BasketNews 555

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L’HEBDO DU BASKETBALL

JEUDI 9 JUIN 2011 - N° 555

DIJON… TRANSFERTS PRO A/PRO B… ASVEL… BILBAO… PANATHINAIKOS… SHAQUILLE O’NEAL… RAMBIS… KNICKS… LES BLEUES

NBA FINALS DALLAS , UN MIRACLE EN RÉSERVE ?

ALEXIS AJINÇA : « TOUT JEUNE EST UN PEU NON CHALANT »

NANCY-CHOLET LINEHAN -AVDALOVIC

Photos : Jean-François Mollière

IL NE PEUT EN REST ER QU’UN BasketNews n°555 - jeudi 9 juin 2011 DOM avion : 4,20 € - BEL : 3,60 € - Port.cont : 4,30 €

www.basketnews.net


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MÉDIAS

Jeudi 9 juin 09h00 Orange Sport Miami-Dallas (NBA Finals, Game 4 Rediff) 13h10 Orange Sport Planète NBA 18h00 MCS

Miami-Dallas (NBA Finals, Game 4 Rediff)

Vendredi 10 juin 03h05 Canal+

Miami-Dallas (NBA Finals, Game 5)

07h00 Orange Sport Miami-Dallas (NBA Finals, Game 5 Rediff) 17h00 Orange Sport Miami-Dallas (NBA Finals, Game 5 Rediff) 17h15 MCS

NBA All-Star Game 2011 (Rediff)

20h45 Canal+ Sport Canal NBA 22h45 MCS

Miami-Dallas (NBA Finals, Game 5 Rediff)

Samedi 11 juin 13h50 Orange Sport Miami-Dallas (NBA Finals, Game 5 Rediff) 14h10 Sport+

Nanterre-Dijon (Finale Pro B)

16H50 Canal+

Cholet-Nancy (Finale Pro A)

17h00 MCS

Miami-Dallas (NBA Finals, Game 5 Rediff)

20h45 Canal+ Sport Cholet-Nancy (Finale Pro A, Rediff) 22h55 Sport+

Cholet-Nancy (Finale Pro A, Rediff)

Dimanche 12 juin 07h30 Orange Sport Miami-Dallas (NBA Finals, Game 5 Rediff) 15h10 Canal+ Sport Cholet-Nancy (Finale Pro A, Rediff)

Lundi 13 juin 02h00 Canal+

Miami-Dallas (NBA Finals, Game 6, sous réserve)

12h15 Sport+

Cholet-Nancy (Finale Pro A, Rediff)

20h45 Canal+ Sport Canal NBA 22h30 MCS

Miami-Dallas (NBA Finals, Game 6 Rediff, sous réserve)

Mardi 14 juin 12h45 MCS

Miami-Dallas (NBA Finals, Game 6 Rediff, sous réserve)

20h05 Orange Sport Planète NBA 20h45 Sport+

Bilbao-Barcelone (Finale ACB, Game 3)

Mercredi 15 juin 03h05 Canal+

Miami-Dallas (NBA Finals, Game 7, sous réserve)

12h45 Orange Sport Planète NBA 22h30 MCS

Miami-Dallas (NBA Finals, Game 7 Rediff, sous réserve)

Sylvère-Henry Cissé (Canal+, La Matinale)

« Je glisse du basket de temps en temps » Journaliste en charge de la rubrique sportive dans l’émission La Matinale, Sylvère-Henry Cissé possède deux particularités. La première, c’est le seul journaliste du groupe Canal qui parle de sport dans une émission accessible aux non-abonnés. La deuxième, il est le frère d’Amy Cissé, ancienne gloire du Bourges Basket (92-94) et médaillée d’argent à l’Euro 93, alors le basket il aime et il connaît.

S

ylvère, dans l’émission La Matinale, vous êtes chargé du sport et on vous entend parler basket parfois, pourquoi ? Pas que de basket ! Tous les sports m’intéressent, même le curling d’ailleurs puisque l’on m’a posé la question récemment. En fait, je suis la hiérarchie de l’information sportive et je tente de m’en échapper de temps en temps puisque sur Canal+ on peut le faire, et j’essaye de glisser du basket de temps en temps.

Et donc de temps en temps de glisser un peu de basket ? Oui parce que j’ai un lien fort avec le basket, étant le frère d’Amy Cissé, capitaine de l’équipe de Bourges dans les années 90 et qui a porté le maillot de l’équipe de France de basket (79 sélections, ndlr) avec quelques réussites. On comprend mieux alors… C’est vraiment ma sœur la connexion basket parce que moi j’ai joué un peu au basket comme tout le monde mais j’ai commencé le sport surtout par le rugby et le football.

Canal+

Télévision

Et cette année, vous avez parlé du All-Star Game à Bercy, et vous avez également pu présenter le trophée de la Semaine des As à l’antenne avant la compétition, une prouesse ! Ah bon ? Il suffit pourtant de le demander ce trophée. (Il rit) J’ai tout simplement appelé la LNB pour savoir si cela pouvait se faire. Ils ont bien entendu répondu

positivement en me disant que toutes les opportunités de se montrer étaient bonnes. Le basket manquant cruellement de visibilité sur les chaînes généralistes, on les comprend… Oui le basket manque de visibilité mais pas sur Canal car entre Pro A et NBA, avec Sport+ et Canal+ Sport, tout le basket est visible. Personnellement, étant le seul à parler sport dans une des trois émissions généralistes, et en clair, de la chaîne, j’essaye juste d’en montrer le plus possible.

Lu, vu et entendu

Ce week-end a lieu la finale du championnat. A-t-on une chance de voir le trophée sur le plateau de La Matinale ? C’est tout à fait possible que je l’ai avant, je ne sais pas encore. Malheureusement, je ne pourrai pas y assister car je dois me partager entre différents événements sportifs puisque je suis tout seul pour ma rubrique et ce week-end est très chargé entre la Pro A, les 24 heures du Mans, et samedi soir pour ne rien vous cacher je suis au jubilé de Bernard Lama au Parc des Princes. ■ Propos recueillis par Thomas FÉLIX

Par Thomas FÉLIX

Bird et Magic Johnson.

Oui on joue au basket et on

L’idée est venue suite au succès d’une pièce portant sur la vie de Vince Lombardi, coach légendaire du foot US ayant remporté les premiers Superbowl.

est fan ou on ne l’est pas du côté de Dallas. Et

Le Pana bat l’Olympiakos et Diamantidis protège Bourousis. Les scènes de liesse grecques sont toujours un peu folles pour nous pauvres Français. Là, les supporters du Pana bousculent un poil Yannis Bourousis de l’Olympiakos qui, pour sortir du terrain, se voit protégé par Dimitris Diamantidis du Panathinaikos. http://www.

D.R.

Gregory Shamus/Getty Imag

es

sur cette photo on voit bien que cette famille texane attend le titre tout autant qu’un heureux événement…

La rivalité Bird-Magic base d’une pièce de théâtre. Jamais à court d’idée, les

producteurs de Broadway ont décidé de se lancer dans la création d’une pièce du théâtre re-

latant la rivalité historique des deux immenses champions que sont Larry


ZONE-MIXTE

03

Prises de position

Nordine Ghrib a-t-il eu raison de sortir ses Américains si tôt dans le match 3 ? NON

Par Thomas BERJOAN

Par Florent de LAMBERTERIE

outu pour foutu, le capitaine Nordine Ghrib a soigné sa sortie. En 33 minutes de jeu avec les corsaires Walsh et Jefferson sur le pont, il s’est retrouvé à -14, sans réel espoir de l’emporter. Et l’homme à la barre connaît sa troupe. Entre la frustration de la défaite, le je-m’en-foutisme de mercenaires déjà prêts à quitter le navire et le contrôle de soi approximatif dont ont fait montre ces deux pillards sans foi ni loi, il valait mieux les consigner en soute. Les garder plus longtemps aux canons aurait été aussi raisonnable que de s’allumer une clope dans la réserve de poudre ! Parce qu’avec eux, la mutinerie n’est jamais loin. Ou pire, l’agressivité des boucaniers peut se retourner contre leur propre camp, comme un vent mauvais changeant. Mike Gelabale, qui a failli en venir aux mains avec Walsh au match 2 de la demi-finale, ou qui s’est fait renvoyer dans le bastingage par Jefferson à Chalon, en sait quelque chose ! Alors, coach Ghrib a décidé de partir comme l’orchestre du Titanic. Sombrer en jouant son meilleur morceau. Il a envoyé son cinq français, les quatre gamins plus Gelabale. Il a voulu laisser une image digne, la vision sympathique de bons petits mousses qui mouillent vaillamment le maillot. Après la saison passée par l’ASVEL, on peut le comprendre. Mais était-ce une décision de coaching ou de communication ? Au final, il a eu raison. Le lendemain, la presse parlait du futur de cette équipe, de ces jeunes, de leur potentiel intéressant. En cas de nouvel incident, l’héritage de Ghrib aurait été un incendie ! La seule question que je me pose : cette idée, très « politique de club » finalement, était-ce la sienne ou ce capitaine, très « discipliné », comme il l’a dit, n’a fait qu’appliquer des ordres qui venaient de plus haut ? ■

C

ertes, l’affaire était mal embarquée. Certes, les trois « Ricains » de l’ASVEL n’avaient jusqu’à présent pas joué le meilleur basket de leur vie et, certes, Walsh et Jefferson peuvent être agaçants, indisciplinés voire même « bling-bling » comme disent certains. Mais enfin, 14 points de débours en sept minutes, ok, c’est pas évident mais ça peut se rattraper. Surtout que cette équipe a déjà fait mieux que ça, il n’y a pas si longtemps, lors de la Semaine des As où, menée de 12 points à un peu plus de deux minutes du terme, l’ASVEL avait réussi à arracher la prolongation face à… Nancy. Avec la victoire au bout. Et puis tout de même, on parle d’une belle de demi-finale de playoffs ! Un match qui peut envoyer l’équipe à Bercy et, pourquoi pas, au titre, bref, un match qui peut sauver une saison pas franchement glorieuse. Dans ces conditions, on va jusqu’au bout, on tente le tout pour le tout et n’en déplaise à certains, pour cela, il faut laisser les Américains sur le terrain. Surtout que, si Hammonds et Jefferson n’étaient pas au mieux à ce momentlà, Matt Walsh commençait à retrouver ses moyens. Que le staff ait voulu sanctionner le comportement plus que limite de certains joueurs, je veux bien le comprendre. Mais dans ce cas, il aurait fallu prendre des mesures avant, pas à sept minutes de la fin de la saison. Après tout, l’ASVEL n’avait qu’à davantage responsabiliser ses (jeunes) Français tout au long de la saison. Peut-être, alors, ces derniers auraient pu peser sur le résultat. Mais en donnant délibérément carte blanche à deux ou trois joueurs – quitte à ce qu’ils n’en fassent qu’à leur tête – toute la saison durant, Villeurbanne a fait un autre choix. Ce choix, il faut l’assumer jusqu’au bout. Là, Villeurbanne a abandonné, purement et simplement. Certainement pas la meilleure façon de conclure une nouvelle saison ratée. ■ Hervé Bellenger / IS

F

OUI

Sondage Qui sera champion de France ? Sondage réalisé sur www.basketnews.net. 995 réponses, décompte arrêté mardi.

25% youtube.com/watch?v=R1jzoGL6Jv g&feature=player_embedded En hommage au Big Daddy qui nous abandonne, cette petite vidéo déterrée par notre stagiaire Vincent Loza où le Shaq s’amuse aux lancers-francs lors

de son passage à Phoenix. L’on y voit le Shaq mettre ses deux lancers encouragé par Steve Nash et imitant le gimmick de Jeff Hornacek, le collage de mèche. http://www.youtube. com/watch?v=vBTgbTVqNnc

75%


04

SOMMAIRE

DISPONIBLES

06 FINALE PRO A : L’ANALYSE

• Ça y est ! Nous y voilà. La grande finale de Pro A, logique puisqu’elle met aux prises les deux premiers de la saison. Cholet est léger favori, bien sûr, mais cela a-til encore un sens ? Florent de Lamberterie analyse point par point « LE » match.

Jacques Monclar... Rétro : Robert Smith... Chalon et la Coupe de France... Edwige Lawson... Dario Saric

#32

JUIN 2011

Du côté de chez

Kévin Séraphin

08 FINALE PRO A : LE SONDAGE

Euro Féminin

Un titre en jeu

• Alors, Cholet ou Nancy ? Quel score ? Quel MVP ? Qui pense quoi ? BasketNews a composé un jury très select pour tenter de livre un pronostic. Pas une science exacte mais une tendance.

Spécial Jeunes

Evan Fournier, Joffrey Lauvergne, Vincent Pourchot, ASVEL, la draft…

10

12 FINALE PRO B : DIJON POUR CÉLÉBRER

Reportage

• Comme l’an dernier, la finale de Pro B n’a d’autre enjeu que le titre honorifique de champion de la division car Nanterre et Dijon ont déjà leur ticket pour la Pro A en poche. L’occasion pour nous de revenir sur la saison mouvementée de la JDA.

Boris Diaw à Bordeaux

Joakim Noah et l’équipe de France

16 ÉCHOS FRANCE

© Jean-François Mollière-FFBB

IL ARRIVE !

• Tous les transferts Pro A et Pro B... L’ASVEL, après la drôle de saison, que se passe-t-il ?

18 INTERVIEW : ÉMILIE GOMIS

M 03247 - 32 - F: 5,00 E

5,00

3:HIKNME=\UZUU^:?a@k@d@m@a;

www.basketnews.net

MAXI BASKET N°32 - JUIN 2011 DOM : 5,60 € - BEL : 5,40 € - Port.cont : 5,20 €

Chaque magazine

FINALE PRO A : AVDALOVIC, IL FAIT LA DIFFÉRENCE

Seulement

En vente chez votre marchand de journaux

• Il y a neuf mois, Émilie Gomis déclarait forfait pour le Championnat du monde et restait sur le carreau jusqu’en mars. Son genou est d’aplomb et Miss Go sera au cœur des Bleues qui ont un titre de champion d’Europe à défendre. Avec encore pour l’instant un soupçon d’appréhension dans la tête. Propos recueillis par Pascal Legendre

21 ÉCHOS EUROPE

• Le Panathinaikos et Charleroi sont champions. Sienne paraît intouchable. En Espagne ? Barcelone est en finale contre Bilbao ! Les Basques ont sorti le Real !

22 INTERVIEW EXCLUSIVE : ALEXIS AJINÇA

• Vendredi 19 mai, dans les bureaux parisiens de Jérémy Medjana, son agent, Alexis Ajinça s’est longuement confié. Déjà trois ans qu’il est en NBA, et qu’il ne joue quasiment pas. Les critiques pleuvent sur lui, sur son jeu, sur son tempérament. Il y répond, mais il ne les accepte pas. Propos recueillis par Yann Casseville

24 ÉCHOS NBA

• Le Shaq arrête, c’est pas cool... Les Knicks sont encore sous l’influence néfaste d’Isiah Thomas, c’est pas cool... Kurt Rambis a le sentiment d’être pris pour un imbécile par les Wolves, c’est pas cool.

Nouveau

26 SPÉCIAL NBA FINALS

• Cinq pages pour comprendre ce qui se passe aux Finals. Analyses, comptes-rendus, coulisses, anecdotes, etc. Nos deux reporters sont sur la brèche.

31 SALUT, ÇA VA ABDOU M’BAYE ? BasketNews

RÉDACTION AUX USA Jérémy BARBIER (Chicago), Pascal GIBERNÉ (New York).

DIRECTEUR MARKETING ET PROMOTION Frédéric CARON

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Gilbert CARON DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Pascal LEGENDRE (p.legendre@tomar-presse.com) RÉDACTEUR EN CHEF : Fabien FRICONNET (f.friconnet@tomar-presse.com) RÉDACTEUR EN CHEF-ADJOINT : Thomas BERJOAN (t.berjoan@tomar-presse.com)

CORRESPONDANTS À L’ÉTRANGER David BIALSKI (USA), Giedrius JANONIS (Lituanie), Kaan KURAL (Turquie), Pablo Malo de MOLINA (Espagne), Streten PANTELIC (Serbie), Bogdan PETROVIC (Serbie); Yannis PSARAKIS (Grèce), Sran SELA (Israël), Stefano VALENTI (Italie). ONT COLLABORÉ À CE NUMERO : Yann CASSEVILLE, Vincent LOZAT, Romain MOLINA, Rémi REVERCHON et Gautier SERGHERAERT . SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Cathy PELLERAY (02-43-39-16-21 - c.pelleray@norac-presse.fr)

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BASKETNEWS EST ÉDITÉ PAR SARL NORAC PRESSE

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RÉALISATiON GRAPHIQUE CONCEPTION CHARTE GRAPHIQUE : Philippe CAUBIT (tylerstudio) DIRECTION ARTISTIQUE : Thierry DESCHAMPS (Zone Presse)

JOURNALISTES Thomas BERJOAN, Thomas FÉLIX (06-47), Fabien FRICONNET, Florent de LAMBERTERIE (06-46), Pascal LEGENDRE (02-43-39-16-26), Antoine LESSARD, Pierre-Olivier MATIGOT, Laurent SALLARD.

ABONNEMENTS : Laurence CUASNET (02-43-39-16-20, abonnement@tomar-presse.com) Norac Presse – Service abonnements – B.P. 25244 – 72005 LE MANS CEDEX 1

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05

ÉDITO

SHAQ ET LES PELURES D’OIGNON Par Fabien FRICONNET

Comparer a-t-il un sens ? Dès lors, faut-il, pour préserver nos idoles d’antan et les souvenirs flatteurs que nous en avons gardés, se défendre, sinon de re-visionner les images, au moins de les rapprocher de celles d’aujourd’hui ? Au fond, tout affect mis à part, peut-on comparer les grands

Andrew D. Bernstein/NBAE via Getty Images

A

vez-vous vu des images de la finale de Roland-Garros 1981 ? Dimanche, avant Nadal-Federer, France 2 a proposé quelques instants de ce match entre Borg (Björn, pas Jean-Louis) et Lendl. Un affrontement mythique en cinq sets. La crème de la crème de l’Histoire du tennis. « Iceborg » : six titres à Roland-Garros, le record (égalé par Nadal dimanche). « Yvan le Terrible » : trois succès. Le Suédois ne transpirait pas, le Tchécoslovaque ne souriait pas, mais ils ont collectionné, à eux deux, dix-neuf tournois du Grand Chelem et 400 semaines en tête du classement ATP. Bref, les Nadal et Federer d’il y a trente ans. Avez-vous vu les images ? Pendant ces deux minutes environ, on crut rêver. S’agissait-il de l’échauffement ? Non. Des vrais « points ». « Ça n’est pas au ralenti », précise-t-on sur le plateau de France 2. L’information n’est pas superflue. Scotchés en fond de court, quasi stationnaires, pas plus pressés de monter que de courir à droite ou à gauche, ces deux géants du tennis mondial, armés d’une raquette en bois, expédient sans hâte et sans violence des balles volantes, des courbes paisibles... On eût dit – c’est une illusion, bien sûr – le petit match du dimanche contre votre voisin, sur le court que vous avez réservé de 10h à midi. On laissera aux spécialistes compétents l’analyse du pourquoi (physique, matériel, surface, style de jeu, contexte de ce match, etc.), mais on constatera ceci : ces images donnent un coup de vieux terrible aux légendes, surtout lorsque, quelques minutes plus tard, le spectacle proposé est celui des accélérations, coups de feu et coups de génie des champions d’aujourd’hui.

