Instant séries THe punisher, Dark...
Rétro Wong kar-wai
Désolé j’ai ciné fête Noël !
Star Wars Les derniers jedi
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Editoh oh oh
Nous y voilà. 2017 touche à sa fin et déjà le second numéro de Désolé j’ai ciné. A l’heure où j’écris cet édito, le 1er numéro cumule près de 960 vues. Assez dingue pour un premier magazine et tout ça grâce à vous qui avez décidé de nous suivre dans cette belle aventure. Alors en ce mois de décembre nous avions le choix : Noël ou Star Wars. Bien que nous consacrerons quelques pages à Kylo Ren et ses amis, nous avons décidé de vous ammener joie et douceur avec ce numéro spécial Noël. En couverture évidemment Papa Alain Chabat et sa dernière comédie Santa & cie mais également nos rédacteurs qui prennent le clavier pour vous parler de leur film de Noël préféré. On évoquera également les téléfilms de Noël, les prochaines sorties cinéma à venir et comme toujours de la bonne humeur et on se retrouvera dès janvier pour un numéro spécial et surtout mon numéro préféré, celui de février avec mon coup de coeur (petit indice, regardez la page de gauche). En attendant on vous laisse à votre petite lecture, glissezvous sous votre plaid, une tasse de chocolat chaud à la main et toute l’équipe de Désolé j’ai ciné vous souhaite de belles fêtes de fin d’année ! M.M
sommaire 4/ Critiques 22/ carrie fisher : une princesse parmi les étoiles
All i want for christmas... is a good movie 26/ Santa & cie 28/ Alain chabat : un cinéaste nul, un vrai
30/ les films de noël de nos rédacteurs
38/ Les téléfilms de Noël : phénomène des après-midi
40/ Films cultes : l’année 1994 46/ rétrospective wong kar-wai 48/ Johnny Hallyday : le quatrième art mais aussi le septième...
50/ Instant séries 54/ sorties dvd 56/ la page des non-cinéphiles
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29/11
Critiques
Et si la magique firme aux rêves Pixar devenait, un peu dans sa production, comme ce bon vieux Woody Allen : appliqué un film sur deux ? La question se pose bien-là puisque depuis le rachat par le studio aux grandes oreilles Disney, fini le grand chelem de péloches (au minimum) exceptionnels, et bonjour les désillusions souvent cruelles - Le Voyage d’Arlo et Rebelle en tête.
COCO
DE LEE UNKRICH & ADRIAN MOLINA. AVEC LES VOIX DE ANDREA SANTAMARIA, ARY ABITTAN, FRANÇOIS-XAVIER DEMAISON... 1H45
Si le majestueux Vice-Versa leur a donné suffisamment de crédit pour être leader de l’animation US encore un petit peu de temps, on attendait énormément de leur bien nommé Coco, après un Cars 3 sympathique mais pas transcendant pour autant (il est déjà meilleur que le piteux second opus, et ce n’est franchement pas un mal). Reprenant avec force le sujet central du mésestimé La Légende de Manolo de Dreamworks - le Jour des Morts au Mexique -, Coco de Lee Unkrich (Toy Story 3) est un sommet d’animation aussi délirant que riche en émotion, respectant au pied de la lettre la richesse de la culture mexicaine et de cette tradition atypique, tout en transcendant les thèmes chers à la firme : la famille, l’importance de la transmission (et le devoir de mémoire qui en découle), la mort (compagne évidente de la vie) et la poursuite de ses rêves. S’articulant autour de l’épopée épique du jeune Miguel, fou guitare et du célèbre chanteur Ernesto de la Cruz, catapulté dans le royaume des morts et qui va devoir compter sur ses ancêtres pour retourner chez les vivants; le film se permet toutes les audaces visuelles possibles avec un univers déluré, coloré, drôle et inventif (la douane du monde des morts...), ainsi que des personnages finement croqués et attachants. Mieux, sans crier gare (mais avec certes, moins de pertinence que Pete Docter sur Vice-Versa), Unkrich creuse un petit peu plus le sillon de l’étude fine, dénuée de tout cliché et attendrissante - et même parfois assez cruelle - de l’enfance chez Pixar.
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Bouleversant à tous les niveaux, Coco est une proposition de cinéma revenant à l’essence même de ce que la firme à la lampe inspirait durant ses folles premières années : une faiseuse à rêve créatrice de péloches aussi inspirées et uniques qu’incarnant de véritables défis sur grand écran aussi fou que définitivement remarquables, jouant avec nos émotions comme peu auront été capables de le faire dans le cinéma d’animation (avec Disney). Un grand plaisir de cinéma, avec un put*** de P. J.C
BAD MOMS 2
DE JON LUCAS & SCOTT MOORE. AVEC MILA KUNIS, KRISTEN BELL, KATHRYN HAHN... 1H44
Prenez deux comédies US bien jouissives et potaches sur la difficulté d’être parents, suffisamment lucratives pour en pondre des suites dans les plus brefs délais (soit entre un an et demi et deux après leur sortie en salles), jouez la carte des fêtes de fin d’année et le conflit générationnel qui en découle (affrontement parents vs enfants), le tout avec un casting de seconds couteaux proprement indécent de talents (Mel Gibson, Susan Sarandon, John Lithgow,...) et bim, vous gagnez deux séquelles tellement semblables dans leurs productions que s’en est presque effarant : Bad Moms 2 et Daddy’s Home 2, qui plus est balancés dans les salles obscures US à seulement quelques weekends d’intervalle. Si le second a très peu de chance d’atteindre nos cinémas hexagonaux (le premier est directement sortie dans les bacs), le premier lui, arrive ces jours-ci non sans une certaine attente. Joli plaisir coupable au sein d’un été 2016 qui n’en comptait que trop peu, Bad Moms (qui, sans incarner une satire consistante et brûlante de la société puritaine et conservatrice ricaine dans toute sa splendeur, questionnait subtilement son auditoire sur le quotidien de wannabe superhéroïne que vit toute mère de famille) se franchise donc et nous offre à nouveau les tribulations du fameux trio de mères de famille épuisées - Amy, Kiki et Carla -, toujours bien décidés à prendre du bon temps malgré la présence férocement délurée de leurs mères, définitivement plus terrifiantes et barrées qu’elles. Tout aussi drôle que son aîné (voire même plus), Bad Moms 2 a le bon goût de pleinement jouer sur les mamans des mamans - qui volent littéralement le show -, campées avec malice par le trio Christine Baranski (géniale en mère autoritaire, insatisfaite et réac à mort), Cheryl Hines (amusante dans la peau d’une mère qui veut absolument être la BFF de sa fille) et Susan Sarandon (qui est à nouveau la matriarche rock/groupie à la coolitude incroyable). Peut-être plus extrême que Bad Moms premier du nom, et volant encore moins haut niveau humour (un compliment pour le coup), mais surtout plus attachant et encore plus plaisant à suivre, Bad Moms 2 est un divertissement hivernal léger qui fout la banane tout simplement, et on ne va logiquement pas se plaindre d’une œuvre qui joue parfaitement son rôle dans les salles obscures... J.C
PLONGER
DE MÉLANIE LAURENT. AVEC GILLES LELLOUCHE, MARÍA VALVERDE, IBRAHIM AHMED DIT PINO... 1H42
Trois ans après Respire, adapté d’un roman et Demain le documentaire écologiste césarisé, Mélanie Laurent revient à des thèmes qui lui sont chers avec Plonger ou le destin torturé d’un couple. Un journaliste et une artiste photographe espagnole qui étouffe dans sa nouvele vie parisienne et qui ne se retrouve pas dans son rôle de maman qui décide de tout abandonner du jour au lendemain pour essayer de se retrouver. Laissant derrière elle un mari désemparé, ce dernier joué par Gilles Lellouche part à sa recherche et essaie de comprendre ce qui a bien pu lui passer derrière la tête. Malgré une seconde partie beaucoup moins intense et finalement moins intéréssante, Mélanie Laurent réalise un joli tour de force avec une véritable proposition visuelle et sensitive avec un duo parfaitement en osmose. M.M
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Critiques
LA PROMESSE
DE TERRY GEORGE. AVEC OSCAR ISAAC, CHRISTIAN BALE, CHARLOTTE LE BON... 2H13
Qu’un film porté par deux des comédiens les plus doués de leurs générations - Christian Bale et Oscar Isaac - atteigne nos salles obscures dans l’indifférence générale, laissait un poil songeur sur la qualité dudit film (la première visée dans ces cas-là), mais que son thème majeur, véritable devoir de mémoire - certes romancé sur les bordures - sur le terrible génocide arménien, ne fasse pas un minimum de boucan, même au sein d’un mois de novembre chargé en sorties; là on est tout près d’un oubli sérieusement révoltant. Véritable fresque historique tout droit sortie de l’âge d’or Hollywoodien, cornaqué par un cinéaste engagé, Terry George (Hôtel Rwanda), La Promesse traite aussi minutieusement que maladroitement (ou plutôt, pas de manière totale et approfondie) d’un génocide qui n’est pas sans rappeler - évidemment - la tragédie de l’Holocauste, bien plus solidement ancré dans les mémoires (parce que bien plus médiatisé, aussi); tout en diluant son contexte (très) fort via le prisme empathique et enivrant d’un renversant triangle amoureux. Artifice scénaristique casse-gueule et propice à l’identification du spectateur (George connaît ses classiques), cette romance à trois coeurs plutôt bien charpentée (même si l’un des deux couples attise bien plus d’émotion que l’autre) et loin d’être manichéenne, a le bon goût de ne pas (trop) prendre le pas sur la grande histoire, et de développer de manière équitable ses trois protagonistes aussi humains qu’attachants. Si Christian Bale en impose en reporter qui garde en lui toute sa souffrance, et que la belle Charlotte Le Bon irradie l’écran de son charme fou, c’est incontestablement la partition tout en sincérité d’un Oscar Isaac impeccable en étudiant en médecine tourmenté, qui remporte tous les suffrages. Maîtrisé, percutant, réaliste, nécessaire et embaumé d’un séduisant parfum old school, La Promesse est un vrai et beau devoir de mémoire, qui aurait certes mérité un traitement un poil plus frontal de ce douloureux pan de l’histoire de l’humanité, pour pleinement incarner une oeuvre majeure gentiment installée entre les immenses La Liste de Schindler et Docteur Jivago. Mais il est déjà sans conteste, l’une des séances les plus immanquables de cette fin d’année ciné 2017. J.C
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LA VILLA
DE ROBERT GUÉDIGUIAN. AVEC ARIANE ASCARIDE, JEAN-PIERRE DARROUSSIN, GÉRARD MEYLAN... 1H47
Cette délicate chronique chorale aux résonances sociales et politiques narre le destin de 2 frères et une sœur, réunis dans la villa familiale au chevet du patriarche très alité pour convenir d’un éventuel héritage et d’une possible mise en vente de la demeure. Pour son vingtième film en 37 ans d’œuvres cinématographiques, le réalisateur engagé Robert Guédiguian opère un retour aux sources, pour nous offrir un savoureux huis clos à ciel ouvert, au milieu des calanques paradisiaques de Marseille, sorte d’amphithéâtre où la tragédie du monde vient s’inviter. Le bruit des vagues heurtant les rochers s’invitent pour inaugurer dans le noir le long métrage qui s’illumine en nous faisant découvrir une terrasse vue sur la mer, où un vieillard au soleil regarde l’horizon comme en harmonie avec la nature, tout en constatant que sa vie s’est déjà bien consumée. Malgré les conséquences certaines sous-jacentes dans le «tant pis» lâché d’une voix résignée, le vieil homme profite d’un dernier plaisir en allumant une cigarette qui va le clouer définitivement dans un état végétatif. Le ton est donné d’emblée, il sera mélancolique et ensoleillé. Ce long métrage s’appréhende comme un regard désabusé dans le rétroviseur sur les illusions perdues de la vie et comme le parcours du cinéaste lui-même sur les valeurs «le cœur à gauche» qu’ils véhiculent à travers toute sa filmographie. Le cinéaste organise ces retrouvailles avec précisions, en quelques plans il décrit plusieurs générations et les retrouvailles d’une fratrie séparée où chacun a tenté de son côté de panser des blessures enfouies et de faire comme il peut avec ces contradictions. Peu à peu l’élégante mise en scène lumineuse, dévoile par un brillant récit d’introspections, les doutes, les secrets dissimulés, les douleurs cachées et les trahisons qui s’immiscent insidieusement dans le tamis de la vie quotidienne. Le réalisateur, alors que la France a décidé il y a quelques mois d’être «En Marche», regarde en arrière la perte des valeurs fraternelles, de fraternité et de transmissions à l’autre, englouties par la valeur marchande toujours en hausse apportant son lot de conséquences tragiques pour le monde ouvrier de cette calanque de Méjean (symbole de l’état d’un monde qui disparaît). Comme un phare de ces idéaux le restaurant «Le Mange-tout» «où l’on mange bien à petits prix» tenu avec fierté par le frère aîné, est le symbole de cette lutte, où au train vont les choses, seul l’amour peut redonner un second souffle à des battements que l’on pensait à jamais ensevelis par l’usure du temps. Robert Guédiguian évite l’aspect moralisateur par une narration nostalgique confrontée avec pertinence à la nouvelle génération et convoque avec acuité son propre passé d’une jeunesse plus insouciante (comme lors de l’émouvant extrait de son film Ki lo sa ?, sorti en 1985) d’homme militant et ouvert sur les tragédies contemporaines (réfugiés clandestins). Quand une autre fratrie (2 frères, une sœur) vient s’échouer sur les rochers surveillés par l’armée (reflet d’un pays sous la menace), Amand, Joseph et Angèle se réunissent dans un même écho de solidarité par rapport à ces migrants d’infortune et s’unissent pour ouvrir la porte de leur générosité commune, comme pour mieux souligner le lien invisible qui les unit malgré les rancœurs du passé. Un conte parfois utopiste à la naïveté revendiquée, transcendée par la délicieuse troupe d’acteurs fidèles au réalisateur (Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Jacques Boudet) et la nouvelle génération avec l’épatante Anaïs Demoustier, Robinson Stévenin et Yann Trégouët, tous au diapason du chef d’orchestre qui donne si bien le «la», à cette superbe partition tchekhovienne. Venez-vous immerger dans ce petit théâtre des rêves d’hier, où les sanglots sous le viaduc de l’existence, viennent se refléter dans la mer d’un avenir possible, où l’espoir n’a pas encore passé l’arme à gauche au cœur de La Villa. Solidaire. Lyrique. Sincère. Touchant. S.B
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Critiques
12 JOURS
DE RAYMOND DEPARDON. 1H27
Ce passionnant témoignage cinématographique sans jugement, met singulièrement en lumière, les douleurs psychiques, l’enfermement, la vulnérabilité sociale et la délicate écoute judiciaire au sein d’un établissement psychiatrique, dans le cadre d’un enfermement contre son gré. L’immense photographe Raymond Depardon repasse derrière la caméra pour nous offrir un documentaire entre les murs d’une institution mais cette fois il décide de mêler intimement la psychiatrie avec la justice au centre hospitalier Le Vinatier à Lyon, en dépeignant la loi des «12 jours», laps de temps pendant lequel un juge doit auditionner un malade mental, enfermé contre son consentement, pour établir avec lui s’il peut retrouver la liberté ou s’il doit encore rester hospitaliser pour prolonger les soins. Comme à son habitude le cinéaste opte pour une mise en scène sobre mais particulièrement pertinente dans son dispositif minimaliste mis en place majoritairement dans la petite salle d’audience où tour à tour dix patients vont venir s’exprimer devant le juge pour «jouer» une partie de leur avenir. Des destins de vies brisés dont la caméra s’empare avec subtilité, pour tendre un miroir de l’état du monde, de la violence en milieu tempéré dans le domaine du travail, social, familial ou amoureux, des fêlures conduisant au basculement dont nous sentons en nousmême toutes ces fragilités. La caméra de Depardon panse pour mieux réfléchir, sans oublier d’enregistrer les failles dans les réponses que la médecine peut offrir ainsi que le délicat positionnement de l’écrasante machine judiciaire incapable d’offrir des solutions mieux adaptées à chacune des situations complexes. Le cinéaste filme avec une débordante compassion les âmes marchantes dans des cours intérieures où la vie a perdu un sens commun au milieu de la brume. S.B
C’EST TOUT POUR MOI
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se transforme en galère. Entre auditions foireuses, succession de petits boulots, personnes peu recommandables sans oublier les problèmes d’argent, Lila enchaîne les désillusions et s’interroge très sérieusement sur son avenir. Mais dotée d’un caractère et d’une détermination à toute épreuve, elle ne se laisse pas abattre et revoit ses plans. Elle découvre alors le monde du stand-up et se voit humoriste. Une vocation
DE NAWELL MADANI, LUDOVIC COLBEAU-JUSTIN. AVEC NAWELL MADANI, FRANÇOIS BERLÉAND, MIMOUN BENABDERRAHMANE... 1H43
Nawell Madani, une femme pimpante, énergique qui vous en met plein la vue mais avant d’atteindre les sommets, elle a du consentir à beaucoup d’efforts et de sacrifices. Un destin transposé dans C’est tout pour moi. Nawell devient Lila, une Belge qui n’a qu’un rêve : devenir danseuse et casser la baraque à Paris. Adieu donc Anderlecht dans la région bruxelloise et direction la capitale. Mais très vite, le rêve nouvelle est née et rien n’arrêtera milieu cruel où règne la loi du la jeune femme qui ne veut que plus fort. Lila/Nawell l’apprendra d’une chose : retrouver la fierté à ses dépends et n’hésitera pas de son père. Lila, c’est l’alter-ego montrer les crocs si elle veut de Nawell. Avec sa formidable durer, tout en conservant ses capacité de résilience grâce valeurs et son tempérament. (notamment) à un accident C’est tout pour moi, c’est avant domestique, Lila/Nawell va être tout un joli portait d’une femme obligée de se battre dès le plus ambitieuse et déterminée qui n’a jeune âge et cette force sera bien jamais lâché l’affaire en dépit des utile surtout quand on est une difficultés. Le résultat est à la fois femme qui évolue dans un milieu drôle et touchant, à l’instar de d’hommes car le stand-up est un son actrice/réalisatrice. G.J
