BasketNews 587

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l’hebdo du basketball

JEUDI 19 janvier 2012 - N° 587

Stephen Brun… Francis Charneux… Pape Sy… Rodrigue Mels… Les Rookies NBA… Kobe Bryant... Ian Mahinmi... Éric Girard...

SPÉCIAL e

14 JOURNéE

PRO A

Evan Turner et Thaddeus Young : quand les 76ers ont la banane !

David Dow/NBAE via Getty Images

➡ Juby Johnson ➡ Evan Fournier ➡ Phil Goss ➡ Patrick Christopher ➡ Greg Beugnot ➡ Alexis Ajinça

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ENTRETIEN CHOC

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BasketNews n°587 - jeudi 17 janvier 2012

ALAIN WEISZ

« Je ne méritais pas ça »


02

médias

Autour du terrain Stephen Brun (Sport+)

« Une opportunité pour moi » Matches NBA, Euroleague ou encore au All-Star Game, Stephen Brun est l’une des nouvelles têtes du groupe Canal. Une future reconversion de consultant qui semble toute tracée.

Depuis quand penses-tu à cette reconversion ? Ça fait quatre, cinq ans que j’ai envie de faire ça. J’ai envie depuis toujours de travailler

Télévision Jeudi 19 janvier 01H00 Ma Chaîne Sport San Antonio – Orlando (NBA) 03H30 Ma Chaîne Sport Toronto – Boston (NBA, rediff.) 07H30 Ma Chaîne Sport San Antonio – Orlando (NBA, rediff.) 09H15 Ma Chaîne Sport Toronto – Boston (NBA, rediff.) 17H15 Ma Chaîne Sport Toronto – Boston (NBA, rediff.) 19H00 Ma Chaîne Sport San Antonio – Orlando (NBA, rediff.) 20H40 Sport+

Milan – Panathinaikos (EL)

Vendredi 20 janvier 02H00 Ma Chaîne Sport New Orleans – Houston (NBA) 02H05 Orange Sport

Miami – L.A. Lakers (NBA)

07H15 Orange Sport

Miami – L.A. Lakers (NBA, rediff.)

dans le journalisme. J’aime le basket et j’aime en parler, que cela soit la presse papier ou la télé. Mais depuis que je côtoie David Cozette, c’est vrai que la télé me passionne. As-tu aménagé ton emploi du temps à Nanterre pour pouvoir te libérer ? Une ou deux fois, Pascal Donnadieu a avancé l’heure de l’entraînement. Mais j’essaye au maximum que cela n’empiète pas sur le club, car je suis encore joueur de basket à part entière ! Je ne veux pas que cela me mette en porte-à-faux. Après, Pascal sait aussi que cela peut être une opportunité pour moi, alors il est conciliant de temps à temps. Comment a été l’accueil au sein de Sport+ ? Extraordinaire. Une énorme ambiance, j’ai tout de suite été bien accueilli. C’est vachement convivial. Les bureaux sont ouverts, on peut discuter avec tout le monde… J’aime beaucoup cette ambiance de travail. Pas de bizutage pour le rookie ? Pas pour l’instant. Je ne sais pas si cela fait

H.Bellenger/IS

C

omment a commencé cette collaboration ? David Cozette savait que j’avais envie de faire ça. Il a gardé ça dans un coin de sa tête et il a finalement eu l’opportunité de faire appel à moi. Comme je suis sur Paris, s’il y a beaucoup de matches dans la même journée, je suis là pour dépanner.

partie de la boutique mais si cela devait arriver, je suis prêt psychologiquement ! Tu as une petite préférence de « coéquipier » pour commenter ? J’aime beaucoup Patrice Dumont. Parce qu’il est dans la blague, dans le jeu de mot et j’ai une bonne complicité, un bon feeling avec lui. Comment s’est passée l’expérience AllStar Game ? C’était énorme ! Grosse pression parce que c’est un événement lourd avec beaucoup de préparation, du direct, ça dure 3 heures… La difficulté, c’est que tu as une oreillette et que l’on te dit : « Dans 30 secondes, tu dois interviewer untel ou untel. » Pour préparer tes questions, c’est limite de l’improvisation. Mais c’était vraiment une super expérience, j’ai adoré. Par contre, avec l’oreillette en permanence, où tout le monde te parle… Quand je l’ai retiré à 23h45, j’avais un bip dans mon oreille. Et ça a duré deux jours !

Cela ne fait pas bizarre d’interviewer des gars avec ou contre lesquels tu joues ? Ils me connaissent et moi aussi je les connais très bien. Donc j’ai quelques anecdotes sur eux, on peut plaisanter, faire des interviews un peu décalées. L’approche est plus facile. Au All-Star Game, je ne me suis pas dit : « Putain, j’aimerais bien être sur le terrain. » Je les voyais prendre du plaisir et ça me faisait plaisir aussi de faire ce que je faisais. Peut-être que l’an prochain, j’y serai sur le terrain ! Avec tes nouvelles activités, tu n’as pas hérité d’un surnom ? Si ! Tout le monde m’appelle « le journaliste » ou « LNB » parce que je suis au courant de toutes les histoires, les petits ragots des équipes… Je reçois souvent des messages des joueurs quand je suis en plateau. Ça chambre gentiment. Après, quand on en parle sérieusement, on me dit que je passe bien à l’antenne donc ça va, ils sont sympas et contents pour moi. Quelle est la chose la plus difficile ? Avoir beaucoup d’anecdotes, un historique basket. Comme Jacques (Monclar). Il est énorme là-dessus, il peut sortir des choses datant de 50 ans sur le basket. C’est pour ça qu’il fait l’unanimité. Moi, j’essaye d’emmagasiner plein de choses mais il faut encore que je progresse. Et à chaque match, je révise les effectifs. Pour être au point, je travaille comme un petit écolier ! n Propos recueillis par Claire PORCHER

07H45 Ma Chaîne Sport New Orleans – Houston (NBA, rediff.) Miami – L.A. Lakers (NBA, rediff.)

11H45 Ma Chaîne Sport Chicago – Cleveland (NBA, rediff.) 00H00 Ma Chaîne Sport Chicago – Cleveland (NBA, rediff.)

Dimanche 22 janvier 01H30 Orange Sport

New York – Denver (NBA)

07H30 Orange Sport

New York – Denver (NBA, rediff.)

14H40 Orange Sport

New York – Denver (NBA, rediff.)

Lundi 23 janvier 08H15 Ma Chaîne Sport All-Star Game 1998 (NBA, rediff.) 13H15 Sport+

Washington – Boston (NBA, rediff.)

22H30 Orange Sport

New York – Denver (NBA, rediff.)

Mardi 24 janvier 02H00 Ma Chaîne Sport Detroit – Oklahoma (NBA) 07H30 Orange Sport

Dallas – Phoenix (NBA, rediff.)

07H30 Ma Chaîne Sport Detroit – Oklahoma (NBA, rediff.) 14H40 Orange Sport

Dallas – Phoenix (NBA, rediff.)

16H00 Eurosport

Khimki – ASVEL (EC)

18H15 Ma Chaîne Sport Detroit – Oklahoma (NBA, rediff.) 18H30 Eurosport 2

Lietuvos Rytas – Benetton Treviso (EC)

Mercredi 25 janvier 01H00 Ma Chaîne Sport Orlando – Indiana (NBA) 07H15 Orange Sport

Portland – Memphis (NBA, rediff.)

07H30 Ma Chaîne Sport Orlando – Indiana (NBA, rediff.) 14H40 Orange Sport

Dallas – Phoenix (NBA, rediff.)

18H00 Ma Chaîne Sport Orlando – Indiana (NBA, rediff.)

Lu, vu et entendu À vous de voir !

Jean-Luc Monschau a eu quelques difficultés à digérer la défaite face à Gravelines (79-81) : « Il y a deux sujets : le match et la gagne. Et je dirais que l’on a gagné cette rencontre. Bokolo, j’ai revu les images à la vidéo, pousse carrément Shuler en touche et au lieu de la faute pour nous, il y a balle pour Gravelines, celle du succès. C’est comme ça, cela arrive en basket qu’une erreur d’arbitrage donne la

victoire ! Le vainqueur n’a pas été décidé par le jeu. J’aurais aimé vous parler de la beauté de ce sommet…» (Le Républicain Lorrain) Pourtant, le son de cloche est différent du côté de Jamal Shuler himself : « La dernière action ? J’essaie de garder la balle et je me dis que Bokolo va faire faute. Mais honnêtement, je ne dirais pas qu’il y a faute de sa part… » (L’Est Républicain)

Par Claire PORCHER

Qui ça ? « Mon truc, c’est que je ne regarde pas vraiment de basket donc je ne sais pas qui est qui », a expliqué Ivan Johnson après la victoire d’Atlanta face à Minnesota (93-91) (Washington Post). « Je connais les joueurs principaux comme Kobe, Wade et LeBron. Et même si je les connaissais les autres, ils ne ges

Orléans – Nancy (Pro A)

Samedi 21 janvier

NBAE via Getty Ima

18H55 Sport+

H.Bellenger/IS

18H00 Ma Chaîne Sport New Orleans – Houston (NBA, rediff.)

H.Bellenger/IS

17H30 Orange Sport


ZONE-MIXTE

03

Dallas a-t-il raté son recrutement ?

NON

Par Florent de LAMBERTERIE

Par Jérémy BARBIER

L

amar Odom, Vince Carter, Delonte West… Avouez quand même qu’il y a recrues plus repoussantes. Odom a mal débuté ? Ça ne devrait pas durer et, d’ailleurs, le garçon est plutôt coutumier des départs poussifs. Il sera aux abonnés présents au printemps, c’est là le plus important. Vince Carter ? Clairement moins saignant au fil des ans mais beaucoup plus précieux que le Caron Butler version Mavs, cloué à l’infirmerie et gourmand financièrement (24 millions sur 3 ans aux Clippers). « Vinsanity » perçoit 3 millions et Delonte West a également été signé à prix d’ami (850.000 $). Évidemment, Dallas a perdu en talent pendant l’intersaison mais, à moyen terme, ce démantèlement se légitime. Après avoir longtemps dépensé sans vraiment compter, Mark Cuban a soudain voulu épargner, convaincu que ses champions n’avaient pas le feu sacré pour le back-to-back. Jason Kidd n’est pas éternel, Jason Terry et Shawn Marion ont donné leurs plus belles années, Brendan Haywood déçoit, Brian Cardinal est Brian Cardinal. Plutôt que de se saigner aux quatre veines pour retenir Tyson Chandler, un poids lourd potentiel en fin de contrat longue durée, Cuban pense déjà à substituer les autres pertes à venir. À défaut d’être assumé, son plan est clair : Dwight Howard et/ou Deron Williams sont espérés au Texas cet été. En prolongeant Chandler, Barea, Butler et Stevenson, Dallas n’aurait eu que quelques deniers à distribuer et des basketteurs compliqués à transférer. Si rien ne dit que le pivot du Magic ou le meneur des Nets atterriront chez les champions 2011, il était indispensable pour les Mavs de se positionner sur le futur marché. C’est chose faite et, en attendant, Dirk et ses amis retrouvent déjà de l’allant (8-2 en 2012). n via Getty Images

’adage dit qu’on ne change pas une équipe qui gagne et pourtant, Dallas a bien changé depuis son titre de l’an passé. Des modifications parfois plus subies que voulues par le staff des Mavericks mais à la rigueur, la seule chose qui compte vraiment, c’est de savoir si Dallas en sort gagnant. Et j’ai bien peur que non. Le départ le plus pénalisant, bien sûr, est celui de Tyson Chandler. L’homme n’est certes pas suffisamment fort pour changer le standing d’une équipe à lui tout seul – New York est d’ailleurs en train de s’en rendre compte – mais son abatage défensif, sa hargne et ses qualités athlétiques qui ont tant fait souffrir Miami en finale sont partis. Sa complémentarité avec Nowitzki était idoine et même si, intrinsèquement, Lamar Odom est un plus fort joueur que ne l’était Chandler, il n’est pas un pivot. Cela fait les affaires de notre Ian Mahinmi national mais un constat s’impose : Dallas s’est affaibli sur son poste 5. Autre départ important, celui de J.J. Barea. Là non plus, pas le meilleur arrière du monde mais une science de jeu, une grinta et une capacité Lamar Odom, Vince de drive ultra précieuses en playoffs l’année Carter et Delonte West : dernière. Rodrigue Beaubois sera-t-il aussi trois recrues des Mavs. efficace le moment voulu ? Sans parler de sa propension à se blesser, le Français n’a encore jamais montré qu’il pouvait être décisif en playoffs. Enfin, avec les arrivées de Vince Carter et Delonte West, les Mavs ont certes récupéré des nouvelles forces offensives mais ni l’un ni l’autre n’a l’adresse longue distance d’un Stevenson ou d’un Stojakovic, ni les qualités défensives d’un Caron Butler. Quant à Brandan Wright et Yi Jianlian, ils sont là pour faire le nombre, rien de plus. Bref, un recrutement bien léger pour viser un doublé. n

Glenn James/NBAE

L

OUI

Sondage Qu’est-ce qui vous surprend le plus ? Sondage réalisé sur www.basketnews.net. 1769 réponses, décompte arrêté mardi.

NBAE via Getty

« Pour parler de King, mieux vaut ne pas être plus royaliste que le roi. Mais les chiffres sont là. En une semaine au SLUC, Bernard, l’ancien Normand, a fait son trou… » En deux phrases, le journaliste de Vosges matin a épuisé tous les jeux de mots sur Bernard King. La saison va être longue...

Images

King inspire

Comme des Looney Tunes

J.F. Mollière

me feraient pas peur. Nous jouons tous au basket ». Précision : Johnson est joueur… des Atlanta Hawks.

Comparaison de Flip Saunders pour expliquer la défaite des Wizards contre les Sixers (90 à 103) : « La première mitemps, nous étions comme dans Space Jam, quand tout le monde perd ses talents et ne peut rien faire pendant un moment. »

22% 21% 20% 13% 12% 5% 4% 3% Vichy en route pour la N1

Kévin JeanSéraphin Denys cloué au Choulet banc à licencié Washington

Cholet en net recul

Fabien Boulazac Les Bourges Causeur en tête Mavericks pas en top scoreur de la en tête de de l’Eurocup Pro B difficulté la LFB


04

• Journée importantissime dans la plupart des salles, alors la rédaction de BasketNews a mis les petits plats dans les grands et a assuré de la présence. Vous voulez entendre Juby Johnson vous commenter son panier décisif contre Nancy (et sa saison) ? En savoir plus sur la prestation de haut vol d’Evan Fournier ? Connaître l’avis de Pierre Vincent sur les récentes prestations de Phil Goss ? Faire connaissance avec Patrick Christopher, le nouvel Américain de Cholet ? Comprendre comment Alexis Ajinça est utilisé à Strasbourg ? Avoir l’opinion de Greg Beugnot sur le niveau de médiatisation de Chalon ? C’est ici que ça se passe.

Hervé Bellenger

06 LA SUPER GAZETTE DE LA 14e JOURNÉE

/IS

sommaire

12 ALAIN WEISZ DIT CE QU’IL A SUR LE CŒUR

• Jérémy Barbier a rencontré l’entraîneur du HTV, samedi, à Chalon. L’entretien que Coach W nous a accordé vaut le détour !

15 ÉCHOS FRANCE 17 CHARLEVILLE-MÉZIÈRES VISE LA PRO B 18 AJINÇA ET SY :

LA PRO A… EN ATTENDANT ?

• Tous deux en NBA l’an dernier, et désireux d’y retourner cette année, après le lock-out, Alexis Ajinça et Pape Sy sont finalement revenus en France, à Strasbourg et Gravelines, avec un certain bonheur. On les écoute.

Jean-François

EN KIOSQUE

Mollière

• Plutôt impérial jusque-là, le club ardennais a subi une grosse sortie de route le week-end dernier, chez lui, contre Orchies. Pourtant, sous la houlette de l’expérimenté Francis Charneux, Charleville-Mézières reste en tête de la Nationale 1 et peut donc viser un retour en Pro B.

20 PRO B : RODRIGUE MELS 21 ÉCHOS EUROPE

26 LA GAZETTE NBA 28 LES SIXERS D’ATTAQUE

• Une équipe sympathique mais à laquelle on avait fini par ne plus faire attention. Or cette année, l’équipe de Philadelphie enchante ses fans et effraye les adversaires.

31 SALUT, ÇA VA, ÉRIC GIRARD ? BasketNews

RÉDACTION AUX USA Pascal GIBERNÉ (New York).

Directeur Marketing et Promotion Frédéric CARON

Directeur de la publication : Gilbert CARON Directeur de la rédaction : Pascal LEGENDRE (p.legendre@norac-presse.fr) Rédacteur en chef : Fabien FRICONNET (f.friconnet@tomar-presse.com) Rédacteur en chef-adjoint : Thomas BERJOAN (t.berjoan@tomar-presse.com)

CORRESPONDANTS À L’ÉTRANGER  David BIALSKI (USA), Giedrius JANONIS (Lituanie), Kaan KURAL (Turquie), Pablo Malo de MOLINA (Espagne), Streten PANTELIC (Serbie), Bogdan PETROVIC (Serbie); Yannis PSARAKIS (Grèce), Sran SELA (Israël), Stefano VALENTI (Italie). Ont collaboré à ce numero : Claire PORCHER, Gaétan SCHERRER et Rémi REVERCHON. Secrétaire de rédaction : Cathy PELLERAY (02-43-39-16-21 - c.pelleray@norac-presse.fr)

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AE via Getty Ima Noah Graham/NB

• Difficile de savoir exactement ce que vaut la Draft 2011. Ce qui suggère sans doute qu’avec le temps, on s’apercevra qu’elle a réservé de très beaux « steals » mais aussi de gros « plantages ». Pour essayer d’y voir plus clair, Pascal Giberné nous présente les rookies les plus « remarquables ».

ges

22 QUI SONT LES ROOKIES NBA ?


05

édito

I HAVE A DREAM (TEAM) Par Fabien FRICONNET

– « Tu peux pas comparer Brassens et Sardou. » – « Je compare pas, je les mets au même niveau ! »

Ç

Mike Powell, Gar

rett Ellwood/NB

AE via Getty Ima

a y est, tout de suite les grands mots ! La semaine dernière, à peine la présélection – hypothétique – du Team USA pour les Jeux de Londres avait-elle filtré (*) que, déjà, du Nord au Sud et d’Est en Ouest, on faisait chauffer les superlatifs. Jerry Colangelo, président d’USA Basketball, avançait même l’idée que mettre côte à côte l’équipe américaine 2012 et la Dream Team de 1992 relevait d’une « fair comparision », c’està-dire d’une « comparaison juste », ou, reformulé, d’une « comparaison raisonnable ». C’est un point de vue – très vite repris par un certain nombre « d’observateurs » –, que semble partager LeBron James (who else?). C’est vrai, on peut comparer, ça ne mange pas de pain. Et peu importe que le Team USA n’ait pas encore sa forme définitive, peu importe qu’il n’ait encore joué aucun match, on s’en fout, la machine à rêve$ est en marche, le slogan est trouvé. Mais comparer quoi, au juste ? Comparer les performances ? Bien. Donc allons-y. Team USA 2012 : zéro victoire. Dream Team : quatorze victoires, zéro défaites. Écart moyen au Tournoi préolympique de Portland : +51,5. Écart moyen aux Jeux : +43,8. Score de la finale contre la Croatie de Drazen Petrovic, Toni Kukoc et Dino Radja : 117-85. Nombre de temps-mort(s) pris par coach Chuck Daly pendant l’été : zéro. Comparer les effectifs ? Bien. Donc allons-y. Au poste 1, d’un côté le meilleur meneur de l’Histoire, Magic Johnson, et le meilleur passeur et intercepteur de l’Histoire, John Stockton ; de l’autre Derrick Rose et Chris Paul (ou Deron Williams si vous préférez). C’est un K.-O. Au poste 2, d’un côté le meilleur joueur

ges

Étienne Chicot et Yvon Back dans « Les Portes de la Gloire »

La machine à rêve$ est en marche

de l’Histoire, Michael Jordan, et Clyde Drexler ; de l’autre Kobe Bryant et Dwyane Wade. Fin de la discussion, Michael emporte tout. Au poste 3, d’un côté le meilleur ailier de l’Histoire, Larry Bird, ainsi que Scottie Pippen et Chris Mullin ; de l’autre Kevin Durant, LeBron James et Melo Anthony. No brainer, Larry, Scottie et Chris, quand bien même, évidemment, la présence de Bird était alors purement honorifique. Au poste 4, d’un côté Charles Barkley et Karl Malone, soit deux des meilleurs power forwards de l’Histoire ; de l’autre Chris Bosh et Kevin Love (et/ou Blake Griffin). Inutile d’épiloguer, Dream Team largement. Au poste 5, d’un côté Patrick Ewing et David Robinson ; de l’autre Tyson Chandler et Dwight Howard. Le Team 2012 ne peut pas rivaliser.