Comment juger ? L’Être Shaquien est hors norme champions successifs ? Peut-on se livrer à une analyse honnête, ou scientifique ? Cela a-t-il même un sens ? La question se pose, pour nous « basketomanes », qui voyons Shaquille O’Neal quitter le terrain. La place du Shaq dans l’histoire de son sport, voilà qui pourrait nous occuper longtemps. Comment juger ? L’Être Shaquien est hors norme. Le poste de pivot est-il trop spécifique ? Faut-il, alors, compartimenter l’analyse ? Ce fut fait par la presse américaine qui posa la question à l’intéressé de son

rang dans la hiérarchie des « big men ». Le « Papounet » pointa deux noms. Kareem Abdul-Jabbar et Wilt Chamberlain, sans vraiment trancher – ce qui est élégant de sa part. Que voulez-vous comparer ? Les chiffres, le palmarès, l’impact sur le jeu et son époque ? Les chiffres plaident pour Chamberlain et Jabbar ; le palmarès pour le Shaq et Jabbar ; l’impact pour Chamberlain et le Shaq. Comment détricotez-vous la pelote ? Quelle couche de l’oignon vous en dit le plus sur l’oignon, qui n’a pas de cœur, qui n’a de consistance que par l’agrégation de ses épaisseurs ? Parce qu’en plus, il y a le reste. Le contexte, oui, la concurrence, oui, mais aussi l’image. Les images. Chamberlain et Jabbar sont des petits joueurs en regard du Shaq, star de l’ère de la télévision, de la vidéo, d’Internet, des « highlights », des « commercials » (les pubs), des « partys », des « happenings ». Alors, bon, Shaquille aurait sans doute battu, en un-contre-un, Jabbar et Chamberlain, comme Nadal ferait probablement vivre un calvaire à Borg ou Lendl. Et donc ? Comparer le premier téléphone de M. Bell au dernier smartphone n’a pas de sens. Le premier téléphone de M. Bell a révolutionné les modes de communication – donc le monde – là où le smartphone d’aujourd’hui n’est qu’une amélioration poussée à l’extrême du concept. Et l’on se demande si, dans trente ans, nous serons pris de saisissement à la vision des « vieilles images » de Nadal contre Federer, du Shaq contre Duncan… Faudra-t-il alors que l’on nous précise que « ça n’est pas au ralenti » ? n

AVIS AUX AMATEURS

• Mignonne initiative de l’Élan Chalon qui a mis, depuis hier mercredi, les maillots de ses joueurs aux enchères, les bénéfices étant reversés au Secours Populaire. C’est sur la page Facebook du club que ça se passe !


06

Finale

ÉVÉNEMENT

CHOLET – NANCY AU CRIBLE

QUI POUR UNE DEUX Pour la première fois depuis l’instauration de la finale sèche, Bercy s’apprête à couronner une équipe qui a déjà remporté le titre en ces lieux. Et pour la troisième année de suite, 1er et 2e de la saison régulière se retrouvent en finale, une configuration qui, jusqu’à présent, a systématiquement couronné le premier nommé. La logique voudrait donc que Cholet remporte la timbale. Vainqueur à l’aller (85-75) à Nancy, Cholet s’est incliné au match retour sur son terrain (79-68). Preuve que le SLUC a les moyens de tordre le coup aux anticipations. Par Florent de LAMBERTERIE

John Linehan

Willie Deane Vule Avdalovic

Tremmel Darden DeMarcus Nelson

Samuel Mejia

LES MENEURS Vule Avdalovic vs John Linehan • Ironie du sort, John Linehan retrouve Bercy un an après le sacre choletais mais cette fois dans le camp d’en face. S’il sera intéressant de voir comment le Virus va vivre cette finale face à ses anciens partenaires, il y a fort à parier qu’une fois encore, Linehan répondra présent. Carotte supplémentaire, le joueur est en course pour un « threepeat » personnel (champion d’Estonie 2009 et champion de France 2010). Toujours affûté du haut de ses 33 ans, l’homme shoote moins mais mieux depuis le début des playoffs (43,2% contre 33,3% en saison régulière) et continue d’imprégner le tempo défensif d’un SLUC qui a resserré les mailles sur la postseason (-7,4 pts encaissés). Après avoir éteint Zack Wright l’an dernier, il devra récidiver face aux remuants meneurs choletais, à commencer par Vule Avdalovic. Capable d’alterner sur les deux postes extérieurs, à l’instar de ses coéquipiers Nelson et Causeur, le combo serbe est dans une sacrée bonne passe. Deuxième scoreur du CB en playoffs (12,5 pts), Vule joue juste et avec très peu de déchet. Contre Ben Woodside, il a fait preuve d’une vraie dureté, posant des problèmes insolubles au meneur du BCM. Absent lors du match retour, il avait cependant déjoué face à John Linehan à l’aller (4 pts, 2 rbds, 1 pd en 22’). Peut et doit faire mieux à Bercy.

Avantage : Nancy

LES ARRIÈRES DeMarcus Nelson vs Willie Deane • Arrivé en Lorraine pour remplacer Ralph Mims, blessé pour toute la saison, Willie Deane n’affiche pas le même profil que son prédécesseur. Mais à la

réflexion, pas sûr que Jean-Luc Monschau ait perdu au change. Moins scoreur que Mims et plus petit par la taille, le triple champion de Bulgarie est en revanche plus complet. Premier pas ultra-rapide, sûreté de drible à toute épreuve, l’Américain est aussi un défenseur hors pair. Avec Linehan à ses côtés, Nancy propose sans doute ce qui se fait de mieux en terme de backcourt défensif en Pro A, un binôme petit par la taille mais capable d’exercer une pression énorme sur la montée de balle. Cerise sur le gâteau, Deane est en verve depuis le début des playoffs, tournant à 13,5 points, bien servi par une superbe adresse extérieure (44,0%). En face, si William Gradit débute les matches depuis quelques temps déjà, c’est bien De-

Marcus Nelson qui les finit quasi-systématiquement. Athlétique en diable et « tanké » comme personne à son poste en Pro A, l’ancien de Duke s’est montré extrêmement précieux lors du dernier succès choletais à Gravelines. Son abattage physique, bien relayé par celui de Gradit ne seront pas de trop pour fatiguer la ligne arrière du SLUC, moins fournie quantitativement que celle de Cholet.

Avantage : Nancy

LES AILIERS Samuel Mejia vs Tremmell Darden • Attention, duel de feu ! Respectivement premier et deuxième au trophée du MVP étranger, Samuel


07

ÉVÉNEMENT

XIÈME ?

à 1/12, 4 d’évaluation). Mais Sammy Mejia reste le MVP, de même qu’un joueur clutch doté d’un sang-froid à toute épreuve. Touché à la cheville il y a peu, les dix jours de repos entre les demies et la finale lui ont certainement fait beaucoup de bien.

Avantage : Cholet

LES AILIERS-FORTS Antywane Robinson vs Victor Samnick

Victor Samnick

Akin Akinbala Randal Falker

Photos : Jean-François Mollière et Pierre Mangin/Hervé Bellenger / IS

Antywane Robinson

Mejia et Tremmell Darden ne sont rien de moins que les deux meilleurs joueurs de Pro A et les top-scoreurs de leurs équipes respectives, playoffs compris. Les deux hommes n’évoluent cependant pas tout à fait dans le même registre. Phénomène athlétique peu courant, Darden est avant toute chose un finisseur qui raffole du jeu à mi-distance et des percées dans le trafic. Sans avoir la lecture naturelle de Mejia, il a progressé cette saison dans la création, jouant davantage les pick’n’roll qu’à son époque strasbourgeoise. S’il a perdu son duel à l’aller, il a, en revanche, parfaitement su faire déjouer le Dominicain lors du match retour, qui avait livré sa plus mauvaise prestation de l’année (9 pts

• Unique rescapé du titre de 2008 côté joueur, Victor Samnick était aussi là l’année précédente, lors de la finale perdue face à Roanne. Autant dire que Bercy, l’homme connaît et devrait rapidement retrouver ses marques dans une raquette qu’il affectionne tout particulièrement cette saison. Toujours capable de dégainer extérieur, Samnick prend en effet beaucoup plus de shoots intérieurs que par le passé. Associé à Stephen Brun, le poste 4 nancéien affiche d’ailleurs une complémentarité parfaite, d’autant plus que Brun est en pleine bourre sur ces playoffs. Tout le contraire d’Antywane Robinson, qui vient de livrer une demifinale cauchemardesque au niveau de l’adresse (1/22 cumulé contre le BCM !). Mais Nancy aurait tort de sous-estimer Robinson, qui ne va sans doute pas dévisser éternellement. D’une part, sa maladresse en demie n’a pas empêché Cholet de sortir Gravelines en deux matches. D’autre part, il fut très précieux en deuxième rideau défensif, notamment sur Saer Sene, cueilli plus d’une fois par l’intérieur américain. De plus, on note que Robinson a livré ses deux meilleurs matches de la saison, toutes compétitions confondues, contre… Nancy (28 d’éval à l’aller, 26 au retour). Enfin, on rappelle qu’il fut l’an dernier, à la même époque, le meilleur marqueur du match côté choletais. Lui aussi connaît bien Bercy.

Avantage : Cholet

LES PIVOTS Randal Falker vs Akin Akingbala • C’est peut-être le duel le plus déséquilibré sur le papier. La prestation d’Akin Akingbala face à Villeurbanne a en effet marqué les esprits. 20 points et 10 rebonds au match 1, 16 points et 17 rebonds sur la belle, le Nigérian de 2,08 m a régné sur les demi-finales et la fracture du nez dont il fut victime – et qui lui a coûté le match 2 à l’Astroballe – n’a rien changé. Mais Cholet n’est pas Villeurbanne et possède plusieurs solutions au poste 5. Titulaire au coup d’envoi depuis le début des playoffs, Romain Duport joue peu (environ 10 minutes), mais sa taille peut gêner par séquence l’abattage du pivot adverse. En relai, Randal Falker rend certes des centimètres mais cela fait désormais trois ans que ça dure et l’homme aux dreadlocks a prouvé qu’il savait compenser à l’énergie et à la dureté. Au besoin, Vébobe peut

aussi prendre quelques minutes en 5. Ces trois-là ne seront pas de trop pour perturber la mécanique d’Akingbala.

Avantage : Nancy

LES BANCS Fabien Causeur, Romain Duport, William Gradit et Luc-Arthur Vébobe vs Kenny Grant, Stephen Brun et Moussa Badiane • C’est la grande force de l’effectif choletais, et la marque de fabrique de son entraîneur : Erman Kunter dispose d’une profondeur de banc sans égal en Pro A, tant numériquement que qualitativement. Avec Causeur, Vébobe, Gradit et Duport (même si ces deux derniers commencent les matches), l’entraîneur de CB peut effectuer des rotations à foison, synonyme de fraîcheur et d’intensité permanente. Une seconde lame qui use, sachant que Mam’ Diarra, Mérédis Houmounou et même Rudy Gobert (2,12 m) peuvent aussi assurer quelques minutes si nécessaire. En face, le banc se réduit à Stephen Brun, Moussa Badiane et Kenny Grant, trois rotations de qualité mais forcément moins dense que celles de Cholet – Saidou N’Joya et Terrance Johnson n’assurant qu’un rôle anecdotique. Le banc des Mauges compte plus de jambes que son adversaire et celles-ci devraient être d’autant plus légères qu’elles n’ont disputé que quatre rencontres de playoffs, là où le banc nancéien cumule déjà six matches dans les guiboles.

Avantage : Cholet

LES COACHES Erman Kunter vs Jean-Luc Monschau • C’est la cinquième fois en sept ans que Jean-Luc Monschau emmène son équipe à Bercy au mois de juin. Un bilan qui force le respect, c’est le moins que l’on puisse dire. Cette année, JLM est reparti sur de nouvelles bases (exit les frères Greer et Steed Tchicamboud) et, malgré des pronostics qui plaçait le SLUC en milieu de tableau, il a retrouvé les sommets sans faire de bruit. Même si, avec trois défaites pour une seule victoire, force est de constater que la finale sèche a rarement souri au doyen des techniciens de Pro A. En revanche, Erman Kunter a décroché la lune au premier essai. L’entraîneur turc a lui aussi réalisé son petit exploit en terminant deux fois de suite premier de la saison régulière, une première en Pro A depuis Pau-Orthez il y a près de 15 ans. Après le titre obtenu l’an passé, le premier dans l’histoire du club, Kunter a répété inlassablement que son objectif n’était autre que de « bisser ». Jusqu’à présent, ses protégés n’ont pas dévié d’un iota du discours de leur entraîneur, cochant toutes les cases de la feuille de route les unes après les autres. Il en reste une dernière, tout en bas de la feuille. Nancy.

Avantage : Cholet


08

Finale

ÉVÉNEMENT

ILS SE SONT MOUILLÉS…

CHOLET VAINQUEUR, M C’est la tendance forte qui ressort de notre sondage réalisé auprès de 13 coaches et joueurs de Pro A (*). Par Antoine LESSARD, Romain MOLINA, Thomas FÉLIX et Gautier SERGHERAERT

Qui va gagner ?

• Il n’y a pas photo. Le champion est le grand favori évident à sa succession, avec près de 70% des suffrages (**). Premier atout de Cholet, son expérience. Celle de la finale 2010 – « ils ont gardé 4-5 joueurs qui connaissent le goût du truc » (Ruddy Nelhomme) – et celle de l’Euroleague. Sa faculté, aussi, à « gagner à l’arrache même sans très bien jouer » (Ghrib). Pour certains, comme Philippe Hervé, les Choletais arrivent lancés à Bercy, en pleine confiance. « Ils ont retrouvé le visage, l’intensité qu’ils avaient pendant la phase d’Euroleague. Quand ils jouent comme ça, peu d’équipes peuvent rivaliser. » CB a aussi l’avantage d’avoir expédié sa demi-finale en deux matches. « Ils sont moins émoussés physiquement, ils ont pu faire tourner sur les séries », assure Edwin Jackson, « ils ont un collectif mieux huilé que Nancy, qui joue beaucoup sur le pick-and-roll et a du mal à trouver d’autres alternances. Et un banc plus consistant avec des joueurs de qualité comme Causeur ou Vébobe. À Nancy, quand Kenny Grant ou Terrance Johnson rentrent, le niveau de jeu baisse un peu. Enfin, ils ont les armes pour contrer Akingbala.» Dounia Issa insiste sur la constance du leader, « une équipe qui n’a pas eu vraiment de trous d’air, impressionnante physiquement, ils exécutent très bien les phases de jeu et ont une force défensive impressionnante. » « On sent une certaine maturité à Cholet », observe Jean-Philippe Besson. « Nancy devra couper le pick-and-roll et leur jeu en première intention. Il faudra emballer la rencontre pour ne pas leur permettre de s’installer dans le match. » Greg Beugnot relève que l’arbitrage, plus permissif en playoffs qu’en saison régulière, peut favoriser Cholet. « Ça a laissé jouer, les arbitres ont laissé l’intensité, et c’est très bien. Un (DeMarcus) Nelson peut exploiter toutes ses qualités. »

« Linehan, c’est l’arme fatale ! » Ils sont trois à pencher pour le SLUC. « L’équipe sous-estimée du championnat », selon J.D.Jackson. « Akingbala est en forme, Deane intenable, Nancy peut passer une vitesse supérieure encore mais Cholet est déjà à fond la caisse. Et gagner deux fois le championnat, c’est difficile. » L’entraîneur du MSB se délecte par avance de la partie d’échec entre Monschau et Kunter. « Les deux coaches ont de l’expérience. On verra qui a mieux préparé le match et qui présentera les meilleurs ajustements. La tactique va peser. » « Si Nancy reproduit le même style de match que lors de la belle contre l’ASVEL, ils peuvent vraiment

créer la surprise », pronostique Charles LombahéKahudi. « Ils sont très athlétiques avec Deane, Darden, Badiane, Akingbala et Linehan qui met une grosse pression défensive. » Alain Weisz le rejoint « Linehan, c’est l’arme fatale ! Il a cette capacité à détruire le jeu adverse, à réduire l’adversaire à un jeu de pick-and-roll uniquement. Il leur enlève le rayonnement d’Avdalovic. » Le coach du HTV souligne enfin un point psychologique pouvant bénéficier au SLUC. « Ils ont été plusieurs fois victimes de la formule en un match sec. Ils se retrouvent dans la situation inverse, deuxièmes, à jouer les rebelles. Ils vont mettre un point d’honneur à montrer qu’ils peuvent faire la même chose et être champions. »

Quel score ?

75 à 73 pour Cholet. La moyenne des scores pronostiqués. Les pro-Cholet voient leur favori s’imposer 76 à 69. Les pro-Nancy imaginent une victoire du SLUC 78 à 72. Personne ne voit l’un ou l’autre dépasser les 80 points. « C’est Bercy, c’est quand même une salle particulière, on n’a pas les mêmes repères », justifie Ruddy Nelhomme.

Qui sera élu MVP ?

