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Annexes

Studiolada, EPHAD, Vaucouleurs, 2018.

Plans, coupes et façades du projet

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FIG 31. Plans, coupes et façades du projet.

FIG 32. Projet de l'EPHAD, vue de l'extérieur.

FIG 33. Fiche des différentes configurations des parois en pierre

FIG 34. (gauche) Démoulage des banches de béton.

FIG 35. (droite) Banche de béton expérimentale.

PNG architecture, Pôle administratif, culturel et technique, Saint-Barthélémy de Séchilienne, 2016 - 2020.

FIG 36. (gauche) Création des banches de béton par les architectes de l'atelier png architecture.

FIG 37. (droite) Création des banches de béton par les architectes de l'atelier png architecture.

FIG 38. Site du projet, toitures losangés du village.

FIG 39. Résultat du béton matricé sur le projet architectural.

Renzo Piano Building Workshop, Fondation Beyeler, 1997

FIG 40. Premières esquisses de Renzo Piano pour la structure de la fondation Beyeler.

FIG 41. Expérimentation échelle 1:1 pour la structure de la fondation Beyeler.

FIG 42. Toiture de la fondation Beyeler en acier et en verre.

FIG 43. Coupe de la toiture de la fondation Beyeler en acier et en verre.

Entretient Grishka Matinetti, PNG architecture, septembre 2019.

MR: Pourriez vous vous présenter?

GM: En préambule je fais partie d’une équipe, de l’atelier PNG on est une agence de 3 associés, on était dans le même atelier, on a suivie un enseignement d’atelier qui est en train de devenir.. Comment appeler cela… Sur la touche. Il y a surtout Val de Seine qui perdure cet enseignement et nous, on s'est rencontré dans ce cadre-là. La particularité c’est qu’ensuite toute notre scolarité dans la même structure, de la première année au diplôme, en plus nous on était en DPLG (…) c’est plus que cinq ans, on c’est beaucoup côtoyé, (on c’est beaucoup tournés autour) et puis finalement à travers les ateliers et notre manière de voir l’architecture plutôt commune et des projets en commun, puisqu’on avait aussi des projets inter année. ça finissait par créer presque des embryon d’agence et ça à un peu été notre cas et ce qu’il s’est passé c’est comme tous les trois on était en train de passer notre diplôme à peu près en même temps avec quelques mois de décalage ce qui a permis de nous aider les uns des autres. Il était déjà actée qu’on allait faire notre agence ensemble et chacun à eu des expérience dans des agences respective qui donnait envie à chacun, j’étais à l’atelier Jean Nouvel , Antoine Petit il est partie chez Shigeruban à l’époque où l’agence était dans le entre Pompidou et Nicolas est partie chez architecture studio. Donc on a chacun fait notre expérience très courte, je suis resté un peu plus longtemps, car j’avais une mission un peu particulière. Il était déjà acté que l’agence allait être fabriqué, un an après notre diplôme l’agence était créée, en septembre 2007. En réalité au début, on bossait chez les uns et les autres. Nous trois, nos trois profil sont assez différents les uns des autres mais on à tous un rapport à la matière, ça à l’air de rien comme ça mais c’est très important, c’est à dire que moi j’ai une approche plutôt scientifique, j’ai toujours adoré les matières, les cristaux, un rapport à la matière, à l’astronomie. Antoine Petit (Pedro) c’est plutôt l’artisanat, il a travaillé la gravure dans un atelier, le seul atelier qui porte le nom de soulage, il à eu pendant des années plutôt une formation d’artisans, il a travaillé avec les mains, la gravure, il à côtoyé des vitrailliste, donc lui il avait un rapport à la matière qui était pas ce biais là et puis ensuite Nicolas qui à une âme de constructeur lui il à toujours adoré fabriquer des choses quoi, il adore le chantier. De fait dès le début, on avait notre agence et ce rapport à la matière. On c’est finalement trouvé à travers même des questions philosophiques des architectures vraiment autour de la matière, ça explique aussi qu’on peut pas imaginer notre travail sans faire de l’expérimentation à l’échelle 1, pour moi l’expérimentation échelle 1 je trouve ça un peu vulgaire .. On fait de l’expérimentation grandeur nature. On anti-

cipe ce qui va arriver, on le fait à l’échelle de la ville en bas quoi. On fait aussi des maquettes, des maquettes numérique parce que depuis le début, et bien avant des questions de BIM par pour mettre des palanqué de produits du BTP dont on a absolument pas envie et plutôt parce que la 3D a des vertus exceptionnels, permet de ce projeter, d’imaginer et avec énormément de réalisme et en parallèle de ça on a toujours fait des maquettes (cartons) plus ou moins à échelle réduite pour toujours ce projeter, ça a toujours été l’objectif,

On ne vend pas un concept, dès le début, on imagine la chose construite et trouve tous les moyens qui existent pour se le confirmer. Pour confirmer notre intuition, d’une certaine manière qu’on ne voit pas le projet dès qu’il est construit. Ça fait des années on a passé beaucoup de temps à ce le dire, à s’organiser pour que l’agence produise ce type d’architecture mais on pourrait vraiment pas faire autrement, c’est pas une posture c’est juste que c’est naturellement notre manière de faire et on y’en a pas cinquante. (...)

J’ai toujours aimé le patrimoine j’adoré construire dans des bâtiments existants, quelques fois à l’agence ou naturellement on a fait ce type de projet parce que ça nous plaisait tous les trois, la formation qu’on a elle est pas suffisante pour travailler (…) en envoyer un des trois à Chaillot pour pouvoir travailler plus librement sur ces éléments.

MR: C’était aussi une volonté de votre part, c’est quelque chose qui vous anime le patrimoine?

GM: Oui j’aime beaucoup, justement quand j’ai travaillé sur la Bourse du commerce, Neo classique, ça c’est sur que à un moment il fallait que je… Une frustration trop importante, il faillait que ce soir réglé ce problème-là. Le patrimoine c’est pas toujours des choses physiques, c’est aussi des manières de faire, je suis un très grand défenseur du patrimoine vivant (…) dans le fond il y a aucun des projets, des lieux qui sont important dans la matière, c’est une mise en œuvre, que la manière dont elle à été. Et ça ne me choque pas, j’ai appris à Chaillot que beaucoup de bâtiment qui nous entourent et qui semblent être fait d’une seul pierre, sont en réalité des bâtiments circulaire qui ont étés refait un nombre de fois incalculable et dont la matière d’origine existe casiment plus (…) J’ai un rapport au patrimoine, à la beauté des mises en oeuvre de matières ça oui c’est sur, mais pas à la matière et ce qu’elle dégage elle même, je m’en fou de savoir que la pierre à cent mille ans, c’est pas ça

qui va me toucher. Donc c’est pas ça qui est intéressant, d’ailleurs je suis très sensible à l’attitude des Japonais, Sanctuaire Chinto qui tous les vingt ans est reconstruit à l’identique, pour s’assurer que la construction est vraiment faite à l’identique il y’a deux temples. Celui refait à neuf et celui refait il y à vingt ans. Il sont certains comme ça de réutiliser les mêmes mise en œuvres, par contre la matière reste la même, c’est du cyprès japonais. (…) C’est donc pas le patrimoine de la matière elle-même, mais la manière dont elle est mise en œuvre. (… Cathédrale Clermont..) À cette époque on ne se posait pas la question d’importer des matières du bout du monde.

