Tous ensemble

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Les éditions Jags

Tous ensemble Recueil de textes

Créé par les élèves de cinquième secondaire École secondaire Jean Grou Promotion 2009-2010


Illustration de la page couverture: Aking hallihandro Mondésir Peterson Benjamin

Dépôt légal, 2e trimestre 2010 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada ISBN- 978-2-9809350-5-3 Tous droits réservés. Aucune partie du présent ouvrage ne peut être reproduite, de quelque façon ou par quelque moyen que ce soit sans la permission des éditeurs et des auteurs Imprimé au Québec sur les presses de Sprint Média Copyright © 2010 Les éditions Jags (Marchand d’idées) Les éditions Jags (Les éditions Marchand d’idées) 4577 Parthenais Montréal, Québec H2H 2G8


Ă€ tous les rĂŞveurs de ce monde.



"L’imagination vaut bien des voyages et elle coûte moins cher." George William Curtis



Chers lecteurs, C’est avec un immense plaisir que j’ai accepté de signer la préface de ce recueil de textes créé par les élèves de cinquième secondaire de notre belle école. Je tiens d’abord à remercier Madame Marie-Lourdes Moïse, enseignante de français et Monsieur Marc Sauvageau, concepteur du projet, pour leur engagement à proposer aux élèves des activités authentiques d’apprentissage de la langue de Molière. À travers l’élaboration de ce livre, les élèves auront eu la chance de toucher à chacune des étapes de l’édition d’un livre. De l’écriture jusqu’à la distribution et la vente, en passant par la correction, l’édition et l’infographie; les jeunes se sont investis afin de faire de ce projet une réussite. Il va sans dire qu’une telle activité s’inscrit parfaitement dans le cadre de la pédagogie orientante, si chère à la vision que nous avons de l’éducation aujourd’hui. Enfin, je tiens à vous féliciter, vous, les jeunes artisans de cet ouvrage et souhaite que vous trouviez beaucoup de satisfaction à lire à quel point notre jeunesse est talentueuse.

Le directeur, Martin Landry



Tous ensemble! Ce cri du cœur lancé par l’élève, Ted Rouzier, un des nombreux éditeurs qui ont participé à la production de ce recueil, en a fait rire plus d’un, tant la mimique et le comportement ostentatoire et grave qui l’accompagnaient semblaient solennels et singuliers. Pourtant, malgré l’attitude moutonnière qui ponctuait cette exclamation, Tous ensemble est le titre retenu par les comités qui ont œuvré à la réalisation de cet ouvrage, parce que, disent les élèves, il représente précisément ce que cette promotion 2009-2010 souhaite évoquer et laisser comme souvenir à l’école secondaire Jean-Grou : un recueil de textes qui témoigne de sa volonté de vivre ensemble, de sa ténacité et de sa détermination à travailler à l’aboutissement d’un effort collectif. Tous ensemble, ils sont écrivains, poètes, illustrateurs, relationnistes, infographistes, publicitaires; ils se déclarent aussi, Décision, Arc-en-ciel, Passionné, Rouge, Bleu, Jaune, Mystérieux, Déclaration, Lumière, Vie… C’est donc à eux que je veux rendre hommage aujourd’hui, d’abord parce qu’ ils ont cru à ce rêve et ensuite, parce qu’ils l’ont adopté et réalisé. Je veux aussi souligner la tâche colossale accomplie par l’enseignant d’informatique de l’école, monsieur Raymond Blais, qui a fait sien ce projet, avec toute la générosité impétueuse que je lui connais, et qui a su encadrer, guider les élèves au laboratoire d’informatique alors que je devais continuer à assumer ma charge habituelle d’enseignement. À toi, Raymond, je dis merci et souhaite une retraite heureuse, sereine et bien active. En outre, je désire signaler la contribution du programme Culture à l’école qui m’a permis d’engager monsieur Marc Sauvageau, le concepteur du projet, qui m’aide et m’accompagne depuis plus de trois ans à faire partager mes rêves par les jeunes de cinquième secondaire de l’école. À toi aussi, Marc, je dis merci.


Également, je voudrais adresser un merci particulier aux élèves-correctrices, Valérie Beaulieu-Pfertzel, Marie-Claude Labonté et Marie-Claude Lavigne, qui ont travaillé sans relâche durant tout le processus de la réalisation de ce livre et qui ont fait preuve d’un dévouement indéfectible et admirable pour le mener à terme. De plus, je souhaite noter la participation de madame Micheline Zabal, la complice de mes folies, qui anime avec moi depuis plusieurs années le comité Cercle de lecture de Jean-Grou qui propose des activités enrichissantes aux élèves. Par ailleurs, je voudrais transmettre un merci spécial aux membres de la direction de l’école messieurs Martin Landry, Luigi Di Pascuale et René Normand, de leur soutien et de leurs encouragements. Enfin, je dédie ce livre à tous les élèves finissants des groupes 501, 502, 504 et 505 de l’école secondaire Jean-Grou, auxquels Je présente de chaleureuses félicitations et mes vœux sincères pour un avenir prometteur.

Marie-Lourdes Moïse, Enseignante de français


Avant-propos En tant qu’éditeurs de ce recueil, nous sommes fiers de vous présenter le fruit de nos efforts. Nous, les élèves des groupes de madame Marie-Lourdes Moïse, enseignante de français de cinquième secondaire à l’école secondaire Jean-Grou, avons mis à contribution nos connaissances en ce qui concerne la littérature tout au long de l’année scolaire 2009-2010. Ce collectif comporte donc des textes variés: des nouvelles littéraires, des contes en tous genres et des poèmes qui vous feront vivre toute une gamme d’émotions. Aussi, ce livre expose notre point de vue et celui de plusieurs autres jeunes qui évoluent dans notre milieu multiethnique. Nous exprimons, dans le recueil, nos sentiments, nos émotions ainsi que nos expériences par le biais de l’écriture. En participant à la création de cette oeuvre, nous avons travaillé très fort afin de concevoir un ouvrage représentatif de notre conception du monde. Voilà pourquoi nous sommes fiers du résultat final, car les bienfaits, que nous en avons ressentis, collectivement, nous combleront tout au long de notre vie. Nous vous souhaitons de belles découvertes tout en espérant que vous apprécierez notre travail.

Merci et bonne lecture !



Table des matières Tous ensemble

21

Par Josiane Beaudoin L’amour passionné

22

Par Daphnée Doiron Souvenirs

23

Par Kathy Sandoval J’aimerais...

24

Par Alexandre Racette Décision

25

Par Anne-Berthe Larochelle Je suis là

26

Par Bernadette Benjamin Plus qu’un rêve

29

Par Carlos Arevalo Farela E. Luz Ma vie

30

Par Colette Fourcand Pour toi

32

Par Cynthia Duguay Rouge, Bleu, Jaune... Par Déborah Apollon-Roy

33


Ma passion, c´est toi

34

Par Antoine Canaan L’amour idiot

35

Par Isabelle Bossé et Daniela C.Morales Femme mystérieuse

36

Par Jesse Carrie Plus que tout

37

Par Jessica Larivière Moi qui croyais...

39

Par Judelyne Borgelin L’illusion de la solitude

40

Par Kaïsha Napoléon L’arc-en-ciel du monde

41

Par Alexandra Kouacou Boulom Mes sentiments

42

Par Laurie Bien-Aimé La trahison nommée

43

Par Marjorie Gonzalez Ortiz et Cherry Vasquez Poème d’amour Stephanie Debrosse et Junie Desgraves

44


La volonté

45

Maxime Archambault Notre enfance

46

Par Eugénie Fortin Moi et mon intérieur

47

Par Nadia Sabir Rage de la victoire

48

Par Dave Charles L’amour de ma vie

50

Par Fléché-Géno Foisy Relations Brisées

51

Par Edward-Andrew Joseph L’argent

52

Dave Dufresne Parfois

53

Par Michaël Fleurilien Peur

54

Par Minakho-Renée Morissette Elle Par Maxime Bernard

55


Déclaration

56

Par Olivier Lambert La flamme

58

Par Vinh Tran Poème d’amour

59

Par Zachary Content Guerrier Le temps coule

60

Par Raynaldo Jeudy Un voeu

61

Par Rosela Altenor Pourquoi es-tu partie?

62

Par Alexander Castro Que de belles années!

64

Par Eddy Mperabanyanka Je n’abandonnerai pas

65

Par Valérie Beaulieu-Pfertzel Reviens-moi

69

Par Katerine Émilie Laporte Godin Obsession Par: Amaris Chow Santos

74


Dans sa tête

79

Par Pamélie Julien Souvenir du secondaire

82

Par Jasmine Levangil Ton départ

83

Par Béatriz Hernandes Le bonheur de tous

85

Par Sara Tumillo Un bal inoubliable

86

Par : Deborah Basubi Sans toi, je suis perdue

88

Par Betty Cardoso Correia Simon et Kelly

90

Par Kelly Chouinard et Simon Mathieu Un dernier sourire

91

Par Matthew Lymburner L’enfant meurtrier

92

Par Marianna Guarnieri Aurore Par Marie-claude Lavigne

97


Cicatrices

104

Par Marie -Moise Noel La lumière des yeux

106

Par Claudia Diaz-Bonilla Ironie du sort

112

Par Elizabeth Eugène L’intrus

114

Par Leïla Donabelle kaze L’après bal de Sara

115

Par Marie-anne Labonté La vie Par Nadia Nkeshimana

117




Tous ensemble

Tous ensemble Par Josiane Beaudoin

Nous sommes inséparables Mais pas des incapables Nous amènerons nos buts à terme Car ce qui nous unit ce sont ces thèmes La famille, l’amitié et l’amour Et un simple grain d’humour De couleurs noire, blanche ou caramel Cela n’a aucune importance Nous formons un ensemble multiculturel Tous, ensemble unissons nos différences! Cessons la guerre Pour une meilleure ère!

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Tous ensemble

L’amour passionné Par Daphnée Doiron

T

on regard peut me rendre heureuse Ton sourire peut me rendre joyeuse Tu es la seule chose que mon coeur demande Redevenir heureuse, tu es le seul qui peut me comprendre Un vent d’amour m’a fait perdre la tête Notre histoire est née pour ne pas qu’elle s’arrête Quand je suis avec toi, mon coeur bat de plus en plus fort Sans toi, je devrais penser à la mort Quand je te dis que tu es le plus beau, je n’ai pas tort Tu m’es plus précieux que de l’or Je serais prête à tout faire pour toi Tant que tu passes toute ta vie avec moi Je te veux pour l’éternité Pour me combler de ta gentillesse et de ta beauté Tu es l’homme le plus important dans ma vie Tu es le seul qui peut me donner goût à poursuivre mes envies.

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Tous ensemble

Souvenirs Par Kathy Sandoval

A

ussi heureux que puissent être nos souvenirs, Il n’est jamais bon d’errer dans le passé trop longtemps Souvent on se perd dans un flux de nostalgie Hantés par ces anges qui sont partis de nos vies Hantés par cette sensation de bonheur qui n’est plus que souvenir Aussi heureux que puissent être nos souvenirs, Il n’est jamais bon d’errer dans le passé trop longtemps Souvent on se perd dans un flux de nostalgie Bien trop souvent on ne peut y échapper Hantés par son visage, hantés par son regard d’or Hantés par son sourire Aussi heureux que puissent être nos souvenirs, Il n’est jamais bon d’errer dans le passé trop longtemps Souvent on se perd, seuls face à nos bourreaux on se trouve Perdus, battus par l’envie de retrouver ce passé Aussi heureux que puissent être vos souvenirs, N’errez jamais dans ces eaux troubles du passé Vous risquez de perdre et d’y laisser votre coeur... Aussi heureux que puissent être nos souvenirs, Il n’est jamais bon d’errer dans le passé trop longtemps Bien trop souvent il nous rattrape Il nous blesse, il tourne le couteau dans la plaie... Bien trop souvent vous y laissez une partie de vous Une partie de votre coeur...

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J’aimerais... Par Alexandre Racette

J

’aimerais être beaucoup de choses à tes yeux Être indispensable à ton âme Inoubliable dans tes pensées Je voudrais être un diamant Précieux et inestimable à ton regard Dans tes pensées je voudrais être Toujours présent et réconfortant J’aimerais parcourir la terre Pour t’offrir le plus gros cadeau du monde Le miroir de l’amour que je ressens pour toi...

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Décision Par Anne-Berthe Larochelle

D

es décisions… des décisions… j’ai peur des réactions Les réactions me détruisent, me tiraillent, intérieurement J’ai peur… j’ai peur… de la solitude Je ne veux pas vivre seule… toute seule Sur cette terre, dans ce cauchemar qui ne se terminera jamais J’ouvre les yeux… je ferme les yeux… je rêve aux possibilités Que la vie peut me donner, cette vie que j’ai toujours voulue Cette vie aux mille facettes… cette vie remplie de doute et de désespoir Je rêve, un jour d’atteindre ce sommet Que chaque personne aimerait avoir conquis Je peux lire ce qui est vrai dans ses yeux car je l’aime éperdument Ignorante de mes capacités je préfère rester en silence sans bouger Je peux l’apercevoir en la voyant se faire admirer Cette jalousie va me hanter Même mon petit doigt veut rester caché Voici ce qu’est ma définition d’avoir peur des réactions Des décisions… des décisions… ce n’est peut-être pas fait pour moi La peur me vêtit parfaitement donc laissons place à la cache! 25


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Je suis là Par Bernadette Benjamin

J

e suis là près de toi Me vois-tu ? Je suis là près de toi Me remarques-tu? Moi, je te vois Mais ça ne semble pas être le cas pour toi Que dois-je faire? Que dois-je faire pour te plaire? Sans que tu ne l’aies remarqué Je t’ai repoussé J’ai eu peur de te parler, Peur des préjugés Tu ne m’as probablement jamais aimée Mais tu as voulu développer une amitié Et, embarrassée, Je t’ai tout de même repoussé Je t’ai toujours remarqué Et cela, depuis des années Mais j’éprouve une difficulté À m’associer et à ainsi m’exprimer Car je n’y suis pas habituée Tu es si magnifique Et cela, de l’aspect physique À l’aspect psychologique Ce qui te rend unique 26


Tous ensemble

Tu es si mystérieux Et je sais que tu le penses aussi de moi Tu es si radieux Mais qu’en est-il de moi? Je suis là près de toi Quand je parle, m’entends-tu? Je suis là près de toi Quand je ris, me sens-tu? Je fais en sorte que tu me remarques Mais tout ça discrètement Pour ne pas créer de l’animosité Car c’est le seul moyen en ce moment De combler mes sentiments Te posséder n’est pas facile À cause de toutes ces autres filles Cela devient une compétition À laquelle il faut faire attention Jamais je n’aurais cru y participer Jamais je n’aurais cru créer de la rivalité Ce n’est pas moi Du moins, ce n’était pas moi Cette jalousie Cette intense jalousie De voir toutes ces filles se blottir contre toi Me rend inquiète pour moi C’est dur Dur de ne pas être sûre Ne pas être sûre de tes pensées Et de passer mon temps à deviner

27


Tous ensemble

Je cache mes sentiments Je fais semblant M’efforçant de ne pas parler M’efforçant de ne pas craquer

Je suis là près de toi Que cela ne puisse paraître Je t’aime du plus profond de mon être Je suis là près de toi.

