posteNrS 2010
#22
juillet-aoüt 2010
les CHAMPIO
U-LACQ-ORTHEZ CHoLET et PA
Boris Diaw :
Un Bleu hors du commun Rétro :
Les France-USA 04 Dylan Page 06 Ruddy Nelhomme 16 La Légende du Garden 28 Milan Macvan 44 Paul Lacombe 46 La ligne à 3-points du côté de Chez :
Emmeline Ndongue Pau vu par Fred Moncade Antywane Robinson (Cholet Basket)
Cholet BASKEt Reportage chez le champion
M 03247 - 22 - F: 6,90 E - RD
MAXI-BASKET #22 - juillet-AOÛT 2010 DOM avion : 7,60 € - BEL : 7,50 €
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Hervé Belenger / IS et Pascal Allée / Hot Sports
La vie est belle !
ÉDITO • maxi-basket 03
TROIS OU CINQ Par Pascal LEGENDRE
L
e Mans a été victime de la malédiction qui veut que, depuis que la Finale de Pro A se joue à Bercy (2005), une équipe n’a jamais réussi le doublé. Orléans et Gravelines-Dunkerque avaient été juste auparavant touchés par un fléau sournois, à savoir qu’aucune équipe n’est allée la même année deux fois à Bercy, en finale de la Coupe de France puis en finale de Pro A. Ceci est la preuve définitive qu’il n’existe pas de hiérarchie, de valeurs établies dans le basket professionnel français. Ceci à l’inverse de la Russie (8 titres consécutifs d’affilée pour le CSKA), de l’Italie (4 de suite pour Sienne) et même de l’Espagne (4 champions en douze ans). Ce nivellement ne s’est pas fait par le haut, les résultats dans les deux principales coupes européennes (Euroleague et Eurocup) en font chaque année une désagréable certitude. Et sans jouer les oiseaux de mauvais augure, on ne voit pas bien pourquoi Cholet Basket ne tomberait pas à son tour dans quelques mois dans la fosse aux lions. C’est juste une question de finances. En fait, avec une masse salariale de 4 millions d’euros, on croyait que l’ASVEL allait à la fois se détacher de la meute française et être réellement compétitive en Euroleague. Rien de tout ça. En raison d’un recrutement et d’une alchimie défectueux, la Vieille Dame a réalisé le plus grand flop (au rapport budget-résultats) de toute l’Histoire de la Ligue Nationale de Basket, et même de tous les temps. Cet opus 2010 des playoffs fut un bon cru et a respecté les règles de base puisque le premier de la saison régulière (Cholet) a vaincu en finale son second (Le Mans), alors que le troisième (Roanne) et le quatrième (Gravelines) s’étaient hissés, tout naturellement, en demi-finales. Cela ne change rien sur le fond. Ces dernières années, le grand chamboule tout des playoffs à la française a peut-être fait la fortune des parieurs en ligne,
mais il a plusieurs fois dérogé à l’équité sportive. À quoi sert d’organiser 30 journées de compétition si c’est uniquement pour avoir l’avantage du terrain de la “belle“ ? Pourquoi vouloir absolument être le premier de la saison régulière si c’est pour jouer le titre – et une participation directe à l’Euroleague – sur un seul match à Paris ? Les Français ont cette particularité bien à eux de substituer le “produit playoffs“, une invention américaine – le système en 4 manches gagnantes existait déjà dans l’antique BAA au sortir de la Deuxième Guerre mondiale – par de l’ersatz, de modifier perpétuellement les formules, et s’étonnent après que ça ne fonctionne pas chez eux ! La finale au POPB ne se justifiait que pour une raison, elle devait permettre à France Télévisions de la retransmettre. Ce fut deux fois le cas, et puis au revoir ! De plus, comme la Coupe de France est toujours vivante, sa finale à Bercy, un mois auparavant, entraîne la plus grande confusion dans l’esprit de gens qui ne s’intéressent au basket que d’un œil distrait. La ligue a décidé de revenir en arrière et de proposer à partir de 2012 des playoffs classiques jusqu’au bout. La décision de déterminer le nombre de matches est toujours en suspens et c’est bien ça qui est inquiétant, car si c’est pour refaire des séries en 3 matches maximum, on ne voit pas bien le progrès accompli. C’est pourtant d’une simplicité enfantine : il suffit de faire comme les autres. Enfin. Ainsi en Italie – c’est un simple exemple –, le format prévoit qu’en quarts et demies, c’est le premier arrivé à 3 victoires qui triomphe, et qu’il en faut 4 en finale. Y a-t-il objectivement un motif pour ne pas adopter ce système sinon ce désir français éternel et puéril d’être différent des autres ? •
“Il suffit de faire comme les autres.”
JUILLET-AOUT 2010 SOMMAIRE 22
04
Un-contre-un : Dylan Page
06 Contrôle surprise :
Ruddy Nelhomme
08 Boris Diaw-Riffiod 16 Madison Square
Garden
20 France-USA 28 Milan Macvan 30 Emmeline Ndongue 38 Focus : Paul Lacombe 40 La ligne à 3-points 64 Les finales à Bercy 72 Cholet-Le Mans 84 Pau vu par
Fred Moncade
88 96
Échos Zone mixte
Posters : Cholet et Pau champions 2010
ATTENTION, sortie du n° 23 le lundi 23 août 2010 avec la présentation du Championnat du monde en Turquie. journalistes
Directeur de la publication
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Ce n° de MaxiBasket ne peut être vendu en kiosques sans le DVD # 14.
04
maxi-basket •
un-contre-un
DYLAN PAGE (ROANNE)
“Un vœu : avoir le shoot de Larry Bird” Le meilleur shooteur à 3-points de Pro A cette saison (54,7%) se livre. Coup de projecteur sur “l’étoile“ de la Chorale. Propos recueillis par Vincent BONNAY
Quel est ton geste préféré ?
3-points… je crois qu’il faut revenir Ce que je réussis le mieux, c’est au college : 40 consécutifs ! probablement mon shoot mais après ce que je préfère, c’est le lay-up ! Quels sont tes spots (il rit) préférés ? Tous les tirs ouverts ! (il rit) Celui que tu travailles le N’importe où ! Plus sérieusement… en face, c’est plus facile parce que plus à l’entraînement ? Le shoot ! Après, c’est en fonction tu regardes droit au panier. de ce que la défense me donne : jump shot, je le prends ; lay-up, je Que voudrais-tu améliorer le prends ; post-up, je le prends. Je dans ton jeu ? prends tout ! Je ne suis parfait nulle part, je voudrais donc juste bosser pour être Ce que tu maîtrises le meilleur un peu partout.
moins ?
Il n’y a pas un mouvement que je ne maîtrise pas mais, le plus dur pour moi, c’est de jouer la balle sur tout le terrain, d’une ligne de fond à l’autre comme un meneur. Je n’aime pas ça.
Ta meilleure série à l’entraînement ?
Pascal Allée/Hot Sport
Aux lancers-francs, 75 de suite et à
Le recul de la ligne à 3-points ? Je pense que c’est bien ! Ça va séparer les joueurs des shooteurs. Ce sera un bien pour le jeu aussi parce qu’aujourd’hui, il y a trop de gars qui peuvent marquer à 3-points ! C’est devenu trop commun. Alors que tout le monde ne peut pas le faire à 6,75 m.
Le plus beau shoot de ta carrière ?
Ton modèle ? Le shoot à copier ?
… Oh man… (il réfléchit longtemps)… Il y en a eu tellement des tirs… J’essaie de penser au meilleur… (il réfléchit encore plus longtemps)… Un shoot au college, on était mené de 3 points, il restait 5 secondes à jouer. J’ai attrapé la balle, j’ai fait un dribble et shooté à 8 mètres. C’est dedans, on arrache la prolongation. Un gros shoot pour un gros match.
Pour le shoot : Larry Bird, un incroyable shooteur ! Prendre les mêmes shoots que lui ! Si je pouvais avoir un souhait exhaucé… ce serait d’avoir le shoot de Larry Bird !
Si tu pouvais choisir un joueur à affronter en uncontre-un ?
J’aimerais passer une heure avec Charles Barkley. Je pense que c’est Le concours de shoots un mec intéressant et que ce serait vraiment un bon moment, en plus à l’entraînement, c’est marrant ! Mais pas pour jouer ! contre qui ? David Noel ! Il essaie de me faire Pour un un-contre-un, je vais dire… dire qu’il est le meilleur shooteur, Larry Bird encore ! et je dis « non c’est moi » et « hop », on fait un concours. Et le plus beau shoot de
l’histoire ? Jordan face à Utah en 1998 ou LeBron On gagne tous les deux ! James contre Orlando en Franchement, ça dépend de celui 2008 ? Et qui gagne ?
qui se sent le mieux ce jour-là !
Jordan… of course !
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JEUDI 17 JUIN 2010 - N° 504
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PAU LE VOULAIT, DOBBELS L’A FAIT
ZAMST, partenaire médical de la Fédération Française de Basket-Ball
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MONDIAL : LES BLEUS
COLLET A TRANCHÉ PAGE 12
BORDEAUX
APRÈS PARKER, DIAW PRÉSIDENT ! PAGE 18
NBA FINALS
DOC RIVERS
EST UN GRAND
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CHOLET ENFIN CHAMPION 3:HIKNMF=WUXUU^:?k@f@k@e@a;
ROUGE DE PLAISIR !
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06
maxi-basket
Contrôle surprise !
RUDDY NELHOMME Par Florent de LAMBERTERIE
6/10
n sur dais à une questio en tt ’a m je , çu dé que « Je suis un peu e part, c’est vrai tr no de a lp cu ea M fait, je la ligue féminine. » ais tant mieux en M « . es ié bl ou é ét oi qu’il les filles ont re Vincent ! » Qu er Pi r pa er br am eurs. me serais fait ch tire avec les honn en s’ s er iti Po de r e. » en soit, l’entraîneu Ricardo quand mêm ur po u pe un ux ve « Je m’en
n ? en Pro A cette saiso Pierre-Yves Guillard de s int po de ord 1. Quel est le rec ❏ 18 C’était contre ❏ 17 quel match c’était. » de pas ens uvi ❏ 16 so urs battu ce me rre-Yves avait d’aille utes… Non, je ne Poitiers 82-77). Pie de « Donne-moi deux min re toi e (vic e rné de la 18 jou Hyères-Toulon, lors valuation (19). d’é ord rec n s ? so là soirles Turcs à Limoge ion en 2008 contre cat alifi qu la de tir le de France a raté 2. Quel joueur de l’équipe ❏ Yakhouba Diawara trancher. is propositions pour ❏ Mamoutou Diarra r rke Pa oin d’entendre les tro ny bes eu ❏ To pas me mê des Bleus n’a ipé ? Le nouvel assistant Moscou a-t-il partic consécutifs le CSKA ur Fo al Fin de ien à comb 3. En comptant celui de 2010, ❏8 d’Euroleague, pour ❏ 7 t quatre fois la finale ein att t on es ss ❏ 6 Ru ! » Depuis 2003, les « Ouah, ouah, ouah (2006 et 2008). s rté po ers ? deux titres rem é ailleurs qu’aux Lak lequel n’a jamais jou A, NB la de e oir ist ots de l’h ar 4. Parmi ces trois grands piv ❏ Kareem Abdul-Jabb amberlain Ch lt Wi ❏ ❏ Georges Mikan saison ? deur de Pro B cette 5. Qui était le meilleur rebon ❏ Erroyl Bing e n ! C’est bien ❏ Luc-Arthur Vebob ain de Nantes. » Et no Ric le me mê and qu ❏ Devonne Giles ais Je le savais ! » nnes stats mais je dir (9,6 pour Giles). « ent em ss « Luc a fait des bo cla au is nta i devance le Na Vébobe (10,4 rbds) qu tentés cette saison ? Yann Devehat a-t-il s int po istro à s 6. Combien de panier ❏2 é. » Exact. C’était ❏ 1 uviens qu’il l’avait rat so me je is ma tch ❏ 0 ma te dire lors de quel « Je ne pourrais pas e. rné jou re niè der la de contre Nancy lors n ? en Pro A cette saiso meilleure évaluation la é lis réa a ui Q 7. ❏ Blake Schilb tes provoquées ❏ Terrell Everett interceptions et 7 fau 6 , eer ses Gr pas et o 6 ard ds, Ric on ❏ reb Le Chalonnais a en eff loir ! » 27 points, 9 gros match aussi. » un t fai it « Ricardo va m’en vou ava ll rre Te contre Dijon. « e pour 43 d’évaluation s de la 19 journée. le Paris Levallois lor e ntr co val signé 42 d’é équipe de France ? mpte Pape Badiane en 8. Combien de sélections co ❏ 33 ❏ 23 rs. » eu jou ❏ 13 ses s t connaître de tou « On ne peut pas tou
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9. Qui était le MVP du dernie
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❏ Dwyane Wade i juste vu ne l’ai pas regardé, j’a ❏ Kobe Bryant es Jam ma moyenne. Bon, je ron te LeB on ❏ rem Ça ! ile fac e question « Merci de poser un bien aimé y être. » En revanche, j’aurais s. ght hli hig s ue elq qu ? son régulière en NBA intercepteur de la sai ur ille me le it éta ui 10. Q ❏ Chris Paul tie de la des Lakers, je fais par ❏ Rajon Rondo is Ell nta eur mais je suis fan jou le ❏ Mo n bie e » ’aim n. . J so jon Rondo de Magic John « Prime à la finale, Ra eltics et j’étais fan les finales Lakers/C é ard reg a i qu n tio généra
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maxibasketnews maxi-basket
BORIS DIAW, pilier des Bleus
UN CAS À PART
Sur le terrain, comme en dehors, dans son jeu comme dans sa tête, Boris Diaw est un être hors du commun. Un type pas comme les autres. Cet été, encore une fois, il sera le pilier inébranlable des Bleus. Sans rien exiger, sans rien demander. Au contraire, ses passages chez les Bleus ne le mettent pas toujours en valeur car il fait tout pour se mettre au service du collectif, quitte à sortir de sa zone de confort. Des valeurs rares et inestimables. Jean-François Mollière
Par Thomas BERJOAN
DU CÔTÉ DE PORTRAIT CHEZ • maxibasketnews • maxi-basket 09
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maxi-basket
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’altruisme pourrait bien redevenir à la mode dans le sport de haut niveau. Pourquoi ? Pas la peine de revenir sur la performance ni le comportement de l’équipe de France de football en Afrique du Sud, mais il y a fort à parier qu’à l’instar de 1998, cet épisode va marquer durablement, en négatif, la culture sportive française. Qu’on le regrette ou s’en félicite, c’est ainsi. Le football domine le champ sportif et ce qui se passe en haut de la pyramide résonne à tous les étages inférieurs. Quoi d’autre ? Le plateau du championnat du monde de basket qui se prépare actuellement en Turquie perd chaque jour un peu plus de son sex-appeal. Personne n’est irremplaçable. Certes. Mais pour un Mondial de basket, les absences cumulées de Kobe Bryant, LeBron James, Dwyane Wade, Carmelo Anthony, Chris Bosh, Dwight Howard, Pau Gasol, Tony Parker, Mehmet Okur, Andrew Bogut, Manu Ginobili, Yao Ming, et possiblement celles de Dirk Nowitzki et de Joakim Noah sont catastrophiques. La logique individualiste poussée à l’extrême du sport de haut niveau touche ses limites.
Fidèle au poste, comme toujours Et au milieu de tout ça, l’argent, les ego, les contingences personnelles, Boris Diaw-Riffiod. Il sera encore là cet été chez les Bleus. Fidèle au poste, comme toujours. Une seule fois depuis qu’il est sélectionnable, il n’a pas enfilé le maillot tricolore. C’était en 2008 pour les qualifications à l’Euro. Boris avait alors été placé sur la liste noire des assurances NBA, pour une supposée fragilité de son dos. Le prix de la quote-part à payer par la fédération pour permettre à Boris de gambader e sur un parquet non-NBA avait alors atteint des sommes astronomiques. La FFBB avait laissé tomber. Et malgré le retour surprise de Parker, la France avait échoué. Pourtant, Boris est comme les autres. Il enchaîne depuis bientôt une petite décennie des saisons longues en NBA et les campagnes estivales en sélection. Parfois, il est également victime de petits bobos, le dos, la cheville. Question argent, Diaw évolue dans les mêmes sphères que les autres. On finirait presque par l’oublier tant Boris n’en fait jamais un prétexte, ne s’en sert jamais comme excuse, mais il lui arrive également parfois de signer des contrats. Et des gros. Sur la saison sportive 2009-10, il est le 6e sportif français le mieux payé avec 7,4 millions d’euros de revenus. Juste derrière Franck Ribéry (8 millions) et juste devant Nicolas Anelka (7,2). Les trois bonhommes ne sont pas vraiment faits du même bois. Comme quoi, l’argent n’explique pas tout.
les mains, quand Parker fait parfois aménager son emploi du temps, jamais Boris n’a joué ce jeu-là. Il entre au service de la France. Et pourtant. Quand on parle des cadres tricolores, s’il y en a bien un qui mérite ce grade, c’est lui. Le leader des Bleus depuis 2003, le dénominateur commun, le plus assidu, le plus régulier. Et si TP écrase son pote d’enfance en terme de distinctions individuelles en NBA, en basket FIBA, les deux partagent chacun une nomination dans le meilleur cinq d’un Eurobasket (Parker en 2003 et Diaw en 2005). La dévotion de Boris à l’équipe de France va même plus loin. Non seulement il ne pose aucune condition à sa venue sous le drapeau tricolore, mais il accepte tout ce qu’on lui propose, même si ça ne le met pas à son avantage.
En NBA, Bobo est un intérieur. Point final. En NBA, depuis son arrivée à Phoenix en 2005, le débat sur le positionnement de Boris est clos. Sa formidable saison à Phoenix à l’intérieur en 2005-06 (13,3 pts, 6,9 rbds et 6,2 pds), couronnée par un trophée de MIP (meilleure progression) et terminée en apothéose par une finale de conférence éblouissante (24,2 pts, 8,5 rbds et 3,2 pds) a scellé son placement sur le terrain dans l’esprit de la grande ligue américaine. Un peu comme Toni Kukoc avant lui, ce glissement définitif à l’intérieur s’est accompagné d’une transformation physique, notamment pour tenir le coup en défense. On demande désormais à Boris de résister sur la prise de position poste-bas, d’encaisser avec le buffet des impacts contre des buffles de 120 kilos, de tenir ces monstres avec les avant-bras. La dernière fois qu’on l’a vu chez les Bleus, par exemple contre l’Espagne en quart de finale de l’Euro 2009, Boris devait courir derrière un feu follet ultra rapide de 80 kilos, Rudy Fernandez, slalomer avec lui derrière les écrans, lui donner la chasse sur la ligne de fond et à 8 mètres ! Ce n’est pas tout à fait le même métier ! Sans surprise, Boris est désormais beaucoup plus performant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Pourtant, en 2006, 2007, et en 2009, Diaw a été aligné essentiellement au poste 3 avec l’équipe de France. Parce que sa polyvalence permet aux différents sélectionneurs de combler les manques à l’aile et surtout, parce que cela libère une place dessous pour donner du temps de jeu à Flo Piétrus, toujours précieux sous le maillot France. Au final, pour l’instant, Claude Bergeaud comme Vincent Collet se sont toujours servis de Boris pour présenter la meilleure équipe possible. Ce qui est logique. Ce qui l’est moins, nous apprend le contexte sportif mondial, c’est la formidable attitude du joueur qui accepte sans broncher. Boris a souvent été utilisé à contre-emploi, dans des configurations qui ne le mettaient pas en valeur. Sans jamais se plaindre, en dépit de son statut, quand d’autres réclament, Boris s’est toujours sacrifié pour le bien de l’équipe.
Boris est le 6 sportif français le mieux payé en 2010, derrière Ribéry et devant Anelka. Le basket a de la chance.
