’expérience d’un commerce plus spécifiquement dédié aux arts textiles et à la mode. C’est par le biais des spectacles dadaïstes et des bals russes que Sonia présente ses premiers tissus et inaugure en 1924 l’atelier Simultané, puis la maison Sonia en 1925. Les Delaunay déposent la marque Simultané en France et aux Etats-Unis pour protéger leurs créations dont ils font la promotion au travers

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de procédés originaux : le stand Simultané est un dispositif de présentation d’étoffes simultanées en mouvement breveté par Delaunay et présenté au Salon d’Automne de 1924 ; « L’élégante », un « film moderne en couleurs » coproduit par Delaunay selon le procédé Keller-Dorian en 1925, présente les créations de Sonia portées par des mannequins de mode et accompagne certaines conférences de l’artiste ; le « tissu-patron », également breveté par Delaunay en 1925, expérimenté deux ans plus tard par la maison Redfern, répond à un souci de démocratisation du prêt-à-porter ; les défilés, les spectacles, les décors pour le cinéma de René le Somptier et les nombreuses photographies de mode qui mettent en scène les tissus et créations vestimentaires de la maison Sonia au sein d’environnements modernes promeuvent enfin mode et peinture suivant un même principe d’équivalence. Une publicité de la maison Sonia fait ainsi la promotion de « sa mode, ses tableaux, ses tissus déposés » tandis que l’artiste présente à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de 1925 les « modèles d’art » créés avec le fourreur Jacques Heim et le maroquinier Girault-Gilbert. Parallèlement à ces créations qui relèvent autant de l’esthétique constructiviste russe que de la richesse ornementale de l’Art Déco, l’artiste peint quelques rares huiles et gouaches qui s’assimilent aux photographies de mode réalisées dans le salon du boulevard Malesherbes où les modèles prennent l’apparence de mannequins de bois qui font corps avec le décor (Scène d’intérieur, 1922, ill. p. 33 ; Trois femmes, 1925, ill. p. 39). La crise économique précipite la fermeture de la boutique en 1930, mais l’atelier de textiles reste en activité ainsi qu’en témoigne la collaboration exceptionnelle de Sonia Delaunay avec les magasins hollandais Metz & Co jusqu’aux abords des années 1950. Poursuivant ses recherches textiles avec une grande liberté mais toujours une extrême rigueur dans le choix et la distribution des couleurs, l’artiste rompt avec le style précieux de l’Art Déco et adopte un langage abstrait épuré, caractéristique de la peinture concrète des années 1930. Si les Delaunay collaborent brièvement à la formation des groupes internationaux qui défendent l’art non-figuratif, de Cercle et Carré et Abstraction-Création à l’Art Concret, ils font toujours prévaloir à l’impératif de la forme abstraite l’expression du « métier ». Au cours des années 1930, Robert Delaunay tutoie le rêve d’un phalanstère d’artistes à Nesles-la-Vallée, proclame l’ère du « Modern’Âge » et le retour à l’artisanat. Engagé dans la cause de l’art mural que soutient le nouveau gouvernement du Front populaire, le couple participe aux grands programmes décoratifs qui soumettent la peinture et les arts à l’ordre architectural, et dirigent avec Félix Aublet les équipes d’Art et Lumière qui signent les décors monumentaux des Pavillons de l’Air et des Chemins de Fer de l’Exposition Internationale des Arts et Techniques dans la vie moderne de 1937. Pour le panneau Voyages Lointains, illustration optimiste et résolument moderne des thèmes du voyage et des loisirs, Sonia Delaunay est récompensée d’une médaille d’or. Les trois panneaux monumentaux qu’elle peint également à la tempera sur toile avec une équipe de peintres pour le Pavillon de l’Air – Hélice, Moteur d’avion et Tableau de bord - constituent un ensemble indivisible que l’on peut aujourd’hui admirer au Skissernas Museum de Lund. Après le décès de Robert survenu en 1941 à Montpellier, Sonia Delaunay reste en zone libre et séjourne à Grasse en compagnie du couple Arp et d’Alberto Magnelli avec lesquels elle compose un ensemble de dessins à plusieurs mains qui verra le jour sous la forme d’un portfolio de 10 lithographies en 1950 (ed. Les Nourritures terrestres). Elle exécute aussi des gouaches dont les compositions en damier, petites hachures et arcs de cercle colorés s’agrègent librement autour de l’oblique d’un rythme sans fin (Rythme coloré, 1943, ill. p. 47). De retour à Paris le 1er janvier 1945, elle entreprend un combat sans relâche pour que la peinture de son époux soit reconnue au moment où l’histoire de l’abstraction commence à s’écrire sous la plume de critiques - Michel Seuphor, Michel Ragon, Léon