Six voix pour Sammy Mejia, grandissime favori pour le doublé MVP étranger de la saison et MVP de la finale. « Cholet a besoin de lui pour gagner » (Beugnot). « Il n’est pas MVP pour rien. Le jeu tourne beaucoup autour de lui. Il va faire une grosse finale. » (Edwin Jackson). Dounia Issa et Philippe Hervé jouent la carte Antywane Robinson. Dans le camp adverse, Alain Weisz et J.D. Jackson jouent l’assurance tout risque avec Tremmell Darden, « en grande forme, en pleine sérénité. » « Il peut faire toutes les petites choses dont a besoin une équipe pour gagner une finale. ». Willie Deane est le coup de cœur de Charles Lombahé-Kahudi et Nordine Ghrib. L’entraîneur de l’ASVEL est fan. « Il a été longtemps en demi-teinte, mais plus il joue, plus il est fort. Il va être déterminant sur sa capacité à perforer les défenses, à faire des passes décisives. C’est un match pour lui ! » n (*) Notre panel : 8 coaches (Jean-Philippe Besson, Greg Beugnot, Nordine Ghrib, Philippe Hervé, J.D. Jackson, Ruddy Nelhomme, Jean-Manuel Sousa et Alain Weisz) et 5 joueurs (Dounia Issa, Edwin Jackson, Charles Lombahé-Kahudi, Abdoulaye Mbaye et Steed Tchicamboud). (**) 9 voix pour Cholet, 3 pour Nancy, Nordine Ghrib ne s’est pas exprimé sur le vainqueur.

LE SAVIEZ-VOUS ?

• Depuis l’instauration du format de fi nale en match sec (2004-2005), Cholet est la première équipe à atteindre la fi nale sans avoir perdu un seul match de playoffs. CB a d’ailleurs gagné ses sept derniers matches de playoffs (demi-fi nale retour et belle puis fi nale en 2010, quart et demi aller et retour en 2011). En cas de succès en fi nale, le club des Mauges ne deviendrait que le deuxième champion invaincu en playoffs de l’histoire LNB, imitant Limoges en 1987-88 (6-0)… Le coach champion (Erman Kunter ou Jean-Luc Monschau) obtiendra son deuxième titre, rejoignant Jacques Monclar, Bozidar Maljkovic et Vincent Collet, à une unité de Claude Bergeaud. Michel Gomez (cinq) reste à bonne distance… La série (sept champions différents en sept ans) va prendre fi n mais on aura bien un septième MVP de fi nale différent en sept ans… Pour la troisième année d’affi lée, la fi nale met aux prises les deux premiers de la saison régulière. En 2009 et 2010, c’est le numéro un de la saison qui avait gagné la fi nale.

F.F.


09

ÉVÉNEMENT

MEJIA MVP

L’ŒIL DE FRÉDÉRIC SARRE

« BASKET ET UTOPIE » « En basket, il y a un débat récurrent. Est-ce que l’on veut construire quelque chose dans le temps ou est-ce que l’on veut faire des coups ? Aujourd’hui l’ASVEL a une équipe qui a terminé la phase régulière en trombe avec des joueurs unanimement reconnus par l’ensemble du basket français comme ayant énormément de talent. L’addition de talents, c’est magnifique mais encore faut-il qu’il y ait les deux ou trois atomes

Hervé Bellenger / IS

Champion de France 2003 avec Pau, l’entraîneur de Limoges nous livre ses impressions sur ces playoffs.

Matt Walsh (ASVEL)

de Pro A, on a environ 200 jours d’entraînement et, en moyenne, disons 45 matches, chiffres qui varient en fonction des parcours en Coupes, en playoffs… Pour beaucoup de personnes qui ne voient que ces 45 matches, ces joueurs-là sont supers forts. Mais pour ces 200 autres jours de travail, ils ne sont pas forcément impliqués dans la volonté d’avancer collectivement, ce qui peut créer de fortes tensions. Il faut reconnaître aussi

Jean-François Mollière

« En basket, il y a un débat récurrent. Est-ce que l’on veut construire quelque chose dans le temps ou est-ce que l’on veut faire des coups ? »

Sammy Mejia, vainqueur l’an dernier avec Cholet est paré pour le doublé.

crochus qui permettent de fédérer les forces de chacun vers le collectif. Le basket qu’a développé Villeurbanne cette année, on sait que c’est un petit peu « de l’isolé. » C’est indéniablement très fort mais ça a été fait globalement par six ou sept joueurs, où l’individu a toujours été au centre de la réussite. Bien sûr j’exprime ici mon ressenti visuel. Je n’ai pas vécu ce qu’a vécu l’équipe en interne mais de l’extérieur, l’impression générale est que le liant collectif n’était pas toujours là. Il n’y a vraiment que contre Chalon qu’on a vu deux matches où le collectif a fait la bascule. Tout coach a connu ça dans sa carrière, des joueurs plutôt réfractaires à une implication collective et pour qui la finalité est l’implication individuelle. Ils peuvent être très performants pour le samedi soir parce qu’ils peuvent faire basculer la rencontre mais ils peuvent aussi être très compliqués dans la gestion d’une équipe. Sur une saison

que l’équipe de Villeurbanne a été très chamboulée tout au long de la saison. Les joueurs qui sont venus ont été pris parce qu’ils avaient notamment des qualités individuelles, pas forcément pour construire un groupe. On peut dire qu’un Walsh et un Mensah-Bonsu, ce sont des gens venus amener leur service, leur talent. Il y a un peu ce côté « viens nous sauver, on a besoin de ton agressivité offensive. » Mais en agissant de la sorte, tu ne peux pas construire sur la durée. Le club va bénéficier des résultats d’une équipe mais l’équipe ne va pas participer à la continuité du club, à terme. Est-ce que la seule chose que l’on nous demande c’est de gagner des matches sans se préoccuper du lendemain ? Est-ce utopique de vouloir construire dans le temps, avec une philosophie ? Je ne sais pas. Mais je constate que les deux équipes en finale, Cholet et Nancy, ne sont pas dans ce registre. » n Propos recueillis par Florent de LAMBERTERIE

Les finales à Bercy Année Champion (coach)

Jean-François Mollière

2005

Strasbourg (Éric Girard)

Finaliste (coach)

Score MVP

Nancy (Jean-Luc Monschau)

72-68 Ricardo Greer

2006

Le Mans (Vincent Collet)

Nancy (Jean-Luc Monschau)

93-88 Hüseyin Besok

2007

Roanne (Jean-Denys Choulet)

Nancy (Jean-Luc Monschau)

81-74 Marc Salyers

2008

Nancy (Jean-Luc Monschau)

Roanne (Jean-Denys Choulet)

84-53 Jeff Greer

2009

ASVEL (Vincent Collet)

Orléans (Philippe Hervé)

55-41 Amara Sy

2010

Cholet (Erman Kunter)

Le Mans (J.D. Jackson)

81-65 Mickaël Gelabale


10

Finale

PORTRAIT

AVDALOVIC VEUT LE TITRE

LA DEUXIÈME VIE DE VULE En playoffs, il a été le lieutenant parfait pour Kunter et Meija. Pourtant, au cours de sa première carrière, Vule Avdalovic (1,90 m, 30 ans) a été bien plus que ça. Un flingue de concours, un des meilleurs d’Europe. Un titre serait une belle revanche. Par Thomas BERJOAN de cette équipe de guerriers qu’est le Cholet Basket. Depuis le début des playoffs, le combo guard a élevé son niveau de jeu. Titulaire, avec plus de minutes (29), il a rendu quatre copies très propres (12, 11, 11 et 16 points avec plus de 4,0 passes en moyenne). Mais contrairement à bien des joueurs qui vont s’affronter pour le titre de champion de France, il ne s’agit pas du sommet de sa carrière. En effet, son destin a basculé le 6 novembre 2007. Rupture des ligaments croisés du genou. « Avant cette blessure, je jouais bien, j’étais titulaire dans une des meilleures équipes d’Espagne (13,4 pts, 3,0 pds et 43,0% à 3-pts à Valencia en 2006-07) je faisais partie de la sélection de Serbie (Euro 2003 et 2005, Jeux Olympiques de 2004, Championnat du monde 2006). Après, j’ai été très mal conseillé. Je n’ai pas joué pendant pratiquement un an et j’ai eu beaucoup de mal à revenir. J’ai écouté trop de gens, dont certains n’ont pas bien fait leur boulot. J’étais perdu. » En Espagne, au fil des saisons, la cote de ce joueur formé à l’école du Partizan Belgrade, le meilleur centre de formation d’Europe, dégringole. Il quitte Valencia en 2009 pour Alicante. Il n’est plus un joueur de top-niveau européen. Terrible destin. Une chance pour Cholet.

mais aussi un professeur. C’est le cas. » En dépit de son CV, clairement le plus impressionnant de son équipe, Avdalovic reste à sa place. Le leadership appartient à Sammy Meija, chef de meute, et Vule respecte son rôle. À Cholet, le charisme et l’autorité viennent du terrain. « Je ne parle pas comme si j’étais un coach », précise-t-il. « Je fais partie de l’équipe. Maintenant, si je vois quelque chose, que personne ne dit rien et que ça peut aider l’équipe, je vais le dire aux autres. Mais je le faisais déjà quand j’avais 20 ans. Je n’aime pas être le mec expérimenté qui essaye de tout commander. Je n’aime pas ce genre de relations. » À l’école du basket d’ex-Yougoslavie, parfois on dit les choses, mais surtout, on les fait. Bien et au bon moment. Depuis le début des playoffs, mentalement, il est irréprochable. Comme ses fondamentaux. Comme son tir extérieur (vainqueur du concours à trois-points du All-Star Game). « Chez nous en Serbie, on s’entraîne beaucoup entre 16 et 18 ans sur les bases. Après, si on veut survivre à tous les trucs fous que les coaches nous font faire, mentalement, il faut être costaud. Ici, on n’est pas très dur avec les jeunes. Surtout, ils pensent déjà qu’ils sont spéciaux alors qu’il faudrait s’entraîner plus. » Vule se sent à l’aise dans cette équipe. Les entraînements sont bons et l’intensité lui convient. « Depuis que les playoffs ont commencé, on joue de façon très agressive, on est durs. Contre Gravelines, on savait que Ben Woodside était le meilleur scoreur de l’équipe, le plus dangereux. Les intérieurs nous ont beaucoup aidé sur le pick’n’roll. C’est vraiment un travail collectif. C’est ce que j’aime dans cette équipe. Je suis confiant. Ce sera dur mais je pense qu’on va gagner. J’ai vu les images du titre de l’année dernière, à Bercy, c’est vraiment quelque chose que je veux vivre. » Il reste 40 minutes à jouer… n

Hervé Bellenger / IS

« Ce sera dur mais je pense qu’on va gagner »

«

Je ne suis plus le joueur que j’étais ». La voix de Vule est neutre. Ni triste, ni vraiment nostalgique. Le constat est aussi précis que son tir extérieur. « C’est impossible de dire quel serait mon niveau si je ne m’étais jamais arrêté. Je dirais aujourd’hui que, physiquement, ça va, mais je ne suis plus qu’à 90%. » Les cauchemars de Ben Woodside vont empirer. Le meneur de Gravelines (6 pts à 3/19 aux tirs et 8 passes en 2 rencontres) n’a pas vu le jour dans la série de demi-finale. Dépassé, cadenassé, harcelé, Woodside, considéré comme le meilleur meneur du championnat, a déjoué, entraînant son équipe avec lui. En face, Avdalovic a impressionné par sa maîtrise, son métier, sa justesse et un état d’esprit irréprochable. Au diapason

Il vient à Cholet pour l’Euroleague « L’été dernier, j’avais d’autres offres, mais il était très important de jouer à nouveau en Euroleague », nous confie-t-il. « J’avais entendu de bonnes choses sur l’équipe et le coach. » Dans les Mauges, Avdalovic a retrouvé avec coach Kunter l’exigence du très haut niveau. « J’ai connu beaucoup de coaches… Erman Kunter n’est pas le plus dur que j’ai jamais eu, mais il est très dur. Il essaye d’amener de la discipline. Pour faire de bonnes choses, il faut respecter son coach. Il doit être un entraîneur


A GUICHETS FERMES


Finale

12

ÉVÉNEMENT

DIJON EST EN PRO A

PASSÉS PAR TOUTES Comme l’an dernier, la finale de Pro B ne sera qu’honorifique puisqu’elle met aux prises les deux premiers du classement, Nanterre et Dijon, tous deux déjà assurés de monter en Pro A. Pour la JDA, c’est un soulagement après une saison parfois délicate. Revisitons-la. Par Fabien FRICONNET

D

LA CONSTRUCTION

ernière de Pro A en 2010, traumatisée, décrédibilisée d’une certaine manière, la JDA s’est imposée, l’été dernier, un défi – objectif des dirigeants : la remontée directe – et une double difficulté : repartir avec un nouvel entraîneur et reconfigurer intégralement l’équipe. Le nouvel entraîneur donnait toutefois des gages de sérieux et de réussite car Jean-Louis Borg, outre ses années fastes en Pro A bien évidemment, s’y entend en matière de montée dans l’élite, puisqu’il y était déjà parvenu avec Hyères-Toulon puis Vichy. L’effectif ne comptait plus que les jeunes Benjamin Monclar, Lens Aboudou et Ferdinand Prénom, et il a fallu rebâtir une escouade solide. Sont arrivés notamment les vétérans David Melody et Erroyl Bing, des joueurs stables, ainsi que les talents Jérémy Leloup, Samba Dia et Elson Mendy. Pour mener la troupe, Borg a choisi Errick Craven, qui connaissait à la fois le pays et le club. De quoi voir venir avec, en cas de souci, une poire pour la soif puisque la JDA, notamment pour des raisons budgétaires, ne comptait alors que deux non-JFL.

UN DÉBUT EN FANFARE Tout débute comme dans un rêve. Au bout de six journées, la JDA n’a pas touché terre. Reims est écrasé chez lui (42-72), Aix-Maurienne est dominé (87-71), idem pour Charleville (61-78), Lille (55-60) et Boulogne (68-80). Il n’y a que Le Portel, chez lui, pour résister, mais en vain (62-66). Comble de joie, dans le même temps, l’autre ogre supposé, Rouen, piétine, avec déjà deux défaites. Nanterre aussi a lâché un match. Seulement voilà… Le 9 novembre, à Fos-sur-Mer, une anicroche. La JDA se loupe en adresse (1/13 à trois-points) et dans la gestion du ballon (23 balles perdues) et, malgré un retour en deuxième mi-temps, se fait cueillir (58-60). Rien d’infamant, d’autres tomberont chez les Sudistes, finalement méritoires quatrième de la saison. Sauf que Dijon va mettre un temps fou à s’en remettre. D’autant que, dès la semaine suivante, Nanterre vient en Bourgogne imposer son attaque

à une défense dijonnaise soudain fébrile (84-98). La journée d’après, c’est à Boulazac que la JDA tombe (68-74). Samba Dia, de retour de blessure, n’y est pas, et Craven peine (22 points à 7/25 et 9 balles perdues pour 11 passes lors de ces trois défaites).

LE DOUTE Le doute s’est installé. La pression de l’obligation de remontée directe, en veilleuse lors du facile début de saison, rejaillit. Borg cherche à remettre ses troupes dans le sens de la marche, effacer leurs états d’âme. Cela paraît fonctionner puisque trois victoires suivent. Mais c’est contre Clermont, SaintVallier et Quimper – dont deux au Palais des Sports de Dijon – soit trois des équipes les moins fortes de la division. La vérité, c’est que le pire est devant la JDA. Entre le 14 décembre et le 18 janvier, les Bourguignons ne gagnent plus. Cinq défaites en championnat et une en Coupe de France. La défense n’y est plus. Évreux marque 83 points, Rouen 84, Nanterre 82. Rouen, Bourg et Nanterre viennent s’imposer dans l’antre de la JDA. Les fêtes de Noël sont difficiles. Pourtant, et c’est surprenant quand on connaît le tempérament du bonhomme, le président, Michel Renault, reste modéré et solidaire de son technicien. Jean-Louis Borg lui en sait gré. M. Renault sera récompensé de son attitude. Il n’empêche, à la fin des matches allers, Dijon (9 vic-

Jean-Louis Borg (avec Errick Craven) a trouvé le bonne formule et la JDA remonte en Pro A. à gauche, Zach moss, Jérémy Leloup et Dadid Melody.

toires et 8 défaites) est seulement huitième, à égalité avec Le Portel. Il n’est alors plus question de remontée directe, d’autant que Nanterre a cinq victoires d’avance (!), Rouen et Evreux trois, mais bien d’enrayer la chute.

RETOUR À LA SÉRÉNITÉ Le 21 janvier, à Aix-les-Bains, Borg fait ouf. Il a retrouvé son équipe. Il a retrouvé une équipe cohérente, en tous cas. La défense a fait son œuvre, enfin (62 points encaissés), et, comme par magie, l’attaque refleurit (95 points à 64%). Les hommes forts (attendus comme tel) se montrent : 25 points, 5 passes et 4 interceptions pour Craven, 14 points et 4 passes pour Mélody, l’homme qui stabilise l’équipe et le vestiaire, et 14 points et 9 rebonds pour Dia. Ce dernier sort de sa torpeur et, avec 21 d’évaluation, fait presque mieux que lors des cinq matches précédentes (cinq défaites, donc). C’est l’annonce, pour l’intérieur, d’une fin de saison

LES FINALES À BERCY Année 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Champion Brest Orléans Vichy Besançon Poitiers Pau-Lacq-Orthez

Finaliste Évreux Châlons-en-Champagne Quimper Poitiers Limoges Limoges

Score 77-67 68-47 70-49 76-63 67-54 78-62


13

ÉVÉNEMENT

Photos : Lionel Pratat / www.lpphotographer.com-JDA Dijon

LES COULEURS

beaucoup plus consistante. Dans la foulée de son +33 à Aix, la JDA démonte Charleville (+25) et s’en va battre Lille dans le Nord. Dijon a compris. La Pro B a compris. La JDA ne craquera plus. Sur l’intégralité de la phase retour, l’équipe bourguignonne ne tombe que trois fois (Le Portel, à Nanterre et à Quimper) et entame une remontée formidable, signant huit succès pour boucler la saison régulière (2311 au final) et attraper la deuxième place, celle qui, aujourd’hui, lui permet de disputer la finale de Bercy l’esprit libre. Au final, conformément aux plans de Borg, Dijon est d’assez loin la meilleure défense de la ligue, avec 67,9 points encaissés, une première place aux interceptions (11,7) et au pourcentage concédé dans les tirs à trois-points (28,1%). Et puis surtout, cette statistique, qui va jusqu’à étonner l’entraîneur mais qui en dit long à la fois sur la pression qui pesait à domicile et sur les ressorts mentaux de la JDA : Dijon aura été la meilleure équipe de Pro B en déplacement, avec onze succès en dix-sept matches.

mais, au bon moment finalement, la JDA recrute Zach Moss, l’un des hommes-liges du coach à Vichy, lourdé par Orléans plus tôt dans la saison. En sortant du banc, le pivot américain apporte un impact considérable. Notamment à Nanterre (33e journée), match clé, où il signe 14 points et 6 rebonds. C’est avec lui, donc, que les playoffs débutent. Aix-Maurienne débarque en Bourgogne. Borg est vigilant. Pas question de se tirer une balle dans le pied d’entrée de jeu. Pas question que le démon du doute et de la pression se manifeste à nouveau. Après une première mi-temps délicate (un point de retard), la JDA prend de la hauteur et s’envole vers un succès 72 à 56 qui vaut cher et la libère. Dans la foulée, elle plie l’affaire en deux manches (78-72). Autre match piège, l’aller contre Boulogne en demifinale. Mais pas d’inquiétude : 89-70. Sans trembler. Jérémy Leloup, qui a réussi sa saison (14,1 points, 3,6 rebonds, 2,3 passes et 1,9 steals, 2e marqueur français), est excellent : 21 points et 3 passes. Moss est un monstre (25 points, 8 rebonds et 3 passes en 25 minutes, 34 d’évaluation). Il faudra une belle, pourtant, mais, là-aussi, aucune inquiétude : 92-63. Avec la Pro A au bout, donc, puisque Nanterre s’est également qualifié pour Bercy. n

Le 21 janvier, Jean-Louis Borg fait ouf

LES PLAYOFFS Pourtant, rien n’est gagné. Le plus dur commence : les playoffs. Depuis quatre matches, Borg a enfin pu renforcer son équipe, le secteur intérieur en l’occurrence. L’enveloppe était trop chiche pour s’y prendre avant

DIJON, LA STAT

6,45

Le pourcentage aux tirs à trois-points de la JDA lors du match retour des demi-finales contre Boulogne. Une fiche irréelle à 2/31 et une défaite (60-70). Jamais les Bourguignons n’avaient autant shooté depuis l’arc cette saison. En revanche, c’était la troisième fois qu’ils réussissaient aussi peu de « triples » : 2/14 contre Boulogne (déjà) lors de la 6e journée, 2/11 contre Nanterre (17e journée) et même 1/13 contre Fos (7e journée). À noter qu’ils s’étaient inclinés contre Fos et Nanterre mais avaient battu Boulogne. Dijon n’apparaît pas dans le Top 8 de Pro B aux trois-points tentés et aux trois-points réussis.

