Nouvelle formule 100 pages !
r poste P 2010
les MV
VEL) Ali Traoré (AS ancy) (N r Ricardo gree
#21
juin 2010
DU CÔTÉ DE CHEZ
Dounia Issa
Orléans
Les photos du Triomphe à Bercy
06 Maleye Ndoye 30 Maël Lebrun 32 Hervé Dubuisson 38 Stéphane Risacher 64 La semaine du basket à Paris 76 Pierre Vincent
M 05395 - 21 - F: 5,00 E
MAXI-BASKET #21 - juin 2010 DOM avion : 5,60 € - BEL : 5,40 € - Port.cont : 5,20 €
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ÉDITO • maxi-basket 03
Notre top 100 Par Pascal LEGENDRE
V
ous l’avez pris en mains et aussitôt vous vous êtes fait la réflexion : “mon“ magazine a pris du poids. Et puis, votre œil – ça devait être le gauche – a remarqué ce subtil changement : MaxiBasketNews est redevenu Maxi-Basket avec une baseline – comme on dit – pour vous rappeler que la maison a été fondée en 1982, et qu’à cet égard, c’est le plus vieil établissement de la presse basket française. Et de loin. C’est un fait : pour conjurer la crise, nous avons rajouté un double poster + 16 pages rédactionnelles. Pour votre plus grand plaisir aussi. Cet ajout ne se fait pas au détriment de BasketNews dont 8 pages étaient proposées en couplage tous les mois, tout au contraire, car l’hebdo sera désormais de nouveau présent dans les kiosques chaque semaine sous sa forme traditionnelle de 24 pages (16 en été lorsque l’actu est en sourdine). Et que l’on ne s’y trompe pas, c’est bien la même rédaction qui réalise les deux publications. D’ailleurs, pour ne pas vous désarçonner, nous avons maintenu les mêmes rubriques, les mêmes typos, les mêmes têtières, avec simplement près de 50% de pagination en sus. Pour fêter ça, nous avons concocté un top 100 des personnalités qui font le basket français. C’est à l’évidence un exercice périlleux de mélanger des gens en short avec d’autres en cravate, des plumitifs avec des arbitres. Surtout qu’on a décidé – pour se mettre tout le monde à dos, sauf le lauréat, et surtout pour que ça soit beaucoup plus excitant – de les positionner du 1er au 100e. J’en connais
qui vont se précipiter pour voir leur classement, d’autres peut-être qui vont jeter en le froissant le magazine à la poubelle lorsqu’ils se seront aperçus qu’ils ne figurent pas au sein de cette élite. N°1, Tony Parker. Je doute que l’on puisse avoir un avis contraire. Numéro 2, Yvan Mainini. Tant qu’il est président de la fédération française, c’est inéluctable. Numéro 3, Joakim Noah. Alors là, j’en vois qui bondissent de leur siège. Je reconnais, c’est audacieux. On va dire que c’est un “investissement“, que si l’intérieur des Bulls fait le championnat du monde – on n’avait pas de nouvelles au moment d’établir notre liste –, il sera à coup sûr une star de l’été, sportive et médiatique, mais que s’il lui venait la malencontreuse idée de snober éternellement l’équipe nationale, il resterait à jamais le simple fils de Yannick et chuterait considérablement dans notre hiérarchie. Alors, pour établir ce top 100, avons-nous eu recours à un programme informatique sophistiqué, à un comité des sages de 50 membres, ou bien à une enquête réalisée auprès de 1000 personnes représentatives de la population du basket de haut niveau ? Rien de tout ça. Il s’agit juste du fruit de la réflexion de trois journalistes de la rédaction de Maxi-Basket qui, sans réellement se concerter, ont fait appel à leur âme, leur conscience et leur culture pour vous offrir ce classement. En toute subjectivité. C’est vrai, ça, pourquoi mettre Dounia Issa à la 74e place davantage que Didier Dobbels ou Emmanuel Brochot ? •
“Avons-nous eu recours à un programme informatique sophistiqué ? …”
journalistes
Directeur de la publication
Pierre-Olivier MATIGOT (po.matigot@tomar-presse.com)
Directeur de la rédaction
Pascal LEGENDRE (p.legendre@tomar-presse.com)
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RÉALISATiON GRAPHIQUE Conception charte graphique Philippe CAUBIT (tylerstudio)
Direction artistique
04 06
Le baromètre Un contre-un : Maleye Ndoye
08 Top 100 des
personnalités du basket français
22 Dounia Issa 30 Focus : Maël Lebrun 32 Rétro :
Hervé Dubuisson
38 Stéphane Risacher 64 10 jours de basket
à Paris
76 Pierre Vincent 82 Enes Kanter 84 Échos 94 Contrôle surprise :
Sylvain Maynier
96
Zone mixte
Posters : Ali Traoré (ASVEL) & Ricardo Greer (Nancy)
PUBLICITÉ & marketing
David BIALSKI (USA), Giedrius JANONIS (Lituanie), Kaan KURAL (Turquie), Pablo Malo de MOLINA (Espagne), Bogdan PETROVIC (Serbie), Yannis PSARAKIS (Grèce), Eran SELA (Israël) et Stephano VALENTI (Italie).
Franck LEVERT (06-22-98-27-91, franck@ccsport.fr) Loïc BOQUIEN (01-73-73-06-40, l.boquien@tomar-presse.com) Laura Abdat (l.abdat@tomar-presse.com) Kim Tran (k.tran@tomar-presse.com)
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO
IMPRESSION ROTO PRESSE NUMERIS, 36 Boulevard Robert Schuman, 93190 Livry-Gargan. Commission paritaire : 0211 K 80492. Issn : 1968-9055. Dépôt légal : à parution. Maxi-Basket est édité par : Tomar Presse SARL, 3 rue de l’Atlas, 75019 Paris. Tél : 01-73-73-06-40. Fax : 01-40-03-96-76. La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro est la propriété exclusive de Maxi-Basket qui se réserve tous droits de reproduction et de traduction dans le monde entier.
Vincent BONNAY et Yann CASSEVILLE.
RÉGLAGE Loïc BOQUIEN (01-73-73-06-40, l.boquien@tomar-presse.com)
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ABONNEMENT Laurence CUASNET
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Jérémy BARBIER (Chicago), Frédéric GONELLA (San Francisco) et Pascal GIBERNÉ (New York).
SOMMAIRE 21
CORRESPONDANTS À L’ÉTRANGER
Thierry DESCHAMPS (t.deschamps@tomar-presse.com).
Direction artistique et maquette
JUIN 2010
04
maxi-basket
LE BAROMÈTRE DU MOIS : SPÉCIAL 1er TOUR DES PLAYOFFS PRO A / PRO B Par Thomas FÉLIX > PRO A 1
John Linehan (Cholet)
Le virus est définitivement de retour sur la scène hexagonale. Auteur d’une bonne saison (10,7 pts, 4,5 pds et 2,8 ints pour 11,7 d’éval), il a cassé la baraque pour permettre au leader de saison régulière de passer le premier tour contre de collants Poitevins. 13,0 points, 7,5 pds, 3,5 ints, 18,5 d’éval, Cédric Gomez en a encore la tête qui tourne.
2
Uche Nsonwu-Amadi (Roanne)
Meilleure évaluation du premier tour des playoffs (20,7), le Nigérian a tourné à plus de 11 points et 11 rebonds dans la seule série en trois manches des quarts. Les intérieurs orléanais en ont pris plein la musette et ont dit au revoir aux demi-finales.
3
La révélation française du premier tour. 4,3 points et 5,2 d’évaluation en saison puis le coup de tonnerre. Charles Lombahé-Kahudi 14,5 points à 66,5 % aux tirs, 19,0 d’évaluation dans la série contre le Paris Levallois, dont un match 2 (Le Mans) superbe où il assomme le PL. Tir au buzzer du milieu du terrain, 22 points, 8 rebonds, 27 d’éval, on adore !
4
Pape-Philippe Amagou (Roanne)
Dans un effectif décimé, le Roannais a fait parler son expérience de double champion de France (2006 et 2008). Repositionné à la mène, en alternance sur les postes 1 et 2, son différentiel statistique est énorme. De 8,2 points pour 8,9 d’éval en saison, à 15,0 points et 11,7 d’éval en playoffs. Bravo !
5
João Paulo Batista (Le Mans)
Indispensable métronome, le Brésilien a su montrer les crocs dans le match 1 face aux Parisiens. Il a réduit au silence Lamont Hamilton (8 pts, 4 rbds), a scoré (22 pts) et a permis aux Manceaux d’assumer leur statut de tête de série N°2. Le premier match, c’est pour lui.
6
Angel Daniel Vassallo (Paris Levallois)
Le Portoricain n’a pas réussi à arracher la belle face au Mans, mais a pourtant tout fait. Meilleur marqueur des quarts (20,0), il a enquillé 12 points à 100% dans le premier quart temps du match 2, a shooté à plus de 58% à 3-pts sur la série mais cela n’a pas suffi. Le reverra-t-on en France ?
7
Austin Nichols (Orléans)
Certes les Orléanais ont pris la porte dès les quarts. Mais, tel le volcan islandais Eyjafjöll, le MVP 2009 de Pro A s’est réveillé et a bien failli étouffer les Roannais dans son nuage. 19,0 points à 57,1 % à 3-pts, 17,3 d’éval sur les trois manches, ce qui laisse bien des regrets de le voir déjà en vacances.
8
Gravelines a décroché les demi-finales et Akpo a été fidèle à ses standards. Plus gros temps de jeu Cyril Akpomedah (35), 13 points, 5 rbds, 2 pds, 2 ints, 13 d’évaluation, Akpomedah se tait et taffe aux quatre coins du (Gravelines-Dunkerque) terrain. Et dire qu’il ne veut plus entendre parler de l’équipe de France !
9
Dylan Page (Roanne)
Troisième Roannais, parce qu’il fallait bien faire un choix, Page est indispensable et a sorti la Chorale de l’ornière du match 3. 25 points à 10/15 aux tirs, 8 rebonds, 5 passes pour 30 d’évaluation, et trois ans de prolongation de contrat. Une bien belle affaire.
10
Samuel Mejia (Cholet)
L’arme fatale choletaise a tourné dans ses standards de saison en playoffs. Oui mais, quand il a fallu décrocher Poitiers dans le match 2, le Dominicain s’est enflammé. 12 points en 4 minutes entre la 34e et la 38e minute et bonjour le deuxième tour.
1
Mykal Riley (Nanterre)
Pascal Donnadieu a l’art de dénicher des trouvailles et de relancer des jeunes. La nouvelle pépite se nomme Mykal Riley. Le jeune Américain (24 ans), déjà fort en saison a explosé les Lillois en quarts. Meilleure évaluation (23,7), 16,3 points à 7/14 à 3-pts, 7,3 rbds, 4,0 ints et 3,0 pds, des stats qui peuvent faire trembler les Limougeauds.
2
Simon Darnauzan (Aix-Maurienne)
Le “vieux” Palois est de retour. Pas de club en début de saison, une pige à Aix-Maurienne puis un contrat, il a pris en main la destinée des Savoyards. En playoffs, il a même senti l’odeur du sang avec en trois rencontres 12,7 points, 8,3 passes pour 19 d’évaluation et une perf' à 12 passes dans le match 3.
3
Georgi Joseph (Pau-Lacq-Orthez)
Les Français font feu de tout bois en playoffs de Pro B. Georgi Joseph a pris le relais d’un Teddy Gipson déjà en vacances et passe 13,0 points à 73,9 % aux tirs sur le série face à Évreux. Ajoutés à 4,7 rebonds, il émarge à 17,0 d’évaluation. Le meilleur Palois, point !
4
Zeb Cope (Nanterre)
L’ancien Orléanais s’est mis en mode playoffs et a dévasté le secteur intérieur lillois. Auteur d’une saison moyenne (9,0 pts, 4,8 rbds pour 9,6 d’éval), il passe en trois manches 14,3 points, 6,7 rebonds et 2,0 passes pour 18,0 d’évaluation, un vrai renouveau.
5
Kevin Braswell (Limoges)
Les Limougeauds ont bataillé face au Portel pour accrocher les demi-finales et garder l’espoir de remonter. Braswell a lui été étincelant. Il passe de 12,3 points à 18,0 en playoffs et cumule 6,5 passes et 2,5 interceptions pour 15,0 d’évaluation.
6
Ronnie Taylor (Le Portel)
Éliminé, en vacances mais épuisé. Car Ronnie a tout donné face à Limoges. Meilleur marqueur du premier tour (19,5), le meneur américain a cumulé 6,0 passes, 2,5 rebonds et 2,5 interceptions pour 20,0 d’évaluation. On espère le revoir en France.
7
Xavier Corosine (Nanterre)
L’ex-espoir parisien a trouvé à Nanterre une vraie terre d’accueil. Totalement relancé avec un temps de jeu plus conséquent (30 minutes en saison), le meneur français éclate en playoffs. 17,7 points pour 16,7 d’évaluation et 54,5 % aux tirs face aux Lillois.
8
Garry Chathuant (Bourg)
À 27 ans, l’ailier français n’effectue pas sa plus belle saison, mais il vient de rendre une très bonne copie en playoffs. Face à Aix-Maurienne, il termine meilleur marqueur de son équipe (15,3), et possède la meilleure évaluation (14,3) sur les trois rencontres.
9
Alhaji Mohammed (Limoges)
S’il n’a pas élevé autant son niveau de jeu que son compère Braswell, c’est qu’il était déjà bien haut. Avec 16,0 points, 3,5 rebonds, 3,0 passes, Alhaji Mohammed rend encore 18,5 d’évaluation (contre 15,4 en saison) et pousse Limoges vers la Pro A.
10
Fernando Raposo (Pau-Lacq-Orthez)
Le jeune intérieur (20 ans) se bouge en playoffs. De 3,9 points, 0,8 rebond et 5,4 d’évaluation en saison, il décolle contre Évreux et rend une feuille de stats à 7,0 points et 7,0 rebonds et 11,0 d’évaluation ! Dans le match 3, il passe même un double-double (10 pts, 10 rbds). De bon augure pour la Pro A ?
> PRO B
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06
maxi-basket •
un-contre-un
MALEYE N’DOYE (LE MANS)
“DEE SPENCER EST UNE MACHINE À TROIS-POINTS” Par Thomas FÉLIX
Quel est ton geste favori ? Le tir à trois-points. Dans le jeu, c’est vraiment ce que je préfère.
C’est aussi ton action fétiche ? En fait, non. Je dirais plus dépasser son adversaire en un-contre-un et poursuivre jusqu’au dunk. Ça, j’aime bien (il rigole).
Pour shooter à 3-points, tu préfères faire un dribble avant ou tu es plutôt adepte du “catch and shoot“ ?
Pascal Allée/Hot Sport
En mouvement, vraiment. En sortie d’écran, tu te décales, tu reçois la balle et tu shootes.
quasi-totalité de mes shoots dans cette zone-là.
Quelle est ta meilleure série à l’entraînement ? Ouh ! il y a en a beaucoup (il rit). Mais je ne voudrais pas dire de bêtises. Je pense que c’est à la fac parce que, là-bas, il y avait la machine qui te renvoie la balle et donc tu peux faire de grosses séries en étant bien chaud. Je dirais que j’ai déjà passé une quarantaine de paniers d’affilée. Ici, à l’entraînement, on fait des séries de 20 et je dois en passer 10-12 de suite. Dee (Spencer, NDLR) est lui vraiment bon là dedans.
Tu as une zone préférée ?
Tu fais des concours contre lui ?
Dans la zone à 45°. Je prends la
Oui, ça m’arrive. Je gagne même
parfois, mais le problème de Dee, c’est qu’il n’aime pas perdre et donc il peut continuer à shooter jusqu’à ce qu’il gagne. Au final, tu perds toujours (il rigole). Quand il commence à dégainer, c’est joli à voir car il ne s’arrête pas.
Obasohan est vraiment chiant également, il peut marquer dans n’importe quelle position.
Tu es connu pour être un fort défenseur. Quel est le joueur qui te demande le plus d’exigence en Pro A ?
Faire une pénétration dans le trafic, passer son défenseur, monter au cercle, puis passer un dunk en changeant de direction pour éviter le deuxième défenseur qui est monté au contre.
Déjà, j’aime bien défendre sur les joueurs qui ont ma taille, les postes 3 naturels. Les petits me posent plus de problèmes. Mais un joueur comme Ricardo Greer est embêtant car il a beaucoup la balle et te demande donc une vigilance de tous les instants, c’est fatigant (il rit). Derrick
Un geste que tu n’arrives pas trop à faire mais que tu aimerais bien passer de temps en temps ?
Ah oui ! Effectivement, ce n’est pas simple comme geste… Je sais (il rigole). Mais certains y arrivent. Alors oui, moi j’aimerais bien réussir ça de temps en temps. •
Cyril Julian
7
er
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Entr ée et g
Photos : Jean-François Mollière, Hervé Bellenger / IS, Pascal Allée / Hot Sports, Getty Images et D.R.
08 maxi-basket
Le top 100
des personnalités d
• maxi-basket 09
du basket français
Ce sont des joueurs et des joueuses, des coaches, des présidents et des dirigeants, des décideurs économiques, des élus, des journalistes, des agents, des arbitres, bref ceux qui influent directement ou pas sur le basket français professionnel. Un top100 fait main donc forcément subjectif mais qui se veut réaliste. Par Thomas BERJOAN, Fabien FRICONNET et Pascal LEGENDRE
maxi-basket
Chris Covatta/NBAE via Getty Images
10
Tant son emprise est grande au-delà même du joueur, la 1ére place de TP est tout sauf une surprise.
01
Tony Parker
• Le seul basketteur pour qui s’ouvrent en grand les portes des Mairies de Lyon et de Paris, et celles de certains sponsors. Le seul, avec Noah, qui évoque quelque chose pour le grand public, notamment les lecteurs de journaux people. À 28 ans, il est le “patron“ du coach de l’ASVEL et des Bleus. Un vrai poids à la FFBB.
02
Yvan Mainini
• Président de la FFBB depuis 1992, celui que certains surnomment “Dieu" à la fédé s’apprête à devenir celui de la FIBA, un poste dont les prérogatives sont relativement limitées mais qui a un prestige certain. De la DTN à la LNB, il a la main et le final cut sur tous les dossiers. Aussi craint que respecté.
03
Joakim Noah
• Le poids du fils de Yannick est encore virtuel – tant qu’il n’aura pas pris ses quartiers en EdF – mais sera très prochainement énorme ; voire révolutionnaire. Sportivement mais aussi en termes d’image et d’impact sur le grand public. Et sur les sponsors, quand il se décidera à vraiment “attaquer“ le marché français.
04
Jean-Pierre De Vincenzi
• Dans la tourmente il y a peu, sous la menace du ministère, celui que certains accusent d’avoir noyauté la FFBB rayonne aujourd’hui au sommet, ou presque, de la structure fédérale. L’impact du DTN/Directeur Général (53 ans) sera même peutêtre renforcé après l’adoubement de Jean-Pierre Siutat. Les équipes de France, et leurs staffs, c’est lui.
• maxi-basket 11
05
Gilles Moretton
• Un Top 5 encore virtuel pour le président de l’ASVEL (52 ans), mais qui se confirmera s’il prend les bonnes décisions de management et si la salle ultramoderne voit le jour. Il a ses entrées à l’Euroleague, auprès de Parker et de la famille Noah, mais, comparativement, relativement peu dans les instances du basket français.
06
René Le Goff
• Ancien président de l’UCPB et du Racing basket, ancien vice-président de l’ULEB, ancien conseiller UMP de Paris, président de la LNB depuis 2003. Un CV éloquent. Son ambitieux projet de Superligue a été enterré par Jean-François Lamour mais cet ardent défenseur du basket français, même malade, reste posté en vigie.
07
Bouna N’Diaye
• L’agent français numéro 1. Pas seulement pour son réseau en France, avec son partenaire Jérémy Medjana, mais aussi pour son implantation aux USA, qui lui permet d’avoir l’oreille d’une majorité de prospects NBA (Kevin Séraphin, par exemple). Dans son écurie : Beaubois, Batum, Ajinça, Mahinmi, Diawara, etc.
10
Boris Diaw
• On peut dire ce que l’on veut du rendement de “Babac“, aussi bien avec la sélection qu’en NBA, mais il reste un pilier des Bleus et un homme de vestiaire important. Un garçon intelligent et sensible, dont l’ambition n’est pas le principal trait de caractère, mais qui a ses entrées dans le Sud-Ouest (Pau et Bordeaux).
11
Jacques Monclar
• 35 ans qu’il est de plain-pied dans le basket de haut niveau après voir été élevé par un père Robert, lui-même international. Consultant – le meilleur – sur RMC, Lequipe.fr et surtout Canal+ et Sport+. Charismatique, fin analyste, et le sens de la formule. Un manager rêvé pour les Bleus, sauf pour la fédé.
12
Nicolas Batum
• En un été, il est devenu indispensable à l’équipe de France. Il le doit à sa polyvalence à un poste – numéro 3 – où la France n’est pas si riche que ça. Nicolas confirme finalement ce que son titre de MVP européen junior laissait supposer. Si son épaule le laisse tranquille, le ciel est sa seule limite.
›››
Bouna N’Diaye, dans les 10 premiers (7e) illustre l’importance grandissante des agents de joueurs dans le basket. À sa gauche, son associé Jérémy Medjana (72e) et Rodrigue Beaubois (26e) qui est sous contrat avec leur régie Comsport.
08
Vincent Collet
• Son prestige a certes été un peu écorné par la saison villeurbannaise, qui a fragilisé sa position sur plusieurs fronts, mais le Normand, champion avec le MSB et l’ASVEL, reste l’entraîneur du plus gros budget français et des Bleus, donc par définition le coach français numéro 1. Lui manque une perf’ en Euroleague.
09
Jean-Pierre Siutat
COMSPORT
• L’ancien président de la LFB continue d’avoir l’œil sur la ligue féminine mais, en tant que premier vice-président de la FFBB, il est le successeur désigné d’Yvan Mainini, donc le nouvel homme fort des instances. L’ancien patron de l’organisation (réussie) de l’Euro 99 en France est un proche de Jean-Pierre de Vincenzi.
12
maxi-basket
16
Jordi Bertomeu
• L’Espagnol est le chief executive officer de l’Euroleague, qui hésite entre une compétition à la mode européenne et un système de franchises à l’américaine. Le mode de fonctionnement est opaque et Bertomeu pèse de tout son poids quand il s’agit de déterminer le nombre de clubs par pays, et le processus de désignation.
17
Gregory Shamus/NBAE via Getty Images
Jean-Pierre Goisbault
• Cet ancien international des années 60 fut longtemps actif au sein du SCM Le Mans avant de prendre la présidence du MSB. À la tête de l’Union des Clubs Professionnels de Basket (UCPB), il fait entendre sa voix, notamment dans le dossier “Joueurs Formés Localement“. Cela pourrait surprendre au premier abord pour un top français, mais vu le nombre de joueurs tricolores évoluant en NBA et l’importance de l’Euroleague pour les clubs de l’Hexagone, la présence de David Stern (13e) et Jordi Bertomeu (16e) est incontestable.
