Metropolis N°8 - NOVEMBRE- 2012
LE MAGAZINE CHIC ET URBAIN
PRESENTED BY METROPOLIS PRODUCTIONS
The Artists Amal
Yassine
El Atrache
Fennane
Avec ADRIANA KAREMBEU dans le rôle de la femme fatale MATHIAS ENARD et son roman initiatique « Rue des voleurs »JAMAL NOUMAN le melhoun en fusion FESTIMODE ou Casa dans tous ses états EVASION A PRAGUE la bohémienne HICHAM HABCHI l’auto-dérision en BD RUNTOMORROW alchimie électronique
ans de quattro速
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Editorial
A
ttention Mesdames et Messieurs, dans un instant, ça va commencer ! Ne manquez pas « The Artists»! le film évènement de cette année ! Avant de vous projeter le film que vous êtes tous venus voir, Metropolis Productions va vous passer quelques images d’actualités. Découvrez les réactions des RPC (Restaurateurs Pas Contents) suite à notre page Fooding sur les Afterworks de Casablanca. Zara Kadiri zara.kadiri@gmail.com Vous aurez droit à des insultes, des menaces et surtout, vous serez témoins du manque d’autodérision de ces gérants à la mine patibulaire. Après cette petite mise en bouche, place à la suite du programme : une interview avec Yassine Fennane et Amal El Atrache comme vous n’en avez jamais lu, où il est question de mahlabates et d’aviation mais surtout de cinéma. Le tout ornementé d’images retraçant différentes époques de l’histoire du cinéma. La partie musicale du film est orchestrée d’une main de maître par le prodige des platines, l’alchimiste de l’électronique : Abdes Daox et son label Runtomorrow. Attention les oreilles ! La touche chic et choc sera distillée par Jamal Abdennasser et son Festimode Casablanca Fashion Week. Mesdames, ouvrez grands les yeux... mais restez bien accrochées à vos maris car Messieurs, nous vous avons réservé le meilleur : une interview avec la seule, l’unique, Adriana Karembeu ! Et pour vous dépayser totalement, nous vous emmenons dans une ville mystérieuse, magique : la sublime Prague, capitale la plus à l’Ouest des pays de l’Est… Chut, la séance va bientôt commencer, installez-vous confortablement et profitez du spectacle. Souriez, vous êtes cultivés !
Découvrez les réactions des RPC (Restaurateurs Pas Contents) suite à notre page Fooding sur les Afterworks de Casablanca.
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N° 8 - novembre 2012
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12 06 Actualité 12 Une heure avec…
yassine fennane et amal el atrache The Artists
22 Spectacle
Mathias Enard. Rue des voleurs: roman initiatique à la sauce marocaine
26 Cinoche 28 Livresse 30 DVD - Music 32 Acteur culturel
Jamal Nouman : Le Melhoun en fusion
34 BD
Hicham Habchi : L’auto-dérision en BD
36 Festival
semaines du film européen. un événement à ne surtout pas rater !
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38 Techno
Runtomorrow Alchimie électronique
42 Événement
TEDX Casablanca salon pari gagné !
45 Mode & shopping 46 Salon festimode jamal abdenassEr adriana karembeu metrobeauté
52 On s'évade prague la bohème
56 Fooding
La Pause-déjeuner à Casa
58 Auto
nouvelle honda civic L’immortelle
www.facebook.com/MetropolisMaroc www.twitter.com/metropolis_mag
Nous attendons vivement vos réactions, vos critiques et votre soutien !
62 Hi-tech 64 Com d'entreprise 66 billet d'humeur
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LE MAGAZINE CHIC ET URBAIN
Directeur général Julien Casters julien.metropolis@gmail.com Directeur de publication Othmane Médiouni omediouni@gmail.com Rédactrice en chef Zara Kadiri zara.kadiri@gmail.com Journalistes Yasmina Lahlou Maria Aouad John Toutain Jalal Boukhari Dounia Z. Mseffer Directeur artistique Assila Zouheir advertiz2010@gmail.com
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Metropolis est édité par: CASTERS-LAMBERT MEDIA 59, Bd Zerktouni 6ème étage N° 18 - Casablanca Tél/Fax : 0522 20 09 28 www.metropolis.ma Dossier de presse 52/S 2011 Dépôt légal : 2012 PE 0024 ISSN : 2028 - 7445 Ce numéro est tiré à 15 000 exemplaires
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c’est de l’actu
Tramway de Casablanca : Dernière ligne droite Le tramway de Casablanca a débuté cette semaine une série d'essais, la dernière avant l'inauguration prévue le mois de décembre, a annoncé hier le maître d'ouvrage, Casa Transport. Ces derniers essais, qui dureront donc près de 2 mois, comprennent des tests de conduite des rames, de vérification des installations et équipements, et doivent aussi permettre aux habitants de Casablanca de se "familiariser" à la présence du tramway, selon la même source. "La marche à blanc ira crescendo" jusqu'à l'inauguration, a encore précisé Casa Transport, qui gère les transports de la capitale économique. La 1ère ligne du tramway de Casablanca, longue de 30 km, vise un total de 250 000 voyageurs par jour.
L’Esclave du Mâl(e), court-métrage contre les inégalités sociales Mohcine Nadifi, rélisateur de « tentations » et Hicham Hajji, producteur de « Casaraiders » unissent leurs talents pour mettre en scène un court métrage sociétal qui a pour nom « L'esclave du Mâl(e) ». Ce film traite sans tabous de la situation désastreuse des femmes de ménage au Maroc, et met à nu l’inégalité morale entre les différentes classes sociales. Ghizlane, jeunes aides ménagère se rebelle contre ses employeurs et leurs mauvais traitement, en véritable Spartacus des temps moderne, elle ose se révolter contre ce système injuste, truffé d’abus et d’humiliations en tous genres, devenant malgré elle, l’héroïne de la lutte contre l’impunité des puissants. Le tournage est prévu pour décembre 2012.
Patrimoine. M. El Khalfi dément la
destruction de gravures rupestres sur le site du Yagour dans le Haut Atlas. Le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a démenti de façon catégorique, à la commune de Tighedouine, relevant de la Province d'El-Haouz, toute destruction de gravures rupestres sur le site du Yagour dans le Haut Atlas. Dans des déclarations à la presse à l'occasion d'une visite sur le terrain au site du Yagour, M. El Khalfi a affirmé que les informations publiées par des médias étrangers sur la destruction, par des salafistes, de gravures rupestres remontant à la pré-histoire, sur le site du Yagour, sont dénuées de tout fondement et de pures allégations.
Inondations. Casablanca menacée
par des catastrophes naturelles. La ville de Casablanca est menacée par les risques d’inondation, d’érosion et de submersion côtière, révèle une étude de l’Organisation pour la Coopération et le développement économique. L’étude en cours d’élaboration, nous apprend aussi que Casablanca est la quatrième ville la plus exposée du pourtour méditerranéen, aux risques d’inondations provoquées par les tempêtes. Le "réchauffement climatique, la hausse du niveau de la mer et la subsidence du sol", font partie des facteurs à l’origine des aléas climatiques menaçant Casablanca, où 33.000 des 3.138.000 habitants sont affectés par des inondations à la moindre averse.
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Actuellement le Maroc se maintient à un niveau de stock économiquement confortable. Au 1er octobre, il a atteint 14 millions de quitaux, niveau supérieur de 30% de la moyenne du stock des cinq dernières campagnes. Aziz Akhennouch, ministre des pêches et de l'agriculture
Médias. Le Financial Times fait la lumière sur l'essor de Marrakech
Le journal britannique des milieux d'affaires, Financial Times, a fait la lumière, samedi, sur l'essor que connaît la ville de Marrakech, qui poursuit sereinement son développement en dépit de la crise économique qui secoue le continent européen, principal émetteur de touristes vers cette cité impériale. Dans un article intitulé « Marrakech en marche », le journal souligne que les projets de développement se poursuivent dans la ville ocre, dont le charme et les senteurs en font l'une des destinations les plus attrayantes dans le voisinage européen. Même cette ville aux charmes multiples n'a pas échappé à la crise en Europe, qui s'est répercutée en 2011 par un ralentissement des prix de l'immobilier, très prisé par les Européens.
Sécurité. Interpol forme la police marocaine.
La Direction Générale de la Sécurité Nationale a envoyé des officiers de police en France, où ils seront initiés par Interpol aux dernières technologies de suivi des réseaux de blanchiment d’argent, le Maroc étant devenu l’un des pays cibles de ces réseaux en raison de sa position géographique. Pour soutenir les services de sécurité à travers le monde, Interpol a créé deux cellules. La première est spécialisée dans le suivi et l’observation du phénomène de blanchiment d’argent, la seconde est dédiée à la collecte de données mises à la disposition des instances judiciaires des pays participants.
Maroc-France.
La tour Eiffel s’installe à Fès.
La construction d’une tour Eiffel de 20 mètres de haut à Fès, non loin de la maison du maire Hamid Chabat, suscite l’indignation dans les milieux fassis, gênés par la symbolique de la reproduction d’un monument français au cœur de la capitale spirituelle du Maroc. Une fois la chape de 5 mètres posée sur ce tas d’acier, la tour Eiffel fassie sera quasi-prête. Hamid Chabat ne compte pas en rester là, puisqu’il s’est fixé comme objectif d’inscrire son nom en lettres d’or dans l’histoire de la ville de Fès, où il est arrivé dans les années ’70 en tant qu’ouvrier.
Chiffre
du mois Musique. Le maâlem Abderrahmane Paco n'est plus.
L'artiste Abderrahmane Kirouche, alias Paco du groupe mythique Nass El Ghiwane, est décédé des suites d'une longue maladie. Né à Essaouira en 1948, Paco, grandit dans un milieu gnaoui. Il est initié par de grands maâlems et devient lui-même maâlem en 1964. C'est au début des années 1970 que le public marocain découvre le mieux Paco, à l'époque où il rejoint les groupes Jil Jilala puis Nass El Ghiwane, dont il enrichit la musique en y introduisant avec brio le rythme gnaoua.
328 millions
Le chiffre de 328 millions de dirhams représente le montant du budget 2013 de la ville de Casablanca qui a été adopté, hier mercredi, lors de la session ordinaire du Conseil de la ville de Casablanca, présidé par Mohammed Sajid. novembre 2012 / nUmero 8
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c’est de l’actu Film. Le Kirghizistan interdit un film sur l’homosexualité au Maroc.
‘Je suis gay et musulman’ est le titre du film documentaire de 59 minutes de son réalisateur néerlandais Chris Belloni, mettant en scène la vie d’homosexuels marocains ainsi que leurs opinions religieuses. Le film était programmé lors du festival ‘One World’ des films relatifs aux droits de l’homme à Bishkek. Selon le site d’information trust, le comité des affaires religieuses au Kirghizistan, a qualifié le contenu du film de, dixit «extrémiste .. Offensant les musulmans et incitation à la haine entre les religions».
Russie. Poutine compare les Pussy Riot au réalisateur de 'L'innocence des musulmans'.
Prix. Ahmed Soultan
nominé aux MTV EMA
CAN 2013.
Le Maroc équipe surprise selon Neil Tovey.
Neil Tovey, l’ancien capitaine des Bafana Bafana, a estimé que le Maroc pourrait être la surprise de la CAN 2013 au même titre que le Nigeria et l’Angola. Couronné champion d’Afrique en 1996 avec la sélection sud-africaine dont il était capitaine, Neil Tovey considère les Bafana Bafana comme favoris de la prochaine coupe d'Afrique et estime que toutes les conditions sont réunies pour refaire l’exploit de 1996. Les autres têtes de groupes (Côte d’Ivoire, Ghana et Zambie) seront aussi de grands prétendants au titre, alors qu’il a qualifié d'équipes surprise, le Maroc ainsi que le Nigéria et l’Angola. Des outsiders qui sont parmi les favoris de cette CAN.
Les membres du groupe Pussy Riot, condamnées à deux ans de prison dans des camps en Russie, méritent leur peine car elles ont menacé les fondements moraux du pays, a estimé le président russe Vladimir Poutine, lors d'une discussion avec des journalistes et universitaires étrangers. Pour justifier ces condamnations pour 'hooliganisme' et 'incitation à la haine religieuse', M. Poutine n'a pas hésité à mettre en parallèle le sort des jeunes femmes et celui du réalisateur du film islamophobe 'L'innocence des musulmans', actuellement emprisonné aux Etats-Unis.
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Science. La NASA
se déplace à Erfoud.
Erratum
Dans notre carte des Afterworks du mois dernier, deux erreurs se sont glissées concernant l'établissement La Suite : 1. L'happy hour est tous les jours de 18H à 20H30 et non 21H, 2. Retransmission des matchs sans le son au lounge, mais avec le son et écran géant au sous sol.
Le ministre de l'Equipement et du Transport, Aziz Rabbah a affirmé, devant les députés, qu'une enveloppe de 2 milliards de DH a été affectée à l'investissement dans la sécurité routière durant la période 2012-2013. Rabbah a indiqué que plusieurs mesures ont été prises pour réduire les accidents de la circulation, qui font chaque année plus de 4 000 morts et des milliers de blessés, mettant en avant le renforcement du contrôle (un appel d'offres sera lancé pour utiliser les nouvelles technologies) et la généralisation des radars fixes et mobiles. Les facteurs humains sont la cause principale dans 94% des accidents, a-t-il ajouté,
Dernière minute
Ahmed Soultan, la figure emblématique de la musique urbaine marocaine, élu meilleur artiste marocain de l’année 2012 par MTV, et a gagné le «Best Middle East Act», auquel il participe avec son dernier titre «My Jailer». Maintenant il est nominé pour la catégorie AFRICAN/INDIAN ACT trophée décerné à l’occasion du prestigieux MTV Best Worldwide Act qui a eu lieu le 11 novembre à Francfort. Ahmed Soultan nominé pour le BEST AFRICAN/INDIAN ACT
La NASA lancera le 13 février 2013, dans la région d’Erfoud au sud-est du Maroc, une expérience scientifique au cours de laquelle un groupe de chercheurs simuleront les futurs voyages vers la planète Mars. Une centaine de chercheurs en sciences spatiales de différentes nationalités se rendront à Erfoud du 13 au 28 février 2013, où ils mèneront des expériences dans la région, dont les reliefs s’apparentent à ceux de la planète Mars.
c’est de l’actu Magazine AUTO
Ministère de la Justice : Les grèves ont coûté 10,9 millions DH
Le ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid a affirmé, hier, que le prélèvement sur le salaire des grévistes est une décision irréversible du gouvernement "fondée sur la loi et les pratiques démocratiques" et que son département veille à la mise en oeuvre de cette décision qui concerne 2 771 greffiers. Ramid a indiqué que la grève des fonctionnaires du ministère de la Justice et des libertés en 2012 a coûté 10,9 millions DH et des heures de travail perdues estimées à 472 928.
PHOTO DU MOIS La princesse Lalla Salma est arrivée jeudi 18 octobre, dans l’aprèsmidi, au Luxembourg où elle a assisté au mariage du prince héritier Guillaume avec la comtesse Stéphanie de Lannoy, qui a été célébré vendredi et samedi.
Le paysage médiatique marocain vient de s’enrichir d’une nouvelle publication spécialisée dans l’automobile, sobrement intitulée La Revue Auto. Créée par deux professionnels de la presse justifiant d’une carrière de plus de 15 ans, ce mensuel résume son concept en deux mots, constituant le leitmotiv du magazine : «Passion» et «Information». La Revue Auto s’adresse ainsi autant aux passionnés des beaux carrosses qu’à l’automobiliste lambda, offrant un contenu pointu et une information fiable et pratique à même de répondre aux attentes de l’amateur comme à celles du futur acheteur La ligne éditoriale riche et diversifiée, la charte graphique moderne et dynamique s’associent pour faire découvrir aux lecteurs le monde de l’automobile sous un nouveau jour. Au menu : un passage en revue des nouveautés des différentes marques, des compte rendus d’essais de modèles disponibles sur le marché marocain, mais aussi des portraits et des interviews de personnalités nationales et internationales en vue dans l’univers de l’automobile, des reportages et des enquêtes, ainsi qu’un cahier pratique destiné à conseiller le consommateur marocain dans son quotidien d’automobiliste et l’introduire à la culture automobile et aux nouvelles technologies dans le domaine.
Tablettes. Google prépare une tablette pour concurrencer l'iPad
Google travaille sur une tablette Nexus 10 pouces en partenariat avec Samsung, selon Cnet. Selon des sources asiatiques de l'analyste de NPD DisplaySearch Richard Shim, il s'agirait d'une tablette haut de gamme, avec une résolution de 2.560x1.600 pixels, soit plus que celle de l'écran «retina» du dernier iPad (2.048x1.536 pixels). La première tablette Nexus, sortie cet été, est fabriquée par Asus et mesure 7 pouces. Malgré un prix cassé, à partir de 199 euros, la qualité du hardware et du software (JellyBean) a séduit les critiques.
