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DES COUPURES SUPPLÉMENTAIRES APRÈS LE RAMADAN

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PORTRAIT

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À Mayotte, la sécheresse et le déficit pluviométrique sur Mayotte se poursuivent, ce qui induit comme conséquence une alimentation en eau potable toujours aussi problématique sur l’île et un maintien des tours d’eau. Le comité de suivi de la ressource en eau à Mayotte (Météo-France, le syndicat Les eaux de Mayotte, SMAE, Dealm, ARS, préfecture de Mayotte) a décidé de maintenir les deux tours par semaine, mais la sécheresse entraînera forcément de nouvelles mesures dès la fin du ramadan.

La réunion du comité de suivi de la ressource en eau avait lieu ce jeudi matin, mais la préfecture a choisi ce vendredi soir, pour communiquer sur ce que tout Mayotte craignait, « un renforcement des restrictions » Toutefois, celles-ci vont intervenir à la fin du ramadan. Sur le plateau de nos confrères de Mayotte la 1ère, Thierry Suquet a justifié cette décision : « On a décidé de ne pas aggraver la situation. […] Après le ramadan, on sera dans une autre logistique ». En attendant, il prévoit un renforcement des contrôles en vue de faire appliquer les restrictions d’eau déjà en vigueur. Des rampes où les usagers pourront avoir accès à de l’eau en quantité limitée vont être installées, a prévenu le représentant du gouvernement.

Après une saison des pluies 2021-2022 copieusement arrosée sur l’île aux parfums, le bilan pluviométrique du deuxième semestre 2022 est, c’est vrai, largement déficitaire. D’après Météo-France, ces déficits n’avaient pas atteint de tels niveaux depuis 2016. Janvier et février n’ont pas permis de rattraper le déficit accumulé, avec, selon les statistiques, depuis le 1er janvier, seulement 30 jours de pluie pour 339,4 millimètres d’eau au niveau de la station de Pamandzi – à noter que depuis le 1e mars, seulement 9,7 mm de pluie ont été recensés.

Un faible taux de remplissage des retenues

« Ce déficit est particulièrement marqué sur les postes de mesures situés à proximité des deux retenues collinaires du territoire », annonce Météo-France. Sur cinq mois, il est de 33% pour Combani et de 45% pour Dzoumogné, à la fin février. Depuis le début du mois de mars 2023, il a très peu plu, ce qui a raccourci la période de recharge des réservoirs d’eau naturels et artificiels de l’île. Si sur le secteur de Mamoudzou, il ne manque au maximum qu’un quart des pluies, le reste du territoire affiche un déficit pluviométrique compris entre 25 % et 50 % (voir carte).

Et la production de l’usine de dessalement de Pamandzi ne devrait pas aider beaucoup. Celle-ci n’a jamais produite au niveau attendu. Pire, elle connaît actuellement une nouvelle série de travaux pour 4,2 millions, la tranche précédente n’ayant rien apporter de plus. Si le préfet de Mayotte se réfugie derrière le fait que le territoire connaît une sécheresse exceptionnelle, il est à noter que la dernière en 2017 n’a pas permis de tirer les leçons. Peu de projets ont vu le jour (d’autres usines de dessalement, pas de troisième retenue collinaire, un réseau vieillissant). Comme si ce qui arrivait aujourd’hui n’avait jamais été anticipé.

L’année dernière, le calendrier des coupures avait été modifié au début du mois de février, mais pour réduire la fréquence des interruptions de deux à une par semaine, avant de prendre fin quelques semaines plus tard. Cette fois-ci, il va falloir s’habituer à voir son robinet vide beaucoup plus souvent dans un mois.

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