Le Pont-de-Claix - Analyse Polymathe by Maxence BAJARD

Projet de fin d’études

Juin 2021

LE PONT-DE-CLAIX Analyse Polymathe

Maxence BAJARD - Lisa CAPLANNE - Anne-Emmanuelle CASSAGNOU - Philomène CELLARD--DALUD - Valentin DUBY Clément MOLINIER - Julien NOURDIN - Nathan SULPICE - Manon VUILLERMET

Projet de fin d’études

Décembre 2020

LE PONT-DE-CLAIX

Analyse Polymathe

Maxence BAJARD - Lisa CAPLANNE - Anne-Emmanuelle CASSAGNOU - Philomène CELLARD--DALUD - Valentin DUBY Clément MOLINIER - Julien NOURDIN - Nathan SULPICE - Manon VUILLERMET

Directeur d’études : Nicolas Dubus

Architecte, Mc. TPCAU

Enseignant de la thématique de master: Prénom Nom Fonction Enseignant d’une autre thématique de master: Prénom Nom Fonction Enseignant d’une autre thématique de master: Prénom Nom Fonction Enseignant d’une autre école d’architecture: Prénom Nom Fonction Enseignant d’une autre thématique d’une autre école: Prénom Nom Fonction Personnalité extérieure: Prénom Nom

Fonction

Personnalité extérieure: Prénom Nom

Fonction

Maxence BAJARD - Lisa CAPLANNE - Anne-Emmanuelle CASSAGNOU - Philomène CELLARD--DALUD - Valentin DUBY - Clément MOLINIER - Julien NOURDIN - Nathan SULPICE - Manon VUILLERMET

École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - Thématique de Master Architecture Environnement & Cultures Constructives - PFE - Juin 2021

LE PONT-DE-CLAIX

Master AE&CC

Architecture, Environnement et Cultures Constructives

Enseignant porteur : Nicolas Dubus

Architecte, Mc. TPCAU

Olivier Baverel Anne Coste Christophe De Tricaud Jean-Christophe Fluhr Geoffrey Genay Romain Lajarge Susannah O’Carrol Magali Paris Guillaume Pradelle Stéphane Sadoux Claude Salerno

Ingénieur, mécanique des structures, Prof. HDR, STA Architecte, historienne, Prof. HDR, HCA Architecte, TPCAU Ingénieur, thermique, STA Architecte, TPCAU Géographe, Prof. HDR, SHS Historienne, Mc. SHS Paysagiste, Mc. VT Architecte, CDI. TPCAU Urbaniste, Mc. SHS Architecte, CDI. STA

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LE PONT-DE-CLAIX

Remerciements

Cette analyse polymathe a été rendu possible grâce à la participation et aux apports de plusieurs personnes à travers leurs savoirs, leurs expériences et les réflexions qu’ils nous ont généreusement transmis. Nous tenons à remercier l’ensemble des personnes qui ont permis d’enrichir le projet et de rendre possible ce travail de fin d’études. Tout d’abord, nous souhaitons remercier nos enseignants Nicolas DUBUS, Anne COSTE, Claude SALERNO, Stéphane SADOUX, Guillaume PRADELLE, Susannah O’CAROLL pour leur bienveillance, leur ouverture d’esprit, leur savoir et leur accompagnement malgré un contexte difficile. Un grand merci également à Geoffrey GENAY pour sa patience tout au long de l’apprentissage du logiciel Qgis. Toute notre reconnaissance à l’équipe municipale, notamment à Karim BOUHASSOUN, Laure GUÉPIN, à Grenoble Alpes Métropole par le biais de Véronique LANIER, qui de par leur intérêt ont su croire en nous, en notre futur projet de groupe et pour le temps consacré à répondre à nos questionnements. Merci à vous de nous avoir offert la possibilité d’étudier leur territoire et ses enjeux pendant un an. Nous saluons l’archiviste du Pont-de-Claix, Emilie TOLU pour sa mobilisation. Toute notre gratitude envers l’historien, Quentin JAGODZINSKI qui nous a aiguillés par le biais de son travail d’étude sur la ville et plus précisément sur les papeteries du Pont-de-Claix. Enfin un grand merci à l’ensemble du groupe pour cette cohésion qui nous a permis de mener une analyse riche en vue de nourrir nos projets de fin d’études. Cet esprit d’équipe et cette envie de faire toujours plus nous permettent de présenter aujourd’hui une analyse dont nous sommes tous fiers.

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LE PONT-DE-CLAIX

Résumé

Français

English

Le Pont-de-Claix est une commune du bassin grenoblois. Située au Sud de la capitale des Alpes, entre la Chaîne de Belledonne et le Parc Naturel du Vercors, cette ville révèle son identité industrielle. Née de l’essor d’une industrie papetière au XIXème siècle, Le Pont-deClaix nous conte aujourd’hui l’histoire d’une population ouvrière sur plusieurs générations. Une plateforme chimique s’intègre de manière radicale dans le paysage et la composition urbaine.

Le Pont-de-Claix is a small town in Grenoble’s surroundings. Located south from the so-called “capital city of the Alpes”, between the Belledonne chain and the Vercors’s natural park, this city reveals its industrial identity. Born from the growth of the paper industry in the 19th century, nowadays Le Pont-de-Claix is the living story of a french industrial suburb, inhabited since several generations by manufacturers workers families. A chemical platform is radically integrated into both the landscape and the urban composition.

Entourée de massifs et longée par le Drac, la commune a accès à des ressources naturelles riches et multiples : une nappe phréatique d’une exceptionnelle qualité, une biodiversité animale et végétale, des sources d’énergies (hydrauliques, géothermiques), etc. Mais elle est aussi sous la menace d’aléas naturels et anthropiques, dont son importante activité industrielle qui a fait entrer en jeu un certain nombre de menaces sur cet environnement, aujourd’hui fortement pollué et déséquilibré.

Surrounded by mountains and by the Drac river, the town has access to rich and multiple natural resources: groundwater of exceptional quality, animal and plant biodiversity, energy sources (hydraulic, geothermal), and so on. But it is also under the threat of natural and man-made hazards, including its significant industrial activity which has brought into play many threats to his now highly polluted and unbalanced environment.

Cette analyse territoriale du Pont-de-Claix, étudié à différentes échelles, est réalisée par neuf étudiants avec l’objectif d’identifier des leviers de projet dans un contexte marqué par des réalités économiques, sociales et environnementales propres à cette commune, mais aussi par un désordre climatique global avec des conséquences migratoires amenées à s’accroître.

This territorial analysis of Le Pont-de-Claix on several scales is carried out by nine students to identify project levers in a complex context. It includes economic, social and environmental realities applying to this municipality, but also global climatic disorder, and his migratory consequences that will increase.

Par sa position au Sud de la métropole grenobloise et ses friches industrielles, Le Pont-de-Claix présente un fort potentiel d’aménagement. Les faiblesses identifiées concernant certains secteurs tels que l’éducation ou la santé nous amèneront à définir des programmes de projets cohérents avec les équipements existants. Cette analyse aboutit à la proposition d’un récit commun de l’évolution du territoire dans le siècle à venir, dans une perspective de transition socio-écologique. Quatres projets de fin d’études s’inscriront dans ce scénario et viendront proposer des réponses pour rendre ce territoire habitable, vivable et désirable sur le long terme.

Due to its position in the south of the Grenoble metropolis and its industrial wastelands, Le Pont-de-Claix has great development potential. The weaknesses identified in certain sectors such as education or health will lead us to define project programs consistent with existing facilities.This analysis leads us to the proposal of a shared story of the evolution of the territory in the coming century, aiming to integrate the socio-ecological transition. Four graduation projects will fit into this scenario and will offer answers to make this territory bearable, habitable and attractive in the long term.

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LE PONT-DE-CLAIX

Sommaire Sommaire �� p. 6 1. Contexte : une commune caractérisée par l’ancrage industriel �� p. 11 1.1. Le Pont-de-Claix, une commune industrielle du coeur des Alpes �� p. 12 1.1.1. Géographie de la commune �� p. 12 1.1.2. Dynamique territoriale �� p. 13

1.2. Histoire et politique d’une ville ouvrière �� p. 15 1.2.1. Histoire d’une ville ouvrière �� p. 15 1.2.2. Histoire de la place des femmes �� p. 17 1.2.3. Histoire liée à l’eau �� p. 18 1.2.4. Position au sein des institutions et gouvernance �� p. 20

1.3. Démographie/emploi : Une population à tendance ouvrière �� p. 21 1.3.1. Une population périurbaine en baisse �� p. 21 1.3.2. Migration des ménages pour le travail �� p. 22 1.3.3. Une commune délaissée par la classe supérieure �� p. 23

2. Environnement : richesses et menaces �� p. 25 2.1. Hydrogéologie : analyse du sous-sol de la vallée Grenobloise �� p. 26 2.1.1. Une géologie variée �� p. 26 2.1.2. Géothermie : une énergie renouvelable à fort potentiel �� p. 27 2.1.3. Place de l’eau dans un contexte géologique complexe �� p. 27 2.1.4. Eaux souterraines �� p. 28 2.1.5. Contrôle hydraulique : les barrages �� p. 30 2.1.6. Aménagements urbains engendrés par la présence de l’eau �� p. 30

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2.2. Risques naturels �� p. 31 2.2.1. Risque Sismique �� p. 31 2.2.2. Risques hydrologiques �� p. 32 2.2.3. Risques Incendie �� p. 33

2.3. Ressources naturelles �� p. 33 2.3.1. Ressources minérales �� p. 33 2.3.2. Ressources végétales : la filière bois �� p. 34 2.3.3. Ressources Agricoles �� p. 36

2.4. Une biodiversité à soigner et à mobiliser dans une perspective de cohérence écologique �� p. 36 2.4.1. Un regard prudent sur les ZNIEFF �� p. 36 2.4.2. Une métropole à la biodiversité riche, portée par ses massifs et ses cours d’eau �� p. 37 2.4.3. Une biodiversité végétale à étendre vers le centre de la commune �� p. 38 2.4.4. Une biodiversité animale et des habitats naturels à ménager �� p. 40

2.5. Un climat exigeant des adaptations urgentes �� p. 41 2.5.1. Des projections climatiques pessimistes �� p. 41 2.5.2. Des adaptations en termes d’urbanisme et de construction �� p. 42

2.6. Énergies, un nécessaire basculement �� p. 44 2.6.1. L’énergie hydraulique, une découverte fondamentale dans le bassin grenoblois �� p. 44 2.6.2. Un mix énergétique carboné, mais des atouts de production sur le territoire �� p. 45 2.6.3. Horizon 2030 : des orientations ambitieuses �� p. 46

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3. Aménagement du territoire : leviers d’action �� p. 49 3.1. Transect territorial �� p. 50 3.1.1. Une commune en contraste avec ses voisines �� p. 50 3.1.2. Transect �� p. 52

3.2. Aménagement de la commune : leviers d’action �� p. 53 3.2.1. Un tissu urbain dessiné par l’industrie �� p. 53 3.2.2. Des équipements sources de dynamiques �� p. 57 3.2.3. Des enclaves déséquilibrant les flux dans la ville �� p. 61 3.2.4. L’identité des sites remarquables du Pont-de-Claix �� p. 62 3.2.5. La plateforme chimique du Pont-de-Claix, une ville dans la ville �� p. 66

3.3. Accessibilité et mobilités �� p. 67 3.3.1. Les différents axes de mobilités �� p. 67 3.3.2. Les mobilités au sein du territoire �� p. 69 3.3.3. Quel avenir des mobilités au Pont-de-Claix ? �� p. 71

3.4. Pollutions et risques : un territoire extrêmement exposé �� p. 71 3.4.1. De multiples sources de pollution : un risque pour la population �� p. 71 3.4.2. Pollution atmosphérique : quelle évolution de la situation ? �� p. 74 3.4.3. Une pollution sonore très présente �� p. 75 3.4.4. Une pollution des sols et des nappes liée au contexte industriel de la ville �� p. 76 3.4.5. Le risque technologique et ses conséquences �� p. 77

4. Récit commun d’un territoire désirable pour 2050 ��p. 81 4.1. Projection dans une temporalité d’action, quel environnement pour l’avenir ? ��p. 82 4.2. 2020-2030 : Réinterroger ��p. 83 4.3. 2030-2050 : Réparer ��p. 85 4.4. 2050-2100 : Reconstruire et Pérenniser ��p. 87

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5. Ouverture : Intentions de projet �� p. 89 Bibliographie �� p. 92 Table des illustrations �� p. 97 Annexes �� p. 99

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LE PONT-DE-CLAIX

Introduction

« Aujourd’hui, l’utopie a changé de camp : est utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant. L’effondrement est l’horizon de notre génération, c’est le début de son avenir.» Pablo Servigne et Raphaël Stevens - « Comment tout peut s’effondrer » - 2015. Décembre 2020 - la fin d’une année chaotique sur bien des fronts. Nous aurions aujourd’hui autour de nous toutes les raisons de désespérer sur notre futur : entre deux confinements suite à une crise sanitaire mondiale, un réchauffement climatique qui s’accélère, le dépassement successifs des pics de production des différentes énergies fossiles, la dramatique hausse des inégalités et le silence des gouvernants pour leurs peuples, la croissance inéluctable du chômage et la nouvelle crise économique qui s’annonce, les migrants que nous refusons de voir et d’inclure à notre société… sommes-nous condamnés à ce que les années à venir ne soient qu’une mauvaise rediffusion de ce que nous sommes en train de vivre ?

Afin de mettre en scène un développement alternatif de la commune et de présenter les projets que nous imaginons pour elle, nous proposons un récit d’anticipation, comme une invitation à nous suivre dans le futur que nous dessinons... Enfin, avec cet état des lieux global, nous sommes en capacité de dégager des intentions de projets d’aménagement, avec des idées de programmation qui sont en cohérence avec le contexte précédemment décrit et en phase avec notre intention de créer un territoire vivable, habitable et désirable pour 2050.

Sur nos territoires, ces problématiques sont partout, et il est temps de les intégrer si nous voulons imaginer un écosystème résilient et vivable. Nous avons le pouvoir de refuser le pessimisme ambiant, et de nous battre pour dessiner un autre futur : à notre échelle, que pouvons-nous faire pour participer à la construction d’un autre possible, d’une alternative plus solidaire et inclusive ? Comment penser les territoires de demain, pour qu’ils soient habitables, vivables et désirables ? C’est dans ce contexte que nous engageons une réflexion sur le territoire du Pont-de-Claix, une commune iséroise située au Sud de Grenoble. Dans le cadre de notre Projet de Fin d’Études, nous sommes un groupe de neuf étudiants tentant de proposer des projets cohérents et résilients à une commune industrielle pour l’aider à dessiner un avenir enviable. Dans un premier temps, nous étudions le contexte dans lequel Le Pont-de-Claix se trouve actuellement en s’appuyant sur la géographie, les enjeux territoriaux et l’histoire de celle-ci mais aussi à plus grande échelle. Après cela, nous effectuons un état des lieux sur l’environnement lié à la commune et au territoire qui l’entoure, en analysant la géologie, l’hydrogéologie, les risques et ressources naturelles, et la biodiversité ; tout en faisant un point sur le changement climatique en cours et sur l’évolution de la consommation d’énergies. Ensuite, nous exposons la manière dont est agencé le territoire en en décrivant les composants et en détaillant les aménagements de la commune en matière d’architecture, d’urbanisme et de mobilités.

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LE PONT-DE-CLAIX

1. Contexte : une commune caractérisée par l’ancrage industriel

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LE PONT-DE-CLAIX

1.1. Le Pont-de-Claix, une commune industrielle du coeur des Alpes 1.1.1. Géographie de la commune Le Pont-de-Claix est une commune en Auvergne-Rhône-Alpes, située à une centaine de kilomètres de Lyon, au Sud de Grenoble. Au cœur de la métropole grenobloise, elle participe au dynamisme global du deuxième département de la région par sa population (1,26 million d’habitants), l’Isère. Ce département représente un territoire attractif, notamment grâce à la présence de la métropole grenobloise et son triple rayonnement (recherche - industrie - enseignement supérieur). La région bénéficie à la fois de paysages alpins ou ruraux fortement touristiques (Vercors, Oisans, Trièves…) et de savoir-faire artisanaux (noix de Grenoble, fromage Saint-Marcellin…), tout en ayant développé une activité industrielle de pointe (microélectronique...).

Au cœur de l’Isère, la métropole grenobloise s’insère entre les trois imposants massifs montagneux que sont le Vercors à l’Ouest, la Chartreuse au Nord et Belledonne à l’Est. La métropole GrenobleAlpes-Métropole regroupe 49 communes installées pour la plupart en fond de vallée, au pied des reliefs montagneux qui contraignent fortement l’installation des populations. La proximité directe des montagnes est un élément marquant du paysage quotidien, tout comme une source d’activité pour de nombreux habitants de la métropole. Le Pont-de-Claix est une commune située directement au sud de Grenoble, entre le Vercors et la colline de Champagnier, au carrefour des routes menant vers le Sud. Fortement industrielle, elle s’inscrit en contraste avec le paysage rural de ses communes voisines, Claix et Champagnier, tout en perpétuant une histoire ouvrière de long terme. Le nom de la commune est lié à l’une des sept merveilles du dauphiné, le Pont Lesdiguières, qui relie Le Pontde-Claix à Claix en franchissant le Drac.

Fig. 001. Situation à l’échelle de la France 1

Fig. 002. Situation à l’échelle de la Région Fig. 003. Situation à l’échelle du Département Sauf mention contraire dans la table des illustrations, toutes les cartes ont été réalisées par les auteurs 1

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LE PONT-DE-CLAIX

Fig. 004. Le Pont-de-Claix et ses communes voisines

Fig. 006. Le Pont-de-Claix et ses quartiers

La vie du Pont-de-Claix s’articule autour de différents quartiers marqués par leur histoire : Le Grand Galet, le quartier de Villancourt, Arc-en-ciel, Bourg, la plateforme chimique, la zone d’activité des îles et enfin les îles de Mars-Olympiade. Au sud du Bourg se situent d’importants sites aujourd’hui en friche, notamment l’ancien site des papeteries sur lequel nous reviendrons dans la suite de cette analyse.

Le caractère industriel de la commune s’est affirmé dès la création du Pont-de-Claix et demeure encore aujourd’hui. Dès les années 1860, Le Pont-de-Claix est une commune urbaine au fonctionnement industriel et commercial. Aujourd’hui, la faible densité du bâti participe à l’ouverture sur le paysage, et malgré l’omniprésence (sonore, olfactive, visuelle) du paysage industriel, les éléments naturels qui entourent Le Pont-de-Claix sont imposants : le fond de vallée plat contraste avec les versants des montagnes qui l’entourent.

1.1.2. Dynamique territoriale Les enjeux territoriaux de la commune du Pont-de-Claix

Fig. 005. Plateforme chimique du Pont-de-Claix 2

Née de l’industrie, la commune du Pont-de-Claix est majoritairement occupée par des zones d’activités économiques comme celle de la plateforme chimique qui regroupe près de 600 emplois (GAM, 2019g). Cette plateforme participe au dynamisme de la métropole pour qui l’enjeu premier est de maintenir ce rayonnement économique. Si un quart de son territoire est aujourd’hui occupé par ces zones, Le Pont-de-Claix manifeste un réel besoin de renouveler son image en valorisant des atouts environnementaux, paysagers, patrimoniaux et de mobilité.

La source des illustrations, photographies, cartes et diagrammes non réalisées par les auteurs sont recensées dans la table des illustrations 2

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LE PONT-DE-CLAIX

Actuellement, la faible présence de « nature » en ville impacte son image et réduit son attractivité. L’enjeu d’après l’actuelle mairie est de faire du Pont-de-Claix une ville plus agréable à vivre. Une des réponses envisagées est de valoriser les berges du Drac, et de créer une ceinture paysagère via les franges vertes qui enveloppent la ville, afin d’offrir des espaces récréatifs et de détente aux habitants. Un maillage de ces espaces verts assurerait une continuité à l’échelle de la ville et de la métropole. Pour renforcer la présence de la nature, d’autres intentions sont avancées par la commune, telles que la préservation de parcs déjà existants et la création de nouveaux, mais aussi la protection des espaces naturels, nécessaire à la conservation de certaines espèces rares ou menacées. De plus, la création de continuités écologiques faciliterait l’infiltration des eaux pluviales. Pour améliorer la qualité de vie, le confort et la sécurité, la métropole prévoit de créer les conditions d’une mobilité apaisée via de nouveaux espaces publics et cheminements piétons. L’ambition est d’imposer des règles de stationnement qui visent à réduire la place de la voiture et facilitent l’usage quotidien du vélo.

47), Villancourt-Les Minotiers (OAP 48), et la friche des Papeteries (OAP 49). Elles ont pour vocation de permettre à la ville de se développer et d’accueillir de nouvelles populations, de favoriser une meilleure cohésion urbaine et sociale et enfin de valoriser la localisation stratégique de la ville. Pour notre étude, les OAP ont été une première porte d’entrée pour comprendre les enjeux de la ville vus par la mairie, et en intégrer certains à notre réflexion.

OAP n°49 « Papeteries - Isles du Drac » L’OAP envisage le renouvellement urbain du site des Papeteries afin de revaloriser le patrimoine bâti et naturel et de faire de cette friche industrielle une localisation stratégique à l’articulation des territoires. Le site ainsi aménagé a une vocation très fortement économique. Pour ces trois OAP, on note un objectif de complémentarité de ces différents secteurs et une volonté de structurer la commune via les axes de transports historiques ; le cours Saint-André et l’avenue du Maquis de l’Oisans.

Les Orientations d’Aménagement et de Programmation, un outil d’urbanisme au coeur de la stratégie de la ville Berceau de l’histoire industrielle de la ville, le secteur des « Papeteries / Isles du Drac » bénéficie d’un cadre environnemental et paysager

Fig. 007. OAP du Pont-de-Claix

Fig. 008. Analyse paysagère du site des Papeteries

Les OAP (Orientations d’Aménagement et de Programmation) sont un outil d’urbanisme réglementaire permettant de définir des orientations programmatiques au sein de secteurs stratégiques. Au Pont-de-Claix, trois sites font l’objet d’OAP : la friche Becker (OAP

de qualité à valoriser ainsi que d’importantes disponibilités foncières (environ 15 ha) (GAM, 2019g). Longeant un axe historique de transport, ce secteur représente l’entrée Sud de la ville, à proximité du centre-ville et de la ceinture verte. Des contraintes sont à prendre

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LE PONT-DE-CLAIX

en compte, le site étant fortement pollué et concerné par des risques naturels (éboulement, inondation). Une concertation a eu lieu avec 2 ateliers participatifs, en concluant que pour valoriser ce secteur patrimonial et identitaire à fort enjeu pour la commune, il faudrait y conserver une activité économique tout en affirmant son caractère artisanal et industriel et un traitement paysager de qualité. La concertation fait ressortir les éléments suivants : - L’affirmation de l’entrée de la ville du côté Grand Sud. - La mise en valeur de l’identité des anciennes Papeteries, de la mémoire ouvrière et de son patrimoine bâti. - L’offre d’une mixité fonctionnelle, avec des espaces réservés à l’activité économique et d’autres à l’habitat, en créant de nouveaux logements abordables. - La valorisation des qualités paysagères et l’amélioration de la gestion environnementale du site.

Leviers de projet Pour un maintien du rayonnement économique du Pontde-Claix, les projets doivent s’inscrire dans une économie plus locale et un développement de nouvelles filières. Diversifier l’activité économique (dans le commerce, la culture, l’éducation, la santé, la gestion des déchets comme ressource, etc.) amènerait à une mixité fonctionnelle et sociale qui aurait un impact direct sur l’image de la ville. En effet, Le Pont-de-Claix a besoin de réinventer son image pour devenir plus vivable, désirable et agréable. Pour cela, elle doit augmenter son attractivité résidentielle. De nouvelles offres d’emploi, autres qu’au sein de la plateforme chimique, permettraient d’attirer de nouveaux habitants, dotés de qualifications et de classes sociales variées. La situation géographique du Pont-de-Claix nous amène à reconnaître le potentiel du secteur des « Papeteries / Isles du Drac ». Les projets implantés à cet endroit pourront faire renaître la mémoire industrielle et ouvrière. L’identité de la ville pourra être affirmée grâce à une nouvelle centralité historique, via une valorisation des bâtiments patrimoniaux et du cadre paysager. Néanmoins, une écriture plus globale du projet devra assurer une harmonie - réinventer le rapport entre la ville et la nature en créant plus d’espaces de végétation, valoriser les berges du Drac, et diminuer la place de la voiture jusqu’à la remplacer totalement par des mobilités douces, sont des éléments de réponses à l’échelle de la commune. Le maillage doit être cohérent et attractif pour les habitants. Le projet global comme les projets spécifiques au secteur des « Papeteries / Isles du Drac », s’inspire du travail réalisé par la métropole, la ville du Pont-de-Claix et ses habitants. Cependant, nous restons critiques face aux positions de la commune et aux choix de la concertation.

1.2. Histoire et politique d’une ville ouvrière 1.2.1. Histoire d’une ville ouvrière

Fig. 009. OAP du site des Papeteries

L’histoire du Pont-de-Claix est intimement liée à celle des papeteries Breton. En effet, au XIXème siècle, l’usine à papier implantée sur le domaine de Marcelline du Drac a été à l’origine de la formation d’un bourg au sein de la commune de Claix. Elle témoigne d’une histoire ouvrière corrélée à un paternalisme patronal, étant donné que le développement des papeteries a conditionné la naissance de la commune et son essor.

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Installée dans le hameau du Pont-de-Claix en 1821, la papeterie du pharmacien grenoblois Étienne Breton et ses deux fils - Paul et Victor-Jules - se développe tout au long du XIXème siècle. L’usine connaît une croissance rapide, et les ouvriers qu’elle emploie en viennent à former un petit bourg dans les années 1830. Après des difficultés économiques, les papeteries connaissent un nouvel élan dans les années 1860 - élan qui s’accompagne de travaux effectués pour les ouvriers (25 maisons ouvrières sont construites en 1861, ainsi qu’une infirmerie puis une chapelle en 1862) (SPILLEMAECKER (C.), ANDRE (L.), 2005). Le hameau du Pont-de-Claix est à cette date le siège d’une industrie florissante, qui a fait venir de nombreux ouvriers tout en les fixant sur le territoire grâce aux commodités proposées. Ses habitants manifestent un certain désir d’indépendance vis-à-vis des communes auxquelles ils sont administrativement rattachés (Claix et Champagnier), ou culturellement liés (Échirolles et sa paroisse). Ces trois communes ont des intérêts tournés vers l’agriculture, là où Le Pont-de-Claix regroupe des ouvriers davantage concernés par les enjeux industriels et commerciaux. Paul Breton lance en 1870 une pétition pour que Le Pont-de-Claix devienne une commune indépendante, ce qui est accordé en 1871 et acté en 1873. Paul Breton devient alors le premier maire du Pont-de-Claix - la moitié des 1000 habitants de la toute nouvelle commune étant des ouvriers de son usine (SPILLEMAECKER (C.), ANDRE (L.), 2005).

aux commerces. Elle se développe davantage à partir de 1875 grâce à la construction de la gare par la compagnie des chemins de fer, Paris-Lyon-Mediterranée. La ligne P-L-M et ses embranchements particuliers pour certaines usines, comme celle de la papeterie, facilitent les transports pour de nombreux ouvriers et contribuent au développement de la nouvelle commune. Le quartier des papeteries et le bourg de la commune ne cessent de s’agrandir au fil du temps tout comme les alentours de la gare P-L-M et du cours Saint-André. C’est à l’une des extrémités de ce cours que s’élève la mairie du Pont-de-Claix en 1911. Vient ensuite la construction du quartier du camp Verdun pour remédier aux besoins de la Défense Nationale en logeant des soldats pendant la guerre. Constitué de modestes maisons, ce quartier sera repris par l’usine PROGIL qui reproduira le même dispositif sur différents sites de la commune pour loger ses ouvriers. C’est en 1916 qu’apparaissent le parc d’artillerie et l’Atelier de Chargement du Pont-de-Claix (ACX) destinés au chargement d’obus et à l’industrie du chlore présente sur le territoire de la plateforme chimique actuelle. L’extension de la commune et de son activité industrielle continue et va encore se fortifier après la guerre. Après la guerre, la commune du Pont-de-Claix voit sa population augmenter d’un tiers et atteindre plus de 1 500 habitants en 1921. Les industries, quant à elles, ne cessent de se développer comme en

Fig. 010. Photo d’époque de la Papeterie Breton (date inconnue)

Fig. 011. Photo de l’usine Chlore Liquide, 1916

En plus des bâtiments restants sur le site des papeteries, la commune du Pont-de-Claix garde la trace du paternalisme d’entreprise qui a été la ligne de conduite des Breton depuis le début du XIXème siècle jusqu’au début du XXème siècle. De nombreux bâtiments en restent témoins, depuis les cités ouvrières (Dieulamant et Belledonne) à l’ancienne école de jeunes filles. Une avenue Paul Breton nous rappelle discrètement le passé papetier de la ville.

témoigne l’usine de bouton-pression, montée en 1895, ainsi que les moulins Villancourt utilisés comme minoterie jusqu’à la fin des années 1970. De manière générale, la guerre n’a pas eu d’impact sur le développement des usines de la commune.

Le hameau du Pont-de-Claix commence réellement son développement suite à la dérivation du canal de la Romanche réalisée dans les années 1930. Plusieurs usines apparaissent, mais aussi des moulins à farine, des pressoirs à huile, des piloirs à plâtre et à ciment et un atelier de construction mécanique alimenté par un moteur hydraulique. Cet accroissement de la commune se confirme avec l’apparition de petits commerces de proximité et de petites industries artisanales. Dès sa création, la commune est destinée essentiellement à l’industrie et

En revanche, elle fait émerger de nouvelles industries au sein de la commune suite à des besoins de la défense nationale et contribue à la transformation du bourg du Pont-de-Claix. Par exemple l’usine du Chlore Liquide, créée en 1915, est à l’origine de la construction de différentes cités ouvrières, comme « Le Coteau » construite en 1827 et détruite en 1990 pour être remplacée par la déviation du Pont-de-Claix. De nombreux travaux font considérablement évoluer la commune avec le temps, comme l’installation de « Drac-Romanche », une usine hydroélectrique qui sert à alimenter les turbines des usines

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(voir partie 2.6.1 sur l’énergie hydraulique), l’aménagement urbain par des percements propices à la mise en place de belles avenues, la construction d’un nouveau canal terminé en 1932, jusqu’à la construction des tout premiers HLM présents sur la commune, en 1953. A cette époque-là, on compte près de 3 500 habitants, soit trois fois plus qu’au début du siècle. La commune ne cesse de se développer et compte aujourd’hui environ 10 800 habitants. La célèbre papeterie Breton & Cie ferme ses portes en 2008, après 187 ans d’activité. Les anciennes usines laissent derrière elles un certain patrimoine lié à l’industrie, visage du Pont-de-Claix encore d’actualité.

(C.), ANDRE (L.), 2005). Les chiffonnières trient et découpent les tissus pour la fabrication de la pâte à papier, mais dès que la pâte est produite à partir du bois, elles sont remplacées par des hommes qui ont pour rôle de traiter le bois et de faire fonctionner la machine (BRUN (M.), 1940) Le paternalisme de l’époque est marqué par la différence salariale : les hommes sont payés à la journée et reçoivent des primes, tandis que les femmes sont payées à la tâche, avec un salaire nettement inférieur. Cependant, les femmes qui allaitent perçoivent des primes afin de garantir leur bonne santé et celle de leur enfant, ce qui exerce une forte pression sociale (SPILLEMAECKER (C.), ANDRE

Fig. 013. Contrôle, comptage et mise en rame des feuilles par les femmes, 1910

(L.), 2005). Durant la Première Guerre mondiale, la vie demeure grâce aux femmes, enfants et personnes âgées. Une quarantaine de femmes travaillent pour la Défense Nationale à la fabrication d’obus. Des plastrons de feutre sont confectionnés et envoyés aux soldats afin de les aider à supporter le froid. Une soixantaine de lits sont installés dans l’école des filles qui sert d’hôpital militaire, dans lequel les infirmières soignent les soldats blessés. Fig. 012. Carte des périodes de construction du Pont-de-Claix

1.2.2. Histoire de la place des femmes Les femmes ont toujours occupé une place considérable dans le fonctionnement de la papeterie. Un internat féminin est présent sur le site des papeteries dès 1850 et sera plus tard refait à neuf. Ce lieu a alors un rôle d’asile, il accueille des femmes en situation de précarité qui travaillent sans être rémunérées. Mises sous tutelle ou orphelines, « ces ouvrières bénéficient alors de la compassion de l’entreprise qui les nourrit et loge. ». (JAGODZINSKI (Q.), 2017) Les sœurs de la Providence de Corenc vivent au sein même de la papeterie. Elles surveillent les femmes de l’internat et cuisinent pour les ouvriers, dans la cantine de la fabrique. L’enseignement est donné par les religieuses, car à partir de 1838, les enfants sont tenus de se rendre en classe jusqu’à l’âge de 12 ans. Au sein de l’usine, en 1835, on compte 42 femmes, 16 enfants et 25 hommes. (SPILLEMAECKER

À l’époque des papeteries, l’éducation, la santé, la cuisine, mais aussi une grande part du travail ouvrier est assuré par les femmes. La mécanisation est venue perturber l’équilibre d’employés hommesfemmes qu’on trouvait dans les papeteries traditionnelles et où les convictions religieuses alimentaient le paternalisme ambiant et les inégalités. Aujourd’hui, d’après les analyses des besoins sociaux du Pont-de-Claix, (CCAS, 2017/2018), les Pontoises sont dans des situations plus précaires et davantage en temps partiel que les hommes, elles sont également plus précaires que leurs homologues de la métropole grenobloise ou françaises. Bien qu’accédant un peu plus aux études supérieures, les femmes pontoises sont moins diplômées que les hommes. On note qu’elles sont davantage en temps partiel pour le quartier Îles de Mars Olympiades que pour les autres quartiers. Depuis 2009, l’association « Entr’Ailes » aide bénévolement les femmes victimes de violences conjugales et leur permet de sortir de l’isolement. Elle les accompagne dans leurs démarches auprès des avocats, assistantes sociales, psychologues ou forces de l’ordre.

