MaxiBasketNews#7

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AVRIL 2009

DU CÔTÉ DE CHEZ

CATHY MELAIN

FOCUS

AARON CEL 20 ÉCHOS 36 HARLEM GLOBETROTTERS, LE MYTHE PERDURE 52 AUSTIN NICHOLS, L’ÉLÉGANT 60 ZONE MIXTE

RODRIGUE BEAUBOIS

UNE ÉTOILE EST NÉE LES prospects français état des lieux

DOSSIER SPÉCIAL

LES SALLES LES PLUS CHAUDES DU MONDE MAXI BASKETNEWS N°07 - AVRIL 2009 DOM AVION : 5,60 E - BEL : 5,40 E - PORT.CONT : 5,20 E

L 19153 - 7 - F: 5,00 

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BELIEF IS

STRONGER

THAN

DOUBT


SOMMAIRE • maxibasketnews 3

Chaudes, les salles ? Par Pascal LEGENDRE

En France, il n’existe aucune salle chaude. » À la réflexion, la sentence de Goran Radonjic est juste. D’ailleurs, le Franco-bosniaque sait de quoi il parle. Il a officié un peu partout en Europe, notamment dans l’ancienne Yougoslavie. Nulle part en France un arbitre ou un adversaire peut craindre pour sa peau. Quand on voit un match d’Euroleague en direct de la salle Pionir de Belgrade, on se dit qu’un seul endroit sur le territoire national est de la même veine… le Parc des Princes. Sauf que les Serbes connaissent mieux le basket que les Parisiens le football. Les véritables « grandes soirées européennes », on les a vécues à La Moutète d’Orthez et au Palais des Sports de Beaublanc à Limoges, dans les années 80 et 90. Sans oublier cet Euro 99 mémorable au Palais de Pau. En Béarn et en Limousin, les fans savaient porter leur équipe et déstabiliser le camp d’en face. Quel vacarme ! Mais toujours avec les deux mains et la voix, jamais avec les poings. Les experts que nous avons consultés considèrent majoritairement le Sportica comme la salle de Pro A où il existe actuellement la plus belle ambiance. Vichy, Roanne et même Nancy ont aussi leurs partisans. Pourtant si un spectateur-hibernatus* des années 50, 60, 70 se réveillait subitement et venait assister à un match du BCM Gravelines, il serait étonné par… la passivité du public. Les livres d’Histoire ne le racontent pas, mais à Auboué, Denain, Berck, et même plus au sud, ça chauffait autrement. Les salles étaient souvent minuscules, parfois bondées, toujours enfumées. Quand les spectateurs allaient à la buvette, ce n’était pas pour boire du Cacolac. Les vapeurs de l’alcool rendaient les gens plus chauvins, plus virulents. Ils défendaient leurs couleurs, leurs joueurs, qui étaient parfois

leurs collègues d’usine ou leurs copains de bistrot. Même les p’tits vieux au premier rang s’y mettaient, allongeant leur canne lorsque l’arbitre passait tout près ! Demandez à ceux qui ont assisté à un match à Grand-Fort Philippe, l’aïeul du BCM ; la bière y coulait à flots. Il fallait être bien plus fort pour gagner là-bas. Et partout en France, à la présentation des équipes, les rivaux étaient hués et, quand le score final était défavorable, il y avait toujours des redresseurs de tort pour aller chercher des noises aux arbitres à la sortie des vestiaires. Des coups étaient parfois échangés, sur et en dehors du terrain. En ce XXIe siècle, le basket-ball est en France un sport familial, paisible, et même – il faut l’écrire – dépassionné. C’est la société qui a changé, et tout autant la nature du basket. Les joueurs sont désormais des SDF. Le « sport » est devenu « spectacle ». « Entertainment », disent les Américains. D’ailleurs, le « marché » du basket-ball se trouve dans les grandes salles, les grandes villes. Laissons au football les chants guerriers, les insultes et même les marées humaines colorées. Et tant pis s’il n’y a plus à l’avenir de bonnes histoires, de savoureuses anecdotes à raconter à nos petits-enfants le soir devant la cheminée… Remarquez, si un Hibernatus américain se rendait au Banknorth Garden de Boston et découvrait sur le panneau central lumineux le commandement « NOISE », ça lui ferait tout drôle. Lui, il a été abonné au Boston Garden. Ça sentait l’urine, Red Auerbach fumait parfois le cigare sur son banc et, croyez-le, il n’y avait pas besoin de l’inciter à faire du boucan quand ces f… Lakers étaient en ville ! •

“Si un spectateurhibernatus se réveillait…“

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LES PROSPECTS FRANÇAIS

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RODRIGUE BEAUBOIS

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LES ÉCHOS

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POUR OU CONTRE LE HOOP SUMMIT ?

24 AARON CEL 28

DU CÔTÉ DE CHEZ… CATHY MELAIN

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RÉTRO : LES HARLEM GLOBETROTTERS

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LES SALLES LES PLUS CHAUDES

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AUSTIN NICHOLS, L’ÉLÉGANT

60 ZONE MIXTE

* Film de Edouard Molinaro avec Louis de Funès. Retrouvé congelé dans les glaces du Pôle Nord, un homme renaît à la vie 65 ans plus tard.

journalistes

RÉDACTION AUX USA

Jérémy BARBIER (Chicago), Frédéric GONELLA (San Francisco) et Pascal GIBERNÉ (New York).

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Ont collaboré À ce numero

RÉGLAGE

Pierre-Olivier MATIGOT (po.matigot@tomar-presse.com)

Thomas BERJOAN (06-45), Thomas FÉLIX (06-47), Fabien FRICONNET (06-48), Florent de LAMBERTERIE (06-46), Pierre-Olivier MATIGOT (06-49) , Laurent SALLARD (06-44) et Pascal LEGENDRE (02-43-39-16-26) Secrétaire de rédaction Cathy PELLERAY (02-43-39-07-33)

CORRESPONDANTS À L’ÉTRANGER

Pascal LEGENDRE (p.legendre@tomar-presse.com)

RÉALISATiON GRAPHIQUE

David BIALSKI (USA), Giedrius JANONIS (Lituanie), Kaan KURAL (Turquie), Pablo Malo de MOLINA (Espagne), Bogdan PETROVIC (Serbie), Yannis PSARAKIS (Grèce), Eran SELA (Israël) et Stephano VALENTI (Italie).

IMPRESSION ROTO PRESSE NUMERIS, 36-40 Boulevard Robert Schuman, 93190 Livry-Gargan. Commission paritaire : En cours. Issn : 1968-9055. Dépôt légal : à parution. Maxi-BasketNews est édité par : Tomar Presse SARL, 3 rue de l’Atlas, 75019 Paris. Tél : 01-73-73-06-40. Fax : 01-40-03-96-76. La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro est la propriété exclusive de Maxi-BasketNews qui se réserve tous droits de reproduction et de traduction dans le monde entier.

Directeur de la publication  Directeur de la rédaction  Rédacteur en chef

Fabien FRICONNET (f.friconnet@tomar-presse.com)

Rédacteur en chef-adjoint

Conception charte graphique Philippe CAUBIT (tylerstudio)

Thomas BERJOAN (t.berjoan@tomar-presse.com)

Direction artistique

RÉDACTION DE PARIS

Direction artistique et maquette n°07

3 rue de l’Atlas, 75019 Paris (siège social) Téléphone : 01-73-73-06-40. Fax : 01-40-03-96-76

Thierry DESCHAMPS (t.deschamps@tomar-presse.com). Ludovic BONDU (tylerstudio)

Jean-Philippe CHOGNOT et Antoine LESSARD.

ABONNEMENT Laurence CUASNET

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FRANCE-NBA, 12 ANS DE FLOT CONTINU

QUI SERA LE P

La France est le pays qui exporte le plus ses basketteurs en NBA. Depuis Tariq Abdul-Wahad le pionnier, le vivier français est très productif. MaxiBasketNews dresse un état des lieux des jeunes joueurs qui pourraient écrire la suite de cette histoire. Par Thomas BERJOAN

Seize signatures de Français en douze ans. Plus d’une en moyenne par an. Et la tendance s’accélère : huit sur les quatre dernières années ! Deux par an en moyenne depuis 2005. Et maintenant ? La courbe pourrait s’inverser. Avec les départs en 2008 de Batum et d’Ajinça, la France ne compte plus aucun prospect NBA « évident » : talentueux, athlétique et précoce. Si la question avait été posée il y a deux mois, celui qui tiendrait la pole position serait probablement Nando De Colo. Dans l’année de ses 22 ans, donc d’éligibilité à la draft, le jeune MVP en titre du championnat de Pro A était le Français le plus surveillé par les franchises NBA. La dernière pépite. Sauf que Nando ne délivre pas les performances attendues.. Il est plutôt moins bon que l’année dernière où il avait dominé la deuxième partie de saison avec Cholet, emportant les As et jouant la finale de la Coupe de France.

Et puis depuis un gros mois, le Choletais se fait un peu piquer la vedette par son coéquipier Rodrigue Beaubois, qui atteint enfin un niveau digne de son potentiel. Alors d’un coup, la poursuite lumière vient de changer d’acteur sur le devant de la scène. Il faut dire aussi que la NBA a tout de suite les yeux qui brillent devant des qualités athlétiques hors norme. Jusqu’à présent, les joueurs que la grande ligue US est venue chercher au pays des buveurs de vin étaient pratiquement tous des phénomènes physiques. Un peu plus à l’Est de l’Europe, la NBA cherche de la taille, en France, elle trouve des matières explosives. Et là, Beaubois a le profil. Plus que De Colo. Pour autant, Beaubois, ce n’est pas Batum, ni Ajinça, Noah, Petro, Diaw ou encore Piétrus. Son agent est confiant pour lui trouver un contrat garanti dès la saison prochaine, mais on ne parierait pas notre chemise là-dessus. Son éclosion

est encore toute neuve. Et derrière les deux Choletais, la recherche de la nouvelle star s’annonce floue pour l’instant. La génération championne d’Europe junior 2000 a placé au final cinq joueurs : Parker, Diaw, Piétrus, Turiaf et Diawara. Alors qui avec Batum et Ajinça ? Abdou M’Baye réalise une belle saison de scoreur à Dijon mais apparaît physiquement sous-dimensionné à son poste, tout comme Moerman et Vaty. Chez les « 1989 », Antoine Diot, le leader de cette génération depuis les cadets, évolue au plus haut niveau avec Le Mans mais peine à s’affirmer. Son lieutenant autoproclamé, Edwin Jackson, joue actuellement en Pro B. Et si c’était Kevin Séraphin qui avait les meilleures chances ? Il faut voir comment va s’affiner ce monstre physique encore brut de « déco ». Derrière, les « 1990 », qui participent tout de même au championnat du monde des moins de 19 ans cet été en Nouvelle-Zélande – les Christophe Léonard, Alexis Tanghe – n’ont pour l’instant aucun temps de jeu en professionnel, si ce n’est le meneur Andrew Albicy à Paris en Pro B. Alors, que faut-il penser ? Que la formation française s’affaiblit ? Que la Pro A n’est plus un bon tremplin ? Pas sûr. La santé du basket français ne se mesure pas


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LA RECHERCHE DE LA NOUVELLE STAR S’ANNONCE FLOUE.

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PROCHAIN uniquement au nombre de jerseys NBA flanqués d’un patronyme franchouillard. L’histoire récente des Bleus l’a rappelé. En 2008, alors que la France n’a jamais compté autant de joueurs NBA, la qualification pour l’Euro 2009 est ratée. Dernier rattrapage en juin. En espérant que nos stars NBA renversent cette fois la vapeur, c’est tout à fait possible. Plus simplement, il convient sans doute d’admettre que les pépites se présentent à un rythme qui leur est propre, et que leur fréquence d’apparition dépend plus de la taille du réservoir que de la qualité de la formation. Et autant il faut savoir faire preuve de modestie quand un Parker ou un Diaw émerge, autant il convient d’être indulgent si, pendant un ou deux ans, aucune superstar n’est en vue. De plus, très franchement, en dehors des tous meilleurs, il serait probablement plus profitable – au strict point de vue de leur épanouissement de basketteur et non financier – de voir ceux qui ne jouent pas en NBA endosser un rôle de leader en France ou ailleurs. Et donc, que les De Colo, Beaubois, M’Baye, Moerman n’aient pas complètement un profil NBA, c’est peut-être paradoxalement une chance pour eux de devenir des basketteurs complets et prêts à jouer au basket. Contrairement aux ouvriers hyper spécialisés ou aux éternels projets qui végètent parfois en NBA.

Les Français signés en NBA Qui

Quand

Comment

Tariq Abdul-Wahad* (1) Frédéric Weis (2) Jérôme Moïso (3) Tony Parker (4) Antoine Rigaudeau (5) Mike Piétrus (6) Boris Diaw (7) Paccelis Morlende (8) Johan Petro (9) Ian Mahinmi (10) Ronny Turiaf (11) Mickael Gelabale (12) Yakhouba Diawara (13) Joakim Noah (14) Alexis Ajinça (15) Nicolas Batum (16)

Juin 1997 Juin 1999 Juin 2000 Juin 2001 Janvier 2003 Juin 2003 Juin 2003 Juin 2003 Juin 2005 Juin 2005 Juin 2005 Juin 2005 Juillet 2006 Juin 2007 Juin 2008 Juin 2008

Drafté en 11e par Sacramento Drafté en 15e par New York Drafté en 11e par Boston Drafté en 28e par San Antonio Signé par Dallas Drafté en 11e par Golden State Drafté en 21e par Atlanta Drafté en 50e par Seattle (2e tour) Drafté en 25e par Seattle Drafté en 28e par San Antonio Drafté en 37e par L.A. Lakers (2e tour) Drafté en 48e par Seattle (2e tour) Signé par Denver Drafté en 9e par Chicago Drafté en 20e par Charlotte Drafté en 25e par Houston

*Drafté sous son ancien nom, Olivier Saint-Jean

Photos : Hervé Bellenger/Franck Apparisi/IS/FFBB

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RODRIGUE BEAUBOIS L’EXPLOSION NUCLÉAIRE

LE PLUS DOUÉ DE TOUS

Depuis un mois et demi, après un début de saison manqué, Rodrigue (1,85 m, 21 ans) justifie les espoirs placés en lui. Un joueur au talent exceptionnel qui se révèle enfin. Suffisant pour rejoindre dès la saison prochaine la grande ligue ? Par Thomas BERJOAN, à Cholet


Jean-François Mollière

DOSSIER : LES MEILLEURS PROSPECTS FRANÇAIS DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 7


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Avant, la NBA, j’y pensais », explique Rodrigue. « Mais j’y pensais pour rien parce que je n’avais encore rien fait, rien prouvé. Aujourd’hui, je ne sais pas pourquoi je pensais à ça. Simplement, on me disait que j’avais les capacités et le talent pour y aller… Là, maintenant, je me dis : joue au basket, et on verra quoi ! La fin de saison approche, je ne pense qu’à ça, au basket. On verra à la fin. » Et si c’était aussi simple que ça ? Et si Rodrigue était en train d’exploser depuis un mois et demi tout simplement parce qu’il ne pense plus qu’à jouer au ballon ?

LE CHOLETAIS VIENT D’ENCHAÎNER HUIT MATCHES DE HAUT NIVEAU. Il faut savoir que depuis un peu plus de deux ans, Beaubois est programmé pour la grande ligue américaine. En 2007, son agent à l’époque, Raoul Ramdine, celui de Mike Piétrus, le fait participer au camp de Trévise pour les prospects européens puis inscrit son nom à la draft 2007 alors que le jeune combo guard de Cholet n’a pas encore joué une seule minute en Pro A et qu’il ne compte aucune sélection en équipe de France de jeunes. Histoire de faire monter le buzz autour de ce formidable potentiel. En 2008, après quelques sorties intéressantes en Pro A, Rodrigue s’envole début juin pour les États-Unis pour montrer son talent. Dans sa tête, aucun doute : « Jouer en NBA n’est pas un rêve, c’est un objectif », affirmait-il alors sur le site de NBAdraft.net. Une stratégie mûrement réfléchie. Il ne manquait alors qu’une seule chose dans ce plan sans accroc : un joueur de basket.

Des stats de star en mars Depuis le début du mois de mars, le potentiel a disparu pour laisser place à un vrai bon joueur. Un mois de star. Sur ses cinq derniers matches en coupe d’Europe, Rodrigue tourne à 18,4 points (pas un match en dessous de 14 unités) à 67,3% aux tirs (dont 20/36 à 3-pts !), 2,8 passes, 2,2 interceptions et 2,0 rebonds, le tout en 25 minutes de jeu seulement. Sans ce volume de jeu, il n’est pas du tout évident que Cholet aurait acquis sa place dans le dernier carré de l’EuroChallenge. En championnat, ses trois dernières sorties ? 20 points, 6 rebonds et 3 passes contre Vichy, 17 points, 4 rebonds et 2 passes au Mans et 19 points, 3 rebonds et 2 passes contre Dijon. Le tout à 67,6% aux tirs dont 6/14 à 3-points. Bref, toutes ces statistiques n’indiquent qu’une chose : la Pro A et le basket français assistent à la naissance d’un scoreur de tout premier plan. Évidemment, il faut s’attendre à ce qu’un jour, le soufflé retombe. Mais d’ordinaire, les premières saillies des rookies s’étendent au mieux sur deux, parfois trois ou quatre rencontres de rang. Souvent aussi, le pourcentage et la sélection des tirs laissent à désirer. Du coup avec le talent, quand la réussite est au rendez-vous, c’est le feu d’artifice, mais quand la mécanique s’enraye, il faut composer avec les déchets. Avec Beaubois, c’est différent. Déjà, le Choletais vient d’enchaîner huit matches de haut niveau et ce, sans jamais vraiment forcer. Et en dégainant avec discernement. Bref, il produit déjà comme un vétéran. « Je ne suis pas surpris », note le président Patrick Chiron. « Je pensais que ça allait venir plus tôt. C’est un garçon qui est pétri de talent. L’année dernière, c’était Nando (De Colo), cette année, c’est Rodrigue et il y en a d’autres à venir donc au niveau de la formation, tout va bien. Sortir un gros joueur par an, c’est tout à fait dans nos objectifs et dans notre politique donc on va continuer dans ce sens-là. » Sauf qu’en début de saison, tout ça n’avait rien d’évident.

Meneur titulaire : un échec Flash back. À la reprise, après une saison de rodage, Rodrigue est désormais totalement intégré à la rotation de coach Kunter. Avec

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Mike Mokongo, ils sont censés tenir la mène de l’équipe. Au départ, aucune hiérarchie clairement définie entre eux, puisque, si Mike est titulaire en ouverture dans la défaite à Roanne, c’est Rodrigue qui débute les deux matches suivants. Sauf que l’équipe patine et que le jeune prodige si brillant dans un rôle de joker dont personne n’attendait rien la saison précédente a du mal à assumer. Physiquement diminué par des blessures survenues en préparation (opération du pouce et entorse de la cheville en match de préparation), c’est surtout mentalement que Beaubois éprouve des difficultés. « C’est un jeune et, aujourd’hui, on ne peut pas lui donner trop de responsabilités », nous confie son coach. « Être meneur d’une équipe, c’est beaucoup de responsabilités. Il a eu du mal à jouer et à faire jouer. Il n’a pas encore joué beaucoup à ce niveau. Il a du talent, c’est évident, il s’entraîne bien, mais alors pourquoi en match il n’y arrivait pas ? Je pense qu’on lui en a demandé trop. » Psychologiquement, Beaubois découvre les implications du statut de professionnel. « L’année dernière, on me pardonnait tout. Là, les attentes et la pression en début de saison n’étaient pas les mêmes. C’était difficile. Surtout, je ne m’attendais pas à ça. C’est normal mais c’est juste que je n’étais pas prêt. Ça m’a choqué. En plus, on commence mal la saison et on m’a beaucoup visé. Les dirigeants m’ont encouragé, toujours soutenu, mais ça se voyait que les gens étaient déçus. J’étais pas préparé à ça et, dans ma tête, ça a été un peu… je suis parti quoi ! Et ça a été dur de revenir. Ça ne venait pas. Ça étonnait tout le monde. Surtout le coach, qui se posait beaucoup de questions. Il trouvait que ce n’était pas normal de montrer à l’entraînement que je devais jouer, alors que je n’arrivais pas à reproduire ça en match. Il me demandait ce qu’il se passait dans ma tête. » Après son deuxième match terminé sans marquer le moindre point, le club prend une décision radicale en signant Kevin Braswell, un meneur américain de métier, patte gauche certes gourmande mais qui ne refuse pas les responsabilités. Un coup dur ? Un désaveu ? « En fait, l’arrivée de Kevin a été très bénéfique pour moi », répond Rodrigue. « Il a pris toute la

pression pour lui et Erman a décidé de me décaler au poste 2. Là, ça m’a pris encore un peu de temps parce qu’il a fallu que je me réhabitue au poste, aux automatismes, mais là, ça va. » À l’arrière, Rodrigue retrouve de l’instinct. Première mission pour se remettre dans le bain et gagner des minutes, la défense. « En début de saison, quand je n’étais pas bien, j’ai compris que mon temps de jeu passerait par là, donc j’ai essayé de progresser dans ce domaine », affirme-t-il. « Plus jeune, on ne me demandait pas de défendre, mais on m’a toujours dit qu’avec mes bras et mes qualités athlétiques, je pouvais défendre sur n’importe qui. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre mais c’est de mieux en mieux. » Sur l’homme et concentré, le Choletais est très bon. Mais il reste parfois encore un peu naïf sur les situations où la déconcentration guette, comme sur les écrans ou les rotations.

