Editorial
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u coin de l'œil, vous l'apercevez. Un frisson, presque un courant électrique, vous parcoure des pieds à la tête. C'est Elle. Vous n'osez trop vous approcher mais vous êtes irrésistiblement attiré par Elle, son magnétisme, sa présence. Vous vous approchez doucement, chaque pas qui vous rapproche d'Elle vous fait vibrer, de plus en plus fort. Vous y êtes. L'émotion Zara Kadiri zara.kadiri@gmail.com vous tétanise, votre respiration se fait lente, saccadée, vos joues s'enflamment, votre cœur s'emballe. Vous êtes submergé par Sa beauté. Elle, c'est une œuvre d'art, la première qui vous fait ressentir autant d'émotion, quasiment un coup de foudre. Pour certains, l'art ce sont les dessins en pattes de mouche de leur précieuse descendance. Pour d'autre, les œuvres d'un grand maître exposé dans un musée. Mais pour la plupart, la notion d'art est intime, complexe. Sa définition dans le dictionnaire est claire « Art : Création d’objets ou de mises en scène spécifiques destinées à produire chez l’homme un état particulier de sensibilité, plus ou moins lié au plaisir esthétique ». Pour Métropolis, l'art est partout. Il est à la Galerie 38 et fête les 20 ans de peinture du fougueux et impétueux Mahi Binebine. Il est aussi derrière la question « Comment les Marocains perçoivent-ils leur environnement ? » auquel l’exposition The World is not as I see it s'efforce de répondre. L'art contemporain est indéniablement chez Yakin and Boaz Gallery, où les mots d'ordre sont « urbain, méditerranéen et lieu de vie ». Et l'art est une résidence au Centre d’Art / L’Usine, véritable laboratoire d'expérimentation et où débutera l'exposition de Quraish. Mais surtout, l’art est dans la rue, il est populaire et il est candide, comme nous le montre ces Moul Honda et leur conception du tuning. Et bien sûr, l'art est dans le jeu des acteurs du film "Les Chevaux de Dieu" de Nabil Ayouch. Métropolis vous propose un numéro Spécial Art, parce que « l’art est fait pour troubler ». Et nous on aime ça, vous troubler… Souriez, vous êtes cultivé.
l’art est dans la rue, il est populaire et il est candide, comme nous le montre ces Moul Honda et leur conception du tuning.
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N° 11 - Fevrier 2013
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10 06 Actualité 10 Une heure avec…
42 Livresse 44 DVD - Music
20 Spécial Art
49 Mode & shopping 50 Metrobeauté 54 On s'évade
Nabil Ayouch Cinéma, piratage et kamikazes Mahi BineBine ‘‘La poésie fait passer la pilule’’ culturesinterface The World is not as I see it. Yakin and Boaz Gallery Liberté\StreetArt\Utile\JoieDeVivre Centre d’Art / L’USINE / Espace d’incubation, de production et d’exposition de projets artistiques art de rue 9ré3ativité
38 Acteur culturel Talal Selhami n’est pas un mirage
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La Sicile : terre de traditions
58 Fooding
Les incontournables Rbatis
60 Auto
ESSAI : Renault Clio 4 L’utile et l’agréable
62 Hi-tech 64 Com d'entreprise 66 Recette
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LE MAGAZINE CHIC ET URBAIN
Directeur général Julien Casters julien.metropolis@gmail.com Directeur de publication Othmane Médiouni omediouni@gmail.com Rédactrice en chef Zara Kadiri zara.kadiri@gmail.com Journalistes Yasmina Lahlou Jalal Boukhari Zineb Bennouna Samir Idrissi Leyla Benameur Amine Lagssir
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Conseiller réseaux sociaux John Toutain Directeur artistique Assila Zouheir advertiz2010@gmail.com Styliste Sayli Webmaster Mustapha Choukrallah El Idrissi mchoukrallah@metropolis.ma Conception Graphique et Maquette Vectorium Correction Selma Gourari Photographe Younes Hamiddine Standard Salma Zouak Comptabilité Abdelillah Mohcine Crédits Photos istockphoto – AFP
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Metropolis est édité par: CASTERS-LAMBERT MEDIA 59, Bd Zerktouni 6ème étage N° 18 - Casablanca Tél/Fax : 0522 20 09 28 www.metropolis.ma Dossier de presse 52/S 2011 Dépôt légal : 2012 PE 0024 ISSN : 2028 - 7445 Ce numéro est tiré à 15 000 exemplaires
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C’EST DE L’ACTU
Gad Elmaleh met en colère Twitter.
Présent lors de la tournée des Enfoirés durant près d’une semaine, Gad Elmaleh a enflammé Bercy avec son humour décapant. Mais ce nouveau membre de la troupe des Restos du Cœur a commis un faux pas qui n’a pas fait rire quelques internautes. Le 27 janvier, l’humoriste, pris dans l’euphorie du moment, a tweeté : “La folie a Bercy ce soir avec les Enfoirés. Longue vie aux Restos du Cœur”. Si l’intention était bonne, certains ont compris ce message différemment. “On aimerait plutôt que les Restos disparaissent, non ?”, s’est demandé un internaute, étonné d’un tel message, tandis qu’un utilisateur de Twitter a carrément accusé Gad Elmaleh de profiter de la pauvreté des gens pour s’enrichir. “Ah bah dès qu’on peut faire sa promo gratos hein...” “C’est maladroit comme tweet, il aurait pu dire qu’il y avait une bonne ambiance”, déplore un fan. “Gad Elmaleh qui souhaite une longue vie à la misère... pas mal... son meilleur sketch !” ironise un autre. Gad Elmaleh a finalement essayé d’expliquer qu’il ne souhaitait pas que la pauvreté perdure, mais tout simplement que l’entraide continue. “Oui, longue vie à la mobilisation, longue vie à la solidarité”,
Musique. Tamer Hosni sera aussi en clôture du Festival Mawazine 2013. Le chanteur égyptien Tamer Hosni se produira lors de la soirée clôturant la 12ème édition du Festival Mawazine Rythmes du Monde, prévue du 24 mai au 1er juin prochains à Rabat, a annoncé l’Association «Maroc Cultures» organisatrice de l’événement. Après le grand succès remporté par son concert populaire en 2010 qui a rassemblé des milliers de Marocains, Tamer Hosni, chanteur, acteur et compositeur, revient, pour la deuxième fois, sur la scène «Nahda» le premier juin pour gratifier ses fans de ses derniers tubes, indique les organisateurs. Tamer Hosni fera ainsi partie des stars de la prochaine édition du festival qui prévoit d’accueillir la chanteuse américaine de R&B, Beyonce, l’icone pop britannique, Jesse J, et la star montante marocaine Hoda Saad. En 2012, le concert de clôture du Festival Mawazine avait été donné par les stars américaine, Mariah Carey et libanaise, Waël Kafoury.
Décés : Lacteur Hassan Mediaf. Hassan Mediaf n’est plus.
L’acteur marocain est en effet décédé, ce mercredi matin, à Casablanca où il était hospitalisé depuis plusieurs mois pour une maladie respiratoire grave. Il avait 63 ans. Les funérailles du comédien ont eu lieu après la prière d’Al Asr au cimetière Ar Rahma de Casablanca, en présence du ministre de la communication, porte-parole Mustapha El Khalfi , des membres de la famille du défunt, de ses amis, d’artistes et comédiens. L’acteur, très connu au Maroc, avait notamment joué dans les séries « Hdidane » et « Romana ou Bartal », diffusées par la chaine de télévision 2M. Il est également célèbre pour avoir interprété divers personnages dans le théâtre. La triste nouvelle intervient une semaine après le décès d’une autre grande figure du cinéma marocain : Mohamed Majd.
People. Une Miss Monde à Marrakech en avril Le Marrakech Grand Prix, qui débutera la Saison du Mondial automobile 2013, aura lieu les 5, 6 et 7 avril prochains. Et grande nouveauté cette année, le circuit Moulay El Hassan accueillera la très prestigieuse Série GT Supercars, dont ce sera la 1ère sortie hors Europe. A noter que c’est Miss Monde 2009, Kaiane Aldorino, qui donnera le départ de cette course pour célébrer les 5 ans du Marrakech Grand Prix (né justement en 2009).
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C’EST DE L’ACTU TinghirJérusalem, malgré la reconnaissance, ses détracteurs poursuivent leurs attaques
«Tinghir-Jérusalem: les Echos du Mellah», ce film documentaire du franco-marocain Kamal Achkar et diffusé en prime time en avril dernier, n’aura pas fini de faire parler de lui, surtout depuis qu’il est en compétition officielle du Festival du Film à Tanger. D’ailleurs nombre de parlementaires, notamment PJDistes, et associations se sont insurgés contre cette production la taxant de «normalisation avec l’entité sioniste,» diffusant des pétitions par-ci par-là en vue de l’interdire. Même Abdelaziz Aftati, parlementaire du parti de la lampe, compte traiter le sujet demain lundi, en séance plénière à la chambre des représentants. Toutes ces personnes, outragées, ont-elles réellement vu le film avant de s’insurger de la sorte ? Ce film ne relate-t-il pas une partie de l’histoire de notre pays, et de notre identité ? Et de façon plus pragmatique, le judaïsme n’est il pas reconnu par les lois de notre pays ?
« Aujourd’hui, une marque ne se caractérise plus seulement par les messages qu’elle produit, elle est de plus en plus dépendante de ce que les consommateurs en disent» Fatima Zohra Outaghani
Le Maroc reçoit une 1ère aide de 2,5 milliards de dollars des pays du Golfe
Selon une information relayée par Reuters, qui cite un haut responsable marocain, le Maroc aurait reçu 2,5 milliards de dollars, 1er versement de l’aide promise par les monarchies du Golfe, qui s’élèverait au total à près de 5 milliards de dollars. Pour rappel, cette aide entre dans le cadre des promesses faites au mois de décembre 2011 par les pays du Golfe, dont l‘Arabie Saoudite, le Qatar, les Emirats Arabes Unis et le Koweït, aux monarchies marocaine et jordanienne.
Automobile. BMW Série 3, voiture de l’année 2013 au Maroc
La BMW Série 3 a été élue «Voiture de l’année 2013 au Maroc» dans le cadre Trophées de l’automobile organisés par le mensuel spécialisé Autonews. Elle succède ainsi à la Lancia Ypsilon. Mais le chemin du succès a été long et chargé d’obstacles. « Cette année, les prétendantes au titre de voiture de l’année étaient non seulement nombreuses mais également très variées (des citadines, des SUV, des berlines), ce qui rendait le choix encore plus difficile » nous explique un membre du jury. Chaque voiture a pu être jugée selon 5 critères, notamment le design, les fonctionnalités, l’ergonomie et le rapport prix/prestations. Chacun de ces aspects était noté sur 5 points pour un total de 25 pour chaque véhicule. Suite à une opération de calcul minutieuse, dix finalistes avaient été sélectionnés pour participer aux essais dynamiques. Il s’agissait, par ordre alphabétique des BMW Série 3, Citroën DS5, Hyundai i30, Hyundai i40, Hyundai New Santa Fe, Range Rover Evoque, Mercedes Classe A, Mercedes Classe B, Renault Clio IV, Volvo V40.
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Afrique du Sud.
L’homme le plus riche d’Afrique du Sud va donner la moitié de sa fortune à une fondation caritative.
Patrice Motsepe, magnat minier, est le premier milliardaire africain à répondre à l’appel de Bill Gates et de Warren Buffett. Le milliardaire sud-africain a annoncé lundi qu’il allait donner la moitié de sa fortune à une fondation caritative. Patrice Motsepe, 51 ans, contrôle le groupe minier African Rainbow Minerals et est la huitième fortune africaine avec 2,65 milliards de dollars, selon le magazine américain Forbes. Cet argent “va être utilisé pendant sa vie et après afin d’améliorer le quotidien et les conditions de vie des Sud-Africains pauvres, handicapés, chômeurs, les femmes, les jeunes et les ouvriers”, a déclaré sa femme, Precious. Patrice Motsepe, un magnat minier, est le premier Africain à répondre à “Giving Pledge” (promesse de don), une campagne lancée en 2010 par l’investisseur Warren Buffett et le fondateur de Microsoft Bill Gates afin d’encourager les personnalités les plus riches à faire don de l’essentiel de leur fortune à des fins philanthropiques.
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Nabil Ayouch
Cinéma, piratage et kamikazes
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Une heure avec … A travers ses films, Nabil Ayouch nous parle. Des enfants des rues, du choc des civilisations, des réfugiés palestiniens, des attentats de 2003. Pourtant, cet homme si loquace quand il s’agit de montrer du doigt les aberrations de notre société, ne parle jamais de lui. Metropolis a voulu en apprendre davantage sur l’un des réalisateurs marocains les plus brillants de sa génération, mais aussi l’un des plus discrets. Par Zara Kadiri - Photos youness hamiddine Metropolis : Comment faites-vous pour faire les plus marocains des films marocains après avoir grandi en France ? Et surtout, comment faites-vous pour leur donner une telle dimension internationale ? L’exemple d’Ali Zaoua parle de luimême. Nabil Ayouch : Je n’essaye pas de faire des films marocains. Je fais des films ayant un ancrage et une identité. Cette part de mon identité marocaine, j’ai mis du temps à la découvrir. J’y suis né mais j’ai grandi en France et j’ai connu un autre Maroc, pas le vrai, celui du centre-ville de Casablanca. Parfois, je m’aventurais à Fès mais guère plus. Je crois que c’est finalement grâce au cinéma que j’ai pu recoller avec cette identité marocaine. Dès mon premier court-métrage, Les pierres bleues du désert avec Jamel Debbouze, j’ai eu une envie d’ailleurs. Je devais avoir 20 ans à l’époque, j’ai eu cette envie d’entrer dans le Maroc profond, de connaître d’autres gens. Cette reconnexion a été vitale pour la suite. Même si je n’ai pas vécu longtemps au Maroc, j’ai l’impression de connaître ce pays et ses habitants en profondeur, pour les avoir écoutés, observés, visités. Et toujours grâce au cinéma puisqu’après il y a eu Mektoub, etc. Ces films m’ont emmené très loin dans l’âme marocaine. Je ne pense pas que l’on mesure le lien que l’on a avec un pays au nombre d’années qu’on y a passé. Maintenant, pour donner un caractère universel, tout est une question de langage. C’est difficile de parler de la même manière à un Coréen, un Sudaméricain, un Polonais ou autre. Mais s’ils trouvent dans le film un lien, que ce soit dans l’ancrage, le langage cinématographique par sa modernité et sa contemporanéité, et que l’on arrive à exprimer cette identité autrement que de manière folklorique, je pense qu’il y a les oreilles pour l’entendre et les yeux pour le voir.
M. (Spoiler) Dans Les Chevaux de Dieu, la rivalité entre les deux frères est tangible, palpable. On ne peut
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s’empêcher de penser à Abel et Caïn par moments, surtout quand on sent l’envie, le ressentiment de Yachine vis-à-vis de Hamid. Etait-ce aussi intense dans le roman de Mahi Binebine, ou un choix délibéré de votre part ? N.A. Dans le roman de Mahi, c’était intense mais autrement, parce que c’était une voix d’outre-tombe qui racontait l’histoire à la première personne, celle de Yachine en l’occurrence. Au début du roman il est mort, et le livre est un long flash-back avec à l’arrière toute une série de personnages chorale. Pour le film, avec Jamal Belmahi, nous avons choisi un parti pris très différent, celui de construire
Abdelhakim et Abdelillah ont reçu une très belle éducation, ils ont la tête sur les épaules, ce sont des jeunes hommes bien construits. Ils arrivent, avec assez de talent, à mettre en œuvre ce que je leur ai demandé. toute la dramaturgie du film sur la relation entre les deux frères. C’est vraiment le pivot de l’intrigue, cette relation de respect, d’admiration profonde pendant la première partie. Ensuite, l’abandon quand Hamid va en prison et que Yachine se retrouve seul, désemparé. Et quand il ressort, Yachine ne reconnaît plus son frère qu’il aime mais ne comprends plus. Puis dans la dernière partie, cette relation va aller vers la rivalité, ce que les chefs islamistes ont bien compris et ils vont même en jouer pour mieux les entraîner dans cette aventure.
