mediarte magazine #2 (FR)

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MAGAZINE #2

SEPTEMBRE-DÉCEMBRE 2020

DOSSIER MONTAGE - DIGITAL CHAMPS LES MECS - ÉTATS DES LIEUX DU SECTEUR - TITLES MEDIAGUIDANCE - GÉRER SON STRESS EN TEMPS D'INCERTITUDE


All you need to know about the Belgian audiovisual, film and digital industry


PRÉFACE

Matière à réflexion... ensemble, avec le flux

C

hez mediarte, nous parlons volontiers de débutants, de passagers, d’entrants et de sortants, parfois aussi de débordés. Ces catégories indiquent dans quelle phase de sa carrière une personne se trouve et elles aident à définir pour quel accompagnement (spécifique) elle peut compter sur mediarte. Chaque phase comporte ses propres points d’attention et besoins spécifiques et demande une approche différente. Au cours d’une carrière, nous notons aussi un fil rouge, en l’occurrence le souhait de s’épanouir. Comment puis-je devenir meilleur dans mon travail ? Que dois-je être capable de faire ? Que puis-je déjà faire pour exercer un autre métier ? Comment puis-je me développer au sens large du terme ? Des questions de plus en plus posées ces derniers temps. Le Corona nous a ainsi fait réfléchir sur notre rapport avec notre travail et sur la manière dont ce travail est lié à notre vie (privée). Des questions passionnantes, qui ne mènent pas nécessairement tout de suite à des réponses, mais qui contribuent bel et bien à notre développement,… nous font progresser. Nous pouvons continuer à faire du surplace ou évoluer. Mais afin d’aller de l’avant, et tout le monde est d'accord là-dessus, nous devons apprendre

JAN VERMOESEN - MEDIARTE

tout au long de notre vie. C’est un cliché, mais demeurer immobile signifie tout de même bien régresser. Certaines parties de notre secteur ont dû se réinventer complètement, mais l’individu doit aussi oser se remettre en question. Où ma carrière me mènera-t-elle ? Suis-je assis à la bonne place ? Ai-je le bon personnel dans mon entreprise ? Peut-être pourrais-je, avec mon équipe, opter plus volontiers pour d'autres services à offrir ou développer une autre sorte de programme ? Où vous amènent toutes ces questions ? Elles vous permettent d’aller plus loin… dans la direction que vous choisissez vous-même. PS Sabine-Hélène Bombeke a d’ores et déjà pris une autre direction, elle était notre Expert Talents depuis 2018 et a pris en charge le thème du bien-être et l’enquête Mediasensor. Je tiens ici à la remercier de son travail pour mediarte et lui souhaiter le meilleur.

Jan Vermoesen

GENERAL MANAGER MEDIARTE

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Votre annonce dans notre magazine ? Vous souhaitez présenter votre formation, votre entreprise ou un produit / un service

dans notre magazine, sur notre site web, ou vous voulez proposer un partenariat? Prenez contact avec jan.vermoesen@mediarte.be

Suite à notre analyse des Risques Psychosociaux "mediasensor" (2019) et des plans d’action qui en résultent, nous prévoyons un label mediasensor pour les formations qui constituent une des priorités soutenant le plan d’action.

STEM est l'abréviation des termes anglais Science, Technology, Engineering et Mathematics. La société d’aujourd’hui a un besoin accru de personnes avec un profil STEM. Les articles dans ce magazine qui par ex. contiennent un savoir-faire technique sont pourvus d’un logo STEM conformément à notre engagement de stimuler l'alphabétisation STEM dans le secteur audiovisuel.

CREDITS  Image de couverture Anne-Laure Guégan © Géraldine Aresteanu Mise en page Uncompressed / Jonas De Maesschalck & Julie Delvaux


 Préface.. ........................................................................... ..... . 03

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 Inside

the company - Les mecs.. ........................................... 06

Inside the company

Les mecs  In

the picture - Le métier de monteur.euse en deux portraits.. . 12 du secteur - BEmontage................................. 20  mediartist - Témoignage......................................................... 26  Point of view - Actiris.. ........................................................... . 28  Organisation

 Bien-être

- Gérer son stress et rebondir en temps d'incertitude.30  Covid-19 - États des lieux : gestion sectorielle de la crise.. ............ 34  Bien-être - "Aujourd'hui, je travaille de la maison"..................... 42  mediaguidance - L’accompagnement de carrière.................... 48

12 - 19 

In the picture

Le métier de monteur.euse en deux portraits

20 - 23

Organisation du secteur

 FEWEB

- Les Digital Champs font la différence.......................... 50  Inside the company - Titles.................................................. 54

 Webinar

30 - 39

- Replay.. ....... ........................................................... . 59 coulisse - mai - août 2020.. ................................................ . 60  mediarte.................... ............................................................ 63  En

BEmontage

Dossier covid-19

Gérer son stress et rebondir en temps d'incertitude États des lieux : gestion sectorielle de la crise

54 - 57

Inside the company

Titles

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INSIDE THE COMPANY

© LES MECS

Les Mecs: Du collectif d'amis à la maison de production à part entière. Interview

Yousri Mekroum

Managing Director, Les Mecs

Jasper Flikschuh Creative, Les Mecs

L

es tips & tricks de Yousri Mekroum et Jasper Flikschuh de la maison de production audiovisuelle 'les Mecs'. Questions et réponses provenant du talk organisé chez mediarte le 12 mars.


Comment avez-vous rencontré votre équipe à la base ? Jasper: "C'est au cours de nos études au RITCS que l'histoire "les mecs" a commencé. Nous avions quelques petites demandes, rien de grandiose, mais nous avons senti qu'il y avait plus que cela. Nous avons donc dû prendre une décision. Sommes-nous en train de créer une véritable maison de production ?" Yousri: "À ce moment-là, nous on s’est dit soit on fait quelque chose de sérieux de ça, soit on arrête tout. C’était dans un night shop qu’on s’est posé cette question. La route a été très longue pour trouver l’équipe qui existe aujourd’hui. Ensuite, nous avons déménagé et à partir de ce moment nous avons commencé à engager du personnel. La route a été difficile, mais elle a été bonne. Et je suppose que c'est comme ça que ça va rester." Comment on reste une équipe soudée ? Yousri: "Tous les huit, on a des caractères très différents. Comment rester cohérents ? Je crois qu’on essaie d’être une boîte qui est ouverte et qui communique de manière transparente. Question budget, tout le monde sait combien il y a. On fait des team building, on fait beaucoup d’apéros, toute l’équipe vient de revenir de vacances au ski. On essaie d’engager les gens qui ont un caractère fort. Par exemple, pour le neuvième qui arrive, il y a déjà 8 caractères qui sont forts. Il faut un neuvième qui est fort aussi, parce que sinon cela risque de créer un déséquilibre. Et nous on adore le fait qu’il y ait des clashs, car en fin de compte le résultat sera meilleur. On ne prend aucune décision sans avoir bien réfléchi et que tout le monde ait vraiment donné son avis. Je crois que c’est très important. Même le monteur, le graphiste et le directeur financier : tout le monde a sa propre vision. Je pense que cette attitude ouverte fait de nous une équipe." Quelle est l'importance de trouver les bonnes personnes pour créer une entreprise ? Jasper: "Il faut trouver des gens qui ont envie de se lancer à 3000% parce que ce n’est pas facile, surtout au début. Il faut trouver des jobs et mettre de l’argent dans la boîte." Yousri: "Il s’agit aussi beaucoup de bouche à oreille, parfois même le hasard intervient, ça peut se passer lors d’évènements, ou tu vois quelqu’un en ligne qui fait des chouettes projets sur Instagram, et tu te dis « je vais le contacter, aller prendre un café, peut-être faire un projet

avec lui. » S’il est également intéressé par une collaboration, partant de là ça peut démarrer. "Aujourd’hui encore, je me demande souvent « est-ce que tout ça vaut la peine ? » Après ce talk on doit retourner au bureau pour respecter des deadlines. Donc ça prend beaucoup d’énergie. C’est pour ça que c’est important de se lancer à 3000%." Quelle est l'importance d'un portfolio en ligne pour vous ? Yousri: "Tu ne reçois que les offres basées sur les projets que tu mets sur les réseaux sociaux. Il ne faut pas rêver : si tu ne mets que du non-fiction sur ton site web ou sur ton Instagram, tu ne vas recevoir que des demandes pour créer des pubs. C’est pour cela que c’est très important de savoir ce qu’on met en ligne. "Notre style n’est plus le même qu’au début. Ce que vous voyez a été fait quand nous étions 3 personnes, maintenant nous sommes 8 personnes et nous avons d’autres types de clients, notre portefeuille de clientèle a grandi et nous avons évolué en tant que société."

Comment rester cohérents ? Je crois qu’on essaie d’être une boîte qui est ouverte et qui communique de manière transparente. — Yousri Mekroum - Les Mecs Sur quels réseaux sociaux vous êtes présents et comment les utilisez-vous ? Yousri: "Il y a un an, on ne se préoccupait presque pas de ça. On se disait toujours « on a trop de travail pour pouvoir le faire » mais c’est très important. Même si on ne veut pas avoir beaucoup plus de clients pour le moment, c’est essentiel de raconter. La plateforme qu’on utilise le plus c’est Instagram. Facebook, on poste rarement quelque chose, pour nous ce n’est plus très important. Et on a vraiment remarqué que lorsque nous étions actifs sur Instagram, on

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INSIDE THE COMPANY

recevait beaucoup de réponses. Les gens disaient ah wow vous faites des projets, depuis quand ? Même des freelances nous contactaient pour travailler avec nous car cela leur semblait pouvoir être chouette de travailler ensemble." Jasper: "Le site web est très important aussi. Plus particulièrement pour les nouveaux clients parce que si nos relations ou nos copains proposent aux agences de travailler avec nous, il faut toujours qu’elles puissent regarder sur le site web. Pour nous, le site web et Instagram sont les canaux les plus importants pour communiquer."

dépasser une limite de temps, de taille, c’est plus du teasing qui redirige sur un site web ? Jasper: "Instagram, c’est ‘less is more’. Il faut que ce soit beau, il faut que les gens aient envie de cliquer. Avant, les gens mettaient par exemple des showsreels. Nous on reçoit beaucoup de contacts de la part de gens qui ont envie travailler avec nous et qui envoient leur portfolio et leur showreel mais la première chose que l’on fait c’est regarder ce qu’il y a sur leur Instagram. Là, tu vois si c’est cohérent ou pas."

© LES MECS

Yousri: "On utilise Instagram de deux manières différentes: les posts pour montrer notre travail quand on est content de ce qu'on a fait et qu’on veut le montrer à tout le monde, et les stories pour donner un extra vibes sur qui on est. Ça peut être des moments au bureau où on rigole ensemble, un anniversaire,… Ça donne des valeurs sur ta boîte sans que ce soit forcé, et ça c’est très important. Tout le monde est à la recherche d’authenticité, c’est ces moments-là que tu dois filmer." Comment faites-vous pour communiquer sur Instagram parce que sur Instagram, on ne peut pas

Vous recevez beaucoup de lettres de sollicitation spontanées ? Est-ce que vous les regardez et y répondez ? Yousri: "En général, non. Pourquoi ? Parce qu’on a beaucoup de travail et que les lettres spontanées ne sont presque jamais dirigées exclusivement vers nous. Ce sont des personnes qui ont envoyé leurs emails à tout le monde." Jasper: "Nous aussi nous l’avons fait au début. On a contacté des agences pour recevoir du boulot, ce qui nous a permis de bien préparer notre présentation. On a créé un “book”, et ça nous a fait réfléchir sur ce qui est important pour nous, ce


qu’on veut faire, et sur la manière de communiquer avec les agences pour obtenir du boulot de leur part. On a pas reçu directement du boulot mais je suis certain que ça a agrandi le nom de 'les mecs'." Yousri: "En dehors des candidatures spontanées, si vous êtes un freelance, c’est important d'avoir un réseau. Par exemple, si tu es ingénieur du son, il faut aussi avoir des ami(e)s qui sont ingénieurs du son. Pourquoi ? Parce qu’on a une base de freelancers avec laquelle on travaille régulièrement, et si la personne qu’on contacte n’est pas disponible, on va lui demander s’il/elle connaît quelqu’un d’autre qui est au moins aussi bien que lui/elle. Donc c’est surtout du via via grâce aux gens qu’on connaît déjà et en qui on a confiance." Du coup, est-ce encore utile d’écrire une lettre de motivation ? Yousri: "Attention, il y a une différence! Si on publie une offre d’emploi et qu’on reçoit beaucoup de réponses pour celle-ci, dans ce cas, la lettre de motivation, le portfolio et le CV sont hyper importants. On va tout lire en détails et sélectionner ceux qu’on invite. On a reçu des lettres de motivation et/ou des CV où, visuellement, c’était horrible et on a même pas regardé le reste. Donc si tu réagis à une offre d'emploi, oui, c’est très important." Comment montrer sa motivation pour l’entreprise dans sa lettre de motivation ? Jasper: "Il faut regarder ce que tu adores dans ce que l’entreprise a réalisé. Pourquoi cette entreprise et pas une autre. Chaque boîte a sa propre vision. Toujours regarder le portfolio de la boîte, regarder les similitudes et les mentionner dans sa lettre. Bien sûr, il est aussi question d’avoir un peu de chance. Par exemple, si on cherche un certain profil immédiatement et qu’on reçoit justement un email d’une personne qui correspond à notre besoin. Parfois, on reçoit juste le bon mail au bon moment. Il n’y a pas de recette parfaite. Beaucoup est dû au hasard. Il faut rêver et continuer. “Don’t give up”."

lesmecs.be

Est-ce que vous arrivez à avoir du temps libre ? Jasper: "Avant non. Mais il y a eu un changement lorsqu’on a commencé à structurer notre temps et à faire un vrai planning. Le calendrier est “dieu” et il faut le respecter car c’est toujours le challenge entre les deadlines et le temps personnel. Avant je continuais à travailler jusqu’à 3h du matin. Mais à la fin, ça devient trop. Quand on a mis en place l’agenda, on a aussi commencé à dire à certains clients: ‘Désolé, demain on est occupés, ce sera pour après-demain’. Le fait qu’on ose dire 'non, ce n’est pas possible', c’est très important pour son agenda personnel."

Pour nous, le site web et Instagram sont les canaux les plus importants pour communiquer. — Jasper Flikschuh - Les Mecs

Yousri: "Au début on avait peur de perdre des clients si on acceptait pas des deadlines, même quand c'était des demandes de dernière minute. Mais c’est très important de respecter un planning. Et du côté des clients, lorsqu’on explique que c’est pas possible car on travaille sur autre chose et qu’il nous faut plus de temps, ils le comprennent en fait très bien. Ils se rendent compte que leur demande n’est pas réaliste."

RETRANSCRIPTION RÉALISÉE PAR

Joëlle Dagry et Julie Delvaux

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TUTORIAL THURSDAY

Découvre chaque jeudi un nouveau tutoriel, podcast, keynote, longread, …

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IN THE PICTURE

ANNE-LAURE GUÉGAN © GÉRALDINE ARESTEANU

Le métier de monteur.euse en deux portraits Interview

Anne-Laure Guégan Monteuse

John Pirard Monteur

A

nne-Laure Guégan exerce aujourd’hui le métier de productrice, après vingt ans en tant que chef monteuse de courts-métrages, documentaires, longs-métrages de fiction et d’animation. Elle a entre autre monté trois des films de Fabrice Du Welz: Alleluia (2014), Adoration (2019) et Inexorable (2020). Elle a reçu le Magritte du meilleur montage pour Alleluia en 2016 . Elle a aussi monté le film de Guillaume et Stéphane Malandrin, Où est la main de l’homme sans tête, avec Cécile de France.


Actuellement, si elle consacre la majeure partie de son temps à son nouveau métier au sein de la société Need Productions, elle continue à monter des films avec des réalisateurs qu’elle choisit. La ruche de Christophe Hermans (produit par Frakas) en 2019 et actuellement Inexorable de Fabrice du Welz (produit également par Frakas), ou Panique de Stéphane Aubier et Vincent Patard (produit par Panique sprl) l’année prochaine. Qu’est-ce qui t’a menée vers le métier de monteuse ? Anne-Laure: "C’est une histoire drôle… Je suis française, je vivais à Paris, je voulais initialement devenir comédienne. J’ai finalement décidé de présenter le concours de l’INSAS en réalisation. Je me suis lancée naïvement dans ce concours, sans expérience, et je n’ai pas été prise. Quand j’ai représenté le concours l’année d’après, Adelin Trinon qui m’avait reçu à l’entretien oral m’a pris à part et m’a dit : « toi, tu vas faire du montage. Tu ne vas pas repartir à Paris, tu vas rester à Bruxelles, contacter les monteurs et faire des stages pour apprendre la pellicule”. Je ne sais pas d’où lui est venu cette intuition mais toujours est-il que j’ai fait exactement ce qu’il m’avait dit et c’est comme cela que j’ai découvert le métier de monteuse. Cette année-là, j’ai fait des stages avec France Duez, Philippe Bourgueuil et j’ai travaillé sur Les Sept Péchés capitaux (film à sketches, 1992). J’ai décroché un job au festival du film de Bruxelles, responsable des bobines: je les vérifiais, avec une embobineuse à pellicule, à l’ancienne, je les réparais si elles étaient abîmées. Je me suis représentée à l’INSAS et j’ai été prise. C’est comme ça que j’ai démarré le montage!" Qu’as-tu appris d’essentiel à l’école, et ensuite sur le terrain ? Anne-Laure: "Comme j’avais fait des stages avant de rentrer à l’INSAS, et grâce à mon job de responsable des bobines, j’étais déjà assez dégourdie techniquement pendant mes études : je manipulais facilement la pellicule. "Une autre expérience très formatrice pendant mes études: Marie-Eve de Grave, une ancienne étudiante de l’INSAS, avait demandé à Yvan Flasse de monter son film. Yvan était monteur mais aussi prof à l’INSAS, il était trop occupé. Nous avons convenu que j’allais monter le film de Marie-Eve sous la direction d’Yvan. Je travaillais la journée avec Marie-Eve et il venait le soir, commenter, suggérer,

diriger … J’ai appris énormément sous sa supervision. J’ai monté un court-métrage de Kita Bauchet en fin d’études, sous la supervision de Thierry Odeyn, qui a d’ailleurs aussi été mon directeur de mémoire. C’est une des grandes rencontres de ma vie. "À l’époque, le virtuel commençait tout juste et en tant qu’étudiants nous n’étions pas formés à cela. On a tous appris sur le tas ! En sortant j’ai tout de suite monté des courts-métrages. J’avais trouvé un job alimentaire qui me permettait d’accepter à côté des projets non rémunérés. A l’époque le Tax Shelter n’existait pas, on faisait des courts-métrages avec trois fois rien et on bossait tous plus ou moins gratuitement le soir, les week-ends. J’ai fait très peu d’assistanat. Un ou deux. Je m’en souviens d’un. Je suis partie à Paris sur un long-métrage avec Matyas Veress. On montait encore en pellicule à l’époque, un assistant était indispensable. On était dans un grenier avec deux tables de montages à chaque bout de la pièce. J’ai assisté à l’accouchement du film en direct pendant des semaines et ça m’a beaucoup appris. "J’avais deux casquettes: le montage image et le montage son. Je bossais beaucoup: je gagnais ma vie en faisant du montage son et du montage de direct en virtuel, et la nuit je bossais sur des courts-métrages (les studios appliquent des tarifs réduits le weekend et la nuit pour les courtsmétrages). "Le premier long-métrage que j’ai monté, c’est 25 degrés en hiver (2004), de Stéphane Vuillet. Marion Hänsel le produisait et a accepté de me donner ma chance. Le passage du court ou long s’est très bien passé. Ce n’est pas si différent de monter un court ou un long-métrage. Il faut tenir le coup sur la longueur, la pression est également plus forte, mais si tu peux gérer la narration d’un court de vingt minutes, gérer le jeu des comédiens, rythmer ces vingt minutes, tu es capable de travailler sur un long. Ce long-métrage m’a lancée. J’avais pu montrer ce que je savais faire. Le plus dur c’est le premier long. J’ai eu cette chance assez rapidement."

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© MATTHEW SICHKARUK


Comment as-tu sélectionné les films sur lesquels tu as travaillé ? As-tu une stratégie dans tes choix ? Une patte ? Anne-Laure: "Je n’ai pas l’impression qu’on se spécialise, c’est plutôt qu’on fait des choix humains avant tout. Je n’ai pas une patte en montage, mais j’ai une manière de travailler, une méthode. Et j’ai une personnalité qui fait que je n’ai pas peur et que j’ose faire des choses ! J’ai délibérément continué à travailler sur différents types de films : des courts-métrages, des documentaires, de la fiction et de l’animation. J’étais toujours très contente de pouvoir passer de l’un à l’autre. Fiction et documentaire, ce n’est pas du tout le même genre de travail. Le montage de fiction, c’est principalement la sensibilité au jeu des comédiens, travailler autour d’un scénario pré-existant. Dans le documentaire, c’est plus un travail d’écriture, c’est plus intellectuel." Pour toi, les qualités d’un bon monteur, sont-elles autant artistiques que techniques, ou sociales ? Anne-Laure: "Une des qualités principales, c’est la capacité à rester le “premier spectateur”. Je pense toujours à cela: qu’est-ce que le spectateur pense, ressent, comprend ? Il ne verra le film qu’une seule fois ! On ne peut pas rater le coche. Par exemple, je pense que dans les 5 premières minutes du film, tu dois avoir adressé au spectateur les signaux du vocabulaire avec lequel tu t’adresses à lui. Il est capable de s’ouvrir à n’importe quel film, il faut juste qu’il sache très vite où il est, y compris dans un univers compliqué ou obscur. Ces premières minutes lui sont la porte d’accès au film. "La deuxième qualité d’un bon monteur, c’est de penser en termes de globalité. Le réalisateur, en phase de montage, est très attentif aux détails. C’est ça l’intérêt du monteur, pour le réalisateur : avoir à côté de lui quelqu’un qui garde toujours cette appréhension du film dans sa durée. "Je dirais aussi qu’il faut être très patient: monter un film c’est aider à accoucher de quelque chose. Suivant les réalisateurs cela peut être douloureux et long, il faut accepter que certaines décisions ne se prennent pas en deux semaines mais peut être en 12 ou 14. "Et puis aussi il faut quand même être fort et confiant parce que parfois il faut du temps pour que le film se révèle. Je me souviens du montage de Où est la main

de l’homme sans tête (2009), de Guillaume et Stéphane Malandrin, avec Cécile de France. C’était un film très compliqué, qui mêlait le temps présent, visions et flashbacks. On a travaillé des semaines, avec un nombre incalculable de visions-test avant de trouver la bonne structure. C’était passionnant de voir qu’avec les mêmes rushes, la même histoire, parfois les spectateurs ne comprenaient strictement rien. Quand tout à coup le film s’est révélé, c’était miraculeux ! "Personnellement, je ne lâche jamais un film sans être absolument persuadée qu’on a été jusqu’au bout. Parfois, avec Fabrice (Du Welz) et Vincent (Tavier), on a remis le montage en question après le mixage et l’étalonnage." Quel genre de relation entretiens-tu avec le réalisateur ? Anne-Laure: "Comme je l’ai dit, le montage c’est de la maïeutique, c’est l’art de faire accoucher, et c’est très long, très douloureux. Il y a des accouchements qui se passent très bien, puis d’autres qui sont plus douloureux. Le montage, c’est un accompagnement aussi de la psychologie du réalisateur. Se mettre au rythme du réalisateur, ne pas vouloir aller trop vite par exemple. C’est une erreur de jeunesse de vouloir virer trop vite des scènes ratées ou décevantes. Avec le temps, on apprend à aller au bout d’une vraie première version travaillée du scénario avant de “jeter” des scènes. Une nouvelle structure, cela se mûrit dans le temps, y compris pour le monteur qui doit se mettre au diapason du réalisateur, qui lui vit depuis des années avec son projet. La place du producteur est aussi très importante. C’est un “tuteur” (au sens botanique)." Comment t’es-tu adaptée aux évolutions du métier, au fil des années ? Anne-Laure: "La manière dont le monteur réfléchit est la même en pellicule ou en virtuel. Notre génération a été formée en pellicule. Tu ne voyais pas le résultat immédiat de ton travail, tu le projetais mentalement mais il fallait attendre que l’assistant ait appliqué tes coupes pour voir le résultat. Nous avons appris à nous projeter et je pense que ça reste LA qualité d’un bon monteur. Avec le numérique tout est possible, immédiatement applicable et donc ça peut être un piège aussi : tourner en rond ! Il faut toujours garder à l’esprit la pensée de la globalité."

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IN THE PICTURE

Y a t-il quelque chose qui t’a détournée du métier de monteuse pour devenir productrice ? Anne-Laure: "J’ai commencé à y réfléchir vers la quarantaine… J’avais envie de redevenir étudiante, de retrouver la situation d’apprentissage. Que mon cerveau soit de nouveau sollicité par des choses que je ne connaissais pas. Je n’ai pas du tout quitté le montage, j’adore ça. Là je suis avec Fabrice (Du Welz), je m’éclate. J’adore ce métier, c’est un métier incroyable, sauf quand tu tombes sur des réalisateurs récalcitrants. Quand l’accompagnement psychologique du réalisateur prend le pas sur l’intelligence du métier."

Une des qualités principales, c’est la capacité à rester le “premier spectateur”. — Anne-Laure Guégan

Maintenant que tu es productrice, tu as envie d’avoir ton mot à dire dans le choix des monteurs… Anne-Laure: "Impossible que je n’aie pas mon mot à dire ! Mais je me suis rendu compte à quel point c’était compliqué pour moi d’avoir cette casquette ‘producteur’ en phase de montage. Je vois très vite ce qui ne marche

pas, et je dois me retenir de ne pas prendre la place du monteur. Je dois laisser le réalisateur et le monteur faire leur chemin. Un bon monteur est aussi un bon lecteur de scénario car le montage, c’est aussi régler des problèmes de scénario ! Mon expérience de monteuse et de lectrice pendant sept ans à la commission du centre du cinéma, me donne une certaine pertinence que je mets au service des scénarios qui se développent chez Need productions." Que donnerais-tu comme conseil à des apprentis monteurs ? Anne-Laure: "Monter le plus possible ! Il faut cumuler les jobs rémunérateurs (les assistanats, les bandesannonces, …), et ceux qui te permettent d’apprendre le métier, travailler à des films qui en valent la peine, et constituer autour de toi une “bande”, un cercle de gens dont tu respectes le travail. Il faut aussi bien connaître ta valeur, et demander une rémunération ajustée à ton expérience. En sortant de l’école, on ne doit pas s’attendre à être payé de la même façon qu’un monteur qui aligne 15 ans d’expérience...Une fois qu’on a bien étoffé son CV, qu’on a quelques courts-métrages à son actif, on gagne en crédibilité auprès des producteurs. Et à un moment donné, il devient possible de se détourner des petits boulots alimentaires. "Il y a de la concurrence ! Il y a trois écoles de cinéma en Belgique. Si tu veux sortir du lot, il faut du courage et une grande force de travail !"

