BasketNews-510

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l’hebdo du basketball

JEUDI 29 juillet 2010 - N° 510

10 Team USA, de pire en pire / aleks maric 11 Albicy 14 Dunn (roanne) / haynes (chalon) 15 Un pivot xxl à limoges

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FAIRE SANS EUX Comme il fallait s’y attendre, Joakim Noah est venu allonger la liste des forfaits en équipe de France, déjà riche de Tony Parker, Ronny Turiaf, Mickaël Piétrus, Antoine Diot et Kevin Séraphin. Mais l’absence de ces cadres n’a pas empêché les Bleus, le week-end dernier, de se mettre au travail à Pau, en vue du championnat du monde (28 août au 12 septembre en Turquie). Reportage.

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LA TÊTE SUR LES ÉPAULES

AUX ORIGINES DU ÇA PREND FORME MYTHE YOUGO

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LES U20 EN OR

Pascal Allée / Hot Sports

QUE VAUT CETTE PERF ? BasketNews n°510 - jeudi 29 juillet 2010

DOM avion : 4,20 € - BEL : 3,60 € - Port.cont : 4,30 €

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MIAMI

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BRUNO POULAIN (C+)

« LE RETOUR DE PAU ET LIMOGES : RÉJOUISSANT ! »

M 03252 - 510 - F: 3,00 E

Issac Baldizon/NBAE via Getty Images

FEUILLETON DE L’ÉTÉ FIBA Europe / Castoria

MAHINMI,

Hervé Bellenger / IS-FFBB

PARKER ET NOAH FORFAITS

3:HIKNMF=WUXUU^:?a@p@b@a@k; www.basketnews.net


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médias

INDISPENSABLE

LE SONDAGE DE LA SEMAINE

Quelle est la meilleure recrue française de l’intersaison en Pro A ?

45%

Sondage réalisé sur www.basketnews.net (1618 réponses, décompte arrêté mardi)

25% 14% 8% Mickaël

Amara

(ASVEL)

(Orléans)

Gelabale

Sy

Alain

Dounia

(Le Mans)

(Gravelines-Dk)

Koffi

Issa

4% Laurent

Sciarra

(Pau-Lacq-Orthez)

4% Abdou

M’Baye (Strasbourg)

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Au complet, les Bleus jouaient le titre au Mondial ? DISPONIBLE à partir du 13 août 2010

148 pages - 100% stats LA BIBLE DU BASKET EUROPéen BON DE COMMANDE À RETOURNER AVEC MON RÉGLEMENT À : BASKETNEWS - REGISTER - 3 RUE DE L’ATLAS - 75019 PARIS MA COMMANDE

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Oui

NON

Par Thomas BERJOAN

Par Yann CASSEVILLE

os meilleurs joueurs parlent d’être présents l’été prochain, pour l’Euro 2011. Pour le gagner ? Non, mais parce qu’il est qualificatif pour les Jeux Olympiques de Londres. Un objectif partagé par la fédération. Les Jeux, très bien, mais pour y faire quoi ? Peut-être que le basket français devrait commencer à se soucier de ce qui fait l’essence même du sport de compétition. Au diable l’esprit du Baron de Coubertin. L’essentiel, c’est de gagner ! Au moins une fois. Et on ne m’enlèvera pas de l’esprit qu’il y avait un coup à faire cet été. Au complet, c’est-à-dire avec les meilleurs joueurs disponibles, excusons les blessés pour rester dans une hypothèse réaliste, la France était à mon sens candidate à la victoire finale. Naïveté, orgueil, méconnaissance ? Je ne crois pas. Les Américains seront forts, évidemment, mais cette équipe C ou A’’ n’a aucun vécu collectif ni aucune expérience internationale. Ils n’ont pas gagné cette compétition depuis 1994 et, depuis 10 ans, si le Team USA n’envoie pas ses meilleurs éléments, il perd. Donc, ils sont évidemment prenables. Le vrai favori, c’est l’Espagne. Sauf que Gasol ne sera pas là. Rappelezvous cette équipe avec un Gasol blessé en début d’Euro 2009 en Pologne, elle avait failli ne pas sortir du premier tour, perdant contre la Serbie et gagnant de peu contre la Grande-Bretagne ! Prenables aussi donc. Derrière, même si les Serbes et les Brésiliens portent beaux, aucune équipe n’aurait aligné un niveau de talent comparable à la France avec Parker, Batum, Mike Piétrus, Diaw et Noah dans le cinq. Sur le banc, Beaubois, De Colo, Gelabale, Flo Piétrus et Traoré. Là encore, aligner des noms n’aurait rien garanti. Mais ce groupe, bonifié par quelques individualités, a déjà une sacrée expérience internationale, et une génération en pleine force de l’âge. C’était le plan de Collet. Mais depuis les échecs de 2003, 2005 et 2007, on dirait que cette équipe de France ne croit plus en ses chances. C’est ce qui la perd en 2009, terrorisée par l’Espagne. C’est probablement aussi là où le bât blesse dans toutes les défections enregistrées cet été. Dommage, parce que malgré tout, d’autres continueraient à y croire pour eux.

J

’ai dû rater un épisode. Le palmarès du Mondial prouve que l’on ne triomphe pas par hasard. 2006 : Espagne ; de 1967 à 2002 : Yougoslavie, URSS ou États-Unis. Nulle trace d’un Petit Poucet. Une victoire, et même une finale au Mondial, n’est pas un « one shot » mais la confirmation d’un groupe arrivé à maturation, après avoir gravi les étapes une par une. Or la France ne cesse de repousser son ambition à l’échéance suivante. L’Euro sert à qualifier pour le Mondial, qui n’est qu’une préparation pour le prochain Euro, qui, lui, sera qualificatif pour les J.O. Cette logique ne permet pas aux rêves de titre d’exister, les espoirs sont morts-nés, équipe au complet ou non. Allez, admettons tout de même que la bande à Collet soit prête ; reste les adversaires. Je ne me séparerais pas d’un baril de Ricky Rubio contre deux d’Antoine Diot, je ne troquerais pas Marc Gasol contre Ronny Turiaf, je n’échangerais pas l’expérience de Juanca Navarro contre celle de Mike Piétrus. Les Bleus, aussi impressionnants individuellement soient-ils, sont des puceaux du haut niveau FIBA comparés aux Espagnols, Grecs ou autres Serbes, et n’ont pas la maîtrise collective de ces escouades. Et, au fait, au complet, ça veut dire quoi ? TP, de toute façon, est sur les rotules. Mike Piétrus n’a pas porté le maillot bleu depuis 2006, permettezmoi de douter de sa motivation. Antoine Diot, Kevin Séraphin ? Des rotations talentueuses mais qui sont des… rotations. Johan Pétro ? Passons. Alors oui, Turiaf, en back-up de Noah, ce serait parfait. Mais cela ne compenserait pas les problèmes récurrents des Bleus : la Parker dépendance, l’adresse… Et cette obstination à utiliser Boris Diaw au poste 3, poste qui n’est plus le sien depuis 4 ans. Aussi, même au complet, les Bleus ne gagneraient peut-être pas, mais prendraient au moins rendezvous pour la suite en évitant de devoir tout refaire l’été prochain, encore une fois.


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édito

MENSONGES D’UNE NUIT D’ÉTÉ Par Fabien FRICONNET

les quatre stars en question vont devoir être floutées. Parker – récipiendaire cet été de la médaille Robert Busnel, plus haute distinction de la FFBB, le timing est splendide – doit prendre un peu de repos et obéir aux injonctions des Spurs, lesquels n’ont apparemment pas encore décidé s’ils allaient faire de leur meneur français de la chair à transfert. Pau Gasol doit repiquer ses hortensias et changer la litière des chats. Bogut et Bryant, eux, ont un vrai certificat médical à fournir, même pas retouché sur Photoshop. Pour Joakim Noah, la problématique est un peu différente. L’ex-futur-ex-futur-exfutur pivot des Bleus entend négocier avec les Bulls et doit donc attendre sagement à côté de son télégraphe. C’est ballot car, si Joakim était né quelques décennies plus tard, il aurait pu jouir des avancées de la technologie (téléphone, fax, téléphone portable, e-mail, wifi, 3G, visioconférence), ou prendre un agent. Là, que peut-on y faire, c’est juste la faute à pas de chance.

Mike Krzyzewski : « Piscine, piscine… Ils vont finir par me donner soif. »

Il fait beau, il fait chaud. Et inversement On a compté : en ne listant que les plus emblématiques des « internationaux », et en mettant évidemment de côté les vrais blessés, dont Yao l’éclopé permanent, ils sont une quarantaine à avoir jeté leur cartable au fond du placard au début de l’été. Déjà, il y a les onze du Team USA champion olympique (+ Bryant), qui n’ont plus envie de « redeemer » quoi que ce soit, même si on leur demande genti-

Andrew D. Bernstein / NBAE via Getty Images

I

ls devraient organiser une « contre soirée ». Mais sans alcool, pour que la fête soit plus folle. Ou plutôt un « contre Championnat du Monde », sous l’égide de la Fédération Internationale des Basketteurs Absentéistes. À Nassau, par exemple, ou à Port-Louis. Pour les plus « has been » du lot, suggérons Ibiza – ça tombe bien, le fluo revient à la mode, dit-on chez les fripiers. Ou, tiens, pourquoi pas, à Fécamp. Mais pas à Knysna. La seule exigence : qu’il y ait une piscine, afin, dans un souci de cohérence, que nos héros puissent « avoir piscine ». Eux, ce sont les membres d’un club absolument pas select, celui des « très attachés à l’équipe nationale » – avec déclinaison « très attaché à l’équipe de France », « très attaché à l’équipe de Lituanie », etc… nos t-shirts sont disponibles dans toutes les tailles et toutes les couleurs (*) – qui ne participeront pas au Championnat du Monde, le vrai, celui avec des gros morceaux d’Istanbul dedans. Une sorte de société pas secrète du tout, qui ne se réunit même pas une fois l’an dans quelques hôtels de luxe adossés aux Alpes suisses, sous la haute protection du GIGN local, pour décider de la marche du monde ; alors que se pressent, en contrebas, des hordes de manifestants « alter très attachés à l’équipe nationale » venus du monde entier en pantacourts, bonnets péruviens et tongs. Dommage pour la FIBA, la vraie, qui avait financé un très joli clip de promo. On y voyait Tony Parker marcher sur l’eau du Bosphore – en plus, le Bos-

Ils sont une quarantaine à avoir jeté leur cartable au fond du placard au début de l’été phore c’est très bon pour la mémoire –, Andrew Bogut se faufiler entre des monuments de la sublime cité turque, Kobe Bryant arc-bouté à un non moins superbe édifice phallique et Pau Gasol, ventre à terre et dandinant, donc considérablement moins érectile, s’insinuer entre les piles d’un pont – un passage à l’extrême limite du ridicule, ceci dit… Pas de bol pour la maison FIBA, donc,

BasketNews Directeur de la publication : Pierre-Olivier MATIGOT (po.matigot@tomar-presse.com) Directeur de la rédaction : Pascal LEGENDRE (p.legendre@tomar-presse.com) Rédacteur en chef : Fabien FRICONNET (f.friconnet@tomar-presse.com) Rédacteur en chef-adjoint : Thomas BERJOAN (t.berjoan@tomar-presse.com) RÉDACTION DE PARIS

3 rue de l’Atlas, 75019 Paris (siège social) Fax : 01-40-03-96-76

ment, et qui reviendront pour l’Euro 2011, qualificatif pour les Jeux… Ah non, mince. Carmelo Anthony doit partir en lune de miel avec LeBron James, pendant que Lala Vasquez, beauté gironde et vanillée, change de club et tourne un film… Non, mince, encore gouré, en fait c’est avec Lala Vasquez qu’Anthony est en plein mélo, et c’est « L’Élu » qui change de club et tourne un film – pas celui de la FIBA,

qu’on soit bien d’accord. Les autres ? Boozer en a marre que Mike Krzyzewski se moque de son nom au prétexte qu’il n’a que trois consonnes. Chris Bosh a changé de club, donc voilà quoi… Les autres ? On tient à leur disposition, en cas de besoin, une liste d’excuses : invasion de sauterelles, eaux du Nil changées en sang, arrivée à l’improviste de la belle-mère, lune de miel avec Gloria James, etc. Nous contacter à bullshit@bullshit.com.

JOURNALISTES

Thomas BERJOAN, Thomas FÉLIX (06-47), Fabien FRICONNET, Florent de LAMBERTERIE (06-46), Pascal LEGENDRE (02-43-39-16-26), Antoine LESSARD, Pierre-Olivier MATIGOT et Laurent SALLARD. RÉDACTION AUX USA

Jérémy BARBIER (Chicago), Pascal GIBERNÉ (New York) et Frédéric GONELLA (San Francisco). CORRESPONDANTS À L’ÉTRANGER

David BIALSKI (USA), Giedrius JANONIS (Lituanie), Kaan KURAL (Turquie), Pablo Malo de MOLINA (Espagne), Bogdan PETROVIC (Serbie), Yannis PSARAKIS (Grèce), Eran SELA (Israël) et Stefano VALENTI (Italie). ONT COLLABORÉ À CE NUMERO

Yann CASSEVILLE et Vincent BONNAY Secrétaire de rédaction : Cathy PELLERAY (02-43-39-07-33)

Qui d’autre ? Du Lituanien, comme s’il en pleuvait. Kleiza, Jasikevicius, Siskauskas, Petravicius et les « jumeaux violeurs » (les Lavrinovic). Par grandeur d’âme, et parce qu’il « change de club », on épargnera Zydrunas Ilgauskas, qui aura réussi le tour de force, en plus de quinze ans de carrière, de ne porter que trois fois le maillot Lietuva – c’était en qualifs pour l’Euro… 1995. Il y a du Slovène, aussi : Erazem Lorbek (piscine), Matjaz Smodis (chasse au zébu

à mains nues), Sasha Vujacic (traitement médical contre les cheveux gras) et Beno Udrih. Ce dernier a fait l’effort de débouler au camp de préparation mais s’est brouillé avec le coach, Memi Becirovic, avant même le premier match, au motif que Memi lui refusait la place de titulaire qu’il convoitait. Udrih sélectif ! Lui, pour le coup, il a de la chance d’être né si tard car, du temps du Professeur Nikolic, les préparations d’avant Mondial de la Yougoslavie, c’était quatre mois et demi à manger des cailloux et à cracher du sang – voir pages 12-13. Et les déserteurs, Tonton Aleksandar allait les chercher avec des potes à lui et les emmenait, par l’oreille, faire un footing au fond d’un bois sombre de Voïvodine, pour leur apprendre le respect. Et personne ne mouftait. Andrei Kirilenko ? Il s’est rendu à l’évidence, à défaut de se rendre à Istanbul : il doit penser à son mollet – il marche sur des œufs – et à son contrat expirant dans un an. Dirk Nowitzki ? Il ne doit pas signer un nouveau contrat, ce qui l’aurait contraint à déclarer forfait. En fait, il a déjà signé un nouveau contrat, ce qui le contraint à déclarer forfait – entraînant au passage la défection de Chris Kaman, précédé en cela par JeanPatrick Femerling et Sven Schultze. La FIBA, qui avait accordé des wild cards à l’Allemagne, la Russie et la Lituanie (ainsi qu’au Liban), est ravie… Bref, avec tous les « très attachés à l’équipe nationale » – et quelques retraités, volontaires ou non, du genre Nash, Stojakovic, Rakocevic, Jaric, etc. –, il y a de quoi monter huit équipes pas dégueulasses du tout. Deux poules de quatre, les deux premiers de chaque groupe qualifiés pour les demi-finales, et hop, le tour est joué. Et tout le monde finit dans la piscine… n (*) Ne manquez pas nos toutes nouvelles gammes, en vente dès après le début du championnat : « Le groupe vit bien », « On a eu une préparation tronquée » et « C’est la faute des médias ».

