3 minute read

PETITE-TERRE, UN “ ÎLOT ”

POUR L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1900, C’EST ÉMILE VIENNE, COMMISSAIRE DE LA COLONIE DE MAYOTTE ET DES PROTECTORATS DES COMORES, QUI PILOTE LA RÉDACTION DE LA NOTICE DE 200 PAGES SUR L’ARCHIPEL. SUR LE PROFIL GÉOGRAPHIQUE DE L’ÎLE AU LAGON, QUELQUES PASSAGES CHOISIS RENDENT COMPTE DE L’ÉVOLUTION DU TERRITOIRE DEPUIS PLUS D’UN SIÈCLE, MAIS AUSSI D’APPROXIMATIONS AMUSANTES.

Les Principales Montagnes

“ En partant du sud : Outchongui, en souahéli espion, (Mont Valentin d'Horsburgh) pain de sucre effilé dont le sommet est élevé de 640 mètres au-dessus du niveau de la mer ; ses pentes, presque perpendiculaires, ne sont garnies que de broussailles, mais le bas des versants est couvert de belles forêts ; le Morne carré (300 mètres) dont le nom indique la forme ; le Morne Salizeh (120 mètres) composé de deux cônes tronqués superposés ; Mavégani, en souahéli les épaules, grande montagne conique dont le sommet se partage en deux petits pitons (648 et 660 mètres). C'est le point culminant de l'île. Un sentier de mulet, conduisant de Bandéli à Mirénéni franchit la crête ondulée qui joint Mavégani au Morne carré, et établit la première communication entre le versant oriental et le premier cirque, appelé la baie de Bouéni.

L’ÉROSION

“ Le fond des rentrants, envahi d'abord par les coraux, s'est rempli de terre d'alluvion entraînées par les pluies et par les rivières ou les torrents de chacune des vallées plus ou moins profondes qui séparent les contreforts. Les palétuviers ont fait une bordure protectrice à ces fragiles dépôts et ils ont progressé insensiblement vers le large, remplissant peu à peu les nombreuses baies plus ou moins propres au mouillage des navires. C'est sur ces terres d'alluvion, les plus malsaines mais aussi les plus fertiles de l'île, que se sont établis les villages et les habitations rurales. ”

LE LAGON

"Entre ces récifs, formant un gigantesque anneau autour de Mayotte et l'île principale, s'étend une vaste nappe d'eau qui reste presque tranquille pendant qu'au dehors la mer se brise avec fureur contre les coraux, et où sont disséminés une vingtaine d'îlots recouverts de laves et de scories issues de cratères aujourd'hui effondrés et disparus dans les bouleversements qu'a subis l'île avant de prendre sa forme actuelle. En outre de ces écueils visibles, cet immense bassin est rempli de basfonds au milieu desquels serpente un vaste chenal qui permet aux navires de circuler librement et de louvoyer le long des côtes orientales et occidentales et même de faire complètement le tour de l'île, en dedans des récifs, avec quelques précautions. ”

Les Lots

“ Le plus considérable est Pamanzi, grand lozange de 13 kilomètres de tour, relié par une jetée au rocher de Dzaoudzi, siège du. Gouvernement et des services publics et résidence des fonctionnaires. Dzaoudzi est séparé de Mamoutzou ou de Choa, point le plus rapproché de la Grande Terre par un bras de mer large de 2.800 mètres. Les deux îlots les plus importants, lorsqu'on songera à fortifier Mayotte, sont au N.-O. M'Zambourou et au S.-E. Bandéli, qui commandent les deux principales passes."

"Il faut citer également Bouzi où est installé un Lazaret, très éprouvé par le cyclone de 1898 mais qui vient d'être reconstruit en entier; l'îlot aux chèvres, placé sur la route entre Bandéli et Dzaoudzi, Moins grands que Pamanzi, mais beaucoup plus grands que Dzaoudzi, ces trois îlots sont à peu près d'égale surface ; M'Zambourou seul renferme un maigre filet d'eau douce ; tous les autres en sont absolument dépourvus. ”

Le Climat

“ La température est à peu près égale pour toutes les parties de la Grande Terre ; la moyenne annuelle pour toute la Grande Terre est 26° avec minimum de 17° pendant la saison sèche et maximum très rarement atteint de 34° pendant l'hivernage. Il n'en est pas de même sur l'îlot Dzaoudzi ; jamais le thermomètre n'y descend au-dessous de 23°, encore est-ce rare ; y monte, en revanche, très souvent jusqu'à 35°.

C'est surtout pour la quantité de pluie tombée que la différence des zones est sensible. Au versant occidental la quantité de pluie qui tombe du 1er janvier au 31 décembre varie, suivant les années, de 2m80 à 3m au pluviomètre ; au versant oriental elle est de 2 mètres à 2m50 ; tandis que sur l'îlot Dzaoudzi elle n'est que de 1 mètre à 1 m50. ”

DOSSIER

This article is from: