#06
MARS 2009
DU CÔTÉ DE CHEZ
ALAIN KOFFI
PORTFOLIO
LES JOUEURS DE PRO A COMME VOUS NE Les AVEZ JAMAIS VUS
10 AIX-MAURIENNE 42 DIANDRA TCHATCHOUANG & ALLISON VERNEREY 38 J.D. JACKSON 40 STÉPHANE RISACHER
DOSSIER SPÉCIAL
LA PRO B, CE QU’ELLE EST, CE QU’ELLE POURRAIT DEVENIR
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SOMMAIRE • maxibasketnews 3
LA MEILLEURE PRO B DE L’HISTOIRE ?
Par Fabien FRICONNET
I
l ne faut pas se mentir. Pour une part non négligeable et qui ne perd pas beaucoup de matches (3 en 22 journées, des fans du basket de haut niveau, la Pro B c’est lointain. avant le 23e round du week-end dernier, contre Poitiers). Des noms, des chiffres, ici dans L’Équipe dominicale, là Des joueurs de talent, expérimentés, malins. Un coach dans BasketNews, avec quelques histoires au passage. Des assez costaud pour avoir survécu à la pitoyable saison surprises en Coupe de France, mais pas trop. Et une grande dernière : Jean-Marc Dupraz. Pas de raison pour que, une finale à Bercy, à l’heure des digestions assises, apogée d’une fois la montée acquise, si cela devait être le cas en saison compétition qui vit sa vie, plutôt tranquillement. régulière, ils laissent filer les playoffs. Si l’on y regarde d’un tout petit peu plus près, la Pro B Sous le leader, Bourg, à un point, et Poitiers, à deux. La JL, c’est également quelques clubs charpentés et prestigieux, c’est solide, comme le coach, Didier Dobbels, qui connaît le les Paris-Levallois, Limoges et Antibes – tous trois visités chemin. Les Burgiens tiennent la deuxième place depuis un et analysés par nous dans le DVD qui accompagne ce moment et, s’ils la conservent, le défi sera d’en faire bon magazine. Des initiatives, parfois savoureuses – Poitiers usage lors de la phase éliminatoire, ce qui est moins facile. est en pointe. Mais aussi du jeu, parfois du très bon. Des Poitiers, c’est fou. Un club qui bouillonne, une équipe qui joueurs, de qualité, qui bientôt essaimeront à l’étage du vit, rugit, renverse tous les écarts, bat les buzzers avec dessus, et dont les moins intéressants ne sont pas les une régularité qui confine à la douce perversion. Une bête prospects français, tel un Edwin Jackson de playoffs, si vous voulez notre avis. à Nanterre, descendus se faire les dents, D’ailleurs, l’an dernier, les Pictaviens POITIERS, C’EST comme Adrien Moerman la saison foncé jusqu’à Bercy, s’y inclinant FOU. UN CLUB QUI avaient passée, avant de resurgir là-haut. finalement contre Besançon. Un crèveBOUILLONNE, UNE cœur, mais aussi un rendez-vous pris. Toutefois, l’ensemble est hétéroclite et éQUIPE QUI VIT ET Derrière ? Le coupe-gorge. Limoges manque d’une réelle direction, d’un but. RUGIT Peut-être d’une identité. C’est pour cela voudrait bien se placer puis cueillir tout le que notre Rouletabille caralomacérien monde en playoffs – le nonuple champion (*), Antoine Lessard, fin connaisseur de la chose probéienne, de France en a les finances et l’effectif – mais pour l’instant, s’est lancé dans une vaste radiographie de la division, sur 18 ça crachote à Beaublanc. Du coup, Clermont est quatrième, pages, une somme passionnante à découvrir un peu plus loin en s’étant d’ailleurs payé le scalp du CSP à l’aller comme au dans votre magazine, et à laquelle nous n’avons pas grand- retour. Pas facile à manœuvrer, cette équipe auvergnate. On chose à ajouter. Sinon ceci : il nous paraît que la Pro B 2008- prendra garde de ne pas sous-estimer Charleville-Mézières 09 est peut-être la plus forte, en tous cas la plus acharnée, et Saint-Étienne, mais on ne serait pas surpris, outre mesure, de l’histoire récente, voire de l’histoire tout court, impression de voir débouler, sur la fin de saison – et donc les playoffs – qui pourrait être confirmée lors des playoffs, que l’on attend les Antibois de Savo Vucevic et John McCord. avec un impatience non feinte. Donc, oui, passionnant… ● Qu’avons-nous ? Un leader, le PL, qui joue bien au ballon (*) De Charleville-Mézières.
mars 2009
SOM MAIRE
06
04 AU COEUR DE LA PRO B 12 l’art, c’est de durer 20
faut-il tout changer ?
24
LES ÉCHOS
29
focus : Rudy Jomby
32
DU CÔTÉ DE CHEZ… Koffi
36
CARNETs : J.D. JACKSON & RISAK
42
DiaNDRa TCHaTCHOUaNG & aLLiSON VERNEREY
50
Laurent Sciarra : la voix du sage
54
Portfolio des as
62
ZONE MIXTE
journalistes
RÉDACTION AUX USA
Jérémy BARBIER (Chicago), Frédéric GONELLA (San Francisco) et Pascal GIBERNÉ (New York).
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Ont collaboré À ce numero
RÉGLAGE
Pierre-Olivier MATIGOT (po.matigot@tomar-presse.com)
Thomas BERJOAN (06-45), Thomas FÉLIX (06-47), Fabien FRICONNET (06-48), Florent de LAMBERTERIE (06-46), Pierre-Olivier MATIGOT (06-49) , Laurent SALLARD (06-44) et Pascal LEGENDRE (02-43-39-16-26) Secrétaire de rédaction Cathy PELLERAY (02-43-39-07-33)
CORRESPONDANTS À L’ÉTRANGER
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IMPRESSION ROTO PRESSE NUMERIS, 36-40 Boulevard Robert Schuman, 93190 Livry-Gargan. Commission paritaire : En cours. Issn : 1968-9055. Dépôt légal : à parution. Maxi-BasketNews est édité par : Tomar Presse SARL, 3 rue de l’Atlas, 75019 Paris. Tél : 01-73-73-06-40. Fax : 01-40-03-96-76. La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro est la propriété exclusive de Maxi-BasketNews qui se réserve tous droits de reproduction et de traduction dans le monde entier.
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Moses Sonko
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Didier Dobbels
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LE GRAND DOSSIER • maxibasketnews 05
AU CŒUR DE LA PRO B
C’EST QUOI, AU JUSTE ?
Elle rassemble dix-huit des trente-quatre clubs du basket professionnel français. Mais en l’absence de médiatisation à l’échelle nationale – d’images tout simplement – la Pro B apparaît comme une ligue virtuelle pour une bonne partie des amateurs de ce sport. Quelle est la réalité de ce championnat aujourd’hui ? Les particularités de ses clubs, de ses joueurs et donc du basket pratiqué ? La Pro B peut-elle perdurer en l’état ? Présente-t-elle une véritable identité ? Doit-on revoir en profondeur ce championnat pour son propre intérêt, et celui du basket français dans son ensemble ? Ce dossier va essayer de répondre à ces multiples interrogations. Par Antoine LESSARD
rts
Allée / Hot Spo
Pascal Allée / Hot Sports
Photos : Pascal
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Po me (coach de
Rudy Nelhom
int-Quentin)
Shaun Fein (Sa
Alhaji Mohammed (Limoges)
06
maxibasketnews
1/ Comment ça joue ?
«
Quelle est la différence dans le jeu entre la Pro B et la Pro A ? La même qu’il y a entre la Pro A et l’Euroleague. » La petite formule de Jean-Michel Sénégal résume assez bien l’avis général des sondés pour situer le niveau de l’antichambre par rapport à celui de sa grande sœur, et souligner ses spécificités. Les équipes de Pro A sont principalement sous-dimensionnées in the paint face aux écuries européennes. Ce manque de centimètres s’accroît un peu plus en Pro B, réalité économique oblige. « Les mecs qui sont grands, talentueux et athlétiques, sont très chers, c’est normal qu’ils ne soient pas en Pro B », assène comme une évidence Guillaume Quintard, l’entraîneur d’Aix-Maurienne.
« Un 5 en Pro B jouera 4 en Pro A » À ce niveau, le petit intérieur costaud, tonique et mobile fait la loi. A contrario, le grand pivot longiligne – ils ne sont qu’une poignée à frôler la barre des 2,10 m – peine la plupart du temps à s’exprimer. Parmi les dix meilleurs intérieurs du championnat au classement de l’évaluation, Paris-Levallois et sa star Jimmal Ball dominent la Pro B.
Stats équipes Pro A vs Pro B Stats
77,1 52,4 34,6 45,9 70,5 35,1 16,2 14,7 8,5 2,0 2,7 86,1
Attaque % 2-pts % 3-pts % Tirs % LF Rebonds Passes Balles perdues Interceptions Dunks Contres Évaluation
PRO B
Après 20 j.
76,5 52,6 34,0 46,3 70,9 32,8 14,9 14,8 8,5 1,6 2,0 82,0
Pascal Allée / Hot Sports
PRO A
Après 18 j.
quatre seulement dépassent le double-mètre, aucun ne toise à plus de 2,03 m. Les cubiques Ivan Almonte (Nanterre) et Erroyl Bing (Clermont), tous deux listés officiellement à 1,98 m, figurent parmi les pivots les plus respectés du championnat. Le Français, Cédric Mélicie, neuvième au scratch de l’évaluation et premier autochtone, impose son petit mètre quatre-vingt-dix-sept sans difficulté apparente. « À l’intérieur, ce sont toujours des 4 et pas des vrais 5 », appuie Laurent Pluvy, l’entraîneur de Mélicie à Saint-Vallier, « C’est souvent fruste, ça manque de basket, de vécu, de talent par rapport à la Pro A mais il y a beaucoup d’énergie, de vélocité et d’enthousiasme pour compenser. » Limités physiquement et athlétiquement, rares sont aujourd’hui les intérieurs de l’antichambre qui peuvent franchir la rampe du plus haut niveau sans changer de position. Rashaun Freeman, le MVP étranger 2008 sous le maillot de Nantes, fait figure d’exception. Le néo-Gravelinois a conservé la même rentabilité statistique en Pro A – à la minute – sans changer de poste. La plupart du temps, « un 5 en Pro B jouera 4 en Pro A », affirme Sénégal. « S’il n’a pas le tir, il ne jouera pas parce qu’il sera un peu dominé physiquement. »
LE GRAND DOSSIER • maxibasketnews 07 Cette différence physique est moins marquée sur les autres postes, hormis peut-être à l’aile. Les extérieurs de grande taille, les vrais « 3 » proches du double-mètre, forts en drive, précieux au rebond, pas maladroits de loin, ne sont pas légion ici bas. S’ils existent, ces profils sont rapidement repérés par les équipes de Pro A. À défaut de vrais small forwards, certaines équipes n’hésitent d’ailleurs pas à aligner trois « petits » simultanément sur le terrain. C’est le cas de Nanterre par exemple.
athlétiques, il y a beaucoup moins de discipline. » Coach Pluvy embraie. « Il n’y a pas une culture assez importante au niveau des joueurs pour pouvoir structurer le jeu comme en Pro A. Tu vois beaucoup de un-contre-un, des mecs qui courtcircuitent les systèmes, ce qui se fait très rarement en Pro A. Ça part dans tous les sens. Il y a beaucoup moins de réflexion. » Georgi Joseph (AixMaurienne), qui est descendu d’un étage pour retrouver des sensations, abonde dans le même sens. « La Pro B a peut-être de meilleurs athlètes que la Pro A. Le jeu repose plus sur des exploits individuels que sur les systèmes. » Ces derniers constats trouvent un écho statistique dans la colonne des passes décisives (voir ci-contre). En revanche, le basket moins léché collectivement pratiqué en Pro B n’occasionne pas plus de déchets au niveau des balles perdues. Quid du spectacle proposé ? Deux indicateurs, les
“En Pro A, c’est plus
tactique, tu suis davantage les conseils des coaches“ Jimmal BALL (PL)
« Ça part dans tous les sens » Pour avoir partagé équitablement ses huit saisons en France entre Pro A et Pro B, Jimmal Ball est bien placé pour souligner leurs singularités. « En Pro A, c’est plus tactique, tu suis davantage les conseils des coaches, avec une vraie philosophie de jeu. Ici, ça va jouer sur l’envie et les qualités
➔➔➔
Ces cinq-là vont (re)jouer en Pro A Michel Jean-Baptiste
Edwin
Nicholas
Justin
Erroyl
(2,05 m, 29 ans, Paris-Levallois)
(1,90 m, 19 ans, Nanterre)
(1,96 m, 24 ans, Évreux)
(1,86 m, 23 ans, Bourg)
(1,98 m, 26 ans, Clermont)
Adolphe
Photos : Pascal Allée / Hot Sports
➤ Le Martiniquais n’est plus de première jeunesse, sa technique est encore brute de décoffrage, son tir extérieur plus que suspect, mais sa puissance physique suffit pratiquement à en faire un intérieur de Pro A.
« Pas forcément dans un cinq majeur, mais il peut tenir facilement sa place. » C’est son coéquipier Jimmal Ball qui l’affirme. Ajoutons que le package US du PLB Rodney Elliott-Nigel Wyatte ne déparerait pas à l’étage supérieur.
Jackson
➤ Son parcours est moins brillant que celui d’Adrien Moerman l’an passé mais Jackson est en train de franchir des étapes importantes dans
sa jeune carrière. Une fois ses pépins physiques oubliés, il a produit quelques solides prestations depuis décembre dont une pointe à 30 unités. L’ASVEL peut d’ores et déjà lui réserver une place dans son prochain effectif. La concurrence sera rude mais Jackson va revenir beaucoup plus fort dans le Rhône.
Pope
➤ Le fils de Derrick, un ancien US du championnat de France, présente un bagage très complet aux postes 2 et 3. Un gros « volume de jeu » comme aiment à dire les spécialistes, qui doit en
faire le parfait remplaçant en Pro A. Moins tanké que son paternel, il ne rechigne pas à aller dans le trafic. Deuxième meilleur marqueur français après 20 journées, à plus de 15 unités. Sa maladresse sur la ligne (60%) est un mystère.
Ingram
➤ C’est bien simple, le meneur de la Jeunesse Laïque possède toute la panoplie du meneur si ce n’est un tir à trois-points réellement fiable (un faible 27% cette saison contre 36% à Saint-Étienne). Au niveau du leadership, de sa prise de responsabilité dans les moments chauds, Ingram est
déjà au niveau supérieur. On le voit bien suivre le même chemin que Bobby Dixon ou Kevin Houston, deux autres pépites américaines dénichées par Alain Thinet au SEB.
Bing
➤ Il y a fait un passage intéressant – déjà à Clermont – il y a deux saisons. Il ne fait désormais aucun doute que le large
buffet de Mister Bing a sa place en Pro A. L’ancien d’East Carolina est suffisamment puissant pour s’y faire sa place. Surtout, il possède des mains en or et un petit tir extérieur (32% à 3-pts) pour s’y décaler au poste 4.
maxibasketnews
En caricaturant le propos du néo-coach, le basketteur de Pro B joue généralement plus avec ses jambes qu’avec sa tête. « Les joueurs de Pro B rêvent encore de Quai 54 ou de NBA, en tout cas les miens. Les joueurs de Pro A sont plus sur la stratégie, l’analyse de l’adversaire », lance Guillaume Quintard. Ces deux dernières saisons à la Chorale de Roanne, ce dernier insiste comme Pluvy sur « la différence de culture, de concentration, de rigueur ». Pour autant, il n’existe pas un véritable fossé sportif entre les deux niveaux, d’après les observateurs consultés. « Il suffit de voir les parcours de Rouen, de Besançon, de Vichy l’an passé », argumente Sénégal. « Leurs joueurs tiennent la route. Beaucoup de joueurs de Pro B pourraient tenir la route en Pro A. » David Melody, Dounia Issa, Zach Moss ou encore Cheikhou Thioune en sont les meilleurs ambassadeurs cette saison. « La différence de niveau n’est pas si énorme que ça. On le voit sur les matches de Coupe de France », souligne Pluvy. Jimmal Ball fait remarquer que le niveau de l’antichambre s’est amélioré depuis son premier passage, à Roanne (200002), et donc que le fossé s’est réduit. « Il y a beaucoup plus de joueurs français qui ont déjà joué en Pro A. Forcément, ça change la donne. » Les joueurs descendus de Pro A – ils sont une trentaine cette année – n’ont pas forcément l’impact d’un John McCord, brillant à Antibes (1er à l’évaluation après 20 journées), mais ils contribuent à élever le niveau moyen, et à gommer les faiblesses technico-tactiques évoquées plus haut.
Pascal Allée / Hot Sports
08
« Tu peux te faire cueillir tout le temps »
➔➔➔
Cédric Ferchaud, l’une des meilleures gâchettes de l’Hexagone a trouvé refuge à Nantes.
dunks et les contres, démontrent que les équipes de Pro A évoluent en plus haute altitude, mais que le public de Pro B peut se régaler – toujours en moyenne – de trois dunks et quatre contres par match. Les supporters du Paris-Levallois ou d’Aix-Maurienne (voir l’article consacré au club savoyard) sont les mieux servis dans ce domaine. De l’autre côté du terrain, Laurent Pluvy dresse un constat similaire. « On voit beaucoup moins de défenses différentes qu’en Pro A. Tu joues beaucoup d’homme à homme ou de zone. Tu vois rarement de la boîte, des doubles boîtes. »
En revanche, Ball concède que les renforts US sont moins talentueux qu’à une certaine époque. La règle des quatre Américains en Pro A est passée par là. Les pépites étrangères – Tariq Kirksay, Cedrick Banks, Jeff Greer… – se font aujourd’hui nettement plus rares. « Les forts joueurs trouvent plus facilement leur place en Pro A », explique le meneur du Paris-Levallois. La dernière caractéristique sportive souvent évoquée est l’extrême densité du championnat. « Derrière Paris et peutêtre Bourg, le reste se tient dans un mouchoir de poche, la
René Le Goff
« La Pro B a une vraie utilité »
Pascal Allée / Hot Sports
«
La Pro B est indispensable pour un club ambitieux pour apprendre ce qu’est le professionnalisme. Un club comme Poitiers a tout fait pour se structurer. Ce qu’ils font est remarquable. Leur seul problème est celui de la salle. La municipalité a tout faux à ce niveau (le PB 86 va emménager dans la toute nouvelle salle Saint-Éloi, dont la capacité est limitée à 1 870 places). N’empêche que lorsque l’on regarde ce club qui est en Pro B depuis deux ans, il se développe, et il montre que cette dernière a une vraie utilité. Beaucoup de clubs ne pourraient pas autrement franchir le pas entre le monde fédéral et la Pro A. Un club comme Orléans a mis un certain temps pour apprendre. Lorsque vous êtes en Pro B et que vous avez une cinquantaine de partenaires alors qu’ un club de Pro A en compte entre 250 et 300, vous ne franchissez pas le cap du jour au lendemain (…) Au niveau de la Ligue, les règles sont les mêmes entre Pro A et Pro B pour ce qui concerne les grandes actions, le marketing, la publicité. Il serait anormal d’avoir des règles différentes si on veut que les clubs de Pro B se préparent à accéder en Pro A.