Degand parmi d’autres - qui rendent hommage aux pionniers disparus. Sonia Delaunay, qui signe désormais la plupart de ses œuvres sous ce seul patronyme, reprend la peinture dans son atelier de la rue Saint-Simon et expose dans les galeries Bing, Colette Allendy, Rose Fried à New York, Brook Street à Londres, ou encore Denise René tandis que l’abstraction géométrique se renouvelle sous l’impulsion de l’art optique. Elle expose aux Réalités nouvelles et poursuit sa quête d’intégration architecturale en participant aux projets du groupe Espace comme la maison de la Tunisie à la Cité internationale universitaire de Paris inaugurée en 1954. Les gouaches des années 1950 (Composition, rythme coloré, 1957, ill. p. 51) et les peintures des vingt dernières années sont d’une audace remarquable dans le travail de composition et l’emploi des couleurs. Elles agissent souvent comme des palimpsestes dans le procédé de reprise et de juxtaposition de motifs explorés dans le passé à l’instar de Rythme syncopé, dit Le Serpent noir, une huile sur toile de grand format (1967, musée des Beaux-arts de Nantes) dont la galerie Zlotowski présente une gouache analogue : composé comme un triptyque, Rythme syncopé, 1967, ill. p. 54-55, assemble de gauche à droite le motif serpentin noir et blanc qui fut imprimé sur soie en 1924, un rythme sans fin dont l’artiste explore les infinies variations depuis les années 1920, et la combinaison de petits rectangles colorés qui rappelle les gardes des Pâques de Cendrars. Les deux dernières décennies sont marquées par les grandes donations que Sonia et son fils Charles firent à l’Etat français de ses œuvres et de celles de Robert, et par les premières rétrospectives (Städtisches Kunsthaus, Bielefeld, 1958 ; Musée national d’art moderne, Paris, 1967). Ces années, pendant lesquelles l’artiste maintient le souci constant de transmettre son art de la couleur au plus grand nombre, ainsi qu’aux jeunes artistes qui se présentent à elle, sont aussi consacrées à l’édition de livres illustrés - Le Fruit permis, 1956 et Juste présent, 1961 de Tzara, Avec moi-même ou encore Alphabet, 1970 -, certains avec la complicité de Jacques Damase (Projet de couverture, 1969), de tapisseries par les ateliers Pinton ou encore d’objets par la maison Artcurial. L’artiste continue de déployer son écriture joyeuse et lyrique dans des gouaches dont elle fait sans cesse évoluer la gamme rythmique et chromatique, ainsi que la manière dont elle appose ses couleurs sur la toile ou le papier, jouant plus volontiers des noirs et des effets de matière – crayonnages et hachures - tirés de son œuvre gravé (Rythme coloré, 1971). Animée par un plaisir inaltérable de créer, Sonia Delaunay peint sa dernière gouache quelques semaines avant de s’éteindre le 5 décembre 1979 à Paris. Les récentes expositions rétrospectives qui lui ont été consacrées en France et à l’étranger, ainsi que celles, thématiques, dédiées à l’abstraction picturale, aux femmes artistes, aux arts dits décoratifs, ou encore à la mode, dans lesquelles ses œuvres brillent systématiquement par leur présence, témoignent s’il en était encore besoin de l’importance et de l’héritage de cette grande artiste qui aura milité pendant près d’un siècle pour le dépassement des genres et l’abolition des frontières entre les arts, au service d’un langage total et universel, la couleur. Cécile Godefroy

Historienne de l’art et commissaire d’exposition indépendante

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1925. Portrait de Sonia Delaunay.