LE BONHOMME DE NEIGE
DE TOMAS ALFREDSON. AVEC MICHAEL FASSBENDER, REBECCA FERGUSON, CHARLOTTE GAINSBOURG... 1H59
Il est bien compliqué de parler d’un film qui n’a su absolument rien éveillé en nous, aucune émotion, aucun sentiment, sinon un profond dépit. Thomas Alfedson déjà réalisateur des brillant Morse (2008) et la Taupe (2011), s’attaque à l’adaptation d’un roman du Jo Nesbø «Le Bonhomme de Neige». Production houleuse, tournage précipité, montage changeant de main. Selon le réalisateur un partie du scénario serait passé à la trappe. Dans ces conditions bien compliqué de délivré un thriller qui tienne la route même si la matière de base était solide. Il n’en reste, malgré un casting réjouissant, qu’un film terriblement décevant au montage poussif et elliptique ne sachant jamais vraiment amené efficacement ses thématiques sur le devant de la scène. Des enjeux et une caractérisations des personnages qui semble avoir étaient vus déjà mille fois un vieux flic fatigué et alcoolique à la vie familiale compliqué. La jeune flic à la quête personnelle qui va ramener motivation et désir dans le cœur du flic. Mais tout ceci est tellement lourd qu’aucun attachement ne se créer. Ce film par d’un canevas horriblement simple mais arrive à paraitre difficilement compréhensible. Les seconds rôle n’ont aucune épaisseur et le jeu du chat et de la souris entre les différents suspects ne prends jamais le montage et la réalisation ne parvenant jamais à créer la tension adéquate. Il reste des qualités que l’on peut percevoir même si mal mise en œuvre, les thématique de la paternité et des responsabilité qui en incombent, les traumas de l’enfance qui forgent l’adulte en devenir, le désir de filmer de grandes étendues neigeuse, le froid, parfait parallèle des atermoiements des principaux protagoniste. Il n’empêche que je ne saurais raisonnablement vous conseillez de voir ce film qui résonne bien creux et sans âme. L.B
TUEURS
DE FRANÇOIS TROUKENS, JEANFRANÇOIS HENSGENS. AVEC OLIVIER GOURMET, LUBNA AZABAL, KEVIN JANSSENS... 1H26
06/12
De la prison à derrière une caméra il n’y a qu’un pas. François Troukens en est le parfait exemple. Cette ancienne figure du grand banditisme belge a décidé de porter son histoire et celle des personnes qu’il a rencontré sur grand écran. Basé sur certains faits réels (dont l’affaire des tueurs du Brabant, un gang abattant froidement ses victimes durant les années 80), Tueurs suit le parcours d’une petite bande de voyous qui ne souhaitent qu’une chose, faire un dernier casse pour s’enfuir mais rien ne se passe comme prévu lorsque magouilles politiques et vengeances personelles se mêlent à tout ça. Avec un scénario simple mais efficace, Tueurs aurait pu faire des ravages mais aborder une histoire aux tenants et aboutissants aussi complexes en seulement 1h26 est un pari risqué et pour le coup, un pari raté. Les idées sont là mais la réalisation ne suit pas. Malgré tout on appréciera le jeu d’Olivier Gourmet qui est décidément partout cette année et qui fait de véritables merveilles. M.M
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Critiques
PADDINGTON 2
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DE PAUL KING. AVEC GUILLAUME GALLIENNE, HUGH BONNEVILLE, SALLY HAWKINS... 1H47
Que serait des fêtes de fin d’année sans un beau et grand divertissement familial aussi drôle que pétrit de bons sentiments ? Bonne nouvelle, en 2017 c’est par deux que ces films débarqueront sous le sapin de nos salles obscures, et le même jour qui plus est : Santa et Cie du génial Alain Chabat, et Paddington 2 de Paul King. Il y a trois ans maintenant, on avait adopté avec un certain amour, le rafraîchissement malin et enchanteur des aventures de l’Ours péruvien, personnage emblématique de la littérature enfantine anglaise créé en 1958 par Michael Bond, sincèrement chou comme tout à l’écran. Bien plus riche qu’il n’en avait l’air sur le papier (le film était porté par une vraie réflexion sur la différence, tout en étant une véritable ode à l’enfance, à la tolérance, à l’amour et à la famille), le film se voit ainsi offrir une suite décemment plus ambitieuse et poétique, une grisante aventure visuellement époustouflante au sein d’un Londres fantasmé et folklorique - dans lequel King s’amuse à se moquer des valeurs et des mythes nationaux -, où Paddington n’a rien perdu de sa gentillesse et de son optimisme, même avec un passage par la case prison ! Toujours autant fidèle au matériau d’origine, ce nouvel opus porté par un pitch cousu de fil blanc (tournant autour d’un Paddington et sa quête d’un livre pop-up pour sa tante Lucy), déploie néanmoins une épopée captivante et rythmée - notamment la course poursuite finale en train - à l’humour séduisant (les gaffes « Chaplin-esque « de l’ours séduiront les petits tandis que l’humour so british séduira bien plus les adultes). Alors évidemment, les tares du premier opus sont toujours autant présentes (une émotion un poil trop prononcée, un public cible un peu trop marqué au fer rouge...) mais le plaisir des yeux évident que ce Paddington 2 procure aussi bien aux plus petits qu’aux plus grands, est infiniment précieux tant il incarne une tendre et colorée comédie familiale dénuée de tout cynisme putassier, franchement idéal pour les fêtes de fin d’année. Référencée, moderne et old school à la fois, sublimée par la partition génial d’un Hugh Grant parfait en vilain/ narcissique égocentrique tout droit sortie d’un dessin animée de Tex Avery; la péloche est tout simplement irrésistible, et immanquable. J.C
BIENVENUE À SUBURBICON
DE GEORGE CLOONEY. AVEC MATT DAMON, JULIANNE MOORE, NOAH JUPE... 1H44
Troisième réalisation pour Georges Clooney, après Les marches du pouvoir en 2011 et Monuments Men en 2014. En ce qui concerne la genèse du projet, Clooney s’est souvenu d’un scénario des frères Coen, abandonné depuis 1999, intitulé Suburbicon. Un thriller humoristique, sorte d’hybride entre Fargo et Burn After Reading. Pour rendre le film «plus incisif», lui et Grant Heslov ont alors décidé de coupler les deux idées et de situer l’action de Bienvenue à Suburbicon au moment de l’arrivée des Meyers. Certes, Suburbicon a une mise en scène basique et celle-ci est inégal, mais il a déjà son casting 5 étoiles pour lui. Le double rôle de Julianne Moore est époustouflant et le jeu de Matt Damon est bien bluffant grâce à son personnage torturé. Quant à Oscar Isaac, celui ci est d’une beauté sans égal. Et le film peu également s’appuyer sur la belle photographie de Robert Elswit ((There Will Be Blood, Inherent Vice). Et en ce qui concerne la bande originale le morceau «Welcome to Suburbicon» est relativement agréable à écouter, malgré le reste de la la bande qui est oubliable.Thriller burlesque, satire politique ou simple drame familial, Suburbicon, peut surprendre par sa qualité, certes inégale, mais il a le mérite de tenter des choses. Notamment sur le fait de ne pas se fier aux apparences... R.PdW
SEULE LA TERRE
DE FRANCIS LEE. AVEC JOSH O’CONNOR, ALEC SECAREANU, GEMMA JONE... 1H44
Homme de théâtre, pour son premier passage derrière la caméra Francis Lee livre une rugueuse chronique sociale et une vibrante relation amoureuse homosexuelle dans l’univers rural âpre du West Yorkshire. L’auteur installe avec langueur sa description méticuleuse, quasi documentaire du quotidien d’une famille d’agriculteur où le fiston Johnny doit suppléer son père castrateur à la santé précaire et sa grand-mère trop âgée pour se «tuer» aux rudes labeurs. La caméra par petites touches impressionnistes rend hommage à la difficulté du monde paysan et au manque de main d’œuvre locale, l’Europe de l’Est venant palier à ce déficit. Pour échapper à cet environnement anxiogène, Johnny s’abandonne à l’abus d’alcool et aux plaisirs de la chair sur des corps masculins. L’arrivée d’un jeune roumain saisonnier va accentuer la sensorielle mise en scène dépouillée, mélangeant les émois humains où la solitude de deux êtres se retrouve dans l’union charnelle abrupte des corps. Le long métrage se transforme du rude récit psychologique d’apprentissage de la relation sentimentale entre deux hommes et la conscience de soi, à une rédemption plus douce qui permet l’acception de soi et petit à petit la bienveillance de l’entourage. Un parcours initiatique aux tourments chaotiques comme le climat de la région décliné par une narration romanesque. Tout au long de cette romance intense la caméra transcende l’état émotionnel de ces deux intenses acteurs principaux, Josh O’connor et Alec Secareanu aux incarnations inspirées. Ce coup d’essai prometteur pour l’avenir de son réalisateur, s’avère être une épatante peinture naturalise sans misérabilisme à découvrir avec bienveillance. S.B
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Critiques
LES GARDIENNES
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DE XAVIER BEAUVOIS. AVEC NATHALIE BAYE, LAURA SMET, IRIS BRY... 2H14
Ce superbe drame rural chronique la vie des femmes dans les campagnes en 1915, pendant que les hommes combattent sur le front lors de la Première Guerre mondiale. Découvert avec l’émouvant Nord en 1991 puis salué avec N’oublie pas que tu vas mourir (1995) et Le Petit lieutenant (2005), le cinéaste Xavier Beauvois est définitivement reconnu par ses pairs en 2010 avec le puissant Des hommes et des dieux (récompensé par le Grand Prix à Cannes, et le César 2011 du Meilleur film). L’auteur revient trois ans après sa comédie inégale La Rançon de la gloire (2014) avec une libre adaptation du roman homonyme d’Ernest Perochon publié en 1924. Xavier Beauvois s’empare d’entrée avec sincérité de cette histoire en prenant le temps d’exposer le cadre et la situation d’Hortense, doyenne gérante du patrimoine fermier Paridier dans le Limousin, confrontée avec sa fille Solange, à la pénurie de mains d’œuvre pour les rudes travaux des champs, alors que les batailles au loin mobilisent les hommes. Pour venir en aide, la matriarche engage Francine, une jeune fille de l’assistance publique. Le réalisateur dépeint par de nombreux travellings latéraux élégants naturalistes tous les labeurs de la terre à travers les saisons. Le cinéaste livre une véritable mise en scène picturale composée comme une succession de tableaux aidée par la magnifique photographie (de la chef opérateur caroline Champetier) dont le format 35mm donne toute sa splendeur aux séquences extérieures. Xavier Beauvois décline un sobre récit authentique, un hommage au courage des femmes par le biais d’une lente narration contemplative qui à force de creuser le même sillon devient bien trop longue. Des scènes répétitives rythmées de façon linéaire de 1915 à 1922, par les retours des hommes en permissions, les saisons, les tâches de la ferme, avant qu’un «rebondissement» utérin apporte plus de densité à l’intrigue où l’histoire intime est soigneusement mise en retrait de l’horreur de la guerre. Le conflit ne se vit qu’insidieusement par bribes, à travers des échanges de lettres, de peurs de mauvaises nouvelles où dans un terrible cauchemar d’un des fils revenu à la ferme (faisant écho à la séquence d’ouverture) et l’arrivée des soldats américains. L’auteur profite de cette fresque pour dresser le portrait de l’émancipation féminine et de la mécanisation comme pour témoigner d’un changement de traditions ancestrales vers une modernité et une évolution des mentalités. Le réalisateur représente ses femmes fortes par l’admirable Nathalie Baye (métamorphosée capillairement parlant) assez convaincante dans le rôle de la paysanne, de Laura Smet au jeu trop propre pas toujours crédible et de la révélation Iris Bry dont le visage prend particulièrement bien la lumière augurant de son affranchissement. Un casting plutôt réussi malgré une tendance générale à trop intérioriser leur jeu, ce qui met le spectateur trop à distance de l’émotion, hormis deux séquences poignantes et malgré la splendide partition musicale lyrique du célèbre compositeur Michel Legrand qui accompagne la mise en image très soignée. Venez découvrir. Venez découvrir cette peinture paysanne inédite à travers les destins de ces femmes devenues le temps de la guerre Les Gardiennes. Classique. Esthétique. Touchant. S.B
STARS 80 LA SUITE
DE THOMAS LANGMANN. AVEC RICHARD ANCONINA, PATRICK TIMSIT, BRUNO LOCHET... 1H52
Est-il réellement utile de s’attarder sur le scénario ? Vu, revu, aberrant et manquant totalement de finesse, Stars 80, la suite accumule gags lourds et franchement pas drôles notamment avec le duo Anconina/ Timsit qui en font des caisses pour essayer de faire tenir le film sur sa longueur (qui semble d’ailleurs durer des heures). Seule petite lueur d’espoir dans ce dédale de grand n’importe quoi ? L’arrivée de Chico & les gypsy pour remettre enfin un peu d’ambiance dans tout ça tout comme Kool and the Gang qui viennent sauver un encéphalogramme plus que plat. Dans cet immense barnum réalisé avec d’immenses moufles on ne retiendra que la bonne humeur qui s’en dégage et du capital sympathie de ces stars des années 80 qui ne doivent même pas savoir pourquoi elles sont là (à part le salaire évidemment). M.M
13/12
DE KENNETH BRANAGH. AVEC KENNETH BRANAGH, JOHNNY DEPP, MICHELLE PFEIFFER... 1H49 Aussi brillant que férocement insaisissable, le génial Kenneth Branagh s’amuse à surprendre les cinéphiles par ses nombreux grands écarts entre chaque réalisation. Gentiment silencieux derrière la caméra depuis son enchanteur Cendrillon, live-action féerique du dessin animée culte de chez Disney, le bonhomme s’est mis en tête de dépoussiérer rien de moins que le mythe Hercule Poirot sur grand écran, mais surtout de signer une nouvelle adaptation aux petits oignons du Crime de l’Orient Express, quarante-trois ans après l’adaptation référence mise en boîte par feu Sydney Lumet. Petite cerise sur le gâteau, en plus de s’adjuger le rôle de l’impayable détective belge imaginé par Agatha Christie (après Shakespeare, c’est la première fois qu’il touche à l’oeuvre de l’autre pilier de la littérature anglaise), le cinéaste a convoqué un casting de talents tellement imposant que s’en est limite indécent. Pari risqué (et dont la légitimité nous échappe peut-être encore un peu) mais très ambitieux sur le papier, Murder on The Orient Express version 2017 s’avère in fine une brillante surprise, sorte de Cluedo grandeur nature jamais ennuyeux (le suspens est suffisamment bien entretenu pour ne pas nous faire piquer du nez dès le premier quart d’heure) et mené tambour battant, où la figure omniprésente de l’investigateur moustachu et cabotin à l’accent belge plus que prononcé, délivre un one man show des plus séduisants - Branagh est parfait en Poirot - au détriment peut-être, de son nombre pléthorique de seconds couteaux (juste là pour faire de la figuration de luxe), gravitant - au mieux - autour de lui. Prévisible - logique en même temps -, joliment moderne là où les précédentes adaptations étaient d’un classicisme un brin fade, aussi savoureusement classieux qu’il est esthétiquement léché (belle reconstitution d’époque doublée à une mise en scène Hitchcockienne d’un Branagh inspiré, et à des décors de toute beauté), Le Crime de l’Orient Express est un solide huis clos policier, drôle et théâtral juste ce qu’il faut. J.C
LE CRIME DE L’ORIENT-EXPRESS
13
Critiques
LA DEUXIÈME ÉTOILE
14
DE LUCIEN JEAN-BAPTISTE. AVEC LUCIEN JEANBAPTISTE, FIRMINE RICHARD, ANNE CONSIGNY... 1H35
Lucien Jean-Baptiste est un cinéaste qui s’installe doucement mais surement dans le paysage cinématographique français. Après l’hilarant Il a déjà tes yeux, il récidive avec une suite que le spectateur espérait sans jamais vraiment oser la demander. Près de dix ans se sont déroulés depuis La Première étoile et les aventures de la famille Elisabeth au ski. Jean-Gabriel, le père, file le parfait amour avec sa compagne Suzy et ses enfants. Tous ont quitté l’appartement de Créteil pour une maison plus cosy au Vésinet. C’est tout naturellement qu’il propose d’emmener sa petite tribu à la montagne pour y passer les fêtes de fin d’année. A priori, tout devrait bien se passer. Mais c’est sans compter sur la présence de Bonne Maman qui débarque tout droit des Antilles et le manque d’enthousiasme de ses enfants qui trouvent que passer Noël au ski, c’est ringard. A cela, ajoutez Jojo qui, suite à une énième embrouille, lui demande de s’occuper de son Hummer et Suzy qui doit s’occuper de son père à la santé déclinante, tout est réuni pour passer un moment inoubliable ! Lucien Jean-Baptiste a voulu prendre son temps avant de réaliser une suite au premier opus, salué par la critique. On le comprend quand on sait que le second film est parfois (voire souvent) moins performant que son prédécesseur. Aussi, il lui fallait une idée et celle-ci se concentre sur l’importance de la famille. Pour la plupart d’entre nous, Noël est un moment spécial et incontournable qu’il convient de célébrer. Mais comment conserver cet esprit lorsqu’on a des ados qui passent leur temps connecté à leur smartphone ? Les vacances en famille (et les vacances tout court d’ailleurs), c’est un moyen justement de retrouver une harmonie certaine, une complicité et c’est le message que veut transmettre Lucien JeanBaptiste dans La Seconde Etoile qui se distingue par une certaine maturité. Si dans le premier opus, JeanGabriel agissait souvent de façon très irresponsable, changement de décor dans le second, ce qui donne au long-métrage une saveur particulière et le rend encore plus agréable. Sur la forme, La Deuxième étoile enchaîne les situations comiques et les caricatures et pour le reste, on passe un agréable moment devant cette comédie familiale et plus intime. Sans oublier, le très touchant hommage à Bernadette Lafont dont on aurait aimé revoir dans cette suite ! G.J