NANTERRE, LA STAT

7,1

Le bonus en évaluation de l’arrière guadeloupéen Marc Judith (1,93 m, 24 ans) entre la saison régulière et les playoffs. Crédité de 5,4 points à 44,8% aux tirs et 5,4 d’évaluation en saison, l’ancien de Challans est monté, dans les matches éliminatoires, à 10,5 points à 53,4% (13/25 à trois-points en six matches), 3,2 passes et 1,5 interception, pour une note de 12,5. Il a même été le meilleur marqueur de son équipe lors des deux premiers matches de quart de finale.


14

CHIFFRES

Samedi 28 mai

PLAYOFFS Demi-finales

*Dijon bat Boulogne

89-70

Mercredi 1er juin

Cholet (1) – Gravelines-Dk (4) : 2-0

*Boulogne bat Dijon

70-60

Vendredi 3 juin

Vendredi 27 mai

*Cholet bat Gravelines-Dk

77-62

Mardi 31 mai

Cholet bat *Gravelines-Dunkerque 84-80 Nancy (2) – ASVEL (6) : 2-1

*Dijon bat Boulogne

92-63

Finale À Bercy Samedi 11 juin

Nanterre (1) – Dijon (2) 14h15 direct Sport+

Samedi 28 mai

*Nancy bat ASVEL

109-93

Mercredi 1er juin

*ASVEL bat Nancy

91-79

Samedi 4 juin

*Nancy bat ASVEL

89-75

Finale À Bercy Samedi 11 juin

Cholet (1) – Nancy (2) 17h00 direct Canal+

Boxes-scores 31/5 Gravelines-Dk S.Sene* J.Johnson Y.Bokolo* C.Akpomedah* J.Greer R.Jomby* B.Woodside* D.Issa Total Cholet S.Mejia* V.Avdalovic* D.Nelson R.Falker L.Vebobe W.Gradit* A.Robinson* R.Duport* F.Causeur Total

Cholet bat *Gravelines-Dk Min Tirs 3pts LF Rb Pd 27 10-14 - 2-5 3 27 4-7 3-5 2-3 2 30 5-11 2-3 0-2 4 7 40 3-8 1-5 4-6 3 2 24 4-7 0-1 0-2 4 2 13 3-6 2-4 - 5 2 26 2-6 0-1 - 3 5 13 1-2 - 2 1 200 32-61 8-19 8-18 26 19 Min Tirs 3pts LF Rb Pd 36 7-10 0-2 5-7 4 1 29 7-10 2-3 - 3 1 25 6-11 1-2 3-5 5 3 26 6-10 - 0-4 9 2 20 5-8 - 0-2 9 15 2-4 1-3 - 4 1 26 1-13 0-3 2-2 3 1 8 1-2 - 1 1 15 0-1 - 1 2 200 35-69 4-13 10-20 39 12

In 1 2 3 In 2 1 2 5

1/6 ASVEL M.Walsh* E.Jackson M.Gelabale* C.Hammonds* D.Jefferson* B.Fofana* K.Tillie L.Westermann Total Nancy W.Deane* J.Linehan* V.Samnick* T.Darden* S.Brun M.Badiane K.Grant T.Johnson A.Akingbala* Total

*ASVEL bat Nancy Min Tirs 3pts LF Rb Pd 33 6-15 3-11 6-10 5 1 26 7-12 3-6 3-3 3 4 40 7-9 1-1 1-3 4 3 33 5-10 3-6 - 3 5 26 4-9 - 2-2 6 4 9 3-4 - 2 26 1-2 - 3-3 7 1 7 - 2 1 200 33-61 10-24 15-21 32 19 Min Tirs 3pts LF Rb Pd 37 8-15 0-1 3-3 2 31 4-8 2-5 5-6 2 4 21 7-11 - 5 1 34 5-12 0-1 1-2 7 24 4-11 1-4 - 8 4 22 0-4 - 5-6 6 1 20 1-3 0-2 1-1 2 1 7 1-2 1-2 - 1 4 - - 200 30-66 4-15 15-18 33 11

91-79 In Co Bp Pts 2 - 6 21 - - 1 20 - - 1 16 - - 3 13 - 1 2 10 2 - - 6 1 - 3 5 1 - 1 6 1 17 91 In Co Bp Pts - - 2 19 4 - 2 15 - - 3 14 1 - 2 11 2 - - 9 - - 3 5 2 - 2 3 2 - 1 3 - - - 11 - 15 79

4/6 Nancy T.Darden* W.Deane* A.Akingbala* V.Samnick* J.Linehan* S.Brun M.Badiane K.Grant T.Johnson S.N’Joya Total ASVEL K.Tillie E.Jackson M.Walsh* D.Jefferson* M.Gelabale* B.Fofana* L.Westermann C.Hammonds* P.Lacombe T.Leon R.Deal Total

*Nancy bat ASVEL Min Tirs 3pts LF Rb Pd 39 10-17 1-2 1-2 9 2 36 5-11 3-5 3-4 4 12 27 7-9 - 2-3 17 20 4-8 - 1-4 2 30 2-7 2-4 2-2 1 5 20 3-9 2-6 - 1 2 13 2-4 - 1 13 1-3 0-1 1-1 1 1 1 1-1 1-1 - 1 1 - - 200 35-69 9-19 10-16 37 22 Min Tirs 3pts LF Rb Pd 24 6-9 1-1 4-6 5 1 27 5-12 2-4 3-4 - 1 27 5-11 2-4 2-2 6 8 23 6-10 - 0-1 1 2 35 3-9 0-4 2-2 8 16 2-2 - 0-2 3 24 1-4 0-1 - 5 3 14 1-4 0-3 - 1 2 8 0-1 0-1 1-2 1 1 1 - - 1 1 - - 200 29-62 5-18 12-19 30 19

89-75 Co Bp Pts 1 3 22 - 1 16 1 3 16 - 1 9 - - 8 - 1 8 - 1 4 - 1 3 - - 3 - - 2 11 89 Co Bp Pts - - 17 - 2 15 - 2 14 2 3 12 2 2 8 - - 4 - 1 2 - 2 2 - - 1 - - - - 4 12 75

In 1 1 1 2 1 1 7 In 1 2 2 5

84-80 Co Bp Pts 1 1 22 - 1 13 - 3 12 2 - 11 - - 8 - - 8 - 2 4 2 1 2 5 8 80 Co Bp Pts - 1 19 - - 16 1 - 16 1 2 12 - 1 10 - 2 5 2 - 4 - - 2 - - 4 6 84

Boxes-scores 31/5 *Boulogne bat Dijon 70-60 Boulogne Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts L.Milbourne* 33 9-21 2-5 5-6 10 2 4 1 2 25 T.Stanley* 24 2-8 2-6 5-6 4 - - - 3 11 D.Monroe* 29 5-6 - 0-1 7 2 - - 2 10 L.Kante* 25 3-6 0-1 3-4 5 3 1 - 4 9 E.Plateau 16 1-2 1-2 4-4 3 - 1 - 1 7 M.N’Diaye 14 2-6 1-2 - 3 2 1 - 2 5 F.Raposo 15 1-1 - 4 1 - - - 2 K.Patiejunas* 34 0-5 0-2 1-2 5 7 3 - - 1 B.Matanga 6 0-1 0-1 - 1 1 - - - K.Mondesir 4 0-1 0-1 0-2 1 - - - - Total 200 23-57 6-20 18-25 43 18 10 1 14 70 Dijon Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts S.Dia* 33 6-15 0-5 2-2 8 1 - - - 14 Z.Moss 17 5-5 - 1-2 4 - - - 4 11 J.Leloup* 32 3-13 1-11 3-4 2 3 2 - 1 10 E.Bing* 26 2-5 - 4-6 8 1 - 1 3 8 E.Craven* 25 2-10 1-6 - 4 1 3 - 1 5 A.Christophe 15 2-6 0-3 1-1 4 4 1 - - 5 J.Tornato 1 1-1 - 1-1 1 - - - - 3 D.Melody* 34 1-6 0-4 - 4 3 3 - - 2 F.Prenom 3 1-2 - 1 - - - 1 2 B.Monclar 12 0-2 0-2 - 1 1 - - 3 L.Aboudou 2 - - - - - - Total 200 23-65 2-31 12-16 37 14 9 1 13 60 1/6 Fos S.Gay* K.Atamna M.Dia L.Cummard* B.Cisse Z.Bah* P.Haquet* C.Humbert L.Labeyrie M.Hachad* A.Hamza Total

Nanterre bat *Fos Min Tirs 3pts LF Rb Pd 29 10-14 - 1-2 6 3 24 4-6 3-5 6-6 4 3 18 5-6 - 2 29 2-6 0-2 - 6 1 16 1-3 0-1 2-4 1 3 24 1-5 1-3 - - 1 22 1-4 0-1 1-2 2 7 - 2-4 1 4 1-1 - 4 21 0-3 0-2 - 1 1 6 0-3 0-2 - 1 1 200 25-51 4-16 12-18 28 13

1

2

8

0

4

1

5

2

3

1

6

2

2

2

7

1

1

2

8

1

4

2

PRO B

5

0

PLAYOFFS Demi-finales

3

1

6

2

2

2

7

0

Fos bat *Nanterre

71-61

Mardi 31 mai

Nanterre bat *Fos

88-66

Samedi 4 juin

*Nanterre bat Fos

76-60

Rb Pd 5 3 6 6 6 1 5 2 1 2 8 1 3 4 4 5 1 - - 39 24 Rb Pd 5 4 2 1 1 3 - 1 5 - - 1 4 1 1 2 21 10

In 1 2 1 2 2 1 9 In 4 1 1 1 1 8

92-63 Co Bp Pts - 1 21 - 2 17 - 1 16 - 1 12 - 2 10 - 1 8 1 1 4 - 5 2 - - 2 - 2 - - 1 16 92 Co Bp Pts - 4 19 2 4 14 - 3 11 - 2 5 - 1 4 - - 4 - - 4 - 2 2 - 1 - - 2 17 63

4/6 *Nanterre bat Fos 76-60 Nanterre Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts M.Riley* 34 7-15 2-5 2-2 6 3 3 - 6 18 M.Judith* 35 6-9 4-5 - 3 1 3 - 2 16 L.Akono* 30 5-7 2-3 2-2 4 3 1 - 2 14 N.Carter 25 3-4 - 3-4 4 4 1 1 - 9 G.Pons 16 3-5 1-2 1-1 3 1 - - - 8 W.Daniels 14 1-5 - 3-3 3 1 - 3 3 5 J.Passave-Ducteil* 16 2-5 - 4 1 4 - 2 4 A.Gomis 6 1-1 - 2 - - - 2 2 X.Corosine* 15 0-3 0-1 - 1 2 - - - J.Nzeulie 6 0-1 - - - 1 - 1 A.Desespringalle 3 - 1 - - - - Total 200 28-55 9-16 11-12 31 16 13 4 18 76 Fos Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts K.Atamna* 23 5-7 1-3 - 3 - - - 2 11 S.Gay* 34 5-9 - 0-2 8 2 2 2 2 10 M.Hachad 25 2-3 0-1 3-6 3 - 1 - 4 7 Z.Bah* 28 3-6 0-1 - 2 3 2 - 4 6 C.Humbert* 18 1-1 - 4-4 5 1 1 - 2 6 A.Hamza 5 2-3 2-3 - - - - - - 6 L.Cummard* 25 1-10 1-5 2-2 2 1 1 - 1 5 M.Dia 9 2-5 1-1 - 1 - - - 2 5 P.Haquet 16 1-4 0-3 2-2 - - 1 - 1 4 B.Cisse 14 0-2 0-1 - 1 4 - - - L.Labeyrie 3 - 1 - - - - Total 200 22-50 5-18 11-16 26 11 8 2 18 60

0

2

Samedi 28 mai

88-66 Co Bp Pts - - 21 - 3 17 - - 10 - 5 4 - 2 4 - 2 3 1 3 3 - - 2 - - 2 - 4 - - 1 19 66

Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts 34 10-14 5-6 - 8 2 5 1 1 25 32 7-14 4-9 2-2 4 3 2 - 2 20 25 8-11 1-1 2-3 6 3 2 1 2 19 24 2-9 0-4 4-4 1 5 4 - 2 8 13 3-5 - 0-1 4 - - - 3 6 24 1-3 - 2-2 1 3 1 - 2 4 19 1-5 1-5 1-2 3 3 - - - 4 15 1-2 - 3 - - - - 2 13 0-3 0-1 - - - - - 3 1 - - - - - - 200 33-66 11-26 11-14 30 19 14 2 15 88

3/6 *Dijon bat Boulogne Dijon Min Tirs 3pts LF S.Dia* 30 9-13 0-2 3-3 J.Leloup* 26 6-10 3-5 2-2 Z.Moss 21 8-11 D.Melody* 26 5-9 2-4 B.Monclar 23 4-8 2-5 0-1 E.Bing* 19 3-6 - 2-3 E.Craven* 14 1-4 0-1 2-2 A.Christophe 26 1-3 0-2 J.Tornato 4 1-2 F.Prenom 6 0-2 L.Aboudou 5 Total 200 38-68 7-19 9-11 Boulogne Min Tirs 3pts LF K.Patiejunas* 32 7-12 4-7 1-2 L.Milbourne* 34 6-11 0-2 2-2 F.Raposo 21 4-6 - 3-3 L.Kante* 20 2-4 1-1 0-2 D.Monroe* 15 1-3 - 2-2 M.N’Diaye 14 2-5 0-2 K.Mondesir 10 2-4 0-2 0-1 B.Matanga 8 1-2 T.Stanley* 30 0-8 0-5 E.Plateau 16 0-4 0-3 0-2 200 25-59 5-22 8-14 Total

2

1

Nanterre (1) – Fos (4) : 2-1

In 1 1 2 3 7

Nanterre M.Riley* L.Akono* W.Daniels G.Pons J.Passave-Ducteil* M.Judith* X.Corosine* J.Nzeulie A.Gomis A.Desespringalle Total

2

1

1

2

Playoffs Playoffs

Dijon (2) – Boulogne (6) : 2-1

PRO A

LIGA ACB Demi-finale Barcelone (1) – Vitoria (4) : 3-0 *Barcelone bat Vitoria 86-71 *Barcelone bat Vitoria 78-62 Barcelone bat *Vitoria 71-61 Bilbao (6) – Real Madrid (2) : 3-1 *Real Madrid bat Bilbao 78-67 Bilbao bat *Real Madrid 71-66 *Bilbao bat Real Madrid 68-51 *Bilbao bat Real Madrid 80-72

Finale Barcelone (1) – Bilbao (6) Jeudi 9 juin

Barcelone – Bilbao Samedi 11 juin

Barcelone – Bilbao Mardi 14 juin

Bilbao – Barcelone Jeudi 16 juin, si nécessaire

Bilbao – Barcelone Samedi 18 juin, si nécessaire

Barcelone – Bilbao


15

CHIFFRES

PLAYOFFS NBA

Le shoot décisif de Chris Bosh au Game 3 qui donne la victoire à Miami.