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Plus qu’un rêve Par Carlos Arevalo Farela E. Luz

J

’ai un rêve auquel je tiens fort Je m’aperçois que les autres veulent me faire du tort Je n’abandonne pas car je sais que j’ai de l’espoir Même si les autres pensent que je suis un animal de foire J’ai des amis qui sont aussi fous que moi Que je trouve bien plus importants que toi

Je sens que mon rêve s’achève Cuisiner, ce fut un moment de rêve J’ai reçu mon diplôme de cuisinier Je sais que j’ai réussi mon rêve et personne ne peut le nier.

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Ma vie Par Colette Fourcand

L

’angoisse qui tue L’oubli qui meurt On vit pour ne pas être oublié J’ai peur de l’avenir J’ai peur d’échouer J’ai peur de ne pas me retrouver Devant moi, le présent

Derrière moi, le passé

J’ouvre quelques pages pour écrire mes mots J’ouvre ma vie pour être écoutée Cette vie aux mille facettes Cette vie remplie d’embûches Cette vie remplie d’audaces 30


Tous ensemble

Aujourd’hui, penchée sur ces pages Je lis cette histoire d’hier et d’avant-hier

Je reconnais mes peines et mes tristesses Je revois mes peurs et mes doutes

Aujourd’hui, cette vie aux portes ouvertes Aujourd’hui, cette vie remplie de doutes Aujourd’hui, cette vie si courte

Je prends sur moi mes épaules et ma tête Je prends sur mes pensées mes peurs et mes peines Je prends sur mon cœur ma vie

Le courage, ma force Le désarroi, mon ennemi Ma vie, ma réussite Je lance mon chapeau au ciel J’attrape mes rêves par la main Et je vis cette vie comme si c’était mon dernier jour. 31


Tous ensemble

Pour toi Par Cynthia Duguay

P

our toi... je serais prête à vivre Prête à tomber à la dérive À tout abandonner À me laisser aller Prête à vaincre mes peurs À vivre tes malheurs À me battre Je serais prête à me laisser abattre Prête à tuer À te protéger À tout endurer Je pourrais aimer Je pourrais livrer le bonheur Je pourrais réanimer ton coeur Je serais prête à tout Oui, absolument tout Comme m’enfoncer dans l’océan Et te prendre sous mon aile Te libérer de ce trou béant T’aimer toujours comme la veille Oui, tout cela Rien que pour toi.

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Rouge, Bleu, Jaune... Par Déborah Apollon-Roy

U

ne vie riche en couleurs Est le reflet de nos multiples saveurs

À travers les couleurs Nous sommes des auteurs Qui par nos arcs-en-ciel d’expériences Ne faisons qu’exprimer nos différences

De même que nos ressemblances Qui, sur une palette immense, Rassemblent l’humanité colorée Par ses teintes d’originalité.

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Ma passion, c´est toi Par Antoine Canaan

O

h! ma douce, j´aimerais tellement Te révéler ce que j´ressens Parce qu´en attendant Ça me fait mal en dedans! Et parfois, pourtant Quand mon oreille, je la tends J´écoute ce qui reste en dedans J´ai l´impression qu´on s´entend Que tu éprouves les mêmes sentiments Je ne peux me passer de toi Car dès que j´te vois Dans ma tête ça tournoie Tout s´écroule autour de moi Et j´me sens comme un roi Mais un roi qui se questionne Est-ce possible que ça fonctionne ? Est-ce que j´te passionne ? Car toute mon attention, j´te la donne Et crois-le, mes intentions sont bonnes Mais qu´importe ce qu´il peut en être J´me sens tellement choyé de te connaître Car tu es merveilleuse de tout ton être Tu m´émerveilles de toutes les façons possibles Et de mon amour, tu es la seule cible.

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L’amour idiot Par Isabelle Bossé et Daniela C.Morales

M

a copine est tombée amoureuse d’un gars Mais lui, ne l’aimait pas Il m’aimait, moi Comme moi aussi Alors il me l’a dit On s’est dit oui J’ai pensé «C’est pour la vie» Quelle connerie! Moi, je l’aimais Mais lui, pas assez Alors, après une soirée On s’est séparés Moi, je l’aimais encore Mais sans espoir de le voir revenir Je rêve à lui Jour et nuit Sa présence est mon existence Et mon désespoir lors de son absence L'espoir de le voir revenir dans mon coeur Refait surface Lui ne se doute pas de tous mes regards Mais l’espérance me fait revivre Quand je le vois sourire.

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Femme mystérieuse Par Jesse Carrie

J

e ne cesse de rêver à toi jour et nuit

En m’imaginant... ... que tu pourrais être dans mes bras

Tu envahis mes pensées tous les jours En pensant que tu serais à mes côtés, à la vie, à la mort Mais tu restes une illusion de mes fantasmes.

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Plus que tout Par Jessica Larivière

P

our toi, celui que j’aime tant Tu es mon amour et cela pour toujours Rien ne nous séparera Car tu es tout pour moi Rien ne m’empêchera de t’aimer Car ce n’est qu'avec toi Que je veux vivre pour l'éternité Tu es bien plus qu'un simple ami

Tu es toute ma vie Chacun de tes sourires Me fait tellement plaisir Chaque instant auprès de toi Me remplit de joie 37


Tous ensemble

E

t sans parler de tes caresses remplies de tendresse Qui me font tant plaisir Et malgré les petites difficultés de la vie Je sais que nous deux c'est fait pour durer Et je sais aussi que tu es le seul Et pour toujours

T

u es ma vie Tu es mon chéri Bien plus que tout Tu es la personne la plus importante dans ma vie Et je me compte si chanceuse de t'avoir pour moi seule Et qu’enfin j’aie trouvé le bonheur Que j’ai tant cherché Car c’est toi l'homme de ma vie Celui avec qui je veux rester pour toujours Oh! Oui mon amour T.O.U.J.O.U.R.S! Pour terminer ce que je veux dire C’est que nous deux c’est pour toujours. 38


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Moi qui croyais... Par Judelyne Borgelin

T

ant de nuits à sombrer elle était en train de pleurer Je devais affronter ses pensées pour qu’elle accepte la réalité J’ai tenté de lui expliquer qu’elle pouvait s’en remettre mais malgré plusieurs efforts elle déprime encore

Je ne sais plus où me placer Me placer, pour essayer de la consoler Elle a perdu toute trace d’espoir Elle ne broie que du noir Je croyais être la seule personne qui pouvait la comprendre Pourtant elle m’a fait savoir qu’il était un peu trop tard.

39


Tous ensemble

L’illusion de la solitude Par Kaïsha Napoléon

S

i bien entouré et pourtant bien isolé Rongé par la peur ayant pour seul but le bonheur Apparaître dans la peur et disparaître dans son coeur Un voeu réalisé pour un coeur brisé

Q

uand la romance n’est que transparence Quand la solitude devient ridicule Quand les cicatrices ne peuvent pas guérir Les rêves se perdent dans l’air

U

ne famille nombreuse et la fille si malheureuse Un réconfort absent mais des amis si présents Un amour en velours mais le coeur si lourd Je suis toujours seul ayant cherché Mon propre malheur. 40


Tous ensemble

L’arc-en-ciel du monde Par Alexandra Kouacou Boulom

O

bserves-tu le monde? Vois-tu plus loin que cette planète ronde? Toutes ces couleurs et ces styles uniques Se répandent et créent une société multiethnique Observes-tu ton prochain? Vois-tu la différence qui te restreint Des possibilités d'amitié qui te retiennent? Observes-tu ta manière de parler Ta façon de t'exprimer pour tout changer Et t'exprimer pour pouvoir tolérer?

Bonjour? Le départ d’un environnement qui nous entoure Helto? Une connaissance générale des mots Ni hao ma? Une culture sans nouveau regard Genki desuka? Un regard du monde qui se développera Salam? La fin des problèmes Et un mot qui fera passer détester pour aimer. 41


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Mes sentiments Par Laurie Bien-Aimé

D

epuis le jour où je t’ai rencontré Mes sentiments ne cessent d’augmenter La passion qui nous unit Est soit disant pour la vie

D

epuis le jour où je t’ai rencontré Ma mémoire est dans l’oubli Je ne fais que penser à toi Tu m’obsèdes jour et nuit

M

ais hélas! un jour viendra Je sais que tu partiras Laissant mon coeur à la dérive Périssant jour et nuit!

42


Tous ensemble

La trahison nommée Par Marjorie Gonzalez Ortiz et Cherry Vasquez

R

egardant les images du passé Les rires et tous ces moments de folie reviennent dans mes pensées Durant ces moments plusieurs questions surgissent dans ma tête Pourquoi as-tu décidé de détruire notre amitié qui était si parfaite? Comment as-tu pu me tromper ainsi? Dire m’aimer, et un poignard dans mon dos enfoncé Toutes ces années où je me suis confiée Où mes confidences je t’ai livrées Tu étais toujours là pour me réconforter Mais c’était pour me manipuler Tu as joué avec mes sentiments Pendant quelque temps Je crains d’avoir rêvé, mais je ne peux me réveiller Tous ces gestes si attentionnés Qui se sont révélés des coups d’épée Je ne peux croire que c’est la vérité Toutes ces fois où tu me disais protégée Mais c’est de toi que j’aurais dû m’échapper Que tu aies fait preuve de tant de méchanceté C’est ainsi que la trahison est nommée.

43


Tous ensemble

Poème d’amour Stephanie Debrosse et Junie Desgraves

T

u étais l’amour de ma vie Tu étais le souffle de ma vie Je t’aimais à n’en plus finir Je t’aimais à un point fou Mais faut croire que l’amour a Aussi ses qualités et ses défauts Je t’ai donné mon coeur, Tu m’a donné des pleurs Mais sans rancoeur Je vis maintenant le bonheur

T

u ne me méritais pas, Mais ne le voyais pas Cet amour que j’avais pour toi, M’a permis de croire en toi Mais ta stupidité et ton infidélité Ont eu raison de toi Maintenant regarde-toi, Te lamentant sur ton sort Regrettant les erreurs du passé Mais il est déjà trop tard ... Je t’ai déjà oublié. 44


Tous ensemble

La volonté Maxime Archambault

L

a volonté, un secret bien gardé J’aimerais te le dévoiler, mais cela ne peut s’expliquer Tu dois l’appliquer pour espérer

U

n jour fixé Tu devras t’aider, tu devras persévérer Possible d’abandonner, mais tu auras échoué Et si tu renonces, tu seras heurté

I

l ne restera plus qu’à te relever Maintenant, sans te l’expliquer Tu peux affirmer ce que doit signifier ta volonté Car ce secret bien gardé Tu l’as livré.

45


Tous ensemble

Notre enfance Par Eugénie Fortin

O

n se connaît depuis notre tendre enfance Et rien ne pouvait nous désunir Tous les jours, on jouait, on s’amusait ensemble À chercher des grosses solutions À nos petits problèmes Une journée finit, le lendemain arriva aussitôt Grâce à tout ce temps passé ensemble Nous étions devenus inséparables

M

aintenant, tout a basculé J’apprends aujourd’hui que tu as trouvé L’amour de ta vie Mais quand je te vois dans ses bras Je regrette de ne pas te l’avoir dit avant Que ce que je ressentais pour toi Était plus qu’une simple amitié.

46


Tous ensemble

Moi et mon intérieur Par Nadia Sabir

L

a vie est parfois dure Mais chaque moment me fait grandir Les bons moments sont bien présents dans ma mémoire Mais les mauvais les repoussent, ils les chassent.

