MAGAZINE #4 ÉDITION II - 2021
SONHOUSE - COMÉDIEN/ACTEUR.BE - DIVERSITÉ TENDANCES DANS LE SECTEUR AUDIOVISUEL ET NUMÉRIQUE TÉLÉTRAVAIL - RELANCE DU SECTEUR - DOCUMENTAIRE
All you need to know about the Belgian audiovisual, film and digital industry
PRÉFACE
JAN VERMOESEN - MEDIARTE
Matière à réflexion…
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Le secteur audiovisuel et digital regarde l’avenir avec confiance”, titre de l'article présentant les résultats de notre enquête sur les compétences du futur dans notre secteur. « Forte relance fin 2020 », peut-on lire ailleurs dans ce magazine. Cela peut déjà signifier des nouvelles positives pour notre secteur. mediarte a également suivi la même tendance. Nous ressentons aussi pour 2020 les conséquences financières de la crise, mais nous avons obtenu d’excellents résultats sur le plan de nos actions. Le secteur se relève de l’impact direct provoqué par le Covid-19, mais le chômage temporaire n'a pas disparu de notre secteur en 2021 et, en termes de volume de
travail, au quatrième trimestre de 2020, nous nous situons au même niveau qu’au dernier trimestre de 2019. Nous avons littéralement perdu un an. Heureusement, nos employeurs voient beaucoup d'opportunités dans le domaine des évolutions digitales. Les radiodiffuseurs et les entreprises numériques prévoient qu'elles feront face à peu de problèmes pour la reprise après Covid-19, de l’autre côté les maisons de production et les sociétés facilitaires restent un peu plus prudentes. Il n'est pas étonnant que le télétravail soit vu comme devant rester et qu'il ira de pair avec une organisation du travail plus flexible. Vous lirez plus à ce propos dans ce magazine. Le secteur a dû faire preuve de flexibilité, mais l'année dernière, mediarte lui-même s’est également montré très flexible dans sa propre organisation du travail. Exactement comme le secteur, mediarte a encaissé les coups de la crise du Covid-19 et nous enregistrons des revenus nettement inférieurs en 2020. Or, avec moins de ressources et moins de personnel, nous avons réussi à virtualiser entièrement notre organisation, à générer du trafic vers notre site web à des niveaux records et à développer plus d'activités et de contenu que jamais auparavant. Une équipe mediarte dont on peut être fier et dont il faut prendre soin.
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PRÉFACE
Nous sommes passés très aisément d'une offre de formation en présentiel vers une opération entièrement digitale, ce qui a résulté en 45 formations et webinaires autoproduits auxquels ont participé un total de 1032 professionnels. La numérisation de nos formations a également boosté notre propre digitalisation.
Or, avec moins de ressources et moins de personnel, nous avons réussi à virtualiser entièrement notre organisation, à générer du trafic vers notre site web à des niveaux records et à développer plus d'activités et de contenu que jamais auparavant. — Jan Vermoesen
Nous avons implémenté un suivi automatisé très détaillé des formations et de l'accompagnement de nos stagiaires médias et de nos mediartistes. Notre Scan de Compétences a été complété par de nouvelles fonctions et nous avons publié 99 tutoriels vidéo sur notre site en 2020.
En 2020, nous avons vu l'utilisation de notre site web atteindre un niveau record (+25%) avec presque 200.000 visiteurs, 385.000 sessions et 920.000 visites de pages (+10%). Toujours en 2020, nous sommes également allés plus loin dans le cadre de notre scan des compétences et pour ce faire, nous avons complété notre base de données des formations avec près de 500 nouvelles formations. Notre page formations a été entièrement repensée et est à présent dotée de swimming-lanes. Nous travaillons actuellement à l’extension des options de filtrage de notre page Talents et à un lien très précis entre les offres d'emploi et les Talents (plus de 2.100) publiés sur notre site. Parce qu'une grande partie de la mise à l’emploi a été perdue, nous avons également vu le nombre d’offres d’emploi sur notre site diminuer de 40 % par rapport à 2019. Le chômage temporaire et un secteur à l’arrêt nous ont également donné du travail supplémentaire dans le cadre de l'orientation des chercheurs d'emploi vers notre secteur. En 2020, 52 jeunes ont effectué un stage média pour acquérir une première expérience professionnelle dans notre secteur, correspondant à 376 semaines de stage, et dans le cadre du projet mediartist, nous avons accompagné 90 chercheurs d'emploi bruxellois vers une mise à l’emploi dans notre secteur. Du repos, nous n'en avons pas vraiment pris l'année dernière. Mais heureusement, auprès de la liberté, la reprise se profile clairement pour notre secteur. Un secteur qui prospère plus que jamais grâce à la résilience de ses professionnels… de quoi être fier et dont il faut prendre soin.
Jan Vermoesen
GENERAL MANAGER MEDIARTE
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dans notre magazine, sur notre site web, ou vous voulez proposer un partenariat ? Prenez contact avec jan.vermoesen@mediarte.be
Suite à notre analyse des Risques Psychosociaux "mediasensor" (2019) et des plans d’action qui en résultent, nous prévoyons un label mediasensor pour les formations qui constituent une des priorités soutenant le plan d’action.
STEM est l'abréviation des termes anglais Science, Technology, Engineering et Mathematics. La société d’aujourd’hui a un besoin accru de personnes avec un profil STEM. Les articles dans ce magazine qui par ex. contiennent un savoir-faire technique sont pourvus d’un logo STEM conformément à notre engagement de stimuler l'alphabétisation STEM dans le secteur audiovisuel.
CREDITS Image de couverture Cédric Engels © Justin Paquay Mise en page Uncompressed / Jonas De Maesschalck & Julie Delvaux
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Préface. . ........................................................................... ......03 Point
of view - Relance du secteur - Key Takeaways. ................ 08
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Inside
the company - Sonhouse............................................ 12 In the picture - Voice director / voice coach............................. 17 Point
du secteur - comédien.be. .............................. 28
Secteur
- Le secteur audiovisuel et digital regarde l'avenir avec confiance. . ......................... ........................................................... 32
Organisation
du secteur - Media and Diversity in Action (M&DiA) ............................ ........................................................... 36 Carrière - Toolkit - Débuter dans le secteur du film d'animation. ... 44
Documentaire
-Rencontre avec Javier Packer Comyn, Secrétaire général du CBA. . ............................................................................ 48 Organisation du secteur - Le CBA, centre de création cinématographique pour les auteurs.trices de documentaires. ......................... 51 Télétravail
- Le télétravail en période Covid, la recette idéale pour un télé burn-out ?............... ........................................................... 54
Webinar
- Replay. . ................................................................... 59 coulisse - janvier - mai 2021................................................ 60 mediarte..................... ........................................................... 63 En
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of view - SMart est-il au service de l'artiste ?. ................... 22
Organisation
Point of view
Relance du secteur - Key Takeaways
Inside the company
Sonhouse
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In the picture
Voice director / voice coach
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Organisation du secteur Comédien.be
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Organisation du secteur
Media and Diversity in Action (M&DiA)
TUTORIAL
Découvre chaque semaine un nouveau tutoriel, podcast, keynote, longread, …
Plus d'informations
www.mediarte.be/tag/tutorial
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POINT OF VIEW
© BRANDS PEOPLE
Relance du secteur - Key Takeaways Article
Joost Bevernage
Digital Strategist Expert & Learning & Development mediarte
Point of view
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u début de cette année, nous avons cartographié l’impact du premier lockdown. L’impact, qui a été drastique, dépendait de l’endroit où vous aviez été mis au travail. Ainsi, c’est surtout les maisons de production et les entreprises facilitaires qui ont été touchées. Nous avons également retrouvé celles-ci dans la différence entre le secteur audiovisuel et digital (CP 227), qui a connu une baisse plus limitée en termes de volume de travail, et le secteur du film (SCP 303.01) plus durement atteint.
Sur la base de nouvelles données émanant de L’Office National de Sécurité Sociale (ONSS), fournissant une image complète de 2020, nous pouvons heureusement constater qu’une véritable relance s’est produite durant la seconde moitié de 2020. Nous énumérons ici les 6 tendances les plus importantes. Pour une analyse en détail chiffrée, nous vous renvoyons à l’article publié sur notre site web.
Les chiffres traités ci-dessous se rapportent seulement au volume de travail dans la CP 227 et la SCP 303.01.
Source: RSZ - édité par mediarte
1 Forte relance Le secteur dans son ensemble a expérimenté une forte relance au troisième trimestre de 2020. Cette reprise a ralenti en fin d’année, où une petite baisse est à noter par rapport à 2019. Le secteur du film a tout à fait repris. Dans ce sous-secteur, la Région flamande semble avoir suivi la tendance wallonne en se concentrant sur des contrats saisonniers plus courts. Par conséquent, nous constatons une baisse du volume de travail en fin d'année.
Source: RSZ - édité par mediarte
En Région wallonne, la mise à l’emploi dans la CP 227 reste en dessous des évolutions au niveau fédéral. Ceci est principalement dû à une entreprise, Gaming1, qui a quitté le secteur. Cette perte en termes de mises à l’emploi sectoriel est donc permanente et ne pas peut être attribuée à la pandémie du Covid-19.
2 Les maisons de production se relèvent plus lentement Les maisons de production, avec les entreprises facilitaires, ont subi l’impact le plus important et leur reprise se déroule de ce fait plus lentement. Nous constatons que le secteur est surtout touché en Région flamande car un certain nombre d’entreprises dont l’organisation est active à l’international (live-events) y sont installées. Au niveau flamand, la reprise est là aussi plus difficile. Or, en Région bruxelloise et en Région wallonne, nous constatons que les entreprises facilitaires ont progressé par rapport à 2019.
3 Impact le plus haut chez les plus jeunes travailleurs L’impact de la crise sur le volume de travail est ressenti pratiquement de la même manière pour toutes les tranches d’âge, avec un impact qui se réduit à mesure que l'âge augmente. La reprise se fait également sentir de la même manière, les moins de 25 ans en particulier connaissant toujours la plus forte baisse. On note une augmentation dans la tranche d'âge des 65 ans et plus. Cependant, nous parlons ici de nombres si minimes que cette augmentation peut être entièrement attribuée à 1 ETP. 09
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POINT OF VIEW
En mars 2021, nous constatons bien à nouveau une baisse prudente pour presque toutes les entreprises. Seules les entreprises facilitaires font à nouveau appel au système de chômage temporaire.
Source: RSZ - édité par mediarte
4 Peu d’impact sur la proportion femmes/hommes Dans les deux sous-secteurs, l’impact de la pandémie en termes de proportion hommes/femmes est resté relativement le même. Sur le plan de la relance, nous constatons que les femmes reviennent un peu plus lentement vers le secteur, mais cette différence reste à nouveau du même ordre que les fluctuations statistiques que nous observons chaque année.
5 Chômage temporaire encore en 2021
Source: RSZ - édité par mediarte
De mai à septembre 2020, nous constatons une forte baisse du nombre de travailleurs en chômage temporaire pour des raisons dues au Covid-19. En novembre, on revient cependant à une légère résurgence avec la deuxième vague du Covid-19, pour ensuite atteindre une stabilisation jusqu’au premier trimestre de 2021 inclus. Nous ne devons donc pas attendre une reprise totale début 2021.
