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Déboulonner les mythes entourant la justice

Déboulonner les mythes entourant la justice Coacher le citoyen à faire valoir ses droits

Anxieux, un homme entre au Centre de justice de proximité du Grand Montréal («CJPGM»). Il pense divorcer, mais considère les démarches comme une véritable montagne. On lui explique les différentes options et étapes dans un langage clair en s’adaptant à ses besoins. L’homme en ressort, non pas avocat, mais soulagé d’avoir repris le contrôle de sa situation.

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Par Jennifer Fafard-Marconi, avocate et directrice générale du Centre de justice de proximité du Grand Montréal

Des histoires comme celle-là font partie de mon quotidien comme directrice générale du CJPGM. Prendre le temps d’expliquer, d’outiller et de s’assurer de la compréhension des citoyens fait toute la différence dans la prise en charge de leur dossier.

Lorsque j’ai fait le choix de poursuivre des études en droit, je savais qu’il s’agissait d’un tremplin vers une carrière non traditionnelle. Je voulais utiliser ma formation juridique pour créer une carrière à mon image. J’étais en droit pour me familiariser avec un système de pensée. Rapidement, j’ai réalisé que le droit est partout, de la naissance d’un individu à la réalisation de projets d’envergure. Dans le cours «Mode alternatif de résolution des conflits » du Pr Pierre-Claude Lafond, j’ai compris l’importance de placer le citoyen au cœur du système afin de rendre celui-ci plus accessible. J’ai su que ce serait le fil conducteur de ma carrière – ce désir de remettre l’individu au cœur des préoccupations des juristes.

Dans une période marquée par une abondance d’information en ligne, il est facile pour le citoyen de s’y perdre. Quelle information est vraie et à jour dans notre système? Laquelle est applicable à ma situation? Comment l’interpréter concrètement? Le citoyen a de plus en plus le réflexe d’établir son propre diagnostic sans nécessairement avoir le bagage adéquat.

Ce n’est pas tout de comprendre ses droits, il faut savoir les faire valoir. Près de la moitié des citoyens qui viennent au CJPGM s’autoreprésentent. Nous remarquons que peu importe leur niveau socioéconomique ou de scolarité, tous sont vulnérables face au système juridique. Leur première réaction dans nos bureaux est unanime: la procédure est complexe et le vocabulaire non adapté.

J’ai le privilège, avec mon équipe, de faire partie des moments les plus importants de la vie d’une personne, de l’accompagner dans sa gestion d’un conflit et de l’outiller pour mieux comprendre et faire valoir ses droits.

Aucun tableau statistique ne peut mesurer notre impact sur les justiciables. C’est lorsqu’un citoyen sort du CJPGM rassuré par rapport aux mythes entourant la justice et détenant une nouvelle clé que nous constatons l’importance de prendre le temps. Derrière chaque situation juridique, il y a un individu inquiet à qui nous devons redonner confiance. ◆

❉ Centre de justice de proximité du Grand Montréal : justicedeproximite.qc.ca

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