#10
JUILLET 2009
LES BLEUES
CHAMPIONNES INTIMES
CYRIL JULIAN HOMMAGE ET ANECDOTES
42 TROPHÉE DU FUTUR
50 DU CÔTÉ DE CHEZ MAM 56 LES PARIS SPORTIFS
62 ZONE MIXTE
17e TITRE
L’ASVEL
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MAXI BASKETNEWS N°10 - juillet 2009 Bel : 7.50 € - DOM : 7.60 €
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SOMMAIRE • maxibasketnews 3
JUILLET 2009
VOUS VOULEZ
PARIER ? C
hers amis, la révolution est en marche dans le sport. Elle n’est pas prolétarienne, elle n’a rien à voir avec les « valeurs » dont on entend parler ici et là dans les clubs, du Nord au Sud, d’Est en Ouest. Non, c’est une révolution business, une de plus. Celle des paris. Oh, pas du bon vieux pari à papa entre potes, ni du « bracket » avec une tirelire où chacun des journalistes de MaxiBasketNews glisse cinq euros en espérant que ses prévisions pour la Semaine des As, ou les playoffs, seront les bonnes. Non, là, c’est du lourd. Le pari en ligne. Cela fait déjà quelques années que les « gamblers » français peuvent risquer de l’argent en pronostiquant, sur des sites, les résultats de la plupart des sports, ou qu’ils peuvent jouer au poker ou à la roulette par le même biais. Mais, en vérité, il s’agissait plus d’une tolérance que d’un véritable droit. Il existait un vide juridique. Et alors qu’aux États-Unis l’administration met le holà (au grand dam des « joueurs en ligne », qui s’organisent en lobbies), en Europe, et en France, on ouvre les vannes. Dans les premiers mois de l’année 2010, le « gambling » sur Internet sera officiellement autorisé, et encadré par une loi.
Par Fabien FRICONNET
Les clubs de sport – donc de basket – ne devraient pas tarder à s’engouffrer dans l’ouverture, à l’image de la Chorale de Roanne, qui a passé un accord avec un site spécialisé dans les paris, tel que l’explique Antoine Lessard dans l’article que vous trouverez page 56. Parier, c’est risqué, mais avec un peu de jugeotte, de maîtrise, et une pincée de chance, l’exercice peut être lucratif. Tel journaliste sportif nous confesse s’être déjà fait des soirées à plus de 2.000 euros de gain, rien qu’en pronostiquant des résultats de Pro A et Pro B, et sans risquer sa chemise. Alors, bien sûr, tout ceci risque de donner des idées aux malfaisants. C’est déjà le cas, dans d’autres pays, et les scandales de matches truqués par des parieurs ne sont pas rares. Il est donc incontournable que le sport français y sera, un jour ou l’autre, confronté. Espérons que le basket de chez nous y échappera. En attendant, à Bercy, il ne faisait pas spécialement bon parier sur l’ASVEL et Poitiers, tous les deux mieux classés en saison régulière, et tous deux vainqueurs de la finale. En revanche, quelque part, à Riga, des basketteuses françaises ont sans doute fait gagner un bon petit paquet d’euros ou de dollars à des audacieux… ●
LÀ, C’EST DU LOURD
SOM MAIRE
10
04
PORTFOLIO : FOLIE BERCY !
18
JULIAN, L’HOMMAGE
26
LES ÉCHOS
32
UN-CONTRE-UN : ABDOU M’BAYE
33
POUR OU CONTRE
34 EUROBASKET FEMININ 42 TROPHÉE DU FUTUR 50
DU CÔTÉ DE CHEZ… MAMOUTOU DIARRA
56
PARIS SPORTIFS, UN PHÉNOMÈNE
62
ZONE MIXTE
journalistes
RÉDACTION AUX USA
Jérémy BARBIER (Chicago), Frédéric GONELLA (San Francisco) et Pascal GIBERNÉ (New York).
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Ont collaboré À ce numero
RÉGLAGE
Pierre-Olivier MATIGOT (po.matigot@tomar-presse.com)
Thomas BERJOAN (06-45), Thomas FÉLIX (06-47), Fabien FRICONNET (06-48), Florent de LAMBERTERIE (06-46), Pierre-Olivier MATIGOT (06-49) , Laurent SALLARD (06-44) et Pascal LEGENDRE (02-43-39-16-26) Secrétaire de rédaction Cathy PELLERAY (02-43-39-07-33)
CORRESPONDANTS À L’ÉTRANGER
Pascal LEGENDRE (p.legendre@tomar-presse.com)
RÉALISATiON GRAPHIQUE
David BIALSKI (USA), Giedrius JANONIS (Lituanie), Kaan KURAL (Turquie), Pablo Malo de MOLINA (Espagne), Bogdan PETROVIC (Serbie), Yannis PSARAKIS (Grèce), Eran SELA (Israël) et Stephano VALENTI (Italie).
IMPRESSION ROTO PRESSE NUMERIS, 36-40 Boulevard Robert Schuman, 93190 Livry-Gargan. Commission paritaire : En cours. Issn : 1968-9055. Dépôt légal : à parution. Maxi-BasketNews est édité par : Tomar Presse SARL, 3 rue de l’Atlas, 75019 Paris. Tél : 01-73-73-06-40. Fax : 01-40-03-96-76. La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro est la propriété exclusive de Maxi-BasketNews qui se réserve tous droits de reproduction et de traduction dans le monde entier.
Directeur de la publication Directeur de la rédaction Rédacteur en chef
Fabien FRICONNET (f.friconnet@tomar-presse.com)
Rédacteur en chef-adjoint
Conception charte graphique Philippe CAUBIT (tylerstudio)
Thomas BERJOAN (t.berjoan@tomar-presse.com)
Direction artistique
RÉDACTION DE PARIS
Maquettiste
3 rue de l’Atlas, 75019 Paris (siège social) Téléphone : 01-73-73-06-40. Fax : 01-40-03-96-76
Thierry DESCHAMPS (t.deschamps@tomar-presse.com). Émilie CAILLAUD-HOUËL (idGraphik) Photographie de la couverture Hervé Bellenger / IS
Jean-Philippe CHOGNOT et Antoine LESSARD.
ABONNEMENT Laurence CUASNET
(02-43-39-16-20, abonnement@tomar-presse.com) Tomar presse – Service abonnements B.P. 25244 - 72005 LE MANS CEDEX 1
Franck LEVERT (06-22-98-27-91, franck@ccsport.fr) Loïc BOQUIEN (01-73-73-06-40, l.boquien@tomar-presse.com) Loïc BOQUIEN (01-73-73-06-40, l.boquien@tomar-presse.com)
HervĂŠ Bellenger /IS
4 maxibasketnews
PORTFOLIO • maxibasketnews 5
FOLIE BERCY !
Samedi 20 juin 2009. La finale de Pro A est terminée depuis presque une heure. Vincent Collet, en salle de conférence de presse, est interrompu par ses joueurs, qui déboulent et l’aspergent ! Instantané de bonheur. À Bercy, les photographes de MaxiBasketNews étaient partout, parquet, tribunes, coulisses. Suivons-les…
Les supporters de l’ASVEL... et ceux d’Orléans.
Hervé Bellenger /IS
De gauche à doite : - Franck Butter - Cyril Julian - Richard Dacoury et Olivier Veyrat - Boris Diaw
PORTFOLIO • maxibasketnews 7
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maxibasketnews
Dans le vestiaire, le professeur Collet fait la leçon.
Hervé Bellenger /IS & Jean-François Mollière
De gauche à doite : - Aymeric Jeanneau et Brian Greene - Tony Dobbins - Trumo Bogavac et Pierre-Yves Bichon - La tribune de presse.
PORTFOLIO • maxibasketnews 9
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maxibasketnews
Amara Sy étouffe Adrien Moerman. «L’amiral» sera élu MVP.
Hervé Bellenger /IS & Pascal Allé / Hots Sport
À droite de haut en bas : - Philippe Hervé a compris. Orléans ne gagnera pas. - La détresse de Cedrick Banks.
PORTFOLIO • maxibasketnews 11
Hervé Bellenger /IS & Jean-François Mollière
Page de droite en haut : - Campbell, Dewar et Reynolds, le trio US de l’ASVEL décompresse. En bas de gauche à droite : - Chevon Troutman (presque) en civil. Blessé, il n’a pas joué. - Ali Traoré Cette page : - Vincent Collet comme vous ne l’avez jamais vu !
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maxibasketnews
poitiers c’est plus fort que toi !
Hervé Bellenger /IS
Une bande de potes, encore en Nationale 1 il y a trois ans, a réussi un casse sur la Pro B, direction l’élite. À Bercy, c’est le grand bonheur pour les Pictaviens et leurs supporters.
PORTFOLIO • maxibasketnews 15
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LE GUERRIER TIRE SA RÉVÉRENCE
CYRIL JULIAN,
LES CONFESSIONS Alors que les playoffs battaient leur plein, Cyril Julian a annoncé qu’il prenait sa retraite sportive, définitivement. Le triple MVP français du championnat revient avec nous sur sa longue carrière avec franchise, évoquant, avec autant d’émotion, les meilleurs moments comme les pires.
Jean-François Mollière
Par Florent de LAMBERTERIE, à Nancy
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Pascal Allée / Hot Sports
ous sommes allés rencontrer Cyril Julian chez lui, à Nancy, cinq jours après l’élimination du SLUC dans la course au titre, une semaine jour pour jour après son dernier match à Gentilly, devant son public. On découvre un jeune retraité des parquets qui, à 35 ans, vient de tirer un trait sur seize ans de carrière pro. Heureux et serein. « Je ne suis pas content que ça se termine mais je suis content d’avoir bien préparé ma fin. J’ai plusieurs projets et je vais rester à Nancy. » Cette ville qu’il a découverte à l’âge de 20 ans est désormais devenue la sienne. Dans la brasserie où nous sommes installés, face à la gare, personne ne manque de le saluer, de lui donner l’accolade. « Ici je connais tout le monde », dit-il en riant. Lui, l’enfant du Tarn, terre d’ovalie, fils d’un papa international
“LAISSE-MOI RENTRER, JE VAIS FAIRE UNE CONNERIE ET ON VA GAGNER LE MATCH” de rugby mais qui a choisi le basket pour passion. « Je me suis attaché au basket grâce à un cousin qui en faisait et qui recevait Maxi-Basket. C’est lui qui m’a vraiment mis le pied à l’étrier », se souvient-il. Qu’il est loin ce temps où, à 15 ans, il était surclassé dans l’équipe de Nationale 3 de son club de Castres. Attablé devant un café, les souvenirs reviennent en tête, le débit s’accélère et Cyril raconte. Une belle histoire, la sienne.
“La chose sauvage”
« J’aimerais qu’on garde de moi l’image d’un mec qui ne lâche rien, qui était toujours au combat et qui mouillait le maillot », confesse-t-il. Au fond, sa vraie nature. Quand Jean-Pierre De Vincenzi le sélectionne en équipe de France pour l’Euro junior de 1992, c’est un guerrier qui débarque au milieu des ➤
Sciarra, Foirest et Olivier Saint-Jean. « Je côtoyais des vieux briscards qui venaient finir leur carrière en N3. Ils étaient là pour se faire plaisir mais si tu les chatouillais un peu, ils te mettaient des coups. J’avais l’habitude de prendre des cartons, c’était plus facile pour moi d’arriver avec des jeunes qui ne connaissaient pas ça. Moi, je prenais des claques tous les samedis. » Le contraste est rude. « D’entrée de jeu, ils m’ont appelé le « fou ». C’est vrai qu’à l’époque, je n’avais peur de rien. » L’image ne le quittera jamais. Lors de ses débuts à Nancy, il hérite rapidement d’un nouveau surnom : Wild Thing, littéralement, la « chose sauvage. » « J’adorais le film Major League avec Charlie Sheen, où il campait un joueur de baseball avec une crête, qui était surnommé Wild Thing. Pat Durham et Derrick Lewis m’ont appelé comme ça parce que c’était un peu mon ambiance, la moto, le rock and roll et puis mon engagement physique. Alors un jour, pour les faire chier, je me suis pointé à l’entraînement avec une énorme crête et une sorte de dégradé derrière la tête, ça a marqué encore plus le truc. Et c’est resté. » Wild Thing, le grand public le découvrira vraiment en 1998, lors d’un match de préparation avec l’équipe de France contre la Serbie, devenu aujourd’hui une légende du basket français. « On n’avait jamais réussi à s’imposer face à cette putain de Serbie, et puis ils nous prenaient tellement de haut depuis tant d’années. On était à Novi Sad et quand Mous Sonko était rentré sur le terrain, ces crétins de Serbes avaient fait des cris de singe. Pour toutes ces raisons, j’étais très remonté. » La France est mal embarquée et Cyril Julian décide d’agir. « Nikola Jestratijevic faisait chier Fred Weis, il me regardait sur le côté l’air de dire, « je peux rien faire, il me casse les… » Je vais m’asseoir à côté de Jean-Pierre. - Laisse-moi rentrer, je vais faire une connerie et on va gagner le match. - Une connerie ? Pas une grosse ? - Laisse-moi rentrer. J’arrive et je lui fonce dessus d’entrée. Il penche sa tête vers moi comme s’il voulait me parler et je lui mets un coup de tête en pleine figure. Nez cassé. » Julian est expulsé, la France gagne le match et Wild Thing est définitivement consacré au panthéon des joueurs durs. « On a rejoué les
1997
1999
2000
Hervé Bellenger / IS
Hervé Bellenger / IS
Pascal Allée / Hot Sports
Pascal Allée / Hot Sports
Il commence sa carrière pro à Nancy de 1994 à 1998, puis il enchaîne sur deux saisons à Paris en (1999 et 2000).
HOMMAGE • maxibasketnews 21
“JEAN, JE TE ramène LA KORAC. IL EST MORT LA NUIT-MÊME OÙ ON L’A GAGNÉE”
Son toucher de balle soyeux, « le Warrior » l’a mis au service du basket, mais aussi et surtout au service des hommes qui l’ont marqué tout au long de sa carrière. Tel qu’Olivier Veyrat par exemple, le premier entraîneur à croire en lui, celui qui l’a découvert et l’a fait venir à Nancy, en 1994. « Je l’ai détesté pendant deux ans, il le sait. Je n’en avais jamais autant bavé. Quand je suis arrivé, il m’avait dit que j’étais un bloc de granit et qu’au milieu il y avait une pierre précieuse. « Je vais taper dans le granit pour en extraire la pierre. Tu vas en chier, tu vas me détester mais on va y arriver. » Il s’est acharné sur moi, mais deux ans après j’étais en équipe de
2001 Sydney 2000, sa médaille d’argent avec les Bleus.
2003 2003 et 2004, Palois pour deux saisons avec deux titres de champion de France en prime.
Pascal Allée / Hot Sports
Pascal Allée / Hot Sports
Premier retour à Nancy où il reste deux ans (2001 et 2002) avec une coupe Korac au passage.
2004
Photos : Pascal Legendre / MaxiBasketNews
Aux noms des hommes
France avec les A. Aujourd’hui, j’ai conscience de tous les efforts qu’il a consentis pour moi. » C’est ce même Veyrat qui lui conseillera de partir en 1998 pour un club plus huppé, parce que Nancy ne pouvait pas encore lui offrir ce à quoi il aspirait. Parmi ceux qui ont compté, on trouve aussi Charles Biétry, le patron du Paris Saint-Germain Basket que Julian rejoint en 1998. Une complicité s’installe tout de suite entre les deux hommes. « Certains le détestent, moi je respecte son travail, Biétry a été au bout de son idée. J’ai eu un rapport privilégié avec lui et, sur la deuxième saison, Charles est venu me voir. « Tony Parker, c’est ton fils, tu vas le protéger parce que c’est un futur grand. S’il y a le moindre souci, tu t’en occupes. » Charles m’avait confié cette mission. Je devais protéger Tony sur le terrain et, en dehors, j’étais presque son garde du corps. On avait peur qu’il se blesse et Laurent Sciarra croyait qu’on le lui mettait dans les pattes pour qu’il prenne sa place. Je devais donc protéger Tony à l’entraînement pour ne pas que Laurent lui mette des coups. Une fois, j’ai dit à Laurent : « lâche le petit où je me fâche ». Il l’a lâché. C’est la seule fois où je me suis fâché avec Laurent Sciarra. » Julian cite également Didier Gadou, qu’il rencontre lorsqu’il rejoint Pau-Orthez en 2002. « Jamais vu quelqu’un d’aussi humble et qui transportait tellement de valeur. Il a vécu pour son club, a tout fait pour son club, jusqu’au bout, et il est toujours là maintenant. Respect. » Et puis bien sûr, Jean-Jacques Eisenbach et Jean Ecuyer, l’emblématique président du SLUC et son bras droit, tous deux aujourd’hui décédés. La voix ferme mais avec émotion, le guerrier nous raconte la promesse qu’il avait faite aux deux hommes. « Jean Ecuyer, je le considérais comme mon deuxième père. Il m’avait dit une chose qui m’a marqué au début quand je l’ai rencontré. « Je t’aime bien, t’es comme mon gamin mais je suis assez con pour mourir le jour de ton anniversaire. » En 2002, il était atteint d’un cancer. ➔ ➔ ➔
Pascal Allée / Hot Sports
Denis Mousty / L’Est Républicain
Serbes à Clermont et Jestratijevic est venu me voir avant le match pour s’excuser, alors que c’était plutôt à moi de le faire. Je pense qu’il se disait que si j’étais capable de lui mettre un coup de boule en Serbie, je pouvais faire pire en France. C’est une image qui m’a suivi. Un peu comme quand Chabal rentre sur le terrain contre la Nouvelle-Zélande, les mecs se disent : Merde, qu’est-ce qu’il lui a mis ! Et pendant qu’ils réfléchissent à ça, ils ne jouent pas et moi je fais mon jeu. » Un jeu souvent très juste. Parallèlement à son image de joueur physique, Julian a toujours été reconnu comme un formidable attaquant, un des rares intérieurs français capables de scorer avec régularité, doté d’une main droite de velours. « Je suis un attaquant et je l’ai toujours été. J’ai la chance d’avoir ce truc inné, je ressens le ballon. J’ai perfectionné ça à force de copier Dino Radja. C’était mon modèle, c’est sur lui que j’ai pris les mouvements dos au panier. Les gens disent que je pars toujours à droite mais c'est que personne ne va jamais me faire chier à droite. Mais en fait, c’est parce qu’il y a 10.000 feintes, il y a toujours une fraction de seconde où le mec va se demander si je vais y aller ou pas, et c’est là que je le joue. Ça a fonctionné pendant seize ans. » Y compris cette saison, où malgré de nombreuses blessures, Cyril Julian restait le deuxième joueur le plus productif de toute la Pro A (0,69 d’évaluation moyenne à la minute).