INTERVIEW RÉALISÉE PAR

Virginie Grulois

PROJECT MANAGER MEDIARTIST


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vec 20 ans d’expérience à son actif, John Pirard est un monteur belge qui a travaillé sur des documentaires mais aussi sur des fictions et des séries télévisées. Comment êtes-vous devenu monteur ? John: "J’ai un profil un peu particulier parce que je suis autodidacte. J’ai fait une année d’images à l’IAD que j’ai dû arrêter. Et puis, je suis tombé dans le métier un peu par hasard. Je cherchais du travail et j’ai rencontré un jeune producteur qui avait besoin d’un assistant multitâches pour un film. Sur ce tournage, j’ai pu toucher à tout. Il y avait notamment un AVID, un programme de montage assez standard qui était à l’époque - il y a 20 ans - un des premiers programmes virtuels que très peu de gens connaissaient. J’ai eu l'occasion d’aider la monteuse et peu à peu, j’ai commencé à bien gérer le programme. Mon patron, qui était assez cool, me laissait

JOHN PIRARD ©

chipoter avec. Le soir, j’allais monter des clips pour mes copains. C’est comme ça que j’ai appris à monter. Comme je commençais à vraiment bien m’y connaître, ça a commencé à se savoir dans le milieu. Grâce à ça, j’ai formé quelques monteurs confirmés. J’ai aussi dû configurer des régies dans des studios. On m’appelait car je connaissais bien le programme, mais je n’étais pas un monteur comme maintenant. Et puis, de fil en aiguille, j’ai commencé à monter et à vraiment bien aimer ça, ce qui m’a valu qu’on me confie de plus en plus de projets." Est-ce que vous pensez que ce serait encore possible de commencer de cette manière maintenant ? John: "Tout à fait. C'est un métier où on ne demande pas vraiment les diplômes. On est conseillé par des gens qui se fichent d’où on vient. Quelqu’un de motivé, qui a envie de faire ce métier et qui est doué peut très bien réussir. D’ailleurs, j'avais des copains qui étaient en cours à l’IAD en images et, au final, je suis entré dans le secteur avant eux car après leurs 3 ans d’études, j’avais déjà acquis plein d’expériences. C’est bien de faire des études évidemment,

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mais c’est un métier où l’on peut débarquer de nulle part." Quelles sont, selon vous, les qualités requises pour réussir en tant que monteur.euse ? John: "Pour de la fiction et du documentaire, il faut de la réflexion, bien connaître ses sujets, avoir une grande ouverture d’esprit et de la compréhension. Pour monter des documentaires de société, par exemple, c’est important de se sentir concerné sur des sujets difficiles. Le métier de monteur n’est pas un métier où l’on met juste des plans les uns avec les autres. On réfléchit à ce

une bonne culture générale, qu’elle soit musicale, sonore, etc." Avec quels autres profils le monteur travaille-t-il ? John: "En général, on travaille surtout avec le réalisateur mais on a aussi des discussions avec la production. Une fois qu’on a fini notre boulot, on discute alors également avec les monteurs sons, les mixeurs et avec les étalonneurs. On est davantage en contact avec la postproduction évidemment, et très peu avec un chef op comme il n’est pas impliqué dans le montage.

© DENISE JANS

qu’on fait et à ce que les gens vont recevoir. Par exemple, j’ai fait un montage sur une djihadiste qui est revenue. En fonction du montage, on pourrait la descendre ou, au contraire, avoir de l’empathie et essayer comprendre son histoire. Il faut être concerné au niveau de l’éthique, des valeurs et avoir de l’humanité.

"On entre en contact avec le réalisateur avant le tournage. Le réalisateur veut parfois travailler avec un monteur spécifique. Si ce n’est pas le cas, c’est la production qui va choisir pour lui. On est appelé bien avant le tournage étant donné qu’il y a un planning et qu’il faut faire matcher les agendas de tout le monde.

"Dans la fiction, c’est un peu pareil. Il faut être sensible aux émotions qu’on va donner, aux émotions des personnages, comprendre la vie de gens pour magnifier une histoire ou un personnage.

"Pendant la phase de montage, certains réalisateurs sont tout le temps là, d’autres passent très peu ou encore préfèrent superviser à distance pour prendre plus de recul. Ça dépend vraiment des profils."

"La curiosité nous aide aussi à travailler. On travaille avec le son, la musique et les images, donc c’est important d’avoir

Y a-t-il une grosse différence entre monter une série et un documentaire ?


John: "Oui, c’est très différent. Une série est vraiment bien écrite dès le début. Ce sont des châteaux de cartes d'histoires et de personnages. Il faut que les séquences fonctionnent, sinon il y a des conséquences sur la suite et sur l’évolution de toute une série de personnages. On doit être efficace, bien faire jouer les comédiens. On doit injecter du rythme, de l'émotion. On joue beaucoup avec les sons et les musiques pour guider le spectateur vers les sensations voulues. Avec le documentaire, c’est souvent du brut. La caméra a filmé pendant des heures et va capter des moments. Il n’y a pas toujours de scènes écrites à l’avance. Du coup, on crée beaucoup au montage. On a parfois beaucoup plus les rênes de l’histoire que dans le cas d’une série ou d’un film. Il y a un grand travail de structure narrative." Le secteur a-t-il connu de grandes évolutions en 20 ans ? John: "De manière générale, peu de choses ont changé. En tout cas, les outils qu’on utilise sont toujours les mêmes. La postproduction, elle, a évolué en fonction des caméras. C’est une évolution purement technique. On demande aussi beaucoup plus aux monteurs de faire des effets, pour la catégorie monteurs vidéo. "On doit travailler beaucoup plus vite qu’avant aussi. Avec la cassette ou la pellicule, il y avait beaucoup moins d’heure de rushes. Maintenant, avec le numérique, on tourne beaucoup plus. On a le même nombre de jours de montage mais avec plus de matière. On a dû apprendre à aller plus vite. Sinon, c’est le même métier. "Un autre changement, c’est le fait que les softwares sont maintenant à la portée de tout le monde. Plein de gens montent eux-même des sujets, des clips,... Les journalistes ou les personnes qui travaillent dans la communication font parfois eux-même le montage, pour des petits projets évidemment."

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite démarrer une carrière de monteur ? John: "Il faut essayer d'acquérir de l’expérience après l’école. Il arrive qu’on soit un peu impressionné par certains profils, mais il ne faut pas hésiter à contacter tout le monde. Il m’arrive souvent d’être à la recherche d’assistants. Si je vois un jeune motivé, je n’ai aucun problème à le former. "Ne pas prendre les choses par dessus la jambe. Même si au début l'assistanat c’est pas le plus chouette, ça reste une bonne manière d’apprendre le métier et la postproduction. Il ne faut pas râler si on s’occupe de tâches un peu plus ingrates ou si on ne travaille pas sur un montage important tout de suite pendant son stage. C’est comme ça qu’on apprend aussi. Certains râlent et d’autres s’accrochent. C’est à eux que tu as envie de donner du boulot par la suite.

Le métier de monteur n’est pas un métier où l’on met juste des plans les uns avec les autres. On réfléchit à ce qu’on fait et à ce que les gens vont recevoir. — John Pirard

"Être motivé. Quelqu’un de motivé, ça se voit tout de suite. Je ne parle pas de personnes bourrées d’ambitions, mais simplement des gens qui aiment ce qu’ils font, qui sont passionnés et disponibles."

INTERVIEW RÉALISÉE PAR

Julie Delvaux

COLLABORATRICE COMMUNICATION

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ORGANISATION DU SECTEUR

CHARLES GODIN ET NICOLAS BIER © MEDIARTE

Bemontage - monteurs, associezvous ! Interview

Charles Godin

Pro - Vice-président (NL) de BEmontage

Nicolas Bier

Pro - Membre effectif (FR) de BEmonatge

L

’ASBL BEmontage est une association bilingue de et pour les monteurs et cela veut dire que toute personne travaillant en Belgique dans le secteur audiovisuel en tant que monteur y est la bienvenue. Et ce, que vous exerciez l’art du montage à la télévision, dans les films, publicités, documentaires, la fiction ou les nouveaux médias. Même pour les étudiants en montage, la porte est grande ouverte. L'association ne souhaite pas seulement encourager les contacts et la communication entre les professionnels du montage, même s’ils sont


souvent solitaires. Des moments de rencontre sont organisés pour partager savoir-faire et expérience et c'est la mission de BEmontage d'être LA plateforme d'échange pour les monteurs. Que votre passion soit de raconter des histoires en images ou simplement par la technologie qui va de pair avec elles, le fait est que le monde audiovisuel est en constante évolution. Et cette évolution se déroule beaucoup plus aisément si vous le faites ensemble, selon Charles Godin, membre du conseil d'administration et son collègue francophone Nicolas Bier. Selon vous, qu’est-ce qui est le plus beau dans le métier de monteur ? Charles: "La variation est surtout intéressante. Vous pouvez faire du documentaire et y apprendre beaucoup sur le monde autour de vous. En fiction, vous êtes plutôt concerné par la psychologie des personnages. Depuis votre local de montage, vous pouvez découvrir une large partie du monde." Nicolas: "Ce que je trouve intéressant, c’est d’un côté la réflexion que vous devez toujours faire afin d’apporter une structure et de superviser l'ensemble, mais l’émotionnel joue aussi un grand rôle. Vous travaillez intimement avec ceux qui vous entourent pendant le montage, mais à ce moment-là vous revivez aussi les émotions par rapport à ce qui se déroule sur l’écran. Qu’il s’agisse de fiction ou de documentaire. Souvent, un réalisateur sait ce qu’il souhaite pour telle ou telle scène mais pas comment il le souhaite. Le monteur sera l’artisan de l’émotion à partir de l’intention." Quelles sont les principales idées fausses sur la profession de monteur ? Charles: "La plupart du temps, les gens considèrent que c’est un métier tout à fait technique et que vous exécutez simplement ce que dit le réalisateur. Sans aucun apport créatif. On ne réalise pas toujours de quoi il s’agit. Vous pouvez facilement travailler sur un film de cinq minutes pendant quelques jours. Un bon scénario ne signifie pas que vous avez immédiatement un bon film. Il se passe encore beaucoup de choses après le tournage." Nicolas: "En fait, le montage, c’est la troisième écriture d’un film. Il y a le scénario qui livre les intentions et le texte. Au tournage, le texte est incarné, ce qui vient raconter de nouvelles choses sans besoin de mots : les visages des comédiens, les décors, les costumes. Et au montage, on recompose cette matière en quelque chose de nouveau. La

matière n’est pas inerte, elle est organique. Quelqu’un qui ne travaille pas dans notre secteur ne réalise pas souvent cela. Utiliser ou pas une scène en particulier peut créer une émotion complètement nouvelle." Dans quelle mesure le métier de monteur diffère aujourd’hui de celui qu’il était il y a une dizaine d’années ? Charles: "La technologie permet de repousser beaucoup plus vers la post-production. Cela signifie également que de nombreux choix sont reportés à plus tard. Et si toutes les options sont laissées ouvertes, on tourne aussi beaucoup plus. De cette manière, le monteur se voit confier beaucoup

CHARLES GODIN ET NICOLAS BIER © MEDIARTE

plus de responsabilités. Maintenant, on tourne plus avec deux caméras, après vous disposez donc de deux scènes pour chaque prise. La chose intéressante est que le travail en lui-même ne change pas vraiment. Vous continuez à raconter une histoire, vous continuez à travailler avec un réalisateur, il continue à faire des choix. Exactement comme avant. Seulement maintenant, vous avez beaucoup plus d’options." Nicolas: "Les aspects sociaux et les conditions de travail ont également évolué ces dix dernières années. Sur ce plan, il existe aussi des différences entre Bruxelles, la Wallonie et la Flandre. Il est même difficile de résumer ces différences." Charles: "Je pense également que les conditions de travail ont fortement changé dans d’autres secteurs ces dix dernières années. Avec BEmontage, en faisant preuve de solidarité, nous pouvons appréhender certaines des difficultés liées aux conditions de travail et les reprendre pour les monteurs."

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ORGANISATION DU SECTEUR

© TANNER BORIACK

Existe-t-il encore à l’avenir des défis importants pour les monteurs ? Nicolas: "Notre objectif premier est d’associer les monteurs afin que les personnes qui exercent ce métier soient moins vulnérables dans leur petit local de montage isolé, qu’ils soient associés et représentés, qu’ils se trouvent à présent à Bruxelles, en Wallonie ou en Flandre. De cette façon, il seront mieux défendus." Charles: "À l'avenir, l'accessibilité plus large à l'art du montage jouera également un rôle. Tout le monde peut acheter un programme de montage pour 200 euros et commencer à monter. Par conséquent, il est encore plus important de mettre en avant la valeur des spécialistes. Peut-être que tout le monde peut monter, mais tout le monde ne devient pas nécessairement monteur. Un monteur porte un regard critique sur une histoire chaque jour, et je pense qu’il s’agit aussi de quelqu'un qui cherche des problèmes pour les résoudre. Peut-être qu'un réalisateur préfère ne pas être confronté aux problèmes qui surviennent, mais pour le monteur, on parle de son travail. L'appréciation de cette personne dans le processus de production est quelque chose vers nous devons continuer à rechercher." De quelle manière BEmontage peut aider les monteurs à cet égard ?

Charles: "En premier lieu, en mettant les gens en contact, en échangeant des informations, par exemple sur les conditions de travail. Et ce, pas uniquement les monteurs travaillant dans la fiction ou le documentaire, mais aussi les monteurs qui travaillent en télévision ou dans les nouveaux médias. Il s’agit d’un large groupe."