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Sonia Delaunay: the Majesty of Colour A key figure in the history of XXth Century art, Sonia Delaunay is among the pioneers of pictorial abstraction. Engaged with the modernity of her time, the artist known as the “queen of colour” and also as Robert Delaunay's wife, developed, over a career spanning nearly 80 years, a prolific, exceptionally consistent yet diverse body of work, driven by an insatiable quest for “synthesis”, something which many contemporary artists still find inspiring. Born Sarah Stern in Odessa on 14 November 1885, the youngest daughter of a Jewish family with three children, she was adopted by her maternal uncle at the age of five; she became Sonia Terk and lived in Saint Petersburg until she was eighteen within a highly cultivated bourgeois society passionate about painting, philosophy and poetry. She left, as a young woman, in 1904 to study fine art in Karlsruhe, Germany, and then settled in Paris in 1906, capital of the arts and fashion, renowned for the recently departed leading names in French post-impressionism - Gauguin, Van Gogh, Cézanne - and seeing the emergence of Fauvism led by Matisse. Sonia Terk quickly soaked up these different artistic movements as we can observe in her brightly coloured, expressionist portraits, some of them heightened with the golden yellow of Russian icons, which she painted during her summers spent in Finland and which demonstrate an early mastery of drawing and colour. At just 22 she exhibited a group of remarkable paintings, including Le Nu jaune (Yellow Nude) (1908, Musée des beaux-arts, Nantes), at the Galerie Notre-Dame-des-Champs in Paris in 1908, run by the German dealer Wilhelm Uhde. Shortly after a marriage of convenience to Uhde, the young artist met Robert Delaunay whom she married in 1910. The self-taught French painter, who had studied Postimpressionism and Cubism marvelled at the “primitive, slightly barbaric” nature of the young woman’s paintings in “brilliant colours reminiscent of enamels or ceramics, and rugs or carpets.” The marriage and the birth of their son Charles in 1911 was followed by a fertile and creative period for the couple, with both of them turning towards abstraction: together they declared the birth of a new language, Simultanism, based on the constructive and dynamic power of colour. Informed by the concept of “metier”, i.e. “a totally new principle applying to all potential developments (posters, fashion, fabrics, furniture, architecture, town planning) which would regenerate or give life to anything relating to visuality”, an aesthetic movement that flourished in the art of pure painting for Robert, and painting and crafts for Sonia, in close dialogue with the contemporary canvases of Kandinsky, Kupka, the Salon Cubists and the American Synchromists. Between 1912 and 1914, Sonia, who signed her work “Delaunay-Terk” as a way of affirming her eastern origins, painted among her most important works, for example Le Bal Bullier (Bal Bullier), a stunning kaleidoscope of colours painted on canvas in landscape format (1913, Musée national d’art moderne-centre Pompidou, Paris) or Les Prismes Électriques (Electric prisms) a masterful ode to light and rhythm in a monumental work shown at the Salon des Indépendants just before the outbreak of WW1 (1914, Musée national d’Art Moderne - Centre Pompidou, Paris). The artist, who considered herself as a poet’s friend, spontaneously covered the bindings of the books she loved with colour - Œuvres by Rimbaud, Alcools by Apollinaire, Les Pâques by Cendrars, Les Transplantés by Canudo, etc. She also made a cradle blanket for Charles recalling Russian peasant traditions (1911, Musée national d’Art Moderne - Centre Pompidou, Paris) and her first simultaneous clothes (1913, private collection) which the couple and their friends wore in the dance halls and salons of Paris as a manifesto, bringing colour to the public space in a wish to extend Simultanism beyond the easel while Simultané became a brand name. In 1913, Sonia Delaunay collaborated with Blaise Cendrars on the first poem-painting, La Prose du