maxibasketnews
Jean-François Mollière
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Sur le dernier mois et demi, j’étais le seul qui pouvait le faire manger. J’y allais tous les jours, sinon il refusait de s’alimenter. Je lui ai dit : « Jean, je m’en vais à Vody, et je te ramène la Korac. » Il est mort la nuit-même où on gagne la coupe d’Europe, il ne l’a jamais su. Une semaine avant, il m’avait demandé de lui ramener le trophée et je l’ai posé sur sa tombe, je suis resté une heure, à côté. Jean-Jacques Eisenbach pareil. II est mort en 2007 mais il commençait déjà à être très malade quand je lui ai promis que Nancy serait champion de France un jour. J’ai respecté mes deux promesses, un peu en retard, malheureusement. Mais j’ai la conscience tranquille, si ce n’avait pas été le cas, je me serais senti redevable de quelque chose. »
Le patriote
De Cyril Julian, il restera aussi l’image d’un patriote, appellation qu’il revendique fièrement. « Oui, je revendique cet attachement », explique celui qui s’est fait tatouer sur son mollet La liberté guidant le peuple, d’Eugène Delacroix. « Pour moi, c’est l’idée de liberté acquise grâce à la Révolution, mais aussi le symbole français. Liberté, Égalité, Fraternité, c’est une devise à laquelle je suis très attaché. Mais les gens ont parfois associé ça au Front National. Ce sont des conneries. On peut être attaché à son pays sans ➤
2004
être raciste. Moi, je tolère tout le monde, je suis pour l’intégration mais à condition de respecter les valeurs françaises. » Ce patriotisme qui lui colle à la peau, au propre comme au figuré, ne pouvait se matérialiser qu’au sein de l’équipe de France. Celui qui fut un jour surnommé « L’Âme Bleue » par la presse a cumulé 135 sélections et disputé huit campagnes avec le maillot tricolore sur les épaules. Il est d’ailleurs, avec Antoine Rigaudeau et Frédéric Weis, le seul joueur présent lors des deux dernières médailles obtenues par les Bleus. En point d’orgue de cette longue et riche carrière, Sydney, bien entendu, une expérience unique qu’il raconte avec ses mots. « La demi-finale contre l’Australie reste mon plus grand souvenir en carrière. C’était fabuleux ! Qu’est-ce que tu peux rêver de mieux ? Tu joues le pays organisateur sachant que tu as Andrew Gaze en face de toi, le porte-drapeau, devant le public qui criait « Aussie ! Aussie ! » Et en plus, quand le match était plié et qu’on avait pris vraiment beaucoup d’avance, ils se sont mis à applaudir des deux côtés, nos actions et celles des autres. Ce n’est pas dans toutes les salles qu’on voit ça. Mais si je n’avais pas jouer les Ricains en finale, honnêtement, ça ne m’aurait pas dérangé. Il y aurait eu Shaquille O’Neal en face, j’aurais voulu jouer, pour voir ce que ça fait de défendre sur ça, le Shaq dominant des années Lakers. Mais les Américains des JO, c’étaient des connards. Garnett et Carter, qui jouaient dans des équipes nulles, pétaient plus haut que leur cul et se croyaient les dieux du monde. La seule chose qui m’a marqué, c’est quand un journaliste de NBC me dit qu’un milliard deux cent cinquante millions de gens ont regardé le match. Là, tu te dis qu’un terrien sur six t’a vu. » Des moments magiques inscrits à jamais. Élément moteur dans les années 2000, le rôle de Cyril au sein des Bleus commence déjà à changer en 2005, lors de l’Euro de Belgrade où la France remporte le bronze. « Ça semble logique, les générations passent, des joueurs émergent, c’est la roue qui tourne. Je pensais m’inscrire dans un rôle de cadre pour expliquer comment fonctionne l’équipe de
2005
2005
Hervé Bellenger / IS
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Frédéric Gonella / BasketNews
2004-2005 il tente sa chance en Liga ACB, à Girona puis à Valencia. 2005 c'est aussi l’EuroBasket en Serbie qui se termine avec par belle médaille de bronze avec les Bleus.
HOMMAGE • maxibasketnews 23 France aux nouveaux, transmettre le flambeau. Et l’année suivante, je prends l’avion tout seul pendant quatorze heures entre Hong-Kong et Paris, pour arriver, ouvrir le journal et voir que Petro est suspendu pour indiscipline et retard à l’entraînement… » Fatalement, la discussion débouche tôt ou tard sur 2006, un épisode que Cyril raconte, là-aussi, avec ses tripes.
“Bergeaud m’a planté un couteau dans le dos”
“JE NE POURRAIS PAS ME RETROUVER FACE À BERGEAUD SANS EN VENIR AUX MAINS”
2007
2008
Hervé Bellenger / IS
Il revient à Nancy courant 2005, où il restera jusqu'à la fin. Décrochant le titre de MVP en 2007 et surtout son troisième titre de champion de France en 2008, le premier de Nancy. Ce qui lui permet, pour sa dernière saison, de disputer l’Euroleague avec le SLUC, son club de toujours. Hervé Bellenger / IS
➔ ➔➔
2009
Rodolfo Molina/EB via Getty Images
Hervé Bellenger / IS
« Je sors d’une saison longue où j’ai perdu en finale avec Nancy. Bergeaud m’explique ce qu’il attend de moi. « Comme tu as eu une longue saison, vas-y mollo, on va te ménager pour que tu sois prêt pour le Mondial, nous on cherche à savoir qui on va t’associer entre Petro et Turiaf. » Du coup, je fais ce qu’on me dit, je me mets en retrait, je prends le temps pour récupérer et tout le monde a l’air très content. On part au tournoi de Berlin et Bergeaud vient me voir. - Je garde Turiaf. - Ok, alors je vais jouer avec Ronny. - Non, non, je te mets en balance avec Petro. Je m’attendais à ce que tu aies plus d’impact. - Attends, c’est toi qui m’as dit que tu voulais que je me repose après mon championnat. Bergeaud monte sur ses grands chevaux, alors je prends pour ma gueule et je me mets à bosser. On arrive en Chine, et Bergeaud me convoque dans sa chambre. - Voilà, j’ai décidé de garder Petro, je veux miser sur la jeunesse. - Tu le sais depuis quand ? Parce que si tu me fais venir en Chine pour me dire ça alors que tu le savais avant, ça va mal aller. - Non, je viens de me décider. Alors je ressors tout ce qu’on m’a dit, de m’économiser etc. Jacky Commères baisse la tête, les larmes aux yeux. Bergeaud et Toupane, quant à eux, continuent de dire qu’ils ne m’ont jamais dit ça. Je le prends très mal, et Bergeaud me dit : « surtout ne fais pas la même erreur qu’Ostrowski à t’épancher dans la presse ! » Là je me lève, j’embrasse Jacky et je sors. Et Bergeaud a l’outrecuidance d’appeler Fred Weis
dans ma chambre et de lui dire « Fred, dis à Cyril de se tenir prêt parce que si ça se passe mal, j’aurai peut-être besoin de lui au Mondial. » Fred me regarde et dit : « vu le regard qu’il me porte, je pense que je ne vais pas le lui dire. » Il raccroche et me répète la discussion. Là, je sors de la chambre pour remonter voir Bergeaud et Fred me rattrape : « n’y vas pas, ça va mal finir. » Je rentre dans ma chambre et je ne parle plus qu’à Fred, Boris et Tony jusqu’à reprendre mon avion. » Des mots crus et des gestes un peu plus emballés qu’auparavant traduisent une émotion toujours vive, même trois ans après. Pour un peu, on serait tenté de parler de colère. « Quand je vois qu’on se branle parce qu’on a fini 5e, quand je les ai vus tous sur la photo dans le jacuzzi où ils montrent cinq avec leur main… Tu la veux dans la gueule ma main ! Cinquième, ce n’est pas ce qu’on attendait. Mais c’est la culture française, on est qualifié pour le prochain Euro donc c’est bien. » Et aujourd’hui, Il n’a rien pardonné. « Je n’ai jamais reparlé à Bergeaud, je ne pourrais pas me retrouver face à lui sans en venir aux mains. La seule façon pour moi de lui en parler un jour, ce serait qu’il n’ait plus les moyens de se défendre, comme ça, je ne serais pas tenté. Bergeaud m’a planté un couteau dans le dos. Comment auraisje pu de nouveau faire confiance à quelqu’un qui m’a trahi ? Il y a même une photo que j’ai déchirée depuis, où il est dans mes bras, avec la médaille de Belgrade.» Son dernier souvenir en bleu est à jamais entaché d’une blessure toujours ouverte. Une fin malheureuse pour une belle aventure de plus de dix ans. Peut-être le temps parviendra-t-il à guérir ces maux. Un premier pas semble avoir été franchi. « Vincent Collet m’a appelé le jour où il est annoncé entraîneur, mais j’ai été honnête, je lui ai dit que ça m’intéressait fortement mais qu’avec mes problèmes de pieds, ça ne serait plus possible. Il m’a redemandé plusieurs fois jusqu’aux playoffs. « J’ai lu ton article dans L’Équipe, je comprends. Ça aurait été un honneur de t’avoir avec moi. »
maxibasketnews
Hervé Bellenger / IS
24
➔ ➔➔
J’ai été touché qu’il m’appelle, ça prouvait que je représentais encore quelque chose pour le basket français. »
À Nancy pour toujours
l Né le 29 mars 1974, à Castres l 2,06 m, Intérieur
Clubs 1990-93
Castres (N3)
1993-94
Tarbes (N2)
1994-98
Nancy
1998-00
PSG Racing
2000-02
Nancy
2002-04
Pau-Orthez
2004-05
Girona (Espagne)
2005
Valencia (Espagne)
2005-09
Nancy
Palmarès
•M édaille d’or au championnat d’Europe Juniors 1992 •M édaille d’argent au Jeux Olympiques 2000 •M édaille de bronze au championnat d’Europe 2005 • Coupe Korac 2002 • Champion de France 2003, 2004 et 2008 • Coupe de France 2003 • Semaine des As 2003 •M VP français de Pro A 2002, 2006 et 2007 • MVP du All-Star Game français 2003
Hervé Bellenger / IS
REPÈRES
Des expériences douloureuses, Cyril en a vécu d’autres. Comme celle de n’avoir que si peu gouté au plus haut niveau européen en club, lui qui n’a disputé que trois fois l’Euroleague dans toute sa carrière. « Forcément il a quelques regrets, comme cet épisode raté avec Madrid en 2004, qui a engendré de gros soucis qui m’arrivent maintenant, avec des problèmes de justice. À la suite de cette affaire, je me suis séparé de mon agent et aujourd’hui, j’ai perdu un procès contre lui. Ça m’a beaucoup affecté d’être mis au tribunal par une personne avec qui j’ai travaillé pendant plus de douze ans, quelqu’un qui était présent à mon mariage, que j’avais fait rentrer dans ma famille. » Au lieu du Real, Julian rejoint les rangs de Girona puis de Valencia en Espagne. L’expérience tourne court et malgré une promesse initiale d’un contrat de trois ans de la part du Pamesa, son aventure à l’étranger n’aura duré au final qu’une saison. « Mais je n’ai pas de vrais regrets puisque j’ai pu arriver jusqu’ici. » À Nancy, bien évidemment. Une histoire d’amour lie Cyril à cette ville, celle où il a passé dix ans de sa vie. Revenu au bercail pour deux ans en 2000, c’est tout naturellement qu’il y retourne une fois encore en 2005, pour y finir sa carrière. « La première année ici a été dure. J’arrive d’une région très chaude où tout le monde est convivial à une autre où les gens sont beaucoup plus renfermés. Mais une fois que tu les connais, tu trouves des vrais amis. Dans le Sud, tout le monde te sert la main et quand tu as des problèmes, ils sont moins nombreux.
Ici, ils ne te lâchent pas. Comme le disait Enrico Macias, les gens du Nord ont dans le cœur le soleil qu’ils n’ont pas dans le ciel. C’est vraiment ça. Ici, j’ai trouvé un public exceptionnel. » Un public qu’il a choyé. Julian a été de tous les grands moments du SLUC, ou presque. Il est présent quand le club dispute ses premiers playoffs en 1996, le premier joueur du SLUC sélectionné en équipe de France l’année suivante, l’un de ceux qui lui offre la Korac en 2002 ainsi que son premier titre de champion de France l’année dernière. Comme toute histoire d’amour, celle-ci connaît quelques accrochages, comme en 1997 où Cyril, à bout, songe un temps à tout plaquer pour se mettre au rugby dans son Tarn natal. Ou encore ses relations, réputées parfois tendues, avec Jean-Luc Monschau. « JeanLuc, on aime ou on n’aime pas, je pense qu’il n’y a pas de juste milieu. On n’ira pas passer nos vacances ensemble mais au final, je lui tire quand même mon chapeau, parce que Nancy a été quatre fois en finale. » Il y a aussi l’épisode de l’été dernier, quand les choses traînent en longueur pour sa resignature. « En étant poli, ça m’a cassé les couilles à un point inimaginable. Je me suis toujours dit que re-signer après un titre de champion, il n’y avait rien de plus simple, et ça a été un moment très pénible. Je l’ai très, très mal vécu. Ça s’est fait dans des conditions qui ne sont même pas racontables, mais ça s’est fait. » Mais Cyril l’assure, tout ceci n’est rien à côté des joies qu’il a vécues avec le SLUC, et c’est un homme apaisé qui part en paix avec son club. « Le truc que je retiens, c’est qu’on a fait une belle saison en Euroleague, une belle saison tout court, et voilà. Je veux finir tranquille, ne pas me prendre la tête avec qui que ce soit. » Aujourd’hui, Cyril a définitivement raccroché. Après une saison difficile, minée par les blessures, il a décidé qu’il était temps de tourner la page, de passer à autre chose. Et les projets ne manquent pas. Le vin, son autre passion, à laquelle il compte consacrer une bonne partie de son temps après avoir suivi toute l’année des cours d’œnologie. Il y a aussi le diplôme d’entraîneur qu’il est en train de finaliser, afin de s’occuper des jeunes en formation, faire travailler les jeunes intérieurs. Transmettre le flambeau. Histoire de maintenir un lien avec ce basket qui lui a tant donné. « J’ai bien conscience que plein de choses vont s’arrêter mais je ne sais pas si la compétition va me manquer », dit-il en s’interrogeant. « Sans doute plus l’adrénaline d’un match, le contexte, le contact avec les potes. » Ces potes, les Fred Weis, les Derrick Lewis, les Laurent Sciarra ou les Maxime Zianveni, ceux qu’ils l’ont tour à tour surnommé « le Warrior », « Wild Thing » ou encore « le fou. » « Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière », disait Michel Audiard. Au moment de se lever et de quitter la petite brasserie de Nancy, en face de la gare, c’est aussi ce que dira Cyril Julian. l
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LES ÉCHOS
LES CHIFFRES
Par Fabien FRICONNET
LES COACHES LES PLUS TITRÉS EN LNB
COLLET REJOINT BOJA ET MONCLAR
DES FINALES À BERCY
5
Cinq champions différents lors des cinq dernières saisons (Strasbourg, Le Mans, Roanne, Nancy et ASVEL). Cela est évidemment un cas unique en Europe.
8
Le nombre de joueurs en évaluation négative lors des deux finales de Bercy (Pro A et Pro B). Quarante-trois joueurs sont entrés en jeu au total. La palme revient à l’Orléanais Adrien Moerman et au meneur américain limougeaud Darnell Hinson, qui ont terminé à -3.
Avec seulement 10 points, Amara Sy a été le meilleur marqueur de son équipe. Il s’agit du plus petit score pour un top-marqueur d’équipe gagnante, en cinq éditions.
21
L’intérieur poitevin Pierre-Yves Guillard a établi le meilleur score à l’évaluation de la journée des finales. Il a marqué 16 points et pris 10 rebonds. Il devance Amara Sy, qui a signé une note de 18 (10 pts, 8 rbds, 3 pds et 4 cts). Notons au passage que les 4 contres du Franco-Malien sont le record sur une finale sèche, devant les 3 réussis par Jeff Greer (Nancy) en 2005.
26
L’évaluation totale d’Orléans. Une misère. L’ASVEL a terminé à 74. La plus petite éval d’équipe, sur une finale à Bercy, était jusque-là la propriété de Roanne, en 2008, qui s’était arrêté à 49. Cette même année, Nancy avait établi le record positif, avec 109 (108 au Mans en 2006).
