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PORTRAIT

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S’INQUIÈTE DE

S’INQUIÈTE DE

« TOUS LES ENTREPRENEURS DEVRAIENT SE FAIRE ACCOMPAGNER »

Lorsque l’on entre dans la boutique Tamimou Wedding, située à Bouéni, on est immédiatement plongé dans un monde féérique, plein de paillettes, de diadèmes et de robes de mariée. Maoua Sidi, la propriétaire a créé un univers apaisant pour ses clientes. « J’ai voulu un cadre

«

agréable et serein pour elles. C’est d’ailleurs pour cela que je me suis installée dans le sud et non pas à Mamoudzou » , explique-t-elle. Son entreprise est née au mois de septembre 2021, mais avant d’en arriver à ce stade, la jeune femme a dû surmonter de nombreuses épreuves.

Maoua est passionnée par les robes depuis toute petite. Arrivée au lycée, elle envisage de se tourner vers une carrière dans la mode, mais c’était sans compter sur sa famille qui l’en dissuade. « Ma mère me disait que je devais plutôt travailler dans un bureau, alors je l’ai écoutée et je suis partie en comptabilité » , se souvient-elle. Cette dernière passe un BEP puis un baccalauréat dans ce domaine, mais elle se rend compte que ce n’est pas ce qu’elle a envie de faire, elle ne poursuit donc pas ses études. Elle enchaîne les petits boulots jusqu’au moment où elle décide de créer, avec l’une de ses amies, une société de wedding planning en métropole. Cela dure quelques temps, mais elle réalise que ce qu’elle aime par-dessus tout, ce sont les préparatifs de la mariée. En 2018, alors qu’elle est en vacances à Mayotte, elle est frappée par la grandeur des mariages mahorais et décide de rentrer définitivement sur son île natale pour apporter sa pierre à l’édifice. « J’aime la mode, j’aime les mariages, c’est un bon mélange. Donc, rentrée de vacances, j’ai commencé à chercher des ateliers, des fournisseurs » , précise la trentenaire. Ce n’est finalement qu’en 2020 qu’elle pose ses valises dans le département.

Tre Bien Entour E

À l’image de la plupart des entrepreneurs de Mayotte, Maoua Sidi a dû faire face à de nombreuses difficultés. La première d’entre elles a été de trouver un local qui répondait à ses critères. « Je me suis également posée beaucoup de questions. J’ai eu des phases de doute. » La jeune femme se tourne alors vers le BGE, un réseau qui aide les personnes à créer leurs entreprises. « Nous avons monté mon dossier ensemble, on a fait une étude de marché, toutes ces choses auxquelles je n’y avais pas pensé » , affirme-telle. Elle fait aussi partie du dispositif « Marraine et moi » qui regroupe des entrepreneuses aguerries qui ont de l’expérience et qui aident les plus jeunes à se lancer. La gérante de Tamimou Wedding l’assure, sans cela elle aurait commis de nombreuses erreurs. « Je pense que tous les entrepreneurs devraient se faire accompagner. Aujourd’hui on a plusieurs structures qui peuvent nous aider, et il faut en profiter » , insiste-t-elle.

Maoua Sidi a également pu compter sur le soutien sans failles de son époux. Elle est mère de famille et selon elle, la plus grosse difficulté a été de savoir jongler entre ses différents rôles. « Pour l’instant je n’ai pas d’employés, alors mon mari m’aide beaucoup. Si je peux me reposer par moment c’est grâce à lui » , assure-t-elle.

Un Avenir Encore Plus Paillet

Même si ses débuts n’ont pas été tout roses, aujourd’hui la cheffe d’entreprise est heureuse de la tournure que prend son affaire. « J’ai réalisé mon rêve et ça marche ! » , lance-t-elle le sourire aux lèvres. Le bouche à oreille a fait son effet, mais également les réseaux sociaux. « C’est comme cela que je touche le plus de personnes. 80% de mes mariées me connaissent grâce aux réseaux sociaux. » Les robes de mariée ont du succès et Maoua Sidi n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Depuis peu, elle propose également des tenues de gala et de cocktail. « Ma prochaine étape sont les robes des demoiselles d’honneur, qui vont arriver sous peu » , annonce-t-elle. Avec toujours autant de paillettes et de magie, pour le plus grand bonheur de ses clientes. n

POURQUOI TAMIMOU WEDDING ?

« C’est un hommage à ma grand-mère maternelle que je n’ai pas connue. Elle s’appelait Maoua Tamimou. J’ai voulu rendre hommage à toute la lignée Tamimou. Je porte également le même prénom qu’elle. »

Dossier

Crise de l’eau

Kavu maji !

EN CE MOMENT SE TIENT LA CONFÉRENCE MONDIALE DES NATIONS UNIES SUR L’EAU À NEW YORK, UNE PREMIÈRE DEPUIS

1977, CAR DE NOMBREUSES ZONES SOUFFRENT DE VÉRITABLES PÉNURIES DE CETTE DENRÉE VITALE POUR TOUT ÊTRE VIVANT.

PARMI ELLES FIGURENT LES TERRITOIRES ULTRAMARINS DE LA FRANCE, 8ÈME PUISSANCE MONDIALE, ET PLUS

PARTICULIÈREMENT MAYOTTE. ALORS QUE LES HABITANTS DU 101ÈME DÉPARTEMENT FRANÇAIS NE CONNAISSENT QUE TROP BIEN LES TOURS D’EAU, CES DERNIERS VONT ÊTRE MULTIPLIÉS SUR L’ÎLE AU LAGON, QUI MANQUE DE PLUIE ET DE CE VÉRITABLE « OR BLEU ».

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