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Pascal Legendre / BasketNews

Pascal Legendre / BasketNews

reportage

LA TUNISIE À PAU

Les Bleus clôtureront leur stage à Pau, le 7 août, par un match amical contre la Tunisie, un adversaire qu’ils n’ont affronté qu’une seule fois… en 1967. En s’offrant le bronze, il y a un an au championnat d’Afrique, la Tunisie s’est qualifiée pour la toute première fois à un championnat du monde et met les petits plats dans les grands : 62 jours de préparation, au pays, en France, aux États-Unis et en Turquie, ponctués de 22 matches amicaux, et le rappel de quelques expats dont Fabien Daure-Saada, champion de France de NM2 avec Sorgues, qui a été intégré dans la « liste des 24 », mais qui n’apparaît pas dans le roster de 12 joueurs communiqué à la FFBB pour ce match à Pau. À la mi-juillet, la Tunisie s’est inclinée face à la Finlande (6892), mais a vaincu l’Angleterre (77-52), la Côte d’Ivoire (67-63) et la Belgique à Ostende (61-58). Avant de rejoindre Pau, elle effectue un stage à Dallas avec six matches de préparation à la clé.

EDF : DEUX SEMAINES DE STAGE INTENSIF À PAU

EN BLEUS DE CHAUFFE Depuis lundi, les Bleus se sont engagés dans la préparation collective pour le championnat du monde. Mais, à des degrés divers, ils se sont maintenus individuellement en condition depuis la fin de saison. Par Pascal LEGENDRE, à Pau

U

ne petite dizaine de journalistes a participé lundi au premier point presse de l’équipe de France de basket, dans les superbes salons de La Villa Navarre à Pau. Rien à voir avec l’effervescence médiatique, un tantinet obscène, qui a entouré les Bleus du foot durant la Coupe du Monde. Et pourtant, étant donné la forte odeur pestilentielle venue d’Afrique du Sud, les basketteurs ne sont-ils pas à leur corps défendant

LE PROGRAMME DE PRÉPARATION Date (horaire) Match

Lieu 25 juillet au 6 août Stage à Pau

7 août (20h45) France – Tunisie

Pau

12 août (19h00*) Canada – France

Toronto

13 août (19h00*) Canada – France

Toronto

15 août (13h00*) États-Unis – France

New York

19 au 21 août Stage à Villeurbanne 22 août (20h30) France – Côte d’Ivoire

Villeurbanne

23 août (20h30) France – Australie

Villeurbanne

24 août (20h30) France – Brésil

Villeurbanne 26 au 27 août Stage à Izmir

28 août au 12 septembre Mondial en Turquie * Heure locale

indirectement touchés par la série de scandales déclenchée par Raymond Domenech et ses ouailles ? « Il y a forcément une incidence puisque vous me posez la question et que RTL l’a déjà fait hier, une incidence pour tous les sports en France et plus particulièrement les sports collectifs », a répondu Vincent Collet. « Patrick Beesley – le manager de l’équipe de France – et moi, on en a parlé au groupe hier et le mot d’ordre, s’il y en a un, c’est que l’on souhaite simplement être nousmêmes, avoir la même attitude que l’an passé. Je pense que cette attitude était satisfaisante, notamment au niveau de l’ouverture vers les supporters lors des entraînements public ou dans le comportement à l’issue des matches. » En fait, la communion de Tony Parker and Co avec les fans sur les terres béarnaises avait été tout simplement exceptionnelle ; les joueurs, pour remercier le fougueux public de son soutien, allant jusqu’à chanter le célèbre « paquito » sous la tente des VIP après la qualif’ obtenue contre les Belges. « On a mis le pistolet sur la tempe de Patrick Beesley et on lui a dit que cette année, il avait le choix entre aller à

Pau ou… aller à Pau », a plaisanté le coach. La ville a été tellement ravie de l’attitude classieuse des basketteurs qu’elle a souhaité négocier avec la fédé un partenariat de trois ans qui pourrait ainsi se prolonger jusqu’à la préparation des J.O. de Londres. À la charge des Bleus de partager hier un goûter avec des enfants au Sport Animation Vacances de la ville où ils ont participé à un concours de tirs sur des mini-paniers, et d’ouvrir demain vendredi un entraînement au public qui sera ponctué d’une séance de dédicaces. Du classique. Outre la chaleur de ses supporters et la bienveillance de la municipalité, la cité du bon roi Henri IV a quantité d’atouts, notamment un Palais des Sports doté d’un excellent parquet et d’une salle de musculation intégrée. La Villa Navarre et ses arbres plus que centenaires constituent aussi un cadre qui ne peut laisser personne indifférent, même un joueur NBA habitué au grand luxe très standardisé des hôtels américains. Vingt-et-un entraînements, d’une durée variant d’une heure et demie à deux heures quinze, sont programmés à Pau et les Bleus n’ont pas lambiné : « Nous avons une équipe jeune et les qualités

de la jeunesse, c’est forcément plus d’engagement, d’intensité, et ça a commencé dès ce matin. C’est surprenant pour un premier entraînement, même s’il faut se garder de faire du triomphalisme. Il faut que l’on ait de la qualité dans la constance », exige le coach. L’approche est un peu différente de l’an dernier où il fallut passer par une longue et incertaine période de qualification avant d’aborder l’Euro. Cette fois, la participation pour le Mondial est assurée et la préparation plus sereine mais avec en son milieu une mini-tournée en Amérique qui sera presque exclusivement consacrée aux matches. « C’est ici à Pau, pendant quatorze jours, que l’on va beaucoup s’entraîner. Il faut qu’à la sortie de ce stage, notre jeu soit calé et qu’ensuite on cherche à peaufiner, à améliorer notre condition physique. »

Pas le temps… d’avoir un préparateur physique Le staff de l’équipe nationale, en perpétuelle évolution au fil des ans, est composé en permanence de trois coaches (Vincent Collet et ses deux assistants, Ruddy Nelhomme, un novice, et Jacky Commères, qui était déjà as-


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reportage et d’autres pas. Il vaut mieux avoir un regard intelligent sur chaque joueur, en se disant par exemple qu’untel a besoin de poursuivre un travail de jambes qu’il fait habituellement. Mais après il faut se sortir de ces préoccupations individuelles pour se mettre dans la construction d’une équipe, d’un jeu collectif. » La NBA est la ligue de sports co la plus « individuelle » au monde et ses Beaubois ont connu un été très studieux, méthodes, sa philosophie, rejaillissent totalement sur les équipes nationales. disputant chacun cinq matches de Y compris donc dans la préparation physummer league. Ian Mahinmi a soigné ses bobos à Los Angeles, s’est entraîné sique. « Je lis beaucoup de bouquins sur la préparation sportive où l’on dit que ça à Dallas, tout en cherchant un nouveau club et en se reposant un peu en France doit être progressif, avec des groupes de travail, des tests », explique Jacky Com(voir interview). Leur point commun ? Tous se sont pris en charge individuelle- mères. « On est souvent décalé avec ces théories. Lorsque les préparations ment pour entretenir leurs corps. En majorité, ils disposent à cet effet de sont courtes, il faut être pragmatique et se demander où sont les priorités et préparateurs attitrés. Un phénomène comment faire pour que l’équipe soit la que Jacky Commères date de cinq ans meilleure possible. » et qui a ses conséquences directes Et Vincent Collet ne se perd pas en dans la vie de l’équipe nationale. « Les joueurs ont ici à Pau des programmes de considérations inutiles. Comme l’an dernier, comme toujours, l’atout numéro un des Bleus sera la défense. Seuls Rodrigue Beaubois, Fabien Causeur et Charles Lombahé-Kahudi sont réellement novices et le coach a souligné que lors du premier entraînement – où les aspects Jacky Commères défensifs furent travaillés –, « on a pu mesurer que les choses n’avaient pas été oubliés. » Ensuite, préparation physique qui sont souvent il sera temps de passer au chapitre les leurs. C’est exactement dans la continuité de ce qu’ils ont l’habitude de 2. Soit « amener du mouvement dans faire sachant que la plupart connaissent le jeu offensif, ce qui a toujours été nos exigences. Je ne vais pas faire une la faiblesse de l’équipe de France ces dernières années. » séance de musculation sur quarante minutes pour tout le monde avec des ex- Tout ceci se fait à Pau, sans emballeercices que certains maîtriseraient bien ment médiatique mais avec ardeur. n de Poitiers – pour un séjour qui a allié basket et farniente. Il a ensuite rallié Bordeaux afin de se mettre définitivement dans la peau de président des JSA dont il va être propriétaire à hauteur de 51%. Alexis Ajinça et Rodrigue

Vingt-et-un entraînements sont programmés à Pau.

Pascal Legendre / BasketNews

« Les joueurs ont ici à Pau des programmes de préparation physique qui sont souvent les leurs »

Vincent Collet et les Bleus commencent leur préparation à Pau (page de gauche). Le Maverick Rodrigue Beaubois (ci-dessus) découvre la sélection.

SANS NOAH, DONC ?

Hervé Bellenger / IS-FFBB

sistant en équipe de France féminine il y a douze ans), d’un médecin (toujours le même), d’un ostéo, et de deux kinés. Tous sont rompus aux habitudes du haut niveau puisque les « blouses blanches » officient habituellement l’un à Gravelines, l’autre à Pau et un troisième à Orléans. Il existe une vraie complicité avec les joueurs. Sans parler d’un jeune entraîneur, Nicolas Absalon, qui est spécialisé dans la vidéo et qui, comme le rappelle Jacky Commères, « a pour mission de nous fournir à tous moments des images sur nos matches, nos entraînements, et de nos adversaires, et de composer des montages. » Étonnamment, et à l’inverse de Frédéric Aubert avec les féminines, aucun préparateur physique spécifique n’est attaché aux Bleus. Jacky Commères fait fonction. « Je réfléchissais à la possibilité de faire précéder ce camp d’entraînement par une période de préparation avec du travail individualisé, technique et physique, avec la présence d’un préparateur, mais c’est impossible car nous sommes tenus par des contraintes de temps et donc, nous faisons directement du basket », dit-il. « On estime aussi que les progrès à rechercher ne sont pas dans la valeur athlétique des joueurs mais davantage dans la précision dans le jeu, la façon d’attaquer, de défendre. » Les internationaux sont arrivés à ce premier rassemblement en empruntant des sentiers divers et variés. Ainsi, après des vacances en Afrique du Sud avec Ronny Turiaf, Boris Diaw s’est retrouvé dans l’île de la Réunion avec pas mal de joueurs de Pro A – dont ceux

IL PEUT TOUJOURS Y AVOIR DES SURPRISES La préparation d’une équipe nationale est tout sauf un long fleuve tranquille. D’ici la fin août, les rebondissements sont (presque) garantis.

L

es précédents en équipe de France démontrent que vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain, qu’il faut compter avec les forfaits, les blessures, les méformes et aussi – heureusement – les révélations. Donc sont absents, Tony Parker – un brin las et qui veut être en position de force pour négocier un nouveau et lucratif contrat avec les Spurs –, Mickaël Piétrus, Ronny Turiaf, Antoine Diot et Kevin Séraphin – blessés. Il y a une grosse inconnue, Joakim Noah, sorte d’Arlésienne du basket français, toujours espéré, et pour l’instant présent seulement trois fois à Strasbourg, l’an dernier, pour des matches amicaux sans suite. Le fils de la « personnalité préférée des Français » – d’après le JDD – dit être « attaché à l’équipe de France » mais ne veut pas s’engager tant qu’il n’a pas prolongé, à la hausse, son bail avec son club. Le problème, c’est que les Bulls, actifs sur le marché des transferts, ne lui ont toujours rien proposé et que le staff des Bleus affiche son pessimisme. « Plus on avance dans le temps et plus les chances sont restreintes. Si ça ne se fait pas rapidement, je ne vois pas pourquoi ça se ferait le 20 août plus que maintenant. Les Bulls attendront le courant de la saison pour le faire », résume le coach, qui n’a pas mis de date butoir mais qui ajoute, « à un moment ça sera très compliqué, car l’équipe aura une hiérarchie, elle va se mettre en place. » Ceci dit, si par bonheur, Joakim Noah était dispo, comment lui refuser l’accès à l’équipe de France, même au dernier moment ?

Un meneur rappelé ?