Au service de l’équipe Boris répond donc toujours à l’appel du maillot bleu. Alors que pratiquement tous les autres vrais joueurs NBA de sa génération ne le font pas. Et quand d’autres s’y collent pour des raisons personnelles, pour l’exposition médiatique, pour le sponsoring sur le territoire français, pour se relancer sportivement ou autres, Boris ne vient chez les Bleus que pour se mettre au service de la sélection. Jamais on n’a entendu Boris exiger quoi que ce soit, conditionner sa venue par des demandes spécifiques. Quand, la saison dernière, Alexis Ajinça, son coéquipier à Charlotte, déclare vouloir être sélectionné, mais à condition de ne pas rester sur le banc, quand Rodrigue Beaubois, par l’intermédiaire de son employeur, fait savoir qu’il aimerait jouer au poste de meneur en l’absence de Parker, quand Nando De Colo grogne pour des minutes ou pour avoir plus la balle entre
Sévèrement critiqué Et il serait faux de croire que ça a toujours été facile pour lui. Les critiques – et nous parfois les premiers – ne l’ont pas épargné. En plus du muscle qu’il a rajouté pour tenir le coup dans les raquettes NBA, Boris ne s’est pas toujours présenté aux rassemblements tricolores dans une forme physique optimale, c’est vrai. Cela dit, il n’est pas évident que le débat sur les formes de Boris ait pris l’ampleur qu’on a connue ces dernières années s’il avait été positionné dessous comme en >>>
Hervé Bellenger / IS
DU CÔTÉ DE PORTRAIT CHEZ • maxibasketnews • maxi-basket 11
maxibasketnews maxi-basket
HervĂŠ Bellenger / IS
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PORTRAIT • maxi-basket 13 NBA. Jeté avec les extérieurs, il est évident qu’il est apparu Désormais, on l’a compris, ça ne sert à rien d’attendre de vraiment alourdi. D’autant plus qu’il n’avait plus vraiment les Diaw qu’il prenne le jeu à son compte, qu’il force sa nature, qu’il sorte des consignes et du système décidés par le coach. repères et les habitudes de ces postes de jeu. Vincent Collet en est bien conscient. « Pourquoi est-ce En 2006 à Phoenix, mis sur orbite par Steve Nash, installé qu’on l’a mis en 3-4 ? Déjà pour prendre date par rapport en tête de raquette avec le ballon très souvent dans les mains, porté par la pleine confiance de à une évolution du groupe. L’an passé, ses coéquipiers, Boris n’a eu qu’à dérouler par la force des choses, nous avions Quand d’autres dans des conditions optimales. Comme un été contraints d’utiliser Boris presque se servent des poisson dans l’eau. Dans ce contexte, il n’y exclusivement en poste 3, on sait que le couteau suisse de l’équipe de France Bleus, Boris sert a pour lui aucune limite. C’est un caméléon dont la performance en soi, sortie de son a toujours été mis à toutes les sauces l’équipe. Quitte environnement, n’a ni véritable plancher, ni selon les forces du moment. Ce sera véritable plafond. Déroutant ! Son rêve ? Le probablement encore le cas cette année. à se sacrifier jeu de Magic Johnson. « J’ai bien aimé voir Et c’est encore une des forces de Boris, et à se faire jouer certaines franchises dans le passé », selon qu’on l’utilise en poste 3 ou en poste critiquer. expliquait-il récemment à nos confrères de 4, il apporte des choses qui peuvent être Sport365.fr. « J’aimerais bien jouer pour différentes. Simplement, je souhaite cette les Lakers des années 80, mais pas ceux année l’utiliser davantage en 4 et je pense que l’arrivée de Mickaël Gelabale va nous le permettre. d'aujourd’hui ! » Malgré tout, nous serons encore obligés de l’utiliser par Mais si, autour de lui, règnent l’égoïsme, la volonté de séquences en poste 3. Ça revêt un intérêt puisqu’en poste 3, faire des stats, de manger la balle ou de ne pas partager, il a quand même une force physique qui n’a pas d’équivalent Diaw ne tirera pas son épingle du jeu. Et aucune injonction sur le Continent et même au monde. Donc on alternera, mais extérieure – coach, proprio, fans, presse – ne changera rien Boris jouera vraiment davantage sur le poste 4. La répartition à l’affaire. Cette saison à Charlotte, Larry Brown a plusieurs qui était l’année dernière de deux tiers-un tiers glissera cette fois indiqué qu’il souhaitait que la balle passe plus souvent dans les mains de son intérieur français, mais la mise en année à cinquante-cinquante. » route de Boris ne se décrète pas. Au mieux, on peut tout faire pour la provoquer. L’intérieur des Bobcats, contrairement à Meilleur quand TP n’est pas là Les campagnes chez les Bleus sans Tony Parker ont été son ami Tony Parker ou à une majorité d’autres athlètes de les meilleures de Boris Diaw. Obligé de prendre plus de haut niveau ne semble pas avoir d’appétit personnel. Boris responsabilités, l’ailier a assumé dans ces cas-là un volume n’est pas animé par la volonté de domination absolue qui de jeu plus important. Mais était-ce de son fait ou parce caractérise logiquement les sportifs parvenus au sommet de que le jeu était prioritairement réaxé sur lui ? Qu’il marque leur pratique. C’est la brillance de son talent et son goût pour 4 ou 24 points, parler à Boris en sortie de match ressemble la réussite et la construction en commun qui ont fait de Boris à l’expérience vécue par l’acteur Bill Murray dans le film ce qu’il est aujourd’hui. Non pas une volonté de killer ou une de Harold Ramis Un jour sans fin. Boris a pris ce que le ambition démesurée. match lui a donné, tentant en permanence de prendre les bonnes décisions pour l’équipe. Mais les observateurs sont Frustrations et incompréhensions exigeants avec Bobo quand ce dernier déçoit parfois. Depuis Ce côté atypique génère donc autour de lui des frustrations et sa fameuse saison NBA 2006, au top niveau mondial, un des incompréhensions. « Qu’on me le montre celui qui a réussi voile d’incompréhension et de déception drape bien souvent à piquer les fesses de Boris ! », expliquait Claude Bergeaud ses sorties en sélection, pas à la hauteur au milieu de l’Euro 2007, alors que Diaw des attentes suscitées par son talent et le semblait à la peine et sur la réserve. « Même niveau dont on le sait capable. les filles n’y arrivent pas ! » Avec la presse Un caméléon Les plus féroces sont bien évidemment les également, les rapports sont parfois un peu dont la médias américains. En 2007, au moment compliqués. Intelligent, intéressant, adorable, du retour de Stoudemire dans l’équipe, les l’ailier des Bleus s’est refermé ces dernières performance performances de Boris ont drastiquement années. Un certain froid s’est installé. Il en soi, sortie chuté. Et nos confrères d’outres’est probablement lassé des critiques sur de son Atlantique n’ont pas hésité à comparer son état de forme ou sur ses performances les performances de l’ailier fort des Suns environnement, individuelles jugées insuffisantes. Des avec le montant juteux de son contrat critiques qu’il a probablement perçues n’a ni véritable comme injustes, simplement parce que sa et d’en faire un des intérieurs les moins rentables de la ligue. Cette saison encore façon de voir les choses ne s’appuie pas les plancher, en playoffs, isolé dans une équipe qui ne mêmes critères que ses détracteurs. Depuis ni véritable l’a pas utilisé de façon optimale, Boris l’Euro polonais, plus personne en France ne plafond. (7,5 pts, 5,0 rbds et 4,0 pds en 38 minutes) s’occupe des relations presse du Bobcat, qui a été classé dans les 10 déceptions du laisse de côté la communication, en dehors premier tour par le network ESPN. des obligations avec les Bobcats et les Bleus. Son site Internet officiel est en friche depuis 2008. Il y porte encore l’uniforme des Suns. Un caméléon Sauf que Boris ne voit pas les choses de cette manière. À Mais qu’importe. Il faut prendre Boris comme il est. Avec ses l’écouter parler, on comprend que le Français n’est pas un maigres défauts et surtout ses énormes qualités. Bénéficier élément autonome que l’on greffe dans une équipe, Phoenix, en équipe de France de la présence d’un individu de sa Charlotte ou les Bleus, et dont on retire invariablement qualité humaine préserve à coup sûr des errements constatés 15 points, 8 rebonds et autant de passes. « Boris a besoin en d’autres temps ou en d’autres sports sous le maillot bleu. de se sentir bien, dans une équipe et dans un collectif », L’altruisme qu’il incarne, parfois à l’excès, parfois au détriment expliquait il y a quelques années Claude Bergeaud, un homme de sa propre personne, constitue une formidable bouffée d’air qui le connaît par cœur pour l’avoir eu à Pau et chez les Bleus. frais dans le contexte du sport international mondial. Un « Pour lui, le basket est un sport collectif, pas individuel. » bonhomme précieux.•
Kent Smith/NBAE via Getty Images
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BOBO, C’EST AUSSI : Le nouveau président des JSA Bordeaux Il était entré au capital du club l’année dernière. Cet été, malgré la descente du club de Pro B en N1, il est devenu le président. En étroite collaboration avec Simon Darnauzan sur place et Denis Lacampagne, le GM du club, Boris est passé à la vitesse supérieure. « Je suis content » , a-t-il déclaré à Sport365. fr. « Je m’investis dans le basket en France. Il y a des choses à faire, un club à reconstruire donc je vais m’y atteler. Aujourd’hui, il faut professionnaliser le club au niveau administratif et sportif. Malheureusement, cette année nous sommes passés tout près du maintien en ProB. On est sportivement rétrogradé en Nationale 1. » Géographiquement proche de sa mère, avec son frère Martin Diaw dans l’équipe, la JSA, le club de ses débuts va devenir un ancrage fort en France pour le joueur NBA. « Il ne pense pas à sa reconversion », nous précise toutefois Darnauzan. « Il veut aider le club dans lequel il a évolué quand il était plus jeune. Il sait qu’il y a un projet à mener sur du long terme. C’est ça qui l’intéresse. Il sait que les JSA ont déjà fait du très bon boulot par leurs propres moyens et que si on veut arriver à se professionnaliser, il était essentiel qu’il y ait un apport extérieur, en personnalité, en expérience. Ça lui paraissait naturel de faire ça. »
Parrain des tournois « Mie Câline »
Barry Gossage/NBAE via Getty Images
Déjà, qu’est-ce que c’est ? « Il y a plus de 10.000 jeunes qui s’affrontent tout au long de l’année, dans les tournois féminin et masculin », explique Boris toujours dans la même interview à Sport365.fr. « Les 73 équipes qualifiées pour les phases finales s’affrontent un week-end en Vendée, dans les salles des clubs partenaires, pour décrocher le titre de “Champion de France minime“. Il y a trois catégories de niveaux (départemental, régional et national) mais pas de recruteurs. Cela reste un tournoi minime et on ne recrute pas encore
à cet âge-là. Je suis là tout le week-end, je suis les matches et je remets le prix aux équipes gagnantes. Il y a des entraînements privés de prévus, où je prends quelques jeunes avec moi. Je signe aussi des autographes, c’est sympa d’être sollicité. Il y a quelques années que nous avons commencé avec La Mie Câline, et la société Sportmarket. C’était en 2004, j’ai accepté leur proposition tout de suite. J’ai pensé que ce serait intéressant. Déjà, je m’identifiais pas mal au projet. En jeune, j’ai toujours aimé participer à des tournois donc le fait de faire parler d’une manifestation chez les minimes comme celle-là, je trouvais ça intéressant, ça entrait vraiment dans mes valeurs. Dans ma jeunesse, il y avait des tournois locaux. Le village d’à- côté organisait un tournoi et invitait quelques équipes. Des fois, il y avait des équipes qui venaient de loin, mais c’était quand même à plus petite échelle. Là, c’est au niveau national donc beaucoup plus intéressant de se mesurer à d’autres jeunes qui viennent de toute la France et même de l’étranger (ndlr : plusieurs équipes étrangères venant d’Espagne, d’Italie, de Suisse et de Belgique sont présentes). Cela me semble important de rendre au basket ce qu’il m’a donné. »
Diawthentik au Sénégal Par le biais de l’association Babac’ards, où Elisabeth Riffiod, la mère de Boris, est très impliquée, le joueur des Bobcats met sur pied un centre de formation au Sénégal toute l’année pour assurer la promotion des filles par le basket. L’association récolte également des fonds, notamment par le biais de la marque Ukind, éco-responsable et développant un discours humaniste, auquel Boris prête son image. Et chaque année depuis 2006, en juillet, a lieu le camp de basket mixte, regroupant plus de 300 joueurs du pays, mais aussi de Mauritanie, et 40 entraîneurs, dont Lucien Legrand de l’INSEP.
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États-Unis vs France à New York
Garden Party Le 15 août, l’équipe de France sera accueillie par les ÉtatsUnis au Madison Square Garden de New York, “The World’s Most Famous Arena“. Visite guidée.
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Par Pascal LEGENDRE
Michael Heiman/Getty Images
Plus de 4 millions de spectateurs posent chaque année leur postérieur dans les sièges du Garden.
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L
e Madison Square Garden, c’est pour les sportifs le Taj Mahal des Indiens, la Basilique SaintPierre de Rome des Chrétiens, la Mecque des Musulmans. Un lieu sacré. Et pas besoin d’escalader des montagnes pour y accéder, il est situé en plein cœur de Manhattan, sur la 7e Avenue, et renferme en son sein la Pennsylvania Station. Le Garden a 42 ans d’âge et depuis la démolition du Chicago Stadium et du Boston Garden, et la mise au placard du Forum d’Inglewood, c’est le dernier vestige d’une NBA révolue, celle d’un temps où tout n’était pas entertainment. Plus de 4 millions de spectateurs posent chaque année leur postérieur sur les sièges du Garden. Toutes les attractions sont du haut de gamme. Les Knicks, les Rangers (NHL), les Liberty (WNBA), les Titans (NLL, ligue de La Crosse), et aussi l’université de Saint-John’s y sont résidents. Le Garden a servi de chapiteau à quatre NBA All-Star Game, autant de matches des étoiles de WNBA, et 10 Stanley Cup de hockey. Les photos jaunies du club house rappellent que c’est au Garden que furent organisées quantité de premières ; le premier match professionnel indoor de football américain (1902), la première rencontre de basket diffusée à la télévision – un Fordham vs Pittsburgh – (1940), le premier combat des boxeurs Joe Frazier et Mohammed Ali (1971). C’est en se rendant à New York pour affronter Jake LaMotta au Garden que Marcel Cerdan périt dans un accident d’avion. Un an plus tôt, il y avait été sacré champion du monde. Édith Piaf était dans la salle, les yeux grands ouverts. Le Pape Jean Paul II y a rencontré 20.000 jeunes et Marylin Monroe y a fait en public une dédicace spéciale d’une sensualité dévorante à son amant, John Fitzgerald Kennedy, « Happy Birthday to you, Mr. President... » Jimmy Hendrix, les Stones, John Lennon, Paul McCartney et George Harrison, Jim Morrison et les Doors, Led Zep, Madonna, Michael Jackson, ils se sont tous donnés en spectacle ici. Établir le calendrier du Garden est un véritable casse-tête chinois. Depuis plus de quarante ans, 150 électriciens, plombiers, menuisiers, balayeurs, travaillent à l’entretien de l’arène et à sa transformation perpétuelle. C’est le Garden qui a servi de modèle au Palais Omnisports de Paris-Bercy. L’équipe de France de basket affrontera son homologue américaine le 15 août. La veille, les New York Liberty auront reçu les Phoenix Mercury et, deux jours plus tard, le groupe MGMT se produira en concert. Il n’y a jamais de relâche dans la « City That Never Sleeps » !
C’est le 4e Garden
Le Madison Square Garden se décline en fait au pluriel. Les deux premières bâtisses ont été localisées au nord-est de Madison Square et son nom vient de là. C’est le richissime William Henry Vanderbilt qui a ainsi baptisé l’original. L’actuel Garden coûta 43 millions de dollars et fut inauguré le 11 février 1968. Il fut rénové en 1991 avec l’ajout de 89 suites pour la somme de 200 millions de billets verts. Notez l’inflation ! C’est à l’entre-deux guerres que le basket-ball s’est fixé au Garden. C’était la Grande Dépression et Jimmy Walker, maire de la ville, cherchait à gagner de l’argent par tous les moyens, y compris par le biais du sport. Il réunit ainsi un cercle de journalistes afin d’organiser des matches au Garden. Le 19 juin 1931, un triple-header universitaire – trois matches dans une seule journée – connut un vrai succès. C’est Ned Irish, un ancien journaliste sportif new-yorkais qui fut ensuite le maître d’œuvre de Garden Parties légendaires, notamment grâce à la rivalité entre St. John’s, NYU, City College et Long Island. Ned Irish fut nommé plus tard président du Madison Square Garden et fonda les New York Knicks. ›››
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« Les gens étaient tout près de vous et vous pouviez sentir leur haleine. Jamais ils ne cessaient de faire du boucan de tout le match » Walt Frazier.
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Les chroniqueurs de l’époque rapportent que la “ nuit“ la plus chaude fut celle du 30 décembre 1936 lorsque Angelo “Hank“ Luisetti révolutionna le jeu de basketball. Rappel historique : auparavant, on ne connaissait que le tir à deux mains qui partait de la poitrine. Le joueur de Stanford inventa le one-handed shot, le tir à une seule main. Quelque chose de comparable à ce que fit son compatriote Dick Fosbury au saut en hauteur. La popularité de Luisetti était déjà immense dans le Far West, mais ce n’est que par le biais de New York City et de ses médias que le Californien pouvait prétendre à un rayonnement national. Aussi, c’est ce soir-là, devant les 17.623 spectateurs du Garden, qu’il écrivit sa légende, en inscrivant 15 points. « On peut parler de basket moderne à partir de cette date » analyse John McCallum dans College Basketball, USA. « Les joueurs, partout dans le pays, vont commencer à shooter en course d’une main. Le style de jeu barbant en vigueur à l’époque va faire place aux contre-attaques. On va assister à la naissance de différentes stratégies défensives et, en 1937-38, l’entre-deux systématique après chaque panier va être supprimé. On va marquer tout d’un coup beaucoup plus de points… »
Michael Heiman/Getty Images
Clyde et Le Loup
Walt “Clyde“ Frazier a connu le Garden III, y gagnant le NIT avec son université de Southen Illinois, et aimait son parfum. « Il était mythique. Les gens étaient tout près de vous et vous pouviez sentir leur haleine. Jamais ils ne cessaient de faire du boucan de tout le match. Les supporters étaient fous et je n’avais qu’un souhait : jouer à New York devant un public comme ça. » Frazier était un guard en avance sur sa génération et un personnage de BD hors du terrain. Il portait d’énormes favoris, était sapé dans un manteau en peau de phoque et conduisait une “Clydemobile“ et une Cadillac jaune canari. Frazier fut très vite nostalgique du vieux Garden quand il arpenta le nouvel édifice sous le maillot des Knicks. « Le nouveau Garden était brillant et lisse, mais je pense qu’ils ont dépensé tout l’argent pour l’apparence. Les joueurs n’avaient rien. Les vestiaires étaient tout petits et la première fois que nous nous y sommes installés, nous n’avions même pas de boîtes pour mettre nos affaires. Rien pour accrocher notre manteau ! » Bill Bradley était une autre figure de ces Knicks de légende qui devaient s’approprier les titres de 1970 et 73. “Dollar Bill“ avait la tête et les jambes. Diplômé de Princeton, il fut champion olympique à Tokyo, et gagna la Coupe des Champions avec Milan alors qu’il poursuivait son cursus universitaire à Oxford. Il fut ensuite sénateur du New Jersey et on l’annonça un temps en course pour l’investiture démocrate à la présidence des États-Unis . Willis Reed, lui, était surnommé “Le Loup“. Un morceau de granit de 2,08 m et 110 kg qui, la même année, reçut les oscars de MVP du All-Star Game, de la saison régulière et des Finals. Du jamais vu. Lors du Game 7 des NBA Finals face aux Lakers de Wilt Chamberlain, on lui injecta 200 milligrames de carbocaïne pour lui faire oublier qu’il souffrait horriblement de la jambe droite. Un remède de cheval. Une banderole dans les tribunes avait été déployée et indiquait, « Reed, nous avons besoin de toi. » Il s’échauffa sans s’appuyer sur
la jambe meurtrie. Il scora la premier panier du match, puis le second. Au total, il ne joua que 27 minutes mais il tint tête à Chamberlain et son allant galvanisa son équipe. New York bouscula Los Angeles, 113-99. « Willis a joué comme jamais pivot face à moi lors de playoffs » complimenta Chamberlain. Au Garden, les anciens peuvent vous raconter le soir où Trent Tucker scora un trois-points décisif alors qu’il ne restait plus au chrono que 0,001 seconde ! La NBA valida le panier miracle et… édicta un nouveau règlement pour qu’une tentative de shoot ne soit plus possible lorsqu’il reste moins de 3 centièmes de seconde. On l’appella ironiquement la “Trent Tucker Rule“. Youtube se régale toujours d’un autre moment de folie, cet incroyable dunk de John Starks, ligne de fond et face à un troupeau de Bulls, en mai 1993.
Spike Lee, le fan N°1
La capacité du Garden est très exactement de 19.763 places pour le basket-ball. Malgré la récession et neuf saisons de suite négatives (279 victoires pour 493 défaites), le Garden fait quasiment systématiquement le plein. Avec 19.501 spectateurs en moyenne, les Knicks se positionnent à la 5e place des affluences de la ligue derrière les Bulls, les Cavs, les Blazers et les Mavericks qui ont tous une équipe beaucoup plus glamour. « Nous sommes excités par ces chiffres. Cela prouve incontestablement que le buzz est de retour » se réjouit Scott O’Neil, le patron du Garden, qui se souvient que l’endroit fut 433 fois sold out consécutivement de 1993 à 2003. Comme à Los Angeles, l’endroit est très tendance et prisé des stars dès que l’équipe gagne. Dans les années 70, les acteurs Dustin Hoffman et Peter Falk, alias l’inspecteur Colombo, ou encore le réalisateur Woody Allen étaient assis aux premiers rangs. Pour la finale de 1994 contre les Rockets, le mannequin Cindy Crawford côtoyait l’acteur Michael Douglas et la chanteuse Madonna qui portait le maillot des Knicks avec le numéro 3 dans le dos, celui de John Starks. Le fan n°1 des Knicks est toujours Spike Lee, qui a réalisé plusieurs films de renommée mondiale, dont Malcolm X, et quelques pubs désopilantes pour Nike avec Michael Jordan. Lors du Game 5 des playoffs’94 contre les Pacers, Spike Lee se prit de bec avec Reggie Miller qui, énervé, enfila 25 points dans le dernier quarter ! Les deux hommes furent ensuite priés de s’expliquer sur… le plateau du Late Show with David Letterman, une émission de TV très populaire. C’est l’Amérique, baby ! Pour voir l’équipe américaine, il y aura forcément quelques célébrités dans les fauteuils, même si comme partout, un 15 août, beaucoup seront à la mer. Les Bleus pourront aussi zieuter le plafond avec les maillots “retirés“ des Knicks. Le 10 de Walt Frazier, le 24 de Bill Bradley, le 33 de Pat Ewing. Le chiffre “613“ indique le nombre de matches gagnés par Red Holtzman comme coach. Le “12“ est en honneur du chanteur Billy Joël qui a fait autant de guichets fermés en 2006. Et le “60“ rappelle que c’est ici – et nulle part ailleurs – qu’Elton John a fêté son 60e anniversaire le 25 mars 2007. New York, the place to be. l
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Quand la France découvrit le Garden
Les Knicks se positionnent à la e 5 place des affluences de la ligue.
Ned Dishman/NBAE via Getty Images
Kevork Djansezian/Getty Images
Ci-dessus, voilà à quoi va ressembler le Madison pour USA-France. Ci-contre : Spike Lee, fan numéro 1 des Knicks.
l Ce n’est pas la première fois qu’une équipe de France va jouer au Madison Square Garden ! Et le plus incroyable, c’est que les pionniers ont disputé ici (enfin dans le Garden III) un match amical contre… la Pologne ! Au mois de décembre 1965, la fédération avait eu l’excellente idée d’envoyer nos internationaux en tournée au pays de l’Oncle Sam. Sauf que l’organisation fut pitoyable. L’Amateur Athletic Union qui était alors la représentante du basket américain à l’international offrit à l’appétit de découverte de nos Bleus quelques équipes corpos aux noms si exotiques : les Jamaco Saints et les Otawa Falsfatt à Chicago, les Capital Federal Savings à Denver, et une équipe de la communauté chinoise à San Francisco ! La seule équipe d’ailleurs que les Français parvinrent à battre. Ça laisse songeur sur le niveau des nôtres comparé à celui des Américains. Et confirme les progrès accomplis depuis. Mais donc, faute de mieux, en ouverture de la tournée, le 18 décembre au « Madison » comme on disait chez nous, la France affronta la Pologne elle-même en tournée. Résultat, une défaite 47-60 avec un seul joueur en double figure, Alain Gilles, 10 points. Il faut dire que le coach/DTN Joe Jaunay fit des systèmes expérimentaux avec trois pivots ! À savoir également, le match se joua en lever de rideau d’un New York Knicks/ Cincinnati Royals. Les Français eurent même l’immense honneur de faire un 5x5 avec les Royals dont la big star était alors Oscar “Big O“ Robertson. Revenu au pays Joe Jaunay fit remarquer que les Américains s’entraînaient deux heures par jour, à comparer aux deux heures hebdomadaires des Français. Dans le quotidien Sud Ouest, il se montra dithyrambique pour la promo autour des matches : « les programmes distribués sont une petite encyclopédie de notre jeu. Ils font du spectateur le plus profane un érudit du basket en quelques instants. Par exemple, il sait tout de suite que Jerry Lucas a 25 ans, qu’il pèse 106kg et mesure 2,03m. Il sait où il a été formé, qu’il a 53% de réussite aux tirs, qu’il a une moyenne par match de 17 rebonds en attaque (sic), etc… et, ainsi pour chaque participant. Il sait même que Jacques Veyrier (un international français) travaille en France dans les P.T.T. ! » C’était il y a 45 ans quand la France découvrait l’Amérique.
Pascal AllĂŠe / Hot Sports
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62 ans de France – états-unis
Morceaux choisis du rêve américain L’équipe de France a eu l’immense privilège de servir en 1992 de sparring partner à la Dream Team, la vraie. Et d’affronter deux fois les états-Unis en finale olympique. Retour sur les France-USA de l’Histoire. Ce fut souvent douloureux, parfois folklorique avec aussi quelqueS moments de bravoure. Par Pascal LEGENDRE
Hervé Bellenger / IS
À gauche :Fred Forte admiratif regarde Michael Jordan lors du match amical face à la Dream Team en 1992. Ci-dessous : Laurent Sciarra volontaire face à Jason Kidd lors des J.O. de Sydney où les Bleus ont fait trembler le Team USA en finale.
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À gauche : les Français et les Américains sont réunis au stade olympique pour la cérémonie de remise des médailles des Jeux de Londres en 1948. Celui dont la tête dépasse, c’est Bob Kurland. Au centre : l’équipe de France en partance pour Rio de Janeiro en 1963. On remarque la présence du chanteur Gilbert Bécaud au pied de la passerelle. À droite : un document car les photos en provenance du championnat du monde de Rio en 1963 sont rares. Alain Gilles face aux États-Unis.
00.000 lève-tôt ont mis leur réveil et ont maté, à partir de 4h du matin, la finale des Jeux Olympiques de Sydney en direct. Un excellent audimat pour cette tranche matinale. Sauf que, sans le terrible handicap du décalage horaire, un tel événement aurait pu rassembler 10 ou 15 millions de téléspectateurs. Ce sport-là a toujours eu médiatiquement la guigne. La finale fut pourtant, d’après un sondage de Secodip, le moment olympique le plus couvert par les quotidiens nationaux français, à l’exception du triomphe du judoka David Douillet. L’équipe de France de basket qui affronte une équipe américaine aux J.O., c’est absolument magique. Sur place, les athlètes français ne s’y sont pas trompés. Autour de Yannick Souvré et des filles qui viennent de conquérir une méritoire 5e place, se sont regroupés l’escrimeuse Laura Flessel, le cycliste Laurent Jalabert et encore Jean-Pierre Amat, le tireur à la carabine. Les Bleus sont sur un nuage alors qu’une semaine plus tôt, ils se faisaient lécher les baskets par les flammes de l’enfer. Si Antoine Rigaudeau n’avait pas aligné des paniers à trois-points à répétition et le coach chinois maintenu contre toute stratégie élémentaire une défense en zone, ils seraient sortis du tournoi par la porte de derrière. Au lieu de ça, ils ont offert six jours auparavant une belle résistance en poule aux Américains. C’est ce soirlà que Vince Carter est passé par-dessus les 2,18 m de Fred Weis pour un dunk qui est, à coup sûr, le plus extraordinaire jamais réalisé dans une compétition internationale. Ensuite, les Français ont éliminé les Canadiens en quart puis les Australiens en demi-finale. « On m’a traité de comique troupier. À peu de chose près, je me faisais laminer… Ça ne tient à rien. Comme pour Aimé Jacquet, à une balle qui frappe le poteau » dira un peu plus tard le coach, Jean-Pierre De Vincenzi. Cela paraît trop beau pour être vrai et chacun a peur que ce deuxième rendez-vous avec les étoiles américaines se termine dans un bain de sang. Il y a tout de même en face Jason Kidd, Kevin Garnett, Vince Carter, Zo Mourning, Gary Payton and Co. La France n’inscrit que trois paniers entre la 5e et la 13e minute. Elle a déjà décroché en milieu de
première mi-temps (13-27, 11e) et ne place pas en vingt minutes un seul panier à trois-points – sur 8 tentatives. « On était crispés au-delà de ce qu’on aurait dû être » estima Crawford Palmer. « On avait déjà gagné l’argent, on aurait dû être relâchés, on ne l’a pas été. Ce qu’on n’a pas réussi à faire en première mi-temps, on l’a fait en seconde. » Incroyable paradoxe, c’est Craw Palmer, le naturalisé, le gars formé à Duke et Dartmouth, qui sera le véritable héros de cette finale olympique, en compagnie de Laurent Sciarra (19 points et 4 passes) dont la science du jeu et les gestes old school berneront plus d’une fois les Américains. Une bonne petite zone et les Bleus grignotent leur débours comme des écureuils les noisettes. Les voici à quatre points des États-Unis. Inimaginable. Les Américains sont victimes de leur suffisance. À quelques exceptions près, ce groupe est constitué de types arrogants, mal élevés, et il n’a rien d’une Dream Team. « Il y avait quelques fous furieux (…) Il y en a qui ne se sont pas rendu compte qu’il s’agissait des Jeux Olympiques ! Et je ne parle même pas du Baron de Coubertin, ils ne savent même pas qui sait. À part euxmêmes et leurs cartes de crédit, ils ne connaissent rien. Je suis sûr qu’ils ne savent même pas où est la France » fustigera Laurent Sciarra. Les États-Unis s’imposèrent 85 à 75, mais ce sont bien les Bleus qui furent les plus heureux sur le podium de Sydney.
