Maxi-BasketNews #18

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#18

mars 2010

Le grand entretien

Les frères Monschau

Du côté de chez

Cyril Akpomedah

40 1 contre 1 : Pauline Krawczyk 42 Rétro : Ouliana Semenova 48 Focus : Ousmane Sarra Camara 58 Jan Vesely

Le grand dossier

Cholet et la filière antillaise

Reportage

Les As, côté coulisses M 03247 - 18 - F: 5,00 E

Aymeric Jeanneau & Eric Campbell MAXI BASKETNEWS N°18 - mars 2010 DOM : 5,60 € - BEL : 5,40 € - Port.cont : 5,20 €

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www.basketNews.net



ÉDITO • maxibasketnews 03

Cholet Basket, un club exemplaire Par Pascal LEGENDRE

mars 2010 SOMMAIRE 18

L

e « Guide officiel » de Cholet Basket fait 62 pages avec Clément – son truculent porte fanion –, la mascotte et les musiciens en couverture. CB n’a jamais été champion de France et n’a jamais gagné une Coupe d’Europe. Pourtant, en tournant les pages du guide, on est frappé par la profonde richesse de ce club. Il est présent en Pro A depuis la saison de création de la ligue (1987-88), et seule l’ASVEL peut en dire autant. Il y a gagné 60,1% de ses matches, ce qui est tout à fait remarquable. De plus, CB avait joué la finale des playoffs dès la saison inaugurale, et il est rarement apparu aussi bien armé que cette saison pour récidiver. Cholet Basket n’est jamais allé jusqu’au bout d’une aventure européenne, mais sa formidable percée en EuroChallenge, ponctuée d’une très courte défaite en finale face à Bologne, est encore dans tous les esprits. C’est un club qui a le sens de l’Histoire, qui aime glorifier les anciens, en rappelant les noms de ceux qui ont joué sous son maillot le plus de matches, qui ont marqué le plus de points. Il existe même un Hall of Fame avec les présidents – dont l’historique Michel Léger –, les entraîneurs, et les internationaux formés au club. Sans oublier que le 6 septembre, CB a fêté devant près de 3000 personnes le retour à La Meilleraie de Graylin Warner, un de ses Américains de référence. Mais, évidemment, c’est tout ce qui touche à la réussite de ses jeunes, au travail de formateurs de ses entraîneurs, qui fait de Cholet Basket un club à part dans le basket français. Page 8 et 9, une double-page est consacrée à la draft 2009 de Rodrigue Beaubois et Nando De Colo.

Deux joueurs du même club choisis la même année par la NBA, c’est un privilège que l’on croyait réservé à Duke ou North Carolina. « Nos Français savent voyager. Je le constate quand je vois la réussite de Rodrigue et Nando cette saison et ce que sont devenus nos trois Américains, Alan Wiggins, Kevin Braswell*, et Vincent Grier, qui sont en Roumanie, en Australie, et le troisième dans un club turc qui est dernier ! » se régale le Directeur Général Thierry Chevrier. Page 10, CB se félicite aussi d’être redevenu en 2009 champion de France Espoirs. Sur la page suivante, c’est un retour sur la participation de Kevin Séraphin au Nike Hoop Summitt. Il y a aussi la liste éblouissante des joueurs issus en vingt-cinq ans du centre de formation, Rigaudeau, Bilba, Akpomedah, Gélabale, De Colo, Beaubois, Jeanneau et tous les autres. D’ailleurs, si on a réalisé dans ce numéro un dossier expliquant comment Cholet Basket a su plus que quiconque profiter du formidable gisement d’or noir qui existe aux Antilles, le hasard de la programmation nous fait parler d’Akpomedah, candidat au titre de MVP français de la saison, aujourd’hui à Gravelines, et de Aymeric Jeanneau, qui a conduit l’ASVEL vers le trophée de la Semaine des As. Il existe pour Cholet Basket un capital sympathie sans cesse renouvelé. La ville est petite, paraît endormie, n’a pas un marché économique pour ravir Jordi Bertomeu, le patron de l’Euroleague, sa Meilleraie est défraîchie, mais s’il y a en France un club exemplaire, c’est lui. ■ * Il a signé depuis à Limoges.

« Un capital sympathie sans cesse renouvelé »

04 06

Le baromètre

Contrôle surprise : Eddie Viator

08 Semaine des As 28 Cyril Akpomedah 34 Christian & Jean-Luc

Monschau

40 Pauline Krawczyk 42 Rétro :

Ouliana Semenova

46 Sarra Camara 48 Cholet

et la filière antillaise

58 Dans l’œil des

scouts : Jan Vesely

60 Échos 65 Zone mixte

Remerciements à L’Hôtel Novotel Lyon Bron pour l’aide précieuse dans la réalisation de ces images

journalistes

Pierre-Olivier MATIGOT (po.matigot@tomar-presse.com)

Thomas BERJOAN (06-45), Thomas FÉLIX (06-47), Fabien FRICONNET (06-48), Florent de LAMBERTERIE (06-46), Pierre-Olivier MATIGOT (06-49) , Laurent SALLARD (06-44), Pascal LEGENDRE (02-43-39-16-26) et Antoine LESSARD. Secrétaire de rédaction Cathy PELLERAY (02-43-39-16-21)

Pascal LEGENDRE (p.legendre@tomar-presse.com)

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a COLLABORÉ À CE NUMÉRO

Thomas BERJOAN (t.berjoan@tomar-presse.com)

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RÉDACTION DE PARIS

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3 rue de l’Atlas, 75019 Paris (siège social) Téléphone : 01-73-73-06-40. Fax : 01-40-03-96-76

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Thierry DESCHAMPS (t.deschamps@tomar-presse.com). Émilie CAILLAUD-HOUËL (idGraphik) Photo de la couverture Jean-François MOLLIÈRE

Yann CASSEVILLE.

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LE BAROMÈTRE DU MOIS : L’ASVEL FAIT LE PLEIN AUX AS Par Yann CASSEVILLE

Mindaugas Lukauskis (Lyon-Villeurbanne)

Le MVP de la Semaine des As, son talent n’est plus à prouver. Et si l’ASVEL souffre en championnat, le Lituanien, constant au scoring et à la création, est l’un des rares Verts que l’on ne peut blâmer sur le mois.

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NE

Eric Campbell (Lyon-Villeurbanne)

Il aurait pu prétendre au titre de MVP des As, étant exemplaire de régularité, et son 3-points offre la finale aux Verts. Essentiel dans le dispositif de Vincent Collet, avec qui il a décroché son 4e titre (SDA 06’ et 10’, champion de France 06’ et 09’).

3

NE

Terrell Everett (Chalon-sur-Saône)

Le seul du Top 10 qui n’était pas aux As. Comme un poisson dans l’eau dans le jeu de Greg Beugnot, “T“ retrouve à Chalon toutes ses sensations. 20 d’éval contre Nancy, 42 à Levallois, l’Élan respire grâce à son magicien.

4

Zach Moss (Vichy)

Sans un coup de coude, il serait resté sur le terrain en demi-finale contre Orléans, et Vichy aurait pu rêver encore… Cet intérieur efficace s’est montré inarrêtable : 29 points à 14/18 contre Le Mans, 14 à 6/6 en 16 minutes face à l’Entente.

5

Dewarick Spencer (Le Mans)

Le Mans a flanché dès les quarts de la SDA, mais Spencer est resté dans ses standards de MVP potentiel : 22 points, puis 28, puis 20 en février. En Pro A, il y a Dee et les autres, une classe en dessous.

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Dylan Page (Roanne)

Quel retour fracassant pour l’intérieur ! 17,7 points et 7,0 rebonds de moyenne en trois matches. Sans lui, la Chorale est dans le ventre mou. Avec lui, comme l’a dit Jean-Denys Choulet, elle vise le titre.

7

Cedrick Banks (Orléans)

On critiquait autrefois son irrégularité, il impressionne aujourd’hui de maturité. De début février jusqu'aux As, il a tourné à 14,4 points, 4,4 rebonds et 3,8 passes. Et l’Entente ne s’est inclinée qu’une fois… mais en finale.

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Laurent Sciarra (Orléans)

“Lolo“ en a toujours sous la semelle. Aux As, il a répondu plus que présent, signant notamment 13 passes en finale, en seulement 24 minutes. Il tourne d’ailleurs à 5,5 offrandes en moins de 21 minutes.

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Marcus Slaughter (Nancy)

Nancy s’est crashé dès les quarts, mais Marcus a martyrisé les raquettes adverses en février : 15,7 points à 70,8% et 5,7 rebonds pour 19,3 d’éval. Et le tout en seulement 21 minutes. Bref, un colosse.

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Zack Wright (Le Mans)

Deux fois 16 d’éval en championnat, et encore 16 aux As, un métronome. Le meneur du MSB, monté sur ressorts, marque peu, mais est ultra-complet. Pas le meilleur des gestionnaires, mais son duo avec Spencer fonctionne.

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Saer Sene (Hyères-Toulon)

Le Sénégalais n’était pas aux As, tant mieux pour ses adversaires. Match après match, il impose sa loi en défendant son panier. 14 points-17 rebonds-5 contres face à Poitiers, 11-13-5 à Dijon. Quand Saer est là, on ne passe pas !

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Uche Nsonwu-Amadi (Roanne)

Le pivot nigérian fait du dégât à force d’user physiquement son vis-à-vis. Uche est une assurance tous risques, lui qui n’est descendu qu’une fois sous les 10 d’éval cette saison (9 contre Nancy en quart des As).

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J.K. Edwards (Gravelines-Dunkerque)

Certes, il s’est contenté de 6 points aux As. Mais en championnat, J.K., petit mais très costaud, sort du banc chaque week-end pour jouer à la perfection son rôle d’energizer. Le meilleur 6e homme de la Pro A ?

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Ricardo Greer (Nancy)

Il n’aura pas brisé la malédiction, n’arrivant pas à passer un tour aux As avec son frère Jeff. Nancy a explosé contre Roanne, et à Chalon en championnat, mais Ricardo reste lancé dans sa course au titre de MVP.

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Joseph Jones (Le Havre)

Le Havre s’est restructuré autour de Bernard King et Ansu Sesay, et cela fait le plus grand bien à J.J., qui semble prendre de la la constance. Il fait moins de fautes, donc il joue plus, donc il pèse plus dans le jeu.

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Aymeric Jeanneau (Lyon-Villeurbanne)

Chapeau ! Intronisé titulaire depuis un moment, l’éviction de Bobby Dixon lui imposait une pression immense et Aymeric a assuré, une fois de plus. Aux As, en demi et finale, il a cumulé 14 passes pour 1 seule balle perdue.

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Kareem Reid (Vichy)

Peut-être le meilleur meneur du championnat. Sa prestation en quarts des As contre Le Mans a estomaqué. Incroyable dribbleur et passeur (ancien des Harlem Globetrotters), il devient injouable quand il met dedans.

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Yannick Bokolo (Gravelines-Dunkerque)

Le BCM a repris sa marche en avant depuis le retour de son international, et c’est tout sauf une coïncidence. D’ailleurs, il bénéficie actuellement du plus gros temps de jeu de son équipe (38 min contre l’ASVEL).

Shawnta Rogers (Rouen)

Le micro-meneur continue de prouver qu’il est loin d’être fini, lui qui joue plus de 37 minutes en moyenne. Mais même s’il continue d’aligner les bonnes perfs’, pas sûr que cela suffise pour que le SPOR se maintienne.

Derrick Obasohan (Hyères-Toulon)

“L’inspecteur“ rétrograde encore dans notre classement. Derrick arrose parfois trop (3/11 face à Poitiers), et le HTV pioche. Mais il reste capable de prendre feu sur un match, en témoignent ses 38 unités à Dijon.

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Contrôle surprise !

EDDIE VIATOR Par Florent de LAMBERTERIE

Viator, s », se félicite Eddie ur ue jo s ain rt ce e qu ième « J’ai fait mieux classe désormais deux se ’il qu d en pr ap i lu e les une fois qu’on Brun. « Ça prouve qu n he ep St e ièr rr de e st , je de notre quiz, ju ’aux règles. En revanche qu s pa et u je au t en arbitres s’intéress is les années 50 ! » pu de cs do es m es ut vais revoir to

6/10

France ? re finale de Coupe de -il remporté la derniè a-t ns Ma Le ipe équ 1. Contre quelle ❏ Roanne ntre Le Mans (66-79) ❏ Orléans cy qui s’est incliné co Nan n bie ❏ Nancy st C’e » is. éta j’y », se souvient Eddie. is re ma fai e tch-là, j’ai dû le ma Ce « Je ne l’ai pas arbitré « e. nal i-fi dem e lors de la après avoir battu Roann basket FIBA ? fut-elle introduite en des on sec 30 des le 2. En quelle année la règ ❏ 1956 trente secondes a été ❏ 1954 Bien vu. La règle des 2 » 195 e. idé ❏ ne cu au i n’a à 24 secondes je ce que lbourne. Le passage « Là, je dis au pif par après les Jeux de Me te jus BA FI ket instaurée dans le bas les Jeux de Sydney. s tard, en 2000 après interviendra 44 ans plu la saison dernière ? ur passeur de Pro A ille me le it éta ui Q 3. ❏ Thomas Heurtel t comme cette ❏ Zack Wright id Re passeur de Pro A, tou eem top Kar le ❏ n bie it éta hy Vic de r meneu Avec 7,7 passes, le année encore. ? Dirk Nowitzki en 1998 4. Quelle équipe NBA a drafté ❏ Seattle tor“ contre Robert “Trac ❏ Milwaukee tradé dans la foulée it éta ❏ Dallas nd ma e lle l’A e. , de l’Histoir s au 9 choix des plus beaux flops Drafté par les Bucke ion par les Mavs. Un sit po 6 en i ois ch Traylor, nier Euro masculin ? français lors du der 5. Qui était l’unique arbitre ❏ David Chambon oin Bardera gis Ré ❏ g i n’a même pas eu bes san ❏ Joseph Bis naît notre arbitre, qu on rec », er mp tro me « Je ne pouvais pas ncher. propositions pour tra d’entendre les trois coupe Korac 1982 ? battu en finale de la -il a-t s oge Lim P grade 6. Quelle équipe le CS ❏ Étoile Rouge de Bel enik Sib a enk Sib ❏ ❏ Cibona Zagreb -t-il jamais coaché ? n-Luc Monschau n’a Jea bs clu ces de el 7. Lequ ❏ Dijon de l’Est. » Jean-Luc ❏ Strasbourg Dijon, parce qu’il est e dir s vai ❏ Mulhouse je t, sur le banc au déf question. Par a passé quatre ans « Très, très bonne SIG. En revanche, il la né raî ent ais jam il n’a a beau être Alsacien, . de Dijon, de 1993 à 1997 e en 1947 ? titre NBA de l’Histoir rté le tout premier po rem a ipe équ lle 8. Que ❏ Minneapolis Lakers ujourd’hui devenus ❏ Philadephia Warriors ts lle Bu ore tim Baltimore Bullets - a Les . ❏ Bal tor Via ède en finale (4-2). nc p NBA », co battant Philadelphia « Je ne suis pas tro re l’année suivante en tit le rté po rem ont 70 ? Washington Wizards pions dans les années urope des clubs cham d’E e up co la s foi q cin 9. Quel club italien a remporté ❏ Cantu ❏ Milan ❏ Varese ur d’Euroleague ? P du dernier Final Fo ius 10. Quel joueur a été élu MV ❏ Sarunas Jacikevic Diamantidis is itr Dim d’ailleurs », ❏ e flé s sif uli été ❏ Vassilis Spano ortive qui n’a pas isp ant te fau dis est pour moi le e un a il y « Des trois, Diamanti . ale fin « J’ai vu ce match, re niè der . » On est la tor à propos de er, car très hargneux s’enflamme Eddie Via mais difficile à arbitr i ss au n bo s trè est meilleur. Jacikevicius pas. arbitre où on ne l’est

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CARNET DE BORD

AU CŒUR DES AS

La Semaine des As, c’est sept matches de basket, et puis tout ce qu’il y a autour. Pendant quatre jours, on plonge totalement dans l’univers du basket français. Discussions en coulisses, décisions importantes, bribes de matches observées au bord du terrain, indiscrétions, documents exclusifs, Maxi était là. Un peu partout à la fois.

Jean-François Mollière

Par Thomas BERJOAN, à Villeurbanne



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maxibasketnews

À LA RECHERCHE DE LA FORMULE MAGIQUE

ENVIES DE CHANGEMENTS

LA

Ligue, fédération, présidents de clubs, et même Jordi Bertomeu, le boss de l’Euroleague. Tout le monde était là. Résultat, beaucoup de discussions, de réunions et on note, au final, des envies de réforme sur les formules des différentes compétitions. Petit tour d’horizon.

Coupe de France : arrêter les frais ?

• « La coupe de France fait perdre de l’argent aux clubs et à la fédération », nous explique Jean-Pierre Goisbault, président de l’UCPB. La question a été abordée de front au cours de la rencontre des présidents de club. « Il faut trouver une solution. » Du côté de la fédération, c’est le vice-président Jean-Pierre Siutat qui est en charge du dossier. Il y a deux ans déjà, sur demande des clubs, la compétition avait été repensée avec un tirage au sort unique plus lisible, un calendrier proposé longtemps à l’avance pour laisser le temps aux clubs de trouver une rentabilité autour des matches, et un nombre de matches inférieur pour les pros. La FFBB a également fait des efforts en termes de communication, autour de la finale à Bercy notamment. Mais apparemment, ça ne suffit pas. « Aujourd’hui, il n’y a pas de nouveau projet », nous explique Jean-Pierre Siutat. « Le problème de l’argent est peut-être vrai, il faut voir si on trouve des solutions qui contentent tout le monde, mais le chantier n’est pas démarré. Je sais que les clubs ont du mal à remplir leurs salles, que les recettes ne couvrent parfois pas les frais de déplacement. Mais toute compétition coûte cher. Et si on veut conserver ce grand week-end des finales à Bercy, qui satisfait tout le monde, il faut bien qualifier les deux fina-

listes. » Aujourd’hui, pour chaque match de coupe, 60% de la recette vont aux clubs, 20% à la FFBB et 20% dans une caisse de péréquation, redistribuée ensuite aux clubs.

Euroleague : plus de stress !

• Jordi Bertomeu a dévoilé les lignes directrices pour les changements de format à venir dans les prochaines années. Rien d’immédiat pour la saison prochaine, mais des grands principes. « On cherche toujours à améliorer notre compétition », a expliqué Bertomeu. « On veut que le plus de pays possibles nous rejoignent pour le tour préliminaire. La saison régulière restera à 24 équipes, mais si on peut élargir le tour préliminaire pour intégrer plus de pays, on le fera. » Il est donc possible que ce tour préliminaire concerne 16 et non plus 8 équipes comme cette saison. « Le deuxième principe, c’est d’introduire davantage

Jordi Bertomeu à la Semaine des As.

de stress dans la saison régulière. On a donc raccourci la saison régulière à 10 matches car avant, il y en avait trop. » Pas impossible non plus a-t-on appris dans L'Équipe du 25 février que les équipes non qualifiées pour le Top 16 soient reversées en Eurocup. « Enfin, on veut augmenter le nombre de matches où nos meilleures équipes jouent les unes contre les autres. Nos playoffs sont passés de séries au meilleur des 3 manches à des séries au meilleur des 5 manches. On réfléchit à étendre la phase du Top 16. » l

Pascal Allée / Hot Sports

• L’UCPB a envoyé fin 2009 un questionnaire à tous les clubs professionnels pour sonder les envies du milieu sur tout un tas de sujets. Parmi les réponses, une proposition semble réunir une majorité des acteurs et a été discutée aux As : la possibilité de jouer la finale des playoffs de Pro A à nouveau sous le format d’une série de playoffs. Par 26 voix sur 30, une proposition a donc été faite au comité directeur de la ligue pour revenir vers ce format pour la saison 2011-12. Par rapport au calendrier, les présidents attendent d’étudier plus précisément la chose avant de se prononcer sur le format de ces séries, au meilleur des 3, 5 ou 7 manches.

Pascal Allée / Hot Sports

Pro A : des playoffs jusqu’au bout ?

2010-11, ADOPTION DU STATUT DE JOUEUR FORMÉ LOCALEMENT

FRANÇAIS ET AMÉRICAI Ç

a y est. La Pro A est enfin fixée sur la réglementation qui entrera en vigueur la saison prochaine. Après 3h30 de réunion le vendredi 19, les présidents des clubs professionnels, presque tous réunis pour l’occasion (31 présents sur 34) ont tranché. À 26 voix pour sur les 31 présentes, la nouvelle règlementation sur les joueurs formés localement (JFL) a été acceptée. Maintenant, il ne s’agit que de la recommandation de l’Union des Clubs Pro de Basket (UCPB). La décision finale appartient au

comité directeur de la ligue qui se réunira bientôt pour valider les décisions prises aux As. Pour résumer, dans le basket de Pro A, à partir de la saison prochaine, plus de Français ni de Bosman ni d’Américains. Il y aura les JFL (qui peuvent justifier quatre ans de licence en France entre 12 et 21 ans) et les autres, les joueurs non formés localement (JNFL). Si l’équipe compte 9 contrats professionnels, l’UCPB demande à ce que la répartition se fasse ainsi : 5 JFL, 4 JNFL. Pour 10 contrats, c’est 5 JFL, 5 JNFL. Pour 11

contrats, 6 JFL, 5 JNFL. Enfin, pour 12 contrats, ce sera 7 JFL, 5 JNFL. Ce qui correspond en gros à un Français de plus par équipe par rapport à cette saison. En Pro B, la proportion sera de 7 JFL sur 10 contrats professionnels. « C’est conforme à ce qu’on demandait depuis deux ans », nous explique, satisfait, le syndicat des joueurs. « Maintenant, il faut une stratégie sur le long terme, étudier les conséquences de cette réglementation et se fixer un agenda sur les trois-quatre ans pour aller vers plus de JFL. Il y a donc un réel effort et une


Par Thomas BERJOAN, à Villeurbanne

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LA DRAME DES AS

BOSSE DE MOSS E

Jean-François Mollière

n 2008 à Toulon, Sean Colson jusqu’alors magnifique avec le HTV, se rompt le tendon d’Achille en demi-finale, mettant fin aux espoirs de son équipe. Cette année, Zach Moss était intenable (20/24 aux tirs en un match et demi) mais il prend un violent coup sur le crâne à la fin de la première mi-temps et ne reviendra plus en jeu contre Orléans. Reste une interrogation : et s’il avait joué cette deuxième mi-temps ? Pour lui, la réponse ne fait aucun doute. « Si je joue la 2e mi-temps contre Orléans, on joue, mais si on joue avec Dounia (Issa) et moi tout le tournoi, on gagne ! », nous expliquait-il, dépité, après la rencontre. « C’est comme ça que je le sens et personne ne peut me faire penser autre chose ! Mais je dis au docteur que je peux jouer et il ne veut pas. Ça ne peut pas être une pire soirée ! Je voulais jouer. La première fois où je me relève après le coup, je me suis senti mal, ça tournait, j’ai cru que j’allais retomber, mais quelques minutes après, j’étais prêt à y retourner. Et au final, si je joue la deuxième mi-temps, on gagne. Mais il n’y avait pas à discuter. Il a dit que c’était dangereux, et ce n’était pas la décision du coach non plus. Je suis dégoûté, j’avais bien démarré, j’étais vraiment en rythme, et puis paf, c’est fini ! Fait chier ce coup ! J’étais à 6/6, je mettais mes lancers… fais chier ! Mais bon, le plus important pour moi, c’est que les gens en France arrêtent de sous-estimer Vichy. On est petits, on n’a pas des gros contrats, mais on se bat. On est des durs, on a un cœur et on joue avec ! »

AINS N’EXISTENT PLUS ! réelle prise de conscience de la part des présidents de clubs et c’est positif. On espère surtout que les présidents vont faire de la qualité avec leurs renforts JNFL, plutôt que de la quantité. L’ouverture pour les jeunes, il y en a plein des Français qui peuvent jouer. On espère ne pas se retrouver avec des équipes avec cinq Américains sur le parquet la saison prochaine. » D’après Jean-Pierre Goisbault, le président de l’UCPB, cela ne semble pas être la tendance générale. « Oui, les clubs pourront aligner cinq Américains, mais je ne

crois pas que ce sera la majorité. Aujourd’hui, certains clubs ont déjà plus ou moins cinq Américains, avec les Cotonou, et ce n’est pas une garantie de succès. »

Des exceptions pour les Français ?

Autre point évoqué au cours de cette réunion, les fameuses exceptions posant problème dans cette nouvelle réglementation. Les Pape Badiane, français mais non-formé localement, ou autre Tony Stanley, naturalisé français mais non-formé localement. La ligue organise,

avec pour date butoir le 30 juin 2010, un examen des dossiers épineux avec possible validation à la clé en tant que JFL. Après cette date, plus aucun recours ne sera possible. Soit un joueur répond aux critères, soit il sera considéré définitivement comme JNFL. « Et plus aucune exception à la règle ne sera faite alors », prévient JeanPierre Goisbault. En gros, on régularise les dossiers en cours et ensuite, les portes se ferment. Si Joakim Noah signait le 1er juillet en Pro A, il serait JNFL. Les clubs vont devoir effectuer leur recrutement sur ces bases-là. l


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NOTRE MVP : ERIC CAMPBELL

« J’AIME LES GROS SH Défensivement, tu es le cœur de cette équipe, mais tu as été très en réussite sur les tirs extérieurs… Le coach plaisante toujours avec moi parce que j’aime la Semaine des As ! C’est ma quatrième édition et, en général, je shoote bien dans ce tournoi. Mieux qu’en championnat, en tout cas ! Je ne sais pas, j’aime l’ambiance de tournoi, ça me rappelle l’université. Tout le monde aime prendre les shoots importants. J’aime ça et j’ai confiance quand je le fais.

Intraitable en défense, héroïque en attaque, décisif dans les moments importants, le « petit » intérieur de l’ASVEL a été géant. Interview entre le coup de sifflet final et la douche à l’entrée du vestiaire des As. Que représente cette victoire ? C’était un tournoi important pour nous. On sortait de deux défaites très difficiles en championnat, on ne jouait pas bien. On a voulu utiliser ce tournoi pour construire quelque chose, et pourquoi pas continuer sur cette dynamique en championnat et j’espère qu’on ira en playoffs. Mais je suis surtout content pour le coach. Il y avait beaucoup d’attentions médiatiques autour de lui, beaucoup d’attentions négatives. Donc je suis content qu’on ait gagné pour lui, ça va lui enlever un peu de pression, et ça lui donne de quoi fêter un nouveau trophée. Je suis content pour lui.

Tu as conscience du nombre de tirs à 3-points importants que tu as marqués au cour du tournoi ? Non. J’ai l’habitude de cette attaque maintenant. Avec Minda (Lukauskis), Rawle (Marshall) et Aymeric (Jeanneau) qui pénètrent, je sais qu’ils ressortent beaucoup de balles. Donc quand ils y vont, dans ma tête, je pense : Eric, tu vas mettre ce tir ; Eric, tu vas mettre ce tir ! Et quand je shoote, ça rentre ou pas mais, dans ma tête, avant de tirer, je sais que j’ai déjà marqué. Ça marche pour moi, donc je continue !

Le premier match contre Gravelines était assez moche… (Il coupe) Affreux oui, mais on a gagné ! (Il rigole)

Est-ce que tu te considères comme le patron de l’équipe ? Non, pour moi, je me tourne vers Lolo (Foirest). Il a gagné plus de titres que n’importe qui, il sait comment ça se passe. Il a joué au plus haut niveau en Europe. Moi, quand j’ai besoin de conseil, je me tourne vers lui, il me donne confiance. Je crois que lui, Jeanneau et moi-même, en tant qu’anciens, on bosse ensemble, il n’y a pas qu’un patron, on se débrouille pour que tout le monde aille dans le même sens.

On vous connaissait comme une équipe défensive, mais l’attaque a été à la hauteur… Je crois qu’en finale, on a pu courir un peu plus, on a marqué sur la transition, des tirs plus faciles. Victor Samnick est entré et a fait du bon boulot pour trouver des tirs faciles dessous. C’était collectif, tout le monde a joué en équipe. On a trouvé notre alchimie.

Avec Vincent Collet, vous avez gagné ensemble au Mans, comment parleriezvous de votre relation ? Coach est un type bien. J’ai envie de bien jouer pour lui. Quand on joue pour un coach qu’on respecte, on joue avec son cœur, on veut se donner à 110%. Nous avons une relation super. Deux titres, deux Semaines des As, ça fonctionne entre nous.

Jean-François Mollière

Est-ce que vous doutiez de vous à ce moment-là ? Nous n’avions plus vraiment confiance en notre attaque. Je ne dirais pas qu’on doutait mais on n’avait pas confiance au moment de prendre les tirs. Le match contre Roanne nous a permis de rebâtir cette confiance. Et en finale, on a su mettre les tirs aux moments importants. Je crois qu’à chaque match sur cette semaine, on a progressé, on est monté d’un cran.

INCROYABLE CAMPBELL !


Par Thomas BERJOAN, à Villeurbanne

l Antoine Diot, à la fin du match contre Vichy, voit passer Jean-Louis Borg, dans le couloir qui mène à la salle de conférence de presse et lui dit : « Félicitations, allez au bout maintenant ! » l Ali Traoré, fou de joie à la fin de la finale, rentre au vestiaire avec le trophée des As serré contre lui. « Merci l’ASVEL, mais celuilà (en parlant du trophée), je le rapporte chez moi et je le garde ! Merci ! » Quelques minutes plus tard, Ali sortait du vestiaire totalement excité en criant : « Président, on veut une soirée et des danseuses barcelonaises ! (faisant référence aux pompom girls du FC Barca, recrutées pour les As, photo à droite). Ohlala, je dis n’importe quoi, je suis complètement bourré au Coca, moi ! »

l Dans les vestiaires avant la finale, Vincent Collet et Laurent Foirest comptaient leurs titres respectifs avant de rentrer sur le terrain. Et constataient que l’ailier de l’ASVEL en comptait 11 (12 désormais) et son coach 5 (6 maintenant).

Jean-François Mollière

La victoire peut-elle vous lancer pour les playoffs ? J’espère. Ça dépend de nous, parfois, après une victoire dans ce tournoi, on est tellement haut qu’on peut redescendre vite et perdre dans les semaines qui viennent. Mais je crois qu’on est suffisamment matures pour construire sur cette victoire. Vous savez, on n’est vraiment pas bien en championnat. C’est une belle victoire, mais il nous faut une bonne série pour accrocher le dernier ticket pour les playoffs ou pourquoi pas un siège mieux placé. l

Indiscrétions

Pascal Allée / Hot Sports

HOOTS »

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l Vincent Collet, juste avant la finale, passe un coup de fil (voir photo) à sa femme pour savoir dans quelle poche de sa veste il doit placer un grigri portebonheur. Attention, hommes de raison, nous entrons désormais sur un territoire mystique. Digne d’un rite vaudou. Dans la main de l’homme à droite sur la photo, une petite boîte avec du sel et du persil. Vincent Collet, le très rationnel et technique coach de l’ASVEL va alors en prendre une pincée et la placer dans sa veste ! Le secret de ses titres ?

l Le vendredi matin au shooting, Antoine Diot a réussi sous les yeux de notre confrère de L’Equipe TV, Stéphane Garabed, trois shoots d’affilée du milieu du terrain. Une répétition pour le tir impossible réussi à la fin du temps réglementaire par le meneur du Mans ?

l Nicolas de Virieu, le réalisateur des documentaires sur Hervé Dubuisson et Isabelle Fijalkowski, poursuit sa série sur les légendes du basket français, financée par l’Amicale des Internationaux, présidée par Jacky Chazalon. Trois documents sont donc en préparation, sur un format compris entre 8 et 12 minutes. Un sur Richard Dacoury, le joueur français le plus titré, un sur Alain Gilles, l’idole de l’ASVEL et enfin un sur Yannick Souvré, une autre fille en or. « Je prends un plaisir énorme à ce travail », nous explique Nicolas. « Rencontrer les anciens, faire revivre ce passé, c’est vraiment enthousiasmant. » Le rendu de la copie est prévu pour juin. Les documentaires seront visionnés pour la première fois en exclusivité à l’AG de la fédération française, et disponible sur Internet peu de temps après.

Il reste trois minutes à jouer dans le troisième quart-temps de la demi-finale entre Roanne et l’ASVEL. Les locaux sont menés 49-53 et l’intérieur des Verts va alors réussir un enchaînement fantastique. En moins de trois secondes, Eric va sauver une balle promise à la touche (1), se vautrer dans les fauteuils rouges VIP au bord du terrain (2) et revenir aussi sec (3 et 4) pour claquer un énorme dunk sur Nick Lewis (5). Une action d’anthologie !

Photos : Hervé Bellenger / IS

Jean-François Mollière

DEVOIR DE MÉMOIRE


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Hervé Bellenger / IS

Pascal Allée / Hot Sports

LES AS AU BORD DU TE

Indiscrétion de courtside : Dee Spencer s’occupe plus de son short que des systèmes de jeu... Banks et Jeanneau : ça chambre à tout-va...

Sur la ligne de touche, à quelques mètres de l’action, le point de vue n’est pas le même. On sent plus le jeu, on ressent la vitesse et l’impact physique, on voit et on entend certaines choses que l’on ne perçoit pas ailleurs. Bienvenue courtside, comme disent les Américains.

Vichy-Le Mans (quart de finale) • Pendant la présentation de l’équipe du Mans, Zach Moss, déjà en place sur le parquet, ne tient pas en place et tourne autour de son équipe. Alors que ses coéquipiers sont immobiles, il va et vient, comme un fauve en cage. • Sifflé pour un porté de balle à la 7e minute du premier quart contre Le Mans, Kareem Reid a mis trois minutes pour s’en remettre. Pendant les deux ou trois arrêts de jeu suivants, on l’entendait jurer en repensant au coup de sifflet et parler sans arrêt aux arbitres. Vexé le manieur de ballon de New York ? • Après un marcher de Jérémy Leloup, Dee Spencer – son ancien coéquipier la saison dernière au Mans – lui file une petite tape amicale sur les fesses. Pour être sympa ou pour chambrer ? • Antoine Diot, en retard sur un tir à trois-points de David Melody, monte sur le shooteur en criant : « Chieeeer ! » • Marc Salyers, pas spécialement connu pour être un grand défenseur, est clairement le leader vocal de

la défense du Mans. Il prévient, place, alerte. Un vrai chien de garde. • Après un temps mort à la reprise, sur une possession offensive, Dee Spencer a passé les dix premières secondes à renouer la cordelette de son short dans le corner gauche de l’attaque alors que le reste de son équipe déroule un système. Et puis finalement le ballon qu’il attendait a été dévié en touche par Reid. Drôle d’attaque pour Dee !

Cholet-Orléans (quart de finale) • Sur le tir à la fin du premier quart-temps de Laurent Sciarra, donné à 3-points, l’Orléanais mordait la ligne allégrement avec le pied. Erman Kunter a essayé par tous les moyens de capter l’attention du corps arbitral, regroupé devant la table de marque. Si les trois hommes en gris avaient bien remarqué les gestes et les cris du coach de Cholet, ils l’ignorèrent cordialement. Au bout de dix secondes, Maitre Kunter, dépité, a abandonné. • Alors que Cedrick Banks était aux lancers, John Linehan n’arrêtait pas de le chambrer. Le joueur d’Orléans, en revenant en défense a donc demandé à Eddie Viator,

l’arbitre, de dire à Linehan de la fermer ! Quelques possessions plus tard, Viator intime à Samuel Mejia de se taire sur les lancers d’Orléans, car lui aussi jactait pas mal. Ce qui n’a pas plu à Jean-Denys Choulet, le coach de Roanne, très vocal en tribune : « C’est pas croyable ça, il a le droit de parler ! », a rugi le coach de la Chorale. • Laurent Sciarra propose sa main à Randal Falker, tombé à terre, pour l’aider à se relever. Mais le joueur de CB refuse et s’en va ! Bon esprit ! • Sur la faute d’Adrien Moerman à 2’56 qui donne deux lancers à Mejia, Philippe Hervé dit à Adrien : « Mais non, mais tu jettes les bras, non… » • Intervention de Sciarra à 1’10 de la fin du match. Sur une faute, les arbitres accordent deux lancers. « ll ne shootait pas là », conteste alors Sciarra. « Et on n’a que trois fautes d’équipe. Il ne shootait pas. » Et les arbitres de changer leur décision. Pas de lancers !

ASVEL-Roanne (demi-finale) • Jean-Denys Choulet est le premier acteur du match à venir sur le parquet de l’Astroballe. Il attend seul


Par Thomas BERJOAN, à Villeurbanne

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ERRAIN sur son banc, une bonne heure et demie avant le match.

• Difficile de savoir exactement ce qu’il lui a dit, mais il est sûr que Jean-Denys Choulet a raconté des choses à Aymeric Jeanneau dans le 2e quart, au moment où Marco Pellin intercepte deux fois de suite la balle dans les mains du meneur de l’ASVEL. Choulet chambre pour ses joueurs ? • Faute sifflée sur Victor Samnick au cours d’une lutte pour la prise de position de Uche Nsonwu. Samnick proteste auprès de l’arbitre. « C’est lui qui m’attrape ! » • Faute sifflée à Marco Pellin dans le 4e quart. Protestation du joueur de Roanne : « Si vous sifflez ça, je ne peux plus défendre après ! » • Ali Traoré marque le panier et provoque la 5e faute de Uche Nsonwu à 1’41 de la fin du match : Rawle Marshall vient cogner son torse contre celui de Traoré en criant : « Mother Fucker ! » Pas la peine de traduire…

Orléans-Vichy (demi-finale)

Jean-François Mollière

• Après avoir raté son premier tir (air ball), Ali Traoré se fait encourager par Gilles Moretton, le prési de l’ASVEL, assis juste derrière la table de presse : « Allez, Ali c’est bien ! » Ali se tourne vers son boss avec une moue d’approbation et un pouce levé.

EXCLUSIF !

LE PLAN DE BATAILLE DE L’ASVEL

Voici le document distribué par le staff des vainqueurs des As à ses joueurs, juste avant la finale. Un rapport sur chaque joueur, avec les caractéristiques de chacun telles qu’elles ont été scoutées par l’ASVEL. Le tout dans un anglais pas toujours académique, mais les intentions sont là !

• Ryvon Covile écope d’une faute au milieu de la mêlée sur une pénétration de Jérémy Leloup. Pas évident de savoir qui était dans l’illégalité, trois défenseurs d’Orléans étant présents sur l’action. Le sanctionné, alors que Leloup est aux lancers, va voir l’arbitre : « Franchement, ref (diminutif de referee en anglais, arbitre), ce n’était pas moi ! » • Cedrick Banks parle beaucoup sur le terrain. Il parle quand il marque mais pas seulement. Après un tir impossible de Melody à la fin d’une possession en deuxième mi-temps, le shooteur d’Orléans a pas mal chambré le défenseur de Vichy.

ASVEL-Orléans (finale) • Le seul joueur de l’ASVEL qui vient taper dans la main de Bangaly Fofana après son air ball sur un lancerfranc, c’est Kristjan Kangur.

• Difficile de savoir exactement ce qu’a dit Aymeric Jeanneau aux arbitres. Tout ce qu’on peut dire, c’est qu’en se tenant des bijoux de famille visiblement endommagés par Laurent Sciarra, le meneur de l’ASVEL, plié en deux, montrait le meneur d’Orléans en professant quelques menaces d’un regard vraiment noir… l

Jean-François Mollière

• Laurent Sciarra, après une faute discutable de Ludovic Vaty dans le troisième quart, s’adresse aux arbitres : « Franchement, il y a 8 fautes à 3, là ! »


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Jean-François Mollière

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LA RÉVÉLATION DES AS

LELOUP ? MÉCHANT !

Il voyait la saison dernière le parquet par intermittence avec Le Mans. Prêté à Vichy, il est en train de devenir un joueur qui compte en Pro A. Aux As, il a été la révélation française de la compétition.

«

Les As m’ont fait passer un cap », explique calmement Jérémy. « Et puis, depuis le début de la saison, à force d’avoir du temps de jeu, on tente beaucoup plus de choses en match, et à force de tenter, on réussit. On progresse forcément, je n’ai plus de blocages qui me faisaient hésiter parfois. Ces As et le reste de ma saison valident ma décision de partir du Mans pour trouver des minutes de jeu. » Décidément, en ce moment, Leloup joue juste et voit clair. La décision de partir dans l’inconnu à Vichy n’était pas facile mais la démonstration donnée à Villeurbanne lui donne raison. La carrière du jeune homme est définitivement lancée. Ironie du sort, c’est contre Le Mans, son club puisqu’il n’est que prêté à Vichy pour la saison, qu’il a laissé exploser son talent. 7 points dans les cinq dernières minutes, deux lancers impeccables pour accrocher la prolongation et, pour boucler l’affaire, le panier à troispoints qui plie le match à la 43e minute, et qui porte le score à 88-81. Au Mans, on connaissait la version test de Jérémy Leloup, par intermittence. À Vichy, on a découvert la version pleinement opérationnelle. La vision d’un ailier de grande taille (2,01 m), très mobile, dur au mal en défense, confiant dans son tir extérieur,

dégainant en sortie d’écran ou en retour de passe. Bref un prototype très, très intéressant.