Sa présence chamboulerait le paysage intérieur, galvaniserait les troupes. Même s’il n’a pas d’expérience du jeu international, il serait potentiellement l’un des tout meilleur pivots de ce championnat du monde. Et puis, souvenez vous, il y a cinq ans, pour force

majeure, Frédéric Weis était arrivé en dernière semaine, en condition physique précaire, et la France avait gagné une médaille de bronze à l’Euro serbe. Fredzilla n’y était pas complètement étranger, un Big Man, ça change tout. Ceci dit, comme tout coach, Vincent Collet veut rester dans le concret et ne pas attendre sans bouger le prince charmant. « On a parlé hier des absents avec les joueurs, j’en parle aujourd’hui avec vous une dernière fois, et après on va se projeter définitivement vers cette campagne, en parlant des joueurs qui sont là. J’espère qu’ils vont élever leur niveau de jeu pour permettre à l’équipe de France d’être à son meilleur niveau. » Concernés au premier chef : Alexis Ajinça, Ian Mahinmi, Ludovic Vaty – sans galons ou pratiquement en équipe nationale – et Ali Traoré – vu seulement à l’Euro 09 – qui ont à conquérir le « poste bas ». Et là aussi, les contretemps sont au menu. Ali, touché au genou en début de semaine, devrait se remettre vite mais Alexis, qui a eu la douleur de perdre son père, a quitté le stage, temporairement a priori. Autres joueurs mis sous le microscope : les deux anciens frères d’arme de Cholet Basket, Rodrigue Beaubois – un autre néophyte – et Nando De Colo, dont on attend énormément au poste de meneur vu l’absence de Tony Parker. Théoriquement, c’est à partir des 15 de Pau (plus Noah) que Vincent Collet doit bâtir sa sélection définitive. Mais cet érudit connaît suffisamment l’Histoire du basket français pour ne jamais dire jamais. D’ailleurs Aldo Curti et Aymeric Jeanneau sont sur la liste d’attente du côté des meneurs. Jeanneau est un habitué des promotions de dernière minute et ça lui va bien. Et puis, si besoin impérieux, pourquoi ne pas sortir du chapeau Andrew Albicy, MVP de l’Euro espoirs, comme Antoine Diot l’été dernier ? Par contre, Tony Parker l’a juré, craché, quoiqu’il arrive, il ne viendra pas à la rescousse avec son habit de Zorro. n


06

eNTRETIEN

Pascal Allée / Hot Sports

BLEUS : IAN MAHINMI SE RACONTE

« BATTRE LE TEAM USA, ÇA ME MARQUERAIT À VIE »

NBA est longue, 82 matches, avec énormément d’entraînements, de déplacements, et si tu n’as pas une structure assez costaude, tu n’y arriveras pas. Il faut renforcer son corps. Surtout quand on joue à mon poste. L’un de mes premiers matches, je l’ai fait contre Zo Mourning qui jouait à Miami. Sur l’une des Propos recueillis par Pascal LEGENDRE, à Pau premières actions, j’ai essayé de l’enfoncer, mais il a résisté, c’est comme si j’étais contre un mur. Je n’avais jamais rencontré quelqu’un d’aussi dur. C’est J’avais envie de trouver une situation où le club me là que j’ai pris conscience que je n’y étais pas encore u’as-tu fait de ton été ? Après la saison, je suis resté une semaine voulait vraiment, où je me sente confortable, et où physiquement. Et pourtant, au Havre comme à Pau, j’avais été bien suivi au niveau muscu. à Los Angeles pour travailler avec Fabrice il y avait moyen de jouer. Derrière Dirk (Nowitzki), il n’y a pas de superstars, même si c’est vrai que (Gauthier) et son associé, pour remettre mon corps Avec le recul, estimes-tu avoir choisi la à 100%, gommer tous les petits bobos de la saison. Tyson Chandler est dans le Team USA, mais avec bonne option en allant en NBA aussi jeune ? lui, Brendan Haywood, Alexis (Ajinça) et moi, la J’ai pris ensuite deux, trois semaines de vacances. Transiter plus longuement par l’Euroleague concurrence est saine. J’en ai profité pour venir en France, être avec n’aurait-il pas été plus efficace ? ma famille. Je suis reparti ensuite à Dallas pour Je ne pense pas. J’avais fait un bon début de Il y a deux ans, tu as manqué toute la saison travailler avec un coach et un coach de muscu. J’ai suivi un programme pendant trois semaines pour me à cause de ta cheville, et l’année dernière, tu saison avec les Spurs la première année avant qu’ils décident de m’envoyer en D-League. Ça se as été blessé durant l’Euro. Tu ne cèdes pas remettre en rythme. Ensuite, j’ai visité différentes passait super bien, j’ai continué à progresser. J’ai parfois au découragement ? équipes qui étaient intéressées par mon profil. été All-Star, « showcase first team » en D-League, Lorsque je me suis cassé la cheville, je me suis assis et je me suis dit « qu’est-ce que je vais faire ? » C’était ça m’a donné énormément de confiance. Pop (Gregg C’est toi qui a choisi de quitter les Spurs ? Popovich) avait vraiment le projet de me lancer Il y avait de fortes chances que je reste à San Anto- une année assez décisive dans ma carrière, je ne nio, mais c’est la venue de Tiago Splitter qui m’a un pouvais pas jouer, et c’est vrai que sur le moment j’ai l’année suivante avant que la blessure arrive. Elle aurait pu survenir aussi bien en Europe, tu ne peux peu décidé à partir. Avec mon agent, on a ciblé cinq douté un peu. Après, non, tu sais que les blessures pas contrôler ça. clubs même si on a discuté avec d’autres équipes. font partie de la vie des sportifs professionnels. Je travaille énormément et je me dis qu’une blessure, c’est un petit Pourquoi les Mavericks ? arrêt, un recul pour mieux sauter. Je suis allé vers l’équipe qui me voulait le plus. Depuis le début de la free agency ils ont montré L’absence certaine de Ronny beaucoup d’intérêt envers moi, que ce soit le coach, le GM et le président owner. Les Mavericks Turiaf et probable de Joakim Noah te donnent envie d’être me voulaient vraiment et c’est toujours mieux Penses-tu avoir corrigé ta propension à faire titulaire en l’équipe de France ? d’aller dans une équipe quand tu es attendu. beaucoup de fautes ? Chaque année, c’est pareil. Tous les joueurs qui J’ai beaucoup évolué sur ça, ça vient avec la maturité viennent en sélection nationale sont tous forts, Tu n’as pas peur de te retrouver encore une dans le jeu. Quand tu es jeune, tu veux tout bien faire, aussi que Ronny ou Joakim soient là ou pas, je fois sur le banc ? sais ce que je peux apporter à l’équipe, je donne le tout contrer. Tu apprends que lorsque tu es battu, il Si tu vas dans une franchise et que le coach ne faut prendre sur soi-même, t’encaisses deux points maximum et si le coach n’aime pas mon profil, ne te veut pas forcément ou alors c’est le GM, ce et voilà. Maintenant, je peux jouer sans faire trop de me sélectionne pas, ce n’est pas la fin du monde. n’est pas facile. À Dallas, le projet est bon et les fautes. Je ne fais pas trop attention à qui vient, qui ne joueurs en face de moi me conviennent pour que vient pas, je joue mon jeu. je puisse faire ma place dans l’équipe. C’est vrai Qu’est-ce qui s’est passé le 10 janvier quand que quelques équipes qui ne sont pas forcément tu as marqué 15 points et pris 9 rebonds Tu fais 115 kg aujourd’hui. Fais-tu beaucoup en playoffs ont montré leur intérêt, mais c’était contre les Nets ? de muscu ? un peu mitigé. Je n’avais pas envie d’attendre, J’ai beaucoup travaillé avec mes coaches et je Quatre ou cinq fois par semaine. Les moyens sont d’attendre, d’arriver au mois de septembre, de savais qu’à un moment, ils allaient me donner devenir une sorte de roue de secours, et finalement supérieurs à ceux qui existent en France. Aux Spurs, il y avait trois coaches de muscu. Une saison ma chance. Je suis resté prêt. Et en NBA, il y a de signer avec n’importe qui pour n’importe quoi.

Avec ses 2,09 m – sans chaussures – et ses 115 kg, le forfait certain de Ronny Turiaf et celui probable de Joakim Noah, Ian Mahinmi peut être le point d’ancrage à l’intérieur dont la France a absolument besoin. À bientôt 24 ans, pour le néo-Maverick, il est temps… de jouer.

Q

tellement de concurrence qu’il faut saisir ta chance quand on te la donne. Ce fut une surprise. Juste avant le match, l’assistant-coach m’avait juste dit, « Ian, ne sois pas surpris si tu rentres assez tôt dans le match. » Le match a commencé et boom !, j’étais prêt. La déception, c’est qu’après je n’ai pas eu un temps de jeu conséquent, cinq minutes par ci, sept minutes par là, parfois en fin de match, parfois je suis rentré dans le deuxième quart-temps et plus après. J’étais un peu frustré. Et en NBA, tu n’as pas d’explication. Et si on te remet dans le bain, il ne faut pas avoir d’excuse en disant, « ça fait cinq matches que je n’ai pas joué, coach, je ne suis pas prêt. » Il faut produire tout de suite quand tu rentres. Porter le maillot bleu pour toi, c’est quoi : un rêve d’enfance, un devoir, un moyen d’assurer ta promotion ? C’est un honneur ! Tu représentes ton pays dans une sélection, tu fais partie des douze meilleurs joueurs français. Surtout, l’objectif de chacun, c’est d’avoir une carrière, un palmarès, de gagner le plus de titres possibles, et pour ça t’es obligé de passer par l’équipe de France. J’ai envie de tout gagner. Ça passe par le championnat de France, la coupe de France, les coupes d’Europe, les J.O., tout ça… L’un de mes meilleurs souvenirs, c’est la médaille de bronze avec les juniors (en 2004 avec Johan Pétro). On avait un groupe solide, on pensait même pouvoir gagner l’or. J’ai fait un super championnat, ça a été le déclic, c’est à partir de là que je me suis dit « ah !, je suis pas mal… »

« Les Mavericks me voulaient vraiment et c’est toujours mieux d’aller dans une équipe quand tu es attendu »

Es-tu spécialement excité de jouer le Team USA au Madison Square Garden ? C’est un challenge ! Tu joues avec eux en NBA et là, tu vas représenter ta nation contre eux. Tout le monde sait que ce sont les champions olympiques, que c’est l’équipe à battre. Et au Madison Square Garden ! Tu peux demander à tous les basketteurs, jouer New York, c’est spécial, avec les petits vestiaires, les photos de Michael Jordan, Patrick Ewing. Tu te dis, « ah !, c’est le Madison Square Garden ! » Gagner contre le Team USA, ça me marquerait à vie. n


07

analyse

CE QU’ILS SONT DEVENUS

LES CHAMPIONS D’EUROPE U20 AU CRIBLE

VRAIE PERF OU PAS ?

L’histoire le prouve, un titre chez les jeunes n’apporte aucune garantie pour la suite. Aux côtés des Parker, Diaw et Batum, tous n’ont pas réussi à percer après avoir remporté l’or européen dans leur catégorie.

Médaillée d’or à l’Euro croate, l’équipe de France des moins de 20 ans a remporté une compétition que peu de monde imaginait à sa portée. Dix jours après l’exploit, les spécialistes analysent la performance des Bleuets.

JUNIORS 2000

Par Florent de LAMBERTERIE

LA VICTOIRE FRANÇAISE EST-ELLE UNE SURPRISE ?

Club 2009-10

Boris Diaw

Charlotte Bobcats (NBA)

Yakhouba Diawara

Miami Heat (NBA)

David Frappreau

Vihiers (Régionale 1)

Robert Michalski

Alfortville (N2)

Vincent Mouillard

Limoges (Pro B)

Gaëtan Muller

Cergy-Pontoise (N2)

Noël Nijean

Pont-de-Cheruy (N2)

Tony Parker

San Antonio Spurs (NBA)

Mickaël Piétrus

Orlando Magic (NBA)

Guillaume Szaszczak Le Portel B (Prénationale) Ronny Turiaf

Golden State Warriors (NBA)

Guillaume Yango

Le Mans (Pro A)

FIBA Europe / Ciamillo-Castoria / Matteo Marchi

Christophe Léonard, Andrew Albicy et Jonathan Rousselle, trois héros de Zadar.

celle qui venait spontanément à l’esprit avant le tournoi, au moment de prédire le futur vainqueur.

ouvert, beaucoup de déplacements sans ballon… Même quand ils n’arrivaient pas à scorer, il était évident qu’ils jouaient un basket très travaillé. » Avec une préparation très longue – 16 QUEL EST LE VRAI NIVEAU matches amicaux, 3 seulement pour DE CET EURO ? l’Espagne – Toupane a eu le temps de Sur cette question, les avis divergent. peaufiner son jeu et de structurer son Vainqueur l’été dernier, Konstantinos groupe. Une efficacité collective qui a Missas juge que « cette année, le permis de compenser l’absence relative niveau était très élevé, bien meilleur UNE BONNE ÉQUIPE OU de talent de cette équipe, même si que l’année précédente. » De son côté, DES BONS JOUEURS ? Orenga constate une césure entre le De l’avis général, les Bleuets ont gagné certains joueurs ont tapé dans l’œil haut du panier et le reste. « Le niveau grâce à leur maîtrise collective plus que des observateurs. Si Andrew Albicy fait l’unanimité, d’autres également était correct. La Grèce, l’Espagne, la par leurs individualités. « Ce n’est pas France, la Serbie, la Russie et la Croatie étonnant que cette équipe-là ait gagné ont marqué les esprits durant cet Euro. « Mon favori c’est Paul Lacombe », nous proposaient un basket de haut niveau et pas la précédente », analyse Juan confie Yarone Arbel. « Il a longtemps avec des joueurs très bons. Les six ou Antonio Orenga. « Cette équipe avait sept meilleures équipes auraient pu sans doute moins de talent qu’en 2009 été sous le radar et selon moi, il explose aujourd’hui. » jouer l’or mais il y avait vraiment un mais l’alchimie entre les joueurs était Konstantinos Missas a jeté son gros décalage avec le reste. » meilleure. Tactiquement, la meilleure dévolu sur Christophe Léonard, qu’il voit Yarone Arbel, en revanche, se montre équipe était la France. » capable d’aller très loin dans le futur. « C’est un superbe athlète mais il doit encore améliorer son tir extérieur. S’il y arrive, il peut envisager la NBA. » Même son de Juan Antonio Orenga cloche chez Juan Antonio Orenga, en admiration devant le talent du Cholenettement moins enthousiaste. « Ce « Ce qui a surtout retenu mon intentais. « Il est très polyvalent. Il peut jouer n’était pas le top niveau. La Lituanie, tion », poursuit Yarone Arbel, « c’est dos au panier, peut tirer, peut driver. » qui d’habitude présente toujours des que le coach a vraiment réussi à leur Cette somme de talents mis au service fortes équipes en jeunes, a été vraifaire maîtriser de nombreux systèmes ment mauvaise. Les Turcs, qui sont de jeu sur le bout des doigts. La France de l’équipe a donc porté ses fruits généralement costauds à ce niveau, était probablement l’équipe la mieux or- en décrochant l’or pour sa dernière ont terminé 13e, la Serbie a beaucoup ganisée, ce qui n’est généralement pas campagne en jeune. Reste encore à la particularité des équipes françaises. voir comment ces douze champions déçu », estime-t-il. « J’ai vu des Euros utiliseront ce titre pour la suite de leur Un ballon sans cesse en mouvement, U20 de bien meilleure qualité mais carrière. n une recherche systématique du joueur cela n’enlève absolument rien à la performance des Français car saisir sa chance de remporter l’or n’est pas quelque chose de simple à réaliser. Quinze autres équipes auraient pu saisir cette chance, il ne faut jamais oublier cela, et puis quoi qu’on en dise, ils ont vraiment bien joué à partir des quarts de finale. »

« Moins de talent qu’en 2009 mais une meilleure alchimie entre les joueurs »

FIBA Europe / Ciamillo-Castoria

Renouvelée à 100% par rapport à l’année dernière, l’équipe de France espoir version 2010 n’avait donc rien de commun avec sa devancière, médaillée d’argent à l’Euro 2009. Tant du point de vue de son identité que de son pedigree puisque sur les douze hommes de Zadar, six d’entre eux (Albicy, Lacombe, Lang, Léonard, Ramassamy et Tanghe) n’avaient obtenu qu’une modeste 8e place au championnat du monde U19 en Nouvelle-Zélande l’été dernier. Autant dire que les garçons de JeanAimé Toupane n’étaient pas forcément attendus au top niveau cette année. « Pour être honnête, je ne les considérais pas comme des candidats sérieux pour le titre avant le début de l’Euro », reconnait Yarone Arbel. Depuis 2003, cet Israélien sillonne toute l’Europe chaque été pour suivre les compétitions de jeunes. Rédacteur régulier pour l’Euroleague et la FIBA, et scout à l’occasion pour différentes équipes européennes, il a vu passer un sacré paquet de prospects ces dernières années, à commencer par le fameux duo grec Pappas/Papanikolaou. « Avec tous les titres qu’elle a déjà remportés, la génération grecque semblait nettement au-dessus. La Croatie était très forte et jouait à domicile, les Serbes avaient de très forts joueurs… Selon moi, la génération dorée en France c’était celle de l’année dernière, avec Diot, Jackson, Séraphin, et je ne voyais pas la nouvelle réussir là où eux avaient échoué. » Battu par les Français en finale, Konstantinos Missas, l’entraîneur des U20 grecs, aurait sans doute misé sa pièce sur une autre équipe. « Pour moi, la Serbie était l’équipe avec le plus de talent dans cet Euro », juge-t-il. Si son homologue espagnol, Juan Antonio Orenga, avoue qu’il considérait les Français comme l’une des formations capables de s’immiscer dans la lutte, il rend hommage au travail de Jean-Aimé Toupane pour expliquer la performance des Bleuets. « C’est un homme très tranquille, il aime communiquer. Ce n’est pas le genre à s’énerver au moindre truc, ça se voit qu’il entretient de très bonnes relations avec ses joueurs. Et puis il a de l’expérience, il avait déjà gagné l’argent l’année dernière. » Bref, une bonne équipe en somme, mais sans doute pas