Les photos d’Arturas Le peu de choix de Mike Krzyzewski pour sa paire de pivots en dit d’ailleurs long, à notre avis, sur la faiblesse de ce poste à l’heure actuelle. Dans le

Jordan et Ewing en 1992 et Paul et James en 2008.

contexte de la Dream Team – disons les années 90-95 – Tyson Chandler ne serait que le huitième ou neuvième « centre » dans la hiérarchie NBA – et encore, on est gentil ! Quant à Dwight Howard, pour impressionnant qu’il soit, on se demande bien quel serait, dans ces années-là, son statut et sa valeur réels. À l’époque, il aurait eu à se coltiner, soir après soir, non seulement les deux monstres sacrés Ewing et Robinson, mais aussi Hakeem Olajuwon, Vlade Divac, Brad Daugherty, Shaquille O’Neal, Dikembe Mutombo, Alonzo Mourning, voire, un ton en-dessous, un Kevin Willis, un Robert Parish encore très présentable, ainsi que des Rik Smits, Rony Seikaly, Bill Laimbeer, Elden Campbell, Arvydas Sabonis, Gidza Muresan, etc. Pas d’easy nights. Le propos n’est pas de dire « c’était mieux avant » mais de replacer la valeur de chacun dans son contexte. Mais bref, passons… Comparer l’aspect « légendaire » ? Faut-il vraiment aller sur ce terrain-là ? Cela ne servirait pas les intérêts du Team 2012, dont on a du mal à croire qu’il serait pris en photo depuis le banc de touche par un joueur adverse, comme le fit le Lituanien Arturas Karnishovas en 1992. On imagine plutôt les Espagnols – les plus à même de pousser les Américains dans leurs derniers retranchements – désireux de se prendre en photo avec le scalp de Kobe and co. Au-delà, que sportivement le Team 2012 puisse batte la Dream Team sur un match, on serait presque prêt à l’imaginer – de toutes façons, c’est improuvable –, mais que l’on s’amuse à comparer l’absolu au relatif, là non… n (*) A priori, une liste à 20 noms : Derrick Rose, Chris Paul, Deron Williams, Chauncey Billups, Russell Westbrook, Kobe Bryant, Dwyane Wade, Eric Gordon, Rudy Gay, Carmelo Anthony, Kevin Durant, LeBron James, Andre Iguodala, Chris Bosh, LaMarcus Aldridge, Blake Griffin, Kevin Love, Lamar Odom, Tyson Chandler et Dwight Howard.


06

PRO A e Gazuernttée 14e jo

BASKET ET

CHIFFRES 1

L’évaluation cumulée de Michel Morandais (PL) sur les trois derniers matches de Pro A (0 contre Poitiers samedi). Michel ?

2

Avec sa défaite chez le Paris Levallois, Poitiers reste l’une des deux seules équipes, avec Roanne (0-6), à ne pas s’être imposée à l’extérieur : 7 défaites en 7 matches.

3

Pour la troisième fois de la saison, John Linehan (Nancy) a signé une évaluation égale ou inférieure à 1 (1 contre le BCM), après son 1 contre Le Mans et son -2 contre Chalon. Les trois seules défaites du SLUC. Coïncidence ?

David Bernardeau/PB86

4

Pour la quatrième fois de la saison, Alex Acker (Le Mans, contre Cholet) a échoué à marquer un panier à trois-points (0/3). Il avait signé 0/6 contre Dijon et 0/4 contre Gravelines et Roanne.

PARIS LEVALLOIS 82 – POITIERS 72

FOURNIER,

5

QUAND LE SCOREUR DEVIENT MENEUR 4-22 après huit minutes : Poitiers a été balayé. Dans le onzième revers de rang du PB, Evan Fournier (1,97 m, 19 ans) fut le seul à surnager. Mieux que ça, il prit les rênes de son équipe et se mua parfois en meneur.

I

l y a dix ans, tout gamin, son idole était Mike Bibby, qui tenait la mène des flamboyants Kings de Sacramento. Il a également passé des heures à « essayer de faire le cross d’Iverson », le génial lutin des Sixers de Philadelphie. Désormais, lorsqu’il regarde des matches d’Euroleague, il confie savourer le jeu du couteau suisse ultime, le Grec Dimitris Diamantidis. Ainsi les préférences d’Evan Fournier se sont toujours dirigées vers des meneurs ou des arrières capables de prendre les commandes de leur équipe. Aujourd’hui, le jeune Poitevin tient lui aussi à prouver qu’il peut se rapprocher du rôle de combo. Prouver, c’est ce qu’il devait faire, samedi dernier à Levallois, où plusieurs scouts NBA étaient présents pour l’observer. Toutefois il apparaît crispé dans le premier quart. Mais dans le deuxième acte… Dans le deuxième acte, Ruddy Nelhomme lance une ligne arrière Fournier-Rasheed

Wright-Antonio Grant ; sans meneur. En défense, Evan se charge du n°1 adverse, Philippe Da Silva, tandis qu’en attaque il s’occupe de l’organisation du PB, parfois relayé par Grant. Le voilà devenu combo. Un ballon piqué à Michel Morandais pour filer au dunk, une autre interception conclue d’un panier, un trois-points : en quelques minutes, il permet à Poitiers d’exister enfin (11 des 27 pts du PB à la mi-temps).

« J’aime jouer meneur » Au retour des vestiaires, Nelhomme reprend son option sans meneur. Pari gagnant. La taille de Fournier gêne considérablement Da Silva. Surtout, Evan a pris les clés du camion. Un shoot à mi-distance, une interception suivie d’un lay-up, un nouveau « triple ». Une passe pour le dunk de Pape Badiane, une autre pour le shoot de Rasheed Wright. Le guard J.J. Miller revient sur le parquet mais Fournier ne sort pas pour autant, et clot d’un

coast-to-coast le troisième quart. Dans la dernière période, il évolue de nouveau plusieurs minutes durant en position de combo. Sa ligne de stats finale est fameuse : 25 points à 10/15, 4 passes et 4 interceptions. Le tout pour 27 d’évaluation en 33 minutes : ses deux records en carrière. Les scouts NBA avaient pris le bon avion. « La mène, j’en avais parlé avec le coach durant la semaine, après le match de Cholet (en Coupe, ndlr). Jouer combo est quelque chose qui m’attire beaucoup, ça me permet de jouer pour moi mais aussi pour les autres. J’ai toujours été meneur dans les équipes de jeunes, j’aime faire ça. En plus je suis plutôt grand donc ça joue en ma faveur », confiait-t-il après la rencontre. Ruddy Nelhomme stigmatisera lui « certains joueurs en dessous de leur niveau individuellement ». Samedi dernier, cette catégorie ne concernait pas Evan Fournier. n Yann CASSEVILLE, à Levallois

Le nombre de matches d’Orléans décidés par une possession (maximum 3 points). L’OLB en a gagnés trois (73-72 contre Le Havre samedi). On notera aussi le -4 à Poitiers et le +4 au Mans.

7

Le nombre de joueurs de Chalon (contre Hyères-Toulon) à avoir scoré en « double figure » (10 points ou plus). Et encore, Alade Aminu s’estil arrêté à 9 (2/9 aux tirs).

15

Les points d’Ilian Evtimov (Chalon) dans le premier quart-temps contre le HTV. À 5/7 à trois-points.

20,6

La moyenne offensive de Fabien Causeur depuis trois matches. Sur la période, celui qui a une bonne tête de MVP français tourne également à 4,0 passes décisives et 2,3 interceptions.

21

L’évaluation de l’ailier de l’ASVEL Dijon Thompson. Sa meilleure de la saison. Dijon l’a réussie contre… Dijon. Bizarre, non ?

F.F.


07

PRO A

NANCY 79 – GRAVELINES 81

JUBY JOHNSON :

« UN SENTIMENT GÉNIAL ! »

que je sais, c’est que je n’ai aucun problème à prendre ce genre de tirs, aucune appréhension. Mais je suis sûr que d’autres gars dans l’équipe en sont capables. On parle beaucoup de mon shoot mais pour moi, l’action du match, c’est l’interception de Yannick Bokolo qui nous permet d’avoir ce dernier ballon. L’exploit, il est là ! Et après, Andrew (Albicy) a la balle, il aurait pu prendre un tir mais il a su voir que j’étais parfaitement placé. C’est un travail d’équipe.

L’arrière américain (1,98 m, 30 ans) a planté la dernière banderille d’un match magnifique. Un shoot à trois-points, pratiquement au buzzer, qui assure à Gravelines la première place.

A

lors, honnêtement, ça fait quoi de marquer un shoot comme ça ? C’est un sentiment génial. Mais la victoire d’équipe est encore meilleure.

L’ambiance doit être formidable après une fin de match comme ça ? Honnêtement, je ne te dis pas ça parce que c’est ce qu’il faut dire dans ces moments-là, on a trouvé que c’était super, mais on n’en parle déjà plus. On a un gros match à venir contre Valence (avant-hier mardi) et puis Paris, donc on passe à la suite.

À la dernière seconde après une belle remontée, dans un match entre deux équipes premières du championnat, dont les deux coaches sont frères, ça n’arrive pas tous les jours, non ? C’est vrai… Je me suis retrouvé au bon endroit au bon moment, mes coéquipiers croient beaucoup en moi, ils m’ont trouvé et j’ai marqué. Rien de plus.

À quoi on pense au moment d’armer ce tir ? À l’horloge qui tourne, au score, au fait que ça va être le dernier tir du match ? Franchement, je ne pense à rien. Ma tête est vide, je bal-

Pascal Allée/Hot Sports

Ce n’est pas ton premier tir à trois-points au buzzer. Tu avais déjà fait le coup pour ton deuxième match à Gravelines, lors de saison 2009-10, la 22e journée à Cholet (victoire 73-72). Tu en fais une spécialité ? Je ne sais pas si j’en fais une spécialité, mais je shoote avec beaucoup de confiance. Je crois vraiment en moi, après c’est encore meilleur quand vos coéquipiers et le coaching staff croient également en vous.

Quels sont les objectifs que vous vous fixez dans cette équipe ? Nous sommes intéressés par une seule chose. Tous les jours, à chaque entraînement, on veut devenir meilleurs, c’est tout. Si on progresse, les victoires viendront toutes seules. C’est ça notre état d’esprit.

ance, c’est tout ! (Il rigole) De toutes façons, on n’a pas le temps de penser à quoi que ce soit. Tu es dans le moment, tu reçois la balle, t’envoies et tu espères qu’elle rentre dedans ! Il ne faut pas réfléchir dans ces moments-là. Ce

C’est aussi ce qui fait que vous acceptez sans problème de sortir du banc ? J’embrasse le rôle qu’on me donne. Sans problème. Je fais le maximum avec ce qu’on me donne. Rudy est titulaire, mais que ce soit lui ou moi qui score, c’est pareil. On a tellement de joueurs qui savent faire tellement de choses que je ne m’occupe pas de ça. C’est le boulot du coach. n Propos recueillis par Thomas BERJOAN

ASVEL 76 – DIJON 63

près de sévères frottements avec son coach, Pierre Vincent, l’arrière-meneur de l’ASVEL, Phil Goss, dont la rumeur court qu’il a tenté de revenir à Varese il y a peu – le joueur a répondu « no comment » à notre confrère Stéphane Marteau, de 20 Minutes –, a signé ce qui est sans doute l’un de ses plus solides matches de la saison, sinon le plus solide, contre Dijon (14 points, 4/6 à trois-points, 3 passes, 15 d’évaluation), en attaque et surtout en défense. Pierre Vincent laisse entendre qu’un modus vivendi a été trouvé entre eux deux : « Je suis très content de la performance de Phil. Il est sur la bonne voie. Je n’ai jamais douté de sa capacité à mettre des paniers. J’avais zéro doute. Par contre, là où j’étais moins satisfait, c’est non

pas sur sa capacité à voler des ballons mais à défendre, et pour moi défendre ça n’est pas voler des ballons. Tout le monde regarde les interceptions mais ce soir, il en fait zéro. La défense, c’est comment tu as marché sur ton adversaire, comment tu l’as fait déjouer, combien de points il a marqués… Ce soir, il l’a fait sur (Bobby) Dixon. Il lui a mis la pression, il a mis de l’intensité. Phil est à l’écoute, il travaille bien à l’entraînement, il demande les options que je veux jouer, il les exécute. Moi, ce que je veux, c’est qu’il défende plus et qu’il relance. On a eu des entretiens, on s’est expliqué, il a compris mes intentions. Après, c’est une équipe, il a le droit de ne pas être bon, mais il n’a pas le droit de ne pas défendre. » n F.F.

Hervé Bellenger/IS

AH, LES GOSS ! A


08

PRO A e Gazuernttée 14e jo

STRASBOURG 98 – NANTERRE 78

L’EFFET AJINÇA Bien qu’encore en difficulté par moment, l’impact d’Alexis Ajinça pour sa première sortie en Pro A avec Strasbourg a été indéniable. Avec ce nouveau centre d’envergure, la SIG va monter en puissance et peut légitimement ambitionner le Top 8 à long terme.

«

CHALON 104 – HTV 76

CHALON PREMIER… MAIS PRUDENT

L

e HTV désossé sans broncher, Chalon engrangeait le weekend dernier sa onzième victoire consécutive toutes compétitions confondues, la septième en Pro A depuis le 18 novembre et un non-match à Villeurbanne. « On veut aller le plus haut possible », affirme Greg Beugnot. « Après, c’est à nous de savoir quel est le sommet qu’on peut atteindre avec cette équipe. On est toujours 11e budget de France, on ne se prend pas pour des cadors. » Seul coleader avec le BCM – battu en ouverture au Colisée – l’Élan abordera sa deuxième partie d’exercice avec une confiance maximum mais également une vigilance conditionnée par ses futurs déplacements

Hervé Bellenger/IS

Putain, que 4 rebonds ! » Le nez rivé sur la feuille de stat à peine le match terminé, Alexis Ajinça n’était visiblement pas satisfait de sa performance du jour sous les panneaux. Rapidement handicapé par les fautes, (deux dans le premier quart-temps, dont une antisportive) et privé de minutes durant tout le deuxième quart, l’ancien NBAer avait, il est vrai, bien mal démarré sa première sortie à domicile sous ses nouvelles couleurs. « Je me suis mis beaucoup de pression, à cause de toute l’attente qu’il y a sur moi », justifiaitil après coup. « J’ai eu du mal à me mettre dedans mais en deuxième mi-temps, j’avais le couteau entre les dents. » Sur le terrain dès le retour des vestiaires, il n’a effectivement pas mis longtemps à corriger le tir. Six points consécutifs (les six premiers de la SIG à la reprise), trois autres quelques possessions plus tard, en quelques minutes, l’impact d’Ajinça avait déjà contraint Nanterre à prendre un temps-mort (56-47, 24e). Avec 15 pions au final (à 7/11), 2 contres et 4 rebonds pour 17 d’évaluation en 23 minutes, Alexis aura finalement grandement contribué au probant succès des Alsaciens qui, avec 20 points d’écart à l’arrivée, réalisent la deuxième plus grosse victoire de leur saison derrière les 32 unités passés à Hyères-Toulon.

Greg Beugnot ne s’emballe pas !

Invaincu en 4 matches

Jean-François Mollière

S’il n’est sans doute pas encore à son top niveau et doit apprendre à gérer ses problèmes de fautes (4 contre Nanterre, 5 en 23 minutes en Coupe de France à ChâlonsReims), Alexis Ajinça a déjà changé le visage de la SIG, qui récupère un vrai point de fixation intérieur. Souvent critiqué par le passé pour sa propension à trop s’écarter, le géant s’octroie toujours quelques coquetteries (trois shoots tentés en dehors de la raquette, dont un à trois-points) mais accepte désormais de donner la priorité au poste bas, où sa taille et ses mains ont peu d’équivalents en Pro A (6/8 à l’intérieur). Mieux, sa présence polarise la défense adverse, permettant à Ricardo Greer (19 pts) et Chris Oliver (17) de s’engouffrer dans les espaces pour inscrire des paniers faciles, d’autant que les qualités de passeur d’Ajinça ne sont pas négligeables. « On va poser des problèmes aux adversaires sur jeu posé, ça c’est sûr », se félicitait Vincent Collet. « Forcément il y a des aides qui vont être apportées et ça va créer des positions pour nos shooteurs. »

Des positions dont Kevin Anderson (5/8 à trois-points), Axel Toupane (2/2) et autres ont déjà commencé à bénéficier, Strasbourg réalisant son deuxième meilleur pourcentage derrière l’arc de la saison (47,1%). Plus complète dans cette nouvelle configuration, la SIG peut désormais viser plus haut avec Ajinça qui, après son bref passage à Hyères-Toulon en début de saison, a gagné ses quatre matches disputés sur le sol français. Ça promet.n Florent de LAMBERTERIE, à Strasbourg

au Mans (19e), Paris (22e), Nancy (26e) ou Gravelines (30e). « Aujourd’hui, ce qu’on cherche à obtenir, c’est de la crédibilité », revendique Beugnot. « Je sais qu’il y a beaucoup d’équipes qui nous craignent. » Pour le moment, Chalon patiente tout de même avant de dévoiler clairement ses ambitions. « Je laisserai la pression sur les autres équipes mais il arrivera un moment où on annoncera la couleur. » En comparaison du BCM ou même du SLUC, l’Élan souffre-t-il d’un léger déficit de crédibilité ? « Je le pense », concède son coach. « Quand les gens regardent l’échauffement des équipes, quand tu vois le potentiel à Gravelines et à Nancy, ils doivent se dire que Chalon c’est éphémère, que cela ne va pas durer… Je pense que si on continue comme ça, on va être très bien. Il y aura encore des évolutions dans notre jeu. » n Jérémy BARBIER, à Chalon


09

PRO A

LE POINT SUR LES AS

L’ASVEL N’Y EST PAS ENCORE

Pascal Allée/Hot Sports

U

CHOLET 94 - LE MANS 84

Charles Kahudi (MSB) et Patrick Christopher (CB).

C’ÉTAIT « CHRISTOPHER TIME »

ne victoire d’avance et un quotient (points marqués sur points encaissés) très favorable sur ses trois poursuivants. En battant Dijon à l’Astroballe, l’ASVEL a fait le plus gros du travail dans l’optique des As. Mais les Villeurbannais ne sont pas encore tout à fait à Roanne. D’abord parce qu’il leur sera compliqué de s’imposer au Mans, chez le 4e du championnat (6v-1d à Antarès), seule option pour se qualifier sans avoir à se préoccuper des autres résultats. Ensuite parce que Dijon et Strasbourg se rencontrent samedi et que le vainqueur terminera avec 7 victoires. A priori, les Dijonnais partent de trop loin (au quotient), mais les Strasbourgeois ne sont pas largués. Enfin, les Choletais sont parfaitement capables de confirmer leur renouveau et de s’imposer largement à Hyères-Toulon, une équipe à la dérive depuis le départ d’Alexis Ajinça : six défaites consécutives sur un écart moyen de 21 points. Imaginez. Une victoire de 25 points de Cholet à Toulon – ou, par exemple, de 12 points de Strasbourg à Dijon – conjuguée à une défaite de 15 points de l’ASVEL et ces derniers passeraient à la trappe. Rien n’est joué !n A.L.

S

es trois premiers matches avec Cholet, avant la trêve du nouvel an, n’avaient pas franchement révolutionné la Pro A : 6,7 points à 36%, 2,7 à l’évaluation en 17 minutes. Voilà pour le bilan chiffré de Patrick Christopher (1,95 m, 23 ans), dixième recrue étrangère de CB cette saison. Il faut croire que la semaine de break lui a fait le plus grand bien, puisqu’après avoir scoré 16 points en Coupe de France mardi dernier contre Poitiers, le numéro 22 a mis à mal la défense mancelle. 27 points à 62% – mieux que n’importe quel autre US de Cholet cette saison – en seulement 24 minutes ! « Au début de l’année, il n’a pas joué », re-situe Erman Kunter pour signifier qu’un temps d’adaptation était nécessaire. « On sentait qu’il était capable de scorer. Il a commencé à trouver ses repères. » À l’évidence, ce Patrick Christopher est un scoreur, mais ne cherchez pas en lui le nouveau Mejia. L’Américain est un pur finisseur, un scoreur de bout de chaîne. Christopher a besoin du collectif pour s’exprimer efficacement. C’est le premier enseignement de ce match face au MSB. Ses dix tirs réussis ont tous été consécutifs à une passe décisive.

de sa détente verticale pour déclencher ses jumpers très haut sur la tête de son défenseur. Samedi soir, Charles Kahudi, son chien de garde attitré, n’a pas trouvé la solution pour le stopper (6/10 à troispoints). Dans son année senior à California University, Christopher se voyait comme un futur arrière NBA. C’était oublier ses lacunes techniques. Dribble et jeu de passes trop juste, défense tout juste correcte. En Europe, ses qualités (tir extérieur, jump, course) détonnent davantage. Confère ses deux dunks tonitruants sur transition face au MSB. L’Américain rêvait de NBA, il retrouve un peu à Cholet une ambiance universitaire. « Tous les joueurs se voient en dehors du terrain, comme une famille. C’est génial (…) Quand je suis arrivé, j’ai vu tous ces fans soutenir Cholet Basket. C’est comme en NCAA et ça me convient », a-t-il confié à nos confrères de Ouest France. Après avoir sérieusement tâtonné dans son recrutement US, Cholet aurait-il enfin ferré l’oiseau rare ? Kunter toujours : « On ne peut pas dire que tous les autres joueurs n’avaient pas le niveau, dès qu’on remplaçait un joueur, on le perdait (*), mais c’est un plus, c’est sûr ! » n Antoine LESSARD.

Shooteur et jumpeur Deuxième observation, l’Américain ne doute jamais lorsqu’il est question de prendre sa chance derrière l’arc. Seul ou face à un défenseur, son jump shoot à 45 degrés en sortie d’écran est sa première arme offensive sur attaque placée. Christopher sait user

(*) CB a fait signer Kevin Houston (1,77 m, 26 ans) en tant que pigiste de Demetris Nichols, out pour deux mois minimum après s’être fracturé le cartilage de la cheville. « On a encore un peu de problèmes avec le tempo du match », nous a déclaré Erman Kunter.

Hervé Bellenger/IS

Le nouvel ailier américain de Cholet est sorti de sa coquille lors du derby de l’Ouest. Et de quelle façon !