Source: RSZ - édité par mediarte
6 Signes de croissance prudente Malgré le fait que le volume de travail ne se situe pas encore au même palier qu’en 2019, nous voyons cependant un certain nombre d’indications penchant dans le sens d’une évolution vers un secteur en croissance. Si tous les travailleurs actuellement en chômage temporaire sont remis à l’emploi dans le secteur, nous connaîtrons une croissance notable. Naturellement, cela ne constitue pas une garantie et au moment d’écrire ces lignes, c’est purement hypothétique. De plus, nous constatons aussi déjà une croissance dans un certain nombre de sous-secteurs. Il s’agit des entreprises digitales flamandes déjà en croissance en 2019 ainsi que des entreprises facilitaires wallonnes et bruxelloises. Nous constatons également une forte croissance du côté des entreprises autres ; de soutien dans le secteur comme celles de consultance, celles liées au domaine juridique et d’autres activités non audiovisuelles spécifiques.
article écrit par
mediarte.be
Joost Bevernage
DIGITAL STRATEGIST EXPERT & LEARNING & DEVELOPMENT MEDIARTE
FORMATIONS
Information & inscription via
www.mediarte.be
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INSIDE THE COMPANY
© JUSTIN PAQUAY © JUSTIN PAQUAY © JUSTIN PAQUAY
Inside the company - Sonhouse Interview
Cédric Engels et le pouvoir du son
Sonhouse
Cédric: "J’ai toujours eu l’ambition de devenir musicien. J’ai étudié le droit et la propriété intellectuelle pour rassurer mes parents. Mais dès l’obtention de mon diplôme, j’ai sauté dans un train pour Londres, afin de réaliser mon ambition musicale. Après quelques mois de doutes et tergiversations, j’ai enfin tenu l’idée qui allait m’occuper pour les prochaines années : le pouvoir du son! C’est ce qui me guidait et me stimulait depuis toujours.
Cédric Engels Inside the company
"La puissance du son, c’est notre éveil au monde: le premier son que nous entendons, c’est le battement du cœur de notre mère, quand nous sommes encore dans son ventre. Les sons évoquent des émotions, et des univers entiers peuvent être condensés dans un fragment sonore d’une demi-seconde. De l’émotion à la marque, il n’y a qu’un pas à franchir. Pour Martin Lindstrom, les boîtes dépensent la plus grande partie de leur budget marketing pour ravir les yeux, et oublient l’ouïe… c’est une solide erreur! En 2012, j’ai créé ma première boîte, Roundhouse, avec un focus sur le sonic branding pour relier les marques à un univers sonore.
maison de passe. J’ai cherché un partenaire, un mentor. Ensuite il nous manquait… les clients ! Les premiers clients sont souvent, selon le dicton, « friends, fools & family »… Des gens qui ont cru en nous en tout cas, et qui nous ont permis de développer un portfolio, et de faire grandir la boîte. Nous avons eu nos premiers gros clients : la bande-originale de Bevergem (série TV, 2015), le branding sonore de Coolblue (boîte d’e-business néerlandaise). Nous nous sommes appuyés sur ces réalisations pour convaincre d’autres clients. Nous avons réalisé la bande originale entière de De Dag (TV series, 2018), et le branding sonore de la ville de Gand.
"J’étais seul au début. Je n’avais rien à investir… à part mon temps ! J’ai écrit un business plan à partir d’un modèle trouvé sur Google. Après avoir contacté mes frères, j'ai fait un deuxième plan pour obtenir un prêt de la banque. Mais je ne l’ai pas obtenu, une grosse déception. Finalement j'ai loué une maison à bas prix que j’ai rénovée en studio, à côté d’une
"Ma méthodologie consistait à traduire une marque en univers sonore, sur base d’un workshop et d’un peu de science. Pour garder le cap tout au long de ces années de développement, je suis toujours resté fidèle à ma motivation, qui donne le cap à ma ligne d’activités : oser dire non, si ta passion et ton concept commercial sont de faire des
© JUSTIN PAQUAY
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La puissance du son, c’est notre éveil au monde. — Cédrig Engels
OLIVIER AUQUIER © DREAMWALL
© JUSTIN PAQUAY
podcasts, accepter d’enregistrer des groupes ne va pas te permettre d’arriver à tes fins. Une bonne ligne de conduite est aussi de ne jamais être satisfait, ne jamais se dire « j’y suis arrivé, je suis le meilleur ». Il y a toujours de nouvelles choses à apprendre. "C’est pourquoi il faut toujours penser à la prochaine étape. Il y a quatre ans, nous avions atteint une limite avec Roundhouse. Nous ne pouvions pas accepter de plus gros projets de post-production à cause de la taille de notre studio; celui-ci étant à Gand, les clients qui voulaient travailler à Bruxelles ne nous engageaient pas. Il nous fallait élargir l’offre de services pour solidifier la boîte. C’est à ce momentlà que j’ai reçu un coup de fil de Phile et Thierry de Sonicville. Après un an, nous avons décidé de fusionner les deux boîtes et de créer Sonhouse à trois (Sonhouse est la contraction de Roundhouse et Sonicville). C’était une véritable intégration, nous avons écrit ensemble une nouvelle vision et un nouveau business plan. C’était il y a trois ans. Et aujourd’hui, en 2021, Sonhouse est toujours là!"
Chez Sonhouse, nous croyons qu’une identité sonore adéquate renforce un projet. Cela implique une vision, et une exigence de qualité. — Cédrig Engels
Sonhouse, agence de production sonore Cédric: "Chez Sonhouse, nous croyons qu’une identité sonore adéquate renforce un projet. Cela implique une vision, et une exigence de qualité. Notre dénominateur commun chez Sonhouse est et restera toujours le son. C'est un thème large qui nous permet d'offrir différents services et de ne pas nous limiter, par exemple, à la musique. La musique est du son, mais le son n'est pas nécessairement de la musique. Production, cela signifie que nous avons nos
propres sites de production, et notre équipe. Nous avons des sites à Bruxelles, Gand, Anvers et Seneffe. Nous voulons un lien de proximité avec nos clients, mais nous sommes aussi tenus aux règles de localisation de nos bureaux pour l’obtention de subsides (screen brussels, screen flanders en wallimage). Notre site à Bruxelles est au sein d’Edmond, un pôle audiovisuel regroupant plusieurs sociétés du secteur. "Nous avons deux départements principaux: Film et Brand. Le son, c’est le fil rouge de tous nos départements. Mais chaque unité demande une expertise spécifique. Au sein du département Film, nous nous occupons de post-production, doublage, supervision musicale et bandes originales. Nous avons quatre studios de doublage identiques, où nous travaillons pour des clients nationaux et internationaux. Nous avons un département casting où nous choisissons les voix les plus appropriées pour chaque projet. Au niveau de la post-production, nous nous occupons du son pour des séries, des films, des documentaires: nous faisons le montage, nous ajoutons du bruitage, le mixage. Ces projets prennent souvent des mois, jusqu’à un an parfois." "La supervision musicale est surtout un travail de consultance : nous conseillons les auteurs, les producteurs, sur la musique qu’ils peuvent utiliser. S’ils veulent une musique originale, nous leur conseillons le meilleur compositeur pour leur projet. Nous cherchons aussi les musiques d’ambiance, et nous libérons les droits sur les œuvres existantes. Nous produisons aussi des bandes originales : nous recherchons le compositeur et nous réalisons des œuvres musicales complètes pour des séries, films, films d’animation et documentaires. Il faut comprendre la musique, traduire le langage du réalisateur vers le musicien, comprendre comment l’enregistrement d’un orchestre fonctionne. "Dans le département Brand, nous nous occupons de podcasts, musique, branding sonore et radio. Nous produisons nos propres podcasts (Tomato Tales) ou nous en produisons pour des clients: des télévisions, des musées, des agences de pub ou des annonceurs en direct. Dix minutes de podcast, c’est le budget de vingt secondes de pub. La musique, ce sont les musiques originales et la libération des droits des musiques existantes. Le branding sonore, c’est l’idée d’une identité sonore liée à une marque. Coolblue est notre exemple le plus célèbre. Au département radio, nous produisons des pubs pour les agences."
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INSIDE THE COMPANY
Nos collaborateurs, nos talents Cédric: "Aujourd’hui, nous sommes une équipe de 19 employés, mais nous travaillons aussi avec des freelances. Chacun a sa spécialité, son expertise. Nous croyons beaucoup à ce modèle d’agence, nous sommes une maison ouverte. Le marché a évolué, les équipements sont plus accessibles et beaucoup de professionnels ont leur propre studio à la maison. Nous ne voyons pas ces ingénieurs et musiciens freelances comme des concurrents. Au contraire, on apprécie la collaboration avec des éléments extérieurs. Nous leur donnons accès à nos sites de production, s’ils ont besoin d’un studio de mixage ou de bruitage plus gros ou différent, s’ils veulent un producteur qui fasse leur planning ou leur budget. Et nous collaborons avec eux aussi s’ils travaillent dans leur propre home studio. Plutôt que de combattre l’évolution du marché, comme les chauffeurs de taxi qui s’opposent aux chauffeurs Uber, nous pensons qu’il est positif d’avoir le meilleur des deux mondes. Notre plateforme de freelances compte donc à son actif des acteurs, des spécialistes de la voix, des monteurs, des mixeurs, des musiciens, des fous du son, toute personne, jeune ou plus âgée, qui est liée au son et a du talent."
Quels types de talents recherchezvous chez Sonhouse ? Cédric: "Dans le département Brand, la partie radio, nous sommes à la recherche de voice coaches. Le/la voice coach, ou coach vocal, c’est l’équivalent du réalisateur pour l’audio. Il/elle travaille à côté de l’ingénieur et sert d’intermédiaire entre les voix et les clients. Le voice coach doit comprendre un scénario, et le traduire en une idée audio. Il va coacher les voix dans ce sens. Et il sera responsable du produit final. C’est valable pour les spots radio, mais aussi pour les podcasts.
L’équipe, c’est l’actif le plus important d’une boîte. Cédric: "Ce qui les relie les gens que j’engage? La motivation et le sens de l’initiative! Loyd, le manager de notre bureau anglais, a fait la traversée Londres-Gand à vélo pour m’annoncer qu’il voulait travailler avec nous. Il a été engagé! Un autre indice pour savoir si telle personne doit rejoindre l’équipe, au-delà de ses compétences, c’est le sens d’une culture commune: si j’ai envie de discuter autour d’un verre avec cette personne, c’est bon signe. "C’est important d’avoir une expertise principale, même quand on est curieux et qu’on a plusieurs casquettes. Quand on touche un petit peu à tout, on ne devient jamais le ou la meilleure dans sa branche."
Un conseil pour les gens qui veulent se lancer ? Cédric: "N'ayez pas peur de sauter, mais sautez avec une idée en tête: ce que vous voulez faire et sur quoi vous voulez vous concentrer. Sinon, vous serez n'importe où et nulle part. Suivez votre cœur. Il n’est pas facile de trouver un emploi ou de créer une entreprise. Mais je suis convaincu qu’en suivant votre objectif et votre cœur, tout ira bien. Il ne faut pas forcer. Si vous voulez devenir avocat, devenez avocat!"
"De façon générale, nous sommes toujours à la recherche de passionnés de l’audio, qu’ils soient musiciens, mixeurs, ingénieurs,… Nous voulons toujours rencontrer de nouveaux talents."
interview réalisée par
Virginie Grulois
sonhouse.com
PROJECT MANAGER MEDIARTIST
THIERRY VAN DURME © PETER DEMEY
Voice Director/ Voice Coach Interview
Thierry Van Durme Head of Radio content & Voice director chez Sonhouse
In the picture
L
e métier du/de la Voice Coach ou Voice Director est peu connu, et pourtant en vogue, et très recherché. Quel est ce métier qui est crucial dans le secteur de la pub radio mais aussi du podcast ?
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IN THE PICTURE
Comment es-tu arrivé à exercer ce métier ? Thierry: "Je suis initialement musicien professionnel. J’ai commencé dans les studios quand j’avais 18 ans. J’y ai beaucoup travaillé comme guitariste et arrangeur. Je travaillais sur des pubs, je créais des bandes sonores pour différents studios à Bruxelles. J’ai fini par racheter le studio pour lequel je travaillais, Dr Swing. Seule la musique et les voix chantées m’intéressaient alors, pas les voix parlées. Jusqu’à une certaine session à laquelle j’ai assisté: il fallait enregistrer 10 pages de texte en anglais pour un médicament. J’estimais 2 jours d’enregistrement pour cette déclamation de formules chimiques. On a mis 1h30, j’étais bouche-bée. Je me suis dit qu’il fallait absolument que j’apprenne comment faire."
