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LE SÉNÉGAL : UN PÔLE STRATÉGIQUE EN AFRIQUE DE L’OUEST

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Cela passe par la diversification des sources d’énergie, la restructuration du secteur, le renforcement du cadre institutionnel, mais surtout par l’instauration d’un environnement qui encourage et pérennise l’intervention des opérateurs et investisseurs privés. Outre ces aspects structurels qui sont autant d’atouts, le marché de l’énergie au Sénégal présente un réel potentiel d’expansion lié aux conditions climatiques (favorables à l’énergie solaire) et à l’existence de combustibles fossiles (pétrole et gaz).

Le Sénégal peut se prévaloir d’une tradition diplomatique jamais démentie au fil des décennies. Son premier président, Léopold Sédar Senghor, panafricaniste visionnaire, n’a eu de cesse d’œuvrer en faveur de l’intégration régionale « par cercles concentriques ». La création des huit communautés économiques et régionales (CER) tout autant que la récente signature de la ZLEC (Zone de libre-échange continentale africaine) semblent ne pas démentir cette vision.

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UNE TRADITION DIPLOMATIQUE RECONNUE

À partir des années 1960, le président Senghor mûrit avec ses homologues Hamani Diori du Niger, Habib Bourguiba de Tunisie et le prince Norodom Sihanouk du Cambodge, le projet de fonder une institution francophone. Sans encore énoncer le projet de formalisation de cette institution, il avait, dès 1962, écrit dans la revue Esprit : « La francophonie, c’est cet humanisme intégral qui se tisse autour de la Terre, cette symbiose des énergies dormantes de tous les continents, de toutes les races, qui se réveillent à leur chaleur complémentaire ». Le 20 mars 1970, la convention portant création de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) est signée par les représentants de 21 États et gouvernements réunis à Niamey au Niger. Les missions concernent alors la promotion de la langue française et la diffusion de la culture de ses membres, dans un esprit de partage et de fraternité. Depuis, le projet francophone n’a cessé d’évoluer. En 1997, un volet politique est adopté par les chefs d’État et de gouvernement réunis, en sommet, à Hanoï au Vietnam, visant à étendre le spectre de son action. L’ACCT devient Organisation internationale de la francophonie (OIF) dont le deuxième Secrétaire général, après Boutros Boutros Ghali, est Abdou Diouf (2e président de la république du Sénégal) qui marqua l’institution de son empreinte pendant pas moins de douze années. Durant l’exercice de ses fonctions, il joua un rôle diplomatique de premier rang continuant de porter au plus haut niveau les couleurs du Sénégal. Preuve du rayonnement diplomatique du Sénégal et de ses représentants politiques, il convient de rappeler que de nombreuses personnalités sénégalaises ont exercé de hautes fonctions dans l’administration internationale comme Amadou Mahtar Mbow (directeur général de l’UNESCO 1974-1987), Jacques Diouf (directeur général de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture 1994-2011). Moustapha Niasse, ancien Premier ministre du Sénégal, est nommé en 2012, par le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, Envoyé spécial pour aider les parties congolaises à parvenir à un accord inclusif sur le partage du pouvoir durant la transition en République démocratique du Congo.

Depuis, son entrée en fonction, en 2012, le président Macky Sall, ayant mis un terme aux envolées lyriques voire théâtrales de son prédécesseur, a permis le retour à une normalisation diplomatique et l’élection, en 2015, du Sénégal comme membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2016-2017. Mankeur Ndiaye, homme politique et diplomate de carrière ayant exercé les fonctions de ministre des Affaires étrangères entre 2012 et 2017, est nommé en février 2019

au poste de Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine.

D’un point de vue géostratégique, entre fin 2017 et début 2018, le Sénégal a pu éprouver la confiance de la CEDEAO qui, après plusieurs négociations diplomatiques de haut niveau, lui a permis de prendre la direction des opérations de l’ECOMIG (Ecowas Mission in the Gambia), force d’intervention entrée sur le sol gambien en janvier 2017. L’objectif était double : mettre un terme à la présidence despotique de Yahya Jammeh arrivé au pouvoir, le 22 juillet 1994, suite à un coup d’État et accompagner la transition démocratique, incarnée par Adama Barrow qui a remporté l’élection présidentielle en battant son prédécesseur dans les urnes.

LE SÉNÉGAL, MEMBRE DE PLUSIEURS ORGANISATIONS : DES CAPACITÉS DÉMULTIPLIÉES DE COMMERCER À L’INTERNATIONAL

Le Sénégal est membre de différentes organisations internationales et/ou organisations internationales à caractère régional, suivant la classification juridique internationale. Le pays est membre de l’ONU, de l’UA (Union africaine), de l’OIF (Organisation internationale de la francophonie), mais également de la CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) et de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), organisation régionale comprenant 8 pays et 112 millions d’habitants qui représente un marché de 90 millions de consommateurs ayant en partage une même monnaie : le franc CFA. Suivant les textes directeurs de la CEDEAO (qui englobe l’UEMOA), adoptés dès 1975, la libre circulation des biens et des personnes entre les 15 pays membres de cette organisation est actée, ce qui représente un bloc régional de 360 millions d’habitants, soit environ 300 millions de consommateurs. Le Sénégal est également membre de l’OMVS (Organisation de mise en valeur du fleuve Sénégal) et de l’OMVG (Organisation de mise en valeur du fleuve Gambie).

Le pays bénéficie enfin d’accès préférentiels aux marchés européen (accords Union européenne/ Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique), américain (African Growth and Opportunity Act) et canadien (Loi sur l’initiative canadienne).

Ces dernières mesures permettent d’exporter à l’international des biens de consommation sans quotas et en franchise de droits ou à des taux allégés.

LE SÉNÉGAL, PAYS MEMBRE DE L’OHADA (ORGANISATION POUR L’HARMONISATION EN AFRIQUE DU DROIT DES AFFAIRES)

Le système juridique et judiciaire de l’OHADA a été créé par le traité de Port-Louis du 17 octobre 1993 (révisé le 17 octobre 2008 à Québec au Canada). L’OHADA est une organisation internationale de plein exercice, dotée d’une personnalité juridique internationale, qui poursuit une œuvre d’intégration juridique entre les pays qui en sont membres. Son objectif est la facilitation des échanges et des investissements, la garantie de la sécurité juridique et judiciaire des activités des entreprises. Le droit de l’OHADA est ainsi utilisé pour propulser le développement économique et créer un vaste marché intégré afin de faire de l’Afrique un « pôle de développement ».

Elle réunit aujourd’hui 17 États. Pour de plus amples informations, voir : www.ohada.com

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