M. Pas trop dur pour des « vrais » frères de jouer cette rivalité ? N.A..Abdelhakim et Abdelillah ont reçu une très belle éducation, ils ont la tête sur les épaules, ce sont des jeunes hommes bien construits. Ils intègrent et écoutent beaucoup. Ils arrivent, avec assez de talent, à mettre en œuvre ce que je leur ai demandé.
M. (Spoiler) Vers la fin du film, quand les quatre personnages sont presque à la fin de leur « formation », nous les voyons traverser les ruelles du douar. Tout d’un coup, une femme passe, voilée de noir des pieds à la tête. La première du film. Une façon discrète d’expliquer au spectateur que le fanatisme s’abattait non seulement sur ces jeunes mais aussi sur le reste de la population ? N.A.. Nous avons connu cette période. Je m’en rappelle très bien, j’ai l’ai vécue. Je ne voulais pas faire de gros plan dessus, je voulais le faire discrètement, que ça passe. Ça a commencé à la mort de Hassan II, fin 1999-début 2000. Jusqu’en 2003, il y a eu une montée progressive, avec des tenues que l’on ne voyait pas avant. Dans les quartiers populaires, il y a eu des milices islamistes qui se chargeaient de faire régner un nouvel ordre moral, un ivrogne a été assassiné par l’une d’entre elles. Et une police de plus en plus absente, inexistante. On le voit d’ailleurs dans le film, le commissariat est déplacé. Il y a eu un sentiment d’invasion et aussi d’abandon.
M. Né dans un bidonville ou né avec une cuillère d’argent dans la bouche, même combat ? Quelque soit son statut social, faut-il toujours se battre pour s’imposer dans un monde différent du nôtre ? N.A.. Dans les deux cas, il faut se battre. Et il vaut mieux avoir à se battre. Quand on n’a pas à se battre, la vie est beaucoup plus compliquée pour vous après. Je l’ai vérifié à plusieurs reprises. Si je n’avais pas eu l’enfance ou l’adolescence que j’ai eue, je pense que je ne serais pas la personne que je suis devenue.
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Et quand j’observe autour de moi les gens de mon milieu social qui ont connu une enfance plus favorable, plus aisée que la mienne, je me rends compte à quel point c’est dur pour eux de ne pas avoir appris à se battre quand ils étaient jeunes. S’ensuit une déconnexion, qui rend le rapport à l’autre et à soi plus douloureux.
M.Vous vous êtes toujours débrouillé seul, votre place dans le cinéma, dans le monde, alors que votre père est une sommité au Maroc… N.A.. Ça n’a été ni facile ni difficile puisque nous sommes dans des domaines différents tous les deux. A la limite, s’il était resté dans le théâtre comme quand il prenait des cours de comédie ou de mise en scène, là, nous aurions trouvé une forme de corrélation entre le théâtre et le cinéma. Il a fait le choix de faire une autre carrière. Il est heureux et fier que l’un de ses fils soit allé au bout de son rêve à lui. Je suis moi-même très fier de mon père, de ce qu’il a pu accomplir dans la pub, dans la presse, les microcrédits. Mais je suis surtout très heureux qu’il soit revenu au théâtre en mettant en scène une pièce sur la vie de Molière.
M. Lors d’une de vos interviews, vous dites que pour vous, ces gamins des bidonvilles ont été kidnappés par l’islamisme politique. J’utiliserais un raccourci en disant que suite au Printemps Arabe, la plupart des pays arabo-musulmans ont à leur tour été victimes de kidnapping ? N.A.. Certains se sont quand même laissés un peu kidnapper. Ils n’ont pas tous été enlevés avec virulence. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a eu une OPA par le pouvoir islamiste. Et quand je dis pouvoir, je ne parle pas uniquement de politique, je parle aussi de celui de la rue. L’opinion publique a été pendant des années cadenassée par des régimes autoritaires qui étaient en place en Tunisie, en Egypte. Quand les révolutions ont commencé, elles ne sont pas venues par eux, mais par des gens qui avaient soif de liberté. Puis le pouvoir islamiste les a rejoint, eux aussi avaient soif, mais d’une autre forme de liberté. Leurs chemins se sont finalement séparés, et ce sont les plus forts, les plus organisés et les plus nombreux qui ont gagné. Alors maintenant, combien de temps cela va-t-il durer ? Je ne fais pas partie de ces gens qui pensent que ces révolutions et ceux qui les ont portées au pouvoir sont éternels. Je pense que l’Histoire continue d’avancer et nous réserve encore d’autres surprises.
M. Vos acteurs principaux viennent de Sidi Moumen et d’autres bidonvilles. Vous les avez en quelque sorte vaccinés contre une autre manipulation de ce genre.
M. Les enfants des rues dans Ali Zaoua, les Palestiniens réfugiés dans My Land, les futurs kamikazes dans Les Chevaux de Dieu. Vous prenez la parole pour ceux qui ne l’ont pas ?
N.A. Je n’ai pas eu besoin de le faire, ils l’étaient déjà. Comme je vous le disais au départ, ils ont des parents qui leur ont donné une éducation exceptionnelle. Ils sont la preuve vivante que l’on peut naître dans un bidonville, avoir grandi dans une baraque en tôle et être extrêmement structuré dans sa tête donc à l’abri de n’importe quel extrémisme. Ils sont religieux, font leur prière, sont pratiquants, mais à aucun moment ils ne basculeront, tout simplement parce que leurs parents leur ont donné les fondamentaux. L’équation qui consisterait à dire que « misère économique = islamisme », je n’y crois pas du tout.
N.A. Je ne la prends pas à leur place, je la leur donne ! Je me reconnais en chacun d’entre eux, leur singularité, leur marginalité. Je commence par écouter et comprendre et ensuite je leur donne la parole.
Les associations de Sidi Moumen m’ont raconté qu’au lendemain des attentats de 2003, ils ont voulu aller dans le centre-ville de Casablanca pour manifester et que les autres participants les en ont empêché. Ils les ont renvoyés chez eux . M. Qu’en est-il des habitants des bidonvilles ? Votre présence ainsi que le sujet du film ont-ils ouvert un débat, crevé un abcès ? N.A.. J’ai beaucoup travaillé avec les associations de Sidi Moumen pendant le tournage. Ils me racontaient qu’au lendemain des attentats de 2003, ils ont voulu aller dans le centre-ville de Casablanca pour manifester et que les autres participants les en ont empêché. Ils les ont renvoyés chez eux avec une violence inouïe. Ces jeunes avaient les larmes aux yeux en me racontant ça, ils ne comprenaient pas. Eux, ils avaient juste envie, comme tous les Marocains, d’aller crier leur rage et leur colère. Quand j’ai parlé de mon film aux comédiens, ils m’ont tous dit : « Nous allons enfin montrer au monde que les bidonvilles ne sont pas des nids à kamikazes ».
M. Quand on regarde votre filmographie, une tendance s’en dégage clairement, celle d’un cinéma engagé. Et au milieu de tout ça, Lola. Comment vous est venue l’idée de ce film ? N.A. Whatever Lola Wants est un film engagé mais les gens se méprennent parfois quant à la forme du film. J’ai eu envie, à ce moment de ma carrière, d’aller vers un film grand public. Mais en réalité, si vous faites attention à ce que le film raconte, vous verrez que c’est sur le dialogue Orient-Occident, ce pseudo choc des civilisations que l’on essaye de nous vendre et que je n’achète pas. Lola nous dit quelque chose d’essentiel, comme l’incapacité à accepter les différences de l’autre. Et la rencontre entre les deux femmes incarne pour moi la possibilité d’un dialogue entre l’Orient et l’Occident. Ce film est sorti à une période où il y avait un certain M. Georges W. Bush qui était président des Etats-Unis, et qui s’appuyait sur les thèses d’un certain Huntington pour nous dire le contraire. Quand le film est sorti en Europe, il a trouvé cet écho parce que le public vivait ce choc des civilisations. Faire du cinéma engagé ne veut pas non plus dire tourner avec une petite caméra. Parfois, l’amalgame est fait entre le fond et la forme, la misère et le misérabilisme. En tant que réalisateur, ce qui m’intéresse ce n’est pas de me marcher sur les pieds, mais d’aller explorer des choses nouvelles comme j’ai pu le faire avec My Land. Pour Les Chevaux de Dieu, c’est une sorte de suite philosophique d’Ali Zaoua, comme un prolongement de ce que ces enfants auraient pu devenir. Il y a une vraie consanguinité entre ces deux films, mais qui n’enlève en rien le côté engagé du reste de ma filmographie.
M. Pathé pour Lola, Europacorp (Pierre Ange le Pogam) pour Les Chevaux de Dieu. Vous trouvez des financements auprès des plus prestigieuses sociétés de production à l’étranger. N’êtes-vous pas tenté par une vie en Europe ou ailleurs, pour vos sociétés et vos films ? fevrier 2013 / nUmero 11
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N.A.. Je viens d’Europe puisque j’ai grandi en France. Puis en 1999, j’ai fait le choix de poser mes valises ici. Ça n’a pas été facile mais en même temps, je savais où je mettais les pieds parce que j’avais exploré et aimé le Maroc, grâce au cinéma. Et aujourd’hui je l’aime toujours. J’adore vivre ici. J’ai parfois des moments de grande solitude, il y a des choses qui m’échappent. Mais je me dis qu’un pays où l’on se sentirait en phase avec tout, ça n’existe pas. Et j’aime le cœur des Marocains, leur générosité, leur immaturité. Il m’arrive d’être profondément agacé mais je suis ensuite terriblement aimant et ému par le Maroc et ses habitants. Et je pense que pour rien au monde je n’irais vivre ailleurs. Je vous dis ça aujourd’hui mais peut-être que dans dix ans ce sera différent. Mais quand je repars en Europe, quand je repars en France, il me manque quelque chose. Et en essayant de mettre des mots dessus, je comprends qu’il s’agit tout simplement du Maroc (rires). La chaleur humaine est partout, elle est irremplaçable. Repartir dans des environnements aussi référencés, aussi surconstruits que le sont les grandes démocraties occidentales aujourd’hui m’ennuie. On se rend compte qu’une
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Je viens d’Europe puisque j’ai grandi en France. Puis en 1999, j’ai fait le choix de poser mes valises ici. Ça n’a pas été facile mais en même temps, je savais où je mettais les pieds parce que j’avais exploré et aimé le Maroc, grâce au cinéma. certaine forme de créativité n’a plus sa place. Alors qu’ici nous sommes en perpétuelle construction et c’est terriblement excitant de vivre ça au quotidien et d’y participer.
M. Tous ceux qui sont sortis de la Film Industry sont devenus des figures incontournables du cinéma marocain : réalisateur,
monteur, acteur et même chef op. Que ressentez-vous ? Pouvez-vous nous parler de l’époque de la Film Industry ? N.A.. Je suis d’abord très heureux (rires) ! Heureux pour eux, fier d’avoir pu y participer. Ils ont tous du talent et ils en avaient avant la Film Industry. Cette dernière a été un tremplin mais de toute façon ils auraient fini par éclore. Et quand je vois aujourd’hui Brahim Chkiri, Hicham Lasri, Yassine Fennane, Hicham Ayouch, Ali Mejboud, Talal Selhami exploser à la télévision et au cinéma marocain… Et les comédiens, les scénaristes, les techniciens… Cela a été dur et parfois même mal compris. Nous étions perçus comme une bande de jeunes perdus à Agadir, avec peu voire pas de moyens. La première année nous avions cinq cent mille dirhams et ensuite un million de dirhams. Ces films ont tout de même fait le tour du monde, certains sont sortis en salle, ils ont en tout cas touché leur public. Ce projet avait une dimension initiatique que les gens ont compris mais bien plus tard. Et aujourd’hui, avec le recul, la Film Industry, si c’était à refaire je le referais et même dix fois.
M. Mirages est sorti au début du mois de janvier. Pensez-vous produire d’autres jeunes cinéastes marocains prochainement ? N.A. J’ai produit un court-métrage récemment d’une jeune cinéaste marocaine qui s’appelle Maryam Touzani. C’est un très joli film qui a gagné des prix dans le monde entier. Et je viens de produire le deuxième longmétrage de Hicham Lasri, qui est actuellement en postproduction.
M. Que pensez-vous de l’état actuel du cinéma marocain et de sa nonrentabilité ? N.A. Il ne peut pas être rentable parce qu’il n’y a pas de marché. Si nous voulons que le cinéma se transforme en industrie, il faudrait qu’il y ait des salles de cinéma ainsi que d’autres moyens d’exploitation comme la VOD, des chaînes de télévision privées. Il faudrait créer un environnement économique qui permette la rentabilité. Ça s’appelle un marché et nous n’en avons pas, essentiellement à cause du piratage, que l’Etat a laissé proliférer pour acheter une paix sociale au détriment des artistes et des œuvres. Les salles de cinéma, pour la
Les salles de cinéma, pour la plupart, n’ont pas été capables d’effectuer leur mutation. Résultat : nous nous retrouvons avec une cinquantaine d’écrans pour trente millions d’habitants, ce qui est tout simplement ridicule. plupart, n’ont pas été capables d’effectuer leur mutation. Résultat : nous nous retrouvons avec une cinquantaine d’écrans pour trente millions d’habitants, ce qui est tout simplement ridicule. En France, avec une population qui fait à peine le double de celle du Maroc, il y a cinq mille écrans. Aujourd’hui, le combat, nous savons où il se trouve. Parce que sur le terrain de la création, ça
bouge, il s’en passe des choses, et les films marocains circulent un peu partout dans le monde. Mais ces films ont avant tout besoin d’être montrés aux Marocains.
M. Plutôt Ministre de la Culture ou président du CCM ? N.A. Ni l’un ni l’autre, mon général !
M. Aucun intérêt ? N.A. Ce sont deux fonctions qui ont beaucoup d’intérêt, au contraire, mais je ne me sentirais bien ni dans l’une ni dans l’autre. Ce sont des fonctions institutionnelles, ce qui signifierait la fin de ma liberté. Et en tant que cinéaste, ce n’est pas du tout ce que je me souhaite, et j’espère que ce n’est pas ce que vous me souhaitez non plus (rires) ! Et en ce moment, nous avons à la fois la chance d’avoir un très bon directeur du CCM, et enfin un très bon Ministre de la Culture, qui bouge et qui fait des choses. Laissons-les faire leur travail !
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Spécial art
Metropolis. Lorsque que vous vous penchez sur vos 20 dernières années en tant que peintre, que ressentez-vous ? Mahi Binebine. Que j’ai vieilli… Je regarde avec tendresse le jeune artiste que j’ai été, fougueux, impatient, violent. Dans les couleurs comme dans les thèmes que j’abordais. Avec l’âge, je me suis assagi. Je fais la part des choses.
