MaxiBasketNews-20

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#20

MAI 2010

Du côté de chez Pape Badiane

Ces Français qui jouent pour la Côte d’Ivoire

08 Jeff Greer 16 Nicolas De Jong 26 Caroline Aubert 32 Aleksandar Nikolic 44 A.D. Vassalo 56 Ante Tomic 66 Florence Lepron

Kareem Reid

La légende des playgrounds de New York

Antoine Diot & Edwin Jackson

Histoire d’une amitié

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MAXI BASKETNEWS N°20 - mai 2010 DOM : 5,60 € - BEL : 5,40 €

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ÉDITO • maxibasketnews 03

L’homme qui a fait

le basket yougo Par Pascal LEGENDRE

U

ne rétrospective sur Aleksandar Nikolic. Certains d’entre vous vont se dire, « mais quelle mouche a piqué la rédaction de MaxiBasketNews ? » On s’en doute, son nom ne dit strictement rien à la majorité des lecteurs de ce magazine. Et pourtant, “Aca“ fut l’un des plus grands entraîneurs européens de l’Histoire de ce jeu. Il a coaché en Yougoslavie et en Italie, tressé des lauriers avec l’Ignis de Varèse et l’équipe nationale yougo. C’est davantage encore. On peut dire qu’Aleksandar Nikolic a “fait“ le basket yougoslave. Il a eu sous ses ordres Borislav Stankovic, futur secrétaire général de la FIBA, comme Kresimir Cosic, la référence du basket des Balkans avant que ce ne soit Drazen Petrovic. Surtout “Le Professeur“ a formé les plus grands coaches yougos. Vous apprendrez, ou vous vous remémorerez, dans l’article, cet épisode où Bozidar Maljkovic, qui venait d’être champion d’Europe avec Limoges, fit appel à ce déjà vieux monsieur pour le sortir d’une situation qui paraissait inextricable. Ce qui est toujours délicat avec les rétros, c’est que le lecteur manque de repères. Quand on a vingt ans ou même quarante, il faut décupler son imagination pour songer, juste à partir d’écrits et de quelques photos, à quoi pouvait ressembler un match de l’ASPO Tours en 1976 ou la victoire de Limoges en finale de la Coupe Korac à Padoue, six ans plus tard. Heureusement, des séquences

de match relayées par Internet viennent parfois désormais à notre rescousse. Qui a vu jouer en France l’équipe nationale yougoslave à l’Euro 1977, à Liège ? Un quarteron de privilégiés, sachant que la 2e chaîne ne diffusa que la 2e mi-temps de FranceAutriche décisif pour la… 11e place. Trente-trois ans plus tard, en fouinant un peu sur YouTube, on tombe sur quelques vidéos qui sont autant de trésors dont l’une* où l’on aperçoit le crâne de Nikolic lors de la finale gagnée par la Yougoslavie, 74-61, face à l’URSS. Et, d’un seul coup, tout s’éclaire. On découvre Cosic, Dalipagic et sa grosse moustache, le meneur Slavnic, Kicanovic, Radovanovic, la grande génération yougoslave de la deuxième moitié des années soixante-dix, au temps où les joueurs avaient les cheveux longs et… ne défendaient absolument pas ! Et ça frimait. Regardez ce passage où l’on voit les Yougos faire la passe à dix et Slavnic et Kicanovic narguer les Soviets. Merci à Pink Film, merci à Internet. Ainsi nos rétros ne sont plus abstraites. Au fait, Aleksandar Nikolic, c’est exactement le personnage qui aura manqué au basket français pour qu’il soit devenu chez nous un grand sport. http://www.youtube.com/watch?v=B6UXr5A-Pcs

“Merci à Internet. Ainsi nos rétros ne sontELLES plus abstraites”

Merci au “Bario Latino“ qui nous a permis de faire la séance photos avec A.D. Vassalo.

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MAI 2010 SOMMAIRE 20

04 06

Le baromètre focus : nicolas de jong

08

Un-contre-un : Jeff Greer

10 KAREEM REID: 18 Antoine Diot

& Edwin Jackson

26 Caroline Aubert 32 Rétro :

Aleksandar Nikolic

38 Pape Badiane 44 A.D. Vassalo 50 échos 56 Dans l’œil des

scouts : Ante Tomic

58 La Côte d’Ivoire 64 Zone Mixte 66 Contrôle surprise :

Florence Lepron

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maxibasketnews

LE BAROMÈTRE DU MOIS : BLAKE ATTAQUE ! Par Florent de LAMBERTERIE

NE

Blake Schilb (Chalon)

Plus de 20 points, 8 rebonds et 26 d’éval en avril. Malgré un passage à vide contre Cholet, l’Américain a passé la surmultipliée ce mois-ci. 40 d’évaluation contre Hyères-Toulon, 32 à Dijon et trois victoires en quatre matches pour Chalon. Qui dit mieux ?

2

Ricardo Greer (Nancy)

À quoi bon commenter ses perfs hors du commun (19 rebonds à Roanne) ou analyser ses moyennes invraisemblables (18,5 pts, 11,5 rbds, 24,5 d’éval) ? On parle de Ricardo après tout. Mais de grâce, donnez-lui (enfin) son titre de MVP !

3

NE

Uche Nsonwu-Amadi (Roanne)

Rhodes avait son colosse, Roanne a Uche. Des points (20 contre Nancy), des rebonds (16 prises à Poitiers) et même des passes (5 assists à Paris). Le leader statistique de la Chorale, à près de 22 d’éval sur le mois.

4

Taj Gray (Chalon)

L’autre grand artisan de la remontée chalonnaise printanière. Hormis une sortie un peu fade à Dijon, l’ancien Roannais affiche des moyennes à plus de 20 points et 10 rebonds sur ce mois d’avril. Très bonne pioche pour l’Élan.

5

Marcus Slaughter (Nancy)

Un match en moins pour le pivot du SLUC ce mois-ci mais des stats toujours démentielles. 16 pts, 12 rbds contre Vichy, 18 pts, 12 rbds à Orléans… Sur la deuxième moitié de saison, Slaughter tourne à 21 d’évaluation… Effrayant.

6

NE

David Noel (Roanne)

Ralph Mims sur le flanc pour la fin de saison, c’est l’ailier tanké de Roanne qui a pris le relais. Sur les trois matches joués par la Chorale sans son arrière US, Noel signe 28, 27 et 26 d’éval, pour trois succès à chaque fois. CQFD.

7

Dylan Page (Roanne)

Depuis son retour de blessure, l’ailier-fort de la Chorale ne débande plus. 26 et 27 d’éval face à Poitiers et Nancy, 23 points à Paris… Un mois d’avril très costaud pour Dylan.

8

Lamont Hamilton (Paris Levallois)

Le PL ralentit à l’approche des playoffs mais son pivot US monte en régime. Un corps de plus en plus affûté, des stats de franchise player (16,8 pts à 22,5 d’éval depuis début avril)… Un gros client en vue des phases finales.

9

NE

Anthony Roberson (Strasbourg)

OK, il ne fait pas grand-chose sur un terrain à part shooter mais question scoring, la SIG tient là un sacré client. 19,3 points malgré un raté contre Vichy et une adresse à troispoints insolente (16/39 en quatre matches), de quoi assurer le maintien tranquillement.

10

NE

David Simon (Strasbourg)

Sûrement le plus lunatique des joueurs de Pro A mais peut-être aussi le plus talentueux. Quand il affiche une régularité comme sur ce mois d’avril, Simon c’est près de 16 points et 6 rebonds pour 17,5 d’éval, en même pas trente minutes. Et trois victoires pour la SIG en quatre matches.

11

NE

Mickaël Gélabale (Cholet)

Difficile de ressortir un joueur du collectif choletais invaincu sur ce mois d’avril, mais on notera tout de même la belle poussée du Guadeloupéen. Réglé comme une horloge (entre 14 et 18 d’éval sur le mois), l’ex-NBAer joue comme à ses plus belles heures.

12

NE

Dewarick Spencer (Le Mans)

Le Mans pioche, pas Dee Spencer, au four et au moulin avec le retour du printemps. 7,5 rebonds, 3,5 passes, 1,8 interception… et une solide contribution à la marque (19,5), comme à l’accoutumée.

13

Kenny Younger (Poitiers)

Le promu continue sa jolie route en Pro A et en l’absence de Pierre-Yves Guillard, Kenny Younger est encore monté en régime. 19 points et 10 rebonds contre Roanne, 25 points, 11 rebonds et sept passes contre Orléans. Du solide.

14

NE

Saer Sene (Hyères-Toulon)

Petit coup de moins bien dans le Var (trois défaites en quatre matches) mais Saer Sene continue son chantier. 12,0 pts, 11 rbds, 2,3 cts, 19,5 d’éval… Pour un peu, ça en deviendrait presque lassant.

15

NE

Kareem Reid (Vichy)

Le meilleur meneur de Pro A ? Peut-être bien. Dextérité, vista, vision de jeu, leadership et un sens inégalé de l’offrande pour ses partenaires. Top passeur de Pro A cette saison (7,8), il est monté à 9,3 caviars en avril. Le coéquipier modèle.

16

NE

Ben Woodside (GravelinesDunkerque)

Après un mois de mars un peu difficile, le meneur du BCM revient en force à l’approche des playoffs. Pas un match sous les dix points en avril, un impact dans le jeu stabilisé (entre 14 et 22 d’éval) et un beau rush final pour venir à bout de Poitiers.

17

NE

Bernard King (Le Havre)

Le STB n’a pas forcément brillé en cette fin de saison, mais Bernard King s’est bien éclaté. Meilleur marqueur du mois (21,0 pts), l’ancien de l’ASVEL et de Strasbourg a passé 27 unités lors de la victoire à Rouen, synonyme de maintien. Du travail bien fait.

18

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Stevan Milosevic (Dijon)

Denier arrivé, premier servi dit l’adage et à Dijon, le Serbe s’est goinfré en ce mois d’avril. 14 points, près de 13 rebonds et 19 d’évaluation, insuffisant toutefois pour éviter la relégation. Mais on ne pourra pas lui reprocher de ne pas avoir tout tenté.

A.D. Vassallo (Paris Levallois)

Pas de surprise chez le Portoricain ce mois-ci. Des marques entre 16 et 21 points à chaque match, une présence au rebond toujours solide (deux prises à onze unités) et une éval qui ne bouge pas (15,8). Un métronome.

Ali Traoré (ASVEL)

La saison continue comme elle a commencé pour la maison verte. L’ASVEL alterne le moyen et le très mauvais mais son pivot international continue de se démener (16,3 pts à 59%, 6,0 rbds, 17,8 d’éval). Avant peut-être de remporter un joli lot de consolation avec un titre de MVP français.

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été 2010

18 ème édition


maxibasketnews

« C’EST VRAIMENT UNE SAISON GALÈRE »

Hervé Bellenger / IS

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FOCUS • maxibasketnews 07

NICOLAS DE JONG (VICHY)

ÉCLOSION DIFFÉRÉE UNE BLESSURE CHRONIQUE AU DOS A MINÉ LA SAISON DE NICOLAS DE JONG (2,08 M, 22 ANS). CEPENDANT, QUELQUES FLASHES INDIQUENT QUE LE VICHYSSOIS EST SUR LA BONNE VOIE. Par Antoine LESSARD

L

’ascension était programmée. Nouveau contrat professionnel, place de back-up de Zach Moss au poste de pivot. En tous points, le contexte vichyssois était propice à l’éclosion de Nicolas De Jong. « Offensivement, on est persuadé qu’il apportera quelque chose à cette équipe », nous indiquait Borg peu avant la reprise, très satisfait de la préparation de son poulain. Le jeune homme était parti bosser un mois aux ÉtatsUnis pendant l’été. Il était revenu « dans un état de forme et un état d’esprit conquérants », d’après son coach. Sa première sortie de Pro A, 6 points et 5 rebonds en seulement huit minutes pour l’ouverture de la saison aux Docks Océane, était venue valider ce travail. Dès la semaine suivante, la tuile. De Jong se blesse au dos à l’entraînement, tente le coup contre Rouen, mais rechute. Verdict ? Quatre mois d’arrêt. « C’est vraiment une saison galère », peste-t-il en décrivant sa blessure chronique au niveau des lombaires. Nicolas revient juste à temps pour la Semaine des As. Il y fait deux apparitions positives : 20 minutes en deux matches contre Le Mans et Orléans.« Après, j’ai fait un mois et demi de championnat avec un temps de jeu conséquent », explique Nicolas. Les absences de Dounia Issa puis de Zach Moss favorisent sa montée en puissance. Il est aligné 13 minutes contre Paris (4 pts et 6 rbds), 18 minutes à Gravelines-Dunkerque (5 pts et 4 rbds). Ses deux records chez les pros. « Et puis j’ai eu de nouveau une douleur. Moins forte que la précédente, mais je ne voulais pas prendre de risque par rapport à ma carrière et par rapport au club puisqu’il me reste un an de contrat.» Le 27 mars, Nicolas De Jong met un terme prématuré à sa saison. As compris, il n’aura joué que 78 minutes. « Chaque fois qu’il est entré sur le terrain, il a fait ce qu’on attendait de lui. Malheureusement, il n’a pu tenir ce rôle que sur neuf matches », déplore Borg.

« J’ai commencé le basket à 17 ans »

Le coach vichyssois a découvert De Jong il y a deux ans. Sur les conseils d’un ami, le Tourangeau était venu faire un essai au centre de formation de la JAV. Son gabarit rare chez les Français – un vrai 2,08 m sans les chaussures – ses bonnes mains, son petit shoot extérieur avaient séduit Borg. Précision importante,

le jeune pivot évoluait à l’époque à Joué-les-Tours en Régionale. Il faisait le nombre dans l’équipe de Nationale 2 et comptait tout juste trois ans de basket encadré. « J’ai commencé le basket à 17 ans. Avant, j’avais fait un peu de judo. En raison de ma croissance rapide, je n’avais pas la possibilité de faire du sport de façon très soutenue. » L’essai est transformé à Vichy. Nicolas intègre l’équipe espoir et partage très vite les entraînements des pros. « Jean-Louis Borg a tout de suite vu que je pouvais apporter à l’entraînement. J’ai beaucoup travaillé individuellement avec l’assistant, Jean-Philippe Besson.» Les oppositions quotidiennes face à Zach Moss accélèrent la formation de l’apprenti. « Il m’a pris un peu sous son aile, m’a appris beaucoup de choses ». Et puis Nicolas souligne l’importance de son nouvel environnement. « Le groupe était vachement soudé à mon arrivée. Ils étaient allés en playoffs pour leur première année en Pro A. Vichy est une ville calme, l’ambiance est studieuse. Comme j’avais du retard sur ma formation, c’est vraiment l’endroit où il fallait que j’atterrisse.»

« Un gros travail physique et défensif »

Voilà comment en l’espace d’un an, l’ex-pivot de niveau régional a décroché son premier contrat professionnel. Selon Jean-Louis Borg, ce parcours singulier explique aussi pourquoi Nicolas a encore « des petits manques dans l’exigence du basketteur professionnel. C’est normal que cela prenne plus de temps parce qu’il n’a pas fait un cursus de quatre ans dans un centre de formation. Mais ça n’a rien à voir avec une mauvaise attitude ou un mauvais comportement. Nicolas est un gentil garçon qui a la tête sur les épaules.» Fin avril, il était pratiquement acquis que Nicolas allait se faire opérer du dos courant mai. Son retour étant espéré à la mi-août. « Pour la suite, tout dépend de ce qui va se passer au niveau de sa blessure », prédit Borg, qui s’apprête à quitter la JAV après cinq saisons dans l’Allier. « S’il peut supporter une charge de travail conséquente, il peut franchir des paliers rapidement. Il a un gros travail à faire sur le physique pour lutter contre les pivots de Pro A et un gros travail défensif. Parce qu’on ne peut pas se contenter d’être fort offensivement, surtout à un poste aussi précis que le sien. » l


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maxibasketnews •

un-contre-un

JEFF GREER (NANCY)

“PETIT, JE BATTAIS TOUJOURS RICARDO” Jeff Greer (1,96 m, 30 ans) est un client quand il s’agit du tir à 3-points. Il est également un sacré parieur et compétiteur, Ricardo pourra témoigner. Par Yann CASSEVILLE

Quel est ton geste préféré ? Je n’en ai pas vraiment, mais je suis un shooteur, donc disons le 3-points.

onze mètres. J’aime beaucoup tirer de loin et, en plus parfois, ça peut servir à l’équipe.

Ton spot de tir favori ?

Ta meilleure série ?

J’aime beaucoup tirer à 45°, depuis que je suis au college. C’est naturel en fait, ça vient de mon poste, je suis souvent à 45.

Je ne me souviens pas du tout. Mais en match, ça doit être quelque chose comme 6/9 (cette saison, Jeff a réalisé 8/11 contre Strasbourg, NDLR).

Tir après dribble ? Non, je préfère shooter directement quand je reçois le ballon. Je me démarque et je tire, c’est plus mon jeu. Je pense que j’ai un meilleur pourcentage comme ça, plutôt qu’après avoir dribblé.

Tu as peur du recul de la ligne à 3-points ?

Hervé Bellenger / IS

(Sûr de lui) Pas peur du tout ! Je peux tirer sans problème à huit ou neuf mètres, voire peut-être jusqu’à

Et la pire ? Disons que je ne préfère pas m’en souvenir non plus ! Non, en match, je ne sais pas, mais à l’entraînement, ça doit être quelque chose comme 0/9.

Et quelle équipe redoutes-tu ? C’est toujours compliqué de jouer contre Vichy ou Orléans, ce sont des équipes qui ne lâchent rien, jamais. Elles ont deux très bonnes défenses.

Un joueur qui te gêne pour marquer ? Toujours à Orléans, c’est Tony Dobbins. Vraiment, ce mec, il ne te lâche pas d’une semelle. Mais j’aime bien jouer contre lui, ça me fait un bon challenge.

Contre qui fais-tu souvent de gros matches ?

Où en es-tu dans ton concours de shoots avec ton frère, contre Steed Tchicamboud et Stephen Brun ?

(Il réfléchit) J’aime bien jouer contre l’ASVEL, c’est une référence en France et, en plus là, ils sont champions en titre.

(Rires) Oui, on fait un concours depuis le début de l’année. Bon, pour l’instant, je dois t’avouer qu’on perd, mais je suis certain qu’à la fin, on va l’emporter !

Petit, tu faisais des concours de tirs contre Ricardo ? Tout le temps ! Vraiment, gamins, on shootait sans arrêt à la maison, je gagnais à chaque fois. Mais il a progressé sur son tir, et maintenant, c’est un peu plus dur pour moi, il arrive à me battre quelquefois (rires) !

Un modèle ? J’aime beaucoup de joueurs, mais si je dois en citer un en particulier, c’est Ray Allen, pour son shoot évidemment.