MR: Pour vous c’est important de ce questionner sur une matière qui appartient au territoire?

GM: Au maximum oui après encore une fois c’est pas exclusif, par exemple récemment on a fait un escalier dans le centre Pompidou et le hêtre il vient d’Allemagne, moi j’ai pas envie qu’il vienne de Chine c’est sur mais moins venant d’Allemagne, toute la structure de Pompidou on été fabriquées en Allemagne. Pour nous, ici, c’était la symbolique du bois dans un bâtiment en métal et en verre. Parfois la matière ce n'est pas tant qu’elle soit exclusivement locale, mais ce qu’elle porte comme symbole, mais au final, c’est toujours la matière.

MR: Il y a une poétique de la matière?

GM: Oui oui bien sur, ça c’est sur, on le voit aujourd’hui à quel point ça peut être dévoyé, les bâtiments en bois qui sont en train de pulluler fait par des industriels avec de bois qui viennent de Chine et compagnie.. La symbolique derrière, c’est juste de dire regardez, on fait des bâtiments écolo parce que ça envoie. Mais c’est le quotidien de l’architecture aujourd’hui. Il n’y a rien de plus magique que de voir l’accomplissement concret, physique de quelque chose qu’on en a rêvé. On rêve pour les autres. Donc bien au contraire la discipline appliquée de l’architecture au quotidien construite n’est pas du tout là pour briser les rêves des gens, c’est plutôt pour les conforter. Si on ce donne les moyens de le faire en tous cas et c’est ce qu’on fait à l’agence, plus le temps passe et plus nos projets nous font rêver. (..) Maintenant on a une expérience qui fait qu’on est un peu plus sur de ce qu’on fait, on ce permet de faire des jeux d’équilibriste parce qu’on sait qu’on va retomber sur nos pieds, en plus comme on maitrise tous nos chantiers, comme on aime la matière, de fait la chantier c’est un moment magique pour nous, jusqu’au bout on tient

notre histoire. L’école s'est faite pour recharger les batteries pour plus tard, ce n'est pas juste pour rêver. L’architecture c’est un art construit, l’architecture de papier bon voila ..

MR: votre travail m’intéresse car vous prenez le temps de comprendre

Il y a quelque chose qu’on a fait, on fait peu au début. C’est d’aller voir une briqueterie, d’aller voir une scierie, d’aller voir les gens qui font, parce que c’est gens là c’est avec eux que vous allez faire de l’architecture. (…) Il y a une entreprise qui fait ça donc un artisan donc un savoir faire. Si vous n’allez pas voir la manière dont il travaille aujourd’hui et valoriser leurs savoirs faire bah en effet vous subirez sur le chantier. Il faut que vous alliez voir le concret pour comprendre, cela va orienter votre dessin et donc votre dessin, il sera déjà encré dans le réel et donc au lieu d’être une affreuse frustration de voir votre joli dessin être flingué par une entreprise, c’est l’inverse qui va se passer, c’est que votre dessin sera déjà dans le réel et c’est exactement comme ça que ça va être réalisée.

MR: dans quel cadre vous avez fait le choix de tester ces premiers éléments échelle réelle? Est ce qu’il y a eu un premier projet qui à déclenché cette envie dans votre équipe?

GM: Non non l’envie elle a toujours existé et c’était l’émanation de ce que j’avais à proposer, c’est à dire que on est tout les trois pétrie de cette culture de la matière, quand on est trois c’est comme dans un relais, cad que même quand il y’en a un qui est fatigué il y’en a au moins deux qui ont encore du jus. Il y en a toujours un qui va tirer les autres vers le haut, donc si a un moment, on ne pense pas, il y en a toujours un qui dit, il faut absolument qu’on en fasse, ça a été dès le début comme ça, dès nos premiers projet. Notre premier projet, a chaque fois, c’étaient des MAPA? Des petits marchés, ils sont réglementées d’une manière différente, il n’y a pas de concours. On fait plutôt des notes d’intentions, on peut rencontrer la maîtrise d’ouvrage et discuter avec eux, moment de vrai rencontre avec des maîtrises d’ouvrages. En tant qu’architecte, on peut vraiment discuter avec eux et comprendre leurs besoins et lire leurs programmes d’une manière totalement différente, leur demander « dans le fond, c’est quoi votre projet ? » Donc il y a une vraie discussion, ça nous a permis d’avoir quasiment tous nos projets. Et donc notre premier projet, c’était au jardin des plantes, et quand on est arrivé, zone inondable, bâtiment classé et autres grosses contrainte. Quand on a eu ce projet-

là de toute façon, c’était au moins deux ans d’instruction pour obtenir un permis, pour un centre de tri de déchets. Dans leurs têtes, évidemment, il fallait mettre du bois, c’est-à-dire un matériau qui va se mélanger avec les arbres, etc.. Il faut que les camions viennent décharger, le bois ne tiendra pas. Évidement, on étais conscient qu’apporter du béton dans le jardin ce n'était pas facile parce que ce n'est pas un matériaux naturellement présent et c’était plus difficile à justifier, on s'est dit nous, on vous impose du béton, car c’est beaucoup plus résistant. (…) Et à ce moment-là, on s'est dit « on ne peut pas faire un béton classique. » c’est là qu’on a étudié la question des gravillons, de choisir une charge qui puisse avoir une teinte particulière, des gravillons de la seine, ensuite de teindre les bétons pour que ce soit un béton gris, une teinte proche de la terre et pour se convaincre de ce travail là on a fait beaucoup de travail en image, en dessins et beaucoup en prototype.