En battant Dijon, l’ASVEL d’Armstrong est presque aux As. Équipe Bilan (V-D) Point-av. Quotient 15e journée Asvel 7-7 +28 1,03 Va au Mans Strasbourg 6-8 +2 1,00 Va à Dijon Cholet 6-8 -11 0,99 Va à Hyères-Toulon Dijon 6-8 -18 0,98 Reçoit Strasbourg


10

CHIFFRES

PRO A 14e journée Vendredi 13 janvier

Gravelines-Dk bat *Nancy

81-79

Samedi 14 janvier

*Cholet bat Le Mans *ASVEL bat Dijon *Chalon bat Hyères-Toulon *Orléans bat Le Havre *Paris Levallois bat Poitiers *Roanne bat Pau-Lacq-Orthez *Strasbourg bat Nanterre

94-84 76-63 104-76 73-72 82-72 77-74 98-78

Prochaine journée 15e journée Vendredi 20 janvier

Orléans – Nancy,

à 19h00 en direct sur Sport+ Samedi 21 janvier

Gravelines-Dk – Paris Levallois Hyères-Toulon – Cholet Le Havre – Chalon Dijon – Strasbourg Pau-Lacq-Orthez – Poitiers Nanterre – Roanne Le Mans – ASVEL à 18h30 en direct sur Sport+

Boxes-scores 13/1 Nancy B.King A.Moerman P.Amagou* A.Akingbala* V.Samnick* A.Sylla J.Shuler* J.Linehan* K.Grant Total Gravelines-Dk J.Johnson J.K. Edwards C.Akpomedah* L.Vaty* A.Albicy* P.Sy R.Jomby* D.Issa Y.Bokolo* J.Reynolds Total

Gravelines-Dk bat *Nancy 81-79 Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts 33 7-10 3-3 2-2 2 4 2 - 2 19 28 7-16 2-5 1-1 9 2 3 - 3 17 22 3-5 2-3 4-4 2 2 - - 2 12 26 5-9 - 0-2 7 1 1 1 1 10 16 3-6 - 3 1 - - - 6 10 1-2 - 4-4 - - - - - 6 33 2-9 0-2 1-1 5 2 3 1 3 5 25 1-8 0-4 2-2 3 4 - - 3 4 7 - 1 - - - 1 200 29-65 7-17 14-16 32 16 9 2 15 79 Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts 25 4-6 3-5 1-2 - - 1 - 1 12 21 4-5 - 4-4 3 2 - - 3 12 27 4-10 3-8 - 5 - 2 2 1 11 19 4-8 - 2-3 8 - 1 - - 10 33 1-5 1-4 6-8 2 10 2 - 6 9 19 4-9 1-4 - 4 - - - 1 9 12 3-7 2-6 0-2 4 - 1 - - 8 13 2-2 - 2-2 1 - - - - 6 27 2-11 0-3 - 4 4 3 - 3 4 4 - - - - - - 200 28-63 10-30 15-21 31 16 10 2 15 81

14/1 *Cholet bat Le Mans Cholet Min Tirs 3pts LF Rb Pd P.Christopher 24 10-16 6-10 1-2 - 1 F.Causeur* 30 7-14 2-6 2-3 3 8 D.Nelson* 33 4-12 - 4-5 4 9 R.Falker 27 5-6 - 7 2 C.Ona Embo 16 4-7 2-4 - 2 R.Gobert 15 3-3 - 6 W.Gradit* 16 1-4 0-2 2-2 - R.Duport* 5 2-2 - 1 L.Vebobe* 34 1-3 - 1-2 10 1 Total 200 37-67 10-22 10-14 33 21 Le Mans Min Tirs 3pts LF Rb Pd J.P.Batista* 31 11-17 - 4-5 4 T.Rochestie* 37 6-10 1-2 6-6 3 6 C.Kahudi* 32 2-6 2-4 7-8 9 2 M.Sommerville* 28 6-8 1-3 - 2 1 A.Koffi 15 2-6 - 3 A.Acker* 27 1-10 0-3 1-2 - 5 A.Diot 13 1-1 - - 2 M.Kouguere 11 1-2 0-1 - 1 1 T.Bryant 5 0-2 - 2-2 2 H.Kahudi 1 - - Total 200 30-62 4-13 20-23 24 17

In 2 1 1 1 5 In 2 3 1 6

94-84 Co Bp Pts - 1 27 - 2 18 - 2 12 1 1 10 - 2 10 2 3 6 - 1 4 - - 4 - 1 3 3 13 94 Co Bp Pts 2 - 26 - 2 19 - - 13 - 1 13 - - 4 - 2 3 - - 2 - - 2 - - 2 - 1 2 6 84

14/1 *ASVEL bat Dijon ASVEL Min Tirs 3pts LF Rb Pd H.Armstrong* 25 7-7 - 2-2 7 P.Goss 25 4-8 4-6 2-2 2 3 D.Thompson* 37 4-7 2-4 2-2 6 5 K.Tillie* 30 5-11 - 2-3 2 2 L.Westermann* 29 3-8 1-3 3-4 4 4 E.Jackson* 34 4-8 0-2 - 4 1 P.Lacombe 12 0-2 0-1 2-2 3 B.Fofana 5 1-1 - - L.Jean-Charles 3 - - 1 Total 200 28-52 7-16 13-15 28 16 Dijon Min Tirs 3pts LF Rb Pd S.Marshall* 28 3-10 1-5 5-6 2 4 D.Melody* 33 4-11 3-8 - 3 1 B.Dixon* 33 4-10 1-6 2-2 1 7 Z.Moss* 28 4-7 - 1-2 4 A.Harris* 23 4-9 - 3 T.Rupert 15 3-5 - 3 J.Leloup 23 2-3 0-1 1-1 2 R.Lewin 12 - 1-2 2 A.Christophe 5 - - 1 Total 200 24-55 5-20 10-13 20 13

In 1 3 1 5 In 2 2 1 4 9

76-63 Co Bp Pts - 3 16 - - 14 2 2 12 - 1 12 - 5 10 - 2 8 - 2 2 - - 2 - 1 2 16 76 Co Bp Pts - 5 12 - 1 11 - 1 11 - 1 9 - 1 8 1 1 6 - 1 5 2 2 1 - 1 3 14 63

14/1 *Chalon bat Hyères-Toulon 104-76 Chalon Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts I.Evtimov* 19 6-10 6-10 - - - 1 - - 18 S.Tchicamboud* 34 7-9 1-1 1-1 2 9 - - 5 16 M.Delaney* 22 3-8 1-4 4-4 - 1 2 - - 11 B.Schilb* 15 4-5 0-1 3-3 1 8 - - - 11 N.Lang 23 4-8 2-4 - 8 3 1 - 1 10 J.Lauvergne 22 4-7 2-2 - 6 1 1 1 2 10 J.Aboudou 20 5-7 0-2 0-1 2 3 2 2 - 10 A.Aminu* 32 2-9 - 5-6 9 - 5 3 3 9 M.Jean-Baptiste Adolphe 8 3-4 - 0-1 3 - - - 1 6 B.Smith 5 1-4 1-1 - - - - - - 3 Total 200 39-71 13-25 13-16 31 25 12 6 12 104 Hyères-Toulon Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts R.Hughes* 36 9-21 0-1 3-3 6 2 3 1 2 21 M.Faye* 36 7-20 5-11 1-2 6 5 - - 1 20 P.Morlende* 33 2-9 0-4 11-12 1 3 2 - 3 15 R.Roberts* 24 3-6 - 0-2 7 2 - 1 - 6 A.Julien 17 2-3 2-2 - 5 3 - - 4 6 L.Labeyrie 12 1-1 - 2-6 4 - 1 1 1 4 F.Ateba 6 1-1 1-1 - - 1 - - 1 3 T.Terrell 9 0-1 - 1-2 4 - - - 3 1 K.Reid* 16 - - 5 - - 1 S.Cisse 11 0-1 0-1 - - 2 - - 2 Total 200 25-63 8-20 18-27 33 23 6 3 18 76 14/1 *Orléans bat Le Havre 73-72 Orléans Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts B.Greene* 31 8-14 3-7 - 7 1 - 1 4 19 Y.Sangare* 29 4-6 1-1 4-4 6 5 - - 1 13 D.Monds 19 6-12 - 4 - - 2 - 12 C.Banks* 25 2-7 2-6 5-5 1 2 2 1 1 11 G.Joseph* 20 2-2 - 2-2 5 1 1 - 3 6 A.Sy* 25 2-9 0-3 - 9 2 2 1 4 4 M.Pellin 25 1-2 0-1 1-2 1 3 3 - 1 3 M.N’Doye 17 1-3 1-2 - 2 - - - 1 3 M.Lebrun 9 1-2 - - - - - - 2 Total 200 27-57 7-20 12-13 35 14 8 5 15 73 Le Havre Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts N.Wise* 37 7-17 2-3 4-4 4 6 4 - 4 20 J.Cox* 36 5-13 4-6 1-2 2 6 2 - 1 15 B.Boddicker* 37 5-12 2-6 - 1 3 1 - 3 12 N.Pope* 33 3-10 1-4 1-4 5 1 - 1 - 8 O.Camara* 27 4-5 - 13 - 2 - 1 8 G.Jenkins 16 2-5 - 2-3 3 1 1 - 1 6 C.Leonard 10 1-3 - 1-4 5 - - 1 - 3 G.Pitard 4 - - - - - 1 Total 200 27-65 9-19 9-17 33 17 10 2 11 72 14/1 Paris Levallois L.Hamilton* E.Chatfield* Ja.Williams* D.Noel* V.Masingue M.Morandais T.Meacham* P.Da Silva Total

*Paris Levallois bat Poitiers Min Tirs 3pts LF Rb Pd 35 8-11 2-2 8-8 7 2 37 6-15 2-5 6-6 5 3 34 7-15 2-5 0-1 8 30 3-8 2-4 1-2 5 3 12 3-3 - 2 1 14 1-4 1-4 - 1 1 15 1-3 0-1 - 3 1 23 - 5 6 200 29-59 9-21 15-17 36 17

In 2 2 2 6

82-72 Co Bp Pts 1 - 26 - 3 20 - 1 16 - - 9 - 1 6 - 2 3 - - 2 - 3 1 10 82

PRO A : CLASSEMENT 1 3 4 6 7 9 12 15 -

Équipe

MJ G-P Dom. Ext. Pour Contre Écart Série 5 der.

Gravelines-Dk Chalon Nancy Le Mans Paris Levallois Orléans ASVEL Roanne Strasbourg Cholet Dijon Le Havre Nanterre Pau-Lacq-Orthez Poitiers Hyères-Toulon

14 14 14 14 14 14 14 14 14 14 14 14 14 14 14 14

12-2 12-2 11-3 10-4 10-4 9-5 7-7 7-7 6-8 6-8 6-8 4-10 4-10 4-10 2-12 2-12

6-0 7-1 6-1 6-1 8-0 6-1 4-3 7-1 5-2 3-4 4-3 3-3 2-4 3-4 2-5 1-6

6-2 5-1 5-2 4-3 2-4 3-4 3-4 0-6 1-6 3-4 2-5 1-7 2-6 1-6 0-7 1-6

81,4 81,6 81,0 84,7 82,0 75,3 78,4 78,6 77,1 80,4 70,4 78,4 79,9 76,1 72,6 81,5

65,4 74,4 73,5 80,5 80,1 70,4 76,4 80,3 76,9 81,2 71,6 79,4 85,8 86,1 79,8 97,5

+16,0 +7,2 +7,5 +4,2 +1,9 +4,9 +2,0 -1,7 +0,2 -0,8 -1,2 -1,0 -5,9 -10,0 -7,2 -16,0

4 v. 7 v. 1 d. 1 d. 1 v. 3 v. 1 v. 1 v. 1 v. 2 v. 2 d. 1 d. 3 d. 1 d. 11 d. 6 d.

4-1 5-0 3-2 4-1 4-1 4-1 2-3 2-3 2-3 2-3 3-2 2-3 2-3 1-4 0-5 0-5

Poitiers E.Fournier J.J. Miller* P.Badiane* P.Guillard A.Grant* K.Younger* R.Wright* C.Gomez Y.Devehat Total

Min 33 24 38 31 28 25 15 3 3 200

Tirs 10-15 4-12 3-11 3-9 2-8 1-4 1-5 0-1 24-65

3pts LF Rb Pd 2-6 3-4 1 4 2-7 3-4 5 1 0-1 4-4 10 1 1-3 2-2 6 0-1 3-4 2 1 0-2 4-4 3 1 0-2 - 3 1 - - - - 5-22 19-22 30 9

In 4 1 5

Co Bp Pts - 1 25 - 1 13 2 2 10 - 1 9 - 2 7 1 - 6 - - 2 - 1 - - 3 8 72

14/1 *Roanne bat Pau-Lacq-Orthez Roanne Min Tirs 3pts LF Rb Pd In J.Holland* 27 6-13 1-4 7-8 8 1 D.Page* 32 5-8 1-2 6-6 4 1 R.Jackson 16 5-6 - 4-7 6 - 1 A.Barrett* 30 3-10 0-3 2-3 3 4 P.Braud* 35 2-9 1-7 2-2 1 2 1 U.Nsonwu-Amadi* 24 2-4 - 2-3 9 - T.Larrouquis 17 1-3 1-2 - 2 - M.Mokongo 10 1-5 0-1 - 1 2 A.Tanghe 9 0-1 0-1 - - - Total 200 25-59 4-20 23-29 34 10 2 Pau-Lacq-Orthez Min Tirs 3pts LF Rb Pd In A.Ray* 34 7-11 5-6 4-5 2 3 T.Gipson* 40 5-16 1-6 3-4 8 3 2 M.Maravic* 34 5-9 2-4 2-2 9 2 1 C.Marquis 16 3-5 - 1-4 4 1 C.Elonu* 16 3-4 - 1-2 4 - 1 S.Rimac 21 2-6 1-4 - 4 2 J.Morency* 18 1-4 0-1 0-2 1 1 1 F.Lesca 11 1-2 0-1 - - - T.Ramassamy 9 0-1 - 0-2 - - M.Var 1 - - - Total 200 27-58 9-22 11-21 32 12 5

77-74 Co Bp Pts - 2 20 - - 17 2 3 14 - 1 8 - - 7 1 1 6 - - 3 - - 2 - - 3 7 77 Co Bp Pts - 3 23 - 4 14 - 1 14 - 1 7 - - 7 - - 5 - - 2 - - 2 - 1 - - - 10 74

14/1 *Strasbourg bat Nanterre 98-78 Strasbourg Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts R.Greer* 35 9-14 - 1-3 5 8 3 - - 19 K.Anderson* 32 7-13 5-8 - 3 3 2 1 1 19 C.Oliver* 25 8-11 0-2 1-1 5 2 - - 1 17 A.Ajinça* 22 7-11 0-1 1-1 4 1 - 2 1 15 A.Toupane 21 3-6 2-2 - 4 1 - - - 8 M.Zianveni 21 2-4 - 2-2 6 3 1 - 1 6 A.Jeanneau 16 2-4 1-2 - - 7 2 - 1 5 N.De Jong 6 2-2 - 1-2 1 - 1 1 1 5 A.M’Baye* 22 2-5 0-2 - 1 4 1 - 1 4 Total 200 42-70 8-17 6-9 29 29 10 4 7 98 Nanterre Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts W.Daniels* 28 9-10 1-1 2-2 3 1 - 1 3 21 D.Garrett* 29 4-8 0-1 2-2 2 2 - - 2 10 R.Covile 20 3-5 - 4-4 4 - - 1 2 10 M.Riley* 34 2-8 1-5 4-4 4 4 - 2 2 9 X.Corosine* 27 4-9 1-4 0-2 2 - - - - 9 J.Passave-Ducteil* 18 3-4 - 2-2 3 2 - - - 8 S.Brun 15 2-5 1-1 1-2 2 - - 1 3 6 G.Pons 8 1-1 1-1 - 2 - - - 1 3 L.Akono 21 1-3 0-2 - 2 - - - 3 2 Total 200 29-53 5-15 15-18 24 9 - 5 16 78

PRO B 16e journée Vendredi 13 janvier

Limoges bat *Antibes Denain bat *Évreux *Aix-Maurienne bat Rouen Lille bat *Le Portel *Châlons-Reims bat Boulogne

77-75 93-73 95-83 92-86 64-61

Samedi 14 janvier

*Boulazac bat Bourg *Saint-Vallier bat Nantes Bordeaux bat *Quimper *Vichy bat Fos

91-72 96-74 78-74 79-72

Prochaines journées 17e journée Joué le mardi 17 janvier

Bordeaux – Boulazac Boulogne – Denain Bourg – Vichy Fos – Évreux Aix-Maurienne – Antibes Lille – Châlons-Reims Limoges – Saint-Vallier Nantes – Le Portel Rouen – Quimper

18e journée Vendredi 20 janvier

Denain – Bourg Antibes – Nantes Châlons-Reims – Aix-Maurienne Samedi 21 janvier

Boulazac – Rouen Boulogne – Limoges Évreux – Bordeaux Saint-Vallier – Lille Quimper – Fos Vichy – Le Portel

Boxes-scores

13/1 Limoges bat *Antibes Antibes Min Tirs 3pts LF Rb Pd S.Essart* 35 5-10 2-3 2-2 2 4 F.Prenom* 27 6-10 - 2-3 6 S.Massot 32 5-9 0-2 3-4 3 2 B.Monclar 30 4-8 2-4 3-3 3 3 J.Allen* 21 4-7 0-2 2-5 5 L.Bengaber* 38 3-7 1-3 2-8 7 6 C.Brown* 11 1-3 0-1 - 1 1 M.Courby 3 0-1 - 1 Y.Siegwarth 3 0-1 0-1 - - Total 200 28-56 5-16 14-25 28 16 Limoges Min Tirs 3pts LF Rb Pd L.Milbourne* 29 10-17 4-5 2-3 4 1 J.Gomis* 34 5-12 1-4 2-2 2 2 C.Massie* 28 5-6 - 3-5 8 2 R.Desroses* 31 3-8 1-5 1-1 2 4 J.Hoyaux 11 2-3 2-3 - 2 1 K.McAlarney 14 2-4 1-2 - 1 1 A.Curti* 28 0-2 0-1 2-6 1 5 F.Zerbo 12 1-1 - 4 S.Traore 11 1-5 - 1 1 J.Mipoka 2 - - Total 200 29-58 9-20 10-17 25 17

77-75 In Co Bp Pts 2 - 1 14 1 - 1 14 2 - 1 13 1 1 3 13 1 - 5 10 2 - 6 9 - - - 2 - - 1 - - - 9 1 18 75 In Co Bp Pts 1 1 4 26 3 - 1 13 2 - 1 13 2 - 4 8 - - - 6 - - 1 5 3 - 1 2 - - 1 2 - 1 2 2 - - 1 11 2 16 77

13/1 Denain bat *Évreux Évreux Min Tirs 3pts LF Rb Pd J.Wood* 36 10-17 - 2-4 16 6 L.Konaté 30 5-11 0-3 3-4 5 1 S.Ho You Fat* 19 6-10 - 5 1 G.Costentin* 27 4-8 2-5 - - R.Wilmont* 29 3-14 2-7 - 4 1 A.Rowland* 30 2-9 0-3 2-3 1 3 M.Correa 8 0-2 - 2-2 2 G.Florimont 17 0-4 - 1 1 K.Dahak 4 - 1 Total 200 30-75 4-18 9-13 35 13 Denain Min Tirs 3pts LF Rb Pd N.Rohnert* 37 5-8 4-7 5-6 6 5 R.Brocheray 23 6-10 4-6 2-2 3 3 L.Kante* 29 5-9 2-5 3-5 5 3 F.Minet* 23 4-5 2-2 2-2 3 3 X.Gaillou 20 3-8 2-7 - - 4 R.Rossiter* 30 2-6 - 3-4 9 1 J.James* 26 3-4 0-1 - 4 4 M.Mubarak 8 2-3 1-1 - - A.Bruyère 2 1-1 - - G.Toto 2 - 1-2 1 1 Total 200 31-54 15-29 16-21 31 24

In 2 2 2 3 9 In 1 2 2 1 6

93-73 Co Bp Pts - 4 22 - 1 13 - - 12 - - 10 - - 8 - 1 6 - 1 2 - 3 - 1 - 11 73 Co Bp Pts - 2 19 - - 18 - 3 15 - 3 12 - 2 8 - 4 7 - 3 6 - - 5 - - 2 - - 1 - 17 93

PRO B : CLASSEMENT 1 2 3 4 8 9 10 15 18

Équipe

MJ G-P Dom. Ext. Pour Contre Écart Série 5 der.

Boulazac Limoges Châlons-Reims Fos-sur-Mer Aix-Maurienne Saint-Vallier Bordeaux Boulogne-sur-Mer Lille Bourg Denain Nantes Évreux Le Portel Antibes Rouen Quimper Vichy

16 16 16 16 16 16 16 16 16 16 16 16 16 16 16 16 16 16

13-3 12-4 11-5 10-6 10-6 10-6 10-6 9-7 8-8 7-9 7-9 7-9 7-9 7-9 5-11 5-11 4-12 2-14

8-1 7-0 7-1 7-1 7-1 6-2 7-1 7-1 4-4 6-2 4-4 4-4 5-3 5-3 3-5 3-5 3-5 2-6

5-2 5-4 4-4 3-5 3-5 4-4 3-5 2-6 4-4 1-7 3-5 3-5 2-6 2-6 2-6 2-6 1-7 0-8

78,7 83,1 74,2 82,2 84,9 83,5 73,6 81,9 76,9 80,5 81,1 74,1 74,8 76,8 73,5 81,9 68,7 68,7

74,8 75,6 71,6 76,1 79,1 79,7 72,9 81,8 76,7 79,6 82,6 76,0 78,2 81,9 76,1 86,7 73,5 76,4

+3,9 +7,5 +2,6 +6,1 +5,8 +3,8 +0,7 +0,1 +0,2 +0,9 -1,5 -1,9 -3,4 -5,1 -2,6 -4,8 -4,8 -7,7

3 v. 2 v. 1 v. 1 d. 1 v. 3 v. 3 v. 3 d. 5 v. 1 d. 2 v. 1 d. 2 d. 2 d. 3 d. 4 d. 5 d. 1 v.

