BasketNews 562

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l’hebdo du basketball

JEUDI 28 juillet 2011 - N° 562

Nikola Mirotic... Michel Renault... Six « pays yougos » à l’Euro... Dirk Nowitzki... Cantu, Bilbao....

EURO U20

LE BRONZE, PAS SI MAL BLEUS

LES QUESTIONS QU’ON SE POSE

ENTRETIEN EXCLUSIF

Photos : Brian Bahr / Getty Images et FIBA Europe / Ciamillo-Castoria / Matteo Marchi

BILLY HUNTER (SYNDICAT DES JOUEURS NBA)

L’HOMME QUI PEUT FLINGUER STERN

BasketNews n°562 - jeudi 28 juillet 2011 DOM avion : 4,20 € - BEL : 3,60 € - Port.cont : 4,30 €

M 03252 - 562 - F: 3,00 E

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ZONE-MIXTE

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Prises de position

Roanne 2012, plus fort que Roanne 2011 ? Jean-Denys Choulet

OUI

NON

Par Antoine LESSARD

Par Fabien FRICONNET

I

Hervé Bellenger / IS

l me plaît bien le roster concocté par Jean-Denys Choulet. Quand bien même le départ impromptu de Pape-Philippe Amagou a sérieusement plombé l’ambiance. Choulet voulait un meneur, un vrai patron, pour éviter que le collectif ne parte en saucisse. Il a trouvé une pointure à l’échelle de la Pro A. Un mec suffisamment bon pour attirer l’attention du Barça et y jouer une douzaine de minutes par match : Andre Barrett. Pas de doute, avec lui, les systèmes seront exécutés au millimètre. Les shooteurs maisons, Braud, Larrouquis, Page, vont se régaler. L’association Barrett, lui-même un shooteur très fiable, Diabaté, me fait saliver d’avance. Il est prévu que Diabaté soit décalé, au moins par séquences, au poste 2. Déchargé de certaines responsabilités, je le vois bien prendre son pied et exploser définitivement façon Yannick Bokolo au BCM. À l’aile, je ne vois pas pourquoi le duo composé de John Holland (19,2 pts à Boston en NCAA) et Thomas Larrouquis serait moins fort que la paire Ricky Davis-Mipoka. Sans compter que JDC aura beaucoup moins de mal à manœuvrer un rookie malléable qu’une ancienne starlette NBA. Au poste 4, rêvons d’une saison enfin complète de Dylan Page. Au pivot, du lourd ! Alex Dunn était un back-up très correct. On passe au standing supérieur avec Rick Jackson (13,1 pts, 10,3 rbds et 2,5 contres à Syracuse). Entre Uche et cette bonne brute de 110 kilos, la raquette choralienne va faire mal. La Chorale ’11 a signé un bilan de 18v-12d. Je me jette à l’eau, cette équipe remportera au moins 20 matches ! n

A

vec Roanne, on devient prudent. La Chorale est l’un des clubs les plus réguliers depuis son titre en 2007 puis la finale en 2008, c’est évident et remarquable, mais depuis trois saisons, le club de la Loire rentre les mains vides. Il y a toujours un obstacle de trop en Coupe et aux As, des fins de saison régulière difficiles (2009 et 2011) qui obèrent les chances de succès en playoffs (échecs lors de la belle des quarts en 2009 et 2011, en belle des demis en 2010), un rouage qui se grippe (blessure, départ d’un joueur, etc.). Alors affirmer que la Chorale 2012 sera meilleure que celle de 2011 est hasardeux. Même si le recrutement est bouclé, et a de l’allure, trop d’incertitudes demeurent. Sans préjuger de ce qui se passera, les voici : 1- Coach Choulet n’a-t-il pas déclaré qu’avoir signé Uche et Page sur une longue durée avait été une erreur ? Quelle conséquence pour la relation joueur-entraîneur ? 2- Dylan Page est fragile, il ne se passe pas une saison sans qu’il se blesse plus ou moins sérieusement et, à chaque fois, son équipe pique du nez. 3- Solo Diabaté a fait mine de vouloir quitter Roanne mais est resté, avec désormais un meneur américain devant lui. Comment va-t-il le vivre ? 4- La Chorale accueille deux rookies US (Holland et Jackson) qui certes présentent un très bon cursus universitaire mais qui ont tout à apprendre du basket professionnel. Un risque ? 5- Le début de calendrier est très compliqué avec, lors des six premières journées, deux déplacements difficiles (Gravelines et Strasbourg), un autre piège (Paris Levallois), la réception de l’ASVEL et celle du poil à gratter HyèresToulon. 6- Enfin, à quel point le manque de trophées et la légère brouille estivale entre Jean-Denys Choulet et le président Emmanuel Brochot vont-ils faire monter la pression sur une équipe qui, en sus, investit une salle rénovée, donc différente ? n

Sondage 53%

Quelle équipe de Pro A, selon vous, a réalisé le meilleur recrutement ? Sondage réalisé sur www.basketnews.net. 1225 réponses, décompte arrêté mardi.

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Autres

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sommaire

DISPONIBLES

06 ENTRETIEN EXCLUSIF : BILLY HUNTER

• Pascal Giberné a pu longuement le rencontrer à New York, en tête à tête. Et, comme à son habitude, le directeur exécutif du syndicat des joueurs NBA, ancien professionnel de foot US, ne recule pas devant l’obstacle. Inexpérimenté lors de son premier lock-out en 1998, il a cette fois bien préparé ses troupes. En position de force, il met la pression sur David Stern, qui risque de ne pas sortir indemne du lock-out.

10 LA GAZETTE DU LOCK-OUT

• Après quasiment un mois de conflit, les négociations tournent au ralenti. Pendant que l’Amérique du basket se passionne pour le feuilleton Kobe Bryant, de nombreux travailleurs du microcosme NBA se retrouvent sur le carreau.

12 LES BLEUS AVANCENT… SANS NOAH

• Pourquoi Joakim Noah est-il rentré se soigner aux Etats-Unis ? Etait-ce bien nécessaire ? Cela dénote-t-il un manque de respect pour la médecine française ? Comment l’équipe de France prépare-t-elle un Euro sans son pivot ? Qui prendra la place laissée vacante par Mickaël Piétrus dans les 12 ? Florent de Lamberterie, à Pau, s’est posé ces questions.

16 LA GAZETTE DE L’EURO

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Seulement

• Dirk Nowitzki est revenu ! Absent des deux dernières compétitions internationales (Euro 2009 et Mondial 2010), le Wunderkind livre l’une de ses dernières batailles avec la Mannschaft. Avec lui, Chris Kaman. Et l’Allemagne, d’équipe moyenne devient un adversaire redoutable pour les Bleus au premier tour.

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17 LE FEUILLETON DE L’EURO

• Il y a 20 ans, la partition de la Yougoslavie débutait. Aujourd’hui, clin d’œil de l’Histoire, six nations « ex yougoslaves » participent à l’Euro : Serbie, Croatie, Slovénie, Bosnie, Monténégro et Macédoine.

18 ÉCHOS EUROPE

• Pour rallier le Top 16 de l’Euroleague, le SLUC doit laisser derrière lui deux clubs au premier tour. Suite au tirage au sort, Cantu et Bilbao semblaient être ces deux équipes à portée du champion de France. Seulement, après les premières signatures, cela n’est plus la même limonade. Pendant que l’Olympiakos perd de sa superbe, les petits veulent devenir grands.

19 L’ÉTÉ DES JEUNES 20 EURO U20

• Les Français ont chuté en demi-finale contre l’Italie, ce qui est rageant, mais se sont repris et ont enlevé une intéressante médaille de bronze. L’Espagne, chez elle, est restée invaincue, grâce notamment au phénomène monténégrin naturalisé espagnol, Nikola Mirotic, qui a survolé la compétition comme rarement un joueur l’a fait.

22 ÉCHOS FRANCE 23 SALUT, ÇA VA MICHEL RENAULT ? BasketNews

RÉDACTION AUX USA Jérémy BARBIER (Chicago), Pascal GIBERNÉ (New York).

Directeur Marketing et Promotion Frédéric CARON

Directeur de la publication : Gilbert CARON Directeur de la rédaction : Pascal LEGENDRE (p.legendre@tomar-presse.com) Rédacteur en chef : Fabien FRICONNET (f.friconnet@tomar-presse.com) Rédacteur en chef-adjoint : Thomas BERJOAN (t.berjoan@tomar-presse.com)

CORRESPONDANTS À L’ÉTRANGER  David BIALSKI (USA), Giedrius JANONIS (Lituanie), Kaan KURAL (Turquie), Pablo Malo de MOLINA (Espagne), Streten PANTELIC (Serbie), Bogdan PETROVIC (Serbie); Yannis PSARAKIS (Grèce), Sran SELA (Israël), Stefano VALENTI (Italie). Ont collaboré à ce numero : Yann CASSEVILLE, Gautier SERGHERAERT, Claire PORCHER et Frédéric TRIPODI. Secrétaire de rédaction : Cathy PELLERAY (02-43-39-16-21 - c.pelleray@norac-presse.fr)

PUBLICITÉ RÉGIE Hexagone Presse – 12 rue Notre-Dame des Victoires – 75002 Paris Patrick GOHET (09-54-04-72-66), hexagone@hexagonepresse.com Loïc BOQUIEN (06-87-75-64-23), lboquien@hexagonepresse.com

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RÉALISATiON GRAPHIQUE Conception charte graphique : Philippe CAUBIT (tylerstudio) Direction artistique : Thierry DESCHAMPS (Zone Presse)

JOURNALISTES Thomas BERJOAN, Thomas FÉLIX (06-47), Fabien FRICONNET, Florent de LAMBERTERIE (06-46), Pascal LEGENDRE (02-43-39-16-26), Antoine LESSARD, Pierre-Olivier MATIGOT, Laurent SALLARD.

ABONNEMENTS : Laurence CUASNET (02-43-39-16-20, abonnement@tomar-presse.com) Norac Presse – Service abonnements – B.P. 25244 – 72005 LE MANS CEDEX 1

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05

Jean-François Mollière-FFBB

édito

POSITIVONS UN PEU, QUE DIABLE ! Par Fabien FRICONNET

E

t dire que certains osent déjà grogner contre l’Équipe de France ! Vous rendezvous compte ? On croit rêver. Ça fiche le vertige. Entre sarcasmes et irritation croissante, on en est déjà à l’agacement chez certains, alors pourtant que nos représentants n’ont pas encore tiré un fieffé lancer-franc (les France-Canada ont eu lieu après notre bouclage). Mais qu’est-ce que les gens ont dans la tête, nom de bougre ? Et pourquoi cette petite moutarde qui monte, d’abord ? Pour des broutilles ! Vous allez voir comme les gens sont gonflés… Est-ce le forfait impromptu et mystérieux de Yannick Bokolo, peu avant le rassemblement, pour « raisons personnelles », qui a mis les gens dans cet état ? Ou le spectacle d’un « media day » où Joakim Noah a assuré avec professionnalisme le service minimum et Tony Parker expédié la corvée d’un derrière distrait, ce que l’on comprend aisément tant ces rendez-vous avec la presse sont parfois ennuyeux pour les joueurs ? On ne voit pas ce qu’il a de choquant à ce que les joueurs supérieurs, les stars, les mieux payés, ne soient pas tenus aux mêmes fastidieuses sessions de « questions-réponses » que les autres. Sinon à quoi bon être un « leader » ? Non, ce qui a sans doute énervé certains (mauvais) esprits chagrins, c’est que Tony et Jo avaient décidé de ne pas prendre part au premier stage, celui de « ré-athlétisation » à l’INSEP, sur fond de problème d’assurances. Là encore, on ne voit pas bien où est le souci ! Chacun son rythme et ses besoins. Bien sûr, on les entend d’ici les ronchons faire remarquer que, dans le même temps, de nombreux joueurs français de NBA organisaient des camps et des matches de gala ; matches qu’ils disputaient sans assurance. Les gens font bien ce qu’ils veulent

avec leur corps, bon sang ! Et ce genre de minuscules attaques, les Bleus s’en passeraient bien. Alors quoi ? La blessure de Mickaël Piétrus, dont l’annonce est tombée comme un cruel couperet, alors pourtant que quelques heures auparavant, le jovial Mike assurait être en pleine forme ? Accuser le frangin de Florent de négligence et d’inconséquence, lui reprocher de ne pas avoir pris soin de lui alors que sa saison s’est terminée le 23 mars (2011), est honteux. Tant qu’on y est, on n’a qu’à faire le même reproche à Joakim – au repos depuis le 26 juin – qui, lui aussi, présentait un vice caché ! Et ça n’est pas le fait qu’il traîne cette blessure depuis trois mois, sans soin, qui doit inciter à être injuste avec le pivot des Bulls. Après tout, qu’y peuvent Mike et Jo si les médecins américains, si empressés à mépriser le staff médical fédéral, ont eux-mêmes de la buée sur les lunettes ? On devrait bien plutôt féliciter le staff médical fédéral d’avoir décelé les lésions et de permettre aux joueurs de les traiter, afin de revenir plus fort – en NBA, dans le cas de Mike.