Notre objectif premier est d’associer les monteurs afin que les personnes qui exercent ce métier soient moins vulnérables dans leur petit local de montage isolé. — Nicolas Bier - BEmontage

Nicolas: "Nous partons du partage de connaissance et d’expérience. Une fois que tous les monteurs de Belgique seront affiliés chez nous, nous pourrons évidemment faire encore beaucoup plus. En définitive, notre objectif est de


représenter la catégorie montage dans sa forme la plus large." Charles: "Depuis deux ans, nous distribuons des enquêtes afin d’avoir une image générale, avant de pouvoir effectivement parler de thèmes concrets, comme celui des barèmes. Comme Nicolas le dit : vous ne pouvez pas tout faire en même temps, mais plutôt pas à pas." Nicolas: "Je ne peux pas dire aujourd’hui si nous agirons à l’avenir en tant qu’intermédiaire, par exemple pour les aspects sociaux ou le temps de travail. Pour le moment, notre but est de représenter le métier de monteur en dialogue avec d’autres organisations, comme mediarte. Personnellement, je trouve que ce dialogue est vraiment important. Le reste dépend naturellement aussi d’autres parties, comme les syndicats." Charles: " Je pense que pour les jeunes, il est aussi important de savoir comment ils doivent négocier. En partageant connaissance et expérience, vous pouvez aussi soutenir ces jeunes. Un premier pas pour eux est de connaître leurs droits. Et il n’est pas exclu qu’à un moment donné, nous adoptions une position plus ferme sur cette question." Conseilleriez-vous aux jeunes d’opter pour la profession de monteur ? Charles: "Sans aucun doute. Je donne cours au RITCS et je vois des jeunes de 16 ans qui s’inscrivent et qui disent : “Je veux monter”. Si des gens à un si jeune âge veulent

apprendre ce métier, avec une telle passion, vous ne pouvez que les y encourager. De surcroît, je suis convaincu que la fonction de monteur deviendra de plus en plus importante. Si les gens passent tellement de temps seuls dans un espace sombre et aiment résoudre des problèmes, ils doivent tout donner pour y arriver." Nicolas: "Je pense exactement la même chose. C’est formidable de regarder la nouvelle génération et d’écouter leurs idées. Je ne peux donc qu’encourager les jeunes à intégrer cette belle profession." Quel conseil aimeriez-vous donner aux monteurs professionnels débutants ? Nicolas: "De regarder plein de films. Pour l’inspiration et pour voir comment ils ont été faits. Il peut aussi s’agir de documentaires, ou de programmes TV qui vous intéressent. Les sélections de Vimeo proposent vraiment une bonne offre en la matière, où on trouve beaucoup de choses intéressantes. Je conseillerais certainement de collaborer avec d’autres monteurs. C’est encore trop rare en Belgique." Charles: "Et de ne pas avoir trop peur des étiquettes. C’est parfois le cas chez les personnes jeunes. Ce n’est pas parce que vous commencez en télévision ou en documentaire que vous ne ferez jamais autre chose." Nicolas: "C’est ça."

INTERVIEW RÉALISÉE PAR

bemontage.com

Renate Breuer

ANCIENNE CONSULTANTE MEDIARTE

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the remaking of you

Travaillez en toute sécurité!

Prévoyez de l’équipement de protection (par ex. Écran plexiglas) et du matériel individuel de protection si la distance sociale n’est pas possible

Prévoyez du matériel supplémentaire d’hygiène des mains (eau, savon, serviettes de préférence jetables, gel hydroalcoolique >70%, et si nécessaire des masques buccaux)

Télétravail : établissez de bons accords à propos du déroulement de la journée (flexible ou pas, en accord avec la situation privée) et des moments de concertation. Organisez votre lieu de travail de façon ergonomique

Prévoyez un nettoyage quotidien du lieu de travail et mettez à disposition un produit désinfectant

Respectez les mesures d’application au sein de l’entreprise et sur site

Si vous êtes malade, restez à la maison

Utilisez la LMRAchecklist (Last Minute Risk Analysis) pour les prestations sur site

Respectez une capacité maximale par lieu de travail, réduisez au minimum la durée de séjour et prévoyez suffisamment de ventilation. Lieu de travail extérieur possible ? Encore mieux !

Adaptez l’organisation du travail : télétravail si possible, petites équipes, travail en shifts et en pauses alternées, mettez en place des horaires glissants d’arrivée et de départ

10 conseils

Appliquez au maximum les règles de distanciation sociale (min. 1,5 m de distance)

OVID-19

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MEDIARTIST

Ton accompagnement dans le secteur audiovisuel Information & inscription via

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MEDIARTIST

© JESUS LOVES AUSTIN

Témoignage d'Elisa Buccolini, participante au programme mediartist Interview

Elisa Buccolini

Ancienne participante au programme mediartist

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lisa Buccolini a eu l'occasion de participer au programme mediartist. Elle nous livre son témoignage sur son parcours, sur ses difficultés et son accompagnement. Peux-tu nous présenter ton parcours en bref ? Elisa: "J’ai fait des études en communication. J’ai premièrement décroché un travail dans une agence de communication intégrée. J’ai été chargée de projets digitaux et rédactrice publicitaire pendant quatre ans. Pour donner une autre dimension à ma carrière professionnelle, je suis venue en Belgique où j’ai travaillé en tant que responsable de communication au sein de l’ONG Terre des Hommes.


Passionnée par la production audiovisuelle, j’ai suivi différentes formations continues dans ce domaine avec le désir d’intégrer une équipe de production. Par ailleurs, j’ai fondé et je contribue dans le projet Sans-papiers TV, qui est devenue une asbl de médias par et pour les Sans-papiers." À quel moment as-tu ressenti le besoin d'un accompagnement, et pourquoi - quelles étaient tes difficultés, tes interrogations à ce moment-là ? Elisa: "Après mon expérience auprès de Terre des Hommes, j’ai ressenti le besoin de changer de secteur et le désir de plonger dans l’audiovisuel. Ne connaissant pas ce secteur proprement dit, j’ai cherché à me faire accompagner afin d’avoir des pistes concrètes pour m’intégrer dans cet univers." Comment le programme mediartist t'a aidé: prise de conscience, aide concrète, networking ? Elisa: "J’ai eu le soutien pratique afin de réadapter mon CV et mon expérience, principalement en mettant en avant mes compétences, mon savoir-faire, etc. appropriés pour m’insérer dans le secteur de l’audiovisuel. Par ailleurs, grâce aux événements de networking, j’ai construit mon réseau dans ce secteur." À quel genre d'événements de mediarte as-tu participé pendant cette recherche ? Elisa: "J’ai pratiquement participé à tous les événements organisés par le programme mediartist : entre autres les workshops et les speed-dates de FIFF et BRIFF 2019 ainsi que l’Anima festival 2020."

Quelles sont les principales difficultés auxquelles tu as été confrontée en tant que chercheuse d'emploi dans le secteur audiovisuel ? Elisa: "Les plus grandes difficultés rencontrées me semblent être : ne pas avoir de réseaux et ne pas connaître le secteur. C’est-à-dire la grande difficulté de ne pas trouver les portes d’entrée du secteur."

Ne connaissant pas ce secteur proprement dit, j'ai cherché à me faire accompagner afin d'avoir des pistes concrètes pour m'intégrer dans cet univers. — Elisa Buccolini

Où en es-tu actuellement dans ta carrière ? Elisa: "Actuellement, je travaille d’un côté dans l’audiovisuel en tant que chargée de production pour Digital Graphics Animation & Studio et, d’un autre côté, en tant que creative product manager pour Hello Tomorrow, une agence de créativité digitale."

Conditions d’admission et inscription : www.mediartist.be 27


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POINT OF VIEW

© CHARLES DELUVIO

Partenariats Actiris & programme mediartist Interview Actiris

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n partenariat avec Actiris, mediarte a mis en oeuvre mediartist, un programme d'accompagnement destiné aux demandeurs d'emploi bruxellois souhaitant travailler dans le secteur audiovisuel, film et digital. mediartist aide à découvrir les carrières possibles et à (ré)imaginer une trajectoire professionnelle, en fournissant des outils pour soulever les obstacles à l'emploi et mettre en oeuvre un plan d'action concret.


Actiris travaille avec un réseau de partenaires afin d'accompagner les chercheurs d'emploi. Depuis quand Actiris a-t-il décidé de se tourner vers ces partenariats ? Quel est l'objectif recherché, le sens des partenariats conclus par Actiris ? Est-ce le fruit d'une tendance générale dans l'accompagnement des chercheurs d'emploi ? Actiris: "Actiris (à l’époque l’ORBEM) travaille avec des opérateurs d’emploi externes depuis 1991, dans le cadre de programmes d’accompagnement à la réinsertion socio-professionnelle des chercheurs d’emploi. Le service Partenariat a été créé en 1992 pour gérer les projets et conventions de partenariat. Celui-ci a connu un développement croissant, en parallèle au développement important du réseau des partenaires de l’emploi, pour atteindre aujourd’hui 205 partenaires. La constitution de partenariats avec des opérateurs publics ou privés permet à Actiris de renforcer son efficacité et sa flexibilité dans la réalisation de ses missions, qui sont le matching d’offre et demande d’emploi et l’accompagnement vers l’emploi des chercheurs d’emploi."

quelles sont les réussites que vous pouvez souligner quant à l'efficacité ou aux bienfaits pour les artistes amenés à ce programme ? Actiris: "En 2006, une enquête réalisée en collaboration avec la Mission Locale de Schaerbeek avait permis d’identifier les demandes et les besoins des chercheurs d’emploi des secteurs artistiques/créatifs/culturels. Cela a mené au développement d’actions d’accompagnement spécifiques pour les artistes. Depuis 2011, Actiris finance deux projets-pilotes ; Artist project, développé par ILES ASBL, et le projet « MAd@work » du MAD. L’objectif de l’accompagnement est d’aider les artistes dans la gestion de leur carrière pour ne manquer aucune opportunité. Depuis la mise en place de ces projets-pilotes, nous avons pu observer que l’accompagnement a un impact positif à différents niveaux : il booste la confiance en soi de la personne et la replace dans une dynamique positive de recherche d’emploi, il permet aussi de clarifier son positionnement dans son environnement professionnel, et apporte des améliorations dans sa gestion financière et ses capacités de communication."

Ces partenariats ont-ils permis d'atteindre plus d'efficacité dans la remise à l'emploi ? Y a-t-il d'autres facteurs en jeu dans l'accompagnement des chercheurs d'emploi par des partenaires ? Actiris: "Les collaborations établies entre Actiris et les opérateurs d’emploi se veulent être des contributions « win-win ». Ainsi, les partenaires offrent une expertise spécifique et une méthodologie adaptée au public-cible tandis qu’Actiris investit du temps et des ressources pour maximaliser les interactions avec ses partenaires. La combinaison de ces facteurs permet d’adresser des services adaptés aux besoins des chercheurs d’emploi de manière efficace."

Considérez-vous les artistes, ainsi que les chercheurs d’emploi du secteur audiovisuel et culturel, comme une catégorie à part de chercheurs d'emploi ? Actiris: "Le secteur artistique et culturel répond à des spécificités qui lui sont propres, comme des prestations intermittentes et non-linéaires, l’importance de la singularité de l’œuvre artistique, des tendances en changement constant, etc. Les profils des chercheurs d’emploi du secteur artistique sont aussi diversifiés. Un même métier pourra parfois s’exercer aussi bien en tant que salarié ou comme indépendant. Notre objectif est d’offrir un soutien personnalisé et de donner des outils qui permettent à chaque chercheur d’emploi de concrétiser son projet professionnel."

Dans le cas du partenariat MEDIARTIST, la demande est-elle venue du terrain ? Ou ce partenariat pour aider les artistes a-t-il été initié par Actiris ? Quelques années après avoir lancé ce programme,

Conditions d’admission et inscription : www.mediartist.be

INTERVIEW RÉALISÉE PAR

Virginie Grulois

PROJECT MANAGER MEDIARTIST

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BIEN-ÊTRE

© OSCAR KEYS

Gérer son stress et rebondir en temps d'incertitude Interview

Isabelle Wats

Directrice et Fondatrice de CreaCoach

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sabelle Wats a débuté sa carrière dans l’industrie pharmaceutique avant de se réorienter dans le coaching, un domaine qui en était alors à ses prémices en Belgique. Très vite, elle crée une école pour coacher à la fois des individus et des entreprises dans le secteur non-marchand. Elle accompagne les personnes avec la méthode du coaching évolutif. Ce type de coaching tient compte de comment la personne peut évoluer dans son contexte en fonction de ses


événements de vie, mais aussi en fonction de ses forces, de ses talents et de ses croyances. Isabelle Wats forme également de futurs coachs. Nous l’avons rencontré pour discuter des peurs et du stress causés par le contexte dans lequel nous vivons actuellement. Après 6 mois de mesures gouvernementales liées au coronavirus, quelles sont les conséquences principales sur nos émotions ? Isabelle: "La peur et la colère sont les deux émotions dominantes. Ce qui émerge surtout actuellement, c’est la peur du futur. Il y a énormément d'incertitudes et d’inconnu depuis le début de cette crise, notamment au niveau financier. Au début de la crise, on constatait des peurs liées à la maladie et on était ‘docile’ face aux mesures. Le but de l’isolement était de protéger les plus faibles, ce qui était considéré comme logique par la population. "Aujourd’hui, il y a énormément de tensions et chacun est tendu pour ses propres raisons. Pour certains, c’est la peur de l'inconnu et de ne pas avoir assez d’argent dans les mois qui viennent. Pour d’autres, c’est une tension liée aux mesures et au contexte actuel. À cause des mesures gouvernementales persistantes, les gens se réveillent en se disant que c’est plus possible de continuer. On constate une révolte naissante." Beaucoup de personnes sont au chômage ou ont des difficultés à trouver un emploi. Comment rester positif face à cette situation et continuer à avancer ? Isabelle: "La crise nous invite à nous redéfinir. Si on aimait ce qu’on faisait, le secret c’est de continuer à créer et à faire des choses qu’on aime. Si on aimait pas ce qu’on faisait, il faut vivre cela comme une invitation à faire quelque chose d’autre. "Dans le système des peurs, on en retrouve trois différentes. La peur mentale : “je pense à mon futur, j’ai peur de ce qu’il pourra m’arriver”. Cette peur peut être travaillée. La peur émotionnelle qui se traduit par des souvenirs d’échecs,

et la peur pour sa survie. Cette dernière est plus difficile à contrôler. Dans notre contexte, on nous impose quelque chose et, comme l’animal, soit on attaque, soit on est tétanisé, soit on fuit. C'est là le défi de chacun, quel que soit son secteur, de sortir de cette tétanie grâce au mental. "À partir du moment où l’on se met en action, on se sent plus en accord avec soi-même et la peur passe. La peur n’est pas efficace pour avancer mais elle peut être utile pour percevoir le désir qui se cache derrière. Par exemple, la peur de pas avoir assez d'argent, c’est en fait un désir d’en avoir assez et d'être à l’aise financièrement. Il faut nourrir ce désir plutôt que la peur : “je vais aller vers...”. Dans notre esprit, cela va créer un état plus positif et permettre de voir les opportunités plutôt que les obstacles.