13
David Stern
›››
• Depuis 1984, le quatrième commissioner a révolutionné la NBA mais aussi, en s’ouvrant à l’international, tout le basket planétaire. Sa ligue fascine toujours les masses et c’est en son sein qu’évoluent désormais nos meilleurs joueurs. Il a certainement d’autres idées d’expansion en tête.
14
Bruno Poulain
• Après avoir fait équipe avec François Brassamin à l’AFP, il a fait carrière sur TV Sports, Eurosport et depuis 1996 Canal+, toujours en commentant – très bien – le basket. Cet ancien joueur de hockey sur gazon est le boss de “l’omnisport" sur la chaîne cryptée qui détient quasiment tous les droits du basket en France.
15
Ronnie Greenwood
• Directeur Général de Nike France depuis l’automne 2008. La marque au Swoosh n’a plus sa toute puissance des années Jordan, mais dans un basket français déserté par les grands sponsors, elle est incontournable. C’est l’équipementier des Bleus, de Tony Parker et le financier du prestigieux All-Star Game de Bercy.
18
David Cozette
• « C’est chaud, brûlant ! » Le journaliste phare de Sport+ est l’un des tout meilleurs à avoir commenté le basket sur une chaîne française. Il est toujours enthousiaste, même sur des matches rébarbatifs, et ses réparties sont souvent drôles. À l’écoute, son duo avec Jacques Monclar est un régal.
19
François Brassamin
• Depuis l’apparition d’Internet, le quotidien L’Équipe, dont il est le chef de la rubrique basket, n’est plus le seul chemin qui mène à l’information sportive mais demeure une référence. Cet ancien journaliste de l’AFP, d’une conscience professionnelle extrême, est dans un monde de rumeurs et d’approximations le gardien de l’orthodoxie.
20
Pierre-Olivier Matigot
• Forcément pour nous le classement le plus délicat à établir. Mais comment passer à la trappe le Directeur des Publications de Tomar Presse, la société qui édite notamment le seul hebdo du marché français (BasketNews), le mensuel de référence (MaxiBasket), un autre sur la NBA (BAM) et un site Internet (basketnews.net) ?
• maxi-basket 13
21
Serge Grouard
• 51 ans, maire d’Orléans depuis 2001, député depuis 2002, cet élu UMP est l’homme fort du club orléanais. Les présidents se succèdent à la tête de l’Entente, mais la volonté municipale de faire grandir le club et apparaître une salle de 10.000 places en 2014 reste la même.
22
Mickaël Piétrus
• Mike a connu une courte mais grande carrière à PauOrthez et fait partie des vrais joueurs NBA français avec un contrat juteux (5,2 millions de dollars cette saison) et un temps de jeu significatif, dans une des meilleures équipes NBA. Avec un retour en équipe de France, son impact sera plus fort encore.
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Nando De Colo
• Le premier joueur de la liste à ne pas jouer en NBA. Sa saison à Valence a été magnifique. À 22 ans, son profil de joueur majeur labellisé “Euroleague", son mental en acier, sa capacité à être décisif dans les moments importants en font le parfait complément de nos joueurs NBA. Remplacera sans doute Parker à la mène en Turquie.
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Rodrigue Beaubois
• En marquant 40 points (9/11 à 3-pts) contre Golden State le 27 mars, Roddy a changé de dimension. Aucun Français en NBA n’a fait mieux à la marque, à part Parker bien entendu. Son potentiel offensif en fait un joueur à part. Il est le protégé de Mark Cuban, le propriétaire des Mavericks, un des hommes les plus puissants de NBA.
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Antony Thiodet
• À 43 ans, il est l’homme de l’ombre du couple formé avec Gilles Moretton. L’éminence grise et la cheville ouvrière, celui qui fait avancer les dossiers. Vice-président de l’ASVEL, récemment licencié par Canal Plus Events alors qu’il en était le DG adjoint, il demeure l’un des hérauts du basketbusiness en France.
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Christophe Le Bouille
• Jeune président du MSB (39 ans), une des plus vieilles maisons de Pro A, il continue de gérer le club dans la grande tradition mancelle. Excellence sportive, sérieux budgétaire. Pour sa première saison en tant que prési, il a gagné deux trophées, Coupe et As. A lié son destin à J.D. Jackson, ami et coach. Question : peut-il faire encore grandir Le Mans ?
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L’importance de la télé est fondamentale. Voici les deux plus célèbres consultants du groupe Canal. L’éternel George Eddy (24e) et Jacques Monclar (11e).
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George Eddy
• À 54 ans, le journaliste de Canal est la voix du basket à la télévision. Fan de basket ou non, le grand public reconnaît et identifie son accent ricain à la grosse balle orange. Combien de personnalités dans le basket jouissent d’une telle popularité? George est souvent plus connu que les joueurs dont il commente les actions. Grand pro.
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Hervé Bellenger / IS
Pierre Vincent
• Coach des Bleues championnes d’Europe 2009. Depuis 2003, il est également le coach de Bourges qu’il mène à des succès sans équivalent en LFB et des exploits permanents en Euroleague. Il était aussi le coach de Parker et Diaw en 2000 à Zadar pour le titre de champion d’Europe junior.
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Photos : Jean-François Mollière, Hervé Bellenger / IS et Pascal Allée / Hot Sports
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Tir groupé pour quatre coaches majeurs de la Pro A entre la 29e et la 32e place. De gauche à droite : Jean-Denys Choulet, Philippe Hervé, Jean-Luc Monschau et Erman Kunter.
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Jean-Denys Choulet
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• Superbe dénicheur de talents, grand coach d’attaque, fin stratège, coach de charisme et grande gueule, cet éternel râleur est un personnage incontournable de la Pro A. Depuis qu’il dispose de moyens financiers corrects avec Roanne, la réussite sportive est toujours au rendez-vous. À 51 ans, il pousse plus en salle de muscu que ses joueurs.
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Philippe Hervé
• Enfin, après six finales perdues, le coach d’Orléans a connu la consécration avec une équipe de Pro A en remportant la Coupe de France 2010. Il a fait sortir Chalon de terre et fait de même avec Orléans. Coach très porté sur la théorie du management humain, très rigoureux.
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Jean-Luc Monschau
• Les As avec Mulhouse, les As et le titre avec Nancy, une présence continue à Bercy pour une finale entre 2005 et 2009. L’Alsacien a peut-être mauvaise presse dans les instances dirigeantes mais cet ingénieur chimiste de formation – une “tête“ – est un coach en vue, qui a fait passer un cap au SLUC. Un personnage.
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Erman Kunter
• En cas de titre de champion (hors nos délais de bouclage), l’affable et francophone Turc vaut mieux que sa 32e place. Coach “européen“ dans son approche du jeu et du travail, qui sait où il va, formateur courageux et structuré, chouchou des médias, il est le seul étranger “crédible“ pour le poste d’entraîneur de l’EdF.
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Christian Fra
• Il a posé la question de confiance à ses actionnaires, il a été renouvelé comme président du SLUC Nancy. Son entente avec Jean-Luc Monschau est parfaite, le SLUC s’est positionné comme un club fort en France. Peu intéressé par des ambitions nationales, l’affectif Christian Fra est un président de club solide.
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Pascal Levy
• Agent des MVP de Pro A (Ali Traoré) et de Pro B (Moussa Badiane, comme son frère d’ailleurs) et d’Amagou notamment, Pascal Lévy, bien implanté sur la Pro A mais versé également sur le marché européen, est l’un des agents de pointe du basket français, quantitativement comme qualitativement.
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Patrick Beesley
• Directeur de l’équipe de France, une institution dont il a été assistant, ce Landais connaît la Fédération et la Maison Bleue par cœur, et les sert avec zèle. Homme discret, il est notamment au centre des délicates négociations avec les “employeurs" américains des principaux joueurs français.
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Patrick Baumann
• Secrétaire Général de la FIBA, c’est-à-dire vrai boss du basket international, ce Suisse de 42 ans a forcément un poids sur le basket français. Polyglotte (il parle cinq langues couramment), cet ancien arbitre, également coach, s’y connaît en management du sport (diplômé à Lyon) et en business (diplômé à Chicago).
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Christian Monschau
• Longtemps labellisé “frère de Jean-Luc“, “Kiki“ a fait la démonstration, au fil de sa carrière de coach, de son flair pour le recrutement et de son savoir-faire pour tirer le meilleur de son effectif. Avec lui, le BCM, 4e de la saison et finaliste de la Coupe, s’était positionné en outsider crédible pour le titre.
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Jean-François Martin
• Né à Cholet il y a presque 44 ans, l’entraîneur des espoirs de CB, homme-clé du formidable centre de formation choletais, a tout gagné avec les jeunes du club. Sous son magistère, l’institution maugeoise a poli, sans discontinuer, quelques-unes des plus belles perles du basket français. Un homme discret mais capital.
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Sandrine Gruda
• Élue MVP européenne en 2009, la Cannoise de naissance est déjà (elle n’a pas encore 23 ans) l’une des meilleures intérieures françaises de l’histoire. Un talent fou, un avenir en or, aussi bien en Europe qu’en WNBA, et déjà un palmarès solide (Euro 2009, quatre participations au Final Four, triple championne nationale).
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Francis Flamme
• Président du PL, et à ce titre représentant numéro 1 du basket parisien, cet ancien international est également membre du comité directeur de la FFBB et président de la commission de contrôle de gestion de l’institution. Il n’est pourtant pas toujours séduit par la ligne directrice de la fédération.
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Ali Traoré
• Le meilleur joueur français de Pro A 2010. Un tour de force quand on sait que son club n’a pas atteint les playoffs. Un attaquant ambidextre qui dispose d’un toucher de balle très rare. Une bonne entrée en matière à l’Euro 2009. Doit encore gagner en dureté pour évoluer encore plus haut.
Hervé Bellenger / IS
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Roland Ries
• Le maire de la ville de Strasbourg détentrice de 49% des parts dans le capital de la SIG. Il avait décidé de les vendre au plus offrant, et le projet de Alain Saint-Michel avait été préféré à celui de Carlo Wilm. Sauf que face aux passions locales, le maire a jugé utile de différer d’un an cette revente et de provoquer ainsi un dangereux statut quo.
Ali Traoré, MVP français de Pro A, pointe à la 41e place.
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Nicolas Paul
• Cet agent havrais compte dans son portefeuille pas mal de joueurs de Saint-Thomas ou y ayant transité et de Gravelines (Fabien Causeur, Romain Duport, Rudy Jomby, Nick Pope, Jonathan Rousselle, Tony Stanley) mais il a aussi servi d’intermédiaire pour le joueur le plus cher de la Pro A, Curtis Borchardt (dans les 550.000 euros de salaire annuel).
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Raymond Bauriaud
• Ce Limougeaud passé par ISL et le Groupe SVP occupe un poste-clé à la Fédération puisqu’il en est le directeur du marketing et de la communication. Il gère à ce titre les partenariats et aussi les droits télévisuels. Il a également la main sur le service presse (relations avec les médias, site Internet, magazine fédéral…).
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Ronny Turiaf
• A la particularité d’être passé de l’INSEP à la NBA sans transiter par un centre de formation français mais par l’université de Gonzaga. Un poste 5 un peu juste en taille mais robuste et agressif. Le Martiniquais a prouvé son attachement au maillot bleu mais, blessé, sera absent du Mondial.
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Pierre Tchenio
• Le PDG du groupe Toupargel – N°1 de la livraison des surgelés à domicile –, gros, gros sponsor de l’ASVEL. À titre personnel, Tchenio est actionnaire du club. De surcroît, il est le président de la Société de Projet pour la Salle Multifonctions. Le tout en fait un personnage-clé du développement de la Maison Verte.
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Antoine Diot
• Il fut élu MVP de l’Euro cadet, et en jeunes, il a (presque) tout gagné. À 20 ans, il a fait sa place avec les A à l’Euro polonais. Meneur organisateur, devenu performant à troispoints, et aussi d’une naturelle simplicité, le Manceau est paré pour être le leader charismatique du basket français post Tony Parker, même s’il est out pour cet été..
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J.D. Jackson
• Cet ancien international canadien, dont le maillot est le seul suspendu au plafond d’Antarès, est passé directement du statut de 2e assistant à coach en chef du MSB pour l’Euroleague. Il s’est tout de suite signalé par sa capacité à recruter fort (Spencer, Bluthental, Salyers). Prolongé jusqu’en juin 2014.
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Florent Piétrus
• Une incongruité. À cause d’un format atypique (2 m), il n’est jamais parvenu réellement à s’imposer en Espagne depuis qu’il est parti de Pau, mais c’est la clé de voûte du jeu intérieur des Bleus. Dur au mal, réputé pour son travail de l’ombre, le Guadeloupéen peut aussi surprendre par ses missiles à longue portée.
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Ricardo Greer
• Enfin ! Ricardo a été élu MVP étranger de la Pro A. Une récompense légitime pour cet international dominicain qui a fait son nid en France (Le Havre, Gravelines, Strasbourg, Pau, Nancy). Un ailier archi-complet, auteur de plusieurs triple-double, et aussi l’âme du SLUC.
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Hervé Beddeleem
• Directeur exécutif du BCM Gravelines depuis 2004, cet homme du Nord est impliqué au club depuis 1988. C’est lui qui a réussi à fédérer les collectivités et un réseau de partenaires privés important autour du club, après une période de trouble entre 1995 et 2001. Son bijou ? La Coupe de France 2005.
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Fred Forte
• L’homme qui vola le ballon des mains de Kukoc en 1993 en finale, offrant la Coupe des clubs champions à Limoges. Sur un coup de tête, il décide en 2004 de se porter au secours du CSP, alors en N1 et devient président. Depuis, il a réussi à ranimer la passion en ville pour le basket. Reste la dernière étape, la montée en Pro A. 40 ans.
Hervé Bellenger / IS
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Dewarick Spencer
• En Pro A, avoir Spencer dans son effectif est désormais synonyme de succès. MVP du championnat, champion et vainqueur des As en 2007, vainqueur des As et de la coupe en 2009, 2e de l’élection pour le MVP 2010. À 28 ans, un talent offensif incroyable, la classe au-dessus.
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Crawford Palmer
• Médaillé d’argent à Sydney avec les Bleus aux JO de 2000, “Craw” occupe depuis sa fin de carrière le poste de manager général des Bleus, responsable des relations avec les ÉtatsUnis. Il faisait partie, en tant que directeur sportif, du projet initialement choisi par la mairie de Strasbourg pour le futur de la SIG. Il a jeté l’éponge pour ne pas être « complice de cette mascarade » (sic).
Jean-François Mollière,
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Céline Dumerc
• “Caps“ est la deuxième femme de notre classement. Meneuse de jambes et de tête, elle est l’âme de l’équipe de France. Joueuse emblématique de Bourges jusqu’à la saison dernière, elle a finalement cédé aux dollars d’Ekaterinburg. Probablement la meilleure Européenne à son poste. 27 ans.
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Pascal Allée / Hot Sports
Jacques Commères
Trois figures de la saison de Pro A : Ricardo Greer (à gauche), MVP étranger (50e), Mickaël Gelabale (ci-dessous) l'ex-NBAer qui rerouve la forme à Cholet (60e) et Dee Spencer (ci-dessous), la star du MSB (53e).
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Didier Gadou
• Ancien joueur emblématique de Pau-Orthez, entraîneur champion de France avec l’Élan en 2004, l’aîné de la fratrie (44 ans) était président depuis 2008. La saison prochaine, après la démission de Claude Bergeaud, il occupera le poste de directeur exécutif pour le retour en Pro A de ce bastion du basket français.
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Pierre Fosset
• Président du CJM Bourges depuis 1993. Quel autre président de club français possède un palmarès comparable au sien ? Aucun. 4 coupes d’Europe (dont 3 Euroligue), 9 titres de champions, 7 coupes, une réussite hallucinante pour cet ancien journaliste sportif, aujourd’hui secrétaire de rédaction en local. Bientôt une salle de 5000 places.
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Michel Delebarre
• Ancien ministre d’Etat socialiste, 64 ans, il est députémaire de Dunkerque et président de la communauté urbaine. Forme avec Beddeleem la doublette qui peut amener le BCM plus haut avec la construction d’une nouvelle salle de 10.000 places pour remplacer le Sportica.
• “Jacky“ officie actuellement à la tête du centre fédéral de basket, la pépinière du basket français. Il a été assistant de Vincent Collet en 2009 avec les Bleus, un rôle qu’il a également connu avec Claude Bergeaud, en sélection et à Pau, et avec Alain Jardel, en sélection et à Mirande. Coach des Bleues à l’Euro 2007 (8e place).
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Mickaël Gelabale
• À 27 ans, “l’autre Mike“ est définitivement de retour. Après 18 mois sans jouer à cause de son genou, l’ailier physique, gracile et adroit qui avait dominé l’Espagne avec le Real de Maljko entre 2004 et 2006 est de nouveau apte au haut niveau. Sa montée en puissance avec Cholet fut impressionnante et il pourrait bien retrouver les Bleus.
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Dominique Juillot
• Ancien député suppléant et ancien président de la Communauté d’agglomération du Grand Chalon, ce Normand, à la tête de l’Élan Chalonnais depuis 1993 et maire de Mercurey depuis 1995, sait faire entendre sa voix sur les grandes questions basketballistiques. Dominique Juillot est, depuis 2007, à la présidence de l’ANPE.
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Arnaud Lecomte
• Le reporter numéro 1 sur le basket à L’Équipe, journal pour lequel il a couvert tous les événements d’envergure, nationaux et internationaux, depuis deux décennies. Son avis et ses analyses comptent. Également président du comité directeur de la section parisienne de l’Union des Journalistes Sportifs Français (UJSF). ›››
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›››
Frédéric Thil
• Directeur commercial puis directeur marketing chez Ferrero France depuis 2001, Frédéric Thil a été nommé, en 2009, Directeur Général de la section française du 4e groupe mondial en confiserie et chocolaterie, sponsor de la FFBB et de Tony Parker via la marque Kinder, un partenariat qui vient d’être reconduit.
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Isabelle Yacoubou-Dehoui
• Née au Bénin puis naturalisée française, Isabelle est un pivot quasi inarrêtable près du cercle avec son 1,90 m et son important impact physique. Double MVP de LFB en titre, la (encore) jeune Isabelle (24 ans), championne d’Europe avec les Bleus en 2009, a offert le titre à Tarbes avant de partir.
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Alain Weisz
• L’un des rares opposants à JPDV micro ouvert, le Marseillais est un coach à vocation offensive, respecté chez les hommes (belles saisons à Sceaux, à Montpellier, au Mans, à Strasbourg et à Hyères-Toulon) comme chez les dames (entraîneur de l’année avec Aix). Le mentor de Vincent Collet a coaché les Bleus de 2000 à 2003.
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André Barreteau
Isabelle Yacoubou-Dehoui (64e), championne de France avec Tarbes qui met fin au règne de Bourges sur la LFB.
• Fondateur de la Mie Câline, avec des membres d’une famille à longue tradition de boulangerie, M. Barreteau est à la tête d’une chaîne de près de 200 points de vente et l’un des partenaires majeurs de la FFBB, avec lequel il organise le vaste tournoi minimes “La Mie Câline Basket Go“, qui maille le territoire.
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Morgan Menahem
• “Agent image“ de Tony Parker, via la société 360 Management, dont il est le directeur, MM gère les contrats publicitaires du meneur français, mais pas seulement car Morgan Menahem est implanté dans d’autres sports, dont le tennis. Dans son écurie : Jo-Wilfried Tsonga, Boris Diaw, Ronny Turiaf, Ladji Doucouré, etc.
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Pascal Biojout
• Ancien joueur du CSP, dont son père, Jean-Claude, est l’un des fondateurs et développeurs, l’efficace et imaginatif Pascal Biojout est un spécialiste du marketing sportif. Sa société Sport Plus Conseil est mandaté par Nike pour organiser le All-Star Game LNB, et avait la gestion de la Semaine des As jusqu’en 2009.
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Yann Barbitch
• Cet ancien joueur de haut niveau (Georgia Tech, Antibes et Roanne notamment) était, jusqu’en 2008, président du syndicat des basketteurs, une institution qu’il représente au comité directeur de la LNB. Yann est actuellement responsables des événements à la FFBB, il a aidé à l’organisation du Final Four de Bercy.
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Pascal Dorizon
• Le directeur national de l’arbitrage. Cet ancien conseiller municipal de Cholet a un joli background d’arbitre, avec environ 250 matches internationaux, dont deux tournois olympiques. Là où son homologue du foot est sous le feu de la critique, le patron des sifflets français semble faire l’unanimité.
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Uche Nsonwu-Amani
• Avec ses 2,08 m et ses 117 kg de muscle, il a un corps d’Euroleague. Une rareté en Pro A et la Chorale l’a bien compris en prolongeant son contrat de trois ans, ce qui est rarissime. Le Nigérian est passé notamment par Antibes, Gravelines et l’ASVEL. Il refuse de jouer en équipe nationale estimant sa fédération corrompue.
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Jérémy Medjana
• Associé de Bouna N'Diaye au sein de l’agence Comsport. Les deux compères se sont fait connaître en dirigeant la troupe de dunkeurs de la Slam Nation, une référence devenue mondiale. Medjana est désormais réputé pour avoir un épais portefeuille de basketteuses, y compris Sandrine Gruda.
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Servais Tomavo
• Radiologue, consul honoraire du Bénin, et président du Lille Métropole Basket depuis 15 ans. Un club de Pro B au destin très prometteur car au sein d’une agglo importante, dans un département riche en licenciés, avec deux salles en projet, et qui n’avait pas laissé Tony Parker indifférent avant qu’il choisisse l’ASVEL.
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Dounia Issa
• Un spécimen unique. À la fois par son parcours (il a subi un retard à l’allumage et il n’a pas fait de centre de formation) et son jeu (un intérieur de 1,98 m, pas scoreur mais gros rebondeur et fort défenseur avec une prédilection pour les contres face aux joueurs). 2e à l’élection des MVP français 2010.
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Jean-Luc Desfoux
• Ce notaire caennais est vice-président de la LNB, chargé des finances. N’étant pas affilié à un club ou désigné par la fédé, il fait partie des “personnalités qualifiées" du comité directeur. Il est surtout le représentant à l’extérieur du président René Le Goff depuis son indisponibilité pour raisons médicales.
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Thierry Balestrière
• Ce cadre de la SNCF originaire de Touraine s’est vu confier une mission délicate : remplacer à la tête de la Ligue féminine Jean-Pierre Siutat qui avait été très innovant. Il a dû d’entrée s’occuper de dossiers financiers sulfureux, ce qui a notamment amené la rétrogradation en NF1 de l’Union Hainaut.
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François Lamy
• En quelques années, le Brestois a fait son nid comme agent dans le basket français, passant par Interperformances avant de créer sa propre agence, First Step, qui ne cesse de se développer. Son portefeuille comprend pas mal d’Américains, et aussi A.D. Vassallo et Alain Digbeu. Bien implanté à Poitiers et Dijon.