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Leviers de projet

On note l’importance de la place de la femme dans l’histoire des papeteries notamment dans les usines. La forte présence du paternalisme à l’époque et les inégalités hommes/femmes encore actuelles nous amènent à nous demander comment des projets peuvent permettre une émancipation de la femme aujourd’hui. Comment diminuer les inégalités ? Le constat sur les situations des femmes Pontoises est qu’elles sont dans des situations plus précaires, avec plus de temps partiel que les hommes. Nous pouvons envisager des projets qui incluent plus d’espaces pour les associations qui viennent en aide aux femmes, des structures éducatives de proximité de chaque quartier, et du secteur des papeteries, pour décharger les femmes à temps partiel qui s’occupent de leurs enfants.

1.2.3. Histoire liée à l’eau Présentation du Drac La ville du Pont-de-Claix est située dans la plaine alluviale du Drac, une rivière qui la longe à l’Est, avant de rejoindre l’Isère à la pointe de la presqu’île de Grenoble. La commune se situe à peine quelques kilomètres en aval de la confluence entre le Drac et son plus important affluent, la Romanche. Le bassin dit « grenoblois » a durant longtemps été marqué par les nombreuses crues dévastatrices de deux rivières : l’Isère et le Drac. Plus de 150 inondations majeures ont été recensées dans l’histoire de Grenoble (Pilot de Thorey (J-J-A.), 1829), causant de très importants dégâts et probablement des milliers de morts (Coeur (D.), 2008). Ces inondations emportent à plusieurs reprises le seul pont de la ville (au niveau de l’actuelle passerelle du quartier Saint Laurent) pour l’Isère et envahissent la plaine et une partie de la ville pour le Drac, rendant incertaine voire impossible l’exploitation agricole des plaines au sud. Des crues catastrophiques sont rapportées dès le Moyen- âge, avec un épisode particulièrement meurtrier en septembre 1219. Ces crues ont donc valu à l’Isère et au Drac d’être respectivement surnommées le «serpent » et le « dragon » par les habitants de la région grenobloise. Les caprices des deux rivières sont aujourd’hui bien plus maîtrisés, notamment par l’intermédiaire d’un réseau de digues, et leur débit ainsi que celui de leurs affluents est surveillé. Mais la fureur des eaux, notamment lors d’une crue exceptionnelle de type centennale ou plus, reste encore à craindre.

Focus sur Le Pont-de-Claix Dans l’évolution du Drac sur sa partie dans la plaine grenobloise, on peut voir que pour protéger Le Pont-de-Claix, des digues sont construites au XIXème siècle à hauteur de la ville, même si ce ne sont pas les premières présentes sur le sol de la commune. En effet la digue Marcelline que l’on retrouve sur le site des papeteries date, elle, de

Fig. 014. Évolution du delta du Drac de 1718 à 1779

1593 (Jagodzinsky (Q.), 2017). Elle est cependant relevée comme « à hauteur de la commune de Champagnier » : la commune du Pont-de-Claix n’existait alors pas du tout, si ce n’est le pont dont elle porte le nom. Le Drac s’écoule alors au milieu de deux bancs appelés gravières, et va progressivement voir son lit se déporter sur son flanc gauche les siècles suivants, notamment grâce aux travaux d’endiguement successifs. A l’époque de la digue Marcelline, ces ouvrages construits sur le Drac demandent énormément d’entretien : les inondations restent régulières et abîment les protections qui doivent alors être rénovées (Ibid.). En 1816, Grenoble connaît une grave inondation traumatisante : « Les institutions s’organisent afin de remédier à ce désastre et la digue Marcelline, qui s’était vue endommager est renforcée à partir de 1820, de même que toute la rive droite depuis Champagnier jusqu’à l’Isère. » (Ibid.). C’est ainsi que le développement des Papeteries Breton, sur les terres de Marcelline du Drac est étroitement lié à l’histoire des aménagements hydrauliques qui ont eu lieu au Pontde-Claix : « Protégées des eaux furieuses du torrent, les terres de Marcelline sont alors propices à l’établissement d’une petite industrie : les Papeteries Breton, Fils et Cie » (Ibid.).

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Fig. 015. Atlas de Trudaine : La digue Marcelline

La deuxième grande entreprise concernant les aménagements hydrauliques sur le territoire de l’actuelle commune du Pont-de-Claix a eu lieu au début du XIXème siècle. Les agriculteurs de la plaine grenobloise demandent la dérivation des eaux de la Romanche : « En effet, au début du XIXème siècle, les agriculteurs de la plaine de Grenoble entendent une réponse favorable aux demandes de dérivation des eaux de la Romanche, riches en limon, afin de fertiliser leurs terres. » (Ibid.). Le canal de la Romanche est alors séparé en deux bras dont l’un longe la route de Vizille et rejoint le cours SaintAndré, tandis que l’autre suit la colline de Champagnier pour se diriger vers Échirolles. Les travaux sont envisagés en 1831 et terminés en 1836 (Ibid.). Les papeteries profitent aussi des aménagements de la Romanche pour créer leur premier canal : « Un accord est passé avec le Syndicat canal d’arrosage de la Romanche pour disposer d’eau claire et d’une chute hydraulique pour l’usine » (Ibid.). Des travaux d’adduction d’eau vont encore être entrepris par la suite (au milieu du XIXème siècle) au niveau des terres Marcellines, en lien avec l’évolution des papeteries et le développement de nouvelles activités agricoles et artisanales : « Le canal de la Romanche et la présence d’une main-d’œuvre locale ont rapidement attiré de nouvelles manufactures : moulin, piloirs à plâtre et à ciment, pressoir à huile, ateliers de taillanderies et de mécaniques ainsi que les services et commerces nécessaires à la vie locale tel que des charpentiers, menuisiers, tailleurs, cordonniers, bouchers, boulangers et bistrots.» (Ibid., p.18). Dans les années 1920, l’usine hydroélectrique Drac-Romanche vient s’installer entre le Saut-de-Moine et Le Pont-de-Claix, dans une perspective de modernisation des industries. De nouveaux aménagements hydrauliques ont lieu : « L’usine dans laquelle se transforme l’énergie hydraulique en énergie électrique prend place dans l’ancien lit du Drac. Une digue de près de 1200 mètres de longueur a dû être constituée de toutes pièces pour la protéger contre les crues de la rivière. » (Ibid., p.34).

Fig. 016. Évolution des Papeteries Breton de 1811 à 2017

Les divers canaux construits autour du site des papeteries Breton ont disparu avec l’urbanisation et les évolutions de l’agriculture qui ont lieu après la Seconde Guerre mondiale (Ibid., p.36).

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maillage des pistes cyclables, et l’expérimentation d’une desserte par bus jusqu’aux papeteries. En plus d’être maire du Pont-de-Claix, Mr. Ferrari est président depuis 2014 de la Métropole de Grenoble Grenoble, également appelée capitale des Alpes est dirigée par un maire ouvertement écologiste (Eric Piolle), et on y observe depuis plusieurs années une forte préoccupation de la population à l’égard de l’environnement. En effet, l’image de Grenoble vue comme « une cuvette sous un nuage de pollution » a poussé les autorités à agir : située en fond de vallée, la ville subit par son encaissement une mauvaise dispersion des polluants émis par les transports et l’industrie présents. La lutte contre la pollution est une des batailles du maire écologiste élu en 2014. Grenoble est alors la première grande ville française (de plus de 100 000 habitants) à être gouvernée par un parti écologiste . Ainsi la nouvelle municipalité engage-t-elle la ville dans des actions de « transition énergétique, urbanisme apaisé, nature en ville, écomobilité, biodiversité, repas bio dans les cantines, respect des biens fondamentaux tels que l’air, l’eau, la lumière, les espaces naturels » (VILLE DE GRENOBLE, 2020a).

Fig. 017. Réseau hydrographique du Pont-de-Claix

1.2.4. Position au sein des institutions et gouvernance Après 31 ans sous mandat du Parti Communiste Français, Le Pontde-Claix a élu pour maire Mr. Christophe Ferrari en 2008, 2014 et 2020. Reconduit dans ses fonctions pour la troisième fois en juillet 2020, le maire de gauche définit les piliers de son mandat ainsi : « des politiques publiques pour tous » et « l’engagement dans une transition écologique et énergétique » (Mairie du Pont-de-Claix, 2020), s’appuyantappuyées sur 100 propositions présentées aux habitants. Ces dernières recoupent notamment les domaines de l’éducation, la démocratie locale, la solidarité, la vie associative, l’habitat, la mobilité, l’environnement et la biodiversité. Il tient de nombreuses promesses sur des sujets environnementaux, à l’échelle du Pont-de-Claix mais aussi de la métropole - comme par exemple la prolongation du tram E jusqu’au Pont-de-Claix, la poursuite du

En 2020, cette volonté de transition écologique est confortée par la réélection du maire et en octobre de la même année, Grenoble est élue capitale verte européenne 2022 . Cela découle des décisions mises en œuvre qui ont permis de donner une réelle qualité de vie à ses habitants de par ses mobilités douces (notamment les emblématiques autoroutes à vélo), son inclusivité, son attention portée sur l’alimentation (60% des cantines sont passées à l’alimentation bio, la tarification sociale de l’eau a été mise en place (Reporterre, 2020)), l’agriculture urbaine et biologique, etc. Cette reconnaissance est également dûe aux futurs chantiers , qui permettront à Grenoble d’atteindre en 2030 30% des énergies consommées issues du renouvelable (GAM, 2019a), voire 100% pour les énergies alimentant le réseau de chaleur urbain. Pour être élue Capitale Verte, la ville a pris des engagements encore plus forts : d’ici 2030, elle annonce 40 km de piste chronovelo en plus, une ligne de transport par câble, 15 000 arbres plantés, 4 nouveaux parcs, ainsi qu’une tarification des transports adaptée aux moyens de chacun (VILLE DE GRENOBLE, 2020b). Cette nomination donne une légitimité à la réalisation de ces projets, et pousse les communes alentour ainsi que la métropole à se caler sur cette dynamique. On peut donc mieux comprendre l’origine de la trajectoire globale de Grenoble Alpes Métropole sur la question écologique.

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1.3. Démographie/emploi : Une population à tendance ouvrière

Pour mener une étude démographique, nous avons choisi de cadrer celle-ci sur plusieurs territoires que nous avons jugés pertinents de comparer avec celui du Pont-de-Claix (Analyse en annexe n°02) : - Grenoble-Alpe Métropole : La métropole grenobloise s’impose comme une bonne base de comparaison pour confronter Le Pontde-Claix avec un territoire à grande échelle (Analyse en annexe n°03). - Grenoble : Commune-centre de la métropole, Grenoble permet d’évaluer les tendances du Pont-de-Claix avec les chiffres du cœur métropolitain qui centralise énormément d’activités au sein de la vallée (Analyse en annexe n°04). - Échirolles : Commune limitrophe du Pont-de-Claix et de Grenoble, Échirolles présente le visage d’une commune urbaine. La comparaison permettra donc d’évaluer les tendances du Pont-de-Claix face à celles d’une commune urbanisée (Analyse en annexe n°05). - Claix : La commune de Claix est elle aussi voisine du Pont-de-Claix. Située au pied du massif du Vercors, Claix présente à la fois le visage d’une commune périurbaine et d’une commune de montagne. Elle nous permettra de comparer Le Pont-de-Claix avec une commune moins urbaine (Analyse en annexe n°06). Avec l’aide des données fournies par l’INSEE, nous avons pu établir le profil démographique de ces territoires. La base statistique est fixée sur l’année 2017. Ces fiches mettent en avant le profil et les tendances des zones d’études. Elles vont nous servir à effectuer une analyse comparative qui permettra d’identifier les forces et les faiblesses du Pont-de-Claix.

Fig. 018. Densité de la population par commune dans la Métropole Grenobloise

1.3.1. Une population périurbaine en baisse

Une population en décroissance

Une population dense Avec une population estimée à 10 435 habitants et une densité moyenne de 1 863 hab/km2 en 2017, Le Pont-de-Claix fait partie des communes les plus densément peuplées de la métropole. Malgré tout, elle reste encore très éloignée des communes du centre qui culminent à 4 687 hab/km2 pour Échirolles et à 8 740 hab/km2 pour Grenoble. Le Pont-de-Claix se distingue des communes du centre métropolitain sans pour autant s’apparenter à des communes comme Claix qui sont beaucoup moins denses. On peut donc la considérer comme une commune à tendance périurbaine qui accompagne un phénomène de « dédensification » du cœur métropolitain.

Fig. 019. Évolution de la population dans la Métropole et au Pont-de-Claix

En revanche, contrairement aux différentes communes de la métropole et plus généralement à l’échelle de la métropole tout entière, la population du Pont-de-Claix baisse depuis plusieurs années. Entre

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2012 et 2017, la commune a perdu en moyenne 1,4 % de sa population par année et principalement à cause d’un ratio entrées/sorties de la population fortement négatif (-2,2%).

Une population où toutes les tranches d’âges sont représentées En observant la répartition de la population selon les différentes tranches d’âge, on peut distinguer une bonne homogénéité qui accentue l’image d’un territoire en équilibre entre un contexte rural et un contexte urbain. La population de la commune de Claix par exemple est principalement composée d’enfants de 0 à 14 ans et d’adultes ayant entre 45 et 59 ans. Ce qui correspond au profil d’une population composée de familles qui cherchent à s’implanter dans un territoire moins densément peuplé. En revanche, la ville de Grenoble connue pour être une ville étudiante et une ville du premier emploi, se détache avec une population majoritairement comprise entre 15 et 29 ans. Le Pont-de-Claix est donc habité par une population qui préfère vivre hors du centre métropolitain (moindre coût du foncier et des locations, cadre de vie, ou sécurité jugée plus élevée ...) tout en restant proche des activités qu’il propose.

Fig. 021. Composition des ménages dans différentes communes de laMétro

Il est aussi intéressant de constater que la part de personnes vivant seules est en nette augmentation depuis plusieurs années au sein du territoire métropolitain. Cette tendance, généralisée à la France toute entière, s’explique en grande partie par l’allongement de la jeunesse et des études, à l’instabilité des couples et à la progression du maintien des personnes âgées à domicile.

Un partage entre location et achat d’une résidence principale Si on compare la part de ménages propriétaires avec la part des ménages locataires, on observe très distinctement l’évolution qui s’y produit lorsque l’on passe du cœur métropolitain vers un territoire plus rural. En effet, à Grenoble, 60% de la population est locataire et 37,6% est propriétaire de son logement principal en 2017. Dans la commune de Claix le rapport est totalement inversé avec 21,7% de locataires pour 77,0% de propriétaires. Cette dualité montre que l’ancrage est beaucoup plus fort lorsque que l’on s’éloigne du centre-urbain et que les ménages des centre-urbains ne sont pas à la recherche de stabilité immédiate.

Fig. 020. Population par tranche d’âge dans différentes communes de la Métro

1.3.2. Migration des ménages pour le travail Une répartition des types de ménages homogène A l’instar de la répartition de la population selon les tranches d’âges, la répartition des types de ménages est elle aussi très homogène. La population du Pont-de-Claix se partage de manière presque équitable entre des personnes vivant seules, en couple ou avec des enfants. En comparaison, la ville de Grenoble est composée en grande majorité de personnes vivant seules tandis que Claix regroupe une majorité de ménages avec enfants. Ce qui accentue une nouvelle fois le fait que la population pontoise fait la balance entre une tendance urbaine et une tendance rurale.

Fig. 022. Statut d’occupation des résidences principales

En ce qui concerne la comme du Pont-de-Claix, le rapport est de 50,9% de locataires et 46,1% de propriétaires. La part de ménages propriétaires est plus importante que celle de Grenoble mais elle reste minoritaire. Le prix de l’immobilier et la possibilité de loger

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dans des logements plus spacieux encouragent les ménages à investir mais si on considère la baisse du nombre d’habitants au sein de la commune, on est forcé de constater que l’occupation des résidences principales au sein de la commune reste pour certains une solution provisoire correspondant à une activité professionnelle.

Une migration professionnelle

Grenoble regroupe la majorité des étudiants de la région ainsi que de nombreuses structures accueillant des métiers nécessitant des diplômes de l’enseignement supérieur. C’est pour cette raison que presque la moitié de sa population est diplômée de l’enseignement supérieur. La commune de Claix n’est pas réellement une commune étudiante mais elle accueille de nombreuses familles de classe supérieure, ce qui donne des caractéristiques similaires à celle de Grenoble.

Fig. 023. Ancienneté d’emménagement des ménages

Fig. 024. Niveau de diplôme dans différentes communes de la Métro

L’étude de l’ancienneté des ménages au sein des différentes communes confirme le phénomène observé avec le statut d’occupation des résidences principales, et montre qu’une majorité des ménages du Pont-de-Claix sont installés de manière temporaire ou le temps d’une activité professionnelle. En effet, 51,1% des ménages sont installés depuis moins de 10 ans. Cette tendance est similaire sur les communes de Grenoble (66,7%) et Échirolles (53,8%). En revanche, la commune de Claix a un pourcentage de ménages installés depuis moins de 10 ans beaucoup plus faible (41,7%).

Un faible niveau d’étude qui augmente la part de population inactive :

1.3.3. Une commune délaissée par la classe supérieure Des habitants avec un faible niveau d’étude

Fig. 025. Niveau de diplôme dans différentes communes de la Métro

À l’échelle de la métropole, on observe que 40,8% de la population est diplômée de l’enseignement supérieur. Cette tendance résulte du fait que le territoire grenoblois reste un lieu privilégié et réputé pour la qualité de ses formations et de ses équipements.

Avec un pourcentage d’actifs de 63,3% et de retraités de 4,8%, la commune du Pont-de-Claix s’inscrit dans la moyenne du territoire métropolitain, dont la majeure partie de ses habitants exerce une activité professionnelle.

Malgré cela, la commune du Pont-de-Claix se distingue par sa population faiblement diplômée. En effet 28,0% de sa population ne possède aucun diplôme ou certificat d’études et seulement 19,2% sont diplômés de l’enseignement supérieur. En comparaison à d’autres territoires, seul Échirolles semble s’en rapprocher tandis que Grenoble et Claix possèdent des statistiques qui vont dans le sens inverse.

En revanche, Le Pont-de-Claix et Échirolles se distinguent par un pourcentage de population inactive très au-dessus de celle de la métropole et cette tendance est en nette augmentation depuis les dernières années. Ce phénomène peut s’expliquer par le fait que ces deux communes sont aussi des communes avec un faible pourcentage d’étudiants et une population de travailleurs faiblement diplômés de

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l’enseignement supérieur. Les jeunes privilégient des études courtes et cela les pousse à rechercher un emploi très tôt. Les comportements d’activité étant directement liés au niveau de formation, le nombre de personnes inactives (femmes/hommes au foyer, sans emplois...) se voit directement augmenter.

Une forte présence ouvrière La périurbanité et le passé ouvrier du Pont-de-Claix restent profondément ancrés au sein de la population. Les catégories socioprofessionnelles les plus représentées chez les actifs de la commune sont les ouvriers (36,5%), les employés (27,6%) et les professions intermédiaires (24,6%). Ces trois catégories représentent à elles seules 88,7% des emplois de la commune et montrent une nouvelle fois que Le Pont-de-Claix reste avant tout une ville ouvrière délaissée par les classes supérieures qui préfèrent s’installer à Grenoble ou à Claix. La domination de cette population ouvrière met à mal la diversité au sein de la commune, avec une absence totale d’actifs travaillant en tant qu’agriculteurs exploitants, et seulement 4,4% d’actifs travaillant comme artisans, commerçants, chefs d’entreprise.

Fig. 026. Population active par type d’activité, Le Pont-de-Claix et Métro

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2. Environnement : richesses et menaces

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2.1. Hydrogéologie : analyse du sous-sol de la vallée Grenobloise 2.1.1. Une géologie variée édifié des cônes de déjection de matériaux sablo-graveleux grossiers qui se sont intercalés dans les dépôts lacustres plus argileux, les glaciers ont apportés des dépôts hétérogènes. » (GUIDO (M.)) Puis, après cette période glaciaire, le Drac à pris place librement jusqu’au 14e siècle dans toute la vallée, remplissant le sol de dépôts de sédiments : alluvions constitués de graviers sableux au dessus d’une épaisse série de dépôts lacustres formés de sables fins et d’argiles. Les alluvions de l’Isère se trouvent en surface sur les premières dizaines de mètres. La période glaciaire offre au territoire plusieurs entités géologiques riches: alluvions (graviers), dépôts lacustres (sables et argiles). Le Pontde-Claix est entouré de chaînes montagneuses avec une formation géologique variée et riche.

Fig. 027. Carte structurale du bassin grenoblois

Le département de l’Isère s’étend sur trois grandes entités géologiques, qui sont d’Est en Ouest : les massifs cristallins externes avec de forts dépôts glaciaires (Belledonne), les massifs calcaires des PréAlpes (la Chartreuse, le Vercors), la plaine molassique du bas Dauphiné à fort recouvrement glaciaire. Traversé par des cours d’eau importants l’Isère, le Drac et la Romanche, la vallée de Grenoble où se situe Le Pont-de-Claix est un terrain alluvial avec une diversité géologique de son sous-sol offrant des ressources variées tels que le sable et graviers, calcaires, marne, argile, tourbe, grès, gypse, schistes, grès, granite, roches métamorphiques diverses, volcanites. Tous ces matériaux ne font pas nécessairement l’objet d’exploitations actuelles. La plaine de Grenoble s’est formée lors d’une « succession des périodes glaciaires et interglaciaires qui ont entraîné des phases de dépôts sédimentaires. Les lacs ont fourni des sédiments fins argileux, les marécages ont déposé des sédiments argilo-tourbeux, les torrents ont

Fig. 028. Carte de la géologie iséroise

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2.1.2. Géothermie : une énergie renouvelable à fort potentiel Dans un monde où les besoins énergétiques ne cessent de croître et où la recherche de sources d’énergie locales et renouvelables devient une urgente obligation, la géothermie semble être une des solutions dans le territoire Isérois. En effet, la vallée grenobloise dispose d’un gisement géothermique très favorable.On distingue trois types d’exploitations de l’énergie géothermique : l’exploitation par pompe à chaleur, l’exploitation directe de la chaleur contenue dans les aquifères, et enfin, lorsque la température le permet la production d’électricité. Le potentiel géothermique au sein de géostructures offre la possibilité à nos bâtiments, été comme hiver, d’avoir la chaleur et le rafraîchissement pour le confort optimal. Les géostructures comme les fondations sont constamment en contact avec le sol, et peuvent être utilisées comme échangeurs de chaleur. Puisque la température du sous-sol reste constante tout au long de l’année (à l’exception des 5 à 8 premiers mètres), elle est inférieure à l’air extérieur en été et supérieure en hiver. Ces différences de températures offrent la possibilité d’extraire la chaleur du sol en hiver pour se chauffer et en été de refroidir les espaces. Aujourd’hui, la production énergétique renouvelable du territoire isérois provient essentiellement d’une production hydroélectrique et du bois (utilisé pour la production de chaleur) - depuis peu seulement, le développement des puits géothermiques intègre cette source d’énergie au mix énergétique renouvelable (moins de 1.5%).

Fig. 029. Potentiel géothermique Isérois

Leviers de projet Penser un projet global jusqu’en 2100 c’est prendre en considération que notre consommation en énergie va augmenter et que nous disposons dans le bassin grenoblois de gisements géothermiques très favorables. Il est nécessaire de penser nos futures infrastructures avec un système géothermique qui rendrait autosuffisant nos bâtiments pour ce qui est du chauffage ou de la climatisation en tout cas. Les énergies fossiles utilisées pour la climatisation ou le chauffage ne doivent plus être l’unique réponse que l’on puisse donner lorsque nous nous projetons en 2050 voire 2100.

2.1.3. Place de l’eau dans un contexte géologique complexe Le département de l’Isère se distingue par son contexte géographique montagnard bien particulier au sein du bassin hydrographique Rhône-Méditerranée. Ce territoire se distingue par son hydrologie spécifique, que l’on peut caractériser aux travers des différents bassins versants qui composent le département. De plus, les rivières suivent différents régimes hydrologiques, influencés par les pluies, la fonte saisonnière de la neige ou celle des glaciers.

Fig. 030. Bassins versants en Isère

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précipitations. De ce fait, certaines périodes sont particulièrement propices à la formation de crues. Elles ont normalement lieu vers mai-juin, après une augmentation progressive des débits entre mars et mai du fait de la fonte des neiges : on parle de crues nivales. Les autres crues sont pluviales et dues aux fortes pluies automnales (essentiellement en octobre et novembre). De plus, de fortes pluies associées à une faible évaporation et éventuellement à la fonte des neiges précoces peuvent provoquer des crues subites. Concernant la Romanche, cette rivière prend sa source dans un glacier du massif des Ecrins et parcourt 77 km avant de s’unir au Drac à Jarrie. Elle comporte aussi des aménagements hydroélectriques majeurs qui modifient ses caractéristiques, dont son régime hydrologique naturel. Son régime est nival simple à l’amont et pluvio-nival à l’aval, d’où des hautes eaux précoces (juin contre juillet).

Leviers de projet

Fig. 031. Régimes hydrologiques en Isère

Le territoire autour du Pont-de-Claix présente de grandes ressources diversifiées en eau, un lien départemental mais aussi communal à valoriser lors de futurs projets. Mais il faut aussi réfléchir à la problématique des crues subites, voire combinées du Drac et/ou de la Romanche.

À l’échelle de la métropole on dénombre pas moins de 700 km de cours d’eau avec des régimes hydrologiques distincts : glaciaire, nival, pluvial en fonction de leurs provenances. Le Pont-de-Claix est situé juste à l’aval de la confluence entre le Drac et son principal affluent la Romanche. Sa situation hydrologique dépend donc majoritairement de ces deux cours d’eau. La commune fait de plus logiquement partie à la fois du SAGE du bassin Drac Romanche mais aussi du PAPI (Programme d’Action et de Prévention des Inondations) du Drac. Le Drac prend sa source au cœur du massif des Écrins et parcourt environ 55 km avant de se jeter dans l’Isère. Cette rivière n’a plus un écoulement naturel : elle se voit transformée suite au développement de l’hydroélectricité entre 1930 et 1960 (SAGE, 2018) par une suite d’ouvrages pour la production d’électricité. De l’amont vers l’aval, il existe 4 barrages d’importance nationale : le barrage du Sautet (108 millions de m3), le barrage de St-Pierre-Cognet (28 millions de m3), le barrage de Monteynard- Avignonet (270 millions de m3) et le barrage de Notre-Dame-de-Commiers (33 millions de m3). Au pied de ce dernier, la rivière coule alors dans une plaine alluviale avec une pente relativement faible (débit de 5,5 m3/s). Enfin de la confluence avec la Romanche jusqu’à celle avec l’Isère s’étend sur 16 km la partie endiguée du Drac (cf 1.2.3 Histoire de l’eau). Dans sa partie iséroise, le Drac possède un régime nivo-pluvial, ce qui veut dire que son débit dépend majoritairement de la fonte des neiges saisonnières et des

2.1.4. Eaux souterraines Les nappes phréatiques L’hydrologie de la région peut se subdiviser en deux parties : les hauts massifs constituant une zone d’alimentation puis les vallées glaciaires et plus particulièrement la vallée grenobloise comme zone de circulation des eaux souterraines. La vallée du Drac intégrant Le Pont-de-Claix se place sur un territoire avec des nappes phréatiques superficielles et affleurantes, subvenant en grande partie aux besoins en AEP (Alimentation en Eau Potable). Ce sont majoritairement des nappes alluvionnaires et donc situées le long des cours d’eaux principaux et à l’emplacement des anciens lacs alpins formés après la dernière ère glaciaire La protection des eaux de nappes phréatiques contre la pollution reste peu garantie. Cependant, on note l’existence de plusieurs nappes profondes qui, lorsqu’elles sont isolées de la surface par des couches argileuses, peuvent garantir la sécurité de l’eau par rapport à la pollution. En effet, l’eau est bien filtrée par sa circulation dans les sables alluviaux protégés par une couche d’argile.

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Fig. 032. Nappe phréatique du bassin Grenoblois

Les cartes nous offrent la possibilité d’analyser la profondeur et l’emprise des nappes phréatiques de certaines communes et plus globalement sur la métropole Grenobloise. Nous pouvons remarquer que la profondeur s’accentue lorsque nous nous dirigeons vers le Sud de Grenoble. « À Pont-de-Claix, on note l’existence d’une nappe phréatique où les forages avant d’atteindre les sables aquifères y ont rencontré 12 mètres d’argiles noires » (ALBINET(M.) 1963). On appelle aquifère un niveau géologique très perméable, dont la porosité est élevée, et dont les pores sont remplies d’eau. La perméabilité caractérise la facilité qu’ont les fluides à s’écouler dans les roches. Les Nappes du versant Drac-Romanche présentent une bonne qualité aquatique. Malheureusement la masse d’eau souterraine principale, la nappe FRDG372, est partiellement polluée en rive droite du Drac au regard des pesticides et des organochlorés (principalement issus d’une pollution historique industrielle) (« Alluvions du Drac et de la Romanche sous influence des pollutions historiques des plateformes de Jarrie et Pont-de-Claix et sous l’agglomération grenobloise »). La date butoir de 2027 a été fixée pour obtenir une masse d’eau souterraine de qualité. (GRAS (D.) (RAMPNOUX (M.) 2004)

Fig. 033. Profondeur de la nappe phréatique sous la Métro

Leviers de projet La pollution des nappes phréatiques est une réelle interrogation lorsque nous nous retrouvons sur un site industriel en friche anciennement pollué. En plus d’être une source importante pour la consommation, elle est étroitement liée à l’utilisation géothermique qu’il serait judicieux d’envisager. La profondeur au niveau du Pont-de-Claix reste indéterminée puisque la source date de 1963, mais nous nous situons dans un milieu poreux avec un aquifère perméable. Les nappes phréatiques du Pontde-Claix sont polluées à cause de la plateforme chimique. Un des enjeux pour 2027 : une masse d’eau souterraine de qualité.

Alimentation en eau potable : Les champs captant de Rochefort ; une ressource indispensable pour l’AEP Grenobloise Grenoble-Alpes Métropole exerce la production et distribution de l’eau potable sur l’ensemble de son territoire depuis le 1er janvier 2015, au travers de la Société Publique Locale (SPL) Eaux de Grenoble Alpes. Aujourd’hui, l’aquifère du Drac ainsi que les nappes alluviales du Drac, de la Romanche, de l’Eau d’Olle et de la plaine de l’Oisans sont

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classés comme une ressource en eau stratégique pour l’alimentation en eau potable (SAGE, 2018 ; SYMBHI, 2016a). La nappe la plus importante est la FRDG372, elle constitue une des deux principales ressources exploitables de l’agglomération grenobloise. La zone cruciale de cette nappe est celle des champs captants de Rochefort. L’eau y est puisée dans la nappe à 30 m de profondeur, et ces captages sont d’une qualité exceptionnelle : l’eau ne fait l’objet d’aucun traitement (ni chloration ni filtration) avant distribution. La production annuelle moyenne est de 16 millions de m³ - le puits pourrait subvenir immédiatement à la consommation de plus de 500 000 personnes (SYMBHI, 2016a) : Rochefort est donc la ressource la plus abondante de la région Rhône-Alpes (SYMBHI, 2016a), et un enjeu sanitaire majeur à préserver à tout prix. Le SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau) Drac-Romanche en a d’ailleurs fait une de ses trois priorités (SYMBHI, 2016b).

Ce territoire fortement sillonné par les cours d’eau de différentes importances présente aussi de fort dénivelés et débits sur leurs tracés: c’est donc un lieu d’implantation privilégié pour des barrages et autres installations hydroélectriques (cf : 2.6.1 L’énergie hydraulique, une découverte fondamentale dans le bassin grenoblois). À retenir L’Isère est un territoire fortement aménagé concernant son rapport à l’eau, mais en dépit de cela le potentiel maximal d’énergie produite grâce à cette ressource n’est pas encore atteint. Il reste donc des aménagements potentiels à placer avec soin.

Leviers de Projet Ces nappes phréatiques, notamment la FRDG372, sont un enjeu capital pour la santé du bassin Grenoblois, et leur pollution par les eaux de crues ou la présence de polluants industriels rejetés sur ce bassin doit être évitée à tout prix.