“EXPLOSIF, PUISSANT ET RAPIDE“

NATE MCMILLAN

Malgré tout, il est parvenu à se remettre en selle et, libéré de la responsabilité de faire tourner l’équipe, les pièces étaient en place pour devenir un joueur d’impact de l’autre côté du terrain. À l’entraînement, physiquement remis, Beaubois épate. Mais en match, toujours rien. « Il était arrivé à un bon niveau, mais il n’avait toujours pas connu de déclic », explique coach Erman. « Et puis un jour, on a enchaîné trois déplacements, Bonn, Gravelines et Liège. Et là, à Bonn, il met un panier à la fin de la première mi-temps qui nous fait passer de -11 à -8. Très important. Et puis, il enchaîne une grosse deuxième mi-temps, jouant comme un joueur majeur, c’était parti ! Il a eu ce déclic. »


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la France doit pratiquement tous ses shooteurs, ce qui n’est certainement pas un hasard. « Je me suis libéré à troispoints. Ça a toujours été une arme depuis que je suis jeune, mais cette saison, je n’étais pas bien du tout. Effectivement, il y a eu un déclic, mais c’est ma première saison pro. » Sur certains matches, Rodrigue se sent tellement bien derrière l’arc qu’il a tendance parfois à « s’endormir » alors que, grâce à son physique, quand il fait preuve d’agressivité sur le drive, il est pratiquement toujours payé en retour. Son premier pas et la souplesse de ses appuis, combinés à une aisance technique de haut niveau, le rendent très compliqué à tenir sur un-contre-un. À condition de les jouer. « Comme il est fragile, comme il n’est pas assez costaud, il hésite à aller aux contacts », analyse son coach. « Du coup, il est un peu paresseux à ce niveau-là, parce que physiquement il y aura toujours des impacts. Mais c’est vrai qu’il va très vite ! » « Je sais que parfois, je ne drive pas assez, il faut que je travaille », reconnaît le joueur. « Physiquement, c’est sûr qu’il faut que je progresse, ça se voit. C’est mental aussi. Il faut que je sois plus dur, que j’aille chercher les choses plus loin, que je sois capable de me faire plus mal. Parfois, j’ai tendance à me laisser aller, à rester dans la facilité. » Ce qui est remarquable pour la saison en cours, c’est que Rodrigue a su, en cours de saison, alors que la hiérarchie de l’équipe était installée, bouleverser l’ordonnancement du groupe pour s’imposer. Pas facile. Aujourd’hui, il est reconnu comme un leader par ses partenaires. « Rodrigue est énorme », nous confie Randal Falker, l’intérieur titulaire. « En ce moment, il suffit de lui filer la balle et de le regarder jouer. C’est assez drôle. Son talent ? C’est ridicule ! Il jouera où il voudra. Pour lui, pas de limite ! »

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Trop fragile physiquement

Une adresse insolente Aujourd’hui, avec en point d’orgue la belle contre Kiev (5/10 à 3-pts), Beaubois est devenu un tueur derrière les 6,25 m. Sa mécanique de tir est très belle. Certes, il a parfois tendance à retomber un peu sur l’arrière après le déclenché, mais l’alignement est parfait, le toucher excellent et surtout – critère essentiel à haut niveau – Rodrigue dégaine vite.

“RODRIGUE VA ALLER EN NBA“ BOUNA N’DIAYE

Très vite. Enfin, sur le match contre Kiev, il a montré qu’il pouvait sans problème se reculer à 7 mètres et prendre les tirs en sortie d’écran. La totale. « Il réfléchissait trop en début de saison, parce qu’il avait la responsabilité de l’équipe. Maintenant, il se dit : il y a Kevin (Braswell) qui est responsable, je m’en fous, je tire ! (Erman se marre.) » Une nouvelle perle façonnée dans l’atelier choletais à qui

Souvent blessé depuis ses débuts en pro, Rodrigue bosse désormais en muscu pour renforcer sa frêle carcasse. Pour l’instant, avec ses grands segments dynamiques, il fait un peu l’effet d’une gazelle, mais possède le potentiel ultime pour un joueur de basket. Son envergure pour sa taille est immense, sa détente hallucinante et malgré la charpente un peu malingre, la fibre musculaire est de bonne qualité. « Explosif, puissant et rapide. » Ainsi le décrivait en juin dernier à nos confrères d’Oregonlive Nate McMillan, le coach des Portland Trailblazers après un work-out. « Il est très athlétique, mais il a besoin de poids », abonde Kunter dans le même sens. « Il lui faut quelques kilos. Il doit être à 78, il faudrait qu’il fasse 85 minimum. » « Il a loupé la préparation physique, qui est très importante pour un jeune, mais là, il a bossé en muscu, il a pris quelques kilos récemment », nous affirme Jim Bilba, l’assistant-coach de Cholet. En changeant d’agent il y a un peu plus d’un mois, passant dans l’écurie de Bouna N’Diaye, ce dernier a insisté sur ce point. « Quand il a décidé de venir avec moi, j’ai mis deux conditions. Qu’il bosse avec un coach mental et un coach physique, quelqu’un qui travaille avec une alimentation adaptée et du suivi. » Pourquoi Rodrigue a-t-il éprouvé la nécessité de changer d’agent ? « J’avais besoin de sentir qu’il y avait des gens présents pour moi », affirme le joueur. « Ça m’a aidé. Disons que quand je ne suis pas bien, j’ai tendance à me renfermer, à rester seul, à m’écarter de tout et à tout garder en moi. Je n’aimais pas trop aller chercher des excuses vers les autres. Ça fait un moment que je sentais que son discours me convenait donc je lui ai proposé de travailler ensemble. » Pour l’agent des Batum, Ajinça, Mahinmi, aucun doute sur l’avenir NBA de Beaubois. « Rodrigue va aller en NBA. C’est un athlète, il a les caractéristiques physiques des meneurs NBA, une belle capacité à shooter et un truc qui ne s’apprend pas, c’est le talent. » Le talent, c’est indéniable. Maintenant, Beaubois a déjà 21 ans alors que la NBA


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recrute maintenant principalement aux alentours de 19-20 ans. Et puis la mauvaise expérience du début de saison à la mène soulève forcément des interrogations. A-t-il les capacités pour être un meneur ? Sans quoi, sa petite taille au poste 2 lui barrerait très certainement les portes de la grande ligue US. Erman Kunter ne ferme pas la porte. « Il n’a aucun problème de vision de jeu ou de technique pour le poste de meneur mais, aujourd’hui, il est mieux en combo guard. Mentalement, psychologiquement. Pour lui, être en charge, donner la balle à l’intérieur, faire tourner l’équipe et jouer pour lui, c’était trop. Quand on a enlevé tout ça, on l’a retrouvé. Peut-être que l’année prochaine ou l’année d’après, il pourra tout assumer. » Pour Rodrigue, le débat n’existe pas vraiment. « Je suis meneur. Mais dans la situation, je n’étais pas prêt. C’est ça le truc. Aujourd’hui, je pense que ça se passerait bien, c’est mon poste à la base. Bon là, ça se passe bien, donc on va continuer la saison comme ça, mais ça ne poserait plus de problèmes. »

Des franchises NBA intriguées D’après son nouvel agent, les franchises NBA ont gardé un œil toute la saison sur son nouveau poulain. « Il a fait de très bon work-outs l’an dernier, notamment à Portland et San Antonio. Les franchises ont été intriguées. Elles n’ont pas vraiment compris le début de saison. Là, elles se rendent compte qu’il éclate. Il a enchaîné des matches de très haut niveau et ça ne passe pas inaperçu. À mon avis, au Final Four, ce sera rempli de décideurs. » Que peut espérer Rodrigue pour la suite ? Aujourd’hui, les différentes prévisions pour la draft l’envoient en milieu ou fin de deuxième tour. Mais

sa cote grimpe. Alors, quel est le plan ? Sagement, Rodrigue reste concentré sur son basket. Il sait désormais qu’il doit tout faire pour maintenir son élan. « Je n’y pense pas. Je suis très déçu de ma saison, ça va mieux, mais ce n’est qu’un début. Je veux pousser jusqu’à la fin cette saison avec Cholet et voir jusqu’où on peut aller. » Dans son entourage comme au club, le dossier est sur la table. Rodrigue est encore lié à Cholet pour deux années supplémentaires, avec des clauses de sortie évidemment. « Je le vois bien en NBA l’année prochaine, mais on n’ira pas n’importe où », lâche, confiant, Bouna N’Diaye. « Il faut être dans un projet, un besoin de la franchise et un plan de développement. La draft au premier tour, c’est le prestige. Je cherche surtout le contrat garanti, premier ou deuxième tour. Je peux avoir une garantie sans être au premier tour. Si Cholet ne va pas en playoffs, ça veut dire qu’il sera disponible le 13 mai, et donc on aura le temps de bosser. Et à chaque fois qu’on a eu le temps de mettre en place une stratégie, ça a marché ! » Erman Kunter a une vision un peu différente sur son joueur. « Le mieux pour lui, c’est de rester. Après, ça dépend des résultats de l’équipe, si on a une coupe d’Europe ou pas. Parce que c’est un joueur qui doit jouer. Déjà, il faut voir comment il va finir l’année. Je pense qu’il va continuer à monter. Et l’année prochaine, il sera proche des 28 minutes par match. Maintenant, comment ça va évoluer, ça je ne sais pas, mais il a montré qu’il est capable. » Depuis deux ans, tout le monde présageait que Rodrigue avait les moyens d’être un grand joueur. Maintenant, on le sait. Reste à le devenir. •

Repères Rodrigue Beaubois • Né le 24 février 1988 à Pointe-à-Pitre • 1,85 m • Meneur-arrière • Clubs : New Star (Guadeloupe), 2005-2009 Cholet • Palmarès : vainqueur des As en 2008


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Génération 87

Nando De Colo FINIR FORT

Grande révélation de la saison dernière, le Choletais peine à confirmer. Victime d’une fracture du nez, il devrait revenir à temps pour disputer le Final Four de l’EuroChallenge. Bien finir la saison pourrait lui valoir une place au deuxième tour de la prochaine draft, pour laquelle il est automatiquement éligible. Lancé il y a deux ans en Pro A par Erman Kunter, Nando De Colo a été la sensation de la saison dernière. Vainqueur et MVP de la Semaine des As, auteur d’un match à 37 points contre les Barons Riga en FIBA EuroCup, MVP officieux du All-Star de la compétition (24 pts, 5 rbds et 3 pds), finaliste de la Coupe de France, et enfin MVP français de Pro A (14,9 pts, 2,9 rbds et 3,5 pds). L’arrière choletais a tout raflé ou presque et était alors considéré comme l’un des tous meilleurs prospects européens de sa classe d’âge. Restait à confirmer cette saison. Or, après avoir réalisé un démarrage sur les chapeaux de roue en championnat (19,8 pts, 4,0 rbds et 3,5 pds sur les 3 premières journées), Nando est dans le dur. « Il est très ciblé cette saison », explique son coach, Erman Kunter. « Mais surtout, il n’a pas fait de préparation l’été dernier. C’est quelque chose d’important pour les jeunes joueurs. Il a joué avec l’équipe de France, et je sais comment ça se passe dans les équipes nationales (Erman Kunter a dirigé la sélection turque à l’Euro 1999). Elles jouent des tournois et il n’y a pas beaucoup de temps consacré à la préparation physique. C’est plutôt axé sur la préparation technique et tactique. Pour un jeune, ce n’est pas bon. Mais techniquement, il a progressé. Il crée davantage, et joue mieux sans ballon. Mais on a pu constater que sa condition physique ne suivait pas. Il voit les choses, mais il ne peut pas les faire. Ses appuis ne sont pas assez puissants, il devrait faire davantage de musculation. On a joué 19 matches de plus que les autres depuis l’automne (en EuroChallenge), et on n’a pas pu travailler comme on le fait d’habitude. On fait d’ordinaire deux séances de travail physique pendant la semaine. Cette année, on n’en a fait qu’une seule fois par semaine ! C’est notre faute, il faudrait qu’on mette en place un autre programme pour les jeunes, mais ce n’est pas facile avec les déplacements et les matches, et on n’a pas réussi. »

Une blessure qui tombe à pic ? Nando De Colo a également dû faire face à l’intérêt soudain des scouts NBA. Cette saison, ils sont, selon son coach, entre deux et cinq à chaque match à scruter les moindres faits et gestes du jeune international, mais aussi de Rodrigue Beaubois, et désormais de Kevin Séraphin. « Il n’est pas tranquille », regrette Kunter. « C’est un peu plus calme en ce moment parce qu’il y a la March Madness, mais les sollicitations vont reprendre. C’est normal, il est aujourd’hui un prospect européen important, mais c’est un peu difficile pour lui de se concentrer. Je pense que ça l’a perturbé. Tout s’est passé si vite pour lui. Il y a deux ans, personne ne le connaissait vraiment. » Si aujourd’hui le site Draftexpress. com – traditionnellement très « européanophile » – projette le Français au 41e rang de la prochaine draft NBA (8 places devant son coéquipier Rodrigue Beaubois), il devra toutefois bien terminer la saison pour convaincre une franchise de le choisir. Or Nando De Colo a reçu un coup de coude involontaire d’Artur Drozdov lors du match d’appui des quarts de finale de l’EuroChallenge face à Kiev, et souffre d’une fracture ouverte du nez qui le privera d’un mois de compétition. « Depuis qu’il est blessé, il peut travailler son physique », se réjouit presque l’entraîneur turc. « Je pense qu’il va revenir très fort, et il devrait être à 100% pour le Final Four de l’EuroChallenge. » De bon augure pour le futur du Choletais.

Les autres Si Nando De Colo est le seul joueur français né en 1987 à posséder une réelle chance d’être drafté en juin prochain, d’autres jouissent d’une bonne cote sur le vieux continent. C’est le cas de Fabien Causeur (1,93 m). La participation cette saison du Havre à l’EuroCup et sa présence l’été dernier au camp de Trévise ont permis au gaucher de faire apprécier son jeu complet. L’Euroleague avait mis la saison dernière le meneur roannais Marco Pellin (1,67 m) en évidence (4,5 pds, deuxième passeur de la saison régulière d’Euroleague). Son ancien coéquipier du Centre Fédéral, l’Orléanais Aldo Curti (1,80 m), n’a pour sa part pas encore bénéficié d’une telle exposition, mais ses récentes bonnes performances à la Semaine des As l’auront sûrement servi.

Nando De Colo

Les 5 meilleurs prospects internationaux non draftés nés en 87 Jonas Jerebko (2,06 m, Suède – Biella) Sergio Llull (1,78 m, Espagne – Real Madrid) Henk Norel (2,12 m, Pays-Bas – Badalone) Emir Preldzic (2,06 m, Slovènie – Fenerbahçe) Milenko Tepic (1,98 m, Serbie – Partizan)

Jean-François Mollière

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Génération 88

Ludovic Vaty

trop court pour la nba ?

Le premier fait d’arme de la génération dorée née en 1988 remonte à 2004, lorsqu’elle remporta le titre de championne d’Europe des 16 ans et moins. Alexis Ajinça et Nicolas Batum faisaient bien partie de cette équipe, mais encore en retrait, et si Adrien Moerman en avait fini meilleur marqueur, Ludovic Vaty (10,6 pts, 11,5 rbds) avait été le seul Français à être nommé dans le cinq idéal de la compétition. Il était alors considéré comme le meilleur potentiel de la génération, en compagnie d’Alexis Ajinça, dont la verticalité intriguait déjà. Batum et Ajinça ont depuis traversé l’Atlantique, Rodrigue Beaubois, éclos sur le tard, s’apprête à faire de même, mais Ludovic Vaty s’est également affirmé. Après deux saisons d’apprentissage avec l’Élan Béarnais, il a passé un cap cette saison, tournant notamment à 14,2 points et 9,1 rebonds par match entre les 4e et 15e journées de Pro A, et se classant parmi les tous meilleurs joueurs français de Pro A à l’évaluation. Toutefois, le jeune pivot palois a connu des mois de février et mars plus difficiles. « Il avait mis la barre tellement haute en janvier qu’on en avait oublié qu’il n’avait que 20 ans », explique son coach, Laurent Mopsus. « Être constant dans le leadership offensif lorsqu’on a 20 ans, notamment au poste de pivot, c’est une pression qui est inhibitrice. Comme à 20 ans on n’a pas toutes les réponses, il les a un peu cherchées en février. La médiatisation qu’ont engendrée ses bonnes prestations l’a aussi perturbé. C’est par inexpérience. Inconsciemment, il y a un relâchement. Mais il revient. » Ludovic Vaty

Plus taillé pour l’Euroleague que la NBA Ludovic Vaty a su prendre sa chance cette saison et mettre en application ce qu’il a appris ces dernières années, à l’INSEP puis dans le Béarn. « Je ne vois pas d’autre pivot de son âge en Pro A qui ait sa palette de mouvements, que ce soit face ou dos au panier », apprécie Mopsus. « Il travaille beaucoup avec Paul Henderson, le responsable des pivots, qui fait un travail fantastique. Il a encore des progrès à faire dans la faculté à scorer malgré les impacts, dans la faculté à lire le jeu. Mais s’il avait tout ça… Sur ce qu’il a montré en janvier, il peut envisager de bonnes choses pour la suite de sa carrière, en tout cas, c’est ce que je lui souhaite. » Peut-il espérer être drafté par une franchise NBA, comme on l’a un temps supposé ? Certaines mock drafts le projettent encore au deuxième tour en 2009, mais le profil du Français ne semble plus aujourd’hui correspondre aux exigences de la grande ligue. « Pour le poste de pivot en NBA, il est un peu petit et un peu lent », juge l’entraîneur palois. « En NBA, il faut avoir la capacité à défendre les pick’n’roll. Il faut être d’une mobilité hors du commun. » En fin de contrat, Ludovic Vaty ne jouera probablement plus avec l’Élan Béarnais la saison prochaine, le club n’ayant plus les moyens de le retenir. A-t-il le niveau pour intégrer une grosse écurie d’Euroleague ? « Pourquoi pas, mais il est peut-être un peu tôt », tempère Laurent Mopsus. « Se retrouver dans une équipe d’Euroleague, en rotation et à la bagarre à tous les entraînements, je pense qu’il n’est pas encore prêt. Il a besoin de temps de jeu, d’enrichir son registre et de se sentir beaucoup plus fort. Ce sera un joueur avec d’abord un impact offensif, ce qui le rassurera pour pouvoir défendre. Dans son approche des matches, il doit d’abord prendre confiance par l’attaque. »

Les joueurs de grande taille ont tous cette même exigence pour exprimer leur potentiel et Ludovic Vaty ne déroge pas à la règle.

Les autres Championne d’Europe cadet en 2004, puis junior en 2006, et enfin médaillée de bronze au Championnat du monde junior en 2007, cette génération est celle qui a rapporté le plus de titres au basket français dans les catégories de jeune. Derrière Nicolas Batum, Alexis Ajinça, Rodrigue Beaubois et Ludovic Vaty, de nombreux autres joueurs pointent déjà le bout de leur nez en Pro A. MVP de Pro B la saison dernière avec Nanterre, l’Orléanais Adrien Moerman (2,04 m) possède un profil d’intérieur mobile et shooteur, mais pas forcément très athlétique, qui convient davantage à l’Europe qu’à la NBA. Même constat pour le Dijonnais Abdou M’Baye (1,89 m), déjà deuxième scoreur français de Pro A (14,6 pts), mais dont la petite taille, pour un deuxième arrière, empêche de rêver à une carrière outre-Atlantique.

Les 5 meilleurs prospects internationaux non draftés nés en 88 Omri Casspi (2,04 m, Israël – Maccabi Tel-Aviv) Victor Claver (2,04 m, Espagne – Valence) Vladimir Dasic (2,08 m, Monténégro – Buducnost) Vitor Faverani (2,11 m, Brésil – Malaga) Alexey Shved (1,96 m, Russie – CSKA Moscou)

Pascal ALLEE/HOT SPORTS

Considéré dans ses plus jeunes années comme l’élément le plus prometteur de la génération née en 1988, Ludovic Vaty (2,06 m) a depuis vu passer devant lui Nicolas Batum, Alexis Ajinça et peut-être bientôt Rodrigue Beaubois. Mais le Guadeloupéen a passé un cap cette saison avec l’Élan Béarnais. Suffisant pour espérer être drafté l’année prochaine ? Pas sûr.


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Génération 89

Edwin Jackson

LE HOOP SUMMIT, UN MATCH POUR JACKSON

Après une première saison professionnelle mitigée à l’ASVEL, Edwin Jackson a repris cette année le fil de sa progression en région parisienne sous les ordres de Pascal Donnadieu, passé maître dans l’art de relancer les jeunes joueurs français en perte de vitesse. « En termes de temps de jeu et d’expérience, on est dans les clous », constate le coach de la JSF Nanterre. « Edwin tourne à 28 minutes de temps de jeu en étant dans le cinq de départ, sachant qu’il partage les ailes avec Souarata Cissé et Étienne Plateau, qui sont aussi des jeunes joueurs. Il n’est pas en concurrence avec un joueur américain qui le priverait de responsabilités. Et il assume celles-ci plutôt correctement. Ses statistiques sont tout ce qu’il y a de plus correctes (13,2 pts, 2,7 rbds et 2,0 pds). Il est dans les cinq meilleurs marqueurs français et a progressé défensivement. » Si les performances de l’ancien pensionnaire de l’INSEP paraissent moins clinquantes que celles d’Adrien Moerman la saison dernière, également avec Nanterre, « c’est qu’il évolue à l’extérieur d’une part, et que l’équipe est moins bien d’autre part, on est moins exposés », justifie Pascal Donnadieu. Suffisamment exposé toutefois pour permettre à Edwin Jackson de décrocher une invitation pour le Hoop Summit, ce qui lui permettra le 11 avril prochain à Portland de se mesurer aux meilleurs lycéens américains. Un match qui pourrait bien être taillé pour lui. La sélection mondiale est en effet composée de nombreux big men très attendus (Donatas Motiejunas, Tomislav Zubcic, Milan Macvan et Mamadou Samb), ce qui pourrait lui ouvrir des espaces à l’extérieur. La capacité du Français à faire exploser les défenses pourrait faire le reste. Les qualités offensives d’Edwin Jackson restent ses meilleurs atouts, et Pascal Donnadieu s’est appliqué à le faire jouer sur ses points forts. « En France, on manque cruellement de joueurs ayant un shoot extérieur », explique-t-il. « Or il a un gros shoot à trois et deux-points, il est déjà très fort dans ce secteur-là. Mais comme il est très ambitieux, veut réussir et se donne les moyens, de temps en temps, j’ai senti en début de saison qu’il était gêné par cette étiquette de shooteur unidimensionnel, qu’il n’est d’ailleurs pas forcément. Quand on a la chance d’avoir son tir, de faire 1,92 m, il faut au contraire qu’il soit très fort dans ce domaine-là. Il faut qu’il soit bien sûr capable d’être un peu meilleur au niveau des passes, de prendre un peu de rebonds et d’aller driver de temps en temps. Mais l’erreur serait de lui faire renoncer à ce gros point fort qui est le tir. »

L’ASVEL avant la NBA Sera-ce suffisant pour se faire une place en NBA ? Edwin Jackson paraît un peu petit pour évoluer au poste 2 dans la grande ligue, mais son coach reste optimiste. « Edwin essaye continuellement de repousser ses limites », assure-t-il. « Il s’est donné des objectifs très élevés. Il a au moins le mérite de travailler et de s’en donner les moyens. La NBA a beaucoup évolué, et je ne vois pas pourquoi, à moyen terme, il ne pourrait pas y arriver. Je pense qu’il a un style de jeu qui peut se prêter à la NBA, avec beaucoup de vitesse et d’explosivité. Il faut qu’il soit explosif sur les situations de contreattaque. Ce sera un finisseur, il l’a toujours été, l’est encore chez nous et également en sélection. »

Edwin Jackson

En attendant, il retournera la saison prochaine à l’ASVEL où il devra gagner sa place dans une rotation qui s’annonce dense. « Edwin doit franchir des marches », affirme Pascal Donnadieu. « Le challenge, c’est ce qui le fait avancer. » Réussir une bonne performance à Portland, puis s’imposer en Pro A la saison prochaine sont les deux premiers défis qu’il a à relever.