aux entraînements et de ne pas participer à la vie collective. Respectons cela. Même si les médecins de Bulls n’ont pas constaté sa blessure à l’époque, ou n’ont alors pas jugé bon de la soigner, on peut concevoir que c’est auprès d’eux – et de son agent – que Jo entende valider ses soins. Un joueur doit se sentir à son aise, et Jo sait mieux que quiconque ce dont il a besoin pour être dans les meilleures conditions afin d’aider l’équipe de France, puisque tel est son rêve depuis toujours. Quant à l’absence momentanée de Kévin Séraphin pour une histoire de contravention et de permis de conduire à sauvegarder, franchement, ce n’est qu’une petite mésaventure, tout comme ses soucis aéroportés au moment de rejoindre la France (voir par ailleurs l’article de Florent de Lamberterie). Pas de quoi monter au plafond. Mais où les contempteurs de l’équipe de France veulent-ils en venir, bon sang ? À qui la faute si, été après été, certains joueurs donnent l’impression (une fausse impression, bien sûr) que l’équipe de France est à la carte et que l’on n’a pas à justifier ses absences ? À qui la faute si les Bleus semblent parfois manquer (une fausse impression, bien sûr) de continuité dans l’effectif, le travail collectif et la cohésion sous la mitraille des matches à fort enjeu, ceux-là même où tous les manques et les retards ressurgissent et décident l’issue ? La faute à pas de chance, c’est tout, et que les critiques se le mettent dans la tête ! Positivons, que diable ! La préparation ne fait que commencer, ces petits tracas de tout début de rassemblement ne seront bientôt qu’un lointain souvenir – on en rigolera, vous verrez. Le bonheur est devant nous. n

Pas de quoi monter au plafond

I love L.A. Et puis quel horrible crime Joakim a-t-il commis pour se voir blâmé de quitter illico le rassemblement afin d’aller se faire soigner à Los Angeles auprès de l’ostéopathe Fabrice Gautier ? Et le fait que M. Gautier soit en France, avec les Bleus, et pas à Los Angeles, ne change rien. Alors un peu de calme ! Jo a fait ce qu’il estimait bon, voilà tout. Faisons-lui confiance, il a donné des gages de fiabilité jusquelà. « Jooks » pense qu’il est mieux pour lui de ne pas rester avec ses coéquipiers, de ne pas assister


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LOCK-OUT : entretien

EXCLUSIF :

BILLY HUNTER

(DIRECTEUR EXÉCUTIF DU SYNDICAT DES JOUEURS NBA)

« LES PROPRIÉTAIRES NE SONT MOTIVÉS QUE PAR L’AVIDITÉ » Semaine après semaine, le lock-out s’enlise. Le syndicat des joueurs et la NBA se regardent en chiens de faïence. Billy Hunter, la voix du syndicat, commence déjà à envisager les scénarii les plus extrêmes, tout en conservant une pointe d’optimisme. La semaine dernière, il nous a reçus dans son bureau. Un entretien très technique mais également punchy. Il annonce même une possible tournée de joueurs NBA en Europe et en Asie. Passionnant ! Propos recueillis par Pascal GIBERNÉ, à New York

Q

u’avez-vous fait depuis la mise en place du lock-out le 1er juillet dernier ? Nous avons parlé à nos joueurs afin de les garder informés sur le statut des négociations, pour qu’ils comprennent pourquoi le dialogue a été rompu. La nature des demandes faites par la NBA et pourquoi elles étaient inacceptables pour les joueurs NBA. Cela aurait été dévastateur. Cela aurait balayé tous les avantages et les bénéfices gagnés par les joueurs ces 25 dernières années après de difficiles négociations avec les propriétaires. Nous avons préparé les joueurs à l’éventualité que la saison soit annulée. Nous avons donc déjà cherché à mettre en place une tournée de matches exhibitions dans tout le pays. Et nous nous tenons aussi prêts à retourner autour de la table des négociations si jamais il y a un développement avec la NLRB (National Labor Relations Board), l’organisme

fédéral chargé de la protection des travailleurs. Nous espérons que la NLRB va statuer en notre faveur et déclarer que la NBA a été de mauvaise foi, et qu’ils ont commis plusieurs violations du droit du travail. Ce qui justifierait une injonction de la NLRB et un arrêt du lockout. Nous pensions qu’ils auraient pris leur décision d’ici la fin du mois, mais on va devoir attendre jusqu’à la mi-août. Pourquoi ? Il y une semaine de cela (ndlr : deux semaines, cette interview a été réalisée le 19 juillet), la NBA a demandé la permission de produire des preuves de sa bonne foi à la NLRB. Cela ne s’est jamais produit avant, c’est la première fois qu’un patron a décidé de présenter des preuves avant même le jugement de la NLRB. Je pense que la NBA a réalisé qu’il y


Brian Bahr/Getty Images

07

entretien

avait une forte possibilité que la NLRB les accuse de violer le droit des travailleurs. Et cette procédure va repousser de deux semaines le jugement. Donc si la NLRB leur présente une injonction, le lock-out s’arrêtera aussitôt ? Tout à fait, le lock-out va s’arrêter et la NBA serait obligée de revenir à la table des négociations et ces discussions seraient surveillées par la NLRB. Vous n’avez pas pensé à faire la même chose en 1998 ? Non et en y repensant nous aurions sans doute dû le faire. Cela peut-il marcher et tourner les choses en votre faveur ? Oui, il y a une bonne chance pour que cela marche. Je suis très optimiste. Et si cela ne marche pas, alors le lock-out va continuer. Et dans ce cas, la question est savoir combien de temps le lock-out peut durer, et si les joueurs ont la volonté de tenir la distance et si les propriétaires ont eux aussi la même volonté. La « décertification » (dissolution du syndicat) reste-t-elle une option ? Quand le syndicat de la NFL a opté pour cette option, ils l’ont fait car ils croyaient que ce serait un moyen de casser le lock-out. Mais la cour de justice leur a dit que ce n’était pas possible de mettre un terme au lock-out de cette façon. Donc si vous décidez de « décertifier » votre syndicat, vous êtes encore soumis au lock-out et si vous ne le faites pas vous êtes quand même sous le joug du lock-out à moins que la NLRB n’intervienne en votre faveur. Donc il vous faut faire un choix. Car si vous décidez de dissoudre le syndicat, cela peut prendre deux ans avant d’aller devant la cour de justice. Revenons sur un point. Si le lock-out est arrêté grâce à l’injonction de la NLRB, les négociations autour des accords collectifs pourraient néanmoins s’éterniser ? La NBA devra démontrer sa propension à vouloir négocier en bonne foi. Et si, malgré cela, nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord, alors ils auraient le droit d’imposer à nouveau un lock-out. (Il marque une pause) Pour cela, il faudrait aussi qu’ils nous montrent leurs livres des comptes, tout ce que nous avons demandé afin de pouvoir analyser la situation.

sur leur position et nous aussi, alors on est juste une bande de types assis dans une pièce en train de se regarder. Cela n’a pas de sens. Une pression extérieure doit être amenée. Et la NLRB joue ce rôle de pression extérieure. Si elle statue en notre faveur, je serai en mesure d’attaquer la NBA. Pouvez-vous faire une comparaison avec 1998 ? À cette époque, le ton était plus agressif, les joueurs plus virulents et vous-même étiez plus incisif et tranchant envers David Stern. Treize ans plus tard, on ne ressent aucune tension, une cordialité s’est même installée mais on a tout de même l’impression d’un profond clivage, et que vous n’allez nulle part. Vous avez raison, vous avez raison. Nous sommes plus cordiaux. Mais les désaccords sont tout aussi profonds, si ce n’est plus. La NBA vient de vivre l’une des meilleures saisons de son histoire et il serait stupide et inconscient de leur part de vouloir continuer le lock-out plutôt que de vouloir capitaliser sur cet élan ; en allant de l’avant pour faire progresser le jeu. Mais les demandes des propriétaires sont, à mon avis, motivées par une seule chose : l’avidité. Et ils pensent que les joueurs vont se soumettre et se coucher, mais les joueurs doivent prendre position, marquer leur territoire. En 1998, nous avions des joueurs plus âgés, des vétérans. Notre comité exécutif était composé de superstars. Alors que cette année, Chris Paul est sans doute la seule figure de renom, le reste sont des joueurs de devoir. Là, nos joueurs sont mieux éduqués sur le principe du lock-out. Ils sont mieux préparés grâce à 1998. Nous n’avons pas besoin d’insulter la NBA. Cela fait deux ans que nous disons aux joueurs de se préparer pour le lock-out. Ces négociations sont très importantes car elles vont avoir un impact sur les vingt prochaines années.

« Les propriétaires pensent que les joueurs vont se soumettre et se coucher »

Avez-vous senti à un moment qu’un accord allait être trouvé avant le 1er juillet ? Non, jamais. Les propriétaires s’attendaient à ce que l’on fasse une offre. Mais c’était hors de question. Ils étaient campés sur leur position et cela depuis deux ans. Ils n’ont fait aucune offre substantielle. Ils veulent que l’on accepte une baisse de 900 millions de dollars et pensaient que l’on se rapprocherait de ce chiffre, mais ils n’ont pas fait un pas vers nous. Nous ne sommes pas disposés à gagner moins d’argent, à abandonner des avantages que nous avons durement gagnés par le passé.

« Mettre en place des matches exhibitions dans tout le pays »

Pourquoi n’y a t-il pas de rencontres plus fréquentes entre la NBA et le syndicat depuis le 1er juillet ? À ce stade des négociations, ils n’ont pas de nouvelle proposition à nous faire et nous non plus.

Mais n’est-il pas utile de se rencontrer fréquemment pour faire avancer les choses ? Cela ne fonctionne pas ainsi. Ce n’est pas parce que vous êtes assis dans une pièce que cela signifie que vous faites des progrès. S’ils restent campés

La NBA et les propriétaires affirment avoir accusé des pertes annuelles de 300 millions de dollars mais ils refusent de vous donner les livres de comptes… Cela ne semble pas honnête. (Il prend un bloc-notes et un stylo pour expliquer) Nous avons eu accès à certains livres et cela nous a

permis d’obtenir ce raisonnement. Si vous dites que vous perdez 300 millions de dollars, dans ce chiffre vous avez aussi les intérêts et la dépréciation. Donc si vous enlevez les intérêts et la dépréciation, vous arrivez à des pertes de 100 millions de dollars. Nous leur avons dit : OK, normalement nous devrions vous redonner 57% de ces 100 millions de dollars, mais nous sommes prêts à redonner 100 millions par an pendant cinq ans, donc 500 millions de dollars. Mais nous ne croyons pas que vous perdez 300 millions mais plutôt 100 millions de dollars. Mais cela fait toujours une perte de 100 millions de dollars… Et bien, oui et non. Il faut surtout considérer le flux de trésorerie (ndlr : la différence des encaissements – recettes – et des décaissements – dépenses – engendrés par l’activité d’une organisation). Il n’y a pas de baisse de l’amortissement comptable donc la franchise continue de prendre de la valeur. Et cette perte n’est pas causée par les salaires des joueurs car ils ont diminué de 6% ces trois dernières années. Cette année, on a eu 56% des recettes au lieu de 57%. C’est d’ailleurs pour cela que la NBA nous doit de l’argent car ils doivent nous rembourser ce 1%. Donc je reprends : les salaires des joueurs ont baissé donc ces pertes doivent provenir d’ailleurs. C’est pour cela qu’il faut adopter un partage des recettes agressif où les équipes qui gagnent de l’argent peuvent faire une contribution afin d’alléger les pertes de certaines franchises. C’est le système adopté en NFL. Vous en avez parlé avec la NBA ? Bien sûr. On a toujours été en faveur d’un partage des recettes équitable, mais comme ils ne veulent pas nous montrer leurs livres de comptes… Nous avons des idées sur un plan de partage des revenus mais ils ne veulent pas entendre nos propositions. Ils nous disent : laissez-nous nous occuper de ça. Et nous leur avons répondu qu’il était impossible d’avoir un deal tant que nous n’aurions pas accès aux livres de comptes afin de se faire une idée précise du montant de ces revenus. Leur raisonnement est simple : si on accepte leur demande, alors ils n’auront pas besoin de faire un partage des revenus entre eux, donc ils n’auront pas à se prendre de l’argent les uns les autres et ils le prendront dans la poche des joueurs. Et c’est hors de question. Avez-vous envisagé un partage des revenus à 50-50 ? Non, je ne peux pas vous dire quel pourcentage nous étions prêts à accepter mais ce n’était pas 50%. Parce que cela semblerait juste, en un sens… Non, eux ils veulent que les joueurs prennent 37% et se garder 63%. Mais que faites-vous des propriétaires qui doivent assumer tout seul le coût de construction d’une salle, son entretien ? Mais ils bénéficient de grosses déductions fiscales, souvent les municipalités les aident. Et puis ce sont leurs propriétés donc s’ils décident de vendre, tout l’argent leur revient. Et enfin, il y a souvent des

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LOCK-OUT : entretien

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associations et nous pourrions amasser de l’argent pour assurer le fonctionnement du syndicat et aider les joueurs.

matches de hockey, des concerts, des conventions dans ces salles en plus des matches de basket. Pensez-vous avoir accès à ces livres de comptes ? S’ils décident de nous les donner.