41
Le record d’indigence offensive à Bercy, établi par Orléans. Les joueurs du Loiret ont tiré à 24,1% pour atteindre ces 41 points. Roanne, l’an dernier, en avait marqué 53. Dans le même ordre d’idée, les 55 points de l’ASVEL sont, de loin, le plus petit score pour un vainqueur, et le troisième plus petit tout court (devant Roanne).
96
Le nombre de points marqués par les deux équipes en finale de Pro A. Record pulvérisé. En 2008, Nancy et Roanne avaient cumulé 137 points. En 2005, Nancy et Strasbourg étaient arrivés à 140. En 2007, la Chorale et le SLUC avaient marqué 155 points. La palme revient à la finale 2006, somptueuse, qui avait vu Le Mans coiffer Nancy 93 à 88, soit 181 points. Vincent Collet aura donc été impliqué dans la finale la plus offensive et la plus défensive.
Jean-François Mollière
10
Vincent Collet lors de la finale des championnats de France avec Nebojsa Bogavac.
Le samedi 20 juin, à Bercy, Vincent Collet n’a pas seulement validé son arrivée à l’ASVEL et lancé le projet d’envergure du club sur des bases élevées, il a aussi remporté son deuxième titre de champion de France, époque LNB, après celui acquis en 2006 avec « son » club du Mans. Ce faisant, le Normand, qui a joué à l’ASVEL et au Mans d’ailleurs, devient l’un des cinq coaches « multi-titrés » de l’histoire de la Ligue. Il rejoint Bozidar Maljkovic et Jacques Monclar sur la troisième marche du podium. Il devient aussi seulement le deuxième entraîneur à porter deux équipes différentes à la consécration, derrière le recordman absolu, Michel Gomez, multi-titré à la fois avec Limoges et Pau-Orthez. Petite particularité : Vincent Collet, qui vise désormais la deuxième marche en compagnie de Claude Bergeaud (lui aussi, comme Gomez, coach des Bleus), est le seul entraîneur du Top 5 à n’avoir jamais perdu une finale de championnat, au contraire de Gomez (deux), Bergeaud (une), Maljkovic (une) et Monclar (trois).
LES ENTRAÎNEURS COURONNÉS EN LNB (*) Coaches
Équipes titrées
1
Michel Gomez
Limoges 88, 89 et 90, Pau-Orthez 92 et 96
5
2
Claude Bergeaud
Pau-Orthez 98, 99 et 01
3
3
Vincent Collet
Le Mans 06, ASVEL 09
2
-
Bozidar Maljkovic
Limoges 93 et 94
2
-
Jacques Monclar
Antibes 91 et 95
2
6
Jean-Denys Choulet
Roanne 07
1
-
Didier Gadou
Pau-Orthez 04
1
-
Éric Girard
Strasbourg 05
1
-
Dusko Ivanovic
Limoges 00
1
-
Jean-Luc Monschau
Nancy 08
1
-
Renaud-Dobbels (**)
Paris 97
1
-
Frédéric Sarre
Pau-Orthez 03
1
- Boscia Tanjevic ASVEL 02 (*) Depuis la saison 1987-88. (**) Jacky Renaud et Didier Dobbels se répartissaient les responsabilités.
Titres
1
LAURENT FOIREST 7e TITRE
QUEL PALMARÈS !
Le Marseillais a remporté, le mois dernier, son sixième titre de champion de France. En effet, l’ancien minot a été partie prenante dans les succès d’Antibes en 1991 et 1995, de Pau-Orthez en 1998, 99 et 04 et, donc, de l’ASVEL cette année. Avec ces six trophées, Foirest rejoint Henri Grange et Raymond Sahy (ASVEL tous les deux) mais reste à distance d’Alain Gilles (8 titres avec l’ASVEL) et Richard Dacoury (9, soit 8 avec Limoges et 1 avec Paris). Mais ça n’est pas tout. Laurent a été aussi couronné avec Vitoria, en Liga ACB, en 2002, ce qui fait sept titres de champion national. Impressionnant. Et ça n’est peut-être pas fini.
Jean-François Mollière
26
maxibasketnews
LES ÉCHOS TOPS MONTEPASCHI SIENA
Bravo à la Fortitudo Bologna qui, le 1e mars, a battu Sienne, 67-63, lors de la 5e journée retour de la Lega. Les Bolonais sont les seuls Italiens à y être parvenus cette saison puisque l’équipe de Simone Pianigiani affiche un bilan « domestique » de 42 succès en 43 matches, qui se décompose ainsi : 29-1 en saison, 10-0 en playoffs, 3-0 à la Coppa Italia. Incroyable ! Toutefois, il manque toujours quelque chose au club toscan : un titre d’Euroleague. Sur le front européen, le bilan a, une fois de plus, été de qualité (13 victoires, 7 défaites) mais le Panathinaikos a barré la route du Final Four à la Montepaschi, en quart de finale (1-3). Apparemment, le triple champion en titre d’Italie veut mettre la gomme l’année prochaine. Bonne chance à ses rivaux sur le plan national.
EFES PILSEN
Ce qu’a fait l’équipe d’Ergin Ataman en finale de la ligue turque est remarquable. Après deux matches sur son terrain, elle était menée 0-2 (!) mais elle a finalement battu le Fenerbahçe Ülker 4 manches à 2, soit un « sweep » d’un genre particulier. Certes, la notion d’avantage du terrain est relative puisque les deux clubs jouent dans la même salle, mais quand même…
FLOPS TAU VITORIA
Heureusement que l’équipe basque a remporté la Copa del Rey, en prolongation, contre Malaga (100-98), sinon le retour de Dusko Ivanovic au Tau aurait ressemblé à un petit échec. Alors que Vitoria a dominé la saison régulière d’ACB (28-4), Igor Rakocevic et ses coéquipiers ont craqué en finale, contre le Barça (1-3). Et en Euroleague, ils ont calé au match 5 des quarts de finale, contre… Barcelone. En plus de ça, Rakocevic et Pete Mickeal ont déjà fait leurs valises.
DEJAN BODIROGA
On adore « Bodibond » et le rendre seul responsable des échecs de la Roma cette saison est injuste, mais, en tant que GM, il a dû assumer et a quitté le club, après deux ans. La Lottomatica, pourtant 2e de la saison régulière derrière Siena (20-10), s’est effondrée au Top 16 de l’Euroleague (1-5), en quart de finale de la Coppa (-9 contre la Virtus Bologna) et dès les quarts de finale des playoffs, contre Biella.
LES CLUBS MOSCOVITES
Le CSKA a perdu en finale de l’Euroleague, contre le Panathinaikos. Le Khimki en finale de l’EuroCup, contre Lietuvos rytas (le Dynamo en quart de finale). Et le Triumph Lyubertsy en demi-finale d’EuroChallenge, contre Cholet. Évidemment, les clubs français aimeraient vivre des saisons comme ça, il n’empêche que les millionnaires ont fait choux blancs au niveau titres.
Par Fabien FRICONNET
LES ATTAQUES EN EUROPE
LA FRANCE MIEUX QUE LA RUSSIE LE SCORING PAR MATCH Ligue
Pts par match
1
Espagne
166,8
2
Italie
158,2
3
Turquie
158,1
4
France
153,9
5
Russie
151,5
6
Grèce
149,5
7
Allemagne
149,7
Le championnat de France de Pro A n’est pas réputé pour être orgiaque, offensivement. Pas assez de très grands talents, dit-on. Il est évident que, si l’on compare aux splendides effectifs d’Espagne, d’Italie et de Russie, en effet, on se sent mal à l’aise. Et pourtant, les équipes de Pro A marquent plus de points que les richissimes Russes. Et même plus qu’en Grèce et en Allemagne. En Pro A, un match « pèse », en moyenne, 154 points, contre seulement 151 en Russie, et 149 en Grèce et en Allemagne. La palme revient, bien sûr, à l’Espagne (167 points), devant le binôme Italie-Turquie (158 points). Pour l’anecdote, on a marqué, en Pro A, 36.945 points la saison dernière. En Espagne : 42.721 (une équipe de plus, donc deux journées de plus).
LES SCOREURS EUROPÉENS
NICHOLS DEVANT TOUT LE MONDE
Oh, bien sûr, on n’ira pas jusqu’à dire qu’Austin Nichols est du même niveau qu’Igor Rakocevic. Évidemment non. Mais l’ailier de Hyères-Toulon est, parmi les top-scoreurs des meilleures ligues européennes, le plus prolifique, avec 21,4 points. Le MVP du championnat a même terminé en tête des pointeurs en EuroChallenge. Mais le grand gagnant est bien sûr ce diable de Rakocevic, meilleur marqueur à la fois de l’Euroleague et de l’ACB, les deux plus fortes compétitions en Europe. Quant à savoir ce que vaut vraiment l’arrière-ailier letton Ingus Bankevics (1,95 m, 24 ans), qui a mis le feu à la ligue balte, on laissera ça aux spécialistes du scouting.
LES MEILLEURS MARQUEURS Ligue
Joueur (Équipe)
Pts
Euroleague
Igor Rakocevic (Vitoria)
17,9
EuroCup
Khalid El-Amin (Mariupol)
17,9
EuroChallenge Austin Nichols (Hyères-Toulon)
19,6
Adriatic
Dragan Labovic (Zeleznik)
17,9
Baltic
Ingus Bankevics (Valmiera)
19,6
Espagne
Igor Rakocevic (Vitoria)
19,8
Italie
Michael Hicks (Pesaro)
18,7
Grèce
Steven Smith (Rhodes)
18,2
Russie
Lionel Chalmers (Sourgout)
21,0
France
Austin Nichols (Hyères-Toulon)
21,4
Turquie
Alex Gordon (Oyak Renault Bursa)
20,9
Allemagne
Omari Westley (Nordlingen)
15,9
Pologne
David Logan (Sopot)
18,8
Hervé Bellenger / IS
28
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maxibasketnews
LES ÉCHOS
Par Fabien FRICONNET
LA PHOTO
GREEN TEAM, GREEN LANTERN tap ». Mais la palme revient, comme sur le terrain, à l’ASVEL qui, en plus du tee-shirt, avait offert à ses supporters des tubes phosphorescents du plus bel effet, qui diffusaient, dans le noir, une lumière verte façon kryptonite. Splendide. L’artifice fera sans doute des émules.
Hervé Bellenger/IS
Cette année, pour leur voyage à Bercy, les supporteurs des quatre équipes concernées étaient affublés de gadgets ou équipements fournis par les clubs. Du côté de Poitiers et Limoges, on arborait des tee-shirts. Dans la tribune d’Orléans, en plus du tee-shirt, les fans avaient reçu des « tap-
LA vidéo
LE FEU À AUSTERLITZ Pour le CSP et ses supporters, Bercy a plutôt été une bérézina. Il n’empêche, le matin de la finale, à leur arrivée en gare d’Austerlitz (deux trains avaient été affrétés), une partie des bouillants fans de Limoges ont mis le souk – sonore –, entonnant de vibrants « Limoges Allez » sur l’air du mythique « Horto Magico » des furieux du Panathinaikos. Et tout cela dans une joyeuse folie, façon « pogo », qui, loin d’inquiéter les autorités et les passants, a provoqué sourires et crépitements de flash. Pour vous plonger dans l’insouciance de l’événement, rendez-vous à l’adresse Internet suivante : http://www.youtube.com/watch?v=JNXolH_0cA. Ou, dans youtube.com, tapez : « Finale Play Off POPB 20 juin 2009 029 ». Ça commence doucement mais quand ça monte, ça monte, alors garder une main sur le bouton de réglage du volume.
D.R.
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un-contre-un
ABDOULAYE M’BAYE
“NAVARRO, J’APPRÉCIE !” LE MEILLEUR SCOREUR FRANÇAIS DE PRO A TIRE SON INSPIRATION DU MVP DE L’EUROLEAGUE. Propos recueillis par Antoine LESSARD
Ta spécialité technique ? Quand je joue en pénétration ou même en contre-attaque, j’aime bien terminer en appuis décalés. Le geste technique que tu affectionnes ? Le floater. Façon Tony Parker ? Plus Navarro. À l’inverse, celui que tu as le plus de mal à effectuer ? Le cross. Il est un peu suspect. C’est le move que je travaille le plus à l’entraînement. Ton travail spécifique cet été ? Je vais bosser mon shoot mais aussi mon maniement de balle.
Tu préfères driver sur ta droite ou sur ta gauche ? (Rires) Je ne peux pas le dire, sinon après c’est trop facile. Catch and shoot, sortie d’écran ou après quelques dribbles avant de shooter ? En catch and shoot. La situation que tu affectionnes en match ? Les situations de surnombre, à deux contre un en contre-attaque. Et plus largement, le jeu rapide. L’action qui t’est restée en mémoire cette saison ? Franchement je ne vois pas, je ne suis pas un joueur très spectaculaire, et pas une seule fois, j’ai réussi le shoot de la victoire. Le joueur qui t’inspire ? (Direct) Navarro, j’apprécie ! Il fait tout vite. Il sort des écrans très vite, toujours dans le bon timing, et il est très efficace. Il n’a pas un physique exceptionnel. C’est ce qui est le plus impressionnant. Celui que tu aimerais affronter ? LeBron, pour savoir ce que ça fait de défendre sur lui. Ton adversaire direct le plus coriace en Pro A ? Brion Rush, surtout qu’il avait tous les tickets dans l’équipe. À l’inverse, le défenseur qui t’as le plus perturbé? Aldo Curti, il est trop puissant physiquement. Qui était le meilleur en un-contre-un entre Reggie Williams, Eric Chatfield et toi ? Ça dépendait de la motivation de chacun. On avait chacun nos atouts. Reggie est très fort sur sa main gauche. Eric est très costaud. Une fois qu’il passe l’épaule, c’est très dur de l’arrêter. Le meilleur aux concours de shoots ? Damir (Krupalija) était bien, mais je n’étais pas ridicule.
Hervé Bellenger/IS
Dernier quiz. Combien de dunks et de contres as-tu réussis cette saison ? (Rires) Un dunk, contre Roanne. La semaine précédente, j’avais annoncé au préparateur physique que j’allais en mettre un sur ce match. C’était sur contre-attaque. Reggie me balance la balle et je monte à un pied. Les contres, ça devait être un ou deux (ndlr : exact, 2). Je ne suis pas un joueur très spectaculaire.
POUR OU CONTRE ?
33
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LES PLAYOFFS EN PRO B
LE SACRE RÉCENT DE POITIERS, DAUPHIN DU PARIS-LEVALLOIS, NE DOIT PAS ÉLUDER UNE QUESTION ESSENTIELLE. LES PLAYOFFS ONT-ILS LEUR RAISON D’ÊTRE EN PRO B ? FAUT-IL LES SUPPRIMER POUR DONNER PLUS DE CRÉDIT À LA SAISON RÉGULIÈRE ?
POUR Par Antoine LESSARD
N
e touchez surtout pas aux playoffs ! Ils préservent l’intérêt de la saison régulière jusqu’à son terme. La lutte pour le Top 8 évite aux équipes, concernées ni par la montée ni par le maintien, de terminer la saison en roue libre. Souvenons-nous des tristes fins de saison il y a une dizaine d’années lorsque les playoffs furent momentanément rayés de la carte. L’expérience fut un bide retentissant. Plusieurs clubs, en vacances dès le printemps, choisirent de libérer quelques-uns de leurs joueurs avant terme. Bonjour l’ambiance. Pour relancer le championnat de Nationale 1, la Fédération a eu la bonne idée d’y instaurer des playoffs dès la saison prochaine. La LNB ne doit pas suivre le chemin inverse. Le succès populaire des playoffs ? Il fut réel à Poitiers, à Bourg et à Limoges. Pour la réception du Paris-Levallois, Beaublanc a vibré comme à ses plus belles heures. La finale à Bercy fut une belle fête avec des milliers de supporters pictaviens et limougeauds. Son exposition médiatique unique. Quid du mérite sportif ? Et si Poitiers avait été éliminé par Bourg ou Limoges, deux formations reconfigurées juste avant les playoffs ? Le règlement actuel permet aux clubs – les plus fortunés – de retoucher leur effectif avant l’échéance. À Limoges, Steffon Bradford est arrivé le 13 mai en tant que pigiste de Scott Emerson, out depuis le 28 février, et a eu un impact considérable. Pour éviter ces pratiques, interdisons tout changement de joueur, même sur blessure, dès la fin de la phase aller. Les blessures font partie de la vie des sportifs, entendon. Au bout du compte, le championnat y gagnerait en équité et en lisibilité.