(…) La démarche Livre Blanc est toujours d’actualité, même si elle a été stoppée par le décret Lamour, et par la volonté en particulier des maires de villes moyennes de résister à toute oppression de la part des autorités sportives. Maintenant, il y a une loi sur le sport qui se prépare. J’espère qu’elle va débloquer la situation. On va publier avant la fin de la saison tout le travail qui aura été fait pour positionner les clubs et bien voir lesquels ont l’ambition de passer en Pro A et ceux dont l’ambition est de rester en Pro B. Tous n’ont pas l’environnement favorable pour accéder à l’étage supérieur. En fait, la moitié des clubs ont vraiment l’ambition de monter en Pro A et l’autre moitié a plus de difficultés. Un club comme Saint-Quentin a un problème de fond, c’est qu’aujourd’hui, il n’est pas structuré au niveau de l’équipe de direction et de la logistique. C’est un handicap majeur pour prendre une nouvelle dimension. Si on regarde les deux clubs bretons, dont l’un risque de disparaître s’ils continuent comme ça, Brest a un projet de salle, Quimper n’a hélas aucun projet. »
LE GRAND DOSSIER • maxibasketnews 09 fourchette est encore plus réduite qu’en Pro A bien qu’il y ait plus de clubs », souligne Forte. « Il n’y a plus d’équipes, comme avant, qui lâchaient complètement. Aucun match à l’extérieur n’est facile. Tu peux te faire cueillir tout le temps », poursuit Sénégal. Le leader parisien en a fait l’amère expérience en s’inclinant chez l’avant-dernier, SaintQuentin, lors de la 14e journée.
2/ Qui y joue ?
Un « gentleman agreement » limite la présence étrangère à quatre éléments par équipe. Six joueurs français – sur dix joueurs – doivent figurer sur la feuille de match. La plupart des clubs ne se font pas prier pour profiter à plein du système. Hors « naturalisés » ou « double-passeport », ils sont 61 éléments de nationalité étrangère à fouler les parquets de Pro B – décompte arrêté fin février – sur un maximum théorique autorisé de 72. Ce qui donne trois-quatre étrangers par équipe. Parfois pointé du doigt par le milieu, Saint-Étienne est l’équipe la plus américanisée du lot. Quatre de ses cinq meilleurs marqueurs sont nés aux États-Unis, le cinquième, Josiah James, à Sainte-Lucie dans les Caraïbes. Mais le SEB ne profite pas plus du règlement en cours que ne le font Brest, Limoges ou Saint-Quentin pour ne citer qu’eux.
en cours. Seuls deux joueurs français – Nick Pope et Cédric Mélicie – émergent à plus de quinze points de moyenne. Même topo à l’évaluation. Trois joueurs français – hors naturalisés – figurent parmi les 40 joueurs les plus complets du championnat. Maigre.
Minutes
Les Cotonou ont pris le pouvoir Le nombre de joueurs Bosman s’est considérablement réduit ces dernières années. Ils ne sont plus désormais qu’une petite dizaine à officier en Pro B. En dehors des Antibois McCord et Peciukas, rares sont ceux qui se distinguent véritablement. Les Bosman sont concurrencés par les joueurs au statut Cotonou. La cuvée 2009 des « Cotonou » est d’ailleurs assez exceptionnelle. Pas moins de sept éléments figurent au Top 20 de l’évaluation. Un cinq virtuel constitué de Jose Olivero (Dominicain, Le Portel), Alhaji Mohammed (Ghanéen, Limoges), Moses Sonko (Gambien, Quimper), Boakaï Lalugba (Libérien, Bourg) et Ivan Almonte (Dominicain, Nanterre) aurait particulièrement fière allure.
Hormis Poitiers, Toutes les équipes de Pro B utilisent au moins trois joueurs d’origine étrangère
Trois-quatre étrangers par équipe Hormis Poitiers, véritable exception culturelle, qui s’appuie sur un groupe de huit Français et deux joueurs américains, Toutes les équipes de Pro B utilisent au moins trois joueurs d’origine étrangère (voir tableau ci-contre). Et cette main d’œuvre n’est pas là pour faire de la figuration. L’impact de la colonie étrangère sur le jeu est immense. 32 des 40 meilleurs scoreurs du championnat sont « non formés localement » pour reprendre l’appellation désormais
36 780 minutes sur 72 350 après 20 journées.
51%
soit du temps de jeu total
Cinq de départ
1 025 étrangers sur 1 800 places possibles
57%
soit des places
Et les jeunes dans tout ça ? En ne prenant en compte que les « 89 et moins », c’est-àdire la catégorie d’âge des « Under-20 » pour la FIBA, ils ne sont que cinq – tous nés en 89 – à évoluer plus de dix minutes par match. Les heureux élus se nomment Damir Karaibrahimovic (Antibes, 15 min), Edwin Jackson (Nanterre, 28 min), Antoine Liorel (Quimper, 21 min), Eli Boni (Quimper, 11 min) et Raphaël Wilson (Saint-Vallier, 15 min). En élargissant notre recherche jusqu’aux « 87 et moins », on dénombre 16 joueurs qui bénéficient de plus de dix minutes par match. Aaron Cel (1987, Brest, 22 min), Meridis Houmounou (1988, Evreux, 21 min) et Lamine Kante (1987, Poitiers, 23 min) sont les trois seuls joueurs de cette classe d’âge élargie à passer plus de temps sur le terrain que sur le banc. ➔➔➔
Photos : Pascal Allée / Hot Sports
LA PRÉSENCE ÉTRANGÈRE EN CHIFFRES
Poitiers, la French team de Pro B. De gauche à droite : Guillaume Costentin, Garry Florimont et Sylvain Maynier.
10
maxibasketnews
Comparatif économique Pro A / Pro B Données PRO B PRO A
Les affluences en Pro B à mi-saison (source : LNB)
2007-2008
Budget moyen
1,57 M $
1,24 M $
Masse salariale sportive brute
0,49 M $
83%
% masse salariale totale
83%
9 723 $
Salaire moyen joueurs (brut mensuel)
4 249 $
10 855 $
Salaire moyen entraîneurs (brut mensuel)
4 687 $
4 271
Capacité moyenne salles
3 006
3 504
Affluence moyenne
1 720
77%
Taux de remplissage
64%
11 $
Recette moyenne par spectateur
4 $
D.R.
4,09 M $
Même en Pro B, Limoges attire toujours les foules.
Club
Répartition des produits
Capacité salle
Matches disputés
Total spectateurs
Moyenne spectateurs
remplissage
Taux de
Limoges
5 516
8
27 678
3 460
63%
Boulazac
4 309
9
27 362
3 040
71%
Poitiers
2 752
9
20 709
2 301
84%
Bourg-en-Bresse
2 287
9
17 836
1 982
87%
Saint-Quentin
3 100
8
15 838
1 980
64%
Antibes
5 051
9
14 144
1 768
35%
Brest
2 250
8
13 670
1 709
76%
Évreux
3 399
9
14 727
1 636
48%
Nantes
4 894
9
14 302
1 589
32%
Quimper
2 243
9
14 098
1 566
70%
Paris-Levallois
3 334
9
12 647
1 405
42%
Le Portel
2 000
8
10 877
1 360
68%
Saint-Vallier
1 800
8
10 272
1 284
71%
Clermont
4 534
8
11 062
1 229
27%
Aix Maurienne
1 518
8
9 126
1 141
75%
Saint-Étienne
2 500
9
10 243
1 138
46%
Nanterre
1 470
8
8 767
1 096
75%
Charleville-Mézières
1 161
9
8 725
969
84%
Moyenne
3 006
14 222
1 702
56%
8 des 18 salles de Pro B ont la capacité minimum requise en Pro A. En fait, seule une poignée peut prétendre au standing supérieur. Citons le flambant neuf Palio de Boulazac, les vieillissants mais spacieux palais des sports de Beaublanc à Limoges, de Beaulieu à Nantes et de Coubertin à Paris. À l’autre bout de l’échelle, la salle Dubois-Crancé de Charleville-Mézières est hors concours. Des projets de nouvelles salles existent à Brest (6.000 Places en 2011), à Évreux (5 000 en 2012), au Portel (3 000 mini en 2011) et à Antibes (5 000 en 2012-13).
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3/ Quelle médiatisation ?
Des images à la rentrée ? Autre solution ? Que les clubs produisent leurs propres images, et retransmettent leurs matches à domicile sur leur site Internet. Saint-Étienne et Poitiers font figure de précurseurs en la matière. Le site de la LNB dédié à la vidéo – lnb.tv – doit également s’élargir à l’antichambre la saison prochaine. « On a démarré à titre expérimental. On a les images de Pro B mais il faut améliorer leur qualité parce que c’est encore de l’artisanat », poursuit le président. Le nouveau contrat télé de quatre millions annuels peut-il changer la donne à la rentrée prochaine ? « Cela n’impliquera pas de retombées d’images, mais une redistribution. Mon objectif sera de dire qu’en contre-partie, les clubs devront
Pascal Allée / Hot Sports
«
Aujourd’hui, les clubs se saignent pour faire des déplacements, pour entretenir des équipes à des tarifs trop élevés par rapport à ce que représente la division sur le plan médiatique », estime Francis Flamme le président de Paris-Levallois. De fait, la couverture télévisuelle annuelle de la Pro B est pour le moins confidentielle. Seule la finale à Bercy est diffusée chaque saison par le groupe Canal. En différé. De temps à autres, un match en direct est diffusé sur la toile. Cette saison, France 3 Limousin-Poitou-Charentes a retransmis en direct le superbe Poitiers-Limoges sur le site Internet de la chaîne. Une initiative malheureusement isolée, alors qu’aucune contrainte n’existe en matière de droits, le contrat télé passé avec le groupe Canal ne s’appliquant pas à la Pro B. « Ils sont en train de découvrir que la Pro B a un public moyen largement supérieur au Hand et incomparablement supérieur au Volley », déplore René Le Goff. « Quand on a 1.700 spectateurs de moyenne avec certains matches à 4.200 personnes comme Boulazac-Nanterre, on commence à être attractif pour les télévisions locales. Le travail doit être fait avec France Télévisions bien sûr, mais aussi avec les chaînes locales, là où elles existent. »
investir en vidéo. C’est une volonté affichée, pour que les clubs améliorent la qualité des images qu’ils nous envoient chaque semaine. Ça nous permettra de faire des résumés qui sont attractifs. » C’est un début. La Pro B est pratiquement absente de la presse écrite nationale. L’Équipe lui consacre chaque week-end un seizième de page pour afficher résultats, classement et marqueurs de la journée. La Coupe de France est une des rares occasions dans la saison pour que le quotidien sportif évoque ce championnat. Le seul véritable relais – hors presse spécialisée – est celui de la presse quotidienne locale ou régionale. Quelques radios locales assurent les directs de leur équipe phare. Radio Scoop à Bourg-en-Bresse se pose en référence, même si le must reste France Bleu Limousin qui, avec son spécialiste maison – sans jeu de mot – JeanFrançois Maison, ne manque aucun match du CSP, en direct, à domicile comme à l’extérieur, depuis… depuis le début des aventures limougeaudes, il y a bien longtemps. l
La finale, en baisser de rideau à Bercy après la Pro A, permet un début de médiatisation de la Pro B. Ce match est de plus le seul télévisé de l’année sur Sport+.
L’avis du scientifique Frédéric Bolotny
« Pas le mauvais élève de la classe »
Frédéric Bolotny, chercheur au Centre de droit et d’économie du sport de Limoges (CDES), livre son analyse sur l’économie de l’antichambre.
«
On assiste à un développement économique significatif sur les dernières années, + 50% en 4 ans entre 2004 et 2008, en partie lié au jeu des montées descentes. La croissance est proche de celle de la Ligue féminine de basket. Une part des ressources privées s’est accrue de manière significative là-aussi. On est à 38% de sponsoring sur 2008 soit environ 600.000 euros de recettes sponsoring par club. Chaque club de Pro B a gagné plus de 100.000 euros en moyenne en une saison. Le taux moyen de subventionnement est passé de 58% en 2004 à 43% en 2008. On n’a pas un spectacle sous perfusion comme l’est le volley, particulièrement en Pro B (*). En billetterie, on est toujours à 10%. Ce n’est pas plus catastrophique qu’ailleurs. C’est légèrement supérieur au hand et au basket féminin, et bien supérieur au volley. La billetterie représente 5% pour la Pro A de Volley et 2% pour la Pro B de ce sport. Les masses salariales représentent 58% des budgets de Pro B. En Pro A, on est à 54%. Tous sports confondus, la Pro A et la Pro B sont plutôt parmi les bons élèves, de ce point de
vue. Cependant, on investit peu en Pro B dans le développement pérenne et durable des clubs. D’après une étude du CDES sur l’emploi dans le sport, on a déterminé le nombre d’emplois en équivalent temps plein. Cela donne 2 à 3 emplois administratifs et commerciaux par club de Pro B. Contre 6 en Pro A. Par rapport aux autres sports, la Pro B n’est pas obligatoirement le mauvais élève de la classe. Il y a quand même une vraie économie en Pro B de basket. Il ne faut pas se voir les plus moches comme on a tendance à le faire de temps en temps. On observe également en Pro A les premiers frémissements depuis 1992-93 (4,09M €, + 14%). Attention toutefois, le basket français risque d’être frappé de plein fouet par la crise, aussi bien sur les subventions des collectivités que sur le sponsoring. En Pro B particulièrement, on est vraiment sur des marchés locaux. Une grosse partie est apportée par des PME sur des engagements annuels. Vu le contexte actuel, il y a une vraie possibilité de fragilisation pour la saison 2009-10. » l
Pourcentage des subventions publiques par discipline
30% 43%
En 2008
En 2008
(Source données : CDES et LNB)
54% 58% 67%
En 2007
En 2007
En 2006
77%
En 2006
HervĂŠ Bellenger / IS
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AU CŒUR DE LA PRO B
L’ART
C’EST DE DURER
Avec seize saisons de présence ininterrompue en Pro B et plus de 500 matches consécutifs à son actif, Aix-Maurienne Savoie Basket met en application la célèbre devise de Pierre Seillant. Malgré des moyens dérisoires. Par Antoine LESSARD, à Aix-les-Bains
maxibasketnews
Hervé Bellenger / IS
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Grâce à un ensemble de bénévoles motivés et compétents, on arrive à faire mieux que des clubs pros, où il y a quatre ou cinq administratifs. C’est ce qui fait la richesse du club. » Jean-Paul Genon a le sourire aux lèvres dans l’espace VIP de la Halle Marlioz, ce vendredi 13 février. Les locaux viennent de tomber le Stade Clermontois, quatrième du championnat. En bon connaisseur du basket, le secrétaire général a bien mesuré l’apport significatif de sa toute dernière recrue, Jermaine Bucknor. En plus d’apporter sur le parquet, l’ailier canadien a déjà trouvé ses marques dans le groupe. Il s’est imposé d’emblée comme un rassembleur, un fédérateur. Cela ne fait pourtant que trois jours que Bucknor fréquente ses nouveaux coéquipiers. La signature du pigiste s’est décidée le week-end précédent, sitôt la victoire acquise à Brest. La chaîne des bénévoles s’est immédiatement mise en branle pour réussir à le qualifier auprès de la Ligue pour la journée suivante. Billet d’avion ÉtatsUnis-Genève, visite express chez le médecin, passage à la préfecture, puis aux commissions des finances et de qualification de la Ligue. En quarante-huit heures chrono, le club a réussi à qualifier sa nouvelle recrue. On comprend mieux la satisfaction initiale du secrétaire général d’un club qui – cas unique en Pro B avec SaintVallier – ne compte aucun salarié en dehors du secteur sportif. « Mais Jean-Paul fait le boulot de deux salariés à lui-seul », explique Ludovic Guibert, assistant-coach, à
propos de Genon, l’homme-orchestre du club savoyard. « Il ne dort que quatre heures par nuit, il doit bosser de 8 heures à 2 heures du matin, sa femme ne supporte plus de ne jamais le voir. »
Des bouts de ficelle En l’absence d’un manager général ou d’un directeur sportif, les coaches du club ont des responsabilités élargies. C’est le cas de Guillaume Quintard, 34 ans, qui a effectué son retour en Savoie cet été, pour prendre la succession de Philippe Ruivet. Quintard est un homme du sérail. Il a déjà passé quatre saisons au club, conduit les espoirs au titre de champion de France et décroché la distinction d’entraîneur espoir de l’année en 2004. Cette même année, c’est lui qui a fermé pour la dernière fois la porte du « demi-tonneau » d’Aiguebelle après une demifinale du Trophée du futur perdue face à Evreux. Entre Jean-Paul Genon et lui, on devine une vraie complicité. « On ne serait pas là sans lui », affirme Quintard, « mais en même temps, c’est une limite. Il manque au club un administratif, qui soit suffisamment proche des pros, pour décharger les coaches de certaines tâches. Philippe (Ruivet, entraîneur de 2004 à 2008) est parti d’ici usé, rincé. Mais puisque ça fait seize ans que ça marche avec moins d’argent que tout le monde… » Avec un million d’euros cette saison, Aix-Maurienne devance uniquement Saint-Vallier sur le plan budgétaire.
Cas unique en Pro B avec SaintVallier, AixMaurienne ne compte aucun salarié en dehors du secteur sportif.
Hervé Bellenger / IS
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« Au quotidien, on n’a jamais d’argent pour faire quoi que ce soit », déplore Quintard. Ici, tous les déplacements se font en car. Y compris pour se rendre à Brest. Parfois, c’est Jean-Paul Genon en personne qui prend le volant du mini-bus. À Saint-Étienne, l’équipe est arrivée à seulement trois-quarts d’heure du coup d’envoi, sans avoir prévu de collation. « On perd sans doute le match là-dessus. On prend 9-0 d’entrée et on ne perd que d’un point à l’arrivée. » En coulisse, les coaches ne bénéficient pas vraiment d’outils performants pour scouter le jeu de l’adversaire. Plutôt de vieilles bécanes obsolètes. Ludovic Guibert, assistant de Quintard, réclame à corps et à cris un nouveau logiciel de montage vidéo. Seulement, ici, les moyens sont concentrés sur la masse salariale. Elle n’en reste pas moins l’avant-dernière de Pro B avec un peu moins de 400.000 euros.
