BORDEAUX
RIVE DROITE - La médiathèque comme médiatrice
Marie PLOUHINEC
École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Val-de-Seine
BORDEAUX RIVE DROITE : La médiathèque comme médiatrice Marie Plouhinec
Rapport de présentation du Projet de Fin d’Etudes Directeurs d’études : Alain PELISSIER et Hervé DUBOIS Juillet 2018
SOMMAIRE
7
Avant propos
8
Introduction
12
Une ville divisée
15
Le contexte
16
Une histoire, une fracture
18
2030, vers le Grand Bordeaux
24
La mutation de la rive droite
30
Les constats
32
Un campus universitaire
35
Le projet urbain
36
L’analyse
46
Les intentions urbaines
52
Les constats
56
Une médiathèque
58
La zone d’intervention
60
Les étapes
64
Les intentions architecturales
68
Aujourd’hui
71
Conclusion
73
Annexes
74
1 : Photo du site
80
2 : Références
Avant-Propos
Ce rapport de Projet de Fin d’Études (PFE) est l’aboutissement de cinq années d’études au sein de l’ENSAPVS ainsi qu’une année de césure. Mes études en architecture m’ont permis d’acquérir les bases d’une culture architecturale ainsi que les outils, les concepts et la méthodologie nécessaires à la réalisation d’un projet. Tout cet apprentissage est mis au service de ce projet de fin d’études. Il comprend de multiples enjeux, que ce soit pour la ville, ses habitants, et également à titre personnel. En ce qui concerne celui de la ville, Bordeaux est une métropole en pleine mutation, à la recherche d’espaces territoriaux à développer. Le but est pour cette ville d’accueillir un plus grand nombre de personne, mais aussi de se créer une notoriété européenne, voire internationale. Pour autant, la qualité de vie des ses habitants, de surcroit de plus en plus nombreux, doit être préservée, voire même améliorée. Pour cela, l’architecture choisie est celle d’un équipement, offrant aux résidants mais aussi aux autres, un divertissement au sein d’un cadre nouveau et agréable à vivre. En ce qui me concerne, il s’agit de la consécration de ses cinq années, c’est l’occasion de développer mes connaissances et démontrer mes capacités en matière d’architecture et d’urbanisme. Ce projet s’inscrit aussi dans la continuité du projet urbain développé lors du semestre 9. Durant ce semestre, effectué en binôme, j’ai analysé l’ensemble du territoire bordelais, afin de définir un programme en adéquation avec les besoins de la ville, et de ses habitants. Ce projet est la fin d’un cycle étudiant mais surtout l’ouverture sur le monde 7
professionnel.
Introduction
Ce projet entend développer une pensée personnelle en rapport avec l’urbanisme et l’architecture. Cette réflexion est l’aboutissement d’une prise de conscience de l’importance d’un bâtiment et de ce qui l’entoure. Le domaine d’étude 1 : ALTO, Architecture-laboratoire des territoires ouverts, s’intéresse précisément au lien entre l’échelle urbaine et l’échelle architecturale, tout en prenant en compte la mutation des modes de vie. Au sein de ce domaine d’étude, plusieurs professeurs sont représentés. Ils sont répartis en quatre groupes. Celui que j’ai choisi est proposé par Alain Pelissier et Hervé Dubois, et s’intitule «Vivre la métropole». Ce sujet correspond en tout point au Projet de Fin d’Études que j’ai l’intention de dévelloper. En effet, il s’applique à une métropole, et plus exactement en pleine mutation de cette dernière. Le projet de fin d’étude que j’ai réalisé fait suite à une réflexion menée sur le rapport entre la ville et l’architecture. Tout débute en Master 1. Le projet proposé est celui d’une reprise des questions d’Europan 13 sur la ville adaptable. Dans ce travail de groupe, j’ai appris et compris l’importance de l’aménagement de l’espace public. La caserne de la Benauge est en lien direct avec la Garonne et de par sa hauteur elle constitue un appel depuis la rive droite. L’espace public et son parvis sont de réels enjeux d’aménagement urbain puisque ce sont eux qui permettent la continuité du parcours architectural débuté bien en amont, visuellement, depuis la rive gauche. L’importance de cet espace a été un déclic, tout comme celui d’une ville au fort potentiel, Bordeaux.
8
Conjointement à ce projet, j’ai choisi d’orienter mes cours de Master 1 sur Bordeaux afin d’approfondir mes connaissances sur cette ville. Ainsi, lors des cours intitulés «ville alternative» et «Économie urbaine», j’ai développé des thématiques bordelaises. Celle du concept de l’écosystème Darwin, projet situé sur la Rive droite, mais aussi le nouveau quartier des bassins à flot situé rive gauche. Ces projets composent une démarche plus ambitieuse à l’échelle de la ville et de l’agglomération. Bordeaux 2030. Le site C’est dans ce vaste programme que le projet s’implante. Au cœur d’un ensemble de futures réalisations sur la Rive Droite, où de nombreuses friches se transforment en (éco-)quartiers. Le site du projet urbain choisi est situé sur une friche ferroviaire appartenant à la SNCF entre le futur quartier Brazza et Niel. Elle est actuellement vierge hormis la présence de rails et d’un hangar. Le site du projet architectural est, quant à lui, situé dans le prolongement de cette parcelle au bord de la Garonne. Ce site crée ainsi une continuité avec le projet urbain pensé au semestre précédent. Le projet urbain, réfléchi au semestre 9, fut réalisé en binôme. Le projet architectural réalisé pour le PFE est un projet individuel. 9
La problématique La mutation de la Rive Droite entraine une séparation des quartiers, où chacun peut être autonome de par sa taille et son programme. S’implanter au milieu de ces derniers constitue un enjeu fort, celui de les lier, de créer un attrait commun, les invitant à se mélanger. Les habitants de ces quartiers, mais aussi les Bordelais. Le plan
Ce rapport expose les différentes étapes du processus de conception du projet. Dans un premier temps j’explique le contexte dans lequel s’implante le projet, à savoir une friche ferroviaire de la rive droite Bordelaise. Ces bords sont en pleine mutation et méritent d’être mis en lumière. Dans un second temps j’expose les analyses qui ont abouti au projet urbain, travail effectué au semestre 9, qui pose les bases du PFE. Dans un dernier temps, je présente les prémices du projet architectural.
10
Le site du projet urbain et dans son prolongement celui du projet architectural. 11
Une ville diversifiĂŠe
12
RIVE GAUCHE
13
RIVE DROITE
14
Le contexte
Le contexte dans lequel s’implante le projet urbain et architectural vient confirmer la volonté de la ville de Bordeaux à s’agrandir. La différence d’urbanisation entre la rive gauche et la rive droite est flagrante. De par l’histoire de la ville, les deux rives, qui n’avaient pas les mêmes propriétés ni les mêmes priorités, se sont développées complètement différemment. La rive gauche constituait l’endroit majeur de commerces et donc de développement de la ville. Il constituait un cœur vivant rassemblant les différentes activités professionnelles et les habitations. La rive droite était quant à elle utilisée pour son sol fertile, des grands terrains viticoles y ont donc été implantés. Seuls les hangars qui abritaient le vin et les maisons des vignerons étaient construites. L’histoire de la ville permet de comprendre comment s’est établie cette différence, et c’est pour cela qu’il est important de l’exposer. La différence d’urbanisation de ses deux rives permet aujourd’hui aux municipalités bordelaises d’accéder à de nombreuses parcelles encore non construites aujourd’hui. Ces sols composent un potentiel foncier gigantesque, et les acteurs de la ville en ont bien conscience. Ses parcelles sont utilisées dans l’ensemble d’un vaste programme appelé bordeaux 2030. Il s’agit d’un manifeste sur l’agrandissement de la métropole dans le quel de nombreux projets urbains et architecturaux y sont référencés. Ce sont ceux de la rive droite, situés aux alentours de la parcelle choisie pour le 15
PFE, que je vais présenter, car se sont eux qui interagissent le plus avec le projet.
1450
Carte de Bordeaux en 1450, la rive droite est une ville appelée Cenon, aucun pont ne les lient entre elles.
1840
Carte de Bordeaux en 1840, la rive droite est annexée à Bordeaux, le pont de Pierre est construit.
Aujourd’hui
16 Carte de Bordeaux aujourd’hui, la rive droite et la rive gauche sont bien inégales.
Une histoire, une fracture
En 1450, Bordeaux est une ville développée sur la rive gauche de la Garonne. Elle est alors la capitale du comté du duché d’Aquitaine. En raison de nombreuses guerres et assauts, la ville érige des fortifications comme de nombreuses autres villes au moyen âge en France. Les quelques portes médiévales marquent les entrées de cet ancien comptoir de commerce, connu à l’époque pour le commerce de vin, notamment avec les marchands anglais, mais aussi pour son port.
En 1840, Bordeaux est un grand port colonial, et commerce avec l’Afrique. Puis, la ville s’industrialise, et voit apparaître la première ligne de chemin de fer en 1841 reliant ainsi Bordeaux et la Teste. En 1852, Bordeaux est relié à Paris, c’est une porte qui s’ouvre vers le commerce terrestre. 1865, Bordeaux annexe Cenon, qui était jusqu’alors composée de terres cultivables, notamment de vignes, et d’entrepôts de vin.
Aujourd’hui, Bordeaux est une ville de 250 000 habitants fortement urbanisée sur la rive gauche. Le contraste avec la rive droite, est flagrant, cette dernière se développant avec un retard cumulé de 400 ans. Plusieurs projets urbains essaient de rétablir un équilibre entre ces deux rives, comme la construction du pont Chaban Delmas ou encore la création du tramway. La rive droite représente pour Bordeaux un fort potentiel à urbaniser. 17
2030 vers le grand Bordeaux
Du croissant de lune à la pleine lune1
Le croissant de lune
Bordeaux aujourd’hui: l’urbanisation entre la rive droite et la rive gauche est inégale.
La pleine lune
Volonté de Bordeaux 2030: la rive droite est urbanisé eau même titre que la rive gauche
«Le premier projet urbain de Bordeaux en 1996 posait 3 objectifs essentiels : -
réduire la fracture de la mobilité grâce au tramway
-
aménager les quais en vue de la création d’un nouvel arc de développement
durable de Bordeaux nord / sud -
rendre à Bordeaux tout son lustre en remettant en valeur son patrimoine.
En 2009, ces trois objectifs étaient atteints, il convenait donc de définir un second projet urbain avec pour ambition la mise en œuvre de l’arc de développement durable, du lac à la gare, en passant par les Bassins à flot, Brazza et Niel, tout en répondant aux principes d’une métropole durable. 1.Devise du projet Bordeaux 2030
18
En 2011, « Habiter Bordeaux » déclinait le projet urbain par quartier sous l’angle du logement et de l’habitat et annonçait l’objectif de 100 000 habitants supplémentaires. Depuis 2009 et les annonces du projet urbain, le rythme s’est accéléré et confirme les promesses faites. En 2013, le projet urbain va se déployer du croissant de lune à la pleine lune grâce : -
à l’adhésion de ses habitants impliqués et concertés dans le cadre de la gou-
vernance voulue par la Ville, -
à la volonté de la Ville de se battre pour continuer à se développer dans un
contexte de crise en construisant des logements de qualité, en accueillant des entreprises, en répondant aux besoins de la jeunesse , de nos aînés et des plus démunis, -
au développement d’un grand dessin autour des projets engagés : Aubiers,
Ginko, les Bassins à flot, Brazza, Niel, Benauge, Garonne - Eiffel, Saint Jean Belcier; Bordeaux [Re]Centres, le Grand Parc. Ce grand dessin détermine un nouveau centre ville élargi allant de pont en pont et bordé par dix kilomètres de berges aménagées et la promenade autour d’un fleuve redevenu vivant. Bordeaux métropole est, comme de nombreuses autres, en cours de mutation. Les enjeux actuels ne sont plus les mêmes. Les villes se modernisent et s’agrandissent, afin d’accueillir, toujours plus nombreux, le flux d’arrivants.»1 Les schémas suivants1 montrent l’implantation des différents quartiers de Bordeaux ainsi que les différentes volontés de Bordeaux 2030. Soit : - Le développement des espaces verts; - Le développement des réseaux de transports en communs; - Le développement du réseaux de mobilités douces. 19
1. http://www.bordeaux2030.fr/bordeaux-demain-1
20
21
22
http://www.bordeaux2030.fr/bordeaux-demain-1
23
La rive droite
La rive droite comporte de nombreux projets présents dans le programme de Bordeaux 2030. Elle représente l’une des principales zones d’urbanisation à Bordeaux comme le démontre les cartes exposées au chapitre précédent. Le projet s’implante au cœur de cette zone, entre les deux projets de quartiers de Bastide Niel et Brazza, et le réaménagement des quais en promenade verte appelé Parc aux Angéliques. Bastide Niel C’est l’agence MVRDV qui, depuis 2010, est en charge de la maitrise d’œuvre urbaine de ce quartier. Le plan masse élaboré s’appuie sur les traces de l’existant. Il prend en compte l’ancienne ligne ferroviaire qui dessine une trame mais aussi les anciennes infrastructures. Le projet comporte une programmation mixte, sur un total constructif de 355 500m2 dont: - 3400 logements soit 238 520m2 - 22 500m2 de commerces - une polarité d’équipements publics de proximité et d’intérêt d’agglomération, total de 53 990m2 - un programme économique de locaux et d’équipements tertiaires de 40 500m2.