ISABELLE WATS ©

Il faut aussi éviter de penser ceci: “maintenant de toute façon on aura pas de nouveaux jobs”, mais plutôt se construire une réalité sur laquelle on a du contrôle. On ne peut pas changer la situation mais on peut se changer soi-même et influencer notre environnement immédiat." En entreprise, comment reconnaître le stress de ses employés ou des freelances et comment les accompagner ? Isabelle: "Le message de l’employeur est très important. Il faut que la direction laisse la porte ouverte à l’individu de rester lui-même, même si on doit encore respecter des consignes. C’est important que la direction parle avec authenticité et qu’elle ose dire qu’elle ne sait pas ce qu’il va se passer, qu’elle a certaines obligations à imposer, tout en considérant les employés comme des adultes. Si on

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BIEN-ÊTRE

demande juste aux employés d’obéir, cela risque de créer des frustrations chez les gens. C’est important aussi de pousser les employés à exprimer leurs émotions. "En entreprise, j’ai remarqué que ceux qui souffrent le plus, ce sont ceux qui ne supportent pas l’isolement et qui n’ont pas assez de contact sociaux. Il y a deux manières de traverser la situation : soit on râle, on perd en énergie et on se détruit soi-même, soit on accueille les contraintes et on se demande ce qu’on peut faire dans ce cadre-là pour trouver du plaisir, pour avoir des contacts avec ses collègues et rester dans les relations humaines. Bien sûr, cela demande à chacun d’être créatif."

Comment rendre notre stress plus supportable ? Isabelle: "En utilisant notre mental et notre corps. C’està-dire, tout ce qui va augmenter l’hormone du bonheur - l’ocytocine - via le sport, la méditation, le relationnel et la vie sociale. On doit continuer à vivre pour ne pas perdre notre vie intérieure, sinon on s’éteint. On peut prévoir des activités qui nous rendent heureux, ce qui va prendre la place du stress anxiogène. Cela demande une certaine volonté. Si on y arrive pas, on peut demander de l’aide à un ami ou un partenaire pour nous y encourager."

Beaucoup d'entre nous se trouvent encore en télétravail. Quels conseils donneriez-vous pour créer un environnement serein et rester productif quand on travaille de chez soi ? Isabelle: "Se fixer ses objectifs différemment. Souvent, les gens pense qu’un objectif c’est “faire quelque chose”. On doit apprendre à reformuler l’objectif en le conjuguant : “aujourd’hui, j’aurai pris rendez-vous avec cette personne là”, “aujourd’hui, j’aurai terminé ceci”. L’objectif a plus de de chance d’être mis en action que si cela reste une intention. "On peut également déterminer des récompenses après l’effort : “Si je finis ceci à telle heure, je prend 30 minutes de pause après pour me balader, faire du sport,...”. Il faut bien doser plaisir et effort quitte à changer son horaire habituel et savourer la liberté du télétravail qui permet plus de flexibilité. "Il est aussi très important de choisir des objectifs qui nous conviennent à nous et qui ne nous sont pas imposés."

INTERVIEW RÉALISÉE PAR

isabellewats.com

Julie Delvaux

COLLABORATRICE COMMUNICATION


La crise nous invite à nous redéfinir. — Isabelle Wats

33 © ELIJAH HIETT


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COVID-19

BAPTISTE CHARLES ©

États des lieux: Gestion sectorielle de la crise Interview

Baptiste Charles

Conseiller Politique cinéma & nouveaux médias au Cabinet de la Ministre Bénédicte Linard

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ous avons interrogé Baptiste Charles, conseiller cinéma et nouveaux médias au sein du cabinet de la ministre Bénédicte Linard, Vice-Présidente et Ministre de l'Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des Femmes.


Quels ont été les dessous des cartes des mesures mises en place pour aider le secteur audiovisuel à faire face à la crise du COVID-19 ? La crise sanitaire a été gérée en trois phases distinctes qui se sont succédées : d’abord la phase d’urgence, au moment du confinement ; ensuite la phase de déconfinement avec la reprise encadrée des activités, et enfin le redéploiement du secteur, avec des perspectives à plus longue échéance. À l’heure actuelle, l’évolution de la crise sanitaire en Belgique exige un monitoring régulier des impacts sur le secteur, et il n’est pas impossible que de nouvelles mesures puissent être prises dans les prochaines semaines pour répondre aux enjeux qui surviennent.

1 L’urgence : Le confinement a pris tout le monde de court, et il a fallu trouver des solutions cohérentes et efficaces à très court-terme pour répondre aux nouveaux enjeux qui se dessinaient : arrêt forcé des tournages, mise au chômage technique et temporaire des artistes et des techniciens, fermeture pour les exploitants de cinéma, avec des répercussions en cascade pour de nombreux métiers connexes : distribution, promotion, festivals de cinéma,…. La Ministre et l’ensemble du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) ont donc pris la décision de lancer un Fonds d’urgence, scindé en deux phases, afin d’apporter une compensation aux préjudices financiers subis par les opérateurs reconnus et aidés par la Fédération. Les producteurs et les cinémas reconnus Art & Essai ont pu en bénéficier, à condition qu’ils s’engagent à rémunérer en priorité les prestataires finaux, c’est-à-dire les artistes et les techniciens. Cela a pu paraître injuste pour certains opérateurs non soutenus qui subissaient des préjudices au même titre, mais dans le cadre de son mandat culturel, la Fédération n’a pas la mission ni les capacités financières de sauver les opérateurs qui ne rentrent pas dans son périmètre d’action. Les régions ont donc également joué un rôle de soutien à cet égard. Toutefois, face à l’ampleur de la crise pour les exploitants de cinémas, et à notre volonté politique de valoriser l’expérience collective du film au cinéma et l’accès à la culture pour tous, nous avons débloqué un fonds

exceptionnel ouvert à tous les cinémas de proximité, qu’ils soient soutenus par la FWB ou non, afin d’assurer leur survie.

2 Au moment du déconfinement, il a fallu relancer l’entièreté de l’écosystème « cinéma » mis à l’arrêt. Pour commencer, il fallait rendre possible la reprise des tournages. Pour ce faire, il a fallu créer des protocoles sanitaires qui permettaient de rassurer les travailleurs du secteur et le public, en collaboration avec toutes les associations professionnelles. Les protocoles mis en place - l'un pour la production de films, encadrant toutes les activités sur un plateau de tournage, et l’autre pour les cinémas, permettant le retour du public en salle dans des conditions précises, ont été rédigés en concertation, grâce à la proactivité des associations professionnelles, puis soumis au cabinet Linard et au GEES (le groupe d’experts mis en place par le fédéral pour valider les protocoles sanitaires encadrant la reprise des activités). Dès le 6 juin, la reprise des tournages était annoncée, et dès le 1er juillet les cinémas pouvaient rouvrir. Mais, si légalement les tournages pouvaient reprendre, les assureurs eux ne voulaient pas couvrir le risque lié à la crise sanitaire (l’arrêt ou le report des tournages, qui peuvent vite se chiffrer en plusieurs milliers d’euros pour un producteur). Face à cela, la FWB a mis en place un Fonds de garantie complémentaire aux assurances classiques, via St’Art Invest (le fonds à impact dédié aux industries créatives et culturelles). Ce Fonds, développé avec des balises claires, a permis aux tournages de reprendre dès le 1er juillet. Ce fonds vient d’être prolongé jusqu’au 31 décembre, le risque étant toujours là. En parallèle, les protocoles sanitaires liés aux tournages exigeaient qu’il y ait un référent COVID sur chaque tournage, en charge de la gestion de ces protocoles: testing des personnes en amont, gestion du plan de travail, des allers et venues sur un plateau, mise en quarantaine,... Une formation pour ces “référents COVID” a été organisée par les régions, wallonne et bruxelloise, avec succès. À ce jour, aucun tournage n’a été arrêté ou suspendu, et le fonds St’Art n’a pas dû être utilisé.

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COVID-19

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également annoncés dans le cadre du plan de relance : un appel dédié aux nouveaux formats, un aux films d’animation pour la jeunesse, un pour les films familiaux, …

Malgré la reprise des activités, un plan de redéploiement était nécessaire pour soutenir les acteurs de l’écosystème. Avec le Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel, un plan de six millions d’euros a été établi, pour soutenir l’entièreté de la chaîne de création : les auteurs/autrices ; les producteurs/ productrices ; et les exploitants/exploitantes et distributeurs/ distributrices. Concernant les premiers, nous avons en urgence fait passer un nouveau décret cinéma (déjà validé par le secteur avant

Concernant les producteurs, la FWB a décidé de prendre en charge les surcoûts liés à l’implémentation des mesures sanitaires sur les tournages (testing systématique des équipes avant chaque tournage, achat de gel, de masques, engagement d’un référent COVID, réorganisation des plans de tournage avec moins de scènes tournées par jour, et donc rallongement des jours de tournage). Ce surcoût a été évalué par les associations professionnelles comme équivalent à 10% du coût global du film.

© RUBEN RAMIREZ

la crise), permettant une réforme des aides à l’écriture et au développement, avec des poches de création supplémentaires pour les auteurs et autrices : doublement des aides à l’écriture, simplification des dossiers à remettre, et mise en place d’une nouvelle aide au développement artistique (phase de relecture, retravail, et recherches). Par ailleurs, plusieurs appels à projets spécifiques ont été

Ensuite, pour pallier à la baisse probable des levées de Fonds Tax Shelter (estimée à entre -30% et -50%, celui-ci étant directement lié aux bénéfices des entreprises), la FWB a décidé d’octroyer une majoration de 20% à l’ensemble des films majoritaires belges tournés en 2020, qu’il s’agisse de longs-métrages, de courts-métrages, de documentaires ou de séries. Cette mesure sera éventuellement reconduite en


2021 si les budgets le permettent, car les répercussions de la crise se feront certainement sentir en 2021. Par ailleurs, différentes procédures ont été mises en place pour aider les producteurs à faire face à la situation : allongement des délais pour demander les agréments de films, mise à disposition sans conditions des aides aux réinvestissements,…). Enfin, pour aider les exploitants de cinéma, la FWB a pris en charge les mesures liées à la mise en place des protocoles sanitaires dans les cinémas, et a lancé l’opération « J’peux pas, j’ai cinéma », consistant à mettre 15.000 tickets de cinéma à disposition du public pour 1 € pendant tout l’été, afin de faire revenir le public en salles. Nous avons également soutenu financièrement les distributeurs, afin de les inciter à sortir des films dans ce contexte d’exploitation limitée en salle.

Cette crise a également mis en lumière la fragilité de certains opérateurs, notamment les festivals de cinéma, ou les artistes et les techniciens qui n’ont pas pu bénéficier d’aides du fait de la précarité de leurs contrats. Une crise comme celle-ci, au-delà de sa violence pour tout le monde, doit servir d’opportunité pour améliorer certaines pratiques, apporter un cadre légal et sécurisant, et permettre un véritable « retour vers le futur » du cinéma en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Malgré ces aides, le manque de perspectives claires pour les mois à venir, en termes de diffusion, de production, de co-production, fait que la situation reste complexe pour tout le monde. Nous sommes un petit pays, avec un marché limité, mais nous sommes très ouverts à la coproduction internationale, elle aussi mise en péril. Il faut donc inventer sans cesse de nouveaux modèles, nouer de nouveaux partenariats, et tenter de valoriser autrement ce que nous faisons de mieux : imaginer, produire et diffuser des histoires qui permettent aussi de prendre du recul, de décrypter des crises comme celle que nous vivons, mais aussi de rêver, de nous évader.

INTERVIEW RÉALISÉE PAR

linard.cfwb.be

VIRGINIE GRULOIS

PROJECT MANAGER MEDIARTIST

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COVID-19

© JAKOB OWENS

États des lieux: Gestion sectorielle de la crise Interview

Delphine Mougenot

Secrétaire générale de l'UPFF

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ous avons interrogé Delphine Mougenot, secrétaire générale de l’UPFF (Union des Producteurs de Films francophones), qui a été au coeur de la gestion sectorielle de la crise, main dans la main avec les pouvoirs publics et les autres associations professionnelles.


Le 18 mars dernier, la Belgique entrait en confinement généralisé, mettant toute l’activité des tournages de films entre parenthèses pour les semaines à venir… Le déconfinement, entamé le 4 mai, a permis la reprise progressive des tournages le 6 juin, avec la validation de protocoles sanitaires spécifiques. Mais il reste des questions en suspens: comment cette crise sanitaire a-t-elle impacté l’écosystème audiovisuel belge ? Quels sont les effets attendus sur le moyen et le long terme ?