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Quand Yassine rencontre Amal Lui est scénariste et réalisateur. Elle est actrice, photographe et peintre. À eux deux Yassine Fennane et Amal El Atrache sont les parfaits représentants de ce qui se fait de mieux dans la sphère culturelle marocaine. Discussion avec un couple populaire et extraordinaire autour de la télévision marocaine, des mahlabates et du cinéma gore. Par Zara Kadiri Photos Wahid Tijani Costumes Myriam Laraki Mise en scène Amal El Atrache et Yassine Fennane remerciements au cinema lutetia
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Metropolis : Télévision et cinéma, tous les fonds étaient gelés faute de cahier des charges. Alors que le cinéma marocain était à une quinzaine de films produits par an, la production sera sûrement revue à la baisse cette fois ci. Yassine Fennane : La production s’est faite et se fera, comme toujours. Mais il faut surtout espérer que le schéma de cette année ne se reproduira pas. Il ne faut pas oublier qu’il y a toute une machine derrière et que beaucoup de gens vivent de cette industrie, des hôteliers, des villes entières dépendent de cet argent. Le budget génère énormément de revenus, et des familles en vivent. Cette année, la série que j’ai réalisée se déroulait à Chefchaouen et toute la ville en a bénéficié. Image peut aussi être synonyme de dompteur économique pour une ville ou une région. M. D’ailleurs, ta série ayant beaucoup plu, pour la fête de l’Aïd El Fitr, de nombreuses familles sont parties dans la région. Ta série leur a donné envie de redécouvrir la ville. Y. F. Ça me fait plaisir. Ça permet à la série de vivre plus longtemps et puis l’image
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J’écoute du rap depuis le milieu des années 80, depuis l’époque des cassettes. Forcément ça a une influence sur moi en tant que cinéaste. ne doit pas se cantonner à la télé, elle doit aussi vendre du rêve, et pourquoi pas, créer un petit boom économique. M. Et toi Amal, tu l’as senti ce refroidissement dans le monde du cinéma et de la télévision ? Amal El Atrache. Bien sûr qu’on le sent. Tu le sens surtout quand ton téléphone ne sonne pas. Mais moi en tant qu’actrice, j’ai la chance de travailler sur d’autres choses, et ainsi je ne focalise pas la dessus. Mais c’est
vrai, j’ai senti comme un vide. Par exemple, nous les comédiens sommes en relation étroite avec les techniciens, et quand nous nous croisons, nous en parlons. Même eux nous demandent s’il y a des tournages, des projets. Alors quand on sait que les techniciens travaillent beaucoup plus que les comédiens… M. Quand on vous connaît un peu, on sait tout de suite que vous êtes de vrais mordus de cinéma, des cinéphiles oldschool qui matent et rematent leurs films préférés jusqu’à la nausée. Quel a été votre déclic, à l’un et à l’autre ? Un film ? Un acteur ? Y. F. J’ai eu la chance d’avoir des parents cinéphiles. Mon père et ma mère sont des vétérans des ciné-clubs des années 70, ils baignaient tous les deux dans cet univers. J’ai pu voir des projections des Cahiers du Cinéma, lire beaucoup de bandes dessinées. Dès l’âge de 3-4 ans, ma mère m’emmenait au cinéma, à la séance du Petit matin où je voyais Tom et Jerry, etc. Finalement, je n’ai pas eu de déclic puisque j’ai grandi là dedans. C’est plutôt ne PAS travailler dans le cinéma qui aurait été
bizarre de ma part. A. A. Je suis tout l’opposé de Yassine ! Mes parents n’étaient pas du tout dans ce monde là, et c’est même par esprit de contradiction que je me suis lancée là dedans. Esprit rebelle déjà à l’époque ! ` M. Réalisateur, scénariste, peintre, photographe, actrice. Qu’est ce qu’il vous manque encore pour être encore plus complets ? A. A. Peut être un hôpital psychiatrique. Y. F. Ou une ma7laba pour pouvoir arrondir les fins de mois. M. Avec des parents comme vous, votre fille Mina va sûrement finir vétérinaire ou orthodontiste. A. A. Aviatrice. Comme ça du haut de son engin, elle pourra balancer les films de Yassine sur le reste du monde, pour que son cher papa soit enfin connu et reconnu.
Dans le monde d’Amal El Atrache
Metropolis : Amal tu es connue, aimée, voire adulée. Qu’est ce que ça fait d’être sur le devant de la scène comme ça ?
Amal El Atrache : Au départ c’était difficile, je ne m’attendais tellement pas à cette célébrité, c’était si soudain. J’ai appris à connaître les gens. J’aime le côté populaire, j’aime le public. J’essaie en plus d’entretenir un lien avec lui. Quelque part la photo m’a permis de mieux les comprendre. C’est à moi de me rapprocher de mon public parce qu’il ne me connaît qu’à travers un rôle, et j’essaie maintenant de leur faire découvrir la vraie Amal El Atrache, celle de tous les jours, de la vie réelle. L’impact que j’ai sur le public marocain, je continue de le découvrir au quotidien. Même si on me voit rarement à la TV ou au cinéma en ce moment, on continue de venir vers moi. Ce qui me manque c’est de pouvoir faire plusieurs projets. Je comble ce manque avec mes autres activités comme faire de la photo, travailler avec des musiciens. Mais ça me manque de jouer, d’être sur le devant de la scène, littéralement. M. Peintre et photographe, en plus de la comédie tu as un univers très visuel, d’où tiens-tu ça ? A. A. Ça vient du vécu, des rencontres. Quand j’étais plus jeune, j’avais une amie
qui vivait près de chez nous dont la mère était professeur. Cette fille venait passer des vacances avec nous et elle préparait des dessins pour ses classes. Un jour j’ai voulu essayer et comme elle a décelé un certain talent chez moi, elle a voulu m’apprendre. Et depuis je peins ! Par contre je ne peins que pour moi, pas pour exposer. Il faut venir chez moi pour voir mes oeuvres ! L’électricien, l’épicier, la nounou, eux ont déjà pu les voir (rires). La photographie est aussi liée à mon amour pour la peinture, mais ça a pris plus de sens et d’ampleur depuis que je suis actrice et face à une caméra. J’ai eu envie d’aller derrière l’objectif. C’était aussi un moyen de défense contre ceux qui me prenaient en photo à mon insu. Pourquoi se cacher ? Alors qu’il suffit de demander, c’est tellement plus simple. M. Ton entrée dans le monde de la télévision et du cinéma s’est faite d’abord par les planches et c’est le grand Tayeb Saddiki qui t’as repéré. A ton avis qu’est ce qu’il te trouvait à l’époque ? A. A. Ce n’est pas avec lui que j’ai commencé mais avec Mohamed Lhor. A l’époque novembre 2012 / nUmero 8
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j’assistais à un atelier de peinture dans une maison de jeunesse à Sidi Maârouf. Le directeur de la maison m’a présenté Lhor en m’expliquant qu’il faisait du théâtre et cherchait à monter une troupe. Moi j’étais emballée, je trouvais que c’était une bonne idée, et que grâce à ça, notre maison de jeunesse allait devenir la meilleure ! Malheureusement, elle a fermé depuis cette époque… Bref, c’est ainsi que j’ai rencontré Mohamed Lhor. Une semaine plus tard, je le croise dans le centre-ville alors que nous prenions le même taxi. Je lui demande des nouvelles de sa troupe de théâtre, il me répond qu’il lui manque une fille pour jouer dans la pièce. Parce que les filles de Sidi Maârouf ne veulent pas faire de théâtre, leurs parents ne veulent pas les laisser jouer. Je trouve ça révoltant, je lui dis que si j’avais été la mère de ces jeunes filles, je les laisserais jouer moi ! Il me demande de passer les voir le lendemain. Moi, naïvement, je pensais que c’était juste pour jeter un oeil. Et puis je me suis retrouvée sur les planches avec eux ! Ça a duré huit mois, au bout desquels nous avons eu notre représentation au théâtre de la FOL, en 97 ou 98. C’est après cette première expérience que j’ai rejoint la troupe de Tayeb Saddiki. Pour répondre à ta question, je suis montée sur les planches parce que j’étais une fille. M. Tu as tes entrées partout et pourtant on ne te voit pas beaucoup, ni sur les écrans ni dans les événements mondains. A. A. Être là parce que je suis Amal El Atrache ça ne sert à rien. Quand des inconnus m’appellent pour me demander d’assister à des événements, je leur réponds que je préfère d’abord les rencontrer, autour d’un café, histoire de se connaître. Par contre, c’est vrai que j’aime assister aux événements « artistiques », petits et grands, ça me parle. M. La question qui tue : qu’est ce que tu apprécies le plus chez Yassine en tant que réalisateur ? Et en tant que scénariste ? A. A. Déjà, c’est mon mari. Je l’aime et il ramène à manger. Quand je ne travaille pas c’est lui qui travaille (Ndlr : Amal prend des poses affectées, puis finit par éclater de rire). Non mais plus sérieusement, ce que j’apprécie chez lui c’est son côté « engagé », son côté « battant ». Il arrive à donner forme à des projets avec ce qu’il a sous la main, il prend tout le projet à coeur des costumes,
au décor, en passant par la régie. Il ne lâche rien. Il a peur de se faire avoir à cause du manque de moyens alors il redouble d’efforts, encore et toujours, pour arriver à ses fins. En tant que scénariste, j’aime son univers. Il m’a fait découvrir beaucoup de films, des films complètement à côté de la plaque ! Et souvent, il pense que je ne vais pas aimer alors qu’au contraire, j’en raffole. Y.F. : Ce n’est pas pour rien que tu es ma femme.
Le monde de Yassine Fennane
M. Yassine, une dégaine sortie tout droit d’un clip made in USA. Tu te laisses aller à injecter des petits messages hip-hop dans tes réalisations (musique, tenue, esprit, etc.) ? Y.F. J’écoute du rap depuis le milieu des années 80, depuis l’époque des cassettes. Forcément ça a une influence sur moi en tant que cinéaste. Par exemple, les beats que j’écoute depuis toujours se ressentent dans le montage, il sera très saccadé, très hip-hop. Je suis très urbain, j’aime ça, c’est ma culture, je suis un mec de la ville. Certains prennent leur pied en contemplant une montagne, moi je kiffe voir Footlocker, un disquaire, un vendeur de t-shirt. Les lumières de la ville me parlent et s’inscrivent dans ma créativité. M. Tu trouves ton bonheur dans une ville comme Casablanca alors. Y.F. Casablanca oui, c’est mon Sin City. M. Je sais de source sûre que tu as un penchant très marqué pour les films d’horreur, le gore, le fantastique, et que ta revue de cinéma préférée est Mad Movies. Y.F. J’aime moins Mad Movies, ils ont du mal à se renouveler. Même le cinéma d’horreur et le cinéma fantastique s’essouflent. On n’est plus dans la dynamique des années 80 avec des Tarantino, des Carpenter, Sam Raimi, Dario Argento. Il n’y a malheureusement plus de réalisateurs de cette trempe là. M. Mais qu’est ce qui t’attire dans ce genre ? Y.F. Ayant baigné dans la bande dessinée, j’ai cette attirance pour la culture populaire. Depuis tout petit j’aime retrouver ces histoires avec leurs codes, les images, leurs univers. Depuis quelques années j’ai un peu diversifié mes goûts, je ne regarde
pas que des films gores ou de genre purs. J’essaie de m’intéresser à d’autres genres pour pouvoir les comprendre. Parce que c’est quand même beaucoup plus rare et difficile de faire une série à la « Walking Dead » qu’une série à l’eau de rose. Alors le défi c’est de ne pas perdre son intégrité et parvenir à insuffler de mon univers dans un autre à travers les dialogues, la mise en scène, la technique, l’image. Quel que soit le projet sur lequel je travaille, on retrouve facilement ma touche urbaine. M. Qu’est ce que tu penses de la flopée de superproductions US comme Iron Man, Avengers, Spiderman ? Y.F. Je n’éprouve aucun plaisir à regarder un film comme Avengers. Je l’ai trouvé tellement froid. Ce que j’aime dans le cinéma, c’est la capacité qu’a un réalisateur à tracer et construire des personnages. Aujourd’hui, il est très rare de trouver des personnages forts dans des Blockbusters américains. Pour te donner un exemple, Nicolas Winding Refn, le mec qui a fait « Bronson » avec Tom Hardy, voilà un réalisateur avec qui j’ai des affinités. Il a fait du cinéma de genre, du gore avec des cannibales, mais avec une vraie réflexion derrière, quelque chose de mystique et d’intellectuel. J’aime l’idée de raconter des histoires avec des humains mais dans un univers fantasmagorique. M. Avec ton pote Ali El Mejdoub vous avez réalisé l’une des productions les plus barrées au Maroc : Une heure en enfer. Une anecdote sur cette époque bénie où il n’y avait pas de débat sur l’art propre et l’art sale ? Y.F. Déjà le débat sur l’art propre est un faux débat. C’est une expression qui n’a pas de sens. Le mec qui a dit ça n’est pas très amiami avec l’art. Il faut revenir sur des débats sur l’esthétique, le beau. Marcel Duchamps a déjà remis en question tout ça, mais il l’a fait y a déjà très longtemps. A mon avis, si on veut émettre un avis sur l’art il faut déjà s’y connaître un minimum. Mais pour en revenir à Une heure en enfer, c’est ma série préférée, celle qui me ressemble le plus. Ça parle des gens qu’on croise dans la rue, des événements qui pourraient nous arriver tous les jours. La naissance de cette série est marrante. Ali et moi travaillions ensemble sur une série en tant que scénaristes et nous n’aimions pas trop le projet. Nous avions du mal à imposer certaines idées, et ça nous a donné une espèce de rage, l’envie de faire un truc qui nous plaisait. Un jour
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Une heure avec … après une réunion de travail, on descend à la mahlaba du coin pour se prendre un Raïbi Jamila, et on se dit « Faut qu’on fasse notre propre série. ». Et c’est comme ça qu’est né Une heure en enfer. Sur un trottoir, un soir de dèche, un raïbi à la main. M. Parles-nous de la période Film Industry. Y.F. C’est plus une école qu’autre chose la Film Industry. C’était vraiment une formation accélérée. J’ai fait des téléfilms, dont Squelette. C’est à mon dernier projet que j’ai pu tout donner et me faire remarquer. La seule amertume que j’ai, c’est que certains films n’ont pas été vus. M. Tu as enchaîné les séries à succès, est ce que tu sens la pression monter maintenant que tu prépares ton premier long-métrage ? Y.F. Quand je commence un projet, c’est un challenge pour moi et j’ai toujours un peu les chocottes. J’ai ce rush d’adrénaline qui monte en moi et toujours cette envie de prouver que je peux faire du bon travail. Aussi, l’envie de faire le maximum avec ce qu’on me donne, d’en
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faire quelque chose d’intéressant. Et puis c’est mon métier, je ne fais rien d’autre à côté, alors c’est aussi un défi de ne faire que ça, de me renouveler, plaire au public. Mon premier rêve a toujours été de faire un film, de faire mon long métrage. A.A. Tout ce qu’il fait et tout ce qu’il a fait, c’est en préparation de ce long métrage, de son premier film à lui. Il a envie de faire du bon cinéma mais il sait qu’il n’a pas les moyens de le faire. Alors il fait tout pour arriver à son but et pour réaliser son rêve. Il aime aussi faire de la télévision parce qu’il respecte la télévision parce qu’elle est vue par tout le monde, elle est reçue quotidiennement par des millions de personnes. C’est très important pour lui de leur donner un produit de qualité. Il ne fait pas de la télévision pour des raisons purement alimentaires. C’est quelqu’un qui est proche du peuple, proche du mec de la rue, qui le comprend et qui cherche à lui donner de la qualité. Et ça, c’est au quotidien. Il est populaire Yassine. M. La question qui tue : qu’est ce que tu apprécies le plus chez Amal la comédienne ? La photographe ? La
peintre ? Y.F. J’aime son côté artiste. Même ses blagues sont artistiques. Son acharnement quand elle veut faire quelque chose. Elle peut triper sur n’importe quoi. Dernièrement elle s’est mise à faire des savons à la maison. Elle est passionnée, créative. L’artiste en elle rejaillit sur tout, même sur des savons ! J’apprécie aussi qu’elle respecte mes goûts, qu’elle me complète, me comprenne. M. Merci à vous deux pour vos réponses, votre humour et vos univers complètement décalés ! Y.F. Je tiens à dire que j’ai une femme magnifique, une femme qui m’a fait un superbe cadeau cette année, notre jolie petite Mina. J’espère que je serais à la hauteur de ce qu’elle m’a offert. A.A. Et moi tiens à dire que je suis heureuse d’être à tes côtés, fière de ne pas être avec quelqu’un de médiocre, tu m’as appris tellement…
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Une heUre avec …
Il nous faut une «Mahlaba» pour arrondir nos fins de mois
Je veux que ma fille devienne aviatrice
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cul* tu re Cahier
Acteur Cinoche Livresse Musique & DVD Acteur culturel Run Tomorrow
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Culture
Rue des voleurs: roman initiatique à la sauce marocaine Après s’être penché de très près sur les nouveautés de cette rentrée littéraire 2012, le gros coup de coeur de Metropolis va pour Rue des voleurs, dernier roman de Mathias Enard, qui se trouve être également en lice pour le Goncourt 2012. Rue des voleurs, c’est l’histoire d’un jeune tangérois tout à fait ordinaire prénommé Lakhdar. Chassé du giron familial une fois surpris dans une intimité défendue avec sa cousine Meryem, Lakhdar entame alors un long et difficile voyage qui le portera de Tanger à Barcelone, mais surtout à l’age adulte. Metropolis a donc rencontré Mathias Enard à Paris qui nous livre ici quelques détails pour éclairer le lecteur. Propos recueillis par rim battal
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Metropolis. L’histoire commence à Tanger et se passe pour la plus grande partie au Maroc. Pourquoi le Maroc et pas la Tunisie ou l’Egypte par exemple ? Mathias Enard. J’ai choisi Tanger précisément parce que c’est une ville qui est en décalage avec les évènements. Elle est complètement à l’ouest du monde arabe et a une position de frontière, de limite. Ce qui me donnait une certaine distance avec ce qui se passait en Tunisie ou en Libye par exemple. (...) ça me faisait une continuité géographique idéale pour un voyage.