24
Image de synthèse montrant l’implantation du quartier Bastide Niel et son environnement
25
Vue générale de plusieurs projets
Zoom sur un projet : Projet Riveo
Vue générale d’une rue de 10m, coté Avenue Abadi
Vue de la Place du marché
http://www.bordeaux2030.fr/bordeaux-demain/niel
Brazza Ce projet est dessiné par Youssef Tohmé, architecte urbaniste , et Michel Desvigne, architecte paysagiste. Le projet comporte une programmation mixte, sur un total constructif de 468 500m2 dont : - 319 000m2 de logements -22 000m2 d’équipements -50 000m2 dédié à l’artisanat -21 500m2 à la culture, le sport et le loisirs -38 500m2 aux bureaux -10 500m2 en hôtels et 7 000m2 aux commerces. Le projet a mis l’accent sur la notion d’habiter, et propose différentes typologies au sein de son ensemble. - Les échoppes «Ce sont des maisons individuelles disposant d’un espace extérieur (terrasse ou jardin).»1 - Les logements sur pilotis «Les pilotis sont volontairement hauts (5 à 6 mètres) pour permettre les circulations et la vie sous les immeubles.» - Les immeubles en front de Garonne «De plain-pied, dans un cadre unique, ils font face à la Garonne et à la ville de pierre, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.» 1 -Les logements sur la Brazzaligne «Les logements collectifs bénéficient de larges ouvertures et les maisons sur les toits disposent de terrasses.» 1 Le paysagisme occupe aussi une place importante dans ce projet. L’accent est donné sur les trames vertes qui composent les différents boulevards. Ces axes créent une continuité végétale depuis la Garonne jusqu’aux Coteaux . 1. http://www.bordeaux2030.fr/bordeaux-demain/bordeaux-brazza
26
Image de synthèse montrant l’implantation du quartier Brazza et son environnement
27
Typologie 1 :Bâtiments sur Garonne
Typologie 2 : Bâtiments sur pilotis
Typologie 3 : Bâtiments Brazzaligne
Typologie 4 : Échoppes
http://www.bordeaux2030.fr/bordeaux-demain/bordeaux-brazza
Parc aux Angéliques Ce parc est une promenade verte le long de la rive droite de la Garonne. Il est traversé par une voie pavée et une piste mixte (cyclable et piétonne). Ce projet commence au niveau du pont de Pierre, pour se terminer au pont Chaban-Delmas. «Situé sur d’anciens terrains rachetés par la ville de Bordeaux au port autonome. Les travaux se déroulent au fur et à mesure de la libération des terrains par les entreprises, au terme de leur autorisation d’occupation temporaire.»1. Cet ensemble paysager est aménagé par Michel Desvigne. Il a des objectifs multiples. Tout d’abord il constitue un parc d’agglomération ouvert à tous, habitants, riverains, mais aussi touristes. Il vient structurer le paysage urbain, en créant des continuités des nouveaux quartiers notamment celui de Brazza et de Bastide Niel. Il renforce les trames vertes et bleues de la rive droite, la faisant entrer à l’intérieur des terres grâce à des bandes vertes. Et enfin il connecte les nouveaux quartiers entre eux. «Ce projet s’inscrit dans une démarche d’aménagement durable : destruction de surface imperméable, redistribution de l’eau naturelle intégralement sur le site grâce à une porosité de sol maximale, plantation d’espèces végétales locales, renforcement de la trame verte, charte « chantier vert », et après l’aménagement, mise en place de la gestion différenciée, notamment afin de préserver la biodiversité.»1. Comme le montre le plan masse si contre, Michel Desvignes propose de larges bandes vertes basées sur la topographie existante de la ville. Il prend en compte la nature et ses habitants en perpétuant ainsi le corridor écologique qui existe. Ces trames vertes sont donc d’une grande importance. 1. http://www.bordeaux.fr/p51020&src=sp
28
Pont Chaban-Delmas
Pont de Pierre
Plan masse montrant l’implantation du Parc aux Angéliques et son environnement
Vue d’ensemble du Parc aux Angéliques au niveau du pont de Pierre
Vue de la promenade plantée
29
Vue du passage de la promenade couverte
http://www.bordeaux.fr/p51020&src=sp
Les constats
L’établissement du contexte a révélé de nombreux faits qui vont permettre d’établir les premières directives urbaines. Ces dernières sont le point de départ de cinq constats. 1- Un développement considérable et croissant de la rive droite Suite à son annexion à la ville de Bordeaux, la rive droite de la Garonne se bétonise peu à peu. Avec le projet de Bordeaux 2030, la rive droite fait de nouveau l’objet d’un grand renouveau urbain. Elle se caractérise par une bétonisation qui cette fois, prend en considération l’environnement, en plus des besoins de la ville. Cette nécessité d’accueillir de nouveaux arrivants est toujours croissante, et la rive droite dispose d’un fort potentiel, puisqu’elle se situe proche du centre ville, particulièrement animée. 2- Une friche ferroviaire disponible Les futurs quartiers Brazza et Bastide Niel sont situés de part et d’autre d’une friche ferroviaire. Appartenant à la SNCF et inutilisée depuis de nombreuses décennies, cette dernière est une ressource, compte tenu de sa localisation centrale, et sa proximité avec le développement de nouveaux quartiers de la ville. 3- Des quartiers diversifiés sur papier Les deux quartiers encadrant la parcelle du projet sont objectivement de programmation mixte. En observant plus en détail le programme, il est observable qu’il s’agit majoritairement de logements, de commerces et d’équipements public, lesquels sont pensés pour les résidants de ses nouveaux quartiers, par exemple, les écoles primaires, ou les collèges.