DELPHINE MOUGENOT ©

Le volume entier des tournages prévus pour 2020 aura-t-il bien lieu ? Delphine: "Les tournages qui avaient commencé avant le COVID et qui ont été interrompus ont tous pu se poursuivre. Les tournages de l’été n’ont pas connu d’interruption liée au COVID-19, bien que l’un ou l’autre protagoniste ait dû être mis en isolement pendant quelques jours. Par contre, étant donné les 4 mois d’interruption totale d’activité, et le fait qu’il ait fallu attendre fin juin pour que les conditions de la reprise se précisent, il y a toute une série de tournages prévus pour 2020 qui n’ont pas eu lieu. Ce sont plutôt des tournages de projets étrangers en coproduction avec la Belgique, qui ont soit été annulés, soit montés avec d’autres partenaires que les producteurs belges prévus initialement. Vu le ralentissement de l’industrie au niveau mondial, certains projets de coproduction internationale, en stade de développement, ont dû être mis en standby, le temps que les montages financiers se confirment. "Par contre, du côté des projets d’initiative belge

francophone, portés par des réalisateurs belges et des maisons de production belges, nous n’avons pas connaissance de projets qui ont dû être abandonnés à cause du COVID. Certains ont peut-être été retardés, ou seront peut-être abandonnés si les montages financiers ne se concluent pas, mais c’est une situation habituelle." Au niveau du Tax shelter, perçoit-on un essoufflement ? Delphine: "On perçoit une baisse des levées à ce stade-ci de l’année, quand on compare avec les levées des autres années à la même époque. Certaines entreprises ont vécu une mauvaise année et pourront faire moins ou pas du tout de Tax shelter cette année. Il est difficile d’évaluer exactement quelle sera la baisse totale à la fin de l’année. On peut essayer d’estimer le niveau de la perte, mais cela reste très prospectif. Par contre, nous avons travaillé avec le Parlement fédéral, au coeur de la crise COVID au mois d’avril, à une mesure d’urgence permettant aux entreprises moins touchées par la crise de pouvoir augmenter leur plafond d’investissement en Tax Shelter. La perte sera donc moins catastrophique grâce à cette mesure. "Par ailleurs, il y aura un moins grand volume de projets sur l’année, ce qui va compenser la baisse des levées. Cette baisse du volume total de projets est flagrante dans les arts de la scène, et assez appréhendable, vu que les arts de la scène ont été complètement à l’arrêt, alors qu’ils bénéficient aussi du Tax Shelter. Nous espérons que tous les projets importants pour les sociétés que nous représentons pourront boucler leurs financements cette année. Et nous voulons continuer à travailler à des mesures d’ajustement du Tax Shelter avec le nouveau gouvernement." Quelles sont les perspectives à long terme ? Delphine: "Je ne pense pas que nous connaîtrons un bouleversement total du paysage audiovisuel belge lié à la crise que nous avons connue. Par contre, les effets de baisse des levées Tax Shelter vont très probablement se prolonger en 2021, d’autant plus qu’on peut estimer que la reprise de l’activité sera probablement forte en 2021 : les maisons de production auront besoin de faire aboutir leurs projets. Cela risque de poser quelques soucis."

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COVID-19

Quels types de projets ou de maisons de production ont été les plus impactés ? Delphine: "Les maisons de production ont dû revoir leurs priorités et faire des choix dans leurs projets. Les projets d’initiative belge, développés au sein de leur maison de production, ont clairement la priorité. Ces projets sont et seront privilégiés, quitte à devoir abandonner des coproductions internationales. Or ces coproductions internationales permettent souvent d’assurer la pérennité financière des sociétés. Cette crise aura donc un impact

Le secteur a-t-il réagi de façon solidaire pendant la crise ? Delphine: "Nous avons connu une très belle collaboration avec les autres associations professionnelles du cinéma et des autres secteurs culturels, pour défendre des positions communes quand c’était utile. La collaboration a également été très fructueuse avec la Fédération Wallonie Bruxelles et le Centre du cinéma et de l’audiovisuel, quand nous les avons interpellés sur les mesures à appliquer d’urgence, notamment le fonds de

© HUNTER MORANVILLE

dont il difficile d’estimer la gravité à ce stade. Aucune société n’a fermé boutique. L’impact à long terme va dépendre de l’évolution sanitaire à partir de maintenant : beaucoup de projets doivent se tourner cet automne et cet hiver. S’il y a une forte expansion de la propagation du virus, et que les tournages doivent s’arrêter les uns après les autres, cela posera de gros problèmes pour les maisons de production concernées. On espère que ce ne sera pas le cas. Au niveau des sociétés, celles qui souffrent le plus sont les petites structures, avec une plus petite réserve de trésorerie."

garantie*, indispensable à la reprise des tournages. Le gouvernement et le parlement fédéraux ont été plus lents à réagir, mais ont finalement pris une mesure importante en matière de tax shelter et, au tout début de l’été, ont aussi assoupli les règles en matière de statut d’artiste, ce qui était indispensable pour assurer la subsistance des travailleurs et travailleuses de tous les secteurs de la culture." *Ce fonds vient d’être prolongé jusqu’au 31 décembre 2020


Y a-t-il des mesures qui font défaut ? Delphine: "Les aides structurelles aux entreprises ! Les projets ont été soutenus dans la couverture des frais liés aux mesures sanitaires, les pertes en Tax Shelter ont été supportées en partie par la Fédération Wallonie Bruxelles. Par contre, les entreprises ont été peu soutenues. En région bruxelloise, les plus petites entreprises ont eu accès à une aide de 2000€ réservées aux très petites entreprises. Du côté wallon, une aide de 5000€ a été accessible à toute une série de secteurs, y compris toute une série de maisons de productions que nous représentons, sur base d’un code NACE qui n’était pas très clair. La majorité de nos maisons de production n’y ont pas eu droit alors que leur activité a été complètement interrompue. Elles étaient dans une situation similaire aux sociétés qui y ont eu droit, mais au final elles ne l’ont pas reçu. C’est un peu dommage, car pour ces petites structures, qui ont moins de réserves, ces quatre mois d’arrêt ont fait très mal. Toutes leurs équipes n’ont pas pu être mises en chômage technique : il y avait un travail administratif rémunéré qui a dû être poursuivi en télétravail, par contre avec l’arrêt des productions, les recettes étaient au point mort..."

INTERVIEW RÉALISÉE PAR

upff.be

VIRGINIE GRULOIS

PROJECT MANAGER MEDIARTIST

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BIEN-ÊTRE

© ANDREA PIACQUADIO

"Aujourd'hui, je travaille à la maison" Texte

Sabine Hélène Bombeke

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n cette période de Covid-19, le télétravail est recommandé par les autorités chaque fois que c'est possible. En temps 'normal', les files de plus en plus longues sur nos routes signifient que les travailleurs ont besoin de plus en plus de temps pour arriver sur leur lieu de travail. Les collaborateurs sont plus souvent en retard ou partent plus tôt afin d'éviter l'heure de pointe du soir.


Cela provoque frustration et fatigue. Travailler à la maison peut parfois représenter tant pour le travailleur que l'employeur la solution idéale. Y compris pour augmenter la productivité.

équipe en danger.

2. Établissez des règles claires pour tous les collaborateurs

De plus en plus de managers hésitent à autoriser le travail à la maison. "Dites oui à ce collaborateur, le lendemain un autre arrive avec la même demande, n'est-ce pas ?" Où fixez-vous la frontière et que pouvez-vous attendre du travailleur chez lui, et qu'en est-il des collègues ? En cette période de pandémie, ces questions ne viennent pas au premier plan. Les conseils qui suivent par contre valent de tous temps.

Conseils pour mieux réussir 1. Soyez transparent Dans certaines entreprises, mettre en place le travail à la maison sur le plan opérationnel peut mener à des malentendus. Des collègues arrivent avec la question suivante : pourquoi pas moi? Vous pouvez éviter que des collaborateurs considèrent le télétravail comme une chose qui va de soi pour tous. Même aujourd'hui, la réponse n'est pas simple car certaines tâches sont impossibles à effectuer chez soi, certainement dans notre secteur. Clarté et transparence sont requises : • Faites savoir que travailler à la maison n'est pas une option pour tout le monde et que cette possibilité doit être correctement et équitablement évaluée à un niveau individuel. • Clarifiez sous quelles conditions travailler chez soi est autorisé. • Établissez les critères auxquels un collaborateur doit répondre pour pouvoir travailler à domicile. • Expliquez que travailler à la maison n'est autorisé par exemple que maximum deux jours par semaine (ceci est un maximum évident dans la plupart des situations de travail) ; travailler souvent chez soi met la cohésion d'une

© ANNA SHVETS

Établir des règles autour du télétravail est indispensable, aussi bien pour le travailleur à la maison que les collègues. Les travailleurs chez eux doivent être conscients des règles de comportement requises, comment doivent-ils se connecter et se déconnecter et comment communiquer leur présence et leur disponibilité sur leur lieu de travail à la maison. De plus, de bonnes instructions doivent être fournies à propos de la manière/fréquence de la communication avec les collègues. L'envie surgit aisément parmi les employés qui n'ont pas accès au travail à domicile mais qui le souhaiteraient. Agissez avec transparence et demandez à l'équipe de rester ouverte afin d'éviter des tensions. En tant qu'employeur, c'est un plus de prêter une oreille attentive. Vous devez veiller à des alternatives équitables pour tous les collaborateurs de votre entreprise. Ce dernier conseil vaut également en période de coronavirus.

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BIEN-ÊTRE

Conseil : soyez clair à propos du dispositif, de la technique et des coûts liés au télétravail. Qui travaille à la maison a besoin des moyens IT appropriés. L'employeur en est responsable. Vérifiez si les dispositions légales sont respectées. Soyez transparent sur la façon dont les coûts associés aux facilités sont répercutés.

3. Acceptez que l'on travaille en dehors des heures ‘normales’ de travail Qui souhaite travailler à la maison a en principe des raisons valables pour cela. Souvent, cela concerne des temps de

pendant que leurs enfants dorment, aussi bien pendant l'heure de midi que le soir. Si des temps de travail traditionnels doivent être maintenus, cela peut s'avérer contre-productif. Assurez-vous en tant qu'employeur d'en être informé. Il serait en principe possible de travailler la nuit. Par exemple, pour les contacts avec des donneurs d'ordre, collègues et clients se trouvant dans d'autres fuseaux horaires. Dans ce cas également, il est essentiel que les travailleurs à domicile soient informés de la rémunération applicable. Pensez aux suppléments éventuels pour le travail en soirée, la nuit et le weekend. Il est conseillé de mettre ces accords préalablement par écrit.

© TIM GOUW

déplacement très longs et le régime horaire de travail du bureau peut être maintenu. En cas de situations spécifiques au niveau familial, il est parfois nécessaire de s'éloigner de la disponibilité classique de 9h à 17h, à fortiori à l'heure actuelle lorsque des collaborateurs doivent travailler chez eux en s'occupant de leurs enfants par exemple. Exemple: de jeunes parents peuvent mieux travailler

4. Faites confiance à l'éthique de travail de votre collaborateur Les employeurs ont encore du mal avec le le fait qu'ils ne peuvent pas contrôler personnellement leurs employés. La pensée conservatrice que des travailleurs à la maison sont moins productifs est encore toujours présente dans leur esprit. Des enquêtes ont cependant démontré assez


souvent que le contraire est vrai ! Les employeurs progressistes abandonnent la méthode de contrôle axée sur l'effort (qui, incidemment, exige également du temps de travail de la part de celui qui exerce le contrôle) et implémentent une évaluation plus attractive et motivante axée sur les résultats. Ce faisant, on évite un contrôle douloureux ou d'autres méthodes de micro-management - comme vérifier combien de fois et quand la base de données interne a été consultée, ou à quelle fréquence l'agenda est mis à jour.

5. Définissez les tâches, responsabilités et points d'attention avec le travailleur à la maison Travailler sans contrôle direct d'un supérieur fonctionne parfaitement si des accords clairs sont conclus à propos des tâches et points d'attention qui y sont liés. Sur quoi souhaitez-vous que votre collaborateur se concentre ? Quels sont les KPI's, qu'est-ce qui doit être effectué et quand ? Ces KPI's peuvent être discutés avec le supérieur à des intervalles réalistes et leur progression (ou manque de progression) être évalués.