Joueur

Alexis Ajinça avec les U18 en 2006

JUNIORS 2006 Alexis Ajinça*

Charlotte Bobcats (NBA)

Nicolas Batum*

Portland Trailblazers (NBA)

Jessie Bégarin

Saint-Chamond (N1)

Frens Johwe Casseus

Orléans (Pro A)

Antoine Diot*

Le Mans (Pro A)

Edwin Jackson

Rouen (Pro A)

Abdoulaye M’Baye* Dijon (Pro A) Benoît Mangin

Charleville-Mézières (Pro B)

Adrien Moerman*

Orléans (Pro A)

Olivier Romain*

Trappes (N2)

Kim Tillie

Utah (NCAA)

Ludovic Vaty*

Orléans (Pro A)

*Champions également avec les cadets en 2004

CADETS 2004 David Aristée

Blessé

Mathieu Lefèvre

Basse-Indre (N2)

Benjamin M’Boli

Angers Saint-Léonard (N1)

Aurélien Rigaux

Angers BC (N1)

Jean-Yves Zahoui

Brest (Pro B)


08

Spécial équipe de France jeunes

résultats MONDIAL U17 Filles à Toulouse (France)

Premier tour : États-Unis bat France Turquie bat France France bat Russie France bat Japon France bat Canada

70-45 54-51 56-53 70-67 81-60

Quart de finale France bat Australie

69-59

Demi-finale France bat Belgique

59-49

Finale États-Unis bat France

92-62

Euro U20 Filles à Liépaja (Lettonie)

Premier tour : France bat Bulgarie France bat Pays-Bas France bat Pologne

73-51 83-53 80-31

Deuxième tour : France bat Ukraine Lettonie bat France Russie bat France

80-66 70-67 76-59

Quart de finale 69-61

Yves Mora / FFBB

France bat Lituanie

Demi-finale Russie bat France

81-65

3e place Lettonie bat France

53-49

MONDIAL U17 FILLES

VICE-CHAMPIONNES DU MONDE !

Finale Russie bat Espagne

75-74

Euro U18 garçons à Vilnius (Lituanie)

Premier tour Espagne bat France Lettonie bat France France bat Suède

61-57 61-58 57-42

Deuxième tour Lituanie bat France France-Slovénie France-Pologne

104-63 mardi dernier mercredi dernier

programmeS

À Toulouse, l’équipe de France des moins de 17 est allée aussi haut qu’elle a pu. La dernière marche contre des Américaines très largement au-dessus était trop haute. Malgré tout, cette médaille d’argent reste une magnifique performance.

Euro U18 Filles

Par Thomas BERJOAN

à Poprad (Slovaquie) 29 Juillet : France-Ukraine 30 Juillet : France-Turquie 31 Juillet : France-République Tchèqye 2,3 et 4 août : Huitièmes de finale 6, 7 et 8 août : Finales

«

Une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne. » La citation est tellement connue qu’on ne sait même plus à qui elle appartient. Mais parfois, une finale, ça se perd. C’est malheureusement ce qui est arrivé à l’équipe de France des moins de 17 pour « son » championnat du monde à Toulouse. Déception ? Évidemment, avant la finale, coach Arnaud Guppillotte prévenait que « les joueuses américaines sont des jeunes filles comme nous, elles ne sont donc pas à l’abri de faire un mauvais match (…) Il ne faut pas se poser en victime. » Mais quelques minutes plus tard, il dressait déjà un bilan de réussite totale pour son équipe.

Euro U16 garçons à Bar (Monténégro) 5 août : France-Lituanie 6 août : France-Grèce 7 août : France-Danemark 9, 10 et 11 août : Huitièmes de finale 13, 14 et 15 août : Finales

Statistiques cumulées u17 F Joueuse

Christelle Diallo Margaux Galliou-Loko Olivia Epoupa Esther Niamke Sara Chevaugeon Jodie Cornelie Claire Stievenard Alice Nayo Marie-Bernadette Mbuyamba-Tshimanga Caroline Plust Lola De Angelis Laure Mercier

MJ Min %Tirs 3-pts

8 8 8 8 8 8 8 7 7 5 8 7

23 26 25 22 18 17 22 10 6 5 22 8

43,5 44,3 38,5 27,4 35,4 26,3 31,0 41,4 56,2 50,0 20,0 15,8

0-1 7-18 3-19 8-32 10-35 2-12 2-20 0-0 0-0 4-8 4-11 3-15

LF

Rb

Pd

Int

Ct

Bp

Pts

11-21 9-10 22-37 7-8 1-2 7-12 9-17 7-10 4-4 0-0 3-4 0-0

4,6 6,1 4,4 2,8 1,5 4,5 2,6 2,6 2,0 0,4 3,6 0,9

0,6 0,5 2,6 1,8 0,4 0,6 0,5 0,3 0,0 0,0 0,1 1,1

0,6 1,0 2,1 0,9 0,5 0,6 1,0 0,3 1,0 0,0 0,6 0,2

0,6 0,6 0,0 0,1 0,4 1,1 0,7 0,0 0,5 0,0 0,1 0,0

2,5 1,6 2,4 1,9 0,8 2,0 1,3 0,7 0,4 0,2 0,2 0,4

11,4 8,8 8,1 6,9 5,6 4,9 4,6 4,4 3,1 2,4 2,1 1,3

Comment l’en blâmer ? Depuis la bande à Bonato, Sciarra et compagnie, vicechampions du monde des moins de 22 ans (une catégorie disparue) derrière les Américains, aucune équipe de basket français n’était parvenue à jouer une finale de championnat du monde. Les Bleuets version Batum&Diot en 2007 avaient calé devant en demi face… aux Ricains, évidemment ! En basket féminin, aucune équipe n’avait jamais atteint ce stade d’un Mondial. Alors, certes, le tableau d’affichage final fait mal. 62-92. Trente pions. « On se prend une bonne taule mais nous avons fait quelque chose qui n’a jamais été fait », explique la capitaine Claire Stievenard. « Le bonheur dépasse la déception de la défaite. » La France a payé le tarif moyen contre une fantastique armada américaine qui a remporté ses 8 matches sur un écart moyen de 37,4 points ! La paire intérieure Elizabeth Williams (1,91 m et 13,5 pts, 7,6 rbds, 2,0 cts et 1,8 pd) et Breanna Stewart (1,91 m, 12,8 pts, 7,5 rbds, 2,1 cts et 1,4 pd) était injouable, bien soutenue par les shooteuses Kaleena Lewis (1,83 m, 11,6 pts et 19/39 à 3-pts) et Ariel Massengale (1,68 m, 10,1 pts et 5,4 pds). Plus physiques, plus adroites, plus grandes, tout simplement une classe d’écart. « Dans le sport, la seule chose qui compte c’est de ne

pas avoir de regret », retenait le coach des Bleuettes à l’issue de la rencontre. « Quand on est battu par plus fort il faut l’accepter. C’est un bonheur d’être arrivé en finale. Nous avons shooté avec 32% de réussite et elles ont pris 20 rebonds de plus. Défensivement, on n’a pas pu évoluer dans notre registre, on a bricolé en permanence. Quand tu fais l’élastique en permanence, au bout d’un moment ça claque. »

Ressources mentales Pourtant, le caoutchouc devait être de bonne qualité car en dehors des deux matches contre les États-Unis, la défense a été admirable, un étau en fer forgé, ne concédant que 57,0 points en moyenne. En demi-finale contre la Belgique, malgré la fatigue d’un quart éprouvant contre l’Australie la veille et une adresse approximative (33,3%), c’est grâce à l’intensité de l’autre côté du terrain que les jeunes bleues ont gagné leur médaille. Cette équipe avait également d’autres qualités. Mentales déjà, ce qui n’est pas rien. Après la gifle initiale reçue logiquement contre les poids lourds de l’Oncle Sam, les Françaises avaient commis l’impair de chuter juste derrière contre une équipe de Turquie pourtant pas extraordinaire, qui finira 10e. Un grand classique

bleu-blanc-rouge avec une avance de dix points (36-26) gâchée en deuxième mi-temps. Panne aux lancers, fébrilité. À ce moment-là, le mondial à domicile n’est pas loin d’être terminé. Mais deux victoires dans la douleur, contre la Russie puis le Japon, surprenantes cinquièmes, vont ensuite complètement relancer le groupe. Pour la France, c’est Christelle Diallo (1,93 m) qui termine meilleure marqueuse sur la compétition (11,4 pts à 43,5% et 4,6 rbds), seule joueuse à avoir dépassé la barre des 20 points (24 face au Canada). Un vrai point d’ancrage dessous. Potentiel physique vraiment intéressant. Attention toutefois aux balles perdues (2,5 en moyenne, plus gros total français). La deuxième meilleure marqueuse de l’équipe, Margaux Galliou-Loko (1,84 m), a également été très en vue. On ne termine pas meilleure rebondeuse et meilleure shooteuse à trois-points d’une équipe vice-championne du monde par hasard (8,8 pts à 44,3% aux tirs dont 7/18 à 3-pts, 6,1 rbds). C’est également elle que coach Guppillotte a laissé le plus longtemps sur le terrain pendant ce tournoi (plus de 26 minutes par match). Enfin, il est à noter que la meneuse Olivia Epoupa est née en 1994, contrairement à toutes les autres joueuses de l’équipe. n


09

Spécial équipe de France jeunes

EURO U16 garçons

EURO U18 FILLES

SHOOTEUR À INVENTER « RACINE, HORS DU COMMUN » Une équipe amputée

Une équipe qui se découvre

Non seulement le groupe est amputé, mais en plus il faut trouver rapidement une cohésion. Coach Halin a donc enchaîné une série de matches amicaux sans précédent pour son groupe. 13 en tout ! « La plupart des filles n’ont pas vécu ensemble et n’ont pas d’expérience internationale », précise le sélectionneur. « On a eu besoin de faire beaucoup de matches amicaux pour avancer. » Maintenant, point positif, la marge de progression du groupe est importante.

Pas de star

« Je n’ai pas de joueuse très forte, aucune individualité dominante, contrairement à d’autres années », prévient le coach. « Que ce soit dans les points, dans les responsabilités. Maintenant, je pense que ça peut avoir des vertus. Ce seront vraiment les valeurs collectives qui vont être mises en avant. Et jusqu’à présent, on a vraiment très bien travaillé. » Il faudra tout de même garder un œil sur Eléonore Grossemy (1,83 m) qui sera une des leaders du groupe, par son expérience des compétitions internationales (9,4 pts et 4,9 rbds en 2009 avec les U18 vice-championnes d’Europe) et par son jeu offensif. Décrite comme une Milan Macvan au féminin, forte au sol, capable de jouer dos au panier mais également de dégainer de loin. Un profil intéressant pour un poste 4.

Objectif élevé

Malgré tout, pas question de défaitisme. Grégory Halin n’ouvre pas le parapluie, bien au contraire. « L’objectif fédéral, c’est d’être dans les 4 premiers. Au vu des moyens alloués et de notre envie, c’est l’objectif minimum. Après, le plus important, c’est d’être bien placé pour avoir un quart de finale abordable. » T.B.

EURO U20 FILLES

Tahar Assed-Liégeon, le coach des cadets depuis maintenant plusieurs saisons, pense que son groupe peut prétendre au podium. Anthony Racine en sera l’un des éléments phares.

L

’année dernière, vous aviez terminé 7e, comment évaluez-vous votre équipe cette année ? L’intérêt de cette équipe, son point fort, c’est son homogénéité. On a des joueurs intéressants, sans forcément dire que ce sont des numéros 1 européens. Le petit plus par rapport à d’autres années, mais ça reste aléatoire, c’est l’adresse. On a des joueurs qui peuvent mettre des paniers de loin, je pense à Anthony Racine (ndlr : le fils de Régis), à Charles Maraux. On va essayer de s’appuyer là-dessus. En plus humainement, c’est un groupe qui vit bien, c’est souvent le cas, mais ces garçons sont très solidaires. Après, je trouve qu’on a un manque de vécu. Quand on joue les équipes fortes, on est toujours un peu en retard, mais ça ne m’inquiète pas outre mesure… En fait, on joue des équipes qui ont déjà un petit peu un jeu d’adulte, très formaté sur l’aspect collectif.

ballons dans les mains. C’est un manque de vécu. Pour moi, c’est un potentiel très intéressant, bon garçon en plus. Il va continuer à grandir ? Sans parler d’un point de vue médical, je pense que c’est un garçon qui peut au minimum encore prendre 2 ou 3 cm. Il ne fera pas en dessous de 2,07 m-2,08 m.

Anthony Racine

Un manque de vécu, pourtant 5 joueurs étaient déjà présents l’été dernier, ça n’apporte pas des garanties ? C’est vrai que c’est un plus, mais qui ne s’exprime pas encore réellement. En revanche, c’est intéressant parce que mentalement ils connaissent déjà la compétition. Mais ça prend un peu de temps.

UNE PREMIÈRE SANS MÉDAILLE

FIBA Europe / Martin Havran

l Depuis la création de l’Euro des moins de 20 ans féminines, c’est la première fois que la France revient bredouille, après sept breloques consécutives. La faute à un spectaculaire craquage dans le match pour le bronze. Contre les Lettones, les Françaises ont compté jusqu’à 17 points d’avance en première mi-temps. Un matelas normalement très confortable sur un score aussi bas. Surtout qu’à 14 minutes de la fin, les Bleues comptaient encore 14 points d’avance. Rageant ! Cela dit, le destin de la compétition se joue plus tôt dans le tournoi. À la fin du premier quart-temps du match contre la Russie, juste avant les quarts de Diandra Tchatchouang finale, la meilleure marqueuse et leader incontestable des Bleues Diandra Tchatchouang (1,89 m, 13,0 pts de moyenne en 19 minutes seulement sur les 5 premiers matches) se donne une vilaine entorse à la cheville gauche. L’équipe parvient tout de même à se glisser dans le dernier carré en battant la Lituanie grâce à une très belle sortie offensive de Laurie Datchy, auteur de 22 points dont 9 dans le 12-3 final passé par la France aux Baltes. Beau moment. Mais de courte durée. Le lendemain, les filles d’Alain Jardel n’ont pas fait le poids face aux Russes. Fin de série.