Donc on a fabriqué nous-même un béton à l’échelle 1:5 , on a travaillé directement avec un petit tas de sablage pour tester avant si notre solution s’avérait intelligente. Une fois qu’on été convaincu que ça marchait, on à décris le projet, le chantier à commencer et ça c’est un truc qui est très important c’est qu’il faut toujours imposer des prototypes. Alors les maîtrises d’ouvrage elles sont jamais contente, « bah oui, je vais devoir vous payer » mais en réalité des entreprises qui ne sont pas trop idiotes, quand elles voient que dans le projet on a fait un prototype, elles vont faire payer, mais pas autant que ce que l’on croit. (29’18) Parce que l’intérêt d’un prototype pour une entreprise c’est que une fois qu’on c’est mis d’accord sur le proto, personne ne reviendras sur la décision, donc en faite elle gagne du temps et l’entreprise n’est pas du tout perdante, donc c’est pour ça qu’elle fait pas payer des mille et des cent pour un prototype en réalité. Donc il faut toujours imposer des prototypes, il faut être raisonnable, ça sert à rien de tester un mètre de haut, il faut trouver la bonne taille. Mais il faut s’imposer et dès la première réunion de chantier rappeler à l’entreprise « premier truc à faire, c’est le prototype ». Pour les lancer et bien faire comprendre ce qu’on veut faire ensemble avec l’entreprise, avec son savoirfaire pour l’intéresser à la question et ça ça a permis au jardin de plantes très vite de valider ce principe de sablage de béton, c’est un sablage progressif de haut en bas pour que en bas en faite on va énormément la charge qui est dans le béton et qui elle est en rapport avec le sol que nous avons fait en lignonette. Un sol à moitié en béton. Qu’il y est une fusion entre le mur et le sol et ça évidement si on le teste pas à l’avance bah on risque d’être déçu le jour du chantier, donc il faut le tester sois même, on à fabriqué nous même un mur de

béton qui est toujours à l’agence d’ailleurs. On a fait beaucoup de maquettes pour être photographiés, on documente tous nos prototypes, parfois plus ou moins bien, mais on le fait toujours, système d’archivage important.

MR: est ce que la maîtrise d’ouvrage était favorable à ces prototypes?

GM: oui oui, mais à l’agence, on ne fabrique pas des bâtiments pour la maîtrise d’ouvrage, on la fabrique pour les gens qui vont l’utiliser, la maîtrise d’usage. Et le problème de la maîtrise d’usage, c’est que souvent ce n'est pas le directeur de la maîtrise d’ouvrage. Donc elle est là car elle a commandité le truc, nous on veut faire un moyen de rentrer dans le projet.

Que la maîtrise d’ouvrage soit d’accord ou pas on en à rien à faire. Donc on l’impose, dans le cahier des charges, dans les pièces écrites, qu’elle lit rarement donc même si elle le découvre sur le chantier après tout, c’est quoi le problème? Parfois, je suis content, car elle dit, « c’est super, on fait un test avant la grandeur réelle » et franchement, c’est rare, et ça nous ai jamais arrivé que la personne nous disent « ça sert à rien ». Mais ils aiment bien, même les gens qui n’en ont rien à foutre, de voir un prototype émerger qui est un pré-sentiment de ce qui va être le projet fini. Bah, tout le monde est plutôt satisfait. Personne est contre le fait qu’un morceau du bâtiment émerger avant que le bâtiment construit arrive.

Donc comme je le dit, on leur impose, ces prototypes, ces essais, on imposent tous ça, en sachant que souvent ce qu’on fait comme travail, c’est d’entreprise qui ont très faim, qui seront dans l’appel d’offre on va les voir avant. Ce n'est pas totalement autorisé par le code de l’architecture public, mais on s’en fou, on va les voir avant et donc on a déjà une relation de confiance avec eux.

MR: avez-vous d’autre exemples d’expérimentation que vous avez fait au sein de votre équipe? Qui vous aurez le plus intéressé ?

GM: Sinon très récemment à saint Barthélémy... Quand on est arrivé sur place il y a des choses qui nous ont frappé, quelque chose qui dans le fond n’est pas si vernaculaire, les toitures de villages qui est faite avec l’éternite, avant avec de l’amiante. Elles ont une particularité d’avoir des motifs dont un motif losangé où toutes les toitures du village étaient marquées par ce motif, à la manière de ce que fait Carl et st John en référence. Ils ont réintroduit la question de l’ornementation dans l’architecture, qui n’avait jamais vraiment disparu même

avec le Corbusier. Quand on est arrivé sur ce territoire ça nous à marqué ces losanges et c’est vrai qu’on a commencé à ce dire qu’il faut le retrouver dans le projet, le retrouver en toiture ça c’était insupportable. Et il y a une question architecturale qui nous anime depuis toujours, c’est la plinthe, comment le bâtiment rencontre le sol et on est très très content du travail de siza, il travaille ces pieds de mur avec ces plinthes qui font parfois un mètre de haut, il y a un sous bassement et là dans le sou bassement, on voulait introduire le motif losangé et le détourner de ce qu’il y a actuellement en toiture et donc on ne le vois que quand on prend de la hauteur ... On a voulu que le soubassement de cet édifice intègre le motif et c’était évident qu’on n'allait pas choisir des murs préfabriqués dans un catalogue de murs préfabriqués. Ce qu’on appel les murs matricés, on voulait faire artisanalement du béton. Donc on a fait des essais dans le jardin en achetant des grilles qui parfois sont torsadées, on a achetés plein de tailles différentes et on a fait plein d’essais avec un feutre entre pour que quand on décoffrait le motif reste. On l’a fait nousmêmes parce que à un moment le betonneux qui avait obtenu le projet nous à dit qu’il savait pas faire. On lui a dit « vous ne savez pas comment faire, mais nous on va vous montrer comment faire et que vous savez faire, vous avez tous ce qu’il faut pour le faire donc on va le faire » On n'est pas betonneux on est juste architecte mais on va le faire. Donc on a fait le prototype, certains n’on pas fonctionné et un a merveilleusement bien fonctionné, une fois qu’on était fort de cette réussite, on a voulue voir l’entreprise. Le torsadé on l’a acheté chez Le Roy Merlin et on lui a expliqué si il mettait de cette manière-là vous aurez un résultat parfait.

MR: c’est vous qui avez dit à l’entreprise de le faire?

GM: bah ouais, on leur a prouvé.. Le chef de chantier, il adore! Il est très très heureux, il a pris ce chantier un peu comme un chantier prototype. Là où d’habitude il fait sont béton sans se poser de questions « là je me rends compte que je fais un chantier singulier » donc c’est lui qui a commencé à arriver avec d’autres solutions, dont une assez peu utilisée qui est le coffrage forain c’està-dire de la préfabrication sur site. Il coule les murs à l’horizontale, l’intérêt c’est que le parement qui est au contact à l’horizontalité du sol soit parfait. Il est parfaitement vibré, la surface est magnifique, il y a qu’un côté qu’on verra donc on s’en fou. Il a proposé de faire ça sur une partie des bétons intérieur, une apostre en béton qui permettait un résultat parfait donc on a dit ok, on fait comme ça. Donc encore une fois le fait d’avoir mis l’entreprise qui au début n'était pas d’accord, on leur a prouvé que c’était faisable donc déjà ils

commençaient à nous croire une fois qu’ils l’on fait eux même étaient satisfait du résultat ça les a valorisés et ils se sont sentie poussé des ailes. Ils ont fini par proposer d’autres solutions, car ils savent faire, ils ont un savoir-faire, on leur demande peu, qu’ils ne l'utilisent pas.

MR: Quels relation a l’architecte avec les métiers de l’artisanat ?

