Supplément
16 pages : La présentation complète de l’Euro en Pologne
#11
septembre 2009
JEAN-DENYS CHOULET
Le recruteur
LA PRéPARATION
du Paris-Levallois
26 Mickaël Gélabale 32 Le fiasco des JO de Los Angeles’84
48 Du côté de chez Traoré
JEUNES
Un été en Bleu Azur DOSSIER
La CAN
Antoine Diot
© FIBA Europe
de Randoald Dessarzin
MAXI BASKETNEWS N°11 - SEPTEMBRE 2009 DOM AVION : 5,60 E - BEL : 5,40 E - PORT.CONT : 5,20 E
www.basketnews.net
EDITO • maxibasketnews 3
Des moments d’aventure
SEPTEMBRE 2009
Par Pascal LEGENDRE
C’est un beau métier, basketteur. Comme Ulysse, on voyage. Même si depuis que l’on est pro, on n’a plus vraiment le temps de visiter, de savourer les pays où l’équipe se pose le temps d’un match ou d’un tournoi. Le programme se résume souvent à aéroport/hôtel/salle. Focus sur le basket ! Au point que Vasco Evtimov, alors à Maroussi, au cœur d’Athènes, depuis plusieurs mois, nous avait avoué ne jamais avoir mis ses (grands) pieds à l’Acropole avant qu’on ne l’y invite pour une séance de photos. C’est vrai qu’en ce siècle, il y a rarement d’aventures égales à celle qu’ont vécue les internationaux français qui ont été immergés dans la Chine de la Révolution Culturelle, ou encore à celle de l’équipe d’Orthez qui, par le biais d’une Coupe d’Europe, a pénétré au milieu des années quatrevingt dans une Albanie plongée dans les ténèbres à cause d’une dictature implacable. Les filles d’Aix-en-Provence de Abdou Ndiaye avaient été également très privilégiées, il y a quelques années, de voir de l’intérieur la sinistre Corée du Nord, à l’occasion d’une « tournée » de fin de saison. Aujourd’hui, la quasi totalité des déplacements se fait dans des pays dits civilisés, touristiques et accessibles à tous en charters. Alors, merci à la FIBA-Afrique d’avoir organisé un Championnat d’Afrique des nations en Libye ! La Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste n’est pas
dans les brochures de Fram et Easy Jet. On en entend parler uniquement à cause des excentricités du Colonel Khadafi, lorsque Mme Sarkozy II va libérer des infirmières bulgares ou quand l’un des auteurs de l’attentat de Lockerbie est accueilli en héros à son retour au pays. Aussi, Amara Sy, Pape-Philippe Amagou, Maleye Ndoye et tous leurs collègues basketteurs africains ont dégusté là-bas une vraie tranche d’exotisme. Le coach suisse de la JDA Dijon, Randoald Dessarzin, aussi. Randoald avait une double mission en Lybie : coacher la Côte d’Ivoire, bien sûr, et aussi jouer les Tintin Reporter pour MaxiBasketNews ! Il a pris son rôle très au sérieux en compilant des notes au jour le jour pour nous narrer ensuite ses tribulations. Il était également muni de son i-phone pour prendre des photos. Sans doute que notre envoyé très spécial n’est pas au niveau d’un photographe de l’agence Gamma, mais ses clichés sont de véritables documents. Nous en profitons dans cet édito pour le remercier publiquement. Il a grandement participé à l’élaboration de ce « Spécial Eté » que nous vous offrons ce mois-ci. Le basket-ball est un sport professionnel, qui génère de plus en plus d’argent, mais, finalement, on y vit encore parfois des moments d’aventure avec des gens qui ont l’âme des pionniers. •
“Randoald Dessarzin avait une double mission en Libye“
Sorties des prochains numéros :
- Guide de la saison Pro A, Pro B, NM1, LFB : jeudi 24 septembre - Spécial Euro : jeudi 1er octobre journalistes
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SoMMAIRE 11
04 Paris-Levallois 14 Jean-Denys Choulet
22 Les échos 26 Mickaël Gélabale 32 JO Los Angeles’84 38 Les compets des jeunes
48 Ali Traoré 56 La CAN de
Randoald Dessarzin
62 Zone mixte
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LA RENTRÉE DU PARIS LEVALLOIS
DANS LES COULISSES D’UN RETOUR Calme et tranquillité, stabilité et humilité, sont des mots qui n’ont pas souvent collé au Paris Levallois. Pourtant, derrière son président Francis Flamme et son coach Jean-Marc Dupraz, le club parisien semble avoir enfin trouvé la sérénité qui lui manquait pour construire des bases solides. De retour parmi l’élite, ils nous ont ouvert les portes de leur rentrée et n’ont rien caché. Par Thomas FÉLIX à Paris et Luxeuil-les-Bains Photos : Hervé Bellenger / IS
Parcours de santé du bois de Luxeuil-les-Bains pour Andrew Albicy, Ron Stewart et Jean-Marc Dupraz.
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C’EST LA RENTRÉE ! S
i Francis Flamme, le président, a accueilli l’idée avec plaisir, il a été dur de convaincre JeanMarc Dupraz et son staff d’assister, d’accompagner même, le Paris Levallois dans sa rentrée. Lorsque l’idée est évoquée, au début des playoffs de Pro B alors que le PL est assuré de jouer en Pro A, JeanMarc Dupraz élude carrément la question. « On verra, on verra mais franchement je ne suis pas pour. » Encore traumatisé par une descente vécue comme un affront il y a deux saisons, les Parisiens ne veulent plus faire parler d’eux que sur le parquet. Pourtant, le club a retrouvé une stabilité à l’ombre médiatique de la Pro B et repart sur les meilleures bases pour taquiner les cadors de la Pro A. Alors, au cours de l’été, Jean-Marc Dupraz s’est finalement laissé convaincre d’entrouvrir les portes sur la reprise de son club. Rendez-vous était donc pris le lundi 17 août dernier. Dans la moiteur parisienne, la salle Marcel Cerdan reprend vie. Il est 10 heures et déjà on s’affaire dans les bureaux. On dévoile les nouveaux maillots, taillés sur le modèle équipe de France car le club possède le même sponsor, on regarde l’évolution de la campagne d’abonnement et surtout on attend l’arrivée des joueurs. Pour une rentrée tranquille, Jean-Marc Dupraz a tablé sur un étalement des arrivées. « En tant que joueur et en temps qu’entraîneur », explique-t-il, « j’ai participé à nombre de reprises. Il y a plusieurs méthodes, une rentrée où l’on part tout de suite en stage, une rentrée musclée sur le plan physique, ou une rentrée plus tranquille où l’on laisse les joueurs s’acclimater un instant, c’est notre choix. » Au PL, on commencera par les examens médicaux sur les trois premiers jours, histoire que les joueurs ne se bousculent pas devant le médecin. En attendant, on se balade, on reprend possession des lieux, de la salle Marcel Cerdan à Levallois où se situe le centre névralgique du club. Sur le bord du terrain, Jean-Marc Dupraz, Christophe Denis, son assistant, et Ron Stewart,
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directeur de la formation, échangent « basket ». Premiers éléments de stratégie, premières envies aussi sur le jeu que voudrait développer le staff. On questionne aussi. « Alors, si tu devais mettre une pièce sur une équipe avec leur recrutement, Le Mans ou ASVEL ? » rigole Christophe Denis. On s’interroge également sur le sort des « Africains » du Paris Levallois. « On a aucune nouvelle », sourit
“TIENS, V’LA LE NÉO-ZÉLANDAIS !“ Jean-Marc Dupraz. « Mais c’est normal, on connaît l’ambiance détendue des sélections africaines et Wilfrid Aka (qui participait à la Coupe d’Afrique des nations avec la Côte d’Ivoire, NDLR) a été en finale samedi dernier donc on imagine bien qu’il a dû faire un détour par le pays. Pour Joachim (Ekanga, en sélection avec le Cameroun stoppé en demie, NDLR) il devrait arriver demain. »
Première rencontre
Puis vers midi, Andrew Albicy est le premier joueur à franchir la porte de la salle. Accueilli dans le sourire et par un franc « Tiens, v’là le NéoZélandais ! », le staff le chambre gentiment sur sa huitième place avec l’équipe de France lors des Championnats du monde des moins de 19 ans qui s’est déroulé au pays des Kiwis. « C’est oublié », soupire-t-il dans un sourire. « Depuis, je n’ai pas touché la balle, cela fait un mois, on verra bien dans les prochains jours. » À peine le temps de discuter que Vincent Fontaine, responsable des opérations sportives, s’annonce dans les couloirs. Il arrive de l’aéroport et ramène avec lui les premières recrues estivales, les deux Américains Lamont Hamilton et LaQuan Prowell. « Ils sont là ! » déclare-t-il, ravi. Derrière lui, suivent les deux compatriotes qui découvrent pour
la première fois leur nouvel environnement. Les apercevant dans l’encadrement de la porte, une personne du club s’exclame, « ce sont de beaux bébés quand même, ils ont des bonnes bouilles ! » Lamont Hamilton (2,08 m, 25 ans), futur pivot du PL passé par deux saisons espagnoles en deuxième division est tout sourire, son compatriote, LaQuan Prowell (2,03 m, 24 ans) plus réservé, reste en retrait en serrant les mains qui se tendent. Un peu d’anglais, un peu d’espagnol et le premier contact se passe bien. Jean-Marc Dupraz, l’air satisfait, s’inquiète tout de suite de leur faire visiter les installations. Ron Stewart, évidemment bilingue, s’en charge et emmène les deux recrues dans les entrailles de Marcel Cerdan. De retour dans le bureau, le coach s’enquiert de tout. « On leur fait visiter leur appartement quand ? La visite médicale, c’est à quelle heure ? » Puis commence à parler avec Lamont Hamilton, le plus bavard malgré la fatigue du voyage. « C’est important d’établir un bon contact », nous explique Jean-Marc Dupraz. « Savoir que mon joueur va bien, qu’il s’installe correctement, avec sa famille, c’est important pour son acclimatation et sa concentration. Il faut que tous ces éléments soient réunis pour bien travailler ensemble. » • 01. Jean-Marc Dupraz et Lamont Hamilton font connaissance dans les locaux du Paris Levallois. Une plaquette du PL dans les mains, Hamilton boit déjà les paroles de son coach. 02. Ron Stewart, aux petits soins pour ses deux recrues américaines, présente la salle Marcel-Cerdan de Levallois. 03. Andrew Albicy est de retour à l’école du Paris Levallois. À 19 ans, il va continuer sa formation en Pro A. 04. Jean-Marc Dupraz, plus jeune entraîneur de Pro A, a placé entre ses mains tous les éléments d’un bon début de saison. 05. Jean-Marc Dupraz et son assistant Christophe Denis accueillent dès sa descente d’avion Lamont Hamilton, le futur pivot du Paris Levallois. 06. Lamont Hamilton, tout sourire, se plait déjà dans les couloirs de la salle Marcel-Cerdan.
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DITES 33 !
peine arrivé qu’il faut bosser ! La visite médicale et le test d’effort auront lieu dans la foulée. Obligatoire pour tous, les joueurs doivent passer devant le Docteur Pascal Geiger, médecin à l’Institut Cœur Effort Santé, qui se déplace depuis maintenant trois ans pour ausculter les athlètes du PL. « La première visite est un simple interrogatoire, on prend les constantes, les mesures, les antécédents et on cherche à voir si les joueurs sont aptes à la pratique sportive, comme pour un amateur en fait. C’est après que pour des sportifs professionnels cela change, puisqu’en plus ils doivent passer un test d’effort et tous les deux ans une échographie cardiaque. » Faisant suite à LaQuan Prowell, le pivot américain Lamont Hamilton pénètre dans le cabinet niché dans un coin de la salle Marcel Cerdan. Toujours jovial, il va tirer la moue en apercevant la balance posée à même le sol. « hummmmm, ça c’est pas bon pour moi » En effet, annoncé entre 2,06 m et 2,08 m, Hamilton accuse un léger surpoids qui, pudiquement, l’empêche de retirer son t-shirt et qu’il faudra immédiatement gommer d’ici la reprise du championnat. « Je n’ai pas fait grand-chose cet été » lâche-t-il dans un grand éclat de rire, mais sans nous révéler le délicat verdict de la balance.
Le vélo comme torture
Pour le test d’effort, direction le cinquième arrondissement parisien et l’institut du Docteur Geiger. Les deux recrues arrivent alors que Michel Jean-Baptiste Adolphe,
- « l’âme du club » dixit Jean-Marc Dupraz -, en termine sur l’objet d’angoisse, le vélo d’appartement. Nécessaire pour vérifier la résistance cardiaque à l’effort, les joueurs passent tour à tour sur le vélo harnachés d’électrodes permettant de vérifier leur rythme cardiaque en fonction d’un effort toujours plus soutenu. Michel vient d’ailleurs de faire « péter » son record. « C’est normal », annonce-t-il encore en sueur. Grosse saison et grosse journée aux yeux
“CETTE ANNÉE, JE VAIS BOSSER TERRIBLE.“ de Lamont Hamilton qui, voyant l’état de son nouveau coéquipier préférera laisser la primeur de la selle à son compatriote LaQuan Prowell. En attendant de jouer les Lance Armstrong, Lamont rattrapera lui son décalage horaire sur une chaise en rêvant à un bon lit. • 01. Lamont Hamilton rigole avec le médecin. Normal, celui-ci ne lui a pas encore montré la balance. 02. Michel Jean-Baptiste Adolphe souffre pour le test d’effort. Mais, au final, il battra encore une fois son record, comme tous les ans.
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PREMIERS CONTACTS V
endredi 21 août, tous les joueurs sont là pour la reprise avec ballon. Tous sauf un, la dernière recrue estivale, le Portoricain Angel Daniel Vassalo (1,98 m, 23 ans). Celui-ci, retenu en sélection, participe en ce moment même au Tournoi des Amériques et ne sera libéré que début septembre. Fort shooteur et annoncé comme un scoreur, Jean-Marc Dupraz aurait aimé pouvoir compter sur lui dès le début mais il relativise. « C’est toujours embêtant, mais on ne va pas se plaindre non plus qu’un de nos joueurs soit retenu en sélection. De plus, je sais qu’il a passé quelques bons cartons aux titulaires et c’est pour ça qu’il a été gardé dans l’équipe. Maintenant, on va bien se renseigner parce que soit il joue et on récupère un mec un peu cramé physiquement, soit il ne joue pas et on peut récupérer un mec qui s’est passablement ennuyé. Ce n’est pas la même gestion. »
Aka, le gavroche capitaine
Sur le terrain, les joueurs ont déjà pris possession des ballons et comme dans une cour de récréation s’organisent ça et là, concours de tirs, de dribbles, avant que le sifflet du coach n’y mette fin. Pour un premier entraÎnement, le travail se fera par atelier. Maniement de balle, équilibre, travail sur l’orientation dans l’espace. Au milieu du terrain, Wilfrid Aka, capitaine depuis un an déjà du PL, distille ses bons conseils aux jeunes et oriente les nouvelles recrues. En pleine forme, malgré son été studieux avec les Éléphants ivoiriens, Wilfrid n’aura pas eu de coupure avant d’attaquer son retour en Pro A. « C’était prévu depuis longtemps donc je m’y étais préparé, mais en fait je me sens très bien. Et si j’aide les nouveaux arrivants, ce n’est pas juste parce que je suis capitaine. Je suis ici chez moi, je suis un vrai Parisien. Mon rôle c’est d’aller vers eux, de savoir ce dont ils ont besoin pour les intégrer au mieux. »
Intégré, le plus Français des joueurs américains, Jimmal Ball, l’est parfaitement. Assis sur le bord du terrain, le petit meneur de jeu, regarde ses coéquipiers en se faisant masser une petite blessure au talon qui l’empêche de courir. « Je regarde les autres se fatiguer », se marre-t-il. « La reprise pour moi, c’est surtout apprendre à connaître mes joueurs. Je dois savoir comment et à quels moments je vais pouvoir les rendre
“SI JE NE CONNAIS PAS MES JOUEURS, JE NE PEUX PAS AVOIR DE BONS INSTINCTS AVEC EUX.“ meilleurs dans le jeu. Le reste, j’ai dix ans de reprise derrière moi et je sais que je dois commencer doucement si je veux que ma saison soit exponentielle en termes de physique. » Sur le parquet, les joueurs ont abandonné les ballons et Prosper Karangwa dirige les troupes dans un long stretching histoire d’assouplir leurs muscles endoloris par l’inactivité. « Tous ne sont pas au même niveau, c’est certain », nous explique
Jean-Marc Dupraz. « Prosper a par exemple bossé, ça se voit, il a pris du muscle. Lamont ne nous a pas caché qu’il n’avait rien fait et il n’aurait pas pu d’ailleurs. Mais c’est à ça que servent les premières journées, regarder l’aspect physique des joueurs et les jauger. » Pour terminer ce premier round, le coach parisien décide d’organiser des ateliers shoot. Les joueurs sont scindés en deux équipes, la première qui rentre ses shoots fait faire des pompes à l’autre. L’occasion de découvrir le talent derrière l’arc de Lamont Hamilton, et d’entendre la rage de vaincre de Michel Jean-Baptiste Adolphe, véritable energizer sur le terrain et déjà à son maximum d’implication. • 01. Premier échange de ballon, première politesse entre Michel Jean Baptiste Adolphe et Lamont Hailton sous l’œil de Christophe Denis. 02 . Jean-Marc Dupraz dans « fais-moi un flamand rose ». 03 . Etirements pour Lamont Hamilton. 04 . Andrew Albicy. 05 . Jimmal Ball aux soins le premier jour. Tout en se faisant soigner, le petit général observe ses troupes. 06 . Après l’effort, le réconfort pour Malela Mutuale. 07 . Duel de pivot, Michel Jean-Baptiste Adolphe donne du fil à retordre à Lamont Hamilton qui monte doucement en régime. 08 . Comme Usain Bolt, Prosper Karangwa espère faire tomber la foudre et les records dans l’escarcelle du PL. 09 . Exercice de stretching.
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HAVRE DE PAIX
ercredi 26 août, le Paris Levallois n’est plus à Paris. Simple délocalisation, le PL a pris la direction de Luxeuil-les-Bains pour son premier stage de présaison. Havre de silence, la ville thermale a reçu ses invités de la capitale comme des princes. Tout est à disposition, hôtel, piscine des thermes, installations sportives et activités annexes et même minibus pour les emmener à la salle séparée de l’hôtel d’un bon… 800 mètres. Jean-Marc Dupraz est ravi en tout cas de l’engagement qu’il remarque de la part de ses joueurs depuis le début du stage. « Les gars répondent présent, ils jouent parfaitement le jeu et tout va pour le mieux. Non franchement, on est content. » En cette chaude fin d’après-midi, l’hôtel des Parisiens se réveille doucement entre curistes et sportifs. Jimmal Ball, toujours aux soins mais qui a repris la course et le shoot, est le premier à pointer à la collation. Rodney Elliot, vieux sage de 34 ans est lui déjà au strapping. Battant le rappel, le capitaine Aka part en direction de la salle pour l’entraînement de fin de journée. Dans le vétuste mais agréable Palais des Sports de Luxeuil, le Paris Levallois a passé la seconde. Dès le début du shooting, on sent que la reprise est derrière, les affaires sérieuses ont commencé. Les bras s’arment mieux, les appuis sont plus francs, plus aériens, et les tirs rentrent. L’occasion pour Lamont Hamilton de faire apprécier une patte très satisfaisante à trois-points. L’occasion pour son
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compatriote, LaQuan Prowell de laisser éclater au dunk de grosses qualités athlétiques. L’ambiance est très studieuse mais quand Jimmal Ball se loupe au lay-up, Prosper Karangwa lui, ne le rate pas, « Jimmal ? Tu progresses non ? »
Content de revenir en Pro A
Après une bonne heure d’exercices, de placements, d’essais aussi, les systèmes se mettent en place. Sous la férule de Rodney Elliot, relais sur le terrain du coach, les choses avancent. « Au bout de deux semaines, on peut juger un groupe essentiellement par l’ambiance et l’engagement que les joueurs mettent au travail. Pour nous, l’ambiance n’a pas disparu et l’engagement est là. » Pas de doute Jean-
“C’EST UNE HISTOIRE D’HOMMEs QUI M’INTÉRESSE “ Marc Dupraz est satisfait de la tournure des choses. Lui qui dans quelques semaines, à 36 ans, sera le plus jeune coach de Pro A avait hâte que cela commence. « En tant qu’entraîneur, j’avais hâte de retrouver mes joueurs pour ce nouveau challenge », avoue-t-il. « Construire un groupe, une équipe, un fond de jeu, c’est ce qui est motivant. Il faut mettre en œuvre des capacités humaines pour y arriver,
c’est une histoire d’hommes qui m’intéresse. » Loin d’être finie, la préparation du Paris Levallois va se continuer avec la valse des matches amicaux permettant de se jauger, de s’ajuster. Mais, dans peu de temps, on saura si vraiment Paris a grandi. « Il y aura de l’incertitude, de l’appréhension lors du premier match », avoue sans mal le coach parisien. « Mais c’est là que nous allons savoir si l’expérience de l’année dernière va nous apporter. On va devoir être patient, supporter un long championnat. À Paris, on a eu tendance à ne jamais attendre, le passage en Pro B a aplani certaines choses, on a appris l’humilité dans ce club et il ne faudra pas l’oublier, car on est content de revenir en Pro A. » • 06 01. Jimmal Ball, premier levé, premier servi. 02 . Le jeune Giovane Oniangue, a un contrat aspirant, c’est donc lui qui porte les valises sous l’œil de son capitaine Wilfrid Aka et d’Andrew Albicy. 03 . Palais des Sports de Luxeuil (l’ancien). 04 . Michel Jean-Baptiste Adolphe, l’âme du PL, est clairement l’homme en forme de ces premières semaines. 05 . Leçon particulière pour LaQuan Prowell, un peu en retard sur les consignes. 06 . Premier affrontement fratricide dans la chaleur vosgienne. 07. LaQuan Prowell. 08 . Michel Jean-Baptiste Adolphe est décontracté à Luxeuil-les Bains. Il est en chambre avec le capitaine Aka et il a pu choisir son lit. 09 . Andrew Albicy en pleine discussion avec son capitaine Wilfrid Aka (de dos à droite).