Le Voice Director exerce pour moi le même métier qu’un réalisateur de films, mais pour le son. Il conseille la production : « dans un monde idéal, voici ce dont on a besoin pour réaliser notre idée créative ». — Thierry Van Durme Quels types de talents recherchez-vous chez Sonhouse ? Thierry: "Je travaille comme Voice Director pour les pubs et pour les doublages. Je m’occupe aussi de la supervision des musiques orchestrales et big band pour les bandes sonores des films. Pour les pubs, je m’occupe du casting et du Voice Coaching/Directing. La production, elle, s’occupe du budget. Le Voice Coach et le Voice Director exercent pratiquement les mêmes fonctions, mais je vois le métier de Voice Director comme de la réalisation sonore plutôt que purement du Voice Coaching. Le Voice Director exerce pour moi le même métier qu’un réalisateur de films, mais pour le son. Il conseille
la production : « dans un monde idéal, voici ce dont on a besoin pour réaliser notre idée créative ». "Chez Sonhouse, nous réalisons la plupart du temps les idées créatives des clients. Les clients nous amènent un script, nous leur proposons la meilleure façon de l’interpréter. On conseille sur le texte, mais aussi la musique de background, le type de voix, de bruitage, etc." Peux-tu nous décrire la journée d’un Voice Director & Voice Coach ? Thierry: "Le Voice Coaching/Directing fait pour moi partie intégrale de la réalisation sonore. La voix, qu’elle soit parlée ou chantée, fait partie d’un tout: elle a sa place dans une bande sonore. "Le Voice Director travaille d’abord sur le texte du client. J’ai une règle : quand je lis un texte, je dois avoir le son dans ma tête. Sinon, c’est que le texte ne fonctionne pas. La plupart du temps, cela s’avère juste. Je propose des reformulations aux clients pour que le texte fonctionne mieux, que ce soit au niveau sonore ou culturel. Chez Sonhouse on fait des pubs en néerlandais, français, anglais, allemand et même plus. Il faut que le texte tienne la route dans chacune des langues: ce ne sont pas les mêmes références culturelles. Ce n’est pas une traduction littérale, c’est à chaque fois une adaptation. C’est un énorme travail. Ensuite il faut mener le casting : trouver les voix les plus appropriées pour le spot. "Puis on passe au travail en studio. Je commence par préparer les comédiens sur la description du contexte, l’interprétation. Quand on est prêt, on passe à la session d’enregistrement. C’est de la direction d’acteurs, cela doit être simple et efficace. Il faut des instructions précises. Si je dis au comédien « plus d’émotion » par exemple, ou « plus ensoleillé », c’est vague. Je dois lui parler en termes techniques : « plus haut », « plus vite », « moins fort », « virgule », « point », … C’est hyper précis. Les clients suivent aussi les sessions, ils donnent leur avis, mais ils ne sont pas capables de communiquer en termes techniques vis-à-vis d’un comédien, d’un musicien, d’un technicien. C’est notre job."
© JUSTIN PAQUAY
Quelles sont les compétences requises pour exercer le job ? Thierry: "En Belgique, la plupart des bons Voice Directors viennent d’un background musical, d’un background technique (ingénieur du son, etc), ou encore d’un background de philologie mais avec une connaissance de la musique, en amateur par exemple. Il faut le bon amalgame de compétences. "Le Voice Director doit connaître cet instrument qu’est la voix. C’est une connaissance technique: la voix est une vibration dans un coffre sonore. Il doit situer cet instrument dans son environnement. Qu’on travaille sur une scène ou dans un studio, on va utiliser l’instrument d’une façon totalement différente. Le Voice Coach doit aider le comédien à ce niveau, de façon très précise. "Il doit aussi être au courant de tout l’aspect technique du texte : « est-il bien ou mal ponctué, où respire-t-on, où le son
doit-il monter, descendre, et pourquoi? », etc. Tout cela par rapport au reste de la bande son. S’il y a une musique, une voix chantée en-dessous de la voix parlée, il doit situer la fréquence de la voix chantée et celle de la voix parlée. Il doit proposer des solutions. On est toujours limités dans le temps pour un spot : 30 secondes, ce n’est pas 31 secondes. Si on est arrivés à 37, que fait-on de créativement intéressant pour gagner 7 secondes? "Le Voice Director doit savoir à quoi servent les machines dans les studios. Comme un réalisateur parle à un caméraman, le Voice Director doit pouvoir parler à l’ingénieur du son. Il ne place pas le micro, mais il doit savoir s’il est bien placé. Pour faire ce métier, il faut adorer les studios. On y passe beaucoup de temps!" Il n’y a pas d’école de Voice Directing ou Voice Coaching en Belgique, est-ce un métier qu’on apprend sur le terrain ?
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IN THE PICTURE
Thierry: "Il faut une certaine aptitude, c’est inné. On ne peut apprendre sur le terrain que 15 à 20% du job. Il faut d’emblée « sentir », avoir sa vision du travail final, comme un réalisateur. C’est pourquoi l’amalgame de connaissances en musique, théâtre, langue et technique est important. Après, le reste, comme pour tout, ce sont les kilomètres!"
Est-ce que tu as un audioreel, une démo ? Thierry: "J’exerce ce métier depuis le début des années 90, j’ai déjà pas mal de jobs à mon actif. C’est bien d’avoir un showreel, un site, mais chez nous le travail arrive beaucoup par bouche à oreille."
Tu travailles dans plusieurs langues ? Thierry: "En Belgique, la plupart des pubs se font dans les deux langues nationales, donc c’est mieux de pouvoir travailler dans plusieurs langues. Mais il n’y a pas de règle."
interview réalisée par
Virginie Grulois
sonhouse.com
PROJECT MANAGER MEDIARTIST
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Plus d'information sur
www.mediarte.be 21
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POINT OF VIEW
© SAM MOQADAM
SMart est-il au service de l’artiste ? Article
Tijs Hostyn
Responsable sectoriel pour les médias auprès du syndicat ACV Puls
Point of view
L
es activités de la société coopérative SMart ne sont pas exemptes de controverses. SMart déclare Smart déclare qu’elle permet à ceux qui travaillent dans le secteur culturel de gérer leurs propres activités et de facturer leurs prestations de manière autonome.
Cela ressemble à une solution dans un secteur où un contrat de travail n'est pas toujours facile à obtenir, voire même souhaitable. Mais est-cevraiment si inoffensif ? Dans cet article, nous mettons tout dans la balance: strict mais juste. Lisez avec nous et décidez vousmême pourquoi vous feriez mieux de (ne pas) travailler avec SMart.
Questions légales En Belgique, la mise à disposition de travailleurs est strictement réglementée et le prêt de personnel avec transfert de l'autorité patronale est interdit, à quelques exceptions près prévues par la loi (principalement pour le travail intérimaire). Nous constatons la même chose dans d’autres pays. En France, le ‘portage salarial’ est strictement réglementé et est interdit dans le secteur évènementiel. SMart contourne cet obstacle en France en demandant une licence en tant qu'organisateur d'événements. Sans organiser le moindre évènement, SMartfr a obtenu cette licence. Cette pratique n’est pas seulement rusée, mais aussi illégale. La loi française n’autorise pas la mise à disposition de travailleurs dans les secteurs des arts et des arts du spectacle à but lucratif. En 2020, l’inspection du travail a établi un procès-verbal contre SMartfr qu'elle a désigné comme étant un pourvoyeur de main-d'oeuvre. Le procès-verbal a été transmis au Procureur Général de Lille, qui a ordonné une enquête de police.
Les conséquences pour vous Il ne s’agit pas uniquement du respect de la loi. En faussant la relation de travail prescrite par le législateur, l’intermédiation salariale comporte un certain nombre de conséquences perverses. Les membres de nos organisations nous ont souvent fait part de leurs préoccupations, qui peuvent être résumées dans les sept points suivants:
1 Les artistes et les techniciens ne font pas toujours usage de ce type de services de leur plein gré. Ils peuvent y être contraints par leur employeur habituel, qui n’a aucunement l’intention de prendre ses responsabilités. Leur salaire s’en trouve réduit par les frais de gestion que SMart prélève. Ces frais varient selon le pays: ils se montent ainsi à 8,5% en France et 6,5% en Belgique. Ce chiffre, qui revient régulièrement lors des discussions à propos du modèle SMart, ne correspond plus au coût réel d'utilisation des services de SMartbe. Suite à des modifications de la loi intervenues en Belgique en 2015, ce coût a considérablement augmenté. Le site web de SMartbe mentionne à présent aussi que certains autres frais (comme la diminution des cotisations et des subsides ou
un pourcentage du budget opérationnel) sont également supportés par la communauté. Cela signifie un coût additionnel pour le travailleur-utilisateur. SMartbe parle d'un pourcentage moyen de 7,5% du budget opérationnel, mais dit aussi que le montant peut varier. Indépendamment de la question de transparence, il est évident pour nous que des coûts significatifs sont liés à l'utilisation des services de SMart.
2 Les travailleurs n'ont pas droit à une représentation collective auprès de l'employeur pour lequel ils exercent effectivement des activités professionnelles. Dans le même temps, ils se retrouvent dans une position de subordination vis-à-vis des intermédiaires. Or, cette subordination est de nature fictive, étant donné que l'intermédiaire n'intervient ni dans l'organisation du travail, ni dans la mise en place de mesures de santé et de sécurité pour les travailleurs. L'intermédiaire ne peut pas non plus définir ou négocier des dispositions contractuelles. En cas de différend, par exemple à propos des conditions de travail, il devient plus difficile de faire valoir des droits vis-à-vis de l'employeur réel, alors que SMart est seul signataire du contrat de travail. 3 SMart applique le salaire minimum et les conditions de travail en vigueur pour les arts de la scène, indépendamment la nature réelle des activités de l'employeur. Lorsque que le travailleur a droit à une meilleure convention collective applicable, les garanties individuelles et collectives qui y sont liées lui sont refusées. L'employeur peut ainsi faire des économies au détriment du travailleur quand les barèmes et avantages applicables au véritable secteur d'activités sont plus élevés (ce qui est souvent le cas). 4 SMart réalise souvent une optimisation fiscale et sociale, notamment lorsque le nombre de jours de travail indiqué ne correspond pas au nombre réel, ou en appliquant une rémunération moins taxée qui n'est pas soumise aux cotisations sociales (par exemple: les droits d'auteur). On présume que le travailleur précaire bénéficiera par définition de ces optimisations, mais ce sera seulement à court terme et en se basant sur le fait que l'employeur réel néglige sa qualité et sa responsabilité en tant qu'employeur. Les organisateurs de spectacles peuvent ainsi faire appel à des services artistiques à un moindre coût qu'en recrutant eux-mêmes les musiciens, ou en signant une convention de cession avec un producteur respectant la législation. 23
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POINT OF VIEW
5 La responsabilité de l'employeur en matière de santé et de sécurité au travail devrait en théorie être assumée par SMart, qui en pratique ne dispose d'aucun levier pour garantir le respect de ces normes sur le lieu de travail. Les fonctions des travailleurs dans le secteur nécessitent des compétences et une expertise professionnelle très variables. Il va sans dire qu'il existe des risques associés à certaines fonctions, pour lesquels il doit être clair qui en fin de compte porte la responsabilité si quelque chose ne se passe pas bien.
Lorsque SMart minimise trop les obligations sociales de l'employeur le risque économique est assumé par le travailleur et avec des cotisations de sécurité sociale minimales, les allocations de chômage et la pension seront également minimes. — Tijs Hostyn
6 Il devient de plus en plus clair pour nos membres que SMart constitue un obstacle à l'accès à un emploi stable. Le modèle SMart condamne les artistes et les techniciens, même ceux qui utilisent fréquemment leurs services, à de nombreux contrats à durée déterminée. De cette façon, ces employés n'ont pas accès aux contrats fixes s'ils y ont droit. L'intervention de SMart conduit l'employeur réel à maintenir ses artistes dans la précarité. L'artiste ne reçoit alors qu'une succession de contrats de travail à durée déterminée, sans possibilité de formes d'emploi plus stables. À cet égard, il est pertinent de remettre en cause cette succession de contrats. La succession de contrats de travail à durée déterminée avec le même employeur est limitée à quatre contrats. Quelles seraient les conséquences sociales si SMart
généralisait son modèle de flexibilité extrême sur le marché du travail, par lequel l'employeur réel peut se soustraire à toutes ses responsabilités envers ses employés, qui s'enfoncent de plus en plus dans la précarité ?