Pas de pétrole mais des idées À défaut de jouer sur la corde financière, Guillaume Quintard doit employer d’autres stratégies pour attirer des joueurs. « Guillaume a su trouver les mots pour me faire comprendre que j’allais progresser ici », explique ainsi Georgi Joseph, le gros coup de recrutement de l’été. « Je ne suis pas venu pour l’argent. Aujourd’hui, je n’ai aucun regret. » Sur les rives du lac du Bourget, l’intérieur bénéficie de beaucoup de libertés dans le jeu. Il retrouve du plaisir après une saison difficile à Clermont. « Georgi a très vite compris qu’en venant ici, il ne se retrouverait pas sur le banc, qu’il aurait moyen de faire des stats et qu’une qualification pour les playoffs lui serait automatiquement attribuée », raconte Quintard. « J’essaie de faire comprendre aux futures recrues qu’on a un jeu large avec des espaces, dans lequel les joueurs s’éclatent. » Le coach a usé de ce même type d’arguments pour attirer Jermaine Bucknor, un joueur a priori pas dans les cordes du club, comme pigiste du Sénégalais Issa Konaré. En coulisse, on s’était paré à cette éventualité de recruter un joueur en cours de saison. « Dans l’histoire du club, il y a toujours un petit peu de côté dans le budget. C’est bien dans l’esprit des habitants de la vallée, qui ont toujours une saison d’avance comme les vieux paysans », rigole Quintard. Le cadre de vie aixois, entre montagne et lac du Bourget, est un autre atout important. « Les joueurs ne s’en rendent pas compte pour venir. Davantage
pour resigner. » À l’intersaison, Yannick Gaillou a privilégié la qualité de vie aux offres plus intéressantes financièrement de Quimper et Nanterre. Le Guyanais réside à Chambéry, comme trois autres professionnels de l’équipe. « Je suis tombé sous le charme de la région. Avec le retour de Guillaume au club, c’est vraiment ce qui m’a fait faire des sacrifices au niveau financier », nous explique-t-il. Aussi Gaillou en a-t-il repris pour une cinquième saison consécutive en Savoie. Avec l’ambition de jouer ses premiers playoffs depuis son arrivée au club en 2004. La saison dernière, l’équipe a échoué d’un rien dans sa quête. Précisément pour un point-average négatif sur Besançon, futur champion de Pro B. « Cela fait plusieurs années qu’on ne passe vraiment pas loin et que c’est gonflant », soupire Jean-Paul Genon. « La saison dernière, il suffisait de gagner un de nos trois derniers matches à la maison. On a trouvé le moyen de perdre les trois. » ➜➜➜
Une réserve en Nationale 2 P
articularité de l’AMSB, le club compte un centre de formation agréé et une équipe réserve qui évolue en Nationale 2. « C’est peut-être la plus grande fierté du club », souligne Guillaume Quintard. Après l’union entre Maurienne Savoie Basket et la Jeunesse Sportive Aixles-Bains en 2004, les espoirs du Maurienne Savoie, champions de France Pro B, ont intégré cette équipe, qui évolue dans la poule A de N2. Elle est composée cette année de jeunes de moins de 21 ans, encadrés par Yannick Gayrard (33 ans), un ancien meneur pro de Maurienne. Le club y consacre une part importante de son budget (120.000 euros). Les passerelles sont importantes avec l’équipe professionnelle puisque trois joueurs, sous contrat stagiaire, évoluent chaque week-end avec les deux formations. Ce sont Mathias Piault, Jessie Bégarin et Maxime Chupin. Après une période d’adaptation, Chupin (2,03 m, 19 ans), prêté par Cholet Basket, a pris la mesure de la division (une pointe à 32 points et 37 d’évaluation contre Aubenas). « Je ne vois pas d’espoirs qui arrivent en N2 et se baladent », explique Quintard. « Maxime a pris une vraie dimension après Noël. À 19 ans, il est obligé d’avoir du charisme, du leadership, d’être là pour relever les gros duels. En N2, tu es opposé à des Américains, à des joueurs mûrs, avec l’obligation de gagner, c’est vachement formateur. » À six journées de la fin du championnat, l’équipe pointait à l’avant-dernière place de sa poule et risquait de descendre en Nationale 3. De quoi remettre en cause le beau projet savoyard ? « Ça continuera, mais différemment. Ça attirera moins les espoirs de jouer en N3. » ●
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D’ordinaire, le secrétaire général n’intervient pas dans le sportif. Mais quinze jours avant notre venue, Genon est sorti de ses gonds après la défaite à domicile face à SaintQuentin, 17e du championnat. Il confie « avoir passé une soufflante » à l’équipe, coupable de ne pas avoir respecté son adversaire. « Parfois, on passe au travers », approuve son coach. « Si j’avais un vieux de la vieille comme deuxième meneur, on aurait au moins deux victoires de plus. »
Yannick Gaillou a privilégié la qualité de vie aux offres plus intéressantes financièrement de Quimper et Nanterre.
Retour à Aiguebelle
Photos : Hervé Bellenger / IS
On peut comprendre l’impatience des dirigeants de retrouver les playoffs. Pour sa seule participation, en 1997, Maurienne Savoie Basket – à l’époque – avait décroché le titre de champion de France Pro B ! C’était l’époque des Georget, Bouteille, de la paire américaine Jim Bartels-Stanley Brundy, qui a marqué durablement l’histoire du club (voir par ailleurs). C’était l’époque du mythique gymnase du CES d’Aiguebelle, ce demi-tonneau renversé, « où le public était sur le terrain et influait sur l’adversaire et parfois sur l’arbitrage », se souvient avec malice Genon. Un cierge, ramené d’un déplacement à Lourdes, y brûlait chaque soir de match. C’était David contre Goliath. L’époque des grandes soirées d’après-match aussi, « au troquet chez la Joce ». La nuit du titre, le 15 mai 1997, le club fait ouvrir la superette d’Aiguebelle pour dévaliser son stock de champagne. Mais cette saison-là, les règlements – incongrus – étaient formels : le champion de France n’accèdait pas à l’étage supérieur. Presque un soulagement pour Jean-Paul Genon. « On se serait cassé la gueule de façon magistrale. On n’aurait jamais pu tenir un club de Pro A dans un patelin comme Aiguebelle, 1.000 habitants, c’était complètement impensable. On aurait risqué la chute vertigineuse. » En 2004, le club quitte sa vallée et s’installe sur les rives du lac du Bourget. « Il n’y avait pas d’obligation. Simplement, on avait fait le tour du potentiel économique de la vallée, et notre salle était inadéquate. Aix avait une salle – la Halle Marlioz et ses 1500 places – et une équipe de Nationale 2 (la Jeunesse Sportive d’Aix-lesBains), de notre côté, on avait une équipe espoir qui
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était championne de France. Il fallait qu’on leur donne un débouché. » Aujourd’hui, l’ambiance est nettement plus asseptisée qu’à l’époque, dans la Halle Marlioz, le public beaucoup plus sage. Il y a bien cette cinquantaine de supporters venus de la vallée, qu’un car ramasse chaque soir de match. Mais en déménageant à 70 kilomètres de son village d’origine, le club de Maurienne a perdu, sinon son âme, au moins une partie de son identité, de sa spécificité.
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Une équipe diablement athlétique
Ce vendredi, Aix-Maurienne – dixième ex-aequo avec trois autres équipes – joue face à Clermont, un match charnière de sa saison. On sent une vraie pression chez Guillaume Quintard, qui nous ouvre l’intimité des vestiaires à quelques minutes de ce match capital. Son discours d’avant-match titille l’orgueil des troupes. « Est-ce que Clermont a vraiment la meilleure défense et nous la plus mauvaise ? Sortez les coudes et soyez durs au rebond ! Battons-nous ensemble, prenons ce match et on sera sorti de la merde. Maintenant, il faut du cœur. » Ses joueurs vont répondre présent pendant quarante minutes en élevant leur intensité de jeu au niveau de celle des visiteurs. Le Stade Clermontois finit par plier face au physique des locaux et à la patte extérieure du capitaine Jean-Philippe Tailleman. À ce niveau, le volume défensif et les qualités athlétiques de Georgi Joseph détonnent. Que dire alors de son accolyte dans la raquette aixoise, Rashard Sullivan (2,03 m, 24 ans) ? L’Américain – 2,6 dunks par match, cinq contre Clermont – est un phénomène athlétique comme on en a rarement vu dans l’Hexagone. « À l’entraînement, on a tous mangé », souffle Joseph. « Je me rappelle de lui quand j’étais au lycée (aux ÉtatsUnis), il faisait du saut en hauteur, il passait 2,20 m -2,25 m tranquille. Sa détente ? Plus d’un mètre à mon avis. » Quelques joueurs extérieurs ne sont pas en reste dans ce domaine. Contre Clermont, on a vu le petit Mahamadou Drame venir poser un dunk dans le trafic et chambrer son opposant direct, Errick Craven. « On a l’équipe la plus athlétique de Pro B, du même niveau que Paris », certifie Jermaine Bucknor, bourreau de son ancienne équipe. Ce vendredi soir, le gros millier de supporters aixois n’a pas assisté à un déluge offensif (73-66) mais il en a eu pour
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Histoires d’étrangers J
son argent côté intensité, suspense et spectacle, avec 10 contres et 8 dunks pour Aix-Maurienne. « On avait des choses à prouver, on devait se racheter à domicile après Saint-Quentin », explique Yannick Gaillou. « Maintenant, les playoffs sont à portée de fusil. »
Et maintenant ? Aix-Maurienne fait partie de ces clubs de l’antichambre qui, n’en déplaise à certains décideurs, n’ont a priori aucune intention d’accéder en Pro A. Jean-Paul Genon est lucide sur la situation économique de son club. « L’union avec Aix a bien marché sur le plan des hommes, moins sur le plan de l’impact sur le tissu économique local. Ça commence seulement à bouger au bout de quatre ans. C’est pour ça qu’on est toujours en train de vivoter. » L’AMSB compte actuellement une soixantaine de sponsors, qui alimentent pratiquement 40% de son budget. Dans ce domaine, le Chambéry Savoie Handball, distant d’une quinzaine de kilomètres, se pose en sérieux concurrent. « On est sur les mêmes plates-bandes en matière de sponsoring. » Les subventions publiques sont sans commune mesure avec celles dont bénéficient les handballeurs.
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Hervé Bellenger / IS
ean-Paul Genon, 66 ans, est intarissable sur l’histoire de son club. Forcément. Il fut le président fondateur du Foyer Rural d’Aiguebelle en 1969. L’ancien percepteur de cette petite commune savoyarde a tout connu, depuis les premiers matches en départementale jusqu’à la 234e victoire du club en 508 matches chez les professionnels acquise face à Clermont. Il garde en mémoire les premiers pas d’Alex Nelcha avec l’équipe de Nationale 2 au début des années 90. Nelcha va rester trois ans au club et aligner carton sur carton. Il sera l’artisan majeur de la montée en Pro B en 1993. Cette même année, il s’engage avec Dijon. « Son salaire est passé de 4.000 francs à 95.000 francs par mois plus appart’, plus voiture », rigole Genon. Saison 1995-96, l’Américain Jim Bartels vient faire un essai en Savoie. « Au premier entraînement, il se fait péter les mâchoires, 10 jours d’hôpital. » Genon raccompagne le joueur à l’aéroport en prenant l’engagement de le faire revenir l’année suivante. Bartels formera avec Stanley Brundy l’une des meilleures paires américaines de Pro B et décrochera le titre de champion. « Ils étaient complètement différents mais Bartels et Brundy avaient accroché. Lorsque les Ricains vivent bien ensemble, l’équipe vit bien ensemble. On a eu l’exemple inverse – en 2004-05 – avec Rashard Lee, qui était chiant, et qui n’arrêtait pas de se piquer avec B.J.McFarlan. Cette année, Chris (Dunn) et Rashard (Sullivan) s’entendent très bien. » ●
Avec un peu moins de 300.000 euros des collectivités – 200.000 euros du Conseil Général, 86.000 de la ville – l’AMSB fait partie des parents pauvres de la Pro B. « Ah, on aurait Balkany à Aix-les-Bains… », lance Genon en forme de boutade, avant de redevenir plus sérieux. « Pour penser à la Pro A, il faudrait une autre implication dans le tissu économique et un autre soutien des collectivités. » Lorsqu’il constate la montée en puissance de ses voisins handballeurs, l’inauguration du « Phare » à Chambéry, salle multifonctionnelle de plus de 5.000 places en configuration basket, Genon concède qu’il se sent à l’étroit à l’heure actuelle. Peut-on imaginer à moyen terme Aix-Maurienne y disputer un match de gala ? « Il n’y a pas encore de tracé basket, mais c’est un projet. » Et Genon de conclure : « Le jour où j’ai fondé le club, mon ambition était de jouer en excellence départementale, puis en excellence régionale, puis en Nationale 3… L’appétit vient en mangeant. On a déjà fait un transfert entre Aiguebelle et Aix-les-Bains, ça veut dire qu’on est capable éventuellement de le renouveler si on ne sent pas une vraie volonté de la part des élus ». À bon entendeur. ●
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AU CŒUR DE LA PRO B
FAUT-IL TOUT CHANGER ?
Elle souffre d’un manque d’identité, d’identification, de médiatisation. Les joueurs « formés localement » et, en particulier, les jeunes n’y trouvent qu’un terrain d’expression limité. La Pro B doit-elle faire sa révolution ? Par Antoine LESSARD
Christophe Humbert (Saint-Quentin) vieux routier français de Pro B.
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La plus grosse erreur de la Pro B est d’essayer de réfléchir de façon individuelle », prévient Frédéric Forte. Le président du Limoges CSP invite à une réflexion globale. Réfléchir à l’intérêt général du basket français au-delà des intérêts particuliers. « Il faut se demander non seulement ce qu’on veut de ce championnat mais aussi ce qu’on veut faire de notre sport », poursuit-il. « Parce qu’on ne peut pas dissocier la Pro B du fonctionnement du basket en général. » Or, le basket français se trouve à la croisée des chemins. Son équipe nationale exsangue, il doit revoir en profondeur son système de formation et responsabiliser véritablement ses internationaux potentiels. Quel rapport avec la Pro B ? Suivez le raisonnement du DTN, Jean-Pierre De Vincenzi : « Nos joueurs NBA ne jouent pas pour leur majorité et nos meilleurs potentiels français ne se voient pas proposer des places de joueurs majeurs en Euroleague. Le seul secteur sur lequel on peut agir, c’est la Pro A, c’est-à-dire sur le temps de jeu des joueurs français en Pro A. Mais encore faut-il que ces joueurs français soient aptes à jouer. On ne peut pas demander aux coaches de laisser la place à des joueurs français qui ont encore la goutte de lait qui pend au bout du nez. L’idéal serait de faciliter les échanges et que ces jeunes de 19-20 ans partent jouer en Pro B, en faire une division promotionnelle et pas un ersatz de Pro A tel qu’on le voit aujourd’hui. Il faudrait limiter le nombre d’étrangers de manière assez drastique. Autrement, je le dis clairement, la Pro B à terme est morte et va devenir une Nationale 1 masculine élargie. »
Vers de nouveaux quotas Les présidents de Pro B ont entendu le message et compris l’urgence de la situation. Réunis par l’UCPB à l’occasion de la Semaine des As, leur position commune est de faire
passer de 6 à 7 le nombre de joueurs « formés localement » dès la saison prochaine. La proposition sera faite lors du prochain comité directeur de la Ligue nationale. A priori, rien ne s’oppose à ce qu’elle soit entérinée. « Je n’ai aucun problème pour que la Pro B soit un peu plus le vivier de jeunes joueurs, pour qu’ils progressent », assurait en effet René Le Goff. « Ça ne me choquerait pas qu’on réduise le nombre d’étrangers de 4 à 3, et éventuellement à 2. » La décision finale appartiendra aux clubs professionnels qui devront voter à l’unanimité la modification du Gentleman Agreement en cours. Après le premier pas effectué il y a quatre ans – instauration de six Français minimum par équipe – la Pro B devrait y gagner en identité et se démarquer un peu plus de sa grande sœur. Toutefois, cette mesure ne suffit pas à faire de la Pro B une ligue de développement. Encore faut-il alimenter l’antichambre par un vivier suffisant de jeunes potentiels. Or un règlement interdit actuellement à un club de Pro A de prêter immédiatement une jeune recrue à l’étage inférieur. C’était le cas d’Edwin Jackson, bloqué réglementairement durant la première saison de son contrat avec l’ASVEL, au sortir du Centre Fédéral. Jean-Pierre Goisbault s’insurge. « C’est une aberration. Il faut qu’on puisse immédiatement prêter des joueurs à des clubs de Pro B pour qu’ils s’aguerrissent. » Laurent Pluvy est bien placé pour en parler. « Cette année, je récupère le petit (Raphaël) Wilson, qui a du talent mais qui a passé un an sans jouer en Pro A (à Roanne). Il sortait de N1 et il a plein de lacunes (…) À 18 ou 19 ans, ce n’est pas du temps perdu de venir passer une année ou deux en Pro B. Ils jouent contre des hommes. Il y a la pression montée-descente que tu n’as pas en espoirs. Et ils sont vraiment considérés comme des pros. Ce n’est pas
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LE GRAND DOSSIER • maxibasketnews 21
leur rendre service que de les faire jouer en championnat espoir et de les laisser sur le banc en Pro A. » Les espoirs de Pro A ont tout intérêt à venir s’aguerrir en Pro B. Seulement, ont-ils la capacité de jouer à ce niveau ? Tous n’ont pas, loin s’en faut, le talent d’un Adrien Moerman, MVP de Pro B à 19 ans, ou d’un Edwin Jackson. Des fortes individualités du championnat espoir 2008 comme Andrew Albicy (Paris-Levallois) ou Ibrahima Koma (de Dijon à Charleville) peinent à s’exprimer cette saison. La marche entre championnat espoir et Pro B est-elle trop importante pour les autres ? « Encore faudrait-il qu’on leur donne un peu plus leur chance », estime Jean-Pierre De Vincenzi, qui pointe les coaches professionnels. « Pour que les joueurs puissent éclore, il faut qu’ils sentent la confiance, qu’ils puissent faire deux conneries sans sortir immédiatement. » Jean-Michel Sénégal considère quant à lui qu’en « mettant beaucoup de joueurs français en Pro B, il y aura plus de chances pour plus de monde et que ces jeunes progresseront en jouant des matches difficiles pour eux, comme ceux du Centre Fédéral en Nationale 1. » Fred Forte est plus circonspect et s’interroge « Est-ce que le championnat espoirs Pro A est plus fort qu’un championnat de N2 ? Je n’en sais rien. Est-ce que des espoirs peuvent jouer en Pro B ? Peut-être s’ils ont l’espace pour le faire, s’il y a moins d’Américains. »
Les Centres de Formation L’autre démarche importante qui concerne la Pro B est la mise en place des centres de formation à la rentrée prochaine. Moins d’un tiers des clubs en possèdent un actuellement. Dans le projet qui vient d’être déposé par la DTN au ministère de la Jeunesse et des Sports, deux
formules co-existent. Les clubs devront aligner au choix une équipe réserve en Nationale 2 ou Nationale 3, ou intégrer quatre ou cinq joueurs de moins de 24 ans dans leur effectif professionnel. Avec un socle commun de Cadets France. « Dès la saison prochaine, il faudrait que chaque club ait un centre agréé », précise Jean-Paul Genon, vice-président de la LNB, en charge de ce dossier. « On a fait un recensement exhaustif dans la division. Certains ont très bien joué le jeu, d’autres pas. Un seul club n’a rien fait du tout jusqu’à présent. Je trouve ça aberrant qu’en Pro B, des gens puissent dire que la formation ne nous intéresse pas. On préfère se payer un Bosman de 22 ou 23 ans. » Le coût de ces centres ? Entre 100 et 200.000 euros. Une autre piste à explorer est le partage des centres de formation, démarche encouragée par le secrétaire d’état aux sports, Bernard Laporte. « C’est peutêtre la formule qui va se mettre en place. On doit être plus élitiste », approuve René Le Goff. On se prend à imaginer un centre « Grand Ouest » partagé par Le Mans, Cholet, Nantes, Quimper et Brest. Le président de la LNB milite également – comme le DTN – pour la mise en place des double-licences, sur le modèle espagnol (voir encadré) et la réintroduction de la catégorie juniors. « Sinon les gamins vont tous arrêter en cadets ! », s’insurge le président de la LNB. Il y a quatre ans, Yann Barbitch, l’ancien président du syndicat des joueurs, avait rédigé avec Jean-Pierre de Vincenzi une thèse sur les axes de développement de la Pro B. Barbitch reste intimement persuadé que la voie d’une ligue de développement est la meilleure à suivre. « Faire jouer les jeunes, ce sera beaucoup mieux en termes de
Trop d’Américains en Pro B ? Ci-dessus, Chris Pearson (Nantes) contre Erroyl Bing (Clermont).