Combien de joueurs seraient impliqués ? Je ne peux pas vous dire. Une majorité de ces joueurs ont beaucoup d’argent sur leurs comptes en banque, pour plusieurs générations. Donc à quoi vont servir ces tournées ? À les occuper, à leur permettre de rester en forme ? Tout à fait. Les joueurs NBA sont sans doute les athlètes les plus doués au monde. Ils sont phénoménaux, surtout si vous les comparez aux joueurs de football américain par exemple.

Et si vous vous apercevez alors que la NBA perd bien de l’argent… Je ne peux pas vous donner de réponse hypothétique. Mais le fait qu’ils ne veuillent pas vous les donner n’est pas un signe encourageant ! Nous les demandons depuis deux ans. Ce que nous voulons surtout, ce sont les « sales prospectuses », c’est-à-dire le dossier comptable que vous donnez à un acheteur potentiel de votre franchise. Et nous savons que ces documents reflètent une réalité différente que ce qu’ils nous disent. Comment voyez-vous l’évolution des prochaines semaines ? Tout est possible. Je ne peux pas vous dire où nous en serons en novembre. Si on ne fait aucun progrès, je serai encore en train de vous parler dans mon bureau.

Résultat : aujourd’hui certains joueurs parlent d’aller jouer en Europe. Deron Williams, par exemple, a signé à Besiktas en Turquie. Vous pensez que ce mouvement va prendre de l’ampleur ? Je sais que l’Europe ce n’est pas la panacée. L’économie est en mauvais état. Le Portugal, l’Irlande, l’Espagne et la Grèce ont des soucis. Donc il va y avoir des opportunités pour certaines stars. Kobe Bryant pourrait se retrouver à Milan par exemple si on lui fait une belle offre. À ce stade de sa carrière, qui sait ? Ce serait une catastrophe pour la NBA et les Lakers si cela se produisait. Cela ne semble pas bien réalisable, il doit encore toucher 75 millions de dollars lors des trois prochaines saisons… Je comprends bien mais s’il n’y a pas de saison à cause du lock-out cela peut durer un an, sans rentrée d’argent, donc pourquoi ne saisirait-il pas l’opportunité d’aller jouer ailleurs ? Vous pensez que cela pourrait influencer les négociations avec la NBA si par exemple 25 All-Stars allaient en Europe ou en Chine ? Bien sûr, cela aurait un impact énorme, mais tout va dépendre du nombre des joueurs, et de la durée pendant laquelle ils comptent rester. Mais je pense que ce serait un choc, cela permettrait à tout le monde de recadrer ses priorités et de retourner à la table des discussions afin de trouver un accord.

Andrew D. Bernstein/NBAE via Getty Images

Donc vous ne pensez pas que les négociations vont être moins compliquées qu’en 1998 ? Non, non et non. Je pense que les propriétaires ont toujours eu l’intention de vouloir faire un lock-out. Ils ne veulent pas négocier, parce qu’ils veulent briser le syndicat, ils veulent briser les joueurs et leur imposer le pire système qui existe dans le sport professionnel.

Derek Fisher, président du syndicat des joueurs.

La NBA pourrait-elle essayer d’empêcher ces joueurs d’aller en Europe ? Non, je n’ai rien entendu à ce sujet. Parce qu’ils viennent tout juste de rencontre le président de la FIBA, Yvan Mainini. Oui, mais ce meeting était déjà prévu de longue date, je ne me fais pas de souci. Avez-vous des contacts avec la FIBA ? Non, aucun. Je compte bien en avoir mais vous savez nous ne sommes pas en contact permanent avec eux.

« Vous devez être préparé comme à l’armée »

Une rumeur parle de votre volonté de mettre en place des tournées en Europe avec des équipes All-Star ? Oui, nous pensons à déployer plusieurs équipes en Europe mais aussi en Asie (Dubaï, Chine, Japon).

Et aux États-Unis ? Nous sommes en contact avec plusieurs universités qui nous ont invités, pour des matches exhibitions. Cela leur permettrait de collecter de l’argent pour certaines

C’est un sacré compliment considérant que vous avez été joueur en NFL au poste de cornerback… Oui. Il y a 2.200 joueurs en NFL, vous pouvez trouver une abondance de joueurs de football dans ce pays, nous les produisons sans effort. Mais le nombre de joueurs de basket capables de jouer à ce niveau est infime. Vous jouez avec la crème de la crème en NBA. Ces types sont des pur-sang, des machines prêtes à jaillir. Donc il faut se mettre dans leur peau, comprendre leur psyché qui, une fois arrivé le mois d’octobre, est prêt à jouer au basket. C’est ce qu’ils ont fait toute leur vie depuis le collège. Ils jouent, ils s’entraînent, ils jouent, ils s’entraînent. Ils s’entraînent quasiment douze mois par an. Ils sont dans la meilleure forme physique de leur carrière, ils ne peuvent donc pas s’arrêter. Une carrière est courte on ne peut pas s’arrêter de jouer pendant deux-trois mois sinon on perd en rapidité et on se fait piquer sa place par un Européen, ou un Africain… Cela fait un moment que vous pensez à ces tournées. J’en ai entendu parler en mars dernier déjà. Cela veut donc dire que vous n’aviez pas beaucoup d’espoirs de trouver un accord avec la NBA. Vous devez être préparé comme à l’armée. Vous pouvez partir au combat pour un mois ou un an. Donc vous ne pouvez pas penser que cela va durer un mois, et après deux mois ne plus avoir de munitions, de rations alimentaires et d’équipements pour vos troupes, et vous retrouver dans la panade. Vous êtes alors à la merci de votre ennemi et il peut vous réduire en miettes. Donc on se prépare pour une longue campagne. La vision d’un Kevin Durant ou d’un Dwyane Wade portant les maillots de formations européennes ou d’une sélection All-Star aurait le don d’énerver David Stern. Je ne sais pas. N’oubliez pas que chaque joueur qui va se rendre en Europe ou en Asie fera toujours la promotion de la marque NBA car ils sont connectés à la NBA. Mais pour un propriétaire, il a un investissement dans ce joueur donc si cela le dérange quand ce joueur va aux Jeux Olympiques et prend le risque de se blesser, imaginez ce qu’il va ressentir si son investissement risque une grave blessure en allant jouer en Europe. n


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LA GAZETTE DU LOCK-OUT

Après quasiment un mois de conflit, les négociations tournent au ralenti. Pendant que l’Amérique du basket se passionne pour le feuilleton Kobe Bryant, de nombreux travailleurs du microcosme NBA se retrouvent sur le carreau.

L

Le Besiktas veut toujours enrôler Kobe Bryant.

ChinaFotoPress/Getty Images

e lock-out est terminé… en NFL ! Alors que la grande famille du football termine de laver son linge sale, les grévistes NBA ont eux décidé de s’accorder une trêve. « Nous avons toujours le temps nécessaire pour continuer à négocier un deal équitable », prévenait déjà Derek Fisher le 30 juin. « Nous pouvons utiliser ces mois d’été pour essayer de le compléter. » Au mieux, il faudra attendre le milieu de la semaine prochaine pour voir tous les protagonistes réunis autour de la même table. Mais selon plusieurs sources proches du syndicat, seul l’abandon d’un salary cap fixe incitera les joueurs à reprendre les négociations. Pour ceux qui espéraient une issue rapide, il faudra repasser. En attendant, pour le bien des fans, on sauve les apparences. Comme si de rien n’était, la ligue a dévoilé son calendrier 2011-2012. Savoureux, comme toujours. Mavs/Bulls puis Thunder/Lakers pour célébrer la fin d’une intersaison chaotique. Le 25 décembre, Santa Claus déposera la revanche des Finals sous le sapin. Faut-il y croire ? Sur Twitter, Ty Lawson demande plutôt s’il peut légalement prétendre aux allocations chômage. « Les joueurs NBA ne seraient pas éligibles à ces droits, principalement pour la raison que la saison NBA n’est pas en cours », affirme un porte-parole de la commission pour l’emploi. « Du côté des joueurs, il y a une attente raisonnable du fait qu’ils pourront certainement jouer quand la saison commencera. » Les employés des clubs sont moins optimistes. Depuis l’enlisement du conflit, les franchises licencient à tour de bras leurs petites mains. Sept postes supprimés aux Bobcats, onze à Minneapolis, quinze à Detroit et, plus surprenant, vingt aux Lakers. Forts de 33,4 millions de bénéfices pour la saison 2009-2010

et d’un deal de quatre milliards sur vingt ans signé récemment avec Time Warner Cable, les Californiens n’ont aucun mal à boucler les fins de mois. Le lock-out a bon dos.

Nouveaux chômeurs et nouveaux riches « Ce n’est certainement pas une grande organisation car les grandes organisations ne traitent pas leur personnel comme ils l’ont fait », regrette Ronnie Lester, GM assistant remercié malgré vingt-quatre années de service. Moins révoltés, certains veulent croire à une issue heureuse. « J’ai toujours le sentiment qu’une fois que les matches recommenceront, je commenterai à nouveau », espère Scott

un généreux sponsor (Turkish Airlines). « La première semaine d’août, notre président sera aux États-Unis pour la conférence de presse de Deron Williams et je pense qu’ils se rencontreront pour signer avec Kobe », promet le coach Ergin Ataman. Un engagement ferme de Mamba ouvrirait les vannes. Est-ce pour inciter les instances à invalider ces CDD que David Stern a reçu Yvan Mainini, le président de la FIBA ? De cette réunion au sommet, rien n’avait filtré à l’heure d’écrire ces lignes. « Nous pensons que Kobe signera pour nous », assure Ataman. « Actuellement, après les États-Unis, la Turquie est la meilleure ligue. » Au sein de cet eldorado très surfait, aucun contrat astronomique n’attend les rookies NBA. Ceux qui viennent de franchir le pas du professionnalisme s’inquiètent de leur avenir immédiat. « S’ils m’avaient dit que j’allais rater les 82 matches de la prochaine saison, je serais resté à l’université », rumine Derrick Williams, deuxième pick en juin dernier. « Je tente de me rapprocher de vétérans pour observer comment ils se préparent pour la saison à venir », explique Jeremy Tyler (39e choix). « Mais je n’en ai pas encore vraiment trouvés. » Déjà supposée faible, la cuvée 2011 avance en aveugle. « Ils s’entraînent pas leurs propres moyens mais ils ne connaissent pas la camaraderie d’équipe qu’ils devraient vivre en ce moment », juge Mychal Thompson, n°1 de la Draft 1978 et père de Klay, 11e choix de l’édition 2011. « Si le business marchait normalement, ils seraient tous à Vegas pour jouer en summer league, s’amuser et s’acclimater au style de basket NBA. » On en est très loin… n

• Kurt Rambis viré, Minnesota auditionne à la pelle les candidats à sa succession. Vu les antécédents des deux premiers techniciens interviewés – Terry Porter et Mike Woodson – le bonnet d’âne NBA a visiblement pris conscience qu’il lui faut soigner sa défense (107,7 points encaissés). Rick Adelman et Bernie Bickerstaff ont eux aussi rencontré les dirigeants des Wolves… Jason Richardson sait qu’il deviendra

Fernando Medina/NBAE via Getty Images

ON NE SE PRESSE PAS

EN BREF

un free agent très convoité si le marché des transferts venait à se débloquer. « J’ai été béni par Dieu de pouvoir jouer pour beaucoup d’argent en NBA. J’aimerais aller dans une équipe qui a une chance de gagner le championnat. » On évoque Chicago, Boston ou Dallas comme destinations potentielles… Après plusieurs semaines de recherches, Detroit a finalement confié son poste de head coach à

Isaac Baldizon/NBAE via Getty Images

28e JOUR DE GRÊVE

Les Lakers ont viré vingt employés ! Lauer, l’animateur vedette de la radio des Bobcats. « Mais dans les deux sens, il n’y a évidemment aucune garantie. » En attendant, il faudra vivre sur les économies. À Istanbul, le Besiktas soignera ses comptes plus tard. Aux cinq millions offerts à Deron Williams – un contrat toujours en attente de validation – les nababs turcs veulent ajouter un pont d’or à Kobe : un million de dollars par mois, une douloureuse en partie financée par

Jérémy BARBIER

Lawrence Frank, assistant de Doc Rivers à Boston cette saison. En concurrence avec Mike Woodson – le favori de Joe Dumars – l’ancien entraîneur de New Jersey aurait remporté la mise grâce au soutien de Tom Gores, nouveau propriétaire des Pistons.

