Metropolis 09 - Décembre 2012

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Metropolis N°9 - DÉCEMBRE- 2012

LE MAGAZINE CHIC ET URBAIN

M. LAKHMARI

LA NUIT LUI APPARTIENT

CULTURE LE CINÉMA AU FÉMININ

PEUGEOT 208 TESTÉE PAR FATYM LAYACHI

MOROKO LOKO CATALYSEUR DE SON



Editorial Métropolis aime le cinéma

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Tout a commencé avec Fehd Benchemsi. Dès le premier regard, les premières photos au Rialto, nous savions que nous étions fichus. Après ces quelques heures de plaisir pur il est reparti, nous laissant là, le cœur battant la chamade, les yeux brillants et les narines frémissantes. Un mois plus tard, c’est au tour de Driss Roukhe de nous faire subir les derniers outrages. Une rencontre Zara Kadiri aux allures de montagnes russes, qui nous zara.kadiri@gmail.com laisse haletants et pantelants à son départ. Rapidement il a fallu nous rendre à l’évidence : nous étions accros au cinéma marocain. Après ces deux hommes, Fatym Layachi déboule telle une tempête de charme et de sensualité, ravageant tout sur son passage, suivie de près par le ténébreux Assaâd Bouad, véritable bourreau des cœurs. L’arrivée d’Amal et Yassine s’apparente à une conquête romaine : ils sont venus, ils ont vu et ils nous ont vaincus. Ce couple explosif est entré dans nos vies et depuis, tout a changé. Ce mois-ci, nous avons voulu tester nos limites et nous mesurer à l'homme qui a su révéler le côté obscur de Casablanca, M. Nourredine Lakhmari himself. Une entrevue aux relents hitchcockiens, un bonhomme à l'inspiration scorcesienne, pas de doute, nous sommes au cœur même de la bête cinématographique ! Suivront des heures de frissons, d'horreur et de volupté. Oui, dire que chez Metropolis nous aimons le cinéma marocain est un euphémisme. Nous aimons le cinéma marocain et nous y croyons. Dans un pays où plus de la moitié de la population est analphabète, où le français, l'arabe, le berbère et la darija sont autant de langues, de cultures et de mondes, le cinéma est une zone protégée, neutre. Dans un film, toutes ces langues cohabitent, voire se complètent. Le septième art est là pour faire voyager, rêver, pleurer ou éveiller nos esprits et nos consciences. Alors oui, chez Metropolis, le cinéma est une passion, quasiment une obsession.

Ce mois-ci, nous avons voulu testé nos limites et nous mesurer à l'homme qui a su révéler le côté obscur de Casablanca, M. Nourredine Lakhmari himself.

Mais ne vous inquiétez pas ! Vous aurez toujours droit à votre dose de mode avec ce mois-ci Damat et Tween, de musique avec le maître de la Moroko Loko, le Dj Amine K, et même quelques nouveautés avec une rubrique Sport, Culture Web et une recette de cuisine ! De la passion, de l’obsession, mais toujours dans la distinction. Souriez, vous êtes cultivé.

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N° 9 - décembre 2012

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12 06 Actualité 12 Une heure avec…

le ZERO héroique et érotique de nour-Eddine lakhmari

22 Spectacle culturel

Dont't you know I'm Moroko loko

26 Cinoche 28 Livresse 30 DVD - Music 32 Acteur culturel les femmes et le cinema une histoire de passion

36 Actu

4O Mode & shopping

OMAR MENJOUR DAMAT TWEEN : PERSONAL SHOPPER

48 Gastro

croque-monsieur La cuisine chic et urbaine

50 On s'évade

berlin : capitale universelle de l'art

54 Yoga

Comment s'envoyer en l'air grâce au yoga aérien ?

56 Fooding 58 Auto

ESSAI : PEUGEOT 208 PETITE LIONNE DEVENUE GRANDE

38 Culture web

62 Hi-tech

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Nous attendons vivement vos réactions, vos critiques et votre soutien !

un week end à marrakech

café politis La culture dans quel état ?

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64 Com d'entreprise 66 Sport


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LE MAGAZINE CHIC ET URBAIN

Directeur général Julien Casters julien.metropolis@gmail.com Directeur de publication Othmane Médiouni omediouni@gmail.com Rédactrice en chef Zara Kadiri zara.kadiri@gmail.com Journalistes Yasmina Lahlou Maria Aouad Jalal Boukhari Zineb Bennouna Samir Idrissi Amine Lagssir

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Conseiller réseaux sociaux John Toutain Directeur artistique Assila Zouheir advertiz2010@gmail.com Styliste Sayli Webmaster Mustapha Choukrallah El Idrissi mchoukrallah@metropolis.ma Conception Graphique et Maquette Vectorium Correction Selma Gourari Photographe Wahid Tajani Standard Salma Zouak Comptabilité Abdelillah Mohcine Crédits Photos istockphoto – AFP

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Distibution Scala Média CTP Impression ROTACO Tél : 05 22 592 532

Contact commercial

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Metropolis est édité par: CASTERS-LAMBERT MEDIA 59, Bd Zerktouni 6ème étage N° 18 - Casablanca Tél/Fax : 0522 20 09 28 www.metropolis.ma Dossier de presse 52/S 2011 Dépôt légal : 2012 PE 0024 ISSN : 2028 - 7445 Ce numéro est tiré à 15 000 exemplaires décembre 2012 / nUmero 9

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c’est de l’actu

L’État d’Hawaï se met aux couleurs du Maroc. Du 28 novembre au 4 décembre, l’Etat de Hawaï a décidé de dédier chaque année une semaine à Sa Majesté le Roi Mohammed VI : «His Majesty King Mohammed VI Week in Hawaii». La semaine de S.M. le Roi Mohammed VI à Hawaï traduit une forme nouvelle de manifestation de l’appui, joint à l’admiration pour ce que le Maroc entreprend sur le plan démocratique, des droits de l’homme, de la modernisation économique, du progrès social et de l’ouverture sur les cultures et les civilisations du monde, a souligné Driss Guerraoui, coordinateur de ce grand évènement.

Viagra : 3ème médicament le plus vendu au Maroc Le Viagra connaît un grand succès auprès des Marocains. Les célèbres pilules bleues, fabriquées par les laboratoires pharmaceutiques américains Pfizer, seraient, selon une source médiatique (E-Marrakech), le 3ème médicament le plus vendu au Maroc. A noter que, selon le dernier rapport financier des laboratoires Pfizer, les ventes du Viagra à travers le monde ont rapporté 1,93 milliards de dollars en 2010.

Festival. Le FIFM rend hommage à Jonathan Demme, réalisateur du "Silence des Agneaux".

Le Festival International du Film de Marrakech (FIFM) rendra hommage à Jonathan Demme, réalisateur du long-métrage "Le Silence des Agneaux" qui avait raflé cinq oscars. A l'occasion de cet hommage, Jonathan Demme donnera une master class le 5 décembre, selon les organisateurs. Le FIFM rendra également hommage à Karim Abouobayd, considéré comme l'un des producteurs marocains les plus talentueux et les plus expérimentés dans l'industrie cinématographique nationale.

Aérien. Ryanair reprend du service au Maroc. En effet, la compagnie aérienne irlandaise proposera, à partir du 3 février 2013, deux rotations par semaine entre l’aéroport de Londres – Stansted et la ville de Marrakech, le jeudi avec un départ à 12h20 (arrivée 16h00) et retour à 16h20 (arrivée 20h10) et le dimanche avec un départ à 6h30 (arrivée 10h10) et retour à 10h35 (arrivée 14h20). Depuis Londres – Luton, Ryanair opèrera également deux rotations hebdomadaires vers Marrakech à partir du 2 février, le mardi (départ 7h20, retour 11h20) et le samedi (départ 11h45, retour 15h45), les fréquences montant jusqu’à six vols par semaine selon les périodes pour revenir à trois à partir d’avril (mercredi, vendredi et dimanche).

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« Le tourisme interne est un de nos axes majeurs de développement. Nous voulons faire voyager le maximum de marocains au Maroc et leur faire découvrir notre pays» Youssef DRAFATE, DG Jevoyage.ma

Recrutement.

McDonald's Canada recrute au Maroc.

Il y a quelques mois, la franchisée McDonald's pour les restaurants de Val-d'Or, Amos et La Sarre [Ouest du Québec], Isabelle Leblanc, était très réticente à l'idée de parler à la presse canadienne de son ouverture vers le Maroc. Finalement, c’est à Radio Canada qu’elle accorde un reportage. « Nous sommes très heureux d’accueillir 21 travailleurs provenant du Maroc qui se joindront à nos équipes des restaurants de Val-d’Or et d’Amos », confie Mme Leblanc. Aller chercher la main d’œuvre jusqu’au Maroc, « ce n'est pas une surprise », estime Isabelle Leblanc.

Gaz. Le Maroc veut développer la part du gaz dans son bouquet énergétique.

Actuellement petit consommateur de gaz, le Maroc veut accroître la part de cette denrée dans son bouquet énergétique, au vu de ses qualités de “disponibilité”, de “propreté” et d’”adaptabilité” avec les énergies renouvelables, a annoncé le ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, Fouad Douiri. “Nous pensons qu’il est opportun d’augmenter la part du gaz dans notre bouquet énergétique”, a déclaré le ministre à la MAP à l’issue de sa participation, vendredi à Paris, aux travaux du 3ème Forum ministériel de gaz, une rencontre internationale organisée conjointement par le Forum international de l’Energie (IEF) et l’Union internationale du gaz (UIG).

Médias. Al Jazeera, Sky News, BBC et El-Türkiye bientôt au Maroc.

Les chaînes d’information en continu Al Jazeera, Sky News Arabic, BBC et El-Türkiye (TRT), ont été autorisées à s’installer au Maroc, a fait savoir Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication, mercredi devant le parlement. Le ministre a également indiqué que l’accréditation des chaînes de télévision Al Manar et Al Mayadine, était encore à l’étude en raison du grand nombre d’interlocuteurs dans ce dossier. El Khalfi, qui présentait le budget alloué au secteur de la communication pour l’exercice 2013, a affirmé que le champ médiatique marocain allait s’élargir, pour inclure les aspects linguistiques et culturels, comme le veut la nouvelle constitution.

Chiffre

du mois Parution. Cérémonie de signature du livre “Les petits métiers des rues de Marrakech”.

La cérémonie de signature d’un livre intitulé “Les petits métiers des rues de Marrakech”, de son auteur Moulay Abdellah Nassih, a eu lieu vendredi soir aux Jardins Majorelle de la cité ocre, en présence de personnalités du monde de la culture, de l’art et des médias. Paru aux Editions “Jardins Majorelle”, cet ouvrage, le premier du genre au Maroc dédié aux petits métiers, est une invitation solennelle de Nassih au grand public, pour découvrir certaines de ces professions qui font partie intégrante de l’histoire et du patrimoine de Marrakech.

95,508

milliards de dirhams est la masse salariale de la fonction publique qui a été enregistrée en 2012, contre 50,837 milliards en 2003, soit une hausse de 84%. août-septembre 2012 / nUmero 6

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c’est de l’actu Festival. “Le Sac de Farine” triplement primé.

Le film “Le Sac de Farine” de la cinéaste marocaine Kadija Leclere a été triplement primé au festival international du film indépendant de Bruxelles (FIFI), qui a tenu sa 39ème édition du 6 au 10 novembre sous le signe “A la découverte d’un autre cinéma”. Cette fiction de 100 minutes a décroché le prix du jury, le prix du meilleur scénario et le prix de la meilleure actrice, qui a été attribué à la jeune comédienne Rania Mellouli. Le Festival international du Film dans sa 39ème édition a rendu un vibrant hommage au comédien marocain Mohamed Majd en lui décernant un “Lifetime achievement in film award”, un prix de reconnaissance pour l’ensemble de ses œuvres.

Télécoms.

Les Marocains accros aux SMS et au téléphone mobile. Visite. François Hollande se rendrait au Maroc avant l’Algérie.

Coupe du trône.

Le Raja Casablanca sacré champion. Le Raja de Casablanca a remporté la Coupe du trône de football, saison 2011-2012, en battant en finale l’AS FAR par 5 tirs au but à 4, au complexe sportif Prince Moulay Abdellah à Rabat. Les deux équipes étaient à égalité (0-0) au terme du temps réglementaire et des prolongations. Il s’agit de la 7ème consécration des Diables verts après leurs sacres en 1974, 1977, 1982, 1996, 2002 et 2005. L’équipe des FAR détient le record de titres avec 11 consécrations (1959, 1971, 1984, 1985, 1986, 1999, 2003, 2004, 2007, 2008 et 2009).

Les Marocains ont échangé deux milliards de SMS et consommé neuf milliards de minutes de téléphone en 2012, d’après un récent rapport de l’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications. Les Marocains communiquent en moyenne par mois, 1h12 avec le téléphone mobile et 108 minutes avec le téléphone fixe.

Aides du ministère. 176 associations bénéficiaires au titre de l’année 2012. Quelque 176 associations œuvrant dans les domaines culturel et artistique vont bénéficier de l’aide du ministère de la Culture au titre de l’année 2012, a annoncé ce département dans un communiqué. La commission de sélection avait à départager 474 programmes et projets éligibles présentés par des associations et a retenu en définitive 176 acteurs sociatifs, dont 87 bénéficient pour la première fois des subventions du ministère, précise-t-on de même source.

Dernière minute

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Le président français François Hollande pourrait effectuer une visite éclair au Maroc, avant de se rendre en Algérie fin décembre, d’après des sources marocaines. Traditionnellement, tout nouveau président français se rend au Maroc pour sa première visite à l’étranger, mais François Hollande semblait vouloir faire défaut à cette coutume, en faisant part de son intention de visiter l’Algérie en premier. Le chef d’Etat français est jugé beaucoup plus proche idéologiquement de l’Algérie que du Maroc, contrairement à son prédécesseur Nicolas Sarkozy, dont le mandat a été caractérisé par des tensions entre la France et l’Algérie.

Cinéma : Adil Fadili primé à Carthage

Le film marocain "Courte vie" d'Adil El Fadili a remporté le Tanit d'or, comptant pour la compétition officielle des courts-métrages de la 24ème édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC2012), clôturée samedi soir à Tunis. De son côté, le Tanit d'argent pour la catégorie longs-métrages a été attribué à un autre film marocain, "Mort à vendre", de Faouzi Bensaidi.



c’est de l’actu

Immobilier : Dubaï se remet aux projets hors normes

Armée : Une femme Générale pour bientôt ?

Il s'agirait d'une 1ère au Maroc. Selon les échos du marché, le Roi Mohammed VI pourrait nommer prochainement une femme au grade de Générale des Forces Armées Royales. Ainsi, la série des remaniements constatés dernièrement au niveau de la hiérarchie des officiers supérieurs et des officiers généraux des Forces Armées Royales toucherait également une femme Colonelle Major qui serait promue au grade de Générale. A suivre !

L’émir de Dubaï, cheikh Mohammed ben Rachid alMaktoum, a annoncé dans un communiqué le projet d’une "nouvelle ville dans Dubaï", qui portera son nom. La ville accueillera notamment le "Mall du monde", le plus grand de la planète, pouvant accueillir 80 millions de visiteurs par an, ainsi qu'un immense parc, "30% plus grand qu’Hyde Park à Londres", qui sera relié à un centre d’attractions destiné aux familles, développé en partenariat avec les studios Universal, qui sera le plus important de la région avec 6 millions de visiteurs attendus chaque année.

PHOTO DU MOIS Nouvellement construite dans un rond-point à l’entrée de la ville de Fès, la Tour Eiffel de fabrication marocaine a disparu du jour au lendemain, sans qu’aucune explication ne soit donnée par les autorités municipales.

Internet. Google célèbre la fête de l’Indépendance du Maroc.

Le moteur de recherche sur internet, Google, a dédié, le Doodle de ce dimanche 18 novembre à la fête de l’Indépendance du Maroc, et ce pour la troisième année consécutive. Cet hommage arrive quelques mois après celui rendu par Google au voyageur marocain Ibn Batouta en célébrant son 707ème anniversaire le 24 février dernier.