M. Pensez-vous que l’affirmation de votre style ait pris le dessus sur la spontanéité de vos débuts ? MB. Sans doute. Mais d’un autre côté, le travail a gagné en profondeur. Je maîtrise davantage le dessin. Je sais où je veux aller. Après avoir écrit « Les souffrances du jeune Werther », Goethe a été tenté toute sa vie de reprendre ce premier roman qu’il trouvait « monstrueux », de le corriger, de le nourrir. Il a fini par le remanier légèrement. La première version est incontestablement l’un de ses meilleurs textes…
M. Que se soient vos peintures ou vos écrits, l’humain est au centre de votre démarche artistique… MB. En effet, l’humain est au centre de mes préoccupations. Ses angoisses et ses tourments sont le ferment de mon travail ; le tout filtré, modelé, dompté, et enfin rendu aux autres. Je vide mon sac, je tente de persuader mes semblables d’en faire autant. En tout cas, c’est le rôle donquichottesque que je me suis assigné. L’artiste du sud n’a pas le temps de regarder son nombril. Tant de choses vont mal chez nous…
Mahi Binebine
‘‘La poésie fait passer la pilule’’ Célébrer les 20 ans de peinture de Mahi Binebine, voilà une bonne résolution pour commencer l’année! A partir du 13 février, la Galerie 38 organise à Casablanca une expo rétrospective de l’œuvre d’un artiste toujours aussi inspiré qu’à ses débuts… Par Samir Idrissi - Photo ; Fouad Maazouz
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M. Qu’est-ce qui vous fascine le plus dans vos personnages ? MB. J’aime mes personnages quand ils se laissent faire… je passe ma vie à négocier avec eux…
M. Qu’avez-vous pensé de l’adaptation de Nabil Ayouch de votre Roman Les Etoiles de Sidi Moumen ? MB. Très beau film, émouvant, utile. Bien qu’il soit plus jeune que moi, Nabil a atteint une maturité artistique incontestable. Dans « Les chevaux de Dieu », on retrouve l’esprit de mon roman, mais il s’agit-là d’une œuvre à part entière.
M. De quelle manière vous y êtesvous impliqué ? MB. J’ai lu le scénario et donné mon avis là-dessus. J’ai assisté aussi à une journée de tournage. J’ai vu des gamins tels que je les avais imaginés. Le casting est parfait.
M. Pensez-vous que vous peignez de la même manière que vous écrivez ? MB. Ecrire me coûte et peindre m’amuse.
M. Vous êtes peintre et écrivain. Exprimez-vous les mêmes thématiques à travers ces deux médiums ? MB. En général, le peintre que je suis est
influencé par le romancier. Rarement l’inverse, hormis dans ce dernier roman « Le Seigneur vous le rendra » qui sera en librairie ces jours-ci. C’est l’histoire d’un enfant momifié, empêché de grandir. Depuis quelques années, j’agrafais de la ficelle ou du fil de fer à l’intérieur des silhouettes. J’ignorais que j’allais à ce point maltraiter un bébé… fevrier 2013 / nUmero 11
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M. Vous avez effectué plusieurs toiles sur la thématique des masques. Quelle symbolique y associezvous? MB. J’ai toujours été fasciné par le masque africain, parce qu’il raconte la vie du village, parce qu’il exorcise les démons alentour. J’aime les couleurs chaudes, les ocres, les terres, c’est évidemment mon enfance. Mes masques sont parfois violents, mais ils ont de belles couleurs. Comme dans mes romans, si les histoires sont tragiques, la poésie fait passer la pilule.
M. Dans vos toiles, vos personnages sont inextricablement liés. L’individu n’existe-il qu’à travers ses rapports à l’autre ? MB. La figure aussi est un outil formidable pour dépeindre nos travers, pour disséquer les milles et une facettes de la nature humaine. Mes personnages inextricablessont peut-être réduits à des ombres, à des silhouettes brisées, endolories, mais ils sont vivants. Ils luttent. Debout. Les uns avec les autres. Les uns contre les autres. Il y a toujours un espoir. Une renaissance des cendres. Un lendemain possible.
M. Vos œuvres sont empreintes de messages sociaux. L’art est-il un moyen de résoudre les inégalités sociales ? J’utilise ces « armes miraculeuses » dont parlait Aimé Césaire, celles qui procurent un sentiment extraordinaire de revanche contre l’inhumain, quand les moyens de cette revanche sont d’ordre esthétique. Oui, l’art peut contribuer, un tant soit peu, à améliorer les choses.
M. Que pensez-vous de la dynamique de l’art contemporain au Maroc ? MB. L’art plastique au Maroc, même s’il est jeune, n’a rien à envier à l’art occidental. Dans la peinture, on retrouve les couleurs chaudes comme en Amérique du sud, mais pour le reste, il y a une génération d’artistes formés aux écoles des beauxarts arabes mais aussi d’Europe. Ils sont peintres, sculpteurs, graveurs, designers, photographes, vidéastes, animés par un formidable désir de liberté, détruisant sans complexe les limites matérielles de la peinture, purifiant son langage jusqu’à l’extrême, narguant l’expression esthétique convenue et ses codes. Ils emploient tous les procédés possibles et imaginables que leur offre le progrès technique du nouveau siècle. fevrier 2013 / nUmero 11
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Spécial art
The World is not as I see it. Derrière ce nom énigmatique se cache cinq artistes, cinq mondes, cinq visions : Zineb Andress Arraki, Hicham Berrada, Amina Benbouchta, Driss Ksikes et Simohammed Fettaka. Depuis quinze mois, ils se posent une question, si chère à nous les rois du tberguig : comment percevonsnous notre environnement, notre intimité ? Pour en savoir plus, Metropolis est allé à la rencontre de Nawal Slaoui de CulturesInterface. Par zara kadiri
Hicham Berrada Présage, 2007-2012 Tirage baryté 98 x 130 cm
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Amina Benbouchta Forteresse #1, 2012 Panneaux de forex sur métal, tessons de verre 240 x 150 x 17 cm Photo : HafidJender
Metropolis : Une enfance francomarocaine élevée aux Etats-Unis et dans des institutions américaines. La mentalité américaine vous a-telle aidé dans votre approche de l’art contemporain ? Nawal Slaoui : J’ai une mentalité mixte, imbibée de culture américaine, que ce soit dans ma manière de travailler, de polémiquer ou de m’adresser aux gens. Et puis c’est aux Etats-Unis que j’ai découvert l’art. Toutes sortes d’arts. Que ce soit la danse, la musique classique, le théâtre, les musées, l’art contemporain. Même le musée d’histoire naturelle avec ses dinosaures gigantesques. Grâce à ma mère, j’ai été plongée dans l’art pendant deux ans, non-stop. Quand j’étais petite et que j’allais à l’école à New-York, nous étions proches de Central Park. Dans le parc, il y avait une sculpture en bronze d’Alice aux pays des merveilles, assise sur des champignons. J’avais neuf ans et avec les autres enfants, nous lui grimpions dessus. Et ce rapport physique avec une sculpture m’a marqué à vie. D’où l’importance de vivre l’art par ses sens. Avec cette exposition, presque tous nos sens sont mis à contribution comme le toucher, avec les tessons de verre d’Amina Benbouchta, on sait que l’on peut se couper ou l’ouïe avec les textes de Driss Ksikes. « The World is not as I see it » est peut être sur la perception mentale, mais il y en a de toutes les formes et de toutes les sortes. Je sais que dans mon approche, les sens sont essentiels. Il y a aussi la pluridisciplinarité qui rend l’art plus accessible. Par exemple un littéraire, à travers les textes de Driss Ksikes, aura accès plus facilement accès à la photo de Hicham Berrada.
M. Toute votre carrière, vous vous êtes évertuée à mettre en place la scène culturelle d’aujourd’hui et de demain. Vous avez, entre autres, contribué à faire découvrir de jeunes talents devenus des sommités de l’art contemporain marocain. Pouvez-vous nous donner votre avis sur l’état de l’art au Maroc, actuellement ? N.S. Je trouve que malheureusement, l’art contemporain marocain n’est pas suffisamment soutenu. On ne fait pas ce qu’il faut, loin de là. Je trouve ça dommage parce que la culture et l’art, sont ce qui fait avancer un peuple. C’est ce qui nous permet de choisir, de prendre des décisions, de critique, de devenir indépendant. Ce n’est pas que du plaisir !
Tous les domaines culturels sont une forme d’individualité, l’affirmation de soi, toutes ces choses essentielles dans à d’une civilisation et d’un pays.
M. Vous étiez la directrice artistique du Festival de Casablanca en 2005. Que pensez-vous de son annulation l’année dernière ainsi que de celui du L’Boulevard ?
Zineb AndressArraki Mobilogy–Use ocytocine, 2012 20 photographies digitales via BlackBerry Tirage Diasec 20 x20 cm
N.S. J’en suis très triste. C’est étrange parce que l’on ressent une certaine évolution dans le domaine de la culture ainsi qu’une recrudescence de la créativité et du talent. On le sent, on le voit, on l’écoute. Et en même temps il y a une régression, parfois nous faisons machine arrière. Que ce soit le Festival de Casablanca ou celui du L’Boulevard, ce sont des évènements importants qui unissent les gens, les rassemblent. Un peu comme le sport. J’ai toujours pensé que le sport et la culture sont essentiels, ils sont porteurs de tolérance, d’empathie. fevrier 2013 / nUmero 11
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Culture M. Revenons à votre structure, CulturesInterface. Pourquoi ce nom ? Pourquoi est-il écrit comme ça ? N.S. L’idée c’est d’être une interface entre plusieurs cultures différentes. Je pense, sans prétention aucune, que le Maroc a un potentiel énorme à offrir au monde, qui ne se révélera d’autant plus au contact d’autres cultures. Le Maroc a quelque chose de différent dans sa créativité, que l’on ne retrouve ni en Europe, ni en Orient, ni en Amérique, ni en Afrique. Cela nous vient de notre Histoire, de ses passages, de ses croisements de civilisations. Le Maroc est une plate-forme qui pourrait être centrale d’où se dégagerait et se déploierait des choses extraordinaires. C’est ce que nous essayons de faire chez CulturesInterface, à notre petite échelle, d’insuffler une impulsion. Pour l’écriture, les deux mots sont attachés parce que la lecture en est facilitée. D’ailleurs, quand on le prononce, on n’en oublie le « s ». Et puis j’aime quand il n’y a qu’un seul mot, un bloc, comme une unité.
M. Le thème de l’exposition « The World is not as I see it » traite d’un sujet cher aux marocains : comment perçoivent-ils leur environnement? Dans un pays où le tberguig est un sport national, c’est un choix plus que pertinent ! N.S. C’est un thème universel qui n’est pas seulement destiné aux marocains. Peutêtre que le choix du thème au départ était personnel. J’ai eu un ras-le-bol de cette manie qu’on les gens de se mêler de la vie des autres, alors qu’ils passent ainsi à côté de l’essentiel, de ce qui est vraiment important. On perd un temps fou à s’occuper des autres. Alors qu’il y a une foule de choses à voir, à dire, à faire ! Tout le monde est touché par cette intimité qui nous est arrachée. Et puis surtout, il y a comme une fatigue générale à ce sujet. Alors je ne sais pas si c’est le bon moment ou si c’était le cas il y a dix ans mais il fallait le faire et en parler. Mais nous ne posons pas en donneurs de leçon. Toute cette exposition est un questionnement. L’idéal serait que le public accepte de s’interroger. Posons-nous la question : ne devrions-nous pas réfléchir autrement ou différemment ?
M. Vidéo, photo, sculpture, performance, Amina, Driss, Zineb, Hicham, Simohammed. Comment êtes vous parvenu à être cohérent avec des supports et des mondes si différents ? N.S. Je suis quelqu’un de très intuitif, encore une fois je fais confiance à mes sens. Je
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Simohammed Fettaka False #1, 2012 Tirage sur papier Harman matcottonsmooth 300g 75 x 75 cm
Hicham Berrada Natural Process Activation #3 Bloom, 2012 Tirage baryté 98 x 130 cm
n’ai pas fait d’études d’histoire de l’art, je m’en suis remise à mon instinct et à mon expérience dans le domaine et dans la vie. Je connaissais chacun de ces artistes et je leur ai proposé cette exposition parce que je savais qu’ils étaient aptes et capables,
qu’ils avaient ça en eux. Et bien sûr que ça les intéresserait (rires) ! Ce qui serait superbe avec cette exposition, ça serait de pouvoir la faire évoluer à chaque fois en invitant un artiste turc, allemand, camerounais, chinois ou marocain !
Zineb AndressArraki Mobilogy–Use ocytocine, 2012 20 photographies digitales via BlackBerry Tirage Diasec 20 x20 cm
Driss Ksikes et Simohammed Fettaka Le miroir, 2012 Impression jet d’encre sur papier Harmanmatcottonsmooth 300g 104 x 78 cm
Zineb AndressArraki Use ocytocine I, 2012 Tirage sur papier Harman mat cottonsmooth 300g 67,5 x 90 cm
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Spécial art
Yakin and Boaz Gallery
Liberté \ StreetArt Utile \ JoieDeVivre Ali Kettani est un facilitateur, un dénominateur commun. Regard pétillant, sourire en coin et discours passionné, ce grand brun dégingandé est toujours prêt pour de nouveaux défis. Son dernier ? Ouvrir Yakin & Boaz Gallery, une galerie d’art contemporain au cœur du quartier Bourgogne. par zara kadiri
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AK. Les deux ! Notre vocation c’est d’être une sorte de tremplin ou de relais pour eux, en leur proposant un espace plus grand, un encadrement ainsi qu’une visibilité au Maroc. Nous sommes une galerie toute jeune, et pour que le public comprenne notre identité, il doit pouvoir suivre notre cheminement. Visibilité, cohérence dans notre diversité, tout cela nous devons le travailler avec soin. Pour les artistes plus confirmés, la jonction se fera sur le lieu et l’état d’esprit. Il faut savoir que la connexion avec l’artiste est souvent délicate, émotionnelle, totalement subjective. Quand elle réussit, la rencontre autour de l’esprit de la galerie crée une entente quasi-immédiate. Il n’y aucun apriori dans nos échanges, pas d’entrave, mais une grande spontanéité, un grand enthousiasme dans la découverte réciproque. Alors mon relatif manque d’expérience devient un handicap intéressant à surmonter dans cette équation.
M. Tu peux nous en dire plus sur votre première exposition avec Mireille Berthereau Zidi ? AK. Elle a vécu une grande partie de sa vie au Maroc et en est complètement amoureuse. Elle peint depuis une vingtaine d’années et elle a exposé un peu partout en Europe ainsi qu’au Japon. Sa première exposition, elle l’a faite à Agadir, et elle a hâte de revenir. L’art qu’elle pratique est libre avec un travail intéressant sur la couleur, axé sur la notion de nouveau départ, de régénérescence des objets et de l’esprit. Une grande partie de sa démarche réside
Métropolis. Yakin & Boaz Gallery, un nom original. Tu peux nous en dire un peu plus ? Ali Kettani :Yakin & Boaz a une signification mythologique et symbolique très forte, comparable au Ying et Yang, au Blanc et au Noir. L’histoire les associe aux deux colonnes de l’Arbre de Vie, ou encore du Temple du Roi Salomon, une référence universelle. L’une définit le beau le féminin, l’irrationnel, l’autre l’instinct, le juste, le soleil. C’est aussi un nom qui me porte chance puisque j’ai déjà eu l’occasion de l’utiliser pour d’autres projets. En résumé, Yakin & Boaz est un nom positif et fécond.