Finals Miami – Dallas : 2-1 *Miami bat Dallas Dallas bat *Miami Miami bat *Dallas

92-84 95-93 88-86

Jeudi 9 juin

Dallas - Miami Dimanche 12 juin, si nécessaire

Miami - Dallas Mardi 14 juin, si nécessaire

Miami - Dallas

1

Garrett Ellwood/NBAE via Getty Images

Joué le mardi 7 juin

Dallas - Miami

4 4

8

1

4

2

1

1

4

3

4

6

0

2

4

2

7

2

4

8

4

4

1

5

4

3

1

1

4

Playoffs 4

4

1

4

2

5

2 3

4

2

6

4

2

2

7

0

PETITES ANNONCES c.pelleray@norac-presse.fr

Tél. : 02.43.39.16.21

Votre annonce doit nous parvenir au plus tard le vendredi pour une parution le jeudi. Rédigez-la sur papier libre et envoyez-la avec son règlement (par chèque à l’ordre de Norac Presse ou par carte bancaire) à : NORAC PRESSE-PETITES ANNONCES 75 BLD MARIE & ALEXANDRE OYON B.P. 25244 72005 LE MANS CEDEX 1 1 SEMAINE (TTC) : 5 lignes : 22,90 € 10 lignes : 44,20 € / 15 lignes : 68,60 € 3 SEMAINES (TTC) : 5 lignes : 53,40 € 10 lignes : 103,70 € / 15 lignes : 126,50 €

Vous souhaitez devenir ENTRAÎNEUR diplômé d’État, l’Élan Chalon peut vous offrir une formation rémunérée en apprentissage. Conditions : Avoir de 18 à 25 ans, niveau Basket Régional et participer à journée de détection sous la responsabilité de Greg BEUGNOT. Faire acte de candidature au 06.20.62.18.66 ou 03.85.97.13.18, par mail : jf-letoret@formationbasket.com. Club PNM Calvados propose pour joueur niveau N3 contrat C.U.I. pour pose entraîneur 20h et + Etre demandeur d’emploi et avoir moins de 25 ans

arnaud.duval@mfr.asso.fr ou 06.62.13.12.96 Le PARIS LEVALLOIS recherche, pour la saison prochaine, des entraîneurs pour ses équipes départementales, loisirs et son école de mini basket. Contact : tdrouot@parislevallois ou 06.12.39.42.49

Club Noisy-le-Grand Basket organise détection

les mercredi 8 et vendredi 10 juin Gymnase de la Varenne - 2 Rue de Verdun 93160 NOISY-LE-GRAND

Cadets Région (94-95-96) de 19h00 à 20h30 (Contact : Fred Gautier au 06.81.24.27.15) et Juniors (92-93-94) de 20h30 à 22h30 (Contact : Moussa au 06.98.82.51.23)

JDA DIJON (21)

recrute ses apprentis entraîneurs pour la saison 2011/12. Conditions : avoir de 18 à 25 ans, niveau BAC et niveau Basket Régional. Formation au BPJEPS Sports Collectifs Option Basket + BE1 Basket. Envoyer CV + Lettre de motivation à : M. Cyril Jorand “JDA Formation“ 18 Bd de l’Ouest - 21000 DIJON ou par mail à cyril.jorand@neuf.fr (Tél. 06.45.78.37.21).


16

ÉCHOS FRANCE

TRANSFERTS PRO A

TRANSFERTS PRO B

L

e Paris Levallois a trouvé le successeur d’Andrew Albicy, en fin de contrat : le combo américain Trenton Meacham (1,90 m, 25 ans), cette saison à Goettingen, 7e et quart-de-finaliste de la ligue allemande. Sorti de la fac d’Illinois en 2009, Meacham avait débuté sa carrière en Autriche (Raiffesen Wels en 2009-10). Cette saison, avec Goettingen, l’Américain a croisé la route de l’ASVEL et du Mans en Eurocup : 27 points, 5 rebonds, 15 passes en deux matches contre l’ASVEL,

22 points, 8 rebonds, 13 passes en deux matches contre le MSB. Il a également rendu une copie à 31 points face à Besiktas. Un bon client, plus dangereux à trois-points que ne l’indique son pourcentage en Eurocup. Sur son cursus de trois ans à Illinois : 40,8% derrière l’arc. Meacham rejoint David Noel et Lamont Hamilton, toujours sous contrat. En outre, le PL s’intéresserait de près à Adrien Moerman (2,04 m, 22 ans) également courtisé par le SLUC Nancy. n Antoine LESSARD

Hervé Bellenger/IS

Ses stats à Goettingen ’11 Ligue

Min

%Tirs

3-pts

Rbds

Pds

Pts

Allemagne

26

39,1

37-107

1,9

2,9

11,3

Eurocup

29

42,3

11-41

3,0

4,6

10,7

MONDS ET SANGARÉ À ORLÉANS

A

près la signature de Georgi Joseph (2 ans), l’OLB a officialisé l’arrivée de l’intérieur américain David Monds (2,05 m, 27 ans), en provenance de Bourg-en-Bresse, et celle

de Yohann Sangaré (1,93 m, 28 ans, Le Havre). Quatrième meilleure évaluation de Pro B (18,2), Monds a tourné à 14,6 points à 56,7%, 8,4 rebonds et 1,1 contre en 30 minutes et a terminé à la 7e place au référendum du MVP étranger. Un solide gaillard (108 kg), vaillant, doté d’une bonne palette offensive, dont un petit shoot à 3-4 mètres, qui pourrait osciller entre les postes 4 et 5 en Pro A. Monds a fait ses classes à Oklahoma State (2004 à 2007) et évolué successivement en D2 turque, en Allemagne (Goettingen), en D-League puis en ESAKE (5,8 pts à 50,6% et 4,6 rbds en 19’ à Rhodes) avant d’atterrir en Pro B. Sangaré a retrouvé la Pro A cette saison (7,9 pts à 36,3%, 2,7 rbds, 3,5 pds et 1,7 int en 33’) après deux exercices mitigés en Lega. L’ex-international avait croisé la route de Philippe Hervé à l’ASVEL en 2003-04. Par ailleurs, le départ de Ludovic Vaty est acquis. Cholet a fait part de son intérêt pour le pivot. D’après le Courrier de l’Ouest, un échange Vaty-Duport serait dans les tuyaux. n

Hervé Bellenger/IS

Antoine LESSARD

Yohann Sangaré du Havre à Orléans.

Le roster d’Orléans 2011-12 Meneurs Arrièresailiers Intérieurs

MARCHÉ EXPRESS À ÉVREUX

Pascal Allée / Hot Sports

PL : MEACHAM POUR ALBICY

Yohann Sangaré et Bryan Pamba Combo US, Mael Lebrun, Amara Sy et Maleye Ndoye David Monds et Georgi Joseph

• Rémy Valin a pratiquement bouclé son roster à Évreux. Après les signatures de Guillaume Costentin (2 ans, ci-dessus) et de l’intérieur US Jeremiah Wood (2,00 m, 26 ans), l’ALM a fait signer l’arrière d’Antibes Lamine Sambe (1,88 m, 21 ans), pour deux saisons, le meneur US Austen Rowland (1,86 m, 30 ans), deuxième meilleur passeur de Pro B dans les rangs du Portel, Lahaou Konate (1,96 m, 19 ans), jeune ailier en provenance d’Urcuit (N1), et s’apprête à accueillir un deuxième ex-Antibois, Steeve Ho You Fat (2,01 m, 23 ans). Valin n’attend plus qu’un ailier US.

Ailleurs

Saint-Vallier tient son deuxième non-JFL : le Canadien Sefton Barrett (1,96 m, 27 ans), un slasheur qui tournait à 19,5 points et 6,1 rebonds en Finlande avec Kotka. L’ex-Parisien LaQuan Prowell pourrait être la prochaine recrue étrangère du club drômois… Après avoir fréquenté trois clubs lors du seul exercice 2010-11 (Rouen, Pau puis Limoges), Ronnie Taylor (1,88 m, 29 ans) est de retour au Portel… Etienne Plateau (1,87 m, 26 ans) quitte Boulogne pour Châlons-Reims… Martin Le Pellec (1,98 m, 24 ans) passe du Portel à Boulogne-sur-Mer. Le plus court transfert de l’histoire ? A.L.

PLAYOFFS PRO A

DES DEMI-FINALES EN CINQ MANCHES ?

• En attendant validation, c’est la tendance pour les playoffs 2012, confirmée par Jean-Luc Desfoux, lundi dernier au siège de la LNB. Les quarts de finale resteraient en deux manches gagnantes et la finale en un match sec. On passerait d’un format 3-3-1 à un format 3-5-1, unique dans l’histoire de la ligue. « C’est un peu dommage », estime Greg Beugnot. « On pourrait partir directement sur une formule 5-5-1. Avant, ça me paraissait logique. Les équipes souffraient sur les premiers tours des playoffs, au niveau des recettes, de l’affluence, parce qu’il y avait 3-4 équipes qui dominaient et le premier tour des playoffs était plus ou moins joué. Alors que cette année, on a eu des salles pleines sur les quarts, parce que tout le monde peut battre tout le monde. Ce serait bien de ne pas attendre deux ans pour revenir à une formule 5-5-1. » A.L.


17

ÉCHOS FRANCE

L’ASVEL ENTAME SA MUE

ON CHANGE TOUT ! Nouveau coach, nouvelle organisation sportive, budget en baisse, l’ASVEL version 2011-2012 s’annonce très différente de ses devancières.

Hervé Bellenge / IS-FFBB

L

e secret de Polichinelle est enfin dévoilé. Annoncée depuis de nombreuses semaines, l’identité du nouveau technicien a été confirmée par Gilles Moretton mardi dernier. « La première décision de Tony Parker à son poste de directeur général des opérations basket a été de nommer Pierre Vincent comme coach. » Champion de France avec Bourges, le sélectionneur des Bleues a paraphé un bail de deux saisons plus une année optionnelle. Pour ses grands débuts dans le milieu professionnel masculin, il sera épaulé par Philippe Sudre, vu récemment à Dijon en qualité de general manager. Jeune retraité, Laurent Foirest rejoint également l’organigramme, au titre de responsable des opérations basket. « Il a souhaité continuer son parcours avec nous », confirme Gilles Moretton. « Laurent nous semblait être le personnage idéal pour être auprès de Tony dans son rôle de directeur général. Tony sera loin et il est occupé. Il lui fallait ses yeux et ses oreilles à l’intérieur du club. » À en croire le président, les futurs de Nordine Ghrib et Pierre Grall ne sont en revanche pas encore scellés. « Leurs situations font l’objet de discussions. Ils ont vu Tony Parker quand

Pierre Vincent coach de l’ASVEL, c’est maintenant officiel.

il était là et nous avons avec eux des discussions qui continueront jusqu’à la fin du mois quand Tony et Laurent viendront présenter l’organisation sportive du club. »

Quelle équipe ? Première certitude, le club rhodanien ne disposera plus d’un budget aussi conséquent que cette saison. « Le budget était de 5.991.000 euros, il passera à 5.414.000. Cela représente une baisse d’environ 10% du budget général et 14% sur le sportif, la masse salariale. » Autre confirmation, l’ASVEL continuera de miser sur son vivier de jeunes JFL (Fofana,

Tillie, Jackson, Westermann, Lacombe). « C’est une grande satisfaction. C’est aussi le constat que nous avons pris une voie qui est la bonne. On va continuer plus que jamais sur le chemin de la formation. » À ce stade de la refonte sportive, les contours de l’effectif professionnel restent flous. Sauf surprise, Davon Jefferson et Matt Walsh, talentueux mais caractériels, ne reviendront pas dans le Rhône. « Le groupe a été difficile à gérer et à maîtriser. Cela a été un exercice compliqué, où l’individualisme a souvent pris le pas sur le collectif. » À moins qu’il ne fasse des concessions, les émoluments souhaités par Pops Mensah-Bonsu ne semblent pas en

adéquation avec la baisse budgétaire. Reste le cas Mickaël Gelabale. En fin de contrat, l’ailier s’envolera la semaine prochaine pour les États-Unis où des work-outs avec San Antonio, Denver et Atlanta sont programmés. Un international en chassera-t-il un autre ? Evoquée ici et là, la piste Florent Piétrus n’a pas été abordée par le président Moretton. « Ce que je vous donne, ce sont les grandes lignes. On a un sportif qui se compose et qui va continuer de se composer. Il va ensuite travailler sur la composition de l’équipe et viendra vous présenter des orientations et des choix à la fin du mois.» n Jérémy BARBIER

14e TOURNOI LA MIE CÂLINE

QUI SERONT LES MEILLEURS MINIMES ? • Devenu un événement de référence depuis son lancement en 1997, le tournoi amateur créé par la Mie Câline et organisé par l’association Atlantique Basket accouchera de nouveaux lauréats dimanche. À l’issue d’une intense campagne de qualification (90 tournois dans toute la France) au cours de laquelle 1.000 équipes et plus de 10.000 joueurs ont croisé le fer, 39 équipes masculines et 37 formations féminines, réparties en trois catégories (niveau

départemental, régional et national), tenteront d’inscrire le nom de leur club au palmarès. Parrain de l’événement depuis 2004, Boris Diaw laisse cette année la place d’ambassadeur à Nicolas Batum (en photo), son coéquipier en sélection nationale. Le Blazer, lui-même participant du tournoi en 2002 et 2003 sous les couleurs de Caen, distillera de précieux conseils à tous les finalistes. « Je garde un très bon souvenir de ma participation au tournoi La Mie Câline

Hervé Bellenge / IS-FFBB

76 équipes venues de tout l’hexagone se disputeront ce week-end, à Saint-Jean-de-Monts, le titre honorifique de Champion de France minime. Basket Go, c’est une compétition d’un très bon niveau qui se déroule dans une super ambiance », explique le NBAer. « J’attends avec impatience de rencontrer tous ces jeunes basketteurs lors des phases finales. Ce tournoi a été un réel tremplin pour moi et je suis sûr que de nombreux futurs talents y seront découverts. » Pour observer tous ces jeunes prospects en action, rendezvous à Saint-Jean-de-Monts ce samedi, à partir de 13h.


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ENTRETIEN

ÉMILIE GOMIS

« JE VAIS MOINS EN P Il y a neuf mois, Émilie Gomis déclarait forfait pour le Championnat du monde et restait sur le carreau jusqu’en mars. Son genou est d’aplomb et Miss Go sera au cœur des Bleues qui ont un titre de champion d’Europe à défendre. Avec encore pour l’instant un soupçon d’appréhension dans la tête. Propos recueillis par Pascal LEGENDRE

T

u t’es écroulée à quelques secondes de la fin du dernier match de préparation pour le Championnat du monde. Tu as su tout de suite que c’était grave ? Ce n’était pas la première fois que j’avais ce type de blessure au ménisque. Depuis trois ou quatre ans, ça m’arrivait trois fois dans l’année, à n’importe quel moment, ça dépendait du mouvement. Le ménisque se repliait sur lui même. Dans ma tête, je me disais que je pourrais déboîter mon genou en tendant la jambe et faire passer le craquement, d’habitude c’est bon en cinq minutes. On a essayé à plusieurs reprises sur le banc et là, j’ai su que c’était foutu même si le groupe médical était encore optimiste.

Pour l’opération, tu t’es retrouvée en chambre commune avec Dorine Tahane de NantesRezé. Vous vous êtes remonté mutuellement le moral ? J’ai demandé son avis au médecin de l’équipe de France et il m’a conseillé un spécialiste du genou sur Lyon. Dès que j’ai su que Dorine se faisait opérer làbas, j’ai demandé à être dans la même chambre. Il n’y avait pas Sport + à l’hôpital, on n’a pas pu regarder le premier match de la France, mais on a été opérées par le même médecin le jour où les filles sont parties en République tchèque. On avait forcément un petit coup de blues, aussi c’était mieux d’être ensemble. Je n’ai pas perdu le contact avec les filles. Tous les jours, Florence (Lepron), Emmeline (Ndongue), d’autres, m’envoyaient des SMS avant et après les matches, dans les vestiaires. Je connaissais leur planning exact, je savais à quelle heure elles mangeaient, elles faisaient la sieste. Le fait qu’elles me disent qu’elles pensaient à moi, ça m’a donné du baume au cœur. Dès que je suis rentrée chez moi, j’ai regardé tous les matches. Je connaissais tous les systèmes, alors je vivais le match comme si j’y étais. J’étais contente qu’elles pensent à moi et j’étais aussi énervée de ne pas être là-bas, plein de trucs passent dans la tête dans ces moments-là. En quoi a constitué la rééducation ? Que du repos après l’opération. J’avais une attelle et il fallait attendre 45 jours de cicatrisation, en mettant de la glace. Je suis restée sur Berck car mon petit ami est là-bas, Jimmy Vérove. Je ne voulais pas rester

toute seule sur Lille, il vaut mieux être entouré des gens que l’on aime pour être bien psychologiquement. En plus, là-bas, il y a le kiné de l’équipe de France qui me connaît très bien. J’avais un autre problème à mon genou, un peu d’arthrose, et on en a profité pour faire un petit nettoyage. Ça a demandé quinze jours de plus mais quand je suis revenue avec Villeneuve d’Ascq, j’étais à 200%. J’ai préféré ça plutôt que de revenir progressivement surtout que le club était dans un état critique. Dans ces moments-là, il se dit : « quand estce que telle joueuse majeure revient pour débloquer la situation ? » Je ne voulais pas entrer dans ce vice-là, commencer par l’échauffement, puis être à 20, 30%, etc. Je voulais être vraiment prête pour bien revenir pour la fin de saison, l’équipe de France et la saison prochaine. Mais comment expliquer ça à un club qui était 12e sur 14, qui pouvait être relégable ? Depuis je n’ai pas eu de douleurs, de moments d’arrêt. Évidemment, après six mois d’inactivité, il faut laisser un peu de temps. Pierre Vincent a dit qu’après le premier stage à Bourges, tu te sentais fatiguée ? Oui, j’ai eu une baisse de régime par rapport aux autres qui avaient commencé en septembre. Moi, j’ai débuté mon championnat le 5 mars et fin avril, il était terminé. Le coach est conscient de ça. Tu préfères les stages longs comme l’an dernier ou express comme celui-ci ? Ce que je préfère, c’est plus de matches ! J’ai besoin de jouer, de compétition. Les entraînements, ça permet d’ajuster certains systèmes, apprendre à jouer ensemble, mais ça ne suffit pas. C’est au fur et à mesure des matches que je pourrai juger mon état… mental déjà, car j’ai des hauts et des bas, des moments de doute. Avant je drivais un peu plus alors que là, je vais moins en percussion, je plonge moins vers la balle. Peut-être ai-je une petite appréhension. Je me dis que si j’ai la moindre douleur, ça va mettre un doute au coach, à moi aussi, et je n’ai pas envie de ça. Il faut que je me protège et je me donnerai à fond à la compétition ! Mais le coach aussi prend ses précautions quand, à l’entraînement, il nous demande de ne pas faire des fautes débiles. Je suis peut-être parano mais je n’ai pas envie de louper le championnat d’Europe. Il est qualificatif pour les J.O., non ce n’est pas possible !

« J’ai des hauts et des bas, des moments de doute » Comment sens-tu l’équipe ? Aucune fille n’a un pépin et ça c’est un point positif. Le groupe a été fait en fonction des performances, du mérite. Ce n’est pas évident quand, comme Johanne Gomis l’année dernière, une joueuse est rappelée parce qu’une autre est blessée. Il y a deux ans, personne n’imaginait que vous seriez championnes d’Europe. Cette année, vous avez un titre à défendre et à vous qualifier


19

ENTRETIEN

PERCUSSION » « Au départ, je n’étais pas emballée d’être nue avec une pancarte » Tu apparais dans une pub avec une nudité suggérée pour Sponsorise.me. Comment t’es-tu retrouvée là ? C’est par une amie, une athlète que j’avais rencontrée à l’INSEP, qui m’a contactée par le biais de Facebook. Son mari est un collaborateur du patron de la boîte et il m’a demandé si j’acceptais de faire partie de leur spot pour leur site. Au départ, je n’étais pas emballée d’être nue avec une pancarte. Être nue, je l’ai déjà fait et je ne voulais pas que l’on pense que c’est une habitude. En plus, je n’avais rien fait pendant six mois… Je préfère que l’on parle de mes stats ou de ce que je voudrais faire plus tard. Mais quand on m’a dit qu’il y avait Christine Arron, Romain Mesnil, je me suis dit que l’on n’allait pas focaliser sur moi. Je ne connaissais personne alors qu’eux se connaissaient tous un peu. On a passé une demi-journée agréable, avec le coach de Chambéry, Philippe Gardent, qui met vraiment à l’aise. On avait des sous-vêtements, les garçons un string, et je ne te raconte pas le sketch pendant la séance vidéo. Au départ, j’étais un peu timide mais entre sportifs, on arrive à se comprendre. L’objectif de ce spot, c’est donc d’aider les entreprises à trouver facilement des sponsors sans passer par un agent, une attachée de presse.