30
4- Ponctuation dans la continuité verte Le parc aux Angéliques s’implante le long de la Garonne. Cette promenade est ponctuée de divers éléments paysagés ou architecturaux. Les programmes sont diversifiés et réfléchis en fonction des besoins situés sur les terres. 5- Réflexion typologique et tissulaire différentes selon les quartiers Les tissus urbains de la ville de Bordeaux sont nombreux et caractéristiques aux différents quartiers de la ville. Les besoins sont différents entre le centre ville et l’arrière ville, la densité et l’histoire présentes sur chaque parcelle sont aussi différentes. Ces cinq constats tirés de l’analyse du contexte m’ont permis de faire émerger cinq grandes idées qui constitueront la base du projet urbain et architectural. Le développement de la rive droite indique au projet la nécessité de s’implanter dans les mêmes directives que celle-ci, à savoir la prise en compte des besoins de la population, en prenant en compte ce qu’apporte déjà la création des nouveaux quartiers. La friche ferroviaire disponible au centre de la rive droite m’indique qu’il faudra prendre en compte le déjà-là de cette friche, à savoir la présence des rails et du hangar qu’il faudra intégrer dans le projet. Les quartiers qui semblent diversifiés indiquent la présence massive de logements. Une augmentation de ces derniers semble peu nécessaire, le programme sera donc plutôt un équipement. La présence de continuité verte est un des points principal de l’existant du quartier. Cette continuité verte devra donc se lire dans le projet, d’autant plus qu’elle est déjà lisible au sein de la friche. Enfin, les typologies tissulaires de Bordeaux sont indéniablement une source d’inspiration. Le but est de ne pas créer un projet hors d’échelle, mais est plutôt de s’inspirer de ceux déjà existant en les modernisant. 31
Un campus universitaire
32
PARCELLE DU PROJET URBAIN
33
34
Le projet urbain
Le projet urbain est construit sur la base des différents constats du contexte cité dans la partie précédente. Elle est aussi le résultat de diverses analyses de la ville de Bordeaux. Ces analyses portent sur différents thèmes présents dans n’importe quelle ville et qui permettent d’avoir une vision générale du fonctionnement de cette dernière. Il s’agit de la voirie et de son fonctionnement, des différents implantations du tissu bâti en fonction des quartiers, de la place et de l’emprise de la végétation et du programme qui compose la ville. L’analyse de ces éléments est présentée dans cette partie, elle est exposée sous forme de cartes à l’échelle du périmètre de réflexion, c’est à dire la métropole bordelaise dans la globalité et à l’échelle du périmètre d’étude, c’est à dire le projet urbain et ses parcelles environnantes. Cette partie sera présentée comme suit : L’exposition des cartes ainsi qu’un texte explicatif des différents composants de la ville expliquée ci-dessus, puis des diverses intentions urbaines tirées de ces analyses et enfin un récapitulatif du projet urbain sous forme d’axonométrie éclatée.
35
L’analyse
Le projet urbain s’installe au cœur de ces trois projets de Bordeaux 2030. Ces différents constats établis dans la première partie m’interrogent : Comment donner une identité conjointe à ces trois projets qui semblent si différents ? Cette question me parait centrale Le site est actuellement une friche ferroviaire, où seuls les rails et un hangar persistent à survivre au milieu de la nature qui a repris ses droits. Il s’agit donc d’un lieu à première vue de tous les possibles, avec peu de contraintes existantes. Un travail d’analyse urbaine à été nécessaire afin de respecter la composition de la ville. Objectifs L’étude urbaine réalisée au cours du semestre 9 vise à tirer parti de l’opportunité que représente ce site afin d’élaborer un projet qui réponde à la demande de la ville et de ses habitants. Il a pour objectif d’apporter un projet utile à tous, habitants bordelais, de la rive droite ou de la rive gauche, touristes Enjeux Le site représente un fort pouvoir foncier de par sa localisation et l’essor que connaît cette rive longtemps abandonnée. Il est primordial de faire bon usage de ces hectares. Suite à la lecture d’un article1 du journal Sud-Ouest, mon binôme et moi avions 1.https://www.sudouest.fr/2016/05/28/l-architecture-veut-changer-de-rive-2378964-2780.php
36
pris connaissance de la volonté de l’école d’architecture de Bordeaux à déménager et s’installer rive droite, en raison de la vétusté des locaux actuels. Fort de cette nouvelle, l’idée d’apporter la solution à cette école est née. Le but n’est par pour autant, de privilégier cette parcelle pour un seul usage ni une seule catégorie de personnes. Procédés Afin d’établir la conception du projet nous avons analysé différents éléments constituant la ville, à savoir le tissu bâti, la voirie et la végétation. Tout cela permet de déterminer l’emplacement du projet, et son programme.
37
La voirie Bordeaux est une ville concentrique, entourée d’une rocade, comme la plupart des métropoles afin de fluidifier le trafic intérieur. Outre ce périphérique automobile, les quais de la rive gauche constituent aussi un point central du trafic puisqu’il parcourt la ville d’Est en Ouest. Les quais de la rive gauche quant à eux tendent au même objectif avec l’arrivée des nouveaux quartiers. De ses axes majeurs, les voies intérieures principales se déploient perpendiculairement à la Garonne. Elles rejoignent ainsi directement l’extérieur de la ville. Le périmètre de réflexion met bien en avant cette configuration. Le périmètre d’étude montre quant à lui des éléments supplémentaires. La parcelle est située entre deux axes majeurs de la rive gauche, à savoir, les Quais des Queyries et l’Avenue Thiers. Les axes secondaires se déploient eux aussi perpendiculairement à la Garonne et sont les principales zones de trafic routier de la rive droite. De nombreuses voies secondaires lient ces deux axes, comme la rue Bouthier et la rue du Commandent Cousteau situées en périphérie de la parcelle du projet urbain (en noir sur la carte du périmètre d’étude ci-contre). La place du piéton est aussi une dimension importante au sein de projet urbain de Bordeaux 2030. Ainsi, une promenade piétonne est prévue le long des quais dans la continuité du parc aux angéliques afin de créer un réel parc au cœur de Bordeaux. Son concepteur, Michel Desvigne propose une continuité de ce projet à l’intérieur du quartier Brazza. Autre particularité du site, puisqu’il s’agit d’une friche ferroviaire, il existe encore la présence de rails. Ces dernières traversent la parcelle dans sa longueur, et ce, sur deux voies parallèles, espacées de 70m. L’une d’entre elle termine sa course dans un hangar, seule construction présente sur la parcelle.