Les autres Si elle n’est pas aussi exceptionnelle que sa devancière, la génération 89 possède également beaucoup de talent. Suivi de près depuis sa prime jeunesse, MVP de l’Euro cadet en 2005, Antoine Diot (1,92 m) tarde à passer le cap au niveau professionnel avec Le Mans. Un cap que semble avoir passé Thomas Heurtel (1,84 m) cette saison (10,0 pts et 5,8 pds en Pro A) avec Pau-Lacq-Orthez, malgré des qualités physiques inférieures à celles du Manceau, mais un mental à toute épreuve. Une génération marquée également par l’ascension tardive des pivots Kevin Séraphin (2,05 m, Cholet) et Bangaly Fofana (2,11 m, ASVEL), qui rejoignent un vivier déjà riche de Luc Louvès (2,07 m, Orléans), Frens Johwe Casseus (2,11 m, Orléans) et Fernando Raposo (2,04 m, Pau-LacqOrthez) dont la naturalisation est toujours en cours. Raphaël Wilson (1,95 m, Saint-Vallier en Pro B) et Carl Ona-Embo (1,85 m, Rosalia en LEB) semblent en revanche aujourd’hui plus en retrait.

Les 5 meilleurs prospects internationaux non draftés nés en 89 Dusan Katnic (1,93 m, Serbie – Mega HL Belgrade) Milan Macvan (2,05 m, Serbie – Vrsac) Mamadou Samb (2,07 m, Côte d’Ivoire – Barcelone) Semen Shashkov (2,05 m, Russie – CSKA Moscou) Giorgio Shermadini (2,16 m, Géorgie – Panathinaikos)

Photo Hervé Bellenger/IS

Champion d’Europe junior en 2006 et médaillé de bronze du championnat du monde de la même catégorie l’été suivant, Edwin Jackson (1,92 m) n’est pas un inconnu pour les scouts NBA, bien qu’il joue cette saison à Nanterre, en Pro B. Sa participation au Hoop Summit pourrait être l’occasion de faire monter sa cote.


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Génération 89

Kevin Séraphin UN IMMENSE POTENTIEL PHYSIQUE

La corne d’abondance choletaise a produit une nouvelle pépite… de 2,05 m et 115 kilos. Kevin Séraphin, encore inconnu du grand public en début de saison, n’a eu besoin que de deux matches de Pro A début novembre pour se faire un nom. Profitant de la blessure de Claude Marquis, il a cumulé 12 points, 5 rebonds en 18 minutes contre Strasbourg, puis 17 points, 7 rebonds en 20 minutes contre Nancy la semaine suivante. Deux rapides aperçus du potentiel du jeune Guyanais avant que celui-ci ne retrouve sa place de quatrième intérieur au sein de la rotation choletaise. S’il s’entraîne toute la semaine avec le groupe professionnel, il évolue le samedi en lever de rideau avec les espoirs. Un championnat qu’il domine (15,6 pts, 8,1 rbds et 19,4 d’éval – 3e du championnat – en 28’) alors qu’il n’y joue que sa deuxième saison, et dont Cholet occupe la tête. Entre championnat et EuroChallenge, le temps manque malheureusement au staff pour gommer les imperfections du jeune pivot. « Il faut travailler ses appuis, il ne peut pas sauter deux fois, par exemple », explique son coach Erman Kunter. « C’est une faiblesse pour un intérieur. Il faut qu’il gagne encore en explosivité. » En revanche, l’expérience acquise en EuroChallenge aura permis à Kevin Séraphin de voir « différents joueurs, différentes salles et différentes atmosphères », détaille le technicien turc. « Je pense qu’il a appris beaucoup de choses. Il est en formation, mais l’année prochaine il jouera, c’est sûr. »

Une raquette Marquis-Séraphin en 2009-10 Comme Rodrigue Beaubois cette saison, Séraphin ne devrait plus jouer qu’avec les pros et se voir confier un temps de jeu relativement important et des responsabilités. « Comme Claude (Marquis) et Kevin sont sous contrats, il faudra trouver un moyen de les faire jouer en même temps », précise Kunter. « Il faudra trouver des systèmes pour évoluer avec deux intérieurs. Il va falloir faire de la place à Kevin. » Avant cela, le Guyanais se rendra à Portland pour y participer au Hoop Summit le 11 avril. Pour le Choletais, presque autant que le match en lui-même, la semaine d’évaluation et d’entraînement préalable sera décisive. Ses aptitudes et son potentiel physique y seront mesurés, et c’est pour l’instant là que réside sa principale force. « Il a des qualités physiques hors normes », assure Jérémy Medjana, collaborateur de Bouna N’Diaye, l’agent de Kevin Séraphin. « C’est ce qu’on explique aux Américains. On n’a jamais vu un tel rapport entre densité et taille – les Américains mesurent avec les chaussures, donc il atteint les 2,08, 2,09 m. Il est à 116 ou 117 kilos de muscle naturel, avec en plus de la verticalité et des bonnes mains. C’est un joueur qui peut devenir à terme un vrai ailier-fort moderne. Il y a du travail mais, avec son physique, il peut déjà jouer pivot, comme un Ronny Turiaf. » En attendant d’éventuellement jouer un jour en NBA, la Pro A lui tend les bras dès la saison prochaine.

Kevin Séraphin

HOOP SUMMIT

UN MATCH QUI REUSSIT AUX FRANÇAIS La douzième édition du Nike Hoop Summit se déroulera le samedi 11 avril au Rose Garden de Portland, l’antre des Blazers. Il opposera, comme depuis sa création en 1995 (interruption de 2001 à 2003), une sélection des meilleurs lycéens américains, à une équipe formée de prospects « du reste du monde ». Celle-ci est assemblée par Rich Sheubrooks, consultant Nike pour le basket mondial, qui s’est entretenu avec les « GM, clubs, fédérations, scouts et coaches », d’après le communiqué de presse de l’équipementier. Mais les agents entrent aussi en ligne de compte puisque après Nicolas Batum et Alexis Ajinça, Bouna N’Diaye a réussi à placer deux autres de ses joueurs dans l’édition 2009 : Edwin Jackson et Kevin Séraphin. « Il y a une relation de confiance », explique Jérémy Medjana, collaborateur de l’agent français. « Tant qu’il y a de la réussite derrière… Les joueurs qu’on a envoyés au Hoop Summit ont été draftés et ont décroché un contrat garanti. » L’événement réussit d’ailleurs généralement bien aux Français puisque quatre des six qui y ont participé ont été draftés par la suite. Ce match revêt de l’importance puisqu’il est diffusé en direct sur ESPN, la chaîne sportive de référence aux États-Unis, et toutes les franchises sont représentées sur place, souvent par les décideurs eux-mêmes. Le Hoop Summit se déroule donc sur le parquet, mais aussi dans les couloirs…

Les performances des Français au Hoop Summit Année

Joueurs

Stats

Draft

1997 1999 2000 2005 2007 2007 2008

Jérôme Moïso Liberto Tetimadingar Tony Parker Michael Mokongo Nicolas Batum Alexis Ajinça Alexis Ajinça

13 pts à 6/7 aux tirs et 8 rbds en 20’ 4 pts à 2/4 aux tirs et 1 rbd en 12’ 20 pts à 6/11 aux tirs, 4 rbds et 7 pds en 30’ 4 pts à 2/5 aux tirs, 3 rbds et 5 pds en 25’ 23 pts à 9/13 aux tirs, 4 rbds et 1 pd en 28’ 9 pts à 3/5 aux tirs et 4 rbds en 21’ 13 pts à 5/9 aux tirs, 9 rbds et 3 cts en 24’

11e en 2000 28e en 2001 25e en 2008 20e en 2008 20e en 2008

Jean-François Mollière

Encore inconnu il y a un an, Kevin Séraphin (2,05 m) n’a réellement commencé le basket qu’il y a quatre ans. Un « late bloomer » dont la force naturelle, la taille et les bonnes mains vont être scrutées de très près durant la semaine du Hoop Summit à Portland. À Cholet, son éclosion est déjà programmée pour la saison prochaine.


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maxibasketnews

Génération 90

QUI PRENDRA LE POUVOIR ? La génération née en 1990 s’est qualifiée pour le prochain championnat du monde des 19 ans et moins mais, si trois joueurs se détachent légèrement du lot, aucun d’eux ne présente réellement encore un très fort potentiel. « Le constat qu’on peut faire, de manière générale, c’est que ces joueurs qui vont disputer un championnat du monde n’ont pas ou très peu d’expérience au niveau professionnel. C’est la grosse différence par rapport à l’équipe d’il y a deux ans », regrette Richard Billant, qui emmènera l’été prochain cette génération en NouvelleZélande pour y jouer le titre mondial, deux ans après avoir décroché en Serbie une médaille de bronze avec la génération Batum-Ajinça. Andrew Albicy (1,78 m) est en effet le seul membre de cette équipe de France junior – qui a terminé à la quatrième place de son Euro l’été dernier – à évoluer régulièrement en professionnel. Mais en Pro B, au Paris-Levallois, en tant que doublure de Jimmal Ball (1,9 pt et 0,9 pd en 18‘). « Il est le leader de cette génération », explique Billant. « C’est un bon meneur de jeu, qui peut organiser et qui est un bon défenseur. Il a aussi un shoot tout à fait convenable et des qualités physiques qui lui permettent de jouer des un contre un et de se faufiler dans la défense. » Un gabarit et des qualités qui ne sont pas sans rappeler Aldo Curti et Marco Pellin, de trois ans ses aînés. Meilleur marqueur et rebondeur français (15,3 pts, 6,3 rbds) lors de l’Euro junior, Alexis Tanghe (2,07 m) n’a eu que peu d’occasions de s’exprimer en Pro A avec Dijon (12 matches pour 1,8 pt et 0,2 rbd en 6’) et ne brille pas non plus avec les Espoirs (12,1 pts et 5,7 rbds pour 10,8 d’éval). Visiblement en manque de confiance, il ne tourne qu’à 22,7% à trois-points, alors qu’il s’agit d’un point fort de son jeu. Longtemps considéré comme le leader de cette génération, Christophe Léonard (1,96 m) tarde à passer le cap. « L’année dernière avec le Centre Fédéral, son jeu était beaucoup basé sur la percussion, la pénétration. Mais quand le niveau commence à augmenter, ça ne marche plus », explique Erman Kunter, son coach à Cholet, même si Christophe Léonard évolue davantage avec les espoirs. « Il travaille donc sur son jeu extérieur, et je pense qu’il a progressé. C’est un joueur idéal au poste 3 pour le championnat de France. C’est un bosseur, il a du caractère et ne lâche rien. C’est lui qui défend le plus dur à l’entraînement sur Nando (De Colo) et Rodrigue (Beaubois). » On peut ajouter à ce trio les deux combo-guards Jonathan Bourhis (1,83 m) et Nicolas Lang (1,92 m), qui évoluent respectivement avec les espoirs de Dijon et de Chalon, et également le pivot palois Tanguy Ramassamy (2,03 m), qui a manqué l’Euro l’été dernier sur blessure.

Génération 91

HENRI KAHUDI, LA NOUVELLE PÉPITE MANCELLE Cette classe d’âge apparaît pour le moment plus faible que les autres. Et le joueur à plus fort potentiel de cette génération pourrait finalement être le meneur manceau Henri Kahudi. « La génération 1991 est un peu moins brillante », admet Philippe Ory, coach des juniors du Centre Fédéral et de l’équipe de France des 18 ans et moins. « Il ne faut toutefois pas oublier qu’il y a un joueur comme Joffrey Lauvergne qui est blessé depuis longtemps. Un ailier de 2,06 m très costaud, adroit et fort au rebond. Le prototype de l’ailier international. » Chrislain Cairo (2,00 m) est actuellement le meilleur joueur de sa classe d’âge au Centre Fédéral. « C’est notre capitaine, il a été performant l’an dernier lors de l’Euro junior. Il est très fort physiquement, commence à avoir un tir extérieur et à pouvoir s’écarter un petit peu. » Mais c’est aujourd’hui dans les centres de formation de Pro A que se trouvent les meilleurs potentiels nés en 1991. Et notamment au Mans qui tient sans doute avec le meneur Henri Kahudi (1,93 m) son prochain grand espoir. « Cette saison, on est à la croisée des chemins entre la maturité que demande ce poste-là, un potentiel physique qui a éclos au grand jour, et à ce poste-là fait souvent la différence », explique Philippe Desnos, responsable du centre de formation du MSB. « Il a quelques qualités de vélocité, de vitesse et de force de percussion-pénétration qui ne sont pas sans rappeler celles d’un Moustapha Sonko. » Malgré sa jeunesse, le jeune frère de Charles Lombahé-Kahudi (Dijon) s’affirme déjà comme l’un des meilleurs meneurs du championnat espoir (13,8 pts, 6,0 pds et 15,7 d’éval).

Les 5 meilleurs prospects internationaux nés en 90 Donatas Motiejunas (2,13 m, Lituanie – Aisciai Kaunas) Matias Nocedal (1,92 m, Argentine – Vitoria) Ricky Rubio (1,92 m, Espagne – Badalone) Jan Vesely (2,11 m, République Tchèque – Partizan) Tomislav Zubcic (2,11 m, Croatie – Cibona Zagreb)

Les 5 meilleurs prospects internationaux nés en 91 Nicolo Melli (2,05 m, Italie – Reggio Calabria, Lega Due) Nikola Mirotic (2,08 m, Monténégro – Real Madrid) Dejan Musli (2,12 m, Serbie – Zeleznik) Mirza Sarajlija (1,83 m, Slovénie – Olimpija Ljubljana)

Chrislain Cairo

Photo Hervé Bellenger/IS

Alberto Jodar (2,05 m, Espagne – Fuenlabrada)


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Génération 92

Génération 93-94

Alors qu’ils ont un an de moins que leurs coéquipiers, Evan Fournier (1,98 m) et Léo Westermann (1,96 m) se sont déjà imposés comme les leaders du Centre Fédéral en N1. Le géant Vincent Pourchot (2,19 m) continue pour sa part son apprentissage.

Les meilleurs joueurs nés en 1993 ont fait cette saison leur entrée au Centre Fédéral, avant de disputer en février leur premier tournoi international à Ankara, qui a vu notamment l’émergence de Hugo Invernizzi. Mais déjà la génération 94, annoncée très grande par la taille, pointe son nez.

FOURNIER ET WESTERMANN EN PATRONS

QUELQUES PROMESSES ET DE LA TAILLE

Livio Jean-Charles

Photo Hervé Bellenger/IS

Evan Fournier

« Il n’y a pas vraiment, dans cette génération 93, de joueurs qui se détachent comme l’année dernière avec Léo Westermann et Evan Fournier », prévient Tahar Assed-Liégeon, en charge des cadets du Centre Fédéral et de l’équipe de France des 16 ans et moins. « On a une génération avec quelques joueurs qui ont un peu de talent, mais aussi des joueurs intéressants sur la prospective. Des joueurs qui sont aujourd’hui techniquement un peu faibles et manquent de connaissance de jeu. Je pense notamment à Yannis Morin (2,01 m) et Livio Jean-Charles (1,97 m). » Ce dernier a notamment terminé meilleur rebondeur de l’équipe de France lors du tournoi d’Ankara (7,0 rbds en plus de ses 10,1 pts). « Il est capable de jouer très près du panier, mais c’est une tige, monté très fin », sourit Assed-Liégeon. « Mais il évolue dans le bon sens, il est grand, il court bien et est mobile. » « Il y en a un qui a fait des progrès énormes parce qu’il n’était pas parmi les meilleurs à son arrivée au Centre Fédéral, c’est Hugo Invernizzi (1,90 m) », précise le coach. « Il peut rivaliser avec les meilleurs. Il sait jouer sans le ballon, sait les donner dedans. Il a un bon tir. Il est assez poupon, assez costaud, un peu lourd. Il a joué essentiellement au poste 4 quand il était en minime. Il évolue aujourd’hui parce qu’il est très complet. Il peut shooter à trois-points. Pour moi, son avenir et sa formation au Centre Fédéral se situent au poste 2. C’est un bras. » Pour le tournoi de Bellegarde, disputé du 3 au 5 avril, trois joueurs nés en 1994 ont été intégrés au groupe. « La génération 94 est très grande par la taille », indique Tahar Assed-Liégeon. « Sur la détection cette année, c’était la moyenne de taille la plus haute qu’on ait eue. Sur les vingt joueurs possibles, on est à 1,94 m. La génération Ajinça était à 1,88 m. Charly Maraux, Anthony Racine – le fils de Régis, coach de Clermont – et Boris Diallo sont très talentueux, évoluant sur un poste de meneur-arrière, avec des qualités complètement différentes les uns des autres. »

Photo Hervé Bellenger/IS

Léo Westermann

Photo Hervé Bellenger/IS

Déjà testé l’an passé par Philippe Ory en Nationale 1, les deux grands espoirs de cette génération née en 1992 avaient répondu présents. En début de saison, leur coach n’a donc pas hésité à leur donner du temps de jeu et des responsabilités. Evan Fournier s’est rapidement affirmé comme le meilleur marqueur de l’équipe, tournant à plus de 15 points de moyenne alors qu’il n’a pas encore 17 ans. À tel point que Nanterre s’est proposé de le faire évoluer à l’échelon supérieur dès la saison prochaine. « C’est un poste 2 de grande taille puisqu’il fait 1,98 m, voire 1,99 m », explique son coach. « C’est quelqu’un qui est dans une bonne dynamique. Il doit encore toutefois progresser dans son envie défensive, même s’il est capable de le faire sur certaines séquences, mais pas toujours sur tout le match. Son investissement est clairement plus offensif que défensif. Il faut aussi qu’il progresse dans le domaine des passes décisives, la création. » Léo Westermann connaît pour sa part plus de difficultés, ce qui est notamment dû à la nature du poste de meneur de jeu qu’il occupe. « Avoir à 16 ans les rênes d’une équipe de Nationale 1, ce n’est pas facile », assure Philippe Ory. « Soit il est très bon individuellement et ça coince dans la gestion de l’équipe, soit il gère bien l’équipe et s’oublie individuellement. Il faut aussi qu’il stabilise son tir extérieur. Il peut avoir en revanche un gros niveau défensif. » Il reste, quoiqu’il en soit, au même titre qu’Evan Fournier, un très fort potentiel pour l’avenir. Du haut de ses 2,19 m, Vincent Pourchot, que Philippe Ory connaît depuis déjà de longues années, continue son lent apprentissage, les joueurs de grande taille arrivant toujours à maturité plus tardivement. « Il commence à montrer le bout de son nez », indique son coach. « Il est toujours impressionné par les gabarits qui sont en N1. Il a eu un passage délicat pendant l’hiver, mais ça a l’air d’aller mieux. Il nous apporte quand même sa taille, parce que c’est un géant en Nationale 1. Il peut nous aider au rebond et marquer quelques paniers. » Blessé successivement aux deux genoux lors des deux dernières saisons, le Manceau Kevin Mendy (2,02 m) a récupéré l’intégralité de ses moyens. « C’est un caractère de champion, un mental de guerrier, qui va de l’avant, toujours très enthousiaste », assure Philippe Desnos, le responsable du centre de formation du MSB. « C’est un gros défenseur, et un athlète, il y a du Bilba là-dedans. Quand je le vois défendre en cadet, c’est comme avoir Laurent Blanc en défense en 1998. Ça rassure tout le monde, il cadenasse la ligne de fond, vient prendre les rebonds. Offensivement, il lui faut de la fluidité, mais il y arrive quand même. » Si ses genoux le laissent enfin tranquille, Kevin Mendy pourrait former un trio de feu avec Westermann et Fournier, en attendant l’éclosion de Vincent Pourchot.


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Par Babacar DIARRA, Thomas FÉLIX et Florent de LAMBERTERIE

maxibasketnews

POURQUOI ILS GAGNENT ? STRASBOURG : ILS DÉFENDENT À SIX !

Fred Sarre

Un coach qui soutient ses joueurs à 100%, ça fait plaisir ! Conscient que ses protégés avaient un peu de mal à contenir l’adversaire, Fred Sarre a tout simplement décidé d’aller leur donner un coup de main sur le parquet. Et il ne fait pas semblant : bras écartés, jambes fléchies, tout y est. Le mieux dans tout ça, c’est que ça marche ! Avec huit victoires sur les dix derniers matches, la recette pourrait même faire des émules.

NANTES : ON NE PASSE PLUS !