Le Groupe Addoha sollicité par les Saoudiens

Selon une information parvenue à Infomédiaire Maroc, un grand groupe immobilier saoudien, détenant une importante réserve foncière en Arabie Saoudite, aurait sollicité le Groupe Addoha pour la réalisation de logements en Arabie Saoudite. Les saoudiens considèrent que le groupe marocain présidé par Anas Sefrioui pourrait, avec son expertise et son expérience dans le domaine du logement social, les aider à résorber le déficit en logements dont souffre le pays et qui pourrait atteindre, d'ici 2020, les 4,5 millions d’unités (selon la presse locale). Ainsi, après l'Afrique (Côte d'Ivoire), c'est du côté de la région MENA que le Groupe Addoha pourrait poursuivre son développement international. A suivre !

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Une heure avec …

Le ZERO Khansaa Batma héroïque et érotique

de Nour-Eddine Lakhmari 12

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Scannez le QR CODE afin de visualiser la video de la séance photo de l’interview DÉCEMBRE 2012 / nUmero 9

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Une heure avec … Après l’incontournable et désormais culte Casa Negra, Nour- Eddine Lakhmari revient sur nos écrans avec Zero, un film noir ou l’amour métamorphose les êtres pour les rendre meilleurs. Une nouvelle naissance attend le héros du film, Zero un looser un peu raté incarné avec brio par le très prometteur Younes Bouab qui retrouve peu à peu foi en lui-même et en l’amour grâce au pouvoir transcendantal d’une femme. Parce qu’une rencontre, c’est toujours quelque chose de décisif incluant un avant et un après, Metropolis rencontre pour vous le plus fertile des réalisateurs marocains. Interview avec un héros discret au verbe très incisif. pa r m a r i a a o u a d - p h o t o : W a h i d ta j a n i - r e m e r c i e m e n t s a u r e s ta u r a n t f e n c e e t l a b o u t i q u e « I n o p i o »

Lorsque je t’ai contacté pour faire la une de Metropolis, tu as préféré mettre en avant tes acteurs plutôt que ta propre personne...Pourquoi? Peut-être bien, parce que j’ai travaillé mon égo et qu’il me paraît plus judicieux de mettre la lumière sur des nouveaux visages, beaux jeunes et intelligents que sur un vieil ours comme moi ( rire). Les acteurs en tant que tels, portent le film à eux seuls. Sans eux, il n’y a rien! D’ailleurs les spectateurs préfèrent découvrir des nouveaux acteurs plutôt que de me voir moi, moi et toujours moi!

Mais tu es un personnage médiatique d’une part en tant que réalisateur de Zero mais aussi dans l’ensemble du paysage audiovisuel marocain, alors il te faudra bien sortir de l’ombre et t’habituer a être sous les feux des projecteurs Comme tu le vois, je peux jouer le jeu également et faire un shooting pour un magazine comme c’est aujourd’hui le cas, mais je trouve que ce n’est pas là ma place. Non Je ne suis pas un personnage de l’ombre. J’aime la lumière et le feu des projecteurs à certaines occasions, comme lorsqu’il s’agit par exemple de présenter ou de défendre un film lors d’un festival comme ce sera le cas prochainement à Marrakech.

Pour en venir au titre du film, l’anagramme de Zero donne Eros, le dieu de l’amour, est ce que le film est une hymne à l’amour? Oui, Zéro est une hymne à l’amour. Un amour salvateur qui oblige l’homme à se recentrer sur lui-même, à s’analyser et à se mettre à nu pour se poser les bonnes questions. L’amour transcende alors le “ je”

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pour lui permettre de se réincarner en une nouvelle entité. Meilleur dans la plupart des cas.

Tu veux dire qu’il s’agit là d’une métamorphose Absolument. Le pouvoir de l’amour est tel qu’il a la possibilité de changer un être pour le rendre meilleur. Dès lors que la rencontre amoureuse a lieu, nous assistons alors à la métamorphose d’un anti héros en un héros aguerri désormais maître de ses choix et de son destin.

Zéro est un jeune homme perdu comme il y en a beaucoup partout mais après un acte noble qu’il décide de faire, il se réveil et prend conscience de sa valeur et voilà que le processus de rédemption commence.

Tu veux dire par la que la jeunesse marocaine est auto suffisante? Si la jeunesse marocaine ne prend le temps de se regarder dans la glace pour faire son auto critique ce n’est pas elle qu’il faut blâmer, mais l’éducation qu’on lui a jusque-là inculquée. Prenons l’exemple de ces jeunes des milieux aisés qui ont toujours grandi avec le sentiment d’être les meilleurs, ils grandissent avec l’idée qu’ils sont inébranlables et que tout leur est acquis. Comment se remettre en question dans ces cas-là ?

Arrogante serait peut-être un terme plus adéquat? Je ne pense pas que le marocain ou la marocaine lambda soit arrogants, je dirais plutôt qu’ils sont aveuglés par leur propre reflet. Et encore une fois ce n’est pas de leur faute puisqu’on les a toujours considéré comme le centre de monde. De ce fait, ils manquent souvent d’humilité et peinent à se remettre en cause.

Est-ce que tu penses que le marocain est apte a se remettre en question? Justement je crois qu’il n’est pas à la portée de tout le monde de se remettre en question et ce, plus particulièrement dans un pays comme le nôtre car nous sommes une génération d’assistés!! Dans une société dominée principalement par le “ je” et le “ moi” se remettre en question et regarder au fond de soi est une réelle preuve de maturité et d’humilité.

Zéro le personnage principal du film est un looser qui finit par retrouver sa dignité, tu veux dire par la qu’il y a beaucoup de zéros potentiels dans le monde d’aujourd’hui? Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit. J’ai foi en la jeunesse de notre pays qui à mon sens a beaucoup de moyens de faire parler d’elle si seulement elle pouvait s’accepter comme telle et ne pas vouloir a tout prix ressembler a ce qu’elle n’est pas. Zéro est un jeune homme perdu comme il y en a beaucoup partout mais après un acte noble qu’il décide de faire, il se réveille et prend conscience de sa valeur et voilà que le processus de rédemption commence.


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Une heure avec …

Tu penses que les marocains ont tendance a se victimiser alors? En un sens, je dirais que oui parce qu’encore une fois, il est plus facile de se victimiser et de trouver un bouc émissaire plutôt que de se poser les bonnes questions. D’ailleurs, lorsque quelque chose ne va pas, les marocains ont toujours tendance à rejeter la faute sur quelqu’un plutôt que d’essayer de comprendre ce qui ne va pas.

Alors comment opère t’on cette remise en question salvatrice? Encore une fois, par le travail et l’acceptation de soi. Il faut oublier le matériel et se pencher sur la vérité et la spiritualité dont découlent l’essence même de l’existence. Chacun de nous a une place bien précise dans la société. Tout le monde a le pouvoir et le devoir de produire quelque chose. Je vous

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invite donc à vous acheter un petit miroir et à vous questionner sur votre identité et votre rôle dans le monde d’aujourd’hui. Qui suis-je et où vais-je en premier lieu. C’est précisément de cette manière que l’on peut avoir un declic comme ce fut le cas pour le personnage de Zéro.

Et toi tu te remets encore en question? Bien entendu. Se remettre en question, c’est rester connecté avec soi-même et comprendre le fonctionnement de son âme. Il n’y a pas d’âge limite à cela.. Le questionnement de soi est un leitmotiv dans notre existence.

Tu penses apporter quelque chose de spécial au monde? Je n’ai pas cette prétention car je ne suis

qu’un cinéaste, un simple artisan du cinéma. Toutefois, j’essaie de rester au plus près de mes convictions, c’est à dire la recherche de la vérité et non de l’hypocrisie.

Tu filmes tes personnages au plus intime d’eux-mêmes, on ressent presque ce qu’ils endurent, de ce fait le rythme est quasiment celui d’un thriller, non? J’aime créer une proximité entre les spectateurs et les personnages de mes films. Que tout le monde puisse s’identifier à un moment de sa vie à un de ces héros. De ce fait, le rythme du film est presque celui d’un film noir, je dirais plutôt. J’aime faire un cinéma de proximité, filmer à la manière d’un Bergman ou d’un Lars Von trier des visages bruts sans le moindre artifice. Des visages qui parlent et qui marquent par leur intensité dramatique.


Et pourtant, l’espoir apparaît toujours en filigrane... Je suis un grand optimiste, voilà peut-être là ma principale qualité et en même temps mon plus grand défaut. Bien que la société où nous vivons soit fataliste, je continue de croire en l’homme et en sa rédemption. L’amour est salutaire à qui sait l’accueillir mais parfois je peine à croire que le problème fondamental de notre monde est que l’on ne s’aime pas assez.

T’es un peu une sorte de rêveur idéaliste, le Thomas More de la pellicule? Je suis un rêveur éveillé car c’est du rêve dont découle la création. Encore faut-il être un bon rêveur et se laisser rêver au delà même de ses espérances. Ce n’est pas parce que l’on a une superbe voiture que l’on est

un homme et que la vie nous sourira. Je crois qu’il faut combattre le fléau qu’est la superficialité pour rejoindre l’état de nature originelle dont nous provenons.

les jeunes marocains et leur faire prendre conscience de leur potentiel, alors je serais le plus heureux des hommes.

La création, le fait même d’écrire un film est si l’on y pense un acte d’amour également?

Comme dans toute rédemption, il y a donc là un médiateur, une médiatrice? Qui est ce?

Le fait d’écrire un film, de le penser, de le réaliser de le vivre et de le porter fièrement est un acte d’amour à part entière.

Kenza, la femme médecin interprétée par Sonia Oukacha dont tombera amoureux Zéro est la médiatrice de cette rédemption.

Zéro peut être donc lu comme une mise en abîme de l’amour, l’amour sous forme de rédemption et l’amour impliquant la création artistique.

Hautement philosophique que ce thème de la rédemption...

Il n’y a pas une mais plusieurs lectures possibles du film. Zéro tombe amoureux et l’amour le réveille. Je suis amoureux du cinéma et s’il peut réveiller en un sens

Je dirais que ce film a une dimension humaniste avant d’être philosophique.

Y a-t-il une dimension religieuse dans ce film? Non car le thème de la rédemption est universel et qu’on le retrouve aussi bien

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dans la religion catholique lorsque l’on va se confesser chez un prêtre que dans la religion musulmane ou l’imam fait office de confesseur.

Et vous l’amour d’une femme vous a-t-il déjà sauvé? Oui, l’amour de ma compagne qui a été la première a m’encourager à faire du cinéma. C’est d’ailleurs elle qui m’a acheté ma première caméra et qui m’a dit “voilà, maintenant lance toi Nour-Eddine” Puis, il y a l’amour d’une mère pour son fils.

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Un amour fusionnel et suprasensible indispensable à la construction de soi.

De quoi vous a-t-il sauvé? Il m’a sauvé de moi-même et de la personne que je suis.

Encore ce maudit “ je” alors? Tout à fait, car qu’on le veuille ou non, tout le monde a un égo. J’ai peur que le mien soit parfois démesuré.

Dans tes films, la ville de Casablanca respire comme s’il s’agissait d’un personnage à part

entière au même titre que Zéro. Estce donc voulu? Oui car Casablanca me fascine. Elle est magnétique. Elle nous prend aux tripes. C’est en effet, le personnage central de toutes mes histoires. Zéro est le deuxième volet de cette trilogie sur Casablanca.

Et younes Bouab en guest star, teint blafard, dégaine improbable véritable gueule de cinéma, qu’estce qui vous a plus chez lui? Younes Bouab a une énergie incroyable,


l’ensemble des acteurs?

intéressante et intelligente. C’est un garçon exceptionnel doté d’une grande faculté d’analyse. Il a beaucoup de talent de retenue et d’humilité. L’étoffe des grands.

Et Zineb Samara, dans le rôle de la prostituée? Zineb Samara, c’est un personnage à elle toute seule. Elle capte la caméra pour l’habiter. Elle est impressionnante et toujours juste.

Comment as tu travaillé avec

Pourquoi tu aimes tant ce

Nous avons travaillé ensemble main dans Casanegra dont tu es toujours un la main avec une grande écoute et une peu nostalgique... immense sagesse. J’ai eu la chance et Parce ce que c’est justement là où tu l’honneur de travailler avec des acteurs rencontres les vrais gens intéressants d’une intelligence inouïe. Nous avons fait qui ne se voilent pas la face derrière des des recherches ensemble. Nous avons accessoires et des artifices. Parce que passé beaucoup de ce sont là des gens temps à discuter simples débordant Zineb Samara, c’est d’amour et d’idéaux. et je les ai même poussé a danser C’est justement dans un personnage à avant certaines ces endroits elle toute seule. Elle prises décisives improbables que je me capte la caméra pour car l’expression sens au plus près de corporelle est moi-même. l’habiter. Elle est importante et D’ailleurs regarde impressionnante et qu’il est bon de autour de toi, dans ce toujours juste. laisser son corps se restaurant branché mouvoir de temps que tu as choisi, les en temps. gens ne se parlent pas. Il y a là un manque de parole et d’authenticité grave car Quelle a été la plus grande chacun d’entre eux pensent qu’il est le difficulté du tournage? meilleur. Je n’aime pas ce groupement Le tournage de nuit dans Casablanca avec social. Je préfère la rencontre de la vérité. tout ce qui implique comme difficultés. As-tu des regrets dans la vie? Tu es plutôt du jour ou de la nuit? Oui j’aurais voulu pouvoir dire “ au revoir” Je dirais sans hésitation que je suis un à ma mère avant qu’on ne l’enterre. Je n’ai homme de la nuit. La nuit revête une pas eu cette chance car à l’époque j’étais en dimension particulière et mystérieuse. La Norvège et je ne suis pas arrivé à temps... nuit tout est différent, tout est en suspens... Qu’est-ce que l’on peut souhaiter

Et que fais-tu la nuit lorsque tu n’écris pas?

Lorsque j’écris pas, je lis Bukovski dont je suis un fervent admirateur, je fais des recherches ou je me promène dans le casanegra que j’aime tant..

de mieux à Zéro?

Un succès aussi grand si ce n’est plus que Casanegra et idéalement qu’il sert de faire valoir à la jeunesse marocaine pour qu’elle se réveille à son tour et qu’elle prenne conscience de son immense potentiel

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Acteur Cinoche Livresse Musique & DVD Acteur culturel CafĂŠ politis

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Culture Acteur culturel

Don’t you know I’m Pour ceux qui hibernent depuis trois ans, la Moroko Loko est devenue synonyme de « soirée de fou » dans tout le Royaume. Que ce soit à Rabat, à Casablanca, à Marrakech et cet été, à la Techno Parade de Paris, la Loko fait parler d’elle. Rencontre avec le Master Jedi en chef, Amine K. PAR ZARA KADIRI

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Metropolis nUmero 9 / décembre 2012


Depuis que je suis au Maroc, j’ai eu la chance de rencontrer des gens d’une telle gentillesse comme Simo, Chaoui et Raphaëlle de la Galerie 38. Je me sens comme chez moi. Ils me facilitent l’accès à tout…

Oussama Benbila.