Il a même joué à l’intérieur

Contre Le Mans, il termine à 12 points, 6 rebonds, 5 interceptions et 3 passes. En demi contre Orléans, il tient la baraque avec 16 points et 7 rebonds. « J’ai joué comme je sais jouer », résume Leloup. « Avec la blessure de Dounia, j’ai été repositionné parfois en poste 4 et ça a posé pas mal de soucis au Mans et à Orléans. C’est plus facile pour moi de passer les grands en dribble. Les défenses ont eu du mal à s’adapter. J’ai su en profiter. » Pour Vichy qui avait fait le pari de le faire venir à l’intersaison, l’explosion de Jérémy est une aubaine. « On était déjà intéressé par ce qu’il était capable de faire sur des séquences courtes l’année dernière mais on est plutôt surpris parce qu’il a franchi un gros palier », nous confie Jean-Louis Borg, son coach. « Il cherchait un club pour changer de statut. Quand on devient un joueur avec du temps de jeu et des responsabilités, on doit chercher la performance à chaque fois et ça a pris un petit peu de temps au début, à son

arrivée. Aujourd’hui, il est complètement épanoui. Par le simple fait qu’il joue. C’est primordial et source de progression et d’expérience. Ce qui fait plaisir à voir, c’est qu’il est bien dans sa tête, il aime jouer. Est-ce que ce n’est pas aussi ce qu’on recherche quand on est basketteur ? Et puis, il sait aussi qu’il prend de la valeur, qu’on a un autre regard sur lui. » La saison prochaine, normalement, Leloup doit rentrer au bercail au Mans. Son coach aimerait le garder encore une saison. « Sa marge de progression est encore importante. Il doit progresser en lecture de jeu sur les drives, capacité de percussion, il doit utiliser ses deux mètres en post up, donc il doit prendre de la densité physique. Et puis persévérer dans l’adresse pour encore plus de consistance. Il doit continuer encore un an à avoir un gros temps de jeu. » L’intéressé ne voit pas encore aussi loin. « Je suis concentré sur la suite de la saison avec Vichy. Après, il est prévu que je retourne au Mans, mais on ne sait jamais. Peut-être il faut que je fasse une année supplémentaire et que je continue à m’aguerrir encore. Mais là, on veut continuer à prouver que Vichy existe. » Mieux que ça, Vichy fait désormais peur. l


Par Thomas BERJOAN, à Villeurbanne

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PROSPECTS NBA

Hervé Bellenger / IS

Jean-François Mollière

LA STRATÉGIE POUR DIOT ET SÉRAPHIN

l Bouna N'Diaye était aux As et l’agent a déjà bien en tête ce qu’il va faire pour ses poulains dont il pense qu’ils pourraient rapidement intégrer la NBA, Antoine Diot et Kevin Séraphin. Après avoir dominé au Nike Hoop Summit 2009 (8 pts, 9 rbds et 4 cts), la masse physique du Choletais et ses bonnes mains ne laissent évidemment pas indifférents les scouts NBA, assez nombreux aux As. Pour Antoine Diot, même si c’est moins évident sur les capacités physiques, Bouna y croit quand même. « À part un peu de shoot encore, il n’a rien à envier à un meneur comme Luke Ridnour par

exemple. Physiquement, il s’est bien développé. Sa cote monte depuis l’été dernier. » L’agent estime qu’un an de plus en Europe est dans l’intérêt de ses jeunes joueurs. En revanche, les deux compères en équipe de France espoirs l’été dernier vont inscrire leurs noms pour la grande loterie dès cette année, pour se faire connaître, et selon toute probabilité, le retirer avant la date limite. Les deux prospects, nés en 1989, seront quoi qu’il arrive éligibles automatiquement pour la draft 2011. À suivre donc.

ASVEL : ET LA GRANDE SALLE ?

l Rien de définitif encore, mais les pièces du puzzle se posent petit à petit et la grande salle voulue par l’ASVEL de Gilles Moretton et Antony Thiodet se dessine un peu plus chaque jour. Depuis un an et l’arrivée de Tony Parker au club, les autorités politiques de la ville – en première ligne le maire de Villeurbanne Jean-Paul Bret qui a poussé pour organiser les As dans sa ville, mais aussi le maire de Lyon Gérard Collomb – sont acquises au projet. Au niveau national, le contexte est également favorable avec, dans moins d’une semaine maintenant, les conclusions du rapport de la « Commission Grandes Salles » mis en place par le ministère, qui devrait proposer des avantages fiscaux pour ce genre de projet Sur l’agglomération lyonnaise, le site est déjà pratiquement prêt. Une friche industrielle de 5,5 hectares à proximité de l’Astroballe, dont la mairie possède déjà 4,15 hectares et devrait acquérir le reste début mars. Dernière étape ? Le permis de construire, qu’Antony Thiodet attend pour le premier semestre 2011, avec une construction de 16 à 20 mois et un coût estimé à 100 millions d’euros, pris en charge par des fonds privés. En clair, l’ASVEL pourrait jouer ses premiers matches dans sa nouvelle salle pour la

L’ASVEL jouera encore à l’Astroballe jusqu'en 2012 au moins.

saison 2013-2014. En configuration basket, la salle pourra accueillir 14.340 spectateurs. « 8.740 places dans la coursive inférieure, 600 places en loge et 5.000 places dans la couronne supérieure », détaille Antony Thiodet. Enfin, le centre d’entraînement, l’Académie Tony Parker, devrait abriter trois terrains d’entraînement, un centre médical et une salle de fitness ouverts au public. Parker a également proposé que le complexe devienne la base de rassemblement pour l’équipe de France.

Pascal Allée / Hot Sports

ÇA AVANCE !


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DANS L’INTIMITÉ DES VAINQUEURS DES AS

JOUR DE TITRE Notre reporter a passé pour vous la journée du dimanche de la finale des As avec l’ASVEL. Des clichés rares, exclusifs tout au long de cette journée qui a ramené le club de l’ombre à la lumière. Reportage photo par Jean-François Mollière, à Villeurbanne


portfolio • maxibasketnews 19

10h19 Mindaugas Lukauskis, le futur MVP de la compétition, se rend dans le bus du club pour un dernier entraînement avant la grande finale. À l’intérieur, chaque paire de sièges est brodée d’un des dix-sept titres de champion de France de la vieille dame. La culture de la gagne véhiculée par tous les moyens.


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10h34 Dans le vestiaire, Eric Campbell est aux bons soins d’Alban Cherdel, le kiné de l’équipe, ancien champion d’Europe de roller qui a rejoint le groupe en 2007. La veille, la participation de l’intérieur bondissant était incertaine en raison d’un point de contracture au mollet.


12h21 Hôtel Holiday Inn de Villeurbanne, Vincent Collet se sert de la lourde défaite infligée quelques semaines plus tôt à l’Astroballe par Orléans pour donner ses consignes de défense sur le pick’n’roll de l’Entente.


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17h32 Retour au vestiaire après la sieste. Un peu plus d’une heure avant le match, Ali Traoré soulage son dos par des étirements à même le sol. Trois matches en quatre jours, les As sont une épreuve pour l’organisme.


DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 23

18h38 Présentation des équipes, entrée dans l’arène de Benjamin Dewar. Pas bon sur les deux premiers matches, peu utilisé par son coach, l’Américain sera essentiel lors de la deuxième mi-temps de son équipe.


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20h27 Ali TraorÊ est vainqueur des As et communie avec le public de l’Astroballe.


DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 25


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COMMENT FAIT VICHY ?

LA LEÇON DE DÉFENSE Avec un petit budget, malgré les blessures, la JA Vichy de Jean-Louis Borg, année après année, est toujours compétitive. Aux As, ils ont sorti Le Mans et fait trembler Orléans trois quarts-temps. Mais comment font-ils ? Le miracle de la JAV, c’est sa défense et son coach nous explique son secret. Par Thomas BERJOAN, à Villeurbanne

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ur cette photo, on voit parfaitement les fondations de la défense de la JAV. Bien évidemment, toute la technique du monde ne vaut rien sans l’envie, l’esprit de sacrifice et le mental des défenseurs. Cela dit, les fondamentaux et les bons positionnements permettent de magnifier ces qualités. Ici sur ce cliché, Josiah James (1) et Jérémy Leloup (2) effectuent une prise à deux poste bas sur Cedrick Banks (3). Le piège se resserre sur l’attaque d’Orléans. « C’est une philosophie qui s’est ancrée au fil des saisons, avec le vécu, l’expérience, en pensant qu’en Pro B et Pro A, le fait de proposer des trappes poste bas, quel que soit le joueur poste bas, apportait des difficultés à l’attaque », détaille Jean-Louis Borg. « D’abord, on essaye d’annihiler le jeu offensif de ce joueur. Or, la position basse est toujours une base importante du jeu offensif et pour nous, c’est une priorité. C’est un choix. Ensuite, cette trappe rend très difficile la passe à l’opposé pour les tirs à trois-points, ce qui est normalement une des faiblesses de la prise à deux en bas. Toute l’organisation dépend du moment ou du timing de la trappe. Ce n’est pas obligatoirement toujours au même moment. Ça dépend de la philosophie offensive de l’équipe et/ou du profil du joueur trappé. Parfois, on enclenche la prise à deux dès que le joueur reçoit la balle, ou dès le premier dribble, ou après le premier dribble. Après, la prise à

deux déclenche les rotations des autres joueurs. Notre objectif, c’est que le moins rapidement possible le ballon puisse être transféré dans le corner opposé - ce que les équipes vont rechercher - soit à 45 degrés ou dans l’axe. »

Une défense tournée vers l’attaque

Sur notre cliché, c’est le travail de Jonte Flowers (4) déjà en couverture sur Nichols (5) dans le corner et prêt à l’interception. David Mélody (6) vient se replacer dans la raquette. Il laisse Moerman (7) ouvert face au cercle mais cette passe est difficile car couverte par la prise à deux. Eito (8) coupe la relation avec le meneur d’Orléans (hors champ). « Dans ces prises à deux, le but n’est pas uniquement d’être bien en défense, il y a aussi une volonté de voler des ballons qui apportent du jeu rapide derrière. Les autres défenseurs doivent aller chercher les espaces et les intervalles qu’on peut laisser à nos adversaires. Pour le passeur, c’est une défense pas facile et on essaye de mettre de la pression sur le réceptionneur. » Est-ce l’arme absolue, la solution ultime en matière de défense ? « Nous, on sait où on peut être en difficulté sur cette défense », reprend coach Borg. « L’objectif, c’est que l’équipe adverse n’arrive pas à mettre le ballon à cet endroit. C’est pourquoi je vais rester très vague ! (Il rigole) » Le reste est classé secret défense. ■


DU CÔTÉ DÉCRYPTAGE DE CHEZ • maxibasketnews 27

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“L’IDENTITÉ NATIONALE, PFFF… QU’EST-CE QUE ÇA VEUT DIRE ÊTRE FRANÇAIS ?” Du côté de chez…

CYRIL AKPOMEDAH Réservé, sous-médiatisé, oublié de l’équipe de France alors que les postes 4 shooteurs ont toujours été une rareté, Cyril Akpomedah cultive la discrétion. L’homme se moque des qu’en dira-t-on et de la renommée. Ses choix de carrière ? Il les assume haut et fort. La notoriété ? Il n’en a cure. ce qu’il aime, c’est jouer. Les médias ? Il s’en méfie et ne cache pas qu’il préfère rester dans l’ombre des vestiaires plutôt que dans la lumière des flashs. Pourtant, en Pro A, avec 14,5 d’évaluation cette année, l’intérieur de Gravelines n’est rien d’autre que l’un des trois meilleurs basketteurs français. Propos recueillis par Florent de LAMBERTERIE, à Gravelines. Reportage photos par Hervé BELLENGER


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CÔTÉ COUR J’habitais dans le 93, donc j’étais très “fouteur de merde“.

L’un ou l’autre • NBA ou Euroleague ? Euroleague • Poker ou belote ? Je ne sais pas jouer aux cartes, putain ! (Rires) • Trois-points ou alley-oop ? Trois-points • Catch’n shoot ou sortie d’écran ? Catch’n shoot. Les sorties d’écran, c’est moi qui les fais, je ne connais pas cette sensation ! • Jacques Monclar ou Georges Eddy? Georges Eddy • Montagne ou mer ? Mer, je ne paye pas pour les endroits où il fait froid • Gravelines ou Cholet ? Gravelines, on ne sait jamais, c’est eux qui me payent ! • Spalding ou Molten ? Spalding, et de loin • Défendre sur J.K Edwards ou courir après Bokolo ? J.K. Au moins, tu peux faire faute. Yannick, faut déjà l’attraper.

Ton enfance Je suis né à Enghien-les-Bains mais j’ai grandi à Épinaysur-Seine. C’était un peu l’enfance banlieue, avec beaucoup de frères et sœurs. J’ai toujours pratiqué énormément de sports : tennis, boxe, handball et athlétisme. J’ai même fait du foot mais j’ai arrêté après une semaine, il faisait trop froid ! Pour mes quinze ans, ma mère m’a offert un ballon de basket. Avant cela, j’avais dû en faire un peu à l’école mais c’est tout. Je faisais tellement d’activités que, pour moi, c’était une de plus. C’était le sport à la mode, le début des cassettes vidéos « Come Fly with me » de Michael Jordan... Tout le monde se mettait à pratiquer et puis il y avait des joueurs dans mon école, Serge Moularé et Sami Salomon qui ont ensuite rejoint la Slam Nation, Williams Soliman…

Ton premier contact avec le monde pro Williams Soliman et moi, on habitait juste à côté l’un de l’autre dans le même quartier et on jouait souvent ensemble au basket. Un jour, Jean-François Martin, l’entraîneur des Espoirs choletais est venu voir Williams. Quand il est arrivé, il a dit qu’il cherchait un métis qui jouait au basket et les gens l’ont dirigé vers moi. Il a choisi le mauvais, alors maintenant, bon ou mauvais, on peut poser la question, mais ça s’est passé comme ça. Au début, j’étais un peu sceptique, je ne connaissais que Levallois, j’allais voir jouer Moustapha Sonko. Je n’avais jamais pratiqué en club, jamais pris de licence, que du playground. Mais j’étais déjà grand, en 3e je faisais déjà 1,97 m. À l’époque, je sautais beaucoup plus que maintenant mais, niveau basket, j’étais limité. On va dire une science de playground (rires), je n’avais jamais imaginé devenir pro un jour, alors quand on m’a proposé un essai à Cholet… À l’école, tout ne m’intéressait pas, j’aimais apprendre mais pas scolairement. Et puis j’habitais dans le 93 donc j’étais très “fouteur de merde“. C’est d’ailleurs une des raisons qui a fait que mon père m’a dit d’aller à Cholet. Moi je partais pour le côté sportif mais mon père voyait plus le côté scolaire.

Cholet Les premiers temps, j’ai voulu rentrer chez moi. J’ai eu du mal à m’acclimater et ce n’était pas prévu que je parte comme ça, ça s’est fait assez vite. Jusqu’à ce que je quitte la maison, je n’avais jamais mangé autre chose que de la bouffe africaine alors le jour où on m’a servi un gratin, je n’étais pas très réceptif. Niveau physique, j’étais très athlétique parce que je faisais beaucoup de sport donc il n’y a pas eu de problèmes. Je pouvais courir longtemps, j’avais la tête à l’arceau facile, même à froid. C’est plutôt le plan technique qui m’a demandé beaucoup de travail. Je n’avais jamais fait un système de ma vie, je n’avais pas de fondamentaux. La première année, on est champion de France cadet, champion de France espoir et on gagne la coupe de France. Ça a l’air facile, en plus la coupe de France je la gagne le jour de mes 18 ans. On avait Stéphane Dondon, Aymeric Jeanneau, Régis Boissié, Olivier Bardet, Cédric Ferchaud, Claude Marquis, on a pratiquement tous joué pro derrière. Avec les Pros à Cholet, je n’ai pas joué beaucoup mais j’ai beaucoup progressé parce que je m’entraînais avec eux : Paul Fortier, Ostrowski, Cedric Miller, Éric Micoud… À l’intérieur, les mecs étaient sans pitié, ils t’éclataient à tous les entraînements, il a donc fallu apprendre vite.

Châlons-en-Champagne En 99, Cholet me propose de partir en prêt. J’ai cherché un club et Châlons – où Christian Monschau était coach – s’est proposé. Le même qu’aujourd’hui, déjà très branché stats. Je progresse, j’ai plus de responsabilités et c’est ma première vraie expérience professionnelle, on ne te fait plus rentrer en fin de match quand il est déjà plié. Sportivement, c’était moins bien puisqu’on est descendu mais pour moi, c’était un

mal pour un bien, puisque je savais que j’allais descendre en Pro B avec eux, et que j’aurais plus de temps de jeu, j’allais pouvoir m’épanouir. Une fois en Pro B, c’est à toi de faire gagner les matches, avant je regardais les autres gagner. Et puis en quatre ans à Châlons, j’ai progressé année après année jusqu’à devenir MVP français de Pro B, en 2003, ce qui m’a bien servi pour renégocier derrière (Rires).

Cholet, le retour À la base, je devais aller ailleurs et puis, dans les derniers moments, ils sont venus. J’y avais fait ma formation, beaucoup de jeunes qui étaient avec moi à l’époque jouaient avec les pros et ils étaient en coupe d’Europe. Erman Kunter c’est du lourd ! C’est un coach qui croit au travail. Il a des résultats, donc il n’y a rien à dire et puis avec lui, si tu travailles, il te donne ta chance. La première année, on joue avec huit Français, tous issus du centre de formation. Ça fait rêver parce que tu te dis que ça n’arrivera sans doute plus jamais. Tu joues avec des mecs qui ont été formés au club.

L’équipe de France Ce n’est pas vraiment une expérience positive. Ça ne m’a pas emballé plus que ça, surtout quand on m’a dit qu’on ne me gardait pas parce que j’étais hors de forme. Après m’être entraîné pendant un mois et avoir fait une Summer League juste avant parce que je voulais arriver à bloc pour ma première sélection, quand j’entends que je suis hors de forme… On m’aurait dit que mon jeu ne rentrait pas dans les plans, il n’y aurait pas eu de problème. C’était un choix. Mais là, ça m’a fait mal parce que je m’étais préparé exprès pour. D’ailleurs, certains joueurs qui étaient présents s’en rappelleront. Sur le coup, Claude Bergeaud m’a dit qu’on ne me gardait pas, c’est après, dans la presse, que j’ai lu ça. Depuis, plus rien. Mais franchement, je ne suis pas sûr que je serais venu après ça.

Charleroi Tout le monde a critiqué en disant « la Belgique… » Alors c’est peut-être pas l’Espagne ou l’Italie mais c’était un bon club belge qui jouait l’ULEB Cup. Financièrement, c’était plus stable que la quasi-totalité des clubs de Pro A et il y avait des gros joueurs : Marcus Faison, Ralph Biggs, Andre Riddick. Partir en Belgique, c’était un peu quitter la France sans vraiment la quitter et les gens ont beau avoir critiqué mon choix, quand on a joué les équipes françaises en préparation, on les a battues. On avait une grosse équipe en Belgique avec l’une des plus belles salles d’Europe. J’y ai vu la finale de l’ULEB et quand la salle vibre, ça n’a rien de commun avec ce que tu vois en France. Même côté marketing, business, ils sont en avance sur tous les clubs français. La deuxième année, le coach change et Eddy Casteels arrive. Ça ne s’est pas super bien passé, il me demandait de jouer pivot. J’ai déjà fait l’intérim en 5, quand il y avait des problèmes de fautes par exemple, mais je suis pas vraiment pivot, je ne suis pas le roi du post move. Forcément, t’es déçu mais ça fait partie du sport.

Siroki Brijeg J’avais eu des propositions un peu partout mais comme la Belgique s’était mal terminée, je me suis dit autant tenter un truc complètement différent. Siroki voulait gagner le titre, c’était un peu l’inconnu mais c’est le genre d’idée qui me plaît. Quand j’arrive en Bosnie, personne ne parle anglais. Tu sens aussi que la guerre n’est pas lointaine, la ville est très croate mais il y a des endroits où l’on te dit tout de suite de ne pas aller. Il y a les Chrétiens d’un côté, les Musulmans de l’autre. Je suis parisien, j’ai l’habitude que tout le monde soit mélangé donc je ne pense pas à ces trucs-là mais, làbas, c’est encore comme ça. En plus quand t’es noir, barbu, et que t’arrives dans un pays où Chrétiens et Musulmans se >>>


Jean-François Mollière

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CÔTÉ COUR On a dû attendre deux heures et demie pour quitter la salle, on est ressortis escortés par des bus de l’armée.

font la guerre, on t’assimile tout de suite. Sans te demander clairement de choisir ton camp, on te surveille toujours un peu. Au sein des équipes, ils ne font pas beaucoup de “mélange“ mais dans les tribunes en revanche… Quand on allait à l’extérieur, il y avait les flics à tous les matches, surtout que les trois seuls Noirs du championnat étaient dans notre équipe, et j’étais l’un de ceux-là. Si tu vas jouer dans une salle où la population est très serbe, et qu’en plus tu as trois Noirs dans l’équipe, ça devient compliqué. En dehors des matches, je n’ai jamais vraiment eu de problèmes mais les gens font comme si tu n’étais pas là, ou alors ils font des commentaires mais comme tu ne comprends rien à ce qu’ils disent… J’étais toutefois là pour le basket et ça s’est super bien passé, ça m’a surpris. Le niveau, l’intensité, ça joue plus dur que partout ailleurs où j’ai pu être. Moi làdedans, je fonctionnais super bien parce que j’avais un profil complètement différent. Sur les fondamentaux, les mecs sont super techniques et super lourds. Sur ces points-là, c’est difficile de les battre. Donc il faut parier sur autre chose, les qualités athlétiques, la vitesse. Quand on est champion, c’est énorme parce qu’on gagne à l’extérieur, à Sarajevo. Ils sont 12.000 dans la salle, il y avait Krupalija qui jouait avec moi à Charleroi, j’avais au moins un supporter. En revanche, on a dû attendre deux heures et demie pour quitter la salle, on est ressortis escortés par des bus de l’armée. Dans les tribunes, ça balançait des trucs, une ambiance de fous et je ne pense pas que je revivrai ça un jour.

Paris Levallois C’était chez moi, c’était parfait pour mon retour en France,. Je retournais à la maison. J’ai toujours regretté qu’il n’y ait pas un gros club à Paris. Le grand projet du PL, j’y croyais, d’autant plus qu’on avait des bons joueurs avec un des plus

gros budgets. Je pense que si on était resté avec la même équipe que celle qui a commencé, on ne serait pas descendu. Il y a eu trop de changements, y compris chez les joueurs, et en plus pas forcément toujours pour en prendre des meilleurs. J’ai mal vécu ça, d’autant plus que j’étais sans doute le joueur qui voulait le plus voir le projet réussir. Quand j’ai signé au PL, dans ma tête je me voyais y finir ma carrière. J’étais chez moi, qu’est-ce que je pouvais rêver de mieux ? Le pire dans tout ça, c’est qu’on n’a même pas perdu nos matches de 20 points, on était dedans à chaque fois. C’est encore plus frustrant de s’incliner comme ça.

Gravelines Si je suis venu, c’est à cause de Christian Monschau. Il était sur la continuité d’une bonne saison havraise, avec des joueurs qui le suivaient, je le connaissais déjà et lui aussi, il savait comment je jouais, ce que je pouvais faire et ne pas faire. C’est un coach avec lequel je m’épanouis, Christian n’attend pas de moi des choses que je ne peux pas faire. C’est un coach qui crée des systèmes en fonction du profil de ses joueurs, et pas l’inverse.

Ton shoot Comme j’ai commencé le basket assez tard, je me suis vraiment attardé sur les fondamentaux, d’autant plus qu’à la base, je devais jouer 3. Donc il valait mieux pour moi que je progresse au shoot. On m’a formé, on m’a enseigné les bons gestes mais après, c’est aussi un travail personnel, il n’y a pas de secret, il faut faire des séries. Je ne m’impose pas de quota de shoots par jour mais je ne m’arrête jamais. Même en vacances, il faut qu’il y ait un endroit où je puisse m’entraîner, même s’il n’y a pas de terrain de basket, je ne peux pas me passer de sport.

Repères Né le 2 mai 1979 à Enghien-les-Bains • Taille : 2,03 m • Poste : ailier-fort • Clubs : Cholet’97-99 Châlons-en-Champagne’99-03 Cholet’03-05 Charleroi’ 05-07 Siroki Brijeg’07 Paris Levallois’08 Gravelines-Dunkerque’08-10 International français : 1 sélection (2005) • Palmarès : Champion de Bosnie-Herzégovine 2007 Coupe de France 99 MVP de Pro B 2003

Pascal Allée / Hot Sports

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DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 33 Le Nigéria

Le « débat sur l’identité nationale »

Mon père y habite aujourd’hui mais je n’y suis jamais allé. J’aimerais bien mais, en ce moment, politiquement c’est un peu dangereux. C’est justement pour pouvoir y aller plus facilement que j’ai songé à jouer pour le Nigéria. J’ai les deux passeports, ce n’est pas le problème mais quand tu es sportif, t’as pas toujours le temps, surtout actuellement avec toute l’instabilité qu’il y a. Le Nigéria, ce sont mes origines, c’est autant mon pays que la France même si j’ai toujours vécu ici.

Je suis Franco-Nigérian, mon père est Nigérian et ma mère Polonaise. Je ne me pose même pas ces questions, je vis ici, je paye mes impôts en France, mon père a travaillé toute sa vie ici et a vécu comme tout le monde. L’identité nationale, pfff… Apparemment ça veut dire être Français, mais qu’estce que ça veut dire être Français ? C’est vivre en France, non ? C’est respecter les lois comme tout le monde. Après chacun a ses pratiques, son style de vie, sa religion. En plus la France, c’est tellement cosmopolite, qui peut dire qu’il est Français de pure souche ?

C’est mon blog vidéo sur le site du BCM. J’ai toujours fait beaucoup de vidéos, souvent en fin de saison, je faisais des DVD pour les joueurs, des scènes de la saison, parfois même ils ne savaient pas que je les avais filmés. Concrètement, je me balade toujours avec mon caméscope, il n’est jamais loin de moi. Ça a un peu baissé mais c’est parce que la coupe d’Europe s’est arrêtée, donc les voyages à Krasnodar, il n’y en aura plus. Mais je ne mets pas tout non plus, il y a des choses qui restent internes à l’équipe.

Le Nord-Pas-de-Calais

Trois personnes avec qui dîner Je ne suis pas prise de tête, j’inviterais trois potes. Je n’ai pas l’envie particulière de faire revenir quelqu’un et je ne connais pas personnellement les gens célèbres. Si ça se trouve, tu les invites à bouffer et tu vas te faire chier. Au moins avec des potes, je suis sûr de passer une bonne soirée.

Le Nigéria, ce sont mes origines, c’est autant mon pays que la France, même si j’ai toujours vécu ICI.

Il m’est arrivé la même chose que dans le film, je suis parti de Paris et en arrivant il pleuvait. J’ai été très surpris, les gens sont super accueillants, il y a des vrais fans. Les matches, c’est de la folie et pendant le carnaval, c’est encore pire. Le carnaval, je le fais plus ou moins on va dire. L’année dernière on a essayé, on s’est déguisé avec une bande de potes et on s’est fait notre petit carnaval à nous. Je l’ai filmé mais cette vidéo-là, elle ne sortira jamais ! (Rires)

Les joueurs formés localement Ça me gêne qu’on critique l’équipe de France alors qu’aucun Français ne joue. Après tu lis qu’ils sont nuls mais si les types ne jouent pas… Certains disent que les Français ne bossent pas assez, je ne suis pas avec les autres joueurs l’été mais peut-être aussi qu’on travaillerait plus s’il y avait une carotte au bout. Je ne dis pas de remettre tout de suite sept Français dans les rosters mais si on n’améliore pas ça progressivement, les jeunes ne joueront plus jamais. La règle des “Home Grown Players“ n’est pas parfaite bien sûr, mais si on ne fait rien, on ne changera rien.

Si tu pouvais remonter le temps, qu’est-ce que tu changerais J’ai deux passeports, donc je changerais ma date de naissance. J’aurais 25 ans et je pourrais continuer à jouer plus longtemps (Rires). Surtout que maintenant, Cotonou, Français, tu peux jouer !

Si tu étais  • Un animal : Un pigeon, j’irais chier sur certaines voitures bien précises ! • Une ville : Paris • Une boisson : Une Red Bull, spéciale dédicace au kiné • Un autre sport que le basket : La boxe • Un film : Las Vegas Parano • Un héros de fiction : Docteur House, il dit tout ce qu’il pense

Ce qui te scandalise L’irrespect, à tout point de vue. Quand tu ne respectes pas le travail des gens, ou tes parents, les gens qui sont comme ça me sortent par les yeux, surtout que moi j’ai reçu une éducation africaine où l’on respecte la famille, les aînés et les parents. Moi, j’ai toujours respecté les gens qui m’ont respecté.

S’il ne te restait que 24 heures à vivre ? Je mettrais tout en place pour que mes proches n’aient rien à faire. Je suis plutôt terre à terre, j’irais donc me chercher un truc bien confortable pour dormir après ma mort.

Toi dans dix ans Sur une plage, n’importe où du moment qu’il fait chaud. J’aimerais bien bouger et puis j’ai presque toujours joué dans des endroits où il faisait froid. J’aimerais bien partir au soleil après.■

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1. La boisson Red Bull. 2. Docteur House. 3. Paris. 4. La boxe. 5. Le film Las Vegas Parano. 6. Un pigeon.

Photos : D.R.

Inside BCM

CÔTÉ JARDIN


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INTERVIEW • maxibasketnews 35

JEAN-LUC

CHRISTIAN

MONSCHAU LES GRANDS ENTRETIENS DE MAXI

Les frères Monschau sont intarissables à propos des sujets qui les passionnent. Jean-Luc (58 ans, entraîneur de Nancy, à gauche) et Christian (51 ans, entraîneur de Gravelines-Dunkerque, à droite), plus de 40 saisons de coaching au cumul, passent pour des intellectuels de la balle orange. Ils nous expliquent, avec une complicité de chaque instant, pourquoi leur personnalité singulière dérange parfois dans le milieu. Propos recueillis par Antoine LESSARD, à Villeurbanne. • Reportage photos par Hervé BELLENGER.

J

pour être traité d’égal à égal. Attention, cette contradiction que l’on peut apporter, ce n’est pas bénéfique quand on est dans un rapport affectif avec les gens. Cela peut être délicat également dans un rapport de hiérarchie.

C’est réciproque, Christian ? CM : Oui, oui, ce n’est pas un jeu, c’est une méthode qui nous est venue presque naturellement. On peut être du même avis, mais on va essayer de détruire l’argument pour voir s’il est costaud, s’il peut soutenir la critique. Sinon, il n’a pas vraiment d’intérêt. JLM : On a aussi un esprit tourné à ça, à la discussion qui enrichit. Tu t’obliges mutuellement à argumenter. C’est un exercice qui n’est pas toujours bien compris. Pour les gens qui ne sont pas rôdés à ce genre d’exercice, il m’arrive de passer pour quelqu’un qui veut convaincre qu’il a raison. Alors qu’en fait, je suis juste à échanger, dans la vie privée également, des arguments parce que je trouve que c’est une forme d’enrichissement qui est géniale. La plupart des gens ne veulent pas avoir de contradiction. Ils ont leur avis et ils le partagent avec eux-mêmes.

Etait-ce un cheminement naturel de devenir entraîneur pro ? JLM : Non, notre père était un peu un idéaliste du sport. Pour lui, le sport, c’était amateur, une activité de loisir. Il nous a incités à pratiquer le sport par plaisir, ce qui n’empêchait pas d’être d’un engagement total pour être le meilleur possible. Pas pour en faire un métier. On l’a vraiment écouté puisqu’on a fait des études, obtenu le même diplôme d’ingénieur par des voies différentes. On a travaillé des années dans l’industrie chimique, en continuant le basket à côté pour le plaisir. Christian, compte tenu de son niveau, a fait du basket de première division. Pendant une petite vingtaine d’années. CM : C’était essentiellement à Mulhouse, mais aussi à Clermont, où Charles Tassin m’avait fait venir et lancé à 20 ans. J’ai connu un peu toutes les époques. L’esprit sport amateur à tout prix, sans gagner d’argent. Très rapidement le côté semi-pro et puis la bascule dans le professionnalisme au milieu des années 80. L’époque où le basket français a donné les salaires les plus importants de son histoire. Fin des années 80, début des années 90. J’étais entre les A et les A’. Pour revenir à l’amateurisme forcené de notre père. Au bout de ce cycle, il est redevenu l’un des dirigeants principaux du club à Mulhouse. Trésorier exactement. À la fin des années 80, il était certainement l’un des meilleurs gestionnaires du basket français professionnel. Il s’est rendu compte qu’on pouvait continuer à véhiculer les valeurs et essayer de les retrouver chez les pros.

Vous avez toujours fonctionné de cette façon ? CM : Non, ça a évolué. Au départ, et je n’ai toujours pas réussi à rattraper cela, il y a quand même sept ans de différence entre nous deux. Pendant très longtemps, on n’était pas du tout dans la contradiction, plutôt dans le rapport grand frère, petit frère. En gros, j’ai appris des choses pendant longtemps jusqu’à ce qu’il estime que, sur certains points du moins, je pouvais être à un niveau suffisant dans le débat

Vous avez été tous les deux ingénieurs chimistes. Considérez-vous que coacher est un vrai métier ? CM : Ingénieur chimiste, ce n’est pas du tout un vrai métier, c’est de la cuisine (rires). JLM : Heureusement qu’on le prend comme un vrai métier ! Sinon, pourquoi on toucherait un salaire ? Quand je vais le matin à l’entraînement, j’ai plaisir à y aller. C’est une chance.

e ne vais pas vous demander le jour de votre première rencontre. Parlez-moi plutôt de votre relation, de votre complicité. De ce qu’elle vous apporte dans votre job ? Christian Monschau : On ne va jamais être d’accord dans une discussion parce que l’un va apporter systématiquement la contradiction à l’autre, même s’il est d’accord. C’est Docteur House quoi. Jean-Luc Monschau : C’est ce qu’il y a de plus enrichissant. De trouver quelqu’un qui est dans le même métier et auquel tu peux te confier. Un problème de gestion de ton groupe, un problème technique. Lui va t’aider à faire la critique, mettre le doigt sur ce que tu n’avais pas cerné parce que tu as le nez dans le guidon avec ta propre équipe. Avoir ce regard extérieur, tout en étant très au courant de ce qui peut se passer. Et il va détruire ou relever les points faibles.

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La notion de plaisir existe. Mais j’avais plaisir à aller à l’usine, j’espère que ça ne choquera personne. CM : Joker là-dessus (rires). Je n’ai pas travaillé longtemps dans la chimie. Trois-quatre ans. Cela correspond à l’époque de nos meilleures années à Mulhouse, lorsque Jean-Luc était entraîneur. Je travaillais à côté comme ingénieur, dans une multinationale à Bâle, à 30 kilomètres. Mais je n’ai pas travaillé longtemps, contrairement à Jean-Luc. JLM : C’était dur, il n’était pas dans un bureau uniquement, il était sur le terrain ! CM : Je me planquais (rires). JLM : Il perdait plus de kilos au boulot en chimie qu’à l’entraînement basket (rires). CM : Je n’ai jamais loupé un entraînement ! Ce sont vos 22e (Jean-Luc) et 19e saison (Christian) de coaching. Avez-vous le sentiment que le métier a beaucoup évolué depuis vingt ans ? CM : Le jeu a évolué, et donc le métier. Ainsi que les moyens mis à disposition du coach pour l’exercer. Et je pense sincèrement qu’on progresse individuellement avec l’âge. Intellectuellement et dans la façon de gérer ce métier, de voir et comprendre le jeu, de le décortiquer. Ce n’est pas

De l’extérieur, on a l’impression que je suis un mec qui fait tout le temps la gueule.

étonnant qu’en NBA, on coache très très longtemps, jusqu’à 70 ans. J’avais du mal à voir ça et maintenant que je passe 50 ans, je me sens beaucoup plus fort et compétent qu’il y a quinze ans. Concrètement, vous réagissez plus vite sur des situations données ? CM : Oui et surtout, on va essayer d’être encore plus ouvert à ce qui peut se faire par ailleurs. On a aussi les outils pour intégrer plus de choses en même temps et trouver une synthèse plus intéressante. Avec l’âge, on arrive à être plus réactif, plus inventif. Ou alors on fait toujours la même chose. Et je n’ai pas l’impression que les coaches en France le font. On évolue tous de façon très différente. Le niveau du championnat, quoi qu’on dise, quoi qu’on puisse entendre, est vraiment reconnu sur le plan européen. Parce qu’il y a une homogénéité. On voit que ça joue bien au basket partout. On entend au contraire que le jeu en Pro A devient de plus en plus « CBA ». Comme pour signifier l’éloignement du basket pratiqué en Pro A par rapport aux standards européens. JLM : Mais pas du tout ! De quelle CBA on parle ? De quelle


INTERVIEW • maxibasketnews 37 NBDL on parle ? Cela n’a rien à voir. CM : Les gens qui balancent ces slogans pour essayer de faire choc, ne regardent pas les matches. Nous, on passe notre temps à regarder les matches. Tous les matches. La NBDL, la NBA, la NCAA, l’Euroleague… On se rend compte qu’on a un niveau de jeu très élevé dans notre championnat. Ce n’est pas parce que les choses paraissent plus simples qu’elles le sont. Pour arriver à quelque chose qui paraît limpide, fluide sur le terrain, il faut au contraire avoir énormément de coordination entre les joueurs, en défense ou en attaque. Ce n’est pas parce qu’on fait de la passe à dix qu’on est créatif dans le basket européen. Les Grecs ne le font plus. Ils ont un jeu ouvert. Les gens essaient de mesurer quelle est l’efficacité en défense et en attaque. La seule chose qui est limitative dans l’esprit des journalistes et des observateurs, c’est qu’on n’a pas constamment des équipes au Top 16. Mais on est tellement près ! JLM : Pour répondre à la question initiale, oui il y a une évolution. J’ai l’impression de progresser tous les jours. On est sans arrêt dans l’analyse critique. Qu’on gagne ou qu’on perde. J’ai la chance d’avoir eu des petits succès dès le début, mais si je me regarde coacher à l’époque, j’arrête très vite parce que ça va me gêner. On voit les choses beaucoup

mieux maintenant. Et on passe notre vie à regarder des matches. On veut apprendre de tout. Pour décharger mes assistants de ce travail supplémentaire, j’ai passé mes quinze premières années de coach à accumuler des heures et des heures de vidéo. C’était ma chance. Parce que quand tu regardes les matches, tu es dans l’analyse. Tu te poses des questions. Aujourd’hui, les gens ont des réponses et pensent que c’est bien. Nous, on est un peu dans la logique des philosophes. Si on se pose les bonnes questions, on est déjà quelque part dans une bonne démarche. CM : Tous mes assistants (il les cite un à un) ont apporté une stabilité dans mon activité. L’assistant est l’alter ego avec qui on peut vraiment progresser dans les moments difficiles. Ce sont tous devenus des amis, avec qui je continue à échanger. JLM : Tant que tu as cette envie de réfléchir à comment faire mieux, que tu es dans l’autocritique, tu es dans une démarche de progrès. On cherche à se donner de convictions à travers le travail. On sait très bien qu’elles ne résistent pas à un match. Elles valent sur la longueur. CM : Sur la loi des grands nombres. Le jeu appartient au joueur, et ça reste un jeu. Donc il y a un facteur chance. Il faut toujours être capable d’avoir l’humilité de dire : « On a

La photo date de 1988. Jean-Luc et Christian étaient alors ingénieurschimistes, l'un au Centre Français de Production Industrielle à Mulhouse, et l'autre à CIBA-GEIGY, à Bâle, en Suisse. JeanLuc était parallèlement coach du Mulhouse BC et Christian son meneur.

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Je me sens beaucoup plus fort et compétent qu’il y a 15 ans.


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“Notre championnat est de très grande qualité, et on passe son temps à le dénigrer” pu gagner mais on a eu énormément de chance », et si on n’est pas humble, on est foutu. Ce facteur chance existera toujours et c’est tant mieux. C’est pour cela qu’il y a plein d’écoles, plein de façons de procéder. La qualité du joueur est primordiale. La façon dont ils jouent ensemble aussi. Et il y a la chance. Comme disait Jean-Luc, sur un match, les certitudes peuvent être ébranlées. JLM : On n’a jamais raison à chaque match. Tant mieux. Maurizio Gherardini (Toronto, ex Trevise), disait : « Notre activité consiste simplement à limiter les aléas. Il en restera quand même. » On est forcément humble par rapport à cela.

COULISSES Le lieu L'hôtel Holiday Inn à Villeurbanne Le jour Mercredi 17 février 2010 L’heure De 19h15 à 21h00 Le décor Deux fauteuils et une table basse

Est-ce qu’après autant de matches, la pression, le stress sont toujours aussi présents ? JLM : Ne plus avoir ce stress, c’est déjà renier notre activité. Le stress, c’est l’envie de bien faire, une envie de gagner viscéralement attachée. Oui je reste aussi imbuvable que je l’étais il y a 25 ans les jours de matches. Ma femme confirmera. Ou les soirs, les lendemains voire les surlendemains de défaites. CM : La machine biologique se met en route. J’ai même reproduit des rituels de joueurs tout en étant coach, ce qui est absolument ridicule. Par exemple, la façon de se préparer pour un match, je fais les mêmes siestes… des choses absolument inutiles. La pression, elle existe. On a juste l’avantage par rapport à certains joueurs que ce stress n’a pas un côté paralysant ou inhibant. JLM : En plus, notre jeu consiste à ne pas le montrer. Parce qu’un coach qui stresse n’inspire pas confiance à ses joueurs. De l’extérieur, on a l’impression que je suis un mec qui fait tout le temps la gueule. Alors qu’au fond de moi, je suis un joyeux drille. Cela ne se voit pas au bord du terrain. CM : Tous les coaches sont comme ça. Dans cette espèce d’attente de ce qui va se passer. Le ballon, on ne l’a pas en main donc on n’a pas l’impression de dominer les événements. Quand on est joueur, on a le stress, mais une fois qu’on a le ballon en main… JLM : Au coup d’envoi, le stress est parti. CM : On doit rester concentré jusqu’au bout. Pour moi, cela se traduit par des nuits blanches, quoi qu’il arrive. C’est resté quand j’ai coaché. Défaites ou victoires d’ailleurs. JLM : Quand je perds, ce sont deux nuits à mal dormir. Qu’on le veuille ou non, on n’arrive pas à débrancher. La nuit, on revoit toutes les actions. Je pense qu’on est capable de donner la position de 8 ou 10 joueurs sur le terrain sur au moins une centaine d’actions sur les 150 du match. On imprime et après on le revoie sans même le vouloir. C’est agaçant. Ça m’empêche tellement de dormir que la plupart du temps, je vais devant l’ordinateur et j’apporte tout de suite les réponses. CM : Il y a quelques années, c’était systématique. Comme je n’allais pas dîner après les matches, je rentrais chez moi. J’avais tout de suite recours à l’autoscopie de notre match avec mes outils. Comme ça, ma vidéo du lundi ou du mardi était prête.