M. Rue des voleurs c’est l’histoire d’un jeune marocain tout à fait ordinaire, qui aime les filles, les romans policiers, qui fume et boit de temps à autres, rêveur, un peu lâche... Pourquoi prendre un jeune lambda pour lui faire vivre tous ces drames ? M.E. Rue des voleurs est un roman d’initiation, un passage de la jeunesse à l’age adulte. Le livre montre la continuité qu’il peut y avoir entre la jeunesse arabe aujourd’hui et la jeunesse espagnole, la jeunesse de l’europe donc, leurs aspirations communes pour améliorer leur condition, leurs libertés. Pour moi, il fallait que ce soit un jeune afin d’établir un rapport entre ce qui se passe d’un côté et de l’autre du détroit.
ensuite il travaille dans le monde de la mort (comme thanatopracteur, ndlr) avant d’arriver à Barcelone. Donc c’est une de ces aventures, le mettre dans le fond noir du trou, pratiquement l’enfer, pour ensuite l’en ressortir. Et le livre c’est un peu une succession de stations...
M. Mais aussi par culpabilité : Meryem
M. ...D’escales, comme dans un voyage.
M. Effectivement. Personnellement, je
D’où le parallèle avec Ibn Battouta dans le livre... M.E.. Exactement.
M. Il a suffit d’une seule “faute” (le rapport sexuel entre Lakhdar et sa cousine Meryem,ndlr), pour que Lakhdar soit expulsé de son petit paradis familial... M.E. C’est surtout lui qui a honte, qui ne veut pas y retourner.
M.E. Exactement. (...) Judith qui est son double en femme et en européenne. Il fallait évidemment qu’il passe en Espagne. Comme il n’avait pas spécialement envie d’émigrer au départ, je l’ai fait traverser par amour.
M. Alors pourquoi parler de “Barzakh”
M. Justement, pourquoi avoir tapissé la vie de Lakhdar de cadavres ? Est-ce pour justifier l’acte final ? M.E. Disons que c’est en quelque sorte un roman policier ou un roman noir, un roman d’aventures où il y a plusieurs stations, plusieurs petites aventures dans la grande. D’abord sa vie à Tanger, ses aventures avec les islamistes, son travail quand il recopie tous les livres, après sur le bateau de la Comarit,
pense que si le livre avait été écrit par un marocain il aurait été interprété différemment. Je ne sais pas dans quel sens, d’ailleurs je ne sais pas encore s’il a été lu au Maroc ou pas... M.E. Je reviens de Tanger, j’y étais pour un festival (Première édition de Correspondances de Tanger, festival littéraire, ndlr) et j’ai croisé beaucoup de gens qui l’ont lu, qui ont relevé l’aspect politique... Le problème c’est le prix des livres au Maroc. Les livres français, quand ils arrivent, sont un peu plus chers et ensuite quand leur prix est converti en dirhams c’est juste énorme. Ceux qui l’ont lu en tout cas ont vu cet aspect politique, notamment au sujet des droits de la femme et de l’avortement.
M. Comme c’est un sujet d’actualité... Ce
M. D’où la présence de Judith...
(2ème partie du livre,ndlr), à l’heure où les informations, les idées, les images n’ont jamais circulé aussi rapidement ? D’ailleurs, Lakhdar, le héros du livre, est tout le temps connecté à internet... M.E. Le barzakh, c’est vraiment lui dans cette situation. Il est entre deux mondes, entre Tanger et Barcelone. Il est dans le monde de la mort avant d’arriver d’en sortir, un peu comme on sort de l’enfer, et le barzakh, c’est vraiment ce moment-là du livre.
est morte en essayant d’avorter. Une manière de représenter l’illégalité de l’avortement comme une source de malheurs pour beaucoup de jeunes ? M.E. Oui, et d’ailleurs il y a beaucoup de choses politiques dans le livre.
MATHIAS ENARD, ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES Après des études d’arabe et de persan à l’INALCO et de longs séjours au MoyenOrient, Mathias enard s’installe en 2000 à Barceloneou il enseigne l’arabe à l’Université autonome de Barcelone. En 2008, Actes Sud publie son roman Zone, fameux pour n’être constitué que d’une seule phrase de 500 pages. L’oeuvre de Mathias Enard a été plusieurs fois récompensée par des prix littéraires dont le Goncourt des lycées, le Prix Décembre ou encore le Prix des Cinq continents de la francophonie, et son livre Remonter l’Orénoque a été adapté cette année au grand écran par Marion Laine pour A coeur ouvert.
qui marque également dans le livre, c’est cet acharnement de Lakhdar à vouloir “sauver” son ami Bassam en lui évitant de tomber dans le radicalisme religieux : Lakhdar l’entraîne boire des bières, voir des petits seins roses sur la plage de Barcelone... Est-ce que l’assassiner à la fin est un acte de désespoir ? M.E. C’est un peu désespéré en effet. Mais pour ma part, j’y vois aussi une espèce d’espoir, c’est la première fois où Lakhdar est dans l’action, il agit. Il a toujours été balloté de droite à gauche et là, enfin, il prend sa première décision adulte dans le sens où il se révolte contre ce qui se passe et se dit : “non ce n’est pas possible, ça ne peut pas se passer comme ça”. Et finalement, on ne sait pas à quel moment au juste, entre le Maroc, le Mali ou l’Afghanistan, mais Bassam n’existe plus, il est déjà mort. En quelque sorte, Lakhdar le libère. On ne sait pas très bien d’ailleurs ce qui s’est passé entre temps, mais on ressent beaucoup de désespoir chez Bassam.
M. D’ailleurs, quand il dit “Je ne suis pas un assassin, je suis plus que ça”, comment faut-il l’interpréter: “Je suis un justicier” ou “ne réduisez pas mon identité à un seul acte” ? M.E. Voilà ! “ne réduisez pas mon identité à un crime” d’abord, puisque “je ne suis pas que ça et je suis aussi un révolté”, quelqu’un qui pense oeuvrer pour le bien. Il n’a pas novembre 2012 / nUmero 8
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Culture envie qu’on le ramène à un simple nom de quelque chose.
M. Il se définit aussi comme un citoyen du monde quand il dit “je ne suis pas un Marocain, je ne suis pas un Français, je ne suis Espagnol, je suis plus que ça”... , je suis plus que ça”... M.E.. Il n’est pas que ça. Il est marocain aussi, mais on est toujours plus que ça. Un nonsens en fait. M. La principale différence entre Bassam et Lakhdar, c’est l’amour de ce dernier pour les livres. Est ce qu’on peut dire qu’un livre, ou la lecture en général, peut sauver ? M.E Pas forcément. On connait tous des gens qui lisent beaucoup mais qui ont commis beaucoup d’erreurs. Par contre ce qui peut nous mettre sur la bonne voie, c’est d’essayer de chercher l’altérité, la connaissance et la différence dans la lecture. C’est à dire la lecture pour accéder à autrui et pas seulement la lecture pour se conforter dans ce que l’on est. Dans ce cas, je pense que la lecture peut sauver, oui. La culture aide, mais elle ne permet pas tout. Le savoir, dans le cas de Lakhdar, lui a permis de trouver un travail où il recopiait des livres...etc. M. Et puis thanatopracteur pour quelque temps. Pourquoi faire laver des cadavres de boat-people par un candidat à l’immigration ? M.E. Je voulais montrer ce que c’était que cette autre réalité de l’immigration. Les frontières, ça tue aussi. Ça tue beaucoup de monde. C’est une triste vérité de voir qu’il y a des gens qui continuent de tenter ce voyage dangereux et qui en meurent. Lakhdar a eu la chance de ne pas mourir dans le voyage, mais il le paye un peu quand même.
M. Vous avez écrit : “Le printemps arabe mon cul, ça va se terminer en coups de triques coincés entre Dieu et l’enclume”. Pensez-vous aujourd’hui que le printemps arabe est un échec ? M.E. Disons que je pense que ça prend beaucoup de temps. On ne construit pas une démocratie parlementaire et un état de droit en un an. La France par exemple, entre la révolution en 1789 et la République réellement il s’est presque passé un siècle. Aujourd’hui, tout va beaucoup plus vite. Il y a des pressions autour de la Tunisie et de l’Egypte qui font que ces deux pays peuvent parvenir plus vite à cela. Mais je pense que ça va prendre quand même du temps. Il y a
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Je pense que le Roi a été intelligent, a vu qu’il fallait faire quelque chose après le 20 février et a vite proposé la réforme de la constitution. Dans ce sens là, il a été habile. un phénomène assez inquiétant, que ce soit en Tunisie ou ailleurs, c’est que, Ennahda ou encore les Frères Musulmans sont dépassés un peu par des groupuscules salafistes, dont on ne connaît ni l’identité, ni la nature des relations entretenues avec le pouvoir, et qui représentent un véritable danger pour la démocratie parlementaire telle qu’elle est constituée aujourd’hui. Et puis ils sont assis sur une bombe à retardement qui est l’économie. En Tunisie un peu moins, mais en Egypte, il y a de vrais problèmes auxquels il faut s’attaquer rapidement et un gouvernement qui ne pourra pas les résoudre peut tout à fait être renversé à nouveau ou avoir à affronter des troubles assez violents dans la rue.
M. Vous pensez donc que tous ces gourvernement islamistes finiront seulement par être discrédités ? M.E. Ils ont été élus démocratiquement. Après, je ne suis pas sûr qu’ils peuvent répondre aux aspirations de ceux qui les ont élus.
Pour beaucoup de raisons, d’abord idéologiques et puis économico-politiques. Je ne suis pas sûr qu’il pourront apporter aux gens ce pourquoi ils les ont portés au pouvoir.
M. Vous croyez à l’exception marocaine ? M.E. Je pense que le Roi a été intelligent, a vu qu’il fallait faire quelque chose après le 20 février et a vite proposé la réforme de la constitution. Dans ce sens là, il a été habile. Il a vu qu’il était temps de réformer le pays. Mais c’est pareil, je pense que les réformes, ça prend du temps. Après il y a un problème de libertés sociales au Maroc, notamment en ce qui concerne les femmes et beaucoup de choses qui restent à améliorer...Il y a de la bonne volonté, mais il faut des actes qui traduisent cette volonté politique. Après, je pense qu’il y a eu beaucoup de progrès économiques. Quand on voit Tanger aujourd’hui, c’est en train de devenir ce que ça aurait dû être depuis longtemps, une grande ville de la méditérrannée : on construit de grands ports, les zones franches débordent, les usines Renault... Tout ça est très important, mais ça ne se fait pas en deux jours.
M. Vous avez reçu plusieurs prix pour vos livres, dont le Goncourt des lycéens. Est ce que c’est bien parti pour le Goncourt cette année ? M.E. On ne peut pas savoir. Je suis assez tranquille. Il faut attendre c’est tout. (...) Je suis sur la liste, donc j’ai une chance. Si je l’ai, tant mieux, mais si je ne l’ai pas, tant pis, ce n’est pas très important pour moi.
Culture Cinoche Film du mois
Sur la planhe Réalisé par Leïla Kilani. Avec Soufia Issami, Mouna Bahmad, Nouzha Akel
Histoire -
Durée : 1 h 44
Notre avis
par zara kadirI
Tanger - Aujourd’hui, quatre jeunes femmes de vingt ans travaillent pour survivre le jour et vivent la nuit. Toutes quatre ouvrières, elles sont réparties en deux castes : les textiles et les crevettes. Leur obsession : bouger. «On est là» disent-elles. De l’aube à la nuit la cadence est effrénée, elles traversent la ville. Temps, espace et sommeil sont rares. Petites bricoleuses de l’urgence qui travaillent les hommes et les maisons vides. Ainsi va la course folle de Badia, Imane, Asma et Nawal. « Sur le planches », premier film de Leïla Kilani, est un drame social mettant en scène 4 jeune filles paumés vivant au jour le jour entre travail à usine et petits larcins,
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dans cette ville de Tanger, nouvel eldorado des migrants qui espèrent pouvoir bosser dans la « zone franche », véritable porte sur l’Europe et objet de tout les fantasmes. Badia (Soufia Issami), l’héroïne principale est de grande gueule « aimable comme un chiffon » à la tchatche envoutante, elle se définit elle-même comme étant « sur la planche » d’un plongeoir duquel elle peut tomber à tout moment, une de ses répliques résume assez bien le film: « Mieux vaut être debout, tenu par son mensonge, qu’allongé, écrasé par la vérité des autres. Je ne vole pas, je me rembourse. Je ne cambriole pas, je récupère. Je ne trafique pas, je commerce. Je ne me prostitue pas, je m’invite. Je ne
mens pas. Je suis déjà ce que je serai. Je suis juste en avance sur la vérité : la mienne ! » Baadia crache les mots dans un arabe dialectal râpeux tout droit sorti des tripes. D’entrée on est frappé par la lumière (presque absente) qui ajoute un coté « glauque » et la façon de filmé style« documentaire en caméra cachée » donne un peu mal à la tête les dix première minutes du film, après on s’habitue, ou pas à Ca va très vite, c’est floue, la caméra ne quitte pas d’une semelle les 4 héroïnes, on marche avec elles, court avec elles, décortique les crevettes avec elles et on ressort de la salle en ayant l’impression d’être resté en apnée pendant 1h50. Du bon cinéma quoi. ■
Ted.