Metropolis : Bientôt trois ans que vous nous cassez les oreilles toi et ta bande de gus. Mais ça fait surtout trois ans que vous nous ramenez de sacrées pointures : Lee Burridge, Satoshie Tomiie, Shaun Reeves, Tom Pooks, etc. Qu’est ce qu’ils pensent du Maroc et du public ? Amine K : Nous avons une approche très particulière à la Loko, nous ne sommes pas pour le « Play and Go » comme je m’amuse à l’appeler. La plupart des DJ qui viennent ici sont récupérés par des chauffeurs à la sortie de l’avion, puis sont conduits directement à leur hôtel où le restaurant leur servira des plats et des vins étrangers. Ensuite, ils vont mixer dans un club qui ressemble à tous les autres clubs du monde. Et quand il a fini, il repart, sans avoir rien vu du pays. Je trouve ça triste et surtout inintéressant pour eux. Pour les Moroko Loko, je vais chercher le DJ personnellement à l’aéroport et je lui fais visiter le pays. J’entre avec lui dans les petites ruelles, je lui fais découvrir l’autre Maroc, le vrai Maroc. Et surtout, je le traite comme si c’était un copain, un pote. Les DJ internationaux que j’invite, je veux qu’ils se sentent assez à l’aise avec moi pour apprécier le Maroc et l’authenticité de notre pays. Parce que c’est ça qui nous différencie des autres pays, notre culture, notre richesse, notre diversité. Il faut un échange plus humain, il faut qu’un lien se crée entre eux et le pays. Par exemple Satoshi Tomiie, je l’ai emmené manger rass à Bouznika. Il a adoré, il prenait des photos des moutons avec leurs langues pendantes. Je l’ai aussi emmené manger des huîtres à Oualidia, et il s’est régalé de la kefta de la médina. C’est pour ça que je me démène pour que l’artiste vienne quelques jours avant, comme ça quand il arrive devant le public, il a l’impression d’être marocain ! Autre

chose, l’ambiance et le public de la Moroko Loko rappelle Londres et New York dans les années 80 selon tous les DJs internationaux qui s’y sont produits. Pourquoi ? Parce qu’ici, les gens ne sont pas blasés, ils n’ont pas la chance de voir des DJ internationaux toutes les semaines dans des petites salles intimistes. Nous, avec les Moroko Loko, nous avons choisi d’en faire rarement pour qu’elles soient proches de la perfection. Le public est à quelques centimètres à peine du DJ et celui-ci peut jouir de l’impact de chaque son sur le visage des clubbers. A la Cinquième (Ndlr : boîte de nuit à Rabat), le DJ se prend toute l’énergie en pleine figure, c’est extraordinaire. Et les artistes adorent, ils demandent tous à revenir. Ils tombent amoureux du Maroc et du public. Quand ils repartent, ils parlent de leur expérience à tous leurs copains DJ, nous faisant ainsi une promotion incroyable.

M. Balance nous des infos croustillantes sur les bonhommes ! Satoshi pue des pieds ? Lee a une phobie des chats ? AK. Satoshi mange de tout ! C’est un ventre sur pattes mais très raffiné, attention (rires) ! Nous avons fait un dîner à la maison avec magret de canard, vins français, il a adoré, comme il a aimé manger tanjia dial jmel. En fait, je peux résumer mon expérience de promoteur en quelques mots : ce sont des humains avant tout et ils aiment les choses simples. Bill Patrick et Satoshi Tomiie ont tous les deux dormi à la maison, toujours en toute simplicité. Après, ils sont tous un peu fous, on va dire qu’ils ne sont pas tous seuls dans leur tête parce qu’ils sont bien évidemment passionnés.

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Metropolis

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Culture Acteur culturel M. Retour à ta passion pour la musique électronique. Parce que, passer d’étudiant en finance à DJ, il n’y a que la passion pour expliquer un tel revirement. Ou la folie. AK. Les deux ! Quand tu es fou, c’est que tu es passionné par quelque chose. Alors la folie sans la passion ça n’existe pas mais la passion sans la folie existe (rires)! Plus sérieusement, j’ai eu mon master en finance, mais je n’aimais pas le monde dans lequel j’allais me retrouver. Et je me disais que j’étais fait pour faire de grandes choses… Et en finance tu feras de l’argent mais pas vraiment autre chose en dehors de ça. Mes études m’ont apporté une certaine rigueur ainsi que de l’ambition et je m’en sers dans le monde de la musique. Il faut aussi savoir que j’ai été élevé dans une famille pleine d’amour, et je cherchais tout naturellement un métier qui me permettrait de communiquer toute cette énergie, cette passion. Mais je ne suis pas devenu DJ du jour au lendemain. J’ai commencé par me frayer mon petit bonhomme de chemin, jusqu’au jour où j’ai décidé de m’y consacrer pleinement. Ça n’a pas été facile, j’ai eu des galères et j’en ai d’ailleurs toujours. Mais je reçois tellement d’amour, et je joue la musique que j’aime. Je fais tout pour rester fidèle à moi-même contrairement à certains qui viennent de l’underground et qui ont vendu leur âme au diable… J’ai joué à Mawazine et j’ai balancé mon son. C’est sûr que je m’adapte au public, je ne vais pas mettre de la dark minimal à des gens habitués à du Claude François, mais je vais quand même leur jouer un son pointu.

M. La scène électronique aussi est en pleine effervescence depuis quelques temps… Qu’est ce que tu penses des labels comme Visionquest, Hot Natured ou encore Life & Death ? AK. Les mecs comme Jamie Jones (Ndlr : du label Hot Natured), le grand public vient à peine de découvrir son existence. Tout ça parce qu’il est au sommet du chart Resident Advisor alors que son premier EP date de 2004 ou 2005. Il l’avait sorti sur le label de Dan Ghenacia, Freak n chic. Comme t’as Sasha et Digweed qui ont créé la progressive, tous les DJ de ces labels ont créé un nouveau style, la nu house. Ce n’est pas de la nu disco ce n’est pas de la deep house, c’est de la nu house. Tout a commencé

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Metropolis nUmero 95 / décembre JUillet 20122012

il y a plus de trois ans et les morceaux sortis à cette période sont incroyables. Nous les avons tous joués, entendus, écoutés. Mais comme toujours quand un mouvement prend de l’ampleur comme ça, il y a eu trop de hype sur cette musique et sur ces artistes. Résultat, aujourd’hui tous les morceaux se ressemblent. Le côté à la fois positif et négatif, c’est que beaucoup de gens qui écoutaient au départ du David Guetta, écoutent maintenant de la nu house. C’est très bien parce que ça les attire vers un monde musical plus pointu. Je trouve qu’il y a eu un engouement excessif à mon goût pour ces DJs. Ils sont très bons, je les admire, mais de là à les comparer à un Tennaglia, un Lawler ou un Sasha, faut arrêter !

M. Si tu n’avais aucune limite de budget, que tu pouvais inviter qui tu veux et où tu veux, comment se présenterait ton événement électronique de rêve (au Maroc bien sûr) ? AK. Déjà, tu me parles d’un événement présent ou intemporel ? Le line up ne sera pas du tout le même ! Le lieu, sans hésitation, Merzouga. J’en ai vu des levers de soleil, aux quatre coins du monde même, mais celui de Merzouga, c’est le plus beau du monde. Pour la sono, je ferais venir celle du Stéréo Montréal. Et je ferais venir lees gogos du Space Ibiza ! Celles qui bougent pas mais même quand elles sont immobiles tu restes bouche bée devant elles ! Et pour le line-up, ce n’est pas compliqué je reviendrais aux années 2004-2005 et je demanderais : Danny Tennaglia, Deep Dish, Carl Cox et ses trois platines, Steve Lawler, Satoshi Tomiie, John Digweed, Sasha, Hernan Cattaneo, Tania Vulcano, Luciano, Ricardo Villalobos et Erick Morillo. Pour l’organisation, il y aurait un avion A380 spécial Moroko Loko dans plusieurs capitales mondiales. A l’arrivée, il y aurait


une République Moroko Loko, accessible uniquement par visa. Il faudra déposer une demande en bonne et due forme où il faudra renseigner son type de musique, la raison de la visite, test psychologique, etc. Les participants seront parachutés sur les dunes, je serais déguisé en robot et j’accueillerais tous les républicains Lokos (rires) !

M. Qu’est ce que tu aimerais dire à tous ces rabat-joie qui associent techno et drogue ? AK. La drogue et la techno ont toujours été associées pour la simple raison que ce mouvement musical n’a pris toute son ampleur qu’au moment de la vague ecstasy et MDMA. Ce qu’il faut savoir, c’est que la drogue permet aux gens qui ne comprennent pas la musique électronique, de la comprendre. Si tu as une oreille, c’est-à-dire que si déjà tu apprécies la musique électronique, tu n’en as pas besoin. C’est un catalyseur. Et c’est le cas pour beaucoup de courants

musicaux comme le rock psychédélique ou encore le reggae. Certains commencent en consommant de la drogue et puis quand ils arrêtent, ils continuent d’écouter la musique. Pour ceux qui travaillent dans la musique, il est impossible de suivre ce rythme et de toute façon, la musique est une drogue qui se suffit à elle-même !

M. Et enfin, qu’est ce que vous nous préparez pour les prochains mois les Lokos ?

AK. Nous avons prévu une Loko pour la fin du monde. Le 21 décembre 2012 à Casablanca aura lieu la Moroko Loko Doomsday ! Si il faut mourir, autant mourir avec le sourire (rires) ! Nous avions des idées pour le 31 décembre mais finalement toutes les conditions ne sont pas réunies alors nous repartons sur un événement en petit comité comme nous les aimons. L’anniversaire de la Moroko Loko en mars 2013 sera aussi un très gros événement mais je ne peux rien dire pour le moment. Sinon nous continuerons d’être présents à Rabat, Casablanca, Marrakech et bientôt Tanger et Agadir. A l’étranger nous partons bientôt pour la Tunisie et le Canada. En février, grosse programmation en Asie. Nous sommes aussi heureux d’avoir un Moroko Loko Stage à Merzouga pour le Transahara 2013. J’en rêve depuis des années ! Ca sera plus deep house et tech house en termes de line-up. Et sinon, nous avons plein de petits projets mais pas encore aboutis, je préfère ne pas en parler. A la Moroko Loko, nous ne nous reposons pas sur nos lauriers, nous essayons toujours de nous surpasser et d’aller plus haut.

Tracklists d’Amine K – 12 Years Of Music 2000 : Laurent Garnier – The Man With The Red Face 2001: DJ Rolando AKA Aztec Mystic, The – Jaguar 2002: Quicksand Feat. Isabelle Rajotte Stop Foolin Around 2003: Luzon – The Baguio Track (Chus & Ceballos Remix) 2004: Nathan Fake - Sky Is Pink (James Holden Remix) 2005: Ame - Rej 2006: Djuma Soundsystem Les Djinns (Trentemoller Mix) 2007: DJ Le Roi Feat. Roland Clark - I Get Deep 2008: Henry Saiz - Hello, Infinite 2009: Paul & Fritz Kalkbrenner - Sky and Sand 2010: Man With Guitar - Man With Guitar 2011: Andre Crom, Dennis Degenhardt Tell Me (David August Remix) 2012: Franck Roger And Mandel Turner - After All (Djulz Remix)

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Metropolis

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Culture Cinoche Film du mois

Femme écrite. Un film de Lahcen Zinoun. Avec Fatym LAYACHI, Ismail ABOU ELKANATIR , Abdelkrim CHEDDATI

Histoire -

Durée : 1 h 44

Naïm K.anthropologue est de retour d’un voyage. Il se voit réaliser la vie d’une femme qu’il admire « Mririda ». Durant ce long trajet, ses idées élaborent un imaginaire délirant de grandeur et de mysticisme à la fois. Naïm à la recherche des traces de cette femme poétesse, dans son délire nous fait visiter une demeure que fréquentait Mririda où se pratiquait le plus vieux métier du monde. Son extase nous promène du dédoublement de la personnalité à l’inceste, du crime à la mémoire, et cette dernière est le point culminant de notre histoire. Tout cela dans un trouble psychologique où coexistent des individus aux

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Metropolis nUmero 9 / décembre 2012

Notre avis

comportements normaux et conscients des milieux qui les entourent. A la découverte d’Adjou, Naïm se trouve en communion spirituelle avec elle, en qui il découvre à sa stupéfaction sans cesse accrue, une âme enthousiaste et généreuse combien exceptionnelle et inattendue au cœur du grand Atlas. Il la sent pénétrée de la flamme qui la brûle, de l’amour de Mririda à laquelle elle doit une inspiration originale... Pour son deuxième long métrage (après Oud Al’waed, beauté éparpillée, sorti en 2007), Lahcen Zinoun tente à travers ce film de déceler les secrets du tatouage sur le corps des femmes berbères. Entre

érotisme et mysticisme populaire, il s’attaque au fond d’un sujet plus que jamais d’actualité, celui de la liberté des femmes à disposer de leurs corps, à être actrices et non spectatrices de leurs vies, à être maîtresses de leurs destins. Outre la réalisation relativement réussie, les acteurs sont quant à eux d’une justesse impeccable, on retiendra notamment la performance de Fatym Layachi qui semble enfin avoir trouvé un rôle à la mesure de son talent et qui pourrait reprendre à son compte cette phrase de Marylin Monroe « Etre actrice, c’est avoir la chance de dire tout haut ce que d’autres pensent tout bas. »


Skyfall.

Argo.

End of watch.

Lorsque la dernière mission de Bond tourne mal, plusieurs agents infiltrés se retrouvent exposés dans le monde entier. Le MI6 est attaqué, et M est obligée de relocaliser l’Agence. Ces événements ébranlent son autorité, et elle est remise en cause par Mallory, le nouveau président de l’ISC, le comité chargé du renseignement et de la sécurité. Le MI6 est à présent sous le coup d’une double menace, intérieure et extérieure. Il ne reste à M qu’un seul allié de confiance vers qui se tourner : Bond. Plus que jamais, 007 va devoir agir dans l’ombre. Avec l’aide d’Eve, un agent de terrain, il se lance sur la piste du mystérieux Silva, dont il doit identifier coûte que coûte l’objectif secret et mortel�

Le 4 novembre 1979, au summum de la révolution iranienne, des militants envahissent l’ambassade américaine de Téhéran, et prennent 52 Américains en otage. Mais au milieu du chaos, six Américains réussissent à s’échapper et à se réfugier au domicile de l’ambassadeur canadien. Sachant qu’ils seront inévitablement découverts et probablement tués, un spécialiste de «l’exfiltration» de la CIA du nom de Tony Mendez monte un plan risqué visant à les faire sortir du pays. Un plan si incroyable qu’il ne pourrait exister qu’au cinéma.

Chaque jour, Brian Taylor et Mike Zavala, jeunes officiers de police, patrouillent dans les rues les plus dangereuses de Los Angeles. À travers les images filmées sur le vif, on découvre leur quotidien sous un angle jamais vu. Du danger partagé qui forge la fraternité à la peur et aux montées d’adrénaline, c’est une fascinante plongée au cœur de leur vie et d’un quartier, une histoire puissante sur l’amitié, la famille, l’honneur et le courage.