J.B.


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Brandon Wade/Getty Images

Mike Ehrmann/Getty Images

épisode 3

LE PANTHÉON DE RODMAN…

DIEU, JéSUS ET LE DIABLE… SHAQ TACLE DEJA

À

quelques mois de son intronisation officielle au Hall of Fame, l’ancienne tête brûlée peine toujours à croire qu’il figurera éternellement au temple sacré des légendes NBA. « J’ai simplement pensé qu’ils diraient que j’avais fait trop de choses hors des terrains qui ne correspondent pas à l’image du Hall of Fame », confie-t-il dans les colonnes de SLAM. « Et je ne l’aurais pas mal pris…Je n’ai même jamais rêvé de ça, être au Hall of Fame, être All-Star. » Si

• Pour sa grande première devant les caméras de TNT, le jeune retraité a donné le ton de ce que seront ses interventions télévisées. Interrogé sur le Heat, le « Big Analyst » a malicieusement réduit les Three Amigos à un simple duo. « Le Miami Heat a beaucoup de grands joueurs. Le Big Two. Ils seront de retour. » Alors que ses compères estimaient qu’un oubli volontaire de Chris Bosh pourrait créer une nouvelle polémique, Shaq se contentait d’approfondir en snobant volontairement l’intérieur. « Dwyane Wade et LeBron James sont de grands joueurs. C’est probablement le meilleur backcourt jamais assemblé. »

l’ancien rebondeur peroxydé se prête rarement aux comparaisons entre générations, il est volontiers plus disert lorsqu’il s’agit d’évoquer ses anciens partenaires des Bulls. « Michael est un Dieu. J’appelle Scottie Pippen Jésus. Et je suis le Diable. Nous avons travaillé ensemble avec toute cette équipe…Nous savions que nous pouvions gagner à chaque fois. Jouer avec eux était le rêve d’une vie. » n

J.B.

Jérémy BARBIER

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Spécial

Équipe de france

NOAH, NBA, SÉRAPHIN, LE JEU…

LES QUESTIONS QUE Les Bleus terminent demain leur premier stage à Pau, où ils ont enfin commencé à mettre en place leur jeu. Encore plus d’un mois avant le début de l’Euro mais déjà, les premières interrogations naissent sur cette équipe de France. BasketNews y répond. Par Florent de LAMBERTERIE à Pau, avec Gautier SERGHERAERT

Quand Noah reviendra-t-il ? Objectif 2 août

Suite aux différents tests médicaux effectués lors du stage à l’INSEP, le staff médical de l’équipe de France a mis en évidence les séquelles d’une blessure à la cheville contractée par le pivot de Chicago, il y a déjà plus de trois mois. Après rapide réflexion, le joueur a décidé de traverser l’Atlantique et se soigner à Los Angeles, assurant toutefois qu’il rejoindrait ses coéquipiers une fois sa cheville totalement remise. Si sa présence à l’Euro ne semble, à ce jour, pas remise en cause, reste encore à savoir quand Joakim sera de retour. En début de semaine, Patrick Beesley, directeur de l’équipe de France, espérait un retour pour le début du deuxième stage à Pau, le 2 août, bien que sans garantie. « Joakim reviendra quand il sera prêt et tout le staff médical autour de lui dit qu’il est dans une évolution positive », déclarait Beesley. « On avait dit huit, dix jours, on ne sera pas loin et notre objectif est qu’il soit là pour le deuxième stage à Pau, qui commence le 2. » Si visiblement, le processus de rétablissement suit son cours du côté de Los Angeles, le retour de Joakim n’interviendra cependant que lorsque le joueur et le staff médical de Chicago auront donné leur feu vert. Et si l’un des deux au moins estime que la convalescence nécessite plus de temps, les Bleus devront attendre encore un peu.

Son retour aux États-Unis était-il nécessaire ? Chicago dans la boucle

De prime abord, il aurait bien entendu été possible que le joueur effectue ses soins auprès des Bleus, en France. Sauf que dès l’annonce du verdict médical, la Fédération indiquait que Joakim était reparti sur Chicago, officiellement pour faire le point avec son agent sur la marche à suivre. Mais on comprend très vite que les Bulls ont donné leur avis sur la question. Depuis l’entrée en vigueur du lock-out, le 30 juin dernier, les franchises NBA n’ont théoriquement plus le droit d’entrer en contact avec leurs joueurs, exception faite du staff médical. D’ailleurs, si le joueur a choisi de se faire soigner

à Los Angeles, dans le cabinet de Fabrice Gautier – l’ostéopathe qui collabore avec les Bleus depuis plusieurs années – les Bulls ont dépêché un kiné « maison » sur place afin de superviser l’évolution du processus de guérison piloté par Serge Petuya, le médecin de l’équipe de France. De plus, le retour en France de Joakim ne pourra se faire qu’après avis favorable du médecin des Bulls, que Noah ira consulter à Chicago avant de revenir à Pau. Alors, les Bulls n’ont-ils vraiment rien à voir dans ce choix ? D’après Patrick Beesley, le pivot aurait indiqué ne pas vouloir revenir « pour être en soin sur le bord du terrain », mais « quand il sera prêt. » Ce qui n’aurait finalement pas changé grand-chose puisqu’en définitive, le joueur se fait soigner dans l’établissement de l’ostéopathe de l’équipe de France selon un programme défini par le médecin des Bleus. De plus, Crawford Palmer a suivi Joakim depuis son départ de la France, ceci afin d’avoir « les meilleures garanties », selon les termes utilisés par Patrick Beesley. Au moment de boucler ces lignes, il était même prévu que Fabrice Gautier remplace Crawford Palmer dans le rôle de l’accompagnateur. « On préférerait que ce soit Fabrice parce que c’est du médical et qu’il [le médecin des Bulls] n’ouvrira pas sa porte à Crawford », précise Beesley. Alors en définitive, qui décide réellement dans cette histoire ? Les Bulls ou Joakim Noah ?

La NBA soigne-t-elle correctement ses joueurs ? La France assure le SAV

La question est légitime tant les surprises s’enchaînent depuis le début de la préparation. Mickaël Piétrus, Joakim Noah… À chaque fois, les suites d’une blessure contractée durant la saison NBA mais mal soignée et surtout, dont l’existence et la gravité avaient été cachées au staff des Bleus, voire aux joueurs. Et ce n’est pas la première fois. « Il y a deux ans, quand Nicolas Batum s’est fait mal à l’épaule on pensait que c’était à cause du choc subi », rappelait Vincent Collet lundi. « En fait, le professeur qui l’a vu à l’époque avait dit que le trait de fracture était antérieur de trois mois et n’avait pas été pris en charge à ce moment-là. »

Joakim Noah est retourné aux ÉtatsUnis pour se faire soigner.


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Équipe de france

QUE L’ON SE POSE D’ordinaire bien suspicieuses quand il s’agit de faire confiance aux médecins de l’équipe de France, les franchises NBA n’auraient donc plus les mêmes exigences quand il s’agit de leur propre staff médical. Ou du moins, auraient tendance à fermer les yeux, comme le reconnait Collet à demi-mot. « Effectivement, je suis un peu surpris, parfois », admettait le coach. « Lorsque les blessures ont été contractées, ces franchises avaient des objectifs importants. Après, c’est la gestion du personnel, tu as besoin que ton joueur joue, donc tu l’incites à jouer. Je pense que c’est ça qui se passe, tout simplement. » En résumé, la NBA, ou du moins certaines de ses franchises, accepterait de prendre des risques quant à la santé des joueurs lorsqu’il s’agit d’aller jouer les playoffs et redeviendrait soudainement précautionneuse dès lors qu’il est question d’aller porter le maillot national. Au mieux, le staff médical des Bleus – obligé d’effectuer des examens poussés et de transmettre en toute transparence les résultats aux franchises NBA – effectue le service après-vente, une sorte de contrôle technique gratuit, puisqu’à la charge de la fédé. Pour peu que la blessure soit autre chose qu’une banale petite entorse, comme dans le cas de Mike Piétrus, le joueur qui s’est usé durant la saison NBA doit déclarer forfait pour l’équipe de France, et ainsi reposer son corps endolori. Tout bénéf pour les employeurs américains. Et à moins que le joueur ne s’oppose à sa franchise, l’équipe de France ne peut rien y faire.

Jean-François Mollière / FFBB

Où en est Kévin Séraphin ? PV pour excès de vitesse

C’était l’autre feuilleton du moment, l’aller-retour impromptu de Kévin Séraphin à Washington pour régler le désormais fameux « problème administratif. » Si le pivot des Wizards a manqué le début de la préparation à Pau, il était bel et bien de retour samedi soir, après un périple agité. « Son avion au départ de Washington a été annulé, il a dû retrouver une autre place », détaille Patrick Beesley. « Ensuite il manquait le bagage à Paris, il a raté l’avion pour Pau et il est finalement arrivé à Toulouse samedi soir à 18 heures. J’ai été le récupérer à Toulouse, on était là pour le dîner. » Après avoir retrouvé ses coéquipiers, l’ancien de Cholet a pu se remettre au travail et aussi donner des précisions sur le contretemps qui l’a poussé à quitter la France prématurément. « Je devais régler un problème par rapport à mon permis, il fallait que j’aille régler ça en personne avec mon avocat sinon je risquais de perdre mon permis », explique prudemment Kévin, avant d’avouer avoir « roulé un peu trop vite, j’ai pris un PV. » Pour le reste, Séraphin n’a semble-t-il pas trop souffert de son retard dans le jeu. « Il a appris les systèmes en dix minutes », nous

dit Nicolas Batum. « Aujourd’hui on n’a fait que des matches et il ne s’est jamais trompé. »

Collet craint-il un retard ? Dans les temps

Entre les forfaits des uns (Bokolo, Piétrus), les absences ponctuelles des autres (Séraphin, Noah) et les rapatriés appelés à la rescousse (M’Baye), l’équipe de France n’a pas été des plus vernies depuis le début du mois de juillet. Pour autant, la marche en avant des Bleus n’a pas forcément trop souffert de ces diverses péripéties. D’une part, et l’absence de Noah a eu tendance à l’éclipser, le problème des assurances a été définitivement réglé, juste avant le début du stage de Pau ce qui autorise donc l’ensemble du contingent français à s’entraîner sans restriction. D’autre part, le groupe convoqué était suffisamment large numériquement parlant pour parer à toute éventualité et ainsi permettre aux Bleus de s’entraîner correctement. « Pour l’instant on est clairement dans les temps », jugeait Vincent Collet en début de semaine. « On a la chance de voir les joueurs répondre présents, s’engager, que ce soit dans le travail basket mais aussi dans le travail physique. » Pour avoir assisté à près d’une heure d’entraînement sur le stage de Pau, les spectateurs attentifs auront effectivement pu noter une réelle intensité dans les oppositions. Des joueurs alertes, en jambe, appliqués et qui n’hésitent pas à élever la voix, voire à contester avec pugnacité les décisions de Gilles Bretagne, venu siffler lors des oppositions à l’entraînement. Les signes d’un groupe qui en veut. « Dans l’opposition, la compétition, on a senti que les joueurs étaient très engagés », notait Collet dimanche après l’entraînement. « La dernière partie, on a fini à 12-11, ce n’est pas le fruit du hasard. » Malgré ce sérieux, les Bleus ont rencontré quelques petites embûches. Les absences de Séraphin et Noah ont obligé Gelabale et Lombahé-Kahudi à se décaler au poste 4 par séquence, une position qui n’est habituellement pas la leur. De plus, Causeur et Turiaf ont été tour à tour ménagés sur certains entraînements, pour cause de douleurs, et Noah n’a toujours pas pris part à un seul entraînement. Les deux premiers matches amicaux, joués mardi et mercredi contre le Canada, hors de nos délais de bouclage, devraient permettre de jauger davantage l’état de forme du moment.