4-1 3-2 4-1 3-2 4-1 4-1 3-2 1-4 0-5 2-3 4-1 1-4 1-4 3-2 1-4 1-4 0-5 1-4

13/1 *Aix-Maurienne bat Rouen Aix-Maurienne Min Tirs 3pts LF Rb Pd D.Tucker* 21 7-12 3-8 2-3 3 1 J.Ekanga-Ehawa* 30 6-8 6-8 - 4 1 B.Osby 25 6-9 - 3-5 11 2 W.Brown* 27 5-15 - 3-4 10 2 M.Houmounou 16 4-8 3-5 1-2 5 1 A.Gomis 15 3-5 2-3 - 5 1 S.Darnauzan* 26 2-3 1-2 1-2 1 7 G.Clerc 14 1-4 0-2 - - 2 M.Traoré* 13 1-4 - 3 T.Yvrande 13 0-2 0-2 - 1 3 Total 200 35-70 15-30 10-16 43 20 Rouen Min Tirs 3pts LF Rb Pd K.Patiejunas* 26 6-8 3-5 3-4 - 5 J.Siggers* 36 6-12 0-1 4-5 4 1 C.Bronchard 26 4-7 - 7-10 3 1 T.Maizeroi* 23 3-4 2-3 2-2 1 P.Poupet* 26 2-5 1-3 4-4 1 4 A.Dunn* 15 3-6 - 4 S.Dia 16 1-4 1-3 2-2 2 1 L.Chelle 21 1-5 1-5 - 3 C.Thioune 11 0-1 - 1-2 1 Total 200 26-52 8-20 23-29 19 12

In 1 2 1 1 5 In 4 1 2 1 8

95-83 Co Bp Pts - - 19 - 3 18 4 1 15 - 2 13 - 1 12 - - 8 - 2 6 - 1 2 - - 2 - 3 4 13 95 Co Bp Pts - 1 18 - 2 16 - 1 15 - - 10 - 3 9 1 1 6 - - 5 - - 3 - 1 1 1 9 83

13/1 Le Portel R.Taylor* M.Labeyrie* N.Wyatte* C.Davis I.Sy J.Ludon M.N’Diaye* G.Leburgue B.Mangin* Total Lille C.Marshall* S.Smith* S.Bradford* A.Rigaux J.Sauret* N.Taccoen M.Tensorer B.Gillet* J.M’Bida M.Camara Total

Lille bat *Le Portel Min Tirs 3pts LF Rb Pd 36 9-12 0-3 5-6 2 9 26 4-10 1-2 7-8 3 3 24 7-8 0-1 2-5 4 3 27 4-7 2-5 4-5 2 21 2-6 1-2 - - 1 19 1-4 0-2 2-4 5 13 1-1 1-1 - 3 11 0-1 0-1 3-4 2 2 23 1-2 0-1 - 1 2 200 29-51 5-18 23-32 22 20 Min Tirs 3pts LF Rb Pd 33 8-10 5-5 3-4 1 2 28 6-10 1-3 4-7 1 1 33 6-10 - 4-8 8 3 22 5-7 4-5 2-3 1 4 19 3-4 - 2-2 1 3 14 2-3 - 0-2 2 1 15 1-2 1-1 - 2 25 0-3 0-1 2-2 2 2 5 1-2 0-1 - - 6 0-1 0-1 - 1 200 32-52 11-17 17-28 19 16

In 3 2 5 In 1 1 1 3 6

92-86 Co Bp Pts - 3 23 - 3 16 - 1 16 1 2 14 - 2 5 - 1 4 - - 3 - - 3 - 2 2 1 14 86 Co Bp Pts - 2 24 1 3 17 - 2 16 - 2 16 - 2 8 - - 4 1 - 3 - - 2 - - 2 - - 2 11 92

13/1 Châlons-Reims N.Carter* C.Daniels* G.Chathuant R.Mels* K.Joss Rauze* B.Mullins* E.Plateau P.Beye Total Boulogne T.Stanley* F.Raposo* C.Rouse* P.Le Pellec C.McCray* Z.Bah* J.Mathis J.Rousselle Total

*Châlons-Reims bat Boulogne 64-61 Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts 34 7-10 - 5-5 12 2 1 1 4 19 21 6-7 1-1 3-6 7 1 - - - 16 29 5-13 2-5 - 4 4 - - 1 12 28 2-10 1-6 2-2 5 1 1 - 2 7 22 1-2 1-2 - 1 2 - - 1 3 19 1-6 1-2 - 1 6 2 - 3 3 25 1-6 0-4 0-1 6 3 1 - 2 2 22 0-3 - 2-4 4 2 - - 1 2 200 23-57 6-20 12-18 40 21 5 1 14 64 Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts 26 4-12 2-8 1-2 1 - 1 - 1 11 32 3-6 - 4-7 5 - - 1 1 10 16 4-7 1-2 1-5 10 - - - - 10 19 4-8 0-1 - 4 - - - - 8 29 2-8 0-5 2-2 3 3 3 - 3 6 24 3-5 0-1 - 1 2 2 - 3 6 29 2-7 0-2 1-6 6 - 2 - - 5 25 2-9 1-5 - 3 2 1 - 1 5 200 24-62 4-24 9-22 33 7 9 1 9 61

14/1 *Boulazac bat Bourg 91-72 Boulazac Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts A.McKenzie* 30 7-10 0-2 - 7 - 1 1 1 14 D.Monroe* 25 6-10 - 2-3 7 3 1 - 2 14 S.N’Joya* 22 4-8 2-4 4-4 2 6 - - 2 14 I.Soumahoro 20 4-8 3-7 1-2 1 - - - 1 12 Y.Gaillou* 22 4-8 0-2 3-3 2 1 - - 3 11 R.Ayers* 23 3-7 2-5 - 3 1 1 - - 8 A.Kerckhof 18 3-4 2-3 - 2 1 1 - - 8 F.Adjiwanou 22 1-3 - 3-5 5 3 2 2 1 5 T.Dubiez 15 1-3 1-2 2-2 - 1 - - - 5 M.Cheriet 3 0-2 0-1 - - 2 - - - Total 200 33-63 10-26 15-19 29 18 6 3 10 91 Bourg Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts A.Tsagarakis 27 3-5 2-3 13-13 2 3 - - - 21 C.Koma* 31 5-12 0-2 4-8 6 - - 1 2 14 J.Cornley* 30 5-9 2-4 - 5 - - 1 4 12 J.Delhomme* 36 4-6 0-1 - 4 7 - - 1 8 R.Chery* 31 3-6 0-1 2-4 2 - 1 - 3 8 O.Da Silveira 7 3-3 - 2 - - - 2 6 J.Sanchez 22 1-2 0-1 1-3 3 1 1 - 1 3 C.Ferchaud* 16 0-2 0-1 - 1 1 1 - - Total 200 24-45 4-13 20-28 25 12 3 2 13 72 14/1 *Saint-Vallier bat Nantes 96-74 Saint-Vallier Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts L.Prowell* 34 7-14 1-2 4-4 10 1 3 1 2 19 D.Denave* 25 5-11 3-7 2-4 1 2 - - 3 15 H.Disy 20 6-7 - 2-2 9 1 - - 4 14 K.Shiloh* 33 6-9 1-3 - 6 9 3 - 2 13 D.Diarra* 20 4-7 3-4 - 6 - 1 - 1 11 S.Barrett* 30 3-6 0-2 4-6 9 6 - - 3 10 F.Tortosa 17 3-5 2-4 1-2 1 1 2 - 1 9 J.Péricard 1 1-1 1-1 - - - - - - 3 Y.Zonnet 6 1-2 - 2 - 1 - 2 2 M.Toti 12 0-1 - - 1 - - 2 F.Corneo 2 - - 2 - - - Total 200 36-63 11-23 13-18 44 23 10 1 20 96 Nantes Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts D.Fergerson* 32 6-14 2-7 2-3 1 4 3 - 3 16 A.Charles* 20 5-7 3-5 - 3 2 3 - 3 13 G.Watt 16 3-6 1-2 5-10 4 1 2 - - 12 D.Ramseyer* 31 4-11 - 3-3 3 - 1 2 5 11 N.Gayon* 27 3-10 1-6 2-2 4 2 1 - 2 9 M.Badiane* 30 2-4 - 2-2 4 - 1 1 1 6 M.Drame 17 2-5 0-1 - 1 - 1 - 2 4 K.Morlende 14 1-2 1-2 - - - - - 1 3 K.Idomenee 9 0-1 - 1 1 1 - 2 J.Douillet 4 - - - - - - Total 200 26-60 8-23 14-20 21 10 13 3 19 74 14/1 Bordeaux bat *Quimper 78-74 Quimper Min Tirs 3pts LF Rb Pd In Co Bp Pts P.Paelay* 31 7-13 1-4 5-7 5 - 3 - 1 20 A.Lovedale* 25 6-10 - 2-3 1 1 - - - 14 A.McCoy* 32 4-11 1-6 1-1 1 1 2 - - 10 A.Salmon* 26 2-6 2-6 - 2 1 - 1 - 6 G.Lessort 16 2-4 1-1 1-2 2 1 - 1 - 6 W.Molas 11 3-4 - 4 - 1 - 1 6 V.Mouillard* 26 2-7 1-5 - - 10 - - 1 5 F.Thibedore 19 2-7 1-3 - 5 - 1 - 1 5 A.Mendy 14 1-3 - 0-2 2 2 - - - 2 Total 200 29-65 7-25 9-15 22 16 7 2 4 74


11

CHIFFRES Bordeaux Min J.Nzeulie* 24 B.Elisabeth-Mesnager 20 K.Cunningham* 31 G.Darrigand 33 M.Doubal* 26 S.Driss* 31 J.Ford* 20 R.Dardaine 15 Total 200

Tirs 7-10 5-5 5-5 4-9 3-10 2-4 1-4 1-5 28-52

3pts 2-3 1-1 2-5 3-7 1-2 0-2 9-20

14/1 *Vichy bat Fos Vichy Min Tirs 3pts D.Coleman* 32 5-14 2-5 W.Aka 29 5-13 2-7 E.Craven* 29 5-11 1-2 M.Jefferson* 20 5-7 M.Guichard* 30 5-8 1-2 A.Eito 21 4-7 2-2 S.Dondon 20 1-4 N.Faye* 19 0-1 Total 200 30-65 8-18 Fos Min Tirs 3pts S.Gay* 37 9-12 1-1 B.Clark* 33 6-13 3-8 K.Atamna* 31 3-8 1-6 E.Choquet* 28 2-9 1-3 M.Dia 24 3-6 1-1 P.Haquet* 26 2-7 0-3 M.Hachad 21 2-7 1-3 Total 200 27-62 8-25

LF Rb Pd 2-2 3 4-4 4 2-2 11 4 - 3 8 - - 1 3-3 4 4 1-1 1 1-2 2 2 13-14 28 19 LF Rb Pd 2-2 11 1 2-2 7 2 2-2 4 6 3-4 5 - 2 1 - 1 6 2-2 3 - - 11-12 33 16 LF Rb Pd 4-4 4 1 3-4 6 3 - 9 3 2-3 2 6 - 5 2 1-4 1 2 - 5 2 10-15 32 19

In 1 1

Co Bp Pts - 1 18 - - 15 1 3 12 - 4 10 - 1 9 - 1 8 - 1 3 2 - 3 3 11 78

In 4 1 1 1 1 8 In 3 3 2 1 9

79-72 Co Bp Pts - 2 14 - 2 14 - 1 13 1 3 13 - 2 11 - 3 10 - 1 4 - - 1 14 79 Co Bp Pts 2 1 23 - 2 18 - 2 7 - 2 7 - 2 7 1 1 5 - 1 5 3 11 72

Coupe de France 16e de finale 86-57

Mardi 10 janvier

Nanterre bat *Paris Levallois 99-90 *Cholet bat Poitiers 73-66 *Le Mans bat Pau-Lacq-Orthez 82-72 Hyères-Toulon bat *Saint-Étienne 71-56 86-81 *Saint-Vallier bat Dijon ASVEL bat *Vichy 87-67 Limoges bat *Cognac 87-85 Le Portel bat *Rouen 86-78 Le Havre bat *Orchies 86-83 Nancy bat *Bourg 86-65 Strasbourg bat *Châlons-Reims 73-60 Orléans bat *Souffelveyersheim 71-56 Restent à jouer, mardi 7 février

Denain – Chalon Antibes – Roanne Noir (Pro A) - Rouge(Pro B) - Bleu (N1)

ESPOIRS 14e journée

*Nancy bat Gravelines-Dunkerque 84-77 Le Mans bat *Cholet 93-84 *ASVEL bat Dijon 90-72 Hyères-Toulon bat *Chalon 65-61 *Orléans bat Le Havre 65-59 Poitiers bat *Paris Levallois 69-66 Pau-Lacq-Orthez bat *Roanne 93-79 *Strasbourg bat Nanterre 107-54 Classement : 1- GravelinesDunkerque, Nancy, Le Mans (11-3), 4- ASVEL (9-5), 5- Pau-Lacq-Orthez (8-5), 6- Hyères-Toulon, Strasbourg (8-6), 8- Paris Levallois, Orléans (7-7), 10- Cholet (6-7), 11- Roanne (6-8), 12- Chalon, Poitiers (5-8), 14- Le Havre (4-9), 15- Dijon (3-11), 16- Nanterre (0-13).

NATIONALE 1 16e journée

Orchies bat *Charleville 102-79 *Souffel. bat Centre Fédéral 102-64 Saint-Quentin bat *Chartres 86-62 Cognac bat *Montbrison 87-67 *Rueil bat Challans 86-75 *Le Puy bat Roche/Saint-Étienne 66-65 *Brest bat Clermont 90-57 Blois bat *Sorgues 100-93 *Liévin bat Angers 59-55 Classement : 1- Charleville (13-3), 2- Saint-Quentin (12-4), 3- Souffelweyersheim, Cognac (115), 5- Blois, Orchies, Sorgues (106), 8- Roche/Saint-Étienne, Challans, Brest (9-7), 11- Liévin, Angers (8-8),

EUROCHALLENGE LAST 16 Groupe I

TOP 16 1e journée Groupe E

*Oldenbourg bat Ventspils Roanne bat *Leiden

77-69 68-63

Groupe J

Joué le mercredi 18 janvier

*Chalon bat Szolnok *Alost bat Bonn

Olympiakos – CSKA Moscou Jeudi 19 janvier

Anadolu Efes – Galatasaray

85-64 98-86

ITALIE

Groupe F

Lega 16e journée

Joué le mercredi 18 janvier

Sienne – Bilbao

Trévise bat *Milan *Bologne bat Sienne *Caserte bat Biella Teramo bat *Casale Monferrato *Varèse bat Avellino Pesaro bat *Rome *Montegranaro bat Cantu *Venise bat Sassari

Jeudi 19 janvier

Malaga – Real Madrid

Groupe G Joué le mercredi 18 janvier

Kazan – Fenerbahçe Jeudi 19 janvier

Groupe H

81-80 75-71 90-76 62-60 94-78 77-73 89-73 91-71

17e journée

Jeudi 19 janvier

*Cantu bat Bologne 78-72 *Trévise bat Crémone 68-62 *Sienne bat Montegranaro 96-84 *Sassari bat Caserte 74-56 *Biella bat Milan 84-76 *Pesaro bat Casale Monferrato 79-72 *Teramo bat Varèse 81-75 84-63 *Avelino bat Venise Classement : 1- Sienne (12-4), 2Pesaro, Cantu, Milan, Bologne (10-6), 6- Avellino, Venise (9-7), 8- Sassari, Varèse, Biella (8-8), 11- Caserte, Trévise, Rome (7-9), 14- Teramo,

Kaunas – Maccabi Tel-Aviv Barcelone – Cantu

EUROCUP LAST 16 2e journée Mardi 24 janvier

Groupe I

Nymburk – Gravelines-Dk Valencia – VEF Riga

Groupe J

Khimki Moscou – ASVEL Donetsk – Aris Salonique

NBA : CLASSEMENTS CONFÉRENCE eST 1 2 4 5 6 7 8 9 11 12 15

Équipes

MJ V-D

Chicago Philadelphia Indiana Orlando Atlanta Miami New York Cleveland Milwaukee Boston Toronto Detroit New Jersey Charlotte Washington

14 12 12 11 13 12 12 11 11 11 13 13 13 13 12

12-2 9-3 9-3 8-3 9-4 8-4 6-6 5-6 4-7 4-7 4-9 3-10 3-10 3-10 1-11

%

Dom.

Ext.

Pour Contre Écart Série 10 der.

85,7 75,0 75,0 72,7 69,2 66,7 50,0 45,5 36,4 36,4 30,8 23,1 23,1 23,1 8,3

5-0 5-0 5-0 4-1 5-1 3-1 3-2 2-1 4-0 3-3 2-4 2-5 0-4 2-5 1-5

7-2 4-3 4-3 4-2 4-3 5-3 3-4 3-5 0-7 1-4 2-5 1-5 3-6 1-5 0-6

94,1 101,3 93,2 98,3 98,8 106,2 94,0 96,0 92,5 89,9 86,2 85,4 91,5 91,0 84,6

%

Dom.

Ext.

Pour Contre Écart Série 10 der.

84,6 69,2 66,7 66,7 64,3 61,5 61,5 58,3 45,5 41,7 33,3 33,3 33,3 30,8 25,0

6-1 9-0 5-1 6-1 8-1 6-2 6-2 6-1 4-2 4-1 3-4 3-4 2-5 3-3 1-5

5-1 0-4 1-2 2-3 1-4 2-3 2-3 1-4 1-4 1-6 1-4 1-4 2-3 1-6 2-4

100,3 100,8 99,1 94,7 94,7 104,1 94,3 99,1 92,8 96,0 93,8 94,8 94,3 90,5 87,5

83,8 86,2 88,9 93,3 91,5 99,3 94,6 95,5 95,5 92,1 91,8 94,6 100,7 102,2 96,8

+10,3 +15,2 +4,3 +5,0 +7,3 +6,8 -0,6 +0,5 -3,0 -2,2 -5,6 -9,2 -9,2 -11,2 -12,2

5 v. 2 v. 3 v. 3 v. 2 v. 3 d. 2 d. 1 d. 1 d. 4 d. 4 d. 1 d. 1 d. 1 v. 3 d.

9-1 8-2 7-3 8-2 6-4 6-4 5-5 5-5 4-6 4-6 3-7 3-7 2-8 2-8 1-9

CONFÉRENCE OueST 1 2 3 5 6 8 9 10 11 14 15

Équipes

MJ V-D

Oklahoma City San Antonio L.A. Clippers Utah L.A. Lakers Denver Dallas Portland Memphis Houston Phoenix Golden State Minnesota Sacramento New Orleans

13 13 9 12 14 13 13 12 11 12 12 12 12 13 12

11-2 9-4 6-3 8-4 9-5 8-5 8-5 7-5 5-6 5-7 4-8 4-8 4-8 4-9 3-9

Montegranaro (6-10), 16- Crémone (5-11), 17- Casale Monferrato (4-12).

ESPAGNE

1e journée

EUROLEAGUE

Milan – Panathinaikos

Dimanche 8 janvier

Gravelines-DK bat *Évreux

13- Angers (7-9), 14- Rueil (6-10), 15Clermont (5-11), 16- Le Puy (4-12), 17- Centre Fédéral, Montbrison (1-15).

95,6 95,2 96,2 94,7 90,8 98,7 89,7 96,3 94,4 98,6 95,3 99,6 93,7 102,0 92,4

+4,7 +5,6 +2,9 0 +3,9 +5,4 +4,6 +2,8 -1,5 -2,6 -1,5 -4,8 +0,7 -11,5 -4,9

6 v. 3 v. 2 v. 2 v. 1 d. 1 d. 5 v. 3 d. 2 v. 2 v. 4 d. 1 v. 1 d. 2 d. 3 d.

8-2 7-3 6-3 8-2 7-3 6-4 8-2 5-5 5-5 4-6 4-6 3-7 4-6 3-7 1-9

Liga Endesa 16e journée

Bilbao bat *Valladolid 81-73 *Malaga bat Murcie 87-79 Fuenlabrada bat *Valencia 76-69 Manresa bat *Vitoria 76-65 *Saragosse bat Badalone 96-73 *Gran Canaria bat Estudiantes 73-65 Séville bat *Obradoiro 77-70 Barcelone bat *Saint-Sébastien 71-56 Real Madrid bat *Alicante 92-86 Classement : 1- Real Madrid, Barcelone (13-3), 3- Malaga, Vitoria (12-4), 5- Alicante (11-5), 6- Séville (9-7), 7- Valencia, Saragosse, Fuenlabrada (8-8), 10- Saint-Sébastien, Bilbao, Manresa (7-9), 13- Gran Canaria, Estudiantes Madrid (6-10), 15- Badalone (5-11), 16- Obradoiro, Murcie, Valladolid (4-12).