JLM : Revoir les matches et remplir notre ordinateur apaisent quelque part, parce qu’on est déjà dans la construction du match suivant. CM : Dans les analyses, on se rend compte aussi que la satisfaction d’une victoire est un peu atténuée par le sentiment d’avoir eu de la chance. À l’inverse, il y a des analyses systématiques de défaites qui ont conduit à la quasi-certitude que le match était très bon. Et à dire aux joueurs de ne surtout rien changer. JLM : Là, il faut rassurer les joueurs. CM : On ne va pas changer ce qui marche, même si on a perdu. Parce que peut-être que le côté aléatoire a plus penché chez l’adversaire. Au sortir d’un match, je n’aime pas dire « on a fait un match de merde qu’on ne méritait pas de gagner, tout est à jeter. » Il y a toujours des choses à prendre. JLM : En fait, c’est manichéen en terme de victoiresdéfaites. Mais il n’y a rien de manichéen dans ce qu’on fait. Puisque c’est le bilan d’un certain nombre de possessions qui fait qu’à l’arrivée il y a un écart. Il ne faut pas s’arrêter au résultat dans l’analyse. Les pires moments de la saison, finalement, ce sont les matches où vous coachez l’un contre l’autre ? JLM : Oui, ça a des côtés pénibles. CM : Sur le plan affectif, ce n’est pas un match qui restera gravé. Ce n’est pas un match sur lequel on se projette. C’est un match comme un autre qu’on aborde d’une façon un peu plus bizarre. Le plaisir de gagner est atténué… JLM : C’est le seul match où quelque part, celui qui a gagné est un peu gêné, déçu pour son frère qui a perdu. Alors que généralement quand on gagne, on n’est pas déçu pour le collègue… mais on a quand même tout fait pour le gagner. CM : Ce sont des matches dont on ne reparle jamais. On ne débriefe jamais. C’est une forme de respect. C’est le cas également avec certains collègues avec lesquels on a plus d’affinités. Jean-Luc, tu as coaché en Euroleague en 200809. C’était le top du top au niveau du coaching ? JLM : Quand tu ne gagnes pas, il faut être humble et dire que ce que les autres ont fait est mieux que ce que tu as fait. Après, que ça vienne du coaching ou des joueurs, peu importe. Tu ne vas pas te contenter de dire que les autres avaient plus de talent dans leur équipe sinon c’est un renoncement en terme de coach. C’était difficile au résultat mais passionnant à vivre. CM : Le basket a évolué sous la houlette de ces coacheslà qui sont connus depuis 15-20 ans. Ils ont eu aussi l’opportunité, la chance ou le mérite de coacher des équipes capables de gagner des Euroleague. Ce n’est pas donné à


INTERVIEW • maxibasketnews 39

“Le seul Français renommé qui est sorti du Centre de Formation de Nancy s’appelait Vincent Mendy.” tout le monde. Mais le niveau de jeu du basket français, son homogénéité le placent, derrière le championnat espagnol, au niveau des meilleurs. On se positionne en termes d’intérêt sportif et de qualité de jeu… Notre championnat est de très grande qualité, et on passe son temps à le dénigrer. Je trouve ça con. Le problème, c’est qu’année après année, aucun club français n’est présent au Top 16 de l’Euroleague, qu’il ne reste actuellement qu’une seule équipe qualifiée en Eurocup… CM : Mais ça ne veut rien dire ! Oui, on n’a pas suffisamment d’équipes assez fortes pour être dans le paquet final des différentes coupes d’Europe. Mais ça ne veut pas dire qu’on doit dénigrer notre championnat. Il nous faudra juste un petit peu de temps pour qu’on puisse se resituer économiquement par rapport aux pays qui ne pratiquent pas les mêmes règles économiques. Attendons également avec la création de ces nouvelles salles qui vont faire 6, 8, 10.000 places. (ndlr : Christian nous confirme au passage que le projet d’une salle de 10.000 places à Dunkerque à l’horizon 2012-2013 est acté). On pourra accueillir de grands événements, attirer d’autres gens. Dans le travail qui est fait, dans l’organisation, on a un championnat très intéressant. JLM : Pour revenir à ta question initiale, je me souviens qu’au sortir du match au Pana, j’ai fait l’éloge d’Obradovic. J’ai dit aux journalistes grecs à quel point j’étais admirateur de son travail depuis toujours. Au cours de mon année sabbatique, je suis allé le voir travailler ainsi que Messina et Pesic. J’aurais pu faire de plus mauvais choix. Eh bien, à regarder ce match face au Pana, on avait des principes de jeu qui étaient très voisins dans les choix, les formes défensives. Forcément puisque quelque part c’était un de mes inspirateurs. À l’arrivée, son équipe gagne parce que, dans la réalisation, ses joueurs ont réussi quelques paniers de plus. Je sais qu’on n’était pas loin dans l’organisation et dans la manière. CM : Le parcours bizuté de Nancy les a mis à deux minutes du Top 16 à Kaunas. L’ASVEL était à un match. Orléans, sur les matches retours, s’est imposé contre les meilleures équipes. Ils ont battu le Partizan. Mais on entend souvent ce refrain. Les clubs français ne sont pas loin du compte… Au final, ils sont éliminés. CM : Donnons-nous le temps. Les Espagnols et les Italiens qui ont eu des invitations plus nombreuses depuis des années, se sont installés dans la continuité de cette compétition, et ont pu attirer des joueurs qui savaient très tôt que ces clubs étaient en Euroleague. Chez nous, tout se jouant uniquement au travers du titre de champion de France, on sait très tard qui va être en Euroleague. Le seul moment où on pouvait penser qu’une équipe allait savoir à

l’avance qu’elle était qualifiée en Euroleague, c’était Nancy l’an dernier au travers du ranking. On leur a sucré ça. JLM : On ne va pas en parler hein… CM : Dans une continuité, avec trois ans derrière, cette équipe aurait pu se développer après avoir été bizutée la première année. Cela ne veut pas dire qu’il faut favoriser à tout prix l’émergence d’une équipe qui serait installée à tout jamais en Euroleague. Il faut trouver une formule pour que les clubs français puissent être plus nombreux tout simplement. La formation. Estimez-vous qu’elle est de bonne qualité en France ? Jean-Luc, pourquoi si peu de joueurs sortent du centre de formation du SLUC Nancy ? JLM : On parle de deux choses différentes. Lors de tous mes matches d’Euroleague avec Nancy l’année dernière, je commençais avec trois joueurs français sur le terrain. Personne ne l’a relevé. Mon seul critère d’appréciation, c’est la compétitivité du joueur. La situation a été compliquée ces derniers temps parce que les meilleurs joueurs du centre de formation étaient tous étrangers : Petrovic, Zaki et Njoya qui est Français cette année. C’est sûr qu’ils ont du mal à s’aligner sur les autres étrangers de l’équipe. Une autre année, on avait Moussa Badiane, Aurélien Salmon, Max Zianvéni, Cyril Julian…Six joueurs sur douze étaient formés à Nancy mais personne ne l’a jamais relevé. Le seul à le dire, c’était moi. CM : Au Havre, il y a eu l’émergence en pro des Mahinmi, Causeur, Jomby, Duport… C’était une nécessité dans un groupe constitué de 6 ou 7 pros. À force de participer aux entraînements, ces joueurs-là peuvent devenir compétitifs. C’est le seul critère. C’est une opportunité qu’ils ont saisi par le travail. Dans un autre contexte, peut-être qu’aucun n’aurait joué. JLM : Le seul Français renommé qui est sorti du Centre de Formation de Nancy s’appelait Vincent Mendy. Quand je suis arrivé il y a six ans, c’était mon 8e pro. Il avait son premier contrat pro. Où est-il maintenant ? (ndlr : à Charleville-Mézières, en Pro B où il tourne à 1,4 pt et 1,4 rbd en 9 min). C’était le MVP du championnat espoir. CM : Ce sont de faux procès qu’on fait aux coaches. Les meilleurs, même s’ils passent une ou deux années à ne pas jouer comme ils pouvaient espérer, vont changer d’endroit, quitte à aller en Pro B, un excellent championnat, et émerger. Les meilleurs émergeront toujours. Surtout si on les fait jouer quand on a besoin d’eux. Dans des premières mi-temps, c’est là qu’ils apprennent. Et pas à +20 ou -20. Ce n’est jamais leur rendre service. JLM : Il n’y a rien qui les empêche. Ni les règlements avec les proportions d’étrangers, ni les coaches. Si cela avait été ma volonté de ne jamais faire jouer des jeunes de talent de centre de formation à Nancy, ils seraient allés ailleurs et auraient éclos. Mais on le saurait. ■


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un-contre-un

PAULINE KRAWCZYK

“CAT HY MELAIN, MON MODÈLE” À bientôt 25 ans, la championne d’Europe 2009 carbure en LFB avec Lattes-Montpellier à plus de 15 points de moyenne. Une shooteuse, une vraie. Ton geste préféré ? Le shoot à trois-points. Après, j’aime aussi bien jouer en post-up.

Et le tir dans quelle position ? Plutôt à 0 ou à 45 degrés, quand une intérieure fixe et qu’elle ressort la balle pour moi. J’aime bien tirer directement, sans dribble.

Tes meilleures séries à l’entraînement ? Quand on fait des séries de shoots, ça dépend des jours ! J’ai eu des séries où j’ai pu réussir 15 trois-points d’affilée, voire plus, mais j’ai aussi eu des jours où je n’arrivais pas à en mettre un.

Une action ou un shoot que tu as réussi en particulier ? J’ai déjà réussi quelques tirs casse-croûte, parfois avec la faute, enfin dans ce genrelà, mais je n’ai pas encore eu de shoot au buzzer pour faire gagner l’équipe.

Comment appréhendes-tu le recul de la ligne à 3-pts à 6,75 m ? Celles qui me connaissent savent que ça ne me dérange pas, je shoote souvent plus loin. Je fais déjà des séries de shoots à sept mètres, enfin vraiment un mètre derrière la ligne pour apprivoiser cette distance.

Jean-François Mollière

As-tu une victime, joueuse ou équipe, contre qui tu réalises toujours des perfs ?

Le scoring, c’est aléatoire et il y a tellement de choses importantes à côté. Contre Tarbes cette année, j’ai fait ma meilleure perf au scoring (défaite de Lattes-Montpelier 73-75, malgré les 30 pts à 10/15 de Pauline, NDLR), mais bon je ne veux pas dire victime, c’est chaud de dire ça !

Et en défense, qu’affectionnes-tu ? En défense ? Bah, je ne suis pas une grande grande spécialiste de la défense (rires), mais j’essaie de tenir au maximum mon adversaire en un-contre-un.

Jeune, quel joueur ou joueuse était ton modèle ? Cathy Melain (avec qui elle a été championne d’Europe l’été dernier,NDLR). Ça fait bizarre de dire ça, mais c’est vrai ! Quand j’étais jeune, j’avais son maillot, à l’INSEP, dans ma chambre. Surtout que c’était à ce moment-là, en 2001, qu’elles étaient devenues championnes d’Europe, les filles en or.

Tu voudrais copier quel geste, et de qui ? Ce serait la qualité de passe de Cathy. Parce que c’est un de mes grands défauts.

D’ailleurs, qu’est-ce que tu maîtrises le moins ? Tout ce qui est le jeu sur pick-and-roll, faire le bon choix, enfin tout ce qui est après le pick-and-roll. ■


Du 27/06/2010 Au 28/08/2010 TOUS LES RENSEIGNEMENTS SUR INTERNET

(LOIRE ATLANTIQUE)

(VENDEE) (MAROC)


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RÉTRO • maxibasketnews 43

Ouliana Semenova, l’arme absolue

Absolument

géante

Elle mesurait près de 2,20 m et elle a semé la terreur pendant vingt ans sur tous les terrains du globe. Personne n’a trouvé la parade. Par Pascal LEGENDRE


maxibasketnews

Repères • Née le 9 mars 1952 à Medumi (Lettonie/URSS). • Taille : entre 2,10 et 2,20 m. • Poids : 127 kg. • Clubs : TTT Riga (URSS)’67-87, Tintoretto Madrid (Espagne)’87-88, US Orchies’88-89. • Palmarès : 2 fois championne olympique (76 et 80), 3 fois championne du monde (71, 75 et 83), 10 fois championne d’Europe de suite (68 à 85), 11 fois championne d’Europe en club (68 à 75, 77, 81 et 82). Vainqueur de la Coupe Ronchetti (87). Mettez Ouliana à côté de n'importe quel être humain et vous avez une photo spectaculaire. Elizabeth Riffiod mesure tout de même 1,87 m.

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qui, plus tard, présentera L’Heure de Vérité - réalise un micro trottoir. « Elles ont gagné grâce à la grande Semenova, qui récupère pour shooter, mais pour moi, elle n’a pas de jeu (sic) » dit une femme. Un homme : « Pour moi, c’était même un peu écœurant. D’ailleurs, y’a eu cinq minutes de beau basket quand la grande s’est arrêtée (re-sic). » Ouliana Semenova incarne le mal absolu. On la voit à l’œuvre et François-Henri de Virieu commente : « Sa spécialité, c’est le basket ou plus exactement le captage des balles hautes sur les terrains de basket. Imaginez une sorte de grue qui serait montée sur rails, aux qualités plus mécaniques que sportives, une grue dont les mains levées arriveraient à 15 cm du panier. Les règles du basket sont respectées bien sûr, mais le spectacle en souffre. Semenova n’a que deux tâches sur les terrains, récupérer la balle sous le panier de son équipe et l’envoyer d’une chiquenaude dans le panier de l’adversaire. Le reste, ce sont ses équipières qui le font. » À cette époque, les salles françaises ne sont pas des salons de thé. On y vient supporter ses couleurs et parfois avec rage. Semenova est sifflée, huée, brocardée. « Le public est inconscient et cruel. C’est une fille qui se rend compte de sa taille et elle a énormément de complexes » estime la capitaine Annie Prugneau. Plus tard, la Lettone dira que, totalement concentrée sur son job, elle ne faisait absolument pas attention au courroux du public. « Et si, à la fin des matches, les stylos se tendent, c’est davantage au phénomène de foire qu’à l’internationale de basket que l’on demande un souvenir » conclut le journaliste. C’est vrai que pour le bon peuple auvergnat, Ouliana Semenova, c’est un peu Elephant Man. « On ne lui pardonne pas de ruiner les espoirs des joueuses ordinaires, de celles qui ne sont que rapides et adroites et qui savent que tant que Semenova jouera, elles ne gagneront pas. »

econstituons le cadre de ses apparitions en France. Au début des années soixante-dix, le sport français est à la ramasse. Les “demoiselles“ du Clermont Université Club, rassemblement un peu artificiel des meilleures joueuses françaises, échappent à la morosité ambiante. Elles enchaînent les finales de Coupe des Champions et font des percées médiatiques. Ces finales sont diffusées en direct sur la première chaîne de l’ORTF et de nombreux reportages sont réalisés pour les besoins des JT de 13h et de 20h. Toute la France profonde connaît Jacky Chazalon, les Dames en noir, et celle qui invariablement les empêche de conquérir le Saint Graal, la Soviétique Ouliana Semenova - Uliana Semjonova en letton -, une géante du TTT Riga dont la taille oscille suivant les sources entre 2,10 m et 2,20 m. Le 12 avril 1971, le Journal Télévisé de 13h consacre un reportage de ONZE minutes au CUC. La veille, les ogres soviétiques sont venus terrasser les petites Françaises au Palais des Sports de Clermont-Ferrand gavé de 6.000 spectateurs, et le journaliste François-Henri de Virieu – celui

« C’est une jeune femme de 22 ans, timide, eh oui ! et très pacifique… contrairement aux apparences. »

21 fois championne d’Europe avec l’URSS et Riga

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Sans doute que la chose la plus extraordinaire donnée à voir dans la carrière d’un journaliste de basket sont les mains et les pieds démesurés d’Ouliana Semenova. Elle chausse du 54 - ou même du 58 selon d’autres sources - et Adidas lui envoyait encore des chaussures faites sur mesure alors qu’elle avait pris sa retraite sportive. Comme Gheorghe Muresan ou Vladimir Tkatchenko, la Lettone avait été victime d’une tumeur à l’hypophyse qui avait provoqué son gigantisme. À 13 ans, elle mesurait déjà 1,90 m. De ses quatre frères et une sœur, pas un seul n’atteignait le 1,80 m. Ouliana a pratiqué le ski, le handball, le volley-ball, avant de se mettre, forcément, au basket. Elle est entrée dans une école sportive de Riga puis à l’Institut d’Éducation Physique. À 15 ans, elle jouait en équipe première et, l’année suivante, elle réalisait son premier triplé : championne d’URSS et d’Europe aussi bien avec le TTT Riga que l’équipe nationale. Son curriculum vitae est plus imposant encore que celui d’un Maréchal de feu l’Union Soviétique. La ligne la plus incroyable est celle qui stipule que l’équipe nationale est demeurée invaincue pendant les dix-huit années (1968-86) où elle en fut le pivot ! Personne sur cette planète n’a un pourcentage de victoires aussi important qu’elle. Le règne du TTT Riga fut également sans partage, en Europe, comme sur le territoire national. Semenova a gagné 15 titres de championne d’URSS et 11 de championne d’Europe. Elle a scoré 54 points lors d’un match de Coupe des Champions contre l’équipe italienne de Geas, en 1975, et encore 32 points en finale des Jeux Olympiques de Montréal, l’année suivante. C’est le boycott


RÉTRO • maxibasketnews 45 de son pays qui nous a privés d’un fabuleux face-à-face avec l’équipe américaine de Cheryl Miller pour les JO de Los Angeles, en 84. Ouliana a reçu douze fois le trophée de “sportif de l’année“ en Lettonie et surtout, elle fut la première étrangère à être intronisée au Hall of Fame de Springfield, Massachussets. Au tant de sa splendeur, il suffisait à Semenova de recevoir la balle dos au panier, de pivoter et, sans un dribble de dégagement, de faire un double pas et de shooter, main gauche. Un geste très sûr. Elle dominait ses rivales de la tête et des épaules, sans besoin de sauter. Personne ne pouvait s’opposer à ses claquettes sur un rebond offensif. Son pourcentage de réussite dans les shoots était énorme. Quand elle était en défense, c’était comme s’il fallait lancer un ballon par-dessus le Mont-Blanc. Combien de shoots sont venus mourir dans ses bras et ses mains ? À un journaliste de télé qui lui demanda un peu bêtement « on vous donne le ballon et vous n’avez pratiquement plus qu’à le mettre dans le panier, ça vous amuse de jouer au basket de cette façon ? », elle répondit de sa voix grave : « vous savez, c’est difficile de shooter de loin même quand vous êtes très grand, et j’ai dû beaucoup m’entraîner, deux à trois heures par jour. » « Elle est très, très bonne. Elle progresse chaque année » commenta Elisabeth Riffiod, qui fut tant de fois dans ses jambes avec le CUC comme avec l’équipe nationale. « Chaque année, on tente une nouvelle tactique pour essayer de la contrer. Je pense qu’aujourd’hui, on a bien réussi cette défense sandwich, que Bill Sweek, notre entraîneur, nous avait fait travailler toute cette semaine, mais malheureusement, les autres autour ont fait leur travail. » Car les Lettones comme toutes les Soviétiques - dont Olga Soukharnova que l’on vit à Mirande et Challes au soir de sa carrière - n’étaient pas manchotes. Elles surent totalement se mettre au service de leur pivot venu du Monde de Gulliver, qui reconnaissait que son plus gros handicap était la lenteur. « D’ailleurs, tous les matches me sont difficiles car courir est pour moi toujours un effort. »

La Finlandaise Lea Hakala se remémore : « Je pense que tout le monde pouvait jouer durement contre elle. Les arbitres ne lui sifflaient rien car elle était si énorme. Je pense qu’ils se disaient, elle est so big, alors laissons les autres la charcuter un peu. Je ne me souviens pas qu’elle se plaignait beaucoup. Je suppose qu’elle était habituée. » Impression confirmée par Serguei Chernov, qui fut assistant coach de l’équipe soviétique : « Parfois, elle était déçue ou en pleurs, mais elle n’a jamais voulu répondre physiquement. C’était une chouette fille. » En d’autres termes – un peu niais – c’est ce que fit remarquer un journaliste télé français : « c’est une jeune femme de 22 ans, timide, eh oui ! et très pacifique… contrairement aux apparences. » Ouliana Semenova était tout sauf un monstre, et bien au contraire une jeune femme à la sensibilité à fleur de peau, à la gentillesse débordante. La Lettone n’en a jamais voulu à Clermont-Ferrand et à la France de l’avoir accueillie les premières fois avec des colliers d’épines. Lorsqu’elle accepta à 36 ans, de rallier l’US Orchies du coach Marc Silvert, elle lâcha dans un sourire : « Mes plus beaux souvenirs de Coupes d’Europe datent de mes voyages à Clermont-Ferrand contre le CUC. Ce que j’aime surtout de la France, c’est l’architecture et la culture, et c’est pourquoi j’étais tout de suite d’accord pour venir à Orchies. » Quelques années plus tôt, elle nous avait parlé de son immense respect pour les basketteuses du CUC. « Parmi les joueuses du passé, sans aucun doute la plus forte a été Chazalon. Sa technique était tout bonnement irréprochable. La Soviétique Zakharova et la Yougoslave Veger m’ont donné pas mal de fil à retordre. Cependant, l’équipe la plus sérieuse que nous avons eue à rencontrer a été le CUC avec Chazalon, Guidotti, Riffiod, Passemard, Quiblier. » À Orchies, son corps était à bout de forces et, rattrapée par son diabète - elle fit un coma à la mi-temps d’un match de Coupe d’Europe à Poznan -, elle lâcha bien malgré elle ses équipières en cours de route. Quarante ans après ses premières joutes contre le CUC, Ouliana Semenova et sa silhouette surnaturelle font toujours fantasmer. Elle a révolutionné le basket féminin mondial comme aucun de ses confrères masculins ne l’a fait. Ni Wilt Chamberlain, ni Bill Russell. Pas même Michael Jordan. C’était l’arme absolue. ■

Avec elle, l’URSS est demeurée 18 ans invincible

L’arme absolue Ouliana eut à supporter la vindicte populaire. La géante dut aussi composer avec des arbitres peu complaisants.