7 Le modèle SMart a aussi des conséquences néfastes pour la constitution de droits en matière de sécurité sociale. Bien qu'il s'agisse d'une préoccupation pour tous les travailleurs, les plus précaires sont ceux qui utilisent en premier lieu les filets de protection sociale. Lorsque SMart minimise trop les obligations sociales de l'employeur le risque économique est assumé par le travailleur. Si vous partez d'un salaire minimum, avec des cotisations de sécurité sociale minimales, les allocations de chômage et la pension seront également minimes. D'autre part, le coût patronal est pour une grande part détourné au maximum de la sécurité sociale. Il est très souvent fait appel aux allocations de chômage, étant donné que l'employeur rémunère le travailleur uniquement périodiquement via SMart. Il est ainsi devenu courant dans le secteur artistique que les périodes de préparation et de répétition d'une représentation ne soient pas rémunérées et de ce fait couvertes par des allocations de chômage. Ce mécanisme implique des coûts pour la sécurité sociale, se trouvant donc sous pression. Ainsi constatons-nous que les services d'intermédiation développés par SMart “en faveur" des artistes et des techniciens sont avant tout un moyen d'utiliser des contrats de vente (accords commerciaux de prestation de services entre un "indépendant" et un donneur d'ordre) dans des cas où le travailleur doit avoir un contrat de travail avec son employeur effectif. Cela met en péril l'équilibre précaire de l'emploi dans le secteur.
TIJS HOSTYN ©
Cette opinion a été écrite par Tijs Hostyn, responsable sectoriel pour les médias auprès du syndicat ACV Puls. L’opinion de Tijs Hostyn se base sur une analyse détaillée de l’organisme coupole européen des syndicats des artistes et des travailleurs du secteur média et culturel, composé de FIA, FIM et UNI MEI. Ensemble, nous avons estimé nécessaire de formuler une analyse critique du modèle SMart et des services créés sous ce label ou via ses entités créées à cet effet. La critique s'appuie sur une large consultation de nos membres en France et en Belgique.
hetacv.be 25
STAGES MÉDIA Donnez une chance aux nouveaux talents diplômés Information & inscription via
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Vous êtes employeur et vous souhaitez proposer un stage en toute légalité ? Le projet “Stages média” est destiné aux jeunes de -26 ans désireux d'acquérir une expérience professionnelle. Par cette initiative, mediarte souhaite bâtir un pont entre la sortie de l'enseignement supérieur et le secteur audiovisuel professionnel. Si les objectifs personnels et la motivation du stagiaire sont compatibles avec les besoins et les attentes du fournisseur de stage, mediarte assure la mise en contact. Infos pratiques • Stage professionnel réalisé dans un cadre légal • Stage de 12 semaines maximum • Tout le monde peut suivre un stage, indépendamment de la fonction, à condition d'avoir moins de 26 ans, d'être inscrit comme demandeur d'emploi (officiellement auprès d'ACTIRIS ou du FOREM) et de ne pas encore recevoir d'allocations. • mediarte assure l'encadrement du stagiaire et veille au contenu et à la qualité du stage • mediarte fait le lien entre les objectifs personnels du stagiaire et l'offre du fournisseur de stage. • La décision finale d’accueillir ou non un stagiaire revient toujours à l’entreprise.
Plus d'infomations sur mediarte.be/fr/dossiers/stages
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ORGANISATION DU SECTEUR
© SARAH BASTIN
Comédien.be / Acteur.be Interview
Clarisse Lepage
Coordinatrice Comédien.be
Organisation du secteur
C
omedien.be a été créé en 2002 par des comédien.ne.s issus du Conservatoire de Bruxelles, et est devenu un outil privilégié au service d’une communauté artistique qui manquait d’un espace professionnel de rencontres et d’échanges.
En 2017, Comedien.be est rejoint par Acteur.be, son jumeau néerlandophone. Cette initiative renforce et représente l'ensemble de la communauté des arts du spectacle et de l'audiovisuel au-delà des frontières linguistiques. Quel soutien offrez-vous aux comédiens (professionnels) aujourd'hui ? "Il s'agit tout d'abord d'une plateforme de visibilité et de recherche d’emploi : Comedien.be / Acteur.be est un site de référence pour les artistes professionnels issus du monde de l’audiovisuel et des arts de la scène
en Belgique. Le réseau favorise la création de liens et d’échanges artistiques entre tous les métiers du secteur, mobilisant ainsi toute une communauté d’artistes, d’institutions, de structures de production." "Ensuite, Cosmos-Kosmos.be est une plateforme gratuite de crowdfunding culturel. Dans la continuité des missions de l’asbl Comedien.be / Acteur.be, la plateforme CosmosKosmos.be a la volonté de s’inscrire comme une nouvelle plateforme belge et bilingue de soutien aux porteur.se.s de projet culturels et/ou artistiques. Notre souhait est de soutenir les artistes n’ayant pas encore intégré les circuits de
financement participatif, le/la porteur.se de projet lève une somme nécessaire à la concrétisation ou au lancement de son projet, et sans commission. "Nous rédigeons régulièrement des articles autour du secteur culturel et nous partageons ainsi des informations. Cela peut être les projets de nos membres, les actualités de nos partenaires, des nouveautés au niveau du cadre légal (réforme des ASBL, modifications liées au statut d’artiste), des séances d’informations ou des mesures de soutien au secteur. Des activités de réseautage : Suite au constat du manque de moments de rencontres et d’échanges au sein
© COMEDIEN.BE / ACTEUR.BE
subventionnement. Il est alors intéressant de proposer à un large public de soutenir la culture de façon plus active. "Concrètement, la plateforme peut être utilisée de trois manières différentes. Comme une vitrine, les projets y sont déposés et bénéficient d’une visibilité. Facile d’utilisation, les porteur.se.s de projets peuvent aisément ajouter des actualités, des photos, vidéos ou tout autre document sur leur page. Elle est également utilsée comme un réseautage intelligent. C’est tout un secteur qui va afficher ses idées, ses travaux en cours et surtout : ses offres d’emploi ! Il sera possible pour tous les artistes intéressés de contacter les porteur.se.s de projets et pourquoi pas, de rejoindre l’équipe artistique. Et, pour terminer, comme une plateforme de
de la communauté artistique, nous organisons un moment de networking bilingue à Bruxelles, Het Feest des Acteurs. C’est l’occasion pour les artistes de se rencontrer et d’échanger, de participer à des ateliers et à des tables rondes sur des sujets spécifiques." Quelles sont vos missions ? "Notre mission est double : favoriser l'insertion professionnelle des artistes tout en assurant la promotion des projets artistiques. C’est le cœur de tous les dispositifs que nous avons créé et que nous gérons quotidiennement."
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ORGANISATION DU SECTEUR
© SARAH BASTIN
Comment se déroule l'interaction avec vos membres? Peut-on parler d'une certaine cohésion ?
cours offrent aux artistes des connaissances et des outils pour se préparer à de futures opportunités d'emploi. "
"Nous sommes toujours à leur disposition pour les accompagner au maximum et avec bienveillance. Nos bureaux ne nous permettent pas d’assurer une permanence pour les recevoir, toutefois nous les rencontrons durant les évènements organisés : Het Feest des Acteurs, présence sur les festivals, programmes de formation.
Avez-vous constaté récemment une plus grande convergence entre le secteur de l’art/spectacle et le secteur audiovisuel ?
"Aussi, l’interaction est plutôt virtuelle! Nos boîtes mails ne désemplissent pas : qu’il s’agisse de leurs projets en ligne sur Cosmos-Kosmos.be ou de leurs profils d’artistes. Nous sommes régulièrement en contact pour comprendre leurs besoins : c’est de cette façon que nous avons créé Acteur.be, jumeau néerlandophone de Comedien.be, ou encore notre plus récent projet Cosmos-Kosmos.be." Comment les comédiens gardent-ils leurs compétences à jour ? "Par la formation. Notre ASBL organise un programme de formations courtes et d'ateliers selon des thèmes spécifiques pour la formation continue des artistes. Ces
"On le remarque non seulement entre ces deux disciplines, mais entre toutes les disciplines! Les artistes veulent travailler, contribuer et créer. Ils et elles portent souvent différentes casquettes et sont actifs dans des disciplines variées : en tant qu'artiste-interprète, créateur.trice de leurs propres projets artistiques, gestionnaires de leur propre carrière, ... C'est pourquoi nous avons développé ces différentes plateformes, afin de pouvoir stimuler et soutenir les différentes trajectoires que les artistes se dessinent ainsi que leur donner les outils pour trouver leur propre chemin." L’impact COVID sur la vie professionnelle / carrières des comédiens était désastreux en 2020. Comment comédien.be a su soutenir/réagir/mettre des actions en place ? "2020 a également été une année difficile pour nous. Notre
programme de formation et nos moments de rencontre ont été soudainement interrompus, comme le monde entier. Lors du premier confinement, nous avons appelé les artistes et organisé un sondage pour savoir ce dont ils avaient besoin. Malheureusement, il n'était pas toujours possible de formuler des solutions toutes faites, mais nous voulions faire savoir aux artistes qu’ils n'étaient pas oubliés. "Nous avons travaillé activement pour fournir les informations correctes aux artistes, sur les mesures de soutien, la législation, ... Pour cela nous avons pu compter sur des super partenariats avec des experts dans le domaine.
Notre souhait est de soutenir les artistes n’ayant pas encore intégré les circuits de subventionnement. — Clarisse Lepage - Comédien.be
"Quand nous avons noté que ces conditions extraordinaires créent également une dynamique dans laquelle les artistes travaillaient davantage sur leurs propres projets, cela nous a semblé le moment idéal pour lancer Cosmos-Kosmos. Avec cette plateforme pour projets-en-cours, nous espérons encourager les artistes à investir dans leur propre talent. Parce qu'il y a un besoin d'art et de culture, peut-être plus que jamais."
Quelles sont vos projets/challenges pour l’année 2021/2022 ? "Garder le cap! Comedien.be / Acteur.be occupe une place unique dans le secteur culturel et dans le monde professionnel. Avec le lancement d’une nouvelle plateforme d’aide aux projets culturels et artistiques, nous demeurons fidèles aux missions que nous nous sommes attribuées. De plus, l’opportunité d’un crowdfunding gratuit permet une inclusion et une plus grande diversité dans le secteur culturel. Depuis le lancement de Cosmos-Kosmos, les porteurs de projet ont déjà récolté plus de 15 000 euros pour leurs projets. Nous espérons pouvoir y ajouter de nombreuses autres réussites dans les mois à venir. "En 2021, nous avons deux grands projets : Cosmos-Kosmos Showcase, dont le but est de montrer des étapes de travail (scène, performance, musique, audiovisuel) à un public bienveillant puis d’organiser des moments de feedback et de rencontre à l’issue de chaque représentation. Court&Kort est une soirée courts-métrages de projets belges, notamment inscrits sur Cosmos-Kosmos.be, mais pas que! En 2022, nous souhaitons reprendre la gestion d’une salle afin de proposer un lieu physique de formation et de création de projets, dont les contours restent à définir. "Tout ceci ne sera possible qu’avec une stabilisation de la structure, qui pour le moment fonctionne avec un équilibre parfois précaire entre recettes sur les activités, cotisations des membres et subsides non-structurels : il est nécessaire d’adapter notre structure à nos ambitions, afin de pérenniser nos actions."
interview réalisée par
comedien.be
Louis Van de Leest
PROJECT MANAGER MEDIARTE
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SECTEUR
© TIMJ OTS
Le secteur audiovisuel et digital regarde l'avenir avec confiance Article
Introduction
Digital Strategist & Expert Learning and Development
Dans le cadre du pronostic des compétences dans le secteur audiovisuel et digital, mediarte a interrogé le secteur sur la manière dont celui-ci allait expérimenter certaines évolutions en son sein. Les domaines de transformation proposés étaient les suivants:
Joost Bevernage Secteur
• La transformation digitale • L’économie circulaire et neutre en carbone • La relance après le Covid-19 Le secteur audiovisuel et numérique est un vaste secteur et afin d’en refléter une image précise, nous l’avons subdivisé en 4 activités principales:
• Chaînes (TV (en ligne), radio (en ligne) • Maisons de production (cinéma, télévision, animation, film d’entreprise) • Entreprises de services/facilitaires : (studio, location, post-production) • Entreprises digitales (web, gaming, applications) En outre, nous avons également tenu compte des différentes formes d'organisation du travail présentes dans le secteur. De cette manière, nous pouvons également sonder l'expérience des indépendants sans personnel ou des salariés sous contrat d’intérim ou à durée déterminée. Les établissements d'enseignement proposant des cours/formations directement liés à notre secteur ont également été interrogés. Un rapport détaillé sera publié à la fin de cette d’année. Nous pouvons d’ores et déjà communiquer un certain nombre de lignes directrices de cette enquête. Celleci sera suivie d'un workshop où nous élaborerons ensemble avec le secteur des stratégies afin de répondre à ces évolutions.