Michel Veyr

onnet

Yorgos Matthaios

Dans le dur juste avant les As, le SPO a remonté la pente depuis, avec trois succès sur les cinq dernières sorties. Le secret de cette réussite ? Le Haka de Michel Veyronnet ! Histoire de motiver ses troupes, le technicien imite désormais les célèbres rugbymen néozélandais pendant les matches, mimant la gestuelle Maori à la perfection. Et comble du raffinement, Veyronnet a adopté les couleurs traditionnelles, même les chaussettes sont noires.

Hervé Bellenger/IS

ROUEN : VEYRONNET ALL BLACK !

Hervé Bellenger/IS

Nantes

Hervé Bellen

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On connaissait le fameux panier au buzzer de Cédric Ferchaud, mais les hommes d’Antoine Michon ont d’autres cordes à leur arc. La recette est simple : bloquer l’accès au panier. Ici, c’est le pauvre Michel Jean-Baptiste Adolphe qui est pris en tenaille par Chris Pearson et Olivier Bardet. Admirez au passage le tirage de maillot, imparable pour stopper l’élan dans la prise de rebond.


Les ÉCHOS • maxibasketnews 21

DOPÉS NOS ARBITRES ?

Les taux de réussite d’Eric Chatfield à trois-points entre la 22e et la 23e journée. 0/7 face à Orléans, 4/4 face à Cholet la semaine suivante, c’est ce qu’on appelle rectifier le tir. Le meneur de la JDA est par ailleurs plutôt efficace dans cet exercice puisqu’il tourne cette saison à 39,4%, pointant à la 13e place du classement des joueurs les plus adroits derrière l’arc. 1

9 Pascal ALLEE/HOT SPORTS

Et hop ! L’air de rien l’Agence Française de Lutte contre le Dopage, vient de lancer un – petit – pavé dans la mare. Dans son dernier communiqué de presse datant du mois de février, l’AFLD annonce son programme national annuel de contrôle. Jusque-là rien d‘anormal, direz-vous ! En fait, la surprise c’est qu’à partir de cette année l’AFLD se réserve le droit de « contrôler ponctuellement les arbitres de sports collectifs notamment pendant les périodes de stage, les formations et les regroupements. » Écrit en tout petit page 2 du communiqué, la nouvelle est passée inaperçue pour le Directeur National de l’Arbitrage au sein de la FFBB, Pascal Dorizon. « Vous me l’apprenez », répond-t-il, surpris. « Je ne peux donc pas réagir sans avoir une confirmation, mais je vais de ce pas me renseigner. » Ravi d’avoir pu aider nos amis les arbitres.

0 et 100

Mikhail Serbin/

EB via Getty Ima

ges

MOSCOU ÇA SECOUE Si l’on vous parle du CSKA, champion d’Europe en titre, vous pensez à quoi ? Aux shoots soyeux de Trajan Langdon et Ramunas Siskauskas ? La technique parfaite de J.R. Holden ? La classe d’Ettore Messina. Logique. Mais derrière tous ces artifices, le CSKA sait aussi rentrer dans le lard, envoyer les besogneux au charbon pendant que les artistes font le spectacle. Voyez Sasha Kaun, tout en délicatesse, qui envoie valser au tapis Vukasin Aleksic, le joueur du Partizan. Contre Belgrade, Kaun n’a pas fait dans la dentelle – 3 rebonds en trois minutes sur l’ensemble des trois matches – mais toujours avec fougue. D’ailleurs, face à cet engagement, le Partizan a craqué trois manches à zéro en quart de finale d’Euroleague, n’inscrivant que 51 points en moyenne à 33,7%. Histoire d’enfoncer le clou, notons leur marque de 47 points lors du premier match, la plus basse de toute l’histoire à ce stade de la compétition.

Le nombre de tirs à trois-points convertis par l’ailier de Malaga Thomas Kelati contre la Lottomatica Roma lors du dernier match d’Euroleague du club andalou. Il égale le record détenu jusque-là par Saulius Stombergas en 2001 avec le Zalgiris Kaunas. Avec moins de relief toutefois, puisque Kelati a eu recours à 19 tentatives au cours de ce match, le Lituanien réalisant lui un splendide 9/9 à l’époque.

13

Le nombre de passes décisives distillées par Theo Papaloukas au premier match de la série face au Real Madrid, 2e plus belle performance de l’histoire de la compétition. Papaloukas a fait coup double puisque son précédent record personnel était de 12 auparavant, et il ne compte pas s’arrêter-là. « Je vais faire comme Sergey Bubka en le cassant petit à petit », a-t-il déclaré après coup. Le record absolu est toujours détenu par Tyus Edney, qui avait distribué 14 caviars en 2004.

19,64

La moyenne de points d’Errick Craven, meilleur marqueur de Pro B après 25 matches avec Clermont. C’est la plus faible moyenne jamais enregistrée pour un top scoreur en 22 ans de Pro B.

20

Les lancers-francs tentés et réussis par Ramunas Siskauskas dans la série d’Euroleague nettoyée par le CSKA Moscou face au Partizan. Le Lituanien a d’ailleurs inscrit plus de la moitié de ses points sur la ligne puisqu’il termine avec 38 points cumulés sur les trois matches. Sasha kaun


Par Babacar DIARRA, Thomas FÉLIX et Florent de LAMBERTERIE

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tops Dylan Page (Pau-Lacq-Orthez)

Un maintien en Pro A peut souvent être l’affaire d’un homme-clé. L’ancien ailier de Granada a soulagé son équipe le mois dernier (21,4 pts entre la 19e et la 23e journée) conduisant même l’Élan à son premier double succès consécutif (victoire contre Vichy et Rouen).

Alain Koffi (Le Mans)

Deux double-doubles consécutifs, qui succèdent à deux performances déjà très solides de la part du pivot, sont l’une des explications de la spectaculaire remontée mancelle. Même lors de la défaite à l’ASVEL, qui a mis fin à la série de quatre succès d’affilée du MSB, le pivot a grappillé dix rebonds pour agrémenter ses dix points.

ARRIVÉS EN COURS DE SAISON Comme tous les ans, les équipes de notre Pro A ont procédé à des ajustements en cours de saison. Joueurs blessés, pas au niveau attendu ou partis gagner plus d’argent ailleurs que dans nos contrées, les raisons aux départs sont multiples et mieux vaut ne pas se planter dans le choix du remplaçant. Mais parfois, les derniers arrivés ne sont pas les plus mauvais. À quelques semaines de la fin de saison, certains choix se sont avérés carrément payants. Imaginez un instant une équipe composée de la sorte : en meneur, Bobby

Dixon, l’homme qui a révolutionné le jeu du Mans. Sur les ailes, la paire paloise avec, en poste deux, Alain Digbeu – qui, à 33 ans, n’est définitivement pas cramé – et Dylan Page, meilleure évaluation moyenne du championnat jusqu’à présent. Dans la raquette, l’association entre le bondissant Marcus Slaughter et le Dijonnais Aerick Sanders, terriblement efficace malgré un geste au shoot plus que suspect. Avouez que cette équipe aurait de la gueule. Seule question, pourquoi ne pas avoir recruté ces joueurs-là dès l’été ?

NOTRE CINQ MAJEUR Meneur : Bobby Dixon (Le Mans) Stats : 17,8 pts à 42,6%, 4,4 rbds, 4,2 pds, 17,0 d’éval en 33 minutes. Arrière : Alain Digbeu (Pau-Lacq-Orthez) Stats : 10,8 pts à 51,4%, 6,2 rbds, 4,2 pds, 16,0 d’éval en 33 minutes. Ailier : Dylan Page (Pau-Lacq-Orthez) Stats : 20,4 pts à 47,3%, 7,6 rbds, 2,8 pds, 21,3 d’éval en 34 minutes. Intérieur : Marcus Slaughter (Le Havre) Stats : 15,3 pts à 58,9%, 8,9 rbds, 1,5 pd, 20,4 d’éval en 28 minutes. Pivot : Aerick Sanders (Dijon) Stats : 12,6 pts à 68,7%, 8,5 rbds, 0,9 pd, 18,2 d’éval en 29 minutes.

Uche Nsonwu-Amadi (Roanne)

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CEdrick Banks (Orléans)

Le shooteur d’Orléans a perdu tous ses moyens depuis les As. Brillant en début de saison, l’ancien de Nancy tourne depuis, dans la compétition, à 8,2 points et 12% à trois-points, pour une évaluation moyenne de 5,4 ! Absolument pas digne de ses capacités. Dans son sillage, l’arrière a entraîné la chute d’Orléans, défait cinq fois de suite entre fin février et fin mars.

Tony Stanley (Gravelines)

24 points pour 20 d’évaluation contre Besançon, 14 points et 14 d’éval le match suivant contre Orléans, le sniper de Gravelines s’est ensuite volatilisé. 6,3 pts pour 4,6 d’éval lors des trois dernières sorties du mois de mars, toutes perdues par le BCM. Une faillite invraisemblable. Le SLUC n’a pas été des plus brillants ce mois-ci, avec deux défaites pour deux succès. Son ailier non plus. En mars, l’ex-Barcelonais culmine à 3,3 pts pour 2,5 d’éval, ne tentant que trois tirs sur les quatre matches joués. À sa décharge, Morandais a vu son temps de jeu fondre comme neige au soleil en ce début de printemps (13 minutes en moyenne).

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Son retour en France n’a que des effets bénéfiques pour Roanne. Parti s’isoler en Ukraine, le Nigérian s’est appliqué depuis son retour dans les raquettes de Pro A, au point que son contrat a été prolongé jusqu’à la fin de saison. Même s’il a eu un jour sans face à la SIG, l’impact de l’ancien de l’ASVEL s’est fait sentir (12,8 pts, 8,0 rbds, 17,2 d’éval en mars).

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Les ÉCHOS • maxibasketnews 23

NOAH PRÉCURSEUR

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Anderson Varejao

David Liam Kyle/NBAE via Getty Images

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Joakim Noah

Gary Dineen/NBAE via Getty Images

Reconnaissez-vous l’homme de la photo de gauche à l’aspect plus que juvénile ? Il s’agit de Joakim Noah, à l’occasion du EA Sports Roundball Classic de 2004. Si sa touffe de cheveux était déjà bien fournie, le fils du tennisman a depuis bien assagi son look, regroupant ses longs cheveux ondulés en queue de cheval. Sans doute plus pratique pour jouer, mais aussi moins tape à l’œil. À Cleveland, Anderson Varejao a lui toujours recours au serre-tête, laissant ainsi ses mèches filer au vent pour la plus grande joie de ses fans. Mais dans le domaine, la palme revient sans conteste à l’intérieur de Siena, Shaun Stonerook, à qui la fabuleuse crinière donne des airs de rock star ! Et à voir les résultats des Cavs et de la Montepaschi, il semblerait que le style capillaire donne des ailes. Alors Joakim, vers un retour aux sources ?

onerook

Shaun St

MASINGUE Quand il ne distribue pas les brins dans la raquette, Vincent Masingue assouvit son autre grande passion, la planche à voile. L’intérieur du HTV profite d’être en bord de mer pour multiplier les sorties dès que pointe le vent. Déjà vainqueur d’une compétition cet été (voir BasketNews #415), Vincent est apparemment plutôt doué, et s’est même vu accorder une interview sur le site www.windsurfjournal.com en mars dernier. Dans cet entretien, on apprend que son penchant pour les sports nautiques ne date pas d’hier puisque Masingue pratiquait déjà la planche au

lac de Miribel quand il était à l’ASVEL, et même au lac de la Madine par -2° à son époque nancéienne ! Par ailleurs, l’ancien de Levallois explique aussi que les deux activités seraient complémentaires. « Le basket est un sport qui demande des qualités physiques d’explosivité et de vitesse. Le windsurf fait spécifiquement travailler l’endurance et la résistance musculaire. Ce sont donc deux filières bien différentes. De plus, j’ai pu gagner correctement ma vie avec le basket, ce qui me permet aujourd’hui d’acheter du bon matos !!! » Des lattes du parquet à la planche, il n’y a qu’un pas.

Vincent Masingue

Jean-François Mollière

AIME LES PLANCHES


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maxibasketnews

POUR OU CONTRE ?

LE NIKE HOOP SUMMIT

LE SAMEDI 11 AVRIL, À PORTLAND, LA 12E ÉDITION DU « NIKE HOOP SUMMIT », MATCH DE GALA ANNUEL ENTRE LES MEILLEURS LYCÉENS AMÉRICAINS ET UNE SÉLECTION MONDIALE DE « PROSPECTS ». EDWIN JACKSON ET KEVIN SéRAPHIN, COMME PLUSIEURS FRANÇAIS AVANT EUX, Y SERONT. UN BIEN OU UN MAL ?

POUR Par Thomas BERJOAN

L

e Hoop Summit (HS) est un très bel événement. Le concept est excellent, un véritable rêve de gosse et un beau challenge sportif ! On aimerait décliner ce principe aux seniors. James, Bryant et Wade contre Parker, Nowitzki et Yao, vous imaginez ? Au-delà d’un réel intérêt sportif, qui va remplir le Rose Garden de Portland pour la deuxième année consécutive (19.980 places !), il s’agit d’une opportunité d’exposition pour les joueurs présents, notamment les « internationaux ». La carrière américaine des Nowitzki, Parker ou Batum a commencé au HS. Qui savait ce que valait ce shooteur de 2,13 m qui jouait en D2 allemande ? Ou ce meneur sans shoot assis sur le banc du Paris Basket Racing ? Et malgré une ouverture toujours plus importante des USA vers le reste du monde, le HS reste incontournable. Cela permet aux Américains de jauger, dans leur contexte, contre leurs joueurs, les meilleurs jeunes mondiaux. Et donc de les évaluer au niveau basket, mais surtout athlétique – critère déterminant – et comportemental. Comment supportent-ils la pression d’une enceinte énorme, des médias, des scouts ? De plus, ces jeunes restent une semaine, avec batterie d’entraînements à la clé. Tout ne se joue donc pas à pile ou face et les personnalités se révèlent, plus que sur un unique work-out. Égoïste ? Cherche à épater la galerie ? Ingérable ? Pour certains, c’est trop. D’autres sont comme des poissons dans l’eau. D’autres pètent les plombs après coup et prennent la grosse tête. Bref, il s’agit d’un excellent révélateur. •

P

our moi, le Hoop Summit n’a plus aucun sens en 2009. Déjà, ça n’est pas lors d’un « AllStar Game » que l’on découvre et juge les futurs bons joueurs. Enfin… les possibles futurs bons, car il y a du déchet ! Le Hoop Summit n’a, en vérité, aucune légitimité sportive. À l’heure où les scouts NBA sillonnent la planète à longueur de saison, de matches de coupe d’Europe en journées de ligues domestiques, et compilent des tonnes de données lors des compétitions estivales de jeunes, à quoi cela rime-t-il de réunir un échantillon composite pour un aimable galop ? Sous des airs de prestigieux rendez-vous mondial, tout cela ressemble à un grand marché voire, et je vais assez loin, à une « foire aux bestiaux », placée sous l’égide du fondateur et organisateur de l’événement, la firme Nike – contre laquelle je n’ai rien, précisons-le. De plus, si la sélection américaine paraît à peu près cohérente (elle est en théorie l’équipe nationale juniors imaginée par USA Basketball), la sélection mondiale (dessinée par qui ?) est très hétéroclite. Ce qui me chagrine le plus, ça n’est pas que des jeunes gens – cette année les Français Edwin Jackson et Kevin Séraphin – jouissent pleinement de ce voyage aux USA, mais bien que leurs clubs, bon gré mal gré, soient obligés de se passer d’eux pendant plusieurs jours, en pleine saison. Car Jackson ne prendra pas part au match de Nanterre à Quimper et Séraphin n’accompagnera pas Cholet à Hyères-Toulon. Gênant. Choquant. Quant à l’appellation « USA » contre « le reste du monde », elle me fait sourire… •

Par Fabien FRICONNET

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Analyse : TP est-il devenu inarrêtable ? Le meneur des Spurs progresse toujours.

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Nulle Part Ailleurs : UNC-Duke en VIP Une journée de rêve à North Carolina avec Boris, Larry Brown et Jordan !

Scouting : James Harden Il a foiré son tournoi NCAA. Reste maintenant à devenir une star NBA.


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maxibasketnews •

FOCUS

AARON CEL

UN VRAI JOUEUR, DÉSORMAIS Talentueux, rapide, véritable poste 4 moderne, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire Aaron Cel (2,04 m, 22 ans). Pourtant, la Pro A ne lui a pas fait les yeux doux et l’ancien espoir manceau s’est exilé à Brest, en Pro B, pour mieux s’éveiller à cette belle carrière qui lui tend les bras.

Hervé Bellenger/IS

Par Thomas FÉLIX

Pour trouver un peu d’air, un peu de temps de jeu, le jeune doit parfois partir. La Pro B comme eldorado, dans les traces d’un Adrien Moerman (MVP Français en 2008 de Pro B), Aaron Cel s’en est convaincu. Alors, après une dernière saison de mammouth avec les espoirs du Mans (19,9 pts, 7,7 rbds pour 20,7 d’évaluation), il décide d’aller prendre l’air du large à Brest. « J’ai choisi d’y aller car il me fallait m’aguerrir », raconte-t-il. « L’écart entre les espoirs et la Pro A est énorme, et l’idée d’aller batailler en Pro B avec du temps de jeu m’a paru bonne. » En 2007, direction le

fief de la famille Verove pour une première saison en dents de scie. Arrivé à vingt ans, l’espoir découvre. « Je suis vite redescendu sur terre », avoue-t-il. « J’ai été très surpris par le gros niveau physique et technique. Au début, je n’ai pas trop réfléchi et j’ai fait quelques bons matches puis je suis tombé dans le trou. » Un trou un peu trop grand pour l’élégant ailier, qui finit par s’y faire mal. Une blessure à l’épaule l’empêche de revenir sur les parquets et l’opération est obligatoire. Malgré ça, avec un peu plus de 16 minutes de temps de jeu, Aaron a prouvé, à son poste 4 de prédilection, qu’il pouvait se débrouiller, avec 5,8 points et 2,6 rebonds. « J’ai bossé tout l’été pour revenir », explique-t-il. « J’ai pris les clés de la salle de muscu et, avec l’aide de Jimmy Verove, j’ai fait le nécessaire. » Résultat, pour sa deuxième saison, et avec les problèmes de recrutement brestois, le jeune ailier voit son temps de jeu monter en flèche, avec près de 24 minutes. « Il était prévu en rotation », confie Noam Rudman, coach brestois. « Puis les aléas ont voulu qu’il soit sur le terrain, on lui a fait confiance. » Une

confiance qu’Aaron va mettre à l’épreuve. « Il s’est une peu endormi, manquait d’une certaine maturité », rajoute son coach. « Trop de jeunesse et peut-être trop de talent. Ça peut paraître bizarre, mais quand on a tellement de talent, on peut se laisser aller. » Un début en rodage, un staff qui le teste, des choses à comprendre sur le métier. Avec l’aide de son mentor Jimmy Verove, Aaron va réussir à identifier ses désirs. « C’est de jouer, d’être sérieux et de m’éclater sur le poste 4 », avoue-t-il avec envie. « C’est définitivement un poste 4 », confirme Noam Rudman. « Il possède un tir extérieur fiable, une capacité à créer du jeu pour lui et les autres, une bonne conduite de balle et un dribble intéressant. Il est très talentueux et a commencé à hiérarchiser ses efforts. Il peut devenir très fort. » Avec 11,0 points, 4,7 rebonds et 2,3 passes, Aaron Cel est, juste derrière la doublette américaine brestoise Gay-Brown, une réelle satisfaction. Reste encore à fiabiliser ce tir à trois-points qu’il affectionne. Puis qui sait si Aaron ne reverra pas bientôt la Pro A, fort de deux saisons qui ont fait de lui un vrai joueur de basket. •


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Du côté de chez…

CATHY

MELAIN

“Huit Final Four, c’est une bonne routine“ En tant que lectrice, Cathy Melain adore cette rubrique. Alors, en hommage à son extraordinaire carrière (trois fois championne d’Europe avec Bourges, une fois avec l’équipe de France, meilleure joueuse du continent en 2000) et à quelques jours de sa retraite sportive, Maxi BasketNews se devait d’en faire son invitée. À la lecture de l’interview, vous allez comprendre que Cathy a réalisé son rêve : devenir une championne de basket. Propos recueillis par Pascal LEGENDRE, à Bourges


Jean-François Mollière

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CÔTÉ COUR

La Bretagne

Mon père est né à Redon et ma mère est de Rougiers, un petit village du Var. J’ai donc vécu à Rennes. La Bretagne, c’est ma région, je l’adore. Je m’identifie très bien à l’image que l’on a d’un Breton, quelqu’un qui est un peu fermé, mais une fois que les portes sont ouvertes, c’est pour toujours. Avec l’Avenir de Rennes, j’ai joué contre la sœur d’Edwige (Lawson), mais ni contre Edwige ni Sandra (Le Dréan). J’ai juste fait ensuite une année d’INSEP avec Sandra.

Gamine, tu rêvais d’être

Basketteuse ! Avant ça, je voulais être… coiffeuse. Pftt… N’importe quoi ! À partir de 13-14 ans, j’ai donc voulu devenir basketteuse. Je ne pensais pas gagner ma vie en faisant ça, j’espérais juste pratiquer au plus haut niveau. C’est une chance que d’avoir pu transformer ma passion en profession. Gamine, j’avais la taille car j’ai été grande de bonne heure, mais je n’étais pas vraiment dominante.

Sa première réaction en entrant à l’INSEP

Une carrière en bleu avec en exergue un titre de championne d’Europe en 2001.