Notre avis

Notre avis

Beaucoup vous diront que Ben Affleck est un acteur bidon, c’est vrai qu’il trimballe derrière lui des casseroles de navets, et que c’est en partie cette réputation et le fait qu’Hollywood se soit mis à le bouder qui ont décidé l’acteur à passer derrière la caméra. Là, il semble avoir enfin trouvé sa voie. Argo est un bon film où Ben Affleck affronte l’absurdité en se donnant le rôle d’un professionnel de l’exfiltration dans une mission tellement fantaisiste (au moins tout autant que celle d’ « Il Faut sauver le soldat Ryan ») qu’elle semble être une parfaite supercherie. Le personnage doit faire ses preuves en tentant de convaincre les sceptiques et le pire c’est qu’il y parvient. Un peu comme dans la vrai vie, puisque Ben Affleck a réussi à mettre d’accord les critiques américaines, des rumeurs d’oscar se propagent même ici et là. ■

Le réalisateur David Ayer adopte un point de vue éclaté et confus, comme si l’univers était vu à travers quantités de caméras numériques. Ce parti pris a tout pour agacer, mais on ne saurait pourtant le réduire à un pur “truc” à la mode. Enfermés dans les limites de leur mission, contraints de ne voir qu’une portion, souvent dénuée de sens, de la réalité, corsetés par un règlement qui les empêche de concevoir l’arrièreplan des horreurs qu’ils découvrent, Taylor et Zavala sont deux subjectivités incomplètes, qui ont une intuition faussée de ce qui leur arrive, se trouvent déconnectés du sens de leur existence. On est très loin de la vision classique du polar selon laquelle l’application de la loi et du devoir constituerait le seul fragile rempart contre la décrépitude ambiante. ■

FILM DE SAM MENDES. AVEC :DANIEL CRAIG, JAVIER BARDEM, NAOMIE HARRIS…

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Carton plein pour Daniel Graig, toujours au top avec sa plastique à faire pâlir un champion de box-thaï et son regard de bleu acier qui lui permettent de ramener les plus belles actrices dans son lit. Eh oui, ces pauvres dames tombent à chaque fois dans le panneau même si les techniques de drague du célèbre agent secret n’ont pas beaucoup évolué depuis 50 ans. Daniel Graig démontre une fois de plus par son dévouement au rôle et sa ténacité qu’il est un James Bond à part entière et charismatique. Skyfall nous fait aussi redécouvrir Javier Bardem dans le rôle du méchant sanguinaire et peroxidé, ex agent secret qui décide de trahir son service pour régner sur le monde, et accessoirement le détruire . Un James Bond quoi…■

UN FILM DE BEN AFFLECK . AVEC BEN AFFLECK, BRYAN CRANSTON, JOHN GOODMAN

UN FILM DE DAVIS AYER. AVEC JAKE GYLLENHAAL, MICHAEL PEÑA, AMERICA FERRERA

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Metropolis

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CULTURE livresse CETTE RUBRIQUE VOUS EST PROPOSÉE PAR : LIVRE DU MOIS

Les Désorientés D’AMIN MAALOUF EDITIONS GRASSET PAR YASMINA LAHLOU

L’EXTRAIT « Ne te demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande-toi ce que tu peux faire pour ton pays. » Facile à dire quand tu es milliardaire, et que tu viens d’être élu, à quarante-trois ans, président des Etats-Unis d’Amérique ! Mais lorsque, dans ton pays, tu ne peux ni travailler, ni te soigner, ni te loger, ni t’instruire, ni voter librement, ni exprimer ton opinion, ni même circuler dans les rues à ta guise, que vaut l’adage de John F. Kennedy ? Pas grand-chose ! C’est d’abord à ton pays de tenir, envers toi, un certain nombre d’engagements. Que tu y sois considéré comme un citoyen à part entière, que tu n’y subisses ni oppression, ni discrimination, ni privations indues. Ton pays et ses dirigeants ont l’obligation de t’assurer cela ; sinon tu ne leur dois rien. Ni attachement au sol ni salut au drapeau. Le pays où tu peux vivre la tête haute, tu lui donnes tout, tu lui sacrifies tout, même ta propre vie ; celui où tu dois vivre la tête basse, tu ne lui donnes rien […] Telle est la charte des êtres libres et, pour ma part, je n’en reconnais aucune autre.

LE LIVRE Adam, professeur d’université à Paris, reçoit un appel du Liban, son pays natal qu’il a quitté depuis un quart de siècle. Mourad est à l’agonie. Il était son meilleur ami jusqu’à leur brouille qui dure depuis vingt ans. Avant de mourir, il souhaite le revoir. Adam prend aussitôt l’avion, mais Mourad a été emporté par la maladie avant qu’ils aient eu le temps de se revoir. Aux funérailles,

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Adam retrouve ses amis de jeunesse, tous de différentes confessions. Naïm le juif, parti vivre au Brésil, Ramzi devenu moine, et Nidal un islamiste aigri. Au milieu des années 1970, la guerre civile et ses drames humains a tué leur insouciance et hante toujours les esprits. Adam mesure combien il est devenu étranger, puis il finit par renouer avec ses racines profondes.

Metropolis NUMERO 8 / NOVEMBRE 2012

Notre avis

Amin Maalouf, prix Goncourt en 1993 pour « Le rocher de Tanios », et membre de l’Académie française, nous offre un beau roman, très personnel, en partie autobiographique. L’écrivain levantin, lui-même parti du Liban en 1976, nous entraîne dans les méandres de l’exil, du sentiment de culpabilité et du retour impossible. Il évoque son pays avec une nostalgie grave, teintée d’amertume, mais toujours avec pudeur et sans jamais sombrer dans le pathos. Un livre dense, puissant, poignant. A lire absolument !


INFIDÈLES

DE ABDELLAH TAÏA - ÉDITIONS DU SEUIL

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n 2010, « Le Jour du Roi » valut à Abdellah Taïa le prix de Flore. Son nouveau roman, « Infidèles », s’est également distingué en figurant dans la liste du Renaudot et du Médicis à la rentrée littéraire 2012. L’histoire : Dans le Maroc des années 1980, la prostituée Slima vit avec son jeune fils Jallal qui l’aide à racoler les clients, surtout les soldats de la base militaire proche. Le lien qui les unit est très fort. Un jour, Slima est arrêtée et torturée par la police… Des hammams de Salé aux cabarets du Caire, le lecteur suit la destinée des deux protagonistes marginalisés par la société, séparés par les épreuves de la vie, engagés dans une quête pour donner un sens à leur existence jusque-là misérable et faite d’humiliations et de brimades quotidiennes.■ Notre avis

On retrouve ici encore les thèmes chers à l’auteur : la critique sociale du Maroc, la prostitution, le tabou levé de l’homosexualité, le rapport à l’islam et la passion du cinéma. Dans « Infidèles », la mère et son fils vouent un véritable culte à Marilyn Monroe, déesse blonde à la fois hypersexuée et sainte. Le style de l’auteur manque d’une certaine unité. Ses phrases courtes, voire très courtes dans les premiers chapitres prennent ensuite de l’amplitude et gagnent progressivement en fluidité. On se laisse alors volontiers emporter par le récit. Un récit polyphonique, à plusieurs voix, qui surprend aussi puisque le narrateur n’est pas le même d’un chapitre à l’autre.

LE JOUR OÙ J’AI DÉJEUNÉ AVEC LE DIABLE DE FOUAD LAROUI EDITIONS ZELLIGE

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ubliées initialement dans l’hebdomadaire « Jeune Afrique » au cours de l’année 2011, les chroniques décapantes de Fouad Laroui sont réunies ici en un seul ouvrage. « Le jour où j’ai déjeuné avec le diable » est un recueil de textes courts, traitant de sujets divers tels que la religion, le printemps arabe, l’économie ou la politique. Mais il y est aussi question de football, des shampoings l’Oréal, de la chemise de Sarkozy et de crêpes belges radioactives. L’auteur, en bon témoin de son époque, pose un regard affuté sur ses contemporains pour mieux épingler la bêtise ou le fanatisme dans le détail burlesque d’une situation ou dans l’observation décalée d’un fait divers. Notre avis

Des historiettes divertissantes qui, dans le même temps, nous invitent à réfléchir. Même si elles n’ont pas nécessairement de lien entre elles, toutes possèdent un point commun : elles racontent avec un humour acerbe l’absurdité de notre monde. On peut cependant déplorer l’absence de fil directeur dans ce recueil de chroniques qui s’apparente davantage à une compilation éditoriale a posteriori qu’à un vrai travail d’écriture. Résultat : la plume de Laroui se dilue et son propos se disperse quelque peu.

L’APPEL DE L’ANGE DE GUILLAUME MUSSO POCKET

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ew York, aéroport Kennedy. Deux inconnus, Madeline et Jonathan, se bousculent malencontreusement et font tomber leurs affaires. En les ramassant à la hâte, ils échangent par mégarde leur smartphone. Lorsqu’ils s’en aperçoivent, 10 000 kilomètres les séparent : elle est fleuriste à Paris, il tient un restaurant célèbre à San Francisco. Cédant à la curiosité, chacun fouille le contenu du téléphone portable de l’autre, découvrant à travers les sms, mails et photos, la personnalité de son propriétaire. Ils découvrent surtout que leurs vies sont liées par un secret. L’histoire qui a commencé comme une comédie romantique tourne ensuite au thriller… Notre avis

« L’appel de l’ange » est truffé de rebondissements rocambolesques et de coups de théâtre ahurissants au point que l’intrigue semble tirée par les cheveux et peu crédible. « Guimauve » Musso est un auteur commercial à ranger au rayon littérature grand public. Si le lecteur cherche uniquement à s’évader et se divertir, il peut donc piocher dedans. Mais vous êtes prévenus : tournures de phrases simples et sans style, accumulation de poncifs et humour puéril ne vous seront pas épargnés ! Outre l’histoire à dormir debout, les personnages de Madeline et Jonathan manquent totalement d’épaisseur ; Si l’on est indulgent, on leur trouvera au mieux la consistance des héros falots de mauvaises et éphémères séries télévisées américaines. NOVEMBRE 2012 / NUMERO 8

Metropolis

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CULTURE DVD & Music CETTE RUBRIQUE VOUS EST PROPOSÉE PAR : DVD Réalisé par Eli Roth Avec Jay Hernandez, Derek Richardson, Eythor Gudjonsson

Hostel Notre avis

DVD Réalisé par Adam Green Avec Emma Bell, Kevin Zegers, Shawn Ashmore

Frozen Notre avis

Deux étudiants américains décident de parcourir l’Europe avec seulement leur sac à dos et leur soif d’aventures. Et par aventure, il faut comprendre filles faciles et soirées de débauche. Alors qu’ils sont à Amsterdam, un jeune leur conseille d’aller en Slovaquie dans un petit village où les filles sont belles et faciles. Accompagnés d’un Islandais croisé en cours de route, les trois voyageurs se rendent dans ce village perdu au milieu de nulle part. A peine arrivés dans l’auberge de jeunesse, ils se retrouvent à partager leur chambre avec de jeunes beautés. Ce n’est que quand l’Islandais disparaît que le spectateur se rappelle que Hostel est un film d’horreur réputé pour ses scènes de torture insoutenables. Les événements s’enchaînent et les voyageurs disparaissent tour à tour. On se doute qu’il leur est arrivé un truc pas très sympa alors on attend de voir jusqu’où Eli Roth nous emmène. Pas très loin finalement. En plus, manque de bol, je suis tombée sur la version censurée. Amoureux du gore, passez votre chemin ! Le film est plutôt insoutenable par sa niaiserie et par ses clichés sur le « backpacking » en Europe, les pays de l’Est, et les pauvres petits américains traités comme de vulgaires billets de dollars.

Frozen est un thriller psychologique à la 127 heures où les personnages principaux se retrouvent dans une situation inextricable pendant que le spectateur jouit de toutes les complications possibles et imaginables. Ce sont trois jeunes étudiants américains qui partent skier pendant un week-end prolongé et qui décident de se payer une dernière petite virée sur la piste avant la fermeture du soir. Manque de pot, alors qu’ils sont sur le télésiège, un problème de communication au sein du staff et bim : le télésiège est bloqué alors qu’ils y sont toujours. Les lumières s’éteignent et les pistes sont fermées pour la semaine. Nos trois compères mettent du temps à le comprendre et quand c’est le cas, c’est la panique : doit-on sauter, comment, qui y va, etc. Pour ajouter à l’angoisse, une tempête de neige approche, c’est la nuit, il n’y a pas âme qui vive à part une bande de loups affamés. A part quelques incohérences, le film tiendrait presque la route et franchement, le spectateur qui est bien au chaud chez lui se délècte de leurs mésaventures tout en s’emmitouflant dans son petit plaid.

DVD Réalisé par Seung-wook Byeon Avec Kim Dong-Wook, Min-young Park, Min-jae Kim

Do You Like Hitchcock ?

The Cat Notre avis

Soyeon est toiletteuse dans une animalerie et elle aime s’occuper de ces petites bêtes à poils. Elle n’apprécie pas que l’une des clientes ait des lubies concernant son chat Silky : lui couper les poils trop court ou encore lui faire teindre les joues en rose. Quelques heures après avoir récupéré Silky, sa maîtresse est retrouvée morte dans un ascenseur. Alors que Soyeon se dévoue pour recueillir la pauvre petite bête désormais orpheline, elle est hantée par de drôles de visions : une petite fille aux yeux de chat. Rapidement, une étrange malédiction a l’air de s’abattre sur toutes les personnes qui croisent le chemin d’un chat abandonné. Terrorisée à l’idée d’être la prochaine sur la liste, Soyeon mène l’enquête sur la mystérieuse petite fille. Une histoire qui ne tient pas vraiment la route, sans suspens et des scènes d’horreur pas gore du tout. Autant le cinéma coréen est florissant et d’excellente qualité, autant quand il s’agit de copier le style du cinéma d’horreur imposé par les japonais, il est très mauvais et rappelle certains navets américains.

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Metropolis NUMERO 9 / DÉCEMBRE 2012

DVD Réalisé par Dario Argento Avec Elio Germano, Chiara Conti, Elisabetta Rocchetti,

Notre avis

Dans « Do You Like Hitchcock », Dario Argento rend hommage au maître du genre Alfred Hitchock. Giulio est un étudiant en cinéma qui vit seul dans son appartement à Rome. En face de chez lui, vit une superbe brunette qui partage son temps entre les disputes avec sa mère et la contemplation de son corps dénudé dans son miroir. Tous deux louent des films dans le vidéoclub du coin et Giulio ne manque pas de l’y suivre un jour, histoire de s’approcher plus près d’elle. Alors qu’elle s’apprêtait à prendre « L’inconnu du Nord Express » d’Hitchcock, une blonde le saisit à son tour. Sasha (la voisine de Giulio) propose à l’inconnue de prendre le film pour ce soir et en sortant de la boutique, elles s’échangent leurs numéros de téléphone. Quelques jours plus tard, la mère de Sasha est assassinée alors que sa fille était de sortie avec des amis. Pour Giulio, l’histoire est douteuse, surtout quand il apprend que la mère de Sasha était riche, faisant dorénavant de cette dernière une richissime héritière. Il décide de mener l’enquête. Le film ressemble plus à un téléfilm qu’à un film et on sent que les dialogues en anglais ont été ajoutés après. Dario Argento reste fidèle au genre Giallo et inclut des scènes érotiques qui n’ont aucun lien direct avec le film, à part celui de permettre au spectateur de se rincer l’oeil.


CD Muse- The Second Law

CD Ellie Goulding -Halcyon -

Notre avis

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The Second Law est le sixième album studio de Muse, après The Resistance. Il est l’unique album du groupe à se classer Numéro 1 des ventes mondiales dans les charts et ce, en seulement deux semaines et à rester plus d’une semaine numéro 1 des charts françaises. Autrement dit, l’accueil du public a été plutôt bon, et on comprend pourquoi en écoutant l’album. On est bien loin des épopées de l’album précédent, sorte d’opéra rock où le chanteur, Mathew Bellamy avait tenté de se rapprocher vocalement de son idole Freddie Mercury. Sans grand succès. Un bon cru donc, rock-electro comme on les aime, qui déménage sans faire trop mal aux tympans et qui fait passer des groupes comme U2 pour des chanteurs de country-club.

Avec un premier album « Lights » écoulé à plus de 1,5 million d’exemplaires, Ellie Goulding aurait eu raison de continuer sur sa lancée « pop-electro ». Mais la jeune anglaise a décidé de prendre son envol avec ce nouvel album « Halcyon ». Dès le premier morceau «Don’t Say a Word», le côté mystique et enchanté de l’album se dévoile, sombre et raisonnant comme si l’enregistrement s’était déroulé dans une cathédrale, quelques chœurs par ci par la pour couronner le tout, les pistes se suivent, différentes tout en restant fidèle au même thème, tout en délicatesse « halcyon » qui est le nom d’un oiseau marin, se dévoile au fil des écoutes. Un album à écouter pour réchauffer les fraiches journées d’hiver.

CD Undlessly de Duffy

Robbie Williams. Take the crown Notre avis

Le titre de l’album est clair, Robbie Williams cherche à regagner sa couronne de roi de la pop. Après un retour triomphant avec son groupe Take That en 2010, Robbie Williams fait son grand retour avec ce nouvel album, Take the Crown. Son dernier opus, Reality Killed The Video Star, paru en 2009, s’était écoulé à plus de deux millions d’exemplaires dans le monde. Ce nouvel album pop rock est plus chargé que les précédents, le synthé et le mélange de guitares laissent apparaître une orientation vers une musique plus contemporaine et d’avant-garde, tandis que ses textes sont une forme de rédemption pour son comportement passé. À 38 ans le mauvais garçon se serait-il enfin décidé à passer à l’âge adulte ?