A
lors comme ça, Poitiers est champion de France de Pro B ? Que l’on m’excuse mais, si le PB86 a mille fois mérité sa montée, le champion, c’est le Paris-Levallois, qui a survolé la saison de A à Z. Les playoffs sont conçus pour couronner une saison et offrir le titre suprême, pas pour décider à pile ou face qui montera et changera de dimension, et qui devra recommencer de zéro, après une quarantaine de matches. Ils n’ont donc pas de sens en deuxième division. Les places en Pro A sont trop chères pour s’amuser avec cela. Ne pas confondre l’élite et l’antichambre ! L’une est là pour établir une hiérarchie nationale indiscutable, l’autre n’est qu’un sas. Si Poitiers avait échoué malgré son superbe parcours en saison régulière – comme ce fut le cas l’an dernier pour Bourg – cela aurait été injuste. Car le PB86 est, de loin, l’équipe la plus régulière et le club le plus cohérent des deux dernières années. Il a donné des gages, il a mérité. Point barre. Alors, oui, les playoffs ont été un succès populaire et ont mis un coup d’éclairage sur la division, mais que penser de la partie de tableau de Limoges, dans laquelle s’est trouvée une équipe (Clermont) qui a « choisi » son adversaire (et l’a payé) et surtout une autre, le PL, qui n’avait pas franchement le feu sacré, et pour cause. Quelle valeur accorder à cela ? Ma proposition : supprimer les playoffs de Pro B, ou alors, à la limite, extrayez-en le premier de la saison régulière, qui fausse le tableau. Et surtout, surtout, arrêter avec les finales sèches. Ou alors allons au bout et tirons la montée aux dés. Par Fabien FRICONNET
CONTRE
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Agenzia Ciamillo-Castoria/M.Marchi / FFBB
LES BLEUES EN LETTONIE
DANS LES COUL CHAMPIONNES
LISSES DES S D’EUROPE
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Nous avons suivi les Bleues depuis Cesis jusqu’à Riga, et en passant par Valmiera. Avec nos yeux, notre magnéto et un appareil photos. Pour amasser quelques anecdotes, déclarations et images en coulisses. Sans nous douter qu’au bout de deux semaines, les Françaises seraient championnes d’Europe ! Par Pascal LEGENDRE à Riga, Valmiera et Cesis (Lettonie)
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Mercredi 3, Cesis
Sous les 10°
compagnie des Italiennes, des Biélorusses et des
Deux heures de bus depuis Riga, la capitale. En
Israéliennes, les Bleues se sont installées à l’hôtel Tigra de Cesis, un Best Western excentré, un rien austère, planté au milieu des sapins, et qui comprend un sauna et une piscine intérieure. Cesis, c’est la ville du club dont Sandra Dijon et Christelle Jouandon ont porté le maillot. Ce qui a surpris tout le monde – et plus spécialement les Israéliennes –, c’est la chute de température. Le thermomètre est sous les 10 degrés et le temps est pluvieux. Pas étonnant que la végétation soit verte et abondante. Il faut une grosse demi-heure pour rejoindre sur une route cabossée Valmiera et son Olympic Center, une appellation un peu pompeuse pour un complexe doté d’une patinoire, d’un centre de Fitness, d’une salle d’UV et d’une salle de basket de seulement 1.200 places. Dans le décor, une cheminée, vestige soviétique. Ceci dit, l’équipe de France s’entraîne en partie sur place, à Cesis. « On aura fait onze entraînements au complet au premier jour de la compétition. Or, quand ce n’est pas inscrit dans le temps, les mécanismes après les coupures, ça ne revient pas comme ça. » Et pour indiquer qu’il doit mettre les bouchées triples, Pierre Vincent sort une formule de sa poche : « On fait des leçons qui sont des chapitres. »
a de l’énergie qui te reste pour affronter ce challenge-là. » En fin d’après-midi, nous rejoignons nos pénates à Valmiera, la guest house Elena dans le centre-ville. Il y a beaucoup d’espaces verts, les bâtisses ne sont pas dénuées de charme, même s’il y a un cinéma, relent de l’occupation soviétique, totalement kitch et un tantinet effrayant, où l’on devait proposer des films de propagande avant l’indépendance. Sur les trottoirs, on recense autant d’alcooliques que de blondes aux yeux bleus. Il apparaît déjà qu’il sera difficile de faire des grasses matinées – les nuits sont ultra courtes et il n’y a ni volets ni rideaux aux fenêtres – et de festoyer – les restaus sont rares et peu avenants. En un mot, Valmiera, c’est un trou. Dimanche 7, Valmiera
La France en argent pour les bookmakers
par les bookmakers car c’est de l’argent, beaucoup
Il n’y a pas de part affective dans les cotes données
d’argent, qui est en jeu. Celles des matches de l’Euro sur les sites de paris en ligne sont donc un indice intéressant. Or, que découvre-t-on pour cette ouverture de tournoi ? Que les sites Victor Chandler et Ladbrokes font de la Russie leur favorite. Normal. Et, ô surprise, que la France est pronostiquée en deuxième position, devant l’Espagne, la Lettonie et la Biélorussie. Pour le match de ce soir contre l’Italie, la France est ultra favorite, à peu près dans les mêmes proportions pour Bwin (1.12 c. 5.25), Unibet (1.14 c. 5.75) et Sporting Bet (1.10 c. 5.75).
Autant d’alcooliques que de blondes aux yeux bleus
Samedi 6, Cesis et Valmiera
« Il y a de l’énergie »
entre en contact pour la première fois avec les
Après une nuit à Riga, le quarteron de journalistes
1-Valmiera, un trou paumé de Lettonie. 2-Un cinéma d’époque soviétique à Valmiera 3-Céline Dumerc sur Sport+ au micro de Stéphane Genti. 4-France-Italie. Les Bleues hyper-favorites des bookmakers. 5-Céline Dumerc et Pierre Vincent, une vraie complicité. 6- Sandrine Gruda en action. Un regard de killeuse. 1
Bleues. Nous sommes cinq. Une consœur de L’Equipe, trois confrères de l’AFP, du Berry et de Sport+ accompagné de son consultant, Laurent Buffard, et votre serviteur. Le coach nous nourrit de son expérience et de ses anecdotes – pas toutes publiables – suite à son séjour d’un an et demi à Ekaterinbourg. Pierre Vincent, la petite Bleue Anaël Lardy, et la capitaine Céline Dumerc, sont appelés au parloir. Céline assure dans son rôle de porte-parole : « Il y a eu de la fatigue physique et mentale. Mais Pierre a bien géré la préparation, en diminuant les doses d’entraînement, même si un entraîneur a toujours envie d’entraîner, d’entraîner, d’entraîner toujours car il y a beaucoup de choses à mettre en place. Il s’est efforcé de nous donner du repos, notamment les matinées où c’était plus light avec du 5 contre 0. On avait uniquement une séance par jour, ce qui nous a permis de recharger les batteries. On part avec un nouveau groupe, un nouveau projet, un nouvel encadrement. Tu as forcément envie et il y
Lundi 8, Valmiera
Le message secret
invités à s’exprimer, en anglais, après chaque match
Le rituel est classique : le coach et une joueuse sont
lors de la conférence de presse. Les réponses sont sinon en langue de bois, forcément assez superficielles. Puis, en petit comité, on passe en mode français. « Ça va être lu à l’étranger ce que je vais dire ? », demande Pierre Vincent. Soyons clair : avec Internet, il n’y a plus guère de déclas sulfureuses qui demeurent confinées dans un pays. Le coach nous délivre pourtant son message secret : « Je trouve que l’arbitrage d’hier était bien meilleur que celui d’aujourd’hui. Ils ont toléré trop de choses. Chez les garçons, les joueurs vont au contact, pam !, se protègent pour tirer. Les filles n’ont pas la même masse musculaire et c’est difficile. Même les plus costaudes comme Leuchanka et Sandrine (Gruda) n’arrivent pas à faire comme les garçons. Le basket féminin mérite d’être plus sifflé. Je pense que l’on aurait vu un match de meilleure qualité. » ➔ ➔➔
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« On » pour toutes les nationalités ou « off » uniquement pour les journalistes français, Pierre Vincent a toujours un éclairage nouveau à délivrer. Durant la saison, chaque jour de la semaine ou presque, il doit abreuver l’insatiable presse berruyère, et depuis la finale des playoffs LNB, il est également mis à contribution en continu par la presse nationale. Sans jamais être irrité. On apprécie. Mercredi 10, Cesis
La future Cathy Melain
c’est bien la Berruyère Endene Miyem, que tout le
S’il y en a une qui est tout sourire, joyeuse, naturelle,
monde appelle Endy. Contente d’être là, déjà. Pierre Vincent a longuement hésité entre la joueuse qu’il forme en club depuis trois ans et celle qu’il a recrutée pour la prochaine échéance, Jennifer Digbeu. « Pour en arriver jusqu’ici, ce fut la guerre, entre guillemets, aux entraînements. Je me suis dit que j’allais jouer mon basket à fond. Si ça plaît tant mieux, sinon, tant pis, je regarderai les filles à la télé. Maintenant, je prends ça comme des matches d’Euroleague car ce sont un peu les mêmes joueuses. Mais quand je me pose un peu et que je réfléchis, je me dis que c’est le championnat d’Europe SENIORS ! Avant, je me disais trop que j’aimerais participer à cette compétition-là, faire partie de ce truc. Ça y est, j’y suis ! » Avec son 1,88 m, Endy est un peu juste en longueur pour une intérieure, alors, forcément, on lui demande si elle n’envisage pas de se reconvertir en ailière. Surtout qu’elle possède un bon shoot hors raquette. « C’est un peu tard aujourd’hui car il y a beaucoup de travail à faire. Même si les joueuses sont plus costaudes, plus grandes, il faut que j’arrive à m’imposer en comblant ce déficit de taille. Après, rien n’est impossible. On ne sait pas. Peut-être que l’année prochaine, je serai la nouvelle Cathy Melain. » Elle mesure son effet, puis ajoute : « Je rigole bien sûr. » Pour l’instant, la France a joué devant des gradins très clairsemés. Moins de 100 spectateurs pour l’Italie, 150 pour la Biélorussie et disons, exploit, 600 pour Israël. « On aime bien qu’il y ait du monde, que la salle soit vivante, quand c’est chaud. Il n’y a personne, ça fait chier, tant pis. On a un objectif, il faut s’y tenir. » Et puis il y a les Français devant leur télé ? « C’est sûr, mais ils ne font pas beaucoup de bruit. »
nouveau. Dommage qu’il fasse parfois si froid en ce mois de juin avec de longues journées dégoulinantes de pluie. L’Arena Riga est sans chichi et un peu brute de béton mais, sinon Bercy, il n’y en a aucune en France de cette capacité. Elle est annoncée à 11.200 places. À l’entrée, des hôtesses de la Swedbank distribuent des petits drapeaux avec inscrits Latvija. Pas de Loi Evin, aussi le Letton peut se désaltérer abondamment avec plusieurs sortes de bières en vente dans les coursives. Pour le premier match, déserté par le public, elle est là, assise dans la tribune de VIP, Ouliana Semenova, grande dame de 2,20 m, 57 ans aujourd’hui. Pensez qu’avec elle en son centre, l’URSS n’a pas perdu un seul match pendant 18 années consécutives (1968-86). C’est une icône du basket et de la société lettone. Douze fois, elle fut élue athlète la plus populaire du pays entre 1970 et 1985. Une cohorte d’enfants vient lui demander des autographes à signer sur leurs teeshirts. Elle s’exécute consciencieusement et visiblement sans déplaisir. Puis elle quitte sa place, péniblement. Les rideaux sont tirés pour cacher les gradins supérieurs. Le soir, pour le match de la Lettonie, le reste de la salle est quasiment rempli. On passe de 200 et 500 spectateurs pour les deux rencontres précédentes à 5.600. Certains sont en tee-shirts grenat – la couleur nationale –, d’autres sont couverts de mini chapeaux d’indiens en papier. Ce n’est pas un délire à la grecque, mais ça fait quand même du boucan. Surtout quand Anete Jekabsone hurle sa joie en regardant le public sur un 2+1. L’applaudimètre grimpe même dans le rouge lorsque les Tchèques sont passées à la broche, et une ola est déclenchée pour fêter les vingt points de marge. Ça pèse de jouer à domicile.
On passe de 200 à 5 600 spectateurs
1-Gunta Basko, souriante, pro. La Lettonie vient pourtant de se faire éliminer en quart. 2-Anete Jekabsone, star du peuple letton. 3-Laurent Buffard, consultant pour Sport+, dans le charmant vieux Riga (4). 5-Sandrine Gruda au point presse. 6-Deux hôtesses qui donnent envie de changer de banque. 7-L’Euro fait la couv’ de quelques magazines. 8-Céline Dumerc, une vraie meneuse de revue.
Hervé Bellenger / IS
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Jeudi 11, Riga
Ouliana est là
pot d’architecture : roman, gothique, Renaissance, Intime et coquette, c’est Riga. C’est un melting
baroque, néoclassique, historiciste, stalinien, et surtout art 2
Vendredi 12, Riga
Le maillon faible
durant une compétition ? Vaste question.
Faut-il lire la presse, les sites Internet et leurs forums
Isabelle Yacoubou est véritablement rentrée dans le tournoi ce soir : 8 points et 8 rebonds en 14 minutes. Elle a produit ce que l’on attendait d’une MVP française de la ligue, qui a eu plusieurs fois cette saison les effets d’un cyclone floridien. On lui demande si elle n’était pas frustrée jusque-là d’être scotchée dans les starting blocks. « Frustrée, non, car ce n’est pas la faute de quelqu’un, mais quand on dit que je suis le maillon faible de l’équipe, évidemment, je n’ai pas envie de rester dans cette position-là. C’est une autre compétition qui a commencé aujourd’hui. » « Maillon faible » ? Isa ne veut pas dire où elle a lu ce commentaire. 3
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EUROBASKET féminin • maxibasketnews 39 « Je ne sais pas où elle a vu ça. Les filles regardent les forums et, dans une situation de stress, elles sont sensibles à ça. Isa est une jeune joueuse très émotive et qui n’a pas une vision d’elle-même qui est très juste », explique Pierre Vincent. « Elle a été surexposée et surévaluée à Tarbes par son environnement et elle a tendance à l’inverse à se sous-évaluer. J’ai eu un entretien avec elle pour lui expliquer qu’entre ce qu’elle perçoit et cette exposition, il y a son vrai niveau. Être meilleur, c’est aussi apprendre à se connaître. On a fait une vidéo pour lui démontrer qu’elle n’est pas le maillon faible. »
Mercredi 17, Riga
Céline au spa
Levons un peu le voile à l’occasion de ce jour « off »
Que font les joueuses durant les (rares) temps morts ?
avant le quart de finale. « Le haut niveau, c’est exigeant. Il y a beaucoup de tension, de stress. Il faut célébrer, se lâcher, vivre, respirer, penser à autre chose, avant de se re-connecter », dit Pierre Vincent. Concrètement ? Les Bleues ont déjeuné, ont fait vidéo, puis ont eu quartier libre l’après-midi. Au programme, balades en ville, shopping – inévitable pour une femme ! –, muscu, piscine, restaurant, Internet, ou tout simplement aller voir un ou deux matches à la Riga Arena. Un exemple ? Celui de Céline Dumerc qui en informe ses « amis » sur Facebook : « Céline Dumerc : va voir SlovakiaBelarus… and after… Mmmm… Le Spaaaa !!! Don’t be jealous !!! » Voilà, vous savez tout.
« Don’t be jealous !!! »
Lundi 15, Riga
Dennis Rodman
Dennis Rodman dans sa chambre de lycéenne, Élodie
À la question de savoir si elle avait un poster de
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Godin répond par la négative. Interrogation déplacée ? En fait, la Française possède la même technique de rebond que l’ancien tatoué des Bulls – Élodie possède aussi un tattoo, mais moins envahissant que ceux de Dennis. Elle oriente la balle en l’air d’une pichenette, une fois, deux fois, sans totalement la contrôler, avant de la ramasser définitivement dans ses bras. « Je suis plus petite que les autres, et il faut que je fasse ça car ainsi elles ont du retard et je peux ensuite reprendre le ballon. Cette saison, en Italie, je l’ai beaucoup fait. » Il y a six ans, en Grèce à l’Euro, elle venait d’avoir 18 ans, une enfant, et était déjà forte comme une femme. Elle avait même pallié la défection d’intérieures compétitives, montrant un don inné pour le rebond, ce qui est toujours sa griffe. Elle est souvent bien placée et fond sur sa proie comme une rapace. « C’est sans doute au fond de moi. J’ai cet avantage d’avoir ça, heureusement. » À cet instant de l’Euro, Élodie a capté un rebond toutes les 143 secondes.
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Mardi 16, Riga
Avis du successeur de Buffard
équipe d’URSS et successeur de Laurent Buffard à
Gundars Vetra, ancien membre émérite de la grande
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la tête d’Ekaterinbourg, donne son avis d’expert à la presse russe : « L’Espagne possède bien sûr un roster de qualité mais, dans mon esprit, le principal opposant aux Russes sera la France. Aussi, c’est tout à fait possible que nous assistions mardi à la finale avant la lettre du tournoi. Pour moi, l’équipe française est la plus disciplinée de la compétition. Et elle propose la meilleure défense. Les joueuses de Tikhonenko auront assurément un match difficile. » Résultat : 77-66 pour la France. Bien vu Gundars.