Féminines LFB 16e journée

*Villeneuve d’Ascq bat Arras 75-73 Charleville bat *Nice 66-59 *Challes bat Lyon 73-58 66-57 *Tarbes bat Saint-Amand *Nantes-Rezé bat Aix-en-Provence 60-58 Bourges bat *Basket Landes 46-41 83-60 *Montpellier bat Mondeville Classement : 1- Challes, LattesMontpellier (13-3), 3- Bourges (11-4), 4- Mondeville (10-6), 5- Basket Landes (8-7), 6- Tarbes, Saint-Amand (8-8), 8- Charleville (7-8), 9- Nantes-Rezé (7-9), 10- Arras (6-9), 11- Villeneuve d’Ascq (6-10), 12- Aix-en-Provence, Lyon (5-11), 14- Nice (3-13).

LF2 15e journée

*Reims bat Léon-Trégor 73-59 83-66 *Voiron bat Dunkerque Roche bat *Centre Fédéral 73-54 Armentières bat *Graffenstaden 90-79 Calais bat *Laveyron 72-57 Perpignan bat *Limoges 71-38 Toulouse bat *Aplemont 71-47 Classement : 1- Perpignan (12-2), 2- Calais, Toulouse (11-4), 4- Roche

(10-5), 5- Voiron (9-6), 6- Armentières, Dunkerque (8-7), 8- Graffenstaden (7-7), 9- Léon-Trégor, Laveyron (7-8), 11- Aplemont (5-10), 12- Limoges (4-11), 13- Reims (3-12), 14- Centre Fédéral (2-13).

EUROLEAGUE 11e journée Groupe A

Ekaterinbourg bat *Kaunas 88-56 81-70 Valencia bat *Prague *Bourges bat Gdynia 65-49 *Galatasaray bat Györ 99-46 Classement : 1- Valencia, Galatasaray (9-2), 3- Ekaterinbourg (8-3), 4- Prague, Bourges (6-5), 6Gdynia, Kaunas, Györ (2-9).

Groupe B

Fenerbahçe bat *Sopron 78-62 98-69 Salamanque bat *Tarbes *Schio bat Polkowice 84-67 Classement : 1- Fenerbahçe (9-0), 2- Salamanque (7-3), 3- Orenbourg (6-3), 4- Schio (5-5), 5- Polkowice (3-6), 6- Sopron (3-7), 7- Tarbes (0-9).

Groupe C

*Cracovie bat Brno 80-64 *Kosice bat Tarente 68-56 *Rivas Madrid bat Lattes-Montpellier 82-63 Sparta&K Moscou bat *Gospic 79-60 Classement : 1- Cracovie (9-2), 2Sparta&K Moscou (8-3), 3- Kosice (7-4), 4- Rivas Madrid (6-5), 5- LattesMontpellier (5-6), 6- Tarente, Gospic (4-7), 8- Brno (1-10).

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12

ENTRETIEN

LES CONFESSIONS

D’ALAIN WEISZ

« J’AI EU LA HAINE » Encore largement fessé à Chalon le week-end dernier (104-76), le HTV coule à pic et, pénalité de trois points confirmée ou non, semble se diriger tout droit vers la Pro B. À la tête de ce navire à la dérive, Alain Weisz a accepté de se confier longuement dans nos colonnes. Ses joueurs, sa situation personnelle, ses relations avec le management du club, le technicien n’a éludé aucun sujet. Interview choc d’un coach qui, bien que personnellement touché, promet de tout donner jusqu’au terme de son contrat. Propos recueillis par Jérémy BARBIER, à Chalon

I

l y a huit mois, le HTV se hissait en playoffs fort d’un bilan équilibré (15-15). Pouvais-tu alors seulement imaginer la situation qui est celle de ton club aujourd’hui ? Franchement, non. On sortait d’une saison plus que bonne car nous avons joué les sept derniers matches sans Damir Krupalija, notre maître à jouer. On termine septième et le club changeait alors ses structures. Philippe Legname, qui a toujours été l’homme lige du club, avait trouvé un nouveau président. Et puis, quatre mois après, on s’est retrouvé en haillons. Quatre jours avant le début du championnat, le club a su, ou plutôt compris, que notre masse salariale n’était pas de 750.000 mais de 600.000 euros et que tout le recrutement fait devait être réduit. Le club a présenté des contrats au hasard. Nous nous sommes

retrouvés sans Zianveni, Dobbins et Gordon. Ça a été le coup de massue. Ce n’était pas tout a fait perdu mais quand Krupalija a eu une proposition de Bilbao et que le club a accepté uniquement pour récupérer son salaire et engager trois joueurs (Terrell Thomas, Rolan Roberts, Kareem Reid), j’ai compris que c’était mal barré. Je suis mal placé pour dire que c’est fini car je suis censé donner de l’énergie mais autant je ne me suis jamais dégonflé par le passé lorsqu’il fallait dire, malgré le petit budget, qu’on jouait les huit premières places, autant je me suis exprimé cette fois en disant que c’était perdu. Après, on bricole. Le chiffre le plus marquant ? On s’est entraîné sept fois avec dix joueurs depuis le 31 août. Très vite sont venus s’ajouter trois points de pénalité suite à ce budget surévalué et

présenté devant la DNCCG… Je n’incrimine pas la ligue qui a fait son travail. La seule chose qu’on puisse regretter, c’est qu’ils n’aient pas su avant que ce budget était si catastrophique. Cela nous aurait évités, je parle de l’équipe, de nous retrouver dans une situation qu’on considère comme un piège. C’est compliqué de gérer une saison quand les joueurs ne sont pas venus pour ça. On n’a pas calibré notre saison par rapport à cette situation de survie. On était plutôt sur une logique de continuité. Aujourd’hui, le quotidien semble compliqué à Toulon. En tant que coach, est-ce la saison la plus difficile de ta carrière ?

Non, ce n’est pas la plus difficile. Je vais te dire, la plus difficile, c’est la saison passée à Strasbourg


13

ENTRETIEN

de la bonne humeur. Je me retrouve comme quand j’étais entraîneur d’équipes scolaires lorsque le critère essentiel était que les joueurs aient envie de recommencer le basket en fin de saison. Nous ne sommes absolument pas dans une logique de compétition, même si on entend des discours différents. À défaut d’être la saison la plus difficile, c’est peut-être la plus frustrante ?

Je dois reconnaitre que pendant au moins deux mois, j’ai eu la haine. La haine, entre guillemets, de m’être fait baiser. J’ai eu le sentiment d’avoir trompé les joueurs que j’avais fait venir. J’ai essayé

s’illustrer individuellement, au détriment du collectif…

Quand on est dans cette situation, et c’est humain, on a tendance à vouloir sauver sa peau. Sauver sa peau, dans l’esprit des joueurs, ça veut dire marquer 20 points. Quand on est dans cet état d’esprit, on n’est pas dans celui d’être utile à l’équipe. Si nous arrivons à tirer quelques satisfactions de notre attaque, nous sommes ridicules en défense. Le chacun pour soi en attaque, à la limite, ça peut passer. Mais le chacun pour soi en défense, et bien on prend 100 points.

« Philippe Legname a fait promettre à Roland Palacios de ne pas me re-signer »

Hervé Bellenger/IS

Au quotidien, comment parviens-tu à maintenir les joueurs concernés ?

« Cette saison est très difficile car elle est absurde » lorsque je sortais de l’Euro 2003 qui s’était terminé comme on le sait. À ce moment, j’avais été atteint personnellement. Cette saison, elle est très difficile car elle est absurde. On sait que nous ne pouvons pas lutter à armes égales. On nous demande de ne pas faire de vagues, de fermer notre gueule et puis d’attendre la fin de la saison pour que le club soit admis en Pro B. C’est ça l’objectif du club et cela va à l’encontre de toute notion de compétition. Je m’évertue à faire en sorte que le groupe garde la bonne humeur. Des sourires, des rires… C’est la chanson de Zaz ! (Il sourit) De l’amour, de la joie,

J’ai la chance d’avoir un relationnel formidable avec eux. On n’a pas le droit de laisser tomber. On sait que quelque part on nous a laissés tomber et nous ne voulons pas faire la même chose. Alors certes, tout ça ne permet pas de gagner beaucoup de matches. Après, il faut tenir le langage de la vérité. Il ne s’agit pas de raconter des conneries à des joueurs qui connaissent très bien le niveau et qui savent où nous allons. On va sans doute faire dans les deux derniers du championnat, si ce n’est dernier. Je sais comment les coaches recrutent. Moi, si on me propose un joueur qui est à 20 points de moyenne en Turquie dans l’équipe dernière du championnat, je ne regarde même pas plus loin. Enfin, il y a aussi un sentiment de fierté. J’en parlais au maire de Toulon (Hubert Falco), car c’est lui le patron du club : « Monsieur le maire, cette année, on n’a pas l’équipe pour gagner. » Il m’a répondu : « si vous perdez, perdez dans la dignité. » On ne peut pas faire plus que ça. Malheureusement, dans ces conditions délicates, les joueurs semblent essayer de

En supposant que le HTV récupère les trois points de pénalité, le seul salut possible passera donc par la défense ?

Oui, par une prise de conscience de la nécessité de défendre ensemble. La défense, c’est plus collectif que l’attaque. En attaque, on peut toujours s’en sortir par une virtuosité. Celui qui est capable de se créer son tir, il peut s’en sortir. En défense, sans collectif, on ne peut pas. Si ces trois points nous sont rendus, ce sera peut-être un déclic. On se dira que nous ne sommes qu’à deux ou trois matches du maintien. Le groupe devant nous ne gagne pas beaucoup mais les adversaires sont quand même à quatre victoires. Il faut compter que le maintien se jouera sans doute avec neuf victoires. Vu notre effectif, il y a des équipes qu’on ne peut pas jouer. Sur les autres matches, il faudrait faire carton plein. Un petit mot sur ton effectif. Suite au départ de Damir Krupalija, Thomas Terrell et Rolan Roberts ont été engagés, Kareem Reid prolongé. As-tu personnellement choisi ces joueurs ?

Non. Pas même consulté ?

Non. Le club a été repris aujourd’hui, dans toutes ses décisions, par Philippe Legname (*). Le groupe initial, divisé par deux, c’est moi qui l’avais fait avec l’assentiment du président. J’aurais sans doute été d’accord pour que Kareem Reid reste mais sur Thomas Terrell et Rolan Roberts, je n’ai pas eu le choix. C’était ça ou rien d’autre. Aujourd’hui, les décisions prises sont complètement unilatérales. Et les joueurs engagés n’avaient pas le bon profil ?

C’est difficile de porter une évaluation négative mais quand on remplace Damir Krupalija par Rolan Roberts et Thomas Terrell, ce n’est pas la même cylindrée. Cela fait du nombre mais aujourd’hui, Terrell n’est plus un joueur de Pro A. Rolan Roberts jouait en N1 l’an dernier. Qu’est-ce que je peux dire ? Les garçons sont délicieux mais on les met devant une montagne qu’ils ne peuvent plus franchir.

▼ ▼ ▼

de travailler sur moi-même. On est dans une période nationale difficile et, malgré tout, on reste des privilégiés. Mais il a fallu que j’aille aussi loin que ça dans l’analyse pour m’apaiser. Tous les collègues que je croise demandent comment je fais. Je fais parce que je ne veux pas abandonner, parce qu’on ne mange pas tous les jours du caviar, même si on n’en a pas mangé pendant quatre ans, loin de là. Aujourd’hui, on se retrouve au pain et à l’eau. Sur ce plan, c’est effectivement la saison la plus frustrante de ma carrière. Malgré tout, il faut rester vigilant car à cette situation d’humilité à laquelle on nous a réduits peut très vite succéder une situation d’humiliation. On a déjà pris 50 points à Gravelines, 30 à Strasbourg. Même si nous savons que nous n’avons pas les mêmes moyens, c’est dur de digérer ça. Je ne pense pas qu’à moi dans cette situation, je pense aux joueurs qui ont une carrière à gérer, une valeur à confirmer.


▼ ▼ ▼

14

ENTRETIEN

Face à tous ces revers, quelle est l’ambiance lors des matches à domicile ? Triste à pleurer ?

Legname qui a mis en place Roland Palacios et aujourd’hui, c’est Philippe Legname qui le bordure.

Oui, c’est triste à pleurer. Sauf contre l’ASVEL où nous avons vendu Tony Parker. Il y a aussi eu un peu de monde après Noël pour Nancy mais sinon, c’est triste. Ceci étant, je trouve les gens très positifs. On ne connait quasiment que des défaites et, pourtant, nous n’avons pas encore été sifflés. Ils sont compréhensifs car nous sommes quand même une équipe qui vit totalement des subsides des collectivités locales. On peut considérer que le public paie deux fois : par ses impôts puis à l’entrée.

Pourtant, lors de l’arrivée du nouveau président la saison dernière, le discours était très ambitieux. Tu y croyais ?

Petite anecdote pécuniaire justement, le syndicat des joueurs a indiqué via Twitter que les paires de basket des joueurs avaient été offertes par Johan Petro. Estce vrai ? La situation est à ce point ?

La première des choses, c’était monter le budget à quatre millions et un titre de champion de France dans les trois ans. Déjà, je me suis dit que quatre millions ne permettent pas d’être champion de France. Ensuite, pour le basket, je savais que le terreau toulonnais n’était pas facile à remuer.

Philippe Legname a fait promettre à Roland Palacios de ne pas me resigner. C’est la première des choses. Je pense que Philippe Legname a d’autres plans. C’est une situation très difficile à comprendre car on a un président qui s’est effacé complètement et Philippe Legname qui prend toutes les décisions au titre de l’ancienneté. Pourquoi pas ? S’il arrive à relancer le club… Mais c’est très difficile à comprendre car c’est Philippe

Oui. Bon, honnêtement, ce n’est pas idéal pour être motivé. Cinq ans dans un club, c’est du temps. Je ne me plains pas de cette décision mais il ne faut pas la prendre comme si j’étais un banni. Quand je suis arrivé au club, il était seizième, sauvé grâce au goalaverage contre Besançon. Ensuite, on a fait 6e, deux fois 11e, puis 7e. On était bien et malgré cela, le club n’a pas progressé d’un iota. C’est un euphémisme… C’est vrai que je n’ai jamais senti de joie excessive quand on était qualifié pour une coupe d’Europe ou même l’année passée lorsque nous allons jouer le dernier match des playoffs à Nancy et que le club a réussi à ne pas qualifier Dane Watts. Honnêtement, je n’ai jamais ressenti une grande adhésion. C’est un terrible constat d’échec, un gâchis total. Sans même parler de la récupération hypothétique de vos points, qu’attends-tu de la deuxième partie de saison ?

Oui, c’est vrai. Pour le moment, les chaussures qui sont prévues dans la convention n’ont pas été payées. Je ne veux pas dénigrer complètement car je suppose que les gens ne font pas exprès, mais aujourd’hui, on n’a pas un fonctionnement de club professionnel. Et c’est vrai, nos chaussures jaune et bleu sont un cadeau de Johan Petro. Aujourd’hui, quelles sont tes relations avec Roland Palacios, le président, et Philippe Legname, le directeur général ?

Donc concrètement, tu l’as su dès le mois d’octobre ? Le timing est étrange, non ?

Bon, je me suis dit qu’il devait avoir ses entrées qui font que cela allait se passer comme ça. Et puis quand je vois que quatre jours avant le début du championnat nous sommes obligés de diviser l’équipe par deux, je me dis qu’il y a du Kachkar*

« On ne récupère pas facilement d’une saison comme celle-là » derrière tout ça. Qu’est-ce qui se passe ? De notre côté, il ne faut pas qu’on fasse de vagues, qu’on joue, qu’on obéisse et puis c’est tout. Les hommes en 2012 ne fonctionnent plus comme ça. Il faut des échanges, il faut expliquer. Quand les joueurs ne sont pas payés à date précise, il faut expliquer pourquoi. Et puis il faut expliquer à quelle date ils vont l’être. Mi-décembre, le directeur général a réuni joueurs et staff pour évoquer la situation. Quel était le mot d’ordre ? L’union sacrée ?

L’union sacrée, qu’il fallait y croire parce que les trois points allaient nous être restitués et que c’était le dernier mois que nous n’étions pas payés à date voulue.

Du jeu amélioré, du vrai basket. Je l’ai dit aux joueurs, nous avons fait 13 matches de All-Star Game. Un coup à toi, un coup à moi. J’aimerais qu’on fasse du basket et qu’on puisse se dire en fin d’année que nous avons progressé. Sur le plan individuel et dans une perspective d’avenir, as-tu peur que cette saison te porte préjudice ?

C’est évident. Les paramètres qui peuvent expliquer une mauvaise saison sont considérés sur le moment mais après, on reste les joueurs et l’entraîneur qui ont été derniers du championnat. Je le sais très bien. C’est pour ça que je te disais au début que j’ai eu la haine. Je connais suffisamment ce niveau pour savoir qu’on ne récupère pas facilement d’une saison comme celle-là. Qu’espères-tu pour la suite de ta carrière ? Une situation sportive plus saine j’imagine ?

Je ne veux pas rester sur cette année-là. Franchement, je pense ne pas avoir mérité ça au HTV. Je suis encore frais, je me sens jeune, enthousiaste. Je n’ai jamais fait cas du standing des clubs. Ce que je recherchais, c’était la possibilité de faire une performance. Cela peut-être en visant le titre ou en remontant un club. Maintenant, ce n’est pas moi qui suis décideur. On verra. Je ne fais pas d’appel au peuple, il se passera ce qui se passera. J’en parlais récemment avec Mourad Boudjellal, le président du RCT, et il m’avait dit cette très belle phrase : « Fais confiance à la vie ! » Et bien voila, je fais confiance à la vie. n

Et la situation a changé ?

Non. Les engagements ne sont pas tenus, c’est tout. Mais c’est un discours qu’on entend chaque mois depuis longtemps. À quel moment as-tu vraiment su que tu ne faisais plus partie des plans du club ?

Quand le président Palacios m’a dit que le retour de Philippe Legname** était conditionné par le fait qu’Alain Weisz ne re-signe pas. Hervé Bellenger/IS

(*) Homme d’affaires canadien condamné par le tribunal correctionnel de Paris pour escroquerie en juin 2011 suite à l’offre de reprise – avortée – de l’Olympique de Marseille en 2007. (**) Après avoir quitté son poste de directeur général en juin 2011 peu après la nomination de Roland Palacios à la présidence du HTV, Philippe Legname a finalement retrouvé sa fonction de D.G. le 17 octobre dernier.


Pascal Allée/Hot Sports

échos FRANCE

SIGNATURES EN LNB

Ralph Mims ne sera pas pictavien.

MIMS NE VIENDRA PAS

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ésireux de se renforcer en vue du maintien, notamment au poste d’arrière où Rasheed Wright déçoit beaucoup, Poitiers avait cru faire la bonne affaire en faisant venir Ralph Mims. Sauf que l’ancien scoreur de Roanne (15,0 pts en 2009-10) n’a finalement pas été conservé, la faute à des tests jugés insuffisants. « On savait que c’était un risque parce qu’il n’avait plus joué depuis plus d’un an mais par rapport à notre budget, on voulait quand même le voir », détaillait Ruddy Nelhomme mardi matin pour BasketNews. « Il nous fallait un joueur en état de jouer et Ralph ne l’est pas. » Blessé au ligament croisé du genou en début de saison dernière avec Nancy, Mims n’a donc pas récupéré, et Poitiers se retrouve à la case départ. « On cherche toujours un joueur polyvalent sur le secteur extérieur », poursuit Nelhomme. « Ce ne sera sans doute pas un joueur aussi fort en attaque que Mims, on a différentes propositions mais par rapport à l’enveloppe qu’on a et ce qui est disponible sur le marché, ce n’est pas facile. » Si Nelhomme espérait une arrivée pour la réception de Hyères-Toulon la semaine prochaine, le déplacement à Pau ce weekend se fera donc avec le groupe actuel, amputé de Yann Devéhat touché à la cheville.

Houston à Cholet À Cholet en revanche, la venue de Kevin Houston (1,79 m, 26 ans) en qualité de pigiste médical de Demetris Nichols a été confirmée. Passé par Rouen et Hyères-Toulon (12,1 pts et 3,8 pds l’an dernier

dans le Var), le meneur évoluait à Chypre depuis le début de saison. Il devrait pouvoir affronter son ancien club dès samedi sous réserve de qualification de la ligue. Celle-ci a cependant déjà entériné le transfert de Guillaume Pons à Évreux. En mal de temps de jeu (1,7 pt et 2,1 d’éval en 9 minutes avec Nanterre), l’arrière a joué son dernier match à Strasbourg sous ses anciennes couleurs et retrouve une Pro B qu’il a remportée en juin dernier. Pro B toujours, à Bordeaux plus précisément, où le meneur américain Chris Dunn (1,89 m, 27 ans) s’est engagé jusqu’au 12 février prochain pour pallier la blessure d’O’Darien Bassett. Un choix a priori sécurisé puisque Dunn connaît la division (trois saisons avec Aix-Maurienne) où il s’est toujours montré à son avantage (15,1 pts et 3,8 rbds l’an dernier en Savoie). Enfin, Rouen n’a toujours pas trouvé la perle rare que le club recherchait. La semaine dernière, le président Jean Prouin annonçait avoir mis la main sur « un joueur intéressant » en la personne de Kevin Swinton, intérieur de 2,04 m qui avait plutôt fait bonne figure en début de saison à Massagno en Suisse (14,0 pts et 7,0 rbds), club qu’il a quitté après s’être blessé au doigt. Sauf que d’après Paris Normandie, le joueur, mis à l’essai contre des espoirs du club, se serait rapidement trouvé totalement largué. « Il devait venir de la même université que Mims », aurait lâché en guise de boutade Michel Veyronnet à nos confrères normands. Malgré les mauvais résultats, on conserve visiblement le sens de l’humour à Rouen. n Florent de LAMBERTERIE

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échos FRANCE

16e FINALE COUPE DE FRANCE

LA SURPRISE SAINT-VALLIER « Pas trop surpris »

« Les écarts entre la N1, la Pro B et la Pro A ne sont plus si importants »

Nos équipes Tarkett Sports sont à votre disposition pour vous aider dans vos projets de sols sportifs :

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Thomas BERJOAN

Les résultats des 16e sont en page 11.