CD NE-YO. R.E.D. Chez WEA Notre avis

R.E.D, est le cinquième album studio de Ne-Yo, sorti le 6 novembre 2012. Après avoir quitté sa maison de disques Def Jam pour rejoindre la WEA, ce nouvel opus tentera de faire oublier le flop commercial de son précédent album Libra Scale. Les critiques lors de sa sortie aux Etats-Unis sont plutôt élogieuses, c’est toujours agréable d’entendre Ne-Yo et son RnB mélodique aux allures pop.. L’auteur-compositeur-interprète reste toujours aussi prolifique, il a écrit plus de 150 pistes pour cet album, et fait appel à des chanteurs d’horizons différents, notamment sur le morceau « She is » en duo avec le chanteur country Tim McGraw. Ne-Yo se paie même le luxe de revisiter le répertoire des Beatles sur le morceau bonus « Alone With You» dédié à sa fille Maddie.

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Culture

Le cinéma au féminin

Amal El Atrache

Fatym Layachi

Les femmes et le cinéma,

une histoire de passion Le cinéma raconte une histoire mais est souvent porteur de messages forts. Les femmes sont de plus en plus nombreuses à s’engager à travers le grand écran. Quel est leur place dans le 7ème art au Maroc ? P a r z i n e b BE n n o u n a

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Depuis que je suis au Maroc, j’ai eu la chance de rencontrer des gens d’une telle gentillesse comme Simo, Chaoui et Raphaëlle de la Galerie 38. Je me sens comme chez moi. Ils me facilitent l’accès à tout…

Mouna Fettou Engagées elles le sont très souvent. Dans la vraie vie, comme au cinéma ou à travers toute autre forme d’art, les femmes se battent, ont une place à prendre et revendiquent haut et fort leurs droits, dénoncent les injustices, et n’ont pas peur de traiter des thèmes très forts, voire tabous sur grand écran. L’actualité nous fait penser que les hommes savent aussi mettre les femmes au cœur de l’intrigue, Zinoun nous l’a démontré dans « Femme écrite », mettant en scène une Fatym Layachi à nu, osant des scènes de nudité et de sexe quasi impensables au Maroc.

Qui est cette nouvelle génération ? Quand on pense à la nouvelle génération de réalisatrices dans le cinéma marocain, on peut citer spontanément Narjiss Nejjar, Leïla Kilani ou encore Laïla Marrakchi. La première fait l’actualité avec « l’Amante du Rif », traitant de la condition féminine et de l’univers carcéral féminin, tandis que la seconde rafle tous les prix pour son film « Sur la planche » reflétant la précarité des jeunes à travers des éplucheuses de crevettes dans une usine et du combat qu’elles mènent. Enfin, la dernière a défrayé la chronique avec son « Marock », mêlant la religion à une histoire d’amour impossible, avec une jeune fille déterminée au cœur de l’histoire. Quel que soit le thème de leur film, elles mettent les femmes au centre de leurs intrigues et ont cette sensibilité et une manière propre aux femmes de raconter leurs histoires sans en faire des héroïnes pour autant.

Asmae Khamlichi Leur point commun ? Un cinéma engagé et porteur de messages. Face à ces réalisatrices, des actrices très engagées elles aussi mais contraintes par le traitement et les mises en scène qu’on leur impose. Elles sont nombreuses à se lancer dans le cinéma par passion mais aussi par engagement. Un engagement souvent féministe d’abord mais porteur de message universaliste aussi. « Je fais du cinéma pour dire des choses à travers mon corps, ma voix et pour faire entendre plusieurs voix » nous confie Latefa Ahrrare, qui a défrayé la chronique au Festival International du Film de Marrakech de 2011 en exhibant ses jambes sur le tapis rouge. Asmaa Khamlichi nous raconte ses débuts au cinéma à travers les deux longs-métrages « Le jugement d’une femme » ou encore «L’histoire d’une rose ». « Il y a 20 ans, on avait une manière beaucoup plus subtile de faire passer le message des femmes et d’ailleurs, ces deux films ont contribué au changement de la Moudawana ». D’autres actrices ont marqué leur passage par des rôles imposants comme Mouna Fettou révélée dans le célèbre « A la recherche du mari de ma femme » ou l’exentrique Amal El Atrache qui nous a tous fait rire dans son rôle de Aouicha dans la série Lalla Fatéma.

Les rôles féminins dans le cinéma marocain « La place de la femme n’est pas encore acquise, elle n’est pas évidente à prendre, que ce soit dans la vraie décembre 2012 / nUmero 9

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Culture

Le cinéma au féminin

vie ou au cinéma. On est encore dans les extrêmes, reflétant bien la société marocaine » nous rapporte Laila Marrakchi. A l’image d’une société où le clivage de la gent féminine est très présent, la femme est tantôt soumise, tantôt voilée, tantôt working girl, une place difficile à définir. La condition féminine est certes dénoncée à travers les films, mais rarement à travers leurs personnages ; elle l’est plus par l’histoire où la femme est stigmatisée et montrée du doigt à profusion. « On ne valorise pas assez la femme, elle n’a pas l’image qu’elle mérite, elle a besoin de plus de respect, c’est un des reflets de la société. Il faut qu’on arrête les clichés.» constate Hanane Zouhdi, jeune actrice à l’affiche de « The End » de Hicham Lasri. Laila Marrakchi, elle, n’a pas eu froid aux yeux et s’est permise de mettre au centre de l’histoire de « Marock » une jeune fille prête à remuer ciel et terre pour vivre son amour au grand jour, montrant ainsi le combat d’une femme bien déterminée dans une société rongée par les mœurs religieuses. Narjiss Nejjar, elle, a mis une femme au centre de son dernier film mais une fois de plus, son personnage ne porte pas le film à bout de bras. Saâd Chraïbi nous a offert sa trilogie (« Jawhara », « Femmes et femmes » et « Femmes en miroirs ») autour de la femme marocaine où, encore une fois, il la met face aux contraintes de la société marocaine, sans en faire de véritables icônes. Pourquoi n’est-on pas capables de réaliser une « Source des femmes » (de Radu Mihaileanu), un spectacle qui met les femmes au sein de l’action, qui les sublime dans leur combat et les laisse porter le film ? Par manque de moyens diront certains ou culturellement diront d’autres. Alors pour ces raisons, prenons exemple sur l’excellentissime libanaise Nadine Labaki qui nous a offert deux chefs-d’œuvre avec son « Caramel » et « Et maintenant on va où », mettant au cœur de l’intrigue des femmes et leur combat, tantôt dans un salon de coiffure, tantôt autour de la religion qui scinde le Liban.

Pas d’héroïnes locales Tout comme la femme n’est pas magnifiée dans notre cinéma, elle ne représente donc aucune héroïne. Pas d’héroïne à la Erin Brockovich non plus malgré les nombreux sujets traités autour de la condition féminine, pas d’icône de référence comme savent si bien le faire les Américains. L’héroïne peut être la ménagère, la maman, l’épouse ou encore la prostituée, dépendamment de la manière dont l’histoire est racontée ; tout comme elle peut être une figure emblématique de l’histoire de notre pays. « A qui j’aimerais ressembler ? », voilà la question que toutes les femmes pourraient se poser et le cinéma est un moyen d’offrir aux femmes ces exemples.

Et après ? Ce qu’on attend « Il faudrait donner aux femmes des rôles forts avec plus de responsabilité, où elles seraient sûres d’elles et bien dans leur peau tout en conservant leur féminité », conclut Asma Khamlichi qui a eu l’occasion de jouer ce genre de rôle en interprétant une divisionnaire de la police judiciaire dans

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« Affaires étrangères » sur TF1. Déterminisme et féminité ne sont pas indissociables et ne doivent pas l’être dans une société où l’apparence physique a toute son importance. Des personnages plus déterminés et des femmes moins dépendantes des hommes, voilà ce qui ferait rêver les spectatrices et les laisserait s’identifier à des icônes de cinéma. « Il faut que les réalisateurs soient plus rêveurs» avoue Hanane Zouhdi à propos des cinéastes marocains, laissant penser que pour le moment, on ne reproduit que ce que l’on voit dans la société, sans laisser l’imaginaire déborder. En effet, l’écriture scénaristique demandant énormément d’exigence, c’est autour de l’histoire et de la fiction que toute l’émotion devrait transparaître, sans aucune limite à la créativité comme le permet le cinéma justement. La femme étant un reflet de la société, elle a besoin d’être une personne à part entière, et non pas un leitmotiv comme elle apparaît souvent dans les fictions marocaines. Finalement, les films sont souvent le reflet de la pensée du réalisateur qui se doit de sublimer la femme marocaine pour la faire avancer dans la société. Là où le cinéma devrait faire rêver, il ne fait que renvoyer à la femme l’image qu’elle véhicule au sein d’une société patriarcale. Elle se bat pour faire sa place dans cette société, elle devra continuer à le faire au cinéma, devant et derrière la caméra. Mais la responsabilité revient en grande partie aux réalisatrices et scénaristes qui se doivent de mettre la femme sous le feu des projecteurs, dans de grands rôles, et d’en faire des héroïnes auxquelles toutes les femmes pourront s’identifier.

Et l’avis des hommes ?

Nour-Eddine Lakhmari est un homme en colère contre cette société qui ne met pas assez la femme en valeur. « Malheureusement, nous n’avons pas encore de modèle à la « Thelma et Louise ». Les femmes n’ont pas encore eu droit à de grands rôles». Anouar Moatassim, lui, fait partie de la nouvelle génération de réalisateurs. Du haut de sa trentaine, il confirme le manque de révolte des femmes « elles tombent très vite dans les pièges en véhiculant des clichés et ça dessert l’image de la femme ».

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Culture

Le cinéma au féminin

Café Politis : La culture dans quel état ?

Depuis maintenant 16 mois, le Café Politis est un incontournable rendez-vous mensuel où jeunes et moins jeunes rencontrent des intervenants de la société civile et personnalités publiques pour discuter de différents sujets d’actualité sous l’égide de l’Association de la Sqalla et de Marocains Pluriels. Pour cette seizième édition, la première d’une série de trois éditions spéciales, le Café Politis a choisi pour thème « La culture dans tous ses états ». p h oto a n a s r e i h a o i

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M

es fonctions de webmarketer et de nouvelliste avaient amené Ahmed Ghayat, l’homme derrière cette belle rencontre d’intelligences, à m’inviter à intervenir aux côtés de personnalités de renom telles que Nawal Slaoui, présidente de Cultures Interface, Momo de l’EAC l’Boulev’art, Ali Hajji, président du Festival du Film de Casablanca et Bertrand Commelin, directeur du service de coopération culturelle à l’Ambassade de France au Maroc. Passée la surprise, les questions avaient commencé à se poser : De quelle culture parler ? Faut-il apporter un message d’espoir ou dresser un constat obscur ? Pouvons-nous réellement parler de culture au Maroc ? Qu’en est-il du statut d’artiste ? Pour être honnête, jusqu’au jour J, je n’avais aucune idée de ce que j’allais bien pouvoir partager avec le public du Café Politis et toutes ces questions n’auront trouvé réponse qu’une fois les échanges entamés. Certaines d’entre elles auront même dû attendre leur fin. Mais avant cela, ce Café Politis a démarré sur un hommage posthume, celui rendu à une grande dame de notre nation qui aura dédié sa vie à une jeunesse négligée de notre royaume, à savoir sa population carcérale en quête de réinsertion. Il s’agit, bien entendu, de Mama Assia. En la présence du fils de la défunte, une Fatiha a été récitée par tous les présents pour la paix de l’âme de cette femme qui laisse derrière elle un immense héritage d’abnégation, de magnanimité et d’engagement.

La culture dans tous ses états, la culture dans quel état ? Un engagement porté aussi par les intervenants de cette édition, tous ayant insisté sur la nécessité d’une création culturelle à la hauteur des ambitions affichées par notre pays. De Nawal Slaoui qui a fait voyager l’œuvre faite de filets de pêches de villageoises de Bouznika à New York à Ali Hajji qui milite pour la survie de son festival Casablancais, en passant par Momo et ses quatorze ans de Boulevard ou encore Bertrand Commelin et l’action de ses services en partenariat avec la société civile, le constat était le même : malgré un immense potentiel artistique, la culture au Maroc est un patient agonisant qui ne trouve à son chevet qu’une société civile laissée pour compte et des artistes dont la passion ne suffit pas pour l’instant. De mon côté, je ne pouvais qu’être d’accord avec ces propos. Introduit à la triste réalité de l’artiste marocain depuis sept ans, entre quête de la passion et exigence de la réalité, je ne pouvais que dresser un constat désavantageux de l’état de notre culture. Entre le non respect des droits d’auteur, l’absence de toute forme de structure professionnelle ou encore l’inexistence de soutiens financiers ou moraux, l’artiste, pierre angulaire de toute économie de l’art, restait selon moi l’ouvrier non déclaré de l’usine informelle qu’est notre culture nationale. Une image certes décourageante mais Ô combien, vraie ! Sans aucun circuit de commercialisation à même de les mener à leur public, artistes et créateurs vivotent en intermittents de la culture et finissent, même pour les plus notoires d’entre eux, par reléguer leur passion au statut de loisir et ses revenus à celui de rentrée d’argent ponctuelle pour combler les fins de mois. Les débats avançant, cette précarité s’est vue expliquée par la passivité des élus locaux et pouvoirs publics qui, comme

Ahmed Ghayat prenant la parole

La culture n’intéresse pas nos politiques. Face à ce triste état des lieux, artistes et public sont amenés à collaborer pour ensemble surmonter les obstacles qui les séparent

à leur habitude lorsqu’il s’agit de culture, se sont illustrés par leur absence durant ce Café Politis. Une absence déplorée par tous, public et intervenants. Budgets alloués insuffisants, absence d’une stratégie nationale de la culture, mauvaise gestion des institutions culturelles au niveau communal sont autant de symptômes d’un même mal : la culture n’intéresse pas nos politiques. Face à ce triste état des lieux, artistes et public sont amenés à collaborer pour ensemble surmonter les obstacles qui les séparent et ensemble, faire avancer la création artistique et la production culturelle à l’échelon national.

La culture au Maroc, quel avenir ? A cet effet, l’une des pistes évoquées a été l’usage d’Internet comme vecteur de liaison entre les artistes et les passionnés de création. Média libre et interactif, Internet reste une alternative viable à des circuits qui ont fait leur temps et démontré leur inadéquation aux attentes de tous les acteurs de la culture marocaine. Crowdfunding, médias sociaux et applications web et mobiles sont autant de possibilités de financement, de visibilité et d’innovation qui s’offrent aux artistes marocains pour négocier le virage de l’ère 2.0 et mettre à disposition du public marocain une offre culture dans l’esprit du temps. Un autre point sur lequel intervenants et public se sont trouvés en accord. Finalement, ce Café Politis aura été l’occasion de débattre de différentes problématiques liées à la culture. De la question de la langue à celle du financement, en passant par la collaboration interdisciplinaire, le débat aura été riche en enseignements et la conclusion, négative mais empreinte d’espoir : La culture du Maroc est dans un sale état mais heureusement, elle est entre de bonnes mains. décembre 2012 / nUmero 9

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culture web

Ku Klux Klan? Non c’est Halloween en 1875

Le coup de boule de Zidane futur haut lieu touristique de Paris ?

Hulk, Batman, à quand les Transformers version empire Ottoman ? On a enfin retrouvé la planque de Banksy

Manhattan dans le noir

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Piscine

Après le calumet, le Hummus de la paix


Style& Allure


MODE

Omar Menjour, proprietaire de la franchise DAMATTWEEN au Maroc.