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Une promesse pour le Mondial
presse française que Cathy Melain a dit « NOUS
Pierre Vincent fait malicieusement remarquer à la
sommes qualifiés pour le championnat du monde ! » aux médias, en anglais. - Tu peux m’emmener si tu veux ! répond Cathy. - D’accord ! - Qui a enregistré ? questionne Cathy, hilare. Un scellé est désormais apposé sur le magnéto de MaxiBasketNews avec la promesse du coach à l’intérieur. - Alors, Cathy, as-tu bien fait de revenir en équipe de France et de différer ta retraite ? demande un journaliste. - Là, je ne regrette absolument pas ! J’étais venue pour une qualification au championnat du monde. Maintenant, je leur laisse faire le reste du boulot… Vendredi 19, Riga
Aussi fort que la coupe de la Reine
pour livrer son témoignage. La France est venue à bout
Manue Hermouët est alpaguée à la rentrée au vestiaire
– très sereinement – de la Biélorussie et se retrouve en finale de l’Euro. « On a joué hier, aussi on était un peu éprouvées. En plus, il y a eu la prolongation avant (Italie-Lettonie) et on n’a pas pu s’échauffer comme on le voulait. On avait le match précédent contre la Biélorussie comme référence qui nous a indiqué certaines options tactiques à prendre. On a respecté tout ça ! On a réussi à les faire douter sur des choses où elles étaient en confiance. » À ce moment-là, survient Céline Dumerc qui s’époumone : « On est en finale ! On est en finale ! » Manue reprend, stoïque : « Et puis, je crois que les équipes ont peur de nous car même si on est menées de quinze points, on arrive à revenir… On avait davantage la pression en quarts, étant donné les antécédents. Là, on avait décidé de se libérer vraiment et de profiter du moment. On a une confiance énorme les unes envers les autres. Pierre nous montre toujours SA confiance car il change les cinq, tout le monde peut participer. ça a créé des liens dans cette équipe. C’est un truc énorme, énorme. » - Vraiment plus fort que de disputer un Final Four de NF1 ? - Ah !… Même le Final Four avec Valenciennes, c’était moins fort... Et de « blasphémer », elle, la plus Espagnole des Bleues : « ça commence à égaler la coupe de la Reine ! Enfin ! »
que plusieurs confrères français n’ont pas accompli leur devoir de citoyen. Et puis, Evanthia n’aurait-elle pas bénéficié d’un razde-marée de suffrages en provenance de ses compatriotes qui n’ont même pas regardé l’Euro à la télé ? Mmmm… Le doute est permis. Le soir, la délégation française se retrouve dans un restaurant du Vieux Riga. Il y a là l’aréopage fédéral, les joueuses, le staff, les supporters et les journalistes qui étaient sur place. Juste après le dessert, les championnes d’Europe s’éclipsent dans la nuit. Ce qu’elles ont fait ensuite ? Mystère. On apprendra par une voie détournée qu’elles ont dormi juste une petite heure avant de boucler leurs valises. Dimanche 21, Paris
Les Braqueuses ont ligoté Zorro
l’aéroport Charles-de-Gaulle. Elles sont accueillies par
L’avion des Bleues se pose à 13 h 20 au Terminal 1 de
des équipes de télé et le président du CNOSF, Denis Masseglia, qui les invite à déjeuner. Un point presse a lieu dans l’après-midi à l’hôtel Radisson des Champs-Elysées. Elles rejoignent ensuite le plateau de Stade 2 et se retrouvent en compagnie de Mike Piétrus. Elles ont eu droit aussi aux chaînes d’infos sportives et aux radios, dîné avec les familles et les amis, et terminé la soirée au « Queen », une boîte branchouille sur les ChampsÉlysées. Après, vacances ! Eh oui, comme l’Euro est au début de l’été et pas en septembre, la reprise en Ligue – et en NF1 pour Manue Hermouët ! – c’est encore loin. La veille, suite à un accord avec le groupe Canal +, la finale a été retransmise sur France Télévisions. Sans promo et avec des commentateurs en cabine à Paris (on se fiche vraiment de la tête des gens sur le service public !), la première mi-temps, en direct sur France 2, à partir de 19 h 15 a été suivie par 1.045.000 téléspectateurs. Soit 8,4% de parts de marché. Très moyen. France 3 a pris la relève et supprimé Zorro pour faire place aux « Braqueuses » qui doublent leur score pour la seconde mi-temps : 2.033.000 téléspectateurs avec un correct 12,5% de parts de marché. En face, ce sont quand même les JT de TF1 et France 2 ! Il faut le noter : la dernière fois qu’une équipe de France de basket a été télévisée sur une chaîne hertzienne, c’était « les filles en or » en 2001. Jamais Tony Parker et sa bande n’y ont eu droit. C’est fou, quand on y pense, non ? En arrivant sur le sol de France, les « Braqueuses » ont découvert aussi que leur immense exploit n’a pas laissé de marbre L’Équipe. « Oh les belles Bleues ! », titre le quotidien sportif. Le titre de champion de France de l’ASVEL, et même l’improbable retour de Bernès à l’OM, sont écrasés par cette fabuleuse histoire dont on pourrait croire qu’elle a été écrite par des scénaristes de chez Disney. Si on vous avait dit ça, les filles, il y a quinze jours l
2 millions de téléspectateurs sur France 3
Samedi 20, Riga
Sandrine for MVP !
formel, c’est une équipe, dans toute l’acceptation du
La France est championne d’Europe ! Chacun est
terme, façonnée par Pierre Vincent, qui a réussi un incroyable exploit. Il reste que la FIBA Europe décerne des prix individuels. Céline Dumerc (France), Anete Jekabsone-Zogota (Lettonie), Evanthia Maltsi (Grèce), Svetlana Abrosimova (Russie) et Sandine Gruda (France) constituent le cinq idéal du tournoi. Céline reçoit son trophée des mains de Ouliana Semenova. Sûr qu’elle pourra raconter ce moment-là – comme tous les autres – à ses petits-enfants. Ce cinq nous semble défavoriser les intérieures. Mais c’est surtout l’élection de la MVP, la Grecque Evanthia Maltsi, meilleure marqueuse du tournoi (22,6 points), qui nous choque. Son équipe, justement, ne se classe que 5e. Sans être chauvin, nous considérons que c’est à Sandrine Gruda, la meilleure joueuse de la meilleure équipe, à qu’aurait dû revenir ce trophée. Qui a voté ? Les journalistes. Mais si dans les autres compétitions, ce sont uniquement ceux présents sur l’événement qui remplissent par écrit un bulletin, cette fois, il fallait voter par Internet au moyen de son « password ». Je ne vais pas les dénoncer, mais je sais
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1- Sandrine Gruda élue meilleure pivot de l’Euro. Elle méritait clairement le titre de MVP. 2- Cathy Melain et son dernier trophée. 3- Les Bleues en plein bonheur. 4- Émilie Gomis en finale contre les Russes. 5- Une spéciale dédicace à Cathy Melain de la part de Manue Hermouët. 6- Les supporteurs des Bleues… à Amsterdam brandissent la « Une » de L’Équipe. En haut, Mme Lepron, maman de Flo.
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Photos : Pascal Legendre / MaxiBasketNews
Jeudi 18, Riga
TROPHÉE DU FUTUR
LA PÉPINIÈRE DU BASKET FRANÇAIS Organisé cette saison à Orléans et remporté par une surprenante équipe de l'ASVEL, le Trophée du Futur s'est imposé comme un rendezvous incontournable de la fin de saison. Vitrine de la formation pratiquée par les centres de formation de Pro A, il permet notamment aux clubs de Pro B et de N1 de repérer de jeunes joueurs. Une valeur refuge en tant de crise.
Hervé Bellenger / IS
Par Laurent SALLARD, à Orléans
Kevin Joss-Rauze (à gauche) et Théo Leon peuvent être fiers : l'ASVEL remporte le Trophée du Futur.
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ÉVÉNEMENT
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a demi-finale opposant Orléans à Cholet a été le point culminant de ce Trophée du Futur. Menés de 15 points sur leur parquet en deuxième mi-temps, les Orléanais sont revenus sur les talons des Choletais pour arracher la prolongation. À quelques secondes de la fin de celle-ci, les espoirs de l’Entente, menés d’un seul point, récupèrent la possession. Entré en jeu suite à la sortie pour cinq fautes de Nobel Boungou Colo, Baptiste Boucharel, huitième homme de l’équipe, hérite de la gonfle en tête de raquette et marque au buzzer. Orléans, seulement dixième de la saison régulière, élimine ainsi Cholet, favori de l’épreuve et déjà champion de France. Fou de joie, Boucharel, le héros inattendu de la soirée, déchire son maillot en deux sur toute sa hauteur et gonfle les biceps ! Les espoirs aussi savent faire le spectacle ! La formule, qui réunit huit équipes sur trois jours de compétition, gomme le principal reproche que les observateurs adressent au championnat espoir, à savoir le manque de compétition. Alors que la pression du résultat est souvent moindre tout au long de la saison, les huit formations ne se savaient qu’à trois victoires du trophée en débarquant le vendredi 5 juin à Orléans. De quoi décupler la motivation. Il suffisait pour s’en convaincre de constater la désolation dans le camp des Choletais après leur défaite en demi-finale, ou de voir les larmes de joie couler sur les joues des Villeurbannais le lendemain après leur victoire en finale.
“CE SONT DES JOUEURS QUI NE SONT PAS TROP CHERS, ET QUI ONT DES QUALITÉS” NIKOLA ANTIC (CHARLEVILLE)
Le camp de pré-draft français Un engagement et un surplus d’émotion qui n’est pas sans poser de problèmes au niveau de l’arbitrage. Alors qu’ils sont sifflés durant toute la saison par des officiels de niveau N2 qui ont reçu comme consigne de davantage les laisser jouer, les espoirs se retrouvent confrontés durant le Trophée du Futur à des arbitres issus de la Pro B ou de la Ligue Féminine. Ceux-ci, plus stricts, manquent également parfois d’une pédagogie qui n’a plus sa place au niveau professionnel. « On se rend compte que nous, les arbitres, avons manqué de dialogue, de contact et de prévention », témoignait l’un d’eux après la première journée. « Même si on discutait, ça ne suffisait pas, les joueurs attendaient davantage. Il faut dialoguer davantage avec les jeunes, ils ont besoin de comprendre, il faut leur dire ce qu’ils peuvent faire ou pas. Leur parler dans le jeu aussi. Il faut avoir un échange qui ne soit pas dans le conflit. Il faut davantage diriger la rencontre qu’arbitrer ou siffler. » Malgré la présence des espoirs orléanais jusqu’en finale, et le match Orléans-Le Mans de demi-finale de Pro A le samedi, le Trophée du Futur n’attire pas les foules – au maximum un petit millier de spectateurs. En revanche, il est devenu un rendez-vous incontournable pour les
coaches de Pro B et de Nationale 1. Ceux-ci n’ont en effet pas l’occasion de voir jouer les espoirs, qui évoluent toute la saison en lever de rideau des matches de Pro A. C’est notamment le vendredi, lorsque les huit équipes sont en lice, que le tournoi prend des allures de camp de prédraft. Plus de la moitié des coaches de Pro B étaient alors réunis dans les tribunes pendant les matches, scrutant les prospects, avant de discuter ensuite dans les couloirs avec les agents. Face à la crise économique qui entraîne la baisse des budgets, les clubs de Pro B se tournent de plus en plus vers le vivier du championnat espoir. « Ce sont des joueurs qui ne sont pas trop chers, et qui ont des qualités », confirme Nikola Antic, le coach monténégrin de Charleville, qui a depuis engagé le Villeurbannais Kevin Joss-Rauze. « Je suis venu pour voir et peut-être recruter deux ou trois joueurs, parce qu’on n’aura pas un budget extraordinaire, encore moins que l’année dernière. Il faut trouver des solutions avec des jeunes, mais ce qui est une difficulté pour nous peut être une bonne chose pour le basket. »
Pléthore de grands gabarits De l’avis général des coaches présents, le niveau de jeu augmente d’année en année. « Il y a des qualités physiques, des qualités techniques, de l’adresse, de la stratégie, ce sont des matches de qualité », estime Pierre Verdière, le coach des espoirs du SLUC Nancy, sortis dès les quarts de finale. « Il n’y a pas de matches de cette qualité en Nationale 2, ni même en Nationale 1. Il y a beaucoup de centres de formation qui travaillent, et de moins en moins de clubs qui ne jouent pas le jeu. » Une opinion partagée par Franck Maignan, son homologue havrais. « Dans toutes les équipes, il y a des garçons qui ont du talent et qui mériteraient d’être lancés, en Pro A ou en Pro B », constate-t-il. « Avant, les clubs avaient une équipe espoir parce qu’il fallait le faire, et s’ils ne gagnaient pas les matches, ce n’était pas dramatique. Peut-être que ce sont les problèmes économiques qui incitent les clubs à changer de politique. » Comme leurs homologues de Pro B, les clubs de Pro A souffrent financièrement et voient de plus en plus d’intérêt, notamment économique, à former leurs propres joueurs. Mais aussi former de meilleurs joueurs, mieux adaptés aux besoins de l’équipe professionnelle. Ainsi, alors que le BCM Gravelines-Dunkerque accueillait – jusqu’à présent – avant tout des joueurs de la région, il a décidé de changer de politique. « On va garder une identité régionale parce que c’est indispensable », explique Christian Cléante, l’entraîneur des espoirs nordistes. « Mais on essaiera aussi d’aller chercher des profils de grande taille à l’extérieur, parce que c’est quand même ce qui nous manque. » Une denrée qui n’est plus rare dans le championnat espoir, puisque les huit équipes présentes comptaient dans leurs rangs un total de quatorze joueurs de 2,05 m ou plus, quatre d’entre eux atteignant même les 2,10 m. « Et pourtant, en Pro B et même en Pro A, il n’y a pas de grands. Où sont-ils ? », demande Nikola Antic. « Avec les grands, il faut être patients. On les lâche très facilement ! » Bangaly Fofana (2,12 m, né en 89) est l’un d’eux. Vainqueur du Trophée du Futur avec l’ASVEL et MVP du tournoi, nous vous le faisons découvrir, tout comme le Havrais Ousmane Camara, le Choletais Christophe Léonard, l’Orléanais Nobel Boungou Colo et le Gravelinois Jonathan Rousselle, tous en vue à Orléans.
ÉVÉNEMENT • maxibasketnews 45
BANGALY FOFANA (ASVEL)
LE PIVOT
DES ANNÉES 2010 ?
Vainqueur du Trophée du Futur et élu MVP de la compétition (14,3 pts, 10,0 rbds), Bangaly Fofana (2,12 m, né en 89) a évolué cette saison dans l'ombre du Choletais Kevin Séraphin (2,05 m, né en 89). Mais Vincent Collet l'a pris sous son aile, et compte sur lui dans l'avenir.
V
incent Collet a « flashé » sur lui. En arrivant l’été dernier à Villeurbanne, celui qui est désormais également l’entraîneur de l’équipe de France a rapidement mesuré le potentiel du jeune homme, dont les qualités physiques sont comparables à celle du Manceau Alain Koffi, mais avec cinq centimètres supplémentaires (2,12 m au lieu de 2,07 m). Si bien que le coach des pros de l’ASVEL a bien failli conserver Bangaly Fofana pour le match aller de la demi-finale de Pro A l’opposant à Nancy. Mais le jeune pivot est finalement bien parti pour Orléans, pour le plus grand bonheur de ses coéquipiers de l’équipe espoir, bien décidés à rapporter le Trophée du Futur. Très efficace en quart de finale face au Mans (15 pts à 6/6 aux tirs et 6 rbds pour 20 d’éval), il a dominé en demi-finale le pourtant redoutable secteur intérieur havrais, considéré comme le plus athlétique du championnat. « La taille de Fofana nous a gênés », confirmait après le match Franck Maignan, le coach du club normand. « Sur les deux matches de saison régulière, on ne le laissait pas bouger, on le travaillait au sol pour qu’il ne saute pas. Là, quand il se rapproche du cercle, il est très long. » Auteur de 17 points et 14 rebonds face au Havre, il a enchaîné un deuxième double-double en finale avec 11 points et 10 rebonds contre Orléans. Des performances qui lui ont valu le titre de MVP de ce Trophée du Futur, succédant au palmarès au Palois Thomas Heurtel.
Recruté par Claude Bergeaud
Hervé Bellenger / IS
Comme le Choletais Kevin Séraphin (2,05 m, né en 89), Bangaly Fofana se révèle sur le tard, ayant commencé le basket il y a seulement quatre ans. Originaire de la région parisienne, il a été repéré par hasard dans la rue, par un joueur du club de Charenton (N2). « Au départ, le basket ne m’intéressait pas, je préférais le foot », sourit le jeune homme. « Mais j’ai fait un entraînement et ça m’a plu. Je n’ai fait qu’un an à Charenton et on a été champion régional. Plusieurs clubs m’ont contacté, dont l’ASVEL, mais je ne voulais pas y aller. » Il a fallu que l’entraîneur de l’époque, Claude Bergeaud, qui était lui aussi coach de l’équipe de France, décroche son téléphone pour le convaincre de venir. « Je ne savais pas qui il était », rigole-t-il aujourd’hui, gêné. « Quand on m’a dit que c’était le sélectionneur, ça m’a fait quelque chose. » Assistant de l’équipe espoir, Skeeter Jackson, ancien pivot en Pro A, est le premier à avoir pris en main le grand prospect. « Il avait beaucoup de lacunes », se souvient le père d’Edwin. « On a beaucoup travaillé sur les appuis au sol. Attraper le ballon, être face au panier, puis les mouvements dos au panier. Cette année, Vincent et les coaches pros l’ont pris en charge. Ils lui font faire d’autres choses et ça commence à payer. » Ne s’entraînant désormais quasiment qu’avec l’équipe première, Bangaly Fofana a progressé en flèche depuis le début de saison. « À l’entraînement, je suis contre Troutman, Campbell et Traoré. C’est vraiment dur », assure-t-il. « Surtout qu’ils jouent comme si j’étais un pro. J’ai l’air fin, mais je me suis endurci. » Des progrès que Skeeter Jackson a pu mesurer. « À 2,12 m, il est devenu une vraie force pour les espoirs, et je pense que d’ici deux, trois ou quatre ans, il aura sa place en Pro A », promet-il. « Il doit devenir plus costaud. Il est filiforme, donc il ne sera jamais Kevin Séraphin ou Ali Traoré, mais il doit se constituer un bagage technique en rapport avec sa taille. Il est grand avec de grosses qualités athlétiques, il a des bras longs, il court, il saute et il est très mobile pour un joueur de sa taille. C’est un atout. » Un atout que l’ASVEL conserve bien au chaud dans sa manche.
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ÉVÉNEMENT
OUSMANE CAMARA (LE HAVRE)
L ’ŒIL DU TIGRE
Ousmane Camara (2,02 m, né en 89) est un battant. S'il ne joue au basket que depuis trois ans, le Havrais compense son inexpérience par un état d'esprit irréprochable, et se distingue déjà comme l'un des tous meilleurs intérieurs du championnat espoir.
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Le gardien de notre salle d’entraînement, qui joue le dimanche aprèsmidi en excellence régionale, nous avait parlé d’un jeune qui jouait à Oissel, en Seine-Maritime », se souvient Jean-Manuel Sousa, coach des espoirs havrais jusqu’à l’été dernier, et désormais en charge de l’équipe professionnelle. « Je me suis déplacé pour le voir jouer, et j’ai trouvé qu’il avait un bon état d’esprit. » Sur un parquet de basket, Ousmane Camara fait en effet preuve d’un engagement total. Ne ménageant pas ses efforts, il saute sur tous les ballons, gobe les rebonds et repousse les shoots adverses comme si sa vie en dépendait. « Il ne lâche rien, il n’est jamais battu », confirme Sousa. « Avoir ça, c’est déjà énorme. » Des qualités qui plaisent également à son coach actuel, Franck Maignan. « Il a une telle volonté, une telle haine », sourit-il. « Il sait d’où il vient, et il ne veut pas y retourner, même s’il aime sa famille. Il a très envie, pas besoin de lui dire d’être à fond, il faut au contraire parfois le freiner un peu. » Et la débauche d’énergie dont fait preuve leur intérieur a été salutaire pour les espoirs havrais. Ils ont en effet perdu en décembre leur leader, Jean Bernage, victime d’une rupture des ligaments croisés du genou. « Il était le meilleur joueur, marqueur et capitaine », rappelle Franck Maignan. Mais les jeunes Normands se sont remis en scelle pour finir la saison en trombe, battant notamment Cholet, futur champion de France, 83-68 grâce à 19 points et 16 rebonds de Camara. Double champion de France en titre, Le Havre a finalement échoué à la deuxième place, mais a abordé, le couteau entre les dents, un Trophée du Futur qu’il n’a jamais remporté. Avant de tomber en demi-finale sur l’ASVEL d’un Bangaly Fofana impérial (11 pts, 12 rbds pour Camara), les Havrais ont fait du petit bois d’une équipe gravelinoise privée de plusieurs de ses intérieurs (80-51). Une entreprise de démolition à laquelle Ousmane Camara a pris part avec 18 points et 13 rebonds.
Un shoot à trois-points à développer
Hervé Bellenger / IS
« C’est intéressant pour un jeune qui ne joue que depuis trois ans », remarque Jean-Manuel Sousa. « L’année prochaine, il s’entraînera avec les pros. Maintenant, intégrer le groupe et y avoir un rôle, c’est différent. Surtout pour un jeune qui a une culture de basket encore réduite. Il faut qu’il joue, qu’il apprenne le basket, qu’il ait plus de connaissances basket, plus de culture. Mais je pense que ça va venir. » Le joueur en convient lui-même : « Il y a encore beaucoup de choses à travailler », souffle-t-il, le regard noir après la défaite face à l’ASVEL en demi-finale. « Il faut que je travaille mon physique, mes moves et mon shoot à trois-points pour pouvoir jouer poste 4. » Une position qu’il occupe déjà la plupart du temps, mais « on aime bien les postes 4 shooteurs », indique son coach. « Et il n’est pas encore suffisamment shooteur à notre goût. » Troisième rebondeur, dixième contreur, et sixième joueur le plus adroit du championnat cette saison, il sera l’un des joueurs à suivre chez les espoirs la saison prochaine.
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CHRISTOPHE LÉONARD (CHOLET)
TOUJOURS
PLUS !
Malgré la défaite en demi-finale du Trophée du Futur, Christophe Léonard (1,96 m, né en 90) a réalisé une saison pleine avec Cholet, remportant notamment le titre de champion de France et étant élu au sein du premier cinq espoir de la saison. Mais il peut faire encore beaucoup mieux
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emandez à son coach ce qu’il pense des performances de Christophe Léonard, et vous obtiendrez invariablement la même réponse. « Il faut qu’il progresse encore », insiste Jean-François Martin, l’entraîneur des espoirs choletais. « Je pense qu’il ne domine pas encore comme il devrait le faire. » L’ailier guyannais a pourtant beaucoup donné lors de ce Trophée du Futur, cumulant 21 points, 8 rebonds et 4 passes en quart face à Dijon, puis 19 points et 11 rebonds dans une demi-finale perdue sur le fil en prolongation face à Orléans. Un échec que n’effacera pas le titre de champion de France acquis quelques semaines plus tôt. « On avait comme objectif de faire le doublé, l’équipe en était tout à fait capable », regrettait Léonard après la défaite, visiblement très affecté. Un titre de champion dont l’ancien pensionnaire du Centre Fédéral a été l’un des principaux partisans – avec Kevin Séraphin et Steeve Ho You Fat – tournant à 16,1 points, 7,5 rebonds et 3,5 passes sur la saison, ce qui lui a valu une place au sein du meilleur cinq espoir 2008/09. Mais depuis sa prime jeunesse, Christophe Léonard porte l’étiquette de joueur à fort potentiel, ce qui incite son coach à toujours mettre la barre très haut. « Il a encore une grosse marge de progression », confirme JeanFrançois Martin. « Notamment l’adresse. Il doit prendre conscience que le basket peut être parfois plus simple que ce qu’il pourrait l’imaginer. Il est encore un peu trop attiré par un style de jeu qu’il a beaucoup pratiqué ces dernières années. Mais il faut qu’il évolue, parce qu’en se rapprochant du basket professionnel, il s’aperçoit de ses limites, et il en a pris conscience. »
Une double transition
Pascal Allée / Hot Sport
Dès ses débuts au Centre Fédéral en 2004, et l’année suivante en équipe de France de jeunes, il est apparu au-dessus du lot au sein de sa génération, une domination due notamment à des qualités physiques très supérieures à la moyenne. Mettant celles-ci à profit, il s’est forgé un jeu tout en percussion qui s’est longtemps montré efficace. Mais avec les années, l’avantage que lui procurait sa précocité physique s’est estompé, notamment lorsqu’il fut confronté à des joueurs professionnels. Et pour rester performant en attaque, Christophe Léonard doit désormais développer son shoot à longue distance. Sur ce point, il semble qu’il n’ait pas convaincu les observateurs présents à Orléans (1/6 à 3-pts). « Je pense que j’évolue bien sur mon tir », se défend-il pourtant. « Même si je ne l’ai pas montré sur les deux jours du tournoi. Avec les espoirs aussi, je me force à prendre des tirs extérieurs, et ça vient de mieux en mieux. Je travaille beaucoup à l’entraînement. Donc sur le tir, je ne me fais pas de souci, ça vient petit à petit, même si c’est difficile de le reproduire en match. » Il n’y a pas que dans le jeu que le Guyannais a dû opérer une transition puisqu’il a quitté il y a un an le cocon de l’INSEP pour rejoindre Cholet. « Au début, ça a été difficile », témoigne-t-il. « Un club professionnel est très différent du Centre Fédéral. J’ai dû m’adapter, il y a eu des hauts et des bas. Mais j’ai bien fini la saison, même je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu avec les pros. L’année prochaine, ça devrait être mieux. Mais ça se mérite, donc il faudra le gagner à l’entraînement. » Après Nando De Colo, Rodrigue Beaubois et Kevin Séraphin, Christophe Léonard a une succession à assurer.
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NOBEL BOUNGOU COLO (ORLÉANS)
L’IMPATIENT
Après seulement deux ans passés au centre de formation de l'Entente, Nobel Boungou Colo (2,02 m, né en 88) a décidé de rejoindre Hyères-Toulon pour y obtenir davantage de temps de jeu. En guise d'adieu, il a emmené les espoirs orléanais jusqu'à une inattendue finale du Tournoi du Futur.
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vant de s’envoler pour le Var, l’ailier franco-congolais voulait offrir un titre à l’Entente, mais les espoirs orléanais ont échoué en finale face à l’ASVEL. Ils n’ont pourtant pas à rougir de leur parcours, puisque après avoir terminé à la dixième place de la saison régulière, ils ont successivement éliminé Nancy, troisième, en quart, puis Cholet, champion de France, en demi-finale. « On ne nous attendait pas, et on a montré qu’on pouvait faire l’exploit à domicile », se réjouissait Nobel Boungou Colo, après la qualification pour la finale. Après avoir passé 18 points et 13 rebonds au SLUC, il a livré au Choletais Christophe Léonard un beau duel avant de sortir pour cinq fautes avec 23 points et 12 rebonds au compteur. « Il était dans le meilleur cinq de la saison et pas moi », souriait l’Orléanais après la victoire de l’Entente. « Il fallait que je le stoppe en défense. » En six ans, Nobel Boungou Colo a déjà connu trois clubs. « J’ai commencé le basket à 15 ans à Juvisy », raconte-t-il. « J’y ai passé trois ans et j’ai joué en Nationale 3 la dernière année, nous avons d’ailleurs gagné le Trophée coupe de France à Bercy. J’ai ensuite rejoint Blois en N1, et j’ai fait une bonne saison avec la réserve en Régionale 1. C’est là qu’Orléans m’a repéré. »
Soif de temps de jeu
Hervé Bellenger / IS
En deux ans, il s’est affirmé comme le leader de l’équipe espoir. « Il a un rendement relativement efficace entre ses qualités athlétiques, son engagement et son agressivité », apprécie François Péronnet, son coach chez les espoirs. « Quand il est sur le terrain, il se passe quelque chose. Il a progressé dans sa compréhension du jeu. Il donne des ballons à l’intérieur, il est stable dans ses choix. Ce n’était pas gagné il y a deux ans. » L’intéressé confirme. « Quand je suis arrivé ici, je ne connaissais pas grandchose au basket professionnel », se souvient-il. « Je n’étais pas habitué aux systèmes, surtout qu’il y en a énormément à Orléans. J’ai vraiment beaucoup appris. » Notamment au contact de l’équipe première. « Il fait partie des quatre jeunes qui se sont entraînés avec les pros », souligne son entraîneur. « Il a eu la chance de jouer deux matches de coupe de France où ils ont été impliqués. » Peut-être pas assez au goût du Franco-Congolais qui, en fin de contrat avec Orléans, a décidé de signer avec le HTV pour deux ans. « Pour avoir du temps de jeu », précise-t-il. « Je suis un jeune joueur et j’ai besoin de jouer, de continuer à progresser. Si je reste à Orléans, je ne vais pas avoir beaucoup d’opportunités. J’ai envie de montrer ce que je sais faire. » Rentré à seulement neuf reprises en Pro A cette saison avec l’Entente, il espère faire mieux la saison prochaine avec Hyères-Toulon. Physiquement prêt, il devra mettre en application tout ce qu’il a appris ces dernières années dans le Loiret.
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JONATHAN ROUSSELLE (GRAVELINES-DUNKERQUE)
AU CULOT !
Malgré la défaite d'un BCM diminué dès les quarts de finale face au Havre, le meneur Jonathan Rousselle (1,92 m, né en 90) a montré une belle abnégation et un certain talent offensif. Barré en équipe de France de jeunes, il va également devoir passer un cap la saison prochaine pour se faire une place au sein de l'effectif professionnel.
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l a tout essayé, mais en vain. Face à une équipe havraise qui est probablement la plus athlétique et la plus grande en taille du championnat espoir, les Maritimes n’ont pu aligné qu’un seul poste 5, rapidement frappé par les fautes. Obligé de jouer « petit », Christian Cléante a décalé Jonathan Rousselle, l’habituel meneur, sur le poste 2, et l’a incité à forcer la décision. Agressif balle en main, celui-ci a volé six ballons au total, et tenté de pousser la gonfle au maximum. Rapide, il est parvenu à plusieurs reprises à contourner les intérieurs havrais pour aller chercher des paniers dans la raquette. Bien que doté d’un bon tir, il a en revanche été moins adroit à l’extérieur, ne faisant mouche que deux fois sur sept au-delà de l’arc. Alors que, menés de 30 points dans le troisième quart-temps, certains de ses coéquipiers avaient tendance à baisser les bras, le jeune nordiste a donné de la voix pour tenter de remobiliser l’équipe. Auteur de 22 points, Jonathan Rousselle a laissé entrevoir de belles qualités de scoreur. « C’est un joueur moderne », indique son coach. « Un combo-guard, mais qui joue davantage meneur. C’est un vrai meneur actuel, avec de grosses qualités de shoot qui lui permettent de jouer au poste 2. Mais il a une vraie réflexion basket dans la construction du jeu. C’est un joueur complet. » Il doit en revanche encore faire des progrès en terme de leadership. « C’est ce que j’attends de lui pour l’année prochaine », confirme Christian Cléante. « Ce sera sa dernière année espoir. Être dans le cinq majeur espoir de l’année pourrait être l'un de ses objectifs de la saison, par rapport à ses stats, mais aussi à son rayonnement sur toute l’équipe. » Bien qu’il ait tourné à 18,5 points, 3,9 rebonds et 4,4 passes dans le championnat espoir, Jonathan Rousselle n’a en effet pas été élu dans le premier cinq de la saison. C’est le Nancéien Seidou N’Joya (1,88 m, né en 89), plus expérimenté et davantage leader de son équipe, qui a été distingué.
Barré chez les Bleuets
Pascal Allée / Hot Sport
En équipe de France, la concurrence est également rude à son poste, dans une génération 90 qui compte deux autres joueurs possédant un profil voisin du sien. Résultat, après avoir manqué l’Euro des 18 ans et moins en 2008, il ne participera pas non plus au Mondial des 19 ans et moins. Richard Billant lui a en effet préféré le Chalonnais Nicolas Lang (1,96 m, né en 90) et le Dijonnais Jonathan Bourhis (1,82 m, né en 90). Le premier possède en effet une taille intéressante sur ce poste de combo-guard, tandis que le second était cette saison le meilleur marqueur et passeur du championnat espoir. Né à Seclin, dans le Nord, il est, tout comme son coéquipier Maxime Courby, un pur produit de la politique de formation régionale que mène le BCM. Si les deux jeunes hommes ne sont respectivement apparus que deux et sept fois cette saison en Pro A, ils devraient être davantage impliqués à l’avenir dans l’équipe de Christian Monschau. « Ils vont sûrement obtenir un peu plus de temps de jeu », confirme Christian Cléante. « Ce sont deux gamins courageux, à l’écoute et qui ont envie d’y arriver. Ils ont fait tous les deux une grosse saison avec les espoirs grâce au rythme des entraînements professionnels. Mais il faut avant tout qu’ils pensent au haut niveau. » Le jeune meneur sait à quoi s’attendre. « Je vais travailler pour gagner des minutes », assure-t-il. « Mais ça se mérite. Donc si je le mérite, je jouerai. »
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Du côté de chez…
MAMOUTOU
DIARRA Il a connu mille galères en Grèce. Il a boudé l’Équipe de France après y avoir joué les utilités. Il a connu un drame en 2007 avec la perte d’un frère. Contre vents et marées, Mam’ a conservé sa sérénité et continue d’afficher un sourire à toute épreuve. « La religion m’a aidé et m’aidera encore beaucoup », dit-il. On le reverra un jour prochain – dès cet été ? – chez les Bleus. Et espérons-le dans notre championnat. À 29 ans, Mam aurait des envies d’Euroleague… Propos recueillis par Antoine LESSARD
Jean-François Mollière
DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 51
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CÔTÉ COUR
Ta découverte du basket C’était la découverte du foot tout d’abord. Je faisais du foot avec toute ma famille. Quand je dis toute ma famille, ce sont tous mes frères. On était dans le même club au FC Solitaire à Pantin. J’ai pratiqué pendant cinq-six ans et puis, au bout d’un certain temps, ça a commencé à stagner. J’avais besoin de changer un peu de sport et d’environnement. Des potes faisaient déjà du basket. Je me suis dit « pourquoi pas aller faire mumuse avec la baballe ? » (Il rit) À 12-13 ans, j’étais déjà grand aussi pour le foot. Je ne partais pas dans l’optique de faire quelque chose. C’était avant tout pour rejoindre des amis et prendre du plaisir tous ensemble. Ça s’est bien passé, je me suis découvert quelques qualités. On rencontrait souvent le Racing. Après un an, leur coach, Franck Le Goff (ndlr : aujourd’hui assistant de Pascal Donnadieu à Nanterre) m’a demandé si je ne voulais pas rejoindre le Racing. Je n’y suis pas allé la première année. La deuxième, je me suis dit : pourquoi pas ? C’est comme ça que je suis parti au Racing. (Il appuie ensuite sur chaque syllabe) Et c’est là que tout a commencé ! (Rires)
tellement petit et il ressemblait tellement à un enfant que je ne savais pas qu’il était dans le groupe. C’est juste au moment du rassemblement que j’ai vu et que j’ai cru. J’ai appris à le connaître au fur et à mesure de la première année. Ça se passait bien et, ensuite, on a donc partagé la même chambre.