Photo Hervé Bellenger/IS

«

On a fait le match parfait à tous les niveaux ! » Laurent Pluvy avait le sourire en repensant au match de mardi dernier en Coupe (victoire 86-81 sur Dijon). Parce qu’il avait gagné, évidemment, contre une équipe qui restait sur une dynamique intéressante en Pro A, mais pas seulement. Un match de Coupe, c’est spécial. « Ce n’est jamais évident, surtout après une trêve », nous explique l’ancien joueur de l’ASVEL devenu entraîneur. « On voulait reprendre des sensations, faire tourner l’effectif, que tout le monde participe à la fête. Après, on voulait aussi jouer le match bien sûr. Mais on sait très bien qu’on ne gagnera pas la Coupe, donc on le fait pour se faire plaisir, faire plaisir au public, ne pas être ridicule, éviter les blessures… c’est compliqué quoi ! » Ça a surtout été compliqué pour Dijon ! Après une bonne entame (17-24 pour la JDA après 10 minutes), les hommes de coach Jean-Louis Borg ont raté le coche. Laurent Pluvy « On est à -6 à la mi-temps alors qu’on n’est pas en rythme », précise Pluvy. « Dijon défensive, on s’est enflammé. Dijon a fait n’a pas su résister à la réaction du trio contrôle sans tuer le match non plus, alors tourner son effectif, comme nous, mais ils LaQuan Prowell l’ancien Parisien (14 pts qu’ils sont dominateurs. En deuxième, on l’ont joué. Ils ne l’ont pas galvaudé. » Pour et 13 rbds), Harry Disy (16 pts et 8 rbds) et aEncart retrouvé de la course, l’agressivité 10:16 autant, référencée de la JDA Sefton Barrett (19 pts). Pub 1/3 de 17/01/12 Pagela défense 1

Si Orchies (N1) et Cognac (N1) ont respectivement donné du fil à retordre au Havre (Pro A) et à Limoges (Pro B), Saint-Vallier est la seule équipe à avoir bousculé la hiérarchie. « Je ne suis pas trop surpris non plus », nous explique le coach victorieux. « Parce que je trouve que les écarts de niveau des joueurs entre la N1, la Pro B et la Pro A ne sont plus si importants que ça. Ce n’est pas surprenant que les joueurs français arrivent à faire des bonnes performances en Coupe. » Depuis un gros mois, Saint-Vallier tourne bien. Très bien même. Après un début de saison compliqué (5 défaites sur les 8 premiers matches), l’équipe venait d’enchaîner au moment du match contre Dijon 6 succès sur ses 7 derniers matches en Pro B. « Cette victoire, c’est bien parce qu’on reste sur la dynamique », concède coach Laurent. « Mais ce n’est pas parce qu’on a battu une équipe de Pro A qu’il faut se croire arrivés ! » La Coupe est considérée comme un extra. Un bon moment. « La qualification ça met un coup de projecteur sur le club, c’est sympa », admet l’entraineur de Saint-Vallier. « En Coupe, on préfère toujours jouer une Pro A qu’une N1, ça fait toujours plaisir de voir ce qu’on est capable de faire contre une belle équipe de Pro A. Pour la suite, si on pouvait choper un derby, Roanne ou Villeurbanne, ce serait l’idéal. Et puis une fois sur le terrain, on se dit pourquoi pas ! » n

*UNE EXPÉRIENCE UNIQUE DU SOL SPORTIF

L’équipe de coach Laurent Pluvy a réussi le seul « upset » d’un club de Pro A. Avant la finale à Bercy, avant le trophée, c’est ça le charme de la Coupe !


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NATIONALE 1

CHARLEVILLE LEADER EN N1

BIENVENUE

À CHARNEUXVILLE

est bien dans son rôle, l’équipe vit assez bien dans cette organisation. Le groupe est sain. Oui, c’est une saison plaisir. Cela fait très longtemps que je suis dans le milieu. Le plaisir de gagner, ça reste notre moteur. » Avant de caler contre Orchies le week-end dernier (79-102), l’Étoile restait sur neuf victoires. Elle n’avait cédé que deux fois, de peu, à Chartres et Souffelweyersheim. Meilleure attaque de N1 (86,6 pts), première aux passes (18,3), première à l’évaluation (96,2), l’équipe est joueuse et complète sur toute la ligne. Le scoring est bien réparti avec six joueurs au-delà des 10 points de moyenne. L’aérien Toney apporte une touche de spectacle tandis que Corey Belser, le 4e scoreur (17,3 pts) et 5e à l’éval’ de N1 (18,0) est candidat au titre de MVP étranger du championnat. Pour la petite histoire, l’Américain a signé à Charleville pour se rapprocher de sa compagne, Zoi Dimitrakou, joueuse au Flammes Carolos en LFB.

Relégué après une saison calamiteuse en Pro B (6v-28d), Charleville est reparti sur un nouveau projet avec Francis Charneux aux commandes. Et ça marche du feu de dieu ! Après 16 journées, malgré une défaite à domicile ce week-end contre Orchies – « ils ont été plus forts, ils ont résolu tout ce qu’on leur a proposé défensivement avec brio » –, l’Étoile est seul leader de Nationale 1. Par Antoine LESSARD

E

Le sportif en avance sur le reste

H.Bellenger/IS, P.Allée/Hot Sports, J.F. Mollière

n janvier 2011, Francis Charneux est appelé au chevet de l’Étoile pour tenter de redresser une situation quasi désespérée, 14 défaites sur les 17 matches de la phase aller. Avec un effectif inchangé, le fossé s’avère très vite impossible à combler. Le club choisit – officieusement – de faire une croix sur la fin de saison, « de faire une descente propre, sans creuser un trou dans son budget, pour mieux rebondir en Nationale 1 », nous explique Charneux. Au mois de mai, le coach est reconduit pour deux saisons supplémentaires, avec pour mission de retrouver la Pro B sous deux ans. « Avec le 7-8e budget de N1, l’objectif cette saison était d’être dans les huit premiers », rappelle Charneux. Son équipe va faire beaucoup mieux. Leader à michampionnat, elle est en position de reprendre l’ascenseur pour la Pro B avec un an d’avance. Un peu à la surprise générale tant le recrutement ne payait pas de mine. Le club a fait son marché en N1 (Fabien Calvez, Damien Pistre et Cyril Guillarme), chez les espoirs (Fred Bourdillon vient de Chalon), en Finlande (Corey Belser), en Angleterre (Tafari Toney) et… à Pôle Emploi (Nicolas Racon était au chômage après une saison blanche). Sept nouveaux joueurs autour du seul restant, Namory Boundy (2,01 m, 21 ans). « Mais dès les matches de préparation, l’équipe a montré beaucoup de générosité, d’attention, de volonté, l’envie d’être ensemble. Des choses qu’on ne maîtrise pas », souligne Charneux. L’homme a

« Ces résultats sont un peu inespérés » Francis Charneux

suffisamment de bouteille – ses débuts de coach datent de 1985 à Reims – pour apprécier à sa juste valeur le comportement de ses troupes. « Chacun

Entre les deux clubs pros de Charleville, les relations ne sont pas franchement au beau fixe. Dernier exemple en date, le dossier de la salle. Sur décision de l’agglomération, le FCBA a prêté aux garçons « sa » salle Bayard, plus spacieuse et accueillante que celle de l’Étoile, l’exiguë Dubois-Crancé. Mais seulement pour les cinq premiers matches de la saison comme le prévoyait l’accord. Pas un de plus ! Preuve que le dossier est sensible, le GM, Gil Bianco, avait carrément mis son avenir dans la balance. « Si on retourne à Dubois Crancé, j’arrête à la fin de la saison ! » Pourtant, l’Étoile a bel et bien retrouvé son quotidien à Dubois Crancé depuis décembre. « Je ne vois pas comment le fait d’utiliser un édifice public les samedis soirs où il est inoccupé peut gêner qui que ce soit. Beaucoup de villes en France connaissent la même situation », s’est ému le président Blocquaux dans les colonnes du journal L’Union. Les clubs réussiront-ils à s’entendre le jour où une nouvelle arène, commune, sera érigée dans la préfecture des Ardennes ? C’est à voir. En attendant cette nouvelle salle, coach Charneux milite pour que son club se structure en coulisse. « C’est le moment pour les dirigeants de développer ce club pour qu’il soit prêt à rebondir avec ces résultats un peu inespérés ». À Charleville, le sportif est en avance sur le reste et cela ne date pas d’hier. « Déjà quand j’y étais, en 1970, c’était le sportif qui tirait tout. Or, le sportif, c’est une courroie de transmission mais il faut que les moteurs soient prêts à tourner. » n


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ENTRETIENS

AJINÇA ET SY, REVENIR P ALEXIS AJINÇA (STRASBOURG)

« JE VEUX JOUER » Q

uelles sont les raisons qui t’ont fait choisir Strasbourg ?

J’ai choisi Strasbourg parce que j’avais du temps de jeu à la clé, j’avais une bonne situation autour aussi, puisque j’ai mon meilleur ami qui joue à Souffelweyersheim (Jessie Begarin, passé par les équipes de France de jeunes en même temps qu’Alexis, ndlr). Ensuite, il y a eu des polémiques, on a dit que je venais ici pour pouvoir jouer en équipe de France, parce que Vincent Collet est le sélectionneur. Pour être clair, on n’en a jamais parlé avec Vincent, même pas au téléphone, on n’a jamais abordé le sujet. L’équipe de France, c’est un autre objectif que je pourrai peut-être atteindre l’été prochain mais, avec Vincent, on est uniquement centré sur la SIG.

puis, avec le coach, on partage les mêmes objectifs de club : faire monter cette équipe au classement et je pense que c’est possible. Si j’arrive dans une équipe déjà faite, déjà dans le haut de tableau, il n’y a pas vraiment d’attente. Je ne vois pas trop l’intérêt, je préfère l’idée de faire progresser une équipe.

vraiment le critère du temps de jeu qui m’a conduit vers Strasbourg parce que j’ai l’objectif de retourner aux États-Unis un jour ou l’autre et si je fais une bonne saison, je pourrai peut-être y retourner dès l’été prochain. Mais pour cela, il me fallait du temps de jeu. Tu n’as pas songé à rejoindre une équipe qui joue le haut de tableau ?

Malgré la victoire et une bonne prestation, on t’a vu frustré de n’avoir pris que quatre rebonds, comme si tu n’étais pas satisfait de ton match.

Tout peut changer. Hier (contre Nanterre) on a proposé un jeu qui était intéressant. Je pense que ma venue va booster deux, trois gars et

Non, je ne suis pas content. Il y a un objectif que je m’impose vraiment c’est de finir chaque match avec un minimum de dix rebonds. En Coupe de France (contre Châlons-Reims) je prends huit rebonds même s’il y en a six qui ont été mis à l’équipe. Je sais très bien que j’en ai pris plus que huit mais je veux absolument que ce soit marqué sur la feuille. Je ne joue pas pour les stats mais pour moi-même et c’est un objectif que je me suis fixé. Si je n’ai pas mes dix rebonds, pour moi je n’ai pas fait un bond match.

Il y avait pourtant d’autres clubs sur les rangs ?

Il y avait trois choix : Nancy, Strasbourg et l’ASVEL. À Nancy, il y avait déjà beaucoup d’intérieurs. Akingbala joue beaucoup de minutes, c’était donc un peu difficile même s’ils me proposaient un plus gros contrat financièrement parlant. Moi, je veux jouer. L’argent, je n’en ai pas rien à foutre mais je préfère jouer que de prendre une grosse somme. Il y avait aussi l’ASVEL, un club avec des joueurs que je connais bien comme Kim Tillie et Edwin Jackson, en plus c’était juste à côté de chez ma mère donc c’était parfait. Mais niveau temps de jeu, il y avait déjà Armstong, Kim Tillie… C’est

« Être en bout de banc, c’est quelque chose qui me soûle un peu maintenant »

Tu as cependant pris tout de suite une place importante dans cette équipe, ce qui n’était pas le cas ces trois dernières saisons en NBA. Pourquoi alors vouloir à tout prix y retourner ?

Parce que c’est mon objectif. Quand je suis parti de France, je voulais devenir une rotation en NBA et ça ne s’est fait que lors de ma dernière année, en fin de saison, avec Toronto. C’est donc un objectif que je n’ai pas vraiment atteint. Je veux persister là-dedans. Quitte à ce qu’on ne te propose qu’une place de bout de banc ?

Jean-François Mollière

Après trois ans de NBA et une parenthèse de deux matches avec HyèresToulon durant le lock-out, Alexis Ajinça (2,15 m, 23 ans) est finalement de retour en France, à Strasbourg, pour le reste de la saison. Pape Sy, percutant en début de saison avec Gravelines, a également fait chou blanc, aux Atlanta Hawks, et retrouve le BCM. Pour les deux jeunes Français, la NBA reste l’objectif.

Je ne sais pas… Mais je ne pense pas. Si j’avais juste voulu signer en NBA, j’aurais encore attendu parce que je savais qu’il allait y avoir des blessures et donc des places qui allaient se libérer. J’aurais pu rester en NBA, être en bout de banc, mais c’est quelque chose qui me soûle un peu maintenant. J’ai envie de jouer, d’être une rotation, ne seraitce qu’une dizaine de minutes. C’est quelque chose qui me paraît envisageable. n Propos recueillis par Florent de LAMBERTERIE, à Strasbourg


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ENTRETIENS

POUR MIEUX REPARTIR PAPE SY (GRAVELINES-DK)

« JE NE M’Y ATTENDAIS PAS » J’étais vraiment en bonne condition physique. J’étais en forme pour le training camp. J’ai fait de bonnes choses, les coaches étaient contents de ce que je montrais, ils me l’ont dit, je me sentais bien. À la fin, ils m’ont fait comprendre qu’ils me trouvaient plus à l’aise en tant que poste 2. Le problème, c’est que les propriétaires, pour des questions d’économie, ne voulaient garder que 13 joueurs dans l’effectif et sur mon poste, il y avait déjà du monde. Donc ils ne m’ont pas conservé. Après ça, j’ai discuté avec eux, ils ont envie de continuer à me suivre. Ce n’est donc pas une fin en soi. Ils m’ont dit de faire une bonne fin de saison et pourquoi pas tenter cet été une summer league avec eux. On verra. Est-ce que les Hawks avaient suivi tes performances avec Gravelines et surtout ton évolution sur le début de saison ?

Ouais. J’étais en contact avec les scouts, le general manager, ils étaient assez contents de ce que j’avais fait. Au départ, ils t’ont drafté pour tes qualités à la mène, finalement, ils trouvent que tu es plus fort à l’arrière mais ça les intéresse moins. Concrètement, aujourd’hui, qu’est-ce qu’il faut que tu fasses ? Que tu bosses ton jeu de meneur ou que tu continues en 2 ? Pas facile à gérer non ?

La NBA, c’est un autre niveau. En fait, j’ai surtout envie de continuer à progresser. Je suis encore jeune, je ne suis pas arrivé au bout. J’ai été formé en tant que poste 1, j’aime ce poste de jeu. J’aime aussi la polyvalence mais je n’ai pas envie de lâcher la mène. Quand on voit qu’un joueur comme Chandler Parsons, passé par Cholet en début de saison et qui n’était pas meilleur que toi en Pro A, a trouvé une bonne place à Houston, on se dit que la NBA est vraiment devenue une question d’opportunité, non ?

C’est clair que ça va très vite. Il y a une grosse

partie de travail mais aussi une petite part de chance. En fait, surtout, il faut savoir la saisir quand on te la donne. Là, ça n’a pas abouti. Je vais continuer à bosser pour pourquoi pas repartir là-bas ? Tu as senti que les Jerry Stackhouse, Jannero Pargo, Donald Sloan étaient plus forts ?

Pas forcément. J’étais vraiment en forme et j’ai fait du bon taf. Ça n’a pas suffi pour faire la différence, mais je n’ai pas eu l’impression d’avoir été moins bon que les autres. Tu suis les résultats de l’équipe ? Ils sont très bons là…

J’ai vu ça. C’est vraiment un groupe de qualité. Après, il faut voir sur la durée, ça va être intense et on verra ce qu’ils vont faire à la fin. Ils sont attendus, ils doivent confirmer. À un niveau personnel, pas trop déçu quand même ?

C’est clair qu’il y a eu un moment de déception. Je ne m’y attendais pas vraiment. Par rapport à ce que j’avais montré, ça a été une surprise. Après, j’ai parlé avec mon agent pour voir s’il y avait d’autres équipes où je pouvais aller faire des tests mais l’opportunité ne s’est pas présentée. Après, j’ai hésité mais j’avais fait un bon début de saison à Gravelines, ça s’était vraiment bien passé. Je n’avais pas envie de perdre le rythme ni de perdre du temps, donc je suis revenu. Et ce retour, c’est comme si tu n’étais jamais parti ou quelques semaines, c’est quand même un break important ?

C’est un peu les deux. Forcément il y a une cassure mais c’est vraiment facile de s’intégrer dans ce groupe. J’ai retrouvé mes marques assez rapidement. Ça fait plaisir de retrouver ces coéquipiers. De gros challenges arrivent, c’est motivant. La NBA, c’est derrière moi pour cette année, je suis à Gravelines. Les autres étaient contents de te voir revenir ?

Oui, déjà, j’avais eu des messages quand j’ai été coupé. Ils étaient contents de me voir. Et maintenant, tout le monde a envie de faire

Pascal Allée/Hot Sports

A

u moment de la reprise NBA, tu es parti de Gravelines sur une très bonne dynamique. Qu’est-ce qui s’est passé à Atlanta ?

« Je suis encore jeune, je ne suis pas arrivé au bout » de belles choses. C’est ce qui a motivé ma décision. Tu penses que si tu refais une tentative NBA, ce sera avec les Hawks ou dans une autre franchise où il y a peut-être moins de monde à ton poste ?

Ce n’est pas parce qu’ils m’ont coupé que je n’aurai plus envie de jouer pour eux. En me draftant, ils m’ont fait confiance. S’ils m’offrent une nouvelle chance, je la saisirai. n Propos recueillis par Thomas BERJOAN


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PRO B

RODRIGUE MELS (CHÂLONS-REIMS)

L’INTRIGUANT MONSIEUR MELS Il y a dix ans, Rodrigue Mels (1,86 m, 26 ans) était parmi les Français les plus cotés de sa génération, avait pour coéquipiers Johan Petro et Yannick Bokolo. Aujourd’hui, après s’être brûlé les ailes, le Guadeloupéen veut rebondir à Châlons-Reims. Un parcours unique en Pro B. Par Yann CASSEVILLE

L

S’égare. « Quand tu as des amis qui sont au même niveau que toi, sortis en même temps de l’INSEP et qui ont plus leur chance, ça donne un coup. Psychologiquement je n’étais pas prêt. » Constat repris par Verdière : « Il était très coté, tout le monde parlait de lui, il est arrivé en pensant que c’était fait. » L’été 2004, Mels repart en Guadeloupe passer son bac. Retour dans l’ombre.

Testé par les Lakers

’histoire de Rodrigue Mels a toujours été partagée entre ombre et lumière. Vendredi dernier, contre Boulognesur-Mer, l’arrière de Châlons-Reims est sous le radar : 4 points à 0/5 derrière l’arc après 39 minutes. Mais à 30 secondes du buzzer, les projecteurs se braquent sur lui, sur son bras qui, d’un trois-points, offre au CCRB la victoire, 64-61. « Ça fait du bien », souffle Rodrigue, de retour depuis deux matches après une blessure aux adducteurs qui l’a écarté des parquets six semaines. Ses statistiques (11,6 pts et 8,3 d’éval) sont faussées ; avant d’être arrêté, il figurait dans le Top 5 des marqueurs français, à 14,0 points. Son coach, Nikola Antic, espère qu’il franchira un cap et ajoute un souhait : « qu’on arrête de parler de son talent. » Car le Guadeloupéen n’est pas un joueur tout à fait comme les autres en Pro B.