GM: dégager son temps pour les ouvriers (gigot bitume) et donner la main à la patte. (...) Les gens sont un peu surpris, vous prenez un risque et vous vous mettez dans une situation inconfortable, ce n'est pas votre métier. Vous obtenez de la part du chef de chantier et de tous les ouvriers un respect, ça, c’est instantané. Moi, je pense que c’est facile de franchir le chemin qui nous sépare des ouvriers, il faut tous a fait être lucide que ce qui a créé cette distance entre l’artisanat et l’architecture. L’art, l’artisanat et l’architecture, c’est la même chose, il y a de l’architecture dans tous les artisanat et inversement. Il serait peut-être temps de se faire un Bauhaus 2.0 Avec l’industrialisation par le Btp, on embauche de moins en moins des gens qualifiés, d’ailleurs la filière en France devient de plus en plus pauvre et les entreprises qui à certains moments voudraient des ouvriers qualifiés elles n’arrivent plus à les trouver. Le Btp privatise la matière.

Essayer de remettre en place des filières courtes, et ça, c’est dans les mains des architectes puisque c’est la manière dont on dessine des projets. Le dessin ne serras pas forcément parfait, mais c’est le dialogue avec les entreprises qui finalise ce dessin.

Entretient Christophe Aubertin, Collectif Studiolada, octobre 2019.

MR: pouvez-vous expliquer votre « expérimentation » pour l’ephad de Vaucouleurs?

CA: qu’on retourne le truc et qu’on assume quelque chose de robuste en bois, s’inspire d’un cadre fenêtre avec un vitrage qui s’inspire de plaque en béton glissée dans les rainures et renverser, l’architecte peut innover parce qu’on voient différemment et on peut trouver une solution qui est une réelle économie, qui se retrouve moins chère. C’est une dimension importante la capacité des architectes à inventer et ce qui est intéressant aussi. L’ingénieur va peutêtre aller à la performance technique et éventuellement à l’économie et nous architectes comme on balaye toujours plein de champs culturels, écologiques, de la mise en œuvre, du financier donc on peut proposer des choses qui s’inscrivent dans des champs plus large. C’est la capacité des architectes à innover. L’autre volet intéressant c’est de promouvoir une expérimentation collaborative entre architectes, ça c’est en open source, on est prêt à le partager dans les moindres détails et à soutenir d’autres confrères qui voudraient réutiliser ou prolonger cette recherche là. Aujourd’hui, j’ai plusieurs confrères qui m’ont appelé et je travaille avec eux sur d’autres évolutions du système et je trouve ça vachement intéressant. Des agences assez engagées comme encore heureux récemment mu architecte à Paris. L'explication en détail du processus Pierre sur châssis bois. Et faire en sorte que leur expérimentation soit plus simple et moins chère et essayer de défendre auprès du CSTB s'ils ont un Atex à faire, de faire un atex simplifié qui réutilise celui déjà existant. C’est quelque chose à défendre pour promouvoir une expérimentation de bon sens qui est un peu plus libre, moins chère. Autre chose, ce rejoindre et ce fédérer entre architectes, par exemple face à un bureau de contrôle qui serait plus ouvert à l’innovation qu’un autre, par exemple nous on l’a fait avec apave qui valorise l’expérimentation et qui a se courage là. C’est là où on a tout intérêt, nous architecte à leur dire que si veulent avoir des affaires qu’ils adoptent une attitude plus ouverte sur l’innovation et non pas un peu rétrograde parce qu'eux plus c’est simple moins ils se cassent la tête, plus ça va vite plus ils gagnent de l’argent. (5’45)

MR: considération entre architectes plus importante, peu se tournent vers l’innovation?

CA: aujourd’hui quand on ouvre une revue, il y a pas mal de références d’innovation, on est peut-être pas assez au courant de ce que nos confrères ont inventés, il faudrait davantage communiquer et partager tout ça.

Je pense que l’architecte en plus n’est pas quelqu’un qui cherche à camoufler sa petite invention, au contraire beaucoup de mes confrères sont fier de publier des détails constructifs. C’est intéressant dans la méthode et si ça va au bout cette évolution du procédé, on serait ravie de communiquer sur les résultats, mais aussi sur notre démarche de collaboration et d’inciter d’autre à aller dans cette voie.

MR: pour vous innovation et expérimentation, c’est la même chose ?

CA: expérimenter ça veut dire concrétiser mettre en œuvre et ne pas être sur du résultat mais faire l’expérience et voir ce que ça donne. Innovation, c’est avoir l’envie d’innover. Que l’expérimentation est une méthode d’innovation.

MR: pour l’EPHAD à Vaucouleurs, c’est arriver plus tard votre expérimentation?

CA: On à réfléchit à notre dispositif dès le départ mais c’est vrai qu’on à pas réalisés de prototype, bon on était très confiant sur le principe et le prototype on savait qu’on en réaliserait un en chantier, un peu avant la pose des systèmes de bardage et là on a du en faire un pour tester ça résistance mais nous, l’agence, on avait pas fait de prototypes la dessus. Peut être qu’on aurait du, après on manque de temps, on manque d’argent on à pas les locaux pour le faire mais ça aurait été sympa de le faire oui.

MR: c’est donc aussi une question de charge temporelle ?

CA: Oui aussi une question de temps, par contre on travail beaucoup en maquette, pour essayer des choses, voir à quoi ça va ressembler, après le prototype pour voir vraiment à l’échelle 1 à quoi ça ressemble, régler des détails technique de mise en œuvre ça on le fait quand même très rarement, on est vraiment pas équipés pour, mais oui il faudrait.

MR: C’est plutôt à l’étape du chantier, vous discutez avec les entreprises ?

CA: oui c’est ça et quand on lance l’appel d’offre sur des choses un peu particulière on dit bien qu’on demandera un prototype, des fois, c’est directement sur le chantier.. par exemple sur des façades l’entreprises elle vient réaliser deux mètres carré de façade, mais directement sur le bâtiment, in situ, les échantillons à côté des autres et ensuite on regarde directement sur le bâtiment ce

qui nous plaît le mieux, ce qu’est facile en mise en ouvre, et puis des fois c’est vraiment un petit prototype vraiment indépendant qui est à côté.

MR: À quel moment aviez vous faites la demande d’Atex? À quel moment sommes nous obligés de passer par un Atex?