2.1.5. Contrôle hydraulique : les barrages

2.1.6. Aménagements urbains engendrés par la présence de l’eau Durant longtemps la région grenobloise s’est retrouvée menacée par les crues intempestives du Drac et de l’Isère (cf 1.2.2. Dynamique territoriale), avant de maîtriser globalement son territoire par un système d’endiguement et de canalisations (cartes « hydrogéologie » ech.vallée et/ou ech.métro) , et d’exploiter la force hydraulique (cf 2.1.5 . Contrôle hydraulique : les barrages). Pour pallier aux dégâts d’une éventuelle crue, le PLUI de la métropole Grenobloise préconise deux bandes de précaution en arrière des digues de protection (SYMBHI, 2016a) : une bande de précaution de 50 m de largeur inconstructible et une deuxième bande de précaution de largeur cent fois supérieure à la hauteur des crues. Sur le tronçon concernant Le Pont-de-Claix se trouvent plusieurs types d’ouvrages défensifs contre les crues (SYMBHI, 2016a) et autres installations hydroélectriques :

Fig. 034. Les barrages en Isère

- La digue du Saut du Moine à Champagnier, en terre, longée côté plaine par le canal EDF alimentant la centrale hydroélectrique du Pont-de-Claix. Elle a été considéré comme ne jouant plus « plus son rôle d’endiguement d’un point de vue fonctionnel. » -La digue du Pont-de-Claix entre la limite Champagnier et Le-Pontde-Claix et le pont Rouge, de classe C : il s’agit d’une digue en terre dont le talus côté rivière est protégé par un perré. La déviation de la RN85 longe la digue. Plus à l’Est, on note la présence du canal de fuite de la centrale hydroélectrique du Pont-de-Claix. La vanne de Mon Logis permettant de court-circuiter l’alimentation de la centrale hydroélectrique Drac Inférieur est intégrée au système de protection. La côte de début de surverse de l’ouvrage est évaluée à Q 200 – 30 cm. Il s’agit d’un point bas (identifié comme point

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faible) dans la ligne de protection sur l’extrémité aval de la digue. Cet ouvrage protège une zone importante : depuis Le Pont-de-Claix jusqu’à la ville de Grenoble. La déviation de la RN85 qui fait office de digue (en surplus des deux précédentes) sur 500 m en aval du saut du Moine. - La digue Marcelline située en lit majeur en arrière de la digue du Pont-de-Claix amont, depuis la centrale hydroélectrique du Pontde-Claix jusqu’au lieu-dit Mon Logis. En terre, elle est traversée sur sa partie aval par le canal d’amenée de la centrale électrique du Drac Inférieur (dans la continuité du canal de fuite de la centrale du Pont-de-Claix). C’est la digue historique initialement destinée à barrer au Drac le corridor compris entre le rocher du Pont-de-Claix et le versant Ouest du plateau de Champagnier. Depuis la mise en place progressive d’un système d’endiguement qui l’englobe en la contournant, le rôle de cet ouvrage s’est considérablement restreint. Il n’est aujourd’hui sollicité qu’en cas de défaillance de la digue du Pont-de-Claix amont, par rupture de la digue ou par surverse. Dans ce scénario, elle protègerait une trentaine d’habitations ainsi qu’une partie de la plateforme chimique.

À retenir Le Pont-de-Claix présente une vulnérabilité du fait de sa position en rive droite du Drac juste après la confluence avec la Romanche. On retrouve donc physiquement par des aménagements (digues) et légalement via le PLUI des dispositifs de sécurité qui peuvent impacter le projet par leur rupture (digue) ou l’inconstructibilité du terrain (bande des 50m).

2.2. Risques naturels 2.2.1. Risque Sismique Au sein de la région Rhône-Alpes, la chaîne alpine est le résultat de la collision continentale entre la plaque d’Afrique et d’Eurasie qui poussent la microplaque Adriatique. Elles s’écartent, coulissent, passent l’une sous l’autre. En Isère nous pouvons observer des mouvements de types compressifs. Les factures entre les blocs rocheux engendrent des déplacements, des chevauchements le long des failles. En s’appuyant sur les données de sismicité historique, toutes les communes de la région Rhône-Alpes sont en zone d’aléa faible à moyen. En effet, la configuration de la vallée en « cuvette » génère des secousses plus importantes. On considère aujourd’hui dans la région un épicentre du séisme de magnitude supérieure à 3.5 par an et supérieure à 4.5 tous les dix ans. Si l’on regarde plus à l’échelle de l’Isère, 1/3 des communes sont considérées dans une zone d’aléa moyen, dont Le Pont-de-Claix. Le massif cristallin de Belledonne est marqué par des failles dues à l’accélération du sol avec une probabilité de dépassement de 10% en 50 ans, soit 1,1 à 1,6 m/s. Cette accélération du sol est un des paramètres qui caractérise le mouvement de sols soumis à des ondes sismiques par rapport à la vitesse.

Fig. 035. Hydrologie du bassin grenoblois

De plus, le changement climatique modifiera considérablement les phénomènes de retrait-gonflement des argiles auxquels l’Isère est actuellement exposée à un niveau non négligeable. Le changement climatique devrait accentuer ce risque et engendrer une augmentation des dommages associés. Les phénomènes de retrait-gonflement sont en réalité la variation de la quantité d’eau dans les sols argileux produisant des gonflements en période humide et des tassements en période sèche. Certaines formations géologiques argileuses provoquent des tassements différentiels qui touchent principalement le bâti individuel. Ces phénomènes apparaissent notamment à l’occasion de périodes de sécheresse exceptionnelle. L’Isère est modérément touchée par le phénomène. Pour ce qui est du Pont-de-Claix, c’est une zone faiblement à moyennement exposée à ce risque.

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effet domino impacter une population totale de l’ordre de 200 000 habitants » (SYMBHI, 2016). Il y a donc une très forte vulnérabilité environnementale avec des enjeux de santé publique. La situation du Pont-de-Claix, juste à l’aval de la confluence Drac-Romanche, est problématique dans le cas de crue car la commune se trouve donc juste après la jonction des deux flots. Il faut donc prendre en compte l’incertitude provoquée par la confluence avec la Romanche juste avant Pont-de-Claix, ce qui ajoute les risques liés aux crues de celle-ci. Elle présente en effet les mêmes crues cycliques, et donc le risque d’une inondation combinée. Il faut aussi prendre en compte le fait que les crues exceptionnelles du Drac sont peu connues et donc imprévisibles : la modélisation n’est qu’une estimation et non une moyenne des crues passées. Le ruissellement lié à l’augmentation des surfaces imperméabilisées et les remontées de nappe contribuent également aux inondations de plaine : les eaux du Drac s’infiltrent en effet à travers les berges et les fonds de rivière et rejoignent la nappe depuis Le Pont-de-Claix jusqu’à la confluence avec l’Isère. Pendant la montée des eaux du Drac en crue, ces infiltrations peuvent donc augmenter et provoquer une crue de nappe et des infiltrations par les fondations des bâtiments. Enfin il ne faut pas oublier la présence des grandes retenues hydroélectriques, ce qui nous mène à la dernière crue possible : celle

Fig. 036. Risque sismique en Isère

2.2.2. Risques hydrologiques Le Drac est une rivière alpine à régime pluvio-nival qui présente deux pics de débit : au printemps lors de la fonte des neiges et en en octobre du fait des pluies automnales. Le site du Pont-de-Claix est donc exposé à des aléas de crue par inondation, ou des crues provoquant une rupture de digue. Le Pont-de-Claix se situe dans le Territoire à Risque Important d’inondation (TRI) de Grenoble-Voiron et plus particulièrement le territoire du Drac (en aval du barrage de Notre-Dame-de-Commiers). Ce TRI comporte 85% de la population régionale et 82,9% des emplois : c’est donc un territoire à fort enjeux. D’après le TRI Grenoble-Voiron, Le Pont-de-Claix est réellement impactée lors des scénarios de crues moyens et extrêmes : dans les deux cas, moins de 20% des habitants et de 20 à 40% des emplois sont concernés (TRI Grenoble-Voiron, 2016). Outre les enjeux humains, il y a un risque en rive gauche concernant les terrains inondables (naturels et agricoles) ainsi que les champs captants AEP de Rochefort qui fournissent 46 % de l’alimentation en eau potable de la métropole Grenobloise : « une contamination de la nappe d’alimentation en eau potable au niveau des champs captants de Rochefort pourrait par

Fig. 037. Risque de crue dans le bassin Grenoblois

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par rupture de barrage. Il s’agit alors d’une lame d’eau de plusieurs mètres qui déferle suivant le lit de la rivière concernée (Drac ou Romanche). Concernant la commune du Pont-de-Claix, sa situation juste après la confluence fait qu’elle est concernée par les PPI des 7 barrages mentionnés précédemment. De plus, l’évacuation des secteurs urbanisés le long du Drac n’est a priori pas envisageable vu les temps de prévision trop courts. En effet, en prenant par exemple le cas du PPI concernant le barrage de Monteynard (PPI Monteynard, 2012) le temps d’arrivée de l’onde (distance barrage-rocade sud de Grenoble) en cas de rupture de l’ouvrage est de 30 à 40 minutes. Il existe bien un système d’annonce ou de prévision de crue sur le site Vigicrues (stations du Pont-de-Claix et de Fontaine) pour le Drac, mais ce système s’avère inutile en cas de rupture de barrage.

2.3. Ressources naturelles 2.3.1. Ressources minérales La carte départementale des carrières nous permet une réflexion prospective sur l’impact de l’activité des carrières sur l’environnement, leur apport matériel sous forme de ressource. L’impact de leur présence dans le paysage dépend de la topographie, de la nature du gisement exploité (alluvions, roches massives) et des techniques d’exploitation utilisées.

La commune du Pont-de-Claix ne présente que peu de surface arbustive, mais la présence de massifs forestiers sur les communes voisines fait craindre un risque incendie dont les conséquences les plus probables pour la commune seraient la propagation de nuages de fumées (DICRIM, 2017). Cependant le risque d’une propagation d’un feu aux futurs espaces verts (en développement) de la ville ou aux nombreux jardins privés ne sont pas à exclure. De plus, la présence de canalisations et de transport de matière dangereuse sur la commune ainsi que les activités de la plateforme chimique présentent le risque de voir un feu d’origine forestière se transformer en feu chimique, auquel cas les conséquences seraient à lier aux risques d’accident industriel (cf 3.4).

Le département produit essentiellement de la pierre de taille, des granulats avec matériaux de substitution recyclés, de la chaux et du ciment issu de granulats (petits morceaux de roches), l’exploitation d’alluvions de types sable, graviers, ou encore de la roche massive comme du calcaire. Il faut savoir que dans le secteur urbain et périurbain de Grenoble Sud où se trouve Le Pont-de-Claix, il n’y a ni production ni réserves. Cette activité participe à un apport conséquent voire essentiel pour la construction dans la vallée. D’une façon générale, les carrières, par leur nature et par les moyens de production mis en œuvre, ont un impact certain sur l’environnement. Nous pouvons classer les impacts en quatre catégories : effets sur l’atmosphère (bruits, vibrations, projections, poussières) ; effets sur les paysages ; effets sur les milieux aquatiques (eaux superficielles et souterraines) ; effets sur les écosystèmes, la faune et la flore. Certains de ces effets s’atténuent après la cessation des activités extractives

Fig. 038. Risque incendie en Isère

Fig. 039. Exploitations minières en Isère

2.2.3. Risques Incendie

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mais la plupart et notamment les atteintes au milieu physique ne sont pas toujours réversibles.

Leviers de projet Les carrières ont un apport conséquent sur le BTP isérois. En effet, depuis le XIXe siècle elles sont des sources matérielles qui permettent la construction locale de notre urbanisme. Il serait judicieux de les considérer comme de potentielles ressources matérielles mais aussi comme des espaces de transition à revaloriser.

2.3.2. Ressources végétales : la filière bois La région Auvergne-Rhône-Alpes est celle qui compte le plus de bois sur pied en France : elle représente 15% du couvert forestier du pays. Les deux tiers des forêts en région AuRA sont situées en territoire de montagne et 56% des volumes de bois sur pied sont considérés comme difficilement, voire très difficilement exploitables (FIBOIS AURA, 2020).

par traitements » telles que le hêtre, le pin, le sapin ou l’épicéa (FIBOIS AURA (Laffont (A.)), 2019). La filière « bois énergie » est aussi dynamique en AuRA : des granulés bois (15 producteurs), des bois en bûches (700 entreprises) et du bois déchiqueté (176 entreprises) sont produits et destinés à la combustion. Cette filière est destinée à se développer : la métropole grenobloise cherche à augmenter la part de bois énergie dans son mix énergétique global (FIBOIS AURA, 2020). Dans la métropole grenobloise, la filière bois connaît une dynamique de valorisation des bois locaux : « En Isère, et particulièrement dans le Grésivaudan, le Voironnais et la métropole grenobloise, il existe une véritable culture professionnelle de la valorisation des bois locaux. Les principaux boisements de résineux exploités pour le bois d’œuvre sont proches et situés sur les massifs de Belledonne, de Chartreuse et du Vercors. Les bois exploités et extraits sont ensuite transformés dans les scieries de la vallée du Grésivaudan et du pourtour grenoblois. » (GAM, 2019i). La filière bois regroupe plus de 600 entreprises et génère plus de 2500 emplois dans la métropole. L’association FiBois a développé l’outil « Bois d’Ici » qui répertorie les scieries travaillant avec des bois issus des forêts de la région. Trois scieries sont situées dans la métropole grenobloise (FIBOIS AURA (Laffont (A.)), 2019).

Fig. 040. Répartition du bois par essence en AURA

Concernant l’activité de première transformation du bois, elle représente 1,9 million de m3 de volume scié annuel dans la région AuRA qui compte 358 scieries. Certaines essences présentes dans la région sont « naturellement durables ». C’est le cas du chêne, du châtaignier, du robinier, du mélèze, et du douglas D’autres essences ont une « durabilité conférée

Fig. 041. Répartition du sciage du bois par essence en AURA

Fig. 042. Couverture végétale de la Métropole grenobloise

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Les scieries repérées par Fibois portent des certifications ou des labels ayant pour objectif de valoriser le bois local, comme la certification PEFC (bois issu de sources responsables), la mention “Bois de Chartreuse” (bois local, de qualité, qui garantit des emplois non délocalisables et respecte la biodiversité), la certification “BOIS DES ALPES” (valorisation de la filière bois locale). Au cours de l’histoire du Pont-de-Claix, la filière bois n’a pas connu un grand développement : « Les industries du bois n’ont jamais connu un développement extraordinaire. Quelques menuiseries, ébénisteries et charpentes travaillent à façon avec quelques ouvriers. Actuellement (1938), elles comportent quatre entreprises de menuiserie pour le bâtiment, dont deux seulement sont importantes. L’une est fermée depuis quelques mois. Quant aux scieries, il en reste également deux; une troisième, annexée à l’une des menuiseries, est actuellement fermée, durement atteinte par la crise du bois en 1934. C’est celle qui, montée la dernière, en 1924, avait été la plus florissante pendant dix ans. » (BRUN (M.), 1940.). Aujourd’hui, seulement trois entreprises de menuiserie et deux entreprises de charpente semblent basées dans la commune.

Leviers de projet

Fig. 043. Scieries travaillant le bois local

Un engouement pour la construction bois se développe à l’échelle de la France et même plus largement dans la région AuRA. Le bassin grenoblois par son contexte géographique, économique et sa dynamique écologique croissante, représente un territoire favorable à la filière bois. Il serait ainsi pertinent d’anticiper la croissance qui tend à s’affirmer de la demande dans le secteur de la construction bois. Le Pont-de-Claix, par son caractère industriel qui lui a procuré de vastes espaces à exploiter et par son énergie ouvrière pourrait développer une structure en lien avec la filière bois. La commune pourrait alors proposer des activités artisanales et créer une attractivité liée à l’écoconstruction et la valorisation des bois locaux en mobilisant éventuellement d’autres matériaux écosourcés tels que la terre, la paille, le chanvre, etc.

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2.3.3. Ressources Agricoles

2.4. Une biodiversité à soigner et à mobiliser dans une perspective de cohérence écologique

2.4.1. Un regard prudent sur les ZNIEFF

Fig. 044. Carte d’occupation des sols

Le territoire de la métropole est assez dynamique au niveau de l’agriculture et de son développement : 15% du territoire est couvert d’espaces agricoles soit environ 8 000 hectares. Cela représente 200 exploitations et 225 agriculteurs. La métropole a mis en place une stratégie agricole métropolitaine 2015-2020 qui se base notamment sur une préservation et une valorisation du potentiel actuel. Il s’agit d’intégrer un plus fort respect de l’environnement par la mise en place de circuits courts et d’une production de produits de qualité. Sur Le Pont-de-Claix on ne retrouve aucune agriculture, historiquement la commune est à tendance industrielle et l’est restée. Cependant les communes voisines de Champagnier, Claix et Varces-Allières-etRisset disposent d’importantes surfaces agricoles. Dans un contexte de mise en place de circuits courts, on peut donc questionner la dépendance du Pont-de-Claix vis-à-vis des communes qui l’entourent. Au-delà de la production de consommables, ces surfaces agricoles sont pour une grande partie composées de cultures de blé et de prairies pouvant aussi fournir très simplement de la paille pouvant servir à des techniques de construction émergentes comme la paille porteuse ou de l’isolation. Ces usages ne nécessitent que peu d’effort du côté de l’agriculteur puisque les machines de moissons produisent déjà des ballots d’un format standardisé. On pourrait donc très bien imaginer un développement d’une filière au niveau local puisque des agences d’architectures expérimentent déjà ces techniques.

Dans le cadre de cette analyse, nous nous intéressons à la biodiversité dans la métropole grenobloise, et plus particulièrement autour de la commune du Pont-de-Claix, d’abord par le prisme des Zones Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique : « Lancé en 1982, l’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) a pour objectif d’identifier et de décrire, sur l’ensemble du territoire national, des secteurs de plus grand intérêt écologique abritant la biodiversité patrimoniale dans la perspective de créer un socle de connaissance mais aussi un outil d’aide à la décision (protection de l’espace, aménagement du territoire). » (MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE, 2003-2020). Toutefois, il s’agit de rester critique sur le principe des ZNIEFF, pour deux principales raisons. Premièrement, cet inventaire des zones d’intérêt écologique n’est certainement pas exhaustif. Deuxièmement, nous prenons en compte le fait que le principe de zonage environnemental puisse être largement controversé, et questionné vis-à-vis de sa portée politique (COUDERCHET (L.), AMELOT (X.), 2010). En effet, la biodiversité et les écosystèmes ne peuvent pas être réduits à des « zones » définies par des frontières à la manière des limites administratives. En revanche, le fait de s’intéresser aux ZNIEFF nous permet d’accéder à une base documentaire fiable et ainsi de répertorier et de situer assez précisément des milieux «naturels », favorables au développement de certaines espèces animales et végétales, présents sur notre territoire et proches de notre site de projet. Le fait de pointer et de décrire ces secteurs nous permet aussi de saisir l’importance des continuités écologiques pour assurer le bon fonctionnement de l’écosystème global. Nous remarquons d’ailleurs (par déduction de nos analyses cartographiques) que, sur le territoire grenoblois, le dessin des ZNIEFF suit majoritairement les contours des cours d’eau et des massifs montagneux : ces milieux disposent de limites bien perceptibles dans la réalité par la présence d’eau ou par les différences de relief principalement.

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2.4.2. Une métropole à la biodiversité riche, portée par ses massifs et ses cours d’eau

Fig. 046. Carte des zones naturelles protégées du Pont-de-Claix

De nombreuses zones naturelles protégées sont présentes dans la métropole grenobloise. Une quarantaine de ZNIEFF de type I sont situées entièrement ou en partie sur le territoire (cf. Fig. 048.). On remarque que les vallées du Drac et de l’Isère sont considérées comme zones d’intérêt écologique sur toute leur longueur. Nous constatons trois aires repérées comme zones d’enjeux au sujet du danger que présentent les lignes électriques vis-à-vis des oiseaux, dont une qui concerne le Sud du Pont-de-Claix. A l’échelle de la Métropole, nous trouvons aussi quatre corridors écologiques d’importance régionale, qui permettent les connexions entre des réservoirs de biodiversité en offrant aux espèces des conditions favorables à leur déplacement et à l’accomplissement de leur cycle de vie (naissance, reproduction, alimentation, migration…) (article R. 317-19 III du code de l’environnement) d’après des données cartographiques issues du Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE) élaboré en 2014. Un de ces corridors majeurs est situé entre Champagnier et Varces-Allières-et-Risset. En totalité, nous comptons 126 corridors écologiques terrestres et 33 corridors écologiques aériens (pour

oiseaux, chauve-souris, insectes) à l’échelle de la Métropole (FRAPNA Isère, 2019). Une des ZNIEFF de type I de la métropole dispose aussi du statut de réserve naturelle nationale (le lac Luitel), et deux autres d’entre elles, situées à proximité du Pont-de-Claix , disposent de celui de réserves naturelles régionales : les Isles du Drac et l’étang de HauteJarrie (GAM, 2020). La seule zone inventoriée qui s’étale en partie sur la commune du Pontde-Claix est la ZNIEFF « Basse vallée du Drac » (correspondant à la réserve naturelle régionale des Isles du Drac) qui s’étend au total sur 9 communes situées au long du Drac (CREN (Marcellin S.), 2011) (cf. Fig. 046.). Le Rocher de Comboire, lui aussi répertorié comme ZNIEFF et situé juste de l’autre côté du Drac (sur les communes de Claix et Seyssins), entretient une grande proximité (notamment visuelle) avec Le Pont-de-Claix.

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2.4.3. Une biodiversité végétale à étendre vers le centre de la commune

Fig. 047. Jardins familiaux proche de Comboire

La « Colline verte » bordant le plateau de Champagnier et dont une grande partie est située dans les limites administratives du Pontde-Claix, est une ancienne ZNIEFF qui constitue aujourd’hui un poumon vert et un réservoir de biodiversité local à préserver.

Au Pont-de-Claix, les principaux espaces naturels se trouvent en bordures de la commune : c’est le cas par exemple des berges du Drac ou de la Colline Verte du côté de Champagnier. Cette commune présente peu d’espaces végétalisés et de sols perméables. Les espaces végétalisés que l’on rencontre en ville, dans leur grande majorité, sont ponctuels et prennent la forme de jardins privatifs de petite taille composés de haies, d’arbres, de pelouses, et peut-être parfois de potagers. Les quatre parcs publics (Parc Jean de la Fontaine, Parc de la Colombe, Parc Borel, Parc Simone Lagrange) ainsi que les jardins familiaux participent assez faiblement à la présence de biodiversité à l’échelle de la ville. L’ensemble de ces petites parcelles vertes situées principalement dans les quartiers résidentiels ainsi que les quelques arbres présents sur les voies publiques créent tout de même un contraste avec de vastes zones industrielles et commerciales présentes sur la commune, totalement minéralisées et, par ailleurs, extrêmement polluées.

Fig. 049. Espaces végétalisés du Pont-de-Claix, PLU 2016

Fig. 048. Carte des zones naturelles protégées de la Métro

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Cette carte, présentée dans le PLU du Pont-de-Claix en 2016, met en valeur un nombre frappant de surfaces végétalisées. Elle tend à faire penser que l’ensemble des espaces colorés en vert sont recouverts de végétation, ce qui n’est absolument pas représentatif de l’expérience que l’on fait en arpentant la ville. En effet, la simple présence de quelques formations herbacées sur une parcelle fait qu’elle est totalement colorée en vert… Cependant, cette carte est très puissante pour démontrer le potentiel que présente Le Pontde-Claix dans la perspective d’une trame verte qui pourrait s’étendre sur les terrains en friche, les jardins publics et privés, les parcs et squares, les abords des voies de circulation, etc. Notre lecture des espèces déterminantes indiquées par l’inventaire des ZNIEFF montre que les réservoirs de biodiversité qui entourent la commune présentent un patrimoine floristique marqué en particulier par différentes variétés d’orchidées (cf. Fig. 046.). Nous prenons note aussi de la présence de certaines variétés d’Arabette dans au moins trois ZNIEFF étudiées à proximité du Pont-de-Claix. Cette plante issue de milieux montagneux est étudiée dans une perspective de dépollution des sols dans le Nord-Pas-de-Calais depuis le XXème siècle sur des sites pollués et toxiques à cause des activités métallurgiques (Lemoine (G.), Pauwels (M.), 2014). Le bureau d’étude Acer campestre a mené un diagnostic environnemental en 2011 sur la zone boisée située entre le canal de la centrale hydroélectrique et le canal de la digue Marcelline sur la longueur du terrain où étaient implantées les papeteries Breton (ACER CAMPESTRE, 2011). Ce document relève quatre types d’habitat naturels dans ce secteur: l’aulnaie-frênaie, l’érableraie-frênaie, les peupleraies noires et les zones rudérales. Les boisements de l’aulnaie-frênaie et de l’érableraie-frênaie auraient été peu exploités depuis 50 ans, et la peupleraie noire est un site dont l’usage a été abandonné et qui a été très pollué « (...)ce boisement est en très mauvais état de conservation, il a de plus servi de plateforme de stockage de matériaux. » (Ibid.). Ce diagnostic mené par des écologues nous montre que ces boisements jouent un rôle majeur vis-à-vis de la protection du Pont-de-Claix contre les inondations : « Ces boisements de berge [l’aulnaie-frênaie et l’érableraie-frênaie] ont un rôle très fort de protection des sols et de régulation hydraulique. Sur l’ancien canal des brèches érosives permettent une diversification du milieu. Un déboisement inconsidéré pourrait entraîner des pertes de sols importantes et même des dégâts en aval en cas d’épisodes pluvio-orageux violents de fortes lentilles d’érosion sont à craindre. », « Ce boisement [la peupleraie noire] est dans le lit de crue majeure du Drac (la dernière défense est la Digue Marcelline qui protège Pont-de-Claix) en cas de crue majeure, ce boisement servira de peigne » (Ibid.). La commune du Pont-de-Claix peut tendre vers plus de biodiversité en mobilisant les milieux riches en végétaux qui bordent son tissu urbain. Une continuité écologique pourrait être mise en place sous forme de maillage vert pour faire entrer la biodiversité dans la ville. Avec un tissu urbain moins dense et situé entre la digue Marcelline et la Colline verte de Champagnier, le secteur Sud de la commune paraît être une entrée favorable pour développer une trame verte en direction du centre-ville.

Fig. 050. Repérage des habitats naturels

Fig. 051. Repérages des espèces invasives

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2.4.4. Une biodiversité animale et des habitats naturels à ménager Les ZNIEFF qui entourent la commune présentent un patrimoine faunistique important, notamment marqué par de nombreuses espèces d’oiseaux dont certaines sont rares ou en voie de disparition en Isère (cf. Fig. 046.). Du côté du Rocher Comboire et de la Montagne d’Uriol, nous trouvons aussi de multiples espèces de chauve-souris. Dans les zones présentant des milieux aquatiques, telles que la Basse Vallée du Drac ou l’étang de Haute-Jarrie, nous rencontrons en particulier une diversité d’espèces de libellules. Lors de son diagnostic en 2011, Acer campestre relève 19 espèces d’oiseaux sur sa zone d’étude : des espèces forestières dont le Pic noir, le Loriot d’Europe, le Grimpereau des jardins et la Chouette hulotte. Deux jeunes Bihoreau gris ont aussi été identifiés. Cette espèce de héron est considérée comme vulnérable dans la Liste Rouge Rhône-Alpes. Les écologues ont fait l’hypothèse que les boisements proches constituaient le milieu de reproduction de ces hérons. Les « vieux arbres », les « bois morts » et la « quiétude du site » expliqueraient cette diversité d’oiseaux (ACER CAMPESTRE, 2011). Les seuls mammifères observés sont l’Ecureuil roux et le Blaireau, mais ce milieu, entre forêt, lisières, et cours d’eau, semble favorable au développement d’espèces de chauve-souris. Les écologues se prononcent même sur l’intérêt que pourrait représenter le site des

Fig. 052. Zones naturelles protégées et nuisances sonores

papeteries pour ces espèces de chauve-souris : « L’intérêt des anciennes papeteries comme gîtes estivaux serait à étudier. » (Ibid.). Au niveau des insectes, deux espèces de libellules ont été observées. Certains coléoptères seraient susceptibles de se développer dans ce milieu en se nourrissant des bois morts, mais ceci reste au stade d’hypothèse (Ibid). Des lézards sont présents dans les espaces les plus secs et chauds. Certaines espèces de Couleuvre pourraient aussi investir ce milieu (Ibid). Le manque d’espace naturels et l’artificialisation des sols ne sont malheureusement pas les seules menaces qui pèsent sur la biodiversité à proximité du Pont-de-Claix (cf. Fig. 053.). Nous commençons par remarquer que les installations électriques au Sud du Pont-de-Claix, précédemment repérées comme menace de l’avifaune à l’échelle régionale, traversent notamment la Colline Verte de Champagnier qui présente des espèces d’oiseaux menacées en Isère (présence de lignes à Haute Tension). Un autre point critique constaté sur le territoire est l’influence nocive de la pression produite par l’activité hydraulique (production d’hydroélectricité) et les barrages sur les milieux aquatiques (AURG, 2016b). L’écoulement des cours d’eau et les espèces aquatiques sont perturbés par les discontinuités créées par le cumul d’aménagements hydrauliques le long du Drac et de la Romanche. Le barrage du Saut-de-Moine participe à cette discontinuité écologique. L’activité industrielle du Pont-de-Claix ajoute la problématique de la pollution

Fig. 053. Zones naturelles protégées et transformations anthropiques

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de l’air, de l’eau et des sols qui peut menacer la biodiversité à différentes échelles. Nous avons vu l’exemple de la peupleraie noire repérée lors de l’étude de 2011 qui a été largement dégradée par le stockage de matériaux (déchets et remblais). Nous constatons aussi que l’eau est polluée par des substances dangereuses sur le territoire (AURG, 2016b). Enfin, la pollution atmosphérique (causée principalement par la plateforme chimique actuellement) qui est une problématique de santé humaine a probablement un impact fort aussi sur la biodiversité et en particulier sur la faune. Le bruit causé par le transport routier est aussi un élément sur lequel nous pouvons nous pencher en s’interrogeant sur les menaces de la biodiversité au Pont-de-Claix. Nous constatons que les secteurs affectés par le bruit atteignent certaines ZNIEFF et il serait envisageable d’agir en faveur de l’absence de bruits parasites dans les milieux naturels (cf. Fig. 052.). Enfin, l’extension urbaine constitue aussi un obstacle à l’épanouissement de la faune sur le territoire. Il est important d’identifier et de préserver les dernières voies de passages non (ou peu) urbanisées à l’échelle locale afin de garantir les liaisons écologiques aériennes et terrestres, entre les massifs et les vallées, pour que les animaux puissent circuler dans de bonnes conditions (cf. Fig. 048.).

Leviers de projet Grâce à la lecture des espèces présentes dans les zones humides au sud du Pont-de-Claix, nous pourrons être vigilants dans les choix d’implantation et de végétalisation de nos projets afin d’assurer une continuité à ce milieu favorable au développement de certains végétaux et animaux. Un maximum d’espaces naturels ou végétalisés devra être conservé ou aménagé, dans la mesure où nous savons que la commune présente peu de zones propices à l’établissement durable de la flore et de la faune. Nous avons observé le potentiel que présente la commune par la multiplicité des espaces végétalisables qu’elle présente, et notamment les parcelles privées qui pourraient participer au déploiement d’un maillage vert dense. Il faudra alors prendre en compte cette caractéristique et proposer des pistes pour développer une dynamique collective de végétalisation de la ville. Les différentes menaces auxquelles est soumise la biodiversité pourraient être traitées sur différentes échelles temporelles. Par exemple, la pollution sonore, conséquence de la circulation des véhicules routiers, pourrait être réduite en quelques années en imaginant le développement de modes de transports doux et le fait que certains axes soient réservés aux piétons et aux vélos certains jours. En revanche, les aménagements hydrauliques et de transformation électrique qui menacent respectivement les milieux aquatiques et l’avifaune ne pourront certainement pas être modifiés à court terme. Mais il serait par exemple envisageable de protéger rigoureusement les milieux naturels existants ou d’aménager des milieux propices au développement des espèces touchées, par exemple en développant une frange verte le long de l’autoroute.

2.5. Un climat exigeant des adaptations urgentes 2.5.1. Des projections climatiques pessimistes Du fait de l’activité humaine et de la hausse des concentrations de GES - gaz à effets de serre - dans l’atmosphère, le changement climatique à l’œuvre à l’échelle de la planète a de nombreuses conséquences à la fois environnementales et humaines. Globalement, les modifications climatiques à venir sont connues, et leur ampleur dépend uniquement de la trajectoire politique de nos décideurs en matière d’émissions carbonées et de mesures de changement (ORCAE, 2020). Nous allons vers une intensification des phénomènes naturels déjà présentsune hausse de nombreux indicateurs climatiques (hausse des températures maximales et minimales, hausse du niveau de la mer, hausse de la température des océans…) - et immanquablement des conséquences humaines - pénurie alimentaire et de famine pouvant donner lieu à de nouveaux conflits et donc provoquer des vagues de migrations climatiques… En Rhône-Alpes, le changement climatique que l’on constate depuis des années se poursuivra au cours du XXIème siècle quel que soit le scénario de réchauffement projeté - les scénarios RCP (Representative Concentration Pathway) sont 4 scénarios développés par le GIEC pour modéliser le climat futur selon des hypothèses de concentration des GES (GIEC, 2014). L’application Climat-HD développée par DRIAS et Météo France, grâce à laquelle nous avons réalisés nos infographies, nous permet de visualiser plusieurs futurs possibles pour notre climat, par région, selon trois ce ces scénarios d’évolution considérés : scénario RCP 2.6 - politique climatique de baisse des concentrations de CO2 ; scénario RCP 4.5 - politique climatique de stabilisation des concentrations de CO2 en 2100 ; scénario RCP 8.5 - pas de politique climatique.