Bondy Mon premier essai dans le monde professionnel. La question, après l’INSEP, était de savoir si j’allais directement en Pro A en prenant le risque de ne pas jouer, ou de passer par une Pro B pour faire une petite adaptation avant de connaître le plus haut niveau. Finalement, j’ai fait ce choix. C’était à Bondy, donc pas loin de chez moi. Ça m’a permis de travailler ma transition d’ailier-fort à ailier. C’était la condition sine qua non pour que je signe à Bondy. Je leur ai dit que si je venais, c’était uniquement pour jouer 3 parce que j’en avais marre de jouer 4. Le coach était Savo Vucevic, il était spécial, un Serbe quoi (rires) (*), grand spécialiste des criss-cross à l’échauffement. J’ai passé un bon moment avec lui.
Paris
« Le choix de Bergeaud m’est resté en travers de la gorge » Centre Fédéral C’est au Centre Fédéral qu’on commence à prendre conscience qu’on peut devenir quelqu’un et faire en sorte que ça devienne un métier. Parce que le Centre Fédéral, ce n’est pas rien. Toutes les élites de différents sports sont réunies et cette expérience de deux ans a été très belle. A chaque fois que j’en reparle avec ceux qui étaient là-bas, en l’occurrence, Tony, Boris, Ronny, (Thomas) Dubiez, David Gautier, enfin toute ma génération, on se dit que c’était une expérience sportive et humaine. Tu rencontres des sportifs de différents milieux. Des rencontres inoubliables. Les deux années n’ont été que du plaisir et seraient à refaire les jeux fermés. La première année, Tony était là. Mais il était
Mon attachement à Paris ? Je venais du centre de formation du Racing, j’avais fait un an espoir à Paris. Le temps que j’aille à l’INSEP puis à Bondy, j’avais un contrat aspirant à l’époque qui faisait que j’étais lié au club parisien. C’était logique de revenir au club et j’étais plus ou moins obligé. En plus, c’était chez moi, ma capitale, donc ça ne me posait pas de problème. Il y avait beaucoup de joueurs, (Thierry) Zig, Tony que j’ai retrouvé là-bas, David Lesmond, et le coach, Ron Stewart. C’était une première année d’adaptation à la Pro A. L’attachement au club est venu de fil en aiguille. J’ai commencé à prendre mes marques, à me sentir à l’aise. Au bout de la 4e année, j’ai senti que je stagnais un peu. J’étais un peu dans mon cocon, j’avais mes repères, les gens me connaissaient, il n’y avait plus trop de challenges et je me reposais un peu sur mes lauriers. Je n’avais plus grand-chose à prouver et j’avais déjà dans la tête le souhait de partir pour continuer à progresser. Je suis resté aussi parce que j’étais très attaché à ma famille et à mes amis. J’avais eu le choix en sortant de l’INSEP de partir en université américaine mais je n’ai pas voulu. Je me sentais trop jeune pour partir. ➔➔➔
L’un ou l’autre
Mamoutou Diarra, Stephen Brun et Tony Parker
Hervé Bellenger / IS
• Blonde ou brune ? Brune • Facebook ou twitter ? Facebook • Champion d’Europe ou vainqueur de l’Euroleague ? Champion d’Europe • Dunk ou trois-points ? Dunk, même si je commence à vieillir • NBA ou Euroleague ? NBA • Claude Bergeaud ou Vincent Collet ? Vincent Collet
Jean-François Mollière
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CÔTÉ COUR
D’ailleurs, je suis parti seulement à 25 ans. Et je n’ai aucun regret (…) À Paris, il y a eu chaque année des changements de budget, de staff. En cinq ans, j’ai connu je ne sais combien de coaches (ndlr : quatre en cinq ans. Ron Stewart, Erik Lehmann, Jacques Monclar et enfin Gordon Herbert). Chaque année a été différente. Il n’y avait pas de stabilité, ce qui a fait qu’on n’a pas forcément eu de résultats. Si je ne devais retenir qu’une seule de ces cinq saisons ? En fait, j’en retiens deux. La première et la dernière, avec Gordon Herbert. Sans forcément de moyens annoncés, on a fait une très belle saison. Ma meilleure à Paris (4e de la saison).
Chalon Au départ, oui ce fut un choc. Je suis arrivé en cours de préparation parce que je revenais du championnat d’Europe (2005, en Serbie). J’ai atterri à Saint-Marcel (4.900 habitants, à côté de Chalon). Le nom en dit long (il rit). C’est là où j’habitais. J’ai eu du mal à m’adapter au départ. Il n’y avait pas photo, dès que j’avais un petit moment de libre, je rentrais sur Paris automatiquement. Il n’y a pas eu de transition. Passer de Paris à Chalon… Mais ça m’a plu au final. Je ne suis pas resté sur mes a priori, sur les apparences. Les gens là-bas m’ont bien accueilli, ce qui a facilité mon intégration. Travailler avec Beugnot m’a aidé aussi parce qu’il n’aimait pas la façon dont j’étais utilisé sur la fin avec Paris, avec l’étiquette autoproclamée de shooteur. À la base, je ne me considère pas comme un shooteur, mais plus comme un ailier passeur et complet. Après, c’est peut-être plus en équipe de France qu’on m’a affublé de cette étiquette. Elle est restée collée (soupir). Durant ces deux ans à Chalon, j’ai beaucoup appris grâce à Greg Beugnot. On a eu de bons résultats la deuxième année (demi-finaliste). Une belle expérience aussi.
Jean-François Mollière
Les Bleus
Repères
• Né le 21 mai 1980 à Paris • Taille : 2,00 m • Poste : Ailier • Clubs : Centre Fédéral (97-99), Bondy (99-00), Paris Basket Racing (00-05), Elan Chalon (05-07), PAOK Salonique (07-09) International entre 2004 et 2006 (42 sélections). • Palmarès : Médaillé de bronze à l’Euro 2005 All-Star Pro A en 2004, 2005 et 2006 Stats 2008-09 : 9,7 points à 46%, 31,7% à 3-pts, 3,8 rebonds, 0,7 passe en 26 min
privilégié ma carrière en club. En 2008, je m’étais entretenu avec Michel Gomez en lui expliquant que ma priorité était de trouver un club, sans faire une croix sur l’Equipe de France. Sans le changement de coach, je ne serais même pas venu discuter. Gomez a compris mon état d’esprit. Cette année, la situation n’est pas comparable. Aujourd’hui, je suis passé à autre chose et je suis motivé. Je n’ai toujours pas d’équipe mais je pense que ça va se faire plus rapidement que l’année dernière. Je sais que ça se passera autrement au niveau des contacts et des clubs. J’ai des pistes en France, un peu à l’étranger. Je n’ai pas encore décidé si je revenais en France ou si je restais à l’étranger. Cela va dépendre des opportunités. Par exemple, je reviendrais sans problème pour goûter à l’Euroleague. Sinon, j’aimerais jouer dans un club ambitieux à l’étranger pour aller chercher quelque chose, mais pas une galère comme au PAOK.
La Grèce Il y a tellement d’épisodes cultes. Tout a commencé dès mon transfert au PAOK en 2007. Il fallait payer le transfert (à l’Elan Chalon) avant une certaine date pour obtenir ma lettre de sortie. Quelqu’un est venu jusqu’à Chalon avec une mallette pleine d’argent en cash ! (rires) Ensuite, ils m’ont promis de me trouver un bel appart’. J’ai dû vivre trois semaines chez l’Américain. Ils m’ont finalement trouvé un F2 sans électricité, sans chauffage. La totale. Après, c’était au tour des voitures. On s’attend à ce qu’elles sortent d’un concessionnaire. Là, à mon avis, ils ont demandé à des potes de leur en prêter pendant une certaine durée (rires). Des galères de ouf, le tout mélangé au président qui a démissionné au bout de deux mois, trois coaches qui sont passés, une administration qui s’en va au cours de l’année. Et je t’en passe rien que sur la première année. Voyant cela, tu te dis normalement que tu ne reviens pas l’année suivante. J’avais d’ailleurs déclaré qu’à 99,9%, je ne reviendrais pas au PAOK. Pourquoi je suis revenu ? À la base, j’étais revenu pour récupérer l’argent qu’ils me devaient ! Je ne voulais pas aller jouer en Ukraine ou dans ce genre de pays. Je suis parti faire un essai à Murcia qui s’est bien passé mais sans suite. Et puis le PAOK m’a refait une proposition. Le président avait changé. C’était celui d’Amara (Sy,à l’AEK) et j’avais la garantie qu’il avait la réputation de payer. L’équipe avait changé avec quelques bons joueurs passés par Olympiakos ou le Pana (Harisis, Vasiliadis, Tomasevic). En plus, le temps passait. Je me suis dit pourquoi pas. Le mirage a duré pendant quatre mois et rebelote. Au départ, tout allait bien jusqu’à ce qu’on perde un match contre un promu (ndlr, -1 à Kavala le 6 décembre). Le président a alors eu une sorte de crise, il a un peu perdu la mémoire, il a été soi-disant hospitalisé. À partir de là, tout a recommencé. Paiements en retard, départs de certains joueurs pour pouvoir payer ceux restants. Ils ont refusé que je parte. On a bataillé jusqu’à ce que je réussisse à partir en mars avec la promesse d’être payé pour le mois de février. J’attends toujours. J’avais espoir de retrouver une équipe mais la période n’était pas évidente (…) De la Grèce, je retiens du positif par rapport au jeu. Ça m’a forgé un peu. Là bas, il faut se faire couper un bras pour avoir une faute. L’expérience en elle-même permet de forger le mental. Après la Grèce, tu peux aller jouer partout. Mais je déconseillerais une telle expérience pour un jeune joueur. Il pourrait se remettre en question et vouloir changer de sport (rires). Si ce n’est pas pour jouer à Olympiakos ou au Panathinaikos, je déconseille aux jeunes d’aller là-bas. Même aux moins jeunes d’ailleurs. ●
« Tu ne peux revenir d’Afrique qu’avec de l’humilité »
On m’a appelé pour la première fois en 2004. Cela faisait déjà un moment que j’attendais et que je travaillais pour faire partie du groupe. Je me disais qu’une fois le groupe atteint, je ferais mes preuves pour apporter quelque chose à l’Equipe de France. J’ai fait le bizutage en 2004 (à l’Alpe d’Huez) puis les qualifications pour l’Euro 2005. La mission était de se qualifier sans joueur de renom, mis à part Boris. Je me suis retrouvé dans le groupe final et ça ne s’est pas trop mal passé (ndlr : 6,2 pts en seulement 11 min lors des qualifs). Avant le championnat d’Europe, le coach a fait le choix de me garder au détriment d’Alain (Digbeu). J’ai fait l’Euro sans le faire. On va dire que j’étais dans le groupe (11e homme de l’équipe, Mam avait joué 19 minutes sur l’ensemble de l’Euro en Serbie). J’ai toutefois été déçu de la place qui m’a été donnée. Mais la plus grande déception a eu lieu l’année suivante, en 2006. La préparation se passait très bien. Il n’y avait aucun argument, aucune raison de me mettre sur la touche. J’étais autant surpris d’être évincé à ce moment-là que je l’avais été d’être resté l’année précédente à la place d’Alain. Claude Bergeaud m’avait dit que je serais le premier rappelé s’il y avait un blessé. Il a tenu sa promesse (Diarra avait été appelé à 24h du Mondial au Japon suite à la blessure de Tony Parker). Je lui en suis reconnaissant. Par rapport au fait aussi que mon frère qui est décédé a pu me voir au Championnat du monde. Ça lui a permis de tenir. Mais le choix m’est resté en travers de la gorge parce qu’il n’y avait pas d’arguments valables. Il fallait de la cohérence dans le discours par rapport à la continuité, l’identité et tout cela. C’est pour cela que j’en voulais à Claude Bergeaud. Après ces discours contradictoires, mes priorités ont changé. Avant c’était priorité à l’Equipe de France, ensuite j’ai
DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 55 Ta plus grosse bêtise à l’école
Un livre culte ?
En cours, je mettais du stylo rouge sur un mouchoir en disant que je saignais du nez. Je demandais à la prof de sortir et ça passait à chaque fois (rires). Sinon, j’ai cassé une vitre sans faire exprès. On s’amusait avec des camarades à regarder de l’autre côté d’une classe et à cogner la tête contre la vitre. Je l’ai fait une fois. La vitre a cassé.
« Un long chemin vers la liberté », l’autobiographie de Mandela.
Toi dans dix ans ?
24 heures dans la peau d’une autre personne
À 39 ans, je me reconvertis et je fais une carrière dans le foot. Après le basket, je fais du foot (rires). Plus sérieusement, je me vois à la tête d’une société, gérer des gens, des personnes et développer des choses.
Ce serait un leader d’opinion. Une forte tête. Mohammed Ali, Nelson Mandela ou Malcolm X.
« L’Arme de paix »
CÔTÉ JARDIN Si tu étais
(cinquième album de son frère, Oxmo Puccino, sorti au printemps)
Une réforme Mettre davantage en valeur le commerce équitable, pour que ceux qui produisent perçoivent une juste rémunération à hauteur du travail fourni.
Une folie (Il hésite très longuement). Je ne suis pas très « folie folie ». Allons pour une voiture. Peut-être une Maserati Quattroporte (ndlr : 135 mille euros pour le haut de gamme), que j’ai conduite pour un mariage et que j’ai bien aimée.
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J’aimerais pouvoir en parler beaucoup plus. Mais vu que je n’y suis allé qu’une fois, en 2003, je ne peux en parler qu’un petit peu. Que ce soit le Mali ou l’Afrique, tu ne peux revenir de là-bas qu’avec de l’humilité. On n’a pas les mêmes problèmes. Un exemple tout bête au basket : je suis parti voir une équipe jouer, m’entraîner un peu avec eux. Ils n’avaient qu’un ballon. Ça veut dire que celui qui veut faire un travail individuel, travailler son shoot chez lui tranquillement ne peut pas, parce qu’il n’y a qu’un ballon. Ils sont obligés de faire du 5 contre 5. Ce ne sont pas les mêmes moyens. C’est dommage et triste à la fois. J’ai envie de faire des choses pour que ça change parce qu’il y a un vivier là-bas. C’est pour cela qu’on a créé une association avec mon frère pour faire en sorte que les moyens arrivent. Il me reste de la famille là-bas, ma grand-mère, des oncles. D’ailleurs, je pars aujourd’hui (le 17 juin) en tournée en Afrique et je vais passer par le Mali. Ça fait toujours du bien de retourner aux sources. C’est primordial. ● (*) Savo est désormais monténégrin.
1 - Denzel Washington 2 - « L’Arme de paix » 5e album de Oxmo Puccino 3 - Paris 4 - Jessica Alba 5 - Cristiano Ronaldo
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Apparemment beaucoup de choses parce que je rigole très souvent. En fait, tout et rien à la fois. Il y a des choses sérieuses dont je préfère rigoler. Je relativise beaucoup. Beaucoup de choses me font rire à cause ou grâce à des choses qui se sont passées.
Le Mali
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Ce qui te fait rire
• Un sportif : Pour rester dans l’actualité, Cristiano Ronaldo, avec son beau petit transfert • Une femme : Jessica Alba • Un personnage de fiction : Je me serais créé non pas « Superman » mais « Supermam’ » • Une ville : (Il fait mine d’hésiter) Allez, on va dire Paris • Un sex-symbol : Denzel Washington • Un jour de la semaine : Vendredi, parce que c’est le début du week-end, et ça fait toujours plaisir. C’est aussi un jour important dans ma religion • Ton cinq de potes : Parker, Dubiez, Rupert, Ronny et moi, le tout coaché par la triplette BeugnotMonclar-Herbert
Un bel album qui deviendra un classique, en toute objectivité. Son premier album (« Opéra Puccino » sorti en 1998) a été un classique. Les gens ont eu du mal à rentrer dedans mais une fois qu’ils sont rentrés… Il en est à son cinquième album et ils parlent encore du premier. Celui-là est différent. Il est toujours dans le hip-hop mais il a attaqué une autre cible. Dans ce CD, chacun peut se reconnaître. Tu peux te reconnaître, je peux me reconnaître, ton fils, mon père. C’est ce qui fait qu’il continuera à toucher beaucoup de monde tout en restant dans son style, très éclectique. Une belle arme pour avoir la paix.
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Nos parents ne nous ont rien imposé au niveau de l’éducation religieuse. J’ai toujours été musulman, mais sans pratiquer au départ. C’est venu comme ça, par la force des choses. Je me suis posé des questions sur la vie, sur tout en général. Et puis j’ai lu, je me suis un peu replié sur moi-même, j’ai acquis des connaissances sur l’Islam. Au fur et à mesure, j’ai commencé à pratiquer un peu. Et voilà, ça m’a aidé, ça m’aide et ça m’aidera beaucoup. Maintenant, je pratique la prière, je ne mange pas de porc, je ne bois pas et je me sens très bien. ça m’aide énormément à relativiser par rapport à tout ce qui se passe, que ce soit des bonnes ou des mauvaises nouvelles.
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L’Islam
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ANALYSE
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PARIS SPORTIFS :
UN PHÉNOMÈNE
Les paris sportifs en ligne ont pris une ampleur considérable dans l'hexagone et le phénomène devrait encore s'amplifier avec l'ouverture du marché au printemps prochain. Plongée auprès d'acteurs et de passionnés de la balle orange rompus à ces pratiques hautement addictives. Par Antoine LESSARD
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intéressants. Bon, j’ai essayé de corrompre quelques joueurs au HTV », avoue-t-il néanmoins. Son coéquipier, Vincent Masingue, livre une toute autre version. « Max ? Il ne vit que de ça ! Il nous a tellement saoûlés qu’à force, Kyle (Milling) s’y est mis aussi. Moi, ce n’est pas du tout mon truc. Je ne suis pas du tout paris, pronostics et toutes ces conneries. Moi, j’aime bien le concret ! » Première grande règle de Mister Z. ? Ne pas jouer en début de saison. Attendre que les choses se décantent pour bien évaluer les forces en présence. Et concentrer ses efforts sur les plus grosses équipes européennes à domicile. « Je parie un peu sur le basket, mais pas sur la Pro A », précise bien Zianveni. « Davantage sur le foot, où je commence à ne plus trop me tromper. Au basket, c’est de la folie. On peut miser sur le nombre de points que les joueurs peuvent marquer. Ce n’est pas possible en Pro A mais en Euroleague, je pense que quelques joueurs français ont dû se faire plaisir », poursuit-il en plaisantant.