Transsibérien et de la Petite Jehanne de France (Prose on the Trans-Siberian Railway and of Little Jehanne of France), in which the text and the “colourful improvisation” unfold in a vertical two-meters long accordion book recounting the imaginary wanderings of the poet and a young prostitute on a trip from Moscow to Paris; each copy, with colour applied using stencils, rolls up like a kakemono (hanging scroll) and is lined with a leather cover hand-painted by Sonia Delaunay (Projet de couverture, 1913, ill. p. 23). From 1914 to 1921, the Delaunays spent their time between Portugal and Spain. Blown away by the brilliant light and colours of the markets and landscapes of Minho, they reconnected with figuration. Sonia Delaunay painted landscapes and still lifes in dazzling colours as well as scarves, pots and objects that she picked up at local markets. A postcard representing a Portuguese peasant in traditional dress served as a model, just like the domestic servants and “the ducks posing for portraits and still lifes [...]. The same goes for the vegetables and fruit [...]”. People and objects merge into their surroundings in a bath of pure colour (Portugaise aux fruits, 1915-16, ill. p. 27). The couple moved among the Portuguese avant-garde circles and the artists in touch with the Galerie Dalmau with the aim of organising “exhibitions of Simultanist art” bringing together the arts of painting, dance and music. L’Album n°1 for example was intended to gather together the poems and “artistic interpretations” of an international Corporation whose members included Edouardo Vianna, Amedeo de Souza-Cardoso, Apollinaire and Cendrars. The Projet de couverture pour Album n°1, 1916, ill. p. 31) was a continuation of themes explored in the pre-war poster designs with the title inscribed within the framework of a circular composition, in this case making use of wax, a demanding process introduced to the Delaunays by the Mexican painter Angel Zárraga in 1913 , and which they experimented with during their time in Portugal. In the same year, Sonia Delaunay was invited by Arturo Ciacelli to hold a solo show at the Nya Konstgalleriet in Stockholm. She exhibited sixteen paintings and ten objects. For the catalogue cover, which included the first reproduction of the poem “Sur la robe elle a un corps” (On her dress she has a body) by Cendrars, the artist created some twenty self-portraits, more or less figurative, of which a dozen were painted using wax: on the front cover, the artist’s face, topped by a simultaneous hat, is transformed into a myriad of concentric circles, while for the back cover the painted names of the artist and those of the cities “Paris” and “Stockholm” form a textual element around a disc made up of chromatic semicircles, followed by the address of the Swedish gallery (Projet de couverture pour le catalogue de l’exposition à Stockholm, 1916, ill. p. 29) (Design for the catalogue of the exhibition in Stockholm). The October 1917 Revolution, which the Delaunays joyfully welcomed, obliged Sonia to find a commercial outlet for the spontaneous creations which she had until then reserved for her relatives. After experimenting with the performing arts thanks to a commission by Serge de Diaghilev Ballets Russes to design the costumes – Robert, the sets – for the ballet Cléopatra, she opened the Casa Sonia in Madrid in 1918, selling fashion accessories and furniture, modelled on Paul Poiret’s Maison Martine. The appeal of Dada as expressed by Tristan Tzara, and the promising reception of the shop by the Madrid aristocracy encouraged the couple to return to Paris in 1921, and to extend their commercial experience more specifically to textiles and fashion. Dadaist spectacles and Russian balls offered Sonia an opportunity to show her first fabrics. In 1924 she opened her atelier Simultané (Simultaneous Lab), followed by the Maison Sonia in 1925. The Delaunays registered Simultané as a brand name in France and the United States to protect their creations which they promoted using original methods: the Simultané stand was a system for the presentation of simultaneous fabrics in movement patented by Delaunay and shown at the 1924 Salon d’Automne; “L’élégante”, “a modern film in colour”

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co-produced by Delaunay according to the Keller-Dorian process in 1925, shows Sonia’s work worn by fashion models and was projected at some of her conferences; the “tissu-patron” (textile pattern) also patented by Delaunay in 1925, experimented with two years later by Maison Redfern, was a response to prêt-à-porter’s role in democratising fashion; fashion shows, performances, sets for René le Somptier’s films, fashion photographs setting the stage for the fabrics and clothing designs of the Maison Sonia in modern environments finally promoted fashion and painting according to a single principle of equivalence. So an advertisement published by the Maison Sonia promoted “her fashion designs, her paintings, her patented fabrics” while the artist showed “art models” created in collaboration with the furrier Jacques Heim and the leather goods manufacturer Girault-Gilbert at the Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes (International Exhibition of Modern and Decorative Arts) in 1925. At the same time as creating these designs which are as much influenced by Russian constructivist aesthetics and to the ornamental richness of Art Déco, the artist painted a few rare oils and gouaches which are very like the fashion photographs taken in the Salon du boulevard Malesherbes where the live models took on the appearance of the wooden models which were part of the décor (Scène d’intérieur, 1922, ill. p. 33 ; Trois femmes, 1925, ill. p. 39). The economic crisis forced the closure of the shop in 1930, but the textiles studio remained active as we can see from the exceptional collaboration between Sonia Delaunay and the Dutch Metz & Co outlets which lasted until the early 1950s. Continuing her textile research with great freedom but always with extreme rigour with regard to the choice and placing of the colours, the artist broke with the precious Art Déco style and adopted a refined abstract language characteristic of 1930's concrete painting. If the Delaunays briefly took part in the founding of international groups advocating non-figurative art, from Cercle et Carré, Abstraction-Création to l’Art Concret, they still favoured the expression of “metier” over abstract form. During the 1930s, Robert Delaunay worked on the concept of an artists’ colony in Nesles-la-Vallée proclaiming the era of the “Modern Age” and the return of artisanship. Committed to the cause of mural art supported by the new Front populaire (Popular Front) government, the couple took part in major decorative programmes in which painting and the arts were at the service of architecture. Together with Félix Aublet they directed the Art et Lumière teams who signed the monumental decors for the Air and Railway Pavilions for the Exposition Internationale des Arts et Techniques dans la vie moderne (International Exposition of Art and Technology in Modern Life) in 1937. For the panel Voyages Lointains, an optimistic and resolutely modern illustration of the themes of travel and leisure, Sonia Delaunay was awarded a gold medal. The three monumental panels which she also painted in tempera on canvas with a team of painters for the Air Pavilion – Hélice, Moteur d’avion and Tableau de bord – creating an indivisible set of works which can today be admired at the Skissernas Museum in Lund. After Robert’s death in Montpellier in 1941 Sonia Delaunay remained in the unoccupied zone and stayed in Grasse with the Arps and Alberto Magnelli with whom she produced a set of 10 drawings which were reproduced and published as a portfolio of lithographs in 1950 (publishing house Les Nourritures terrestres). She also worked in gouache on freely arranged compositions using checkerboard patterns, small hatched lines and coloured circle segments gathered around the diagonal line of an endless rhythm (Rythme coloré, 1943, ill. p. 47). On returning to Paris on 1 January 1945, she worked tirelessly to ensure her husband’s work was recognised at a time when the history of abstraction was starting to be written about by critics - Michel Seuphor, Michel Ragon, Léon Degand among others – paying tribute to the pioneers who had passed away. The artist, who now generally signed her work “Sonia Delaunay”, took up painting again at her studio in the rue Saint-Simon and exhibited at the Bing and Colette Allendy