Tu voudrais copier quel geste, et de quel joueur ? Jordan, tout ce qu’il faisait, je voudrais le copier. Après, si je dois choisir un seul de ses gestes, ce serait son jump shot quand il est dos au panier, qu’il se retourne et tire en reculant. •


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Dusan Cvetkovic

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playgrounds • maxibasketnews 11

en eu r de m , id Re m ee Kar

Vichy

e d n e g La lé e m u t du bi s i a k r o y w e n

la meneur de ew York, le ret“ devient N e d s d n u c o Best Kept Se r les playgr urne l’été su ts du surnom de “The o et r il d n m. Qua débu de de Gotha érité à ses JAV qui a h d“. C’est une vraie légen rk RNÉ à New Yo “Big Game Rei Par Pascal GIBE


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Photos : Kévin Couliau/asphalt-chronicles

C

ertains l’appelle nt Big Game Re id, d’autres The Best Kept Secr et. Dans une vil le de New York où les surnom s, tels The Go Helicopter, The at, Herman Th Destroyer, I’ll be e right back ou en Sir Lance A lot, core définissent votre statut dans le Pa du basket de ru nthéon e, Kareem Reid bénéficie d’une reconnaissance double . Normal. À 34 ans passés, à où de nombreu un âge ses personnalit és de l’aspha Gotham ont dé lte de jà raccroché le urs baskets, ra des genoux us lenties par és, des cheville s en puzzle et un désertion du bi e lâche nôme rapidité-e xplosivité, Kare – du haut de so em Reid n mètre soixant e-dix-sept – co défier le temps ntinue de . Chaque été, ce bronxite origin aire du quartie Darkside remet r de sa réputation en jeu. Le joueur ciselé sa lége ayant nde sur les pl aygrounds new depuis son adol -yorkais escence, ayan t un temps dom partage le Ruck iné sans er avec son éq uipe de Terror pourtant tout à Squad, a y perdre. Dans l’univers impito streetball, un m yable du auvais match, une humiliation, coup de moins un léger bien à des inst ants stratégiqu sent à la destru es suffiction d’une icôn e et, en même la naissance d’ temps, à un nouveau tale nt. Kareem a co de tout cela. Ce nscience rtains de ses am is essayent de sonner, l’encou le rairagent à profite r du break estiv se reposer. Mai al pour s c’est plus fo rt que lui. Joue York l’été est sa r à New manière de mon trer son amour respect pour ce et son tte ville qui lui a tout donné. important le st « C’est reetball à New York », raconte MaxiBasketNew Reid à s. « Jouer au streetball m’a d’ajouter de la permis dureté dans m on jeu. Il n’est cile d’avoir un pas fasurnom, car pe rsonne ne vous quartier. Maint fait de enant quand je vais sur le terra gamins de 15-1 in, des 6 ans essayent de se faire un jouant contre m nom en oi. Tout le mon de m’attaque et faire une réputa veut se tion en me batta nt. C’est normal sais pareil à le , je faiur âge. Et j’ado re cette reconn que cela m’a aissance apportée. J’ad ore marcher da York et entend ns New re les gens dire nt : “ c’est Kare Best Kept Secr em, The et “. Avoir un su rnom, cela veut dans les rues de tout dire New York. » L’été dernier, la jeunesse new-y orkaise s’est un velle fois épuisé e noue en chassant Kareem Reid pe un mois et dem ndant i. Le vétéran s’i m posait avec son de Dancy Power équipe (comptant entre autres, Kenny Sa field, Adris “2 ha tterrd 2 Guard“ De Leon, Flex ou en “The Beast“ M core BJ cFarlane) dans le relevé champi du Tri State Clas onnat sic. « J’ai parti cipé à deux lig dernier », expliq ues l’été ue-t-il. « J’étais fatigué pourtant ma saison à Vi après chy et en pren ant l’avion pour New York, je m rentrer à e disais que je n’allais pas tro et puis dès qu p jouer, e je suis arrivé à la maison, le ont commencé s potes à me dire que je n’étais plus qu’avant, les je aussi bon unes s’en sont mêlés et j’ai dû simplement. » jouer tout Comment sent ir la fatigue qu playground de and sur le la 145e et de Le nox Avenue, vo sont pimentés s dribbles par les commen taires du légend Duke Tango ? aire MC Comment sent ir la fatigue qu organisme, po and votre rté à 34 ans pa r on ne sait qu occulte, vous elle force permet encore d’humilier la gé nération

ais sur « Quand je v , des le terrain 6 ans -1 gamins de 15de se essayent en faire un nom re moi. » t n o c t n a u jo


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Drogue ou ba sk

et : il faut chois James Naismith ir n’avait certainem ent pas imagin joueur de la ve é un ine de Kareem Reid quand il a basketball en 18 créé le 91. Mais Kareem personnifie, à la tion, les qualités perfecbasketballistique s énumérées à l’é par le vénérabl poque e Naismith : in itiative, agilité, coopération, ré précision, flexe, rapidité, co nfiance en soi, sacrifice, fair-pl sens du ay et self-contro l. Reid n’a pas artistique d’un gé le talent nie du dribble co mme Rafer Alst il dégage une fo on, mais rmidable envie de gagner, un le et des qualités adership de cœur inégalée s sur la scène de de rue de Goth basket am. « Quand vo us avez Kareem tre équipe », no dans vous explique “M ousey“, son am coach ayant re i et le seul mporté 6 titres de champion au « vous savez qu Rucker, e vous avez 90 % de chances porter si le match de l’emest serré. Kareem a mis 50 points tête de Joe Smith sur la , l’année où il alla it devenir le num de la draft et Ka éro Un reem n’était qu ’au lycée. Il a ba Davis et son éq ttu Baron uipe composée de quatre joueur On ne l’appelle s NBA. pas Big Game Re id pour rien ! » Pendant longte mps, Kareem Re id a pourtant ét nyme des playgr é un anoounds. Son am our pour la balle s’est opéré grad orange uellement. Il a dix ans quand il ses premiers dr effectue ibbles sur le pl ayground de Ce « Dans mon qu dar Park. artier, on pouv ait faire deux souligne-t-il. « V choses », endre de la drog ue ou jouer au ba avait des gens da sket. Il y ns ma famille qu i vendaient de la et je ne voulais drogue pas suivre leur ex emple, j’ai donc basket. » Devant choisi le son prénom au légendaire Kare dul-Jabbar, tout em Abnaturellement en grandissant, Ka s’est pris de pa reem ssion pour les Los Angeles La À cette époque kers. « , les Knicks étai ent mauvais et toujours Lakers on avait -Celtics à la té lévision », raco « C’était l’époqu nte-t-il. e du Showtime, j’adorais regard j’adorais passer er Magic, la balle grâce à lui. » À un jeune le scoring est so âge où uvent une obse ssion, où l’on dé son feeling offe veloppe nsif, Kareem de vient le coéqui car faire une pa pier idéal sse est plus ex citant pour lui quer un panier. que marMais il se limite au playground par timidité d’in et refuse tégrer une équi pe structurée, m suppliques de de algré les ses proches. Un après-midi, sa fa lui propose d’al mille ler faire un tour en ville afin de lu de nouvelles ch i acheter aussures de ba sket et Kareem trouvé à faire de s’est res essais pour Yo ung Life, une éq jeunes. Son style uipe de collectif séduit et il est accepté da formation où év ns une oluent Rafer Al ston et Stephon « Ils étaient déjà Marbury. célèbres à cette époque », se so Reid. « Moi, pers uvient onne ne me conn aissait et, à chaq les gens disaient ue fois, : Mais qui est ce gamin ? » On a du imaginer comm mal à ent ces trois m eneurs naturels à s’entendre su arrivaient r le terrain, mai s l’a lchimie entre ce diges s’est mise s proen place tout sim plement. À cet la notion de po âge-là, sition est encore abstraite, il n’y meneur, d’arriè a pas de re shooteur ou d’ailier, tout le m Et quel jeu ! « C’ onde joue. était dur de joue r contre eux », l’expert en bask souligne et urbain, Tom Ko nchalski. « Car pe ne pouvait arrê rsonne ter Rafer et Step hon. » Dans le diffici le quartier de Darkside (Sou surnommé ains th Bronx) i car il ne poss édait pas d’éc public, Kareem lairage réalise très vit e que le basket clé de sortie. Il est sa n’est pas simpl e pour un adoles grandir dans le cent de New York des années 80 où la moin›››

0 points 5 is m a m ee « Kar Smith, e o J e d e t ê t sur la ait devenir l l a il ù o ée l’ann draft. » a l e d n U o r le numé Mousey D.R.

2.0 ? « Il se peut qu’il n’ait pas de sang dans ses ve a un jour décl ines », aré son entraîn eur à Arkansas Richardson. « , Nolan Rien ne le pertu rbe. C’est ce ge qualité qui pe nre de rmet aux bons joueurs de de grands joueurs. venir de »


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Photos : Kévin Couliau/asphalt-chronicles et Fabrice Dall'Anese

r Alston e f a R e d r ie équip arbury. M n o h p e t S t e

mes meilleurs s cash. « Un de or al ie l’on pa se ps depuis que dre erreur înais tout le tem tra fait je i st qu s’e ec Il av s. amis, l’âge de 14 an à é tu é du ét t a ai n où il y av avait 11 ans, dans une maiso t é ai ét ét a Il . il us et ss tirer de t mal tourné la , les choses on ce ue i, og lu dr ec de av fic re tra pu êt urais très bien vieux. assassiné. Et j’a des types trop ec av t ai în tra Il . oi sket, m ba re êt au r pu ue it aura en train de jo rc pa au is de ta tre j’é it me permet Et ce jour-là, e ce sport alla qu is is va pr au m m co i au donc j’a ux. Il était u m’a ouvert les ye nd la te Ce en r. s rti ai m so ja n m’e ent. Je n’avais om m is in va rra au te m un endroit au it fait tuer sur qu’un qui s’éta endroit sûr. » un t parler de quel ai ét c’ e je savais qu SAA, Catholic de basket, donc championnat CH le t an gr té ligue de in C’est en n, la meilleure etic Associatio hl At connaîol ho ire fa Sc High em finit par se re Ka e qu , ys ine. Quand l’éta lycée du pa lycée de Tolent , du e em ip re qu Ka l’é s, tre avec er ses porte de faillite doit ferm ée en lyc t en du h em ac iss bl r le co e, est recruté pa alors sophomor . re sa Ce De ry St Raymond, Ga York l’État de New Champion deâge de sa nouvelle recrue, DeCesarees e là le chef d’orch Malgré le jeun ent qu’il détient m te ia re. tit éd m au im se d compren s dans la cour et s joueurs senior se ns ve er en Ra s m de ur po es tre ec l’équipe jeun av r rue jo Va e de ip e tégrer l’équ Il lui propos r match ou d’in pa e ts un in s po pa 50 e er sit de scor ors. Reid n’hé eurs endre des seni pr en m ap s d’ ur n lle afi ei y m sit n des « Kareem est l’u . « Il ne seule seconde. confie DeCesare us no », s hé ac co s illeur le ai m va ja tra i j’a le que sser. Il était rra ba m l’e au ne on tait. Il était dur laissait pers tit et cela l’embê pe t lui ai t ét ai il uv r po ca r plus du , personne ne était redoutable sse, e pa bl ib la dr n de So ns . al se m ait le des mains. Il av i, mais prendre la balle t pas terrible ou ai ét n’ tir n So . né er t. Les ai ad ul le vo un le t c’étai n quand il er en pénétratio Nous é. pt ce ac t en il pouvait marqu nt immédiatem l’o és mps âg te es us pl joueurs après quelqu rgences, mais ve ions di av s no us No eu . s de avon longueur d’on e êm m la tout r e su nn nous étions s joueurs do l’un des meilleur d an Qu . ifs ct je des ob » ut le monde suit… fronte sur le terrain, to St Ray, Reid af ur po ch at m r ie em ride, pr Flo n Lors de so disputant en un tournoi se mns re da ns dd ve Ki Ra n s Jaso Wallace. Le d ee sh Ra n de ai s lancers-franc puis le lendem grâce à deux i s no pa ur s to ai av le n’ portent rme. « Je lui secondes du te ce re de at i qu « N à l. t-i id Re contemon niveau », ra lais pas conscience de ient que je n’al sa di e m ns ge s le , pe meneur ui nu éq ve on de m et je suis de tit pe p tro un is ta ce exploit pour jouer, que j’é . » Pas un min ns de ve t Ra na s on de pi titulaire 90, le cham dur ns les années Da us pl e. or et om if tit ph so t compé t extrêmemen six ou New York étai pe avait environ ui éq ue aq Ch t. an ctif, là fe en ef nt n ai que m 1 dans so urs de Division ue ux. Le jo de rs ou tu fu un t pt en se mpte seulem co en pez, on t Lo an e en lip où maint nsation, Fe où évolue la se ra ce se Ri ite ite m su rle jé ha lycée ais l’institution m , ue lig m re la i s em Reid qu domine alor Ravens de Kare s le rk r Yo pa w s Ne pa mise au de la ville de de l’État et puis rela, le portent le titre o “Mousey“ Ca ni to An ir, so Un . 93 eneur m 19 en 1992 et que. Ancien de rue, le remar et u des sk ilie ba m de au h y coac hn F. Kenned Jo ée lyc de du in intriguer le mon redouté au se commençait à y de se s ou pe M , ui 80 éq années Rucker des emmenant au de en es ll nd ba ge et lé re s st du ur affronter de po » 0 us 20 nn tre co in s parfois en lycéens « is touchant elle ka l or « I -y it. w du ne sé lte le l’aspha de Kareem r match. Le jeu était Il « . y“ se ou et 500 dollars pa e “M t gagner », confi e je l’ai savait commen est pour cela qu c’ e, ur at m s trè s an Dream 15 y’s de se o ou un ad onne. » The M rs ››› pe de ur pe t pris, il n’avai


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« Son tir n’était pas terrible oui, mais il pouvait marquer en pénétration quand il le voulait. » Gary DeCesare.


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Team est com posée de Step hon Marbury, Jones, Curry Th Charles ompson, Terry Dehere, Rafer my lou" Alston “Skip to , Kevin Simmon s, Shammgod Waliyy “Main Ev Wells et ent" Dixon. L’exig eant public du Ru tombe sous le cker charme des pe tits jeunes. Il vib vant les dribbles re dechaloupés d’Al ston, se régale la maestria de face à Marbury, ou en core le scoring par le roseau Ch apporté arles Jones to ut en jubilant à “postérisation“ chaque du déjà massif Dixon. Quant à Reid, il provoque Kareem encore et toujou rs la même réac mais qui est ce tion : gamin ? L’émul ation provoqué présence de Ra e par la fer Alston et St ep hon Marbury a Reid à travaille forcé r comme un fo rcené pour élev niveau de jeu. er son Et il existe enfin à part entière playgrounds ne sur les w-yorkais. « À New York, quan gne, on est reco d on gannu », souligne l’expert en chau de basket et en ssures histoire du stre etball, Bobbito « Et Kareem ve Garcia. ut gagner tous les matches qu veut rentrer tous ’il joue, il ses tirs, il ne ve ut jamais être ba a un cœur énor ttu. Il me. C’est un ba ttant. » Plus d’ il porte son éq une fois, uipe à la victo ire et le MC Du se creuse la tê ke Tango te pour lui trouv er un surnom. son micro », se « Dans souvient Reid, « il n’arrêtait pa “ nous devons s de dire, trouver un nom à ce type, Kare et il n’arrivait pa em Reid “ s à en trouver un . Et puis, un jour est arrivé en co , Duke urant au Rucker et il a dit : j’ai nous allons l’a trouvé, ppeler The Best Kept Secret, pa personne ne le rce que connaissait av ant qu’il arrive ici. » En lig

Photos : Kévin Couliau/asphalt-chronicles et Jean François Mollière

ues mineu

res Cet été-là, les kids échouent en finale du Ru remportent quas cker, mais iment tous les to urnois de leur ca d’âge dans le pa tégorie ys. Pour Kareem Reid, c’est la co tion. Pour un joue nsécraur ayant grandi en admirant le lége meneur Robert ndaire “Master Rob“ Hokett, cette re sance du monde connaisdu basket de ru e n’a pas de prix. des années pa Après ssées à l’ombr e de Marbury l’étoile de Kare et Alston, em Reid, The Be st Kept Secret enfin briller. À 17 pouvait ans, il marque 50 points sur la Joe Smith tout tête de juste consacré numéro un de tient tête aux m la draft. Il eilleures gâchet tes du Rucker sant plusieurs réussiscartons à plus de 40 points. Au s’affirme comm lycée, il e l’un des meille urs joueurs de Ne mais aussi et su w York, rtout du pays. En 1994, il est ains tionné pour parti i sélecciper au McDon ald’s, match de qui réunit les m s étoiles eilleurs joueurs de lycées des Ét La prestigieuse ats-Unis. université d’Arka nsas lui offre un « C’était une ép e bourse. oque incroyable , j’ai eu ma bo j’avais été bon urse car avec les Ravens mais aussi grâc réputation sur e à ma les playground s. Coach Richards venu me voir jo on était uer au Rucker. Tous les coache venaient scoute s NCAA r les joueurs au Rucker à cette C’est comme ce époque. la que Rafer a eu sa bourse. Ce ne pas possible au serait jourd’hui. » Mal gré une belle universitaire au carrière sein de la diffici le conférence SE ne séduit pas la C, Reid NBA. Sa petite taille et son tir su rebutent les di spicieux rigeants de l’A ssociation. Chaq depuis son adol ue été, escence, Kareem domine pourtant confrères de la ses NBA, mais aucu n ne lui tend un d’invitation. Refu carton sant d’aller en Europe, par pe faire oublier, il ur de se évolue dans pl usieurs ligues américaines co mineures mme l’ABA ou la NBDL, en vain. plusieurs fois Il frappe à l’entrée, déco che des apparit training camp de ions au s Hornets mais l’espace VIP lui dit. « Je croisais est interIverson », racont e Reid, « et il me mais pourquoi tu disait : n’es pas en NBA, man ? » Le play lui sert d’exutoi ground re. Une année, le Rucker orga match entre les nise un meilleurs joueur s de street de Lo et ceux de New s Angeles York. Kareem Re id domine Baro pourtant venu n Davis, à Gotham avec une formation comptant

trois joueurs NB A. L’exploit a rete nti à l’infini dans d’Harlem. Ce so les rues ir-là, “The Best Kept Secret" es “Big Game Reid t devenu “. « Cette victoire sur mon pote Ba confie-t-il, « est ron », sans aucun dout e mon meilleur sur les playgrou souvenir nds. » Cet été, il sera encore possible de croiser Kare et son corps d’ em Reid Adonis sur le bi tume new-yorka être sera-t-il ac is. Peutcompagné de so n fils le bien no Kareem, auteur mmé… de plusieurs in cendies offens année avec les ifs cette cadets de Vichy… Reid se réjouit dé voir les meilleur jà de s Frenchies du Quai 54 venir se l’élite new-yorka frotter à ise. Kareem se fe ra un plaisir de ner ses confrère domis from overseas . Les divinités du ont été clémen basket tes avec le prod ige de Darkside, Mousey à Bobb mais de ito en passant pa r coach DeCesa admirateurs se re, ses demandent pend ant combien d’ il pourra encore années jouer. Deux, vo ire quatre ans sais pas, j’espèr ? « Je ne e déjà retourne r en France l’an avec Vichy, j’aim prochain e les fans », soul igne-t-il. « Moi, je n’aurai plus le dès que niveau pour joue r, je quitterai le je ne veux pas qu jeu, car e les gens disent « il ne peut plus ou ça », je ne ve faire ça ux pas manquer de respect au je je dois t’avouer u. Mais une chose, chaq ue été en jouant playgrounds, je sur les me sens rajeun ir… » l

son », r Ive is a is o r « Je c , « Et il me id Re e t n o c ra rquoi tu u o p is a m : disait A, man ? » B N n e s a p s n’e


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Jean-François Molière

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EDWIN JACKSON ANTOINE DIOT (ROUEN)

(LE MANS)

LES GRANDS ENTRETIENS DE MAXI Ils sont les meilleurs amis du monde. Ils se sont connus à 12 ans. Depuis leur adolescence, ils ne se sont pas lâchés, ni dans la vie, ni sur le parquet. Ils ont tout gagné en équipe de France de jeunes, ils sont des valeurs montantes du basket français. Une amitié rare à haut niveau. Propos recueillis par Thomas BERJOAN


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E

devenaient bizarres, sans les piques, sans le gel, donc je les cachais, c’est tout ! EJ : T’as raison, ils étaient à cacher, ces cheveux, franchement ! (Il se marre).

Edwin sort les dossiers d’entrée de jeu ! AD : Alors, je vais essayer d’expliquer l’histoire. En fait, j’avais pas mal de cheveux à cette époque et je voulais les cacher. Je faisais des piques avec et quand je transpirais, ils

Sinon, vous vous rappelez de quoi d’autre ? AD : L’Ain contre le Rhône, c’était le Petit Poucet qui rencontrait l’ogre et le miracle ne se produisait jamais, on prenait toujours 40 points, c’était un peu difficile. Mais je me souviens qu’il n’y a jamais eu d’animosité entre nous, c’était très sain. Même si on en prenait de belles, ils nous ont toujours respectés. Et puis après, à force de jouer les uns contre les autres, on commence à se connaître et à créer une amitié. EJ : Il faut savoir qu’on avait une grosse équipe cette annéelà, on avait terminé champions de France. Mais Antoine, c’était déjà la star de son département. Sans lui, il n’y aurait même pas eu de match. Moi, à l’époque, j’étais un peu en retrait, je ne dominais pas autant qu’il pouvait dominer. C’est

st-ce que vous vous souvenez de votre première rencontre ? Antoine Diot : Vas-y toi, tu as une mémoire d’éléphant ! Edwin Jackson : Alors, notre première rencontre… Je jouais pour la sélection du Rhône benjamins et Antoine jouait pour l’Ain. On s’est vu à un tournoi près de Bourgen-Bresse, Antoine était sur ses terres, c’était l’enfant du pays et Antoine à l’époque portait en permanence une espèce de bob sur la tête ! (Rires) Nous, on l’appelait Bobman ! La première fois que je l’ai vu, je me suis dit : " mais qu’est-ce que c’est que ce mec avec son bob sur la tête ! " Même en tenue de match, il avait son bob kaki-marron, je m’en rappelle. On ne pouvait pas le rater !

Hervé Bellenger / IS

En fait, Antoine ne m’impressionne plus. Venant de lui, je suis prêt à tout.


INTERVIEW • maxibasketnews 21 arrivé par la suite, en minimes, quand on jouait ensemble pour la sélection du Lyonnais, qui regroupait Ain, Loire et Rhône. C’est là où on a vraiment appris à se connaitre. Avant, on était surtout adversaires. AD : Dans cette sélection du Lyonnais, j’ai tout de suite accroché avec Edwin. Il était déjà très pote avec un autre gars du Rhône, Janaher Kassin, et je me suis immédiatement incrusté dans le groupe et, entre nous trois, il y a eu une connexion qui ne s’explique pas vraiment. Ça a marché directement, quoi. À partir de ce moment, vous êtes ensemble toute la semaine au pôle de Lyon, puis à l’INSEP et vous ne vous lâchez plus, c’est ça ? EJ : Ce qui nous a encore plus soudés après, c’est que nous trois, comme on s’en sortait bien avec les 1989, on a commencé à s’entraîner avec ceux de 1988. Du coup, on restait un peu entre nous au milieu des autres qui étaient plus âgés, parce qu’en 1988, l’ambiance n’était pas super.

Les mecs n’étaient pas hyper amicaux, on restait entre nous. En plus, arrivé au pôle à Lyon, on se retrouve dans la même classe… AD : Disons que ce sont des concours de circonstances qui font qu’on est tout le temps ensemble. Mêmes profs, mêmes devoirs, on s’entraide, on joue ensemble… Qui copiait sur qui pendant les interrogations ? AD : (Il rigole) Alors, c’est très facile à savoir ! EJ : Je pense que c’est plus Antoine qui pompait sur moi, franchement… AD : Menteur ! EJ : Non, c’est pas vrai. Surtout, on ne pouvait pas tellement copier, mais j’avoue que quand on pouvait, c’était plus moi qui pompais sur Antoine… AD : Surtout en maths ! Les rédactions, tout ça, ça allait, mais les maths… EJ : Encore maintenant, tu sais ! À part pour compter mes stats ! (Rires)

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Je crois qu’on s’est tiré vers le haut mutuellement


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Rappelle-toi, à 15 ans, perdus dans les bois de Vincennes !