“Donnons leur
chance aux jeunes“
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niveau, en terme d’identité, de communication, de visibilité, que ce qu’on fait aujourd’hui. Pour ne plus qu’elle soit une sous-Pro A, elle doit développer son identité propre. C’est ce que font Nanterre ou Poitiers. Les gens adhèreraient à cette identité de jeunesse, de projet sur la durée. »
Jouer plus de matches Dans la réflexion sur la Pro B du futur, toutes les idées, même les plus surprenantes a priori, sont bonnes à prendre. La piste lancée par Jean-Michel Sénégal mérite une vraie considération des instances. « Au lieu de copier la Pro A, pourquoi on ne copierait-on pas la NBA ? En Pro B, les joueurs sont professionnels. Et ça joue une fois par semaine, comme mon fils qui est en Nationale 2. Pourquoi ne pas faire beaucoup plus de matches ? » En multipliant le nombre de rencontres, en jouant deux matches par semaine, la Pro B offrirait mécaniquement plus de temps de jeu et donc plus d’expérience à ses jeunes pousses. « Plutôt que de faire comme en N1 ou en N2, avec la règle des moins de 21 ans qui doivent rentrer et qui jouent zéro seconde et demi, là les mecs seraient obligés de jouer. » Sénégal imagine, toujours sur le modèle de la NBA, la mise en place de road trip. « Quand je prends le bus à Bourg pour aller à Brest, pourquoi je ne jouerais pas Nantes le jeudi, Quimper le vendredi et Brest le samedi ou le dimanche. Donnez-moi une raison pour laquelle on ne joue pas au moins deux fois par semaine ? Là, on serait pro. » La Pro B n’a pas comme la Pro A l’excuse de la Coupe d’Europe et de ses calendriers surchargés. Et de l’avis des coaches, le problème de la récupération n’en est pas un pour jouer deux matches par semaine. « Que tu joues deux entraînements intenses dans la journée ou un match, cela revient au même », estime Guillaume Quintard (Aix-
“Aucun problème
pour jouer deux fois par semaine”
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Laurent Pluvy, coach de Saint-Vallier pense que les jeunes ont tout à gagner à jouer en Pro B plutôt qu’en Espoirs.
Maurienne). « On a besoin d’un peu de densité. Une fois que les mecs connaissent les systèmes, je ne vais pas dire qu’on s’ennuie mais je fais souvent sauter le lundi. » On ne peut pas non plus brandir l’argument économique pour écarter cette piste. « Effectivement, on multiplierait les déplacements, ce qui engendrerait des coûts mais ils seraient couverts par les recettes supplémentaires à domicile », assure Forte. « Dans l’absolu, ça ne pose strictement aucun problème de jouer deux fois par semaine. Ça permettrait de faire vivre plus souvent le basket. Regardons les calendriers de joueurs NBA (jusqu’à 16 matches par mois, ndlr) et nous on se demande, si éventuellement, un deuxième match par semaine serait possible pour des joueurs pros ? Mais les joueurs, les clubs, les médias, tout le monde n’attend que ça ! » Jean-Pierre De Vincenzi finit de nous persuader que cette piste mérite d’être creusée. « Quand on est dans un système professionnel, on doit pouvoir jouer en semaine. Les gens vont dire qu’il y a moins de spectateurs. Je voudrais qu’on me le prouve. Ce sont des barrières psychologiques, pas des barrières objectives. » L’idée de multiplier le nombre de matches est séduisante. Son application beaucoup plus complexe. Doubler le nombre de journées aller et retour – cela se fait en ligue belge – est difficilement imaginable dans une poule à 18 équipes (68 matches par saison, hors playoffs). Élargir la Pro B, en faire « une super N1 » comme le suggèrent de concert maître Ségalo et Fred Forte, vient bafouer les critères sportifs. Et on doute que la proposition de Francis Flamme de créer « une division mixte à connotation régionale, favorisant les derbys » recueille beaucoup de suffrages tant elle va à l’encontre de l’idée qu’on se fait du professionnalisme. Contrairement au président du Paris-Levallois, beaucoup persistent à croire – on en fait partie – que la Pro B a une place légitime et un vrai rôle à jouer entre le plus haut niveau fédéral et l’élite. Qu’elle constitue une étape indispensable sur les plans budgétaires, sportifs, managériaux entre le monde amateur et la Pro A. Peut-être faut-il au contraire
LE GRAND DOSSIER • maxibasketnews 23 réduire le nombre de clubs dans l’antichambre, quitte à faire grincer les dents. La chiche LNB a-t-elle les moyens de gérer 34 clubs professionnels lorsque la puissante ACB espagnole et sa cinquantaine de salariés en dénombre moitié moins ?
taux de remplissage. Le match face à Saint-Quentin, 17e, s’est joué à guichets fermés. On a compris l’intérêt à Poitiers de faire vivre la saison entre deux matches, pour éviter que le public ne vienne que pour les grosses affiches.
Un chef à la barre
Auto-produire des images
Jean-Pierre De Vincenzi prône pour sa part « une gestion différenciée de la Pro B au sein-même de la Ligue. Il faut manager différemment la Pro B et la Pro A parce qu’aujourd’hui, la Ligue les gère avec le même comité directeur. Il manque peut-être des gens qui ont des convictions affirmées. » L’antichambre n’est pas la priorité de la LNB – c’est plutôt logique – elle ne compte pas non plus un homme fort, fédérateur, qui soit force de proposition et d’action. Une personne innovante comme a pu l’être JeanPierre Siutat à la Ligue féminine. Quelqu’un qui saurait imposer un événement fort comme l’Open LFB. Qui apporterait des idées nouvelles en termes de communication et saurait les instiller aux clubs de Pro B. Le chantier est immense. Il suffit pour s’en convaincre de jeter un œil sur les sites Internet des clubs concernés. La partie émergée de l’iceberg. Beaucoup sont indignes de clubs sportifs supposés être professionnels. En matière de communication, d’habillage de son produit, le club de Poitiers domine la concurrence. « On a un sujet qui est facile à communiquer. À l’échelle locale, ça fait rêver les gens », dit Benoît Dujardin, le responsable com’ au PB 86. « Le problème n’est pas l’investissement financier mais surtout humain et la prise en conscience de l’intérêt de communiquer avant, pendant et après les matches. » Le PB 86 consacre moins de 30.000 euros à sa communication globale, c’est-à-dire à peine 2% de son budget. Pour moins de 3.000 euros, une caméra et un ordinateur suffisent à réaliser des vidéos de bonne qualité. L’hébergement sur une plate-forme telle que Dailymotion est gratuit. « On n’est pas des génies à Poitiers. Dans toutes les villes de Pro B, on peut trouver quelqu’un qui touche un peu en vidéo. La démarche de valoriser ce qui se passe sur le terrain est possible dans tous les clubs de France. Cela dépend d’une volonté. » Le résultat est palpable au PB 86. La salle Lawson-Body frôle les 100% de
D’autres actions sont facilement applicables par la LNB. Pour enrichir ses live stats chaque week-end, la Ligue pourrait équiper chaque club en kit radio – 2000 euros l’année, hébergement compris – directement branché sur Internet. L’opération a été testée avec succès par la Ligue Féminine en collaboration avec le CRITT Sports Loisirs, basé à Chatellerault. Créer aussi des liens vers les radios déjà existantes. La web radio de la Pro B reviendrait à moins de 36.000 euros annuels. Quid des images ? Les nouvelles technologies ont considérablement réduit leurs coûts de production et de retransmission. La LNB pourrait saisir l’occasion pour créer un feuilleton de l’antichambre sur le web. On imagine des retransmissions en direct des plus belles affiches de la saison, financées par la LNB. Là encore, l’idée est empruntée à la Ligue féminine, précurseur en la matière. Quatre caméras, deux commentateurs. Le dispositif – proposé en pay-perview ? – reviendrait à moins de 3/4.000 euros par soirée, c’est-à-dire 60.000 euros pour une quinzaine d’affiches. Le tout complété par un Top 10 hebdomadaire des plus belles actions du week-end. Une dernière interrogation, toujours dans la perspective de notre Pro B idéale. Est-ce bien raisonnable d’offrir le deuxième ticket pour la Pro A sur un match sec ? Quel est l’intérêt d’avoir calqué la formule des playoffs Pro B sur ceux – discutables et discutés – de sa grande sœur ? C’est là un autre débat. De nombreux axes de développement existent pour faire de la Pro B un championnat réellement attractif. Une démarche cohérente et positive est initiée avec les nouveaux quotas de joueurs formés localement et la mise en place des centres de formation. L’antichambre y gagnera en identité. Encore faudrat-il le faire savoir. l
“Valoriser ce qui se passe sur le terrain”
Les « Pro B » à travers l’Europe
À l’heure où une modification des quotas est évoquée en Pro B, quelle est la situation chez nos voisins européens ?
Espagne : Bosman et Cotonou illimités
➜ La LEB Oro (18 équipes) est sous le giron de la Fédération espagnole. Les quotas d’étrangers y sont beaucoup moins restrictifs qu’en Liga ACB. La seule règle est de ne pas aligner plus de deux import players, c’est-àdire hors Bosman et Cotonou. Ces derniers – Européens et Cotonou – sont considérés de la même manière que les joueurs d’origine espagnole. À Valladolid, Stéphane Dumas est entouré de sept autres joueurs d’origine étrangère – un Grec, deux Italo-Argentins, un Américano-Roumain, un Américano-Mexicain, un Belge et un Américain – ainsi que deux Espagnols pour compléter le roster. Un autre règlement stipule que chaque équipe doit aligner un joueur de moins de 20 ans. Les prêts sont autorisés en cours de saison entre ACB et LEB Oro. L’équipe d’Axarquia est par exemple la farm team (l’équipe réserve) de Malaga. Deux gros potentiels brésiliens de 20 ans – Paulo Prestes et Vitor Faverani – y sont mis en couveuse par l’Unicaja. Les deux ont goûté à l’Euroleague avec le club andalous ces deux dernières saisons. D’autres cylindrées de Liga ACB possèdent des farm teams aux étages inférieurs, que ce soit en LEB Silver, en LEB Bronze ou en EBA, la cinquième division espagnole. En LEB Oro, le salaire moyen d’un joueur espagnol est estimé à 3.000 euros mensuels, celui des Américains deux fois supérieur.
Italie : Sept Italiens sur dix
➜ La Lega Due (16 équipes) est indépendante de la série A. Les formations peuvent aligner un maximum de trois étrangers dont deux Américains. Chaque roster doit comporter sept Italiens sur 10 joueurs (contre six Italiens
sur 12 en série A). Dans ce contexte, les bons joueurs locaux sont chers à ce niveau. Ils peuvent se négocier jusqu’à 250.000 euros pour une star comme Giacomo Galanda, la moyenne tournant autour de 100.000 euros, donc bien plus qu’en Pro B. Les Américains, cœur de cible des recruteurs de Pro A, gagnent entre 100 et 150.000 euros. Deux anciens de Pro A, Randy Childress et Alvin Young atteignent la barre des 200.000.
Grèce : Aucun étranger la saison prochaine
➜ En A2 (16 équipes), les quotas sont pour le moins drastiques. Deux étrangers par équipe sont autorisés à la condition qu’ils soient ressortissants de l’Union européenne. Un agrément vient d’être voté au mois de janvier pour n’autoriser que les joueurs grecs. Il sera appliqué dès la saison prochaine. Le contraste est saisissant avec l’ESAKE, qui autorise jusqu’à six étrangers dont quatre Bosman. « En A2 et aux niveaux inférieurs, il ne doit pas y avoir de joueurs étrangers pour que les joueurs grecs se développent plus », estime Nikos Spanos, le secrétaire général du syndicat. « Malheureusement, on ne voit aucune diminution se profiler en A1. On voudrait descendre à cinq étrangers mais les équipes européennes estiment que cela serait injuste de ne pas pouvoir aligner tous leurs étrangers en championnat. »
Ailleurs : La palme pour les Teutons
➜ En faisant un tour rapide des autres championnats majeurs du Vieux Continent, on constate qu’un seul joueur étranger est autorisé en D2 israélienne (jusqu’à huit en Premier League), deux en D2 turque, deux en Superleague B russe et jusqu’à cinq en deuxième division allemande.
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LES ÉCHOS
Par Laurent SALLARD
DANY BOON DANS LE CAPITAL DU BCM ?
C’est en tout cas ce que préconisait Christian Monschau, le coach du club nordiste, dans les colonnes de La Voix du Nord, au lendemain de l’annonce de l’entrée de Tony Parker dans le capital de l’ASVEL, que son équipe affrontait quelques jours plus tard. « Si lui (Tony Parker) investit, c’est qu’il y a du potentiel et il y a plein de personnalités dont on peut associer l’image. Dans la région, pourquoi pas Dany Boon ? », plaisantait (ou pas, d’ailleurs) le facétieux entraîneur alsacien.
On ne peut pas dire que la nomination du nouvel entraîneur de l’équipe de France – Vincent Collet – aura été une affaire rondement menée. Les contours du staff – un GM ou pas ? Larry Brown ou pas ? – restent d’ailleurs encore flous. Inquiétant ? Oui et non. Non, car grâce au numéro de janvier de la Petite Gazette du Musée du Basket, on peut s’apercevoir que quelques progrès ont été faits : « Quatorze joueurs ont été retenus par le capitaine (de carrière) Lartigue – baptisé conseiller technique – et le manager Teddy Kriegk », peut-on y lire. « Mais d’autres caciques fédéraux ont mis leur nez dans la sélection : les chefs de la délégation (ils sont trois, avec à leur tête le président Barillé) et des ‘’sélectionneurs assistants’’ : ils sont deux, dont le capitaine Orial. » Ce qui est plus préoccupant, c’est que ce passage date de… 1936, et n’est finalement pas si éloigné de la réalité actuelle… Un autre extrait, consacré aux déficiences du jeu français de l’époque, est également savoureux. « Notre méthode de déplacement rapide des joueurs s’est heurtée à celle du déplacement rapide du ballon », déplore le manager d’alors de l’équipe de France, Teddy Kriegk. « Nos adversaires ont le souci beaucoup plus de shooter à coup sûr que de tenter leur chance sans arrêt. Il ne suffit pas de trouver inélégants les joueurs de plus de deux mètres ; il faut apprendre leur technique si parfaitement efficiente. Dorénavant, il faudra jouer au basket cinq contre cinq. » 73 ans, si près, si loin…
Yorgos Matthaios/EB via Getty Images
IL Y A 73 ANS DÉJÀ
PAPALOUKAS, QUEL SHOWMAN !
On sait le meneur grec spectaculaire balle en main, capable de traverser une défense sur un faux rythme, avec un dribble chaloupé avant une passe dans le dos dont il a le secret. Mais voilà que ce bon Théo commence à faire le show pendant les arrêts de jeu, façon Harlem Globetrotter… ou otarie, au choix.
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Par Laurent SALLARD
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LES ÉCHOS
Hervé Bellenger/IS
Vous avez la chance de ne jamais vous être fait dunker dessus ? Et vous voudriez savoir ce que ça fait, mais sans éprouver forcément la honte qui va avec ? Le photographe Hervé Bellenger a pensé à vous et avait donc disposé, durant la récente Semaine des As, l’un de ses appareils sous le panneau des Docks Océane. L’occasion d’assister aux dunks du Manceau Alain Koffi, comme si vous étiez planté dans la raquette !
Hervé Bellenger/IS
IN YOUR FACE !
FAITS DANS LE MÊME MOULE Même numéro 4, même bandeau, mêmes tatouages… mais aussi même tendance à dégainer plus vite que son ombre, et à laisser de grosses ardoises. Ces deux-là, l’Orléanais Cedrick Banks (à gauche) et le Strasbourgeois Brion Rush (à droite), se ressemblent décidément beaucoup. À la Semaine des As, où cette photo a été prise, si le premier l’a emporté sur le second… ce n’était qu’après prolongation.
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LES ÉCHOS
Par Laurent SALLARD
Hervé Bellenger/IS
MISMATCH !
Au premier plan, Laurent Sciarra (1,95 m, 35 ans), un puit de science du jeu, mais pas à proprement dire un athlète, ni un défenseur né. Au second plan, Amara Sy (2,02 m, 27 ans), prototype du poste 3
moderne, un jour vainqueur du championnat du monde de 1-on-1, et qui n’a physiquement rien à envier aux joueurs NBA. Vous avez dit mismatch ?
Jean-François Mollière
EXPLICATION DE TEXTE
Si Philippe Hervé parle lentement et peut paraître posé en dehors du parquet, c’est parce qu’il garde toute son énergie et son intensité pour les matches. Il devient alors méconnaissable ! Demandez donc à Adrien Moerman, qui se voit là offrir une vive explication de texte durant la finale des As, perdue contre Le Mans.
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LES ÉCHOS
Par Laurent SALLARD
ESPRIT ES-TU LÀ ?
Hervé Bellenger/IS
Il aura beau avoir inscrit des incantations sur ses bras (One life, one way, soit « une vie, un chemin ») et invoqué les esprits des marins hantant les Docks Océane, Chevon Troutman n’a pu empêcher la défaite de l’ASVEL en demifinale de la Semaine des As face à Orléans.
LE CONTINGENT FRANÇAIS 2008-09 EN NCAA La NCAA n’est plus vraiment à la mode chez les jeunes joueurs français, qui préfèrent désormais le Centre Fédéral ou les centres de formation, qui n’échappent désormais eux non plus à la surveillance des scouts NBA. Cette saison, Kim Tillie, champion d’Europe junior en 2006, est ainsi le seul prospect français à fort potentiel à jouer dans une université américaine. Voici – à notre connaissance – les Français qui jouent cette saison en première division NCAA.