M. Vous êtes ouverts à tout type de forme artistique ou vous allez vous spécialiser ? AK. C’est une galerie d’art contemporain, mais comme c’est un domaine très vaste, nous avons décidé de nous concentrer sur certains axes. Les deux premiers sont intimement liés, ce sont la peinture contemporaine et le street art. Comprendre par là aussi bien le pop art, que le graffiti, ou l’univers de la bande dessinée. Notre troisième axe, c’est la photographie. Ce ne sont bien entendu que des majeures, nous n’excluons pas la possibilité d’inviter d’autres formes d’art, en particulier l’art alternatif et expérimental, lors d’expositions mixtes. Chez Yakin & Boaz nous sommes ouverts à toutes les expressions, tant que la signification des œuvres reste contemporaine et urbaine. Un autre point important, c’est la provenance des artistes, qui seront principalement du pourtour méditerranéen, et parfois au-delà. Mais pour la peinture et la photographie, la Méditerranée sera à l’honneur. Nous voulons proposer un dialogue, une communion d’idées entre nos artistes et le public.
M. Artistes établis ou émergents ? fevrier 2013 / nUmero 11
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Culture acteur culturel dans l’observation de l’objet, elle peut partir d’un vieux bout de caftan, et arriver à en faire une toile gigantesque. Mireille passe son temps à chiner, où qu’elle soit, pour trouver des objets qui lui parlent, l’inspirent. Elle parvient à capter la fugacité de l’instant. Malgré notre attachement aux lieux, aux choses, au présent nous nous retrouvons face à une page blanche qu’il faut tous les jours remplir, au-delà des questionnements de la vie et de la mort. Mireille arrive à saisir ce côté éphémère, à décomposer les strates. Son œuvre trouve une résonance particulière en moi de par mon vécu. Mon parcours personnel m’a fait découvrir différents univers géographiques et professionnels, mais avec toujours un fil rouge : la créativité, la non-répétition. A travers son œuvre, Mireille partage son univers personnel et artistique dense, secret, avec une grande générosité et un élan jubilatoire.
M. Qu’est ce qui t’as poussé à travailler dans le monde de l’art ? AK. On dit souvent que l’art n’est pas nécessaire, mais quand vous êtes face à une œuvre et qu’elle trouve de l’écho dans votre vie intime, qu’elle y apporte un élémentde réponse, c’est très fort. Par le passé, j’ai travaillé dans le monde du cinéma et dans celui de la musique. Ce sont des domaines où il y a toujours beaucoup d’étapes entre l’idée et le produit final. Je dirais même que l’idée d’origine est souvent polluée par tous ces stades. Alors que dans l’art contemporain, il y a un sentiment d’immédiateté que je trouve très gratifiant. La galerie avec ses murs blancs et ses angles droits dégage une telle simplicité, une telle évidence… L’ensemble du processus me plaît et m’apporte beaucoup. C’est dans la continuité de mon parcours et de mes envies.
M. Yakin & Boaz Gallery compte collaborer avec d’autres domaines comme celui de la mode ou autres ? AK. La mode est un monde que j’ai eu la chance d’approcher de très près grâce à la femme de ma vie, lorsqu’elle faisait l’émission « Fashion Buzz ». Au départ néophyte, j’ai rapidement compris que la mode cristallise biend’autres formes artistiques. Au-delà du vêtement,l’on découvre une époque, un esprit, une révolte, un design. « Fashion Buzz » s’amusait à tirer les ficelles, à mettre à jour des liens comme par exemple entre la mode et le cinéma, la musique, la peinture, etc. J’explique pour ça
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pour te dire « Oui ! », Yakin & Boaz Gallery est ouverte à la mode, aux créateurs de mode qui seraient prêts à faire cohabiter leurs œuvres avec des créations vidéo ou autres. La mode et la photographie sont un couple parfait, indissociable, on peut très bien partir de là pour introduire d’autres associations, n’est-ce-pas ?
M. C’est quasiment une ode à la mode que tu nous fais ! AK. Yakin & Boaz Gallery est avant tout un lieu de vie, loin des endroits dédiés à l’art qui finissent par être glacés et, disons-le, parfois intimidants. Au-delà de l’ouverture à la Mode, un lieu très coloré et ouvert à la diversité va de lui-même provoquer des associations d’idées, des associations de malfaiteurs (rires), des personnes qui viendront à nous avec des
idées et des concepts originaux, une sorte de cercle vertueux. Il y a quelque temps, un événement appelé The Souk a eu lieu à Marrakech. En peu de temps, des créateurs aux talents très divers ont été réunis : vêtements, bijoux, livres, etc. Il y avait une telle énergie que très vite, on a eu l’impression que tous ces gens étaient une vieille bande de potes. Je félicite The Souk pour leur travail, et j’aimerais bien provoquer une telle émulation à la galerie. Par exemple, juste après l’exposition de Mireille Berthereau Zidi, nous allons mettre en place un grand évènement street-art et musique, qui vivra aussi hors les murs.
M. Tu nous as parlé de cinéma auparavant…Des projets de collaboration avec le monde du septième art ? AK. L’art vidéo, qui peu à peu gagne ses
lettres de noblesse, va avoir une placede choix dans la galerie. La vidéo est devenue accessible et certains peintres et photographess’y sont essayés et ont obtenu des résultats très intéressants. Après, le cinéma de fiction, pourquoi pas ? Peut-être travailler sur une thématique, c’est à creuser.
M. Dernière question : la première exposition débute le 20 février. Un message voulu ? AK. Ce n’était pas voulu mais ça tombe bien (rires). Cette galerie est un élan de liberté avant tout…
M. Le mot de la fin ? AK. C’est bien « un élan de liberté », non ? Allez, un élan artistique de liberté, là on est complets ! Merci !
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Spécial art
expo
Centre d’Art / L’USINE /
Espace d’incubation, de production et d’exposition de projets artistiques
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Situé à Ain Sebaa près de 2M, le Centre d’Art / L’USINE / est un espace à part. Ateliers d’arts graphiques, centre d’exposition et résidence d’artistes redéfinissent cet espace qui fut une usine de construction métallique. p a r z i n e b b e n n o u n a
C
’est dans les années 70 que la famille Chraïbi acquiert cette usine des années 40 dans le quartier industriel de Ain Sebaa. En 2008, Zineb et Rachid Chraïbi fondateurs de la Galerie et des Editions MARSAM, décident d’en faire un centre d’art avec ateliers d’estampe. Ils consentent à cet effet, un investissement important tant en presses et équipements des ateliers, produits et papiers qu’en formation de conducteur de presse marocains par des spécialistes internationaux de haut niveau en matière d’art graphique. Mais l’idée de la famille va plus loin qu’un atelier d’estampe : faire de ce lieu un espace de rencontre, de réflexion et de création. Khalil Amr Chraïbi, en gardien des lieux, a conduit avec passion la réhabilitation de cet endroit et la mise en œuvre de son animation. Le Centre d’Art / L’USINE / devient alors un incubateur de projets artistiques et culturels. Visite de l’Usine En pénétrant au Centre d’Art / L’USINE /, la signalétique nous oriente vers les différents espaces. A l’entrée, une cour où reposent des œuvres capables de résister aux intempéries. En effet, un des laboratoires d’expérimentation de l’Usine a été de faire travailler en binôme artistes et chimistes pour créer des œuvres dédiées au jardin à l’extérieur. Sur la droite, une maisonnette de type Art Deco fait office de bureau de travail où de beaux livres ornent les bibliothèques ; elle sert également de résidence aux artistes venus de toutes parts. Au fond de la cour, on devine que ce bâtiment de ciment et de tôle a d’abord été au service de l’industrie avant d’être au service de l’art. Passé le couloir, les espaces sont distribués de part et d’autre : pour abriter l’atelier de sérigraphie d’un côté, l’atelier de lithographie de l’autre et au fond une presse de gravure, et enfin, l’espace central où on retrouve toute l’âme du Centre d’Art « l’Usine » mêlée aux activités culturelles qui s’installent petit à petit. Les machines de l’usine de construction métallique trônent au milieu de cet espace tel un décor pour certains, une utilité pour d’autres. En plus d’entretenir la mémoire qui a fait la réputation de
ce quartier, ces machines sont à la disposition des artistes : se les approprier, en faire des œuvres d’art, les sculpter, de récupérer des matériaux et finalement de rendre hommage à tous ceux qui ont travaillé auparavant à l’Usine. Au fond, se trouve les ateliers d’artistes, un espace dédié à la création. L’artiste, accompagné de ses élèves, réfléchissent, préparent, dessinent, peignent, sculptent, photographient, filment, écrivent... En sortant, nous passons à côté de la boutique qui propose des objets d’arts, des estampes, des objets dérivés et autres cartes postales. Tel un musée, ce centre d’art offre la possibilité aux visiteurs, élèves, étudiants, artistes, collectionneurs ou autres curieux de repartir avec un souvenir de / L’USINE /.
En pénétrant au Centre d’Art / L’USINE /, la signalétique nous oriente vers les différents espaces. A l’entrée, une cour où reposent des œuvres capables de résister aux intempéries. fevrier 2013 / nUmero 11
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Spécial art
Transmission de savoir culturel De manière didactique, le but de ce Centre d’Art est de permettre une transmission de savoir culturel et artistique en mêlant la présence des artistes ou de spécialistes locaux et internationaux aux étudiants et au monde de l’entreprise ; via des ateliers ou workshop. Espace centré sur les arts graphiques et la peinture, ce centre est ouvert aux autres formes d’expression, telles que la photographie, l’art vidéo et numérique, le design, la mode, la musique ou encore l’art de vivre.. / L’USINE / a vocation à abriter des évènements à caractère culturel. Des soirées culturelles, musicales ou rencontres d’artistes y ont été organisées. Enfin, un musée de l’estampe devrait prochainement voir le jour : des centaines d’estampes ont été éditées par la famille Chraïbi depuis quatre décennies. Une collection permanente de gravures et de peintures du grand artiste peintre et maître graveur Aziz Abou Ali (19391993) est exposée à l’Usine, en plus des nouvelles oeuvres produites et qui continuent à être produite au Centre d’Art où se sont déjà relayés tour à tour Mahi
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expo
Binebine, Hassan Glaoui, Mohamed Chebaa, Hamidi, Raji, Benjkan, Housbane, Aimé Kakon, Meryem Chraïbi… en y laissant leur estampe. Pour l’heure, Quraish, artiste irakien installé entre les Pays-Bas et l’Amérique, vient tout juste de finir sa résidence, 19 mois de travail pour une exposition de type muséal à / L’USINE / et une exposition itinérante au Maroc et à l’international. De l’érosion à la renaissance Quraish et Khalil, c’est d’abord une rencontre impromptue. Ensuite une expérience. Un travail fait in situ où l’artiste n’a pas hésité à utiliser les matériaux de cette ancienne usine de fer dans son œuvre, en les maniant à sa façon ou en les recyclant. Durant son séjour, Quraish a vécu son expérience tel un projet personnel, passant par un cheminement et racontant une histoire à travers chacune des étapes : Destruction, Erosion, Lettres, Codes, Couleurs, Lumière, puis renaissance. Il trouva à Ain Sebaa un havre de paix et le recul nécessaire à l’analyse de son vécu qu’il nous raconte à travers son œuvre. Le travail complet de cette résidence sera visible au Centre d’Art / L’USINE / dans les prochaines
semaines. L’exposition, déjà lancée à Rabat, voyagera à travers les grandes villes du Maroc avant de prendre son envol à l’international dans les pays arabes, en Europe et aux EtatsUnis.
Exposition Quraish «Vivre la création artistique» : - à l’Espace CDG de Rabat du 31 Janvier au 28 Février 2013 -au Centre d’Art / L’USINE /courant Mars 2013 -à la galerie Marsam de Casablanca courant Mars 2013 - à la galerie Marsam de Rabat courant 2013 Centre d’Art / L’USINE / : 40, 42 Av. des Parcs, près de 2M, Ain Sebaa, Casablanca / L’USINE / est un espace ouvert sur RDV et selon une programmation. Galerie d’Art Marsam Rabat : 6, Rue Mohamed Rifai près place Mly Hassan Ex Piétri Galerie d’Art Marsam Casablanca : 6, Rue Jabal Bouiblane, Triangle d’or Contact : 0661 09 40 43 - 0661 40 06 08
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Culture Art de rue
9ré3ativité Pendant que la culture louvoie entre bling bling et folklore, la culture populaire fait son chemin, en marge de toute reconnaissance. Au détour de « 9ré3a » à Casablanca, quartier marchand de mobilier, brocante et friperies, le tuning est de ces pratiques culturelles qui sévissent à chaque coin de rue. Dentelles de tôles colorées, iconographie déviante et fleurs artificielles… Derrière ce kitsch tous azimuts, une démarche inespérée : amener l’esthétique au cœur du quartier, mobile et accessible à tous. Le next step de toute politique culturelle ? Fanny haza - Photos : zakaria wakrim
On préfère investir dans la décoration de nos voitures parce qu’on y passe le plus clair de notre temps, il faut que ce soit joli… La dépense en vaut la peine », Rachid
« Combien ça nous coûte ? Entre 5 000 et 10 000 DH par voiture, pour entre 100 et 200 kg de carrosserie ajoutée », Simo
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« Pourquoi on fait ça ? C’est évident ! Regarde autour de toi… tout est gris. On fait ça pour mettre un peu de couleur. Cet autocollant par exemple, je l’ai mis pour amuser les enfants du quartier. Quand je passe, ils sourient », Abdellah
« Pas de compétition entre nous, on fait pas ça pour ça, même si le garagiste qui a fait toutes ces voitures fait en sorte de faire des décors uniques à chaque fois. C’est le but en fait : à la base, toutes ces voitures se ressemblent, on veut sortir de l’uniformité », Hassan fevrier 2013 / nUmero 11
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Culture acteur culturel
Talal Selhami n’est pas un mirage Retenez bien son nom parce que Talal Selhami est sûrement le nouveau petit prodige du cinéma d’horreur, au Maroc et en France. Avec son premier film Mirages, il crée la surprise en 2010 au Festival du Film de Marrakech et à celui de Tanger. Pour Metropolis, Talal nous parle de son passage à la Film Industry, de Gremlins 2 et de schizophrénie marocaine. Par Zara Kadiri Metropolis : Etudes, stages, courtsmétrages, premier film. Ton parcours est un sans-faute, on ne peut qu’être admiratif devant ton travail. Talal Selhami : J’ai envie de faire ce métier depuis mon plus jeune âge et je ne me vois pas faire autre chose. J’ai eu de la chance de pouvoir réaliser mon premier film et j’espère que ça se reproduira. Tout a commencé avec mon court-métrage, Sinistra. Je l’ai envoyé à Made in France, la rubrique court-métrage de Mad Movies. Puis mon ami Erwan, devenu journaliste, m’a aussi conseillé de l’envoyer à des festivals un peu partout, à Sitges en Espagne (Ndlr : le festival du cinéma d’horreur le plus important), Fantasia au Canada, Scream Fest aux Etats-Unis. J’ai découvert un autre monde, l’aspect promotion qui m’a sorti du côté « je fais mon film dans mon coin ». J’ai compris très jeune qu’il fallait aussi rencontrer des gens, serrer des mains, parler de son film.
M. Pour ceux qui ont vu le film (les autres fermez les yeux) : d’où vient ce satané flingue ? T.S. Pas mal de monde me parle de ce flingue…Je me suis rendu compte à l’écriture que l’histoire avait des côtés de « Shining » de Kubrick, avec les visions de Nicholson qui tentent de l’influencer. Par exemple, la scène où il est enfermé dans le placard réfrigéré, quelque chose va lui ouvrir la
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J’ai très tôt compris qu’il fallait que j’apprenne un maximum des autres membres de la Film Industry. J’ai regardé tous les films, j’ai été sur les plateaux, j’ai regardé le matériel, le travail des techniciens.
porte et le libérer. Mais on ne sait pas qui ou quoi. Et c’est le seul truc ambigu qui nous indique que Shining est un film fantastique et pas juste l’histoire d’un fou. Dans Mirages, c’est le désert qui donne l’arme, qui les tente un par un.