50 ans d’avance
« La France affronte les superforteresses américaines en finale de la plus grande compétition mondiale. » Un demisiècle auparavant, la France et les États-Unis se sont déjà retrouvés en finale olympique. À Londres, en 1948. Et en ce vendredi 13 août, L’Équipe fait appel à une batterie de superlatifs pour présenter le match. Là aussi, les Français sortent du néant. C’est un Américain d’origine lituanienne, Michael Ruzgis, champion d’Europe avant la Seconde Guerre mondiale, qui leur a inculqué quelques bases avant de monter au front. « La première fois qu’il est venu superviser l’équipe de France, il nous a laissés jouer dix minutes. Et puis, il a dit stop !… Et pendant deux heures, il nous a fait faire des passes, encore des
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« Ils ont cinquante ans d’avance sur les Européens. » Le journal L’Équipe en 1948
Jacques Perrier. « Quand il en avait marre de se faire accrocher les bras sous les panneaux, il se décalait à l’aile et pouvait marquer des paniers à six mètres. » 4 points seulement pour Kurland en finale. Il faut dire que treize Américains apportèrent leur obole. Preuve que le temps de jeu fut très partagé et la domination yankee totale. 28-9 à la mi-temps, 65-23 au final. « Le congrès de la FIBB (la Fédération Internationale) a envisagé de créer deux catégories de joueurs : les géants et les normaux. Les USA avec leurs quatorze joueurs pouvaient aligner l’une ou l’autre des deux catégories » écrivit Georges Bideaux dans L’Équipe. Les États-Unis ne pouvaient utiliser les services des 270 joueurs professionnels qui garnissaient les championnats de NBL et de BAA, et se privaient par racisme de tout apport des Noirs dont les meilleurs épataient la galerie sous le maillot des Harlem Globe Trotters. Cela n’empêchait pas le journaliste d’écrire, prophétique : « Ils ont cinquante ans d’avance sur les Européens. Nos dirigeants doivent s’en rendre compte et adopter autant qu’il se peut les modifications aux règles qui ont été proposées outre-Atlantique. Il y va de notre intérêt. »
Des tanks
Le premier championnat du monde se tint deux ans plus tard au Luna Park de Buenos Aires. Les Américains périrent en finale, pris de panique, paraît-il. « Une haute grille surmontée de fil de fer les séparait du terrain mais le public n’aurait pas pardonné aux arbitres et aux adversaires que l’Argentine ne soit pas « Campeon del Mundo » écrivit Robert Busnel qui, à l’époque, servait aussi d’envoyé spécial pour les journaux. Alors, lorsque les 25.000 spectateurs chantèrent l’hymne national et allumèrent des feux de joie, on peut comprendre que les Américains eurent la gorge nouée. Surtout que ce n’étaient pas des foudres de guerre. Ils étaient tous salariés à l’usine Chevrolet de Denver et certains les taxèrent de
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Photos : Musée du Basket
passes. Tout internationaux qu’on était, on était contraint de réviser nos fondamentaux » raconta Jacques Perrier. Convaincu de professionnalisme, Robert Busnel n’avait pu être inscrit comme joueur et se vit refiler le bébé pour le coacher. « Terminer dans les dix premiers et si possible en tête des Européens satisferait nos ambitions. » Un stage à Fontainebleau de longue durée, trois semaines – ce qui était inhabituel à l’époque –, façonna un groupe dont seulement deux éléments (Pierre Thiolon et René Derency) atteignaient tout juste 1,90 m. Le tournant fut le quart de finale face au Chili. Jacques Perrier y inscrivit un panier à la dernière seconde. Du milieu du terrain. D’après du moins les témoins oculaires car il n’y a pas un seul film sur ce tournoi olympique qui soit remonté jusqu’à nous. Ce qui est certain, c’est qu’ainsi la France égalisa à 42 et s’imposa en prolongations. Elle repoussa ensuite le Brésil en demi-finale de neuf points. Ne vous moquez pas ! Avec nos yeux du XXIe siècle, on se dit que les États-Unis n’avaient rien d’une Dream Team, ni même d’une superforteresse. L’équipe était constituée de joueurs de l’université de Kentucky, champion NCAA en titre, mixés avec des éléments des Philipps Oilers 66, qui venaient de remporter le championnat… corpo. Le coach en chef était Omar Browning et son second un certain Adolph Rupp, une sommité de la NCAA, entraîneur habituellement de Kentucky. Les Américains firent le voyage par la mer sur un porte-avions et y installèrent un terrain de basket afin de s’entraîner. Au village olympique, leurs adversaires étaient envieux quand ils virent la profusion de ballons mis à leur disposition ; à cette époque de pénurie, les équipes françaises de première division s’entraînaient avec un ballon ou deux, pas plus. Au centre de l’équipe américaine, un géant, Bob Kurland. 2,13 m. « Ce Kurland était très impressionnant » témoignera
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Au centre : une photo qui est certainement dans le coffre-fort de chacun des internationaux français. Poser après un match – en 1992, à Monaco – avec Michael Jordan, Magic Johnson et Larry Bird, ça laisse des souvenirs pour la vie. À gauche : Larry Bird et Didier Gadou face à face. À droite : Magic Johnson en défense sur Stéphane Ostrowski.
professionnalisme car, en dehors du terrain, ils faisaient de la publicité pour les voitures de leur employeur ! « Ils sont parus timorés, maladroits même en pratiquant un jeu décousu, sans aucune combinaison ni plan très précis » frima Busnel avant que la France n’affronte cette équipe de touristes. La délégation française était parvenue en Argentine après 38h de vol et des escales à Lisbonne, Dakar, Natel et Rio. Jugeant l’arbitrage scandaleux contre l’Égypte, les Français posèrent réclamation et, comme ils furent déboutés, ils menacèrent de se retirer de la Fédération Internationale. Ni plus, ni moins. Bons princes, ils acceptèrent néanmoins de jouer le Mondial jusqu’au bout et prirent 15 points dans la musette face aux Américains. Re-belote quatre ans plus tard à Rio. Le Brésil inaugurait une immense salle de 35.000 places baptisée le “Petit Maracana“. Bien décidé à faire honneur à son pays, Robert Busnel exigea de ses joueurs qu’ils portent une cravate à table. « On se fait souvent une autre idée des équipes françaises en déplacement » nota malicieux le chroniqueur de L’Équipe. Busnel eut également recours à un véritable supplice chinois pour maintenir une discipline exemplaire. L’hôtel Regente où séjournaient les Bleus était situé juste en face l’Océan, mais il était interdit de s’y baigner jusqu’à la fin de la compétition. « Le grand choc de la seconde journée de la poule finale du championnat du monde de basket-ball va mettre face à face les équipes considérées comme les deux plus fortes du tournoi, celle des États-Unis et de la France » allécha Oacy de San, le correspondant de United Press. L’équipe de France (Jean-Paul Beugnot, Robert Monclar, Roger Antoine, André Buffière…) était prometteuse alors que l’Amérique était cette fois représentée par des ingénieurs, des cadres
et des ouvriers de machines agricoles de l’usine Caterpillars installée à Peoria dans l’Illinois. Que croyez-vous qu’il arriva ? +21 pour les Américains. « Le plus rapide des Français était pris de vitesse par les Américains apparemment plus lents » câbla Marcel Hansenne, envoyé spécial de L’Équipe, qui sur sa Une fit ce titre magique : « Désarroi des Français devant des Américains aussi puissants que les tanks qu’ils fabriquent. » C’est en 1963, toujours dans le cadre d’un Mondial, que la France réalisa sa plus belle percée malgré les blessures durant le tournoi de Henri Grange et Bernard Mayeur. Maxime Dorigo (18,1 pts de moyenne, élu dans le “5 idéal“du tournoi) était au sommet de son art. Avec Michel Le Ray, il propulsa la France dix points devant les USA. Seulement un pressing le neutralisa et la France perdit pied peu à peu. -20 au final. Et ceci face à une équipe américaine qui ne se classa que 4e de la compétition.
Une première victoire en 1979
5 mai 1979. La France prépare le Challenge Round (les qualifs pour l’Euro) prévu en Grèce. La FIBA a organisé une Coupe Intercontinentale, une compétition qui ne fera pas long feu. C’est sa 3e édition après celles de 75 et 77 et la France s’y est qualifiée en remportant l’année précédente la Coupe d’Europe des Nations en gagnant sept de ses huit matches, notamment deux contre l’Italie. Les États-Unis se sont engagés dans l’épreuve à la condition de ne pas jouer un seul match retour chez eux ! Buenos Aires a accepté d’héberger ces réfugiés très spéciaux. L’équipe américaine a été constituée à la va-vite par l’ABAUSA et compte quelques bons joueurs dont Butch Carter d’Indiana, MVP du NIT – un tournoi secondaire – et Albert King de Maryland. Au pivot, Rudy Woods (2,13 m, Texas
Photos : Pascal Allée / Hot Sports et Andrew D. Bernstein / NBAE via Getty Images
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« C’est le seul match que l’on aborde avec le sourire en se disant qu’on peut le perdre de 80 points. » Hugues Occansey
A&M) est connu pour avoir claironné, « personne ne peut m’arrêter en un-contre-un. » Ça n’engageait que lui. Mark Aguirre (De Paul), Al Woods (North Carolina), Jim Paxson (Dayton) et Pat Cummings (Cincinnati) ont tous décliné l’invitation. Les boys arrivent à Roissy en touristes avec appareil photo en bandoulière et le désir ardent d’acheter des cartes postales pour les envoyer à leur famille. Ils ont une semaine de stage en commun derrière eux. « Contre qui joue-t-on samedi ? » demande Albert King, visiblement sans blaguer. Ce France-USA a lieu au Palais des Sports de Gerland à Lyon. C’est un succès populaire. Les 6.000 places numérotées ont été vendues avant l’heure H et ce sont dix milliers de fans qui s’entassent dans la bâtisse. Ils finissent le match debout car la France gagne de 12 points. On ne fait pas la fine bouche, c’est un exploit. Apollo Faye (23pts), Éric Beugnot (17), Jacques Cachemire (16), Hervé Dubuisson (15) et le naturalisé George Brosterhous (12) sont considérés comme des héros… même s’il faut relativiser. « Les Américains nous ont envoyé des enfants. Des enfants doués. Mais des enfants tout de même » tempère ainsi Bill Cain, un autre naturalisé. La France en utilise d’ailleurs quatre avec Mathieu Bisseni. L’agent Jim McGregor est tout aussi lucide : « je suis sûr que parmi les Américains évoluant dans le championnat de France, il y aurait de quoi faire une meilleure sélection. »
C’est clair, plus on avance dans le temps et plus les équipes américaines envoyées oversea sont de qualité. Preuve que parallèlement le niveau international, et français, s’élève. L’équipe olympique de 1984 montée pour un tournoi qui avait lieu at home, à Los Angeles, fut la meilleure de tous les temps avant l’autorisation pour les professionnels de la NBA de rejoindre Team USA. Michael Jordan, Pat Ewing et Chris Mullin furent quatre ans plus tard des membres de la Dream Team original. Le coach Bobby Knight était un expert et la sélection impitoyable écarta Charles Barkley. La pression tout-terrain des Américains était vraiment terrifiante. Une intensité que jamais une équipe de NBA en match international ne sut reproduire. De son côté, la France était minée par des querelles internes et se présenta à l’abattoir sans les frères Beugnot et Richard Dacoury mis au piquet par le coach Jean Luent. 120 à 62. Cinquante-huit points d’écart. Un carnage. Deux ans plus tard, les États-Unis retrouvaient la France à Paris pour un match amical dans le cadre de la préparation pour le championnat du monde en Espagne. Le pittoresque Muggsy Bogues (1,59 m) menait le jeu et David Robinson, alors à la Navy, en était le pivot. Il y avait aussi Sean Elliott, Kenny Smith, Rony Seikaly, Charles Smith de Pittsburgh. Du beau linge, vraiment. La France fit un excellent match et gagna 98-83. Bien. Jacques Monclar, déjà réputé alors pour ›››
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« À part eux-mêmes et leurs cartes de crédit, ils ne connaissent rien. Je suis sûr qu’ils ne savent même pas où est la France » Laurent Sciarra
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la pertinence de ses analyses, fit ce soir-là un commentaire malheureux. « Je suis à peu près sûr d’une chose, c’est qu’ils ne termineront pas champions du monde. » À Madrid, les USA montèrent en régime et récoltèrent l’or. La France avait été éliminée dès le premier tour à Saragosse.
Golf, Casino et basket
« J’ai joué au golf avec Michael (Jordan) au Monte Carlo Country Club pendant que les autres avaient décidé de passer du temps à la piscine. Je sais que pas mal de gars jouaient au casino en soirée, soit à l’hôtel ou au Monte Carlo Sporting Club. C’est une construction du type de celles que vous voyez dans les films de James Bond, et c’était relié à notre hôtel par un jardin couvert. Un gars que vous ne trouviez pas au casino, c’était Larry Bird. Je l’ai entendu déambuler et commander une bière à la réception, qui coûtait dans les 7 dollars, avant de repartir. » Dans ses mémoires, le coach Chuck Daly raconte que les Américains étaient à Monaco comme des coqs en pâte avec femmes et enfants et à disposition beaucoup – trop même à son goût – de distractions. La Dream Team, l’originale, la seule, la vraie, s’était qualifiée sans effort au Tournoi Pré-Olympique de Portland et le staff avait décidé de livrer un seul et unique match avant de se rendre à Barcelone, contre la France. Un insigne honneur pour des Français, qui étaient en vacances alors qu’ils s’étaient fait humilier le mois précédent à Grenade lors du TPO européen. « C’est un peu dur de se motiver dans la mesure où ce match manque d’enjeu. Un joueur de basket a besoin d’objectif pour se surpasser, mais c’est évidemment un grand privilège d’être ici » commenta Hugues Occansey.
Page de droite : l’action la plus célèbre de l’histoire des France-USA, le poster dunk de Vince Carter sur Fred Weis.
Les 15 France-USA Date
Lieu
Compétition
13 août 1948
Londres
Jeux-Olympiques
21-65
Jacques Perrier (6)
11 février 1950
Buenos Aires
Championnat du monde
33-48
Jean-Pierre Salignon (9)
28 octobre 1954
Rio-de-Janeiro
Championnat du monde
49-70
Roger Haudegand (13)
17 mai 1963
Rio-de-Janeiro
Championnat du monde
61-81
Maxime Dorigo (23)
5 mai 1979
Lyon
Coupe Intercontinentale
98-86
Apollo Faye (23)
29 août 1979
Cordoue
Coupe Intercontinentale
107-109
26 avril 1983
Brasilia
Amical
76-78
Apollo Faye et Philip Szanyiel (13)
29 avril 1983
Saõ Paulo
Amical
105-95
Hervé Dubuisson (22)
3 août 1984
Los Angeles
Jeux Olympiques
62-120
Hervé Dubuisson (18)
30 juin 1986
Paris
Amical
98-83
Stéphane Ostrowski (24)
21 juin 1988
Paris
Amical
82-100
Greg Beugnot et Stéphane Ostrowski (16)
21 juillet 1992
Monaco
Amical
71-111
Georgi Adams (15)
18 juillet 1998
Monaco
Amical
63-93
Moustapha Sonko (14)
25 septembre 2000
Sydney
Jeux Olympiques
94-106
Laurent Sciarra (21)
1 octobre 2000
Sydney
Jeux Olympiques
75-85
Laurent Sciarra (19)
er
Bilan de la France : 3 victoires et 12 défaites. 21,4 pts d’écart moyen.
Score et vainqueur
C’est sûr que les Français – pas plus que les Américains – ne partaient pas à la guerre ! Tout le monde avait alors un immense respect pour Jordan, Magic Johson, Bird et toute la bande. On verra même à Barcelone, scène surréaliste, le Lituanien Arturas Karnishovas prendre une photo du banc de touche… en plein match. Et lorsque les Dreamteamers accepteront de poser avec eux dans le rond central de la salle monégasque, à la fin du match, les Bleus seront heureux comme des gosses. Ultra privilégié, Jacques Monclar, coach d’Antibes, avait lui passé un après-midi en compagnie de Magic sur la plage. Quant à Philip Szanyiel, il était particulièrement ému puisque c’était son ultime match sous le maillot national. Sza-Sza ne pouvait rêver d’une meilleure sortie. Seul Richard Dacoury, déjà absent à Los Angeles, n’était pas de la fête à cause d’une cheville douloureuse. 250 journalistes étaient accrédités mais la NBA avait refusé que le match soit télévisé. Le prince Rainier et son fils Albert étaient dans les tribunes loin d’être totalement remplies. Il est vrai que la promo avait été minimaliste et que Monaco n’est pas facile d’accès. Le public était acquis à la cause universelle des Dreamteamers et rendait hommage au retour du meneur des Lakers touché par le virus du SIDA, en criant « Magic ! Magic ! » Le match ? La démonstration plutôt. Les Français se révélèrent meilleurs que les Américains dans le shoot à trois-points (5 à… 1). Pour le reste, ils furent atomisés. 50 paniers à 29, 31 rebonds à 14, 27 passes à 10, et 40 points d’écart. Décent, finalement. Et puis comme le disait Hugues Occansey, « c’est le seul match que l’on aborde avec le sourire en se disant qu’on peut le perdre de 80 points. » l
Top-marqueur français
George Brostherous (26)
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DAN S L’UŒTIL S DES SCO
LE GARGANTUA SERBE Alors qu’il n’aura que 21 ans à l’automne, Milan Macvan a déjà un palmarès conséquent. Titres collectifs, distinctions individuelles, le Serbe avale tout. Intérieur à la technique parfaite, redoutable finisseur, capable de dégainer à 3-pts, son nom résonne de plus en plus fort en Europe. Par Yann CASSEVILLE
Francesco Richieri/EB via Getty Images
B
Repères Né le 16 novembre 1989 à Vukovar (Croatie) • Serbe • Taille : 2,05 m • Poste : intérieur • Clubs : FMP Zeleznik (Serbie, 2005-07), Hemofarm Stada Vrsac (Serbie, 2007-...) • Palmarès : champion du monde U19’07, champion d’Europe U18’07, champion d’Europe U20’08, médaille d’argent à l’EuroBasket’09 • Distinctions individuelles : MVP du Nike Hoop Summit’09 (23 pts, 14 rbds et 6 pds) et meilleur espoir de l’Eurocup’09 • Stats 09-10 : 15,0 pts et 6,2 rbds en ligue serbe, 14,6 pts et 5,8 rbds en ligue adriatique, 9,5 pts et 3,7 rebonds eu Eurocup.
attre les États-Unis au basket est parfois considéré comme le graal dans la carrière d’un joueur. Milan Macvan, lui, a déjà réussi cet exploit. Avant ses 20 ans. À deux reprises. Dont une fois sur les terres ennemies. L’été 2007 tout d’abord, se tient le Mondial des U19, en Serbie. En phase de poules, les locaux s’inclinent, 78-82, face aux États-Unis de Michael Beasley et Stephen Curry. Déjà, Macvan s’illustre avec 15 points et 6 rebonds en 19 minutes. Et puis vient l’heure de la revanche. En finale. Dans l’enfer de Novi Sad, l’escouade américaine, jusqu’alors invaincue, est prise à la gorge par les Serbes (22-14 après le premier quart), qui ne lâcheront plus jamais leur proie, s’imposant 74-69, avec un double-double pour Macvan (19 pts-10 rbds). Un peu moins de deux ans plus tard a lieu le Nike Hoop Summit, édition 2009, à Portland. Les lycéens américains n’ont plus perdu lors de cet événement depuis 1998 et pourtant, en ce soir du 11 avril 2009, c’est la sélection mondiale qui crie victoire, 97-89. Les projecteurs dévient de John Wall pour se focaliser sur un Serbe, Milan Macvan, sacré MVP avec ses 23 points, 14 rebonds et 6 passes. « Le numéro 10 (Macvan) a été le ciment de cette équipe », reconnaîtra John Olive, le coach de l’équipe américaine. « À chaque fois que que son équipe avait besoin de quelque chose, il semblait s’en charger. » L’intéressé pouvait savourer son succès en terre inconnue. « J’avais déjà battu les Américains au Championnat du monde junior à Novi Sad. C’est toujours gratifiant, notamment de le faire à domicile. »
Aspirateur à médailles
Le CV de Milan Macvan ne se résume pas à ces deux succès, loin de là, même. Le natif de Vukovar a déjà bien rempli sa boîte à médailles. En juillet 2007, il était donc champion du monde U19, tournant à 15,4 points et 4,9 rebonds, alors que la majorité de ses adversaires étaient nés en 1988. Quelques semaines plus tard, en août à Madrid, il devenait champion d’Europe des U18, sa “vraie” catégorie, régnant sur la compétition avec 19,2 points et 10,8 rebonds. Une fois de plus, il avait réservé le meilleur pour la fin, la finale, où il écœura les Grecs, 72-69, avec 32 points ! L’été suivant, bis repetita. Avec les U20 à Riga, il emmenait la Serbie sur le toit de l’Europe, avec 16,9 points, 6,6 rebonds et 3,8 passes. Et pour la finale, gagnée face à la Lituanie 96-89, il sortait à nouveau le grand jeu et signait son meilleur match avec 31 points, 7 rebonds et 5 passes. Gigantesque.
Après trois titres en deux étés, l’heure était venue pour l’ogre Macvan d’entrer dans la cour des grands, avec l’Euro en Pologne en 2009. Cette fois, il n’a pu empêcher la défaite des siens, en finale face à l’armada espagnole, se contentant de 12 minutes en moyenne sur la compétition. Mais à 19 ans, il obtenait sa première breloque, en argent. Et en phase de poules, la Serbie faisait tomber l’Espagne notamment grâce à l’apport, en sortie de banc, de son espoir, auteur de 8 points, 3 rebonds et 2 passes en 17 minutes.
L’Europe avant la NBA
L’Euro polonais a prouvé que Macvan avait le bagage technique pour devenir rapidement un pion essentiel du collectif serbe, et un vrai très bon joueur de basket. Tout sauf une surprise, puisque Milan s’est déjà fait un nom sur la scène européenne, en club. Après avoir appris avec le FMP Zeleznik, il évolue depuis novembre 2007 avec le KK Hemofarm Stada de Vrsac, dans le championnat national et la Ligue Adriatique, où le Partizan a brisé par deux fois ses rêves de titre. À 20 ans, Macvan vient de boucler sa 2e saison en Eurocup. En 2008-09, Vrsac avait surpris tout son monde en atteignant les demi-finales, s’inclinant face à Lietuvos rytas, futur champion. Avec 11,3 points et 4,2 rebonds de moyenne, Macvan était élu meilleur espoir. Cette saison, Vrsac a été sorti dès la première phase, devancé par Valence et Le Mans, le temps pour Macvan de tourner à “seulement” 9,5 points et 3,7 rebonds. Tout sauf une rétrogradation. Car Macvan n’a jamais été aussi régulier. En Ligue Adriatique, où Vrsac a été éliminé en demi-finale par le Partizan, il avait cette année la 2e évaluation, 18,2, devant des pointures comme Aleks Maric, top éval’ de l’Euroleague ! Même constat dans le championnat serbe, où avec 21,3, il était là également sur le podium, 3e, quelques places devant Bo McCalebb. Aujourd’hui, bien que toujours sous contrat avec Vrsac, il est courtisé par bon nombre de places fortes du basket. Le Maccabi lui aurait proposé un salaire annuel de 400.000 dollars pour trois saisons. La prochaine étape pour Milan doit être l’Euroleague, et il semble l’avoir assimilée. Ainsi, en 2009, il retirait son nom de la Draft et ne s’est pas inscrit cette saison. Car si les scouts US le suivent de très près, Macvan, bien que disposant d’une palette technique des plus fournies, n’a pas l’explosivité nécessaire pour évoluer en NBA. Du moins pour l’instant. l
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MILAN MACVAN (VRSAC)
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DU CÔTÉ DE CHEZ • maxi-basket 31
“Je pense que je fais un peu peur. Je ne veux pas, je suis toute gentille ! ”
Du côté de chez…
Emmeline Ndongue Emmeline Ndongue est une remarquable basketteuse - l’un des meilleurs défenseurs intérieurs d’Europe -, pilier de Bourges et des Bleues qui vont disputer dans quelques semaines le Championnat du monde, une jeune femme ouverte qui fait des études de com’ après un DEUG de maths et, en plus, elle est drôle. Propos recueillis par Pascal LEGENDRE, à Bourges • Reportage photos par Jean-François Mollière
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CÔTÉ COUR
Tes origines ?