DAMAT TWEEN Personal Shopper 40

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Dans votre boutique vous proposez une nouvelle approche du shopping : un espace entièrement dédié au conseil, proche du concept du Personal Shopper. Trouve-t-on ce type de surface dans tous vos établissements ? Pourriez-vous nous en dire plus sur le concept ? Tout à fait, la Franchise DAMAT TWEEN accorde beaucoup d’importance aux notions de qualité d’accueil et de conseils. Il est très important d’aider nos clients à choisir les coupes, les couleurs et matières ainsi que les combinaisons possibles qui les mettent en valeur. Le Personal Shopper est un service apprécié voir attendu. Il faut être à l’écoute du client pour mieux connaître son environnement professionnel ou personnel pour mieux le conseiller dans son Shopping. Votre enseigne est présente dans une cinquantaine de pays. Pourquoi avoir choisi le Maroc ? Pourquoi maintenant ? Le Maroc est un pays qui attire le groupe ORKA, propriétaire des 2 marques DAMAT et TWEEN depuis quelque temps déjà. C’est un choix stratégique, car c’est un pays qui possède beaucoup d’avantages à différents niveaux, notamment celui d’être à un

carrefour stable entre l’occident et les pays arabes, où l’Homme a peu de choix en terme vestimentaire. DAMAT ET TWEEN offrant un large choix de coupes, de styles avec une philosophie de “Trend-Setter”, il s’agit là de réelles opportunités. Le groupe ORKA se développe à une grande vitesse et le Maroc est une étape importante. De plus Pierangelo D’Agostin (anciennement Jil Sander) est depuis quelques mois le nouveau Directeur Artistique de la marque TWEEN, il est amoureux du Maroc qu’il a visité de nombreuses fois. Votre boutique héberge deux marques : Damat pour un look Sportswear et Casual, Tween pour un look Chic et Trendy. Comment définiriez-vous l’homme Damat et l’homme Tween ? Le Marocain serait-il plus Damat ou plus Tween ? C’est une très bonne question, la réponse est que l’homme marocain est DAMAT et TWEEN. L’avantage des deux marques est de couvrir tous les styles ce qui permet d’offrir de nombreuses combinaisons au marocain selon les occasions de son quotidien. Des personnes un peu âgées que l’on peut préjuger de “classiques” prennent

du plaisir avec les petites subtilités qu’offre TWEEN, tout comme des personnes plus jeunes se retrouvent aussi dans un style plus classique que propose DAMAT. Votre enseigne est aussi très réputée auprès des people : ils vous portent et même, défilent pour vous ! Quelles sont les célébrités internationales les plus attachées à votre marque ? Et au Maroc, quelles sont les personnalités qui portent du Damat et Tween ?A travers le monde, les plus grandes stars ont fait leur shopping au sein des boutiques DAMAT et TWEEN. En effet, Michael Jackson a acheté un smoking lors de son passage au sultanat d’Oman, Akon a été habillé pour le fameux défilé VICTORIA’S SECRET, Liam Gallagher le chanteur d’Oasis, Ringo Starr des Beatles, l’acteur américain Matt Dillon, Thierry Henry ainsi que les stars du club de Chelsea à Londres. Les joueurs du FC Barcelone ont adopté les styles DAMAT et TWEEN à la boutique catalane. Au Maroc certaines personnalités et People, notamment l’international Simo Benbachir qui passe régulièrement à la boutique pour faire son shopping alors que nous sommes ouverts depuis 2 mois seulement !

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MODE Costume gris 100% Laine 130 S DAMAT: 5500 dhs Chemise DAMAT : 950 dhs Cravate : 650 dhs

Costume 3 pièces bleu DAMAT 7500 dhs Chemise DAMAT : 990 dhs Cravate : 650 dhs

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Costume gris 100% Laine 130 S DAMAT: 6000 dhs Chemise DAMAT : 950 dhs Cravate : 650 dhs Chaussures Marrons : 2200 dhs

Chaussures Derby Burgundy ou bleues : 2500 dhs

damat shoe and belt: Chaussures Marrons : 2200 dhs Ceinture 650 dhs Damat trench-large: Trench Coat DAMAT: 4800 dhs Costume gris 100% Laine 130 S DAMAT: 5500 dhs Chemise blanche DAMAT : 990 dhs Chaussures noires : 2200 dhs Cravate : 650 dhs

1450 dhs

Damat trench-large

Trench Coat DAMAT: 4800 dhs Costume gris 100% Laine 130 S DAMAT: 5500 dhs Chemise blanche DAMAT : 990 dhs Chaussures noires : 2200 dhs Cravate : 650 dhs

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MODE Jacket TWEEN avec fourrure amovible 4500 dhs Col Roulé TWEEN 1200 dhs

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Tween Look Beret 390 dhs La Jacket CARDIGAN TWEEN 3900dhs

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METRO-BEAUTÉ

Pour les fêtes, Chanel vous propose son écrin de 200 Ml qui se pare de ses plus beaux atours offrant une eau de parfum signé Chanel n°5. Chanel met la barre très haut avec ce parfum culte qui n'a jamais cessé de séduire. Disponible en grandes surfaces et parfumeries.

Metropolis voit Noël en grand. Des couleurs pour tous les goûts et un hiver qui s’annonce en couleurs chaudes pleines de lueurs et d'éclats. Pour se préparer aux festivités de cette fin d'année 2012, la rédaction a sélectionné pour vous le meilleur des produits et des nouveautés pour vous aider à vous sublimer lors de la magie de vos soirées de Noël. PAR SAYLI

Des couleurs chaudes et des camaïeux à vous couper le souffle ! Telle est la nouvelle gamme Chanel confectionnée pour vous à l'occasion des fêtes de fin d'année ! Fard à joues contrast 73 Star Dust ; Vernis à ongles, 637 Malice ; Regard Signé de Chanel, Harmonie du soir ; Rouge à lèvres Allure velvet, 307 l’impatiente et la Poudre universelle libre 57 rêverie, toute une panoplie de produits raffinés pour vous servir mesdames ! Disponibles dans les grandes surfaces et parfumeries.

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Oriflame célèbre aussi les fêtes en partenariat avec la célèbre actrice hollywoodienne Demi Moore. En collaboration avec Demi, une nouvelle collection est dévoilée constituée de cosmétiques, bijoux et bien sûr le parfum More by Demi. Le parfum offre un raffinement et contient entre autres, des notes envoûtantes de mandarine verte et de pêche blanche. Il est disponible en 50 ml Eau de Parfum à 235 DH TTC, offre de lancement.

Cet hiver, l’hydratation de votre visage est essentielle. La Roche-Posay vous propose une panoplie de produits riches et adaptés à votre peau parmi lesquels la gamme Toleriane composée de 3 soins différents : Toleriane riche pour les peaux intolérantes et sèches, Toleriane soin protecteur apaisant pour les peaux sensibles normales à mixtes, et enfin Toleriane Ultra, pour tout type de peau. Prix: Tolériane Ultra290 DH TTC, Tolériane Crème 180 DH TTC, et Tolériane riche 180 DH TTC.

Avon nous propose aussi sa toute nouvelle collection de maquillage en édition limitée. Composée d’un rouge à lèvres, d’un vernis d'un mascara et d’un quatuor d'ombres à paupières. De nouvelles couleurs intenses pour un maquillage tendance. Quator d'ombres à paupières : 115 Dh ; Vernis à ongles : 56 Dh ; Rouge à lèvres : 72 Dh.

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gastro

Par zara kadiri

La cuisine chic et urbaine

Q

u'est ce qui est fait de deux tranches de pain de mie, d'une tranche de jambon et d'une tranche de fromage ? Mais c'est ce bon vieux croque-monsieur ! Autant, la recette classique du croque-monsieur n'a rien de "chic et urbain" autant un cake de croque-monsieur, ça sonne tout de suite mieux ! Avec cette variante vous en épaterez plus d'un lors d'un cocktail dînatoire, d'un apéro entre copains, d'un brunch, ou tout simplement accompagnée d'une petite salade verte ou d'une soupe.

Cake de croque-monsieur

Pour deux cakes (on peut facilement diviser la recette par deux) : • 2 crottins de chavignol • 400mL de crème liquide • Sel & Poivre • 6 œufs • 20 tranches de pain de mie sans croûte (1 paquet) • 40g de parmesan fraîchement râpé • 8 tranches de jambon de poulet (ni trop fines, ni trop épaisses)

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Préchauffer le four à 180°C.

Découper les crottins en morceaux, les faire fondre dans la crème liquide sur feu doux, assaisonner avec du sel et du poivre puis ajouter ensuite les œufs, fouetter vivement et réserver hors du feu. Recouvrir le moule à cake de papier sulfurisé, tapisser le fond du moule avec une couche de pain de mie (si nécessaire, découper les tranches de pains pour qu’elles aient la taille adéquate), verser un peu de crème au fromage (faire un peu pénétrer dans le pain), ajouter une couche de jambon (si nécessaire, découper les tranches de jambon pour qu’elles aient la taille adéquate), saupoudrer de parmesan. Répéter l’opération jusqu’en haut du moule et finir par une couche de pain de mie et de crème au fromage. Saupoudrer de parmesan. Répéter l’opération avec un second moule à cake. Cuire 30 à 40 minutes : le cake doit être doré et la lame d’un couteau doit en ressortir propre. Servir tiède. Si vous le préparez à l’avance il suffira de le réchauffer brièvement au four.


Artde

vivre BIEN ÊTRE

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SANTÉ

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FOODING

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+ ON S’ÉVADE

+ AUTO + TECHNO

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on s’évade

Berlin. Capitale universelle de l’art!

Des peintures et des sculptures extraordinaires, des squats d’artistes, des monuments historiques transformés en bar, des portes qui s’ouvrent vers un monde nouveau fantasmagorique, imagé et subtil. Berlin, c’est l’effervescence artistique et un véritable tremplin de la culture urbaine. Vivre Berlin c’est tenter une expérience esthétique unique. Alors entrez donc le temps d’un week-end dans la matrice de cette ville hors du commun que les aléas de l’histoire allemande n’ont pas pervertis mais bien au contraire sanctifiée. Ville du rock alternatif, du jean tee- shirt converses et de la liberté d’expression à part entière, Metropolis vous invite à déambuler avec lui dans ce Berlin improbable à la fois fascinant et déroutant ou tout est possible... PA r m A r I A A o U A d

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Berlin l’underground

Voilà un moment qu’il me tardait de visiter Berlin, cette ville au top de la tendance qui fait régulièrement la une des magazines. Après une courte escale à Paris, me voilà dans celle que l’on nomme « la capitale underground de l’Europe» Et à juste titre, Berlin est une ville surprenante qui regorge de mystères et de légendes en tout genre. Aussi, afin de découvrir comme il se doit la vie berlinoise, je me mêle à un petit groupe d’étudiants en histoire avide de me faire découvrir l’état d’esprit underground. Je découvre dans un premier temps

que Berlin est depuis la réunification, une ville à deux centres. A l’ouest, il s’agit de Charlottenburg réputée pour son Eglise du Souvenir aux façades meurtries par le souvenir encore très présent des bombardements aériens de la seconde guerre mondiale puis à l’est, se trouve le quartier de Mitte rendu célèbre pour avoir abrité l’écrivain Bertolt Brecht jusqu’à sa mort. J’apprends alors que la vie « souterraine « berlinoise a commencé sous le régime communiste. En effet, les habitants de la RDA s’organisaient de manière à avoir une vie sociale clandestine pour pouvoir continuer à

vivre à s’exprimer et à survivre dans un milieu hostile. De cette période obscure, Berlin a donc gardé les stigmates de ces lieux improbables et clairement insolites qui ne s’ouvrent pas aux premiers venus. C’est escortée de mes nouveaux amis que je fais alors mes premiers pas dans la sphère underground berlinoise.

Le Rauchhaus

Le Rauchhaus est un grand squat d’artistes dont l’entrée est cachée par une petite porte cochère dont on ne suspecterait jamais l’existence. Une fois franchi la porte, c’est un autre monde décembre 2012 / nUmero 9

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on s’évade qui s’offre à nous. A l’intérieur, par petits groupes de deux et trois personnes, des jeunes, des moins jeunes, des vieux sont rassemblés autour d’une bière. Ils sont tous atypiques et revendiquent les mêmes valeurs de liberté et de création.

Du côté de Friedrichshain. Autre quartier, autre ambiance. Ici à Friedrichshain on trouve l’incroyable et plus encore. Des squats autorisés jonchent des voies ferrées à l’est mais il y a plus incroyable encore. Nous voici dans une boite de nuit construite sur une piscine désaffectée.

Tacheles.. S’il ne fallait retenir qu’un seul endroit de ces nuits underground berlinoises, je vous conseillerai sans aucune doute le Tacheles, un des squats les plus connus de la ville. Ce grand bâtiment à l’allure de hangar a la particularité d’être couvert de graffitis et où de nombreux artistes de renommée internationale exposent leurs œuvres. De plus, un magasin à l’allure de souk vient réchauffer l’ambiance métallique de l’endroit. Vous y trouverez des bijoux fantaisie, des peintures et parfois même des vêtements. A Berlin la folie artistique contamine le moindre petit bout de terre inexploré afin de devenir un lieu d’expression, de rencontre et de dialogue. Ainsi, il n’est pas rare au détour d’une promenade ou en rentrant du travail de s’immiscer dans une petite soirée électro le temps de se griller une clope ou de boire une bière.

Berlin le jour La Reichstag Le matin se lève sur Berlin. Temps nuageux et brume conséquente d’un mois de Novembre bien entamé. Je ne dispose que d’un jour pour faire mes visites. Toujours accompagnée de mes amis allemands, nous nous dirigeons vers l’attraction touristique numéro 1 de Berlin à savoir la Reichstag plus connue pour avoir abrité l’assemblée du Reich à partir de 1864 jusqu’à son fameux incendie le 27 Février 1933 qu’Hitler avait attribué aux communistes. Attention, pour des raisons de sécurité, on ne peut plus acheter son billet sur place si l’on veut visiter le Reichstag. Il est donc utile de réserver auparavant. A l’intérieur on visite son immense coupole, sa terrasse et son restaurant et on imagine le passé de cet endroit mythique.

Le musée du mur près de la

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porte de Brandeburg A Berlin, il est impossible d’ignorer le mur dont découle l’histoire même de l’Allemagne. Nous voici donc au musée du mur plus connu sous le nom de«Checkpoint Charlie’» ou une exposition permanente renseigne le visiteur sur l’’histoire du mur de Berlin de sa construction à sa chute le 9 Novembre 1989. Je n’aurais pas cru ressentir cela mais le musée du mur de Berlin est un moment d’émotion intense comme une suspension dans le temps.

Le Kurfürstendamm Berlin est une ville agréable où il fait bon se promener et ce même en hiver sous des températures plus que fraîches. Qu’importe Berlin se vit. Notre promenade nous amène donc au Kurfürstendamm aussi célèbre en Allemagne que l’avenue des Champs Elysées à Paris. Bordée de magasins de luxe, d’enseignes prestigieuses, de cinémas et de galeries d’arts, cette longue avenue de 3,5 kilomètres est la promenade préférée des jeunes bobos et mérite que

Berlin est une ville agréable où il fait bon se promener et ce même en hiver sous des températures plus que fraîches l’on s’y attarde. La Bebelplatz : Cette fameuse place est bordée par l’Opéra d’ État, la cathédrale Saint-Edwige, l’Hôtel de Rome et l’Alte Bibliothek. Elle est surtout tristement connue pour avoir été le lieu de l’autodafé ordonné par Goebbels en 1933, et on n’y brûlait pas des Picsou Magazine.

Berlin est le cinéma! Et comment parler de Berlin sans évoquer son impact sur le cinéma. L’Allemagne d’avant-guerre, berceau de l’expressionnisme allemand a inspiré de nombreux réalisateurs. Raoul Walsh et son Sabotage à Berlin a été l’un des premiers à filmer cette ville unique mi ange mi démon. Véritable muse des artistes en quête d’inspiration, l’Allemagne de la reconstruction a inspiré Roberto Rosselini ou encore Billy Wilder et sa Scandaleuse. Autre tournant historique


Pratique

Berlin à portée de tous!

vécu par l’Allemagne triomphante autre grand film. Hitchcock en personne s’inspire du climat électrique de la guerre froide pour filmer son Rideau déchiré, succès interplanétaire. Puis sonne enfin l’heure tant attendue de la réunification, heureux moment explicité en 2003 par le film Good Bye Lenin! L’Allemagne et plus particulièrement la ville de Berlin chargée d’histoire et de séquelles taillées sur la pierre nous entraîne sans nous demander notre avis dans un tourbillon de souvenirs à la fois magique et déconcertant.