LUCKY
DE JOHN CARROLL LYNCH. AVEC HARRY DEAN STANTON, DAVID LYNCH, RON LIVINGSTON... 1H28
Ce délicat portrait d’un vieil homme de 90 ans, dépeint la vie quotidienne de ce «lonesome cowboy» habitant dans un patelin poussiéreux et morne, au milieu du désert. Pour sa première réalisation l’acteur John Caroll Lynch par le biais d’une intrigue minimaliste sur les peurs existentielles au crépuscule d’une vie décide d’offrir un émouvant hommage à Harry Dean Stanton en forme de lettre d’amour cinématographique. Une magnifique reconnaissance pour cet acteur hors du temps, traversant pendant 60 ans le cinéma américain de sa silhouette frêle, son visage buriné avec ses casquettes régulièrement vissées sur sa «tête de chercheur d’or» (comme le disait le journaliste Philippe Garnier) de Paris, Texas (1984) en passant par Alien, le huitième passager (1979) et vibrant dans les délires lynchiens de Sailor et Lula (1990) jusqu’à la dernière saison de Twin Peaks (2017). Malheureusement ce singulier second couteau a rendu lame le 15 septembre dernier. Cette funeste nouvelle amène une émotion particulière à cette œuvre devenue testamentaire contre son gré, et dont l’essence du film carbure de manière autobiographique par rapport au passé, à la personnalité et aux anecdotes de l’acteur (souvenir de guerre du pacifique, bilan et philosophie de vie...). Au début du film posthume, une mention «Harry Dean Stanton is Lucky» renforce cette ironie. Lucky suit donc la vie au jour le jour de ce nihiliste athée remplie d’immuables rites quotidiens (réveil, enfilage de chaussons aux pieds, clopes, exercice physique, enfilage de sa tenue de cowboy, café au diner, balade à l’épicerie du coin, jeux télévisés, mots croisés, verre de bloody mary avec les connaissances...) tout le monde connaît cet homme libre penseur qui a peur de ses semblables. La mise en scène élégante, se colle au plus près avec pudeur dans les multiples habitudes, ou opère en grand angle lors de déambulations à pas de tortue, apportant une touche western à ce récit bienveillant sur l’apaisement avant la fin de vie. Le réalisateur opte pour une narration contemplative et un récit parfois trop balisé, avec successions de scènes répétitives, pour nous offrir à travers cette histoire manquant aussi un peu d’intrigue, une errance métaphysique, un éloge triste et solaire envers le touchant Harry Dean Stanton. En cela le film est délicieux lors de plusieurs séquences émouvantes, notamment lorsque la voix de Johnny Cash vibre sur «I see a darkness» et lors d’un anniversaire mexicain où un titre mariachi est chanté par l’acteur lui-même ouvrant les fêlures et la vulnérabilité de Lucky, avant de passer de l’autre côté...Pour sa dernière interprétation Harry Dean Stanton est bien accompagné par un casting épatant avec notamment David Lynch en malheureux propriétaire de cette tortue centenaire qui s’est fait la malle pour partir vers un ailleurs, métaphore pudique de la trajectoire qui attend Lucky/Harry Dean Stanton. Lors d’une ultime séquence, l’acteur regarde vers l’horizon, s’allume une dernière cigarette et sort du cadre...Définitivement...Venez accompagner avec amour cette dernière balade, hymne à la vie, à la mort, pour garder indélébile le souvenir de Lucky. Sensible. Poétique. Attachant. S.B
15
Critiques
WONDER
16
20/12
DE STEPHEN CHBOSKY. AVEC JULIA ROBERTS, JACOB TREMBLAY, OWEN WILSON... 1H51
L’an dernier, avec sa bouille magique et son naturel à toute épreuve, Jacob Tremblay bousculait les coeurs des cinéphiles dans le bouleversant Room de Lenny Abrahamson, et incarnait pour de bon, l’une des next big thing les plus fascinantes du cinéma ricain. Plus d’un an et demi plus tard, et alors que son futur est déjà plus qu’alléchant (The Predator de Shane Black, le prochain Xavier Dolan), le petit bonhomme revient mettre notre coeur à l’épreuve avec le drame Wonder, adaptation d’un classique de la littérature pour enfants signé R.J. Palacio, mise en boîte par le talentueux Stephen Chbosky (le formidable Le Monde de Charlie, adaptation de son propre roman). Beau drame à fort potentiel lacrymal, le film suit le parcours extraordinaire d’Auggie Pullman, un petit garçon né avec une malformation faciale, qui n’est jamais allé à l’école par peur de se confronter aux yeux du monde, souvent cruel et humiliant. Mais lorsque sa mère ne peut plus l’aider, il va devoir vivre la dure réalité de la scolarité publique en rentrant au collège, microcosme à part entière où il sera seul et sans la moindre protection. L’intégration sera plus que difficile au départ mais, petit à petit, les autres enfants découvriront très vite qu’il n’est pas uniquement qu’un simple camarade au visage déformé. Pur feel good movie en puissance porté par une tendresse et un positivisme à toute épreuve malgré de vraies scènes dramatique crève-coeur, Wonder est une petite boule d’énergie humaine et lumineuse, une sublime ode à la tolérance et à l’acceptation autant de soi que de l’autre, une belle fable sur la différence nécessaire (pas besoin d’être défiguré pour comprendre la souffrance que l’on peut avoir face au regard des autres), parfois bancale (sa narration chapitrée en tête) mais définitivement irrésistible. Solide, Jacob Tremblay fait une nouvelle fois preuve d’une maturité incroyable, et porte sur ses larges épaules le métrage, au côté d’un couple Julia Roberts/Owen Wilson convaincant en parents aimants et attentionnés. Pétri de finesse, inspirant et attachant même si in fine très lisse et un poil trop chargé en bons sentiments (ce qui n’est pas forcément un mal), Wonder est une belle histoire émouvante et généreuse qui fait du bien par où elle passe, une bulle de légèreté salvatrice au sein d’un mois de décembre qui en avait bien besoin. J.C
JUMANJI
DE JAKE KASDAN. AVEC DWAYNE JOHNSON, JACK BLACK, KEVIN HART... 1H59
On connait surtout Jake Kasdan pour Bad Teacher sorti en 2011. Jumanji : Welcome to the jungle est sa septième réalisation. Partant du postulat de la fin du film de 1995, cette suite ou reboot, on ne sait, change le jeu mais garde la légende « The game has changed, but the legend continues ». En sachant que ce sequel allait arriver et en voyant la bande annonce, on pouvait se demander ce pouvait et pourra être cet objet filmique. On part avec des à priori et puis, on est agréablement surpris face au résultat. Déjà, quel plaisir de retrouver Dwayne «The Rock» Johnson ! Toujours aussi drôle et prétentieux dans chacun de ses rôles. Cette année, on l’a également vu dans Baywatch : Alerte à Malibu et c’était totalement « WTF « et jouissif ! Kevin Hart agace peut-être, mais certains de ses dialogues sont à mourir de rire ! Jack Black est parfait en gros balourd et Karen Gillan crève l’écran. Le thème de la solitude est survolée, mais le courage dont font preuve les héros imaginaires dans le jeu se répercute sur leur vie en tant que personnages réels, existants dans l’intrigue principale. D’ailleurs, en ce qui concerne l’intrigue et mise en scène, c’est classique, mais l’action et la comédie vient réhausser ces faiblesses. On sent que c’est un film de producteur, parce que la réalisation, est plate, sans âme. R.PdW
THE FLORIDA PROJECT
DE SEAN BAKER. AVEC BROOKLYNN PRINCE, BRIA VINAITE, WILLEM DAFOE... 1H51
La jeune Moonee a six ans. Avec sa mère, elle vit et s’émerveille aux alentours d’un motel d’une zone commerciale, en périphérie de Disneyworld. Après son surprenant Tangerine, Sean Baker semble s’orienter avec The Florida Project vers les affres de l’indé US indigné et complaisant dans sa représentation d’une pauvreté invisible. Mais le cinéaste se détourne de tels pièges en fuyant tout aspect geignard, dès lors que son héroïne déclame d’étonnantes grossièretés de sa voix innocente. Loin d’être une œuvre de la plainte, le film constate que si le rêve américain refuse d’atteindre ses personnages, ceux-ci n’ont qu’à le simuler, quand bien même il se révèle à leurs yeux comme l’ombre de lui-même, corrompu au cœur de son imagerie. Malgré la photographie hallucinante de l’ensemble, qui accentue les couleurs vives de l’environnement ambiant et son artificialité (du vert de l’herbe aux murs de bâtiments recouverts de violet ou de rose, tels des cupcakes trop gourmands), le long-métrage se montre cassé, piégé dans des espaces clos gangrenés par la ruine. D’une certaine façon, Sean Baker construit The Florida Project comme un anti-road movie, un récit de la stagnation forcée, obligeant les personnages à n’assister qu’à des rencontres temporaires, au fantasme d’un hors-champ perpétué par ceux qui arrivent à avancer, à fuir cet endroit. Le film en profite alors pour offrir une galerie de personnages tendres, surtout quand ils sont croqués du point de vue de Moonee. Il suffit de s’attarder sur le visage fatigué de Willem Dafoe, touchant en gardien de ce château aussi faux que celui de Mickey pour constater toute la détresse d’un pays que Baker parvient à synthétiser dans un décor caractéristique. Il serait réducteur de voir en The Florida Project un simple objet culturel révélateur du chaos que reflète l’ère Trump, mais il l’est indéniablement, tout en distillant suffisamment d’humour et d’amour dans ses situations pour ne pas sombrer dans le pessimisme facile. Et si sa structure, fondée en grande partie sur des microsketchs, aurait sans doute mérité d’être quelque peu épurée, le film se révèle à l’image de Moonee et de son impressionnante interprète Brooklyn Prince : d’un charme fou. A.D
17
Critiques
A GHOST STORY
DE DAVID LOWERY. AVEC CASEY AFFLECK, ROONEY MARA... 1H32
Le duo Casey Affleck/Rooney Mara fait de nouveau des merveilles après Les Amants du Texas. C décède tragiquement dans un accident de voiture, laissant M dans un désarroi profond. A l’hôpital où il a été déclaré mort, C revient à la vie sous un simple drap avec deux trous noirs à la place des yeux comme on pouvait connaître lorsqu’on était petit. Une représentation minimaliste, à l’image de son film. Alors oui, le film met énormément de temps à s’installer. Beaucoup de gens dans la salle ont abandonné, surtout lorsqu’un plan d’une longueur infinie représente M, mangeant à s’en faire vomir une tarte. Une fois passées ces quelques longueurs, le film démarre enfin. Le format utilisé est intéressant, comme un film dans un film, celui de l’esprit qui voit le film de la vie se dérouler devant ses yeux. Son image toujours aussi embrumée, mystérieuse, les jeux de caméras, il n’y a pas à dire David Lowery sait y faire. David Lowery s’est débarrassé du superflus des dialogues, préférant se concentrer sur les sentiments et les ressentis des protagonistes. Cette fois le point de vue se fait du défunt petit-ami, chose plus rare. Aborder le thème du deuil, de l’acceptation, du temps qui passe mais cette fois du côté des morts, des esprits. Ceux qui errent entre la vie et la mort et qui doivent accepter que la vie continue sans eux. Ce n’est plus qu’un simple spectateur. D’abord de la détresse de sa bien-aimée, puis sa reconstruction jusqu’à son déménagement. Lui reste coincé dans cette maison alors que de nouveaux habitants continuent d’affluer tout du long jusqu’à sa destruction. Pas de dialogues, juste des images, de la musique et des discours muets comme celui avec un autre fantôme présent dans la maison voisine. Lui aussi attend le retour d’un être cher en vain… David Lowery frappe en plein coeur avec cette douce poésie amère où la vie et la mort cohabitent, où certaines choses perdureront et d’autres non et où l’amour dépasse toutes les frontières. Rooney Mara est comme toujours aussi juste dans son interprétation tandis que Casey Affleck impose sa présence comme personne. C’est un beau film, un grand film et une mention spéciale à cette bande originale transcendante. Et même s’il est loin d’être parfait, la douceur avec laquelle David Lowery aborde le sujet ne peut que nous émouvoir. M.M
TOUT LÀ-HAUT
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DE SERGE HAZANAVICIUS. AVEC KEV ADAMS, VINCENT ELBAZ, BÉRÉNICE BEJO... 1H39
On le sait, les films avec Kev adams ont leurs fans et font recette. Pourtant, les films avec lui s’avèrent oubliables. (Gangsterdam, Les nouvelles aventures d’Aladin, Les Profs, Les Profs 2, Fiston...) Mais celui-ci se révèle être une agréable surprise. Et Kev Adams n’est pas trop agaçant. (Exception avec son rôle dans « Un sac de bille » en début d’année). Dans tout là-haut, Scott, interpreté par Kev Adams va tout faire pour réaliser son rêve d’être le premier à descendre l’Everest en snowboard. Une quête qui va demander du courage car c’est la pente la plus raide et donc la plus dangereuse du monde. Et c’est Pierrick, interprété par Vincent Elbaz, qui pourrait bien être de bons conseils ! Serge Hazananavicius, dont c’est la première réalisation, a voulu, par ce film, nous faire rêver. Et c’est totalement réussi ! De belles images et de beaux plans de la montagne tournés en décor naturel - à Chamonix, en Italie, notamment - des jolis moments de comédie, une tension palpable et de l’adrénaline ! On pouvait s’attendre à un simple nanar avec Kev Adams, mais non, c’est bien plus agréable à regarder. Le duo avec Vincent Elbaz fonctionne plutôt bien. Résultat, un « blockbuster » montagnard avec sensations fortes garanti ! R.PdW
27/12
KEDI DES CHATS ET DES HOMMES DE CEYDA TORUN. 1H20
Le degré d’amour et de yeux en forme de petits coeurs est à son comble en cette fin d’année notamment grâce à Ceyda Torun qui nous emmène pour ces fêtes de fin d’année au coeur d’Istanbul, non pas pour y découvrir ses habitants de typer humains mais plutôt ces petites boules de poils craquantes. Les chats sont presque considérés comme une religion là-bas. Un documentaire totalement inédit, filmé à hauteur de petit chat pour suivre plusieurs félins avec chacun leur petit nom et leur histoire. Mais une chose est sûre, le lien si particulier qui les unis avec les habitants d’Istanbul est magnifique, drôle et émouvant. La plupart d’entre eux sont des chats errants, d’autres sont rapidement adoptés par la population mais impossible de faire un pas sans tomber sur une petite boule de poil. A travers eux, c’est l’histoire de cette ville et ses habitants qui nous est décrite. Cette relation incroyable entre des chats (pourtant errants) et des habitants qui s’occupent d’eux comme si c’était leur propre animal de compagnie est belle à voir. Quel plaisir de découvrir un documentaire empreint de tant d’amour dans nos salles. Foncez-le voir pour finir cette année en beauté et en douceur en compagnie de Sari, Bengü et ses autres comparses qui fera fondre votre petit coeur. M.M
PITCH PERFECT 3
DE TRISH SIE. AVEC ANNA KENDRICK, REBEL WILSON, HAILEE STEINFELD ...1H20 Il est l’heure de dire au revoir aux Bellas. Celles qui nous font rire, danser et chanter depuis 2012 tirent leur révérence à l’issu de ce troisième opus. Cette fois-ci, les anciennes Bellas font face à une réalité bien compliquée après l’université. Beca (Anna Kendrick) démissionne d’un boulot pas si idéal que ça, Amy (Rebel Wilson) s’essaie au stand-up sans grand succès et pour les autres ce n’est pas trop la joie non plus. Alors quand l’occasion de reformer les Bellas se présente pour une dernière tournée, la bande de jeunes filles sautent sur l’occasion et participent à une compétition pour peut-être faire la première partie de DJ Khaled. Sauf que face aux chanteuses acapella, d’autres groupes bien plus féroces sont prêts à tout pour gagner dont un groupe de rock mené tambour battant par la sexy Ruby Rose. Pour pouvoir gagner, les Bellas devront rester fidèles à elles-mêmes tout en gérant leurs vies privées et profesionnelles et surtout, dire au revoir aux Bellas. Un dernier opus qui clôt donc une une trilogie entamée avec succès il y a quelques années. Moins drôle que le précédent, Pitch Perfect 3 souffle un petit vent de nouveauté avec ces nouveaux concurrents qui leur fileront du fil à retordre mais comme toujours avec les Bellas, tout est bien qui finit bien. Enfin avec Rebel Wilson nous ne sommes jamais sûrs de rien... M.M
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STAR WARS : LES DERNIERS JEDI
DE RIAN JOHNSON. AVEC DAISY RIDLEY, JOHN BOYEGA, OSCAR ISAAC... 2H32
Aussi attendu que Noël (voire même plus), le huitième épisode de la mythique saga aux sabres lasers, vaisseaux spatiaux et méchants à la voix grave débarque a envahit nos écrans depuis mercredi. Une attente d’autant plus palpable sachant que Les Derniers Jedi signait le grand retour de Mark Hamill aka the Luke Skywalker, des batailles qui nous promettaient d’être épiques au vu du trailer et surtout, est-ce que Les Derniers Jedi est digne héritier de la saga Star Wars sous la houlette de Rian Johnson ? Compliqué de vous parler du film en évitant tout spoiler alors oui, Les Derniers Jedi est digne de cette saga. Après un septième épisode plutôt mitigé au niveau des critiques, ce huitième épisode tient toutes ses promesses, bien meilleur que Le Réveil de la Force et presque aussi bon que Rogue One. Rian Johnson reprend tous les codes de la saga tout en réussissant à lui insuffler une nouvelle vie, un nouveau point de vue. Mark Hamill rempile dans le rôle de Luke Skywalker pour faire le pont entre l’ancienne et la nouvelle saga qui se dessine.