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Laurent Sciarra
• Il restera à jamais l’homme de Sydney et de la médaille d’argent olympique. À bientôt 37 ans, ses jambes sont un peu lasses, mais il a toujours le sens du jeu, du charisme, et il a été récompensé d’un titre de MVP de la finale de la Coupe de France. Ses déclarations sont tranchées... quand il ne décide pas de boycotter la presse.
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David Chambon
• Ce prof d’EPS de 37 ans est aujourd’hui le plus coté de nos arbitres. Une trajectoire qui l’a amené à officier en Pro A à 29 ans, à l’Euro féminin 2007, à l’Euro masculin 2009 (il a arbitré le match pour la 7e place) et, suprême récompense, à la finale de l’Euroleague. Il sera avec Eddie Viator au Mondial en Turquie. Hervé Bellenger / IS
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Laurent Sciarra (78e). À 37 ans le vieux grognard ajoute une nouvelle Coupe de France à son palmarès avec Orléans.
Thierry Chevrier
• Son parcours unique de joueur l’a amené, étape par étape, de la Départementale à la Pro A et la Coupe d’Europe. Toujours avec Cholet Basket. Il en est aujourd’hui le directeur général et quelque part le garant de la tradition du club, à savoir la meilleure formation à la française.
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Ruddy Nelhomme
• Le coach de l’année 2010. Sa saison avec Poitiers est une réussite absolue qui vient couronner trois saisons de montée en puissance hallucinante. Homme calme, adepte d’un management dans le dialogue, il s’agit d’une belle revanche à 38 ans après un échec à Cholet en 2006 pour son premier poste d’entraîneur en Pro A.
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Emmanuel Brochot
• Coup de tonnerre le 5 mai lorsque Emmanuel Brochot a annoncé sa démission de la présidence – suite à un différent avec la mairie – car depuis qu’il est en charge de la Chorale de Roanne, ce PDG de Valentin Traiteur et Délestine a fait grandir le club avec un apport direct de plus de 500.000 euros/an et son carnet d’adresses. Il semblait être en passe de revenir sur sa décision.
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Éric Girard
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• Champion de France en 2005 avec Strasbourg, entraîneur de l’année la même année, aujourd’hui, ce coach au caractère brut (45 ans), à la compétence technique reconnue, est celui qui a pour challenge de faire remonter Limoges en Pro B. Il a connu le succès partout où il est passé (2 coupes avec Cholet, une finale des As avec Le Havre en 2003).
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Goran Radonjic
• Ancien arbitre de très haut niveau, il est aujourd’hui salarié cadre de la fédération, directeur des relations internationales au cabinet du président de la FFBB. Son avis compte et son aura au niveau international pèse. Il était le commissaire des rencontres lors du dernier Final Four de l’Euroleague à Paris. 58 ans.
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Yannick Souvré
Moins influant que dans les années 90 et 2000, l'éternel Richard Dacoury se positionne à la 87e place.
• 251 sélections, championne d’Europe en 2001, 3 fois championne d’Europe avec Bourges, 8 fois championne de France, on ne présente plus la joueuse. Depuis 2004, Yannick, 40 ans, a réussi sa reconversion et est directrice générale de FIBA Europe Properties, l’agence qui s’occupe de gérer les droits marketing, merchandising et télévisuels de la FIBA Europe.
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Antoine Rigaudeau
• Pour l’instant, l’ancien Roi de Bologne est en retrait. À 38 ans, il vit à Valencia. Fin 2007, il a tenté de monter un projet pour les Bleus dont il aurait été le coach, lui qui n’a jamais coaché. Ça n’a pas marché. Vice-président en charge du Paris Levallois en 2007-08, le club a été relégué en Pro B. Son nom et sa carrière représentent vraiment quelque chose. Que va-t-il en faire ?
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Hervé Bellenger / IS
Richard Dacoury
• Consultant sur Orange Sport (NBA), France Télévisions (J.O.), et avant sur TPS Star (Pro A), le plus beau palmarès du basket français, avant l’ère NBA, a trouvé sa voie. Fin 2007, il avait fait partie de la commission de réflexion chargée de nommer le futur sélectionneur, entreprise qu’il regrette après coup et qu’il a vivement critiquée.
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Jean-Louis Borg
• À 46 ans, coach JLB va tenter de faire monter un 3e club de Pro B en Pro A. Après Hyères-Toulon, puis Vichy où il a fait des merveilles pendant cinq ans, il a signé un bail de trois ans avec la JDA Dijon de Michel Renault. Grand spécialiste de la défense, il va devoir mettre à profit un budget conséquent de trois millions d’euros.
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Gregor Beugnot
• Ancien international (54 sélections), Greg reste une des figures importantes du coaching français. Maudit avec l’ASVEL (5 finales perdues), il affiche une réussite internationale sans équivalent en France (Final Four de l’Euroleague en 1997 avec l’ASVEL et une saison et demie à Varese). Les dernières saisons à Chalon n’ont pas été faciles.
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Didier Dobbels
• Entraîneur au top dans les années 90 (Limoges puis Paris), il avait un peu disparu de l’élite du basket masculin dans les années 2000. Il s’est relancé la saison dernière avec Bourg et a signé à la tête de l’Élan Béarnais une saison magnifique. Élu coach de l’année en Pro B, il sera sur le banc la saison prochaine dans la plus belle salle de France.
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Patrick Chiron
• Chef d’entreprise, le président de Cholet Basket depuis mai 2003. Sous son mandat, la tradition de formation d’excellence du club des Mauges n’a pas cillé. Des talents sortis à la pelle, une finale des As en 2008, une finale européenne en 2009, une première place en saison régulière en 2010, CB est à nouveau sur le devant de la scène.
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Hubert Falco
• 63 ans, maire de Toulon, sénateur du Var et ministre du gouvernement Fillon II, si le HTV est encore en vie et joue dans un Palais des Sports de 5000 places, inauguré en 2006, c’est grâce à lui. Quand, la saison dernière, les finances des clubs sportifs toulonnais ont chancelé pour des subventions promises et non données, c’est le maire qui a sauvé le basket.
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Philippe Morin
• Il fut un temps le “Monsieur Basket” de chez Nike et on lui doit le concept du All-Star Game de Bercy. Il fit ensuite un bref passage au Paris de Louis Nicollin comme manager général, avant de refaire des missions pour Nike. À travers Basketballnetwork, il a constitué par ailleurs un réseau de décideurs du basket.
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Bozidar Maljkovic
• Ses passages en France, à Limoges puis Paris, ont marqué les esprits et lui ont permis de tisser un réseau. Le nom du coach serbe, qui n’officie plus depuis quelques années, n’est jamais très loin quand on parle de l’équipe de France, ou lorsque un projet émerge. Proche d’Yvan Mainini.
95
Yorick Hachemi
• Peu connu, cet intermédiaire français, qui ne possède pas de licence d’agent FFBB, opère depuis Barcelone via sa société World Sport. Son catalogue est vaste et son poids évident sur le marché français. Citons par exemple Kareem Reid, Tony Dobbins, Taj Gray, Pierre Pierce, Erroyl Bing et Errick Craven.
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Patrick Balkany
• Le sulfureux député (UMP) et maire de Levallois n’a jamais ménagé le chéquier municipal pour financer le sport dans l’opulente cité des Hauts-de-Seine, notamment le basket, sa marotte. Son implication au PL dépasse celui d’un élu classique. C’est lui qui a récupéré le bébé quand le projet parisien est tombé à l’eau.
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Alexis Ajinça
• Il n’a toujours pas prouvé grand-chose. Mais son âge (22 ans tout juste), sa taille (2,15 m), son envergure immense, ses qualités athlétiques et ses bonnes mains en font un potentiel sans équivalent pour le basket français. Avant sa fracture au pouce, ses performances en D-League, une ligue faible, étaient intéressantes.
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François Gomez
• Ce Nordiste fut longtemps dans l’ombre (CTR, assistant puis coach de l’équipe de France juniors, entraîneur en NF2), avant de prendre en mains Tarbes en janvier 2008. D’une équipe moribonde, il en a fait la finaliste 2008 et le champion 2009. Mais son contrat n’a pas été renouvelé par le TGB.
Cyril Akpomedah (97e), une excellente saison avec le BCM.
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Gérard Collomb
• Les dernières signatures qui manquent encore pour le début des travaux de la future grande salle de l’ASVEL à Villeurbanne, ce sont les siennes. À 62 ans, le sénateur maire de Lyon est un personnage incontournable dans le projet de villeurbannais pour devenir un club moderne, capable d’exister en Europe.
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Hervé Bellenger / IS
Cyril Akpomedah
• Après un retour très prometteur à Cholet Basket, cet ailierfort spécialiste du dunk et redoutable derrière l’arc avait connu un passage à vide. Mais il s’est totalement relancé à Gravelines au point d’être le numéro 3 français de la saison. Son refus d’être intégré au groupe des Bleus pénalise tout de même son aura.
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“Je suis à un moment de ma carrière où forcément l'aspect financier est vachement important” Du côté de chez…
DOUNIA ISSA Encore dans l’ombre il y a trois ans, Dounia Issa fait désormais partie du gratin de notre championnat. Il a trusté les podiums statistiques (2e rebondeur et contreur, 3e à l"évaluation !) et sérieusement contesté à Ali Traoré le trophée de MVP français. Coéquipier modèle, monstre défensif, Dounia est aussi généreux dans la parole qu'il l'est sur le terrain. Un régal pour les médias. Un joueur à part pour le public vichyssois qui le regrette déjà. Propos recueillis par Antoine LESSARD, à Vichy • Reportage photos par Hervé BELLANGER
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CÔTÉ COUR
Ton enfance J’ai grandi à Toulouse à Bellefontaine,dans le quartier du Mirail. C’est la banlieue. J’y suis arrivé à 4-5 ans. J’ai passé de belles années là-bas, je m’y suis construit, y ai acquis mes premiers repères dans la vie. Ma mère s’est retrouvée seule avec deux enfants, mon petit frère et moi, dans une cité. Donc pas facile.
Gamin, tu rêvais d’être Quand tu es petit, tu rêves d’être pompier, médecin, avocat, vétérinaire. Après, quand tu commences à comprendre comment cela fonctionne, c’est différent. Je voulais juste arriver à une situation où j’aurais pu avoir un peu d’argent. Une situation professionnelle stable.
Ta découverte du basket Classique. À l’époque, tout le monde jouait au foot. J’étais pas mal et je ne voulais pas lâcher. Et puis il y a eu la mode Jordan, la Dream Team et le basket m’a attrapé. J’ai vraiment basculé en 1993-94 à l’époque d’Olajuwon. On jouait du matin au soir sur nos terrains à Bellefontaine. On avait vraiment la dalle du basket. Nos mères nous chassaient dans le quartier pour nous faire rentrer (rires). Ma première expérience de club, à Colommiers, a été compliquée. L’entraîneur voulait me faire jouer en Cadets Nationaux et avait été jusqu’à m’interdire de jouer en Cadets Région avec mes potes. Du coup, je me suis rabattu sur le club de mon quartier, l’ASVEC, à Toulouse. Là, je me suis éclaté, j’ai appris le jeu en club, avec mes amis. Et j’ai commencé à prendre confiance en moi, à sentir que cela pouvait bien se passer. Après, je suis passé au RCTB (Racing Club de Toulouse Basket) après avoir été proche de rejoindre Cahors-Sauzet. Il y avait cet attrait financier. À l’époque, j’ai 17-18 ans, je commence à entendre à droite à gauche qu’untel a un appart’, untel a un métier, un salaire.
Jean-Aimé Toupane
L’un ou l’autre • Toupane ou Borg ? Compliqué. Je savais que tu allais me le faire. Je vais dire Aimé parce que c’est le premier qui m’a lancé, qui m’a fait confiance. Jean-Louis comprendra. • Mondial 2010 ou Euroleague 2011 ? Euroleague 2011 • Jour ou nuit ? Nuit. • Bière ou vin ? Bière
niveau. Dominique Cren, Benoît Braun, David Melody, Demba Mbengue… J’étais le petit jeune avec Fabrice Périac. De ma première saison, en N1, je garde en mémoire le match retour à Clermont. On était parti en mode commando après qu’ils nous aient mis une rouste de 20 points chez nous. Là-bas, on était mené de 8 points à 1’30’’ de la fin et dans une ambiance de dingue, on a tout remonté. Mon premier gros match avec Clermont. On avait tellement la rage quand on a gagné qu’il n’y avait même pas de joie. Tout le monde criait de rage (…) Ce qu’il me reste de ces années à Clermont avec JeanAimé Toupane, c’est la quantité de travail qu’on fournissait à l’entraînement, c’était tellement énorme ! Fou. On dormait à la salle. Ce qu’on encaissait comme entraînements, personne n’a idée. Il n’y a que les gars qui étaient là à l’époque qui peuvent en témoigner. C’est grâce à ce gros niveau d’intensité que ce groupe-là a réussi. Parce qu’il a été capable d’accepter cette charge de travail.En Pro B, il y a le match de la montée, à Châlons-en-Champagne. Avec le shoot de fou de Herman Alston à 6 dixièmes de la fin, qui nous fait monter. On avait tous pleuré. Toute la pression des années de travail qui sortait enfin. Tous les suicides qu’on avait faits à l’entraînement. On a tous chialé comme des gamins. C’est la première fois que j’ai vu Aimé un peu touché.
David Melody Je n’ai que du respect pour David et une amitié profonde. C’est un mec qui n’a pas changé depuis la N1. C’est quelqu’un de droit, d’honnête, de vaillant, de courageux. Si demain, on me demande de partir avec quelqu’un à la guerre, je prends David direct, les yeux fermés. Parce que tu sais que tu peux compter sur lui dans n’importe quelle situation, il va donner 100%. Il a un mental infaillible. C’est un grand monsieur. Je suis content de l’avoir connu (…) Il n’a pas eu assez de crédit dans sa carrière. Comme je lui dis parfois en rigolant, s’il se faisait des tatouages et se mettait un serre-poignet ou un serre-coude, il serait tous les ans au All-Star Game, et dans les meilleurs défenseurs chaque année. Cette année, Linehan est le meilleur défenseur mais Mélo a fait une année de fou en défense. Il a mis des Roberson, des Obasohan sous l’éteignoir, on ne les compte même plus. Aucun n’a dépassé les 10 d’évaluation. Le plus mauvais match de Ricardo Greer, c’était à Vichy (8 d’éval). J’espère qu’il aura ce titre de meilleur défenseur plus tard.
Ce public-là est dingue. On l’a vu à la cérémonie d’adieu à Vichy. Des gens étaient en larmes, sachant que JeanLouis, Zach et moi allions partir.
Ça a commencé bizarrement. Lors de ma première visite au RCTB avec un pote de l’ASVEC, il ne nous a pas laissés nous entraîner. On était dégoûté d’avoir fait tout ce chemin pour rien ! Finalement, l’assistant coach me rappelle deux-trois semaines plus tard. On s’entraîne, je sens que Toupane est agréablement surpris et qu’il se prend un peu d’affection pour moi. Au début, Aimé est un mec froid, distant mais, petit à petit, il me glisse des petits commentaires, des petites taquineries, je sens qu’il aime bien mon jeu, ma personnalité. Et moi, j’aime bien sa façon de voir le basket, travailleur, un mec droit. Il se crée une espèce de lien au fur et à mesure et il finit par me proposer de les rejoindre l’année suivante.
Ton tempérament à l’époque Je pense que j’ai toujours été facile à coacher, mais j’étais dans une période de ma vie qui était beaucoup moins stable que maintenant, beaucoup plus compliquée. J’étais à fleur de peau. Je pouvais réagir au quart de tour mais c’était dû à l’absence de stabilité dans ma vie plus qu’à mon caractère profond.
Clermont La première fois que je côtoie le haut niveau au jour le jour, à m’entraîner tous les jours avec des joueurs qui ont un gros
La Dream Team de tes coéquipiers Fabrice Périac en 1 (meneur de Bordeaux en Pro B, cette saison), qui a été mon roommate pendant des années. En 2, David (Melody) sans hésitation. En 3, Benoît Braun. À l’époque, il pouvait rentrer 6 trois-points en dix minutes. Je vais me mettre en 4. J’hésite entre Demba et Zach en 5. Je vais prendre Zach parce que c’est mon gars de ces dernières années dans la raquette.
Jean-Louis Borg Avec Aimé, on avait un peu une relation père-fils. Parfois, l’affectif rentrait un peu dans le truc et ça enlevait de l’objectivité par rapport au jeu. Avec Jean-Louis, le fait qu’il n’y ait pas cela rend tout de suite les choses plus simples dans le basket. Je ne le remercierai jamais assez de m’avoir fait confiance et de m’avoir mis sur le terrain. Aimé m’a formé et m’a tenu par la main pour m’amener au haut-niveau. Mais après, c’est comme ton fils, à un moment donné, il faut lui
DU CÔTÉ DE CHEZ • maxi-basket 25 lâcher la main pour qu’il marche tout seul. Aimé avait du mal à le faire. Jean-Louis Borg m’a permis d’être sur le terrain et de jouer beaucoup. Cela tient à cela aussi une carrière. À un coach qui te fait confiance ou pas.
La JAV, son public C’est fou. Je venais de Clermont, où il n’y avait personne dans la salle. J’ai commencé à vraiment me sentir professionnel dans cette ligue, à me sentir vivant en tant que joueur quand je suis arrivé à Vichy. Tu vibres, tu te transcendes, tu as des montées d’adrénaline dues au public.Ce public-là est dingue. On l’a vu à la cérémonie d’adieu à Vichy. Des gens étaient en larmes, sachant que Jean-Louis, Zach et moi allions partir. Des gens sont venus me voir en pleurant, m’ont fait des cadeaux. Je n’oublierai jamais. C’est un public fidèle et qui sait reconnaître les joueurs qui mouillent le maillot. Il ne faut pas tricher avec eux, être vaillant. Ils sont capables d’apprécier toutes les nuances d’un match, pas seulement un mec qui shoote. Ils apprécient un bel écran retard, un bon rebond, une belle relance, une bonne extra-passe. C’est un public formidable qui mériterait une grande équipe un jour.
Ton pire souvenir La finale de la Semaine des As (en 2008, perdue 67-40 contre Cholet). Parce qu’on n’a même pas eu une chance. Ils nous ont tout de suite tués. Ils ont pris le large. On n’a même pas eu le temps d’espérer. Une grosse grosse déception. Parce que des finales, tu n’en joueras pas 150 dans ta carrière.
Ton gabarit modeste Ma taille de 1,98 m, c’est pieds nus. La plupart des joueurs, même en France, donnent leur taille avec les chaussures.
Plein de mecs, Zach Moss, J.K.Edwards sont annoncés à 2 mètres, 2,01 m, 2,02 m, alors que je suis plus grand qu’eux. Après, c’est la vérité du terrain. Je n’ai jamais fait une fixette sur cela (…) Cela demande beaucoup de volonté et de régularité, quand tu es quelqu’un de fin à la base – 8890 kilos à mes débuts à Clermont – de gagner de la force et de la masse musculaire. Beaucoup de gens croient qu’il faut prendre des protéines. Ce sont des conneries. Parce que le jour où tu arrêtes les protéines, tu vas perdre ta force. Je n’ai pas été élevé à cette école. Plutôt à l’ancienne. Fais tes pompes, tes tractions le plus souvent possible. Et fais le jusqu’à la mort (rires). De cette façon, j’ai pris régulièrement. Maintenant, je suis à 103 kilos. On me bouge moins facilement qu’avant, j’arrive à prendre de meilleurs rebonds. Pareil en défense, pour provoquer des passages. J’ai gardé ma mobilité ajoutée à de la bonne force.
Ton tir extérieur Oui, c’est une faiblesse. Ceux qui sont avec moi tous les jours à l’entraînement peuvent témoigner que je ne suis pas quelqu’un de maladroit. Je pense que c’est une habitude que j’ai prise à Clermont, de ne pas me mettre en avant sur les tirs extérieurs. Quand ton cerveau commence à se déconnecter de l’attaque, mine de rien pour y retourner, ce n’est pas si simple (…) 54% aux lancers-francs sur la saison, c’est mieux que l’année dernière (44%) mais ça reste naze. Tu perds des points faciles, ça affaiblit tes stats, c’est dommage. J’ai cru que le travail entrepris l’été dernier allait suffire. Mais dès le premier match à la maison, j’ai fait 0 sur 4. J’avais fait 30 d’éval mais j’étais dégoûté. Il faut maintenir cette pression mentale le jour du match. Ne jamais relâcher car tu peux vite retomber dans ta faiblesse. >>>
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DU CÔTÉ DE CHEZ • maxi-basket 27 Ton poste
Dauphin du MVP français
4. Je n’ai jamais compris cette définition qui veut que le 4 soit forcément shooteur. Dans l’histoire du jeu, il y a eu beaucoup de 4 qui n’étaient pas shooteurs. Regarde Rodman ou Charles Oakley. Un 4, c’est déjà un mec qui peut défendre sur les 4 (rires). C’est un joueur qui est capable d’orienter, de lire le jeu, c’est un deuxième meneur, parce que c’est souvent le relais sur les systèmes. À ce niveau-là, je suis capable de voir le jeu, de faire de bonnes passes, de renverser correctement par rapport à ce que la défense propose. Le plus important, c’est cela.
Déjà, félicitation à Ali parce qu’il fait une belle année. Certains disent qu’il ne mérite pas. Son club n’a pas été performant mais il mérite. Il a montré des choses en Euroleague qu’on n’a pas vues depuis longtemps chez un joueur français. Il fait un beau MVP comme j’aurais pu le faire si j’avais joué toute l’année.
Un coéquipier avec qui ne pas partager sa chambre ? J’avoue que William Gradit, c’est chaud, parce qu’il ne dort pas pendant les siestes. Il ne fait pas de bruit, sauf que parfois, il parle pendant son sommeil. C’est chaud, ça aussi. Quand tu n’es pas habitué, cela peut être flippant (rires).
Ton adversaire le plus coriace David Condouant dans mes premières années en Pro B, parce qu’il était tellement agressif, et beaucoup plus physique que moi à l’époque. Sur la Pro A, il y a un paquet de joueurs. Salyers dans ses grandes années était vraiment chiant. Il prenait des tirs de fou, totalement imprévisibles et tous les systèmes étaient pour lui. Cette saison, je dirais Antywane Robinson, qui est sobre et fort en un-contre-un. C’est le meilleur 4 du championnat. Sur le bagage complet, il est un peu meilleur que Dylan Page.
Tu paierais ta place pour voir jouer En ce moment, je kiffe Rajon Rondo. Il a tellement progressé et il a une telle emprise sur le jeu ! 9 fois et demie sur 10, il fait le bon choix sur des situations de pick and roll, ce qui est rare pour des joueurs NBA qui, normalement, ont une lecture à deux degrés. En plus, il ajoute du côté fun avec ses feintes, son travail d’appui, son toucher, il est présent dans toutes les stats. Un beau joueur.