CA: C’est notre bureau de contrôle qui a jugé de notre dispositif, et si celui si pouvait être validé ou pas, alors il y’a différent stade. Une validation intermédiaire qu’on aurait vraiment préférée un avis de chantier, c’est-à-dire que le bureau de contrôle à toute confiance en notre système même si c’est un petit peu hors norme, ils nous laissent le réaliser et une fois réalisé (en partie) il le valide et il confirme, il atteste que c’est correct. Nous, on l’avait déjà fait pour un autre bâtiment avec du verre bombé (…)

Donc à l’étape du PRO grosse déception, le bureau de contrôle nous dit non non j’ai demandé à mon spécialiste façade qui dit que c’est trop particulier et donc qu’il a demandé à faire un Atex. Après il a fallu expliquer ça au maître d’ouvrage, qu’on a plutôt ménagé par rapport à tous ça, on lui à pas tout expliqué par rapport au problème d’Atex tous ça. Même le prix de l’atex on l’a inclus dans l’appel d’offre, dans les postes de l’entreprise « financement de l’Atex » donc indirectement le maître d’ouvrage ne payait pas le prix de l’Atex au CSTB mais il paye l’entreprise et c’est l’entreprise qui paye ça. Parce qu'à un moment ça aurais pu le bloquer de payer 15 000 à 20 000€ supplémentaires et remplacer la pierre par du fibre ciment par exemple. On lui à donc expliqué le dispositifs innovant mais voila c’était inclus dans l’offre de l’entreprise et ensuite on a croisé les doigts à l’appel d’offre pour que ça puisse passer. On a eu un appel d’offre fructueux, comme souvent, c’est vrai. C’est passé dans le budget global donc le maître d’ouvrage à suivi. Donc le maître d’ouvrage à été ménagé par la complexité, le stress, les angoisses vis à vis du truc. On a partagé ça avec lui et il était hyper content mais disons qu’on lui disait que ce qui se passait bien et pas là où c’était un peu stressant. Pour ce projet c’est de l’innovation de bon sens, on est persuadé que ça à du sens, le maître d’ouvrage en étude il doute, ça lui fais peur, c’est pour ça qu’on le ménage et aujourd’hui il est absolument ravie et extrêmement fière, on à eu le prix construction bois, le prix régionale. Ça donne une image, des fois on à l’impression que nous les archis on fait les choses pour nous, que c’est des petits caprices d’architectes et pendant les études ça peut paraitre comme ça mais après, il faut tenir bon, il faut être un peu butté et aller au bout mais après tout le monde est vraiment satisfait de

ces efforts là et aussi que ce soit des projets qui est une porté qui aille au delà de leur propres cadres, mais il y’a aussi la communication qu’il y’a autour « ça valait le coup parce que ça créer des projets exemplaires, ça participe à une évolution et ici valorisation des filière courte et locale » ça c’est motivant que tu m’appel et veuille en savoir plus, ça fait vraiment plaisir. C’est par l’échange qu’on diffuse des bonnes valeurs.

MR: comment c’est passé la collaboration avec les entreprises pour Vaucouleurs? Quel savoir faire de l’entreprise

CA: Non ça n’a pas fait peur aux entreprises, on l’avait bien décrit, bien dessiné, ça c’est toujours tout un travail quand on est sur des structures un peu inhabituel, un peu hors normes, mieux c’est dessiné et des dessins qui font ressortir une simplicité et non pas une complexité, plus les entreprises sont rassurées et chiffrent pas chère, donc oui les entreprises on carrément joué le jeux, ce sont prises de passion pour le sujet. Le charpentier à fait un prototype, on l’a amené faire un test ça n’a pas marché, on est revenue une deuxième et troisième fois avant que ça marche. J’ai juste été un peu déçu par le fournisseur de pierre, ce projet avait beaucoup de résonnance pour lui, toute cette recherche autour de son produit, sa pierre, aujourd’hui tout le monde vois la pierre de Savonière qui est mise en œuvre et on ne pense pas toujours au charpentier. L’entreprise qui a fournit la pierre n’a pas trop joué le jeu. Quand on avait besoin d’échantillons, il l’a fait à reculons, puis il nous à fait un avenant quand on à passé la pierre de 3 à 4cm d’épaisseur, oui il y’a plus de matière mais il aurait pu dire ok car on est dans une recherche et c’est pas des quantités énorme. Il a menacé de quitter le projet si nous n’acceptions pas l’avenant. C’est une petite carrière dans le village à côté, mais je pense qu'il a plutôt une logique financière, plutôt qu'une passion pour sa pierre et son produit et puis je ne sais pas s'il a bien parlé de ce projet pour finalement valoriser son produit. Ça dépend des entreprises. La carrière Grès rose sur l’office de tourisme plus compréhensive. J’essaye de saisir cette passion chez les artisans, quand c’est possible et il a des gens autour qui commence à le faire et aimer ça, c’est bien.

MR: que pensez-vous de la relation architectes - artisanat ?

CA: notre agence à déjà douze ans et beaucoup de projets derrière nous assez valorisés, localement on commence un peu à être connue et ça parle aux entre-

prises, maintenant ils savent que si ils vont travailler avec nous c’est aussi pour travailler des sujets comme ça. notre agence à déjà douze ans et beaucoup de projets derrière nous assez valorisés, localement on commence un peu à être connue et ça parle aux entreprises, maintenant ils savent que s'ils vont travailler avec nous c’est aussi pour travailler des sujets comme ça. Ça récompense de nos efforts pendant des années où on s’obstinait et finalement, ils sont très contents et en parlent autour d’eux. Aujourd’hui on assume et on a les références qui assument ça et c’est plus facile de continuer à bosser comme ça. Ça motive à ne pas perdre ses idéaux et travailler dans ce sens-là.

MR: pouvez-vous présenter le collectif Studiolada?

CA: Oui c’est un collectif, même si ça veut pas dire grand chose, nous somme un collectif car ce n’est pas une société commune, nous sommes six architectes indépendants. On était en libérale mais on vient de passer en société unipersonnel et on est réunie dans notre locale, on partage tous notre matériel, nos moyens et on partage nos salariées, on en à six aujourd’hui qui sont embauché par le groupe, donc on a une société civile de moyen qui n’est pas du tout une entité pour travailler, elle ne peut pas répondre à un appel d’offre mais elle nous sert à diviser les frais et embaucher nos salariés qui ensuite peuvent travailler pour chacun d’entre nous six. Mais on ne souhaite pas se mettre en société parce que on souhaite garder notre indépendance, surtout financière, pour pas rentrer dans des déboires économique complexe, donc là ça permet à chacun de travailler à son rythme sur des sujets qui lui plaise plus ou moins rentable sans avoir a rendre des comptes aux autres mais on a une éthique et une culture commune, des axes de recherches commun, ça permet je pense de partager tous ce qui est bon dans la pratique sans avoir cet espèce de pression financière qui est très complexe à gérer surtout quand ont est nombreux. On répartie les nouvelles affaires qu’on nous propose, les appels d’offres, bien entendu ceux qui manquent de travail en ce moment. On compose beaucoup de binômes ou de trinôme pour toujours être en mélange. Pour un concours, ce sont toujours deux d’entre nous qui travaillent dessus et après ont le regard du collectif, quand il y a un concours on est beaucoup dans l’affichage et la transparence sur ce qu’on est en train de faire, on fait des points régulièrement. (…) Ça reste du conseil, ceux qui travaillent dessus tranche et ça sera lui qu’aura le dernier mot, ça permet de ne pas être dans le compromis et d’éviter une grande gueule. On a tous la capacité de s’exprimer sur des sujets qui nous tiennent à cœur. MR: L’expérimentation était elle prévu dès le départ?

Non, dans notre tête, c’était déjà du projet, on n'est pas allé faire du prototype en amont.