Photos : D.R

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1 - Ouliana dans les pieds de Bill Russell. 2 - Cette photo l’a rendue célèbre. Jacky Chazalon paraît bien minuscule.

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“JE SUIS ATTIRÉ PAR LE REBOND.” OUSMANE SARRA CAMARA (LE HAVRE)

L’INATTENDU

Inconnu au bataillon, le jeune Ousmane Camara (2,04 m, 21 ans) a réalisé un mois de janvier détonant dans la raquette du Havre. En trois matches seulement, il a sorti deux double-double et a tenu la dragée haute à Mohamed Saer Sene, le NBAer de Hyères-Toulon. Fameux pour un jeune pivot qui possède à peine quatre ans de basket derrière lui. Par Thomas FÉLIX

Un pur produit local Mais alors d’où vient le phénomène ? « De la région », annonce fièrement Jean-Manuel Sousa, son coach. « Il est né à Mont-SaintAignan, en Normandie, et jouait en cadet région. Un ami arbitre m’a parlé de lui et je suis allé le voir. J’ai trouvé qu’il valait le coup et, en plus, il était de chez nous. C’est important d’avoir des joueurs de la région. On l’a donc pris au Havre. » Pas encore à deux mètres, Ousmane Camara a pris ses quartiers au centre de formation du Havre en 2007, un an seulement après avoir découvert le basket ! Deux saisons en espoirs et cette année, pour ce qui est sa quatrième saison de pratique, il a intégré le groupe pro. « Il devait surtout être un leader en espoir, c’était le contrat », rappelle JeanManuel Sousa. « Il ne devait venir avec nous que pour les entraînements, pour apprendre. Seulement, avec les blessés que nous n’avons pas pu remplacer, il a été amené à intégrer l’effectif pro. Il s’est tout de suite bien mis dans le bain et nous a aidés sur quelques matches. » Si le basket n’était pas sa passion première, Ousmane Camara

a vite appris à aimer la balle orange. Listé maintenant à 2,04 m, le juvénile pivot a même trouvé un secteur où sa formidable ténacité fait merveille : le rebond. « C’est un teigneux, un batailleur qui n’aime pas qu’on lui marche sur les pieds », détaille le technicien havrais. « Alors, lutter pour prendre un rebond, il aime ça. Il sent bien le jeu et est, surtout, très bon au rebond offensif. De plus, il ne se rend pas trop compte que c’est de la Pro A, alors que ce soit contre Jerome Tillman ou Mo Sene, pour lui c’est pareil, il n’a aucune appréhension, c’est une grande qualité. » « Je suis attiré par le rebond », confirme Ousmane. « Je ne sais pas pourquoi, mais j’aime ça. Je sens bien les trajectoires, j’aime me battre pour prendre la position, je regarde le placement des shooteurs. C’est un peu ma marque de fabrique. »

Encore beaucoup à apprendre Depuis qu’Ousmane Camara s’est révélé en Pro A, le rythme de ses sorties sur le parquet a ralenti. Le retour des blessés et surtout beaucoup de choses à apprendre encore l’ont remisé sur le banc. Car avec quatre petites années à tâter de la balle orange, le pivot manque cruellement de technique basket et de vécu. « Il va lui falloir beaucoup de travail, apprendre ce que c’est vraiment le basket structuré, sa philosophie », détaille Jean-Manuel Sousa. « Mais c’est un gros bosseur, il en redemande même. » Ayant pris goût aux joutes sous les panneaux, Ousmane s’enquille tous les entraînements des pros plus quelques-uns en espoir, histoire de travailler les mouvements dos au panier, une de ses grandes faiblesses. D’un gabarit longiligne, il ne pèse que 98 kilos, il bénéficie d’un programme de musculation adapté pour prendre du poids et se donne à fond. Pour la fin de saison, il va juste faire de son mieux pour aider son club et annonce avec de la malice dans la voix qu’il aimerait « juste plus de rebonds parce que sinon je prendrai le temps de jeu que l’on me donne, et pour le futur on verra bien, j’ai le temps. Mais plus de rebonds, ça oui ! » ■

Pascal Allée / Hot Sports

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ais d’où sort-il ? Ça, c’est la question qui a brûlé toutes les lèvres lorsqu’au mois de janvier, on a jeté un œil sur la feuille de stats du match Le Havre – Hyères-Toulon. Là, un jeune joueur nommé Ousmane Camara venait de compiler 10 points, 10 rebonds (dont 6 offensifs), 1 passe, 1 interception et 1 contre pour un joli 18 d’évaluation en à peine 20 minutes, et contre le massif Sénégalais Saer Sene, ancien joueur du Thunder en NBA. Certes, Le Havre a pris 20 points dans la musette à domicile mais, dans la défaite, le novice Camara s’est tout de même fait un nom. « Je n’ai pas vraiment fait attention à ça en sortant du match », se souvient-il. « Mais juste après, quand j’ai vu la feuille de stats, j’ai fait : ah ! ouais, quand même, un double-double pour ma première année en pro, ça le fait ! » Surtout que le bougre n’en reste pas là. Deux matches plus tard, il sort 10 points et 12 rebonds dans une victoire contre Dijon et signe là un très beau début d’année 2010.


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Cholet et la filière antillaise

Les secrets d’une réussite En 25 ans, Cholet Basket a formé 39 joueurs antillais et quelques as : Jim Bilba, Claude Marquis, Mickaël GElabale, Rodrigue Beaubois, KEvin Séraphin…Pourquoi et comment ? Par Pascal LEGENDRE, à Cholet

Kevin Séraphin, Mickaël Gelabale et Christophe Léonard chapeautent trois jeunes du Centre de Formation, Erwan André, Aymeric Bénon et Alvyn Cadet-Petit.


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Jean-François Mollière

CHOLET et les antilles


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’idée simple et géniale est forcément venue de Michel Léger, père fondateur de Cholet Basket. Il avait constaté, dans les années soixante-dix, tout le profit tiré par la JA Vichy de la présence dans ses rangs de deux Antillais, Victor Boistol et Saint-Ange Vebobe. Il fallait nourrir le centre de formation naissant du club et le mouvement a véritablement été amorcé avec la venue de Jim Bilba (1,98 m) et Jean-Pierre Ville (2,05 m), par l’entremise d’un agent local, Jean Cotelon. Jean-Pierre Ville a réalisé une carrière correcte, qu’il poursuit aujourd’hui à bientôt 43 ans à Montbrison en N2, mais son corps commence à rendre grâce. Jim Bilba est devenu l’adjoint d'Erman Kunter après s’être constitué l’un des plus beaux palmarès qui soit, avec notamment 453 matches sous le maillot rouge et blanc, un record. CB est devenu champion de France Espoirs dès 1988. Il est entré en contact avec les Conseillers Techniques des Antilles, Saint-Ange Vebobe à la Martinique, Jacques Cicofran en Guadeloupe, et surtout Georges Donzenac en Guyane avec qui les rapports ont été vite chaleureux. La formation est devenue le fonds de commerce, ou plutôt le label, du club des Mauges, une richesse où se sont mélangées les peaux d’ébène avec les peaux d’ivoire, Jim Bilba et Antoine Rigaudeau, Mickaël Gelabale et Aymeric Jeanneau, Rodrigue Beaubois et Nando De Colo.

folichon, même si en progrès. Jean-François Basileu, un pivot de 1,97 m de Grand-Bourg, est sorti du pôle pour disputer l’Euro des 16 ans et moins (8 minutes de jeu en moyenne), et c’est tout à fait exceptionnel. L’équipe Guymargua, qui réunit les trois départements, ne termine plus dernière lorsqu’elle vient en Métropole pour disputer le championnat de France des pôles. Conclusion : la richesse humaine est exceptionnelle aux Antilles, mais la terre est encore très insuffisamment cultivée.

Les voyages de Jeff Martin

Le président Michel Léger et le directeur du centre de formation, Jacques Catel, se sont rendus une première fois sur les trois îles en 1990. Rien de mieux que faire connaissance pour se comprendre. Les Antillais ont longtemps estimé que les clubs métropolitains, y compris Cholet Basket, venaient les piller. « Ils débauchaient un jeune et parfois le club découvrait en septembre que le gamin n’était plus là » relate Patrick Cham. « Les Antillais ont l’impression d’être exploités quelque part » reconnaît Jean-François Martin, l’entraîneur des Espoirs, qui a multiplié les voyages sous les Tropiques. « Ils ont des infrastructures et un tissu économique peu développés et le sentiment d’être les parents pauvres. Les gens ici ont tendance à dire que les jeunes Antillais ne savent rien faire, mais il y a du travail qui est fait là-bas. Ils ont été détectés, ils ont un début de formation, Une terre à peine cultivée La Martinique et la Guadeloupe, ce sont des îles minuscules per- mais souvent ils commencent le basket plus tard que chez nous. dues dans la Mer des Caraïbes, à la végétation luxuriante, répu- Ces clubs ont besoin de reconnaissance. Je considère qu’il y tées pour leur rhum et les alizés où parfois les volcans grondent a encore un gros effort à faire au niveau de la pré-formation. méchamment. Il y est produit un nombre incalculable de cham- La fédération devrait s’engager davantage. Quel département pions dans tous les sports, Marie-José Perec, Lilian Thuram, français a produit autant de joueurs que la Guadeloupe ? » Poser Joël Abati sont Antillais comme les frères Piétrus, Johan la question, c’est y répondre. Petro et Ronny Turiaf. Que serait le basket français sans ces deux Passé le temps de la découverte, Cholet Basket s’est investi joyaux auxquels il faut ajouter la Guyane, une autre ancienne dans les trois départements d’Outre-Mer. Durant l’été 2002, colonie, sur le territoire sud-américain ? Et pourtant, la seule Jean-François Martin s’est déplacé en Guyane avec Claude Guadeloupe ne dénombre que 2400 licenciés, plus les 300 de Marquis pour “remercier" le club de ses débuts, l’USL Montjoly, Saint-Martin. La dizaine de salles est saturée et les infrastruc- qui a également formé le Strasbourgeois Steeve Essart. Jeff tures sont largement insuffisantes, surtout dans le périmètre Martin avait délivré des conseils à des coaches du cru et à une centaine de jeunes de dix à de Pointe-à-Pitre où grouille dix-huit ans. Des ballons et des la moitié de la population. tee-shirts avaient été offerts. De plus, comme le note le Des opérations similaires ont CTS Patrick Cham, un ancien ensuite été organisées en international passé par Cholet Guadeloupe avec le club du Basket, « beaucoup de profs Cygne Noir sur Basse-Terre. de gym arrivent de Métropole Des entraîneurs sont invités et veulent faire des trucs où ils à venir bosser au camp d’été ne s’emmerdent pas, comme estival de Cholet Basket. « On le badminton et les sports ne peut pas laisser penser les nautiques. Même le handball, Patrick Cham gens que nous sommes des c’est plus facile à mettre en plapilleurs » lâche Jeff Martin. ce que le basket. Alors, les gamins y jouent tout seuls, dehors. » L’image du basket est toujours D’autres clubs pros ont suivi l’exemple – Chalon, Le Mans, Pau et Villeurbanne en Guadeloupe d’après Patrick Cham –, mais forte aux Antilles grâce à trois lettres magiques, NBA. Et qu’est-ce qu’ils sont doués ces gamins ! Rapides, adroits, Cholet Basket a forcément toujours un coup d’avance. déliés, bondissants. Et bien plus grands que la moyenne nationale. « J’étais au Carnaval et j’ai vu beaucoup de grands entre Les Guadeloupéens 1,90 m et 2 m » rapporte Patrick Cham. « Beaucoup grandissent attendent un retour entre 15 et 17 ans. Simon Barres de Cholet mesure 1,95 m alors Cholet Basket n’a plus de relations avec des agents antillais. Il que lorsqu’il était au pôle avec moi, il faisait dix centimètres de a son réseau, les Conseillers Techniques, certains clubs. C’est le moins. Au-delà de deux mètres, la denrée est plus rare, mais il CTR de Guyane qui avait prévenu Claude Marquis qu’un émisy en a. Moiso, Petro, Bourgarel sont de la Guadeloupe comme saire choletais allait venir le scouter sur place. « J’ai bossé deux Jimmy Nébot qui a commencé le basket à 17 ans. J’ai croisé un fois plus que la norme et, surtout, je me suis remis plus sérieuvigile de 2,10 m et 120 kg, qui avait plus de 20 ans. On ne l’a sement aux études. » jamais vu au basket ! » Le secret de la réussite de Cholet Basket tient beaucoup dans Le niveau des seniors dans l’archipel n’excède pas la Nationale 3. l’œil de Jean-François Martin. « Il a la qualité de pouvoir dire À cela une bonne raison, chaque année, quantité de Guadelou- quel physique tel joueur aura demain. Après, ce sont la culture péens rejoignent la Métropole afin de poursuivre leurs études et le mental qui font la différence. Et souvent les jeunes issus ou trouver du boulot. Le niveau des jeunes n’est pas non plus d’une famille basket ont un avantage » note Jacques Catel. « Je

La Guadeloupe ne dénombre que 2400 licenciés.

Les Antilles françaises

• La Guadeloupe

(Préfecture Basse-Terre, sousPréfecture Pointe-à-Pitre) est située à 150 km au nord de la Martinique et compte 405.500 habitants.

• La Martinique

(Préfecture : Fort-de-France) fait partie comme la Guadeloupe des Petites Antilles et compte 397.730 habitants.

• La Guyane Française

(Préfecture : Cayenne) est située en Amérique du Sud, est frontalière du Brésil et du Surinam et compte 221.500 habitants.

« J’ai croisé un vigile de 2,10 m et 120 kg, qui avait plus de 20 ans. On ne l’a jamais vu au basket ! »


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Jean-François Mollière

CHOLET et les antilles

pense que c’est une question de feeling, mais on ne gagne pas à chaque fois » répond Jeff Martin. Les techniciens antillais voient d’un bon œil que les clubs de la LNB soient sensibles au talent de leurs protégés. Les parents aussi. Un jeune sur deux est au chômage en Guadeloupe et avoir la possibilité de devenir un basketteur professionnel est une bénédiction. « L’important, c’est que le passage à Cholet soit une étape positive dans leur vie. Ceux qui vont devenir pros, c’est très bien, mais les autres vont pouvoir s’intégrer socialement dans des compétitions de N1, N2 ou N3. Le président pourra leur proposer un travail, c’est une forme de promotion sociale » explique Jean-François Martin. Bien sûr, il y a des déchirements. Le père de Claude Marquis avait fait du chantage à l’affectif pour dissuader son

fils de quitter le cocon familial. C’est son oncle qui avait joué le monsieur bons offices et sa mère signé les documents. Mais, d’après Jacques Catel, personne ne refuse finalement la possibilité d’un contrat dans un centre. « Lorsqu’on allait en Guyane, on avait mal au cœur. On logeait avec les gamins et le soir, ils venaient nous voir en nous implorant, « on n’a rien, il faut nous emmener, c’est notre chance, vous ne serez pas déçus. » C’est évident, le sport, c’est une possibilité plus que chez nous de réussir sa vie. Ils ont faim ! » Sur les îles, le bouche à oreille fonctionne aussi merveilleusement. Et le palmarès de Cholet Basket, sa capacité à former, à faire confiance ensuite aux jeunes dans l’équipe professionnelle sont les meilleurs des dépliants publicitaires. Juste après

« On n’a rien, il faut nous emmener, c’est notre chance, vous ne serez pas déçus. »

➔ Suite page 56

2003, trio de luxe antillais à CB : Jim Bilba, revenu pour terminer sa carrière dans les Mauges, retrouve Claude Marquis (à gauche) et Mickaël Gelabale (à droite) en pleine explosion.


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JiM BILBA

« Sur le terrain, les Antillais sont parfois des faux calmes !» Devenu l’assistant d’Erman Kunter, Jim Bilba revient sur son arrivée en métropole et le dépaysement qui allait avec.

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uelle impression as-tu eue lorsque tu es arrivé à Cholet ? Il faisait aussi froid qu’aujourd’hui ? Non, je suis arrivé durant l’été 86. Il faisait 30° comme là-bas. Et puis, on s’entraînait à la salle Du Bellay, ça me paraissait très bien, moi qui arrivais de la Guadeloupe où le seul terrain couvert était la halle des sports. J’étais très satisfait des structures sportives. Ce qui m’a le plus choqué, c’est le nombre d’entraînements. On s’entraînait deux fois par jour contre deux fois par semaine en Guadeloupe. C’était un peu délicat pour l’organisme de s’habituer. Si j’ai déprimé, c’est qu’au mois de septembre, je me suis fait opérer du ménisque. Ils m’avaient envoyé chez un spécialiste à Saint-Étienne qui m’avait dit que je ne pourrais pas être un athlète de haut niveau ! Lorsque j’ai repris le basket, c’est vrai que le froid m’a fait vraiment du mal la première année à tel point que, pendant quinze jours, je n’arrivais pas à sortir de mon lit. Je n’avais jamais vu ça.

Il y a toujours cette image selon laquelle, nous les Antillais, sommes cool, lymphatiques. Quand on est sur le terrain, on se rend compte qu’il y a parfois des faux calmes ! (Il se marre).

Et les gens d’ici, tu as pigé tout de suite leur façon d’être ? Lorsqu’on est dans un centre de formation, on reste entre nous, entre jeunes, on vit dans un cercle fermé. Comme le siège du club était à côté de la salle Du Bellay, on allait voir les matches le dimanche après-midi. On restait à discuter. Je me suis bien adapté à la vie sociale. Je suis allé tout naturellement à l’école. J’avais emmené de la musique de chez moi. C’est sûr que le soir, tu as des coups de nostalgie, de blues, des amis, de la famille, de la culture, c'est normal. Après, il faut savoir pourquoi tu es venu et c’est ce que je répète souvent aux jeunes qui arrivent, de ne pas perdre de vue l'ambition de faire son trou.

Avez-vous des liens entre sportifs guadeloupéens ? Les seuls que j’ai croisés, ce sont les handballeurs, Didier Dinart, Olivier Girault, des athlètes antillais aux Jeux de Sydney, et Bernard Diomède (champion du monde en 98) lors de ma formation à Limoges. Il y avait aussi Luc Sonor, qui venait nous voir quand il jouait à Monaco. Tout le monde dans sa famille jouait au basket sauf lui qui était dans le foot.