Sur quoi ont avancé les Bleus ? Priorité à l’attaque Après une phase parisienne totalement dédiée au travail physique, les Bleus se sont immédiatement projetés sur le jeu avec ballon dès l’arrivée à Pau. Sur ce premier séjour béarnais, le travail physique a continué mais c’est surtout sur l’attaque que les

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Spécial

Équipe de france

Reparti à Washington pour un problème administratif Kevin Séraphin a rejoint le groupe à Pau.

majeurs, on n’a donc pas besoin de performance de haut vol sur des matches amicaux pour prendre cette décision, clairement pas. C’est d’ailleurs le discours que j’ai tenu aux joueurs. On cherche des joueurs de complément, c’est plutôt sur l’ensemble de ce qu’ils font qu’on est en observation. » Dans cette optique, les qualités athlétiques et défensives de Charles Lombahé-Kahudi pourraient faire pencher la balance en sa faveur, contrairement à l’année passée où il avait été le dernier coupé. Par ailleurs, Fabien Causeur – blessé très longuement cette saison – semble avoir encore des séquelles. Déjà en retrait à l’INSEP, le combo choletais a été ménagé tout l’entraînement de dimanche dernier à Pau. Si la gêne physique venait à perdurer, pas sûr que Collet prenne le risque de le sélectionner. Une autre solution pourrait venir de l’équipe des moins de 20 ans, médaillée de bronze à l’Euro junior dimanche dernier sous les yeux de Collet et du staff des Bleus qui avaient fait le déplacement depuis Pau pour l’occasion. À l’instar d’Antoine Diot en 2009 et d’Andrew Albicy l’année dernière, Vincent Collet pourrait être tenté de piocher dans cette équipe pour renforcer son groupe. « C’est vrai que c’est un vivier », reconnait le coach. « Là, ce n’est pas une priorité, on a un groupe qui est déjà solide et étoffé même s’il est vrai qu’on ne s’interdirait pas, si on avait des pépins, d’aller chercher un joueur. Peutêtre des partenaires d’entraînement pour étoffer le groupe si nécessaire. » On pense inévitablement à Evan Fournier, joueur extérieur qui s’est montré excellent à Bilbao. Dans tous les cas, le cut final ne devrait pas se faire avant le tournoi de Londres, le staff étudiant même l’hypothèse de prendre un 13e homme en Angleterre, en guise de roue de secours. n

Jean-François Mollière / FFBB

LE PROGRAMME DES BLEUS

Stage à Pau

Du mercredi 20 juillet au vendredi 29 juillet Joué le mardi 26 juillet : France – Canada à Pau Joué le mercredi 27 juillet : France – Canada à Toulouse

Stage à Pau ›››

Bleus ont planché. « Pour l’instant, on n’a fait que du travail offensif, par choix », détaille Vincent Collet. « L’an dernier on avait fait le contraire parce que je considérais que vu le groupe qu’on avait, si on n’était pas hyper performant dans le secteur défensif, on ne pouvait pas espérer quoi que ce soit. Cette année, c’est un autre groupe, je pense qu’il y a plus d’armes et pour aller plus haut, on sait bien que ça ne suffit pas d’avoir une bonne défense. Il y a aussi eu discussion avec le staff médical et je me suis rendu compte que travailler l’attaque, c’est moins sollicitant physiquement que la défense. Comme on a aussi beaucoup de travail physique, ça permet de mieux répartir l’effort. On travaillera défensivement sur le deuxième bloc à Pau. » Ainsi, les Bleus ont surtout joué au basket durant ce premier stage palois, avec beaucoup d’oppositions 5 contre 5 histoire de mettre en place les systèmes offensifs, et progressivement, d’affiner la mécanique. « Ce stage doit nous permettre d’asseoir notre jeu, d’avoir

l’essentiel de nos formes de jeu à la fin du premier stage, vendredi », expliquait Vincent Collet. « Au basket, le terrain est très petit et la précision est importante, pour l’instant on n’en a pas. Mais c’est normal, on n’est qu’au début de la préparation. »

Qui pour les dernières places ? Pas avant Londres

Si l’on considère que sauf forfait d’un des trois pivots, Kévin Séraphin ne sera pas conservé, ils sont encore quatre à être en balance pour les deux places laissées vacantes par Yannick Bokolo et Mickaël Piétrus. Andrew Albicy, Fabien Causeur, Abdoulaye M’Baye et Charles Lombahé-Kahudi sont donc, en ce moment même, dans l’expectative même si Collet a admis avoir « déjà bien avancé dans la réflexion. » Spontanément, Causeur et Albicy – présents l’année dernière au Mondial – semblent les mieux placés, mais rien ne dit que Vincent Collet ne créera pas la surprise. « Les choix à faire ne concernent pas des postes

Du mardi 2 août au dimanche 7 août Mardi 9 août : Espagne – France à Almeria, Espagne

Stage à Paris

Du samedi 13 août au dimanche 14 août

London test Event à Londres, Angleterre Du mardi 16 août au dimanche 21 août

Mardi 16 août - 20h30 : Grande-Bretagne – France Mercredi 17 août - 18h00 : France – Australie Jeudi 18 août - 15h30 : France – Chine Samedi 20 août - 15h30 : Croatie – France Dimanche 21 août - 20h30 : France – Serbie Du mercredi 24 août au samedi 27 août

Stage à Blendecques

Vendredi 26 août - 20h30 : France – Bosnie à Gravelines Samedi 27 août - 20h30 : France – Belgique à Liévin Du lundi 29 août au mardi 30 août

Stage à Siauliai, Lituanie Du 31 août au 18 septembre

EuroBasket 2011 en Lituanie


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Équipe la gazette de france

Par Florent de LAMBERTERIE et Gautier SERGHERAERT, à Pau

EN BREF

Arrivé à Pau sans passer par la case INSEP, Mickaël Gelabale a perdu son père tout récemment. Un événement forcément tragique pour l’ailier des Bleus qui nous confie avoir songé à ne pas rejoindre l’équipe de France cet été.

• Vendredi dernier, les Bleus ont participé à plusieurs animations publiques. Au menu, séance de dédicace sur le playgound du Palais des Sports où avait lieu un tournoi de 3x3 et remise des trophées aux vainqueurs du concours de lancers-francs organisé par la ville. Les Bleus s’en iront demain à Temple-sur-Lot rendre visite aux enfants du Secours Populaire… L’équipe de France avait un invité cette semaine puisque Fred Sarre était présent pour assister à l’entraînement, assis dans une chaise roulante, la jambe gauche logée dans un impressionnant plâtre. Le nouvel entraîneur de Limoges nous a confié avoir fait une mauvaise chute en montagne… Florent Piétrus (ci-dessous) a passé

MICKAËL

Ça n’a pas été facile, ce n’est pas facile. Franchement, je ne savais pas si j’allais revenir en équipe de France puisque j’étais en Guadeloupe quand mon père est décédé. Toute ma famille m’a dit : pour ton père, vas-y, vas-y. C’est ce qui fait que je suis là aujourd’hui parce que sinon, je ne pense pas que j’aurais eu la force de revenir. Ça a changé beaucoup de choses puisque c’était un homme qui comptait

beaucoup pour moi et qui m’encourageait tout le temps. Maintenant, ma mère est toute seule là-bas. Une partie de moi est restée en Guadeloupe. Tout le monde m’a appelé. L’équipe de France a envoyé des fleurs, Cholet, l’Étoile de l’Ouest, mon club en Guadeloupe aussi. On ne m’a pas oublié et c’était vachement important pour moi aussi. Niveau forme, ça va. Ça ne faisait pas très longtemps que je m’étais arrêté et de toute façon,

j’ai commencé au poste 4 parce qu’il y avait des absents, donc ça m’a un peu aidé parce que ça court moins. Concernant l’année prochaine, j’ai fait des work-outs aux États-Unis et puis il y a eu le décès de mon père donc je ne me suis pas trop occupé de ça. Là, je suis venu en équipe de France, je ne vais pas me prendre la tête sur l’avenir. Si mon agent vient m’annoncer quelque chose, on verra mais franchement, cette année, je ne suis pas pressé. » n

Jean-François Mollière / FFBB

« JE NE SAVAIS PAS SI J’ALLAIS REVENIR » «

Jean-François Mollière

GELABALE

ROOKIE DIARY : KÉVIN SÉRAPHIN

Jean-François Mollière / FFBB

• Dur, dur d’être un rookie. Non content de jouer les porteurs d’eau et de serviettes pour ses coéquipiers, le jeune intérieur des Bleus s’est vu, au même titre qu’Abdoulaye M’Baye, contraint d’aller récupérer les ballons que ses copains s’étaient amusés à shooter aux quatre coins du Palais des Sports à l’issue de l’entraînement du dimanche matin. « Ça fait chier ! Ils les envoient super loin ! », glisse Kévin. « C’est le bizutage quand t’es rookie. Je commence à être habitué d’ailleurs. » Effectivement, le Guyanais en est à son troisième bizutage successif. Après Cholet il y a deux ans pour sa première saison pro, Séraphin a

enchaîné avec une saison rookie à Washington en NBA et une première campagne avec l’équipe de France cet été. Autant dire que les corvées, le garçon connaît. « Mais je vais me venger l’année prochaine », annoncet-il. « Peut-être même dans les trois cas. À Washington je me vengerai, en équipe de France je me vengerai et si je retourne à Cholet je me vengerai aussi ! », conclut l’intérieur qui nous a confirmé être en discussion avec Cholet depuis l’annonce du lock-out. Mais où qu’il atterrisse, il ne fera pas bon être rookie l’année prochaine avec Séraphin dans l’équipe.

Jean-François Mollière / FFBB

« ÇA FAIT CHIER ! » tout l’entraînement du dimanche avec un maillot floqué « FABIEN » dans le dos… Abdoulaye M’Baye (ci-dessus) est un petit malin. Quand on lui fait remarquer qu’il a oublié d’enlever l’étiquette de son sac, la réponse fuse. « C’est fait exprès, comme ça je sais tout de suite que c’est le mien. »


16

La gazette de l’EURO

Par Fabien FRICONNET

ITALIE

PRESQUE TOUT LE MONDE • Depuis la semaine dernière, coach Simone Pianigiani a ses trois « NBAers » sous la main. Il s’agira des vrais débuts du Nugget Danilo Gallinari, après une succession de rendez-vous manqués. Il fera équipe avec le Hornet Marco Belinelli et le Raptor Andrea Bargnani. Une Squadra qui doute encore de son jeu intérieur puisque le power Angelo Gigli et le pivot Andrea Crosariol, bien utiles tous les deux, sont (pour le moment ?) laissés de côté, car jugés hors de forme.

FIBA Europe

La Squadra

DIRK AVEC L’ALLEMAGNE

REVOILÀ LE PATRON ! C’est une bonne nouvelle pour l’Euro et pour l’Allemagne : Dirk Nowitzki fait son retour en équipe nationale, avec Chris Kaman dans ses bagages. Mais cela va compliquer la tâche des Bleus dans le groupe B, où la France et la Mannschaft se retrouveront le 2 septembre.

C

’était trop tentant. Après deux étés de repos, où l’Allemagne a fait de son mieux, mais en vain, sans la star (deux victoires au premier tour mais aucune au deuxième à l’Euro 2009, puis deux victoires insuffisantes au premier tour du Mondial 2010), le Wunderkind, 33 ans, auréolé d’un titre de champion NBA et peut-être en mesure de prendre des vacances automnales pour cause de lockout, a décidé qu’il était temps de faire son retour. La perspective des Jeux de Londres n’est sans doute pas étrangère non plus à ce qui ressemble à une tournée d’adieux. Il n’a certes pas rejoint immédiatement le camp de préparation. Il ne le fera que le 19 août – pour un début de compétition le 31 contre Israël –, ce qui ne lui laissera que quelques jours et trois matches amicaux, tous à la maison (la Bosnie à Brême le 23 puis la Chine les 26 et 28 à Munich et Berlin), mais Nowitzki connaît la maison.

Mannschaft. Le pivot des Los Angeles Clippers (18,5 points et 9,3 rebonds en 2009-10) sort d’une saison compliquée pour cause de blessure (12,4 points et 7,0 rebonds) mais s’était adapté sans souci au jeu FIBA en

niveau, puisque les autres candidats sont notamment Tim Ohlbrecht (2,10 m), JanHendrick Jagla (2,13 m) et le talentueux Rob Benzing (2,09 m). De quoi faire instantanément de la Mannschaft un candidat à une médaille ? Avec Dirk, on ne sait jamais, mais le podium paraît loin pour le moment. À tout le moins, pour sa dernière campagne après sept années fructueuses, coach Dirk Bauermann (finaliste de l’Euro 2005) est à la tête d’une équipe qui va drôlement brouiller les cartes. De victime présumée de la France sans Nowitzki (troisième match de poule, le 2 septembre), l’Allemagne est désormais un gros morceau. n

De quoi faire instantanément de la Mannschaft un candidat à une médaille ?