Avant ça, j’ai fait un sport-études pour ma 4e et ma 3e, à Brecey, dans la Manche. J’étais arrivée chez mes parents avec un prospectus et je leur avais dit : « Je veux aller là ! » Ils avaient accepté sous certaines conditions. L’INSEP, c’était le top des ambitions en faisant du sport tout en poursuivant des études. J’avais l’impression de rentrer au paradis. Moi, c’était le sport et l’obligation parentale, les études. Lorsque tu fais du sport, tu es différent des autres. Tu n’as pas la même vie, le même temps de libre. Et là, je n’avais plus besoin de justifier le temps que je consacrais à mon sport. On était tous pareil. On avait au minimum un entraînement par jour et parfois deux. Je me suis retrouvée avec Nathalie Lesdema, Nicole Antibe, Laure Savasta, d’autres comme Vanessa Dumas et Carine Marien qui ne sont pas restées longtemps en Ligue. Puis, j’ai connu la génération Audrey Sauret, Sandra Le Dréan, Bénédicte Fombonne. Du côté des garçons, il y avait Erwan Bouvier qui venait de la même région que moi, Franck Mériguet, Rony Coco, David Lesmond. À l’INSEP, tout le monde est logé à la même enseigne. Les

cours sont mélangés et on est par classe, pas par sport. J’ai eu des contacts avec des sportifs d’autres disciplines, comme Florian Rousseau, je voyais régulièrement Stéphane Diagana, Jean Galfione, mais ensuite chacun part dans sa discipline et on se perd de vue.

Ses débuts professionnels

À Tarbes. Ce n’est pas évident de choisir un club à la sortie de l’INSEP. Quand on est là-bas, on parle d’objectifs de l’année, mais ça ne va pas plus loin. Le milieu fédéral est loin du professionnel. Déjà, on n’allait pas voir de matches. Moi, j’aime savoir comment les choses se passent, mais si tu ne lisais pas de magazines, tu ne savais même pas quelles équipes étaient en Ligue. Depuis, ça s’est amélioré, grâce à Internet, aux revues qui en parlent davantage et la communication autour du basket féminin. Les clubs font donc des demandes à la fédération vis-à-vis de certaines joueuses. Ce sont les entraîneurs de l’INSEP qui t’aident à trouver un club, à formuler le contrat. J’ai fait des essais à Valenciennes et à Tarbes. Le Racing Paris était aussi intéressé, mais ils ont coulé à ce moment-là. J’étais très déçue, ça m’aurait plu de jouer à Paris. Valenciennes m’a fait de grosses propositions financières… Je n’avais rien prouvé et j’estimais que c’était de l’argent que je ne méritais pas. Ils ont fait monter les enchères et je n’ai pas aimé ça.

Jeux Olympiques de Sydney

Pour un sportif, c’est le summum. Ça a toujours été un rêve, quelque chose que je voulais absolument faire, même en tant que spectateur. Un objectif de vie. C’est le même niveau qu’un championnat du monde, mais ça n’a pas les mêmes saveurs. Il m’en reste quatre souvenirs forts : 1- la cérémonie d’ouverture où tu planes complet. Tu es émerveillée comme une gamine en faisant le tour du stade olympique. Tu prends des photos et tu ne cadres même pas ! Tu découvres des gens que tu vois d’habitude à la télé et dans les journaux et tu te dis, « moi aussi, je fais partie de l’élite française et mondiale. » 2- La vie au village olympique ou quand tu te déplaces en bus. Je me souviens que Marat Safin est monté avec nous. « Ah ! Marat

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Safin ! » Au restaurant, quand tu es avec ton plateau, tu ne manges pas, tu regardes ce qui se passe autour de toi. On a vu Mohamed Ali ! 3- La déception de notre quart de finale perdu (contre la Corée du Sud). On le joue dix fois, neuf fois on le gagne. Je n’ai pas d’amertume, juste une déception. Ce jour-là, on n’était pas prêtes à les jouer, on n’était pas adaptées à leur style de jeu. C’était le défaut de notre équipe qui n’avait pas une culture championnat du monde. On n’était pas habituées à rencontrer des équipes asiatiques. 4- La médaille d’argent des garçons. On était devenues supportrices en direct. Ce qu’ils ont fait, c’est énorme, même s’ils ont eu un bon tirage. Ils ont su saisir leur chance.

Septembre 2001

Un summum en tant que basketteuse. L’équipe de France bénéficiait d’un mix de générations à leur top. Elle a été capable de se fixer un objectif élevé. La France gagne rarement, aussi viser le titre européen, ce n’était pas anodin. L’équipe a eu les épaules assez solides pour supporter la pression de ses ambitions affirmées et celle de jouer à la maison. On a fait un parcours parfait. On avait un groupe fort, on était sereines, sûres de nous, de notre jeu. Il faut prendre un pas de recul pour réaliser que tu es la seule équipe française à être championne d’Europe. Nous, c’était logique que l’on gagne, si bien que l’on n’a même pas eu ce rapport à l’exploit. Une bonne habitude s’était instaurée en clubs : l’Euroleague, c’était pour les équipes françaises. On avait l’habitude de gagner, de réaliser de gros objectifs en Europe. Il y a eu aussi le 11 septembre 2001. Nous étions en préparation au Novotel à Orléans. Nous étions en train de glandouiller, je crois au moment de la sieste, et quand on a vu ça à la télé, on s’est demandé si c’était une blague, un film. Tu n’y crois pas. Tu commences à prendre conscience de la réalité et tu te dis : « Oh ! Putain ! » Tu es choquée, tu cherches à comprendre, mais ça n’interfère pas vis-à-vis de ce que l’on doit faire pour atteindre l’objectif sportif.

Triple double

En ai-je fait un un jour ? Aucune idée, même si j’aurais tendance à dire non. Je regarde plus les statistiques pour savoir ce qu’on a fait de bien ou pas, comment on a axé notre jeu, savoir quels postes ont été performants. Je ne sais pas combien de points j’ai marqué le 26 octobre 2003... Je n’ai pas la mentalité pour me spécialiser dans

quelque chose et du coup, j’aime être impliquée dans tous les secteurs du jeu. Ça m’a permis de toujours pouvoir apporter quelque chose à l’équipe. Si tu es spécialisée dans le rebond et que tu as quelqu’un en face de toi qui fait de très bons écrans en retard, qu’est-ce que tu apportes ? Rien. Si un jour, je marque des paniers, je le fais. Si je ne peux pas, j’apporte des rebonds. Si je ne peux pas, je vais chercher à faire des passes décisives, etc. Plus j’avais d’implication en attaque et plus on me déchargeait de missions défensives. Mais j’aime les deux côtés du terrain. Oui, mes pourcentages d’adresse ont

“À l’INSEP, j’avais l’impression de rentrer au paradis “ baissé. Je ne suis pas construite sur l’idée de marquer absolument. Cette absence de mentalité de scoreuse, liée au fait que mon niveau baisse avec l’âge, font que j’ai moins confiance, je suis plus hésitante et donc que je rate plus de choses. Et comme je fais d’autres choses sur le terrain, je n’ai pas résolu en priorité ce problème d’apporter moins de points.

Meilleure joueuse d’Europe, en 2001

C’est arrivé, oui… J’ai toujours eu un rapport particulier avec les trophées individuels. Même si c’est flatteur que le milieu reconnaisse… (elle hésite) Je n’aime pas cette expression « la meilleure »… Une des meilleures… Il faut des qualités individuelles indispensables, c’est sûr, mais c’est une équipe qui peut laisser penser qu’une joueuse est bonne ou pas. Pour avoir un tir, il faut d’abord une passe, souvent un écran, un système de jeu qui fait que tu te retrouves en position, un entraîneur qui te met dans une situation de confiance. Mon trophée, c’est aussi pour les gens qui m’ont entourée. Et puis, j’ai toujours pensé qu’il y avait meilleur que moi. Et c’est ça aussi qui m’a toujours poussé à faire plus encore.

Son image dans les médias

Pas très développée. Je n’ai jamais laissé la porte grande ouverte pour que l’on puisse bien s’intéresser à moi. Je me suis toujours protégée vis-à-vis des journalistes,

Le troisième sacre d’Euroleague avec Bourges, à Messine.


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CÔTÉ COUR

Jean-François Mollière

Jean-François Mollière

Une richesse de palmarès unique dans le basket français.

Repères • Née le 19 mai 1974 à Rennes • Taille : 1,83 m • Poste : Ailière • Clubs : INSEP (90-93), Tarbes

(93-94), Aix-en-Provence (94-95), Bourges (95-03), Venise (03-05), Bourges (05-09)

• Palmarès : championne d’Europe des nations (01), vice-championne d’Europe des nations (99), 5e des Jeux Olympiques (00), championne d’Europe des clubs (97, 98, 01), Final Four de l’Euroleague (96, 97, 98, 00, 01, 02, 07, 08), joueuse européenne de l’année (00), MVP du Final Four de l’Euroleague (00), championne de France (96, 97, 98, 99, 00, 06, 08), MVP française (99, 00, 01), MVP du All-Star Game (98), vainqueur du Tournoi de la Fédération (96, 99, 00, 01, 06, 07, 08), vainqueur de la Coupe de France (06, 08).

même à l’excès. Je sortais des choses un peu bateau, pas de déclarations fracassantes, je préservais ma vie privée. Je n’ai pas donné à manger aux médias à un moment où il le fallait, mais je ne m’en plains pas. Je ne pouvais pas faire autrement même si, avec le temps, j’en dis un peu plus. Ça a joué contre moi. L’image qu’ont les gens de moi n’est pas forcément la bonne. C’est peut-être un peu prétentieux de dire ça, mais je pense avoir quand même un peu de charisme, sur le terrain, mais pas sur ce plan-là.

8 Final Four, 3 titres

Ça fait… Je suis arrivée dans le basket dans la période idéale. J’ai eu la chance de jouer dans une équipe qui avait la possibilité de jouer au plus haut niveau en Europe. Regarde : si tu es un garçon en France aujourd’hui. Qui peut se fixer comme objectif d’être champion d’Europe ? Personne. Moi, je me suis retrouvée dans de très bonnes équipes de Bourges qui avaient les moyens de viser le Final Four et le titre. Je ne dis pas que c’est infaisable aujourd’hui, mais c’est beaucoup plus difficile. Les Valenciennes et Bourges qui sont en finale du Final Four en 2001, on retrouve ça maintenant en Russie. Huit Final Four, oui, c’est une bonne routine !

La WNBA

J’ai eu la possibilité d’y aller, mais à des moments pas adaptés. C’est la WNBA qui a cherché directement à me recruter pour m’inscrire à sa draft. La première fois un peu avant les JO, mais je savais que Alain (Jardel) avait prévu que l’on s’entraîne tout l’été. Hors de question que je prenne le risque de ne pas être sélectionnée. Idem l’année suivante, c’était le championnat d’Europe en France. Je ne voulais pas mettre ça en danger. J’ai encore eu ensuite une proposition, mais j’ai vu les résultats physiques sur d’autres joueuses. Je ne voulais pas prendre le risque d’enchaîner différentes

saisons. Et puis, je voyais que les Européennes ne jouaient pas. Je n’aimais pas le fait qu’en WNBA, on n’est pas jugé sur sa valeur réelle mais sur son parcours, de l’endroit d’où l’on vient. Si j’y allais, ça aurait été pour le plaisir, pas question de me prendre la tête pendant trois mois. Et je ne voyais pas pourquoi ce qui s’était passé avec les autres n’aurait pas été pareil pour moi. Isabelle (Fijalkowski) a réussi, mais elle a fait une année de fac (Colorado) auparavant, aussi a-telle été considérée comme formée aux États-Unis. Maria Stepanova n’a pas été en WNBA au niveau de son statut FIBA. Pareil pour Ann Wauters, qui aurait dû en être une star. Ce qui m’intéressait dans ce système américain, ce n’est pas le jeu, mais l’environnement, les structures, et je suis allée à Charlotte chez Andrea Stinson – avec laquelle j’ai joué à Tarbes – et j’ai découvert tout ça. J’ai constaté que c’était effectivement merveilleux, et voilà, ça m’a suffi.

Le dunk chez les filles

La première fois que j’ai vu dunker une fille, c’est Michelle Van Gorp à Bourges, en 2001, à l’échauffement. C’était à Reims, elle était là depuis une semaine. Je ne la vois pas vraiment, mais j’entends le bruit de l’arceau. On lui a dit : « La prochaine fois que tu fais un truc comme ça, tu nous préviens avant ! » De plus en plus de filles le font. Quand tu en vois un au All-Star Game de l’Euroleague, c’est presque synonyme de match réussi. Ça enflamme un peu les foules. Sylvia Fowles a une facilité incroyable pour dunker. On n’était pas bien échauffées, dans un faux rythme, elle n’était pas à pleine vitesse… Tu n’es pas à l’abri que dans deux ou trois ans tu en aies une qui te dunke dessus. J’ai vu des images sur YouTube de Candace Parker, à l’université, elle l’a fait dans le jeu, en drivant ligne de fond, je crois. Quand je vois les qualités physiques des filles aujourd’hui, je me dis que je ne corresponds plus à l’époque actuelle. Lorsque


DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 33 j’ai commencé en Ligue, l’exception, c’était Isabelle Fijalkowski, une grande qui pouvait courir. Aujourd’hui, les grandes, ce sont des athlètes, elles courent aussi vite que les petites, elles sautent. Moi, je n’ai jamais essayé de dunker. Mon objectif, c’était de toucher le cercle. Et ça fait longtemps que je n’ai pas essayé.

Son pire souvenir basket

Certaines situations me sont restées en travers de la gorge, comme le Final Four à Ruzemberok (en 2000). Avec le recul, c’est tellement évident qu’il fallait faire faute ! (Bourges menait à quelques secondes de la fin du match et a pris un panier à trois points qui a permis aux Tchèques d’égaliser et de disputer la prolongation.) De là à dire que c’est une horreur, non. C’est une leçon de vie, du moins de basketteuse. (Cathy avait néanmoins reçu le trophée de MVP de ce Final Four.) Il est là, je le trouve super beau. (Il est en évidence, à côté de son poste de TV.) En fait, ils se sont gourés dans les trophées. Dessus, c’est marqué « champion » ! (Elle se marre.)

Sa retraite

Jean-François Mollière

Sportive ! C’est une décision mûrement réfléchie. J’avais signé un dernier contrat de deux ans et l’été dernier, je me suis dit que j’étais prête à arrêter. Je suis contente d’avoir eu le choix de la décision. Je n’aurais pas aimé vivre un arrêt obligatoire sur blessure. Tu n’as pas de « fin » et ça aurait été une frustration. Je n’aurais pas aimé non plus que, par gentillesse, respect, personne n’ose me dire que

“Tu es émerveillée comme une gamine en faisant le tour du stade olympique“ je suis nulle et qu’il faut que je pense à arrêter. Effectivement, mon niveau de jeu a baissé, mais j’apporte encore un petit peu. J’arrête totalement de jouer à la fin de cette saison. Ce n’est pas dans mes plans de jouer à plus petit niveau. Maintenant, il ne faut jamais dire jamais.

Assistante-coach en équipe de France cadettes

Je veux donc passer à l’entraînement. La formation des 13-16 ans, ça me plaît énormément. Là, c’est la première fois que j’avais un projet en entier avec les cadettes. J’ai déjà fait un championnat d’Europe avec elles, l’été dernier. Je fais ça bénévolement et la fédération m’aide dans ma reconversion, pour des conseils, peut-être des aides financières. Là, je vais avoir des épreuves du probatoire du professorat de sports à l’INSEP. Si je les réussis, je rentre en formation à l’INSEP pour avoir le concours de professorat de sports de 2011. Pour devenir derrière cadre d’État et intervenir en tant que CTS (Conseiller Technique Sportif) dans les pôles. Je garderai ma résidence principale à Bourges. •

Le terrain de basket est son jardin d’enfant.


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CÔTÉ JARDIN

Ses études

Je n’étais pas très motivée par les études. J’ai un bac G3 commerce. J’ai fait une première année de BTS Action Co à Tarbes, une première année de Techniques Commerciales à Aix, que j’ai arrêtées. Il m’a fallu du temps pour comprendre que je n’étais pas faite pour le commerce ! J’ai entrepris ensuite plusieurs formations notamment en informatique. J’ai passé les brevets d’État, BE1 et BE2.

Une réforme

Payer moins d’impôts ! (Elle se marre) Mieux utiliser l’argent de l’État… Changer le système scolaire aussi. On va à l’école de 8 à 12 heures et de 14 à 18 heures. Dans certains pays, ils font 8 à 12 ou 13 heures. Ça laisse une grande plage pour d’autres activités. Les gens de ces pays-là ne sont pas plus cons que nous. J’aimerais qu’il y ait plus de qualitatif, que si tu es inscrit dans un club de basket, par exemple, tu puisses prétendre à ce rythme scolaire.

rire à mes dépens, comme à celui des autres. Ou alors des humoristes comme Florence Foresti, Muriel Robin, Gad Elmaleh. Ils reproduisent les situations de la vie réelle. Parfois, je ris aussi pour des choses très pipi-caca !

Tu n’aimerais pas que l’on dise de toi

Que je n’ai aucun intérêt ! Que je suis fade, que je ne pense rien, que je n’ai rien à dire.

Une folie

Sur un ras-le-bol, partir dans un autre pays et me construire une vie là-bas. Je n’ai pas eu de coup de tête pour l’instant.

Un super pouvoir

Me transporter d’un endroit à un autre. Les déplacements me fatiguent. Le bus pour aller à Paris, l’avion, l’attente, encore trois heures de bus, dormir dans un lit hamac, tout

Un autographe

Lorsque j’étais petite, celui à qui j’aurais pu en demander un, c’est Magic Johnson, mais je n’ai jamais été intéressée par ça. Aujourd’hui, je n’ai pas d’idoles. Je mettrais des bouts de plusieurs personnes pour avoir une référence.

Blankass

Un groupe de rock du coin, d’Issoudun à l’origine, avec Guillaume et Johan Ledoux (compositeur et guitariste du groupe, il a déjà joué en concert avec le maillot de Cathy). Guillaume habite à Bourges. Je les ai rencontrés par le biais du basket et ils sont devenus des amis. On a découvert que l’on avait les mêmes vies, les mêmes exigences, les mêmes

“Tu n’es pas à l’abri que, dans deux ou trois ans, tu en aies une qui te dunke dessus“

Ce qui te fait rire

1 - Alain Chabat 2 - Brad Pitt 3 - Florence Foresti 4 - Blankass

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Pas mal de choses. Déjà, j’ai le sens de l’autodérision. Si je me casse la figure en marchant sur le trottoir, je vais

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contraintes. Ils vivent de leur passion aussi. Auparavant, lorsqu’ils étaient jeunes, ils avaient fondé le groupe Zéro de Conduite avec lequel ils ont eu beaucoup de succès. Ils ont une vie incroyable, ils ont rencontré Serge Gainsbourg, fait une chanson pour Johnny Hallyday. Ils ont fait spécialement pour nous l’intro de présentation des matches au Prado. Ils viennent aux matches quand ils peuvent et moi à leurs concerts, pareil, quand j’ai du temps.


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ça. J’ai pris de l’âge, si le lit n’est pas bien, si je poireaute, ça me fatigue. J’aimerais enlever le mal chez les personnes que j’aime, mais ça serait égoïste. Il faudrait le faire aussi aux gens que je ne connais pas. Et là, on deviendrait trop nombreux sur terre !

Le plus bel endroit visité

Hawaï. C’est vraiment magnifique. J’aime beaucoup le rapport entre les villes et l’eau. Et deuxièmement, le Québec. Je suis allée en vacances là-bas. J’ai découvert des gens adorables avec un accent qui me fait mourir de rire. J’ai vu des baleines, c’est génial.

Tu refuses de faire quoi pour 10 millions de dollars

Beaucoup de choses. Tuer. Je ne pourrais pas vivre ensuite avec ça en tête. Et il y a aussi beaucoup de choses que je ferais pour 10 millions de dollars !

La ville de Bourges

La ville parfaite pour l’activité que l’on a. Il n’y a pas de concurrence à très haut niveau pour le basket. On a pu y construire et y faire vivre un club de basket féminin. Mais vu le contexte du basket féminin en Europe, c’est aussi une ville qui a ses limites. La ville en elle-même est très mignonne, tranquille, les gens sont très gentils. Il y a beaucoup d’évolutions même si j’aimerais que ça bouge encore plus. Je me sens très bien ici.

Ta plus grosse bêtise

Lorsque j’étais petite, j’ai volé de l’argent à mes parents. Ils s’en sont rendus compte et ils m’ont donné une très bonne

“ça fait un peu peur malgré tout de se dire que tout va changer“ leçon : j’ai dû travailler tout l’été dans l’imprimerie de mon père pour rembourser la somme.

Toi dans 10 ans

J’aimerais bien me voir dans dix ans… J’espère que j’aurai réussi ma reconversion, que j’évoluerai dans un métier qui me motive, que ma retraite sportive se sera bien passée, psychologiquement. ça fait un peu peur malgré tout de se dire que tout va changer. L’entraînement est depuis plus de vingt ans le guide de mes journées.

Trois personnes avec qui dîner

Freud. Pour mieux comprendre ses travaux. Michael Jordan ou Zidane, pour savoir comment ils font pour vivre au quotidien. Ils ne peuvent pas mettre un pied dehors sans être assaillis. Et pour le plaisir des yeux, Brad Pitt.

Une journée dans la peau de

Alain Chabat. Je trouve qu’il a une imagination extraordinaire, qu’il est super doué dans tout ce qu’il fait. Ou alors dans la peau d’un chanteur ou d’une chanteuse. S’il y a un don que j’aimerais avoir, c’est bien celui de savoir chanter !

Si Dieu existe, ses paroles de bienvenue Enlève tes chaussures avant d’entrer ! •

Un véritable document puisque la photographe n’est autre que son équipière Emmeline Ndongue !

Si tu étais  • Un animal : une lionne • Un homme : Brad Pitt • Une boisson : du Coca-Cola • Un site Internet : Orange pour avoir accès à la messagerie, à tous les services, ou alors Google • Un vêtement : des chaussures

L’un ou l’autre • Blonde ou brune : blonde • Rennes ou Bourges : Rennes • Championne d’Europe ou trois Euroleague : (un petit juron et Cathy hésite longuement) Euroleague, il y en a trois. • Introvertie ou réservée : réservée. • David Cozette ou Jacques Monclar : Jacques Monclar !