Photos : Hervé Bellenger / IS

À cette époque en minimes, le basket, c’est quoi pour vous ? Vous pensiez à une carrière pro déjà ? AD : Perso, je n’y pensais pas. C’était vraiment un jeu. Ça l’est toujours parce que je prends toujours du plaisir, mais je ne pensais pas arriver là où j’en suis. Bien sûr, j’avais une ambition d’aller le plus loin possible, maintenant, en arriver là… Non, je ne pensais pas. Edwin, je ne sais pas, avec son père qui avait vraiment connu le monde pro, peut être que lui avait plus d’ambition sur le monde professionnel. Mais moi, je regardais Bourg-en-Bresse en Pro A, c’était mon horizon. EJ : Bon, je vais y aller et laisser Antoine raconter ma vie parce que c’est exactement ça ! Moi, avec mon père, j’ai toujours voulu faire comme lui. En minimes, j’y pensais déjà. Je jouais pour le plaisir, encore maintenant, mais ça a toujours été mon objectif. Mais dès les minimes, quand je voyais Antoine au pôle, même s’il ne le savait pas, pour moi, c’était évident qu’il allait finir professionnel. C’est lui qui a été appelé en premier en équipe de France cadet, avec la génération 1988, tu avais été surclassé. Pour moi, tu faisais partie de l’élite. Après, on parlait de nos pères, qui sont différents, mais il faut savoir aussi que nos mères, ce sont les mêmes ! Quand elles se baladent ensemble, on les prend pour des sœurs. Elles sont profs toutes les deux, elles ont le même caractère, les mêmes valeurs. Mes sœurs s’entendent très bien avec le frère d’Antoine. Nos familles s’entendent hyper bien, ce n’est pas un hasard. AD : Et puis nos familles nous ont toujours vachement soutenus. C’est important tout ça, ça fait partie du contexte d’un joueur, que tes parents te soutiennent dans un projet. EJ : Du coup, avec Antoine, on s’est aussi toujours “surveillé“ l’un l’autre, entre guillemets. Quand il y en a un qui déconnait, l’autre tenait le rôle du grand frère pour le ramener dans le droit chemin. On est dans un milieu où c’est facile de dévier de ses objectifs, de commencer à faire n’importe quoi. Avoir un environnement sain, c’est primordial pour une carrière. À cette époque du pôle, en revanche, vous jouiez l’un contre l’autre les week-ends avec vos clubs respectifs, Bourg et l’ASVEL. Pour avoir vu un de ces matches, je me rappelle que ça donnait de furieux affrontements ! EJ : Déjà, on se chauffait toute la semaine. Heureusement qu’on ne jouait pas au même poste, et encore parfois Antoine jouait en 2, mais c’était un vrai combat. C’était déjà le cas à l’entraînement la semaine. Les coaches ne nous mettaient jamais dans les mêmes équipes. On était dans la compétition à fond. Et pour aucun des deux, il n’y avait pas moyen de perdre. Et même cette saison en Pro A, quand on joue l’un contre l’autre, c’est dur mais toujours dans le respect. On fait ce qu’on a à faire mais on reste amis. AD : C’est l’envie de montrer à l’autre ce qu’on fait le weekend, envie de lui montrer sur quoi on a progressé. Il n’y a pas de cadeau sur le terrain, mais ça n’a jamais altéré notre

amitié. À mon avis, c’est une force, on est deux très gros compétiteurs et on n’a pas envie de laisser l’autre gagner. Je crois qu’on s’est tiré vers le haut mutuellement, mais sans rivalité ou de jalousie. Il y a bien dû y avoir des prises de têtes quand même ? EJ : Mais tout le temps ! Il n’y avait pas un entraînement où il n’y avait pas un accrochage où on se parlait. Mais c’est le terrain. Une fois sorti du parquet, on est assez intelligents pour faire la part des choses. Ça fait partie du jeu. AD : À l’INSEP, il m’a quand même cassé une dent ! Personne ne voulait perdre, donc peu importe qui est en face, on n’aime pas ça, on se met en colère, et quand ça joue dur… EJ : Il faut donner le contexte. J’ai malheureusement cassé une dent à Antoine. Je ne lui ai pas mis un coup de poing non plus, c’était dans le jeu. Tu dis ça comme si je t’avais tapé dessus ou comme si j’avais triché pour gagner. Il faut dire la vérité. Quel est votre plus beau souvenir en commun ? AD : Je pense que le titre de champion d’Europe junior en 2006… EJ : Ouais, ouais ! AD : La médaille de bronze au championnat du monde en 2007… EJ : Franchement, Antoine, je dirais l’épopée en équipe de France de jeunes. Dès le premier tournoi en cadet en 2005 où on décroche l’argent jusqu’à l’été dernier, la médaille d’argent aussi. À chaque fois, j’ai des souvenirs plein la tête. C’est vrai qu’en 2006, être champion d’Europe, c’est fort ! Pleins de médailles, des distinctions individuelles, pour moi, c’est vraiment spécial… AD : Toutes ces années ont été belles pour nous, on a gagné beaucoup, les soirées de fin de tournois qui font plaisir… Ce sont des moments qu’on n’oubliera jamais. Avez-vous des regrets sur toute cette épopée justement ? EJ : Déjà la finale contre la Turquie en moins de 16 ans en 2005. AD : On n’avait pas vraiment le match en main, mais on était devant et on aurait dû la gagner celle-là. Après, la demi-finale au Championnat du monde des moins de 19 en 2007 contre les États-Unis, même chose, on mène tout le match et sur des conneries… Je n’aime pas dire ça, mais je crois qu’on a eu un peu la peur de perdre, on s’est stressé, on a bafouillé notre basket. C’est comme ça. Moi, ce n’est pas ça qui me donne le plus de regrets. Ce sont les campagnes en junior avec les 1989 en 2007 et en espoir en 2008 avec les 1989 qu’on a ratées. EJ : Tu vois, j’en ai même pas parlé parce que j’essaye d’oublier.


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À l’INSEP, Edwin m’a quand même cassé une dent ! Pourquoi ? EJ : C’est plus au niveau de ce qui s’est passé en dehors du terrain. Il y a eu des problèmes d’ego qu’on ne connaissait pas avant. Ça nous avait tués avec Antoine, ça nous avait dégoûtés, on avait une équipe pour faire mieux que ça. C’est hyper frustrant. AD : C’est ça le pire. Quand tu as connu des médailles avec des groupes moins forts, c’est terrible. Mais on y arrivait parce qu’on était soudés, solidaires sur le terrain, combatif. Là, on avait du talent, mais moins de solidarité. Est-ce qu’au cours de votre histoire commune, vous avez parfois été surpris par les performances de l’autre ? AD : Oui. Ce n’est pas un moment précis, mais toute la dernière année d’Edwin à l’INSEP en N1. Il finit meilleur marqueur de la division, une pointe à 45 points sur un match à Charleville. Il mettait beaucoup de points, mais il jouait très très juste. Il m’a impressionné. Je savais qu’il pouvait mettre des points, et beaucoup, mais sa régularité et sa justesse étaient impressionnantes. Il ne croquait pas trop. EJ : Antoine ne m’a jamais impressionné ! Non, je rigole ! En fait, ça ne me surprend plus à force, mais toutes les campagnes en Bleu, il était fort. C’est mon meilleur ami, donc je ne suis pas objectif, mais je suis vraiment admiratif de ce qu’il fait. J’ai des tonnes d’exemples. Quand il est élu MVP de l’Euro cadet en 2005, il était sur une autre planète, il mettait des floaters de la ligne des lancers, c’était n’importe quoi ! Après, sa première saison en N1, il avait des meilleures stats que la deuxième, il était un rookie, mais il a pris l’équipe en main direct alors qu’il y avait M’Baye, Vaty, Ajinça, des noms pour nous, quoi. Au Mondial en 2007, il galère un peu au début et puis il nous sort pratiquement un triple-double pour nous qualifier en demi-finale contre l’Espagne. Enfin, cette saison, il fait du très bon boulot. Nous à Rouen, il nous a désossés deux fois. Et puis la campagne en équipe de France, cet été, où il met les quatre lancers en Italie et puis son Euro derrière… Au début, les gens étaient sceptiques, moi je disais à tout le monde : s’il a du temps de jeu, il va être bon, vous verrez ! Il a une totale confiance en lui. Je me rappelle contre la Finlande en qualifications, le match vient de commencer, il prend un tir à 1,50 m de la ligne à trois-points, je vois Vincent Collet sur le banc qui fait des gros yeux, et boum, c’est dedans ! En fait, il ne m’impressionne plus. Il a trop d’audace et de réussite. Allez, une dernière anecdote. À l’INSEP à un entraînement, il y a un ballon qui sort en touche au milieu du terrain. Il essaye de la remettre en jeu en sautant, il la balance dans son dos et la balle rentre avec la planche. Voilà, ça c’est Antoine ! Je suis prêt à tout. Pour revenir à cet été. Vous vous rencontrez en benjamins et, quelques années plus tard, vous êtes appelés en même temps en équipe de France. Vous n’avez pas l’impression d’être dans

un dessin animé genre « Olive & Tom », ou dans un scénario de film ? AD : Ouais… On s’est toujours côtoyé et arriver en même temps en Bleu, j’étais vraiment hyper content. Au départ, quand Vincent (Collet) m’a appelé, je ne savais pas qu’Edwin allait venir aussi. Quand Edwin me téléphone pour me dire que Vincent lui a demandé d’être là aussi, j’étais vraiment fier de lui. Je savais qu’il avait les capacités. On s’est retrouvé encore une fois. Comme on disait à l’époque de l’INSEP, on se voit plus que nos parents respectifs. C’est encore vrai. On passe nos étés ensemble. Je ne me lasse pas de lui, c’est beau ! Ça vous plairait de jouer ensemble en club ? EJ : Quand on était à l’INSEP, on a fait un pacte pour se dire qu’un jour, on jouerait au moins une année ensemble dans la même équipe. Je ne sais pas quand ça arrivera, quand on se sera fait un nom, qu’on pourra négocier le fait de vouloir jouer ensemble, mais on veut ça. En plus, je sais qu’en jouant avec Antoine, pour moi, ça signifie quasiment faire une bonne saison. Il me connaît par cœur sur le terrain. Il peut me faire des passes les yeux fermés, il n’y a pas de souci. Il sait comment j’aime jouer les contre-attaques, les sorties d’écrans, je sais comment il joue lui. À mon avis, ce serait vraiment l’apothéose. AD : On a créé tellement de liens et d’automatismes que c’est facile de jouer ensemble. On le voyait en équipe de France l’été. C’est comme le vélo, ça se perd pas, on se retrouvait tout de suite. Ça facilite les choses. Et justement, quand vous jouez l’un contre l’autre, le fait de se connaître aussi bien, c’est pas un peu déstabilisant ? AD : Non, parce qu’on n’est pas souvent en face à face, même si je joue parfois à l’arrière. Maintenant, j’ai des idées de ce qu’il va faire, mais c’est différent quand on est adversaires. EJ : Et puis, on se joue moins souvent, maintenant. Deux fois par an. Notre répertoire offensif, ce n’est plus comme avant. Au départ, je savais qu’Antoine ne cherchait qu’à driver, et moi je ne voulais que shooter à trois-points. Et l’un comme l’autre, on n’allait qu’à droite ! La partie gauche du terrain n’existait pas. Maintenant, on a une alternance, on a étoffé notre jeu. Bon, Edwin a sorti tout à l’heure le dossier du bob très rapidement. Est-ce que vous être prêts à partager des trucs que personne ne sait ? EJ : (Rires) Alors des trucs, il y en a un paquet, mais je ne sais pas si c’est racontable ! AD : Si on veut se faire tomber mutuellement, il n’y a pas de souci ! (Rires) EJ : Ah si, un truc qui nous est arrivé ensemble. Rappelletoi Antoine. Première arrivée à l’INSEP, perdus dans les

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t’as 15 ans, c’est pas hyper bien fréquenté, des mecs bizarres un peu partout. On avait nos grosses valises, on se disait que s’il fallait tracer, c’était pas l’idéal. On n’était vraiment pas sereins…. EJ : Heureusement, on était revenu sur la route principale, mais complètement paumés et le père d’un joueur est passé par là et nous a emmenés. Dans dix ans, vous vous voyez où ? AD : 31 ans ? On jouera encore ! Moi, je me vois bien, après une belle carrière chacun de notre côté, on se retrouve dans un club au soleil au bord de la plage, avec nos familles, frais ! EJ : Moi, je ne sais pas. Peut-être que je reviendrai en Europe. Mais j’aimerais vraiment être et vivre aux ÉtatsUnis. Je dis être dans un roster NBA comme si j’y étais déjà (il rigole). Mais jouer ensemble pour finir notre carrière, ce serait le top. Pour boucler la boucle, la fin d’une grande histoire entre nous.

Hervé Bellenger / IS

Edwin et Antoine (au centre) médaillés d'argent à l'EuroBasket des moins de vingt ans

bois de Vincennes ! On prenait le même train au départ de Lyon. Il faut savoir que les portes de l’INSEP fermaient à 22 heures. On arrive à la gare et il n’y a plus de bus. On décide d’y aller à pied, mais on se plante. Et on continue, on marche, ça devenait de plus en plus sombre, de plus en plus de camionnettes bizarres. On était perdu, l’INSEP allait fermer… AD : Et puis bon, les bois de Vincennes, c’est un peu chaud,

Et bien merci… EJ : Avant de finir, je voulais passer un bonjour à Abdou (Mbaye) qui s’est blessé cette saison, parce qu’avec Antoine et lui, on était inséparables, à l’INSEP ou en équipe de France et quand on évoque des souvenirs avec Antoine, Abdou n’est jamais très loin. Donc voilà, un petit bonjour. J’espère qu’il se remettra bien de sa blessure. •


Jean-François Molière

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Caroline Aubert part de Mondeville et rejoint Nantes

“C’est triste de finir ainsi” Il y a deux ans, Caroline Aubert jouait le Final Four de l’EuroLeague sous le maillot d’Ekaterinbourg et mettait au buzzer le panier de la gagne, contre Bourges, lors de la finale de consolation. Depuis, elle a donné naissance à une petite fille, n’est pas revenue assez vite au top pour prétendre faire partie de l’équipe de France championne d’Europe en Lettonie et, en novembre, elle s’est brisé le genou. Caroline était la figure emblématique de Mondeville mais le club normand n’a pas souhaité prolonger son contrat. Elle explique tout ça dans une bouffée d’amertume.

Propos recueillis par Pascal LEGENDRE

J’ai accouché le 17 janvier 2009. Le préparateur physique de l’équipe de France m’avait donné un programme de course et de muscu. J’ai recommencé les footings mi-mars. Ensuite, j’ai cherché à m’entraîner avec qui je pouvais. J’ai même fait deux séances avec une équipe départementale, que j’avais coachée de temps en temps durant ma grossesse pour dépanner leur entraîneur qui est arbitre de haut niveau et ainsi parfois pas dispo. J’ai fait deux matches de pré-nationale avec l’équipe 3 de Mondeville, et je me suis aussi entraînée avec l’équipe de Nationale 2, qui est en fait le centre de formation. J’ai fait du travail de shoot avec Hervé (Coudray, le coach de l’USOM) mais je ne me suis jamais entraînée avec l’équipe de ligue. D’une, je ne sais pas si j’étais vraiment prête, de deux, je n’étais pas très à l’aise avec elles, ma présence étant peut-être pesante pour certaines. Je me retrouve en stage en équipe de France à Bourges le 4 mai. Est-ce que je suis revenue trop tôt ? En tous les cas, j’avais un petit problème aux adducteurs qui m’a gênée au début. Je n’étais absolument pas à mon niveau d’avant la maternité. Il me manquait énormément au niveau vitesse, vivacité et explosivité. J’ai fait un seul match à Saint-Étienne. C’était complètement logique que Pierre (Vincent) ne m’ait pas prise surtout que, derrière Céline (Dumerc) et Flo (Lepron), il voulait une meneuse qui mette beaucoup d’intensité. C’était une grosse déception, mais je n’étais pas la personne adéquate pour ce genre de mission. Mais plutôt que d’attendre le mois de septembre, ce stage m’a permis de me remettre plus vite en jambes. Oui, j’ai regardé l’Euro avec un sentiment très contradictoire. J’étais très heureuse, mais je ne peux pas croire que les filles, qui ont vécu l’aventure et qui ne sont pas allées au bout comme moi, ont vécu ça sans une pointe de déception et d’amertume. À une époque, il y avait Yannick (Souvré), Edwige (Lawson) et Audrey (Sauret) au poste de meneuse et il ne fallait pas se faire d’illusions. Aujourd’hui, il est clair que c’est moins figé et qu’il y a une place à prendre, suivant la forme des unes ou des autres. Alors, quand je les ai vues chanter la Marseillaise, j’étais contente pour elles, mais il y avait donc de la déception,

de l’amertume et aussi un chouia de jalousie. Elles vivaient un truc énorme et on aurait aimé faire partie de ça.

Un sale jour de novembre J’ai un peu coupé même si ça ne m’a pas empêchée de faire un semi marathon en rentrant. J’ai fait mon petit programme de préparation physique. Mes parents habitent une commune à côté de Montpellier où le président me donne les clés de la salle quand je veux. J’ai repris le 15 août avec Mondeville. Et comme souvent en rentrant de vacances, il faut un peu de temps pour reprendre le rythme. Je pense que deux ou trois semaines avant ma blessure, j’étais revenue à peu près à mon niveau d’avant, soit une meneuse majeure du championnat de France. C’était contre Challes, le 14 novembre. Je venais de jouer un match en Eurocup. Je me suis blessée sur une mauvaise réception. Rupture du croisé du genou gauche, entorse bi-latérale, la totale. La faute à une reprise après une saison d’inactivité ? À la fatigue ? À pas de chance ? On ne sait pas. Mais ça faisait deux semaines que je n’avais plus de problèmes d’adducteurs et que je retrouvais le même jeu qu’avant, à courir partout, me donner à 100%, sans calculer. Peut-être que mon corps n’était pas prêt à ça. Est-ce que ma grossesse avait fait tomber mon niveau de résistance ? Je n’en sais rien. C’était dur. Déjà, au moment où je m’écroule, je sais que je me suis pété le croisé. Je hurle autant de douleur que de savoir que la saison est terminée. Le lendemain, Pierre Vincent m’a appelée pour avoir de mes nouvelles, je n’ai pas pu le prendre au téléphone. Je ne me suis jamais posé la question de savoir si j’arrêtais ou si je reviendrais à mon niveau. Mais on prend un coup sur la tête. D’autant que je me plaisais vraiment dans cette équipe où l’ambiance était très bonne. Et puis, si j’avais besoin de faire une coupure lorsque j’ai choisi d’avoir un enfant, là, j’avais retrouvé toute mon envie, le basket m’avait manqué. Et quand on se blesse, on sait que l’on est reparti pour six mois. Quatre semaines plus tard, j’ai été opérée. Je suis allée au Cap Breton pour quatre semaines. Les premiers mois de rééducation ont été

“Quand je les ai vues chanter la Marseillaise, j’étais contente pour elles, mais il y avait aussi de la déception, de l’amertume et un chouia de jalousie.”


Jean-François Mollière

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plus compliqués que la normale. Il m’a fallu un moment pour remarcher, c’est frustrant.

D.R

Quiproquo ?

Caroline dans l’avion privé du club d’Ekaterinbourg. C’était il y a deux ans, quand elle était sur le toit de l’Europe.

Hervé voulait savoir un peu ce que je comptais faire la saison prochaine. C’est vrai que lorsque j’avais re-signé, c’était pour une seule année car je ne savais pas alors si j’aurais envie de repartir ensuite à l’étranger ou pas. Mais là, avec ma blessure, comme j’avais 30 ans et que mon mari a un contrat de manager général au club, dans un coin de ma tête, je me disais que je finirais ma carrière à Mondeville. J’ai eu le malheur de ne pas lui dire. Je lui pose la question de savoir si Aurélie (Bonnan) et Lenae (Williams), que j’apprécie beaucoup, restent aussi. Apparemment, elles font de même, donc tout paraît favorable pour que l’on continue à travailler ensemble. La saison se passe. Ce n’est pas facile car, blessée, je suis à l’extérieur du groupe. J’ai fait quelques déplacements comme à Saarlouis, en quart de finale de Coupe d’Europe, à Montpellier et Bourges, mais on vit tout ça un peu à côté. Ce qui a joué aussi, c’est que mon genou n’évolue pas merveilleusement bien, mais je ne me fais pas de souci puisque la prochaine échéance pour le club est en septembre. De par mon mari, je sais que certaines joueuses sont en train de re-signer. J’attends qu’Hervé revienne me voir pour discuter de la suite. Rien. Mais je ne me fais pas pour autant de souci particulier. Le 23 mars, je vais le voir pour être apte à me retourner au cas où. Il me dit qu’il se pose la question de savoir s’il va garder Tameka Johnson, qu’il aimerait nous conserver toutes les deux, mais ce n’est pas possible, que Tameka même toute seule, c’est compliqué. À aucun moment, il ne me dit qu’il y a des hésitations par rapport à mon cas. Enfin, je ressens ça comme ça. Lui dit après coup qu’il n’a sans doute pas été assez clair avec moi. Je pense que vu notre relation, il aurait pu me dire qu’il hésitait. Avec quelques intermèdes, ça fait sept ans que l’on travaille ensemble. Hervé, c’est plus qu’un coach, c’est un ami… Même si en ce moment, j’avoue, un peu moins… L’année dernière, suite au licenciement d’Olivier Hirsch, quand il a été dans l’urgence de coacher de nouveau Mondeville, il avait fait appel à moi pour l’aider dans la vidéo. Donc, je pars en vacances à Montpellier et il me dit « on se revoit mardi prochain par rapport à ton contrat. » Il faut savoir que le dimanche précédent, à Challes, trois personnes disent à mon mari qu’une meneuse (il s’agit de KB Sharp) a signé à Mondeville. Avec le recul, mon mari s’est rendu compte qu’il y avait des dossiers sur lesquels il avait été mis un peu à l’écart par la force des choses. Il faut savoir qu’il est davantage directeur administratif du club que manager général et qu’il ne prend pas de décisions au niveau sportif. Quand il en parle à Hervé, celui-ci lui répond qu’il n’a pas encore pris de décision. C’est là où je lui en veux de ne pas m’avoir dit qu’il hésitait. Deux jours avant de revoir Hervé, l’entraîneur d’un club appelle et me dit « untelle a signé à Mondeville, donc tu es libre, je suis intéressé. » Le 1er avril, je revois Hervé et c’est là qu’il m’annonce qu’il ne me conserve pas. Hier, j’ai discuté avec une joueuse de Tarbes qui m’a dit, « mais nous, on le savait depuis longtemps ! » Je préfère qu’il n’ait pas eu le courage de me le dire, qu’il ait attendu le dernier moment, plutôt que de l’entendre dire que la décision n’était pas encore prise. La victime, celle qui se retrouve le 1er avril sans club, c’est moi. Car, à cette époque-là de l’année, en ligue féminine, les transferts des Françaises

sont déjà bien avancés. Sur le fond, même si ça ne passe pas comme une lettre à la poste, je n’en veux pas à Hervé Coudray et au club de ne pas me conserver. Il veut « limiter les incertitudes », je veux bien le concevoir. Je sais que c’est le milieu qui veut ça et que ce n’est pas parce que je suis là depuis sept ans que j’y suis à vie. J’aurais pu aussi m’en aller de moi-même et c’est le club qui aurait été triste. C’est la manière qui ne va pas.