La transformation digitale : it's all about the data Les chaînes TV/radio et les entreprises digitales voient beaucoup d’opportunités dans le domaine des
évolutions numériques. La plupart des maisons de production et les entreprises facilitaires sont positives mais partagent moins l'enthousiasme. Le Big Data en particulier aura un impact majeur sur notre secteur et assurément pour les diffuseurs radio et TV. Selon les entreprises numériques et l’enseignement, seule l'IA gagnera un peu plus en importance. Au-delà de ces deux transformations, l'automatisation sera importante pour tout le monde. Le RGPD et la cybersécurité sont considérés comme moins importants en termes d'influence.
En plus des opportunités résidant dans l'IA et le Big Data par exemple, vous ne pouvez pas ignorer le fait qu'il existe également de nombreuses questions sans réponse à propos des bouleversements technologiques. Transparence, éthique, etc. — Réponse anonyme à l'enquête
Les répondants se considèrent, ainsi que leurs collègues, comme très capables de répondre à ces évolutions. Le dirigeant direct, définissant les objectifs stratégiques de l'entreprise ou du client, est également suffisamment attentif, et dispose de la connaissance requise concernant les évolutions digitales importantes. Ce n'est que dans l'accomplissement des tâches quotidiennes que trop peu d'attention est accordée à la transformation numérique.
© JOSHUA SORTINO
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SECTEUR
© RITCHIE RODAS
L'économie circulaire et neutre en carbone: suffisamment d'opportunités mais trop peu de connaissances L'ensemble du secteur est relativement unanime sur le fait que les développements dans ce domaine sont plus susceptibles d'apporter des opportunités que des menaces. L’impact le plus important est attendu d'une mobilité plus durable. Seul l’enseignement attend plus de résultats en se focalisant sur l’afflux général (électronique durable, économie de partage, stratégie cloud / serveur local). En outre, les économies d'énergie sont également considérées comme une stratégie importante (LED et électricité verte). Or, il y a encore trop peu de connaissances dans le secteur pour être compétitif en la matière. Une nouvelle fois, les répondants considèrent leurs propres connaissances comme étant suffisantes. Mais du côté des collègues, du management et des objectifs stratégiques, c'est plutôt insuffisant.
Le plus grand problème réside dans le manque d'attention envers l'économie circulaire et neutre en carbone lors de la mise en œuvre et de l'exécution de nos tâches quotidiennes.
En raison du focus important accordé par la politique (européenne) à l'écologisation, le secteur audiovisuel ne peut pas se permettre de rester à la traîne à ce niveau. Il y a une réelle opportunité d’endosser un rôle exemplaire.ue, etc... premières victimes. — Réponse anonyme à l'enquête
La reprise après Covid-19: le secteur est prêt Les diffuseurs et les entreprises digitales voient peu de problèmes liés à la relance après le Covid-19. Les maisons de production et les entreprises facilitaires sont plus prudentes mais toujours positives. Auprès de l’accélération de la digitalisation, le travail à domicile est particulièrement perçu comme quelque chose qui doit rester. Pour les maisons de production, cela va de pair avec une organisation du travail plus flexible, mais les entreprises numériques ne suivent pas. Le secteur ne croit pas vraiment à l'instabilité politique/sociale et on ne s'attend pas non plus à beaucoup de changements en matière d'équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Le secteur dispose des connaissances requises pour se concentrer sur la reprise après le Covid-19. Les connaissances ne manquent pas parmi les personnes interrogées, les collègues et le management ; et stratégiquement et sur le plan opérationnel nous considérons nos entreprises comme tout à fait aptes à traverser cette crise.
Étant donné la nécessité de trouver une solution commune (voir e.a. le protocole du film), il y a eu plus de communication et de concertation entre les différentes parties. Ce qui a mené à un dialogue qui n'avait jamais été établi avant.
Réticence des employés avec des contrats temporaires
Il y a tellement de changements en digital que cela peut m’offrir des opportunités (en tant que jeune). Ce qui, en revanche, peut constituer une menace, car vous DEVEZ rester dans le coup. Vous avez besoin de pas mal de connaissances. — Réponse anonyme à l'enquête Il y a tellement de changements en digital que cela peut m’offrir des opportunités (en tant que jeune). Ce qui, en revanche, peut constituer une menace, car vous DEVEZ rester dans le coup. Vous avez besoin de pas mal de connaissances.
— Réponse anonyme à l'enquête
enquête réalisée par
Joost Bevernage
mediarte.be
Digital Strategist and Expert Learning & Development
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ORGANISATION DU SECTEUR
SARRA EL MASSAOUDI (MEMBRE ASSOCIÉE) & SALWA BOUJOUR © M&DIA
Media and Diversity in Action (M&DiA) Rencontre
Diversité
membre fondateur de l’association
Promouvoir la diversité et concevoir des actions dans ce cadre fait partie des missions de mediarte en tant que Fonds social du secteur audiovisuel, film et et digital.
Salwa Boujour Sabri Derinöz
membre fondateur de l’association Organisation du secteur
Dans toutes les actions que nous développons en rapport avec la diversité et la non-discrimination sur le lieu de travail, une attention particulière est toujours dédiée à ces thématiques. mediarte a également participé avec plusieurs autres fonds sociaux et d’autres organisations sectorielles à la rédaction du Manuel intersectoriel - Code de non-discrimination. Chaque personne possédant les compétences nécessaires (ou souhaitant les acquérir) pour travailler dans notre secteur doit avoir la possibilité d’accéder à la fonction (ou au métier) de son choix. L’expérience nous a déjà démontré que des équipes aux
caractéristiques variées (âge, genre, couleur de peau, personnes handicapées,…) travaillent très bien ensemble. smediarte a également participé avec plusieurs autres fonds sociaux et d’autres organisations sectorielles à la rédaction du Manuel intersectoriel - Code de nondiscrimination. mediarte reste attentif et se tient informé de toutes les initiatives de promotion et de soutien de la diversité dans son secteur.
C’est ainsi que nous sommes allés à la rencontre d’une jeune association, Media and Diversity in Action (M&DiA), fondée fin 2020 afin de promouvoir la diversité et la non-discrimination dans le secteur des médias. Media and Diversity in Action s’adresse aux travailleur. euse.s actifs dans les médias belges et vise à défendre et
à renforcer l’inclusion, la représentativité et la visibilité des personnes minorisées dans ce secteur. Nous avons pu nous entretenir avec deux membres fondateurs de l’association : Salwa Boujour et Sabri Derinöz. Salwa est journaliste spécialiste des questions de société, entre autres celle des identités de genre et le féminisme. Elle se définit comme étant une journaliste féministe engagée. Détentrice d’un master en journalisme d’enquête et de récit à l’Université Libre de Bruxelles, son mémoire de fin d’études portait sur les violences interpersonnelles verbales contre les femmes journalistes dans les rédactions belges francophones. Sabri est un expert sur les questions d’égalité, de diversité et d’inclusion dans les médias. Il a été chargé de ces thématiques au sein du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et a participé à un grand nombre de recherches sur le sujet, notamment pour le compte de l’Association des journalistes professionnels (AJP) et le CSA. Sabri est également actif sur le terrain en apportant son soutien et ses conseils à diverses organisations actives dans les médias. Il fait actuellement une thèse sur les politiques de diversité
© SURFACE
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En acceptant de parler de leur propre expérience, ces femmes prennent le contrôle. Participer aux safe spaces permet de diminuer leur charge mentale et leur sentiment de solitude face à la violence faite aux femmes dans les médias et à laquelle elles peuvent être confrontées. — Media and Diversity in Action (M&DiA)
© DAVISUKO
au sein des organisations médiatiques à l’ULB. L’équipe de M&DiA est complétée par d’autres membres fondateurs comme Achaïso Ambali, journaliste et créatrice du média en ligne La Diaspora Chuchote et Michael Magalhães dos Santos, détenteur d’un master en sciences et technologies de l’ULB. Il s’est spécialisé dans la gestion de projets, la communication sur les réseaux sociaux et la communication digitale.
Les M&DiA Safe Spaces se composent d’un trajet comprenant 10 rencontres. Chaque rencontre peut accueillir un maximum de 15 participantes. L’anonymat est garanti. En acceptant de parler de leur propre expérience, ces femmes prennent le contrôle. Participer aux safe spaces permet de diminuer leur charge mentale et leur sentiment de solitude face à la violence faite aux femmes dans les médias et à laquelle elles peuvent être confrontées.
Media and Diversity in Action a créé les M&DiA Safe Spaces, qui comme leur nom l’indique sont des espaces de rencontres s’adressant aux femmes journalistes dans un cadre rassurant et sécurisé. Depuis avril 2021, ces rencontres ont lieu 1 à 2 fois par mois et comprennent des moments d’échange et des workshops. Lors de chaque session, les participantes peuvent partager des expériences de travail et évoquer leurs besoins en tant que femmes journalistes. Elles ont également accès à des workshops pratiques gratuits, présentés par des professionnelles, pour s’outiller contre diverses discriminations.
Ces espaces sécurisés invitent à la diminution de la pression qui émane des situations de discrimination vécues dans le cadre professionnel. Chaque participante peut proposer des réponses concrètes à apporter aux situations vécues dans le cadre de leur profession. Les récits se renforcent mutuellement et peuvent donner naissance à des recommandations émises en commun afin d’améliorer les conditions de travail des femmes journalistes.
Les M&DiA Safe Spaces s’adaptent aux besoins du groupe en abordant différentes thématiques comme par exemple le cyber-harcèlement, la négociation salariale ou la communication non violente. Des thèmes comme ceux du racisme, du validisme ou encore celui la lesbophobie ont leur place durant les activités.
S’inscrire aux Safe Spaces et devenir membre de l’association via mediadiversity.be
Consultez aussi nos articles consacrés à la diversité sur mediarte.be/fr/tag/diversite
article écrit par
Joëlle Dagry
CONSULTANTE MEDIARTE
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MEDIARTIST
mediartist Vous sortez de l’école et vous espérez décrocher bientôt votre premier job ? Vous êtes un professionnel de l’audiovisuel, mais vous galérez pour trouver des contrats ? Vous souhaitez opérer une reconversion professionnelle dans notre secteur ? mediartist , c’est le programme d’accompagnement professionnel du secteur audiovisuel, film & digital. Nous y guidons toutes les personnes qui souhaitent travailler dans le secteur ou augmenter leurs chances d’y obtenir des contrats. L’équipe de mediarte, aidée d’experts et de professionnels du secteur, vous soutient en clarifiant avec vous votre projet professionnel et les opportunités qui peuvent s’offrir à vous. Nous vous aidons également à trouver votre touche personnelle et à la décliner en une identité professionnelle qui vous ressemble et qui fait mouche. Au programme : workshops, sessions d’info, coaching individuel et bilan de compétences. Nous organisons également des moments informels de networking : talks thématiques, rencontres de boîtes de l’audiovisuel, moments
de connexion entre les participants au programme, speeddatings emploi et présence aux festivals majeurs du secteur (BRIFF, FIFF, Anima, …). En plus de ces moments de rencontre, nous concevons du contenu sur l’actualité du secteur : les métiers porteurs, les conditions de travail actualisées,...