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es

Marques Hayn

DEPUIS 82 ANS, LE MYTHE PERDURE

CES FABULEUX TROTTERS Le grand barnum des Harlem Globetrotters arrive en France, le mois prochain, pour une dizaine de représentations. L’occasion de revisiter la riche histoire de cette équipe mythique. De se souvenir que les Harlem ont compté quelques pointures de l’histoire de ce sport. Et qu’avant de jouer la comédie, ils formaient une équipe extrêmement compétitive. Par Antoine LESSARD

P

our les moins initiés, brisons le mythe d’entrée. Les Trotters ne sont pas nés à Harlem. Les joueurs de l’équipe originelle avaient tous grandi dans les quartiers sud de Chicago. La plus célèbre équipe de basket de l’histoire a attendu plus de quarante ans après sa création pour se produire dans le célèbre quartier de Big Apple. Les versions diffères quant à la date exacte de formation des Harlem. La plus répandue défend que Abe Saperstein, un jeune juif américain né à Londres, fut le créateur de l’équipe. Nous sommes en 1926, en pleine période de prohibition aux États-Unis – Al Capone règne sur Chicago – de ségrégation raciale aussi. C’est dans ce contexte que Saperstein décide de créer une équipe de basket formée de cinq noirs. Sa formation commence par se produire dans la salle de bal du Nouvel Hotel Savoy, en plein cœur du quartier noir de Chicago. Le « Savoy Big Five » évolue alors dans la « Negro American Legion ». Ça ne s’invente pas.

Les noirs ont battu les blancs

Quelques mois plus tard, le 7 janvier 1927, les « New York Harlem Globe Trotters » disputent leur premier match à Hinckley, une petite ville à 50 miles à l’ouest de Chicago. En fait de trotteurs du globe, les hommes de Saperstein ne vont pas dépasser les frontières de l’Illinois, puis de l’état voisin de l’Iowa, pendant plusieurs années. Pendant cette période, les Harlem ne livrent pas des exhibitions mais de vrais matches sans fioriture ni fantaisie. « Nous ne tenons pas à devenir des clowns », considèrent alors les joueurs de l’équipe. Ces compétiteurs bouclent l’année 1934 avec un bilan de 152 victoires pour deux défaites. Toutefois, sur les conseils de leur propriétaire et fondateur, ils vont introduire petit à petit une dimension spectaculaire à leur basket. Sans que cela nuise à leur compétitivité. En 1940, ils s’imposent face aux New York Rens, une autre équipe professionnelle intégralement constituée d’Afro-Américains, lors du prestigieux World Professional Tournament et remportent le tournoi face au Chicago Bruins. En février 1948, les Harlem font sensation en dominant les Minneapolis Lakers de George Mikan. Ils récidivent l’année

suivante face aux champions de la BAA, qui deviendra NBA la même année. Les noirs ont battu les blancs. Longtemps, des voix vont s’élever, reprochant à Abe Saperstein d’exploiter les Afro-Américains, de les utiliser pour son profit personnel. L’homme n’est pas à proprement parler un philanthrope, c’est une certitude. C’est oublier toutefois que lors des vingt-trois premières années d’existence des Harlem, aucune ligue professionnelle nord-américaine n’intègre de joueur de couleur. L’année 1950 marque un tournant dans l’histoire des Harlem. Les Boston Celtics signent Chuck Cooper. Le premier joueur noir de l’histoire de la NBA. Fort de cette nouvelle concurrence, Abe Saperstein n’a plus l’assurance de signer les meilleurs basketteurs afro-américains du pays. Il doit trouver de nouveaux ingrédients pour préserver l’attrait et la popularité de ses Harlem. « J’avais deviné qu’à ce moment-là, la transition entre le basket sérieux et la comédie allait devenir irréversible », se souvient Wilt Chamberlain, ancien Trotter, dans son autobiographie. En mettant clairement l’accent sur le show et les séquences comiques, les Trotters prennent une nouvelle ampleur. Meadowlark Lemon, le plus célèbre

EN FÉVRIER 1948, LES HARLEM BATTENT LES LAKERS DE MIKAN. entertainer de l’histoire de la troupe – 1500 matches – et ses coéquipiers ne font plus seulement rêver les spectateurs grâce à leurs fondamentaux parfaits. Ils les font rire. Le succès est planétaire. Au cours de sa tournée mondiale en 1951, l’équipe se produit devant 51.000 spectateurs à Rio de Janeiro, 56.000 au Rose Bowl de Pasadena, 75.000 à l’Olympia Stadion de Berlin.


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Marques Haynes


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Goose Tatum

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Marques Haynes

Meadowlark Lemon

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droite : Ermer

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Les Globies accueillent Chamberlain

C’est en 1958 que Wilt Chamberlain intègre la célèbre troupe. À l’époque, l’échassier décide de quitter l’université de Kansas à l’issue de son année junior. Il ne peut réglementairement intégrer la NBA. Abe Saperstein offre à l’ex-universitaire un contrat de 65.000 dollars. Une somme mirobolante à l’époque. Aucun joueur NBA n’émarge à la moitié de ce contrat. Chamberlain va conserver quelques souvenirs mémorables de cette saison 1958-59. À cette époque, la transition vers le clownesque a déjà commencé mais les Harlem alignent des joueurs de grand talent. « Wilt the Stilt » estimait par exemple que son coéquipier « Marques Haynes était encore meilleur dribbleur que Bob Cousy », et que « Curly Neal et Roman Turmon auraient problablement joué en NBA s’ils avaient été blancs.» En

LA TOURNÉE EUROPÉENNE DE 1958 EST TRUFFÉE D’HISTOIRES SULFUREUSES. fait, « l’équipe comptait tout au plus trois ou quatre clowns. Les autres pratiquaient encore un basket sérieux », décrit Chamberlain. De ses coéquipiers, il retient également qu’ils étaient « les plus grands chasseurs de filles que j’ai connus ». La remarque n’est pas anodine de la part de l’homme aux 20.000 femmes. « J’ai vite appris que le basket et la comédie étaient seulement les deuxième et troisième choses les plus importantes dans leur vie « », poursuit-il. « La première, et de loin, c’était les filles. » La description de sa tournée européenne durant l’été 1958 est truffée de petites histoires sulfureuses. Les « Globies » vont jusqu’à poser des rencards pendant leurs propres matches, et improviser des séquences comiques autour de certaines spectatrices jugées particulièrement attirantes.

Chamberlain se souvient beaucoup mieux de ses conquêtes que des scores des matches. Pas étonnant dans la mesure où son équipe en gagne 224 d’affilée cette année-là. Les exhibitions s’enchaînent à un rythme effréné. « On jouait tous les jours ou presque, parfois deux ou trois fois dans la même journée », se souvient-il encore. « Abe nous donnait des extras, mais cela ne compensait pas le manque de sommeil et l’absence totale d’hygiène. On avait rarement le temps de laver nos tenues entre les matches. » En dépit de ces désagréments, Chamberlain va conserver un souvenir ému de son premier passage chez les Harlem. Il y reviendra chaque été le temps de quelques matches jusqu’en 1968, l’année de son transfert des Philadelphia Sixers aux Los Angeles Lakers. Le numéro 13 du grand Wilt sera retiré quelques mois après sa mort en 2000, aux côtés de ceux de Curly Neal, Marques Haynes, Meadowlark Lemon et Reece Tatum. 82 ans après leurs débuts, plus de 25.000 matches ou exhibitions, 160 millions de spectateurs dans plus de 120 pays visités, plusieurs dizaines de millions de kilomètres parcourus, une trentaine de joueurs entretient la légende des Harlem, au son du « Sweet Georgia Brown ». Ils poursuivent le vieux rêve d’Abe Saperstein. « Faire rencontrer à mon équipe toutes les nations des six continents, avant qu’elle n’aille jouer sur Mars. » •

Les Globbies à Bruxelles en 1958

Les Globbies eurent un temps comme concurrents les... Harlem Magicians, fondés par Marques Haynes en 1953, lequel réintégra bien vite la troupe originelle.

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Le vieux rêve de Saperstein

Debout de gauche à droite : Ermer Robinson, Ducky Moore, Marques Haynes, Bold Bule. À genou de gauche à droite : Franck Washington, Sweetwater Clifton, Pop Gates, GooseTatum.


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UNE VISITE GUIDÉE DES VOLCANS Par Pascal LEGENDRE (France et Europe), Jérémy BARBIER et Frédéric GONELLA (USA).

Quelles sont les salles volcaniques ? En France, en Europe, aux États-Unis. Des salles où l’on a tantôt chaud au cœur et froid dans le dos. Où les joueurs locaux traversent le match sur un nuage alors que les adversaires et les arbitres sont parfois sur le qui-vive. Nous avons demandé à un groupe d’experts – joueurs, coaches, arbitres, délégués – de nous aider à dénicher les coins qui méritent le voyage. Pour le temps présent, le Sportica de Gravelines, le Pionir de Belgrade et le TD Banknorth Garden de Boston sont référencés cinq étoiles. Mais les vieux de la vieille savent qu’avant, c’était encore bien plus brûlant !

EUROPE

Pionir Sports Hall Interdit d’apporter son arme !

Euroleague Getty Images

Vous imaginez une salle avec un panneau indiquant qu’il est interdit d’entrer avec une arme ? C’est la consigne affichée au Pionir Sports Hall, 7.000 places, inauguré en 1973 pour l’organisation du championnat du monde de boxe à Belgrade. « Là-bas, quand il y a 5.000 spectateurs pour un match de basket, il faudrait 2.500 policiers pour être certain de ne pas avoir d’incidents », témoigne l’arbitre Goran Radonjic qui a longtemps officié dans l’ancienne Yougoslavie. Pour tous ceux qui ont eu la chance d’y poser un soir leurs deux baskets, le Pionir est LE temple du basket-ball européen. Un mot résume l’atmosphère : ferveur. « Je ne me suis jamais senti en danger dans une salle de basket mais là, tu avais vraiment la pression. Ça poussait. Déjà, il y a ce panneau où il est indiqué que les pistolets sont interdits », se souvient Freddy Fauthoux, qui a fait moult campagnes avec Pau-Orthez. « Mais surtout, tu sens que les mecs, ils connaissent le basket, ils encouragent du début à la fin. C’est une salle à la fois connaisseuse et fanatique. » Dans une ambiance comme ça, à renfort de cris, de chants, de fumigènes, on renverse des montagnes, on assèche des torrents, on inverse des situations ailleurs définitivement compromises. Alors, oui, forcément, avec des fans « à la vie, à la mort » avec leurs joueurs, il y a parfois des incidents, des débordements. Le pire est survenu lors de la finale des playoffs serbes, le 15 janvier 2006. Un PartizanÉtoile Rouge, évidemment. Milan Gurovic avait eu la mauvaise idée de passer d’un camp à l’autre. Une trahison. Le kop du Partizan l’a violemment insulté, sa famille en a pris pour son grade, dans des

Pionir Sports Hall

termes impropres à la traduction. Le sang de l’international n’a fait qu’un tour et il est monté dans la tribune pour se faire justice – un avant-goût plus musclé du coup de tête de Zidane en finale de la Coupe du monde de foot. Les plus fanatiques des deux camps se sont alors jeté des chaises… et des sacs d’urine à la figure. Les événements furent relayés en boucle par la télé serbe. On releva des dizaines de blessés parmi les policiers et les supporters, dont un nombre important fut conduit manu militari au poste. Partizan gagna le match 20-0 sur tapis vert. La mémoire collective retient aussi la bataille rangée lors du match Étoile Rouge vs PAOK Salonique, en décembre 2006. À l’origine, les bonnes relations entre les fans du PAOK et… ceux du Partizan. Ils arborent les mêmes couleurs – noir et blanc – et ont aussi en commun d’abhorrer le rouge et blanc que portent l’Olympiakos Le Pirée et l’Étoile Rouge de Belgrade. Alors, pour le match au Pionir, des hooligans du Partizan sont venus prêter main forte au groupuscule de Grecs venus de Salonique. Ils se regroupèrent pour envoyer des fumigènes dans le tas de supporters de l’étoile Rouge. La police, là encore, est intervenue et le match a démarré avec une heure de retard. Parfois, quand la tension est à son paroxysme, c’est directement du terrain que part la boule de feu. Un accrochage entre Novica Velickovic et l’Américain d’Hemofarm Robert Conley provoqua une bagarre générale. Velickovic et Dejan Milojevic furent les plus actifs. Slavko Stefanovic d’Hemofarm fut salement amoché. Velickovic gagna un surnom « Novica-ubica ». Novica-le-tueur.


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EUROPE

SALLES GRECQUES

FIBA

Take no prisoners

Stade de marbre

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Palais des sports à Salonique

Stade Olympique d’Oaka à Athènes

Stade Olympique d’Oaka à Athènes

C’était en 1968 pour la finale de la Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupes entre l’AEK Athènes et le Slavia Prague. Jamais on ne connaîtra le nombre exact. La Fédération Internationale parle de 70.000 spectateurs dans ce légendaire stade de marbre planté depuis 1896 au cœur de la citée athénienne, en l’honneur des premiers Jeux Olympiques de l’ère moderne. Deux clubs français, Antibes et Vichy, ont eu l’immense privilège de jouer dans cet endroit béni des Dieux. « Ce fut vraiment inimaginable », nous avait conté Jacques Cachemire. « Les journaux grecs avaient proféré des menaces de mort à mon égard. Et moi, pas bien malin, lorsque nous sommes rentrés dans le stade de marbre, je n’ai pas trouvé mieux que de lever le bras en faisant le signe de la victoire. 80.000 personnes (80.000 ? Sans doute un peu moins) se sont mises à me huer. Ça fait tout drôle. À un moment du match, il y a eu une panne de courant. Le commissaire de la FIBA a eu un réflexe étonnant. Il s’est précipité sur la feuille de match et il l’a cachée dans sa poche. » L’Américain Rudy Bennett en a gardé aussi des souvenirs pour la vie. D’autant qu’il scora 21 points avec… un poignet gauche fracturé protégé par une attelle. Exploit mythologique. « Quand on est sorti du car, ça nous a fait un drôle de choc. Tous ces gens dans la nuit. Ils avaient allumé des briquets et ils nous jetaient des bouteilles en plastique. Des soldats avec des mitraillettes entouraient le terrain. On avait tous un peu peur. Pendant tout le match, j’ai eu un œil sur le jeu et un autre dans les tribunes. » La JAV concéda seulement 11 points aux Grecs et se qualifia pour la finale de la Coupe des Coupes. En Grèce, tout est démesure. Alors chaque salle est brûlante, chaque match est une aventure. Demandez aux Berckois qui ont joué un tour de Coupe des Champions dans la vieille salle du Panathinaïkos, à Glyfada. « Elle était située sous les tribunes du stade de foot. Et pour aller aux vestiaires, il fallait traverser la tribune principale. Tu peux imaginer qu’avant-match, à la mitemps et après, c’était chaud-chaud », rapporte Didier Dobbels. Pour éviter la vindicte populaire, les Berckois restèrent un bon moment enfermés dans les vestiaires, alors… qu’ils avaient pris une rouste. On s’est également toujours demandé ce qui se serait passé au Stade de la Paix et de l’Amitié – quel joli nom ! –, si le maçon d’Astipalea, Argiris Kambouris, n’avait pas marqué deux lancers à quatre secondes de la fin, et si les Grecs n’avaient pas été champions d’Europe 87, au détriment de Soviétiques pourtant supérieurs. « Si c’est le public qui détermine le vainqueur, alors nous sommes loin du basket-ball. Les Grecs ont remporté le titre dans une ambiance de carnaval. Je crois sincèrement que la Grèce est totalement incapable de battre la Yougoslavie ou l’URSS hors de Grèce », déclara amer Alexandre Gomelski, le coach battu. À Athènes, les crachats et les Drachmes – maintenant, ce sont des Euros –, qui fusent, c’est monnaie courante ! Les banderoles affichées, genre « take no prisoners », sont explicites. À la fin des années quatre-vingt-dix, pour les derbies, la ligue prit la décision d’interdire aux supporters du Pana d’assister aux matches lorsque Olympiakos recevait. Et vice versa. Ça n’empêche pas les flics, casqués, style brigade anti-émeute, de prendre position et pas pour faire les potiches. La salle de l’Aris, à Salonique, au nord du pays, inondée de jaune, est aussi un endroit qui mérite le voyage. Les chants prennent les tripes. Là, comme un peu partout ailleurs, c’est un peu moins chaud qu’avant. « À l’époque de Galis et Yannakis, c’était super dur d’y arbitrer », raconte Goran Radonjic. « Je me souviens d’une fois où le Maccabi avait gagné. L’un de mes collègues m’avait dit : « J’aime ces matches-là car je gagne double salaire. » Il parlait des Drachmes que les spectateurs avaient lancés sur le terrain. »


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Abdi Ipekçi

Abdi Ipekçi

La plus belle ambiance

D.R.

Parlez-en à ceux qui ont eu le bonheur de la vivre. La semaine de l’Euro turc 2001 à Istanbul fut absolument fabuleuse. « U-a Dev adam, Oniki Dev Adam… U-a Dev adam, hey hey – hey hey… » L’hymne où il était question de douze géants turcs qui allaient devenir champions d’Europe et, quoi qu’il arrive, ne seront jamais seuls, a marqué toute la presse et tous les supporters venus de l’étranger. Un vrai tube. Les dix mille furieux de Abdi Ipekçi – et leurs joueurs – viendront à bout de Croates qui menèrent pourtant de dix-huit points. Quel vacarme ! Mais ces Turcs-là étaient classe. Pas de jet de pièces de monnaie, pas d’insultes plus que de raison, pas de loubards dans les gradins. Un public joyeux, des deux sexes, qui avait pour son équipe la foi des croyants. Un Euro festif, comme on les adore.

Jazine Basketball Hall Le coupe-gorge

Zadar a toujours été un coupe-gorge en coupe d’Europe. C’est là qu’évoluait le KK Zadar jusqu’à l’année dernière, et que se déroula la finale épique de l’Euro Juniors 2000. En première ligne, nos petits Français, Tony Parker, Boris Diaw, Mike Piétrus et toute la bande, voués à se faire faucher comme des bleusailles à la sortie de la tranchée. Ils furent sifflés tout le match, insultés – notamment avec des cris de singe – par quatre milliers de spectateurs fanatisés. Un spectateur avait même emporté avec lui une sirène d’alarme à manivelle, de celles qui servent en cas d’attaque aérienne. Et en plus, il faisait terriblement chaud sur la côte dalmate à la fin juillet. Résultat : victoire des Bleus en prolongation, sur un dernier panier de Ronny Turiaf avec la planche. Un incroyable exploit. Les Français seront même applaudis sur le podium.

Palacio de Deportes Malaga 117.3 décibels

Le sonomètre, c’est l’instrument de mesure imparable pour savoir quelle est la salle la plus bruyante. On s’en sert en Espagne à chaque finale depuis 2001. Le record a été établi au « Palacio de Deportes de Malaga José Maria Martin Carpena », il y a trois ans. Stéphane Risacher doit encore avoir des bourdonnements dans les oreilles. Malaga Barcelone Barcelone Vitoria Malaga Barcelone Madrid

05-06 02-03 06-07 04-05 01-02 08-09 03-04

D.R.

117.3 db 115.4 db 115.2 db 113.6 db 113.7 db 112.3 db 112.1 db

Palacio de Malaga


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FRANCE

Sportica

Jean-François Mollière

Carnavalesque C’est au Sportica que s’exprime depuis vingt-trois ans la nature joyeuse du peuple Ch’ti. Les Gravelinois ont d’ailleurs reçu deux fois, en 2005 et 2006, le trophée de meilleur public de France, attribué par l’Union Nationale des Clubs de Supporters et celle des Arbitres. Pourtant, comme le fait remarquer Philippe Gantois, président des Irréductibles, le club des supporters : « C’était plus chaud avant. Il y avait moins de retenue, les gens se levaient plus, chantaient. Il y a aujourd’hui davantage de partenaires. Dans une grande salle, ça se voit moins mais, au Sportica qui ne compte que 2.400 places assises, on se rend compte que l’espace réservé au public a diminué. » Tous ceux qui se sont rendus une fois à Gravelines, tout làhaut dans le Nord, ont été épatés par cette bâtisse en briques, construite au milieu de nulle part. Sportica, c’est une salle, « Le Chaudron », mais aussi une piscine, un bowling. On y pratique le squash ou encore les arts martiaux. C’est un village de vacances, un centre d’hébergement, avec un restaurant et un self-service. Le basket-ball, c’est son image de marque. Quand le président des Irréductibles égrène ses souvenirs, il pense fatalement à ce BCM-Estudiantes où les Gravelinois avaient reçu le renfort des supporters de Saint-Quentin, leurs concurrents et leurs potes : « Il y avait des gens partout dans les escaliers et on avait rajouté des tables, des estrades. » Ou à ce match face au Pau-Orthez de Gheorghe Muresan lorsque Gravelines avait renversé le cours d’un match complètement fou. Ou encore à ce fameux BCM-Cholet, avec en feu, d’un côté Olivier Bourgain et de l’autre Antoine Rigaudeau. « Le direct avait été interrompu par la chaîne pour passer un dessin animé. » Les Irréductibles font désormais cause commune dans la même tribune avec la fanfare des Loups de Mer, ceux-là même qui jouent en fin de match l’hymne à Cô-Pinard, qui fait trembler d’émotion les plus blasés. Les rapports avec le club sont au beau fixe, si bien que des animations sont organisées à chaque match : vente de trompes, de bang-bang, de drapeaux… Seulement, en définitive, si le Sportica est toujours considéré comme la salle la plus chaude de Pro A, c’est probablement grâce à l’effet Carnaval. Une à deux fois par an – contre Hyères-Toulon et Orléans cette saison –, Sportica s’ouvre gratuitement à tous ceux qui sont déguisés. « Avant, il y en avait jusqu’à un millier. Moitié moins aujourd’hui. » On sait que les carnavaleux rivalisent d’ingéniosité pour la confection de leur clet’che, leur déguisement. Ils défilent dans les rues derrière la musique, conduite par un tambour-major – ce fut longtemps Jean Minne, plus connu sous le nom de Cô-Pinard II –, rejoignent Sportica, puis une fois le match terminé, s’en vont danser au Kursaal de Dunkerque. Le masque tend à désinhiber les plus timides… « C’est magique ! », lâche Freddy Fauthoux avant de donner le plus beau des compliments : « Franchement, quand tu ressors de là, tu as envie de jouer à Gravelines ! » Les 2.400 places assises du Sportica sont fatalement la plupart du temps occupées. Pour la finale de 2004 face à Pau-Orthez, on avait tassé ici même 4.000 personnes. Pas sûr que toutes les conditions de sécurité aient été remplies ! La construction d’un Palais des Sports, plus grand, plus luxueux, est un serpent de mer qui s’allonge un peu plus chaque année. Toujours pas l’ombre d’une première pierre. Avec la montée en puissance de Lille, le BCM sait qu’abandonner son Sportica est désormais une question de survie.