Direction Nantes On avait des relations suffisamment proches pour être franc. Hervé ne peut pas dire qu’il a retourné le problème dans tous les sens. À aucun moment, il ne m’a demandé si j’étais prête à moins jouer, à faire des sacrifices salariaux. D’autant que KB Sharp peut aussi jouer en numéro 2. On ne m’a pas posé la question de savoir si je voulais terminer ma carrière ici. J’aurais dit oui. J’ai un mari qui travaille au club, j’ai une petite fille, on a acheté une maison il y a trois ans, on ne réfléchit pas à 30 ans de la même façon, surtout quand on revient de blessure. Mon rêve, c’était de finir ma carrière ici, puis de trouver un boulot dans le club ou à la mairie. Donc, quand il m’annonce ça, tout s’écroule. C’est de la tristesse, de l’amertume et puis je suis fâchée aussi. Je trouve ça dommage de terminer comme ça. Hier soir, il y a eu une soirée d’adieu au club. Ça n’a pas été simple de faire un discours. J’ai dit que j’avais dans un coin de ma tête de finir ma carrière ici et que je savais qu’il y avait des gens mal intentionnés qui ont dit que j’étais une menteuse. Hervé a dit un mot sur chaque joueuse et il a terminé par moi. Il m’a souhaité un joyeux anniversaire. Tout le monde a chanté. Et c’est tout. Je ne sais pas pourquoi il n’en a pas dit davantage. Peut-être qu’il se sentait mal à l’aise. Il n’a pas assumé. Aujourd’hui, entre nous, c’est « bonjour », « au revoir », mais je ne peux pas plus. C’est trop frais pour que ça soit dégluti. Et même avec le temps, il est évident que notre relation ne sera plus jamais la même. Donc, je déménage ! Je suis basketteuse et je compte bien jouer encore quelques années. Là, j’ai trouvé un autre club, mon mari va me suivre avec un poste davantage tourné vers le marketing et j’imagine que, lorsque le magazine va sortir, ça se saura (l’interview a eu lieu le 22 avril). Je vais à Nantes, je vais signer pour trois ans. Le projet est très intéressant, c’est un club qui monte, la ville me plaît, et je m’en sors très bien. C’est le même coach (Laurent Buffard) qui m’a fait venir à Ekaterinbourg et qui m’a appelée deux jours avant que j’apprenne officiellement que je n’étais pas conservée à Mondeville. J’avais d’autres propositions, mais c’était sur une seule année et moi toute seule. En signant pour trois ans, je prouve que j’ai envie de m’inscrire dans la durée. Ça ne sera pas à Mondeville, tant pis, ça sera à Nantes et je suis très contente d’avoir trouvé ce projet là. J’aurais pu me retrouver en réelles difficultés. Mon genou va mieux. Je recours sans aucun souci. Je pourrais reprendre le travail d’appui mais, comme il y a encore cinq mois avant la reprise, je ne me presse pas. Je devrais pouvoir rejouer au basket dans un mois et demi, deux mois. Sauf que c’est compliqué de le faire l’été. Bon, il y a aussi l’équipe de France… Au niveau timing, c’est davantage jouable que la saison dernière. J’en ai discuté avec l’entraîneur national et je lui ai dit que mon objectif était d’être prête physiquement à y aller. Il me convoque, j’y vais avec plaisir. Il ne le fait pas, je comprends. Moi, je veux y être ! » •

Hervé Bellenger/IS

“Il est évident que notre relation avec Hervé Coudray ne sera plus jamais la même.”

Repères • Née le 20 avril 1980 à Paris (sous le nom de Koechlin) • Taille : 1,70m • Poste : Meneuse • Clubs : Montpellier’90-96, Montferrand’96-97, Aix-en-Provence’97-00, Colorado University’00-01, Lattes-Montpellier’01-03, Mondeville ’03-08, Ekaterinbourg’08, Mondeville’09-10. • Palmarès : Meilleure passeuse de l’EuroLeague en 2006 et 2007. 3e de l’EuroLeague’08. EuroLeague All-Star’07. 22 sélections en équipe de France.


Jean-François Mollière

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L’ACCIDENT MUSCULAIRE

Gare au claquage !

T

D.R.

PUBLI-RÉDACTIONNEL

out basketteur l’a déjà ressenti au moins une fois. Cette douleur aussi vive qu’insupportable qui pointe subitement quelque part dans la jambe et oblige à lever le pied, souvent pour sortir en boitant du terrain, les deux mains sur la zone endolorie et le visage crispé. Quelle que soit sa gravité, de la simple crampe au claquage complet, l’accident musculaire est un ennemi redouté des basketteurs, mais pas seulement. « Comme pour tous les sports d’extensions tels que le volley ou le hand, on retrouve dans le basket des accidents musculaires sur des prises d’extension rapide, ou lors des démarrages, comme chez les sprinteurs en athlétisme », analyse Marc Orlu, kinésithérapeute au sein des équipes de France de basket. « En basket, on retrouve les deux types d’accidents. Soit sur l’extension, surtout


pour les rebondeurs, et puis chez ceux qui démarrent vite, notamment les meneurs et les arrières. Statistiquement, on constate que les pivots sont un peu plus préservés, on va donc dire qu’il existe une prédilection des accidents musculaires pour les 1 et les 4. » Crampe, béquille et claquage

Si d’une façon générale, tous les muscles peuvent être touchés, les membres inférieurs constituent la zone de prédilection puisque statistiquement, 90% des accidents musculaires constatés concernent le quadriceps et les ischio-jambiers (cuisse) ainsi que le triceps (mollet) ; la cause du mal, elle, pouvant être directe ou indirecte selon les cas. « Il y a vraiment deux types d’accidents », poursuit Marc Orlu. « Le premier est ce que l'on appelle la contusion, c’est à dire l’écrasement musculaire ou plus simplement la béquille. C’est très fréquent au basket, c’est pour cela qu’on a de plus en plus de joueurs qui portent des sous-shorts rembourrés. Ce sont souvent des blessures que contractent les joueurs qui pénètrent : le défenseur va mettre son genou en travers et c’est la béquille. » Parallèlement à cela, le basketteur peut se blesser le muscle tout seul, lors d’un démarrage un peu trop appuyé par exemple, synonyme d’élongation, de claquage, voire de rupture complète des fibres musculaires. Pour ces cas précis, la mise en place du protocole RICE (Repos, Icing (glaçage), Compression, Élévation) est indispensable et la consultation d’un médecin fortement conseillée. Concernant les accidents plus bénins (crampe, courbature, contracture), caractérisés par un muscle douloureux et souvent induré, chaleur, repos et massage en viendront facilement à bout. Musculation, échauffement et hydratation

Si le risque zéro n’existe pas, il est néanmoins assez facile de diminuer efficacement les possibilités de survenue d’accident musculaire. Un bon renforcement musculaire, même s’il n’évitera pas les béquilles en cas de chocs, se révélera efficace pour peu qu’aucun muscle ne soit laissé de côté. « Il faut insister sur le travail musculaire, mais surtout sur le bon équilibre musculaire agoniste/antagoniste », détaille notre kiné. « Si on a des quadriceps hyper musclés par rapport aux ischio-jambiers, forcément on a un déséquilibre et on risque un claquage beaucoup plus facilement. Ce n’est pas une garantie à 100% mais ça préserve. C’est pour ça aussi que généralement, on retrouve plus de claquages en fin de saison ou en fin de tournoi, quand les joueurs commencent à être fatigués. » La prévention efficace des risques musculaires passe également par un bon échauffement, le muscle chaud et étiré étant bien moins fragile qu’à froid. Dans l’idéal, comptez une bonne heure d’échauffement, dont un quart d’heure consacré à l’étirement. « Pour les amateurs aussi », précise Marc Orlu. « Même si bien souvent, quand on arrive une demi-heure avant le match, on est content. Mais le minimum c’est vraiment une demi-heure. » Enfin, il est impératif d’hydrater correctement les muscles, avant, pendant et après l’effort, soit un litre et demi d’eau au minimum, le basketteur perdant facilement deux à deux litres et demi lors d’un match. Des recommandations essentielles, à ne pas prendre par-dessus la jambe. •


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L « T I A L E P P A ’ L N O

IC L O K I N R A D ALEKSAN

de Sarajevo olic. Le natif , si ce n’est ik N it a ét i u pe àq ro oslave. Voil îneurs en pointe en Eu out, au-delà asket youg rt a b su u tr d a en e r et es pè d sk a Le o“. ur du b t été l’un se en n m iciens “youg pe le n e u c h c se e, u te g s r o g a non eu a d ll us les mei mais ce pé le meilleur, e de coach, façonné to s. r n o iè r r r r de sa ca vous na FRICONNET e, que nous Une légend apté par Fabien

D.R.

. Traduit et ad LIC, à Belgrade TE N PA n te re Par St


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» R U E S S E F LE PRO


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O

n l’appelait “Le Professeur“, mais aussi “Le Magicien“, “Le Petit Napoléon“, “Son Excellence“ ou encore “Le Démon bosnien“. Il était secret, discret. Il ne donnait pas d’interview, ou très peu. Il vivait dans un monde à part, où le basket occupait presque toute la place, jusqu’au bout, même quand la maladie de Parkinson, qui allait avoir raison de lui le 12 mars 2000, à 76 ans, s’est faite trop présente. Il laisse derrière lui une aura unique dans le monde du basket yougoslave, et bien au-delà. Il y a les trophées, bien sûr, les trois Euroleague conquises avec Varese dans les années 70, les titres nationaux en Yougoslavie et en Italie, où il a longtemps coaché, la médaille d’or mondiale avec la sélection (1978), l’or européen en 1977, et une liste sans fin de réussites, qu’il serait fastidieux d’étaler. Il y aussi l’introduction au Hall of Fame de Springfield en 1998, et à celui de la FIBA en 2007. Mais il y a surtout, encore aujourd’hui, l’héritage. Pas un coach yougo quarantenaire ou plus vieux – de Maljkovic à Obradovic, de Tanjevic à Zeravica – qui ne se réclame des préceptes du Professeur, écouté, respecté, vénéré, idolâtré. Et même quand Maljkovic était au fait de sa gloire, après avoir offert le titre européen à Limoges, c’est vers Nikolic qu’il s’est tourné pour l’aider à remettre en selle un champion d’Europe malade. Le Professeur, pendant une petite semaine, a “coaché“ Limoges. À 69 ans, il avait encore une faculté de diagnostic et une capacité étonnante à transmettre son savoir et ses solutions. Né à Sarajevo dix ans après l’assassinat de l’Archiduc d’Autriche, qui conduisit à la Première Guerre mondiale, Nikolic grandit dans un environnement sportif. Il s’initie au basket après les Jeux Olympiques de Berlin, en 1936 (décidément !), et le pratique intensément dans un pays occupé par l’Allemagne nazie. C’est à cette époque qu’il devient ami avec Borislav Stankovic, futur Secrétaire Général emblématique et tout puissant de la FIBA. Son premier titre ? Champion de Yougoslavie en 1945, avec l’équipe de l’Armée, qui bat une sélection civile. Nikolic marque les quatre derniers points d’une finale qui se termine sur le score de 21 à 18. Sa carrière de joueur est solide (11 sélections nationales), du Partizan à l’Etoile Rouge, mais Nikolic, malgré ses excellents fondamentaux, n’est pas un génie. Sa vocation : enseigner. En 1950, il intègre l’Institut National des Sports. Un an plus tard, à 27 ans, il devient entraîneur de la sélection yougoslave, jusqu’en 1965, avant un nouveau passage, entre 1976 et 78, court mais couronné de succès. Au début de son premier “mandat“, les “Plavi“ (les “Bleus“) ne sont pas des foudres. Mais ils apprennent vite et emmagasinent de l’expérience à l’Euro, aux Mondiaux et aux Jeux. Sous son magistère, partout dans le pays, on apprend le basket, les fondamentaux, la technique et la tactique. En 1961, première médaille pour les Plavi, à l’Euro. Puis, en 1963, “son“ pays bat les États-Unis et l’URSS au Mondial de Rio et rapporte des médailles. La même année, il est champion de Yougoslavie avec l’OKK Belgrade.

Messina aussi l’a consulté

En 1965, il cède la sélection à Ranko Zeravica et accepte l’offre du petit club de Padoue, en Italie, où évolue l’Américain Doug Moe, gros joueur à l’époque et futur coach NBA. En 1969, c’est une maison plus prestigieuse qui fait appel à ses services : l’Ignis Varese. En quatre saisons là-bas, il gagne trois fois l’Euroleague, trois fois la Lega, trois fois la Coupe d’Italie et deux fois la Coupe Intercontinentale. Il se brouille ensuite avec les dirigeants et trouve refuge à l’Etoile Rouge Belgrade, où évoluent quelques pointures comme Slavnic, Kapicic et Simonovic. Avec la Crvena Zvezda, il remporte la Coupe des Coupes dès 1974. Après un nouvel intermède italien, à la Fortitudo, il retrouve son pays en 1976, où l’attend la sélection nationale. Avec les nouveaux Plavi, il est champion d’Europe (Liège 77) et du monde (Manille 78). La génération est fabuleuse, avec Kicanovic, Dalipagic, Delibasic, Cosic, Slavnic, etc. Intransigeant, idéaliste, pas commode aussi, il se brouille avec la fédération, qui ne lui laisse pas le choix de ses assistants, et ne finit pas le cycle entamé, lequel devait conduire aux Jeux de Moscou en 1980. Il plaque tout pour prendre en main le petit club de Borac Cacak, celui du joueur Zeljko Obradovic, et se consacrer à l’enseignement du sport à l’université de Belgrade, jusqu’en 1980. Après une historique quatrième place pour Cacak la première saison, le club doit descendre la suivante, et Nikolic en concevra une grande amertume. Son plus flagrant échec en carrière. L’Italie l’appelle à nouveau. Il répond. Il devient le coach de la Virtus Bologne. Dès la première saison, le club bolonais atteint la finale de l’Euroleague mais privé de Jim McMillian, sa star US blessée, doit s’incliner


RÉTRO • maxibasketnews 35 d’un point devant le grand Maccabi Tel-Aviv, à Strasbourg. S’ensuivent des expériences à Venise, Pesaro et Udine, jusqu’en 1984, lors desquelles Nikolic ne remporte pas de trophée. À 60 ans, son intérêt est ailleurs. Le Professeur veut professer. Conseiller, mentor, éminence grise… Appelons ça comme on veut. Nikolic, certes pas un homme de l’ombre, devient celui qui murmure à l’oreille des coaches. Bora Dzakovic au Partizan, d’abord, puis surtout Boja Maljkovic, qui a dans les mains une génération dorée à Split, les Kukoc, Radja et compagnie. Le Professeur est un tuteur pour le jeune Boja. Il lui montre ce qu’on peut faire avec une telle collection de talents. Split gagnera trois Euroleague consécutives et Nikolic y sera pour quelque chose, doux euphémisme. Puis, quand Zeljko Obradovic, tout juste sorti de sa carrière de joueur, se voit remettre les galons de coach du Partizan, qui est là, derrière lui,

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Etorre Messina et Bozidar Maljkovic le considèrent comme un maître et l’ont consulté.

Pascal Allée / Hot Sports

Pascal Allée / Hot Sports

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Nikolic était l’homme qui murmurait à l’oreille des coaches


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pour lui donner de l’élan ? Obradovic n’hésite pas à reconnaître que c’est lui, “Le Professeur“, qui l’a aidé à comprendre ce qu’il pouvait faire avec sa jeune équipe, à résoudre des dilemmes, à assembler le puzzle et à préparer l’Euroleague 1992. Cette saison-là, 1991-92, à la surprise générale, le Partizan enlève l’Euroleague, sur un coup de patte génial de Sasha Djordjevic. Un petit bout de la coupe appartient à Nikolic. Autre pupille, Boscia Tanjevic. Quand le “Yougo bosnien“ prend en main la petite équipe de Trieste, en 1986, il invite “Le Professeur“ en Vénétie. Le jeune avait été l’assistant de l’ancien à l’Euro 77, avec les Plavi. Pendant huit ans à Trieste, Nikolic offre ses conseils à Boscia, dont la carrière n’est plus à décrire. Ettore Messina, aussi, demandera de l’aide au “Professeur“, qui n’a jamais dit non lorsqu’il s’est agi de parler basket.

« Je ne permets

« Un bras amical suffit »

MaxiBasket

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Drazen Dalipagic (le moustachu), Kresimir Cosic au rebond) et Dragan Kicanovic, trois joueurs mythiques façonnés par “Le Professeur“.

La philosophie du “Professeur“ ? Il faudrait être coach pour entrer dans le cœur du sujet. Disons que les préceptes de Nikolic sont ceux du basket yougo, on comprend aisément pourquoi : discipline, défense individuelle stricte, travail sur les fondamentaux, jeu de passes, courses, confiance aux jeunes, y compris dans les situations les plus chaudes, et encouragement des forts caractères. « Je n’accepte pas que l’on trace une frontière entre l’attaque et la défense », avait-il coutume de dire. « L’attaque et la défense sont les deux moitiés d’une indivisible identité du basket. » En 1978, la sélection nationale part en tournée aux Etats-Unis, ce qui était fréquent car on oublie parfois que les Yougos n’ont pas développé leur basket dans leur coin mais bien en se frottant à ce qui se faisait de mieux. Les Plavi affrontent Indiana State University. Nikolic charge Dalipagic, pourtant loin d’être un défenseur de qualité, de s’occuper d’un grand blond. Ce grand blond ne marque son premier panier qu’à la 34e minute du match. Il s’agissait de Larry Bird. « Vous avez vu ça ? », demande Dalipagic au “Professeur“. Celui-ci lui répond : « Oui, j’ai vu. Dommage que tu ne défendes comme ça qu’une fois tous les deux ans. » Quel coach était-il à l’entraînement ? Pour ceux qui ont vu Maljkovic à l’œuvre dans ses grandes années, la similitude est évidente. D’abord, première chose : une saison ne se prépare pas avec un ballon mais bien


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ets à personne de ne pas respecter les règles »

D.R.

Aleksandar Nikolic

avec des exercices physiques intenses, pour ne pas dire terrifiants. Ensuite, un entraînement n’est pas fait pour jouer à la balle ou répéter une stratégie contre l’adversaire, mais surtout pour travailler, sans relâche, jusqu’à l’écœurement, les plus petits détails. Nikolic pouvait interrompre un entraînement toutes les cinq secondes pour rectifier un placement, une transmission, un écran… Il avait fait sien le précepte d’un de ses entraîneurs de jeunesse, un Hongrois, un certain Kamaras, qui disait souvent qu’à la fin d’un entraînement, ça n’est pas aux jambes que les joueurs doivent avoir mal, mais à la tête ! Zeljko Obradovic rapporte ces propos de Nikolic, assénés à un joueur : « Quand je m’adresse à toi, c’est que j’attends quelque chose de toi. Sois sûr que le jour où je ne serai plus sur ton dos, c’est que tu ne m’intéresseras plus. » Le travail ? Relatons un échange entre Zeljko Jerkov, ancien pivot des Plavi, et “Le Professeur“. Jerkov : « Coach, avez-vous une âme ? » Nikolic : « Je vais te dire une chose, et je n’exagère pas : faire tourner une équipe, c’est presque un art. Amener un joueur à son maximum implique une forte charge de travail physique mais aussi psychique et pédagogique. Je dois connaître le joueur et prendre soin de lui. Des fois, cela veut dire avoir une main de fer mais, des fois, cela veut dire poser un bras amical sur lui, et cela peut suffire pour qu’il fasse ce qu’il est capable de faire. »

« Tu es un homme seul »

Nikolic avait fait de son talent une philosophie. « Celui qui n’est pas capable d’accepter de faire une erreur et de perdre, celui-là doit renoncer au succès. » Le Professeur, patriarcale sans être paternaliste, prenait toujours sur lui les erreurs de ses joueurs. Il savait oublier la bataille perdue car il ne perdait jamais de vue la guerre dans son intégralité. « Je suis patient durant un match. Les joueurs ne sont pas des automates. Ils ont leur propre personnalité. Les faiblesses, je les vois pendant le match, et je travaille ensuite à les rectifier. Je suis franc et, donc, je n’ai pas besoin de hausser la voix. Je ne suis cassant que lorsqu’un joueur n’essaye pas de faire ce qu’on lui demande. Je ne permets à personne de ne pas respecter les règles. » « Son dévouement au basket était total », raconte Zeravica. « C’est ça que les joueurs admiraient, cette attitude et ce talent, bien plus que sa réputation de coach à succès. Les joueurs voulaient l’avoir comme coach. Mais ce qu’il a fait de plus grand, c’est transmettre aux autres coaches. Il a influencé, pas seulement par sa réputation, mais aussi par sa présence. Il était physiquement présent pour les autres entraîneurs, pour coopérer. » Au-delà des limites du jeu, qui était l’homme ? Un gentleman, dit-on. Un fumeur invétéré, qui allumait chaque cigarette avec le mégot de la précédente. Un pessimiste qui, comme parfois ceux de son espèce, cachait ses émotions derrière l’humour qui, de temps à autres, saillait. Et puis un pédagogue dans l’âme. Et le basket n’est jamais loin, lorsque l’on converse avec lui. « Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise stratégie. Soit votre stratégie est adaptée à vos joueurs, soit elle ne l’est pas. C’est ça le secret du basketball. » Laissons le mot de la fin à son élève de toujours, Boja. « C’était un homme encyclopédique, qui avait des principes moraux très élevés. Un coach dans le vrai sens du mot, pas comme des Gomelski ou des Novosel, qui s’octroyaient des fonctions de manager et de directeur. Il observait chaque détail, en faisait un diagnostic, puis une prédiction. Il n’y a pas de mot assez fort pour décrire ce qu’il a fait pour le basket yougoslave. Après que Split a gagné le titre de champion d’Europe 1989 à Munich, et alors que les joueurs se baignaient dans le champagne, il m’a pris par le bras et m’a conduit au calme. Il m’a dit ceci : « Tu es désormais un homme seul. Jusque-là, on t’aimait bien mais, maintenant que tu es champion d’Europe, tu vas devenir gênant pour beaucoup de gens. » Le temps a passé et j’ai compris qu’il avait raison. » Et si c’était ça la meilleure description d’Aleksandar Nikolic : « Le Professeur avait raison. » l


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DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 39

“SANS CETTE ANNÉE 2007, ON NE SERAIT QUE DES BASKETTEURS LAMBDA.”