20
Cependant
rien
n’est
jamais
parfait au pays des droïdes - et parce qu’il fallait bien lui trouver quelques défauts avouons-le. D’un côté nous avons un personnage comme Luke Skywalker dont l’enjeu est de savoir s’il revient vers la force ou pas, s’il souhaite aider Rey ou non. Un personnage devenu beaucoup plus sombre et donc forcément beaucoup plus intéressant à suivre jusqu’à ce final exceptionnel et digne d’un Luke Skywalker. Et de l’autre nous avons par exemple un Finn dont les enjeux du précédent opus perdent en intensité pour au final n’être presque qu’un personnage secondaire sans compter cette
histoire avec Rose qui relève plus de l’inutilité qu’autre chose. Rey, l’égal féminin de Luke Skywalker, est de retour, plus badass que jamais (bien qu’un brin naïve) et nous offre de belles perspectives quant à son rôle à jouer par la suite dans la Rébellion. Un pincement au coeur viendra nous piquer lorsque nous verrons pour la dernière fois le Général Leia, toujours aussi grandiose et dont cet dernière apparition nous laisse bien triste mais ne nous inquiétons pas, il y a fort à parier que sa fille Billie Lourd prendra la relève sans grande difficulté. Enfin le cas Kylo Rien aka Ben Solo aka l’incroyable (et jusque
là sous-estimé) Adam Driver. Alors que Le Réveil de la Force abordait ce conflit intérieur qui lui donnait tant d’épaisseur, le sujet semble bien vite balayé dans cet opus (évidemment on ne vous dira pas de quel côté de la Force il est allé mais vous devinerez bien rapidement) ce qui le rend peut-être moins intéressant sur le plan psychologique tout comme cette étrange relation qu’il entretient avec Rey (décidément il y a pas mal de relations dans cet opus) qui n’était pas forcément utile non plus bien que l’idée de basse derrière était plutôt bien venue. Enfin une mention spéciale au Général Hux, souffre douleur de la plupart des personnages qui, peut-être (on espère), nous promet de belles surprises au prochain épisode. Quelques jolis caméos sont à prévoir (mais encore une fois on ne vous en pipera mot) tout comme un retour, que dis-je, THE retour. Le directeur de la photographie Steve Yedlin fait de véritables merveilles et érige cet épisode bien au-dessus de son prédécesseur pour atteindre le même que Rogue One. Nous avions pu déjà apercevoir quelques plans dans le trailer mais clairement avec Les Deniers Jedi vous en avez pour votre argent. Dès les premières secondes tout est là pour vous en mettre plein la vue et vous faire lâcher des «Oh» d’extase. Les différentes scènes de combat sont probablement les plus belles et impressionnantes du film tout comme les scènes en extérieur et notamment celles sur la planète Crait à la fin du film lorsque les nuances de rouge se dévoilent au fur et à mesure que les vaisseaux traversent l’étendue de sable pour se confronter à l’ennemi. On regrettera peut-être les prémices d’une Marvelisation qui, avec le rachat de LucasFilm par Disney, s’immisce gentiment dans la saga Star Wars. Sans en faire trop dans cet opus mais à faire attention pour la suite histoire qu’on ne se retrouve pas avec des Avengers bis, les personnages sont bien trop beaux et la saga bien trop mythique pour détruire cet héritage. Malgré tout, Rian Johnson semble se libérer de ses prédécesseurs et se permet de rire de la saga et de (et avec) ses mythiques personnages avec des brides d’humour par ci, par là qui, bien placées, font (presque) toujours mouche.
Sans pour autant renier ses racines, Les Derniers Jedi s’inscrit définitivement dans une nouvelle optique, tournée vers l’avenir et vers le dernier épisode de cette saga ainsi que de la prochaine (toujours sous la direction de Rian Johnson). Le réalisateur ose, surprend, parfois nous bouleverse et surtout arrive encore à nous émerveiller 40 ans après le premier épisode. C’est sûr, Star Wars a encore de beaux jours pendant très très longtemps. M.M
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CARRIE FISHER UNE PRINCESSE PARMI LES ÉTOILES
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Modèle de plusieurs générations et princesse la plus connue de la galaxie, Carrie Fisher, interprète de Princesse Leia, nous a quitté il y a bientôt un an, le 27 décembre dernier. L’année 1977 marque le début de la saga avec l’épisode « Star Wars: A New Hope ». Dès le début Georges Lucas choisit trois jeunes acteurs, encore inconnus du grand écran, pour incarner les personnages principaux: Mark Hamill dans le rôle de Luke Skywalke, Harrison Ford dans celui d’Han Solo et enfin Carrie Fisher dans le rôle de Princesse Leia. Née dans les années 50 en Californie, Carrie Fisher grandit au milieu de grandes stars américaines. Sa mère, Debbie Reynolds, grande actrice de cinéma, principalement connu pour « Chantons Sous La Pluie » en 1952, et son père Eddie Fisher, chanteur star dans les années 50. Carrie Fisher grandit avec sa mère, passionnée de littérature, et arrête ses études à l’âge de 15 ans pour commencer sa carrière de comédienne.Sa vie bascule lorsqu’elle fait la rencontre de Georges Lucas, encore jeune réalisateur, qui lui propose le rôle de Leia Organa. Carrie Fisher accepte, trouvant le script fantastique, elle ne se fait
pour autant pas d’illusion quant au film... Mais à l’étonnement de tous, Star Wars devient rapidement un phénomène de société. Elle enchaîne d’autres rôles en parallèle des tournages de Star Wars, mais rien n’égale la nouvelle saga. En 1987, Carrie Fisher publie son
‘‘VOUS ÊTES VENUS DANS CETTE CASSEROLE ? VOUS ÊTES PLUS BRAVES QUE JE NE LE PENSAIS.’’ STAR WARS ÉPISODE IV : UN NOUVEL ESPOIR
premier livre intitulé Postcards from the Edge, livre semiautobiographique où elle avoue notamment ses addictions à la drogue et sa relation avec sa mère Debbie Reynolds. Grâce à ce livre, elle remporte le Los Angeles Pen Award du meilleur premier roman. En 1991 elle fait la rencontre de l’agent Bryan Lourd avec qui elle a une fille, Billie Catherine Lourd, né le 17 juillet 1992. Le couple se sépare deux ans plus tard. Dans les années 90, Carrie Fisher enchaîne les petits rôles
aux cinéma, ainsi que les romans à succès tels que Surrender the Pink en 1990 et Delusions of Grandma en 1993. Elle rédige également en 1990 le script de « Bons Baisers d’Hollywood » avec Meryl Streep, pour lequel elle est nommée au BAFTA ; En outre, elle améliore les scénarios bancals de plusieurs studios; ou rédige quelques sketchs pour la cérémonie des Oscars de 1997 à 2007. Ainsi dans l’ombre elle réécrit plusieurs scénarios tels que « Sister Act » ou les trois épisodes de la prélogie de Star Wars (pour lesquels révise et signe de sa plume les dialogues notamment). En 2005, elle obtient un Women of Vision Award, et rédige la suite de son autobiographie publiée en 2004, intitulée The Best Awful. En 2008 elle joue son propre spectacle « Wishful Drinking » où elle revient avec humour sur sa vie, ses addictions à la cocaïne ou encore ses troubles bipolaires. En 2015 elle reprend son rôle de la Princesse Leia dans The Force Awakens, elle publie un an plus tard The Princess Diarist, livre autobiographique où elle revient sur son expérience sur le tournage de Star Wars. Fin 2016, la Princesse Leia
PAR INES DAVID apparaît en images de synthèse dans le film « Rogue One: A Star Wars Story ». Carrie Fisher est victime d’une attaque cardiaque le vendredi 23 décembre 2016 durant son vol Londres-Los Angeles. Elle est hospitalisée dans un état critique au Ronal Reagan UCLA Médical Center, et décède le Mardi 27 décembre 2016 à l’âge de 60 ans. Le lendemain, sa mère Debbie Reynolds est hospitalisée à son tours et rejoint sa fille à l’âge de 84 ans. En dehors de son rôle dans Star Wars, Carrie Fisher n’était finalement que peu connu du grand public. Enfermée dans son rôle de la légendaire Princesse Leia, l’actrice avait finalement préféré une carrière dans l’ombre, avant tout pour se protéger. La princesse Leia était évidement, et sans conteste, un modèle féminin, héroïne rebelle, royale, autonome et intelligente d’une saga mondiale. Mais à n’en pas douter, Carrie Fisher présentait les mêmes qualités. Carrie Fisher était une femme qui apprenait à sa fille, Billie, que le genre d’une personne importait peu, puisque tout le monde étaient égaux. Le fait que tu sois un garçon, une fille, les deux à la fois ou ni l’un ni l’autre n’avait aucune importance, car tu étais avant tout une personne à part entière. Elle donne ce prénom, Billie, qui fait autant fille que garçon, pour que sa fille (son enfant) puisse choisir à l’avenir de devenir qui elle voulait. Cette femme nous a enseigné la tolérance et le féminisme, elle était un exemple pour tous. Nous avons encore certainement beaucoup à apprendre de cette femme (actrice/maman/ autre chose pour éviter la répétition femme), et je ne doute pas un instant que notre génération se souviendra d’elle, et que sa fille Billie Lourd, actrice prometteuse, continuera longtemps à faire vivre le souvenir de notre très chère Princesse Leia.
Billie Lourd Digne héritière de sa mère
Billie Lourd prend la relève ! Dans le dernier Star Wars, la jeune femme de 25 ans qui endosse le rôle du lieutenant Connix prend de plus en plus d’importance. Le même regard malicieux, les célèbres macarons comme sa mère, Billie Lourd a tout pour succéder à sa mère. Celle qui était plus habituée des séries, notamment avec Ryan Murphy dans Scream Queens ainsi qu’American Horror Story. Celle qui a perdu sa mère et sa grand-mère quasiment en même temps doit désormais arpenter les tapis rouges de son propre nom. Une nouvelle célébrité un brin effrayante. « J’ai toujours plus ou moins vécu dans leurs ombres et maintenant, pour la première fois de ma vie, je vais avoir ma propre existence. J’adore être la fille de ma mère et c’est quelque chose qui ne changera jamais, mais maintenant, je suis simplement Billie, et c’est effrayant » expliquait-elle à Town and Country. Nul doute que la pétillante jeune fille saura rendre fière sa mère et il y a fort à parier qu’elle prendra de l’importance dans le prochain Star Wars. M.M
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ALL I WANT FOR CHRISTMAS... IS A GOOD MOVIE Préparez le chocolat chaud, allumez un bon petit feu de cheminée et enfilez votre pull de Noël le plus hideux et suiveznous pour un dosser spécial Noël. Au menu du Alain Chabat en grande forme, la folie des téléfilms à Noël et surtout nos rédacteurs vont vous dévoiler leur film incontournable à la période de Noël !
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SANTA & CIE PETIT PAPA CHABAT, QUAND TU DÉBA Alain Chabat revêt son manteau vert et enfourche son traîneau pour nous emmener en cette fin d’année au pays du Père Noël avec une revisite décalée du fameux mythe du Père Noël. Largement attendu depuis son dernier film contant les aventures du Marsupilami, le réalisateur revient avec un film féérique, décalé et surtout drôle.
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Catastrophe à quelques jours de Noël, les 92 000 lutins du Père Noël tombent malades. le seul moyen de sauver ce Noël ? Aller dans le monde des humains pour récupérer 92 000 tubes de Vitamine C. Exit le Père Noël rouge vêtu les enfants, Alain Chabat est un poil plus rabougri et très peu enthousiaste à l’idée de côtoyer le monde des humains. Se posant tranquillement sur le Moulin Rouge et après quelques
déconvenues avec la police, le voilà aidé par une famille composée de Pio Marmaï, Golshifteh Farahani et leurs deux enfants. Commence alors une course contre la montre pour trouver 92 000 tubes de Vitamine C. Là où beaucoup de réalisateurs y seraient allés au burin pour nous faire rire à tout bout de champ, Alain Chabat s’élève au-dessus des autres pour atteindre le panthéon de la comédie française. L’humour intelligent, drôle, vif et efficace et qui parle à n’importe qui. Le réalisateur n’a rien perdu de son talent en trouvant les meilleures vannes dans les plus insignifiants détails comme la scène en prison, qu’on a pu voir dans la bandeannonce, et qui se poursuit pour nous offrir une des meilleures scènes du film. L’humour fait mouche les répliques et les jeux de
mots s’enfilent les unes après les autres avec simplicité et efficacité et c’est ce qui fait la force de ce film. Il faut dire qu’Alain Chabat bénéficie d’un allié de taille avec Pio Marmaï qui fait des merveilles dans ce film ainsi que Golshifteh Farahani et leurs deux marmots à la bouille adorable et à l’innocence rafraîchissante. Et tout autour d’eux, une pléiade d’acteurs plus drôles les uns que les autres (Le Palmashow !) et une scène finale où les guests pleuvent à n’en plus s’arrêter. Voilà longtemps qu’un film de Noël n’avait pas autant respecté la tradition de cette légende. Amenant légèreté et l’humour des Nuls avec lui, Alain Chabat nous offre sous le sapin une comédie familiale, généreuse, hilarante et pleine d’amour comme il nous en manquait ces dernières années. Merci Papa Chabat !