Aix-en-Provence (2004-06):
Mon père est d’origine camerounaise et ma mère allemande et polonaise. Dans mes cheveux, il y a parfois des petits reflets roux qui rappellent le côté de l’Est ! (elle rigole). Un peu de français aussi par ma grand-mère. Je suis née à Auxerre. Mes parents ont joué au basket, mais sans plus. En revanche, ma tante Rose-Marie Sulewski a joué à Monceau-les-Mines (Nationale 1 devenue LFB). Mon père fait 1,86 m et ma mère 1,72 m.
J’ai dû faire une petite crise d’adolescence à ce momentlà. Disons que j’avais un peu de mal avec Pierre (Vincent, le coach). Je voulais avoir un peu plus de temps de jeu. J’avais eu Sébastien Nivet en espoirs, ça se passait très bien, et il partait entraîner là-bas. Je me suis dit, « pourquoi ne pas tenter l’aventure ? Le niveau est un peu plus faible mais je vais m’aguerrir davantage. » C’est ce qui s’est passé. Sébastien s’est fait virer, Alain Weisz est arrivé, ça s’est très bien passé aussi, on est allé jusqu’en finale de l’EuroCup. Grâce à Alain, j’ai réussi à m’émanciper un peu offensivement, à regarder un peu plus le panier car on comptait davantage sur moi.
Gamine, tu rêvais d’être : Prof de maths depuis l’âge de 10 ans et princesse optionnellement ! Absolument pas basketteuse. Notre instituteur demandait aux plus fortes d’aider les plus faibles, on créait des exercices, j’adorais, et je me suis dit « c’est ça que je veux faire ».
Le centre de formation de Bourges : Très bon souvenir. J’y suis arrivée en 1999, un peu tardivement donc car j’avais 16 ans et étais sur mon année de Terminale. Je me suis bien éclatée en faisant les déplacements avec les pros puisque c’était l’époque où, en espoirs, on jouait aux mêmes endroits. Suivre des études, pour mes parents, c’était la condition pour que je vienne à Bourges. Et ça collait puisqu’il y avait une fac de Sciences. Ce qui est bien au centre de formation de Bourges, c’est que l’on suit vraiment les cours. Ça complique un peu les choses lorsqu’on partait un ou deux jours en déplacement, mais j’étais avec des élèves normaux, et c’était pour moi une vraie éducation scolaire. Avec les entraînements, c’est plus fatigant, mais ça apprend à faire des compromis. Au début, j’avais des problèmes. Je suis allée voir l’entraîneur et il m’a fait sauter des séances pour que je puisse mieux travailler. Je suis allée jusqu’au DEUG de maths en quatre ans alors que j’étais déjà pro. Il n’y avait pas de licence sur Bourges. Je suis partie deux ans à Aix, j’ai voulu la faire sur Marseille, c’était un peu galère au niveau des trajets. Je me suis dit que j’allais prendre des cours par correspondance, c’était impossible. J’ai laissé ça de côté. C’est une vraie frustration. Je pourrais peut-être la faire plus tard, mais les notions mathématiques, ça part vite et il faut s’accrocher pour replonger dedans.
L’été 2006 en WNBA à Los Angeles: J’avais fait deux très bons matches de finale de l’EuroCup (notamment 12 points, 14 rebonds, 4 contres et 3 interceptions au match aller contre Lisa Leslie du Spartak Moscou). C’était l’année des championnats du monde, il n’y avait donc pas beaucoup d’étrangères qui jouaient en WNBA. Visiblement, Lisa Leslie a été impressionnée et elle m’a mis en contact avec le club. Au début, je prenais ça pour de la rigolade. Je lui avais filé mon numéro à la fin du match et je n'en attendais rien. Et en fait, deux jours plus tard, j’ai reçu un coup de fil de la General Manager. Je me suis dit « Ah ! Ce n’est pas une blague. » Lisa Leslie, c’est la star, elle a beaucoup de pouvoir. J’ai pris ça comme un bonus, en me disant qu’une occasion comme ça ne se représenterait peutêtre pas, que je n’avais rien à perdre. J’avais un peu d’appréhension et je suis partie avec mon copain, ce qui m’a aidée. (Elle a joué 17 matches pour 6 minutes de moyenne). C’était des petits bouts et plus ça allait et plus les bouts étaient petits. Je me donnais et je savais que les matches que j’avais faits en finale de l’EuroCup, ce n’était pas moi. Je suis carrément irrégulière, je peux faire des matches à 20 points, mais trois ou quatre dans la saison, pas plus. Je savais que j’allais avoir du mal à remontrer ça sur une saison WNBA, d’autant que le jeu est différent, il faut se créer des trucs tout seul et ça n’est pas trop ma façon de faire, j’aime bien être dans un système. Je me suis dit, « si tu joues, c’est bien, si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave, tu écourteras ton séjour et tu partiras en équipe de France. » J’ai bien profité.
“Ils te filent l’appartement juste à côté de Venice Beach, une voiture, et on jouait au Staples Center, c’était top, j’hallucinais”
Le titre d’EuroLeague en 2001 :
L’un ou l’autre • Jean ou robe Robe • Le Berry ou Hollywood Le Berry • EuroLeague ou WNBA EuroLeague • Chanel ou IKKS IKKS • Boire ou conduire Boire !
J’avais 18 ans et je faisais partie de l’équipe en alternance une fois sur deux avec Yacine Sene (Emmeline est entrée une fois en jeu en EuroLeague) et manque de bol, je ne suis pas partie au Final Four ! Ça m’a un peu agacée. Je suis championne d’Europe sur le papier, je le suis aussi car je me suis entraînée avec les filles, mais je n’ai pas de médaille, je n’ai pas touché le trophée, aussi pour moi, je ne le suis pas. En Ligue, j’étais la 12e joueuse qui rentre quand on a 40 points d’avance ou quand tout le monde à 5 fautes !
La médaille de bronze à l’Euro Espoirs : Je suis rentrée tardivement dans l’univers de l’équipe de France, à 17 ans. J’ai découvert les stages communs, le haut niveau en jeunes, des filles géniales, ça s’est super bien passé. C’était vraiment bien.
La vie aux États-Unis : À Los Angeles, c’était drôlement bien ! Ce qui m’a surpris, c’est qu’il n’y avait pas beaucoup d’entraînements. Ils voulaient sans doute protéger les stars. Et c’est moi qui devais demander de m’entraîner davantage, ce qui de ma part est assez extraordinaire. Mais je ne voulais pas arriver comme une fleur en équipe de France en disant « j’ai joué deux minutes à Los Angeles, faites moi de la place ! » Même avec ces entraînements supplémentaires, j’avais pratiquement tous mes après-midi de libre. J’avais un appartement style Beverly Hills ! Ils te filent l’appartement juste à côté de Venice Beach, une voiture et on jouait au Staples Center, c’était top, j’hallucinais.
Défense, contre, rebond : C’est moi ! J’ai toujours été comme ça. Avec Olivier Hirsch et Sébastien Nivet, c’était très axé sur la défense. On nous demande de faire quelque chose, on le fait et on est contentes de le faire. Si l’entraîneur me dit que j’ai fait mon taf correctement, je suis contente.
DU CÔTÉ DE CHEZ • maxi-basket 33 Un syndicat des joueuses : Il y en aurait besoin mais tout le monde ne s’en rend pas compte. Il faut dire aussi qu’on n’a pas non plus d’énormes problèmes comparés aux mecs où il y en a apparemment davantage qui sont au chômage car il y a beaucoup d’étrangers dans leur championnat. Nous, il y a un maximum de quatre étrangères par équipe et on ne peut pas changer de joueuses sur un claquement de doigts. Et puis lorsque les salaires ne tombent pas le 5 du mois, mais le 10 ou le 15, les filles se disent que ce n’est pas bien grave, on attend. Alors qu’on s’est aperçu l’année dernière, de mémoire, qu’il n’y avait que deux clubs qui étaient sains, Bourges et Mondeville. Tous les autres étaient dans le rouge, n’avaient pas payé des trucs. Ça n’affole pas les filles. Il y a un peu d’inconscience, et puis pour les joueuses il n’y a pas que le basket, beaucoup font des études à côté. Alors que tu ne gagnes pas des millions et lorsque tu n’es pas payée, tu ne peux pas vivre quinze jours de plus sur la paye du mois précédent. J’avais un rôle, il y a deux, trois ans, lorsque les garçons ont voulu ramener les filles à leur cause. Le problème, c’est que personne ne s’en occupe réellement, passe dans les clubs. On monte une réunion chaque année à l’Open mais finalement après, ça tombe à chaque fois à l’eau. Perso, je ne suis plus syndiquée au SNB.
La défaite en finale du championnat face à Tarbes : Ce n’est pas la fin du monde. La finale retour me reste un peu en travers de la gorge. On n’a pas mal joué mais on a manqué d’adresse, un truc de fous. On ne finit même pas à 50 points (54-40). Cela dit, c’est à Bourges que l’on perd la finale. On n’arrive pas à maîtriser. C’est un peu la jeunesse de l’équipe qui fait que. C’était déjà arrivé parfois au cours de l’année. En 2001, il y avait de bonnes joueuses un peu partout en Europe et tout le monde pouvait gagner. Aujourd’hui, elles sont toutes à l’Est ou en Turquie. On peut avoir une ou deux joueuses de ce niveau, pas plus. Au niveau français, il faut renouveler à un moment donné et, à ce moment-là, il y a toujours une ou deux années de transition. On est en plein dedans et quand on a connu le top, c’est difficile de redescendre un peu et de recommencer depuis le début. Mais on ne s’en sort pas trop mal !
“Se retrouver dans dix ou vingt ans, revoir la magnifique finale et les lancers-francs loupés, re-fêter ça, ça serait bien ”
L’action de tes rêves :
Je vais dire un truc débile. Je suis en défense, il reste trois secondes, l’adversaire shoote, je contre, je récupère le ballon, je traverse tout le terrain… allez en cinq secondes… Et là je fais un 360 dunk arrière et on gagne ! Dunker ? Je n’essaye plus. Je >>>
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DU CÔTÉ DE CHEZ • maxi-basket 35 pense que je peux y arriver sans trop de problèmes, mais ça ne m’intéresse pas plus que ça. La vraie action, c’est comme tout le monde, marquer un trois-points sur le buzzer de la gagne. Une fois, contre Barcelone, en poule, Pierre prend un temps-mort. Je devais faire la remise en jeu et Elodie Godin prenait un back pick. On l’a fait nickel, deux-points. Pour moi, participer à l’action qui va faire que l’on va gagner, c’est l’action de mes rêves.
La joueuse que tu paierais pour voir jouer : Cathy Melain. Le retour de Cathy Melain ! C’était la blagounette du jour (elle se marre).
Le pire adversaire : Celui qui sait tout faire, qui n’a pas un “spécial“ particulier. Diana Taurasi. Ce qu’il y a d’écœurant chez elle, c’est que l’on a beau avoir la main sur son visage, elle le mettra quand même. Ah ! si, il y a eu (Jelena) Milovanovic (intérieur de Sopron en 2009) ! C’est mon pire souvenir de défense. Elle nous a mis la misère ! Elle est forte, elle sait tout faire. Peut-être pas le jeu posté, mais en numéro 4, elle va partir en dribbles, elle shoote à deux ou trois-points avec une facilité déconcertante.
Les Braqueuses : C’était d’autant plus génial qu’on ne s’y attendait pas. Deux ans auparavant, on s’était vautré magistralement en Italie,
on sortait des qualifs, on a eu une préparation ridiculement petite, on avait un groupe tout nouveau avec Cathy (Melain) qui essayait de stabiliser tout ça, et on est monté au fur et à mesure en puissance. On sentait une complémentarité sur et en dehors du terrain. On a fait ça avec insouciance pendant deux semaines, à part le quart de finale contre la Grèce qui était tendu car on savait que si on ne passait pas, on n’avait rien derrière. Quand on bat la Russie en poule, on est comme des folles. « Mais comment a-t-on fait pour les maîtriser comme ça ? » On était au-dessus. C’était inattendu. Il me semble que le nom “Braqueuses“ est venu sur Facebook d’une supportrice qui s’est dit, « les handballeurs sont des experts, et vous des braqueuses » puisqu’on faisait des holdup. On n’est pas forcément toutes amies les unes, les autres, mais on a toutes fait un truc énorme ensemble. Aussi, se retrouver dans dix ou vingt ans, revoir la magnifique finale et les lancers-francs loupés, re-fêter ça, ça serait bien.
Le Mondial en République tchèque : Ça arrive ! On est championnes d’Europe, on va être un peu attendu, mais on reste cette équipe en formation, avec Cathy (Melain) qui a arrêté, Manue (Hermouet) qui ne sera pas là, Pauline (Krawczyk) qui s’est rompu les croisés, il faut ramener du sang frais dans une équipe qui reste jeune. C’est un championnat pour travailler, pour se mettre en place pour le championnat d’Europe suivant, qualificatif pour les Jeux. •
Si tu étais • Un sportif Roger Federer • Un site Internet voyageprivé.com • Un pays Le Canada • Un personnage de fiction Mary Poppins • Un objet Un sex toy !
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CÔTÉ JARDIN
Tes études en communication : J’ai fait un bilan de compétences et c’est ça qui m’a poussée à faire de la com’. De la com’ institutionnelle de crise à l’École Supérieure des Techniques Appliquées à la Communication. Comme je n’aime pas trop parler en public, je me suis dit « on va voir à quoi ça ressemble. » En fait, ça se passe très bien, ça me plaît réellement. J’aime apprendre. Et j’aime être en contact avec des plus jeunes puisqu’ils sortent de BTS, ils ont 20 ans. C’est en un an et ça donne un bachelor. Moi, comme j’ai loupé la moitié des cours, je le fais en deux ans. Ça doit m’amener à un métier de responsable au club, dans une agence, responsable de relations presse.
Facebook :
Avec quatre autres "Braqueuses" à Coubertin lors de l'Open 2009 : Emilie Gomis, Endy Miyem, Cathy Melain et Manue Hermouet.
ce que je mets sur Facebook car n’importe qui peut y avoir accès.
Tes copines dans le basket : Manue Hermouet, Yacine Sene, Cathy Melain, Céline Dumerc, d’autres encore. Yacine en espoir, on a accroché tout de suite. Manue, ça été ma vraie révélation copine. On ne se connaissait pas et on s’est retrouvées en chambre en équipe de France et ça a tout de suite collé. J’adore Manue ! Cap’s et Cathy, ça fait longtemps que l’on se connaît. Ce qui est bien dans ce type de relations, c’est que l’on sait que l’on peut toujours compter sur elles à un moment donné.
Je ne connais personne qui soit parti en disant “Bourges, c’est nul à chier, je n’y remettrai jamais les pieds.”
Certaines comme moi s’y sont mises par la force des choses. Lorsque l’on était en stage, à Paris je crois, on avait organisé un petit jeu qui consistait à prendre des photos des endroits dans l’hôtel et on les balançait sur Facebook. Il fallait deviner entre nous où était l’endroit en question. On est deux ou trois à s’être mis à Facebook à cause de ça. C’est vrai que d’une façon générale, on n'en est adepte. On est des nanas, on a besoin de parler, voilà ! (elle se marre). Parfois, en voyant certaines photos, les gens peuvent se dire « mais vous êtes sportives de haut niveau, vous ? » Pour ma part, j’essaye de faire attention à
Un surnom : Je ne donnerai que mon surnom pour tout le monde : Emm.
Ce qui te fait rire : Beaucoup de choses et surtout les blagues de cul. Tout ce qui est allusion au cul, c’est pour moi.
Tu n’aimerais pas que l’on dise de toi : Que je suis méchante. Mes amis disent « t’es grande, t’es basketteuse, donc t’es méchante ! » Je pense que je fais un peu peur. Je ne veux pas, je suis toute gentille ! (elle rigole). Ma taille, c’était dur quand j’étais plus jeune, être la grande
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DU CÔTÉ DE CHEZ • maxi-basket 37 girafe, c’était pesant. Quand on arrive quelque part, on ne remarque que moi qui suis un peu timide. Maintenant, je m’en tape. Le seul problème que ça me pose, c’est pour m’habiller et mettre des chaussures à mes pieds. Je fais des commandes sur Internet aux États-Unis, en Angleterre, et puis en France sur Taillissime, le site connu par toutes les basketteuses qui font plus de 41 en chaussures. Je fais du 44 !
Un super pouvoir :
train pour revenir. On était resté à Paris le dimanche soir, mais on est toutes revenues à Bourges car on avait un repas avec les partenaires le lundi soir. (L’entretien a eu lieu en mai) Depuis, je ne m’entretiens pas ! Pendant un mois, je ne fais rien. À un moment donné, si je sens que je vais prendre un peu de bide, je ferai peut-être l’effort de tenter 50 abdos dans la journée, et encore ! Je laisse mon corps se reposer tranquillement.
Une journée dans la peau de :
Rendre tout le monde heureux.
D’un chat ! Il ne fait rien de ses journées !
Le plus bel endroit visité : La Corse, et en particulier Roccapina, au sud d’Ajaccio. Il y a une grande plage derrière qui demande trois quarts d’heure de marche, mais c’est… ça vaut le détour.
Ton livre favori : Ton film préféré :
Toi dans 10 ans : Mariée à mon chéri, sûrement à Bourges. J’aurai 37 ans. Donc avec au moins deux enfants, sinon trois. Soit prof de maths si je réussis à reprendre mes études, soit en tant que responsable de la com’ quelque part. Je suis arrivé à Bourges étudiante, je m’y suis fait plein d’amis, ma famille est à Nevers près d’ici. Généralement, les filles qui arrivent à Bourges disent « ça craint ! C’est une ville de vieux. » Ce qui est vrai. « Il n’y a pas grand-chose à faire, peu de magasins. » Elles n’ont pas tort non plus. « La mer et la montagne sont très loin. » Il n’y a pas beaucoup d’avantages d’être à Bourges sinon le basket, mais n’empêche qu’une fois que l’on y est, on y est bien. Le club, les dirigeants, l’ambiance, tout fait qu’on est bien, donc la ville est sympathique. Je ne connais personne qui soit parti en disant « Bourges, c’est nul à chier, je n’y remettrai jamais les pieds. »
Les Françoises, au Printemps de Bourges. Il y avait Émilie Loizeau, Olivia Ruiz, huit chanteuses françaises en tout. C’était très sympathique. Et puis M. Ça déchire ! À Bourges, il y a la cathédrale, l’équipe de basket et le Printemps. La ville vit pendant une semaine autour de ça, c’est génial. C’est en avril, généralement à la fin de la saison régulière. Si on joue à domicile, on peut y aller.
• Palmarès : Championne d’Europe’09, EuroLeague’01, Finaliste EuroCup’06, Bronze Euro Espoirs’02, championne de France’08, 09. • Équipe de France : 127 sélections Euro’03, 05, 07 et 09. Championnat du monde’06.
Le rugby, j’aime bien l’esprit, et le judo, sans en avoir jamais fait.
Le mien ! Sinon, l’autre plus beau mec du monde, c’est Johnny Depp. Il est peut-être petit mais il a un charme fou.
Ton pire défaut : Ça s’arrange avec le temps mais je pense que je suis susceptible.
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• Clubs : Bourges’99-04, Aix-en-Provence’04-06, Los Angeles Sparks’06, Bourges’06-10.
Ton sport préféré après le basket :
Le plus beau mec du monde :
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• Taille : 1,90 m.
Ton dernier concert :
Monsieur Obama, Homère pour savoir comment lui est venu l’idée de l’Iliade et l’Odyssée, et Nicolas Sarkozy pour qu’il m’explique comment ils font pour qu’il y ait un déficit aussi important en France.
Une magnifique robe et un costume pour mon chéri pour un mariage, et j’ai payé ma tournée quand on a gagné la Coupe de France. Le vrai dernier achat, c’est le billet de
Née le 25 avril 1983 à Auxerre.
Un clin d’œil à Manue Hermouet : Coup de Foudre à Notting Hill, Dirty Dancing et Love Actually. Tous les films un peu à l’eau de rose.
Trois personnes avec qui dîner :
Tes trois derniers achats :
Repères
La 25e Heure.
Ce dont tu as peur : Finir seule.
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1. Un chat 2. Johnny Depp 3. Mary Poppins 4. Roccapina en Corse 5. Les Françoises, au Printemps de Bourges 6. Barack Obama 7. IKKS 8. Love Actually
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Photos : D.R.
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arrivé à l’ASVEL en benjamin, Il a grimpé toutes les catégories et vient de signer son premier contrat pro
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PAUL LACOMBE (ASVEL)
NAISSANCE D’UN PRO
DOMINANT EN ESPOIR ET PROMETTEUR LORS DE SES QUELQUES PASSAGES CHEZ LES PROS, PAUL LACOMBE (1,94 M, 20 ANS) VA CHANGER DÉFINITIVEMENT DE CATÉGORIE À LA RENTRÉE. VINCENT COLLET CROIT FORT EN SON PROTÉGÉ. LES AXES DE TRAVAIL SONT BIEN DÉFINIS POUR EN FAIRE UN VRAI JOUEUR DE PRO A. Par Antoine LESSARD
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VP du Trophée du Futur. La distinction n’est pas neutre, à en juger le palmarès entre 2006 et 2009 : Solo Diabaté, Jérémy Leloup, Thomas Heurtel et Bangaly Fofana. Paul Lacombe a reçu cette distinction à Poitiers, deux jours après avoir été sélectionné dans le meilleur cinq espoir de la saison. Avec 16,0 pts, 7,7 rbds, 7,0 pds, 5,0 ints et 5,7 bps sur le tournoi, le numéro 6 des Verts a noirci les colonnes statistiques. Sa caractéristique première selon Vincent Collet. « Il a beaucoup d’activité et, pour l’instant, ça se traduit avec des choses positives et d’autres négatives. » « Je suis capable de tout faire sur un terrain… mais aussi de perdre beaucoup de ballons », acquiesce le joueur. Un péché mignon pas vraiment handicapant chez les espoirs mais que Lacombe devra gommer pour passer le cap au niveau supérieur. « Il devra épurer son jeu chez les pros », ajoute son coach. Le natif de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise, est arrivé à l’ASVEL en benjamins. Il a grimpé toutes les catégories et vient tout juste de signer son premier contrat pro. Sa remarquable saison espoir (19,2 d’éval.), ses bons passages en Pro A ont convaincu Vincent Collet et son staff quant au potentiel de ce produit maison. Après le départ de Bobby Dixon, le temps de jeu de Lacombe a explosé. Une douzaine de minutes en moyenne à partir de la Semaine des As avec quatre sorties à plus de vingt minutes. Des responsabilités inespérées en début de championnat lorsqu’il était… quatrième meneur des Verts derrière le trio Dixon, Jeanneau, Parker. « La situation a été un peu compliquée », reconnaît Paul. « Vu les débuts de l’équipe pro, j’ai été relégué en 13e position. Je ne faisais même plus partie du banc » (26 minutes au total en 7 matches sur la phase aller, NDLR). « Mais je n’ai jamais baissé les bras et j’ai continué à bosser avec Vincent Collet. Quand ils ont fait le choix de couper Bobby Dixon, du jour au lendemain, j’ai dû prendre de nouvelles responsabilités. » « Il a saisi sa chance », note Collet. « Il a fait quelques matches vraiment intéressants avec une vraie contribution. Le temps de
jeu dont il a bénéficié, c’est de l’expérience emmagasinée pour l’année prochaine. »
Meneur ou arrière ?