Du côté de chez…

PAPE BADIANE

Dans sa septième saison de Pro A et avec 30 bougies au compteur, Pape Badiane est un pivot qui compte sur les parquets français. International, champion de France, double vainqueur des As et une coupe de France en bandoulière, il pourrait se la jouer un peu, mais non L'homme est charmant, ouvert, un poil déconneur et d'une simplicité déconcertante lorsqu'on l'approche. Passé par les USA, Roanne, Le Mans, ou encore l'équipe de France, le gamin des Ulis a toujours donné le meilleur de lui-même. Relancé chez le promu Poitiers, il y joue pour la première fois le rôle de grand frère et espère emmener ses troupes sur la route des playoffs. Propos recueillis par Thomas FÉLIX, à Poitiers • Photos par Jean-François MOLLIÈRE


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CÔTÉ COUR

Les Ulis C’est là que j’ai passé toute mon enfance. Pour moi, les Ulis ce n’est pas du tout la banlieue parisienne, c’est plutôt la terre idéale pour les jeunes, où ils peuvent s’exprimer. On a énormément de sportifs (Thierry Henry y a grandi également, NDLR), mais aussi beaucoup d’artistes qui viennent des Ulis car il y a plein de structures d’accueil pour les jeunes. Bien entendu, il y a le côté cité, mais quand tu es jeune, tu ne t’en rends pas compte. J’y retourne encore fréquemment car j’ai beaucoup de potes là-bas et c’est un endroit qui m’est cher. Les Ulis auront toujours une place particulière pour moi, c’est la ville de mon cœur, ce sont de belles années. En revanche, j’ai pris goût à la province et je ne m’en cache pas (il rigole).

LeBron James était là. Il était encore au lycée et il n’avait pas le droit de s’entraîner avec eux mais, une fois les portes fermées, il jouait. Il venait aussi faire des work out à la fac, alors j’ai vu le phénomène, oui ! Tous mes coéquipiers ne parlaient que de lui et on allait le voir jouer à son lycée. On pouvait le penser fort, mais on n’aurait pas pu imaginer le dominateur actuel. Mais moi, mon choc avec la NBA, c’est Zydrunas Ilgauskas ! Contre lui, c’était chaud, j’ai vraiment pris cher. Je n’ai jamais réussi à lui dunker dessus, mais j’ai réussi à lui placer un petit contre (il se marre en mimant la scène). En tout cas, en deux heures d’entraînement, lorsque tu arrivais à placer des moves contres ces mecs-là, tu prenais grave en confiance.

Jean-Denys Choulet

Le basket Les playgrounds aux Ulis. Vers les 16 ans, comme ça. Ce n’était pas une passion, juste un passe-temps. Quand tu en avais marre de jouer à la console, hop !, tu descendais jouer sur les playgrounds. Mais lorsqu’il y avait Roland Garros à la télé, on descendait faire du tennis. Un jour, je participais à un tournoi de streetball, Pascal Lévy (son agent maintenant, NDLR) m’a remarqué et m’a demandé si je ne voulais pas essayer en club. Pour mes parents, ce n’était qu’une occupation, pour moi, ce n’était qu’un moyen de sortir des Ulis de temps en temps, de voir de nouvelles têtes. Je devais faire une heure de trajet aller-retour pour aller m’entraîner et je devais avoir des résultats corrects à l’école. C’était chouette. Ensuite, je suis allé faire une année d’espoir à Montpellier. Là aussi très chouette. Pour moi, c’était surtout parce que je partais de chez moi et que j’allais dans une ville étudiante, au soleil (il se marre). J’étais en tout cas bien loin de penser faire une carrière.

Jean-Denys, c’est d’abord un gros caractère, mais ensuite, c’est quand même le premier entraîneur qui m’a donné ma chance en Pro A et pour ça, je l’en remercie. On a connu beaucoup de choses tous les deux. Les luttes pour le maintien, les playoffs, Bercy, le titre. C’est quelqu’un de très expressif, entier, donc ce n’est pas tous les jours facile, mais quand tu commences à le connaître, tu arrives à l’apprécier. Quand tu es un jeune joueur, c’est difficile car il ne te donne qu’une chance, si tu la rates, ton tour reviendra peut-être mais ce sera long. J’ai beaucoup appris avec lui, dans la gestion des contacts humains, à prendre les choses au sérieux quand elles doivent l’être, à être performant au moment où il faut. Lorsque je suis parti, c’était un peu une fin de cycle, mais ça s’est bien passé, avec moi JeanDenys sait qu’il n’a pas besoin d’aller au clash.

“AU MANS, C’ÉTAIT NORMAL DE GAGNER. À POITIERS, CE SONT DE VRAIES VICTOIRES.”

Cleveland State University

Repères Né le 10 février 1980 à Boulogne Billancourt • Clubs : Cleveland State’01-03 (NCAA), Roanne’03-08, Le Mans’08-09, Poitiers’09-10 • Palmarès : Champion de France 2007 Semaine des As 2007, 2009 Coupe de France 2009 • Équipe de France : 23 sélections Euro 2007 (8e)

Partir aux États-Unis a été un choix de vie après mon bac. Je ne savais pas bien ce que je voulais faire et les USA me permettaient de continuer les études tout en jouant au basket, le rêve ! Pascal Lévy m’a convaincu, j’ai convaincu mes parents. Et puis, c’était quand même très attirant. Je suis arrivé la première année en prep school, pour préparer la fac, dans le New Jersey. C’était une année galère, beaucoup de désillusions, dans une école catholique, assez stricte, mais j’ai survécu (il rigole). Des facs s’étaient intéressées à moi et je suis parti à Cleveland. Là, le rêve américain a débuté. Tu rencontres des nouvelles têtes partout, tu es dans le cocon familial de l’équipe de basket. Tu es une petite star, tu as de l’engouement autour de toi, c’était sympa. Niveau basket, je découvre une mentalité et une éthique de travail totalement différentes. Tu as un coach derrière toi tout le temps, qui te prépare comme si tu pouvais jouer un jour en NBA. Tu répètes 200 fois les mouvements etc. J’y reste les quatre ans, je gravis toutes les étapes, je deviens plus mature, j’évolue et je comprends que je peux faire carrière dans le basket. Je me suis imaginé un jour en NBA, mais pas longtemps car cela n’a jamais été une obsession pour moi. La dernière année était galère niveau basket à cause des résultats mais moi, dans ma tête je savais que je retournerais en France.

LeBron James Lorsque j’étais là-bas, on m’a invité plusieurs fois pour faire des entraînements avec les Cavs. John Lucas était le coach et il m’aimait bien. Lors de certains d’entre eux,

2007 L’année avec un grand A (il rigole). On avait un super groupe, on s’est dévoilé à la France. Dès le départ, on a su que le maintien n’allait pas être si dur à obtenir. En tournoi amical à Bourges, Tony Skinn était meneur, mais ça ne collait pas. Il est parti et Marco (Pellin, NDLR) a pris de l’assurance. On a senti que ça tournait mieux. Puis ça part bien, on sent une opportunité et on l’a tous saisie, ensemble, car on ne pouvait le faire qu’ensemble. C’est aussi la rencontre de phénomènes, Salyers, Spencer, Harper. Ces mecs, ils étaient capable de péter un câble à tout moment et de shooter comme des fous. Après, moi, ils me libéraient tellement d’espace que je n’avais qu’à me concentrer sur le rebond, la défense, gratter un truc ici ou là. Mais quand même, les As, le titre, ce sont des moments durs à décrire, on est comme des gamins sur le coup. Contre Nancy en plus, on l’arrache le match. On est mené, on revient, on l’emporte, c’était cool. Champion de France, c’est important pour moi. La ligne de palmarès, c’est ce qui qualifie un joueur après sa carrière, donc oui, j’en suis fier. Parce que c’est bien beau de faire des stats mais par rapport aux titres… Sans cette année, on serait tous des basketteurs lambda. Là, on nous voit tous différemment.

Euro 2007 C’est énorme ! Je capitalise sur le titre de champion et au lieu de redescendre de mon nuage, je grimpe sur un autre (il sourit). Représenter la France, je ne pensais pas le faire un jour, c’est une grande fierté. En plus, c’était une surprise. J’avais entendu que, suite à la blessure de Ian Mahinmi, j’étais sur une liste mais bon… J’étais aux Ulis, je descends de voiture et mon téléphone sonne, c’est Claude Bergeaud et il me dit qu’il m’attendait. Rien que ce coup de fil, c’était un honneur. Je ne savais même pas quoi


DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 41 lui dire (il se marre). Et là, je me dis, « merde, faut pas que je me pète au Quai 54 ! » Après, c’est la découverte d’une autre monde, avec Tony Parker, Boris Diaw et consorts qui se racontent leurs matches contre Kobe Bryant ou LeBron James, tu dis trop rien, tu écoutes. On est un peu timide au début puis, après, ça devient naturel. Pour l’Euro, je ne pensais pas le faire et puis si. Niveau résultat, ça n’a pas été ça mais, pour moi, l’expérience a été très positive, surtout avant d’aborder une saison d’Euroleague. Tu vois le niveau des mecs en face de toi, ils exploitent la moindre de tes faiblesses sur le terrain, tu te demandes d’ailleurs comment ils en savent autant sur toi (il rigole). Et puis, tu as envie d’y retourner.

Le Mans J’étais sur une fin de cycle avec Roanne, c’était normal de partir. J’ai réfléchi à tenter ma chance en Europe puis JD Jackson est arrivé avec un bon discours, l’Euroleague, j’ai adhéré. On peut dire que c’est un semi échec car je me voyais avoir un rôle plus important, mais je savais qu’en quittant Roanne, je me mettais en danger. Bon, ce n’était pas non plus si catastrophique que ça, au final il y a les As et la coupe de France.

Poitiers Aahh Poitiers ! Moi aussi j’ai douté quand j’ai signé. Je me suis dit, tout le monde va dire que Pape Badiane à Poitiers, c’est le début de la fin. Aller chez un promu ? Pape Badiane ? Toi aussi, tu t’es posé la question (il me regarde) ? En fait, j’ai bien réfléchi et je me suis dit que j’avais besoin d’un nouveau challenge, d’être dans une équipe qui avait besoin de prouver quelque chose. Ruddy Nelhomme a été très clair dans son désir de m’avoir et c’était important de m’exprimer dans une nouvelle équipe. C’était peut-être pas si bête (il rigole). Au départ, j’appréhendais un peu parce que je n’avais jamais été dans une équipe où c’est moi qui possède le vécu. Je me suis dit que ça allait être un peu bizarre, avec des mecs qui n’ont jamais connu la Pro A, j’espérais ne pas trop les impressionner, j’y suis donc allé simplement. Ils ont été cool avec moi, tous. Au début, j’étais le joueur d’Euroleague, pour me chambrer, puis maintenant je suis Pape. Et puis ici, j’ai découvert une ville avec une ambiance, un peu à la Roanne, et surtout ici, on apprécie les victoires quand elles sont là. Au Mans, gagner c’était trop normal, ici ce sont de vraies victoires.

Le poste de pivot C’est le mien (il rigole), mais je ne ressemble pas aux autres. Moi, vu mon poids, il n’y a que des mammouths en face tous les soirs. Je dois donc compenser par autre chose, ma taille, mes bras. Un pivot doit apporter de la confiance aux autres équipiers, même si tu ne fais pas beaucoup de choses. Juste par ta présence, tu dois rassurer. Mes coéquipiers savent que je suis au rebond même si je ne l’attrape pas. En revanche, ton rôle doit être bien déterminé pour t’épanouir à ce poste.

Le dunk / Le contre J’aime bien ces actions. Le dunk, lorsque je suis bien sur mes appuis, je n’ai aucun problème, pour le moment (il rigole). Dans certaines situations, le dunk veut vraiment dire quelque chose. Pour moi, c’est un message envoyé à l’adversaire. Quand tu es mal, c’est pour dire, on est encore là. Quand tu vas bien, c’est pour faire signe à l’autre que l’on ne lâchera rien. Faire un lay-up en contre attaque ou un dunk, cela n’a pas la même signification. Un lay-up, tu marques, avec un dunk, tu appuies ton message. Moi, j’aime bien appuyer. Le contre, c’est un peu pareil. C’est aussi une action qui veut dire quelque chose. J’aime bien ces actions à message. Dernièrement, j’ai gagné un match

aussi sur un contre et je peux te dire que ça fait plaisir. Le contre, ça ajoute un petit effet psychologique sur l’adversaire. Il va réfléchir à deux fois avant de pénétrer à nouveau.

Les Joueurs Formés Localement Franchement, la première fois que j’ai entendu parler de ça, j’ai cru à une blague. Puis, après j’ai compris que j’allais être vraiment exclu de la règle, me retrouver un peu sans maison (il rigole). Ça m’a choqué. Le problème pour moi, ce n’est pas que j’ai joué en équipe de France ou non, c’est que je suis Français, j’ai grandi ici, c’est aussi simple que ça. Donc ça m’a fait chier, j’avais presque un sentiment de colère. Puis, avec le syndicat des joueurs, on a essayé de trouver un truc. Là, c’est en train de s’arranger et c’est bien parce que c’est une règle qui aide les basketteurs français et je ne voulais pas penser qu’à moi dans cette histoire. Je ne voulais pas être le mec qui faisait chier juste pour sa gueule. •

L’un ou l’autre • Ruddy Nelhomme ou Jean-Denys Choulet J’en étais sûr de celle-là. Jean-Denys, obligé sinon il va me tuer • Facebook ou Twitter Twitter, mais je viens de craquer pour Facebook • NBA ou Euroleague Euroleague, le jeu est meilleur • Cédric Gomez ou Marco Pellin Marco



DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 43

Moussa, le frère Tout le monde nous pose sans cesse la question. Quand est-ce que l’on va jouer ensemble ? On aimerait bien mais, en même temps, on joue au même poste, alors on serait en concurrence et ça m’ennuierait de masser les côtes de mon petit frère tous les jours à l’entraînement (il rigole). En tout cas, il joue bien en ce moment et j’en suis content. Je suis un peu dégoûté pour ses années en Pro A parce qu’il n’a pas vraiment eu de chance avec son physique, mais il a bien rebondi en Pro B, il joue actuellement à Aix-Maurienne.

Le poulpe Ah, on rentre enfin dans le vif du sujet ! (il rit franchement) On va dire la vérité, ce n’est pas que je n’ai pas apprécié, c’est seulement que je trouve que l’on aurait pu me trouver un autre surnom. Le vrai problème, c’est que dans le milieu du basket, lorsque Jacques Monclar décide d’un truc, ben tu ne peux pas le changer (il rigole). Bon, je déconne, mais je dois aussi avouer que ce surnom, ça veut dire aussi que tu fais ton entrée dans les personnes reconnues du basket français, du moins en Pro A. Donc ça fait plaisir quand même, c’est une sorte de reconnaissance en fait, alors on va dire : « Allez, merci Jacques ! »

Les lunettes Je les porte tout le temps, sauf sur un terrain. Je devais déjà en porter en CP je crois, mais comme j’avais vraiment trop honte, j’ai dû attendre le CM2 pour les mettre, je ne voyais plus le tableau (il rigole), donc j’étais bien obligé. Pour jouer, je porte des lentilles, mais sinon je suis à l’aise avec mes lunettes. Et puis les lunettes, ça fait longtemps que c’est ultra tendance (il rigole).

Tes passions Le grand truc tout noir là (il pointe son doigt sur son écran géant de télé et sa femme acquiesce aussitôt de la tête) et puis un peu aussi le truc blanc à côté (une PlayStation), et aussi le truc derrière (là, c’est l’ordinateur). En fait, je suis attiré par tout ce qui touche à l’image, la vidéo, les animations, le cinéma. Pas seulement en tant que

spectateur, je m’intéresse aussi à l’industrie, au monde des développeurs de jeu vidéo, à son économie, je me renseigne sur ce qui se passe. J’aime bien voir son évolution.

Un adversaire Un qui m’a vraiment marqué, c’est Baby Shaq (Sofoklis Schortsanitis). Dès le premier contact avec lui, tu sais que tu vas passer une soirée bizarre (il se marre). À chaque contact, tu regardes tes membres pour voir s’ils sont toujours en place, c’est abusé ! Moi, je l’ai joué à un moment où il était vraiment gros, alors c’était tout mou au toucher, mais quel impact ! À un moment, il a voulu me dunker dessus, j’ai mis mon bras en l’air en fermant les yeux et je l’ai contré par hasard (il rigole en mimant l’action).

Un joueur que tu paierais pour voir jouer Michael Jordan, celui de l’époque où il volait. Mais aussi Larry Bird, ça devait être quelque chose.

CÔTÉ JARDIN Si tu étais  • Un animal Un faucon pèlerin • Une invention Internet • Un personnage de série Barney Stinson (de « How I met your Mother ») • Une ville Tokyo

Toi dans 10 ans Je jouerai, sûrement en N3, pour me maintenir en forme. Mais sinon, je serai probablement dans un autre boulot. Comme j’aime bien tout ce qui touche au net, à la création de site, je me verrais là dedans. Le multimédia m’attire beaucoup.

Trois choses que tu prendrais sur une île déserte Allez, j’emmène la famille (il se tourne vers sa femme, Julie, qui rajoute : « sans ton ordinateur ? ») Ah ben ouais ? Ben, je le prends aussi (il éclate de rire).

Ce que tu n’aimes pas que l’on dise de toi Que je suis radin, on ne le dit pas mais je n’aimerais vraiment pas.

Ce qui te fait rire Les conneries d’Ali Traoré sur Facebook (il se marre), la série télé « How I met your Mother », ou encore une animation japonaise très en vogue chez les joueurs de Pro A, « One Piece », c’est une info que je te file là (il rigole).

Ta plus grosse bétise Je suis un mec très sage moi, là je ne vois pas. Allez, je ne suis pas allé en cours les trois premières semaines de fac, trop fatigué par les entraînements.

Ton pire défaut La procrastination. Je reporte systématiquement au lendemain ce que je peux faire le jour même. Sauf si c’est un truc que je kiffe vraiment. 1

1. Tokyo 2. Le faucon pèlerin 3. Le Sénégal 4. Baby Shaq (Sofoklis Schortsanitis) 5. Barney Stinson

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hervé Bellenger / IS

Mes racines ! Mes parents y sont nés, y ont grandi aussi, alors c’est important pour moi. Mais je ne suis pas imprégné de la culture africaine. Je ne parle pas la langue, je n’y suis pas retourné depuis mes 16 ans, donc… L’équipe du Sénégal m’a approché, mais au moment où je suis allé en équipe de France, donc le choix fut simple. S’il n’y avait pas eu l’équipe de France, j’y aurais sûrement réfléchi. Maintenant en tout cas, c’est sûr que c’est non, ils ont du monde à l’intérieur et je n’y gagnerais rien.

Photos : D.R.

Le Sénégal


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ANGEL DANIEL VASSALlO

Le vorace

Il a tout juste 24 ans, mesure 1,98 m, il est Portoricain et possède une immense confiace en lui. Il aime le shoot, celui qu'on prend à longue distance de préférence, celui qui crucifie l'adversaire, avec un voire deux adversaires sur le paletot, c'est plus drôle. Il effectue sa première saison pro et n'a peur de rien. Angel Daniel VassalLo était un inconnu en Pro A, en Europe, il s'est fait un nom, deux prénoms, et une solide réputation en rejoignant le Paris Levallois cette saison. Avec lui, le club parisien peut espérer en playoffs. Par Thomas FÉLIX. Photos : Hervé Bellenger / IS


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Jean-François Mollière

PORTRAIT A.D. VASSALLO


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P

remière observation, Angel Daniel Vassallo est un boulimique. Là, nous ne vous parlons pas parler de son alimentation, bien que notre petit doigt nous ait soufflé que la nutrition était un de ses rares points faibles. Non, on vous parle du jeu bien sûr, de basket. Pour comprendre, il suffit de regarder son programme de l’été dernier et d’explorer sa feuille de route pour celui qui arrive. L’été dernier, il était questions d’essais NBA, de playoffs avec son club portoricain, Criolos de Caguas, puis de sélection nationale avec une médaille d’argent au tournoi des Amériques. Pour celui qui vient, ce seront playoffs avec le Paris Levallois (à l’heure d’écrire ces lignes, le PL occupe la 7e place du classement LNB), quelques essais en NBA peut-être, re-playoffs à Porto Rico, puis re-sélection nationale avec cette fois-ci le Championnat du monde en Turquie en ligne de mire. Plus qu’un boulimique, A.D.

balle blanche. « Je me suis essayé au baseball, qui est le sport le plus couru à Porto Rico. Et comme tous les gamins là-bas, c’était mon sport favori. Je ne sais pas si j’aurais pu percer dans le baseball, je n’avais aucune certitude. Mais en fait je pense surtout que j’aimais tout simplement plus le basket que le baseball. » À l’heure de faire son choix, A.D. prend donc la voie du père et s’exile très jeune chez les voisins américains pour satisfaire sa passion. Collège puis quatre ans de fac à Virginia Tech où il apprend son futur métier et comprend surtout qu’il peut faire carrière, gagner sa vie en jouant au basket. « Déjà, j’ai eu une bourse. Je pouvais donc étudier et jouer au basket gratuitement », explique-t-il. « Je devais donc à mes parents d’avoir un diplôme, d’utiliser correctement cette chance car ce n’était pas facile de me laisser partir si jeune. » Pendant quatre ans, A.D. suit une évolution linéaire, passant de 6,9 points à 16,9 points la dernière année. Il se taille rapidement une réputation de scoreur et se met les fans dans la poche dès son deuxième match en réussissant, déjà, un tir longue distance au buzzer pour la victoire. Affublé du surnom de “l’assassin portoricain“, A.D. se fond dans le mode américain. « C’est assez simple pour nous car nous sommes proches d’eux dans notre culture », détaille-t-il, « mais je suis Portoricain, pas Américain. Nous sommes quand même différents sur beaucoup de choses. Nous avons plus d’humour, on est plus facilement sarcastique, on parle espagnol même si une grande partie est bilingue en anglais. Je suis fier de mon pays, on va dire que nous avons plus une double culture avec les USA. On est les petits frères, on se ressemble mais on n’est pas les mêmes. »

L’Europe comme un challenge

Vassallo est un vorace qui aime par-dessus tout jouer et qui profite de toutes les occasions pour exercer son art.

Basketball plus que baseball

Pour trouver une raison à un tel appétit, il suffit de regarder du côté familial, c’est génétique. « Mon père a joué au basket pendant 17 ans à Porto Rico », sourit-il lorsqu’on lui fait remarquer sa goinfrerie. « Alors oui, j’ai de qui tenir. Dès mes 4 ans, j’ai des souvenirs avec lui. Je le suivais partout, je le regardais jouer et j’ai commencé comme ça. » Pour autant, le basket n’a pas été son premier amour. Comme tous les Portoricains, A.D. va tout d’abord tâter de la petite

À la fin de son cursus universitaire, la NBA ne lui tend pas les bras. Le jeune Vassallo est un scoreur avec un shoot rapide et fiable certes, mais manque de vitesse et d’explosivité pour la grande ligue, et, lui-même n’est pas le prototype du jeune attiré par les spotlights. « C’est bizarre mais moi, je voulais bien partir à l’étranger », confesse A.D.. « J’ai été aux USA et à Porto Rico la plus grande partie de ma vie et j’avais besoin d’un nouveau challenge. Je mentirais en disant que je ne voulais pas aller en NBA, mais ce n’était pas un but en soi. Je me sentais surtout bien meilleur basketteur à la fin de mon cursus et je savais que je pouvais faire carrière quelque part. » Le quelque part, ce sera l’Europe et Paris. Recruté sur vidéo, c’est Jean-Marc Dupraz qui décroche la perle portoricaine. « On avait besoin d’un scoreur », livre le technicien parisien. « On avait un doute sur sa vitesse, sur sa capacité à défendre, mais on est allé plus loin que le doute et on ne le regrette pas. » Débarquant en tant que rookie dans la capitale, ce qui frappe immédiatement chez ceux qui l’approchent, c’est l’immense détermination du bonhomme qui, malgré le statut de promu du PL, n’hésite pas à ambitionner le titre dès le début de saison. « C’est une chose certaine, il ne manque pas de confiance en lui », sourit Jean-Marc Dupraz. « Il ne doute pas, il est déterminé, et il est sûr de lui et de sa force. Mais il est jeune aussi. » « C’est vrai que j’ai dit ça » ne se démonte pas A.D.. « C’est vrai également que je suis déterminé mais, je pense que vouloir gagner, c’est respecter ses coéquipiers, c’est leur ››› dire, on peut le faire. »

« ON EST COMME DES FRÈRES AVEC LES AMÉRICAINS. ON SE RESSEMBLE, MAIS ON EST DIFFÉRENTS. »


PORTRAIT A.D. VASSALlO

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Repères Né le 12 avril 1986 à Arecibo (Porto Rico) • Portoricain • Taille : 1,98 m • Poste : Ailier • Clubs : Virginia Tech University’05-09 (NCAA) Criolos de Caguas’09 (Porto Rico) Paris Levallois’09-10 • International portoricain • Palmarès : Médaille d’Argent au Championnat des Amériques en 2009 Médaille d’Or au Championnat d’Amérique Centrale en 2008

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Le saviez-vous ?

Garrett Ellwood/NBAE via Getty Images

• Invaincus depuis douze ans en tournoi olympique, les États-Unis (avec une équipe comprenant Tim Duncan ou encore Allen Iverson), champions en titre, ont été largement battus (73-92) lors de leur premier match aux Jeux Olympiques d’Athènes en 2004 par Porto Rico, une équipe modeste qui avait été laminée deux fois en préparation, emmenée par Carlos

J.O. 2004 à Athènes : le Porto Rico de Carlos Arroyo vient à bout des États-Unis d'Allen Iverson. Arroyo (seul joueur évoluant NBA à cette époque). Porto Rico, qui a signé avec cette superbe victoire le plus bel exploit de l’histoire du basket portoricain s’en souvient encore. Sur leur lancée, ils avaient atteint la sixième place du tournoi, égalant ainsi la meilleure place obtenue aux Jeux Olympiques de Munich en 1972. ›››

Arrivé sans faire trop de bruit, mais pour enquiller les victoires, le shooteur s’acclimate rapidement à la Pro A et affiche 19,7 points pour 19,3 d’évaluation sur les cinq premiers matches. Surtout, il passe 22 points à Nancy devant les caméras de Sport+ qui mettent à jour la merveille parisienne et son tir tous azimuts. « Être télévisé pour la troisième journée l’a tout de suite révélé », acquiesce son coach. « Mais il l’aurait été de toute façon. Il avait l’habitude des medias à la fac et cela ne lui pose pas de problème. Il a commencé à focaliser les défenses et c’est là que son apprentissage a débuté. »

beaucoup car les coaches aiment essayer plein de choses en défense. Ils aiment créer des miss matches, des aides défensives. C’est beaucoup plus structuré comme jeu. Je dois beaucoup plus travailler dans mon adaptation à la défense adverse, gagner de la vigueur, jouer avec plus de passion car, en France, on ne peut pas se relâcher dans le match. » Pour sa première saison, le rookie se révèle donc très pro dans son approche. « Il bosse », confirme JeanMarc Dupraz. « Je crois qu’il a compris beaucoup de choses cette année. Il force moins ses tirs, trouve plus facilement un partenaire et il a apprécié que l’on travaille avec lui spécifiquement à la vidéo. Résultat, il a lâché ses certitudes et il s’est pris au jeu, pose des questions et assure déjà un certain leadership vocal sur le terrain. » Conscient de sa force, mais acceptant la critique, A.D. Vassallo, dévore donc sa première saison pro à Paris et a été honoré d’une présence au All Star Game cet hiver (22 points et meilleur marqueur du match). Récompense méritée pour son début de saison avec le Paris Levallois. « Cette sélection m’a rendu encore plus

« LE CHAMPIONNAT DU MONDE EST IMPORTANT POUR MOI CAR ON VISE LA QUALIF AUX J.O. »

Devenir un leader

Jeune rookie de 24 ans qui ne doute pas, A.D. a trouvé à Paris et en Pro A un terrain de jeu idéal pour parfaire son apprentissage. Malgré son assurance et son talent, il a décidé de bosser pour prouver sa valeur. « La ligue française est d’un bon niveau », décortique le Portoricain. « Très athlétique, ça court beaucoup et ça saute haut. J’apprends beaucoup car ici il y a plus de pick and roll par exemple, et surtout la tactique à plus de place. J’observe


PORTRAIT A.D. VASSALlO

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PORTO RICO

confiant et m’a permis de parler avec Ricardo Greer, joueur que j’ai découvert. J’aimerais tendre vers ce qu’il est, un leader sur le terrain qui sait tout faire. Souvent invisible, mais en fait partout, on voit que ses coéquipiers ont une grande confiance en lui. Ils savent que quand il prend la balle, il va prendre la bonne décision pour l’équipe. C’est ce genre de respect que je cherche à avoir, que mes coéquipiers sachent que je vais prendre la bonne décision. Ricardo est vraiment le meilleur joueur du championnat. »

basket est un business donc je ne sais pas où je jouerai la saison prochaine. Et puis il y a le Championnat du monde qui est une échéance très importante pour moi car on vise la qualification aux J.O. et c’est plus important que le reste pour l’instant. » A.D. Vassallo n’est donc un assassin que sur le parquet, son terrain de jeu. Pour le reste, le jeune homme entend juste profiter de la chance qui lui est donné de vivre de sa passion et parcourir le monde lui irait bien. « Tu vois, j’ai découvert qu’ici c’était un des lieux de la révolution française*, et ben moi j’aime ça voyager, apprendre, gagner ma vie en jouant au basket. Alors, tant que cela sera possible je le ferai, ici à Paris ou ailleurs, cela ne me posera pas de problème du moment que l’ambiance est bonne dans le club et que l’on peut gagner. » Jouer et encore jouer, l’été qui vient va lui en donner l’occasion. l

« J’AIMERAIS TENDRE VERS UN JOUEUR COMME RICARDO GREER. CAPABLE DE TOUT FAIRE »

Vers l’Euroleague ?

En attendant de prendre la place du double champion de France (Strasbourg puis Nancy), le Parisien affiche déjà 17,7 points, 4,3 rebonds et 2,7 passes pour 16,0 d’évaluation. Des stats qui ont attiré l’œil sur lui de quelques scouts d’équipe d’Euroleague, ce qui pourrait lui donner des envies d’ailleurs puisque son contrat avec le Paris Levallois se termine en juin. « Je pourrais rester à Paris », dit-il. « J’ai découvert un club avec des gens très bien. Une très belle équipe, de bonnes personnes, on se sent bien dans cette équipe, on a confiance les uns en les autres, mais le

*L’interview s’est déroulée dans un restaurant près de la place de la Bastille à Paris. MaxiBasketNews remercie le Barrio Latino pour sa disponibilité.

• On connaît peu le petit État de Porto Rico (ou Puerto Rico, nom également usité). Située dans les grandes Antilles, l’île est baignée au nord par l’océan Atlantique et au sud par la mer des Caraïbes. Le territoire est constitué de l’île de Porto Rico proprement dite avec pour capitale San Juan, ainsi que de plusieurs îles plus petites, dont Vieques, Culebra et Isla Mona. Sur une superficie de 8 870 km², Porto Rico est un état d’un peu moins de 4 millions d’habitants. Bien que faisant partie de l’ensemble Caraïbe, l’île est un territoire des États-Unis, un État libre avec un statut de Commonwealth. En résumé, la représentation la plus haute de l’état est Barack Obama, président des États-Unis, mais la situation juridique et diplomatique de Porto Rico est plus complexe. Porto Rico possède en fait un gouverneur, Luis Fortuño. Non représentée aux Nations unies, l’île a un comité national olympique. État libre, mais associé aux États-Unis, Porto Rico n’a aucune obligation vis-à-vis du fisc fédéral américain, mais possède le dollar américain comme monnaie. Les Portoricains n’ont pas le droit de vote à l’élection présidentielle américaine. Paradoxalement, ils votent pour la désignation du candidat démocrate à cette élection lors des primaires. Ainsi, Hillary Clinton y fit un de ses derniers succès électoraux lors des primaires de 2008. Ils élisent un seul représentant à la Chambre des représentants des États-Unis (mais aucun au Sénat où seuls les États américains sont représentés), mais ce dernier n’a pas de rôle législatif. Toutes ces spécificités de l’île de Porto Rico, et son rapprochement avec les États-Unis, font des Portoricains les « petits frères » des Américains, et c’est pour cela que, communément, on compare souvent Porto Rico à un 51e état des États-Unis. Cet état de fait donne une exacerbation des esprits dans le domaine sportif où, dans les deux sports rois sur l’île, le baseball et le basketball, les rencontres contre le « grand frère » américain sont d’une importance capitale.


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LES ÉCHOS FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER : LA SUITE

ALLAN FALL :

« REVENIR EN FRANCE, CE N’EST PAS CE QUE JE RECHERCHE » Nous avons retrouvé Allan Fall... Le mois dernier dans notre dossier sur les inconnus du bout du monde, nous vous parlions d’Allan Fall, basketteur français et globetrotter patenté que nous n’avions pas réussi à joindre. Pourtant, le parcours de ce meneur de jeu bordelais de 29 ans vaut le détour, tant sa carte de visite est impressionnante. Repéré lors des All-Star Nike Camps à la fin des années 90, ce meneur de jeu a ensuite enchaîné les destinations comme d’autres les lancers-francs à l’entraînement. Saint-Médard en N3, Meilhan-sur-Garonne en N2, NCAA 3 à New-York, puis Bayonne en N1, Junior College, 4e division espagnole, 2e division belge, Islande, Suisse et Danemark jusqu’à décembre dernier. Suite à la parution du dernier numéro de MaxiBasketNews, Allan est revenu vers nous pour nous conter son quotidien, celui d’un basketteur constamment en partance pour de nouvelles aventures. ➜ Comment se retrouve-t-on à faire un tel parcours ?

Ce sont des choix qui ont été dictés par des aléas. Je suis parti aux États-Unis un an avant de jouer à Bayonne en 2004 mais comme je suis arrivé tard, j’ai dû faire une saison de Red Shirt. Arrive ensuite Bayonne et, à la sortie, alors que j’avais fait une bonne saison (Allan participe au All-Star Game de N1 cette année-là, NDLR), j’ai fait un mauvais choix d’agent, on ne m’a rien proposé d’intéressant et je suis reparti aux États-Unis, en Junior College, à Globe Tech dans l’État de New-York, où l’on m’avait proposé une bourse. Mais c’était une transition et, début décembre, on m’a appelé pour partir en Espagne, à Pontevedra. On était 25 joueurs dans le club à mon arrivée et, à chaque défaite, un joueur sautait. J’ai tenu deux mois et je suis parti en Belgique, et ainsi de suite.

J’en vis largement. Non pas que je gagne des millions mais je gagne assez pour tranquillement vivre quand je n’ai pas de contrat. Ce qui est intéressant quand tu es étranger, c’est que partout où tu passes, on te paye ton logement, ta voiture, la nourriture, tout. Ton salaire, c’est 100% de l’argent de poche, partout où je suis passé. En plus, les impôts sont payés par les clubs, donc tout ce que j’ai négocié a toujours été en net et on dépense moins que quand on est en France. Et j’ai toujours gagné plus que ce que j’ai touché en France à Bayonne. ➜ Après autant de mouvements, souhaites-tu trouver une place en France, plus stable ?

Je ne suis pas marié, je n’ai pas d’enfants, ma vie est parfaite ! À une époque pour moi, le basket c’était une fin en soi. Mais vu le tournant que ma carrière a prise,

D.R.

➜ Basketteur itinérant, ça paye comme métier ?

je me dis que le basket est plus un moyen qu’une fin. C’est pour moi un moyen de voyager gratuitement, de rencontrer des gens, de m’immerger dans une nouvelle culture à chaque fois, parce que je ne suis pas en vacances, je suis baigné dans l’environnement et j’ai beau me dire que les gens sont partout pareils, il faut reconnaitre que ce n’est pas la même chose de vivre en Islande ou en Suisse. Cette vie-là me plaît tant que j’ai un club car, quand on n’a rien, on se pose des questions. Si

on me proposait quelque chose en Pro B, j’y réfléchirais sans doute mais le problème en N1 ou N2 c’est qu’une fois qu’on y est, on est bloqué, on voit rarement des joueurs français partir en milieu de saison. Moi, j’ai toujours joué entre 30 et 40 minutes, ou pas loin, quand on sort, c’est pour les fautes ou les blessures. Revenir en France en sachant qu’au premier shoot raté, je retourne sur le banc, ce n’est pas ce que je recherche. l Propos recueillis par Florent de LAMBERTERIE


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Par Florent de LAMBERTERIE

ASVEL, LE PLUS MAUVAIS CHAMPION

S

Année Champion en titre Bilan

Pascal Allée / Hot Sports

i l’ASVEL venait à ne pas se qualifier pour les prochains playoffs (phénomène très probable au moment d’écrire ces lignes et peut-être déjà confirmé à l’heure où vous les lirez), l’équipe de Vincent Collet réaliserait une première dans l’histoire du basket français depuis la création de la ligue en 1987-88. Si l’on excepte le cas de Limoges en 2000-01 – champion de France l’année précédente mais relégué administrativement en Pro B pour raisons financières – tous les champions de France ont atteint les playoffs en terminant dans le top 8 de la saison suivante. Par ailleurs, si Limoges avait dû batailler à l’échelon inférieur après son dernier titre de champion, son parcours fut un sans-faute avec, à la clé, une première place de la saison régulière synonyme de remontée immédiate. Pas vraiment de quoi rougir, donc. Quoi qu’il advienne, en revanche, on constate d’ores et déjà que l’ASVEL version 2009-10 est le “plus mauvais“ champion de Pro A, y compris en cas de playoffs. Avec seulement deux spots à prendre, l’ASVEL terminera quelles que soient les hypothèses au-delà de la 6e place à l’issue de la saison régulière, ce qu’aucun autre champion en titre n’a réalisé jusqu’à présent. Avec une sixième place au classement final, Pau-Orthez en 2005 et Le Mans en 2007 - tous deux éliminés en quart de finale de playoffs l’année suivante - sont actuellement les deux champions ayant eu le plus de mal à digérer leur titre. Un record qui sera battu par l’ASVEL cette année. l

L’ASVEL d’Aymeric Jeanneau n’a pas du tout confirmé son titre en 2010.

1988

Orthez

Quart de finaliste (20v, 1n, 9d, 5e)

1989

Limoges

Champion (28v-2d, 1er)

1990

Limoges

Champion (33v-1d, 1er)

1991

Limoges

Finaliste (21v-9d, 3e)

1992

Antibes

Quart de finaliste (18v-12d, 5e)

1993

Pau-Orthez

Finaliste (19v-7d, 3e)

1994

Limoges

Champion (23v-3d, 1er)

1995

Limoges

Demi-finaliste (19v-7d, 2e)

1996

Antibes

Demi-finaliste (21v-9d, 4e)

1997

Pau-Orthez

Demi-finaliste (24v-6d, 1er)

1998

Paris SG Racing

Quart de finaliste (19v-11d, 5e)

1999

Pau-Orthez

Champion (27v-3d, 1er)

2000

Pau-Orthez

Demi-finaliste (21v-9d, 3e)

2001

Limoges

Champion de Pro B (23v-7d, 1er)

2002

Pau-Orthez

Finaliste (24v-6d, 1er)

2003

ASVEL

Finaliste (23v-7d, 2e)

2004

Pau-Orthez

Champion (26v-8d, 2e)

2005

Pau-Orthez

Quart de finaliste (21v-13d, 6e)

2006

Strasbourg

Demi-finaliste (24v-10d, 3e)

2007

Le Mans

Quart de finaliste (21v-13d, 6e)

2008

Roanne

Finaliste (20v-10d, 4e)

2009

Nancy

Demi-finaliste (20v-10d, 4e)

2010

ASVEL

? (12v-16d, 12e après 28 journées)


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LES ÉCHOS

Par Florent de LAMBERTERIE

TOPS Cholet

Pascal Allée / Hot Sports

Superbe fin de saison du côté des Mauges, avec une série avant la 29e journée de cinq victoires de suite, dont un précieux succès sur le parquet du Mans (85-82) synonyme de première place au classement. Invaincu sur le mois d’avril, Cholet termine la saison en boulet de canon, assuré de l’avantage du terrain en playoffs jusqu’à Bercy.

Hervé Bellenger / IS

Mamoutou Diarra

Près de trois ans qu’on n’avait pas vu Mam’ sur les terrains français, après son départ de Chalon. L’ancien Parisien, qui rêvait de succès à l’étranger, a dû se contenter de deux saisons mouvementées en Grèce, avant de tomber en rade cette année, avec seulement cinq petits matches à se mettre sous la dent à Avellino. Revenu à Roanne en avril pour suppléer Ralph Mims, out pour le reste de la saison, l’international s’est rappelé au bon souvenir de la Pro A au sein d’une Chorale en pleine bourre.

Nando De Colo

Pari gagné pour le MVP français 2008. Parti exercer ses talents à Valencia, l’ancien Choletais réalise une superbe première saison en Espagne. Après s’être imposé rapidement comme le meneur titulaire de coach Spahija, De Colo est devenu le leader offensif de l’équipe (13,7 pts) – vainqueur de l’Eurocup (où il figure dans le meilleur cinq de l’année) – assurée de terminer dans le Top 4 de l’ACB, son meilleur classement depuis 2003. De très bon augure en vue du Mondial cet été.

FLOPS

FINALES DE BERCY

L’EXCEPTION ORLÉANAISE L

e 16 mai prochain, la finale de Coupe de France, qui verra Orléans et Gravelines s’affronter, constituera la 23e finale du basket français au Palais Omnisport de Paris-Bercy. En effet, l’enceinte parisienne accueille la finale de la coupe de France depuis 1988 et la finale de Pro A et Pro B depuis 2005. Le tableau ci-dessous récapitule le bilan de ces finales “bercyennes“ où 21 équipes ont participé. Pau-Orthez, Lyon-Villeurbanne et Le Mans sont les trois équipes les plus titrés à Bercy mais on décernera une mention spéciale Club Pau-Orthez

à l’équipe sarthoise, invaincue lors de ces trois déplacements dans le 11e arrondissement parisien. Orléans, de son côté, peut se targuer d’être le seul club français à avoir disputé les trois événements (Coupe de France, finale Pro A et finale Pro B). Autre spécificité orléanaise, l’Entente est la seule équipe à avoir réussi l’exploit de rallier deux fois Bercy la même année. C’était en 2006, avec une finale de coupe de France (perdue) contre Dijon et la finale Pro B (gagnée cette fois-ci) contre Châlons-enChampagne. Bis repetita cette année ? l

Finales Détails 5

Nancy

5

Cholet

4

Coupe de France 01’, 02’, 03’, 04’ et 07’ Coupe de France 09’ Finale Pro A 05’, 06’, 07’ et 08’ Coupe de France 98’, 99’, 05’ et 08’ Coupe de France 01’, 02’ et 08’

Bilan 3-2 1-4 2-2

ASVEL

4

Le MVP du dernier All-Star Game semble s’essouffler en cette fin de saison. Avant la rencontre Nancy-Gravelines de la semaine dernière, le meneur du SLUC Nancy n’avait pas dépassé une seule fois la barre des 10 d’évaluation sur le mois d’avril, affichant des stats de 7,8 pts et 3,5 pds pour 6,3 d’évaluation (contre 11,3 pts, 4,8 pds pour 11,9 d’éval sur les 24 premières journées). Heureusement pour lui, sa baisse de forme n’a pas été préjudiciable au SLUC pour le moment (3v-1d sur le mois).

Le Mans

3

Orléans

3

Limoges

2

Demetris Nichols

Poitiers

2

Finale Pro B 08’ et 09’

1-1

Roanne

2

Finale Pro A 07’ et 08’

1-1

Steed Tchicamboud

Après des débuts difficiles avec le BCM, l’ancien NBAer avait trouvé son rythme de croisière, à la grande joie de Christian Monschau. Or depuis le début du mois, l’autre Nichols pioche à nouveau, et pas qu’un peu. 2,3 pts, 3/15 au shoot, 0,3 d’éval… Pas brillant du tout. Coïncidence ou non, son temps de jeu fond à vitesse grand V (11 min sur le mois)

Limoges ABC

On le sentait dangereusement venir mais ça surprend toujours autant : les filles du Limoges ABC terminent capot en LFB, avec un triste de bilan de 0 victoire pour 26 défaites. Retour à l’échelon inférieur un an après l’avoir quitté et départ du coach Bertrand Parvaud, au club depuis dix ans.

Finale Pro A 09’ Coupe de France 04’ et 09’ Finale Pro A 06’

3-1 3-0

Coupe de France 06’ Finale Pro A 09’

1-2

Finale Pro B 06’ Gravelines-Dunkerque

2

Coupe de France 03’et 05’ Coupe de France 00’ Finale Pro B 09’

Coupe de France 99’

1-1 1-1

Strasbourg

2

Besançon

1

Finale Pro B 08’

1-0

Brest

1

Finale Pro B 05’

1-0

Vichy

1

Finale Pro B 07’

1-0

Dijon

1

Coupe de France 06’

1-0

Châlons

1

Finale Pro B 06’

0-1

Évreux

1

Finale Pro B 05’

0-1

Levallois

1

Coupe de France 98’

0-1

Nanterre

1

Coupe de France 07’

0-1

Paris

1

Coupe de France 00’

0-1

Quimper

1

Finale Pro B 07’

0-1

Finale Pro A 05’

1-1


La Ligue NatioNaLe de Basket pRésENtE

WWW.LNB.FR

FINaLes Basket

des championnats de france

pro A / pro B

de

Réservations 0 892 390 490 (0,34 euros la minute), www.ticketnet.fr, www.bercy.fr et dans tous les magasins Auchan, E. Leclerc, Virgin Megastore, FNAC Carrefour, Galeries Lafayettes...

dimanche 13 juin 2010 PaRiS BeRcY


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LES ÉCHOS

Par Florent de LAMBERTERIE

DUEL PRO A/NBA

Saer SENE MEILLEUR que DWIGHT HOWARD

Dwight Howard (Orlando)

NBA Moy. sur 48 min

Joueur

Mike Zarrilli/Getty Images

PRO A

Saer Sene (Hyères-Toulon)

Hervé Bellenger / IS

O

n se plaint toujours que les stats en NBA ne sont pas comparables à celles de Pro A, pour la bonne et simple raison que les basketteurs d’outre-Atlantique passent plus de temps sur le parquet chaque soir que nos ballers à nous. Soit. Alors pour établir enfin une échelle de comparaison, nous nous sommes amusés à voir ce que donneraient les stats des joueurs de Pro A si ceux-ci jouaient des matches de 48 minutes, en supposant que les temps de jeu actuels seraient proportionnellement identiques (Ex : 35 minutes de temps de jeu sur 40 minutes correspondant à 42 minutes pour un match de 48). En arrondissant toutes les moyennes à la décimale près, on peut alors tirer quelques conclusions en comparant les Top 5 français et NBA sur la saison régulière*. Premier constat, on marque moins en Pro A, en valeur absolue comme en proportion, avec plus de 6 points d’écart entre les meilleurs pointeurs Pro A et NBA. Les meneurs US prennent également plus soin de la balle qu’en France, avec des moyennes supérieures à la passe et beaucoup moins de ballons perdus. En revanche, nos rebondeurs sont plus actifs dans la raquette et l’immense pivot du HTV, Saer Sene, domine Dwight Howard au classement des meilleurs rebondeurs et contreurs. De quoi laisser penser que le Sénégalais est bien parti pour retourner en NBA dès cet été ? Dernier enseignement de cette comparaison un rien abstraite, ça défend bien plus fort en Pro A que chez David Stern, avec des fautes sifflées à tire-larigot par rapport aux arbitres NBA. Constat d’autant plus parlant qu’en NBA, les joueurs ont droit à une faute supplémentaire avant l’expulsion. À moins que ce ne soit la qualité de l’arbitrage qui diffère… *Stats arrêtées à la 28e journée pour la Pro A.

Moy.

Joueur

Moy.

Derrick Obasohan

19,7

23,6

Kevin Durant

30,1

Dee Spencer

18,4

22,1

LeBron James

29,7

Anthony Roberson

18,2

21,8

Carmelo Anthony

28,2

A.D. Vassallo

17,6

21,1

Kobe Bryant

27,0

Eric Chatfield

16,9

20,3

Dwyane Wade

26,5

Joueur

Saer Sene

11,9

14,3

Dwight Howard

13,2

John Linehan

2,7

3,2

Rajon Rondo

2,3

Dounia Issa

11,1

13,3

Marcus Camby

11,8

Terrell Everett

2,2

2,6

Monta Ellis

2,2

Ricardo Greer

8,9

10,7

Zach Randolph

11,7

Jonte Flowers

2,0

2,4

Chris Paul

2,1

Uche Nsonwu

8,8

10,6

David Lee

11,7

Ricardo Greer

1,9

2,3

Stephen Curry

1,9

J.K. Edwards

7,9

9,5

Pau Gasol

11,3

Dounia Issa

1,9

2,3

Dwyane Wade

1,8

POINTS

PRO A

NBA

Moy.

Moy. sur 48 min

Joueur

Moy.

INTERCEPTIONS

REBONDS

BALLES PERDUES

PASSES DÉCISIVES Kareem Reid

7,8

9,4

Steve Nash

11,0

Ricardo Greer

3,6

4,3

Monta Ellis

3,8

Terrell Everett

6,6

7,9

Chris Paul

10,7

Pierre Pierce

3,5

4,2

Gilbert Arenas

3,7

Shawnta Rogers

6,4

7,7

Deron Williams

10,5

Derrick Obasohan

3,4

4,1

Steve Nash

3,6

Ricardo Greer

6,1

7,3

Rajon Rondo

9,8

Kareem Reid

3,3

4,0

LeBron James

3,4

Pierre Pierce

5,1

6,1

Jason Kidd

9,0

Terrell Everett

3,2

3,8

Dwight Howard

3,3

CONTRES

FAUTES

Saer Sene

2,6

3,1

Dwight Howard

2,8

Joseph Jones

3,5

4,2

Greg Oden

4,0

Dounia Issa

2,2

2,6

Andrew Bogut

2,5

Zach Moss

3,4

4,2

Jason Thompson

3,7

Cyril Akpomedah

1,6

1,9

Greg Oden

2,3

Marcus Slaughter

3,1

3,7

Marc Gasol

3,7

Pape Badiane

1,6

1,9

Josh Smith

2,1

Maxime Zianveni

3,1

3,7

Andris Biedrins

3,5

Marcus Slaughter

1,5

1,8

Brendan Haywood

2,1

David Noel

3,0

3,6

Roy Hibbert

3,5


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maxibasketnews

DANS L’UŒTIL S DES SCO

EN BOULET DE CANON ANTE TOMIC (2,17 M, 23 ANS) A SIGNÉ UNE ENTRÉE FRACASSANTE EN EUROLEAGUE. ARRIVÉ AU MOIS DE JANVIER AU REAL MADRID, LE CROATE FUT LE MEILLEUR MADRILÈNE DANS LA SÉRIE FACE AU BARÇA. Par Antoine LESSARD

Juan Manetti/EB via Getty Images

2

Repères Né le 17 février 1987 à Dubrovnik (Croatie) • Croate • Taille : 2,17 m • Poste : Pivot • Clubs : Dubrovnik (2002-03), KK Zadar (2003-04), KK Zagreb (2004-10), Real Madrid (2010). • Palmarès :Vainqueur de la coupe de Croatie en 2008, MVP de la ligue adriatique en 2009 • Ses stats en Adriatic‘10 (KK Zagreb): 17,9 pts à 62,1% et 8,9 rbds en 31 min. • Ses stats en Euroleague : 11,0 pts à 61,6% et 3,6 rbds en 22 min. • Ses stats en ACB : 8,1 pts à 58,2% et 4,6 rbds en 21 min.

5 mars 2010. Palau Blaugrana. Quart de finale d’Euroleague, Barça-Real. Le grand public européen découvre Ante Tomic. Shoots à 4 mètres, hooks main gauche, main droite, le longiligne pivot croate produit un clinic offensif face à Boniface N’Dong, Erazem Lorbek et Fran Vazquez. Ses 217 centimètres, sa technique impeccable, sa mobilité, posent des problèmes insolubles aux intérieurs blaugranas. Le numéro 4 terminera le match avec 22 points à 10/15 et 27 d’évaluation en 33 minutes, le plus gros temps de jeu du Real. Le facteur X des Merengues, le joueur que personne n’attendait à un tel niveau d’efficacité est décisif dans les moments-clés. Ce soir-là, Tomic permet au Real d’égaliser dans la série. La chance du débutant ? « Personne ne m’attendait à ce niveau et c’est peut-être pourquoi j’ai réussi un aussi bon match », concède-t-il alors. Sauf que cinq jours plus tard, pour le match 3 dans la capitale, Tomic remet le couvert : 23 points à 11/13 en 32 minutes ! Son impact sera insuffisant pour faire tomber la meilleure équipe d’Europe mais, cette fois, le doute n’est plus permis. Les Merengues ont mis la main sur l’intérieur dominant qui leur faisait défaut (15,3 pts à 66% sur les quatre matches), et un futur grand joueur du Vieux Continent. La vitesse à laquelle Tomic s’est adapté au basket d’Ettore Messina et à son nouvel environnement est proprement sidérante. Pour sa première expérience à l’étranger, deux mois lui ont suffi pour faire partie des meubles. « Il est mature, apprend vite, c’est une preuve supplémentaire que nous avons trouvé un joueur qui nous donne de l’espoir », glissera malicieusement Messina à propos de sa dernière recrue. Le technicien a eu le nez fin en offrant un contrat de trois ans et demi au pivot du KK Zagreb.

Le « Gasol de l’Est » ? Contrairement à beaucoup de prospects issus des pays de l’Est, Tomic n’a pas brûlé les étapes. Il a connu une longue maturation en Croatie. Six saisons consécutives dans le même club, 119 matches dans la très forte ligue adriatique, ont fait du natif de Dubrovnik un basketteur abouti. Et pas seulement un géant à la coordination et la vitesse de pieds exceptionnelles. MVP 2009 de la ligue adriatique (15,2 pts et 8,8 rbds), Tomic était déjà prêt à rejoindre une grosse cylindrée européenne. Mais le joueur a rempilé pour une dernière saison au KK Zagreb, en haussant encore un peu plus sa production moyenne (17,9 pts et 8,9 rbds en Adriatique). La proposition du Real Madrid, celui

qu’il considère comme « le plus grand club du monde », est arrivée à point nommé. Dès son arrivée en Espagne, Tomic a été affublé d’un surnom, “le Gasol de l’Est“. La comparaison n’est pas totalement infondée. Les deux joueurs présentent certaines similitudes. Un physique longiligne (seulement 109 kilos pour Tomic), une évidente facilité technique, une qualité de tir improbable pour des pivots. Cela s’arrête là. Au même âge que Tomic, le monstre de précocité espagnol cartonnait déjà en NBA (Memphis Grizzlies) et avec l’équipe nationale espagnole (19,1 pts au Mondial’02). « Je n’aime pas qu’on nous compare », avouait d’ailleurs Tomic le mois dernier, « parce qu’il est très bon, un des meilleurs joueurs d’Europe, si ce n’est le meilleur. Peut-être qu’un jour, on pourra nous comparer, mais pas maintenant. » Drafté au deuxième tour par Utah en 2008 (44e choix), Ante n’a pas eu de nouvelles de la franchise NBA depuis un bon moment. Son long contrat avec le Real et surtout la clause libératoire estimée à cinq millions d’euros repoussent clairement un possible départ outre-Atlantique. À ce sujet, les intentions du joueur sont claires. « Je n’ai pas l’intention de quitter le Real, toute mon attention est ici. »

En Turquie cet été Ses premiers pas en ACB et en Euroleague ont conforté sa décision d’avoir signé pour la grande maison du Real. En 22 matches, Tomic a été titularisé 17 fois par coach Messina, grillant la politesse à des clients tels Darius Lavrinovic et Felipe Reyes. Au sein d’une rotation pléthorique, il signe en moyenne la deuxième meilleure évaluation de l’équipe. Son talent est unanimement reconnu en Espagne. Une douzaine de matches lui ont suffi pour être pré-sélectionné parmi les “joueurs révélations de l’année“ en ACB. Ses chances sont réelles de rafler la mise, succédant ainsi à Ricky Rubio (2007), Mirza Teletovic (2008) et Brad Oleson (2009). S’il poursuit sa progression la saison prochaine, on ne parlera plus de lui comme d’une révélation mais comme de l’un des meilleurs joueurs du championnat. Ante Tomic n’a jamais été sélectionné en équipe nationale senior. Au dernier Euro, Jasmin Repesa lui a préféré le quatuor Nikola Vujcic, Sandro Nicevic, Mario Kasun, Nikola Prkacin. Ses grands débuts internationaux sont attendus pour cet été en Turquie. Tomic est dans les plans du nouveau sélectionneur, Josip Vrankovic, qui devrait largement rajeunir ses troupes à l’intérieur. L’association de Tomic et Stanko Barac (Vitoria), des twin towers de 2,17 m, fait déjà fantasmer au pays. l


maxibasketnews

57

Rodolfo Molina/EB via Getty Images

Ante(REAL TOMIC MADRID)


Carlo Viera

En haut, Mohamed Koné (Erdemir, Turquie). A gauche, Stéphane Konaté (Maroc). A droite, Eric Tape (Rodez, N3). En bas, Souleyman Diabaté (Roanne).


RÉTRO • maxibasketnews 59

La Côte d’Ivoire recrute Français

Une affaire franco-africaine La Côte d’Ivoire a gagné sa place pour le Championnat du monde en Turquie en recrutant parmi les Français qui, comme Pape-Philippe Amagou et Wilfrid Aka, possèdent la double nationalité. Carlo Viera, installé à Strasbourg, a été chargé de rameuter les bonnes volontés. Par Pascal LEGENDRE


maxibasketnews

Carlo Viera

60

Le Game 225 à Abidjan.

L

es 31 juillet et 1er août, le Game 225 vivra sa deuxième édition sur le terrain de la Riviera Golf à Abidjan, le célèbre et mythique “Bronx“. Le but est de promouvoir le basket en Côte d’Ivoire, de détecter des talents. Le contingent principal de participants est constitué de joueurs locaux, auxquels s’ajoutent ceux qui reviennent l’été au pays, que ce soit des universités américaines, du Maroc, du Qatar ou de France, plus des équipes du Mali et du Burkina Faso. Un concours de dunks pimentera le week-end avec trois célébrités, l’Américain Kevin Kemp, le Français Guy Dupuy et Désiré Gabou, un Ivoirien à la fac aux USA, vainqueur notamment du concours du Quai 54 il y a quatre ans. La diaspora ivoirienne profite du Game 225 pour venir au secours d’un sport qui manque de l’essentiel dans la mère patrie. D’encadrement, de salles, de maillots, de chronomètres, de plots… On voit souvent en Afrique des

Grâce à Internet, Carlo Vieira s’est constitué une base de données en débusquant les joueurs d’origine ivoirienne jouant à l’étranger. gamins jouer sur le bitume avec des chaussures trouées, des ballons inappropriés, et sur des panneaux qui ne sont jamais à la bonne hauteur. À quoi ça sert de bosser comme des fous en plein cagnard quand vous répétez sans correction des milliers de fois les mêmes mauvais gestes ? Carlo Vieira, 26 ans, qui a grandi en Côte d’Ivoire à Cocody et Riviera Golf, puis est parti faire ses études à Strasbourg où il vit aujourd’hui, est l’instigateur de ce Game 225. Sa contribution au développement du basket ivoirien est bien plus importante puisqu’il est le manager général de l’équipe nationale. Il partait d’un constat simple : les meilleurs

joueurs évoluaient à l’étranger et n’étaient pas concernés par la sélection nationale. Il a rencontré à Paris le président de la fédération, Moïse Koré, un véritable mécène, et l’a convaincu de lui donner carte blanche pour contacter les expatriés et former ainsi une équipe compétitive. Un Serbe, ainsi que Frédéric Sarre étaient sur les tablettes du manager, mais c’est finalement avec Randoald Dessarzin, alors coach de Dijon, que Carlo Vieira a fait affaire. « Il faut beaucoup de souplesse avec ces joueurs-là qui ont du tempérament. Aussi, il fallait quelqu’un qui les caresse dans le sens du poil pour obtenir le meilleur d’eux-mêmes. On a eu à peine un mois avant la CAN pour se préparer. » Et puis comment brusquer des joueurs dont la motivation ne pouvait pas être l’argent ? La Côte d’Ivoire avait déjà fait des percées au niveau planétaire, en participant au Championnat du monde de 1982 à Cali, avec Drissa Dié qui était l’équipier de l’actuel président et de Alphonse Bilé, devenu secrétaire général de FIBA Afrique, puis à celui de 1986 en Espagne avec comme étendard un certain Marc Mbahia, qui fut champion d’Europe avec Limoges. Richard Dacoury - de père Ivoirien et encore plus Alain Digbeu furent des références pour les jeunes Ivoiriens dingues de basket comme Carlo Vieira. « On suivait ça à travers les magazines même si on les recevait avec trois ou quatre mois de retard. Tout le monde sur les terrains disait, « je suis Flying Digbeu » ou « je suis JeanMarc Kraidy ». » Même si les véritables légendes étaient Clément Bjabji, « notre Pat Riley », Michel Lasme - qui a joué en Pro B - et Hervé Lamizana, signé mais pas confirmé par les Sixers, et qui est actuellement en Chine. Au même poste au préalable que Carlo Vieira, Mathieu Faye avait déjà essayé de rameuter les bonnes volontés. Sans succès, même si on a pu noter récemment la présence de Jean-Emmanuel Lebrun, vu en LNB, et encore de Jean-Marc Kraidy, mais à un moment où JMK avait déjà beaucoup de kilomètres au compteur ! Grâce à Internet, Carlo Vieira s’est constitué une base de données en débusquant les joueurs d’origine ivoirienne jouant à l’étranger. Parfois uniquement en se basant sur


RÉTRO • maxibasketnews 61 le nom. Un Touré, un Traoré, c’est forcément malien ou ivoirien. C’est ainsi qu’il a mis la main sur Brice Assie, qui est un solide rebondeur du championnat argentin. Randoald Dessarzin a lui fait jouer ses relations pour dénicher des joueurs dans les facs américaines. Au bout du compte, une quarantaine de noms ont été listés. Aucun du championnat ivoirien car tout joueur de valeur est aspiré par l’étranger, à commencer par le Maroc.

Eric Tape venu de Rodez La sélection ivoirienne constituée pour le Championnat d’Afrique, qui a eu lieu l’été 2009 en Libye, était hétéroclite dans le sens que certains sont nés sur le territoire national, alors que d’autres n’y avaient jamais mis les pieds et ne possédaient pas encore le passeport adéquat (voir les

interviews de Pape-Philippe Amagou et Wilfrid Aka). « J’ai l’impression que leurs parents leur ont tous rappelé d’où ils venaient. C’est comme une opportunité de retrouver leurs origines. Ils ont de la curiosité vis-à-vis de ça » note Carlo Vieira. Le manager a toutefois essuyé quelques refus, certains peut-être temporaires, d’autres définitifs. Il s’est rendu à Cantu pour démarcher Hervé Touré, un “oublié“ de l’équipe de France, surtout lorsqu’elle fut privée, il y a deux ans, de quantité de ses joueurs NBA. « J’aurais voulu que ça soit notre leader, mais j’ai l’impression qu’il s’intéresse davantage à sa carrière personnelle plutôt qu’à l’équipe nationale. Il n’a toujours pas donné sa réponse pour le Mondial. » Le père d’Ali Traoré, Lerou, est Malien, mais il a joué au basket en Côte d’Ivoire, a été naturalisé, et c’est

>>>

Pape-Philippe Amagou

« J’avais aussi la possibilité de jouer pour le Sénégal » De père Ivoirien et de mère Sénégalaise, né à Maisons-Laffitte, international français dans toutes les catégories de jeunes, le Roannais fut le top-scoreur (11,4pts) de l’équipe ivoirienne à la CAN. De quand date ton premier contact avec la sélection de la Côte d’Ivoire ? D’il y a plusieurs années, de l’époque où j’étais en équipe de France A’ et encore aux portes de l’équipe de France, ce qui explique que j’étais moins intéressé. La Côte d’Ivoire faisait un stage à Nantes et j’avais discuté un peu avec son entraîneur américain de l’époque. Carlos Vieira m’a ensuite contacté en mai dernier, même si je le connaissais déjà depuis plusieurs années. J’ai réfléchi d’autant que j’avais aussi la possibilité de jouer pour le Sénégal qui a une belle équipe avec beaucoup de joueurs qui sont en NBA, DeSagana Diop, Pape Saw, Boniface Ndongue qui est à Barcelone. Ils m’ont contacté après la Côte d’Ivoire. Ce fut un choix personnel, familial, et j’ai opté pour la Côte d’Ivoire qui avait fait l’effort de m’approcher en premier.