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Marc Salyers, Aaron Harper et Dee Spencer : le légendaire trio d’Américains de la Chorale de Roanne 2007. Jean-Denys Choulet prend parfois des risques dans son recrutement !
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CHOULET DOCTEUR ÈS RECRUTEMENTS
“Ça fait quinze ans que je vais aux États-Unis chaque année“ Pour les coaches, « intersaison » rime avec « prospection », « négociations » et « transactions ». Pendant l’été, les techniciens de Pro A troquent leur costume de stratège pour endosser celui de recruteur. Relations avec les agents, prise en charge des rookies, filières de recrutement… L’entraîneur roannais Jean-Denys Choulet, fameux dénicheur de talents, nous dévoile les coulisses des tractations estivales d’un club français.
© Jean-François Mollière
Propos recueillis par Jean-Philippe CHOGNOT
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Jean-Denys, vous avez achevé cet été le quinzième recrutement de votre carrière de coach. Jusqu’à maintenant, vous avez souvent eu le nez creux pour dénicher de jeunes talents américains. Quelle est votre méthode ? Je fonctionne sur des durées de un à deux ans. Je repère les joueurs lorsqu’ils sont à l’université, je leur laisse une année d’expérience européenne, puis j’essaye de les suivre derrière. S’ils ont été très bons, c’est difficile de les attirer parce qu’ils coûtent plus cher. En revanche, s’ils ont été corrects sans être excellents, c’est encore jouable. Par exemple, Ralph Mims (arrière recruté par Roanne cet été, NDLR) faisait partie des joueurs que je surveillais lorsqu’il est sorti de Florida State en 2008. Il a passé une année en Turquie et j’ai eu l’occasion de le récupérer cet été.
Pourtant, les Terrell McIntyre, Jimmal Ball, Marques Green et autre Dewarick Spencer sortaient juste de l’université lorsque vous les avez recrutés…
Avant d’atterrir à Roanne, Aaron Harper était passé par l’Islande et le Vénézuela.
Il y a deux façons de procéder. Soit vous avez de l’argent et vous prenez le meilleur qui évolue en Europe ou en France. Soit vous n’en avez pas énormément et vous cherchez un rookie. Il y a quelques années à Roanne ou à Gravelines, on n’avait pas beaucoup de moyens donc je tapais directement dans les rookies en sortie de college. On a notamment signé Jerry McCullough à 35.000 dollars la première saison (en 1997-98 au BCM, NDLR), McIntyre à 100.000 (en 1999-00 au BCM, NDLR), ou encore Green à 80.000 (en 2004-05 à Roanne, NDLR). Ça ne se passait généralement pas trop mal. Mais je me suis aperçu que, bien souvent, on essuyait les plâtres pendant la première
année. Un jeune qui débarque du Mississippi ou d’ailleurs a beaucoup de difficultés à laisser sa famille aux États-Unis pour se retrouver à Roanne ou à Gravelines. Ce fut le cas avec Marques Green (il a quitté la Chorale au cours de sa saison rookie, NDLR) et avec beaucoup d’autres joueurs.
Concrètement, quelles conséquences peut engendrer ce mal du pays ? Ça peut avoir des répercussions sur le terrain mais pas seulement. L’étape suivante, c’est que le mec parte. Il y a eu des joueurs du championnat de France - je ne vais pas les citer - qui, ne se sentant pas bien, se sont tirés ou ne sont pas revenus. Après le recrutement, il faut donc faire un gros travail d’accueil et d’adaptation pour ces joueurs.
Téléphone, Internet et satellite Quelle est la recette pour traverser en douceur cette période de turbulences ? Tout est dans le relationnel. Il faut jouer le rôle de deuxième père, entre guillemets. Les assister, être à l’écoute des moindres petits trucs. Par exemple, dès l’arrivée d’un nouvel Américain, il faut immédiatement l’installer dans un appartement fonctionnel, avec le téléphone, l’Internet et le satellite. C’est primordial ! Il ne faut pas le faire attendre une semaine. Sinon, le mec, il s’emmerde, il est loin de chez lui, il ne va pas bien. S’il est capable de passer un coup de fil à papa, à maman, aux copines quand il arrive, ça va déjà tout de suite mieux. À mon avis, il y a très peu de clubs, encore maintenant, qui y pensent. Chez nous à Roanne, il y a une personne qui s’en occupe.
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© Jean-François Mollière
Mike Bauer arrivait de l’Amicale Steinsel (Luxembourg), mais avait transité durant l’été 2005 par le camp de Columbus, Ohio.
Vous entretenez depuis longtemps des relations étroites avec les États-Unis. Au niveau de l’accueil et de la qualité de vie, comment le championnat de France est-il perçu outre-Atlantique ? On commence à être très bien perçu par les agents américains. Peut-être qu’on n’a pas le meilleur championnat en Europe, peut-être que nos salaires ne sont pas très élevés, mais en tout cas, les joueurs sont payés régulièrement, tous les mois, en temps et en heure. Sans parler de la Turquie, de la Grèce ou de l’Ukraine, ce n’est pas le cas dans des pays de référence extrêmement bien cotés comme l’Espagne et l’Italie. La Liga ACB et la Lega ont eu de gros soucis financiers alors que ça n’a pas été le cas en France. Les agents commencent à s’en rendre compte.
“Il faut jouer le rôle de deuxième père“ Cette sécurité permet-elle aux clubs hexagonaux d’attirer des joueurs qui seraient normalement au-dessus de leurs moyens ? Oui, oui, bien sûr. Uche Nsonwu par exemple (le Nigérian a signé à Roanne après une mauvaise expérience en Ukraine en début de saison passée, NDLR). C’est aussi le cas de Ralph Mims. Il est enchanté ici. Il débarque de Turquie et il m’a dit que, là-bas, c’était la galère totale. Marc Salyers a refusé un contrat à 450.000 dollars à Banvit, en Turquie,
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droit qu’à deux Américains, ce n’était pas possible. Par exemple, cette année, j’ai recruté Nick Lewis pour être en rotation d’Uche Nsonwu. Mais pourquoi est-ce réalisable maintenant ? Les joueurs français peuvent dire ce qu’ils veulent mais les joueurs ricains sont moins chers et plus gros travailleurs qu’eux. Je ne vais pas me faire que des copains en disant ça mais quand vous avez un joueur comme Nick Lewis qui coûte une fois et demie moins cher qu’une rotation française, vous ne vous posez pas de questions. Par ailleurs, le passage à quatre Américains a aussi nivelé la Pro A et a permis à une équipe comme la nôtre d’être championne de France, même si à l’époque (en 2006-07, NDLR), on n’avait que trois Ricains.
Avec le passage aux quatre Américains et la sécurité de paiement qu’offrent les clubs français, les agents doivent vous proposer toujours plus de joueurs… Il y a énormément de joueurs proposés par des agents. Mais honnêtement, c’est extrêmement rare que je choisisse un joueur proposé par un agent si je ne le connais pas. S’il y a des agents sérieux, il y en a aussi qui le sont beaucoup moins. Ceci dit, il y a des coaches aussi qui suivent moins le basket et qui font confiance aux agents. Mais si on ne les connait pas, si on ne connait pas le milieu, c’est difficile de faire un bon recrutement parce que ce sont les agents ricains qui maitrisent tout. Ce sont eux qui vous envoient ou pas les joueurs. Si vous les connaissez, vous avez plus de chances d’avoir vos joueurs. Si vous ne les connaissez pas, vous avez plus de risques de vous faire entuber. Ça marche comme ça.
Des agents bidons Ces derniers temps, vous avez souvent fustigé le comportement de certains agents. À quels types de dérives peut-on être confronté ? On ne rencontre pas les mêmes problèmes avec les agents français et américains. Souvent, les agents américains méconnaissent le basket européen, en particulier le basket français, donc ils pensent qu’ils peuvent placer n’importe
© Jean-François Mollière
“On commence à être très bien perçu par les agents américains“
pour signer au Mans avec un salaire bien plus bas. Il y a beaucoup d’autres exemples. Les mecs, ils vont peutêtre gagner 55.000 dollars de moins mais ils savent qu’ils vont être payés jusqu’au bout. Ce n’est pas toujours le cas dans d’autres pays.
Le passage à quatre extracommunautaires par équipe en 2005 a-t-il également eu un impact sur le niveau des Américains recrutés en Pro A ? Oui. Ça a dilué un peu les talents. Ça a changé notre manière de recruter parce que, maintenant, on peut prendre des Ricains pour les mettre en rotation. Quand on n’avait
qui sur notre marché. En ce qui concerne les agents français, ils proposent parfois des joueurs qu’ils ne connaissent même pas. Bien souvent, ce sont des agents ricains qui leur téléphonent en disant : « Tiens, j’ai un joueur à placer. » En plus, la plupart du temps, c’est moi qui trouve les joueurs, c’est moi qui travaille directement avec leurs agents ricains et, au final, je suis obligé de passer par un agent français agréé qui ne fait strictement rien et qui prend ses 5% de commission. Mais ils ne sont pas tous comme ça. Il y en a quelques-uns, avec qui je travaille de longue date, qui sont sérieux.
Les agents vous réservent-ils parfois de mauvaises surprises lors des négociations de contrats ? Oui, ça arrive souvent avec certains. Par exemple, quand on vous dit : « Ce joueur, si vous le signez tout de suite, il vaut 200.000. » Vous acceptez. « Eh ben non, en fin de compte, il vaut 250.000. » C’est du manque de sérieux. Ou quand un
JEAN-DENYS CHOULET • maxibasketnews 19 agent vous dit : « Je veux 200.000 dollars pour ce joueurlà. » Puis, une semaine après, il vous téléphone et vous dit : « En fin de compte, on prend 100.000. » C’est vraiment du n’importe quoi. Quand il y a 5.000 dollars d’écart, on peut comprendre, mais quand il y en a 100.000, c’est n’importe quoi. Il y a énormément d’agents comme ça. J’ai de plus en plus de mal à travailler avec ces gens-là.
Vous côtoyez beaucoup d’agents lors de vos déplacements aux États-Unis, tous les ans. Vous avez été l’un des premiers coaches français à prospecter là-bas. Vos collègues vous ont-ils emboité le pas ?
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Ça fait quinze ans minimum que je vais aux États-Unis chaque année. Je suis toujours surpris du peu de coaches
que j’y croise. Cette année, à la Summer League de Vegas, il n’y avait que Philippe Hervé et moi, point final. Peut-être que les coaches français sont frileux ou qu’ils ont envie de passer de bonnes vacances. Aller à Vegas en plein mois de juillet, c’est vrai que ce n’est pas l’idéal. Cet été, je me suis tapé des températures entre 40 et 50 degrés pendant douze jours. Donc c’est compliqué. Autre exemple, cette année, le camp de Columbus a été annulé par ses organisateurs, les frères Manakian (deux agents français basés en France et aux États-Unis, NDLR), parce que pratiquement personne n’a répondu à leur invitation. Je trouve ça idiot parce que, franchement, vous pouvez demander à tous les coaches qui y sont allés, ils trouvent des joueurs à des prix intéressants. Les coaches de Pro B en particulier sont tous capables de trouver leur effectif là-bas. >>>
A 27 ans, Marques Green vient de signer à Scavolini Pesaro.
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Brion Rush appartient à la «filière Lega 2» de JDC.
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JEAN-DENYS CHOULET • maxibasketnews 21 Mais alors, pourquoi ont-ils déserté le camp cette année ? Les frères Manakian ont passé des coups de fil, envoyé des mails à tous les présidents de clubs en demandant quels entraîneurs viendraient. Il n’y a eu que deux réponses de président dont une seule positive. Ils ont dit : « Non, non,
“On peut aussi piocher en première division italienne des joueurs refroidis par les retards de salaire“ on est en période de crise, on ne va pas aller là-bas. » Donc les Manakian ont annulé parce qu’en fin de compte, ils ne gagnent pas beaucoup plus d’argent en faisant le camp. De toute façon, les joueurs, ils vont les placer. Columbus, c’était quand même 80 joueurs, l’hébergement, une grosse organisation. Eux, ça leur faisait du boulot pour ne pas gagner des masses.
Dee Spencer à 60.000 dollars Vous-même, vous avez trouvé beaucoup de bons joueurs à Columbus. Ball, Bauer, Spencer…
Les Summer Leagues sont-elles des viviers aussi prolifiques que le camp de Columbus pour le championnat de France ? Non. Hormis pour les clubs français d’Euroleague qui ont plein de sous, il ne faut pas rêver. Les joueurs qui sont intéressants ne sont pas sur le terrain donc vous ne les voyez pas jouer. Et les joueurs qui sont sur le parquet, ils sont payés 500.000 dollars donc vous ne pouvez pas les signer. Les Summer Leagues, c’est surtout bien pour faire du relationnel avec les agents et, éventuellement, pour voir des joueurs d’avenir. Cette année, j’ai remarqué de super joueurs à Vegas. Mais ils sont à des tarifs inabordables pour nous. Pour la plupart, ils vont évoluer en NBA dès cette saison.
Selon vous, quelles sont les meilleures filières de recrutement pour le championnat de France ? Il y a la Lega Due (deuxième division italienne, NDLR) qui est intéressante. C’est un championnat vers lequel je regarde pas mal. J’ai fait venir de Lega Due quelques joueurs intéressants. Chris Monroe (choralien la saison passée, NDLR) en est sorti. Brion Rush (roannais en 200708, NDLR) aussi. Quand ils font leur première année là-bas et qu’ils marchent bien, généralement, on ne prend pas trop de risques. La Lega Due n’est peut-être plus ce qu’elle était à cause des problèmes financiers, mais il faut quand même savoir qu’ils sont capables de payer des contrats à
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Entre autres. Par exemple, Dee Spencer, je l’ai signé après l’avoir vu jouer contre l’équipe de France A’ à Columbus (en 2005, NDLR). Il avait fait un chantier terrible. Dix-sept coaches français était présents à l’époque, il n’y en a pas un qui s’est renseigné pour le prendre. J’étais vraiment étonné. J’ai pu le signer extrêmement rapidement, Ils trouvaient peut-être qu’il n’était pas assez bon… En plus, je l’ai signé la première année à 60.000 dollars. Quand on voit ce que ça donne maintenant… 500.000 dollars. Maintenant, avec les problèmes financiers, on peut aussi piocher en première division italienne des joueurs refroidis par les retards de salaire.
Et la D-League… Vous y avez repéré Nick Lewis. Est-ce une nouvelle réserve de joueurs pour la Pro A ? Ça peut le devenir. La D-League, c’est pas mal mais il faut faire gaffe aux statistiques, car elles ne veulent pas toujours dire grand-chose.
Comme l’a montré le cas Rod Benson à Nancy*… Par exemple.
Il y a quelques années, vous teniez une base de données pour repérer les jeunes joueurs américains. À l’ère de l’Internet, est-ce toujours nécessaire ? Non. Ça n’a plus grand-chose à voir. Avec l’Internet, maintenant, vous tapez sur votre clavier d’ordinateur et vous trouvez tout ce que vous voulez. En revanche, il faut quand même taper, rechercher, stocker… Dans le passé, il fallait gratter davantage… Maintenant, vous cherchez un joueur, vous le trouvez tout de suite. C’est de la rigolade. • * Meilleur rebondeur de D-League en 2007-08, Benson a été coupé par le SLUC Nancy la saison passée après trois mois catastrophiques.
Dee Spencer, un futur MVP de Pro A à 60.000 dollars la première année.
Par Jean-Philippe CHOGNOT
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Le nombre de clubs de Pro A qui ont changé de coach à l’intersaison. Tout le contraire de l’intersaison 2008. Il y a un an, sept équipes avaient remplacé leur entraîneur.
4,8
La moyenne de passes décisives distillées par l’Iranien Samad Nikkhah lors du dernier championnat d’Asie. Meilleur passeur de la compétition, l’ex-Palois a également terminé quatrième marqueur (18,0 pts). Il a mené sa sélection à un deuxième titre consécutif sur la scène asiatique. Tout est question de contexte…
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MAGOUILLES LIBYENNES Connaissez-vous le meilleur joueur de la sélection libyenne à la CAN 2009 ? Voici quelques indices… Il a 28 ans, mesure 2,06 m et évolue à l’intérieur. Il a joué en Pro A sous les couleurs chalonnaises (2006-07) et paloises (2005-06 et 2008). Perturbé par des problèmes personnels, il a été coupé par l’Élan Béarnais en début de saison dernière. Vous donnez votre langue au chat ? Il s’agit d’Hesham Ali Salem, plus connu sous le nom d’Hiram Fuller. À l’Afrobasket, il côtoyait ses compatriotes Randy Holcomb et Alpha Bangura, renommés respectivement Raed Farid Elhamali et Alfath Mohamed Belgasem. Les trois Américains ont été naturalisés libyens cet été. Ils ont mené les sujets du colonel Mouammar Khadafi au 11e rang africain.
Le nombre de Françaises championnes d’Europe Seniors qui évolueront en ligue féminine la saison prochaine. Seules Cathy Melain - retraite -, Céline Dumerc et Sandrine Gruda -Ekaterinbourg -, et Élodie Godin - Tarante - manqueront à l’appel.
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© Hervé Bellenger / IS
Le nombre de pays déjà qualifiés pour le Championnat du monde 2010 : l’organisateur turc, le champion olympique américain, l’Iran champion d’Asie, la Chine, la Jordanie, l’Angola champion d’Afrique, la Côte d’Ivoire, la Tunisie, la Nouvelle-Zélande championne d’Océanie et l’Australie.
LA PHRASE
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Le nombre d’anciens ou actuels joueurs des championnats de France qui ont participé à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) début août. Cela représente environ un quart (23,4%) des 192 basketteurs engagés dans la compétition.
“La LNB est très efficace pour appliquer ses règlements sur des sujets aussi essentiels que la couleur des chaussettes…“
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A ce jour, le nombre de joueurs engagés en Pro A en 2009-10 qui n’y évoluaient pas la saison passée. Cela représente 39,1% des effectifs totaux de la division. 71 membres de l’élite - 45,5% - n’ont pas changé de club à l’intersaison. Enfin, 24 joueurs - 15,4% - ont déménagé tout en restant en Pro A..
Jean-Luc Monschau, Nancy
L’entraîneur du SLUC n’a toujours pas digéré la non-qualification du club en Euroleague. Dans une interview accordée au site officiel du club lorrain, le technicien alsacien reproche à la Ligue nationale de basket de ne pas appliquer son règlement. Celle-ci réservait une place dans la compétition-reine au vainqueur du ranking, en l’occurrence Nancy.
83,3
Le pourcentage de victoires des équipes de France de jeunes cet été aux différents championnats d’Europe. Les Bleuets et Bleuettes ont totalisé 45 victoires pour seulement 9 défaites, exactement comme leurs voisins espagnols. C’est le meilleur bilan victoires/défaites de l’année chez les jeunes.