UN FILM DE SETH MCFARLANE. AVEC MARK WAHLBERG, MILA KUNIS, SETH MACFARLANE
À 8 ans, le petit John Bennett fit le vœu que son ours en peluche de Noël s’anime et devienne son meilleur ami pour la vie, et il vit son voeu exaucé. Presque 30 ans plus tard, l’histoire n’a plus vraiment les allures d’un conte de Noël. L’omniprésence de Ted aux côtés de John pèse lourdement sur sa relation amoureuse avec Lori. Bien que patiente, Lori voit en cette amitié exclusive, consistant principalement à boire des bières et fumer de l’herbe devant des programmes télé plus idiots les uns que les autres, un handicap pour John qui l’empêche de réellement s’investir dans leur couple. Déchiré entre son amour pour Lori et sa loyauté envers Ted, John lutte pour devenir enfin un homme, un vrai. Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs Notre avis Cette histoire d’ours en peluche qui parle sentait un peu l’arnaque, même si l’acteur principal (Mark Walhberg) s’émoustillait sur les plateaux de télévision du monde entier à défendre don « Ted » sans avoir l’air de trop y croire lui-même. C’était sans compter sur le talent du réalisateur « Seth McFarlane » qui a déjà un tableau de chasse bien fourni avec notamment les séries animées « Les Griffins » et « American dad ». Plutôt que de se retrouver avec une histoire de peluche qui parle un peu cucul la praline façon « bisounours au royaume des rigolos», le décalage du réalisateur fait de ce Ted un « Very bad toy » qui passe ses soirées avec des call girl, fume de l’herbe et boit plus que de raison, empêchent ce pauvre John de passer à l’âge adulte et de s’engager avec sa bien aimée Lori (Mila Kunis). Au final les répliques sont drôles, le film sous ses airs de conte de fée moderne touche en fait des points névralgiques, celui du chainon miraculeux avec l’enfance et celui la peur de grandir et de mourir... Un petit bémol cependant sur le doublage de TED en français, interprété par Joey starr, pas top… ■
Bachelorette
RÉALISÉ PAR LESLYE HEADLAND AVEC KIRSTEN DUNST, ISLA FISHER, LIZZY CAPLAN, JAMES MARSDEN
Regan, Gena et Katie sont inséparables depuis le lycée. Très cyniques, elles sont stupéfaites d’apprendre que leur amie Becky, adorable mais rondouillette, est la première d’entre elles à se marier ! Alors que Gena et Katie sont toujours célibataires, Regan harcèle Frank, avec qui elle sort depuis quatre ans, pour qu’il la demande en mariage. Lorsque Becky demande à Regan, particulièrement névrosée, de l’aider à préparer la cérémonie et d’être sa demoiselle d’honneur, celle-ci est furieuse. Six mois plus tard, la veille du mariage, Regan, très remontée, tyrannise le personnel et les invités, tandis que Katie et Gena s’apprêtent à faire la fête. Mais tout va de travers. Au moment où les trois amies tentent de noyer leur chagrin au bar, elles tombent sur Clyde, petit ami de Gena à l’époque du lycée. Or, il se trouve qu’ils s’aiment encore… Plus tard, pendant la répétition générale du dîner, Gena, très éméchée, porte un toast et suscite le malaise en racontant que Becky était boulimique quand elle était ado. Et quand Katie oublie d’annuler un strip-teaseur qu’elle avait engagé pour l’enterrement de vie de jeune fille, la mariée s’emporte ! Furieuse, elle demande aux trois amies de ne venir au mariage que si elles ne boivent pas et se comportent en adultes. Ce qui n’empêche pas Regan, Gena et Katie de faire une fête d’enfer toute la nuit jusqu’au lendemain, jour de la cérémonie… Notre avis
Le synopsis parle de lui-même. C’est une comédie girly trash, un genre nouveau qui met en scène des filles qui assument le sexe, la drogue et l’alcool, comme des hommes, des vrais. Avec un petit plus : la perfidie et les vacheries féminines, venimeuses et vicieuses à souhait. C’est crade, c’est vulgaire, et si c’est la vision que se fait l’Amérique de la femme libérée, eh bien non merci…■
Voisins du troisième type
RÉALISÉ PAR DAX SHEPARD ET DAVIS PALMER. AVEC DAX SHEPARD, KRISTEN BELL, BRADLEY COOPER RÉALISÉ PAR AKIVA SCHAFFER AVEC BEN STILLER, VINCE VAUGHN, JONAH HILL
À Glenview, dans l’Ohio, quatre banlieusards ordinaires décident de former un comité de surveillance de quartier. Même s’il s’agit surtout d’un prétexte pour échapper à leurs mornes existences, nos quatre héros vont tout de même faire une découverte incroyable : leur paisible petite ville a été envahie par des extraterrestres qui se font passer pour d’honnêtes citoyens. Face à la menace, le sort de leur quartier – et du monde – est désormais entre leurs mains…
Notre avis Un film avec Ben Stiller, Vince Vaughn et Jonah Hill, ça sent la grosse comédie potache américaine. Rajoutez une histoire d’extraterrestres venus envahir la planète et vous êtes sûr d’être à mille lieues d’un film d’auteur. L’histoire est tout d’abord racontée par Evan – le personnage de Ben Stiller – qui parle avec amour de Glenview, petite ville sans histoire, de son travail à Costco, sorte d’énorme Métro. Evan aime surtout se sentir utile dans sa communauté et il cherche toujours à en faire plus. Jusqu’au jour où l’un de ses employés est sauvagement assassiné un soir. Il décide de résoudre le mystère et monte un comité de surveillance avec une poignée de volontaires : Bob, homme marié, père d’une jeune adolescente, Franklin, jeune vaurien ayant été recalé à l’école de police et Jamarcus, un anglais fraîchement divorcé. Les trois hommes ne sont pas vraiment là pour protéger la ville mais plutôt pour passer du bon temps entre hommes, boire des bières et peut-être s’attirer les faveurs de la gente féminine. S’ensuivent des scènes moyennement drôles et des scènes d’actions pas vraiment trépidantes…■
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CULTURE livresse CETTE RUBRIQUE VOUS EST PROPOSÉE PAR : LIVRE DU MOIS
Jean Genet, menteur sublime DE TAHAR BEN JELLOUN EDITIONS GALLIMARD PAR YASMINA LAHLOU & JALAL BOUKHARI
L’EXTRAIT Mohamed Choukri rapporte dans son livre « Jean Genet et Tenessee Williams à Tanger » (Quai Voltaire, 1992) cette déclaration de Genet répondant à une invitation du fils de Paul Claudel, alors consul général de France à Tanger : « Je n’irai pas. Je ne me rends jamais à ce genre d’invitation […] Le seul chef d’Etat avec qui j’ai jamais partagé un repas est Georges Pompidou quand il a autorisé le retour à Paris d’un de mes amis en exil. J’ai toujours détesté les présidents, les chefs et les responsables politiques. Aux EtatsUnis, par exemple, ils me refusent le visa d’entrée parce que je suis homosexuel et ex-voleur. Comme si aux Etats-Unis, il n’y avait pas de voleurs ni d’homosexuels comme moi ! Je ne peux pas non plus aller en URSS parce qu’à l’époque de Staline, Jdanov a interdit mes livres. » ■
LE LIVRE : « Jean Genet, menteur sublime » est un passionnant portrait que nous livre Tahar Ben Jelloun d’un autre écrivain - aussi talentueux que sulfureux. L’année 1974 marquera le début de leur « amitié exigeante, intermittente, proche et en même temps à éclipses » qui durera jusqu’à la mort de Genet, en 1986. Personnage complexe, insaisissable, auteur reconnu et admiré (notamment par Cocteau et Sartre), homosexuel notoire, voleur impé-
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nitent, militant aux côtés des Black Panthers américains et fervent défenseur du peuple palestinien… Genet se lançait sans cesse dans de nouveaux projets auxquels il associait régulièrement Tahar Ben Jelloun (entretiens, articles, scénarios, traductions). Alors gravement malade, il consacra ses dernières forces à l’écriture d’un livre-testament achevé à la veille de sa mort : « Un captif amoureux ». Il est enterré à Larache, près de Tanger. ■
Metropolis NUMERO 8 / NOVEMBRE 2012
Notre avis
Une biographie narrée, sorte de témoignage personnel qui renouvelle ce genre littéraire. Tahar Ben Jelloun, prix Goncourt en 1987 pour « La Nuit sacrée », est réputé égocentrique et peu enclin à l’empathie. Il se cantonne pourtant ici à ne jouer que le second rôle, s’effaçant discrètement devant son sujet : Jean Genet, l’écrivain brillant, l’homme privé marginal, le militant engagé. Au-delà de l’hommage d’écrivain à écrivain, Ben Jelloun montre un intellectuel éternel paria, à la fois révolutionnaire, fragile et obscur. Curiosité et fascination se mêlent alors pour tenter de percer la vérité de Genet, d’élucider l’énigme qu’il était aux yeux de tous. Certainement le meilleur livre de l’académicien marocain depuis bien longtemps. En tout cas, celui où il déploie un réel effort de sincérité et de fidélité à la mémoire. ■
SI C’ÉTAIT À REFAIRE
DE MARC LEVY EDITIONS ROBERT LAFFONT
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ndrew Stilman, grand reporter au New York Times, vient de se marier. Un jour, il se fait agresser pendant son jogging le long de l’Hudson River. Il s’effondre dans une mare de sang. Andrew reprend connaissance le 9 mai 2012... Deux mois plus tôt, deux mois avant son mariage. À compter de cette instant, il a 60 jours pour découvrir son assassin, et déjouer le destin. De New York à Buenos Aires, il est précipité dans un engrenage vertigineux. ■
ZAYNAB, REINE DE MARRAKECH
LES SECRETS DE L’INNOVATION DE STEVE JOBS. EDITIONS PEARSON
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e ses débuts dans le garage de ses parents jusqu’à l’iPad en 2010... Steve Jobs n’a cessé de proposer au public des produits révolutionnaires. Sa capacité d’innovation est légendaire et son talent n’a cessé d’impressionner, et malgré des difficultés, quelques revers, il a toujours réussi à enchaîner les succès. Son secret ? Le fameux « Think different » est bien plus qu’un slogan. C’est une vision sans précédent. Un style dynamique et décalé qui symbolise la manière dont Steve Jobs a abordé la conception d’un produit ou la relation client. En analysant les nombreuses déclarations faites par le PDG d’Apple lui-même, en interrogeant d’anciens salariés, des experts et des hommes d’affaires, Carmine Gallo a dégagé les 7 principes d’innovation qui résument la démarche de Steve Jobs et sont applicables à tout domaine d’activité. ■
DE ZAKYA DAOUD EDITIONS LE FENNEC
e 10 octobre dernier, à la Villa des arts de Casablanca, une rencontre a eu lieu avec Zakya Daoud autour de « Zaynab reine de Marrakech». Paru en 2005, ce roman historique vient d’être réédité aux éditions Le Fennec. L’occasion de redécouvrir le personnage de Zaynab Nefzaouia, femme aussi belle qu’intelligente qui a aidé son époux Youssef Ibn Tachfine, premier souverain de la dynastie Almoravide (XIe siècle), à bâtir son empire – et sa capitale de l’époque, Marrakech, cité « bornée d’un côté par les neiges, de l’autre par le feu ». ■
Notre avis
Les romans de Marc Levy, traduits en 45 langues, se sont vendus à plus de 24 millions d’exemplaires à travers le monde. Mais ne soyons pas dupes - quantité n’étant pas gage de qualité, nous sommes ici au rayon best-sellers du livre industriel. Après « Et si c’était vrai… », l’écri-vain nous gratifie de « Si c’était à refaire », son treizième pavé. Ce n’est ni vrai, ni à refaire. Encore moins à lire. Tout comme l’autre star du roman sentimental à suspense, Guillaume Musso (« Et après », « Seras-tu là ? »), Marc Levy est à la littérature ce que Sam Bacile (« L’Innocence des musulmans ») est au cinéma, ou Bernard-Henry Levy à la philosophie : une imposture contemporaine.. ■
Notre avis
Une magnifique épopée historique doublée d’une poignante histoire d’amour entre Zaynab et Youssef. Une belle reconstitution romancée de l’âge d’or arabo-andalou où l’auteur mêle subtilement réalité, légende et fiction. En même temps qu’elle restitue à son héroïne toute l’importance du rôle politique qu’elle a tenu dans l’histoire du Maroc, Zakya Daoud rend un bel hommage à « la perle du Sud » et à sa région, notamment l’édénique vallée de l’Ourika. A (re)lire absolument !. ■
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ce livre dévoile de façon purement théorique la méthode à suivre pour égaler le maitre. Qu’il s’agisse de conseils apparemment de bon sens - « Faites ce que vous aimez » - ou de conceptions précises sur la vente - « Vendez du rêve, pas des produits » -, ces principes voient grand, sont porteurs de messages forts et prennent souvent le contre-pied de ce que l’on a l’habitude d’entendre, de voir ou de faire. ■
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CULTURE DVD & Music CETTE RUBRIQUE VOUS EST PROPOSÉE PAR : A voir en amoureux un dimanche pluvieux
ATTENTION SCENES CHOCS !
DVD 2046 de Wong Kar-Wai (20045)
DVD Gozu de Takeshi Miike (2003) Notre avis
Notre avis
Après son mythique In the mood for love, Wong Kar-Wai n’est plus a présenté. Maître incontesté et incontestable d’un univers esthétiquement unique, ses films sont de véritables poèmes cinématographiques, avec des images si belles qu’elles nous donnent des papillons dans le ventre. Dans 2046, Kar-Wai nous transporte d’abord dans le Hong-Kong des années 60, sur les traces de Chow Mo Wan, journaliste mondain à la vie sociale mondaine et dissolue. Amoureux de Su Li Zhen, il la retrouve un soir dans la chambre 2046. Quand il revient le lendemain, elle n’y ai plus mais il décide de prendre la chambre voisine, et s’y installe. Et comme une litanie tout le long du film, les femmes qu’il a aimé et le chiffre « 2046 » reviennent, inlassablement. On se laisse happer par la beauté des images au départ, mais deux choses finissent par lasser : les allersretours dans le 2046 du livre et la véritable chambre 2046, et le film est tout de même long (2h15 !).
Takeshi Miike est réputé pour être le réalisateur le plus taré de tout le cinéma asiatique et Gozu en est certainement une preuve irréfutable. Le film commence sur la scène où Ozaki explose un innocent toutou sur la vitrine d’un café. S’ensuit un road-movie des plus absurdes comme l’atteste le café dans lequel Minami pénètre pour appeler son boss : deux types bizarres parlent du temps, la serveuse est en fait un serveur en soutien-gorge et chemisier transparent, et le flan salé qu’on offre à Minami lui fait vomir ses tripes. Quand Minami perd le corps d’Ozaki, et Miike en profite pour nous nous balader dans cette ville bizarre qu’est Nogaya. De l’hôtel tenu par une femme aux seins laiteux, en passant par le yakuza au problème de peau, les personnages sont plus décalés les uns que les autres et l’intrigue ressemble de plus en plus à un cauchemar, un délire tout droit sorti de l’esprit dérangé de Takeshi Miike.
A voir n’importe quand, en famille pour rêver
A voir n’importe quand entre amis pour rire
DVD Tigre et dragon de Ang Lee (2001)
DVD Crazy Kung Fu de Stephen Chow (2005)
Notre avis
Tigre et dragon est un film de sabre ou wu xia pian, pilier de la culture cinématographique chinoise. Il est comparable au film « de cape et d’épée » et se base sur les mêmes principes : courage, honnêteté, honneur et respect de la justice. Une importante composante fantastique permet aux protagonistes de s’envoler, et de supporter de nombreux coups. On retrouve tous ces codes dans Tigre et dragon et même si au départ, le spectateur nonaverti peut se montrer dubitatif, il est rapidement pris par l’histoire. Les scènes de combats sont savoureuses et Ang Lee alterne combats aériens et déchirements intimes avec brio. Et pour ne rien gâcher, les deux actrices principales ne sont autres que les jolies Michelle Yeoh (Yu Shu Lien) et Zhang Ziyi (Jen). Si vous l’aviez raté à sa sortie parce qu’un ballet kungfuesque ne vous attirez pas outre mesure, n’oubliez pas que seul les idiots ne changent pas d’avis… A voir aussi en famille !
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Metropolis NUMERO 8 / NOVEMBRE 2012
Notre avis
Stephen Chow est un génie, n’ayons pas peur de le dire. Dans Crazy Kung Fu il est acteur principal, réalisateur mais producteur et scénariste. Son exploit ? Mêler scènes comiques à la Tex Avery avec aussi western spaghetti, comédie musicale, et bastons kung fu superbement orchestrées par Sammo Hung et Yuen Woo-ping. Ces noms ne vous disent rien ? Ce sont pourtant ceux qui sont derrière les chorégraphies de Matrix et de Tigre et Dragon… C’est l’histoire d’un bon à rien, qui rêve de faire partie du groupe de gangsters les Axes. A leur tête un type sans foi ni loi, qui ne recule devant rien pour s’approprier tous les quartiers. Bref, Crazy Kung Fu est peuplé de personnages savoureux (coup de coeur pour la bonne femme propriétaire, ses bigoudis et sa clope vissée aux lèvres) et du kung fu, et encore du kung fu ! Encore plus fou que Shaolin Soccer, c’est un film qui se laisse regarder et qu’on prend même plaisir à revoir à l’occasion…
CD Rick Ro$$. God Forgives I Dont Notre avis
Dans la famille des rappeurs East Coast je voudrais le gros barbu patibulaire au physique de double-cheese. Même si il ne révolutionne pas le rap avec sa musique, Rick Ross a au moins le mérite de perpétuer la tradition des rappeurs aux revendications douteuses du genre : plus de bijoux, plus d’argent, plus de voitures et dont l’existence consiste à se balader avec des filles en bikini, boire du champagne « Cristal Roederer » et à balancer des billets de banque par dessus leur bateau. C’est dur la vie de rappeur hein ? Ok mais si on ne s’attarde pas trop sur les textes, on doit quand même admettre que ça envoie sévère niveau son, du bon rap viril à base de « mother fucker » et de « nigger nigger » … Ce « God forgives I dont » est donc un bon album mais pour les amateurs du genre uniquement, avec en plus des featuring de choix : Dre, Jay Z, Ne-Yo, Andre 3000, Meek Mill, Usher, Nas et John Legend, pas si mal !
CD Noël Gallagher’s high flying bird Notre avis
Après des bagarres à répétition avec son frère Liam et de nombreuses tensions avec les autres membres d’ « Oasis » du au fait qu’il n’a jamais pu imposer ses compositions musicales, Noël Gallagher s’est enfin décidé à couper définitivement le cordon avec le groupe qu’il a créé. Comme il le dit luimême, l’idée de se lancer dans une carrière solo germait dans sa tête depuis longtemps et les principaux titres de cet album « High Flying Bird » ont été composées alors qu’il était encore en activité avec « Oasis ». Avec ce premier opus, Liam Gallagher confirme son talent de parolier exceptionnel et prouve aussi qu’il n’est pas qu’un pilier de bar à la main lourde, même si l’influence d’oasis est toujours présente et l’ombre des Beatles plane sur cet album, l’autoproclamé « sauveur du rock anglais » transforme ce premier essai avec brio.
CD C’est la vie CD Frank Ocean. Channel Orange Notre avis
Nouvelle coqueluche du R’n’B outre atlantique, Frank Ocean n’en est pas moins arrivé dans la musique par accident. En effet il a quitté la Nouvelle Orléans suite au passage de l’ouragan « Katrina », pour venir s’installer à Los Angeles. Sur place il intègre un collectif appelait « Odd Future » et fini par sortir c’est premier mixtape avec notamment le titre « Swim Good », très bien accueillis par la critique. Sentant la bonne affaire, Jay Z et Kanye West décide alors de le faire participer sur leur album commun « Watch the trone » sur 2 morceaux. Suite logique il sort alors sont première album solo intitulé « Channel orange » Un album R’n’B-Electro pas mauvais et dont on peut saluer la fusion plutôt réussie. Frank Ocean devrait donc rapidement s’imposer comme la nouvelle référence de ce style musicale à l’abandon.
Notre avis
Comme annoncé en gros sur la pochette, le nouvel album de khaled « c’est la vie » est produit par « Red One ». Déjà ça sent l’embrouille, et outre le titre éponyme qu’on peut entendre environ 20 fois par jours à la radio, les autres chansons de l’album sont presque inconnues du grand public…. Red One on le sait, est capable du pire comme du meilleur et il semble avoir gardé le meilleur pour lady gaga et les autres. Le « hic » de cet album se trouve en fait dans certains featuring, alourdies par la touche « RED ONENAISE » au dépend de la touche « ORANAISE », notamment le morceau avec « Pitbull ». Le titre phare « c’est la vie » est bien loin d’être le meilleur de l’album et on préfère tous quand Khaled chante en arabe car en français ça donne : On va s’aimer, on va danser, c’et la vie lalalalala… ??? Sur quelques morceaux pourtant (Bab Jena, Andalucia…) on retrouve quand même le Khaled qu’on aime, à saluer aussi le duo avec le groupe marocain « Mazagan » plutôt réussie.
NOVEMBRE 2012 / NUMERO 8
Metropolis
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Culture
Jamal Nouman
Le Melhoun en fusion Beaucoup mettent un visage sur le nom de Jamal Nouman par le biais de son personnage Muhamad Al Mustapha dans la série à succès “Bnat Lalla Mennana”. Si le Jamal comédien semble s’être fait aimer d’une partie du grand public à la suite de quelques apparitions sur le petit écran, le Jamal chanteur n’en est pas à son coup d’essai : la chanson Yemma, extraite du précédent EP “Bouchama” figure dans la bande son du film “Al Fossoul Al Khams” de Sanae Akroud.
M. Vous êtes originaire de Larache, véritable bastion de la musique Judéo-Andalouse, mais votre style musical comporte beaucoup de références musicales différentes. Quelles sont vos influences, et comment définissez-vous votre musique ? J.N. Comme vous le dites, j’ai été bercé par une musique méditerranéenne. Mon origine géographique et le fait que ma mère chantait beaucoup ont fait que la musique andalouse a fait partie de mon quotidien, mais toutes les musiques que j’ai pu écouter et que je continue d’écouter aujourd’hui m’influencent de manière très naturelle. Je compose spontanément et souvent en proie à une émotion indéfinissable. Je ne me fixe pas de frontières, j’aurais tendance à définir ma musique comme du «Melhoun moderne», un Melhoun qui va puiser dans d’autres musiques du monde sans complexe.