Le projet jeune entrepris par l’ASVEL – un banc de 21 ans de moyenne d’âge – lui ouvrira des opportunités à l’arrière. À quel poste ? « En back-up du meneur (Clifford Hammonds) avec Léo Westermann et éventuellement sur le poste 2 », précise Collet. « C’est un vrai combo, un 2 qui peut jouer 1 mais il va falloir qu’il progresse dans la conduite de balle, parce que son dribble est vraiment trop haut pour l’instant et il faut qu’il apprenne le métier. Dans sa formation de joueur, c’est bien qu’il évolue sur les deux postes. » Cette polyvalence sur les deux postes arrière sera précieuse dans sa future carrière. « Dans le basket international, aujourd’hui, les numéros 2 doivent savoir faire la plupart des choses réalisées par les meneurs », comme le fait remarquer le sélectionneur national Revers de la médaille, Paul Lacombe ne possède ni les spécificités du meneur gestionnaire, ni celle de l’arrière shooteur. Il lui faudra, d’une manière ou d’une autre, corriger cette lacune au niveau du tir extérieur. Lors du dernier Mondial U19 en NouvelleZélande, Richard Billant nous indiquait qu’il lui manquait de l’adresse extérieure pour franchir un cap. On observera attentivement, lors de l’Euro Espoir, si des progrès ont été accomplis cette saison. « C’est indispensable qu’il continue à travailler son tir extérieur parce que c’est ce qui va lui permettre de faire tout le reste », abonde Collet. « Autrement, il sera ciblé et mis en difficulté. » Paul Lacombe, tout juste 20 ans, n’est pas un produit fini. Mais sa bonne lecture, son altruisme, son sens du jeu sont déjà de sérieux gages quant à son avenir chez les pros. Le profil de l’ASVEL 2010-11 va favoriser son épanouissement. Il en est persuadé. « Derrière un meneur et un arrière très forts, cela va me permettre de progresser encore à l’entraînement. Et des joueurs comme Léo Westermann me pousseront à aller encore plus haut. » Décrit comme sérieux, travailleur et optimiste par son coach, Paul est dans la bonne attitude pour franchir les paliers. Sa carrière dans la maison verte ne fait que commencer. l
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LES TROIS-POINTS À 6,75 M
RÉVOLUTION OU ÉVOLUTION ? À compter du premier octobre 2010, la ligne à trois-points – jusque-là située à 6,25 m du cercle depuis son apparition dans le basket FIBA – sera reculée à 6,75 m. Quels seront les effets de cette mesure sur l’adresse longue distance ? Quelles conséquences sur le jeu ce recul risque-t-il d’entraîner ? Quelques pistes de réflexion quant au basket de demain.
Hervé Bellenger / IS
Par Florent de LAMBERTERIE
La ligne à TROIS-points • maxi-basket 41
Un terrain comme vous ne le verrez plus jamais...
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«
Mais que diable me chantez-vous là !», dirait probablement ce bon pasteur Naismith. Lorsque, à la fin du 19e siècle, l’inventeur du basket eut cette idée géniale d’envoyer un ballon dans un arceau, il n’imaginait certainement pas qu’un jour, une ligne en demicercle figurerait sur son beau terrain, ni même qu’un tir réussi puisse valoir trois points. Mais depuis l’époque du gymnase de Springfield jusqu’à aujourd’hui, le basket a bien changé et en 2010, il s’apprête une fois encore à faire sa mue. La ligne des trois-points va donc reculer de 50 cm et ce changement semble aller dans le sens de l’histoire. « Ces modifications historiques des règles de jeu vont dans la direction d’une unification et d’une évolution vers un règlement mondial unique », indiquait la FIBA en avril 2008, date à laquelle le recul de la ligne a été décidé lors du Congrès de Pékin. Au même titre que le passage à 24 secondes, l’adoption du format quart-temps il y a maintenant dix ans, le recul de la ligne ainsi que les autres mesures appliquées à compter de la prochaine rentrée (voir par ailleurs) traduisent une volonté de rapprocher le basket international de ce qui se pratique en NBA. Sans pour autant s’étalonner totalement sur la grande ligue d’outre-Atlantique, où la ligne est située à 7,23 m, la FIBA a donc adopté une distance intermédiaire de 6,75 m qui n’est pas sans rappeler la mesure appliquée lors des fameux McDonald’s Open qui opposaient les meilleures équipes FIBA à leurs homologues NBA. Le nouveau décor est donc planté mais la transition entre l’ancienne et la nouvelle ligne doit se faire en douceur. Consciente des probables bouleversements que le recul risque d’entraîner, la FIBA s’est voulue prudente et, dans un premier temps, seuls les basketteurs d’élite shooteront à 6,75 m dès la saison prochaine (Pro A, Pro B, N1 chez les garçons, LFB et D2 chez les filles). Pour les autres divisions, le passage définitif est prévu pour 2012, même si on imagine sans mal que, dans certains villages et playgrounds de France et d’ailleurs, les anciens tracés perdureront encore quelques temps. Quoi qu’il en soit, la nouvelle distance sera déjà effective dans quelques mois alors autant s’intéresser dès à présent aux changements qu’elle risque d’engendrer.
apprécier. Même si, dans les faits, dégainer à 6,75 m du cercle ne devrait pas être totalement une nouveauté. « Dans les concours de tirs que font les joueurs entre eux, ils sont facilement déjà deux pas derrière la ligne actuelle », précise Christian Monschau. « Les joueurs américains sont toujours un petit peu dans l’expectative de recevoir un jour une proposition en NBA, les shooteurs travaillent donc souvent à cette distance. Sans parler des petits jeux où on s’amuse à s’éloigner pour rendre la chose plus difficile. » Pour qui fréquente les parquets de Pro A régulièrement, il n’est pas rare en effet de voir les joueurs s’exercer un, voire deux mètres derrière l’actuelle ligne des 6,25 m. Certains joueurs s’en sont même fait une spécialité, y compris en situation de matches, à l’image du néo-Boulonnais Tony Stanley. « Pour moi, ça ne change rien », se vante Tony en riant. « Quand on fait des jeux avec les coéquipiers ou quand je fais mon shooting personnel, j’aime bien reculer loin derrière la ligne, même à dix ou onze mètres. Je l’ai toujours fait car, plus tu tires de loin, plus c’est naturel. Je ne fais pas attention à l’endroit où je suis ; quand je suis ouvert, je suis ouvert, quelle que soit la ligne. D’ailleurs, quand je suis arrivé en Europe de NCAA (où la ligne était située à 6,02 m, 6,32 m depuis la saison dernière, NDLR), ça ne m’a pas posé de problèmes. J’ai même trouvé ça plus court parce que, quand je sortais de NCAA, j’ai fait pas mal d’essais en NBA avec une ligne à trois-points encore plus loin. Après, c’était facile de shooter à 6,25 m. » Les Américains ne sont d’ailleurs pas les seuls à avoir déjà expérimenté la chose, comme le relate Stephen Brun, Français de nationalité et shooteur de son état. « Depuis l’année dernière, on essaie de reculer d’un ou deux pas à l’entraînement pour commencer à s’habituer et à l’intersaison, j’ai déjà commencé à travailler », nous confie le Nancéien. « Moi, je sais que la distance, je l’ai déjà, même s’il va falloir concrétiser cela en match. » S’il est difficile de se faire une réelle idée de l’impact que ce recul va causer sur l’adresse, on peut tout de même s’inspirer de ce qui s’est fait récemment en NBA. Située à 7,23 m depuis son apparition en 1979, la ligne avait été rapprochée d’un mètre à l’entame de la saison 1994-95, ce qui avait permis au shooteur d’Orlando, Dennis Scott, d’établir un nouveau record de tirs primés réussis sur une saison avec 267 paniers à troispoints inscrits dès l’année suivante. Mais on constatera que ce record a été battu par Ray Allen en 2005-06 (269 paniers marqués), alors même que la ligne des trois-points avait repris sa distance originelle. De quoi penser que les vrais shooteurs règleront toujours la mire quand il s’agira de dégainer de loin. « Je pense que oui », estime pour sa part Christian Monschau. « Mais ceux qui ne sont pas des shooteurs purs, qui ont développé leur shoot jusqu’à commencer à tirer à troispoints, pour eux ça va leur faire bizarre de recommencer ce travail. Je pense surtout aux postes 4, ceux qui ont appris à s’écarter sans être pour autant des Stephen Brun par nature. »
« Une donnée qu’il faut intégrer pour le recrutement. » Christian Monschau
« Les poucentages vont baisser »
« C’est une donnée qu’il faut déjà intégrer pour le recrutement », indique l’entraîneur de Gravelines Christian Monschau, l’un des shooteurs longue distance les plus redoutables de notre championnat à l’époque où le tir à trois-points fut instauré, en 1984. « Il y a beaucoup de joueurs référencés comme shooteur à trois-points en Europe, à voir si le pas de recul va être une gêne. Cinquante centimètres, ce n’est pas neutre, même si ça change surtout pour les shoots en tête de raquette et à 45°. » En effet, le nouveau demi-cercle n’en est pas tout à fait un puisque, sur les côtés, la ligne ne sera distante du panier que de 6,60 m, dimension du terrain oblige. Néanmoins, l’éloignement de la ligne pose une première question, triviale mais réelle : les joueurs seront-ils aussi adroits de très loin qu’ils ne l’étaient de loin ? « 50 cm, c’est beaucoup », jugeait Erman Kunter il y a déjà quelques mois, lorsque l’on abordait avec lui le problème de la future ligne. « On trouvera toujours des positions mais les pourcentages vont baisser, là-dessus il n’y a pas photo. » Le constat semble logique, plus on recule, plus il est difficile de faire mouche, surtout à une nouvelle distance que les joueurs vont devoir
« Les postes 4 shooteurs vont devenir moins importants. » Erman Kunter
Page de droite : le Roannais Dylan Page, meilleur shooteur à trois-points cette saison (54,7%), sera-t-il toujours aussi adroit à 6,75 m ?
Quel avenir pour les postes 4 ?
La question de l’avenir des postes 4 fuyants, capables de s’écarter pour dégainer de loin, est en effet l’une des premières qui vient à l’esprit. Denrée de plus en plus recherchée, très à la mode dans le basket actuel et notamment en France (Salyers, Page, Akpomedah, Sommerville…), ces intérieurs shooteurs seront-ils toujours aussi prépondérants avec ›››
Jean-François Mollière
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une ligne reculée de 50 cm ? Plusieurs écoles s’affrontent sur ce sujet. « C’est une philosophie de jeu actuellement très répandue », reconnaissait Erman Kunter. « Les postes 4 qui peuvent tirer et qui s’écartent sont des joueurs qui sont très importants dans le basket moderne mais moi, je n’aime pas beaucoup cette sorte de jeu, je préfère un jeu sur demiterrain avec des relations intérieurs-extérieurs plutôt que des 4 qui s’écartent tout le temps. Et ce que je vois depuis la fin de l’année dernière, notamment en Euroleague, c’est que ça commence à changer un peu. Dans les gros effectifs, on a de plus en plus d’intérieurs mobiles qui vont vite vers la raquette, avec du drive plus qu’avec du shoot. Je pense qu’avec l’éloignement de la ligne à trois-points, les postes 4 shooteurs vont devenir moins importants, on va plus aller chercher des intérieurs mobiles mais qui jouent dans la raquette. » Pour d’autres en revanche, le recul de la ligne des trois-points ne changera rien à la prépondérance des 4 shooteurs dans le basket. Grand amateur de ces profils, Jean-Denys Choulet ne compte d’ailleurs pas changer de méthode l’année prochaine. « Dans mes systèmes de jeu, c’est le poste le plus important », nous confiait l’entraîneur de Roanne il y a déjà quelques mois. « On ne peut plus se passer de ces joueurs-là aujourd’hui. C’est pas une question de tirs à trois-points, c’est une question de tirs extérieurs, pour étirer la raquette et laisser une situation de un-contre-un au pivot. Même s’il tire et qu’il met dedans, il oblige son défenseur à venir même si ce n’est pas à trois-points. L’important c’est que le joueur qui défend sur le poste 4 ne puisse pas faire d’aide défensive sur le 5. Et puis honnêtement, ils peuvent la
reculer tant qu’ils le veulent la ligne, un joueur comme Marc Salyers, il tire du milieu du terrain ! » Le débat est lancé et difficile de savoir qui a tort et qui a raison. La vérité, comme souvent, risque de se situer au milieu. Si effectivement, on peut considérer que certains 4 référencés shooteurs absorberont rapidement la nouvelle distance, on peut aussi imaginer qu’une surface de jeu plus large grâce à l’éloignement de la ligne va favoriser le retour à deux “vrais” intérieurs. « L’année prochaine, tout le monde va revoir sa philosophie, les intérieurs seront un peu plus importants dans la raquette, dos ou face au panier mais à 4-5 mètres, pas plus », estime Kunter.
« Les shooteuses pures ne connaîtront pas de difficultés. » Anaïs Le Gluher
Le retour du shoot intermédiaire
Tout comme l’instauration de la ligne à trois-points avait permis d’aérer le jeu, son éloignement devrait une fois encore désengorger les raquettes et créer plus d’espaces, favorables aux joueurs de drives et aux un-contre-un. « Ça va ouvrir le jeu », pense Tony Staney. « Quand tu regardes la NBA, tu as plus de un-contre-un parce que tu as plus d’espace. La moyenne de points marqués devrait même augmenter un petit peu. » « La distance entre la ligne et le panier sera plus grande, donc on peut penser qu’il y aura suffisamment d’espace entre la tête de raquette et le poste bas pour pénétrer », abonde dans ce sens Christian Monschau. « Ça peut aussi obliger les gens à travailler le jump shot dans la raquette ou la zone intermédiaire. » Avec l’actuelle ligne à 6,25 m, le jeu est en effet bien souvent stéréotypé, avec une raréfaction des tirs à mi-distance, les paniers étant souvent inscrits à trois-points ou dans la raquette. L’élargissement
La nouvelle ligne à trois-points • En bleu, l’ancienne raquette avec ligne à 6,25 m. • En rouge, la nouvelle raquette avec ligne à 6,75 m.
La ligne à TROIS-points • maxi-basket 61 du terrain, l’agrandissement du périmètre circonscrit entre la ligne des trois-points et la raquette pourrait bien remettre à l’ordre du jour le tir à deux-points extérieur. Une bonne nouvelle pour les spécialistes du shoot off the dribble, ces joueurs capables de tirer à mi-distance en sortie de dribble. « Il existe des joueurs très intéressants sur les shoots intermédiaires », écrivait Sylvain Lautié il y a déjà six mois sur le blog qu’il tient sur basketnews.net. « Ils vont finir beaucoup d’actions entre les trois-points et la raquette et fragiliser les défenses comme, en tennis, on perturbe le double adverse avec des trajectoires de balle situés entre les deux joueurs. Les rotations défensives deviennent alors moins évidentes. » Bref, cette nouvelle ligne ouvre de nombreuses perspectives et les cerveaux des techniciens doivent déjà se transformer en un laboratoire d’idées prêt à trouver de nouvelles tactiques. « La présaison risque d’être vraiment intéressante », salive Christian Monschau.
Et les filles ?
LES AUTRES RÈGLES APPLIQUÉES EN 2010 • Instauration d’un demi-cercle sous le panier dans lequel les fautes offensives ne sont plus sifflées. • Modifications de l’horloge des 24 secondes. Quand une faute est commise sur l’attaquant une fois la ligne médiane franchie, l’horloge n’est plus remise à 24, le nombre de secondes restant étant identique au nombre de secondes affiché à l’horloge au moment de la faute. S’il ne reste que 14 secondes ou moins au moment de la faute, l’horloge est remise à 14. Si la faute est commise avant le franchissement de la ligne médiane, l’horloge est remise à 24 dans tous les cas. • Les fautes commises avant la remise en jeu ne sont plus sifflées comme antisportives que lors des deux dernières minutes. • Lorsqu’il reste moins de trois dixièmes de seconde à l’horloge et qu’une remise en jeu est effectuée, il ne peut plus y avoir contrôle du ballon et tir, seul le “tip” est autorisé. • La raquette n’est plus trapézoïdale mais rectangulaire.
Jean-François Mollière
Si chez les garçons, on s’interroge beaucoup sur cette nouvelle ligne, chez les filles aussi on s’y prépare activement. « Il y a souvent eu des séances de tirs lointains cette saison parce que les joueuses avaient appris que la ligne allait reculer », nous détaille François Gomez, champion de France en LFB avec Tarbes cette année. Le technicien ne s’inquiète d’ailleurs pas outre mesure de ce changement pour le secteur féminin. « Cette année, en demi-finale de coupe de France, contre Mondeville, il y avait déjà les nouveaux tracés, les anciens aussi mais on les voyait beaucoup moins que les nouveaux. On s’est aperçu que les filles utilisaient cette ligne-là et ce n’était pas un problème, elles avaient intégré le truc. Le tir n’est pas un problème de force physique, mais de coordination, d’adresse, d’intention. » Tout comme pour les garçons, les shooteuses pures devraient s’accommoder rapidement de la nouvelle donne. « Les shooteuses pures, comme Marion Laborde dans mon équipe, qui shootent un ou deux mètres derrière la ligne sans problème ne connaîtront pas de difficultés avec la nouvelle ligne », estime la joueuse de Basket Landes, Anaïs Le Gluher, l’une des Françaises les plus assidues derrière l’arc cette saison avec 111 tirs à trois-points tentés pour 40,5% de réussite. « Moi, j’ai vachement bossé pour avoir mon tir à trois-points juste derrière la ligne actuelle, c’est vrai que ça ne m’arrange pas trop qu’elle recule. Ce sera un de mes objectifs l’année prochaine mais ce n’est pas grave, je vais m’entraîner. Il y a déjà eu des évolutions, ça en fait une de plus. » Et ce n’est sans doute pas la dernière. Peu après avoir annoncé que la ligne allait reculer à 6,75 m, le secrétaire général de la FIBA, Patrick Bauman, déclarait que d’ici dix ans, l’arc de cercle devrait être situé à la même distance qu’en NBA. l
Chez les féminines, la ligne recule aussi. L’artilleuse en chef de Tarbes, Pauline Jannault, est prête.
Renseignements et rĂŠservations
05 62 71 69 59 france2010.fiba.com
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Vendredi 16 Juillet RODEZ
TOULOUSE
Japon – Russie 15h Chine – Argentine Turquie – Canada 17h30h Belgique – Mali USA – France 20h30 Espagne - Australie
Samedi 17 Juillet RODEZ
TOULOUSE
Canada – Japon 15h Argentine – Belgique Russie – USA 17h30h Australie – Chine France – Turquie 20h30 Mali – Espagne
Dimanche 18 Juillet RODEZ
TOULOUSE
15h Australie – Argentine USA – Canada Russie – France 17h30h Espagne – Belgique Japon – Turquie 20h30 Chine – Mali
Matches de classement Vendredi 23 juillet
RODEZ 9e - 12e place
12h30-15h00 -17h30-20h30
Samedi 24 juillet
12h30-15h00 -17h30-20h30
Phases finales Toulouse Quarts de finale
Vendredi 23 juillet 12h30-15h00 -17h30-20h30
Toulouse Matches de classement Demi-finales
Samedi 24 juillet
Toulouse Matches de classement Finales
Dimanche 25 juillet
12h30-15h00 17h30-20h30
9h30-12h00 14h30-17h30
Mardi 20 Juillet RODEZ
TOULOUSE
Canada – Russie 15h Mali – Australie Turquie – USA 17h30h Belgique – Chine France – Japon 20h30 Argentine – Espagne
Mercredi 21 Juillet RODEZ
TOULOUSE
Russie – Turquie 15h Australie – Belgique USA – Japon 17h30h Mali – Argentine Canada – France 20h30 Chine – Espagne
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Cholet et Limoges héros de Bercy
Photos Jean-François Mollière
Supersoniques Dans un Palais Omnisports de Paris Bercy très coloré, force est restée à la loi des plus forts en saison régulière. Cholet Basket y a conquis le premier titre de champion de France de sa jeune mais déjà riche Histoire alors que l’Élan BéArnais Pau-Lacq-Orthez s’offrait un trophée supplémentaire, celui de champion de Pro B. En fait, Choletais et Palois sont passés à la vitesse supersonique en seconde mi-temps. Le Mans et Limoges ont été refroidis à la même température, -16.
DU CÔTÉ portfolio DE CHEZ • maxibasketnews 65
Mickaël Gélabale qui fonce et qui déborde Marc Salyers scotché en défense, un parfait résumé d’une finale dont le Français a été élu MVP alors que l’Américain a apposé sa signature à une saison désastreuse.
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Un coup de griffe de l’AmÊricain Marcellus Sommerville dans un Bercy rouge de plaisir.
Photos Jean-François Mollière
Admirez le geste d’Antywane Robinson. Pas étonnant que ça soit efficace, 7/9 dans la soirée.
Photos Jean-François Mollière
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DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 69
Dee Spencer aura tout tenté, mais le MSB n’a cessé de courir au score avant de lâcher définitivement prise dans le 3e quart-temps
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< Teddy Gipson (18 points, 6 passes et 4 rebonds) a confirmé qu’il était bien le MVP de la Pro B. L’Américain de Pau a l’œil du tigre et la passe va fuser. > Un dunk rageur d’Antoine Mendy, symbole d’une équipe paloise assoiffée de victoires.
Photos Hervé Bellenger / IS
DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 71
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Bain de foule, telle une star du rock, pour Antywane Robinson au retour de Cholet Basket à La Meilleraie après le sacre.
DU CÔTÉ DE DOSSIER CHEZ • maxibasketnews • maxi-basket 73
Cholet Basket, champion de France 2010
Les coulisses de l’exploit Cholet Basket a hissé au plafond de la Meilleraie sa première bannière de champion de France après avoir liquéfié Le Mans en finale à Bercy. Récit d’une semaine historique entre deux voisins qui s’apprécient. Par Pascal LEGENDRE, à Cholet, Le Mans et Paris. Reportage photos par Pascal ALLÉE, Hervé BELLENGER et Jean-François MOLLIÈRE
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À gauche : Arnaud Chauviré et Thierry Chevrier se délectent des images de la belle de la demi-finale contre GravelinesDunkerque. Au Mans, la finale du basket doit cohabiter avec les “24 heures“ qui attirent une forte colonie d’Anglais sur le circuit et dans les pubs. À droite : Éric Magnetto, le dir’ com’ du MSB, et ses collaboratrices préparent les T.shirts imprimés pour l’événement.
Vendredi 4 juin Ambiances de gala
Thierry Chevrier, le directeur général de Cholet Basket, et Arnaud Chauviré, qui en est le responsable de la communication, se régalent en revoyant sur un DVD les images de la belle de la demi-finale face à Gravelines. On y voit les joueurs se réunir au milieu du terrain, danser, chanter au micro, puis les supporters et la fanfare venir les rejoindre pour communier longuement. Erman Kunter est porté en triomphe. « J’en ai vu des matches et des matches ici, mais ce que l’on a vécu contre Gravelines est unique. La salle était très colorée. Il y a un grand respect entre les joueurs et le public », s’enthousiasme Chevrier.
Antoine Rigaudeau est marié avec l’arrière-petite-fille de l’un des fondateurs du SCM Le Mans. Au Mans, c’est Zack Wright, phénoménal lors de la série face à Roanne (21,6 pts à 72,2% de réussite à deux-points, 7,0 rbds, 7,0 pds et 3,6 int.) qui est porté sur les épaules des supporters. « C’est la plus belle ambiance que j’ai vue depuis que je suis là », savoure le président Christophe Le Bouille. Mais si, à Cholet, la montée en puissance populaire est franche, au Mans les affluences ne sont pas à la hauteur du rendement de l’équipe : 4.069 spectateurs pour voir Paris, 4.331 pour la demi-finale aller et 5.000 seulement pour la belle.
Peu de joueurs ont porté les deux maillots. Les interpénétrations les plus cocasses sont celles de l’arbitre Pascal Dorizon, 250 matches internationaux à son actif, un Manceau qui s’est installé comme prof de maths à Cholet où il est devenu un temps conseiller municipal. On retiendra aussi qu’Antoine Rigaudeau, la figure légendaire de Cholet Basket, est marié avec Claude, l’arrière-petite-fille de l’un des fondateurs du SCM Le Mans. Les deux clubs s’estiment. Lorsqu’ils ont pris les rênes de CB, le président Patrick Chiron et Thierry Chevrier se sont rendus au Mans avec des responsables municipaux pour étudier le fonctionnement du centre de formation du MSB. En sens inverse, Christophe Le Bouille, qui dit apprécier son homologue choletais, lui a rendu visite à une époque afin de bénéficier de l’expertise du club sur l’Euroleague. Les deux voisins ont toujours des contacts étroits au niveau de la formation et ils s’échauffent généralement plusieurs fois ensemble chaque début de saison. Au bout du compte, les deux clubs de l’Ouest se sont affrontés 45 fois – tout de même – avec un léger avantage aux Manceaux avec 24 victoires. Les deux confrontations directes en playoffs ont tourné à leur avantage. À Cholet, recevoir le voisin est l’un des deux événements privilégiés de l’année avec la venue de Villeurbanne. Après avoir observé une baisse de fréquentation (3.800 spectateurs en 2007), le MSB a joué à guichets fermés à Antarès cette année (6.000 spectateurs) pour le derby… qui était aussi le match décisif pour la première place de la saison régulière. Et même si une fois Nicolas Batum s’est fait insulter par quelques supporters choletais, Cholet vs. Le Mans, ce n’est pas Nancy vs. Strasbourg, ASVEL vs. Roanne, Dijon vs. Chalon et certainement pas Limoges vs. Pau. Erman Kunter sourit quand on évoque l’intensité de ce derby comparé à ce qu’il a vécu à Istanbul. « Quelques fois chez nous, c’est un peu méchant » confirme le coach de CB. « Lorsque j’étais le coach de Galatasaray, j’ai joué une finale contre Fenerbahçe. Premier match avec des supporters. Deuxième à huis clos. Troisième match, normal. Quatrième… encore à huis clos ! »
Dimanche 6
Foot, 24 heures et Festina
Samedi 5
Un vrai-faux derby Le Maine-et-Loire et la Sarthe sont voisins et appartiennent tous les deux aux Pays de la Loire. Le temps d’autoroute entre Cholet et Le Mans est d’une heure quarante minutes. Faut-il pour autant parler de derby ? Il n’y a pas de rivalité entre les deux villes et si peu d’histoires communes entre les deux clubs. Lorsque le 18 juin 1975, Michel Léger et la section basket de la Jeune France firent sécession pour fonder Cholet Basket, le SCM Le Mans tenait déjà le haut de l’affiche et un premier titre de champion de France tombait dans le panier trois ans plus tard. Et quand CB rejoignait la ligue
“Cette finale est le plus grand événement sportif de l’histoire de la ville de Cholet avec l’affaire Festina.” Jean-Yves Richardon
à sa naissance, il y a vingt-trois ans, Le Mans était emporté par les vagues de la Pro B. Il fallu attendre le 16 octobre 1990 pour que les deux clubs ligériens se retrouvent enfin face à face. Au Mans, les derbies, les vrais, c’était avec Tours et Caen. Et à Cholet, c’était avec Nantes.