MR: Et est ce que c’est quelque chose qui vous intéresserait, ou c’est plutôt une contrainte économique et ou temporel ?

CA: Non c’est quelques choses qui nous intéresserais de faire des essais, de pouvoir, oui ça nous intéresse beaucoup et voir pour le tester, bien sûr ça nous intéresse et d’ailleurs on à découvert les laboratoires qui nous ont aidées à tester. On est aller voir le CRITT à Epinal, en lien avec l’enstib l’école d’ingénieur structure bois et c’est un super outil que les architectes connaissent mal mais pour venir tester notre prototype ça nous a couté 1000€ ce qui n’est rien (comparé aux Atex de 20000€) et là on est dans un vrai laboratoire avec des structure pour fixer le prototype, ils ont tous les systèmes e poules pour bien calibrer pour faire les tests, ils prennent en photo, ils attestent tout avec un rapport de quinze pages avec tout résumé, c’est hyper professionnel. Pour moi ça a demistifi rapport avec un architecte maître d’œuvre et un laboratoire comme ça. Ça peut rejoindre sur ce que tu disais de faire des prototypes.

MR: Ces laboratoires rejoignent les Atexs?

CA: Les Atex sont demandé par le CSTB qui est à Paris Marne la Vallée et qui est l’institution gouvernementale et ensuite eux nous on demandé de faire des tests de résistance mécanique de système et là on savait pas si on le faisait nous même chez le charpentier, là ils aurait fallu faire des tests très précis, avec une gros, un petit sac et une petite bille de tel poids projeté à tel force sur le prototype. Est ce que ça valait la peine de le faire nous même et on a demandé au CRITT qui pouvait le faire pour 1000€, il fallait le transporter aussi et ensuite le rapport qui a beaucoup appuyé le dossier d’avoir un rapport de test.

Entretient Hugo Hass, Atelier Ciguë, Novembre 2019.

MR: pouvez-vous présenter la singularité de votre travail ?

HH: C'est dur de définir soit même, nous avons un atelier, pour une agence ce n'est pas récurant. On à monté notre structure de menuiserie en 2003 quand on était en deuxième année à La Vilette à Paris. La menuiserie nous permettait de faire le plus de chose en étant assuré et couvert, de toucher à du bois, métal, de l'alu etc.. On a fait beaucoup de rénovation d’appartement et de mobilier en conception réalisation. Au début on faisait tout nous-même, démontage, enduit, peinture, carrelage…) Après on est passé à une autre phase où on a fait faire par une entreprise générale les travaux principaux et nous on se concentrait sur du mobilier plus précis et des détails. Ça à bien fonctionné ça, quand on était à l’école 2005-2007.

Après le diplôme on à monté l’agence d’architecture et on à gardé les deux sociétés, pour laisser à nos client l’aspect conception-réalisation, les gens venait nous chercher pour notre niveaux de détail/ finitions sur mesure, le temps que tu passes sur le chantier et le temps que tu passes à fabriquer les choses. Comme t’es aussi concepteur, tu peux revenir en arrière et modifier ton dessin. Ça, c’est assez cruciale, au début on dessinait très peu et on décidait beaucoup sur place en faisant, ça à des avantages et des inconvénients, tu peux considérer certaine étape comme de la sculpture, de l’improvisation au lieu de tout prévoir et tout figer pendant la conception devant un ordi ou une feuille de papier, c’est quoi avec ton corps qui réagit au moment, ça peut faire sens ou non. Apres on à appris à dessiner en détail, surtout en travaillant à l’étranger, on à pas pu fabriquer nous même, on l’a fait dans un premier temps en France Angleterre. En Asie ont à pas pu et il à fallu apprendre à être extrêmement précis au niveau des finitions : qu’est-ce qui est brut et pas bien fini, c’est difficile à exprimer en CAD. Quand tu veux réagir, exemple une poutre en bois qui à des veines, des nœuds, des parties grisées que tu veux garder ou raboter ce n'est pas possible ou plus difficilement.

On c’est confrontés à des problèmes en conception-réalisation à partir du moment où on avait plusieurs projets en même temps, en conception c’est possible, en réalisation c’est beaucoup plus dur, déjà pour de la logistique d’outillage et on peut pas être partout à la fois. Avec ce processus conceptionréalisation on a fait quelques boutiques EZOP et projets d’appartements puis on à arrêté et repris mais de manière plus mesurée et ciblé. Aujourd’hui quand on fait de la fabrication, c’est vraiment sur des sujets expérimentaux, où on n'est pas capable de dire à quelqu’un quoi faire exactement, enfin qu’il faut

inventer le processus de fabrication y a des mélanges à développer, une partie sculptural, il faut laisser faire les choses, on peut pas tout prévoir, tout planifier.

MR: C'est difficile en conception-réalisation en ayant plusieurs projets ? Cela demande beaucoup de temps ?

HH: Oui ça demande énormément de temps et au niveau économique ça fait plus sens, dans les échelles de projet qu’on peut toucher et après y a une notion d’échelle. On aimerait toucher des petites comme des grandes échelles et la faire de la conception-réalisation sur un bâtiment ce n'est pas réaliste. Pour ma maison oui, mais pas de manière professionnelle.

MR: Quel est l'histoire de l'agence?

HH: On était six à la fondation et maintenant on est cinq, quatres fondateurs et un cinquième plus sur la partie finance, organisation. Agence de vingt-cinq salariés, une personne en continue à l’atelier. Nous avons une manière assez organique de travailler, on travaille presque tous sur tout les projets, de manière séquentielle. Hugo fait plutôt les démarrages de projet, les rencontres clients, les esquisses concours. Les deux autres associé font le développement de tous les autres projets et ensuite le quatrième est sur des sujets plus expérimentation / fabrication et lié à la production ou dessins détail, mise en place outil et des processus que l’on transmet à des artisans.

MR: malgré les nombreux projets et vos vingt cinq salariés, vous gardez cette relation d'expérimentation, du travail dans l’atelier, en lien avec les artisans ?

HH: Oui en lien avec des artisans, mais parfois ça sort de chez nous, atelier. Pour le projet de l’hôtel, la structure en bois, c’est une entreprise avec qui ont travail, le reste c’est nous. Le plancher, les panneaux de plâtre, le verre, les cuves ont la fait dans l’atelier à Montreuil. Avec une série d’échantillons, de recherche, de ratés, pour arriver à un panneau qui résiste à l’eau, qui ce tiens bien, dans lequel on peut viser et découper facilement. Boutique Galeries, cube en papier compressé (mobilier d’archi, cité de l’architecture) premier boulot en plâtre, tous les tests fait en atelier, où on a testé plein de processus de fabrication, des mélanges différents.

MR: pourquoi cette volonté de créer ce nouveau matériau? Contre le catalogue?