Metropolis. Au début des années 2000 vous étiez avec votre groupe « Aba’Raz » l’un des pionniers de ce qu’on a appelé plus tard la « Nayda », mais le grand public vous connait plus pour votre rôle personnage Muhamad Al Mustapha dans la série à succès Bnat Lalla Mennana…. Qu’est ce qui vous a donné envie de revenir à la musique ? Jamal Nouman. Je n’ai jamais abandonné la musique, j’ai toujours oscillé entre deux disciplines : le thêatre et la musique. Lorsque j’ai quitté Aba’Raz j’ai débuté une timide carrière solo ou je cherchais ma voie. Dans le thêatre, j’ai toujours chanté et joué le rôle de musiciens, pour moi ces deux disciplines sont complémentaires. D’ailleurs même dans Bnat lalla Mennana j’apparais plusieurs fois à l’écran avec ma guitare.
M. Votre « EP » comporte 5 morceaux maintenant, le nouveau single qui a pour nom « éthiopique » circule beaucoup et semble avoir un certain succès sur le net. Pensez-vous que cet « EP » pourrait déboucher sur un album ? J.N. Naturellement, j’adorerais que ce travail découle sur un album, mais je veux prendre le temps d’aller au bout des choses. Mes morceaux sont en maturation permanente et j’aimerais que l’album soit l’aboutissement d’un travail de longue haleine pas une présentation, mais une carte de visite. Pour moi l’album est la continuité d’un travail permanent qui prend vie par le biais d’un spectacle vivant. L’enregistrement a tendance à figer l’instant, ce n’est pas quelque chose de primordial pour moi. Je préfère jouer mes morceaux en direct devant un public.
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Metropolis nUmero 8 / novembre 2012
M. Pouvez-vous nous en dire plus sur le processus de réalisation d’un morceau ? J.N. Je suis du genre à prendre mon temps, j’ai besoin de rencontrer individuellement les personnes qui vont se retrouver en studio. Une fois la composition terminée, vient l’étape de l’arrangement. Depuis peu je travaille avec Hicham Benabderrazik mon guitariste à qui j’ai confié cette tâche. Après quelques répétitions (chapeautées par mon percussionniste et directeur artistique Mehdi El Kindi) et quand le morceau commence a prendre forme , vient l’étape de la répétition générale ou tout le monde se rencontre à quelques jours du studio. Ensuite c’est simple, on va en studio, le schéma est clairement défini il n’y a plus qu’à enregistrer. M. Quelle est votre actualité pour les mois à venir (concerts…)? J.N. Dans un premier temps mes activités théâtrales me mènent en Belgique pour de nouvelles représentations de L’Harraz…, où je joue le rôle de Mahmoud et où je chante une version modifiée de Touria. Côté musique, nous allons sûrement à Séville dans le courant du mois pour une date et nous attendons plusieurs confirmations pour des dates au Maroc, entre temps on travaille sur deux nouveaux singles et nous aimerions faire quelques captations live avec des
guests pour les mettre à disposition du public via ma page Facebook et mon channel Youtube.
Je suis du genre à prendre mon temps, j’ai besoin de rencontrer individuellement les personnes qui vont se retrouver en studio.
M. Si vous aviez un état des lieux à faire sur la musique au Maroc, et sur les difficultés qu’ont les artistes marocains à se faire produire ? J.N. Tout d’abord, il n’y a pas de vrai marché musical au Maroc, à partir de là on peut dresser tout un panel de carences. Le manque d’infrastructures par exemple, il est difficile de faire tourner un spectacle qui a connu plusieurs semaines de résidence et qui a engendré un certain nombre de frais: C’est malheureux. Ensuite je pense que la gratuité des évènements et la prolifération des festivals a gâté le public marocain, très peu sont prêts à payer leurs places de concert pourtant les coûts de production sont réels. L’artiste marocain se retrouve du coup à vivre comme il peut, sans grande sécurité même lorsqu’il se produit de manière régulière. Quand il s’agit d’auto production comme pour le cas d’Ethiopique tous les risques sont pris par les artistes mais je peux tout à fait comprendre que peu de producteurs soient prêts a miser sur un artiste actuel, ils ne sont absolument pas sûrs de générer un profit où même de rentrer dans leurs frais. A moins de vouloir aborder d’autres marchés, type Moyen Orient mais là, le formatage devient le maître mot. On en revient toujours au même point l’absence de marché. De plus le prix du CD qui est dérisoire par rapport aux frais qu’il engendre. Novembre 2012 / nUmero 8
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Culture Acteur culturel Hicham Habchi
L’auto-dérision
en BD
Hicham Habchi, bédéiste de talent et auteur de la série ramadanesque « Ramadan Hardcore » a de nouveau fait parler de lui à l’occasion de « l’Aid el Kebir » avec une BD réalisée spécialement pour l’occasion. Interview de l’enfant terrible la BD marocaine, entre art graphique et dérision. Par jalal boukhari
Metropolis : Comment expliquez-vous l’engouement suscité par «Ramadan Hardcore » ? Hicham Habchi. Je pense que Ramadan Hardcore est arrivé un peu comme un vent de fraîcheur, les Marocains avaient besoin de voir une BD marocaine qui reflète leur façon de vivre ainsi que leurs habitudes et coutumes,
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Metropolis nUmero 85 / novembre JUillet 20122012
la BD est un moyen ludique et direct pour exprimer plein de choses tout en suscitant des réactions instantanées M. Aviez-vous imaginé un seul instant que cette série aurait autant de succès ? H.H. Au début non, mais en peu de temps le phénomène a pris de l’ampleur et les lecteurs en voulaient plus, ensuite les médias ont commencé à s’y intéresser, ce qui nous encouragé à continuer… Malgré le fait d’être une BD web, les premières planches se sont propagées à grande vitesse, dans tout le Maroc et les lecteurs réagissaient en temps réel au fur et à mesure de la diffusion des épisodes… Le public pouvait à la fois critiquer, interagir et globalement « Ramadan Hardcore » a été apprécié par tout le monde même à l’échelle occidentale et arabe puisqu’on a été traduits en anglais et en arabe classique dans certains pays voisins, nous sommes très satisfaits par tous ces retours positifs. M. Et maintenant, envisagez vous une suite à cette série ? Vos fans vous réclament ! H.H. Oui, avec mon collaborateur Mehdi Yassire alias «Koman» on a déjà prévu une suite ainsi que des hors série thématiques dont un est sorti pour l’Aid el Kebir, on en prévoit un autre pour l’Achora etc … On a aussi prévu une version longue mais cela nécessite beaucoup de temps pour la réalisation, ce n’est pas facile de bosser sur une Bande Dessinée, il faut s’armer de détermination et de patience. M. Avez-vous d’autres projets de BD en cours ? H.H. Oui… avant de travailler sur la BD de « Ramadan Hardcore » avec « Koman » , j’avais déjà travaillé sur plusieurs BD mais celle que j’ai vraiment pris du temps à développer s’intitule « the Bocal » c’est un mélange de fantaisie et de vie urbaine avec une touche de marocanité dont je ne veux pas dévoiler les détails maintenant… Patience !
Metropolis : Vous êtes installée à Casablanca depuis un moment pour mettre en place votre exposition. Que ressentez-vous vis-à-vis de l’accueil, de la ville ? AmparoSard : Depuis que je suis ici, j’ai eu la chance de rencontrer des gens d’une telle gentillesse comme Simo Chaoui et Raphaëlle de la Galerie 38. Je me sens comme chez moi. Ils me facilitent l’accès à tout, ils me présentent des gens, des amis, leur famille. Ici je n’ai pas trouvé de problèmes mais j’ai pu les résoudre, avec l’aide et le soutien nécessaire. J’ai pu déléguer, ce qui n’est pas chose aisée pour une perfectionniste comme moi. Oui, vraiment, pour
M. Avez-vous été contacté par des éditeurs suite au succès de « Ramadan Hardcore » ? H.H. Nous avons été contactés par des partenaires mais pas encore d’éditeurs, si ça arrive nous serons très exigeants sur certains points, notamment la distribution et la qualité de l’impression. M. Pensez-vous pouvoir vivre un jour de votre passion ? H.H. Je ne dirais pas non car la BD est ma passion depuis que je suis gosse, mais c’est un peu difficile pour le moment car le métier de bédéiste au Maroc manque de reconnaissance, nous avons pourtant pleins de bédéistes de talent mais le nombre de lecteurs n’est pas très conséquent, pour cette raison notre idée de départ a été de cibler toutes les catégories de la population pour que notre BD soit vue et appréciée par le plus grand nombre.
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Culture
La 21ème édition des semaines du film européen,
un événement à ne surtout pas rater ! Organisées annuellement au Maroc depuis 1991 par la Délégation de l’Union Européenne, les Semaines du Film Européen constituent l’un des symboles Culturels les plus tangibles du partenariat euro- méditerranéen au Maroc. Cet événement est une bonne occasion pour les cinéphiles Marocain de d’assister à la projection de nombreux films de qualité et primés lors des plus grand festivals européens comme : Cannes, Venise, Berlin… Les projections se dérouleront du 19 au 26 novembre au Théâtre National Mohammed V de Rabat à partir de 20h. Et du 21 au 28 novembre au cinéma Lynx de casalanca.
INFOS PRATIQUES : RABAT Du 19 au 26 novembre 2012 Au Théâtre National Mohammed V à partir de 20h. Dates et lieux des projections CASABLANCA Du 21 au 28 novembre 2012 Au Cinéma Lynx à partir de 20h. Projection de 8 films européens primés et de qualité -Prix : 10 dh le ticket 50 dh le pass semaine 25 dh le pass semaine pour les étudiants
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Metropolis nUmero 8 / novembre 2012
Le film d’ouverture DE ROUILLE ET D’OS - 2011 – 1h55 (France) Réalisation : Jacques Audiard Scénario : Jacques Audiard & Thomas Bidegain d’après l’oeuvre de Craig Davidson Genre : drame Avec : Marion Cotillard, Matthias Schoenaerts, Armand Verdure
AMOUR - 2011 – 2h06 (Autriche) Réalisation& scénario : Michael Haneke Genre : Drame Avec : Jean Louis Trintignant, Isabelle Huppert, Emmanuelle Riva
A PERDRE LA RAISON -2011 – 1h54 (Belgique) Réalisation : Joachim Lafosse Scénario : Thomas Bidegain, Joachim Lafosse, Matthieu Reynaert Genre : Drame Avec : Emilie Dequenne, Niels Arestrup,
EVA - 2011 – 1h34 (Espagne) Réalisation : Kike Maillo Scénario : Sergi Belbel, Cristina Clemente, Martì Roca, Aintza Serra Genre : fantastique, science fiction Avec : Daniel Brühl, Marta Etura, Claudia Vega
ALOÏS NEBEL - 2011 – 1h24 (République Tcheque) Réalisation : Tomàs Lunàk Scénario : Jaroslav Rudis d’après l’oeuvre de Jaroslav Rudis & Jaromìr Svejdìk Genre : animation Avec : Miroslav Krobot, Marie Ludvikova, Karel Roden
LA PART DES ANGES - 2011 – 1h41 (Royaume Uni) Réalisation : Ken Loach Scénario : Paul Laverty Genre : comédie dramatique Avec : Paul Brannigan, John Henshaw, Gary Maitland Novembre 2012 / nUmero 8
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Culture
ALCHIMIE ÉLECTRONIQUE Quand on pense « soirée casablancaise » on pense presque aussitôt à lui puisque Daox fait partie de la scène électronique depuis un moment déjà. De la trance à la « contemporary dance music », transition réussie pour ce prodige des platines. Dj, producteur, c’est entre deux évènements qu’il a trouvé le temps de fonder Runtomorrow. Un label et collectif artistique des plus prometteurs, qui fait déjà beaucoup parler de lui et que Metropolis va s’empresser de vous faire découvrir… Accrochez-vous, décollage pour la planète Daox imminent : première escale Runtomorrow !
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Metropolis nUmero 8 / novembre 2012
Metropolis : Runtomorrow, un nom à l’accent anglo-saxon et aux sonorités minimales. Racontes-nous l’histoire du petit nouveau qui fait du bruit. Vous êtes combien, qui fait quoi, et surtout, quel est le concept ? Y-a-t-il une histoire derrière le nom ? Abdes Daox : Avril 2011, un peu blasés de ce qui passait sur la scène électronique marocaine, Taleb Bensouda Koraichi, Josh Kleyton et moi-même avons eu l’idée du projet, on a décidé de déposer le nom et de travailler dessus discrètement. Runtomorrow est avant tout un label et un cercle artistique, nos ambitions ne se limitent pas seulement à l’organisation de soirées mais plus à la recherche de nouvelles opportunités et innovations dans le monde de la musique électronique en se basant sur le concept de l’Alchimie. Pour le nom, l’idée c’est que nous avons tous le même but, celui de changer le présent en dessinant le futur même si on ne sait jamais de quoi demain sera fait... Que l’avenir soit sombre ou rayonnant, nous serons là et nous nous appliquerons à concrétiser la vision du collectif. Les djs & producteurs marocains du label sont Josh Kleyton, Polyswitch, Kalamour,
Trissics, Mehak et votre serviteur. Nous dévoilerons les artistes internationaux du label très bientôt sur notre site web. La scène underground marocaine regorge de talents, on en découvre tous les jours et ce n’est qu’un début ! L’air de rien depuis quelques mois, le label Runtomorrow est en fleur que ce soit sur les flyers des soirées du B Rock, celles du Fellah ou encore à la Java, au Boultek. On peut dire que vous êtes des mecs connectés. Pas vraiment, on est plus plutôt des mecs motivés, chacun de nous prend des initiatives et essaie de se donner au maximum, histoire de faire bouger les choses. On organise toutes sortes d’événements dans des endroits divers et on fait tout notre possible pour que ces événements soient les plus différents possibles les uns des autres mais que chacun offre une expérience unique. Croyez moi, vous ne pouvez ni créer ni faire vivre une scène et des artistes avec un événement par mois. Même lorsqu’un bon gérant ou un ami organisateur nous invite à un événement qu’il organise, on impose nos visuels, on insiste pour obtenir le matériel
sonore adéquat et ainsi son événement est irréprochable. Malheureusement, la plupart des autres gérants ou organisateurs n’en n’ont rien à cirer de la qualité de l’événement, de la musique, de la clientèle… Pour eux, il faut qu’il y ait beaucoup de billets bleus dans la caisse et qu’ils puissent fermer le plus tôt possible pour aller claquer leur chiffre d’affaires dans un des cabarets de la corniche. Quand je pense à ton label, je pense surtout à la sobriété de votre démarche: de la musique, des visuels, et un public venu pour s’amuser. Vous ne revendiquez aucun message, vous ne vous considérez pas comme des révolutionnaires. Nous sommes avant tout des musiciens, on n’est ni des jukebox, ni de simple djs, ni des types qui défendent une idée politique ni des gars en recherche d’attentions. On joue et on produit la musique qu’on aime, on organise des événements qui nous semblent bons et on invite nos amis proches et toutes personne aimant la bonne musique. On n’est pas vraiment des révolutionnaires mais plutôt des alchimistes de la musique électronique et
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Culture chacun de nous a son propre message à faire passer, mais sachez juste qu’on est là et que dans la scène électronique ça se passera plus comme avant. Tu sais que tu foutrais des complexes à pas mal de monde tellement t’es partout ? Entre tes soirées sur Casa, Rabat, Marrakech, les coups de main que tu refiles à tes copines artistes (Yasmine Laraqui) tes soirées privées, tes productions… Comment tu fais pour faire tout ça ? Je ne pense pas qu’il y a de quoi foutre des complexes. Je suis quelqu’un qui aimerait faire de la musique 24h sur 24h, quand je suis à mon travail ou dans un café avec mes amis, l’envie me prend comme ça de faire un morceau mais ça m’est impossible et ça c’est un vrai complexe… Non mais plus sérieusement, entre le management du label, mes productions, l’organisation d’événements, les événements où je me produis, mon travail , mes nouveaux projets et m’occuper de mon chien ‘’Shenzi’’ mi-caniche mi-alien, je dors très peu , mais vraiment très peu. Quelque fois je dors tout un dimanche pour récupérer mais ça ne suffit pas, donc je ne pense pas qu’on ait de quoi m’envier. Pour parler de ma pote artiste, Yasmine Laraqui, je la considère comme ma shamane visuelle. On a étudié au même lycée et c’est quand elle a créé l’association Youth Talking que l’on a commencé a travailler ensemble sur Youth Talking et sur ses projets personnels. On est d’ailleurs entrain de plancher sur ses prochains projets vidéos - court métrages. Mais je ne peux pas vous donner plus d’infos. Daox tu fais partie de la scène électronique depuis déjà bien longtemps. De la trance à la minimale, qu’est ce qui a changé ? Les gens, les lieux, l’esprit. Il ya de plus en plus d’événements par rapport à avant. Ce qui n’a certainement pas évolué, c’est la vision, la mentalité des personnes responsables de la nightlife casablancaise puisqu’ils n’ont pas vraiment de culture musicale. Je ne suis pas sûr non plus que l’on puisse dire que la population casablancaise est prête ou pas. Ce que je peux dire par contre, c’est que grâce aux nouvelles technologies (internet, etc.), cette même population est mise en contact direct avec de l’excellente musique, autre que celle disponible à la télévision et à la radio. On peut dire que le public est plus exigeant et qu’il est prêt pour un changement.