Télétravailler Le télétravail n'est pas la même chose que le travail à la maison, mais est désigné comme une forme de travail à domicile. En cas de télétravail, l'employé effectue régulièrement les tâches conformément à son contrat de travail à partir d'un autre endroit. Le télétravail peut donc être effectué à la maison ou un autre lieu choisi par le collaborateur. L'employé fait usage pour ce faire de technologie de l'information. Le télétravail en pratique: le télétravail n'est ni un droit, ni une obligation. Cela signifie que le télétravail se passe uniquement sur base libre convenue entre l'employeur et l'employé. Un contrat écrit doit être conclu pour chaque

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télétravailleur et ce au plus tard au moment où l'employé commence le télétravail. Ceci peut faire l'objet d'une annexe au contrat de travail existant. Le contrat à propos du télétravail doit au moins mentionner les accords suivants : • La fréquence et les jours où le télétravail est effectué, éventuellement aussi les jours ou heures de présence dans l'entreprise. • Les moments où le télétravailleur doit être disponible et par quels moyens. • Les périodes pendant lesquelles le télétravailleur peut faire appel à un soutien technique. • Les règles concernant la rémunération des frais. • Les conditions et les règles pour le retour au lieu de travail de l'entreprise de l'employeur. • Les lieux choisis par le télétravailleur pour effectuer son travail. • Éventuellement la période durant laquelle le télétravail peut être effectué. Au niveau des conditions de travail, le télétravailleur dispose des mêmes droits que les employés occupant une fonction similaire sur le lieu de travail de l'entreprise de l'employeur. Sur base des particularités spécifiques au télétravail, un contrat collectif ou individuel peut être conclu dans lequel un certain nombre de dispositions dérogatoires peuvent être définies. Le télétravailleur doit respecter la même durée de travail d'application pour les autres travailleurs, mais il a bien la possibilité d'organiser cette durée lui-même. Pour le télétravailleur la charge de travail et les normes de prestations sont les mêmes que pour les autres employés qui exécutent leur travail sur le lieu de l'entreprise de l'employeur. L'employeur doit prendre les mesures nécessaires afin d'éviter que le télétravailleur soit isolé des autres employés de l'entreprise. C'est pourquoi il autorisera régulièrement le télétravailleur à prendre contact avec ses collègues et lui donnera accès aux informations concernant l'entreprise. Source: CCT nr.85 du 9 novembre 2005 concernant le télétravail

TEXTE

SABINE HÉLÈNE BOMBEKE

ANCIEN 'EXPERT HUMAN CAPITAL' CHEZ MEDIARTE

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OFFRES D'EMPLOI Ajoutez votre offre d'emploi directement sur mediarte.be Plus d'information sur

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lus de 560 offres (néerlandophones et francophones) ont été publiées sur la page emplois de mediarte.be en 2018 et 2019. Pour le secteur audiovisuel, film et digital, il s’agit de la plus large base de données d’offres d’emploi. En tant que membre de la CP 227 et SCP 303.01, saviez-vous que vous pouvez publier gratuitement des offres d’emploi sur mediarte.be ? En quelques étapes, vous pouvez facilement ajouter vos offres d'emploi sur le site web de mediarte. Suivez les étapes ci-dessous et facilitez votre recherche de talents. Etape 1 - Inscrivez-vous ou connectez-vous sur mediarte.be Si vous n'avez pas encore de compte personnel, vous allez d'abord devoir vous créer un compte. Si vous avez déjà un compte, il suffit de vous connecter. Etape 2 - Ajoutez votre offre d'emploi Une fois connecté, vous pouvez ajouter votre offre d'emploi sur notre site en ajoutant toutes les descriptions et les compétences nécessaires. Vous pouvez également nous demander de promouvoir l’offre sur nos réseaux sociaux. N’hésitez pas à nous contacter via info@mediarte.be


MEDIAGUIDANCE

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ediarte et ascento unissent leurs forces et proposent un accompagnement sur mesure aux professionnels des médias En tant qu'entreprise de médias, souhaitez-vous tirer le meilleur parti de vos employés ? En tant qu'individu professionnel des médias, souhaitez-vous définir vos compétences ou mieux gérer le stress dans votre travail ? Alors, "mediaguidance" peut vous proposer l'accompagnement idéal. mediarte et ascento unissent leurs forces pour aider les professionnels des médias à réorienter leur carrière, ou à renforcer leur résilience et promouvoir leur bien-être au travail. Par le biais de l'accompagnement de carrière, de la gestion du stress ou du coaching en prévention du burnout, adaptés aux professionnels des médias; nos coachs expérimentés réfléchissent avec vous et fournissent des conseils pratiques afin que vous ou vos employés soyez prêts pour la prochaine étape d'une carrière saine.

En pratique Si vous êtes domicilié à Bruxelles ou en Flandres, un forfait de quatre heures d'orientation professionnelle ou de coaching ne vous coûte en tant que salarié que 40 € lorsque vous payez avec des chèques carrière. Vous pouvez commander des chèques carrière sur le site web du VDAB. 5% de réduction sur l'outplacement Tous les employeurs ressortissant à la CP 227 ou à la SCP 303.01 bénéficient d'une remise de 5% sur l'accompagnement outplacement via ascento. Plus à propos d'ascento ascento fait partie du groupe Agilitas et accompagne les travailleurs à chaque phase de leur carrière. Les experts d'ascento aident à cartographier les compétences, les talents et les aspirations des travailleurs du secteur des médias et à leur permettre de grandir. Aussi bien dans leur job actuel que dans une nouvelle fonction en cas de réorientation ou de licenciement. Accompagnement ou plus d'information ? Souhaitez-vous un accompagnement vous-même ou pour l'un de vos travailleurs ou souhaitez-vous plus d'informations ? Contact: info@mediarte.be Powered by

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MEDIAGUIDANCE

© ARON VISUALS

L’accompagnement de carrière Au moment où nous écrivons ces lignes, nous devons constater que le coronavirus continuera à influencer nos vies professionnelles et notre sphère privée. Dans le domaine du travail, et à fortiori en cette période emplie d’incertitude, l’accompagnement de carrière peut constituer une aide utile. Nous revenons ici sur deux systèmes d’accompagnement de carrière : l’outplacement et l’accompagnement de carrière individuel. Le premier est un soutien que l’employeur doit, sous certaines conditions, proposer au travailleur licencié.

Le second est un accompagnement de carrière individuel, à l’initiative du travailleur employé qui s’interroge à propos de sa carrière.

Outplacement L’outplacement est un accompagnement proposé par l’employeur qui doit licencier un travailleur, pour soutenir celui-ci dans sa recherche d’un nouvel emploi. Cet accompagnement se compose de plusieurs éléments. Il inclut, entre autres, un bilan de compétences, du soutien administratif, un accompagnement psychologique, une aide à la recherche d’emploi, et un accompagnement pour l'intégration dans le nouveau job. L’outplacement s’applique à tous les employeurs du secteur privé et il est légalement obligatoire dans certaines situations, par exemple en cas de licenciement collectif.


Le coût de l’outplacement du travailleur doit être pris en charge par l’employeur. Selon le cas, il s’agira d’un outplacement relevant du régime général ou du régime particulier. Par exemple, le régime applicable aux travailleurs âgés de plus de 45 ans dépend du régime particulier. En Belgique, la compétence dépend des régions en matière d’outplacement. Les agences pour l’emploi (Actiris pour la région bruxelloise, Forem pour la région wallonne, VDAB pour la région flamande, ADG pour la région allemande) peuvent prendre en charge une partie du coût de l’outplacement sur demande du travailleur, cette intervention financière est soumise à des conditions. Pour le secteur audiovisuel, film et digital, dans le cadre du projet de mediarte mediaguidance, tous les employeurs ressortissant à la CP 227 ou à la SCP 303.01 bénéficient d'une remise de 5% sur un accompagnement outplacement via ascento.

Accompagnement de carrière individuel Cette forme de coaching individuel signifie que le travailleur reçoit un soutien pour guider sa réflexion et l’aider à prendre des décisions concernant la poursuite et l’évolution future de sa carrière. Cela inclut un bilan de compétences qui permettra de répondre à des questions importantes. Quelles sont vos compétences ? Pouvez-vous les développer ? Souhaitez acquérir de nouveaux talents, pour mieux vous positionner sur le marché du travail ?

travail - vie privée ? Ressentez-vous le besoin de retrouver un meilleur équilibre sur ce plan ? Votre travail devient-il une source trop importante de stress ? Êtes-vous fait, en fin de compte, pour ce job ? Les modalités de ce type d’accompagnement varient fortement d’une région à l’autre. Actiris propose aux chercheurs d’emploi plusieurs formules de coaching (individuel ou en petit groupe). Actiris a également développé la plateforme Yes!, spécialement dédiée aux jeunes. Pour le secteur audiovisuel, film et digital, mediarte a conclu un partenariat avec Actiris dans le cadre du programme d'accompagnement en faveur des chercheurs d'emploi artistes : mediartist, développé par mediarte. Pour les travailleurs résidant à Bruxelles ou en Flandre, le VDAB est responsable pour l’attribution des chèques carrière. Tous les 6 ans, un travailleur a droit à 8 heures d’accompagnement de carrière et si cet accompagnement se fait avec un organisme agréé, il peut être financé avec des chèques carrière. En Wallonie, pas de système de chèques mais depuis juin dernier, la Région wallonne a lancé TIM (Talents, Impulsion Mobilisation), mis en oeuvre par le Forem. Il s’agit d’un parcours d’accompagnement individuel d’orientation, de coaching, et de conseils. Chaque personne est désormais accompagnée par un seul et même conseiller du Forem en vue de trouver l’emploi qui lui convient. En conclusion, sachez qu’il vous est également possible de cumuler l’accompagnement outplacement avec un trajet de coaching individuel.

Vous recevrez un soutien pour répondre à d’autres questions essentielles. Le confinement et le télétravail qui en a découlé ont-ils modifié votre rapport à l’équilibre

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FEWEB

© SHAHADAT RAHMAN

Les Digital Champs font la différence Texte

FeWeb

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es entrepreneurs témoignent de leur croissance en pleine crise du coronavirus.

Dans l'ensemble, les entrepreneurs digitaux voient l'avenir d'un bon œil. La majorité des entreprises ne s'attendent pas à devoir licencier des employés. 2 chefs d'entreprise sur 5 ne réalisent aucune économie et ne prévoient aucune perte de chiffre d'affaires en 2020. Près de 80 % des chefs d'entreprise se préparent à une première reprise de l'économie d'ici septembre 2020 au plus tard. Toutefois, 59 % des cadres s'attendent à une diminution du chiffre d'affaires en 2020. C'est ce que montre l'analyse du FeWeb Corona Impact Barometer, une enquête périodique menée auprès d'agences, de freelances et d'autres prestataires de services du secteur digital pour mesurer l'impact de la crise du coronavirus. Au total,


442 chefs d'entreprise ont participé aux 9 enquêtes, soit une moyenne de 50 chefs d'entreprise par étude. Cette enquête a été réalisée avec le soutien de Sitemanager. S’il y avait une seule leçon économique à tirer de cette crise du coronavirus, c'est que les entreprises dotées d'une véritable stratégie digitale sont mieux équipées pour survivre et même se développer. Leur décision d'investir dans le digital en fait aujourd'hui des Digital Champs qui ont traversé, souvent avec succès, le confinement. Pour le prouver, la FeWeb – la fédération professionnelle du secteur digital - a interrogé des entrepreneurs de divers secteurs sur leur réussite numérique au cours des derniers mois. La plateforme DigitalChamps.be raconte leur histoire et fournit une inspiration supplémentaire à travers à une galerie de cases directement issus de l’économie belge. Les entrepreneurs qui avaient travaillé à leur stratégie digitale avant le déclenchement de la crise du coronavirus se sont rapidement tournés vers leur boutique en ligne et leur communication en ligne. Grandes comme petites, ces entreprises ont utilisé leurs connaissances et leur expérience du digital pour protéger, voire augmenter leur chiffre d'affaires. Les entreprises belges qui ont franchi le pas du digital ont continué de grandir même en plein confinement. La FeWeb les met en lumière sur un nouveau site dédié.

La boutique en ligne sauve le commerce physique La "transformation numérique" semble très complexe, coûteuse et gourmande en efforts intensifs, mais elle n'a pas besoin de l'être. Toute entreprise peut réussir dans le domaine du numérique en y allant à petits pas. Jean-Pierre Lecomte, gérant d’Evobikes (Ciney), est très heureux avec son investissement dans une plateforme e-commerce.

Nous avions bien préparé l’afflux de clients pendant le confinement et nous avons ouvert notre atelier, soutenu par une page dédiée à la prise de rendez-vous sur notre site web. En un mois, ce ne sont pas moins de 200 demandes qui ont été formulées via le formulaire de contact, dont la moitié ayant abouti à une vente. — Jean-Pierre Lecomte - Evobikes

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Au-delà de la réalisation de nombreuses ventes en un temps record, la plateforme e-commerce a permis à Evobikes d’acquérir notoriété et visibilité sur tout le territoire belge.

De l’interaction entre les activités en ligne et hors ligne Christophe Verbeke, directeur du magasin de cadeaux et de design PIET Moodshop à Gand, peut parler du fait que le commerce électronique est un canal supplémentaire qui soutient les ventes en magasin et vice versa.

Pour concrétiser cette nouvelle expérience client, nous avons impliqué tout le monde : des employés du magasin à la direction, en passant par les représentants sur le terrain et les clients. — Madlen Aslanyan - responsable marketing de Defrancq.

Les clients peuvent visiter notre boutique en ligne depuis plus de 10 ans. Ils utilisent notre outil de recherche de cadeaux en ligne pour trouver celui qui leur convient, puis se rendent au magasin ou commandent en ligne. J'estime que cette interaction entre le magasin et la boutique en ligne représente environ 30% de mon chiffre d'affaires. — Christophe Verbeke - Piet Moodshop

Les avantages du digital convainquent le client Le client final ne peut être servi en ligne que si tous les maillons de la chaîne sont également numériques. L'entreprise de toitures et de façades Defrancq, par exemple, offre une personnalisation maximale à partir du site. L'entrepreneur ou le spécialiste en toitures et façades

peut non seulement consulter l'ensemble de la gamme via la boutique en ligne, mais aussi envoyer des photos et des dimensions via Whatsapp. À cette fin, Defrancq a mis au point un système permettant au client de calculer un prix sur mesure et a développé un processus de production rapide pour ces commandes personnalisées qui transitent exclusivement via le digital.

Jusqu'à la crise, nous servions principalement les clients étrangers à la recherche des meilleurs vins. Le Belge a maintenant découvert le commerce électronique : notre « paquet de quarantaine », que nous avons lancé via Facebook et Instagram, a généré un chiffre d'affaires supplémentaire et attiré de nouveaux clients. — Jean Paul Remon - Vinesse


La réussite par la bonne approche Une boutique en ligne, un site web ou une application en soi ne garantit pas le succès. Une stratégie numérique commence par poser les bonnes questions et se traduit par des plateformes technologiques performantes, des contenus à valeur ajoutée ainsi qu’une communication adaptée au bon groupe cible.