M. Tu as quand même réalisé un très beau premier film, en peu de temps et avec peu de moyens. T.S.J’ai très tôt compris qu’il fallait que j’apprenne un maximum des autres membres de la Film Industry. J’ai regardé tous les films, j’ai été sur les plateaux, j’ai regardé le matériel, le travail des techniciens. D’où l’idée de tourner en extérieur, dans le désert. Les scènes d’intérieur sont les plus laborieuses dans mon film parce que j’ai
filmé avec une caméra au poing, que j’ai abusé du zoom et du dé-zoom. J’espérais avoir la postproduction que j’ai eue mais dans le doute, j’ai voulu obtenir un rendu plus brutal. J’ai tout de suite compris qu’il fallait, dès l’écriture, s’accommoder de tous les aléas possibles. Ouarzazate à l’une des plus belles lumières naturelles au monde, alors j’ai pensé à faire un huis-clos dans le désert.
M. Parles-nous de l’époque Film Industry. T.S. J’ai eu la chance de faire de très belles rencontres, comme Yassine Fennane et Ali Mejboud. C’est Yassine en premier qui m’a proposé de contacter Aissam Bouali pour mon film. Et puis la Film Industry, c’est ce qui m’a permis de faire mon film. Ce n’est pas souvent que l’on vient te voir pour te proposer 100 000 euros pour faire ton premier film. J’avais fait des stages et de la pub TV pour Nabil Ayouch. Puis après avoir vu
mes courts-métrages, il est venu vers moi et m’a proposé de produire mon premier film. Je lui ai proposé cinq pitch, et j’avais un faible pour celui de Mirages. Après avoir lu les synopsis, il a lui aussi choisi Mirages. Et c’est comme ça que tout à commencé.
M. Il y a une dimension sociale aussi dans Mirages si je ne m’abuse ? T.S. En tout cas l’intention d’en faire un film à dimension sociale, y était ! Certains réalisateurs que j’admire, comme Paul Verhoeven avec son Gremlins 2, qui est en fait une satire sur le monde de la télévision. Dès le départ avec le scénariste de Mirages, nous avions envie d’insuffler un message social. Nous étions partis sur un évènement terrible, celui du diplômé chômeur qui s’était immolé par le feu sur la place publique. Mais pour des raisons de coût, la scène n’était pas réalisable. Puis nous avons eu l’idée de prendre cinq échantillons, cinq personnages différents, fevrier 2013 / nUmero 11
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et de les confronter à des mirages, reflet d’une certaine schizophrénie au Maroc. Par exemple le personnage de Meryem Raoui qui a décidé de vivre sa vie mais qui le fera aux dépends de sa mère. Elle va vivre avec cette culpabilité parce qu’au Maroc, c’est un devoir de s’occuper de ses parents, d’en être proche. C’est un tiraillement constant entre nos valeurs, l’industrialisation du pays, l’individualisation.
Prends Spielberg par exemple. Après les attentats des tours, il fait Minority Report, qui est sûrement l’un de ses films les plus glauques, et Munich. Dans un autre style, le Village, qui parle de la peur, de complot, de manipulation, en pleine époque de Bush.
M. Comment expliques-tu cet engouement soudain pour les zombies ?
T.S. Je sais qu’au Maroc, on est très porté sur les histoires de jnounes, d’exorcisme, etc. Dans le principe, tous les éléments sont réunis pour plaire au public marocain. Mais les films de genre, c’est toujours compliqué. Pourquoi est-ce qu’ils marchent en Espagne et pas en France ? Parce que les français sont cartésiens et les espagnols sont croyants. L’Orphelinat est l’un des plus gros succès du cinéma espagnol ! Mais ce que je trouve génial avec ce cinéma, c’est que tu peux faire passer beaucoup de messages l’air de pas y toucher.
T.S. Le cinéma d’horreur a commencé avec les images chocs à la télévision. Les américains ont vu leur président se faire assassiner en direct sur leur écran. Puis ce fut le tour de leurs soldats au Vietnam. Le peuple américain était angoissé mais le refoulait. Et leur premier exutoire, c’a été le cinéma d’horreur. Par exemple, Massacre à la Tronçonneuse, c’est le film post-Vietnam par excellence. Pourquoi aujourd’hui ce cinéma marche à nouveau ? Parce qu’il y a eu le 11 septembre 2001, la guerre en Irak. Le cinéma est en phase avec son époque.
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M. Pas mal de films qui parlent de possession, de diable. Tu penses que ce genre de film serait faisable au Maroc ?
M. Tu penses qu’il y a un public pour l’horreur au Maroc ?
T.S. On remarque que le public marocain va plus simplement aller vers des films d’horreur ou violents mais seulement si ils sont étrangers. Il faut savoir que Mirages est interdit au moins de seize ans au Mégarama. Et juste à côté, Silent Hill et Possédée, interdit au moins de douze ans. Il y a une configuration nouvelle à trouver. Je pense qu’il faut habituer le public progressivement. Au Maroc, on passe beaucoup de temps à préparer son film, pour à terme ne pas vraiment gagner d’argent avec. En tout cas, les productions n’en font pas. Et puis ce sont surtout des films pour le public marocain. Après il y a des films plus sociaux, comme les Chevaux de Dieu, qui sont peutêtre plus des films de festivals et qui auront une vie là bas. Alors que le film d’horreur, c’est un genre beaucoup plus fédérateur dans le monde.
M. Tu aurais des idées de projets dans ce genre de cinéma ? T.S. Je multiplie les projets. J’essaye de faire deux projets pour le Maroc, plutôt dans le genre horreur. Le premier, ça serait un peu le Village des damnés et le deuxième c’est l’histoire d’une sorte de Croquemitaine.
CULTURE livresse CETTE RUBRIQUE VOUS EST PROPOSÉE PAR :
Je vais mieux
LIVRE DU MOIS
DE DAVID FOENKINOS EDITIONS GALLIMARD
PAR YASMINA LAHLOU
L’EXTRAIT « Elles devaient avoir toujours les mêmes discussions sur les mêmes collègues ; rien ne changeait jamais dans le monde des tickets-restaurants. La première réfléchissait à voix haute ; j’étais prêt à parier qu’elle prononçait chaque jour ces mots : « Euh…, je prends des pâtes ou une pizza aujourd’hui ? « Après un temps, elle renonçait : « Non, je vais prendre une salade, c’est plus raisonnable. « Ses copines, contaminées par sa culpabilité, prenaient alors elles aussi une salade, si bien qu’elles ne mangeaient jamais ni pizza ni pâtes. Tant de fois, je m’étais également perdu dans le dédale de ce choix. On ne sait jamais que manger ; faire un choix, c’est anéantir tous les autres. La carte du restaurant est la métaphore absolue de toutes nos frustrations. Les trois femmes mangeaient leur salade en rêvant d’escalope milanaise. Bien plus tard, elles divorceraient de la salade pour tenter une nouvelle vie avec les lasagnes. Mais ça ne serait jamais simple ; on se lasse aussi des lasagnes. »
LE LIVRE Le héros de « Je vais mieux » travaille dans un cabinet d’architectes et semble mener une existence heureuse avec son épouse et ses enfants. Après s’être réveillé un jour avec un douloureux mal de dos, il consulte plusieurs médecins et fait un tas d’examens qui ne révèlent finalement rien. Il recourt ensuite aux médecines parallèles : Ostéopathes, magnétiseurs, psy et autres guérisseurs se succèdent, toujours en vain. Sa vie jusque-là bien rangée, quoiqu’en équilibre instable, commence à basculer. Victime de la malveillance d’un collègue de bureau, il est licencié.
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Et comme un malheur n’arrive jamais seul, sa femme demande le divorce. Sa lombalgie ne lui laissant aucun répit, il saisit les liens entre le mental et le physique : si médicalement il n’a rien, sa douleur est d’ordre psychosomatique. « Mon mal de dos devait être la somme de tous les núuds jamais dénoués », se dit le narrateur qui, dans sa chute libre, est entraîné aussi dans une quête de soi aussi nécessaire que salutaire… jusqu’au dénouement final au terme duquel il pourra enfin dire «Je vais mieux». Et le lecteur aussi, qui trouve dans ce roman 336 pages de réconfort et de tendresse !
Metropolis NUMERO 11 / JANVIER 2013
Notre avis
Avec justesse, légèreté, finesse, émotion et, bien sûr, délicatesse, David Foenkinos raconte une histoire somme toute joyeuse. Ce qui n’exclut pas chez lui une critique corrosive du monde du travail, une description sans concession du milieu médical, et une réflexion sur la crise existentielle de la cinquantaine. Son personnage est vulnérable, attachant, profondément humain. Oui, on ressort de ce livre, véritable antidote à la morosité et la tristesse, en se disant « je vais mieux ». Après le succès de son roman « La Délicatesse », publié en 2009 et adapté au cinéma en 2011 avec l’actrice Audrey Tautou (voir la rubrique Cinoche dans Metropolis n°2, Mars 2012), David Foenkinos ne déçoit pas. « Je vais mieux » figure actuellement en très bonne position dans les meilleures ventes au classement de Livres Hebdo.
A PROPOS DES CHEFS-D’ÚUVRE DE CHARLES DANTZIG EDITIONS GRASSET
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CINQUANTE NUANCES DE GREY DE E.L. JAMES EDITIONS LATTÈS
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omment savoir qu’un livre est un chef-d’úuvre ou non ? Sur quels critères l’évaluer ? Qu’est-ce que le génie, la postérité ? En littérature, rien n’est plus malaisé que de définir un chef-d’úuvre. L’érudit dandy Charles Dantzig relève pourtant le défi. Dans cet essai très rafraîchissant, l’auteur envoie valser les définitions, rejetant toute explication esthétique ou historique, ne retenant que les effets : « Nous ne sommes plus les mêmes une fois qu’il nous a traversés ». Ses indispensables sont notamment Homère, Stendhal, Wilde, Shakespeare Proust... Il ose écorner Baudelaire, Dostoïevski, Tolstoï, Joyce et Céline. L’ironie peut être féroce lorsqu’il s’attaque à des monuments tels que Kafka, Faulkner ou Flaubert.
lors que le premier tome « Cinquante nuances de Grey » (Fifty Shades of Grey), vient de dépasser la barre du million d’exemplaires vendus en France, le troisième et dernier tome de la trilogie érotique d’E.L James, « Cinquante nuances plus claires ». est paru le 6 février 2013. Les lecteurs ñ et surtout lectrices ñ vont enfin connaître le dénouement de la romance torride de Christian Grey et Anastasia Steele. Ayant dépassé la phase sado-masochiste qui a suivi leur rencontre (voir le premier volet), ils forment désormais un couple solide, leur histoire d’amour perdure et s’épanouit. Jeunes, beaux, riches, amoureux, la vie leur sourit. Mais Jack Hyde, l’ancien patron d’Ana, réapparait, menaçant leur relation ...
Notre avis
Notre avis
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lus qu’une réflexion très personnelle sur les chefs-d’úuvre, Charles Dantzig signe ici une déclaration d’amour vibrante autant que divertissante pour la littérature universelle et éternelle. Il assume la subjectivité, la fantaisie parfois, de ses choix (les Aristochats et les 101 dalmatiens figurent dans sa liste d’úuvres majeures). Loin des dogmes universitaires poussiéreux, il prend des libertés avec les écrivains dits « classique » et se fait plaisir. Du même coup, il nous fait plaisir aussi. Si, si, la culture peut être réjouissante. Sans aller jusqu’à affirmer que c’est un chef d’úuvre, ce livre est néanmoins très réussi, à l’instar du « Dictionnaire égoïste de la littérature française », du même auteur (Grasset, 2006).
C
e troisième tome clôt efficacement la trilogie « Fifty grades », best-seller, phénomène littéraire et tutti quanti qui a révélé aux lectrices les pratiques SM soft. Ce livre plutôt licencieux est écrit par une femme qui s’adresse aux femmes et c’est sans doute là la clef de son succès. Les romans scabreux sont pléthores, certes, mais le plus souvent écrits par des hommes. Le roman érotique mâtiné de Porno chic montre tout de même ses limites. Les amateurs de libertinage, de perversion, de sado-masochisme, préfèreront lire le marquis de Sade, plus sulfureux, plus consistant, et bien plus littéraire. Sans citer des femmes à la plume plus crue, plus libérée, plus réaliste, et au vocabulaire plus riche, telles que Anaïs Nin.