© FIBA Afrique
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Les ÉCHOS • maxibasketnews 23
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Sasha kaun
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Par Jean-Philippe CHOGNOT
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ALL-CAN FRENCH TEAM Doubles nationalités obligent, de nombreux participants à la Coupe d’Afrique des nations possèdent un passeport français. Beaucoup sont même nés et/ou ont grandi dans l’Hexagone. C’est le cas notamment de l’Ivoirien Pape-Philippe Amagou - originaire de Maisons-Laffitte -, du Malien Amara Sy - Paris - ou encore du Marocain Sophiane Rafai Juvisy-sur-Orge. Ces Franco-Africains ont étincelé cet été à la CAN. Quelques faits d’armes en vrac : Amagou a été nommé dans le meilleur cinq de la compétition, le Fosséen Babou Cissé a terminé meilleur passeur du tournoi, Jo Ekanga a affiché la sixième meilleure réussite à trois-points, Mo Koné s’est classé sixième parmi les rebondeurs… Voici notre cinq des meilleurs Français de la CAN : Joueur
Poste
Sélection
Statistiques
Babacar Cissé
1
Sénégal
5,1 pts (43,8%), 3,3 rbds, 6,6 pds
Pape-Philippe Amagou
1/2
Côte d’Ivoire
11,4 pts (43,8%, 40,5% à 3-pts), 2,4 pds
Joachim Ekanga-Ehawa
2/3
Cameroun
10,4 pts (44,4%, 44,2% à 3-pts), 2,9 rbds
Amara Sy
3/4
Mali
15,6 pts (50,0%), 7,2 rbds, 3,4 pds
Mohamed Koné
4/5
Côte d’Ivoire
10,2 pts (42,3%), 8,3 rbds
1/2
Mali
11,1 pts (35,4%), 3,6 rbds, 3,2 pds
Ludovic Chelle
© Koichi Kamoshida/Getty Images
6e HOMME
Babou Cissé
LE BUZZ ANDERSON Le 16 juillet dernier, BasketNews vous racontait l’histoire de Ron Anderson. Ancien pensionnaire de NBA et de Pro A, l’Américain, désormais âgé de 51 ans, évolue actuellement en Nationale 3 à La Séguinière tout en exerçant un job de vigile dans un supermarché. Ce parcours atypique n’est pas passé inaperçu puisqu’il a eu récemment les honneurs de la « grande presse ». Le 22 août, dans le cadre de sa série Ils ont choisi la France, Le Monde a braqué ses projecteurs sur l’ex-Montpelliérain, sous la plume de notre confrère Frédéric Potet. Prestigieux… Mais le buzz ne s’est pas arrêté là. Sans doute intriguée par l’article du Monde, France 2 a également envoyé ses journalistes dans le Maine-et-Loire. Le reportage de la deuxième chaine a été diffusé à la fin du mois d’août au journal de 13 heures.
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Sans club à la fin août
L’ÉTRANGE ÉTÉ DE MICKAËL GELABALE
Depuis qu’une grave blessure est venue mettre un frein à sa progression, Mickaël Gelabale a toutes les peines du monde à retrouver un club compétitif. Entre une Summer League NBA ratée et un retour avorté en ACB, l’ancien champion d’Espagne a vécu un été compliqué. Sa carrière est-elle en danger ? Par Jérémy BARBIER
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mars 2008. Sur le parquet du Pepsi Center, à Denver, Mickaël Gelabale flambe. En vain ! Ses seize points, trois rebonds, deux passes et deux interceptions n’empêchent pas les Sonics de recevoir une fessée mémorable de la main des Nuggets (116-168). Et cette performance individuelle convaincante reste, à ce jour, la dernière de sa carrière NBA. Quarante-huit heures plus tard, à l’entraînement, Mickaël se rompt les ligaments croisés antérieurs du genou droit. Le diagnostic est lourd, six mois d’arrêt au minimum. Le début d’un long chemin de croix. Car si la blessure n’est évidemment jamais la bienvenue, elle l’est encore moins pour un joueur arrivant en fin de contrat. C’est malheureusement le cas de Mickaël. Dans un premier temps, l’ailier tricolore rentre donc en France, passe sur le billard à Lyon et entame sa rééducation. En novembre 2008, il trottine à nouveau et commence, doucement, à tâter le cuir. Son retour est proche mais les clubs ne se bousculent pas pour l’enrôler. Fin mars, l’ex-Madrilène décide donc de se relancer en D-League, à Los Angeles. Dans l’effectif des D-Fenders, il trouve rapidement une place de choix aux côtés des « stars » de l’équipe, Dwayne Mitchell et Brandon
Heath, deux anciens pensionnaires de Pro A. Mais le temps est compté, Gelabale n’a que six matches pour s’illustrer. Le jeune homme discret force alors sa nature et dégaine sans sourciller. Il s’autorise une douzaine de shoots par rencontre et boucle sa courte pige avec une ligne de statistiques flatteuse (16,0 points, 4,3 rebonds et 1,7 passe). Mais une nouvelle fois, son téléphone reste muet. « Je pense que je n’ai pas bien été utilisé et je n’ai pas pu montrer ce que je pouvais faire », nous expliquait le joueur il y a deux semaines. « Cela explique ma position aujourd’hui. » Une position très inconfortable. À l’heure de boucler ces lignes, seize mois après sa dernière apparition en NBA, l’ancienne pépite choletaise restait libre de tout engagement. La faute à un été plutôt mouvementé.
Une Summer League catastrophique En juin dernier, quelques jours avant la Draft, San Antonio, New York, Cleveland, Dallas et Indiana convient le Français à venir passer quelques tests. Aucune des cinq franchises ne donnera cependant suite aux essais. Malgré son expérience européenne et les balbutiements d’une carrière américaine,
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Une belle production avec les D-Fenders, en D-League, en avril, pour son retour à la compétition.
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Deux points de moyenne à la Summer League de Las Vegas ; Mickaël a toujours eu besoin d’un collectif pour s’exprimer.
Gelabale comprend qu’il doit passer par une Summer League pour attirer les regards des recruteurs. Bouna N’Diaye, son agent, lui trouve alors un strapontin dans le roster des Mavs. Accompagné de Rodrigue Beaubois, fraîchement drafté par Dallas, Mickaël s’envole pour Las Vegas. Mais c’est une nouvelle douche froide qui l’attend au cœur du Nevada. Dans une compétition où l’individualisme est roi, Gelabale n’existe pas. « J’étais un peu déçu car je n’ai pas pu montrer que je pouvais vraiment jouer. Les systèmes n’étaient pas pour le poste trois. Il n’y avait qu’un système pour tous les ailiers de l’équipe et il n’était jamais mis en place. Franchement, je ne m’attendais pas à me retrouver dans une situation comme celle-là sachant d’où je venais. » Au même moment, une offre arrive pourtant sur le bureau de Bouna N’Diaye. Alicante, tout juste promu en ACB, est intéressé par l’ancien pensionnaire du Real Madrid. « Le 10 juillet, j’ai eu un accord verbal avec Alicante pour 400 000 euros sur une saison », explique N’Diaye. « Je reçois un contrat en blanc le 12 mais, à ce moment, je crois que le joueur n’était pas chaud pour prendre ce job. J’étais très insistant car c’était pour moi le meilleur job à ce moment en Europe, compte tenu de l’état actuel de Mickaël. » De son côté, le Guadeloupéen préfère en effet attendre la fin de la ligue d’été pour donner sa réponse. Or, à l’heure de quitter Sin City, il ne compile en moyenne que 2,0 points (23% de réussite) et 2,3 rebonds en quinze minutes de jeu. « Quand j’étais sur le terrain, j’étais invisible. En attaque, j’étais invisible, alors que je voulais montrer que je pouvais revenir.
Tout le monde voulait voir si j’étais bien physiquement et si je pouvais défendre. Moi, je voulais attaquer. » Conscient que cette escapade américaine ne convaincra personne, Mickaël paraphe finalement, le 23 juillet, l’offre proposée par Alicante. Le bout du tunnel ? Pas vraiment.
L’imbroglio espagnol « J’appelle le club pour leur dire que j’ai le contrat », relate N’Diaye. « Ils me disent qu’il s’est passé quinze jours et qu’ils sont passés à autre chose… À ce moment, je ne vois que l’intérêt de Mickaël, je me dis que ce n’est pas possible de rater ce job donc je mets la pression au club avec mon partenaire espagnol. On réussit finalement à récupérer le deal et, avec le club, on se met d’accord sur un montant de 350 000 euros. J’estimais toujours, tenant compte de l’économie du marché et de la valeur actuelle de Mickaël, que c’était encore une excellente affaire pour lui. Je demande au club de signer le nouveau contrat et de me l’envoyer. Alicante signe mais, à ce moment, je n’arrive plus à joindre le joueur. » Finalement prévenu de la volte-face d’Alicante, Mickaël refuse cette fois d’apposer sa signature. « On partait avec des conditions et après, le club change tout sous prétexte que j’ai pris trop de temps. Si le club me voulait, il n’aurait pas changé. » Légèrement agacé par l’affaire, il annonce même à son représentant qu’il ne compte plus sur ses services. « Il m’a dit qu’on lui avait dit qu’il pouvait avoir mieux ailleurs », se rappelle N’Diaye. « J’ai reçu une lettre de résiliation sur le contrat
MICKAËL GELABALE • maxibasketnews 29 Ici face à Brandon Jennings, à Las Vegas, en juillet.
NBA et sur le contrat Europe. Mais le contrat Europe dure encore donc, on ne le casse pas du jour au lendemain. On va dire que contractuellement, je suis toujours son agent. » Mais dans l’esprit de l’ailier, la rupture semble bien consommée. « J’ai des agents qui cherchent pour moi mais je n’ai rien signé avec eux », confie-t-il. Triste épilogue. Et l’échec de la piste Alicante est en réalité le deuxième rendezvous manqué de Gelabale cet été. En effet, l’ancien prodige de la Meilleraie n’est pas passé très loin d’un retour… en France ! Avant que le club ibérique ne vienne s’inviter à la table des négociations, Bouna N’Diaye avait proposé son client à l’ASVEL. « On a été en contact avec l’agent de Mickaël quand nous étions dans les discussions avec Amara Sy », confirme Pierre Grall, le directeur exécutif du champion de France. « On sait alors que la contrainte avec Mickaël est que cela va se jouer sur des tarifs assez élevés. On a une approche qui se fait. On émet quelques chiffres sur lesquels on pourrait éventuellement tomber d’accord. Mais à ce moment se précipite la fin des discussions avec Amara Sy et des solutions immédiates de signature avec nos deux joueurs extérieurs. » Avec une enveloppe budgétaire quasiment similaire, Villeurbanne s’offre Mindaugas Lukauskis et Kristjan Kangur. La piste Gelabale est abandonnée. >>>
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“Si aujourd’hui j’ai une offre qui est bien en Europe, je pars jouer dans cette équipe“
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Et maintenant ? Lorsqu’il revient de vacances, début août, le joueur s’astreint donc à garder la forme. Seul. « Je fais pas mal de muscu et je cours beaucoup mais je ne touche pas de ballon. Je me sens bien. En muscu, j’arrive à soulever des poids que je ne soulevais pas avant. Je suis confiant. » Pendant qu’il lève de la fonte, l’équipe de France joue, de Cagliari à Helsinki, son destin européen. Comme vingt-huit de ses
“Quand j’étais sur le terrain, j’étais invisible“
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Un shoot soyeux, c’est toujours sa marque.
compatriotes, Mickaël Gelabale avait signé, il y a plusieurs mois, la nouvelle charte nationale. Une question inévitable se pose alors. Bien qu’à court de compétition, le médaillé de bronze 2005 n’aurait-il pas pu essayer d’arracher, en juillet dernier, un rôle dans la sélection de Vincent Collet ?
« Cela aurait pu me faire une bonne exposition », admet l’intéressé. « Mais l’équipe de France nécessite un très haut niveau et je pense que, pour le moment, je ne suis pas encore prêt pour revenir. C’est pour ça que je n’y suis pas allé. » Et surtout, chat échaudé craint l’eau froide. Gelabale n’oublie pas que sa grave blessure était intervenue quelques mois avant l’épilogue de son contrat à Seattle. Sans nouveau bail, hors de question d’aller jouer avec le feu lors de matches couperets. Cela peut se comprendre. Malheureusement, depuis son refus de porter la tunique d’Alicante, Mickaël ne croule pas sous les propositions. C’est donc encore une fois aux Etats-Unis qu’il va tenter de dénicher un nouveau job. Il y a quinze jours, l’ailier est reparti en Amérique avec un objectif bien précis en tête. Dans quelques semaines, les franchises NBA en quête d’un ou deux joueurs pour compléter leur roster ouvriront leurs portes aux vétérans. Les places seront chères et Gelabale ne veut pas rater le wagon. « C’est mieux d’être sur place. J’espère faire des choses pendant les veteran camps. » Il y a pourtant peu à attendre de ce marché de dernière minute. Au mieux, ces derniers offrent aux heureux élus une place en bout de banc. Dans ces conditions, un retour en Europe semble être une meilleure alternative. Le tricolore n’est d’ailleurs pas contre. « Si aujourd’hui j’ai une offre qui est bien en Europe, je pars jouer dans cette équipe. On voit que les clubs européens signent maintenant des joueurs NBA, donc si je n’ai plus ma chance là-bas, je la tenterai ici. La NBA c’était mon rêve, j’y ai joué. Mais maintenant, le plus important pour moi est de retrouver une équipe, de rejouer et de m’entraîner. ça me manque. » Et Mickaël Gelabale n’a déjà plus beaucoup de temps à perdre. •
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Les Bleus se scratchent aux JO de Los Angeles
L’été meurtrier Peut-être le plus cinglant fiasco du basket français. En cause ? Un amateurisme à tous les étages. Surtout au supérieur. Par Pascal LEGENDRE
Debout (de gauche à droite) : Roger Cornet (statisticien), Willy Ballestro (préparateur physique), Stéphane Ostrowski, Eric Beugnot, Ben Kaba, Georges Vestris, Philip Szanyiel, Jean-Luc Deganis, Hervé Dubuisson, Jean Luent (coach). Accroupis (de gauche à droite) : Jean-Michel Veaudor (kiné), Richard Dacoury, Jean-Michel Sénégal, Greg Beugnot, Patrick Cham, Jacques Monclar, Jacques Huguet (médecin).
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RÉTRO • maxibasketnews 33
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Le monde découvre émerveillé l’équipe féminine américaine, qui met une dégelée aux Coréennes en finale, 85-55. L’héroïne de la troupe est une pétulante Californienne de vingt ans, Cheryl Miller. La plume de Chris Cobbs, journaliste au Los Angeles Times, en tombe amoureuse : « Elle est l’équivalente pour le basket-ball féminin de Carl Lewis. Elle est capable de courir plus vite et de sauter plus agilement que n’importe qui d’autre de son sexe. Lors de la finale, elle a donné un récital de virtuose, empruntant à Michael Jackson,
Le plus gros bouillon jamais pris par l’équipe de France depuis sa naissance. à Magic Johnson et Mary Lou Retton leur exubérance, leur passion et leurs qualités athlétiques. » Les boys aussi ont présenté à leur public une équipe insubmersible, la plus belle de tous les temps aux Jeux Olympiques, sachant que les professionnels de la NBA sont toujours indésirables. Les Américains ont tous entre 19 (Steve Alford) et 23 ans (Sam Perkins). On ne sait pas encore que, huit ans plus tard, trois d’entre eux seront des dreamteamers : Pat Ewing, Chris Mullin et Michael Jordan, qui sort de North Carolina pour rejoindre les Chicago Bulls. Les Américains mettent une plumée à leurs huit adversaires. La marge moyenne est de 32,1 points. Pour rééquilibrer les forces, Ramon Etchamendi, le coach des Uruguayens, propose de jouer à sept contre cinq. Il faut préciser que les Américains ont planté quinze shoots de suite contre eux ! Celui de l’Espagne, Antonio DiazMiguel, a demandé en riant à Bobby Knight, le coach d’Indiana qu’il connaît personnellement, de lui prêter Michael Jordan et Pat Ewing. Ce sont les Allemands qui s’en tirent le mieux (-11) et Bobby Knight, qui n’est pas un tendre, refuse que l’un de ses joueurs aille en conférence de presse. « Nous essayons de comprendre ce manque de concentration ! » Quelques années plus tard, Jacques Monclar, meneur des Bleus, s’est souvenu de son expérience contre l’équipe américaine. « Si tu arrivais à remonter la balle au milieu du terrain sans la perdre, tu avais le cœur à 180, parce que la pression… Putain ! » Les Américains ont plongé les Bleus dans les Abysses, 120 à 62. Cinquante-huit points d’écart. Le plus gros bouillon jamais pris par l’équipe de France depuis sa naissance. Photos : D.R.
La couverture du Maxi-Basket de l’époque annonçant la qualification des Français pour les JO. Avec un dunk de Richard Dacoury qui avait de l’allure !
u printemps, Orthez a fait main basse sur la Coupe Korac. La troisième pour la France après celles de Limoges les deux années précédentes. Le Mans est aux abois. La moyenne de spectateurs à La Rotonde est tombée en quatre ans de 2 800 à 1 800 et le SCM, champion de France deux ans plus tôt, avoue un passif de 800 000 F. Il n’a rien trouvé de mieux que de demander à Eric Beugnot de diviser son salaire par deux. Refus catégorique et légitime de l’aîné. Son cadet, Greg, va également prendre ses cliques et ses claques. Carl Nicks, ancien équipier de Larry Bird à Indiana State, rejoint Saint-Etienne. Norris Bell, issu de l’obscure GardnerWebb University, signe à Villeurbanne. Et surtout, après un Tournoi Olympique qu’elle a organisé dans un Palais Omnisports de Paris-Bercy tout neuf, tout beau, très grand, la France s’est qualifiée pour les Jeux de Los Angeles. Vingt-quatre ans que ce n’était pas arrivé. Los Angeles, pour un basketteur, c’est un coin de paradis terrestre. Ce sont les Lakers de Magic Johnson et Kareem Abdul-Jabbar, les playgrounds de Venice Beach. C’est le Forum d’Inglewood. C’est précisément ce temple, où les Lakers disent leur messe pendant la saison NBA, qui a été choisi pour abriter les tournois de basket-ball.
© Maxi-Basket
Les Beugnot et Dacoury sanctionnés Au bout du compte, les Bleus ne reviennent de Californie qu’avec une seule victoire face à la modeste Egypte. Mais ce sont surtout les débordements hors matches qui ont poignardé dans le dos tout le basket français. Les images du Forum qui ont franchi l’Atlantique sont rarissimes. Seulement, vingt-cinq ans plus tard, la rétine des téléspectateurs français est toujours imprégnée de cette bagarre générale contre les Uruguayens, provocateurs et coutumiers des castagnes. Quel pitoyable spectacle dans une enceinte olympique. On a appris aussi que Georges Vestris a refusé d’entrer en jeu face aux Chinois. Le plus grave, c’est que trois joueurs ont été sanctionnés pour avoir dérogé, avant l’ouverture du tournoi, au règlement intérieur. Richard Dacoury
© Maxi-Basket
RÉTRO • maxibasketnews 35
commentera Eric Beugnot. « Avec cette histoire de joueurs suspendus contre les USA, on est passé pour des charlots. On aurait mieux fait de fermer sa gueule au lieu de faire des déclarations comme ça » ajoutera Hervé Dubuisson. Le contrat de confiance était rompu. Quelques joueurs doutaient fortement de la compétence technique de l’ancien coach d’Orthez. Ils nous diront notamment que Luent leur avait fait une jolie démonstration au tableau noir, oubliant que son
Philip Szanyiel lors du fameux match contre l’Uruguay.
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“Vous êtes comme des vautours autour d’une carcasse.“
Les Bleus sont arrivés à L.A.
Jean Luent
© Stéphane Ostrowski
était arrivé tardivement à un rendez-vous à cause d’un coiffeur longuet, et les Beugnot coupables d’avoir rejoint le village olympique après le couvre-feu. Seulement, au lieu de leur infliger comme prévu une amende, le coach Jean Luent les a privés du match contre les Etats-Unis, ce qui a eu pour effet de rendre ces fautes publiques et de provoquer le scandale. « Smasher sur la gueule d’un Américain, même si c’est con, c’était mon rêve. J’aurais tenté des choses, pour leur montrer que nous aussi, on pouvait faire des trucs bien (…) C’est pour ça que j’en veux autant à Luent » commentera plus tard, toujours frustré, Richard Dacoury. Jean Luent a fondu les plombs lors de la conférence de presse après ce match contre les Ricains. « Vous êtes comme des vautours autour d’une carcasse » a-t-il lancé aux journalistes, faisant référence à la presse française qui a, selon lui, déformé et exagéré les faits. Sauf que les médias français étaient ultra minoritaires dans l’assemblée constituée essentiellement d’Américains, qui n’en avaient que faire de ces querelles intestines. La semaine suivante, l’hebdo Sports Illustrated rappela que Luent avait privé trois de ses joueurs du match pour avoir « bu du vin après le couvre-feu » (sic) Et a demandé, caustique : « Du rouge ou du blanc avec la carcasse ? » D’un côté, Jean Luent a estimé que ses joueurs sont fondamentalement indisciplinés et peu professionnels. « Je pense que, pour certains, aller aux Jeux, c’était une récompense, qu’une fois le truc acquis, ils croyaient qu’ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient » nous dira-t-il. Ou encore à d’autres médias : « C’est simple : je vis dans une anxiété perpétuelle avec eux. J’ai peur qu’il y ait trop de problèmes entre eux, peur qu’ils arrivent en retard, peur qu’ils soient nombreux à faire les cons. Auquel cas, si je les sanctionnais, je n’aurais plus personne dans l’équipe. » Dans l’autre camp, on réfutera le manque de motivation. « Qu’on ne dise pas que j’étais venu à Los Angeles pour faire du tourisme. J’ai 29 ans, les Jeux, c’était le sommet de ma carrière. J’avais envie que l’on fasse une perf » nous
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maxibasketnews
schéma prévoyait 5 joueurs contre… 6. « Il faut remarquer que les gens qui ont critiqué l’entraîneur, ce sont ceux qui ont été punis, » répondra le coach.
