#19
AVRIL 2010
AVEC CE Numéro LE DVD n°13 LE GRAND ENTRETIEN
Stephen Brun & Victor Samnick
06 1 contre 1 : Steed Tchicamboud 32 Alexis Tanghe 34 ASPO Tours 60 Mame-Marie Sy-Diop 64 Michel Veyronnet
Dans les coulisses du Final Four de Paris LE GRAND DOSSIER Les Français de l’étranger
INTERVIEW
PHILIPPE HERVÉ D’ORLÉANS M 03247 - 19 - F: 6,90 E - RD
Aldo Curti, Ludovic Vaty, Philippe Hervé et Adrien Moerman MAXI BASKETNEWS N°19 - AVRIL 2010 DOM : 7,60 € - BEL : 7,50 €
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L E . B A S K E T. E N V A H I T. P A R I S
ÉDITO • maxibasketnews 03
Les expats
AVRIL 2010
du basket
SOMMAIRE 19
Par Pascal LEGENDRE
T
out est parti de l’arrêt Bosman – du nom d’un footballeur belge –, une décision de la Cour de justice des Communautés européennes, rendue le 15 décembre 1995, et qui a considéré que les règlements de l’UEFA, qui instauraient des quotas liés à la nationalité, étaient contraires au Traité de Rome sur la libre circulation des travailleurs entre les États membres. Un Belge, un Italien ou un Grec pouvait subitement jouer en France avec les mêmes droits qu’un Français, et un Français s’en aller exercer son métier sans contrainte dans tous les pays de l’Union Européenne. Quelle révolution ! Jusquelà, les basketteurs pros français à avoir quitté la mère patrie étaient aussi rares que les igloos dans le Sahara. Et tout à coup, ce fut une déferlante. Dans les deux sens. Nos clubs ont eu recours à une main d’œuvre étrangère croissante. Dès l’année suivante, Ahmadou Keita était le premier Français à jouer dans une ligue majeure, en Espagne (9 matches à Murcie), puis en Italie (8 matches à Cantu). Stéphane Gazzetta partait en Belgique, Michel Gomez devenait coach au PAOK Salonique et Olivier Bourgain s’essayait dans un camp de CBA – un pionnier – avant plus tard de passer deux saisons en Allemagne, et de faire un bout de chemin en A2 italienne. Chacun le sait,
la plus belle réussite fut tout d’abord celle d’Antoine Rigaudeau au Kinder Bologne, puis bien sûr de Tony Parker en NBA. Ce n’est pas le propos du dossier sur les “Français de l’étranger“ concocté dans ce numéro d’évoquer ceux qui font fortune aux États-Unis. Nous nous sommes intéressés aux seconds et même aux troisièmes couteaux. Merci au passage à Eurobasket.com qui fournit la liste des expats et – moyennant un abonnement – quelques lignes de leur CV. Même si parfois, il y a des bavures. Untel, répertorié comme Français, en fait ne l’est pas. Par ailleurs, tel autre, même en ayant recours à une foultitude d’indics, est proprement injoignable. C’est ainsi que nous n’avons pas pu entrer en contact avec un certain Julien Martin, qui fut assistant-coach au Brésil, à Saldanha. Ni avec Allan Fall, un All-Star de Nationale 1 en 2006, et qui depuis a voyagé : 3e division espagnole, Islande, Suisse et qui jusqu’en décembre était au Danemark. Dommage. Mais on a tout de même quelques belles histoires originales à vous conter. On a croisé des pros, des étudiants, des purs amateurs, quelques basketteurs noyés dans le 1,5 million de nos compatriotes expatriés à travers le Monde dont tout de même 118.000 aux États-Unis. Dont TP, Bobo et tous nos NBAers. •
“On a quelques belles histoires originales à vous conter.”
journalistes
Pierre-Olivier MATIGOT (po.matigot@tomar-presse.com)
Thomas BERJOAN (06-45), Thomas FÉLIX (06-47), Fabien FRICONNET (06-48), Florent de LAMBERTERIE (06-46), Pierre-Olivier MATIGOT (06-49) , Laurent SALLARD (06-44), Pascal LEGENDRE (02-43-39-16-26) et Antoine LESSARD. Secrétaire de rédaction Cathy PELLERAY (02-43-39-16-21)
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04 Le baromètre 06 Steeve Tchicamboud 08 Stéphane Dumas 10 Guy Dupuis 12 Les Français
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du bout du Monde
Ilian Evtimov-Gorjan Radonjic
22 Kim Tillie 24 Final Four à Bercy 32 Alexis Tanghe 34 ASPO Tours 38 Stephen Brun
& Victor Samnick
46 échos 52 Philippe Hervé 58 Donatas Motiejunas 60 Mame-Marie Sy-Diop 64 Michel Veyronnet 65 Zone Mixte PUBLICITÉ Franck LEVERT (06-22-98-27-91, franck@ccsport.fr) Loïc BOQUIEN (01-73-73-06-40, l.boquien@tomar-presse.com)
RÉGLAGE Loïc BOQUIEN (01-73-73-06-40, l.boquien@tomar-presse.com)
IMPRESSION ROTO PRESSE NUMERIS, 36-40 Boulevard Robert Schuman, 93190 Livry-Gargan. Commission paritaire : 0211 K 80492. Issn : 1968-9055. Dépôt légal : à parution. Maxi-BasketNews est édité par : Tomar Presse SARL, 3 rue de l’Atlas, 75019 Paris. Tél : 01-73-73-06-40. Fax : 01-40-03-96-76. La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro est la propriété exclusive de Maxi-BasketNews qui se réserve tous droits de reproduction et de traduction dans le monde entier.
04
maxibasketnews
LE BAROMÈTRE DU MOIS : SLAUGHTER ÉCRASE TOUT Par Thomas FÉLIX
➚
Marcus Slaughter (Nancy)
Déjà dans le top 10 le mois dernier, le pivot américain du SLUC a continué son chantier ce mois-ci. 20,3 pts, 8,8 rbds et 27 d’évaluation sur les quatre dernières rencontres, rien que ça ! Tout bonnement incontournable.
2
NE
Cyril Akpomedah (Gravelines-Dunkerque)
Si Gravelines effectue sa meilleure saison, “Akpo” y est pour beaucoup. Le Français cumule au mois de mars 14,3 pts, 7,8 rbds pour 20,0 d'évaluation. Lors de la victoire à Cholet, ce sont 23 pts, 10 rbds et 34 d'évaluation que le pivot a sortis pour l'emporter d'un point, 73-72.
3
NE
Ralph Mims (Roanne)
Inconstant en début de saison, Ralph Mims a sévèrement haussé le ton en mars pour porter la Chorale vers les cimes du classement. 21,0 pts en quatre matches pour 21,3 d’éval, et Roanne reste sur cinq victoires de rang.
4
➚
Kareem Reid (Vichy)
Déjà en forme le mois dernier, intenable aux As, le micro meneur continue d’étonner sur les parquets de Pro A. Deux double-doubles (11pts - 11 pds) et Vichy s’accroche en attendant le retour de ses guerriers Moss et Issa.
5
NE
Terrell Thomas (Hyères-Toulon)
“Double T” suit la cadence de son compère Obasohan mais en plus complet. 20,3 d'évaluation en mars, 16,3 pts, une régularité de métronome et un doubledouble pour la route.
6
NE
Ali Traoré (Lyon-Villeurbanne)
Ali a vu rouge contre Nancy. Une défaite certes, mais 34 pts et 32 d'évaluation. En ce moment, il porte la maison verte sur son dos. Est-ce que cela sera assez pour voir les playoffs ?
7
➚
Ricardo Greer (Nancy)
Si sa moyenne de points a légèrement baissé, Ricardo n’en a pas moins noirci toutes ses feuilles de stats du mois de mars, comme à son habitude. Un petit coup de moins bien chez lui, c’est encore un gros plus pour Nancy.
8
➘
Dylan Page (Roanne)
Il chute par rapport au mois dernier mais reste dans le top 10 et c’est bien normal. Avec 13,0 pts, 6,5 rbds pour 14,3 d’éval, Page apporte toujours la bonne note pour que la Chorale s’en sorte avec la victoire.
9
➚
J.K. Edwards (Gravelines-Dunkerque)
Le plus gros short de Pro A, peut-être… C’est surtout un habitué du baromètre pour son immense activité sur le parquet. J.K. est partout (16,5 d’éval) et on attend de pied ferme de le voir en playoffs.
10
NE
A.D. Vassalo (Paris Levallois)
Moins flashy qu'à son habitude, le Portoricain affiche pourtant des stats ronflantes (29 pts, 7 pds contre Rouen). Quand il est au top, Paris gagne (21 pts à 6/7 à 3-pts contre l'ASVEL !) et si le promu voit les playoffs, ce sera en grande partie grâce à lui.
11
NE
Kenny Younger (Poitiers)
Poitiers reste sur trois victoires de rang en mars et avec 15,5 pts, 9,5 rbds pour 18,0 d'évaluation, l'Américain y est pour quelque chose. Avec son compère Tommy Gunn, il a élevé son niveau de jeu et ça sent bon le maintien.
12
➚
Yannick Bokolo (Gravelines-Dunkerque)
À l’approche du printemps, Yannick confirme ses bonnes dispositions hivernales. Avec 13,8 pts, 4,3 pds, autant de rebonds et 13,5 d’éval, il est encore au dessus de ses normales saisonnières et c’est Gravelines qui en profite.
13
NE
Samuel Mejia (Cholet)
Comme les hirondelles, le Dominicain est de retour. Et si Cholet tangue encore un peu, Mejia n’y est pour rien. Avec ses 17,5 pts, 4,8 rbds, 3,8 pds pour 18,3 d'éval, il est irréprochable.
14
➚
Aymeric Jeanneau (Lyon-Villeurbanne)
L’ASVEL ne va toujours pas très bien mais Aymeric assure pourtant à la mène. 6,5 pds sur les quatre dernières rencontres. 7,5 pts, 4,8 rbds et 12,3 d’évaluation, le vieux lion se bat et il n’est pas encore mort.
15
NE
Stephen Brun (Nancy)
Une des bonnes surprises du mois. L’ancien international joue plus et a affolé ses stats. 13,8 pts (à 56% à 3-pts s’il vous plaît dont un joli 5/7 contre Toulon), 4,8 rbds et 14,8 d’éval ; c’est le double de ses standards. On en redemande.
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NE
Lamont Hamilton (Paris Levallois)
Le pivot parisien est peut-être sorti de l’hibernation. Meilleur joueur de la capitale ce mois-ci, il a sorti de très bons matches pour aider A.D. Vassalo. 19 pts, 7 rbds contre Le Mans et 26 pts, 10 rbds contre Rouen.
17
➘
Cedrick Banks (Orléans)
Il ne fléchit pas et Orléans navigue tranquille quand il est à la barre. Meilleur scoreur de l’Entente (16,0 pts), Banks n’a pas joué le dernier match contre Dijon mais Orléans le garde en réserve en vue des playoffs.
18
NE
Justin Doellman (Orléans)
Depuis qu’il a retrouvé une place dans le cinq, ce sont 11,0 pts, 5,8 rbds et 15,0 d’évaluation. C’est donc mieux et puis, il y a ce coup de semonce qui résonne encore dans la tête des Havrais, 20 points, 11 rebonds pour 33 d’éval.
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Cédric Gomez (Poitiers)
Le coup de cœur du mois. Le meneur pictavien drive les siens à merveille et prouve qu’il a le niveau Pro A à chaque sortie. Sur les trois dernières rencontres, il tourne à 20,3 d’éval avec 10,3 pts, 4,7 pds, 5,0 rbds et 3,3 ints !
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NE
Taj Gray (Chalon)
Dans le malheur chalonnais, le pivot américain est la satisfaction. Toujours présent, il lutte et de quelle façon ! 17,8 pts et 17,3 d’éval en guise de résumé et 25 pts, 8 rbds, 26 d’éval lors de la victoire contre Le Havre.
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Du 4 juillet au 15 août 2010 Filles et garçons de 10 à 19 ans
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été 2010
18 ème édition
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maxibasketnews •
un-contre-un
STEED TCHICAMBOUD (Nancy)
“ TROUVER LA FAILLE DANS LA DÉFENSE ” Deuxième meilleur passeur français, le meneur international nancéien est passé en un-contre-un pour vous. Propos recueillis par Thomas FÉLIX
Quel est ton geste préféré ? C’est franchement une colle pour moi (il rigole). En réalité, je n’ai pas de geste préféré.
Alors quel est celui que tu travailles le plus à l’entraînement ? Le shoot à trois-points.
Ta plus longue série à l’entraînement ? Là, comme ça, je ne pourrais pas te dire. En revanche, je peux t’annoncer que j’ai un pari en cours sur la saison. Avec Stephen (Brun, NDLR), on se bat à trois-points contre les frères Greer tous les jours de match lors du shooting et on mène de +7 pour l’instant.
Ta plus longue série de lancersfrancs ?
Hervé Bellenger / IS
Avant chaque entraînement, on doit faire 100 lancers-francs, et mon record c’est 97 sur 100.
Avec 5,0 passes, tu es dans ta meilleure saison en carrière ? Pourquoi ? En arrivant à Nancy, c’est le secteur où je devais progresser. Avec l’aide du coach, maintenant je lis mieux les pick-and-roll, j’arrive à trouver le mec seul. Quand je peux délivrer dix passes comme contre Le Havre, je suis vraiment content.
Ton record à la passe ? 14 en N1, je crois, et contre Bondy (en fait Saint-Chamond, NDLR)
Ton modèle quand tu étais jeune ? J’étais à Chalon et j’admirais Keith Gatlin (l’Américain a mené le jeu de Chalon pendant deux saisons de 1998 à 2000, NDLR). Il n’avait pas beaucoup de qualités athlétiques, mais il faisait beaucoup de bonnes choses pour l’équipe. Un vrai meneur de jeu, le meilleur que j’ai côtoyé pour moi.
Ton action offensive préférée ? Avec Nancy, c’est la lecture sur pick-and-roll des défenses adverses. Il faut que je trouve la faille, rapidement. J’analyse le type de défense et j’essaye de trouver la parade tout en regardant mes quatre joueurs se placer.
Ton premier pas en attaque, à droite, à gauche ? À droite, tout le monde sait ça (il rigole).
Tu travailles le gauche ? Non, pas du tout. Je peux aller à gauche mais je vais à droite, et si on me pousse à aller à gauche ben, j’ai encore plus envie d’aller à droite.
Le joueur que tu voudrais défier en un-contre-un ? Ecoute, je suis à l’entraînement de mon fils, et il est déjà très très fort, alors je vais dire mon fils dans dix ans. Et je ne suis pas sûr de gagner.
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Ville
MBN 19
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maxibasketnews
Repères Stéphane Dumas
Liga ACB
• Né le 14 septembre 1978 à Sanary (Var) • Taille : 1,90 m • Poste : meneur • Clubs : Hyères-Toulon'95-96, CSP Limoges’96-00, Badalone (Espagne)’00-02, Valladolid (Espagne)’02-03, Lleida (Espagne)’02-03, Badalone (Espagne)’03-04, Gérone (Espagne)’04-05, Avellino (Italie)’05-06, León (LEB Oro espagnole)’06-07, Alicante (LEB Oro espagnole)’07-08, Valladolid (LEB Oro espagnole puis ACB)’08-10. ●• Palmarès : champion de France, coupe de France et coupe Korac’00, LEB Cup’07 avec León, champion de LEB Oro’09.
Les Français de l’étranger • maxibasketnews 09
LE CONQUISTADOR Depuis 2000 et son départ de Limoges, Stéphane Dumas a sillonné l'Europe. Après des échecs, des calvaires en Italie et en Grèce, le meneur a aujourd'hui sa vie à Valladolid. Portrait du plus espagnol des Français si ce n'est désormais l'inverse. Par Yann CASSEVILLE
P
ourquoi s’intéresser à Stéphane Dumas dans notre dossier ? Il ne joue pas et n’a même jamais évolué dans un championnat exotique. Oui, mais son cas est atypique. Le meneur français s’est frayé son chemin hors de de l’Hexagone, au point d’avoir failli changer de nationalité. « J’avais fait la démarche pour prendre le passeport espagnol, mais je l’ai fait trop tard donc j’ai arrêté. Là si je l'avais, comme j’ai joué en équipe de France jeunes, ça ne me permettrait pas de jouer comme Espagnol. Et aujourd’hui, je suis considéré comme un Espagnol ! » Dumas ne retourne en France que pour les vacances. Plus que le championnat de basket, il a apprivoisé un pays. Il s’est marié avec une jeune femme rencontrée à Valladolid, avec qui il a eu deux filles. « La grande parle français et espagnol. Quand mes parents viennent en Espagne, c’est elle qui traduit. La petite commence à peine à parler, mais elle apprendra les deux aussi. Moi je parle français seulement avec mes filles, et au téléphone avec la famille. » Finalement, Dumas, en s’installant réellement, a peut-être trouvé la solution pour réussir hors de France. Il produit la meilleure saison de sa carrière, tournant à 9,4 points à 39,0% à 3-pts et 4,8 passes en 28 minutes, et Valladolid est dans la course aux playoffs. « Sauf pour les Parker, Rigaudeau, je suis persuadé qu’il faut du temps pour réussir à l’étranger. Parce que quand t’es en France, t’es une star, t’arrives en Espagne c’est comme si tu recommençais de zéro. Changer de pays, ce n’est pas évident, surtout pour aller dans des équipes moyennes. D’ailleurs quand t’es en France, que l’équipe va mal, le premier visé c’est pas toi, c’est l’Américain ! » Dumas sait de quoi il parle. Tout n’a pas été simple pour lui, et c’est à force d’abnégation et une dose de réussite qu’il a toujours su inverser les situations en sa faveur. En 2000, le grand départ. De Limoges à Badalone. Premier choc, le rythme de vie. « En France on ne sortait jamais, je suis arrivé à Badalone, c’était la fête, une énorme ambiance, avec des gars comme Mumbru. Là c’est fini, je suis marié ! » Le premier problème est bien sûr la langue : « j’ai passé un mois et demi dur parce que je ne comprenais rien du tout. Mais j’avais un ami qui était venu vivre avec moi, l’adaptation a été plus facile. »
part en milieu de saison à Lleida, avant de revenir terminer son contrat avec Badalone. Il s’engage pour deux ans avec Gérone, mais après la première saison, le club signe Raul Lopez, une fois de plus Dumas se retrouve dans l’impasse. Il décide alors de partir en Italie, à Avellino. « C’est mon pire souvenir de basketteur, c’était affreux. On ne gagnait pas un match, le kiné était en grève, il voulait à peine nous strapper. Après les matches, on sortait en courant parce que les supporters tapaient dans le tunnel. Ils ont interrompu un entraînement en chantant et en s’asseyant au milieu de la salle. Je suis parti en décembre, sans être payé. Je rentre alors en France, avec ma valise et ma femme, je n’ai aucune offre. Je regarde donc en LEB Oro et j’ai une offre de León qui joue la montée ! » Une fois de plus, le chat Dumas est retombé sur ses pattes. L’été suivant, en 2007, il s’oriente vers la Grèce, et le PAOK. Mais son contrat n’arrive jamais, aussi il se rend sur place dire qu’il n’est plus intéressé. « Ils m’ont menacé en me disant qu’ils avaient un contrat signé de trois mois en arrière ! J’ai pris ma valise et j’ai fui à l’aéroport ; la Grèce, ça a duré 24 heures ! » Il retourne alors en LEB, avec Alicante puis Valladolid, avec qui il monte en ACB l’été dernier. Mais, énième frayeur, Dumas ne peut pas jouer au début du championnat, le club attendant toujours les passeports de deux joueurs. Valladolid compte déjà sur son meneur US Brian Chase, Dumas est écarté. Au moment où il a sa chance, il se casse la main lors de son premier entraînement. La poisse. Il revient une nouvelle fois, et la roue tourne. Chase se blesse, Dumas joue 30 minutes, et porte son club sur une série de 7 victoires en 9 matches. « Le coach m’a donné les rênes de l’équipe, on verra bien, ça peut vite s’inverser… » Avec du recul, Stéphane est fier de sa carrière, qu’il espère prolonger de quelques années encore. En 2000, lorsqu’il part pour Badalone, il a une offre de Paris. « J’ai vu votre dernier numéro, sur les salaires. (Il rit) Si ce qui est écrit est vrai, je suis sûr d’avoir fait le bon choix ! Les meilleurs salaires en France, ce sont les salaires d’un joueur moyen en Espagne. Et ici, tu n’as pas d’impôts. J’ai comparé et, en France, je ferais partie des joueurs bien payés ! » Une fois de plus, Stéphane Dumas a tracé sa voie, et la suite lui a donné raison. Il sait aujourd’hui que sa vie est en Espagne. « Avec ma femme, on ne veut pas vivre en France à l’année. Dans dix ans, je serai donc en Espagne, et sûrement à Valladolid, c’est la ville de ma femme. » n
« Je suis considéré comme un Espagnol »
Italie, Grèce : deux cauchemars
Concernant l’aspect sportif, Dumas, après deux saisons moyennes, est prêté à Valladolid. Las, le nouveau coach fait de lui son 12e homme, Stéphane ne s’entraîne plus, il
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maxibasketnews
Repères Guy Dupuis
Hervé Bellenger / IS
• Né le 24 mars 1987 • Taille : 1,93 m • Poste : Arrière • Clubs : Boulazac’05, Mouscron (BEL)’06, Marly-le-Roi’08, Fuenlabrada (ESP)’09, MMK Lions (GBR)’10. • Palmarès : Vainqueur de plusieurs concours de dunks, ceux du LNB All-Star Game (06), du Quai 54 (06, 07), NBA Sprite Slam Dunk Showdown (09).
Guy Dupuis
Retour sur terre
As mondial du dunk, Guy Dupuis court, de pays en pays, après une carrière de basketteur. Par Pascal LEGENDRE
Hervé Bellenger / IS
L
a toile diffuse des dizaines de vidéos de ce spationaute qui écrase la balle dans le cercle après d’insensées pirouettes, comme s’il était en état d’apesanteur. Guy Dupuis est à la fois un sauteur en hauteur et en longueur, un voltigeur, un acrobate et, pour résumer le tout, un artiste du dunk. C’est à onze ans, dans un gymnase anonyme qu’il a smashé pour la première fois un ballon, des deux mains. Très vite, il a enrichi sa panoplie de dunks arrière et de 360. 2006, c’est l’année de la consécration, à 19 ans. Il gagne le concours du Quai 54, du Jordan Classic, du LNB All-Star Game, le NBA Basket Jam, et un surnom “Easy Jumper“. « Dès le premier Quai 54 que j’ai fait l’année précédente, j’ai été demandé de partout. En Roumanie, en Chine, en Côte d’Ivoire, aux États-Unis » explique-t-il. Sa griffe, c’est un “Rider“ – il faut dans le saut faire passer la balle entre ses jambes – en survolant des figurants. Au Quai 54, il avait ainsi plané au-dessus de cinq personnes
dont ses quatre concurrents. « Personne encore n’a réussi à passer la balle autour de sa taille et à dunker sur des personnes debout. Je vais tenter ça aux États-Unis, en juin ou juillet, pour le Guiness Book. Je vais mettre quatre ou cinq personnes. » À Londres, au Midnight Madness Dunk, et sous les yeux de LeBron James, il a déjà réussi un exploit inimaginable : un “Rider“ après rebond et en sautant toujours sur des quidams. « Aujourd’hui, le numéro un, c’est Guy » avait assuré l’été dernier Kevin “Golden Child“ Kemp. Lequel Kemp a réussi au LNB All-Star Game de décembre à battre son rival et ami qui n’avait pas perdu un concours depuis 2007. Le Français menait pourtant largement en finale mais il a loupé ses derniers smashes. « Il a tellement envie de bien faire, et de faire beaucoup, qu’il tente parfois des dunks incroyables dans des situations qui ne l’exigent pas forcément » avait noté Yann De Blaine, un expert. « J’étais attendu par mes fans. Je me suis décidé à venir au dernier moment, pas pour
Les Français de l’étranger • maxibasketnews 11 gagner, pour le plaisir. Je n’étais pas dans la compétition » répond l’intéressé. L’été dernier, Guy avait remporté à San Francisco un concours – le NBA Sprite Slam Dunk Showdown –, qui se voulait qualificatif pour le vrai concours de la ligue, à Dallas, durant le All-Star Week-End. « Je devais y aller, mais comme j’avais des matches importants à faire avec mon équipe, mon agent m’a conseillé de décliner l’invitation. Oui, je donne la priorité au basket. »
Amertume
Car Guy Dupuis a deux vies. Une fois les spotligths éteints, il enlève son habit de lumière pour revêtir un modeste maillot, un bleu de chauffe en quelque sorte. Le basket, il l’a débuté à 8 ans, à Aulnay-sous-Bois. Dehors, sur les playgrounds, avec les copains. Il a effectué un intermède à l’athlé, pour faire du sprint et surtout du saut en hauteur. « J’ai été vice-champion de France du saut en hauteur en benjamins et troisième d’Europe » raconte-t-il, précisant avoir déjà passé 2,05 m. Seulement, l’amour du basket était trop fort, et il y est retourné. Il n’a jamais été payé en retour. « J’ai toujours voulu jouer au basket alors que le dunk, ce n’est pas quelque chose que j’ai choisi, c’est venu tout seul. ça m’a permis de beaucoup voyager, de connaître plein de monde, d’être médiatisé. Mais c’est aussi un problème visà-vis du basket car personne ne voulait me prendre pour jouer. J’ai eu beaucoup de mal à trouver des clubs, des centres de formation. J’en ai beaucoup voulu à la France par rapport à ça » explique-t-il avec une forte amertume.