LE BONHEUR CONJUGAL DE TAHAR BEN JELLOUN EDITIONS GALLIMARD
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asablanca, début des années 2000. Dans une grande et riche maison, un peintre célèbre devenu tétraplégique à la suite d’une attaque cérébrale, se souvient de son bonheur passé. Sa vie faite d’expositions, de voyages et de liberté, est désormais finie. Il considère sa femme comme la responsable de tous ses maux. Celle-ci aussi ressasse sa haine. L’artiste, cloué dans un fauteuil roulant, décide de raconter par écrit, en secret et avec l’aide d’un ami, l’enfer de sa vie conjugale. Une manière aussi d’échapper à la dépression qui le guette. Mais l’épouse découvre le texte et décide de répondre point par point aux accusations de son mariÖ Qui a tort, qui a raison dans cette farce cruelle que se jouent un homme et une femme ? Notre avis
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vec ce nouveau roman, Tahar Ben Jelloun nous plonge dans l’intimité d’un couple en désamour. Lui, peintre célèbre, issu de l’élite marocaine, grand séducteur, un homme aimant trop les femmes, se retrouve brutalement paralysé. Elle, très belle, jeune, mais loin d’être innocente. Un couple piégé dans une société marocaine où le mariage est une institution et le bonheur conjugal un leurre. Chacun rejetant la faute de son malheur sur l’autre. Une analyse toute en finesse de la déliquescence du sentiment amoureux jusqu’à la haine. On appréciera aussi les références au film de François Truffaut « L’homme qui aimait les femmes », avec Charles Denner dans le rôle-titre, et à « Scènes de la vie conjugale » d’Ingmar Bergman. JANVIER 2013 / NUMERO 11
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CULTURE DVD & Music CETTE RUBRIQUE VOUS EST PROPOSÉE PAR : Réalisé par Tomas Alfredson Avec Gary Oldman, Mark Strong, John Hurt
La Taupe Notre avis
1973. La guerre froide empoisonne toujours les relations internationales. Les services secrets britanniques sont, comme ceux des autres pays, en alerte maximum. Suite à une mission ratée en Hongrie, le patron du MI6 se retrouve sur la touche avec son fidèle lieutenant, George Smiley.Pourtant, Smiley est bientôt secrètement réengagé sur l’injonction du gouvernement, qui craint que le service n’ait été infiltré par un agent double soviétique. Epaulé par le jeune agent Peter Guillam, Smiley tente de débusquer la taupe, mais il est bientôt rattrapé par ses anciens liens avec un redoutable espion russe, Karla. Alors que l’identité de la taupe reste une énigme, Ricki Tarr, un agent de terrain en mission d’infiltration en Turquie, tombe amoureux d’une femme mariée, Irina, qui prétend posséder des informations cruciales. Parallèlement, Smiley apprend que son ancien chef a réduit la liste des suspects à cinq noms : l’ambitieux Percy Alleline, Bill Haydon, le charmeur, Roy Bland, qui jusqu’ici, a toujours fait preuve de loyauté, le très zélé Toby Esterhase… et Smiley lui-même. Dans un climat de suspicion, de manipulation et de chasse à l’homme, tous se retrouvent à jouer un jeu dangereux qui peut leur coûter la vie et précipiter le monde dans le chaos. Les réponses se cachent au-delà des limites de chacun Réalisé par David Fincher Avec Daniel Craig, Rooney Mara, Christopher Plummer
Millénium : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes. Notre avis
Mikael Blomkvist, brillant journaliste d’investigation, est engagé par un des plus puissants industriels de Suède, Henrik Vanger, pour enquêter sur la disparition de sa nièce, Harriet, survenue des années auparavant. Vanger est convaincu qu’elle a été assassinée par un membre de sa propre famille. Lisbeth Salander, jeune femme rebelle mais enquêtrice exceptionnelle, est chargée de se renseigner sur Blomkvist, ce qui va finalement la conduire à travailler avec lui. Entre la jeune femme perturbée qui se méfie de tout le monde et le journaliste tenace, un lien de confiance fragile va se nouer tandis qu’ils suivent la piste de plusieurs meurtres. Ils se retrouvent bientôt plongés au cœur des secrets et des haines familiales, des scandales financiers et des crimes les plus barbares
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Metropolis NUMERO 11 / FEVRIER 2013
Réalisé par Bennett Miller Avec Brad Pitt, Jonah Hill, Philip Seymour Hoffman
Le Stratège Notre avis
Voici l’histoire vraie de Billy Beane, un ancien joueur de baseball prometteur qui, à défaut d’avoir réussi sur le terrain, décida de tenter sa chance en dirigeant une équipe comme personne ne l’avait fait auparavant…Alors que la saison 2002 se profile, Billy Beane, le manager général des Oakland Athletics, est confronté à une situation difficile : sa petite équipe a encore perdu ses meilleurs joueurs, attirés par les grands clubs et leurs gros salaires. Bien décidé à gagner malgré tout, il cherche des solutions qui ne coûtent rien et auxquelles personne n’aurait pensé avant Il va s’appuyer sur des théories statistiques et engager Peter Brand, un économiste amateur de chiffres issu de Yale. Ensemble, contre tous les principes, ils reconsidèrent la valeur de chaque joueur sur la base des statistiques et réunissent une brochette de laissés-pour-compte oubliés par l’establishment du baseball. Trop bizarres, trop vieux, blessés ou posant trop de problèmes, tous ces joueurs ont en commun des capacités sous-évaluées. Avec leurs méthodes et leur équipe de bras cassés, Beane et Brand s’attirent les moqueries et l’hostilité de la vieille garde, des médias et des fans, jusqu’à ce que les premiers résultats tombent Sans le savoir, Beane est en train de révolutionner toute la pratique d’un des sports les plus populaires du monde.
Réalisé par Alexander Payne Avec George Clooney, Shailene Woodley, Amara Miller
The Descendants Notre avis
A Hawaii, la vie d’une famille bascule. Parce que sa femme vient d’être hospitalisée suite à un accident de bateau, Matt King tente maladroitement de se rapprocher de ses deux filles, Scottie, une gamine de dix ans vive et précoce, et Alexandra, une adolescente rebelle de dix-sept ans. Il se demande aussi s’il doit vendre les terres familiales, les dernières plages tropicales vierges des îles, héritées de ses ancêtres hawaiiens. Quand Alexandra lui révèle que sa mère avait une liaison, le monde de Matt vacille. Avec ses deux filles, il part à la recherche de l’amant de sa femme. Durant une semaine essentielle, au fil de rencontres tour à tour drôles, perturbantes et révélatrices, il va finalement prendre conscience que sa principale préoccupation est de reconstruire sa vie et sa famille
CD Ben Harper. Girl on fire Style: Pop Rock Notre avis
Ben Harper s’associe à l’harmoniciste américain Charlie Musselwhite pour offrir un nouvel album très brut, voire simple, qui nous transporte sur un chemin de terre du sud des ÉtatsUnis. Get Up! Ne surprendra cependant personne qui a suivi l’évolution de Ben Harper au cours des dernières années. Le musicien de 43 ans semble de plus en plus vouloir jouer pour luimême et transformer ses prestations, tout comme ses albums semblerait-il, en session jam entre amis. Get Up! n’est pas dénué d’intérêt pour autant. Les fans de blues brut l’apprécieront. La guitare agile et dynamique d’Harper, l’harmonica sentimental de Musselwhite, une belle ligne de basse et quelques claquements de mains et une batterie pour soutenir le tout, voilà la recette qui conduira l’auditeur, d’un bout à l’autre de ce nouvel opus, vers un road trip dans une vieille bagnole à travers les plaines Américaines.
CD Jack Bugg. Album éponyme Style : Pop Rock Notre avis
Originaire de Nottingham, Jake Bugg se dit influencé par The Beatles, Jimi Hendrix, Oasis, Johnny Cash et bien d’autres... C’est pourtant avec un style bien à lui que le jeune chanteur (18 ans !) s’exprime dans son premier album éponyme. Rien d’étonnant qu’il entre directement en première position des charts britanniques ! A la première écoute, on pourrait croire les chansons de Jake tirées d’un autre temps, mais en y prêtant une oreille attentive on y découvre des paroles on ne peut plus contemporaines. En plus d’un sens de la mélodie incontestable, l’auteur-compositeur a ce timbre de voix qui se marie parfaitement aux sons folk/country qu’il fait sortir de sa guitare.
CD La Fouine. Drole de parcours Style : Rap Notre avis
La Fouine fait beaucoup parler de lui en ce moment, en effet les différents clash par vidéos interposées qu’il l’oppose à l’autre pilier du rap français « Booba » font que d’alimenter les pages people, on est bien loin du Rap et ça commence à sentir le plan marketing à plein nez. Avec ce nouvel album plus personnel mais aussi plus commercial, à l’image du précédent, on retrouve de nombreux featurings sur cet album, avec ses fidèles (Zaho, Canardo, Corneille, Amel Bent...), joli sample efficace de Beverly Craven «Promise Me» : sur «Quand je partirai», on y trouve aussi un titre pour sa fille Fatima. Bref pas de grand changement si ce n’est que cet album est surement celui qui lui ressemble le plus.
CD Fleetwood Mac. Rumours - Edition Deluxe 35ème anniversaire Style : Pop Notre avis
Si l’on veut parler de pop et de rock, alors il est indéniable que certains albums faisant figure de classiques doivent être abordés afin de comprendre pourquoi, malgré l’épreuve du genre d’opus a pu acquérir une notoriété quasi-légendaire. C’est le cas de ce Rumours, icône de pop/rock qui a su susciter bien des vocations, malgré le fait qu’il ait été enfanté dans la douleur par les cinq membres du groupe américano-britannique. Musicalement, cet album parvient à mélanger des influences diverses, aussi bien du côté de la pop californienne vantée par Buckingham et Nicks que des influences plus sixties et plus folkloriques de Christine McVie. Parfois, on parvient même à récupérer ça et là quelques éléments de l’ancien blues prôné par les deux membres fondateurs du Fleetwood Mac. Qui plus est, à la fin de The chain, on a même le droit à une sorte de new wave avant la lettre, savamment distillée par la basse étonnamment mélodique de John McVie et la guitare de Buckingham qui parvient à nous faire instantanément penser aux pontes les plus reconnus du genre (comprenez The Smiths ou même The Cure). FEVRIER 2013 / NUMERO 11
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Culture
#Lmatch La CAN 2013, un classico des pelouses rejoué maintes fois par le onze national. En attendant la prochaine CAN, le football marocain se cherche et amène de l’eau au moulin de l’humour, et c’est ainsi depuis la nuit des temps. Aussi amère soit-elle, la défaite comporte toujours une gratification : les Tweets! Par SAmIR IDRISSI
Pour son retour au bercail, la fédération marocaine de football a décidé que le vol se ferait en classe économique. Pour la prochaine CAN au Maroc en 2015, c’est sûr, les déplacements se feront en grand taxi. Pas sûr que notre Lara Croft nationale parvienne à prendre des clichés des Capverdiens, ils sont bien trop rapides sur le terrain.
Sus au défaitisme, cette année, l’équipe nationale s’est qualifiée pendant presque 10 minutes pour le deuxième tour, soit 10 de plus que lors de la dernière édition.
Après avoir essayé tous les sponsors, équipementiers et entraîneurs possibles et imaginables, il ne reste plus qu’une solution : confier la gestion aux Qataris, ou à Chuck Norris…
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Metropolis nUmero 11 / fevrier 2013
Cette CAN a confirmé une chose: le football national est un sport individuel. Faudrait-il contraindre les joueurs qui dribblent trop à payer des amendes à la fédération?
N’oublions pas la politique, l’art, la culture…
La 6ème editions des Maroc Web Awards qui s’est déroulé à Rabat le 1er Fevrier 2013 a vu récompenser le tweetteur Hyperconnard, Metropolis est allé à sa rencontre. Par Amine Lagssir
METROPOLIS. Tu as été élu Twitteur de l’année par la communauté web marocaine à la sixième édition des Maroc Web Awards. Avoue, tu t’en fous un peu quand même, n’est-ce pas ? Oui je m’en fous, et d’ailleurs qui vous autorise à me tutoyer ? Tes tweets vont de Taârabt à The Voice, en passant par des sympathiques jeux de mots. Tu as autant de centres d’intérêt que ça ou est-ce qu’hyperconnard est aussi hyperschizo ? Non. la vérité c’est que je n’ai aucune culture, comme les autres twittos je fais semblant de m’intéresser à des sujets divers et variés. Grâce à Google, il est facile de faire semblant de s’y connaitre, aussi bien en cuisine qu’en nanotechnologie. Je profite de cette interview pour remercier Wikipedia que je connais depuis qu’il est tout petit. Lors de la cérémonie de Maroc Web Awards, tu n’étais pas présent pour recevoir ton prix. Est-ce important pour toi de rester anonyme ? Il fallait envoyer l’invitation à Mustapha Alaoui, mon mentor, mon ami. Il la mérite plus que moi. Vous êtes un certain nombre de Twittos à rester anonymes. Vous êtes tous lâches ou vous vous prenez pour des superhéros ? Moi, c’est surtout par lâcheté, mais aussi pour éviter que l’on me prenne pour une bête de foire. Je n’ai pas envie que dans un café, un type se pointe devant moi et demande à ce que l’on commente toutes les cochonneries que j’ai pu twitter.
Mustapha Alaoui est toujours trollé dans tes PP. Les JT d’Al Aoula t’ont autant traumatisé durant l’enfance ? Je ne le troll pas, je lui rends hommage. On me reproche de le rendre sympatique et en même temps on refuse que je supprime sa photo de mon profil. le maroc n’aura jamais deux Mustapha Alaoui. Ce monsieur restera dans l’histoire ad vitam aeternam Si tu venais à le rencontrer, qu’est ce que tu lui dirais ? En 140 caractères ? « Quand est ce que tu reviens à la télé ? » Y a-t-il une hyperconnasse dans la vie d’hyperconnard ? Non. J’ai une épouse Elle vit comment tes 200 tweets par jour ? Très bien. A vrai dire elle préfère que je sois addict à twitter plutôt qu’à l’alcool, la drogue, Côte et sport ou les week-end à Marrakech. Le tweet dont tu es le plus fier ? Aucun, ils me font tous honte. Le twitto que tu nous conseilles ? Aucun. Ils sont tous minables. Je précise que je nierai avoir répondu à cette question et je vous accuserai d’avoir ajouté ces propos vous mêmes avant de mettre sous presse. S’il te restait un seul tweet, qu’est-ce que tu écrirais ? «Vos gueules, laissez moi mourir en paix. » fevrier 2013 / nUmero 11
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Culture Les moments forts du Café Politis 18 ème Edition. par ahmed Ghayat
«Le Maroc et les 3 religions du livre»
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e Jeudi 31 Janvier le «Dialogue inter-religieux faisait escale à la Sqala» ! Si de tout temps le Maroc a été une terre de ‘’tolérance’’, le dire et le répéter tout en restant bras croisés et bouches cousues ne peut que conduire à l’affaiblissement de ces valeurs de diversité, de partage, de dialogue… Partout dans le Monde, le rejet de l’Autre, la montée des racismes, les conflits, le refus de la différence… progressent, notre Pays n’est pas une île coupée de ce monde et le risque existe, que nous tous et particulièrement notre jeunesse abreuvés des images de haine véhiculée par tant de médias ou le web, y perdions nos spécificités et notre part d’humanité. C’est pour cela que les associations Marocains Pluriels et Sqala avaient choisi de consacrer cette 1 ère édition de 2013 à ‘’parler de spiritualité’’. les représentants des 3 Religions du Livre étaient invités à dialoguer avec les Marocain(e)s et non-Marocain((e) s - et notamment les jeunes - épris de cette connaissance, en l’occurrence : - Si Omar Mohcine, président du Conseil des Oulemas, Casa. - Rabbi Jacquy Sebag, rabin de la synagogue Névé Shalom. - Monseigneur Landel, Archevêque de Rabat. et en tant que Grand Témoin, M. Faouzi Skali, Penseur, Ecrivain. Plus de 350 jeunes et moins jeunes
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Metropolis nUmero 11 / fevrier 2013
de toutes origines et de toutes confessions avaient répondu présents, sans oublier les centaines d’internautes suivant le débat sur www.hitradio.ma en livestreaming. De grands moments ont marqué cette rencontre qui a commencé par l’annonce de la création, par 12 jeunes, de ‘’Marocains Pluriels Juniors’’, qui agira avec, pour et par la jeunesse (15 -25 ans) pour la transmission de ces valeurs sur le terrain. Leur premier geste symbolique a été hier de remettre le Trophée Citizen (Trophée de la Citoyenneté) aux parents de Hassan, ce gardien de voiture du quartier Bourgogne, décédé en sauvant la vie d’une jeune fille qui tentait de se suicider en se jetant du 5ème étage ! Tout le public avait les yeux embués et le cœur serré devant la dignité de ses parents. Les interventions d’introduction des intervenants ont constitué le 2ème moment fort de notre Café Politis, lorsque chacun d’entre eux a mis en avant les valeurs d’entente, d’amour, de mutuelle compréhension inspirées par les 3 religions du Livre et si souvent battues en brèche par les Hommes. Bien sûr c’est le débat avec le public qui a constitué le 3 ème moment important de la soirée lorsque jeunes et moins jeunes ont pu exprimer leurs points de vue, leur émotion, leur fierté, mais
aussi leurs doutes, leurs inquiétudes, leurs questions : les jeunes ont été les plus avides de parole, tant ceux qui ont mis en exergue leur foi, leur désir de ‘’vivre ensemble’’, leur envie de comprendre et partager... que ceux qui ont souhaité exprimer leurs craintes et leurs questions… C’est à ce moment précis que Si Faouzi Skalli a su avec finesse montrer à quel point notre société progressait ...Un tel débat n’aurait pas été possible il y a 15 ans de cela et à l’heure actuelle une telle rencontre n’est envisageable dans aucun pays de notre environnement...En fait c’est aussi là que le Café Politis démontrait sa pertinence puisque tous ces échanges se sont faits dans un total respect. Enfin, en conclusion c’est le mot de Serge Berdugo – Président du Conseil des Communautés Israélites Marocaines- qui a ouvert une nouvelle voie : le mot ‘’tolérance’’ ayant été décrit comme ‘’ambigu’’ (tolérer pouvant signifier accepter, certes, mais accepter de façon plus ou moins contrainte) par Monseigneur Landel et par nombre de participants, c’est le mot ‘’convivance’’ qui a été alors avancé par M. Berdugo et qui a fait l’unanimité ! Les discussions, les photos entre intervenants et jeunes du public se sont poursuivis, en aparté, jusqu’à Minuit. Le pari était réussi !