ARQUERAS AU CINÉMA...
PAR MARGAUX MAEKELBERG
Direction la chine pour le père noël Cette année Alain Chabat vise haut et loin puisqu’il vient de s’envoler pour la Chine où Santa & cie est diffusé sur pas moins de 8 000 depuis vendredi. Un nouveau pari pour Gaumont qui s’associe donc avec la compagnie chinoise Hishow Entertainment. Un pari d’autant plus risqué car Noël n’est pas considérée comme un jour férié au pays du Solei Levant. Cependant la popularité grandissante de cette fête est l’occasion ou jamais pour Gaumont de s’imposer en Chine tout comme l’avait fait Dany Boon avec sa dernière comédie Raid Dingue ou encore le film d’animation Ballerina.
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ALAIN CHABAT : UN CINÉASTE NUL, UN VRAI !
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PAR JONATHAN CHEVRIER
Pour toute une génération béni à l’humour fou et génial made in Canal, le vénéré Alain Chabat c’est un NUL, un vrai, un symbole absolu de la drôlerie décomplexée, capable de se brosser la bite avec du dentifrice, de nous piser bien profond à la raie avec un « Rien à Branler « nature ou même de nous informer de la manière la plus potache qui soit, avec le JTN ou encore Histoires de la Télévision. Un héros de notre enfance, un maestro de la comédie pour qui le cadre restreint du petit écran - qu’il a pourtant explosé sous toutes les coutures possibles -, deviendra vite bien trop réduit pour faire trembler de bonheur les zygomatiques des français. Après le cultissime La Cité de la Peur (dont on connait tous par coeur, les savoureux dialogues), le bonhomme fera définitivement son baptême du feu sur grand écran en passant pour la première fois derrière la caméra avec Didier, sorte de version longue de son sketch désopilant Royal Rabbin, comédie faussement canine mais volontairement originale et décalée, ou l’humour grinçant de l’ex-leader des Nuls se marie à merveille avec la mauvaise humeur légendaire du grand Jean-Pierre Bacri; dans une aventure hallucinante ou un labrador fini gardien de but du PSG, rien que ça. Un première réalisation saluée et culottée, qui lui permettra non seulement de se crédibiliser en tant qu’acteur (il enchaînera par la suite avec de nombreux rôles dramatiques : Le Cousin, Le Goût des Autres, Papa,...), mais de devenir un metteur en scène respecté et demandé dans l’humour made in France. Et si l’on oublie assez vite son franchement barré Rrrrrr pondu pour ses amis les Robins des Bois (une preuve irréfutable qu’il est très fidèle en amitié), dont le concept fun s’effrite dès le premier ¼ de pellicule, en revanche, impossible d’être passé à côté du raz-de-marrée Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, véritable monument du culte qui capte à la perfection l’esprit Astérixien des bandes dessinées de Goscinny et Uderzo, pour mieux incarner un divertissement incroyablement drôle et référencé, indiscutablement le meilleur film Asterix d’une franchise cinématographique dont on ne retient finalement que lui. Toujours autant attaché à la comédie et aux cinéastes possédant de vrais univers originaux et singuliers (on le retrouvera souvent chez le magique Michel Gondry, mais aussi en vedette du Réalité de Quentin Dupieux) qu’au neuvième art la BD (il signera même le script de l’adaptation ciné du Petit Nicolas de Laurent Tirard), il reviendra en 2011 avec le sympathique mais un brin insignifiant Sur la Piste du Marsupilami (projet au long cours, le cinéaste étant un grand fan dessinateur de bande dessinée André Franquin, et voulait un temps s’attaquer à l’adaptation des aventures de Spirou et Fantasio), retranscription plus ou moins libre des aventures du marsupial, encore une fois porté par Jamel Debbouze. Après six ans d’absence, le voilà de retour en ce glacial mois de décembre avec Santa Et Cie, une cinquième réalisation qui vient sauver des fêtes de noël - et, plus directement, une comédie française - un brin pâle dans les salles obscures, malgré les présences de Paddington et de la famille Skywalker. Et le bonhomme y incarne tout simplement le Père Noël, tout un symbole pour un talent à l’état brut aux multiples casquettes, un orfèvre de l’humour aussi généreux et complexe, qui aura su marquer avec brio toute une génération de spectateurs et téléspectateurs. Si quand tu as goûté à la carioca, tu ne peux plus faire que ça, quand tu goûtes au cinéma d’Alain Chabat, tu ne peux (presque) plus regarder que ça. J.C
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Al i want for christmas...
Le film de noël de Lionel
LES GREMLINS
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Noël a toujours été une source d’inspiration dans le cinéma que ce soit en tant que révélateur de la bonté humaine (La vie est belle, 1946), une quête de rédemption (Fantômes en fête, 1988) souvent les films ont eu le désir d’utiliser cette période de fête symbolique pour révéler ce que l’âme humaine peut ou devrait avoir de plus beau. Mais d’autres auteurs ont pris plaisir à détourner cette célébration pour, de façon caustique et teintée d’ironie, mettre en exergue les pires travers de l’humanité et c’est d’un de ces films dont je vais vous parler à présent. Gremlins, 1984 plus gros succès financier de son réalisateur Joe Dante sur un scénario de Chris Columbus prend un plaisir évident à pointer du doigt les plus grands maux de la société. La ville de Kingston, parfaite représentation fictive d’une petite bourgade américaine que n’aurait pas renié l’âge d’or d’Hollywood cache en son sein une obscurité où les péchés de l’homme ne demande qu’à être révélés. La scène d’introduction est parfaitement représentative de ce que le reste du métrage nous dira. Un américain d’âge moyen Randall Peltzer, inventeur au génie aléatoire, cherche un cadeau pour son fils. Un enfant va le mener dans une petite boutique perdue de Chinatown. Parfait représentant d’un capitalisme exacerbé pour qui le désir de vendre passe avant toute chose, Randall va tout d’abord tenter vainement de présenter une de ses dernière inventions. Le traditionalisme fait face à l’avancée technologique à tout prix, devant son échec Randall finit par chercher quelque chose d’intéressant pour son fils, et entend une sorte de petite musique sortant d’une boîte, son choix est fait. Cette boîte et l’animal qu’elle contient sera sienne, il est bien évidemment impossible de lui résister vu qu’il est prêt à y mettre le prix, mais le vieux chinois s’y refuse. Dépité Randall quitte l’échoppe mais est rattrapé par le petit fils du vieux chinois qui, lui est prêt à lui vendre l’animal, la nouvelle génération est déjà prête à renier les traditions d’antan. Malgré tout il lui répète les recommandations du grand père ne surtout pas le laisser à la lumière, ne jamais mouiller l’animal, et surtout ne jamais le nourrir après minuit. Sans prendre conscience de l’importance de ces règles, Randall lâche un joyeux noël et s’éloigne au ralenti. La suite se passera à Kingston Falls où l’on suivra Billy Peltzer le désormais propriétaire de Gizmo, l’animal acheté précédemment à Chinatown par son père. Dans cette petite ville bucolique recouverte d’un fin manteau neigeux et attendant impatiemment les fêtes de noel nous est présenté le voisin raciste, la propriétaire terrienne acariâtre, le banquier obséquieux... il ne fait pas si bon vivre au fond de l’Amérique. Bien évidemment les recommandations ne seront pas suivi et l’horreur va survenir. Les gremlins vont envahir la ville, parfaite représentation de tous les vices. Lâches, violents, alcooliques, exhibitionnistes... La violence sourde et indicible qui s’y tramait va tout à coup exploser à Kingston Falls. Dans un déferlement d’horreur ou l’humour noir à l’ironie mordante touche son but à chaque fois. Le comble voudra que la majeure partie des gremlins trouveront la mort dans l’incendie d’un cinéma où est projeté Blanche Neige, nous y voyons les 7 nains tellement heureux de revenir de leur travail à la mine qu’ils chantent. Le cinéma qui peut être le parfait vecteur d’une propagande sociétale visant à éduquer les masses n’est plus bon qu’à brûler. Après avoir enfin réussi à tuer le chef des gremlins tous nos héros se retrouvent dans la maison familiale des Pelzer, l’aube pointe. Notre vieux chinois propriétaire originel de Gizmo vient récupérer son animal. Il le renferme dans sa boîte, boîte d’où s’est échappé tous les maux humains et dans lequel y retourne l’espoir, l’espoir qu’un jour l’homme pourra apaiser ses penchants et se tourner vers une certaine forme de bonté naturelle mais comme dit le vieux chinois ‘‘vous n’êtes pas prêt’’.
Le film de noël de Sebastien
LA VIE EST BELLE
Doux Jésus, devoir parler d’un film de Noël, c’est le genre de chemin de croix qui me plante le doute. Je vous assure, j’ai failli me sacrifier ou faire une croix dessus, car dès mon enfance le côté mièvre des fictions « ravies de la crèche » de cette période, me donnaient inexorablement une bonne indigestion. Par la suite ma vie rencontra plus souvent des marrons glacés en plein visage que la douceur d’un flocon. Une existence qui sentait plutôt le sapin… Puis une première bonne étoile a conduit les rennes de ma destinée jusque dans un vidéoclub où de jolies têtes blondes inlassablement venaient chercher dès début décembre des films de Noël, la malédiction semblait s’acharner sur moi. Malgré mon manque de foi, je distribuais (comme des petits pains) par simple charité tous ces films pains d’épices, où l’amertume n’est jamais présente, comme on mange un ostie, pour faire plaisir à mes clients. Jusqu’à la Révélation. Loin de Twilight, l’univers de Capra ! Et la découverte par hasard lors d’une diffusion télévisuelle pendant les fêtes de fin d’année de la pépite La Vie est Belle. Habitué aux programmes savoureux de Chaplin tous les hivers, j’avais toujours été réticent vis-à-vis de cette fable. Certainement peur d’être pris pour un Charlot avec cette histoire qui fleurait à plein nez les bons sentiments, mais ce long métrage au contraire, c’est la ruée vers l’or, une claque pris en pleine face, car à la fin de l’envoi, Capra, il touche ! La Vie est Belle s’avère un remarquable conte initiatique. Cette délicieuse histoire fantastique et sociale suit le destin de George Bailey devant reprendre l’entreprise familiale (suite au décès de son père) permettant aux personnes précaires de trouver un logis. Mais le milliardaire de la ville, opposé à la pérennité de cette affaire, ruine les espoirs de Bailey de poursuivre le projet de son père. Désespéré, il va recevoir une aide venue du ciel. Une créature céleste se penche sur ce cas délicat, afin d’obtenir des ailes en cas de succès pour devenir pleinement un ange. Une œuvre « miracle » tant la maestria de la mise en scène de Capra, donne une aura majestueuse à ce parcours parsemé de doute, drapé dans une magnifique photographie en noir et blanc. Le récit alterne judicieusement les tons, parfois même dans une même scène, où l’intelligence narrative du réalisateur s’exprime avec acuité faisant passer le spectateur du rire aux larmes. Une trame scénaristique d’après-guerre où l’amertume se cache sous la neige. Le cinéaste décline tout autant le chemin sacrificiel d’un homme qui trouve la lumière « home sweet home » entouré de sa famille et de ses amis, qu’un portrait peu flatteur du capitalisme et du rêve américain en le personnifiant avec cynisme par le personnage de Potter, l’homme le plus riche de la ville. Le réalisateur démontre toute sa foi en l’homme et dans le pouvoir du cinéma de changer le cours des vies, n’oubliant jamais de placer sa caméra avec brio pour que l’humain soit le plus souvent au centre de tout. Une mise en scène brillante au milieu de somptueux décors crées de toutes pièces uniquement pour ce long métrage, sublimée par l’inoubliable James Stewart, irremplaçable représentant de « David contre Goliath », qui dévoile avec fragilité toute sa palette d’émotions jusqu’au final absolument bouleversant. Tant de qualités parsèment ce film culte qui redonne le sourire, émeut profondément et rend heureux. Un chef-d’œuvre absolu intemporel, touché de bout en bout par sa grâce universelle. Aucun homme n’est un raté nous dit l’auteur, chacun a son ange gardien immortel. Un magique feu d’artifice, étincelant de bienveillance derrière les nuages de la vie, une ineffable merveille prouvant encore une fois tout le génie incomparable de Frank Capra. Oui mes amis, venez déguster sans embûche, ce bijou cinématographique de l’âge d’or hollywoodien, et regardez avec gourmandise autour de vous : La Vie est Belle !
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SISSI L’IMPÉRATRICE
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C’est un gateau trop gras, trop sucré, un peu ecoeurant et pourtant vous en reprendrez bien une part. C’est niais, c’est kitsh mais c’est un peu la madeleine de Proust de la petite fille (ou du petit garcon) qui someille en chacune (chacun) d’entre nous. Sissi, ce film des années 50, qui a pris quelques rides et dont pourtant on continue à se délecter sans faim. Au delà du charme des valses viennoises du XIXéme siècle et des paysages autrichiens mis en valeur par l’utilisation compulsive de plans séquences, au delà de l’histoire d’amour délicieuse et quelque peu romancée de l’impératrice Elizabeth d’Autriche et de l’empereur François-joseph, au delà de la beauté iconique et envoutante de Romy Schneider qui est sans aucun doute, aucun, la plus belle femme du Xxeme siécle, ce film est en réalité bien plus fascinant qu’on ne pourrait le croire. Plus qu’un film historique, la trilogie des Sissi de Ernst Marischka, s’inscrit dans l’histoire autrichienne comme un symbole de sa puissance d’antant qu’elle tente tant bien que mal de retrouver. Nous sommes en 1955 qu’en sort le premier volet de la trilogie. A peine dix ans auparavant, l’Autriche (au coté de l’Allemagne) sortait perdante et meurtrie de la Seconde Guerre Mondiale. La situation économique de l’Autriche n’est pas des plus envieuse, le moral du peuple est au plus bas, un sentiment de honte et d’humiliation s’installe. C’est dans ce contexte morose, que le réalisateur Ernst Marischka cherche à redonner vie et légitimité à un peuple qui a perdu espoir. Retrouver l’honneur de l’Autriche, se réapproprier et se rappeler non sans nostalgie une grandeur passée et désuéte. Le XIXeme siécle, l’empire Austro-hongrois est a son apogé, on oubli les guerres d’independances, les nationalismes qui se réveillent et on garde seulement l’histoire d’amour entre deux etres d’exeptions: lui, prince charmant futur empereur, elle jeune fille rebelle, libre et indepente mais ils s’aiment. La réécriture du roman national passera donc par la romance. Une histoire d’amour réelle bien que romancée, on oubliera le viol de la nuit de noce, la profonde mélancolie de l’impératrice, et on gardera seulement la substancielle moelle de cette histoire: l’Amour. On mettra en scéne cet amour avec de grands acteurs à commencer par Romy Schneider à qui – à son grand desespoir - le role va longtemps coller à la peau, et qui films aprés film finira par donner une tonalité beaucoup plus grave et réaliste au personnage qu’est devenu Sissi (cf Ludwig ou le Crepuscule des Dieux, Visconci). Romy Schneider parviendra à s’émanciper du role de Sissi pour que son destin de cesse de retrouver celui d’Elizabeth de Wisttelbach. C’est sous la pression maternelle que Romy Schneider se retrouve
Le film de noël de Coralie
à jouer les princesses. Magda Schneider, aprés quelque déboires sentimentals avec un certain Adolf se sert de sa fille comme un tremplin pour revenir à l’écran ce qui n’est pas sans rapeller la jouissance qu’eprouva autrefois la duchesse Ludovica – mére de l’impératrice – à marier une de ses filles à l’empereur afin de retrouver sa noblesse qu’elle estimait perdu dans un mariage peu heureux. Romy et Elisabeth, deux femmes libres et indépendantes condamnées à par leur mére à etre des princesses. Elle aurait pu etre heureuse si elle n’avait pas été impratrice confia la premiere, elle detestait jouer ce role clama la seconde. La premiére fuira l’Autriche, se refugira en Hongrie allant jusqu’à prendre de fausses identités en voyages pour oublier l’étiquette hasbourgeoise, la seconde refusa un cachet conséquent pour tourner un quatrieme volet de la serie afin de se défaire de cette image de princesse niaise et naive. Mais le destin la rattrapera, elle perd un fils tragiquement qui n’est pas sans rappeler la mort de Rodolphe, seul fils de l’empereur et de l’imperatrice. En pleine jeunesse, encore d’une beauté éclatante, leurs jours s’éteignent dans des conditions tragiques. Elles emporteront avec elles et pour toujours, le mystere de leur beauté, de leur mélancolie, de leur brillance et de leur talent. Le talent de Romy Schneder restera à jamais gravé sur les pelicules dont celle de Sissi, un délice intemporel et universel qui repasse compulsivement sur nos petits écran au moment des fetes de Noel comme pour rendre un dernier hommage à l’imperatrice née un 24 décembre. Chaque année on regarde pour la éniéme fois ce tendre navet, dont les lectures sont multiples. Une certaine ironie parfois meme (nb: c’est Helene qui propose d’amener Sissi pour célébrer l’anniversaire de François-Joseph au début du premier volume). D’autres réalisateurs se sont confrontés au mythes pour nous faire des propositions souvent interressantes et pas dénuées d’interet mais aucune n’a connu le succées de la trilogie. Pourtant, toutes ces propositions cinématographiques ou tout du moins audiovisuelles ont le merite de se rapprocher d’une réalité, celle de Sissi qui fut bien plus cruelle que ce que laisse transparaitre les films d’Ernts Marischka. Mais au fond, c’est peut-etre aussi ça qui fait le succé de Sissi, ce débordement de bons sentiments qui au coeur des grands froids d’hivert, permettent à chacun d’entre nous de se réconforter et de continuer à rever. Sissi, c’est donc mon plaisir coupable mais au fond est-il honteux d’aimer avec innocence et naiveté les belles romances ?