galleries in Paris, the Rose Fried gallery in New York, Brook Street gallery in London and the Denise René gallery in Paris at a time when there was a renewed engagement with geometric abstraction spurred on by optical art. She participated in the Salon des Réalités nouvelles and continued her quest for architectural integration by taking part in projects with Groupe Espace such as the maison de la Tunisie (Tunisia house) at the Cité internationale universitaire in Paris inaugurated in 1954. The gouaches of the 1950s (Composition, rythme coloré, 1957, ill. p. 51) and the canvases painted in the last twenty years of her life show immense daring in terms of composition and use of colour. They often work as palimpsests in a process of repeating and juxtaposing motifs explored in the past, like Rythme syncopé, dit Le Serpent noir (Syncopated Rhythm, so-called The Black Snake), a large oil on canvas (1967, Musée des Beaux-arts de Nantes) of which Galerie Zlotowski is showing a similar gouache: composed as a triptych, Rythme syncopé, 1967, ill. p. 54-55) brings together, from left to right a black and white serpentine motif which was printed on silk in 1924, an endless rhythm in infinite variations of which the artist had explored since the 1920s, and a combination of small colourful rectangles reminiscent of the guards in Les Pâques à New York (Easter in New York) by Cendrars. Sonia’s last two decades were marked by major donations of her work and that of Robert made by herself and her son Charles to the French State and by the first retrospectives (Städtisches Kunsthaus, Bielefeld, 1958 ; Musée national d’Art Moderne, Paris, 1967). These years, during which the artist constantly endeavoured to pass on her art of colour to as many people as possible as well as to the young artists that came to her attention were also devoted to the publication of illustrated books - Le Fruit permis, 1956 and Juste présent, 1961 by Tzara, Avec moi-même and Alphabet, 1970 -, some with the help of Jacques Damase (Projet de couverture, 1969), tapestries by the Ateliers Pinton as well as objects selected by Maison Artcurial. The artist continued to use her optimistic and lyrical aesthetic language in the gouaches in which she unceasingly developed her rhythmic and chromatic range as well as the way in she applied the colours on canvas or paper, playing more willingly with blacks and the effects of her materials – doodles and cross hatching – taken from her prints (Rythme coloré (Coloured Rhythm), 1971). Inspired by a longlife pleasure in creating, Sonia Delaunay painted her last gouache a few weeks before her death on 5 December 1979 in Paris. Recent retrospectives in France and abroad, as well as thematic exhibitions on pictorial abstraction, women artists, decorative arts or fashion, in which her works systematically shine through their presence are testament, if one were needed, to the significance and legacy of this great artist who fought for almost a century for the abolition of barriers between the arts in favour of a total, universal language: colour. Cécile Godefroy

Art Historian and Independent Curator

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1941. Groupe de Grasse, de gauche à droite : Sophie Taeuber-Arp,

Nelly van Doesburg, Hans Arp, Sonia Delaunay.