ÉLÉMENT MAJEUR

• Son appréhension, Émilie en a fait part dimanche à son coach Pierre Vincent lors d’un entretien individuel. Celui-ci rappelle que Miss Go possède un jeu à risques, coûteux en énergie, qui multiplie les contacts, mais que son forfait l’an dernier n’était pas dû à un choc mais à une usure du ménisque. Il met en revanche en exergue le fait que la Villeneuvoise est encore à la recherche de sa place dans un jeu dominé par un secteur intérieur riche et varié. « Elle ne trouve pas nécessairement l’espace où les temps nécessaires pour montrer ses qualités. On a encore peu de travail en commun. Mais pour moi, elle a intérêt à épurer son jeu et elle possède d’autres qualités que l’attaque en dribbles. Elle a un bon stop-tir, elle tire à meilleur escient, elle passe très bien. Elle a développé des armes intéressantes mais ce n’est pas ce que l’on connaît d’Émilie Gomis, et c’est comme si ça lui manquait un peu. » Le plus important c’est que les premiers matches de préparation ont levé les doutes sur l’état de santé et la capacité de performance d’Émilie. Le coach l’a fait entrer quatre fois sur cinq dans le starting five et il est très clair à son sujet : « elle sera un élément majeur de notre jeu extérieur. »

MATCHES AMICAUX 27/05 28/05 29/05 2/06 3/06 10/06 11/06 12/06

Bellegarde Bourg-en-Bresse Bourg-en-Bresse Prague Prague Beauvais Beauvais Beauvais

France b. Belgique France b. Israël France b. Grèce France b. Rép. Tchèque France b. Rép. Tchèque France-Canada France-Russie France-Biélorussie

84-59 76-40 79-62 74-60 63-52

pour les Jeux. Vous en parlez entre vous ? Sincèrement, non. Notre priorité, c’était déjà de savoir si on faisait partie du groupe car personne n’avait une place acquise. Comme le dit le coach, l’objectif ce n’est pas le titre mais la qualification pour les J.O., être dans les cinq premiers pour faire le tournoi qualificatif. Après, bien sûr, si on peut faire plus, on fera plus. Il faut faire étape par étape comme en 2009. On n’avait jamais réussi à passer le cap des demi-finales et une fois que c’est fait, tout est possible. On va dire que, pendant les six premiers matches, on va essayer de se classer au mieux pour tomber contre une équipe soit-disant moins forte, même si en quarts, tout le monde est au taquet, ça passe ou ça casse.

Tu seras toujours à Villeneuve l’an prochain ? J’ai encore un an de contrat. Tu parlais d’une formation ? Je vais faire un bilan de compétences pour savoir vers quoi je vais m’orienter. Mais vu que mon club ne fait pas de coupe d’Europe, je ne vais faire qu’un match par semaine, c’est la première fois depuis que je suis en pro. Après six mois d’inactivité, j’aurais préféré jouer une coupe d’Europe pour me relancer. Je vais en profiter pour commencer une formation en parallèle, dans le stylisme. J’adore les vêtements, j’ai un dressing de malade chez moi, je suis attirée par ce milieu, on verra dans quelle branche je vais me lancer. La formation c’est sur 3, 4, 5 ans et la priorité c’est le basket. Je ne louperai aucun match, aucun entraînement, mais ça m’occupera la tête car une semaine avec un seul match, c’est long. Et quand on a une blessure comme j’ai eue, on se dit que le basket ça peut s’arrêter très vite. n

Hervé Bellenger / IS-FFBB

Hervé Bellenger / IS-FFBB

As-tu eu des retombées ? Non, pas pour l’instant. Le directeur m’a dit que ça peut débloquer la situation si on fait un bon résultat à l’Euro.


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Reportage

Boris Diaw à Bordeaux

© Jean-François Mollière-FFBB

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BN 555

Jacques Monclar... Rétro : Robert Smith... Chalon

Nom :


21

ÉCHOS EUROPE

BILBAO EN FINALE ACB

INCROYABLE !

Vázquez et Jackson font les fiers et pour cause : Bilbao est en finale !

En finale, l’ancienne équipe de Frédéric Weis affronte, à partir d’aujourd’hui (et potentiellement jusqu’au 18 juin si un match 5 est nécessaire), le FC Barcelone, grandissime favori, évidemment, et qui dispose, cela va sans dire, de l’avantage du terrain. Le Barça n’a eu besoin que de trois bouchées pour dévorer le champion en titre, Vitoria (86-71, 78-62, 71-61), son bourreau de l’an dernier (le Caja Laboral avait balayé le Barça en finale, 3-0).

Un coach et deux joueurs grecs Bilbao ne devrait en théorie pas faire le poids face au Barça, invaincu en playoffs (5-0) et battu seulement une fois, sur le sol espagnol, depuis le 9 avril. Mais l’équipe basque devrait vendre chèrement sa peau.

Car elle est cohérente, équilibrée et collective. L’aventure a vraiment débuté l’année dernière, avec l’arrivée du coach grec Fotis Katsikaris (vu auparavant à Valence), qui compte sur une base de cinq joueurs cadres déjà en place en 2009-10. Bilbao, qui avait échoué à un match des playoffs,

LEGA

F.F.

Fabien FRICONNET

GRÈCE

ET DE NEUF !

• Bon an, mal an, quels que soient les moyens déployés par Olympiakos, à la fin c’est toujours le Panathinaikos qui gagne l’ESAKE. Dimanche, en remportant en prolongation le match 4 (101-94), à la maison (ce sont les Reds qui avaient l’avantage du terrain pour la finale), les champions d’Europe se sont offert un neuvième titre d’affilée (!) et même un treizième en quatorze saisons..

F.F.

EN BREF

• Les choses changent en Croatie. Le Cibona Zagreb, qui n’avait laissé échapper qu’un titre depuis 2006, a été battu en demi-finale par le Cedevita Zagreb, qui devenait favori de la finale contre le KK (Zagreb, toujours). Mais c’est bien le KK qui a battu le Cedevita, dans un finale à suspense (prolongation lors de la belle) ! Il s’agit bien sûr du premier titre du KK, où évoluent deux vieilles connaissances : Damir Mulaomerovic et Mario Kasun… Quatrième titre de rang pour le Spirou Charleroi, facile vainqueur d’Alost en finale, trois manches à rien… La fin d’une époque pour la Mannschaft, qui verra son coach, Dirk Bauermann, rendre son tablier après l’Euro, afin de se concentrer sur le Bayern Munich, club qu’il vient de faire monter en Bundesliga et qui s’annonce comme un possible monstre européen.

F.F.

Du 3 juillet au 14 août 2011 Filles et garçons de 10 à 19 ans

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Elio Castoria/EB via Getty Images

Circulez, y’a rien à voir ! En demifinale de Lega, la Montepaschi, qui a gagné les quatre derniers championnats, a balayé Trévise trois manches à rien. Les hommes de Simone Pianigiani n’ont pas fait dans la dentelle : 79-58 et 94-53 à la maison, puis 65-56 chez la Benetton. L’intouchable Montepaschi affronte, en finale, Cantu, qui a éliminé Milan, trois manches à une.

Jose Luis Surralles/EB via Getty Images

SIENNE ÉCŒURANT !

s’appuyait déjà sur les anciens Madrilènes Axel Hervelle et Alex Mumbru, le power croate Marko Banic, l’arrière letton Janis Blums et l’ailier US Chris Warren. Se sont ajoutés le meneur US Aaron Jackson et son remplaçant, le naturalisé Josh Fisher, deux Grecs (le pivot Dimitrios Mavroeidis et l’ailier Kostas Vasileiadis), et un autre ancien du Real, le centre Eduardo Hernandez-Sonseca. Une rotation dense, où les dangers sont répartis. Cette équipelà a terminé à la sixième place (21-13) et vit un conte de fée. ■

19ème édition

été 2011

D

ans un final échevelé (un 14-2 pour finir), le Bizkaia Bilbao Basket, porté par son public, est venu à bout du Real Madrid dans le match 4 des demi-finales (80-72) et s’est offert un inattendu ticket pour la finale d’ACB ; la première, bien sûr, pour ce club promu à l’été 2004. Battus au match 1, à Madrid, les Basques ont enchaîné par trois victoires, ne lâchant rien chez eux, emballant les matches 3 (68-51) et 4 donc, plongeant le Real dans un abîme de perplexité, au bout d’une saison presque réussie (Final Four d’Euroleague, finale de Copa del Rey) mais en vérité ratée (pas de trophée, démission d’Ettore Messina), et qui va voir de nombreux joueurs quitter les lieux (pour le moment Velickovic, Prigioni, Vidal et Tucker).

Liga ACB

Le Barça en finale d’ACB, d’accord, mais Bilbao ?! Contre toute attente, les Basques ont sorti le Real Madrid en demi-finale (3 manches à 1), et avec brio qui plus est. La finale, qui débute aujourd’hui, est déséquilibrée.


22

ENTRETIEN

ALEXIS AJINÇA

« JE NE FERAI PAS LE MÊME PARCOURS QUE JOHAN PÉTRO » Vendredi 19 mai, dans les bureaux parisiens de Jérémy Medjana, son agent, Alexis Ajinça s’est longuement confié. Déjà trois ans qu’il est en NBA, et qu’il ne joue quasiment pas. Les critiques pleuvent sur lui, sur son jeu, sur son tempérament. Il y répond, mais il ne les accepte pas. Propos recueillis par Yann CASSEVILLE

S

i le lock-out NBA a lieu, plus qu’une possibilité, y a-t-il de fortes chances pour que tu reviennes en France ? Oui, il y a de très bonnes chances pour qu’on me revoit en Pro A à la rentrée. Tu as déjà eu des offres venant de Pro A ? J’ai eu des échos, des équipes sont intéressées par moi. C’était vague, elles ont juste appelé, il n’y a pas eu de proposition, je n’ai parlé avec aucun coach.

Et si aucune offre n’arrive de NBA ? Ce qui est sûr c’est que je veux du temps de jeu donc si je pense que je n’en aurai pas en NBA, ce sera la France. Ailleurs en Europe, c’est difficile, parce que tu ne peux pas vraiment contrôler les coaches étrangers, leur parler, c’est plutôt le travail des agents, donc si je veux avoir du temps de jeu je vais me focaliser sur la France. Tu te laisses combien de temps pour tenter encore de gagner réellement ta place en NBA ? Là, je vais sûrement revenir en France. Après, je ne sais pas du tout. Si je reviens en France, que tout se passe bien, que des équipes américaines m’appel-

Rocky Widner/NBAE via Getty Images

Tu es en fin de contrat en NBA. Après le possible retour en France, tu voudrais repartir en NBA ? Oui, c’est mon objectif. Depuis tout petit. Je pense pouvoir le faire. Si je reviens en France ce n’est pas pour la vie, c’est juste un passage. La porte en NBA reste grande ouverte.

« Est-ce que je serais parti en NBA même si je savais que je n’allais pas jouer ? Bah… ouais ! » lent pour me demander de faire deux-trois trucs, et l’année d’après jouer plus, c’est sûr que j’irai. Je ne vais pas cracher sur un niveau où tout le monde rêve de jouer. Je ne sais pas combien de temps je vais rêver d’y aller, à un moment ou un autre il va falloir que je me fasse une idée. Mais l’idée, je ne pense pas que je me la ferai maintenant.

Tu as déjà trois saisons de NBA derrière toi. C’est passé vite ? Très vite. Je me souviens encore de la Draft, de cette nuit-là. Chaque saison a été différente. Ma première année, Larry Brown était content, et puis ma deuxième année, il y a eu un clash durant l’été avec l’équipe de France. Je ne sais pas ce qu’ils se


ENTRETIEN

« Si j’étais faible, je ne serais pas revenu au stage avec les Bleus cinq jours après avoir perdu mon père »

sont dit avec le coach de l’équipe de France, mais une fois que je suis revenu en NBA, il (Larry Brown) a complètement changé de visage, il ne m’a plus donné de chance. J’ai fait une très bonne pré-saison, avec 15 points et 9 rebonds contre Cleveland à l’époque où il y avait LeBron James et Shaquille O’Neal, et à la fin du match Brown m’a dit : « ce ne sont pas que les points qui comptent ! » Il était là pour me descendre. Je pensais avoir atteint un cap qui me permettait d’avancer mais je n’ai eu aucune chance durant la saison. Il m’a envoyé directement en D-League, en me donnant comme raison… aucune ! Et ma troisième année je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu à Dallas mais j’ai beaucoup appris et après j’ai eu du temps de jeu avec Toronto. Jean-François Mollière

tout exploser dès le début. Bah non ! Je suis comme tous les intérieurs, ça prend du temps. L’exemple c’est Jermaine O’Neal, on a entendu parler de lui à sa 5e ou 6e saison, avant il ne jouait pas ! Tu vois je ne suis pas le seul ! Donc quand tu es jeune et que tu entends beaucoup de critiques d’un côté ça te fait chier, mais d’un autre côté je m’en fiche, je joue pour moi-même. O’Neal d’accord, mais en France on a l’exemple d’un Johan Pétro, un grand qui est depuis longtemps dans la ligue et sa carrière ne décolle pas. Il a encore signé un contrat en NBA. Même s’il ne joue pas il est quand même important dans une équipe, quand il rentre il fait de bons trucs. C’est dur aussi pour eux, Pétro, Mahinmi. Chaque année on dit qu’ils mériteraient d’avoir du temps mais ils n’en ont toujours pas. On voit qu’ils travaillent, qu’ils font des progrès mais on ne leur donne pas leur chance. Après c’est pas le joueur c’est aussi le coach.

Trois saisons de NBA, mais seulement 71 matches joués. Ce chiffre, il te frustre, il t’énerve ? Non, ça ne m’énerve pas ! En deux saisons en Pro A, j’ai dû jouer 20-25 matches (27, ndlr) ! Ma première saison en NBA, j’ai joué 31 matches, la deuxième presque pas (6, ndlr) mais la dernière j’en ai joués 34 donc c’était intéressant, je pense qu’il y a eu une progression.

Mais tu n’as pas peur que ça soit le même refrain pour toi, encore et encore ? Ça peut être le même refrain. C’est pour ça que là, je me dis que si je n’ai pas une proposition en NBA où j’aurais du temps de jeu, je vais revenir en France. Donc je ne ferai pas le même parcours que Johan Pétro ou Ian Mahinmi.

Penses-tu avoir raté le coche ? Pas vraiment. Parce qu’à chaque fois qu’on m’a mis sur le terrain j’ai produit, même en D-League j’ai produit, j’ai fait des triple-doubles. J’avais passé un cap en D-League, après la trêve je devais revenir en NBA mais je me suis blessé au pouce et j’ai été out trois mois. J’ai pas été récompensé. Y a-t-il un moment où tu t’es remis en question, où tu t’es dit que tu n’arriverais jamais à percer ? Non, parce que je n’ai jamais baissé les bras. Je pense que chaque année j’aurais pu avoir plus de temps de jeu. Par exemple, à Dallas ils voulaient me donner plus de minutes mais ils avaient pas mal d’intérieurs, ils ont essayé de se débarrasser de Haywood mais c’est un très, très gros contrat donc c’est dur de s’en séparer.

« De très bonnes chances pour que je revienne en Pro A »

En France, les critiques pleuvent sur ton cas, devant ta carrière qui stagne. Il y a pas mal de gens qui sont impatients, qui pensent que, parce que j’ai un gros talent, je devrais

SES STATS EN NBA Saison 2008-09 2009-10 2010-11 -

Franchise Charlotte Bobcats Charlotte Bobcats Dallas Mavericks Toronto Raptors

M 31 6 10 24

Min 6 5 8 11

23

Rbds 1,0 0,7 1,7 2,5

Pds 0,1 0,2 0,3

Pts 2,3 1,7 2,9 4,8

Parmi les critiques sur toi, certains, comme tes ex-coaches et coéquipiers au HTV, Alain Weisz et Vincent Masingue, ont dit que tu étais trop gentil pour t’imposer (Maxi-Basket #29). Ce côté gentil, c’est vrai ? Ta nonchalance t’empêche d’avancer ? Bah… Masingue il m’a vu j’avais 19 ans, maintenant j’en ai 23. Et puis, depuis que je suis en NBA, je me suis beaucoup entraîné. Lui n’était pas là, aucun d’entre eux n’était là. Ils m’ont jugé sur le passé, ils ont jugé un joueur qu’ils ont vu tout jeune. Sachant que n’importe quel joueur, quand il est jeune, même s’il a du talent, il est toujours un petit peu nonchalant. Donc c’est sûr que quand j’ai lu ça j’étais frustré. J’ai appelé Vincent, je lui ai dit : « C’est quoi le truc ? Je croyais que t’étais mon pote ! » Il m’a répondu : « Je suis désolé que tu l’aies mal pris mais c’est vrai qu’à l’époque tu avais 19 ans, je pense que depuis tu as fait un bon parcours. » Tiens, un exemple. Cette année j’ai pris un chef, je travaille sur la nutrition, j’ai pris quelqu’un pour l’aspect mental,

j’ai pris un autre coach à côté, je faisais entraînement le matin avec les assistants-coaches et l’après-midi j’allais m’entraîner encore pendant 1h-1h30 avec mon propre coach. Toute l’année j’ai fait ça. Le garçon trop gentil, c’était le Alexis d’avant ? Même si c’était le Alexis avant, je n’ai jamais baissé les bras, je me suis toujours battu. C’est l’une des qualités que j’ai toujours eues. Même quand j’étais frêle, j’allais dans la raquette, je prenais des bons brins, surtout à l’entraînement avec Vincent Masingue et Kyle Milling. Après on me dit que mon mental était un peu faible ? Je réponds par un exemple. L’été dernier j’ai perdu quatre personnes dans ma famille dont mon grand-père et trois semaines après mon père, le premier jour du stage avec l’équipe de France. Je retourne cinq jours chez moi et après je reviens en équipe de France, je fais toute la campagne. Si j’étais vraiment faible je ne serais pas revenu, je serais resté avec ma famille. C’est ce que je voulais faire mais quand je commence quelque chose je vais jusqu’au bout. Mon mental est là. Avec le recul, penses-tu être parti trop tôt en NBA ? Non ! Non, non. Les jeunes, de nos jours, dans le championnat français, ne jouent pas. Si un jeune a la possibilité d’être drafté, je ne connais pas beaucoup de jeunes qui diraient non. Tu vas pas dire : « Je vais attendre encore un an, et être sur le banc en France. » Et si tu retournes en France et que tu ne joues pas tant que ça, les Américains vont se dire que tu n’as pas progressé depuis l’année dernière et que ça sert à rien finalement de te drafter. En France, on a un problème. On a de très bons centres de formation, évidemment il y a Cholet, l’INSEP c’est énorme pour les jeunes, et après les jeunes arrivent en pros mais ils ne jouent pas, on met tout le temps en avant les étrangers. Il y a un, deux jeunes par équipe et ils ne jouent pas. Donc j’ai décidé de partir. Si on t’avait dit qu’en trois saisons tu jouerais 71 matches seulement, que tu ne trouverais ta place dans aucune des trois équipes pour lesquelles tu jouerais, que tu passerais par la case D-League un bon moment, tu serais parti quand même ? Bah… ouais ! Ouais, parce que c’est un rêve. Même si je n’ai pas joué, j’ai vraiment beaucoup appris parce que j’étais avec des joueurs qui sont énormes. Ma première année j’étais avec Gerald Wallace, le gars c’est une bête, il va chercher des rebonds partout. Deuxième année, troisième année, j’ai beaucoup appris, j’étais en apprentissage à chaque entraînement, à chaque débriefing. Si ces trois années, j’étais resté en France, peut-être que je serais devenu un joueur différent, mais au niveau du jeu américain, de tous les aspects que je viens d’apprendre, c’est totalement différent. n


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Andrew D. Bernstein/NBAE via Getty Images

ÉCHOS NBA

SHAQ RACCROCHE

« JE NE REVIENDRAI JAMAIS » Shaq dit stop et, jusqu’au bout, il n’aura jamais fait les choses comme tout le monde. Pour annoncer officiellement sa retraite, c’est à son domicile floridien que le pivot a convié les journalistes US. Morceaux choisis.