HH: Nous sommes contre les catalogues et la prescription, c'est des termes que je déteste, on dit architecte prescripteur. On a toujours plutôt était attiré par les matières premières, sur les endroits où l’on comprend comment on manipule la matière à une autre échelle, un autre niveau de définition, donc sans finition. Qui s’oppose au tasseau avec code bar acheté à Leroy Merlin. Quel(s) outil(s) il faut et quelle énergie il faut pour découper un marbre, le faire sécher et le transformer. Et ça ouvre le champ des possibles à quelqu’un qui veut faire de la conception, de quoi je pars? Est-ce que je pars justement d’un produit catalogue, déjà standardisé? Où estce que je pars d’une matière brut, disponible dans la nature? ça c’est en nous depuis le début, ça c’est clarifié petit à petit, l’idée de jouer avec des nouvelles matières c’est un peu plus ce questionner sur ce qu’on utilise au quotidien, on à fait pas mal d’expérience avec de la terre crue, effet de mode sur les choses simple, efficace et belle. On a aussi joué avec de la paille, en rencontrant des spécialistes de la paille, la tester sur comment ça fonctionne, quel est son intérêt ? La terre cuite, les plâtres et les déchets : les papiers, le tissu et voir ce qu’on peut faire avec tout ça, au lieu de produire de nouvelles matières qui va redevenir du déchet. S’éloigner du béton le plus possible, sable vrai sujet, en tant qu’architecte on à une responsabilité à déplacer des matériaux et les rendre plus belles.

MR: Étudiez-vous la notion de réemploi? De faire avec ce qui est disponible?

HH: Pas que de réemploi, de premier emploi qui laisse aussi d’autre vies possible, le béton une fois utilisé, c’est finie, le gisement de base est nul par ailleurs, à part en décharge ou en remblais. Le plâtre, on sait qu’il peut être réutilisé et la terre crue aussi, c’est des choses qui font sens. Un cycle de la matière, il y a un avenir infini. Il y a beaucoup moins de points négatif et de non-retour, si on fait des erreurs les connaissances sont moins grave, la matière n’est pas perdu.

MR: Pour les plâtres quand vous les dessinez, est ce que vous pensez à son futur réemploi ?

HH: Pas de manière hyper construite, mais par fragments, et puis de plus en plus. Dans les projets qu’on a fait c’était pas des trucs structurants. A l’école on avait un prof à l’école (…) terme réversibilité, (…)

MR: D’emblée une matière dans le projet? Rapport à la matière?

HH: Toujours plein de choses, pas mal les clients, on fait les projets pour eux pas pour nous. Il y en à qui s’imposent d’elle-même, c’est beaucoup lié au contexte, ça dépend énormément des projets. Quand on travaille pour des marques on développe des palettes de matériaux, on parle d’identité architecturale, ça vient très tôt dans les discutions, on à une grande matériauthéque à l’agence sur tout un mur, pour nous le projet commence là, il y a un rapport sensible et parfois abstrait qui est peut-être agréable.

MR: Cela c'est créé au fur à mesure des années ? C'est la vitrine de vos expérimentations ?

HH: En partie oui, on a des chutes de projets et de matériaux fabriqué, il y’a plein de quincaillerie ancienne, ça vient de beaucoup d’endroit différent, c’est un gros mélange. Parce que parfois, c’est pas juste un échantillon qui permette de montrer la matière, mais déjà un objet qui suggère une forme, une finition, et ça aide beaucoup à composer une image abstraite du projet. C’est quasiment une première maquette, on appel ça une scène de matériaux, parce que on fait beaucoup de photos de ces matériaux, on a le petit studio photo qui permet ça. En fait, on créer une petite scène, pré maquette avec les matériaux, elle a pas la forme des matériaux, mais elle à la matérialité et potentiellement le vocabulaire du projet. Avant l’atelier on le faisait sur le chantier, le plus important dans le rapport à la matière c’est de faire soit même, d’être confronté aux différents matériaux, couper du bois, du chêne, du pin, de l’acier etc. En étant confronter à la machine , le corps la machine et la matière et les différente manière de ce comporter pour que ça fonctionne, on dessine pas de la même manière, on parle pas de la même manière aux entreprises, aux artisants, aux ouvriers et surtout on dessine en imaginant faire, au lieu de dessiner une forme et dire ça serra un porte à faux en béton, on se dit « ok comment ça va tenir, comment on va fabriquer, avec tel coffrage » pour moi le dessin prend de la consistance par la projection dans le faire.

MR: C’est par rapport à votre expérience ?

HH: Oui bien sûr complètement et après, il ne faut pas penser qu’on fait tout, après on va voir le bureau d’étude et le niveau de discussion est plus riche, on va voir des constructeurs et pareil. Parfois, on peut les pousser dans des choses qu'eux n’on pas l’habitude de faire, parfois, on se plante et ils nous recardent aussi. On a souvent des entreprises qui nous font des super retour

sur le niveau de dessin et de détail de notre travail. Nos générations tendent à changer avec un regard plus important vers la matière plutôt que la forme. MR: Vous avez des exemples ?

HH: Un des premiers projets de cabane en bois, deux mois en extérieur à fabriquer une charpente, projets EZOP, échange avec eux très enrichissant, petit projet qui nous à laissé beaucoup de possibilités. Beaucoup de sur-mesure, grande liberté du sur mesure poussée jusqu’au bout. Projet de chambre d’hôtel au Pavillon de l’arsenal, c’est un projet de phytoépuration, dans la gestion de l’eau, à l’échelle d’une installation, à défaut de l’échelle d’un bâtiment. Projet de déménagement de notre atelier et lieux d’expérimentation, un bâtiment prototype et mettre au point des niveaux système.

MR: processus conception-réalisation, long, limité économiquement ?

HH: Malheureusement l’économie à un poids dans tous ça, il y a des questions de compétence, c’est dur d’être bon en tout. Conception réalisation : est ce qu’on dit juste charpente bois la, c’est faisable, mais il faut se battre contre l’idée des gens qu’il y a des concepteurs et des constructeur, mais on peut y arriver en démarrant des petits projets. En conception / réalisation ça marche à petite échelle, je suis sur, en bâtiment public il y a l’architecte qui doit vérifier que c’est bien fait. En tant qu’architecte on te dira non c’est pas bien fait et en tant qu’entreprise on va dire on à déjà fait trois fois, vous savez pas ce que vous voulez ou on à plus de sous. Quand on se place du côté de l’artisan, qui construit une table etc, c’est plus jouable. C’est là qu’il faut prendre une posture d’artiste et parler d’installation, la on peux justifier que c’est une même personne qui conçoit et construit mais c’est une autre école. Plus courants Angleterre et état unis. Montée citoyennes, rapport plus direct à ce qui nous entoure.

MR: considérez votre travail de marginal ?