Jonathan Ferrey/Getty Images
Joueur
Kim Tillie
Taille
Classe
Université
Stats
Baptiste Bataille
1,75
Junior
Northeastern
3,8 pts, 1,1 rbd et 1,5 pd
Moussa Camara
1,96
Sophomore Binghampton
4,0 pts et 1,2 rbd
Kevin Cantinol
2,08
Freshman
Mississippi
0,9 pt et 0,8 rbd
Mehdi Cheriet
2,06
Junior
San Diego State
5,3 pts et 2,3 rbds
Destin Damachoua
1,85
Freshman
New Orleans
2,3 pts et 1,0 rbd
Mahamoud Diakité
2,01
Junior
Wyoming
1,3 pt et 1,8 rbd
Bateko Francisco
1,85
Senior
Robert Morris
7,4 pts, 2,4 rbds et 2,1 pds
Rodrigue Mels
1,91
Senior
Cal State Northridge 7,0 pts, 2,2 rbds et 1,1 pd
Dominique Mpondo
2,08
Junior
Tennessee Martin
1,0 pt et 2,1 rbds
Kim Tillie
2,08
Junior
Utah
3,1 pts et 4,6 rbds
ET SI LE RANKING…
Si rien n’a encore été officiellement voté, on se dirige tout droit vers la disparition du ranking Euroleague. Une nouvelle qui ne fait pas le bonheur de Nancy et Roanne, les deux clubs les mieux classés. Et pour cause, l’équipe qui aurait terminé l’actuelle saison en tête du ranking se serait vu attribuer un ticket pour trois ans d’Euroleague… Restait à attribuer 5 points au vainqueur de la Coupe de France, 3 au finaliste et 1 à chaque demi-finaliste ; 15 points au champion de France, 8 au finaliste, et 3 à chaque demi-finaliste ; et enfin de 8 à 1 points aux huit premiers de la saison régulière de Pro A. Voici l’actuel ranking Euroleague : 1- Nancy (39 pts), 2- Roanne (38), 3- ASVEL (21), 4- Le Mans (20), 5- Pau-Lacq-Orthez (12), 6- Chalon (9), 7- Strasbourg (8), 8- Cholet (6), 9- Nanterre (4), 10- Le Havre (4), 11- Hyères-Toulon (3), 12- Vichy, Gravelines (2), 14- Antibes (1).
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POUR OU CONTRE ?
Faut-il sauver Pau ?
FAIRE UNE LOI D’EXCEPTION POUR SAUVER PAU-ORTHEZ, PRESQUE CONDAMNÉ PAR LA VÉRITÉ DU TERRAIN, À UNE DESCENTE EN PRO B ? ÉLARGIR LA PRO A POUR SAUVER UN BASTION ? IL Y A DÉBAT.
POUR Par Thomas BERJOAN
L
e basket français va mal. Là où le sport se développe, la réflexion s’articule autour de l’enceinte sportive et des façons de la faire vivre. En France, avec du retard, on commence à admettre qu’il n’est plus de développement possible sans outil adapté au sport spectacle. Et donc, on voudrait laisser la plus belle salle de basket descendre en Pro B ? La seule qui fait 7.000 personnes ou plus pour un match de Pro A ? Sportivement, il n’y a aucune raison de sauver Pau. Le basket français a toujours privilégié la logique sportive. Avec les réussites que l’on connaît. Pendant ce temps, les autres avancent. Très récemment, l’opposition au projet de l’Euroleague au nom du sport a fortement mis à mal les intérêts français, notamment l’obtention d’une licence A. Il faut savoir reconnaître les avancées inéluctables et les accompagner. Ou mourir avec ses idées. Le livre blanc de M. Le Goff, accepté par les clubs, prévoyait de fermer la moitié de la Pro A pour les clubs disposant d’une salle de 5.000 places et 3 millions de budget. Un électrochoc nécessaire vu l’état du patient. Il a été rendu caduque par la législation. C’est sur ce terrain que la ligue a perdu pouvoir et crédibilité et elle ne les regagnera pas en s’accrochant à ses règlements. Sinon, comment convaincre des investisseurs si c’est pour finir en N1 à cause d’un mauvais choix et d’une cascade de blessures ? Comment relancer la machine, construire des équipements ? Oui, il faudrait sauver Pau, mais pas uniquement. Limoges, Paris, Lille et tous ceux qui ont un projet de haut niveau. Pour que le basket décolle. Enfin. ●
“
La loi est dure, mais c’est la loi.“ Je sais ce que représente l’Élan Béarnais Pau-LacqOrthez dans le basket français. Je suis tombé sous le charme, il y a si longtemps, du Béarn, des Landes aussi, de ces gens avec ou sans béret dont certains ont un accent que je mets parfois quelques secondes à décrypter. J’ai bien conscience que le Palais des Sports de Pau est le plus grand et le plus beau de la Pro A. Que sans l’Élan, le Sud-Ouest serait dépeuplé. Je mesure la peine immense qui doit ravager Pierre Seillant, le père du basket béarnais. Ce n’est pas moi qui ai vécu des soirées chez Moulia – et ailleurs – que vous allez apitoyer en disant que je n’ai pas de cœur et de respect pour les monuments historiques. Sachez madame ou monsieur que lorsque je suis passé devant La Moutète la dernière fois, quand elle était vivante, je me suis arrêté, pour la regarder, la sentir, me remémorer. J’étais à Coubertin quand ces diables d’hommes verts ont gagné la Korac, en 1984. Je me suis même inscrit sur le forum des supporters de l’Élan, non pas pour poster des commentaires, mais pour toujours sentir la ferveur paloise. Seulement voilà. Le règlement prévoit que les deux derniers de Pro A doivent descendre en Pro B. Point. C’est la loi. Il en va de la crédibilité de nos institutions et de notre championnat que ceci soit appliqué. Avec ou sans états d’âme. Paris-Levallois en a fait les frais la saison passée, et c’était juste. Vous voulez même que je vous le dise : le repêchage de Strasbourg en 2003 fut l’un des plus grands scandales de ce début de siècle ! ● Par Pascal LEGENDRE
CONTRE
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NUMÉRO 30 - juin 2008
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SCOUTING : Tout le monde veut David Lee L’intérieur des Knicks, candidat au MIP, fait des envieux. Pourquoi ?
LE DOSSIER : L’arrogance des Celtics Le champion en titre dégage toujours une aura particulière. Force ou faiblesse ?
PORT FOLIO : Le théâtre du Garden À New-York, rien n’est jamais vraiment comme ailleurs
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25/02/09 11:06:37
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FOCUS • maxibasketnews 30
maxibasketnews
Rudy Jomby
Il y est presque… Déjà double champion de France espoir avec Le Havre, Rudy Jomby (1,95 m, 20 ans) devait bien finir un jour par voir le soleil de Pro A. Encore un peu tendre, le jeune tireur d’élite possède tout pour éclore.
Pascal Allée / Hot Sports
Par Thomas FÉLIX
« La saison dernière, Christian Monschau lui avait donné sa chance (une vingtaine d’apparitions pour 1,2 point, 0,9 rebond en près de 6 minutes, ndlr) et il a su la saisir », rappelle Jean-Manuel Sousa, coach et mentor de Rudy Jomby, qu’il connaît depuis son arrivée au centre de formation du Havre. « Cette année, c’est différent. Avec les soucis de recrutement, on devait faire appel à lui en termes de temps de jeu et, là encore, il répond présent. » Oublié du parcours fédéral, Rudy Jomby a trouvé au Havre une maison capable de le laisser progresser pas à pas. Depuis 2004, son destin est lié à celui de Jean-Manuel Sousa qui, avant de prendre en charge les pro havrais, s’occupait des jeunes pousses du centre de formation. « Mon coach me connaît par cœur », souffle Rudy. « Cela fait cinq ans que l’on est ensemble. À la fois, c’est bien et, à la fois, c’est un peu énervant parce qu’il sait ce que je pense limite avant moi. Il sait tout en fait. Mais je lui fais confiance parce qu’il sait comment m’utiliser. » Avec près de 18 minutes cette saison, le coach havrais donne effectivement de l’importance à son jeune ailier. Un temps de jeu qui a plus que doublé et que Rudy Jomby met à profit pour démontrer ses aptitudes avec 4,8 points et 3,3 rebonds. « Il a les qualités du basketteur moderne », détaille Jean-Manuel Sousa. « D’énormes capacités physiques, puissant, il défend bien et il a un bon shoot. À lui d’exploiter tout ça pour envisager plus haut. » Intéressant défensivement certes, mais c’est quand même en attaque que Rudy se sent le mieux. Particulièrement derrière l’arc, sa position favorite, Rudy Jomby aime artiller dès qu’il peut. Encore perfectible – il est à « seulement » 33% à trois-points – il est pourtant toujours confiant et est capable de terminer à 100% dans l’exercice, comme lors de la Semaine des As où son 2/2 a permis à son équipe d’y croire contre le futur vainqueur manceau. « C’est mon point fort, c’est vrai », avoue Rudy. « Et comme je manque encore de confiance dans mon jeu, je me réfugie derrière trop souvent. » Son coach a beau remarquer que « comme tous les jeunes, il n’a peur de rien, il est pressé et croit tout connaître », Rudy Jomby a déjà identifié en une demi-saison où porter ses efforts pour faire son trou en Pro A. Une vraie marque d’intelligence. « Pour l’instant, je suis un peu en retrait mais, si je gagne en agressivité, je pense que je vais avoir un déclic et me sentir de mieux en mieux. » Ce déclic, il a peut-être eu lieu, chez lui, où devant son public et malgré la défaite, Rudy a rendu une copie parfaite aux As avec 8 points, assaisonnés de 3 rebonds et une interception. Vivement la suite. ●
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STAGES BASKET 10/17 ans
ALAIN ALAIN
KOFFI KOFFI
Du côté de chez…
À 25 ANS, L’IVOIRIEN DE NAISSANCE EST DEVENU L’UN DES TOUT MEILLEURS INTÉRIEURS FRANÇAIS, SINON LE MEILLEUR. L’ABOUTISSEMENT POUR CE BOSSEUR – PARESSEUX HORS DU TERRAIN, DITIL – QUI SE VERRAIT BIEN EN BLEU, DÈS QUE POSSIBLE, ET À L’ÉTRANGER, PEUT-ÊTRE, À COURT TERME. RENCONTRE AVEC UN JEUNE HOMME SAIN ET SOURIANT, DISCRET MAIS PAS TIMORÉ. Propos recueillis par Fabien FRICONNET, au Mans
DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 33
N Jean-François Mollière
I
maxibasketnews
CÔTÉ COUR
Mon enfance J’ai débarqué en France à l’âge de dix ans, dans la banlieue parisienne, à Évry. Ça a été un choc. Nous sommes arrivés en novembre et il faisait froid, et je l’ai mal vécu. J’ai été souvent malade, étant petit. Le froid, je n’y arrivais pas. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai arrêté le foot, l’autre étant que je me suis mis à grandir très vite, malheureusement et heureusement, on peut dire. Jouer en hiver, ça n’était pas possible ! (Il rit) Mon frère jouait au basket et le fait que ça se joue à l’intérieur, ça m’a beaucoup aidé à faire mon choix.
La Côte d’Ivoire Venir en France, c’était un projet de vie. Mes parents vivaient en France depuis deux ans quand je suis arrivé. Ça se passait bien donc ils nous ont fait venir. Ils ont pensé que c’était la meilleure solution pour avoir la meilleure éducation. Ils voulaient la meilleure vie possible pour nous. C’est ce que veulent les parents pour leurs enfants. C’était le bon choix. Moi, j’ai une double culture. La Côte d’Ivoire, j’y suis né, c’est le pays de mes parents. Ça fait longtemps que je n’y suis pas retourné. Dès l’instant où j’ai eu la nationalité française, je n’ai plus pu y aller l’été parce qu’il y avait les stages en équipe de France qui s’enchaînaient, les stages aux États-Unis aussi. Il y a une envie, celle d’y retourner, mais il y a aussi une appréhension. Je me dis : ça fait super longtemps… Comment je vais vivre ça ? Mes parents y retournent souvent, moi j’y songe. Ça sera un grand moment, je pense. J’ai encore de la famille là-bas.
Le basket, un métier
JE PENSAIS ÊTRE CONVOQUÉ EN BLEU L’ÉTÉ DERNIER
Au départ, je ne pensais pas en faire mon métier. Quand je faisais des tests au Mans, il y avait des joueurs largement plus talentueux que moi, donc je me disais que je n’avais aucune chance, que j’étais nul. Je n’avais qu’une chose pour moi : ma taille. Mais le coach, Philippe Desnos, s’est dit que j’avais du potentiel, et Vincent Collet l’a vu aussi. Ils m’ont fait travailler. Je ne comprenais pas qu’ils s’intéressent à moi, car je voyais d’autres joueurs qui avaient du talent. Je ne comprenais même pas le mot « potentiel ». Puis je me suis entraîné avec le groupe pro, et là je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire. J’ai commencé à avoir du temps de jeu, par-ci par-là. Il y a eu beaucoup de moments de découragement car, d’une part, ma progression n’a pas été linéaire, et d’autre part, j’ai été beaucoup blessé. Quand je
revenais de blessure, j’avais l’impression de repartir de zéro. Je ne dirais pas que j’avais confiance en moi mais j’avais confiance en les gens qui s’occupaient de moi.
Mon premier match pro J’ai été naturalisé assez tard, en cours de saison, et le premier match, c’était contre Pau. À l’époque, Pau, c’était énorme. C’était là-bas, en plus. Le souvenir est flou. En revanche, je me souviens plus de ma rentrée, dans un match amical, contre le PSG. J’avais défendu sur Andre Riddick. Ça m’avait marqué parce que, étant de la banlieue parisienne, j’avais vu des matches où il jouait, alors me retrouver face à lui… J’avais du mal à y croire. Un bon souvenir, même si je n’avais pas spécialement été bon (rires).
La bande Koffi/Bokolo/Amagou/Amara Sy Un groupe d’amis. On avait la même passion. On vivait dans le même coin, on se voyait en dehors des entraînements. Ça m’a aidé d’être avec des jeunes de la même génération. Le cadre familial, c’est la meilleure façon de progresser. Amara était l’aîné, on le suivait, c’était le big boss, champion du monde de un-contre-un et tout ça. On délirait parce qu’on a des caractères différents mais complémentaires.
Vincent Collet Celui qui a cru en moi, même quand j’étais blessé. Toujours derrière moi. Sans lui, je ne serais pas là. Je lui dois tout. Il a été dur mais c’était pour mon bien. Il est perfectionniste. Au début, je ne comprenais pas mais en voyant que je progressais, je réalisais qu’il avait raison. Son départ du Mans est arrivé à un moment où j’étais prêt au changement. Il me coache depuis tellement longtemps que je commençais à savoir exactement ce qu’il voulait, donc j’avais envie de changement. Je ne vais pas dire que son départ à Villeurbanne m’a fait du bien mais ça m’a permis de franchir un cap. J.D., je connaissais déjà le personnage, donc la transition a été assez douce. Quand on a joué contre l’ASVEL, je n’ai rien ressenti de particulier. Du plaisir, en fait.
Le Mans, la ville Quand tu arrives d’Évry, où tu as Paris en dix minutes de RER, et que tu débarques au Mans, tu as du mal à comprendre, à t’adapter. Et puis, finalement, je m’y sens bien. Il n’y a pas
Jean-François Mollière
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DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 35 toutes ces sources de distraction. Je crois que c’est la meilleure ville pour progresser. À Paris, quand tu sors de l’entraînement, tout est ouvert. Il y a tout à faire ! Si tu n’es pas fort mentalement, pas sûr que tu sois focalisé sur ton job. Ici, au Mans, si tu sors, tu vois quelqu’un que tu connais, ou qui te connaît. À la base, j’aimais bien que ça bouge, mais au fil du temps, je suis devenu casanier.
Le titre en 2006 Quand on gagne la Semaine des As, tout le monde prédit qu’on va gagner le titre. Bizarrement, au fur et à mesure du temps, tout a fini par s’effriter. Pourquoi ? Sincèrement, je ne sais pas. Franchement, on avait un très bon groupe. On était bien ensemble. Mais sur le terrain, il manquait quelque chose. Et puis tout le monde a commencé à dire qu’on ne passerait pas le premier tour des playoffs, surtout qu’on avait perdu le premier match, à Bourg. On était dos au mur, et c’est le déclic. Et on se remet à jouer comme à la Semaine des As. La suite, comme dans un rêve. La finale… On a du mal à croire qu’on a gagné. Nancy a tellement dominé la saison. Dans ce match, on est derrière et là, Hüseyin se met en mode Euroleague (rires). Le grand Hüseyin Besok, qui sort des tirs venus d’ailleurs. Il était en transe. Après le match, dans le bus, on a remis la vidéo, et quand Hüseyin s’est vu, sur l’écran, faire des grimaces et devenir fou, il a eu du mal à croire que c’était lui.
C’est perturbant. Les chiffres sont perturbants. Quand tu es un jeune joueur, c’est dur de rester stoïque. Le club me disait que le mieux, pour moi, était de rester. Les arguments étaient bons mais moi, je voyais que partir pouvait aider ma famille, financièrement. Je voulais y aller. Sur le coup, ça m’a gêné de ne pas y aller. Et puis gagner les As et le titre derrière, ça m’a fait oublier cet épisode. Je sais que si je fournis le travail nécessaire, ça se représentera.
L’Euroleague Très usant. C’est un autre volume de jeu. Les effectifs ont quinze, parfois vingt joueurs. Toi, tu arrives, tu as neuf ou dix joueurs. Quand ils font un changement, tu ne sens aucune différence dans le jeu. Quand le quinzième joueur rentre, il apporte énormément. Ça fait la différence. Tu peux tenir en début de match mais sur la longueur, ils sont plus frais parce qu’ils tournent plus. Tu as l’impression que ces équipes montent en fin de match, mais non, ils sont constants, et toi, tu baisses. C’est le cas sur les trois ans d’Euroleague que j’ai vécus. Ces équipes ne paniquent pas quand on prend dix points d’avance. Ça m’a marqué. L’approche mentale ? Cette année, on y croyait parce que le club avait recruté des joueurs d’Euroleague, des joueurs d’expérience, mais le déclic négatif, c’est au Maccabi. Si on gagne ce match, la saison est très différente.
Le joueur le plus dur à jouer Paradoxalement, mon adversaire le plus dur n’était pas en Euroleague mais en ULEB Cup, c’est Bill Edwards. Il jouait à Cologne. Il jouait poste quatre et, pour moi, c’était la débandade. Je n’arrivais pas à le tenir. Trop mobile, trop adroit, trop complet.
La NBA Ça a été un objectif, présent dans ma tête. On m’en a parlé, on m’a dit que j’avais le style de jeu. Mais ça ne s’est pas fait. Je n’ai pas eu la progression linéaire pour y aller. Aujourd’hui, c’est moins présent dans mon esprit. En plus, le basket européen est tellement monté que… Si je devais y aller, ça serait pour dire : j’y ai joué.