Sportica Gravelines


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FRANCE

Salle du Foyer des Sports d’Auboué À l’eau !

La salle française la plus redoutée de l’ancien temps ? Pour beaucoup celle d’Auboué, une commune lorraine dont la population a fondu à moins de trois mille habitants. Emile Ferrari était le patron de l’usine et le président du CSM. Maurice Pichon, un éducateur hors-pair. Louis Devoti, la figure emblématique. C’est en 1956 qu’Auboué fut à son apogée. Le public était tout prêt du terrain et s’identifiait à ces fils d’émigrés italiens qui étaient leurs copains de boulot. Le président avait le sang chaud et menaça quelques arbitres de les noyer dans la rivière Orne, sans passage à l’acte. « Un jour, ils en ont mis un à l’eau, jusqu’à mi-cuisse. C’était Gilbert Gondal, le futur secrétaire-général de la fédération. Quand on raconte ça aujourd’hui à Devoti, il dit que ce sont des mensonges. Mais c’est vrai. Le président Ferrari a été suspendu à vie… ça s’est transformé en quelques mois. » Historien du basket, Gérard Bosc ajoute : « Cette équipe avait une rapidité et une ténacité incroyables. »

Jean-François Mollière

Salle du Hainaut

Salle du Hainaut Les meilleurs supporters

La dernière poussée de chaleur date de la finale 2007 face aux meilleures ennemies berruyères. La salle du Hainaut à Valenciennes était la plus volcanique du basket féminin français. Tout simplement parce que ses supporters étaient les meilleurs. Les liens affectifs qui les unissaient à leurs filles étaient indéfectibles. Christine Gomis, puis Isabelle Fijalkowski et Sandra Le Dréan furent leurs marraines. « Mamie » faisait des travaux de couture pour celles qu’elle considérait comme ses petites filles. Surtout, l’armée jaune était allée en bus jusqu’à Messine, au fin fond de la Sicile, avec toute la panoplie du parfait supporter. La fusion, les politiques, le foot et le temps qui passe ont conduit beaucoup de Black Panthers à remiser les trompettes au grenier. L’Union Hainaut, c’est pas VO.


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Palais des Sports de PaU Euro 99

Palais des Sports de Beaublanc

Pascal Allée/Hot Sports

Trois matches de l’Euro 99. Trois instants de pur bonheur. L’Espagne, la Russie et la Slovénie qui sont emportées par la foule. L’Europe découvre Tariq Abdul-Wahad alors qu’Antoine Rigaudeau est au sommet de son art. Le public béarnais est en bleu-blanc-rouge. Et il le fait savoir de toute la force de ses poumons. On assiste abasourdi à huit minutes de folie furieuse contre la Slovénie. Au retour au parking, Pierre Seillant, prési de l’Élan, en est tout retourné : « J’en ai vu des choses. Mais ça, je crois, jamais. Même à Orthez. Le plus mauvais des toreros n’a jamais subi une bronca comme l’arbitre ce soir. Il faut dire qu’il avait tout fait pour mériter cette colère ! »

Palais des Sports de Pau Palais des Sports de Beaublanc

« Li-mo-geu… Li-mo-geu… »

Palais des Sports Jean Weille Le savoir-faire lorrain

D.R.

À Limoges, chaque génération a connu ses quarts d’heure de folie. Demandez à Éric Beugnot, alors Manceau, comment il fut accueilli par le public de Beaublanc, lors de la saison inaugurale, en 1981-82. Un coup de tonnerre. « Mais moi, ces moments-là, ça m’a toujours motivé. » Dans cette salle, cela résonne plus qu’ailleurs et le bruit incite chacun à brailler encore plus fort. Que l’équipe soit en vert, en jaune ou en noir. Ed Murphy, Michael Young ou Marcus Brown ont tous été transportés par les cris de la foule. Le plus beau moment fut probablement la finale de la Coupe Korac 2000. Il n’y a jamais eu dans la France du basket un public plus jouisseur que celui de Beaublanc. Et lorsque le Titanic a coulé, l’orchestre s’est mis à jouer « Li-mo-geu… Li-mo-geu… »

Palais des Sports Jean Weille

Jean-François Mollière

Les 6.000 billets furent arrachés en cinq-six heures et le SLUC aurait pu en vendre le double. La police avait même dû intervenir pour calmer les esprits de certains acharnés qui en étaient venus aux mains ! C’était pour la finale de la Coupe Korac, du 10 avril 2002, contre Mineralnye Vody. Ce soir-là, le public lorrain y a mis tout son cœur. Son équipe a passé 26 points aux Russes et eux sont entrés dans l’histoire car rarement ambiance en France ne fut aussi chaleureuse. Un peu plus tard, les fans lorrains auront, quatre fois, l’occasion de montrer leur savoir-faire à Bercy. Série en cours.


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Steve Babineau/NBAE via Getty Images

USA

TD Banknorth Garden


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TD Banknorth Garden Le chaudron vert

L’atmosphère n’y est certes pas aussi étouffante que dans le vieux Garden. Mais depuis la saison passée, l’antre des Celtics est redevenu l’endroit le plus redouté de NBA. Lors des Finals, en juin, les bouillants supporteurs de la franchise au trèfle firent honneur à leur réputation, ressuscitant le chaudron vert, comme à la plus belle époque. Une heure avant le premier match, les cordes vocales s’échauffaient déjà, le ton était donné : « Beat L.A. ! Beat L.A. ! » Etouffés par l’intensité défensive des joueurs de Doc Rivers, décontenancés par la pression du public, les Lakers furent effectivement battus, abattus même au Game 6, dans une ambiance de corrida. En playoffs, les Celtics ne lâchèrent qu’une seule rencontre sur leur parquet, en finale de conférence, face aux Pistons. Vous avez dit avantage du terrain ? Inauguré en octobre 1995, sous le nom de Fleet Center, le nouveau Garden a définitivement acquis ses lettres de noblesse au printemps dernier, à l’occasion du 17e titre de l’histoire de l’organisation, le premier dans ses nouveaux murs. D’une capacité de 18.624 places en configuration basket, l’édifice marie avec bonheur tradition et modernité. Les ancestrales bannières, qui flottent au-dessus du terrain, évoquent la longue et fructueuse histoire du club et donnent à l’endroit un cachet unique, tout comme le parquet en marqueterie, utilisé depuis l’après-guerre. Mais à l’ère de l’entertainment, les Celtics ne vivent pas au passé. Depuis 2006, le stade est équipé d’un écran géant haute définition, le premier du genre en NBA. Et, après des décennies de résistance – notamment de la part du regretté Red Auerbach –, la franchise s’est également dotée d’une (excellente) troupe de danseuses. Autant d’évolutions qui ont contribué à fidéliser le public, y compris dans les moments sombres, et qui ont rendu possible la spectaculaire résurrection de la saison passée. « Notre point de vue est que si nous ne faisons pas l’effort de divertir nos fans, le stade ne sera pas plein à chaque match. Et sans cela, nous n’aurions jamais gagné notre 17e titre », expliquait récemment le proprio Wyc Grousbeck.


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USA

Boston Garden La référence ultime

Repaire des Celtics entre 1946 et 1995, le Garden proposa pendant presque cinq décennies l’environnement le plus hostile de NBA. Une véritable fosse aux lions, qui permit à la franchise de décrocher les seize premiers titres de son histoire. Bâtie au-dessus d’une station ferroviaire, l’arène vibra aux exploits de Bob Cousy, Bill Russell, John Havlicek ou encore Larry Bird, et contribua activement à la naissance du mythe Celtics. Sur leur parquet, les hommes du regretté Red Auerbach étaient injouables. Perché sur trois niveaux verticaux, le public (14.000 places) exerçait une pression quasi-physique sur les rencontres. Privé de système de climatisation, le Garden embaumait la bière et la sueur et se transformait en étuve le printemps venu. Selon la légende, le vestiaire de l’équipe visiteuse était sciemment surchauffé et le parquet réservait quelques faux rebonds qui déstabilisaient le dribble des adversaires… Bref, le bâtiment était entouré d’une vraie mystique. Frappé de vétusté, il fut détruit en 1997, remplacé par un vulgaire parking.

Madison Square Garden

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La ferveur de Big Apple

Boston Garden

Andrew D. Bernstein/NBAE via Getty Images

Madison Square Garden

Plongé dans le noir, comme au théâtre, le public new-yorkais est le plus connaisseur des États-Unis. Le plus excessif, aussi. Lorsque les Knicks enchaînent les victoires et/ou mouillent le maillot, le Garden peut se transformer en volcan. Les affrontements musclés face au Heat, à la fin des années 1990, suscitèrent ainsi des ambiances survoltées. Mais quand les choses tournent mal, comme ce fut le cas récemment sous la conduite d’Isiah Thomas, l’ambiance peut également se révéler glaciale. À Big Apple, on ne fait pas dans la demi-mesure. La passion à l’état pur. Motivées par l’aura unique de l’édifice, les superstars y évoluent souvent à leur meilleur niveau. En 1995, quelques jours après son premier comeback, Michael Jordan enfila 55 points au nez de John Starks. Le record est tombé en février, lorsque Kobe Bryant a poussé le compteur à 61 unités, sous les applaudissements des aficionados new-yorkais.


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Chicago Stadium L’envol de l’idole

Janvier 1995, matin glacial à Windy City. Aux premières heures du jour, la boule de démolition brise un flanc du Chicago Stadium. À quelques dizaines de mètres, rassemblés par dizaines, les fans pleurent. Dans cette arène qui devient poussière, ils viennent de vivre leurs plus belles heures de supporters. Trois titres NBA (1991, 92, 93) sous la houlette d’un athlète hors du commun, Michael Jordan. Pendant une décennie, le Stadium abrita la mue de celui qui avait débarqué en 1984 avec un arsenal de scoreur égoïste. Entre ces murs, l’idole est devenu un homme, un basketteur complet et une légende. Il y a multiplié les exploits, notamment ses 63 points un soir de playoffs 1985 contre Boston. Et lorsque son parquet accueillit le All-Star en 1988, c’est devant ses fans émerveillés qu’il s’envola depuis la ligne des lancers pour devenir « Air Jordan ». Le Stadium n’est plus, mais les souvenirs laissés par les prouesses de « Sa Majesté » sont eux éternels.

Dean Smith Center

L’antre des cols bleus

Entre le Palace et les fans des Pistons, l’histoire d’amour débuta immédiatement. Et pour cause, seulement huit mois après leur emménagement dans ce nouvel écrin, les Bad Boys d’Isiah Thomas décrochaient le titre NBA, le premier de la franchise. Aucune arène n’avait jusqu’alors sacré ses gladiateurs aussi rapidement. Composé en grande partie de familles d’ouvriers aux revenus modestes, le public de cette ville industrielle est passionné jusqu’au bout des ongles. Pour ces cols bleus, chaque sortie au Palace est bien souvent la récompense de sacrifices financiers importants. Alors forcément, on profite de la soirée. Les fans s’investissent, crient pour intimider l’adversaire et hurlent encore plus fort pour obliger leurs Pistons à mouiller leur maillot. Chaque panier, rebond ou contre est ainsi salué sans ménagement. « Avec ce public, ce soutien, vous ne pouvez pas vous relâcher », avouait en 2004 un certain Chauncey Billups. « Même quand les jambes n’avancent plus, le Palace vous porte. »

Kevin C. Cox/NBAE via Getty Images

Palace d’Auburn Hills

Chicago Stadium Dean Smith Center

Palace d’Auburn Hills

Allen Einstein/NBAE via Getty Images

Bienvenue en Caroline du Nord, sur le campus des Tar Heels. Larry Brown, qui en a pourtant connu d’autres, reste subjugué. « C’est incroyable cet engouement. On ne retrouve pas cette atmosphère dans beaucoup de salles, que cela soit en NBA ou au college », nous confiait très récemment le coach des Bobcats, et ancien d’UNC. Ce jour-là, UNC recevait son voisin Duke, le rival éternel. Dès la porte du Dean Smith Center franchie, le vacarme agresse les tympans. Au cœur de cette salle inspirée par les standards NBA, les 22.000 fans tous vêtus de teeshirts bleu ciel, s’égosillent à pleins poumons. La tribune nord entonne « Tar », sa voisine reprend « Heels » à l’unisson. Au milieu des gradins, la fanfare de la fac joue son répertoire sans jamais reprendre son souffle. Et pourtant, les joueurs ne sont pas encore sur le parquet et le match ne commence que dans une heure. Finalement, l’ambiance ne baissera pas d’un décibel pendant toute la rencontre. Et lorsque la marée bleue se sépare enfin pour inonder le campus, les Tar Heels chantent. Encore et toujours.

Walter Iooss Jr./NBAE via Getty Images

La marée bleue


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AUSTIN NICHOLS

UN HÉROS TRÈS DISCRET

Un joueur superbe, un shooteur d’exception et un homme fin. Un basketteur à part. S’il explose cette saison au point de passer pour l’un des favoris au titre de MVP, il reste encore étrangement méconnu du grand public. À moins de deux mois de la fin de saison régulière, il ne vous reste plus que quelques matches pour découvrir l’un des plus beaux talents de Pro A.

Hervé Bellenger/IS

Par Florent de LAMBERTERIE, à Hyères et Toulon


HervĂŠ Bellenger/IS

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Hervé Bellenger/IS

« Eh grand ! Tu joues où ? » En se promenant dans les rues de Toulon, Austin Nichols et son 1,98 m ne passent pas inaperçus. Survêtement sombre et ballon sous le bras, il focalise immédiatement regards et curiosités. « C’est un nouveau joueur du HTV ? », nous demande-t-on. « Ah bon, il est déjà au club ? C’est Pierre Pierce c’est ça ? » Encore raté. Trois ans déjà que le numéro 14 a posé ses valises en terre varoise. Mais visiblement, peu de Toulonnais ont l’air au courant. Un anonymat populaire et médiatique curieux pour un joueur de cette trempe. « Je n’ai pas d’explication là-dessus », reconnaît l’intéressé. « Je peux simplement dire que j’essaie avant tout de me concentrer sur ma saison, et pas sur la reconnaissance que je pourrais avoir. Je ne crois pas être timide, je n’ai aucun problème à me faire prendre en photo ou répondre à des interviews, mais je ne cherche pas à être mis en lumière à tout prix. » Pourtant, si un nom devait se dégager, c’est bien le sien. Au sein d’une équipe meurtrie par les blessures, Austin est l’un des rares Varois à n’avoir manqué aucun match, dans tous les sens du terme. Avec 22,7 points par match, il est tout simplement le meilleur marqueur de Pro A. Star sur le terrain, le shooteur toulonnais détonne en dehors des parquets. « C’est marrant parce que quand tu fais le tour des scoreurs américains, tu vois des mecs comme Spencer ou Rush qui se la jouent grande gueule, tatouage de partout… Austin, tu peux toujours chercher ses tatouages, et tu ne l’entendras jamais dire un mot plus haut que l’autre, si tu l’entends dire un mot, ce sera déjà bien », plaisante Vincent Masingue à propos de son coéquipier. « Il est gentil, bien élevé, très poli, même un peu timide et effacé des fois, c’est loin d’être une grande gueule. Il est casanier, toujours avec sa nana, c’est vraiment le mec parfait ! Il ne sort pas, ne boit pas… Moi je ne suis pas dans ce genre-là ! » Un type simple en somme. Loin de l’archétype du joueur US, sûr de lui et parfois un brin narcissique, Austin Nichols se la joue discret. Son entraîneur Alain Weisz avance un début d’explication. « Austin, c’est un intellectuel. Dès qu’un bouquin sort et qu’on le lui

recommande, il l’a en première main. C’est un garçon qui ne s’épanouit pas que par rapport au basket, il a un intellect de très haut niveau, et s’il n’est pas médiatisé, c’est parce qu’il joue dans une équipe qui est 13e du championnat. » Et c’est sans doute là la principale raison à ce manque de notoriété. Nichols a beau se démener sur le terrain, le HTV ne décolle

“J’AI DEMANDÉ À DES JOUEURS NBA SI J’AVAIS LE NIVEAU, ILS M’ONT RÉPONDU OUI” pas et, à l’heure actuelle, le club est toujours sous la menace de la relégation. Une aberration quand on sait le talent du joueur, mais finalement, le phénomène n’est pas si nouveau. Briller dans l’anonymat, c’est un peu l’éternel refrain de la carrière d’Austin Nichols.

Star… en NCAA II Né à Oakland en Californie, Austin est issu d’une famille sans histoire. Mère au foyer qui élève son fils et ses deux filles, père livreur pour la compagnie Fedex, souvent sur les routes. Pas de gros moyens, mais pas la misère non plus. « Ce n’était pas la zone mais ce n’était pas non plus un quartier huppé, c’était un peu entre les deux en fait. » Bon élève à l’école, Austin est surtout un fan de sport, de basket en particulier. Après s’être essayé au baseball et au foot US, sa taille et son physique plutôt fin l’orientent rapidement vers la balle orange exclusivement. « Je pratiquais beaucoup, à l’école et sur les playgrounds. Le week-end, je jouais avec mes copains dès que je le pouvais. » Et Austin est à bonne école. Dans la baie de San Francisco, Oakland est une terre de basket, où de nombreux futurs joueurs de haut niveau ont fait leurs premiers

À la lutte avec Aldo Curti


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pas. « Je me souviens que quand j’étais plus jeune, j’allais parfois voir jouer Jason Kidd, parce qu’il était déjà connu sur les playgrounds. » Balle en main, Austin se débrouille plutôt bien. Après avoir quitté Oakland pour la ville voisine de Berkeley, il intègre la Berkeley High School, une des bonnes équipes de lycée du coin. C’est à ce moment-là également qu’il va commencer à développer ses talents de shooteur. « J’étais plutôt un slasher mais quand j’ai arrêté de grandir, vers 16 ans environ, je me suis retrouvé face à des gars plus grands que moi. À chaque fois que je pénétrais, je me faisais contrer. De plus, j’étais très maigre, donc je ne pouvais pas poster. Je me suis dit alors que ma seule façon d’exister était de devenir un meilleur shooteur, et j’ai beaucoup travaillé là-dessus. » En high school, Nichols fait ses classes. Bon joueur, il n’est pas pour autant la star de l’équipe et ne peut compter sur un physique au-dessus de la moyenne pour attirer l’œil des recruteurs. « Je n’étais pas un gros prospect à l’époque, loin de là. Après le lycée, je n’ai reçu aucune offre des grosses universités. La seule fac qui montrait de l’intérêt pour moi,

un très bon souvenir de ses quatre années passées là-bas. « C’était super, une excellente atmosphère pour moi. Notre équipe est restée peu ou prou la même pendant mes quatre années, donc on se connaissait tous bien, on s’entendait bien sur le terrain et en dehors. » Et Austin s’y épanouit. 17 points de moyenne lors de sa première saison, il atteint la barre des 22 dès son année sophomore, pour ne plus redescendre. Star de l’équipe, ses chiffres sont impressionnants mais cela ne reste que de la deuxième division. Il entend dire que ses performances sont suivies de près par des programmes plus prestigieux mais aucune offre n’arrivera jamais sur la table.

Il touche la NBA du bout des doigts Poussé par son coach, qui croit en ses capacités, il se met pourtant en tête de faire du basket son métier. La première étape est de prendre un agent. Ce dernier se démène comme un diable et, à l’été 2004, il lui annonce une bonne nouvelle. Austin est convoqué pour faire un try-out avec les Kings de Sacramento. Quelques jours après, Phoenix cherche un arrière

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c’était Humboldt State. » Jamais entendu parler ? Rassurezvous, vous n’êtes pas seuls dans ce cas. « C’est marrant parce qu’à chaque fois que mes coéquipiers me demandent dans quelle fac j’étais, les mecs se moquent de moi, parce que je viens d’une petite université peu connue, qu’eux-mêmes ne connaissent pas. »

“LES SPURS S’INTÉRESSENT À LUI ET JE SAIS PAR SON AGENT QU’IL VA PASSER TROIS MOIS CET ÉTÉ À SAN ANTONIO” ALAIN WEISZ Située dans la ville d’Arcata, Humboldt passe pour être l’université la plus au nord de la Californie, et c’est là son unique fait d’arme. Son équipe de basket masculine n’évolue que dans le modeste championnat de NCAA II. Pourtant, le garçon garde

shooteur pour compléter la rotation de son équipe de Summer League et, d’après les Kings, Austin correspond au profil. Sous le maillot des Suns, il disputera la Rocky Mountain Review et la Summer League de Las Vegas. Le début du rêve. « Je venais d’une petite université et là, je me retrouvais à ce niveau, avec des joueurs NBA. J’ai très peu joué, quelques minutes c’est tout. Je venais d’Humboldt, je n’avais aucun statut, c’est difficile dans ces conditions. Mais je voulais savoir si je pouvais évoluer à ce niveau. » Dans l’équipe, il côtoie Casey Jacobsen, Leandro Barbosa ou encore Chuck Eidson, futur Strasbourgeois, et affronte Dwight Howard, Jason Kapono, Josh Childress… Il participe même à un entraînement avec les stars des Suns, Joe Johnson et Amare Stoudemire. Un choc. « C’était impressionnant, il dunkait tout. N’importe quel ballon dans la raquette, Amare sautait et le dunkait ! » Sans surprise, Nichols n’est pas invité à prolonger l’aventure. Mais qu’importe, il est venu chercher la confirmation de ce qu’il pressentait. « J’ai demandé à des joueurs si d’après eux j’avais le niveau, et ils m’ont répondu que oui, donc j’ai commencé à y penser sérieusement, et j’ai toujours l’ambition d’y parvenir. » L’idée ne le quittera plus.