La douleur de mes souvenirs me hante J’essaie d’apprendre à vivre sans Mais cela n’est pas facile Elle reste ancrée en moi

De la même façon qu’elle me retient Prisonnière de moi-même Si vous la reconnaissez J’insiste Attrapez-la Peut-être qu’ainsi …. Cette douleur ne reviendra pas

Longtemps dans un monde Qui m’appartient, dans cette bulle impénétrable Ce retour me paraît si brutal Qu’il m’arrive d’en être déstabilisée Et de me sentir rejetée. 47


Tous ensemble

Rage de la victoire Par Dave Charles

P

rochaine saison de football je serai de la partie La trahison n’en fera pas partie Je dérange tout sur mon passage, comprends bien le message Si tu ne veux pas de désavantages, prends tes bagages et puis dégage Ne te fie pas à mon image car ma rage fait des ravages Mon instinct est plus sauvage qu’un spécimen dans une cage Mes rythmes fracassent le système, ma voix pose des problèmes Mes lyrismes sont uniques tu ne comprends pas la tactique 48


Tous ensemble

M

on ascension crée des tensions, personne ne passe à l’action Je vaux plus que des millions; j’ai le sens de la déduction Tant de fois j’ai été blessé mais je me suis toujours relevé Trop de choses que j’intériorise ou qui me rendent indécis Y’en a qui croient me connaître mais ils ignorent ma colère Mon âme est pleine de rage mais je me sens vide comme le désert Ne fais pas comme si tu comprends toute la pression que je ressens Écoute et ne dis rien, ravale tes propos indécents Y’en a qui cherchent la bagarre qui se créent des problèmes fictifs Mais quand c’est le temps d’agir ils se cassent d’un pas décisif Faire tourner toutes les têtes ou craindre la défaite

C

e n’est pas tout ce qu’il me faut pour avoir du respect Faut d’abord vous respecter vous-mêmes et c’est un fait Moi, je vis ma vie mais ta vie j’en ris Tu veux qu’on t’apprécie ici, mais regarde comment tu agis Mon attitude suscite ton inquiétude, je suis plus que ce qu’on avait cru Même si je ne traîne pas dans les rues Moi, je parle des choses vraies, faudra que tu t’habitues Tu crois que ta valeur est supérieure, erreur, inférieur, tu demeures. 49


Tous ensemble

L’amour de ma vie Par Fléché-Géno Foisy L’amour de ma vie Une beauté pleine de tendresse M’épanouir à l’infini N’est qu’une de ses prouesses Elle, ma bien-aimée Aussi belle qu’une rose enchantée Elle qui me rend amoureux, qui me fait rêver Quoi de plus pour réaliser À quel point je suis un homme comblé À elle je ne cesse de m’identifier Ses yeux sont l’essence même de la beauté Impossible de l’oublier Car je ne fais que l’aimer Tu es ma grande inspiration Là où je puise toute mon affection Dans mon cœur tu es la seule et véritable cible Comme le coucher du soleil, tu es d’une beauté irrésistible Ta douce image me réjouit Ton tendre visage me séduit Ces ravissantes pensées Me permettent d’espérer vivre avec toi pour l’éternité Malheur à celui ou celle qui essaierait de te blesser Car cette personne ne pourrait m’échapper La violence ne sera point mon arme de prédilection Mais mes paroles seront tel un fouet d’exécution. 50


Tous ensemble

Relations Brisées Par Edward-Andrew Joseph

P

lusieurs personnes disent que l’amour c’est des problèmes Jusqu’au jour où elles trouvent quelqu’un qu’elles aiment D’un seul coup, tout change, la vie devient de plus en plus agréable On se sent bien on a l’impression de pouvoir atteindre le ciel Et si on le pouvait, prendre une étoile et la donner À la personne qui fait battre notre coeur

On se sent tellement bien On serait prêt à remporter n’importe quel défi Car il y a quelqu’un tout près de nous Qui nous supporte Dans les bons comme dans les mauvais temps

Mais parfois l’être avec lequel nous vivons notre amour Et nous-mêmes ne savons pas comment exprimer Nos sentiments qui font que cet amour, cette union Que nous vivons, nous les vivons mal

Le manque de confiance, l’infidélité Ne pas être en mesure de communiquer Sont les raisons pour lesquelles beaucoup de relations sont brisées.

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Tous ensemble

L’argent Dave Dufresne

T

rop souvent, il passe avant les valeurs humaines Et pousse les hommes à commettre des actes criminels Les gens sont prêt à tout pour son acquisition Même si pour cela ils doivent frôler la mort ou la prison

B

eaucoup pensent qu’il est synonyme de bonheur Mais ils ignorent qu’ils sont tombés dans l’erreur, quelle horreur! Les hommes sont impatients, le posséder est devenu le désir de leur cœur L’escalier c’est trop long, ils préfèrent prendre l’ascenseur

J

’espère qu’un jour il sera réparti équitablement Quand je pense à tous les gens qui ne mangent pas E je parle surtout des enfants Il faut le maîtriser et éviter qu’il nous contrôle aveuglément Et cela même si on dit qu’il n’a pas d’odeur. 52


Tous ensemble

Parfois Par Michaël Fleurilien

P

arfois trop pressé Tu te sens égaré Tu cours de gauche à droite Par une journée moite Avec ton incapacité de raisonner Tu finis par freiner Et te voilà envolé dans l’imaginaire Pour respirer ton air Courir ou marcher Paraître ou disparaître Tu cherches au loin Mais tu ne vois rien Ton être est endormi Mais tes yeux éblouis Tu as l’absence de jugement Et ta seule récompense est l’isolement Un amour impossible Transformé en journée difficile Donc tu changes d’apparence Ce qui révèle ton inconscience Parfois trop pressé Tu ne sais pas où aller Jusqu’à une journée de congé Pour pouvoir à nouveau respirer Et te relâcher.

53


Tous ensemble

Peur Par Minakho-Renée Morissette

J

’ai peur, continuellement, je ne peux m’en empêcher J’ai peur, j’attends encore l’aboutissement de mon dur labeur Je ne sais pas, je suis ailleurs

Le moment est venu de décider quelle voie j’emprunterai C’est maintenant à moi de choisir ma destinée Chaque jour, je travaille à tout donner

Et maintenant c’est à moi de me fixer et de savoir si je vais continuer Tant de décisions à prendre, tant de questions à me poser C’est beaucoup trop pour moi, j’ai envie de tout laisser tomber Vais-je triompher? Ou vais-je plutôt échouer? J’ai peur... je ne sais pas... Je suis ailleurs. 54


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Elle Par Maxime Bernard

J

’étais l’inconnu Je t’ai connue Nous avons beaucoup ri Tu m’as ébloui J’ai vu tes yeux brillants Tu m’as dévoilé ton sourire blanc Tout de suite séduit J’avais hâte à cette nuit Et je t’ai donné des fleurs Et tu m’as offert l’étoile du bonheur Après quoi je t’ai promis de n’être jamais infidèle Pour que notre relation soit plus belle.

L

En cette fin de journée Passée avec toi, ma bien-aimée Je t’ai offert une hirondelle Pour que tu regardes un peu le ciel

e soleil s’est couché J’étais attristé De ne plus admirer Cette incroyable beauté J’ai décidé d’allumer une flamme Pour admirer cette belle femme Alors elle m’a souri Pour la vie. 55


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Déclaration Par Olivier Lambert

U

n parfum de sincérité sort de cette citation Elle projette un désir, une envie, une passion C’est d’elle que provient toute mon inspiration Et c’est à elle que je dédie cette déclaration C’est magnifique de pouvoir connaître ce sentiment Qui est quelque chose d’inimaginable en même temps Qui aurait cru qu’un simple regard pouvait changer le cours de l’histoire Et qu’un simple sourire pouvait en une seconde m’emplir d’espoir Je ne pense qu’à une chose chaque jour C’est que demain je puisse te voir à nouveau, mon amour Que la prochaine rencontre ne soit pas que habituelle Mais plutôt de plus en plus charnelle Tu ne réalises pas que c’est en toi que mon coeur a confiance Je ne peux plus continuer à laisser mon amour dans le silence J’ai l’impression que tu penses que mes sentiments sont illusoires Avant de venir à cette conclusion laisse-moi au moins me faire valoir La beauté de ton visage s’est imprégnée dans mes pensées Il y a des gens qui n’arrêtent pas de me demander de l’effacer Pourquoi éliminer quelque chose qui me rend heureux Je préfère le garder car c’est ce visage qui exauce mes voeux Je suis prêt à braver les plus grands cataclysmes pour être à tes côtés Est-ce si difficile de croire que notre amour peut être une réalité? Bien sûr que je ne suis peut-être pas celui que tu as toujours attendu Mais qui a dit que tu te retrouveras avec celui que tu as voulu 56


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Enfin, pour finir je voudrais te dire quelque chose d’important Un jour nos regards se recroiseront à nouveau entre un coup de vent Et à ce moment précisément je te dirai ce que je ressens Et ensuite seule ta réponse décidera du nouveau commencement L’homme ou la femme parfaits que nous cherchons ne se trouvent que dans nos rêves Il n’existe rien de parfait dans ce monde seulement de l’imparfait, c’est simple mais vrai Le vrai ne se trouve qu’à un seul endroit et c’est là où on ne cherche pas.

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La flamme Par Vinh Tran

L

a flamme qui brûlait au cœur de mon âme Qui autrefois apportait confort à tes larmes A disparu, morte au souffle du vent

L

a flamme qui brûlait au cœur de mon âme A été grandiose et tranchante telle une lame et Apportait lumière et chaleur lorsqu’elle était en vie Mais depuis sa mort elle n'est que perdue dans l'oubli

L

a flamme qui brûlait au cœur de mon âme N'est que poussière et restera poussière.

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Poème d’amour Par Zachary Content Guerrier

L

’amour pur, c’est ce que je ressens pour toi Mon cœur bat et c’est seulement pour toi Je me sens comme sur un nuage quand tu me regardes Et, quand tu touches ma main, j’aimerais que tu la gardes Quand je suis avec toi le temps arrête de s’écouler Je peux même passer toute ma vie à te contempler Je vois la vie dans tes yeux et je ne peux pas vivre sans eux Mon rêve: ma vie à tes côtés, et avoir ton cœur comme lieu

J

e ne peux pas passer une seconde sans penser à toi Même la nuit je ne peux pas me priver de rêver à toi Pour moi tu es devenue le centre du monde Et depuis que je t’ai vue, ma vie a changé d’ondes Mon amour pour toi est très fort Et si quelqu’un croit qu’il peut l’arrêter Oh! Mon Dieu ce qu’il a tort! Tu es toute ma vie, et tous mes rêves pour toi se forment Un jour sans toi et je perds les normes. 59


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Le temps coule Par Raynaldo Jeudy

P

lus le temps continue d’avancer Plus j’arrive à la fin de ma ligne J’aimerais reculer, effacer Mais ce serait indigne Plusieurs arrêts sur ce chemin Mais à chaque pas On me tacle On ne m’arrête pas

Comme Mario, je saute les obstacles J’essaie de fermer les yeux Afin de voir les gens autour de moi Déjà plusieurs kilomètres écoulés à mon trajet Je range mon crayon car J’ai plusieurs tâches à accomplir avant les regrets.

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Un voeu Par Rosela Altenor

S

i on m’accordait un voeu... Je serais celle qu’il veut Je ferais tout pour le sauver Car j'entends son coeur pleurer

S

i on m’accordait un voeu... je serais la plus belle à ses yeux J’apaiserais sa souffrance Il m’aimerait de façon intense

S

i on m’accordait un voeu... Un seul qui vient des cieux Je découvrirais ce qui le fait souffrir Pour qu’enfin nous puissions nous unir.

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Pourquoi es-tu partie? Par Alexander Castro

P

ourquoi es-tu partie ? Tu sais que je ne suis rien sans toi Je voudrais te dire à quel point je t'aime Mais je ne peux plus Maintenant, nous serons amis Si c'est ainsi que tu le souhaites Même si cela me fait mal Même si en dedans de moi cela me brûle Mes rêves avec toi se sont détruits Ils sont rendus dans l'oubli Ne me demande pas de t'oublier Car cela m'est impossible 62


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J'ai toujours été sincère Mais maintenant mon coeur est mort avec cette souffrance Mais si tu décides de revenir Je vais être ici avec mon coeur grand ouvert Je ne garde aucune rancune dans mon coeur Seulement de beaux souvenirs de nous deux Que je garde en tête Et qui vont me manquer

Je n'ai pas été parfait J'ai aussi mes défauts Mais j'ai pu changer, car je te l'ai promis Et ma promesse je la garderai Car tu seras toujours dans mon coeur

Tu es mon chemin, tu es mon destin Et tu seras toujours dans mes rêves Et tant que je serai en vie Je te demanderai sans cesse: Pourquoi es-tu partie?

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Que de belles années! Par Eddy Mperabanyanka

N

otre histoire a commencé à la fin d’un été Obligé par mon âge d’entrer dans la cour des grands Avec tant de nouveaux obstacles à surmonter Exposé aux changements d’habits et d’environnements Intimidé par des géants et leur maturité Exposé à tant de violence gratuite J’ai tellement vu de gens utiliser la fuite Mais moi, ta robustesse m’a donné une identité

Malgré mon maladroit comportement, tu m’as gardé Ça fait déjà cinq ans, on doit se séparer En toi, je me suis fait des amis comme des ennemis Merci, mon école, pour m’avoir aidé à grandir Merci pour m’avoir laissé entrer dans ta tradition Merci pour toutes ces merveilleuses années Malheureusement, j’ai atteint le stade de la séparation Jean-Grou, je ne vais jamais t’oublier.

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Je n’abandonnerai pas Par Valérie Beaulieu-Pfertzel

M

algré les chemins difficiles Qu’il me faudra parcourir Je n’abandonnerai pas

Malgré les barrières Que je devrai franchir Je n’abandonnerai pas

Malgré toutes les personnes Qui se mettront en travers de mon chemin Je n’abandonnerai pas Malgré les sacrifices Qu’il me faudra faire Je n’abandonnerai pas

Alors que la vie s’effondrera Je n’abandonnerai pas

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e êtr e à e, ttr ttr aba a e b sser m ai éà el r t on as m m p as ne mais ’ à ja i m r, qu che erai i â o r t as l donn u p Po ne ban À n ’a Je

é ntr o t m s. ou mai t ’as ai ja m i er qu onn i o d r t ban u P o n ’a Je

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n

ou

Es ve sai lle s et s li ttĂŠr aires



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Reviens-moi Par Katerine Émilie Laporte Godin

C

ela vous arrive-t-il de vous sentir impuissant face à une situation? De faire semblant que vous maîtriser la situation sans que ce soit réellement le cas? C’est ce qui m’arrive en ce moment. Derrière mon sourire enjoué et mes yeux bleus remplis de malice se cache une détresse dont seulement moi en ai conscience. Même Antoine, mon meilleur ami, est au courant de mes malheurs sans connaître ses effets néfastes. Selon moi, il le sait mais puisque je fais comme si tout allait bien, il en fait de même. Une sorte de compréhension mutuelle nous anime, lui et moi. Il nous arrive parfois de nous regarder et de savoir qu’on pense à la même chose. C’est souvent bien étrange, mais j’aime ce lien qui nous unit, c’est un très bon ami et il m’est nécessaire dans les moments les plus pénibles y compris celui-là. "Emy?" Interpella une voix familière mais lointaine. Je sortis de ma torpeur et rivai mon regard dans les yeux verts d’Antoine. Il me désigna du menton l’enseignante qu’il fixait en avant de la classe madame Cegolène. "Émilie, je viens de te demander si tu m’écoutais. Apparemment non, si tu t’ennuies tant que ça ici, tu n’as qu’à sortir." Je ne me fis pas prier, j’empilais déjà mes affaires quand Antoine tenta de me retenir.