Jean-François Mollière
L’épisode Dynamo Moscou
Mon coéquipier le plus talentueux Sandro Nicevic et Hollis Price. Sandro, super complet. Un bagage technique impressionnant, la vision du jeu, le tir, le dribble. Je n’étais pas jaloux de son talent car il me conseillait beaucoup, il m’a aidé à progresser. Vincent s’est beaucoup servi de l’exemple de Nicevic pour m’apprendre des choses. C’était du concret pour moi puisque je le côtoyais tous les jours.
J.D. Jackson En tant que coéquipiers, on s’entendait très bien. C’est ce qui m’a plu quand J.D. a repris l’équipe. Les difficultés que nous avons (ndlr : entretien réalisé avant la Semaine des As), j’ai du mal à me les expliquer. Nous n’avons jamais réussi à jouer tous au même niveau en même temps. Au début, il y a eu Dee qui a eu des soucis à se mettre au niveau, puis ça a été Dave (Bluthenthal)… On a eu des hauts et des bas.
Quitter le MSB J’y pense (ndlr : Alain est en fin de contrat). Ça trotte dans ma tête. Il y a une envie d’aller voir ailleurs, de connaître un autre championnat. Pour l’instant, j’évite d’y penser trop parce que j’estime qu’on a quelque chose à faire avec cette équipe. Je ne veux pas me disperser.
Les Bleus Mitigé. Je me suis dit que j’avais ma place l’été dernier. Je pensais que j’allais être convoqué. Mais cette lettre n’est jamais arrivée. Après, on m’a dit que c’est parce que Tariq Kirksay venait et qu’il ne pouvait y avoir qu’un naturalisé. Je me suis dit : ok, si c’est ça, je comprends, ils ont fait leur choix. Alors, est-ce que l’équipe de France est un objectif ? Oui, parce que tu joues contre de grosses équipes, de gros joueurs, avec un niveau de jeu supérieur à l’Euroleague. Donc ça fait envie, évidemment. Secrètement, j’y pense. ➜➜➜
Repères • Né le 23 novembre 1983, à Abidjan (Côte d’Ivoire) • Français naturalisé • Taille : 2,07 m • Poste : Pivot / Ailier-fort • Clubs : Au MSB depuis toujours • Palmarès : Champion de France en 2006 Vainqueur de la Semaine des As en 2006 et 2009 Vainqueur de la Coupe de France en 2004
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maxibasketnews
CÔTÉ JARDIN
Mes loisirs C’est dur d’avoir du temps pour soi. Quand j’en ai, j’aime bien aller au cinéma avec ma copine. Sinon, c’est jeux vidéo, séries télé et tout ça. J’aime « 24 H », Dexter, House, Heroes, etc. Des séries américaines, quoi.
Un autre sport Je suis beaucoup le PSG ! Je suis un fan, voilà ! L’année dernière, on fait deux finales, on en gagne une. C’est mon club. Quand le PSG vient au Mans, j’y vais. J’aime bien le tennis aussi.
Un endroit à visiter Pourquoi pas Tahiti ? Je ne suis pas trop froid, hiver, tout ça…
Un film American Gangster. C’est un film que j’ai vu récemment et qui m’a bien plu. Avec Denzel Washington et Russell Crowe. Il y a aussi Batman, Dark Knight.
• Vin ou bière : Je ne bois pas • Sucré ou salé : Sucré • NBA ou Euroleague : NBA, quand même • PC ou Mac : PC • Collet ou Jackson : Oh non ! Joker ! • Poker ou belote : Poker • Contre ou dunk : Dunk • Matin ou soir : Soir • Facebook ou Myspace : Facebook
Je me suis fait virer du self quand j’étais au collège. On avait fait une bataille de nourriture. Mes parents n’étaient pas au courant. Ils ne le savent toujours pas. Enfin, ils vont l’apprendre, donc (rires). À l’époque, je me laissais facilement entraîné. Et puis quand la bataille commence, tu t’y mets. Et comme j’étais déjà plus grand que les autres, on m’a repéré de loin.
Mon juron préféré Pas de juron. Mais il y a plusieurs expressions : « c’est un concept », par exemple.
Mon pire défaut Je suis paresseux… (il détache les syllabes). Au basket, je bosse, mais en dehors du sport, on a du mal à me faire bouger de chez moi. Dès que je suis dans mon canapé, pour me faire bouger, c’est dur. Je n’ai pas envie de faire le ménage, des trucs comme ça.
Pourquoi pas un fêtard comme P-Diddy ? Histoire de voir ce que ça donne comme vie.
Mes trois derniers achats avec ma carte bleue J’ai mis de l’essence dans le réservoir de ma voiture. De la nourriture… Ah si, j’ai acheté des cochonneries à la station essence, des Mars, des trucs comme ça. Le dernier gros cadeau que je me sois fait c’est l’iPhone.
Mon acteur favori
L’un ou l’autre
Ma plus grosse bêtise
24h dans la peau d’un autre
JE SUIS PARESSEUX ! JE N’AI PAS ENVIE DE FAIRE LE MÉNAGE
1 - P-Diddy 2 - Eva Mendes 3 - Jumper, le film 4 - Amara Sy 5 - Vincent Collet 6 - Mars
à l’autre de la Terre. Ce super pouvoir m’intéresserait bien. Plus besoin de réfléchir aux vacances, tu peux tout tester à ta guise.
Il n’y en a pas vraiment. J’aime bien Will Smith, en tous cas ses films. Dans les actrices, il y a plus de choix (rires). J’aime bien Eva Mendes.
Trois choses à emmener sur une île déserte Un hamac, ma copine et… (il réfléchit) de la bouffe.
Ce qui me fait peur
Un surnom Le speaker du Mans m’a souvent appelé l’Araignée. Il y a certains journalistes qui m’appellent comme ça. AK91, aussi. AK pour mes initiales et 91 car je suis du 91. C’est tout. À l’époque, avec Amara et les autres, on s’amusait à s’en donner. Ils m’appelaient souvent « La Légende », et je ne sais pas pourquoi.
Moi, c’est les serpents. C’est une phobie. Je ne supporte pas.
Ce que je ne ferais pas pour 10 millions d’euros Tuer quelqu’un. Même un salaud. Je n’ai pas l’âme d’un tueur.
Les fringues
Moi dans dix ans
Quand on était plus jeune, on aimait bien faire les boutiques, trouver les derniers trucs… tendance, disons. Mais je ne suis plus trop comme ça. Je prends moins de temps pour faire les boutiques. Ça fait longtemps que je n’ai plus fait les soldes. Je me suis calmé.
L’après-basket, j’y cogite en ce moment. J’en parle avec mes conseillers, qui essayent de trouver. Le basket, ça passe vite. Dix ans, ça passe vite quand on ne sait pas ce qu’on a envie de faire. Il faut que je trouve quelque chose qui me fait envie, où je ne me sentirai pas contraint.
Un super pouvoir
Je n’aime pas qu’on dise de moi
J’ai vu un film, récemment, qui s’appelle Jumper. Le personnage peut instantanément se transporter d’un coin
Que je suis égoïste. Je ne le suis pas du tout, or on m’a dit que je l’étais.●
Si tu étais
Photos : D.R. & Pascal Allée / Hot Sports
• Une ville : Paris • Un animal : Un éléphant • Un personnage historique : Malcolm X • Une odeur : La fraise • Un plat : Un poulet rôti, classique • Un prénom féminin : Aline (il se marre) 1
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Jean-François Mollière
DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 37
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CARNET
J.D. Jackson
“LES AS, LE DÉCLIC QUE J’ATTENDAIS“
L’ENTRAÎNEUR DU MANS NOUS LIVRE, COMME CHAQUE MOIS, SON CARNET DE ROUTE. CETTE FOIS-CI, IL REVIENT SUR LA VICTOIRE DE SON ÉQUIPE AUX AS, UN PREMIER TITRE COMME COACH POUR LUI. Texte de J.D. Jackson
Photographies Jean-François Mollière
J
’attendais les As avec impatience. On s’était fixé trois objectifs dans la saison : une place au Top 16 de l’Euroleague, les As et le titre, la coupe de France étant plus aléatoire et donc difficile à préparer. Donc les As étaient un grand rendez-vous, puisque la perspective du Top 16 a vite été écartée avec toutes ces défaites sur le fil lors de la phase aller. Dès avant Noël, j’avais parlé des As aux mecs. Il nous fallait gagner, c’était important. Nous avions de grandes aspirations en début de saison et, jusque-là, nous étions en situation d’échec. C’était un poids à porter. Ce sentiment d’échec traîne, même quand la coupe d’Europe est passée. C’est délicat de faire le deuil de la compétition. Les joueurs peuvent rester déstabilisés, secoués. J’imagine que c’est pareil pour Nancy et Villeurbanne, qui avaient également des prétentions en coupe d’Europe et qui avaient été déçues. J’étais content que l’on soit dans le premier chapeau, lors du tirage, afin d’affronter au premier tour une équipe plus à notre portée. La Semaine des As, telle que je l’ai connue comme joueur, je sais qu’elle commence fort dès les quarts de finale. Il faut être
“LA VICTOIRE CONTRE LE HAVRE A ÉTÉ UN GRAND OUF !“
prêt pour le premier match sinon c’est très vite terminé, alors que tu as passé la moitié de saison à essayer d’y être. Le match contre Le Havre a été très difficile. Nous pensions pouvoir rester à distance et venir à bout de cette équipe mais ça a été dur. En première mi-temps, ils mettaient tout. On avait affaire à une équipe en feu, ce qui était prévisible car, les As, c’était chez eux, ils avaient attendu cela toute la saison, donc on imaginait bien qu’ils seraient forcément bons. Il fallait tenir, tenir, ne pas être déstabilisés, avoir du répondant. Justement, la préparation mentale et physique que nous avions faite au préalable nous a mis dans un état presque de playoffs. Nous visions le titre. On se sentait capable d’aller au bout. On était dans l’esprit, on avait un mental de gagnant. Le groupe a retrouvé de l’estime en luimême. Les gars se sont retrouvés, ils se voient désormais ambitieux, capables de réussir nos objectifs, de lancer une nouvelle dynamique. Sur le terrain, nous ne sommes pas transcendés, il reste du travail, mais l’état d’esprit a changé, on le voit en fin de match. C’est en tous cas mon sentiment. Avant le début des As, nous étions dans le trou en championnat. Je ne vais pas dire que c’était voulu, mais c’était prévu puisque nous avions laissé partir Brian Chase. Pas mal de gens ont mis cette décision en doute à l’époque,
Hervé Bellenger / IS
CARNET • maxibasketnews 39
mais désormais on ne la regrette pas. Toutefois, ce départ a secoué le groupe. Brian était notre meneur de jeu, notre leader. On a galéré sans lui. On a fait un gros travail pour avoir Bobby Dixon aux As. Les mecs attendaient son arrivée. Au fur et à mesure du tournoi, il a amené sa confiance, son énergie. Ça a été un déclic pour nous. Je l’attendais.
Garder la distance La victoire contre Le Havre a été un grand ouf ! Après avoir passé ce cap, on avait un bon tirage, en évitant les très grosses équipes et aussi, très important, en ayant une journée de repos. Pendant ces heures-là, on a laissé les joueurs se reposer mais on a aussi travaillé avec Bobby, pour lui donner des billes. Roanne, c’était un gros challenge mais, honnêtement, j’étais très confiant pour la suite de la compétition, même si, bien sûr, à mesure que la finale se rapproche, le stress s’installe. Je me disais : on a enfin retrouvé la victoire, ça va nous dynamiser, je vais donner plus d’infos à Bobby Et puis, ma confiance venait aussi du fait que l’on a quand même rivalisé avec des grandes équipes en Euroleague, même si on a perdu. On avait le niveau. Et on a réussi, aux As, à jouer trois matches accomplis d’affilée. Comme des champions.
J’ai évoqué publiquement la difficulté pour moi, parfois, d’oublier mon costume de joueur et d’enfiler celui de coach. J’ai dit cela car la victoire, les grandes victoires, c’est quelque chose que j’ai vécu en tant que joueur, et je me suis rendu compte que je ne le vis pas de la même manière aujourd’hui. Les émotions sont différentes. Il faut rester lucide, avoir une distance avec le jeu pour l’analyser, donner des informations, discuter, anticiper. Tu dois garder tes émotions sous contrôle, dans les vestiaires, avec les arbitres. Tu laisses partir, des fois, mais le plus souvent tu te retiens. Tes joueurs ont parfois besoin d’une colère de ta part, d’autre fois au contraire que tu les rassures, que tu sois calme, donc l’entraîneur a besoin de se maîtriser. Ce qui explique que cette victoire aux As, je l’ai vécue à distance. J’avais les mêmes sentiments d’être arrivé au bout de l’objectif que les joueurs, mais ce sont eux qui explosent, ce sont eux qui l’ont fait, c’est leur succès. C’est difficile à expliquer. Après, bien sûr, le lendemain, j’ai plus réalisé. Je me suis dit qu’il fallait fêter ça, y aller, entrer dans le groupe, réduire la distance. Puis reprendre son rôle. ●
“CETTE VICTOIRE AUX AS, JE L’AI VÉCUE À DISTANCE“
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CARNET
Stéphane Risacher
“REAL-BARÇA, UN MATCH
MONSTRUEUX“
À 36 ANS, APRÈS HUIT SAISONS PASSÉES ENTRE LA GRÈCE ET L’ESPAGNE, « RIsAK » EST DE RETOUR EN FRANCE, À CHALON, ET NOUS FAIT PROFITER, CHAQUE MOIS, DE SON EXPÉRIENCE ET DE SON REGARD SUR LES CHOSES. CETTE FOIS-CI : LES MATCHES MYTHIQUES ET LE DÉVELOPPEMENT DES JOUEURS ESPAGNOLS. Texte de Stéphane RISACHER
Photographies Jean-François Mollière
L
e dernier match mythique que j’ai vu, c’est le RealBarça en Euroleague il y a peu (*). C’était monstrueux. Deux gros blocs défensifs face à face mais, malgré cela, du jeu offensif de haut niveau, avec des solutions de passe trouvées dans les bons timings. À chaque fois, les deux équipes trouvaient une issue offensive pour contourner les défenses. Et puis une énorme intensité physique, des brins. Un truc de folie. L’une des composantes des « gros matches », c’est cette combinaison de l’attaque et de la défense. Ça défend le plomb, c’est très dur partout, les mecs sont en place, les rotations se font à la perfection mais les prises de décision des attaquants sont tranchantes et justes à chaque fois. Il y a très peu d’erreurs, de balles mal négociées. Le Barça fait l’écart en deux occasions, la deuxième fois sur un 4/4 à trois-points, avec des décalages en bout de ligne en fin de possession. Mais le Real revient avec beaucoup d’intensité et voilà. C’est un tout. Il n’y a rien à jeter. Tu vois, sur ce match, que tout le monde y est physiquement, alors que, généralement, sur une saison, tu as toujours un ou deux mecs un peu en-dedans physiquement, à cause d’un petit pépin. Les défenses vont chercher les attaquants très haut. Tu ne passes pas facilement en un-contre-un et si ça passe, derrière tu as l’aide qu’il faut. Et si la balle ressort, toute la défense se repositionne très vite en direction du ballon. Mais tu as, face à cela, la qualité des « gugusses ». Cela donne une intensité faramineuse. Gianluca Basile, un sacré
joueur. Toute la ligne arrière du Barça, c’est quelque chose, avec Lakovic, Navarro, Victor Sada… Sada est énorme d’intensité. J’adore ce joueur-là.
Les jeunes jouent Au Real, il y a Sergio Llull, un sacré joueur aussi. Ce garçonlà était à Manresa il y a deux ans. Sa première année pro, il l’a vécue au bout du bout du banc. Il était arrivé pour jouer deuxième meneur mais le coach n’en voulait pas et l’avait sorti de son groupe pro. Les gens du Real l’ont récupéré l’année dernière et on peut dire qu’au niveau progression, c’est plutôt fulgurant. On l’avait un peu vu la saison passée, et là, il s’affirme vraiment comme un costaud. Cette capacité des joueurs espagnols à monter en niveau comme ça, et de s’affirmer, c’est un truc de fond. Les équipes espagnoles fonctionnent systématiquement avec leur noyau dur de joueurs espagnols. C’est une constante. Les dirigeants font des choix sur leurs jeunes joueurs et s’y tiennent. Quand un jeune joueur arrive dans l’effectif de l’équipe première, c’est qu’il a été choisi pour être, un jour, le patron de l’équipe, ou le capitaine. Un joueur d’impact, en tous cas. Roger Grimau, au Barça, est un autre bon exemple de cette politique. Il est arrivé de Lleida, où il jouait quand j’étais en Espagne. Il a d’abord connu deux bonnes saisons de galère, où il s’est blessé beaucoup, où le coach en place, Dusko Ivanovic, n’était pas fan, mais les dirigeants ont misé sur lui. Ils ont envie d’une grosse représentation au sein de leur équipe. Dans les grosses équipes, il y a beaucoup de joueurs
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espagnols qui ont un rôle important. Regarde Malaga : Berni Rodriguez et Carlos Cabezas étaient là quand je suis arrivé, et ils sont encore là. Ils sont les garants du projet du club, du projet de vie. Ils étaient tout jeunes quand je suis arrivé mais ils progressent car la confiance qui leur a été accordée est indéfectible. Après, évidemment, ces clubs-là ne basent pas leur projet sur de mauvais joueurs mais quand un bon jeune joueur arrive dans une équipe espagnole, il joue. Badalone a lancé le petit Rubio, il avait quatorze ans et demi. Et aujourd’hui, ce gamin a déjà trois ou quatre saisons de professionnalisme derrière lui. Et ils avaient fait pareil avec Rudy Fernandez, qui avait débuté vers seize ou dix-sept ans. Derrière, les équipes se chargent en Américains, en Bosman, en tout ce que tu veux, mais leurs joueurs nationaux ont beaucoup d’importance à leurs yeux.
Le dunk de Mous Pour revenir sur la question des « matches mythiques », je me souviens très bien d’un affrontement contre Vitoria, avec Malaga. C’était une série quart de finale en cinq manches, avec la dernière chez nous. Dans ce match, Mous Sonko met un dunk monstrueux sur Nocioni. Un dunk de mammouth. Il lui monte dessus de face et lui écrase tout sur la tête. On avait gagné les deux chez nous, perdu les deux à Vitoria, et le jour du cinquième match, dans la presse, on annonçait : match à 21h, rendez-vous à 20h30 pour faire du palacio un enfer. C’est ça aussi les gros matches, tout le monde s’y met. Quand on est arrivé pour le pré-échauffement, la salle était déjà verte
de monde et ça hurlait comme dans la dernière minute d’un match. Dès qu’un joueur de Vitoria se montrait pour aller faire trois shoots, il prenait une bronca. Ça a duré comme ça tout le match. Tout s’y prêtait, notamment deux ou trois décisions d’arbitre qui ont permis aux supporteurs de bien rester dans le match. Ça a donné un truc de malade.