T.B.

Quels autres joueurs à suivre ? On a Charly Maraux, un meneur de jeu (1,82 m, né en 1994), un joueur de tempérament, il a une grosse emprise sur et en dehors du terrain. Quand il est là ou pas, ça change beaucoup de choses. Après, il a des choses pour lui, c’est un scoreur aussi, il est capable de rentrer dans une raquette, de défier les grands en face et il a un tir. On a là un meneur d’avenir pour le futur. J’ai eu Antoine Diot, Léo Westermann, je me dis que ce garçon arrive dans cette veinelà. Ensuite, on a Anthony Racine (1,90 m), un arrière d’une adresse hors du commun. Depuis 20 ans que je suis dans le milieu, pour les joueurs de son âge, j’ai rarement vu ça. Aujourd’hui, il nous fait plaisir parce qu’il progresse sur le jeu sans ballon, alors qu’avant, il était uniquement sur le tir. C’est un de nos éléments moteur en ce moment. Et puis physiquement, il a des qualités et surtout des qualités en devenir. En travaillant, il va prendre de la vitesse, de la dureté et là, il sera inarrêtable. FIBA Europe / Robertas Dackus

En raison de la proximité de l’Euro U18 avec le championnat du monde des U17, le coach Grégory Halin a dû composer son équipe sans les meilleures éléments de la génération des « 1993 ». Pas facile. « Sur la génération de 1992, je n’ai pas une génération très fournie. Probablement une ou deux joueuses vont nous rejoindre et participer au final aux deux compétitions. Les 1993 sont vraiment une forte génération, sur les postes de meneuses et à l’intérieur. Donc on n’est pas aussi fort qu’on n’aurait pu l’être. »

Que donne votre secteur intérieur ? Vous disposez d’une homme fort, Mouhamadou Jateih, meilleur rebondeur et contreur en préparation… Mes grands ont un peu de mal. C’est vrai que Mouhamadou Jateih (né en 1994), quand on joue dans l’hexagone, il fait plein de choses intéressantes. Il fait 2,05 m, des grands bras, une bonne aisance, il traverse bien le terrain. Mais dans le registre international, face à des adversaires très durs, il est dans la difficulté. Ce que les gens oublient le concernant, c’est qu’il n’a fait que deux ans de basket. Donc, face à des Turcs de la même taille mais qui ont 10 ans de basket, il se fait souvent avoir, se fait piquer des

Quelles sont vos ambitions ? Le podium, le plus loin possible. Les favoris pour le tournoi ? Les grosses équipes, à l’heure actuelle, sont les nations traditionnelles. La Serbie est très forte, la Turquie est très complète. Ensuite, l’Espagne joue bien. On a joué les Russes et il faudra compter avec eux, ils ont vraiment 12 joueurs. Et enfin, le Monténégro qui vient du groupe B se permet de taper des grosses équipes. Ils ont un meneur-arrière, Nikola Ivanovic, extraordinaire ! n Propos recueillis par Thomas BERJOAN

EURO U18 garçons

DÉCIMÉS !

l Cette équipe était programmée pour l’or. Tout simplement. L’été dernier à Hagondange, les moins de 18 avait conquis l’argent et les trois leaders de l’équipe, Evan Fournier la star, Leo Westermann le patron et Vincent Pourchot le géant (2,20 m) n’étaient alors que des premières années. Donc autorisés à revenir cet été pour la victoire finale. Sauf que le trio est absent en Lituanie. Fournier s’est cassé un doigt, Westermann s’est fait les ligaments croisés du genou et Pourchot est perclus de tendinites. Du coup, la donne pour les Bleuets est singulièrement différente. Pour l’instant, une seule victoire, contre une Suède assez

faible pour se qualifier pour les poules de huitièmes de finale. Mais après une dérouillée contre la Lituanie, grande favorite de la compétition à domicile (28 points en première mi-temps pour le super pivot Jonas Valenciunas (2,10 m), et 34 au total à 14/16 aux tirs), compromet pratiquement tout espoir de rejoindre les quarts de finale. Pour entretenir une chance, deux victoires larges étaient impératives sur les derniers matches, hors de nos délais de bouclage. Mission impossible. Dans cette déroute, que faut-il retenir ? Individuellement, la grande tige Rudy Gobert (2,11 m), une sorte d’Alexis Ajinça bis, a réalisé deux grands matches (15 pts, 11

rbds et 4 cts contre la Lettonie et 14 pts, 16 rbds et 3 cts contre la Suède) mais a sombré sur les deux autres. Malgré tout, son profil et son potentiel intriguent. Il est encore très fin et très sec mais possède des qualités indéniables. Derrière, Valentin Bigote (1,97 m, ailier) a bien rentabilisé son temps de jeu (9,3 pts, 3,5 rbds et 2,0 pds en moins de 20 minutes). Globalement, la ligne extérieure composée du meneur Théo Léon, plus gros temps de jeu (4,5 pts mais 5/21 aux tirs et 2,3 pds), de Thomas Ceci (4,3 pts 6/28 aux tirs) et d’Hugo Invernizzi (4,8 pts à 5/26) a fait preuve de beaucoup de maladresse. T.B.


10

La Gazette du mondial

Par Yann CASSEVILLE

ÉTATS-UNIS, GROUPE B L’EUROPE EN UN COUP D’ŒIL

CÔTE D’IVOIRE, GROUPE C

DESSOUS, LE NÉANT

Si, si, Yakhouba Diawara était toujours en NBA. Pour sa 2e saison à Miami, la 4e dans la grande ligue, il n’a « joué » que 6 matches, pour 44 minutes. À l’intersaison, alors que le roster du Heat

ESTAMPILLÉ LNB

Hervé Bellenger / IS-FFBB

L

Ethan Miller/Getty Images

était quasi vierge, le staff n’a même pas songé à garder son ailier de 27 ans. Voilà donc Diawara qui revient en Italie, à Enel Brindisi, promu où il côtoiera Bobby Dixon, ex-ASVEL, et Chris Monroe, ex-Roanne. L’ancien Dijonnais a un contrat d’un an… avec une clause de départ en cas d’offre NBA.

e Team USA n’est même plus en chantier, il faut le ré-inventer. Après la désertion de tous les champions olympiques 2008, le groupe de Mike Krzyzewski paraissait déjà bien tendre, surtout à l’intérieur. La semaine dernière, la raquette US a vu son gouffre s’aggrandir avec les forfaits d’Amare Stoudemire, pour des problèmes d’assurance, et de David Lee, qui s’est blessé lors d’un entraînement (tout comme Tyreke Evans, qui sera de fait sûrement écarté). « C’est la malédiction », a osé le jeune Stephen Curry. Brook Lopez, Tyson Chandler, JaVale McGee, pas un n’a la carrure d’un pivot titulaire. Aussi, Coach K devra ruser. « Avec Lee forfait, on a même essayé Durant au poste 4. Nous allons avoir une équipe très peu conventionnelle. Ou Le Team USA comptera sur Lamar Odom (#14) et Kevin alors, on oublie tout simplement Durant (#5). les positions. » La perspective Durant sera la star. Le meilleur marqueur de la NBA de voir Lamar Odom – seul rescapé du Team en titre a scoré 28 points samedi dernier lors d’un USA depuis 2004 – évoluer au poste de pivot a match d’entraînement. Derrière, Rudy Gay (23), O.J. été évoquée. Le Laker s’est toutefois déclaré en Mayo (18) et Andre Iguodala (17). Ces joueurs sont « horrible forme ». Le staff américain, qui a fait talentueux, ils n’en restent pas moins des novices appel à Jason Kidd pour encadrer ses jeunes en termes de basket FIBA. n pousses, n’a aujourd’hui qu’une certitude : Kevin

TRAORÉ ET ROME, C’EST FAIT

Le transfert était annoncé depuis plusieurs semaines, il est désormais officiel. Rome a racheté la dernière année de contrat qui liait Ali Traoré à l’ASVEL, et le pivot bleu s’est engagé avec la Virtus pour

EN BREF

Après avoir signé pour 3 ans le Centrafricain Romain Sato (1,94 m, 29 ans), le Panathinaikos aurait conclu un accord avec l’Australo-Serbe Aleks Maric (2,11 m, 25 ans), en offrant 800.000 dollars au Partizan où le pivot était encore sous contrat pour un an… Le Real Madrid a engagé pour 2 saisons Clay Tucker (1,95 m, 30 ans). L’Américain, ancien du Mans, tournait avec Badalone à 16,0 points… Thomas Kelati (1,96 m, 27 ans) quitte Valence (8,0 pts en Eurocup) et rejoint le Khimki Moscou pour deux saisons… Le Khimki enregistre en revanche le départ de Paulius Jankunas (2,05 m, 26 ans) qui retourne à Kaunas pour deux ans.

l En décembre, la FIBA accordait 4 wild cards, à la Lituanie, la Russie, l’Allemagne et le Liban. « Chouette ! », se dit-on. Quand même, un Mondial sans Jasikevicius, Kirilenko ou Nowitzki, ce serait itiot. Sept mois plus tard, la FIBA sourit jaune, forcée de reconnaître qu’elle a été bernée. La Lituanie ? Pas de Saras, ni d’Ilgauskas, ni de frères Lavrinovic, ni Petravicius, ni Siskauskas, ni ni ni… Pour des raisons parfois valables, parfois risibles. La Russie ? AK47 a grand besoin de repos. L’Allemagne ? Dirk Nowitzki préfère se concentrer sur la NBA, après avoir signé un contrat de 80 millions sur 4 ans avec Dallas. Suivi, dans la foulée, de Chris Kaman, palme d’or du ridicule. Le pivot des Clippers n’a pas caché qu’il déclinait l’invitation à la suite du forfait de Nowitzki. Ainsi, nul besoin d’hypocrisie, nul besoin d’excuse. Dans ce marasme, mieux vaut retenir que, grâce à ces fichues wild cards, le Liban participera à son 3e Mondial de rang.

AUSTRALIE, GROUPE A

ET SI MARIC VENAIT ?

l Les Australiens seront peut-être le poil-à-gratter du groupe A. Fin juin, les Australiens, actuellement en stage en Chine, ont balayé l’Argentine (certes privée des Scola, Nocioni et autres Hermann) 3 victoires à 0. Le groupe de 15, même amputé du convalescent Andrew Bogut, a fière allure, avec Matt Nielsen plus les NBAers David Andersen-Patrick Mills. Et si l’entraîneur, Brett Brown, a assuré qu’Aleks Maric, « avec l’incertitude autour de son contrat et l’arrivée de son premier enfant », ne serait pas de la partie, le fantasme autour de sa participation continue d’enfler, d’autant plus que son avenir en club s’éclaircit. S’il intègre finalement le groupe, il serait d’autant plus dangereux de sous-estimer les « Baby Bommers ».

ESPAGNE, GROUPE D

LA ROJA ? ÇA VA

l « Nous n’avons pas peur. » À l’heure où chaque nation pâlit devant la liste, toujours plus grande, des absents, le président de la fédé espagnole, José Luis Sáez, est sans doute le seul à rester serein. Les champions du monde en titre vont débarquer en Turquie sûrs de leur force. Chacun des Ibères vante les notions de collectif et d’amitié qui entourent le groupe. « Nous avons passé de nombreuses années à travailler ensemble ; plutôt qu’une équipe, nous sommes une famille », explique Felipe Reyes. On en viendrait presque à oublier le forfait de Pau Gasol tant l’effectif est toujours aussi terrifiant, et enregistre de surcroît les retours de Fran Vasquez (absent de la sélection depuis l’Euro 2005) et Jose Calderon (en photo). Felipe Reyes a beau déclarer que le Team USA est « toujours favori pour la médaille d’or », dans le contexte actuel, la Roja a tout de l’ogre, du vrai. L’été, après Iniesta et cie en football, Nadal en tennis et Contador en cyclisme, sera-t-il encore espagnol ?

Jesse D. Garrabrant/NBAE via Getty Images

les deux prochaines saisons, plus une en option. Le MVP français de Pro A jouera donc l’Euroleague et il retrouvera Boscia Tanjevic, coach qui l’avait lancé à l’ASVEL en 200102, désormais GM de Rome.

FOUTUES WILD CARDS

LA PHRASE Rocky Widner/NBAE via Getty Images

Hervé Bellenger / IS-FFBB

CHRIS KAMAN FORFAIT

l La sélection ivoirienne en Turquie aura des reflets de Pro A. Dans la liste des 17 pré-sélectionnés, on retrouve le backourt de Roanne, Solo Diabaté et Pape-Philippe Amagou, un ancien de la Chorale, Mohamed Koné, le jeune de la SIG Issifé Soumahoro. Sont également présents des éléments de l’antichambre française, comme Namori Meïté (Évreux) et Mickaël Toti (Quimper). En revanche, Wilfrid Aka (Paris Levallois) ou encore Fréjus Zerbo (Gravelines-Dunkerque) n’ont pas été retenus par le sélectionneur… Randoald Dessarzin, ancien entraîneur de Dijon. Les médaillés d’argent de la CAN ont commencé leur préparation avec un camp à Lausanne puis Calais, où les Ivoiriens ont laminé la Grande-Bretagne, 82-61.

« J’espérais un rôle plus important dans l’équipe. » Il était pré-sélectionné pour le Mondial. Il n’avait pas de contrat à négocier. Il n’allait pas se marier. Non, il a claqué la porte de la sélection slovène parce qu’il ne voulait pas s’abaisser au rôle de doublure de Jaka Lakovic. « J’ai décidé de partir avant qu’on joue le premier match », a-t-il ajouté. Quelle bonté, ce Beno Udrih !

Garrett Ellwood/NBAE via Getty Images

YAK ET LA NBA, C’EST FINI


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Décalé

Salut ! Ça va ? Propos recueillis par Florent de LAMBERTERIE

ANDREW

c’est vraiment un beau pays. Pour les vacances, ça me tenterait bien. En plus, on avait les fringues « France basketball », on nous prenait en photo, tout le monde nous regardait.

ALBICY

Et les filles, elles sont aussi jolies qu’on le dit ?

(MVP DE l’EUROBASKET U20)

Je confirme, oui !

Il y a eu des « rencontres » ?

Ah ! Ça, ça reste secret ! Comme on dit, tout ce qui se passe là-bas reste là-bas, c’est comme à Vegas !

Salut Andrew, ça va ?

Ça va très, très bien. Là je suis à New York, je n’y étais encore jamais venu et c’est le kiff, on va dire.

Tu peux au moins nous raconter l’histoire du pédalo…

C’est quoi ton programme, t’es là en touriste ?

Un peu de basket quand même, histoire d’aller se la péter sur un playground newyorkais en tant que MVP de l’Euro ?

Non rien de rien ! (Rires) J’ai aucune envie de toucher un ballon, j’en ai assez fait comme ça ces derniers temps. Au fait, tu t’appelles Andrew et ta sœur Tracy, deux prénoms plutôt « américains ». Il y a une raison à cela ?