Les formalités du pesage des “24 heures“ démarrent Place des Jacobins. Les bolides sont noyés dans la foule. 238.150 spectateurs assisteront une semaine plus tard à la course ; un record d’entrées payantes pour une manifestation sportive en France. “Le Mans“, c’est une marque comme dit le slogan. À un moment de sa vie, chaque Sarthois a été concerné par l’épreuve. Dans les années soixante, Christian Baltzer et ses équipiers du SCM, employés aux Comptoirs Modernes, vendaient des poulets rôtis et de la bière dans un stand du Village. Et ce n’était pas une simple opération caritative comme on les organise aujourd’hui dans le sport professionnel. « On ne se reposait que quatre heures la nuit, c’était dur », se souvient-il. L’avant-veille, la Chorale de Roanne a partagé l’Hôtel des Sittelles à Monfort-le-Gesnois avec les équipes anglaises de Ferrari.
DOSSIER • maxi-basket 75
John Linehan
“Kobe Bryant m’a fait un super compliment” John Linehan va se marier cet été avec une Parisienne avec qui il a déjà un enfant, et il compte bien demander ensuite la nationalité française. En attendant, il répond à nos questions 100% défense.
La finale de basket n’est pas pour autant étouffée par les “24 heures“. Elle a droit dans Le Maine Libre à quatre colonnes du mardi au jeudi, à une page le vendredi et le samedi et à deux le dimanche et le lundi, contre le double à la course. C’est davantage le club de foot local, le MUC 72, qui absorbe son oxygène. Ouf ! Il est tombé en Ligue 2. « Ce n’est pas encore décidé, mais la pagination va certainement rétrécir », estime le journaliste Raphaël Cailleaux. « En Ligue 1, on faisait quasiment une page de présentation par match. On ne va pas faire autant pour Évian-Thonon-Gaillard que pour Marseille. Ça va égaliser un peu avec le basket. » Jean-Yves Richardon, le patron du Smash à Cholet, est formel : « cette finale est le plus grand événement sportif de l’histoire de la ville de Cholet avec l’affaire Festina (souvenezvous du Tour de France 1998) qui s’est déclarée ici. » Le Courrier de l’Ouest est déjà sur le qui-vive et le mercredi, le quotidien va proposer un mode d’emploi de l’Euroleague, qui va s’avérer visionnaire. Anthony Brulez, journaliste à la station nantaise de France 3, dit se régaler en faisant des sujets mag avec les basketteurs, notamment Sammy Mejia, passionné de musique comme toute sa famille. Il regrette juste ne pas avoir eu les autorisations nécessaires pour effectuer un reportage à Dallas sur Rodrigue Beaubois. La ferveur régionale n’est pas partagée par la presse nationale, donc parisienne. Rien le jour du match dans Le Parisien. Sept lignes dans le JDD. Même pas une page de présentation dans L’Équipe alors que le quotidien sportif confectionne chaque jour un cahier spécial de 20 pages sur la Coupe du monde. Ce n’est pas du sport, c’est du football.
Lundi 7
En direct de l’infirmerie Dee Spencer – un peu – et John Linehan – beaucoup plus – souffrent d’une cheville douloureuse. Le meneur de CB aurait besoin d’un repos complet pour la remettre en parfait état de marche, mais pas question de faire l’impasse sur la finale. Aussi, après chaque séance d’entraînement, “Le Virus“ passe entre les mains du kiné. Plus grave, Kevin Séraphin est très incertain avant de déclarer définitivement forfait. Suite à un choc avec J.K. Edwards, l’Antillais a été touché au genou. Ça ne l’empêchera pas de se présenter à la Draft. Dans les prédictions de DraftExpress, il est le 22e choix, mais seulement au 2e tour (32e choix) pour NBADraft. >>>
Kobe Bryant a dit que tu étais le joueur qui lui a posé le plus de problème défensivement durant sa carrière ?
J’ai joué contre lui en High School avant qu’il entre en NBA. C’était à Philadelphie. Il vient de Lower Merion et moi de Chester. J’ai joué beaucoup de fois contre lui et on jouait aussi dans la même équipe l’été, dans une sorte de All-Star Team. C’est un grand compliment qu’il déclare ça car c’est le meilleur joueur du monde.
Combien de trophées de meilleur défenseur as-tu reçus ?
Trois en France, un en Estonie, quatre à l’université, et une fois le trophée de meilleur défenseur pour tous les États-Unis (National Defensive Player of the Year en 2002). J’ai eu le record pour le plus grand nombre d’interceptions dans l’histoire de la NCAA (385 steals en 122 matches). J’ai eu beaucoup de trophées pour la défense.
Quel est ton secret en défense ? Les qualités athlétiques, la technique, la tête ou la rage ?
Le plus important, c’est le cœur ! Il faut être dur dans la tête. Et tu dois mettre ton adversaire où tu veux qu’il soit.
Il existe une équipe où tu n’as pas eu de trophées de défenseur, c’est aux Harlem GlobeTrotters ?
(Il se marre) C’était juste une super expérience, une situation intermédiaire de sept mois après les ligues mineures (CBA et NBDL) et avant que j’arrive en France.
Quel est le défenseur en France qui te pose problèmes ? Il y en a beaucoup. Marc-Antoine Pellin, et le jeune de Paris (Andrew Albicy).
Ce sont des joueurs de ta taille ? Oui, ils ont la vitesse comme moi…
Alors, Shawnta Rogers, c’est un problème ?
Pas vraiment car il est différent de moi. Je défends tout terrain alors que lui, il est surtout bon intercepteur, dans les couloirs de passe.
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maxi-basket
Foudroyé par une hernie discale lors du match 1 contre Roanne, Antoine Diot suit sagement les séances d’entraînement du MSB du banc de touche. Christophe Le Bouille révèle qu’il est en relation étroite avec le père de son meneur, et qu’il a été surpris de voir son nom dans la pré-liste donnée par Vincent Collet pour le championnat du monde. « Il est en arrêt maladie pour deux mois minimum, soit jusqu’au 18 juillet. J’espère que le staff de l’équipe de
“On a dépassé à l’époque les 8.000 spectateurs à La Meilleraie.”
Michel Léger.
France, et plus sûrement Antoine, seront raisonnables et qu’il ne partira pas alors en stage pour deux entraînements intensifs par jour. Ça serait le meilleur moyen de flinguer son dos. L’année prochaine, Antoine sera mon premier meneur et je le vivrais assez mal. » Antoine Diot a consulté un spécialiste et il semblerait que son dos soit tout spécialement fragile. « À son âge, c’est un peu surprenant, raison de plus pour être prudent. » Le MSB n’est pas un club NBA et n’a pas les moyens de s’opposer à la sélection éventuelle de son joueur, mais le président est un peu sur la défensive. « Si on me demande mon avis, c’est clair, c’est non ! »
Mardi 8
Visite dans les Mauges
À gauche : Patrick Chiron et Michel Léger. Le premier a donné au second ce titre de champion de France dont il rêvait depuis trentecinq ans quand il a fondé Cholet Basket. À droite : J.D. Jackson et Erman Kunter. À sa mine, on voit qui est le vainqueur.
Les Mauges. Quelques terres situées au bas de l’Anjou. Au début du XXe siècle, chaque paroisse avait son curé, et son curé son vicaire, qui avait la charge d’organiser dans le village les loisirs, les sports, la musique. Ce sont eux qui ont introduit le jeu de basket-ball qu’ils avaient appris à aimer au séminaire dans les années trente. Comme dans les Landes, le basket est devenu la religion des Mauges. Des églises de la balle orange se sont dressées dans des villages de 2 à 3.000 habitants, à La Jubaudière, Trémentines, Bégrolles, Jallais, La Séguinière, qui pouvaient avoir chacun jusqu’à 15 ou 20 équipes. Eugène Pelé, un ancien joueur de la Jeune France de Cholet, racontait que, jusqu’en 1948, il fallait être catholique pratiquant pour avoir le droit de jouer. « Chacun devait aller à la messe et même aux vêpres. Et aucune rencontre n’avait lieu pendant les vêpres. Quelques prêtres jouaient, en relevant leur soutane jusqu’aux genoux… » Quant à Léon Durand, il avait retrouvé des faire-parts de décès datés de 1959, et adressés anonymement aux joueurs de Bégrolles après une défaite contre Trémentines ! De la folie furieuse avec des bars longs comme une plage vendéenne où l’on sert toujours du pinard à volonté. Celui de la Meilleraie en est une étonnante illustration. Élevé dans un village agricole de 350 habitants du Saumurois, Thierry Chevrier est l’archétype du joueur de la région. Il
a appris à shooter artisanalement avec un cageot, puis un cercle de barrique, avant d’enfiler les paniers à Cholet Basket que Michel Léger venait de créer. Chevrier a réussit l’exploit unique dans les annales françaises de franchir en douze ans avec son club toutes les étapes, une par une, de l’Excellence Départementale à la 1ère division et la Coupe d’Europe. « J’ai commencé par deux entraînements par semaine pour finir à deux fois par jour, sans jamais passer pro, donc en étant comptable puis éducateur sportif. » « Dans les premiers temps de Cholet Basket ; on se faisait tirer dessus. J’ai vu des joueurs de chez nous prendre des coups de pied au cul. Physiquement ! », se rappelle Michel Léger. Un personnage ce Michel Léger, le Pierre Seillant de l’Anjou, qui faisait tous les déplacements avec ses joueurs. « L’appel d’offres pour construire La Meilleraie a été passée au conseil municipal début juillet et le 19 septembre, on jouait dedans. Les travaux avaient été dirigés par le vice-président Yves Oger qui avait réalisé des prouesses extraordinaires. Quand j’ai créé le club », ajoute-t-il, « j’ai pensé qu’un jour, on serait champion de France. Et, pour moi, ce titre ne serait pas une fin en soi mais le moyen d’asseoir notre notoriété. » Aujourd’hui, le basket ne déchaîne plus tout à fait les mêmes passions, la même démesure, et Cholet Basket n’est plus jalousé. Au contraire, il est devenu rassembleur. Il y a 22 ans déjà, CB, à peine arrivé dans l’élite, avait livré sa première finale de playoffs, prenant par surprise Orthez et tous les cadors pour avoir le droit de jouer – et de perdre en deux manches sèches – le Limoges CSP, une machine infernale qui explosait systématiquement au visage de ses adversaires. Le match retour à La Meilleraie – avec Jim Bilba sur le terrain, Thierry Chevrier sur le banc et le petit Aymeric Jeanneau, 9 ans, dans les marches –, avait été suivi sur Antenne 2 par 2 millions de téléspectateurs, soit 25% de parts de marché. C’était le 24e match de basket de la chaîne sur la saison. C’est si loin tout ça. « J’ai toutes les analyses match par match. On a dépassé à l’époque les 8.000 spectateurs à La Meilleraie », se souvient Michel Léger. « On faisait rentrer les gens trois par trois et on les mettait dans les escaliers que l’on numérotait. Ne bougez plus ! Les pompiers étaient de bons amis et je leur disais, surtout tu ne viens pas au match en uniforme ! Et il y avait 2.000 autres personnes pour regarder le match en vidéo dans la salle d’à côté. » À La Meilleraie, Michel Léger est invariablement assis à côté de Patrick Chiron. « Louis-Marie Pasquier, Jean-Michel Lambert et Patrick Chiron, mes trois successeurs, je les avais déjà tous les trois à mon conseil d’administration à l’époque. Cholet Basket n’a pas été bâti sur du sable ! »
Mercredi 9
Une si longue attente Antarès est plantée à l’intérieur du circuit des “24 heures“, à l’entrée de la légendaire ligne droite des Hunaudières. À l’intérieur de la salle, on entend le grognement des bolides qui font les séances d’essai. Les playoffs à la française n’ont ni queue ni tête avec neuf jours entre la belle des demi-finales et la finale à Bercy, et même treize pour Limoges qui s’est qualifié en deux manches pour celle de Pro B. « C’est malheureusement toujours comme ça dans notre championnat », regrette J.D. Jackson, coach du MSB. « Les autres enchaînent les matches tous les deux ou trois jours jusqu’à ce qu’il y ait un champion. » En France, ce sont des playoffs Canada Dry. Elles en ont l’apparence mais ni le goût, ni la substance. « On fait beaucoup d’exercices physiques, on met beaucoup d’intensité, d’engagement, mais on ne peut pas garder ce rythme pendant dix jours. Il faut re-couper, puis reprendre. Mais à Bercy, d’office la motivation sera là. » Même son de cloche du côté d'Erman Kunter. « C’est trop ! On aurait pu facilement commencer une série mercredi,
DOSSIER • maxi-basket 77 puis jouer vendredi et dimanche. Encore un an avant que la formule change ! » Et le coach turc de développer son concept : « Il y a des semaines où il n’y a ni coupes d’Europe ni Coupe de France, aussi on pourrait facilement jouer à 18 équipes, ou alors avoir des séries de playoffs jusqu’au bout avec, à chaque fois, deux victoires. Minimum. » « On a fait quinze heures de bus en 48h pour aller à Gravelines, aussi on a donné deux jours de repos », confie Kunter. « On a recommencé lundi et aujourd’hui, on monte un peu en régime. On a un jour d’avance. » J.D. Jackson va assister aux essais des “24 heures“ ce mercredi et ça lui suffit. « J’ai toujours envie de rater la course car ça veut dire que l’on fait un grand parcours en playoffs. J’espère pouvoir revenir dimanche avec un grand sourire et peut-être fêter ça en même temps que ceux qui auront gagné la course. »
Jeudi 10
Un gourou ?
John David Jackson, international canadien naturalisé français, est arrivé d’Antibes au Mans en 1999. Sept ans de présence comme joueur, deux ans comme deuxième assistant de Vincent Collet comme bénévole pour suivre sa formation d’entraîneur, et deux ans de coaching avec à la clé une Semaine des As, une Coupe de France, un Last 16 d’Eurocup, une finale de playoffs. Sa réussite ne lui a pas fait que des amis dans un milieu de coaches où les sourires de façade cachent parfois des poignards dans le dos. Christophe Le Bouille, lui, est un inconditionnel du natif de Burnaby, dans la Colombie Britannique. Ça tombe bien, c’est son président, et après l’avoir soutenu lorsqu’il y avait des avis de tempête durant l’hiver 2008, il a prolongé son contrat jusqu’en juin 2014. Le maillot de J.D. est suspendu au plafond d’Antarès et surtout, son numéro 14 a été retiré de la circulation. « Et il ne sera plus jamais attribué, du moins tant que je serai là », certifie le président. Un immense honneur car personne d’autres n’a été intronisé alors que le Livre d’Or du SCM/MSB regorge de joueurs de légende, Christian Baltzer, Lloyd King, Éric Beugnot, Hervé Dubuisson, ou encore Nicolas Batum dont le maillot dédicacé des Blazers est encadré dans le bureau de Christophe Le Bouille. « Si on le faisait avec tous les joueurs qui le méritent, on remplirait la salle ! Pourquoi pas. » À Cholet Basket, on n’a pas regardé à la dépense d’espaces.
Antoine Rigaudeau et Jim Bilba ont leurs maillots suspendus. Mais des bannières célèbrent aussi les exploits de Graylin Warner, Mickaël Gélabale, Rodrigue Beaubois et Nando De Colo. Une différence notable : CB est l’utilisateur permanent
“Les mots, les constats comme ça sont faits pour être regrettés, mais s’il y arrive, on dira que c’est un gourou.” J.D. Jackson à propos d'Erman Kunter de La Meilleraie, le MSB doit remiser ses trophées après chaque match pour laisser la place au spectacle suivant. Erman Kunter est reconnaissable à sa voix chaude et nicotinée. Cet homme, qui a passé 153 points à lui seul dans un match du championnat turc, possède un charisme évident, une faculté d’analyse rarement démentie, une connaissance de l’actualité internationale hors du commun – il nous annonce 20% de baisse dans les budgets du Pana et d’Olympiakos – et un sens de la formule tout particulièrement remarquable pour un étranger même francophile. « Si nous battons Gravelines ce soir, nous serons champions », a-t-il annoncé à Jacques Monclar qui l’a répété quelques minutes plus tard au micro de Sport +. Autant il est très (trop) impulsif sur le banc, autant J.D. Jackson est toujours placide lors des interviews. « Les mots, les constats comme ça sont faits pour être regrettés, mais s’il y arrive, on dira que c’est un gourou. On a entendu ! Je crois qu’il a dit ça pour instaurer un climat de confiance au sein de son équipe. Mais je ne crois pas qu’il va dire aujourd’hui, « c’est fait, c’est une formalité, on est champion ! » Nous non plus, nous n’allons pas à Bercy pour perdre. Pas de pronostic, mais on est plus que confiants. » Dans son bureau où sont accrochées trois cartes, l’une de la France, une deuxième de l’Europe et une autre des ÉtatsUnis, Erman a un sourire large comme ça. « Tu peux demander à Jacques » dit-il. « Lorsqu’on a joué à Paris Levallois (25e journée), alors que Le Mans avait deux victoires de plus, je lui ai dit que si on gagnait ce soir, on terminerait premier de la saison régulière. C’est ce qu’on a fait. » Un gourou, peut-être bien alors.
Vendredi 11
Stable, en hausse Un brin provoc’ Erman Kunter, mais qui sait aussi louanger quand il le faut. « Le Mans, c’est l’un des clubs les mieux organisés de France », assure-t-il. « Ils sont toujours là, en haut. Ils font du bon boulot, l’équipe, le staff technique, les dirigeants. Il faut respecter ça. » Il ajoute aussitôt : « Depuis trois, quatre ans, l’équipe et le club qui sont en train de monter, c’est Cholet. »
Samedi 12, 13h57 Let’s go !
Erman Kunter voulait monter à la capitale en bus. Cinq heures d’autoroute, en passant par Le Mans. Il en a discuté avec Thierry Chevrier. Celui-ci lui a expliqué qu’en cas de retard lors d’un match ordinaire, on peut toujours s’arranger avec le club recevant pour obtenir une plage d’entraînement, mais qu’en la circonstance, il n’y aurait pas d’autres créneaux horaires. Le voyage se fera donc en TER jusqu’à Angers puis TGV. Départ à 13h57, arrivée à Montparnasse à 16h15. Un bus viendra chercher la troupe à la sortie. Les Manceaux ont rendez-vous au Gué-Bernisson à 14h pour une séance d’entraînement prévue à 19h. Ils descendent au Mercure d’Ivry. >>>
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Samedi 12, 15h
C’est le départ de la 78e édition des “24 heures du Mans“. Ils sont trois milliers de Sarthois à se priver de la course. 37 bus ont été loués pour la finale de basket du lendemain. Pour l’essentiel, ils partiront du Leclerc de la Route de Bonnétable, quelques-uns d’entreprises-partenaires mancelles, un autre de chez LDC à Sablé. La qualification assurée, CB a mis en vente ses places directement sur Internet. Le MSB n’a fait démarrer sa location que le mardi, ce afin de privilégier ses abonnés et ses sponsors. 2.500 places ont été réservées auprès d'IDPole, l’agence parisienne qui a la charge d’organiser la finale. Un peu juste ? « Il faut savoir que si elles ne trouvent pas preneurs, les places nous restent sur les bras et que, lors de nos trois déplacements précédents à Bercy (2004, 06 et 09), on a toujours emmené entre 2.200 et 2.300 personnes. Compte tenu de nos assistances décevantes en playoffs, l’engouement est inattendu », explique Arnaud Leproux chargé de la logistique. En tous les cas, tout a été razzié – des gens ont fait la queue quatre heures avant le début de la location –, il y a eu des mécontents, et plus rien de dispo. Le club se fait tailler sur le forum des supporters et Arnaud Leproux ressent ça comme une injustice. Comme ailleurs, les packs (voyage + place + T.shirt de l’événement) sont attractifs car vendus à perte. Les fans les achètent 35 euros alors que le prix de revient est de 52. Le MSB et les collectivités prennent chacun à leur charge la moitié du différentiel. « On va arriver à Bercy pour le 3e ou le 4e quart-temps de la finale de Pro B », prévient Arnaud Leproux. « Ça nous coûterait 300 à 400 euros par bus si on partait plus tôt. Et puis la plupart des gens ne veulent pas être à Bercy à 14h pour un match à 18h15. Il faut faire des choix qui conviennent au plus grand nombre. Ceux qui veulent voir la finale de Pro B peuvent prendre leur voiture. »
Dimanche 13, 14h L’embrasement
« Cette finale, tout le monde l’attend depuis très longtemps. On est tous tendus. La différence avec Le Mans ? C’est comme lorsqu’on veut sortir avec une fille pour la première
François Huard
Un engouement inattendu
fois, c’est différent de quand on en a déjà connu quatre », résume d’un trait humoristique Thierry Chevrier. « Une effervescence comme jamais. Le bar a été envahi dès 8h30 le samedi alors qu’il n’y avait pas de places à vendre. Lundi, il y avait un flux tendu comme à l’époque de la venue du Real et de Caserte. En ville, tout le monde m’en parle et me demande si je serais ouvert pour passer le match sur grand écran. Non, je monte à Paris ! », témoigne Jean-Yves Richardon qui, pour cette occasion, revêtira la panoplie de Clément, son sosie, le chef de la troupe des supporters. Des cars ont été affrétés de Chemillé, Beaupréau, SaintLaurent-de-la-Plaine, d’autres villages encore. Des réservations viennent d’Angers, Nantes, de Bretagne et bien sûr d’Île-de-France. Le vent s’est levé en janvier. À part pour la très anonyme équipe du Havre, chaque match à domicile a rassemblé entre 4.500 et 5.000 personnes. « On a dû faire sept matches à
À gauche : 24 heures dans la vie des deux finalistes. De John Linehan qui se relaxe dans sa chambre à J.D. Jackson lors de sa causerie d’avant-match.
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À droite : Alors que les supporters sympathisent entre eux ou avec de jeunes mariés, les joueurs sont encore à la collation. À 18h15, c’est bien la marée rouge qui fait rugir Bercy.
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guichets fermés, ce qui n’est pas arrivé depuis les toutes premières années, peut-être », précise Chevrier. Il y a plusieurs mois, Erman Kunter disait que la ville était prête à s’embraser si CB jouait le titre. Le Turc est décidément un extralucide. En attendant que le POPB ouvre ses portes, ils sont des centaines de bonshommes rouges dans les jardins de Bercy telles des fraises des bois dans la prairie. Malins, quelquesuns profitent de l’absence des Manceaux pour pactiser avec les supporters limougeauds afin de faire cause commune. Dans l’enceinte, ils sont probablement plus de quatre milliers dont Odette Boyer, 87 ans, qui possède à la Meilleraie la place E9, « jusqu’à ma mort », a-t-elle expliqué à Ouest France. Les grappes humaines toute rouges dépassent en quantité ce que l’on a déjà vu pour du basket français à Bercy. Et question imagination, les Choletais font fort. Déjà, ils brandissent leurs écharpes à bout de bras donnant l’impression d’un kop de foot, la bêtise en moins. Nicolas Brosseau, le président des C’Bulls, a commandé 2.000 bougies scintillantes qui sont allumées au moment où la salle est plongée dans le noir. Impressionnant.
dollars, une somme ridicule. J’ai lu sur un site qu’il était proche de Bilbao. Qu’ils n’oublient pas de m’envoyer le contrat pour que je mette ma petite signature ! » Zack Wright, qui a alterné l’excellent et le médiocre en saison régulière, a laissé ses habits de superman aux vestiaires et c’est John Linehan qui les a dérobés. Au bout de sept minutes, le meneur tatoué jusqu’au cou du MSB commet sa deuxième faute. J.D. Jackson le retire du jeu. Jamais il ne retrouvera tous ses sens, subissant l’incroyable pression de Linehan. Le jeu du Mans sera désintégré. Ainsi, à peine Wright sorti, sur l’action suivante, c’est Dee Spencer qui monte la balle et le Virus la lui pique sans attendre. Un soir de défaite, Vincent Collet avait vu la moutarde lui monter au nez et avait déclaré que le Choletais était “protégé“. Le gentil John avait été peiné de la remarque. Ne faut-il pas simplement reconnaître que l’ancien meneur de Providence est un cas d’espèce dans le basket mondial ?