Une hausse généralisée des températures et des canicules plus fréquentes

Fig. 054. Projections climatiques : Températures

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Sur les 50 dernières années, le climat grenoblois s’est réchauffé en toutes saisons, et particulièrement en été lors des vagues de chaleur. Ces conditions extrêmes provoquent une dégradation du confort thermique dans les bâtiments, l’espace public et les transports. Les projections prévoient des canicules et des sécheresses de plus en plus longues et rapprochées, rendant les villes de moins en moins agréables à vivre. La raréfaction des ressources naturelles est à prévoir, ainsi que des nuisances pour la santé des habitants - et particulièrement les publics les plus vulnérables et isolés. Outre le risque de canicule, il faut s’attendre à des baisses de la qualité de l’air (pollution à l’ozone en été). Cette intensification de la chaleur en ville va augmenter le phénomène d’îlot de chaleur urbain qui est déjà très important (secteurs urbains où, de jour comme de nuit, les températures dépassent celles des campagnes environnantes, car le bâti et les sols stockent la chaleur la journée et la restituent en différé). La forte variabilité des précipitations et l’augmentation de la température rendront les feux de forêt potentiellement plus fréquents. Tous ces effets du changement climatique sont déjà présents et ne vont pas cesser de s’intensifier : « l’été 2003 serait un été normal en 2050» (TEC CONSEIL, 2017). Pour la fin du XXIème siècle, l’évolution des températures dépendra des scénarios que nous aurons pris mais seul le scénario le plus engagé prévoit la baisse des températures. Sans réelle politique climatique, les températures pourraient atteindre +4°C entre 2070 et 2100. Par conséquent, il y aura une hausse des consommations énergétiques pour répondre au besoin de rafraîchissement de la ville. Les pics de consommation en été pourraient devenir problématiques pour la gestion du réseau électrique, et le recours massif à la climatisation ne fera qu’amplifier le phénomène d’îlot de chaleur urbain, rendant les lieux de fraîcheur de plus en plus saturés. Des éléments de réponse existent : les espaces verts et cours d’eau contribuent fortement à réduire l’effet d’îlot de chaleur urbain, ils diminuent le ruissellement, et présentent une source de rafraîchissement pour les habitants. Pour satisfaire cette attractivité des espaces verts, mais aussi le rafraîchissement des bâtiments, il faut s’attendre à une augmentation généralisée des besoins en eau, une ressource qui subira une pression dans un contexte de moindre disponibilité.

Des précipitations plus rares mais plus violentes

Fig. 055. Projections climatiques : Enneigement

On observe déjà une plus grande variabilité des précipitations, avec une hausse probable des précipitations automnales et hivernales, mais une diminution générale du nombre de jours de pluie. Cela pourrait augmenter la fréquence et l’intensité des crues. La nappe phréatique étant essentiellement alimentée par le Drac et par la pluie, ce sont les villes qui subiront des inondations par remontée de nappes. Les risques d’inondation seront également le résultat d’une saturation des réseaux d’assainissement, provoquée par l’augmentation des effets des orages. Les déversements dans les cours d’eau pourraient devenir plus fréquents, alors même que leur capacité d’auto épuration baisserait. Les précipitations seront plus violentes et érosives pour les sols, mettant en péril l’agriculture et la stabilité des terrains. En conséquence, les populations subiront des invasions de moustiques tigres jusque tard dans l’année. Les plus grosses séquelles seront les dégâts sur les infrastructures, la perturbation des réseaux de transports, les ruptures d’alimentation électrique, les pertes d’équipement, autant de problèmes qui réduisent le chiffre d’affaires du secteur économique.

Un enneigement en déclin

Fig. 056. Projections climatiques : Précipitations

Une baisse de l’enneigement est déjà constatée en dessous de 1 700 mètres et les projections prévoient des hivers plus humides et moins enneigés. La diminution des chutes de neige va se poursuivre, et ce, dès 1 200 mètres d’altitude. La couverture neigeuse subit une forte érosion et va diminuer en durée, en extension spatiale et en épaisseur pour toute la région. Le nombre de jours de gel à déjà fortement baissé et va continuer de diminuer drastiquement jusqu’à disparaître en fin de siècle.

2.5.2. Des adaptations en termes d’urbanisme et de construction Face à ces constats, la métropole de Grenoble a engagé une réflexion sur l’adaptation aux effets du changement climatique, un Plan Climat local à été créé dès 2005 et renforcé en 2016 (Icare&Consult, 2020). Ce plan contribue à la démarche climatique de la Métropole et s’articule avec le Plan Municipal de Santé. Le Plan Climat à pour objectif de s’orienter vers une forme de résilience pour ne pas subir de plein fouet les conséquences du dérèglement climatique en cours.

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De pair avec des mesures énergétiques (que nous détaillerons dans une partie suivante) et des mesures pour garantir la qualité de l’air, le volet climat du PCAE se divise en deux grands objectifs calculés par rapport à 2005 :

- diminuer les émissions de GES de 50% en 2030 - assurer la résilience du territoire dans l’urbanisme, les mobilités

En termes de ressources et de risques naturels, plusieurs leviers sont nommés :

- adaptation de la gestion forestière (stock carbone, incendies) - agriculture adaptée (agroforesterie, irrigation raisonnée…) rechercher les productions locales de saison, tendre vers l’autonomie

De nombreux leviers sont envisagés pour rendre les villes plus vivables: -Limiter les îlots de chaleur urbains et rafraîchir la ville en végétalisant des espaces publics afin de bénéficier de zones d’ombre. Pour cela une politique active de plantation d’arbres doit être menée dans les rues, les places, les parcs, avec des espèces différentes. La végétalisation peut aussi s’appliquer pour les nouvelles toitures et les façades de bâtiments. Opter pour des teintes claires et des matériaux qui réduisent l’effet albédo dans les nouveaux projets comme dans la rénovation. - La présence de l’eau peut se caractériser par l’aménagement de berges, réhabilitation de fontaines, jeux d’eau temporaires, création de mares paysagères, de points d’eau potable, etc. Dans l’aménagement et l’architecture, intégrer les risques de crues et d’inondation. Pour faciliter l’infiltration des eaux de pluie et réduire l’effet albédo, déminéraliser les surfaces et préserver le foncier agricole. - Les usagers les plus fragiles ont besoin d’être protégés des risques sanitaire, climatique et de l’isolement, en fréquentant des espaces sains, dépollués, protégés de la chaleur et accessibles.

Leviers de projet Le changement climatique exacerbe les vulnérabilités du territoire, en exposant en premier les populations les plus précaires. La manière de concevoir la ville et les bâtiments va être fortement impactée par ces changements. Nous pouvons prévoir des changements très concrets dans les façons de se nourrir et d’habiter en région Rhône-Alpes (MétéoFrance, 2020).

Problématiques urbaines liées à la hausse des températures et la baisse des précipitations : -Diminution du besoin de chauffage des bâtiments, et augmentation des besoins en climatisation (quel que soit le scénario). -Enjeu des îlots de chaleur dans les villes -L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des crues, inondations par remontée de nappes. -Saturation des réseaux d’assainissement.

Des éléments de réponse -Actions sur les îlots de chaleur existants - mise en place de végétation et d’eau. -Parcours fraîcheur (lieux de ressource pendant les périodes de chaleur), présence de l’eau avec l’aménagement de berges, réhabilitation de fontaines, jeux d’eau temporaires, création de mares paysagères, de points d’eau potable. -Le développement d’une architecture pensée avec le climat (bâtiments basse consommation, végétalisation des toits et des façades, matériaux biosourcés). -Limitation de l’artificialisation des sols -Favoriser la proximité des équipements nécessaires (espaces refuges, accès aux soins) dans des conditions confortables (exemple ombragé en été).

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2.6. Énergies, un nécessaire basculement

2.6.1. L’énergie hydraulique, une découverte fondamentale dans le bassin grenoblois Grenoble, capitale de la « Houille Blanche »

boutons, industrie du bois, …). C’est la réquisition des industries du Pont-de-Claix (usine PROGIL, ateliers de chargements) par la Défense Nationale pendant la Première Guerre mondiale qui expliquerait la genèse de l’usine hydroélectrique « Drac-Romanche », dans le but d’obtenir le plus rapidement possible de grands renforts d’énergie pour ces industries (BRUN (M.), 1940). Certains documents historiques indiquent plus simplement que cette usine aurait été envisagée afin de fournir en énergie électrique les multiples industries présentes et projetées autour de l’agglomération industrielle du Pont-de-Claix à cette époque (DUCREST (P.), 1921) ; JAGODZINSKY (Q.), 2017).

La découverte de la force hydraulique à la fin du XIXème siècle est un élément marquant dans l’histoire du territoire grenoblois. Elle a été à l’origine d’un développement économique important et différents secteurs ont été entraînés dans cette évolution : la métallurgie (fabrication de turbines, conduites forcées, matériel électrique, etc.), des laboratoires de recherches et bureaux d’études, les Universités et écoles d’ingénieurs, l’industrie papetière, etc. (HONORÉ (R.H.), LORIN (G.), 1946). Grenoble est reconnue « Capitale de la Houille Blanche » en grande partie grâce à Aristide Bergès (1833-1904), ingénieur et papetier à Lancey : « Pour attirer l’attention des pouvoirs publics et des industriels sur les qualités exceptionnelles de l’énergie hydroélectrique, Aristide Bergès popularise définitivement l’expression houille blanche lors de l’Exposition universelle de Paris en 1889» (MAISON BERGÈS - Musée de la houille blanche, 2020).

Le projet d’une usine hydroélectrique a été décidé dès 1916, et l’usine « Drac-Romanche » a été construite de 1917 à 1921 entre le Saut-deMoine et le bourg du Pont-de-Claix. L’usine est implantée directement dans la basse vallée du Drac car il aurait été trop coûteux et trop risqué de transporter l’électricité depuis la haute vallée (transport par lignes à hautes tension). L’usine est donc implantée dans l’ancien lit du Drac, au Sud du Pont-de-Claix (JAGODZINSKY (Q.), 2017). Sa construction a consisté en une série d’aménagements colossaux et innovants pour l’époque. Par la suite, de nombreux aménagements hydrauliques sont poursuivis, notamment la construction d’un canal reliant « Drac-Romanche » à la centrale « Drac-Inférieur » construite à Échirolles en 1932. Tous ces travaux ont entraîné un accroissement de la population marqué par l’arrivée de nombreux ouvriers et notamment des ouvriers d’origines étrangères qui choisissent

Fig. 057. Photo d’Aristide Bergès

Fig. 058. Centrale Hydro-électrique Drac-Romanche

L’usine « Drac-Romanche » à Pont-de-Claix

de rester sur le territoire alors qu’ils avaient été appelés durant la Première Guerre mondiale (BRUN (M.), 1940.).

Au début du XXème siècle, Le Pont-de-Claix connaît un essor industriel entraîné par la croissance de l’activité des papeteries et le début de l’usine PROGIL (1916). Des cités ouvrières sont construites et d’autres petites industries prospèrent dans la commune (métallurgie,

Aujourd’hui, la centrale hydroélectrique du Pont-de-Claix fait partie de l’Unité de production hydraulique des Alpes d’EDF. Cette unité, qui compte 121 centrales et 132 barrages, représente 1/3 de la production hydraulique d’EDF en France (15 000 GWh

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de production annuelle moyenne). Le territoire de cette unité de production est divisé en 3 GEH (Groupe d’Exploitation Hydraulique) et le siège du GEH Écrins-Vercors se trouve sur le site EDF du Pont-de-Claix (EDF, 2015a). Ce site compte aussi l’un des quatre Services de Réparation Hydraulique français : un service dédié à la réparation des roues altérées par l’eau avec le temps (EDF, 2013). Les principales préoccupations d’EDF liées à l’exploitation d’énergie hydraulique sont la maintenance des ouvrages existants et la sécurité des personnes autour de ces ouvrages. Quelques initiatives sont menées par l’entreprise afin d’agir positivement sur le territoire. Par exemple, sur le plan socio-économique, EDF exige l’insertion sociale sur ses grands chantiers (5% du temps de travail est réalisé par des chômeurs, des travailleurs handicapés, des jeunes sans qualification, etc.). Sur le plan environnemental, l’entreprise soutient une « gestion durable de l’eau » (il peut s’agir par exemple de la restauration de la qualité des eaux d’un lac), notamment dans les vallées du Drac. Elle tente de préserver la biodiversité en travaillant avec des associations nationales et locales dans des études portant sur la faune et la flore (notamment dans la vallée de la Romanche) (EDF, 2015a). En effet, l’exploitation de l’énergie hydraulique présente des conséquences négatives sur l’équilibre des milieux aquatiques et la biodiversité. Ces effets peuvent se lire à grande échelle : une étude de 1994 montre les perturbations causées par les aménagements hydroélectriques sur l’Isère et ses affluents. Ces perturbations peuvent être de nature hydrogéologique et peuvent par exemple concerner les écosystèmes végétaux (VIVIAN (H.), 1994). Les vallées du Drac et de la Romanche comptent aujourd’hui de nombreuses infrastructures liées à la production hydroélectrique. Depuis les années 1960, le Drac était asséché 300 jours par an sur 4 km, entre la centrale hydroélectrique de Saint-Georges-de-Commiers et sa confluence avec la Romanche. Un projet de remise en eau du Drac a été mené de 1997 à 2015 notamment avec les objectifs de retrouver un certain équilibre des milieux naturels, une eau de qualité (pure et non traitée) et de restaurer la biodiversité. C’est dans ce cadre que la Réserve Naturelle Régionale des Isles du Drac, qui s’étend sur 9 communes, a été créée entre le barrage de Notre-Dame-deCommiers et le Pont Lesdiguières au Pont-de-Claix (COUTURIER (A.), 2017).

À retenir Ainsi, le territoire grenoblois et en particulier les vallées du Drac et de la Romanche témoignent de l’histoire de la production d’énergie hydraulique, mais ces transformations anthropiques des cours d’eau posent aujourd’hui des problématiques environnementales majeures. Sera-t-il possible de trouver un équilibre entre production hydroélectrique et stabilité des milieux naturels ? Existe-t-il des alternatives à la production d’hydroélectricité à grande échelle qui seraient envisageables au Pont-de-Claix, ayant directement accès aux eaux torrentielles ?

2.6.2. Un mix énergétique carboné, mais des atouts de production sur le territoire Lorsque nous nous penchons sur les postes consommateurs d’énergie en France et sur la métropole, nous constatons tout d’abord que les industries extrêmement présentes sur le territoire métropolitain ont un impact fort sur les consommations d’énergie (puisque c’est le premier poste en métropole avec 33%, contre 21% sur le reste de la France). Derrière les industries, le bâtiment (résidentiels et tertiaires) constituent le 2ème pôle fort de consommations - 26 et 20%. Depuis 2005, on constate une baisse d’environ 20% des consommations

Fig. 059. Consommation d’énergie par secteur

d’énergie finale sur la métropole, principalement due à une diminution des consommations dans les industries. Une très faible baisse est également notée dans les secteurs résidentiels et du transport (Icare&Consult, 2020). Aujourd’hui, la métropole Grenoble-Alpes est encore dépendante des énergies fossiles, dans le sens où son mix énergétique global est largement dominé par les énergies brunes - comme on le constate sur le graphe suivant du mix énergétique de la métropole. La part des énergies fossiles est en baisse depuis 2005, mais reste élevée (Icare&Consult, 2020). La consommation de gaz naturel est en forte baisse (-39% de 2005 à 2016), grâce à des changements dans les industries. La production d’énergie renouvelable et de récupération (EnR&R) sur la métropole reste marginale en termes de capacités de production : combinés, photovoltaïque, solaire thermique, géothermie et biométhane représentent moins de 1% de la production 2016 (Icare&Consult, 2020). Les principales sources de production renouvelables sont donc l’hydraulique, le bois et les déchets (énergies de récupération). Dans le contexte de changement climatique et de raréfaction des ressources fossiles, la métropole est toutefois bien consciente des enjeux auxquels elle doit faire face dans les prochaines décennies, et a déjà amorcé des changements de fond assez marquants. Une de ses principales forces est son réseau de chauffage urbain développé à travers 7 communes, dont Le Pont-de-Claix, sur 167 km, permettant d’alimenter 46 000 logements (environ 100 000 personnes) et des bâtiments tertiaires en chauffage. C’est le deuxième réseau de chauffage urbain de France - derrière celui de Paris, et deux petits réseaux secondaires (sur Fontaine et Miribel-Lanchâtre)

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émaillent le territoire (Icare&Consult, 2020). Aujourd’hui, le réseau géré par la CCIAG (Compagnie de Chauffage Intercommunale de l’Agglomération Grenobloise) se fournit à 61% en énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) - à partir d’ordures ménagères, de farines animales et de bois. Le bois utilisé est issu de forêts locales (à 100km maximum, et 60 en moyenne), bénéficiant des certifications PFCE et FSC. Grâce à la combustion à haute température maîtrisée et un traitement des fumées efficace, le chauffage urbain ne représente que 1% des émissions de particules pour le secteur résidentiel tout en alimentant 18% des foyers… En 2018 notamment, la plateforme chimique du Pont-de-Claix a été raccordée au réseau de chauffage (Solvay, 2019). Cette connexion permet de récupérer la chaleur fatale émise par l’activité industrielle : en hiver, la chaleur émise est réinjecté sur le réseau pour chauffer la métropole lors des pointes de demandes hivernales – au lieu d’utiliser du fioul comme énergie auxiliaire ; tandis qu’en été, la chaleur du réseau en surplus est envoyée à la plateforme pour alimenter les ateliers de Vencorex, premier consommateur d’énergie du site. En mars 2020 a été mise en fonctionnement la 4ème chaudière d’alimentation du réseau : la centrale de cogénération Biomax produit de la chaleur et de l’électricité à partir de biomasse, et est dimensionnée pour alimenter 15 000 à 20 000 logements en chaleur et 10 000 logements en électricité. Cette nouvelle centrale permet d’avancer vers les ambitions que s’est fixé la Métropole pour 2030, à savoir

augmenter la part d’EnR&R dans le réseau de chauffage urbain de 60% aujourd’hui à 85% en 2030, et 100% en 2033. Un autre réseau de chaleur bois a été mis en fonctionnement à Gières en 2020 (GAM, 2019f) - prévu pour monter en puissance jusqu’en 2022, il alimentera à terme 430 logements à partir de bois à 90% en provenance de la région. De nombreux autres projets voient également le jour pour remplacer le chauffage au fioul - réseaux de chaleur en construction à Sassenage, nouvelle chaufferie de Brié-et-Angonnes, remplacement de la chaufferie fioul de l’école de Champagnier par une chaufferie au bois… Ces chantiers vont dans le sens des ambitions de réduction des consommations d’ici 2030.

2.6.3. Horizon 2030 : des orientations ambitieuses Dans son Schéma Directeur Energie 2030 (GAM, 2017b), la métropole développe ses ambitions 2030 autour de 3 grands axes : -Augmenter la part des énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) de 35% -Réduire les consommations énergétiques globales de 22% (logique de sobriété, d’adaptation des usages, d’amélioration des consommations des logements …) -Réduire la part des énergies fossiles dans le mix énergétique de 30% Sur son réseau de chaleur urbain, la métropole vise 30% de raccordements en plus en 2030 par rapport à aujourd’hui (soit 500 bâtiments de plus), et a rendu obligatoire en 2018 le raccordement au réseau à tous les immeubles situés à moins de 150m du réseau de chaleur (Génie Climatique Mag., 2020). Actuellement, le réseau consomme encore 6% de fioul et 25% de charbon – la métropole vise 100% d’EnR&R dans le mix énergétique d’entrée en 2033. La métropole élabore également ses objectifs de baisse de consommation secteur par secteur – et cible particulièrement les bâtiments résidentiels (-23% de consommation sur un secteur pesant dans la consommation, « facilement » modifiable – les ambitions pour l’industrie sont une baisse de 3%) (DREAL Aura, 2020). Pour cela, trois leviers principaux : d’une part, des leviers d’ordre incitatif (aides aux particuliers, crédit d’impôt…), des leviers d’ordre « culturel » (changer les mentalités de consommation, développer de nouvelles habitudes chez les habitants…), et enfin, lancer des chantiers à grande échelle (rénovation thermique, nouvelles centrales cogénération …). Ces mesures prennent tout leur sens lorsqu’elles ciblent les postes les plus consommateurs d’énergie comme le logement en France : en effet, nous pouvons agir pour faire baisser nos consommations dans l’existant par des rénovations exigeantes, et construire en neuf des bâtiments plus efficients (avec moins de besoins).

Fig. 060. Carte du réseau de chaleur de la métropole Maxence BAJARD - Lisa CAPLANNE - Anne-Emmanuelle CASSAGNOU - Philomène CELLARD--DALUD - Valentin DUBY - Clément MOLINIER - Julien NOURDIN - Nathan SULPICE - Manon VUILLERMET

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L’enjeu du logement Sur la métropole, 2 logements sur 3 ont été construits avant 1975 (date de la 1ère réglementation thermique) : le parc existant est majoritairement ancien, et donc incapable de répondre à des enjeux actuels de confort thermique et sonore, de sobriété énergétique, mais aussi d’accessibilité. En plus de cela, 17% des ménages de la métropole sont actuellement en précarité énergétique – et n’ont pas les moyens financiers personnels d’effectuer des travaux pourtant nécessaires.

Fig. 061. Consommation énergétique par type d’énergie

Des leviers d’action identifiés Les leviers d’ordre financiers concernent les aides versées par l’Etat ou les communes aux particuliers et aux acteurs du logement social : ce sont par exemple le Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), ou l’ANAH (Habiter mieux Agilité). Sur la métropole, on relève notamment la Prime Air-bois, une aide soutenant les particuliers dans leur changement de chauffage pour passer d’un chauffage bois non performant et polluant (foyer ouvert) à un appareil moins consommateur et plus efficace. Il existe également le Fonds Chaleur Territorial, qui soutient à la fois particuliers et professionnels qui souhaitent créer de petits réseaux de géothermie, développer des projets d’énergie renouvelable thermique collectif ou du photovoltaïque. Ce sont donc 1.5 millions d’euros débloqués pour financer la géothermie, les chaudières bois efficaces, les petits réseaux d’EnR… (GAM, 2017a). Des aides sont également possibles pour aider les particuliers à effectuer la rénovation thermique de leur logement. De nombreuses campagnes sont en cours pour sensibiliser les usagers à un comportement responsable en termes de consommation d’énergie, notamment dans le logement – poste principal des consommations d’énergie en France : faire passer dans les mentalités des réflexes « simples » est essentiel (GAM, 2019e). Des actes comme dégivrer son frigo régulièrement, moins chauffer son logement (« 1°C de moins peut vous faire économiser en moyenne 7% sur votre facture de chauffage »), laver son linge à plus basse température… sont autant de préconisations simples et directes à mettre en place. Puis, à un autre niveau d’implication, on conseille de changer ses modes de transports (il faut pour cela des changements du réseau accompagnés par la métropole), d’isoler son logement (avec les aides financières disponibles…) Enfin, les grands chantiers de la métropole – voire à l’échelle du pays – concernent l’amélioration thermique d’un parc existant de logements majoritairement construits avant la moindre norme énergétique ; le développement de la production de biogaz, la densification du réseau de chaleur urbain, le développement d’alternatives énergétiques…

Les objectifs 2030 pour la rénovation énergétique des bâtiments sont une baisse de 19% pour les consommations énergétiques des logements, et 17% pour le tertiaire – sachant que le chauffage compte pour 65% des consommations énergétiques du secteur résidentiel en 2016, et l’ECS pour 12% (Icare&Consult, 2020). Aujourd’hui, le chauffage et l’ECS sont majoritairement effectués au gaz. Il est à noter également que les maisons individuelles consomment 1,5 fois plus d’énergie que les logements collectifs. La métropole s’engage avec le programme Mur Mur à aider les particuliers et les bailleurs sociaux à rénover leur logement, et vise en 2030 9 000 maisons rénovées sur 21 000, 5 000 logements collectifs privés sur 75 000, 7 000 logements collectifs sociaux sur 23 000. Sur Le Pont-de-Claix, Mon-Logis a par exemple bénéficié d’isolation par l’extérieur. La question des logements vacants est également très présente : dans un contexte où l’on construit toujours plus de bâtiments neufs (pour répondre à des changements socio-démographiques - diminution de la taille des ménages – séparations, familles monoparentales, vieillissement de la population), réinvestir les bâtiments vides devient un véritable enjeu – auquel tente de s’attaquer l’Observatoire de la Vacance mis en place en 2017.

Leviers de projet Améliorer les performances thermiques et énergétiques de l’existant isolation, meilleur matériel électroménager, changement des vitrages. Construire des bâtiments neufs plus efficients énergétiquement en prenant en compte le changement climatique et le confort d’été (nous tendons vers un basculement des pics de consommation pour rafraîchir lors des pics de canicule que pour chauffer lors des pics de froid hivernaux). Permettre l’évolution du « déjà bâti » état des lieux de la vacance, réhabilitation et réaffectation des logements vides .

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S’orienter vers de nouveaux possibles ? Enfin, les potentiels de diversifications des sources d’énergie ne manquent pas, et le territoire développe de nombreuses idées pour aller vers un mix énergétique plus décarboné (GAM, 2017b & Icare&Consult, 2020) : - Faire rouler les transports en communs et véhicules de la mairie au gaz naturel - Le potentiel photovoltaïque est important (et actuellement la production 100 fois moins importante que la production hydroélectrique) : possibilité de créer des parking relais photovoltaïques (comme à Varces-Allières-et-Risset) ; ou de créer des appels à manifestation d’intérêt pour les surfaces de toitures libres. - L’hydrogène comme énergie pour les véhicules est étudiée sur le territoire, principalement du fait de la présence d’Air Liquide à Jarrie. L’entreprise pionnière de l’hydrogène sur le sol français est en effet un poid lourd pour la promotion d’une énergie vendue comme « propre » - actuellement toutefois, l’hydrogène produit par reformage du méthane (mélange de vapeur d’eau H2O et de méthane CH4) produit 10 tonnes de CO2 pour une tonne de H2 (JANCOVICI, 2020). S’il est produit à partir d’énergies fossiles, l’hydrogène n’est donc absolument pas une alternative viable au réchauffement climatique. Le seul hydrogène « vert »productible le serait à partir d’électrolyse de l’eau - qui demande des besoins en électricité décarbonée 15 fois supérieurs à la puissance installée en France aujourd’hui. En ajoutant cela aux problèmes de stockage, l’hydrogène est aujourd’hui principalement utilisé pour des procédés industriels - et notamment la production d’engrais azotés. Nous ne retiendrons donc pas cette piste dans nos scénarios d’évolution. - Malgré la forte production hydroélectrique sur le territoire, on constate une baisse de 30% depuis 2013 - notamment expliquée par la baisse des niveaux de pluie et la hausse des débits réservés. Une piste de production supplémentaire pourrait être le développement de projets de « petite hydraulique » (EDF, 2016), pouvant générer d’ici 2030 50 GWh de plus soit une hausse de 5% par rapport à 2013. - Développer le solaire thermique - cela passerait par des études qui font actuellement cruellement défaut à la métropole. Actuellement ce sont surtout les bâtiments neufs qui mettent en place du solaire thermique combiné à une chaudière d’appoint. La production solaire thermique pourrait être multipliée par 4.5 d’ici 2030. - Produire du biogaz à partir des déchets alimentaires et des boues d’épuration (avec des stations comme celle d’Aquapole à FontanilCornillon) : développer la méthanisation pour chauffer les foyers -Incinérer des déchets alimentaires pour injecter la chaleur sur le réseau de chauffage (avec des incinérateurs comme Athanor, qui fournit 36% du mix énergétique du réseau de chauffage urbain)

- Développer la filière bois-énergie - qui ne représente que 6% de la consommation finale alors que 55% des terres de la métropoles sont des forêts - Développer le réseau de géothermie pour le chauffage et le rafraîchissement : Le Pont-de-Claix dispose d’une nappe de bonne productivité pour bénéficier de pompes à chaleur géothermique - toutefois l’exploitation des nappes par géothermie est liée au réchauffement climatique (une augmentation de plus de 1.5°C en 2050 pourrait rendre difficile le remplissage des nappes (BRGM, 2016). - Développer le réseau de chaleur urbain selon les ressources (géothermie, réseau de chauffage urbain, chaudières bois) ; et continuer à récupérer la chaleur fatale industrielle sur l’exemple du Pont-de-Claix.

Fig. 062. Carte de recommandation des systèmes de chauffage sur le territoire

Leviers de projet La métropole est encore largement dépendante des énergies fossiles (57% de la consommation d’énergie finale est carbonée en 2016). Sa production d’énergies renouvelables est en hausse, mais encore très faible dans le mix énergétique global. Toutefois, la métropole dispose d’atouts non négligeables pour sa transition énergétique, notamment son réseau de chaleur urbain en pleine expansion, son potentiel géothermique, et développe des ambitions très hautes pour 2030. De nombreux enjeux s’élèvent concernant la protection des populations les plus précaires (et les plus exposées), et s’articulent autour du logement - neuf ou existant. Sur Le Pont-de-Claix, nous pouvons envisager un développement du réseau de chaleur urbain - auquel la plateforme chimique est raccordée, la valorisation des déchets alimentaires pour la production de biogaz, la mise en place de solaire thermique systématique… Nous accordons une très grande importance à la question du logement - autant pour le parc existant non conforme aux besoins de chauffage et de climatisation à venir que pour les bâtiments neufs à penser pour qu’ils soient efficients, voire autonomes en énergie

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3. Aménagement du territoire : leviers d’action

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3.1. Transect territorial 3.1.1. Une commune en contraste avec ses voisines

Fig. 063. Master plan Maxence BAJARD - Lisa CAPLANNE - Anne-Emmanuelle CASSAGNOU - Philomène CELLARD--DALUD - Valentin DUBY - Clément MOLINIER - Julien NOURDIN - Nathan SULPICE - Manon VUILLERMET

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Fig. 064. Légende du Master plan Maxence BAJARD - Lisa CAPLANNE - Anne-Emmanuelle CASSAGNOU - Philomène CELLARD--DALUD - Valentin DUBY - Clément MOLINIER - Julien NOURDIN - Nathan SULPICE - Manon VUILLERMET

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3.1.2. Transect Dans un premier temps, le master plan permet de classer les différents types d’aménagement du territoire en plusieurs catégories (TS, T1,T2,T3,T4, T5,T6). Il nous permet de décrypter et représenter l’ADN architectural, urbain et paysager dans lequel s’insère le Pontde-Claix. Grâce à cet outil, on constate que la commune s’inscrit à la limite de l’étalement urbain de l’agglomération grenobloise (T5, T6) et à proximité de zones rurales et montagneuses (T1,T2). De plus, il met en évidence la part importante qu’occupent les zones industrielles (TS). Les transects représentent de manière schématique ces différents types d’espaces rencontrés au sein du territoire. Cette représentation met en évidence l’implantation de Pont-de-Claix au cœur de la vallée, avec un rapport direct aux massifs dans le sens Est/ Ouest et à la plaine dans le sens Nord/Sud. Les coupes montrent toute la densité urbaine qui s’installe au cœur de la vallée et le phénomène de dé-densification qui prend place à l’approche des reliefs.

Fig. 065. Coupe Transect du territoire (Est-Ouest)

Fig. 066. Coupe Transect du territoire (Nord-Sud) Maxence BAJARD - Lisa CAPLANNE - Anne-Emmanuelle CASSAGNOU - Philomène CELLARD--DALUD - Valentin DUBY - Clément MOLINIER - Julien NOURDIN - Nathan SULPICE - Manon VUILLERMET

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3.2. Aménagement de la commune : leviers d’action 3.2.1. Un tissu urbain dessiné par l’industrie

On remarque aussi des surfaces soumises à d’éventuels aléas naturels à proximité des berges du Drac, et d’autres surfaces technologiques liées à la présence d’industries chimiques classées SEVESO. Cela induit donc la présence de secteurs « constructibles sous conditions spéciales » voire même « inconstructibles ».

Fig. 067. Zonage PLU du Pont-de-Claix

Fig. 068. Surface des parcelles du Pont-de-Claix

Le zonage du PLU de 2016 montre que Le Pont-de-Claix est déjà largement urbanisé. La commune est principalement occupée par des zones urbaines et d’habitation au centre (axe Nord-Sud) et entourée par zones économiques à dominante industrielle (plateforme chimique et les Iles de Mars).

On remarque aussi des surfaces soumises à d’éventuels aléas naturels à proximité des berges du Drac et d’autres aléas technologiques liées à la présence d’industries chimiques classées SEVESO. Cela induit donc la présence de secteurs « constructibles sous conditions spéciales » voire même « inconstructibles ».

On retrouve la présence de zones naturelles sur les pentes du plateau de Champagnier, le long du Drac et des grands axes routiers que sont l’autoroute à l’Ouest et la route Napoléon au Sud. Au Sud toujours, la zone de captage d’eau (site de Rochefort) donne lieu à un périmètre de protection.