L’une des composantes des « gros matches », c’est cette combinaison de l’attaque et de la défense. Un match extraordinaire, avec un Louis Bullock monstrueux. On gagne à la fin. Vitoria est devant d’un point à cinq secondes, Mous remonte tout le terrain, file la balle sur l’aile à Bullock, qui enquille un tir, avec un mec sur la gueule. Au buzzer. Et là, alors que les gens hurlaient depuis 20h, je ne sais pas comment ils ont fait mais, après un grand silence au moment du tir, ils ont réussi à gueuler encore plus quand le ballon est rentré. On n’est pas allé au bout cette saison-là, mais ce match nous qualifiait pour l’Euroleague l’année suivante. ●
(*) Le 28 janvier, première journée du Top 16, victoire à domicile du Real 85 à 83.
FFBB Julien Guerineau
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Diandra Tchatchouang & Allison Vernerey
Graines
de stars Les deux prodiges du basket féminin français ont choisi de poursuivre leur cursus dans une université américaine. Par Pascal LEGENDRE
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FIBA Europe Aldis Nemanis
uro cadettes 2007. Diandra Tchatchouang est élue MVP et Allison Vernerey est honorée dans le cinq idéal. Une distribution des prix unique dans l’histoire du basket féminin français. Pour les deux jeunettes, des stats jumelles : 15,9 points et 9,5 rebonds à l’actif d’Allison, 14,6 points et 9,3 rebonds sur le compte de Diandra. Avec ces deux chefs de file, les Bleues se voient pousser des ailes. En finale, elles abattent à la hache le chêne espagnol, 6057, alors que les Ibères, multi-titrées dans la catégorie, leur avaient passé quatorze points en poule. Allison et Diandra ont capitalisé à elles seules 39 points et 34 rebonds. Fille de Camerounais, d’un père double-mètre et qui a pratiqué le hand en scolaire et universitaire, Diandra affiche quasiment sa taille adulte à 13 ans et demi, 1,86 m. Elle s’est tournée vers le basket après avoir tâté de la danse et du judo. Sa précocité est tout à fait exceptionnelle. Elle aura toujours un ou deux temps d’avance. En poussine, à La Courneuve, elle se mêle aux benjamines. Elle rejoint le pôle espoir d’ErmontEaubonne à l’âge de douze ans. Et l’INSEP un an avant le calendrier habituel. « J’ai joué intérieure en benjamines, mais plus le niveau a augmenté et plus la différence de taille s’est réduite. J’ai définitivement joué ailière en arrivant à l’INSEP », dit-elle dans un mince filet de voix. Diandra n’est pas ce que l’on appelle un « monstre physi-
que », mais sa morphologie – sa taille, son envergure – et sa coordination sont des outils parfaits pour le basket-ball. « Ce qu’elle sait faire, elle le met en œuvre quelle que soit l’opposition », se réjouit Grégory Halin, son coach en équipe de France. « Ma faiblesse ? Les tirs à longue distance. Tant qu’ils ne seront pas fiables, on pourra s’adapter pour défendre sur moi. » La Parisienne a le sens de l’autocritique. « J’ai envie d’être un joueuse complète sur qui il est difficile de défendre. J’ai tendance à toujours vouloir driver. Il faut
Il se dégage chez Allison un énorme appétit de vivre, d’apprendre aussi que je travaille mon développement musculaire. Je fais beaucoup de muscu à l’INSEP et il y a du progrès. » Le rebond, c’est la matière préférée d’Allison Vernerey. Elle a ça dans le sang. Ses performances sont impressionnantes, aussi bien dans les catégories jeunes qu’en NF1 (plus de 11 prises par match). Elle est aidée par une taille appréciable, 1,93 m. Sans chaussures, précise-t-elle. Et tout autant par une énergie permanente. Tout part de la tête. « Allison est une fille de coach, donc elle connaît bien le jeu, mieux que pas mal d’internationales. Elle a grandi dans un environnement où l’on parle de basket. Du vrai basket, pas celui que l’on voit à la télé. Qu’est-ce qu’on fait avec un ballon ? Sans ? Elle possède une bonne vivacité, une bonne technique. Elle est servie par une motricité intéressante même si elle manque un peu de puissance. La culture du jeu de Diandra est moins bonne, mais athlétiquement elle est plus forte. Toutes les deux sont limitées dans leur tir », juge Pierre Vincent, coach des Bleues. Allison est tombée dans la marmite quand elle était petite. Son père, Jacques, fut le père spirituel à l’INSEP de la génération Cathy Melain, Nicole Antibe, Laure Savasta, et il a œuvré plusieurs saisons dans le championnat professionnel, garçons et filles. Les racines sont également très solides du côté maternel. Christel Vernerey, 1,82 m, sous le nom de Chaumartin, fut internationale juniors et a porté notamment les maillots de Nuits-Saint-Georges – c’est en Bourgogne qu’elle tomba amoureuse de son coach – et Challes-les-Eaux. L’aînée des Vernerey, Laura, a vécu un championnat d’Europe cadettes avant de se consacrer à ses études de droit. Il se dégage chez Allison un énorme appétit de vivre, d’apprendre et c’est la chic fille qu’on a tous rêvé d’avoir comme copine au bahut. « Elle possède un leadership naturel, vocal, c’est une vraie compétitrice, son comportement est exemplaire en dehors du terrain et ça déteint sur les autres. Diandra n’est pas timide mais moins communicante. Elle est très mature aussi mais ne le montre pas de la même façon. Elle a un leadership de terrain très fort, elle est toujours positive », commente Grégory Halin. Ce qui est chouette, c’est que les deux jeunes femmes sont complémentaires dans le jeu – Allison est pivot, et Diandra ailière – et s’apprécient en dehors. « Pas de problèmes d’ego », se félicite Grégory Halin. « On a fait trois championnats d’Europe ensemble. Au premier, on s’est parlé, sans plus, et puis on a appris à se connaître. On avait toutes les deux un rôle important dans l’équipe, ce qui nous a amenées à avoir une vraie complicité », note Diandra. C’est ensemble, toujours, que les deux leaders ont sombré l’été dernier, en demi-finale de l’Euro juniors. Tout semblait pourtant réussir aux Françaises. Elles avaient gagné leurs
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Programmée pour les USA Diandra suit un cursus classique à l’INSEP. À contre-courant des antécédents paternels et de sa sœur Laura, Allison est sur une autre voie. Elle joue à Strasbourg, à la SIG, après avoir défendu les couleurs de Mulhouse dont le coach n’était autre que sa maman, Christel. Elle s’explique : « Il y a plusieurs raisons à cela. Je n’avais pas forcément envie de m’éloigner de mon milieu familial. J’ai deux sœurs, une grande et une petite, et je suis super proche d’elles. Pareil avec mes parents. Je n’avais pas trop envie de partir loin de chez moi. J’ai trouvé une bonne alternative sur place. Deuxièmement, les études. À l’INSEP, tout est bien organisé, mais je suis contente de ne pas être en permanence plongée dans le monde sportif. J’ai une vie au lycée avec des gens qui ne connaissent rien au basket. J’aime cette différenciation entre les deux. Et puis, j’ai depuis longtemps le projet d’aller aux États-Unis. Il était envisagé que je parte en high school et si je m’étais engagée avec l’INSEP, c’était impossible. À Mulhouse, je gardais ma liberté. » La vie quotidienne de l’excellente élève de terminale S du lycée Schweitzer de Mulhouse est trépidante. Trois fois par semaine, Allison se rend en train à Strasbourg. Une heure de rail. Du tram. Parfois, elle arrive un peu en retard à l’entraînement. Cinq minutes de douche et c’est un dirigeant qui l’amène à la gare pour prendre le retour express de 20 h 53. Elle bosse ses cours dans le train et se retrouve en famille vers 22 h 30. Allison ne se plaint pas, c’est son choix. Il y a même des extras. Entre midi et deux, son père lui donne des cours particuliers, pour améliorer ses qualités athlétiques, sa musculature et sa connaissance du jeu. Depuis qu’elle a les États-Unis dans le viseur, elle se nourrit de DVD et de bouquins sur la technique basket, tout en se familiarisant avec le jargon américain. Allison, si longiligne, ressemble à une allumette, mais son père certifie qu’elle a gagné du muscle et qu’elle possède un corps en harmonie avec le très haut niveau. « On l’a mise entre les mains de Sabine Juras, l’ancienne kiné de Valenciennes qui, à titre privé, fait des évaluations, des tests VMA. Allison est sur des bases très élevées, dans les eaux d’Ann Wauters. Son développement physique et musculaire n’est pas terminé. Son potentiel athlétique est au moins égal à celui qu’on lui reconnaît sur le plan technique. Elle est du profil d’une Kudashova (une internationale russe haut de gamme vue à Challes et Bourges, ndlr). » Allison est programmée pour vivre l’aventure américaine. Son arrière-grand-tante s’est installée là-bas et, avec sa sœur restée en France, elles s’étaient jurées que leur descendance respective conserverait des liens forts. Le frère jumeau de Jacques, Laurent, a obtenu son MBA à Duke. Il possède un super job à Providence. Jacques, lui-même, avait clôturé ses études en EPS à la Central Michigan University – la fac du All-Star Dan Majerle –, ce qui a très fortement influencé son approche du coaching basket. « Oui, les États-Unis, c’est une culture différente et enrichissante, mais si je souhaite aller là-bas, c’est à la base parce que je ne veux pas arrêter mes études après le bac. Je ne me voyais pas tout miser dans le basket à partir de 18 ans. Or, il est très difficile de continuer des études
supérieures en jouant en France ou en Europe. Le système américain est fait pour ça », explique Allison. Un esprit sain dans un corps sain. Cette locution latine va comme un gant à Allison qui va suivre le chemin de son oncle Laurent. Ce sera Duke University. Une fac célèbre pour son coach Mike Krzyzewski et ses lauriers tressés dans le basket. L’équipe féminine appartient au Top 10 NCAA et est habituée à jouer devant un parterre de 8/12.000 spectateurs. Et surtout son niveau d’études est très élevé. Même si elle a obtenu une bourse sportive pour rejoindre les Blues Devils, Allison a dû passer des tests d’anglais – le SAT – plus exigeants que pour une université lambda. Allison s’imagine poursuivre des études « dans le commerce », mais le début du cursus à Duke va favoriser sa culture générale. La coïncidence fait que Diandra a également choisi de franchir l’Atlantique. Ses talents ont également fait saliver les sergents-recruteurs de la NCAA. Une petite dizaine d’universités étaient sur les rangs, dont Arizona. « On a
“Atlhétiquement, Diandra est plus forte“
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six matches précédents avec une marge de 18,5 points et largement battu en préparation leur adversaire du jour, la Lituanie. « Ce fut un combat physique et les Lituaniennes nous ont donné une leçon. Ce n’était plus la même équipe qu’en amical. On a été surprises et on a pris une claque », rapporte Diandra. Abattues, les Bleues n’ont pas su relever la tête en 24 heures et, contre toute attente, elles ont chuté face à la Tchéquie et sont revenues bredouilles de Slovaquie.
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FIBA Europe
Les deux lycéennes sont contraintes d’obtenir leur bac dès juin
DESTINS • maxibasketnews 47 comparé les distances vis-à-vis de Paris et on a préféré choisir celles qui sont sur la côte Est et là où on a de la famille », renseigne son papa, Nico. Maryland, Connecticut et Northeastern à Chicago étaient sur la short list. La famille a opté pour The Tarrapins de Maryland. Diandra, qui va passer un bac STG (Sciences, Technologie et Gestion) souhaite entamer un cursus dans le business management.
Sky’s the limit C’est à l’entraînement à la SIG, de la bouche de son président, alors qu’elle n’avait pas encore reçu de convocation, qu’Allison a appris qu’elle était invitée à participer au rassemblement de l’équipe de France A, début janvier, à Monaco. C’est rarissime qu’un coach national fasse ainsi appel à deux mineures, qui ne sont même pas en ligue. Allison a senti l’impact physique : « Techniquement, c’est fort. Mais le côté physique, oui, c’est dur à tenir. En équipe de France jeunes, je suis, entre guillemets, l’une des plus costaudes et là, c’est différent. » « L’erreur que j’avais commise l’année dernière, notamment avec les jeunes joueuses, c’est que je ne m’étais pas rendu compte qu’elles étaient arrivées avec beaucoup de stress. Une ou deux s’étaient blessées simplement parce qu’elles
étaient dans un état mental fragilisé », reconnaît Pierre Vincent. « Je leur ai expliqué cette fois que ce n’était pas Mars ou Saturne, mais un terrain de basket qui ressemble aux leurs, des internationales plus fortes que les joueuses qu’elles rencontrent à l’ordinaire, mais des joueuses, point. J’ai toujours voulu investir sur le talent. S’il y a un choix à faire, à valeur égale, entre une fille de 17 ans et une autre de 27, il n’y a pas d’hésitation possible. » Ce n’est pas un secret d’État, Diandra et Allison seront très vite capées. Peut-être pas dès l’été prochain. Pour intégrer à la rentrée leur équipe universitaire, les deux lycéennes sont contraintes d’obtenir leur bac dès juin et pas en septembre comme souvent les sportifs de haut niveau. Les deux prospects devraient enchaîner cet été un Euro juniors en Suède et un Mondial en Thaïlande. « C’est une immense fierté de représenter la France, et ce n’est pas parce que je vais partir aux États-Unis que je vais changer », assure Diandra. « L’équipe de France, c’est important pour moi. J’ai mis ça au point avec Duke. Déjà, ils m’ont connue grâce à l’équipe de France et ils savent que j’y retournerai l’été », ajoute Allison. Réussite en NCAA, en équipe de France, Jeux Olympiques, WNBA… Comme on dit aux États-Unis, pour ces deux filles-là, sky’s the limit. ●
RENCONTRE MAGIQUE
“ Bonjour, je suis coach Krzyzewski“ de possibles recrues, ils usent de leurs réseaux de par le monde. Pour Allison, les scouts de Duke ont interrogé l’ex-international Crawford Palmer, qui a porté le maillot bleu et blanc de l’université. « Allison est sous contrôle pour être éligible. On doit remplir des documents que vous n’imaginez pas, notamment un certificat d’amateurisme. Pour donner un exemple, si vous vous entraînez régulièrement avec des joueurs ou joueuses pros, vous pouvez être inéligible pendant un an », explique le papa. C’est pourquoi Allison, qui avait envisagé un temps de rejoindre un club de ligue – sans même de contrat pro –, a fait machine arrière de peur de se faire rattraper par la patrouille. A la Toussaint, Allison et Jacques se sont rendus à Durham, Caroline du Nord, où est située l’université de Duke. Les Américains savent organiser les comités d’accueil. C’est coach Krzyzewski qui est venu luimême serrer la main d’Allison en lui disant combien il sera important pour elle de faire partie des Blue Devils. L’Alsacienne en a profité pour signer à cette occasion sa national letter intent, son engagement pour l’université. Depuis, on assiste à un étonnant buzz sur les forums du coin. C’est l’Amérique, baby ! À ceux qui estiment qu’Allison et Diandra vont perdre leur temps dans une université américaine, Jacques Vernerey remet les choses en perspective : « Allison a assisté à un entraînement. C’était d’un niveau que je n’ai jamais vu nulle part. Pareil pour ce qui est des programmes intensifs de renforcement musculaire. Il y avait donc à cet entraînement dix garçons, d’un certain niveau, qui servaient de sparring partners aux
filles. Quand c’était une séance défense, ils étaient en attaque, et vice-versa. Tout ça pour donner une énorme intensité, pour être sans arrêt à la limite de la limite. Je ne veux pas glorifier l’Amérique, mais il y a encore beaucoup à apprendre dans les moyens structurels qu’ils ont mis en place dans l’organisation générale des entraînements. Signer un contrat pro à Bourges, par exemple, aurait été davantage un aboutissement. La NCAA offre un programme de formation qui est à ce jour inégalé. Les joueuses françaises qui y vont peuvent en témoigner. Bourges peut offrir de la compétition, mais malheureusement, sans que la joueuse puisse continuer ses études à un niveau universitaire supérieur. Quand vous avez un double projet de réussite, on n’hésite pas longtemps. » ● Les trois sœurs Vernerey et leur père, Jacques.
Famille Vernerey
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vec Allison, les choses sont claires. Depuis pas mal de temps déjà, son but est d’aller dans l’université qui possède le meilleur programme basket et qui donne la garantie de la meilleure éducation possible. Lors de l’Euro cadettes 2007 en Lettonie, le coach de Louisville est sur place. Ils ne peuvent pas discuter ensemble – c’est interdit par les règlements NCAA –, mais quand il apprend que la Française veut poursuivre ses études aux États-Unis, il en frétille d’aise. Il ne s’est cependant pas retrouvé longtemps seul sur la piste de l’Alsacienne. Au retour du championnat d’Europe juniors, Allison effectue un camp d’été à Connecticut et la voici sous l’œil de lynx de quantité de scouts américains. Les magazines vantant les mérites des facs vont vite encombrer la boîte aux lettres familiale. Les Vernerey ciblent alors Maryland, Stanford, Connecticut et Duke. Jacques rencontre le coach de Duke, Joanne McCallie, lors de l’Open féminin de la Ligue, à Paris. Dans le même hôtel, Brenda Frese, celui des Terrapins de Maryland fait le pied de grue. Une semaine plus tard, elle se déplace spécialement à Strasbourg, assiste à un entraînement d’Allison, reste quatre heures avec les Vernerey et repart dès le lendemain matin. En matière de recrutement, les règles NCAA sont sévères et ont un côté archaïques voire ubuesques. Les coaches peuvent envoyer autant de mails qu’ils le souhaitent mais n’ont droit qu’à un coup de téléphone par joueuse et par semaine ! Pour se renseigner sur
LAURENT SCIARRA APAISÉ
LA VOIX
DU SAGE Pendant 20 saisons, il a été la grande gueule du basket français, l’homme de toutes les révoltes, de tous les combats. Depuis quelques années, ses apparitions médiatiques se faisaient rares et souvent corrosives. À Orléans, au sein d’un groupe exceptionnel, le meneur vétéran a trouvé la paix. Et profite pleinement de ce jeu qu’il aime plus que jamais. Par Thomas BERJOAN, au Havre.