Son CV n’est constitué que de rendez-vous ratés. À Boulazac, où, estime-t-il, on ne l’a pas fait bosser. À Mouscron, en 2e division belge, où il ne s’est pas senti à l’aise. Il est passé par Marly-le-Roi en Nationale 3. Il a fait ensuite un essai à Fuenlabrada (EBA Espagnole). « ça s’est bien passé, mais l’effectif était complet et mon agent ne s’est pas vraiment occupé de moi. » Guy s’est installé depuis un an à Miami, mais il a joué cette saison pour les Marshall Milton Keynes Lions, une équipe moyenne de la BBL, la Ligue anglaise. Ses stats font état de 3,3 pts pour 6 min de jeu en moyenne. Bien maigre. Et sa saison a été écourtée. Début mars, il est revenu en France deux mois pour revoir sa mère et préparer des shows, au All-Star Game grec, en Pologne, dans d’autres contrées européennes. Il pensait s’entraîner parallèlement avec une équipe de la région parisienne et compte participer « au camp de basket de Las Vegas au mois d’août. » Guy Dupuis vient d’avoir 23 ans et sa carrière semble sérieusement piétiner. Lui croit toujours en son étoile. Il dit avoir des pistes en Italie et ose un jugement sans concession sur la Pro A. « Je peux jouer ! Du moment que l’on travaille dur, et que l’on sait ce que l’on veut, on peut le faire. Franchement, j’ai vu le All-Star Game à Bercy, la ligue française, c’est vraiment nul ! (sic) Je suis quelqu’un qui travaille et si on m’avait donné ma chance lorsque je faisais des essais, ça aurait donné des résultats, j’en suis sûr. Même encore aujourd’hui. Sauf que ça ne m’intéresse plus du tout de jouer en France. J’ai toujours l’étiquette du dunkeur. Quelque part, je suis un peu rancunier vis-à-vis de ça. J’ai beaucoup fait d’argent grâce au dunk, surtout aux États-Unis, c’est vrai. J’ai travaillé avec des acteurs de cinéma, des playmates, j’ai fait de la télé réalité. J’ai été médiatisé sur ESPN à plusieurs reprises. Mais beaucoup de jeunes viennent me poser des questions sur Internet et je leur réponds de ne pas faire du dunk un métier. C’est trop dur. » l
Hervé Bellenger / IS
« La ligue française, c’est vraiment nul ! »
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U D S U N N O C LES IN
E ALLE ORANG B A L E D S IÉ R EXPAT
Ils sont Français, basketteurs et inconnus ou presque du grand public. Ils ont fait leurs classes dans le championnat Espoirs, en N3, N2, N1 voire même en Pro B pour certains. Ils sont professionnels, étudiants ou simples amateurs selon les cas. Ils ne jouent pas en NBA, ni dans un grand championnat européen mais sont tout de même partis exercer leur talent de basketteurs à l’étranger. Ils s’appellent Fabrice Mokoteemapa, Florian Houguet ou Jean-Baptiste Tristram. Ils sont ces inconnus du bout du monde et pour Maxi-BasketNews, ils racontent leur histoire.
Liga ACB
Göteborg
Par Florent de LAMBERTERIE
Les Français de l’étranger • maxibasketnews 13
Laval
E D N O M U D T U O B U
Aalborg
Ci-dessus, l'équipe de Laval (Québec) où évolue Kevin Crevant (#13). À gauche, l'équipe suédoise de Göteborg où figure Jean-Baptiste Tristram (#4, 3e en partant de la gauche assis). À droite, les Danois de Aalborg qui comptent Florian Houguet en leur sein (debout au centre).
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Q
uitter son cocon, son pays, sa langue, ses habitudes. Tous ceux qui se sont essayés à l’exil savent ce que cela veut dire. Une aventure faite de surprises et de découvertes mais aussi une plongée vers l’inconnu, vers l’abandon de tous les repères. Cette expérience, de nombreux basketteurs français l’ont déjà expérimentée. Souvent par choix, telles les nombreuses stars tricolores parties chercher fortune et gloire en NBA, en Italie ou encore en Liga ACB. Pour d’autres en revanche, c’était plus une nécessité, simplement pour continuer à exercer leur métier. C’est le cas, par exemple, de Brice Kabengele. Après avoir fréquenté Orléans en N2 et N1, il s’engage en 2001 avec Châlons-en-Champagne, en Pro B. « L’équipe était très jeune : Cyril Akpomedah, Florent Éléléara, Steeve Essart… J’ai vraiment appris ce que c’était que d’être pro mais, malheureusement, j’ai grillé ma deuxième saison en me bousillant le cartilage, j’ai galéré pour ma rééducation », se souvient-il. Une saison blanche avant de rebondir à Angers, toujours en Pro B et au bout de quatre ans, pour 33 matches chez les pros, Brice pense avoir fait le tour. « J’avais l’opportunité de resigner en Pro B mais comme j’avais joué dans un rôle de back-up toute ma carrière jusque-là, j’ai commencé à penser partir à l’étranger. En France, à l’époque, ça me paraissait un peu bouché. Je ne savais pas trop où aller, mais mon agent a tout de suite pensé que du fait de ma double-nationalité, je pourrais facilement trouver un contrat. » Fils d’un papa zaïrois et d’une maman roumaine, cet athlétique arrière d’1,98 m a la particularité d’être né à Timisoara, en Roumanie, pays qu’il a quitté à l’âge d’un an pour la France. « Je n’y étais jamais retourné depuis ma naissance et je ne parlais pas la langue », se remémore-t-il. Mais qu’importe, le challenge lui plaît et en janvier 2006, il débarque à Sibiu, en Roumanie.
300 shoots par séance
« Je n’avais jamais vu autant de neige avant de venir en Roumanie, il a fait jusqu’à -35° la première année. Pendant trois mois, tu ne marchais que sur la glace. » Le climat a beau être rude, le Franco-Roumain se ré-acclimate très vite à son pays de naissance. « Je jouais pour un coach roumain, qui prônait un jeu plutôt « run and gun », avec beaucoup de liberté offensive dans la création », se souvient-il. « Je me suis très bien adapté là-dedans. J’étais à 17 points de moyenne
« Au moins trois matches par semaine sur les chaînes publiques en Roumanie » Brice Kabengele
sachant que les deux meilleurs marqueurs du championnat étaient dans mon équipe et, en playoffs, je tournais à 26 points. » Outre un nouveau championnat, il découvre aussi un pays en grande mutation, qui passe en quelques années du statut d’ancienne république communiste à nouvel entrant dans le Marché Commun. Une croissance économique dont profite le basket à plein, même si certains soubresauts du passé subsistent. « Quand je suis arrivé à Sibiu, les routes étaient pourries et puis, il y a eu une grosse politique de travaux, c’est un pays qui se développe. Niveau salle et structure en revanche, c’est un peu à l’image du pays, tu n’as pas de juste milieu. Soit tu as une belle salle moderne, soit tu joues dans des salles que tu ne vois même pas en N3 française. En revanche, tu sais qu’à chaque match, il y aura plein de fanatiques dans le public. L’ambiance est super chaude, parfois à la limite du correct mais ça ne déborde jamais totalement. Il y a des poli-
Sibiu
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ciers partout dans les salles qui font face au public même si, quand on gagne à l’extérieur, on doit sortir escorté par des voitures de police parce que, sinon, le bus se ferait exploser. Ce n’est pas que les gens ne sont pas civilisés, mais c’est un peu la loi du plus fort. Le sport, c’est un peu l’échappatoire à la société, c’est pour ça qu’ici le sport est une religion. Le weekend, au moins trois matches du championnat sont télévisés sur les chaînes nationales, c’est vraiment très médiatisé. » Côte basket, tout se passe bien et Brice monte les échelons à grand pas. All-Star à deux reprises, il s’exporte à Timisoara, sa ville natale, avant de signer l’été dernier à Ploiesti, champion de Roumanie de 2004 à 2008 et vainqueur de l’EuroCup Challenge en 2005. Une institution. « Le budget doit tourner aux environs de deux millions d’euros », confesse-t-il. « En revanche, ici le jeu est très influencé par la Serbie, il y a beaucoup de coaches serbes et ils se définissent comme anti NBA. C’est vraiment axé sur la rigueur et l’adresse extérieure, le côté athlétique n’est pas très développé, on le travaille peu et globalement, les coaches ne considèrent pas ça comme du basket. Cette année, je suis limité à un rôle de shooteur à trois-points,
D.R.
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Fabrice Mokoteemapa évolue aujourd'hui en N3.
« Si je voulais signer ailleurs, ils me balançaient, j’étais sans-papiers » Fabrice Mokoteemapa
c’est un peu difficile. Dès que je commence à scorer extérieur, les défenseurs me serrent et si tu passes ton joueur… Il faut vraiment choisir le bon moment parce que sinon le coach, il crise. C’est un peu dur, je n’ai vraiment pas l’impression d’utiliser mes qualités athlétiques », admet le vainqueur du concours de dunk roumain de 2008. « C’est la rigueur absolue et physiquement, c’est usant. Le matin, une séance tranquille c’est 300 shoots en rythme, tous les jours. Mais ça m’a servi, aujourd’hui, je suis international roumain, j’ai joué la Turquie, la Russie, la Bulgarie. » Et financièrement d’après lui, le basket roumain offrirait de nombreux avantages.
100.000 dollars pour l’Angola
Sibiu
Brice Kabengele s’éclate en Roumanie, ici avec Sibiu.
Rebondir à l’étranger, Fabrice Mokoteemapa y a pensé lui aussi. Ce Parisien de naissance, élevé au Centrafrique depuis ses deux ans, a en effet connu pas mal de galères jusqu’ici. L’exil tout d’abord, à 15 ans, pour fuir une situation politique devenue instable. « Étant Français, j’ai été rapatrié en France par l’ambassade, à Coulommiers. Ma mère ne m’a rejoint que deux ans plus tard. » Il profite de l’occasion pour signer sa première licence, avant de prendre la direction de Tourcoing, en N2, l’année suivante. Athlétique et rapide, ce combo d’1,88 m se distingue rapidement et intègre Maurienne dans la foulée, avec qui il disputera quatre matches de Pro B. Mais les choses ne tournent pas comme il le souhaitait. Entre contrat annulé, fracture du tibia et deux années de red shirt en NCAA2, Mokoteemapa enchaîne cinq équipes en six ans, sans jamais réussir à s’installer. « Ça m’a un peu dérangé », avoue-t-il. Nous sommes alors en 2007 et après une saison de N1 avec Charleville, Fabrice s’envole pour la CAN angolaise avec la sélection centrafricaine. « On perd contre les Angolais en quart mais je fais un gros match », nous raconte Fabrice. « Le soir, l’entraîneur du Primer de Agosto de Luanda vient me voir à l’hôtel et me propose de venir jouer pour lui. Je n’avais jamais entendu parler du championat angolais, c’était l’inconnu total. Mais financièrement, c’était très, très intéressant, le plus gros contrat que j’avais jamais touché jusque-là. Entre 90.000 et 100.000 dollars l’année. Et je n’avais pas du tout le plus gros salaire, les joueurs angolais sont très, très bien payés. » Cap vers l’Angola donc, le pays d’Afrique où le basket est roi. ›››
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Hervé Bellenger / IS
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Fabrice Mokoteemapa (cerclé) avec le Centrafrique lors d'un scrimmage avec l'équipe de France à Vichy en 2009.
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« Ils ont voulu me la faire à l’envers »
Vainqueur des six dernières CAN et qualifié au prochain Mondial, l’Angola est une vraie terre de basket, entre show à l’américaine et folklore local. Des matches calqués sur le mode NBA (quatre fois douze minutes, six fautes personnelles…) avec beaucoup de jeu rapide en première intention, à l’image de ce que pratique l’équipe nationale. « J’étais plutôt habitué à des systèmes, des attaques placées », confesse Fabrice Mokoteemapa. « En défense, je n’ai jamais vu une boîte, que du un-contre-un avec très, très peu de zone. Il y a des systèmes mais très courts, c’est vachement physique, ça court beaucoup, ça reste assez collectif mais c’est un rythme totalement débridé et ça me plaisait. J’ai toujours aimé le jeu rapide et après un mois d’acclimatation, je m’éclatais complètement. » Chaque année, deux clubs seulement se disputent le titre de champion d’Angola. Le Primer de Agosto de Luanda - le club de l’armée - et le Petro Luanda, le club de la compagnie pétrolière. En cas de derby, mieux vaut ne pas se rater. « Sur les douze
de tout ça avec l’Inter. Et comme toujours depuis mes débuts, ça ne s’est pas très bien fini. À l’Inter, ils ont voulu me le faire à l’envers. » Contrairement à ce que prévoit la loi, son club le fait jouer mais refuse de lui délivrer un visa de travail, malgré les demandes répétées. « C’est le club de la police, les salaires sont payés par le Ministère de l’Intérieur et ils voulaient un moyen de pression. Si à la fin de mon prêt, je voulais signer ailleurs, ils me balançaient car je n’avais pas le doit de jouer sans papier. » Revenu en France pour les vacances de Noël, Fabrice lance un ultimatum à son club pour enfin obtenir le précieux visa. Mais l’affaire s’ébruite, fait scandale et les dirigeants du club sont virés. Le temps que l’ordre revienne, la saison est déjà terminée. « J’avais signé deux ans, au final je n’aurai joué qu’un an et demi en Angola. Niveau basket, c’était superbe, j’ai vraiment aimé. Et puis j’ai assisté en 2008 aux premières élections présidentielles angolaises, après vingt ans de guerre civile. C’était fantastique, de la folie dans la rue, la fête partout pendant une semaine. Les Angolais vivent à 100 à l’heure, vingt ans de guerre, ça t’enlève
« Ils sont prêts à t’insulter, toi et toute ta famille quand tu rates un shoot » Fabrice Mokoteemapa
joueurs de la sélection, six jouent au Primer de Agosto, les six autres au Petro », raconte-t-il. « Les cinq étrangers du championnat sont soit au Primer, soit au Petro. Du coup, les attentes sont énormes, on est recruté pour faire gagner l’équipe. La salle du Primer pouvait contenir environ 2.000 personnes mais ça faisait le double à chaque match, et le public est totalement passionné. Ils sont prêts à t’insulter, toi et toute ta famille quand tu rates un shoot mais le panier à trois-points suivant ou le dunk suivant, c’est bon, tu es l’enfant du pays, tout le monde t’adore », nous narre-t-il en riant. « C’est tout ou rien. » Tout marche comme sur des roulettes jusqu’à la fin de saison 2008, où le Primer doit se séparer d’un de ses trois étrangers pour cause de quota. C’est Fabrice qui en fera les frais et sera prêté à l’Inter Luanda, le club de la police. « Chaque année, le Primer ou le Petro finit champion et l’Inter est toujours troisième », nous explique-t-il. « Ce sont deux mondes différents, on retombe dans un niveau proche de la N2, et niveau structure, il n’y a presque rien. Au Primer, on faisait des stages à l’étranger, au Portugal au Brésil, on avait une clinique médicale intégrée à la salle, rien
l’occasion de faire la fête donc, depuis, ils se rattrapent. » Aujourd’hui, un peu lassé par toutes ces expériences mouvementées, Fabrice s’est posé à Saint-André-les-Vergers, en N3. En parallèle, il a repris ses études de comptabilité qu’il entend désormais privilégier. « Mais les coaches savent où me trouver… », rappelle celui qui l’été dernier, a affronté Tony Parker à Vichy avec le Centrafrique.
Québec plutôt qu’Antibes
Donner la priorité aux études, c’est aussi le choix de Kevin Crevant, grand babar de 2,04 m exilé à l’Université de Laval. Mais rien à voir avec la Mayenne, cette fac-là se situe de l’autre côté de l’Atlantique, à Québec, Canada. Aux antipodes de la NCAA. « On n’a pas de passe-droit parce qu’on est sportif, si tu rates les examens à la fin de l’année, tu es viré. Le sport est un complément, on va à la fac pour faire des études. Ça n’a rien à voir avec les universités américaines. » Pas plus au niveau du cursus que de l’engouement médiatique d’ailleurs. « Ici c’est hockey et football américain, le basket c’est en dessous », relate-t-il. « On est en›››
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LA PASSION PLUTÔT QUE LE POGNON
Parti aux États-Unis à 18 ans, champion NAIA et élu dans les dix meilleurs joueurs de l’année en 2004, Florian Houguet (1,83 m, 29 ans) n’est toujours pas revenu en France depuis. Aujourd’hui, après près de trois ans sans jouer, il est le meneur titulaire d’Aalborg, en première division danoise. Le tout gracieusement.
M
ettre le basket de côté, Florian Houguet ne s’y est toujours pas résigné, quitte à offrir ses services gratuitement, ou presque. « Je suis ingénieur en informatique et je travaille à plein temps pour ma boîte. Avec le club, je n’ai pas de salaire mais je reçois des primes quand on gagne des matches. » Une pratique en amateur que beaucoup d’autres basketteurs partagent sauf que, dans le cas de Florian, son club d’Aalborg, au Danemark, évolue chez les pros, en première division. « Je suis un cas spécial, tous les joueurs de l’équipe reçoivent un salaire, sauf moi. » Florian Houguet est pourtant le meneur titulaire d’Aalborg, depuis deux ans maintenant (26 minutes de moyenne). Une incongruité. Repéré à 15 ans par un coach US lors d’un camp de basket, ce Nîmois traverse l’Atlantique à 18 ans, pour Oregon Tech. Loin des fastes de la NCAA, Oregon Tech évolue en NAIA, championnat universitaire qui regroupe des petites facs de moins de 10.000 étudiants. Un choix de cœur plus qu’un choix de carrière. « J’avais reçu des propositions pour intégrer plusieurs centres de formation : Pau-Orthez, Hyères-Toulon, Montpellier, la CRO Lyon… Mais depuis tout petit j’adorais les Jordan, Magic, Barkley et puis l’Amérique m’attirait énormément, indépendamment du basket. » Star en cadet France à Nîmes, Florian découvre vite que même en NAIA, le niveau est élevé. « La première année, je joue treize minutes environ mais comme j’étais frêle physiquement, mon coach m’a proposé de faire une année de red shirt pour travailler mon physique. » Le deal est sévère mais il s’avérera payant, et Florian retrouve son équipe l’année suivante, avec une place de titulaire. Avec les siens, il progresse à grand pas, jusqu’à être élu dans les dix meilleurs joueurs du pays en 2004, année où Oregon Tech remporte le titre en NAIA. « J’ai la bague et tout, comme les grands ». L’école est finie et Florian dégote un job non loin de sa fac, en attendant que sa copine termine ses études. Deux ans à alterner travail en entreprise et basket le midi, en dilettante avec des
Aalborg
Oregon Tech
À gauche, aux États-Unis en 2004 avec Oregon Tech en NAIA et à droite aujourd’hui avec Aalborg au Danemark.
amateurs. En 2007, sa femme entre dans la même société que lui et les deux tourtereaux sont mutés à Aalborg, au Danemark. « J’étais très content de revenir en Europe et, après six mois à voyager et à visiter le pays, j’ai eu envie de faire du basket à nouveau. »
Chez les pros en moins d’une heure
« J’ai cherché un club sur Aalborg et j’ai appelé, sans savoir à quel niveau l’équipe jouait », se remémore-t-il. « On m’a répondu que l’entraînement commençait dans une heure et que je pouvais venir faire un essai. Ça faisait neuf mois que je n’avais pas touché un ballon, j’étais là dans mon salon en pyjama et je me suis dit : je mets mon short et j’y vais. » Parmi les six équipes seniors que comptent Aalborg, la première évolue en deuxième division. Florian fait bonne impression et on lui propose de se joindre au groupe, histoire de donner de la profondeur aux entraînements. Mais les choses vont rapidement s’accélérer. « Au début, j’avais besoin de me remettre en forme mais malheureusement, l’équipe a perdu ses deux meneurs, alors que le mot d’ordre était la montée. Je me suis donc retrouvé en meneur titulaire à jouer 35 minutes. On a gagné 22 matches de suite et on Florian HOUGUET est monté en première division. C’était énorme. » La recette a tellement bien marché qu’Aalborg continue cette saison sur le même modèle avec pour meneur titulaire un ingénieur français souvent en déplacement pour son travail, qui rate donc plusieurs entraînements et qui ne touche quasiment rien. Et peu de risque que la situation évolue. « Ça fait cinq ans que je travaille et ma société me traite très bien », nous détaille Florian Houguet. « De toute façon, je gagne bien plus dans mon travail que si je jouais professionnel au Danemark. En plus, ma société encouragent les salariés à faire du sport, quand je leur dis que je joue avec les pros au Danemark, mes supérieurs sont ravis ! » Il y a de quoi. 8e à l’issue de la saison régulière, le club est parvenu à atteindre les playoffs et à se maintenir pour sa première saison dans l’élite. Une belle réussite. l
« J’étais dans mon salon en pyjama et l’entraînement commençait dans une heure »
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« Le basket pour moi, c’était un loisir, je ne me voyais pas faire deux entraînements par jour toute ma vie » KEVIN CrEVANt
Yan Doublet
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Yan Doublet
Kevin Crevant, découvre les joies du basket en université au Québec, à Laval.