1. Couverture pour La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France de Blaise Cendrars Paris, 1913 Huile sur cuir 22,8 x 19,6 cm Exposition Color Moves: Art and Fashion by Sonia Delaunay, New York, Cooper-Hewitt National Design Museum, 18 mars-5 juin 2011 Réalisée à quelques exemplaires tous uniques et différents, et tous peints individuellement par l’artiste, cette oeuvre devait servir de couverture pochette pour le poème éponyme de Blaise Cendrars. L’ensemble constitue le premier livre illustré abstrait de l’histoire de l’édition. 22



2. Les Rochers de Montreux, projet d’affiche Paris, 1914 Huile sur papier 31,6 x 25,2 cm Provenance Galerie Berès, Paris Expositions Au temps des cubistes, Paris, Galerie Berès, 20 octobre 2006-27 janvier 2007 ; Sonia Delaunay. Les couleurs de l’abstraction, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 17 octobre 2014-22 février 2015 ; Sonia Delaunay, Londres, Tate Modern, 15 avril-9 août 2015, cat. cité p. 277 ; Stimme des Lichts - Delaunay, Apollinaire und der Orphismus, Ludwigshafen, Wilhelm-Hack-Museum, 2 décembre 2017-2 avril 2018. Bibliographie Au temps des cubistes, catalogue d’exposition, Galerie Berès, Paris, ill. n° 29, p. 133 ; Stimme des Lichts - Delaunay, Apollinaire und der Orphismus, catalogue d’exposition, Wilhelm-Hack-Museum, Hirmer, 2017, ill. p 155. Numéro d'archive : F. 796 24



3. Portugaise aux fruits Portugal, 1915-1916 Tempera sur papier monté sur bois 91 x 66 cm Signé et daté en bas à gauche Provenance Florence Chenu, France Expositions Robert et Sonia Delaunay, Turin, Galleria Civica d'Arte Moderna, 1960, n° 74 ; Painting in the Prism: Friends of Sonia and Robert Delaunay, Cologne, Galerie Gmurzynska, 1991. Bibliographie Jacques Damase, Michel Hoog & Charles Goerg, Sonia Delaunay : Rythmes et couleurs, Paris, Hermann, 1971, ill. p. 111 ; Painting in the Prism: Friends of Sonia and Robert Delaunay, catalogue d'exposition, Galerie Gmurzynska, Cologne, 1991, ill. cat. Numéro d'archive : F. 157 26



4. Projet de couverture pour l’exposition Sonia Delaunay à la Nya Konstgalleriet de Stockholm Portugal, 1916 Cire sur papier 32,7 x 22 cm Numéroté “360” et monogrammé et daté en bas à droite “S.D. 16” Provenance Ancienne collection Pierre Berès, Paris Expositions Paris, Librairie Pierre Berès, 1963 ; The Cubist Circle, Riverside, University of California, 25 avril-25 mai 1971, n° 17 ; Sónia e Robert Delaunay em Portugal e os seus amigos: Eduardo Vianna, Amedeo de Souza-Cardoso, Jose Pacheco, Almada Negreiros, Lisbonne, Fondation Calouste Gulbenkian, avril-mai 1972, n° 26 ; Sonia Delaunay, rythmes et couleurs, New York, Helen Serger/La Boetie, Inc., octobre-décembre 1986, n° 18 - exposition qui a voyagé à Brême, Kunsthandel Wolfgang werner KG, février-avril 1987 ; Sonia Delaunay. Art, design and fashion, Madrid, Musée Thyssen-Bornemisza, 4 juillet-15 octobre 2017. Bibliographie Sonia Delaunay. Art, design and fashion, Madrid, Musée Thyssen-Bornemisza, Ed. Fundación Colección Thyssen-Bornemisza, 2017, cat. 28, non illustré, cité p. 225 Numéro d'archive : F. 360 28



5. Projet de couverture pour l’Album n° 1 Portugal, 1916 Cire sur papier 24,4 x 23,5 cm Expositions Au temps des cubistes 1910-1920, Paris, Galerie Berès, 19 octobre 2006-29 janvier 2007 ; L’arte della Donne del Rinascimento al Surrealismo, Milan, Palazzo Reale, 1 décembre 2007-9 mars 2008 ; Sonia Delaunay. Les couleurs de l’abstraction, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 17 octobre 2014-22 février 2015 ; Sonia Delaunay, Londres, Tate Modern, 15 avril-9 août 2015, cat. cité p. 277. Bibliographie Au temps des cubistes 1910-1920, catalogue d’exposition, Galerie Berès, Paris, 2006 Numéro d'archive : F. 1007 30



6. Scène d’intérieur Paris, 1922 Gouache et mine de graphite sur papier 25 x 26 cm Signé et daté en bas à droite Provenance Galerie Antoine Laurentin, Paris Collection privée, Paris Exposition Sonia Delaunay. Les couleurs de l’abstraction, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 17 octobre 2014-22 février 2015 ; Sonia Delaunay, Londres, Tate Modern, 15 avril-9 août 2015. Bibliographie Sonia Delaunay. Les couleurs de l’abstraction, catalogue d'exposition, Paris Musées, 2014, ill. cat. p. 124 ; Sonia Delaunay, catalogue d'exposition, Londres, Tate Publishing, 2014, ill. cat. p. 124 32