38
PÉRIMÈTRE D’ÉTUDE
LE CONIAC Hortense - PLOUHINEC Marie
ECH : 1/25000
N
VOIES
La voirie : Périmètre de réflexion
PÉRIMÈTRE DE RÉFLEXION
LE CONIAC Hortense - PLOUHINEC Marie
es Q
Q
39
La voirie : Périmètre d’étude
sd uai
r uey
ECH : 1/5000
ies
e nu e Av
Th
s ier
N
Le tissu bâti La ville de Bordeaux est composée de multiples tissus urbains. Leurs différences proviennent de leur localisation qui détermine l’année de construction mais aussi la fonction du quartier dans laquelle elle se situe. Ainsi le cœur historique est beaucoup plus dense que les quartiers alentours, qui eux, se sont installés bien plus tardivement. Bastide et son caractère très pavillonnaire est constitué d’un maillage serré mais bas, à l’inverse du centre qui regroupe les activités économique et doit s’ériger en hauteur pour abriter des logements mais aussi le secteur tertiaire. Les nouveaux quartiers proposent une pluralité de typologies que ce soit en fonction du programme des équipements ou des logements. L’analyse de ces deniers a permis de s’en inspirer afin de fondre le projet dans son environnement et ne pas être hors d’échelle. Sur la carte du périmètre de réflexion la densité de la rive gauche est marquante en opposition à celle de la rive droite. C’est pour cela qu’elle constitue un fort potentiel à bâtir, au sol mais aussi en hauteur, dans le respect de l’environnement bien évidemment. L’emprise non bâti rive droite est créée par les coteaux. Sur la carte du périmètre d’étude, il est possible d’apercevoir quatre principaux tissus. Celui typologique de Brazza, et celui neuf de Bastide Nie, situé de part au d’autre de la parcelle du projet. Le pavillonnaire de la Bastide autour de l’avenue Thiers et le tissu dense des Chartrons de l’autre coté de la Garonne.
Les Chartrons
Bastide Niel
GSEducationalVersion
Brazza
La Bastide
GSEducationalVersion
GSEducationalVersion GSEducationalVersion
40
LE CONIAC Hortense - PLOUHINEC Marie
PÉRIMÈTRE D’ÉTUDE
ECH : 1/25000
N
BATI
Le tissu bâti : Périmètre de réflexion LE CONIAC Hortense - PLOUHINEC Marie
41
Le tissu bâti : Périmètre d’étude
PÉRIMÈTRE DE RÉFLEXION
ECH : 1/5000
N
La végétation Les coteaux sont la principale source de verdure de la ville. Elle détermine aussi une frontière naturelle. De part et d’autre de cette limite se trouvent deux villes, à l’ouest Bordeaux, à l’est Cenon. Bordeaux se singularise par un clivage net entre la rive droite et la rive gauche. Rive droite, il s’agit de ponctuations végétales créées par l’agencement de parcs, situés ici et là. Rive gauche, la trame verte s’inscrit dans la continuité de la trame bleue. Elle crée une promenade verte tout le long de tout la Garonne, ponctuée de bâtiments. Il s’agit finalement d’un négatif de la rive droite. Cette promenade verte, baptisée parc aux Angéliques, passe le long de la parcelle. Son organisation suit le même principe que celles des voies. C’est à dire qu’elle se prolonge à l’intérieur des terres de manière perpendiculaire à la Garonne. Ce prolongement est visible sur la parcelle, de même que pour le projet du nouveau quartier Brazza, qui l’utilise comme principe fort de son implantation. Les arbres sont fortement présents. Ils sont organisés sous forme d’avenue plantée comme c’est le cas le long des Quais des Queyries, mais aussi sous forme de sous-bois tel est le cas dans la promenade verte. Ce sont des regroupements d’arbres, plantés en grand nombre, formant un front de Garonne végétal, à contrario du bord de la rive droite, minéral. Cette promenade est au cœur du projet urbain et architectural. Il s’agit d’une véritable chance pour Bordeaux de pouvoir choisir le devenir de ces parcelles désertes. Ainsi la végétation occupe une part importante de la nouvelle rive bordelaise et s’inscrit dans les nouveaux projets. Il en est de même dans le projet que je conçois. En effet la nature s’invite un sein du projet, afin de ne pas dénaturer l’origine de la ville. 42
LE CONIAC Hortense - PLOUHINEC Marie
PÉRIMÈTRE D’ÉTUDE
ECH : 1/25000
N
VEGETATION
La végétation : Périmètre de réflexion LE CONIAC Hortense - PLOUHINEC Marie
43
La végétation : Périmètre d’étude
PÉRIMÈTRE DE RÉFLEXION
ECH : 1/5000
N
Le programme La mutation de la rive droite entraine de nombreux changements programmatiques. Elle apporte notamment la réduction de la fracture en termes de logements, mais aussi d’équipements. Un article évoquant la volonté de l’ENSABx de se déplacer rive droite, nous a amené à réfléchir sur la localisation des facultés à Bordeaux. Ainsi nous avons découvert qu’au sein des nouveaux projets de quartiers, aucune école supérieure n’est prévue. De plus, celles actuellement présentes à Bordeaux sont, pour la majorité d’entre elles, rive droite, voire même en banlieue de celle-ci. Le programme autour de la parcelle s’organise en majorité autour de la création de logements. Ce phénomène engendrera de manière significative une augmentation de la population, que ce soit des enfants, des adultes, mais aussi des étudiants. Les étudiants ont besoin d’écoles, de salles de travail, mais aussi de logements qui leur sont destinés. Ce programme ne se veut pas seulement pour les étudiants des quartiers environnants mais aussi pour toute la ville, voire toute la France. Elle doit donc être de taille significative afin d’accueillir les étudiants de l’ENSABx mais d’autres également.