Dimanche 13, 19h30 Propos d’après-match
“C’est comme lorsqu’on veut sortir avec une fille pour la première fois, c’est différent de quand on en a déjà connu quatre”
Thierry Chevrier
David Trouillard, son homologue des Félins du Mans, reconnaît l’état d’infériorité de ses troupes : « C’est vrai que lorsque nous sommes arrivés, ils étaient déjà sur place et faisaient du bruit. À l’image des joueurs qui étaient tétanisés, on n’a pas senti la présence du public du Mans comme les autres années. C’est vrai aussi que l’envie de leurs joueurs a décuplé leurs encouragements, alors que nous, on a été menés tout le match. » Le club a aussi assuré la diffusion du match sur grands écrans à La Meilleraie. Pour 2 euros, ils sont trois milliers à s’y être pressés.
Dimanche 13, 18h30
Un virus dans le jeu du Mans
À gauche : Toute la tristesse de Dee Spencer, à comparer avec la douce allégresse qui a envahi Mike Gélabale et Marcellus Sommerville. À droite : On retrouve Gélabale et Sommerville – Marc Salyers est encore en retard – en action quelques minutes auparavant.
Zack Wright a donc été le héros de la série face à Roanne. C’en était presque gênant car Jacques Monclar avait vendu la mèche sur Sport + : le MSB est à même de conclure avec Marco Pellin – un ex-Roannais de plus au Mans – afin de l’associer à la prochaine rentrée à Antoine Diot, pépite française qu’il faut encore polir. « Soyons cohérents », avait dit Christophe Le Bouille. « On a Antoine, l’un des meilleurs meneurs européens de sa génération autour duquel on a décidé de construire il y a trois ans et qui arrive gentiment à maturité. » Et de préciser : « Antoine a encore deux ans de contrat sans clause de sortie, sauf la NBA pour 500.000
Mickaël Gélabale est assis à la table de la conférence de presse avec son trophée de MVP à sa gauche. J.D. Jackson est encore debout. Dans un sourire qui ressemble davantage à un rictus, et d’un balayement de la main, il lui balance : « Tu peux repartir si tu veux, tu peux repartir en NBA… » Le Guadeloupéen avoue s’être fait remonter les bretelles par son coach à la mi-temps, tandis que Fabien Causeur est venu le réconforter en lui disant que l’équipe avait besoin de lui. Message reçu 5 sur 5. Mike a été percutant dans le troisième quart-temps où Le Mans a perdu les pédales (8-18). À son goût, il ne mérite d’ailleurs pas le trophée de meilleur joueur
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et lorsque l’annonce au micro a été faite, il a fait mine de tomber à la renverse. « Moi, j’aurais désigné toute l’équipe choletaise car ce que l’on a fait cette année, c’est vraiment formidable. On a joué tout nos matches ensemble et il n’y a jamais eu quelqu’un qui voulait jouer les héros. Je ne le l’ai pas fait, genre j’arrive de la NBA. On s’entraîne dur mais on rigole et ça se voit sur le terrain. » Erman Kunter boit du petit lait et confirme. « J’ai toujours dit que, face à Cholet, les adversaires ne savent pas d’où va venir le danger. » Dans l’édition du mardi de Ouest France, Jean-Denys Choulet enverra un Scud peu confraternel : « Je ne dis pas que J.D. Jackson est mauvais, mais il y a une grande différence de coach et de collectif. Quand on a été champions avec Roanne, deux joueurs aujourd’hui (Spencer et Salyers) étaient au service du collectif. Au Mans, ils ne le sont pas. Ils ne sont pas trop à l’écoute du coach. »
Dimanche 13, 20h30
Le ballon de Baudruche s’est dégonflé Marc Salyers a eu quelques sorties verbales qui, dans un univers ouaté, ont eu l’effet de tremblements de terre. La plus connue est celle accordée à BasketNews : « Me comparer à Page, c’est comme comparer une étoile à une lampe de poche. » Mohammed « I’m the greatest » Ali avait le chic pour mettre K.-O. ses futurs adversaires avec des mots, mais ce n’était pas des vantardises, il passait ensuite aux travaux pratiques avec ses poings. Marc Salyers, lui, a été tout simplement ridicule car, à de rares exceptions, il a été pitoyable sur le parquet. Il disait se réserver pour le money time, il a terminé la finale à 2 d’évaluation et s’est fait contrer par Robinson sur son ultime shoot. « Évidemment, ce n’était pas le Marc Salyers que tout le monde attendait. On a fait avec », dira J.D. Jackson qui jamais durant dix mois n’a taillé ouvertement son joueur. « C’est le mérite de ses coéquipiers d’être restés solidaires alors que ce joueur cadre était à la peine. Bien sûr, on attendait une grande sortie ce soir de Marc pour espérer la victoire. Ça n’a pas été le cas. Je crois que personne n’est dupe par rapport
à sa situation. » Marc Salyers a son maillot suspendu à la Halle AndréVacheresse. C’est son fantôme, étrangement lesté de plusieurs kilos de muscles, qui a passé une saison à Antarès. Plus que son rendement chiffré, c’est son arrogance et sa désinvolture qui ont choqué le peuple tango. « Ce qu’on lui reproche, ce sont son comportement, son envie très moyenne sur le terrain, de le voir rigoler quand il manque un tir ou prendre une défaite avec le sourire », commente David Trouillard, le président des Félins. « On a l’habitude d’offrir tour à tour des cadeaux aux joueurs et neuf sur dix ont été adorables avec nous. On discute longtemps avec eux. Salyers nous a fait comprendre qu’il ne se plaisait pas au Mans, ni avec l’équipe, ni avec les supporters, qu’il préférait le public de Roanne, qu’il y avait une ambiance. Même si c’est vrai, >>>
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DOSSIER • maxi-basket 83 ce ne sont pas des choses qui se disent. Il a eu la chance de tomber sur le public du Mans qui est gentil. » Marc Salyers, vous êtes le maillon faible, au revoir !
Lundi 14
Antywane Robinson et sa caméra Le MSB a fait tourner à Benoît Dujardin et à son équipe de Sport Prod des images de coulisses pour un docu qui, en cas de succès, serait sorti pour immortaliser l’aventure. Christophe Le Bouille avait commandé une trentaine de T-Shirts pour commémorer le titre, il les avait placés sous scellés, et ils devaient sortir comme par enchantement du carton au moment de la cérémonie de remise du trophée et des médailles. Devenus inutiles, il les a fait brûler. C’est tout au contraire Mike Gélabale qui a libéré ses tresses et découpé le filet du POPB. Les joueurs ont tous chanté et dansé. Randal Falker et Antywane Robinson se sont littéralement jetés dans le kop rouge et blanc. Robinson est ensuite allé chercher une caméra dans son sac pour filmer tout ce qui bouge à Bercy. On le reverra tourner pour sa famille et ses amis le lendemain, lors de son entrée sur le parquet de La Meilleraie entre une haie d’honneur. « On reste de toute façon à Paris et c’est le président qui s’occupe de réserver le restau », avait prévenu Thierry
Chevrier. Ce sera le Montecristo sur les Champs-Élysées. Ce lundi, en ville, les services municipaux avaient affiché dès cinq heures du mat’ une quarantaine de messages à la gloire de CB, ainsi qu’une banderole géante sur la façade de la mairie. Sur les bus, défilait le message « Bravo Cholet Basket ! » À son arrivée à la mairie, l’équipe a reçu un vibrant hommage de la part des élus, du personnel et des fans présents : dix minutes d’applaudissements ininterrompus. À La Meilleraie, ce sont trois milliers de Choletais qui attendaient leurs héros. Ils ont dansé sur l’air de bandas du Sud-Ouest, obtenu des autographes à la pelle, tout le monde a pu toucher le lourd trophée, se faire prendre en photo avec, et la première bannière de champion de France a pris toute sa place au plafond du plus célèbre « hangar » de France. Le maire Gilles Bourdouleix a promis 10% de rallonge de la communauté d’agglomération du Choletais « à condition que tous les sponsors fassent de même », et une nouvelle salle à l’horizon 2014-15. Alleluia ! Pour le moment, le club attend la gorge un peu serrée les inspecteurs de l’Euroleague qui doivent vérifier que La Meilleraie correspond bien à leur cahier des charges. Sûr qu’en regardant les multiples bannières au plafond et en se voyant offrir un pt’it coup de rosé d’Anjou au bar, ils en oublieront les quelques imperfections. •
Les Choletais sont les Rois du Monde et font une “troisième mi-temps“ de circonstance sur les Champs-Élysées.
Charles LOMBAHÉ-Kahudi
“Regardez, papa a fait une pré-sélection ! ” Jusque-là inconnu des non spécialistes, le Manceau a été retenu dans la liste des présélectionnés pour le Championnat du monde juste avant de jouer la finale de Pro A face à son club formateur. Est-ce qu’on a le temps de regarder la finale NBA quand on joue celle de Pro A ?
Non. Juste de prendre connaissance du résultat le matin sur Internet avant d’aller à l’entraînement. Impossible de regarder à 3h du matin. D’une façon générale, je m’y intéresse, sans plus.
Ta lettre de convocation en équipe de France, tu l’as encadrée dans ta chambre ?
Je ne l’ai pas encore reçue. Je pense que je vais juste la garder, c’est symbolique. Plus tard, quand je serai vieux, je dirai à mes enfants : « regardez, papa a fait une pré-sélection ! »
Avec qui aimerais-tu partager ta chambre en équipe de France ?
Je dirais Aldo Curti, il est marrant. Je l’ai côtoyé en juniors et en moins de 20.
Quels étaient tes potes à Cholet quand tu étais au centre de formation ?
On était tous potes. J’étais proche de Johan Rathieuville qui a fait une année, Michel Ipouck qui est maintenant sur Angers, Jean-Michel Mipoka, qui a signé à Roanne, Saïd Bendriss avec qui je suis toujours en contact. Et puis aussi Nando (De Colo) et Garry (Florimont), c’était un groupe soudé.
Quel endroit recommandes-tu à Cholet ?
Waouh ! La Place Travot, où tout le monde passe, avec juste à côté un bar, Le Cadran.
Comme Yannick Bokolo, tu es né à Kinshasa, tu n’as pas eu envie de jouer avec la République démocratique du Congo ?
J’y ai pensé un temps, j’ai discuté cette année au cours d’un dîner avec Christian Eyenga de Badalone, qui va en sélection régulièrement, mais rien de plus. Maintenant, plus besoin de réfléchir, je suis avec la France.
Pourquoi ton petit frère Henri ne porte-t-il pas exactement le même nom que toi ?
La Place de la Rep’. Il y a le McDo, le Scarron, un très bon restaurant.
Tout le monde me demande ça ! C’est une coutume africaine de coller le nom de son parrain avec celui de son père. Lombahé, c’est le nom de mon parrain. Mon frère possède un deuxième nom plus compliqué qu’on ne met pas, Kandolo Okonda, alors que moi, c’est resté.
Tu fais de la musculation quatre heures par jour ou c’est naturel ?
Avec ton nouveau statut, tu déménages de ton studio pour un 300 m² ?
Et au Mans ?
J’avais un corps sec mais tracé qui était amené à se développer. À Cholet, j’étais plus fin mais on voyait que ça pouvait s’améliorer. J’ai travaillé, à Cholet, à Évreux. Et après, ça se conserve.
Non, non ! Je suis le même ! Antoine (Diot), Maleye (Ndoye), J.P. (Batista), Dee (Spencer), sont dans le même immeuble. J’habite un peu à l’écart du groupe sur l’Avenue Bollée, dans un appartement tout neuf.
HervĂŠ Bellenger / IS
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DU CÔTÉ DE CHEZ VU PAR • maxibasketnews • maxi-basket 85
“Claude est seul dans le palais. Mike Bauer, qui vient de signer, s’est pété la cuisse.” LA SAISON PALOISE VU PAR FRÉDÉRIC MONCADE
PAROLES DE CAPITAINE
Né, élevé et formé en terre béarnaise, Frédéric Moncade est le capitaine de Pau-Lacq-Orthez depuis deux saisons. Champion de France de Pro B, le Béarnais revient pour nous sur l'année du retour parmi l'élite du club historique palois, et n'oublie rien. L'année catastrophe en Pro A, l'arrivée de Didier Dobbels, la préparation calamiteuse, les débuts difficiles en Pro B jusqu'à la remontée et le titre. C’est l’histoire d’un retour par Fred Moncade. Propos recueillis Thomas FÉLIX
“
Je suis Béarnais. Mon village est limitrophe des Landes mais je suis bien Béarnais. Je suis arrivé au centre de formation de Pau en 1995, j’y ai passé mes plus belles années. J’ai surtout rencontré des mecs formidables qui m’ont inculqué les valeurs du club. Claude Bergeaud, Jacky Commères mais aussi Freddy Hufnagel qui m’a entraîné. C’est aussi la rencontre avec de grands joueurs que je regardais du bout du banc, Laurent Foirest, Antoine Rigaudeau ou encore Freddy Fauthoux. Lorsque je suis arrivé au club, c’était les années de gloire, des années avec des titres. En 98-99, année où j’étais dans l’équipe, j’ai ressenti cette forte identité club, c’était tellement fort que j’ai cru que cela se passerait comme ça dans tous les clubs. Moi, je ne jouais que très peu, je faisais le dixième homme, mais l’ambiance était formidable, avec des mecs en or qui avaient tous une très grande humilité, c’était un bel exemple. Le club pendant ces années-là est au top et moi, je sais que je n’ai pas le niveau. Je suis prêté en Pro B et je vais aller bourlinguer dans la ligue. Cela se passe bien pour moi, je sais que mon poste, meneur organisateur, convient mieux à la Pro B, j’ai appris à m’en contenter. Je suis à Rouen en 2008 et l’on fait une belle année, Pau est au contraire en difficulté depuis quelques temps et Claude Bergeaud, qui vient d’arriver, rentre en contact avec moi assez tôt dans la saison pour que je fasse mon retour à Pau.
« Cette année 2008, le club devait mourir » Quand j’arrive, les conditions sont claires. Il devait y avoir un meneur américain très fort, Thomas Heurtel et moi. J’étais là pour faire le lien entre les jeunes et les Américains. Au final, l’année en Pro A est catastrophique. Les Américains ne sont pas restés, le jeu s’est défait, je suis passé meneur titulaire et c’était dur pour moi. J’ai vraiment vécu une année de cauchemar. L’équipe n’est pas faite pour réussir. Avec le
recul, je pense que, cette année-là, le club devait mourir. L’affaire Skelin avait fait du mal, les joueurs sont tournés vers eux, le collectif n’y est pas et on enchaîne onze défaites de rang. On sait très rapidement que l’on va descendre, même si avec les arrivées de Slaven Rimac, d’Alain Digbeu, on effectue une belle remontée au classement. En fait, on a réussi à redorer l’image du club juste avant la descente. Mais, à l’intersaison, c’est l’expectative la plus totale. Le club ne connaît pas la Pro B, on n’a pas de coach, c’est le flou. Le travail de Didier Gadou et de Claude Bergeaud a été énorme à cette époque. Il est décidé de garder une base, Rimac, Mendy, Raposo, moi. Puis le club enrôle Didier Dobbels et ça, c’est une vrai bonne chose. Un coach qui connaît la Pro B, qui fait les dernières retouches pour avoir une bonne équipe car, l’objectif est très clair, la remontée immédiate. Lors des premiers rassemblements pourtant, tout s’écroule. Mon premier souvenir de ce début de saison, c’est Claude, assis tout seul dans le Palais des Sports qui m’apprend que Mike Bauer, qui venait de signer, s’est pété la cuisse. Il me dit : « Fred, je crois que l’on a vraiment un chat noir dans le club, ce n’est pas possible. » Et là, on enchaîne ! Moi, je me pète aussi. Raposo pareil et Diakité idem. Au bout de trois semaines, on est 15, 9 sur le banc et 6 qui s’entraînent ! Cerise sur le gâteau, on prend 20 points au tournoi de Massy contre Nanterre. Le championnat n’a pas démarré mais on est mal.
« Limoges, c’était le premier match à domicile. On ne devait pas se rater ! » Pourtant, Dobbels va apporter énormément de sérénité avant le début de saison. Il est cool, simple. Un joueur est blessé, pas grave. On décale les entraînements et il nous dit que l’on ne sera pas prêt pour le début de championnat, mais qu’il n’y a pas de raisons de paniquer. On commence donc sans
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Repères Né le 13 novembre 1978, à Malaussanne (64) 1,82 m, meneur • Clubs Pau-Orthez (Pro A) ’95-99, Golbey Épinal (Pro B) ’99-00, Rueil (Pro B) ’00-03, Châlons-en-Champagne (Pro B) ’03-04, Châlons-en-Champagne (Pro A) ’04-05, Bourg-en-Bresse (Pro A) ’05-06, Rouen (Pro B) ’06-08, Pau-Lacq-Orthez (Pro A) ’08-09, Pau-Lacq-Orthez (Pro B) ’09-10 • Palmarès Médaille d’argent au championnat d’Europe junior ‘96 Champion de France de Pro A ’97, 99 Champion de France de Pro B ’04, 10
stress et moi je suis capitaine comme l’année d’avant. Je me charge de définir la Pro B aux autres, d’expliquer ce qu’est cette division et également de leur faire savoir que l’on est en mission. Le premier match à Clermont est symptomatique. On est attendu partout et tout le monde veut nous taper. Ils nous accrochent et, à l’entame du 4e quart, on est à -10. Puis là, tout le monde fait le boulot, on ne stresse pas et on gagne en prolongation, à l’arrache. Ça nous fait du bien parce qu’après c’est Limoges pour notre premier match à domicile et là, on ne devait pas se rater. On a fait toute la préparation en y pensant à ce match. On fini par le gagner mais derrière on perd deux fois. En fait, l’objectif Limoges passé, on s’est relâché mentalement d’où les deux défaites. Lors du cinquième match, à Saint-Vallier, on a la pression. Mais personne au club ne nous en parle et le coach nous donne une grosse confiance. Pourtant, on est encore a -13 dans le 3e quart et là c’est dur. Et puis on revient et on gagne ce match qui nous laisse en vie en quelque sorte, car avec trois défaites en cinq matches, on aurait commencé à sérieusement se poser des questions. On enchaîne douze victoires de rang ensuite. Mais dans cette première série de victoires, ce n’est pas tant le résultat que la manière qui compte. On gagne dans des matches au couteau, en prolongation. Contre Antibes, lors de la neuvième journée, on est à -24 à douze minutes de la fin et on gagne quand même. Ce match nous fait basculer définitivement dans la tête de la division. Surtout, l’état d’esprit est né dans ces victoires douloureuses, on a fait le boulot et, après, on déroule.
« On restera comme l’équipe qui a fait remonter l’Élan. » Ensuite, il y a eu d’abord la démission de Claude Bergeaud. Une surprise pour tout le monde mais je le comprends. Il s’est investi 24h/24h pour le club, il était fatigué. Et puis il est très strict avec certaines valeurs et il n’en pouvait plus de se battre pour les inculquer à tout le monde. Et puis les playoffs sont arrivés très rapidement. On a eu du mal à se motiver pour ces playoffs. On perd notre premier match contre Évreux et on se trouve dos au mur chez eux. Là, il y a deux choses. La première, c’est Didier Dobbels qui nous laisse seuls dans le vestiaire en nous disant : « Voilà les gars, c’est à vous de choisir. Ou vous voulez allez jusqu’au bout ou on s’arrête là et on part en vacances. » Et puis il y a moi. J’explique aux gars qu’avec Rouen, on avait dominé la Pro B et on s’était fait sortir par Besançon au premier tour. J’avais tout d’abord eu la sensation d’avoir réussi ma saison puis, devant mon écran, j’avais suivi la finale de Pro B de Besançon en me disant : « Merde, c’est nous qui devrions faire la fête là-bas avec notre public ! » On s’est remotivé et on tape Évreux. Une belle contre Aix-Maurienne et nous voilà en finale contre Limoges. On ne pouvait plus perdre. Avec Limoges, on retrouve un peu du goût d’antan. Les médias, les supporters, c’est excitant. Lorsque je soulève le trophée, Pro A ou Pro B, ça n’a pas d’importance pour moi, ce n’est juste que du bonheur car j’ai vraiment souffert l’année de la descente. C’est différent d’un titre de Pro A bien entendu mais on restera comme l’équipe qui a fait remonter l’Élan immédiatement en Pro A et pas comme celle qui l’a laissé croupir en Pro B. Maintenant, place à la Pro A. On porte un grand nom sur nos maillots, il faut en être digne mais il faut être humble, car Pau ne retrouvera pas son lustre d’antan tout de suite. Essayons juste de nous montrer à la hauteur de notre histoire. » •
“La première série de victoires, c’est au mental. La deuxième, c’est du basket.”
« 7.200 personnes fêtent la remontée contre Charleville »
Suivant la tradition béarnaise, il faut boire d'un seul trait un bouchon de whisky pur. Capitaine Moncade n'y déroge pas dans le TVG qui ramène la joyeuse troupe à Pau.
est en pleine confiance dans cette deuxième série de victoires, on déroule. La première série de victoires, c’est au mental ; la deuxième, c’est du basket. On est en place collectivement, jeu de passe, pick and roll avec Teddy Gipson, une palette complète, des scores larges, on domine, on est confiant. Pour la montée, on savait que l’on devait gagner à AixMaurienne pour pouvoir offrir une grande fête à nos supporters en gagnant chez nous contre Charleville. Il y avait 7.200 personnes au Palais, on était en mission depuis longtemps, cela a été un grand soulagement d’offrir la remontée devant notre public. De la joie, du soulagement oui, car c’était vital pour l’Élan de revoir la Pro A tout de suite.
Lors des 17e et 18e journées, on a un petit coup d’arrêt. D’abord Nanterre, une équipe contre qui on n’a pas su jouer cette saison. Ils viennent vraiment la chercher cette victoire, avec des gros trois-points de Riley et Corosine. Puis, contre Limoges, là on perd notre seul match en prolongation de la saison. On se fait prendre comme des débutants par l’ambiance, la fin de match sulfureuse à Beaublanc et des tirs venus d’ailleurs. Cette défaite nous fait du mal car Limoges repasse en tête, reprend le point average sur nous (en fait, les deux équipes étaient à égalité au goal-average des deux rencontres, NDLR) . Et en même temps, elle nous donne la rage, ce qui nous permet peut-être de les bouffer sur la fin de saison. Marko Maravic arrive chez nous, et tout de suite stabilise l’équipe dans les rotations. On se remet en route, on ne nous arrêtera plus. On
Un mot, un joueur.
Bertrand Soule
Les champions de France de Pro B vu par leur capitaine Teddy Gipson : « Gentleman » Slaven Rimac : « Tueur » Antoine Mendy : « Incontrôlable » Marko Maravic : « Monsieur » Mike Bauer : « Poli » Georgi Joseph : « Guerrier » Nouha Diakité : « Shaw Marion, mais c’est une spéciale dédicace ! » Fernando Raposo : « Massif » Lamine Sambé : « Kirikou » Jean-Fred Morency : « Beau gosse » Romain Dardaine : « Cheveux » Florian Lescat : « Landais » Tanguy Ramassamy : « Gentil »
DU CÔTÉ DE CHEZ VU PAR • maxibasketnews • maxi-basket 87
Hervé Bellenger / IS
“Le coach nous laisse seul dans le vestiaire. C’est à nous de décider si on veut être champion.”
88
maxi-basket
LES ÉCHOS
Par Antoine LESSARD
Playoffs Pro A et PRO B
NOS MVP
Il existe le MVP de la saison régulière, le MVP de la finale. Maxi-Basket distingue, pour le fun, les MVP des playoffs.