La suite de ta carrière Je ne fais pas de plan. J’espère juste tomber dans une équipe un peu plus ambitieuse, qui soit dans la course pour gagner des trophées collectifs. C’est ce qui me manque en Pro A où je n’ai encore rien gagné (…) J’ai souvent été dans des clubs à petits budgets, et je n’ai pas engrangé financièrement ce que d’autres joueurs ont engrangé. Alors je suis à un moment de ma carrière où, forcément, l’aspect financier est vachement important. Au fond de moi, ça comptera peut-être en premier. Mais il faut trouver cet équilibre entre le financier et un projet basket cohérent dans lequel je pourrai avoir ma place.
L’Équipe de France Je rêve d’en faire partie bien sûr. Mais le niveau est élevé. Il y a de gros joueurs devant moi dans la hiérarchie. Les options sont multiples au poste 4, le sélectionneur a l’embarras du choix, et il y a déjà un groupe. J’aimerais y aller en sentant vraiment que je peux bousculer cette hiérarchie. C’est super gratifiant d’être dans cette liste des 31. Cela confirme que je fais des progrès et que je ne suis pas loin. Maintenant, je sais ce qu’il me reste à travailler et à acquérir pour vraiment toucher ce niveau international, et être un joueur encore plus complet.
NBA ou Euroleague ? Avant NBA, maintenant Euroleague. Je ne m’intéresse à la NBA qu’à partir du deuxième tour des playoffs voire en finales de conférence. Parce que le niveau NBA a vraiment baissé. Ce n’est plus ce que c’était. Les anciens savaient jouer au basket. Maintenant…Cela fait plaisir de voir des équipes comme Boston qui jouent bien en défense, en attaque. Ils jouent comme une équipe d’Euroleague, c’est beau à voir. •
Si tu étais • Un autre Je n’arrive pas à me projeter dans la peau de quelqu’un d’autre • Une invention L’écriture • Un son Le tchip (une production buccale sonore typiquement afro) • Une odeur La lavande
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CÔTÉ JARDIN
Dounia Issa petit J’étais un petit fou, je courais partout. Souriant, comme maintenant. Je parlais avec les gens, j’avais la communication facile, avec beaucoup d’énergie. Je ne m’arrêtais jamais. Quand je vois mon fils, je me vois quand j’étais petit. J’étais vraiment le lapin Duracell.
L’élève Dounia Très bon élève. Toujours dans les meilleurs, dans le Top Ten, jusqu’à la seconde. Après, ça s’est un peu dégradé. Mais j’étais un élève studieux parce que vachement curieux. Ma curiosité naturelle faisait que je m’intéressais à tout. J’adorais l’histoire géo. C’était naturel. Mes profs d’histoire géo me kiffaient tous. Alors que les maths, ce n’est pas que j’étais mauvais, j’ai fait un bac S, mais je n’aimais pas au fond de moi. Heureusement que la bio et la physique rattrapaient un peu.
Ta plus grosse bêtise J’en ai fait tellement (rires). La première grosse, c’était en primaire, en CE2 ou CM1. On avait caillassé une voiture sans faire exprès. En s’amusant à jeter des cailloux le plus loin possible, l’un avait explosé le pare-brise d’une voiture. On avait été convoqué et on s’était tous fait massacrer.
Ta philosophie
Ce qui te fait rire Je suis assez bon public. J’étais fan des Simpson quand j’étais gamin. En ce moment, j’aime bien Gad Elmaleh. Il est vraiment bon. Son dernier spectacle m’a vraiment fait marrer parce qu’il est père et synthétise bien le truc avec les enfants. Plus je vieillis, moins je suis sur les trucs style Jackass et toutes ces conneries qui me faisaient marrer quand j’étais jeune.
Ce qui te fait pleurer
Né le 3 juin 1981 à Toulouse • Taille : 1,98 m • Clubs : Toulouse ASVEC (N2) ’01, Stade Clermontois (N1) ’02, Stade Clermontois (Pro B) ’03 et ’04, Stade Clermontois ’05 à ’07, JA Vichy ’08 à ’10. • Palmarès : All-Star en 2008 et 2010, meilleur défenseur de Pro A en 2008. • Équipe de France : 14 sélections en 2008.
La famille C’est la base. C’est vachement important même si, des fois, c’est compliqué.Mes relations familiales ont toujours été compliquées. Là, je crée ma propre famille et c’est important de faire en sorte qu’on puisse être soudé et rester ensemble le plus longtemps possible. N’ayant pas connu cette stabilité, je n’ai pas envie de faire connaître la même chose à mes enfants.
Un hobby J’adore lire des comics depuis que je suis gamin. J’avais un peu lâché depuis quelques années mais je m’y suis remis depuis un an. C’est tellement gravé en moi. À l’époque, avec un pote, on était les dealers du quartier en comics. 60% des comics du quartier, c’était à nous (rires). J’ai perdu une grosse partie de ma collection, des Strange, Titan, Nova, Special Strange Origin. Et là, je suis en train de me refaire une bonne petite collection. J’ai un pouvoir d’achat sympa donc je peux me faire plaisir. D’ailleurs, j’ai réussi à me racheter un livre que ma prof de français m’avait sucré et jamais rendu quand j’étais au collège, un Daredevil qui était magnifique et que j’ai payé au moins dix fois plus cher que le prix à l’époque.
Je suis un curieux de la vie, je me pose toujours des questions sur tout
Apprendre de chaque expérience qu’elle soit bonne ou mauvaise. Essayer d’en tirer le meilleur à chaque fois. Le monde n’est pas blanc ou noir. Il faut toujours essayer de synthétiser objectivement ce qui t’arrive. Parfois, c’est difficile. Quand tu tombes gravement malade, va tirer le côté positif... Mais pour le reste de la vie, en général, tu peux toujours essayer de trouver un autre angle, une façon de voir les choses.
Repères
passer par la grande distribution. On se mange la carotte et eux aussi. Au bout du bout, il n’y a que les supermarchés qui se font de l’oseille. Ce n’est pas juste.
Les inégalités m’attristent. Je suis un utopiste dans l’âme. J’aimerais que tout le monde ait la même chose. Que tout le monde puisse avoir à manger. Tous les jours, je me réveille et je me demande pourquoi il y a des spéculations en bourse de 500 millions et que des gens meurent de faim. Il ne peut pas y avoir autant d’argent et autant de gens qui crèvent la dalle. Ça me tue. Je ne sais pas où ce système va nous mener. Il y a quelque chose de malsain.
La politique J’ai un peu le regard que beaucoup de Français ont. Tous ceux qui ne vont pas voter, ou qui ne votent plus parce qu’ils en ont marre. Les gouvernements, au bout du bout, quand ils arrivent au pouvoir, ils jouent pour leur pomme. Ils privilégient leurs intérêts et font très peu de réformes pour avantager les gens dans la vie de tous les jours. Si je devais faire une réforme, ce serait de faciliter la vie des agriculteurs. Ils se font bananer par les supermarchés, et dans tous les sens, et ils finissent à la retraite à 687 euros. On fera comment quand il n’y en aura plus ? Donc, je leur donnerais de l’argent pour qu’ils n’aient pas besoin de
Ta dernière folie ça doit être le costard que je me suis acheté pour les trophées LNB. Un Boss.
Ton pêché mignon Le poker. Un peu sur Internet, parfois au casino à Vichy ou entre joueurs dans le bus en déplacement. Je regarde un peu les tournois à la télé, maintenant que je m’y intéresse de plus près. C’est une vraie science. Je commence à maîtriser les aspects techniques du jeu mais mes mises ne sont pas toujours justes. Surtout je manque de patience et c’est essentiel d’être patient au poker.
L’objet auquel tu tiens le plus Mon Ipod. J’ai fait un gros travail dessus avec des classements, des playlist de folie, c’est une usine, j’y ai passé du temps. D’ailleurs, il faut que je sauvegarde parce que je serais dégoûté de le perdre. Celui qui le trouve peut le vendre aux enchères sur ebay (rires).
Tes goûts musicaux Assez éclectiques même si j’écoute beaucoup de hiphop, du rap, de la R’N'B. C’est la musique qui m’a bercé étant gamin. En vieillissant, je commence à repartir dans d’autres trucs pop ou rock, Gnarls Barkley, U2, tout en restant majoritairement hip-hop. Tu apprécies mieux le rap quand tu y reviens après avoir écouté d’autres musiques. En rap, je suis devenu ultra-difficile. À l’époque, il y avait une qualité dans l’écriture et dans le flow, que maintenant tu ne retrouves pas. Si on compare cela à la bouffe, avant c’était un vrai plat africain, maintenant c’est du Quick ou du McDo. Si je dois retenir un album, c’est celui de Lunatic, « Mauvais œil » (sorti en 2000). Je ne connais pas un gars qui apprécie vraiment le rap qui n’a pas cet album.
Un film culte Je suis obligé de te dire « Le bon, la brute et le truand ».
DU CÔTÉ DE CHEZ • maxi-basket 29 C’est celui que j’ai visionné le plus de fois. Si demain, il passe, je le regarde. C’est le film qui m’a traumatisé quand j’étais petit parce que je voyais tout le temps les films de western un peu bidons avec les indiens. Ça sentait que ce n’était pas crédible. Alors que là, ça ne parle pas, les jeux de regards, la musique de Morricone, même les doublages sont mortels. Un chef d’œuvre.
Une série télé culte J’hésite entre Lost et The Shield. Une grosse série avec un dénouement de fou, sur le bien et le mal. Le meilleur finish que j’ai jamais vu dans une série. Les deux dernières saisons sont folles. À partir de l’arrivée de Forrest Whitaker qui joue un mec de l’IGS. Top niveau.
Un livre
Ce que tu refuserais de faire même pour 10 millions d’euros Dans l’absolu, il y a plein de trucs que je ne ferais pas pour 10 millions d’euros. Tuer quelqu’un, je ne pourrais jamais. Cela me fait penser au film The Box. Un mec vient avec une boîte et tu dois appuyer sur le bouton. Si tu appuies, tu sais qu’un inconnu va mourir sur la planète mais que tu auras un million de dollars en cash. Le film est naze mais l’idée est marrante.
La biographie de Mohamed Ali, The Greatest, parce que c’est le livre que j’avais lu juste avant de commencer ma première saison au RCTB et ça m’avait donné une patate ! Cela m’avait inspiré sur la volonté, la discipline, le travail à fournir. Le mec faisait des joggings et commençait à compter le temps à partir d’une heure de jogging pour être dans le dur. C’était un fou de travail. Et puis sur les relations humaines même si ce mec a été vachement influençable par la suite.
On avait vraiment la dalle du basket. Nos mères nous chassaient dans le quartier pour nous faire rentrer.
Si tu ne jouais pas au basket
J’aurais été proche des enfants. Prof ou animateur. J’ai un bon rapport avec les gamins en général et je les adore. J’ai une volonté de transmettre des choses. Donc un taf en relation avec les enfants, peut-être dans l’Éducation Nationale.
Tes prochaines vacances
Je dois partir une semaine avec la famille dans le Sud de la France, dans des maisons de vacances où il y a tout pour les enfants. Fin juin, je repars faire un match à la Réunion avec une sélection de joueurs Pro A. C’est un truc organisé par Boris Diaw, moitié vacances moitié matches. Début juillet je vais recommencer à m’entraîner. Entre-temps, Vincent Collet aura annoncé la liste des 16.
Toi dans dix ans
Trois personnes avec qui dîner Je prendrais déjà un mec genre Hubert Reeves pour discuter de l’univers, des origines du monde tout cela. Un mec que j’ai vu récemment, qui est super intéressant par rapport à la psychologie, au comportement, aux rapports humains, c’est Boris Cyrulnik (neurologue, psychiatre, éthologue et
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psychanaliste français). Je n’ai lu aucun de ses bouquins mais il est fascinant. Enfin, un religieux pour avoir les trois grands thèmes. Gandhi ou le Dalai Lama pour avoir leur philosophie, leur façon de voir les choses. Avec ces troislà, il faut tenir le choc (rires).Je suis un curieux de la vie, je me pose toujours des questions sur tout. Ce sont des trucs de gamin mais ça ne m’a pas quitté. Je t’aurais bien dit trois stars, Jojo machin. Mais quand tu réfléchis bien, qu’est-ce qu’il va me dire, Jojo ? Que va-t-il m’apporter profondément ? Alors que des discussions avec des mecs comme cela peuvent t’élever, te donner un meilleur angle pour comprendre l’univers et la vie.
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C’est difficile de se projeter quand tu vois où j’en étais il y a dix ans, je commençais à peine à Toulouse. J’espère juste que je serai en bonne santé, que mes enfants iront bien et que je serai entouré des gens que j’aime. Le reste, c’est important sans vraiment l’être. Est-ce que je jouerai encore ? Pourquoi pas. Je ne me donne pas de limite. •
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1. Mon IPod 2.The Greatest de Mohamed Ali 3. Le bon, la brute et le truand de Sergio Leone 4. La lavande 5. Le poker 6. Mauvais œil de Lunatic 7. The Shield 8. Hubert Reeves
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Photos : D.R.
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MAëL LEBRUN (Orléans))
IL FAUT JOUER MAINTENANT
UN POTENTIEL ÉVIDENT, MAIS COMME TOUS LES JEUNES JOUEURS, l’arriÈre d’orlÉans doit maintenant faire les bons choix de carriÈre dans un contexte pas évident. une certitude, il doit jouer. Par Thomas BERJOAN
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remière rencontre avec Maël LeBrun. 13 mars 2009. BasketNews était venu pour voir Bobby Dixon, le héros des As qui se déplaçait dans la ville de Jeanne d’Arc avec son équipe du Mans. Avant le match des grands, le match des espoirs. Toujours intéressant. Pas déçu. Un jeune inconnu avait éclaboussé le match de sa classe. Bien plus que les noms plus connus pour l’Entente des deux géants Johwe Casseus et Luc Louvès. Pratiquement une trentaine de points avec une précision diabolique derrière la ligne à trois-points et une justesse dans le jeu bluffante pour un gamin de son âge (18 ans alors, né en 1991). Et puis un physique qui autorisait tous les espoirs pour la suite (1,95 m, explosif et solide). Et puis encore une impression de déjà-vu, comme disent les Américains. Maël est la réincarnation de Stanley Jackson, l’ancien de Dijon, Chalon et Strasbourg en France. Les appuis meurtriers et le shoot fatal, les épaules un peu rentrées dans le cou. Le confrère journaliste qui suivait l’équipe au quotidien n’arrêtait pas de nous vanter les qualités humaines et sportives du bonhomme, qui n’avait jamais encore connu les honneurs d’une sélection avec les équipes de France de jeunes. Une aberration qui n’allait pas tarder à disparaître. Quelques mois plus tard, l’été dernier, Maël a été la pièce maîtresse, avec Evan Fournier, de la conquête par l’EdF des 18 ans et moins de la médaille d’argent au dernier Euro junior en France. Au-delà de très bonnes statistiques sur l’ensemble de la compétition (12,2 pts, 4,4 rbds), ce sont surtout ses performances dans les matches importants qui ont marqué les esprits (18 points en demi et 17 en finale). Avec la précision de son tir à trois-points (11/26 sur le tournoi) et ses qualités athlétiques, Maël a soulevé l’enthousiasme.
sa classe d’âge, où étaient passés avant lui Moïso, Parker, Batum, Séraphin. Sauf qu’entre-temps, Maël n’a pas trouvé à Orléans le contexte parfait pour son épanouissement. Déjà, il a souffert de nombreuses blessures. Et puis, entre une compétition espoirs pas tellement motivante pour lui où il n’a d’ailleurs pas dominé (9,6 pts, 3,7 rbds en 29 minutes en 21 matches), et une équipe professionnelle où la marche était trop haute (une poignée d’apparitions en Pro A, très discrètes), Lebrun n’a pas passé une bonne saison. Devant lui dans le groupe pro, Banks, Nichols, Sciarra (qui jouait parfois à l’arrière), Dobbins et même William Hervé. Pas facile de trouver des minutes pour faire ses preuves. La question désormais, comme pour bon nombre de jeunes joueurs, c’est de savoir où serait pour lui l’environnement le plus propice à son développement. À son âge, pendant que ses homologues américains jouent des rôles de leaders en NCAA, un championnat moins compétitif que les ligues pros européennes mais sans commune mesure avec nos ligues espoirs, en termes de professionnalisme, d’engouement, de pression, Maël doit obtenir du temps de jeu. Avec Curti et Moerman, l’Entente de Philippe Hervé a prouvé qu’elle savait faire confiance aux jeunes. Mais des jeunes qui avaient déjà derrière eux une expérience que Lebrun n’a toujours pas. Et entre l’ambition d’un club qui vise le très haut niveau et les approximations qu’entraîne forcément la jeunesse, faut-il envisager un départ d’Orléans, ne serait-ce que pour mieux y revenir ? Quand on a pu constater l’évolution par exemple de son ancien coéquipier avec les espoirs d’Orléans, Nobel Boungou Colo à Hyères-Toulon cette saison, qui a obtenu un vrai rôle (9 matches à plus de 14 minutes), on se demande si ce genre de trajectoire ne serait pas idéal pour Lebrun. Ou pourquoi ne pas rejoindre un club formateur de Pro B, comme Moerman avant lui ou comme son camarade de l’équipe de France, le surdoué Evan Fournier. n
Il a touché à l’élite mondiale
Au point d’être choisi par Nike pour disputer le fameux Hoop Summit, en avril 2010 (5 pts et 4 pds en 22 minutes), une sorte de All-Star Game mondial de
Pascal Allée / Hot-Sports-FIBA Europe
Après une année galère, que doit-il faire ?
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Hervé Dubuisson, shooteur de légende
L’homme de tous les records Pubère, il était déjà sur les parquets de l’élite nationale et il aurait sans doute pu jouer en Ligue jusqu’à près de 50 ans. Hervé Dubuisson a battu un nombre incalculable de records. Sans jamais forcer. Par Pascal LEGENDRE
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Pascal Allée / Hot Sports
Un shoot d’une pureté de cristal
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Repères Né le 8 août 1957 à Douai • Taille : 1,95 m • Clubs : Denain’72-75, Le Mans’75-80, Antibes’80-82, Stade-Français’82-86, Racing Paris’86-93, Sceaux’93-94, Gravelines’94-95, Nancy’95-96, Montpellier’96-97, 98-99. • Palmarès : Champion de France (78 et 79). MVP français (84), MVP All-Star Game (94).
Photos : Maxi-Basket et Pascal Allée / Hot Sports
De gauche à droite : à Denain, à l’époque de la puberté. Équipier de Victor Boistol, JeanLuc Deganis et Ratko Radovanovic au Stade Français Paris. Toujours à Paris, mais au Racing en 1990. En 1997 à Montpellier pour son “jubilé“, la ligue l’autorisa à porter le numéro 25. Toujours dans le même club, en 1999, Dub remet le short pour 14 matches.
C
e 19 avril 1997 à Montpellier, devant les membres de son fan club tous habillés d’un T-shirt de groupie, Hervé Dubuisson score 30 points face à Besançon. Il a un peu moins de 40 ans. Christophe Dumas et Abbas Sy ont eu beau lui coller aux baskets, Dub a planté quatre paniers primés et, sur une contre-attaque menée à toute allure, il s’est offert le luxe de passer la balle entre ses jambes. Toujours la beauté du geste. Seulement Montpellier, dont il est le coach attitré, s’incline de 4 points. Pour ce match de gala, la Ligue lui a donné l’autorisation exceptionnelle de porter le numéro “25“, en référence à sa 25e saison au plus haut niveau (Nationale 1 devenue Pro A). Lors de la toute première à Denain – qui longtemps ne fut pas comptabilisée car le Nordiste n’avait pas marqué de points et il n’y avait pas de relevés statistiques pour répertorier les temps de jeu – il avait d’après son père joué deux ou trois minutes contre Villeurbanne. Et un match de Coupe Korac, le 23 janvier 73, face au Steinsel de Luxembourg. « Si on rajoute les playoffs où j’ai toujours bien cartonné et la Coupe de France, on arrive aux 20.000 points » commente-t-il alors avec gourmandise. Clap de fin ? Pas encore. Une dernière cigarette, Monsieur le Bourreau ! Hervé la consume deux ans plus tard. Viré de son poste d’entraîneur à Antibes, il remet le short pour 14 matches à Montpellier. À la fin janvier 1999, il passe 22 points au Mans. Après avoir établi des records de précocité, il est devenu ainsi le plus vieux joueur français professionnel de tous les temps. On fit souvent comme reproche à Hervé Dubuisson que ses performances individuelles n’étaient pas forcément synonymes de victoires collectives. Ainsi, le 21 novembre 1985, à Equeurdreville, dans la banlieue de Cherbourg, la France livre une bataille homérique face à la Grèce dans le cadre des qualifications pour le Championnat du monde. Un voyage au
bout de la nuit. Trois prolongations. Hervé atteint un degré de perfection comme jamais. Il score 51 points avec un incroyable 11 sur 21 à trois-points. Il tient tête à Nick Galis qui, dans l’autre camp, remplit sa hotte sans discontinuer. Seulement, au bout du compte, c’est la Grèce qui crie victoire. La France devra à une wild card sa présence en Espagne l’été suivant.