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"Défends-toi!" Chuchota mon ami, indigné. Je secouai la tête et je me dirigeai vers la porte lui faisant un signe de la main pour le saluer au passage avant de claquer la porte derrière moi. Voilà quelques semaines que ce petit numéro durait surtout en classe d’histoire. C’était la troisième fois cette semaine que je me faisais sortir d’un cours et nous étions jeudi. Vous pensez peut être que je suis une petite délinquante, mais j’avais mes raisons d’agir ainsi. L’histoire est ma matière préférée. J’ai peut-être perdu la raison; c’est peut être de famille. Qui sait? Encore une chance que c’était mon dernier cours de la journée, je pouvais aller directement chez moi. J’allai à mon casier pour ramasser mes affaires et je quittai l’école le cœur léger. Avant, je n’aurais jamais osé faire ça mais maintenant, cela m’importe très peu. Lorsque je rentrai chez moi, mes parents étaient encore penchés au dessus de leurs paperasses étalées sur la table de cuisine. Je me plantai devant eux, cela prit quelques minutes avant qu’ils ne remarquèrent ma présence. Ce fut ma mère qui parla en premier : "Tu es revenue plus tôt, aujourd’hui." Remarqua-t-elle en regardant la pendule au dessus de ma tête avant de reporter son attention sur la feuille dans ses fines mains blanches. "On m’a expulsée d’un cours." Répliquai-je, sèchement. "Encore!" Soupira mon père sans prendre la peine de lever ses yeux gris vers moi.

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Je perdis patience à ce moment-là. Je tournai les talons et me dirigeai vers ma chambre. "Antoine vient dormir à la maison en fin de semaine." Ai-je lâché pas dessus mon épaule avant de claquer la porte derrière moi. Cela faisair des semaines que mes parents m’ignoraient comme si une partie d’eux m’en voulait pour ce qui se passait. Je ramassai mes affaires pour prendre ma douche et sortis pour aller à la salle de bain mais je ne pus m’empêcher de me figer au seuil. Je déglutis avec peine et pris une grande inspiration pour me donner du courage. C’était devenu mon petit rituel, cette pièce était la source de mes cauchemars. J’ouvris la porte sans hâte et je la refermai avec précaution derrière moi. Par la suite, je me laissai glisser contre la porte et coinçai mes jambes contre moi. Je restai pendant de longues minutes ainsi à fixer la baignoire en face de moi. Je la revoyais, là contre cette baignoire. Les poignets maculés de sang s’égouttant sur le carrelage blanc de la salle de bain. Son visage avait perdu son teint rose et était devenu blafard, ses yeux étaient clos voilant ses yeux bleu pâle et ses cheveux blonds étaient collés sur son front. J’avais deviné à ce moment qu’Estelle avait tenté de s’enlever la vie en essayant de se noyer dans le bain pour finalement opter pour les poignets. Elle était emmitouflée dans son peignoir rose. Un cri avait surgi de ma gorge et mes parents étaient venus sans s’empresser à mon secours, croyant sans doute à une autre dispute pour la salle de bain entre ma sœur et moi. Ils restèrent pétrifiés d’horreur en voyant l’état de ma sœur aînée, mon père s’était précipité vers le combiner de la cuisine pour appeler les secours et ma mère regardait ma sœur. Moi, je ne faisais rien, excepté regarder la scène avec effroi. Qu’auriez-vous fait à ma place? Je ne me suis jamais sentie aussi coupable. J’aurais dû m’en douter. Ma sœur n’était pas bien dans sa peau, je le voyais mais, comme je l’ai dit plus tôt, je me sentais impuissante. Elle faisait comme si tout allait bien, alors j’en ai fait de même. 71


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Je suis certaine que cela vous arrive, vous savez que votre proche souffre mais vous ne savez pas comment lui venir en aide alors on se tait en espérant que sa souffrance s’apaise. Après ma douche, j’étais résolue à ne plus fuir mes craintes. Je sortis, disant à mes parents que je partais étudier chez Antoine. Je ne voulais pas qu’ils sachent où j’allais vraiment et de toute façon ils ne s’inquiètent guerre de moi désormais. Je pris l’autobus, puis le métro et marchai pendant plusieurs minutes pour enfin aboutir devant un hôpital psychiatrique. Je demandai mon chemin aux infirmières. Je n’étais jamais venue ici, mes parents ne voulaient pas. Ils disaient que je n’étais pas prête et eux ils étaient venus une seule fois. Une infirmière aux cheveux noirs me conduisit à la chambre de ma sœur. Sa porte étais ouverte et je pus voir sa mince silhouette assise sur une chaise face à une fenêtre. J’eus le cœur serré et à mesure que j’avançais vers elle, mon cœur cognait plus fort jusqu’à ce que je sois assez près d’Estelle pour voir ce qu’elle regardait. Sa chambre donnait sur une superbe vue du jardin et de la cour arrière. Un sourire triste se dessina sur ses lèvres. "Tu as toujours aimé les jardins." Me souviens-je. Elle tourna lentement son regard vers moi et je ne vis pas sa lueur malicieuse que j’avais tant l’habitude de voir. C’était comme si elle regardait une inconnue. "Estelle" Je voulus déposer ma main sur son épaule frêle mais elle se dégagea sèchement et bondit de sa chaise pour se mettre contre le mur. "Elle ne parle plus depuis longtemps et elle n’aime pas qu’on la touche." Révéla l’infirmière derrière moi.

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Elle me fit un sourire navrée et sortit de la pièce, nous laissant seules. Mes yeux se noyèrent de larmes. "Je ne comprends pas. Soufflais-je à moi-même tout en secouant la tête. Je suis ta sœur, Émilie! Pourquoi tu agis comme ça avec moi ? Maman et Papa ne voulaient pas que je vienne. J’aurais dû les écouter selon toi?" Aucune réponse. Estelle se contenta de me regarder avec méfiance. Puis, elle passa devant moi pour revenir s’asseoir devant la fenêtre en silence .Ignorant ma présence, me reniant. "Estelle …" Sanglotais-je. Je me sentais minable, je n’arriverais jamais à sauver mon unique sœur. Je me plantai devant elle et Estelle était forcée de me regarder .Je cherchais ses yeux devenus ternes. "Reviens –moi. Promets-moi que tu me reviendras." Elle ne me répondit pas mais je vis une lueur dans ses yeux, une larme. Je compris alors qu’elle était forte et qu’elle allait se battre. Parce que j’étais là pour la soutenir.

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Obsession Par: Amaris Chow Santos

Y

avait-il une possibilité? Tout ce que j’avais, tout ce que j’avais eu… Tout ce que j’ai fait, tout ce que j’avais fait... Oui, enfin, je crois. J’étais dans une salle blanche, je portais ma belle petite robe blanche avec un joli ruban de soie vert et je me rappelle qu’il faisait beau. C’était le matin, oui je me rappelle encore, c’était le matin vers 11h. Je regardais une compétition de surf à Hawaï avec mon père… Je ne doutais pas que j’étais heureuse. Mon père m’avait toujours dit, nous partons lorsqu’on ne laisse rien derrière. C’était quelques heures avant qu’il ne meure... Et qu’il me laisse derrière.

11h J’étais consciente mais absente dans mes paroles et mes pensées. Le temps avait fini par me confondre. Le Docteur me posait des questions existentielles auxquelles j’étais incapable de répondre. J’en étais incapable parce que je n’avais rien d’autre de nouveau à lui raconter. 74


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Je me réveillai avec le souvenir de mon père mais je ne me rappelai plus. Il est parti… […] Non, je me réveille toujours au moment attendu exactement à la fin du film. […] Je ne… Je n’ai pas d’hypothèse. […] Je me levai et sans le regarder dans les yeux, je marchai sur les pas usés et décidés par moi-même. Retourner sur mes pas était insquiètant. J’étais confuse si je rembroussai chemin ou j’avançai vers un chemin déjà exploré. Aujourd’hui, je me sens coupable d’avoir fait perdre du temps au psychologue et d’avoir engraissé son portefeuille.

4h30 Anna me tapotait le visage, elle me demanda de me calmer. En tout, je pris cinq minutes pour respirer normalement. Elle m’apaisait ma souffrance, elle m’offrait gratuitement un câlin et caressait ma chevelure mouillée, tranquillement et doucement. J’aimais son rythme. Elle m’expliqua que j’avais encore hurlé son nom mais encore une fois, je voulais être indifférente. Malheureusement, j’étais blessée. "Si seulement je pouvais l’enlever de ta tête", tristement, elle me dit. Je lui rappelais que si c’était le cas, je ne l’aurais jamais connue et qu’elle vivrait la solitude à son âge. Elle se tut. J’avais gagné. Elle ne pouvait plus vivre sans moi et moi, j’avais besoin d’une présence angélique et fiable. C’était juste parfait. Enfin, elle pouvait dormir tranquille.

12h22 La télévision m’emprisonnait le moral. L’ordinateur était la source du suicide provoqué. Entre ma chambre et l’extérieur, il y avait un monde à affronter pour survivre aux moindres dangers. La toilette,

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mon deuil et le reste appartenait à Anna. Je n’avais jamais exploré le territoire d’un ange, la confiance doit cohabiter. Des heures avaient passé devant cet écran en couleur et je plongeais dans mes souvenirs. Couchée sur le divant à frémir, je fermai les yeux fortement pour écarter ce vague échantillon de ma mémoire. J’étais assisse sur les genoux de mon père, j’applaudissais. J’étais heureuse à cinq ans. "Tu m’apprendras à surfer sur les vagues comme le type à la télé." Je lui ai promis s’il ne partait pas sans moi. "Nous partons lorsqu’on ne laisse rien derrière. " Aujourd’hui, je comprends qu’il parlait de la mort. Pourtant, il est parti sans moi. Il est parti rejoindre ma mère en enfer. Il l’avait suivie en me délaissant. Il avait eu le temps de payer ses dettes et de me laisser 10 000$. C’était quelques heures avant qu’il ne se suicide, pendu au bout d’une corde. Anna m’accueillit avec amour alors que je n’avais plus rien à donner. Mon Docteur se donna la peine de me guérir de mon traumatisme, chaque samedi, à 11h depuis neuf ans. Depuis neuf ans, je suis cette routine. Je voulais croire que les travailleurs sociaux avaient fini par m’oublier. C’était le cas quand j'oubliais.

Lundi, 8h30 À l’école, je m’emmerdais à écouter le professeur de mathématiques pour le premier cours de la journée. Ma place, au centre. Attentive et vue par les yeux des autres mais je demeurais invisible. Mon professeur ne savait pas mon nom mais je m’en foutais pas mal. Je ne parlais à personne et je faisais le travail demandé sans poser de questions. Ah! Mais qui voudrait s’adresser à une personne qui est 76


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dépressive? Mes journées d’école sont passées tranquilles et sans le croiser. Je l’évitais.

4h Mes nuits, je les passais mouillées et à chercher à survivre dans mes rêves noirs et blancs. J’étais inconsciente lorsque je l’appelais en hurlant. Et pourtant, j’avais peur de ne plus l’appeler, car, je saurais que j’ai perdu… je l’ai perdu. Je suis terrifiée par cette idée. J’ai l’impression qu’il est là… dans ma tête.

J’ai fait un autre rêve: une femme habillée d’une robe de soirée serrée qui laissait découvrir ses délicieuses courbes féminines. Elle était d’une extrême pâleur ou plutôt, elle était blanche neige. Mon rêve était en noir et blanc. Elle était aussi séduisante que Marilyn Mooroe. Ses lèvres bien dessinées et peinturées d’un rouge vin et sa chevelure noire comme les plumes d’un corbeau. Elle défilait dans un corridor désert et de chaque côté des murs, des portes qui ne demandaient qu’à être ouvertes. J’avais l’impression qu’elle avait le choix mais elle avançait droit devant. Où allait-elle? Et à ce moment, je hurlais pour ressentir la vie. La vie ne voulait plus de moi mais je savais qu’elle n’était pas assez salope pour me laisser partir, à ce moment-là. 77


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3h30 Étrangement, c’était toujours à la même heure et au même endroit. Je faisais tout pour l’éviter mais il était ma drogue. Mon héroïne du jour lorsqu’on en prend, c’est pour la vie qu’on le veuille ou non. Étrangement, je ne sentais plus mon cœur battre, ma gorge goûtait le sang et ma tête avait mal. J’étais malade depuis quelque temps et personne n’avait su me dire pourquoi ou du moins, essayer de me guérir. Je ne pouvais plus compter sur Dieu, Dieu a détruit la vie ou bien est-ce son ange déchu, Lucifer? Peu importe, j’étais condamnée à être esclave de la souffrance et de la maladie. J’ai l’impression que je ne suis plus la même ou bien je ne me suis jamais posé cette question philosophique: qui suis-je ?