En fait, pendant toute la prépa, on n’avait pas le droit d’aller au soleil pour ne pas prendre de coup de chaud. Mais vu qu’on était à la mer, on avait envie d’y aller alors, le dernier soir, on a fait la fête toute la nuit et on est parti se baigner le matin. On a vu des pédalos au loin et on a demandé à l’hôtel si on pouvait les prendre. On s’est bien marré.

FIBA Europe / Ciamillo-Castoria / Matteo Marchi

Ah ouais, je suis le pur touriste français, là ! Je visite et j’achète des fringues. J’ai déjà un peu tout vu.

Non, aucune. Mes parents nous ont tous choisi des noms américains, mes deux frères s’appellent Robby et l’autre Wendy. On ne sait pas vraiment pourquoi mais ça passe bien, on va dire. Et puis ici, c’est plus facile à comprendre. Bon sinon, vous avez eu des échos après le titre ?

Quand on est arrivé à l’aéroport, on a reçu une montre de la fédé, des petits cadeaux. Et j’ai eu

NE PETITE U IS M A R U E L « ON » DISTANCE EN PÉDALO Vous avez fait une petite course ?

des messages dans tous les sens sur ma page Facebook, jamais eu autant d’un seul coup. Rama Yade et Roselyne Bachelot sont venues vous féliciter ?

Non, rien. C’est pas comparable avec le foot, d’autant plus que c’est pas la même catégorie. Pour le moment, je n’ai eu aucun appel du ministre, ou quoi que ce soit dans le genre. Le basket en France, c’est vraiment pas populaire donc on fait avec, même si c’est décevant.

Tu ne te dis pas que vous auriez dû insulter Toupane ou faire la grève pour qu’on parle de vous ?

(Rires) Non quand même pas parce qu’on n’aurait sans doute pas eu le titre, et à choisir je préfère quand même la médaille. À part ça, vous avez pu profiter un peu de la Croatie pendant l’Euro ?

On s’est baladé à la plage, c’était immense, du monde partout. C’est très touristique et sur la côte,

Oui et c’est Christophe (Léonard) et moi qui avons gagné, comme d’hab ! On était contre Lens Aboudou et Jonathan Rousselle et on leur a mis une petite distance…

Après l’Euro U20, si Vincent Collet t’appelle au dernier moment pour rejoindre les A, tu serais prêt à ajourner tes vacances new-yorkaises ?

J’avoue que ça me surprendrait mais je viendrais sûrement, oui. En plus c’est bien, tu pourras venir en pédalo…

(Rires) Ce serait un peu difficile quand même. n

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60 ANS DE MONDIAL, ÉPISODE 3/7

1970, 1974, 1978

LA CONSTRUCTION DE L’EMPIRE YOUGO

Si les fondations de la domination de la « Yougoslavie » sur le basket FIBA – et même au-delà – remontent aux années 60, quand les Plavi ont conquis leurs premières médailles, c’est en 1970, à Ljubljana, qu’elle s’est concrétisée, lors du 6e championnat du monde (victoire sur le Brésil en finale). Elle s’est confirmée en 1974 (argent) puis en 1978 (or, encore). Histoire d’un mythe. Par Sreten PANTELIC, à Belgrade. Traduit et adapté par Fabien FRICONNET

LJUBLJANA 1970

perdre contre Porto-Rico aux Jeux de 1972, alors que des joueurs portoricains seront contrôlés positifs après la rencontre, il quitte le village olympique sans se retourner. Ensuite, c’est la Tchécoslovaquie de Jiri Zidek (le père) qui se présente. Elle tient une mi-temps puis craque (84-94) face aux assauts des intérieurs Cosic (18 points), Vinko Jelovac (15 points) et Skansi (12 points). L’Uruguay ne fait pas plus le poids (45-63), la défense yougoslave montant sérieusement en régime au fil du tournoi. La formule (une poule finale unique, pas de playoffs) donne au match suivant, contre les États-Unis, des allures de finale. Un succès et les Plavi seraient assurés de la couronne mondiale, les Américains ayant failli contre les Italiens mais ayant aussi rendu service aux Yougos en battant l’URSS (qui avait également craqué contre le Brésil)… La partie est acharnée mais, poussés par les furieux du Tivoli, les Plavi gardent les commandes, sous la houlette de Cosic (15 points), Skansi (14 points) et du meneur Nikola Plecas (12 points). Les jeunes Américains ont du talent (16 points pour Michael Silliman et 15 pour Kenny Washington notamment) mais Bill Walton, bizarrement, est cloué sur le banc. Dans l’euphorie générale, la Yougoslavie bat les USA 70 à 63 et s’empare du sceptre mondial. La défaite du dernier jour contre l’Union Soviétique (72-87) n’y change rien. C’est la joie. Partout, les jeunes tombent amoureux de ce sport et y jouent à chaque coin de rue, la télévision commence à diffuser les matches de la ligue yougoslave… C’est parti. Ce Mondial, toutefois, se termine sur une note triste car le pivot Trajko Rajkovic, 33 ans, décède d’une crise cardiaque juste après le tournoi. Il avait eu des alertes pendant la compétition mais le staff médical n’avait pas pris la chose au sérieux…

Naissance d’une nation (de basket)

Cosic règne Pour la première fois dans l’histoire, le Mondial quitte le continent sud-américain et s’installe en Europe, d’abord à Sarajevo, Karlovac et Split pour

SAN JUAN 1974

Pour une poignée de paniers

D.R.

la première grande victoire de la Yougoslavie est née d’une hérésie. Et d’une déception. En 1964, à l’Euro juniors, à Naples, les protégés du coach Ranko Zeravica terminent à une décevante 6e place. Zeravica en conclut qu’il faut en finir avec l’idée que le basket appartient à tout le monde. Son crédo : une équipe nationale doit être composée des meilleurs éléments d’une génération, une sélection stricte doit se mettre en place et les résultats doivent primer. Zeravica raisonne en termes d’élite. D’autant plus que le basket change, sous l’influence des Américains, et il faut en tenir compte. Dans la Yougoslavie titiste, c’est un saut dans le vide. Soutenu par les têtes pensantes de la fédération, notamment Borislav Stankovic, Zeravica se voit offrir les outils pour mettre en application ses idées. On le nomme, en 1966, coach de l’équipe nationale senior, à la suite du Professeur Nikolic. Zeravica obtient que le championnat de Yougoslavie soit interrompu en novembre chaque année pour permettre, dès 1966, d’organiser les fameuses tournées des Plavi aux États-Unis, où les Yougos disputent une dizaine de matches contre les meilleures formations universitaires. Une expérience qui permet aux Plavi de progresser à une vitesse exceptionnelle. En 1968, le coach, qui s’occupe aussi des U19, obtient l’argent dans cette catégorie, ne s’inclinant que contre l’URSS. C’est cette équipe espoir qui sera la base de la sélection senior couronnée en 1970. Il y a là Kresimic Cosic, Dragan Kapicic, Ljubodrag Simonovic, Damir Solman, Aljosa Zorga… Mais pas Radivoj Korac. L’homme qui, un soir de coupe d’Europe, marqua 99 points contre l’Alvik Stockholm, disparut le 2 juin 1969 dans un accident de la route, près de Sarajevo. Au moment de construire son équipe pour le Mondial de Ljubljana, Zeravica est face à un dilemme. Doit-il choisir Vladimir Cvetkovic, la star de l’Étoile Rouge et idole du pays après avoir marqué les lancers-francs qui éliminèrent l’URSS en demi-finale des Jeux de Mexico ? Ou bien Ivo Daneu, homme lige de la sélection des années 60 et icône dans la « capitale » slovène, qui ne supporterait pas de voir son protégé écarté du Mondial ? Les deux hommes se détestent et en sont déjà venus aux mains. Le coach finit par choisir Daneu. Avec des joueurs de compléments nommés Petar Skansi, Dragutin Cermak et Rato Tvrdic, Zeravica pense avoir une équipe complète, d’autant que ses jeunes pousses ont déjà goûté au plus haut niveau (Mondial 67 pour Cosic, Jeux 68 pour Cosic et trois autres, etc.). L’avenir va lui donner raison.

Kresimir Cosic héros du Mondial 70.

Il existe alors une règle en Yougoslavie. Quand le coach des Plavi part, c’est celui des « jeunes » qui le remplace. Une habitude d’une logique implacable, quand on y réfléchit, le basculement des générations étant la garantie de continuité. Ainsi donc, lorsque Zeravica démissionne après la décevante 5e place aux Jeux de Munich en 1972, c’est Mirko Novosel, entraîneur des juniors et des espoirs, qui prend la main. Champion d’Europe avec les jeunes en question, le « Croate » Novosel fait triompher les Plavi senior à l’Euro 1973, à Barcelone, après avoir lancé Dragan Kicanovic et le super pivot de Split, Zeljko Jerkov. Tout est en place pour le Mondial 1974, qui se tient à Porto-Rico. D’autant que Novosel n’hésite pas à inviter Zoran Slavnic et Drazen Dalipagic, deux joueurs en

La défaite du dernier jour contre l’URSS (72-87) n’y change rien. C’est la joie. Partout, les jeunes tombent amoureux de ce sport...

le tour préliminaire puis, donc, dans le Tivoli de Ljubljana pour la phase finale, qui fait le plein (8.000 spectateurs) et s’enflamme. Le politicien local et président du comité d’organisation, Stane Dolanc, a réussi son pari de séduire Tito, qui en fera un proche conseiller par la suite. Pour les Plavi, tout débute contre la terrible Italie, celle de Carlo Recalcati (22 points) et des Varésans Meneghin, Flaborea, Zannata et Rusconi. Un homme éclaire le jeu. Un pivot comme on n’en a jamais vu, qui court comme un arrière, shoote comme un ailier, distribue le jeu comme un meneur et fait la loi sous le cercle : Kresimir Cosic. Le sophomore de l’université de Brigham

Young marque 27 points, contrôle le match et la Yougoslavie bat l’Italie 66 à 63. Contre le Brésil (victoire éclair 80-55), Cosic et ses 19 points sont presque éclipsés par le jeune Simonovic. Ce garçon de 21 ans et 1,96 m peut jouer les trois positions extérieures. L’arrière de l’Étoile Rouge a une technique parfaite et est un modèle d’élégance. Sa carrière internationale sera toutefois stoppée nette en 1972 quand, ulcéré de


rétro

13

Photos : Maxi-Basket et D.R.

Drazen Dalipagic (le moustachu à gauche et en portrait en haut), Kresimir Cosic (au rebond, à gauche), Dragan Kicanovic (en portrait ci-contre et en action à droite) et Zoran Slavnic (en médaillon, à droite), quatre joueurs mythiques dans la Yougoslavie des années 70, faconnée par le « Professeur » Nikolic.

marge car le premier avait été exclu, contre toute attente, par Zeravica et le second était passé au travers des mailles du filet fédéral, n’étant pas sélectionné dans les catégories de jeunes. « Moka » Slavnic, l’enfant terrible de l’Étoile Rouge, leader naturel et joueur bouillant, serait le meneur de jeu des Plavi de Novosel. Dalipagic, doté d’un beau physique pour un ailier, et fort scoreur, en serait l’un des bras armés. Seule surprise : la non-sélection du prodige Mirza Delibasic. Objectif : battre l’URSS, championne olympique à Munich. Comme en 1970, c’est une poule finale qui décidera de l’identité du champion. La Yougoslavie serait, officieusement, la meilleure équipe mais la formule la repousserait à la deuxième place, derrière l’ennemi soviétique…

les pinceaux dans la zone press de la dernière chance des Américains et craque en fin de match, de trois points (88-91). Dès lors, peu importe qu’ils battent l’Espagne (victoire 79-71, 16 points pour Cosic, 15 pour Kica et 14 pour Moka), le titre s’est envolé. L’URSS et les USA s’affrontent en effet pour la couronne et les Soviétiques ont le dernier mot. Les trois équipes phare doivent être départagées par un calcul de mini-championnat à trois, dont l’URSS sort vainqueur, devant la Yougoslavie puis les USA. La troisième médaille d’argent mondiale pour les Plavi, après 1963 et 1967. En attendant de venger l’affront, quatre ans plus tard, aux Philippines…

La zone press des USA

le Professeur Nikolic est revenu au « pouvoir ». Mais, bien que champion d’Europe en 1977 à Liège, il n’est plus en odeur de sainteté. Au sommet de la fédération, des dissensions ethniques, déjà, se font jour. Certains estiment qu’il est temps pour les coaches croates et slovènes d’avoir les clés, quand bien même Novosel était croate. On impose d’ailleurs à Nikolic de « choisir » Skansi le Croate comme assistant. Le Professeur est vexé, il veut tout plaquer. Mais il se ravise. Bien lui en prend. La Yougoslavie, sous son règne finissant, va reconquérir, aux Philippines, son sceptre mondial. Cosic, Kicanovic, Slavnic, Dalipagic et Jerkov sont encore là, bien évidemment, et le Professeur compte, en sus, sur Dalipagic et le pivot de l’OKK Belgrade, Rajko Zizic. Sont intégrés aussi le centre du Bosna, Ratko Radovanovic, les ailiers-forts Andro Knego (Cibona) et Duje Krstulovic (Split), l’ailier gaucher Branko Skroce (Zadar) et un jeune meneur de jeu de talent, venu de Split, Peter Vilfan. Le groupe est talentueux au possible, complet, au point physiquement et mentalement. Ça va se voir… D’autant que le Professeur, toujours en pointe, impose une préparation musclée longue de quatre mois et demi ! Ses Plavi partent en tournée aux USA, y affrontent les meilleures facs, puis

Les Plavi attaquent fort contre le Brésil (80-64), après pourtant avoir été menés de quatre points à la mi-temps. Onze joueurs marquent, dont le solide pivot de Radnicki, Milun Marovic (2,07 m), auteur de 14 points, tout comme Plecas. Contre Cuba (101-83), c’est Kicanovic, 19 ans, qui remplit le panier (18 points), aidé par Cosic toujours (14 points). « Kica » allait devenir un héros dès le lendemain, lors du choc attendu contre l’URSS. Le match est acharné et le futur scoreur du Racing fait la décision (82-79) avec ses 19 points. Moka Slavnic montre pourquoi il a été appelé (13 points) et Cosic est, comme toujours, un seigneur (15 points). Pour la première fois depuis le Mondial 1963, les Plavi battent les Soviets, malgré les efforts d’Alexander Belov (19 points) notamment. C’est la voix royale vers le doublé. Malheureusement… Porto-Rico, après la polémique de 1972, est puni (93-85) lors de la 4e journée. Mais pas le Canada. Les Nord-Américains, largués à la mi-temps (-14), font un retour tonitruant et les Plavi ne sauvent leur peau (102-99) qu’à la faveur d’une prolongation lors de laquelle Kicanovic joue les héros (34 points au final). La Yougoslavie a déjà en tête le match du sacre, contre les États-Unis. Tout se passe comme dans un rêve. Les Plavi mènent 50 à 41 à la pause, Kicanovic enfourne les paniers (19 points) mais… La Yougoslavie s’emmêle