tre 1.500 et 2.000 spectateurs à chaque fois, alors que pour les matches de hockey, il y a environ 7.000 personnes et en football, comme on a la meilleure équipe du pays, on atteint facilement 20.000 spectateurs au stade. » Dans cette université qui compte près de 40.000 étudiants, Kevin suit des études en commerce international depuis trois ans maintenant et son départ du centre de formation d’Antibes. « Lors de ma troisième année cadet, l’équipe pro a eu pas mal de blessés et je devais partir avec eux en déplacement alors que ma priorité concernait les études, mes parents et moi avions été très clairs là-dessus », explique-t-il. « Comme j’avais le bac à la fin de l’année, ce n’était plus possible de concilier les deux, j’ai donc arrêté. Le basket, pour moi, c’était un loisir, et quand je voyais les pros s’entraîner deux fois par jour, je ne me voyais pas faire ça. De toute façon, je ne pense pas que j’avais le niveau. J’avais envie de bouger après le bac et comme mon père connaissait du monde au Canada, je suis venu faire mes études ici. »
Une conférence… de cinq équipes
Si étudier reste la priorité, le basket est tout de même pris au sérieux. Staff professionnel, salle de muscu, séances vidéo quotidiennes et pas question de laisser n’importe qui fouler le parquet de l’Université. « Il y a quand même un système de scouting, l’entraîneur vient chercher les meilleurs joueurs de la région, ce n’est pas juste une bande de potes qui montent une équipe pour s’amuser », précise Kevin. « Contrairement à ce que l’on peut penser, on a vraiment de la pression. On s’entraine tous les jours, on joue deux matches par semaine, on se prive de vacances et de voyages et tous nos week-ends y passent. C’est quand même important, il y a de l’enjeu, on ne peut pas envisager ça comme un loisir. C’est vraiment un championnat, on essaye de gagner et si tu n’es pas assez bon, on te met dehors. » Sur les six conférences du championnat national, celle de Québec, où Laval évolue ne compte que cinq équipes. « On joue quatre fois chaque équipe donc c’est un peu répétitif », avouet-il. Loin d’être une des meilleures formations du pays, Laval a tout de même connu une belle épopée en 2008, conclue par une jolie 5e place nationale. Cette année en revanche, il faudra se contenter d’une deuxième place de la division. Mais l’essentiel n’est pas là. « Le prix des études à Laval me revient beaucoup moins cher que si je faisais une école de commerce en France », avoue-t-il. « La plupart des Français qui viennent faire leurs études ici sont choqués, parce que les Québécois sont chaleureux mais, pour rentrer dans un cercle, c’est plus difficile. Moi, grâce à l’équipe de basket, j’ai tout de suite été mis dans le bain, on m’a mis à l’aise. On me chambre beaucoup parce que je suis le petit Français avec un accent, et mon entraîneur m’a pas mal taquiné à propos du dunk de Vince Carter sur Fred Weis aux Jeux de Sydney en 2000. Mais ce n’est jamais bien méchant. » En fin de troisième année universitaire, Kevin compte encore faire deux ans à Laval, avant de chercher un travail, quitte à mettre le basket de côté. « Si je peux continuer à jouer à côté, tant mieux, mais si ce n’est pas possible, et bien tant pis, le basket ce sera fini pour moi. »
L’auberge suédoise
De l’autre côté de l’Atlantique un autre étudiant est parti jouer au basket hors de nos frontières. Âgé de 20 ans, JeanBaptiste Tristram est en deuxième année à la fac de droit
australien, Neil Mottram a fait les JO en 2000 avec l’Australie, Rhys Carter a fait le Championnat du monde des moins de 20 ans... En début de saison, il y avait aussi Martin Ringstrom qui est passé à Saint-Étienne et qui aujourd’hui joue en Lega Due italienne. Ce sont des pros, ils gagnent leur vie. » Tout le contraire de Jean-Baptiste qui lui n’est pas payé. « Ils me paient ma carte de tram et me fournissent tout l’équipement mais c’est tout. Au début, j’ai été pris pour faire le 12e homme à l’entraînement, je n’avais même pas de licence et il n’était pas prévu que je joue. Mais au fur et à mesure, j’ai commencé à prendre place sur le banc. » Plus que ça, il s’installe même dans la rotation. Déjà huit matches cette saison à dix minutes de moyenne et une pointe à 9 points en 19 minutes contre le leader Norrkoping. De quoi donner des idées pour la suite. « Je n’ai jamais pensé à être pro un jour, j’ai toujours été un bon joueur mais sans être le meilleur de l’équipe. Je me voyais continuer mes études tout en me faisant plaisir en N2 ou N3, histoire de se faire un peu d’argent de poche. Mais évoluer dans un environnement professionnel me donne des envies, en plus j’ai carrément progressé. Jean-Baptiste Tristram Athlétiquement, sur mon shoot et en défense, c’est là-dessus que j’ai fait le plus de progrès. Je sais que l’année prochaine je vais sûrement aller à Lille pour mes études et j’aimerais bien trouver un club qui a plus d’ambitions que de jouer la N3. » Quant à rester en Suède, Jean-Baptiste n’y pense pas, même si une fois titillé sur le sujet, sa réponse ne semble pas tout à fait arrêtée. « Début juin, l’année universitaire sera Huit matches avec les pros Jean-Baptiste partage donc ses journées entre cours à la fac et finie et l’année prochaine, je ne devrais plus avoir de bourse », entraînement le soir avec l’équipe pro. Et bien que le champion- résume-t-il. « Mais on ne sait jamais. J’adore vraiment cette nat suédois ne soit pas le meilleur d’Europe, le niveau n’est pas équipe et il y a deux ou trois personnes au club qui aimeraient ridicule pour autant. « C’est carrément au-dessus de la N3 et bien que je reste un an de plus, même si je ne pense pas être du championnat Espoir », juge le Franc-Comtois. « Pour moi, le assez bon pour vivre du basket en Suède. Mais de temps en niveau correspond plus ou moins au bas de tableau Pro B. Dans temps, je me dis pourquoi pas ? » Ce qui ferait un nom de plus mon équipe jouent quand même Liam Rush qui est international sur la liste des basketteurs français partis jouer à l’étranger. l
de Besançon quand il décide de tenter l’aventure Erasmus à l’étranger. Contrairement à Romain Duris dans le célèbre film de Cédric Klapisch, ce n’est pas en Espagne qu’il passera sa troisième année mais en Suède, à Göteborg. Et là encore, pas de colocataires étudiants pour passer ses temps libres mais une bande de basketteurs pros, internationaux pour certains. Car Jean-Baptiste n‘est pas un étudiant tout à fait comme les autres. Du haut de son 1,94 m, il joue en N3 au Besac RC après avoir fréquenté le centre de formation du BBCD. « Dès que j’ai su que j’allais en Suède, j’ai cherché un club parce que je ne voulais pas arrêter le basket », nous dit Jean-Baptiste. « J’ai eu deux, trois contacts avec des clubs de division 2 ce qui me paraissait correct. J’avais quand même envoyé un mail à l’équipe de Basketligan (la première division suédoise, ndlr), comme ça à tout hasard, mais ils ne m’ont pas répondu tout de suite parce que le manager était en congé. J’étais en vacances en Espagne avec des potes et j’ai reçu un mail du manager qui disait être intéressé et me proposait de venir faire un essai de quelques jours. » Seul bémol, JeanBaptiste n’a pas d’argent pour l’avion et son arrivée à Göteborg n’est prévue que pour fin août. Aucun problème, le club lui paye le billet et fournit un appartement pour quelques jours, le temps de faire ses preuves et d’intégrer l’équipe pour la prochaine saison.
« J’avais envoyé un mail à l’équipe de première division, à tout hasard »
Göteborg
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Jean-Baptiste Tristram, avec Göteborg en première division suédoise.
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LE NOUVEAU GORJAN Après avoir quitté la France il y a cinq ans, Gorjan Radonjic (1,99 m, 28 ans) a évolué en Serbie puis en Pologne avant de rejoindre cette saison le Bosna Sarajevo. Il aimerait désormais rentrer en France pour montrer quel joueur il est devenu. Par Laurent SALLARD
Repères Gorjan Radonjic • Né le 12 juillet 1981 à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine) - Franco-Serbe • Taille :1,99 m • Poste : Ailier • Clubs : INSEP, Bondy (Pro B, 2000-02), Dijon (Pro A, 2002-03), Atlas Belgrade (Serbie, 2003-04), Paris (2004-05), OKK Belgrade (Serbie, 2005-07), Zgorzelec (Pologne, 2008-09), Bosna Sarajevo (Bosnie-Herzégovine, 2009-2010). • Palmarès : Vainqueur de la Coupe de Bosnie en 2010.
L’amour du jeu
Mais rien n’est simple. Le club se bat en effet pour éviter la dernière place qui le priverait de Ligue Adriatique la saison prochaine. De plus, comme beaucoup de clubs de la région, le Bosna Sarajevo est en proie à des problèmes financiers. « Sur quatorze équipes (en Ligue Adriatique), il n’y en a que trois ou quatre qui payent régulièrement », indique-t-il. « Si tu
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G
orjan Radonjic a foulé pour la dernière fois les parquets de Pro A en 2005 avec le Paris Basket Racing. « J’étais le huitième ou neuvième joueur », nous expliquet-il avec un fort accent slave, après s’être excusé de ne plus avoir parlé français depuis un long moment. « Je voulais avoir des responsabilités. » C’est la raison pour laquelle il a signé dès la saison suivante avec l’OKK Belgrade. « J’y ai joué deux saisons extraordinaires », poursuit-il. « Lors de la deuxième, je tournais autour des 15 points de moyenne. Malheureusement, je me suis gravement blessé. Je me suis cassé l’avant-bras à l’entraînement et j’ai passé pratiquement 18 mois sans toucher le ballon. Certains médecins m’ont même dit que je ne rejouerais plus jamais au basket. » Il rebondit finalement en 2008-09 du côté de Zgorzelec, en Pologne, où il relance sa carrière. « L’été dernier, j’ai eu quelques offres, mais qui n’étaient pas très intéressantes », raconte le fils de l’ancien arbitre Goran Radonjic. « J’ai attendu jusqu’en novembre et le Bosna Sarajevo m’a offert un bon contrat. C’était un challenge de jouer en Ligue Adriatique, la deuxième ligue la plus forte en Europe après l’Espagne. En plus, Sarajevo est ma ville natale, j’ai donc accepté. »
touches cinq salaires sur dix, tu es content comme un gamin. C’est pareil ici. Je suis arrivé en novembre, j’ai touché quatre salaires. Mais les gars qui ont débuté la saison n’en ont pas touché plus. Je m’estime heureux. Ici, tu joues et tu te bats pour quelque chose. Au-delà de l’argent, c’est l’amour du jeu qui est le plus important. Quand tu as l’opportunité de jouer contre des équipes comme le Cibona ou le Partizan, tu ne penses pas à l’argent, juste à te battre et à te mesurer à de forts joueurs et de fortes équipes. » D’autant qu’il porte les couleurs d’un club légendaire, champion d’Europe en 1979 à Grenoble sous les ordres de Boscia Tanjevic. « Je veux revenir en France », affirme pourtant Gorjan. « Pas seulement pour la sécurité financière. J’ai bientôt 29 ans et je regrette qu’en France tout le monde me voit comme un shooteur unidimensionnel. Cinq ans plus tard, je ne suis plus du tout le même joueur. Je suis beaucoup plus complet et j’ai envie de le montrer en France. » Qui donnera sa chance au nouveau Gorjan ? l
Les Français de l’étranger • maxibasketnews 21
EN TRANSIT À CHYPRE
Médaillé de bronze de l'Euro des 20 ans et moins en 2002, Ilian Evtimov (2,01 m, 26 ans) n'a jamais joué en France à haut niveau. Il évolue cette saison à l'AEL Limassol, avant d'éventuellement découvrir la Pro A. Par Laurent SALLARD
D
epuis sa sortie de North Carolina State en 2006, Ilian Evtimov a évolué dans des grands clubs européens : l’Estudiantes Madrid, la Virtus Bologne et Francfort. Cette saison, il a pourtant rejoint le club chypriote de l’AEL Limassol. Un choix qu’il nous explique : « À Francfort, j’avais signé un contrat jusqu’en 2011. Mais l’été dernier, le sponsor (la Deutsche Bank) n’ayant pas confirmé qu’il reviendrait en 201011, le club a décidé de diviser le budget par deux pour tenir une saison de plus au cas où. Huit ou neuf joueurs sont partis et ils ont refusé de jouer l’EuroChallenge. On s’est mis d’accord et j’ai quitté le club au mois d’août. » Libéré tardivement, le Franco-Bulgare s’est retrouvé sans rien. « J’ai eu quelques offres en Grèce, puis celle de l’AEL en octobre. Je suis venu ici pour jouer l’EuroChallenge et je pensais que c’était le meilleur choix. » Limassol vient de débuter les playoffs du championnat chypriote et devrait logiquement y retrouver en finale l’Apoel Nicosie de Michael Mokongo. « Nous sommes les deux meilleures équipes du pays », explique Evtimov. « Et les fans se détestent. Quand les deux équipes se rencontrent, c’est une galère totale. Lors de la SuperCoupe, les supporters étaient fous, ils ont balancé des bouteilles d’eau, des euros, tout ce qu’ils avaient sous la main. »
si beaucoup de gens là-bas ne me connaissent pas. L’été dernier, j’ai été en contact avec Cholet, mais on n’a pas trouvé d’accord. » Ilian n’a joué que cinq ans en France : à l’ASVEL, la Cro Lyon puis Pau Nord-Est avant de s’envoler à 15 ans pour les États-Unis. À ce titre, il ne bénéficierait pas la saison prochaine du statut de joueur formé localement. « J’ai joué avec les équipes de France de jeunes », revendique-t-il. « Je veux être considéré comme un joueur français ! » Pour demander une dérogation qu’il a toutes les chances d’obtenir, le mieux pourrait être de disputer les playoffs en Pro A. l
Passé tout près de Cholet
Repères Ilian Evtimov
Yury Kuzmin/EB via Getty Images
En dehors de cela, la vie à Chypre est agréable. « Il fait beau et chaud, et on vit près de la plage », sourit-il. « Ça change de Francfort où il pleut sept jours sur sept. Et puis tout le monde parle anglais, donc l’adaptation est facile. » En plus, son grand frère Vasco l’a rejoint en début d’année. « On voulait jouer ensemble depuis longtemps », précise Ilian. « L’occasion ne s’était jamais présentée, sauf une année où on a eu une proposition de Dijon. » Autre point positif en ces temps de crise, les salaires tombent, avec certes parfois un peu de retard. Pour autant, Ilian Evtimov ne souhaite pas s’éterniser à Chypre. Dès la fin de saison, il espère pouvoir disputer les playoffs dans un autre championnat. « J’aimerais revenir en France, même
• Né le 28 avril 1983 à Sofia (Bulgarie) - Franco-Bulgare • Taille : 2,01 m • Poste : Ailier / Ailier fort • Clubs : North Carolina State (NCAA, 2001-06), Estudiantes Madrid (Espagne, 2006), Virtus Bologne (Italie, 2006-07), Francfort Skyliners (Allemagne, 2007-09), AEL Limassol (Chypre, 2009-10). • Palmarès : Médaille de bronze à l’Euro des 20 ans et moins en 2002, vainqueur de la Supercoupe de Chypre en 2009.
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maxibasketnews
Fin de cursus NCAA pour Kim Tillie
« J’aimerais rentrer en France » Ancien espoir du Paris Basket, Kim Tillie (2,09 m, 21 ans) est parti à la conquête de l’Amérique en 2006, après avoir soulevé le trophée de champion d’Europe Junior avec la “génération Batum“. À l’issue d’un cursus complet à Utah, « une expérience incroyable », il souhaite désormais décrocher une place en Pro A. Propos recueillis par Frédéric GONELLA, à San Francisco
T Repères Kim Tillie
Ethan Miller/Getty Images
• Né le 15 juillet 1988 à Cagnes-sur-Mer (06) • Poste : Intérieur • Taille : 2,09 m, 100 kg. • Club : Utah (NCAA)’07-10.
a carrière universitaire vient de s’achever, malheureusement sans tournoi final. Quel bilan tires-tu de ces quatre années à Utah ? C’est vraiment une expérience incroyable, sur le terrain et en dehors. Jouer dans une salle géante, devant une moyenne de 10.000 spectateurs par match, c’est vraiment impressionnant. Et puis le fait de pouvoir décrocher un diplôme tout en continuant à jouer au basket, je pense que je n’aurais pas pu le faire en France. Niveau scolaire, j’ai bien réussi puisque je vais avoir mon diplôme de urban design en mai. Niveau sportif, je pense que j’ai beaucoup progressé, surtout physiquement. Cette saison a été un peu décevante, c’est vrai, parce que nous avions une équipe très jeune. Nous étions
seulement deux seniors. Mais au bilan des quatre années, c’est positif. Quel était ton rôle dans l’équipe ? J’étais le troisième scoreur, mais mon rôle était plutôt de défendre et de prendre des rebonds. D’être le gars solide sur le terrain. Utah évolue dans la conférence Mountain West. Peux-tu en situer le niveau ? Je pense que cette année, c’était vraiment très fort, puisqu’il y avait trois équipes dans le Top 25 pendant toute l’année, BYU (Brigham Young), UNLV et New Mexico. Ensuite, c’est San Diego State qui a gagné le tournoi de la conférence.
Les Français de l’étranger • maxibasketnews 23 Au total, quatre équipes de la conférence sont donc allées à la March Madness. Et nous, on était derrière, on a terminé cinquième ex æquo. Tu as un peu goûté au niveau Pro A, puisque tu t’entraînais avec le Paris Basket quand tu étais espoir là-bas. Une comparaison ? C’est difficile, parce que je n’ai jamais vraiment joué en Pro A… Mais sur certains matches, je pense que le niveau est très proche. Ici, c’est parfois très intense, très physique. Les gars contre qui j’ai joué faisaient 2,10 m et 120 kilos. C’est à peu près les mêmes gabarits en Pro A. Quels joueurs t’ont marqué ? Celui qui m’a le plus impressionné, c’est Blake Griffin (un ancien d’Oklahoma aujourd’hui aux Clippers, NDLR). On a joué contre eux l’an dernier. C’est vraiment un monstre. Jordan Hill aussi, qui jouait à Arizona avant d’être drafté par les Knicks. Tu tenais le coup face à eux ? Défensivement, oui. Le coach me mettait sur le terrain pour stopper ces gars-là, c’était mon rôle. C’est pour ça que je pense avoir beaucoup progressé en défense sur ces quatre années. Quel est ton programme dans les mois à venir ? Je vais signer avec une agence qui s’appelle Priority Sports (dirigée par l’influent agent NBA Mark Bartelstein, qui s’occupe aussi de Turiaf, NDLR). Ils me proposent un coach personnel et je vais m’entraîner tous les mois de mai et juin. J’espère décrocher des work-outs avec des équipes NBA et si ça marche, une place dans une équipe de Summer League. Ensuite, mon objectif, c’est de rentrer en Europe, en France peut-être. J’espère pouvoir viser la NBA dans un ou deux ans.
« Objectif Pro A » Pourquoi avoir décidé de partir aux États-Unis en 2006 ? Numéro un, je voulais continuer mes études, parce qu’on ne sait jamais, le sport, ça peut s’arrêter très vite. Si quelque chose arrive, je pourrais travailler grâce à mon diplôme. Numéro deux, c’est la NCAA, avec les grosses salles, les moyens de fou… C’est vraiment génial, une expérience que je n’aurais pas pu avoir en France. Et puis, la vie sur le campus aussi. C’est vrai que je me demande parfois où j’en serais maintenant si j’étais resté dans l’Hexagone. Je ne sais pas… Je n’ai aucun regret.
Quel rôle penses-tu pouvoir tenir dans une équipe française ? Peut-être sixième ou septième homme. Ma spécialité, c’est le rebond. Je peux rentrer pour défendre, prendre des rebonds et courir. Je vais travailler tout cet été pour progresser et je pense que je serai un joueur différent à la rentrée. Et puis, je vois comment les joueurs de ma génération évoluent en Pro A. Vaty, Moerman, ils ont du temps de jeu. Et s’ils le font, je peux le faire aussi. Je me situe à peu près au même niveau qu’eux. Au final, quel moment fort retiendras-tu de ton expérience américaine ? L’année dernière, quand on a gagné le tournoi de la conférence et qu’on a participé à la March Madness, à Miami. Tous les yeux sont rivés sur toi, tout le monde parle de ça, regarde les matches à la télé… C’est vraiment extraordinaire. l
Jonathan Ferrey/Getty Images
La priorité aujourd’hui, c’est la Pro A ? Oui. Mon agent a beaucoup de contacts en Espagne aussi, mais j’aimerais bien rentrer en France. C’est vrai que ça me manque un peu.
Stats à Utah (NCAA) Saison
MJ
Min
%
LF
Rb
Pd
Ct
Pts
2006-07
11
7
40,0
75,0
1,5
0,2
0,1
2,1
2007-08
27
16
50,9
80,0
4,3
0,4
0,3
5,3
2008-09
32
15
41,8
84,8
4,4
0,6
0,3
3,3
2009-10
28
18
50,0
78,8
5,5
0,9
0,6
7,0
24 maxibasketnews
LE FINAL FOUR À BERCY
EN PLEINS PRÉPARATIFS Plus qu’un mois à attendre avant le Final Four de l’Euroleague, qui aura lieu du 7 au 9 mai au Palais Omnisports de Paris-Bercy. Organisé conjointement par l’Euroleague et la puissante société AEG, il doit aussi au travail de Bercy et de la FFBB, cette dernière, par l’intermédiaire de Yann Barbitch, ayant un rôle opérationnel important. Faisons le point. Par Fabien FRICONNET
C’était il y a 9 ans, Bercy acceuillait le Final Four de la SuproLeague.
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L’ÉVÉNEMENT • maxibasketnews 25
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« Tout est vérifié et revérifié » Yann Barbitch
«
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C’est une grosse machine ! Cela fait longtemps qu’ils travaillent dessus, qu’ils ne laissent rien au hasard. Il y a des envois de mails depuis des mois. Tout est vérifié, revérifié. Tout ce qui est partenariat, financier, marketing, média, télévisions, la stratégie de ventes de billets, le suivi informatique, car là il y aura 400 postes de télévision sur la tribune presse, par exemple. C’est un événement énorme ! » Celui qui s’exprime ainsi, avec une pointe d’excitation évidente dans la voix, c’est Yann Barbitch, responsable des événements à la Fédération Française de Basketball. Et “ils“, ce sont l’Euroleague et la société AEG, mandatée par Jordi Bertomeu et son organisation pour orchestrer le 9e Final Four de la compétition depuis qu’elle est sous label ULEB. AEG (Anschutz Entertainment Group) n’est pas un poids léger. Cette société de stature mondiale est non seulement organisatrice ou promotrice d’événements sportifs, musicaux ou autres, telle la tournée « This Is It » de Michael Jackson, mais aussi propriétaire de tout ou partie d’enceintes sportives (le Staples Center de Los Angeles, la O2 Arena de Londres, etc.) mais aussi de clubs ou franchises de sports dans le monde entier. Malgré sa puissance de feu, AEG, associée à l’Euroleague, s’est tournée vers la FFBB, et notamment son département FBO (France Basket Organisation), dont le directeur est Yann Barbitch, pour « un coup de main. » Yann et son équipe, notamment Grégory Tosello, spécialiste du réseau bénévoles, et deux stagiaires (plus spécialement affectés au Nike International Junior Tournament, le tournoi juniors qui aura lieu autour du Final Four), n’ont pas de rôle décisionnaire. « Les salariés de l’Euroleague et d’AEG nous ont contactés pour le côté opérationnel », explique Barbitch.
Sold out très vite
« Ma partie, c’est tout ce qui est bénévole. Mon service et moi sommes chargés de recruter environ 150 bénévoles qui seront présents dans tous les secteurs. Ça va de l’accueil
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2001, Nate Huffman (Maccabi Tel-Aviv) lors du coup d’envoi de la finale de la SuproLeague dans un Bercy qui, en deux jours, aura été envahi par les supporters turcs de l’Efes (à gauche), grecs du Pana (à droite) et surtout israéliens du Maccabi au centre.
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L’ÉVÉNEMENT • maxibasketnews 27
Zoran Savic avec Split en 1991 (au centre Ostrowski et à droite Dusko Ivanovic)
LE SAVIEZ-VOUS ?
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• 89 points en quatre matches de Final Four à Bercy pour Zoran Savic, le pivot serbe. Soit une moyenne de 22,2 par rencontre. Énorme ! Des performances réalisées avec Split en 1991 et le Real Madrid en 1996... Aucune équipe, ni aucun joueur ou entraîneur n’a participé aux trois éditions. Le Maccabi, le CSKA, le Barça (deux fois finaliste) et le Panathinaikos (champion en 1996 et finaliste en 2001) ont été présents deux fois. Les autres “doubles participants“ : les coaches Boja Maljkovic et Zeljko Obradovic, et les joueurs José Montero, José Luis Galilea, Nadav Henefeld, Zoran Savic, Fragiskos Alvertis, Igor Koudeline et Nikita Morgunov... Le plus gros score pour une équipe est à mettre au crédit de Barcelone, 101 points en demi-finale 1991 contre le Maccabi. Le plus petit : 65 par le Barça la même année (!) en finale. Le plus gros écart : +34 pour le Barça, en demifinales 1991 contre le Maccabi. Deux fois, un match s’est joué à un point : la finale 1996 (Pana bat Barça 67-66) et le match pour la 3e place la même année (CSKA bat Real 74-73)... S’il a qualifié Olympiakos (hors nos délais de bouclage), Panagiotis Yannakis sera la première personne à disputer un Final Four à Bercy en tant que joueur (Panathinaikos 1996) puis en tant que coach... Aucune équipe française lors des trois éditions mais le coup n’est pas passé loin en 1996 et en 2001. En 1996, l’Élan Béarnais ne s’incline que lors de la belle des quarts de finale, dans la salle du CSKA Moscou. Et en 2001, l’ASVEL est éliminée (en deux manches) par ce même CSKA, au même stade de la compétition... Paris est, de loin, la ville qui aura accueilli le plus de “derniers carrés“, avec quatre, donc. Suivent, avec deux réceptions, TelAviv, Saragosse, Munich, Athènes et Barcelone. Mais la France est battue par l’Espagne, avec cinq réceptions (Barcelone et Saragosse, mais aussi Madrid en 2008). La Grèce : trois éditions (Athènes et Salonique)… Aucun joueur français n’a jamais pris part à un Final Four à Bercy.
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maxibasketnews
Les organisateurs ont joué la sécurité ›››
dans les hôtels, aux gamins qui vont nettoyer le terrain, les gens qui vont s’occuper de l’accueil des équipes dans Bercy, ceux qui vont filmer les matches au tournoi junior, etc. C’était un gros pavé car l’Euroleague et AEG sont venus nous voir il n’y a pas si longtemps que ça et, en trois mois, il a fallu recruter les 150 bénévoles, qu'ils soient bilingues, et qui en plus soient disponibles du 5 au 9 mai, ce qui n’est pas évident car les gens travaillent ou vont à l’école. On est essentiel car, sans les 150 bénévoles, je ne vois pas comment ils peuvent s’en sortir. Le deuxième aspect, c’est le tournoi junior, où là on est aussi en charge, avec des besoins de bénévoles, et aussi la coordination de ce tournoi avec l’Euroleague. » « Des bénévoles seront là pour accueillir les équipes et les accompagner durant toute la durée du séjour, que ce soit les quatre formations du Final Four et les huit du tournoi junior. On veillera à ce qu’ils ne manquent de rien. » Les délégations seront installées dans deux hôtels proches du POPB, au Pullman et au All Seasons. La FFBB, on l’a compris, joue un rôle de soutien mais n’a pas de droit de regard sur la plupart des dossiers. C’est l’Euroleague et AEG, par exemple, qui se sont occupés de la vente des billets, à des tarifs jugés prohibitifs par bon nombre de fans français de basket. « Nous avons toutefois pu négocier un tarif spécial pour les licenciés de la fédération, avec notamment la possibilité de ne venir qu’un jour, au lieu du package deux jours », explique Yann Barbitch. Les places pour l’événement de l’année en Europe se sont arrachées. Un bon mois et demi avant le Final Four, l’Euroleague annonçait que les 11.000 tickets (environ) réservés au grand public avaient trouvé preneur. Restent maintenant 4.000 sésames à distribuer, et ceux-ci seront réservés, à parts égales, entre les supporteurs des quatre équipes concernées.
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Plus de 400 journalistes
Dejan Bodiroga à Bercy avec le Pana en 2001.
LES SCOREURS DE BERCY
LES MEILLEURS SUR UN MATCH Joueur 1
Points
Dominique Wilkins
35
Panathinaikos, demi-finale 1996 contre le CSKA 2
Darren Daye
3
Dejan Bodiroga
-
Zoran Savic
5
Zoran Savic
-
Predrag Drobnjak
29
Pesaro, demi-finale 1991 contre Split 27
Panathinaikos, finale 2001 contre le Maccabi 27
Split, finale 1991 contre Barcelone 25
Split, demi-finale 1991 contre Pesaro 25
Efes Pilsen, match pour la 3 place 2001 contre le CSKA e
-
José Montero Barcelone, demi-finale 1991 contre le Maccabi
25
Une réussite populaire certes pas étonnante mais qui confirme que le choix de l’Euroleague, et d’AEG, était le bon. À l’origine, le Final Four était destiné à poser son chapiteau à Londres (dans la O2 que possède AEG) mais les organisateurs ont préféré jouer la sécurité. Avec trois Final Four (1991, 1996 et 2001) et un EuroBasket (1999) réussis, Paris et son enceinte ont prouvé qu’ils étaient un lieu parfait pour cet événement. « AEG et l’Euroleague se posaient des questions », révèle Barbitch. « Notamment parce qu’on n’a pas, en France, d’équipes qui puissent arriver à ce stadelà de la compétition. Mais il n’y a pas photo. La salle est remplie alors qu’on ne connaît pas les participants. Ce qui a vraiment compté, c’est que Paris est une ville qui, au-delà du basket, attire. Il y a énormément d’étrangers, de Russes, d’Israéliens, d’Espagnols, etc. » Le POPB, géré par une SEM, est également impliqué, à son niveau, dans l’organisation. « Bercy a effectué des travaux dans l’optique de la réception du Final Four. Ils ont fait des réorganisations. Rien qu’un exemple : la tribune presse a été aménagée car il y aura plus de 400 journalistes. » La sécurité sera également assurée par Bercy, qui fait appel à une société spécialisée. La FFBB profite de cet éclairage sur le basket dans la capitale pour mettre le paquet en organisant, entre le 6 mai (début du tournoi junior) et le 15 (début des finales de coupes de France), une “semaine du basket“, avec des ateliers et la fête du MiniBasket les 11 et 12 sur le parvis de l’Hôtel de Ville, les phases finales des championnats de France universitaire, la coupe de France HandiBasket, des tournois 3x3 et autres événements. Un cure de basket bienvenue. l
L’ÉVÉNEMENT • maxibasketnews 29
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TROIS FINAL FOUR DANS L’HISTOIRE
Tony Kukoc au Final Four de Paris Bercy avec Split en 1991.
1991
L’ADIEU AUX ARTISTES
• Le crépuscule d’un pays, la Yougoslavie, et le crépuscule d’une équipe, la mythique “Jugoplastika Split“. Voilà à quoi les spectateurs de l’édition 1991 ont assisté. Quelques semaines avant que la Yougoslavie ne sombre dans la guerre, et que les “jaunes“ de Split ne se dispersent à travers l’Europe, l’équipe coachée par Zeljko Pavlicevic, qui a succédé à Boja Maljkovic, remporte son troisième trophée en trois ans. Le deuxième et dernier threepeat de l’histoire de l’Euroleague (après Riga en 1958, 59 et 60). Sans Dusko Ivanovic, Goran Sobin et Dino Radja, partis sous d’autres cieux, Split s’appuie sur Toni Kukoc, Zoran Savic et Velimir Perasovic. Cette magnifique troupe écarte en demi-finale le Pesaro du jeune coach Sergio Scariolo (93-87) et de la somptueuse paire américaine Darren Daye-Darwin Cook (53 points à eux deux), grâce à Savic (25 points) et Kukoc (14 points), mais aussi Perasovic (20 points), et les soutiers savants Zoran Stretenovic (que l’on verra à Antibes par la suite) et Aramis Naglic (13 points chacun). En finale, le Barça, vaincu l’année d’avant déjà par Split à Saragosse, se sent fort avec coach Maljkovic (vainqueur avec Split en 1989 et 1990). Les Catalans ont d’ailleurs atomisé le Maccabi en demi-finale (101-67). Mais le “Pop 84“ Split (du nom du nouveau sponsor) défend à mort, trouve un Savic injouable (27 points à 69%), et le Barça craque sur la ligne des lancers (13/25). L’affaire est emballée 70 à 65 et Toni Kukoc, à la surprise générale, est élu MVP, alors que Zoran Savic a cumulé 52 points.
1996
LE CONTRE DE VRANKOVIC
• La première image qui vient, bien sûr, c’est ce contre illégal du pivot croate Stojko Vrankovic (Panathinaikos) sur José Montero (Barcelone) parti avec un temps d’avance en contre-attaque pour ce qui devait être, sans doute, le panier de la gagne, à une poignée de secondes de la fin. Un contre jugé réglementaire par les arbitres, dont le Français Pascal Dorizon, qui est longtemps resté en travers de la gorge des Catalans (qui auront perdu cinq finales avant le sacre de 2003), vaincus 66-67. Mais ce Final Four ne s’est pas résumé à cela. En demi-finale, on eut droit à un duel au sommet entre le Barça d’Aïto Garcia Reneses et le Real de Zeljko Obradovic et de Zoran Savic, et un autre entre le Pana et le CSKA Moscou, qui revenait là au plus haut niveau, après des années de disette, avec une jeune troupe très talentueuse (Karassev, Panov, Koudeline, Kissourine, Morgunov). Ce Final Four a aussi été marqué par la première victoire d’un club grec, après deux échecs en finale (Olympiakos 1994 et 1995), et la quatrième de Bozidar Maljkovic, avec une troisième équipe différente, faisant de lui le technicien le plus en pointe des années 88-96. Il a également été celui de Dominique Wilkins, élu MVP après sa démonstration en demi-finale (35 points) et ses 16 points et 10 rebonds en finale. L’entente n’a pas été parfaite entre lui et Boja au cours de la saison, c’est un euphémisme, mais les champions se retrouvent sur les grands événements.
2001
LE MACCABI GRAND FORMAT
• Non, ce Final Four n’est pas à marquer d’un astérisque. Quand bien même il s’agissait de la défunte SuproLeague FIBA et non de l’Euroleague ULEB (qui organisait, dans le même temps, une finale en cinq manches remportée par le Kinder Bologne au détriment du Tau Vitoria), cette compétition avait toute sa saveur. Le plateau (Maccabi, Pana, CSKA et Efes) se passe de commentaire. Les stars étaient là : Bodiroga, Rebraca, Huffman, Anthony Parker, Kirilenko, Drobnjak, Mulaomerovic, Fotsis, Besok, Okur, Scepanovic, Morgunov et les coaches Obradovic et Gershon. Pana et Maccabi seront d’ailleurs présents l’année suivante (victoire du Pana) au “premier“ Final Four de “l’Euroleague ULEB“, à Bologne. Dans une arène chauffée à blanc par les fans israéliens, grecs et turcs, les deux favoris ont fait le métier en demi-finale. Le Maccabi a sorti le CSKA (86-80) avec 17 points chacun de Nate Huffman et Arriel McDonald (futur MVP), mais a dû cravacher (-6 à la mi-temps). Le Pana, avec 22 points de Bodiroga, a été autoritaire contre Efes Pilsen (74-66). En finale, l’affrontement a été déséquilibré. Euphorique et plus riche en attaque que le Pana (où la paire Bodiroga-Fotsis a marqué 42 des 67 points), le Maccabi a pris les devants (+14 à la pause) pour ne plus lâcher prise (81-67). Avec 21 points, Arriel McDonald a surclassé les arrières grecs, tandis que le grand pivot US Huffman s’est occupé du trafic (21 points et 9 rebonds). Le tout s’est terminé sur un envahissement du terrain par les supporteurs israéliens (certains ont même sauté par-dessus la table de presse !), un épisode sympathique mais qui donnerait des sueurs froides aux staff de sécurité de la NBA !
LES BASKETTEURS À L’ÂGE DE GLACE
PROFESSION DE FROID
À l'entraînement comme après les matches, pour soigner les blessures ou simplement les prévenir, le recours à la cryothérapie fait partie du quotidien de tous les basketteurs professionnels.
PUBLI-RÉDACTIONNEL
L
es origines de la cryothérapie – le traitement par le froid – remontent à l’antiquité. Le père de la médecine, Hippocrate lui-même, avait déjà recours à la glace et à la neige pour soigner les œdèmes dans la Grèce antique. Avec le temps, les techniques se sont modernisées et la médecine sportive en a largement profité. « Ça fait très longtemps que cela fait partie de l’arsenal thérapeutique en basket, j’y travaille depuis 1983 et j’ai toujours vu des vessies de glace sur les entorses de chevilles », nous raconte Marc Orlu, kinésithérapeute au sein des équipes de France de basket. « Pendant des années on utilisait surtout la cryothérapie en traitement mais aujourd’hui, on s’en sert aussi en prévention et en récupération. » Dans le basket moderne, impossible de passer 24 heures auprès d’un basketteur pro sans voir une poche de glace traîner dans les parages. Quotidiennement, les joueurs ont recours au froid après chaque session d’entraînement ou une fois le match terminé, un rituel devenu aussi mécanique
que la douche ou les séances d’étirements. Chez les amateurs en revanche, la pratique est encore largement méconnue. « C’est malheureusement proche du zéro », se désole notre kiné quand on aborde le sujet. « Je rêverais que tout basketteur ait toujours deux vessies de glace dans son sac, quel que soit son niveau. » Prévention, récupération et guérison D’une manière générale, un bon coup de froid ne fera jamais de mal sur les articulations du basketteur. « Il y a très peu de contre-indication », précise Marc Orlu. « Outre la brûlure, qui peut intervenir avec la cryothérapie si elle est mal utilisée, les seules contre-indications sont les allergies au froid et le syndrome de Raynaud, mais ce sont des pathologies rares, je ne connais pas de basketteur qui en souffre. Contrairement au chaud qui peut engendrer des dégâts, sur des inflammations par exemple, on ne se trompe jamais en mettant du froid. » Le froid
possède en effet de nombreuses vertus. Lorsque la température de la peau descend en dessous des 15° – le seuil minimum pour que la cryothérapie soit réellement efficace – le froid soulage la douleur et entraîne un effet anti-inflammatoire ainsi qu’une réduction du tonus musculaire, parfait pour récupérer après un effort ou les genoux, épaules et autres chevilles ont été sollicités. De plus, la baisse de la température produit une contraction des artères et des capillaires, suivie d’une dilatation par phénomène réflexe, d’où un effet de « pompage » qui va aider à la résorption rapide des œdèmes. Bref, que ce soit pour un usage préventif ou thérapeutique, le froid reste le moyen le plus efficace et le plus simple de se protéger. De 30 à 8.000 euros En matière de froid, il existe toutes sortes d’outils mais tous ne sont pas aussi efficaces. Contrairement aux idées reçues, la bonne vieille éponge magique trempée dans l’eau froide ne sert pas à grand-chose, de même que la bombe de froid, fréquemment employée sur les terrains de football. « La bombe, c’est un gadget car pour arriver à descendre la température de la peau en dessous des 15°, il faut entièrement vider la bombe et le temps est tellement long que l’on va risquer la brûlure », nous explique le kiné. « Depuis le début des années 90 en revanche, on a recours à la cryothérapie gazeuse, où l’on envoie du CO2 à très haute pression qui baisse la température à deux ou trois degrés en seulement trente secondes. C’est la seule solution pour créer ce choc thermique et amener la peau proche du 0°. » Seul problème, l’appareil en question va chercher dans les 8.000 euros, un investissement que seuls les clubs les plus fortunés peuvent se permettre. Pas facile non plus de se déplacer de playgrounds en playgrounds avec une bassine de glaçon. En revanche, la vessie de glace passe partout et ne coûte qu’une trentaine d’euros environ. « En équipe de France on a facilement 25 vessies qui tournent en permanence, c’est le tout-venant. On utilise le CO2 pour créer un choc thermique suite à un coup ou à un traumatisme aigüe, et ensuite trois à quatre fois par jour, une application de glace via une vessie pendant 20 minutes. » Pour une utilisation optimale, mieux vaut remplir la vessie de glace pilée qui va épouser la forme de l’articulation, puis tremper la vessie ou l’entourer d’un linge humide, l’eau restant le meilleur conducteur pour le froid. Il existe également des vessies enveloppantes permettant de comprimer l’articulation tout en la glaçant, synonyme d’une meilleure efficacité, en cas d’accident comme après une fin de match où la température était bien élevée. ■ En cas de traumatisme, mieux vaut privilégier le protocole RICE (Repos, Icing, Compression, Élévation) maintenu pendant vingt minutes et renouvelé trois à quatre fois par jour.
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Hervé Bellenger / IS
« Sur le papier, Tanghe a tout du poste 4 moderne »
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ALEXIS TANGHE (JDA DIJON)
LA FIN DES HÉSITATIONS ? Son nom circule sur les tablettes depuis quelques années déjà. INSEP, équipe de France de jeunes, Alexis (2,07 m, 19 ans) a connu le parcours classique du jeune pro français. En galère depuis la sortie du centre fédéral, Tanghe profite actuellement de la fin de saison en roue libre de la JDA pour montrer ce qu’il sait faire. Par Thomas BERJOAN
« Il a eu du mal à se situer » « C’est un joueur qui a eu du mal à faire la transition entre le centre fédéral et un club professionnel », explique Julien Mahé, son coach en espoirs, le jeune technicien qui a assuré l’intérim avec les pros pour deux matches cette saison. « Il était très bien au centre fédéral, mais quand on est dans le milieu pro, ce n’est pas du tout la même histoire. Il y a davantage de pression. On demande beaucoup et il a eu du mal à se situer, entre ce qu’on lui demandait en espoirs où on voulait qu’il prenne des responsabilités et puis avec les pros, où comme à tous les jeunes, on lui demande de défendre et de ne pas perdre de ballon. » « Ça m’a carrément changé ! », reconnaît-il. « En
club, on est livré à nous-mêmes, personne pour nous aider, c’est la vraie vie quoi ! Ce n’est pas que c’est difficile, mais il faut s’adapter. » Et puis, il faut admettre que Tanghe n’est pas spécialement un joueur de mission. Doué offensivement (15,3 pts de moyenne à l’Euro U18 en 2008), il n’a pas, malgré sa taille, le profil du besogneux que recherchent souvent les coaches en rotation intérieure. « Il a de très très grosses capacités physiques et athlétiques », reprend coach Mahé. « Vraiment. Il est capable de courir comme un 3, il peut avoir de la verticalité, c’est un de ses gros atouts. Ce qui lui manque, c’est la volonté d’aller jouer le rebond, il n’a pas du tout l’instinct. Et dans les contacts, tout ce qui est force-puissance, c’est un peu compliqué pour lui. Il aurait plus le profil d’un poste 3 que d’un poste 4. » Hervé Bellenger / IS
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points à 4/5 aux tirs en 19 minutes contre Orléans, 6 points à 100% et une place dans le cinq majeur contre Hyères-Toulon, 20 minutes de temps de jeu et la victoire cette fois contre Vichy. Dijon vit une fin d’exercice un peu baroque, mais à quelque chose malheur est toujours bon. Les moutards de Bourgogne, les Ben Monclar, Lens Aboudou et Alexis Tanghe donc, ont une occasion en or de suer pour de vrai sur le parquet des grands. Et une belle occasion pour les observateurs de voir les progrès d’un prospect, un vrai. Alexis a tout du potentiel. Grand, délié, doué de ses mains, physique, doté de beaux fondamentaux, mais – car il y a un mais – reste maintenant à prouver tout ça balle en main avec les professionnels. Pas une formalité. « Je pense que pour moi le cap à passer, c’est beaucoup l’état d’esprit », nous confie Alexis. « Il faut que je me présente sur le parquet comme un professionnel et non pas comme un jeune joueur qui veut jouer en professionnel. » Il va avoir 20 ans en septembre et même s’il convient de laisser un peu plus de temps aux grands gabarits pour leur développement, Alexis ne bénéficiera bientôt plus de l’étiquette “jeune“. Il est temps de voler de ses propres ailes, de croire un peu en lui, tout simplement ? Et d’assumer cette position.
« Un garçon qui travaille beaucoup »
Sur le papier, Alexis est un ailier-fort moderne, grand et capable de jouer en périphérie. Dans la réalité de la fin de saison dijonnaise, il est souvent placé au pivot. « Le rebond, c’est vrai que ce n’est pas trop mon truc, mais le combat physique, je ne dis pas non ! », se défend Alexis. Son coach croit toutefois en lui. « Il faut qu’il travaille encore ses points faibles pour être opérationnel au niveau des professionnels. Il faut qu’il soit plus régulier sur le tir. Mais c’est un garçon qui travaille beaucoup, il a de très bons fondamentaux. Ce qui lui manque, c’est de démontrer face à l’adversité ce qu’il réussit à l’entraînement ou sans opposition. Il faut qu’il saisisse la chance qui lui est offerte actuellement. » De sa fin de saison dépendra probablement sa future destination pour la saison 2010-11. Il a trouvé à Dijon du temps de jeu. Suivre le club en Pro B, si la descente devait se confirmer serait-il une bonne chose ou est-il prêt à enchaîner sur un véritable rôle en Pro A ? « La Pro B, je ne connais pas le niveau mais, pour la saison prochaine, je ne sais pas du tout, on verra plus tard. » En attendant, la formation accélérée continue. l
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L’ASPO Tours, championne de France 1976. Une équipe de légende.