NOUVEAU ! mediartist accueille les personnes sans emploi, mais aussi, depuis mars 2021, les personnes qui travaillent à temps partiel et sont inscrites chez Actiris. Ce programme est destiné aux Bruxellois.
SAVE THE DATE Le 6 septembre 2021, mediarte et Amplo se joignent au BRIFF, à la SACD et à l’ASA pour concocter une journée spéciale dédiée aux scénaristes. Cette journée aura lieu le 6 septembre prochain, lors du prochain BRIFF (Brussels International Film Festival) - en présentiel et simultanément sur les réseaux! La journée s’adressera aux débutants et aux professionnels actifs. Au programme : deux sessions simultanées pour savoir comment mener sa carrière de scénariste le plus rondement possible (une en néerlandais et une en français), une session destiné sur les opportunités offertes par les nouvelles plateformes digitales (en anglais), un drink de réseautage. Plus d'infos dès début juillet sur mediarte.be et briff.be
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Amplo est un partenaire structurel de mediarte
Des solutions numériques aux besoins humains du secteur créatif Vous êtes nombreux à apprécier le service personnalisé chez Amplo, son côté humain. Saviez-vous qu’en parallèle, nous avons développé une offre complète de solutions numériques pour répondre à vos besoins ? Cette offre numérique est complémentaire, elle ne remplacera jamais notre approche humaine, elle est là pour la renforcer et vous aider à avoir une vue d’ensemble de votre administration. Chez Amplo, nous nous distinguons par l’accent que nous mettons sur le contact humain, notamment par le biais de nos consultants personnels, spécialistes du secteur et dignes de confiance. Ce n’est pas pour autant que nous rejetons le numérique. Au contraire ! Nous y voyons un support efficace pour renforcer notre service personnalisé. Voilà pourquoi nous avons développé un arsenal de solutions digitales flexibles. Sur mesure - Ces solutions numériques, nous les avons développées « façon Amplo » : sur base de votre input, adaptées à votre situation, vos besoins, votre budget. Des solutions numériques pensées pour le secteur de la création.
1 | HelloAmplo HelloAmplo est votre allié numérique au quotidien. Avec ce tableau de bord interactif en ligne, vous avez tout à portée de main dans un cloud dédié. La plateforme existe pour les freelances et pour les employeurs. HelloAmplo vous permet, entre autres, de : • Gérer les missions et contrats : créer, demander, confirmer, payer, modifier… • Télécharger des documents officiels (C4, certificat de vacances, contrat de travail, bilan social, etc.) ou des factures.
• Suivre votre planning via la calendar view, qui vous montre vos propres contrats et/ou ceux de votre organisation. • Voir le détail de votre contrat du montant de facturation au salaire net. HelloAmplo est entièrement gratuit. Et ceci n’est qu’un aperçu général des possibilités qu’offre HelloAmplo ! Alors demandez plus d'info auprès de votre bureau le plus proche et découvrez les avantages précis d’HelloAmplo selon votre situation spécifique.
2 | PayMate PayMate est notre solution économique pour les organisations qui souhaitent travailler de manière entièrement numérique. C’est pour vous si : • Le service personnalisé et l'expertise d'Amplo vous sont de peu d’utilité. • Vous disposez en interne des ressources (humaines) suffisantes pour gérer les contrats intérimaires. • Vous n'avez besoin que de contrats simples, avec des paramètres récurrents. PayMate est un portail numérique performant destiné aux petits et grands clients. Vous pouvez enregistrer vous-même vos employés temporaires quand vous le souhaitez, même hors des heures de bureau.
3 | DzjinTonik DzjinTonik est le principal outil de gestion de production en ligne utilisé par les maisons de production de films, de médias et de spectacles. À la demande de certains de nos clients, nous avons établi un lien direct entre les systèmes Amplo et DzjinTonik. Il vous est ainsi très facile de relier efficacement votre production à Amplo. Personne ne combine mieux planification, efficacité et expertise en ressources humaines. Contactez-nous via www.amplo.be pour plus d'infos!
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CARRIÈRE
© HANS EISKONEN
Toolkit - Débuter dans le secteur du film d'animation Article
Joëlle Dagry
Consultante mediarte
Carrière
A
qui pouvez-vous vous adresser pour un soutien financier supplémentaire, avant ou pendant la production de votre projet de film d'animation ? Que devez-vous savoir avant de décrocher votre premier job de rêve dans un studio d'animation ? Plutôt à la recherche d'un financement ? Ou bien besoin d'expérience sur le terrain ? Avezvous besoin d'informations sur vos droits ou vos contrats ? Nous listons tout ici, question de vous faciliter la vie.
1. Avant le début de votre projet
mediarte
SACD-SCAM
• Créez une visibilité en faisant un profil personnel sur notre site web avec showreel, compétences, liens, etc. et élargissez votre réseau.
• La SACD/SCAM propose plusieurs bourses d'aide, dont une aide à l'écriture pour un film d'animation. Chaque année, deux appels à candidatures pour cette bourse d'aide sont proposés le 15 mai et le 15 octobre. Attention, pour bénéficier de l'aide, il faut vous affilier.
SABAM • La SABAM propose une bourse d'aide destinée aux réalisateurs ou aux scénaristes d'un film d'animation. Chaque année, quatre appels à candidatures pour cette bourse d'aide sont proposés le 31 janvier, le 30 avril, le 30 juin et le 31 octobre. Attention, pour bénéficier de l'aide, il faut vous affilier.
Fédération Wallonie-Bruxelles • Le Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel propose des aides à l'écriture de films d'animation. Ces aides concernent les longs métrages.
Creative Europe • Creative Europe co-finance dans un certain nombre de domaines tels que le développement de projets destinés au public international et les coproductions internationales et peut fournir une aide afin d'accroître l'impact des projets audiovisuels en soutenant le marketing, la distribution, l'image de marque, l'exploitation et l'éducation cinématographique.
Amplo • Pas encore de numéro de tva et besoin de facturer ? Travaillez via Amplo avec la liberté d'un freelancer et la protection d'un salarié. Amplo se charge d'une rémunération correcte, de vous fournir des informations et une protection légale complète.
• Informez-vous en détail à propos des barèmes salariaux en vigueur applicables dans le secteur de l'animation. Ceci vous donne un aperçu de la manière dont les salaires sont déterminés.
Asa (association des scénaristes) • L'ASA organise régulièrement des rencontres et speedates destinées aux scénaristes actifs dans l'animation, parfois en collaboration avec De Scenaristengilde, la Sabam et la SACD. Durant ces rencontres, vous pouvez rencontrer des partenaires pour financer votre projet. L'ASA offre également en collaboration avec la Sabam et la SACD des contrats-types.
Animation Sans Frontières • Workshop de 4 × 2 semaines, conçu pour donner aux jeunes professionnels européens du cinéma et de la production en animation un aperçu de l'industrie et des marchés européens et internationaux de l'animation.
2. Besoin de moyens pour le développement ? Fédération Wallonie-Bruxelles • La FWB propose des aides à l'écriture, au développement et à la production de films d'animation (court-métrage et long-métrage).
3. Pendant un projet ? • L'ASA offre également en collaboration avec la Sabam et la SACD des contrats-types pour le domaine
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CARRIÈRE
de l'animation. Les droits en animation sont répartis entre scénariste, réalisateur, créateur de la bible graphique et créateur de la bible littéraire. Le partage des droits entre auteurs peuvent être négociés ou sur la base des barèmes en vigueur. • Après avoir terminé votre travail, vous pouvez le déclarer auprès d'une société de gestion collective afin de recevoir vos droits d'auteur. À la Sabam, ou à la SACD, plusieurs types de formulaires sont disponibles. • mediarte peut également répondre à vos questions en matière de contrats et de droits d'auteur.
• Si vous êtes domicilié à Bruxelles et inscrit auprès d'Actiris, posez votre candidature au programme mediartist. En dehors de votre parcours de créateur, ce programme d'accompagnement vous permet d’acquérir des informations utiles à toutes les étapes de votre carrière. Vous pourrez aussi y acquérir des compétences, indépendamment de votre fonction (artistique). Le programme propose également l’acquisition d’outils plus pointus: administratifs, financiers et juridiques.
4. Stages pour alumni / Expériences de travail / Chercheur d'emploi dans le secteur de l'animation mediarte • Le projet Stages média est destiné aux moins de 26 ans qui souhaitent acquérir une expérience professionnelle sur le terrain. A peu près tous les studios et les maisons de postproduction belges de films d'animation sont affiliés chez mediarte, faites donc votre choix de l'endroit où vous souhaitez acquérir votre expérience.
article écrit par
Joëlle Dagry
CONSULTANTE MEDIARTE
MEDIAGUIDANCE
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ediarte et ascento unissent leurs forces et proposent un accompagnement sur mesure aux professionnels des médias
En tant qu'entreprise de médias, souhaitez-vous tirer le meilleur parti de vos employés ? En tant qu'individu professionnel des médias, souhaitez-vous définir vos compétences ou mieux gérer le stress dans votre travail ? Alors, "mediaguidance" peut vous proposer l'accompagnement idéal. mediarte et ascento unissent leurs forces pour aider les professionnels des médias à réorienter leur carrière, ou à renforcer leur résilience et promouvoir leur bien-être au travail. Par le biais de l'accompagnement de carrière, de la gestion du stress ou du coaching en prévention du burnout, adaptés aux professionnels des médias; nos coachs expérimentés réfléchissent avec vous et fournissent des conseils pratiques afin que vous ou vos employés soyez prêts pour la prochaine étape d'une carrière saine.