Après un an sur son île, il se rend aux ÉtatsUnis. Deux saisons au JuCo de Midland puis la NCAA, de 2007 à 2009, à Cal State Northridge, où il participe à la March Madness après avoir dominé son tournoi de conférence (28 pts en demi, 23 en finale). « À l’époque je rêve de Draft, de NBA. Ça aurait pu se faire... » Las, une blessure le stoppe en plein work-out avec les Lakers, champions en titre. L’arrière effectue en 2009 un essai nonconcluant à Cholet puis met le cap sur la Grèce, à l’AEK (5,5 pts en 2010-11). Il quitte Athènes en janvier 2011. « Dès les

« Il doit montrer qu’il n’est pas qu’un talent » Nikola Antic

« Tout le monde parlait de lui »

Pascal Allée/Hot Sports

Le parcours qui a mené le natif des Abymes jusqu’en Champagne-Ardenne est des plus sinueux. Au début, l’histoire semblait belle. Premiers paniers à 4 ans, puis il affronte les plus grands dans la rue, idolâtrant Michael Jordan et s’inspirant des Guadeloupéens qui ont percé, Jérôme Moïso, Lesly Bengaber. Puis la détection lors d’un tournoi, l’arrivée en métropole, à l’INSEP, en 2000. « Je suis rentré en même temps que Johan Petro, on a eu le temps de rencontrer Parker, Diaw, Turiaf. » De 2000 à 2003, ses coéquipiers, au Centre Fédéral ou pour l’Euro cadets 2001, se nomment Petro, Bokolo, Amagou, Traoré. En 2003, quand cette génération quitte l’INSEP, il tourne à 10,4 points et est aussi coté qu’un Bokolo (12,4 points). En pleine lumière. Les spotlights vont lui brûler les ailes. Mels, qui a signé un contrat aspirant avec Nancy, est incandescent en espoirs, où le SLUC devient champion de France, porté par les 18,4 points de Rodrigue. Près de dix ans plus tard, Pierre Verdière,

le coach, se souvient du phénomène : « Défense, vitesse, tir, il était largement au-dessus des autres. » Seulement Rodrigue vise le monde pro et ne sera utilisé que 18 minutes sur la saison par Sylvain Lautié. « Le niveau, je l’avais », assure-t-il. Bokolo et Amagou se régalent au Mans, Mels se frustre.

premiers mois, les salaires arrivaient en retard et après ils n’arrivaient même plus. » Sans emploi cet été, il rebondit au CCRB. « Il était oublié dans le marché français », sourit Antic. Quand Rodrigue porte un regard sur son parcours, comparé à celui de ses compères de l’INSEP, « aucun regret », assure-t-il. « J’ai voyagé, j’ai vu autre chose. Je ne reproche rien à Nancy. Sylvain Lautié m’a appelé quand j’étais en Grèce pour que je vienne à Boulazac. » Il parle d’une carrière qui commence « en retard ». Le CCRB est comme une nouvelle chance. « Oui il est talentueux, oui à l’INSEP il était devant untel et untel, maintenant il doit montrer qu’il n’est pas qu’un talent et devenir Rodrigue Mels le bon joueur », confie Antic. Peut-il rêver de Pro A, huit ans après ? « J’aimerais », convient l’intéressé, « mais pour l’instant j’ai des objectifs à Châlons-Reims. » La frontière entre ombre et lumière, Rodrigue Mels ne la connaît que trop bien. n


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échos EUROPE

Rodolfo Molina/EB via Getty Images

Ciamillo/Agence CAstoria

INSOLITE

Jordi Bertomeu continue à faire grandir son Euroleague, pour le pire et le meilleur, c’est selon...

NOUVELLE FORMULE POUR L’EUROLEAGUE

ÇA GRONDE DÉJÀ ! L’Euroleague a dévoilé sa nouvelle formule pour la saison prochaine. Elle n’a pas touché à la saison régulière, aux playoffs ou au Final Four, mais les trois changements opérés sont loin de faire l’unanimité.

Tour qualificatif à 8 = une seule place pour la France ? • Le tour qualificatif sera un tournoi où s’affronteront huit équipes pour une place. En septembre dernier, 16 équipes, réparties en deux groupes, se battaient pour deux billets. Ainsi, s’il faudra toujours gagner trois matches pour rejoindre la compétition reine, le nombre de participants a été divisé par deux. Moins d’équipes = moins d’équipes françaises ? Cette saison, Cholet, Gravelines et l’ASVEL (wildcard) étaient de la partie. Le président de la LNB Alain Béral craint qu’à l’avenir une seule formation de Pro A soit concernée, alors que seul le champion de France est qualifié d’office.

Top 16 plus long = vers une ligue fermée ? • Fini le Top 16 à quatre poules de quatre. Il sera organisé en deux groupes de huit équipes. Si cette nouvelle formule avait été en vigueur cette année, le groupe F serait celui-ci : CSKA, Barcelone, Olympiakos,

Maccabi, Malaga, Kazan, Bilbao, Milan. Welcome ! 14 journées au lieu de 6 au Top 16. Le calendrier sera resserré ; la trêve de Noël et du jour de l’An est menacée. Le vainqueur du Final Four pourrait disputer 31 matches, contre 23 jusqu’à présent. L’Euroleague satisfait sa soif de rencontres mais n’est-ce pas trop ? « On est dans une logique de progression d’une ligue fermée, ça ressemble de plus en plus à la NBA. On ne peut être que frustré », confiait Béral à l’AFP.

Matches le vendredi = embouteillages ? • Les matches ne se dérouleront plus les mercredis/jeudis mais les jeudis/vendredis, afin d’éviter l’affrontement du mercredi avec la Ligue des Champions de foot. Les championnats nationaux occupant les week-ends, comment programmer un match européen le vendredi ? « Les clubs sont habitués à jouer les jeudis et samedis, nous ne voyons aucune difficulté », répond

le boss Jordi Bertomeu. Pourtant la grogne monte. Les protestations les plus virulentes sont venues d’Espagne. « C’est un format attrayant pour l’Euroleague et qui peut fragiliser les ligues nationales solides », a résumé Paco Olmos, coach de Valencia, songeant au fait que si dans certains pays (Israël, Grèce), les matches nationaux sont des préparations à l’Euroleague, ce n’est pas le cas en Espagne « où chaque match est à la vie, à la mort. » Le quotidien As a révélé que l’Espagne veut négocier avec l’Euroleague pour que les équipes ibériques jouent seulement le jeudi. En France, Alain Béral fait la moue : « Avec le président de la fédération espagnole on s’y est violemment opposé mais l’Euroleague décide seule. » La logique voudrait qu’une équipe jouant en Euroleague le vendredi dispute son match de championnat le lundi, mais que se passe-t-il si elle doit affronter une équipe d’Eurocup ou EuroChallenge, où les rencontres sont le mardi ? n Yann CASSEVILLE

COPA DEL REY

FINAL EIGHT

Y.C.


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Rocky Widner, Scott Cunningham/NBAE via Getty Images, Chris Trotman/Getty Images

DOSSIER

DIX ROOKIES À SUIVRE

SUIVEZ CEUX-LÀ ! La cuvée rookie 2011-12 est jugée faible par certains observateurs. Dépourvue du clinquant des Drafts passées, cette promotion doit faire ses preuves dans des conditions pour le moins difficiles. Bridés par le lock-out, ces joueurs n’ont pas eu la chance de jouer en summer league, de s’entraîner pendant tout l’été au sein de leurs équipes et, cerise sur le gâteau, n’ont pas disposé d’un vrai training camp pour faire leurs preuves. Dans un calendrier NBA compacté, avec 66 matches en 123 jours, où les entraînements sont inexistants, peu vont avoir leur chance. Tous ne sont pas logés à la même enseigne. Certains bénéficient d’un temps de jeu conséquent et se mettent en valeur dans des équipes de seconde zone (Brooks, Irving, Jennings), d’autres disposent d’un temps de jeu significatif (Parsons, Cole) dans des équipes visant les playoffs voire plus. Dans une mauvaise équipe un rookie doté de temps de jeu peut prendre de mauvaises habitudes là où ceux qui évoluent chez les cadors apprennent le basket « The right way ». Tous ces éléments sont à prendre en considération, au moment de juger la promotion 2011-12.

Par Pascal GIBERNÉ, à New York

Josh Harrellson (New York Knicks)

Big Jorts

« Et comment vous êtes-vous retrouvé invité au camp d’entraînement des New York Knicks ? » Josh Harrellson ne s’est nullement offusqué en entendant la question du correspondant de BasketNews. Le plus naturellement possible, il a répondu avec un sourire. « Ils m’ont drafté au second tour. » Peu d’observateurs connaissaient l’ancien coéquipier de John Wall et DeMarcus Cousins à Kentucky en début de saison. Après l’avoir vu contre les Los Angeles Lakers le 29 décembre dernier, John Hollinger (ESPN) vociférait qu’Harrellson n’avait

pas sa place dans une rotation d’une équipe NBA. Deux jours plus tard, intronisé dans le cinq majeur, Harrellson collectait 14 points et 12 rebonds avec un 4/8 derrière l’arc. Ce massif intérieur originaire du Missouri, surnommé « Big Jorts » car il aime porter des shorts en jean, est le prototype même du joueur qu’affectionne Mike D’Antoni. À l’aise balle en main, doté d’une bonne lecture de jeu et adroit à trois-points, Harrellson se fond à merveille dans le basket total prôné par le coach des Knicks. « Coach D’Antoni me dit juste de jouer mon jeu », confie calmement Harrellson. « Et de ne jamais hésiter à tenter ma chance quand je suis ouvert à trois-points. »

MarShon Brooks (New Jersey Nets)

« Fuck it attitude » (*)

« Ma mère et ma tante m’ont appris à jouer, mais James Harty (son entraîneur au lycée) a mis en moi cette « Fuck it » attitude. Et tous les joueurs de basket ont besoin de ça ! » Le tweet de MarShon Brooks est arrivé à 1h du matin mardi 17 janvier. Après un road trip à l’Ouest, le rookie des Nets de retour dans le New Jersey avait du mal à trouver le sommeil et il s’est épanché sur Twitter. Drafté en 25e position en juin dernier, Brooks est la preuve vivante que le scouting n’est pas une science exacte. Dans une saison 2011-12


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Rocky Widner, Dan Lippitt, Noah Graham/NBAE via Getty Images

DOSSIER

Iman Shumpert (New York Knicks)

La confiance incarnée « Un nouveau jour pour grandir, une nouvelle opportunité de viser les sommets. » Le rookie des Knicks ne manque pas de confiance en lui. « Si tu ne crois pas en toi qui va le faire alors ? », nous demandet-il le plus honnêtement possible. Dans une équipe de New York sans meneur de jeu et manquant de punch à l’arrière, l’ancienne star de Georgia Tech s’est très vite vu donner carte blanche par Mike D’Antoni. L’entraîneur des Knicks s’est pris d’affection pour cet arrière au fort potentiel offensif, doté d’une détente de plus d’un mètre et qui, lors du mini-training camp du mois de décembre, ne s’est pas gêné pour aller postériser Tyson Chandler, Amar’e Stoudemire et Carmelo Anthony. Dans une ligue où il faut savoir immédiatement saisir sa chance, Shumpert est passé en un éclair du statut de rookie talentueux à celui de titulaire. « La

De gauche à droite : Josh Harrellson, MarShon Brooks, Iman Shumpert, Ricky Rubio, Brandon Knight et Kyrie Irving

différence entre la NBA et la NCAA se situe surtout en transition », explique celui qui peine encore au moment de distribuer la balle. « Mais sinon, je pensais que ce serait plus dur. » Confiant, on vous dit.

Ricky Rubio (Minnesota Timberwolves)

Muy Caliente

l y a quelques mois encore, le meneur prodige des Wolves était dans le trou avec Barcelona. À la rue en attaque, Rubio ne déployait plus cette magie aperçue depuis qu’il a mis les pieds sur un terrain de basket. Plusieurs scouts NBA se demandaient alors ce qui n’allait pas chez le joueur qui les avait émerveillés lors de la finale des J.O. de Pékin. Le début de saison en fanfare de la réincarnation de « Pistol Pete » Maravich (du moins pour son sens de la passe) a surpris. Comment un joueur étant apparu aussi perdu sur un terrain il y a quelques mois pouvait autant rayonner en NBA ? Fallait-il en déduire que la qualité du jeu NBA laissait à désirer ? « Son jeu convient plus à la NBA », rétorque un scout de la conférence Ouest. « C’est moins physique ici, on ne peut pas contrôler les joueurs avec la main, en les touchant. Il y a plus d’espace. » Les passes une main avec rebond de Rubio sont en passe de devenir la norme aux Timberwolves. Inspirés, tous les coéquipiers du meneur ibère s’essayent à cet art, avec une réussite variable. Avec un magicien à la baguette, les Wolves jouent juste et bien.

Brandon Knight (Detroit Pistons)

Microwave 2.0

« Comment s’appelle le gars de Detroit déjà ? » Au moment de donner le nom d’un rookie les ayant impressionnés, les scouts et les

joueurs NBA n’arrivaient pas à se souvenir du nom du débutant des Pistons. Avec son attirance naturelle pour le cercle, le combo guard de Detroit s’est immédiatement fait remarquer par les défenses de « l’Association ». « Il est toujours en mode attaque, toujours, toujours, toujours », explique Jameer Nelson, qui a subi la loi du rookie des Pistons lors de la défaite du Magic, le 2 janvier dernier. « Je ne le connaissais pas et il m’a bien surpris. » Tournant à 11,2 points à 44,1%, Knight est arrivé à faire son trou dans une rotation donnant la part belle aux arrières, Ben Gordon et Rodney Stuckey. « Il me rappelle un peu Vinnie Johnson dans son style », observe un scout de la conférence Ouest. « Il n’a peur de rien, et peut marquer en série. Sa grande force aussi c’est qu’il ne force rien. Un scoreur en série sous contrôle est encore plus effrayant. »

Kyrie Irving (Cleveland Cavaliers)

Number One

Seulement 11 matches d’expérience en NCAA, moins de 20 matches au compteur en NBA, et le numéro un de la Draft impressionne déjà. « Kyrie va devenir un bon joueur », explique un scout de la conférence Est. « Il a du talent, il peut aller où il veut sur le terrain. Il est bon à trois-points. Il est costaud. Très costaud pour un joueur de sa taille. Quand il décolle, il est solide. » En quelques matches, Irving est devenu la star incontestée des Cleveland Cavaliers. « Je l’aime bien », avoue le GM d’Orlando, Otis Smith, pourtant avare en compliments au moment de juger les rookies des autres équipes. Dans une ville encore orpheline de LeBron James, Irving apporte un bol d’air frais

▼ ▼ ▼

au calendrier compressé, cet élégant arrière a pris le train en marche et se régale sur les parquets. « Je suis surpris de voir que j’arrive à pénétrer aussi facilement dans les raquettes NBA », avoue en toute modestie le joueur qui a eu Shaq et Kobe Bryant comme modèles. L’ancien scoreur en série de Providence, auteur d’un match à 53 points l’an passé, s’est vu donné le feu vert par le rigoriste Avery Johnson qui lui demande toujours d’attaquer le cercle et d’être créatif en attaque. « Il a un talent pour marquer », affirme Jay Triano, le vice-président du scouting chez les Raptors. « Des qualités naturelles, c’est un travailleur cela se voit. Il va réussir. » (*) Traduisons par : « Je me fous de ce que pensent les autres. »


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▼ ▼ ▼

Issac Baldizon, Scott Cunningham, Rocky Widner, Kent Smith/NBAE via Getty Images

DOSSIER

nécessaire. Redoutable en pénétration, disposant d’une surprenante vitesse de course et d’excellents appuis, le leader de la promo 2011 est sans aucun doute une star en devenir de la ligue. L’un des rares joueurs de sa promotion avec Rubio à pouvoir prétendre un jour tutoyer les sommets.

Norris Cole (Miami Heat)

Made in Ohio

« LeBron m’a dit qu’il était venu me voir jouer à Cleveland State, mais je ne me souviens pas l’avoir vu. Et depuis que je suis avec l’équipe c’est un peu mon grand frère. » Le fait est que Norris Cole, le rookie de 23 ans du Heat, a été pris sous les ailes de tous les vétérans de Miami, de Chris Bosh à Udonis Haslem en passant par Shane Battier. Tous « flashent » le même sourire en parlant du meneur débutant de Miami. Très mature dans son jeu, agressif en attaque, Cole profite des espaces créés par le Big Three et se régale dans le jeu en pénétration. Avec une production de 9,8 points à 42,9% et 3,3 passes en 22 minutes, Cole permet au Heat de ne pas avoir de chute de niveau quand il remplace le chef d’orchestre titulaire, Mario Chalmers. De plus en plus de scouts aimeraient le voir démarrer à la place du versatile Chalmers mais d’autres apprécient le punch qu’il amène du banc. « Je suis vieux pour un rookie », explique-t-il. « Mais je suis la preuve vivante que rester quatre ans à l’université et gagner en maturité et en expérience est une bonne chose. »

Ivan Johnson (Atlanta Hawks)

Fear the beard (*)

« Je ne regarde pas vraiment de match de basket, donc je ne sais pas vraiment contre qui je joue

quand je me retrouve sur le terrain, pour moi c’est un joueur comme un autre. Je connais les joueurs principaux, LeBron, Kobe, Wade, mais les autres, pas vraiment. Et même si je les connaissais, je ne serais pas effrayé, on joue au basket. » La candeur et l’innocence du vieux rookie des Hawks (il a 27 ans) ont quelque chose de rafraichissant. Cet arrière passé par quatre universités (!), banni de la ligue coréenne à cause d’un majeur tendu, avant de faire ses armes en D-League, est un joueur atypique dans la classe rookie 2011-12. L’insolent barbu tourne seulement à 4,9 points et 3,6 rebonds mais s’est imposé au sein de la rotation de Larry Drew, avec son jeu dur et son culot offensif. Samedi dernier, c’est lui qui a scellé la victoire d’Atlanta sur Toronto, 93-91, en inscrivant deux lancers à la fin du temps réglementaire. « Il m’intrigue », avoue Larry Drew, le coach des Hawks. « J’aime l’énergie qu’il amène. Il est physique. S’il continue de jouer ainsi je vais devoir lui donner plus de minutes. » (*) « Attention à la barbe ! »

Jimmer Fredette (Sacramento Kings)

Plus dure sera la chute

Alors qu’il mettait à feu et à sang les défenses NCAA l’an passé, beaucoup d’observateurs ont comparé le jeu de Fredette à celui d’un ancien gunner universitaire, J.J. Redick. Une comparaison que l’ancienne star de Duke, aujourd’hui sniper attitré du Magic, trouve amusante. « Jimmer et moi nous sommes tous les deux blancs, c’est pour cela que les gens nous comparent », plaisante Redick. « Mais nous sommes deux joueurs complètement différents. » Tout comme Redick avant lui, Fredette s’adapte avec difficulté au jeu NBA. Dans une équipe de Sacramento en galère, il bénéficie d’un temps de jeu conséquent qu’il n’aurait

De gauche à droite : Norris Cole, Ivan Johnson, Jimmer Fredette et Chandler Parsons.

pas eu ailleurs. Jimmer tourne à 8,6 points avec une réussite catastrophique de 37%. Titulaire en début de saison, il peine aujourd’hui à s’imposer dans la rotation. « Les équipes qui ne vont pas faire les playoffs ont l’opportunité de développer leurs joueurs », souligne un scout. « Jimmer va en profiter et y arriver mais il doit accepter qu’il ne va pas devenir une star de la ligue. C’est un bon joueur en pick-and-roll. Qui a la possibilité d’évoluer au poste de meneur un jour. Un bon joueur de rotation, sans plus. »

Chandler Parsons (Houston Rockets)

Venu de loin

Le ballon venait à peine de rebondir sur le cercle que Parsons, lancé, a saisi la gonfle de la main droite pour réaliser une superbe claquette sur la tête de Blake Griffin. Alors que le banc de Houston s’est levé comme un seul homme, le rookie des Rockets, taquin, a fait une bataille de regards avec Blake Griffin. Doté de belles qualités athlétiques, l’intérieur de Houston s’est érigé en spécialiste des claquettes smashées. Il a encore recommencé lundi dernier en écrasant la gonfle sur la tête de JaVale McGee. Celui qui est surnommé « Chandler BAM » par les commentateurs des Hawks est en train de se faire sa place au sein de la rotation des Rockets, parfois au détriment de Chase Budinger. Cet ailier de 2,08 m, doté d’une belle intelligence de jeu, polyvalent, est une superbe trouvaille pour un joueur sélectionné au second tour (38e position). Mais l’ancien SEC player of the year, formé à Florida et passé par Cholet, est déjà un excellent défenseur avec ses longs segments. Avec une production de 7,3 points à 47,6% et 5,3 rebonds, Parsons est l’exemple même du rookie qui s’est imposé dans une équipe prétendante aux playoffs. n


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LA GAZETTE DE LA NBA

KOBE SCOREUR DECHAÎNÉ

«

droit en voie de guérison. Si on zappe l’épisode de son divorce en cours, la vie pourrait sembler belle pour Kobe. Et cette résurrection en attaque, il la doit évidemment à son nouveau coach, Mike Brown. Phil Jackson et son triangle, ses règles si strictes, si contraignantes, Bryant n’en pouvait plus. L’an passé, sous le règne du Zen Master, il tournait à 25,3 points par match en 34 minutes. Cette saison, après un mois de Mike Brown, il cumule près de 32 points par match en 38 minutes de jeu en moyenne. Comme il l’avait fait avec LeBron à son époque Cleveland, le nouveau mentor des Lakers a cédé les pleins pouvoirs au roi Kobe. Les systèmes, la star a le droit d’en sortir quand il le souhaite. Et à 33 ans, l’homme apprécie. Il vient de devenir le joueur le plus âgé de l’histoire de la NBA à enchaîner quatre matches à 40 points et plus. « Tout ça le classe tout en haut, avec les tout meilleurs. » Derek Fisher, son fidèle bras droit, défend évidemment Kobe. « Le pire, c’est qu’il ne donne pas l’impression de tout faire pour scorer. Ça coule naturellement, dans le rythme du match. » Après 2006 et 2007, Kobe Bryant est donc aujourd’hui vraiment candidat à un troisième titre de meilleur marqueur de la ligue. n

Pas mal pour le septième meilleur joueur de la ligue, hein ? » Comme d’habitude avec Kobe Bryant, tout est parti d’une question d’ego. La semaine dernière, ESPN publiait son classement des joueurs NBA et plaçait donc l’arrière des Lakers au septième rang (derrière LeBron James, Dwight Howard, Dwyane Wade, Chris Paul, Dirk Nowitzki et Kevin Durant). Résultat le soir même : Bryant scorait 48 points face aux Suns sur un pauvre Grant Hill complètement perdu. Et ce n’était que le début. leur première série « Dès que je joue mal, ou que je fais un victorieuse de l’ère mauvais match, tout le monde se met à Mike Brown. balancer », se plaint son altesse Kobe. « On lit Avec la partout qu’il faut du changement, que je suis bénédiction trop vieux... » C’est sûr qu’à 33 ans, le Black de Mike Brown Mamba n’est plus tout à fait le même. Et Voilà pourquoi Kobe Bryant pourtant, en une semaine, il vient de prouver est aujourd’hui adulé aux qu’il était encore l’un des tous meilleurs, sinon LE meilleur joueur de la planète. D’abord États-Unis et a fait l’ouverture de SportsCenter, l’émission ce match face aux Suns, donc, où il score de référence d’ESPN, trois 48 points (18/31 aux shoots, 5 rebonds et 3 soirs de suite malgré la proximité passes). Puis le lendemain, soir de back-todes playoffs NFL. back donc, il passe Non seulement ses 40 points (14/31, 8 performances offensives rebonds et 4 passes, sont fantastiques mais il après prolongation) fait surtout gagner son à Utah, pourtant Kobe Bryant équipe. « Les shoots défendu par le féroce que je prends, ce sont Raja Bell. Comme par des shoots dans mon périmètre », explique hasard, son ennemi juré : « Raja ne peut pas le numéro 24. « Ce ne sont pas des shoots m’arrêter. Et il le sait. Mais il est suffisamforcés. » ment bon pour rendre le duel intéressant. » Et ce n’est pas la défaite face aux Clippers de Deux jours plus tard, de retour à la maison, samedi soir (où il a inscrit encore 42 points) qui le show Kobe continue. Face à Cleveland, il change la donne. Des shoots qui rentrent, score cette fois 42 points (15/31, 5 rebonds un appétit offensif du coup retrouvé, les et 3 passes). Évidemment, à chaque fois, les Lakers repartent avec la victoire et enchaînent victoires qui s’accumulent et un poignet Noah Graham/NBAE via Getty Images

« On lit partout que je suis vieux »

Rémi REVERCHON, à Los Angeles

NBAE via Getty Images

À 35 ans, il y avait des raisons de penser que Kobe Bryant était sur la pente descendante. Mais voilà qu’il enchaîne cartons sur cartons, comme au bon vieux temps. Impressionnant.