44
LE CONIAC Hortense - PLOUHINEC Marie
PÉRIMÈTRE D’ÉTUDE
ECH : 1/25000
N
PROGRAMME
Le programme : Périmètre de réflexion LE CONIAC Hortense - PLOUHINEC Marie
45
Le programme : Périmètre d’étude
PÉRIMÈTRE DE RÉFLEXION
ECH : 1/5000
Les logements
N
Les intentions urbaines
Ces différentes analyses visent à déterminer les intentions urbaines à établir sur la parcelle. Le programme La création d’un campus universitaire répondrait conjointement aux deux demandes, celle du déplacement de l’école d’architecture de Bordeaux, et la nécessité d’accueillir les nouveaux étudiants issus des quartiers de la rive droite. Un campus est composé d’une école : salles de classes, ateliers, réfectoires, administration, bibliothèque, amphithéâtre, gymnase, mais aussi de logements étudiants : studios, T2 ou colocations. Afin de faire profiter de cet espace aux résidents, d’autres fonctions seront aussi présentes , telles qu’un incubateur, des espaces de co-working, des commerces (spécialisés ou non) ou encore une maison de quartier. La voirie Sur la parcelle, la présence de rails est une marque du passé. Il me parait intéressant de conserver cette trace, comme rappel à l’histoire. Ces dernières permettront ainsi de déterminer l’implantation des bâtiments mais aussi des nouvelles voies à créer au sein de la parcelle. Elles seront au nombre de cinq et auront des qualifications différentes en fonction de ce qui les entoure. Des parkings pour des logements (1 et 2), des voies piétonnes aux abords des commerces (3), et voies cyclables sur le long du parc et de l’école (4 et 5). 46
1
3
2
4
5
Les cinq types de voies présentes dans le projet urbain
Le tissu bâti Sur la parcelle est présent un hangar qui mérite d’être conservé dans la même idée que celles des rails. De plus, les différents maillages constituant la ville de Bordeaux serviront de base au maillage présent sur la parcelle. L’emplacement de la parcelle s’implante perpendiculairement à la Garonne. Cela ressemble à la physionomie des Chartrons. Ainsi, l’école reprendra le principe urbain de cette dernière, un bâtiment peu large et long. Les logements reprendront celui de Bastide Niel, composés d’unités individuelles, collées les unes aux autres.
47
Les deux principes de tissus urbains utilisé au sein du projet
La végétation Dans la même démarche que celle de la conservation des rails et du hangar, la conservation de l’emplacement de la végétation et celle de la trame verte constituent aussi un principe du projet urbain. La végétation est actuellement implantée au centre de la parcelle , toujours de façon perpendiculaire à la Garonne, entre les deux rails. Cette implantation sera conservée, favorisant la continuité de la faune et de la flore déjà présentes. La zone boisée restera telle quelle, offrant ainsi un parc aux habitants et étudiants. Cette zone de verdure constituera le lien et la distinction entre la partie résidence et la partie école. 48
La ligne végétale au centre du projet créée la distinction et le lien entre l’école et les logements
Principes généraux des bâtiments Une fois ces premières intentions établies, d’autres suivirent concernant les bâtiments eux-mêmes. L’école pour sa part est constituée de quatre parallélépipèdes correspond chacun à un domaine particulier : l’architecture, le paysage et l’urbanisme qui gravitent autour d’un élément central composé d’atelier commun. Entre ces bâtiments se situent des patios, espaces extérieurs servant de cours à l’école, dans un même temps fermé sur l’extérieur. Il s’agit d’éléments dédiés à l’école et non à la ville. L’emplacement des trois domaines d’études respecte une logique, avec du paysage lié à un parc extérieur pour le travail manuel par exemple. Les logements suivent eux aussi différents principes. Ils sont séparés en deux types, d’un coté des bâtiments en hauteur constitués de studio ou de T2. Ils s’implantent de manière «dansante» sur la ligne de chemin de fer, cette position dégage ainsi des vues sur la Garonne et/ou sur le parc pour l’ensemble d’entre eux. De 49
l’autre coté, on retrouve des bâtiments plus
Les logements
larges et plus bas, associés par deux, composés de colocations. Ils reprennent la place, les formes et les hauteurs des bâtiments déjà le long de la rue Bouthier. Ils sont en lien direct avec la rue. Regroupés par deux leur permet
Commerces Espace public Espace partagé Logements Parking Terrasse privée
d’avoir des espaces communs, notamment les parkings, hall d’accueil et distribution. Ces deux types de logements sont situés de part et d’autre d’un parc commun qui leur est réservé. Cette trame verte suit la végétation déjà présente sur la parcelle. Entre les logements et les écoles se trouve une construction à programmation mixte. Du coté de l’école elle est bordée par une rue commerciale couverte. Du coté des logements, se trouve un parvis végétal dans lequel la végétation s’impose de plus en plus au fur et à mesure de l’éloignement de la Garonne. Bien que le parvis puisse être traversé, cet élément crée une séparation entre les logements et les écoles. Seul un élément bâti les lie, un toit permettant aux étudiants une rue couverte depuis leurs logements jusqu’à
L’école Activités socio-culturelles Amphithéâtre Ateliers Ateliers partagés Bibliothèque Commerces/Commerces spécialisés Coworking Cours Espace public Galerie d’art Gymnase Incubateur Maison de quartier Parking Restaurant Rue couverte Rue haute Salle de classe
leur école.
50
RUE
ECOLE
GALERIE
on
PROGRAMME MIXTE
51
Les constats
Le projet urbain réalisé au semestre 9 traite aussi bien de la grande échelle que de celle de l’édifice. Le plan masse est déterminé par la superposition des intentions urbaines expliquées précédemment. Ce travail m’a permis de me familiariser avec le site, de dévoiler ses enjeux et de mettre en avant ses atouts. Il a révélé les différents questionnements et définir des attitudes à adopter afin de répondre aux demandes actuelles. Dans l’optique du Projet de Fin d’Études, j’envisage d’approfondir le développement de ce travail urbain.