A qui la faute ? Le fiasco de Los Angeles avait plusieurs sources. L’équipe de France n’était pas d’un très haut standing. Manque de taille, de puissance, d’énergie, de confiance, et plus généralement de consistance. Le phénomène était déjà apparu dès le tournoi pré-olympique. Après avoir assuré sa qualif, l’équipe était partie en sucette, se faisant déborder par l’Espagne (-15), la Grèce (-7) et bien sûr l’URSS (-25). Avec le recul, il est savoureux de relire le Maxi-Basket de l’époque, qui permet de constater que les temps ont bien changé : « la défense constitue donc la faiblesse de
Stéphane Ostrowki, lors du Tournoi Pré-Olympique à Paris-Bercy.
Un seul président d’une fédé française absent à L.A. Celui du basket.
l’équipe de France - 104 points de passif en moyenne et une dernière place de la poule finale à la clé ! Ce, en dépit de la présence de défenseurs réputés comme Eric Beugnot, Dacoury ou Monclar. Les lacunes françaises se situent au niveau de la taille, de la puissance bien sûr, de la volonté pour certains, et surtout des fondamentaux et des automatismes. » Ça ne s’était pas arrangé à Los Angeles. Surtout que la prépa fut ridiculement légère. Avec un tournoi aux Pays-Bas annulé, la liste des matches amicaux se résuma à trois rencontres à Trévise et des tests face à des « sparring-partners » américains, à Jouy-en-Josas puis sur place, à L.A. Un peu juste pour meubler deux semaines dans le village olympique. Le scouting ? Inexistant. Les Bleus découvrirent les Uruguayens au moment de l’entredeux. Pas étonnant car le staff se résumait à un coach, un préparateur physique qui servait vaguement d’assistant, un toubib, un kiné et un délégué fédéral… qui, d’après les témoins, joua les hommes invisibles. En bonus, Robert Founs, retenu à Paris par des problèmes domestiques, fut le seul président d’une fédération française qui ne fit pas le voyage de Los Angeles. Jacques Monclar se souvient d’une réunion la veille du départ au siège de la fédé. Les joueurs demandèrent comment s’habiller pour prendre l’avion. On leur répondit qu’il n’y avait pas de consignes. Le lendemain, les basketteurs étaient en bermuda-chemise à fleurs à l’aéroport, alors que les autres délégations avaient mis le costard olympique. « Les basketteurs sont des charlots ! » Immanquablement, c’est l’étiquette que les sportifs et les fans français ont collé au dos - des chemises à fleurs - de Jean-Michel Sénégal et sa bande. A qui la faute ? Les intéressés ne sont pas à exonérer totalement de reproches, mais incontestablement la fédération - la ligue ne sera créée que trois ans plus tard - était responsable ET coupable. D’ailleurs, Jean Luent se reprendra quelque peu ensuite : « contrairement à ce que l’on m’a fait dire, je n’en veux pas aux joueurs mais au système qui ne les rend pas suffisamment compétitifs au niveau international. Si l’on ne veut pas m’entendre, eh bien, j’arrêterai ! »
Epilogue
© Maxi-Basket
Photos : RAP
ETIER HAËL LEPELL
Photos : D.R.
Juste après les JO, Hervé Dubuisson se rendra une semaine à Princeton pour connaître « l’enfer des camps » de la NBA, sous le maillot des New Jersey Nets. Une grande première pour un Français. Il partagera sa chambre avec Oscar Schmidt, le Brésilien de Caserte. « A la fin du dernier match, on nous a tous regroupés et on nous a dit : « merci d’avoir fait ce stage avec nous. Maintenant, rentrez chez vous. Si on a besoin de vous pour le veteran camp, on vous téléphonera… » Dub’ n’a jamais eu de nouvelles. La ligne à 6,25 m apparaissait sur tous les terrains de basket-ball du monde (sauf aux Etats-Unis). Tout shoot marqué au-delà vaudra désormais trois points. Canal +, toute jeune chaîne cryptée, retransmettra pour la première fois des matches NBA. Au micro dans les studios, le chef des sports, Charles Biétry, et un FrancoAméricain barbu, George Eddy. Eric Beugnot s’en ira à Monaco et son frère Greg à Limoges. La situation de l’équipe nationale sera évoquée au bureau fédéral dès la fin du mois d’août. Décision majeure : le statu quo sera proclamé, Jean Luent maintenu dans ses fonctions. Finalement, on apprendra en octobre que l’équipe nationale se dote d’un coordinateur (André Buffière), d’un assistantstagiaire (Francis Jordane) et de deux assistants qui sont quasiment… les meilleurs coaches du pays (Jean Galle et George Fisher). Un organigramme????? ???????? bancal qui ne tiendra que le temps d’un championnat d’Europe en Allemagne, l’année suivante. •
RÉTRO • maxibasketnews 37
LE GRAND TÉMOIN PATRICK CHAM
“Ce vieux fantôme nous suit encore“ « J’étais déjà allé aux Etats-Unis. En 1977, j’avais fait des camps en Caroline du Nord, à la Campbell University, avec 500 gamins, Dean Smith, le père de Pete Maravich, des pros étaient passés. Los Angeles, c’était la première fois. C’est formidable de faire les Jeux Olympiques comme basketteurs dans le pays du basket. On a joué contre les meilleurs joueurs de notre génération, y compris Michael Jordan. C’était des Jeux organisés de façon grandiose. C’était Hollywood ! Mais, il y avait très peu de produits dérivés. Il ne faut pas oublier que même Magic Johnson ne faisait pas vendre sous licence, c’est avec Michael Jordan que ça a commencé dans les années quatre-vingtdix. Aussi ceux qui ont rapporté quelque chose, ce sont des collectors ! J’ai une bouteille de Coca-Cola à l’effigie des JO qui est numérotée, des photos très mal prises. Je n’ai même pas rapporté de tee-shirts ! On avait les nageuses dans le même immeuble que nous, Sophie Kamoun, Catherine Poirot, Muriel Hermine. Donc, je suis allé à la natation, un peu à l’athlétisme et puis bien sûr au basket. Le souvenir que j’ai du match contre les Américains, c’est que leur défense était tellement agressive qu’on avait l’impression qu’ils étaient six sur le terrain. Chaque fois que tu faisais un mouvement, il y avait prise à deux et tu ne la voyais pas arriver. Notre seul souci, c’était de faire la passe sans perdre la balle ! Lorsque Jacques Monclar ou Jean-Michel Sénégal passaient la ligne médiane avec le ballon, ils avaient déjà la langue par terre.
Il a fallu un concours de circonstances pour que l’on ne puisse pas jouer dans le groupe de 1 à 8. On a perdu contre la Chine de deux points (83-85) et contre l’Uruguay après prolongations (87-91). Ce sont eux qui ont lancé cette bagarre, en fin de deuxième mi-temps, je crois. Elle est venue de nulle part. Ça nous a déstabilisés et ils sont passés devant. Les images de cette bagarre ont été très mal interprétées en France. Comme celles qui avaient été tournées, à Los Angeles mais avant les Jeux, chez le mec qui avait organisé nos matches de préparation. C’est George Fisher (ex-coach d’Orthez) qui était en relation avec lui. Il avait une piscine, on jouait dedans, et ces images ont été ressorties hors contexte durant les Jeux pour expliquer nos défaites. Ce jour-là, on avait jeté Bernard Père (le journaliste basket à la télévision de l’époque) à l’eau. Ce n’était pas méchant, mais il a dû faire son montage avec ces images pour nous piquer un peu, pour justifier nos mauvais résultats. Cette expérience a permis au basket français de beaucoup grandir. Il faut savoir que Jean Luent était parti avec un assistant coach, Willy Ballestro, un préparateur physique qui n’était pas un basketteur de souche, un kiné, JeanMichel Veaudor, et un docteur, Toto Huguet, et un chef de délégation dont j’ai un souvenir flou. C’est tout. Donc, forcément, au moment où il aurait fallu nous recadrer, on est parti en live. Et puis, au lieu de laver le linge sale entre nous, Jean Luent s’est appuyé sur la presse pour justifier beaucoup de choses. C’était une faute de stratégie. Je me souviens que l’on a fait les gros titres dans France Soir au même niveau qu’une prise d’otages en Grèce ! Tout ça a fait énormément de tort au basket et ce vieux fantôme nous suit encore. Mais moi, je suis fier d’avoir fait les Jeux Olympiques. C’est tous les vingt ans qu’on y va ! » •
Patrick Cham
© Maxi-Basket
Bernard Père à la baille
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maxibasketnews
C’est du jamais vu. Engagées dans six championnats d’Europe cet été, les équipes de France de jeunes ont rapporté cinq médailles. Un carton presque plein, seuls les cadets ayant trébuché en quart de finale de leur Euro après un début de compétition plein de promesses. En revanche, les Bleuettes et les Bleuets n’ont rapporté qu’un seul titre européen, chez les 20 ans et moins féminines, ce qui leur vaut d’être devancées au classement général de l’été par l’Espagne (voir tableau cidessous). Celle-ci a en effet remporté également cinq médailles, mais trois d’or. Sans pour autant bouder son plaisir, on peut toutefois se demander si bons résultats chez les jeunes riment forcément avec formation performante. L’équipe de France des 18 ans et moins, médaille d’argent de leur Euro à Metz, en offre une parfaite illustration. Si elle est parvenue au terme d’un bel effort collectif à se hisser jusqu’en finale, elle ne possède pas dans ses rangs de joueur à très fort potentiel comme les trois autres formations du dernier carré. Trois futurs grands d’Europe que nous vous faisons également découvrir. Retour sur un bel été. Par Laurent SALLARD
CINQ MÉDAILLES POUR LES ÉQUIPES DE FRANCE DE JEUNES
LE BEL ÉTÉ DES B
L’équipe de France féminine des 20 ans et moins est championne d’Europe
championnats d’Europe de jeunes 2009
tableau des médailles 1 3 4 -
Nations Espagne France Serbie Grèce Belgique Lituanie Lettonie Suède Turquie
Or 3 1 1 1 -
Argent 1 3 1 1 -
Bronze 1 1 1 1 1 1
Total 5 5 2 1 1 1 1 1 1
FIBA Europe / Wojciech Figurski
BLEUETS
l’été des bleuets • maxibasketnews 39
maxibasketnews
Tour qualificatif France bat Lettonie France bat Russie Espagne bat France
84-82 81-60 84-76
Quart de finale France bat Monténégro
68-47
Demi-finale France bat Italie
94-68
Finale Grèce bat France
90-85
CLASSEMENT 1 Grèce 2 France 3 Espagne 4 Italie 5 Lituanie 6 Turquie 7 Monténégro 8 Croatie 9 Russie 10 Lettonie 11 Serbie 12 Ukraine 13 Slovénie 14 Allemagne 15 Israël 16 Belgique
UNE BELLE SURPRISE U
n an après la décevante septième place décrochée en Lettonie, on n’attendait pas forcément pareille performance de la génération née en 1989. Celle-ci avait pourtant réussi un coup d’éclat en 2005 en remportant l’argent lors de l’Euro des 16 ans et moins, une campagne à laquelle avaient participé Antoine Diot - MVP de la compétition Edwin Jackson et Lamine Sambe. Les deux premiers avaient ensuite remporté l’or à l’Euro des 18 ans et moins, et le bronze au Mondial l’année suivante, mais avec leurs aînés nés en 1988. La génération 89 a toutefois profité sur le tard de
l’éclosion de Kevin Séraphin et Thomas Heurtel, ainsi que de la naturalisation du « Portugais » Fernando Raposo. Trois renforts de poids qui ont gommé quelquesunes de ses faiblesses, notamment dans le jeu intérieur. La philosophie défensive du coach Jean-Aymé Toupane, le talent offensif d’Edwin Jackson et le retour au premier plan d’Antoine Diot - qui confirme avec les A - ont permis aux Bleuets de se hisser jusqu’en finale. Mais la Grèce, poussée par un public incandescent, ne s’est pas laissée faire. l Antoine Diot
U20 M
MEILLEUR CINQ MVP Kostas Papanikolaou (Grè) Antoine Diot (Fra) Kevin Séraphin (Fra) Nikola Vucevic (Mon) Xavier Rabaseda (Esp) RÉSULTATS DES FRANÇAIS Tour préliminaire France bat Égypte 102-56 États-Unis bat France 71-55 France bat Iran 86-68 Huitièmes de finale Porto Rico bat France 90-89 France bat Lituanie 95-78 Grèce bat France 76-72 Quarts de finale Australie bat France
EURO MASCULIN DES 20 ANS ET MOINS (RHODES, GRèce)
79-73
Matches de classement Argentine bat France 92-84 Canada bat France 82-74 CLASSEMENT 1 États-Unis 2 Grèce 3 Croatie 4 Australie 5 Argtentine 6 Porto Rico 7 Canada 8 France 9 Lituanie 10 Espagne 11 Égypte 12 Kazakhstan 13 Nouvelle-Zélande 14 Angola 15 Iran 16 Syrie MEILLEUR CINQ MVP Mario Delas (Cro) Toni Prostran (Cro) Nikos Pappas (Grè) Tyshawn Taylor (USA) Gordon Hayward (USA)
Joueurs E.Jackson K.Seraphin A.Diot T.Heurtel F.Raposo L.Sambe C.Ona-Embo O.Da Silveira S.Camara F.Tortosa A.Gomis A.M'Baye Total
MJ 9 9 9 9 9 9 9 9 9 6 7 6
Min 28 23 29 24 22 17 17 15 14 6 6 5
Tirs 48-93 42-75 37-84 35-80 31-50 26-42 18-42 15-28 10-23 3-10 3-9 2-8
% 51,6 56,0 44,0 43,8 62,0 61,9 42,9 53,6 43,5 30,0 33,3 25,0
3pts 21-46 20-45 15-42 9-16 13-26 1-4 1-4 0-3 0-2
%LF 87,1 68,8 73,3 66,7 38,1 83,3 66,7 40,0 55,6 50,0 -
Rb 3,3 5,7 5,9 2,1 8,3 0,7 1,8 2,1 4,9 0,3 1,1 0,7
Pd 1,4 0,3 5,2 3,4 0,4 0,7 1,9 0,3 0,1 0,2 -
In 0,9 0,4 2,4 0,6 0,6 0,3 0,2 0,2 0,9 0,3 0,6 0,2
Co 0,4 0,2 0,7 0,1 0,1 0,3 -
BP 1,3 2,6 2,3 3,0 2,1 0,8 0,7 0,9 0,9 0,8 0,7 0,5
Pts 16,0 11,8 11,7 11,0 7,8 7,3 6,1 3,7 2,8 1,3 0,9 0,7
9
-
270-544
49,6
80-188
65,2 39,1 14,0 7,3 1,9 16,0 80,1
FIBA Europe / Harry Zampetoulas
RÉSULTATS DES FRANÇAIS Tour préliminaire France bat Italie 74-66 France bat Belgique 78-61 France bat Grèce 81-71
LA STAR KOSTAS PAPANIKOLAOU LA NOUVELLE PÉPITE GRECQUE l Champion d’Europe des 18 ans et moins en 2008 à Amaliada, et maintenant champion d’Europe des 20 ans et moins cette année à Rhodes, un nouvelle fois en Grèce, Kostas Papanikolaou (2,03 m, né en 90) transforme tout ce qu’il touche en or. Formé à l’Aris Salonique, capable d’évoluer sur les postes 3 et 4, il a explosé cet été, tournant à l’Euro à 11,8 points et 6,4 rebonds, après avoir pointé à 14,3 points et 6,6 au Mondial des 19 ans et moins en Nouvelle-Zélande. Si bien qu’Olympiakos et le Panathinaikos se l’arrachent désormais, les Reds possédant une longueur d’avance.
MONDIAL MASCULIN DES 19 ANS ET MOINS (AUCKLAND, Nelle Zélande)
TOUT PRÈS DE L’EXPLOIT S
urprenant quatrièmes de l’Euro des 18 ans et moins l’année dernière, les Français ont bien failli créer une nouvelle surprise au Mondial en Nouvelle-Zélande. Malgré des défaites face aux États-Unis, Porto Rico et la Grèce, les Bleuets s’étaient glissés en quart de finale, héritant de la redoutable Australie. Mais contre toute attente, ce sont les Français qui possédaient cinq points d’avance à moins de cinq minutes de la fin du match, avant de s’effondrer tout près d’une place dans le dernier carré. Dans une génération dont les leaders étaient il y a quelques temps Alexis Tanghe et Christophe Léonard,
passés par le Centre Fédéral, ce sont désormais le Parisien Andrew Albicy et le Chalonnais Nicolas Lang qui ont pris le pouvoir. Ils devraient avoir la saison prochaine l’occasion de confirmer tout leur potentiel. Troisième équipe européenne à Auckland, la France aura une dernière chance d’accrocher un podium chez les 20 ans et moins l’été prochain. l
Andrew Albicy
U19 M Joueurs C.Leonard A.Albicy N.Lang A.Tanghe J.Bourhis L.Sané Y.Jacques S.Dubois P.Lacombe B.Pope T.Ramassamy M.Buval Total
MJ 9 9 9 9 9 9 8 9 9 7 8 2
Min 28 33 30 22 24 14 12 7 10 9 16 7
Tirs 46-124 39-98 42-84 33-77 31-79 19-33 13-30 11-21 5-18 8-23 5-18 1-1
% 37,1 39,8 50,0 42,9 39,2 57,6 43,3 52,4 27,8 34,8 27,8 100,0
3pts 7-27 10-32 30-59 3-14 24-59 5-14 0-4 2-9 1-4 -
-
253-606
41,7
82-222
%LF 71,7 71,2 72,2 80,0 33,3 100,0 80,0 73,3 66,7 50,0 -
Rb 7,8 4,2 3,6 4,7 2,2 2,9 2,5 0,9 1,4 1,7 4,1 1,5
Pd 1,9 4,7 2,3 0,7 1,6 0,6 0,9 0,4 0,1 0,3 0,3 -
In 0,9 3,3 0,8 0,9 0,6 0,8 0,3 0,4 0,2 0,4 0,5 -
Co 0,8 0,1 0,2 1,4 0,3 0,3 0,5 -
BP 2,9 2,8 0,9 1,7 0,7 1,3 0,8 0,7 0,3 0,9 0,6 0,5
Pts 15,8 14,4 12,7 10,6 10,0 4,6 4,6 2,9 2,6 2,7 1,4 1,0
71,0 35,2 13,4 8,9 3,6 13,2 81,1
LA STAR MARIO DELAS À QUAND UN TITRE ? l Stoppée en demi-finale par les États-Unis, la génération croate née en 1990 et 1991 n’a toujours pas remporté le moindre titre, malgré le talent affiché notamment par le trio composé de Mario Delas, Tomislav Zubcic et Toni Prostran. En tournant à Auckland à 20,0 points et 7,0 rebonds, le premier (2,08 m, né en 90) a été élu MVP du Mondial, grâce notamment aux 28 points marqués face à l’Australie lors du match pour la troisième place. Courtisé durant l’intersaison par plusieurs clubs de la Liga ACB, il devrait toutefois poursuivre encore un an à Split.