Devenez un Digital Champ Les mois à venir resteront incertains : les clients oseront-ils revenir dans les magasins ? Les clients vont-ils effectuer des achats ou reporter des investissements en raison d'un manque de contact avec le vendeur ? Et que faire s’il y a un nouveau lockdown à l'automne ? Les entreprises qui ont atteint une certaine maturité numérique maintiendront

feweb.be digitalchamps.be

ou augmenteront leurs investissements en digital afin de transformer leur avance en croissance continue. Elles sont les Digital Champs en Belgique. Pour les autres entreprises, il n'est pas trop tard pour commencer à construire leur stratégie digitale et déployer leur transformation numérique. Pour les inspirer, la FeWeb a recueilli des témoignages et des cas pratiques, issus de l’économie belge, sur le site web DigitalChamps.be et met également à disposition un outil de recherche de prestataires en digital. Plus de 500 agences digitales professionnelles, studios web et freelances - réunis au sein de l'organisation professionnelle du secteur digital qui est la FeWeb - disposent de l'expertise nécessaire pour aider toute entreprise sur la voie du succès en digital. Ces entreprises garantissent une relation en toute transparence et axée sur la qualité des services, comme le prévoit le code de conduite du secteur.

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INSIDE THE COMPANY

© JEROEN VAN LOOY

Où les films belges trouvent-ils leur début et leur fin Interview

Hans Lettany Wim Symens Titles

Inside the company

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n 2017, Hans Lettany et Wim Symens ont fondé ensemble Titles. Ils sont spécialisés en génériques, titles & poster design, pour la télévision et le film. Le générique de début connaît une véritable renaissance et avec Titles, Hans et Wim forment un duo à la pointe en la matière en Belgique. Comment est né Titles ? Hans: "Au début, je travaillais chez Caviar. On prenait de plus en plus contact avec moi, entre autres d’anciens copains de classe avec qui j’avais étudié, qui avaient trouvé depuis longtemps leur voie dans


le secteur et avaient besoin de génériques et d’autres travaux graphiques. Je suis alors devenu indépendant et j’ai remarqué qu’en Flandre, il existait un vrai besoin d’entreprises spécialisées en titles et en génériques de fin." Wim: "J’ai travaillé très longtemps comme monteur dans diverses maisons de postproduction. Chez Ace Image Factory, je me suis ensuite concentré sur du travail graphique général et très souvent, j'ai pu m’approprier les génériques de début et de fin. Puis, Hans est arrivé avec l'idée de commencer quelque chose ensemble." Hans: "Je souhaitais principalement professionnaliser le workflow du title design dans son ensemble. Cela n’existait pas encore en Belgique. Lorsque j’ai fait part de mon idée à Wim, il a directement dit : “si tu le fais, alors je le fais avec toi.”. Et c’est comme ça qu’on a commencé." Quels ont été les grands défis lors du lancement ? Wim: "En fait, nous étions très bien préparés. Naturellement, Hans possédait son expérience longue de plusieurs années en tant qu’indépendant. J’étais bien entouré par d’autres freelancers et très bien soutenu par Ace Image Factory. Ils trouvaient que c’était une idée fantastique." Hans: "À mes débuts comme indépendant, j’ai été confronté à un certain nombre de choses. Comme acheter du matériel, plein d’enthousiasme, après quelques grosses missions, alors que votre comptable préfèrerait le faire via un prêt bancaire. Ce sont des choses que vous ne devriez expérimenter qu'une seule fois." Wim: "Nous avions également un plan précis des différentes étapes et une répartition claire des rôles. Hans est très bon pour faire la promotion de Titles, tandis que je peux assurer le suivi financier. Ne me comprenez pas mal, nous avons un très bon comptable. (rire)." Hans: " Tous les deux, nous avons aussi un passé différent. Wim en tant que monteur, de mon côté j’ai fait des études de réalisateur mais mes deux parents sont graphistes. Donc, vous voyez qu’il existe un partage naturel des tâches. J’aborde une mission principalement du point de vue graphique et Wim la voit dans son ensemble, comment tout se met en place. Le fait que je supervise surtout les missions de films et Wim les séries a aussi grandi naturellement. Mais rien ne sort vers l’extérieur avant que n’ayons tous les deux donné notre bénédiction." Wim: "En plus, nous avons également un bon réseau de freelancers qui complètent nos talents. Si nous avons besoin de 3D high-end pour GR5, nous connaissons les bonnes personnes qui peuvent transposer nos designs. C’est une

très chouette manière de travailler." À quoi ressemble le processus de création d’un générique de début ? Hans: "À vrai dire, c’est différent pour chaque projet. Pour Patser, Adil & Bilall nous ont impliqué très tôt dans la production afin que nous puissions réellement donner forme ensemble au style graphique de ce projet. Mais parfois, un projet est déjà en phase de postproduction et on

© TITLES

a encore besoin d'un générique de fin. Pour GR5, on avait une réunion hebdomadaire avec Jan Matthys et il a vraiment participé pour donner forme à ce générique de début. Il est aussi venu avec l’idée de ces cartes d’état-major et nous nous sommes mis au travail." Wim: "Parfois, vous recevez seulement un lien vers le film presque terminé et ils ont besoin d’un titre de début et un déroulement de fin. Alors, c’est simplement une question d’exécution. J’entretiens une très bonne collaboration avec Marc Punt. Il me donne une minute de musique et est très curieux de voir quelles idées je vais lui proposer. Mais il a un logo qu’il a fait faire par quelqu’un d’autre et que je dois inclure dans le processus de création. C’est vraiment tout à fait autre chose à chaque fois." Hans: "La seule chose que nous demandons toujours à

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Le récit demeure central. — Hans Lettany

Cela doit offrir une plus-value au projet et soutenir le film. — Wim Symens


Pour vous, quels sont les éléments les plus importants d’un bon générique de fin ? Wim: "Il doit en tout cas fournir une représentation claire du film ou de la série. Le générique de de début de GR5 est très blanc, avec ensuite cette ligne rouge qui fait naturellement référence aux marques blanc-rouge de “Grand Route”. Patser, au niveau du style, est complètement différent." Hans: "C’était une très belle lettre ! (rires). Cela devait être du graffiti, néon et bling-bling. Il s’agit de trois styles complètement différents ! Mais si tu vois le résultat final, ça fonctionne bien, et tout le film suit cette ligne graphique." Wim: "Nous voulons vraiment raconter une histoire. Cela ne doit pas être que des crédits avec une petite sauce graphique. Cela doit offrir une plus-value au projet et soutenir le film. Je ne considère pas non plus le film et le générique comme deux choses à part."

Ce n’est pas toujours facile en tant que petit bureau de combiner travail et vie privée. Vous y arrivez ? Hans: "Je vois cela plutôt comme une symbiose. Pour moi, c’est une façon de vivre. Si tu occupes une fonction créative, des idées doivent pouvoir survenir à tout moment. Si je suis assis à la table du petit déjeuner avec ma femme et mes enfants, et qu’une idée me vient à l’esprit, je la dessine en quelques croquis et elle sort de mon système. Mes deux enfants (2ème maternelle et 1ère primaire) sont aussi déjà allés plus de dix fois au cinéma. Je trouve que le cinéma est très important. On attend aussi de vous que vous alliez à des premières, quelques jours à Cannes. Je ne vois pas ma vie privée comme séparée de mon métier, pour moi cela ne fonctionnerait pas." Wim: (silence, pendant lequel ils commencent tous deux à rire) "Nous avons aussi déjà discuté à propos de cette question. Attention, une grande partie de ce que Hans vient de dire vaut également pour moi. Le job vous occupe en continu. Il ne peut pas en être autrement. Mais j’ai parfois en effet besoin d’un mur, entre ma vie privée et le travail. Je remarque aussi que ma famille en a besoin. Pour moi, cet équilibre est donc un peu plus difficile."

Quels sont pour vous les meilleurs génériques auxquels vous vous identifiez avec plaisir ? Wim: "C’est une question à propos de laquelle nous discutons de temps à autre. Pour moi personnellement, il s’agit du générique de début de Se7en. Ça a tout de même relancé le genre des génériques de début, et cela reste tout simplement fantastique. En plus, nous en avons un peu trop entendu dans notre carrière professionnelle pour faire un générique comme True Detective." Hans: "Oui, je remarque que les mêmes noms reviennent toujours, comme Kyle Cooper (Se7en, The Avengers, Mission Impossible) et Danny Yount (Six Feet Under, Sherlock Holmes, Iron Man). Ce sont des parrains de la renaissance du title design. Pour moi personnellement, en ce moment il s’agit de Erin Sarofsky. Et cela surtout pour la façon de travailler. Elle n’inclut rien de bureaucratique dans sa manière de travailler dans sa maison de production. Elle est très accessible et vous remarquez cette touche personnelle dans tous ses projets."

À quels défis faites-vous face maintenant ? Wim: "Covid! (rire). Nous suivons de près l'évolution du secteur. Tant que le reste du secteur travaille, nous aurons du travail aussi." Hans: "Je m’inquiète surtout pour le Tax Shelter. Tous nos projets en cours sont financés. Si la contribution du Tax Shelter diminue, j’ai des craintes pour l’année prochaine. Il n’y aura pas moins de contenu créé, la demande est trop forte de la part des plateformes. Mais les budgets seront moindres, ce qui signifie qu’ils le seront aussi pour un grand nombre de génériques. À part le Covid, je souhaite me positionner avec Titles à un niveau européen. Nous n’en sommes pas encore arrivés au niveau d’un Sarofsky ou d’un Elastic. Mais nos productions peuvent figurer à leurs côtés. Nous travaillons maintenant pour plus de 80% des maisons de production en Belgique. Donc, si nous souhaitons plus de travail, nous devons regarder au-delà de nos frontières. Avec entre autres le Tax Shelter, nous avons des atouts pour les productions étrangères."

l’avance, est de voir le film ou de lire le scénario. Partir d’un court synopsis ne me convient pas. Je pars à la recherche d’éléments graphiques dans le récit, ou de textures, comme par exemple celle du vêtement porté par l’actrice principale. Le récit demeure central."

INTERVIEW RÉALISÉE PAR

titles.tv

Joost Bevernage

DIGITAL STRATEGIST & EXPERT LEARNING & DEVELOPMENT MEDIARTE

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FORMATIONS

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REPLAY Webinar mediarte

Se faire connaître en tant qu’acteur/actrice… oui mais comment ? Comment approcher un directeur de casting, préparer une audition ou encore travailler à sa propre visibilité ? Dans cette vidéo, Doriane Flamand, directrice de casting chez ADKKASTING, vous explique le métier de directeur de casting et vous donne ses conseils pour améliorer sa visibilité en tant qu'acteur ainsi que pour réussir son casting. Eric Godon, acteur belge, intervient également pour donner ses conseils lors du webinar.

 78 min.

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BRIFF - SEPTEMBRE '20


EN COULISSE

Mai - Aôut 2020

En coulisse

Qu'est-ce que mediarte a réalisé ces derniers mois ? Nous vous donnons volontiers un aperçu. Formations •  13 MAI 2020 Début du trajet de formation -"Digitaal Ondernemen voor de Creatieve Sector" une initiative de Syntra Vlaanderen, avec Flanders DC vzw, het Cultuurloket vzw, Sociaal Fonds Podiumkunsten et mediarte. •  8 MAI & 13 AOÛT 2020 Webinar “CV Lab FR” •  20 MAI 2020 Webinar “Welzijn - Stilaan opgebrand” •  20 MAI 2020 Webinar “PR voor screen composers” avec Sabam for culture, Post Bills et Belgian Screen Composers Guild •  9 JUIN 2020 Webinar “Oorspronkelijke muziek in audiovisuele producties: hoe zit dat juridisch?” avec Playright+, GALM et Sabam for Culture •  10 JUIN 2020 Webinar “Session d'info - Trajets d'accompagnement mediarte” •  22 JUIN 2020 Webinar “Développer sa visibilité en tant qu'acteur” avec Playright •  24 JUIN 2020 Webinar “Développer sa carrière de chef op à l'étranger” avec la SBC •  25 JUIN 2020 Webinar “Promotie en Audience Design voor makers” avec Post Bills •  30 JUIN 2020 Webinar “Bien-être: gérer le stress” •  14 JUILLET 2020 Webinar “Van beeld naar soundtrack - Torpedo” Sabam for Culture avec mediarte

Stages média • Borgerhoff & Lamberigts TV • De Chinezen • De Mensen • De Wereldvrede • dedsit • DPG Media • Eyeworks • Frakas • Geronimo • Hotel Hungaria • Kartouch • Lecter Media • Les Gens • O'Brother Distribution • Sporthouse • Sputnik • Toreador • Warner Bros • Woestijnvis • Zodiak Belgium

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Consultation sectorielle sur les mesures Covid-19 et sur le guide sectoriel, Consultation concernant la poursuite de l'accord sectoriel, le projet stages média, la comission paritaire 227 et la sous-comission paritaire 303.01, Collaboration avec le FIFF et le BRIFF, Groupe de travail "étude et choix de carrière", Cellule emploi DPG Media, Réseau d'apprentissage STEM, …

Session d'infos •  26 JUIN 2020 - Online Session d'info étudiants HELB

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•  7 MAI 2020 - Online Online, Smart Media Meetup: meet the sector •  18 JUIN 2020 - Online “Débat: De audiovisuele wereld na Corona” organisé par VOTF avec mediarte

Consultez tous les dossiers qui ont été finalisés au cours de ces derniers mois sur www.mediarte.be • Bien-être (mis à jour) • Carrière (mis à jour) 61


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