• Ok, le coup du « on vous avait prévenu », ça fait un peu vieux con. Mais ça y est, les premières blessures de stars dans cette saison au rythme infernal commencent à s’enchaîner. Al Horford, pivot All-Star d’Atlanta, est touché à l’épaule et ne reviendra pas avant les playoffs. Dwyane Wade

s’est fait une sale entorse à la cheville, et manquera quelques matches. Ajoutés aux blessures de Manu Ginobili, Zach Randolph ou Brook Lopez, ça commence à faire beaucoup... Les premiers décomptes des votes pour le prochain All-Star Game sont arrivés. Sans surprise, faute de concurrence à son poste, c’est Dwight Howard qui arrive largement en tête, avec 754.737 votes. Le deuxième pivot à l’Est est Joakim Noah, mais avec seulement 75.000 votes ! À ce jour, les starters seraient les suivants. Est : Derrick Rose, Dwyane Wade, Carmelo Anthony, LeBron James, Dwight Howard. Ouest : Chris Paul, Kobe Bryant, Kevin Durant, Blake Griffin, Andrew Bynum... Tony Parker n’est même pas dans les dix arrières à l’Ouest, alors que Ricky Rubio est troisième... Avec

Gary Dineen/NBAE via Getty Images

BLACK MAMBA EST DE RETOUR

EN BREF

12 points et 5 rebonds, Kévin Séraphin signait vendredi dernier sa meilleure perf en NBA. Mais les Wizards, toujours aussi déprimants, perdaient de 31 points contre les Sixers. F.F.


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LA GAZETTE DE LA NBA

LE TITRE DE LA SEMAINE

« WELL, THAT WAS STUPID! »

NOUVELLE STAR

• Traduction : « Eh bien, c’était stupide ! » Ce sont nos collègues de Sports Illustrated qui ont osé le placer. Jeudi dernier, Orlando rendait visite à Golden State. Pour l’occasion, Mark Jackson, le nouveau coach des Warriors, tente un coup de poker : il ressort le bon vieux « Hack-a-Shaq », mais appliqué à Dwight Howard (bref, le « Hack-a-Dwight », si vous voulez). C’est-à-dire faire systématiquement faute et espérer du gâchis aux lancers-francs. Résultat, le pivot du Magic shoote 39 lancers-francs (record absolu en NBA, mieux que Wilt Chamberlain !), n’en rentre que 21, mais cumule au final 45 points et 23 rebonds. Surtout, Orlando s’impose face à Golden State 117-109. Le lendemain, les critiques pleuvaient sur le pauvre Mark Jackson, rookie du coaching, la palme revenant donc à Sports Illustrated avec son splendide « Well, that was stupid ». R.R.

Glenn James/NBAE via Getty Images

• Si vous tapez le nom d’Ian Mahinmi sur Google, les premières pages seront remplies de résultats sur son passage à la Maison Blanche avec le reste des Mavericks, champions NBA en titre. Et ce pour deux raisons : un « combo » nœud papillon sur chemise à carreaux qui a beaucoup fait parler les Américains et un moment d’hésitation quand le personnel de sécurité lui refuse l’entrée, sa carte d’identité américaine comportant une erreur sur sa date de naissance. Pourtant, en fouillant un peu, on se rend compte que c’est aussi grâce à ses performances sportives que le Français fait parler de lui. Entre l’an dernier et cette saison, le pivot de Dallas a presque triplé ses statistiques (passé de 3 pts et 2 rbds à près de 8 pts et 5 rbds). « On a eu un début de saison difficile, donc je fais tout ce que je peux pour aller chercher la victoire à chaque fois. » Toujours modeste, Mahinmi exploite pourtant au mieux l’opportunité qui se présente à lui. Le 30 décembre dernier, il battait ainsi son record NBA avec 19 points, meilleur marqueur de son équipe ce soir-là : « Ça fait plusieurs matches qu’il apporte un haut niveau d’énergie », expliquait son coach, Rick Carlisle. « C’est un gars combatif qui joue beaucoup dans nos victoires récentes. » Avec le départ de Tyson Chandler vers les Knicks, l’intérieur se retrouve back-up de Brendan Haywood. Et alors qu’il est dans sa contract year, soit libre l’été prochain, Mahinmi prouve enfin qu’il a clairement le niveau NBA. Rémi REVERCHON, à Los Angeles

Rocky Widner/NBAE via Getty Images

MAHINMI EN HAUSSE


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ANALYSE

PHILADELPHIE MET LE FEU

PAS DE STAR ? PAS DE PR Si les Bulls font la loi au sommet de la conférence Est, une équipe inattendue, dans leur dos, bouscule la hiérarchie. Une franchise mythique, gorgée d’Histoire mais discrète depuis plusieurs années et le départ d’un feu follet nommé Allen Iverson. Forts d’un collectif bien huilé, sans superstar mais appliqué et séduisant, les 76ers réalisent un début de saison impeccable. Jusqu’où ira « Philly » ? Par Gaétan SCHERRER

«

2e attaque et… 3e défense ! Il est vrai que depuis Allen Iverson, jamais la « ville de l’amour fraternel » n’a semblé aussi optimiste à l’égard de son équipe NBA. Quasi-inchangé à l’intersaison (seul Kapono a fait ses valises), l’effectif des Sixers est le même que celui qui avait chahuté Miami lors des playoffs 2011. Mais il a gagné en maturité et en automatisme. Aucun chamboulement sur le papier, mais des joueurs forts d’une expérience commune qui se serrent les coudes. « Les matches s’enchaînent si vite », constate le vétéran Tony Battie, « mais notre rotation est riche de 9, 10 joueurs, donc nous sommes prêts pour ça. » Sans superstar, les 76ers dérogent effectivement au modèle « classique » des équipes à succès en NBA, qui consiste à empiler les grands noms pour les entourer de seconds couteaux. Aux antipodes d’une telle conception du jeu, le collectif de Philly est homogène et fait preuve d’une mentalité collective remarquable, insufflée par Doug Collins : « Après leur défaite contre les Knicks, j’ai dit aux joueurs que leur performance était digne de la ville de Philadelphie. Ils ont joué comme des cols bleus. On n’a pas gagné, mais si on continue à jouer comme ça, les gens vont admirer notre travail. On gagnera leur cœur, et par la même occasion, beaucoup de

Jesse D. Garrabrant, Melissa Majchrzak/NBAE via Getty Images

Les gars, si vous ne pensez pas qu’on est capable de gagner la Division Atlantic cette saison, vous faites une erreur. Moi, j’y crois dur comme fer. » Il y a une semaine, dans les vestiaires des Sixers, Doug Collins a tenu à montrer à ses joueurs qu’il plaçait ses ambitions à la hauteur des trois premières semaines de compétition de son équipe. Invaincue à domicile (5-0) à l’heure où nous bouclions, la franchise de Philadelphie était à la 2e place de la conférence Est avec un bilan remarquable de 9 victoires pour seulement 3 revers. Suffisant, aux yeux du coach, pour que ses « 76ers » puissent prétendre terminer la saison devant les deux cadors de la Division Atlantic, Boston et New York. Le soir suivant cette déclaration, ils s’inclinaient pourtant face aux Knicks (79-85). Doug Collins, l’ancien coach de Michael Jordan à Chicago (198689) et à Washington (2001-03), n’est pourtant pas du genre à s’enflammer pour rien. S’il dit que les Sixers feront une grande saison, c’est qu’il le pense. Et qu’il a les moyens d’y croire.

matches. » Un processus qui semble avoir d’ores et déjà commencé. Dans les cœurs, car l’audience des matches des 76ers a explosé de plus de 60% par rapport à la saison passée ; l’audience des shows d’après-matches (analyses, interviews) a quant à elle bondi de 117% ! Sur les parquets aussi, car après 12 matches, Philadelphie était la troisième meilleure attaque de toute la ligue (101,3 points par match) et la deuxième meilleure défense (86,2 points encaissés). Impressionnant, quand on sait qu’avec un effectif quasi identique, les 76ers encaissaient 102 points par match en 2009-10 ! Des progrès qui résultent d’une mentalité défensive épatante animée par l’ensemble du staff de Philly, à

À l’image d’Andre Iguodala (à gauche) et de Jrue Holiday (ci-dessus), les 76ers font le spectacle et gagnent !

l’image de Michael Curry, coach assistant à l’origine des schémas défensifs de l’équipe. « Tout peut basculer » Passés spécialistes ès défense, les 76ers doivent plus largement leur succès à une discipline collective remarquable, illustrée par la répartition du scoring dans l’effectif. Ils sont effet huit (Louis Williams, Jrue Holiday, Andre Iguodala, Thaddeus Young, Spencer Hawes, Evan Turner, Elton Brand et Jodie Meeks) à dépasser la barre des 9 points par match ! À titre de comparaison, ils ne sont cinq à Miami, quatre à Chicago et trois à Oklahoma City. Une rotation gérée de main de maître par Doug Collins, qui profite d’une profondeur d’effectif insoupçonnée. Sur les lignes arrières, Jrue Holiday (14,3 points et 4,3 passes) confirme son potentiel et « Lou » Williams (16,1 points), meilleur marqueur de l’équipe, se régale en sortie de banc. Dans la peinture, le prometteur Thaddeus Young (12,4 points et 4,7 rebonds qui justifient largement sa re-signature chez les 76ers début décembre), l’expérimenté Elton Brand (10,0 points et 7,5 rebonds) et le surprenant Spencer Hawes (voir par ailleurs) gardent le temple. Dans le roster figurent aussi deux stars potentielles. Il y a évidemment Andre Iguodala (14,3 points et 6,2 re-


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ANALYSE

ROBLÈME ! ILS EN SONT DINGUES ! SPENCER HAWES, LA SURPRISE DU CHEF

bonds), défenseur émérite et roi des highlights tout en puissance, qui semble se porter d’autant mieux quand il supporte moins de responsabilités. À l’inverse d’Evan Turner (10,0 points, 6,0 rebonds et 3,0 passes) : après une première saison frustrante, le jeune arrière a travaillé dur pendant le lock-out, modifiant sa mécanique de shoot. Encore un brin timoré, il aurait sans doute besoin d’avoir plus souvent la balle dans les mains pour exprimer pleinement son potentiel. Mais Philadelphie n’en a pas besoin pour le moment. Ils cultivent au contraire cette image d’équipe sans superstar qui prend les matches les uns après les autres, sérieuse-

ment mais avec l’insouciance des joueurs en réussite. « J’ai entendu Reggie Miller dire que les shooteurs ne réfléchissent pas en shootant. C’est ce que j’essaye de faire », plaisante ainsi Jodie Meeks. Bingo : 21 points à 4/5 longue distance contre Detroit, 26 points à 6/7 derrière l’arc face à Washington. Gagner la Division Atlantic serait logiquement synonyme d’assurer une place dans le Top 4 de la conférence Est. Un objectif pris très au sérieux par les joueurs. « C’est coach qui nous l’a dit après avoir battu quelques bonnes équipes à l’extérieur. C’est resté dans nos esprits », réalise Elton Brand, peu habitué à ce que son équipe fasse autant l’unanimité. Même le très critique John Hollinger, le roi des statistiques à ESPN, plaçait Philadelphie au sommet de son classement hebdomadaire, devant Chicago et Miami ! Soucieux de garder les pieds sur terre, Doug Collins n’en reste pas moins conscient que l’état actuel des siens peut être passager : « L’existence dans le sport, c’est quelque chose de fragile. Tout peut basculer en une minute. Il s’agit de répondre à l’appel tous les soirs, d’être préparé, et de jouer. » n

INSOLITE

Jesse D. Garrabrant/NBAE via Getty Images

BRAQUER LOU WILLIAMS... ET TERMINER AU MCDO

• Lou Williams – sérieux candidat au titre de meilleur sixième homme de la ligue – se souviendra longtemps de sa soirée de Noël 2011. Dans sa voiture, à l’arrêt, il est approché par un homme armé, décidé à le braquer. Des mauvaises intentions qui s’envolent au moment où l’individu reconnaît le meneur des Sixers et commence à le féliciter pour ses bonnes actions communautaires à Philadelphie. « Il avait déjà sorti son arme », explique Lou Williams. « Je ne savais pas comment réagir. Il m’a parlé pendant longtemps [...] Finalement, je l’ai invité au Mc Donald’s. » Décidément, tout réussit aux fans des Sixers cette saison.

Ned Dishman/NBAE via Getty Images

L’audience des matches des 76ers a explosé de plus de 60%

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our le premier match des 76ers à domicile le 6 janvier dernier, quelques-uns des plus grands joueurs de l’Histoire de la franchise étaient présents : Julius Erving, Moses Malone et Bobby Jones, acclamés par les 19.000 fans du Wells Fargo Center. Mais le joueur le plus ovationné de la soirée fut Spencer Hawes. Auteur de 16 points et 14 rebonds, le massif intérieur n’imaginait certainement jamais entendre, un jour, son nom chanté à l’unisson dans une salle NBA. « Ils m’ont pris un peu au dépourvu, mais c’était génial », affirmera-t-il après le match. « C’est bon de recevoir le soutien de fans si connaisseurs. » Il est vrai qu’en félicitant Spencer Hawes, les supporters de Philly ne s’y trompent pas. Pas flashy pour un sou, le pivot des Sixers réalise en effet le meilleur début de saison de sa jeune carrière (5e saison NBA à 23 ans) en s’imposant comme une pièce indispensable du puzzle défensif et des systèmes offensifs mis en place par le staff de Philadelphie : absent contre New York, les 76ers perdent et ne scorent que 79 points. En compilant 10,4 points (à 60%), 8,7 rebonds et 3,0 passes en 26 minutes, Hawes retrouve une ligne statistique proche de celle qu’il avait à Sacramento entre 2008 et 2010. Mais s’il fait tant l’unanimité

depuis Noël, c’est pour son attitude irréprochable, sa combativité, et la confiance dont il fait preuve sur les parquets NBA depuis plus de 10 matches.

« Putain, Shawn Kemp ! »

Il faut dire que la nouvelle tour de contrôle de Philadelphie a subi un programme extrêmement chargé à l’intersaison : yoga, natation, boxe... et coaching particulier sous les ordres de Shawn Kemp. L’ancien « Reignman », aussi spectaculaire que controversé, avait déjà travaillé avec Hawes lors de son arrivée en NBA en 2007, et a décidé de reprendre les choses en main. Footing autour du Lac Washington à Seattle, entraînements physiques, un-contre-un, Kemp (42 ans) n’y est pas allé de main morte avec son poulain. « On jouait pas mal des coudes », admet-il. Hawes, lui, n’en revient toujours pas : « Je devais parfois m’arrêter pour me pincer : putain, je travaille avec Shawn Kemp ! » Une belle histoire pour le retraité, qui s’était justement écroulé après le lock-out en 1999. « Je lui ai pas mal aboyé dessus. J’ai pensé qu’il était temps qu’il se réveille, qu’il montre de quoi il est capable. » Coaching payant. n G.S.



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Salut ! Ça va ?

Propos recueillis par Pascal LEGENDRE

éric

Hervé Bellenger

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GIRARD ÔMAGE) (COACH AU CH

sollicité » ’a m is o in h c b « Un clu

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d’expérience sur le marché. On n’a pas tous le même cv. Le mien est assez complet, j’ai fait l’Euroleague avec deux clubs différents. Mais là il y a eu trois changements dont deux majeurs, à Roanne et à Pau, et les présidents ont décidé de faire appel à un assistant et un coach étranger. Le marché cette année est fermé. Je suis passé par des clubs prestigieux, avec des résultats intéressants, j’ai plutôt bien gagné ma vie, je n’ai pas forcément aujourd’hui les mêmes recherches professionnelles. Après ce que j’ai vécu à Limoges, je suis plus en attente d’un projet humain pour avoir de vrais échanges plutôt que de travailler chacun dans son coin. Et puis la Pro B peut être attractive. Pour le financier, c’est plus l’étranger, comme j’ai failli le faire en Chine… La Chine ?

alut Éric, comment ça va ?

Plutôt bien, sous le soleil limougeaud, ce qui est assez rare, avec malgré tout un certain manque de basket.

résultats, notamment de Limoges après mon éviction. Et comme souvent dans ces cas-là, ça n’a pas changé grandchose. Ce n’est pas plus dur de rester dans la

La journée d’un coach est pleine et c’est

ville du club où l’on vient d’être coupé ?

un métier stressant, comment gère-t-

À Limoges, quand tu te balades en ville, il est très rare de ne pas croiser un supporter, quelqu’un qui vient te parler de basket, qui est même surpris de te voir encore ici. Mais j’ai toujours entretenu de très bonnes relations avec les fans et je sens toujours un très grand respect vis-à-vis de ce que j’ai pu faire. Je suis parti du club la tête haute, faire monter cette équipe en Pro A ce n’était pas rien depuis le temps qu’ils essayaient. Je n’avais pas à me cacher, à déménager. Si j’avais une maison vide qui m’attendait quelque part, à Cholet ou ailleurs, j’aurais pu déménager, ce n’est pas le cas. Et puis quand tu es coupé, tu t’attends à repartir quelque part et donc à re-déménager. C’est pour ça qu’avec mon amie nous sommes restés sur Limoges.

on le passage où justement on devient subitement inactif ?

C’est vrai que l’on passe d’un programme très organisé, minuté, à un moment où beaucoup de choses s’arrêtent, les rendez-vous, les coups de fils, les entraînements. Plus on avance dans le métier et plus on est conscient qu’il y a des moments d’euphorie qu’il faut relativiser et d’autres plus délicats qu’il faut considérer comme des choses de la vie. J’ai passé un peu de temps à récupérer physiquement et surtout mentalement car à Limoges les choses n’ont pas été simples, humainement parlant. J’ai eu une coupure même si je n’ai jamais décroché, j’ai suivi les

Tu laisses faire ton agent ou cherches-tu de ton côté un autre job ?

Je laisse faire mon agent et puis en France les présidents qui veulent changer de coach savent qui est disponible. Après, on a une image qui colle plus ou moins avec la réalité, la mienne est sans doute un peu décalée notamment vis-à-vis de l’étiquette qu’on a voulu me mettre juste avant et à la sortie de Limoges. Certains clubs m’ont appelé en direct car ils ne savent pas obligatoirement qui est mon représentant, en plus je travaillais depuis une quinzaine d’années avec Thomas Besnier et comme il souhaitait prendre un peu de recul vis-à-vis des coaches basket, je suis maintenant avec Nicolas Paul, un ami également. Comment est le marché, plusieurs coaches de renom sont au chômage comme toi, Didier Dobbels, Jean-Denys Choulet, Jean-Aimé Toupane… ?

C’est vrai qu’avant cette vague il n’y avait pas beaucoup de coaches

Oui, j’ai eu un contact avec un club de 1ère division. C’était un projet exotique et financier. Ça ne s’est pas fait au dernier moment. Il fallait que je paye avant d’y aller pour avoir ma licence, je n’ai pas envie de rentrer dans les détails. Bien sûr, si ça se représente j’y réfléchirai. À l’inverse, envisages-tu de changer de voie ?

Non. Depuis l’époque de Cholet, j’étais relativement souvent sollicité pour venir dans les entreprises pour parler des parallèles entre le sport de haut niveau et l’entreprise, le coaching, la gestion du stress, etc. J’avais fait des interventions pour satisfaire des partenaires et là, comme j’avais le temps, j’ai monté ma petite entreprise pour formaliser administrativement ce que je faisais. Je suis agréé formateur. J’ai fait dernièrement une intervention pour les éleveurs de lait français. Mais mon souhait est de retrouver un projet dans le basket. n



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