7. Sans titre Paris, 1924 Gouache et aquarelle sur papier 26 x 20 cm Signé et daté deux fois en bas à droite ; numéroté “m. 182” 34



8. Deux projets de tissu Paris, 1924 Gouache sur papier 28 x 21 cm chacune des deux gouaches Expositions Sonia et Robert Delaunay, Tokyo, Musée National d'Art Moderne, 9 octobre-23 décembre 1979 et Kyoto, 1979, numéro 112 ; Sonia Delaunay: A Retrospective, exposition itinérante, Buffalo, N.Y, Albright-Knox Art Gallery, 2 février-16 mars 1980 ; Pittsburgh, Carnegie Institute ; Houston, The Museum of Fine Arts ; Atlanta,The High Museum of Art ; New York University, The Grey Art Gallery and Study Center ; Chicago, The Art Institute, 31 janvier-8 mars 1981 ; Montréal, Musée d’Art Contemporain, 1er avril-17 mai 1981. Robert et Sonia Delaunay : Le Centenaire, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 14 mai-8 septembre 1985. Bibliographie Sonia Delaunay: A Retrospective, catalogue d’exposition, Albright-Knox Art Gallery, Buffalo, NY, 1980, ill. cat. p. 168 ; Robert et Sonia Delaunay : Le Centenaire, catalogue d’exposition, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 1985, ill. cat. p. 235. Numéros d'archives : F. 1750 et F. 1750 A 36



9. Trois Femmes Paris, 1925 Aquarelle et mine de graphite sur papier 34,9 x 25,9 cm Signé en bas à droite : “Sonia Delaunay / S.D. 24-93” Dédicacé au dos : “A Carlo Gribaudo / de Sonia Delaunay / avec son bon souvenir / 4-11-69-” Provenance Collection Dr. Carlo Gribaudo, Turin Galleria Martano, Turin Galleria La mela verde, Turin Expositions Turin, Galleria Martano, novembre 1970 ; Turin, La mela verde, Galleria d’arte moderna, mai-juin 1974 Numéro d'archive : F. 93 38



10. Projet de costume d’homme Paris, 1925 Aquarelle et mine de graphite sur papier 42,5 x 28,5 cm Signé, daté, numéroté en bas à droite : “142” Expositions Sonia Delaunay Atelier Simultané 1923-1934, Milan, Fondazione Marconi, Arte contemporanea Milano, 1984, n° 128 ; Robert et Sonia Delaunay : Le Centenaire, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 14 mai-8 septembre 1985, n° 247 ; Rythmen und Farben, Zurich, Museum Bellerive, 27 mai-16 août 1987. Bibliographie Rythmen und Farben, catalogue d’exposition, Museum Bellerive, Zurich, ill. p. 89. Numéro d'archive : F. 142 40



11. Projet de décoration Paris, 1932 Gouache sur papier 25,6 x 42 cm Signé, daté et numéroté en bas à droite : “Sonia Delaunay 1932 / 367” 42



12. Paysage de Grasse Grasse, 1942 Crayons de couleur sur papier 25 x 30,5 cm Numéroté “824 / 2”, daté et monogrammé : “13.12.42 / S.D.” et situé “Grasse” en bas à droite Provenance Collection Jacques Damase, Paris Exposition Six artistes à Grasse, 1940-1943 (Jean Arp, Sophie Taeuber-Arp, Sonia Delaunay, Alberto Magnelli, Ferdinand Springer, François Stahly), Grasse, Musée Régional d'art et d'histoire, juillet-septembre 1967, cat. n° 37 44



13. Rythme coloré Grasse, 1943 Gouache sur papier 57,5 x 45,5 cm Signé “Sonia Delaunay” et daté “1943” en bas à gauche. Numéroté “n° 3 var. 340” en bas au centre. Exposition Eloge de la fuite, Biot, Musée Fernand Léger, 1997 Bibliographie Eloge de la fuite, catalogue d’exposition, Musée Fernand Léger, cat. ill. p. 76 Numéro d'archive : F. 340 46



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Années 1960, Sonia Delaunay dans son atelier du 16 rue Saint-Simon.