Style& Allure
METRO-BEAUTÉ Ce mois ci Metropolis met le point sur la beauté de vos yeux avec une sélection de produits efficaces et à petits budgets ! Suivez nous sur notre blog beauté : http://www.facebook.com/LeBlogModeMetropolis?ref=hl PAR SAYLI
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La poudre Belle mine Naturelle SPF 15 offre une douceur de teint due à une poudre qui auréole le visage d’un voile beige clair réchauffé de pêche. fevrier 2013 / nUmero 11
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La Sicile, terre de traditions La Sicile pour les cinéphiles, c’est l’île des Corleone dans le Parrain. C’est aussi une île aux vestiges grecs et romains sans pareils et celle du plus grand volcan d’Europe. Mais la Sicile c’est avant tout un carrefour culturel où Arabes, Grecs, Romains, Byzantins et même Normands se sont succédé en y laissant leur empreinte (monuments, architectures, cuisine, etc.) Des paysages volcaniques, des criques d’eau translucide, une population haute en couleurs, des traditions ancestrales, tout est là pour vous la faire aimer et découvrir. PA r L e Y L A B e n A m e U r
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Carte d’identité Sicile - Superficie : 25 708 km². - Population : 5 164 000 habitants. - Capitale régionale : Palerme. - Langue : l’italien, langue officielle, mais le dialecte sicilien est couramment employé dans les conversations en famille ou entre amis. - Sites inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco : la villa romaine de Casale à Piazza Armerina (inscrite en 1997) ; la zone archéologique d’Agrigente (1997) ; les îles Éoliennes (2000) ; les villes du baroque tardif de la vallée de Noto (2002) : Caltagirone, Militello Val di Catania, Catane, Modica, Noto, Palazzolo Acreide, Ragusa et Scicli ; Syracuse (2005) ; la nécropole de Pantalica (2005).
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A faire Palerme. « Capitale » de l’île, tout
en elle a gardé l’empreinte indélébile des différentes cultures qui l’ont traversé. Commencez par visiter le centre-ville et en particulier les quartiers de Quattro Canti et de San Giovanni degli Eremiti. Pensez à réserver une visite au Palais Gangi, continuez par l’église de Martorana, la chapelle Palatine, la cathédrale ainsi que la piazza Pretoria. Un petit tour par le port est toujours agréable ainsi qu’à Monreale, aux environs de Palerme : ne pas manquer sa cathédrale et son cloître.
Syracuse. Syracuse est au pa-
trimoine mondial de l’Unesco. Son centre historique est entouré de mer sur l’île d’Ortigia et la plupart de ses monuments datent de l’époque romaine et grecque. Nécropoles, théâtre hellénique, amphithéâtre, temples et autres vestiges vous feront faire un voyage dans le temps. Ne manquez pas la fontaine Arétusa et les églises San Giovanni et Santa Lucia et surtout sa cathédrale qui a l’origine était un temple grec.
Les îles Éoliennes. Ces îles
sont un regroupement de 17 îles au Nord de la Sicile, dont 7 sont habitées. Pour ceux qui cherchent le calme et la sérennité, c’est ici qu’il faudra prendre vos quartiers. Vous aurez le choix entre les petites criques à l’eau claire, les plages de sable, ou encore la plongée. Visitez le volcan Stromboli et les paysages quasi lunaires qui l’entoure. Attention, il est en activité !
L’Etna et Catane. Le plus grand volcan d’Europe avec des 3323 mètres et sa circonférence de 250 km. Un paysage d’une beauté étrange, avec un sol noir et parfois blanc quand il a neigé. Des excursions sont proposées si vous vous sentez l’âme d’un Haroun Tazief. A ses pieds se trouve la jolie Catane, réputée pour son grand marché au poisson, son charme baroque et ses belles maisons bourgeoises. Baladez vous sur le palazzo Biscari, la via Etna et la Via Crociferi. Modica. Pour les gourmands, un
détour par Modica s’impose. Réputée pour son chocolat très particulier, c’est détour obligé pour les gourmands !
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Sa préparation est la même que celle utilisée par les Incas c’est-à-dire à froid et sans ajouts de beurre de cacao et agrémenté d’épices (cannelle, vanille, piment, poivre…). Un régal pour les papilles. Et comme il n’est que très légèrement sucré, on ne s’en prive pas !
Taormina. Clubbeurs, vous
avez trouvé votre spot ! Aussi appelé le Saint Trop de la Sicile, Taormina est la ville de fêtards par excellence. Mais pas que. C’est une ville au décor médiéval et unique ainsi qu’au panorama à couper le souffle. Pour en revenir à la nightlife, comme tout le pourtour méditerranéen, ici, on dîne tard et on sort tard. Alors commencer par prendre l’apéro et ne mettez pas les pieds au restaurant avant minimum 22h. Pensez à faire un tour au Septimo, situé directement dans le centre de la vieille ville de Taormina, vous profiterez d’un point de vue panoramique exceptionnel en dansant. Depuis les deux vastes terrasses, vous apercevez l’arrière-pays calabrais illuminé. On nous a aussi parlé de Panasia Beach Taormina avec son petit air de Monaco. L’un des lieux de fête les plus en vue de Taormina, nuits chaudes et ambiance garanties ! Possibilité profiter d’apprécier un bon dîner au restaurant avant de vous lancer sur la piste.
A savoir Au centre du drapeau sicilien on trouve la Trinacria qui signifie trois pointes, et qui représente les trois caps de l’île : Peloro, Passero et Lilibeo. Le jaune est la couleur de la ville de Palerme et le rouge celui de la commune de Corleone. Ce drapeau a officiellement été adopté par la région en 2000. Avant ça, la Sicile était la seule région d’Europe à ne pas en avoir !
Culture Le spectacle des Pupi. Pro-
fitez de votre visite pour assister à un spectacle typiquement sicilien, les pupi (marionnettes en bois). A l’origine distraction réservée aux nobles, les pupi racontent en général des histoires chevaleresques. A Palerme, vous pourrez en voir au théâtre de la via Bara.
Le carnaval. Début mars vous
verrez les plus beaux qui sont ceux d’Acireale et Sciacca !
Festival international Taormina Arte. Lors du festival (de fin
juillet à septembre), vous pourrez voir des représentations théâtrales, des films dans le théâtre grec et dans les jardins publics de la ville, ainsi que quelques concerts.
Spécialités La cuisine sicilienne est réputée pour être l’une des plus saines et des plus parfumées. La trace laissée par les différentes cultures qui se sont succédé sur l’île est encore plus présente dans les spécialités culinaires. On retrouve les grecs avec les olives, la ricotta, l’agneau, et le miel. Les romains eux aimaient la soupe aux fèves sèches, les oignons cuits au four et les seiches farcis. Les arabes apportèrent leurs épices, et surtout, le couscous de poisson de la ville de Trapani.
Budget Les prix sont sensiblement équivalents à ceux pratiqués en France, sauf pour les îles Éoliennes où les prix sont presque multipliés par deux au mois d’août ! La Sicile est réputée moins chère que le nord de l’Italie. Pour une chambre double en haute saison, il faut compter : • Bon marché : moins de 70 €. • Prix moyens : de 70 à 110 €. • Chic : de 110 à 180 €.
Les prix d’un repas sans la boisson : • Sur le pouce : moins de 10 €. • Très bon marché : de 10 à 20 €. • Bon marché : de 20 à 25 €. • Prix moyens : de 25 à 35 €. Les distances • Casablanca – Palerme : 1954 Km • Rabat Palerme : 1870 km • Marrakech Palerme : 2075 km fevrier 2013 / nUmero 11
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FOODING
LES INCONTOURNABLES
RBATIS
La Mamma
Le Ty Potes
Le concept : Si vous avez grandi à Rabat, vous connaissez déjà l’endroit : la Mamma, véritable institution dans la capitale administrative. Restaurant à l’italienne dans tous les sens du terme que ce soit la décoration, la carte, le four à pizza ou les serveurs. C’est dans une ambiance tamisée et éclairée à la bougie que vous viendrez déguster des lasagnes vertes « maison », un osso-bucco, leur délicieux filet au poivre ou vous aventurer à goûter les fraises au poivre. Comme toutes les institutions qui se respectent, le restaurant la Mamma ne désemplit pas, les tables sont rapidement prises. Ambiance décontractée quoique légèrement bruyante et enfumée. Notre avis : On aime le côté désuet, le décor qui ne change pas, les faux piments et oignons qui pendouillent des poutres apparentes, le grill qui chauffe au milieu de la salle. On adore les serveurs vieux comme Mathusalem qui nous ont vus grandir, qui connaissent la carte par cœur et qui sont d’un professionnalisme exemplaire. Les pizzas sont cuites au feu de bois, les pâtes sont généreuses et fraîches, la viande arrive en quantité… Bref, la Mamma, un classique que l’on ne se lasse pas de redécouvrir.
Le concept : Dans les ruelles du centre-ville, juste derrière l’Institut culturel français pour être précis, vous trouverez le Ty Potes. Un petit restaurant mignon tout plein, avec sa salle chaleureuse et son jardin fleuri et feuillu. Ici, la reine de la carte c’est la crêpe, version salée ou sucrée. Le dimanche vous aurez droit à un brunch bon et copieux. Au Ty Potes vous pourrez aussi acheter des fromages et de la charcuterie d’importation (française) ou locale. Réservation conseillée, ils sont victimes de leur succès ! Notre avis : On aime les tables et les chaises un peu bistrot et l’épicerie. Et les tonneaux à l’entrée pour boire un verre, grignoter un morceau, une chouette idée ! Quand il fait beau essayez d’avoir une table dans le jardin. S’il fait froid, rassurez-vous il y a des champignons chauffants.Les crêpes sont toutes bonnes (si, si !) et sont accompagnées (pour les salées) d’un petit bol de salade verte. La carte se présente sur une grande ardoise avec des suggestions différentes tous les jours. Petit faible pour la salade Babette (crottin de chèvre rôti sur crouton, lardons, oignons émincés, noix caramélisées sur lit de salade frisée). Pour les pressés, pensez aux sandwichs baguette à emporter : jambon-beurre, jambon-emmental, rosette de Lyoncornichon, brie de Meaux-salade verte...
Adresse : 6, Rue Tanta - Rabat
Adresse : 11 rue Ghafsa - Rabat
Téléphone : 05 37 70 73 29
Téléphone : 05 37 70 79 65
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Le Grand Comptoir Le Weimar - Goethe Institute
Le concept : Appelé le Goethe pour les habitués (c’est-à-dire le tout Rabat), le Weimar est l’Institut culturel allemand. Mais quand vous franchissez le portique, au fond vous pénétrez dans le restaurant de l’institut. Ouvert le midi et le soir, le Goethe est le rendez-vous des travailleurs. Vous y croiserez aussi bien des cadres de l’administration marocaine, que des artistes, des étudiants, des expatriés. Une carte à la bonne franquette avec salades, pizzas, viandes et pâtes. Le restaurant est souvent plein à craquer alors pensez à réserver ou alors préparez vous à écluser quelques pressions au bar en attendant qu’une table se libère. Notre avis : Le Goethe a été le premier a penser à mettre en place cette idée de génie : la Formule Malin ! Kézaco ? C’est la fameuse moitié pizza, moitié salade pour la modique somme de 65 DH. Que l’on soit fauché, que l’on soit indécis, ou que l’on ait faim, cette formule n’a que des avantages. Dans un joyeux brouhaha, le serveur prendra votre commande et si vous reconnaissez des amis, vous pourrez toujours coller les tables pour être tous ensemble. Bref, le Goethe, un bon plan de plus à ne pas manquer sur Rabat. Adresse : 7 rue Sana’a, Rabat
Le Miramar Harhoura
Le concept : Le Miramar, le restaurant de poisson qui a vu grandir plusieurs générations de Rbatis… Ouvert depuis une soixantaine d’années, la fraîcheur de ses produits de la mer et sa vue panoramique sur l’océan Atlantique en font le lieu idéal pour un déjeuner dominical au soleil. Les serveurs sont ici depuis de nombreuses années, et même si certains ont un âge avancé, ça ne les empêche pas de galoper de la cuisine à votre table. Le pain frais est posé, ainsi que leur fameuse sauce tartare, il ne vous reste plus qu’à demander ce qu’il y a de frais aujourd’hui. Notre avis : Manger au Miramar veut dire passer une bonne partie de votre après-midi là bas à se dorer la pilule. Si vous voulez une table dans le jardin, pensez à venir tôt parce que le week-end, elles sont prises d’assaut ! Tous les plats sont bons et parfaitement exécutés, surtout la friture de poissons. Laissez-vous tenter par une assiette d’anchois marinés, des crevettes pil-pil, des palourdes à la crème ou la fameuse salade Miramar en entrée. Pour les carnivores, quelques belles pièces de viande vous sont aussi proposées. Adresse : route côtière de Temara (suivre le panneau), Harhoura Téléphone : 05 37 74 76 56 - 06 61 14 81 84
Le concept : Le Grand Comptoir est plus qu’une institution à Rabat ! Dans une superbe décoration Art-déco, venez déguster une délicieuse cuisine française, savourer un verre de vin au GC Wine Tasting (à l’étage), assister aux soirées musicales endiablées et aux matchs. Bref, vous l’aurez compris, le Grand Comptoir, tous les prétextes sont bons pour y aller ! Ajoutez-y un propriétaire toujours à l’écoute, M. Yann Lechartier, accompagné d’une équipe professionnelle, attentive et agréable et vous avez la formule pour un lieu parfait ! Vous y croiserez aussi bien des hommes d’affaires et des hommes politiques, que des artistes, des expatriés, ou des cadres, venus ici pour se détendre et se délecter. Notre avis : On aime que Yann nous accueille tous les soirs avec le sourire, prêt à nous faire passer une soirée d’enfer. On aime la cuisine du GC, toujours raffinée et parfaitement exécutée ainsi que les vins de qualité apportés à la bonne température. Même le pain y est chaud et croustillant ! Concert cubain, jazz, rock, set électro, café philo, dégustation de vin, expositions, soirées à thème, Yann ne manque pas d’imagination et nous épate toujours avec des initiatives plus créatives les unes que les autres. Bref on en ressort toujours le sourire aux lèvres, avec pas mal d’histoires à raconter et le ventre bien rempli… A tel point que chez Tripadvisor, ils leur ont remis un Certificat d’Excellence pour 2012 ! Merci et encore bravo le GC ! Adresse : 279 avenue Mohamed V - Rabat Téléphone : 05 37 20 15 14
Téléphone : 05 37 70 65 44
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auto Renault Clio 4
L’utile et l’agréable
Présentation Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle a de l’allure la nouvelle Clio, un brun sportive avec ses poignées de portes arrière camouflées ce qui lui donne une ligne de coupé. Rien à voir avec les courbes taillées à la serpe de sa grande sœur la Clio 3. Côté dimension elle sont presque identiques : 4,062 x 1,732 x 1,448 mètres pour la Clio 4 contre 4.03x1.71x1.50 pour la Clio 3. En revanche, elle gagne 12 litres en capacité de coffre ce qui n’est pas négligeable. Elle est disponible en 3 modes de finition : « Authentique », « expression » et « dynamique » et en 2 modes de motorisation : 1.2l essence et 1.5l diésel.