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Depuis pas mal de temps on entend de partout « la nouvelle scène électronique marocaine est là ». T’en penses quoi personnellement ? Qu’est ce qui manque ? Si elle est là, elle a dû oublier de me passer un coup de téléphone. Personnellement, je pense que la nouvelle scène électronique est en marche. Je ne peux pas dire qu’elle est là parce que je ne le pense pas, mais je pense qu’elle arrive à grands pas. La génération d’aujourd’hui est exposée directement à de la bonne musique grâce à internet et aux réseaux sociaux ce qui facilite et accélère le fait que les gens arrivent à différencier la bonne de la mauvaise musique. Par exemple, les événements Lost Frequency qui ont lieu un mercredi en semaine arrivent à regrouper plus de 300 personnes en plein milieu de semaine donc je pense qu’on est sur la bonne route. Les clubbers qui ont le plaisir d’aller dans des grands clubs à l’étranger sont souvent déçus par la qualité de la sono ici, le manque de considération des gérants. Qu’est ce qu’il faut faire pour que ça change? Que les patrons et responsables de clubs/bars doivent se réveiller. La bonne qualité sonore d’un lieu représente 85 % de sa réussite. Je vais éviter de donner des détails mais lors d’un événement à Casablanca, on s’est retrouvé à jouer dans un lieu assez connu, on arrive à 17h pour faire le soundcheck : sans retour sur la table de mixage, sans ingénieur son pour les préréglages, toute la sono du lieu mal ajustée (vu que la veille il y avait eu un groupe de rock), une table de mixage avec deux pistes qui ne fonctionnaient pas, un caisson de basses qui envoyait des claps et des sons aigus. Et malgré tout ça ‘’the show must go on’’… Un de nos artistes Polyswitch, diplômé en ingénierie son, a réussi à régler toute la sono et l’événement était une réussite.
Et à ceux qui considèrent que la musique électronique est faite pour les drogués, tu leur dis quoi à eux ? Restez chez vous, devant votre télé, à regarder Question pour un Champion sous Prozac. Y a assez de mauvaises langues dans le monde de la nuit. Qu’est ce que ta bande et toi nous réservez pour le mois de novembre ? Pour Novembre, on a une date à Paris qui s’appelle Electrons Libres. On reprend les Parallels à la salle 36 du Boultek avec la 4ème édition. La seconde édition de Deep Moves à la Java. Une mystérieuse Lost Frequency 4. Un événement au Vanity organisé par les gars de Perceptions. Et notre mensuelle Runtomorrow label Showcase au Salon Mahler du Fellah Hôtel avec un invité guest international. Novembre 2012 / nUmero 8
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Culture
TED Casablancasalon pari gagnĂŠÂ ! x
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Metropolis nUmero 8 / novembre 2012
Un samedi matin, mon réveil sonne. Pendant quelques minutes je me demande avec effroi comment j’ai pu être assez stupide pour ne pas désactiver mon alarme la veille. Et puis je me rappelle qu’aujourd’hui, samedi 13 octobre 2012, j’assiste au premier Tedx Casablanca salon. Parfois, je me demande si je ne suis pas un peu maso sur les bords par zara kadiri - photo :DR
D
irection l’espace de co-working Insane sur Moulay Ismael. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un endroit polyvalent, où de nombreux évènements sont organisés : workshop, atelier, conférence, rencontre, tous les prétextes sont bons pour profiter de cette salle pas comme les autres. Arrivée à Insane, une trentaine de personne encore groggy de sommeil tiennent péniblement sur une chaise, un fauteuil ou un bout de table. Heureusement, l’équipe Tedx à tout prévu et pour nous donner de l’énergie, un copieux brunch-lunch-punch nous attend ! Armée d’une tasse de thé, je vais m’enquérir du programme auprès d’un des organisateurs : « Nous allons commencer par projeter des vidéos sur le thème du salon d’aujourd’hui, histoire de vous donner des idées. Puis vous serez ensuite diviser en trois groupes. Chaque groupe aura une problématique à résoudre. » Mmm. Programme chargée. Je vais me prendre une deuxième tasse de thé pour la peine… La pause café est finie, c’est l’heure de la projection. Petit clin d’oeil humoristique avec Gad El Maleh et son spectacle Bidaoui. Les vidéos ont toutes pour thème les transports dans la ville, les conséquences sur l’urbanisme, les conséquences d’une voiture sur la ville, l’écologie. Grâce aux cartes à jouer qui nous ont été distribuées à l’arrivée, nous nous divisons en trois équipes : « Comment faire de Casablanca une ville qui se soucie de ses piétons ? », « Comment rendre prioritaires les ambulances dans l’esprit des automobilistes ? » et enfin « Comment utiliser l’espace aérien de Casablanca pour fluidifier la circulation ? ». Tout un programme ! Je suis dans le deuxième groupe et sincèrement, je m’attends au pire : la problématique est impossible à résoudre ! Tout d’abord notre « chef de groupe » nous demande de nous armer d’un bloc de post-it et de stylo : « Vous devez faire ce qu’on appelle le « crazy brainstorming » c’est-à-dire que toutes les idées, qu’elles soit réalisables ou pas, doivent être écrites sur un post-it ! Une idée, un post-it. Aller, feu ! ». Frileux au début, mon équipe et moi-même commençons à nous lâcher : « Je veux supprimer les hôpitaux » « Moi je veux une milice armée qui tire sur les automobilistes récalcitrants ». Oui bon, on a peut-être abusé du
café dans ce groupe… La table est jonchée de petits bouts de papier roses, jaunes, oranges. Et maintenant ? « Si vous aviez un superpouvoir, que feriez-vous pour arranger la situation ? » Mais c’est qu’il nous cherche ma parole ! « Moi, je ferais tourner la terre à l’envers comme Superman, pour que l’accident n’ai jamais eu lieu » « Moi, je serais Spiderman et je prendrais dans mes filets les voitures qui bloquent le passage ». Bon avec toutes ces idées folles, on finit par les classer, les ranger et, miracle, ça prend forme ! On se divise à nouveau, cette fois-ci en binôme et chacun travaille sur une solution miracle : objectifs, stratégie, besoins, délais de réalisation, ça ne rigole pas ! Nos petits binômes ont bien travaillé et sont prêts à exposer leurs idées : tandis qu’un binôme présente, un autre critique et le dernier approuve, et ceci à tour de rôle. Sûrement l’un de mes meilleurs souvenirs puisque nous avons eu des moments de franche rigolade. Après ces quelques minutes de compliments/ destruction, il est temps pour nous de choisir le projet le plus intéressant pour pouvoir en
faire… une vidéo. Pardon ? Une vidéo ? Avec quoi ? Avec tout et n’importe quoi ! Feuilles de papier, post-il, carte à jouer, essuie-tout, boulons, boîte de punaises, mon équipe est pleine d’idées et se donne à fond dans son rôle : l’un colorie sauvagement des petites voitures, l’autre répéte son texte, tandis que je m’acharne à crée une ambulance. Comme dans un jeu, le temps s’est écoulé trop vite ! Et à la fin, nous sommes fiers de notre projet quand il est projeté sur grand écran. Et aussi très impressionnés par celui des autres ! En quatre heures, j’ai pris du plaisir à rencontrer des inconnus, à échanger avec eux, et même, à monter un projet à leur côté. C’était très drôle, divertissant et instructif. Alors merci à Tedx Casablanca pour une superbe initiative, pour un workshop digne de ce nom, où nous nous ne sommes pas ennuyés une seconde, où les mots d’ordre étaient « participation » « imagination » « rire »et « brunch gratuit ». Ah pardon, le dernier c’était seulement mon mot d’ordre je crois…
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Metropolis
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Style& Allure
mode
Avec Jamal Abdenassar
Citoyen Créatif
Festimode Casablanca Fashion Week revient du 8 au 10 novembre pour une septième édition encore plus remarquable que les précédentes. Derrière le projet il y a, entre autres, Jamal Abdenasser, boulimique de créativité à l’enthousiasme contagieux. Metropolis l’a rencontré pour vous et lui a posé quelques questions… par zara kadiri Metropolis : Raconte-nous comment t’es venu l’idée de doter la ville de Casablanca d’une Fashion Week bien à elle ? Jamal Abdenasser : L’idée de départ est partie d’un constat et d’un besoin. En effet, à cette époque là, tout styliste faisant du moderne n’avait aucune plateforme de représentation, il fallait y remédier. Au départ nous étions plus axés sur les jeunes stylistes. Nous étions presque dans une optique de conversion puisque nous essayions de les sortir du caftan et de les pousser vers du moderne. C’était difficile, le résultat ressemblait plus à des robes de soirées déguisées en caftan ou encore à des jeans agrémentés de broderies. Ce n’est qu’à la deuxième édition que nous avons pu avoir Fadila El Gadi, Nourredine Amir, Amine Bendriouch. Du coup c’était une découverte extraordinaire pour nous, beaucoup de personnalités, beaucoup de créativité. Et dès nos débuts, nous nous sommes connectés à la diaspora qui cartonne déjà à New York, au Japon, à Amsterdam. Cette édition a été un véritable déclic. Jusqu’en 2010, nous faisions encore des défilés collectifs mais après avoir vu la Fashion Week d’Amsterdam, être entré en contact avec celle de Madrid, etc., je me suis rendu compte que la formule Fashion Week était plus adéquate. C’est à partir de là que nous avons demandé à chaque créateur d’avoir son propre défilé, que nous nous sommes imposés comme une programmation journalière. Pour en arriver à cette année qui j’espère sera encore meilleure que les précédentes. Comme je le dis toujours, nous avons d’abord voulu doter le pays d’une
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Fashion Week maroco-marocaine. C’était très important de commencer par installer le concept chez nous, de le roder, d’acquérir une expérience, même petite. Après seulement nous serons prêts, et nous pourrons nous ouvrir au monde, comme cette année avec la Méditerranée.
M. Et pourquoi Casablanca et pas une autre ville ? J.A. Je trouve que c’est une ville qui mérite complètement sa Fashion Week, elle s’y prête complètement avec son effervescence casablancaise, ça me paraît tellement logique ! Casablanca allie deux éléments importants : l’économique et la création. Ces deux choses sont primordiales pour la réussite d’une Fashion Week. Cette ville est avant tout une métropole et son image est encore en pleine construction et la Fashion Week peut être une composante de celle-ci.
M. Quels ont été les principaux obstacles à la naissance du projet ? J.A. Dans les mentalités de l’époque la mode était synonyme de caftan et les hommes n’étaient pas concernés. Donc pas beaucoup de créateurs et tout le monde qui ne jurait que par le caftan, ça nous a pris trois, quatre ans pour parvenir à faire évoluer les choses. Nous avons montré, démontré, remontré. Avec les créateurs aussi, puisqu’ils ont dû prendre le pli « nouvelle collection » alors que dans le caftan ils fonctionnaient plutôt à la pièce. Nous rencontrons encore ce problème avec certains créateurs qui se disent « hors tendance » et qui rechignent à faire des collections.
M. Et ceux qui ont cru en toi ils t’ont dit quoi à l’époque ? J.A. En 2009 nous avions invité des espagnols et parmi eux il y avait Alvarado, créateur reconnu en Espagne. A la fin d’une conférence, alors qu’il parlait de la Movida espagnole, il est venu me voir et m’a dit : « Rappelle toi bien, dans vingt ans, tout ça tu pourras en rire. N’oublie pas que vous êtes en train de créer quelque chose. » Quelqu’un comme lui, qui était plus ou moins passé par là, qui a le recul nécessaire et qui me dit ça ! Ca m’a beaucoup touché, parce que ça me confortait dans l’idée que je ne m’étais pas trompé avec ce projet et qu’il avait de l’avenir.
M. Si tu pouvais demain faire un partenariat avec une autre Fashion Week dans le monde, quelle ville choisirais-tu ? J.A. Istanbul, sans hésitation. Pourquoi ? Déjà parce que c’est une ville que je connais et que j’apprécie. C’est une ville qui arrive à être moderne mais qui reste attachée à ses traditions et qui a aussi un côté méditerranéen. Nous sommes assez similaires finalement. Par exemple une fois nous étions de sortie et à l’heure de la prière, le propriétaire du lieu baisse la musique, attend que l’appel soit fini et puis il remet la musique. J’ai trouvé ça très beau, très respectueux, très spontané.
M. Peux-tu nous expliquer en quelques mots ce que vous essayer de faire avec la FCFW? J.A. .Ce que nous essayons de faire c’est de créer un moment unique. Nous vous offrons un show live, avec des nouvelles collections qui défilent sous vos yeux. Et ce que ces créateurs nous proposent, ce sont des vêtements et des tendances que l’on portera nous-même dans un an, ou deux, ou trois. Ils nous révèlent ce que sera notre deuxième peau dans l’avenir. Comme je l’ai déjà dit, le monde nous
regarde. C’est important aussi que le Maroc puisse lui aussi proposer quelque chose au reste du monde sur le plan de la mode, que l’on apporte une pierre à l’édifice. La presse étrangère vient voir ça, ce que le Maroc lui propose, ce que le Maroc a à offrir.
3 questions indiscrètes à Jamal Abdenassar M. Pourrais-tu définir les différents styles vestimentaires casablancais ? Est-ce que tu trouves qu’il y en a ? J.A Pas vraiment. Par contre là où j’ai trouvé de la liberté de style c’était pendant l’Boulevard. C’est un grand moment de liberté, mais une liberté que je qualifierais de globale. On sent que les jeunes se préparent spécialement pour ce jour avec leur coiffure, leurs bijoux, leur tenue. De ce point de vue, l’Boulevard est très important puisqu’il crée un espace d’expression pour ces gens là. M. Où trouve-t-on les plus jolies filles de Casa ? J.A. Le seul endroit, c’est le « de par hasard » (rires). Le beau est partout, il faut avoir la chance de le croiser. M. Festimode, Casaprojecta et même la Chaise Rouge à un moment. Un vrai boulimique ! Et toujours ce fil rouge : faire avancer les choses, les faire évoluer. J.A. Je crois très fortement à l’apport de l’esprit créatif, du citoyen créatif, à la société. Par le visuel, par les mots, par la mode. Pour moi c’est primordial, pour moi personnellement. Je le fais peut être même égoïstement (rires). Rencontrer le petit jeune qui vient de créer quelque chose et prendre un café avec lui, c’est ça qui m’alimente.
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AKarembeu, driana
beautĂŠ
expĂŠrience sensorielle
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Des cheveux blonds, des yeux bleus, des jambes interminables. Oui, Adrianna est belle et a été top model. Mais pas que. Adrianna s’est aussi celle qui est ambassadrice pour la Croix Rouge depuis douze ans, qui est derrière la marque Sicilicum + et qui est à la tête de la société AKD. Une grande blonde avec 126 centimètres de jambes, un cœur gros comme ça et un sens des affaires, il a fallut qu’on aille voir ça de plus près… Propos recueillis par zara kadiri - photo : wahid tajani
Métropolis : Vous êtes à Casablanca pour inaugurer votre partenariat avec le Guess Spa. Adrianna Karembeu : C’est la deuxième franchise que j’ouvre au Maroc, puisque la première je l’ai ouverte à Mohammedia. J’aime le concept d’ouvrir ici parce qu’il y a une clinique. Mes produits sont à base de silicium organique qui est un véritable régénérateur pour la peau alors c’est parfait à prendre en complément. J’aime aussi le fait que le Maroc est un pays où le hammam fait partie d’une coutume ancestrale.
M. Vous venez souvent au Maroc ? AK. Je vis la moitié de l’année ici, à Marrakech plus précisément.
M. Alors pourquoi Casablanca ? C’est le côté ville d’affaires qui vous a attiré ? AK. Non, c’est plutôt parce que l’opportunité s’est présentée. J’espère que la prochaine fois je pourrais ouvrir une de mes franchises à Marrakech.
M. Quelle est la particularité de vos soins ? AK. C’est une gamme assez large qui va du produit pour le visage à celui pour le spa, pour les cheveux, pour le maquillage ou encore pour homme. Il existe une gamme spécifique pour les professionnels et une autre pour les particuliers. Ca fait vraiment partie d’un rituel de beauté. Et la particularité de cette gamme c’est sans contexte son efficacité. Mes produits ont aussi un côté très glamour puisqu’ils sont très agréables au toucher et à l’odeur. Mais le plus important ce sont les actifs qui sont à l’intérieur. La cliente d’aujourd’hui est exigeante, elle sait ce qu’elle veut et ce qu’elle veut c’est…
M. De l’efficacité ! AK. Exactement. Rajoutez-y une concurrence de taille, et vous comprenez pourquoi il est important de sortir un produit qui sorte de l’ordinaire, efficace et agréable. Je suis très rigoureuse dans la vie de tous les jours, alors j’exige la même chose pour mes produits.
M. Alors si c’est en étant exigeante qu’on arrive à être aussi belle et fraîche que vous, je suis totalement convaincue !
AK. Je ne suis pas du tout obsédée par la beauté. Je ne prends pas plus de cinq minutes le matin, et idem le soir pour prendre soin de moi. Je pense aussi que comme c’était mon métier pendant un moment, il y a une certaine saturation. Je pense qu’il y a des gestes indispensables, réfléchis, qu’il faut accomplir, pour préserver son potentiel et le sublimer. Mais il ne faut pas exagérer non plus…
M. En parlant de gestes indispensables, y a-t-il des produits marocains que vous jugez indispensables, comme l’huile d’argan ? AK. J’ai dû essayer tous les produits cosmétiques marocains et j’en suis vraiment fan. J’adore l’huile d’argan, c’est tellement bon ! Je trouve qu’à l’étranger c’est un produit méconnu et qui n’est pas encore assez commercialisé.
M. L’huile d’argan est aussi très utilisé dans la gastronomie surtout la cuisine marocaine ou la cuisine fusion. AK. C’est tellement bon à manger ! Juste avec le pain, comme ça, je m’en régale à chaque fois !
M. Mais alors vous préférez manger les cosmétiques marocains ? AK. Oui, là je peux abuser (rires)!
M. Et le hammam alors ? Vous ne le mangez pas le hammam ? AK. Je suis une abonnée du hammam ! Ca et les massages. C’est comme l’huile d’argan, là j’abuse complètement (rires).