La Libye, c’est spécial ?

Je ne me souviens plus de l’année, mais j’étais encore au Mans.

Oui, par rapport à la politique de Kadhafi, mais on a été très bien accueillis, dans des hôtels très corrects, les Libyens ont fait de leur mieux. Et à part le car pourri que l’on avait, l’essentiel était là.

Lorsque l’on fait toutes les sélections en jeunes et que l’on est élu deux fois Meilleur Espoir de Pro A (2003 et 04), la route est tracée pour rejoindre ensuite les A. C’est une déception dans ta carrière de ne jamais avoir pris ta place en équipe de France ?

Qu’as-tu pensé du niveau de jeu de la CAN ? Très athlétique ! Il y a énormément de très beaux athlètes, beaucoup d’intensité. Ça joue dur, ça va très haut, très vite. Il faut être à 100% sinon, on ne suit pas. A part le poste 5, tout le monde défendait tout terrain. On avait une équipe vraiment très bonne sur le plan défensif. En revanche, au niveau technique et compréhension du jeu, c’est un peu moins fort que ce que j’ai vécu lors de championnats d’Europe de jeunes.

Non, pas vraiment. Beaucoup de joueurs sont sortis à mon poste, notamment Tony Parker qui n’est pas beaucoup plus vieux que moi puisqu’il est de 82 et moi de 85. C’est vraiment le titulaire et après, il y a six-sept joueurs de bon niveau qui se battent pour jouer une dizaine de minutes à ce poste-là. Alors, comme, en plus, on réussit bien avec la Côte d’Ivoire, non, ce n’est pas une déception.

Tu as retrouvé à Roanne Solo Diabaté, ton équipier avec la Côte d’Ivoire ?

Oui, j’ai vu Vincent qui en avait déjà discuté avec Carlo Vieira. Il m’a dit qu’il ne poserait pas de problème et il n’y en a eu aucun. Tout a été finalisé très peu de temps avant le début de la CAN. J’ai de bons rapports avec Vincent et comme il m’avait donné sa parole, j’étais plutôt confiant.

Je ne le connaissais pas avant cet été et on a trouvé une certaine complicité ensemble. J’espère que ça nous aidera lors du Championnat du monde.

Jeune, tu imaginais jouer pour la Côte d’Ivoire un jour ? Non, j’étais en équipe de France cadets, juniors, moins de vingt, et je n’y pensais pas, même si je rentrais souvent en Côte d’Ivoire et que j’avais de la famille là-bas. En fait, je suis né en France mais j’ai grandi en Côte d’Ivoire jusqu’à l’âge de 7-8 ans avant de revenir en France. Quelque part jouer pour la Côte d’Ivoire, c’est un hommage à mon père qui est décédé il y a déjà plusieurs années.

Tu as fait une incursion avec l’équipe de France A ? J’ai été appelé dans un groupe élargi des A mais sans jamais faire de matches officiels, ce qui m’a donc permis de pouvoir changer d’équipe nationale.

Carlo Viera

Tu en as discuté avec Vincent Collet pour avoir le feu vert de la fédération française ?

Pape-Philippe Amagou (Roanne), Carlo Viera, Errick Craven (Boulazac).

Tu te sens tiraillé par les trois pays ? Pas tiraillé, je vis très bien au contraire d’avoir ces trois cultures. J’ai beaucoup de famille en Côte d’Ivoire, petit j’allais en vacances au Sénégal, et j’ai fait ma scolarité en France ainsi que ma formation de basketteur.

Comment as-tu trouvé la logistique autour de la sélection ivoirienne ? C’est incomparable avec ce que l’on vit en club en Europe. Il y a des soucis, des retards, ce n’est pas toujours carré, c’est l’Afrique. Il ne faut pas s’énerver, être patient.

Un Championnat du monde, c’est un rêve pour un basketteur ? Je me souviens d’être allé jouer Efes Pilsen en Turquie avec Le Mans. On discutait avec Yannick Bokolo et Nicolas Batum, et on se disait que ça serait bien si on y allait. Yannick et Nicolas y seront peutêtre avec l’équipe de France et moi, je ne pouvais pas imaginer que ça serait avec la Côte d’Ivoire. Ça serait un joli pied de nez que ça se réalise.

Vous rencontrez l’équipe de France en amical à Villeurbanne. Ça sera spécial pour toi ? Un peu spécial car je connais pratiquement tous les joueurs, mais je ne serai pas spécialement motivé. Ce sont des matches de préparation et il faut éviter les bobos avant la compétition.


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maxibasketnews

2 rangée, de droite à gauche Issife Soumahoro (Strasbourg), Namori Meite (Evreux), Stéphane Konaté (Maroc). eme

3eme rangée, de droite à gauche Pape-Philippe Amagou (Roanne), Solo Diabaté (Roanne), Eric Tape (Rodez). 4eme rangée, de gauche à droite Charles Abouo (BYU, NCAA), Wilfrid Aka (Paris-Levallois), Mohamed Koné (Erdemir, Turquie), Jonathan Kale (Phoenix Hagen, Allemagne), Errick Craven (Boulazac), Ismael Ndiaye (Lausanne, Suisse).

pourquoi le Villeurbannais est né à Abidjan, et pouvait prétendre rejoindre la sélection de ce pays. Tout comme Alain Koffi, qui lui y a vécu jusqu’à l’âge de dix ans avant de débarquer dans le froid à évry. Carlo Vieira les a sollicités tous les deux, mais Ali et Alain ont choisi le maillot bleu. Obtenir dans l’urgence un passeport ivoirien n’est visiblement pas un problème insoluble et la sélection s’est enrichie pour la CAN de Errick Craven, un pur Américain, MVP de Pro B en 2009. « On recherchait un combo derrière Diabaté et Amagou. Ainsi avait-il la possibilité de jouer un Mondial et de pouvoir jouer ensuite comme Cotonou. Ça a pris trois mois pour le naturaliser. C’est quelqu’un de charmant, il s’est donné à fond au point de s’être déplacé la clavicule, même si ça ne s’est pas très bien passé au niveau des stats (5,3pts à 34,5%). Il a été surpris par le jeu physique de la CAN. C’est terminé avec lui. On s’est rendu compte que la défaillance

au niveau de notre jeu n’est pas à ce poste, d’autant qu’on a trouvé depuis Abdulai Jalloh qui joue en NBDL. » De fait, c’est davantage au pivot que la Côte d’Ivoire a besoin de renfort. Mo Koné (10,2pts, 8,3rbds) a été héroïque en Libye face à des intérieurs de première catégorie, genre les Sénégalais Boniface Ndongue et DeSagana Diop, et les Nigérians Deji Akindele et Akin Akingbala. La médaille d’argent à la CAN, les Ivoiriens sont allés la chercher à la force du jarret. « Quand les Africains commencent à défendre, ça fait peur ! » vibre Carlo Vieira. « Il y a une pression tout terrain, tout le match, et sans fatigue. » Et de souligner ainsi le formidable engagement de Eric Tape, venu de nulle part - en fait, Rodez en N3 pour devenir un élément-clé de la sélection. Les garçons de Dessarzin ont avancé masqués (défaites initiales contre l’Angola, le Nigeria et le Mali) avant de terrasser le Sénégal

Carlo Viera

1ere rangée du bas, de gauche à droite : John Douaglin (assistant coach), Arsène Angaman (kiné), Frédéric Thuries (2eme assistant coach), Julien Coulibaly (médecin), Randoald Dessarzin (coach), Moise Koré (président de la fédération),Carlo Vieira (general manager).

Carlo Viera

Vue plongeante sur la CAN en Libye.


RÉTRO • maxibasketnews 63 en quart de finale après avoir semé la terreur en début de match (16-2).

Un France-Côte d’Ivoire à Villeurbanne Vingt-quatre ans que la Côte d’Ivoire n’avait pas gagné un ticket pour un Championnat du monde. Malgré donc le déficit de taille et aussi des problèmes récurrents de trésorerie. « Les héros de Tripoli » ont été reçus au Palais du président Laurent Gbagbo et ont été fait Chevaliers de l’ordre national. Mais pas de primes d’Etat de 50.000 dollars ni de 4x4 comme pour les Angolais ; le président de la fédération a quand même mis la main à la poche de son propre costume pour les récompenser. Carlo Vieira a établi une nouvelle liste de pré-sélectionnés dans la perspective du Mondial turc. 25 noms. Tous ont déjà donné leur accord sauf Hervé Touré, Bryan Pamba - un meneur palois de 18 ans - et Alain Digbeu, que Carlo Vieira a contacté en voisin. Digbeu, comme Vasco Evtimov, est à même de changer de tunique nationale (voir encadré) mais, à 35 ans, il se demande s’il est opportun de passer un été à crapahuter. Car la Côte d’Ivoire a tiré la leçon de la CAN où elle a fini par se faire déborder en finale par l’Angola, la nation reine de l’Afrique qui n’a pas perdu un match officiel sur le continent depuis 1999. Les joueurs de l’équipe nationale s’entraînent six mois l’année en commun. Un principe que les Tunisiens ont repris à leur compte. Les Ivoiriens auront cette fois-ci un programme de préparation conséquent d’un mois et demi conclu à Villeurbanne, contre l’Australie, le Brésil et donc la France. La France ? « Je suis Français. Ma mère est Française » dit Carlo Vieira. « L’idéal pour un sportif, pour les études, pour se soigner, c’est la France. On y a forcément de la famille. Ça reste la première destination pour un Africain francophone. On a beau dire ce que l’on veut, c’est notre deuxième pays. Comme le Portugal pour les Angolais et la Belgique pour les Congolais. On voit tous la France comme

Un drôle de règlement • A priori le règlement de la Fédération Internationale (H.2.3.5) est clair : « Un joueur qui a joué dans une grande compétition officielle de la FIBA après avoir atteint son dix-septième anniversaire n’est pas autorisé à jouer pour l’équipe nationale d’un autre pays ». Encore que l’on peut se demander ce que recouvre le qualificatif “grande compétition“. Mais là où ça devient franchement ambigu, c’est la suite : « Toutefois dans des circonstances exceptionnelles, le Secrétaire Général peut l’autoriser à jouer pour l’équipe de son pays d’origine même si le point H.2.3.5. le lui interdit, dans la mesure où cela sert le développement du basket-ball dans ce pays. » Ce paragraphe annule en définitive le précédent (!), accorde tout pouvoir à Patrick Baumann, le secrétaire général de la FIBA, et finalement nuit à la crédibilité du règlement. Lorsque Vasco Evtimov, international français à l’Euro 2001, et Pape-Philippe Amagou, international français jusqu’en “20 ans et moins“ ont été autorisés à participer l’un à l’Euro 2009 comme international bulgare, et l’autre à la CAN en tant qu’Ivoirien, il s’agit donc de « circonstances exceptionnelles », sans que l’on sache ce que ce sont des « circonstances ordinaires. » Evtimov et Amagou avaient dû obtenir toutefois l’accord de Yvan Mainini, le président de la Fédération. Rappelons que Hakeem Olajuwon ex-international nigérian, avait eu le feu vert pour disputer les JO de 96 avec les USA - que la Fédération Internationale n’aurait pas fait pour la Dream Team !? -. Tandis que Ali Bouziane, ex-international français en jeunes, s’était vu interdire le Mondial de 2006 avec l’Algérie. C’est qui le dindon de la farce ? le pays qu’il faut battre. C’est comme Porto Rico vis-à-vis des Etats-Unis. » En Turquie, la Côte d’Ivoire est placée dans une sorte de groupe de la Mort et ce serait une immense surprise de les voir forcer le passage pour le 2e tour. Il faudrait faire valdinguer la Chine et Porto Rico. Ensuite, le pays organisera la CAN 2011, à la condition de construire un Palais des Sports de 8.000 places et de rénover l’existant, d’y mettre du parquet. Et d’en profiter pour se qualifier pour les Jeux de 2012. Pape-Philippe Amagou, Wilfrid Aka, Mo Koné et leurs potes sur le parquet de l’O2 Arena de Londres, ça sentirait bon la France, non ? •

Alain Digbeu, Ali Traoré, Alain Koffi et Hervé Touré ont été contactés.

Wilfrid Aka

« Mon pays, c’est la France »

Le Parisien ne cache pas que c’est l’opportunité de porter un maillot national qui l’a amené à rejoindre la sélection ivoirienne, mais que son cœur est toujours en bleu, blanc, rouge. Quand as-tu été contacté la première fois pour jouer avec la sélection ivoirienne? Carlo Vieira m’en a parlé il y a trois ou quatre ans alors qu’il n’en était pas encore en charge. Ce n’était pas aussi sérieux et carré que maintenant, c’est pourquoi j’étais un peu réticent de rejoindre la sélection. Ce qui m’a décidé, c’est quand j’ai vu que lui-même allait s’investir personnellement comme manager. En fait, si la Côte d’Ivoire, c’est du côté de mon père, je suis originaire également du Cameroun du côté de ma mère et j’avais parlé de la possibilité de jouer pour l’équipe nationale avec Joachim Ekanga, mon équipier au PL.

Tu es né à Paris. As-tu vécu en Côte d’Ivoire ou au Cameroun ? J’ai vécu au Cameroun, mais j’étais trop petit pour m’en souvenir. Je suis allé en Côte d’Ivoire trois fois, pas plus, y compris avec l’équipe nationale. Je n’ai eu mon passeport ivoirien que quelques semaines avant le début de la compétition. Je n’en avais jamais ressenti le besoin, je n’avais jamais fait la demande. Quant au Cameroun, officiellement, tu n’as pas le droit d’avoir la double nationalité.

Carlo Viera a fait un bon job pour que les joueurs soient placés dans de bonnes conditions en sélection ? C’est un passionné, et comme les joueurs, c’est l’amour du maillot, du pays, qui lui ont fait faire davantage que son job. On lui doit beaucoup. Sa seule présence

était un gage de sérieux. Et on a réussi à se qualifier pour le Championnat du monde avec une équipe renouvelée à 80%.

Qu’est-ce qui t’a motivé ? Ce n’est pas l’argent. C’était la possibilité de revêtir le maillot d’une équipe nationale. Il y a plein d’autres raisons, comme le fait que c’était en Libye, un pays que je n’aurais jamais dû visiter a priori. J’étais aussi curieux de découvrir le basket africain dans le cadre du championnat d’Afrique. Et quand j’ai vu les rosters, notamment celui du Sénégal, je me suis dis que c’était relevé.

Et la Côte d’Ivoire ? Ce qui m’a le plus surpris, c’est l’engagement incroyable. C’est comme ça que l’on a battu le Sénégal car, à l’intérieur, c’est clair qu’il n’y avait pas photo. J’ai joué avec pas mal d’équipes où il y avait du cœur, mais comme ça, c’est rarement arrivé. C’est avec l’envie, l’énergie que nous sommes arrivés jusqu’en finale.

Comment appréhendes-tu le match amical contre l’équipe de France à Villeurbanne ? Ça fera bizarre car si, dans l’équipe nationale, il y a des joueurs qui sont vraiment Ivoiriens, moi je suis Français avant tout, mon pays c’est la France. Jouer contre la France, c’est un peu comme si tu partais à la guerre et que tu te battais contre ton propre pays. Bon, il faut relativiser, c’est du basket et contre des joueurs que je connais. Ça me fera plaisir de les revoir.


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Par Laurent SALLARD

vidéos http://tinyurl.com/24vqnll http://tinyurl.com/26w42ku

En moins de 24 heures, deux matches capitaux pour la fin de saison ont connu un dénouement incroyable. Direction Vichy tout d’abord où la JAV recevait samedi 24 avril Le Mans. Antoine Diot pense assurer sur la ligne la victoire du MSB. Mais profitant de la poignée de secondes restantes, le Vichyssois David Melody remonte jusqu’à la moitié de terrain, décoche un tir en pleine course, malgré la défense de Dee Spencer, et trouve la cible, permettant aux locaux de décrocher un succès qui pourrait bien leur ouvrir la porte des playoffs. Le lendemain, scénario plus improbable encore à Zagreb, où le Cibona accueille le Partizan Belgrade en finale de la Ligue Adriatique. À huit secondes de la fin de la prolongation, les Serbes mènent d’un point mais Lawrence Roberts manque deux lancers. Les Croates traversent le parquet en trombe et Bojan Bogdanovic croit donner la victoire aux locaux en marquant à trois-points. Alors que le banc du Cibona a envahi l’aire de jeu, Dusan Kecman profite des six dixièmes restants pour balancer un shoot depuis sa propre moitié de terrain. Le ballon rebondit contre le panneau et rentre sous l’œil incrédule des Croates et de leurs fans. Inouï !

D.R.

BUZZER-BEATERS !

vidéos http://tinyurl.com/2e7po5j

LE DUNK LE PLUS VICIEUX DE L’ANNÉE

D.R.

L’ancien Gravelinois Tony Skinn, qui joue désormais à Pistoia en LegaDue, est inventif, mais un peu vicieux. La preuve avec ce dunk qui pourrait donner des idées à d’autres.


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Par Laurent SALLARD

vidéos http://tinyurl.com/3x4og5c

LA TURQUIE ATTEND SES GÉANTS

D.R.

La FIBA a mis en ligne sa campagne de promotion en vue du prochain Championnat du monde, organisé en Turquie du 28 août au 12 septembre. Plusieurs des joueurs qui apparaissent dans les spots, tels que Pau Gasol ou Andrew Bogut, ne devraient finalement pas être présents.

internet http://www.defibasket.fr

Nouveau venu sur la toile, Défi Basket vous permet de lancer et de relever des défis en rapport avec le basket. À vous donc de faire preuve d’originalité à travers des vidéos de moins d’1’30’’ que vous posterez sur le site. Cinq catégories s’offrent à vous : balèze, adresse pure, zinzin, collectif ou bric à brac. À vous de jouer !

D.R.

CAP OU PAS CAP ? vidéos http://acbtv.acb.com/video/2802

LOFTON, LE GRAND MANIAQUE

D.R.

En mal d’idées de défi ? Tentez donc de reproduire le rituel suivi avant chaque entraînement par Chris Lofton, qui évolue cette saison à l’Estudiantes Madrid. Fort shooteur, l’Américain n’en est pas moins un bon manieur de ballons.


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Contrôle surprise !

Florence Lepron Par Pascal LEGENDRE

5/10 nte de ne ave. Je n’ai pas ho gr ès tr s pa t es is ça « Ce n’ r la NBA. Je suiva su e os ch dan gr us trop. » pas connaître ne m’intéresse pl ça t an en nt ai ipe m jusqu’à 22 ans, dernier avec l’équ té l’é pe ro Eu d’ pionne minin. La Tarbaise, cham n avec le basket fé ei pl le it fa he nc va de France, a en re NBA 2009 ? l’Est lors de la finale ❏ Boston Celtics s 2. » Les championne val Ca and vel on l’avait vu à Stade s, ❏ Cle plu en A. i, NB vra te st alis s ? Ah ! C’e ps que le fin « Avec Mickaël Piétru mission en même tem sur le plateau de l’é s sée pas t ien éta e d’Europ e ? uelle est la plus âgé de Ligue Féminine laq ses n eu do jou Ar is lie tro Les ❏ 2. De ces ❏ Magali Lacroix lie Ardon en 79. ❏ Sandra Dijon -Gérardin en 76 et Les on Dij a ndr Sa 5, 197 en Magali Lacroix est née ue féminine ? ne en évaluation en Lig bli ta meilleure moyen éta tu 9) as(8, ée -10 ann 09 e ❏ 20 3. En quell ❏ 2008-09 (9,1) ❏ 2007-08 (3,8) ve l’année dernière. » eu len Vil dis Je e ! cune idé « Cette année ? Au mps le plus grand fan ur être depuis longte po e nnu co est a ém rs de cin 4. Laquelle de ces sta ers ? Lak es gel An s Lo ❏ Leonardo di Caprio des bli sur le Nicholson k Jac ❏ s le classement éta ❏ Al Pacino cé en 8e position dan pla sigeants ! me ran mê int de s t on tou ser est i-point. Mais nous Leonardo Di Caprio dem un ue sq pre it Ça méritera sujet par NBA.com. Club ? Clermont Université France a remporté le de n pio am ch de res ❏ 13 5. Combien de tit ❏ 8 ❏ 4 er. Réponse sans hésit

résenté 1. Quelle équipe a rep gic iers ❏ Orlando Ma

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? ❏ Saint-Domingue raté ! » gh ur ❏ Pittsb minicain. Mais, bon, i, je sais qu’il est Do « J’étais fière de mo te saison NBA ? illeur marqueur de cet me é ❏ Kevin Durant min ter a ui Q 7. ron James LeB ❏ ant ❏ Kobe Bry is désolée ! » pas qui sait… Je su « Je ne sais même nce ? ions en équipe de Fra te le plus de sélect mp rc co me se Du eu line jou Cé lle ❏ ue 8. Q ❏ Paôline Ekambi nick Souvré 243. Yan et 254 te ❏ Yannick Souvré mp co ue Paôline Ekambi en Finement joué puisq x Olympiques ? inin de basket aux Jeu -t-il un tournoi fém ste exi and 6 qu 197 is ❏ pu 9. De ❏ 1968 ❏ 1936 élu MVP Pilsen, et j’ai déjà été joué un peu à Efes i j’a a, am lab l’A s 10. Je suis né dan de France. Qui suis-je ? ❏ Austin Nichols du championnat ❏ Derrick Obasohan ❏ Dewarick Spencer » e Spencer et Nichols… « Je ne connais qu

6. Où est né Ricardo Greer ❏ New York

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Pascal Allée / Hot Sports



Photos : 1000feuille / Mollière / FFBB 1000feuille.com

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