Ci-contre : axonométrie montrant la superposition des couches aboutissant au projet
52
Le programme
Les voies
La végétation
Le tissu bâti
L’ existant
53
54
Le plan masse du projet urbain
55
Une médiathèque
56
PARCELLE DU PROJET ARCHITECTURAL
57
Zone d’intervention
Le travail du projet urbain consistait, au semestre 9, à réfléchir sur les qualités de l’espace de la ville, liés aux problématiques urbaines et économiques actuelles, et aux enjeux du territoire. Le but était également de penser aux besoins qui émergent en termes d’organisation spatiale de la ville et de programmes architecturaux. Il s’agit maintenant d’identifier les besoins et usages des populations qui habitent ce territoire et d’établir un programme significatif. Ce dernier doit, architecturalement, répondre aux attentes des usagers, et générer un atout pour la continuité future du parc. Les nouveaux quartiers créés aux abords du site sont dotés majoritairement de logements, de bureaux et de commerces, comme je l’ai constaté au chapitre précédent. Il semble nécessaire de proposer un lieu de rayonnement qui lie les habitants, et donne au site, un lieu de regroupement vivant et dynamique. Une médiathèque de quartier répond à cette volonté, disponible pour les habitants des quartiers, de la rive droite, mais aussi pour les étudiants du campus universitaire. Le choix d’implantation s’inscrit entre la Garonne et l’ancienne friche. Sur cette dernière se situe le projet urbain établi au semestre 9.
58
PP PP P PP
P PP PP P PP P PP
P PP PP PP
P PP P PP P PP P PP PP
PP P
PP PP
P PP P PP P PP PP
PP PP P PP
P PP PP
PP PP
P PP
P PP PP PP
P PP P PP PP
PP PP
P PP
P PP P PP PP P PP PP P PP
Le plan du RDC du projet urbain + implantation du projet architectural 59
Les étapes
A la suite de la première semaine, des premières intentions émergent. Celle de la volonté d’avoir des bâtiments dans les deux axes, celui de la Garonne, et celui du campus universitaire. Ici, l’idée est de faire entrer la Garonne dans le projet. Projet architectural - Proposition 1
La semaine suivante, l’idée de créer une intériorité dans le bâtiment émerge. Cela permet aussi de cadrer des vues sur la Garonne. L’entrée du fleuve dans le bâtiment se transforme en bassin, rappelant la présence de la Garonne, avec Projet architectural -Proposition 2
l’avantage d’avoir une eau plus claire à cet endroit et donc visuellement plus agréable. 60
Les différents corps de bâtiment étant trop contraignant, l’idée est de partir d’un parallélépipède pour ensuite jouer sur l’intérieur des volumes, en les remplissant ou en les excavant par exemple.
Projet architectural - Proposition 3
La semaine suivante, l’idée reste la même en séparant cet édifice en deux entités, l’une vitrée et donc traversante afin de profiter de la vue depuis le boulevard à travers l’édifice. L’autre partie est centrée sur elle-même, s’orientant autour d’un Projet architectural - Proposition 4
61
vide/atrium central.
Suite au jury croisée, la remarque d’un professeur m’oriente sur l’idée de jouer sur un bâtiment à double orientations afin de ne pas faire front à la Garonne, mais plutôt d’insister sur la direction du campus universitaire. Projet architectural - Proposition 5
Dans la continuité de cette démarche, l’axe du campus universitaire est accentué dans le biais de deux ossatures. L’idée d’une boite suspendue émane aussi afin de libérer l’édifice du sol, cela toujours dans la démarche de ne pas faire Projet architectural - Proposition 6
front à la Garonne
62
De part la difficulté de l’agencement intérieur due aux deux axes différent, un retour à un parallélépipède simple est nécessaire. Le concept général est toujours celui d’une boite suspendue par des portiques. Un principe de brise soleil fait aussi sont apparition afin de déProjet architectural - Proposition 7
vier la lumière naturelle du sud, afin que cette dernière soit moins puissante et éblouissante pour les livres et les lecteurs.
Aujourd’hui le projet suit cet directive. De nombreuses idées exposées lors des premières semaines font
?
leur réapparition comme celles d’un atrium central par exemple, mais aussi l’idée de deux entités au sein d’un même édifice.
Projet architectural - PFE
63
Les intentions architecturales
L’emplacement de la médiathèque demande rigueur et prise en compte du contexte. Elle a de multiples enjeux puisqu’elle s’inscrit dans un lieu en pleine mutation. Par quel programme concilier les différents projets de Bordeaux 2030 et le campus universitaire ? La médiathèque se présente à la fois comme un lieu d’invitation, d’accueil, un lieu culturel ouvert sur l’extérieur, mais aussi comme un lieu de concentration, de travail, tourné sur soi-même. En effet, cet équipement est constitué de multiples salles qui n’ont pas la même envergure. Le hall par exemple, doit être composé d’une grande superficie et d’une haute hauteur sous plafond puisqu’il est un passage obligatoire pour tout un chacun. Il doit aussi guider la suite de la promenade architecturale. A l’opposé, les salles de travail, doivent quant à elles, être un espace plus confiné, afin d’attirer l’attention sur son travail et non sur l’extérieur. Ces différentes conceptualisations d’espaces ont été difficiles à aménager. De plus dans un tel bâtiment la lumière est aussi une contrainte à prendre en compte. Il faut en effet un bâtiment lumineux afin de créer des espaces de travail et de déambulation agréables. Dans le même temps, une lumière directe n’est pas une solution ni pour les livres ni pour la lecture. Comment concilier ces deux principes forts de la médiathèque au sein d’un bâtiment inondé de lumière indirecte? Dans un premier temps le contexte apporte lui-même des informations. Ainsi 64
cinq premières volontés architecturales se sont exprimées. Elle ont été présentes tout au long des étapes du processus de conception. Dans un second temps, l’essence du programme est un élément moteur de la création architecturale. Il crée des logiques. C’est dans cette optique que j’ai tracé de nouvelles intentions architecturales. Le parvis est considéré comme premier programme du bâtiment, c’est lui qui fait la jonction entre le projet du semestre 9 et celui du semestre 10. S’en suit le hall, qui abrite le début d’un vaste programme. Le projet est composé de deux entités liées au sein d’un même édifice:
Faire rentrer la Garonne
65
Continuer l’existant..