14. Composition, rythme coloré Paris, 1957 Gouache et collage sur papier 56,5 x 76,5 cm Signé et daté en bas à droite : “SONIA DELAUNAY TERK 57” Provenance Galerie Bing, Paris Annie Ronchèse, Paris Exposition Sonia Delaunay, Bielefeld, Städtisches Kunsthaus, 14 septembre-26 octobre 1958, n° 244 Numéro d'archive : F. 574 50



15. Rythme couleur Paris, 1964 Gouache sur papier 18 x 25,5 cm Signé et daté en haut à droite ; monogrammé et daté en bas à droite Annotation de l’artiste au dos : “Je donne cette gouache 1158 à Jacques Damase. Sonia Delaunay. 16 Octobre 1977” Provenance Collection Jacques Damase, Paris Numéro d'archive : F. 1158 52



16. Rythme syncopé Paris, 1967 Gouache et fusain sur papier 38,5 x 55 cm Signé et daté en bas à droite “Sonia Delaunay / mars 1967” ; numéroté en bas à gauche : “1462” Numéro d'archive : F. 1462 54



17. Projet de couverture Paris, 1969 Gouache et mine de graphite sur papier 31 x 25 cm Esquisse au dos avec numéro en bas à droite E 340 Provenance Succession Jacques Damase, Paris 56



18. Projet de couverture Paris, c. 1969 Gouache et crayon sur papier vélin 32,7 x 25,5 cm Provenance Collection Jacques Damase, Paris 58



19. Rythme Paris, 1970 Gouache sur papier 35 x 25 cm Signé et daté en bas au milieu : “Sonia Delaunay 70” Esquisse au dos (image ci-dessus) Provenance Collection Jacques Damase, Paris Expositions Sonia et Robert Delaunay, Tokyo, Musée National d’Art Moderne, 9 octobre-23 décembre 1979, cat. n° 26 ; Sonia Delaunay: A Retrospective, exposition itinérante, Buffalo, N.Y, Albright-Knox Art Gallery, 2 février-16 mars 1980 ; Pittsburgh, Carnegie Institute ; Houston, The Museum of Fine Arts ; Atlanta,The High Museum of Art ; New York University, The Grey Art Gallery and Study Center ; Chicago, The Art Institute, 31 janvier-8 mars 1981 ; Montréal, Musée d’Art Contemporain, 1er avril-17 mai 1981. 60



20. Rythme couleur Paris, 1971 Gouache et mine de graphite sur papier 52 x 41 cm Signé en bas au milieu : Sonia Delaunay Numéroté en bas au centre : “F. 1779” Esquisse au dos (image ci-dessus) Provenance Collection Dr. Carlo Gribaudo, Turin Numéro d'archive : F. 1779 62



21. Rythme couleur Paris, 1971 Gouache et fusain sur papier 74 x 56,5 cm Titré en majuscule et signé en bas à droite : “SYNCOPÉ Sonia Delaunay” Numéroté en bas à gauche : “1838” Numéro d'archive : F. 1838 64



22. Rythme couleur Paris, 1972 Gouache sur papier 46 x 39 cm Signé en bas à droite Exposition Naples, Galleria IL CENTRO, 5 novembre-5 décembre 1976 Numéro d'archive : 1985 66



23. Autoportrait Paris, 1978 Gouache et mine de graphite sur vélin d’Arches 25,5 x 25,5 cm Titré en haut au centre “Sonia Delaunay” et annoté en bas à droite “Robert Laffont” Esquisse de l'autoportrait au dos (image ci-dessus) Provenance Succession Jacques Damase, Paris Cette oeuvre est la maquette originale de couverture pour l’ouvrage Nous irons jusqu’au soleil par Sonia Delaunay édité par Robert Laffont en 1978. 68



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Michel et Yves Zlotowski tiennent à remercier Richard Riss Expert officiel de Sonia et Robert Delaunay Catherine Bollini Jacques Boutersky Simona Calza Jean-Marc Decrop Cécile Godefroy Catherine Petitgas Matthieu Poirier Patrick Raynaud La Galerie Hélène Bailly, Paris La Galerie Berès, Paris La Galerie Brame & Lorenceau, Paris Ce catalogue a été élaboré avec la collaboration de Sandrine Lesage et Guillaume Pughe Scénographie Pascal Mory Architecte Photographies des œuvres Jean-Louis Losi Traduction anglaise Clare Smith Production du catalogue Maïwenn Cudennec Achevé d’imprimer en mai 2021 Toutes les reproductions des œuvres et des photographies de Sonia Delaunay sont autorisées par Pracusa S.A. © Pracusa 20210319 © 2021 Galerie Zlotowski

En couverture :

1937, Sonia Delaunay devant le panneau Portugal du Pavillon des Chemins de Fer

de l’Exposition internationale Arts et Techniques à Paris. Rythme, 1970, gouache sur papier, 35 x 25 cm, détail du dos, cat. p. 60.


1959, Sonia Delaunay à Bielefeld, Allemagne,

à l’occasion de sa rétrospective.

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