FIBA Europe / Branko Peic
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l’été des bleuets • maxibasketnews 41
EURO MASCULIN DES 18 ANS ET MOINS (METZ, FRAnce)
RÉSULTATS DES FRANÇAIS Tour préliminaire France bat Serbie 68-63 Slovénie bat France 83-81 France bat Rép. Tchèque 78-67
UNE ÉQUIPE EST NÉE réalisé l’exploit de se qualifier pour la finale, perdue finalement face à la Serbie, déjà championne d’Europe des 16 ans et moins deux ans plus tôt. Dans une équipe sans joueur à très gros potentiel, Léo Westermann, Evan Fournier, Maël Lebrun et Fabien Paschal ont montré de belles choses. Les deux premiers, tout comme le géant Vincent Pourchot (2,20 m), nés en 1992, tenteront de confirmer lors de l’Euro des 18 ans et moins l’année prochaine.l
Total
MJ 9 7 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9
Min 22 24 21 23 22 20 19 12 16 10 9 8
Tirs 38-73 32-66 29-51 24-69 27-73 19-62 17-52 14-34 15-42 14-24 12-31 5-14
% 52,1 48,5 56,9 34,8 37,0 30,6 32,7 41,2 35,7 58,3 38,7 35,7
3pts 9-27 11-26 11-38 0-4 7-29 0-11 7-22 0-2 5-12
9
-
246-591
41,6
50-171
%LF 67,5 60,0 64,3 87,5 60,0 57,1 63,6 72,7 66,7 100,0 50,0
Rb 2,2 4,4 6,0 3,3 4,4 2,8 2,6 2,0 2,4 1,9 1,6 0,7
Pd 1,6 1,1 0,1 3,9 0,9 1,1 2,6 1,3 0,2 0,1 0,6
In 1,6 1,9 1,0 1,3 0,8 1,0 1,1 0,8 0,9 0,3 0,4 0,1
Co 0,1 0,1 0,3 0,1 0,1 0,2 0,3 -
BP 1,8 1,3 1,7 2,2 1,4 1,1 1,1 0,6 0,9 0,1 0,9 0,1
Pts 12,4 12,0 8,4 8,1 6,7 5,4 5,3 4,8 3,8 3,1 2,8 1,8
67,1 35,8 13,2 10,8 1,3 13,4 72,0
Maël Lebrun
FIBA Europe / Pascal Allée
U18 M Joueurs E.Fournier M.Lebrun F.Paschal L.Westermann C.Cairo N.Stojiljkovic H.Kahudi F.Bourdillon G.Renon V.Pourchot K.Mondésir N.Wachowiak
EURO MASCULIN DES 16 ANS ET MOINS (KAUNAS, LITuanie)
et concédé leur première défaite du tournoi. Plus dommageable, leur deuxième défaite face à la Croatie leur a coûté une qualification pour le Championnat du monde des 17 ans et moins l’année prochaine. Mais cette équipe a affiché un potentiel intéressant, notamment à l’intérieur avec Livio Jean-Charles et Yannis Morin. Elle s’est également découverte un scoreur en la personne de Hugo Invernizzi, auteur de 34 points à 9/11 à trois-points lors du premier match de la compétition.l
U16 M Joueurs H.Invernizzi L.Jean-Charles B.John Y.Morin W.Howard C.Maraux U.Adjagba S.Bangura A.Racine B.Dallo R.Binvignat J.Basileu Total
MJ 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 8 7
Min 25 24 25 17 18 17 25 21 7 8 7 8
Tirs 40-83 44-72 28-92 23-50 25-59 19-57 19-57 17-34 10-29 6-22 4-15 3-8
% 48,2 61,1 30,4 46,0 42,4 33,3 33,3 50,0 34,5 27,3 26,7 37,5
3pts 22-48 2-3 12-37 7-25 7-33 0-13 4-18 3-8 0-4 -
9
-
238-578
41,2
57-189
%LF 95,5 86,4 84,6 54,5 62,5 42,9 90,9 80,0 66,7 100,0 50,0
Rb 3,6 5,1 3,7 5,7 3,2 3,8 2,6 5,2 0,7 1,6 0,6 1,9
Pd 1,1 1,1 4,6 1,7 1,3 1,2 0,3 0,7 0,6 0,1 -
In 1,2 0,9 2,1 0,4 0,7 0,9 1,8 1,3 0,4 0,1 0,4 -
Co 0,4 0,1 0,9 0,2 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
BP 0,7 1,0 3,8 1,6 1,4 1,6 2,2 0,4 0,6 0,8 1,1 0,9
Pts 13,7 12,1 8,8 7,1 6,9 5,7 5,3 5,1 2,9 1,9 1,0 1,0
72,8 41,2 12,7 10,2 2,2 16,3 71,1
Hugo Invernizzi
LA STAR PRZEMYSLAV KARNOWSKI ON SE L’ARRACHE DÉJÀ l Le pivot polonais n’a certes pas affolé les compteurs (10,0 pts, 7,0 rbds), mais sa taille (2,11 m, né en 93) et sa carcasse font déjà saliver toute l’Europe. Des clubs espagnols, italiens, grecs et même français se seraient renseignés. Barcelone, Malaga, Vitoria et le Panathinaikos seraient sur les rangs. Hype ou réel potentiel ? L’avenir le dira.
Quart de finale France bat Russie
74-61
Demi-finale France bat Lituanie
68-63
Finale Serbie bat France
78-72
MEILLEUR CINQ MVP Enes Kanter (Tur) Jonas Valanciunas (Lit) Dejan Musli (Ser) Evan Fournier (Fra) Toni Prostran (Cro)
Tour qualificatif France bat Allemagne France bat Croatie France bat Espagne
56-42 70-59 68-64
Quart de finale Lituanie bat France
68-60
Matches de classement Croatie bat France 79-49 France bat Turquie 79-66
FIBA Europe / Alius Koroliovas
nvaincus après leurs six premiers matches, les 16 ans et moins semblaient pouvoir, comme les cinq autres équipes de France engagées cet été dans un Euro, rapporter une médaille. Mais leur inexpérience les a rattrapés. Aucuns d’entre eux n’avaient en effet déjà participé à la compétition l’année passée, et tous étaient habitués aux ambiances feutrées des matches du championnat cadet. Or opposés en quart de finale à la Lituanie à Kaunas devant un public nombreux et bruyant, les Bleuets ont perdu les pédales
75-69 67-61 71-59
RÉSULTATS DES FRANÇAIS Tour préliminaire France bat Serbie 87-74 France bat Lettonie 90-76 France bat Ukraine 81-40
UNE DÉCEPTION, MAIS DES PROMESSES I
Tour qualificatif Espagne bat France France bat Croatie France bat Allemagne
CLASSEMENT 1 Serbie 2 France 3 Turquie 4 Lituanie 5 Espagne 6 Russie 7 Italie 8 Croatie 9 Lettonie 10 Bulgarie 11 Allemagne 12 Slovénie 13 Grèce 14 Ukraine 15 Israël 16 République Tchèque
FIBA Europe / Branko Peic]
R
ares sont les équipes de France à avoir pu disputer une compétition internationale à domicile. Pourtant cette perspective a au départ un peu tétanisé les 18 ans et moins, avant qu’ils ne le tournent à leur avantage. Balbutiante en préparation puis lors des premiers matches de la compétition, l’équipe de France a pris confiance au fil des matches, et malgré des défaites face à la Slovénie puis à l’Espagne, est parvenue à se qualifier pour le dernier carré. Mais face à la Slovénie en demi-finale, on ne donnait alors pas cher de la peau des Bleuets. Mais plus frais et poussés par le public, ceux-ci ont
CLASSEMENT 1 Espagne 2 Lituanie 3 Serbie 4 Pologne 5 Russie 6 Croatie 7 France 8 Turquie 9 Lettonie 10 Monténégro 11 Allemagne 12 Italie 13 Israël 14 Grèce 15 Ukraine 16 République Tchèque MEILLEUR CINQ MVP Tomas Jogela (Lit) Nenad Miljenovic (Ser) Jaime Fernandez (Esp) Gleb Godyrev (Rus) Przemyslav Karnowski (Pol)
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maxibasketnews
LES STARS DE L’EURO DES 18 ANS ET MOINS
Photos : FIBA Europe / Pascal Allée
DE LA TAILLE ET BEA
De gauche a droite : Enes Kanter, Jonas Valanciunas et Dejan Musli.
On a coutume de dire que l Euro des 18 ans et moins est le parfait révélateur des futurs grands talents du basket européen. En effet, certains joueurs n ont pas encore éclos à 16 ans, et les meilleurs sont souvent accaparés par la sélection senior ou la NBA à 20 ans. L édition 2009, organisée à Metz, n a pas dérogé à la règle, et a notamment mis en lumière trois intérieurs à très fort potentiel, dont deux de seulement 17 ans.
ENES KANTER
(2,08 m, né en 92 – Turquie) 18,7 pts à 54,2% a ux tirs, 16,4 rbds et 1,8 ct en 28’
TROP HAUT, TROP RAPIDE, TROP PUISSANT
U
n adulte parmi les enfants. Plus grand, plus large et surtout plus costaud, Enes Kanter possède un physique hors norme pour ses 17 ans, soit un de moins que la plupart des autres joueurs de la compétition, ce que seul son visage encore juvénile trahit. En jeu, l’impression est encore plus saisissante, aucun rebond ne semble pouvoir lui échapper, et il paraît inarrêtable balle en main une fois servi près du panier. Kanter sait parfaitement utiliser sa puissance dos au panier. Explosif malgré son imposante carcasse, prompt à se retourner ou à partir en dribble, il parvient souvent à s’ouvrir le chemin du panier pour finir au dunk, mais possède également un hook très efficace. Confronté cette saison à des joueurs de son gabarit, il a aussi développé un jeu face au panier qui le rend redoutable. On l’a ainsi vu shooter avec régularité à quatre ou cinq mètres, mais aussi à trois-points (2/2) en quart de finale face à l’Espagne, ce dont il fut le premier étonné. Les statistiques compilées par le Turc font tourner la tête. MVP de la compétition, il a cumulé sur le tournoi 18,7 points et 16,4 rebonds alors que son coach a pris soin de l’économiser en début de compétition. « Il a été blessé pendant six mois cette saison », justifiait celui-xi, Mustafa Derin. « Et il n’a repris que depuis deux mois. » Une stratégie payante puisque le natif de Zürich est apparu plus frais que ses adversaires directs dans les matches à enjeu.
Il a ainsi remporté tous ses duels face aux autres joueurs intérieurs à fort potentiel du tournoi. Même face au Lituanien Jonas Valanciunas, plus grand et surtout beaucoup plus mobile, Kanter a su faire parler sa puissance et ne s’est pas laissé déborder en défense. Il a ainsi cumulé 22 points, 12 rebonds et 3 contres lors du tour qualificatif (20 pts, 5 rbds pour Valanciunas), et surtout 35 points, 19 rebonds et 4 contres en finale pour la troisième place (14 pts, 5 rbds pour le Balte). Bien que la Turquie ait été stoppée en demi-finale par la Serbie, Kanter a remporté son duel face à Dejan Musli, réalisant son meilleur match du tournoi avec 32 points et 25 rebonds (14 pts, 11 rbds pour le Serbe).
Un Turc à Sin City
Le Turc était attendu en Lorraine, déjà auteur de 22,9 points et 16,5 rebonds de moyenne l’année dernière à l’Euro cadet, mais aussi de 19,1 points et 14,6 rebonds à l’Euro des 18 ans et moins, alors qu’il n’avait que 16 ans. La saison dernière, il a été également le plus jeune joueur à fouler un parquet d’Euroleague. Profitant des blessures d’Omer Asik et Semih Erden, il est entré quatre fois en jeu, avec une pointe à 5 points et 3 rebonds contre l’ALBA Berlin. Kanter a fait de nouveau parler de lui fin août à l’occasion de sa… rentrée scolaire. Il a en effet surpris tous les observateurs en rejoignant Findlay Prep, une institution adossée à la Henderson International School dans les environs de Las Vegas. Un choix qui interpelle, alors que de plus en plus de lycéens américains traversent l’Atlantique pour passer professionnels, mais dont les raisons sont semble-t-il scolaires et familiales, le système NCAA permettant de concilier sport et études. On comprend mieux lorsqu’on apprend
l’été des bleuets • maxibasketnews 43
AUCOUP DE TALENT que le père d’Enes est un professeur reconnu dans les domaines biologique et vétérinaire. Le jeune Turc avait déjà évoqué l’idée de rejoindre une high school l’année dernière, mais Fenerbahçe avait réussi à le convaincre de rester. Cette fois-ci il est parti, et le club stambouliote n’est peut-être pas près de le revoir. En effet, dès l’annonce de son arrivée dans le Nevada, trente-cinq universités ont décroché leur téléphone pour se renseigner sur le Turc. Si la NCAA juge que celui-ci était bien amateur à Fenerbahçe - il n’aurait jamais touché d’argent - il devrait rejoindre une grande fac en 2010, et la NBA pourrait lui tendre les bras dès 2011. En attendant, c’est avant tout hors des parquets que l’adaptation de Kanter s’annonce difficile aux États-Unis. En juillet à Metz, il ne parlait pas anglais. Mais dans une prep school qui accueille de nombreux autres joueurs étrangers, il devrait se mettre à niveau. Une fois sur le parquet, il devrait de toute façon faire tomber toutes les barrières.
qui le dirigeait également en club la saison dernière. « Mais je veux qu’il se concentre sur le jeu intérieur. » Rigoureux, Valanciunas n’a pas tenté le moindre shoot au-delà de l’arc durant le tournoi. La saison dernière, le Lietuvos rytas avait mis son protégé en couveuse au Perlas Vilnius, sa nouvelle équipe réserve qui évolue en deuxième division lituanienne. À un niveau comparable à la N1, Valanciunas tournait à 13,4 points, 9,9 rebonds et 2,6 contres. Il a également emmené l’équipe junior de Lietuvos rytas jusqu’en finale du tournoi junior de l’Euroleague, battue par Zeleznik et Dejan Musli. La saison prochaine, c’est l’Euroleague elle-même que le Balte pourrait découvrir.
DEJAN MUSLI
(2,14 m, né en 91 – Serbie) 14,8 pts à 56,4% aux tirs, 11,2 rbds, 2,2 pds et 2,4 cts en 33’
JONAS VALANCIUNAS (2,09 m, né en 92 – Lituanie)
19,3 pts à 72,1% aux tirs, 10,6 rbds et 2,6 cts en 28’
UN ATHLÈTE HORS NORME
L
e corps d’un ailier, avec la taille d’un pivot. Alors qu’il approche les 2,10 m, Jonas Valanciunas est très longiligne et possède une mobilité très surprenante pour un joueur de presque sept pieds, qui lui confère un potentiel peut-être encore supérieur à celui d’Enes Kanter. Comme le Turc, le Lituanien n’a que 17 ans. L’année dernière, il a été sacré champion d’Europe des 16 ans et moins avec la génération née en 1992 et a remporté le titre de MVP du tournoi avec déjà 14,3 points et 11,1 rebonds. Grand et doté d’une détente impressionnante, personne ne monte plus vite que lui au panier. Sa vitesse l’amène à jouer davantage face au panier que dos à celui-ci. Son explosivité, sa conduite de balle et son premier pas lui permettent de prendre de vitesse n’importe quel intérieur, comme ont pu en faire l’expérience les Français. Ni les 2,20 m de Vincent Pouchot, ni les bras télescopiques de Fabien Paschal n’ont en effet pu empêcher le Lituanien de cumuler 37 points et 19 rebonds en demi-finale. En plus de ses qualités athlétiques, Valanciunas possède un tir très fiable, puisqu’il a shooté à plus de 70% de réussite dans le champ, et près de 80% sur la ligne. Son envergure et son sens du timing lui permettent également d’être un contreur redoutable. Difficile de trouver au Balte un point faible. Le shoot à trois-points ? « Il les met à l’entraînement », répond son coach Marius Linartas,
PARFOIS DOMINÉ, MAIS CHAMPION
C
hampion d’Europe des 18 ans et moins deux ans après avoir été couronné chez les cadets, meilleur marqueur et rebondeur de son équipe, Dejan Musli a pourtant laissé un peu les observateurs sur leur faim à Metz. Mais le Serbe les a mal habitués. En 2006, dans un Euro cadets survolé par Ricky Rubio, il pointe à 15,3 points et 10,3 rebonds et porte la Serbie à la médaille de bronze alors qu’il n’a que 15 ans. Depuis, les attentes sont démesurément grandes le concernant, y compris peut-être de la part de ses propres coéquipiers. Ceux-ci se sont beaucoup reposés sur lui en début de compétition. Le pivot du Zeleznik a ainsi laissé beaucoup de gomme dès les premiers matches. Et ce n’est que lorsque ses coéquipiers se sont mis au diapason que la Serbie a montré son vrai visage. Si Musli a terminé le tournoi sur quatre double-double, il a paru fatigué. Malgré ses 14 points, 11 rebonds et 6 contres, il a été dominé par Enes Kanter en demi-finale, hésitant à attaquer le Turc de front. Dejan Musli n’est pas aussi athlétique que Jonas Valanciunas et même Enes Kanter, possédant un physique plus proche de celui de Nikola Pekovic. Il est ainsi plus à son aise au sol que dans les airs. Il a également fait apprécier une qualité de passe impressionnante pour un pivot, à l’image d’un Vlade Divac. Fixant la défense poste bas, il est capable de servir ses shooteurs extérieurs - même à l’opposé - d’une main, et souvent sans même regarder le destinataire de la passe. Au sein de l’usine à talent du Zeleznik, Musli a goûté la saison dernière à la Ligue Adriatique et l’EuroCup, mais à doses homéopathiques. Il devrait logiquement se voir confier davantage de responsabilités. l
INSOLITE
l Quelques minutes après la victoire de la Serbie sur la France en finale de l’Euro des 18 ans et moins, la poignée de journalistes présents pour couvrir l’évènement entrent dans la salle de presse des Arènes de Metz pour y poser leur question à Philippe Ory, le coach des Bleuets. Mais devant eux se déroule alors une scène peu banale. Svetislav Pesic, légende serbe du coaching, est assis à l’estrade, et explique la raison de sa présence en Lorraine. Devant lui, dans un silence religieux, les vingt-quatre meilleurs joueurs de la compétition l’écoutent sans un bruit en remplissant une fiche de renseignement. On entend les mouches voler et est présent le gratin du basket européen de demain : Enes Kanter, Jonas Valanciunas, Dejan Musli, Toni Prostran et les autres. Missionné par la FIBA Europe, Pesic a présélectionné vingt-quatre joueurs en vue d’un All-Star Game qui réunira à Katowice, pendant l’Euro, les meilleurs joueurs de 18 ans et moins du continent. Une belle initiative.
FIBA Europe / Pascal Allée
MAÎTRE PESIC DONNE LA LEÇON
Les 24 joueurs présélectionnés par Svetislav Pesic]
maxibasketnews
Tour qualificatif France bat Lituanie France bat Pologne France bat Lettonie
77-57 65-56 74-65
Quart de finale France bat Turquie
72-49
Demi-finale France bat Lettonie
73-58
Finale France bat Espagne
74-52
CLASSEMENT 1 France 2 Espagne 3 Lettonie 4 Russie 5 Pologne 6 Turquie 7 Serbie 8 Allemagne 9 Italie 10 Bulgarie 11 Suède 12 Lituanie 13 Ukraine 14 Biélorussie 15 République Tchèque 16 Monténégro
UN TITRE POUR FINIR N
euf matches et neuf victoires avec un écart moyen de 18,9 points. Les Françaises ont effectué un parcours sans faute en Pologne. En finale, l’Espagne a également été emportée par la vague bleue (+22). Quatre ans que cette génération née en 1989 attendait ça. En 2005, elle avait en effet été battue en finale de l’Euro des 16 ans et moins par ces mêmes Espagnoles et n’était plus remontée sur un podium européen depuis. Malgré plusieurs défections (Sarah Michel et Camille Aubert, notamment), le coach Alain Jardel, de retour aux affaires trois ans après avoir lâché les rênes de l’équipe
de France féminine, a su transmettre ses valeurs défensives à cette équipe. Autre facteur déterminant, l’expérience accumulée par les intérieures Marielle Amant et Ana Cata-Chitiga qui - fait rarissime - disputaient leur troisième Euro des 20 ans et moins après ceux de 2007 et 2008, où elles étaient montées sur le podium avec leurs aînées. Déjà très en vue en 2005 avec les cadettes, Mélanie Plust a profité de l’absence de Sarah Michel pour terminer meilleure marqueuse de l’équipe et se glisser dans le meilleur cinq de la compétition. l Mélanie Plust
LA STAR
U20 F
MEILLEUR CINQ MVP Alba Torrens (Esp) Elina Babkina (Let) Mélanie Plust (Fra) Nadezda Grishaeva (Rus) Gintare Pretonyte (Lit) RÉSULTATS DES FRANÇAISES Tour préliminaire France bat Corée du Sud 89-47 Australie bat France 66-57 Argentine bat France 60-58 Huitièmes de finale France bat Brésil 59-48 Lituanie bat France 54-42 France bat Rép. Tchèque 73-58 Quart de finale États-Unis bat France
EURO FÉMININ DES 20 ANS ET MOINS (GDYNIA, POLOGNE)
88-75
Matches de classement Australie bat France 71-53 France bat Lituanie 65-56 CLASSEMENT 1 États-Unis 2 Espagne 3 Argentine 4 Canada 5 Australie 6 Russie 7 France 8 Lituanie 9 Brésil 10 République Tchèque 11 Chine 12 Japon 13 Corée du Sud 14 Mali 15 Tunisie 16 Thaïlande MEILLEUR CINQ MVP Marta Casademont (Esp) Cristina Ouvina (Esp) Elizabeth Cambage (Aus) Nnemkadi Ogwumike (USA) Marina Solopova (Rus)
Joueuses M.Plust M.Amant D.Tahane A.Cata-Chitiga I.Arrondo A.Fischbach D.Nsoki V.Brémont J.Clemencon C.Brossais A.Bouderra A.Salvi Total
FIBA Europe / Wojciech Figurski
RÉSULTATS DES FRANÇAISES Tour préliminaire France bat Biélorussie 87-55 France bat Russie 70-40 France bat Suède 70-60
MJ 9 9 9 9 9 9 9 8 9 9 4 5
Min 24 23 22 23 22 18 22 17 13 11 10 6
Tirs 45-90 47-85 36-65 27-56 21-48 21-57 18-38 13-37 10-22 7-23 1-9 1-7
% 50,0 55,3 55,4 48,2 43,8 36,8 47,4 35,1 45,5 30,4 11,1 14,3
3pts 19-50 0-2 0-1 12-26 11-36 2-5 0-8 0-1 0-3 1-5
9
-
247-537
46,0
45-137
%LF 63,6 85,7 71,9 90,9 85,7 81,8 61,9 70,0 85,7 57,1 100,0 -
Rb 3,0 7,4 5,2 8,1 3,7 1,3 4,6 2,8 1,9 2,1 0,8 0,4
Pd 1,1 0,7 1,1 1,4 2,4 0,6 1,7 1,8 0,2 0,7 2,0 0,6
In 1,6 1,0 1,1 0,7 1,4 1,0 0,7 1,4 0,2 0,3 1,0 0,4
Co 0,4 0,9 0,1 0,9 0,3 0,2 0,3 -
BP 2,4 1,8 1,9 1,8 1,6 1,7 2,2 1,6 0,6 0,7 2,0 1,0
Pts 12,9 12,4 10,6 8,2 7,3 6,9 5,7 4,1 2,9 2,0 1,5 0,6
76,9 43,8 12,7 9,9 3,0 17,8 73,6
ALBA TORRENS DÉJÀ TOUT D’UNE GRANDE l La native de l’île de Majorque (1,84 m, né en 89) n’est pas une inconnue. À seulement 15 ans, elle était élue MVP de l’Euro cadettes 2004. L’année dernière, elle participait aux Jeux Olympiques, puis remportait en juin dernier une médaille de bronze à l’Euro, toujours avec les A. En Pologne, elle a tourné à 16,0 points, 6,1 rebonds et 4,3 passes, avec une pointe à 36 points, 4 rebonds et 5 passes contre la Serbie. La saison prochaine, elle découvrira l’Euroleague avec Salamanque, en attendant la WNBA, le Connecticut Sun - l’équipe de Sandrine Gruda - l’ayant draftée cet été.
MONDIAL FÉMININ DES 19 ANS ET MOINS (BANGKOK, THAILANDE)
UNE RUDE DÉCOUVERTE L
e dépaysement fut complet pour les joueuses de Gregory Halin. À Bangkok, en Thaïlande, elles se sont confrontées au basket asiatique, océanien, latino-américain et nord-américain. En plus de cela, cinq d’entre elles rentraient tout juste de l’Euro des 18 ans et moins, avec une médaille d’argent autour du coup. Malgré trois défaites lors des six premiers matches, les Françaises se sont glissées en quart de finale mais se sont inclinées face aux États-Unis, futur vainqueur. Probablement fatiguée, et ciblée par les défenses du fait de l’absence de Diandra Tchatchouang, Allison Vernerey s’est
trouvée en difficulté, relayée autant que possible par Maud Medenou et Margaux Okou Zouzouo. Quatrièmes de l’Euro l’année dernière, les Bleuettes ont terminé à la septième place à Bangkok. Elles ont en revanche gagné un rang dans la hiérarchie européenne en laissant derrière elles les Lituaniennes, championnes d’Europe l’année dernière.l
Maud Medenou
U19 F Joueuses M.Medenou M.Okou Zouzouo L.Datchy A.Vernerey A.Konteh A.Plagnard H.Minte P.Thizy A.Konaté E.Grossemy I.Strunc M.Igoufe Total
MJ 9 9 9 9 9 8 9 6 9 9 8 4
Min 23 24 23 22 20 24 15 14 18 11 10 12 -
Tirs 34-91 32-82 25-76 23-63 20-77 16-51 18-43 19-40 16-30 12-28 10-29 3-11 228-621
% 37,4 39,0 32,9 36,5 26,0 31,4 41,9 47,5 53,3 42,9 34,5 27,3 36,7
3pts 3-8 11-40 5-23 0-2 1-11 8-23 5-14 3-8 3-12 6-12 5-9 2-6 52-168
%LF Rb 73,3 6,4 85,7 3,0 78,6 1,4 38,5 6,8 83,3 1,9 83,3 3,3 25,0 4,0 60,0 2,3 100,0 1,6 100,0 2,0 40,0 1,1 - 1,5 61,2 33,2
Pd 0,7 0,7 1,1 0,6 0,4 2,1 0,3 1,9 0,3 0,4 0,3 8,3
In 0,7 0,6 0,7 0,8 0,8 1,3 0,7 1,0 0,4 0,1 0,3 6,9
Co 0,7 0,3 1,2 0,1 0,1 0,4 0,2 0,2 3,2
BP Pts 1,2 9,1 1,2 9,0 2,0 7,3 2,0 6,2 1,6 5,1 2,1 5,6 1,3 4,9 1,2 7,3 2,0 4,4 0,6 3,6 0,8 3,4 1,0 2,0 15,7 63,4
LA STAR ELIZABETH CAMBAGE LA NOUVELLE LAUREN JACKSON l 38 points et 10 rebonds, puis 23 points et 8 rebonds. Les Françaises ont été incapables d’arrêter Liz Cambage (2,03 m, né en 91). À leur décharge, lorsque les Australiennes avaient effectué leur tournée en France l’année dernière, la native de Londres n’était pas du voyage, blessée au genou. Sa taille et sa puissance ont fait des dégâts à Bangkok (20,4 pts, 6,8 rbds), mais la sixième place des Gems a sans doute coûté à leur pivot le titre de MVP. En Australie, on lui prête une carrière à la Lauren Jackson, qu’elle dépasse déjà de trois centimètres.
FIBA Europe / Martin Havran
44
l’été des bleuets • maxibasketnews 45
EURO FÉMININ DES 18 ANS ET MOINS (SÖDERTJÄLE, SUèDE)
RÉSULTATS DES FRANÇAISES Tour préliminaire France bat Ukraine 97-43 France bat Slovaquie 59-42 France bat Russie 79-53
DE L’ARGENT QUI VAUT CONFIRMATION
Allison Vernerey
Total
MJ 9 9 9 9 9 9 9 9 6 7 6 5
Min 26 22 23 18 23 23 20 20 12 9 7 12
Tirs 39-68 40-102 38-67 25-61 21-64 23-63 19-44 19-44 9-18 10-29 2-15 2-12
% 57,4 39,2 56,7 41,0 32,8 36,5 43,2 43,2 50,0 34,5 13,3 16,7
3pts 5-19 7-21 10-27 9-30 5-27 2-7 4-14 0-7 2-3 2-8 -
9
-
247-587
42,1
46-163
%LF 53,1 86,7 66,7 47,4 50,0 21,4 36,8 55,6 100,0 70,0 75,0 50,0
Rb 9,9 1,9 4,9 2,6 5,6 2,6 7,3 2,4 1,0 1,9 0,7 2,2
Pd 1,4 0,9 1,2 1,2 1,6 3,7 1,1 1,6 2,2 0,7 0,3 -
In 1,1 1,4 0,9 1,0 0,7 2,4 1,1 1,3 1,2 1,1 0,3 0,2
Co 0,6 0,4 0,3 0,3 0,2 1,0
BP 2,1 1,6 1,9 1,2 1,1 2,0 1,7 2,8 1,7 0,7 0,7 1,0
Pts 11,6 10,9 9,4 7,7 6,1 6,0 5,2 5,2 4,2 4,1 1,5 1,0
54,7 45,8 14,9 12,0 2,4 18,0 69,7
Finale Espagne bat France
OLESYA MALASHENKO BIENTÔT DANS VOS SALLES l Arras pourrait bien avoir réussi un très joli coup en signant durant l’intersaison Olesya Malashenko (1,88 m, né en 1991). En Suède, l’Ukrainienne a tourné à 18,7 points et surtout 13,8 rebonds, ce qui lui a valu d’être élue dans le meilleur cinq de la compétition, comme il y a deux ans lors de l’Euro des 16 ans et moins. Des performances qui lui ont valu d’être sélectionnée avec les A et de participer au dernier Euro (2,0 pts, 3,0 rbds). Elle évoluait depuis deux saisons au Dexia Namur, en Belgique, et a eu l’occasion de se jauger en Euroleague et en EuroCup. Elle devrait être investie de davantage de responsabilités la saison prochaine à Arras et pourrait être l’une des surprises du championnat.
RÉSULTATS DES FRANÇAISES Tour préliminaire France bat Lituanie 72-52 France bat Pologne 96-39 France bat Allemagne 77-42
QUATRE PROLONGATIONS FATALES fraîcheur face aux Belges, qui leur ont barré la route de la finale. Mais face à des Russes empruntée, les Bleuettes ont finalement pu monter sur la troisième marche du podium, remplissant ainsi l’objectif fixé par leur coach. L’expérience des intérieures Jodie Cornelie et Christelle Diallo, qui avaient déjà participé à l’Euro en 2008, a payé. Cette prometteuse génération aura un coup à jouer l’année prochaine à domicile lors du championnat du monde.l Christelle Diallo
U16 F Joueuses C.Diallo M.Galliou E.Moisan C.Stievenard J.Cornelie L.Mercier O.Epoupa C.Plust S.Chevaugeon S.Bouzenna A.Nayo M.Mbuyamba Total
MJ 9 9 6 9 9 9 9 9 9 9 8 6
Min 21 22 23 20 22 24 19 14 17 16 15 11
Tirs 43-100 34-69 21-51 23-61 26-83 22-43 21-46 15-52 16-39 11-45 12-27 6-14
% 43,0 49,3 41,2 37,7 31,3 51,2 45,7 28,8 41,0 24,4 44,4 42,9
3pts 5-10 5-16 13-39 2-11 8-19 0-3 9-28 8-24 5-22 0-2 -
9
-
250-630
39,7
55-174
%LF 50,0 73,9 52,6 58,8 42,1 25,0 46,2 16,7 77,8 23,5 100,0
Rb 6,6 7,7 2,2 2,6 6,6 2,0 4,7 1,3 1,9 1,8 2,9 2,8
Pd 0,7 0,6 1,0 0,8 0,7 2,0 1,1 0,7 0,6 1,2 -
In 0,3 1,0 2,5 0,4 0,7 0,9 3,6 0,6 0,8 1,7 0,1 0,7
Co 0,9 0,4 0,3 0,1 0,7 0,1 0,3 0,1 0,1 0,1 -
BP 2,2 1,4 1,3 1,6 2,2 2,2 2,0 1,3 1,8 0,9 1,1 1,0
Pts 10,8 10,0 9,5 7,7 6,9 5,9 5,3 4,4 4,4 3,8 3,5 2,3
51,0 45,7 8,9 12,1 3,1 18,7 70,2
LA STAR EMMA MEESSEMAN L’AVENIR DU BASKET BELGE l « Un rêve pour un coach ». Ancien pivot de la sélection belge, et désormais entraîneur de l’équipe nationale cadettes, Daniel Goethals ne tarit pas d’éloge sur Emma Meesseman (1,88 m, né en 93). Élue MVP de l’Euro a réalisé sept double-double de suite, tournant à 14,6 points et 12,8 rebonds sur toute la compétition. Elle s’était d’ailleurs déjà mise en évidence lors de l’édition 2008 (15,3 pts, 8,9 rbds). Grâce aux efforts de la Lionne, la Belgique a remporté l’argent, la deuxième médaille seulement de son histoire dans les compétitions de jeune, après le bronze glanée en 1995 par l’équipe cadette emmenée par… Ann Wauters.
Tour qualificatif France bat Rép. Tchèque 55-31 France bat Grèce 59-54 Russie bat France 57-41
FIBA Europe / Elio Castoria
pique ! En quart de finale, les Françaises ont eu besoin de quatre prolongations pour venir à bout de la Turquie. Une victoire très importante pour les joueuses d’Arnaud Guppillotte qui se sont ainsi qualifiées pour la première édition du championnat du monde des 17 ans et moins, qui se déroulera l’année prochaine en France. Mais un match – terminé à près de minuit – qui a laissé des traces. En effet, le lendemain en demi-finale, les Françaises ont manqué de
64-54
CLASSEMENT 1 Espagne 2 France 3 Suède 4 République Tchèque 5 Serbie 6 Lituanie 7 Lettonie 8 Ukraine 9 Russie 10 Italie 11 Belgique 12 Pologne 13 Turquie 14 Slovaquie 15 Biélorussie 16 Bulgarie MEILLEUR CINQ MVP Cléopatra Forsman-Goga (Suè) Olesia Malashenko (Ukr) Sabine Niedola (Let) Allison Vernerey (Fra) Leonor Rodriguez (Esp)
EURO FÉMININ DES 16 ANS ET MOINS (NAPLES, ITALIE)
É
55-54
Demi-finale France bat Rép. Tchèque 74-52
LA STAR
U18 F Joueuses A.Vernerey A.Konteh E.Grossemy I.Strunc M.Okou Zouzouo E.Moisan H.Minte T.Gandega L.Bousbaa F.Basque S.Watrelot M.Eustache
Quart de finale France bat Lettonie
d’Allison Vernerey. Le duo, qui jouera la saison en NCAA, devrait toutefois avoir dans l’avenir d’autres occasions de gagner des titres. l
FIBA Europe / Ulrich Schulte
L
es Espagnoles ont pris leur revanche. Battues il y a deux ans en finale de l’Euro des 16 ans et moins par les Françaises, elles ont cette fois dominé les Bleuettes pour remporter le titre continental. Mais l’équipe coachée par Jérôme Fournier était privée de l’un de ses tous meilleurs atouts, Diandra Tchatchouang, blessée à la cheville. Si cette absence n’a pas empêché les Françaises de remporter ses six premiers matches, elle a davantage pesé en quart, puis en finale, malgré les performances
Tour qualificatif France bat Italie 63-45 France bat Rép. Tchèque 78-48 France bat Lituanie 68-44
Quart de finale France bat Turquie
99-96
Demi-finale Belgique bat France
73-58
Finale 3e place France bat Russie
75-46
CLASSEMENT 1 Espagne 2 Belgique 3 France 4 Russie 5 Turquie 6 Italie 7 Grèce 8 République Tchèque 9 Finlande 10 Pologne 11 Serbie 12 Lituanie 13 Suède 14 Biélorussie 15 Hongrie 16 Allemagne MEILLEUR CINQ MVP Emma Meesseman (Bel) Julie Vanloo (Bel) Olcay Cakir (Tur) Andrea Vilaro (Esp) Ksenia Tikhonenko (Rus)
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Maxi Basket News 10 5
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ALI TRAORÉ Du côté de chez…
“En fait, je suis un affectif“ Ali est un des personnages les plus attachants du basket français. Rencontré à Coubertin pendant la préparation avec les Bleus, il se dévoile, drôle – on le savait – mais également profond. Un homme complexe. Propos recueillis par Thomas BERJOAN
© Hervé Bellenger / IS
maxibasketnews
CÔTÉ COUR
Découverte du basket Je suis issu d’une famille de basketteurs. Mes deux parents jouaient au basket en Côte d’Ivoire même si je suis d’origine malienne. Mon père mesurait 2,00 m, ma mère 1,85 m. On est très basket, mais ça ne m’intéressait pas trop. J’y ai touché vite fait et puis j’allais voir mon père coacher à Aulnay-sous-Bois dans le 93, il s’occupait des seniors. Mais je n’ai jamais vu jouer mes parents. Ils m’ont eu sur la fin de leur carrière. J’ai visionné quelques vidéos de mon père qui jouait contre Jacques Monclar et l’équipe de France. J’ai vu aussi une vidéo de lui quand il a joué contre Michael Jordan et Larry Bird notamment, qui avaient fait une tournée en Afrique. Apparemment, mon père, c’était le roi du hook, du tir en crochet. Donc, peut-être que c’est génétique (rires) ! Mais j’avais beau baigner dans une atmosphère basket, ça ne m’a jamais trop intéressé avant mes 14 ans. J’ai regardé des playoffs NBA et ça m’a décidé. La vérité, c’est aussi que quand je jouais sur les playgrounds, on me disait que j’étais grand pour rien, et bien nul pour quelqu’un d’aussi grand ! Ce genre de truc, ça me pique et ça me motive. J’ai commencé à jouer pour ça, et après, ça m’a plu.
La Fraternelle d’Aulnay-Sous-Bois C’est là où j’ai commencé. Pour faire plaisir à la famille. Je ne me souviens plus du nom de mon premier entraîneur, mais il était sympa parce qu’il rapportait des bonbons (rires) ! De cette époque, j’ai gardé mon meilleur pote, qui a arrêté depuis le basket. Mais bon, ce que j’aimais surtout, c’était regarder la télé et glander. À partir de 13 ans et demi, j’ai commencé à vraiment aimer le basket. Je suis parti faire des essais à Bondy. J’ai décidé d’aller jouer en minimes à Poissy et à 14 ans, je faisais 1,98 m. J’ai joué là-bas un an, en même temps, j’ai intégré le CREPS avec l’équipe de France. Après, mon agent Pascal Levy, – qui n’était pas encore vraiment un agent puisque je n’avais que 15 ans – mais qui débutait aussi en recrutant des jeunes des cités qui étaient grands, organisait des détections avec nous et des responsables des centres de formation. J’y suis allé et j’ai été pris à celui de l’ASVEL.
© Photo Pascal ALLEE/HOT SPORTS
Sous le maillot de la Chorale de Roanne, et avec Amara Sy dans les vestiaires de l’ASVEL.
J’ai décidé de partir. C’est Pierre Tavano (assistant de Vincent Collet à Villeurbanne) qui m’a recruté et il s’est barré derrière au Mans !
ASVEL, premier passage J’étais dur à gérer à l’époque. Je suis toujours rebelle, mais avec le temps, j’ai mis de l’eau dans mon vin. J’étais un peu… (il rigole), j’aimais pas forcément trop l’autorité quoi ! Je pense que j’étais compliqué. J’avais beaucoup de coups de sang, je m’énervais beaucoup. Il y a une anecdote que Philippe Amagou, ce traître, raconte à tout le monde. J’étais en minimes à Poissy, je jouais contre Blois où il était licencié, et j’ai commencé à m’énerver parce que dans mon équipe, il y avait un mec qui ne voulait pas me filer la balle. Et moi, je commençais à être bon, et je voulais marquer, marquer, marquer. J’ai commencé à lui gueuler dessus, et mon père qui était dans les tribunes s’est levé et m’a dit : « Ali, tais-toi ! Imbécile ! » Et je me suis calmé direct. Amagou, je crois que ça l’a marqué ! Il a aimé la scène. Moi, beaucoup moins ! L’ASVEL, ça a été émaillé d’embrouilles. Le responsable du centre de formation, Jean-Marc, je pense qu’il fait encore des cauchemars ! Mais on s’est revu depuis et il n’a aucune rancune, c’était une relation affective. Il est très heureux de mon parcours. Si aujourd’hui je voyais débarquer un gamin comme moi à l’époque, je lui dirais d’aller faire du yoga ! Non sérieusement, de gérer ses états d’humeur. Si je n’avais pas de problème en dehors du basket, tout allait bien, mais dès qu’il y avait un truc qui me saoulait en dehors, je le transposais sur le terrain.
Nikola Vucjic Il faut resituer le contexte. C’était un grand espoir européen qui avait signé au Maccabi mais Tel-Aviv l’a prêté à l’ASVEL parce qu’ils avaient engagé Besok. Mais le mec, il était déjà super fort. Ce qui m’a marqué, c’est qu’il n’arrêtait pas de dire qu’il avait un corps faible, qu’il n’était pas super athlétique. Il bossait comme un fou. Il avait toujours un préparateur physique avec lui, après les entraînements, il allait faire de la muscu, de l’explosivité, du travail individuel
© Hervé Bellenger / IS
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© Pascal Allée / Hot Sport
DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 51
qu’il faisait avec nous, les espoirs. Moi, j’ai beaucoup appris avec lui. Les hooks, les mouvements offensifs, j’ai tout développé à son contact. Il était hyper sympa en plus. Je ne l’ai jamais recroisé. J’aimerais bien.
Ambidextre C’est un truc que j’ai développé vraiment naturellement. Dès mes débuts, j’enchaînais main gauche, main droite. Près du panier, j’ai toujours eu beaucoup de réussite. Bon, je crois que je suis gaucher contrarié, j’écris main gauche, mais je shoote main droite. Je préfère ambidextre, c’est plus style ! J’ai vite compris que les défenseurs m’attendaient à droite et quand je partais à gauche, ça les déstabilisait vraiment. C’est une force, mais je ne l’ai jamais bossé. Je l’entretiens tous les jours en faisant des hooks main droite, main gauche, histoire de ne pas perdre le toucher, mais je n’ai jamais eu à cravacher pour les mettre.