MANILLE 1978

Le pouvoir absolu

écument l’Europe pour des matches « amicaux », montent dans les collines bosniennes pour blinder les corps, puis finissent leur préparation commando sur la côte adriatique. Cette dernière partie est la touche finale. Le Professeur sait qu’à Manille, la température et l’humidité seront extrêmes. Alors il enferme ses joueurs dans une salle surchauffée et exige que l’on humidifie les gradins, afin que l’humidité, coincée à l’intérieur du bâtiment, devienne insupportable. Deux fois par jour, les Plavi se mettent minables dans cette étuve. Ils serrent les dents. C’est dur. Mais ils sont prêts. De fait, au tour préliminaire, les Yougos font du petit bois du Sénégal (99-64), de la Corée du Sud (121-85) et du Canada (105-95). Ils attendent avec impatience le tour final, dans la salle géante « Araneta Coliseum », où 30.000 spectateurs les attendent. Peu importe, en ouverture de cette phase, ils écartent les Philippines (117-101) avec 31 points de Dalipagic, 20 de Radovanovic, 17 de Delibasic et 15 du musculeux Krstulovic. Le lendemain, l’Italie est pareillement désossée (108-76)

Plavi peuvent choisir leur adversaire pour cette occasion. S’ils battent le Brésil, ça sera l’URSS mais s’ils laissent le Brésil gagner, l’URSS sera éliminée et la Yougoslavie rejouera le Brésil en finale. Le match est accroché, les Yougoslaves en-dessous de leur niveau. Mais finalement, leur âme de compétiteur reprend le dessus et les Plavi, avec 43 points de leur paire de marqueurs, effacent le Brésil (91-87). Pour le dernier match de poule, sans importance, le Professeur donne du temps de jeu à ses joueurs les moins en vue. L’Australie est quand même battue (105-101) et le jeune Vilfan en profite pour soigner ses statistiques (28 points), de même que Zizic (22 points) et Skroce (20 points). Seulement voilà, à force de calculer et de jouer avec le frein les derniers matches, les Plavi sont moins en rythme au moment d’affronter l’URSS en finale. Slavnic, une grande gueule, est pourtant confiant puisque, lors de l’échauffement, il s’approche de la vedette Sergei Belov et lui lance : « Hey, Sergei ! Nous sommes meilleurs, vous n’avez aucune chance. On va vous démonter ce soir. » Moka a tort. L’URSS est une grande nation de basket et ses membres sont des champions et des compétiteurs. Et les tenants du titre ! Ils reprendront d’ailleurs leur bien quatre ans plus tard à Cali, en Colombie. De fait, le match est accroché. Le plus serré, avec la finale 2002 à Indianapolis entre la Yougoslavie et l’Argentine. À la pause, tout est à faire (41-41). À la fin du temps règlementaire aussi (73-73). En prolongation, les Plavi serrent la défense, Dalipagic, futur MVP du tournoi, marque (21 points), tout comme Kicanovic (17 points), et la Yougoslavie, dans la douleur, décroche le titre, sur le score de 82 à 81. Cela a été dur, beaucoup plus que prévu, mais c’est la logique qui prévaut. Celle d’une génération fabuleuse. Il faudra d’ailleurs aux Plavi une grosse décennie de disette pour monter une équipe équivalente, celle des Petrovic, Kukoc et Divac. Mais c’est une autre histoire… n

Le Professeur Nikolic est vexé, il veut tout plaquer. Mais il se ravise et la Yougoslavie va reconquérir, aux Philippines, son sceptre mondial. avec 29 points de Dalipagic et 21 de Kicanovic. Le choc contre les USA ? Maîtrisé (100-93). Les « Athletes in Action » subissent les coups de poignet de Dalipagic (28 points) et Slavnic (14 points). Après les USA, l’URSS. Même sanction (105-92). Les tenants du titre, cornaqués par le Colonel Gomelski, se font mitrailler par une infernale paire de pistoleros : 37 points de Dalipagic et 34 de Kicanovic ! Cinquième défaite de rang des Soviets contre les Plavi.

Ils choisissent leur adversaire ! Le match suivant est étrange, à cause de la formule (poule unique puis finale entre les deux premiers). Déjà sûrs de rallier la finale, les


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échos FRANCE

Par Florent de LAMBERTERIE et Thomas FELIX

TéLéVISION

LE BASKET TOTAL CHEZ CANAL En renouvelant ses contrats NBA et Euroleague, le groupe Canal a de nouveau fait main basse sur l’ensemble du basket. De plus, Bruno Poulain, responsable du pôle omnisport à Canal, annonce la création d’une émission 100% NBA le lundi soir sur Canal+ Sport.

Rémi Reverchon

rendez-vous pas vraiment reconnu par les abonnés, un parent pauvre. Donc nous avons décidé de nous reconcentrer sur les deux rendezvous installés. Celui du vendredi soir sur Canal+, le direct à 2h00, et le match du dimanche soir sur Sport+. Pour le reste, on va créer

À des conditions financières très intéressantes, 800.000 euros/an pour l’Euroleague sur 3 ans et 1,5 million d’euros/an sur 2 ans pour la NBA, cela veut-il dire que le basket n’intéresse pas ? Je ne peux pas vous dire je les connaissais pas, mais les droits sportifs sont totalement artificiels. Soit il y a une surenchère basée sur la concurrence, soit par le client intéressé ou par une sorte d’historique qui a donné une valeur a un produit. Nous, on estime qu’il y a un prix pour chaque produit, soit on arrive à obtenir ce que l’on veut, soit on n’y va pas. Je ne pense pas en tout cas que cela ait à voir avec savoir si le basket est attractif ou pas. On a fait nos propositions, elles ont étés acceptées.

cept, un truc original. On est en plein dedans, cela va s’approcher plus d’une équipe du dimanche avec beaucoup d’images et notre duo de consultants Jacques Monclar et Georges Eddy qui sont les éléments clés du dispositif. Il va y avoir beaucoup de tournage aux États-Unis aussi, donc le concept devrait être vraiment original. Est-ce que cela va être l’occasion pour Canal de lancer de jeunes retraités des parquets ? Non ce n’est pas l’idée du tout. On à des bons consultants, on va s’en servir. Pour la Pro A, toujours pas d’émission ? Non ce n’est pas à l’ordre du jour. On va d’abord rester sur la même formule avec deux matches, le vendredi et le samedi plus l’Euroleague deux soirées par semaines. Pour une émission type Club de Pro A, on pense que c’est prématuré, pour l’instant le combat que l’on mène c’est d’imposer nos créneaux et fidéliser le public sur les matches.

Le retour de Pau et de Limoges en Pro A est, en tout cas, très réjouissant.

Au niveau de la programmation, un match NBA va sauter ? Celui du mercredi matin, oui, ainsi que l’émission American Dream, c’était un

un magazine 100% NBA qui sera beaucoup plus long, avec des jeux, des interviews, des sujets tournés aux USA et qui devra trouver sa place le lundi soir sur Canal+ Sport. Ce magazine ne pouvait pas trouver sa place sur Canal+ ? Non. Vous savez, le sport sur Canal il n’y a en pas beaucoup. C’est sur Canal+ Sport que l’on trouve le sport. Et je le répète, à la fin de l’année il y aura plus d’analogique et 100% de la population qui a Canal+ aura Canal+ Sport donc il n’y aura pas de perte d’audience. Cette émission s’oriente vers quel esprit ? Les spécialistes ou L’Équipe du dimanche ? Rien à voir. On travaille vraiment sur un con-

Le calendrier de Pro A vient de sortir et déjà en première journée Cholet reçoit Pau, alléchant comme ouverture de saison ? (Il rigole) Écoutez, je n’avais pas vu encore le calendrier mais il est vrai que c’est une belle rencontre. Le retour de Pau et de Limoges en Pro A est, en tout cas, très réjouissant. Il faut maintenant espérer qu’ils aient des équipes compétitives pour jouer la première partie de tableau. n

ROANNE TIENT SON PIVOT US

QUI ES-TU ALEX DUNN ? Il est né à Sioux Rapids dans l’Iowa le 19 février 1982. Il mesure 2,12 m, évolue en Europe depuis 2005-06 et sort d’une saison en Pologne à Wloclawek où il tournait à 8,3 points à 57,3%, 6,1 rebonds et 12,1 d’évaluation en 21 minutes. 2e de la saison régulière, son équipe s’est inclinée en finale face à Gdnya (4-0).

Coéquipier Future doublure au pivot d’Uche Nsonwu, il a déjà joué avec le Nigérian pendant deux ans à Wyoming en NCAA, de 2001 à 2003. Lors de son cursus universitaire,

il a également fait équipe avec Jason Straight (deux matches à Gravelines en 2007-08) et Mory Correa, aujourd’hui à Évreux.

Nancy au premier tour de l’ULEB Cup, année où le SLUC termine champion de France. Lors de cette double confrontation, Dunn a compilé 23 points à 10/18, 11 rebonds et 26 d’évaluation pour un bilan équilibré (1 victoire – 1 défaite). Dans les rangs nancéiens évoluait alors un certain Pape-Philippe Amagou qui joue désormais à Roanne.

Régulier En cinq ans de carrière européenne (quatre en Pologne, un en Turquie), il a toujours oscillé entre 12,1 et 15,7 d’évaluation moyenne, le tout sans jamais dépasser les 30 minutes de temps de jeu. Solide.

France Il n’a joué que deux fois contre une équipe française durant sa carrière, en 2007-2008 contre

Juan Navarro / EB via Getty Images

Bio

Sportif Outre le basket, il a longtemps pratiqué le baseball et le football américain et détient toujours le record de son lycée (Sioux Central High School) au 110 m haies.

Doug Benc / Getty Images

B

runo, le groupe Canal vient de resigner ses contrats de diffusion avec la NBA et l’Euroleague, on vous imagine heureux ? Oui c’est une très bonne nouvelle pour nous. On va pouvoir continuer à proposer tous les baskets et sur toutes les antennes du groupe. C’est surtout une très bonne nouvelle pour nos abonnés.

MARQUEZ HAYNES À CHALON

LA SURPRISE DE L’ANNÉE ? Énorme scoreur en NCAA, le rookie de Chalon pourrait être la sensation de la saison en Pro A. l Chalon vient de boucler son recrutement avec la signature de l’Américain Marquez Haynes (1,89 m, 23 ans), joueur encore méconnu mais peut-être plus pour longtemps. Après deux saisons à Boston College, ce Texan capable d’alterner sur les deux postes arrière a terminé son cursus à Texas-Arlington, où il était cette année le 3e meilleur scoreur du pays (22,6 pts). De quoi attirer l’attention de Greg Beugnot, persuadé d’avoir trouvé la perle rare. « Avec le départ de Philippe Braud et l’arrivée de Steed Tchicamboud, on cherchait un profil qui puisse jouer poste 1 mais qui soit un vrai poste 2 de formation, un vrai combo », nous a confié le coach de Chalon par téléphone. « Son agent me l’a rapidement présenté comme le parfait profil de ce que je recherchais et c’est le cas. On lui avait dit du bien de moi et comme l’agent et le joueur souhaitaient avant tout qu’il puisse évoluer et progresser sur les deux postes, on a conclu l’affaire. »

« Une carrière à la Dee Spencer »

Joueur rookie, gros scoreur au sein d’une petite fac (TexasArlington a fini 7e de la Southland Conference, 126e au ranking national), son parcours évoque celui de Ben Woodside, brillant avec Gravelines cette année, mais aussi celui de Reggie Williams, meilleur marqueur de toute la NCAA en 2008 dont la première saison professionnelle à Dijon fut loin d’être fantastique (12,5 pts à 42,9% en 2008-09). « Les rookies scoreurs dans des petites facs, soit ce sont des individualistes qui jouent leurs stats pour se faire remarquer, soit ce sont des très bons joueurs qui ne forcent pas mais qui sont dans des équipes où leur apport en scoring est très important, ce qui était son cas », juge Greg Beugnot. Effectivement, les pourcentages de Marquez Haynes (48,3% aux shoots dont 40,9% à 3-pts) laissent penser qu’il n’est pas du genre à gaspiller. Un talent brut qui s’est déjà fait remarquer cet été en summer league où, au sein des Detroit Pistons, Haynes tournait à 8,3 points en 19 minutes à Las Vegas, ce qui a commencé à aiguiser l’appétit d’autres équipes. Quoi qu’il en soit, Beugnot est convaincu de tenir là une perle rare. « Il peut peut-être faire une carrière à la Dee Spencer, en étant plus complet. Dee a parfois des problèmes quand il passe au poste 1, pas Haynes. » On vérifiera ça très bientôt.


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CHRIS MASSIE PIVOT DU CSP

TRANSFERTS EXPRESS

Darren McCollester/NBAE via Getty Images

Strasbourg a trouvé le successeur de Tremmell Darden. Ce ne sera pas Ricardo Greer, trop cher, mais Justin Hawkins (2,01 m,

Pascal Allée / Hot Sports

25 ans), signé pour une saison. L’Américain évoluait à Besançon en 2008-09 (13,3 pts et 4,6 rbds). La saison passée, il a baroudé en D-League, où il tournait à 16,5 points et 4,4 rebonds. Fred Sarre l’a présenté comme un joueur « apte à faire un peu de tout sur le terrain et qui devrait donc remplir toutes les lignes statistiques. » La SIG s’occupe désormais du remplissage de sa raquette, avec le seul LaQuan Prowel à l’intérieur… Pillé à l’intersaison, Lille, désormais entraîné par Fabien Romeyer, enregistre la signature de Mike Dale (1,97 m, 26 ans). L’Américain, ailier capable de dépanner à l’arrière, sort d’une saison en Hongrie, où il pointait à 17,0 points et 6,3 rebonds… Kris Morlende (1,81 m, 30 ans) est

Pascal Allée / Hot Sports

de retour sur les parquets, à Charleville-Mézières. Le frère de Paccelis, qui reste sur une saison blanche, tournait à 8,8 points et 4,3 passes avec Saint-Quentin en 2008-09. Charleville a également signé l’arrière français Daye Kaba (1,92 m, 24 ans), qui revient en France après avoir passé plusieurs années aux ÉtatsUnis… Gautier Darrigand

« MACISTE » EN SIX ÉPIDOSES

2,06 m, 116 kilos de muscles et des statistiques herculéennes pratiquement partout où il est passé. Chris Massie (32 ans), le nouveau centre de Limoges, pourrait faire des dégâts dans les raquettes de Pro A. En six points, apprenons à le découvrir. 1- L’ÉLECTRICIEN Né à Houston le 10 septembre 1977, Massie ne joue pas au basket en high school. Il travaille. Employé d’une compagnie d’équipements électriques basée à Houston, il installe des prises et des compteurs ! Ça n’est qu’en 2000 qu’il fait ses premiers pas dans un basket structuré, quand il s’engage pour Oxnard College, en Californie, un « Junior College », institution intermédiaire entre le lycée et l’université, où le niveau académique requis est moins élevé. Il est élu « All-American » des JuCo.