Cette carte répertorie l’ensemble des parcelles du Pont-de-Claix, classées par superficie. Les aplats de gris foncé font apparaître le domaine public présent au Pont-de-Claix. Celui-ci accueille les routes, quelques places ainsi que le lit du Drac. Lorsque l’on regarde cette carte avec une vue satellite en parallèle, on constate que les surfaces intermédiaires (entre 3 000 m² et 5ha)

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situées au Nord sont pour la plupart des espaces qui accueillent des grands ensembles, les hangars et entrepôts d’entreprises, sans oublier les équipements de la commune. Les parcelles de même dimension présentes dans la pointe Sud de la commune sont quant à elles des espaces en friche, ou comportant des surfaces naturelles végétalisées. On peut également remarquer que les petites parcelles regroupent globalement deux types de morphologies urbaines. En effet l’agglomération de surfaces < 3 000m² qui comportent des contours irréguliers montrent qu’il s’agit du découpage historique. Ainsi, il nous est possible d’identifier le centre-ville comme cœur historique de la ville, tandis que les autres parcelles de gabarit similaire, au découpage géométrique, révèlent les quartiers pavillonnaires plus récents.

Fig. 070. Comparatif des hauteur du bâti du Pont-de-Claix

Fig. 069. Répartition des surfaces entre forêt, agriculture et industrie

Concernant les parcelles en friches de l’ancienne papeterie, ainsi que celles sous-exploitées à proximité, on constate qu’une fois additionnées elles forment une importante superficie. De par leur taille, cela représente donc un fort potentiel pour développer plusieurs projets. L’industrie est davantage présente dans la vallée : avec Échirolles et Grenoble, Le Pont-de-Claix est une des villes où l’industrie prend le dessus par rapport à la forêt et l’agriculture. Ces deux cartes évoquent l’importance de la place du bâti industriel au sein de la ville du Pont-de-Claix. En effet, les activités industrielles se concentrent à l’Est de la ville ce qui enclave finalement les espaces bâtis se situant de part et d’autre de la plateforme chimique. Lorsque

Fig. 071. Composition du bâti du Pont-de-Claix

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l’on compare la hauteur de bâti au sein du Pont-de-Claix, on remarque que l’industrie prend encore le dessus avec des hauteurs comprises majoritairement entre 10 et 40 mètres. Le Pont-de-Claix devient un repère lorsque l’on s’écarte de la ville, par la hauteur du bâti industriel et des fumées qu’il rejette. Le bâti indifférencié quant à lui est plus ou moins homogène avec des constructions imposantes sous forme de barres ou de tours, mais le logement industriel est majoritairement compris entre 5 et 15 mètres. Le rapport d’échelle entre ces deux données reste judicieux à comparer lorsque l’on tente de définir la cohérence et le lien qui existe entre eux. L’importance de l’industrie se remarque autant en plan que dans la vie des locaux. Cette source de revenu et de travail ne laisse nul doute sur la pérennité des entreprises au sein de cette plateforme. Comment créer une entité au sein de cet espace divisé ? Le Pont-de-Claix est une ville à vocation industrielle, ce qui nous préoccupe sur son devenir si une partie des activités venait à disparaître. Que faire alors des friches industrielles ? Comment créer de la porosité dans des espaces anciennement chimiques et pollués et les rendre désirables ? La localisation de la plateforme chimique au sein de la ville place l’industrie comme un atout à ne pas délaisser. L’importance du bâti industriel n’est pas aussi forte à l’échelle de la métropole de Grenoble lorsque l’on se concentre essentiellement sur la carte de composition de bâti. La place du bâti indifférencié est conséquente dans le bassin grenoblois, le long du Drac et de l’Isère. Grenoble et son agglomération apparaissent comme les plus grands consommateurs de foncier. De ce fait, nous pouvons remarquer que l’urbanisation dans la vallée reste relativement distincte de celle de la montagne, et la concentration des espaces urbanisés se visualise très rapidement. Le Pont-de-Claix est la porte d’entrée Sud de cet important ensemble bâti. La centralisation des espaces industriels se retrouve majoritairement dans les périphéries, principalement vers Saint-Martin-le-Vinoux ou le long du Drac et de l’Isère.

Fig. 072. Comparatif des hauteurs du bâti de la Métropole

Cependant, lorsque l’on compare les hauteurs de bâti à l’échelle de la métropole, renversement de situation : le bâti indifférencié s’efface pour faire ressortir le bâti industriel. Le rapport entre les deux devient plus égalitaire et notre prise de conscience sur la l’industrialisation du territoire grenoblois devient plus généreuse.

Leviers de projet La place non négligeable de l’industrie au sein de la ville en fait un atout à ne pas délaisser dans notre réflexion et à intégrer dans notre programmation future pour créer un ensemble cohérent à l’échelle de la ville. L’industrie a toujours été le noyau de développement du Pont-de-Claix, et nous tenons à l’intégrer dans notre problématique. Lorsque l’on arrive du Sud vers Grenoble, Le Pont-de-Claix est une des premières villes fortement urbanisées : cette identité est un atout à développer pour créer une porte d’entrée en direction de l’urbanisation.

Fig. 073. Composition du bâti de la Métropole

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Répartition des friches et des logements vacants Cette carte nous propose un regard global sur les espaces de friches ainsi que les logements vacants à l’échelle de la commune du Pontde-Claix. Les surfaces en orange répertorient les parcelles en friche qui accueillent des industries (ex : papeteries) ou des espaces de dépôt de gravats pour le BTP à l’état d’abandon. Les espaces en jaune regroupent les parcelles que nous avons jugées sous-exploitées, dépourvues de qualification. Ces deux couleurs regroupent donc d’importantes surfaces à fort potentiel. Concernant les bâtiments et particulièrement les logements vacants sur la commune, on remarque la présence de bâtiments vacants situés au sud du centre-ville (ancienne école, hangar) et sur les friches des anciennes papeteries (halles industrielles). Sur ces friches on relève également la présence de quelques logements vacants. Mais la plupart des logements inoccupés sont plutôt dans le Nord, et quelques-uns dans le centre. On observe que dans la majorité des cas les endroits où l’on retrouve une forte vacance de logements sont les grands ensembles de barres d’immeubles construits dans les années 70/80.

Fig. 075. Friches et vacance immobilière au Pont-de-Claix, zoom Papeteries

Il faut garder un certain recul quand on analyse cette carte. En effet, cet état des lieux est subjectif, il s’appuie sur des relevés et des jugements personnels pour les zones « jugées sous-exploitées ». De la même manière, les données à propos de la vacance des logements datent de 2013. Elles ont donc bien pu évoluer sur une période de 7 ans. Cependant nous pouvons tout de même affirmer que la commune du Pont-de-Claix n’est plus suffisamment attractive pour garder sa population, voire en attirer une nouvelle. Elle présente néanmoins de nombreux potentiels d’aménagements et de redynamisation, principalement au Sud, avec une concentration de grandes parcelles en friches.

Fig. 074. Friches et vacance immobilière au Pont-de-Claix Maxence BAJARD - Lisa CAPLANNE - Anne-Emmanuelle CASSAGNOU - Philomène CELLARD--DALUD - Valentin DUBY - Clément MOLINIER - Julien NOURDIN - Nathan SULPICE - Manon VUILLERMET

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3.2.2. Des équipements sources de dynamiques Les propriétaires remarquables et équipements de la commune

de la commune au Nord et à proximité du centre-ville. Cela pourrait faciliter la redynamisation du sud de la ville en intervenant sur des espaces ouverts à tous. Améliorer certaines connexions entre les différents équipements, le parc Borel avec le centre-ville et/ou le domaine public participerait à cette démarche.

Cette carte recense les propriétaires remarquables de la commune du Pont-de-Claix. On y retrouve EDF au Sud avec ses installations, et les entreprises de la plateforme chimique à l’Est. La SNCF fait traverser une voie de chemin de fer sur l’axe Nord-Sud de la commune. Cette ligne s’élargit au niveau de la gare. La commune possède également de larges parcelles localisées majoritairement au Nord-Ouest, dans le centre-ville et légèrement au Sud de celui-ci, occupées par des équipements scolaires, culturels, sportifs, religieux, associatifs ou encore administratifs. On retrouve aussi quelques équipements plus ponctuels comme un centre social, les services techniques, deux cimetières et deux gendarmeries. La commune a pour le moment quelques bâtiments qui attendent d’être requalifiés. En plus d’avoir tout ce foncier et ces équipements, la commune a aussi en charge plusieurs parcs et jardins ainsi que de grandes « zones végétalisées». Le domaine public regroupe les routes et places, ainsi que les espaces contenant le lit de Drac. Sur le site des papeteries on remarque l’importance des parcelles au Sud, appartenant à EDF, mais surtout la concentration de propriétés

L’éducation et la formation

Fig. 076. Propriétaires remarquables et équipements du Pont-de-Claix

Fig. 077. Équipements scolaires et formations du Pont-de-Claix

Depuis les débuts du Pont-de-Claix, l’éducation a bien évolué. Les enfants ont longtemps travaillé dans les usines, mais en 1838, des cours obligatoires jusqu’à l’âge de 12 ans sont imposés aux jeunes des familles de la papeterie. L’enseignement réservé aux enfants de plus de 6 ans est donné par des religieuses, et à partir de 12 ans, les enfants vont à l’école deux heures par jour et commencent à travailler dans l’usine. Ce fonctionnement représente un avant-gardisme sur les questions éducatives, car en effet, ce n’est qu’en 1882 que Jules Ferry rend l’école primaire gratuite et obligatoire. Afin que les mères puissent allaiter et soigner leurs nouveaux-nés tout en minimisant l’interruption du travail, une crèche a été mise en place pour les nourrissons. La moitié des frais d’école sont pris en charge par la fabrique et le papier est mis à disposition gratuitement. Les traditionnelles écoles des filles et école des garçons sont encore présentes dans la commune proche de la villa des Tilleuls et illustrent

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l’éducation de l’époque divisée par le genre. Pendant la guerre, un hôpital militaire est installé dans les locaux de l’école de filles (JAGODZINSKI (Q.), 2017). Aujourd’hui, pour la petite enfance du Pont-de-Claix, 4 établissements accueillent les moins de 3 ans : Les crèches collectives et familiales « Françoise Dolto », le multi-accueil « Jean Moulin » et le multi accueil « Irène Joliot Curie ». Cela correspond à environ 25 places. Des assistantes maternelles indépendantes et un relais d’assistantes maternelles viennent compléter cette offre. Un nouvel équipement petité-enfance dit « Olympiades » sera créé à l’horizon 2022, regroupant le multi-accueil « Irène Joliot-Curie » et la crèche familiale, ainsi que la crèche collective « Françoise Dolto » - ils doivent être déplacés pour des raisons de risques technologiques, étant classés établissements sensibles (PPRT). Améliorer la qualité de l’air intérieur dans les crèches et écoles est une des volontés énoncées dans la stratégie de mandat 2020/2026. En 2019/2020, ce sont 6 écoles maternelles avec 20 classes qui accueillent au total 466 élèves. Chaque classe bénéficie d’une ATSEM (agent territorial spécialisé des écoles maternelles). « Iles de Mars », « Jean moulin », « Jules Verne » et « Saint-Exupéry» sont les 4 écoles élémentaires du Pont-de-Claix. En 2019/2020, ce sont 39 classes (dont l’unité localisée pour l’inclusion scolaire) qui rassemblent 665 élèves.

(transformation et commerce), de la restauration et du laboratoire. Au niveau du Pont-de-Claix, ce sont essentiellement des CAP proposés aux élèves issus de troisième, aux étudiants post bac, aux apprentis, mais aussi aux adultes en reconversion où en recherche d’opportunités professionnelles. On y trouve par exemple : « CAP employé de vente spécialisé en produit alimentaire », « CAP employé de commerce multi-spécialités », « CAP poissonnier », « CAP cuisine », etc. Les lycées les plus proches de la commune sont le Lycée Marie Curie et Lycée Thomas Edison, tous deux à Échirolles. On trouve également à Claix un établissement régional d’enseignement adapté (EREA) pour l’inclusion scolaire d’élèves ayant des troubles particuliers. Les lycéens préparent un diplôme de niveau CAP dans des formations agricoles, de paysagisme, d’industrie bois avec de la menuiserie et de maintenance des bâtiments de collectivité. L’ambition d’une inclusion scolaire pour les enfants porteurs de handicap et troubles va se caractériser par des actions et investissements de la part de la commune : par exemple, la ville a pour projet de développer des aires de jeux inclusives pour les enfants en situation de handicap. Les pontois représentent une population principalement ouvrière et relativement peu diplômée. La majorité est titulaire de BEPC ou sans diplômes. Les habitants du quartier des Îles de Mars-Olympiades ont le moins accès aux études supérieures et a contrario, le quartier Bourg compte la plus forte proportion de diplômés de l’enseignement supérieur (VILLE DE PONT-DE-CLAIX, 2020c). Les élèves voulant

Pour assurer de meilleures conditions d’apprentissage et d’enseignement, les sections de CP comptent en moyenne 12 élèves par classe et de nouvelles classes de maternelles et d’élémentaires se sont ouvertes. Dans sa stratégie de mandat 2020/2026, le maire affirme la volonté d’envisager une meilleure qualité des produits de restauration municipale. Le collège « Nelson Mandela », anciennement appelé collège «Moucherotte », accueille 414 élèves en 2019/2020. Pour répondre à la hausse des effectifs, une classe supplémentaire de 6e a été ouverte dernièrement. Ce collège « Mandela » remplace l’ancien collège des « Iles de Mars » fermé en 2013 qui a fait l’objet de réunions publiques de concertation pour accueillir de nouveaux projets comme l’implantation de commerces et d’activités tertiaires, la création d’une cité administrative, l’installation d’une ferme urbaine ou la construction de logements (résidence pour les seniors). Les autres collèges les plus proches se trouvent à Claix avec le collège Georges Pompidou et à Échirolles avec le Collège Pablo Picasso. Une structure d’accueil jeunesse « l’Escale » est dédiée aux jeunes âgés de 11 à 17 ans, c’est là que se trouve le service jeunesse de la ville. «L’Alfa3a » gère plusieurs structures d’accueil pour les enfants âgés de 3 à 11 ans : la maison de l’Enfance, le centre de loisirs « Jean Moulin » et le centre aéré de Varces. Le Lycée ENILV (École Nationale des Industries du Lait et des Viandes) est l’unique lycée de la commune. Cet établissement public d’enseignement et de formation professionnelle agricole est déployé sur 2 sites, un au Pont-de-Claix, l’autre à La Roche-sur-Foron. L’ENILV propose des formations aux métiers de l’agroalimentaire

Fig. 078. Accessibilité des équipements d’études supérieures et de formations

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poursuivre des études autres que les CAP proposés au Pont-deClaix sont obligés d’aller à Grenoble et Saint-Martin-d’hères, villes étudiantes offrant une multitude d’enseignements supérieurs. Un réseau de transports entre ces enseignements supérieurs et Pont-deClaix sont peut-être à développer. Le programme « Jobs citoyens » est un dispositif qui s’adresse aux jeunes volontaires pontois. Une vingtaine de postes sont à pourvoir. Ces jobs d’été sont à effectuer au sein des services municipaux (restauration, services techniques, centre communal d’action social, EHPAD, espaces vert etc.) et donnent l’opportunité à des jeunes de 16 à 18 ans, d’acquérir les premières expériences professionnelles avec un contrat de 30 heures, tout en étant rémunérés. L’AFPA (Agence pour la Formation Professionnelle des Adultes) propose une trentaine de formations qualifiantes liées à l’industrie, la maintenance, l’aide à la personne, etc. Elle reçoit des stagiaires, des demandeurs d’emploi ainsi que des demandeurs d’asile qui sont accueillis dans le centre du Pont-de-Claix. Le programme d’insertion professionnelle Hope a permis à une vingtaine de réfugiés d’obtenir avec l’AFPA un diplôme de compétence en langue française. Pour évoquer d’autres moyens de se former, il y a les Sauveteurs Secouristes Pontois qui proposent des formations tous publics et le centre d’entraînement aux méthodes actives (CEMEA) qui est une association d’éducation populaire et un organisme de formation à l’animation (BAFA, BAFD). La Mission locale Sud-Isère est destinée aux jeunes de 16 à 25 ans pour des entretiens individuels, des ateliers collectifs de recherche d’emploi, des recherches de contrats en alternance et des orientations vers des formations.

Leviers de projet -Les effectifs d’élèves augmentent, la commune à besoin de plus de classes et d’espaces d’accueil. (petite enfance, maternelle, élémentaire, collège). Des projets d’extension sont déjà en cours. -Beaucoup de mères Pontoises sont à temps partiel pour pouvoir s’occuper des enfants. Plus de structures accessibles pour les décharger. -Des projets en cours de rénovation des cantines. Pour le scénario, imaginons une nouvelle façon de consommer dans ces cantines avec des produits locaux des communes voisines, bio, des aliments de moins en moins transformés. Des potagers et cuisines pédagogiques pour les enfants. -Projets possible dans l’ancien collège des « Iles de Mars » beaucoup de surface. -Travailler le maillage entre tous ces espaces scolaires et d’accueil pour la sécurité et le confort des enfants. -Remplacer les bus scolaires par des chevaux -Le Lycée ENILV comme levier d’action pour diversifier l’économie de la ville. Un pôle commercial de ventes des

produits des communes voisines ou pourraient s’investir les étudiants de ce lycée. Faire évoluer les CAP existant pour répondre aux enjeux (permaculture, la cuisine végétarienne, de saison, locale, bio) -Des métiers ouverts aux personnes atteintes de handicap qui ont étudié à Claix. -Un accès aux études supérieures au sein de la commune Général ou spécifique (école de danse, de théâtre dans les papeteries ) -Un internat pour rendre la ville plus étudiante -Pour répondre aux futures migrations, plus de formations, logements, emplois avec l’AFPA. -Des écoles alternatives ouvertes à d’autres pédagogies -L’apprentissage dès l’école de l’artisan, la couture, le jardinage, pour être plus résilient au quotidien ainsi que face aux potentielles catastrophes.

La santé Historiquement, un médecin attaché à l’usine des papeteries assurait le service médical, gratuit pour tous. L’Union Industrielle de Lyon garantissait aux ouvriers victimes d’accidents la moitié du prix des journées qu’ils touchaient, sans aucune restriction. De plus, les travailleurs bénéficient des services de la Société de Secours Mutuel du Pont-de-Claix. En mettant en place de tels services, les Papeteries Breton ont permis la réduction de la mortalité infantile en s’assurant la pérennité de la présence sur le long terme d’une main-d’œuvre qualifiée. Concernant l’aspect médical à ce jour, la commune du Pont-deClaix compte 9 médecins généralistes (Relevé personnel, 2020) installés dans le centre-ville, ou au Nord de celui-ci - soit 0,8/1000 hab ce qui est bien loin des moyennes nationale (3,1/1 000 hab) et départementale (Isère : 3,4/1 000 hab) (STATISTA, 2020). On trouve un service de santé du travail, un laboratoire d’analyse, un cabinet dentaire et un cabinet de radiologie. On peut aussi remarquer la présence d’un pôle médical (2 médecins, une pharmacie, un centre médical infantile et un rhumatologue) juste de l’autre côté du Drac, à proximité du centre-ville sur la commune de Claix (Relevé personnel, 2020). La ville compte 4 pharmacies (SUR LE PONT, 2020) : la pharmacie de la place, la pharmacie Falliex Vera, la pharmacie Arcen-ciel et la pharmacie Claudel de la Frange verte. Le centre de planification et d’éducation familiale du Pont-de-Claix assure un accompagnement pour les demandes liées à la contraception, dépistage des infections sexuellement transmissibles, l’interruption volontaire de grossesse (IVG), suivi gynécologique, mais c’est avant tout un lieu d’écoute. Une communication importante a lieu chaque année pour prévenir des dangers de Canicule, et la ville met en place un service de soutien à domicile. Le Centre communal d’action sociale (CCAS) recense les Pontois vulnérables Une bienveillance

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habitante pourrait minimiser les difficultés de la canicule : des logements intergénérationnels éloigneraient le risque d’isolement des personnes âgées. Quand la chaleur menacera la vie des rues et des espaces publics, il nous faudra inventer des espaces extérieurs dans les intérieurs pour se protéger en continuant à vivre-ensemble. Les établissements scolaires et médicaux seront à adapter en priorité. Un Ehpad nommé résidence « Irène Joliot-Curie » héberge des personnes âgées dépendantes. Gérée par le CCAS, la résidence compte une soixantaine de professionnels qualifiés, agents sociaux, aidessoignants, infirmiers, animatrice, etc. L’espace « Beau site » mis à disposition par la commune est réservé aux clubs de personnes âgées. Sa capacité de 50 personnes permet d’accueillir des activités et des réunions. Une association du nom de « Ensemble et solidaires UNRPA » participe elle aussi au bien-être des aînés de la ville en proposant à des activités manuelles, après-midi dansantes, jeux de société, lotos, goûters, sorties, voyages, etc, afin de rompre l’isolement des personnes âgées. Dans le contexte actuel de pandémie, L’Ehpad « Irène Joliot-Curie» a pu embaucher un nouveau médecin-coordinateur, ainsi qu’une animatrice qui travaille maintenant à temps-plein et reçoit le renfort de collègues qualifiés en gérontologie. Un système de visiophonie financé par la ville et le département permet aux familles et aux résidents d’être ensemble autrement.

Les Sauveteurs Secouristes Pontois - FFSS 38, ont vu leur effectif augmenter durant la pandémie pour se mobiliser aux côtés du Samu. La ville du Pont-de-Claix a mis à leur disposition l’ensemble des bâtiments de l’ex-école Taillefer pour faciliter leur mission. Le service de restauration municipale s’est chargé de fournir les repas aux bénévoles et des entreprises locales ont participé en fournissant du matériel électroménager, des blouses, des masques et un bungalow installé par les services techniques de la commune. Le manque de moyens et de locaux a pu être comblé par une grande solidarité des acteurs de Pont-de-Claix. Les personnes sans domicile fixe sont particulièrement vulnérables en cette période. La direction départementale de la cohésion sociale a décidé d’organiser un centre médical pour accueillir les personnes sans domicile fixe, possiblement atteintes du virus. La Croix-Rouge et l’Arepi ont assuré une prise en charge sur place de ces personnes. Le centre, pouvant accueillir 44 personnes, est implanté sur le site de la CCAS d’EDF, au sud de la commune. Ces locaux accueillent habituellement des familles sans domicile dans le cadre d’hébergement hivernal. Celles-ci ont été prises en charge sur d’autres sites. Un secours populaire assure la distribution mensuelle de nourriture. Environ 150 familles à faible revenu récupèrent leurs denrées alimentaires de première nécessité, Soutien moral, matériel et juridique à toute personne en difficulté, aide vestimentaire, distribution alimentaire. Nous remarquons donc la présence d’une forme de désert médical (faible densité en professionnels de santé vis à vis de la moyenne national) sur la commune du Pont-de-Claix, ce qui pourrait être lié à la forte population ouvrière (cela signifie peut-être pour les médecins de plus faibles revenus et/ou une patientèle dont la santé n’est pas la première préoccupation).

La culture Sur la commune du Pont-de-Claix nous notons la présence d’une bibliothèque et d’un amphithéâtre, d’une école de musique ainsi que d’un musée retraçant l’histoire des autobus géré par une association. Tous sont localisés au Nord du centre-ville. Cela donne un contraste saisissant avec la ville de Grenoble qui compte une grande quantité d’équipements liés à la culture : des salles de théâtres de spectacle de musique et/ou de danse, 7 musées, 10 cinémas (45 salles), ou encore 13 bibliothèques. Même si Le Pont-de-Claix est une commune à proximité immédiate de Grenoble (pôle culturel majeur de la métropole), on peut observer un manque d’infrastructure culturelle de proximité pour des habitants de la ville, à la différence des grenoblois qui eux bénéficie d’un accès facilité lié à leur promiscuité avec ces équipements. En implantant de nouveaux équipements liés aux arts, loisirs et à la culture, cela permettrait de donner à la commune une nouvelle attractivité et de faciliter l’accès à la population majoritairement ouvrière à ces domaines.

Le sport

Fig. 079. Équipements divers présents sur la commune

On retrouve sur la commune du Pont-de-Claix trois pôles multisport: un au Nord (un centre aquatique, des terrains de tennis dont certains couverts ainsi qu’un terrain de foot), un à l’Ouest (un stade d’athlétisme et un terrain de foot) et un au Sud du centre-

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ville (boulodrome, gymnase, dojo, terrain de rugby). On remarque la présence d’équipements sportifs moins répandus (boulodrome, terrain pour le hockey sur gazon, etc.) qui ont pour vocation de répondre à un besoin à l’échelle de la métropole. Il semble y avoir suffisamment d’équipement sportif pour la commune, il serait donc peu pertinent de chercher à créer des structures d’envergure ou en rajouter alors quelles sont déjà présent sur la commune.Il ne faut pas oublier la présence de grands espaces naturels montagneux à proximité, qui offrent déjà un large potentiel pour la pratique de sports ou loisirs de plein air. Cependant il pourrait être justifié d’implanter quelques équipements sportifs de dimension modeste qui viendraient faciliter l’accès à des pratiques sportives inclusives, abordable dans le cadre d’un plan global agissant pour la santé et le bien-être de la population de la commune.

Les commerces Les commerces sont principalement situés le long du cours SaintAndré et au rez-de-chaussée du centre-ville. On recense seulement un seul supermarché de proximité sur la commune, quelques autres «market» sont également présents dans les communes alentours. L’hypermarché de la zone de Comboire se situe à 4 km du centreville, il faut donc utiliser un moyen de transport pour s’y rendre. Par conséquent la mise en place d’infrastructures pour un marché ou liées à l’alimentation et produits de nécessité serait judicieuse.

La gestion des déchets Entre l’église Saint-Etienne et le bâtiment des services techniques se trouve l’une des 21 déchèteries que compte la métropole. On note qu’elle est de petite taille et s’est insérée entre les bâtiments qui l’entourent ainsi elle semble exiguë et comprimée par ces derniers. Il est assez frappant de voir une quantité d’objets jetés alors qu’ils sont facilement réparables, légèrement abîmés ou même tout simplement en parfait état (Relevé personnel). Il ne faut pas oublier que la récupération est interdite sous peine d’amende voire de poursuites judiciaires. D’autre part on remarque que cet équipement est seulement ouvert 6 demi-journées par semaine (le samedi toute la journée et les aprèsmidi du mardi au vendredi) ce qui nous amène à re-questionner le concept de déchèterie.

Leviers de projet Suite à ce repérage on remarque la pertinence voire la nécessité de rajouter des équipement culturels, une structure de santé, l’installation d’une halle de marché de produits locaux de saison, la mise en place d’une ressourcerie en lien avec la déchèterie. La mise en place d’équipements sportifs de taille modeste peuvent éventuellement être étudiés. Grenoble est incontestablement le cœur de l’agglomération, les infrastructures, aménagements et équipements ont donc logiquement été développés et réalisés à partir de ce centre, les communes voisines en sont donc moins bien pourvu. Ces communes aux abords de Grenoble ne sont pas sans équipements mais ces derniers restent modestes. Même si plusieurs structures sont reléguées à l’extérieur de la ville (hôpitaux, campus, zones commerciales, etc.) Grenoble reste néanmoins un pôle majeur dans de nombreux domaines (culturelle, médicale, éducation, commerciale, etc.) de par sa population, son dynamisme et son attractivité. Cela est donc entièrement cohérent avec la présence de tous ces pôles, plutôt que de construire de nouveaux équipement dans ces commune alentour, il serait préférable de faciliter l’accès aux habitants de ces villes en poursuivant et en intensifiant les connexions de mobilité urbaine (tram, bus, métrovélo).

3.2.3. Des enclaves déséquilibrant les flux dans la ville

Cette déchèterie pourrait donc faire l’objet d’un projet qui consisterait à la déplacer afin de pouvoir l’agrandir et d’y intégrer une structure fermé qui permettrait la mise en place d’une ressourcerie mais aussi d’ateliers de réparation voir même d’artiste et éventuellement de recycler et/ou revaloriser les déchets restant. En transférant cette déchèterie, il serait également possible et intéressant d’aménager une place publique,en s’appuyant sur l’église (aujourd’hui désaffectée et désacralisée) tout en la libérant et en mettant en valeur ce patrimoine.

Fig. 080. Axes infranchissables et zones de franchissement Maxence BAJARD - Lisa CAPLANNE - Anne-Emmanuelle CASSAGNOU - Philomène CELLARD--DALUD - Valentin DUBY - Clément MOLINIER - Julien NOURDIN - Nathan SULPICE - Manon VUILLERMET

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Le Pont-de-Claix présente deux particularités en termes de déambulation piétonne : d’une part, la commune est traversée par différents axes qui rendent la traversée piétonne très compliquée, voire impossible par endroits ; et d’autre part, la plateforme chimique qu’elle héberge constitue un îlot complètement impénétrable. En effet, la plateforme chimique est interdite d’accès à tous les étrangers aux sites, ce qui en fait une enclave complètement fermée sur la ville. Les axes de transports constituent également une coupure. La voie ferrée qui longe la plateforme est elle aussi difficile à franchir pour des piétons - de rares traversées la coupent au nord de la plateforme; tandis que l’autoroute tranche dans le paysage et l’Ouest de la commune.

Site des papeteries La papeterie du Pont-de-Claix, ont joué un rôle de premier plan dans l’histoire de la commune (Cf.:Partie 1.2.1). L’affaire familiale voit en 1843 le fils Paul Breton prendre la direction de la papeterie. A cette époque, ce sont au total plus de 400 ouvriers qui y travaillent, l’entreprise emploie une main d’œuvre locale (de Claix et Champagnier), avec un nombre conséquent de femmes (VILLE DE PONT DE CLAIX, 2008).

Enfin, la présence du canal des 120 Toises constitue aujourd’hui davantage un obstacle qu’une richesse : enserrée dans une coulée de béton surélevée, l’eau est invisible depuis le sol, et sa présence s’apparente à un mur circulant dans la ville du Sud au Nord … Quelques points surélevés permettent le passage piéton, autrement, le canal s’impose dans le paysage comme une frontière.

3.2.4. L’identité des sites remarquables du Pont-de-Claix

La ville du Pont-de-Claix est depuis plusieurs années en mutation. En effet, cette ville à dominante industrielle laisse peu à peu place à des zones d’habitation, de commerce et de bureaux par le renouvellement de l’occupation des sols de la commune. Ce changement découle des récentes crises économiques, la délocalisation des usines a l’étranger et la tertiarisation des emplois. La commune ne va pas pour autant totalement se désindustrialiser. Tout d’abord, la plateforme chimique est un pôle de compétence spécifique solidement ancré depuis des dizaines d’années, et produit des composants chimiques rares, de pointes et dont certains sont susceptibles d’être encore utiles et donc produits à l’avenir. De plus, le site des Iles de Mars (au Nord-Ouest de la commune,situé à proximité de l’autoroute) regroupe également une grande quantité d’entreprises et d’emplois, il n’est donc pas prêt de s’arrêter brusquement. Cependant, il est envisageable que les besoins et demandes évoluent en fonction de l’époque ce qui pourrait provoquer la fermeture de quelques structures industrielles. Cela s’est déjà produit pour les papeteries du Pont-de-Claix, l’usine Becker, les moulins de Villancourt et d’autres encore. Pour autant on remarque que la commune ne cherche pas forcément à rompre avec son passé industriel puisque des concertations et des programmes d’aménagement ont été réalisés ou sont à l’étude.

Fig. 081. Photo de l’intérieur de la Halle Marceline

La papeterie va traverser plusieurs périodes de difficultés qui seront à chaque fois surmontées, notamment grâce à l’arrivée de nouvelles machines, d’une modernisation ou de changement de processus de fabrication. En 1855, l’entreprise participe à la seconde Exposition Universelle qui se tient à Paris. L’usine se voit primée pour la qualité de sa production et gagne une reconnaissance sur le plan international (JAGODZINSKY (Q.), 2017). Durant la Première Guerre mondiale, un dispensaire de 60 lits est aménagé dans la papeterie pour les blessés revenant du front, tandis que le reste de l’usine fabrique des vêtements de feutre et du papier goudronné pour isoler les tranchées. La papeterie cesse son activité durant 3 ans pendant la Seconde Guerre mondiale, à la fin de la guerre, elle réintègre tous ses

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anciens ouvriers qui avaient été placés dans les entreprises alentour durant le conflit. En 1963 les papeteries sont rachetées par Aussedat, firme qui est par la suite rachetée par International Paper en 1989. Onze ans plus tard, la papeterie redeviennent indépendante en s’associant aux papeteries Cran de Haute-Savoie (VILLE DE PONT DE CLAIX, 2008). Le 1er juillet 2008, après 187 ans d’activité, les papeteries annoncent leur fermeture définitive (JAGODZINSKY (Q.), 2017) Influencé par de grands industriels comme Schneider, Creusot ou Aussedat, et le christianisme social, Paul Breton met en place une gestion paternaliste de ces papeteries. Tout d’abord, il fait installer des bassins et des lavoirs dans les quartiers ouvriers et même des douches dans l’usine. Il fait ensuite construire des logements pour ses ouvriers, avec jardin et points d’eau, et crée un dortoir pour permettre à 80 femmes de pouvoir dormir sur place et « veiller au maintien des bonnes mœurs ». Il poursuit cela par l’ouverture d’un dispensaire, met gratuitement à disposition des médecins pour ses employés, et crée une mutuelle pour les ouvriers malades ou blessés ainsi qu’une prime de productivité. Tous ces aménagements permettent de fidéliser son personnel. Il permet aussi l’installation d’une crèche pour les enfants jusqu’à 6 ans, et d’écoles de filles et de garçons avec des instituteurs payés par l’entreprise jusqu’en 1966. Il est aussi proposé des cours du soir gratuits aux ouvriers analphabètes de la société. Un nombre important d’autres mesures sont également mises en place pour protéger et améliorer la situation de vies des ouvriers, notamment pour les femmes et les enfants. Tous ces progrès sociaux proposés par Paul breton vont rapidement s’avérer être en avance sur leur temps, et à sa mort en 1878, Henri Sombardier alors gestionnaire de l’usine poursuit la gestion de l’entreprise dans le même esprit en conservant cette attention particulière à la condition de vie des ouvriers et les avantages sociaux que le patronat peut leur fournir (VILLE DE PONT DE CLAIX, 2008). En 2009, un projet de requalification porté par la mairie voit le jour. Les papeteries sont démolies à partir de 2012, laissant quelques bâtiments historiques debout et un espace de 15 hectares de friche. En 2011 le site est racheté et l’EPFL (Établissement Public Foncier Local) est désigné pour gérer le portage foncier. La même année, un diagnostic est réalisé pour aider la formation de premier scénario sous forme d’OAP (Cf. Partie 1.1.3) En 2015 la majeure partie des bâtiments de l’usine sont démolie, la quasi-totalité de ces bâtiments en béton sont réduit à l’état de gros gravats et sont regroupé sur le site afin former d’immenses tas de déblais pouvant atteindre une dizaine de mètres de haut sur plusieurs centaines de mètres carré de surface pour le plus imposant. Cette énorme quantité de déchets peut aussi être vu comme une formidable ressource, en effet ils peuvent être déployés grâce à diverses techniques. Même si la plupart des structures de ces papeteries ont été rasées, le site abrite encore six édifices sur pied de taille, style, de fonction très varié, ils inspirent des projets de rénovation.