Assis, du milieu du terrain
Les trois milliers de spectateurs présents dans la salle d’Equeurdreville eurent droit à de véritables highlights du phénomène français. Dub avait tout d’abord une force du poignet herculéenne qui lui permettait, juste pour s’amuser, de marquer des paniers assis sur une chaise du milieu du terrain. Sa détente et son équilibre en l’air étaient tout à fait exceptionnels, surtout pour un visage pâle souvent caractérisé par sa raideur et son manque de jump. « Dubuisson est le meilleur sauteur blanc du monde. Il est capable de passer par-dessus les buildings » écrivit ainsi, il y a trente ans, le journaliste italien Giorgio Gandolfi dans le Street & Smith, un guide américain de référence. Son truc à l’échauffement, c’était de lancer la balle contre le panneau, de sauter dos au panier, de la récupérer en l’air et de dunker des deux mains en arrière. Un spectacle qui valait à lui seul le prix du billet d’entrée. Il savait aussi faire de super passes en mouvement, au point que certains l’imaginèrent un temps et à tort se reconvertir en meneur de jeu. Il avait trop le réflexe du shooteur. Hervé ne fut jamais réellement blessé durant sa si longue carrière, sinon qu’il eut une demi-douzaine de fois le nez cassé. Pas grave, il joua alors protégé par un masque. Son endurance, il l’a due à une hygiène de vie d’autant plus remarquable qu’elle s’inscrivait dans un contexte de fiestas largement alcoolisées. Jamais non plus il ne tomba dans le tabagisme. « Je n’ai jamais
« Ce qui m’a poursuivi dans ma carrière, c’est mon côté lymphatique. On avait l’impression que je ne forçais jamais… »
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Il n’a jamais moissonné avec ses différentes équipes, pas plus en clubs qu’avec la sélection nationale. bu, jamais fumé. Ce n’est pas que je ne voulais pas, c’est que je n’aimais pas ça. On a souvent dit que je faisais la fête, tout ça. C’est vrai que je suis beaucoup sorti mais je ne suis jamais rentré saoul. J’aimais bien aller en boîte, c’était mon truc, mais quand il fallait aller se reposer, j’y allais » confirma-t-il. Il avait tellement de dons qu’il agaçait car ses performances ne furent jamais réellement à la hauteur des espérances. « Ce qui m’a poursuivi dans ma carrière, c’est mon côté lymphatique. On avait l’impression que je ne forçais jamais alors que, dès l’âge de huit ans et jusqu’à quinze ans et demi et ensuite au Mans avec Bill Sweek, j’ai travaillé tout de même pour y arriver ! » Dub était aussi enclin à certaines gamineries lorsqu’il se lança par exemple dans de véritables grèves du shoot ! Avec le recul, il fit son mea culpa. « Ça m’est arrivé de faire la gueule, oui. J’ai eu mes états d’âme, et j’ai effectivement joué des matches en n’ayant pas envie de shooter parce qu’on m’avait reproché d’en avoir abusé avant. C’est sûr que ça paraît ridicule. »
Pas les bons clubs
Dub est né à Douai, a commencé le basket à Thumeries et s’est développé sous le maillot rouge de Denain. Tout ça est dans un périmètre d’une trentaine de kilomètres au pays des Ch’tis. Avec le collège de Denain, il passe un jour 96 points dans une compétition scolaire. Une autre fois, en avril 74, encore cadet, il compile 47 points contre le SCM Le Mans d’Éric Beugnot en demi-finale de la Coupe de France juniors. Et 40 le lendemain lors de la victoire face à Roanne. Le qualificatif “surdoué“ a été inventé pour Hervé Dubuisson. Jamais un joueur français ne donna l’impression à cet âge d’autant d’aisance, sinon bien plus tard Tony Parker. À Denain, Dub fut à l’école de la vie avec les Jean Degros et Jean-Pierre Staelens. Il opta ensuite pour Le Mans alors en pleine ascension, alors qu’une université new-yorkaise s’était
intéressée à lui. C’était une proposition exceptionnelle à l’époque. Le SCM gagna son premier titre avec un “Cinq“ en or massif : Lloyd King à la mène, Dubuisson en deuxième arrière, Éric Beugnot en swingman, le naturalisé Bill Cain en ailier-fort et James Lister au poste 5. Le club sarthois récidiva l’année suivante. Deux trophées qui apparaissent depuis en première ligne du CV d’Hervé Dubuisson. Car derrière, c’est un peu désertique. Il est l’homme des records individuels, seulement il n’a jamais moissonné avec ses différentes équipes, pas plus en clubs qu’avec la sélection nationale. À 23 ans, il opta pour Antibes et son équipe bling bling. Une aubaine financière, mais une grave erreur stratégique. « Au Mans, j’étais habitué à jouer le haut de tableau. À Antibes, je me suis retrouvé dans l’anonymat du championnat. On n’avait pas de meneur de jeu. La première année, Franck Cazalon avait pu parfaitement tenir ce rôle, mais on l’a d’abord monté en épingle et, une fois arrivé, on ne lui a rien pardonné. Nos adversaires savaient à quoi s’en tenir. Pendant deux saisons, j’ai eu droit à chaque match à des “boîtes“ et même parfois à des “double-boîtes“. Il fallait que je me débrouille tout seul. À Antibes, non seulement je n’ai pas progressé, mais j’ai régressé. » Après la Côte d’Azur, la capitale. Un choix de vie. « En province, tu ne peux pas sortir sans te sentir surveillé. Les gens voient le bout du doigt et vont raconter carrément le bras aux dirigeants. Ça me gênait pas mal. À Paris, je peux faire ce que je veux, où je veux. » Soit. Seulement le Stade Français et le Racing, ce sont comme à l’Olympique d’Antibes le strass et les paillettes. Dub enflamme souvent Coubertin avec ses arabesques et ses missiles à très longue portée, mais ce n’est pas le genre d’habitation où l’on prône les vertus du don de soi, de la défense. Dubuisson semble mûrir lorsqu’il fait équipe avec le Yougoslave Dragan Kikanovic – qui fut dans les années soixante-dix l’un des
Les records de Dub Nombre de saisons en Pro A (Nationale1) :
26 Plus vieux joueur français de Pro A :
41 ans, 8 mois et 12 jours
(le 20 mars 1999 c. Limoges) Nombre de points en Pro A :
12 559 Nombre de titres de meilleur marqueur français en Pro A :
8
(1980, 81, 82, 83, 84, 85, 87 et 89) Nombre de points dans un match de Pro A pour un Français :
55
(le 4 mars 1989, Racing Paris c. Tours).
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Nombre de sélections en équipe de France :
259 Plus jeune sélectionné en équipe de France :
16 ans 9 mois et 14 jours (le 22 mai 1974 c. RFA).
Nombre de points en équipe de France :
3 916 Nombre de points dans un match en équipe de France :
51
(le 21 novembre 1985 c. Grèce). * Son record de “plus jeune joueur de Nationale 1/Pro A“ ne peut être officialisé faute de documents.
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Photos : Maxi-Basket et Pascal Allée / Hot Sports
Ci-dessous : avec les Bleus à la fin des années 70. En bas avec Greg Beugnot au Racing Paris et en haut, coaché par Freddy Hufnagel pour sa dernière année en tant que joueur à Montpellier.
meilleurs joueurs du Monde “amateur“ -, seulement Kica repart au bout d’une saison. Pas plus le Stade que le Racing ne sauront disposer autour de Dub les pièces nécessaires pour construire une équipe réellement compétitive. Limoges, Pau-Orthez et Antibes leur passeront toujours devant. Idem avec l’équipe de France jamais compétitive pour gagner une médaille. Hervé est même au cœur du “scandale“ des Jeux de Los Angeles lorsque les Bleus font le coup de poing avec les Uruguayens, et se font tailler en pièces par les Américains alors que les frères Beugnot et Richard Dacoury se sont fait punir par le coach Jean Luent pour ne pas avoir respecté le code disciplinaire interne. « Quelle ambiance ! À la fin, ça ne me disait plus rien de rentrer sur le terrain. J’étais tellement écœuré par le basket que je n’ai même pas eu envie d’aller voir la finale. » Cet épisode olympique fut si douloureux que Dubuisson ne se présenta pas dans les conditions mentales idéales à la Summer League des Nets (voir encadré). Pas les bonnes équipes ou, plus simplement, pas la bonne génération. Hervé a pris le train en route lorsque le basket français était encore entre les mains de l’amateurisme marron, et il a fait ses adieux aux Bleus alors que ceux-ci n’étaient pas
encore totalement professionnalisés. Dans le même contexte, Antoine Rigaudeau et Tony Parker n’auraient pas mieux réussi que lui. À l’inverse, où se seraient situées les limites d’Hervé Dubuisson s’il avait connu les entraînements intensifs, la musculation à haute dose, la libre circulation en Europe, la concurrence effrénée qui oblige à se dépasser ? La même interrogation existe pour son aîné Alain Gilles qu’il a d’ailleurs dépossédé de plusieurs records.
Avec les “peoples“
Sans se prendre pour un businessman, Hervé a lancé durant sa carrière plusieurs affaires. Un magasin de fringues pour femmes, Ivory, au Mans, à moins de cent mètres du magasin de disques d’Éric Beugnot. Une entreprise de nettoyage à Antibes avec son frère Alban. Une société de pub à Paris, une autre d’équipements à Gravelines. Il aimait passer ses vacances en Californie et assista à quelques finales des Lakers du temps de Magic Johnson. Il a toujours été fasciné par le cinéma, notamment par les films noirs américains des années 50-60. Par Les Oiseaux et Fenêtre sur Cour d’Alfred Hitchcock. Par Cary Grant, Lana Turner, Vivien Leigh.
Dub est sorti avec quelques-unes des plus belles filles de la planète, des mannequins, la chanteuse Indra.
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Un pionnier dans les camps NBA
Dub est sorti avec quelques-unes des plus belles filles de la planète, des mannequins, la chanteuse Indra. Surtout, Hervé fut avant Tony Parker le seul basketteur français à fréquenter les “Peoples“, à participer à des émissions de prime time comme Fort Boyard, Pour la Vie ou Pyramide, Fa Si La Chanter. Il a même pris des cours de comédie. « Ce qui me déçoit un peu » disait-il au soir du match célébrant sa 25e saison de basket pro, « c’est que lorsque j’ai fait ces émissions, beaucoup de gens de ce milieu – hormis les passionnés de basket – ne savaient même pas que le basket était professionnel en France. C’est dommage. Quand j’étais à Denain puis au Mans, les salles étaient pleines, il y avait déjà cet engouement pour le basket. Aujourd’hui, on a plus de spectateurs parce que les salles sont plus grandes, mais je regrette que le basket soit toujours aussi confidentiel. » Le 10 mai 2001, alors qu’il est coach du SLUC Nancy et que le président Jean-Jacques Eisenbach vient de lui proposer un renouvellement de contrat pour la saison suivante, Hervé est renversé dans sa rue par une voiture alors qu’il circule à moto. Coma, paralysie hémiplégique. Dub se retrouve nez à nez avec la mort mais s’en sortira après une très longue rééducation. Il est aujourd’hui marié avec l’ancienne internationale bulgare Madlena Staneva, vit sur la Côte d’Azur, et il peut avoir la certitude que ce n’est pas demain la veille que ses records seront battus ! n
L
e 10 août 1984, Hervé Dubuisson quitte le village olympique de Los Angeles et, le lendemain, il est à pied d’œuvre à l’université de Princeton. But de la manœuvre : faire la Summer League des New Jersey Nets afin de décrocher un contrat en NBA. Il est très officiellement le premier basketteur français à revêtir un maillot de la Grande Ligue et se rêve à être le premier Européen à y être embauché. Il a été repéré à Pâques lors d’un tournoi à Gravelines par Herb Turetzky, le responsable du service statistiques des Nets, qui en a parlé à qui de droit. Il a signé un pré-contrat de 70.000 dollars (le salaire minimum de l’époque), mais qui n’a de valeur que s’il est confirmé. Dub fait chambre commune avec le Brésilien Oscar Schmidt qui est, à coup sûr, le meilleur basketteur du Monde à n’avoir jamais été enrôlé par cette même NBA. Habitué à être dorloté en France, il découvre l’enfer des camps. « Le coach nous disait avant chaque match comment il fallait jouer, quel système on devait appliquer en défense, c’est tout. Je n’ai jamais su ce qu’il pensait de moi. Les rapports humains étaient inexistants. J’ai vécu sur ce plan l’expérience la
plus dure de ma carrière de basketteur. » L’équipe des Nets comporte 17 joueurs, des free agents et des joueurs de la dernière draft. Deux sont exclus dès le premier jour, d’autres au fur et à mesure de la semaine. Dub est qualifié jusqu’au bout. Il joue deux fois les Knicks et les Sixers et une fois les Washington Bullets. Il y a un gros millier de spectateurs dans les tribunes dont le head coach Stan Albeck. « Je n’ai pas eu de veine car le jour où j’ai eu carte blanche pour montrer ce dont j’étais capable, j’étais malade. J’avais eu une indigestion, j’étais à plat » dira-t-il à son retour. « Lors du dernier match, j’ai fait 5 sur 8 aux shoots dont un panier à trois points, deux passes décisives, et j’ai pris trois rebonds. » Le bilan des tests ? « À la fin du dernier match, on nous a tous regroupés, et on nous a dit, « merci d’avoir fait ce stage avec nous. Maintenant, rentrez chez vous. Si on a besoin de vous pour le veteran camp, on vous téléphonera. » Et alors ? Alors, rien. À son retour en France, Hervé prend connaissance à la lecture de… L’Equipe d’une dépêche en provenance du New Jersey qui indique qu’il n’est pas retenu par les Nets. « J’ai été surpris d’apprendre que je n’avais pas donné satisfaction au rebond. Bizarre. Ils savaient très bien que je n’étais pas un rebondeur. » À cette époque, les Américains regardent encore tout ce qui vient de l’étranger avec dédain. Oscar Schmidt a un contrat en poche de 120.000 dollars de la part de Caserte. Les Nets ne lui en proposent que 100.000 auxquels il faut retrancher les impôts et le logement. Quatre ans plus tard, aux JO de Séoul, Oscar sera tout simplement éblouissant, tournant à la moyenne irréelle de 42,3pts avec 58% d’adresse à deuxpoints, 56% à trois-points et 92% aux lancers ! Al Menendez, directeur du personnel des New Jersey Nets, aura cette formule cruelle : « il parle mieux anglais qu’il ne défend ». Sans doute l’Américain pensait-il la même chose de notre Hervé Dubuisson national. l
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Dub fait chambre commune avec Oscar Schmidt
Le premier Français à avoir revêtu un maillot – de Summer League – de la NBA.
HervĂŠ Bellenger / IS
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21 ANS DE BASKET PRO
STÉPHANE RISACHER
MORCEAUX CHOISIS Après 21 saisons passées sur les parquets, Stéphane Risacher a décidé de mettre un terme à sa carrière. Quelques jours après son dernier match, nous l'avons rencontré non loin de son appartement parisien, autour d'un café pour une longue discussion de près de quatre heures où, un œil dans le rétroviseur, Stéphane est revenu sur ses souvenirs. Ceux d'une riche et belle carrière, où s'entremêlent Paris, Sydney, Michael Jordan, Malaga, Carl Lewis, Lyon, l’Olympiakos ou encore Laurent Sciarra.
Jean-François Mollière
Propos recueillis par Florent de LAMBERTERIE
Avec Daniel Perrin, son premier entraîneur à Clermont, d'où Stéphane est originaire. Sur la photo, on reconnaît le jeune Risacher (#11).
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LES DÉBUTS Après avoir passé un an à l’INSEP, Stéphane signe à 17 ans son premier contrat professionnel, à Tours, où évolue alors son frère Marc, avant d’enchaîner pendant quatre ans avec la CRO Lyon. C’est le début de l’apprentissage.
Hervé Bellenger / IS
« La question de savoir ce que j’aurais fait si je n’avais pas été basketteur ne s’est jamais posée. Je suis passé du championnat de France minime au cadet, j’ai joué en N2 avec des seniors puis je suis parti à l’INSEP et j’ai signé mon premier contrat pro à 17 ans, alors que je rentre en première. À cet âge-là, on ne se pose pas la question de savoir ce qu’on va faire de ses études, de sa vie. Comme on a quasiment dix ans d’écart avec mon frère, je n’avais presque jamais joué au basket contre lui. Commencer comme ça, à Tours, c’est nickel. J’avais 17 ans, j’habitais tout seul avec mon frangin là ou d’autres étaient en centre de formation, disons que j’avais une aura bienveillante avec moi. Mais dès l’année suivante à Lyon, je me suis vite retrouvé à vivre tout seul. J’avais envie de jouer, je suis donc parti et, sans prétention, je savais que je pouvais jouer. Redescendre en Pro B avec Lyon ne m’a pas du tout fait peur. À Tours, je jouais très peu alors que, quand on est jeune, il faut jouer, il n’y a rien d’autre à dire. Il faut jouer. Absolument. Jean-Michel Sénégal qui entraînait Lyon me suivait depuis un petit moment et m’avait dit qu’il comptait sur moi, en plus de me faire travailler individuellement. Lyon, c’était une équipe qui sortait de N2 avec des joueurs taillés pour un, voire deux niveaux au-dessus. Une équipe en pleine quiétude. J’ai eu la chance de croiser des routiers tels qu’Éric Beugnot. En fait, j’ai joué dans un contexte super favorable, toute la pression était absorbée par les autres. Moi, j’avais mon lycée à 50 mètres de la salle, je m’entraînais individuellement tous les midis pendant une heure, j’allais à la cantine où on m’avait gardé un repas de côté juste avant de repartir en cours. J’ai toujours eu une réputation de quelqu’un de doué. D’autres aussi. Il y a effectivement ce côté-là mais je suis surtout persuadé d’avoir bossé comme un acharné. Ça ne signifie pas pousser de la fonte comme un malade. Il y a l’effort physique qu’on produit et la mentalisation de cet effort. À quoi ça me sert ? Quel geste je fais ? J’ai passé beaucoup de temps dans cet état d’esprit, tout mon temps à cogiter basket. »
Repères • Né le 26 août 1972, à Moulins • 2,02 m, ailier • 123 sélections en équipe de France • Clubs INSEP’88-89, Tours’89-90, CRO puis Jet Lyon’90-94, Paris SG’94-99, Pau-Orthez’99-00, Olympiakos (Grèce)’00-02, Malaga (Espagne)’02-06, Murcia (Espagne)’06-08, Chalon’08-10. • Palmarès Médaille d’argent aux Jeux Olympiques’00, Médaille d’argent au championnat du monde espoirs’93, Champion de France’97, Champion d’Espagne’06, Coupe de Grèce’02, Coupe du Roi’05, MVP du All-Star Game Français’98
d’entraînement se sont accélérées. L’athlé, c’est simple. Tu as des paliers en minimes, cadet, juniors. Tu peux être très bon à 14 ans, atteindre ton potentiel maximum à 15 ans et voir des plus jeunes pas forcément aussi bons avant de te passer devant de manière monstrueuse. Moi je faisais du poids, du saut en hauteur et en longueur et quand tu fais du saut, tu passes ton temps à sauter, à travailler ta course d’élan et surtout ton appel. Tu apprends à sauter naturellement et à courir aussi. J’ai répété des exercices en athlé qui me sont toujours restés. Pour moi, l’athlétisme et les sports de combat sont basiques pour l’apprentissage de la course et de l’ancrage au sol. Ce n’est pas une question de qualités athlétiques parce qu’aujourd’hui tout le monde est athlétique sur un terrain de basket. C’est au niveau technique que l’athlé m’a conditionné. Il y a un truc que je faisais naturellement sur les double-pas il y a quelques années et qui devient plus contraignant avec l’âge.Tu te bloques sur un pied et tu te vrilles pour te jeter en arrière. C’est quelque chose qui “m’appartenait“, courir à pleine vitesse, t’arrêter sur un pied et te jeter en arrière, ce n’est pas naturel mais c’est ce qui m’est resté de la planche d’appel en saut en hauteur. L’athlétisme m’a énormément servi pour le basket et ça a conditionné mon jeu. »
“Quand on est jeune il faut jouer, il n’y a rien d’autre à dire. Il faut jouer. Absolument.”
PARIS En 1994, Stéphane Risacher signe au PSG Racing. Présidé par Charles Biétry, le club de la capitale met en place un projet ambitieux autour de jeunes joueurs français, jusqu’à décrocher la timbale en 1997, l’unique titre de champion de France de Stéphane.
« J’avais déjà eu des possibilités d’intégrer les grosses cylindrées de l’époque, des contacts avec Antibes notamment. Mais il y avait un truc qui m’animait, j’avais toujours voulu jouer tout en voulant gagner, et quand tu es jeune et que tu arrives à Antibes, c’est dur de jouer beaucoup. C’est pour ça que je suis venu à Paris. On s’est retrouvé dans un club où en l’espace de deux ans, sont arrivés plein de jeunes prometteurs : Yann Bonato, Jean-Marc Setier, Laurent Sciarra, Franck Mériguet et puis deux Ricains, pour le coup des tauliers, qui rallongeaient la moyenne d’âge. C’est pour cette raison que, quand on gagne le titre trois ans après, c’est spécial parce que je voulais y arriver dans une équipe de challenger. Je pense que Laurent devait être un petit peu
Ci-contre : Stéphane sous le maillot du PSG, l'année du titre. À droite : Face à la Benetton Trévise en Euroleague, pour sa première saison en Grèce. L'Olympiakos échouera en quart de finale contre Vitoria.
Attaquant racé, adroit de loin et redoutable en un-contreun, l’image de Stéphane Risacher a toujours été celle d’un joueur aux qualités athlétiques largement supérieures à la moyenne. Une caractéristique qui trouve sa source dans l’athlétisme, l’autre grande passion de Stéphane qu’il a longtemps pratiqué à haut niveau, parallèlement au basketball. Jusqu’à conditionner son jeu.
« J’ai toujours eu cette double passion pour l’athlétisme et le basket. J’avais douze ans en 1984 et je fais partie de la génération de jeunes ados influencés par deux personnages majeurs de l’histoire du sport, Carl Lewis et Michael Jordan. J’en citerai même un 3e, Edwin Moses (ancienne star américaine du 400 m haies, double médaillé d’or aux Jeux Olympiques et quatre fois recordman du monde, NDLR). J’ai tout aimé de l’athlétisme, j’en ai fait en scolaire et en club, jusqu’à ce que je parte à l’INSEP. À mon époque, on jouait à tout et tout était accessible. J’ai l’impression qu’aujourd’hui ce n’est plus possible. Même chez les jeunes, les cadences
Pascal Allée / Hot Sports
Pascal Allée / Hot Sports
UN ATHLÈTE D’EXCEPTION
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MICHAEL JORDAN En octobre 1997, le PSG, champion de France en titre participe au McDonald’s Open de Paris. Champion l’année précédente, les Chicago Bulls représentent la NBA et débarquent à Paris avec un effectif amoindri où Scottie Pippen et Denis Rodman sont absents. Mais Michael Jordan est bel et bien là et lors du match Paris Chicago, Stéphane Risacher croise sa route.
« C’est bizarre le McDo. C’est à la fois un truc sans enjeu et un match où tu joues contre cette icône, ton idole de petit garçon. Tu es un peu comme un môme mais tu ne veux pas le jouer en lui demandant un autographe. À chaque fois que j’ai eu cette sensation de jouer contre quelqu’un qui représentait quelque chose pour moi, si tu le fais en jouant juste pour prendre une photo de toi en train de défendre sur lui, c’est pas possible, tu ne peux pas être dans cet état d’esprit. Il faut jouer un match de basket, avec l’envie de le battre. Contre Jordan, tu ne peux même pas mesurer à quel point il est fort parce que ça fait cinq jours qu’il a repris l’entraînement et il te colle 30 pions, comme ça, alors qu’il est sur le même rythme qu’un footing de présaison. C’est étrange de jouer face à Jordan. Dans le basket, tu prends des coups, il y a des positionnements, de l’appui, du contact physique avec les bras, le torse. Mais contre Jordan, ce n’est pas dur parce que tu ne le touches jamais. C’est ça qui est le plus déroutant, tu ne le touches pas. Tu es toujours habitué à faire une contestation ou à te mettre en overplay sur une balle qui vient sur l’aile, tu es habitué à avoir la poitrine contre l’épaule du mec, ou le dos sur le bras, bref, tu es habitué à prendre contact avec ton joueur, à le toucher, le sentir physiquement. J’aurais pu jouer une saison entière à essayer de le toucher que je n’y serais jamais arrivé. Il bouge, c’est différent. C’est vraiment bizarre, c’est la seule fois de ma carrière où j’ai ressenti cette sensation. Et puis tu te rends compte aussi de la monstruosité athlétique. Il y a une action qui m’a marqué, sur un rebond, Éric Struelens qui mesurait 2,07 m est devant Jordan, et Struelens sautait haut. Ils montent ensemble, Éric va pour prendre la balle et Jordan passe la main au-dessus des deux mains de Struelens, la ramasse et redescend. Ils remontent tous les deux dans le même temps et Jordan la redépose dans le cercle au-dessus des deux mains de Struelens. Plus haut. C’est pharamineux. Ce n’est même pas un smash des lancers-francs, c’est un truc qui a l’air anodin mais quand tu vois ça de près, c’est surréaliste. »
SCIARRA/RISACHER Ami de longue date de Laurent Sciarra, Stéphane a longtemps été présenté comme l’antithèse de l’ex meneur parisien. D’un côté, Sciarra la grande gueule, de l’autre, Risacher le timide, réservé. Une réputation qu’il réfute, bien qu’elle continue à le poursuivre encore aujourd’hui.