Prolonger les rues..
..par le vide
..perpendiculairement
- D’un coté, la bibliothèque, espace centré sur lui même autour d’un puits de lumière zénithale, allant jusqu’au hall, ainsi en lien direct avec l’entrée. - De l’autre, une boite plus fermée qui abrite l’amphithéâtre, autour duquel gravite les éléments ouverts sur la ville qui profitent de la vue (salon, café, multimédia, ...). Ces deux éléments sont visibles, depuis la cinquième façade (le toit) mais aussi à hauteur d’homme grâce à la structure. Cette dernière occupe une place centrale dans l’édifice. Les trois portiques présents délimitent les deux espaces. La distribution principale s’organise au milieu de ces derniers, ainsi, depuis cet espace, le visiteur peut lire et comprendre la composition et l’organisation des différents composants du bâtiment. C’est un point de vue d’ensemble. La structure permet aussi, par nécessité, une toiture épaisse, de 2,8m de haut. Cette dernière permet d’y introduire un grand nombre d’éléments techniques à l’abri des regards. Le principe de structure telle une boite suspendue par trois portiques invite la façade à être non porteuse. De ce fait, la façade composée de brise-soleils verticaux, inclinés et en bois, est décalée par rapport à la structure porteuse. Cela créer un interstice libre entre les portiques, et les brises soleil. Un espace agréable, en marge de l’atmosphère grouillante de la médiathèque et profitant de la vue. Cet espace sera dédié à la circulation, à l’instar du chemin de ronde des châteaux forts. Les visiteurs pourront ainsi déambuler sereinement, dans un lieu qui leur est dédié et profiter des différentes vues que les orientations de la médiathèque proposent. Cette ronde est le parcours architectural horizontal de chaque étage. Il est lié au parcours architectural vertical situé au centre de l’édifice et proposant ainsi le choix de l’une ou l’autre entité (le parcours principal est représenté en bordeaux foncé et épais sur le schéma ci-contre). Schéma programmatique et parcours architectural (ci-contre)
66
Administration
Archives
R+4
Salles de travail Architecture Paysage
Amphithéâtre
Urbanisme
Bibliothèque
R+3 Architecture Paysage Urbanisme
R+2
Café
Multimédia
Salon Journaux
R+1 Ludothèque
Parking
Hall
Parvis
67
Expositions
RDC
Aujourd’hui
AVANT - Une friche ferroviaire
68
APRÈS - un campus universitaire et sa médiathèque de quartier
69
70
Conclusion
Cette conclusion constitue un rappel des différentes intentions architecturales exposées précédemment. - Une méga structure composée de trois portiques et d’une toiture épaisse comprenant les différents éléments techniques; - Une boite suspendue permettant au sol d’être libéré de l’emprise de l’édifice et ainsi de profiter de la vue sur la Garonne et la rive gauche depuis le boulevard et le Parc aux Angéliques; - Une façade en bardage vertical incliné ce qui permet de gérer la puissance et la qualité de la lumière naturelle, notamment celle du sud; - La présence de bassins qui rappelle la Garonne, mais aussi qui permettent, grâce aux de reflets de l’eau, d’éclairer la sous-face de la médiathèque, et donc l’entrée. - Le prolongement du parvis entre le campus universitaire et la médiathèque. Cela engendre une continuité entre les deux projets, et un élément commun. - Deux entités distinctes au sein du même édifice ce qui permet de répondre aux différentes programmations, à savoir un lieu dédié aux étudiants mais aussi aux résidents des quartiers voisins; - Un amphithéâtre central autour duquel gravitent différents programmes liés aux loisirs et à l’accueil des visiteurs; - Une bibliothèque tournée autour d’un vide central procurant ainsi de la lumière indirecte sur les tables des lecteurs et non sur les livres situés derrière; - Un édifice composé de deux axes différents, le premier au rez-de-chaussée qui prolonge celui donné par le campus universitaire, le second qui répond parallèlement à la Garonne. 71
72
Annexes
73
Photos du site1
Du Boulevard des Queyries
Vue vers le pont Chaban-Delmas
Vue de l’imprimerie Sud-Ouest
Vue des Grands Moulins de Paris (GMP)
Vue de l’alignement des arbres
Vue de l’alignement des arbres
Vue des GMP depuis le futur parc
Vue du hangar depuis les rails
Du Parc aux Angéliques
Vue d’un parking
De la parcelle du projet urbain
Vue du hangar depuis le futur parc
1.Photos personnelles (mai 2018)
74
Vue de l’entrée du projet urbain
Vue de l’entrée du projet architectural
Vue du street workout
Vue de la zone tampon entre quais et parc Vue de la promade cycliste et piétonne
Vue des GMP depuis les rails
Vue du projet architectural depuis le projet urbain (hangar à gauche)
75
Vue de l’alignement des arbres des quais
Vue du projet architectural depuis le projet urbain
Photos de l’emplacement du projet architectural Depuis le Boulevard des Queyries
Depuis le futur Parc aux AngĂŠliques
76
77
Photos de l’emplacement du projet architectural Depuis la parcelle du projet urbain
78
79
Références
Lina Bo Bardi - São Paulo Museum of Art (MASP) - São Paulo (Brésil) - 1968
Opus 5 - Médiathèque «Espace Kerene» - Pontivy - 2014
80
Paulo Mendes Da Rocha - Cais das Artes - Vitòria (Brésil) - 2008
Rudy Ricciotti - MuCEM - Marseille - 2013
81
82
83
84
- architecture - Bastide Niel - Bordeaux 2030 - campus universitaire - Quartier Brazza - Quai des Queyrie - Garonne - friche ferroviaire - médiathèque de quartier - médiathèque universitaire - métropole - mutation - paysage parc aux Angélique - rive droite - rive gauche - urbanisme - ville de Bordeaux-
S’inscrivant dans un site, actuellement à l’état de friche, au cœur de la rive droite de Bordeaux, ce rapport présente les différentes étapes qui ont conduit à la conception du Projet de fin d’Études. Il montre l’analyse, les constats, et les intentions mis en place de l’échelle du territoire et de la ville au processus architectural.
Rapport de PFE - Juillet 2018 ENSAPVS 85
Marie Plouhinec