Dés équipements de qualité Nous avons testé la version dynamique 1,2 essence, côté
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équipement tout y est : Radar de recul, feux à LED, commandes au volant, mp3 et bluetooth, écran tactile 7 pouces, lève vitre avant et arrière, carte accès et démarrage. Le tout est homogène, ce qui en fait une voiture agréable à conduire. En ville c’est une aubaine, la direction est tellement souple qu’on peut manœuvrer cette voiture du bout des doigts. Pour l’entrée de gamme il faudra se passer de l’écran tactile et de quelques gadgets mais le niveau d’équipements reste correct.
Résolument citadine La nouvelle Clio est à l’aise dans la jungle-urbaine, c’est son territoire, son domaine de chasse, là ou elle peut exprimer pleinement tout son talent, celui de se faufiler tout en souplesse et en finesse. Seul bémol, ce modèle 1,2 essence
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manque un peu de reprise, en revanche niveau consommation la moyenne en milieu mixte est vraiment basse : seulement 5,6l/100 kms pour l’essence et 5.3l/100 kms pour le diesel.
En résumé Bon cru que cette nouvelle Renault Clio, agréable aussi bien au niveau esthétique que routier. Renault réussit à proposer une citadine aux équipements fournis avec un prix très abordable pour l’entrée de gamme: 129 000. Petite nouveauté très à la mode, Renault vous propose de personnaliser votre véhicule, avec notamment la personnalisation de la planche de bord en trois ambiances différentes : noire, rouge et havane. Mais aussi un grand nombre de pack look pour faire de votre voiture le prolongement de votre personnalité.
Les +
+ Design séduisant + Equipements riches + Confort + Comportement routier
Modèle
Les -
Notre avis :
Design : 17/20 Habitabilité : 16/20 Confort : 16/20 Agrément de conduite : 18/20 Rapport qualité / prix :16/20
- Visibilité de 3/4 arrière
Cylindrée Cm3
CO2 (g/km)
Prix (Dirhams)
Authentic 1,2l essence
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129 900
Authentic 1,5l Diesel
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149 000
Expression 1,5l Essence
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144 900
Expression 1,5l Diesel
1461
113
164 900
Dynamique 1,2l essence
1149
133
157 900
Dynamique 1,5l Diesel
1461
113
177 900
Le saviez-vous ?
En 1898, Louis Renault jeune industriel passionné d’automobile convertit avec l’aide de ses frères, Marcel et Fernand, son tricycle De Dion-Bouton en Voiturette de 1 ch à quatre roues. L’originalité de celle-ci est que Renault l’équipe d’une invention de son cru, la première boîte de vitesses en prise directe, contrairement aux chaînes et courroies de transmission utilisées jusque-là. Il réussit à la vendre à un ami de leur père qui l’essaye le 24 décembre et fut très impressionné par son comportement routier et sa puissance dans les pentes.
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TECHNO CETTE RUBRIQUE VOUS EST PROPOSÉE PAR :
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com Entreprise Etihad Airways enregistre des profits pour la seconde année consécutive
Etihad Airways, la compagnie aérienne nationale des Emirats Arabes Unis, a de nouveau été rentable en 2012. Le PDG de la compagnie aérienne James Hogan, a fait cette annonce lors de son allocution à la conférence Airfinance Global à Dublin. Les résultats financiers de 2012 font suite aux premiers résultats bénéficiaires de la compagnie en 2011, qui s’élevaient à 14 millions de dollars. Lors de son discours adressé à plus de 1 000 délégués dans la capitale irlandaise, M. Hogan a ajouté que plus de détails sur les résultats financiers de la compagnie aérienne seraient publiés le mois prochain. La 15ème Conférence Airfinance Global comptait des participants des plus grandes compagnies aériennes au monde, des sociétés de crédit-bail, des banques commerciales, des agences de crédit à l’exportation, des entreprises de capital-investissement, des banques d’investissement, des cabinets d’avocats et d’autres organismes de financement de l’industrie aérienne.
ELF Maroc introduit au Maroc La marque brésilienne Ybera Professional
lors d’une soirée privée dans un grand hotel Casablancais, ELF Maroc a introduit au Maroc La marque brésilienne Ybera Professional, présente dans plus de 30 pays dans le monde, en arrivant sur le marché marocain avec son produit phare le BOTOX CAPILLAIRE. Une premiere au Maroc, avec des cheveux encore plus brillant et plus jeune, ce botox capillaire promet des résultats visibles dès la première application pour des cheveux réparés, restructurés, lustrés, cimentés et fortifiés. www.botoxcapillaire.ma
Du nouveau au studio des Arts Vivants
Le Studio des Arts Vivants bat son plein. Voici trois saisons que l’école d’arts multidisciplinaires, concept unique au Maroc, séduit de plus en plus de Casablancais. Fondée par Fihr Kettani, cette école spécialisée en musique, chant, théâtre, danse, arts plastiques et photographie fait la joie des adultes comme des enfants. Grâce à sa superficie de 3000 m² et ses infrastructures de pointe répondant aux normes internationales, les élèves, confirmés ou débutants, peuvent ainsi s’adonner à leurs différentes passions dans un lieu unique en son genre et dans des conditions professionnelles. Soucieux de réunir une équipe pédagogique dotée de qualifications supérieures reconnues à l’international, le Studio offre en plus la possibilité aux élèves d’accéder au Théâtre du Studio. Que ce soit pour leurs répétitions ou leurs spectacles de fin d’année, les élèves du Studio pourront monter sur une scène déjà foulée par les plus grandes stars nationales et internationales. Ils ont ainsi l’unique opportunité de pouvoir participer, à l’issue de l’année scolaire, au Festival du Studio qui regroupe plus de 16 spectacles et attire jusqu’à 5000 spectateurs !
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Fêtez la Saint Valentin au Mazagan Beach&Golf Resort et gagnez un diamant !
La Saint Valentin au Mazagan, une belle occasion de surprendre et de faire plaisir à votre moitié en l’invitant au Mazagan Beach &Golf Resort et de gagner un Diamant tout en profitant du plaisir de partager une chambre en bord de mer, d’un menu créé spécialement pour l’occasion et d’un programme pour couple au Spa. Mazagan Beach&Golf Resort propose un large éventail d’offres sur mesure qui ne manqueront pas de vous combler et de vous faire vivre un moment inoubliable ! Animation spéciale le 14 février avec à la fin de la soirée la possibilité de gagner un diamant ! Au programme de votre séjour : détente, spa, bienêtre pour un séjour inoubliable en amoureux. Le Mazagan Spa vous propose des soins pour couple. Ensemble, relaxés dans une des suites avec vue Océan, découvrez tous les bienfaits d’un des massages signatures. Une belle Saint-Valentin en perspective ! Informations et Réservations auprès de Mazagan Beach& resort www.mazaganbeachresort.com
First Time, le spécialiste des montres lance en exclusivité la montre TIËSTO by GUESS en édition limitée.
Ce modèle unique sera en vente exclusivement le samedi 02 mars 2013, dans votre magasin First Time au Morocco Mall. La TIËSTO audacieuse, à la fois innovante et fonctionnelle s'impose comme l'accessoire mode incontournable de la saison. Un modèle sport class, avec une lunette particulière, une couronne surdimensionnée et un cadran texturé qui lui confèrent un style original.Le boitier de 45mm est quant à lui, agrémenté de clous vissés qui lui donnent son aspect masculin. L'aiguille indiquant les secondes est en bleu électrique, et le logo TIËSTO est gravé sur le couvercle du boitier de la montre. Cette édition spéciale est vendue dans son écrin spécial, avec des informations exclusives concernant la collaboration entre GUESS et TIËSTO. Ce modèle créé exclusivement pour le célèbre DJ, le représente et incarne son esprit et celui de l'homme GUESS, brave, courageux et confient. Rendez-vous le samedi 2 mars 2013 au First Time Morocco Mall
Défilé « Caftanos » avec la participation exceptionnelle de Tony YAACOUB
Marks & Spencer S’INSTALLE au Maroc
- La célèbre marque anglaise ouvrira ses portes à Anfa Place et proposera les dernières tendances de la mode pour toute la famille - Marks & Spencer (M&S) annonce aujourd’hui son intention de faire son entrée sur le marché marocain en ouvrant sa première boutique cet automne, au sein du centre commercial Anfa Place Shopping Center à Casablanca. Située au cœur de Casablanca sur le Boulevard de la Corniche, Anfa Place Shopping Center est la toute dernière destination shopping et touristique de la capitale économique du pays. Elle accueillera dans son centre commercial la nouvelle boutique Marks & Spencer d’une superficie de 1270 m2. Dès cet automne, les clients pourront y découvrir les dernières collections saisonnières de M&S ainsi que les innovations exclusives de l’enseigne à travers ses gammes de vêtements pour femmes, hommes, bébés et enfants sans oublier les accessoires, les chaussures, les vêtements de nuit, la lingerie et les produits de beauté.
Mazagan Beach &Golf Resort a inauguré son terrain de football par un match de gala entre les dirigeants des équipes de la Botola et Radio Mars
Mazagan Beach & Golf Resort a inauguré son terrain de football en accueillant le match de gala des dirigeants de la Boutola et Radio Mars. Une sélection de dirigeants des clubs de la Botola 1 et 2 et L’équipe de Radio Mars se sont affronté le samedi 22 décembre 2012. Le match a été diffusé en direct sur Radio Mars. Ce match de gala a regroupé pour la première fois les principaux présidents de la Botola dont Boutrika président du RAC, Achraf ABROUN président du MAT, Said KABIL président DHJ, Hafid AKRAM du WAC, El OUARZAZI Fouad président KACM, Ahmed AMMOURI président Du RACHAD Bernoussi, Hadj CHOUKRY le président de l’ASS, JOUIHER le secrétaire géneral du CODM, Alami OUALI du MAS, Ahmed GHAIBI de OCS, Hassan BENABICHA le selectionneur Junior ROUISSI de la commission d’arbitrabe de la FRMF, Hadioui et d’autres avec la présence de Mouâad JAMAI le gouverneur de la province d’El Jadida. Le match a fini par égalité (3-3).
Le 9 Février 2013 à 18h aura lieu à Qasr Al Anwar (Tanger), le défilé de mode « Caftanos »,devant un parvis de professionnels et un public passionnés de mode.Ce défilé est l’occasion de mettre en valeur les créations de stylistes Marocains à l’échelle nationale et Internationale. Au sein d’un lieu incontournable, qu’est Qasr Al Anwar. Offrant un panoramique époustouflant sur la baie de Tanger, le public découvrira des collections Haute Couture Traditionnelle Marocaine, présentées par Fadilah BERRADA, Meriem BELKHAYYAT, Siham EL HABTI, Abdelhanine RAOUH,Lahoucine AÏT EL MEHDI, Hassan EL BOUCHIKHI et bien d’autres stylistes de la Haute Couture Marocaine. Des Jeunes Créateurs auront l’opportunité de se faire remarquer lors de ce défilé. Le créateur libanais Tony YAACOUB clôturera cet évènement avec une présentation exceptionnelle de sa dernière collection. .
Exposition culturelle CHANEL Opera House , Guangzhou/Canton
Après le Museum of Contemporary Art de Shanghai, et le National Art Museum of China de Pékin, l’Opera House de Canton présente l’exposition CULTURE CHANEL. Organisée en partenariat avec le Guangdong Museum of Art, cette nouvelle exposition a été confiée à Jean-Louis Froment, commissaire des deux précédents volets de CULTURE CHANEL. Cette manifestation se tiendra du 16 janvier au 3 mars 2013, à l’Opera House de Canton, un bâtiment signé par l’architecte Zaha Hadid. Centrée sur la permanence des liens entre CHANEL et les arts, l’exposition s’articule autour du rideau de scène conçu et réalisé par Pablo Picasso, en 1924, pour le ballet Le Train bleu. Cette œuvre majeure conservée au Victoria & Albert Museum de Londres est exceptionnellement prêtée pour cette occasion. Le Train bleu, qui doit son nom au train reliant Paris à la Côte d’Azur, est un ballet de Serge Diaghilev. Il en commande la musique à Darius Milhaud, le livret à Jean Cocteau, les décors à Henri Laurens, le programme et le rideau de scène à Pablo Picasso. C’est Mademoiselle Chanel qui en conçoit les costumes. A travers les différents artistes qui contribuent à la création du Train bleu se dessine en filigrane l’univers créatif et intime de Gabrielle Chanel. L’amitié entre Gabrielle Chanel et tous ces artistes, avec lesquels elle entretiendra une conversation toute sa vie durant, lui insuffle un extraordinaire élan créatif.
Le concours NESCAFÉ DANCE CREW a rencontré un vif succès auprès du public et des amateurs de NESCAFÉ !
En un mois, ce ne sont pas moins de 84 candidats qui ont participé à cette grande célébration de la danse en postant leurs vidéos, réalisées à partir des musiques NESCAFÉ spécialement créées pour le NESCAFÉ DANCE CREW. Le choix n'a pas été facile pour le jury et le public, qui ont dû trancher entre de nombreux jeunes danseurs talentueux.Trois grands vainqueurs accompagnent Masta Flow dans son nouveau clip. A l'issue du concours, trois vainqueurs ont été désignés : le gagnant du buzzest Foad Amblej de Casablanca, avec plus de 14 000 vues pour sa vidéo. RachidEzzahir de Fès et Azhar Eldemnati Amine de Meknès, ont quant à eux séduitle jury composé de Rédouane Jamai, Amine Wakrim, Khalid Guessab, ZakariaToufali et le célèbre rappeur Masta Flow, parrain de NESCAFÉ DANCE CREW. Les gagnants ont été annoncés sur la Fan Page Facebook NESCAFÉ MAROC: www.facebook.com/NESCAFEMAROC fevrier 2013 / nUmero 11
Metropolis
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recette
Par zara kadiri
Tartines au magret de canard et au bleu
Pour 2/3 tartines :
• 2/3 belles tranches de pain de campagne • 1 pomme • Quelques lamelles de magret de canard fumé • Roquefort ou bleu d’Auvergne ou gorgonzola • 1 cuillère à soupe d’huile de noix • 1/2 cuillère à soupe vinaigre balsamique • Sel • Poivre du moulin • Quelques cerneaux de noix
Les journées sont courtes, le temps gris et pluvieux... Tout ça pour dire que vous n’avez ni l’envie, ni le temps de faire la cuisine. Mais à force de commander des pizzas, vous avez déjà goûté à toute la carte ! Alors pourquoi ne pas opter pour l’option « tartine » ? Simple, rapide, gourmande et nourrissante, la tartine est votre amie, mieux, elle est votre alliée. Comme c’est l’Hiver (avec un grand H) Métropolis vous propose une recette pas trop light mais très miam. Il vous suffit de l’accompagner d’une salade verte et hop ! Le tour est joué. Et la prochaine fois que vous recevez des amis à la maison, ressortez là : effet « Bree Van de Kamp » garanti. PS : Pour ceux qui n’ont pas compris l’allusion à Bree, c’est la rousse dans Desperate Housewives. Désolée pour les références mais vous êtes à la page recette messieurs. Préchauffer le four à 240° C. • Eplucher et râper 1 pomme très finement. La mélanger avec l’huile de noix et le vinaigre balsamique, sel et poivre. • Répartir cette salade de pommes sur les tartines. Ajouter quelques cerneaux de noix concassés, des lamelles de magret de canard fumé. Parsemer de dés de roquefort. • Régler le four en mode grill. Enfourner pour 3 à 4 minutes.
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Metropolis nUmero 11 5 / /JUillet Fevrier2012 2013
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