« Lolo et moi, on s’est découvert au championnat du monde Espoirs de 1993. Avant on s’était croisé mais comme on n’était pas de la même année, on n’avait pas fait de compétition ensemble en cadet et en junior. Et l’année suivante, je suis venu à Paris. C’est marrant, on a pas du tout les mêmes caractères, d’ailleurs on n’est pas devenus potes dans la seconde mais je pense qu’on est copains parce que justement, on est très différent l’un de l’autre. Je me suis aussi rendu compte d’un truc, c’est que dès ton arrivée dans le milieu du basket professionnel, tu es très vite catalogué médiatiquement avec une image bien précise et après, tu n’en sors jamais. Les premiers mots qui ont été écrits sur Stéphane Risacher conditionnent ce que tout le monde pense de Stéphane Risacher, encore aujourd’hui, alors que je suis à l’opposé de cette image de béni oui-oui ou de gentil garçon qu’on me donne. Ça ne veut pas dire que je n’étais pas comme ça, au moins un petit peu, quand j’ai commencé. Mais pour toute ta vie entière, tu restes le cliché qui a été écrit sur toi le premier jour où tu es rentré dans le monde du basket. Un jour, j’ai fait une interview avec un journaliste pour un magazine dont je ne citerai pas le nom. Il me demandait mon avis sur l’équipe nationale, juste après le couac à Limoges contre les Turcs en 2008, qui coûte à la France la qualification directe pour l’Euro. Il y avait plein de trucs qui m’énervaient à ce moment-là, donc j’ai dit à ce journaliste tout ce qui me venait à l’esprit, de façon très énervée. Pourtant, le mec ne peut pas s’empêcher de réécrire le truc avec des mots gentils, ce qu’on a l’habitude de lire sur Stéphane Risacher. C’était Martine à la plage ! Ça ne reflétait pas du tout ce que j’avais dit. J’avais eu des mots qu’on aurait pu attribuer à Laurent Sciarra qui est décrit comme la caricature du mec qui gueule tout le temps. Mais que Stéphane Risacher dise ça, c’est pas possible. J’ai compris ce jour-là que quoi que je fasse, je n’y changerais jamais rien. Tous les gens qui me croisent dans la vraie vie savent très bien que je ne corresponds pas du tout à la manière caricaturale dont les médias me représentent et ça fait belle lurette que ça me fait chier parce que ce n’est pas vrai »
SYDNEY Présent en équipe de France de jeune dès 1989, Risacher est de presque toutes les campagnes avec les A dans les années 90. En 2000, un an avant de prendre sa retraite internationale, il participe aux Jeux Olympiques de Sydney, son plus grand fait d’arme d’après lui. Un moment magique.
Hervé Bellenger/IS
dans cette optique-là lui aussi, Bonato quitte Antibes pour venir à Paris et, à mon avis, il a aussi cette idée en tête. Tout ce qui est venu après cette année 1997 est différent. L’année elle-même a été difficile, parce que Chris Singleton se fait remercier. Mais cette équipe-là était super bien foutue, parce que quand tu rajoutes des joueurs référencés avec la jeunesse, Arsène Ade-Mensah, Richard Dacoury, Éric Struelens, J.R. Reid, Jurij Zdovc qui passe, Zarko Paspalj… Grosse, grosse équipe. Et puis toujours pareil, la saison tu la sauves le jour où Sedale Threatt se fait mal et repart chez lui. Quand Sedale Threatt et J.R. Reid arrivent, tout le monde dit que le problème ça va être Reid, il avait une très mauvaise réputation. Or le mec s’avère être un topissime et la catastrophe ambulante c’est l’autre, qui en plus est censé être ton patron. Alors je ne souhaite à personne de se blesser mais on prenait trente points partout en début d’année et je pense que ça n’aurait pas changé si Sedale Threatt était resté. Niveau talent, cette équipe-là était très, très forte. Ça aurait été intéressant de voir ce qu’elle aurait pu faire au niveau européen si on l’avait conservée quelques années. Elle n’aurait peut-être pas gagné l’Euroleague mais quand même ! Laurent Sciarra premier meneur, Arsène Ade-Mensah en deuxième, Richard, Jurij, Franck Mériguet et moi dans les ailes, Struelens, J.R. Reid, David Bialski, Jean-Marc Setier et on ne prend même pas de deuxième Ricain… »
« On a participé aux J.O. mais en même temps, on s’est auto-cloisonné. Le dernier événement, je crois que c’était la finale homme, donc comme on a été au bout, on a même pas pu profiter de tout. Quand tu participes à un sport individuel, ta compétition dure deux ou trois jours et après tu te balades, tu peux vraiment vivre les Jeux. Alors que pour nous, le reste des épreuves olympiques est >>>
Àgauche : Lors du match France-USA, au premier tour des Jeux de Sydney. Risacher et les Bleus ne s'inclineront que de 12 points contre le Team USA de Jason Kidd.
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Et ce qui était une semaine difficile se termine quand on rentre dans nos chambres qu’on tombe sur Canada-Yougoslavie. Quelques jours avant le début des Jeux, on avait pris 30 points contre les Yougos, la grosse fessée, ils nous avaient traumatisés. Les mecs nous avaient tapés sur la tête jusqu’à la dernière seconde. On avait dépassé le stade de la trouille. Et là, le Canada gagne et on apprend qu’on va les jouer à la place des Yougos. Là on s’est dit : « putain, les Canadiens, on va les plier ! » On a va jusqu’en finale, on est complètement serein. J’ai toujours eu cette sensation que la victoire des Canadiens sur la Yougoslavie nous a fait une telle bouffée d’oxygène que ça a opéré à plein. C’est de l’auto persuasion. »
un peu passé comme un nuage brumeux. Je me souviens quand même avoir croisé les plus grands athlètes du monde, t’as Roger Milla qui vient te voir et te dit « c’est bien ce que vous faîtes les gars. » Alors que Roger Milla, c’est juste un Dieu !
“Tu es très vite catalogué avec une image bien précise et après, tu n’en sors jamais.”
L’ÉTRANGER Juste après Sydney, Stéphane prend la direction du Pirée, pour deux saisons à l’Olympiakos avant de s’installer quatre ans à Malaga, équipe avec laquelle il remporte le titre de champion d’Espagne en 2006. L’apogée de sa carrière de basketteur.
« J’avais envie d’essayer l’étranger et j’ai signé à l’Olympiakos avant d’aller à Sydney. La tendance est de dire que c’est Sydney qui nous a ouvert les portes de l’étranger mais ce n’est pas vrai. Il y avait déjà des joueurs en Europe avant Sydney et ceux qui sont partis en 2000 comme moi, pour la plupart les contrats étaient signés avant les Jeux. La médaille n’a rien à voir là-dedans. Olympiakos, c’est le seul regret que j’ai dans ma carrière. On fait deux fois la finale qu’on perd au cinquième match. On a fait une grosse connerie la deuxième année, on gagne la coupe de Grèce et, trois jours après, on devait battre Ljubjana chez nous pour aller au Final Four d’Euroleague. On soulève la coupe, tu te dis que ça va être mise au vert, qu’on va être cadenassé jusqu’au match mais ce n’est pas possible en Grèce. Le club organise une fête du tonnerre de Dieu, du mec qui ouvre la barrière à l’entrée au président. Trois jours après, on perd de dix points et on ne va pas au Final Four. Malaga en revanche, c’est une période faste. Tous les ans, tu te qualifies pour l’Euroleague, tu sais que tu atteindras au moins la demi-finale du championnat, tu fais partie des quatre ou cinq grosses cylindrées d’ACB. Ce qui est marrant c’est qu’après, t’as tendance à faire la fine bouche, à te dire que tu n’accroches pas de titres. Alors que sur les quatre saisons que je fais, on ramasse quand même la Coupe du Roi et le titre de champion. À Malaga, il y a une identité locale super affirmée. Tu es dans un endroit avec 10.000 places assises, pour 9.882 abonnés. C’est pharamineux. Tu joues deux fois par semaine devant 10.000 personnes, que tu reçoives le dernier du championnat espagnol ou le CSKA Moscou. En préambule d’un match de playoffs contre Vitoria, on jouait à neuf heures du soir et à huit heures, 10.000 personnes habillées en vert sont en train de faire du boucan comme si c’était la dernière minute du dernier quart temps, alors que tu es une heure avant le match. Ça va crier comme ça jusqu’à la fin et, tu ne sais pas comment ils font mais ils arrivent à crier encore plus quand t’as un joueur qui marque à la dernière seconde. En Grèce aussi j’ai connu des ambiances comme ça, mais j’ai aussi fait des matches dans le palais de la paix et de l’amitié devant 500 personnes. Malaga, c’est un environnement où deux fois par semaine, c’est plein, avec toute une famille qui vient voir le match de basket entre la messe et déjeuner, des grands-parents aux petits-enfants. La plus belle salle, la plus belle ambiance dans laquelle j’ai joué, c’est Malaga et niveau basket, c’est le must. »
LE CRÉPUSCULE Sergio Carmona/Hot Sports
À Malaga, Stéphane Risacher découvre l'ACB et ses joueurs légendaires, tel Dejan Bodiroga du Barça.
La première semaine, on doit jouer l’Italie et la Lituanie, on perd, donc on est tout de suite dans une situation difficile. On est au bord du gouffre, alors que de toute ma carrière, je ne suis jamais rentré sur le terrain contre l’Espagne, l’Italie ou la Lituanie en me disant qu’on allait les écraser, ce sont quand même des équipes très fortes. Ensuite on frôle la catastrophe contre la Chine et Antoine Rigaudeau nous sauve. Mais c’est pareil la Chine. Tout le monde disait que les mecs n’étaient pas bons, mais tu as vu ce qu’il y avait !? Le plus petit de leur intérieur fait 2,13 m, le suivant 2,16 m, le suivant 2,20 m et le dernier 2,30 m ! Alors on peut dire merci aux coaches d’être resté en zone, et puis on se qualifie sur un exploit d’Antoine mais quand même. Quand on joue les Ricains, il y a une ambiance qui plane, tout le monde pense qu’on va en prendre 50, avant même que le match commence, tu sais que tout le monde attend ça, tu sens une atmosphère, on vient te livrer aux lions.
Après huit ans passés à l’étranger, Stéphane décide de rentrer en France, à Chalon. La fin de carrière approche et Risacher retrouve un championnat français qui a bien changé. Pas toujours en bien.
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dimanche 13 juin 2010 PaRiS BeRcY
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« J’ai fait six ans dans des grosses cylindrées et la dernière année à Malaga, j’étais un peu blessé, j’ai moins joué que l’année précédente. Je ne voulais pas partir en situation d’échec, c’est pour ça que j’ai signé deux ans à Murcia. En revanche, j’étais convaincu que la suite ne pouvait se résumer pour moi qu’à terminer en mercenaire et j’ai pensé qu’il était temps de revenir en France. J’ai surtout signé à Chalon pour Greg Beugnot et Raphaël Gaume, que je connaissais bien. Bien sûr, après ce que j’ai connu à l’étranger, revenir en France c’est différent, personne ici n’a les mêmes moyens financiers que Malaga ou Olympiakos mais c’était mon souhait. Ce championnat d’ailleurs, il a changé par rapport à ce que j’avais quitté, je pense qu’on a fait une connerie en passant à six étrangers. Je connais les difficultés, on peut me dire n’importe quoi, que nos meilleurs joueurs partent en NBA ou ailleurs mais je pense quand même que si on en reste là, on continuera à ne pas s’en sortir. Les joueurs formés localement, je comprends
“Quel que soit mon avenir, je resterai basketteur jusqu’à la fin de mes jours.”
Après huit ans à l'étranger, il revient en France, terminer sa carrière avec Chalon.
le principe mais ça amène à des situations contre-productives où ça pénalise certains Français. Entre celui qui est parti en NCAA, celui qui a commencé trop tard... Et puis il faudra faire le point dans cinq ans, si on se rend compte que les clubs sont allés chercher des joueurs aux quatre coins du monde, voire même des Ricains puisque c’est techniquement possible, faudra pas s’étonner qu’on connaisse toujours les mêmes problèmes qu’aujourd’hui. Peut-être que je me trompe, que l’évolution à travers l’Europe va me donner tort mais partout
où je suis passé, ce sont les nationaux qui étaient tauliers et on ne te demandait pas ton avis. D’ailleurs, Malaga qui s’est un petit peu écarté de cette ligne de conduite cette année a comme par hasard eu plus de difficultés que par le passé. Quand tu es basketteur, tu fixes ta visibilité sur les années de ton contrat et plus les années avancent, plus c’est vrai. Je crois que c’est juste le bon moment pour moi. Je vais avoir 38 ans cet été, je viens de terminer ma 21e saison, je pense pouvoir arrêter sans que personne ne s’en étonne. J’ai l’impression d’avoir matérialisé la fin à partir du moment où je l’ai dit. Je n’ai donc pas de doute particulier sur ma décision parce qu’elle a pris effet le jour où je l’ai prononcée, quand j’étais en train de bouffer avec mes enfants et qu’avec ma femme, on leur a dit que j’arrêtais. À partir de ce moment-là, tu ne reviens pas en arrière. Quand je regarde en arrière, je me rends compte que tout s’est passé très vite. À Chalon, j’ai fini par jouer avec des garçons qui sont les fils de joueurs avec qui j’ai joué au début de ma carrière. Au final, ça fait un éventail de génération énorme. Pour l’instant je me réserve le droit de réfléchir avant de me lancer dans une direction, il faut d’abord que je réponde à toutes les questions que je me pose, des questions personnelles. Bien sûr, c’est un peu l’inconnu mais il y a une chose qui n’a pas de prix, c’est que je suis exactement là où j’ai choisi d’être.Tout ce que j’ai fait dans ma carrière jusqu’à aujourd’hui, je l’ai choisi, je n’ai rien subi. Il n’y a donc pas de craintes à avoir. Je ne sais pas si le basket va me manquer, peut-être que oui, peut-être que non. J’ai commencé le basket à cinq ans, j’ai été pro à 17 ans, presque tout ce que j’ai appris avait à voir avec le basket. C’est dur à expliquer mais, dans mon esprit, je n’ai pas besoin de m’entraîner deux fois par jour pour rester imprégné de ce que j’ai vécu pendant plus de vingt ans de carrière. Donc quel que soit mon avenir, dans ma tête je resterai basketteur jusqu’à la fin de mes jours et toucher ou pas un ballon n’a aucune importance là-dedans. » •
Herver Bellenger / IS
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10 jours en orange à Paris Du Final Four de l’Euroleague aux finales de la Coupe de France
Reportage photos par Pascal ALLÉE, Hervé BELLENGER & Jean-François MOLLIÈRE
Du 6 au 16 mai, la balle orange a rebondi à Paris avec l’organisation du Final Four de l’Euroleague, des traditionnelles finales de la Coupe de France et de divers événements. Rétrospective en images.
DU CÔTÉ portfolio DE CHEZ • maxibasketnews 65
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La puissance catalane
Après celle de 2003, le FC Barcelone s’est offert à Paris sa deuxième couronne européenne. Avec ses 28,9 millions d’euros, le Barça est le club le plus puissant de l’ACB, la ligue reine d’Europe, et détient quelques perles rares comme Juan Carlos Navarro et Ricky Rubio.
Il court vite, il dégaine vite, c’est un poison mortel, c’est le MVP du Final Four de l’Euroleague, Juan Carlos Navarro.
Cela s’appelle une mystification. Dans le rôle du magicien, Ricky Rubio. Dans celui du pigeon, le Serbe Milos Teodosic d’Olympiacos.
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Le basket envahit Paris
Le basket est au cœur de la cité. Que ce soit au Palais Omnisports de Paris-Bercy et sur les Parvis du POPB, de l’Hôtel de Ville, et des mairies du XIIIe et du XIXe. Pour tous et pour toutes. Au programme, un Tournoi International Juniors Nike, une Opération Basket Mobile, la Playground World Cup, un Challenge et un tournoi 3x3 benjamin et un Basket Tour poussins, des matches UNSS, UGSEL, Handibasket, VIP et même… un Challenge National de Basket Pénitentiaire.
En haut : Preuve de son excellence, le Centre Fédéral a remporté le Nike International Junior Tournament et Livio Jean-Charles en a été élu MVP. En bas : Sur le parvis de l’Hôtel de Ville.
Distribution des prix
Dans les prestigieux salons de l’Automobile Club de France, qui donne sur la Place de la Concorde, l’une des plus belles du Monde, les lauréats des Trophées des Meilleurs Joueurs de la saison – une organisation Basket News et L’Equipe, en partenariat avec Sport + et sous l’égide de la LNB – ont reçu leurs prix devant un parterre de personnalités du basket. Une info : quelques femmes de joueurs ont volé la vedette à leurs maris.
Mme Ricardo Greer et son mari, meilleur ouvrier étranger de France (enfin !) accompagné du président du SLUC, Christian Fra.
Derrick Obasohan – top marqueur de Pro A –, Dee Spencer – 2e étranger– et Ali Traoré, MVP français.
Un “Cinq“ en or massif : Dounia Issa – 2e Français –, Ali Traoré – MVP français –, Andrew Albicy – MVP Espoirs –, Moussa Badiane – MVP français Pro B – et Kevin Séraphin – Meilleure Progression.
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Un lot de consolation pour Bourges Tarbes a longtemps pu rêver d’un doublé coupe-championnat, notamment grâce à une Pauline Jannault diabolique au-delà de la ligne à 6,25 m, mais sinistré à l’intérieur avec les absences de Isabelle Yacoubou – blessée – et Hamchétou Maïga -Ba – partie en WNBA –, le TGB a fini par lâcher prise. Avec cette troisième Coupe de France d’affilée, les Tangos ne sont pas rentrées à Bourges bredouilles.
DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 71
Emmeline NDongue, MVP de la Coupe de France, version 2010.
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DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 73
À gauche de haut en bas : Le bonheur intégral de Philippe Hervé pour un premier trophée avec l’Entente. Ludovic Vaty plane au-dessus de la défense du BCM. Ci-dessus : Ceux de Gravelines ont fait un sacré boucan, mais ce sont les supporters de l’Entente qui sont repartis avec une banane entre les deux oreilles.
La fin du signe indien
Pour Orléans, la quatrième tentative fut la bonne. Vaincue en finale de la Pro A (2009) et deux fois de la Semaine des As (2009 et 2010), l’Entente n’a pas laissé passer sa chance face à Gravelines. Laurent Sciarra est lui un abonné. C’est sa quatrième Coupe de France sous quatre maillots différents (ASVEL, Dijon, Gravelines et Orléans) et, en bonus, il a ramassé le trophée de MVP.
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DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 75
Laurent Sciarra, et un !, et deux !, et trois !... et quatre !
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Interview
Pierre Vincent
Coach de Bourges et des Bleues Pierre Vincent enchaîne. Après avoir conclu sa septième saison à Bourges par une victoire en Coupe de France, il va retrouver en août l’équipe de France pour un premier stage préparatoire au Mondial en République tchèque. Et même si elles sont championnes d’Europe en titre, les Bleues ont pour principale mission de se construire en vue de l’Euro 2011 qui sera qualificatif pour les Jeux de Londres. Propos recueillis par Pascal LEGENDRE, à Bourges
« Il y a une volonté dans le basket féminin de faire jouer les jeunes »
Jean-François Mollière
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Dans un club qui a tant gagné depuis 15 ans, la victoire en Coupe de France a-t-elle été considérée comme un soulagement ? Faire chou blanc aurait-il été un traumatisme ?
Non. Ce qui l’aurait été, c’est de ne pas être en EuroLeague. C’est l’objectif minimum. Lorsque l’on est en dessous des objectifs, le risque c’est une espèce de crise de panique qui s’empare de l’environnement, et des ondes peuvent rejaillir sur le staff, sur l’équipe. Un club solide, c’est celui qui vit une saison difficile sans développer un stress excessif, sans tout remettre en question, et qui revient au meilleur niveau car ses structures le lui permettent. On est finalistes du championnat, vainqueur de la Coupe, seule équipe française qualifiée pour la phase finale de l’EuroLeague, ce n’est pas si mauvais que ça. Même en ne gagnant pas la Coupe de France, le bilan n’aurait pas été catastrophique.
Les gens ici ne se rendent pas compte qu’on est à 400 lieux de pouvoir s’aligner sur les salaires des joueuses étrangères de Cracovie, Prague, ou Kosice en Slovaquie. C’est la concurrence qui s’est élevée ou c’est un creux dans l’Histoire du club ? Lors du deuxième match de la finale, cette équipe 2010 de Bourges a joué avec le même état d’esprit que ses devancières, avec une défense de fer, mais aussi une pauvreté offensive désespérante.
C’est ma 7e année au club. Lorsque je suis arrivé, on est reparti avec les cinq joueuses remplaçantes de la génération précédente plus des jeunes. On a reconstruit en trois ans pour regagner le titre. Là aussi, on était à la fin d’une histoire avec le départ de deux joueuses emblématiques (Cathy Melain et Céline Dumerc). On est reparti avec des jeunes, en resserrant la masse salariale pour anticiper une crise financière. Nos dirigeants ne vont pas dans l’escalade. En conscience, on s’est fragilisé. On a donc eu des résultats honorables en dépensant moins d’argent, ce qui – d’après les rumeurs – n’est pas le cas pour tout le monde. On avait des joueuses avec des limites offensives. Lors du premier match de la finale, on a fait notre maxi offensivement, d’autres fois, c’était plus délicat.
Le fait de ne pas conserver l’Américaine Essence Carson venue en joker médical d'Ana Lelas est la preuve de la prudence financière du club ?
Il nous manquait effectivement une joueuse sur qui on pouvait s’appuyer offensivement. Dans le recrutement, on avait envisagé de prendre un pivot et la crise économique a fait que l’on a dû réorienter nos choix. Et plutôt que de prendre une joueuse moyenne, j’ai préféré en recruter deux car la saison est longue. On avait économiquement les moyens de conserver Essence, j’aurais préféré que ce soit le cas, mais ça ne fait pas partie de la tradition ici de couper des gens qui sont méritants. Or, Ana a toujours été impeccable dans son engagement au quotidien.