En 2001, il intègre enfin la NCAA, et pas n’importe où. Il devient en effet immédiatement un joueur majeur de l’université de Memphis, où officie alors coach John Calipari et le futur joueur NBA DaJuan Wagner. Ses 9,3 points et 8,4 rebonds lui permettent de se faire remarquer, d’autant plus que les Tigers remportent le NIT – sorte de tournoi de « consolante » pour les équipes non qualifiées au tournoi final NCAA – avec un fort Massie (cinq double-doubles en six matches). Cette publicité l’incite à se présenter à la Draft 2002 et à prendre part à deux matches au pre-draft camp de Chicago, avant de finalement retirer son nom de la « conscription ».

Cet épisode dans l’antichambre des pros, Massie la paye au début de la saison 2002-03. Il doit alors purger deux matches de suspension infligés par la NCAA, qui s’additionnent aux cinq matches de mise au ban pour ne pas avoir atteint les minima académiques. Le Texan prend des cours de rattrapage et fait son retour contre Illinois, classé haut dans les charts NCAA. Bilan : 13 points, 12 rebonds et 2 passes et victoire de trois points. Seul souci : il commet beaucoup de fautes et ne peut finir le match, un point faible qui le suivra toujours. Quoi qu’il en soit, en 2002-03, Massie enchaîne les carnages. Seize double-doubles en 23 matches, dont un assez fameux contre Tulane (34 points, 16 rebonds, 3 passes, 2 interceptions et 1 contre). L’opposition n’est pas très relevée, c’est vrai, mais c’est déjà moins le cas au premier tour du tournoi NCAA, contre Arizona State. Les Tigers se font éliminés mais Massie laisse une addition à 20 points et 13 rebonds. Sur la saison, il pèse 16,7 points, 10,8 rebonds et termine « joueur le plus adroit de NCAA », à 60,2%.

4- COÉQUIPIER DU « PRÉSI » Non drafté, il fait ses débuts professionnels à Avellino, en Lega, en 2003-04. Il impressionne : 22 points et 15 rebonds contre Rome, 25 points

En BREF TP REDOUTE ROANNE

Dans une interview accordée au site de l’ASVEL, Tony Parker, vice-président du club, satisfait par le recrutement rhôdanien, a dressé une liste de trois adversaires : « Il y a bien évidemment Cholet, le champion de France en titre. Ils vont pouvoir surfer sur cette bonne dynamique et bénéficier des droits TV de l’Euroleague ainsi que du transfert de Kevin Séraphin en NBA pour bâtir une équipe performante. Je place également Le Mans dans ce trio. Ils effectuent un recrutement judicieux en conservant leurs pièces centrales tout en y ajoutant Dewar, Covile, Koffi ou encore Pellin. Pour finir, il y a Roanne, que je considère comme l’équipe la plus dangereuse. Ils présentent un effectif très stable par rapport à la saison écoulée où ils étaient si prêts du titre..» Stéphane Ostrowski (2,05 m, 48 ans) de nouveau sur les parquets ! L’international français aux 193 sélections jouera pour l’équipe N3 du Limoges CSP. Actuel directeur marketing du club, il devrait effectuer quelques matches à domicile selon ses disponibilités pour aider son équipe, fraîchement promue, à se maintenir.

2- UN TIGRE DANS SON MOTEUR

3- SUSPENSION ET DOUBLE-DOUBLES

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LE RETOUR D’OSTRO

6 AUX ARÈNES

Le calendrier de la LNB, désormais disponible sur le site de la ligue, ne prévoyait que quatre matches (Paris Levallois, GravelinesDunkerque, Orléans et Roanne) aux Arènes de Poitiers, qui disposent de 4.000 places, le reste devant se dérouler à Saint-Éloi et ses 2.700 places. Mais la direction du PB86 a su convaincre la mairie d’en programmer deux supplémentaires (Limoges et Pau-Orthez).

Pascal Allée / Hot Sports

En BREF

(1,84 m, 28 ans), à Strasbourg en 2008-09, à Boulazac en 2009-10 (4,8 pts et 2,7 pds), a signé en faveur des JSA Bordeaux, désormais présidés par Boris Diaw mais relégués en N1, et qui accueillent aussi Romain Dardaine (2,00 m, 22 ans) et Miloud Doubal (1,90 m, 28 ans).

Par Fabien FRICONNET et Yann CASSEVILLE

Le néo Limougeaud Chris Massie avec Gran Canaria face à l’ASVEL en 2007.

et 9 rebonds contre Sienne, 25 points et 12 rebonds contre la Fortitudo Bologne. Un peu inconstant, et toujours gêné par ses problèmes de fautes, il tourne finalement à 12,1 points et 7,5 rebonds. Le meneur qui lui distribue les bons ballons ? Un certain… Frédéric Forte, qui reprendra le CSP à la fin de la saison ! L’année suivante, il la passe également à Avellino (12,3 points et 8,6 rebonds) avant, curieusement, de signer à Fabriano en Lega 2. Le début d’un parcours de « journeyman » qui le verra porter sept maillots en cinq ans.

5- IL DÉFONCE L’ASVEL En 2007, après une saison en LEB (Palma), il s’engage en ACB, à Gran Canaria. La consécration ? Pas vraiment. Il est coupé dans la saison (6,4 points et 4,9 rebonds), et finit à Ashkelon, en Israël (12,9 points et 8,1 rebonds). Mais, avec l’équipe canarienne, il a le temps de disputer cinq matches d’ULEB Cup (6,4 points, 5,0 rebonds et 1,0 contre en 15’) dont un, mémorable, à Villeurbanne, le 4 décembre 2007. Les Espagnols perdent (86-94) et Massie sort

pour cinq fautes en seulement 15 minutes et 35 secondes, mais non sans avoir mis le souk dans la raquette des Verts, pourtant tenue par Uche Nsonwu : 13 points, 7 rebonds et 3 contres, pour une évaluation de 19.

6- DES KEBABS EN GRÈCE Après l’épisode hispano-israélien, Massie s’installe en Grèce. D’abord pour quelques matches à Trikala (11,1 points et 6,9 rebonds), où il sera remplacé par Guillaume Yango (!) puis à Larissa où, en 18 matches lors de la saison 2009-10, il aligne cartons sur cartons pour finir l’exercice à 14,4 points et 10,7 rebonds (1er rebondeur) puis faire la pige à Aleksandrovac en Bosnie. Avec Larissa, il cartonne Panionios (22 points, 16 rebonds et 2 contres), Panellinios (17-15), l’AEK (14-13), Trikala (24-10), Panionios encore (17-16) et surtout Ilysiakos (19 points, 23 rebonds et 6 passes !). Et contre les gros ? Pas si mal. 12 points et 9 rebonds contre Olympiakos et 27 points, 17 rebonds, 4 passes et 3 interceptions en deux matches contre le Pana. n

RECTIFICATIF

Dans le BasketNews 509, nous écrivions que le nouveau Poitevin, Evan, Fournier, ne serait pas de la partie en Lituanie pour l’Euro des moins de 18 ans à cause d’une blessure aux ligaments du genou, un mal qu’il aurait traîné depuis la fin de saison avec Nanterre. « C’est quelque chose qu’il avait en arrivant, il s’est refait mal dessus, pendant la préparation il était un peu handicapé », expliquait le coach des tricolores, Philippe Ory. L’entraîneur de Nanterre, Pascal Donnadieu, a tenu à préciser que son joueur était blessé au doigt et non au genou: « Evan s’est fait une entorse au doigt lors du dernier match de la saison régulière, à Aix-Maurienne, il a depuis été opéré la semaine dernière avec succès, et sera indisponible environ 6 semaines. »


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ÉCHOS NBA

ÇA PREND FORME !

Passée l’euphorie des premiers instants, puis les controverses concernant l’attitude de LeBron et le fait qu’un rassemblement de stars ne donne pas de garantie de résultats, avec son recrutement, le Heat commence maintenant à impressionner.

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ne fois les « Three Amigos » en poche, Riley s’est mis à la table des négociations et, petit à petit, a concocté une équipe digne de ce nom. Une mission que de nombreux observateurs avaient annoncée impossible étant donné le peu de marge de manœuvre dont disposaient les dirigeants. Au final, à trois mois du coup d’envoi de la saison régulière, le roster floridien commence à mériter son statut de prétendant au titre. Deux joueurs sous contrat (Chalmers et Beasley) avant le 1er juillet et aujourd’hui, un cinq majeur complet et un banc quasiment bouclé. Sur les deux draftés de 2008, il n’en reste plus qu’un. Michael Beasley (2e choix), virus indésirable dans une équipe en reconstruction accélérée, a été transféré aux Wolves pour une bouchée de pain, laissant son compère Mario Chalmers (34e choix) seul survivant de la très mouvementée intersaison 2009-10 des Heat. Titulaire à la mène, il sera secondé par Carlos Arroyo, pour un poste de meneur qui, même s’il n’est pas resplendissant, tient malgré tout la route. Sur les ailes, rien à dire, Miami dispose de la plus belle paire d’extérieurs de la ligue avec son duo Wade-James. Un vrai fantasme pour les fans, mais certaines questions restent en suspens jusqu’au 30 octobre : la mayonnaise prendra-t-elle ? Les deux stars cohabiteront-elles facilement ? Et le résultat dépassera-t-il

le stade du « Top 10 » pour les mener au titre ? Quoi qu’il en soit, l’heure n’est plus au scepticisme car plus les jours passent, plus Pat Riley devient convaincant avec son Heat ! Derrière les deux titans, on retrouve un supporting cast de qualité, et c’est là que tout va se jouer ! Avec l’arrivée du shooteur Mike Miller en provenance de Washington, où il tournait à 10,9 points par match et 48% à trois-points, LeBron récupère le tireur qu’il voulait pour étirer les défenses et créer les espaces qui permettront aux intérieurs de s’exprimer et à James et Wade de s’envoler vers le cercle. James Jones, après s’être vu racheter son contrat en juin dernier, a décliné l’offre de six millions de dollars des Spurs pour finalement parapher un deal d’un million de dollars annuel au Heat. Il apportera donc sa polyvalence en sortie de banc pour permettre aux stars de souffler un peu.

LA LISTE DE CHRIS PAUL

Nous en parlions la semaine dernière, Chris Paul confirme ! Après avoir déclaré au mariage de Carmelo Anthony qu’il voulait lui aussi former un « big three » (avec Anthony et Stoudemire), il est passé à la vitesse supérieure cette semaine en communiquant la liste des trois équipes dans lesquelles il souhaiterait se voir transféré : les Lakers, le Magic, et les Knicks avec tout de même une préférence pour Orlando. Une rencontre avec les dirigeants des Hornets devrait éclaircir la situation mais pour l’instant ces derniers le disent toujours intransférable et le commentaire de Stan Van Gundy n’arrange rien : « Il y a beaucoup de bruit pour rien ! […] Nous sommes impliqués dans cette histoire uniquement parce qu’il veut être transféré et que quelqu’un a dit qu’il souhaitait venir à Orlando. » À première vue, Chris Paul ne semble pas prêt de boucler ses valises.

LE PRÉSIDENT DES WOLVES À L’AMENDE

LA DERNIÈRE CHANCE DE BEASLEY

MARBURY NE REPASSE PAS À L’OUEST

Il se dit demandé par le Miami Heat : « Ils voulaient un meneur, mais je ne pense pas qu’un meneur ait grand-chose à faire dans une équipe où il y a déjà ces trois gars. » Par ces trois gars, comprenez bien sûr Dwyane Wade, LeBron James et Chris Bosh et si tant de joueurs se jettent sur le Heat tels des rapaces à l’affut de la moindre chance de bague, Stephon, lui, préfère jouer plutôt que gagner un titre NBA. C’est pourquoi il rempile aux Shanxi Zhongyu Brave Dragons. Être LA star d’une ligue ou la cinquième roue du carrosse d’une franchise NBA, connaissant le personnage on ne saurait être étonné par sa décision.

• « C’est un enfant très jeune et immature qui a fumé trop de marijuana et il m’a dit qu’il ne refumera plus. » Les mots du président des opérations basket des Minnesota Timberwolves, David Kahn, envers sa recrue sont plein d’espoir mais ils lui auront surtout permis de se délester de 50.000 dollars. Ces propos, tenus sur une station de radio, n’ont pas été du goût du commissioner David Stern qui préfère, à première vue, que l’on garde sous silence les maux qui rongent le sport professionel. Kahn affirme en tout cas son soutien et défend son joueur récemment arrivé : « Il a développé un très bon système de soutien autour de lui la saison dernière à Miami. Il dit qu’il a grandi et il a grandi. Il n’a que 21 ans. » Les ennuis de Michael Beasley avec la drogue ne sont pas nouveaux. Joueur à problèmes, il avait montré un aperçu de son talent avant même son premier match NBA en se faisant prendre en charmante compagnie lors du camp « spécial rookie » au cours duquel on prévient les jeunes des dangers du monde pro. Femmes faciles et marijuana, Beasley avait tout compris. Depuis rien n’a vraiment changé et il reste une déception pour la NBA qui attendait beaucoup de lui. Malheureusement, comme souvent, le talent ne suffit pas. Cure de désintoxication l’été dernier et mis à la porte des Heat cette année : la descente aux enfers ? Pas forcément et l’intéressé s’est prononcé : « J’ai l’impression que c’est un nouveau départ et je suis prêt à recommencer ma vie. » C’est tout ce qu’on lui souhaite ! Une chose est sûre, il a le soutien de Kahn, à lui de ne pas gâcher sa chance et d’en profiter pour se relancer aux Wolves !

Un recrutement intelligent Pierre par pierre, Miami se renforce, et dans sa raquette, le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est du solide. Chris Bosh est rejoint par une bande de précieux vétérans. Zydrunas Ilgauskas, qui parlait de prendre sa retraite à la mi-saison, ne lâche pas son copain LeBron et s’installe en titulaire au poste 5. Le Lituanien sera enfin le soutien plutôt que le soutenu dans la raquette, ce qui peux être une sacrée association. Le Canadien Joel Anthony et l’intérieur maison, Udonis Haslem, complètent la rotation. Derrière eux, Riley a fait le plein d’expérience et a trouvé des joueurs capables de faire le travail de sape avec Juwan Howard et Jamaal Magloire. De bons soldats pas trop regardants niveau salaire. « Ils devraient être bons mais n’ont encore rien montré », a déclaré Rajon Rondo. Le Miami Heat ne fait pas encore peur, mais désormais on n’en rigole plus. Si on se fie à l’intelligence du recrutement, on peut finalement penser que les Three Amigos auront les arguments pour faire trembler la ligue. L’intersaison 2010 devait changer le visage de la NBA, les sceptiques n’ont qu’à bien se tenir. n

Noel Vasquez/Getty Images

Scott Cunningham/NBAE via Getty Images

LeBron et Ilgauskas toujours ensemble à Miami.

EN BREF

David Sherman/NBAE via Getty Images

MIAMI HEAT, RILEY, LES THREE AMIGOS…

Par Vincent BONNAY

UN NOUVEAU TITRE POUR BRYANT

Champion NBA, MVP des Finals et sportif préféré des Américains pour l’année 2010. Le Laker partage sa première place avec le golfeur Tiger Woods qui reste donc en tête du classement d’Harris Interactive pour la cinquième année consécutive. Un titre, quel qu’il soit, c’est toujours bon à prendre. Encore un de plus que Shaq…


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