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RétASPO Tours, finaliste de la Coupe des Coupes 76
L’attaque à tout va
À cette époque-là, l’ASPO Tours ensevelissait ses adversaires sous des tombereaux de points. C’était un club modèle à qui l’on prédisait une belle destinée. Il n’a pas résisté à l’érosion du temps. Par Pascal LEGENDRE
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0 mars 1976. L’ASPO Tours met une plumée monumentale à l’AS Joeuf, 154 à 107. Le record de points de l’AS Denain-Voltaire (144) réalisé dix ans plus tôt contre Franconville tombe dans les oubliettes. Trentequatre ans plus tard, la marque tient toujours et, à moins de passer à huit périodes de dix minutes ou d’aligner un soir une équipe de cadets, on ne voit pas bien comment elle pourrait être renversée. Déjà, il y avait eu un contexte particulier. L’ASPO s’était bizarrement inclinée de 13 points en Lorraine et Pierre Dao, le jeune coach tourangeau, en avait lourd sur la patate. « George Fisher (le coach américain de Joeuf) avait fait des choses pas très correctes pour un éducateur, je n’en dirai pas plus et, en partant, je lui avais dit, « George, au retour, prends un grand sac ! » L’ASPO avait défendu jusqu’au bout en zone-press et L.C. Bowen s’en était donné à cœur joie, scorant à lui seul 62 points, la quatrième performance all time en première division. Il faut préciser aussi que Tours était un habitué des orgies offensives puisqu’il tourna cette saison 1975-76 à la moyenne ahurissante de 101,0 pts. « C’était une question de philosophie » précise Dao. « J’ai toujours pensé qu’un match de basket se gagnait avec deux points de plus que deux points de moins. Ça m’a toujours irrité d’entendre que la CRO Lyon était la meilleure défense de France alors qu’en fait, ils gardaient la balle 30 secondes avant de tirer. Je disais à mes joueurs de tirer un minimum de fois en moins de sept secondes, je crois que c’était 35% des shoots, tout en ayant au moins 60% de réussite. » à cet exercice, Randle “L.C.“ Bowen était un as. N’avait-il pas terminé, sous le maillot de Bradley, 9e marqueur de toute la NCAA ? Ne s’était-il pas emparé du trophée de meilleur scoreur de la Nationale 1 – l’actuelle Pro A – dès son arrivée en 1971-72 en frappant à tout va : 33,9 pts de moyenne. Bowen avait été repéré dans les pages du mythique Converse Yearbook, et un dirigeant de l’époque déclara qu’il revenait à 2.500 F mensuels alors que Henry Fields à Antibes en valait le double et Ron Sandford et Willie Norwood de Caen quatre fois plus. « C’était une star et j’ai eu des problèmes avec lui au départ » se souvient Pierre Dao. « Ensuite, nous avons eu une connivence énorme. Il jouait au basket comme on joue au jazz. Il écoutait les consignes mais il était difficile à canaliser. C’était une sorte de génie en attaque. » L’intéressé livra son secret à L’Année du Basket 76 : « Je suis plus rapide que les autres pour attraper la balle, plus rapide pour la
donner, plus rapide pour tirer au panier. En fait, quand je vais me saisir de la balle, je sais déjà ce que je dois en faire. » Bowen était alimenté en ballons facilement exploitables par un jeune et blond meneur de jeu venu de Villeurbanne, rapide et cérébral, qui était un parfait relais du coach sur le terrain, Jean-Michel Sénégal. L’Américain avait toutefois une tare rédhibitoire pour le haut niveau européen, il détestait se faire mal en défense. Son association dans ce secteur avec Ségalo n’était pas un modèle du genre. « Jean-Michel anticipait tous les mouvements, mais sans avoir la moindre agressivité » reconnaît son ancien coach, qui ajoute : « les défenses à l’époque étaient plus passives mais aussi plus tactiques. Et je pense que ce qui a fait la force de Tours, c’est que par l’intermédiaire de Bobby Knight, un bon ami (le coach de Indiana University), j’ai appris la défense face aux joueurs. On était poitrine contre poitrine. Et ça, c’était une défense qui n’existait pas en France et j’ai même dû me fritter avec les arbitres pour faire accepter ça. » Pierre Dao avait le pouvoir de se faire entendre ; il était également le coach de l’équipe de France. À cette époque-là, la véritable figure tourangelle était un Américain naturalisé, DeWitt Menyard, surnommé “Slem“, marié avec une prof d’anglais avec laquelle il tenait un bar en ville. Menyard et son agent avaient caché à la FIBA un péché capital pour obtenir l’autorisation de jouer en Europe : il avait porté une saison le maillot des Houston Mavericks de l’ABA et joué le All-Star Game de la ligue. Slem était une bête de rebonds de 2,08 m (7,8 rbds lors de la saison 67-68) en ABA, très pro, mais dont le genou avait été brisé en mille morceaux. Il portait une impressionnante genouillère et claudiquait sur le terrain. « Quand on réfléchit bien, il n’était pas très fort à cause de son genou » commente Pierre Dao. « Seulement, il avait tellement de métier qu’il pouvait compenser. Il nous a fait gagner un nombre incalculable de matches, mais je me demande s’il n’était pas encore plus important dans le relationnel avec les Américains et les jeunes Français. C’était un peu le grand frère et quand ça n’allait pas, il pouvait taper du poing sur la table. » Le troisième larron américain, c’était Ray Reynolds, et sa spécialité c’était aussi le rebond. À l’université, il obtint le titre de top-rebondeur de sa Conference, la SWAC, et il fit de même en N1 avec 15,6 prises en moyenne. Énorme. Comme toutes les statistiques de Tours lors de cette saison exceptionnelle. >>>
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Un club en pointe à Tours, on s’entraînait davantage qu’ailleurs. Les joueurs étaient dispos. Jean-Michel Sénégal, Christian Albert, Éric Bonneau et Jean-Louis Vacher étaient dans l’éducation physique, tandis que Patrick Demars était employé chez Guy Papineau, un assureur-conseil qui possédait en ville un important cabinet. Autoritaire et visionnaire, Guy Papineau donnait l’impression que rien ne pouvait lui résister. C’était en fait le vice-président de l’ASPO sachant que, selon ses statuts, ce club omnisports devait être présidé par un salarié ou un retraité de la SNCF. « On se vouvoyait, mais on était cul et chemise. En déplacement, il voulait même dormir dans la même chambre que moi pour parler basket » raconte Dao. Papineau donna des directives fortes. Ainsi les joueurs devaient-ils enfiler le costume-cravate du club pour les matches de Coupe d’Europe et le col roulé ou le polo réglementaires en championnat de France. Les arbitres étaient reçus au champagne dans le club house et, à domicile, les joueurs et le staff dînaient invariablement dans une auberge près de Tours. Pour les rencontres à plus de 250 km, l’équipe se déplaçait en avion. Un système d’amendes, que Dao avait piqué aux Phoenix Suns, servait à alimenter une caisse qui, complétée par la moitié des recettes des matches amicaux, permettait de constituer un pécule destiné à organiser un voyage d’une semaine au soleil. Très vite “PO“ s’était offert les services d’un kiné à mi-temps, venu du Mans (Alain Roux puis Jean-Michel Veaudor), d’un intendant, d’un préparateur physique, d’un assistant-coach (Michel Bergeron), alors qu’un toubib venait chaque jour au club. « Si, sur le plan technique, j’ai tout pris aux États-Unis, sur le plan administratif, je me suis inspiré, en y allant, du Real Madrid, de Barcelone et de Milan » reconnaît Dao. À cette époque, le Palais des Sports Robert-Grenon (3.500 places), et ses tribunes qui tombent à pic, étaient envahis de grappes humaines. « L’année du titre, nous tournions à 2.500 spectateurs de moyenne, plus les abonnés, plus les
cinq cents spectateurs qui accédaient gratuitement à la salle. Nous étions obligés de mettre des praticables derrière les panneaux et des gens devaient rester debout » nous commenta, quelques années plus tard, Guy Papineau. L’ASPO, c’était 1,6 million de Francs de budget avec, comme sponsor principal, Mammouth, et des subventions municipales et de la SNCF. C’étaient, suivant les dires de Patrick Demars, interrogé à l’époque par Richard Diot pour la 2e chaîne, des salaires qui allaient de 2.000 à 10.000 F, des posters de l’équipe en 4 m x 3 dans toute la ville ou encore des voitures au nom des joueurs et du coach. Tout ceci faisait de l’ASPO Tours un club de pointe dans le basket français. « Le phénomène populaire était aussi important que celui que j’ai connu ensuite à Limoges. Ce que l’on ne sait pas forcément » insiste Pierre Dao, « c’est que ce sont Papineau et Dao qui ont fait Limoges. On est allés quatre-cinq fois là-bas et Xavier Popelier et Jean-Claude Biojout (les présidents du CSP) sont venus dix fois à Tours. On leur a tout donné. »
Excès de confiance L’épopée de l’ASPO en Coupe des Coupes passa par Skopje. Un coupe-gorge. Tours avait gagné de 16 points et la presse locale, notamment le Nova Makedonia, appela à la mobilisation générale pour renverser le cours des événements. « Avec l’équipe de France, j’ai connu la Turquie, la Grèce et le Mexique, mais je n’ai jamais vu ce qui est arrivé à Skopje » se remémore Dao. « Il faut voir comment nous avions été reçus à l’hôtel. Une avancée de tribune était au-dessus de nous et des drapeaux descendaient et nous cachaient la vision du match. Et quand on se levait, les gens nous houspillaient. » Sénégal fut éliminé pour… 4 fautes, une faute de Radosavijevic fut imputée à Bowen, un seul des deux lancers de l’Américain fut enregistré, et encore une infraction à la règle des "30 secondes" fut sanctionnée par le chronométreur alors que Tours n’avait la balle que depuis 17 secondes. Skopje gagna le match de 17 points. La réclamation tourangelle fut – évidemment – mise à la poubelle par la FIBA.
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RÉTRO • maxibasketnews 37 Cela n’empêcha pas Rabotnicki Skopje de tomber en demi-finale et l’ASPO de bouter le Real Madrid hors de la compétition pour jouer Cinzano Milan en finale. À Turin. Les Tourangeaux abordèrent cette ultime épreuve avec une confiance en soi qui, avec le recul du temps, apparaît un tantinet excessive. « On aborde les matches assez décontractés, c’est ce qui fait notre force cette saison. On espère comme c’est à Turin qu’ils ne vont pas trop supporter Milan car ils ne sont pas trop copains », commenta ainsi le capitaine Henri Barré. « Trop de confiance ! », juge aujourd’hui Pierre Dao. « C’est une année où tout nous réussissait. L’année d’avant, on avait perdu beaucoup de matches d’un ou deux points et là, j’avais fait des choses spéciales. À tous les entraînements, on avait dix minutes axées sur les dernières secondes de matches et lorsque arrivaient ces moments-là pour de vrai, on avait la certitude de gagner. » Avant de se rendre à Turin, les Tourangeaux avaient le cœur léger puisqu’ils venaient de triompher de Berck dans les dernières minutes, et s’approprier ainsi le titre de champion de France. Le premier du club. Deux avions de 210 places avaient été réservés pour les supporters et VIP dont le maire Jean Royer, ainsi qu’un train de 350 voyageurs. Sans compter une cinquantaine de fans qui délaissèrent momentanément leurs skis pour rallier la capitale piémontaise. Seulement le Palasport du Parco Ruffini était essentiellement investi par des tifosi. Et ce sont eux qui grondèrent de plaisir. Les Milanais prirent le match à bras le corps et jamais l’ASPO ne fut en mesure de rattraper le retard initial. Bowen était vite paralysé par les fautes, Menyard encore trahi par son genou rafistolé, Reynolds voyait ses forces entamées par la menace d’un lumbago-sciatique. Quant à Jean-Michel Sénégal, il se fit tailler un costard par le journaliste Noël Couedel : « (Il) a tout pour lui, la classe, l’intelligence, le courage et devient une petite idole du basket français, (mais) il manque encore de plomb dans la cervelle. » L’Italien Brumati (29 points) et l’Américain Silvester (26) portèrent un toast de Cinzano à la
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santé de l’ASPO, vaincu 85 à 88. « Nous n’avons pas été très bons ce soir-là et nous avons été assassinés par l’arbitre grec Dimou, notamment sur deux passages en force de Bowen en début de match » analyse Pierre Dao. « Ça nous a enlevé de la confiance. Sénégal est passé à côté de son match, pareil pour Bergeron qui l’a remplacé. Moi-même, j’ai dû faire des trucs à l’envers. Alors qu’on était meilleurs qu’eux ! »
Orléans, l’héritier Dans les vestiaires, les Tourangeaux n’étaient pas au quatrième sous-sol. « On s’est battus, c’est le principal », commenta ainsi Marc Bellot. Sans doute croyaient-ils tous que ce n’était que partie remise. Seulement, l’Histoire n’a jamais repassé les plats. L’ASPO Tours remporta un second titre de champion de France en 1980. Cette année-là, le hockey sur glace et le foot en Division 2 furent également sacrés champions. Le club fut rebaptisé Tours BC. Le début de la fin. Jamais le Vélodrome de 15.000 places au milieu duquel il était prévu d’aménager un terrain de basket – les travaux devaient débuter en 1977 – ne vit le jour. Pierre Dao quitta le club pour se consacrer exclusivement à l’équipe nationale. « Lorsque je l’ai annoncé à Nantes, en conférence de presse, Papineau m’a fait une tête incroyable. C’était un divorce, un rejet. On ne s’est pas parlé pendant deux ans. Il ne voulait même pas payer notre prime de champion de France. C’était un très grand dirigeant. Il voulait faire de Tours le premier club européen. Je crois que mon départ a cassé une dynamique. » Le TBC fit encore quelques belles joutes européennes mais fut pris ensuite dans la tourmente financière. Il explosa. Aujourd’hui, il ne reste que le Palais des Sports de 55 ans d’âge pour laisser s’échapper quelques bouffées de nostalgie. Tours est l’une des rares villes moyennes où le basket d’élite a ainsi totalement disparu. Comme le fait remarquer Pierre Dao, l’héritage de l’ASPO est, en ce XXIe siècle, entre les mains d’une autre cité de la Région Centre, Orléans. l
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1 - Le quatuor magique : Ray Reynolds, Jean-Michel Sénégal, L.C. Bowen et DeWitt Menyard. 2 - Ray Reynolds, un féroce rebondeur. 3 - Le cerveau de l’ASPO, Jean-Michel Sénégal. 4 - DeWitt Menyard avec des bandeaux comme une momie égyptienne. 5 - L.C. Bowen, rigolard.
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INTERVIEW • maxibasketnews 39
LES GRANDS ENTRETIENS DE MAXI
STEPHEN BRUN VICTOR SAMNICK
(Nancy)
(Lyon-Villeurbanne)
On savait Stephen “le Croate“, à gauche, disert. On a découvert un Victor “du café des sports“, à droite, beaucoup moins réservé qu'il n'y paraît. Et tout aussi à l'aise que son excoéquipier au SLUC Nancy pour lui répondre du tac au tac. En toute décontraction. Propos recueillis par Antoine LESSARD, à Lyon . Reportage photos par Hervé BELLENGER.
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otre première rencontre, vous vous en souvenez ? Stephen Brun : C’était à Brest, l’année où nous avons été champions, en 2005, en huitième de finale de la Coupe de France. Lui était à Paris avec, à l’époque, Gordon Herbert, John Linehan, C.C Harrison. Vous étiez quoi ? Victor Samnick : 3e ou 4e du championnat. On était pas mal à cette période de l’année. SB : Ils étaient venus chez nous et on les avait bien cognés. VS : Non… vous aviez gagné au buzzer. Allez, maximum de 3 ou 4 points. SB : Gordy était fou furieux, il était rentré sur le terrain (rires). VS : Il était constamment fou (rires). SB : L’été suivant, on s’est connu en sélection A’ avec Claude Bergeaud. Je ne sais pas si tu t’en rappelles, Victor, c’était à Nanterre et tu étais blessé. VS : J’avais une aponévrose, la semelle et tout. Il y avait une bonne équipe, Max (Zianveni), Alain (Digbeu), (Hervé) Touré, Steeve Essart…
SB : Yakhouba (Diawara), Guillaume Yango, Olivier Gouez aussi qui n’avait pas pu partir avec nous parce qu’il s’était fait une contracture en se levant de sa chaise (rires). Tu étais venu dans le bus pour nous dire bon courage avant qu’on parte faire des camps aux States. VS : Et là, il me dit : « La France pourra gagner sans toi ». (Fou rire) J’étais dégoûté à l’époque. C’était mon grand rêve de l’Equipe de France. C’était l’excitation. Et on me dit de rentrer à la maison. SB (avec l’accent de Claude Bergeaud) : Il faut que tu rentres à la maison. VS : Il a cassé mon rêve (rires). Ça m’avait remonté énormément. Après, j’ai fait une bonne année avec Paris. J’ai découvert Stephen, le tireur fou. Il fallait rester sur lui. Il prenait des tirs de dingue ! SB : A l’époque, j’avais la wild-card aussi, j’avais carte blanche. VS : Des fade away, des turn-around. Maintenant, tu ne peux plus faire ça. SB : Je suis plus limité. Il y en a qui ont la carte avant moi à Nancy.
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Quel est votre regard l’un sur l’autre ? VS : Un mec assez sympa. Un peu impulsif, impatient plutôt. Comme joueur, très bon shooteur à trois-points, assez intelligent dans la lecture de jeu. À part ça, c’est un petit salaud quoi (rires). SB : Victor, je n’avais pas d’a priori avant de le rencontrer à Nancy. J’ai appris à le connaître. Il prend vraiment soin de son corps, avec beaucoup d’étirements, de stretch. C’est quelqu’un de très calme en apparence mais je l’ai vu sur certains entraînements avoir des grosses sautes d’humeur suite à des fautes non sifflées et un petit peu disjoncter. Ça nous arrive mais ça fait un gros contraste par rapport à Victor dans la vraie vie qui est quelqu’un d’assez calme et zen. La première fois, ça fait bizarre. VS : Je peux justifier. En général, avec la fatigue, je suis irritable. C’est là où je pète les plombs. SB : Jouer face à Victor n’a jamais été une tâche facile. D’ailleurs, c’est l’arme anti Zach Moss. C’est son gars. Il n’arrive pas à marquer face à Victor. C’est un joueur polyvalent, gros défenseur, dur au sol, capable de temps en temps de mettre une petite ficelle à trois-points quand il est bien dans sa tête, et qu’il n’a pas à réfléchir avant de le prendre. Avec des gros fondamentaux poste
bas et beaucoup de feintes. À Nancy, l’année dernière, il faisait vraiment du gros travail à la fois en attaque et en défense. En réunissant toutes vos qualités, on obtiendrait une sorte de poste 4 parfait, non ? VS : Sa force à lui, c’est que quand il est relâché dans la tête, il prend plus facilement les décisions que moi. J’ai tendance à beaucoup réfléchir. C’est mon pêché mignon. Lui arrive plus à se lâcher. SB : Même avec le meilleur de nous deux, il manquerait un peu de détente quand même. Elles commencent à fatiguer les jambes (rires). VS : Attends, attends, je recommence à dunker, hein ! Ça revient ! SB : L’année dernière, je ne l’ai pas trop vu… VS : Il fallait économiser les forces. En plus, Akingbala aux entraînements, ça ne te laisse pas le choix. SB : Il a ce que je n’ai pas du tout. C’est comme si on m’accouplait avec Dounia Issa. J’ai sûrement des choses qu’il n’a pas. Maintenant, si ce joueur existait, je ne crois pas qu’il jouerait en Pro A.
STEPHEN ? Un peu impulsif, impatient plutôt.
INTERVIEW • maxibasketnews 41 Une petite anecdote sur votre expérience commune à Nancy ? SB : Si je voulais voir Victor après les matches, je savais à quel endroit le trouver.(Samnick est plié de rire). Une boîte de nuit avec une musique un peu des îles (…) On s’entendait bien, on rigolait bien. Je ne crois pas qu’il y ait eu de différend entre nous. C’était un moment agréable. VS : En général, on a des appréhensions par rapport à ce que les gens peuvent raconter sur le joueur. Pour certains, cela s’avère un peu vrai mais quand tu connais la personne, les “on dit“ s’effacent. SB : Surtout si tu avais écouté les “on dit" à l’époque, tu ne m’aurais jamais adressé la parole ! Je n’avais pas une très bonne réputation. À une époque, j’ai même dû partir du championnat de France (en Suisse) parce que j’étais qualifié d’incoachable, ingérable. Après, j’ai dû changer, forcément un petit peu. Il y avait une part de vérité ? SB : Forcément. VS : (Il coupe) Même si je ne le connaissais pas, comme j’ai parlé tout à l’heure de son côté émotionnel, je pense que plus jeune, cela partait vite.
SB : Souvent, je disais la vérité. Le problème, c’est que ce n’était jamais au bon moment. VS : De toute façon, la vérité n’est pas bonne à entendre. Si je dis ce que je pense et ce qui est vrai, soit cela sera mal interprêté, soit c’est un truc que tout le monde sait et là… SB : Surtout dans un milieu du basket, du sport en général, où c’est un peu faux-cul. VS : Il faut bien passer. SB : Quand tu sors du rang, on te pointe du doigt. À l’époque, je ne jouais pas et je disais tout au haut que j’avais envie de jouer. Ça ne plaisait pas forcément mais ça m’a sûrement fait du bien d’être “banni“ un petit peu et de partir pour me remettre en cause et savoir pourquoi j’en étais arrivé là. Si j’en suis là maintenant, c’est grâce à cette période également. VS : C’est une question de maturité. La plupart du temps, les coaches ne sont pas assez patients pour expliquer pourquoi tu ne peux pas t’exprimer de telle façon par rapport à tes qualités. Cela engendre des frustrations à cause de l’immaturité émotionnelle. Tu te fais des ennemis, et tu commences à avoir une réputation non fondée sur un petit incident.
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Je l’ai vu sur certains entraînements avoir des grosses sautes d’humeur suite à des fautes non sifflées.
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“Qu’est-ce qu’il boit, LeBron ? Du Gatorade ?” Ce genre de conflits avec des coaches t’est également arrivé, Victor ? SB : De loin, on entendait des histoires quand il était à Paris… VS : Ceux qui étaient vraiment dedans savent quel est le vrai côté des choses. À Bourg-en-Bresse, je ne m’entendais pas avec le coach (Patrick Maucouvert). Au début, j’étais immature et de l’autre côté, ce n’était pas le roi de la communication non plus. Je sortais des États-Unis avec un style de basket beaucoup plus agressif, avec moins de fixations. Au fur et à mesure, j’ai commencé à absorber le style de jeu. Mes premiers matches, je me tapais 4 fautes en cinq minutes. Cela t’a aidé pour la suite de carrière ? VS : Bien sûr, j’ai commencé à être plus patient et ne pas juste faire à ma manière. C’est peut-être aussi un truc qui me bloque. Parce qu’à chaque fois, je dois absorber ce que les coaches me disent au lieu de jouer mon jeu. Il faut trouver un certain équilibre. C’est mon plus gros problème. Je fais le focus sur ce que veut le coach et j’oublie mes qualités, mes forces. Je deviens un caméléon. Tu as été utilisé un peu à toutes les sauces depuis tes débuts en France… VS : Avec Paris, je jouais en 3. Je me suis retrouvé en 5 à Nancy. Mais cela fait partie de ma maturité. À Nancy, j’ai beaucoup plus joué quand j’ai commencé à alterner, à accepter un peu le poste 5. C’est une équipe où, en général, les joueurs sont polyvalents et le temps de jeu… c’est chaud ! J’avais Cyril Julian, Dan Mc Clintock, Max Zianveni. Il faut apprendre à rentabiliser ton temps de jeu. SB : Si on te dit que tu as cinq minutes à prendre sur un autre poste que celui qui te plaît, tu prends. Si Jean-Luc me dis demain tu joues meneur contre Aymeric Jeanneau, je le fais !