Es-tu satisfait de tes recrues françaises,
des joueuses qui sont soit des backup en équipe nationale comme Anaël Lardy, soit des A’ ?
Je suis parti dans l’idée d’avoir de jeunes joueuses avec des qualités à développer, comme Anaël Lardy, Paoline Salagnac, Jennifer Digbeu. Ce sont des gens qui travaillent beaucoup, qui sont volontaires, c’est un plaisir de les avoir, et c’est pour ça que je trouve que la victoire en Coupe de France est très satisfaisante pour elles, une récompense pour le travail accompli. Ce n’est pas une équipe extrêmement brillante mais elle a beaucoup travaillé. Malgré les blessures, cette équipe est restée combative et solidaire jusqu’au bout, ce n’est pas facile.
Pour le recrutement, Bourges avec son palmarès, sa place en EuroLeague, sa logistique et son coach, est-il encore un club qui attire les joueuses ?
Pour les Françaises, oui. Pour les étrangères, c’est différent. On attire des joueuses qui vont gagner moins d’argent mais qui savent qu’elles vont être compétitives au plus haut niveau en championnat de France, et en EuroLeague. L’Australienne Belinda Snell, c’était encore autre chose. Elle jouait dans un petit club italien avec un petit salaire vue ses compétences et personne ne l’avait vraiment repérée. Forcément après, en jouant la phase finale de l’EuroLeague, on est exposé à l’Europe entière. Et quand la joueuse est vue, c’est fini ! On a eu aussi des joueuses en fin de carrière, comme Nina Bjedov, 34 ans, au gros palmarès avec l’équipe nationale, qui n’avait jamais joué dans un grand club. Elle n’avait jamais gagné un titre et elle a terminé sa carrière en gagnant la Coupe de France à Bercy devant le grand Valenciennes de l’époque. Là, on récupère une joueuse, Cathy Joens, qui va moins gagner d’argent qu’ailleurs car elle sait qu’elle vient dans une équipe compétitive.
Qu’en est-il justement pour la saison prochaine ? Toutes les joueuses sont conservées sauf Katarina Manic et Ana Lelas ?
On a clairement des problèmes offensifs. Lorsque nos joueuses un peu estampillées offensives sont en difficulté, il n’y a plus personne derrière. Cathy Joens n’est pas nécessairement la joueuse que j’aurais aimé avoir. J’aurais préféré quelqu’un de plus créatif. On en avait trouvé une, ça ne s’est pas fait. Il faut faire avec les moyens que l’on a, les joueuses disponibles. Cathy Joens est en revanche une vraie shooteuse, très expérimentée, au comportement impeccable. Elle devrait nous apporter de la stabilité dans les tirs extérieurs. Maja Miljkovic est un peu dans le profil de Katarina Manic, en plus jeune, et un potentiel offensif un peu plus important.
Tarbes est devenu champion de France, Arras est venu gagner au Prado, vous avez perdu à Calais. Qu’en est-il du niveau du championnat de la LFB ?
Pendant quinze ans, les leaders du championnat de France, Bourges et Valenciennes, étaient les leaders du basket européen. Valenciennes est mort et Bourges est moins dominant sur la scène internationale sauf qu’on est allé deux fois au Final Four.
On va dire de façon moins naturelle…
Le président me disait qu’on a le 17e ou 18e budget européen. On est loin des meilleurs. Les gens ici ne se rendent pas compte qu’on est à 400 lieux de pouvoir s’aligner sur les salaires des joueuses étrangères de Cracovie, Prague, ou Kosice en Slovaquie. C’était un exploit d’aller deux fois
Interview • maxi-basket 79 au Final Four et la deuxième année, on est passé très, très près de la finale. On avait eu le sentiment de tirer le maximum de ce que l’on pouvait faire, mais à Bourges, ici, c’était vécu comme quelque chose de bien, mais sans plus. J’entendais certains dire « nous, nous l’avons déjà gagné trois fois, l’EuroLeague. »
Les effets de la crise ne se font pas sentir dans le basket européen féminin ?
C’est vrai que le Spartak Moscou va perdre des joueuses, mais alors qu’on avait annoncé leur mort, elles auront encore des ambitions. J’ai cru comprendre que Fenerbahçe allait construire un club dominant. Ils veulent jouer le titre européen ! Il y a une crise énorme en Grèce, mais il existe des armateurs qui gagnent énormément d’argent. Târgoviste, un club roumain, s’attache les services de stars WNBA. Kosice, c’est la plus grosse ville industrielle de Slovaquie, un pays où le basket est important, et ils ont construit un club ambitieux. Ça se déplace de droite à gauche, c’est la vie. Les gens aimeraient être à vie au plus haut niveau, c’est impossible. À côté de ça, Prague a des moyens supranaturels mais n’arrivent jamais à se qualifier pour les phases finales de l’EuroLeague.
Tarbes est champion de France mais n’a pas pu se qualifier pour les phases finales de l’EuroLeague.
Y a-t-il des joueuses françaises de valeur ?
On verra ça à l’avenir puisqu’on est à la croisée des chemins en perdant tout notre secteur extérieur. Entre montrer son nez dans le championnat national et être compétitif au niveau européen, c’est un autre débat. Si nos équipes de jeunes sont dominantes, c’est que la fédération a organisé des structures, des pôles en passant par les centres fédéraux, avec des cadettes et des juniors qui s’entraînent et qui jouent ensemble toute l’année. C’est du billard. En LFB, on a moins d’étrangers que chez les garçons (4 maximum), donc il y a plus de places pour les Françaises. Il y a une volonté dans le basket féminin de faire jouer les jeunes. Ainsi Arras a intégré des jeunes Françaises à potentiel, Marielle Amant, Johanne Gomis, Sarah Michel. Ceci dit, si on prend l’exemple de Poitiers, on s’aperçoit que des joueurs qui ne sont pas exceptionnels s’expriment car on leur donne les moyens de s’exprimer. Ça doit être possible ailleurs. Alors que la tendance dans le basket masculin, c’est de prendre des joueurs américains, des baroudeurs, ça rassure. Est-ce que c’est plus productif ? Je n’en sais rien. À Bourges, on a intégré Margaux Galliou, qui a fait tous les entraînements avec nous et qui était dans l’équipe pour les matches à domicile. On a la volonté de la mettre la saison prochaine
C’est plus difficile de battre les Américaines que les Américains.
Donc le niveau du championnat de France…
Jean-François Mollière & Hervé Bellenger / IS
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De gauche à droite : Emmeline Ndongue, Isabelle Yacoubou et Sandrine Gruda.
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dans notre effectif professionnel et de la faire jouer. Pareil pour une autre qui arrive derrière. Le président met 10% de son budget dans le centre de formation, ça coûte très cher. C’est un choix, un vrai challenge.
Quand tu composes ta première liste de sélectionnables, tu te retrouves avec un trop plein ou un manque d’effectif ?
J’ai eu des retours de coaches qui disaient, « franchement, mettre unetelle ou unetelle en équipe nationale, ce n’est pas sérieux. Qu’est-ce que tu fais avec Manue Hermouet ? Elle sort de blessure, elle joue en NF1, elle ne peut pas jouer un championnat d’Europe. » Au bilan, on est champions d’Europe et heureusement que Manue était là. Ça veut dire quoi ? Que l’on a des joueuses estampillées bonnes joueuses internationales, tu ne peux pas faire sans, avec deux vraiment au-dessus, Sandrine (Gruda) et Céline (Dumerc), et il y a le troisième chapeau, des joueuses de rôle, qui ont assumé, qui font que l’équipe a performé. Flo Lepron, par exemple, connaît son métier, ne fait que ce qu’elle sait faire et est meilleure quand c’est difficile. J’ai payé pour voir ! Elle a fait un match magnifique contre nous en finale du championnat de France. On ne va pas mettre dix stars dans l’équipe. On a dans le championnat de France des gens qui marquent des paniers, en revanche, elles ne font pas 1,90 m et elles ne courent pas le 100 m en 9 secondes.
L’année dernière, l’Euro avait succédé au championnat de France et la préparation avait été très courte, presque expéditive. Cette fois, la préparation sera normale. Les joueuses
ont-elles en juin, juillet, un programme d’entretien physique très strict donné par le préparateur ?
Si je pars sur l’île de Santorin, ce n’est pas sûr que je vais pouvoir utiliser une salle de musculation, aussi l’idée est de prendre contact avec chaque athlète pour savoir dans quel cycle elle s’engage. Certaines préfèrent courir, d’autres faire de la muscu, ou plusieurs activités, etc. Fred Aubert leur propose un programme de préparation en fonction du contexte et de leurs goûts.
Est-ce qu’elles jouent au basket pendant ces deux mois et demi ?
Non. C’est long, c’est vrai, et pour les joueuses qui ne sont pas internationales, c’est encore plus long. J’ai vu tout de même qu’il y a un camp au Temple-sur-Lot qui propose aux joueuses pros qui ne sont pas internationales de venir travailler avec des coaches. Je sais aussi que certaines joueuses vont aux États-Unis. Je sais encore que les saisons sont longues et très denses, alors que par exemple la saison universitaire américaine est très dense mais très courte. Le corps et l’esprit ont besoin de récupérer.
Dans le programme de préparation, il y a un tournoi en Espagne et tout le reste se passe en France. C’est voulu ?
C’est comme en club, quand on bouge beaucoup, on dépense de l’énergie pour rien. En France, on est proche de la famille, des amis. On fait un camp “lourd" physiquement et psychologiquement de quinze jours à l’Alpe-d’Huez et ensuite ce seront des petits spots de compétition. On a la volonté de rencontrer des équipes asiatiques qui ont un jeu atypique. Nous sommes toujours dans un projet
Jean-François Mollière
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Interview • maxi-basket 81 de construction pour se qualifier pour les Jeux de 2012 avec une équipe qui se dessine avec une ligne arrière et un moteur devant assez clair, mais en revanche tout l’habillage au milieu est un flou artistique. On perd Cathy (Melain), Manue (Hermouet) et Pauline (Krawczyk). Il ne reste plus qu’Emilie (Gomis).
Manue Hermouet est out ?
Elle souhaite arrêter sa carrière sportive. Elle a un projet personnel (il sourit). Mais autant elle était déterminée avant, autant la dernière fois que je l’ai eue, elle m’a dit « on ne sait jamais », même si elle est plutôt dans l’idée d’arrêter. Elle a eu une rupture des ligaments, elle a été opérée et elle s’est fait ensuite deux ou trois entorses sur ce genou. Il semblerait qu’il n’y ait pas rupture cette fois. Elle ne veut pas se faire opérer, elle veut avoir un enfant. Pauline, elle, c’est une rupture des ligaments.
Sandrine Gruda est actuellement en WNBA avec les Connecticut Sun et reviendra pour la préparation ?
Elle ne fera pas l’Alpe-d’Huez et ensuite on gèrera son retour en fonction de l’élimination de son club. Mais même si elle allait jusqu’en finale de WNBA, même si, je caricature, elle devait nous rejoindre la veille du départ, je l’intégrerais.
prestige, que pour les garçons ?
C’est plus difficile de battre les Américaines que les Américains. En plus, elles sont dotées d’une génération vraiment très forte. Lorsqu’elles ont été battues contre la Russie, il y a quatre ans, elles n’avaient pas de pivots. Là, il y a du matériel, Sylvia Fowles, Candace Parker (Il siffle). Ça me paraît très compliqué de les battre, pour tout le monde. Jouer les États-Unis, c’est jouer ce qu’il y a de mieux, donc c’est une expérience super. On a la chance ou la malchance de jouer les États-Unis et, si on passe, l’Australie au 2e tour. Les deux équipes les plus fortes au Monde. Le côté positif, c’est qu’on ne les aura pas en quarts. On jouera donc une équipe à dimension humaine et ça peut nous laisser espérer d’aller en demi-finales. Le côté négatif, c’est qu’avant, une place sera prise par les USA, l’autre par l’Australie, donc il n’en restera plus que deux. Il ne faudra pas trop se louper.
Il me reste deux ans, mais je suis libre chaque fin de saison si j’ai une proposition venue d’ailleurs qui m’intéresse.
Quid de Isabelle Yacoubou qui a joué la finale avec une entorse de la cheville avec arrachement osseux et terminé la saison sans faire la finale de la Coupe de France avec une déchirure de l’aponévrose ?
Elle a une déchirure de l’aponévrose d’à peu près deux centimètres et demi. Il faut de cinq à huit semaines de cicatrisation. On ne peut pas commencer les soins et la ré-athlétisation avant. Il est possible si tout va bien qu’elle puisse commencer à retravailler avant le stage de l’Alped’Huez.
As-tu pu suivre l’évolution de Diandra Tchatchouang et Allison Vernerey en NCAA ?
Suivre dans le sens regarder leurs stats, quelques bouts de vidéo, oui, mais je suis un mec un peu particulier. J’ai du mal à donner du sens à partir de ce que je vois d’images de basket américain. Je ne connais pas le niveau des joueuses en face. J’ai une idée. Point final. Je ne suis pas rentré en contact direct avec les coaches. On les avait évaluées l’année dernière, on a été très satisfaits. On va refaire la même chose. Diandra est à un poste (ailière) où l’on n’a pas beaucoup de joueuses. Allison tombe dans un poste où il y a beaucoup plus de concurrence mais elle apporte un registre offensif différent des autres. On a décidé de les faire doubler cet été en les intégrant en “moins de 20", car leur saison s’est terminée au mois de mars. Dernière chose : Allison a des contraintes scolaires importantes cet été, aussi nous n'aurons probablement que le stage de l’Alpe-d’Huez pour l’évaluer.
Au premier tour du Mondial, il y a un match contre les États-Unis. Est-ce que ça revêt la même importance, le même
L’équipe de France a été championne d’Europe mais l’impact du basket féminin est toujours le même. As-tu été davantage sollicité par les médias ?
Au moment du titre, on a eu une médiatisation à laquelle on n’est pas habitué. Les journalistes s’excusaient systématiquement d’avoir oublié de suivre la compétition ! Au niveau du championnat de France, de la communication a été faite pour rappeler que nous avons été champions d’Europe. J’ai vu des gamines venir à la rencontre des joueuses championnes d’Europe. Il y a eu un retour du monde du basket, sans plus. Non, je n’ai pas été harcelé. Je n’ai pas de frustration vis-à-vis de ça. En 2001, c’était en France, c’était programmé. Nous, c’est un accident. Il y avait trois journalistes en Lettonie… (NDLR : en fait, 5).
Quel est ton statut à Bourges et en équipe de France ?
J’ai fait trois fois trois ans de contrat à Bourges et donc il me reste deux ans, mais je suis libre chaque fin de saison si j’ai une proposition venue d’ailleurs qui m’intéresse. Je ne suis pas un spécialiste du basket féminin. J’avais toujours entraîné des garçons. Des discussions s’étaient engagées avec des clubs de Pro A, mais Bourges m’était apparu comme la meilleure solution dans la mesure où il y avait la capacité de s’exprimer au meilleur niveau européen et surtout des conditions de travail optimum : salle à disposition avec salle de muscu à l’intérieur, dix joueuses pros d’entrée car on n’attend pas la veille du championnat pour faire entrer deux joueuses pour économiser deux Francs, six Sous. J’ai eu la volonté d’avoir en plus d’un assistant deux autres du centre de formation qui travaillent avec moi tous les matins. J’ai eu, au cours des saisons, des offres économiquement très intéressantes (Ekaterinbourg), ça m’a fait réfléchir, mais j’ai une famille, deux enfants de 15 et 13 ans qui ont trouvé leur place ici. Ça ne veut pas dire que je ne bougerai pas. L’ambition de Bourges est de revenir au Final Four lorsque le club changera sa voilure avec la nouvelle salle. En ce qui concerne l’équipe nationale, c’est plus moral, un engagement orienté vers 2012, même si on m’a dit qu’il fallait des objectifs intermédiaires. Au Mondial, c’est d’être dans le top-8. On verra bien. •
Le Programme de préparation • 5 au 20 août Stage à l’Alpe-d’Huez • 24 au 26 août Stage à Deauville • 26 août France-Sénégal • 27 au 29 août Stage à Mondeville • 27 août France-Sénégal • 29 août France-Pologne • 2 au 4 septembre Tournoi à Vigo (Espagne) • 6 au 11 septembre Stage à Villeneuve-d’Ascq • 9 septembre France-Canada • 10 septembre France-Biélorussie • 11 septembre France-Japon • 14 au 15 septembre Stage et Tournoi à Amiens et Beauvais • 16 septembre France-Japon • 17 septembre France-Argentine • 18 septembre France-Brésil • 21 au 22 septembre Stage à Ostrava
Le Programme du Mondial • 23 septembre France-Sénégal (à Ostrava, 20h15) • 24 septembre France-Grèce (à Ostrava, 20h15) • 25 septembre France-USA (à Ostrava, 15h15) • 27, 28 et 29 septembre Huitièmes de finale (à Ostrava) • 1er octobre Quarts de finale (à Karlovy Vary) • 2 octobre : Demi-finales (à Karlovy Vary) • 3 octobre : Finales (à Karlovy Vary)
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DAN S L’UŒTIL S DES SCO
L’ouragan turc Déjà dominateur ces dernières années dans les compétitions européennes de jeunes, Enes Kanter (2,11 m, 18 ans) a confirmé tout son talent en avril dernier lors du Hoop Summit. Si bien qu’avant même le début de son année freshman avec Kentucky, on l’annonce déjà comme le deuxième choix de la draft NBA 2011. Par Laurent SALLARD
Pascal Allée / Hot Sports-FIBA Europe
L
Repères Né le 20 mai 1992 à Zurich (Suisse) • Turc • Taille : 2,11 m • Poste : Pivot • Clubs : Fenerbahçe (2007-09), High school (2009-10), Kentucky (2010-11). • Palmarès : Médaille de bronze de l’EuroBasket U16 en 2008, médaille de bronze de l’EuroBasket U18 en 2009. • Ses stats à l’EuroBasket U18 en 2009 : 18,6 points à 54,3% et 16,4 rbds. • Ses stats lors du Hoop Summit 2010 : 34 pts à 13/21 aux tirs et 16 rbds.
es scouts NBA auraient pourtant dû le voir venir. Trois ans déjà que le colosse turc détruit systématiquement toute opposition dans les catégories de jeunes sur le Vieux Continent. En 2008, à l’Euro cadet, il tournait déjà à 22,9 points et 16,5 rebonds. L’été dernier, en Lorraine, lors de l’Euro junior, il avait de nouveau glané le titre de MVP en cumulant 18,7 points et 16,4 rebonds, passant notamment 32 points et 25 rebonds en demi-finale, puis 35 points et 19 rebonds lors du match pour la troisième place, à chaque fois contre les meilleurs autres prospects du continent. Mais non, les émissaires de la grande ligue avaient besoin de juger le phénomène par eux-mêmes, de le voir évoluer chez eux, à Portland, face à leurs meilleures jeunes pousses. Eh bien, le Turc leur a fourni de quoi fantasmer ! Effacé le record de Dirk Nowitzki, établi en 1998. Kanter a en effet inscrit 34 points à 13/21 aux tirs le 10 avril dernier au Rose Garden. Mais il a également cueilli 13 rebonds, sans toutefois pouvoir éviter la défaite d’une sélection internationale privée de talents sur les postes arrière. Le Turc a pourtant déballé le grand jeu. Trop puissant, trop mobile, il n’a laissé aucun des prospects US le stopper sous le panier. Et quand ceux-ci ont réussi à l’éloigner de la raquette, il a fait apprécier son shoot à mi-distance, ou sa capacité à partir en drive et à terminer sous le cercle. Mais ce sont ses qualités de rebondeur qui sont la plus grande force de l’ancien du Fenerbahçe, parfait dans le timing et le sens du placement. Une seconde nature.
Le feu vert de la NCAA
Si bien qu’en cette fin de saison, le futur pivot des Kentucky Wildcats est projeté par NBADraft.net à la deuxième place de la draft 2011 derrière Harrison Barnes (voir BN n°497 du jeudi 29 avril). Une saison qui a été tout sauf un long fleuve tranquille pour Enes Kanter. L’été dernier, son trophée de MVP sous le bras, et sa médaille de bronze de l’Euro des 18 ans et moins au tour du cou, le Turc avait pris sa décision : il rejoindrait les États-Unis. Ni son club formateur du Fenerbahçe Istanbul, ni le pont d’or que lui a fait Olympiakos ne l’ont fait dévier de sa trajectoire. Né à Zurich en Suisse, fils d’un professeur en biologie et vétérinaire de renom, le jeune Enes n’est pas dans le besoin et veut vivre son rêve américain.
Une décision qu’il a peut-être regrettée au cœur de l’hiver. Débarqué dans le Nevada, il a en effet rapidement re-bouclé ses valises pour la Virginie Occidentale, puis la Californie et la Stoneridge Prep School. Soit trois écoles différentes en trois mois. En cause ? Une menace de suspension lors de son année freshman en NCAA qui a douché les ardeurs de nombreux recruteurs universitaires. Kanter, s’il n’a jamais signé de contrat professionnel en Turquie, a été poussé dans le grand bain en 2008-09 par son coach Boscia Tanjevic – trop malin pour ne pas l’avoir fait exprès – qui l’a fait jouer en Euroleague et en championnat avec Fenerbahçe. Or, nombre de jeunes Européens – son compatriote Deniz Kilicli ou encore l’Allemand Lucca Staiger – ont dû cirer les bancs universitaires durant une vingtaine de matches pour avoir évolué avec des – et non pas en tant que – professionnels. En décembre dernier, sans même avoir visité le campus de Seattle, Enes Kanter donne son accord à l’université de Washington, avant de faire machine arrière deux mois plus tard. Puis peu avant le Hoop Summit, alors qu’il enchaîne les cartons sur les parquets des tournois de high school, il s’engage finalement avec Kentucky. Le coach des Wildcats, John Calipari, a senti le vent tourner. On apprend en effet, quelques jours plus tard, que la NCAA – ne souhaitant probablement pas voir s’échapper un talent comme Kanter – facilite ses règles d’éligibilité pour les étudiants étrangers et ne sanctionnera plus ceux qui ont joué dans des ligues professionnelles. L’horizon s’éclaircit pour le Turc, d’autant que Calipari n’a pas d’égal quand il s’agit de préparer ses jeunes ouailles pour la NBA, y ayant déjà envoyé Derrick Rose ou Tyreke Evans, pour ne citer que les plus connus. En juin prochain, ils seront cinq Wildcats à se présenter à la Draft, dont le prodige John Wall, et les pivots Daniel Orton et DeMarcus Cousins, qui laisseront place nette pour Kanter. À côté de l’autre super freshman Brandon Knight, on ne voit pas comment le Turc ne mettrait pas la NCAA à feu et à sang la saison prochaine, aucun intérieur universitaire ne semblant pouvoir faire le poids face à lui. Et dans un an, il sera probablement déjà temps pour lui de lorgner vers la NBA, qui ne manquera pas de lui tendre les bras. l
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Rodolfo Molina/EB via Getty Images
ENES KANTER (KENTUCKY)
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LES ÉCHOS
Par Yann Casseville
PRONOSTICS
Pascal Allée / Hot Sports
Pascal Allée / Hot Sports
QUOI, L’ASVEL N’EST PAS PREMIER ?