Pourquoi arrête-t-il ? « J’ai réellement pensé à revenir mais le tendon d’Achille est vraiment endommagé et si j’avais voulu le soigner, la convalescence aurait été si longue que, comme la saison dernière, tout le monde aurait patienté en espérant mon retour. Je ne voulais pas laisser tomber les gens deux années d’affilée. Je ne voulais pas à nouveau retenir Boston en otage… J’ai vraiment appris à apprécier cet endroit. Tous les gens ont été si accueillants. Ils ont cru en moi et ils ont pris soin de moi. J’aime cette ville. » De cette unique saison à BeanTown, il retiendra surtout sa collabora-

tion avec Doc Rivers. « Jouer pour Doc était quelque chose de très spécial. Il y a beaucoup de talents dans cette équipe mais il restait toujours concentré sur le collectif. Il a gardé ce groupe soudé. C’est un coach incroyable. »

Les années Lakers « Beaucoup d’observateurs extérieurs disaient que Kobe et moi avions des problèmes. Mais non. En tant que PDG investi d’une mission, vous devez différencier l’affectif de la mission professionnelle… J’ai poussé Kobe pour tirer le meilleur de lui. Kobe m’a poussé pour tirer le meilleur de moi. Nous avons été capables

de gagner trois titres. » Une fois le chapitre Kobe refermé, Shaq n’a pas oublié de rendre hommage à un autre jeune retraité. « Phil Jackson est celui qui m’a appris comment vraiment me concentrer sur ce qu’il est nécessaire de faire pour atteindre le niveau d’un champion. » Enfin, alors que les Lakers ont annoncé qu’ils retireraient prochainement son maillot, O’Neal a commenté la nouvelle en saluant l’un de ses modèles. « J’ai fait beaucoup là-bas mais pas davantage que Kareem Abdul-Jabbar. Occupons-nous déjà de lui. Après, s’ils veulent m’honorer avec une statue, je l’accepterai. S’ils ne le font pas, je comprendrai. »

Ses regrets « Il est certain que je ne reviendrai jamais. Vers la fin de ma carrière, j’avais tendance à devenir un petit peu égoïste. J’ai toujours entendu que les deux joueurs les plus

dominants étaient Wilt Chamberlain et Shaquille O’Neal. Wilt est à 31.000 points, j’en suis à 28.000. Si j’avais eu 100 points de moins que lui, je serais revenu pour le dépasser et cela m’aurait permis d’être considéré comme le joueur le plus dominant du monde. Mais il me faudrait trois ans pour y arriver… Si j’avais toujours été à mon meilleur potentiel, je serais probablement devenu le deuxième scoreur de l’histoire. C’est la seule chose que je regrette. »

Et maintenant ? Shaq fait déjà les yeux doux aux médias américains. « Je prévois encore de vous distraire pendant les 19 prochaines années, que cela soit avec TNT, ESPN, CNN, ou tous ceux qui voudront bien m’embaucher. Mes bureaux ouvrent lundi prochain, passez-moi un coup de fil ! » n Jérémy BARBIER


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ÉCHOS NBA

INSTABILITÉ À NEW YORK

WALSH QUITTE SES FONCTIONS Le départ du président et GM des Knicks perturbera-t-il le renouveau de la franchise ?

D

Nathaniel S. Butler/NBAE via Getty Images

écidemment, rien ne sera jamais simple à Big Apple. Alors que les Knicks retrouvent enfin des ambitions, Donnie Walsh, grand artisan du regain de forme, a décidé de jeter l’éponge. La raison invoquée ? Une certaine usure. « Cela m’a demandé beaucoup d’énergie ces trois dernières années pour faire tout cela, et j’arrive à court d’énergie. » Successeur d’Isiah Thomas à la tête d’un navire en perdition, Walsh a remis les Knicks dans le sens de la marche en se débarrassant progressivement des contrats mirobolants qui gangrenaient la masse salariale du club. « Dans un temps relativement réduit avec les Knicks, Donnie a eu un impact incroyable, qui se ressentira pendant les nombreuses années à venir », a salué le propriétaire James Dolan.

Isiah tire les ficelles ? Malgré cet hommage, il se murmure que Walsh a été poussé

vers la sortie. Selon la presse new-yorkaise, une coupe de salaire drastique l’aurait incité à plier bagages. L’influence supposée d’Isiah Thomas sur les décisions prises par le propriétaire serait également responsable de ce départ. Sans démentir les relations étroites entretenues avec son ex-employeur, Thomas a nié vouloir retrouver son ancien job. « Je n’ai aucune envie de revenir aux Knicks comme président. » En attendant l’embauche d’un nouveau GM, c’est Glen Grunwald, le vice-président des opérations basket, qui assurera l’intérim. Le changement dans l’organigramme aura-t-il un effet domino ? Mike D’Antoni, contesté depuis l’élimination au premier tour, pourrait très vite faire les frais du départ de Walsh, son seul véritable soutien au sein du front office. n Jérémy BARBIER

EN BREF

C’est officiel, Kevin McHale a paraphé un contrat de quatre saisons en faveur des Rockets. Engagé pour ramener les Texans en playoffs dès la saison prochaine, il devra faire sans Brad Miller, opéré du genou par microfracture et out jusqu’en janvier. Quid du free agent Yao Ming ? « Je pense qu’il va se donner la meilleure chance pour revenir. Ce n’est pas de mon contrôle mais qui ne voudrait pas de Yao ? »… Le job d’assistant-coach est précaire. Souvent renouvelés à la fin de chaque saison, les hommes du banc redoutent le lock-out plus que les joueurs. C’est le cas à Memphis où, malgré le bon parcours des Grizzlies, les quatre assistants de Lionel Hollins ne seront pas prolongés – et non rémunérés – tant qu’un nouvel accord salarial ne sera pas trouvé… Même s’il n’a pas eu le loisir d’exploiter les talents d’Enes Kanter à Kentucky, John Calipari estime que le futur lottery pick a tout d’un grand. « Les équipes qui ne le prendront pas vont le regretter. C’est un joueur qui peut réellement dominer sous les panneaux. Il peut être un big man du genre de Karl Malone. »… Si Dwight Howard affirme à qui veut l’entendre qu’il n’a pas l’intention de quitter Orlando, il vient tout de même d’indiquer qu’il ne prolongerait pas son contrat dès cet été. « Je veux vraiment gagner un titre mais je veux être certain que tout le monde dans cette équipe a le même objectif. »

J.B.

RIFIFI AUX WOLVES

• Sans nouvelles de son employeur depuis l’épilogue de la saison, Kurt Rambis ignore s’il sera toujours le coach des Wolves à la rentrée prochaine. Le mutisme de David Kahn, son GM, l’exaspère légèrement. « Chacun mène le business comme bon lui semble. Si vous me demandez si c’est ce que j’aurais fait, mais réponse est non. Ce n’est pas comme cela que j’aurais géré les choses, mais tout le monde est différent. » Installé à Minneapolis depuis deux ans, l’ex-assistant de Phil Jackson n’a remporté que 32 victoires aux commandes d’une équipe en vaste chantier. Sous contrat jusqu’en 2013, le Californien plaide pour sa cause. « De mon point de vue, j’assure mon travail. Je suis toujours le coach de cette équipe jusqu’à ce quelque chose arrive. »

J.B.

Glenn James/NBAE via Getty Images

LE RAS-LE-BOL DE RAMBIS


ÉVÉNEMENT

Spécial

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FINALS

MIAMI AUX COMMANDES

TOUT FEU, TOUT FLA Les trois premiers matches des finales ont permis de découvrir pourquoi Miami avait terminé avec le troisième meilleur record de la ligue. Mais malgré sa dominance, le Heat continue d’avoir ses détracteurs Par Pascal GIBERNÉ, à Miami

L

a critique est aisée, mais l’art est difficile. Au moment de juger le jeu de Miami, ce proverbe devrait toujours rester dans le coin de la tête. Les attentes placées sur le Big Three du Heat sont telles que peu importe ses prestations, les reproches vont toujours pleuvoir. Une certaine maladresse en communication ont conduit le trio du Heat à être constamment sous le feu des critiques. Mardi matin, Miami menait 2 manches à 1 contre Dallas et au lieu de louer l’efficacité de l’asphyxiant étau défensif appliqué par Spoelstra, la maestria offensive de Dwyane Wade, la vision de jeu de LeBron James, ou encore la densité athlétique du Heat, déployés lors des trois premiers matches, certains scribes préféraient cercler en rouge les déficiences encore émergentes de Miami. Pourquoi LeBron n’était pas dominant comme Michael Jordan en fin de match ? Pourquoi le public de l’American Airlines Arena n’était pas plus passionné ? Pourquoi Miami, souvent laborieux en attaque, ne gagnait pas ses matches plus facilement ? Pourquoi Chris Bosh peinait-il autant contre Dirk Nowitzki en défense et en attaque ? Pourquoi le Heat ne déployait pas une version 2.0 du Showtime inventé par Pat Riley et ses Lakers dans les années 80 ? « C’est difficile à regarder pour nous autres », concède Rolando Blackman, dirigeant des Mavs. « La pureté du jeu n’est pas là, mais la force de cette équipe de Miami est différente de la norme. Ces types sont si forts individuellement, ils sont en mesure de créer des opportunités pour les autres et pour eux-mêmes. Ce sont des joueurs extraordinaires en un-contre-un. Il faut donc se concentrer sur leur force. Ils jouent tellement bien que l’on ne peut pas leur demander de jouer un autre style de basket. Leur jeu a été bon pour les emmener aux Finals, est-ce suffisamment bon pour gagner un titre ? On verra bien. »

où LeBron James (17 pts et 9 pds) avait permis à Wade de briller en attaque dans le quatrième quarttemps en sacrifiant son jeu offensif pour se charger d’éteindre Jason Terry, un journaliste de CBS Sportsline a suggéré que le double MVP n’était plus digne de son statut d’All-Star en raison de son indigence offensive dans le crunch time. « Je pense que vous vous concentrez sur un seul côté du terrain », a répliqué James en conférence de presse. « Vous regardez seulement la feuille de statistiques. Et honnêtement, je suis un joueur alternatif. Ce soir par exemple, D-Wade était chaud en attaque, donc on lui a laissé la balle, ce qui lui a permis de nous porter en attaque. Vous devriez observer le film du match et regarder ce que j’ai fait en défense. Ainsi vous seriez en mesure de me poser une meilleure question demain. » LeBron avait raison, en quelque sorte. Leader de la défense du Heat, il a aidé Miami à imprimer une pression défensive haute sur l’attaque des Mavs. Le porteur du ballon franchit à peine la ligne médiane qu’il voit aussitôt deux défenseurs du Heat, Haslem et Chalmers ou encore Miller et Wade, monter sur lui. Impossible de respirer, tant le porteur du ballon se sent oppressé. Les Mavs ont beau enchaîner les pick’n’rolls pour générer un semblant d’espace, la ligne Siegfried made in Southbeach ne lâche rien. Les 24 secondes de l’horloge s’égrènent alors à une vitesse folle et, pris de panique, les Mavs sont souvent obligés de forcer un tir à trois-points. Cette tactique a considérablement gêné le banc des Mavs, auteur de seulement 21,6 points de moyenne lors des trois premiers matchs au lieu des 39,0 points (dont 49,5 contre les Lakers au second tour) inscrits lors des trois premiers tours des playoffs. Lors du Game 3, dans le quatrième quart-temps, les Texans ont ainsi enchaîné six actions où ils ont loupé trois tirs à trois-points et deux à plus de cinq mètres.

LeBron vexé

Miami abandonne son attaque

Sans une grosse déprime offensive dans les sept dernières minutes du Game 2, Miami aurait remporté les trois premiers matches. Mais c’est cet énorme passage à vide qui a été stigmatisé par l’ensemble des experts. Là où les valeurs basketballistiques du Big Three de Boston faisaient se pâmer l’ensemble des amateurs du beau jeu, celles dispensées par Miami sont rejetées. « Si ce type de basket est champion NBA, ce serait consternant », pouvait-on entendre dans la tribune de presse au milieu du Game 2. Après un Game 3

Ce pare-feu est avant tout mis en place pour contrer la dominance de « Nowtizki », comme son nom est épelé sur le « Personnel report » délivré par les scouts du Heat à tous leurs joueurs. « Absolute Sticker. Stay Down », peut-on lire sur le report « oublié » dans le vestiaire de James Jones. « Ne jamais lui accorder le moindre espace. Jamais ! Lui rentrer dans le torse. Aime attaquer à gauche et enrouler son adversaire avec son épaule droite. » L’Allemand a constamment deux joueurs sur le râble. Joel Anthony et Chris Bosh, Udonis Haslem

LeBron James et Miami ont pris l’ascendant sur Dallas et Nowitzki, mais rien n’est joué.

et Mike Miller, ou encore Haslem et Chris Bosh, tous ces binômes se sont relayés pour arrêter Dirk, pendant que le reste des défenseurs du Heat surveillaient constamment « Nowtizki » d’un œil. Dans ces conditions, la performance du numéro 41 des Mavs avec une production de 28,3 points à 45,3%, dont 52,5% à trois-points et 10,0 rebonds, en est d’autant plus étourdissante. « Quand il a signé à Miami, LeBron savait qu’il allait devoir bosser dur en défense », explique l’ancien All-Star et meneur du Heat, Tim Hardaway, debout sur le terrain à 30 minutes du coup d’envoi du Game 2. « C’est notre marque de fabrique, la défense. Pour cela, Pat Riley met l’accent sur la condition physique. On ne peut pas avoir plus de 10% de gras ou on se prend une amende. Defense is a serious business here ! »


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ÉVÉNEMENT

LAMME

n’a jamais eu vraiment l’occasion de donner la pleine puissance à son attaque. C’est la sévère défaite contre Chicago au premier match des finales de la conférence Est qui a forcé Spoelstra à faire jouer Haslem et Miller plus de 20 minutes. « Ils sont devenus une bonne équipe défensive par accident », explique Jeff Van Gundy dans les travées de l’American Airlines Arena, après le Game 2 des Finals. « Pendant l’année, ils étaient capables d’avoir ce genre de défense pendant deux, parfois trois quart-temps, mais jamais pendant tout un match à cause du manque de rebond. Maintenant, ils trappent plus, ils ont Haslem ou Miller qui peuvent faire des rotations, sur le bas depuis le haut de la raquette, ils peuvent maintenir leurs adversaires à un tir par possession. »

Bill Baptist/NBAE via Getty Images

Le jeu est pauvre

« Ils sont devenus une bonne équipe défensive par accident » Jeff Van Gundy

Dominateur en défense, en bloquant Jason Terry à 0 sur 7 dans le money time lors des Games 1 et 3, LeBron James a également fait preuve d’attentisme offensif lors des trois premiers matches en oubliant d’attaquer le panier, avec seulement 3,3 lancersfrancs par match. Une moyenne trop faible pour un attaquant de race de la trempe de James, alors que Nowitzki en tente 10,6 par rencontre. « J’aurais voulu voir LeBron plus attaquer le cercle », expliquait Charles Barkley sur le parquet de l’American Airlines

Arena. « Un joueur avec son talent doit dominer en défense et en attaque et, pour l’instant, il éprouve encore parfois des difficultés à s’imposer en attaque. Il est capable d’exploits et oublie de jouer simplement, logiquement. Mais il n’est pas le seul, c’est le cas pour Bosh (16 sur 52 aux tirs après trois matches) également…» En laissant la parole à la défense, Miami a-t-elle imposé le silence à son attaque ? Le Heat se repose sur sa défense pour générer énormément de point en transition. On ne compte plus le nombre de fois, dans ces Finals, où l’on a vu Wade ou James partir au dunk après un contre ou une interception. Après trois matches, Miami avait provoqué 43 pertes de balles, générant 62 points. Ayant dû se passer d’Haslem pendant 69 matches et de Mike Miller pendant 41 matches, Miami