Maxime Favier
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Photos : Pascal AllĂŠe / Hot Sports
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aurent Sciarra a-t-il changé ? En tout cas, l’homme qui se présente face à nous, ce samedi matin dans le hall de l’hôtel de standing réservé aux délégations pendant la Semaine des As, n’est pas tout à fait le même que celui qu’on a croisé ces dernières années. La veille, il s’est prêté de bon cœur à la pose photo, torse nu, quelques minutes après la victoire en prolongation sur Strasbourg au premier tour. Puis le meneur d’Orléans a accepté avec le sourire la demande d’entretien pour le lendemain. Ce matin-là, entre le petit déjeuner et le shooting, la démarche un peu raide, le cheveu assez long, grisonnant sur les tempes et plus en bataille qu’au moment de pénétrer sur le terrain, il s’installe et parle volontiers de la saison en cours. « La chance de cette année, c’est qu’on a un super groupe », nous explique le meilleur marqueur de la finale des Jeux Olympiques de Sydney. « Les garçons sont tous différents mais ont tous de grandes envies. Tu sais, moi à partir du moment où je suis dans le basket, je me sens bien. Il y a des années qui ont été plus marrantes que d’autres, mais bon… Je vais boucler ma 20e saison ! Et c’est peut-être avec ces vingt saisons derrière que là, honnêtement, je suis heureux. Je suis heureux de faire ce que je fais. Je dois tout au basket… Et on a un groupe de mecs je te dis… » Un environnement sain, compétitif, des victoires en championnat – même si la défaite en finale aux As empêche le club de valider sa montée en puissance – la recette pour un bain de jouvence psychologique ? « Et puis je me dis peut-être aussi qu’il ne me reste pas 150 saisons, alors autant encore se faire plaisir avec ce qu’il y a devant soi », rajoute Laurent.
« Jouer moins, ça me casse les couilles, mais je le savais ! » Paradoxalement, c’est en acceptant un rôle moins important, ce que les sportifs de haut niveau n’acceptent en général jamais trop bien, que Sciarra redécouvre avec plaisir son quotidien. « Mon rôle a changé. J’ai toujours été dans des équipes où je jouais 38 ou 39 minutes et dans ces cas-là,
on ne parle que de toi, moins des autres, tu es toujours en avant… Là, mon rôle a changé et ça me va bien. Je suis un compétiteur, j’aime gagner et j’aime jouer. Des fois, de jouer moins, ça me casse les couilles, mais je le savais dès le départ. Philippe Hervé me l’avait dit. Parfois, je trépigne tout le premier quart-temps… » À la Semaine des As, plusieurs fois, il ne rentre pas en jeu pendant tout un quart-temps. Quand l’équipe tourne bien avec Aldo Curti à la mène, ou quand Hervé décide de reposer son homme d’expérience en prévision de la fin de match. D’ailleurs, au Havre, faute de place sur le banc d’Orléans et sans doute aussi parce qu’il n’a plus trop l’habitude de prendre cette pose, le vétéran allait s’asseoir sur le banc des photographes, en ligne de fond. Un peu à l’écart. Comme un ermite au-dessus de la mêlée. Qui n’attendait pourtant qu’une chose, que son coach lui fasse signe de retourner au charbon. Alors d’une petite foulée rigide mais énergique, il se précipite vers la table de marque. Un épicurien du basket.
“Il ne me reste pas 150 saisons, alors autant encore se faire plaisir.“
Laurent Sciarra
« Il faut prendre, il ne faut pas attendre que ça vienne. La société est comme ça aujourd’hui. Le coach fait un choix, c’est comme ça. Aldo (Curti) n’est pas mon ennemi, je lui ai dit. Il a un talent incroyable. Moi, la concurrence, je l’ai connue plusieurs fois. En équipe de France, j’ai toujours accepté que Rigaudeau et Mous (Sonko) soient devant moi parce qu’ils sont meilleurs que moi, c’est tout. C’est la vie ça. Et dans un collectif, si tu commences à penser à ta gueule, il faut faire un autre sport. Les gens doivent sûrement se dire : Sciarra, il fait ci, il fait ça, mais j’en fais moins que d’habitude dans les rapports humains… Pas besoin ! Sincèrement, ce sont ➜➜➜
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des mecs en or. Ce sont des pros, de temps en temps, il faut juste mettre un petit rappel sur l’exigence au niveau des entraînements, mais on a trois coaches… Tu n’as pas envie de t’égarer. Et je sais que c’est une chance, ça fait un moment que ça ne m’est pas arrivé d’être dans un groupe comme ça où d’eux-mêmes les garçons sont exigeants envers eux-mêmes. Il y a des revanchards, d’autres qui ont déjà gagné… Pour moi, c’est l’année parfaite. » Aux As, Laurent a commencé en douceur. 6 points et 5 passes en quart contre Strasbourg en 26 minutes. Visiblement, son coach avait décidé de l’économiser un peu en vue du match contre Villeurbanne. Pourtant, après avoir échappé à un piège bien élaboré par les Strasbourgeois, ce qui n’est pas toujours évident dans cette compétition, l’ancien du groupe était plutôt critique. « On n’a pas montré notre vrai visage, on a fait le strict minimum, on a déjoué en attaque, il y a un peu de frustration. Quand on est fatigué, il faut jouer un peu moins pour soi et faire plus de passes. Là, à un moment on est tombé un peu dans des crises d’individualisme qui peuvent nous coûter le match. » Le lendemain déjà, Laurent a pris du recul sur la performance de la veille. Juste après le match,
“C’est un grand bonhomme. On
m’avait parlé de lui mais le rencontrer,
c’est encore autre chose.“
Ryvon Coville
dans les vestiaires, il s’est permis d’intervenir auprès de ses coéquipiers. « Tu sais, je reste à ma place, on a un coach qui tient bien l’équipe, qui tient bien ses gars, donc je n’en fais pas plus. Juste après le quart de finale, je leur ai dit : écoutez, souriez un peu les mecs, on est en demi, je sais que c’est frustrant parce qu’on ne fait peut-être pas notre meilleur match mais c’est pas grave ! Demain, il y a un autre match. » Le groupe est perfectionniste. Mais ce n’est pas non plus au vieux singe qu’on apprend à faire la grimace. « Je suis partagé entre me dire : ils sont déçus par rapport à des prestations individuelles, par rapport à ce qu’on veut faire, mais en même
temps, ce sont des bons mecs. Et puis, on ne peut pas leur en vouloir… Ça me fait chier de parler comme ça, mais à 35 ans, je vois les choses différemment parce que je sais que si tu ne joues pas en équipe, tu ne peux pas gagner. Et pour les garçons, c’est un événement important, ça fait partie des objectifs qu’on s’est fixés entre nous, tu ne veux pas être ridicule individuellement, tu veux montrer quelque chose, tu veux prouver, donc au bout d’un moment tu t’éparpilles un peu et c’est légitime. »
Présent dans les grands rendez-vous En demi-finale, sa meilleure prestation des quatre jours, l’entraîneur de l’Entente le place dans le cinq majeur. Ce n’est arrivé que cinq fois en dix-huit rencontres cette saison. En tout, il passe 30 minutes sur le terrain et son apport est décisif pour repousser l’ASVEL, qui avait pourtant fait une très grosse impression la veille face à Nancy. 15 points et 4/8 à trois-points, 5 passes et 4 interceptions. « On a vu une très bonne équipe avec un grand chef d’orchestre qui répond très souvent présent dans les grands matches et ça a été le cas ce soir », tenait à noter Vincent Collet en conférence de presse. « C’est la marque des grands joueurs. Dès qu’il a été ouvert, il a mis dedans. » Dans cette rencontre qui a impressionné J.D. Jackson, le futur coach vainqueur de l’épreuve, par l’intensité et la maîtrise des deux équipes, Sciarra a prouvé qu’il avait toujours son mot à dire au plus haut niveau. « On est plus une équipe qui aime jouer contre les équipes qui jouent bien au basket, même si j’ai du respect pour les autres équipes, mais qui ont un jeu où ça ne part pas dans tous les sens », nous expliquait Laurent le matin du match contre Villeurbanne. « On a une défense établie avec des principes et quand on tombe sur des équipes qui font du hourrah basket, ou qui ne vont pas au bout de leurs systèmes, on a tendance à être pris de court et c’est la zizanie chez nous. L’ASVEL, ça joue bien au basket, c’est de la pointure, elle est bien établie, un peu comme nous. Ça va mieux nous réussir que Nancy ou une équipe qui part un peu dans tous les sens. » Dans ce basket demi-terrain, il a rayonné comme à sa plus belle époque. « Ce soir, il nous a encore fait un grand match », nous faisait remarquer Ryvon Covile, le golgoth de l’Entente qui profite des caviars de son coéquipier. « C’est un grand bonhomme. On m’avait parlé de lui avant que j’arrive ici, mais de le rencontrer, c’est encore autre chose. Il est super. J’espère que je serai capable de
Photos : Pascal Allée / Hot Sports & Hervé Bellenger
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PORTRAIT • maxibasketnews 53 jouer à ce niveau à son âge. Il est incroyable. » Avec les années, la plupart des athlètes ont tendance à s’épaissir. Plus les années passent et plus Sciarra donne l’impression de s’assécher physiquement. Un ascète, un physique de marathonien. Il est le premier à en rire au moment de tomber le maillot pour passer dans la lumière tamisée du studio photo, où Uche Nsonwu ou Chevon Troutman faisaient rouler les biscottos quelques secondes avant. Sur le terrain pourtant, Laurent le fakir dont on jurerait qu’il peut marcher sur une planche à clous sans heurt, ne triche pas. Quand il s’agit de poser un écran ou de prendre un « bump » dans la raquette (mettre son corps en travers des déplacements souhaités par les attaquants), le meneur joue des coudes. Alors certes, il porte sous le débardeur un justaucorps rembourré – sans doute pour prévenir des petit tracas, comme la fracture d’une côte qui l’a perturbé en préparation l’été dernier – mais il ne recule pas. Au moment de notre entretien, il arborait d’ailleurs une belle entaille au dessus de la lèvre, cadeau de Cheikhou Thioune de Rouen, pas réputé pour être un tendre. Un coup de coude involontaire qui l’expédia KO à l’hôpital.
« C’est kiffant quand même, non ? » Sciarra n’a jamais eu la réputation d’être un grand défenseur sur l’homme, mais pour ceux qui en douteraient, il a trouvé à s’employer, par son intelligence et ses grands segments, dans la défense made in Hervé, connue pour sa rigueur et sa dureté. Il est d’ailleurs désormais converti. « Les mecs nous attendent maintenant, on est premier au championnat, ils savent. Ils se disent, Orléans si on passe ligne de fond comme on va aux champignons, on va se faire casser la bouche ! » Pour Sciarra, sa faiblesse devient d’ailleurs une force pour le collectif. Parce qu’il donne aux autres en attaque, Laurent reçoit de ses coéquipiers en défense. « Là, tout le monde y trouve du bonheur », analyse-t-il. « Tu te fais passer en un contre un, le gros il vient t’aider, il y a une rotation qui compense, putain… waouh, c’est kiffant quand même, non ? Au lieu de te retourner et de souffler… C’est le bonheur ! En attaque, tu prends un intervalle, tu fais l’extrapasse, le mec, il met dedans ou pas, mais c’est ça l’essence du jeu. Et encore plus à l’âge que j’ai, j’ai eu la chance de gagner pas mal de choses, si je peux, par ce que j’ai déjà vécu, faire prendre conscience que l’important, c’est le groupe… Et ce groupe, c’est de l’or en barre. »
Malgré tout, Le Mans en finale des As sera plus fort. Plus de talent, plus de mobilité et au final, plus d’adresse. Orléans a marqué le pas. Déjà avec Gravelines en 2005, après deux magnifiques victoires contre Le Mans et Paris, Laurent Sciarra avait buté sur la dernière marche contre Nancy. Ce trophée, qui manque à son palmarès, lui échappe encore cette année. « Mais bon, les As, c’est ça », lâche-t-il dans un soupir. « Tu peux avoir été bon, le premier match et le second, tu te fais cirer en finale et tu n’as rien. Tu peux aller jusqu’au bout et tu peux te sucer les doigts. » Mais à l’image de son équipe et de son coach, pas de grande déception, pas de révolution à attendre. La saison n’est pas finie, même si tout n’est pas simple dans l’arrière-boutique du club. On parle des centaines de milliers d’euros qui manquent, de projet de grande salle… Rien qui ne puisse entamer sa philosophie de l’instant présent. « Ce qui est là, devant toi, tu prends ! T’attends pas. Après, la suite des événements politiques, économiques, la salle, grandir, pousser… J’en ai vu tellement… Ce n’est pas ma came, moi ! Maintenant nos résultats sont un peu trop en avance par rapport au cheminement du club, on ne va pas s’excuser quand même. Si c’était l’inverse, on nous le rappellerait ! Et puis, on a un staff qui bloque ça. Il y a des choses qui doivent sûrement aller dans le bon sens, et d’autres dans le mauvais sens. Un coach qui tient tout ça, c’est bien. Nous, avec Philippe (Hervé), on a un rapport à part. Il me prend à part, il m’explique les choses qu’il doit m’expliquer et après moi je fais mon tri et quand les mecs me posent des questions, je leur embellis le tableau et on essaie de... Philippe, je pense, a voulu aussi que je sois là pour ça. Il voulait un mec pour échanger, discuter. » Le Niçois fait donc son possible pour décrocher un trophée dès cette saison. Reste maintenant la coupe de France et le championnat. « J’espère qu’il y aura un truc au bout, parce qu’on est là pour ça, mais au niveau humain, on passe une année intéressante. Les mecs sont bonnards. C’est ça qui est important dans le job, dans notre passion, c’est cet échange que tu as avec les mecs. » Et si ce n’est pas cette saison, la saison prochaine ? En début d’année, en interview dans BasketNews, il avait confié avoir dit à Philippe Hervé qu’il était prêt pour deux saisons « à fond ». Et en quittant les Docks Océane le dimanche soir, il nous a lancé à la cantonade un « À l’année prochaine ! » qui paraissait sans équivoque. Tant mieux ! Le rendez-vous est pris. ●
Maxime Favier
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PORTFOLIO • maxibasketnews 55
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DE VOUS À EUX Le lieu : les couloirs des Docks Océane, au Havre, pendant la Semaine des As. Les acteurs : les joueurs. Le contexte : l’après-match, quelques instants après le buzzer. Le concept : se mettre à nu, se livrer, sans aucun mot, face à l’objectif du photographe. Photographies Maxime Favier
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maxibasketnews
Maxime Favier
DEE
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PORTFOLIO • maxibasketnews 57
CHRIS
MONROE
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TERENCE
Maxime Favier
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PORTFOLIO • maxibasketnews 59
TONY
STANLEY
Maxime Favier
AARON
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RICARDO
GREER
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maxibasketnews
Par Laurent SALLARD
VIDÉOs http://www.basketnews.net/asp.net/main.news/details.aspx?id=2087
APPRENEZ LE GREC
AVEC PAPAS ET J-CHILL…
photos : D.R
L’intérêt que portent les annonceurs à l’Euroleague est à coup sûr l’un des symboles de sa réussite. Dans ce spot mis en ligne par Nike, Theo Papaloukas tentant d’apprendre le grec à son coéquipier d’Olympiakos, Josh Childress. L’Américain a encore de gros progrès à faire… ●
http://www.basketnews.net/asp.net/main.news/details.aspx?id=2087
…PUIS À METTRE DE L’AMBIANCE AVEC LES FANS DE L’AEK
photos
: D.R
Les fans grecs figurent parmi les plus dingues en Europe, voire au monde. En voici, en images, une preuve supplémentaire lors d’un match opposant l’AEK Athènes à Olympiakos. La deuxième mi-temps débute tout juste quand un supporter de l’AEK vient perturber le cours du jeu… On vous laisse découvrir la suite. Attention, ne reproduisez pas cette scène dans votre salle de Pro A… ●
…ET ENFIN À METTRE LE FEU À L’AÉROPORT AVEC CEUX DU PARTIZAN À leur retour de Malaga où ils ont décroché leur billet pour les quarts de finale de l’Euroleague en battant l’Unicaja, les joueurs et le staff du Partizan ont reçu un chaleureux accueil à l’aéroport de Belgrade. Après avoir transformé le hall en mini-Pionir en chantant durant de longues minutes, les fans du Partizan ont pris des photos avec les joueurs avant d’allumer – à l’intérieur du bâtiment – quelques fumigènes… ●
photos : D.R
http://www.basketnews.net/asp.net/main.news/details.aspx?id=2087
maxibasketnews
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photos : D.R
Par Laurent SALLARD
PHOTO
LES BULLS À LA MAISON BLANCHE
Sports Association Vacances
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Grand fan de basket, le nouveau président des États-Unis, Barack Obama, n’a pas laissé passer l’occasion d’inviter à la Maison Blanche les Chicago Bulls, qu’il connaît bien pour avoir précédemment été sénateur de l’État d’Illinois. Ceux-ci, qui jouaient le soir même face au Washington Wizards, match auquel le président à assister, lui ont offert un maillot de la franchise floqué du numéro 44, Obama étant le 44e président des États-Unis. Sur la photo souvenir, prise dans le célèbre bureau ovale, on remarque à l’arrière Joakim Noah, qui porte des lunettes à très larges montures, sortes de goggles de ville. À droite du Français, la chemise de Brad Miller – certes assortie au drapeau des États-Unis – fait mal aux yeux… ●
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maxibasketnews
Par Laurent SALLARD
PHOTOs
INVENTIF ! L
photos : D.R
’équipementier allemand k1x a choisi le secteur du streetball pour tenter de se démarquer de ses concurrents. La marque a notamment noué des partenariats avec des troupes de dunkers telles que la Slam Nation de Kadour Ziani ou les Team Flight Brothers (TFB) de Guy Dupuy. Elle sponsorise également Corey Williams, joueur passé par Cholet en 2006-07, et qui évolue actuellement en Australie, mais plus connu pour ses exploits sur le bitume que sur le parquet. Pour le lancement de sa nouvelle collection, k1x a lancé une très belle et très inventive campagne. ●
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#06 PORTRAIT
DOUÉ MAIS DISSIPÉ QUI EST VRAIMENT NOAH ? DOSSIER
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08 BONNER 12 TURIAF 16 GALLINARI 40 LE THÉÂTRE DU GARDEN 56 LES EXPERTS 60 LEE 64 ALLEN 66 BARKLEY
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maxibasketnews
Par Laurent SALLARD
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LE PANIER
DE L’ANNÉE ?
photos : D.R
Jan Stalhandske (1,90 m, 30 ans) ne doit toujours pas en revenir. L’ailier de Helsingborg a marqué le 21 février dernier un panier hallucinant contre Gothia, la lanterne rouge du championnat suédois, qui n’avait sûrement pas besoin de ça. Alors que les dernières secondes du match s’égrainaient, Stalhandske, qui se tenait à hauteur de la ligne à trois-points de son propre camp, a balancé le cuir en l’air, sans réelle intension de marquer. Celleci, après être montée très haut, a rebondi au niveau de la ligne des lancers, avant de retomber dans l’arceau. Le panier de l’année ? ●
PHOTOS
Désormais, au Palais des Sports Pierre-Coulon, on sert de l’Auvergnat Cola, un cola régional mis sur le marché par l’entreprise Julhes, premier producteur mondial de tripoux ! Le slogan de la nouvelle boisson gazeuse : « fai tot petar miladiu ! » Ce qui signifie, en patois local, « fait tout péter ! » Intrigués – il y a de quoi – David Melody et les quatre Américains de la JAV – Zach Moss, Kareem Reid, Amadi McKenzie et David Teague – y ont goûté. Vichy fera-t-il tout péter sur cette fin de saison ? ●
photos : D.R
L’AUVERGNAT COLA COULE À FLOT À VICHY
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