COULISSES Le lieu L'hôtel Holiday Inn à Villeurbanne Le jour Mercredi 17 février 2010 L’heure De 19h15 à 21h00 Le décor Deux fauteuils et une table basse
Tu n’as jamais eu ce problème Stephen. Tu as toujours été un 4 shooteur. SB : Un peu en 3 quand j’étais espoir à Cholet avec les pros. Mais j’étais un peu plus slim, on va dire. Je n’avais pas commencé la muscu à l’époque, même si je n’en ai pas fait énormément. Hein Vic, mon ami de la muscu ? Mais sinon, j’ai toujours été un poste 4. VS : Derrière, je peux le dire haut et fort. Je n’aime pas le poste 5. Cette année, je le fais pour compenser. C’était l’opportunité pour moi de rejouer après ma blessure, j’ai accepté le poste (à l’ASVEL) parce que je l’avais déjà fait. Maintenant que Curtis est revenu, je vais rebasculer un peu plus sur le poste 4. Peut-être un peu flotter, gratter à gauche à droite. J’ai appris à accepter les minutes. Quels étaient vos modèles étant jeunes ? SB : Moi, j’ai commencé par le tennis donc je ne m’identifiais
pas trop à un joueur de basket. Quand je me suis mis au basket, mon joueur fétiche était Hakeem Olajuwon avec les Rockets, période back-to-back 94, 95, qui étaient mon équipe préférée. Je regardais toutes ses K7 avec ses moves mais je n’ai pas évolué comme lui. VS : À l’époque, on avait NBA Action chaque samedi matin. Ceux sur qui j’étais le plus focus, c’étaient Penny Hardaway, Kevin Garnett, Shawn Kemp et Mc Dyess. Des joueurs beaux à voir. J’essayais d’aller faire la même chose sur les playground. Hardaway, c’était la polyvalence. Encore maintenant, chaque été, quand je joue avec mes potes, je joue meneur. Grosse lecture de jeu, avec les passes audessus de la tête (rires). Les joueurs un peu polyvalents m’ont toujours impressionné. Mais c’est un piège parce que finalement tu es nulle part. Tu n’as pas de point faible, mais pas de point fort. Parmi les joueurs actuels, toujours à fond sur Nowitzki, Stephen ? SB : Oui encore. Il fournit bien cette saison. Et puis les Mavericks ont fait un gros trade, ils ont une grosse équipe. (À Victor) Tu valides ou pas ? VS : Je valide. Maintenant, je suis focus sur Joe Johnson. Sous-médiatisé mais trop fort. Il fait presque tout. Il peut jouer meneur, 2-3, il prend des rebonds, il passe la balle, il est clutch. SB : Dommage qu’il joue à Atlanta, ils ne sont pas hype… VS : ll a monté le niveau de l’équipe. Trois saisons d’affilée, ils sont en playoffs. Il est phénoménal en fin de match. Lui et Brandon Roy, franchement… Le truc qui m’avait choqué, c’était quand il avait joué contre Boston en playoffs (match 7). Il les avait tués. J’ai peut-être regardé la vidéo dix fois. SB : À la console, tu prends Atlanta ? VS : Oui, LeBron James aussi parce qu’il dunke tout. SB : Il n’est pas humain. Des fois, je me demande si c’est tout naturel. Parce que ce n’est pas possible. Il fait combien ? 115 kilos. Tu le vois partir sur des contre-attaques, il va plus vite que Nate Robinson qui fait 1,40 m ! Il met deux mètres à tout le monde. VS : C’est ce qui m’impressionne beaucoup. Ici, par exemple, imagine que si je pique la balle et que je fais une contre-attaque pour aller dunker. Après deux allers-retours, je demande remplacement ! Eux les gars, c’est du nonstop. Il fait six-sept dunks sur contre-attaque et il respire normalement… Qu’est-ce qu’il boit ? Du Gatorade ? SB : Ils sont bons leur Gatorade ! Je vais en boire. Si tu me vois mettre un moulin, ne cherche pas… VS : Ça aide quand même. A l’université, j’avais senti la différence. Ce n’est pas l’Isoxan hein. L’Isoxan, ça ne marche pas du tout (rires). Revenons à la Pro A. Y a-t-il un joueur qui vous a impressionné cette saison ? VS : Vassallo. Ce qui m’impressionne, c’est sa capacité à
INTERVIEW • maxibasketnews 43
“Je suis vraiment un fou de basket” sortir des picks et à shooter comme s’il n’y avait personne devant lui. SB : Le catch and shoot, ça va super vite. Il lâche vite le ballon. VS : Même si tu es avec lui. C’est comme s’il ne te voyait pas. Il s’en fout, il balance son truc. Il n’hésite pas. SB : Il a dû tellement faire ces situations que c’est automatique. Mais il pourrait être encore plus fort s’il améliorait son un-contre-un. En plus, il a le gabarit pour poster. Vous le voyez faire une grande carrière ? SB : Déjà, pour une première saison, sorti de college, ce qu’il fait à Paris, c’est fort respectable. VS. : Il va évoluer, prendre le style de jeu européen. Avoir un peu plus de lecture. Améliorer son dribble. SB : Ce qui est fort, c’est que passé l’effet de surprise, il continue de faire des bons matches. Les gars se sont adaptés et il continue à fournir…Après il y a un autre joueur pour qui je paierais ma place, c’est Dee Spencer. Il est beau à voir. VS : Moi, c’est le meneur de Vichy (Kareem Reid). Il a un jeu atypique, tu ne sais pas ce qu’il va faire. Quand tu le vois courir, tu penses qu’il va tomber (rires). SB : Il me fait rigoler par ses mimiques quand il fait un bon truc. Et quand il prend son petit trois-points (il imite le jeté de ballon de Reid). J’aime bien, c’est un bon joueur. VS : Tu te dis qu’il ne sait même pas shooter, qu’il va rater. Mais il m’impressionne par son style de jeu. C’est l’un des meilleurs passeurs. Pour le titre de MVP ? SB : Je vais prendre Ric. C’est comme pour les Césars, pour service rendu à la nation. ll mériterait de prendre son petit truc pour le mettre en haut de la cheminée. Il a déjà posé deux triple-doubles, je ne sais pas si ça a déjà été fait. Il est présent partout. Il peut ne mettre que 10 points. Le problème, c’est qu’il va sortir 8 passes et 12 rebonds. Et puis il influe tellement sur l’équipe adverse. Je pense que ceux qui nous scoutent préparent des trucs poste bas pour Ric. Il faut trouver quelque chose pour qu’il ne rayonne pas sur le jeu. VS : Je suis d’accord. Ce n’est pas qu’un scoreur, il ne suffit pas de stopper son spin-move. SB : Et puis on est en quand même en haut de tableau. Il le méritait plus encore l’année dernière. Revenons à vous. Stephen, tu as vécu deux expériences à l’étranger. Victor, tu es toujours resté en France. En quittant Nancy, tu avais pour objectif de jouer à l’étranger ? VS : Bien sûr. En tant que joueur, on a cette opportunité de voyager, de voir d’autres cultures. J’ai fait les États-Unis, ça aide à grandir, ça change. Les voyages, les tournois à Hawaii, j’ai vu des endroits grâce au basket. SB : Quand j’ai quitté Gravelines (en 2008), je voulais
uniquement jouer à l’étranger pour voir autre chose. Quand on m’a proposé KK Split, ça m’a parlé. Je suis arrivé tout seul en Croatie. La langue, c’est chaud. Je n’avais pas fait croate deuxième langue à l’école. L’appartement, un bunker. La salle, c’est le gymnase de ton quartier. J’avais peur d’aller à l’entraînement. Tu rentres chez toi, tu es tout seul, heureusement que tu as Internet pour parler. J’y ai passé six mois et j’ai appris sur moi. VS : Voilà. C’est dans mon caractère. Je suis issu d’une famille de cinq enfants, mais j’ai un caractère de solitaire. Le fait d’être allé seul aux États-Unis, d’apprendre une langue, cela te permet de vite t’adapter aux choses, à vite te débrouiller. Maintenant, je ne veux pas dire que j’ai envie de peiner dans la vie, d’avoir des difficultés mais, au fond, tu en sors grandi. SB : Tu vois une autre culture de basket aussi. Les pays de l’Est, la ligue adriatique, ça n’a rien à voir. Elle est beaucoup plus forte que la Pro A. Dans chaque équipe, tu as un gamin de 2,20 m, deux-trois joueurs de 18-19 ans qui jouent 30 minutes. Ils ont un réservoir ! VS : Même le fait d’être allé à Granada pendant un mois et demi (faire une partie de la préparation du CB Granada en octobre), le style de jeu est totalement différent. Moins physique peut-être que la France mais beaucoup plus fluide. Et puis la ligue espagnole, c’est un autre univers. Venons au sujet chaud du moment, les JFL. Victor, en attendant une exception, tu n’es pas considéré comme JFL. Quelle est votre position sur la question ? VS : Personnellement, j’ai été un peu dégouté. C’est moi qui ai posé le ballon au milieu (lors de l’action collective des joueurs l’an passé). Derrière, ils ne nous avaient pas précisé tout cela. Je suis pour le fait qu’il y ait beaucoup plus de joueurs français dans les équipes. Dans mon cas, je suis de nationalité française, pas naturalisé, et je n’ai pas le droit de jouer en France. Déjà, je suis français, je dois jouer, point final. Ensuite, cela fait 7 ans que je joue en Pro A. Même si ce n’est pas compté dans la formation, j’ai quand même une certaine expérience (…) Ils parlent des centres de formation, mais pourquoi les coaches ne font pas jouer les espoirs ? Beaucoup d’espoirs sont bons mais se retrouvent en N1, N2. Il faut leur donner l’opportunité de jouer. SB : C’est chaud parce que les coaches ont une obligation de résultat. Faire jouer les gamins, c’est accepter qu’ils fassent des erreurs et donc accepter de perdre des matches. Pour revenir au cas de Victor, dans toutes les règles, il va y avoir des gens lésés. Il faut faire des cas particuliers comme Victor, comme Pape Badiane, qui a porté le maillot de l’équipe de France. VS : Tu es Français, point final. Et les joueurs américains naturalisés qui jouent en France depuis combien d’années. Du jour au lendemain, ils n’ont plus le droit de jouer ici. Si Tariq Kirksay décide de revenir en France, il sera considéré
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SB : Quand je suis en fin de contrat, je suis toujours en stress. Nancy t’a proposé trois ans de contrat, Victor, et tu es parti quand même… VS : Oui, ça ne me dérange pas. SB : Il a dit qu’il m’appréciait mais il s’est dit trois ans, je ne peux pas. VS : Ça n’a rien à voir avec Stephen. Ça faisait trois ans que j’étais là-bas. C’est la routine qui tue.
Hervé Bellenger / IS
On évoque un changement de formule pour les playoffs. Que pensez-vous de la formule actuelle ? VS : C’est nul. Je suis pour une finale au meilleur des trois matches. Et pas à Bercy. L’avantage du terrain, le public. SB : Quand j’étais jeune, je regardais les Pau-Antibes, quand Richardson met le panier à la dernière seconde. C’était beaucoup mieux. Sur un match, une forte équipe peut être pénalisée. VS : Quelque part une finale, c’est une finale, tu n'as donc pas besoin de la rejouer. Tu donnes tout ce jour-là. Mais tout ce qu’il y a derrière, le public, les supporters. C’est beau de gagner dans ta ville et de faire vibrer la ville.
comme “étranger“, alors qu’il a joué en équipe de France. C’est quoi, ces règles ? SB : Un jeune Français qui veut aller aux États-Unis pour prendre de l’expérience va y réfléchir à deux fois. VS : Cet été, on a décidé de faire partir un de mes neveux aux États-Unis. Il avait commencé à faire deux ans en espoirs à Orléans. Aux États-Unis, physiquement il se développe bien plus vite, il découvre autre chose. Maintenant, lui qui est français et qui peut revenir fort joueur, il ne sera pas considéré comme “français“. Pour plaire à qui fait-on cela ? J’espère que c’est pour donner plus de liberté, d’initiatives aux joueurs français pour qu’on ait des joueurs forts. SB : En même temps, il va falloir trouver des joueurs français capables de jouer la saison prochaine. On ne va pas se voiler la face, Victor. Les gros joueurs français coûtent cher. Et les petits clubs, les Vichy, ne vont pas donner 15 000 euros à un joueur hexagonal. Ils vont peut-être prendre des joueurs français de Pro B, qui vont accepter d’avoir un rôle moindre. VS : Peut-être que certains joueurs sont en Pro B parce qu’on leur prend moins la tête. Est-ce que ceux qui sont des joueurs majeurs dans leurs équipes vont venir pour jouer cinq-six minutes en bas de tableau Pro A ? C’est rare. SB : On verra bien les transactions cet été. J’ai la chance d’être encore sous contrat. Je vais pouvoir suivre ça tranquillement. VS : Ce n’est pas un problème. Tu sais quoi ? Les seules années où j’ai stressé de ne pas trouver de job, c’est à ma sortie d’université et après ma première année, à Bourg-enBresse.
Le cadre de Bercy, ce n’est pas magique pour un joueur ? VS : Franchement, jouer à Paris, c’est blessing comme on dit. Mais Bercy, Bercy…c’est juste une grande salle. Ce n’est pas chaleureux. SB : La toute première fois, c’est spécial, mais j’ai préféré jouer à l’Aris Salonique en Grèce avec l’ASVEL en quart d’ULEB Cup. La salle était plus petite mais là, les frissons, tu les as. Tu passais déjà, tu te faisais cracher dessus, les mecs étaient torse nu. Ils arrivaient à 5h pour boire des picons bières. Franchement, c’est la salle la plus chaude. J’ai fait aussi un Cibona-Split, c’était le derby où il y a eu la bagarre, avec ton gars, Rawle Marshall. Je crois qu’il s’en rappelle bien d’ailleurs. VS : La salle de Duke, ce n’est pas très grand mais ça vibre, et les étudiants font le scouting sur chaque joueur de l’équipe adverse. Ils savent tout sur toi (rires). « Ta mère a fait ci et ça… » Ils sont près du terrain et ça braille. Les gars s’excitent tellement que, pendant le match, mes oreilles commençaient à siffler, je n’entendais plus rien. Un bazar ! SB : J’ai une question pour toi, Victor. L’Astroballe ou Gentilly ? VS : Tu veux me faire mal là (rires). Je passe ! Et toi, Stephen ? SB : Je ne vais pas avoir de problème parce que je vais dire Gentilly. Esthétiquement, l’Astroballe est plus belle. Après, il faut vraiment qu’il se passe un truc de ouf pour que ce soit chaud. Tandis qu’à Nancy, il y avait encore 5000 et quelques spectateurs contre Le Havre. C’est toujours plein et les gens poussent. VS : Il y a deux ans en playoffs contre l’ASVEL, c’était abusé. Même l’année passée. Nancy, c’est autre chose, ça bouge plus, ce sont des fans. Pensez-vous avoir tous les deux une bonne culture basket ? Regardez-vous des matches à la télé régulièrement ? VS : Chaque matin, je regarde nba.com pour voir les highlights. SB : J’estime être un vrai passionné de basket. Déjà, par mon enfance. Mon père était GM au Mans, d’ailleurs JeanLuc était le coach. J’ai baigné dedans petit. Je suis vraiment un fou de basket. Les gars m’appellent la LNB parce que je connais la N2, N1… d’ailleurs, j’aimerais bien être à ta place à la fin de ma carrière. Ou même à la place de Cyril
INTERVIEW • maxibasketnews 45 (Julian, sur Sport +). VS : J’aime bien le basket mais je suis très cérébral donc si me plonge dans quelque chose, je ne trouve plus mes repères. Je ferme beaucoup de choses derrière. Petit quiz. D’abord pour Stephen. Quel est le record d’éval' de Victor en Pro A ? Attention, c’est du lourd. SB : 37 ? VS : Je crois que c’était 42, à Bourg-en-Bresse. 27 points et 13 rebonds. Exact ! A toi Victor. Le record de points de Stephen en équipe de France en match officiel ? VS : 15 ? SB : 14 contre la Belgique. Et normalement, c’est 16, j’avais mis une petite claquette et ils ne me l’ont pas comptée ! Vous avez la trentaine tous les deux. L’après basket, vous y pensez ? Victor tu es diplômé en finances. Tu as envie de retourner vers cela ? VS : Il y a plein d’autres choses et ça n’a rien à voir avec la finance. Le coaching. Ce qui me manque, c’est le tact dans le speech, pour s’adresser aux joueurs. Les gens sont différents et ne réagissent pas pareil. Certains marchent au fouet, certains à la confiance, certains, il faut les laisser faire leur truc. Pour être coach, il faut être d’abord un people person. Je n’ai jamais été coach officiellement mais pour que ça marche bien, il faut déjà que les gens acceptent ce que tu racontes, qu’ils aient confiance et qu’ils soient prêts à te suivre. Il y a d’autres possibilités, peut-être travailler avec des enfants. Maintenant, me mettre dans la finance ? Je suis passé au-dessus. SB : J’aimerais vraiment être dans le journalisme, basket en particulier. Après, si j’ai la chance d’être commentateur…
Pascal Allée / Hot Sports
Tu as déjà essayé ? SB : J’ai commenté un match de Coupe de France, à Bercy
il y a deux ans, Villeneuve d’Ascq – Bourges en direct sur France 3 Région. ça m’avait vraiment plu. J’avais révisé toute la soirée les noms des Polonaises et des Tchèques. C’est vraiment mon truc. Je chambre de temps en temps Jacques en lui disant que s’il y a une petite place, qu’il me la garde. Sinon, rester dans ce milieu-là, je suis un peu un fou de basket et un fou des news. VS : Tu n’avais pas fait un truc aussi en Pro A ? SB : Jamais. Tu dois confondre avec Franck Butter. Là, ça me fait mal au cœur ce que tu dis. Stephen, voudrais-tu poser une dernière question à Victor et inversement ? SB : Je voudrais que tu m’expliques une phrase que tu avais sortie l’année dernière dans le rond central avec le coach. Le coach demande s’il n’y avait pas de pépins. Tous les jours, je pense à cette phrase. Tu avais dit « coach, mon corps est là, je suis bien dans mon corps mais mon esprit n’est pas là ». VS : Je n’ai jamais dit ça ! Le seul truc, c’est juste le fait que je dise « I’m sixty percent ». SB : Comment tu peux définir ça ? Parce que tu nous as sorti de bons pourcentages. Des ninety percent, des fifty-five percent. VS : Il faut lui donner du pourcentage, il adore les bonnes statistiques ! (rires) Victor, une question pour terminer ? VS : Vous avez l’intention de gagner quelque chose cette année ? Qu’est-ce que tu ressens ? Quel feeling tu as ? SB : Pour être honnête avec toi, déjà la Semaine des As, je ne la sentais pas. VS : Je ne l’ai jamais senti avec Nancy, parce qu’à chaque fois, c’est premier tour. SB : J’ai un bon feeling sur la Coupe de France. L’année dernière, rappelle-toi, on a vraiment déconné. On a fait n’importe quoi en finale. Après, le championnat, c’est tellement aléatoire. « French Cup, I’ve a good feeling, man ! » l
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LES ÉCHOS
Par Yann CASSEVILLE
Endormie ? Défraîchie ?
Nous avons reçu de Gilles Bourdouleix, député-maire de Cholet, un courrier relatif à l’article « Cholet et la filière antillaise : les secrets d’une réussite » paru dans MaxiBN n°18, que nous publions dans son intégralité :
“
À la lecture de l’article paru dans votre revue n°18 de mars 2010, je tiens à vous apporter quelques réflexions qui s’imposent. Autant je partage votre point de vue sur l’exemplarité du club de Cholet-Basket en terme de formation, autant votre passage sur la ville de Cholet, “petite“ ville “endormie“ n’ayant pas un “marché économique pour ravir Jordi Bertomeu, le patron de l’Euroleague“ avec une Meilleraie “défraîchie“ me consterne. Comment peut-on écrire de tels propos ?! J’ose espérer que cela relève plus de la maladresse que de l’incompétence. Petite “ville endormie“, Cholet est le centre d’un territoire de 83 000 habitants, 2e bassin industriel des Pays de la Loire, 20e au niveau national. C’est d’ailleurs à ce titre que le Président de la République est venu présenter, le 6 janvier dernier, ses vœux aux forces économiques de la Nation. Tout un symbole que vous semblez totalement ignorer. Evidemment, Cholet n’est pas dotés d’hôtels 5 étoiles destinés à accueillir les huiles de l’Euroleague et autres fédérations de basket. Ici, le basket se vit. La Ville, aujourd’hui l’agglomération, soutiennent financièrement le club et sa politique de formation depuis le début. C’est pour cette raison que Cholet-Basket est un “club exemplaire“ et le restera.
Et si Cholet n’a pas accueilli la finale de l’EuroChallenge en 2009, c’est pour ne pas participer au “basket racket“. Un sport où certains dirigeants internationaux et nationaux sont plus intéressés par la qualité des résidences hôtelières qu’au devenir des clubs formateurs. Enfin, la salle de la Meilleraie, parfaitement homologuée par les instances du basket français et européen, n’a rien à envier en terme de capacité d’accueil à certaines autres salles du territoire. A Cholet le basket se vit avec passion et grandit avec raison. » NDLA : Bien loin de moi le désir de dénigrer la ville de Cholet – que je connais assez bien pour m’y être rendu une trentaine de fois –… ni la gestion de son premier magistrat. Je constate simplement que ni la ville, ni le club sur un plan économique, ni la salle (5.191 places, inaugurée en 1987) ne sont dans les standards de l’Euroleague, qui aspire à ce que son championnat ne regroupe que des clubs issus de grandes métropoles et dotés de salles d’au moins 8.000 places. J’espère à ce sujet que le projet d’une nouvelle enceinte se réalisera au plus vite pour succéder à une Meilleraie mythique mais, j’insiste, bien fatiguée. Par ailleurs, je conçois évidemment que l’on puisse considérer que la qualité de vie dans la « sage » ville de Cholet soit supérieure à celles des effervescentes Athènes, Istanbul ou Moscou. P.L.
EN PRO A L’AN DERNIER
• Parfois, il faut savoir reculer pour mieux sauter. Ainsi des joueurs, notamment les jeunes pour s’aguerrir, évoluent aujourd’hui en Pro B, alors qu’ils étaient encore dans l’élite la saison passée. Et pour certains, ça paye ! MaxiBasketNews dresse un 5 majeur de joueurs qui cartonnent en Pro B. L’avenir dira si leur bonne saison suffira comme passeport pour un retour en Pro A. Loïc Akono est passé de moins de deux minutes par match au BCM à 30 avec Nanterre. Il est ainsi le meneur titulaire d’une équipe qui joue les poilsà-gratter, un groupe entraîné par Pascal Donnadieu, qui, une fois de plus, continue d’accorder sa confiance aux jeunes Français (Evan Fournier). Thomas Dubiez, sans faire de bruit, est le 3e marqueur français, derrière Labeyrie et Badiane. Déjà passé plusieurs fois par la Pro B, l’ex-Bisontin est redouté par les défenses adverses, ce qui ne l’empêche pas de signer quelques cartons (24 pts à 5/6 à 3-pts contre Fos). Quasiment pas utilisé à Gravelines Max Kouguere est l’illustration de la jeunesse antiboise qui réussit (avec Steve Ho You Fat, blessé, sinon il avait sa place dans notre 5). Le Congolais s’est accaparé le poste 3 et démontre une belle constance (déjà 8 fois plus de 15 pts) et une certaine adresse (5/7 à 3-pts contre Pau). Amadi McKenzie était peu à l’aise dans le jeu de Vichy, il en va tout autrement à Saint-Vallier. L’Américain est le 7e marqueur de Pro B, mais surtout la 2e évaluation (19,2, juste derrière Jason Siggers, 19,3). Il n’est passé que deux fois sous la barre des 10 unités lors des 26 premiers matches. Moussa Badiane revit. Après deux années décevantes à Chalon, le petit frère de Pape est en pleine bourre, au point d’être le favori pour le titre de MVP français. D’ailleurs, chez les Français, il est 1er à l’évaluation (17,4) et aux contres (1,6), 2e aux points et aux dunks (1,0), 3e aux rebonds et 5e aux fautes provoquées (4,1). Enfin le déclic ? Joueur
Âge
Poste Club 08-09
Pascal Allée / Hot Sports
ILS S’ÉCLATENT EN PRO B
Thomas Dubiez
Stats 08-09
Club 09-10
Stats 09-10 (après 26 journées)
Loïc Akono
22
1
Gravelines-Dk
1,7 pt, 0,5 rb et 1,2 pd
Nanterre
10,3 pts, 2,7 rbds et 3,9 pds
Thomas Dubiez
29
2
Besançon
6,9 pts, 1,8 rbd, 1,8 pd
Bourg
12,3 pts, 2,6 rbds et 1,9 pd
Max Kouguere
23
3
Gravelines-Dk
0,9 pt, 0,2 rbd et 0,0 pd
Antibes
10,7 pts, 4,0 rbds et 1,0 pd
Amadi McKenzie
23
4
Vichy
6,9 pts, 4,4 rbds et 0,4 pd
Saint-Vallier
16,3 pts, 7,9 rbds et 2,3 pds
Moussa Badiane
28
5
Chalon
4,3 pts, 2,2 rbds et 0,3 pd
Aix-Maurienne
14,0 pts, 7,4 rbds et 1,3 pd
maxibasketnews
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LES ÉCHOS
Par Yann CASSEVILLE
LES COUPÉS DE PRO A
QUE SONT-ILS DEVENUS ? Joueur
Ex-Pro A
Stats Pro A
Club actuel
Stats actuelles
Kammron Taylor
Le Havre
13,3 pts, 1,7 rbd et 3,2 pds
Szolnoki (HON)
22,0 pts, 1,5 rbd, 2,9 pds
Gordon Watt
Vichy
5,7 pts, 3,3 rbds et 0,2 pd
Uppsala (SUE)
20,1 pts, 8,7 rbds, 1,9 pd
Trey Johnson
Gravelines-Dk 8,8 pts, 2,2 rbds et 1,9 pd
Bakersfield (D-League) 19,4 pts, 2,9 rbds, 7,9 pds
Ray Nixon
Rouen
7,6 pts, 3,7 rbds et 1,1 pd
Lahti (FIN)
15,4 pts, 3,8 rbds, 1,0 pd
Marko Milic
Orléans
5,0 pts, 2,0 rbds et 0,8 pd
Crémone (ITA)
13,0 pts, 9,8 rbds, 1,5 pd
Drew Neitzel
Chalon
12,6 pts, 2,2 rbds et 5,3 pds
Trier (ALL)
6,3 pts, 0,9 rbd, 1,2 pd
Andrew Lovedale Le Havre
3,3 pts, 3,7 rbds et 0,5 pd
Quimper
12,8 pts, 8,4 rbds, 1,3 pd
Errick Craven
5,5 pts, 2,1 rbds, 1,4 pd
Boulazac
11,3 pts, 3,2 rbds, 3,7 pds
À l’étranger
En Pro B Dijon
Sans club Curtis Sumpter
Gravelines-Dk 5,2 pts, 4,5 rbds et 0,3 pd
A joué 4 matches avec Mons-Hainaut (BEL)
Alex Barnett
Cholet
3,0 pts, 0,4 rbd, 0,2 pd
A fait une pige de 5 matches en Pro B avec Nantes
Bobby Dixon
ASVEL
10,9 pts, 3,4 rbds, 3,3 pds
En contact avec Rome
Daniel Horton
Hyères-Toulon 3,4 pts, 1,4 rbd, 3,0 pds
Photos : Jean-François Millière
• Comme à l’accoutumée, plusieurs équipes de Pro A ont procédé, en cours de saison, à des réajustements dans leur effectif. Les joueurs laissés sur le carreau n’ont, pour la majorité, pas tardé à retrouver un club, souvent dans un championnat moins coté, voire en Pro B. À noter que Marko Milic, s’il n’a jamais réussi à s’adapter au jeu de l’Entente Orléanaise, retrouve des couleurs en étant titulaire à Crémone. En revanche, Drew Neitzel, en allant de Chalon à Trier, a vu ses stats divisées de moitié. * n’ont pas été pris en compte les pigistes, comme Wen Mukubu, Tony Williams…
Trey Johnson
Drew Neitzel
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maxibasketnews
LES ÉCHOS
Par Yann CASSEVILLE
TOP SCOREUR ET REBONDEUR
Sean Colson
Année
Club
N°1 points (moy)
N°1 rebonds (moy)
David Booth (22,4)
Steve Payne (10,5)
Le doublé chez les étrangers 1997
Dijon
Les doublés français 2007
Nancy
Cyril Julian (14,8)
Cyril Julian (8,2)
2004
Besançon
Frédéric N’Kembé (15,5)
Cédric Mélicie (7,3)
1990
Limoges
Stéphane Ostrowski (22,2)
Stéphane Ostrowski (8,0)
1989
Gravelines
Hervé Dubuisson (22,8)
Felix Courtinard (9,6)
Les doublés cosmopolites 2008 2001
Hyères-Toulon Sean Colson (21,4)
Vincent Masingue (10,5, n°1 F)
Montpellier
Curtis McCants (21,7)
Alex Nelcha (10,3, n°1 F)
Évreux
Hughes Occansey (16,4, n°1 F)
Jaimie Arnold (11,3) Vincent Masingue
Pascal Allée / Hot Sports
* stats après 23 journées Jetez un coup d’œil aux statistiques individuelles de Pro A, Hyères-Toulon est présent sur les podiums de quasiment toutes les catégories. L’évaluation ? Saer Sene pour vous servir, à 21,7 de moyenne. Les points ? Derrick Obasohan est en tête depuis la première journée (33 unités contre Roanne), et tourne à 20,7 points. Les rebonds ? Encore Sene, le Sénégalais en gobe plus de 12 par match (12,2). Les contres ? Toujours le pivot du HTV, muraille qui tourne à 2,6 blocks. Moins glorieux, Pierre Pierce, l’arrière US des Varois, numéro 1 aux... balles perdues (3,8 par match). Concernant les points et les rebonds, Obasohan et Sene, qui disposent chacun d’une avance confortable sur leurs poursuivants, sont proches de devenir, dans l’histoire de la LNB, seulement le 2e duo d’étrangers du même club à être numéro 1 dans ces deux catégories reines. L’illustration parfaite du recrutement plein de flair opéré par le HTV, car Obasohan tournait la saison dernière à 11,6 points, et Sene est sûrement la meilleure affaire de Pro A (52.000 dollars la saison).