Vivre Berlin a beaucoup d’avantage comme nous l’explique Hans cet étudiant de 21 ans parfaitement francophone. « Ici à Berlin, la vie n’a rien à voir avec Paris ou Londres. Ici à Berlin, les loyers ne sont pas chers et les restaurants non plus d’ailleurs. Il est donc très agréable d’être un étudiant berlinois» En effet, je remarque à mon tour, en simple touriste que je suis, que la vie n’est pas chère et pour cause, me voilà dans un hôtel incroyablement insolite qui me coûte seulement 70 euros la nuit avec petit déjeuner inclus et sensations fortes garanties.

Hôtel le City Lodge : une expérience insolite inoubliable.

Situé au centre de la capitale allemande, le City Lodge est une

œuvre d’art habitable pour tous ceux et celles qui recherchent un hôtel insolite où tous les sens sont mis en éveil. Ainsi pour seulement 70 euros, vous pourrez passer la nuit dans une chambre où vous marchez sur le toit et où le monde réel prend une autre dimension. Vous aurez ainsi le choix entre des chambres aux thèmes différents en allant de la prison à l’espace intergalactique.

Le Berlin Hôtel pour les petits budgets

A partir de 30 euros la nuit en chambre double avec petit déjeuner, le Berlin Hôtel est un petit hôtel fonctionnel et propre construit dans une ancienne maison de couture et aujourd’hui très apprécié par les familles.

Hostel7.com : une auberge à seulement 9 euros la nuit!

Voilà une auberge que l’on aimerait bien trouver un

peu partout lors de nos voyages. Et bien c’est à Berlin Est qu’il vous sera possible de vous y arrêter et ce pour seulement 9 euros la nuit! Impeccable que cette petite auberge équipée de connexion wi-fi et d’un copieux petit déjeuner servi gratuitement. Et oui, vous ne rêvez pas! A Berlin tout est possible !

Hôtel Aldon Face: Sur les traces des grands de ce monde. Pour un prix n’excédant pas les 80 euros, l’hôtel Adlon Face près de la porte de Brandebourg fut un des hôtels préférés de l’écrivain Louis Ferdinant Céline tout comme le café Kranzler qui occupe aujourd’hui l’emplacement des cafés des Westerns. Ces anciens cafés mythiques de l’ouest où se pressaient les artistes berlinois d’avant- garde.

Il était une fois Berlin: Capitale aux

deux visages: nostalgique et dynamique. Une ville en perpétuelle mutation.

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SANTÉ J’ai testé pour vous

n e r e y o v n e ’ s t n e m Com R Stress et paresse ne font pas bon ménage dans nos petits corps surmenés. Et entre le travail, la famille et nos vies sociales trépidantes, nous n’avons guère le temps de nous faire du bien. Alors comme moi, dites « Non » à la monotonie, « Non » à l’empâtement et dites « Oui » au yoga aérien ! Et si vous ne savez pas ce que c’est, pas de panique, je l’ai testé pour vous. PAR ZARA KADIRI

endez-vous un matin pas loin de la rue Socrate. Il fait beau et il n’est pas trop tôt, de quoi me faire arriver avec le sourire et réveillée. En arrivant à l’Espace Shanti, je tombe nez à nez avec Mouna, notre initiatrice au yoga aérien. Elle m’accueille avec le sourire et me dirige vers les vestiaires. Je me déleste de mes affaires et profite des quelques minutes précédant le cours pour faire un tour dans l’établissement. Tout ici est une invitation à la détente que ce soit les murs d’un vert anis, les luminaires blancs, l’odeur d’encens qui flotte ou encore la cafétéria aux allures de bibliothèque. Mouna sonne le gong (littéralement !) et nous nous rendons sagement dans la salle de cours. Haute de plafond, elle est séparée au milieu par de grands rideaux blancs. J’en écarte un et me retrouve face à une installation curieuse : des hamacs et des étriers, maintenus au plafond par des poutres métalliques. Sous chaque hamac, un tapis de yoga. Pour plus de convivialité et de sérénité, le nombre de participants acceptés dans chaque cours est restreint : chacun son hamac, chacun son espace. D’une durée d’une heure, chaque séance de yoga aérien débute par cinq minutes de méditation pour se recentrer. Mouna se met en place devant nous et d’une voix douce elle nous demande de nous couper du monde extérieur et de nous concentrer sur notre respiration. Pendant plusieurs minutes, chacune d’entre nous ralentit son souffle et

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l


Depuis que je suis au Maroc, j’ai eu la chance de rencontrer des gens d’une telle gentillesse comme Simo, Chaoui et Raphaëlle de la Galerie 38. Je me sens comme chez moi. Ils me facilitent l’accès à tout…

. n e i r é a a g o y u ea

c â r g r i l’a

s’efforce d’être détendue. L’esprit un peu plus apaisé, nous commençons par des exercices simples histoire d’assouplir nos petits membres encore engourdis de sommeil. Après cela, s’enchaîne une série de postures inspirées de la salutation au soleil, puis une phase dynamique de mouvements associant danse, gymnastique et yoga traditionnel afin d’élever progressivement le rythme cardiaque. Etirements, puis c’est parti pour le hamac ! Je place mes omoplates de telle manière à avoir le dos soutenu et je fais « la table à quatre pieds », c’est-à-dire le bassin droit et les jambes et les bras tendus. J’enchaîne encore une autre série de postures et au début, ce n’est pas une mince affaire : je m’embrouille avec le hamac que je n’ai pas positionné correctement, je suis trop tendue. Mais un coup d’oeil aux autres participantes et je rectifie le tir ! Vite, vite, je rattrape le temps perdu et heureusement parce que Mouna commence à nous donner des postures un peu plus acrobatiques. Pour la position de l’étoile, le dos touche le sol avec les bras écartés et les jambes sont en l’air. La chauvesouris c’est la même chose mais avec les paumes des pieds qui se touchent. Je m’embrouille encore et je ne peux pas m’empêcher d’éclater de rire parce que je suis la seule à ne pas y arriver du premier coup. Le soutien du hamac est rapidement un plus, le corps s’y habitue vite et ça me permet d’être plus à l’aise dans mes mouvements. Je sens mes jambes se tendre et mon dos se dérouler plus aisément qu’à même le sol. Maintenant que notre corps s’est habitué à être balancé dans les airs, c’est parti pour le véritable yoga aérien. Jusqu’ici, le hamac n’était pas placé très haut mais à ce stade du cours, nous devons l’élever et le mettre au

niveau de nos hanches : une fois installées, nos pieds ne toucheront plus le sol ! Viennent alors les mouvements plus acrobatiques, voire inversés, où l’on maintient son corps en l’air. À l’aide du hamac, l’on exécute des postures de yoga habituellement réalisées au sol. Nous nous installons chacune dans notre petite balançoire et nous recommençons certaines des positions faites auparavant. Sauf que cette fois-ci la tête est carrément en bas ! C’est perturbant au départ, comme lorsque j’effectue l’étoile. Mais autant j’ai eu du mal à effectuer la chauve-souris un peu avant, autant cette fois-ci, je la fais sans aucun problème. Et tête en bas, mon corps est complètement aligné, mon cerveau irrigué. Je ferme les yeux pour savourer cette toute nouvelle sensation.

Comme tout cours de yoga, celui-ci se termine sur la relaxation. Et quelle relaxation ! Je déplie mon hamac de sorte à avoir tout mon corps enveloppé et je place mes jambes dans les étriers. Jambes surélevées, corps suspendu, je flotte. Mouna tamise les lumières et nous met un disque de vagues et autres sonorités reposantes. Au passage, elle me donne une légère poussée pour permettre à mon hamac de se balancer. Je suis aux anges ! Je m’évade dans mon petit cocon et je ne sais pas combien de minutes se sont écoulées avant que Mouna nous tire doucement de notre léthargie. C’est le cheveu un peu ébouriffé et les yeux légèrement bouffis que j’émerge. Ma parole, on dirait que j’ai passé une heure à dormir ! Autour de moi, que des sourires et des yeux pétillants. Je me sens revigorée, pleine d’énergie. Je sors de l’Espace Shanti avec un sourire béat, et croyez-moi, il ne m’a pas quitté de la journée ! Pour plus d’informations : Espace Shanti Rue Jilali Oufir - Résidence Mawlid 3, immeuble A/B - Mâarif extension - Casablanca Téléphone : 06 69 01 19 92 Mail : shanticasa@gmail.com

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FOODING Envie d’exotisme : Mama Africa

UN WEEK-END À MARRAKECH

Le concept : Vous êtes de passage à Marrakech et vous cherchez un petit coin sympa pour dêjeuner ou juste casser la croûte, mais vous ne voulez surtout pas aller dans un endroit « bling-bling » ou pire, un attrape touriste… Et si vous essayiez le Mama Africa, petit restaurant caché au détour d’une ruelle aux allures de paillotes africaines ? Ici, c’est musique reggae, funk et rock, la clientèle est bigarrée, et la carte sans chichis avec des plats aux noms évocateurs comme « One Love », « Mama Chicken » ou encore « Lot of Love ». Pas à dire, Bob est passé par là… Notre avis : Quand vous en aurez eu marre des plats à 200 DH et des serveurs prétentieux, vous aurez soif d’un endroit comme le Mama Africa. Petit, discret, avec un staff tout sourire, c’est un café-restaurant qui pourrait se trouver n’importe où, aussi bien dans un quartier bobo en Europe, que dans une ville d’Afrique de l’Ouest. Les plats sont bons et les portions correctes : sandwichs de poulet mariné, plat de riz agrémenté d’un mélange d’oignons, poivrons, ananas et de poulet, les jus sont dignes d’une mahlaba. Et toujours ce sacré sourire sur les lèvres des serveurs qui se joignent volontiers à vous pour deviser et parler musique. Adresse Rue Oum Errabia - 40000 – Marrakech

Envie de fromage : Cheese Me Le concept : Dans ce bar à vin, c’est bien une très belle cave, aussi bien des vins marocains qu’étrangers. Pour accompagner ce doux poison, laissezvous émerveiller par le nombre de fromages français disponibles: Fourme d’Aubert, Pont l’évêque, Crottin, Comté, Brie de Meaux. Si vous salivez déjà devant cette énumération, pas de doute, le Cheese Me est fait pour vous. Vous pourrez venir au Cheese Me pour un verre et un bout de fromage après le boulot ou alors carrément pour y dîner puisqu’on vous propose aussi des entrées, des plats et même des desserts. Notre avis : Nous, on regrette surtout qu’il n’en existe pas sur Casablanca ! La carte des vins est certes, impressionnante, mais l’assiette de fromages l’est encore plus : de beaux morceaux prédécoupés trônent fièrement dans l’assiette avec quelques tranches de pomme Granny, de poire ou encore quelques grappes de raisins. Le pain est croustillant, juste ce qu’il faut puisqu’il finit de cuire sur place et qu’il n’a pas le temps de se dessécher. La salle est intime et enfin, cerise sur le gâteau, les propriétaires sont des amours ! Alors n’y allez pas, courez-y ! Aussi, coup de cœur pour le lustre fait à partir de verres à vins : top comme idée ! 68, Rue de la Liberté - Gueliz - Marrakech Téléphone 05 24 45 82 27 – 06 34 67 56 90

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Envie de verdure: Les Jardins de Guéliz Le concept : En plein centre de Marrakech, juste en face de la place de la Poste, cherchez le jardin El Harti : c’est ici que se cache la cantine du tout Marrakech, les Jardins de Guéliz. Avec sa superbe terrasse verdoyante le midi et son agréable cheminée le soir, ce restaurant est vite devenu une adresse incontournable dans la ville ocre. Rajoutez-y une cuisine simple et d’inspiration franco-marocaine, le tout servi calmement, sans musique qui casse la tête et vous avez une combinaison gagnante. Notre avis : Tout le monde nous en a parlé, tout le monde nous l’a conseillé. Tant et si bien qu’il a fallu s’y rendre, histoire de voir de nos propres yeux. Après avoir tourné dans le quartier quelques minutes, nous avons fini par tomber dessus, presque miraculeusement. A peine arrivés, aussitôt attablés. Le temps de lire la carte et les serveuses nous posent du pain tout chaud, fait sur place, accompagné d’une petite coupelle de salade de poivrons. Les prix sont plus que corrects, surtout pour Marrakech (entrées à 55 DH, plats à 95 DH). Les plats et les entrées sont bons, cuits à la température demandée, assaisonnés correctement. Une cuisine à la bonne franquette, sans fioriture et qui vous rappelle presque la cuisine de votre maman dis donc ! Adresse Avenue Hassan II Place du Jardin El Harti Guéliz - Marrakech Téléphone 05 24 42 21 22

Envie de viande : La Rôtisserie de la Paix Le concept : En plein cœur de la ville, un restaurant avec un vrai jardin, une vraie terrasse et même, une vraie cheminée. Dans un cadre hors du temps, on peut jouir d’une multitude de grillades simples et bonnes ou alors de salades, pizzas ou autres. Il paraît que ce restaurant est affilié à la chaîne internationale des Rôtisseurs depuis 1953, de quoi garantir la qualité des mets ! Notre avis : Alors que nous nous baladions tranquillement dans les rues de Marrakech, nous tombons par hasard sur ce restaurant. A ce moment là, une touriste américaine sort et nous dit qu’elle vient d’y faire le meilleur repas de tout son séjour. Il ne nous en faut pas plus ! Le soir même nous y retournons. Ambiance calme au coin de la cheminée. Les lumières mériteraient d’être un peu plus tamisées. A peine assis, les serveurs nous apportent du pain grillé, des olives et des sauces. A notre demande ils nous conseillent. Le service est à l’image du lieu, tranquille et détendu et l’on s’oublie facilement dans cette grande salle désuète. Les grillades sont bonnes avec un bon goût de feu de bois. Une expérience agréable et à la bonne franquette.

Envie de prendre l’apéro : Le Grand Café de la Poste.

Le concept : Au cœur du quartier Guéliz, juste à côté de la poste, se trouve Le Grand Café de la Poste ! Toute personne visitant ou vivant à Marrakech y va au moins une fois de temps en temps. Dans une grande maison de style colonial, on a le choix entre la terrasse extérieure, la grande salle à l’intérieur ou encore l’étage, plus cosy. Service du matin au soir et selon les heures vous aurez le choix entre le petit-déjeuner, le déjeuner, l’apéritif et le dîner. Notre avis : L’heure de l’apéro au Grand Café de la Poste est sans contexte, l’heure la plus agréable. Les prix sont plus ou moins élevés (selon ce que vous choisirez) mais vous aurez le succulent plaisir de déguster les amuse-gueules préparés à cet effet. A peine le soleil se couche-t-il qu’une grande table ronde est dressée à l’intérieur et que toutes sortes de brochettes, mini-pizzas et autres quiches vous sont offertes. A part ça, le Grand Café de la Poste, c’est un QG pour bobos et expatriés. Si ça n’est pas votre tasse de thé, passez votre chemin. Adresse Angle Boulevard El Mansour Eddahbi et Avenue Imam Malik - Guéliz - Marrakech Téléphone 05 24 43 30 38

Adresse 68, Rue Yougoslavie - Marrakech Téléphone 05 24 43 31 18

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Petite lionne deviendra grande Par jalal boukhari - Photo : studio lorenzo salemi

A l’image de la star montante Fatym Layachi, la nouvelle Peugeot 208 testée par l’interprète de « Femme écrite » de Lahcen Zinoun, fera beaucoup parler d’elle. Dans les rues plutôt encombrées de Casablanca, la nouvelle citadine de Peugeot dévoile son tempérament urbain.