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Dans sa tête Par Pamélie Julien

C

ela faisait longtemps que j´étais complexée par mes supposées rondeurs. On dirait que je n´acceptais pas que mon corps se transformait, que je devenais une femme. Quand j´étais à l´école, je n´y pensais pas ou très peu, l´uniforme que je portais camouflait ce que je n´aimais pas de moi. Cependant, dès que j´entrais à la maison, c´était la descente aux enfers. J’admirais les photos des filles de mon âge, mes amies que je jugeais parfaites. Cela me déprimait et m´encourageait à la fois. Je me disais que si elles pouvaient être aussi minces, aussi belles, je le pouvais également. Toute petite, je rêvais d´être mannequin. J´avais toujours pensé que pour faire partie de ce milieu, on devait être très mince, voire maigre. Plusieurs fois, je m´étais dit que je me prendrais en main pour perdre du poids. À quatorze ans et en troisième année du secondaire, je suppliais ma mère de m´abonner au centre de conditionnement physique au début de l´automne. Je mis des mois avant d´y aller une première fois. À la fin de l´hiver, en mars, ma volonté de maigrir se révéla plus absolue. Je commençais par faire des recherches sur ce qu´était « manger santé ». J’allais aussi au centre de conditionnement physique régulièrement pour m´entraîner. Jusque-là, c´était bien, même très bien vu pour une adolescente. Ma mère était fière de moi, d´ailleurs, elle me demandait souvent des conseils puisqu´elle, aussi, faisait attention à son alimentation. 79


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De fil en aiguille, mes recherches s´approfondirent, je recherchai désormais des régimes. Je comptai alors les calories de tout ce que j’ingérais quotidiennement. Ensuite, je commençai à surveiller les quantités de lipides que je prenais chaque jour afin de les réduire. Quelques semaines plus tard, je lus que pour perdre rapidement du poids, on ne devait consommer que des aliments d´un même groupe alimentaire par jour – un mythe – par exemple, le lundi, ne manger que des produits céréaliers, le mardi, que des fruits et légumes, etc. Évidemment, cela ne dura pas très longtemps, deux ou trois semaines, car je ne voulais pas que mes parents se doutent de quoi que ce soit. Chaque matin, je me préparais deux salades de fruits dont une qui serait mon dîner. Je disais à ma mère que je m´achèterais un repas à l´école et que la salade serait mon dessert. Jusque-là, j´avais perdu environ sept livres et nous n´étions qu´en avril. Les fruits coûtaient sans doute très cher à ma mère – un prétexte – donc, je me mis à couper les dîners. Mes soupers se limitèrent à des légumes et quelques tranches de viandes froides. Je m´empressais de manger avant que mes parents n’arrivent du travail. Par la suite, j’arrêtai la viande et toutes les autres sources de protéines. Pendant un temps, j´allais même jusqu´à faire attention à celles que contenaient les fruits et les légumes qui n´entraînaient aucun effet sur le corps. Un jour, je fis le calcul: lorsque mon corps recevait 500 calories dans une journée, c´était parce que je mangeais plus qu´à l´habitude. Sans le savoir, je désirais la nourriture plus qu´autre chose, je développai une passion culinaire. J´interprétais sans cesse des recettes ou j´en inventais d’autres. Je les servais ensuite aux gens que je connaissais. En juin, je me mis à calculer le nombre de glucides que j´ingérais. J´avais lu que pour atteindre un poids inférieur rapidement, je ne devais pas en consommer plus que 100 grammes par jour. Cela n´avais aucun sens. Au début de juillet, je perdis près de trente livres. Je me rendis compte que ça n´allait pas et je n´étais pas la seule, mes parents me questionnaient mais je faisais mine de rien. Mes vêtements ne m´allaient plus et je n´avais plus d´énergie. Je recommençai donc à consommer des « protéines »: du yogourt sans gras et du lait écrémé… 80


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Un jour, alors que je regardais la télévision, une émission attira mon attention. On y présentait une capsule spéciale concernant une femme ayant souffert d´orthorexie: c’est est un trouble alimentaire qui se qualifie par un début sain: bien manger et faire du sport. Ensuite, on réduit graduellement les portions de nourriture jusqu´à perdre l´énergie nécessaire pour s´entraîner. Ainsi, je compris ce qui m’arrivait: j´avais dépassé cette étape, je souffrais non seulement de troubles alimentaires, mais d´une maladie mentale. Je tentai de manger plus, de prendre du poids, mais en vain. La maladie était en moi, j´avais besoin d´aide, pourtant je le niais. À la fin de juillet, mes parents me forcèrent à aller consulter un docteur parce qu´ils se faisaient du souci à mon égard. Le verdict était horrible, pire que ce que mes proches imaginaient. Je souffrais d’anorexie sévère. Mon pouls était presque inexistant et nous devions agir au plus vite pour changer la situation. On m’ hospitalisa à la maison. Durant près de deux mois, soit le reste des vacances et le début de la nouvelle année scolaire, je restai ancrée sans bouger dans mon sous-sol. J´allais voir le médecin trois fois par semaine. Les visites diminuèrent avec les semaines et les mois. Cela me prit plus d´un an pour m´en remettre complètement, et avec difficulté. Jamais je n’y serais parvenue si personne n’était intervenu. Les médecins, les intervenants psychologiques, mais surtout mes parents, m´ont grandement aidée. Sans eux, je ne serais probablement plus là aujourd´hui.

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Souvenir du secondaire Par Jasmine Levangil

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e me souviens encore de ma première journée au secondaire; il y a cinq ans de cela maintenant. Au tout début, mes amis et moi avions en tête les images stéréotypées que l’on a l’habitude de voir dans les films américains. Et pourtant, une tout autre réalité nous attendait. La première journée passée, nous croyions que nous allions nous perdre dans cette immense école et que nous ne pourrions sûrement plus nous voir comme avant, faute de ne pas être dans les mêmes classes. Après plusieurs années, nous avons grandi et changé. Nos fréquentations ne sont plus les mêmes , nous aspirions à de plus grands rêves et nous nous sommes responsabilisés. Maintenant que nous sommes rendu à la fin de ces longs périples, nous ne sommes pas au bout de nos peines mais un avenir prometteur nous attend . Certains craignent leur passage au cégep tandis que d’autres meurent d’envie d’y être pour parfaire leur éducation. Quoi que l’avenir nous réserve, nous n’oublierons jamais tous les souvenirs du secondaire et ce que nous y avons vécu pendant ces cinq ans.

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Ton départ Par Béatriz Hernandes

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’essayais de trouver une raison à ton départ pour pouvoir retrouver mon chemin, mais je n’atteignais pas la sortie. Je ne savais pas comment je faisais pour tenir debout. J’essayais de ne pas penser à toi mais cela m’était impossible. Toute ma vie a changé et je n’étais plus la même personne, je ne dormais plus dans mon lit parce qu’il conservait ton parfum. Tu m’as détruite, mon cœur était jusqu’au sol. L’alcool et la musique étaient mes seules consolations. Que pouvais-je faire de plus ? Je n’étais plus heureuse, mon bonheur était parti avec toi. Je ne sentais plus rien intérieurement et je pleurais partout. Car j’étais dans mon droit et il y avait une raison. Tu es parti sans me dire adieu. Je peux t’avouer que je mourrais sans toi et je ne vois pas pourquoi je te mentirais. Mais explique-moi, je ne comprends pas comment tu as pu effacer mon amour du jour au lendemain. Il y a maintenant un an de cela, on m’a dit que tu n’es plus la même personne et que tu as changé, que tu ne te sens plus comme avant malgré ce que tu m’as fait. Je te le dis et je te le répète, je ne vais plus retomber amoureuse. Pourquoi donner tout mon effort si à la fin de tout cela, tu me 83


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fais souffrir plus encore? Même si je pense positivement pour mieux m’en sortir, tout ce que je réussis à faire est de pleurer et pleurer davantage. Ne me demande pas de te pardonner, ça ne sert à rien que tu viennes me faire tout ce discours; c’est très dur pour moi de supporter tout ce poids. Assurément, je vais trouver quelqu’un qui pourra supporter ma vie compliquée. Mais je sais que ce ne sera pas toi. J’aimerais te comprendre, mais j’en suis incapable et c’est à cause de toi que je me retrouve perdue. Je me demande encore pourquoi, entre toi et moi, cela a fini si soudainement. Il y a parfois des moments où j’ai honte et je fais ma folle devant toutes ces personnes qui demandent ce qui arrive entre nous deux parce que je te dis sérieusement que je regrette...

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Le bonheur de tous Par Sara Tumillo

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ssise sur un rocher, je regarde la lueur du jour, en me disant que certaines personnes ne connaîtront peut-être jamais le bonheur, ne vivront jamais leur vie pleinement. Nous ne nous contentons jamais de ce que nous possédons et il faut nous dire que nous ne sommes pas obligés d’aimer ce que nous n’avons pas, mais aimer ce que nous avons et c'est très difficile de nous contrôler sur ce sujet, nous voulons toujours avoir plus de ce que nous avons. Il faut d’ailleurs aussi nous dire que ce qui est primordial, c'est le fait de vivre notre vie au jour le jour. Peu importe ce qui s’est passé hier, cela s'oublie facilement. Il ne faut pas nous soucier des problèmes du passé; il faut garder le moral et espérer en ce qui sera. Il faut vivre notre vie au présent et faire le tout pour atteindre nos objectifs. Le bonheur est une question de courage. Le bonheur, c'est avant tout la paix. Dans la vie, il nous arrive souvent d'avoir des conflits avec les autres ou soi-même, mais ce qui est important, c'est de respecter les autres et soi-même. Le bonheur, c'est aussi le désir d'avoir quelque chose, ce n'est pas toujours le fait de l'avoir mais juste avoir envie de l'avoir cela nous rend heureux... Le bonheur n’est pas inaccessible, il faut uniquement savoir ce que nous voulons de notre vie et nous donner des buts pour réaliser nos rêves les plus profonds. Il faut peu pour être heureux dans la vie. Il suffit d'avoir un bon environnement et de poursuivre nos rêves, certains se réaliseront tandis que d'autres ne sont que des fantasmes. Il faut apprendre à accepter que nous ne pouvons pas avoir tout ce que nous voulons dans la vie. 85


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Un bal inoubliable Par : Deborah Basubi

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la veille du bal, Emilie, Alain, Jacob et Taïna achevaient leurs préparatifs de dernières minutes. Leur smocking, leur robe, leur limousine, leur coiffure, tout était prêt. Maintenant, tout ce qu’il restait à organiser était leur soirée d’après-bal...

"Nous devons remettre la limousine à minuit", dit Jacob "Pas de problèmes pour le transport, ma mère accepte de nous prêter sa voiture toute la nuit", répondit Taïna. "Parfait. J’ai appelé mon cousin DJ. Il s’occupe du mixage dans un club très à la mode au centre-ville et il va nous mettre sur la liste des célébrités", ajouta Emilie.

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"Bien! Il ne nous reste qu’à voter qui conduira pour ramener chacun d’entre nous à la maison", répondit Alain. La soirée du bal arriva et tous étaient beaux. La soirée était magnifique, la nourriture délicieuse, la musique entraînante. Bref tout était parfait. L’heure de l’après-bal avait sonné et tous avaient voté pour que Taïna les conduise au club. Rendue à la boîte de nuit,Taïna but une bière et un cocktail... Et malheureusement pour eux, au moment de retourner chez eux, Taïna, qui avait pris quelques verres de trop, brûla un feu rouge et un camion fonça sur eux.

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Sans toi, je suis perdue Par Betty Cardoso Correia 19 avril 2005, 23h35

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a nuit est tombée, la lune qui, autrefois était lumineuse, n'est plus qu'un satellite blanc. J'ai froid, il fait très froid en ce printemps. Je suis toujours insomniaque, je peux sentir ta présence dans ma chambre. Tu es là mais je ne te vois pas. Aujourd'hui, ça fait un an que tu m'as quitté en laissant tous nos beaux moments de la vie. Je croyais qu'on vivrait aussi longtemps que notre amour existerait et qu'ont aurait beaucoup d'enfants comme dans les contes de fées, mais je m'étais trompée. Il manquera toujours quelqu'un pour faire sourire ma vie et cette personne, c'est toi.

16 octobre 2005, 21h12

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e me souviens encore de la première fois que nous nous sommes rencontrés. Tu étais nouveau à l'école et tu te croyais supérieur aux autres. Qui aurait cru que toi et moi serions faits l'un pour l'autre? Un prétentieux et une réservée. On ne s'était même pas adressé la parole que je te détestais, tu m'avais bousculée et tu étais parti sans m'aider à me relever en me disant et je cite : « Je ne suis pas ta bonne, alors tu peux ramasser tes livres toute seule. » En ce moment, j'en ris, mais cette journée-là, j'était tellement 88


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en colère que je te souhaitais un malheur. Je ne te l'avais jamais dit, mais ce n'était pas un inconnu qui avait brisé le pare-brise de ta voiture, mais moi. Je suis tellement désolée, j'aurais voulu te le dire avant mais j'avais peur de ta réaction. Je ne savais pas si tu allais me rejeter ou me frapper, alors j'ai tout gardé pour moi. Tu ne t'étais jamais demandé pourquoi mon comportement avait changé si brusquement? Pourquoi, je fuyais alors qu'on était devenu ami?

20 octobre 2005, 22h5

D

epuis que tu es mort, j'essaie de retrouver la joie de vivre. Ne trouves-tu pas que la phrase n'a aucun sens? Comment peut-on avoir la joie de vivre alors que tu n'es plus là? Je trouve cela très injuste. Je me sens coupable de continuer ma vie alors que la tienne s'est bêtement arrêtée. Je regrette de ne penser rien qu'à moi, si je t'avais écouté cinq minutes et que je n’étais pas allée aux magasins, j'aurais pu te sauver et tu serais toujours à mes côtés. Je ne suis qu'une égoïste et tout cela est de ma faute. Si tu étais à mes côtés, tu m'aurais dit : « Arrête de penser à ça, rien n'est de ta faute. Comment aurais-tu pu savoir qu'il y aurait une fusillade? » Seulement, je suis incapable de penser autrement. Ton sourire, tes yeux, tes paroles tout me manque chez toi. J'aimerais revenir en arrière pour te dire combien je t'aime et revivre les meilleurs moments.