Pascal Allée / Hot Sports
HTV, USINE À STATS*
maxibasketnews
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LES ÉCHOS
Par Yann CASSEVILLE
LES FRANÇAIS ET LE NIKE HOOP SUMMIT
MAËL LEBRUN AU RÉVÉLATEUR AMÉRICAIN
Année 2009 2008 2007
Joueur
Stats Hoop Summit
Kevin Séraphin
8 pts, 9 rbds, 4 cts
Edwin Jackson
5 pts, 4 rbds, 4 pds
Alexis Ajinça
13 pts, 9 rbds
Nicolas Batum
23 pts, 4 rbds, 4 ints
Alexis Ajinça
9 pts, 4 rbds
2004
Mickaël Mokongo
4 pts, 5 pds, 2 ints
2000
Tony Parker
20 pts, 4 rbds, 7 pds
1999
Liberto Tedimadingar
4 pts
Pascal Allée / Hot Sports
• Maël Lebrun (1,93 m, 18 ans) sera le 10 avril prochain à Portland, pour la 13e édition du Nike Hoop Summit, match opposant deux équipes de jeunes : les meilleurs lycées américains contre des prospects du reste du monde (qui ne l’ont emporté qu’à trois reprises). Il est le 8e Français invité à l’évènement, après des pointures comme Tony Parker et Nicolas Batum. Outre nos deux internationaux, le Hoop Summit, réelle opportunité de se faire un nom, a déjà révélé de nombreuses stars (Kevin Garnett en 1995, Dirk Nowitzki en 1998, Kevin Durant en 2006…).
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Pascal Allée / Hot Sports
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STAGES BASKET 10/17 ans
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maxibasketnews
LES ÉCHOS TOPS Roanne
« On fait comment ? », se demandait Jean-Denys Choulet dans BasketNews, à propos de l’absence de Marc-Antoine Pellin. Et bien JDC a trouvé la réponse, on ne change rien. Sans son meneur titulaire, la Chorale a remporté ses trois premiers matches, à Orléans, contre Dijon, et à Strasbourg. Et Souleyman Diabaté tient plutôt bien la baraque (8,0 pts, 3,3 rbds et 3,3 pds sur ces trois rencontres).
Par Yann CASSEVILLE
JAMONT GORDON
A TOUT TENTÉ
• Le meneur du Cibona, bourreau de l’ASVEL en phase de poule, a tout fait pour gagner avec Zagreb au Top 16 (20,0 pts, 6,7 rbds et 4,5 pds de moyenne en 35 min pour 23,8 d’éval). Insuffisant pour décrocher plus d’un succès, mais Jamont s’est démené. La preuve en images.
Hyères-Toulon
Marko Maravic
En signant le Slovène, les Palois ont sûrement mis fin au suspense pour la première place. Sur ses sept premiers matches, il tourne à 14,0 points dont 54,0% à 3-pts, 5,0 rebonds et 2,0 passes en 28 minutes pour 17,3 d’éval. Démoralisant pour les adversaires des Béarnais.
Il élimine l’ASVEL…
Rafa Rivas/EB via Getty Images
Robert Valai/EB via Getty Images
Le HTV aussi a connu un problème de meneur et a remplacé Daniel Horton par Curtis Millage. Résultat, alors qu’ils tournaient à 72,6 points sur les cinq matches précédant ce changement, avec l’arrivée de Millage, les Varois ont signé deux belles victoires, 96-87 face à Strasbourg, et 95-90 à Nancy (10 pts-6 pds puis 14-11 pour la recue).
… s’amuse avec Huertas…
FLOPS
Rafa Rivas/EB via Getty Images
Il était arrivé comme le messie en Alsace, inscrivant 21 points en 28 minutes lors de son premier match, et la SIG l’avait emporté 101-73 contre Dijon, rêvant de playoffs. Depuis, le caractère du garçon a été pointé du doigt par Fred Sarre, qui l’a relégué sur le banc. Marquer c’est bien, mais gagner, c’est mieux.
Rawle Marshall
Le joueur qui avait mis 20 points contre Kaunas en Euroleague n’est pas le même que celui qui s’empêtre actuellement en Pro A. Au Mans, l’ASVEL a gagné, mais Vincent Collet n’a pas fait appel à son ailier lors de la 2e période. Il faut dire qu’après la 1e (1 pt à 0/6 en 13 min et -4 d’éval)…
Robert Valai/EB via Getty Images
Anthony Roberson
… s’amuse avec Huertas…
… abat le Khimki…
Robert Valai/EB via Getty Images
La salle du Mans n’est plus inviolable. Après un an d’invincibilité à domicile, le MSB a chuté par trois fois, contre les promus Paris Levallois et Poitiers, puis contre l’ASVEL. Contre le PB86, une coupure d’électricité a plongé la salle dans le noir ; contre Villeurbanne, ce sont les panneaux d’affichage des 24 secondes qui ne s’allumaient plus. Tout fout l’camp…
Yorgos Matthaios/EB via Getty Images
Antarès
… se sacrifie contre Olympiakos
… mais devra s’avouer vaincu.
maxibasketnews
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LES ÉCHOS
Par Yann CASSEVILLE
LES EXPATRIÉS « CLASSIQUES » L’OGRE EST BIEN BÉARNAIS
DE COLO ET LES AUTRES
• Ce mois-ci, Maxi-BasketNews s’est donc attardé sur les Français peu ou pas connus qui jouent à l’étranger. Mais pour que le tableau soit complet, voici les stats des autres expatriés. Celles de Joseph Gomis sont à relativiser, le meneur revient tout juste de blessure. Pour les autres, leurs stats, au cours de la saison, n’ont jamais vraiment changé, chacun restant dans ses standards habituels.
Joueur ACB (ESP)
Club
Stats
Nando De Colo Stéphane Dumas Tariq Kirksay Amara Sy Jérôme Moïso Alain Koffi Florent Piétrus Joseph Gomis
Valence Valladolid Séville Murcie Bilbao Badalone Valence Malaga
13,3 pts, 2,9 rbds et 2,5 pds en 27 min 9,4 pts, 1,5 rbd et 4,8 pds en 28 min 7,9 pts, 7,4 rbds et 1,8 pd en 30 min 6,4 pts, 5,2 rbds et 0,1 pd en 22 min 6,0 pts, 3,8 rbds et 0,4 pd en 17 min 5,1 pts, 4,6 rbds et 0,3 pd en 18 min 3,4 pts, 3,1 rbds et 0,5 pd en 18 min 2,0 pts, 1,5 rbd et 1,5 pd en 12 min
Varèse Caserte Ferrara Rome Biella
10,5 pts, 4,0 rbds et 1,0 pd en 27 min 6,4 pts, 4,2 rbds et 0,1 pd en 14 min 6,3 pts, 2,3 rbds et 1,1 pd en 22 min 5,9 pts, 4,4 rbds et 0,4 pd en 16 min 4,1 pts, 0,9 rbd et 1,2 pd en 14 min
AEK
2,5 pts, 1,6 rbd et 0,4 pd en 9 min
Lega (ITA) Michel Morandais Claude Marquis Yohann Sangaré Hervé Touré Carl Ona Embo
ESAKE (GRÈ) Rodrigue Mels
EN PRO B, C’EST PAU • Pau-Lacq-Orthez, après une mise en route cahotique (deux victoires puis deux défaites), n’a pas tardé à prendre la température de la Pro B et, au fil des rencontres, a confirmé son statut d’ogre. Au point de quasiment s’assurer son retour dans l’élite. L’Élan Béarnais survole cette saison ; plus que l’éloge des Gipson, Bauer et autres Maravic, la preuve par les statistiques collectives (après 26 journées), afin de mieux se rendre compte de l’impact du rouleau compresseur palois. Point marqués Points encaissés % à 2-pts % à 3-pts % à 2-pts de l’adversaire Rebonds Rebonds de l’adversaire Passes Passes de l’adversaire Évaluation Évaluation de l’adversaire
1er avec 83,4 3e avec 72,8 1er avec 57,4% 1er avec 38,5% 2e avec 47,6% 5e avec 35,4 1er avec 29,6 3e avec 16,7 1er avec 13,5 1er avec 95,6 1er avec 72,5
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maxibasketnews
« LE TEMPS MESURE LA PASSION QUE TU AS POUR TON MÉTIER » Du côté de chez…
PHILIPPE HERVÉ ON LE CROIT PARFOIS HAUTAIN, LOINTAIN. ON LE PENSE PSYCHORIGIDE ET ON QUESTIONNE SON MANAGÉRAT DES HOMMES. MAIS LE COACH D’ORLÉANS N’A PAS DE TABOU ET REPOND ICI À TOUT CELA AVEC UNE CANDEUR INSOUPÇONNÉE ET ACCEPTE DE LEVER LE VOILE SUR L’HOMME. L’AUTOCRITIQUE CÔTOIE LA PÉDAGOGIE, ET L’HUMOUR N’EST JAMAIS LOIN. ON DECOUVRE UN ENTRAÎNEUR QUI N’EST PAS ABIMÉ PAR LE METIER. UN PASSIONNÉ. DEVANT UNE PAELLA ET UNE BONNE BOUTEILLE DE VIN, DANS SA VOITURE OU SON BUREAU AU PALAIS DES SPORTS, IL EST INTARISSABLE. Propos recueillis par Fabien FRICONNET, à Orléans Reportage photos par Jean-François MOLLIÈRE
DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 53
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maxibasketnews
CÔTÉ COUR
Ton enfance
La défense que tu as imaginée
Je suis né à Fontainebleau mais j’ai vécu mon enfance à Maisons-Laffitte, en région parisienne. Je ne me sens pas d’un endroit, en fait. Je ne m’attache pas à un lieu. Si on me dit « tu préfères vivre où ? », je ne sais pas quoi répondre. Il faudra que je me pose la question car je vais bientôt passer la cinquantaine. J’ai eu une belle enfance, dans une structure familiale équilibrée. Un cadeau que nos parents nous ont fait. Une famille sportive, des parents sportifs. Au départ, j’ai grandi avec l’école du rugby, mais j’ai aussi fait du basket, du tennis et un peu d’athlétisme. Pas de scolarité approfondie. J’ai un peu des regrets dans ce domaine, d’ailleurs, car j’ai un problème avec l’écriture. Ecrire, pour moi, est difficile. Des difficultés à structurer les idées à l’écrit, car à l’oral non. L’école ne m’a jamais intéressé. C’est le sport qui m’a fait grandir. Rugby, donc mais, avec des copains d’enfance, on est partis sur le basket et ça a pris le pas sur tout le reste. Il faut faire un choix et comme j’avais des prédispositions pour le basket… Rapidement, les sélections régionales, puis au niveau France chez les jeunes, et c’était parti.
Tout part d’une rencontre contre Villeurbanne, qui fait un match exceptionnel, sans Rudd. On joue super bien pendant quinze minutes mais on a quinze points de retard. Je me dis : c’est pas possible, on est bien physiquement pourtant ! Et en visionnant le match dans la nuit, ce que je fais quasiment toujours car c’est le meilleur moyen de se remettre en question à chaud, en visionnant avec un peu de hauteur ce que tu viens de vivre du bord du terrain, je vois, à un moment donné, une action de Villeurbanne où tu as trois mecs en anticipation défensive. Hormis le mec qui défend sur le ballon et celui qui défend sur l’intention de passe, tu as les trois autres qui ne défendent plus les joueurs mais qui sont en anticipation. C’était un arrêt sur image. Après, j’ai récupéré les mecs de Villeurbanne, les Nébot, Owens et tout ça, mais ils n’ont jamais su m’expliquer l’action. C’est làdessus que j’ai construit le système, en appelant les choses, en définissant les fondamentaux, les basiques, etc. Cela peut être vu, par les gens qui regardent, comme une défense de zone. Après, nous avons été obligés de changer la défense sur pick-and-roll depuis deux ans. (Ndlr : Il explique en détail, à grand renfort de croquis)
Coach dans l’âme
L’ÉCOLE NE M’A JAMAIS INTÉRESSÉ. C’EST LE SPORT QUI M’A FAIT GRANDIR
Très vite, j’ai eu un œil critique, plus ou moins, sur le travail du coach. Très très vite. C’était : ce coach-là, il est intéressant ou pas ? J’étais plutôt leader naturellement, et c’est la fonction d’un entraîneur. Il y a des joueurs qui ne se posent pas de question sur la cohérence de ce que demande l’entraîneur, alors que moi je regardais en même temps que je jouais. J’ai toujours dit que, pour moi, la carrière de joueur était un passage obligé avant d’être entraîneur, qui était ma véritable fonction. Je me suis toujours senti entraîneur.
Philippe Hervé le joueur
L’un ou l’autre • Titre de Pro A ou Final Four d’Euroleague ? Final Four • Bière ou vin ? Vin • Dernière possession : attaque ou défense ? Il y a dix ans : défense. Aujourd’hui : attaque • Poker ou belote ? Poker • Fromage ou dessert ? Fromage • Maison ou appartement ? Maison • Lyon ou Orléans ? Lyon • LeBron James ou Kobe Bryant ? Joker
J’étais un arrière meneur, dans un profil qui n’existait pas trop. Meneur de grande taille. (Ndlr : on lui dit qu’en cela, il ressemble à Vincent Collet) Oui, c’est ça. D’ailleurs, avec Vincent, on a une histoire parallèle. On était en concurrence dans les sélections juniors, on a joué ensemble à Villeurbanne, en concurrence aussi, et on l’est toujours en tant qu’entraîneur. Philippe Hervé le joueur ? Pas de qualités athlétiques. Fort dans toute la compréhension du jeu, du collectif. J’étais un bon joueur de coach. Mais on ne peut pas dire que j’avais des points forts. Je savais un peu tout faire mais sans point fort. On va dire : un bon soldat. Un bon joueur de banc, certainement. (Silence) Je ne sais pas, je ne devais pas être un très bon joueur de basket, en fait, mais dans ma tête, je me préparais à être coach. En revanche, j’ai toujours affirmé, et je suis incapable de dire pourquoi, que j’arrêterais à 32 ans, et c’est ce qui s’est passé, en 1995. J’étais à Chalon, on était en Pro B, l’entraîneur avait été remercié, donc j’étais joueur-entraîneur avec Pascal Thibaud. À la fin de l’année, la question se pose. Dominique Juillot me dit : on fait quoi, Pascal est entraîneur là… Je réponds : non, c’est moi qui suis entraîneur.
Chalon L’aventure est partie d’un projet, d’une idée folle. C’est un soir de 1994, on reçoit le Limoges de Dacoury et Maljkovic, au mois de juin, pour un match amical. On avait un sponsor commun, Casino, qui fait venir Limoges. Après le match, dans le salon VIP, on est avec Dominique Juillot et on se dit qu’un jour, non seulement on ne payera pas pour qu’ils viennent, mais qu'on les battra chez nous, et qu'on les battra chez eux aussi. Et ça on le fera dans toutes les salles de France. En 2001, c’était le cas, on avait gagné partout. Un projet, c’est toujours un rêve un peu fou.
La finale de Saporta contre Maroussi (2001)
Ce que je retiens, c’est toute l’aventure. On réussit l’exploit de sortir le numéro trois espagnol d’alors, Valence, en demi-finale, en gagnant chez nous et chez eux, ce qu’on avait déjà fait l’année d’avant. Le retour à la Maison des Sports, un match exceptionnel, c’est un grand souvenir. Les Espagnols se plaignent de tout et craquent complètement. Après… Les finales, je n’ai pas souvent gagné. C’est pour moi la seule finale où il y a un regret en termes de résultat. On l’a mal appréhendée, mal préparée. On doit être champion d’Europe. Mais par inexpérience, on est parti du principe qu’une finale, c’est un match comme un autre, alors que ça n’est pas le cas. Il faut une préparation spéciale.
L’ASVEL
Déjà, il y a l’histoire de ma venue. (Silence) (Ndlr : on lui évoque le cas Tanjevic, annoncé partant de l’ASVEL en 2002 avant la fin du championnat) Non, ce n’est pas ça. La vérité, c’est qu’en 2002, je dois être l’entraîneur de Pau-Orthez. Ça va peut-être agacer Monsieur Seillant. Il y avait un accord verbal. Il souhaitait m’engager en 2001. À cette époque, Claude Bergeaud est toujours sous contrat mais il se demande s’il continue pour une dernière année. Il décide finalement de rester pour la saison 2001-02. Seillant me dit : on signe quand même un contrat pour 2002. Je lui réponds que je ne vais pas signer un an avant alors que je suis encore à Chalon, mais que je m’engage à ne pas re-signer à Chalon non plus. Il me dit : vous avez ma parole de Béarnais. Je n’ai plus jamais eu de nouvelles. Je pense qu’il voulait vraiment que je vienne mais il a dû avoir des pressions en interne. Tout ça pour dire que je ne devais pas être entraîneur de Villeurbanne. (Il rit) Ce qui me reste de Villeurbanne ? Je vais dire ce que j’ai toujours dit : il y avait un projet, pas dans l’habitude de ce qui se faisait dans le basket français. Ça n’était pas à la mode. Et j’ai cautionné ce projet, même au plus fort des difficultés. La seule chose, c’est qu’on m’a présenté beaucoup d’ambitions sportives, mais j’apprends rapidement que Michel Reybier (ndlr : ancien actionnaire de poids du club) se retire. On fait une année plutôt bonne, avec la finale de Pro A contre la grosse équipe de Pau, on va au Top 16 de l’Euroleague. Ensuite, il y a baisse des moyens financiers. C’est du simple au double
DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 55 entre l’ère Beugnot-Tanjevic et moi. Mais on parle d’un contrat de quatre ans, pour jusqu’en 2008, et on aborde le sujet jusqu’en février 2004 (ndlr : peu avant que Philippe soit coupé). Jusqu’à l’épisode de la Semaine des As, les blessés, etc. Tout s’effondre. Il y a une chose que j’aurais dû exiger, c’est la reformulation des objectifs. Je leur ai dit : on va faire une saison de merde, il faut faire jouer les jeunes.
Le break entre ASVEL et Orléans
Hervé Bellenger / IS
Une opportunité ! Il faut transformer tout problème en opportunité. Je me suis tourné vers les autres, en développant un peu d’empathie autour de moi. Quand tu es dans la machine, championnat, Europe, c’est… Là, j’ai porté plus mon regard sur ma famille, mes enfants. Et puis, tu te ressources physiquement, en termes d’énergie. Il faudrait pouvoir planifier : j’arrive en fin de contrat, j’arrête un an. On n’a pas toujours le courage de le faire. Ce n’est pas facile à décider mais quand tu le vis, c’est un super truc. Tu te remets en question. Dans un premier temps, ce qu’il faut combattre, c’est la tendance à se dire : regardez ce qu’ont fait les autres. Mais ça, ça ne te permet pas de faire le deuil. La rancœur, c’est terrible. Je ne dis pas que c’est facile, mais il faut faire le deuil. Accepter que ça ne sera plus jamais comme avant, c’est ça faire le deuil. Il faut se tourner vers soi, se poser, regarder l’évolution de ton travail, mesurer le chemin à parcourir. Les compétences techniques, tu en es là, mais les compétences managériales, il y a du boulot, quoi ! J’ai croisé deux ou trois coaches qui ont été remerciés et je leur dis : attention, ça peut être une période très très importante
pour la suite. Ne me parle pas des autres, de ce qu’ils n’ont pas fait, de ce que le président n’a pas fait, mais toi, c’est quoi que tu veux remettre en question chez toi ?
Tes joueurs marquants J’ai eu de très beaux joueurs de basket et j’y intègre à la fois les dimensions basket et humaine. En règle générale, ce sont ces gens-là qui te marquent. Charles Pittman (Chalon de 1994 à 1998), Keith Gatlin (Chalon), Ben Dewar (Orléans). J’ai bien aimé aussi les relations que j’ai eues avec des personnages comme Kent Hill, Sacha (Giffa). Des guerriers, j’aime bien ça. Les mecs qui vont à la guerre pour toi. Ces joueurs-là, dans les moments difficiles, je les voyais, je leur disais : bon, les gars, on est dans le dur, je vais avoir besoin de vous. Tu sais qu’ils vont donner 120% pour toi.
Tes modèles J’ai beaucoup aimé, quand j’étais joueur, Jean Galle. Il avait cette capacité à transcender, investir. Ses speeches, il les écrivait d’ailleurs ! Il lisait ça, comme un discours, dans le vestiaire. Sinon, un Messina, car il marie à la fois la dimension technicien de très haut niveau et la dimension managériale. Tu as l’impression de quelqu’un qui domine son sujet. C’est le sentiment que ça me donne. Sinon, quand j’ai commencé à coacher, je me souviens des encouragements d’un Greg (Beugnot), d’un Jacques (Monclar). Ils sont venus naturellement vers moi. Je me souviendrai toujours de leurs mots. Ils font le même métier que toi, ils sont reconnus, alors c’est important quand ils te disent des choses. >>>
Repères Né le 13 février 1963 à Fontainebleau (77) • Carrière de joueur : Racing Paris, Chatou, Challans, Saint-Étienne, Cholet, ASVEL et Chalon • Carrière de coach : Chalon’96-02, ASVEL’02-04, Orléans’05-10. • Palmarès : Champion de Pro B en 2006 Coach de l’année en 2009
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maxibasketnews
DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 57 La gestion du stress
Ce que tu n’aimes pas que l’on dise de toi
En management, on parle de “doser l’exigence“. L’exigence du jeu et l’exigence du résultat. C’est un curseur qu’on s’amuse à plus ou moins développer. Pour nous, le stress, c’est du lundi au vendredi. Enfin, c’est le cas pour moi. Mon travail, c’est à ce moment-là. Mon travail, c’est de faire grandir. Les coaches font grandir les joueurs, les joueurs font réussir les coaches. Les joueurs te font réussir le samedi, et c’est ce que tu vas faire du lundi au vendredi qui risque le plus de faire grandir tes joueurs. C’est le vendredi soir que je vais savoir si je vais réussir ou pas. Il est là le vrai stress pour moi. Le dernier entraînement. Le match n’est que la traduction du travail de la semaine. La préparation prime l’action. Plus tu es préparé, plus le stress perd de son… Finalement, on travaille pour se donner le droit de perdre. Après, le match c’est plus du plaisir que du stress. D’ailleurs, ce qui m’insupporte, c’est d’attendre le match. C’est long. Je ne supporte pas l’attente du match le jour de celui-ci.
C’est de mon fait, mais c’est involontaire de ma part : je n’aime pas qu’on dise de moi que je suis hautain. Parce que, vraiment, je suis tout sauf hautain. C’est vrai que, au premier contact, je ne suis pas quelqu’un de naturellement souriant, donc les gens peuvent penser que je suis renfermé. Alors que je ne suis pas du tout comme ça. Après, je l’accepte plus facilement aujourd’hui, mais il y a aussi quand on dit que mon exigence confine à la rigidité. Ça me heurtait car je suis plus dans un management démocratique. Mon mode de fonctionnement n’est pas autocratique mais pourtant on le percevait autrement. Ceci dit, j’ai évolué aussi. J’accepte de reconnaître que ça a pu, à un moment, tendre vers des aspects de rigidité, et j’ai dû travailler là-dessus. Au fond, je suis dans la démarche de me dire que si les gens pensent telle ou telle chose, c’est peut-être qu’il y a des raisons de le penser.