Danger pour les Bleus

De plus, le meilleur joueur européen de l’Histoire n’arrive pas les mains vides. Chris Kaman (2,13 m, 29 ans), qui avait subordonné sa décision à celle de Nowitzki, fait également sa réapparition avec la

2008. Cette année-là, il avait aidé Nowitzki à qualifier l’Allemagne pour les Jeux de Pékin (12,8 points et 4,2 rebonds au TPO), où la Mannschaft n’avait remporté qu’un match. Avec lui, et bien sûr Nowitzki, l’Allemagne est en mesure d’aligner une raquette de top

Fabien FRICONNET

DIRK EN TOURNOIS

C’EST MONSTRUEUX ! Année 1999 2001 2002 2003 2005 2006 2007 2008 2008

Compétition EuroBasket EuroBasket Mondial EuroBasket EuroBasket Mondial EuroBasket TPO Jeux Olympiques

MJ 9 7 9 4 7 9 9 5 5

Min 31 34 31 35 37 34 34 31 28

%Tirs 58,2 51,6 40,6 43,3 41,0 43,4 43,1 50,0 41,9

3-pts 18-34 20-47 12-42 5-11 23-62 12-42 21-67 10-23 10-24

LF 27-35 55-77 82-89 37-44 54-61 65-79 43-50 47-51 23-24

Rbds 3,4 9,1 8,2 6,3 10,6 9,2 8,7 1,8 1,2

Pds 1,8 1,9 2,7 1,0 1,7 2,8 1,6 2,6 0,6

Pts 15,2 28,7 24,0 22,5 26,1 23,2 24,0 26,6 17,0

Joueur Daniele Cavaliero Giuseppe Poeta Antonio Maestranzi Andrea Cinciarini Daniel Hackett Luca Vitali Marco Mordente Marco Belinelli Marco Carraretto Luigi Datome Danilo Gallinari Stefano Mancinelli Andrea Renzi Andrea Bargnani Marco Cusin

Taille AdN Poste 1,89 84 1 1,90 85 1 1,78 84 1 1,91 86 1 1,96 87 1-2 2,01 86 2 1,91 79 2 1,96 86 2-3 1,96 77 2-3 2,02 87 2-3 2,06 88 3 2,03 83 4-3 2,08 89 4 2,09 85 4-5 2,11 85 5

CROATIE

AVEC KUKOC !

• Josip Vrankovic, le coach de la Croatie, a fait appel à Toni Kukoc pour l’aider pendant la préparation. L’ancienne idole de Split a remis le short pour l’occasion afin d’enseigner quelques « coups » aux jeunes troupes. « Je veux qu’ils (les joueurs) voient quel genre de basket jouait Kukoc », a commenté Vrankovic, qui a évolué aux côtés de « Kuki » en équipe nationale lors de quatre compétitions, dans les années 90. En revanche, mauvaise nouvelle : l’ailier Marin Rozic s’est désisté, son tendon d’Achille lui causant des tracas.

GRÈCE

À POIL !

• Il n’avait plus Theo Papaloukas, il n’avait plus Dimi Diamantidis. Voilà désormais qu’Elias Zouros, le coach de la Grèce, doit également se passer d’un autre arrière star, Vassilis Spanoulis, touché aux adducteurs et remplacé par le vieux Kostas Charalampidis (1,89 m, 35 ans). Un coup fatal pour les ambitions hellènes ? On peut le penser, d’autant que Nick Calathes, qui s’est fracturé une cheville, devrait également déclarer forfait. On rappelle Kostas Patavoukas ?

F.F.


17

LE FEUILLETON DE L’EURO J-35 - 2e PARTIE

SIX « PAYS YOUGOS » EN LITUANIE

VINGT ANS PLUS TARD… De gauche à droite, Lakovic (Slovénie), Teodosic (Serbie), Teletovic (Bosnie) et Planinic (Croatie).

Photos : FIBA Europe / Ciamillo & Castoria

tivité internationale » (tous nés en « Yougoslavie », soit dit en passant). Mais l’effet attendu au moment de la partition – une multiplication mais aussi une dilution des talents yougoslaves – est bien arrivé (et avec elle une concurrence accrue pour les autres nations). Un double-phénomène qui conduit à constater que 1- l’axe serbo-croate (sept Serbes et quatre Croates en 1991) est caduc, les Slovènes s’étant spectaculairement imposés (quatre dans notre équipe « All-Yougo »), 2- ces trois pays, d’une densité incroyable, sont en mesure de bâtir, chacun de leur côté, au moins trois équipes de niveau A, 3- la Serbie reste la patronne car les « Plavi » (d’abord avec le Monténégro, puis sans) sont les seuls à avoir remporté une compétition depuis 1991 (5) et qu’hormis la Croatie post-indépendance, aucune nation « yougo » n’est montée sur un podium. En verra-t-on deux sur le podium à Kaunas ? C’est possible. n

Pour la première fois dans l’Histoire, l’ex-Yougoslavie sera représentée par six équipes différentes à l’Euro : Serbie, Monténégro, Croatie, Slovénie, Bosnie et Macédoine. Un phénomène clin d’œil qui ramène vingt ans en arrière. Par Fabien FRICONNET

Q

u’il semble loin ce jour de juin 1991 où le Slovène Jurij Zdovc dut quitter, sur injonction des autorités de son « pays », l’équipe nationale yougoslave, en plein championnat d’Europe ; laissant les « derniers des Yougos » finir l’entreprise de domination sans lui, et défaire l’Italie à Rome, en finale (88-73). Qu’il semble loin ce 29 juin lorsque, champion mais ulcéré, Vlade Divac jeta sur le parquet romain ce drapeau croate qu’agitait un supporteur sous son nez. Vingt ans, déjà. De l’eau a coulé sous les ponts. Du sang aussi. Les plaies doivent être encore vives pour beaucoup mais le 31 août, dans un gros mois, on n’en sera plus là. Ce jour-là, à Alytus, le Monténégro affrontera la Macédoine. Ce match du groupe C ne sera pas le seul à remuer des souvenirs puisque, dans cette poule, on trouve également la Bosnie-Herzégovine et la Croatie. Pour le Monténégro, c’est une première, de fait, mais aussi la récompense d’un véritable blitz réalisé par ce petit État. Versés dans le groupe B européen, les hommes de la « Montagne Noire » ont tout d’abord vaporisé l’opposition à ce niveau (10-0, avec +58 en deux matches contre l’Islande, +53 contre le Danemark, etc.) ; puis se sont qualifiés sans aucun souci pour l’Euro, même confrontés à des nations plus huppées, ne subissant que deux défaites (-4 à Tel Aviv et -1 à Bari) contre six succès, notamment un +30 contre la Lettonie et une victoire contre l’Italie et Israël.

La Serbie reste la patronne

Depuis la partition, on n’a évidemment plus vu une sélection yougoslave aussi forte que celle de 1991, la dernière, qui comptait des pointures comme Vlade

Divac, Sasha Djordjevic, Toni Kukoc, Zarko Paspalj, Dino Radja, Predrag Danilovic, Zoran Savic et autres Velimir Perasovic, Arijan Komazec et Zoran Stretenovic. Plus Zdovc, donc. Cette équipe-là n’avait pas de limite et aurait sans aucun doute, avec trois ou quatre ans de plus devant elle, poussé les meilleurs Américains dans leurs derniers retranchements bien avant le 21e siècle. Cette équipe-là est plus forte, à l’évidence, que la « All-Yougo Team » que nous avons imaginée (voir par ailleurs) et qui est constituée de joueurs en « ac-

SI ELLE EXISTAIT…

NOTRE ÉQUIPE « ALL-YOUGO » 2011 Joueur (*)

Taille Âge

Poste

Goran Dragic

1,93

25

1

Jaka Lakovic

1,85

33

1

Roko Leni Ukic

1,96

26

1

Milos Teodosic

1,96

24

1-2

Zoran Planinic

2,00

28

2

Marko Tomas

2,02

26

3

Bostjan Nachbar

2,05

31

3

Mirza Teletovic

2,05

25

4

Novica Velickovic

2,05

24

4

Erazem Lorbek

2,08

25

4-5

Nikola Pekovic

2,10

25

5

Nenad Krstic

2,13

27

5

Coach : Dusan Ivkovic (*) Joueurs pré-sélectionnés en équipe nationale en 2011

PALMARÈS COMPARÉS

AVANT LA PARTITION Or olympique Or mondial Or européen Argent olympique Argent mondial Argent européen Bronze olympique Bronze mondial Bronze européen

1980 1970, 1978 et 1990 1973, 1975, 1977, 1989 et 1991 1968, 1976 et 1988 1963, 1967 et 1974 1961, 1965, 1969, 1971 et 1981 1984 1982 et 1986 1979 et 1987

APRÈS LA PARTITION Or mondial Or européen Argent olympique Argent européen Bronze mondial Bronze européen

1998 et 2002 (Serbie-Monténégro) 1995, 1997 et 2001 (Serbie-Monténégro) 1992 (Croatie) et 1996 (Serbie-Monténégro) 2009 (Serbie) 1994 (Croatie) 1993 et 1995 (Croatie) et 1999 (Serbie-Monténégro)

PARTITION

LES DATES CLÉS

Yougoslavie

4 mai 1980

Mort de Josip Broz, dit « Tito »

25 juin 1991

La Croatie et la Slovénie déclarent leur indépendance

de 1943 à 1992

8 septembre 1991 La Macédoine déclare son indépendance 6 avril 1992

L’UE et les USA reconnaissent l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine

3 juin 2006

Le Monténégro déclare son indépendance

Slovénie

depuis 1991

Croatie

depuis 1991

Macédoine depuis 1991

SerbieBosnieMonténégro* Herzégovine de 1992 à 2006

depuis 1992

Serbie

depuis 2006

Monténégro depuis 2006

(*) L’union serbe et monténégrine a continué à s’appeler Yougoslavie jusqu’en 2003.


18

échos europe

CANTU ET BILBAO RECRUTENT…

Pour rallier le Top 16 de l’Euroleague, le SLUC doit laisser derrière lui deux clubs au premier tour. Suite au tirage au sort, Cantu et Bilbao semblaient être ces deux équipes à portée du champion de France. Seulement, après les premières signatures, cela n’est plus la même limonade. Pendant que l’Olympiakos perd de sa superbe, les petits veulent devenir grands.

Rodolfo Molina/EB via Getty Images

Teodosic (CSKA Moscou), Yannis Bourousis (Milan) et Yotam Halperin (Spartak Saint-Pétersbourg). Rasho Nesterovic devrait bientôt imiter ses coéquipiers, ayant refusé de revoir ses émoluments à la baisse. Des départs qui doivent être compensés, mais le temps où les Reds s’attachaient les services de pointures telles que Josh Childress ou Linas Keiza semble bien loin. L’Olympiakos s’est en effet tourné vers les plus modestes Kyle Hines, intérieur en provenance de Bamberg, et Kalin Lucas, meneur rookie tout juste sorti de Michigan State. Ceuxci seront toutefois toujours entourés par une solide phalange grecque composée de Vassilis Spanoulis, Mikalis Pelekanos, Andreas Glyniadakis et probablement Georgios Printezis. Les deux grosses cylindrées que sont Fenerbahçe et Vitoria seront intouchables, les premiers cédant à l’épidémie de fièvre des transferts qui a fait son apparition en Turquie. Le club du Bosphore était ainsi sur le point d’engager lui aussi son NBAer : Ersan Ilyasova. Pour Vitoria, à la perte d’Esteban Batista succède l’arrivée de Maciej Lampe en provenance de Kazan. Thomas Heurtel, fraichement arrivé d’Alicante, sera lui la doublure de Marcelinho Huertas, que les Basques ne veulent lâcher à aucun prix. n Juan Manetti/EB via Getty Images

C

antu, champion d’Europe en 1983, veut faire revivre son glorieux passé. Pour cela, le club italien s’est déjà attaché les services du légendaire Gianluca Basile (36 ans), trop vieux pour un FC Barcelone en reconstruction, et du rookie David Lighty, performant avec l’université d’Ohio State (12,0 pts, 4,0 rbds et 3,3 pds). Ajoutez à cela la signature du massif pivot biélorusse Artsiom Parakhouski (2,11 m, 24 ans) et les prétentions sont revues à la hausse. Bilbao, finaliste surprise du dernier championnat espagnol et nouveau venu en Euroleague, n’est pas en reste. Le club basque ne veut pas être ridicule et se donne les moyens de réussir. En attirant Roger Grimau (33 ans) et Raul Lopez (31 ans), en provenance respectivement de Barcelone et du Khimki Moscou, les dirigeants ajoutent de l’expérience du haut niveau européen à un effectif déjà pétri de talent. Ces deux équipes ont ajouté les maillons nécessaires pour être compétitifs et se hisser au niveau des grands du groupe. Nancy devra donc s’adapter.

Grimau et Raul à Bilbao !

L’Olympiakos, l’équipe à battre ? Considérablement affaibli du fait du retrait progressif des frères Angelopoulos, le club du Pirée fait (presque) figure d’équipe abordable pour le SLUC. Il s’est en effet séparé des contrats trop gras de Milos

Frédéric TRIPODI

EN BREF

Garrett W. Ellwood/NBAE via Getty Images

…ÇA SE COMPLIQUE POUR NANCY Timofey Mozgov

• Les NBAers Timofey Mozgov (Denver Nuggets) et Chris Quinn (San Antonio Spurs) se sont engagés avec le Khimki Moscou… Un ancien NBAer, Primoz Brezec laisse Samara pour le Lokomotiv Kuban… Angelo Gigli quitte la Virtus Rome pour la Virtus Bologne… Aaron Cel (Nantes) accompagne Ronald Moore (SPU Nitra) et Giedrius Gustas (Sopot) à Turow… DeMarcus Nelson part de Cholet pour prendre la direction de Donetsk, il est accompagné de Ivan Radenovic qui arrive de Menorca… K’Zell Wesson (ex-Cholet, Strasbourg et Gravelines), qui jouait la saison passée à Ankara reste en Turquie et rejoint Erdemir… Le Bayern Munich enregistre les arrivées de Je’Kel Foster (Vanoli Cremona), Robin Benzing (Ratiopharm Ulm) et Sharrod Ford (Montegranaro). Après 15 saisons Derrick Sharp a annoncé sa retraite à 39 ans. Il devient assisatnt coach au Maccabi Tel-Aviv. F.T.