Junior College Après moult embrouilles à l’ASVEL, je décide de quitter la France. Coach Tanjevic était super impliqué avec les jeunes. La finale en 2002, il m’avait mis sur le banc, donc j’ai la médaille encore chez moi ! J’ai deux titres de champion de France ! Avec Hervé Touré et Amara (Sy), on était très investis dans cette équipe. Après, Philippe Hervé arrive et ce n’était plus pareil. Je ne m’entraînais plus autant avec les pros. Je trouvais ça injuste. Je voulais juste m’entraîner avec les pros. J’ai voulu partir, j’étais saoulé. Je voulais aller en NCAA, mais le seul moyen de le faire vu mon niveau scolaire désastreux, c’était de passer par le JuCo. Désolé papa, maman, mais
je préférais venir m’entraîner avec Tanjevic qu’aller en cours. Au départ, je devais faire un an de JuCO, puis on m’a dit deux ans, et là, c’était le cauchemar. Le sud de l’Idaho, ce n’est pas la panacée ! Je ne sais pas où ça se trouve, mais ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas les States ! (Rires) Je ne me voyais pas faire deux ans là-bas et puis il y avait un peu des impératifs financiers
“JE N’AIMAIS PAS VRAIMENT L’AUTORITÉ. J’ÉTAIS UN GAMIN COMPLIQUÉ.“ avec la famille, donc je suis rentré et j’ai trouvé un boulot de pigiste à Quimper. Il fallait un peu de sous. Je voyais que mes parents avaient du mal à joindre les deux bouts. Mes premiers salaires, une partie partait pour eux. Maintenant, c’est beaucoup plus facile pour moi de le faire, mais à l’époque… Maintenant, ils sont tranquilles, ils sont soulagés les vieux ! (Rires)
Quimper Au début, c’était dur, je n’avais pas trop de temps de jeu. Et puis, au fur et à mesure, j’ai montré que j’avais des qualités et que je savais jouer. Plus le temps passait, plus Olivier Cousin, le coach m’a fait confiance et j’ai fait vraiment de très bons playoffs. Je jouais de plus en plus. Avec JK Edwards et Ben Dewar, >>> on avait une bonne petite équipe.
Deux saisons au Havre, de 2006 à 2008.
52
maxibasketnews
CÔTÉ COUR
Roanne Je crois qu’ils avaient besoin d’un quatrième intérieur pour pas cher, moi, je voulais montrer ce que je valais en Pro A, on s’est trouvé là-dessus. Au début de l’année, pas beaucoup de temps de jeu, mais dès que je rentrais, je scorais. 10 minutes, 8 points, 12 minutes, 9 points. Donc les gens commençaient à se demander pourquoi je ne jouais pas plus. De plus, au cours de l’année, Gary Alexander, le pivot titulaire, était sur la phase descendante, mais c’était compliqué de lui dire, parce que je ne voulais pas mourir jeune ! (Rires) Donc je restais très calme. Mais c’était étrange. Plus le temps passait, plus le mec il gonflait. Il se tuait à la muscu ! On aurait dit qu’il voulait faire bodybuilder
Trois actions issues de la finale de Pro A victorieuse face à Orléans.
© Jean-François Mollière
“JE SUIS FATALIStE. JE CROIS QUE L’ÊTRE HUMAIN EST UNE ESPÈCE TRÈS POURRIE.“ et non pas basketteur. Donc, le coach m’a pris à part et m’a dit : on va couper Gary et vu tes performances, tu vas être titulaire. Et là, j’ai eu un beau temps de jeu. En plus, c’était cool Roanne, j’ai rencontré des amis là-bas, Pellin, Badiane… Et puis Spencer, Harper, niveau fiesta, ce n’étaient pas les derniers. C’était bien ! J’avais 20 ans, j’ai découvert la vie à Roanne. Mais c’est aussi le moment où j’ai commencé à me calmer. J’ai commencé à le faire aux States. À l’époque, j’avais besoin de coaches qui me gueulent dessus mais qui me montrent qu’ils avaient de l’intérêt pour moi. En fait, je suis un affectif. Le problème, ce n’est pas tant l’autorité. J’ai besoin de savoir qu’on m’aime bien. Après, on peut me gueuler dessus, ce n’est pas grave.
Le Havre Christian Monschau avait montré un grand intérêt pour moi. Je savais que j’allais avoir un rôle important et un gage de qualité de travail individuel. Je sais qu’on n’a pas trop compris pourquoi je quittais Roanne pour Le Havre, mais je savais ce que je faisais. Bon, j’ai peut-être raté un titre à l’époque (2007), mais je me suis rattrapé. Je voulais aussi me mettre dans les traces de Ian Mahinmi, ça m’a motivé. Ça n’a pas marché, c’est la vie.
© Jean-François Mollière
NBA Aujourd’hui, c’est toujours la plus grande déception de ma carrière. On ne m’a jamais vraiment expliqué ce que j’aurais dû faire pour être pris en NBA. En 2007, quand je fais des camps et que je tourne à plus de 14,0 points de moyenne à la ligue d’Orlando, je pensais que scorer ça suffisait. Des brouettes de points ! Après, j’ai fait une erreur, c’est de faire le camp de Trévise en juin. Après un mois et demi aux States, le camp d’Orlando, des work outs, revenir à Trévise, j’étais sur les rotules. Et quand je suis naze, qu’est-ce que je fais ? Je score, je score, mais le problème, c’est que je ne fais rien d’autre. Je ne défends pas, je ne prends pas de rebonds… Les recruteurs NBA se sont dit : des scoreurs, on en a déjà, mais qu’est-ce qu’il peut faire pour aider l’équipe ? J’ai rencontré Vincent (Collet) au camp de Trévise. Il avait alors essayé de me faire comprendre ça, mais je n’avais pas saisi sur le coup. J’aurais aimé le croiser plus tôt. J’aurais eu plus de chance d’être en NBA. J’aurais pu montrer que je pouvais être un role player, mais avec des mains. Grappiller petit à petit, mais débuter sur un rôle de complément. Mais je voulais rentrer en tant que scoreur exclusif, je n’avais rien pigé. J’étais trop jeune. Globalement, c’est après
DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 53 cette saison à l’ASVEL que j’ai compris le basket de haut niveau, ce qu’il fallait faire pour aider une équipe à gagner des matches. J’ai encore des rechutes et j’ai beaucoup à apprendre. Voilà, maintenant, la NBA, ce n’est plus une obsession. Ce que je vise, c’est l’Euroleague.
Quai 54 Le playground, on est beaucoup de pros à avoir commencé comme ça. Et puis, c’est organisé par un pote à nous, Hamadoun Sidibé, il jouait au basket avec nous à l’époque. Il a fait son projet, un petit tournoi de quartier au début, et puis il a trouvé des sponsors et maintenant, c’est gros. On trouve ça naturel d’y aller. Ça nous fait plaisir de jouer en playground, ça rappelle la jeunesse, voilà, et ça l’aide aussi à promouvoir son truc. C’est sympa.
Un coach
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Je vais dire Tanjevic, mon coach de cœur et Vincent (Collet). Faut que j’arrête de lui jeter des fleurs ! C’est un coach extrêmement pointilleux, chiant même, au début de l’année, je ne pouvais plus le voir ! Mais le mec est tellement affectif, il vient te voir, il t’explique la démarche. S’il t’engueule en public, il va venir te voir après pour t’expliquer pourquoi. Il te fait bosser, avant, après l’entraînement. Plus la saison
avançait, plus je me rendais compte que ce qu’il racontait, ça marchait ! Ça te facilite la vie. Mettre ton pied comme ça, c’est important en fait ! C’est un professeur, avec une dimension humaine importante. Ce n’est pas un faux-cul, un traitre, ce que je déteste. Pour moi, c’est une rencontre, j’aurais aimé le connaître avant.
Un coéquipier Je suis tenté de dire Laurent Foirest. Parce que c’est un super bon gars, très simple et naturel, très cool, même s’il est chiant des fois (rires). Mais l’avoir en tant que coéquipier, c’est un bonheur. Il connaît le basket sur le bout des doigts. C’est un de mes fournisseurs officiels de paniers à l’ASVEL. Toute l’équipe fait des bonnes passes, mais lui, il prend plaisir à te mettre bien. Niveau basket et humain, c’est lui… Merde !!! J’ai oublié Amara (Sy) ! Je peux dire deux coéquipiers ? (Rires) Lui, c’est la famille, on se connaît depuis très longtemps.
Un adversaire Cyril Julian. Cette année, il était blessé, mais les années d’avant, il était dur à jouer. Sans sauter, mais avec une telle science du jeu, il était tout le temps au bon endroit, au bon moment. Dur à défendre.•
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CÔTÉ JARDIN Si tu étais • Une femme : Meagan Fox, pour expérimenter le pouvoir d’attraction. • Une insulte : Enfoiré ! • Un move de basket : Le hook, main gauche bien sûr ! • Une ville : Barcelone • Un plat : Des pâtes, à toutes les sauces. • Un animal : Un aigle, pour planer au-dessus des montagnes.
L’un ou l’autre • Blonde ou Brune : Brune. • Facebook ou Meetic : Facebook • Champion d’Europe avec la France ou Euroleague avec l’ASVEL : Dur ! Je vais dire champion d’Europe • Main droite ou main gauche : Main gauche • NBA ou Euroleague : Euroleague • 110 ou 120 kilos : 110 ! • Baggy ou costard : Baggy, mais je suis pas mal en costard. • TP boss à l’ASVEL ou TP meneur en Bleu : TP meneur en Bleu
Abidjan C’est très important pour mes parents, ils ont beaucoup d’amis là-bas, ils ont vécu pendant longtemps au Sénégal, mais moi, je suis vraiment d’origine malienne. Mes parents aussi, forcément, mais ils ont fait leur carrière sportive en Côte d’Ivoire. Je suis né là-bas, mais je n’ai pas trop de souvenirs. Je suis venu en France très tôt, vers 4 ans, et je n’y suis pas retourné depuis. Le Mali, j’ai encore beaucoup de famille là-bas, ce sont mes origines. J’ai souvent de la famille qui vient de là-bas chez mes parents. Le Mali, ça évoque plus de choses pour moi et mon frère y est actuellement. Ce sont mes racines. Je construis même une maison pour ma mère là-bas, à Bamako.
Chanteur/danseur/showman Je ne suis pas un excellent chanteur, contrairement à ce que dis Christian Monschau (rires), parce que je n’ai aucune technique, mais disons que j’ai une voix très grave, un peu soul. Peut être que si je travaille, ça peut devenir un bon créneau. Pour la danse, à part quelques vidéos prises par mes parents quand j’étais gamin en train de faire n’importe quoi, ma carrière de danseur est au point mort. En ce moment, je suis plus sur Michael Jackson, j’essaye de copier ses pas, je regarde ses clips. J’ai encore du boulot ! Mais je ne suis pas très bon en moonwalk !
Plus beau canular En fait, j’en tente beaucoup, mais ils ne marchent jamais. Justement, par rapport à ma voix, on me reconnaît tout le temps ! Ah si ! Une fois avec mon coach à l’ASVEL JeanMarc Dutour en espoir, je m’étais fait passer pour la police nationale qui avait attrapé un certain Ali Traoré en train de caillasser un bus. Il avait marché un temps, et puis après, il m’avait reconnu ! Après, ce n’est pas vraiment des canulars, mais j’ai fait beaucoup de harcèlement moral auprès d’anciens coéquipiers. Je les appelais dans la nuit, les veilles de match, pour leur dire qu’on allait les défoncer. J’ai beaucoup fait ça à mes anciens camarades de Roanne. Mais je ne le fais plus. Il faut dire qu’à l’époque, je ne dormais pas bien la nuit. Je ne m’endormais pas avant trois ou quatre heures du mat’ et je faisais d’énormes siestes. Aujourd’hui, c’est beaucoup mieux. Bref, j’avais une très mauvaise gestion de mon sommeil. Je travaille là-dessus. Maintenant, je dors vers 1 heure du mat. J’arrête l’ordi et les jeux vidéos plus tôt, je mets une petite musique de fond…
Politique
D.R.
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“On est prêt à sacrifier des peuples entiers ou créer des conflits pour le pognon. Ça me démonte.“ changer ? Je suis fataliste. Je ne crois pas du tout en l’être humain. Je crois qu’on est une espèce très pourrie. Surtout par l’argent. Tous les gros problèmes viennent de là. On est prêt à sacrifier des peuples entiers ou créer des conflits pour le pognon. Ça me démonte.
Religion C’est assez sensible. Je suis de confession musulmane. Si je pratique ou pas, ça me regarde, mais le discours sur la religion m’énerve aussi. Les extrémistes m’énervent et puis les amalgames qui sont faits entre les croyants et ces extrémistes m’énervent aussi. Certains détournent les textes du Coran et derrière, ceux qui respectent le Coran de façon pieuse et pacifique, ce qui est l’esprit du texte, sont mis dans le même sac. Ça fait chier. Après, les jeunes des cités qui partent en sucette sont des mecs qui sont paumés. C’est facile de recruter des mecs comme ça, sans but, qui sont perdus, tu les retrouves en Iraq en train de tirer à la Kalachnikov… Bref, ce n’est pas facile d’être Musulman dans le monde en ce moment. Ce sont des effets de mode aussi. Quand j’étais petit, c’était les terroristes en Irlande dont on parlait beaucoup, là, on n’en entend plus parler. Des extrémistes, il y en a dans toutes les religions, je trouve ça triste.
Qu’est-ce qui te fait rire ? En général, je suis très bon public ! Beaucoup de choses… L’humour assez vulgaire me fait rire. Les trucs bien burlesques en général, bien potaches, j’aime bien. Et les jeux de mots pourris, j’aime beaucoup ça ! Bien pourris ! Ça me fait rire parce que c’est nul !
Ali Traoré dans 15 ans ? Ça, c’est une bonne question. C’est une question que je me pose, après, je n’en ai aucune idée. Disons que je gère
D.R.
D.R.
1 - Barack Obama 2 - L’aigle 3 - Barcelone 4 - Meagan Fox
D.R.
Moi, quand je parle de politique, je ne parle pas uniquement de politique française. Je pense politique mondiale, tout ce que les gouvernements font dans tous les pays. Politique, je pense aux problèmes en Israël, au Soudan, en Corée et ça me fâche beaucoup. Je m’intéresse à la politique intérieure
aussi, mais globalement, je trouve qu’on vit des moments très sombres. Après, dans le contexte du petit monde du basket, on est dans un cocon frais, mais on voit qu’autour de nous, ce n’est pas la fête. Je m’informe surtout sur le Net, je regarde ce qu’il se passe, je m’intéresse beaucoup mais en fait, je ne fais pas grand-chose pour aider. Je me dis : qu’est ce que je peux faire ? Qu’est-ce qu’on peut
Photos : D.R.
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© Pascal Allée / Hot Sport
DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 55
bien mon argent, je place, mais sinon, je ne sais vraiment pas ce que j’aimerais faire plus tard. Je me vois bien casé avec au moins trois gamins, je suis assez vieux jeu. Une vie pépère, peinarde, de bon père de famille quoi ! (Rires) Un endroit où il fait beau, au bord de la mer, un petit coin sympa ! Tranquille. Je ne sais si je vais rester dans le basket. Il n’y a pas beaucoup de débouchés en fait. Je ne me vois pas coach, je n’ai pas du tout la rigueur pour ça. Et vu l’investissement, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 qu’il faut avoir, je ne me vois pas. Je vais peut-être monter un business, je ne sais pas, je suis en pleine réflexion.
assez mystiques. Je ne sais pas comment expliquer, mais en lisant le livre, je me disais : c’est le genre de choses qui m’est arrivé dans ma vie. Ça fait réfléchir.
Un livre
Les Sneakers glacés (Rires). Mais, en ce moment, je me tue au Kinder Bueno avec de la Danette ! (rires) Tout chocolat à fond. Je suis à fond chocolat, c’est très très mauvais pour mon corps, mais c’est très bon. •
Un livre que j’ai lu il y a un petit moment mais qui m’a marqué, qui s’appelle La prophétie des Andes. J’ai bien aimé. Un espèce de livre très spirituel, qui parle de choses
24 heures dans la peau de quelqu’un ? Dans la peau de Barack Obama. Ça doit être pas mal de se lever le matin et de se dire qu’il y a autant de monde qui croit en toi, et que tu as les clés et les moyens de vraiment changer les choses. Voilà, j’aimerais bien me mettre dans la peau de quelqu’un qui peut changer les choses.
Un péché mignon ?
Onze minutes de jeu face à l’Italie, à Pau. Un instant mémorable, forcément.
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Témoignage
MA CAN, PAR RANDOALD DESSARZIN
“J’AI DÉCOUVERT MON ÉQUIPE AU FUR ET À MESURE“
Par R.D. Propos recueillis par Fabien FRICONNET
Après une préparation chaotique, et dans des conditions grand-guignolesques, la Côte d’Ivoire, à la surprise générale, a atteint la finale de la mythique « Coupe d’Afrique des Nations », titillant l’Angola, en route pour son sixième titre consécutif. À la base de ce petit miracle, Randoald Dessarzin, coach suisse de la JDA Dijon qui, pour nous, a pris des notes et nous narre aujourd’hui le récit, savoureux et parfois incroyable, de cette magnifique aventure. Bon voyage ! MA NOMINATION EN CÔTE D’IVOIRE J’ai eu trois contacts en France avec le GM de la Côte d’Ivoire. À Strasbourg, où on jouait avec la JDA, ainsi qu’à Dijon. Ma femme est d’origine sénégalaise et ils ont été sensibles au fait que je sois en contact avec l’Afrique car ils sont bien conscients que c’est un fonctionnement un peu particulier et que, peut-être, un coach peut tomber de haut.
© Randoald Dessarzin
Ci-dessous :Randoald entouré par les coaches angolais. Page de droite : Un portrait du Colonel Kadhafi. Pas de doute, la CAN a bien eu lieu en Lybie.
MONTER UNE ÉQUIPE Il y a eu beaucoup d’échange de mails, et moi je faisais des recherches de mon côté. Un ami américain est scout
et est très bien introduit dans les facs NCAA, donc nous avons regardé où l’on pourrait trouver des joueurs avec des passeports ivoiriens, ou des joueurs qui pourraient potentiellement en obtenir. J’ai également discuté avec Jacques Monclar (NDLR : ancien coach des Éléphants), à l’occasion d’un de nos matches qu’il commentait. Il m’a fait part de son expérience, il m’a dit quels joueurs lui paraissaient incontournables et ceux qui avaient beaucoup apporté. Ensuite, nous nous sommes mis d’accord, avec la fédération, sur un programme qui, en fait, n’a pas cessé de changer par la suite. On devait commencer la préparation, en principe, autour du 19 ou 20 juin, mais on a débuté le 25, faute de combattants. Nous sommes partis à Lille et à Boulogne-surMer. Le jour du premier rassemblement, nous avions cinq joueurs dans le bus. Plus mes deux assistants, John Douaglin et Fred Thuries, et le GM. On a rappelé un sixième joueur, qui vit dans le Nord, pour au moins faire du trois contre trois. On était sur des bases particulières. Après un jour et demi, nous jouons l’équipe de France des moins de 20 ans, qui est bien huilée et bien en place. Bilan : 36 points dans la besace. Le lendemain, avec le même groupe, on bat le Qatar. Les quelques joueurs qui sont là montrent donc des qualités de cœur. Mais il y a quelques épisodes… La veille au soir de notre départ à Sacramento, où on allait jouer une Summer League, j’ai un joueur qui vient m’annoncer qu’il n’a pas de passeport. Et des péripéties comme ça, elles ont été nombreuses. Tout est fait à l’arrache. Si bien que, dans l’avion pour Sacramento, on part avec mes deux assistants, Wilfrid Aka, Ismaël N’Diaye
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© Randoald Dessarzin
TÉMOIGNAGE • maxibasketnews 57
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© Photos : Randoald Dessarzin
MA CAN, PAR RANDOALD DESSARZIN
Ci-dessus : La salle de Benghazi, qui a accueilli la Côte d’Ivoire lors des deux premiers tours. Ludovic Chelle fait la passe à Karim Ouattara. Mais le Mali a un peu déçu. Ci dessous : Eric Tapé, joueur de Rodez, en N3, l’un des héros de la Côte d’Ivoire, avant le match contre l’Angola
et Pape-Philippe Amagou. Point. Trois joueurs. On récupère deux joueurs sur place et le matin, au premier entraînement à Sacramento, je tombe sur Phil Ricci dans le gymnase (NDLR : intérieur du Mans en 2007-08). Je lui dis : « Phil, tu es prêt à jouer avec nous ce soir ? » Il me dit oui. On joue contre une équipe composée de Kevin Martin, meilleur marqueur des Kings, un ou deux gars des Warriors, Andre Woolridge. Des beaux joueurs. Après, d’autres arrivent au compte-gouttes chez nous. On fait un pic à sept joueurs ! On peut même congédier Phil Ricci !
“PHIL RICCI A JOUÉ UN MATCH AVEC LA CÔTE D’IVOIRE !“ Ensuite, on va à Getafe, dans la banlieue de Madrid. À dix jours de la compétition, on peut enfin faire un cinq contre cinq, par 38 degrés, quatre heures par jour. On met des choses en place. On joue dur, dur, dur, sans arbitre, car on sait comment ça se passe à la CAN. Errick Craven, qui a obtenu un passeport ivoirien par gentleman agreement, et qui est donc un peu le J.R. Holden de la Côte d’Ivoire, est surpris, Philippe Amagou, lui, beaucoup moins, car il vient d’un championnat très dur. Enfin, on se retrouve à l’INSEP une semaine avant le départ.