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Al i want for christmas...
Le film de noël de marion
MAMAN J’AI RATÉ L’AVION Puisque Noël rime pour moi avec nostalgie il était donc évident que j’évoque un film qui a bercé mon enfance lors des fêtes de fin d’année. « Maman j’ai raté l’avion » ça sent bon les chants de noël, la poudreuse et les guirlandes, c’est l’Amérique enneigée du mois de décembre et une référence dans les comédies familiales des années 90. Le scénario est espiègle et enfantin mais cependant bien ficelé. Ainsi, le film provoque le rêve de tous les gamins du monde, à savoir ; être un jour totalement seul et sans surveillance parentale chez soi et ainsi braver les interdits et les règles familiales. Le héros du film est âgé de neuf ans seulement et se retrouve seul chez lui, ses parents l’ayant oublié en prenant l’avion pour célébrer Noël en Europe. Il est d’abord désemparé mais se ressaisit bien rapidement en prenant conscience qu’il peut ainsi faire absolument tout ce qu’il souhaite. Nous suivons donc les péripéties de Kevin qui va ensuite avoir du fil à retordre avec deux cambrioleurs qui avaient pris sa maison pour cible. L’histoire est comique et jalonnée de gags loufoques et clownesques, tout cela filmé à la hauteur de la vision de l’enfant. Le spectateur est donc attendri par Kevin et souhaite avec lui, faire vivre un enfer aux deux malfrats, riant donc de bon cœur lorsque ceux-ci se font piéger par les bricolages du chérubin. Ce film reflète l’indépendance et l’apprentissage de la vie, l’importance de la famille et l’insouciance. Même s’il passe maintes et maintes fois à la télévision durant les fêtes de fin d’années, c’est toujours avec une certaine mélancolie que je le revisionne sans bouder mon plaisir. Puisque je fais également partie de ces personnes qui retrouvent une âme d’enfant lors de la période de Noël, je ne me lasse donc pas de visionner ce genre de films. « Maman j’ai raté l’avion », un grand classique qui fait du bien.
Le film de noël de Renaud
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MIRACLE ON 34TH STREET
Miracle on 34th street est le remake du film éponyme sorti en 1947. Pourquoi j’aime ce film ? Déjà, bien que pas particulièrement friand des films de Noël, celui-ci me touche particulièrement. Je m’identifie totalement à l’histoire de la petite fille dont la maman lui a interdit de croire au père Noël. Richard Attenborough, qui nous a quitté il y a plus de 3 ans déjà, est brillant dans le rôle de Kris Kringle. Les thèmes abordés sont particulièrement intéressants - et là, je l’ai vu avec un oeil d’adulte - notamment sur les jouets vendu très chers pendant les fêtes de fin d’année. Quand je l’ai vu pour la première, j’avoue que j’étais ému par ce que la petite fille demandait à Santa Claus. (D’ailleurs je le préfère en vert, comme dans Santa & Cie, mais le rouge, c’est joli aussi). En résumé, c’est un magnifique conte de Noël qui, même si l’on ne croit pas au père Noël, nous transporte dans sa magie.
Le film de noël de Jonathan
EDWARD AUX MAINS D’ARGENT
Comme Obélix qui est tombé dans la marmite de potion magique quand il était tout petit, dès ma plus tendre enfance j’ai été bercé par le sombre mais magique univers de Tim Burton, un héritage pas toujours facile à porter vu que le bonhomme n’est plus que l’ombre de lui-même aujourd’hui. Mais dans les 90’s et jusqu’au milieu des années 2000 -, le mec était le roi, et si son dyptique sur le Chevalier Noir m’aura longtemps marqué, c’est surtout son merveilleux Edward aux Mains d’Argent qui reste, encore à ce jour, l’un de mes films préférés et celui qui, logiquement, m’inspire le plus les fêtes de fin d’année. Même si j’en avais un peu peur plus petit (un héros avec des lames à la place des mains, t’en fais très vite un cousin palot de Freddy Krueger), aujourd’hui je ne me lasse jamais de le revoir encore et encore. Véritable conte de fée décalé et bouleversant, poème lyrique aussi joyeusement innocent qu’il est emprunt d’une subtile noirceur (le conformisme abusif de l’Amérique bien pensante en prend un sacré coup dans la poire), Edward aux Mains d’Argent est un émerveillement de chaque instant tant rien est à jeter, de la mise en scène inspirée du big Tim (on y retrouve déjà tout le sel et la singularité de son cinéma) à la B.O. enivrante de Danny Elfman (sans doute sa plus belle), en passant par une partition impeccable d’un casting totalement voué à sa cause (on est tous tombé sous le charme du couple Depp/Ryder). Sans Edward, je n’aurais sans doute pas été aussi passionné par le cinéma de Tim Burton. Sans Edward, mes fêtes de fin d’année - et même mon amour du cinéma, tout court - n’aurait pas été pareil non plus.
Depuis le Moyen Âge, un groupe de personnages mythiques constitué du Père Noël, de la Fée des Dents, du Marchand de Sable et du Lapin de Pâques, protègent les espoirs et les rêves des enfants. Mais ceux-ci sont en danger, car Pitch (Le Bonhomme Sept Heures ou Boogeyman ou Croquemitaine), qui en a assez que les enfants ne croient pas en lui et n’aient pas peur de lui et de ses cauchemars, décide de s’en prendre à leurs rêves pour qu’ils cessent de croire aux gardiens. Demandant alors à l’Homme de la Lune ce qu’ils doivent faire, celui-ci révèle qu’ils doivent prendre un nouveau gardien : Jack Frost. Sorti en fin d’année 2012, ce film est un des meilleurs films d’animation de Noël. Il s’adresse aux petits tout comme aux grands grâce à son monde imaginaire inspiré des légendes de notre jeunesse telles que le Père Noël et le Lapin de Pâques. Alliant super-héros, enfants, ambiance de Noël, aventure, moments comiques et dramatiques, le film vous emportera dans son monde imaginaire et vous fera croire aux légendes de notre enfance. Effectivement quoi de mieux qu’une équipe sauvant le monde composée d’un Père Noël, des lutins, un lapin et des enfants ? Coup de cœur en particulier au Lapin de Pâques et aux lutins qui apportent les moments les plus drôles du film. Mettez vous sous votre plaid, avec une tasse de chocolat chaud et des Ferreros, et embarquez dans cette nouvelle aventure pleine de rêve.
Le film de noël de clem
LES CINQ LÉGENDES
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Le film de noël de Daphné
LE DRÔLE DE NOËL DE SCROOGE
C’est bientôt la fin de l’année, Noël approche et c’est la période très coconing, où on se pose avec un chocolat chaud et un plaid. « Le Drôle de Noël de Scrooge » est une adaptation cinématographique par Disney sorti en 2009 de « Un chant de Noël » de Charles Dickens, un conte de Noël qui se concentre sur le personnage de Scrooge, un vieil homme aigri qui a accumulé des richesses tout au long de sa vie et déteste Noël. Ce vieil homme déteste Noël et les gens, mais la veille de Noël, il va recevoir la visite de trois esprits : celui du Noël présent, du futur et du passé. Ainsi, ces personnages vont lui montrer certaines périodes de sa vie, particulièrement des mauvais souvenirs et il va se confronter à sa propre haine des autres. Le matin de Noël, Scrooge va se réveiller et décider de faire le bien autour de lui. La version de Disney est quand même beaucoup plus adouci que l’œuvre originale de Charles Dickens, puisque l’auteur britannique aborde des thèmes très durs comme la pauvreté et les classes sociales, ce qui n’est pas le cas dans le film, car avant tout destiné à un public d’enfants. En tout cas, c’est un joli conte à regarder la veille de Noël.
Le film de noël d’antoine
LA COURSE AU JOUET
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Qu’on se le dise, les films de Noël qui accompagnent les fêtes sont loin de tous briller par leur qualité. Mais dans le domaine des plaisirs coupables que l’enfance a tendance à élever au rang de chef-d’œuvre, La Course au jouet s’avère particulièrement réjouissant. Tout d’abord parce que notre cher Arnold Schwarzenegger a su mieux que personne sauver des projets voués à la noyade par sa simple bonhomie et son sens de l’autodérision grisant. La dimension méta de sa carrière atteint ici un pallier inattendu, lorsqu’il doit trouver pour son fils, dont il s’occupe peu, le jouet qu’il désire impérativement, un Turbo-Man, alors en rupture de stock. Cette traque au sein de la folie des fêtes et de leurs traditions se construit comme un enchaînement de scènes d’action absurdes, où Schwarzy se bat à coups de sucre d’orge contre une armée de Pères Noël ou est pourchassé par un renne. En réduisant ses enjeux sans perdre de vue la structure narrative et l’esthétique du cinéma bourrin des eighties dont l’acteur bodybuilder est l’un des étendards, La Course au
jouet se révèle bien moins con qu’il n’en a l’air. Si le film peut être perçu comme un nanar de luxe où notre gouverneur de Californie préféré se montre en totale roue libre, son sens de la parodie, lié à un respect des codes du blockbuster d’action de l’époque, lui confère un rythme nerveux et un humour très souvent efficace. Voir ce corps musculeux et invincible, coincé dans ce contexte de comédie familiale où il subit plus qu’il n’agit, est en soi déjà hilarant, surtout lorsque le personnage fait face à de pures situations de slapstick. Mais comme dit le poète, chassez le naturel, il revient au galop, et le long-métrage l’illustre dans sa dernière demi-heure franchement jouissive, où Arnold redevient le super-héros qu’on attend de lui. Pétri de bons sentiments, ce final offre néanmoins l’opportunité à la star de redevenir ce fantasme de cinéma qu’il représente depuis tant d’années, de répondre à l’appel d’une surhumanité pour la reconnaissance d’un enfant, et non pour sauver le monde. La Course au jouet n’est donc pas sans s’amuser avec l’esprit de Noël, et emploie le crescendo de son script pour déconstruire une fête dont tout le monde semble avoir perdu le sens, emporté comme son héros dans le tourbillon d’un capitalisme carnassier et aliénant. Alors certes, cela n’a pas la finesse et la poésie de Dickens ou Capra, mais entre deux descentes de champagne et de dinde farcie, Arnold Schwarzenegger fait parfaitement l’affaire.
Le film de noël d’ambre
LE NOËL DE MICKEY
Dans le même esprit que Le drôle de Noël de Scrooge, Le Noël de Mickey est un court-métrage de Disney qui est l’adaptation du conte «Un chant de Noël» («a Christmas Carol) de Charles Dickens. Tout le monde connaît cette histoire, même malgré lui, car elle a été adaptée maintes et maintes fois, au cinéma, à la télévision avec des téléfilms de Noël plus ou moins ressemblants, au théâtre ou comme ici en dessin animé. L’acariâtre Ebenezer Scrooge déteste les fêtes de Noël et pense que ce sont des «fariboles». Dans la vie, il n’a d’yeux que pour son argent (qui de mieux que l’oncle Picsou pour incarner ce rôle !). Une nuit, son défunt associé Jacob Marley (Dingo) lui rend visite. Il l’invite à faire le bien autour de lui, auquel cas il sera damné et devra subir le châtiment de traîner de lourdes chaînes «pour l’éternité... et peut-être même au-delà». Il lui annonce alors la venu de 3 esprits : les fantômes des Noëls passés, présents et futurs. Le fantôme des Noëls passés (Jiminy Cricket) l’emmène dans le souvenir d’une soirée où il revoit son premier amour, Isabelle (Daisy). Il lui montre ensuite la façon dont il lui a brisé le cœur en ne tenant pas sa promesse de l’épouser, une fois de plus au nom de l’argent. Le fantôme des Noëls présents (un géant assis sur un tas de nourriture) l’emmène devant chez Cratchit (Mickey), son employé qu’il exploite sans vergogne. Il y voit Crachit et sa famille qui tente de vivre gaiement malgré la pauvreté et la maladie de Tiny Tim, le fils de Cratchit. Scrooge, ému par le peu de nourriture dans leurs assiettes s’inquiète de savoir ce qu’il va arriver au petit Tiny Tim. Le dernier esprit, le fantôme du Noël futur (Pat Hibulaire, sous une longue cape à capuche telle la Mort) le conduit alors au cimetière et lui montre l’enterrement de Tiny Tim et la tristesse de sa famille. Puis Scrooge aperçoit une tombe, fraîchement creusée : la sienne. Il se réveille le matin de Noël avec la ferme intention de changer. Il donne de l’argent à deux représentants qui font la quête pour les nécessiteux (qu’il avait froidement chassés la veille), accepte l’invitation au repas de Noël de son neveu (qu’il avait également mis dehors) et se rend chez Cratchit avec un tas de cadeaux et une énorme dinde. Il donne enfin à Crachit une augmentation et fait de lui son nouvel associé. Bien entendu, durant tout le film on peut croiser d’autres personnages de Disney comme Minnie, Riri Fifi et Loulou, ou encore Tic et Tac. Si le Noël de Mickey ne dure qu’une vingtaine de minutes, il retrace l’essentiel de l’histoire et permet aux petits et grands (ainsi qu’aux fans de Walt Disney), qui ne connaissent pas encore ce fameux conte, de passer un agréable moment, plein de magie de Noël.Je ne m’en lasse pas, même à bientôt 30 ans !