25 novembre 2005, 23h35

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uand on m'a annoncé que tu étais décédé, j'ai essayé de refaire ma vie, car à notre mariage on s'était juré que quoi qu'il arrive, on n'arrêterait jamais notre vie. Seulement, je n'ai plus cette force. Je ne suis plus aussi forte qu'avant. Tu es l'homme de ma vie et je veux être à tes côtés. Sans toi, je suis perdue. Sans toi je ne suis plus rien, sans toi je ne sais plus par où aller, sans toi c'est terriblement dur. Je t'aime Nathan Collorec. 89


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Simon et Kelly Par Kelly Chouinard et Simon Mathieu

C

’était le matin du 27 juillet 2008, cette journée allait changer ma vie. Cependant, je ne le savais pas encore. En me réveillant ce matin-là, une drôle d’émotion me chatouilla le ventre. Je savais que je mettrais mes cartes sur table, je ne pouvais plus attendre. Vers midi trente, quelqu’un sonna à la porte; c’était elle. Lorsque j’ouvris la porte, mon visage changea brusquement. C’était simplement deux témoins de Jéhovah qui venaient me parler de...« paf », je fermai la porte et je retournai l’attendre. La sonnette retentit à nouveau. J’ouvris en criant: « Quoi encore? » Mais quel con! C’était elle. Mon visage s’anima d’un tendre sourire. Mon coeur n’avait jamais battu aussi fort. Son visage était plutôt incertain et effrayé. Je la fis entrer et la conversation commença. J’avais l’impression de l’avoir toujours connue et que nous pouvions nous confier. La journée passa vite comme l’éclair et je pressentis que le moment était propice pour lui dévoiler mes sentiments. Assis dans mon divan, je pris sa main doucement, plongeai mon regard dans le sien et lui dis en chuchotant: « Je t’aime » En voyant ses yeux s’illuminer tels des diamants, je compris que nous étions faits pour aller ensemble. Depuis plus d’un an, nous sommes heureux ensemble et comme le dit si bien Francis Cabrel; « Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai ».

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Un dernier sourire Par Matthew Lymburner

J T N

e me suis acheté un billet en première classe, mais je sens que je ne le mérite pas.

u t'es acheté un billet de classe économique car tes moyens ne te permettent pas mieux.

ous attendons l'avion et je suis assis à côté de toi. Je souris et te dis: "Veux-tu échanger?"

T

u me souris à ton tour et nous échangeons. Je me lève et m’éloigne. Je me retourne pour te faire un dernier sourire d'adieu. Puis je me retourne et brusquement, un inconnu me met une balle en pleine tête. Tu te lèves bouche bée et cours vers moi, le cœur battant, mais le mien ne bat plus. Je n'ai plus peur, mais toi tu trembles encore. Les larmes te montent aux yeux et tu les laisses finalement aller. Tu fermes mes yeux en regardant le mec se faire prendre par la sécurité.

T

u me fais à ton tour un dernier sourire.

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L’enfant meurtrier Par Marianna Guarnieri

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n ce mois de Mars 2003, nous sommes à l'aéroport d’Heathrow. Des gens se promènent ici et là. Tous comme toi, ils attendent d’être appelés. Aujourd'hui, des tas de familles se brisent, elles laissent derrière elles un père, un fils, un frère, un mari ou un ami cher prêt à quitter la GrandeBretagne et faire honneur à son peuple. Les heures passent, les minutes défilent et les secondes s’achèvent. Aucun de nous n’ose briser ce silence qui règne depuis bien trop longtemps. On dit souvent qu’il faut apprécier le moment présent. Le moment présent, moi, je le maudis!, car dès que tu auras traversé cette longue allée, nous serons séparés. Combien de temps? Je ne saurai dire. Tout cela peut durer six mois, comme ça pourrait durer deux ans. Mes yeux sont humides, j’essaye de rester forte face à toi, mais je n’y parviens pas. Je me trouve égoïste, je voudrais te garder pour moi uniquement. J’ai honte de moi, mais je dois l’avouer: J’aurais voulu que tu ne me quittes pas, et surtout pas pour combattre, au risque et péril de ta vie, avec EUX! Mes larmes glissent graduellement pour se loger sur mon visage attendri. Elles finissent par descendre le long de mon menton appuyé sur ton épaule, et ces mêmes gouttelettes, se noient sur ton tee-shirt blanc, qui, maintenant, est mouillé par ce liquide froid. Tu relèves délicatement mon menton avec ta main, et m’obliges à affronter ton regard rempli de peine et de culpabilité. Je n’ose pas te défier, mais je finis par me laisser emporter, je cède et je plonge dans cet océan de tourmente. Comme si tu avais lu en moi, tu soudes tes douces lèvres aux miennes. Ces mêmes qui me font ressentir une sensation jamais ressentie auparavant. Est-ce un 92


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baiser d’adieu? Cette peur de te perdre me hante jour et nuit. Pourquoi aije toutes ces images sombres dans mon esprit qui me turlupinent? Pourquoi au lieu d’être si pessimiste et négative, je m’interdis d’être optimiste? Soyons optimistes et chassons toute cette onde négative! Je compte simplement sur toi. Ton visage, tes prunelles si pénétrantes et le contour de tes lèvres parfaitement bien dessiné. En cet instant, ce doux «je t’aime» susurré, réveille en moi cette peur incontrôlable que j’essaye de dissimuler depuis notre arrivée à l'aéroport. Je ne pipe pas et tu continues à t’exprimer dans des paroles très douloureuses à saisir. Tu m’embrasses une nouvelle fois, et tu me délivres de ton emprise. L’homme en costume vient vers nous et il nous annonce que c’est l’heure du départ.

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n an s’était écoulé, Liam Jones était toujours en mission en Irak. Il gardait espoir, se disant que dans quelque quatre mois, il retrouverait la fille qu’il aime et qui était restée dans leur ville natale de Bolton. Couché sur le matelas inconfortable qui lui servait de lit, les bras croisés derrières la tête et fixant un point inexistant au plafond, Liam pensait. Il se voyait déjà avec la femme de sa vie. Il pensait à la famille qu’il fonderait revenu de ce voyage. Il s’était juré que de retour en Angleterre, il organiserait une fête et il prendrait cette occasion pour demander la main de sa dulcinée. Il savait que Chelsea était la fille avec qui il voulait passer le restant de ses jours. Celle avec qui il continuera à partager des moments de peine et de bonheur. Alors qu’il imaginait le jour où il pourrait enfin passer la bague au doigt de sa future épouse, la porte de la demeure qu’il partageait claqua. Ce qui le fit sortir de ses rêveries. "Tu dormais?" demanda son compagnon de chambre. D'un signe de tête, il fit non à son interlocuteur. Liam partageait cette petite chambre, avec un autre soldat britannique nommé: Irwin Owen Brown, grand blond, mesurant environs 1 m 80 aux yeux marron. Dès son arrivée dans ce pays inconnu, il se lia tout de suite d’amitié avec cet Anglais.

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"Oh!, avant que j’oublie, tu as reçu une lettre." Liam ne perdit pas de temps et sauta du matelas. Le fait de savoir que quelqu’un avait pu l’écrire le rendit immédiatement joyeux. Irwin lui tendit l’enveloppe et le jeune homme la prit, un sourire béat s’afficha sur son visage. Il savait que c’était elle. Ne tenant plus sur place, il déchira les coins de l’enveloppe sans délicatesse et sortit par la suite une feuille blanche pliée en deux. Il huma la lettre en la serrant fort tout près de son coeur; son odeur y était imprégnée, le même effluve à la vanille, ce parfum sucré qu’il sentait sur la peau de sa Chelsea. Irwin observait son copain de chambre en souriant, avant de lui demander: "C’est ta femme?" "Ma future femme." répondit Liam, en affichant sa joie. Il ne laissa pas son ami continuer la phrase qu’il s’apprêtait à dire et débuta sa lecture. Cher Liam, déjà un an que tu es parti te battre et faire honneur au pays. Un an, que nous vivons chacun de notre côté. Un an que je ne sens plus ta chaleur fiévreuse près de mon corps, que je ne sens plus ta présence sécurisante me serrer fermement, le matin en ouvrant les yeux. Une année entière est passée sans que je puisse m’étendre dans tes bras et m’y emmitoufler, respirant ton odeur virile et masculine. Tout ce temps s’est échoué. Je reçois peu de nouvelles de toi, mais je m’en fous; le fait de te savoir toujours en vie est ce qui m’importe le plus. Mon chéri, je t’écris en cette journée pluvieuse, humide et grise typiquement anglaise, rien n’a changé et ce que tu t’apprêtes à lire risque de t’anéantir, mais je dois t’avouer la vérité...

En voyant ces mots, Liam arrêta de lire. Avait-il peur de découvrir cette vérité? Oui. Il soupira, peureux, stressé et impatient à la fois et poursuivit sa lecture. ... Quelques jours après ton départ, j’ai appris que j’attendais un enfant. J’aurais aimé te l’annoncer en personne, mais vu les circonstances, 94


Tous ensemble je m’en suis abstenue. Donc, neuf mois plu tard, j’ai mis au monde une belle petite fille. Tu sais, elle a ton sourire et tes mêmes yeux turquoise -si tu la voyais, elle est tellement mignonne. Je lui ai donné comme nom: Amélia Christine Jones, elle a à peine trois mois.

Liam arrêta sa lecture de nouveau, ses pupilles brillaient de bonheur, ses lèvres tremblaient en arborant un énorme sourire. Cette scène amusa Irwin, il ne dit rien et laissa son ami continuer ce qu’il lisait. J’espère que cette nouvelle te préparera à encaisser la seconde, qui selon moi, est la plus dure. Je ne veux pas que tu penses que je te quitte ou quoi que ce soit. Il n’y a que toi et il n’y aura toujours que toi. Mais... Je vais partir...

Sur la lettre, on décelait bien que la jeune femme avait pleuré. La feuille blanche laissait apparaître de grosses taches d’encre noire. Sûrement laissées par le liquide transparent échappé de ses prunelles et qui avait coulé le long de ses joues opaques et rosies. Liam ne réussit pas à déchiffrer tout le contenu de la lettre, les mots étaient tous noyés et illisibles. Les quelques phrases qui paraissaient claires par la fine calligraphie de Chelsea se résumaient ainsi: Donner naissance à notre petite fille était risqué, les médecins m’avaient prévenue, que si je décidais de continuer cette grossesse, je risquais de perdre la vie. Mais ensuite, ...maladie ...beaucoup trop avancée. ..pas plus de six mois.[...] Ne laisse pas, Amélia sans mère. Promets-moi que tu trouveras une autre femme et donne lui ton amour, fais-la frémir autant que tu m’as fait frémir moi.[...] Nous ne formerons qu’un de nouveau, et nous allons avoir notre fin heureuse comme dans tous les contes de fées. J’espère que tu recevras cette lettre avant que je ne m’éteigne définitivement.

Les yeux embués, Liam réussit à déchiffrer les dernier mots inscrits sur la feuille de papier, maintenant mélangés aux gouttelettes d’eau laissées par Liam et Chelsea: Je t’aime pour toujours, Liam Michael Jones forever yours. PS: Dans l’enveloppe, tu trouveras une photo de notre petit ange. Xxx

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Liam ne souriait plus, ses yeux n’affichaient aucun signe de bonheur. Il venait tout de même d’apprendre qu’il était père. Mais non,il n’était pas heureux. Autour de lui tout était flou, il s’abandonnait à la tristesse, son visage était crispé, sa lèvre inférieure tremblait,ses poings étaient fermés et serrés. Rien n’avait plus de sens, être le père d’un enfant lui importait peu. Il en était certain,à l’heure qu’il était, Chelsea ne faisait plus partie de ce monde. En ce moment, il aurait donné corps et âme pour être à Bolton. Mais il ne pouvait pas bouger ; sa mission n’était pas conclue. En ce moment, il maudissait l’Irak, la guerre,les États-Unis. Tout ce qu’il voulait, c’était de la voir «elle». Irwin observait chaque fait et chaque geste de son ami, il était horrifié de voir le jeune père déchirer la photo qu’il tenait dans sa main. Le grand blond, sans gêne demanda qui c’était. "La meurtrière de celle que j’aime",répondit Liam avec mépris. Liam en était sûr, toute cette histoire ne pouvait avoir qu’un coupable. Et il avait décidé, que ce serait cette enfant inoffensive: Amélia Christine Jones. Si cet être n’avait pas vu le jour, jamais il n’aurait reçu cette lettre d’adieu provenant de Chelsea Williams.

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Aurore Par Marie-claude Lavigne

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u temps de notre enfance, nous nous sommes tous fait raconter cette histoire. Et nous avons tous appris à craindre le grand méchant loup, par peur de connaître le même sort que Le Petit Chaperon rouge. Et si cette histoire se concrétisait en 2010? Et si le loup n’était pas la bête que l’on imaginait? Et si j’étais Le Petit Chaperon rouge?