PORTRAIT • maxibasketnews 57 Il signe son premier contrat pro avec le Huntsville Flight, équipe de D-League, en Alabama. Il enchaîne l’été suivant en WBA, avec les Rome Gladiators, club semi-professionnel qui dispute des championnats pendant l’été et participe même à un camp de sélection organisé aux États-Unis par la ligue chinoise, en quête de recrues. Sans succès. L’année suivante, il rempile en D-League, cette fois chez le Florida Flame. Si financièrement, ce n’est pas la panacée, Austin n’en a cure, il court après autre chose. « Je voulais gagner un peu d’expérience, et rester au contact de la NBA, parce que la D-League fonctionne un peu comme un réservoir pour l’échelon supérieur. Partir à l’étranger m’a traversé l’esprit mais j’étais un peu réticent à l’idée de quitter les États-Unis. L’idée de base, c’était de mettre toutes les chances de mon côté pour avoir l’opportunité de signer un contrat en NBA. Le niveau est quand même assez élevé, tout le monde parle anglais, c’est plus simple comme transition après l’université. » Mais le contrat tant attendu ne viendra pas.

être une promenade de santé. » Pourtant, sa découverte de la Pro A y ressemble fortement. En cinq matches, il affiche une production de 20,2 points à 48,1% pour une évaluation moyenne de 16,2. Une révélation. Aussi, c’est fort logiquement que le club lui propose un contrat de deux ans une fois l’exercice terminé. Mais

Début fracassant en Pro A

Lors de son retour dans le Var, l’équipe n’a plus grandchose à voir avec celle qu’il avait quittée quelques mois plus tôt. Sénégal parti, c’est Francis Charneux qui a repris l’équipe en main, pour le début d’une saison qui va s’avérer mouvementée. Des joueurs viennent, d’autres partent et Francis Charneux est remplacé en cours d’année par Frédéric Wiscart-Goetz. L’équipe termine 15e et Austin n’a pas totalement confirmé. (11,1 pts, 3,0 rbds, 10,3 d’éval). En 34 matches, il n’atteint qu’une seule fois la barre des 20 points, ce qui semble invraisemblable aujourd’hui. « Je n’étais pas habitué à m’entraîner deux fois par jour, tous les jours. Le coach change en cours de route, je n’étais pas habitué à ce genre de choses. J’essayais d’aider l’équipe du mieux que je pouvais, mais je n’étais pas satisfait. » À l’été 2007, le club engage Alain Weisz pour reprendre le flambeau. La rencontre sera salutaire.

Nous sommes alors au printemps 2006 et la saison de D-League touche à sa fin quand un coup de fil lui annonce enfin une bonne nouvelle. Jean-Michel Sénégal, en poste à HyèresToulon, cherche un renfort extérieur pour assurer la fin de saison de son équipe, toujours proche de la zone rouge. Après avoir visionné plusieurs vidéos, il est tombé en arrêt sur ce shooteur élégant et efficace. « Je venais juste de terminer ma saison avec Florida, le timing était parfait. Il m’a demandé si je voulais venir jouer en France, j’ai dit oui tout de suite. C’était la première fois qu’une équipe étrangère me contactait. » Ce n’est pas encore la NBA, mais pour la première fois de sa jeune carrière, ses performances ont été remarquées. Au mois d’avril, il débarque donc dans le Var. Pour son premier match contre Le Mans, il passe 40 minutes sur le terrain et se fend de 20 points à 57%, assortis de 6 rebonds pour un joli 20 d’évaluation. Ce qu’on appelle des débuts réussis. Mais Austin ne prend pas la grosse tête pour autant. « Je ne connaissais pas la France mais je m’étais renseigné un peu sur la Pro A, je savais que Mike Piétrus, Boris Diaw ou encore Bruce Bowen y avaient joué, donc ça ne pouvait pas

“J’AI LE SENTIMENT DE RÉUSSIR UNE GRANDE SAISON” d’abord, un petit retour estival dans sa Californie natale s’impose. Il disputera encore quelques matches avec les Oakland Slammers en IBL ainsi qu’au sein de l’obscure San Francisco Bay Area Pro City League. Il est ensuite choisi par la nouvelle équipe des San Francisco 14ers en D-League. Mais toujours pas de NBA.

La consécration cette saison « Je l’avais vu faire la fin de saison 2006 où il avait été très bon, je trouvais qu’il avait une technique très pure », se souvient l’entraîneur. « L’année d’après, je le trouvais timide, un peu

Attaque du cercle, passe dans le trafic ou tire en suspension, Austin sait tout faire.


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Repères Austin Nichols • Né le 8 avril 1982 à Oakland • 1,98 m • Arrière-ailier • Clubs : Humboldt State 03-04 (NCAA II), Huntsville Flight 04-05 (NBDL), Rome Gladiators 04-05 (WBL), Florida Flame 05-06, Hyères-Toulon 06-09.

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Au shoot face à Terence Dials.

apeuré, n’osant pas prendre ses responsabilités mais toujours avec la même fluidité, le même talent technique et athlétique. » À son arrivée dans le Var, Weisz ne savait finalement pas grand-chose du joueur. Mais rapidement, il entrevoit le potentiel de son poulain. Au sein d’une équipe compétitive, renforcée par les arrivées de Vincent Masingue, Sean Colson, Tony Williams et Alexis Ajinça, Nichols s’affirme comme un arrière de poids, mais pas encore la star de l’équipe. Le déclic interviendra grâce à un coup du sort. Qualifiée pour la Semaine des As qui se joue cette année à domicile, le HTV fait peur. Après avoir renversé Nancy au premier tour, les Varois partent favoris contre Vichy. Mais en plein match, le meneur Sean Colson est victime d’une rupture du tendon d’Achille. Le leader de l’équipe est out pour la saison. Un coup dur mais un mal pour un bien dans le cas de Nichols, qui se voit alors responsabilisé comme le nouveau leader offensif de l’équipe. Il tournera après les As à 17,2 points et 56% aux shoots, emmenant le HTV à une très belle 6e place en championnat. En point d’orgue, ce match contre Paris un soir d’avril où Nichols signe 42 points. Une vraie consécration. « Même s’il avait fait de très bons matches tout au long de la saison, en marquant 42 points alors qu’il était très ciblé, il a montré qu’il avait une grande dimension de scoreur », estime Alain Weisz. Aussi, quand vient le moment de penser à l’année suivante, le technicien n’hésite pas bien longtemps. « Tout le monde a fait une bonne saison, donc les prix ont augmenté et on ne pouvait pas garder tous les joueurs. Il fallait en sélectionner un entre Nichols, Tony Williams et Sean Colson. Sean étant blessé, ça s’est joué entre Tony et lui, et ça a été Austin tout de suite. On en a fait notre pièce maîtresse avec Masingue et Perincic, c’était notre trio majeur. » Le plan a belle allure, mais les choses ne se passeront jamais comme prévu. Cette saison, malgré un beau groupe sur le papier, l’équipe ne décolle pas. Entre les problèmes d’argent, les arrivées et départs incessants, et surtout une interminable litanie de blessures, le HTV est encore une fois obligé de lutter pour le maintien. Mais dans ce chemin de croix, Austin

Nichols a su encore une fois surprendre tout son monde. Pour l’entraîneur, si l’équipe est encore en vie à quelques journées de la fin, c’est à lui qu’elle le doit. « Vu tous les emmerdements qu’on a eus jusqu’à présent, si Austin n’avait pas été aussi fort cette année, on serait à l’heure actuelle dernier et décroché en championnat. Il n’y a pas besoin de faire un dessin, il y en a un qui a porté la maison sur son dos sans jamais rechigner, sans jamais avoir d’état d’âme, en mettant ses 20 ou 25 points tous les jours, c’est Austin. » Il a même fait plus que ça. Leader du championnat au scoring, Nichols est maintenant devenu incontournable. Il est d’ailleurs le premier à reconnaître qu’il n’a jamais aussi bien joué de toute sa vie. « J’ai le sentiment de réussir une grande saison jusqu’à présent, même si les résultats ne sont pas là. J’ai gagné en consistance, je sens mieux les choses, j’arrive à savoir quand je dois passer ou quand je dois shooter, j’ai l’impression de faire moins d’erreurs. Je suis plus âgé, j’ai plus d’expérience et surtout plus de confiance, parce que le coach me fait confiance. C’est un peu tout ça à la fois. L’équipe joue plus pour moi, le coach met en place des systèmes pour que j’aie les positions. » Homme de base et homme orchestre, auteur de 45 points contre Dijon cette saison, son nom revient de plus en plus pour le titre de MVP. Quand, au mois de janvier, MaxiBasketNews posait la question aux coaches de Pro A, Nichols était classé deuxième, juste derrière Taj Gray, dont la saison est terminée. Le prétendant légitime ? « Ce n’est pas à moi de le dire, ce ne serait pas honnête », nous répond Alain Weisz. « Si vous me demandez si c’est le joueur que je préfère, je vous dis oui. Est-ce qu’il est dans la short list des 5 meilleurs ? Oui. Mais il y a aussi le traitement que j’offre à Austin parce que c’est un joueur qui a toute ma confiance, je ne le sors pas du terrain, il peut faire 4/15 à Vichy, il n’y a pas de tremblement de terre. D’autres joueurs seraient capables de faire ce qu’il fait en terme de statistiques, mais je pense que c’est celui qui a le plus de chance d’aller en NBA. »

En NBA l’an prochain ? Bien qu’il ait encore un an de contrat avec le HTV, Austin ne sera plus là l’an prochain. « Il a une année de contrat mais avec un buy-out que n’importe qui pourrait payer », nous confie son entraîneur. « S’il n’est pas en NBA, il sera en Euroleague, c’est certain, parce que ce n’est pas un inconnu. Siena, Fenerbahçe, Galatasaray, Perm… ils connaissent tous Austin Nichols, ils ont tous un œil dessus. Quand Valencia ou le TAU ont cherché un joueur cette année, le focus est tout de suite venu sur Nichols, je le sais, c’est moi qui ai traité avec les clubs. Mais on ne pouvait pas le laisser partir parce que sinon, on allait en Pro B. » L’Europe le convoite, mais Alain Weisz voit plus loin. « Je pense qu’il a la dimension pour être un vrai joueur NBA, c’est-à-dire un joueur à dix points de moyenne. En plus il défend, il lui manque encore un peu de puissance physique mais, en NBA, ils le feront grossir rapidement. Et puis je m’entends bien avec Tony Parker, je sais que les Spurs s’intéressent à lui et je sais par son agent qu’il va passer trois mois cet été à San Antonio. Après, on dit toujours qu’en NBA il faut être au bon endroit au bon moment, alors est-ce que ce sera avec les Spurs ? » En NBA à la rentrée prochaine ? Un cadeau qui tomberait à point nommé, en même temps que la naissance de son premier enfant, prévue pour octobre. Il a sans aucun doute le talent, et la tête qui va avec. « Je me suis toujours vu jouer à un niveau très élevé, donc quand je m’imagine dans le futur, je me vois jouer en NBA. » « C’est tout le mal que je lui souhaite », conclut Alain Weisz. Nous aussi. •


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L’ŒIL DE L’ENTRAÎNEUR

“UN GESTE TRÈS PUR” « Son point fort est incontestablement la fluidité dans le tir, et dans le tir extérieur en particulier. Il est aussi bon sur position qu’en sortie d’écran, il peut déclencher dans toutes les positions et tire sans aucun problème à trois-points à distance NBA. Il tire de très loin avec une trajectoire très haute et un geste très pur. C’est aussi un excellent

finisseur près du cercle, au-delà du tir extérieur, il a de très bonnes mains. Il manque encore un peu de puissance pour aller dunker dans le trafic même s’il monte suffisamment pour ça. Et c’est un garçon qui tient compte de tout ce qu’on lui dit. L’an dernier, il est venu me voir et m’a demandé : « Sur quoi faut-il que je

progresse ? ». Je lui ai dit qu’il ne provoquait pas assez de fautes, qu’il ne jouait que sur le tir mais qu’il y a des jours où le match n’est pas propice à tirer et qu’il allait passer à côté. Il a beaucoup travaillé le jeu en pénétration et cette année, il est le joueur qui provoque le plus de fautes en Pro A (6,39 par match), d’autant

plus que c’est un énorme tireur de lancers-francs (83,2%, 6e de Pro A). Sur un plan négatif, il manque encore un peu d’assurance, c’est-à-dire qu’il a encore du mal à se concevoir dans un rôle de leader sur le terrain, et a parfois tendance à subir le jeu au lieu de le provoquer. Mais, après, il n’a pas de défaut. »

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UN AMATEUR D’ART « J’hésite entre Masingue et lui. » Quand on demande à Alain Weisz si, comme l’ont estimé ses confrères de Pro A dans nos colonnes, Nichols est bien le joueur le plus élégant du championnat, il répond sur le ton de la plaisanterie. Son allure féline et sa fluidité dans le geste font d’Austin Nichols l’un des joueurs les plus beaux à voir sur un terrain. « Quand je regarde mes matches, je n’arrive pas à me trouver élégant, j’ai un regard très critique sur mon jeu. Le côté esthétique… Vraiment je n’y ai jamais prêté attention. » Pourtant, Austin est bel et bien un esthète. S’il n’a que faire de son allure sur le parquet, il se passionne pour une autre forme d’esthétisme, l’art. Sous toutes ses formes. Une passion latente révélée à son arrivée dans l’Hexagone. « C’est venu avec l’âge, mais j’ai vraiment commencé à développer cette passion en France. L’Europe est un véritable centre historique et culturel, j’apprécie beaucoup de vivre ici, je peux profiter de toute cette richesse. Je n’ai pas vraiment de préférences, pas d’artiste favori. J’aime

la sculpture, la peinture, l’art abstrait, tous les styles. Je ne me considère pas comme un spécialiste ou un expert, mais j’aime l’art. Je vais voir des choses et j’aime faire ma propre interprétation, me demander ce que l’artiste a voulu exprimer dans son travail. » Une démarche plutôt rare dans le monde du sport professionnel. Une fois de plus, Austin se démarque du commun des basketteurs. Mais il voit tout de même un lien entre les deux disciplines. « Quand un artiste peint ou fait une photo, il exprime sa passion, il le fait gratuitement, sans chercher de compensation matérielle dans l’instant. C’est juste une chose que l’artiste aime faire, et c’est pareil pour moi. Quand je joue au basket, j’assouvis ma passion, comme l’artiste le fait quand il réalise son œuvre. » Nous remercions chaleureusement la Galerie Espace Castillon, rue Seillon à Toulon, pour nous avoir accueillis à l’occasion de la séance photo avec Austin Nichols.


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Par Laurent SALLARD

VIDÉOs

http://www.sigbasket.eu/jeuxfan

LA SIG RELÈVE LE DÉFI !

Le mois dernier, nous vous présentions dans ces pages le panier de l’année (http://www.basketnews.net/asp.net/main.news/ details.aspx?id=2090), inscrit par le Suédois Jan Stalhandske. Un shoot des trois quarts du terrain qui rentrait dans le panier après avoir rebondi sur le parquet. Les joueurs et l’encadrement de Strasbourg se sont mis en tête de réussir à leur tour ce panier – presque – impossible. Sur cette vidéo, ce sont l’assistant Olivier Weissler et le meneur Gauthier Darrigand qui s’y essaient. Et c’est finalement le second qui y parvient. La SIG a depuis lancé le défi à ses fans de réussir à leur tour ce shoot et de lui envoyer la vidéo. À vous de jouer ! •

http://www.basketnews.net/asp.net/main.news/ details.aspx?id=2365

UNE MAUVAISE BLAGUE Imaginez que pour se venger d’un mauvais coup que vous lui auriez fait, un ami s’arrange pour vous faire croire que vous avez gagné 500.000 dollars, avant de vous révéler devant une salle comble qu’il vous a piégé. Comment auriez-vous réagi ? •



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Par Laurent SALLARD

INTERNET

http://www.theonion.com http://www.basketnews.net/asp.net/main.news/ details.aspx?id=2364

THE ONION, LE ROYAUME DE L’ABSURDE Si on ne se fie qu’aux apparences, ce site Internet américain a tout du site d’information classique. Mais à y regarder de plus près… tout y est totalement loufoque. En une : « Shaq découvre de mystérieuses inscriptions sur un ballon de basket. » On peut lire dans cet article que le pivot des Suns se serait arrêté en plein match pour déchiffrer d’étranges inscriptions sur le ballon… et se serait donc vu siffler une violation des 24 secondes. « Je ferai tout pour casser le code de cet incompréhensible message », aurait-il déclaré. Et tout le site est de cet acabit. Un autre article nous apprend que le scénario de la March Madness aurait été mis en ligne sur certains sites Internet, ce que nient dans un communiqué le comité d’organisation ainsi que les scénaristes et producteurs du tournoi. D’autres exemples d’articles : « Blake Griffin nommé Joueur de la Minute le 11 mars 2009 à 20h11 », « La NCAA élargit la March Madness à 4096 équipes », « Exclusif : une majorité des joueurs du Utah Jazz n’a jamais entendu parler d’euxmêmes », « Marcus Camby surpris à pirater le serveur de la NBA pour modifier le classement des Clippers » et enfin « Oklahoma City attend toujours son équipe NBA ». Un dernier pour le plaisir ? Tout juste sorti de trois jours passés en prison pour conduite en état d’ivresse, Charles Barkley aurait du mal à se réadapter à la liberté, et surtout à son boulot précaire dans une épicerie. « Emballer les achats est un travail difficile, j’essaie de m’accrocher, mais mes mains me font souffrir, un héritage de ma carrière de basketteur », déclare Chuck. « J’ai l’impression que mon manager ne m’aime pas beaucoup. Je regrette le temps où je travaillais à TNT. » Le network s’est également lancé dans la vidéo. Encore une fois, tout a l’air très pro, on croirait être sur ESPN, mais le reportage est consacré à un âne de deux ans drafté par la ligue professionnelle de basket sur âne. On vous laisse découvrir la suite… •


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Par Laurent SALLARD

PHOTOS

LES HARLEM GLOBETROTTERS À PARIS

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01 La tournée mondiale des Harlem Globetrotters passera en mai 2009 par la France (Lyon le 11, Paris le 13 et Pau le 20), et quatre d’entre eux étaient de passage dans la capitale il y a deux semaines pour assurer la promotion de leur show. 02 Les séances de photo devant les monuments parisiens sont un passage obligé. Ici Blenda Rodriguez pose sur la grande fontaine de la Place de la Concorde. 03 Bull Bullard est un rookie, sorti l’été dernier de la fac de Texas A&M-Corpus Christi. Mais il apprend vite, et sa spécialité, en plus de faire tournoyer le ballon sur le bout de son doigt, est le dunk en haute altitude.

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03 04 Première étape de la tournée médiatique des Harlem Globetrotters : le plateau d’iTélé, la chaîne d’info du groupe Canal. À gauche, Slick Willie Shaw, qui ne quitte jamais son ballon, en compagnie de Bull Bullard.

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05 La traditionnelle visite du Champs de Mars, sur fond de Tour Eiffel. De gauche à droite : Bull Bullard, Blenda Rodriguez, General Grant et Slick Willie Shaw. 06 Petit somme entre deux plateaux télé pour Slick Willie Shaw et son ballon, inséparables.

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07 Blenda Rodriguez enseigne à Michel Denisot comment faire tournoyer le ballon au bout de son doigt. L’élève apprend vite. 08 Sur le plateau du Grand Journal, sur Canal+, les quatre Harlem Globetrotters sont en compagnie de Jean-Louis Aubert, à gauche, et de Thomas Dutronc. Ils enchaîneront ensuite avec Le plus grand cabaret du monde, sur France 2, présenté par Patrick Sébastien. 07

08


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JEUDI 2 AVRIL 2009 -

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#07

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NULLE PART

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PAGE 04

14 WESTBROOK 16 RONDO 19 NOAH 36 EXPERTS

CHOLET POUR UN EXPLOIT

UNE BOUFFÉE D’AIR FRAIS

TP EST-IL INARRÊTABLE ?

EN FLORIDE 40 PORT FOLIO WADE

68 JAMES HARDEN 72 MARCH MADNESS

Cholet Basket du Triumph Lyubertsy Moscou, Le 24 avril, face aux Russes Mais que nale européenne de son histoire. disputera la quatrième demi-fi Nous analysons contre Kiev aura été dure ! la belle des quarts de finale en nous demandant aussi pourquoi cet étonnant parcours choletais, décevante en championnat. l’équipe des Mauges est, parallèlement,

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INTERVIEW FRED SARRE

CHARLOTTE REND GLOIRE À DIAW

( STRASBOURG)

LE CRÉATEUR

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AGRESSIF, SCOREUR ET LEADER

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LFB. TARBES COLEADER

MAIS COMMENT FONT-ELLES ?

les Tarbaises, 22 victoires en Malgré un budget plutôt modeste, de la saison et se posent en 23 matches, sont l’équipe révélation malin, la La recette ? Un recrutement concurrentes sérieuses à Bourges. du mental. Yacoubou, de la cohésion et montée en puissance d’Isabelle Reportage chez le TGB.

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Par Laurent SALLARD

VIDÉO

http://www.basketnews.net/asp.net/main.news/details.aspx?id=2380

DU TEMPS OÙ BRUCE BOWEN JOUAIT À ÉVREUX… 1995. Évreux domine la Pro B avec un effectif surdimensionné dans lequel figurent notamment Claude Williams, Eric Fleury, Georges Vestris, Jean-Marc Kraidy et… Bruce Bowen, qui a remporté depuis trois titres NBA avec les San Antonio Spurs. « Une bande de tarés », plaisantait Michel Veyronnet (BasketNews n°425), qui était alors leur coach. Dans ce sujet diffusé à l’époque sur Canal+, on peut apercevoir un jeune Bruce Bowen affûté, offensif et largement dominateur puisqu’il marque 50 points face à Maurienne devant les caméras de la chaîne cryptée. •


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tableau d’équivalence* hommes US

6

EUR CM

6+

7

7+

38,5 39

40

24

25

24,5

8

8+

9

9+

10

10+

12+

13

40,5 41

42

42,5 43

44

44,5 45

11

45,5 46

11+

12

47

47,5 48

13+

25,5 26

26,5 27

27,5 28

28,5 29

29,5 30

30,5 31

31,5

14

14+

48,5 49 32

15

16

49,5 50,5

32,5 33

33,5



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