Fig. 082. Villa des Tilleuls (Le Château)

Fig. 083. Villa Sombardier

Les villas Sombardier et des Tilleuls sont d’imposantes bâtisses qui ont servi de lieu de résidence, de réunion et de direction aux patrons des papeteries. La villa des tilleuls a également été un temps un cabinet de médecine pour les employés de l’usine.

La grande halle Marcelline bâtie le long de la digue homonyme est l’un des bâtiments industriels les plus anciens. Impressionnante de par sa taille (une barre de près de 300 m de long sur une quinzaine de large et environ 11m de hauteur) cette barre est coupée en plusieurs grandes salles qui sont parfois de plain-pied, ou sur 2 niveaux. La présence d’un sous-sol est également à noter sur une partie du bâtiment, ce dernier donne directement sur un canal de dérivation sous terrain. Avec une grande quantité de percements dans les murs, le bâtiment est très lumineux alors qu’il possède de large mur en pierre maçonnée.

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Fig. 086. Cité Dieulamant

La cité Dieulamant, longue maison mitoyenne composée de 4 logements ouvriers se trouve aussi sur la friche à proximité de la route. On trouve également une maison assez ancienne entre la maison mitoyenne et la villa Sombardier. Même si dans chacun des bâtiments les travaux de rénovation nécessaires semblent importants voire complexes dans certains cas, les structures semblent relativement en bon état, suffisamment pour susciter l’imagination de projets tout en conservant l’histoire industrielle de ce lieu.

Fig. 084. Halle Marceline

Un grand entrepôt récent, plutôt au centre du site avec une structure métallique en parfait état, propose de très grands espaces couverts et fermés par des murs en béton ou une enveloppe métallique.

Sur cette friche, on retrouve aussi une sorte une grosse turbine cylindrique couchée, un petit pavillon d’accueil à l’entrée du site, des réseaux souterrains de canalisation etdes gaines faites de petits canaux bétonnés. Depuis l’extérieur le site est ceinturé par des murs ou des grillages, ce qui fait de ce lieu un endroit entièrement fermé et presque totalement opaque. Certaines parties du chemin de fer qui raccordaient l’usine à la ligne des Alpes sont encore visibles. Ces éléments doivent également être pris en compte durant la phase de conception de l’aménagement de la friche.

Moulins de Villancourt Historiquement, les moulins de Villancourt sont une minoterie, qui produit pendant près d’un siècle (1870-1970) de la farine et des biscuits. À partir de 1982 elle fait office de conservatoire de musique intercommunal et de salle d’exposition. En 2017 le site passe sous la responsabilité de la métropole, qui a pour objectif de construire un centre pour la culture scientifique, composé d’un planétarium et d’une salle 3D immersive. Le bâtiment est entièrement démoli en 2019 (surement dut a un coût de rénovation et mise au norme trop importante) mais la forme du nouveau projet s’inspire de celui-ci. L’ouverture au public du centre est prévue pour 2022 (VILLE DE PONT DE CLAIX, 2020a). Fig. 085. Halle industrielle récente

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Friche Becker

Fig. 087. Friche Becker

Fig. 088. Villa Blandin-Matignon

Cette actuelle friche de 4 hectares située au Nord de la commune accueillait jusqu’en 2011 l’entreprise Becker industrie (production de de peintures et vernis industriels). En 2013, l’EPFL rachète le site à la demande de la ville, et réalise 2 ans plus tard le désamiantage et la déconstruction du bâtiment. Depuis 2016 une action de dépollution des sols est à l’œuvre, notamment avec la présence sur la friche de CRISALID - le Centre de Réflexion ISérois en Aménagement Durable. Le centre se sert de la friche comme terrain d’études pour plusieurs laboratoires - dont les sujets de recherche vont de la dépollution des sols par myco et phytoremédiation à des travaux de détection des COV ou autres polluants. Un projet d’aménagement est à l’étude pour y implanter des logements et ainsi renforcer le caractère résidentiel du Nord-Ouest de la ville (VILLE DE PONT DE CLAIX, 2020b). On assiste ici à la destruction du patrimoine industriel pour rendre possible une occupation des sols.

Église St-Étienne L’église Saint-Etienne est commanditée et financée par Paul Breton, alors patron des papeteries. Inaugurée en 1864, ce n’est que 14 ans plus tard qu’elle prend le nom de Saint Étienne, prénom des deux grands-pères de Paul Breton. En 2005 une procédure de désaffectation est amorcée par la mairie. Aujourd’hui elle n’est plus utilisée dans le cadre religieux, et depuis une dizaine d’années elle fait office de lieu d’exposition durant le festival Solstice qui rassemble les pratiques artistiques amateures de la région (GUIDE TOURISTIQUE DE FRANCE, 2019). On remarque donc que ce monument historique est largement sous-occupé et pourrait être requalifié à l’avenir, on peut donc le voir comme une ressource appartenant à la commune qui présente un réel potentiel.

Villa Blandin Matignon Construit en 1880 par la famille Rosset-Bressand, le château prend le nom de Blandin-Matignon suite au mariage d’une fille héritière. Ce domaine était auparavant bien plus important que ce qu’il reste aujourd’hui, en effet la famille bourgeoise possédait quasiment toute la plaine, du cours Saint-André au canal de la Romanche situé quartier Marcelline. Il est en étroit lien avec l’histoire de la ville du Pont-deClaix, puisqu’au fil des années il n’a cessé de se réduire pour permettre l’implantation de la plateforme chimique et le développement de nouveaux quartiers résidentiels. En 1990 la commune récupère une petite part du domaine qu’elle aménage en un parc nommé Jean de la Fontaine. Il est ouvert au public deux ans plus tard. Plusieurs années après, l’ensemble de ce patrimoine remarquable d’aspect noble et luxueux est acquis par la commune. Depuis plusieurs années le château est dans l’attente d’une requalification, il est donc pour l’heure laissé à l’état d’abandon, muré (TOLU (E.), 2020). Outre la demeure, une petite grange ainsi qu’un généreux terrain paysagé accompagne ce patrimoine à fort potentiel.

Fig. 089. Église St-Étienne

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3.2.5. La plateforme chimique du Pont-deClaix, une ville dans la ville Historiquement, Le Pont-de-Claix est une ville essentiellement industrielle car environ un quart de son territoire est occupé par une plate-forme chimique, qui est pendant longtemps un employeur majeur mobilisant des générations de familles pontoises. C’est en 1916 qu’apparaît la « Société du Chlore Liquide » construite en seulement quelques mois pour répondre à la forte demande en chlore, soude et hydrogène issue de la Première Guerre mondiale. Cette usine et celle située sur la commune de Jarrie répondent à une demande urgente, sur des territoires éloignés du front et répondant aux différents besoins énergétiques de cette industrie. Elle est ensuite reprise en 1923 par la société PROGIL et se spécialise progressivement pour la chloration des dérivés pétroliers (solvants chlorés, isocyanates, produits agro-pharmaceutiques…). La société Rhône-Poulenc arrive ensuite en 1975, année où l’effectif est de plus de 2 500 salariés. Tout au long de cette période, entre 1956 et 1979, des milliers de tonnes de déchets et de déblais chimiques sont stockés dans l’enceinte de l’usine Rhône-Poulenc. On ne compte ainsi pas moins de 36 tonnes de résidus organiques et 40 tonnes de minéraux - en plus des engins militaires enfouis et disséminés sur l’ensemble du site, qui sont recensés en 1983. Les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979 vont modifier l’activité de la plateforme pour laisser place à l’industrie des isocyanates. Ainsi la société Rhodia succède à Rhône-Poulenc en 1998 et la plateforme chimique du Pont-deClaix devient, en 2000, une plateforme multi-sociétés dans laquelle on retrouve ChlorAlp, Cevco, Isochem, Teris, Spiral, Lyondell et Air Liquide. Aujourd’hui, la plateforme est toujours étroitement liée à l’activité autour du chlore. Elle travaille en partenariat avec six sociétés (Air Liquide, Extracthive, Seqens, Vencorex, Solvay Energy Services, Suez) qui font partie des principaux acteurs industriels de la région grenobloise. Ce site de production met actuellement en œuvre des technologies performantes et complexes telles que l’électrolyse de la saumure, l’incinération de déchets halogénés, la cogénération d’électricité et de chaleur et regroupe de très nombreux salariés.

Fig. 090. Plateforme chimique du Pont-de-Claix

La plateforme chimique est un élément majeur de la commune du Pont-de-Claix de par sa superficie et ses installations, estimées à plus d’un milliard d’euros, mais aussi pour la source d’emploi qu’elle représente. Plusieurs millions d’euros sont investis couramment pour apporter des améliorations en matière de santé, de sécurité et d’environnement. Ceci se caractérise par l’intermédiaire de formations spécifiques pour les différents types de métiers, par la mise en place de plans de prévention en cas de situations accidentelles et par le contrôle régulier des installations vis à vis de leur fiabilité. Néanmoins, ce site industriel est critiqué à cause de sa dangerosité et de son impact environnemental. En effet, certains des produits sont extrêmement nocifs pour l’environnement - notamment les pesticides produits par ISOCHEM à base de phosgène (gaz toxique faisant partie des armes chimiques et des gaz de combat, uniquement produit au Pont-de-Claix depuis l’explosion d’AZF en 2004). Cette activité est liée à une agriculture intensive et une logique de rentabiliser au maximum des sols appauvris par la monoculture. Au coeur du Pont-de-Claix, une fresque nommée «Toxic Wedding» a été peinte sur l’ancienne école Ste-Agnès en 2018 par Goin (Le Dauphiné, 2018) : les deux mariés portent un masque à gaz, et portent des fleurs fanées et des flacons estampillés «Monsanto» et «Bayer». La fresque fait écho à l’alliance entre les deux géants des pesticides, et étant située à deux pas de l’entrée de la plateforme, elle ouvre une réflexion sur l’industrie du phosgène du Pont-de-Claix. Une forme de contestation qui laisse espérer que cette activité décline dans les années à venir, au profit de nouvelles pratiques agricoles raisonnées. Après plus de 100 ans d’activité, les plateformes chimiques du Pont-de-Claix et de Jarrie ont profondément marqué leur territoire et la région grenobloise. Ces petites usines d’hier, utilisées pour répondre aux besoins de la défense nationale, sont devenues au fil du temps des complexes industriels de grande envergure impliquant des générations entières. Aujourd’hui, ces plateformes chimiques font partie intégrante du paysage et du patrimoine de la région grenobloise.

Fig. 091. Fresque «Toxic Wedding» par Goin sur une façade du Pont-de-Claix

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3.3. Accessibilité et mobilités 3.3.1. Les différents axes de mobilités Un aménagement concentré au cœur de la vallée

Fig. 092. Carte des réseaux routiers

Fig. 093. Carte des réseaux de transport en commun

Située entre les massifs du Vercors, de Belledonne et de la Chartreuse, l’agglomération grenobloise s’est principalement condensée dans la vallée. Ce terrain plat facilite les différentes formes de mobilités et encourage le développement socio-économique de la région. Les principaux axes de circulation forment le « Y » grenoblois qui correspond à la forme que dessinent les vallées. Ainsi se dessinent 3 entrées principales : la porte Sud (A51, Ligne Grenoble-Gap), la porte Nord-Est (A41, Ligne Grenoble-Chambéry) et la porte Nord-Ouest (A48, Ligne Grenoble-Lyon). Le développement des équipements de mobilités au sein du territoire est intimement lié à la densité de l’espace urbain. L’intensité du réseau TAG (Transports de l’Agglomération Grenobloise) et des pistes cyclables est plus forte dans le cœur métropolitain avec l’accès aux trains, tramways,

bus, Métrovélos et même à des trottinettes électriques en libreservice. En revanche, sur le territoire périurbain, la place de la voiture prédomine et le transport alternatif s’atténue avec l’absence de certains équipements et une fréquence de passage beaucoup plus faible. Pour faire le lien entre l’aménagement de ce cœur métropolitain et celui des espaces périurbains, la métropole a mis en place, proche des stations et arrêts du réseau TAG, des parkings-relais. Ils proposent près de 2 300 places de stationnement gratuit disposées aux « portes» de l’agglomération grenobloise pour faire le relais entre la voiture et un mode de transport alternatif.

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Fig. 094. Carte des mobilités actives

Fig. 095. Carte des réseaux routiers, zoom sur Le Pont-de-Claix

Le Pont-de-Claix, une répartition des moyens de mobilités contrastée Localisé au sud de l’agglomération grenobloise, à la frontière du cœur métropolitain et de l’espace périurbain, Le Pont-de-Claix présente un réseau de mobilité à deux facettes qui crée une nouvelle séparation urbaine/périurbaine mais cette fois-ci à l’intérieur même de la commune. On trouve dans la partie nord de la commune plusieurs stations et arrêts du réseau TAG ainsi que les fameux parkings-relais mis en place par l’agglomération. En décembre 2019, la ligne de tramway A, qui est la ligne la plus fréquentée et la plus active du réseau de transports de l’agglomération, est prolongée jusqu’à l’entrée nord du Pont-de-Claix (Terminus - Pont-de-Claix - L’Étoile). Au Pont-deClaix, ce pôle d’échange multimodal vient conforter l’appartenance de la partie nord de la ville au cœur métropolitain et reste dans la continuité du tissu urbain de la commune d’Échirolles. En revanche, une scission se produit avec la partie sud de la ville, qui, malgré la présence de la gare SNCF desservie par la ligne TER Grenoble-Gap, reste principalement dépendante du transport routier et présente les caractéristiques d’un tissu plus périurbain. A noter que l’aménagement de l’axe Chronovélo qui relie Grenoble au Pontde-Claix (fin : Janvier 2021) prévoit une extension vers la commune de Vizille. Cette extension permettra notamment de desservir la partie sud du Pont-de-Claix.

Fig. 096. Carte des réseaux de transport en commun, zoom sur Le Pont-de-Claix

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Fig. 098. Les mobilités au sein du territoire #01

- Les déplacements entre le cœur métropolitain et le reste de la région grenobloise sont en grande majorité effectués en voiture et sur une distance beaucoup plus conséquente. Ce type de flux correspond par exemple à des actifs souhaitant profiter d’un cadre de vie périurbain ou rural tout en travaillant dans l’agglomération grenobloise.

Fig. 099. Les mobilités au sein du territoire #02

Fig. 097. Carte des mobilités actives, zoom sur Le Pont-de-Claix

- Les déplacements à l’intérieur des territoires périurbains sont eux aussi effectués majoritairement en voiture mais cette fois-ci sur des trajets plus courts. Il s’agit plus généralement des trajets effectués au sein de sa commune de résidence dans le cadre de la vie quotidienne.

Fig. 100. Les mobilités au sein du territoire #03

3.3.2. Les mobilités au sein du territoire Différents cas de figures au sein du territoire de la métropole L’Enquête Ménages-Déplacements menée par le SMTC (Syndicat mixte des transports en commun de l’agglomération grenobloise) nous montre que les déplacements de sa population sont variés et changent de façon significative en fonction de leur zone de mobilité. Ainsi la population du Pont-de-Claix, qui s’installe dans un territoire à la fois urbain et périurbain, laisse apparaître 4 tendances de mobilités : - Les déplacements à l’intérieur du cœur métropolitain utilisent majoritairement les modes alternatifs à la voiture et parcourent moins de kilomètres que les résidents des autres territoires. La forte densité de Grenoble et de son agglomération favorise les trajets de courtes distances et la richesse du réseau TAG encourage la diversité des déplacements de la population.

- Les déplacements entre le territoire périurbain et le reste de la région grenobloise sont ceux où la voiture est la plus prépondérante. En effet, les distances à parcourir sont plus longues et les équipements de transports en commun plus rares. De plus, la proximité directe avec les massifs impose certaines contraintes d’accessibilité.

Fig. 101. Les mobilités au sein du territoire #04

Une population qui se déplace beaucoup pour aller travailler Malgré la présence de certains secteurs d’activité sur le territoire du Pont-de-Claix, les actifs de la commune exercent en grande

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Fig. 102. Les mobilités au sein du territoire #05 Fig. 103. Les mobilités au sein du territoire #07

Ce phénomène contraint les ménages à des déplacements quotidiens plus longs et les encourage à délaisser certains modes de transport. Dans le cadre de la population du Pont-de-Claix, la part des moyens de transport utilisés pour se rendre au travail est dominée par la voiture. Si l’on compare les chiffres à ceux de l’enquête MénagesDéplacements menée par le SMTC, on se rend compte que la tendance des déplacements domicile/travail de la ville se rapproche très clairement de celle des déplacements entre le cœur métropolitain et le reste de la région grenobloise. Ce qui appuie encore un peu plus le fait que la commune du Pont-de-Claix ne rentre pas encore totalement dans l’aire urbaine grenobloise et qu’elle reste majoritairement périurbaine. Les conséquences de ce déplacement de population se font ressentir à l’échelle du territoire métropolitain. En effet, les autoroutes et les principaux axes routiers qui convergent vers Grenoble sont continuellement bondés en période de pointe et plus particulièrement dans le sens « entrant » le matin et dans le sens « sortant » le soir. Le Pont-de-Claix se retrouve alors à l’affluence sud de ce déplacement de population avec la A51 et la RN85 qui rejoignent la A480, créant ainsi des difficultés pour la population à rejoindre son lieu de travail ou son lieu de domicile.

Fig. 104. Amplitude du traffic routier au sein de la Métro Maxence BAJARD - Lisa CAPLANNE - Anne-Emmanuelle CASSAGNOU - Philomène CELLARD--DALUD - Valentin DUBY - Clément MOLINIER - Julien NOURDIN - Nathan SULPICE - Manon VUILLERMET

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3.3.3. Quel avenir des mobilités au Pont-deClaix ? Limiter la circulation des véhicules les plus polluants Les autorités grenobloises souhaitent mener une transition en ce qui concerne les déplacements en véhicules motorisés. Le premier objectif est de renouveler petit à petit le parc du territoire métropolitain, le certificat Crit’Air prévoit pour 2025 de réserver l’accès à la circulation des véhicules utilitaires et poids lourds les moins polluants (hybride et électrique). Pour encourager le passage à une motorisation moins polluante, la métropole prévoit aussi d’augmenter le nombre de stations de recharges pour les nouveaux systèmes de motorisations : Électriques, Hydrogène, GPL et Gaz Naturel pour Véhicules (GNV). Le second objectif est de promouvoir l’usage partagé de la voiture avec des services de covoiturage et d’autopartage.

Faire évoluer les offres pour les transports en commun En ce qui concerne l’évolution du réseau de transports en commun urbain, elle s’effectuera principalement sur l’apport de nouvelles offres d’abonnements. En 2021, le réseau TAG proposera de nouvelles fonctionnalités comme l’achat de titres dématérialisés et une nouvelle application qui combine simplement tous les modes de déplacement (transports en commun, stationnement, location de vélos, covoiturage, auto-partage…). En revanche, au niveau des infrastructures, la métropole mise sur l’existant et seul le Tram E a pour projet d’être prolongé jusqu’à Lesdiguières et peut-être jusqu’au Pont-de-Claix, mais le projet n’est pas prévu avant 2030. En 2021, la commune du Pont-de-Claix verra sa gare déplacée vers le nouveau pôle d’échanges multimodaux. Cette nouvelle gare deviendra ainsi l’une des branches du RER métropolitain, sur lequel le plan de déplacements urbains (PDU) mise énormément.

Continuer à promouvoir les modes actifs La circulation à vélo a considérablement augmenté au cours de ces dernières années au sein de la métropole. Pour encourager cette progression, l’agglomération grenobloise compte élargir le rayon d’implantation des axes Chronovélos et continuer à enrichir son service Métrovélo pour faciliter les déplacements entre le cœur métropolitain et les différentes communes de la métropole. Ainsi, courant 2021, un nouvel axe entre Grenoble et Le Pont-de-Claix devrait voir le jour. En parallèle, la commune est entrée dans la démarche « Coeurs de Ville / Coeurs de Métropole » initiée par Grenoble-Alpes Métropole en 2015. Cette démarche vise à rendre les centres-villes des communes membres plus accessibles et plus agréables à vivre. Ainsi différents projets sont en cours pour rendre aux piétons certains espaces publics et pour encourager les modes de déplacements actifs.

3.4. Pollutions et risques : un territoire extrêmement exposé 3.4.1. De multiples sources de pollution : un risque pour la population De nombreux facteurs régionaux entraînent des pollutions atmosphériques à plusieurs niveaux, qui influent directement sur la qualité de l’air du Pont-de-Claix. En effet, l’Isère est une région très dynamique, qui voit chaque jour de nombreux échanges routiers sur un territoire à la géographie particulièrement contraignante. En plus de cela, le chauffage des bâtiments au bois, ainsi que la forte présence industrielle sur le territoire, sont d’autres éléments jouant un rôle néfaste dans la pollution de l’air (ATMO France, 2019). Le chauffage au bois par appareil individuel (foyer ouvert) est notamment responsable de 75% des émissions de particules fines en pic de pollution hivernal et environ 55% toute l’année en moyenne. Sur la métropole, cela représente entre 3 et 7% de décès (une centaine de morts/an) à cause de la pollution aux particules fines. La métropole détaille les principales sources de polluants dans son Plan Climat Air Énergie 2020-2030 (GAM, 2019a). Au vu du trafic routier sur son territoire, la commune du Pontde-Claix est soumise à de nombreux polluants directement liés à la voiture. On relève ainsi fréquemment des dépassements des seuils de référence pour les particules fines (PM10 et PM2.5) et le dioxyde d’azote (NO2), notamment le long des principaux axes routiers. De même, la pollution à l’ozone (O3) est critique dans la région, et connaît des dépassements sur quasiment tout le territoire. Le dernier pic de pollution grave recensé date de l’été 2020, où la canicule avait permis la formation de grosses quantités de ce polluant secondaire (Le Dauphiné Libéré, 2020) - un phénomène qui risque de s’aggraver avec le réchauffement climatique.

Fig. 105. Secteurs responsables de la polution aux particules fines sur la Métro Maxence BAJARD - Lisa CAPLANNE - Anne-Emmanuelle CASSAGNOU - Philomène CELLARD--DALUD - Valentin DUBY - Clément MOLINIER - Julien NOURDIN - Nathan SULPICE - Manon VUILLERMET

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Fig. 106. Qualité de l’air : Nombre de jours pollués par an

Fig. 108. Moyenne annuelle de PM2,5 dans l’air

Fig. 107. Moyenne annuelle de NO2 dans l’air

Fig. 109. Moyenne annuelle de NO2 dans l’air, zoom sur Le Pont-de-Claix

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Fig. 110. Zonage de la qualité de l’air sur la Métro

Fig. 111. Zonage de la qualité de l’air sur Le Pont-de-Claix

À l’échelle de la métropole grenobloise, la Carte Stratégique Air (CSA) (ATMO France, 2015) éditée par l’Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique (ATMO) en 2017 nous permet non seulement de visualiser les zones en dépassement des seuils règlementaires de la qualité de l’air, mais aussi d’estimer la population exposée selon 6 classes de zones de pollution atmosphérique (allant des zones non touchées par un dépassement du seuil OMS aux zone « air prioritaire » (qui dépasse ce seuil de plus de 25%). La carte est révisée tous les 5 ans, et est intégrée au PLUi.

À l’échelle du Pont-de-Claix, aucun habitant n’est à l’abri de cette exposition : plus de 97% des Pontois vivent dans une zone de dépassement de seuil, 2% d’entre eux sont dans une zone de vigilance (le long de l’avenue du Maquis de l’Oisans principalement, ainsi que le long de la D269 qui rejoint l’autoroute, et l’Avenue Charles de Gaulle) , et moins de 1% en zone de dépassement réglementaire - le long de l’A480. L’intérêt de la CSA est de mettre en valeur ce dépassement et de définir les zones problématiques - au Pont-deClaix, c’est un axe de travail de plus concernant les pollutions.

Sur la métropole, on identifie deux zones surexposées : la première, autour du périphérique de la métropole (autoroute A480 et rocade sud (RN 87)), la seconde, le long de plusieurs axes urbains des communes au cœur de la métropole. Ces zones sont en dépassement pour au moins un des polluants nommés ci-dessus (PM10, PM2,5, NO2), selon les niveaux définis dans la directive européenne 2008/50/CE. On constate que 21% de la population de la métropole habitent dans une zone de vigilance, et que jusqu’à 4% d’entre eux habitent dans des zones en dépassement réglementaire ou des zones « air prioritaire ». Seuls 3% des habitants de la métropole ne sont exposés à aucun risque de dépassement…

Le transport de marchandises (¼ des transports, ½ des émissions de Nox et ⅓ des émissions de particules fines) joue notamment donc un rôle majeur dans l’exposition des populations à la pollution de l’air. Cette situation est problématique car elle a des conséquences dommageables sur la santé, y compris dans le cas de doses inférieures aux valeurs limites réglementaires mais inhalées régulièrement. Face à un parc de véhicules presque exclusivement dépendant des carburants fossiles, les autorités grenobloises ont décidé de mettre en place un dispositif de « pic de pollution » qui vise à agir ponctuellement lors des dépassements des seuils de polluants atmosphériques. En

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place depuis le 1er juillet 2017, ce certificat Crit’Air permet de contrôler la circulation de tous les véhicules. Depuis le 2 mai 2019, la ville du Pont-de-Claix et 9 autres communes de la métropole (périmètre élargi à 27 communes depuis février 2020) ont intégré la ZFE (Zone à Faibles Émissions) qui vise à agir toute l’année sur cette pollution instaurant des contraintes sur les véhicules utilitaires et poids-lourds circulants dans ces zones. En effet, les véhicules utilitaires et poids-lourds représentent entre un tiers et la moitié des émissions de polluants atmosphériques. L’objectif principal est le renouvellement du parc de véhicules avec une interdiction de circulation progressive d’ici 2025.

- « éviter de construire des habitations [le long des] zones exposées» (Ibid.) - favoriser la dispersion des polluants grâce à l’organisation urbaine des projets (« favoriser le retrait des constructions par rapport à la voie » (Ibid.), « concevoir un traitement paysager limitant l’accès et l’usage des espaces situés au plus près de l’axe routier » (Ibid.)) Au Pont-de-Claix comme sur les autres communes de la métropole, la qualité de l’air est surveillée en vue de répondre aux objectifs du Plan Climat Air Énergie 2020-2030 (GAM, 2019a), qui fixe des objectifs de réduction des polluants locaux (PM10 et 2.5, NOx). Les objectifs pour les émissions ont été fixés en 2005 : - en 2014, réduction par rapport à 2005 de 47% pour les NOx et 24% pour les PM10 ; - en 2020, réduction par rapport à 2005 de 65% pour les NOx et 40% pour les PM10. Ces objectifs sont pour l’instant suivis, et même si les taux restent élevés le long de nombreux axes routiers, on note une certaine évolution vers le mieux de certains polluants - comme les particules fines (ATMO France, 2019). Cette évolution de l’exposition des populations va de pair avec la baisse des émissions constatée dans le PCAE (GAM, 2019a) de la métropole : entre 2005 et 2015, les émissions de particules fines ont baissé de 25%, le dioxyde d’azote de 49%, et les COV - composés organiques volatiles - de 29%. Seul l’ozone, extrêmement lié au réchauffement climatique, voit sa concentration augmenter sur le territoire.

Fig. 112. Communes concernées par la ZFE

Fig. 113. Population exposée à différents polluants dans l’air en Isère

3.4.2. Pollution atmosphérique : quelle évolution de la situation ?

L’objectif de la métropole est d’atteindre les valeurs cibles de l’OMS soit en 2030 : -60% de PM10, -70% de NOx, et -52% de COV. Afin de lutter contre la pollution de l’air, le PCAE prévoit : - d’améliorer la sobriété et l’efficacité énergétique des logements (GAM, 2019a) - car les bâtiments émettent 25% des GES de la métropole - de construire des logements moins énergivores (Ibid) - d’augmenter la production d’énergies renouvelables - notamment pour abandonner le chauffage au bois des particuliers responsable de 60% des émissions de PM2.5. - de continuer l’aménagement du territoire pour diminuer l’usage de la voiture individuelle et de réduire les transports de marchandises pour la route (Ibid).

Cette carte a donné lieu à des recommandations dans l’Orientation d’Aménagement et de Programmation « Qualité de l’Air » du PLUI (GAM, 2019b) de la métropole, en vue de réduire l’exposition de la population à la pollution de l’air. Cette OAP recommande bien sûr en premier lieu de réduire les émissions de polluants, mais aussi de concevoir l’urbanisme de manière à protéger les habitants, en appliquant par exemple les mesures suivantes : - éviter l’exposition des établissements sensibles (crèches, cliniques et hôpitaux, EHPAD, équipements sportifs …) (GAM, 2019b,p.4)

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3.4.3. Une pollution sonore très présente

Fig. 114. Étendue de l’impact sonore des axes routiers

Fig. 115. Étendue de l’impact sonore des axes routiers, zoom sur le Pont-de-Claix

Le Pont-de-Claix connaît également une certaine pollution sonore, liée en majorité aux transports (routiers et ferroviaires), et dans une moindre mesure à l’activité de la plateforme chimique. Le réseau de transport de la métropole grenobloise est la première cause des nuisances sonores autour des principaux axes, et impacte la qualité de vie de la population. Depuis 2002, les agglomérations de l’Union Européenne de plus de 100 000 habitants doivent établir des cartes de bruit des infrastructures terrestres de transport (fer, route, avion) et des industries de leur territoire ainsi que des PPBE (Plans de prévention du bruit dans l’environnement). La présence de la pollution sonore liée aux grands axes routiers est ainsi clairement identifiable sur cette carte : au Pontde-Claix, les axes les plus bruyants sont la A480, la N85, le cours Saint-André et l’avenue du Maquis de l’Oisans. L’observation se fait au travers de l’indicateur LDEN (Day, Evening, Night pour Jour, Soir et Nuit) qui est l’indicateur du niveau sonore moyen pour la journée entière de 24h. Les premiers résultats du diagnostic montrent que les nuisances sonores liées au trafic routier vont jusqu’à 70dB en pleine ville - ce qui correspond au bruit d’une circulation importante ressentie à 5m de distance, comparable au

bruit entendu au cinéma ou lors d’une sortie d’école. Sur Le Pontde-Claix : - 15% des habitants de la commune résident dans un environnement sonore bruyant en raison du trafic routier (>65dB(A)) – contre 14% en métropole ; - 18% de la population vit dans un environnement de bonne qualité sonore pour l’urbain (<60dB(A)) – contre 60% en métropole ; - 67% de la population se situe dans une tranche intermédiaire comprise entre 60 et 65 dB(A) – contre 43% en métropole.

Fig. 116. Nuisances routières : Indicateur LDEN-DB (A)

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En revanche, les bruits industriels ne constituent pas une source de bruit prépondérante sur le territoire, en raison d’un impact très localisé. Le bruit ferroviaire est plus ponctuel et en proportion nettement inférieur aux bruits routiers. Il convient toutefois de nuancer les données sonores avec notre ressenti sur le terrain : en effet, les nuisances sonores liées à l’autoroute sont par endroits très fortement atténuées par la frange verte qui protège les habitations à l’Ouest. Au contraire, le bruit de la plateforme même semblable à un léger ronronnement - nous apparaît constant et difficile à occulter complètement.

Fig. 117. Nuisances férroviares et industrielles : Indicateur LDEN-DB (A)

Dans le plan de prévention du bruit dans l’environnement 2018-2028 de la métropole (GAM, 2020), plusieurs dispositifs sont proposés pour lutter contre les nuisances sonores. Ils sont principalement centrés sur la ville de Grenoble, mais peuvent s’appliquer aux zones de fortes émissions du Pont-de-Claix. Notamment, le PPBE propose: - de prévenir les émissions sonores en diminuant les vitesses sur certaines sections, en créant des zones de rencontres et des aires piétonnes, et en créant un report modal de la voiture vers le vélo et la marche à pied (dispositif « métropole apaisée »). Le réseau de pistes cyclables est en train d’être développé sur la métropole. - dans certaines communes (Échirolles et Saint-Martin-d’Hères), les logements créés sont protégés du bruit par un « bâtiment écran» (centre d’affaires, parking silo…) ; tandis que sur la métropole, la campagne d’isolation acoustique Mur/mur a permis de traiter les façades de logements extrêmement exposés au bruit. - de manière globale, les actions du SMTC - Syndicat Mixte des Transports en Commun - sont au cœur de la lutte contre les nuisances sonores, puisque sa gestion des mobilités à l’échelle de la métropole permet à la fois de développer l’usage des transports en commun, tout en promouvant des modes de transport alternatifs (covoiturage, vélo, marche).