HH: Nos collègues font pas la même chose et arrivent aussi à faire des projets interessant, chacun ces moyens, important de trouver tes outils à toi pour avancer, on peut dire que c’est le dessin à la main ou l’atelier avec le contact à la matière, peut importe il faut que ce soit le tiens. Rapport direct entre ton cerveau et ta main. Marginal oui un peu, après il y’ quand même peu d’architectes qui fabriquent, mais il y a aussi des nouveaux types d’artisans dans les nouvelles générations. Plombier électricien, c’était que classe

populaire et maintenant ça se démocratise, n’importe quel classe le fait, tu peux être à ton compte, être dehors et avoir un rapport avec tes mains, et même économiquement, tu peux bien gagner ta vie. Il y a pas mal de gens qui font sur-mesure, des menuisiers, métalo mais moins dans les architectes. Collectif etc Il faut jouer avec le système économique libérale. Deux SARL pour l’agence de menuiseries et celle d’architecte, quatre associés inscrit à l’ordre et les deux entreprises sont inscrite à l’ordre.

Entretient Sonia Cortesse, Atelier Sonia Cortesse, Novembre 2019.

MR: Pouvez-vous expliquer le projet lié à cette expérimentation échelle 1:1?

SC: C'est un édifice troisième catégorie, 400 personnes, quatorze classes. Après une demie heure les pompiers éteignent à la lance et on regarde l’état des matériaux, de la paroi, des planchers, ils mesurent la température au premier étage. C’est une maquette échelle 1:1 réalisées pour l’essai au feu, et par ailleurs il y a aussi eu une maquette échelle 1:1 par l’entreprise, mais sur le chantier pour valider le bardage, les positions du mur en ossature bois et isolées en paille. En tant qu’architecte je n’ai pas réalisé moi-même, nous somme un collectif avec cinq agences dispersée en France et on pourrait être amené à le faire. Bientôt, j’ai un bâtiment en paille porteuse avec terre de site pour revêtement 3’40 (…) paille / chanvre - matériaux bio géo sourcés. « Le off du développement durable » repère les projets innovants, la frugalité, matériaux biosourcés. Création de vos propres échantillons.

Oui, pour le test incendie, c’était des dimensions techniques, gérées par le bureau d’étude spécialisé bois. C'est différent avec la terre, les expérimentions que l’on peut faire en tant que concepteur dans ce coin mais on peut aussi le faire à l’échelle de la filière, bientôt je vais faire une formation pro-paille. Pionnière dans la construction paille, essaie aux feux fait en 2009, un équipement public avec plus de 5000m2 de surface c’était très en avance, ça à contribué à la filière paille. C’est plutôt des maisons et en auto-construction. Le professionnel paille n’était pas créée quand moi j’ai conçu l’école. Isolant tissus, coton recyclé avec les vêtements d’emaüs. La paille est intéressante, car on ne met aucun adjuvant pour la rendre imputrescible ou inflammable, elle est naturellement dense et bonne pour un isolant. Quelques fois trop épaisse, la botte standard limite. Il faut qu’il y est des cadres adaptés et l’échelle 1:1 il faut des espaces adaptés.

MR: Quelles sont les étapes ?

SC: C’est le bureau de contrôle, il valide ou non en phase conception. Et en chantier, il valide tous les procédés de construction. Un maître d’ouvrage public, il va donner une mission à un bureau de contrôle (contrôle ce que fait la maîtrise d’œuvre et l’entreprise en chantier) nous justement emphase conception, phase APD « la paille niet, ce n'est pas possible, il y a pas de règles » Il n’en avait jamais vu, jamais testé sur cette échelle de bâtiment donc il fallait lui faire la preuve que c’était possible. Et cette preuve, on est allé voir le CSTB pour leur demander de faire un test, essaie au feu. On

a cherché des financements car ça coûte chère, maître d’ouvrage n’était pour rien il ne nous avait pas demandé de construire en paille, c’est nous la maîtrise d’œuvre qui avions décidé ça. Donc le bureau d’étude Gozart technologie, qui est très engagée dans l’écologie, car construire en bois n’est pas forcément écologique. (…) Olivier, du bureau d’étude, était pionnier à sa façon, démarré entre 90 et 2000.

D’abord c’est un choix d’être un bâtiment passif, d’abord on à pensé à la laine de bois, en 2008 ça commençais tous juste les bâtiments passif surtout en Allemagne plutôt qu’en France. Avec la laine de bois il fallait plus d’épaisseur de bois, et on c’est dit plutôt que le charpentier doivent mettre plusieurs épaisseurs, ça faisait beaucoup de main d’œuvre. La paille semblait plus économique, car juste une botte, et c’est bien plus écologique. Une fois le concours gagné avec le bureau d’étude et l’ensemble de la maîtrise d’œuvre on s'est posé la question des bottes de paille et oui, on va le faire.

MR: À quel moment êtes-vous allé au CSTB ?

SC: Fin APD le bureau de contrôle à dit ce n’est pas possible, Phase PRO. Aussi aller voir des pompiers de la préfecture qui on dit « vous n’arriverez pas à construire en botte de paille » donc on à fait les tests au feu. Ça à mi beaucoup de temps, presque un an au CSTB, ils n’avaient pas spécialement envie de démontrer que la paille ça marchait, donc les lobys du béton, de l’acier ne voulait faire émerger la filière bois et ou paille. Désormais, elle se développe.

MR: Quel a été le prix de cette expérimentation ?

SC: C’est nous qui avons financé l’expérimentation au CSTB, notre bureau d’étude à trouvé un financement à 70 % et les 30 % restant avec nos honoraires. Ça à coûté 70 000 €, mais c’est un projet à 14 millions d’euros avec un million repartie entre les différentes partie. Ce n'est pas normal que ce soit à nous de fiancer ça, aujourd’hui, 10 ans plus tard. D’autres écoles, on été construite en paille, les maître d’ouvrage et les bureaux de contrôle, ce mirent à developper des compétences et valider plus facilement d’autre projet. Les essaies sont fait dans les locaux du CSTB, très normalisé, presque cinq mètres de haut l’expérimentation. Essaie au feu normalisé, donc toutes les façades on été testées là bas. Partage de cette expérimentation avec tous les architectes qui le souhaitent, nous l’avons ouvert au public,

nous ne faisons pas de l’argent sur ce genre de choses, c’est ouvert à tous. Au contraire, je souhaite que ça se développe. Travaille fait est montré à d’autres bureaux de contrôle pour leur prouver la faisabilité.

MR: Cette expérimentation vous a t-elle aidée dans la conception du projet?

SC: On va dire que non, car on a conçu avant d’avoir la maquette, après oui c’est intéressant de voir. Déjà sur le plan esthétique et c’est intéressant en terme d’expérimentation, de recherches. Oui je garde cette volonté qui est d’abord écologique, j’aimerais faire plus mais je n’ai pas la structure pour le faire aussi.

MR: Quel est votre rapport avec les artisans?

SC: C’est les charpentier qui font la paille, ils ont l’habitude de faire de l’ossature bois, au lieu de mettre un isolant on met une botte de paille, il n’y a pas vraiment de particularité. La paille porteuse, c’est différent, pas d’ossature bois, on met une lisse en bois au sol avec nez béton, on met une sangle pour comprimer. Actuellement recherche sur la filière terre en île de France.

Annexes - 136

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