© Randoald Dessarzin
L’ARRIVÉE EN LIBYE
Déjà, on a un petit peu oublié de réserver les billets au staff. Conséquence : on a dû passer une soirée à Amsterdam, en correspondance. Il y a des villes plus tristes. Forcément, la Libye, ça va être un virage à 180 degrés. Les joueurs, eux, sont déjà là-bas, donc ils sont en autogestion. Finalement, nous prenons l’avion. Mais à la descente, à Tripoli, on nous fait attendre pendant
quatre heures et demie, cinq heures. On ne comprend pas ce qui se passe. En fait, il y a des gros problèmes diplomatiques entre la Suisse et la Libye. Le fils Kadhafi a été arrêté en Suisse pour avoir frappé le personnel d’un hôtel, et il y a deux otages suisses en Libye. En plus, Kadhafi a fait des déclarations récemment disant que s’il avait la bombe atomique, il la lâcherait sur la Suisse. Je dirais que c’est plus de l’intimidation qu’autre chose, mais enfin… Au bout de cinq heures, mes assistants passent mais moi, ils me disent : « Vous restez ici ». Tu te sens un peu seul. Tu vois ton passeport qui fait des allers-retours ici et là. Au bout de six heures et demi ou sept heures, quelqu’un vient me voir, me rend mon passeport en me disant : « Cachez-le et suivezmoi. » Là, il me tend un billet d’avion qui n’est pas à mon nom. Tête baissée, je le suis. Au détecteur de métaux, il y a tout qui sonne mais on me dit : « Continuez, continuez ! » Je me retrouve dans l’avion pour Benghazi avec la délégation du Mali et mes assistants. Sur le coup d’une heure du matin, on se retrouve à Benghazi, voiture, hôtel.
LE 5 AOÛT, LES DÉBUTS On ne savait pas du tout à quoi s’attendre, le premier jour contre le Nigeria, à cause de notre préparation tellement chaotique. En plus, quand tu lis le roster du Nigeria : Anagonye et Akingbala sont des joueurs de rotation ! Avec John Lucas comme coach ! Mais on fait une bonne première mi-temps. Et puis ensuite on mange, on passe à -26. Mais on se bat et, à quarante secondes de la fin, on a un shoot ouvert pour revenir à -1 ! Mes joueurs avaient la tête sous l’eau mais ils n’abandonnent jamais. Beaucoup de gens nous ont félicités. Mais le lendemain, entraînement à huit heures du matin… Des conditions un peu particulières. Notre bus est pourri alors que celui des Angolais est splendide. Le lendemain, gros match à enjeu pour la Libye et nous. Une ambiance hostile. Les gens viennent s’amuser mais c’est ambiance Panathinaikos. Seulement 6.500 personnes mais tout le monde chante sans arrêt, les deux kops des deux équipes rivales de Benghazi se répondent. Il y a un écran géant avec le portait de Kadhafi et dès que ça se calme un peu, on en remet une petite dose pour que les gens recommencent. Ceci dit, le public est un peu partagé. Certains veulent voir la Libye gagner mais d’autres disent : « C’est une équipe formée par des Américains, puisqu’il y
Témoignage • maxibasketnews 59
en a sept, donc on ne s’identifie pas. » Avec moi, les gens sont plutôt sympathiques. C’est un pays méditerranéen, les gens ont le contact facile. On a beaucoup d’échanges et je n’ai aucune pudeur à leur dire que je suis suisse.
LE COACHING Beaucoup de gestion humaine à faire. Techniquement, nous devons absolument jouer sur notre agressivité défensive et nous n’avons d’autres choix que de courir. Nous avons le seul Mohamed Koné dans la raquette, et des quatre qui s’écartent. Et puis j’ai découvert certains de mes joueurs, que je n’ai pas eus beaucoup en stage, comme Jonathan Kalé (NDLR : sorti de Boston, il a signé à Wloclawek, en Pologne). Je découvre l’équipe au fur et à mesure. On a cet avantage, par rapport à pas mal d’équipes, c’est que l’on a des bons meneurs. On a Solo Diabaté. On a Errick Craven, même si lui a eu du mal à trouver ses marques dans un basket très physique. Il se fait arracher les avant-bras et c’est dur. Il a fait assez vite des fautes. Pape-Philippe est monté en puissance au fur et à mesure. Et ça s’est senti. On a pris des risques sur certaines fins de match en mettant Pape et Solo ensemble (NDLR : ils jouent ensemble à Roanne, désormais).
anecdote, c’est que l’on a un chauffeur qui me disait : « Ne me remerciez pas, tout ce que vous voulez, je vous l’obtiens. » Là, je lui dis : « Tout ce que je veux ? Alors : une bouteille de champagne ». On n’en trouve pas, normalement, en Libye. Là, il m’emmène en ville, on rentre dans une échoppe, parfumerie, façon duty-free dans les aéroports. Je me dis : ils ont une porte dérobée avec des produits dans l’arrière-boutique. Mais non, le chauffeur va directement vers les cosmétiques et me tend une bouteille de shampoing.
Amara Sy (Mali) face aux invincibles Angolais. Le bus de la Côte d’Ivoire. Il mènera les Eléphants jusqu’en finale.
L’ORGANISATION Beaucoup de bonne volonté. Une grosse organisation mise en place par la FIBA. Deux très belles salles, de beaux parquets. Des salles d’entraînements. Mais beaucoup de maladresses. Ils n’avaient pas remarqué, par exemple,
“NOTRE BUS EST POURRI, CELUI DES ANGOLAIS SPLENDIDE“
LA DEUXIÈME PHASE On doit battre l’Egypte et espérer que le Mali, contre la Libye, ne perde pas de plus de six points, sinon nous passons à la trappe. Nous, on bat l’Egypte, dans un match très abouti, avec une équipe égyptienne qui joue petit alors que c’est notre jeu et pas le leur. J’ai dit à mes gars : « Si on prend un rebond de plus que l’Egypte, on gagne. » Je ne leur ai parlé que de ça. Ils ont été sensibles à un truc aussi bête que ça et, sur tous les rebonds, ils se sont jetés (NDLR : 41 à 28 dans ce domaine pour la Côte d’Ivoire). J’ai adapté mon coaching en insistant sur des petits messages simples, et sinon on est restés sur trois systèmes tout le tournoi. Des fois, tu te dis que l’on « surcoache » et là, justement, je me suis posé la question. Avec cette équipe, j’ai vu de l’agressivité comme tu n’en vois pas chez les joueurs de Pro A, souvent, qui sont bien établis, sauf sur les gros matches à enjeu bien sûr. Pour en revenir au match décisif, le Mali est à -6 à la mi-temps, donc le trouillomètre à zéro pour nous. Mais en deuxième mi-temps, ils ont déroulé. Un cavalier seul. Merci Hugues (NDLR : Occansey, le coach) ! La petite
qu’ils avaient mis l’entraînement de la Côte d’Ivoire à 7 heures du matin trois fois de suite. Et quelques trucs qui te font penser qu’il y a inégalité de traitement. Pourquoi l’Angola a-t-elle toujours les faveurs ? Un meilleur bus, un buffet ouvert à l’hôtel alors que nous devions manger dans une arrière-salle, etc. C’est la force de l’Angola. Leur délégation est arrivée une semaine avant. Ils sont préparés, respectés, voire privilégiés. Le soir de la qualification pour la finale, on me dit : « Coach, demain, égalité de traitement, les deux équipes s’entraînent à la même heure, une dans la salle du match, une dans la salle d’entraînement. » Là, je dis : « Nous dans la salle du match et l’Angola dans l’autre. » On me dit : « Ah non non, l’Angola dans la salle du match ! Et c’est le hasard, coach, c’est le hasard ! » Mais ça n’est pas méchant. En cinq ans de FIBA avec Boncourt et trois-quatre ans d’assistanat avec l’équipe nationale suisse, j’ai vu largement plus de malhonnêteté dans les pays de l’Est. Et puis, à la CAN, les arbitres ont été très très bons. Il y avait un Espagnol, un Grec et que des Africains.
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© Photos : Randoald Dessarzin
MA CAN, PAR RANDOALD DESSARZIN
Ci-dessus de gauche à droite : Sixième titre consécutif pour l’Angola. Dixième sacre au total. Une jolie médaille d’argent pour la Côte d’Ivoire, pas attendue à pareille fête. Médaille d’argent au cou, pendant l’hymne. Au premier plan, en costume, Moïse Koré, président de la fédération ivoirienne. Ci dessous : Philippe Amagou (Côte d’Ivoire) lit la presse basket française sur le tarmac. Dis-donc, Philippe, t’as oublié ton BasketNews ou quoi ?
LE TRANSFERT À TRIPOLI La veille du quart de finale, on nous dit d’être à l’aéroport de Benghazi pour 8 h 30. On y est. Il fait déjà 40 degrés. Et on est obligé de glander quatre heures. Et quand ils voient monter dans l’avion les premiers joueurs, des délégations maliennes, nigérianes et une autre, ils se rendent compte qu’il y a des gaillards comme Anagonye et Akingbala, et là ils freinent le chargement des bagages dans la soute, à cause du poids. Ça n’est pas un Airbus dernier cri. Et comme nous devons monter en dernier, on nous informe
“AVEC MO KONÉ, ON A EU UNE EXPLICATION TOUS LES DEUX“ que nos bagages prendront un autre vol. On nous dit : « À 15 heures, vos bagages arriveront. » On les a eus à 4 heures du matin. Donc on n’a pas pu s’entraîner. Pendant ce temps-là, les autres délégations se sont reposées et se sont entraînées. Le Mali, qui perd son quart de finale d’un point contre la Tunisie, après le même épisode rocambolesque que le nôtre, tu peux aller le chercher là, le point qui manque.
© Randoald Dessarzin
LES MATCHES COUPERETS Quand tu vois le Sénégal, tu sais que tu vas devoir jouer sur la vitesse et mettre la pression sur Babou Cissé. On commence par un 16 à 2. On joue bien au basket. Et puis ils passent en zone. En deuxième mi-temps, ils mettent en place une press et on passe derrière. Ça se joue dans le moneytime. On gère bien nos dernières possessions. Le Sénégal perd 28 ballons, on presse
comme des fous. À un moment, mon plus grand joueur sur le terrain fait 1,97 m alors qu’en face ils ont DeSagana Diop (2,13 m) et Boniface N’Dong (2,13 m). Légers mismatches. Le Cameroun, on les trouve encore plus physiques. Contre le Nigeria, en quart, ils ont été très bons. John Lucas m’a dit : « Je n’ai jamais pu coacher ce match, le Cameroun a pris la dominante physique ! » Il faut le faire contre le Nigeria ! Nous, on a fait encore plus que d’habitude les fuyants dans les intervalles. J’avais dit : « Interdiction de se faire démarquer au contact. » On se décollait, on était sur les lignes de passe, mais on ne les laissait jamais poser leur avant-bras ou leur coude sur nous. Avec Mo Koné (NDLR : excellent sur toute la fin du tournoi), on a eu une petite explication tous les deux. Il marche énormément à l’affectif. On est devenus les meilleurs ennemis. On s’est clairement dit les choses. Sans lui, on n’y serait pas arrivé. Il fallait qu’il soit bon. Il est arrivé complètement à la rue physiquement et, à la fin, il ne lâchait rien. Il les a tous pris les uns après les autres : DeSagana Diop, Boniface, Boumtje-Boumtje. Au suivant ! Il a joué au niveau qui devrait être le sien. À la fin, quand il faisait une connerie, je n’avais rien besoin de dire, il me regardait en disant : « Ok, ma faute ! » Contre l’Angola, en finale, on n’est pas décontractés. Je nous sens émoussés physiquement. On a du mal à percevoir si la qualification au Mondial n’est pas déjà une finalité pour certains. C’est la première fois que je me vois relancer un discours de motivation, alors qu’avant le quart et la demie, pas besoin. En face, c’est fort. Il y a un tel vécu dans l’équipe angolaise ! Ils jouent sur plan A, puis plan B et si besoin plan C. Et puis ils ont un vrai championnat dans leur pays. En plus, au bout d’un moment, ils ont Joaquim Gomes et ça devient dur de l’arrêter, même pour Mo. Et puis Errick Craven ne joue pas, il s’est blessé contre le Cameroun, ça n’aide pas.
LE NIVEAU DE JEU Il y a énormément de talent en Afrique. Après, il y a des équipes très en place, comme l’Angola, l’Egypte et la Tunisie, mais ils ont eu trois mois de préparation dans de très bonnes conditions. Avec un coach et douze joueurs. La Libye aussi. Ensuite, tu as le potentiel : le Nigeria qui
Témoignage • maxibasketnews 61
est venu avec tout son talent. C’est disparate, bien sûr, parce que l’Afrique du Sud est un cran en-dessous, et c’est aussi disparate d’un match à l’autre. Quand j’ai vu le dernier match de poule du Mali contre la Libye, j’ai dit : « Le Mali sera sur le podium. »
LE DÉPART DE LIBYE
© Randoald Dessarzin
J’ai passé moins de temps à l’aéroport mais j’ai eu un peu… je ne sais pas si peur est le bon mot. Je me suis glissé au milieu du groupe ivoirien, où chacun avait un passeport qui ne pose pas de problème, mais on me dit : « Vous venez par là. » Là, je me retrouve seul, je ne comprends pas ce que les gens disent. Pendant une demi-heure, je ne sais pas ce qui se passe. Mais à douze minutes de l’embarquement, on
“KADHAFI VEUT LÂCHER LA BOMBE ATOMIQUE SUR LA SUISSE“ me dit : « Courez, votre avion va partir. » Peu de sommeil, et puis ensuite mauvaise connexion à Amsterdam, puis un colis suspect à la gare TGV de l’aéroport à Paris, on nous évacue. Deux heures de panne à hauteur d’Euro Disney. Arrivée à la maison à minuit. Mes petits qui me sautent dessus. Et puis le lendemain matin, je reprenais avec Dijon.
LE MONDIAL 2010 J’avais un mandat de deux mois. Il faut que l’on discute. Pour moi, aller au Mondial n’est pas une finalité. Où en serai-je à ce momentlà, avec mon club ? Un Mondial, ça se prépare. Être coach d’une sélection, ça ne commence pas deux semaines avant. Avec quelle équipe ? Il y aura deux tendances : il y a des joueurs qui estiment, à juste titre, que c’est eux qui ont qualifié l’équipe, donc ils ont droit au dessert, et puis certainement d’autres joueurs qui ont préféré prendre des vacances cet été mais qui auront envie d’aller au Mondial. Quelle sera la position des dirigeants par rapport à ça ? Ils voudront l’équipe la plus forte sur le papier, mais sur le papier, ça ne fait pas tout. Hervé Touré, dont j’ai lu dans BasketNews qu’il voulait que la Côte d’Ivoire lui propose un projet, je l’ai appelé avant la CAN. Alors, certains noms, dans le roster de la Côte d’Ivoire, ça ferait bien, mais… J’attends les prises de position. Et je jugerai si ça m’intéresse. •
Après la défaite, dur dur de répondre aux questions de la télé angolaise.
LE PARCOURS DES ÉLÉPHANTS
CLASSEMENT
Première phase Nigeria bat Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire bat Libye Côte d’Ivoire bat Afrique du Sud
93-84 73-64 94-57
Deuxième phase Mali bat Côte d’Ivoire Angola bat Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire bat Egypte
71-58 88-61 80-64
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
Quart de finale Côte d’Ivoire bat Sénégal
84-78
Demi-finale Côte d’Ivoire bat Cameroun
68-61
Finale Angola bat Côte d’Ivoire
82-72
Angola Côte d’Ivoire Tunisie Cameroun Nigeria Centrafrique Sénégal Mali Rwanda Egypte Libye Maroc Cap Vert Mozambique Afrique du Sud Congo (Brazzaville)
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maxibasketnews
Par Laurent SALLARD
VIDÉOs http://tinyurl.com/lbjc84
LES ESPRITS S’ÉCHAUFFENT À l’approche des grandes échéances de l’été (tournoi de repêchage, Euro ou Tournoi des Amériques), la température est très nettement montée sur les parquets lors de matches qui n’avaient plus rien d’amical.
Le 1er août en Italie, dans la dernière ligne droite de sa préparation en vue du tournoi de repêchage pour l’Euro, la Squadra Azzurra recevait le Canada. Sur une action loin du ballon, Stefano Mancinelli pète une durit et assène un violent coup de coude par derrière sur la nuque de Nate Doornekamp. Celui-ci s’effondre, mais l’Italien juge qu’il n’a pas encore son compte et se rue sur lui pour lui envoyer quelques « bourrepifs » supplémentaires. S’en suit une bagarre générale qui va durer près de quatre minutes. Les staffs des deux équipes s’en mêlent et le pourtant respecté Charlie Recalcati, le coach italien, est bousculé par un Canadien et voit rouge à son tour. Tout est finalement rentré dans l’ordre.
En revanche, le match opposant fin août le Mexique à l’Uruguay n’est jamais allé à son terme. Tout est parti d’une provocation du Mexicain Romel Beck envers l’un des joueurs uruguayens, et la situation a rapidement dégénéré. Coups de poing, jets de chaises, courses poursuites, et les Uruguayens, assaillis de tous bords, ont dû se réfugier dans leur vestiaire pour éviter de se faire lyncher. Le plus grave, c’est que les deux équipes devaient se retrouver quelques jours plus tard au Tournoi des Amériques, sur terrain neutre cette fois.
Kaspars Kambala n’est pas un tendre. Durant sa suspension pour dopage, le Letton s’était mis à la boxe et avait même disputé quelques combats chez les professionnels, sans grand succès toutefois. De retour sur les parquets, il a conservé de mauvaises habitudes. Lors de la réception du voisin lituanien le 14 août dernier, Kambala a fait son show. Comme vous pouvez le voir au milieu de la première vidéo, ça a commencé dès la présentation, le Letton pénétrant sur le terrain avec des gants de boxe, précédé par une femme portant une ceinture de champion. Kambala a ensuite envoyé des coups de coude à tout va, obligeant les arbitres à intervenir physiquement pour le sortir de la mêlée. L’une des futures attractions de l’Euro ! •
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Par Laurent SALLARD
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LA PREUVE PAR L’IMAGE La fédération a créé la chaîne de l’équipe de France de basket sur le site Internet vidéo Dailymotion. Vous pourrez y voir différents montages réalisés par les staffs techniques des équipes nationales. Vous retrouverez notamment une vidéo consacrée aux pénétrations de Giuseppe Poeta, le meneur de la Squadra Azzurra, que les Bleus ont parfaitement contenu, ou d’autres destinées à disséquer des formes de jeu de certaines équipes nationales. Y figure également la vidéo que nous vous proposons, qui est un montage d’actions réalisées par Nicolas Batum en match, et destiné à prouver aux Portland TrailBlazers que leur joueur était en bonne santé. Mais les images des exploits de Batum n’ont pas convaincu son employeur qui lui a tout de même imposé un aller-retour express dans l’Oregon.•
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DE COLO EN AVEUGLE Le premier match en Italie du tournoi de repêchage revêtait une importance toute particulière pour les Bleus. Et pour ne pas craquer sous la pression, rien ne vaut un petit moment de détente. Sur cette vidéo, plusieurs joueurs de l’équipe de France se lancent un défi : marquer du milieu de terrain, dos au panier. Et c’est Nando De Colo qui sort finalement vainqueur.•
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Par Laurent SALLARD
Vidéos
http://tinyurl.com/mxor2x
TOUT RICKY EN 10 MINUTES Dans cette rubrique, comme vous avez sûrement pu vous en rendre compte, nous aimons bien Ricky Rubio. Et nous ne sommes pas les seuls. Sur YouTube, un afficionado espagnol a ainsi concocté un clip de dix minutes reprenant tous les exploits du prodige catalan depuis le début de sa jeune carrière. Dix minutes d’un spectacle de haut vol. En prime, une autre vidéo des plus belles actions de Rubio lors d’un récent match de préparation de l’Espagne face à la GrandeBretagne. Un régal ! •
http://tinyurl.com/lsja7m
KEVIN GARNETT LE FOOTEUX On peut être champion NBA et aimer le foot. Kevin Garnett, la star des Boston Celtics, le prouve. À tel point que l’équipementier Adidas a fait appel à lui pour tenter de vendre le soccer aux États-Unis. La marque aux trois bandes a mis sur le marché américain une ligne de produits aux couleurs du club londonien de Chelsea, dont KG assurera la promotion. Le joueur est un fan inconditionnel des Blues, comme le montre sa joie lorsque lui a été offert l’année dernière un maillot du club à son nom.•
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nike air max ltd 2 couleur: blanc/blanc/noir [115] pointure: 7 - 12 @ kickz seulement 119,90 euros [réduit de 149,95] #24 902 970
US EUR CM
6 6+ 7 38,5 39 40 24 24,5 25
7+ 8 40,5 41 25,5 26
tableau d’équivalence* hommes 8+ 9 9+ 10 10+ 11 11+ 12 42 42,5 43 44 44,5 45 45,5 46 26,5 27 27,5 28 28,5 29 29,5 30
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12+ 13 13+ 14 14+ 15 16 47 47,5 48 48,5 49 49,5 50,5 30,5 31 31,5 32 32,5 33 33,5