3.4.4. Une pollution des sols et des nappes liée au contexte industriel de la ville BASOL, la base de données sur les sites et sols pollués, recense huit sites de pollution majeurs sur Le Pont-de-Claix, regroupés sur trois

parcelles de la ville : la plateforme chimique, la friche Becker, et le site des anciennes papeteries Breton. Ces sites présentent des sols pollués ou potentiellement pollués, demandant une action des pouvoirs publics lors d’un changement d’affectation ou un projet d’aménagement (AURG, 2016b, pp.89-91). Sur la plateforme chimique, les pollutions sont le fait de cinq industries: ALSTOM (Géorisques, 2013), FEDERAL MORGUL (Géorisques, 2017a), PROGIL (Géorisques, 2015a), RHODIA (Géorisques, 2015b) et VANCOREX (Géorisques, 2015c). Sur l’ancien site d’activité d’ALSTOM, on relève une pollution aux PCB des sols et une présence de COHV dans la nappe souterraine : le site est sous surveillance, il n’y a pas eu de réhabilitation complète. L’usine de FEDERAL MORGUL (ex. SINTERTECH) présente également une pollution aux COHV, aux métaux lourds (fer, plomb), ainsi qu’aux hydrocarbures (HCT) - c’est également un site sous surveillance. Sur le site de PROGIL, l’ancienne pollution aux pesticides a été traitée (le site est libre de restrictions). Les anciennes usines RHODIA Chimie sont en cours de traitement (c’est un ancien site de stockage de fûts, qui a produit des PCB jusqu’en 1985). La nappe est suivie pour son taux de PCB, il y a des restrictions d’usage sur le site. Enfin, VANCOREX, l’exploitant principal de la plateforme chimique à l’heure actuelle, a connu des épisodes de pollution accidentelle de la nappe souterraine en 2007 et 2015, à l’origine du suivi de la qualité des eaux souterraines encore en cours. Sur la friche Becker, l’ancienne industrie BECKER - Division Blancomme (Géorisques, 2017b), site de production d’encres, vernis et colles, est en cours pour traiter la pollution aux PCB et les traces d’hydrocarbures (HCT). L’industrie HOLLIDAY ENCRE ((Géorisques, 2020a) située juste au sud - également productrice d’encres et de vernis - présente des traces de pollution résiduelle en métaux lourds (plomb et zinc) et une pollution de la nappe en COHV. Le site est sous surveillance, mais aucun travaux ne sont prévus. En l’état, il est impossible d’envisager la mise en place de jardins potagers ou même la construction d’habitations sur les zones impactées - et l’imperméabilisation des sols pollués est conseillée dans le PLU. Enfin, sur le site des papeteries Breton (Géorisques, 2020a), on mesure une pollution résiduelle en PCB. Les différents polluants relevés peuvent avoir un impact sérieux sur l’environnement et la santé (FORSAPRE, 2006). Par exemple, les PCB (polychlorobiphényles) sont des polluants organiques persistants (c’est-à-dire qui se désagrègent très peu dans l’environnement et s’accumulent dans le sol). Leur production ou utilisation est interdite depuis 1987, et l’exposition à leurs traces est cancérogène pour l’homme. Également persistants, les métaux lourds provoquent la détérioration des sols ou des eaux affectées, et leur accumulation dans la chaîne alimentaire peut être cancérigène (chrome, nickel…) ou vecteur de maladies (plomb). Les COHV (Composés Organiques Halogénés Volatils) sont des solvants chlorés très toxiques et difficilement dégradables. Les COV (Composés Organiques Volatils) sont des produits volatiles peu dégradables dans les sols, souvent

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toxiques au niveau respiratoire, voire cancérogènes. Enfin, les HCT (Hydrocarbures totaux) sont des carburants, assez peu mobiles dans le sol et relativement biodégradables, à faible toxicité pour l’homme - sauf combinés avec des COV. Concrètement, les sols du Pont-de-Claix sont beaucoup plus pollués que ceux de beaucoup de métropoles de la comunes : quasiment 28% des terres disponibles sont qualifiées de « polluées » par BASOL, alors que les 2ème et 3ème communes les plus polluées ne sont qu’à 11% (Jarrie) et 6% (Grenoble), et que hors du Pont-de-Claix, les communes ont moins de 1% de sols pollués

2018), pour interdire la consommation de tous les poissons pêchés dans de nombreux cours d’eau à proximité du Pont-de-Claix Des études sont en cours afin de définir des substances devant faire l’objet d’un effort prioritaire des industriels, car pour l’instant les autorités compétentes (SAGE, communes gestionnaires du PAPI du Drac) n’ont pas les données nécessaires pour définir précisément la contribution des différents émetteurs de pollution. Le Drac aval, le canal d’arrosage de la Romanche et la Jonche sont classés en risque de non atteinte du bon état chimique dans l’état des lieux du SDAGE 2016-2021. Lors de l’étude préalable au SAGE 2018, il a été recensé plusieurs anciens sites et sols pollués, décharges, panaches de pollution dans les eaux souterraines sur le bassin DracRomanche situés à proximité de captage ou en bordure de cours d’eau qui sont susceptibles de présenter un risque de pollution (lessivage et libération de substances dangereuses lors d’épisodes de pluies et/ou de crues). Comme exemple proche, nous pouvons citer le passé industriel de la Matheysine qui a laissé des traces importantes sous forme de pollution au PCB de terrains, de plans d’eau et de cours d’eau (SAGE, 2018). Concernant la ville du Pont-de-Claix, le maire Christian Ferrari a signé le pacte « dépollution rivière » comme une trentaine d’autres maires en Isère, car selon lui « Le Pont-de-Claix est une ville d’eau, avec ses moulins, ses canaux… Je veux déterrer ces canaux et reconquérir les liens avec le Drac, notre rivière, et sa biodiversité » (Duport-Levanti (A.),2020).

3.4.5. Le risque technologique et ses conséquences La présence de la plateforme chimique du Pont-de-Claix s’accompagne d’un certains nombres de risques, et d’autant de prises de précautions nécessaires pour la sécurité des personnes et des biens.

Fig. 118. Pourcentage de surface polluée par commune

Cela implique une responsabilité particulière pour la commune, et des opérations de dépollution des sols préalables aux travaux d’aménagement pour de nombreux sites. Une certaine pollution des eaux souterraines est également possible. En effet, la qualité de l’eau, notamment sur la Jonche, le Canal d’Arrosage de la Romanche et le Drac aval (à partir du Pont-deClaix) est affectée par l’activité industrielle et artisanale. Cette qualité a un impact sur les milieux naturels et sur certains usages (pêche, fréquentation de loisirs des abords de la rivière). La présence de PCB dans les poissons et/ou les sédiments a nécessité plusieurs arrêtés préfectoraux entre 2009 et 2011, qui sont toujours en vigueur (SAGE,

De nombreuses ICPE sur le territoire À l’échelle de la métropole, il y a 75 Installations Classées pour la Protection de l’Environnement - ICPE, 16 étant classées SEVESO (AURG, 2016b). Les risques sont concentrés sur le site gazier de Domène et les plateformes chimiques de Jarrie et du Pont-de-Claix : sur Le Pontde-Claix, on dénombre pas moins de 9 ICPE en activité. Ce sont des sites pouvant « présenter des dangers ou des inconvénients soit pour la commodité du voisinage, soit pour la santé, la sécurité et la salubrité publique, soit pour l’agriculture, soit pour la protection de la nature et de l’environnement [...] » (article 1er de la loi de 1976). Sept sites sur neuf sont sur la plateforme chimique, et trois d’entre eux sont classés Seveso, seuil haut.

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Outils de maîtrise de l’urbanisation : les PPRT Mis en place par l’État, les Plans de Prévention des Risques Technologiques (PPRT) visent à organiser la cohabitation des sites industriels à risques avec les zones d’habitation à proximité. Le PPRT définit un périmètre d’étude et des cartes d’aléas, détaille les risques pris en compte et dresse la liste des zones de dangers autour de l’établissement (selon 4 niveaux). Le but est à la fois de protéger des accidents et de mettre en place des mesures préventives - par des prescriptions imposées sur les constructions (existantes ou futures) par exemple.

Fig. 119. Sites pollués classés BASOL et BASAS

Sur Le Pont-de-Claix, deux PPRT s’appliquent : en effet, la ville est sous l’influence du PPRT de sa propre plateforme chimique, mais également en partie celle de Jarrie, distante de 7 km - cela couvre les risques liés à Arkema, Cezus, PERSTORP, ISOCHEM et SOBEGAL. Le PPRT de la plateforme chimique du Pont-de-Claix a été approuvé en 2018, et il comporte des mesures de sécurisation des logements pour 1440 habitations sur la commune (confinement possible dans une des pièces du logement). La métropole accompagne les particuliers sur la réalisation des travaux de sécurisation jusqu’en 2026. Pour faire face au risque industriel, la commune dispose aussi d’un Plan Particulier d’Intervention - PPI - élaboré par le préfet. Il identifie les sites sensibles et les populations fragiles, et a une visée à la fois informative et de sécurité sur les dangers possibles (alerter, informer, évacuer les populations, confiner …).

Fig. 120. Sites industriels classés SEVESO ou surveillés par la DREAL

Fig. 121. Zones soumises à des PPRT et des PPRI

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Le PPRT prend en compte les divers aléas qui pèsent sur Le Pontde-Claix du fait de la présence de la plateforme chimique, et définit des zones d’aléas allant de faible à très fort : l’urbanisation future est soumise à des contraintes liées à ces zones (AURG, 2016b.). Le secteur des papeteries, situé en zone d’aléa faible pour tous les dangers, est libre de contraintes spécifiques.

- les canalisations mises en place pour exploitation par la société Perstorp : une canalisation de transport d’hydrogène, une canalisation de transport d’oxygène, deux canalisations de transport d’azote. Certaines de ces canalisations génèrent 3 secteurs de servitudes SUP1, SUP2 et SUP3 - selon la nature des effets engendrés, les règles d’urbanisme ne sont pas les mêmes. Au Pont-de-Claix, les conduites de GRT Gaz, Transalpes et TUE rentrent dans ce cadre. - dans les limites SUP 1 : « la délivrance d’un permis de construire relatif à un ERP de plus de 100 personnes ou un immeuble de grande hauteur est subordonnée à [...] l’avis favorable du transporteur ou [...] l’avis favorable du préfet » (III, article R.555-39 du code de l’environnement) - dans les limites SUP 2 : « l’ouverture d’un ERP [...] de plus de 100 personnes ou d’un immeuble de grande hauteur est interdite» (article R.555-39 du code de l’environnement) - dans les limites SUP 3 : « l’ouverture d’un ERP [...] de plus de 300 personnes ou d’un immeuble de grande hauteur est interdite» (article R.555-39 du code de l’environnement)

Fig. 122. Rayon des aléas de surpression, d’effets thermiques et toxiques

Transports de matières dangereuses (TMD) Les matières dangereuses transitant par Le Pont-de-Claix servent essentiellement pour les besoins de la plateforme chimique, ce qui génère un risque industriel (rupture de canalisation, corrosion des tubes…) pouvant avoir de graves effets (explosion, nuage gazeux…). On relève 7 canalisations différentes le TMD sur la commune : - 2 canalisations de transport de gaz naturel (GRT Gaz) ; - 2 canalisations de transport d’éthylène (TUE et Transalpes) - pour exploitation sur la plateforme par Total Petrochimicals ; - 1 canalisation de transport de propylène (TUP) - anciennement pour exploitation sur la plateforme par Transugil Propylène, plus en service aujourd’hui ; - 1 canalisation de transport de saumure (Saumoduc) - exploitée par la société Choralp ; Fig. 123. Carte des transports de matières dangereuses Maxence BAJARD - Lisa CAPLANNE - Anne-Emmanuelle CASSAGNOU - Philomène CELLARD--DALUD - Valentin DUBY - Clément MOLINIER - Julien NOURDIN - Nathan SULPICE - Manon VUILLERMET

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Leviers de projet La métropole est exposée à de nombreuses sources de pollutions d’origine humaine qui altèrent sensiblement l’habitabilité du territoire et mettent en danger la santé de ses habitants. Nous avons pu étudier la pollution atmosphérique, en mettant en lumière l’impact des transports routiers le long des principaux axes de transport : en vue de la réduire, une mutation des habitudes de transport est à envisager sérieusement, d’autant plus que les pics de pollution à l’ozone vont empirer avec les pics de chaleur. Concernant la pollution sonore, certains axes routiers du Pont-de-Claix demandent une réflexion acoustique : comment pouvons-nous améliorer la qualité de vie le long du cours St-André ou l’avenue du Maquis de l’Oisans ? Du fait de son activité industrielle, Le Pont-de-Claix est particulièrement exposé à certaines menaces et doit adapter son règlement d’urbanisme, tout en prévoyant des études préalables à l’aménagement de sites en friches potentiellement pollués - des expériences de phyto ou myco-remédiation pourraient avoir un impact à long terme sur l’habitabilité des territoires. La pollution des sols est une préoccupation majeure sur la commune, qui a un des sols les plus pollués de la métropole (loin devant les autres communes avec 28% de sa superficie recensée comme polluée par BASOL) : des actions de dépollution sont à envisager sur les friches avant d’autres opérations d’aménagement, ce qui nous amènera à phaser certaines actions de programmation dans ce sens. Enfin, le risque industriel présent sur la métropole - soumise aux PPRT et PPI de sa propre plateforme chimique et de celle de Jarrie - nous soumet à des réglementations strictes selon le type de construction envisagé et son emplacement.

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4. Récit commun d’un territoire désirable pour 2050

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École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - Thématique de Master Architecture Environnement & Cultures Constructives - PFE - Juin 2021

4.1. Projection dans une temporalité d’action, quel environnement pour l’avenir ? Penser un ensemble viable c’est se réinterroger sur comment réutiliser, réparer, reconstruire un ensemble bâti existant et ancré depuis des générations: A l’entrée sud de Grenoble, Le Pont-de-Claix s’insère dans un double contexte (celui de la Métropole Grenoble-Alpes et celui du Massif alpin) qui demande des changements motivés au vu du contexte écologique. En effet Grenoble est une zone dynamique (économie, industries, étudiants, sciences) qui a récemment pris un tournant écologique au niveau politique. Ce changement peut s’expliquer par une prise de conscience due à la fois aux caractéristiques et à la localisation de la ville, aux portes du Massif Alpin. Premièrement, elle subit plus fortement que des villes moins encaissées la pollution générée par le trafic et les industries, ainsi qu’à cause de « l’effet cuvette ». De plus, elle présente aussi une hausse des températures, et le contraste entre le froid hivernal et les jours de canicule, qui se font chaque année plus nombreux, se fait durement ressentir ((GAEC, 2018) et cf 2.5 Un climat exigeant des adaptations urgentes). Deuxièmement, la montagne environnante est un milieu qui est très sensible au réchauffement climatique actuel : « À l’échelle des Alpes, l’accroissement des températures annuelles de 2°C au cours du 20ème siècle est 2 fois plus important qu’à l’échelle de l’hémisphère nord, ou même qu’à l’échelle de la France (+1,4°) [...] avec actuellement une augmentation des températures de 0,5°C par décennie. Cette hausse équivaut à la différence de température [...] entre deux altitudes séparées par 100 m de dénivelée. A ce rythme là, [...] il faudrait donc monter de 100m de dénivelé tous les 10 ans ! » (Atlas Mont-blanc, 2019). Ce milieu induit une prise de conscience plus rapide du changement climatique car il y est très exposé. Les scénarios prévoient une dégradation de la faune et de la flore, mais aussi une hausse des risques naturels. Cela se traduit par des pluies accrues et plus violentes, une modification du régime des rivières, une instabilité des sols dues au dégel du pergélisol, un tourisme hivernal mis à mal qui doit se renouveler suite à la raréfaction de la neige et la mort très probable des petites stations communales (SAGE, 2018). Ce contexte particulier aide donc à une prise de conscience des citoyens, et cette prise de conscience grenobloise va très certainement se propager dans les autres villes de la région. La ville du Pont-deClaix est concernée par de nombreux risques naturels (voués à se démultiplier avec le changement climatique) et se retrouve polluée par les industries qui font son dynamisme et son attractivité. En décroissance démographique malgré son passé industriel encore prenant aujourd’hui, pour être plus habitable et attrayante, elle se doit d’inverser sa tendance démographique en accroissant ses services, ses quartiers résidentiels et la diversité d’emplois présente

sur son sol. Cependant la présence de la plateforme chimique et les risques qui y sont liés peuvent rebuter de nouveaux arrivants. D’un autre côté, Le Pont-de-Claix est idéalement située au sud du réseau de transport public (tram, piste Chronovélo, bus...) de la métropole grenobloise, présente de nombreuses friches industrielles à reconvertir et héberge un riche tissu associatif sur lequel s’appuyer pour porter en avant des projets d’avenir. La ville présente donc des forces et des faiblesses et se situe à un tournant de son développement, que nous nous proposons de scénariser dans les pages suivantes. C’est dans le cadre de notre PFE au Pont-de-Claix que nous saisissons l’opportunité de réinvestir les friches industrielles situées au sud de la ville, afin de créer un ensemble viable et vivable pour les générations à venir tout en appréhendant les conséquences environnementales, sociales et économiques futures. Notre ambition pour ces friches est de développer un projet démonstrateur reproductible à l’échelle des autres friches communales et de celles de la métropole, qui prenne en compte les spécificités présentes et futures de la ville et de la région, afin de faire du Pont-de-Claix la porte d’entrée Sud de la métropole. Ce projet s’appuie sur notre analyse précédente et s’inscrit dans les grandes lignes du scénario Négawatt 2017-2050, dont nous reprenons notamment la position concernant la rénovation énergétique des logements et la question des mobilités, tout ceci dans le cadre d’une transition socio-écologique sur un temps long. Nous nous proposons donc d’inclure ce projet dans un schéma à plus grande échelle, qui prévoit l’évolution de la ville sur plus de quatre-vingt ans. Cet étalement de la réflexion dans le temps répond à différentes problématiques. En effet certaines friches présentent des polluants enfouis qu’il faut pour la plupart traiter, et ce processus requiert du temps. D’autre part nous avons pensé pertinent vis-à-vis des contraintes présentées par le site d’établir un programme en développant des scénarios évolutifs en plusieurs parties, qui correspondent à des temporalités et des dynamiques différentes. Ces scénarios ancrent le projet à un discours à plus grande échelle, se répliquant sur d’autres sites de la commune ou de l’agglomération grenobloise en faisant des liens avec le projet du secteur Sud du Pont-de-Claix que nous développerons dans le détail. La première partie de scénario que nous abordons consiste en une tranche 2020-2030. Il s’agit de la phase de lancement, durant laquelle les acteurs se mettent en place. Elle évoque les mesures qui peuvent être prises rapidement et les nécessaires changements de fond pour la société. Dans cette partie nous dessinons donc les contours d’un futur proche, dans lequel les citoyens prennent la main sur le devenir de leur territoire, devant l’échec de l’inaction gouvernementale. Les habitants pontois, aidés par leurs associations, arrivent à tenir tête à l’équipe gouvernante en place pour proposer un projet alternatif sur

la friche des papeteries. Ils tentent de démontrer qu’il est possible de créer des espaces de vie inclusifs, en ayant conscience du risque écologique, pour créer une ville habitable et juste socialement. La deuxième partie concerne la concrétisation des projets de grande ampleur et l’accélération du changement de fond évoqué précédemment. Ces projets sont conduits dans un contexte d’acceptation populaire du changement de conscience nécessaire, par le biais d’une formation et d’une sensibilisation de tous à la question environnementale. Avec la sobriété est acceptée l’idée que le système énergétique et économique prônant une croissance infinie n’est pas viable : les citoyens redéfinissent leur notion du confort à la baisse, tandis que le partage devient un réflexe collectif qui économise de l’énergie et des matériaux. A la date de 2050 convergent tous les objectifs environnementaux (telle la neutralité carbone) et nombre de projets concernant les énergies propres et renouvelables, tandis que l’exploitation des dernières énergies fossiles diminue drastiquement. Enfin dans la troisième partie nous décrivons un développement à l’échelle de la région et du pays, ce que seraient les initiatives et les nouveaux systèmes dans lesquels les projets des phases précédentes prennent place. Ce dernier récit ancre les dynamiques locales à l’échelle de la commune et de la métropole. Des objectifs nationaux sont atteints comme la neutralité carbone et l’interdiction totale de pesticides et engrais chimiques. L’agriculture paysanne gagne le territoire régional et s’implante au Pont-de-Claix. De nombreux lobbies disparaissent, offrant aux entreprises la possibilité d’une renaissance industrielle, plus éthique et écologique. Les industries de la plateforme ont su évoluer et s’adapter à ces changements, mais c’est en diversifiant son activité économique que la commune développe sa résilience. La gouvernance est officiellement prise en main par les habitants et associations. Le système de tirage au sort, testé dans plusieurs communes, s’est étendu à l’ensemble métropolitain. La gratuité des transports et la domination des mobilités douces ont contribué à l’image désirable de la ville. La temporalité 2050/2100 est celle de point d’équilibre trouvé pour une vie et une ville agréable au Pont-de-Claix. L’enjeu de cette période est de préserver un équilibre trouvé, et de continuer à s’adapter pour accueillir les crises actuelles et futures. Ces scénarios se développent sur la base de prévisions, et leur étalement jusqu’en 2100 répond à des dynamiques politiques, au temps nécessaire à une prise de conscience générale, au temps pour la population et pour les différents acteurs de proposer des changements et de les mettre en œuvre. Ce récit est jalonné de « grands caps» et de prévisions sur lesquels nous nous sommes appuyés pour construire ce scénario utopique nécessaire. Comme le dit P. Servigne dans L’entraide (2017) : « Les nouveaux récits ne feront évidemment pas disparaître les catastrophes de notre horizon, mais nous feront entrer dans l’Anthropocène avec une trousse à outils bien fournie (et, bien sûr, « low-tech »). Ce sont les outils des tisserands d’aujourd’hui. ».

4.2. 2020-2030 : Réinterroger

Dans la décennie qui a suivi la crise sanitaire du COVID-19, nous avons pu assister à une dramatique hausse des inégalités : déjà présente avant les confinements successifs, la précarité des plus démunis a explosé avec le chômage, laissant de nombreuses personnes en marge du système, à charge des associations débordées. En parallèle de ce contexte économique très troublé, la contestation sociale augmente : manifestations contre les lois liberticides, rejet du gouvernement et de sa gestion du changement climatique… De nombreux économistes dénoncent les échecs du capitalisme et tentent de réformer un système malade : relocaliser, financer une économie vertueuse, pénaliser les investissements dans les énergies fossiles, envisager une taxe carbone… sont autant de leviers pour « lancer une réindustrialisation verte » d’après G. Giraud (Le Figaro, 2020). Toutefois, le message a du mal à passer auprès des gouvernants. En France, l’Affaire du Siècle, pétition signée par plus de 2 millions de personnes pour assigner l’état en justice pour inaction climatique, ou la class action qui attaque en justice le gouvernement australien pour son occultation des risques financiers liés au changement climatique, sont des initiatives lancées par des citoyens afin de forcer les autorités à se justifier dans le contexte climatique tendu. Toutefois, le manque de réaction de la part des élus finit par pousser les citoyens à se regrouper et agir par eux-mêmes : dans la lignée de Gilets Jaunes, de nombreuses associations se mettent en place et gagnent en ampleur pour réclamer une justice à la fois sociale et climatique. Ces personnes tentent de créer des noyaux solidaires et compétents, en s’appuyant sur les connaissances et savoirfaire de leurs membres, pour créer un nouveau modèle en réponse à l’échec du capitalisme : un modèle plus solidaire, plus inclusif, plus frugal et résilient. Spontanément, à l’échelle des communes, des groupes émergent pour tenter de répondre ensemble aux enjeux : solidarité, autonomie alimentaire, travailler moins mais avec plus de sens, intégrer les personnes à la marge, s’engager en politique à très petite échelle. Sur la métropole, l’impulsion vient de Grenoble, ville pionnière en matière de décisions d’urbanisme et d’aménagements protecteurs de l’environnement. Dans la vallée située au pied des massifs montagneux, on constate en effet une conscience environnementale assez marquée chez les habitants – qui pour la plupart ont une connexion directe à ce grand paysage depuis leur fenêtre. Lorsqu’en 2014 le maire écologiste est élu pour son premier mandat, de nombreuses mesures se développent dans la ville et donnent le pas pour les communes voisines : dans la cuvette (bien décriée pour la pollution qui y stagne) la santé des habitants est prise très au sérieux, d’autant plus que le changement climatique est déjà trop perceptible en ce début de XXIème siècle. Au Pont-de-Claix, c’est avec un peu de retard sur Grenoble que cette prise de conscience se fait : dans cette ville à dominante ouvrière, les réclamations sont d’abord d’ordre social, et ne rejoignent la lutte environnementale que lorsque des associations arrivent à se monter sur place. Les revendications concernent d’abord en effet la précarité énergétique des ménages les plus pauvres, la difficulté d’accès aux soins de proximité, un chômage grandissant et l’augmentation préoccupante du nombre de personnes à la rue.

A côté de ça, la culpabilisation individuelle a du mal à passer : comment demander à une personne au chômage de payer un abonnement de transport en commun ? Comment lui interdire de rouler dans son véhicule trop vieux et polluant, en l’incitant gentiment à investir dans un véhicule hybride ? Comment justifier une taxe carbone qui augmente le fossé entre ceux qui peuvent payer - et polluer et ceux qui se retrouvent empêchés de se déplacer ? La pollution et le changement climatique touchent d’abord les populations les plus pauvres - qui habitent les quartiers défavorisés, le long des autoroutes, dans des logements qui sont des passoires énergétiquesLa conclusion s’impose : nous n’aurons pas de justice climatique sans justice sociale. « Il y a un objectif commun entre la justice sociale et la justice climatique, qui est de réduire les inégalités. L’important est maintenant de les rendre conciliables ». Michel BOURBAN, auteur de « Penser la justice climatique », interview pour LE TEMPS, 2018. En France, de nombreuses initiatives individuelles donnent déjà le ton, sans attendre de décision administrative venant d’en haut. A Pourgues en Ariège, une cinquantaine de personnes vivent depuis 2017 dans un écolieu de manière libre, avec des terres maraîchères, un verger, des bâtiments en commun, sous une gouvernance inspirée de l’école démocratique (Mouvement Colibris, 2018). A la ferme légère de Méracq, huit habitants ont fondé une collectivité pour partager des valeurs communes et fonder leur maison (MONTFORT (C.), 2019)… Ailleurs, des villages et petites villes prennent le même tournant : à Ungersheim en Alsace, la transition de l’ancien village minier est exemplaire – faisant partie du réseau Villes en Transition de Rob Hopkins, la ville a mis en place le ramassage scolaire qui a lieu en calèche, une monnaie locale, des maisons passives (Tout Compte Fait, 2017). Dans la même veine, Langouët en Bretagne dispose d’une cantine 100% bio et locale, d’un jardin de formation en permaculture, d’une pépinière d’activité centrée sur l’économie sociale et solidaire – le tout dans une commune de 600 habitants ! (Le Figaro, 2018). A Saillans dans la Drôme enfin, les élections 2014 ont vu un groupe d’habitants présenter leur liste « collégiale et participative », et ont permis aux habitants de reprendre la main sur la gouvernance en créant un lien social très fort (semaine de l’économie locale, entraide entre habitants, compostage collectif autogéré) (ARTE, 2017). Ce qui semblait utopique quelques années auparavant est devenu pour beaucoup un mode de vie, et un exemple pour d’autres. Ainsi, au Pont-de-Claix, c’est fort de ces modèles pionniers qu’un groupe d’habitants, appuyés par des associations locales, conteste en 2021 le projet Maki-Park développé sur le sud de la commune, et propose un scénario alternatif pour ces espaces. Le collectif se positionne contre l’OAP 48 de la mairie en étant fort de l’exemple de Grande-Synthe, une ville industrielle du nord de la France confrontée à quasiment toutes les crises actuelles - et à venir – du Pont-de-Claix. En effet, Grande-Synthe, entre Dunkerque et Calais, est consciente

d’affronter des enjeux actuels de manière exacerbés : crise migratoire ne faisant que commencer, chômage très élevé, exposition aux risques de submersion et d’inondations, problématique sociale (CAMURAT JAUD (B.), 2018)… C’est le maire de Grande-Synthe qui a saisi le Conseil d’État (avec le soutien de 4 ONG réunies dans le groupe « L’Affaire du Siècle »), pour mettre les dirigeants français en face de leur responsabilité et leur inaction climatique, et obliger l’État à respecter ses engagements climatiques (The Conversation, 2020). En parallèle de ce combat, le maire applique une réponse écologique : le développement offre une dignité aux habitants, à travers le logement, l’agriculture, la culture… La réflexion au sujet de la crise migratoire (ou « crise de l’accueil ») à l’échelle de cette commune a mené au développement d’une « pensée urbaine de l’accueil » questionnant nos modes d’habiter et leurs interactions avec « la ville, le système urbain avec ses réseaux et le territoire » (HANAPPE (C.) (dir.),2018). Différents moyens d’action ont été explorés tels que l’« acupuncture urbaine » (micro-aménagements urbains), la création d’associations d’habitants, le chantier école, la création d’un quartier d’accueil durable et l’occupation des logements vacants (Ibid.). Et si, de la même manière, Le Pont-de-Claix prenait en main son devenir ? Et s’il était possible de s’engager pour un avenir climatique plus égalitaire ? Sur la friche des papeteries et celle du futur projet de bureaux « Maki Park », des dizaines de citoyens se dressent pour réclamer un nouveau programme, plus solidaire, dans lequel leur voix serait écoutée. Ils prônent un engagement pour le logement des sans-abris, une dépollution des sites industriels, et l’insertion des jeunes par le prisme du travail dans la construction. Avec l’appui des associations locales, une cinquantaine d’habitants arrivent à se regrouper pour passer un accord avec la mairie, qui reconnaît l’utilité publique des combats menés : le groupe aura jusqu’en 2030 pour mener à bien ses projets sur le site, en s’engageant à tenir ses objectifs, et dispose même d’un maigre budget alloué par la maire. Financièrement, cela signifie des projets à budget serré, mais c’est le début d’un partenariat qui pourrait mener à d’autres projets si le collectif arrive à planter les graines d’un écosystème plus inclusif et plus viable à long terme. La décennie 2020-2030 est celle d’une prise de conscience, et des premiers projets : à ce stade, on répond à des urgences d’hébergement, et on commence à dessiner un projet à large échelle temporelle.

Pistes de projets Les premiers projets à se développer sur la commune concernent donc en premier lieu la dépollution des sols, et l’accueil des personnes s’investissant pour cela. Des logements temporaires sont construits pour les scientifiques de CRISALID travaillant sur la dépollution par phytoremédiation. Suite aux crises sanitaires, la généralisation du télétravail et sa plus large acceptation amènent à développer de nouveaux espaces de travail - que ce soit en aménageant les espaces de vie, notamment dans les habitats participatifs, pour y créer des espaces dédiés au travail ; ou bien en développant des projets de pépinières d’entreprises avec des espaces communs dans la ville. De nombreux bâtiments existants et vacants sont rénovés et aménagés, notamment pour y loger des jeunes en formation professionnelle, en parallèle de l’installation d’un site de travail lié à la construction durable - pour orienter le secteur de la construction du Pont-de-Claix dans une voie plus durable. Un espace d’accueil pour les sans-abris est également mis en place dès les premiers mois d’aménagement de la friche, pour répondre à un besoin urgent et commencer à développer un projet sous le signe de l’accueil et la solidarité. La création d’un pôle de santé permet l’installation rapide de nouveaux professionnels de santé variés, diminuant l’effet de désert médical de la ville tout en offrant une diversité de spécialistes à proximité. La question du réemploi et de la gestion des déchets est centrale lors de cette première phases - à la fois pour sa facilité de mise en œuvre, son coût modéré et son réel impact écologique.