En pratique Si vous êtes domicilié à Bruxelles ou en Flandres, un forfait de quatre heures d'orientation professionnelle ou de coaching ne vous coûte en tant que salarié que 40 € lorsque vous payez avec des chèques carrière. Vous pouvez commander des chèques carrière sur le site web du VDAB. 5% de réduction sur l'outplacement Tous les employeurs ressortissant à la CP 227 ou à la SCP 303.01 bénéficient d'une remise de 5% sur l'accompagnement outplacement via ascento. Plus à propos d'ascento ascento fait partie du groupe Agilitas et accompagne les travailleurs à chaque phase de leur carrière. Les experts d'ascento aident à cartographier les compétences, les talents et les aspirations des travailleurs du secteur des médias et à leur permettre de grandir. Aussi bien dans leur job actuel que dans une nouvelle fonction en cas de réorientation ou de licenciement. Accompagnement ou plus d'information ? Souhaitez-vous un accompagnement vous-même ou pour l'un de vos travailleurs ou souhaitez-vous plus d'informations ? Contact: info@mediarte.be Powered by
Découvrez le dossier complet www.mediarte.be/mediaguidance 47
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DOCUMENTAIRE
I AM CHANCE (TITRE PROVISOIRE) © MARC HENRI WAJNBERG
Rencontre avec Javier Packer Comyn, Secrétaire général du CBA Interview
Javier Packer Comyn Secrétaire général du CBA
Documentaire
J
avier Packer Comyn nous a présenté avec beaucoup de passion et de nuances le CBA (le Centre de l’Audiovisuel à Bruxelles) et leur engagement sans faille dans le documentaire de création. Présentez-nous le CBA et votre ligne d’activités ? Le CBA a été créé il y a plus de 40 ans, avec la volonté de soutenir les auteurs et autrices de documentaires. Il y avait une envie chez certains créateurs d’avoir plus de temps, plus d’autonomie, plus de
moyens, pour faire du documentaire de création. C’était concomitant à la création des écoles de cinéma en FWB (Fédération Wallonie-Bruxelles) et d’autres ateliers de production. Nous aidons les auteurs avec des moyens financiers : nous organisons 9 commissions par an, 3 en écriture, 3 en production, 3 en finition. Nous recevons tous les porteurs de projet qui sont dans le champ du documentaire de création. Ils nous sollicitent à un niveau artistique, pour une première lecture de leur dossier, ou s’ils ont besoin de conseils sur la professionnalisation de leur projet, c’est-à-dire comment déposer en commission, trouver un producteur, etc. Les jeunes cinéastes, on les aide également à trouver la boussole de leur projet. Les producteurs viennent vers nous avec leurs cinéastes. On a accompagné des générations de documentaristes débutants ou confirmés. Qu’ils soient expérimentés ou pas, ils ont toujours besoin de regards extérieurs. Un des enjeux du documentaire, c’est la question du rapport au monde. Parfois, nous fournissons des conseils légaux: qu’est-ce que je peux faire avec des images trouvées sur Youtube, ou dans une caisse d’archives qu’on m’a confiée ? Qu’estce que le droit des images ?, … Qu’appelez-vous un documentaire de création ? Il y a une éthique dans la manière de faire des films. C’est un cinéma qui prend du temps, le temps de la rencontre, le temps de l’écoute, le temps long du tournage et du montage, ce qui le différencie peut-être des modes de production plus rapides du reportage, des news. Ça demande aussi la proposition d'un point de vue, d’un regard spécifique et situé sur le monde. C’est le développement d’un enjeu, d’une vraie question, dont la réponse n’est pas nécessairement l’information. La réponse tient très fort dans un regard particulier sur une situation, un personnage, une réalité. Quelqu’un nous adresse le monde, nous amène un regard personnel sur les choses, sur sa complexité, sur la subtilité des rapports humains, sur la poésie du singulier. Les modes d’écritures sont infinis. Souvent, ce sont des films qui filment des choses qui ne se donnent pas si facilement, qui ont besoin de temps, d’approche, de repérages, pour que naisse une question
au-delà de ce qui est visible immédiatement. Le documentaire permet d’aborder des complexités dans le monde, qui ont besoin de temps pour pouvoir se penser, se filmer, s’affirmer, mais qui ont aussi besoin de laisser du temps dans le film pour que le spectateur puisse être acteur de la co-construction de sens. C’est un espace de pensée ouverte. Comment sélectionnez-vous les projets en commission au CBA ? C’est un pari. Le dépôt en écriture, c’est toujours le serpent qui se mord la queue. Pour déposer un dossier, il faut avoir écrit un dossier autour de son projet. Mais l’argent demandé permet justement de pouvoir travailler et écrire son projet. Nous sommes conscients de cette difficulté pour certains et certaines cinéastes. Nous ne recherchons pas à ce stade des projets entièrement aboutis, musclés, parfaits, mais sommes attentifs au questionnement de l’auteur ou de l’autrice, à son point de vue, à la cohérence de ses hypothèses. On ne choisit pas les films par rapport à leur sujet. On choisit les films par rapport à la démarche, au rapport au monde que l’auteur ou l’autrice peut avoir. Et à une forme de cohérence de la proposition. Ce qui nous intéresse, c’est de savoir quelles sont les questions qu’affronte un.e auteur.trice, par rapport à son sujet. Qu’est-ce qui l’anime ? Qu’est-ce qu’il/elle entrevoit ? Quel est l’enjeu dont il/ elle veut faire film ? Les questions en l’état d’écriture nous intéressent tout autant que les propositions, les hypothèses, les réponses qu’ils/elles formulent. Si les questions qui se posent sont les bonnes, on a envie d’accompagner, même si la proposition est encore balbutiante. On est ouverts à de nouvelles manières de penser, mais on est intransigeants sur l’éthique : filmer l’autre, c’est une responsabilité qui demande beaucoup de respect, d’intelligence, de savoir-être au monde. Suivez-vous ou vous éloignez-vous des tendances ? La tendance pour les documentaires, c’est une tendance vers des niches. Produire un documentaire n’est pas une chose si simple aujourd’hui, et il est très difficile d’en
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DOCUMENTAIRE
anticiper le succès. Le temps de développement et de fabrication des films peut être de deux ou trois ans. Le rôle du producteur est de bâtir un chemin de production viable et taillé sur mesure pour le film, en évitant qu’il n’y ait un trop grand écart entre le film terminé et les attentes des coproducteurs et partenaires. Vos conseils aux jeunes cinéastes ? Se confronter à un tiers me parait important. Quand on développe un projet et qu’on est son propre interlocuteur, on omet facilement d’en questionner les points faibles et on en oublie aussi parfois ses qualités.
Il faut bien choisir le moment où s’adresser à un producteur. Consulter les catalogues des maisons de production permet en général d’en saisir la sensibilité documentaire. Parmi les producteurs indépendants, il y a les ateliers de production (Dérives, CVB, Graphoui) qui sont en partie soutenus par la FW-B dans le cadre de missions claires envers les auteurs et autrices, notamment autour de l'accompagnement des jeunes sortant d’écoles ou faisant leurs premiers pas dans la profession. Pour contacter une maison de production, il faut 2-3 pages d’une note d’intention claire, un CV, et lui partager ses travaux précédents s’ils font sens par rapport au projet qu’on porte. La plus important est de créer un premier contact, avancer pas à pas.
Trouver un producteur, qui va pouvoir financer mon film, bien le défendre mais aussi en assurer une bonne gestion financière. Les auteurs qui sont aussi leurs propres producteurs et qui parviennent à la fois à se concentrer sur leur travail de créateur et au même moment d’assurer la production sont rares. Le producteur engage une responsabilité financière sur le film mais apporte aussi cette distance critique opportune par rapport au travail du cinéaste ou de la cinéaste, et développe une stratégie de financement viable.
LE DORMEUR ÉVEILLÉ © BORIS VAN DER AVOORT - PROD ALIGATOR FILMS
MON NOM EST CLITORIS © LISA BILLUART MONET ET DAPHNÉ LEBLOND - PROD IOTA PRODUCTION
Le CBA, centre de création cinématographique pour les auteurs.trices de documentaires Article
Virginie Grulois
Project manager mediartist
Carrière
V
ous êtes auteur.trice et avez un projet de film documentaire. Vers quelle organisation se tourner ?
Le CBA (Centre de l’Audiovisuel à Bruxelles) est un centre de création cinématographique qui soutient les projets de documentaires d’auteurs et producteurs de la FWB (Fédération Wallonie Bruxelles) et tente de répondre à leurs besoins spécifiques dans un environnement changeant. Conçu sur le modèle d’un atelier il y a plus 43 ans, notamment sous l’impulsion de Henri Storck et Jean-Claude Batz, le CBA accompagne des projets à chaque étape de leur fabrication, des prémices de l’écriture jusqu’à la diffusion. 51
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CARRIÈRE
Comment le CBA accompagne-t-il les auteurs et autrices ? L’équipe du CBA accueille les projets de films documentaires de cinéastes de la FW-B (Fédération Wallonie-Bruxelles) à tous les stades de réflexion ou d’élaboration, grâce à différentes commissions et services : Un pôle Commission de sélection analyse les demandes de soutien financier pour des projets en écriture, développement, production ou finition. Un pôle Accompagnement et suivi de projets se place aux côtés des auteurs et producteurs dans l’accompagnement artistique des projets, leur production et leur diffusion. Un pôle Prêt de matériel et services techniques répond aux besoins en matériel de tournage, montage image et son, postproduction et services numériques. Un pôle Recherche de publics, diffusion, distribution et construction d’audience s’occupe de la diffusion et distribution des films vers tous les lieux et opérateurs contemporains de la diffusion du documentaire en Belgique et à l’étranger, et bâtit une stratégie de construction d’audience dès la mise en chantier du projet en offrant au projet expertise, visions stratégiques et outils.
Les soutiens du CBA qui peuvent particulièrement intéresser les jeunes auteurs et autrices du documentaire :
Trois commissions sont organisées par an. Le demandeur peut être une auteur.trice seul.e (ou un.e producteur.trice). Le plafond maximum de l’aide est de 3750€ hors valorisation de l’apport en matériel. • L’aide à l’impulsion: le dispositif est destiné aux projets d’auteurs et autrices aux premières étapes d’écriture et qui ont besoin d’accompagnement. Deux appels à projets ont lieu par an, trois projets sont sélectionnés à chaque appel. Les projets soutenus recevront un soutien financier d’impulsion de 1000 €, un programme d’accompagnement de 3 x 2 jours d’atelier avec 2 accompagnateurs, une aide en matériel (tournage, montage) et une journée de présentation des projets aux producteurs. • L’accompagnement des projets et expertise: Le CBA est ouvert à toute demande d’accompagnement ou d’expertise autour de projets en cours d’écriture (lectures, conseils, ateliers), de production, de postproduction (visions de montage, etc) ou de films terminés (stratégie festival, diffusion, conseils en distribution). • Hors dépôt en Commission, le CBA peut décider d’octroyer un soutien en matériel pour des projets en repérages, tournage, montage, mixage et étalonnage qui en font la demande. Ce soutien peut être un prêt gratuit ou un prêt à un tarif préférentiel. • Le CBA organise également aussi trois commissions par an pour des projets en production ou en finition.
• L’aide à l’écriture, c’est-à-dire toutes les démarches relatives aux repérages et aux recherches liées à la conception du projet et à son écriture par l’auteur.
interview réalisée par
Virginie Grulois
cbadoc.be
PROJECT MANAGER MEDIARTIST
Working in the Arts : Nouvelle plateforme participative Vous travaillez dans le secteur culturel et vous voulez faire part des réalités auxquelles vous êtes confrontés ? Vous avez des idées pour améliorer le statut des travailleurs culturels ? La parole est à vous ! La plateforme participative "Working in the Arts" est un projet initié par le gouvernement en vue de réformer et d'améliorer le statut des artistes. En collaboration avec les cellules politiques Emploi, Affaires sociales et Indépendants, le SPF Sécurité sociale facilite et soutient la consultation du secteur culturel via cette plateforme digitale. Vous pouvez participer sur différents sujets grâce aux espaces que vous voyez dans le menu principal: concertations, propositions, débats. Rejoignez, participez et décidez.
workinginthearts.monopinion.belgium.be
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TÉLÉTRAVAIL
© AUSTIN DISTEL
Le télétravail en période Covid, la recette idéale pour un télé burnout ? Article
Renate Breuer Télétravail
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epuis un an, dans le monde entier, les gens travaillent massivement de chez eux afin de freiner les contaminations dues au coronavirus. Mais, ce qui de prime abord ressemblait à une évolution diminuant le stress dû aux embouteillages quotidiens subitement devenus un lointain souvenir, pourrait bien provoquer une nouvelle vague de burn-outs.
Bien qu’il soit encore trop tôt pour avoir des données chiffrées fiables, de plus en plus de voix s’élèvent en disant que cette pandémie risque bien d’en relancer une autre. Celle du stress chronique et du burn-out. Entre-temps, nous connaissons tous les origines les plus importantes du burn-out, parmi lesquelles le stress chronique joue un rôle déterminant. Mais que signifie cela en cette période de Covid-19 durant laquelle beaucoup d’entre nous travaillent toujours à la maison? Votre temps passé dans les embouteillages matin et soir n’est peutêtre plus à l’ordre du jour maintenant que votre bureau se trouve principalement dans votre living-room ; mais dans ce même living-room, d’autres facteurs de stress font vraisemblablement leur apparition. Si auparavant, les notions de temps de travail et de non-travail étaient claires car travail et loisirs se déroulaient à des endroits différents, le fait est que la séparation entre votre vie professionnelle et votre vie privée disparaît vite lorsque les deux se déroulent sous un même toit. En combinaison avec le fait de prendre soin des enfants et des tâches ménagères, l’énième conférence en ligne avec votre patron ou vos collègues devient vite une atteinte à
votre vie privée. Vous n’avez pas de famille, dans ce cas vos contacts sociaux se réduisent rapidement à vos contacts professionnels et vous vous installez vite dans une routine ”travailler-dormir-travailler-dormir” et…ainsi de suite. De plus, vous pouvez vous estimer heureux d’avoir encore du travail. Car beaucoup de gens ont perdu leur job l’année passée, ont vu une mission après l’autre être annulée parce que les enregistrements étaient reportés ou des projets abandonnés. Cela provoque aussi du stress.