Jean-François Mollière
« Juste histoire de stresser entre potes »
Maxime Zianveni se fera-t-il plumer en pariant en ligne ?
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ls s’appellent Betclic, Bwin ou encore Unibet et ils n’ont pas attendu l’ouverture légale du marché pour investir le territoire français. En 2008, l’économie des paris sportifs sur Internet a généré 630 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 90% grâce au football. Après l’ouverture du marché prévue au premier trimestre 2010, on parle d’un marché potentiel de près de 2 milliards d’euros. En attendant, parier en ligne sur ces sites basés à l’étranger n’est pas officiellement interdit. Toutefois, le conflit d’intérêt est évident pour les joueurs, entraîneurs ou membres de staff qui se risqueraient à parier sur les matches de leurs propres équipes. Cela explique la soudaine discrétion des intéressés au moment d’évoquer le sujet. Cependant, dans ce no man’s land juridique, rien n’interdit au supporter lambda de tenter sa chance. Comment s’y prendre ? Quelques spécialistes du genre distillent ci-après de précieux conseils et dévoilent quelques-unes de leurs bottes secrètes.
« Max ? Il ne vit que de ça ! » Maxime Zianveni est passé du statut de parieur compulsif, il y a quelques années à Nancy, à celui de joueur occasionnel. « C’était vraiment une obsession », dit-il. « Maintenant, je parie de temps en temps quand je vois des matches
En plus d’être un spécialiste émérite des Fantasy Leagues, Florian Collet – le fils de qui vous savez – s’adonne aux joies des paris sportifs avec un groupe d’amis. Avec modération et « prioritairement sur la NBA et l’Euroleague. J’ai du mal à parier sur Villeurbanne… » Florian porte une réelle attention aux statistiques, aux probabilités, étudie précisément les bilans victoires/défaites de chaque équipe selon qu’elle évolue à domicile ou à l’extérieur, avant de faire ses paris. « C’est mathématique. Cleveland a gagné 39 matches à domicile sur la saison régulière. À chaque fois qu’ils jouent chez eux, tu sais que tu peux mettre de l’argent même si la cote n’est pas énorme », explique-t-il. « Une équipe qui recevait les Jazz – 15v-26d à l’extérieur – avait une grosse probabilité de victoire, alors même que la cote du Jazz était intéressante du fait de leur bon classement. » Florian attache une grande importance au contexte, à la salle et aux derniers résultats de chaque équipe. « En Euroleague, même si elles ne sont pas favorites, des équipes comme le Partizan ou le Cibona ne perdent quasiment jamais à domicile. » Le plus beau coup de Florian cette saison ? « J’ai misé 10 euros sur Le Mans vainqueur à Olympiakos (+ 10). La cote était de 3,2. Mais je ne suis pas un accro. Mes mises sont toujours comprises entre 5 et 10 euros. L’objectif est de pouvoir continuer à parier sans remettre d’argent à mon capital de départ. C’est juste histoire de rigoler un peu et stresser entre potes. »
« Jouer sur ce que tu connais vraiment bien » On passe clairement à la vitesse supérieure avec un journaliste sportif qui souhaite préserver l’anonymat. Là, fini de jouer. « C’est pratiquement un second métier », avoue celui qui y consacre « jusqu’à deux heures quotidiennement ». La prise de risque – financière – est importante. Jusqu’à plusieurs centaines d’euros sur un seul match. Des gains incomparables. Son exemple prouve qu’il est possible d’améliorer considérablement ses fins de mois avec cette pratique, même si nous déconseillons aux moins fortunés de s’y risquer avec une telle frénésie. Parier avec bonheur requière une connaissance extrêmement pointue de ce sport, et comporte toujours une part de chance. Mieux vaut avoir les reins solides en cas de retour de manivelle. La prudence est donc de mise, même si, d’après notre journaliste, « les lecteurs de Basketnews sont capables de parier sur le basket sans problème. La première règle est de jouer sur ce que tu connais vraiment bien. Le grand intérêt du basket est qu’il n’y a pas de match nul, et certaines équipes sont assez prévisibles. » Suivre au plus près l’actualité, se tenir au courant des blessures, permettent d’augmenter ses chances de
ANALYSE réussite. « En Pro B, il y a deux Ricains par équipe. Si le meneur ricain a eu la diarrhée toute la semaine, tu peux être sûr que ça ne joue pas pareil. » Il reconnaît l’avantage, en tant que professionnel du milieu, d’avoir accès à des informations inconnues du grand public et des coteurs. L’astuce est de repérer des incohérences, des marges d’erreur dans les cotations établies par les « coteurs ». Elles sont réduites en Pro A, mais plus nettes dans « les niches un petit peu méconnues » que sont la Pro B ou la ligue féminine, puisque non couvertes dans les grands quotidiens spécialisés.
« 2.600 euros en une soirée » Les possibilités de parier sont quasiment illimitées. Le mois dernier, on pouvait par exemple effectuer 18 paris différents pour chaque match de la finale espagnole entre Barcelone et Vitoria. Ecart à la mi-temps, nombre de points d'Igor Rakocevic, handicap pour telle équipe… les possibilités de parier les plus saugrenues et improbables sont permises. « Je joue sur les handicaps et je combine les matches », précise notre homme mystère. Le système de handicap permet de faire remonter la cote d’une équipe favorite et de multiplier ses gains. « Je fais un combiné, un peu comme le loto sportif, sur sept, huit ou neuf matches, en incluant des handicaps. Cela fait monter une cote énorme. Je ne gagne évidemment pas toutes les semaines mais je gagne très très gros ». Sa meilleure performance en une soirée ? « 2.600 euros pour une mise de 20, un samedi de Pro A et Pro B classique. » Trouver la combinaison parfaite nécessite une bonne part de chance. Parfois, un seul point d’écart peut vous ruiner un pari. « Une fois, une équipe ne devait pas perdre de plus de 8 points et a perdu de 9 sur un lancer-franc à deux secondes de la fin. Je suis passé à côté d’une belle somme », poursuit-il. Pareille mésaventure est arrivée à Max Zianveni, qui ne parie que par combinés. « C’est la meilleure façon de parier. Mais c’est souvent le match qui paraît le plus facile qui te fait capoter un pari. Une fois, j’avais 6 bons résultats sur 7. Il ne me restait plus que le résultat de l’Aris Salonique qui n’avait pas perdu à domicile depuis des mois et qui, ce soir-là, a perdu de 15 points ! »
La deuxième façon de parier est (encore) plus risquée. Elle consiste à miser une grosse somme sur un seul match, considéré comme sûr. Un « one shot ». Notre journaliste toujours : « On savait comment ça allait se passer pour la belle entre Limoges et Paris. J’ai conseillé à mon père de miser 300 euros sur ce match. Il a gagné 120 euros nets en 1h30. Il faut avoir les moyens de laisser 300 euros dans la nature. »
« Certains joueurs parient contre eux à chaque fois » Le sujet des paris est assez tabou auprès des joueurs, pour des raisons que l’on comprend aisément. À demi-mot, un joueur de Saint-Vallier confesse avoir parié sur son sport. « C’est un peu délicat quand tu es joueur. Il y a tellement eu de problèmes que c’est chaud. Il m’est arrivé de dire à des potes qu’on pouvait miser sur nous parce qu’on était bien. Et qu’on en prenne 20. » Il ne fait pourtant aucun doute qu’une partie des acteurs s’adonne à cette occupation, y compris en pariant sur ses propres matches. « En Pro B, où les mecs ont des salaires de misère, certains parient contre eux à chaque fois », nous confie une autre source. « De cette façon, soit ils gagnent la prime de match, soit ils ont la prime du pari. Ils sont gagnants à tous les coups. Cela peut être dangereux, quand tu as des mecs qui ont des primes de matches 10 fois inférieures à ce qu’ils peuvent gagner en pariant. C’est sûr que Thierry Henry ne va pas s’amuser à le faire mais c’est différent dans des sports où les mecs ne gagnent pas grand-chose. » Parfois, des paris sont annulés en cours de match par les sites spécialisés. Ce fut le cas pour le match Saint-Quentin – Clermont lors de la dernière journée de Pro B. Une partie volontairement « tankée » par les Clermontois, afin de choisir leur adversaire en playoffs. Le pari fut annulé dès le premier quart-temps. On ne sait pas si les sommes mises en jeu ce soir-là ont dépassé le seuil critique admis par l’opérateur de pari, qui a tiqué et a préféré couper court, comme il en a le droit. Quoi qu’il en soit, ce genre d’épisodes prête à interrogation. Pour éviter certaines dérives, rencontrées régulièrement dans le sport américain, la mise en place de garde-fous et de règles strictes est nécessaire. Qui plus est avant l’explosion attendue au printemps prochain. n
CE JOURNALISTE SPORTIF PARIE PLUSIEURS CENTAINES D’EUROS SUR UN MATCH
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BIENTÔT L’OUVERTURE
Le 1er janvier 2010 est la date officielle de l’ouverture du marché des paris sportifs en France. Toutefois, compte-tenu du retard pris lors de l’examen du projet de loi à l’Assemblée Nationale – probablement à l’automne 2009 – elle se fera vraisemblablement dans les tous premiers mois de 2010. Le projet de loi prévoit d’autoriser la prise de paris à cote (pour lesquels la cote fixe le gain possible) et mutuels (pour lesquels les sommes jouées sont partagées entre les gagnants). Ils concerneront la plupart des sports, y compris les plus confidentiels. Du « beach soccer » aux courses de lévriers, des sports gaëliques au Schwingen (la lutte suisse). Des licences (gratuites) seront accordées pour cinq années renouvelables aux opérateurs respectant un cahier des charges, notamment l’interdiction aux opérateurs de s’établir dans un paradis fiscal, contrairement à ce qui se pratique actuellement chez quelques sites anglo-saxons (Gibraltar pour Bwin, Malte pour Unibet).
EMMANUEL BROCHOT (ROANNE)
Hervé Bellenger / IS
« ON ESPÈRE UNE MANNE FINANCIÈRE À TERME »
l La Chorale est le premier club de basket professionnel à avoir passé un partenariat avec une société de paris sportifs en ligne. La société France Pari, candidat à une licence d’opérateur au printemps, a implanté un module de paris sportifs gratuits sur le site Internet de la Chorale. « On aime bien anticiper les choses, et il y avait peut-être des places à prendre », justifie Emmanuel Brochot, le président roannais. « C’est une façon comme une autre de trouver du partenariat et du sponsoring. Ça peut nous permettre de communiquer plus largement et d’aller chercher d’autres spectateurs. Il est trop tôt pour chiffrer les revenus possibles mais si on étudie les statistiques des paris, ça peut être beaucoup d’argent ». Une « manne financière » comme l’avait évoquée récemment René Le Goff ? « À terme, on l’espère », poursuit le président choralien. « Le principe est de répartir les futurs revenus entre le club et nous », explique Hervé Schlosser, le responsable de France Pari. « On n’est pas sur des deals de sponsoring classiques. Cela peut représenter à terme un complément de revenu significatif pour l’ensemble des clubs. Quand on va voir les clubs, on leur fait des simulations et des projections de revenus. » Celles-ci resteront confidentielles. Après la Chorale, l’Entente Orléanaise a rejoint à son tour la même société. D’autres clubs devraient leur emboîter le pas.
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Par Laurent SALLARD
vidéos http://www.basketnews.net/asp.net/main.news/details.aspx?id=3337
Se cache sur Dailymotion.com sous le pseudo « Makerman » un grand fan du SLUC Nancy. Vous retrouverez sur sa page (http://www.dailymotion.com/Makerman/1) plus de 120 vidéos consacrées au club lorrain. Parmi elles, nous en avons retenu deux. La première est un résumé de la première victoire du SLUC en Pro A, en 1994, face au JET Lyon. Du côté lorrain vous reconnaîtrez peut-être Christophe Lion (n°6), Ahmadou Keita (13), un très jeune Cyril Julian (7), Derrick Lewis (12) et surtout un exceptionnel James Banks (4). Sous le maillot du JET Lyon, peut-être identifierez-vous également Hugues Occansey (10).
photos : D.R.
LA PREMIÈRE DU SLUC EN PRO A
LA KORAC 2002
photos : D.R.
La seconde vidéo du dénommé « Makerman » vous fait revivre la victoire des Nancéiens en Coupe Korac en 2002. Ils avaient battu en matches aller-retour le club russe du Mineralnye Vody Rostov. Sur une musique un peu trop grandiloquente, vous retrouverez Vincent Masingue avec des cheveux, Cyril Julian sans les siens, mais aussi Max Zianveni, Fabien Dubos, Stevin Smith, Ross Land, Goran Boskovic, Jo Gomis, l’entraîneur Sylvain Lautié et le défunt président Jean-Jacques Eisenbach.
http://www.basketnews.net/asp.net/main.news/details.aspx?id=3340
Comme le Catalan pourrait bientôt traverser l’Atlantique et ne pas revenir de sitôt, voici les plus belles actions de sa saison d’Euroleague. Profitez-en !
Photos : D.R.
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Par Laurent SALLARD
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L’EUROLEAGUE VOUS MANQUE ?
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Depuis le premier week-end de mai, date du Final Four, apothéose de la saison d’Euroleague, vous ne dormez plus. Vous n’avez plus goût à rien, tout vous paraît fade. Tout juste jetez-vous un œil sur les NBA Finals ou les playoffs de Pro A, mais ce n’est pas pareil. Vous, ce que vous aimez, ce sont les shoots de Ramunas Siskauskas, les passes décisives de Sarunas Jasikevicius, les envolées de Josh Childress et les triples de Juanca Navarro. Nous avons ce qu’il vous faut ! Notamment ce clip de quatre minutes produit par l’équipementier Nike et qui vous fait découvrir quelque peu les coulisses du Final Four avec notamment l’arrivée du bus du CSKA à l’O2 World Arena dans le bus du CSKA. Vous y revivrez aussi les meilleurs moments du week-end berlinois. Ça ne va pas mieux ? Jetez donc un œil sur le Top 10 du Final Four avec la passe magique de « Saras », l’envolée d’Ersan Ilyasova et le dunk ligne de fond de Sergei Khryapa. Encore en manque ? Terminez donc par le Top 10 de la saison d’Euroleague !
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Par Laurent SALLARD
vidéos http://www.basketnews.net/asp.net/main.news/details.aspx?id=33341
Photos : D.R.
LAZAROS EN ZONZON
La saison de Lazaros Papadopoulos aura vraiment été pourrie jusqu’au bout. Peu utilisé en début de saison au Real Madrid, puis relégué en LegaDue avec la Fortitudo Bologne, il est rentré il y a quelques semaines en Grèce, à Salonique, pour goûter un repos largement mérité. Mais au lieu de cela, il a passé sa première nuit… en prison. En cause, une contravention datant de 2001, alors qu’il évoluait à l’Iraklis Salonique. Sauf que celle-ci n’est jamais parvenue à son destinataire, parti ensuite à Athènes, puis à l’étranger. Avec les pénalités, la somme
due par le joueur au trésor public grec s’élevait à 1.200 euros. Loin d’être insurmontable pour lui, mais arrêté le vendredi 29 mai dans la soirée, il n’a pu s’en acquitter, les bureaux de l’administration étant… fermés. Et ce n’est que le samedi matin qu’il a pu payer, et sortir ainsi libre du commissariat, devant lequel l’attendait la presse. Comme vous pouvez le voir sur la vidéo, ce bon Lazaros Papadopoulos a pris la chose avec le sourire, mais on n’aurait quand même pas voulu être à la place du geôlier qui s’est retrouvé face au colosse de 2,10 m…
http://www.sportal.rs/video.php?video_id=530
Photos : D.R.
SITUATION DE CRISE Vous ne connaissez probablement pas Vladimir Masulovic. En 2002, considéré comme un pivot d’avenir, ce Serbe d’alors 17 ans avait signé pour l’Étoile Rouge de Belgrade, rapporte l’excellent site Internet BallinEurope.com. N’y ayant pas touché l’intégralité de son salaire, il avait porté l’affaire devant la justice et a récemment obtenu gain de cause, le club devant lui payer son dû en quatre fois. Mais s’il a bien reçu le premier versement, il n’a jamais obtenu la suite. En revanche, le club lui a proposé de le dédommager… en nature, en lui cédant les six panneaux de basket disposés sur un playground installé par
l’Étoile Rouge dans la forteresse de Belgrade, située dans le parc de Kalemegdan. Ubuesque. Trouvant lui aussi la situation embarrassante, le coach de la Crvena Zvezda, Svetislav Pesic, a proposé un temps de régler la note – 25.000 euros semble-t-il – mais n’est jamais passé à l’acte. Vladimir Masulovic s’est donc présenté fin mai à la forteresse en compagnie de ses avocats et une petite équipe d’ouvriers. Ne rencontrant pas d’opposition, il a fait desceller et emporter les six panneaux, comme vous pouvez le voir sur la vidéo. L’histoire ne dit en revanche pas s’il a réussi à en tirer un bon prix sur eBay…
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