4.3. 2030-2050 : Réparer Après une décennie d’abord marquée par une contestation globale et un certain dépit devant l’inaction gouvernementale, des citoyens s’emparent des réflexions sociale et environnementale, pour ce lancer dans la construction de projets d’aménagement de leurs territoires. Suite à la construction des premiers projets et à la mise en place d’actions les accompagnant et renforçant, il devient possible au bout de quelques années de poursuivre cette dynamique, pour

tenter de l’implanter durablement. De nombreuses villes connaissent en 2032 un virement marqué en choisissant des maires issus du milieu associatif, engagés dans des programmes environnementaux de grande ampleur. A l’echelle nationale, des mesures marquantes sont enfin prises - certaines sont coercitives comme la taxation des trajets en avion, la hausse des taxes pour l’importation de produits alimentaires étrangers ; d’autres se concentrent sur l’évolution des productions locales : interdiction des néonicotinoïdes, abandon des pesticides pour passer à la permaculture systématique, campagnes de dépollution des sols et des eaux à grande échelle, développement du fret ferroviaire, mesures financières ambitieuses (monnaies locales omniprésentes, aides aux entreprises engagées dans des démarches environnementales …). Dans un même temps, la Terre voit ses surfaces habitables se réduire drastiquement suite aux changements climatique, faisant augmenter les zones désertiques et la montée des eaux. Nous assistons aussi à l’aveuglement de certains dirigeants poursuivant une croissance et une surconsommation effrénée empoisonnant leurs environnements, stérilisant leurs sols, etc. Cela engendre des tensions dégénérant souvent en guerres. Tous ces phénomènes provoquent d’immenses vagues migratoires vers les endroits encore relativement épargnés. La France voit des centaines de milliers de réfugiés affluer sur son territoire en seulement quelques années. Elle décide de voir ce nouvel apport de population comme un levier et essaie de la répartir du mieux possible dans tout le pays et principalement sur les territoires en décroissance (diagonale du vide). Cette population très jeune devant être formée, la création de centres d’apprentissage dans des domaines clefs tels que l’énergie, la maintenance, la rénovation, l’artisanat mais aussi l’agriculture sont rapidement mis en place. Le bassin grenoblois déjà très peuplé et occupé ne peut recevoir une population de réfugiés stable. Cependant, étant un pôle d’enseignement supérieur et de formation, il est décidé de former les réfugiés à parler la langue française dans un premier temps, puis de les orienter soit vers des formations spécifiques, soit vers des métiers correspondant à leur formation initiale. Une intention particulière est donnée pour qu’ils saisissent le fonctionnement du pays et de ses institutions pour garantir leur autonomie lors de leur installation dans les secteurs en déprise. On remarque plusieurs changements dans le domaine des énergies. Le mix énergétique ne comporte plus de charbon, l’utilisation de pétrole est encore présente, mais elle est en baisse depuis plusieurs années. L’utilisation d’énergie renouvelable a énormément augmenté, mais c’est surtout la réduction de consommation d’énergie qui est le levier le plus efficace : en effet les travaux de rénovation thermique du bâti existant, la recherche de produits efficients mais aussi la prise de conscience collective ont fait diminuer la consommation d’énergie. Même si beaucoup de changements ont été opérés, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Le nucléaire est toujours la principale source d’électricité quasiment décarbonée, tandis que la recherche sur les «nouvelles» énergies se poursuit - notamment concernant le stockage d’énergie issue du renouvelable, la géothermie qui est une source d’énergie naturelle sous nos pieds, ou encore la

récupération de la chaleur fatale produite par les usines. Bien que la consommation d’énergie fossile soit encore présente en 2030 (Cf. partie 2.6.3), elle est en partie compensée par la filière bois et l’exploitation forestière qui permet de couper et de replanter des arbres efficacement pour obtenir du bois de construction qui fait office de puits de carbone. La méthanisation de déchets organiques et de produits issus de l’agriculture permet également de produire du gaz naturel utile pour les transports et le chauffage urbain. La raréfaction des énergies fossiles et l’arrivée d’une nouvelle main d’œuvre formée issue des vagues migratoires et de l’engagement de jeunes désireux de se reconnecter avec la nature permet d’effectuer une transition entre une agriculture intensive délocalisée à une agriculture paysanne locale. Pour lutter contre les émissions de GES, des quotas de consommation de viande sont adoptés, ce qui provoque enfin une baisse significative de sa consommation. Les grandes surfaces agricoles de champs de céréales prévues pour nourrir les animaux domestiques sont alors en surnombre et une grande partie d’entre elles sont donc converties en verger et en champs de légumes. Ce changement permet d’augmenter la quantité de production de nourriture et rend possible le fait de nourrir une population en augmentation. Ainsi, au Pont-de-Claix, l’expérimentation entamée dès les années 2020 peut s’épanouir : de nouveaux projets voient le jour pour tenter d’aller plus loin, et commencer à exporter certains principes à plus large échelle. Ainsi, sur la métropole, plusieurs grands projets voient le jour au début des années 2030 afin de donner une trajectoire cohérente, progressive et planifiée pour atteindre la neutralité carbone en 2050 comme préconisé par le GIEC. La ligne de tram E est prolongée sur près de 6km de l’arrêt Louise Michel (Grenoble) jusqu’au site des anciennes papeteries, qui devient ainsi la nouvelle porte Sud de l’agglomération. Cette entrée propose une transition entre mobilité individuelle dans la vallée et transport en commun dans l’agglomération. Elle se concrétise par l’installation d’un parking silo gratuit pour les usagers, facilement convertible lorsque la voiture ne sera plus si répandue. La mise en place de cet équipement est actuellement obligatoire si on veut diminuer le nombre de voiture en ville et inciter les déplacements quotidiens via les mobilités douces. Cette volonté s’accompagne de la gratuité des transports en commun de l’agglomération pour tous. A l’image de certaines villes d’Amérique latine, les plus grands axes urbains comme le cours Saint-André sont progressivement interdits à la circulation (à l’exception des véhicules de secours) les dimanches, et cela est progressivement étendu au week-end entier. Cette mesure permet la réappropriation de l’espace public aux habitants. Sur cette période de vingt ans, le site des anciennes papeteries, et d’une manière plus générale la partie située au Sud de la mairie du Pont-de-Claix, se sont métamorphosés. En effet, une nombre important de projets ont été concrétisés, et suite à ces nombreux aménagements, le quartier devient rapidement un pôle dynamique

de la métropole et contribue à l’amélioration de la qualité des vie des habitants du Pont-de-Claix .

Pistes de projets Sur la friche Sud, les premiers projets ont fait leurs preuves, et c’est maintenant avec le soutien des institutions que l’aménagement se poursuit. Pour accueillir et intégrer au mieux les réfugiés climatiques à la société, des logements sont construits spécialement pour eux, le temps de leur formation sur site. Les parcelles dépolluées commencent à pouvoir accueillir des cultures à petite échelle - qui servent principalement de potager pédagogique pour les classes, ou d’espace de travail pour la réinsertion. Les solutions d’habitat partagé se généralisent, avec notamment des lieux de vie intergénérationnels comme solution au vieillissement de la population.

4.4. 2050-2100 : Reconstruire et pérenniser Les dynamiques impulsées sur la friche des papeteries se sont exportées jusqu’à atteindre l’ensemble de la commune. Les objectifs de neutralité carbone ont finalement été atteints en 2060. Cela fait plus de 20 ans que la gestion de la ville à été prise en main par les citoyens et associations, la politique n’est plus une affaire de spécialistes. Sortir de l’élection représentative était urgent, car il produisait un système de domination du grand nombre par un petit nombre en donnant le pouvoir au plus riches et intensifiant

les inégalités. Aujourd’hui, le système politique n’infantilise et ne paralyse plus les électeurs : au contraire, il les encourage à penser et défendre le bien commun. Actuellement au Pont-de-Claix comme dans beaucoup de communes de la métropole, un système de tirage au sort par rotation à été mis en place, en maintenant des connexions fortes entre les communes ainsi qu’à l’échelle métropolitaine, pour créer une forme d’autonomie et d’écosystème. Le tirage au sort à été un réel tournant dans la vie politique des communes, il responsabilise et émancipe les citoyens en les considérant dignes d’assumer une charge politique. La rotation permet à tout le monde de gouverner, nul besoin d’alliances, de compromis ou de corruption pour accéder au pouvoir, ce qui cultive l’humilité et l’égalité. Une politique d’intérêt général avec des gardiens du bien commun fonde une résilience pérenne face à la crise climatique et migratoire qui nous affecte. En France, tous les engrais chimiques et pesticides ont enfin été retirés du marché, des années après le vote de leur interdiction, permettant aux terres de retrouver leur fertilité. Suite à la diminution de la consommation de viande, mais aussi grâce aux meilleures conditions de vie et d’alimentation, les animaux d’élevage tombent très peu malades, amoindrissant le recours aux antibiotiques et aux OGM. Les cantines municipales sont 100% bio et majoritairement locales. Une transition s’est opérée pour réduire la viande dans les repas, avec aujourd’hui un repas par semaine comportant de la viande locale. L’ensemble de la région est en transition vers une agriculture paysanne, son secret est l’autonomie. Ne pas dépendre des banques, ni d’un seul acheteur, mais seulement de la météo, est une attitude qu’ont adoptée la majorité des agriculteurs. Des mouvements comme Terre de Liens visant l’émancipation financière des agriculteurs ont énormément gagné en ampleur avec le soutien de nombreux français. Les travaux de dépollution continuent, et ils commencent à porter leurs fruits. Les premières friches qui expérimentaient la dépollution il y a 30 ans sont aujourd’hui utilisables. La friche Becker au Nord du Pont-de-Claix a été dépolluée, et va prochainement accueillir un petit projet d’agriculture paysanne. L’objectif est d’impulser une nouvelle dynamique, de créer de l’emploi, et d’avoir un lieu pédagogique exemplaire, davantage que de chercher une autonomie alimentaire, la production nourricière du Pont-de-Claix se faisant toujours par le biais des communes voisines. Les semences seront ressemées chaque année en alternant les cultures. Un jardin de ville prend place, dans lequel les principes de permaculture sont appliqués. Les vaches, peu nombreuses, vivent en extérieur avec des champs remplis d’arbres et de haies pour favoriser la biodiversité. Le terrain est partagé entre une culture pour le foin, du blé pour la vente, des ruches pour la pollinisation, des noyers et arbres fruitiers, du maïs pour l‘ensilage des vaches et plusieurs prairies pour la rotation de celles-ci. Dans un second temps, des ateliers de transformation (miel, yaourt) peuvent se développer.

Une coopérative s’est formée entre plusieurs communes dont Le Pont-de-Claix, pour partager les machines et le matériel agricole, mais aussi s’entraider pour réduire le temps de travail et les charges. Par exemple, dans les communes voisines, les 120 hectares qui étaient auparavant à charge d’une seule famille d’agriculteurs de monoculture sont aujourd’hui gérés par 3 familles avec une agriculture paysanne. Comme la quantité de production par agriculteur a baissé, le nombre d’agriculteurs paysans augmente, créant de l’emploi. Au Pont-de-Claix, la diminution du temps de travail est une réponse à l’augmentation de la population. La logique de “travailler moins” pour “tous travailler” est aujourd’hui possible grâce à l’autonomie alimentaire (par le biais des communes voisines) et la stabilité économique du Pont-de-Claix. De nombreux habitants Pontois souhaitent se reconvertir vers l’agriculture paysanne ou la vente de produits. Un projet de centre de formation est en réflexion, offrant une opportunité d’apprentissage et de travail pour les réfugiés ayant fui leur pays. Le pôle commercial du quartier des papeteries a un rayonnement métropolitain, les productions des communes voisines sont en grande partie vendues dans les halles situées à l’entrée de l’agglomération. Ces activités sont venues diversifier l’économie, autrefois monopolisée par les industries de la plateforme chimique. La voiture est devenue obsolète et la ressourcerie du Pont-de-Claix s’est vue accueillir un nouvel espace de démontage, de tri et de transformation de ces véhicules, créant de nombreux emplois pour la population. Le parking silo est en cours de transformation de logement pour accueillir les nouveaux Pontois, avec un projet de potager et de restauration sur les toits. Hormis le cours Saint-André et une route par quartier, l’ensemble du Pont-de-Claix est aménagé pour les mobilités douces. La voiture étant interdite dans la ville, les voiries encore existantes sont destinées aux ambulances, pompiers, véhicules de service mais aussi aux transports en communs. Le système de gratuité des transports le week-end à pu s’étendre de façon permanente à tous les jours de la semaine. Les transports en commun sont gratuits dans toute l’agglomération. La France ne consomme plus de pétrole, mais dans le monde de nombreuses guerres continuent d’éclater. Le nucléaire est toujours présent, mais son activité baisse grâce à une forte diminution de la consommation électrique. Les recherches sur le nucléaire par fusion ont abouti à un projet pilote en France. La fusion pourrait devenir l’alternative en termes d’énergie. Le secteur des énergies renouvelables se développe et a participé à la diminution du chômage. L’augmentation des températures s’est répercutée dans la diminution du chauffage. Et pour ne pas retomber dans un cycle de sur-consommation et de dépendance, mais cette fois-ci de la climatisation, les nouvelles constructions doivent appliquer des normes bioclimatiques liées aux matériaux, à l’isolation, à la ventilation et à la protection solaire permettant de maintenir la fraîcheur des lieux. Dans la commune, l’ensemble des anciens bâtiments ont bénéficié de la rénovation

thermique réduisant les factures et participant à la réduction des inégalités : tous les habitants du Pont-de-Claix vivent dans un logement décent, c’est-à-dire habitable et agréable. La monnaie locale, le Cairn, largement adoptée dans Grenoble puis dans toute la métropole est un outil au service d’une économie sociale et solidaire. Le poids des poubelles grises est soumis à une taxe incitant les particuliers comme professionnels à mieux réduire, trier et composter leurs déchets. Pour lutter contre le gaspillage et valoriser les déchets, une association Pontoise récupère les restes alimentaires des restaurants, des entreprises et cantines. Ils accompagnent également les citoyens et les nouveaux arrivants vers ces pratiques. Certaines mesures de l’époque ont évolué, d’autres se sont ancrées dans le temps, diminuant les inégalités et la précarité. L’organisation politique de la commune a atteint une maturité et diversifie le modèle économique. L’autonomie et la résilience sont passées de la théorie à la pratique, ce qui stabilise certaines crises. La frugalité et l’entraide comme norme sociale marquent cette période. Le Pont-de-Claix cicatrise de son passé, et attire de nombreux nouveaux habitants à la quête d’une ville habitable, agréable et désirable.

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5. Ouverture : Intentions de projet

Fig. 124. Diagramme d’intentions de projet

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L’analyse polymathe nous a permis une compréhension globale de la ville du Pont-de-Claix et de sa place dans le territoire. L’émergence de problématiques liées au contexte, à l’environnement et l’aménagement, ont révélé des leviers de projets inscrits dans des récits ambitieux et réalistes. Une convergence des visions concernant les menaces et opportunités du Pont-de-Claix justifie notre volonté de développer une stratégie commune. C’est dans un même scénario d’anticipation du monde de demain que nous développons des projets variés et complémentaires sur des périodes différentes. La compréhension du territoire nous amène à nous saisir de notre rôle d’architecte, que nous considérons comme médiateur entre les acteurs, les échelles et les temporalités par sa capacité à se projeter. Ainsi nous illustrons des récits vers lesquels nos aménagements permettent de tendre. La commune du Pont-de-Claix, du fait de sa forte activité industrielle, a négligé la qualité de l’air, de l’eau et des sols, compromettant l’habitabilité du territoire. De plus, elle est dépendante de sa plateforme chimique d’un point de vue économique, ce qui nécessite des ajustements pour envisager une transition vers des activités moins polluantes. Cependant elle dispose de plusieurs atouts pour s’inscrire dans une logique de transition socio-écologique - nous avons pu identifier de nombreux leviers dans notre analyse. Nous choisissons d’articuler nos intentions de projets autour des différentes thématiques de transitions.

Transition environnementale S’inscrire dans une logique écologique demande d’affronter la problématique de la dépollution. Avec la présence de la startup CRISALID, des recherches sont réalisées in situ sur les sols de la commune. Dans un premier temps l’objectif est expérimental, puis pédagogique, et il permet sur le long terme de se réapproprier les friches actuelles - et les futures friches de la plateforme chimique. En 2050/2100 les premiers sols « fertiles » sont le résultat d’un long travail de dépollution et ouvrent la voie à des projets auparavant irréalisables.

Transition agricole La transition agricole porte principalement sur les questions de nature en ville et d’agriculture à des fins pédagogiques. Pour atténuer les vagues de chaleur et anticiper l’intensification du réchauffement climatique, la création de parcs urbains et d’espaces verts ainsi que la plantation d’arbres dans les rues et les places sont envisagés à court terme. Par la suite, des espaces d’agriculture urbaine et la végétalisation des bâtiments améliorent la qualité de vie des habitants. Projet plus

ambitieux, une agriculture paysanne pourrait voir le jour sur des friches anciennement polluées. Le développement des champs et d’un jardin en permaculture sont la preuve que la dépollution de leur commune permet une évolution viable des sols. Ces projets sont vecteurs d’une redynamisation de quartier avec des ateliers de transformation, des cuisines pédagogiques, des lieux de vie en communauté. Implanter une forme d’agriculture au Pont-de-Claix, même si elle n’a pas vocation à être nourricière, ne serait-ce-pas la volonté d’un changement du paysage et d’un re questionnement de l’identité industrielle de la ville ?

Transition mobilité Des actions à l’échelle du quartier, de la ville et de la métropole sont menées par une transition de la mobilité. La ligne de métrovélo Grenoble-Vizille et des aménagements cyclables dans toutes les communes se dessinent. Des promenades paysagères valorisent les berges et des rues deviennent piétonnes, assurant un maillage accessible et agréable entre les parcs et les centralités. Dans un second temps, la fin des travaux de la ligne E renforce les liaisons intercommunales. Des ateliers vélos invitent les habitants à adopter ce mode de déplacement, adapté à l’échelle humaine de la commune. La diminution de la place de la voiture est un des effets du projet de parking silo permettant de maintenir les véhicules en périphérie. La conception du parking silo anticipe sa conversion dans un futur, où la nécessité de se loger dépasse le besoin de se garer. La transition des modes de déplacements est marquée par la gratuité progressive des transports en commun.

Transition économique Le monopole économique industriel est une menace et un levier d’action qui nous amène à penser au futur de la plateforme chimique. La superficie de celle-ci et le nombre d’emplois qu’elle crée rendent obligatoire sa considération. Nos intentions de projet s’inscrivent dans un contexte où l’activité industrielle est maintenue, tout en évoluant pour s’adapter aux nouveaux enjeux. Un travail de perméabilité permet aux habitants de découvrir et de se réapproprier cette partie de la ville. Certains bâtiments sont réhabilités et des friches deviennent disponibles après une phase de dépollution. De nouveaux pôles à rayonnement métropolitain diminuent sur la commune les impacts de la crise économique et du chômage. Dans une temporalité courte, des commerces de proximité s’implantent sur place, ainsi qu’une pépinière d’entreprises et une halle de marché. Peu de temps après, une filière de matériaux éco-sourcés (bois, pierre, paille, terre, fibres) s’établit au Pont-de-Claix, créant une vague d’emplois et de nouvelles dynamiques à l’échelle de la commune et de la métropole.

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Transition sociale La transition sociale est marquée par une attention particulière portée au logement. De manière urgente, les rénovations thermiques pour améliorer le confort des habitants et diminuer leurs consommations sont enclenchées. Les bâtiments vacants sont réinvestis et des bâtiments existants font l’objet de grandes rénovations pour pallier à leur insalubrité. Les logements sociaux et des résidences pour des personnes sans-domicile-fixe sont des projets prioritaires de 2020/2030. La période 2030/2050 voit un ensemble d’équipements et de logements de réinsertion se développer, et en 2050/2100, le parking silo déserté par les voitures devenues inutiles se transforme en logements pour répondre à l’afflux de population. Nos modes de vie et d’occupation des logements ont évolué avec le développement du télétravail. L’ensemble des logements, bureaux, équipements de proximité intègrent une flexibilité d’usage.

Transition pédagogique et culturelle Dans un premier temps, les équipements de la commune s’adaptent au changement de population (migration, vieillissement, afflux de nouveaux habitants…) et favorisent les liens intergénérationnels. L’aspect pluri-fonctionnel des équipements actuels dévoile un besoin d’espace plus spécifique. Les activités des associations rythment la vie du Pont-de-Claix avec de nombreux événements liés aux cinéma, ainsi un nouveau cinéma pour 2020/2030 accueille de manière appropriée les événements d’un festival et des projections quotidiennes. Sur une temporalité plus longue, cet espace de projection, en plus de divertir, devient un vrai outil d’information et de sensibilisation pour la vie politique et citoyenne. Les équipements scolaires évoluent comme leur pédagogie, et des nouveaux espaces dédiés à l’apprentissage par l’expérimentation voient le jour dans les écoles. Les techniques et savoir-faire se démocratisent grâce à la place qu’occupent les artisans dans la ville, favorisant ainsi la transmission, le partage et la solidarité. Le déplacement de la déchèterie et la requalification du site en place publique offrent une nouvelle vie à l’église. La période 2050/2100 est marquée par une vie politique forte, entièrement menée par les habitants et associations. De nouveaux espaces sont créés pour rassembler des groupes de personnes et assurer la gestion de la vie au sein du Pont-de-Claix.

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Table des illustrations Fig. 001. Situation à l’échelle de la France �� page 12 Fig. 002. Situation à l’échelle de la Région �� page 12 Fig. 003. Situation à l’échelle du Département �� page 12 Fig. 004. Le Pont-de-Claix et ses communes voisines �� page 13 Fig. 005. Plateforme chimique du Pont-de-Claix �� page 13 Source : AURG_017964_BD_ Bâtiment industriel et nuisances, Le Pont de claix Fig. 006. Le Pont-de-Claix et ses quartiers �� page 13 Fig. 007. OAP du Pont-de-Claix �� page 14 Source : GAM (Grenoble-Alpes-Métropole), 2019h, p. 150 Fig. 008. Analyse paysagère du site des Papeteries �� page 14 Source : GAM (Grenoble-Alpes-Métropole), 2019h, p. 170 Fig. 009. OAP du site des Papeteries �� page 15 Source : GAM (Grenoble-Alpes-Métropole), 2019h, p. 172 Fig. 010. Photo d’époque de la Papeterie Breton (date inconnue) �� page 16 Source : Les papeteries de Pont-de-Claix : un patrimoine méconnu (echosciences-grenoble.fr)) Fig. 011. Photo de l’usine Chlore Liquide, 1916 �� page 16 Source : SERIE 14/18 - L’essor de l’industrie chimique (francetvinfo.fr)) Fig. 012. Carte des périodes de construction du Pont-de-Claix �� page 17 Source : PLU Fig. 013. Contrôle, comptage et mise en rame par les femmes, 1910 �� page 17 Source : Contrôle, comptage et mise en rame des feuilles par les femmes, vers 1910 Fig. 014. Évolution du delta du Drac de 1718 à 1779 �� page 18 Source : Evolution du « delta du Drac » : la confluence Drac - Isère (Dumas (D.) et Favillier (A.), 2017) Fig. 015. Atlas de Trudaine : La digue Marcelline �� page 19 Source : « Atlas de Trudaine - XVIIIe siècle ; généralité de Grenoble - vol. III : Le Pont-de-Claix » (Trudaine (D.) Fig. 016. Évolution des Papeteries Breton de 1811 à 2017 �� page 19 Source : « Évolution des Papeteries Breton de 1811 à 2017 » (Jagodzinsky (Q.) et retouchées par des membres du groupe. Fig. 017. Réseau hydrographique du Pont-de-Claix �� page 20 Fig. 018. Densité de la population par commune dans la Métro �� page 21 Fig. 019. Évolution de la population Métro et au Pont-de-Claix �� page 21 Fig. 020. Population par tranche d’âge dans différentes communes �� page 22 Fig. 021. Composition des ménages dans différentes communes �� page 22 Fig. 022. Statut d’occupation des résidences principales �� page 22 Fig. 023. Ancienneté d’emménagement des ménages �� page 23 Fig. 024. Niveau de diplôme dans différentes communes de la Métro �� page 23 Fig. 025. Niveau de diplôme dans différentes communes de la Métro �� page 23 Fig. 026. Population active par type d’activité �� page 24 Fig. 027. Carte structurale du bassin grenoblois �� page 26 Fig. 028. Carte de la géologie iséroise �� page 26 Fig. 029. Potentiel géothermique Isérois �� page 27 Fig. 030. Bassins versants en Isère �� page 27 Fig. 031. Régimes hydrologiques en Isère �� page 28 Fig. 032. Nappe phréatique du bassin Grenoblois �� page 29 Fig. 033. Profondeur de la nappe phréatique sous la Métro �� page 29

Fig. 034. Les barrages en Isère �� page 30 Fig. 035. Hydrologie du bassin grenoblois �� page 31 Fig. 036. Risque sismique en Isère �� page 32 Fig. 037. Risque de crue dans le bassin Grenoblois �� page 32 Fig. 038. Risque incendie en Isère �� page 33 Fig. 039. Exploitations minières en Isère �� page 33 Fig. 040. Répartition du bois par essence en AURA �� page 34 Fig. 041. Répartition du sciage du bois par essence en AURA �� page 34 Fig. 042. Couverture végétale de la Métropole grenobloise �� page 34 Fig. 043. Scieries travaillant le bois local �� page 35 Fig. 044. Carte d’occupation des sols �� page 36 Fig. 046. Carte des zones naturelles protégées du Pont-de-Claix �� page 37 Réalisé par les auteurs à partir des sources suivantes : Formulaires officiels des ZNIEFF (Inventaire National du Patrimoine Naturel) : CREN (Favre (E.)), 2020a ; CREN (Favre (E.)), 2020b ; CREN (Marcellin (S.)), 2020a ; CREN (Marcellin (S.)), 2020b ; CREN (Marcellin (S.)), 2020c ; FRAPNA/GRPLS, 2020. Fig. 047. Jardins familiaux proche de Comboire �� page 38 Fig. 048. Carte des zones naturelles protégées de la Métro �� page 38 Fig. 049. Espaces végétalisés du Pont-de-Claix, PLU 2016 �� page 38 Fig. 050. Repérage des habitats naturels �� page 39 Source : ACER CAMPESTRE, 2011, p.10 ) Fig. 051. Repérages des espèces invasives �� page 39 Source : ACER CAMPESTRE, 2011, p.14) Fig. 052. Zones naturelles protégées et nuisances sonores �� page 40 Fig. 053. Zones naturelles protégées et transformations anthropiques �� page 40 Fig. 054. Projections climatiques : Températures �� page 41 Fig. 055. Projections climatiques : Enneigement �� page 42 Fig. 056. Projections climatiques : Précipitations �� page 42 Fig. 057. Photo d’Aristide Bergès �� page 44 Source:Aristide Bergès //https://twitter.com/MaisonBerges/ status/1047058261034307584/photo/1 Fig. 058. Centrale Hydro-électrique Drac-Romanche �� page 44 Fig. 059. Consommation d’énergie par secteur �� page 45 Fig. 060. Carte du réseau de chaleur de la métropole �� page 46 Fig. 061. Consommation énergétique par type d’énergie �� page 47 Fig. 062. Carte de recommandation des systèmes de chauffage �� page 48 Source : GAM, 2017b Fig. 063. Master plan �� page 50 Fig. 064. Légende du Master plan �� page 51 Fig. 065. Coupe Transect du territoire (Est-Ouest) �� page 52 Fig. 066. Coupe Transect du territoire (Nord-Sud) �� page 52 Fig. 067. Zonage PLU du Pont-de-Claix �� page 53 Source : PLU Fig. 068. Surface des parcelles du Pont-de-Claix �� page 53 Fig. 069. Répartition des surfaces entre forêt, agriculture et industrie �� page 54 Fig. 070. Comparatif des hauteur du bâti du Pont-de-Claix �� page 54 Fig. 071. Composition du bâti du Pont-de-Claix �� page 54

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LE PONT-DE-CLAIX Fig. 072. Comparatif des hauteurs du bâti de la Métropole �� page 55 Fig. 073. Composition du bâti de la Métropole �� page 55 Fig. 074. Friches et vacance immobilière au Pont-de-Claix �� page 56 Fig. 075. Friches et vacance immobilière au Pont-de-Claix, Papeteries �� page 56 Fig. 076. Propriétaires remarquables et équipements du Pont-de-Claix page 57 Fig. 077. Équipements scolaires et formations du Pont-de-Claix �� page 57 Fig. 078. Accessibilité des équipements d’études supérieures �� page 58 Fig. 079. Équipements divers présents sur la commune �� page 60 Fig. 080. Axes infranchissables et zones de franchissement �� page 61 Fig. 081. Photo de l’intérieur de la Halle Marceline �� page 62 Fig. 082. Villa des Tilleuls (Le Château) �� page 63 Fig. 083. Villa Sombardier �� page 63 Fig. 084. Halle Marceline �� page 64 Fig. 085. Halle industrielle récente �� page 64 Fig. 086. Cité Dieulamant �� page 64 Fig. 087. Friche Becker �� page 65 Fig. 088. Villa Blandin-Matignon �� page 65 Fig. 089. Église St-Étienne �� page 65 Fig. 090. Plateforme chimique du Pont-de-Claix �� page 66 Source : Plate-forme chimique du Pont-de-Claix (ici-grenoble.org)) Fig. 091. Fresque «Toxic Wedding» par Goin �� page 66 Source : https://twitter.com/Touchme4youLe/status/1332784940786851841 Fig. 092. Carte des réseaux routiers �� page 67 Fig. 093. Carte des réseaux de transport en commun �� page 67 Fig. 094. Carte des mobilités actives �� page 68 Fig. 095. Carte des réseaux routiers, zoom sur Le Pont-de-Claix �� page 68 Fig. 096. Carte des transport en commun, zoom sur Le Pont-de-Claix page 68 Fig. 097. Carte des mobilités actives, zoom sur Le Pont-de-Claix �� page 69 Fig. 098. Les mobilités au sein du territoire #01 �� page 69 Fig. 099. Les mobilités au sein du territoire #02 �� page 69 Fig. 100. Les mobilités au sein du territoire #03 �� page 69 Fig. 101. Les mobilités au sein du territoire #04 �� page 69 Fig. 102. Les mobilités au sein du territoire #05 �� page 70 Fig. 104. Amplitude du traffic routier au sein de la Métro �� page 70 Fig. 103. Les mobilités au sein du territoire #07 �� page 70 Fig. 105. Secteurs responsables de la pollution aux particules fines �� page 71 Fig. 106. Qualité de l’air : Nombre de jours pollués par an �� page 72 Fig. 107. Moyenne annuelle de NO2 dans l’air �� page 72 Fig. 108. Moyenne annuelle de PM2,5 dans l’air �� page 72 Fig. 109. Moyenne annuelle de NO2, zoom sur Le Pont-de-Claix �� page 72 Fig. 110. Zonage de la qualité de l’air sur la Métro �� page 73 Fig. 111. Zonage de la qualité de l’air sur Le Pont-de-Claix �� page 73 Fig. 112. Communes concernées par la ZFE �� page 74 Fig. 113. Population exposée à différents polluants dans l’air en Isère �� page 74 Fig. 114. Étendue de l’impact sonore des axes routiers �� page 75 Fig. 115. Étendue de l’impact sonore des axes routiers, Pont-de-Claix �� page 75 Fig. 116. Nuisances routières : Indicateur LDEN-DB �� page 75 Fig. 117. Nuisances ferroviares et industrielles : Indicateur LDEN-DB page 76 Fig. 118. Pourcentage de surface polluée par commune �� page 77 Fig. 119. Sites pollués classés BASOL et BASAS �� page 78 Fig. 120. Sites industriels classés SEVESO ou surveillés par la DREAL page 78 Fig. 121. Zones soumises à des PPRT et des PPRI �� page 78 Fig. 122. Aléas de surpression, d’effets thermiques et toxiques �� page 79 Fig. 123. Carte des transports de matières dangereuses �� page 79 Fig. 124. Diagramme d’intentions de projet �� page 89 Maxence BAJARD - Lisa CAPLANNE - Anne-Emmanuelle CASSAGNOU - Philomène CELLARD--DALUD - Valentin DUBY - Clément MOLINIER - Julien NOURDIN - Nathan SULPICE - Manon VUILLERMET

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Annexes

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Annexe 1. Géographie et principaux cours d’eau

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Annexe 2. Profil démographique - Le Pont-de-Claix

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Annexe 3. Profil démographique - Grenoble-Alpes Métropole

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Annexe 4. Profil démographique - Grenoble

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Annexe 5. Profil démographique - Échirolles

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Annexe 6. Profil démographique - Claix

Maxence BAJARD - Lisa CAPLANNE - Anne-Emmanuelle CASSAGNOU - Philomène CELLARD--DALUD - Valentin DUBY - Clément MOLINIER - Julien NOURDIN - Nathan SULPICE - Manon VUILLERMET

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Annexe 7. Cartogramme de la population - Grenoble-Alpes Métropole

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Annexe 8. Population par commune - Grenoble-Alpes Métropole

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Annexe 9. Superficie des communes - Grenoble-Alpes Métropole

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Annexe 10. Hydrologie - Grenoble-Alpes Métropole

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Annexe 11. Présence hydrologique - Grenoble-Alpes Métropole

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Annexe 12. Les risques de crues - Grenoble-Alpes Métropole

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Annexe 13. Pollution à l’ozone - Grenoble-Alpes Métropole

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Annexe 14. Pollution PM10 - Grenoble-Alpes Métropole

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Annexe 15. Pollution PM10 - Le Pont-de-Claix

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Annexe 16. Pollution PM2,5 - Le Pont-de-Claix

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Annexe 17. Classement sonore des axes routiers

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Annexe 18. Halle Marceline - Site des papeteries

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Annexe 19. Vue large du Pont-de-Claix

Annexe 20. Intérieur de la halle Marceline 1 - Site des papeteries

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Annexe 21. Halle industrielle - Site des papeteries

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Annexe 22. Plateforme chimique - Vue depuis le site des papeteries

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Annexe 23. Intérieur de la halle Marceline 2 - Site des papeteries

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Annexe 24. Intérieur de la halle Marceline 3 - Site des papeteries

Annexe 25. Zone en friche - Site des papeteries

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Annexe 26. Halle Marceline - Site des papeteries

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Annexe 27. Château d’eau du Pont-de-Claix

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Annexe 28. Plateforme chimique et voie ferrée

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