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LES TÉLÉFILMS DE NOËL : PHÉNOMÈNE DES APRÈS-MIDIS
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Depuis maintenant plusieurs années, Noël commence en avance à la télévision… Cette année, c’est même de manière extrêmement précoce, le 6 novembre (oui oui!), que les chaînes ont démarré leur programmation de téléfilms de Noël l’après-midi, juste après les journaux de la mijournée. En France, c’est TF1 et M6 qui se partagent du lundi au vendredi les dizaines voire centaines de téléfilms de Noël qui existent. Et si on parle très souvent dans le monde des médias de la « guerre de l’access » (Ndlr : l’access représente la tranche télévisuelle de 19h à 20h, voire 21h désormais), on occulte généralement la guerre des après midis d’hiver, où chaque chaîne essaye d’enregistrer la meilleure audience. Et oui, les téléfilms de Noël ne sont pas simplement des programmes symboles de l’Esprit de Noël, ils représentent aujourd’hui un vrai phénomène et un enjeu stratégique pour les chaînes. TF1, première chaîne d’Europe, a même décidé de reprogrammer ses fameux « Feux de l’Amour », pilier télévisuel des personnes de plus de 50 ans pour la sieste, en fin de matinée, pour s’aligner à sa concurrence sur la diffusion des téléfilms de Noël dès 14h. Les chaînes de télévision ont très vite compris que ces téléfilms étaient des faiseurs d’audience à moindre coût, rassemblant petits et grands et surtout les cibles les plus commerciales, comme les responsables des achats de moins de cinquante ans (cible prioritaire pour les annonceurs). Avec des audiences frôlant parfois les deux millions de téléspectateurs, le groupe TF1 a vite compris qu’il y avait un filon à creuser avec cet univers rempli de tendresse, de flocons et de guirlandes lumineuses. De ce fait, la petite chaîne du groupe, HD1, s’est vue offrir la mission de diffuser tous les soirs durant tout le mois de Noël des films ou séries en rapport avec la fête du 25 décembre, sorte de calendrier de l’avent pour cinéphiles, rassemblant chaque soir environ 500 000 téléspectateurs. L’engouement envers les téléfilms de Noël ne cessera donc sûrement pas, étant devenus des enjeux stratégiques grandissants pour les chaînes commerciales en cette période hivernale et des vrais rendezvous dans les canapés des français… J.R
Petite séléction de téléfilms de Noël
Quelques titres de téléfilms de Noël histoire de se mettre dans l’ambiance. - Une maman pour Noël - Les 12 cadeaux de Noël - De l’espoir pour Noël - Coup de foudre pour Noël - Cher Père Noël - Mademoiselle Noël - Noël pour l’éternité - Un ticket gagnant pour Noël - Le fantôme de Noël - Un souhait pour Noël - Une mission pour Noël - La voleuse de Noël Voilà de quoi vous rassasier ! Séléction faite par Ambre Chemin, Daphné Saillard & Manu Lassabe
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L’ANNÉE 1994 Plus de vingt ans après l’année 1994, le monde du septième art se souvient encore aujourd’hui de ses quelques pépites cinématographiques ; Tom Hanks réalise une incroyable performance dans « Forrest Gump », Luc Besson offre l’un de ses plus beaux chefsd’oeuvre avec « Léon » et Steven Spielberg s’attaque au chapitre le plus sombre de l’histoire avec « La Liste de Schindler ». Pourtant, c’est un tout autre film qui va marquer au fer rouge cette année-là. Un fou de cinéma et ex-employé de vidéoclub répondant au nom de Quentin Tarantino provoque un véritable raz-de-marée dans les salles obscures avec son deuxième long-métrage ; Pulp Fiction. Par Marion Critique
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l’année 1994 Dans l’histoire de ce film, plusieurs récits s’imbriquent les uns dans les autres, ce qui fait toute la complexité et l’authenticité de Pulp Fiction. Le spectacle commence par un jeune couple de malfrats sur le point de braquer une cafétéria. S’ensuit l’histoire de deux tueurs à gages, Vincent et Jules qui ont été engagés par Marcellus Wallace le chef de la pègre locale, pour récupérer une mallette (visiblement précieuse et au contenu mystérieux). Parallèlement à cela, le temps d’une soirée Vincent doit s’occuper de Mia Wallace, l’épouse totalement camée de son patron, avec qui il va entretenir une relation absolument équivoque et ambiguë. Puis, on nous raconte la vie de Butch, un boxeur qui va accidentellement tuer son adversaire alors qu’il a été payé par Marcellus pour feindre une défaite. Évidemment, tout ce beau monde va finir par se retrouver. Pulp Fiction est un véritable pêle-mêle d’histoires qui s’entrechoquent et se rejoignent dans un récit fluide, mais pourtant non-linéaire. En effet, l’architecture du film est étincelante à travers une déconstruction de sa chronologie narrative. Le cinéaste utilise des procédés novateurs concernant la structure de son œuvre, mais il parsème pourtant un peu partout des indices permettant aux spectateurs de se situer aisément dans l’histoire qui défile presque aléatoirement. Ce chef-d’oeuvre est également fameux grâce à sa bande originale totalement parfaite qui rythme les péripéties des protagonistes sur un air soul, pop et rock ‘n’ roll. La musique ayant une place majeure dans la filmographie de Quentin Tarantino, ce dernier avoue être perfectionniste au point de sélectionner une mélodie dès la rédaction d’une scène. Pulp Fiction est aussi un cortège de dialogues savoureux et une véritable mine d’or en ce qui concerne les moments cultes. Certains associent cela à des longueurs interminables, mais c’est ce qui fait toute la patte artistique et le génie du cinéaste. Tarantino impose son style et mélange les genres, ce qui rend ce film totalement légendaire, audacieux et inoubliable. En effet, tantôt polar, puis thriller et enfin comique, l’oeuvre ne se satisfait pas d’un seul et unique mot d’ordre concernant son identité. L’histoire vacille entre diverses émotions, propulsant le spectateur dans l’embarras et l’évolution des personnages. Concernant ses protagonistes, Pulp Fiction réunit des anti-héros burlesques et cartoonesques évoluant les uns entre les autres dans des thématiques semblables ; la drogue, la gâchette facile, l’argent et le sexe. Des sujets qui reviendront d’ailleurs, comme un leitmotiv dans les diverses œuvres de Tarantino. Ce film est également ponctué de clins d’oeil absolument jubilatoires lorsque l’on en comprend l’origine (notamment l’évocation des prochaines œuvres du cinéaste). Ce long-métrage est un parfait coup de maître dans le monde du septième art, clouant sur son siège le spectateur qui en prend plein la vue du début à la fin. Peu de films peuvent se vanter d’avoir été ainsi un réel phénomène et provoqué un tel impact culturel. Pulp fiction est l’emblème même de la matrice tarantinesque telle que nous l’a connaissons aujourd’hui. Un chef-d’oeuvre immortel vécu comme une véritable expérience cinématographique et une gigantesque claque. Mille fois copié, jamais égalé.
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1994 : 3 FILMS CULTES
PAR SEBASTIEN BOULLY
SATANTANGO DE BÉLA TARR Cette œuvre monde, offre une expérience cinématographique unique. Béla Tarr transpose in extenso le roman de Krasznahorkai, en respectant sa littéralité comme aucun cinéaste, ni avant ni après lui, ne l’a fait : il retranscrit l’effet de la lecture en déclinant le récit en douze chapitres et trois entractes, introduisant des morceaux du roman par une voix off, fil rouge qui relie le début et la fin. Loin d’être un roman filmé, le long métrage s’autorise des digressions peu communes. Le récit débute entre rêve et cauchemar par un sublime prologue en plan-séquence, lent travelling où le noir et blanc habille le paysage d’une cour de ferme boueuse ; quelques vaches sortent de l’étable et circulent tandis que les habitants déshumanisés boivent pour consoler leur misère et leur perte. L’atmosphère est plantée. Le réalisateur décrit avec sa caméra-plume ce village perdu de la Puszta, immense plaine hongroise sur laquelle les habitants végètent et complotent l’un pour distribuer l’argent de la coopérative agricole, ceci avant l’arrivée inattendue d’un faux gourou, véritable personnage dostoïevskien, -messie ou Satan - qui personnifie la Hongrie post-communiste. Lopins de terres infertiles balayés par la pluie et le vent amplifient le contexte et les difficultés. Pour décrire ce néant, l’auteur étire l’échelle du temps, contemple ces errances en s’articulant sur une structure symétrique chorégraphié comme un tango, pas en avant, pas en arrière. Une mise en scène spirale comme une ritournelle taciturne composée d’audacieuses ellipses, de longs moments silencieux et contemplatifs, de répétitions. Une esthétique en nuances de gris terreux, entre ciel et terre, une unité chromatique qui souligne la saleté spectrale sublimée par les panoramiques, des mises en abymes étourdissantes, des plans-séquences d’une beauté sensorielle dévastatrice et fascinante. Cette œuvre romanesque exigeante, implicitement politique, d’une maîtrise formelle inégalée, fait se côtoyer une poésie naturaliste et le chaos nihiliste dans une séquence finale paroxysmique. Un pur joyau de l’Histoire du cinéma.
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l’année 1994
CHUNGKING EXPRESS DE WONG KAR-WAI Une errance pop mélancolique rêveuse, qui donne l’envie d’aimer (loin des dix commandements), qui transporte, rafraîchit, filmé caméra à l’épaule pour être au plus près des pulsations et brosse le portrait déchirant d’une jeunesse en quête d’identité où Faye Wong (sorte de Jean Seberg) qui à bout de souffle utilise en boucle le tire California Dreaming de The Mamas & the papas pour oublier ses peines de cœur et retrouver la grâce. Tony Leung illumine de sa classe mystérieuse en objet de la passion. Wong Kar-Wai poétise le quotidien comme personne, brosse le portrait bouleversant d’une jeunesse en quête d’identité, offre un romantisme désenchantée, sur les difficultés de communiquer et les mirages de l’amour. Une œuvre singulière offrant une liberté de ton bienfaitrice à la beauté plastique, la fluidité de la mise en scène collant parfaitement à la vitalité et aux affres de la passion nous apportant à chaque nouvelle vision un supplément d’âme...Enivrant et sensuel...California dreaming...
LITTLE ODESSA DE JAMES GRAY
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Superbe polar contant le destin tragique de Joshua Shapira, tueurs à gages devant revenir dans son quartier d’enfance (Little Odessa) à New York pour remplir une mission. Un retour éprouvant. Cette première œuvre de l’immense réalisateur James Gray marque d’entrée de jeu un style singulier et les thématiques du rapport au père et des structures sociales assez récurrentes dans son cinéma. Ce film noir à la mise en scène très maîtrisée avec de magnifiques jeux d’ombres et de lumières dépeint également de manière inédite la mafia russe à travers un récit violent et douloureux. La narration lente apporte une lourde atmosphère glaçante et permet d’observer au mieux les rapports complexes très bien décrits, entre le personnage principal et les membres de sa famille. Ce tragique thriller psychologique intime trouve toute son authenticité grâce notamment à l’épatant Tim Roth et l’émouvant Edward Furlong interprétant avec justesse le rôle des deux frères. Désenchanté. Rigoureux. Déchirant. Un coup de maître.
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Résolument moderne, ce magicien de l’image propose des œuvres mélancoliques sur la mémoire, le désir et les amours contrariés où les choix musicaux viennent envelopper les maux avec sensualité pour remplacer les autres, et adoucir les souffrances. Il s’impose rapidement comme un artiste majeur du cinéma contemporain réussissant à « Saisir, grâce à ces images d’une stupéfiante beauté, les contradictions les plus intimes de l’âme humaine, ces films sont évidemment du très grand art. », comme l’écrit admiratif le magazine Télérama, à propos du cinéaste. Je vous invite ici, à mieux découvrir le génie Wong Kar Wai, à travers 5 films représentatifs de la recherche du temps perdu, des vertiges de l’amour et de sa double culture asiatique . PAR SEBASTIEN BOUILLY
RÉTROSPÉCTIVE WONG KAR-WAI
LES ANGES DÉCHUS (1995)
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«Seuls les fous s’aventurent là où les anges ne vont pas.» Parce que ‘‘Les Anges déchus’’ nous entraînent dans un tourbillon d’images, la nuit à Hong-Kong, où l’on croise un tueur à gages, une Punkie partenaire et un muet dans un labyrinthe d’émotions, qui se referme sur le spectateur, une claustrophobie où la solitude règne par peur de communiquer avec l’autre où Wong Kar-wai triture l’image, dilate le temps (les ralentis engluant des Anges déchus sont autant de traces de l’empoisonnement du présent dans le passé) à travers une structure narrative éclatée et manipule l’espace avec maestria et frénésie...Le cinéaste nous met à bout de souffle, avec des extrêmes accélérations ou ces ralentis qui décomposent le mouvement pour mieux envelopper la richesse sensorielle et subtile de ce drame angoissant, excitant et obsessionnel !
Parce que revoir Happy Together c’est retrouver une déchirante histoire d’amour entre amants déracinés de leur ville natale Hong-Kong (comme le réalisateur) qui s’envolent vers Buenos Aires pour «repartir de zéro». Un long métrage sous forme de je t’aime/moi non plus Wong Kar-wai alterne le noir et blanc et la couleur et filme sensuellement, viscéralement cette relation homosexuelle de manière brute sans l’idéaliser comme un journal intime, composé de sexe, de disputes, de réconciliations, de tendresse, d’affrontement et de larmes. Le réalisateur ausculte avec brio la relation amoureuse avec une justesse singulière, une virtuosité esthétique (magnifique photographie de Christopher Doyle) et un sens du montage saccadé composant un véritable tango passionnel où la nostalgie s’inscrit dans des objets concrets ou comme à travers les chutes d’Iguazu cristallisant un amour et un paradis perdu...Une œuvre élégiaque d’un réalisme poétique sublimée par deux acteurs émouvants Tony Leung et Leslie Cheung. Une errance des cœurs déchirements des âmes soulignant, qu’il n’est pas facile d’être forcément Happy Together...Fiévreux, âpre, envoûtant et fragile...
HAPPY TOGETHER (199
2046 (2004)
IN THE MOOD FOR LOVE (2000)
Chef-d’œuvre virtuose faisant écho à In the Mood for Love, une œuvre d’art magistrale, sensationnelle, envoûtante, où les souvenirs sont baignés de larmes, une variation obsédée de beauté autour d’une certaine «recherche du temps perdu». Une fuite en avant, en arrière, une oscillation de la création artistique où les battements de cœur, font écho à la montagne où se cache les secrets, une transposition faite de rêveries poétiques et d’expériences. Le cinéaste, empli de mélancolie, distille de sublimes portraits de femmes, un chant d’amour désespéré, peuplé d’icônes sensuelles, d’une virtuosité formelle irradiante, éblouissante, comme la mise en tableaux de chaque plan de l’inaccessible Wong Kar-Wai, un très grand magicien, dont les images marquent l’inconscient, qui repousse ici, les limites de la symphonie cinématographique. Un film-somme somptueux, incomparable, inoubliable, d’un raffinement intellectuel rarissime, un long voyage merveilleux, qui se ressent par une émotion instinctive, un récit où les PAR SEBASTIEN BOULLY moments de grâce scintillent, comme la plus belle des étoiles malgré la nuit, et restent suspendues, telles des larmes qui restent accrochées par un cil...Partez dans le pays 2046, entrez dans la chambre 2046, embarquez pour le train 2046, vous en reviendrez ou pas...Nul ne le sait...
Comme un baiser suspendu, un frôlement de mains, un parfum qui s’évapore, un réverbère qui masque les ombres, une lumière tamisée, un tango hypnotique, un amour qui se croise, des âmes qui s’envolent de vertiges, un secret bien gardé, une pluie qui cicatrise, une épaule qui s’offre, une balade romantique, une recherche du temps perdu, des regards éperdus, des volutes qui partent en fumée, un écrin de sensualité, des robes sublimées, un mélodrame épuré, une musique envoûtante, des décors raffinés, des élégantes interprétations, des sentiments suggérés, des gestes esquissés et l’amour sublimé sous l’entêtante et envoûtante partition musicale de Shigeru Umebayashi...Un objet fascinant, une mélopée chavirante aux plans somptueux et inoubliables, où la précision du cadre dans le cadre souligne métaphoriquement l’état des amants dont le cadre de leur amour est limité. Invariablement et intemporellement je suis : In the Mood for Love...
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THE GRANDMASTER (2013) Une fresque éblouissante sur le maitre d’arts martiaux Yip Man, un hommage vibrant aux écoles de kung-fu, un retour aux sources des sens de l’art martial, et une évocation et un portrait mélancolique de la Chine et des transformations du pays. Une œuvre d’art plastiquement superbe, déclinée en tableaux époustouflants, un opéra épique et romantique où la mise en scène nous chavire, alternant les combats chorégraphiés comme des ballets étourdissants et des splendides parades amoureuses, avec des ralentis brillants, des accélérations étincelantes, plans larges flamboyants et plan séquences monumentaux. D’un formalisme virtuose et d’un esthétisme sidérant de beauté, le fabuleux cinéaste nous livre une fascinante saga contenant des moments de pures poésies, qui nous laisse ébaubi, ébloui, ébahi en suivant cette chronique d’un amour impossible ou platonique, ce plaidoyer de la transmission, ponctuées de scènes étourdissantes. Wong Kar-Wai propose un écrin onirique somptueux dans lequel ses magnifiques acteurs se subliment et nous entraînent dans son univers majestueusement iconique...Du très grand Art, offert par un grandmaster du Cinéma !
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JOHNNY HALLYDAY : LE QUATRIÈME A J ’étais pas préparé à être chanteur moi, j’ai commencé par être acteur » dit-il quand on lui parle de sa carrière cinématographique. Jean Philippe Smet à la naissance, Johnny Hallyday à la fin, Johnny tout court pour les intimes, mais pas que. Celui aux multiples facettes n’est plus. Johnny Hallyday est ce genre de personnes, unique en son genre désormais, où l’on ne croit pas qu’il puisse être parti. Même de l’autre côté, il fait parti des vivants. Précurseur du rock’n’roll dans l’Hexagone, icône des jeunes d’hier et quand même d’aujourd’hui, Johnny Hallyday a offert au patrimoine français l’un des plus gros chapitres de son Histoire culturellement parlant. Et si les journaux télévisés et autres documentaires ne cessent de ressasser et repasser les mêmes musiques, les mêmes instants sur scène, ses mariages et ses tatouages, on occulte souvent la carrière au cinéma qu’a eu Johnny Hallyday. L’occasion pour nous, à ‘Désolé j’ai ciné’ de revenir sur ces moments sur grand écran, pas tous non, car à l’image de son immense discographie, l’Elvis Français a aussi tourné dans de multiples longs métrages, jardin secret qu’il avait tant aimé cultiver.