M. Vous parlez de tout ça avec un tel enthousiasme, c’est communicatif ! AK. J’aimerais continuer dans cette voie. En Europe nous avons plus de 200 points de vente dans une vingtaine de pays. Alors j’aimerais bien m’étendre un peu plus au Maroc, j’y tiens beaucoup. C’est un univers que je connais tellement bien, j’ai envie de le partager et de faire profiter de mes connaissances. Et puis avec la vie que nous menons, le manque de temps, le stress, c’est devenu à la fois à la mode et indispensable de se détendre dans ce genre de lieu. Si on n’a pas le temps d’aller en voyage, quelques heures au spa sont en soi un voyage sensoriel. Il ne faut pas croire que seul le corps en bénéficie, l’esprit aussi. C’est une thérapie, une évasion. Je suis une grande
adepte des massages et j’en fais de manière très régulière. Tout dans le rituel me touche, de la petite musique d’ambiance qu’on écoute rarement ailleurs, à l’encens, à l’éclairage. Et ça m’arrive aussi de pleurer pendant un massage parce que ça me déclenche de telles émotions ! Je sens que tout ce qui est enfoui, le stress et tout, fini par ressortir. Et ce n’est pas réservé aux femmes ! Les hommes devraient aussi en profiter et en plus, ils vont sentir délicieusement bons !
M. Nos lecteurs vont sûrement avoir un délicieux flashback en se rappelant de vous, de la Croix Rouge… Et de la tenue que vous portiez pour les pubs ! Vous êtes toujours aussi engagée auprès d’eux ? AK. Je suis avec la Croix Rouge depuis douze ans. Nous avons déjà œuvré ensemble au Maroc d’ailleurs, pour l’ouverture d’une école. Je le fais aussi à travers le Rallye Aïcha des Gazelles, avec une caravane. C’est d’ailleurs une expérience inoubliable, très humaine. J’y ai déjà participé deux fois, et j’en ai encore des étoiles plein les yeux !
M. Une bande de nanas perdues et lâchées dans le désert en 4*4, y a de quoi avoir peur non ? AK. Vous n’oublierez jamais ces moments là ! Vous vivrez des moments dingues parce qu’il faut être capable de réparer son moteur seule, de trouver sa route seule. Tenez moi par exemple, j’ai réparé mon amortisseur, avec mon soutiengorge ! Vous allez vous sentir tellement bien, une vraie superwoman. Et que dire des paysages, les dunes, le calme… Sans oublier bien sûr une véritable découverte de soi. Vous allez découvrir tellement de choses en vous que vous ne soupçonniez pas, en vous dépassant, en étant courageuse, déterminée… Au bout de trois mois, vous ne verrez plus la même personne devant votre miroir.
M. Alors entre le spa, vos produits, le hammam et maintenant le Rallye des Gazelles, vous m’avez donné envie de tout faire Adriana ! Je comprends mieux pourquoi vous êtes ambassadrice… AK. «Si on n’a pas le temps d’aller en voyage, quelques heures au spa sont en soi un voyage sensoriel. Il ne faut pas croire que seul le corps en bénéficie, l’esprit aussi. Novembre 2012 / nUmero 8
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Avec ce temps d’automne, une certaine grisaille s’installe tout au long des semaines. Pour pouvoir combattre tout signe de paresse le matin, rien de plus beau que de jolies couleurs pour se remonter le moral, sur le visage et puis sur le corps ! PAR SAYLI
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FOODING
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on s’évade
PRAGUE : LA BOHÉMIENNE
Surnommée la ville aux milles tours et milles clochers, Prague la romantique est la capitale de la république tchèque et fut par le passé, la capitale du royaume de Bohême, du Saint Empire romain germanique et de la Tchécoslovaquie. Authentique, féerique et pragmatique, cette ville dispose d’une architecture incroyable mêlant style gothique, roman, baroque et cubiste. Intellectuelle, Prague la bohémienne où le fantôme de Kafka rode toujours aux alentours du quartier du château. Insolite, cette ville que vous pourrez découvrir en subway tout en traversant les bois et les bergers où courent des écureuils ou en longeant la vieille ville et ses boutiques de marionnettes. Pour découvrir Prague comme si vous étiez, Metropolis vous propose une petite visite guidée de la «ville magique» Prague la capitale enchanteresse de l’Europe. PA r m A r I A A o U A D
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ffrez vous une escapade romantique à Prague! Véritable décor de cinéma à ciel ouvert, la capitale tchèque est sans doute la ville la plus prisée par les amoureux du monde entier qui viennent se perdre dans les petites ruelles piétonnes du centre historique ou encore de la Mala Strana, un des quartier les plus attachants de la ville où se nichent de merveilleux palais ainsi que de très belles places. Mais que serait Prague sans ses innombrables églises et autres bâtisses in-
croyables où chaque petite maison est à elle seule un monument.Que serait Prague sans son architecture préservée et ses promenades magiques en bateau le long du fleuve la Vltava. Que serait Prague la capitale artistique de l’Europe sans ses nombreuses galeries d’arts et son pont Charles, symbole de la ville. Construit en pierre par l’architecte tchèque Peter Parler à partir de 1357 sur les instructions de l’empereur Charles IV, il fut achevé en 1402. Long de 125 mètres, le pont Charles est bordé de statues baroques
d’une grande beauté.Lieu de prédilection de la jeunesse tchèque, le Pont Charles est une jolie promenade du dimanche, parsemé ça et là de boutiques de souvenirs.Arrêtez vous dans l’une des nombreuses brasseries nichées tout le long du quartier du pont et dégustez une Pilsner, la boisson locale. Autre lieu, autre ambiance, Prague regorge de lieux insolites joyaux de la Bohême. En effet, la Zlata Ulicka dite la Ruelle d’or est un surprenant quartier aux allures de maisons de poupées à fois déroutantes et magiques.
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on s’évade Imaginez une longue ruelle étroite parsemée de petites maisonnettes de toutes les couleurs collées les unes aux autres et vous aurez la Zlata Ulicka rendue célèbre jadis par ses nombreux mythes, notamment celui des expériences sulfureuses des alchimistes et astronomes de la cour de Rodolphe II. Très bien desservie, la ville peut se visiter en bus, en métro ou en tramway mais le subway alias la trottinette du futur apparaît comme un moyen de locomotion ludique amusant et passe partout, très en vogue chez les jeunes bobos de Prague et les touristes anglo-saxons. Mais si la capitale tchèque regorge de monuments historiques à visiter, Prague c’est aussi une vie nocturne foisonnante, pubs, restaurants et salons de thé avant gardistes, des soirées fiévreuses qui se poursuivent jusqu’au petit matin et ce malgré les températures hivernales ubuesques.Prague est une petite ville, aussivous sera t-il très facile une fois sur place de repérer les lieux où sortir car tous se trouvent à 10 minutes à pieds les uns des autres. Pour les noctambules avérés, les bars et pubs de Prague restent ouverts jusque 3h du matin et si toutefois vous n’êtes toujours pas fatigués, rien ne vous empêche de vous dirigez vers le Zelezne Svere, un club renommé de la capitale ou un escalator va d’un sous sol bondé à un duplex qui donne au dessus de la place Wenceslas, un magnifique panorama pour assister au lever du soleil au petit matin. Vous l’aurez compris sans doute, Prague est une capitale culturelle et artistique où l’hédonisme, plus qu’un art de vivre, est une véritable coutume qu’il est impératif d’adopter pour faire de votre séjour un moment inoubliable de détente et de plaisirs en tout genre.
Que visiter à Prague? On visite le Château de Prague, un des endroits préférés de Kafka; véritable ville dans la ville et ancien siège royal. Il est aujourd’hui la résidence officielle du président de la république. A l’intérieur de l’établissement se trouve la cathédrale Saint-Guy , le plus important édifice religieux de Bohême. La place de l’hôtel de ville, véritable poumon de Prague, reliée au château Royal par
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le pont Charles.Josefov ou le quartier juif de Prague mérite également qu’on s’y attarde. Baptisé «lieu magique de Prague», le quartier juif est un endroit mystérieux dans lequel la mémoire de la communauté juive est inscrite à tout jamais au travers des sépultures de son cimetière. La Vyšehrad est une colline dominant la vielle ville où culmine une ancienne forteresse ainsi qu’un cimetière ou reposent d’illustres artistes et écrivains parmi lesquels le peintre Alfons Mucha.La dum Tancící, plus connue sous le nom de la Maison Dansante est le nom d’un immeuble de bureaux construit en 1966 par l’architecte tchèque Vlado Milunich qui vaut clairement le coup d’oeil et dont l’effet trompe l’oeil est incroyable. L’horloge astronomique a été construite par Nicolas de Kadau en 1410 et remaniée par le maître Hanus de la Rose en 1490. La légende veut que l’on ait crevé les yeux à l’horloger Hanus, pour l’empêcher de reproduire
La ville peut se visiter en bus, en métro ou en tramway mais le subway alias la trottinette du futur apparaît comme un moyen de locomotion ludique amusant et passe partout, très en vogue chez les jeunes bobos de Prague et les touristes anglosaxons son chef-d’œuvre ailleurs. L’horloge s’anime toute les heures et rassemble à chaque fois une foule de curieux. La maison natale de Franz Kafka pour tous les amoureux de littérature se trouve dans la vieille ville de Prague et aujourd’hui transformée en musée. Contraint en raison de sa judéité de vivre à l’époque dans le quartier Josefov, Kafka est né en dehors du ghetto dans la vieille ville où il demeura l’essentiel de sa vie.
Pratique
Où dormir à Prague? A Prague, la vie est moins chère que dans les autres capitales européennes. Aussi, pour un séjour en amoureux ou en lune de miel, offrez vous le luxe de dormir dans un des merveilleux châteaux rénovés tel que le château Mcely, un 5 étoiles majestueux faisant face à un somptueux jardin anglais d’époque.
Grand Hotel Bohemia fondé dans les années 20 et entièrement rénové en 2006, L’hôtel Bohemia est construit dans un établissement mythique de Prague où vous serez charmé par l’élégance de son intérieur raffiné et de son service irréprochable. L’hôtel abrite un petit joyau néo-Roccoco, la splendide salle Boccacio qui a servi au cinéma mais aussi à l’organisation de grandes soirées de gala.
Hôtel de charme Maison de la Grande Botte située à Malá Strana dans une vieille maison Renaissance, cet hôtel aux allures de petite maison bourgeoise saura vous charmer grâce a sa décoration 19 ème siècle et son caractère romantique. Un petit coin de campagne en plein centre historique pour toutes celles et ceux qui veulent goûter un peu à l’atmosphère unique du vieux Prague.
Où boire un verre? Cafe Duende Voilà un cafe atypique situé tout près du mont Charles. Véritable bric à brac hétéroclite c’est un endroit très sympathique où sont accrochés aux murs de multiples objets incroyables parmi lesquels une vieille machine à cigarettes encore fonctionnelle.
Où déjeuner Au Kampa Park, un bateau restaurant dans la très ro-
mantique île de Kampa, non loin du Pont de Charles. Au Kampa Park on déguste de la fine cuisine tchèque tout en admirant la vieille ville. Un menu gastronomique composé de 5 plats ravivera les papilles les plus difficiles. Brasserie U Pavouka Une soirée médiévale animée et festive éclairée à la bougie ça vous dit? Et bien, direction la brasserie U Pavouka en plein centre historique de Prague. Au menu, dégustation de plats typiques dans une ambiance conviviale. Clubs de jazz Vous aimez le jazz et le blues, le Jazz Dock est fait pour vous! Nouveau Club de Prague, le Jazz Dock est construit sur une plateforme flottante sur la Vlata avec vue sur le fleuve illuminé et ambiance feutrée. Avec Air France au départ de Casablanca, découvrez sans plus attendre les joyaux de Prague la bohémienne mi ange mi démon.
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FOODING
La Corrida
Déjeuner à l’espagnol
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Le concept : Cachée dan s un dédale de ruelles, la Corrida est un des plus vieux restau rants espagnols de la vill e blanche. Autrefois tenu par le pro priétaire des Arènes, il rés iste encore et toujours à la destructio n massive que subit le qu artier alentour. Le midi, venez profiter de sa courette en soleillée et de son menu à 80 DH (en trée, plat, dessert). A peine attablé, les serveurs vous apportero nt olives pimentées, pain fraîchement découpé, coupelle de beu rre, tout en vous débitan t le menu du jour. Une formule pas chè re et dans un endroit aut he ntique e, c’’est ça la Corrida en résumé. Notre avis : Ici on prend son temps, on se laisse alle r à écouter le vieux CD de musique qui tourne en fon d, on se prélasse au soleil. Le service est efficace et l’endroit calme. La qualit é de la nourriture varie sel on les plats : gaspacho andalou ou melon au jam bon sans faute mais salade de crudités sans aucune originalité. Bref, vous l’avez compris, ici on vient pour s’évader et manger à la bonne franquette ! Adresse : 59, Rue El Har
Téléphone : 05 22 27 81 55
rar (ex Gay Lussac) - Cen tre ville
Pasta di Luigi
Déjeuner à l’italienne
Le concept : Pas vraiment besoin de présenter le concept ici puisque Pasta di Luigi, c’est LE res taurant italien du quartier Gauth ier. Au menu : des pizzas qui sor tent toutes chaudes du four, des pât es fraîches, du veau, des salades, bre f tout ce qu’on attend d’une tratto ria italienne ! Le midi, l’établissement se remplit très rapidement de cadres venus seuls ou en groupe et parfois en famille. Notre avis : Luigi est tou jours là et il veille au grain. Les plats sont copieux et goûteux, les prix très cor rects, mais toujours ce sat ané problème de service… Encore une fois , nous vous conseillons de venir tôt si vous désirez profiter pleineme nt de votre pause. Sinon , vous pourrez toujours vous faire livrer directem ent sur votre lieu de trav Adresse : 2, rue Théoph ail ! ile Gauthier ang
Téléphone : 05 22 26 48 17
La Pause-d à Casab
le rue Franche Comté
Espace des profs Déjeuner en terrasse
Gauthier Le concept : En plein cœur du quartier ssair, Nou u et plus précisément sur Moussa Bno ine cant LA nu l’Espace des professeurs est deve de snack sorte une st e c’ , situé incontournable. Très bien du poisson, es, tajin des des, grilla des qui propose aussi bien pizzas. Le tout à un que des sandwichs, des salades ou des out dans Gauthier ! prix défiant toute concurrence… Surt sse (ou plutôt Le concept : On aime beaucoup la terra air pendant toute l’ la cour) puisque ça permet de prendre ention et plutôt copieux.Non, là prét la pause-déjeuner. Les plats sont sans de place : si vous avez le malheur où ça ne va pas, c’est lorsqu’il n’y a plus in ou préparez vous à attendre un d’arriver après 13h, passez votre chem libère. Autre chose, le service peut quart d’heure ou plus qu’une table se long. Un conseil : allez-y tôt pour laisser à désirer ou plutôt, peut paraître être servi très rapidement parce être sûr de trouver une table et pour de leur succès. qu’ils sont malheureusement victimes Gauthier Adresse : Rue Moussa Ibn Noussair,
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Le Picasso Déjeuner Burger
e-déjeuner ablanca
Le concept : Pour ce ux qui ne le savent pas encore, il y a un no uveau venu dans la catégorie pause-déje uner » sur Hassan Souktani : tous les mi dis, le Picasso ouvre et devient le «Picasso Bu rger by Gilles ». Vous aurez le choix entre plu sieurs burgers (simple , avec fromage, avec ba etc.) et vous verrez le con, tout arriver sur une pla nche en bois avec gro maison, salade vinaig sse s frites rette et une boisson po ur la modique somm ou 90 DH. Possibilité e de 70 DH de manger dehors en terrasse ou à l’intérieu Notre avis : Pari tenu r. pour Gilles puisqu’il ne désemplit pas et qui, fois, nous épate avec à chaque son burger fait à base de produits frais et de qualité (pain fait sur co bonne mmande à la boulang erie du coin, viande ha le matin même, frites chée découpées à la main) . Il pousse jusqu’à venir parfois la commande pre ndre lui-même, vous dema nde la cuisson, bref, il petits soins ! On quitte est au x la table du Picasso le ventre bien plein, et su l’envie de revenir très rto ut, av ec vit e! Adresse : 35,
Avenue Hassan Sou ktani - Gauthier Téléphone : 05 22 27 65 47
Fresh and Co Paul – Villa Zevaco Déjeuner Business Le concept : Pâtisserie-boulangerie qui fait aussi office de café et de restaurant, Paul a longtemps été synonyme de qualité au Maroc. Le plus connu et le plus couru de Casablanca reste celui de la Villa Zevaco. Le lieu est agréable et il a l’avantage d’être très bien situé. Ici, on vous proposera des encas sur le pouce comme des salades, des omelettes, des quiches ou encore des sandwichs. Vous pourrez aussi prendre un véritable plat comme du poisson, une viande ou encore des lasagnes ou le fameux Hambourgeois. Notre avis : Leurs plats sur le pouce ne sont pas mauvais, le burger un peu trop consistant voir parfois sec. Les salades sont bonnes mais c’est le prix qui l’est moins. Bref, Paul n’est pas vraiment un restaurant gastronomique mais on y casse la croûte correctement, dans un cadre agréable, même si les prix sont légèrement élevés. Adresse : Angle Boulevard d’Anfa et Boulevard Moulay Rachid Téléphone : 05 22 36 60 00
Déjeuner Bio l’événementiel
ancienne de Le concept : Une i se lance ue gourmande qu tiq en mais une auth ça que Fresh ion, c’est comme dans la restaurat mange des é présenté. Ici, on and Co nous a ét o. Vous aurez le ins et souvent bi produits frais, sa s salades, des es ou des grande tit pe s nt de tre en choix ur. Les desserts so ps ou le plat du jo ra w s de s, ich w sand secake. s, surtout le chee vrai que leurs aussi très réputé n, c’est bio ». C’est bo st e c’ , co d is que an h es de. Et pour une fo Notre avis : « Fr arés à la comman ép pr erts et ss de ux s ie le lic onnaise ou plats sont dé yées sous la may no s Par ! pa us nt rfl so pe ne su s s les salade s petits kilo no à en bi du it fa cre, ça us salées… C’est le surchargés de su avère être des pl s’ i qu on eziti dd a l’ utôt rtains. Mais laiss contre, ça serait pl ent vous diront ce em in sa r ge an m cro ! prix à payer pour endrez très vite ac verrez vous deviier us vo , er nt te us vo - Gauth éophile Gautier Adresse : 2 rue Th 22 26 00 81 Téléphone : 05
auto Honda Civic
Nouvelle Honda Civic
L’immortelle
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auto Honda Civic
Chez Honda on ne change pas une équipe qui gagne ! Avec cette nouvelle génération de la Civic (9ème du nom) Honda ajoute en qualité et en confort tout en gardant des tarifs attractifs. PAR JALAL EL BOUKHARI
La Civic dans l’histoire automobile ? On a pu apercevoir sur la publicité de la nouvelle Civic une référence au premier modèle datant de 1972 ! En effet Honda en est à sa 9ème génération de Civic, avec toujours le même esprit de citadine sportive tout en ne reniant jamais son côté « économique et populaire ». Parmi les modèles qui on marqué les esprits, on retiendra la déclinaison « coupé CRX » datant de 1983 et l’arrivée en 1988 du système de caillage variable des soupapes, le fameux V-TEC cher à la marque.