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auto Essai Peugeot 208

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vec des équipements à faire pâlir n’importe quelle citadine allemande, la petite Peugeot séduit d’abord par sa beauté intérieure : allumage automatique des phares et des essuies glace, radar de recul, commandes au volant, vitres électriques avant et arrière, le tout dans un habitacle sobre et soigné avec écran de contrôle central s’il vous plaît ! La montée en gamme de la marque au lion est concrète mais elle ne fait pas souffrir le portefeuille. Peugeot propose tout simplement l’affaire du siècle avec une entrée de gamme à 139 980 Dhs. Le modèle testé par Fatym Layachi est le modèle Allure 1,6l HDI FAP, toutes options à 209 000 Dh. Un

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petit coup d’oeil à la concurrence et on a vite fait de comprendre que la nouvelle 208 est tout simplement LA citadine avec le meilleur rapport qualité/prix de cette année. Frugale, côté consommation, un modeste 3,8 l/100 Kms, une aubaine quand on connait l’augmentation du prix des carburants, d’autant que la Peugeot 208 est taillée pour la ville. Côté motorisation, on aime la nervosité et l’accélération mordante. Cerise sur le gâteau, la direction souple et légère permet de se faufiler et de stationner en ville avec une facilité déconcertante. L’appellation de citadine prend tout son sens grâce à son petit gabarit : 3,96 m. Polyvalente, ses qualités de citadine

ne l’empêchent pas d’avaler les kilomètres. Sur la route, la petite Peugeot se taille également la part du lion et dévoile son tempérament. Côté carrosserie, on retrouve son côté félin à travers sa ligne racée et compacte. Ses grandes optiques de phares au xénon, chères à Peugeot, soulignent le regard agressif de la citadine, qui a décidément tout d’une grande. Les jantes en aluminium de 16 pouces renforcent sa motricité. Pas de doute, la petite lionne à un bel avenir devant elle. On laisse le mot de la fin à la féline Fatym Layachi : « Cette voiture me convient parfaitement, c’est une voiture idéale pour la citadine que je suis, elle est confortable et agréable à conduire ».


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com Entreprise La hausse du fret continue en octobre pour Etihad

Etihad Cargo, division d’Etihad Airways, a transporté 32 500 tonnes de fret en octobre, un record, soit une augmentation de 15% par rapport à la ​​ même période de l’année dernière.. Ce tonnage est 2,2% supérieur à celui de septembre 2012, où la compagnie avait transporté 31 800 tonnes.Kevin Knight, Directeur de la stratégie et de la planification d’Etihad Airways, a déclaré : « la croissance enregistrée en octobre démontre clairement la force d’Etihad Cargo. » Cet important volume a été réalisé malgré les vacances de l’Aïd el-Adha, qui ont été toutefois compensées par une forte hausse de la demande de fret dans la région Asie-Pacifique, le sous-continent indien et le Royaume-Uni, a-t-il ajouté. « Nous prévoyons de maintenir de fortes performances pour le fret au cours du dernier trimestre de 2012. »

Le Designet les designers à l'honneur

A l‘instar des grandes capitales internationales, Casablanca s’inscrit à son tour dans le cercle prestigieux des villes célébrant le design ! Depuis 1993, Fenêtre sur Cour vous invite à découvrir des objets et des marques à travers une sélection riche et créative, parfois ludique et toujours en écho à la création et du design international. En ce moment même, saviez –vous que plus de 40 designers de renommée internationale se cachent derrière des objets présents dans les boutiques Baccarat Christofle & Fenêtre sur Cour ? A travers des objets usuels ou des pièces exceptionnelles, créateurs et designers de tous horizons révèlent leurs visions, leurs savoirfaire et leurs propositions enchantant ou renouvelant ainsi notre quotidien. Destinés au plus grand nombre comme aux élites, chacun pourra être charmé, surpris, captivé par une idée qui a pris formes, couleurs et matières. Aujourd’hui Fenêtre sur Cour a décidé de rendre hommage au design et aux designers en organisant un parcours liant deux évènements : la présence du Designer Mathias, auteur de la collection iconique, Mille Nuits de Baccarat chez Baccarat Christofle et le lancement de la marque Lladró chez Fenêtre sur Cour. Une ode à la création, un voyage dans le temps : à la découverte d’hommes et de femmes qui transforment sans cesse notre quotidien, l’utile et l’agréable autant que l’exceptionnel. Un hommage en partage à l’inventivité et à la créativité.

L’usine à rêves ouvre ses portes Un concept innovant

Le marché de la puériculture connaît un réel essor cette dernière décennie, et les jeunes parents doivent faire face à plusieurs impératifs, bien avant l’arrivée du bébé. Désormais il ne suffit plus d’installer un berceau dans la chambre des parents ou de simplement réaménager celle des aînés ! L’univers du nouveau-né se doit d’être original, parfaitement équipé et surtout personnalisé pour contribuer à l’éveil de l’enfant. Dans ce contexte, L’Usine à Rêve vise à épauler cette clientèle exigeante, lui proposant des créations épurées, reposant sur une grande richesse d’univers, s’appuyant pour cela sur des partenariats avec plusieurs artistes marocains et internationaux et se munissant de son propre atelier de production.

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Mazagan Beach Resort fête la fin de l’année au rythme des Anges

Passez des fêtes en famille au Mazagan à l’occasion des fêtes de fin d’année, magie des lumières, patinage artistique, spectacles chaleureux de danseuses et musiciens se dévoileront au fil des nuits… ! Mazagan Beach &Golf Resort, la nouvelle destination de vacances, dévoile son programme exceptionnel pour le nouvel an, un programme qui vous fera rêver avec du patinage sur glace, des acrobaties dans une boule de neige, un programme passionnant pour les enfants. Le Mazagan Beach Resort fêtera la fin de l’année sous la Nuit des Anges. Le Resort entier vibrera au rythme de la fête et des couleurs. Vous vivrez un rêve réveillé qui enveloppera d’un voile précieux tout le Resort. L’illusion sera parfaite : façade illuminée comme dans un rêve, des anges lumineux qui survoleront le resort et l’hôtel, un spectacle de patinage artistique sur glace en plein cœur de Mazagan, avec différentes animations au niveau des restaurants, des troupes d’acrobates qui exécuteront leur performance dans une boule de neige gonflable, des patineuses artistiques réaliseront des chorégraphies sur une patinoireinstallée au cœur du Resort ….. Une programmation riche vous y attend pendant tout le mois de décembre. Tout sera réuni pour vous émerveiller et vous faire rêver un an de plus au Mazagan...

Pour plus d’informations sur Mazagan Beach Resort, merci de se rendre sur le site: www.mazaganbeachresort.com

Hind Chaouat Studio -

HCS est une agence de services spécialisés dans la production photo fondée par la photographe Hind Chaouat installée à Casablanca (Maroc) depuis 2006 et travaillant entre l’ europe et le moyen orient. De ses shooting à l’étranger et son expérience du terrain marocain est né le désir d’offrir les mêmes conditions de travail auxquelles elle a été habituée lors de ses productions étrangères. Elle a ainsi réunie toutes les compétences humaines et les moyens techniques pour créer HCS.HCS rassemble une équipe de photographes et de producteurs confirmés évoluant dans le monde de la photographie professionnelle depuis plus de 15 ans. Notre objectif est de mettre en relation un client et son projet avec une signature photographique, ainsi qu’une production sur mesure. RN n°9 Ouled Sidi Abbou Tit Mellil, Casablanca Tél : 06 61 24 08 99 email: hind@hindchaouat.com


Le 2ème magasin KIABI au Maroc ouvre ses portes à Rabat

Nouvelle vente aux enchères à Memoarts

Pour leur permettre d’accueillir la nouvelle année en bonne compagnie, la société Memoarts a souhaité proposer aux amateurs et collectionneurs d’art une sélection de plus de 120 lots. Cette vacation comblera tous les amoureux et les passionnés par les lots d’exception qu’elle leur propose. Parmi les pièces maîtresses de cette vente une œuvre exceptionnelle est à signaler: une grande toile du maître de l’abstraction lyrique Georges MATHIEU, une huile exceptionnelle d’EDY LEGRAND, une sortie du roi de Hassan EL GLAOUI faisant presqu’entendre le brouhaha et les acclamations de la foule qui accompagnent le passage du Roi, ainsi qu’une série de plus de vingt aquarelles du célèbre orientaliste Mattéo BRONDY, acquises directement auprès de l’artiste et conservées jalousement à ce jour par la même famille meknassi. Exposition et visite des lots en notre salle de vente, le samedi 15 Décembre de 10H00 à 19H00 et Dimanche 16 de 10H00 à 12H00. MEMOARTS : 51, rue Abdelkrim Diouri – CASABLANCA Tel: (00 212) 022 45 07 85 – Fax : 022 45 07 86 info@memoarts.com - www.memoarts.com

Après le grand succès rencontré par le 1er magasin KIABI ouvert à Casablanca en août 2012, au centre du quartier Maarif, le Groupe Best Financière (Groupe Label’Vie), franchisé exclusif de KIABI au Maroc, annonce l’ouverture du 2ème magasin KIABI à Rabat, au Centre Commercial Kitéa Géant à Hay Riad. KIABI est une enseigne internationale de Prêt-à-porter à petits prix, qui offre des produits à toute la famille (Homme / Femme / Enfant / Bébé), à des prix très accessibles. Elle a été élue « Enseigne préférée des familles » en France. D’une surface de plus de 1 500 m2, le magasin KIABI Rabat propose un large choix de produits (5 000 références en moyenne). Le choix de développer KIABI au Maroc est né de la volonté d’apporter à une large frange de familles marocaines un modèle innovant de distribution de prêt-à-porter, avec des produits à la mode, de qualité, tout en s’adaptant à leurs budgets.

La banque marocaine Attijariwafa bank et le fonds souverain d’Abou Dhabi Invest AD lancent un fonds de gestion d’actifs commun en Afrique.

Attijariwafa bank et Invest AD ont signé un accord de coopération et d’investissement Cet accord prévoit le lancement d’un fonds de gestion d’actifs commun destiné à investir dans des sociétés cotées africaines Attijariwafa bank et Invest AD vont coinvestir dans le démarrage du fonds Attijariwafa Bank Middle East Ltd facilitera la distribution du fonds CASABLANCA/ABU DHABI, le 14 novembre 2012 – La banque marocaine Attijariwafa bank et Invest AD, filiale du fonds souverain Abu Dhabi Investment Council, lancent un fonds actions géré conjointement afin d’investir dans des sociétés africaines cotées en bourse. Cette annonce s’inscrit dans le cadre d’un protocole d’accord signé mardi et qui prévoit une coopération d’investissement en Afrique.

Des idées élégantes pour vos cadeaux de fin d’année avec emotionBox ! Découvrez les nouveautés de sa collection 2012/13. Deux nouveautés viennent étoffer la collection d’emotionBox : Des cadeaux originaux pour ces fêtesde fin d’année: Une sélection de boutique-hôtels tendance et d’hôtels de caractère y sont à l’honneur pour vous offrir une délicieuse escapade de 2 nuits reposantes avec dîner gourmand pour mettre vos papilles en émoi.Un voyage sensoriel à vivre en duo, sans restriction aucune 􀀨 ECHAPEE -4500 Dh- Séjour VIP de deux nuits en suite pour deux (y compris petit déjeuner), plus diner gastronomique Embarquez sans plus attendre, pour une série de prestations d’exception : soins délassants, amincissants, coaching sportif… toutes les expériences proposées dans ce coffret ont été savamment pensées pour une remise en forme bien méritée. SPA COLLECTION -2500 Dh- Une douzaine de forfaits au choix pour 1 personne sur toutes les villes du royaume La boutique en ligne, www.emotionbox.ma, est ouverte à toute heure et tous les jours

La marque suédoise ELLOS débarque au Maroc sur laredoute.ma

Marque scandinave « pur jus », Ellos est la marque n°1 de l’habillement en vente à distance en Suède (source : GFK). Son positionnement ? Une mode contemporaine, simple et facile à porter, au style naturel et simplement irrésistible. Après Taillissime et Anne Weyburn, La Redoute Maroc ne cesse d’augmenter son portefeuille de marques pour vous proposer le plus grand choix. Découvrez toute la mode scandinave d’Ellos sur www. laredoute.ma décembre 2012 / nUmero 9

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SPORT

P a r S AMIR IDRI S S I

Un de perdu…

Au nom du fric

Quel est le secret de la blancheur des tenues des dirigeants du PSG ?

C’est officiel, cette année le stade du PSG se cherche un sponsor. A peine intéressés, les dirigeants de la Qatar National Bank proposent de le renommer en Parc des Princes Q.N.B. et d’apparaître sur le maillot du PSG contre un financement de 400 millions d’Euros sur quatre ans. En France, pays de la haine du fric en général et des millions qataris en particulier, les langues se délient. « Ces joueurs gouvernés par le fric accepteraient même d’apparaître

en djellabas et babouches » lance une internaute indignée. Ultime affront pour un footbaleur ? Ok, l’accoutrement n’est pas des plus indiqués pour un match sur une pelouse tondue à dix millimètres, mais lorsque l’on voit les tenues roses du FC Voukefala (Grèce) sponsorisés par La maison Erotique Louna, on se demande juste si la propriétaire du lupanar n’a pas confondu club de foutre avec club de foot.

Cheat mode

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On a retrouvé Raymond.

Gaï Maito personnage du manga Naruto pourrait jouer Raymond Domenech dans sa jeunesse, lorsqu’il était surnommé Le boucher.

L’équipe du FC Bakou en pleine séance d’entrainement

Vugar Huseyzade 21 ans, est l’entraîneur depuis onze journées du FC Bakou, avant dernier du championnat de football professionnel d’Azerbaïdjan. Son seul bagage technique pour occuper ce poste est d’avoir joué des centaines d’heures au jeu Football Manager depuis 2002. L’année dernière, le jeune Azéri avait réussi à se faire embaucher en tant que conseiller sportif du club. Pour cette saison, l’ambitieux entraîneur souhaite se qualifier pour les

Le monde compte désormais un stade Juste après en moins après la livraison la destruction du Palestine Stadium de des meubles Gaza. Jérôme Valcke le camouflage pour secrétaire général de Balotelli la FIFA a récemment déclaré que la reconstruction des infrastructures détruites serait une priorité pour l’organisation internationale. Beaux discours Vs action concrète de la part des footballeurs. La pétition signée par 62 internationaux contre les bombardements menés par Israël prouve, une fois n’est pas coutume, que les footballeurs peuvent regarder autre chose que leur nombril. Parmi les signataires, on trouve Didier Drogba, Jérémy Menez, Eden Hazard mais pas Mario Balotelli, trop occupé à poser devant sa Bentley et son quad en tenue militaire. La pétition demande à la FIFA de retirer l’organisation de L’Euro 2013 des moins de 21 ans à Israël. Israël c’est en Europe maintenant ?

compétitions européennes. Voici quelques astuces pour y arriver : organiser des entraînements intensifs de Fifa 2013 pour les joueurs. Consulter toutes les astuces sur jeuxvideo.com avant chaque conférence de presse. Réaliser 50 petits ponts avant la fin de la saison pour obtenir un Continue. Les rumeurs de licenciement allant bon train, l’entraineur ne quitte plus sa Nintendo DS. Il s’entraîne surement à Tetris, pour réussir l’entretien d’ouvrier du bâtiment qui l’attend.

Sans surprises, Domenech était Tout Seul pour ses retrouvailles avec les médias fin novembre. Deux ans et demi après sa dernière conférence de presse, l’un des entraîneurs les plus décriés de l’histoire du foot tombe le masque et couche sur papier sa vision subjective de la période où il entrainait les Bleus. Pendant que l’on se demande si Tout Seul, le récit post coïtal de Raymond Domenech séduira les foules, le Best-Seller vendu à un demi-million d’exemplaires en Suède Moi, Zlatan Ibrahimovic rate de peu le prix August, l’équivalent suédois du Goncourt. Ecrivain, buteur, grande gueule, marionnette aux guignols, c’est sur on y aura bientôt droit au biopic sur Zlatan. Poke Sasha Baron Cohen pour interpréter le premier rôle. Quant à Raymond Domench, des battues en forêt sont organisées pour trouver Gaï Maito qui interprètera la doublure sourcils dans le biopic animé.




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