Podium Pro B
Hervé Bellenger / IS
Podium Pro A
Hervé Bellenger / IS
1
Samuel Mejia (Cholet)
• Sa créativité à l’arrière a permis de compenser les pépins des meneurs choletais. En particulier de John Linehan, diminué par une entorse à la cheville. Le Dominicain au jeu old school est passé de 2,8 passes en saison régulière à 4,7 en playoffs. Sa patte extérieure a fait beaucoup de bien à l’équipe sur les parquets de Poitiers (3 sur 4) et surtout à Gravelines (4 sur 7), contribuant à renverser un match bien mal embarqué. En finale, ce touche-à-tout très altruiste a œuvré dans tous les secteurs : 12 points, 6 rebonds, 7 passes, 5 interceptions. Sa cote avait déjà sérieusement enflé à la fin de la saison régulière. Elle a explosé après ces playoffs de feu. SES STATS (sur 7 matches) • 13,3 pts à 43,3%, 41% à 3-pts (12/29), 3,0 rbds, 4,7 pds, 14,2 d’éval en 32 min
2
Zack Wright (Le Mans)
• On a retrouvé Zack Wright, pile atomique montée sur ressorts après la blessure d’Antoine Diot. Le meneur américain est monté en température contre Paris Levallois en quarts et a régné sur la série face à Roanne (25, 36 et 31 d’éval !). Ses deux fautes rapides et le plan défensif choletais ont plombé sa finale. Sans cette contre-performance au plus mauvais moment, on en faisait le MVP des playoffs. SES STATS (sur 6 matches) • 15,5 pts à 53,5%, 7,0 rbds, 5,3 pds, 2,8 ints, 2,7 bps, 21,7 d’éval en 34 min
3
Antywane Robinson (Cholet)
1
Slaven Rimac (Pau-Lacq-Orthez)
• Davantage responsabilisé par Didier Dobbels, le Croate a gonflé toutes ses stats en playoffs. Diabolique aux shoots (56,0% aux tirs, 92,9% aux lancers-francs), toujours juste, l’ancien international (35 ans) a joué comme lors de ses plus belles années sous le maillot à damier. Une finale de rêve (24 points à 64%, 28 d’éval). MVP à Bercy, MVP des playoffs aussi pour ce grand monsieur. SES STATS (sur 7 matches) • 16,0 pts à 56,0%, 2,9 rbds, 2,6 pds, 15,1 d’éval en 30 min
2
John McCord (Limoges)
• Irréprochable, comme toujours. Le seul Limougeaud à trouver grâce aux yeux d’Éric Girard après la finale médiocre du CSP. Une assurance de combativité, d’intensité. Pourrait encore rendre bien des services en Pro A, à 37 ans. SES STATS (sur 5 matches) • 11,8 pts à 60,0%, 6,8 rbds, 3,4 pds, 18,6 d’éval en 28 min.
3
Teddy Gipson (Pau-Lacq-Orthez)
• Robinson a joué un rôle prépondérant en playoffs pour assurer la marque dans les moments difficile – 16 points à Gravelines – et permettre à Randal Falker de souffler quelques minutes en l’absence de back-up. Surtout considéré pour sa belle panoplie d’attaquant, Robinson est un défenseur sous-estimé. Il a largement dominé Marc Salyers en finale et rendu la meilleure évaluation choletaise. Un MVP en puissance à Bercy, comme Gelabale et Mejia.
• La classe au-dessus. Gipson a démarré piano ces playoffs avant de retrouver son vrai visage. Celui du MVP incontesté de la saison. Une influence considérable sur le jeu palois (34 minutes par match), un régal pour les yeux. Insaisissable lors de la 2e mi-temps de la finale. Son pourcentage aux tirs sur l’ensemble des playoffs le prive d’un meilleur classement.
SES STATS (sur 7 matches) • 12,7 pts à 54,9%, 5,2 rbds, 15,5 d’éval en 25 min.
SES STATS (sur 7 matches) • 15,7 pts à 39,6%, 6,3 rbds, 4,4 pds, 15,4 d’éval en 34 min.
Nos mentions
Pape-Philippe Amagou (Roanne), Randal Falker (Cholet), Mickaël Gelabale (Cholet), Uche Nsonwu (Roanne) et Dee Spencer (Le Mans)
Nos mentions
Xavier Corosine (Nanterre), Simon Darnauzan (Aix-Maurienne), Raphaël Desroses (Limoges) et Mykal Riley (Nanterre).
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maxi-basket
LES ÉCHOS AFFLUENCES LNB
UN SEUL ÊTRE VOUS MANQUE Les affluences en Pro A depuis 10 ans (et les taux de remplissage depuis 5 ans) 3.437
3.433
3.387
3.261
3.149
3.371
3.380
3.504
3.565
3.347
2000-01
2001-02
2002-03
2003-04
2004-05
2005-06
2006-07
2007-08
2008-09
2009-10
78%
74%
77%
83%
82%
Hervé Bellenger / IS
B
onne nouvelle : les salles de Pro A sont toujours aussi garnies. 82% de remplissage sur la saison écoulée contre 83% en 2008-09. Mauvaise nouvelle : l’affluence moyenne a dégringolé. Moins 6% précisément, passant de 3.565 à 3.347 spectateurs. Le plus faible total depuis cinq ans (voir ci-dessous). Les causes ? La Ligue Nationale évoque la grippe A, les intempéries, les grèves des transports. On préférera considérer la descente de Pau-Lacq-Orthez comme un facteur évident. L’Élan attirait 5.115 spectateurs par match en 2008-09. Un sacré vide que n’a comblé aucun des deux promus, Poitiers et Paris Levallois, 11e et 15e affluences de l’élite. Le grand retour de l’Élan Béarnais, ainsi que du CSP Limoges, devraient rétablir la situation. Avec respectivement 4.592 et 4.340 spectateurs par match en Pro B, les grands rivaux historiques ont pété les compteurs de l’antichambre. Ces moyennes leur auraient permis de se situer aux 4e et 5e rangs de Pro A cette saison ! Les autres faits notables ? Le public choletais est de retour à la Meilleraie (+20%), la transhumance des supporters rouges à Bercy a confirmé ce regain d’intérêt. Le HTV a réalisé la meilleure moyenne de son histoire (+10%). À l’inverse, l’Élan Chalon a vu son affluence plombée par des résultats loin des attentes (-15%). Les compteurs sont au vert en Pro B (+ 2% en affluence, de 1.780 à 1.813 et + 6% en taux de remplissage). La moyenne est rabaissée à 1.481 sans Pau et Limoges. On peut s’attendre à des lendemains difficiles avec les départs des deux locomotives, remplacées par Dijon et Rouen. l
Le retour de Pau en Pro A va faire du bien aux affluences.
Pro A Clubs
Affluence moyenne Taux de remplissage
Capacité de salle
Pro B Clubs
Affluence moyenne Taux de remplissage
Capacité de salle
Chalon
3.208
78,8%
4.070
Aix-Maurienne
1.498
76,9%
1.735
Cholet
4.280
82,6%
5.181
Antibes
1.019
72,7%
1.401
Dijon
3.629
84,0%
4.328
Bordeaux
1.265
49.2%
2.573
Gravelines-Dunkerque
2.653
87.1%
3.043
Boulazac
3.266
80,0%
4.228
Hyères-Toulon
3.204
93.9%
3.414
Bourg
1.948
85,2%
2.288
Le Havre
2.525
70.2%
3.598
Brest
1.483
65,9%
2.250
Le Mans
4.646
77.4%
6.003
Charleville-Mézières
771
67,1%
1.149
Lyon-Villeurbanne
5.169
93.0%
5.560
Clermont
1.861
41,1%
4.534
Nancy
5.239
86.9%
6.027
Évreux
2.118
62,4%
3.399
Orléans
3.350
93.6%
3.580
Fos
527
37.7%
1.400
Paris Levallois
2.382
66,4%
3.587
Le Portel
1.485
74,3%
2.000
Poitiers
2.665
91,5%
2.910
Lille
1.007
72,6%
1.388
Roanne
2.688
83,9%
3.205
Limoges
4.340
78,7%
5.516
Rouen
1.286
98,5%
1.305
Nanterre
1.154
77,5%
1.490
Strasbourg
4.012
65,9%
6.095
Nantes
1.663
34,0%
4.894
Vichy
2.618
78,4%
3.336
Pau-Lacq-Orthez
4.592
63,8%
7.200
Quimper
1.600
71,3%
2.243
Saint-Vallier
1.040
52%
2.000
maxi-basket 91
Par Antoine LESSARD
l Après les championnats du monde Handibasket organisés à Paris en 2009, la France s’apprête à accueillir le deuxième Mondial de basket de son histoire. Celui des 17 ans et moins féminines, qui aura lieu du 16 au 25 juillet en Midi-Pyrénées – une terre de rugby s’il en est – dans l’Amphithéâtre de Rodez (1.900 places) et au Palais des Sports de Toulouse (4.300). Le comité d’organisation, constitué de la Ligue Midi-Pyrénées et du Stade Rodez Aveyron Basket, table sur 1 million d’euros de budget global. 200 bénévoles s’activeront sur chacun des sites, 15 à 25.000 personnes sont attendues sur les dix jours : « Cette organisation sera l’événement sportif phare de cet été en Midi-Pyrénées », prévient son co-président, Vincent Bonnefous. Il est possible de réserver des places – 8 euros la journée avec 3 matches – sur le site Internet de la compétition : www.france2010.fiba. com (rubrique tickets).
LES BLEUS AU RUCKER l Ils sont forts chez Nike. La marque au swoosh s’est associée à USA Basketball pour mettre sur pied un événement sans précédent (n’ayons pas peur des mots) : le World Basketball Festival. Du 12 au 15 août, New York vibrera plus que jamais au rythme du basket. L’équipe américaine sera présentée le 12 sur un terrain aménagé en plein coeur des buildings de Times Square à Manhattan (photo ci-dessous) avant un concert surprise. Le lendemain, direction Harlem et le célèbre Rucker Park (photo ci-contre) pour un entraînement des sélections brésilienne, portoricaine et française. Le 15 enfin, le Madison Square Garden sera le théâtre de deux matches de préparation : USA-France et Chine-Porto Rico. Tournois juniors, ligues d’été et autres stages de perfectionnement agrémenteront le Festival amené à se reproduire tous les deux ans. Rien de tel que quelques photos et une petite vidéo virtuelle pour se faire une idée plus précise de cet événement : http://worldbasketballfestival.nikemedia.com/#/ world_basketball
Nike
UN MONDIAL EN FRANCE
WORLD BASKETBALL FESTIVAL
Nike
ÉVÉNEMENT
92
maxi-basket
LES ÉCHOS ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES
COUP D’ŒIL SUR LES BLEUETS Comme chaque été, les sélections tricolores s’attaquent aux compétitions internationales. L’année dernière, elles avaient rapporté un véritable trésor de guerre : l’or pour les U20 féminin et 3 médailles d’argent (U18 masculin et féminin, U20 masculin). Qui sont les jeunes qui défendront ces titres cet été ?
Les Espoirs (U20)
vus par leur entraîneur Jean-Aimé Toupane
Lens Aboudou (1,92 m, 1990) : « C’est un joueur de percussion, très actif, qui doit nous apporter de l’énergie des deux côtés du terrain. » Andrew Albicy (1,78 m, 1990) : « Un joueur-clé pour nous, par sa vitesse, sa capacité à relancer et à prendre des tirs. » Maxime Courby (2,03 m, 1990) : « Un poste 3 qui peut nous apporter de la dureté défensive et qui a la capacité à prendre des tirs mais qui peut tout aussi bien jouer l’intervalle. » Alexandre Gavrilovic (2,08 m, 1991) : « Un joueur que peu de gens connaissent, qui est dur sur l’homme, qui a de très bonnes mains et qui a la mobilité que l’on demande aux grands. Joue sur les post-up mais peut s’écarter. » William Hervé (2,02 m, 1990) : « Wil’ amène sa très bonne lecture du jeu, un bon placement en défense et il est capable de nous mettre de bons tirs. » Henri Kahudi (1,93 m, 1991) : « On a vu ce qu’il a pu montrer sur la finale (13 minutes de jeu, 4 points et 2 rebonds pour 5 d’évaluation NDLR). On attend de lui sa gestion du jeu grâce à son expérience, un peu comme pour Andrew. Il peut défendre fort sur le meneur d’en face et c’est aussi un bon joueur d’intervalles. » Paul Lacombe (1,93 m, 1990) : « C’est celui qui peut vraiment apporter « le petit plus ». Capable de prendre des tirs, d’attaquer près du cercle et de relancer. C’est aussi un bon gestionnaire et un très bon défenseur. »
(Liste arrêtée au 23 juin 2010. Les effectifs pourront être modifiés d’ici les compétitions)
ET CHEZ LES FILLES…
Christophe Léonard
Programme des U20
Championnat d’Europe à Liepaja (Lettonie) du 15 au 25 juillet 2010 15 juillet à 13h00 : France - Bulgarie 16 juillet à 15h15 : France - Pays-Bas 17 juillet à 14h45 : France – Pologne Championnat d’Europe à Poprad (Slovaquie) du 29 juillet au 08 août 2010 29 juillet à 20h30 : France - Ukraine 30 juillet à 20h15 : France - Turquie 31 juillet à 18h00 : France - Tchèquie
Programme des U20
FIBA Europe / Emilio Cobos
Programme des U18
Nicolas Lang (1,96 m, 1990) : « Nicolas, on le connaît ! C’est notre shooteur, celui qui peut prendre les gros tirs. Il faut une bonne circulation de balle pour le servir car c’est un joueur très performant sur les shoots en sortie d’écran. » Joffrey Lauvergne (2,07 m, 1991) : « Par sa polyvalence et sa vision du jeu, il nous apporte beaucoup. Il est capable de jouer près du cercle ou de s’écarter et jouer de plus loin. » Christophe Léonard (1,99 m, 1990) : « Un joueur poste 3 physique, athlétique. Il peut apporter beaucoup en percussion et, en plus, il peut poster, prendre les tirs et défendre. » Ferdinand Prenom (2,03 m, 1991) : « Un joueur intérieur efficace qui joue près du cercle avec de bonnes mains. Il est également très bon au rebond. C’est un garçon déterminé et qui donne tout ce qu’il a lorsqu’il joue. » Jonathan Rousselle (1,94 m, 1990) : « Un meneur de jeu très fort sur les pick-and-roll. C’est un joueur capable de mettre de gros tirs aussi. » Alexis Tanghe (2,07 m, 1990) : « Un de nos joueurs cadres qui a la polyvalence pour jouer près du cercle et orienter le jeu. Il est vraiment technique et joue dans la finesse. On attend de lui beaucoup au niveau du rebond. Il peut jouer les yeux dans les yeux avec les meilleurs joueurs européens de son âge. » Michael Var (2,05 m, 1990) : « Un 4 avec beaucoup d’énergie, et vraiment très mobile, ce qui peut nous permettre d’être très présent dans les intervalles et au rebond. »
Championnat d’Europe à Zadar (Croatie) du 08 au 18 juillet 2010 08 juillet à 19h00 : France – Pays-Bas 09 juillet à 16h45 : France – Italie 10 juillet à 16h45 : France – Russie Du 12 au 14 juillet : Huitièmes de finale 16 juillet : Quarts de finale 17 juillet : Demi-finales 18 juillet : Finale
maxi-basket 93
Par Vincent BONNAY
Les Juniors (U18)
Evan Fournier
Thomas Ceci (1,97 m, 1992) : « Un arrière-ailier de grande taille capable de marquer des tirs, il défend assez dur. C’est quelqu’un qui a la tête sur les épaules, un joueur solide. » Rudy Deal (2,02 m, 1992) : « On attend un peu de le voir en opposition. Il a fait un gros tournoi de Mannheim mais a péché un peu dans la réalisation. Il paraît beaucoup plus convaincant maintenant donc on attend de lui qu’il arrive à faire quelque chose en compétition. » Lambert Diacono (1,95 m, 1992) : « Lambert s’est imposé parce qu’il est agressif, capable de tirer et de jouer en pénétration. Il connaît bien le basket. Un arrière qui paraît intéressant. » Evan Fournier (2,00 m, 1992) : « Evan, c’est le seul joueur que l’on a qui joue en professionnel. Un arrière de grande taille ! Avec nous, il jouera certainement plus ailier qu’arrière. On attend de lui qu’il soit un petit peu patron dans cette équipe même s’il n’est pas meneur de jeu mais à la réalisation. » Rudy Gobert (2,11 m, 1992) : « Il aura la lourde tâche de remplacer Vincent Pourchot (blessé) car c’est le seul joueur de grande taille que l’on a. Il nous a montré des choses intéressantes. Pour
l’instant, il paraît encore tendre mais j’espère qu’avec la préparation, il sera capable de nous apporter un bon point de fixation intérieure. » Livio Jean-Charles (2,02 m, 1993) : « Il est au Centre Fédéral, c’est quelqu’un d’un peu plus jeune qui apporte sa fraicheur. Il est très dynamique, présent dans beaucoup de compartiments. On va voir s’il est capable de passer le cap du championnat d’Europe avec des gens qui sont plus âgés que lui. » Mathis Keita (1,95 m, 1992) : « C’est l’un des piliers du Centre Fédéral. On attend qu’il apporte son expérience de la Nationale 1. C’est quelqu’un qui est beaucoup dans la percussion et qui est capable de pénétrer et de passer. » Théo Léon (1,78 m, 1992) : « Le poste de meneur est en reconstruction puisqu’on a perdu Léo Westermann, donc Théo et un autre auront la lourde tâche d’assumer ça et, pour l’instant, il s’en tire plutôt bien. Il est solide défensivement. Il est capable de marquer à certains moments. On est assez confiant dans son apport. » Yannis Morin (2,04 m, 1993) : « Aussi un des piliers du Centre Fédéral qui va évoluer sur les postes 4 et 5. Un peu
Pascal Allée / Hot Sports-FIBA Europe
vus par leur entraîneur Phillipe Ory
mince pour jouer 5 mais beaucoup de verticalité et il est capable de sortir de sa boîte à tout moment. » Hugo Naurais (2,05 m, 1992) : « Hugo, qu’on ne connaissait pas trop qui est un intérieur de grande taille. On dirait un Lituanien (rire), il a beaucoup de technique. Il faut qu’il arrive à se construire dans la confiance de ce qu’il peut apporter parce qu’il nous paraît très intéressant. » Alexandre Ndoye (2,02 m, 1992) : « Il a connu une saison difficile avec le Centre Fédéral puisqu’il a été blessé, opéré. C’est un ailier qui fait 2,02 m avec beaucoup de verticalité. On attend un apport intéressant de sa part. » Bryan Pamba-Juille (1,85 m, 1992) : « Joueur qui a un physique impressionnant. Capable de driver,
de défendre mais qui doit assumer un poste de meneur véritable et, là-dessus, il a du boulot. » Jordan Fauconnet (1,80 m, 1993) : « Meneur d’1,80 m, petite taille mais solide. Un joueur assez malin qui comprend bien le jeu. » Valentin Bigote (1,94 m, 1992) : « Il passait son bac donc on n’a pas pu le voir pendant un petit bout de temps, mais on va peut être le revoir. » (Liste arrêtée au 23 juin 2010. Les effectifs pourront être modifiés d’ici les compétitions)
Programme des U18 Championnat d’Europe à Vilnius (Lituanie) du 22 juillet au 1er août Jeudi 22 juillet à 20h15 : France – Espagne Vendredi 23 juillet à 15h45 : France – Lettonie Samedi 24 juillet à 20h15 : France – Suède Du lundi 26 au mercredi 28 juillet : Huitièmes de finale Vendredi 30 juillet : Quarts de finale Samedi 31 juillet : Demi-finales Dimanche 1er août : Finale
lundi 14H - 19H du mardi au samedi 10H - 13H / 14H - 19H Place du Pilori - ANGERS
LE RENDEZ VOUS À NE PAS MANQUER
DU 30/06/10 AU 10/08/10
Frais de ports - France : 7,9€ - Europe : 16,9€ - Suisse : 19,9€ - Dom Tom :19,9€
Réglement par CB, chèque et mandat cash. Toute la collection sur notre site www.basketconnection.fr
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maxi-basket
LES ÉCHOS
Par Antoine LESSARD
DÉCOUVERTE
LA BOTTE SECRÈTE DE GELABALE
Pascal Allée / Hot Sports
Étienne Lizambard / Hot Sports
• Mickaël Gelabale a montré deux visages bien distincts en playoffs. D’abord médiocre contre Poitiers (5,5 d’éval en deux matches). Royal ensuite contre Gravelines-Dunkerque puis Le Mans (17,0 d’éval en quatre matches). Le secret de sa réussite ? Ses baskets ! Contre le BCM, le Choletais a inauguré des sneackers bleu blanc rouge étoilées, façon Harlem Globe Trotters pour passer en mode All-Star. On ne saurait trop lui conseiller de les garder bien au chaud en prévision du Mondial.
TRANSFERTS EUROPE
PREMIERS MOUVEMENTS Tal Burnstein et David Blatt reviennent au Maccabi, les Israéliens commencent fort. Voici les premières rumeurs et faits sur le marché des transferts européens...
Ils vont bouger Joueur
Équipe 2010
Louis Bullock
Real Madrid
Carlos Cabezas
Khimki Moscou
Omar Cook
Malaga
Travis Hansen
Real Madrid
Marko Jaric
Real Madrid
Rimantas Kaukenas
Real Madrid
Tariq Kirksay Terrell McIntyre
Ils ont signé Joueur
Équipe 2010
Équipe 2011
Tal Burstein
Fuenlabrada
Maccabi Tel-Aviv Real Madrid
D’Or Fischer
Maccabi Tel-Aviv
Jerry Johnson
Spirou Charleroi
Lietuvos rytas
David Logan
Prokom Gdynia
Vitoria
Sergey Monya
Dynamo Moscou
Khimki Moscou
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Crédits photos : Ciamillo-Castoria/FIBA Europe/FFBB -
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Par Laurent SALLARD
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CHAOS À L’EST
Triste fin de saison en Grèce et en Serbie où des scènes de violence ont écourté les finales des championnats nationaux. Un phénomène à endiguer, et vite. visiteurs lors d’un temps mort dans le troisième quart-temps. Il a alors fallu à nouveau une heure pour évacuer les travées centrales et déplacer les supporteurs d’Olympiakos stationnés derrière les panneaux. Des précautions veines, puisqu’à 1’03“ de la fin du match, alors que le Pana menait 76-69, une nouvelle pluie de fumigènes et objets divers s’est abattue sur les Greens, qui ont dû se réfugier dans le vestiaire, obligeant les arbitres à arrêter le match et attribuer ainsi le titre au Pana.
• Match 2 de la finale du championnat serbe. Après une première défaite à Belgrade, Vrsac accueille le Partizan. À 1’15’’ de la fin, alors que les visiteurs mènent de 4 points, Aleks Maric s’en prend violemment à Rasko Katic, qui l’a bousculé sur une prise de position musclée au rebond. Très vite, tout le monde s’en mêle et s’en suit une bagarre générale. Après avoir rétabli le
calme, les arbitres expulsent 18 joueurs, 9 dans chaque camp. Le match se termine donc à 3 contre 3, le Partizan remportant un deuxième succès. Mais échaudés par la situation, les dirigeants de l’Hemofarm Vrsac, craignant pour la sécurité de leur équipe et leurs supporteurs, décident de ne pas se rendre à Belgrade pour le match 3, abandonnant le titre au Partizan.
D.R.
D.R.
• Quatrième match de la finale de l’ESAKE. Mené 1-2, le Panathinaikos se rend au Stade de la Paix et de l’Amitié de l’Olympiakos, une enceinte qui n’a jamais aussi mal porté son nom. Furieux suite aux décisions arbitrales controversées intervenues dans le match 3, les fans des Reds ont provoqué des incidents à l’intérieur comme à l’extérieur de la salle, retardant le coup d’envoi de 45 minutes. Ils ont ensuite lancé de gros pétards – à la limite de la bombe artisanale – en direction du banc des
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119e
69e
130e
Alpha 1
Flight 45
Blanc/rouge 41, 42, 43, 45, 46
42 au 46
119e
119e
129e
5.80e
Noir ou blanc
Air Flight Scorer
Turnaround
41, 43, 44, 45, 46, 47
109e
Bandeau
Taille 7
Hyperize
40, 41, 42, 44, 45, 46
90e
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Ballon NBA Ballon NBA Héritage Spalding Highlight Spalding
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Par Laurent SALLARD
VIDÉOS http://tinyurl.com/34pe7n8
STEVE NASH FAIT LE PITRE
À LA COUPE DU MONDE
À défaut de disputer le championnat du monde en Turquie, Steve Nash est actuellement en Afrique du Sud, son pays natal où il n’était jamais retourné, en qualité de consultant pour CBS sur la Coupe du monde de football. Et comme à son habitude en dehors des parquets, il fait le pitre.
D.R.
• De passage sur un playground, le Canadien a d’ailleurs disputé un H-O-R-S-E contre Patrick Vieira. Et l’ancien capitaine de l’équipe de France de football l’a emporté, démontrant qu’il possède un joli petit shoot.
D.R.
• À son arrivée en Afrique du Sud, le meneur des Suns fait connaissance avec les Vuvuzelas…
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• … avant d’en devenir un adepte.
D.R.
• Il fait aussi la connaissance des fans locaux et de leurs coutumes.