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Jouant son propre rôle, prêtant sa voix ou apparaissant que brièvement à l’écran, c’est tout de même dans plus de 35 films que Johnny Hallyday a pu apparaître. Tout commence en 1954, simplement une figuration mais on retrouve le taulier du rock’n’roll français dans Les Diaboliques, film d’Henri-Georges Clouzot, où le chanteur campe le rôle d’un simple élève, notamment aux côtés de Simone Signoret ou de Michel Serrault. S’en suivent des apparitions plus mais surtout moins remarquées comme dans Les Parisiennes de Michel Boisrond (aux côtés de Catherine Deneuve quand même) en 1962, D’où viens-tu Johnny ?, film sorti en 1963 de Noël Haward où il incarne son propre rôle ou bien À tout casser de John Berry en 1967. Après avoir porté ces rôles peu voire pas prolifiques à sa carrière d’acteur, c’est en 1970, année de sortie de son treizième album (et oui déjà!), que Johnny Hallyday obtient son premier grand rôle. Le film s’appelle Point de chute et derrière la caméra se trouve Robert Hossein. Le réalisateur est donc le premier à lui offrir un vrai rôle de composition, bien loin des rôles secondaires qu’il avait assumé jusqu’ici, qui le restreignaient alors pour la plupart à son image de chanteur. Toutefois, même avec l’obtention de ce premier rôle, la carrière cinématographique de Johnny ne décolle toujours pas et il faudra attendra 1984 pour CE rôle qui le propulsera en haut de l’affiche et surtout en haut du tapis rouge… Ce film, c’est Détectives, de Jean Luc
ART MAIS AUSSI LE SEPTIÈME…
PAR JULIE RAGOT
Godard, cinéaste influenceur et intellectuel aux antipodes de l’image populaire que renvoie Johnny à l’époque. Pour l’accompagner ? Claude Brasseur d’une part mais surtout Nathalie Baye, compagne de l’époque de Johnny et mère de sa fille, Laura Smet. Cette histoire mêlant hôtel, boxe et querelles de couple sera un succès et permettra au duo Godard x Hallyday d’aller au Festival de Cannes en 1985, où le film fut nommé sept fois. Les films s’enchaînent ensuite de manière abondante, presque un film par an pour celui qui mène désormais une double carrière, deux chemins artistiques différents mais si semblables, où l’interprétation est reine et l’influence de l’une sur l’autre est indiscutable. Johnny Hallyday tourne alors pour Costa-Gadras (Conseil de Famille, 1985), Patrice Leconte (L’homme du train, 2002) et des dizaines d’autres et joue aux côtés de Fanny Ardant, Maiwenn, Julie Gayet, Sandrine Kiberlain, Jean Rochefort, Gérard Depardieu, Renaud, Jean Réno, Benoît Magimel, François Berléand, Pascal Légitimus, pour ne citer qu’eux, et Dieu sait qu’ils sont nombreux. Nous arrivons au milieu des années 2000, là où je peux, vu mon âge, parler en toute connaissance de cause. C’est en 2006 que sort un film dont la plupart se rappelle et qui permettra à Johnny Hallyday de retrouver son collègue de Conseil de Famille sorti en 1985, Fabrice Luchini. Jean-Philippe de Laurent Tuel, raconte l’histoire d’un fan inconditionnel de Johnny Hallyday atterrissant dans un monde parallèle où le chanteur n’est plus une idole mais un simple patron de bowling, ayant raté sa carrière à cause d’un accident de scooter. Fabrice Luchini aka Fabrice dans le film (pourquoi se prendre la tête?) tente alors de persuader Jean-Philippe Smet de devenir la star qu’il est dans le monde qu’il a toujours connu. Le film connaît un grand succès avec plus d’1 200 000 entrées et une nomination lors de la 32e Cérémonie des César dans la catégorie Meilleur Scénario. Johnny Hallyday se fait ensuite plus rare sur les écrans des salles de cinéma, notamment avec une succession de problèmes médicaux qui contraignent le chanteur à être opéré à plusieurs reprises. Claude Lelouch et Guillaume Canet seront les derniers à faire tourner le rockeur. Le premier l’invitera dans deux de ses films, Salaud on t’aime en 2014 et Chacun sa vie, sorti en mars dernier. Guillaume Canet quant à lui l’a convié dans son dernier film Rock’n’roll, titre évocateur et résumant très clairement la carrière et la vie de Johnny Hallyday, amoureux du cinéma depuis toujours et figure de la culture, pour toujours.
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INSTANT
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SÉRIES
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THE PUNISHER
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Révélation number one de la seconde saison de la brillante Daredevil (ou il casse la baraque, aux côtés de la sublime Elektra/Elodie Young) et grand absent - donc grand vainqueur - de la très mitigée The Defenders; Frank Castle revient sur le petit écran avec son propre show, taillé dans le marbre de la série B burnée et badass comme on aime. Porté par la vraie gueule de cinéma du merveilleux Jon Bernthal, second couteau de luxe de cinéastes renommés tout autant qu’il est un squatteur malin du petit écran (The Walking Dead, Mob City), qui attendait qu’on lui offre enfin un rôle à la mesure de son immense talent; The Punisher était la belle promesse d’un bon gros hit Marvel/Netflix qui viendrait mitrailler les sapins de noël de sériephiles déjà aux couleurs du flingueur à tête de mort. Et même s’il est frappé des mêmes tares que tous les autres show du giron Marvel de la vénérée plateforme, cette première saison chaperonnée par Steve Lightfoot envoie suffisamment de petits bois pour conter son auditoire, et se placer gentiment d’un point de vue qualitatif, derrière les deux premières cuvées du justicier aveugle de Hell’s Kitchen. Encore une fois beaucoup trop longue (treize épisodes là ou huit lui éviteraient de traîner en longueur) et scriptée un poil en quatrième vitesse (ça tourne en rond et ça sonne creux une bonne partie de la saison, même si cela boucle parfaitement l’arc narratif entamé dans Daredevil), l’intrigue mère, empêtrée entre les traumas de son héros et les dossiers noirs de la CIA, prend du temps pour décoller. Un problème en soit si The Punisher visait pas plus loin que le simple statut de série B modeste faisant l’apologie d’une justice aussi sauvage qu’expéditive, tout en questionnant intelligemment son auditoire sur la réhabilitation dans la société des anciens héros de guerre (thème qui habite le cinéma engagé US depuis les 70’s). Mais Lightfoot et Netflix épousent pleinement la passion maniaque pour l’ultra-violence jouissive de leur héros, et fait du show un grisant thriller à l’action qui fait mal, un polar noir aussi urbain et moderne (son propos est cruellement d’actualité) qu’il est apocalyptique et adulte, avec un parfum douloureusement mélancolique avec son exploration de la gestion du deuil et l’utilisation de la douleur et de la colère qui en découle. A une heure où Marvel version cinéma dilue ses productions avec un humour mi-bon enfant, mipotache, son épopée télévisuelle laisse exprimer toute son côté obscur, refoulé et savoureusement référencé au septième art musclé, non sans une belle parcelle d’humanité qui magnifie une écriture des personnages plus qu’habile. Véritable bête enragée déterminée à nuire l’ennemi, à l’âme complètement mutilée par un deuil impossible à encaisser, Bernthal bouffe l’écran, laisse exploser sa rage et toute sa douleur, et démontre sans trembler qu’il est le seul et l’unique Frank Castle à nos yeux. Sommet de nihilisme sanglant tout autant qu’il est un portrait follement empathique d’une figure malade et fascinante à la fois, la première saison de The Punisher a beau être un tantinet bancal, elle n’en est pas moins un sommet de rudesse captivante et attractive. Pourvu que la plateforme ne tarde pas trop avant de lui donner son feu vert pour une seconde saison, tant elle a entre ses mains, un nouveau hit aussi bouillant que convaincant... J.C
Reed et Caitlin Strucker prennent la fuite quand ils découvrent que leurs enfants, Lauren et Andy, sont des mutants. Alors que les X-Men ont disparu, ils rejoignent un groupe de mutants fuyant le gouvernement. The Gifted a réussi à transcrire parfaitement l’univers des X-Men en se concentrant sur la persécution des mutants. Les mutants sont aujourd’hui encore plus d’actualité avec les événements se passant dans notre monde. Ce groupe représente en effet toutes les minorités persécutées qui se sentent différents et qui n’arrivent pas à s’intégrer à la société sans cacher ce qu’ils sont. Outre le message, la série est également pleine d’action et de superpouvoirs avec des personnages incontournables des X-Men qui transpercent le petit écran comme Polaris la fille de Magnéto détenant les mêmes pouvoirs que lui, et Blink la téléporteuse aux cheveux violets. Toutefois la série n’égale pas encore Marvel Agent of Shield en raison d’un scénario encore faible. Mais laissons-lui le temps d’avancer car elle est pleine d’ambition. Clemkey
THE GIFTED
DARK
2019 : Quatre familles, traumatisées par la disparition d’un enfant de douze ans en pleine forêt, tentent de résoudre les mystères qui entourent la petite ville allemande Winden. Le synopsis peut faire penser à un Stranger Things version allemande, mais il en est rien! Dark est un drama de science fiction complexe, sombre et passionnant. La bande son arrive à nous donner des sueurs froides et nous plonger dans un univers glaçant et mystérieux. Mélangez Stranger Things, The OA et l’ambiance du film Prisoners et vous arriverez à l’ambiance de Dark : un merveilleux thriller allemand. Le mystère est la clé de cette série, et il n’a y rien de plus terrifiant que le mystère. Clemkey
Six adolescents venant de différents milieux décident de s’unir pour faire face à un ennemi commun, leurs criminels de parents, qui font partie d’une organisation appelée « le Cercle ». Hulu a encore frappé avec cette nouvelle série héroïque! La force de Runaway est son scénario : des gamins qui se battent contre leurs mystérieux parents, quoi de mieux comme divertissement ? Avec une réalisation moderne et des personnages attachants, cette série a un brillant avenir. Ni trop drama-teen comme les séries DC, ni trop sombre comme les séries Marvel Netflix, Marvel’s Runaways arrive à trouver un bon équilibre entre action, mystère, drama, super-héros, histoire d’amour et comédie. On va découvrir petit à petit le secret que cache les parents, la découverte des pouvoirs et particularités de certains personnages qui nous amèneront à de vrais moments d’action. Jeune super-héros, secte, parents, mystère et secrets sont les mots qui résument parfaitement cette série. Clemkey
MARVEL’S RUNAWAYS 53
Sorties dvd
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Spider-Man : Homecoming de Jon Watts - sortie le 20 novembre 2017
Baby Driver d’Edgar Wright - sortie le 29 novembre 2017
Cars 3 de Brian Fee sortie le 02 décembre 2017
Seven Sisters de Tommy Wirkola - sortie le 02 décembre 2017
‘‘ Spider-Man : Homecoming est un brillant teen movie doublé d’un vrai divertissement grisant et attachant, porté par un Tom Holland convaincant.’’
“ Généreux et jubilatoire, Baby Driver est un bolide de compétition dont le moteur ronronne au rythme nerveux et langoureux d’un coeur amoureux.”
“ Mature et épique, Cars 3 remet sur la bonne route un Flash McQueen vieillissant dans une aventure grisante et Rocky-esque à souhait. ”
“ Avec une Noomi Rapace on fire, Seven Sisters est un solide B movie sombre et tendu, louchant du coin de la pellicule les prods alarmistes des 70’s. ”
Annabelle 2 : La Création du Mal de David F. Sandberg sortie le 13 décembre 2017
La Tour Sombre de Nikolaj Arcel - sortie le 13 décembre 2017
Atomic Blonde de David Leitch - sortie le 16 décembre 2017
Dunkerque de Christopher Nolan sortie le 18 décembre 2017
“ Exit le tacheron original, Annabelle 2 : La Création du Mal incarne un opus solide, grisant et (sur) prenant, porté par une terreur maitrisée et un casting impliqué. ”
“ Opus d’intro survolant maladroitement la mythologie de l’oeuvremère, La Tour Sombre reste une honnête série B portée par un Idris Elba imposant ”
“Jouissif, fun et bourrin, Atomic Blonde est un pur B movie comme on les aime, sublimé par une Charlize Theron éléctrisante et iconisée à mort. ”
“Avec Dunkerque, Nolan signe une oeuvre tendue, humaine et follement immersive, sa caméra précise crie l’horreur de la guerre sans le moindre mot.”
120 Battements par Minutes de Robin Campillo - sortie le 23 décembre 2017
Valerian et la Cité des Mille Planètes de Luc Besson - sortie le 30 décembre 2017
“ 120 BPM ou une chronique bouleversante et engagée sur l’urgence d’aimer et de vivre au pluriel. Le SIDA tue, mais l’indifférence encore plus.”
“ Loin du navet annoncé, Valerian est un blockbuster estival dans toute sa splendeur : scénaristiquement light mais fun et visuellement grisant ”
La Planète des Singes Les Figures de l’Ombre : Suprématie de Matt de Theodore Melfi Reeves - sortie le 30 sortie le 31 décembre décembre 2017 2017 “ Blockbuster hybride aussi épuré, pertinent et sombre qu’il est grisant et puissant, La Planète des Singes - Suprématie est un pur divertissement total. Hail Caesar !”
“Ode émouvante à l’héroïsme et à la bravoure, Les Figures de l’Ombre est une enthousiasmante épopée humaine aussi légère que nécessaire.”
L’IDÉE CADEAU CINÉPHILE COFFRET PRESTON STURGES En cette fin d’année, Wilde Side nous gâte avec un coffret exceptionnel pour découvrir ou re-découvrir l’artiste Preston Sturges. Dans un coffret collector, ce sont les chefs-d’oeuvres d’un cinéaste méconnu qui sont enfin accessibles au grand public. Prenez une grande leçon d’humour, de finesse et d’élégance avec six de ses meilleurs films. Le Gros Lot (1940) avec un Jimmy MacDonald victime d’une mauvaise blague suite à un concours, Les Voyages de Sullivan (1941) ou une expérience inédite et bouleversante pour le brillant metteur en scène John L. Sullivan qui souhaite découvrir la face cachée de l’Amérique, Un Coeur pris au piège (1941) où un joli jeu de séduction entre deux individus qui s’opère à bord d’un bâteau en direction de New-York, Madame et ses flirts (1942) avec Gerry prête à tout pour aider financièrement son mari quitte à partir et rencontrer un homme à Palm beach qui serait capable d’éponger leurs dettes, Héros d’occasion (1944) ou quand certains non-dits entraînent mensonges sur mensonges jusqu’à arriver à un point de nonretour, et enfin Infidèlement vôtre (1948) avec la terrible vengeance d’un mari trompé par sa femme. Vous l’aurez compris, le coffret Preston Sturges est le cadeau idéal à glisser dans sa liste pour le Père Noël avec en plus du contenu vidéo exclusif et un magnifique livret grand format de 188 pages. Prix indicatif : 199,99€ M.M
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LA PAGE DES NON-CINÉPHILES l’édito
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Te voila enfin période de Noël. Enfin semestre de Noël quoi, vu que ça fait des mois que les cadeaux sont installés dans les rayons, les guirlandes accrochées aux lampadaires et... les films de Noël programmés sur toutes les chaînes de télé. Mais oui vous savez, ces films l’après midi qu’on est censé regarder sous un gros plaid, dans son lit avec un chocolat chaud. Personnellement je n’ai pas besoin de ça pour rester affalée pendant des heures dans mon canapé, enfin bref. Pourquoi je n’aime pas les films de Noël ? Peut être parce qu’ils sont prévisibles, mal-joués, mal-doublés, répétitifs, remplis de bons sentiments et ci et ça. La magie de Noël, l’ange de Noël, la cabane de Noël, la fille du Père Noël, Opération Noël, la parade de Noël, l’esprit de Noël... hein ?Je vous ai filé la nausée rien qu’à la lecture de ses titres, comme si vous aviez mangé dix tranches de foie gras à la suite ? Et bien voilà c’est ça le problème. L’OVERDOSE. Overdose d’amour, d’enfants, de neige et de petits sablés en forme de sapin. Peut être que pour une fois je vais vous inciter à aller au cinéma, pour aller voir Santa & Cie, que je n’ai moi même pas vu, car il y a Alain Chabat et le Palmashow dans un même film. Et ça c’est de la magie. Je vous laisse vous distraire avec les jeux. Pas vive le cinéma et bonne lecture !
PAR JULIE RAGOT
mots croisés
En long, en large, en travers ET à l’envers... retrouvez les 12 mots (douzième mois de l’année tout ça) spécial ‘Noel au cinéma’ dans la grille ! Films cultes, sortis il y a peu, personnages ou acteurs, à vous de les rayer de la liste ! - Gremlins - Grinch - Love actually - Santa Claus - Frozen - Monsieur Jack - Chabat - Star Wars - Coco - Paddington - Olaf - Scrooge
labyrinthe
Aide Alain Chabat à retrouver ses rennes... Et oui Noel c’est bientôt, il faut bien que le Père Noel soit au taquet ! A toi de jouer !
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