Etes-vous plus sportifs aux Antilles qu’en métropole et le sport est-il un moyen important pour s’en sortir socialement ? Personnellement, je dis oui. Dans ma jeunesse, les études, ce n’était pas top, mais en revanche, je me sentais bien dans le sport. Je touchais à tout, ça me plaisait. Dès qu’on avait une opportunité, on jouait au basket le soir, le samedi après-midi. Et même le dimanche matin quand on sortait le samedi soir, on faisait un foot ou un basket. Tu vois des gens en train de courir ou de faire du sport dès cinq heures du matin avant d’aller travailler. On suit tous les sports, foot, athlétisme, cyclisme, basket, hand, volley, tout, particulièrement les championnats sud-américains de foot par satellites.

« Le basket m’a permis de m’en sortir socialement »

Est-ce que les Martiniquais, Guadeloupéens et Guyanais sont différents, comme peuvent l’être les Ch'tis des Provençaux ? Il y a une base… On est Noirs déjà (il rigole), on parle le créole. J’étais allé juste une fois en Guyane faire un tournoi et j’avais un peu de mal au début avec leur créole, mais on se comprend. On parle français, créole, comme ça vient. On sait qu’on est dans la même problématique et on se soutient. Comme on dit, c’est la solidarité antillaise. Comment sont les jeunes lorsqu’ils arrivent des Antilles ? ça dépend. Ce que Rodrigue (Beaubois) a fait ici, il le réalisait déjà en Guadeloupe sans être vraiment organisé. Il jouait 1 mais dans sa tête, c’était déjà un deuxième arrière. Il n’arrivait pas encore à driver une équipe, mais il était déjà bien avancé techniquement. D’autres sont très frustres au niveau fondamentaux mais avec un potentiel physique à développer. Le plus dur, c’est pour les intérieurs. C’est le cas de Kevin Séraphin. Les arrières et les ailiers ont un acquis technique un peu supérieur.

Y a-t-il des grands en Guadeloupe ? Oui, il y a des grands. Quand je me balade dans le centre-ville, je m’en rends compte. Ce qui est compliqué, c’est la détection. Je me souviens d’être allé un été dans une salle de musculation et j’étais tombé sur des jeunes qui étaient grands. Je parle avec l’un d’eux. Je lui demande ce qu’il fait. « Du demi-fond ! » (Il se marre). Ce n’est pas encore exploité. Je sais que la NBA essaye de le faire à travers les camps de Mike Piétrus, mais ce sont juste des coups. Il faudrait que la fédération se penche sur la question. l Jim Bilba, aujourd’hui assistant-coach d’Erman Kunter. À droite avec Cholet en 1991.

Pascal Allée / Hot Sports

Et pour les jeunes aujourd’hui, c’est la même situation ? C’est plus facile. Il y a toujours quatre ou cinq Antillais qui sont là en même temps. Lorsque je discute avec les jeunes, ils me disent qu’il n’y a aucun souci. Il faut juste s’adapter au climat et au rythme des entraînements. Alors que nous, on cherchait nos repères, par rapport à la ville, tout ça. Le centre de formation n’était pas encore en place, on logeait à trois dans un appartement avec Jean-Pierre Ville et Anthony Lopez. Aujourd’hui, ils sont à côté de la salle. Leurs chambres sont équipées avec télé, ordinateurs, wifi. S’il y a un problème, quelqu’un habite dans la structure pour les aider. On échange avec Jacques Catel, le responsable du centre, qui fait évoluer les choses au fur et à mesure.

Les parents te demandent-ils conseil ? Lorsque j’étais joueur, oui. Maintenant, moins. Souvent c’était ma mère qui me disait « madame Untel a appelé, elle voudrait avoir ton avis. » Peut-être demandent-ils aujourd’hui à Mickaël ou à d’autres qui sont en activité.


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Mickaël GElabale

« Je me suis demandé ce que j’étais venu faire ici » Formé à Cholet Basket, de retour au club après une grave blessure, Mike GElabale est l’un des symboles de la réussite du basket guadeloupéen. Page de gauche, Gelabale en 2003, l’année de son ascension qui le mènera au Real Madrid puis en NBA et, ci-contre, cette saison.

«

Jean-François Mollière

Lorsque je jouais au basket en Guadeloupe, au début, je ne connaissais personne. J’ai su que Jim (Bilba) évoluait en France vers 13 ans. Je ne le voyais pas jouer à la télé. Sinon, je suivais davantage les grands joueurs NBA, Michael Jordan, Scottie Pippen. Pas du tout le basket européen, et je ne connaissais pas Cholet Basket. Je suis venu pour la première fois en France dans le cadre de l’UNSS et, comme dans ma commune en Guadeloupe (Pointe Noire), le premier sport, c’est le basket, on avait été voir un match Pau-Le Mans. Sinon en UNSS, j’ai fait du volley, du hand, de l’athlé et du basket. Je suis venu ensuite à la Roche-sur-Yon avec la sélection de la Guadeloupe et c’est là que Jeff Martin et Jacques Catel m’ont repéré. Ils ont parlé avec le coach antillais de l’équipe et après, ils sont venus me voir en Guadeloupe. J’étais déjà venu l’année précédente au tournoi minimes de Salbris avec Ronny (Turiaf) et Noël (Nijean), qui sont allés ensuite à l’INSEP, et c’était devenu mon objectif de venir en France. L’INSEP, un centre de formation de club, peu importe. J’avais 16 ans, donc mes parents n’étaient pas trop heureux de me voir partir. D’un autre côté, ils savaient que j’aimais le basket et que je voulais faire ça. Je suis arrivé au mois d’août, il faisait plus chaud qu’aujourd’hui, mais quand il a commencé à pleuvoir, c’était la grosse déprime. Je me suis demandé ce que j’étais venu faire ici. Franchement, la Guadeloupe, c’était mieux ! Mais j’avais un truc dans la tête et j’ai tenu le coup. Lorsque je suis arrivé, il y avait Charles Armand et Gaël Benzeval, deux Guyanais que j’avais connus deux ans auparavant lors d’un stage en Guadeloupe, c’était déjà deux bons points pour moi. Après, il y a eu Claude (Marquis), on s’est adapté tous ensemble. Lorsqu’ils (les représentants de CB) sont venus chez moi en Guadeloupe, ils m’ont dit que je ne pouvais pas faire des études pour devenir cuisinier comme je le souhaitais. Donc, j’ai fait un CAP de menuiserie car il y a beaucoup de menuisiers dans ma commune. Je m’étais dit, si le basket, ça ne marche pas, je repars chez moi. Lorsque je suis arrivé à Cholet, il y avait une cabine téléphonique au centre et il fallait acheter des cartes pour appeler les parents. Il n’y avait pas d’ordinateurs. Au nouveau centre de formation, ils ont wifi, tout ça. J’étais mineur, je ne pouvais rien faire. Tu quittes tes parents, tes amis, le créole, ici il faut parler français… Des parents interdisent à leurs enfants de parler créole alors que moi, je le parlais à tout le monde. »

« J’ai organisé la Gelabale Slam en Guadeloupe »

Le jeu à Cholet, très cadré, était différent de celui en Guadeloupe, où c’était libre, il a fallu m’adapter. En Guadeloupe, je jouais et je m’entraînais dehors sur des playgrounds, jamais en salle, sinon pour les matches. Je ne dirais pas que je suis un shooteur, mais j’étais déjà adroit et j’ai continué à travailler ça ici. Aujourd’hui, il y a davantage en Guadeloupe de chaînes françaises par satellites et je pense que les gens peuvent regarder des matches sur Sport +. Ceci dit, quand je rentre chaque été, ce n’est pas une majorité de gens qui me reconnaît. En 2008, après le camp de Mickaël (Piétrus), j’ai organisé un tournoi en Guadeloupe, le Gelabale Slam, pour me rappeler mes années basket. Il y avait deux catégories, moins et plus de 16 ans, garçons et filles. C’est un tournoi que je voulais transformer en camp, mais je me suis blessé et j’ai voulu m’occuper un peu de moi, retrouver un bon niveau. Mais pourquoi ne pas recommencer une opération, peut-être avec Cholet pour faire des détections. Je conseille aux jeunes

de quitter l’île pour faire carrière. Si tu veux devenir professionnel en jouant en Nationale 3, tu as du boulot à faire ! Pour un jeune talentueux, c’est mieux de venir en métropole, à Cholet ou ailleurs. A Cholet, c’est bien car ils font confiance aux jeunes, mais pour sortir de là-bas, je n’aurais pas dit non à un autre club ! Je pense aussi qu’il y a quelques jeunes Antillais qui partent dans des high schools américaines. Je sais que mon agent a pratiquement dix joueurs dans ce cas. Je dirais que beaucoup de jeunes partent en France, et beaucoup restent. C’est 50/50. Ils prennent les meilleurs, mais ce ne sont pas forcément les meilleurs en jeune qui seront les meilleurs à l’âge adulte. Moi, lorsque je suis arrivé à Cholet, je ne savais pas à quoi m’attendre et c’est lorsque la saison a commencé que j’ai été convaincu que je pourrais faire carrière. » l

« J’étais mineur, je ne pouvais rien faire. Tu quittes tes parents, tes amis, le créole, ici il faut parler français… »


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Photos : Pascal Allée / Hot Sports et Jean-François Mollière

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➔ Suite de la page 49 Claude Marquis et Rodrigue Beaubois la saison dernière. Le premier est parti à Caserte en Italie et le second en NBA, à Dallas. Page de droite, les derniers joyaux de CB : Kevin Séraphin et Christophe Léonard.

garçons, mais lorsque tu recrutes l’INSEP – qui a la possibilité de des jeunes, tu as plus de chances recruter les meilleurs –, et largede tomber sur un type problémament devant Pau, Cholet Basket tique qu’un Antillais. Bien sûr que est le club qui a formé le plus parler la langue, c’est important. » de basketteurs professionnels. Patrick Cham insiste sur le fait que « Même chez nous, il faut se basi les élus, les comités, les clubs garrer tous les jours ! » insiste le de la Guadeloupe ne considèrent Directeur Général du club, Thierry Thierry Chevrier plus Cholet Basket et les autres Chevrier. « Notre coach est comme clubs pros comme des “pilleurs", ils tous les entraîneurs, il a besoin de résultats à court terme, et ça va plus vite avec des Améri- regrettent toujours ne pas avoir de contrepartie. « Il faut codifier cains confirmés qu’avec des jeunes. Je ne leur en veux pas. Les le flux et c’est à la LNB et à la FFBB de mettre un cadre. Il faut premiers responsables, ce sont ceux qui ont dit, « pour jouer inciter les gens en Guadeloupe à faire de la détection. Le New l’Euroleague, il faut avoir 6 étrangers dont 4 Américains ! » Ce Star a formé Rodrigue Beaubois et pourrait toucher une petite n’est pas pour autant que l’on va au Top 16 ! Lors d’un tournoi partie de l’enveloppe qu’a reçue Cholet dans son transfert en de jeunes, en Serbie, en février, l’équipe de l’INSEP est allée en NBA. Pour un club d’ici, 3, 4, 5.000 euros, c’est énorme. Ça perfinale. On s’aperçoit que nos jeunes sont compétitifs mais on ne met de dédommager un cadre technique. Nous, on a un turnover considérable. » Cham résume la situation : « On est tous interdéleur donne pas ensuite la possibilité de s’exprimer.» « Ils savent qu’ils vont retrouver à Cholet d’autres Antillais, que pendants, tout le monde a besoin de tout le monde. » ça sera une seconde famille » poursuit Jacques Catel. « On dit que les Antillais sont cool, pas plus que les autres. Ils ne sont Faisons un rêve pas compliqués à encadrer. On va juste dire qu’il existe un déca- Le cas de Rodrigue Beaubois est exemplaire sous bien des lage au niveau des études. C’est normal. En Guyane, il y en a tout aspects. juste la moitié qui parle français, c’est forcément compliqué pour Voici un joueur promis aujourd’hui à une vraie et belle carrière les enseignants. Ils ont 13 de moyenne aux Antilles, à Cholet, en NBA. Son retard à l’allumage était pourtant énorme. En ça devient 10. Mais Beaubois a eu son BAC du premier coup, Guadeloupe, il n’y a pas de championnat poussins, aussi le jeune n’est pris en charge qu’en benjamin. « En pôle, contraiCitadelle aussi, Séraphin son BEP… » « En général, les Antillais sont un peu mieux éduqués, cultivés, rement à nos collègues de métropole, on a une part plus imporque les Américains » estime Erman Kunter. « Ils s’adaptent un tante en apprentissage qu’en perfectionnement. Ils m’arrivent peu plus vite. Je ne dis pas que les Américains sont de mauvais d’avoir des gamins avec un super profil, grands, coordonnés,

« On a un fil conducteur, on sait pourquoi on existe. »


CHOLET et les antilles

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Les Antillais formés à Cholet Année Joueur 1985 1986 -

Bruno Bilba

1988

Thierry Zaïre Éric John

1989

Gaël Godard

1990

Désir Savin

1991

Olivier Bellony

1992

Jean-Denis Febrissy Teddy Citadelle

-

Athys Francis

-

Olivier Cham

-

Dario Cham

1994

Jean-Paul Atticot

1995

Charles Michée

1996

Claude Marquis

1997

Cédric Mélicie

1999

« Quel département français a produit autant de joueurs que la Guadeloupe ? »

Jean-Pierre Ville Jim Bilba

1987 -

déliés, mais au basket très rudimentaire » explique Patrick est son objectif. Au pôle espoir de Guyane, il suivait des cours Cham. Les jeunes n’ont pas non plus la possibilité de s’émuler pour devenir sapeur pompier, ce qui le privait des matches lors des championnats de France minimes et cadets. Rodrigue du week-end. Il y a trois ans, son basket était si pauvre que Beaubois a disputé le championnat de France des pôles avec l’entraîneur des cadets France n’en voulait même pas dans une sélection qui comptait également Ludovic Vaty. Bilan : son équipe. Il a joué en Régionale 3. Aujourd’hui, après avoir uniquement des défaites. Cham s’en souvient parfaitement, éprouvé un plaisir immense à se frotter physiquement avec c’était lui le coach. « Il transpirait le basket, mais il était petit lui, le surpuissant pivot de Roanne Uche Nsonwu affirme et les petits n’intéressaient pas les centres de formation à que Kevin est « le futur du basket français. » Il ne faut jamais désespérer d’un basketteur antillais. l’époque. Aujourd’hui, si t’es bon, ils te prennent. » L’œil de Jean-François Martin a une fois de plus fait des Faisons un rêve. S’il y avait en France une demi-douzaine merveilles. Beaubois a rejoint le centre de Cholet Basket. La de Cholet Basket, le basket français serait RÉELLEMENT le meilleur formateur chance de sa vie. « Il avait d’Europe, en profitant une personnalité assez à fond de cet immense effacée, il était introverti. gisement d’or noir Il avait du mal à s’adapter, antillais. La formation, à assumer des rôles à resc’est le label de CB ponsabilités » se souvientet à entendre Thierry il. « Quand il joue, c’est Chevrier, sa raison de avec intensité et il n’était Jean-François Martin vivre. « Je ne sais pas pas musculairement prêt. si on peut parler de renIl a eu beaucoup de soucis physiques à son arrivée » poursuit Thierry Chevrier. « Ce sont tabilité au niveau du centre de formation. C’est d’abord une des adolescents fragiles et ils ont besoin de gens qui leur bot- philosophie. Après s’il y a des réussites, tant mieux. On n’est tent les fesses. Il faut les emmener vers leurs limites pour les pas là pour exploiter qui que ce soit. Au moins, on a un fil faire avancer. Sa maman a joué un grand rôle dans sa réussite. conducteur, on sait pourquoi on existe. On y prend du plaisir. C’est quelqu’un qui l’appelait régulièrement pour le recadrer » Il faut aussi être respectueux des collectivités qui investissent pour la formation. Quand j’entends les instances dirent : laiscomplète Jacques Catel. Le Guyanais Kevin Séraphin, 2,06 m sans chaussures, 2,23 m sons les règles telles qu’elles sont, je me dis que si les élus se d’envergure, et 120 kg de poids de corps est le dernier penchent un jour sur le dossier du basket, ils vont être un peu Antillais sur la rampe de lancement de Cholet Basket. La NBA surpris de constater où va l’argent ! » l

Christian Vainqueur

Tony Marajo Gaël Benzeval

-

Charles Armand

-

Mickaël Gelabale

2000

Victor Ladine

2003

Kévin Plesel

-

Gary Florimont

-

Gabriel Cayol

-

Stephen Arconte

2004

Freddy Benjamin

2005

Rodrigue Beaubois

-

Steeve Ho You Fat

2006 -

Erwan André Kevin Séraphin

2007

Yann Frédéric

-

Simon Barrès Gilles Tacita

2008 2009 -

Aymeric Benon Christophe Léonard Alvin Cadet-Petit Bruno Cingala-Mata

Il s’agit des joueurs provenant des Antilles et qui ont eu Cholet Basket comme premier club en métropole. À l’exclusion donc des Antillais qui ont connu d’autres clubs métropolitains auparavant (Patrick Cham) ou nés en métropole (Bruno Coqueran). À noter la présence des deux petits frères de Patrick Cham et du cousin de Jim Bilba.


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DANS L’UŒTIL S DES SCO

AU PARTIZAN, UN TCHÈQUE EN PROVISION Peu connu à son arrivée au Partizan Belgrade à l’été 2008, l’ailier tchèque de grande taille Jan Vesely (2,11 m, 19 ans) est en train d’exploser en Euroleague. Son jeu n’est pas encore complet mais les scouts NBA ont déjà rédigé des rapports élogieux sur le jeune homme. Par Fabien FRICONNET

Yorgos Matthaios/EB via Getty Images

L

Repères • Né le 24 avril 1990 à Ostrava (République tchèque) • Tchèque • Taille : 2,11 m • Poste : Ailier / ailier-fort • Clubs : BK Ostrava, Slovan Ljubljana (Slovénie, 2007-08), Partizan Belgrade (Serbie, depuis 2008) • Palmarès : Champion de Serbie, de l’Adriatic League et vainqueur de la Coupe de Serbie, tout cela en 2009.

es scouts ont l’œil, mais les coaches aussi. Dusko Vujosevic, celui du Partizan, se trompe rarement quand il repère un potentiel, prêt à être travaillé, poli. En 2007-08, ce brave Dusko a noté un nom. Celui de Jan Vesely, un grand gamin de 17 ans, tout juste arrivé au Slovan Ljubljana, en provenance de son club d’Ostrova. Ce Tchèque au jeu encore rudimentaire, que Vujosevic a vu à l’œuvre en Adriatic League, n’a pourtant pas crevé l’écran. Contre le Partizan, il a passé 31 minutes sur le parquet, au total des deux confrontations, et il n’a marqué que deux points et cueilli cinq rebonds. Et ça n’était pas un accident de parcours. Vesely n’a pas particulièrement brillé durant cette saison de ligue adriatique. Mais qu’importe, Vujosevic a souhaité l’intégrer à sa pouponnière. Bien vu, Dusan ! Aujourd’hui, un peu par défaut, il est vrai (voir par ailleurs), Vesely est l’une des rares chances européennes de bien figurer à la prochaine Draft NBA. Le Tchèque n’est pourtant pas un génie du jeu. Et il est certainement moins naturellement doué qu’Omri Casspi, l’ailier israélien des Sacramento Kings, auquel il est parfois, et abusivement, comparé. Sa technique est encore suspecte dans plusieurs domaines (shoot, maîtrise balle en main, variété de ses moves), mais Vesely est du NBA material. Un joueur grand et rapide, mobile, plein d’énergie, doté d’une belle détente et d’un vrai dynamisme, voire d’explosivité, qui sait courir et se placer, recevoir la balle et finir l’action. Et qui en veut. Et qui aime défendre. Et qui est jeune, donc, puisqu’il ne fêtera ses 20 ans que le mois prochain.

Panionios de plein fouet Dès la saison dernière, Vesely a mis le nez à la fenêtre. Il faut dire que Vujosevic ne calcule pas avec ses jeunes et a offert une place de titulaire à son nouveau chouchou à treize reprises en dix-sept matches d’Euroleague. « Je ne m’attendais pas à jouer autant », s’étonnait le Tchèque sur le site de l’Euroleague, en octobre dernier. « Je pensais peut-être avoir cinq minutes de temps en temps, mais

pas ça. Quand j’ai commencé à être dans le cinq majeur, ça a vraiment été une surprise pour moi. J’ai fait de mon mieux pour saisir ma chance. » L’apprentissage a débuté. Doucement. « Le coach travaille beaucoup sur les détails du jeu avec moi. Par exemple, l’été dernier, avant que je rejoigne l’équipe nationale, j’ai passé du temps avec lui à faire des exercices de shoots. Il m’a beaucoup aidé. » Son match référence, le jeune Jan le vit le 9 janvier 2009, lors de la réception, importante, du Panionios. En 27 minutes, il collecte 19 points et 10 rebonds, pour une évaluation de 24. Puis il assure au Top 16 (9 points et 4 rebonds contre le Panathinaikos) et en quart de finale. Et puisque l’été 2009 est, comme souvent, celui des adieux (départs de Tepic, Velickovic, Lasme et Tripkovic), Vujosevic n’hésite pas à confier encore plus de responsabilités à son prospect.