La nouvelle Honda Civic en quelques mots ? Disponible en 2 versions essence pour le moment (en attendant le diesel) 1,4l confort et 1,8l sport, la Honda Civic est une citadine de 4,28 m de long
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aux lignes sportives et compactes. Comme toutes les voitures japonaises, elle dispose d’équipements très fournis: contrôle électronique de trajectoire, jantes en aluminium, climatisation, lève-vitres électriques avant et arrière, double airbags, SRS… Le prix est, quant à lui, plus que raisonnable : 199 000 Dhs pour la 1,4l confort. Pour la gamme supérieure (1,8l Sport) elle est disponible à partir de 239 000 Dhs.
Et la conduite, ça donne quoi ? ? Nous avons essayé le modèle sport 1,8l essence, une fois à bord l’appellation « sport » prend tout son sens, sa taille basse donne juste envie d’avaler la route. La boite 6 vitesses est bien placée, les finitions bien pensées et la commande au volant est agréable et facile-
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ment manipulable. La reprise est excellente et son petit gabarit permet de circuler facilement en ville. Ses qualités de routière ne sont pas non plus négligeables et la capacité du coffre est quant à elle énorme: 477 litres !
Pour résumer ? La Honda Civic est vraiment une voiture agréable à regarder et à conduire, on regrette cependant que la version diesel ne soit pas encore disponible mais il faut dire que la consommation affichée par le constructeur pour la version essence laisse rêveur : 4,8 litres/100 kms. Le rapport qualité prix est très raisonnable, ce nouveau modèle est plus abouti et encore plus confortable que la version précédente. Cette nouvelle Honda Civic est sans nul doute un bon cru.
Les +
+ Design élancé + Confort + Qualité en hausse + Rapport qualité/prix
Modèle
Notre avis :
Les -
Design : 16/20 Habitabilité : 17/20 Confort : 17/20 Agrément de conduite : 18/20 Rapport qualité / prix : 16/20
- Pas encore de version diesel - Puissance fiscale
Puissance
Cylindrée(cm3)
Puissance fiscale
Prix (Dirhams)
1.4 l confort
100 ch
1 339
8
199 000
1,8 l Sport V-TEC M
140 ch
1 798
10
239 000
1,8 l Sport V-TEC A
140 ch
1 798
10
254 000
Le saviez-vous ?
Au sortir de la guerre, Soichiro Honda s’associe à un homme d’affaire, Takeo Fujisawa avec qui il fonde le 24 septembre 1948 1 l’entreprise Honda Motor Company, Limited. Après la guerre, ce dernier récupéra des moteurs de générateurs qu’il greffa sur une bicyclette. Ce petit véhicule économique, appelé Type A, connut du succès et lança la marque. Les motocyclettes furent ensuite de la partie et contribuèrent à la notoriété du constructeur. À partir de 1963, la marque se lança dans la production automobile et produit des voitures à moteur de motos comme la S360, la S600 et la S800.
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TECHNO CETTE RUBRIQUE VOUS EST PROPOSテ右 PAR :
Ma musique dans mes Oreilles
sms audiO street SmS Audio lancent enfin la gamme "by 50". enfin des produits signature bien travaillテゥs d'un point de vue sonore
Prix 2990 Dhs TTC au Virgin Store
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BackBeat GO
Ecouteurs stéréo Bluetooth® BackBeat® GO de Plantronics® : Compact et ultra-léger, ils se glissent facilement dans votre poche et offrent à la communauté des utilisateurs mobiles un son stéréo riche et profond pour leur Smartphone ou Tablet, sans s'encombrer de fils. À partir de 990 DH TTC au Virgin Store
Casque audio Bose® AE2i
Le casque Bose® AE2i vous offre le meilleur son possible, où que vous soyez. Que vous écoutiez du rock, du rap, une symphonie ou un swing, vous bénéficierez d’un son harmonieux, avec des basses profondes et des aigus clairs. Ses écouteurs doux et matelassés épousent vos oreilles et restent confortables pendant plusieurs heures pour que vous puissiez vous concentrer pleinement sur votre musique. À partir de 1790 DH TTC au Virgin Store
Casque On Earz Legends Elvis Presley
On.Earz, la marque de casques audio aux prix très abordables, continue ses déclinaisons de customisasion. Après des modèles aux signatures de M. Pokora, Goodbye Kitty, Bad DAy et Calaveritas, ou encore Naruto, c'est au tour de ACDC, Elvis Presley et James Dean d'entrer dans la légende du casque. À partir de 690 DH TTC au Virgin Store
Casque Energy Sistem DJ 600
Son puissant et enveloppant comme vous ne l'avez jamais entendu. Chaque vers, chaque scratch, chaque battement de tambour, retentissent dans votre tête avec clarté et énergie. Plus que de la musique, le design exclusif de MC Porta.399 DH TTC au Virgin Store novembre 2012 / nUmero 8
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com Entreprise Etihad Airways s’allie à jevoyage.ma pour soutenir l’association Bayti
Du 5 novembre au 15 décembre, le site jevoyage.ma organise une grande vente aux enchères de voyages dont les bénéfices seront intégralement versés à l’association Bayti, qui œuvre pour la protection et la réinsertion des enfants et adolescents en situation précaire. Etihad Airways s’est associée à cette initiative en offrant 10 billets d’avion aller-retour vers l’Asie. Pour participer, rendez-vous sur :www.jevoyage.ma
Une collection Automne/Hiver des plus tendances chez New Look
Un envoûtement absolu…Voilà le terme pour qualifier la nouvelle collection Automne/Hiver de New Look. Véritable concentré des tendances du moment, New Look a pris la magie des podiums pour les mettre directement dans votre garde robe. Il y en a pour tous les goûts, du style boyish, au style baby-doll, des touches de romantisme, en passant par des pièces rock/grunge jusqu’au glamour/féminin : de quoi satisfaire un large public. C’est donc une collection « in » que New Look dévoile dans sa boutique au Morocco Mall. La collection commence à s’installer dans les vitrines de l’enseigne pour le plus grand plaisir de touteslesfashionistas.Courrez-yc’estlemomentdevousarracherles«IT» produits de la saison !
Nelite : Meilleur partenaire Microsoft au Maroc pour l’année 2012
Pour la deuxième année consécutive, Nelite North Africa a été élu Meilleur Partenaire Microsoft au Maroc en 2012. Après Los Angeles, c’est à Toronto cette année durant la Worldwide Partner Conference de Microsoft que Jon Roskill (Microsoft Corporate Vice President) a remis ce prix d’excellence à l’équipe Nelite en indiquant « This achievement honors your superior performance in delivering innovativesolutionsandservicesbuiltonMicrosoftTechnologies.Once again congratulations on being chosen Morocco Country Partner of the Year 2012”« Obtenir cette distinction à nouveau est pour nous une grande fierté. Cela récompense l’investissement et l’expertise de nos collaborateurs ainsi que la stratégie du groupe à se positionner en tant qu’acteurspécialiséautourdestechnologiesMicrosoft»affirmeJeanChristophe Boyer, Directeur Général de Nelite North Africa.
L’automne élégant de Banana Republic
Banana Republic, l’enseigne US, championne du luxe abordable et de l’élégance classique à l’américaine, dévoile son look chic de l’automne. Cet Automne, Banana Republic dont l’inspiration reste fidèle à son égérie Jackie Kennedy nous emmène à Londres. Et c’est une collection qui marie harmonieusement la distinction américaine à l’aisance british. Avec des trenchs coupés en ponchos courts, des trenchs colorés (bordeaux, bleu marine, beige classique), vous aurez l’embarras du choix pour porter le trench de la saison. Les pantalons basiques, coupe ‘slim’ à la cheville (à qui Banana Republic a donné cette saison le nom de Jackie Pant) sera décliné dans divers coloris, dignes d’une balade sur les feuilles mortes de Hyde Park.
Le Café M célèbre ses 10 ans !
Un nouvel élan pour INTELCIA
INTELCIA, acteur majeur sur le marché francophone de l’outsourcing, marque une nouvelle étape de son développement en changeant son identité visuelle et en inaugurant son nouveau siège à Casablanca. En pleine croissance, le groupe possède à ce jour un portefeuille d’une quarantaine de clients à forte notoriété dans les secteurs des télécommunications,médias,servicesinternet,servicespublics,transport et vente par correspondance. Le groupe est aujourd’hui leader marocain de l’outsourcing et fait partie du top 10 des opérateurs sur le marché francophone. Lors d’une conférence de presse organisée le 11 octobre 2012, MM. Karim BERNOUSSI et Youssef EL AOUFIR, respectivement Président Directeur Général et Directeur Général du groupe INTELCIA ont présenté à la presse les nouvelles ambitions du groupe ainsi que sa nouvelle identité visuelle. La nouvelle tour INTELCIA située à Casanearshore qui accueillera le nouveau siège du Groupe a également étéprésentée.D’unesurfacede11.000m2sur8étages,ellepeutaccueillir 1500 positions de travail et a nécessité un investissement de 40 millions de dirhams pour son aménagement.
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2012 est une année inoubliable pour le Café M puisqu’il fête ses 10 ans. Fort d’un grand succès au Hyatt Regency Paris Madeleine, le concept Café M a ouvert ses portes au Hyatt Regency Casablanca en septembre 2002. Les festivités auront lieu tout au long du mois de Novembre. Au programme, une rétrospective des plats phares qui ont fait la renommée du Café M : tous les jours le Chef proposera aux clients des plats mythiques signé Café M. Courant du mois de novembre, une cuisine sera concotée à quatre mains avec Les Chefs Fabien Raux et l’ancien Chef du Café M qui a été promu au poste de directeur F&B Nadi Louahbi, pour un dîner tout en saveur. Et plein d’autressurprisesàsuivresurnotrepageFacebook.LeCaféMbénéficie d’une entrée privative donnant accès à un parking dédié et à un service voiturier. Renseignement et Réservations : +212 522 43 12 78/71
La cuisine sarde fait escale au Mazagan Beach Resort Maroc
Après l’expérience Nobu, la fameuse cuisine japonaise aux influences sud-américaines, le restaurant Sel De Mer du Mazagan Beach & Golf Resort vous invite à un autre voyage culinaire du 5 au 10 novembre 2012, au cœur de la méditerranéeàl’îleauxeauxcristallines : la Sardaigne. La Sardaigne est une des destinations les plus prisées des touristes italiens et étrangers pour ses atouts naturels et sa gastronomie riche et originale composée de recettes antiques qui mettent en avant les produits de la région : crustacés, langoustes, coquillages, parfumés d’épicesetd’herbes.ChefMocciEffissio, sous chef exécutif du Forte Village, à la tête d’une brigade de 100 chefs, sera l’ambassadeur de la cuisine italienne et sarde au Sel de Mer du 5 au 10 novembre et vous proposera une carte sarde. Celle-ci comprendra des plats typiques de la Sardaigne comme la fameuse « Fregula » sous forme de petites boulettes de pâte servies avec despalourdes,ainsiquelefameuxpoisson«chevreuil»deCabras,leturbocroûte de pain avec des légumes épicés «Panzanetta» et les boucles de calamars croustillants, le « Sopressata» de poulpe en vivaneau rouge au basilic, le pesto de roquette et bien d’autres délices. http://www.fortevillageresort.com/fr Pour plus d’informations sur Mazagan Beach & Resort, visitez notre site web: www.mazaganbeachresort.com Ou appelez: +212 23 38 80 00
La Fondation BMCI offre 450 ordinateurs à l’association Al Jisr
La Fondation BMCI dans le cadre de son soutien à l’association AL JISR, a procédé le 27 septembre 2012 à un don de matériel informatique de plus de 450 ordinateurs, une quinzaine de serveurs et une vingtaine de composants divers, destinés à équiper les écoles primaires publiques de quartiers défavorisés ainsi que des associations partenaires. Issu du renouvellement régulier du parc informatique de la BMCI, ce don est destiné à l’atelier « Green Chip » d’Al Jisr, un projet innovant de revalorisation et de démantèlement du matériel informatique usagé. Cette initiative citoyenne entre dans le cadre des actions de solidarité menées depuis plusieurs années par la Fondation BMCI. Elle enrichit le partenariat déjà existant entre la Fondation BMCI et Al Jisr pour l’équipement d’écoles primaires en bibliothèques de classe. La Fondation BMCI confirme ainsi son engagement pour la mise à niveau des moyens d’éducation des jeunes et à la promotion du développement durable au Maroc
Les marques Damat et Tween annoncent l’ouverture de la première boutique à Casablanca
Avec ses 385 points de vente dans près de 50 pays (Royaume-Uni, Espagne, Belgique, Turquie, Liban, Dubaï, Bahreïn, Japon, Russie, Chine etc… les marques Damat et Tween, propriétés du groupe Orka installent leur première boutique dans le Royaume. Au cœur du Triangle d’or, ce Concept Store de 2 étages sera entièrement dédié à l’habillement haut de gamme pour Hommes. La boutique Damat et Tweenseracomposéedeplusieursunivers,tousdesplusraffinésayant fait le succès des deux marques à l’international : Du Chic au Trendy pourTween,duCasualauSportswearpourDamat.L’étageseraréservé aux hommes désireux de se faire conseiller et guider avec une réelle approchede« PersonalShopper »pourdevenirleréflexeshoppingdes marocains. Contact : Omar Menjour : Propriétaire de la Franchise Maroc de Damat Tween 06.75.76.71.14 / omarmenjour@damattween.ma Facebook: https://www.facebook.com/damattweenmaroc
La dixième édition des Mazagan Nights prévue le 10 Novembre 2012 sera animée par le célèbre chanteur libanais Wael Kfoury et Fatine Hilal Bik.
Trois ans après son ouverture, Mazagan Beach&Golf Resort reste fidèle à sa stratégie d’événementiel et invite Wael Kfoury pour la 10ème édition des Mazagan Nights. Wael Kfoury, qu’on ne présente plus est actuellement considéré comme la diva de la chanson arabe populaire. Il a entamé son parcours artistique à 18 ans. En 1992, il suit des cours de musique à l’Université Classique de Rouh AL Quds et intègre le programme de talents «Studio d’Al Fan» où il obtient les plus grandes distinctions pour sa voix et son interprétation. Wael Kfoury reçoit sa première médaille d’Or,enconsécrationàsapremièrechanson«BiNjoomAlleyl»,ungrand hit figurant sur l’album «Ma Waatik » qui va le conduire aux portes du succès.. Son tout dernier album «Ya Deli ya Rou7i » comporte plusieurs chansons dont «Enta Falait», «Hatta Nelteai» et «Saf7a w twayta» qui le placent dans les premiers rangs des charts. Les tickets de concert sont à partir de 990, 00 DH Informations et Réservations www.mazaganbeachresort.com
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Billet d'humeur
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lors qu’un membre de notre équipe s’apprête à déposer une pile du dernier numéro de Metropolis dans un restaurant de Casablanca, l’un des propriétaires l’aperçoit et le prend à part. Prendre à part voulant dire dans ce cas que notre collègue s’est fait insulter et menacer par le gentil monsieur. Il lui a dit entre autres de prendre le magazine et de le mettre dans une partie de son corps très rarement exposée au soleil. Pourquoi tant de haine vous demandez-vous ? Tout simplement parce que ce restaurant a été cité dans notre nouvelle page Fooding : la carte des Afterworks de
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par zara kadiri
Casablanca. Notre notation et notre critique n’ayant pas plu au propriétaire des lieux, la seule solution à ses yeux était de traiter de tous les noms un pauvre employé venu déposer les magazines. Alors quoi, devrions nous mentir à nos lecteurs, juste pour ne pas vexer nos amis restaurateurs ? N’y a-t-il pas assez d’articles élogieux, de publi-rédactionnels flatteurs, de commentaires doucereux de la part des amis et connaissances des propriétaires de restaurants ? Un peu d’honnêteté même si ce n’est que sur des détails comme la taille du lieu, la rapidité du service ou la fréquentation, ça ne
ferait pas du bien à tous ces établissements qui ne se remettent jamais en question ? Au nom de tous les clients qui ont en marre d’être traités comme un cheveu sur la soupe, qui attendent des heures un plat qui n’arrivera jamais comme ils l’ont demandé, qui aimeraient voir le service des restaurants, la qualité de leur plats, le volume de leur musique et la politesse de leurs serveurs enfin jugés et modifiés, il est temps de changer. Certains révolutionnent la politique, la société, la culture, aujourd’hui nous avons décidé de nous révolter contre le diktat des restaurateurs. Vive la salade César libre ! Vive le steak tartare libre !