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19

jeunes

EURO U18 GARÇONS

SANS LEADER L’Euro des U20 terminé, c’est au tour de leur future relève, les U18, de défendre les couleurs de la France en Pologne.

A

FIBA Europe / MEGAPRESS / Lefteris Damianidis

FIBA Europe / Wojtek Figurski

ucun leader offensif ne semble se détacher des Bleuets. Mais la force de l’équipe réside dans ce partage des responsabilités. Contre la Lettonie (66-46), quatre Bleuets ont marqué 10 points ou plus. Puis lors de la facile victoire contre la République Tchèque (71 à 48) : 12 points pour Hugo Invernizzi (ci-dessus), 11 pour Boris Dallo, 9 points et 7 rebonds pour Livio Jean-Charles, 11 rebonds pour Kevin Dinal. Après deux succès aisés, les joueurs de Philippe Ory se sont inclinés face aux Espagnols 72 à 63, malgré la bonne prestation du jeune intérieur Mouhammadou Jaiteh (1994) : 14 points, 10 rebonds et 4 contres. La France s’est ensuite

MONDIAL U19 FILLES

ÉTONNANTE AYAYI ! La jeune Valériane Ayayi, 17 ans, est l’une des pièces essentielles du jeu français dans ce Mondial U19 au Chili.

A

u premier tour, le match contre le Chili, pays hôte, s’est déroulé sans encombre (59-36). Mais le second match contre l’Australie (perdu 45-67) a ramené la France à la réalité du niveau de jeu mondial. Les Aussies ont corrigé des Bleuettes bien maladroites (25%), aidées par leur imposante hauteur moyenne d’1,84 m. Une constante dans ce début de compétition : les bonnes prestations de Valériane Ayayi, joueuse du Centre Fédéral. À 17 ans, elle se confronte cet été aux meilleures joueuses du monde dans sa catégorie. Elle a réalisé un match très complet à 15 points (70%) en 20 minutes contre le Chili. Et dans la déroute française

face à l’Australie, elle seule a surnagé, avec 13 points.

« Autant d’expérience que possible » « Elle travaille très durement, c’est une merveilleuse jeune joueuse », complimente le coach Jérôme Fournier sur le site de la FIBA. Valériane, 1,83 m, était l’un des fers de lance des U16 médaillées de bronze à l’Euro 2010. Elle sait tout le bénéfice de sa participation au Mondial avec les juniors : « Je suis deux ans sous la tranche d’âge et j’espère revenir au prochain Mondial, j’accumule autant d’expérience que possible pendant ce tournoi. » Avant d’affronter le Brésil et Taïwan (hors bouclage), les filles ont décroché lundi une victoire essentielle contre l’Espagne (57-55). Au bout

du suspense, un dernier shoot d’Héléna Akmouche permet à la France d’atteindre la troisième place de son groupe (les quatre premières accèdent aux quarts vendredi). Face à une Mariona Ortiz en feu (21 points à 71% et 7 rebonds), Ayayi a compilé 8 points et 8 rebonds, et Adja Konteh 15 points. Clarince Djaldi-Tbdi termine le match à 10 points et 10 rebonds. Elle, elle n’a pas encore 16 ans… n Claire PORCHER

1 TOUR er

Date 21/07 22/07 23/07

Les matches France b. Chili 59-36 France b. Nigéria 20-0 Australie b. France 67-45

2 TOUR e

25/07 France b. Espagne 57-55 26/07 France – Brésil 27/07 France – Taïwan

reprise contre les Italiens. Malgré tous les efforts de Della Valle (26 points) et Tessitori (22 points et 7 rebonds), c’est encore une fois ensemble que les Français ont fait la différence. Sept Bleuets terminent entre 8 et 12 points avec toujours Jaiteh et Dinal au rebond (10 chacun). La France doit affronter la redoutable Lituanie mardi et la Russie mercredi (hors bouclage). n C.P.

1er TOUR Date 21/07 22/07 23/07

Les matches France b. Lettonie 66-46 France b. Tchéquie 71-48 Espagne b. France 72-63

2e TOUR

25/07 France b. Italie 26/07 France – Lituanie 27/07 France – Russie

72-70

EURO U16 GARÇONS

TOP DÉPART Les Français démarrent aujourd’hui l’Euro U16 en République Tchèque (du 28 juillet au 07 août).

L

es cadets de Tahar Assed-Liégeon entrent aujourd’hui dans le vif du sujet en affrontant l’Ukraine (18h00). En préparation, les Bleuets ont réalisé de bonnes performances à Riom, du 5 au 10 juillet, même si la victoire leur a échappé face à la Serbie. Ce dernier match du tournoi à donné encore l’occasion à Damien Inglis de briller, en compilant 22 points et 8 rebonds. L’ailier guyanais est le leader des cadets. Il va notamment apporter à l’équipe son expérience : il est le seul de la

génération 1995 à avoir participé au dernier Euro U16. L’an dernier, les cadets ont terminé 6e de l’Euro. Aucune médaille n’a été remportée par la France depuis l’or en 2004 avec Abdoulaye M’Baye et l’argent en 2005 avec la génération d’Antoine Diot (MVP de l’Euro). n C.P.

1er TOUR Date 28 juillet 29 juillet 30 juillet

Les matches France – Ukraine France – Lituanie France – Lettonie


20

FIBA Europe / Ciamillo-Castoria / Matteo Marchi

FIBA Europe / Ciamillo-Castoria / Matteo Marchi

jeunes

U20 : LA FRANCE EN BRONZE

Evan Fournier et Joffrey Lauvergne, médaillés de bronze à l’EuroBasket U20.

MENTION (PRESQUE) TRÈS BIEN

fois de sa courte histoire, ce groupe était en difficulté, et n’a su répliquer. En voulant réagir trop vite, avec des tirs précipités, les Bleuets ont creusé leur propre tombe. « On a déjoué. En prépa, on n’avait jamais été dans le dur, ça aurait été mieux qu’on perde un match durant Par Yann CASSEVILLE l’Euro », avance Fournier. « Je dirais même qu’il aurait fallu perdre avant, en prépa », reprend Toupane, « parce Leur Euro, ils ne l’ont pas sauvé en battant la Russie, qu’on répétait « attention rien n’est acquis », mais bon, ils l’ont réussi en décrochant une médaille. Le samedi, ça reste des gamins. De la prépa à la demie on n’avait ils venaient de voir leur rêve de titre se dérober sous eu aucun souci, peut-être qu’on a baissé la garde leurs pieds, dominés en demi-finale par l’Italie. 24h inconsciemment. » plus tard, ils ne sont pas effondrés. « On était soudé, Au final, les douze Bleuets (Fournier, Gobert, Hillotte, on était des potes, c’est grâce à ça qu’on a pu gagner Kahudi, Lauvergne, Lebrun, Léon, Mendy, Prenom, contre la Russie », commente Yeguete. « On s’était dit Toupane, Westermann, Yeguete) permettent à la qu’on avait vécu tellement de belles choses depuis France de ramener une troisième médaille en trois deux mois qu’on ne pouvait pas étés, après l’argent en 2009 et finir sur une mauvaise note », l’or en 2010. « Les bons points, continue Toupane. 21-10 je les distribue à tout le monde, après 10 minutes, 39-21 à la c’est une équipe qu’il faut Jean-Aimé Toupane mi-temps : les Bleuets, avec un récompenser. C’est la troisième Fournier royal (20 pts à 7/10), médaille en trois ans et la partiont croqué les Russes pour arracher le bronze. cularité de cette année est qu’on a travaillé sur deux catégories d’âge, les 91 et les 92 », rappelle Toupane. « On aurait pu… » Justement, sur douze, six garçons sont nés en 1992 Bien sûr, leur sentiment final reste « mitigé », convient (dont les deux meilleurs marqueurs, Fournier et WesterFournier : « On aurait pu… On pouvait gagner, donc mann) et pourront donc être de nouveau avec les U20 voilà, c’est chiant. » Le leader de l’équipe, comme l’an prochain. Sacrée dimanche, la sélection espagnole ses coéquipiers, a craqué en demi-finale. En retard comprenait sept éléments qui étaient déjà là en 2010, en défense, les Bleuets ont laissé les Italiens prendre et qui avaient terminé troisième. La place des Bleuets confiance. Après… Après, c’était trop tard. « Ils ont cet été. Le MVP 2011, Mirotic, n’était qu’un membre joué avec deux 4, ils ont fait bouger vite la balle et… de l’équipe type 2010. La place de Fournier cet été. Et il faut le dire, ils nous ont fait chier. » Pour la première alors ? Alors rendez-vous dans un an ! n

Irrésistibles de la préparation au quart, les Bleuets ont subitement perdu leur défense, puis leurs nerfs, en demi-finale, contre l’Italie. Ils ont tout de même su se remettre la tête à l’endroit pour revenir bronzés. Bravo !

L

undi 13h, Evan Fournier, dans le RER, nous répond au téléphone. Il est fatigué. Vers 17h, Wilfried Yeguete, tout juste rentré chez lui, décroche également le combiné, lui aussi est fatigué. Par l’Euro, bien sûr, et ces 9 matches en 11 jours, mais aussi par la soirée de la veille. « On a fait la fête à Bilbao toute la nuit », sourit Evan. « On a pu passer de bons moments ensemble, histoire d’avoir de bons souvenirs et de partir sur une bonne note », ajoute Will. Si l’on en croit les deux joueurs, aucun Bleuet ne passait son tour quand il s’agissait de balancer une vanne. « Si je devais laisser un nom ce serait Joffrey (Lauvergne), il dit des conneries tout le temps », se marre Fournier. « C’est sûr que JoLauLau, c’est le mec qui délire beaucoup », confirme Yeguete, « mais en fait tout le monde rigolait dans l’équipe, chacun avait son passage où il délirait. » Ironie du sort, les Bleuets ont sans doute plus profité de la nuit que leurs bourreaux italiens. « C’est comme ça dans une compétition, le 3e a le sourire aux lèvres alors que le 2e reste sur la déception de la finale », convient le coach Jean-Aimé Toupane. Et donc, dimanche soir, sur le podium, puis au moment de poser devant les photographes, de poser pour l’éternité, les Français avaient la banane.

« Les bons points, je les distribue à tout le monde »


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jeunes

U20 : L’ESPAGNE EN OR

MIROTIC, C’EST FANTASTIQUE !

Classement final 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16

9 matches, 9 victoires. Pour son Euro, à Bilbao, l’Espagne a décroché le premier titre de son histoire dans la catégorie U20. Avec, plus qu’un leader, plus qu’un MVP, un joueur qui a survolé la compétition, tel un homme entouré d’enfants, Nikola Mirotic (2,08 m, 20 ans).

Espagne Italie France Russie Allemagne Turquie Monténégro Lettonie Suède Ukraine Slovénie Grèce Serbie Lituanie Autriche Croatie

LE PARCOURS DES FRANÇAIS

Par Yann CASSEVILLE

1er tour

France b. Croatie France b. Suède France b. Lettonie

Qui est-il ?

Son Euro En finale, son coach Juan Antonio Orenga l’a sorti à 20 secondes du buzzer final. Les 6.000 supporters présents à Bilbao se sont levés. « M-V-P », scandaient-ils. C’était évident. MVP, il l’était déjà après trois matches, tournant à 25,0 points en 24 minutes. Quelques perfs en vrac. 41 points à 14/20 et 14 rebonds contre l’Ukraine en poule, 37 points contre la Russie en demi, 29 points et 11 rebonds contre l’Italie en finale. Il était tout simplement trop fort, comme l’a résumé le sélectionneur de l’Espagne, Sergio Scariolo : « Quand il était trappé au poste, il allait à l’extérieur ; quand il était défendu par un plus petit, il allait à l’intérieur. Il a une capacité à lire le jeu extraordinaire pour son âge. » Mirotic fut « the right man at the right place ». Claquette après rebond, trois-points (4/4 contre l’Ukraine), lay-ups, tout y est passé.

Avait-on déjà vu pareille domination en U20 ? Non. Sa marque de 27,0 points par match est la

2e tour FIBA Europe / Ciamillo-Castoria / Matteo Marchi

Sa naissance, c’était au Monténégro, le 11 février 1991. Ses premiers pas de basketteur, à Podgorica, sa ville natale. Son grand saut dans l’inconnu, en 2006, quand il débarque au Real Madrid. Son explosion aux yeux de l’Europe, à l’hiver 2009, où, dans un tournoi junior, la légende veut qu’il ait claqué… 84 d’éval contre Zeleznkik (35 pts à 100%, 23 rbds, 9 ints et 6 cts) ! Le jeune prodige monténégrin est envoyé en couveuse à Palencio, deuxième division espagnole, en 2009-10 (8,0 pts et 4,6 rbds). Dans le grand bain, à 18 ans. Au Hoop Summit 2010, les observateurs sont intrigués par ce gamin qui joue « comme un vétéran ». Pour 2010-11, le Real rappatrie son joyau, qui se fait sa place dans la Maison Blanche (6,6 pts et 3,3 rbds en 15’ en Euroleague). Celui que Madrid présente comme « le 4 du futur » se conjugue déjà au présent. À l’hiver, le Monténégrin obtient la nationalité espagnole.