Ci-dessus, Akim Defoe (Lille) Ci-dessous, Eric Schmieder (Brest) et Lamine Sambe (Pau-Lacq-Orthez)
Hervé Bellenger / IS
Pascal Allée / Hot Sports
Ci-dessus, Fabien Causeur (Cholet) et Rasheed Wright (Poitiers) Ci-dessous, Mindaugas Lukauskis (Asvel) et Ralph Mims (Roanne)
l À l’aube de cette saison 2009-10, dans notre numéro de présentation des équipes, nous n’avions pas imaginé un seul instant que Cholet serait premier, que les promus remplaceraient Strasbourg et Chalon en playoffs, que l’ASVEL et Dijon subiraient un crash… Bon d’accord, on s’est planté mais promis, on fera mieux la prochaine fois. Et quand même, Le Mans deuxième et Rouen avant-dernier, ça, on savait ! Classemement final 1
er
2e 3e 4
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5e 6e 7
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8
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9
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10
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11e 12e 13
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15
e
16
e
Cholet Le Mans Roanne Gravelines-Dunkerque Nancy Orléans Paris Levallois Poitiers ASVEL Vichy Hyères-Toulon Chalon Le Havre Strasbourg Rouen Dijon
l Si en Pro A nous avions trouvé, pour les playoffs, 5 équipes sur 8, dans l’antichambre, ce chiffre est de 4. Notre groupe d’outsiders, de Boulazac à Clermont, en passant par Nantes et Brest, a été surtout concerné par la lutte pour le maintien au cours de cette saison. Et bien sûr, grand coup de chapeau aux Lillois. Quand la surprise est telle, on accepte volontiers de s’être trompé !
Nos prévisions Pro A
ASVEL -8 Le Mans = Orléans -3 Nancy -1 Roanne +2 Chalon -6 Strasbourg -7 Cholet +7 Gravelines-Dunkerque +5 Dijon -6 Paris Levallois +4 Hyères-Toulon +1 Vichy +3 Poitiers +6 Rouen = Le Havre +3
1
er
2e 3e 4e 5e 6e 7e 8e 9e 10e 11e 12e 13e 14e 15e 16e 17e 18e
Classemement final
Nos prévisions Pro B
Pau-Lacq-Orthez Limoges Lille Aix-Maurienne Bourg-en-Bresse Nanterre Le Portel Évreux Saint-Vallier Fos-sur-Mer Boulazac Charleville-Mézières Quimper Clermont Nantes Antibes Bordeaux Brest
Limoges -1 Bourg-en-Bresse -3 Pau-Lacq-Orthez +2 Boulazac -7 Nantes -10 Brest -12 Clermont -7 Nanterre +2 Évreux +1 Antibes -6 Aix-Maurienne +7 Charleville-Mézières = Le Portel +6 Fos-sur-Mer +4 Bordeaux -2 Quimper +3 Lille +14 Saint-Vallier +9
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LES ÉCHOS
Par Yann Casseville
LES RECORDS DE LA SAISON
38 POINTS, 21 REBONDS, 16 PASSES • La saison régulière terminée, nous vous avons dressé les trois meilleures performances (en Pro A et en Pro B) réalisées dans les principales catégories statistiques. Où l’on voit que les MVP sont bel et bien Ricardo et Ali ! * pour 2-pts et 3-pts, le classement est d’abord fait en fonction du plus grand nombre de paniers inscrits, puis du pourcentage de réussite.
> En Pro A Catégorie Points Rebonds Passes Contres
Interceptions 2-pts
PRONOSTICS ET MATHÉMATIQUES
LE MANS CHAMPION ?
Cette fois, on ne se mouille pas tellement, mais on s’appuie sur les chiffres, et l’historique du championnat de France, en tout cas depuis qu’il s’appelle Pro A, depuis 1993-94. Le tableau montre que terminer premier n’est pas un gage de titre, ainsi, c’est le deuxième qui a été le plus souvent couronné champion de France. Sans compter l’ASVEL il y a un an, seuls Pau-Orthez (3 fois), Limoges et Antibes (1 fois) ont réussi le doublé 1e place – titre. En Pro A : - le 2e de la saison a été champion 7 fois sur 17 = 43,75% - le 1er de la saison a été champion 6 fois sur 16 = 37,5% - le 5e de la saison a été champion 2 fois sur 16 = 12,5% - les 4e, 6e, 7e et 8e n’ont jamais été champions = 0% Saison
1
Le 1 en playoffs er
Joueur
38
Rasheed Wright et Derrick Obasohan
34
Ali Traoré
21
Akin Akingbala, Saer Sene
20
Randal Falker
14
Ricardo Greer et Terell Everett
13
Kareem Reid et Pape-Philippe Amagou
8
Akin Akingbala
7
Dounia Issa
6
Marcus Slaughter
7
Cédric Gomez et Mohamed Hachad
6
Ricardo Greer et John Linehan
15/18
Ali Traoré
12/16
Derrick Obasohan
12/17
Ramel Bradley
9/14
Rasheed Wright
8/13
A.D. Vassallo
8/14
Jeff Greer et Dee Spencer
3-pts
Évaluation
43
Ricardo Greer
42
Terrell Everett
40
Blake Schilb
> En Pro B Catégorie Points Rebonds
er
Records 2009-10
Champion
(classement en saison)
Passes
Records 2009-10
Joueur
35
Antoine Mendy et Justin Ingram
33
Sherman Gay
20
Ousmane Cissé
18
Luc-Arthur Vebobe et Devonne Giles
16
Philippe Da Silva et Taron Downey
15
Ronnie Taylor
6
Ousmane Cissé
5
Oliver Gouez, Moussa Badiane, Dan Coleman, Sherman Gay et Tarvis Williams
8
Nicolas Gayon
7
Akim Defoe, Mikal Riley, Bryan Mullins, Alex Barnett et Sami Driss
2008-09
ASVEL
Champion
ASVEL (1er)
2007-08
Le Mans
Demi-finaliste
Nancy (2e)
2006-07
Nancy
Finaliste
Roanne (2e)
2005-06
Pau-Orthez
Demi-finaliste
Le Mans (5 )
2004-05
Le Mans
1 tour
Strasbourg (3 )
2003-04
Le Mans
Demi-finaliste
Pau-Orthez (2e)
2002-03
Pau-Orthez
Champion
Pau-Orthez (1 )
2001-02
Pau-Orthez
Finaliste
ASVEL (2e)
2000-01
ASVEL
Finaliste
Pau-Orthez (2e)
14/23
Antoine Mendy
1999-00
ASVEL
Finaliste
Limoges (2e)
13/14
Jonathan Aka
1998-99
Pau-Orthez
Champion
Pau-Orthez (1er)
13/20
Sherman Gay
1997-98
ASVEL
Demi-finaliste
Pau-Orthez (2e)
8/10
Justin Ingram
1996-97
Pau-Orthez
Demi-finaliste
Paris (5e)
7/11
Aurélien Salmon
1995-96
Pau-Orthez
Champion
Pau-Orthez (1er)
7/14
Marius Runkaukas et Cédric Ferchaud
1994-95
Antibes
Champion
Antibes (1er)
1993-94
Limoges
Champion
Limoges (1er)
er
Contres
e
e
Interceptions
er
2-pts
3-pts
Évaluation
43
Devonne Giles Ronnie Taylor et Lee Cummard
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LES ÉCHOS
TOPS
RUDDY NELHOMME
Par Yann Casseville
LA PHOTO DE LA SAISON
Pascal Allée / Hot Sports
LE BUG ASVEL
Hervé Bellenger / IS
Qualifier Poitiers pour la première fois de son histoire en playoffs, être élu entraîneur de la saison en Pro A, devançant d’une voix Erman Kunter, avec qui il était assistant à Cholet, et devenir entraîneur adjoint de l’équipe de France… 2010, c’est l’année Nelhomme !
• Parfois, une image vaut mieux qu’un long discours. Ce cliché, à lui seul, résume le calvaire 2009-10 de LyonVilleurbanne. Ali Traoré, pourtant étincelant, inarrêtable, a fait découvrir sa patte gauche à toute l’Europe ; le pivot des Bleus s’est octroyé le titre de MVP français. Et pourtant, sur son visage, rien d’autre que de l’incompréhension.
LA FORMATION CHOLETAISE
SOFOKLIS SCHORTSANITIS
Les Espoirs de Cholet Basket ont décroché le titre de champion de France pour la deuxième année consécutive. Comme d’habitude, Jean-François Martin a été élu entraîneur de la saison pour les centres de formation. Et le prochain Français en NBA, sauf surprise, devrait être Kevin Séraphin.
FRANÇOIS GOMEZ
Remplacé par Alain Jardel, il savait qu’il ne serait plus à Tarbes la saison prochaine. Pourtant, l’entraîneur du TGB part la tête très haute, avec le premier titre de champion de France de son histoire pour le club. Avec le départ de Yacoubou, Jardel a du pain sur la planche pour faire aussi bien.
FLOPS
HYÈRES-TOULON
Rater les playoffs quand vous possédez le meilleur marqueur en la personne de Derrick Obasohan, le meilleur rebondeur-contreur avec la muraille Saer Sene, sans oublier le talentueux Pierre Pierce, ça fait désordre. Mais sans banc, point de salut…
Noan Rudman licencié, son assistant Aymeric Delsarte avait pris la relève, avant d’être remplacé par Hugues Occansey. Ce dernier a fustigé l’attitude de certains joueurs, se séparant de Dewayne Jefferson et mettant à l’écart Cédric Mélicie. Rien n’a pu empêcher le naufrage breton.
TERRELL EVERETT
D’accord, il avait accompli sa mission en permettant à Chalon de sauver sa place dans l’élite. Mais ensuite, “T“ semblait déjà en vacances. Contre Vichy, Gregor Beugnot ne l’a même pas utilisé, mettant en avant le caractère laxiste de son meneur.
SON SURNOM, C’EST
BABY SHAQ
• Alors bien sûr, “Sofo“ et ses kilos n’ont rien pu faire face à l’ultra talentueuse escouade barcelonaise, au Final Four à Bercy. Mais, cette saison, le Grec (2,06 m, 24 ans) a pesé comme rarement dans les raquettes, et beaucoup plus que ses stats en Euroleague (7,2 points et 2,5 rebonds) ne le laissent paraître. Aujourd’hui, plusieurs franchises NBA seraient intéressées par le pivot. En tout cas, son surnom de “Baby Shaq“ n’est pas usurpé. Sur cette photo, Schortsanitis fait souffrir le cercle comme peu de joueurs ont assez de puissance pour le faire.
Hervé Bellenger / IS
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#20
MAI 2010
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Du 4 juillet au 15 août 2010 Filles et garçons de 10 à 19 ans
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BAM N°20
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LES ÉCHOS
Par Yann Casseville
DANS LE DOS DES ARBITRES
LE TOP 5 DES VICES
Les coups bas, les coups vicieux, en douce, pour nos intervenants, cela se pratiquait surtout avec l’ancienne génération. Mais aujourd’hui, malgré les trois arbitres, certains ont encore des bottes secrètes.
délibérément sur ses coudes, je les ai pris sur la tête et sur l’épaule. Je n’ai pas oublié : au match retour, après trois minutes, il fait une feinte, et là j’ai tout emporté, les bras, la tête, tout (rires) ! » Lors du combat pour le rebond, ce vice est tellement habituel que même Goran Radonjic, s’il juge que les coups bas sont loin d’être légion en France, se remémore la fois où « Jim Bilba a mis un coup de coude à un joueur d’Antibes. Pourtant Bilba était adorable ! »
Les petits sont des teignes
Hervé Bellenger / IS
Pascal Allée / Hot Sports
• « Quand on me dit coups bas, je pense Fauthoux, direct ! Cétait le spécialiste. » Signé Masingue, qui dénonce également « Shawnta Rogers. Il est horrible, il t’agrippe, il te met un coup au genou, toute la panoplie ! » Giffa décrit également deux petits malins. « Il y a un meneur, dès que tu arrives pour poser un écran, il te met un coup au plexus et tu tombes. Mais le plus vicieux, c’est le meneur de l’ASVEL, palme d’or sans problème ! » Qui est ce numéro 1 ? En tout cas, Aymeric Jeanneau, qui avoue « ne pas être tendre sur le terrain », nous livre une de ses techniques. « Quand un meneur court, je me mets dans sa trajectoire, droit devant lui, donc il me rentre dedans. Ce ne sont pas des fautes, c’est de l’agressivité, et il faut savoir bien le faire, au bon moment. » On n’en doute pas.
Un doigt dans le c..
• Tout est parti d’une déclaration de Ronny Turiaf dans L’Équipe. Un doigt dans le postérieur, un vice Made in ex-Yougoslavie, « inadmissible » selon le pivot français. Aymeric Jeanneau confirme que « ça se fait » mais en a « rarement vu. » Ce qui est sûr, c’est qu’aucun joueur n’a tenté d’approcher les fesses de Vincent Masingue, « je m’en serais rappelé et lui aussi », prévient l’intéressé. « C’est pas quelque chose de courant. » Pas fréquent, mais réel. « Il y en a peut-être à l’entraînement, vite fait... Enfin moi je n’en ai pas eu mais ça se fait, notamment en compétitions internationales où tu peux t’attendre à tout » commente Sacha Giffa.
Les prises de judo
• Pas de ippon, mais certains malins mériteraient au moins une ceinture blanche. Il y a tout d’abord les prises avec les bras. « Au rebond, il y a des clés de bras de tout le monde, ça se fait énormément », explique Jeanneau. On peut également essayer de faire tomber son adversaire, spécialité de l’ex-Yougoslavie. « Dès que ça commence à courir, les Yougos peuvent te filer un croche-patte. Même dans le championnat français, des meneurs aiment en faire » ajoute Giifa. Enfin, si l’on n’a peu de technique, restent les moyens du bord. « Je me souviens de Drazen Petrovic se faire secouer et tirer les cheveux à la Moutète », rappelle Gadou. « C’était une autre époque. Mettre le genou là où il faut le mettre, c’était pour se faire respecter ! »
Pincer les parties intimes
• « Il y avait les Pau-Limoges où, lors des bagarres, » raconte Didier Gadou, « les gens essayaient de séparer les Américains en chopant les parties des autres Américains. Maintenant c’est plus de la légende, ça peut arriver accidentellement. » Aujourd’hui, tous, comme Giffa, confirment que « c’est quelque chose qui se fait moins en France », mais en Europe, partir d’un tirage de maillot pour donner un petit coup sur les parties, cela arrive. Masingue l’a d’ailleurs subi plusieurs fois. « Ça m’est arrivé surtout avec les Yougos, ils aiment bien faire ça. Pendant que tu shootes, ils te tirent un peu les couilles, tu te demandes ce qu’il se passe. Il y a aussi un mec qui me l’a fait en espoirs, il n’en a pas eu chagrin ! »
• « Les coups de coude dans le dos aux rebonds, ça arrive souvent, parfois ce sont des réflexes », juge Jeanneau. Pour Giffa, « ça peut partir vite. Un écran de retard, et hop le coude est un peu plus levé que la normale, et là on mange beaucoup, c’est même le quotidien d’un intérieur. » Et donc Masingue connaît bien cela : « L’an dernier en coupe d’Europe, je fais une feinte, un Yougoslave saute, il retombe
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Les coups de coude
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LES ÉCHOS
Par Yann Casseville
LE CONTRE DE LA SAISON
« BIG SOFO » SCOTCHÉ
L’arroseur arrosé ! “Sofo“ a beau avoir massacré bon nombre de joueurs adverses en finale de l’Euroleague, Terence Morris a vengé tous les frustrés qui s’étaient fait marcher dessus par Schortsanitis. Ci-dessous, le contre magistral, en trois temps, de l’Américain sur le Grec.
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Contrôle surprise !
SYLVAIN MAYNIER Par Fabien FRICONNET
6/10 in, devant de basket ! » Sylva n fa s pa is su ne « C’est « Je te de son score. iè qu in s’ , sé ro de Les deux son verre e bonne moyenne. un ns da t es il e parfaite. pas terrible. » Mais t une copie presqu en ût co i lu A NB questions ints en Pro A ?
1. Quel est ton record de po ❏ 18
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❏ 21 , oui, Strong. » Sept prises 6 ou 7. Contre Danny ❏ 15 c ave ds, on reb de un record « J’avais fait aussi c Vichy. avelines en 2003, ave Gr à t tai C’é ! vu n bie t la finale ? l promu à avoir attein ligue, quel est le seu la de e t oir ole ist Ch l’h ❏ ns 2. Da , nous ❏ Limoges promus, Paris et nous ❏ Nantes mps, quand les deux gte lon pas a n’y il ler « On en a entendu par ur les playoffs. » sommes qualifiés po r Tommy Gunn ? ch té sort ton coéquipie ate ❏ Louisiana Te 3. De quelle universiSt e la Middle Tennessee St ❏ ate un short de Nashvill c ave ta ko né Da raî h ❏ Sout ville. Il s’est ent sh Na à é jou a ’il qu « Je le sais parce l’ai vu. » première fois que je dernier ? finale de Pro B l’an ❏ 67-56 4. Quel a été le score de la❏ 67-54 j’étais interviewé par is plus beaucoup car iva su ❏ 71-57 ne Je s. oir esp s no avec « On termine le match nière minute. » der la s dan io rad e un e cette année ? la finale de l’Euroleagu de s lor ié fic of n a ❏ Pierre-Yves Bicho 5. Quel arbitre français ❏ Eddie Viator per bon. Mais si ça se su uvé n tro i bo ❏ David Cham positions. « Je l’a pro les nt ava , retour. » co au illi e itiers-Cholet La réponse est sorti ile à arbitrer qu’un Po fac s plu tre t-ê peu trouve, c’était ) B cette saison ? ❏ Jason Siggers (Lille ur marqueur de Pro ères) vis (Charleville-Mézi 6. Qui a terminé meille e Da têt ris en Ch ❏ été a s ) ger ges Sig (Limo lvain, ❏ Alhaji Mohammed » À la décharge de Sy tait pas Mohammed. « Je savais que ce n’é rnée. jusqu’à la dernière jou saison ? playoffs NBA cette s’est fait éliminer des r nve De ipe équ e ah ell ❏ Ut 7. Par qu ondre à la ❏ San Antonio is on a refusé de rép it éliminé Dallas, ma ❏ Dallas ava io lé. ton mê An n em Sa st e s’e savait qu Sylvain Et pourtant, Sylvain tonio-Dallas ? » donc premier tour, San An au t tai C’é « ion est qu lée MVP de NBA ? élu trois fois d’affi été ir avo à r eu jou ❏ Larry Bird 8. Quel est le dernier c’est souvent lui ! Tu ❏ Tim Duncan urtant, les records, Po ? ❏ Michael Jordan lée ffi d’a is fo is tro été ais « Michael ne l’a jam eur pro ! » ivais… avant d’être jou vois, côté NBA, je su son en Euroleague ? -il perdus cette sai a-t ça Bar le es tch ❏2 9. Combien de ma . ❏ 1 e-t-il, fort justement cis ❏ Aucun pré , » al Re le e ntr co x eu ez ch « Ils ont perdu e en LFB ? urges) mme coach de l’anné ❏ Pierre Vincent (Bo (Arras) 10. Qui a été choisizco er Bli no Bru une super ❏ t fai s arbes) Bizarre car Tarbe ❏ François Gome (T l’aurais su. Arras ? je t, cen Vin rre Pie « Si ça avait été saison. »
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sortie du tome 7
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Par Laurent SALLARD
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TROIS LÉGENDES
À (RE) DÉCOUVRIR
Nicolas De Virieu continue sa grande entreprise de “dépoussiérage“ de l’histoire du basket français, et vous propose trois nouveaux portraits de légende du basket français : Richard Dacoury, Alain Gilles et Yannick Souvré.
D.R.
• Basketteur français le plus titré, Richard Dacoury a joué 18 saisons au CSP Limoges avant de terminer sa carrière à Paris. Il a remporté quatre coupes d’Europe entre 1982 et 1993, mais aussi 9 titres de champion de France. Il est aussi l’un des pionniers français du dunk et du jeu spectaculaire.
• En 2000, Alain Gilles a été élu meilleur joueur français du 20e siècle par un panel composé de joueurs, entraîneurs et journalistes sollicités par
D.R.
Maxi-Basket. Il a dominé les années 60 et 70 avec l’ASVEL après avoir débuté à Roanne. Il était considéré comme l’un des grands d’Europe à une époque où les joueurs ne bénéficiaient pas du statut professionnel.
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• Capitaine emblématique de Bourges à la fin des années 90, Yannick Souvré a remporté trois fois l’EuroLeague, et huit titres de championne de France. Elle a également été sacrée championne d’Europe en 2001 avec les Bleues.
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Par Laurent SALLARD
VIDÉOS http://tinyurl.com/2csckvv
DANS L’ENFER GREC… À BERCY • Les fans d’Olympiakos ont débarqué en masse à Bercy lors du dernier Final Four d’Euroleague, et se sont fait entendre, assurant une belle ambiance. Des chants, des invectives à l’encontre des fans du Partizan aussi, mais pas de débordements fâcheux à déplorer. Seul Dejan Bodiroga, ancien joueur du Panathinaikos, a essuyé quelques insultes en sortant de la salle. Il faut dire que le service de sécurité avait au préalable confisqué à la horde rouge briquets, pièces de monnaie et tout projectile potentiel. Un filet, que les supporters des Reds n’ont pas tardé à défaire eux-mêmes, avait même été tendu pour éviter tout incident. Voici quelques vidéos, filmées devant l’enceinte, au sein même du groupe des supporters, ou depuis la tribune de presse, afin que vous vous rendiez mieux compte de l’ambiance qui régnait à Bercy.
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• Moins nombreux, les fans du Partizan ont rendu après chacun des deux matches perdus par leur équipe un vibrant hommage aux joueurs serbes, restant dans les travées de longues minutes pour chanter avec leurs protégés.
INTERNET http://www.beaublanc.com
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BEAUBLANC.COM FAIT PEAU NEUVE • Le site Internet des supporters du Limoges CSP a mis en ligne sa version 3.0. La charte graphique a évolué et le site est désormais davantage ouvert vers les réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter.
Est également désormais disponible une version mobile accessible depuis les iPhones, Blackberry, Android et autres smartphones. Vous y retrouverez toujours articles, vidéos, résultats et statistiques du club limougeaud.
La Matmut, le Saint Thomas Basket Le Havre et le SPO Rouen Basket
www.matmut.fr â&#x153;&#x2020; 02 35 03 68 68