Trop-plein digital En plus de jongler entre temps et attention pendant le télétravail, il semble que les gens travaillent souvent plus longtemps de chez eux, qu’ils restent trop longtemps assis et font trop peu d’exercice. De surcroît, la plupart d’entre nous manquent de contacts sociaux, limités par les législations en vigueur forcées par le coronavirus. S’y ajoutent encore : le flux digital incessant d’information et les actualités déprimantes qui nous arrivent nuit et jour et ne peuvent pas remplacer ces contacts sociaux. Tout compte fait, il reste peu d’espace pour décompresser. La recette parfaite, semble-t-il pour le télé burn-out.
© BAREFOOT COMMUNICATIONS
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TÉLÉTRAVAIL
Travailler en ligne est devenu la norme, nous recevons encore plus d’incitants numériques qu’avant la pandémie. Entre-temps, nous nous pressons d’un Zoom meeting vers une autre concertation Teams, tandis qu’en passant nous gérons nos e-mails et nous devons réagir dans un des groupes WhatsApp supposés nous garder unis. Toutes ces possibilités technologiques constituent évidemment une solution et nous permettent de continuer à effectuer notre travail. En même temps, l’afflux des incitants provoque de l’inquiétude et vous éloigne de ce à quoi vous collaborez. C’est tout sauf sain.
Si auparavant, les notions de temps de travail et de non-travail étaient claires car travail et loisirs se déroulaient à des endroits différents, le fait est que la séparation entre votre vie professionnelle et votre vie privée disparaît vite lorsque les deux se déroulent sous un même toit. — Renate Breuer Précisément, en ces temps où nous n'avons souvent pas d'autre choix que d'être connectés toute la journée, beaucoup souffrent d'une vraie dépendance. Et ce, en sachant qu'une seule notification vous évite de vous concentrer pendant environ 20 minutes. Cela veut-il dire que les gens n'accèdent plus à leur véritable travail à cause de cela ? Pas du tout, car les recherches montrent que les gens, après avoir été distraits, se mettent à travailler encore plus dur pour rattraper le temps perdu.
Télétravail pour débutants À présent qu’il semble que le télétravail va continuer en partie à être la norme, il est essentiel de s’assurer de le
maintenir de la façon la plus saine possible. Adapter de temps à autre légèrement votre manière de travailler peut parfois faire une grande différence. Et tout comme c’est le cas pour la prévention générale du burn-out, la solution réside aussi bien auprès des collaborateurs qu’auprès de leurs supérieurs.
Que pouvez-vous faire en tant que collaborateur pour éviter un télé burn-out ? • Posez des limites aussi bien pour votre employeur que pour les membres de votre foyer et concluez des accords clairs avec eux. Quand êtes-vous au travail et quand ne l’êtes-vous pas ? Quand êtes-vous disponible à la maison pour des questions mineures et quand vous n’êtes disponible que si la maison prend feu ? Quand votre employeur peut-il faire appel à vos services et quand n’êtes-vous pas du tout joignable? • Mettez fin à votre isolement et maintenez des contacts en dehors de votre travail ou de votre famille. Même si cela implique de vous retrouver à nouveau dans une conférence Zoom afin de parler à un ou à une ami(e). Les contacts sociaux en digital sont toujours mieux que pas de contacts du tout. • Sortez un peu plus souvent et faites de l’exercice ! Ce n'est pas sans raison que la marche est devenue un sport national en 2020. Le risque d'infection par le virus en plein air est faible, l'exercice est bon pour votre corps et il vous allège l'esprit. • Optez pour un espace de travail fixe à la maison. De cette façon, non seulement les membres du foyer savent quand ils doivent vous laisser tranquille, mais vous-même vous savez précisément quand vous travaillez car vous associez le travail à cet espace. Télétravailler de votre chambre à coucher n’est en ce sens pas une bonne idée non plus. Dites-le vous-même : qui aime dormir dans son bureau ? • Établissez un planning de travail et intégrez-y des pauses. Même s'il n'est pas possible de discuter avec vos collègues près de la machine à café à la maison, étirez-vous les jambes de temps en temps et faites autre chose pour garder l’esprit clair. Votre travail se déroulera si aisément après !
© MIKAYLA MALLEK
• Continuez à prendre soin de vous. L’envie de se laisser aller est parfois grande un jour sans videocall, mais passer des jours en pyjama ne vous rendra pas toujours plus heureux. Sautez plutôt dès le matin sous la douche afin de pouvoir commencer votre journée frais, au propre comme au figuré.
• Faites suffisamment confiance à vos employés et n’allez pas les espionner à n’importe quel moment de la journée pour voir s’ils travaillent effectivement. Si votre gestion se base sur le résultat, la façon d’y arriver est moins importante.
• Mettez-vous offline pour un moment. Et si vous êtes quand même occupé : sortez prendre l’air !
• Assurez-vous de donner un feedback suffisant, également à distance. Un manque de feedback constitue un facteur de stress important pour les employés et maintenant que nous nous voyons moins physiquement les uns les autres, ce feedback est d’autant plus important.
• Désactivez les notifications et consultez les mails et messages à des heures régulières que vous seul fixez. Vous évitez ainsi de vous sentir comme une une boule de flipper à la fin de la journée. • Remplacez le temps de déplacement perdu par du sport ou par une autre activité qui n’a rien à voir avec le travail et qui délimite très clairement le début ou la fin de votre journée de travail. La prévention d'un (télé)burn-out n'est pas seulement du ressort des employés. En tant que client ou dirigeant, vous pouvez également contribuer à la santé mentale de vos employés. Il n’en va pas autrement lors d’une pandémie.
• Faites preuve d’empathie et faites de temps en temps un compliment, même si c’est via Zoom ou avec un sms. Durant une période exceptionnelle comme celle que nous vivons, les petits détails sont souvent oubliés. Ils peuvent cependant faire toute la différence. Conseil de lecture: La psychologue Elke Van Hoof, spécialisée en traitement du stress et burn-out, a écrit un livre à propos du télétravail. ”Eerste Hulp bij Thuiswerken” (Premier Secours en cas de Télétravail) paru aux éditions Lannoo. Elle y explique comment aborder les inconvénients du télétravail et comment pouvoir bénéficier au maximum de ses avantages. Y compris dans un monde post-pandémie.
En savoir plus à propos du burn-out ? mediarte.be/ fr/dossiers/bien-etre
article écrit par
Renate Breuer
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REPLAY Webinar mediarte Dans cette vidéo, Cédric Engels vous présente Sonhouse, son agence de production sonore. Intimement liée à la création de Sonhouse, Cédric aborde son évolution personnelle dans le monde du son.Il évoque les valeurs de la boite, le fonctionnement de l’équipe et leur politique Talents: quels sont les professionnels actifs chez Sonhouse, et quels talents y sont régulièrement recherchés. Enfin, Cédric fait un focus sur le métier de "Voice director" ("coach voix").
45min.
Découvrez les différentes étapes du développement d'un parcours professionnel dans l'animation, avec Amplo, mediarte et la SACD. Nous mettons ici en lumière le beau parcours de Sarah van Dijk, animatrice chez The Fridge. Les stages, les contrats, les droits d’auteur : ces outils de carrière n’auront plus de secret pour vous!
97min.
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TABLE RONDE: "ÉTAT DE SANTÉ DE L'AUDIOVISUEL BELGE FRANCOPHONE" (DE GAUCHE À DROITE : AURORE BORACZEK - SCREEN.BRUSSELS, JEANNE BRUNFAUT CENTRE DU CINÉMA ET DE L'AUDIOVISUEL, JAN VERMOESEN - MEDIARTE, TÜLIN ÖZDEMIR - RÉALISATRICE, GUILLAUME SENEZ - ARRF) © AXELLE PISUTO
En coulisse Qu'est-ce que mediarte a réalisé ces derniers mois ? Nous vous donnons volontiers un aperçu. Formations • 12 JANVIER 2021 Webinar "Pitching d'un projet audiovisuelle - FR" • 14 JANVIER 2021 Session d'info sur les programmes d'accompagnement mediarte - NL/FR • 26 JANVIER 2021 Webinar "Anticipez la faisabilité de votre projet de fiction - FR" + "Développer un projet de film documentaire - FR" • 16 FÉVRIER 2021 Webinar "Le SABAM et les droits d'auteurs dans le secteur audiovisuel FR" • 22 & 26 FÉVRIER 2021 Webinar "Brand yourself - FR" • 4 MARS 2021 Webinar "Eerste hulp bij burn-out - NL" • 9 MARS 2021 Webinar "Setting the stage - FR"
• 11 MARS 2021 Webinar "Inside the company met Sonhouse - NL/FR" • 16 MARS 2021 Webinar "CV Lab met RTL - FR" • 23 MARS 2021 Webinar "De genderkamer - NL" • 25 MARS 2021 Webinar "CV Lab en collaboration avec Woestijnvis - NL" • 1 AVRIL 2021 Session d'info sur les programmes d'accompagnement mediarte - NL/FR • 22 AVRIL 2021 Webinar "Setting the stage- NL" • 27 AVRIL 2021 Webinar "Financer son projet via sa communauté - FR" • 4 MAI 2021 Webinar "Setting the stage - FR"
EN COULISSE
Janvier - Mai 2021
• 18 MAI 2021 Webinar "Brand yourself - NL" • 18 MAI 2021 Session d'info sur les programmes d'accompagnement mediarte - NL/FR • 18 MAI 2021 Webinar "Re-connect - NL" • 27 MAI 2021 Webinar "Hoe reageren als omstaander - NL" • 27 MAI 2021 Speeddate "Un job dans le secteur de l'animation & VFX - NL/FR" en collaboration avec Amplo
Événements • 15-19 AVRIL 2021 - Online ANIMA festival - Futuranima • 14 AVRIL 2021 - Online Launch of the EU Online Interactive Risk Assessment Tool for AVproductions • 27 AVRIL 2021 - Online Possibilités de financement de l'UE pour les secteurs culturel, créatif et audiovisuel. • 7 MAI 2021 - Workshop Prévision des compétences : "Strategieën voor de toekomst"
Stages média
• Benuts • Caviar • Collation • De Chinezen • Ded'S it • DOK1 Media • Dreamwall • Fabric Magic • Fremantle Media • Geronimo • Hotel Hungaria • Koeken Troef • Polar Bear • Potemkino • Roses are blue • RTL Belgium • Sporthouse • Sputnik • Studio Souza • Sylvester Productions • Wenneker • Woestijnvis
Consultations
Plateforme de consultation Diversité, Groupe de travail 'ESF project SCOPE' (Prévision des compétences), Lancement de l'enquête sur les prévisions de compétences, Plan d'action du groupe de travail sur les comportements inappropriés, Groupe de travail sur les artistes résilients, Data & organisations membres en collaboration avec BSAE, Consultation concernant la poursuite de la convention sectorielle, Consultation CP 227 & 303.01, Groupe de travail 'fonctions de référence dans le secteur audiovisuel', Consultation BRIFF, Commission Artistes, Consultation consultants intersectoriels SERV, Groupe de travail sur le choix des études et de carrière, Consultation CEPEGRA, Consultation VDAB, Manuel du groupe de travail intersectoriel sur la non-discrimination et l'inclusion, Consultation sur les stages dans l'enseignement supérieur (EHB - Kdg - Luca - PXL), COMAC Actiris - Iles, Réseau des consultants sectoriels,...
Session d'infos • 3 MAI 2021 - Online VAF "Achter de schermen" • 8 MAI 2021 - Online Graines de Cinéastes - Table ronde : "État de Santé de l’Audiovisuel Belge Francophone" • 21 MAI 2021 - Online EGIN - "Continuing Education in time of lockdown"
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