Un contrat jusqu’en 2013 Cette saison, Vesely, titulaire treize fois sur treize, au poste 3 tel que le souhaite Vujosevic, plutôt qu’au poste 4, tourne à 7,2 points à 57,1% et 4,7 rebonds en 23 minutes. Mais ces chiffres sont trompeurs car, depuis la blessure de l’efficace Aleks Maric, le Tchèque est encore monté en grade. Et en température. Juste après la blessure de Maric : 11 points, 7 rebonds, 1 passe et 1 interception contre Olympiakos. Au Top 16, deux petits chefs d’œuvre : 13 points, 6 rebonds, 4 passes et 3 interceptions (23 d’éval) contre le Panathinaikos, et 13 points, 15 rebonds et 2 interceptions (27 d’éval) contre le Barça. Et aucune balle perdue ! Et deux victoires ! Très bien embarqué dans le Top 16, le Partizan pourrait se qualifier pour les quarts de finale, où les scouts NBA ne manqueront pas de suivre Vesely. Rien ne dit qu’il choisira d’aller à la Draft. Une ou deux bonnes saisons d’Euroleague ne lui ferait pas de mal. En outre, le Partizan a beau être fournisseur de produits semifinis, ou finis, pour les plus grosses écuries mondiales, le club serbe a assuré ses arrières en signant son prospect tchèque jusqu’en 2013. l


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59

JAN VESELY (PARTIZAN BELGRADE)

DRAFT 2010

l S’il décidait de devancer l’appel (il n’est que dans l’année de ses 20 ans, la Draft devenant « automatique » dans l’année des 22 ans), Vesely aurait de bonnes chances d’être sélectionné au premier tour. La plupart des spécialistes des mock drafts (les simulations) le placent en effet entre la 10e et la 23e place. Un pick aux alentours du 20e rang paraît crédible. Mais dans une Draft probablement pauvre en joueurs européens, il serait devancé par le grand Lituanien Donatas Motiejunas (2,13 m, 19 ans), qui évolue à la Benetton Trévise, dont le registre de jeu fait saliver les scouts. Motiejunas est d’ores et déjà considéré comme un lottery pick assuré et le voir au-delà de la 12e place serait étonnant. Outre Vesely et le Lituanien, aucun autre Européen ne semble, à ce moment de la saison, en mesure de se montrer au premier tour.

Nebojsa Parausic/EB via Getty Images

AU PREMIER TOUR ?


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LES ÉCHOS

COMBIEN POUR SE MAINTENIR ?

l Si l’on fait fi des changements de formules (trois descentes vers la Pro B en 2006-07, par exemple) et des relégations ou sauvetages administrativo-financiers, voici le tableau récapitulatif des bilans victoires-défaites de “premiers non relégables“ depuis dix ans. Où l’on constate qu’il est de plus en plus difficile de conserver sa place dans l’élite. On notera qu’à sept reprises en dix saisons, le “premier non relégable“ s’en est sorti au point average, notamment Antibes en 2002, qui affichait le même bilan que les deux derniers, à savoir Bourg et Le Havre. Saison 1er non relégable

Bilan V-D (% vict)

1999-00 Montpellier

7-23 (23,3)

2000-01 Le Havre

7-23 (23,3)

2001-02 Antibes

7-23 (23,3)

2002-03 Limoges

9-21 (30,0)

2003-04 Roanne

11-23 (32,5)

2004-05 Roanne

9-25 (26,4)

2005-06 Reims

10-24 (29,4)

2006-07 Hyères-Toulon

11-23 (32,5)

2007-08 Gravelines

11-19 (36,6)

2008-09 Le Havre 10-20 (33,3) (Entre 2004 et 2007, la Pro A comportait 18 équipes, contre 16 les autres saisons).

ET COMBIEN

Liga ACB

POUR MONTER ?

Sans surprise le Barça de Roger Grimau remporte la Copa del Rey.

LES AS EUROPÉENS

LA FRANCE SE DÉMARQUE l Franchement, l’Italie et l’Espagne, quel ennui ! Quelle bande de raseurs ! Chez eux, c’est pratiquement toujours le meilleur qui gagne les « As » (Copa del Rey en ACB, Final Eight en Lega). On ne voit pas l’intérêt. Ainsi, en Liga, si on constate une certaine variété, on finit quand même par en revenir toujours aux mêmes. Ainsi, Barcelone s’est imposé trois fois depuis 2003 lors de la compétition de mi-saison ; trois succès aussi pour Vitoria. En Italie, Trévise a fait main basse sur la chose quatre fois sur la période, tandis que Sienne, hégémonique depuis quatre ans, a décidé de ne plus rien laisser passer. Alors que chez nous, que diable, c’est quand même autre chose ! Seul Le Mans s’est imposé deux fois. Sinon, sept vainqueurs en huit éditions. Alors, évidemment, voilà qui apporte du crédit à l’argument qui veut qu’il n’y ait « plus de grosses équipes » en Pro A. D’ailleurs, lors de la précédente existence des As (« Tournoi des As » entre 1988 et 1992,

et « Semaine des As » en 1993), lorsque les clubs français existaient au plus haut niveau continental, les gros faisaient la loi puisque Limoges s’est imposé en 1988 et 1990 et Pau-Orthez en 1991, 92 et 93. Seul Mulhouse (1989), coaché par Jean-Luc Monschau, avait brisé l’hégémonie des deux géants.

LE PALMARÈS COMPARÉ Année Espagne Italie France 2003* Barcelone Trévise Pau-Orthez 2004 Vitoria Trévise Dijon 2005 Malaga Trévise Nancy 2006 Vitoria Naples Le Mans 2007 Barcelone Trévise Roanne 2008 Badalone Avellino Cholet 2009 Vitoria Sienne Le Mans 2010 Barcelone Sienne ASVEL (*) Réintroduction des As en France.

l Là aussi, on passera sur les changements de formule et sur le format des playoffs (l’avant-dernier de Pro A y a parfois participé !), en notant toutefois le cas très particulier de la saison 2006-07, où une seule montée était accordée (car la Pro A repassait à 16 la saison suivante). Elle avait été pour Vichy qui, après avoir dominé la saison régulière (29-5, soit 85,2%, c’est-à-dire le meilleur ratio des dix années écoulées), avait su boucler la chose en playoffs. Remarquons aussi qu’en 2007-08, Rouen avait terminé à égalité avec Bourg, mais possédait l’avantage au point average. En 2004-05, un autre cas particulier : toutes les équipes n’ont officiellement disputé que 32 matches au lieu de 34 à cause du forfait général de Rueil (liquidé) après 17 journées. Sur ces dix saisons, deux clubs sont remontés immédiatement après être descendus : Limoges en 2001 (relégué en 2000 pour des questions financières, alors que le CSP était champion) et le Paris Levallois l’an dernier. Pau-Orthez est bien parti pour rééditer cet exploit. Saison

Montée directe

Bilan (% victoires)

1999-00 Bourg

27-7 (79,4)

2000-01 Limoges

23-7 (76,6)

2001-02 Vichy

24-6 (80,0)

2002-03 Reims

23-7 (76,6)

2003-04 Clermont

26-4 (80,0)

2004-05 Brest

27-5 (84,3)

2005-06 Besançon

24-10 (70,5)

2006-07 Cas particulier : Vichy 2007-08 Rouen

23-11 (67,6)

2008-09 Paris Levallois

28-6 (82,3)


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Par Fabien FRICONNET

EUROLEAGUE AWARDS

LES AMéRICAINS TOUJOURS AU TOP

Jean-François Mollière

l En attendant de savoir qui sera MVP du mois de février en Euroleague, il est intéressant de se retourner sur la liste des joueurs couronnés depuis la saison 2004-05, la première lors de laquelle cet award a été distribué. Et l’on constate que pas moins de 31 joueurs ont reçu cette distinction, en 34 mois de compétition ! D’Anthony Parker (Maccabi) en novembre 2004 à Milos Teodosic (Olympiakos) en janvier 2010, le renouvellement a été quasi-total. Seuls trois joueurs ont fait un doublé : Arvydas Macijauskas, Ramunas Siskauskas et Marcus Brown. Le pays plus le plus représenté ? Les USA, quand même, avec 10 titres (+ le Bélizien Milt Palacio, produit 100% du basket US). Suivent la Slovénie, la Lituanie et la Serbie, avec 4 trophées. Puis la Turquie (3), et la Grèce et l’Espagne (2 chacun). Aucun joueur du championnat de France n’a jamais été distingué.

L’Entente de Laurent Sciarra, meilleure équipe de Pro A en ce début 2010.

CLASSEMENT 2010 Yorgos Matthaios/EB via Getty Images

LE MEILLEUR, C’EST ORLÉANS

Milos Teodosic reçoit le trophée de MVP pour le mois de janvier des mains de Jordi Bertomeu.

SALAIRES DE PRO A

CHOLET RÉAGIT

l Dans le journal Ouest France, le président de Cholet, Patrick Chiron, s’est récemment ému de la parution, dans le précédent numéro de Maxi-BasketNews, des salaires en Pro A. « Il y a quelques erreurs et divulguer des choses confidentielles sur la place publique a toujours plutôt tendance à semer la zizanie », at-il commenté. « Je ne vois pas pourquoi le contribuable doit savoir. Lorsque quelqu’un va voir un spectacle de Johnny, est-ce qu’on lui explique comment est répartie la recette guichets ? Non. » Mais pourquoi ne pas le lui expliquer ? Le contribuable en question, lui, il paye pour les clubs de Pro A. Et même si ça n’était pas le cas, les informations “financières“ sont… des informations. Bref, il va sans dire que nous ne partageons pas l’avis de M. Chiron, même si nous le respectons. D’ailleurs, son coach, Erman Kunter, n’est pas défavorable à notre démarche. « La NBA communique bien tous les salaires sur son site Internet. » Et comme entreprise privée commerciale, la NBA se pose là. Ce qui peut gêner, selon M. Chiron, c’est que les joueurs connaissent les émoluments de leurs collègues. Ainsi, le président de CB commente les 37.000 euros annuels d’Arvydas Eitutavicius, payé 23.000 euros de moins que Thomas Larrouquis et Kevin Séraphin. « C’est un garçon intelligent qui préfère avoir quelque chose plutôt que rien. En France, les gens touchent le chômage. En Lituanie et dans beaucoup de pays, il n’y a rien. »

l Délais de bouclage oblige, nous n’avons pas pu tenir compte de la 20e journée, jouée le week-end dernier. Quoi qu’il en soit, le classement sur l’année civile 2010 ne fait que confirmer la tendance : Orléans, même vaincu en finale des As (compétition que nous n’avons pas prise en compte), est bien l’équipe la plus en forme. Cholet est en recul. Les équipes en danger, Chalon et Rouen, se sont sérieusement remises dans le sens de la marche. Le Havre, après un bon début de saison, est à la peine. Quant à Dijon…

EN 2010 UNIQUEMENT Équipe

G-P

1

Orléans

6-1

2

Le Mans

5-2

-

Nancy

5-2

4

Vichy

5-3

5

Chalon

4-3

-

Cholet

4-3

-

Rouen

4-3

8

Gravelines

4-4

9

ASVEL

3-4

-

Hyères-Toulon

3-4

-

Paris Levallois

3-4

-

Poitiers

3-4

-

Roanne

3-4

-

Strasbourg

3-4

15 Le Havre

2-5

16 Dijon

0-7


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LES ÉCHOS LES LANTERNES ROUGES EUROPÉENNES

DIJON S’EN SORT “BIEN“

Christophe Delrue / LMBC

l Si l’on compile les bilans des “ lanternes rouges“ des dix principales ligues nationales en Europe (on a exclu les championnats transnationaux, comme l’Adriatic League), on s’aperçoit que la JDA Dijon, qui se bat pour son maintien, n’est pas parmi les pires. Naples est un cas particulier puisque le club, exsangue financièrement, a été déserté par ses joueurs professionnels, et ce sont les “espoirs“ qui sont envoyés au feu. La vraie lanterne rouge, c’est donc le Spartak Saint-Pétersbourg.

L’INCONNU QUI CARTONNE

Hervé Bellenger / IS

QUI ES-TU JASON SIGGERS ?

Il est le meilleur marqueur de la Pro B (19,1 points), mais l’arrière-ailier de Lille est peu connu. Alors partons à sa découverte. Huit choses à savoir sur Jason Siggers. • 1- Il est né le 24 août 1985 à Dallas. Il mesure 1,93 m. Son nom complet est George Jason Siggers.

Maigre consolation pour Ramel Bradley et la JDA, il y a pire que les Dijonnais dans l’Europe du basket.

• 2- Il a deux sœurs (Gretchen et LaNecia) et un frère (Jarrid).

Pays

Équipe

Bilan V-D

• 3- Sorti de l’université d’Albany en 2007, il n’a pas été drafté et a évolué ensuite au Danemark (Bakken Bears d’Aarhus), où il a été champion, puis en Suisse (BC Boncourt).

Italie

Naples

0-18

0

Russie

Spartak Saint-Pétersbourg

1-12

8,3

• 4- Il est également meilleur joueur à l’évaluation (19,7), 4e aux interceptions (2,4) et 18e aux passes décisives (3,5).

Pologne

Inowroclaw

2-19

9,5

Turquie

Darussafaka

3-16

15,7

• 5- Il est très régulier avec, entre la 1ère et la 19e journée, des évaluations systématiquement égales ou supérieures à 12.

Allemagne

Paderborn

4-20

16,6

Grèce

Ilysiakos

3-14

17,6

• 6- Il porte le numéro 8 à Lille et, d’ailleurs, son record aux rebonds, passes et balles perdues est de 8. Son record de points est 28, et celui à l’évaluation est 32.

Espagne

Murcie

4-18

18,1

France

Dijon

4-15

21,0

Belgique

Gand

4-15

21,0

Israël

Ramat Gan et Nahariya

3-11

21,4

• 7- Son fils est surnommé “Little Jay“, à savoir “Petit Jason“. • 8- Son rêve ? À part jouer en NBA, cela serait d’être designer de sites Internet.

% Victoires


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63

Par Fabien FRICONNET

LE CHIFFRE

1

Pierre Duperron

l Mindaugas Lukauskis élu meilleur joueur de la Semaine des As, c’est la première fois qu’un joueur “européen“ reçoit cette distinction. Jusqu’ici, les Américains s’étaient taillé la part du lion : Eric Campbell en 2006, Marc Salyers en 2007 et David Bluthenthal en 2009. Nando De Colo reste donc toujours le seul Français à avoir obtenu le trophée (2008).

LA RENCONTRE

l Ils ont tous les deux joué à Pau-Orthez, mais pas ensemble. Ils ont tous les deux joué en équipe de France, mais pas ensemble. Et pourtant, ils ont eu plaisir à se revoir. Lors du déplacement du Basket Lattes-Montpellier Agglomération à Limassol, pour le 8e de finale aller de l’EuroCup, le 28 janvier, Valéry Demory, le coach des Héraultaises, a discuté un moment avec Vasco Evtimov, qui a trouvé refuge à l’AEL Limassol après avoir quitté le Panionios, en Grèce, qui ne le payait plus. L’ancien meneur de l’Élan et de Cholet, notamment, a joué contre le père de Vasco, Ilia, à l’époque. Mais les retrouvailles n’ont pas porté chance à Lattes-Montpellier, battu de 20 points à Chypre et qui n’a pu remonter son retard au retour (victoire de 7 points toutefois). Un grand merci à notre camarade Pierre Duperron pour l’information et la photo.

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STAGES BASKET 10/17 ans

Hervé Bellenger / IS

VASCO ET VALÉRY


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LES ÉCHOS ATTAQUE / DÉFENSE

Hervé Bellenger / IS

Jean-François Mollière

LES RECORDS EN LNB

Hyères-Toulon (ici Pierre Pierce), meilleure attaque de Pro A et Pau-Lacq-Orthez (ici, Teddy Gibson), meilleure de Pro B.

l Cette saison (jusqu’à la 19e journée), les 100 points ont été atteints (ou dépassés) à dix reprises en Pro A, dont trois fois par Strasbourg, qui a également encaissé 100 points ou plus à trois reprises. La palme revient au HTV, qui a passé 110 points à la SIG, justement, sans prolonga-

tion, lors de la 8e journée (110-74). Du côté de la défense, Orléans est évidemment en bonne place, avec les deux “ records“. Poitiers a, occasionnellement, des soucis d’attaque, mais le PB86 est très bien parti pour se maintenir. En Pro B, le maître de l’attaque, c’est Pau (108 points

PRO A

contre Quimper, mais en prolongation), qui est d’ailleurs le numéro un de la saison dans ce domaine en moyenne (83,4). Limoges, meilleure défense (70,3) a tenu Boulazac à 45 points, record absolu cette année, Pro A et Pro B confondues.

PRO B

LE PLUS DE POINTS MARQUÉS

LE PLUS DE POINTS MARQUÉS

Équipe

Adversaire

Points

Équipe

Adversaire

Points

1

Hyères-Toulon

@ Strasbourg

110

2

Strasbourg

Rouen

106

1

Pau-Lacq-Orthez

@ Quimper

108

2

Saint-Vallier

Charleville-Mézières

102

3

Strasbourg

Chalon

4

Orléans

Rouen

105

3

Limoges

@ Nantes

101

104

-

Quimper

Pau-Lacq-Orthez

101

5

ASVEL

@ Le Havre

103

5

Antibes

Clermont

100

-

Évreux

Fos-sur-Mer

100

-

Évreux

@ Clermont

100

LE moins DE POINTS MARQUÉS Équipe

Adversaire

Points

1

Poitiers

@ Orléans

52

LE moins DE POINTS MARQUÉS

-

Vichy

@ Orléans

52

Équipe

Adversaire

Points

3

ASVEL

@ Poitiers

53

1

Boulazac

@ Limoges

45

-

Poitiers

Chalon

53

2

Brest

@ Pau-Lacq-Orthez

48

5

Dijon

@ Le Havre

54

3

Quimper

Évreux

52

-

Gravelines

@ Vichy

54

4

Bordeaux

@ Bourg-en-Bresse

53

-

Poitiers

@ ASVEL

54

5

Nanterre

Antibes

54


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Par Laurent SALLARD

vidéos http://tinyurl.com/yaaa3pq

Revivez les trois dernières minutes de la finale de la Semaine des As et la victoire de l’ASVEL à domicile face à Orléans. Y avait-il faute sur Austin Nichols sur la dernière action de l’Entente ? À vous d’en juger !

D.R.

MONEY TIME À L’ASTROBALLE vidéos http://www.lnbtv.net/?videos=2727

DUNK-O-RAMA LNBTV.fr vous propose le Top 10 des dunks de cette huitième édition de la Semaine des As. Avec notamment l’Orléanais Tony Dobbins et le Roannais Uche Nsonwu-Amadi. Mais la palme revient sans surprise à Eric Campbell, qui sauve un ballon en se jetant dans les sièges de l’Astroballe et revient au galop pour être à la réception de la passe d’Ali Traoré avant d’écraser un dunk rageur (voir page 12).

D.R.

SUR LES AS vidéos http://tinyurl.com/y9wwalc

L’ESSENTIEL DE LA COPA DEL REY

D.R.

Pour savoir ce qu’il s’est passé de l’autre côté des Pyrénées durant notre Semaine des As, ACBTV vous propose un résumé de quatre minutes de la Copa del Rey, un Top 10 des plus belles actions ainsi que ses bonus. Olé !


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maxibasketnews

Par Laurent SALLARD

vidéos http://tinyurl.com/y8blsc4

ANTOINE DIOT « CLUTCH » D.R.

Le jeune meneur manceau a passé un nouveau cap cette saison. Il l’a prouvé début février en marquant le panier de la victoire du MSB à Salonique en Eurocup. Imperméable à la pression exercée par l’une des salles les plus chaudes d’Europe, Diot s’est infiltré dans la défense de l’Aris pour inscrire un fade-away jumper plein de toucher.

internet http://www.vismonmatch.com/

TOUT VMM

RÉUNI

D.R.

Vous aimez la série Vis Mon Match qui vous permet de découvrir l’envers du décor du Poitiers Basket 86 ? Vous pouvez désormais retrouver l’intégralité des saisons 1 et 2 sur un site Internet tout nouveau, tout beau. Y figure notamment le dernier épisode, consacré au duo David Cozette-Jacques Monclar et tourné lors du premier match du PB86 aux Arènes.

vidéos http://tinyurl.com/yavum2l

LEBRON JAMES

D.R.

COMME VOUS ET MOI

Depuis 1er mars, la chaîne ESPN America, disponible sur Canalsat, vous propose l’émission phare d’ESPN : Sportscenter. Tournent ainsi sur la chaîne plusieurs bandes annonçant le show. Le concept est simple : confronter les plus grands sportifs américains aux affres de la vie du bureau. Il est amusant de voir ainsi LeBron James aux prises, comme vous et moi, avec un photocopieur récalcitrant ou un collègue indélicat qui vous aurait piqué votre siège.



Photos : 1000feuille / Mollière / FFBB

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CAT 2

CAT 3

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CAT 3

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