Ayant imposé de rigoureuses sessions défensives à ses joueurs, en attaque Spoelstra a préféré faire dans la simplicité en installant une attaque basique, en s’adaptant aux exigences offensives du Big Three. Un jeu facile ayant parfois donné à ces Finals des allures de jeu vidéo. « C’est NBA Jam ou je suis en train de délirer ? », a tweeté le shooteur des Nets, Anthony Morrow, lors du Game 2, après une séquence d’une minute 24 secondes dans le troisième quart où le Heat a enchainé deux dunks et un alley-oop. « C’est un jeu facile, c’est une extension du basketball universitaire où il y a peu de systèmes », explique l’ancien coach de Memphis, le respecté Hubie Brown. « Alors que dans les années 70-80 et 90, on voyait un basket magnifique en NBA car il y avait entre 5 et 15 systèmes par équipe avec 4 à 5 options possibles par système suivant le style de défense. Maintenant il y a de meilleurs athlètes mais moins de bons joueurs de basket. » La triste vérité est que Spoelstra a préféré mettre en jachère sa philosophie offensive sous peine de se faire renvoyer car le Heat se devait de gagner tout de suite. En mettant en place un système simple, cela lui a permis de rester en paix avec le Big Three et de conserver son poste. Au lieu de déployer une nouvelle version du Showtime des Lakers, le Heat accumule les pick’n’rolls, les pick’n’pops et le jeu en isolation. On a plusieurs fois vu James s’emmêler les pinceaux face à la défense des Mavs, étant incapable de s’adapter à la tactique texane et étant forcé de se reposer sur un exploit individuel. « En raison des excellentes défenses et du manque d’intelligence de jeu on voit beaucoup de mauvais shoots », renchérit Hubie Brown. « Miami n’arrive parfois pas à shooter avant les 24 secondes, car on n’arrive pas à donner de bons tirs aux joueurs majeurs dans leur zone de prédilection. » La critique est aisée, mais l’art est difficile. Miami dominait après trois matches, mais un sentiment d’insatisfaction demeurait. Peut-on s’attendre dans le futur à voir Miami réinventer le basket et enfin exploiter tout son potentiel ?, a-t-on demandé à l’assistant-coach Ron Rothstein qui fut le premier entraîneur de l’histoire de la franchise du Heat. « Je ne sais pas, je ne sais pas, je ne sais pas », a-t-il répété en boucle. « Je ne sais pas ce à quoi on peut s’attendre dans le futur, le temps nous le dira, les gens peuvent spéculer cela ne voudra rien dire tant que l’on ne sera pas capables de le faire. Essayons déjà de remporter le titre, après on verra…» n


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Spécial

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FINALS

Les Matches

GAME 1 : MIAMI 92 - DALLAS 84

8,8% de « réussite » aux tirs pour Miami contre une réussite de 37,7% pour Dallas. Ces deux chiffres traduisent combien ce premier round entre le Heat et les Mavs a été difficile à regarder. Quand deux équipes affichent une telle tristesse offensive, il convient souvent d’évoquer le duel défensif auquel se sont livrés les deux protagonistes… Pas cette fois-ci. Certes, les chiens de garde élevés par Pat Riley ont exposé certaines faiblesses des Texans, leur manque de dimension athlétique dans la raquette, l’indigence de Jason Terry en particulier, victime de la défense de LeBron James et bloqué à 0 point en seconde mi-temps. Mais les deux équipes, sans doute fébriles, ont surtout manqué d’adresse en loupant souvent des tirs ouverts en périphérie et des double-pas tout cuits. Souvent oublié à trois-points, le Jet (Terry) est resté bloqué sur la piste de décollage, après le match la frustration se lisait sur son visage. « Nous avons eu notre chance mais nous n’avons pas su la saisir », a avoué Terry. « Nous n’avons pas rentré nos tirs alors qu’en défense nous

JNathaniel S. Butler/NBAE via Getty Images

Game 1 : Wade shoote devant Kidd.

avions effectué pourtant un bon travail. Nous avons eu un problème de finition. »

Wade fait le boulot

Terry n’était pas le seul coupable d’impuissance offensive, le duo J.J. Barea et Peja Stojakovic terminant avec un total de deux points. Il était impossible dans ces conditions pour Dirk Nowitzki (blessé à un ligament du majeur gauche) et Dallas de lutter contre la fertilité offensive déployée par le trio Bosh-James-Wade. D-Wade (22 points, 10 rebonds et 6 passes) en particulier a tenu à démontrer que LeBron James (24 points, 9 rebonds et 5 passes) n’était pas le seul « closer » du Heat. Alors qu’il restait trois minutes au compteur, Wade a contré Shawn Marion, puis a inscrit calmement un trois-points de l’autre côté du terrain. Une minute plus tard, alors que les Mavs étaient encore dangereux, il a délivré une passe pour Bosh qui s’en est allé tutoyer l’arceau, puis une autre passe alley-oop pour un James hilare. Ce dernier, battu 4-0 par les Spurs en 2007, venait de remporter son premier match des Finals. n

Garrett Ellwood/NBAE via Getty Images

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À OUBLIER !

Game 2 : la joie de Kidd et Nowitzki.

GAME 2 : DALLAS 95 - MIAMI 93

Pascal GIBERNÉ, à Miami

C

COUP DE TONNERRE

ertains entendaient déjà le son de la parade. Avec 15 points d’avance (88-73) à 7 minutes et 14 secondes de la fin du match, le Heat et tout le public de l’American Airlines Arena se sont mis à danser. Wade venait d’inscrire un tir à trois-points dans le coin droit du terrain, devant le banc de Dallas, et il est resté le bras droit levé au ciel, poignet cassé. Le « poseur » du Heat a immédiatement été rejoint par LeBron James qui lui a délivré des punchs sur le torse tout en hurlant comme un dératé. Les confettis étaient prêts à déferler sur le parquet. La domination de Miami était totale. Le Larry O’Brien Trophy semblait en passe de prendre résidence à South Beach. Mais au sein des Mavericks l’ensemble des joueurs bouillaient de rage. « C’était frustrant de voir un type célébrer devant notre banc », a avoué Tyson Chandler dans les vestiaires. « Quand on a 15 points de retard avec 7 minutes au compteur et qu’un type se moque de vous ainsi, vous vous dites : Le match n’est pas terminé ! C’est ce que l’on s’est répété sur le banc, le match n’est pas terminé. »

Nowitzki est magique

Jason Terry a tout d’abord inscrit deux paniers rapides, puis il a provoqué une

faute, 6-0 pour Dallas. En face, Miami était comme pétrifié. Spoelstra avait beau enchaîné les temps-morts, ses troupes ne sortaient pas de leur torpeur offensive, oubliant de servir un Dwyane Wade en fuego (36 points, aucun dans les 7 dernières minutes). Après avoir distillé deux passes décisives et contré LeBron James, Dirk a humilié Chris Bosh en inscrivant un tir à longue distance, un double-pas main gauche et un tir à trois-points pour donner l’avantage à Dallas, 93-90 dans une American Airlines Arena en état de choc. C’est alors avec horreur et énervement que l’Allemand a vu Chalmers, tout seul, oublié par Jason Terry, décocher une superbe parabole à trois-points. 93-93. Au temps-mort qui a suivi, Dirk, furieux, est allé enseigner quelques mots doux en teutons à Jason Terry avant de lui dire une fois de retour sur les parquets : « I’ve got your back. » (« Je te couvre ») 26 secondes plus tard, après avoir inscrit un superbe double-pas main gauche, à la suite d’un enroulement d’école sur Bosh, l’Allemand (auteur de 9 points dans les trois dernières minutes) pouvait lever le bras en signe de victoire. Dallas venait de revenir dans la course. Les finales avaient enfin commencé. n Pascal GIBERNÉ, à Miami


ÉVÉNEMENT

GAME 3 : DALLAS 86 – 88 MIAMI

Larry W. Smith-Pool/Getty Images

DUEL DES GÉANTS

Game 3 : Nowitzki et Wade au combat.

Q

uand une finale NBA est à 1-1, depuis le passage au format 2-3-2 (deux premiers matches chez le mieux classé, les trois suivants chez l’autre), le vainqueur du match 3 s’est toujours imposé. Et ca, Dwyane Wade et Dirk Nowitzki l’ont parfaitement compris. Dans une fin de match d’un niveau hallucinant, les deux hommes surnagent et portent leurs équipes respectives. Nowitzki finit avec 34 points et 11 rebonds mais rate le shoot de l’égalisation au buzzer. D-Wade termine lui à 29 points et 11 rebonds et prouve surtout que, à ce moment-là de la finale, le MVP potentiel, c’est bien lui. « C’est une victoire totale », expliquait l’arrière du Heat après le match. « On veut dominer le match en défense, et on l’a prouvé en réalisant un stop au meilleur moment. »

Nowitzki seul au monde

Comme depuis le début de cette finale, ce match marque surtout l’échec absolu du banc de Dallas. Si performant face aux Lakers ou à Oklahoma City, les Barea, Stojakovic voire Terry dans une moindre mesure sont complétement à la ramasse.

Barea cumule 6 points et 4 balles perdues, Stojakovic est inexistant avec 2 points au final et Terry fait illusion avec 15 points à 5/13 aux shoots. « Il faut que quelqu’un d’autre que Dirk prenne les choses en mains », déplorait Jason Kidd. À chaque sortie sur le banc du géant allemand, les Mavs prennent une gifle. D’habitude préservé pour les six ou sept dernières minutes du match, Nowitzki passe cette fois l’intégralité du dernier quart-temps sur le parquet. Un choix qui coûte peut-être aux Mavs ce fameux dernier shoot… Dans le même temps, en bons Frenchies, on retiendra que Ian Mahinmi devient le quatrième Français de l’histoire à jouer dans une finale NBA. Profitant de la blessure de Brandon Haywood, le pivot passe huit minutes sur le parquet pour 2 points, 1 rebond et 5 fautes. « Quand le coach a appelé mon nom, j’ai eu cette petite excitation, le cœur qui fait boom, boom », racontait Mahinmi. « Mais forcément c’est un sentiment mitigé. Je suis content d’avoir fait mes premiers pas, mais d’un autre côté j’aurais pu corriger pas mal de choses. » n Rémi REVERCHON, à DALLAS

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Les Matches

GAME 1 : MIAMI 92 - DALLAS 84

8,8% de « réussite » aux tirs pour Miami contre une réussite de 37,7% pour Dallas. Ces deux chiffres traduisent combien ce premier round entre le Heat et les Mavs a été difficile à regarder. Quand deux équipes affichent une telle tristesse offensive, il convient souvent d’évoquer le duel défensif auquel se sont livrés les deux protagonistes… Pas cette fois-ci. Certes, les chiens de garde élevés par Pat Riley ont exposé certaines faiblesses des Texans, leur manque de dimension athlétique dans la raquette, l’indigence de Jason Terry en particulier, victime de la défense de LeBron James et bloqué à 0 point en seconde mi-temps. Mais les deux équipes, sans doute fébriles, ont surtout manqué d’adresse en loupant souvent des tirs ouverts en périphérie et des double-pas tout cuits. Souvent oublié à trois-points, le Jet (Terry) est resté bloqué sur la piste de décollage, après le match la frustration se lisait sur son visage. « Nous avons eu notre chance mais nous n’avons pas su la saisir », a avoué Terry. « Nous n’avons pas rentré nos tirs alors qu’en défense nous

JNathaniel S. Butler/NBAE via Getty Images

Game 1 : Wade shoote devant Kidd.

avions effectué pourtant un bon travail. Nous avons eu un problème de finition. »

Wade fait le boulot

Terry n’était pas le seul coupable d’impuissance offensive, le duo J.J. Barea et Peja Stojakovic terminant avec un total de deux points. Il était impossible dans ces conditions pour Dirk Nowitzki (blessé à un ligament du majeur gauche) et Dallas de lutter contre la fertilité offensive déployée par le trio Bosh-James-Wade. D-Wade (22 points, 10 rebonds et 6 passes) en particulier a tenu à démontrer que LeBron James (24 points, 9 rebonds et 5 passes) n’était pas le seul « closer » du Heat. Alors qu’il restait trois minutes au compteur, Wade a contré Shawn Marion, puis a inscrit calmement un trois-points de l’autre côté du terrain. Une minute plus tard, alors que les Mavs étaient encore dangereux, il a délivré une passe pour Bosh qui s’en est allé tutoyer l’arceau, puis une autre passe alley-oop pour un James hilare. Ce dernier, battu 4-0 par les Spurs en 2007, venait de remporter son premier match des Finals. n

Garrett Ellwood/NBAE via Getty Images

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À OUBLIER !

Game 2 : la joie de Kidd et Nowitzki.

GAME 2 : DALLAS 95 - MIAMI 93

Pascal GIBERNÉ, à Miami

C

COUP DE TONNERRE

ertains entendaient déjà le son de la parade. Avec 15 points d’avance (88-73) à 7 minutes et 14 secondes de la fin du match, le Heat et tout le public de l’American Airlines Arena se sont mis à danser. Wade venait d’inscrire un tir à trois-points dans le coin droit du terrain, devant le banc de Dallas, et il est resté le bras droit levé au ciel, poignet cassé. Le « poseur » du Heat a immédiatement été rejoint par LeBron James qui lui a délivré des punchs sur le torse tout en hurlant comme un dératé. Les confettis étaient prêts à déferler sur le parquet. La domination de Miami était totale. Le Larry O’Brien Trophy semblait en passe de prendre résidence à South Beach. Mais au sein des Mavericks l’ensemble des joueurs bouillaient de rage. « C’était frustrant de voir un type célébrer devant notre banc », a avoué Tyson Chandler dans les vestiaires. « Quand on a 15 points de retard avec 7 minutes au compteur et qu’un type se moque de vous ainsi, vous vous dites : Le match n’est pas terminé ! C’est ce que l’on s’est répété sur le banc, le match n’est pas terminé. »

Nowitzki est magique

Jason Terry a tout d’abord inscrit deux paniers rapides, puis il a provoqué une

faute, 6-0 pour Dallas. En face, Miami était comme pétrifié. Spoelstra avait beau enchaîné les temps-morts, ses troupes ne sortaient pas de leur torpeur offensive, oubliant de servir un Dwyane Wade en fuego (36 points, aucun dans les 7 dernières minutes). Après avoir distillé deux passes décisives et contré LeBron James, Dirk a humilié Chris Bosh en inscrivant un tir à longue distance, un double-pas main gauche et un tir à trois-points pour donner l’avantage à Dallas, 93-90 dans une American Airlines Arena en état de choc. C’est alors avec horreur et énervement que l’Allemand a vu Chalmers, tout seul, oublié par Jason Terry, décocher une superbe parabole à trois-points. 93-93. Au temps-mort qui a suivi, Dirk, furieux, est allé enseigner quelques mots doux en teutons à Jason Terry avant de lui dire une fois de retour sur les parquets : « I’ve got your back. » (« Je te couvre ») 26 secondes plus tard, après avoir inscrit un superbe double-pas main gauche, à la suite d’un enroulement d’école sur Bosh, l’Allemand (auteur de 9 points dans les trois dernières minutes) pouvait lever le bras en signe de victoire. Dallas venait de revenir dans la course. Les finales avaient enfin commencé. n Pascal GIBERNÉ, à Miami


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SALUT ! ÇA VA ?

Propos recueillis par Romain MOLINA

» A D I E M L ’A D E N A X T S ’E C , R I O N T A H C « LE

S

Bien ! On profite un peu du temps libre pour se reposer et aller voir la famille. On décompresse avant de retourner à fond pour la nouvelle saison.

tion la plus facile. J’ai quand même la chance d’être basketteur professionnel et vivre de ce que j’aime. Il faut s’en rendre compte, c’est une chance. C’est pourquoi je relativise toujours, même si on aspire toujours à mieux et davantage de stabilité.

J’imagine que tu dois aussi t’entretenir

Vincent Collet sera ton nouveau coach

physiquement pour ne pas être à la ra-

à la SIG mais aussi avec les Bleus si tu

masse avec l’équipe de France…

es définiti-

alut Abdou, comment ça va pendant les vacances ?

Je ne sais pas si je serai pris, mais oui, je m’entretiens quand même. Il faut du repos mais aussi faire attention à ne pas totalement couper et se laisser aller. Rien que pour moi-même car je n’aime pas trop prendre de poids. Puis c’est mieux pour la plage…

vement retenu. Tu as intérêt à te tenir à

Qu’ambitionnes-tu personnellement l’an

carreau si tu veux jouer…

prochain ?

Je suis toujours sage (il rigole). Je serai bien surveillé mais ce sera quelque chose de positif et de très bénéfique pour moi. C’est un grand coach, il sera sur mon dos, mais c’est pour mon bien, non ?

Faire une meilleure saison individuellement mais aussi collectivement, avec plus de temps de jeu. J’y crois en tout cas, je vais bosser pour. Et prendre du plaisir sur le terrain, c’est quand même super important. Qu’est-ce que les cartons offensifs d’Edwin Jackson en playoffs t’inspirent ? Ça ne me surprend pas plus que ça, déjà. On connaît le talent du bonhomme, surtout moi. Pour en parler avec lui, c’était juste un problème de confiance, rien d’autre. Il n’a pas perdu son basket en quelques mois. Ça me fait super plaisir pour lui qu’il ait retrouvé la confiance et le niveau qu’on lui connaît.

(Il rigole) Exactement ! Vu que le chat noir a été démasqué, que Tu as connu deux saisons délicates

peut-on te souhaiter à l’avenir ?

à Dijon et à Strasbourg. Tu n’as pas

D’aller en playoffs pour la première fois de ma carrière (il rigole). Continuer à progresser dans ma carrière, gagner des titres, car c’est pourquoi on se bat à l’entraînement chaque jour. J’espère en avoir récolté avant la fin de ma carrière. Je suis encore jeune mais il faut déjà aller en playoffs. Puis le classique : rester en bonne santé et en bonne forme physique.

l’impression d’être le chat noir ?

(Il rigole) Je me suis un peu posé la question en plus. Mais on a heureusement réussi à sauver ce qui pouvait l’être. Collectivement, c’était vital puis on a pu trouver qui est le vrai chat noir… Le vrai chat noir ?

Xane d’Almeida de Limoges. (Il explose de rire) Il était avec moi à Dijon l’an passé et il connaît une nouvelle descente cette année.

Pour la plage aussi ?

T’as tout compris (il explose de rire) ! ■

Plus sérieusement, ces deux années ne sont-elles pas trop usantes ?

C’est vrai que ce n’est pas la situa-

ABDOULAYE

E AY MR’B ASBOURG) Hervé Bellenger / IS

(ST


DECATHLON SA à Directoire et Conseil de Surveillance au capital de 10.200.000€ - 4 Bd de Mons - 59650 Villeneuve d’Ascq - RCS Lille 306 138 900 - PLAYGROUNDS = terrains de basket en extérieur


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