"Aurore" Eh! merde, maman m’appelait! Je devais, encore une fois, m’être levée en retard… "Aurore, debout" J’ai grogné. Je n’avais pas envie de me lever. D’autant plus qu’un samedi, on dort normalement. Mais pas pour ma mère. Non, pour ma mère, la fin de semaine était faite pour les corvées ménagères. J’aimerais bien pouvoir 97


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faire comme toutes les autres adolescentes de mon âge, dormir jusqu’à midi et aller magasiner le reste de la journée. Malgré ce profond dégoût qui m’habitait, je me suis redressée, les cheveux en bataille au sommet de mon crâne. J’ai tiré les bras vers l’arrière tout en bâillant, la meilleure façon de commencer une journée. Par la suite, j’ai déposé mes pieds sur le parquet froid de ma chambre. J’ai frissonné et ma peau s’est hérissée par la chaire de poule. Je me suis ensuite dirigée d’un pas lourd et endormi vers la fenêtre de ma chambre. J’ai tiré les rideaux et j’ai laissé la clarté inonder ma chambre. Immédiatement, un sourire s’est dessiné sur mon visage. Je ne pouvais pas faire autrement; il faisait si beau dehors que ma mauvaise humeur s’était estompée sur-lechamp. J’ai deviné que ce ne devait pas être trop chaud dehors - assez normal pour un mois d’avril que le temps était doux. J’ai donc opté pour un jeans et un chandail blanc. J’ai ensuite couvert mes bras d’une veste rouge pour ne pas trop souffrir du froid. (Oui j’étais très frileuse). Sans faire attendre ma mère plus longtemps et ses fameuses chocolatines fondantes dans la bouche, je suis descendue au salon. Mon père était réveillé et s’était plongé dans la lecture de son journal. À mon arrivée, il a levé les yeux et je lui ai adressé un sourire. Il a haussé les sourcils et s’est replongé dans la lecture de son journal, c’était notre manière de nous dire bonjour. D’un pas enjoué, je me suis ensuite dirigée vers la cuisine où ma mère m’attendait. Et comme chaque samedi matin, elle préparait ses fameuses chocolatines. Pas du genre de celles que vous trouverez au super marché. Non, les siennes fondaient dans la bouche et le chocolat n’avait jamais eu un aussi bon goût que le sien, un secret de fabrication qu’elle gardait jalousement, d’ailleurs. "Enfin debout, espèce de paresseuse" m’a-t-elle dit pour me saluer.

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I

l n’y avait pas une once de méchanceté dans le ton qu’elle avait employé. Et le sourire qu’elle m’a adressé était contagieux puisque je lui ai souri en retour. Ma mère ressemblait beaucoup aux mères de famille des années cinquante. Elle avait des cheveux longs et foncés qu’elle coiffait toujours en une espèce de chignon monté sur sa tête. Sa taille était presque toujours recouverte d’un tablier (exception faite lors de nos sorties en ville). Elle passait la plus grande partie de son temps dans la cuisine ou à accomplir les tâches ménagères de la maison. Il n’y avait pas meilleure mère à mes yeux; malgré sa désagréable manie de perfectionniste. Elle m’a apporté une assiette fraîchement préparée d’œuf brouillé, de jambon grillé et de patate rôtie. Elle n’a pas non plus oublié de m’apporter deux chocolatines fraîchement sorties du four. Elle m’a embrassée sur le front avant de caresser mes longs cheveux noirs en s’adressant de nouveau à moi tandis que j’avalais gloutonnement une tranche de jambon: "J’ai un service à te demander, ma belle Aurore" Je le savais… "Oui?"ai-je répondu entre deux bouchées "Il faudra que tu ailles rendre visite à ta grand-mère aujourd’hui" Je me suis brusquement retournée vers elle. Grand-mère ? Je ne l’avais pas vue depuis Noël, je crois… "Et pourquoi" "Ta grand-mère m’a appelée ce matin et elle aimerait bien te voir. Elle dit avoir une surprise pour toi" "Une surprise" 99


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"Oui" "Elle va peut-être enfin me donner mon cadeau de Noël" "Aurore!" s’est exclamée ma mère, à demi amusée, à demi choquée.

J

e n’ai rien ajouté et je me suis retournée face à mon plat. Bah! au moins, cette petite sortie pourrait me dégourdir les jambes, mais surtout, m’éviter le ménage. Comme j’étais déçue! Je ne me suis pas attardée. Car durant ma dégustation, ma mère m’a fait un plan élaboré de sa journée. Elle prévoyait nettoyer la sale de bain en avantmidi. Une tâche qu’elle disait très difficile puisqu’elle avait mal au dos. En après-midi, en même temps qu’elle s’occuperait de préparer un délicieux bœuf aux carottes, maman nettoyerait le salon et la cuisine. Des contacts de papa venaient souper à la maison ce soir-là, pas question qu’ils vîssent la maison dans un état de malpropreté!

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ers onze heures, j’étais déjà partie. Ma grand-mère vivait à quelques rues de chez moi. C’était tout près (mais jamais elle n’était venue nous voir ou avait répondu à nos appels) et je connaissais le chemin presque par cœur. J’y étais allée très souvent quand j’étais jeune. Mais depuis la mort de grand-père, ma grand-mère ne sortait plus de chez elle. Mon grand-père était décédé un peu avant Noël (je vous laisse imaginer le genre de vacances des temps de 100


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fête que j’ai passées). Le cancer avait eu raison de lui. Je n’étais presque pas allée le voir à l’hôpital puisque ma mère ne voulait pas. Elle disait qu’il faisait trop pitié à voir. Mais surtout, qu’il n’aurait pas conscience de notre présence. Je n’avais pas cherché à en savoir plus. J’étais contente de sentir le vent frais sur mon visage, ça me faisait du bien. La caresse du soleil sur ma peau blanche baignait mon cœur d’une joie de vivre incomparable. Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé. Vous savez, ce genre de sensation qui vous donne envie de sourire et de hurler votre joie, d’avoir toujours envie de sourire, de danser ou de chanter, de saluer tous vos voisins ou d’aller acheter des fleurs à votre mère… J’étais animée de cette passion et je crois que ça se voyait. Tout le monde sur ma route m’avait adressé un sourire radieux. J’ai même penser à saluer M. Turcotte, un voisin du genre solitaire, soupçonné de maladie mentale. Il m’a saluée de la main : "Bonjour jolie Petit Chaperon rouge."

J

’ai rigolé tout en continuant ma route. C’est vrai que j’avais des airs de ressemblance avec le Petit Chaperon rouge, surtout à cause de ma veste rouge flamboyante qui créait un contraste saisissant avec la couleur de mes cheveux et mon teint pâle. Aurore, le Petit Chaperon rouge. C’était comme mélanger l’histoire d’Aurore l’enfant martyre à celle qu’on m’avait si souvent racontée quand j’étais jeune. Il ne manquait plus que le loup! Quelques minutes plus tard, je suis arrivée chez ma grand-mère et je me suis arrêtée brusquement. La maison de ma grand-mère n’était pas un en101


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droit angoissant en général. Pourtant, il y avait quelque chose d’inquiétant. L’atmosphère oppressante qui s’en dégageait semblait peser sur mes épaules comme un ciel de plomb quand l’orage menace. De plus, je me sentais épiée. Les yeux qui m’observaient étaient, certes invisibles, mais j’étais certaine d’être surveillée. Quelqu’un posait sur moi un regard cruel et malveillant chassant ma bonne humeur. Je ne sais pas pourquoi j’avais ce sentiment. La maison semblait être en parfait état; je n’avais rien remarqué de suspect. À pas incertains, je me suis dirigée vers la porte de la maison. La porte n’était pas verrouillée; ma grand-mère ne la fermait jamais, ma mère m’avait prévenue de ne pas m’inquiéter. J’ai entrouvert la porte et j’ai annoncé mon arrivée: ‘’Grand-maman… je suis là’’

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lle ne m’a pas répondu. Bon, elle était vieille et sûrement sourde. J’ai déposé mon petit sac par terre et j’ai refermé la porte derrière moi. Je me suis aventurée dans le long couloir de la maison. Les murs étaient recouverts d’un vieux papier peint jauni, décoré de fleurs de tournesol, je crois. La maison était sombre car les rideaux du salon, salle où la lumière était la plus dominante, étaient fermés. Un escalier grinçant sur ma gauche, face à la porte d’entrée, donnait l’impression de se retrouver dans le décor d’anciens films western. Au fond du corridor, sur la gauche, on arrivait à la cuisine. J’ai deviné qu’à cette heure-ci, 13h23, ma grand-mère devait être à la cuisine, à laver sa vaisselle, puisqu’elle ne devait pas être une adepte de l’électronique et de la technologie. Mais le spectacle que j’ai découvert à la cuisine était pire qu’horrible. J’étais devant la pire scène d’horreur jamais vue au cinéma. Mon cœur en était chaviré et Dieu sait que je ne me laisse pas impressionnée facilement. J’ai plaqué mes mains sur ma bouche pour m’empêcher, d’abord de vomir, mais aussi de crier. 102


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evant moi, ma grand-mère était étendue par terre dans une position difficile à décrire et baignait dans une marre de sang, son sang. J’ai dû reculer pour prendre appui contre un mur parce que mes jambes étaient devenues aussi molles que des nouilles. La gorge de ma grand-mère avait été tranchée. Et ses os avaient dû être brisés vu la position dans laquelle elle reposait. Ma respiration était devenue saccadée. J’étais impuissante face à cette mort violente. Une rage immense a éclaté en moi comme la lave au cœur d’un volcan en éruption. J’ai alors hurlé, crié de toutes mes forces. J’étais surprise de savoir que je possédais une telle puissance vocale. L’Alaska m’avait probablement entendue. Et je continuais jusqu’à ce que mes poumons se soient vidés. C’est alors que la porte d’entrée s’est ouverte. J’ai alors cessé de hurler. Quelqu’un avait fini par entendre mes cris de détresse. J’étais soulagée… Mais l’aide se faisait attendre et lorsque j’ai aperçu M. Turcotte dans le cadre de la porte, un couteau à la main, un sourire à demi amusé, à demi dérangé dessiné sur ses lèvres, j’ai compris… "Bonjour jolie Petit Chaperon rouge. .."

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Cicatrices Par Marie -Moise Noel

J

e me souviens quand j'avais huit ans, mon père commençait de nouveaux travaux dans son magasin et moi, toute petite que j'étais, j'aidais les ouvriers à transporter leurs outils dans toutes les pièces du bâtiment. Ils étaient nombreux et mon père avait de la difficulté à retenir leur nom. Alors, j'ai proposé à mon père de donner à chacun d'eux un chiffre comme nom et que cela serait plus facile avec le numéro inscrit sur leur t-shirt.

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n matin, tandis que mes parents discutaient avec des clients moi, j'admirais le travail de certains ouvriers comme celui du numéro neuf qui grimpait sur une échelle avec un sceau rempli de mortier. Après avoir terminé mes corvées de la journée, je décidai de monter à l'étage où se trouvait le numéro neuf, ce que mes parents m'interdisaient. Alors, une fois en haut, je m'amusai avec de la peinture qui se trouvait au coin d'une pièce. D’une minute à l'autre, j'entendis la voix grave de mon père donner des ordres. J'eus une peur bleue, je tremblai de toutes mes forces. Je ne savais plus quoi faire ni quoi penser, je savais juste que j'allais me faire gronder. Aussi, je voulais redescendre sans que personne ne m'aperçoive, mais dans tous les recoins, il y avait deux ou trois personnes qui déambu104


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laient. J'étais dans un moment de panique. Je regardais fixement devant moi tout en reculant. À un moment donné, je sentis que mes pieds ne touchaient plus le sol humide, je volais dans les airs et mes bras petit à petit s'ouvraient comme par enchantement.

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uelques secondes plus tard, un bruit sec attira l'attention de tout le monde. C'était le bruit de mon corps qui retentissait sur le sol. Je croyais être morte après quatre jours passés dans le coma. Depuis lors, je suis affectée de strabisme, mon bras a été fracturé et je garde une énorme cicatrice au dos. Je me rappelle encore ce jour comme ci c'était hier car ces cicatrices resteront à jamais dans ma vie.

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La lumière des yeux Par Claudia Diaz-Bonilla

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inq sens nous ont donné la vie. Imaginez-vous en perdre un, pour lequel optez-vous? L’ouïe, le goût, le toucher, l’odorat… la vue. En tout cas, je préférerais tout, sauf perdre la vue. Je ne voyais aucune lumière, ni la soi-disant lumière blanche au bout du tunnel. Mais où étais-je, dans le néant? La question que je me posais: étais-je vivant? Il n’y avait aucun doute là-dessus. Mon corps endormi me faisait souffrir. Je ne me souvenais de rien. Non, je savais. J’avais pris mon petit-déjeuner comme chaque matin avant d’aller au travail. Oui, même mon café m’avait brûlé la langue. Je me rappelais même la sensation. Par la suite, j’avais pris l’automobile, et puis, rien. Je touchai l’oubli. J’essayais de bouger, je regrettai aussitôt. Je restai donc immobile, écoutant ma respiration et un autre bruit agaçant, un bip, comme si j’étais à l’hôpital. Mais, voilà la réponse! J’étais à l’hôpital. Mais qu’est-ce qui m’était arrivé? Bon sang! J’essayai donc d’ouvrir les yeux. Impossible. J’avais une sorte de bandage, si je ne me trompais pas. Alors, je restai tranquille jusqu’à ce que quelqu’un se pointât dans ma chambre. Des heures, ou plutôt, des minutes, qui me semblaient des heures, avaient passé quand j’entendis le son des escarpins qui frappaient le carrelage, un son que je reconnus immédiate106


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ment, suivi d’un couinement de bottes. Les portes coulissantes s’ouvrirent, puis une main chaude se posa sur la mienne. -"Mmm… Linda" Je savais que c’était elle depuis son arrivée. Elle avait un parfum indescriptible qui submergeait mes narines chaque fois. Son contact me rassurait également. Je savais que j’avais son soutien quoi qu’il arrive. "Oui, chéri, c’est moi,"me répondit-elle en me déposant un doux baiser sur le front, "je suis en compagnie du médecin, le docteur... " "... Carleton, je suis heureux de vous voir conscient après cette semaine" Mon cœur se serra. Une semaine... " Ne vous rappelez-vous pas ce qui s’était passé? " "Hum… Je suppose que j’ai eu un accident… Dites, docteur, pourquoi ai-je un bandage sur les yeux?" Un long silence s’installa dans la pièce. Pourquoi personne ne me répondait? Linda me serra plus fortement la main pour me rassurer. Me rassurer de quoi? "Docteur, je veux juste savoir quand on m’enlèvera ces bandages." Sur un geste impulsif, je tentais d’enlever ces bandes épaisses, mais des douces mains m’en empêchèrent. "Chéri, écoute ce que le docteur veut te dire." J’entendis alors. "M. Williams, vous avez effectivement eu un accident le 26 mars dernier. Heureusement, vous aviez votre ceinture de sécurité, 107