49-33 79-55 79-46

Teodosic, Kleiza, les frères Gasol… Nul n’avait autant dominé la catégorie

plus haute dans l’histoire des U20, effaçant des records les 25,5 unités du Grec Kostas Vasileiadis en 2004. Plus éloquent encore, Milos Teodosic, Pau et Marc Gasol, Marco Belinelli, Ersan Ilyasova, Arvydas Macijauskas, Linas Kleiza, Omri Casspi, Victor Claver ou encore Erazem Lorbek sont autant de noms qui n’avaient pas atteint pour leur Euro U20 la barre des… 20 points de moyenne. Pour trouver trace d’un attaquant aussi prolifique dans les autres compétitions de jeunes en Europe (U16 et U18), il faut remonter à l’Euro U18 du Slovène Sani Becirovic (28,1 pts). C’était en 1998, c’était il y a 29 championnats d’Europe de jeunes.

LE 5 DE L’EURO Joueur

France b. Slovénie France b. Monténégro France b. Russie

Quart de finale France b. Allemagne Italie b. France

77-66

Finale pour la 3e place France b. Russie

66-50

Finale Espagne b. Italie

82-70

Son avenir Mirotic portera à la rentrée le maillot madrilène avec un objectif clair : « Je dois gagner ma place. Il y a Felipe Reyes et Novica Velickovic à mon poste. » La taille, le shoot, la technique, la maturité, Nikola a tout ce qu’il faut pour réussir. Drafté en 23e position en juin, il n’a pas prévu de rejoindre la grande ligue dans l’immédiat. « C’est pour plus tard. » Quant à l’équipe nationale, Scariolo lui a préféré un autre naturalisé, le pivot du Thunder Serge Ibaka. Mais pour l’avenir, nul doute que le choix du sélectionneur deviendra cornélien. « Il sera capable d’écrire des pages importantes de l’histoire du basket espagnol et européen », assure Scariolo. Jose Luis Saez, président de la fédé ibérique, pense que Mirotic est « prêt à devenir une idole » pour le basket espagnol. Après la génération Gasol-Navarro, la relève est assurée. n

adn

Nat. Poste Stats

Evan Fournier

1,99

29/10/92

FRA

2

16,9 pts à 47,4%, 3,3 rbds et 1,8 pd en 30’

Alessandro Gentile

1,98

12/11/92

ITA

3

18,2 pts à 38,6%, 3,1 rbds et 2,0 pds en 30’

Nikola Mirotic

2,09

11/02/91

ESP

4

27,0 pts à 59,5%, 10,0 rbds et 1,4 ct en 32’

Bojan Dubljevic

2,05

24/10/91 MNE

5

22,4 pts à 53,3% et 9,7 rbds en 30’

Furkan Aldemir

2,07

09/08/91

5

14,8 pts à 51,7%, 15,9 rbds et 1,7 ct en 35’

TUR

68-59

Demi-finale

Taille

MVP : Nikola Mirotic (ESP)

75-64 58-49 70-57


22

échos FRANCE

MENEURS US, NOUVELLE FOURNÉE Le championnat de France est friand de meneurs US depuis longtemps, et plus encore depuis que l’on peut recruter américain très largement. Cette semaine, trois clubs ont misé sur des joueurs aux profils et aux parcours différents, mais avec le même passeport. temps de jeu réduit (Houston, Orlando, Phoenix, Toronto, Chicago puis L.A. Clippers), mais c’est en D-League qu’il a fait ses preuves (18,2 points et 7,5 passes en 102 matches) avec un intérim au FC Barcelone en 2008-09, s’il vous plaît.

Pascal Allée / Hot Sports

Collet façonnera Anderson

J

. J. Miller (1,80 m, 32 ans, ci-dessus) arrive à Poitiers. Tout sauf un inconnu dans le championnat de France puisqu’il évoluait en 2009-10 au Havre (14,0 points et 3,8 passes). Véritable baroudeur, il connaîtra avec Poitiers son douzième club en autant de saisons ! Andre Barrett arrive lui du côté de Roanne. Ce meneur-scoreur référencé a l’expérience de la NBA, même avec un

Troisième meneur et troisième parcours. Kevin Anderson (1,83m, 22 ans), rookie sorti de l’université de Richmond, rejoint Strasbourg. Vincent Collet tient ici un joueur à façonner qui a déjà montré de quoi il était capable en attaque (16,6 points et 3,3 passes). Ces trois point-guards rejoignent les Alex Godon (HTV), John Linehan (Nancy), Trenton Meacham (Paris Levallois), Mustafa Shakur (Pau) et d’autres à venir puisque plusieurs clubs n’ont pas bouclé leur recrutement à ce poste notamment (on pense au Mans, au STB, à l’ASVEL). n Frédéric TRIPODI

LES MENEURS US EN PRO A Joueur Kevin Anderson Andre Barrett Alex Gordon John Linehan Trenton Meachan J.J. Miller Mustafa Shakur

Équipe 2011-12 Strasbourg Roanne Hyères-Toulon Nancy Paris Levallois Poitiers Pau-Lacq-Orthez

FIBA Europe

GREG JENKINS AU HAVRE

• Après avoir prolongé les extérieurs John Cox (1,94 m, 30 ans) et Nick Pope (1,96 m, 26 ans), le STB Le Havre a officialisé la signature pour un an de Greg Jenkins (2,06 m, 29 ans) en provenance du Benfica Lisbonne. Le pivot, qui tournait l’année dernière à 9,7 points et 4,6 rebonds en championnat, apportera ses muscles et sa défense dans la raquette havraise. Passé par le championnat grec (Salonique) puis l’Allemagne (Paderborn et Frankfort), le joueur ne sera pas une nouvelle tête pour tout le monde. Il avait quelque peu maltraité les intérieurs du BCM Gravelines la saison dernière en EuroChallenge (18 points, 8 rebonds et 4 passes en 31 minutes). Une compétition qui lui avait d’ailleurs bien réussi puisqu’il affichait des stats plus que correctes (14,0 points à 54% et 5.5 rebonds). F.T.

EN BREF

Bryant Smith, leader de vestiaire, a prolongé son contrat d’un an avec l’Élan Chalon… La JDA Dijon offre son premier contrat pro au pivot Ferdinand Prénom, tout juste auréolé de sa médaille de bronze de l’Euro U20… Robert Dozier, qui évoluait la saison passée au PAOK Salonique, rejoint Cholet pour un an… Stéphane Dondon retrouve Vichy. Il a signé un contrat d’un an et accompagne son ancien club en Pro B… Jérémy Nzeulie, champion de France avec Nanterre, rejoint Bordeaux pour deux ans, avec une clause permettant à son club de le reprendre après un an… Sacha Giffa signe à Fos un contrat de deux ans… Le club de Saint-Étienne, qui devait voir ses équipes masculine et féminine rejoindre la deuxième division, s’est vu refuser la montée par la FFBB, malgré l’avis positif du CNOSF. Le club compte saisir le Tribunal Arbitral du Sport.

F.T.

DIJON THOMPSON À L’ASVEL • Villeurbanne a annoncé la signature de l’ailier américain Dijon Thompson (2,01 m, 28 ans), sous contrat l’année dernière avec le Spartak Saint-Pétersbourg (10,3 points et 5,3 rebonds). Formé à UCLA, où il a effectué ses quatre années d’études, il connaît sa meilleure année en senior avec 18,4 points et 7,9 rebonds en 28 matches. S’ensuit une courte expérience NBA (10 matchs avec les Suns puis 6 avec les Hawks) entrecoupée de deux séjours en D-League plus convaincants (20,5 points et 8,8 rebonds en 35 matches). Laurent Foirest se félicite de tenir un joueur aussi talentueux et promet que « le championnat de France va découvrir à un très grand joueur. » F.T.

FIBA Europe

TRANSFERTS PRO A


23

Salut ! Ça va ?

Propos recueillis par Yann CASSEVILLE

MICHEL

RREÉSIDNENAT DUE DLIJT ON) (P

Avez-vous pensé faire revenir Yakhouba Diawara ?

« IL EST SUISSE, IL EST MO U » alut Michel, ça va ?

Pour moi, ça va bien. Vous n’êtes pas en vacances ?

Non, je suis au travail, j’ai un métier ! Mon titre de président, c’est du bénévolat. Je sors justement d’une réunion de travail. Donc pas de Tour de France…

Ah si, si, on est quand même au courant de ce qu’il se passe, Voeckler n’a plus le maillot jaune. Il y a les valeurs de la vie quand même, on n’est pas dans un pays sans téléphone, sans télé, etc.

fait des cocktails, etc. Remonter a été difficile mais c’est bien qu’on l’ait fait tout de suite.

Le derby est programmé le 29 octobre, date où l’équipe de foot de Dijon, promue en L1, reçoit l’OM : ça va sonner creux au

Pourtant vous commencez les matches

Palais des Sports ?

amicaux avec Aix-Maurienne, Bourg…

J’ai eu Dominique Juillot, on est d’accord pour jouer le vendredi. Parce que même si ce ne sont pas les mêmes spectateurs au foot et au basket, on ne peut pas dire que les gens ne vont pas aller voir Marseille. Et ça tombe bien, le samedi c’est l’ouverture de la foire gastronomique de Dijon donc la veille il n’y aura pas d’événement.

Nostalgique ?

Non ! Aix-Maurienne, c’est parce qu’on a un partenariat avec Les Ménuires, on les reçoit et on rigole, et au tournoi d’Aix il y a Villeurbanne, etc., c’est bien. Le premier match de la saison est contre Nancy, le champion. En 2009-10, saison

Cette saison vous avez été beaucoup plus discret qu’à l’accoutumée, c’était voulu ?

Oui, oui, oui. Je voulais laisser le coach prendre toutes les initiatives parce qu’il avait une forte personnalité alors qu’à l’époque de Dessarzin, bah, c’est un Suisse, c’est un mec mou et tout, il fallait se mettre à sa place. Là, j’ai laissé le coach faire le boulot. Et si vous étiez le Mark Cuban français, quelqu’un qui s’est assagi ?

Oui, bien sûr, on s’assagit. Cette année c’était cool avec les joueurs, les entraîneurs, les partenaires. David Mélody, Jérémy Leloup, Zach Moss,

Parlons basket. La Pro A vous avait

de la descente, vous aviez commencé en

Abordons l’intersaison. Vous escomptez

tous anciens Vichyssois, comme le coach,

manqué ?

gagnant à Villeurbanne, le champion

recruter grâce au lock-out ?

Jean-Louis Borg. Vous n’avez pas peur

Oui ! Quand nous sommes descendus en Pro B, de juin à septembre les supporters disaient « c’est la faute du président, de l’entraîneur », on était montré du doigt par tous les autres sports, bref c’était l’enfer. Cette saison nous a permis de faire le point, on a réduit toute la partie festivités, au lieu de faire des repas on a

d’alors. Vaut-il mieux perdre ce match ?

Non c’est trop cher. Et on a été qualifié trop tard. On a été sûr de monter en Pro A au 4 juin, le temps qu’on fasse la finale et qu’on se réveille, après le 15 juin, et bah il y a beaucoup de Français, d’étrangers qui avaient été pris par les autres clubs, des gens qu’on voulait, ils n’ont pas attendu, mais bon ça va aller.

qu’il appelle le président Jonon pour vous

Êtes-vous superstitieux ?

Non, pas du tout. Chez nous on va être motivé, peut-être qu’on sera télévisé, c’est un défi. Après on va à HyèresToulon, à Poitiers, on reçoit pour le derby contre Chalon, on a un début de championnat très difficile.

remplacer ?

Oh non ! Jean-Louis Borg, il peut faire ce qu’il veut, moi je tiens les rênes. Alors oui, il rappelle Jonon, il amène un million d’euros et moi je m’en vais. Boutade à part, Borg a recruté Sean Marshall, Andre Harris, Rob Lewin, etc. n

Pascal Allée / Hot Sports

S

Il était près des 400.000 euros en Italie… Je ne vais pas lui dire « viens pour 170.000 euros ! » Mais oui, on y a pensé, on a discuté avec lui. On a pensé aussi à notre ancien meneur Pacc’ Morlende qui lui, pour 500 euros, a préféré rester à Toulon, alors que c’est nous qui l’avons formé, on lui offrait des avantages en nature qu’il n’aura pas à Toulon, c’est dommage.


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