Trois personnes avec qui dîner
Coacher son fils Ça interpelle, donc on me pose la question. Le fait d’avoir une vraie bonne relation père-fils aide. Ça peut être dur de dissocier le fils du joueur mais, dans notre cas, ça n’est absolument pas ce qui se passe. Je me comporte avec lui de la même façon qu’avec les autres. Je le salue comme les autres, j’exige les mêmes choses que des autres, je le valorise comme les autres. William est un garçon qui a une personnalité un peu similaire à celle de son père. Il n’y a pas de gros décalage. 1
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Tes vacances C’est d’abord les vacances de ma femme ! On en rigole mais, moi, j’ai du mal à penser vacances pendant la saison. Donc ma femme, elle, évidemment, a envie de parler de ça. (Il sourit) Elle a envie d’organiser ça. Les vacances, c’est en famille, avec ma femme et mes enfants s’ils sont en âge (ndlr : Philippe a deux garçons et une fille, qui ont entre 17 et 20 ans). De la mer, du soleil et un terrain de golf pas loin. Je débranche plus qu’avant. Au fil du temps, tu développes une certaine forme de maturité, et puis j’ai un mode de fonctionnement qui est une vraie délégation vers Jean-Christophe et François (ndlr : Prat et Peronnet, ses deux assistants), ce qui est source de moins de travail et moins de stress. En plus, le recrutement est dilué donc, les quinze jours, tu peux les prendre. Avant, il y a dix ans, j’étais sur la plage avec le cahier pour savoir quel système, quel truc… Par exemple, je ne regarde quasiment plus de vidéo des adversaires. Je suis arrivé à saturation sur certains aspects du métier.
Si tu étais • Un animal : Un oiseau • Une ville : New York • Un pays : La France • Un joueur : Rigaudeau • Un autre sport : Le golf • Un film : Sur la route de Madison • Un personnage historique : Mandela • Un objet : Une alliance • Un jour de la semaine : Le vendredi
Toi dans dix ans Le temps mesure la passion que tu as pour ton métier. Moi, aujourd’hui, je suis toujours passionné par ce métier. Je le suis parce que j’ai ouvert les yeux sur d’autres aspects du métier. Aujourd’hui, je ne pourrais plus faire comme il y a dix ans, cinq vidéos par semaine, etc. Ça m’insupporterait. Dans dix ans, je ne sais pas dans quel niveau de maturité je serai. Aurai-je bouclé la boucle ? La formation des jeunes me titille un peu car je trouve qu’il y a un vrai beau projet à remettre d’actualité en France. Ce qui est fait aujourd’hui m’insupporte mais au bout d’un moment, il ne faut plus dire, il faut faire, donc… l 3
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1. New York 2. Rigaudeau 3. Le golf 4. Sur la route de Madison 5. Mandela
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Photos : D.R.
Le golf ! Je fais le malin là mais, en fait, ça fait plus d’un an que je n’ai quasiment pas joué. Je suis passionné de golf. L’opportunité de la mise au vert après Villeurbanne… (Il rit) J’en ai fait beaucoup, j’étais à 13 de handicap. Mais là, depuis un an et demi… Tu fais face à la crise du swing. Au golf, tu peux progresser vite et, à un moment donné, soit tu t’entraînes et tu peux continuer à progresser mais c’est de plus en plus dur, soit tu n’en fais pas plus et tu commences à régresser. Ça m’a agacé et j’ai plus ou moins arrêté. Je n’ai repris que dimanche (ndlr : début mars). Après, qu’est-ce qui va me divertir, me permettre de m’échapper ? Une série télé. En un, c’est Jack Bauer (ndlr : de la série 24h chrono) ! Lui, c’est la référence. Lui, il est persévérant. Si on ne le faisait pas chier, il aurait tout fini en douze heures ! (Rires) En déplacement, je suis beaucoup séries. Mais j’ai mes périodes. Là, par exemple, j’ai repris du Sudoku. Des fois, j’ai mes périodes lecture, des policiers, Harlan Coben, des trucs comme ça. Mais bon, le golf, c’est exceptionnel ! C’est le seul sport où, globalement, tu t’évades. Tu ne peux pas jouer au golf en pensant à autre chose. C’est impossible. Alors que si demain je vais courir, je vais repenser au basket. En plus, le golf, ça ne demande pas trop de… (Il fait mine de regarder son ventre) Je ne me suis pas trop entretenu, quoi !
Si je pouvais dîner avec des gens partis, j’aurais envie de dîner avec mon grand-père, des gens de ma famille. Les gens que tu ne connais pas, pff…
Pascal Allée / Hot Sports
Un hobby
CÔTÉ JARDIN
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DANS L’UŒTIL S DES SCO
FUTUR NOWITZKI… OU TSKITISHVILI ? LES SCOUTS NBA LE SUIVENT DEPUIS QUATRE ANS. DONATAS MOTIEJUNAS, 2,13 M PIEDS NUS, 19 ANS, SERA DE LA PROCHAINE DRAFT. UNE PLACE DE LOTTERY PICK L’ATTEND BIEN AU CHAUD. SON POTENTIEL EST VERTIGINEUX. LE CHANTIER ENCORE IMMENSE. Par Antoine LESSARD
«
Une combinaison de rêve entre taille et fondamentaux ». « Le big man européen le plus prometteur de ces dernières années ». Donatas Motiejunas n’avait pas encore 16 ans qu’il suscitait déjà des commentaires dithyrambiques sur les sites US spécialisés en scouting. Le Lituanien, formé à l’école Arvydas Sabonis de Kaunas, s’était révélé lors de l’Euro Cadets 2006 en Espagne. Dans l’ombre du phénomène de la génération 90, Ricky Rubio (51 pts, 24 rbds, 12 pds en finale), ce grand échalas gaucher avait intrigué les observateurs par sa mobilité, son shoot à mi-distance et, plus globalement, par son étonnante impression de facilité. Un big man coordonné, délié, capable de partir en dribble comme un arrière, d’effectuer un spin move et de terminer au choix main gauche ou main droite près du cercle. Un modèle rarissime dans le concert européen. Un pur joyau à polir.
Pascal Allée / Hot Sports
Up and down à la Benetton
Repères Né le 20 septembre 1990 à Kaunas (Lituanie) • Lituanien • Taille : 2,13 m • Poste : Ailier-fort • Clubs : Zalgiris Kaunas (200708), Aisciai Kaunas (2008-09), Benetton Treviso (2009-10). • Palmarès : MVP du tournoi junior de l’Euroleague en 2008, Médaillé d’argent et MVP de l’Euro U18 en 2008, Médaillé d’argent Euro U20 en 2008, Champion de Lituanie en 2008. Ses stats en Eurocup ’10 : 7,6 pts à 54,7% et 3,3 rbds en 19 min.
Deux ans plus tard, le Balte raflait le titre de MVP de l’Euro Junior à Pyrgos (18,2 pts et 10,2 rbds en Grèce) devant d’autres intérieurs dominants, le Serbe Dejan Musli et le Turc Enes Kanter. La horde des scouts NBA présents à l’Eurocamp de Trevise salivaient déjà sur ce prospect à la panoplie offensive étonnamment complète pour son jeune âge. Ses modèles ? Sabonis, un peu par obligation. « Mon père m’en parlait tout le temps, me disant sans cesse de m’en inspirer. Mais c’est comme Jordan, il n’y aura pas un deuxième Sabonis », avouait-il en 2009 à l’occasion du Hoop Summit (21 pts et 8 rbds pour lui face à l’équipe US). Son modèle en NBA ? L’Argentin Luis Scola, « mon joueur favori, inarrêtable lorsqu’il jouait avec le Tau Ceramica (Vitoria) ou aux Jeux Olympiques. » Aujourd’hui âgé de 19 ans, Motiejunas est encore loin d’afficher la densité physique et la solidité de l’intérieur argentin. Match après match, il mesure le chemin à parcourir dans la rugueuse série A italienne. Plus rien à voir avec le modeste championnat lituanien dont il était le deuxième scoreur et rebondeur l’an passé avec l’Asciai Kaunas. En intégrant la Benetton Trevise, Donatas a changé de braquet et de statut. La petite star doit désormais gagner son temps de jeu derrière une paire d’intérieurs de bon calibre : l’Américain Judson Wallace et Sandro Nicevic. En fait, le contexte trévisan est beaucoup moins propice que prévu à son éclosion. Entre son élimination prématurée en Euroleague (face à Orléans), son parcours difficile en Lega (seulement 9e ex-aequo à ce jour avec 10v-12d) et le
changement de coach en cours de saison, la Benetton vit une saison très délicate. De plus, l’équipe a été articulée sans meneur spécifique – Davor Kus est d’abord un shooteur – ce qui affecte le rendement des intérieurs. Et donc de la pépite lituanienne (9,2 pts à 54% et 4,4 rbds en 20 min en Lega, une pointe à 21 pts et 7 rbds contre Cantu). La chance de Motiejunas dans son malheur ? Qu’un entraîneur de la trempe de Jasmin Repesa soit arrivé à la rescousse fin janvier. Le Croate est réputé excellent formateur.
Une petite diva ? La cote du Lituanien a légèrement baissé. Promis à une place dans le Top 5 de la draft l’été dernier, il se situerait aujourd’hui aux alentours du dix-douzième rang d’après les sites spécialisés. Le talent du joueur ne souffre d’aucune discussion. Motiejunas a encore élargi son arsenal en développant son ambidextrie près du cercle. Cependant, son physique poids plume, tout juste 100 kg, son manque de dureté et son désintérêt pour la défense sont critiqués. Donatas n’est pas assez mûr physiquement pour affronter les raquettes NBA. Le jeune joueur doit également s’endurcir mentalement pour gommer ses sautes d’intensité, son côté up and down qui affecte ses performances. Rien de rédhibitoire pour un joueur de 19 ans. Plus problématique, son attitude de petite diva. Le comportement du Lituanien à l’égard de ses coéquipiers, des arbitres, adversaires voire des supporters a été stigmatisé à plusieurs reprises. Notamment lors du dernier Euro Espoir en Grèce, où sa production fut loin des attentes (7,2 pts et 4,0 rbds en 19 min). Son premier vrai échec dans une compétition de jeunes. Dans un monde parfait, le jeune intérieur resterait deux ou trois saisons supplémentaires en Europe pour continuer à se développer. Son contrat avec la Benetton court jusqu’à 2011. Les franchises NBA ne lui laisseront sans doute pas le temps d’arriver à terme. Des observateurs italiens voient en lui un futur de starter NBA. « Peut-être qu’il ne sera pas le nouveau Tim Duncan mais pas non plus le nouveau Tskitishvili », livre l’un deux, faisant référence à l’ancien prospect géorgien également passé par la Benetton. Le jeu NBA ouvre davantage d’espaces aux attaquants. Il pourrait parfaitement se prêter aux qualités du Lituanien et causer de sérieux problèmes de mismatches aux défenses adverses. En supposant qu’a priori Motiejunas s’étoffe sérieusement du haut du corps pour tenir le choc physiquement. Donatas ne semble pas prêt pour le top niveau. On disait la même chose de Brandon Jennings l’année dernière avec la Roma. l
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FIBA Europe / Harry Zampetoulas
Donatas MOTIEJUNAS (BENETTON TREVISO)
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Mame-Marie Sy-Diop (Nantes-Rezé)
“Heureusement qu’on était trois Sénégalaises,
sinon waouh ! ”
C’est l’histoire d’une adolescente de Dakar venue à Arras dans le cadre d’une opération d’échanges avec le Sénégal, et qui est devenue la joueuse “la plus complète“ de la Ligue Féminine.
“
Propos recueillis par Pascal LEGENDRE
Dans ma famille, les garçons, c’est le foot et les filles le basket. Ma sœur aînée Anta Sy a été internationale et elle a joué un peu au Mozambique. J’ai joué au Sibac de Dakar, un club formateur avec de bons entraîneurs. Beaucoup de joueurs actuellement en Europe sont passés par là. Le club d’Arras a fait une sorte d’échange avec le Sénégal dans le cadre du Paris-Dakar 2001. Ils sont venus au Sénégal. Mon coach, Dame Diagne, m’a dit « il faut tenter le coup. » C’était la veille d’un match que je devais jouer, je ne l’ai pas fait, je suis partie. J’avais 16 ans. Nous étions trois jeunes et nous sommes arrivées en décembre pour une année de test. En juin, ils n’ont gardé que moi. Les autres filles sont reparties au Sénégal. Au début, Arras, ce n’était pas ce que j’attendais de la France. C’était vraiment dur de quitter ma famille. Le fait d’être dans le Nord où il faisait froid, ce n’était pas non plus évident. Heureusement qu’on était trois, sinon waouh ! Dès que nous sommes arrivées, nous avons été intégrées au collège François-Mitterrand à Arras. On était toutes ensemble avec une autre Sénégalaise qui était au club comme pro et qui nous a hébergées.
Pendant deux ans, le samedi, je jouais en NF1, puis on est descendu en NF2, et le dimanche, j’étais en cadettes. On a gagné deux fois de suite la Coupe de France cadettes, à Bercy. C’était impressionnant, je n’ai jamais joué dans une salle aussi énorme. Et puis c’était des filles qui m’ont bien aidée à m’intégrer à la vie française, on était beaucoup ensemble. Dans cette équipe, la plupart ont arrêté, sauf Sarra Ouerghi qui est à Charleville, et Barbara Cousin à Nice, les deux en NF1. J’avais beaucoup de choses à apprendre et, heureusement, j’ai eu la chance d’avoir Brigitte Blier comme entraîneur, la sœur de Bruno, l’actuel coach d’Arras en Ligue, que j’ai eu ensuite. Il m’a mise à l’aise et fait jouer “dans le cinq“, et il m’a dit de prendre mes responsabilités. En dehors, les Quindroit, une famille d’accueil, m’ont aidée pour les devoirs, vraiment pour tout. Pareil avec la mère de Bruno et Brigitte Blier. On va dire que c’est ma maman de France. En Afrique, on a le sens de la famille, alors tout ça avait beaucoup d’importance pour moi. J’ai fait un BTS d’assistante de direction puis un DUT en Ressources Humaines à Reims. Je devais le valider cette
Thierry Sourbier Nantes-Rezé Basket
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Repères • Née le 25 mars 1983 à Dakar (Sénégal). • 1,85 m. • Clubs : Arras’01-06, Reims’06-09, Nantes-Rezé’10.
Mame-Marie (à l’extrême gauche) avec l’équipe sénégalaise championne d’Afrique 2009.
Equipe du Sénégal
• Palmarès : Championne d’Afrique (09), championne de France NF1 (07).
année, mais en raison du Championnat d’Afrique, je suis arrivée un peu tard à Nantes, aussi je n’ai pas pu continuer. Je fais une pause, on verra l’année prochaine, ce n’est pas évident de cumuler avec le basket, surtout s’il y a une coupe d’Europe. C’est vrai qu’au Sénégal, certains attendent que les choses se fassent alors que, dans la vie, rien n’arrive devant ta porte. J’essaye de me battre, d’aller de l’avant, tout ce qui me retarde, je le mets de côté. Il fallait que je confirme à Reims ce que j’avais appris à Arras, avec Philippe (Sauret) qui est super humain aussi. J’ai passé de très belles saisons, on est monté en Ligue en plus. Et moi, quand le basket va, tout va ! J’ai eu connaissance des difficultés financières, j’ai même cherché d’autres clubs au cas où, mais le dossier devait passer, et comme j’avais re-signé un contrat d’un an, j’ai attendu. Je m’y sentais bien, ce n’était pas loin de Paris, et je pouvais prendre des cours. Mais finalement, en juin, le dossier n’a pas été validé. Je voulais partir à l’étranger mais c’était un peu tard.
“Il faut que je fasse rentrer dans ma tête que je dois shooter davantage” Mon mari travaille à Paris comme ingénieur informatique. Lorsque j’étais à Reims, il faisait le trajet tous les jours. Il est passionné de basket et il sait que c’est mon avenir qui est en jeu. On est toujours ensemble (elle se marre). Je suis loin de Paris, ça ne le dérange pas, ça va. Je suis la première de la famille à m’être installée en France. Aujourd’hui, l’une de mes sœurs Licka Sy joue à Reims. L’un de mes frères fait ses études à Metz, un autre est à Amiens et un troisième est avec moi. Au Sénégal, les gens pensent qu’ici tout est beau, qu’il n’y a qu’en Europe où l’on peut bien gagner sa vie, alors qu’en fait on peut aussi le faire là-bas. J’ai la possibilité de les faire venir, je les aide. En ce qui me concerne, j’ai la nationalité française depuis l’année dernière.
tout va bien. Avant, le basket était le sport numéro un au Sénégal, mais depuis le début des années 2000 et la qualification de l’équipe nationale à la Coupe du monde, c’est le foot qui domine comme presque partout. Oui, je suis contente d’affronter la France au Championnat du monde. Nous avons une poule vraiment dure avec la Grèce et les ÉtatsUnis. Comme nous avons été colonisés par la France, il y a beaucoup de choses que nous essayons d’apprendre d’elle. Lorsque l’on propose un contrat en France à des basketteuses sénégalaises, je pense que 100% acceptent. Mais beaucoup de Sénégalais ont aussi le rêve américain en tête. Celles qui partent aux États-Unis continuent leurs études alors que la plupart de celles qui viennent en France se consacrent exclusivement au sport, malheureusement. Ce qui m’a plu à Nantes, ce sont les ambitions du club avec des coaches qui sont aussi très ambitieux. J’ai aussi envie d’apprendre encore. J’ai signé pour deux ans, avec en fait une clause après la première année. Je suis rentrée de Madagascar pour passer une journée chez moi et j’ai pris de suite l’avion pour la France. Je suis arrivée à Roissy à 11h et le soir, je jouais contre Montpellier. On est des professionnelles ! Ce n’était pas évident d’intégrer un groupe qui était déjà construit, je ne connaissais personne, mais j’ai eu la chance d’avoir de bonnes coéquipières. Pareil pour les coaches. J’ai passé deux semaines à apprendre les systèmes. À Reims, on jouait le maintien en essayant de faire des exploits, alors que là, si l’objectif officiel, c’est le maintien, pourquoi ne pas viser l’une des quatre premières places ? On s’entend bien, on fait tout pour que ça arrive. Après, pour atteindre le niveau d’une équipe comme Bourges, on a besoin de plus de joueuses dominantes à chaque poste. Bourges, ce n’est pas le même budget, non ? J’essaye de progresser, j’apprends tous les jours. Chaque joueuse fait des ateliers individuels là où elle n’est pas à l’aise. Je ne suis pas une croqueuse de ballons, je ne tire pas pour tirer. Au début, à Arras, j’avais beaucoup de déchets dans mon jeu, des pertes de balle, des fautes, des shoots sans lucidité. Chaque année, je me fixe l’objectif de gommer ça, d’avoir un jeu propre. Et comme je shoote rarement, j’ai plus de chances de mettre le panier quand je suis dans la raquette. A Reims, Philippe me disait « shoote ! shoote ! » Tout le monde me dit que j’ai un bon shoot, mais en match je pense davantage à prendre un rebond ou à défendre. Il faut que je fasse rentrer dans ma tête que je dois shooter davantage. Apparemment, je suis très agressive. Je ne suis pas costaude, donc il faut que je m’impose autrement (elle se marre). Si j’écoute mon mari, on restera en France. C’est vrai qu’il y a ici davantage de bonnes structures pour élever les enfants. J’essayerai de fonder une famille ici. Mais mon cœur est sénégalais et c’est sûr qu’un jour je repartirai au pays. Je ne sais pas quand. Inch allah comme on dit. l
Championne d’Afrique C’était ma première participation à la CAN. Avant, je faisais les pré-sélections mais je n’y allais jamais ensuite. Là, comme Reims descendait en NF1, je n’avais rien de spécial à faire, je suis donc partie à Madagascar. C’est un pays pauvre, mais en Afrique tous les pays sont pauvres ! Mais c’est vrai que je voyais dehors les gens qui marchaient pieds nus. Nous, on a vécu une compétition “normale“. On a fait un parcours sans-faute (8 victoires). Même en finale, on s’est imposé tout de suite (victoire sur le Mali 72-57). Dans mon équipe, il y avait Awa Gueye qui joue à Limoges, Bineta Diouf de Basket Landes et Fatou Dieng de Reims. Après la victoire, le président du Sénégal nous a reçues dans son palais. En plus de la prime de victoire, il nous a offert des maisons F3. Apparemment, c’est à côté de la plage, donc
1ère à l’évaluation Mame est une basketteuse extrêmement complète. Bien qu’ayant pris le train en marche (21 octobre, soit à la 5e journée) après sa participation à la CAN, la FrancoSénégalaise est en tête à l’évaluation de la Ligue féminine. Sa présence au rebond des deux côtés du terrain (9,4) et au contre (0,9) est énorme pour une joueuse de seulement 1,85 m. Elle a pris 18 rebonds contre Villeneuve dont 10 offensifs, record en cours. Et si Mame ne score que 12,5pts en moyenne, c’est toujours à bon escient (60,6%) à deux-points. Il lui reste juste à améliorer la précision à trois-points (3/17). Toujours à propos de stats : Mame a tourné à 7,5pts (56,7%) et 6,8rbds à la CAN.
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Contrôle surprise !
MICHEL VEYRONNET Par Thomas BERJOAN
lez, on fonce ! » Al ? là d, oi fr à , iz qu « Un petit pas mauvais du tout, Et ! n ue Ro de h ac co Joueur le tites bévues. malgré une ou deux pe
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6. Kevin Séraphin est né en ❏ 1989
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Par Laurent SALLARD
vidéos http://tinyurl.com/ydy4me4
JAMES WHITE L’HOMME VOLANT
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En marge de la Coupe de Russie remportée à domicile par le CSKA Moscou, s’est tenu un concours de dunks de très, très haut niveau. Y participaient l’athlétique Pops Mensah-Bonsu, Gerald Green – vainqueur du NBA Slam Dunk Contest en 2007 – et l’aérien James White, star de la discipline depuis le lycée. Un concours déjà somptueux, mais que White a fait tendre vers le sublime en passant trois dunks de suite depuis la ligne des lancers-francs. Faisant apprécier sa détente exeptionnelle, il donnait même l’impression de baisser la tête pour éviter de heurter le cercle. Bien que sa dernière tentative, un “Rider“ depuis la ligne des lancers, se soit avérée trop courte, il a remporté le trophée haut la main.
vidéos http://tinyurl.com/yeogyzh
DU DUNK, ENCORE DU DUNK !
D.R.
D’autres concours ont eu lieu durant la même période. Notamment en Chine, où le turbulent Sean Williams, viré par les New Jersey Nets en début d’année, s’est illustré en dunkant sous un masque à l’effigie d’un héros de fiction local. En Lituanie, c’est Aaron Baynes, du Lietuvos rytas, qui a remporté le titre, le concours de la ligue polonaise revenant à Eddie Miller.
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Par Laurent SALLARD
vidéos http://tinyurl.com/ylnapkn
LA FABULEUSE HISTOIRE DES FRÈRES IVAN
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L’établissement bancaire américain Capital One sait communiquer, et l’a prouvé durant la March Madness. Plutôt que d’assommer ses potentiels clients avec des taux, des indices et des commissions, il a préféré l’humour. Son spot de pub, qui circule sur Internet, est construit à la manière d’un reportage d’une chaîne sportive. Il narre l’histoire d’une équipe universitaire qui perd tous ses matches, et dont le coach part à la recherche de deux géants reclus au fond de la forêt. On vous laisse découvrir l’hilarante histoire des Ivan Brothers.
internet http://museevirtuel.basketfrance.com/
LE MUSÉE DU BASKET CHEZ VOUS
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Fondé en 1984 par Gérard Bosc, le Musée du Basket regroupe des objets, des œuvres, de la documentation et des archives qui font l’histoire du basket français. Afin de le faire partager au plus grand nombre, a été ouvert sur le site de la fédération un espace virtuel qui vous permet de retrouver toutes ces pièces de collection.
vidéos http://tinyurl.com/ye6wdz7
Fait plutôt rare en France, Antarès – antre du MSB – a été plongé dans le noir lors de la réception de Poitiers par Le Mans. Une extinction des feux provoquée par une coupure d’électricité. Ce sont ensuite les joueurs manceaux qui n’ont plus vu le jour, encaissant un 19-0 et s’inclinant 71-81.
D.R.
ANTARÈS DANS LE NOIR
La Ligue NatioNaLe de Basket pRésENtE
WWW.LNB.FR
FINaLes Basket
des championnats de france
pro A / pro B
de
Réservations 0 892 390 490 (0,34 euros la minute), www.ticketnet.fr, www.bercy.fr et dans tous les magasins Auchan, E. Leclerc, Virgin Megastore, FNAC Carrefour, Galeries Lafayettes...
dimanche 13 juin 2010 PaRiS BeRcY