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ce qui vous a probablement sauvé la vie. Ce que vous n’avez sûrement pas remarqué, c’est que votre pare-brise avait une fissure, ce qui le rendait fragile. Alors, pendant le carambolage, votre parebrise a éclaté en morceaux par le simple contact d’un segment de métal. Ceci a bien sûr laissé des séquelles sur votre corps notamment sur votre visage, mais ce n’est pas tout. Des parcelles de vitre ont totalement rendu votre cornée inopérante. Je suis navré de vous dire que… que vous avez perdu la vue lors de cet accident. Je suis désolé, mais…" À partir de ce moment, je n’écoutais plus. Réalisais-je réellement ma situation? Étais-je conscient de ce qui m’arrivait? Avais-je bien entendu? J’étais aveugle. Non! Impossible! Pas moi! Je devais le voir pour le croire, si c’était possible. Sur ce, je continuais mon geste impulsif du début, celui que Linda avait retenu il y a quelques instants. J’étais bien déterminé à ignorer l’avis du médecin, et ce, malgré l’insistance de ma femme. Mes doigts prirent du temps, mais arrivèrent à leur but: défaire le bandage. C’était désormais le moment de vérité. Je posais mes mains devant mon visage, puis j’ouvris doucement mes yeux. Une grande partie de moi avait encore espoir de revoir mes mains. Ce fut alors, avec une grande déception, que je ne vis rien, que du noir. Une chaude larme coula le long de ma joue puis les effets des somnifères me prirent par surprise. ****************** J’étais au salon, la télévision allumée, assis comme d’habitude sur mon sofa préféré. Les enfants couraient, riaient, jouaient au ballon à l’intérieur ce qui leur était interdit, évidemment - mais ils étaient heureux, contrairement à moi, j’étais devenu un bon à rien depuis « l’accident ». Cela m’avait pris beaucoup de temps à accepter ma situation et je maudissais encore le bon Dieu à cette heure-ci. Je ne méritais pas ce sort. Mes enfants ne méritaient pas un père handicapé, car c’était bien cela que j’étais deve108


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nu, un handicapé qui n’avait rien à faire de sa vie. Comment pouvais-je m’habituer à cette situation, moi qui étais habitué à l’environnement qui m’entourait? Bien sûr, je devais bien admettre que je ne profitais pas des beautés naturelles qu’offrait la Terre, mais cela ne voulait pas dire que je n’aimais pas les papillons et les fleurs printanières, au contraire, ils me manquaient désormais. Jamais je ne les reverrais, ni mes enfants ni ma femme. Ce 26 mars était la dernière fois que je les avais vus et je n’en avais même pas profité. De toute façon, comment aurais-je pu le savoir, savoir que je devais profiter de ce moment de bonheur, car j’allais devenir aveugle? Si j’avais su… "Et si tu arrêtais de te morfondre sur ton sofa." Je sursautai, laissant mon nuage gris derrière moi. Je ne l’avais pas vu venir, celle-là. "Linda?" "Tu sais très bien que c’est moi. " Effectivement, je le savais, mais depuis un certain temps, je n’étais plus sûr de moi-même. "Tu devrais t’efforcer d’arrêter de te lamenter sans cesse. Il y a plein d’autres gens dans la même situation que toi et ils s’en sortent bien, tu sais. J’en ai assez de te voir là, à te détruire peu à peu," termina-t-elle dans un soupir. Je restai sous le choc et la colère monta. Comment osait-elle? Venait-elle de me comparer aux autres de ces handicapés? Je me levai donc ne sachant aucunement où aller. "Tu ne comprends donc pas?" criai-je presque. "Les autres dont tu parles sont habitués à ce sort. Ils sont nés comme ça ! Moi, MOI, je sais déjà ce que c’est la lumière, les couleurs, les formes. Eux, non! C’est donc plus facile. Ils n’ont pas déjà connu la perfection." 109


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"Tu n’en sais rien," chuchota-t-elle, "tu n’es qu’un égocentrique," lâcha-t-elle avant qu’elle ne s’en allât en sanglots. "Linda! Linda…" Je tentais de la rejoindre, mais en vain quand je trébuchai sur une table basse. ****************** "Allo?" J’avais pris le téléphone étant donné que personne n’était là. Linda était partie au parc avec les enfants, me laissant comme elle le disait «me morfondre» à la maison. Je savais très bien qu’elle ne supportait plus de me voir. Moi, j’aurais tout fait pour la revoir. "Oui, je suis la secrétaire du docteur Carleton" "Ha... oui, vous," ai-je dit. "Je voulais juste vous rappeler votre rendez-vous dans une semaine..." "... un rendez-vous pour la chirurgie?" À ce moment la porte s'ouvrit. Ma femme, sûrement. "Chérie..., j'avais une opération à faire, moi?" "Bien sûr, je te l'avais dit, mais comme monsieur ne se concentre que sur lui-même, il ne m'a pas écoutée!" "Mais une opération, pourquoi?" "Pour une greffe de cornée," me répondit une voix grave à l'autre bout de l'appareil, "Docteur Carleton vous avait tout expliqué à l’hôpital. Vous ne vous rappelez pas?" "Euh..."

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Je ne savais pas quoi répondre. Il y avait finalement une solution à mon problème. Tout allait redevenir comme avant. C'était comme si ces trois semaines n'étaient rien. Enfin, les souffrances allaient se terminer. Je pourrais revoir ma famille. Quelques semaines plus tard, c'était comme un retour dans le temps. J'étais à l'hôpital avec ce bip qui résonnait près de mon oreille droite oui, j'avais toujours ce bandage épais sur les yeux. La différence était que, cette foisci, j'allais avoir une bonne nouvelle et pas comme l'autre fois puisque le médecin m'avait affirmé que l'opération serait un succès. J'attendais donc l'arrivée de docteur Carleton avec impatience. Mes deux enfants ainsi que ma femme me tenaient la main et étaient dans la pièce. On attendait tous une seule personne. Le couinement de bottes familier s'approchèrent peu à peu alors que mon coeur battait la chamade. J'étais tout près du but. "Bonjour, vous allez bien?" me demanda le docteur. "Oui, oui, allez... je suis impatient de voir les résultats." Sur ce, il s'exécuta. Les bandages tombèrent. J'ouvris doucement les yeux, puis un flot de lumière envahit ma rétine. Les formes se replacèrent peu à peu. C'était incroyable, j'avais recouvré la vue. Je bénissais la technologie. "Ah!..." Les larmes me montèrent aux yeux. J'étais content jusqu'à ce que je me retrouve devant deux enfants et une femme qui m’étaient tous inconnus. "Et mes enfants, ma femme?" demandais-je. "Mais on est ici, chéri!" me répondit la femme aux cheveux blonds. Je restai perplexe. Mais où était ma petite famille?

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Ironie du sort Par Elizabeth Eugène

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ue feriez-vous si, à votre naissance, vous connaissiez précisément le jour où vous mourrez? Lorsque je dis précisément, j’entends par là le jour, l’année et même l’heure à la seconde près. Ne serait-ce pas pénible de savoir qu’à partir de votre naissance, il vous reste x nombres de jours à votre vie, de minutes à respirer, d’heures à pouvoir voir? Moi, c’est ce genre de questions-là que je me poserais ou plutôt, ce sont ces questions-là que je me pose. À ma naissance, dès que je mis ma petite frimousse hors du ventre de ma mère, on me remit une petite montre qui ressemblait à une montre à gousset que les hommes portaient dans la poche intérieure de leur veste au siècle dernier et qui allait dans le sens contraire des aiguilles d’une montre normale. En arrière du cadran était inscrite une phrase : « Grâce à ceci, tu sauras quand ton heure viendra.» Dès lors, je me mis à profiter au maximum de ma vie, car j’étais conscient que chaque minute comptait. Elle partirait et ne reviendrait jamais. À chaque minute qui s’écoulait, je faisais un pas de plus vers la tombe. Un jour à la fois, lentement, mais sûrement. Un jour, je rencontrai une jeune femme. Elle m’aima et je l’aimai encore plus. Elle se nommait Karla. Nous devînmes vite un couple, un couple heureux. Elle ignorait tout de la montre. Je le lui avais caché, car, sérieusement, qui achèterait un jouet s’il savait qu’il se briserait dans deux ans? Personne! Elle était ma raison de vivre, mon univers. 112


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Je me réveillais pour la voir sourire et m’endormais pour rêver à ses yeux. Je vivais pour elle, complètement dévoué. Puis, le jour fatidique arriva. Étant conscient que je mourrai le soir même, je décidai de l’emmener au restaurant. Elle mit sa plus belle toilette. Une longue robe rouge avec le dos complètement dénudé. Elle était sublime. Le souper se déroula sans encombre. À un moment de la soirée, je regardais ma montre et vis qu’il ne me restait que deux minutes. Quelques secondes plus tard, nous nous empressâmes de nous laisser. Je ne voulais tout de même pas qu’elle me voie m’écrouler raide mort sur le trottoir! Elle monta dans le taxi que j’avais appelé. Je la regardais s’éloigner en comptant les secondes qu’il me restait. Trois, deux, une… le choc. Je ne m’y attendais pas. Une partie de moi me fut arrachée de force. Mon âme, oui, on m’arracha mon âme. Sous mes yeux, un camion venait d’emboutir le taxi, violemment, sur le côté même où était assise Karla. C’est à cet instant-là que je mourus. En effet, ma raison de vivre m’avait quitté.

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L’intrus Par Leïla Donabelle kaze

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ulie venait de rentrer du travail quand, arrivée à son appartement, elle entendit un bruit de pas suivi d’une porte qui s’ouvrait. Elle n’eut pas peur tout de suite parce qu’elle se disait que ce n’était que son copain. Elle l’appela, mais personne ne répondit. Elle commençait à avoir peur. Elle voulut sortir de l’appartement, mais la porte d’entrée se referma instantanément et le bruit de pas s’intensifia. Elle se retourna et voulut courir vers la cuisine, mais elle trébucha. Un grand cri aigu retentit. Soudain, Julie sentit quelque chose de mou sous ses pieds. Prise de panique, elle parvint à allumer la lumière et c’est là qu’elle l’aperçut. C’était Rex, le chien du voisin, qui avait encore réussi à entrer dans son appartement durant l’absence de ses maîtres.

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L’après bal de Sara Par Marie-anne Labonté Je vais vous raconter une histoire. Cette histoire est arrivée à ma meilleure amie Tanya. Il y a deux ans, après leur bal des finissants, Sara, Tanya et Marie ont décidé de louer une chambre à l'hôtel du Hocher pour le weekend. Cet hôtel avait une très bonne réputation, car le personnel était très compétent. Arrivées à l’hôtel, elles y sont entrées avec confiance parce qu'elles venaient de terminer leur secondaire. Tout le monde les regardait, garçons et filles, sans exception. Elles sont allées voir la réceptionniste pour obtenir la clé de leur chambre, une très grande chambre et y ont déposé leurs bagages. Sara a allumé la radio au maximum et les trois filles ont commencé à danser. La réceptionniste, ayant eu des plaintes, a envoyé un jeune homme du personnel à la chambre des jeunes filles car le son était vraiment beaucoup trop fort. Le jeune homme étant très beau, Sara n'a pas cessé de le regarder. Le jeune homme n’a pas cessé de la regarder non plus, puis il decida d'inviter Sara à dîner. Après avoir hésité quelque peu, Sara a refusé l’invitation car elle ne connaissait pas vraiment le jeune homme et elle voulait tout de même faire la fête avec Tanya et Marie. Tanya et Marie étaient un peu insultées car Sara avait hésité mais elles n'ont pas fait de drame sur ce sujet. Après le souper, elles sont allées danser. Vers 1h du matin, Tanya, Sara et Marie avaient décidé de retourner à l'hôtel. Tanya et Marie avaient faim et sont donc allées au restaurant pour prendre un café et pour se détendre un peu. Pendant ce temps, Sara, qui était retournée seule dans la chambre, a décidé de prendre une douche. Elle venait tout juste d’entrer dans la douche lorsqu’elle a entendu quelqu'un 115


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entrer dans la chambre. Elle a appelé ses meilleures amies: Tanya? Marie? Personne n’a répondu. Il lui semblait que quelqu'un tournait la poignée de porte de la salle de bain. Sara n'était pas sûre, mais chose certaine... elle avait peur. Elle était persuadée qu’un homme était entré dans la salle de bain. Elle a fermé les yeux... et ne les a jamais rouverts.

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La vie Par Nadia Nkeshimana

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a vie est comme un tourbillon qui ramasse et fracasse tout sur sa route. On se sent emporté dans ce sens et on ne sait pas encore à quel moment ni comment ce sens se manifestera et changera la direction de notre vie. La vie est comme un tourbillon dans lequel nous sommes tous entraînés. Nous n’avons d’autre choix que de suivre son mouvement. D’une certaine façon, nous allons tous dans la même direction, à notre façon. La vie de tous les jours, c’est le quotidien. Le travail ne remplacera jamais le vrai bonheur, celui qui prend essence dans ce que nous sommes vraiment. Nous avons toujours le choix de vivre, de profiter des vrais plaisirs de la vie ou de nous laisser emporter par le tourbillon mouvementé du quotidien.

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Achevé d’imprimer au mois de juin de l’an 2010 sur les presses de Sprint Média, Montréal, Québec




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